Kj \ O l:. a de*la veille et
pv Sommeil, DES Songes , Sc de iJt Vie
ScdelaMort, 34903
ParM, Scipion du Pkix Csn- feïüer & ^duocat du Roy en U Senechaucêe de Gttfcoigne ^ fiege P^refîdtal de Condom : 6^ ^ maigre des Requejies ofdipe0lê^‘^^ de U R oyne M arguerite,/^ ^ "
A PARIS.
Chez la vefue Dominique Salis, ■ rué S. lean de Lacran , au Lis Blanc.
^ ^ ^ Il Ijl^," ' ^ -^i> <^' i -J.
'.- - -^ ^.r .41 \
’^o y''»‘îÆ3>sii^'^'-
A MONSEIGNEVR,
MessireNicolasBrvlakt> Chcualicrj Seigneur de S illcry ^ & de Marines , V icomtc de 4*' puyficux , Garde des c /î^ (taux de France.
^ONSElGNE>?%?:
Le fort ^[affeftrearcherPhiloéhte cjiant aux tthois delà mort ne fe trouuant homme (jui fujl ajp^ro^ bujîe pourhauderjon arc y le refîna auèc fin carquoû ^ fis fléchés en¬ tre les mains du héros L^ercule Je plus renomme de toute l’antiquité payenne: duquel les Poètes honorant U mémoire^ ont adjouÿéà cela que le
Epi STR E. f
p'and ^titts e fiant af-
faififé en fa /yiell^Jfe du pids dp deux qu itatioit tongueméht fonfe- . ntt fuŸ tes ejfaules gi^an üles^^ s en dejchar^eajur te' me fine- HéŸûulèû lequel le p-oi'tà '^aiddràeme 'nt j' qubj> que Im&nJuYpefa/ttdë fi? pièàs thf- thaji a l accMerfouk^ le fais i Coe- lum tuiit ^me prementem , dit /elle en fe débitant centre luy dans Seneque lé. Tragique. , . ■ - ■p%
JP areil h onneur autj^.om Yecm fi^ JMonfeighé'ur fors que ta pefinnteuit, i des a0dires de cegrand efiat^ incom-S modant lahieillejje de monfei^neur ‘ de Beüieüré Chancelltér dë Frnnçeÿ il en a efiê defehargefr^ddd^ coni' [ nie celuy qùïlespojni ’ifplm^ ^igoft- reffemenf foujîep^^ rèmetiant én ' w mains, les, féaux de France qu f font temmé les clefs des araires de là - premiete monarchie dû rnohde, i
^ 5.^- : r- ■■ .
Toutef ois, en ce parangon te i/eux
B P l's T R, Ei
dlve àe pim h “yojîre ■ (tMiAntaie <j(t Hercule receuf 'ces ifuueurx de ^WâoSiete &* d'^tUsy comme cèluy qui enejloit ^uldi^pe. mM.s U Fran¬ ce ej^nefoifonnante ^ pUrueureuh . fe cnjjçaucx Ci^-its^te ejîwcut- coup plus. d honneur qu'en cet£.digni~ té y end cfperance de liqueUe ilfèpou- uod troHuet autant de concurras que de covrimux a La recherche de là helîe F.enelope, yousaiè^ejîé çhoifi entre, tant dautrei ppur “V ojîre fngulier mérité.
.Atlae PhiîoSfete comme amé d Hercule , fans ïineruention de Jupiter ains deleurfeulmouuementy hty rendent par tels bienfaits ''rnaf- feuré tefmoi^age de leur bien- ')>puillance‘. mais ’^ojïre prcmctictf à la charge dont y ornau Ti^ejîé ho- , noréy a efié faite de layolonré 'S* commandement de noflre Roy : auf quel ( quand bien il le voudrait ) l’inp- d iij
Epi s TR E.
partance ^ le poids de fesajftires ne permettent pas de preferer les rr- comnutndations ^7» affeëdions parti¬ culières au mérité.
tunon ejîoit ennemie et H ercuîez &* U Royne noftre lunon i comme tref-bieninjlruite de l>qflre Isaleur^ capacité fidelité par U candeur intégrité de allions , c5^ par
les bons feruices que 'vous au^rendu élU France dedans & dehors icelle^ 4 jainSl trefiltolpntiets font tanfen* temetau commandement du P rincii K^auectout delà , comme paryn fil- fieme harmonieux accord de tout ^ les membres auec leur chef , tous les ordres de T eftaty ont contribué leurs fiijfrages , ')fous defignant mefmes garde des féaux auant que la rftgna- tion ~Vous en fuji faite.
X)*aiÜeurs "^ous auet^cela de com - mun auec Hercule^ quil eéloitdortt- teur des mondres^ maà ce n'eüoient
E T î s Î'^R:
(itscpr^s mùnBmeux : “Vpw e^΀S dcfméeurdes menitres de titffje, <jHi fôHt les yices ^ îi^mnnte be,îUCoà^ pifss pernicieux que les -au¬ tres : tellement quen cela mefmes dequoy ilefloit le plus glorieux ')/om le deuance:^ en gloire.
Ces confid rations certes foHt fi amples ^ releuées qu'elles mentent Isn champ plus ouuertp ouïes Mufis Us puiffintplus commodément efia- UrK^ Rendre , faire retenir h hruit de ‘^ofire réputation commt *)tous leur faites reffvntir itfruiâtdc "yôfireyertufinguliere.
Remettant donc cela aiÜeurs pour rtten ttcqttitec plus dignemeM îe yvus prpplierayce ptnàan r , M&nfei- gneur ^ àereceuoirdehon veüce petit ouurage que tappends çÿ* \onfacYé tref huYf^lement aux pieds de ^o- flre grandeur^ comme 'l>ne ptece de laquiÿe la matière ejîdefoy ajje:t^
Epistri^
recommctndyihle en ce quelle contiens les motiuemens les plus fecrets de nch- ^reams^ fille de Ictdimniié. Qu^filu façon nen ejl pas ajJeX^ richement elabourée , pour le moins ny a il nul defaut procédant de mauuaifè foy. Joint qnen ces (ùflours philofophh ques ï‘ajfè6}e plus la yeriré q:te la variété des ch ops , moins ï élo¬ quence que la doâîrine. Tant y a que telle quelle eji c'ejl y ne oprande de ma aeuotieufe feruitude én yojîre endroit, En teües, cho/es Dieume/me, n'a fjgard qu a la bonne y olonté: 0* yous^ Monfeigneur^ quiteneXfeaH^ coup de la diuinité en yfere^y s* il yousplaijîy de mejmes entiers celuy. qui tiendra à beaucoup d’honneur de fe dire à jamaü
' y oftre tref-humblc &: tiret -, obeijOfant feruiteur.
S C. D; V P L E I X,
A L’ A V T E V R.
Sonet.
Quelcfue efpYit r tt guidé guindé d tns les cieu v; ,
Vn Duemon tout- fçanant genie de nature
T'a four ni le modèle la riche pdff-
turc
T) es corps inferieurs G?* des celefles- lieux,
jlfaut certes il fauf ^ue queitjti'yn des hauts Dieux
^Aitaddrefféta main a friche tijpu^- re
D'irn fur-humain oHura^ ', ou du tout iendaffeure
Q^il en fera tugé par trop laborieux. Carton profond fommeil ejî mar-- que de tes If cilles ^
Ta "Veille nous fait "Veoir qttoncques tunefommeilleti
alf
Tes fanges fans mtnfûHgé efforts )iee forts ef^rits
Sont y ne eeflajé fainte en tes <ü~ vins efritsi
, ce (fui rend fkr tout nfftre ame plus rauit ,
Tmiffam ^arlamorttnfTohnges ta
>r,
S. du Pleix frere de î’ Auteur,
AD E V N D EM> Epigraitimav
V
Nàe an'mm , qu^ fit dmin^ mentù imagô,
Qfnd ratio ffenfus^no tacuiffe fat eff Nam fecreta etiar» refiris fenAra- lia mentüy
'Dnm^igiîat'^tî tnm t^mtmt ojfafopor.
SemfJk qtt^^eêfaredecèty^Htetem- nere prorfus,
Qmd 'Mta & Uthum UthifemqHtt doces:
Vt m4 qui tene4t dwri monament^ Uboris
( Inclyttt Vdjcottici^ona laüfq^ foU )
Non modo qH£ ’\iàc4t,fed qudt mens copeecipfiy
O^fmt^qHdcfucrint^ qitteq^ fuîit- ra/ciat.
Fr. du Plcix autoris fratcr.
T A B LE DES M A-
TIERES CONTENVES EN celiuredescaufes delà Veil- le& dia Sorameil, des Songes ,& de la Vie & de la . Mort.
DISCOVRS t.
Qi^eft-ce que veille & fommcil. G|iap. I. fol. j.
Sommaire.
F*efi-ce veiff'e meil. II. X<t vie n eji quvne veille^ O' le 'pmmeil eji i‘i- p%a.ze jOt* lefrere 4e la mort. III. Pottr^uoyles hommes morts font dits feulement Jimmeiller, ÎV. Qm Vhon»- me dormant néfi comité ny entre les viuansny entrtUs morts. V. l^efat'des veille O' h
KU. LAtAufe üfi CDÜi^e fm fffeB, VIIÎ, Piurquoji pendanr ie pmmeiî plut ^rand mrnme defists Jmt kés^ qm Idr'es fendant U veille. IX. La veille 0* le fimmeil font commms à nw les a^ nintAux, X. Pretme par h denonbre- ment des ej^ects. Xi. i^hemme de- memAnt en l'tfAt d*innotente eufi dor. mi. XII. le fimmeil ejh donné de nAtnrepourle ftbtt des AnimAux^ dont il A ejlé Appedé Dien.
Delà difFcrciîce da Tpramcil & de l’ecftafc.
Çhap.a. foi. 12.
Sommaire.
h X>i^enceA JMfimmAil0''dePee- iUPendAnt le fimmeil des de UfAodté A»mAle fixe liées , 0*^dlep ÂvUfisfidtévitdeplstsfiries: eulecfiAfi vpKS isr' l^yAn^*sj4»t Ué&, iy selk^ ,
TABLI.
ittmteUüSlŸltts libres . II J. si ^dam dermak ttibicn eflost en ecfiajè Urs que Dieu hy arracha vne cojle pour faire la femrrsc. /^. Scjlafe merueilleufe de firuTus prebflre. K Autres ecflafès dato~ e»fts anciens. f^I. Ecfiajes des Stryyes.. yil. S, Fol dif ne fumoir fi fan ante èfioit feparte de fin corps pendant fin eeflafi^ f^Jfl. Eefiafis fitfieÜes de fircdlerie ^ de charme.
D OÙ: cft-ce que procède le £bxnmcil.
Càtq). 3. fol. ly-.
Sommaire.
/, Opinion d'.Aclmeon touchant ùt "eaufidu fentmeil. II. Celle de J>iogenes, lit. CeHe dEmpeioeier. IF". Ceke de Flaton CF des Stoïques. KCelle de Leu^ cippHt. VI. Toutes les fùjdites opinions font erronees, VII. Opinion d x^rifiete» Vm. Pourquey nom fitons phffiefi en dormant vfijlm. iXf Ne fiup~
r A FL E.
point on n en dort pM fi hien U nttiEl dpre's X. Pourquoy eJKce les vUndes
froides prottoqnent le fommeil. XI. Vif- fercioce diovraj (CX nnUurel Jommeild'à^ ueccelny e^m efi forcé. XII. Opinion de Pline de Galien touchant, la caufe du fimmeil. ^lîl. Fondement de céteopù nion. 'KIY . l' opinion d’^rifiote efi Uplwfeine mieux receué. XV. ofie la lajfèeé longues veilles ne font que caujès accident air es du fimmeil. XVI. Qw l'harmonie fiefilence, les tene- hres n'en font que caufis coopérantes, XVII. Ne poumir dormir apres qu'on a bien repeu efifigne d'indijfofitio grande:
pourquoy. XVIII. Pourquoy on ne fiongegueres pendant le premier fimmeil.
XIX. La caufidu fécond fimmeil, O* pourqmylesfingesen fini moins confus.
XX. ta différence de la matière du fim¬ meil O' des catarrhes , Cf pourquoy leno perfonnes vieilles ne peuuent gueres dor»^ mir.
I>cs caufcs du rclùeil & interrij- prion du rammeiL
, Spnimaire.
I. ^au’jfieres de nos yett'x
sâhhAtent lors e^ue mus donnons. 1 1. I/S ctiufe du refaed^ I . Caiifes âvk reJïteU ejiran^eres O' violentes. IV, >Con^entlesJon£fs affreux nous ejued- lefit, Pourquoy lerejùedproçèdaiftidie catifis ejlmhgeres nous ejtonMitjCe epser^e f^idp/ss le rpdtt^el. Xl. Pm^my le re(‘ ^d non.nxtmel tron^le U di^ejtid, ,'^lX Comment mm m^i’en^o^imns aprerU reftsed violent, YllXn Les fins apres le reJUell reprennent l'exeryicê de leurs fanr Ûions. IX. Denx donhtes font propofi'sy P vnponrqmy la trifit^ (pni efi allégée par le fimmed Pinterfo^pt neat^tmoini: P autre comment lefranadpeist ejire.çaà.- fi dio fimmed f Ven que pendant k ' tra^ .nadla- chalenr naturelle efi diffnfi par tant le corps, X. P^folntion dvt premier dmbte, XI. S^filntion de l'autre doubte,.
Du diucrs cftat des fens pendant la veille & le fottimcil.
)
Chap, J., fol. 31.
Sommaire.
I, t'tfiat des Jên!s tmnt mfermtts
2 tt extérieurs feut efire de quatre fertes iuerfis, ll.CorreJ^ndenredesJéns ex- ieriems auec les inferieurs. III. C4ufe du frtfondjimmnl fins f»ge. IV. Caufi de U fJtrfilite vtdléi K. Cmfe d^fm- med moins fnfand Kctompii^w de fn> ^es. VI. Caufs dufitnmed encoremeitis aeçom^s : ^ comment fendant keîm iesthofes vrayeintnt fercems pttr aueJ- ^vn des fns\txt€riems neiu fimbietat fonges, V n. tourt^uey iwfne ehojtar- rMeàceux(p*ifinryi*res>. VIIl. i
feutf arleren dormAfit. IX. -^folsifion ty eoTfclufon.
TABLE.
Dcccux qui fcleucnt , marchent, grimpent ,& font d’autres fcmblables allions en dormant.
Chap. 6. fol. 3^.
Sommaire.
/. MemeiUetifes allions £Mcms e» derm4M. II. SiEHms f>mU^»ps, l^alfins de Cœlltts S^odiglAtu. IV.
Ire raip»' flm claire de LetUn Letme* y. Cenfiderdtien fdttktdiere de Cetue ^1*1 fine dei allions perOleups en dor* mane. VI, Comment en remartftie e^iaè telles aflions fi font en dorntant. VII., Fourqmy ta faculté finfif Me ri exerce en dormant fit, fonlhion en tes ferfonnts-ln 'comme fait U finfitiue. VïII. ?<«♦»*- ^noy telles petfinnes à leur refi*eil ne fi fiuuiennent point des délions fufi dites comme elles font des finies.
' TABLE.
Combien cft niiifîbleî’excésa13 veiler & auldormir ; & d« ceux qui oncidûrmi pla- iîeu| s, années ians interruption.
CÎiap. 7. fol. 40,
Sommaire.
L ComhienrAès vei^ exc-ejSmjsi fint nuifibks^ IL Qw le forhmeil exr eeftf efi- au>^i fref-fermcieptx^i III. Qtt^ faut bé4i*co(ip plue veiller que dormm, IV. Continence de Platon en fon viure en fon dormir. V. Comment fioteeuitoit le tropÿrofond lon^Jom-^
me il. VI. Galien a veÇcu 140. ans pat le moyen de fatontinence. VII. nim ne d^rmqit quvne heure le iour^.GP', la nuiSl. 'WXii. Scanderbech deux heu^ res. IX. Du fimmeil merueideufement: lon^dl'Epimemdès eyf autres.
QjMndeft-ce qu’il fairt veiller
ou dormir. , *
Chap. 8. fol 45. '
Sommaire.
I. ffypvcra^és enfel'^e qttil jfkitt veiUer U'iour cr' dormir {n '^naiB. II.' ^yîrgument i,ÿour monjfrer qu d faut veMir le iotW'. fil. ^ autres- ‘orgumens four cela mejme. IV. ^yirgument pou^r monjtrer qud'J^ut' prendre le fèmmeil lanuiB. V. Qjfà ceBecaufe les Foëtes o^'Àppelle' le' pniméiP fis dè la ntCiB,.' VIl f^anitéde cetpxepmfdnt de la jimB lêionr: Excepmns. Ylïl. Qj^la
coif urne fetodrneêit'vne adiré nature. ' IX; ^il ef darifreux^àe laïftrvne cHfume 'inuerehefmydpuemaumtjè, '
X. Zes malades li'ay ans repos peuuent dormir entout teinpsl Kl. ‘Le mejmeef ' des vieilles genA 'Xt'I.' té fimmeil in^ ' terrompu la ndiB fl doit réparer le 'ma- î, Thurepuey'leflmmtil At* ma*
TABLE.
t'mefilefltts Agrenble.'^VT . P»i*rt[my IrfômmeiL eji dangereux 4pr'es lere^M, ' XV. Fottrt^uoj/ Apres I4 Jètgnée.yLWÎ. Pour^my après U medeane s'il nejl court CT leger. XVII. Quelle ajSiete tl faut tenir endormant.
Pourquoy eft-cc que ccrèiincs |>ei:- lonnes font plus fommçiilçiircs les vncs que les* aucres.
Chap. p. fol. jz.
Sommaire.
I. Pourqmy les femmes fins pim fimmeilleufisc^ue les hommes. II. Po»r- ^foy les petit enfinS font fort fimmeiU leux ati contraire des vùflArds. III. Peurqttey les^ains. IV. Pd^qmy ceux ^wpnt les veines menues. V. Pourquoy les perfinnes grajfs Cf replètes. VI. Pourquoy les tifiues Y II. Poure^My lesfiyeufis VIII. Peurquoy les gouluïi O* y itr oignes IX. Comment aucune^ fikl'excejituerepletiondes vUndxt mr
pefcheleJàmmetL X. Feur^myceu>xqt*t hÆtenf les üeux froids tT h»mdes font fiai fommeilleux que ceux qui hÀhitent les Ifcux chaud. X.I. La différence du fommetl es quatre faijons de l’année.
De la veille & du fommeil eftrange d’aucuns animaux.
Chap. lo. fol. 58.
Sommaire. i
I. N ofre négligence- à la recherche des caufes. I L Confideratims fur le Coq. III. Surlefqueüp l. Âe ^Efcale refrend les autres fans rien refoudre. W . X>eux faifim touchant Le freqmnt rejueil ^ chant du Coq. V, Qj^elee a?mtaux inci~ fês les fir^ens demeurent afoufû ÿesdantl' hyper . V t. Là raiffin de tel af> fo.i*f ifement0 qpe^cersefifaa vn vraji fimmed. VI L Le heure, dort les yeux à demi ouuerts. VlIL Lieure dormant, ^ncienfrouerbe. IX. Peurquoy le heure veuë courte. X. X>’«« vient que les
'TABLEf :1
iWfi'hs âorment' (^Mtôr^e iours hur m'iffknce. • ' ■
LES CA VSES DES
- . • &ONiQ^E;S. .r: a
D I s c O V R s II,
.ü; , .o'i >■
Chap. I. fol. 6^.
Sommaire.
Homme defirè jur tout fumoir les th'ofésfuimès. Yl. Moyens fufér- fiitieux des mckmfottrdemner les chàl psftomr^lill. Le kM âe îjtutheur en ce Zi difioits'A lYu Q^ejl^ce quepn^e fe~ hn i Effeur d^iyfrtetni^
ddrtdefiniipfne U finge. VE ' Soffl' Bium dicitur à fomno. VU. Les fin^esr-p finp fittlement es fins in- teneurri^ . \ ,, . ■ ' ,
v.i’.' il Ht-v ; y, • ,
-Enquclleà
T AÏÎ^'E.
'%ti queUcs^a^:ül tés dé Pattî eôc co m- m<:rii ié’foîic lesfongcs. >
Clia|j* âC fpli'67.
Sttnimaite*
"^^^W'fihgesp^nt tom é’feps ^j>iiUon 3.e cep/üi tef^0^s fèfhnf
s4o»^ «ff
wtii(>é'^^^hofefetiPt\efi.re
jitli
î^''’^tH?hnsdi^ntftiAies Jongesfifo»^ fdiHÀ'<rfJie^ion jes 4
P autres r fïïj?<téie 2^ej^e»
àèse^ritl^mmau^K raf^^ta^ " leMttÇS images. VL t’ i^giipafh^X^
mefme jens. VU.
mémoire efl te Jeütthrepfderdtltftrfem ihï'e^leitrsi ■ V II'Ï. lA fit fi^te-.r^exia^ ffi rdf^tiuh:^.- IX. Qt^tkf
manx vagantipa^:U[K*p(tnt'^»t IfS ima¬ ges indifféremment à tous les fins inté¬ rieurs. - 5i ^ rtrd'î
TABLE;
La vraye refolution des queftio^s ' :
&diffÎGuitésprcce4€«t«^- '
Chap.^
ï. yABiins
lei dé nojiff Ame. II„ *«5
lesfmgesUnteP fintregUt
fm CT yerrièki. .UI..
fèhtÂi^'^s cifitmun.
ex^'é]fe}''iè U t'eri^Ji&Ty-^ehfi^^i
jyeif viths^ué homfm^eoi^s jn^A^
des 0 hietsftm^r Andes qke
iet'L ’mejmes^ VJ .■ Comtkgnfde^ f^^i^
)^!i^fonï-en U,
inédit; en Idmémtire. ' . ' ^ '^0 .IV. Vil i.t«i
l^^^outes cfpeccs dViiiiha^îÇ ‘X9^l.ri gent & des hommes quiap#;^î;
■ ■ %t^aisfoiîgéiv,‘
, vny;..- ,,
I' Çhap. 4. fol. 77.
T-X B LE.'
Sommaire.
• %. Nul bon xuthmr nx encdre derer- miné les e^ec^s des Xnimxu>x qt» nefon- gent foint. II. .'^Jdlutlon de theur que feus les xnttnxux fxrfxits fon~ gent. Üï. i^on ^fts les Im^xrfxits. IV. Peurquoy l’hemme fonge flsts que nul des autres txnimxux, Y. i i/îrifiote o* Fllne conciliés. VI. Perfonnes O' flesqninefingerentixmaif. VII. Qf*ii ejl tref-dxngereux de fonger x ceux qui n'élit idftixisfingé. y^lïl. Pturquoy ifw- (uns ttefangentf oint.
DeidiucrTes caufesdesfongesi îÇhap; f. fo^i. 8z. i ^
Somifaaire.
I. i'V'^Jtm.geneKéleUes des
• xri^s en inteèieures tj^^xtjsfïemes^ lî. Cxujès intérieure^ fùbdi^^es en natu- rtUes ix animales. WÏ.SH^ts.fintlpf
- ÿ
T A JB L E- ^
Tuiturelles. IV. Quelles font les mlmdeu V. Ctiufes ex teneur es fibdtmjïes en rituelles O' corporelles. VI, QmllesjonP Ips' j^trittielles, yïl. Quelles les -cosfo- relies, HX. Table out4efriptii>ndfS<4Hf^ Jès generale s.des fonges. ■; s . : > V- . '■ . • - • ■ i
■ Delà diaerfitc des fonges. Chap.,6. . fol. 8j-*.
■ Sommaire.î; ;
' ^
i:' Ce mot Ipih^e'fi prenÀ'm deux fortes, II. D suif ont des fongesek dimnSf diaboliques ce naturels. HI. ^utre di- uifion al Hipocrates en diuins CT natu-- relu 1 V.Éxpiieafien dl icêlhp^Jul.1Sea~ liger, V, yAutrediuifonde S. Grégoire.
VI. Diu^onifkts chaire’ enfx ejpeces.
VII. Ej^ece. I. des fonges appellée fro^
prement Songe. IIX. Effece z. appedée V ifion- IX. Ef>ece^. appellee Oracle. X. Effeee 4!^ comprenant ItV'iUt^ms dia- HoliquesiKll Efece^.Jnfnmùttmi^il. •E^ecegi. epui fl^^dt) ^clretr^ effuri- 'ihonshorrihles, ' > / > ;•<
T ABL E.
’Des fdng'e's qui Hgtiifient & prefa- '• gSfito^bfcureinciKt-eschoüs ’ futures. ’ •
’Cliâp, 7. fol . >
!• Q^eJ}-ce fin^e en fa fro^re
IIL .ye>:^e' iV^. Sanze^d'
V î. ' Tehgi ydili* ^n>e. V II. ^on^egen&dl‘:'le tout enrichi de^lufettrs heUe^ nstables^hiiîoires.
JDc laVilîorijfcconde efpecc des -‘..V fpnges. .
.Chap.-S. foL' 5^.'
/ . ;, Sonamaire.. , . , <
T. yfojt ef range d'vn yyltrcMlen. de denxJermteUrs d'^lexaru-i ïtti '■■
TABLE.
dreNeafolita'm. III. de Cræfm
IV. y'ijion de F, Cofnèiini ^îfM. V.
de Petit iue. VI . Ftfiejp^Sftferiiis Pjffiit. Vil. pluf ettrsènrpreueitenfotu geleurbm-hem ^ m«tl-heitr. IIX. Fi- fionnotahle de Mmrice Empcret*r. IX. Fijton d’vn Mihnei^^ X.: L/t càufe detel~ les vijions. XI. Qjditf^t*taufrementji*~ ger des cAufes^^dcfi finies- ejira:ngeres O* réres des ordinaires.
Des oracles on reuektiohs ctinî- ^ àesenfohge. -j.i'-
CKap, j. fol. 164. ‘ ‘
Sommaire.
I. Zes payent marchoient entent^ ires à ta recher çhe de la vérité. II. fliéils ont ejtimé le fonge vne diuini- té, III. ^ytuKuns ont mé qt*il y e^fl desfonges dimns ,0'' pottr^ttoy. IV. Pettr^ttoy Dieu ne Ce eommunique fue rarement en fonge. V. Dijtinéfion des. Jonges divins, VI. £jueDieu enmye des-
TABLE.
ŸèiieUikhi en fonge aux mefchanK i fexetnfie d'^lfimelech i, de phara^ , di N douche denofor , cr" d' Alexandre le grand. VU. Q^ilfant ejlre ej^ttrés d' a-; me ^ de corps pour rece'mir des reur- i4Ùoni.Sàmes,':LlX. Exemple nidesPlX, QMé nojire vje eft-,de^Mux fortes. yi.Zes finges di-Hins nopujont en- myés immédiatement de Diek, oit pair le minifére deisi/fng(s,%.i.di^rence des reueUtiens de Viett d'attee celles des hem sAnges, ‘ -2
'T- - V ■ ; . .J
Dcsrongcidiaboliqjbes» . Chip. ïo. fol.. I IL SoranaAke.
1, Oracles des fittak dipttx^. XI. S^t*e’- iatiens en fnge des fmxt. die(*x pfjteurs exemples notables. III. Mer- ttetUeux fnge dTAttini'pis.'WjLe diaMe imitât etir ^ l>ieu. Y. Sa rufe O" le'but de fes tromperies. VL Songe de la femme de Pilate. VIL reHelations
eutp
-r Æ 1 L it.
fini Aitmn^&tsvvrkublék HXvjP#»*. mojmiUvremïei' h m«^e^dm'i^0r
f>cs fonças dt«îiftâircsqueic5,Crçc.ï app wicnt les i^tins
• ■ ' ImonmM, •■ ' ^ ■ :v.'’ ■
Chap. iii, fol. ir8*. Sommaire..
/. Songes ordinaires. fli^'Poitrtjhoy. éûnjî - iMk dk he^
fet*s , Themifiodes ,,(cr Marceüm. /F'. La caufi débets ifingÈSl .jT. Confis des refueriès des malades, Vl. Les finges fourcjuoy plsisc^nfm eU^iMsttonne qui es autres fkifins. ni. Varmy les fongeS or~ dinakesJdy -a qùebqttèymarqtbetde. l'hu^ 'mmrfredonüm^tekstcprps,. v'
Des fp eâîres & Phantofm es qui^ - . apparojlïent en fonge., & ■ U ' • del’Ephial&v
t Ab L E..
Chap. IX. foi III ^ Sommaire. ■
T.‘ • les finies defi»ma‘e»T4ei de . Fofii’jmy - les mejâ^ms^
n’onf^dnr^eifàngeîd^redhle's^àimnttlts^ ' ^ns déifié». 111, Les ftdj/mrs de ldf> veille f-èt*itnnsnt eH'Jènÿti IV r élite Hé c-iéufés de féls fçTtfes- en dtnerfis^. hiMt'ud'és. V , H esH^ot^Mé S
peUc'deritt’- iFl. Teréétiri en- finge -de" pétfdfim.^ Vil." ; Paréiëefi permuté' de: Né»n%r<Offfin ÿ ' : -CdUguîiél WiÜ.i
Ep'hidlte-m ifteuhe, IX. ''^^ueüe end- Imie Htfi'i Xi Opimen icoiff-fnune desi Meiécimi - ‘X-I. : Op^tnien dé’^ ÇdUen J- X'II. ^'pnicn dé^èpndi • Xlli.' 0^i~'
nie» Aé\nUm‘ S'çMiger%- XlVi Geneir-
lumf^ -^ellesUŸinùps'^ CT dfdn^éhifèrl'e^imlftp- ■ • • ■
©sla Vérité Ôtt=vSlfi4‘e^ des fô-Sgeff. Chap.13. fol. 1x7.-
t V
Sommaire»
1. Tort fs des Jinÿesfinf licorne OH dj~ mire jèlon U fable des Po'étes. IJ. Pour- fffooy les fohges- veritAUes fint f^nijtes far U corne.JJL Pifftrqmy hs vasm faA (jfvoire. ly'.SerssaJle^mrifàe.F'. P»m-: ^uojtes fngesdao matin ftWmfiitfscotfm^ aue ceux.dn^premier fimmf ^f*e k So-fI Itilenefi vne cauf^ Fl^ JLfs-
Amiens ohtejkméme-doKmatft e'j Cifwifr-?, titres on audit, des JmgfS vénritahleS'. 'y’U»^ M mefwt en dornoAnK fur det ^tau^ :de\
bPebie. II^., Létmefme de U- .^err^xEu-^ meces.JXiiCardanUtlribue' inefns/ver^\ tu aux- liures' des- fUnShs efiriti^es. X,' ‘ H exferkneefait^eeir ’qÿ^ te,lks oisi^^ miens frit f^erfititmfes^XI. fVfK
tifiée de P^auffritf ik ^.efirkure jàd XI k .I^les interfxetesrdes fin^s fidi^^ mentent ordinairement hi v^k^va^trer,' \ XIII. Hu à force de fonger on peut ren- eontrer quelque Jonge véritable. XI P'. Contraifes- eutnem^f s de, fareU xr.Ohje^ion. ^
PfC çeivt <i’9x4iî\air| ^
foage$ yçrjfafâcs ; (îSç oiçs îri-' têrpr^Vs4 congés. ' Ghap. 14. Ï0I.153.
Somniaire;-
r. Galien amit /^ordinaire des jfon- ges^eritaldes,, Ip. Z4 i?
v^fefnmedeh^pps^^ ti^re^'^ejekj^'^es. ^
pt^priee^de;p4r^m^XJp4^^^
ÿ^^^Mi^mf 4tjrMrehes\fnt m/frpre^;
^r^ce di^^ipS4.^^7U.f4t^
4w<^pre^
ce ^
Xllh I^pli*tim Jhr ce J^ieSt. Xiri^ ^pM'teurnes'enmeJîeppint.
.IF AB ï W.-
4cïBôt^réi’clïde ‘ ’délAÛûé to^rltfMoÿèsn.^^ ■
Ghapi.iji. folji3Si Sotnmairc.
i^Urnàm défini ^yendir^ard-e^a^éf fi i r. ^^^^os^'n^sJnkri^ifenHè^ '/>»-* meur^ vr^ào'^mn^s/^î} Exemple \ffel lu chot(f e.^î^? JDyd'd'fntlâ^
X>t* phte^eWîC ^e^ lUhitdÀht't 'âii'
' yll ’ 'D/V'inmitnôti’^'' ' ^sp, lutyèp^granàere0e(fCfl^'!^,^eîdpUdHi~K Um â^hwi^JrHoh^ympue^c^i ,
meîtr,'
frÿ'ceâeht :âé ' htkmeu>ti yrèdÜffyihÀHref d’daec‘fiitxi^tiiprocéden}^dètbhit?H^^'^ émsonMnfM^kfétllhiky^''^^
s; r ‘i Wi \»;ni tw-
CoajitîcntQrt|>eut fâ,iEe.qùftk;s ; , :• ■■ . .
■inv^ agrçible^^-'^ : ^ , .,
> '. V 5 (Gliap.^ a^. i 7 . foJi^ , .îr.iA V-, ,
.'•- ■- V
SatntTiairc. V . ^ ^ . i
ï. iLa'üaufi'.iJ^s ftjf^esy^reà^lkk€i]t0( ii’.&rtr»<vïW<'.'tilv l4hôn^di^<^.
timde i’ej^rit c^' di* corps. II T. jv f4'‘' h moder xtioTude nos p/ÿt-ons. IV. irf 4.' ait régtmëdk^mdn^X^h^tfé:' y.~LiCp r ei^l\r^eti'pin’^'A^mr^\<n^ vnptuf aH*ntle fornmed^.Mi , L4 6^ filons. '§irr^
n4td,^pMfe éoHcBMalie'c'^âiS^èe Mh 0"ftinte médit mon.
^ ni 2 il YO Dî, I Cl _
parnçi,^r6\i£cs.
r t É .
€hes en if eiU^tnt cjr en dormant. 1 1, Qt^ y a^uel^ioe Damon qut frejiâe en tene~ yespffir hotntentiTi ÏIU nom fem^- ttofiroffenfir 'Vutt 1 V . Com¬
ment celajè fait. V-îr Cbüiment tels fe^ thés font- a^rtUés . V 1. ■ >£t^i niot fondes feunent ^e méritoires enuers Dien, VII. ^medef^ centriez UsifoUurions en fin^e. II X. Exemple notable de Ma¬ thias font fe ïuf.' I PrietedeS. '-Atih ^fiin - ty* de pE^^ fiùr. emter telsf
LE'5,,1;;.CJ:’P^£;S;-
VIE
.-^JQ.| sc P y R 5 Iir. _ _
fies iiûMfcsfî'gi^ifîcâtiSûVd^çe;
'k ^ cc^'vte èpp^ÙMfh^U'^^
TA» LE.
ctff vicejt;
luUe. Uh Qtu nouimturtns continuel-;- lementencetevie. IV. U me dit Ùond9S miferes de ceteyie ejl tres-ytile.i Vi Signi^atiàni.de Uvieppurleçoursx iiçellfi. Vi.- Sig^ifitiptiop: a, fo^tr les-_
fouT' hc 4iuerfett^neff*ens de U vie-^. U X . -^ignificAtion^. 4.0^ impropre pour. lA-nturrtture:l%.,SignijiçAtion y^ epfèn- titllepeürf vnion de^Ame auçc le cerpSi-^
Delà diuiôon de la vie félon¬ ies diuers âges.
Sommaire;’
I. Qm le changement dei Âgés efi ntim ^uede nofire impp^epUn'lX. Qt^notti changeons py-' approchons de la mort à- U^ ^omens^ J, piujfm u des ^gfs
^gef-,en^i.C^
aj^Vp'e'lP n-ecej^it/ d'tnfiuîéi
ce'i 'V f. Dmijh’np'dvé âgesenj^cmfor^ mèkhfréï:Ûe?ite,Y\ IvWimJîon 4. f» j. A^isfmdféJiivYit'dAM^fe-èè^ dé
Id ’chdeti'r hdiWtli'i '^Hèc'^-Pht*hîid^ yadtl ckP: 1^'
frimér ^];Xi%: l^l^^'yyeëpe- '£èhj^i\ tt^ion'kt^ecihû^ge, i}^.Qy^éUe M i'^ügé troijtejme (^ torri-metpéMpré vie fi tèP'^ mitiedX. dh*ers dcctdétis feuttent' p^i'oTiver dt* abt^ègèries-dges-. XI; ' jPbïi?»-^ ^i*oy U femme credf ^m hdfiji^/neju l’hvmme^ , . .
D c k vie ebm t c rtipkriu c & Adiuc.. ,
€hap. fol. l<^^, ^
■ Sôte maîpéi; ''' ‘ J'?
ïv ^efihi qmvie ChmenÜUpiteléî*^
U%ye ^.^^^fi'^fifirf de‘^ YÂM^htDii}
%ifiteht0dfiÀy\»eîqdfàW WVJ^
///.' fia^fattr
flmexcèliemA x. \fonÀée>fikr
ce'qt^la ¥ie aihpte ne fe^àt fA^er-de ik mediutioh ,: U medtUtion- na. que.
fxi^edeikB'im. V. ^ijin ^..fondée fur i-qqmfitim de U‘Ji¥d>e l'vnkxî^i I'Ap^- trf V^.^GÏnjif'fmneh- 'd'.iyfriJiote.. VtU' ^‘besy.utitrès, .Àbtiens 0jilifofheSu iîXd'Dti G^ mnojè^hif es, IX^ terpreïdtiffn des fAUes de Gmymede,Pre- methée e^ Endymon^ Par l> Eudn^
De la profperrité &:adtterfité de ccftcvie.
• ]C . - ,iüi>|Aa5 3IV
Sommaire..
,'■1! ^
r. Ancienne ceuftitme des Scy tes four
T AîB.L El'
Écytheffe
fitiondeUfiUe de'J^andvxeÂV ..Site epi- Win'^ft UfcUati^eip
la 'praJ^eHte de ce tmnde. Y ^ Treuue concrau'e aiuUe opinïm.Y l. Qttsla.feltr Tftfje-'decf ejl^mer.pàr:lu finyie xefle’tvpe. VIL ^i>e mjhre'vke.ej^piethede
X . Bel exemple de BMipptie .Àv- M^tediune ,1X Comt>tmf^[eloj^M ■déliât chr^i-enïte Les lengtip prà^fViik irs'fintJHarqtie de reprohatim,^ Xé- e'ejl iéaU-heHKdù nteurfr -m^/ppeckf sfres. Moit ^ dékertffp'üdsiiws^ Xi.l^Â^Mp^de^açp retiré du p^h/^^trÿM4tie».i l6^ Pfurquejf Dieit tiffige les^s de bien en ce fnonde,o' Uijfeles mefihans en fro^eri- té, Xlîî,séntecé nttabiê deS,jiitgufiin,
.'^iv af;-:'-
Q^cft-ccquc vieenlàplus propre &: plu?-^rtiiell<ç,fi|'Bification. Chap. 5. fol.‘i73.'
..oiijTcrr: - i
Sommaifc.
TA B L ï.
^vfnitUn'sefleni ^enerdetitent k_ tmtes chofes vipMnres. III. L/i définitions^ nr^ ticHliere des chofis. animées J elo?^lei*rs .gfés de ferfed ton. IV. Dtjim^lion des définitions precedent es. Y. La Dijfierence de U mort des hommes d'attcc celle des Antres animaux. Vî. Comment la çfior,.
naturelle ejl de Vejfençe de la vie^ V i Î.Commeiît l'humide fie fèc^ct'lefraifi pruent à la vie. 1 1 X . Que l'humide y efi fhtf-rtifuu iptelrfirtvyiefrûii.lK.i./Ü{!r tre definkimdeU vie conciliée auec h precedente. Qt^ les chopt inanimées ne it»ii*(fitpimttfire appenfesfn^es.
Des quatre ditieri degrés dcTic^
Ciiap. 6, fçrl. 178. ,
J. Sommaire. •
I. Premier de^rédevie. 11. Seeenide^ ^redevie..lH. Troifiefine de^é de vie. iV. QtMtriefine de^é de vie.yj Ré:‘
■*rXBLE. .
âép'cit dé vie. V!. ’Comp>é)faifo'nyàicet*xmeclàfi_^ tnetriqt^s. Vil. (^l'iiiéetntétteSiMl. \ ie ne cihi^'end^omr lés autres Arnts' far eminence- ccmineda pnjlnus' chrnprerii la vegeUtim. 1 1 X. ‘Pourifuoy lesfacuU tes àp^eft'-im gtiteratuft ne fént fa» thdfmne vn\dègréaë vte Jefan des irefu-fàiu, ‘
\
JPour<|irôy; aucunes plaiires & aU- - -cuh^ àùij^aux viù<nc plflV
. Chap.7. ^,1^3.
Sominaire.
I4 Que Eifet* jMt tout four îehueuxTf, jQuileJlexfedientque certaines fiant es durent flus que nom mejmes, III. Pour- quty certaihesflmfes dutmtflm que les animaux. IV. Fourquoy les, animaux finfjitbférs à flm lSrnconuenieWqi^ les- f tantes V". , Poùrqmy to ute é'Jfecè de\ flahtes tftf}- fOf de .longue- duHe^ VI.
les Arbres durent plus l'ingue- tnent ^ue les autres plantes.- FIL Qm noflre vie ejlanr remphe de miferenom ne la deuons pas fouhaiter longue IIX.. Exemple de S, Fol. IX.‘ Le paganijme, t»ej^ U ainfi efiimù X. I{4iJon cbre- Jliennepour laquelle Dieu a voulu qutt^ certains animaux (yr plantes vejquijfent, plus longuement que l'homme.
Paijfquoy cft-çe. que Ks Hommcf »^^;vi«oiempIu3iongtcrçiip$,auant .
. le delugequ’iis n ©ns .... £aiâ: depuis. , -
Chap. 8. fol- 1S7.
peram'ept^ \ J I ,
4e la di-
uerje neurrit^e des hommeiquâviuoient auantle delut^£.a^c ciuyi ^nij ont efié depuis. I!I. QwleÇel dejîesche la terre. I V" . E^ifon 3 . . ^ peuplement
de la terre. V. Easfin j^. fondée furl'i- .jfrgipmenfi
TAÈLE.
fi>ur montrer que U menxce de Pieu îéuchmr U defiruEtion de U chalrfe' diit entendre dù temp itmnt le déluge, VIT. JfHtrt interfret Atioti qui efideU vie' erdinaire des ' hommes lïX. Que- cûenienAeeJèf eut entendre dt Vvri o* dé V autre temps. IX. Erreur dts ahiiens . tâchant teU: X. lés ffehrieuü^ me fur oient leurs années par lè cours dU\ Soleil. XI. leurs mois ejlfentfem~
blahles aux nejlres. XII. preuue par llÂJûrdite'qms'énJuifkoif.KÎÎÎ.^ preuüê ' par FkPjurditè qui s ensuimoit encore. XlV^.- ' ohleBidn iouthant la vie d'^dam.XV .pepluti’on commune, Xn. Opinion de Fautheur.
D e ceux (ijùi ôri^î^ l^lüs loriguerflcat ■ ‘vefc'ù depuis _iédclüget5i:;^il '
, • çft vtiié dè vîure î^gue-’’ ' ^
' '’Chapi^. fol; 19 f. '
- -.-.1^ .Ül
ÿdthmàîtitfA •?
-i >•, J. i .7
'1fŸ''Cbmhe U¥ie •ifi à 'de'S*'
T. A B t E.
têf^^nrs de.Jîe.clexn Jitdc. Pe ceux qui. ont veÇcu longtemps félon ies hi. feiresfrofhmes. IW-.P'vp Indien 4h~ quelU ieunejfe s'efioit rèmuueü/e^ IV, Cetfdpien fe» o,n:,vit .éuiomdkujf . V.* Cénfjdenamn. ■i^hrfjkienne.for ce jùbied* Vw^fté, Uigrmd luge.mme ef\frpche^:, ^ZV.^rvmtedtitikrtmté fie nojkrxC. vi/. ' K><iifre frmue tiree de '^Seneque,^ 1 Cmfihntttim f /fr dutres fdyens. ik mextefi ■d(^rdhle:^lf ^iui^^-
^'CeséXrqm-hononi^fU^^ feres c^cTa
l>le en l’ancienne^ loy . en l’ ancienne Loy les fainBs perjonna- gfst^ôîfntiàn^eme7frviare?X:tV’.'En dt !ï -èirXBTG n -li
?;nc li s'- ^ M :!ini; î'
_ _ .2it )bn::!: £*a:tauj;
Q^c£t,c.e qüc mPX^.s !
caufes d’icclic. Cha^*,ip,:cf»l,;^5. Sommaire,
;g, .î^
T.AB1.È.! f^tnt ep vm j^nmcmn. rmrt en't'dnt^ qt* eUedeiîruir L’ejirefrec^^ \ J^nf. tlï. J>tjjierehc&.de Umirt de snè d’ AUee ceité des autres chofes Animées, i. IV. IXe^V infu^on ide^i^ame Auxarj^s’huri., malni T. mflré eù^ Ke.frOHi'l^-' féintÉàl'dfaeutiédHÂ.fk'Atinfi’VilK^^J r homme W'^jûeuhtpùYro^riment^iéJv^f Caufçs mt^relles ie hrtMrt, ?
viotenfek mort Adtttn^mfâf i
ViHll'ejfèepfiuleptîfy cëqid'Êdth^ifefteys^^Ç^^ lamoft'défièif’des^^sdèSviëàxlitt^ù^Vite^ hnffp’èl'xVl'. '‘’i/tmtè ùmfA%itft,nkiiÉ>e^iw^^ fMtfisW‘&n Arhre-, ■ ff 1 4r;'î\u‘5.:'i
Cô1thriTent%)h-|s^it^hK>îa:iÈr
^dc crainte J d€ honte ,& par."^‘ < . —
' '^Gîiap. 'îfP ^ V V
.slbDi'hîùtLvj
•t'SbkiWire'.:''
,1. $lÿetoutes les pif ions véhémentes qui
TAiB'L-SEt
^ui font morts dgfr^^eur , Aer,ê^£t^' &- de tnfiejfe. IIX. Exemple de cet4X. c^iù Jont ^mWtldfjsyJE^Y .'Exemft'ey de ceux
èhhmifiisUTÀ^owmpjk
des des
faretls^^p^^^-l-^tQo^msV^ ion feiit mourir d’ vne.fr0^tir^^c^-^d'vne extreme ioye.VW. Comment de chagrin^ de dej^it ^ detri^^i[.^^^.^^ÿnimÆôde hoî%tc, IX. J)' mtr es accidens ^de mort auec exemples not^^ff^^^'iConfiderAtion chrejlienne.
V;'.'' VV5 «V .1 ^
j£n de Cor çes dç .mort. t hV» \nw x\ . ■ ï i
-nvh ^
Y iVïi ':■. ^«A »wv\ -i^s s'A >r.
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; X? • £jûh dpîç^pnèv;i^ p^Sfi
^ffide ^ÎM^s, \l^
•M! \ mr
k lAW.P.'i0yAÛonh- me hutefirte de ^^ ^ymé’di^. ch ojès mortelles. V. ^yiiitre difimEllon
TABLl» de Ufnort filt» lesfAjem.
Autre diliiîwîliôn de la iftoirt fciott la Thêôlogic, & de ijurflfe forte de more Dku one*^ naçaAdaïu.
Chap. 15,. fol.117*
ï. Mtrt de deux fertes du cer^s Çr’de l’Ame, II, Ces deux ej^eces JubdiuiJees eu emAtre : èSr ^ueüc el^ Id èsert de l* feule Ame À ternes. î 1 1 . Quelle U mtrt du corps À temps. IV^. Siÿf^e ^^mort eter^ neîle de VAmèJkns csMe du corps. leUmorteterhe&edel’ittite ^ du corps enfemhle.Yl. De quelle e^ece de mort DieumenA^d sAddm félon èhsùn iuif. V 1 1 . Opinion i ■. fouthdnt teh. 1 1 X ; fatdfion iicefle. IX. P'rdye '-'■CdutHie. X . X^omment ^dAmfeut efr'e dit mott désUrsiftddpeehé. XI. Q^c^etpui^^ 0itnenentrdftteddtitres, . ‘
TABLE*
mmorf^eLx. i^çrejie dfis PeUgiens eon- damnée, XI, l^arhrede vie apfellé en Mehyiy» arhye des vies, Xll, pai^ni, pow-ifucy Uefi ainji ap^ellé. Xlll,, ‘pài- fin 2, Xiy'. paifan 5. XP". P^tfin 4. Xl^l, Méditarien ehreHienne,
Pourquoy le Diable eft tant «nncw my de Thom me qu’il luy aitpro- curclamort.
Chap. 17. fol.237. Sommaire.
I, Fondement d»âet*hte de eete tjtte- fi ton, H. Sie^efitmaie. III, Le dU-^ hlene tente Petnt ks \^nges kien^het*^ veux ^ ains h fet4 homme. IK, paifon l^ptorquoy U diable ne tente qioe t hom¬ me, F, Pÿifon, 1, FL. Paifon^,
Combien de tem^js rbomedemeu- rancen l’cftat dinnocencc cuâ Tcfcu dans le paradis terredre.
Chap. 18. foL i39.
"Sbnimà'itft"
f^iis 'B^fpanvnct tc^Jk^ 5, .
àe Fereritts^
Continuation de la, réfutation de la con^ p^Më-dtTérfrius •
it r Triotrisbyia ,
. S’il faiiî:-crait>^ie s’il ed
expedient,41'î?.9iM0é<^«preiioir
l’heure d’icelle. '
-v.vv A
Jl ,V: l a .W
- vi'l Qÿ»ékt^,^ndàejiiê\<ny,eu^ dhe^tk : ■mhr^en'aàcunmlû If faut
m^d-eren sirfl^'^Teunftio'f, f'om - :
maux ù'ptlai0^v,h f}^,â]ofK«uYj,\lF\ l'homme ejl d'autre condition félon l'a- ^ me. y. iëhon le^corp ausf. Fl, Qu^... l'hotimk : ne:'!^emrt\p3ui‘bpnpé3f!ei^ ^ Fldh:i.»'7aecesJia!âtdièîajmoict[ àb!S{i£ion- ■ fiance M'Ô^actdpiÀ <^tie Camus Iuliuc, .
IX, Ftdité delà fhaàiratlon de la mort,
X. Bellfcotofiittik des aAaje.mrÂfff tiens,.
: . _ - —
XI. s'il ejl expédient àj'hommê^/ mir *jS^^ ^jÙidtion
de rlutarq^ue Jdr cete qtiejî-ion. XIII. . U^u^f^éJiiUnSn.-
ce âeWTii'ré iûn'irité'mekt ejl tico^peti^.
mort Jÿ ^da^rf ffl ptÿ*Utw d iftiffi-lis preetd&nfel^^'^f^M fie ia ynort:ds$-Xfm'si Tretss»^^ gètrfeiif^!‘?
mé^ ÿ'e'lë-rdhtVWs dn$éCthfth'êt^.
id^ho XX, %é^ it^eènçei'Àc^dà tmnt- des gens de yicnr d^htc tède^d'esmechd'ns. ‘ . i ^ --*1
E.jûiuov ahi I > »{j-»
Exirdft du Primlegè.
I ^ S*"**-^ * priuilegc
RO Y, il eftpcrmisàDomi- nique Salis, d’hnpritncr faifcimpnmer ,>cndre£c di- ■ ^ (îribuer vnliutc intitulé 'Lei €aufei i* la Vf^tUe , & ÀmSommtify dti Ss^ ^es , de la l'te & de là’ ^«rt ; J^àr .M. d$t PUix f Conftillerfy- ^duemt du Rey am Riege’Prefidiàîite Cvitdom. Ec déffenfes fonï ikites à toutes perfonnes, de qoclqiîè <}ualité& condition qu’ils f'oient, de non imprimer ny faire imptimet Udié^ liwcii durant le temps te terme de neuf ans, ians leeonlcntement duditSnlis,d^r peine de confifcatioli dfcftiiCs liureS , &de cent cf. eus d'amende. £t voulons qu’en chafeua dtfdits îiures cllant mis vn cxtrafélt 3c ttofditcs lettres, elles ifoyent tenuws pfaiur fulÇlàmmcnt figniôécs. comme plus am¬ plement eft déclaré cfdites lettres de Pti- nilege Donné à Paris fc ■ 1 1, Mats mil fiss cens fix. Ét de noltre régné Iqdix fR {ep«
tiçfi»e.Par;ie Çcmfril. ' . l
Signé. ' 5 t ^ O N,
St (cellé en fitnpie queue de: cite iaulue.
Si la mort cCt naturelle à rhommc, *éu s‘il y^ eft fùbieA feulement à • caufè du péché d'Adam.
-Chap. 14. fol. zzz.
Sommaire.
I, Dileme conclmnt ahfardUés Unt m ImfArnt^riftiinaé au* ue^Atme de U qtte^ion Propbjh. U. ÈdfimtHen ftur fàui^ le ddme til.' Ex^sftiôn
dyn de s. Fol. tK Cemmeta
kfres h pe^éfouees creetmes fi font Ifan- ides contre H homme. V. Difiinclion des Theole^fins f»r U Jùfidtte quefiion.
CtKTiment l’homme dcftieorant éàt' r eûat d’innocence fe poüuoic ^ rendre immortel.
Chap. ip. fol. xt6,
'■ Soiuinaité."
' ^UefriÀtipe itiAVirr^a^iondtdjcor^^^
îl. Caufes ^rocljÀmes dcUfnert Jcntna-^ mreUrssm -vroltTtfes.' -tH li.- '
h M‘'¥iî?' 4h -
fV \
U mort. Y
lentes.Ÿl, Med{tdt^o^Yçhtf^nne, • * ■[
' ^ • ,\i- ”.' '■
Dei’admiralDle vertu dufruiddc ,
ii- Z(kW • .'“^f [
fojrjnpu^àutff. .verm^n2-;t}\ch^ft^ hi ;
opinjoi^l
nepmt âi'fdrmin ef p r arbre de I2fclen- j ceJM.Mien-^-d:trymil epcnr jrgmefDtt \
nmm-iM-MJmM-,
jwTl ^P^C-KPmr.mo;i^ref>f^iif Ut{er-M tudâp-mp ^e Tfrhf^ naît*-, j
reUe. p)^inio^jctn.tra,t^e defaitteurA, IIX. S^poncekux ràtpns^'de S. Thomas ' Çr deScot, du frmbb de ]
l' arbre de vie '^eit mpmey ey-' s’d fuffi- *’
' i'
VEILLE E T . D V Sommeil.
PREFACE.
O V T ainlî ejue les architcd:cs les plus ingénieux Se plus expers en leur arr, drefl'ans le plan 4e quelque grand Sc fomptueux palais, ob* lcruent roigneufement entre antres chofe s que les grandes fales où doiucnt loger les Prin- CCS&: grands feigneurs ,Toienc •ccompaignées 4c chambre, , A
Préfacé.
gardcrobbc &: cabinet , tant pour leur feruir de retraite, & fc fcparer aueuncfois de la taur<^ be de ceux qui les importu- nentjqucpour la defeharge de leurs threfors 8c cheuance. Ain- fi en déferiuant les préceptes de la fciencc naturelle il ma fembléquccen'cftoit pas aflez de toucher toutes chofes en ge¬ neral dans le gros des volumeis quei’cnày ci-deuant public, fi d’ailleurs ic n'accompaignois encore ces préceptes generaux de quelques difeours particu¬ liers tou chant le chef d’œuurc de la nature , qui eft l’hom- me ; lequel eft . doüé de tant de fignalèes &: auantageufes propriétés en toutes fes deux parties , que certainement il mérite à bon droit quelque lieu de defeharge , feparc 8à
l^refdce, 2.
4iftingué de la lie dies autres choses naturelles qui n’onc efte créées que pour l’amour deluy. '
Pour le regard de la premiè¬ re & plus excellente pièce qui cft 1 amc , i’en ay dcfia ample¬ ment difeouru en la fuite de ma Phyfique : toutesfois céce fui¬ te n’eftant que comme vnc chambre joignant la grand* fa le de toute la fcicnçc natu¬ relle 5 il eft befoing encore de garderobbes 5c cabinets pour y cftallcr tant de riches pro¬ priétés dont elle eft auantageu- fement ornée.
Quant à la fécondé & moins parfaite pièce, qui eft le corps, ie n’ay pas defleigne d’en dé¬ peindre l’anatomie cftant cho- fc vulgaire &c défia traittéc af- fez dignement par pluficurs au-
V reface.
très qui confidercnt particuliè¬ rement ce fubicc là : mais ce corps eftant fi eftroitement lié auec l’amc qu’ils ne font qu’v- nc mcfmc elTencc Se vn feul tou t cotnpofé 5 il ne fc peut fai¬ re que traitant de fa compai- gneen tant qu’elle rinfortne & cft iomte &.ynieà iceluy ^ilne. foit aulïï par mcfmc moyen en quelque confideration dans les difeours des cffeéts de rarne..' Car comme l’amc ycpntfibüc fonâclionjauflîfaitlc corps Tes organes.
Ainfî donc mon fubict cft detraider ici particulièrement des caufes de la veille , du fom- mcil, des fonges , de la vie & de la mort dcrhomme,bien qu en cela il ait beaucoup de chofes communcsauecles autres ani* maux: ac-pour y garder certain'
Pref4ce. 5
ordre ic diuiferay le tout en trois difcoursjchafque difcours en chapitres, &:chafquc chapi¬ tre en articles. Le premier di{^ cours fera des caufes de la veil¬ le & du fommcil enfcmblc: daucaiit que laltcrnation de CCS deux effedls en fend les cau-< fes fort voifines &: coniointes: de manière que les yncs fer- uent grandement à rintelli- gçncc des autres. Au fécond ie raporteray les diuerfes eau fes des fonges. Au troifîcfme ccL les de la vie &dcla mort con- iointement, comme i’ay dit de celles de la veille &c du fom¬ mcil: par ce que l’abfcnce ou priuation des mefmcs caufes qui nous font viurc^nous ap¬ porte la mort.
Or la cognoifïàncc de telles chofcsmcfcmbletres-nccclTai- A ii[
TYtf4Ce,
rc à vnvray Philorophc &:tre^ digncdVnbon Chreftîcnidau- tant que IVn St Tautrc apprend par icelle la différence qu’il y a de cétc vie à celle que nous at¬ tendons: combien celle-ci ell turbulente 8c confüfc ; com¬ bien il faut que l’autre foie quictc 5 tranquille 8c heureufe aux eflens de Dieu /apres tant de rcmuëmens 8c d'inquiccu- des : combien d’ailîeurs l’ame doibt eftre libre &: fubtilclors* qu’elle eft defehargee de fa pe¬ lante carcaffe puis qucmcfmes^ eftant prifonnierc dans iccllc clic fait de li belles 8c hautes faillies foiten veillant, foiten dormant, parcourant fans bou¬ ger tout l’vniucrs pa'r le vol il^ ncl defes conceptions, diuine*: 8c comme ce corps , des plaifir» duquel les lio rames abrutis
Préfacé. ^
fontfî foigneiix, cil: mortel 3c corruptible , voire n*eft autre chofe que corruption ôc puan¬ teur apres que l’ame en eft fepa- rée. Ce qui nous doibt appren¬ dre d’en vfer feulement fans abufer : 8c reicttant arrière le foing importun de ccte malîc terreftre cmploicr toute noftre folicitude à rcmbclliflemenc de la partie cclcfte en la déco¬ rant de vertu 8c de fcience j qui nousieruent comme de degrés affeurés pour nous efleuer à la diuinité.
C’eftainfi que nous deuons Chrefticnnement pliilofoplicr afin que nos cliudes foient a- grcablcsà Dieu &: que non feu¬ lement ils apportent du con¬ tentement binais aufsi del’vti- btéànosames. Ceft la fin que. iemepropofe eninÛruifant les A iii|
autres auec moy mcfme , delî- ’ rant que le but de ceux qui li¬ ront mes Œuures Toit corref- pondant au mien ; car ien’efti- inc rien de deuenir plus fça- uant il on ne deuient plus hom¬ me de bien tout enfcmble : au¬ trement qu’eft-cc que noftre fcience quVne pure vanité qui ; nous rendra d'autantplus eoul- -pables du mal,quenoiîsauons cfté Gapablcs du bien? qui nous fera d’autant plus iodem eut ac- ciifer, que l ignorancc peut au¬ cunement exeufer. Car (com- ' me dit S. Pierre) il vaudroic . mieux n auoir pas cognu la ! voie de îuftice, qu apres l’auoir ! Gognuë s’en forligner arriéré, j Commençons donc auec ce delTcing d’entamer noftre pre¬ mier difcours par la définition de la veille ôc du fommeil.
s
Q_V’ E S T-C E Q_V E
V I I L I- ï , ® , J
^ ' fommeil.- ■
C h A P* Ir
t. Çj£efi^fé efPK veiHt femmeill ÏI. ■La vie nef i .^*vne njeitte y tT le jommetl l’ tn^age^m^ frere de-Ui mern
lll. PourqmjXes hommef morts Jèntâirs\ feuiement fommei&er, IV. Qw l'hom¬ me dormant n'efi comité ny entre lés vmans ny entre lesmorts.V.x'eJlat des fehs extérieurs fendant la vieille. ie'- Jommeil. Vl. Lefins çommtmeJlantUe'i tons., les fens extérieurs Ic fem au^i. Vtl. La caujè ceEigée~^ar fin effeti, "ŸÏÏX J Fèurauoy' fendant te: fommeil fias frarrd nombre de fins fintiie\ que li- ms fendant la veille. IK* IM vetüect’ le fimmeil fiift.aimmuns d tùUs lés
Ià dénombré^
T>eÎ4")feitle
ment dés e^*ces. XL f homme de^
memmt en Vejtat d'innocence eufi dtr~ mi. XI 1. Que le fommeil efl donne de ndtttre pur le pdut des mimitHX , dont il n été apelti Die»,
I E S Philofophes &: Médecins traitansdè J la veille fcjdiî fom¬ meil, demeurent d ’ac- p^«/. g îa vaille cft vn e libcé-
-tap 57. te des fens , 8c le fommeil vne M^r>Ffr liaifon #iecux.Mai$ ie veux di- rfc/!^’ rcjcn ramaffant tout ce qui me fcmble de meilleur en toutes leurs opiaions pour en faire vnc; feule définition , que la veille cft vn affranchiiremcnt & dclidfbn de tous les fens ex¬ térieurs , ou d’aucuns, ou qüel^ qu vn d’iceux , poijcewcer li- bremenc Içurs fonfftions iSch fommeil auconmirc vnarrcftj & fofpcnfion de ‘cece mcfinc li-
fimmeil, 6 hevtéiScvne liaifon des fens tant interieuis qu’exterieurs , ou pour le moins du fenscom* orpkiw mun Sc par mefme moien touslcsfens extérieurs enfem*’ Homir. ble ; laquelle liaifon eft ordon- née dénaturé pour le falutdc^Tfcroi- tous les animaux. Il-
Ainli done pendant la veillé lame agit opère kbremcnc par les organes &: inllrumens^*»- du corps : 8c pendant le fom-*^^^‘ meil les^ fens font liés 5c atta- £ieg, chés d’vn lien fi fort qu’ils neî,^'*'-’*"' pcuuent exercer leurs tQa-fir.vUtr étions. A celle caufe les anciens 'j* Poétes 5c Philolbpftcs ontap- pcîlé le fommeil l’image ou le ôï» frère de lamort.Mais la vie (dit Pline ) n’eft autreekolc qivvne $» pnt~ veille. C’cll ce que vouloit aulfi ce tant renomme vieiMard Gorgias Lcontih qui vcfquii ». (*
- ° ^ v)
Ve U he'iÜe
(ainfî que raporte Ciceroni cent&: fept ans. Cetui-ci eftant aux abois de la mort Sifom’- mcillant , vn de Tes amis lui de- manda;Ec bien comment vous vaafteure? il fcmble que vous veuillicz repofer. C’eft ( ditûl) . que le fommeilme veutliuret encre les mains de fon frcrc, en¬ tendant la mort.. ( Gar mort eft Grec marculin o GarotTcd Aid. ’ 4^1utarquerecitelamefmccho- fe de Diogenes le Gyniqucr III. Les cfcriirures faintes mef- T>tut»r. mes, failànt mention des hom- mes morts, diient ordinaire- i.otf.f, ment qu’ils dorment feule- JJ ^^^-3 -ment, & les Chrellkns appel- leurs fepukres publiques cerne tieres , ceft à dire dor- pour parangonner le fommcil auec la mort, &: nous;
hommes»
du fimmeil. 7^
fculs doiucnt vn iour reffurGi- lerSi s’cfueillcfde ce tant long fbmmeilrlequcl no-s Poêtcs'ap- pcllcnt Sommeil de fer 5 cftanc plus dur que celui qu’Homere tiomtr:- appclie y>)-7no5, duquel mal-aifé- ment on peut s’efuciiler.
Ariftocca cepropos mç fcm- IV. bleaudi auoir très-bien philo- fiîphé , eferiuant que le fom- uL mcil cft comme vne barrière 5:*”'*’“**
k- , „ » unimali
Vie la mortj& qu on ne peut dire proprement de ce¬ lui qui dort y qu’il foit ou qu’il ne fort pas. Car comment eft^il (die Platon ) eftantauflr inutile J. quvn mort .^Comment n’eft-il pasauffi, puis qu il refpire en¬ core & qurlpeut eftreefueillé de fon fommeilt
Or pour auoir vne entière & y parfaite intelligence des deux définitions fafdites,il faut pria-*
Ve la cille
crpalemcnt remarquer cifî(| chofes. La première que nos fens fe diuifenc en cxccrieurs & intérieurs. Les fens extérieurs font cinq, la veuc , louïe , le gouft, Todorat, Sclattouche- ment. Les fens intérieurs font trois félon la commune opi¬ nion à fçauoir le fens commun,, la phanralie ou imagination (foubs laquelle iccomprcnsla penfée) & la mémoire. le ne re- peteray point ici quels font leurs objets , leurs conditions^ ny leurs organes en ayant affez amplement difeoutu en mon traidé de l'âme. Mais ic diray leulemcnc à ce propos, que comme tous ces fens-Jà tant in^ teneurs qu’exterieurs peuucnt eftre liés Sc alÏQupis par vn fond rGmmeil,aulfi pcuucnt-ils cfkie tous libres par vnc entieto
fommeit. 8?
Si: parfaite veille. Toutcsfois il n’eft pas necefTaite que peut dormir les fon£tions dé tous Cesfens-là foient arreftées , ny auflî toutes libres pour veillera; jnaisil eft bien requis pour dor¬ mir J que plüs grand nombre de fens foient liés &: alToupis- quelibres deflics pour veil¬ ler. Car pourucuquVn fcul desr fens extérieurs foie libre j par cxemplcjla veuëjou l’ouïcjcela fuffit pour que ranimai fbit die veiller: mais pour dormir il faut que tous foient entièrement a^ foupis Si arreffes.
En fécond lieu il faut remar- Vli querqucle fens commun na- yant aucun objet particulier ains cftant cflably là haut au ccrueau pourdifeernec.^ iuger des obiets qui lii^T^ht^por-. tés par les fens csiicriètttSa n eft
Dtf la ydlle 1
certain qu eftant arrcftc & lie, aulîi le lonc par merme moyen tous les fens extérieurs. Car fernel Fcmcl aptCS Ati- I
e*p. S. ftote ) le fommeil n’eft pas pro¬ fit- 5- pre à pas vn des fens extérieurs, a£. feulement au feus com- eap.i.o- mun , lequel eftant lié il faut de neceflité que les fens parti. ; -vigii. O- culiers qui en dependent^com^ ut^ de de leurfouucrain , duquel :
ils ne font que fatellites,. de^ mimaii meurcnt auftî ptins êc captifsè , Ç‘eft pourquoy auffi toft que ! ce grand organe du fentimentj j qui eft le ccrueau ,, commence j darrefter le cours de fes fon- i âionSj, foit. par lafleté , foit à eaufe des veilles precedentes, tous les fens extérieurs qui font comme dcs.reflbrcs & inftri^: mensfubaltetncs s’arreftent 5^ Iferepofenc. , . , j j
^ dff fhmmeil. g Il cft vray que colligcans la VIX calife par l’effet nous rcco- gnoifTons réciproquement que le fens commun eft faiiî du foramcil , lors que tous les fens extérieurs font aflbupis , '\jS>C leurs fondions arreftées. Mais céte GognoilTaricc , quoy que plus manifefte, cftncantmoins pofterieurc en l’ordre de la na¬ ture : dautant que la cognoif fance de l’elfed par fa caufe précédé naturellement celle de la caufe par fon ejffed, bien que nous apperceuions parles fens extérieurs, celic-cyia première, Ainfi la cognoifTance du iour par fa caufe , qui cft la prefenee du Soleil en noftre hemifphe- rc, précédé en l’ordre de natw- rc la cognoiflance de l’cften- duedefa lumière, que nous ap^ pelions le iour , quoy que par
Dela'yeiffe j
les fens extérieurs, nous remar¬ quions pluftoft cet efFeâ: que ÙL caufe.
PourJcrroilîcfmepoindil ne faut pas trouucr eilrange que la liaifon du fomùieil Toit plus grandcj&s’eftendeà plusgrâd nombre de fens que la liberté de la veille : dautant que le ibmmeil cft comme vnc pri- i uation temporanée : 5c toute priuation eft plus abfoluë que rhabitiide ou faculté. Par e- xemplc , laueuglcmentdoibt cftre de tous. les deux yeux, &: vn fcul d’iceux peut feruir à la veuë : la furditc eft des deux oreilles , & Ibuyc peut cftre de i’vne feule.
. Pour le quatriefene il faut ob- ferucr que le fommeil eft com' xnun à tous les animaux, tout aufli bien que la veille. Car
fommeiî. la
rhâbitude ou faculté , & p^:, uation ou fufpenfion regardent toufiours vn mefme''J,^” fu bjctjcommc la fancé la ma¬ ladie , la'vie & la mort , l’aucu- glcment ôc la veuc, la furdi té &: l’ouyc. loinéfc que tout animal ayant fentiment , &; le fommeil eftanc la liaifon & l’arrcft des fcns pour le repos 6c falut de tous les animaux qui ne pcu- uent pas eftrc en continuelle aftion 8c mouuement , il faut que le fommeil leur foie com^ munàtous.
Gcci cft de la dodrine du Philofbphe.-laquelle Pline cô- firme aufli eu fon hiftoire natu- jo relie, & l’experience la nous »<»»»»•.. fait voir clairement. Car pour ’ les animaux terreftres il n y a perfonne qui en doubtc r entre ïefquels les reptiles 5c les plu&
De U 'Veille '
Imparfaits qu’on appelle infe* ou incifes dorment le plus, wmai. Quant aux aquatiques cela n’eftpaslicogneu; mais tant de gensTonc remarqué qu’il ne le faut plus rcuoquer en doubte: cftant certain que Ton void fou- uenc lespoiflbns tous alToupis dcfommeil, de forte qu’on les , peut prendre à la main fans! qu’ils fc remuent que pour quelque grâd bruit, ôe notasï- ment ceux d’eau douce ^ lef- qucls dormét quelquefois aux gais des riuiercs, ou au Soleil, ou à l’orce des arbres complan- tes le long des eaux ,quctquei vns entre les pierres , comme les Thons: ou qui ronflent en - tn dormant comme ceux qui ont cfté fur mer tefraoignent dcsDauphins&des Balaincs.
XI. ^ Bref les Théologiens ont c-
du fommeil il
ftinié le romracil fi nccclTai- rc à la vie des animaux qu’au- cuns tiennent qu’Adam '**
mes quand il euft demeuré en l’eftac d’innocence au jardin de dçlicesm’euft, peu fc paffer du fommeil : non pas que cela lui deuft arriuer de laffcté ou par quelque maladie qui font des marques d’imperfeélion, ains c’euft efté par vn doux Sc gracieux repos compâignon de perfeélion. Ce quife peut mon- ftrer par raifoii &c autorité. raifon c’eft que puis que l’hom- me en l’eftat d’innocence de- 97- uoit manger, il falloit de nccéf- fité que les 'effeds de la dige- ftion , comme le fommeil, s’en en fui uiffent. L’autorité eft fon¬ dée és propres termes de la Ge- nefc,oii il cft dit qu’Adam dor-°**'-^*“ mit:quoy qu’aucuns appellent
T) e l^ heiîU ^
ce fommcil pluftoft vne ccfta-^ > fCjComme nous dirons au chap. fuiuant,
XII. En dernier liou cft à remar- quer que ie n’ay pas âdiouftc i jfanscaufc en la defînidoa du fommeil qu’il cft ordonne de nature four le feîtttdetomUs 4ni~ wrf»'’^:ycu que c’eft le repos & , hym.in du corps & dc Tamc. C’eft ce i ft^i^iîiduiclcvsancicnspoctcsà ‘ le ranger parmi les Dieux. Au- quel proposOuide chantoitccs vers à rimitation d’Orphée: Sommeil des animaux le repes j gracieux: i
Sommeil paix de l’e^rit^ le ^Im doux des Dieux J Qmrejettes le (oing ^ angoijfes arriéré^
Et les corps tfauaiüés de l’œuufc ' coujlumiere ’
Mecrées remets.
^ du fommeil,
Apulée ne l’a pas appellétouc ApuU. àfait Disu , mais bien vn de*
I ^ 1 • mon>S9~ ,
mon incorporel. Ces derniers mots dpnc feruiront pour di- ftinguer le sômeilde pluficurs autres aflbupifTemens 8c liai* fonsdesiensj qui peuuent ar- riuer nonpourle falut des ani¬ maux, ains pluftoft pour leur perce, procedans de quelque maladie ague 8cmortclle,com- mc fondes fyncopes 3 apople¬ xies , epilepfies, lipothymies, autres fcmblables. L’ecilafe auiTi difFerebeaucoupdu fom- mcil: ce que ieveux raonftrcr enfui ce.
VeU âi^arence iu fhmmeil ^del'ecjîajc,
C H A P. II.
T>ela'yeill&
ï, Dï^erences âttjommeil O" de Jtap.ll.PenddntleJommeil les pnStkns ^ -de U faculté ammiile fini liées , celles '■ de la faculté vitale plw fortes : en l'ecfafi t lei vnes les autres font liées , Cf celles de l’intelleél pas libres. III. Si .^dam dormoit ou bien ejloitcn ecjlafè lors ç^ut Dieu luy arracha vne cojiefourfaireli \ pmme.llll. Ecfiafemerueiueufe de F^~ Jîitutus frebjire. V ..yîutres ecjlafes dau- ! cuns anciens. VI. Ecjlafes des Strym, VII. VolditneJ^amirfifon ameefoit j fefarée: de fon corfs pendant fon ecfafe^ t y JII. Ecjlafs f*Jf cèles de forcellerte (y ' de charme.
tE la dcfinition du so- meil propoféc au cha-
_ precedent nous
pouuons colliger trois diffé¬ rences d’auecrccftafe. La pre¬ mière que lefommcil conujent à tous les animaux; Là féconde qu’il leur cft naturel: La troi- fiefme qu’il cftncccffaircàlcur | V ^ falut
f^iHfommmeiU 13 faîut.Mais recftafefoic quclie procède de quclq^ue indifpofi- «on 5c maîadiCjfoitqu elle ad- uienne par vn rau ifTemét de la-^ me;,enuoyédc Dieu pour nous enfeigner quelque haut myfte- re, ou parvnc profonde mc- ditacion, n’a rien de tout cela. Car elle n’cft point commune àtous les animaux, ains parti¬ culière 5c propre à bien peu d’hommes : elle eft outre natu¬ re ou peu adiicnantc à icelle: & d’ailleurs nullement nccef- faire au falut 5c repos des ani¬ maux.
Mais outre CCS différences il y en a vnc autre fort grande 5c notable. C’efl: que parle Idm- mcil les font^ions de la fa¬ culté animale'jqui confifténtès fèns extérieurs ^ intérieurs fouteftoupées & àrreftées •• 5c B
Delà h tille ^
celles de la façulté vitale ou na- ; j tutelle,comme cuire la viande,' digerer ,nourrir , , 3e accroiftre, * font au contraire plus forces &: ' vigoureufes;3«: ce d’autant que | la chaleur naturelle qui eftoie , erpandiie pendant la veille, par tous les membres du corps, -fc | ramalTe &: recuit dans reftp- j maph pendant le fommeil,3i2 j aide grandement à la coneo- | dion, digeftion & nourriture. ■ Mais en Iccflare les fondions i tant animales que vitales font î empcfchces&atreftées : St n’y | 1, celles de l’intelied lef-! j
niiilu quelles font d’autant plus U- j releuées cftant comme j defehargées du fardeau corpo¬ rel & du fenuraent. Telle e-> doit l’eeftafe en laquelle S’. Pol dit âuoir elle raui luiqu’au croi.i ’ ficfme ciel, ne fçaehant fi Ion M ^
^ du fommeiU 14
me cftoit vnieà Ton corps ôu fcparécd’iceluy.
Aucuns des fainds Peres IIL tiennent que le fommcil d’A-G«». i. dam, duquel cft fait mention en la Gcncfc, eftoit auffi plu -^,^“^ ftoft vne eeftafe qu’vn vray^*»*- fommcil, puis que mcfmcs il ne^* fentit point de douleur par l’ar¬ rachement d’vne de fes codes, &quc neantmoins il rceognut bien que fa ferrtme eftoit chair de fa chair &:os de les os, ainfî que lui meftne la voiant difoit comme par quelque reuelation diuinc qu’il en auoit eu pen-^ dant cetc eeftafe. Toutefois rclcriturc dit en termes exprès que c eftoit vn vray fommeil, profond neantmoins, ainfi que la didion Hébraïque Tarder mah le fignifie. Que fi Adam*
«e rclfentic point cîc douleur
De U y tille
parrarrachemcnt d vnc de Tes coftes,auiriefloic-ccvn fouuc- rain oiiuricr ôc tref-cxccilent chirurgien qui y auoit mis fa main toute-puifTante,
I V. C’eft merueillc qu’il y a des perfonnes lerquellcs entrent en quelque eeftafe en fe reti¬ rant de leurs fens quand bon | leur fcmble jcomme fl leur ame eftoie feparée leur corps. Cardan. Ce que Cardan tefmoigncde J‘^'/^^*foy-mcfme.Mais plus eftrangc rte. l'exemple d’vn prcbftrc no- i '♦3* mc'Reftitiitusjduquél S. Au- ^ugu- guftin eferit que volontiers il ? baifoitefpreuuedc fon rauifTe- ccflafe en eftant rc^ ««.Dw.quiSjSc s’eftrangeoit tellement de tout fentiment que ni les pointures ou piqueures, nil’ar- rachemctdu poil, ni les coups> ni le feu mefme appliqué à fa
C^dufômmérl. Jf
cliairjiie le pouuoicnt aucune¬ ment efuciller ni cfaiouuoir, n’cnrcffentant aucune douleur fur l’heure. Et qiioy qu’on ne feeuft remarquer pendât telles ceftafes indice quelconque de refpiraiion non plus qu’en vn more: toutefois apres qu’il e- ftoic rcLienu à foy il accordoit auoirentendules voix de ceux qui parloicnc vn peu haut coiti- me ü c’euft efté vn peu de loing.
Monslifonsia mefme chûfc V. d’aucuns grands perfonnages anciens, comme d’Hermoti- mus Clazomcnien, d’Epime- nides de Crète, & d’Arifteas Proconneiien : l’ame dcrqiicîs on croioic fortir de fa prifon”^<^-^ corporelle lors que bon fcmbloit, le corps demeurant 7. comme vnc fouche inanimée:
B il), Ub.i/
'DeUlfeiîte
^ont mal en princ à céc Ari- fteas. Car penaant qu’il eftoic ainfirauien vnc très profonde eeftafe , fes ennemis j qu’on ap- pelloic Cantharides , feircnc bruflcr fon corps. Ce que Ful- S1 raporte d’vn ieune berger
qui eftoit à vn Romain nom¬ mé Valerian, n’eft pas moins admirable. Ce garçon ( dit-il) cftant touché de la pefte au temps de cefte horrible conta- ■gion , dont toirc i’I [ali? fut ra^ nagée, Narfes en eftant gouuer- iieur,fuc tenu quelque temps pour morf.5^;efl:âtrcuenuà foy^ afleura qu’il auoit efté au Ciel, & luy auoit efté reufelé que cer¬ taines persônes qu’il marquoir,, mourroient bien tofl: de céte maladie dans le logis j mais que le maiftre d’iceluy en feroit pre- feraé„Et d’ailleurs poux confiï'*
fomme'ih lé ffîcr fon dire il parloit touEe force de langues, ayant Gonï- mencé parla Greque,bien qui! fuft du tout ignorant ^ rufti- que. D c U X i O U rs a p r e s vn e frc- nèlîe- le faifit , dé laquelle ü mourut coîïiiiiè enragé dercki- rant Tes mains à belles dents: mai« neantmoins ce qu’il auok prédit de la mort d’aucuns de ion logis arriua bien coll apres, fon maiftre demeurant fain &c
' d’ay appris d au^an-s perfon- nages digne_s delroy qu’ils a- noiciit veu des femmes, qui auoient, réputation d’eftre for¬ ci eres , le (quelles apres auoir frotre' leur corps coût nud de certaine onétion tomboiêt tou¬ tes pafniéeSi comme mortes.- & les ayan t pendant celle cefta- f| defchirecs à coups de fouet B iiij
rt-
DeU'^^eillc
èc d’eflriiîierc , elles n en fes¬ toient pourtant rien. Ettantofl: après eftre reuenuës à foy, ra^ comptoienc qu’elles auoient veu mille chofes diuerfes, & qu’elles auoient paflfe par des ronfes 8c des efpincs. Ce que ceux qui ont eferit 4e U forccl- îeric 8c demonomanic confir^ mentauffipar pludciirs exem¬ ples 8c confelîîons deccsmal- heureufes âmes. Et mefmes Toîî4f. Toflatiis en resqueftionsfurlâ {af. Gencrcjcfcrit qu’en Eipaigne il oèiiff y auoit autre" fois de telles fem- mes en grand nombre, qui font appcilces en Latin VU. Or de rechercher les caufes des ceftafes , contre celles qui procèdent de quelque maladie QU indirpoficion ( la conhdera- tion defquelles ie laifle aux Médecins) il çft certes très-
du Jhmmeïï. 17 malaifé à mon iugement. Car pour celles que Dieu enuoie, qui en ofcroic profonder la re¬ cherche en vn abyfme infini de la toute puifTance de Dieu , qui manie nos corps Sc nos âmes, &c les affcde comme bon luy feni- blef qui nous fait voir quelque¬ fois pendant cécef diftraâiion. de l'ame ce que nous nefom- mes pas dignes de voir cftans> attachés à la fcnfualitc ? Et S,.
Paul mcfmc, quia efté vn vaif- fcau d’elcdion , auquel Dieu (comme nous auons défia dit> a fait cete grâce particulière, de le rauir en eeftafe iufqu au troi^
Ikfmc Ciel,' n’a pas pourtant i CAwm. feeu comment eft-eeque ccla cfc. iit. s'eftoitfait, &: fi fonamc pen¬ dant ce rauifïèmcntcftoit vnie à Ton corps ou diflraitc d’icc- luy ? le ne veux pas fur ce pro*
B V
pos oBmettre ce que S igebert a, Qhr. efcrit de Gontraii Roy^de Fran¬ ce: c’cftqu’cftant vn ioLirlas &r : recrcu du trauail de la chaffe, it | fe coucha le long d’vnruifleau à l’orée de quelques arbres en- | tre les brasde fon efeuyer , &: ; s’endormit: pendant fon fom- ! wieibrcfcuyerapperccut vn pe» j îit animal fortant delà bouche j du Roy > qui démon ftroic pat ûs mouucmens qu’il defiroit 1 tTauerferleruiirean: ce que ne i pouuant 5 l’cfcuyerj qui vouloit î voir ce qu’il deuiendroic , luy accommoda fon cfpéc d’vn bord àl’àutrCjpour luy faciliter le paflagCj&iayant ainu trauerfé & peu après rcpalTé , il rentra danslabouche du Roy : Icquçl s’eftant cfueilléjdit auoir Congé 1 qu’il auoit palTe le ruifleau fur vn pont dacier 5 & auoit vca
fàmméil, i8 foubs vne montaignc prochai¬ ne de tres^grands trefors , &:y ayant fait fouiller la vifion fe trouua véritable. Si cela eft vray , qui en fçauroit rendre faifon f Car de dire que c’eftoic i’ame du Roy , cela eft abflirdc: dautant que lame n’a point de corps &: eft inuifible. De dire que ceftoiefon bon Ange, ou- génie qui euft prins vn corpSj. cela pourroit eftre : mais quoy il euft bien fccu traùetfer ôc franchir le ruilïeau allez lege- rement fans laide de l’efeuyert car les efprits ont de lagUité^ pour f^irc beaucoup plus que cela.Péur moy ie croy qü‘e c^eft vne fable: & quant aux autres ceftafes 5 ie ne penfc pas que les âmes fe feparent du corps : leur liaifon eft trop cftroitc, & n’y peut auoir natûrellement di^ B vj
I^eUyeillg
folution de ces deux’ pièces fans la mort du fubiec , voire mefmes la mort n’eft autre chofe que la dilTolution d’iccb les.
Q^ant à celles qui font vo*« lontaires ^comme celle de Car¬ dan , &: du preftre Reftitutus, elles me feroient fort fufpcâ:cs, êc me craindrois qu’elles vin- ' font de la forge du malin elprit, lîdutoutla bonne viedesper- fonnes ne nie faifoit pluftofi: attribuer cela à vue couftume de méditer profondément qui leurauroic acquis auec le têps gc'ec facilite de fo pouuoir retH rcr des fens , comme par vnc di- ftraflion de l’ame ; arnfî que nouslifonsde S. Thomas d’A¬ quin, lequel pendant telles cc- ftafes, apprit les plus hauts fo- crets dç h philofophiç,tan t na-
m fommeil,
turelle que fur-naturelle. Mais hors de là ie croirois volon¬ tiers que ce font desefFeâ:sdc U dodrinc de l’cnnemy du genre humainjlequelcn toutes* ehofes veut imiter les eeuures incomprehcnfibles de Dieu:5c comme il eft tres-fçauantcnlâ nature, aulïî peut-il aifèmcnc donner &: ordonner des remè¬ des, & des drogues pour aflbu- pir à certain temps les fens^SC eharmcrles erprics de ceux qui fc foabfraettent à les ordon¬ nances. Car la nature eft fceom de Sefoifonnancc en toute forte de propriétés bonnes &raau- uaifes , lefquellcs les démons n’ignorent point encore qu el¬ les furpaffent la cognoilïàncc des hommes. Voilà les difFc- rcnccs du fommcil & de rçcfta- fc. Difons maintenaat d’où
eÆ-cc que procédé le fbmmeil; U en cela mefmes nous diilin- guerons encore mieux ces dÆ, fcrcnces.
P’o« ç/?-ce que procédé U fommeik
C H A Pi IIIv
î. Opinion ^^clmeon temUant U ciiufe m fommeik II. Celle de Viogenes. III. Celle d'Empedocles. ï\\[. Celle de des Sïûiques.Y , Celle delett^ cipptts. VI. Toutes les fufdttes opinions Jont erronées. Vïl. Optmon X ^rifiote. VIIJ. Tourqmy nom fuons piufofi en dormant quen veillant. IX . île foup- pant point on n en dert-pai fi bien la nmlt aprés.'K. Pottrqmy efi-ce que les viandep froides prottoçquent le fommed.Xl. Ptfr ference du vray CT naturel fomfneil da- uecceluy qui ef forcé. XII. Opinion de Tline CT ^ Galien touchant U eaujè ^
^'aufômmeih 20 fbmmell. XIII. Fondement de cite oj^:~ nion. Xllil. li opinion d'^nffete eji: k plpf^fié^e mienec recmë. XV.
U lajfete longuet veilles ne font que cnufes Mcidentatres du fommed. XVL l’harmonie^ le Jtlence y-^CT' les tene- hres rien font que caufes coopérantes. XV 1 1." J^e poumir dormir après quon A bien repeu effigne d* mdtjppftion grande?- ^ pourqmy. 'KYlW. Fourqmy onne Jongegueres pendant le premier fommetl.
XIX. La cauje du fécond fimmeif ^ pourquoy lesfonges enfant moins confus^
XX. La différence de la matière du Jom- meil ^ des catarrhes y CF' pourquoy les perjinnes vieilles nepeuuent gueres^ dor¬ mir.
i ES anciens PhiJofaphes î. In ont pas demeuré d’ac- p/wmH
I. _ I _ » _ eap.xj.
cord touchant la caufe du fom- Hicil, ains ont eu prefque chaf^ ub. f de cun fon opinion particulière. Alcméon difoit que le mcil Te fait lors que le fang fe
"De la *)feiÏÏe 1
retire dedanslcs veines, 8c qire ] venant apres à s’éfcoulcr par ! toutes les parties duéorj^s, rani¬ mai qui dormoit fe rcfueilic*
II, Diogenes au contraire te- noit que le fommeiî procède de la difFufion du fang par tou¬ tes les parties du corps: dau tant (difoit-il) que le fang cmplifi^ fan t les veines, xepoullè i’air qui cft dans reftomach Sc ventre inferieur, lequel montant au ccrueau prouoque le fom> mcil.
III, Empedocles enfeignoit que le fommeil prouient dVn mé¬ diocre refroidiment de la chai- leur naturelle , laquelle cftant entièrement refroidie la mort de l’animal s’enfuie.
jy Platon Sc les Stoïquesmain- * tenoient que la rcmifïîon & at- ■ t^uation de fcfprit fenfuif c--
t^àu fommeîl. ii
iloit la caufe du fommeil , non pas par quelque rabailTcmcnc vers la terre , ains pluftoft par vncefleuation vers le fiege de la raifon»
. Lcucippusfbuftenoit que le y. fommeil cft caufe par la con- crcacion, ramas 8c alTemblage de la chaleur naturelle.
Mais toutes ces opinions-Ià VL aiant cfté il y a long temps re- jettées comme erronées ôc in> pertinentesynousn auons que faire de nous àrrefter à les ré¬ futer : ains pafîcrons outre à l’interprétation de deux autres les plus célébrés : Icfquellcs il nous faut examiner afin de ne fuiurc point ineonfiderénaent l’vne pluftoft que rautre.
La première cft d’Ariftoce en VIL fon traiébé du fommeil &c de 1^ veille ; où il enfeignç que com-y&w, û*
viÿl.
U ')f eiiïe
me les vapeurs delà terre efle- uéesper la chaleur du Soleil en la moienne région de l’air condenfentSc congèlent par la i froideur qui y cft.predorrmiân* ' te y ôc puis venant à fe refondre en piuye tombent en bas dè leur propre poids. Ainfi la cha*» icurnaturellecuilancla viande dans l’eflomacb en fait euapo- rer desfumees , lefqueMes c- ftan r efleuèes en haut fe refroir dilTent âpres parlâfroideur dit cerucau 8c par le ramas de là matière qui alTo upit la chaleuf naturelle , comme le feu s’e* ftouffe lorsqu’on y iette delfas tout à coup grand quan tité dé bois. La chaleur donc ainfi ab- battue fe retire en bas failfant CCS vapeurs 8c fumées, Icfqiiel- les ramafifées 8c prifes par le froid appefantifient la tefte»
pimmeiî. lÀ
prouocquent le fommeil , bc puis réduites en eau rechéent de leur poids en bas &: eftou- pctit Ic« conduits des efprits par le moicn defcpaels les fens exercent leurs fondions , 8£ pendant cela l’animal dort»
Or dautant que la chaleur vil^ naturelle e£l:ântainfi vnie&: ra- malTcc à l’intérieur du corps, a- gitplus viuement , outre ces vapeurs qu’elle enuoie au cer¬ neau J elle pouiîê aulli dehors des huKictirs fuperflues parles pores 8c fubtils conduits de là chair &: du cuir : qui eft caule que nous fiions plus aifément en dormant qu’en veillant. Et telle cuaporation ne doit femi- blcr cftrange à ceux qui ont pris garde que la viande fe cui> fantau feu dans vn pot il s’en? exhale des fumées qui mon>^
t>e îa yeilie
tent en haut : de forte que û le pot eft couuert le couuercle en demeure trempé»
IX. Pour confirmer encore cère' opinion nous expérimentons ordinairement que ne foup- pans point du tout ou fort lé¬ gèrement, nous n’en dormons pas fi bien la nuid apres, que fi nous auions bien^fouppé ; & que les viandes les plus fumeu- fes ( notamment 4e vin) pro- uoquent le fommeil plus que les autres, à caufe de Pabon- dancc des fumées dont elles chargent le ccrueau:& les vian¬ des froides aufîî , comme la mandragore, U laiétuc, &c le pauot.
X* G eft pourquoy Lucian trai- fabulcufemcnt ce fubjeâ: vera fci- recite que la cite du fommeil fi**', eft fife en vnc gran de plaine , à
du fommeil.
l’entour de laquelle il y a grand quantité de pauots, de man¬ dragore 5 &: autres telles plan¬ tes qui ont la vertu d’induire facilement le fommeil: par ce que leurs vapeurs eftant mon¬ tées au cerueau le refroidif- fent beaucoup , &c d’ailleurs fe prennent 8c congèlent aifé- ment, y eftant toutes difpofccs par le ur froide ur naturelle : tel¬ lement que la chaleur naturel¬ le fe retirant toute es parties in¬ ferieures, il faut de neceflîte que les fuperieurcs faifics de vapeurs 8c humeurs cxccfliuc- ment froides en foient d’autant plusaffbupies: &^mcrmcs au- cunefois s’en enfuiuent des lé¬ thargies & autres maladies a- gucs.
Auflî tels fommeils eftans XI. comme forcés font outre natu-
D e ta *\eille ^ ^
xsdUn. ré &: different du vray & natu- en ce que l’humi- tium. dire predorniiieen celui-ci fur la froideur, èc en ceux-là le froid furmontel’humidice ain- fî quexGalien enfeigne: & voilà pour le regard de l’opinion d Ariftotc.
XII. L’autre opinion cft de Pline, Galien, & de quelques Pliilô- il. 'O. fophes 6c Médecins Arabes Jef- confiderans l’alternation €4l>. '*'4. du fü’m meil aucc la veille ont bb. j.rf/eftimé que le fommeil procc- daftde quelque faculté parti- , uiuerr. culicrc de l’amc, laquelle com- capitaine qui fait la €en.iy retraite rapelîaft &: ramalîaft *r4<fï. prés du cerucau les efpnts ani- maux cfpars pendant la veille par tous les membres du corps, afin de donner quelque rclaf- chc à lai^ion Sc mouucmcnt
C^dié finirntiU 24 cîcs animaux par le moyen de ce repos alternatif, fans lequel ils ne fçauroienc longuement yiurc.
Et pour mieux faire valoir XI IL cëte opinion ils foulfiennenc contre Ariflotc que fans au¬ cune precedente eüeuation de vapeurs au cerucau, le fommeil peut lâifir les animaux, comme parla lalfeté, après des longues veilles, par le iilence, par le chant ôcharmonie mulicalcjoa mefraes par le murmure des eaux Sc bourdonnement des moufehes, par les tenebres &
P lulîeurs autres caufes. D’ail¬ leurs que ceux qui ont bien repeu ne peuucnr pas pourtant touliours dormir après le repas:
&:au contraire que l’on repofe quelquefois ans auoir aucune^ ment repeu.
t>t la heille
_ Neantraoins toutes les rai- ’* ^‘fonsd’vnepait Sc d’autre bien confiderécs Sc balancées, celles d’Ariftote contre- pefent & l'emportent : anffi fon opinion eft au jour-d’huy commune* ment fuiuic des Médecins 8C philofophes , fans cftre nulle¬ ment controiierfée.
Quant aux railbns allé¬ guées au contraire ily fauiref- pondre en niant que le fom- mcil procède d’aucune de ces caufes là fimplement ; ains la lalTeté 5c les longues veilles caufent le fommcil par acci¬ dent ; dautant qu’elles con¬ traignent l’animal de fe repo- fer ; de forte que pendant le re¬ pos la chaleur naturelle fe re¬ tire au dedans : &: là agilTantfut ce qu’elle trouue dans l’cfto- mach en fait exhaler des fu¬ mées
^dftfommei'L 2f
tnées 8>c vapeurs au cerucau,icf^ quelles eftoupant les conduits des fens prouoquent le fom- mcil en la maniéré rufdice.
Pour le regard de l’iiarmo-XV 1. nicsdufîlencejdes tenebres 8e \ autres fcmblables caufes elles nefontque coopérantes, aidant feulement à hàfler & induire pluftoitlefoinmeil.-par ce que diftraiant les cfprits animaux d’autres occupatiôs & de la di- uerfité des objets elles les colli- gcnt8irama{Fét:tellementquc les Cens en cftans deftitués font d’autant plus aifément cflou- pés par les vapeurs qui fefle- ucntde l’cftomacfrau eejrueau foit du repas n’aguercs pris, foie qu’ily refte dele matière d’ail¬ leurs, Car il reftomach eftoie du tout vuide on ne fçauroit dormir, les effedtsdu fonuncil C
De Î4 Veille
ccfTant quant Sc leur caufc.’
Q^e fi quelquefois il arriuc que ceux qui om bien repeu ne pcuuerit pourtant dormir c’eft qu"il y a de rindifpofîtion gran¬ de foit en reiloinach (comme defaut de chaleur) qui em- pefehe reuaporatiôjfoit au ccr- ucau ( comme quelque chaleur cftrangerc) qui empefehe laço* cretion Sc congélation des va¬ peurs. Et tels fymptomes ou indifpofîtions font des lignes tref-dangereux ôc mortels 5 ou conduifent quclquesfois à U folie 5 comme dit. Hipocrates prognoftiques.
II. Or comnac par la première y concodion de la viande dans l’eftomach le ccrucau cft plus charge de fumées vapeurs, audî le fommeil en cft plus profonds forte que rarenicni
^du femmeil. 2 S
on fonge pendant icclui, tant les fcns font affoupis.
Maisapresque la viande cft IX. ainfi cuite dans l’cftomach &c tournée en vnc malTe que les Médecins appellét chilc, qu’el¬ le a encore pafîc par les vei¬ nes meferaïques ^ Sc qu apres elle eft dercchcftecuitc3& dans les inteftins & au foye , lefoyc en produit du làng lequel il di- ftribue à toutes les parties du corps, & le plus fubtil s en va au cerucau, non (ans quelques va¬ peurs lefquelles ( fi lanimal eftoitcfiieiHé) le conuient de¬ rechef à dormit en eftoupant (non pas tant que les preceden¬ tes) les conduits des facultés animales. Or pendant cefom- mcil qui eft plus leger que le precedent fe rcprcfentent plus ■ communément les fonges auec
ht 'yeiue
moins de coi\furion& de trou¬ ble : comme nous dirons enco¬ re ci-aprés en fon lieu traitant , desfonges,
:XX. Celaainfientendu il faut cn- ‘^'■'J^^j^core remarquer, queÇcomme , ^SiÿnDUs enfeignent Ariftotc ^ apres luy Paul Æginete) de ces fumées ôc vapeurs qui mon- cap. 97. i:entaucerueau partie feprend Ui’.i. ^ congele enbonnes humeurs Jefquclles caufenc le foromcil: & partie en pituite &: mauuai- fes humeurs , qui font la matiè¬ re des catarrhes & dcfluxios.Et dautant quclesvieillardsnont gueres de bonnes hiîmeurs ils ne pcuuent auflî gueres dor¬ mir j&neantmoins fontcatar-» rheux&: fubjetsaux rheumesa eaufe qu’ils font abondans en humeurs cètrompucs. Voilà
çommenz Cç fait Icffpmmei^
fomnteiî. 2/ Voyons maintenant commune eft-ce que nous nous refueit- Ions &: releuons d’iceluy.
Ves caufes àu nfueil wterruptiof^ du fommeiL
Ch AF. ly.
I. Pôtift^Uoy lés f^auperes de nos yeux s <tby tirent Lors (ptenotud ornions , II, cauje du reJuelL naturel. III. Caufes du rejUçil ejlran^eres- violentes. IV, Comment les fingés affreux nous eJlteiU lent. Y. Pmr^uoy lere/ùeil procédant del cauffs eflrangeres nom eff ourdit^ ec que ne fait pas le naturel. VI. Tcurquoyle leff ueilnon naturel trouhh U digefftomY J Comment nom nom rendormons apres le ^efued. vinrent. VJ I I. Les fins apres te rejùed reprennent l’exercice de leurs fon¬ dions. iX. Veux ddubtespnt propojïsr I vn pomqmy la frifieffe qui eii allégée farle fimmeil l’mpevtompt •neantmomst
C iij
IL
"Delà yeiÏÏe
fnu re comment le tr4ua.ii peut efire çatt^ Jeiu fotnme'tly veu que fendant le tra.^ iàil U chaleur naturelle ejl dlffujè ^par tout le Corps. X. Ksfàlution du premier doubte. XL S^olutiû» de l’ autre deubte.
SEne^ant donc que la chaleur naturelle eft ainfi occupée à cuire la viande dans reftomaGh.,&: que | Je froid a faifi les parties fupc- rieurcs, les paupières s’abbat- tenr & couurcnt les yeux ' cftant deftituées de la chaleur Zc par mefnie itaoycn du rnou- i uement. Car c cft la chaleur qui j agit remue la mafle corpo^ relie en toutes fes parties, &:Ie j froid au contraire engourdit j nos methbres.
Mais le fommeil cft inter- | rompu par le refueil foit que nous nous cfucillions de nous mçfmcs/ait par quelque cauft
^du fommeiL 2^
eftrangcrc.Sie’eft de nous mef, mes tcla fe fait lors que la cha¬ leur naturelle apres la conco¬ ction commence à s’erpandre par tous les rAcmbres du corps ayant confumé les vapeurs qui eftoupoient les conduits pa»: lefquels les erprits animaux s’cfcoulent par tout le corps;ny plus ny rnoins que la clarté du Salcil s’erpand par toute la ter¬ re, lors que la chaleur a dilïipé lesnuagesqui couur oient l’air.
Les caufes eftrangeres font de plu heurs forces , &: tout au¬ tant en nombre qu’il y a de mo¬ yens d’interrompre le fommeil auant que nous nous cfucii- lions de nous mefmcs. Par exemple ,vn grand bruit , vne poinâurejpiqucurc, coup ,ou blelTcure 8c autres cfmotions qui caufehc douleur, Icsrheu^ C iüj
Vs h heilfe )
jtnes, catarrhes & defluxios qui cftoupent les conduits de la lefpiration , ôc plufieurs autres telles caufes , lefquelles quoy qu’eUrangercs efmouuent les | erprits animaux afToupis , coiii' anc le fouffle efineut lefeu qui n’cft coluiert que d'vnpcuds cendres : de maniéré qu’ils font effort contre les empefehe- mens , lefquels eftoupaientles conduits des fens & rompent ou interrompent le ibmmcil.'
ÏV. Les fonges afreux &£ horri¬ bles efmouuent aiüîi quelque¬ fois fi viuemenc la phantafie que refmotion,&: le trouble ef- uciilc les efprits affoupis du fommcil, comme chafdun peut auoir quelquefois efprouuéca foy-mefmc.
V. Mais le rcfucil de ces caufes eftrangeres n’eft point doux ôe
^ du fommeil i9 âgréablc comme celuy qui ad- tiientpar k caufe naturelle fuf- diterains nous kilTe tous eftour- dis 5 à caufe qu’il ne fait que re¬ pouffer les vapeurs qui eftou^ poicnt les conduits desfcns, Sc l’autre n’arriue que lorsqu’el¬ les font confumécs.
D’ailleurs il retarde la con- VL co^tion, par ce qu’il fait retirer la chaleur naturelle de l’efto- mach pour s’efpandre halliue- mentj&tcn trouble par toutes les parties du corps : tout ainfi- que fi on rctiroit le feu d’auprès du pot lors qu’il boult. .
Tautcfoiscftans ainfi eCueik VIE lés,nous ne kiffons pas de nous r’endormir encore apres ( les caufes de rintcrruption du fommcil ceffant ) tandis qu’il relie au ccrucaù de la matière de CCS vapeurs fie fumées , oif
Dtk^tüîe
bien quil en monte derechef de Teftomach , ou du foye aflez pour rapcllcr, & entretenir le fommeiliufquêsace que natu¬ re eft contente, & que nous JBouscfucillons de nous mef- mes.
V III; Apres donc que nous fom»* mes ainfî cfueillés i’ame re¬ commence à operer & agir parle moien deslèns , lefquek eftant deflie's S? délacés exer¬ cent cliafcun êk fonction foir par Tordonnance de la raifon «s gens de bien , foit par l?indu- i^ion de l’kc ou delà cofiCïrpif- cenec és perfonnesmal condi- fionnécs 5c vitieufes , qui fe feifTênt gôuitcrner à ces man fîrcflês violentes;, lefqiiclles parlcmoien de leur rebeili<^ veulcrtS indeuement ac indi- rempire de
fàrHmeü.
la raifon à laquelle elles font na- türellcmentfubjetes.
, Sur le rubjed des caufes cftfangercs qui interrompent le foramcil on peut encore, entre autres, propofer deux dif¬ ficultés, lefquellesi’ay refolues en mes queftions naturelles ^ & veux encore les repeter ici. La première, comment fe peut-if faire que Icfouci 8c la tiilïbfrc interrompent le fommeil, 6c que neantmoins le fommeil al-- lege 8c le fouci & la triftelTe î L'autre comment Le peut'-ii fiii- re que le trauail prouoque le fommeil veu que pendant ice- luy la chaleur naturelle efi: efi- panduc par tout le corps, ôc neantmoins le vray fommeil fc fait tandis que la chaleur natu¬ relle eft ramaffée à l’intérieur?
A la première ie rolpons que x'.. C vj
r^eU^eÜlc 1
la faTclierie, le fouci & Tan- goifTecfmouuaiît & troublant rimagination interrompent le ibmmeil: dequoyfe plaignoit Ronfard en Tes. amours pen¬ dant que le fouci amoureux intcrrompoic la nuiâ: fon re¬ pos, dirancainfi:
Ronfat'à Bitn qu i! contraint y»
.petit ,
Amours. *11
Fendant le iour/onfêgret appétit i
Et dans mes flancs [es grimes il n allonge.
Mais quand U nuiSi tient le iow enferme ,
Il fort en quefie &* Lion affamé
Ve mille dents toute nuiH il me ronge.
. Or bien que le fond & la faf- chcriec£rabuuant&: troubiant rima gination apportent des in¬ quiétudes, le fommcil neant- mokisquicftle repos de l’amc
& du fomtüeiL
du corps, & qui mec cil ou¬ bli toutes chofes pendant qu’il nous faifit , aGCoifant l’èfmo- tion des crprits troubles donne quelque relafchc à tout-es' ces pallions.
A I autre ie dy que le fonl- XIV meil ne procédé du trauail que par accident &: mediacemcur, non pas comme fa caufe propre &: prochaine .• dautant que le trauail eft fuiui de lalTeté , ôs lalafleté nous fait chercher le repos : pendant lequel la cha¬ leur naturelle fe retire au de- dansjScy agifant en fait exha¬ ler des fumées 8c vapeurs au ccrüeaa , Icfquelles ( comme i ay defja monftré ) eftoupant les conduits des fens prouo'- quent le fomtoeil.
lufqucs ici nous auons veù XIL en gros ÔC en general i’eftat dps
U ^eiïïc
fcns pendant la veille Bc le fom^ meil. Maintenant il le faut par¬ ti cularifer 6c diftinguer pour cnanoif vneplus claire intelli* gcncc.
ï)» diuers ejlatdes ftns pendant la yeiîie ^ le jbmmeil,
Chap.- Y,
r. Z’efiai des fins tânt interieti^s^ extérieurs pet*t ejlre de~ ^mtre fortes asuerfis. II. Correjpondeneedes fenseXT tèrieurs auec les intérieurs, llî.- Cavfedu frofondfommeil ftns finge. 1111 . CAuji de là parfaite vetlle. V- Cmfe du fsml moins profond accempaigne' dé font ^es.Y\. Cmfedu fommeil encore moins accompli ; comment pendant icelup les chofis vrayement perceuès parcmel^ Ttpu vn des fins extérieurs nom fimtledi- pnges. V n. FoMTijmy mefme chtfi ar-^
rme à feux fui fiatyrit^. VllL futm
^ fommeil, 32 ftutfArler en dormitnt. IX.
(J' condufion*
®Ofl:reamc(coniniçnous I* auons amplement mon- ftré ailleurs) exerce lesFam*: fondions de fes facultés ani- males par deux moiens, à fça- uoirparlcs fens intérieurs, S£ parles fens extérieurs: l’eftat defquels peut eftre de quatre fortes diuerfes. Car ou tous les fens enfcmblc tant intérieurs qu'^exterieurs peuucnt eftre liés Sc aflbupis , ou tous libres , ou aucuns airoupisi & aucuns lir bres non pas tous cnfcmble.
Mais il faut remarquer & rc^ lï^. fônirqu if ne fc peut faire que les fens intérieurs foienc iamais tous ensemble liés en mefine temps que tous les fens exté¬ rieurs font lÿtes: & au contra^
Vf la “teille
te il ne fe peut faire que les féiiÿ extérieurs foient iattiais tous cnfemblcliésea mefrne temps que tous les fens intérieurs font libres; dautant que tous les fens extérieurs- erifemblc font toüfiours affedés de mefmcS que le fcnscommun,defqucls il cft comnielc prince & le juge? de forte que u vn fcul des fens extérieurs cft libre, comme la Veuëutt l’ouïe, il faut inférer que le fens Commun l’eft auffiï mais il peut bien arriucr qu’vn ©U aucuns des fens extérieurs feront liés Sc aflbupis encore que le fens commun foi t libre; combien qu’au contraire il ne puilfe iamais eftrc aflbupi & attaché que tous les fens exté¬ rieurs ne le foient cnfcmblc ; 8£ ce dautant que ( comme nous touché ci-deftus) lapri-
O* fômmeih 5^ uation ou fufpenfîon s’eftend plus que lafacuké ou habitu¬ de. Cela ainfi retenu reprenons la diuifîon ci-delTus propofée.
Si donc tous lesfens enfcra,. IIL blc tant intérieurs qu exté¬ rieurs font liés SealToupisjnous dormons d"vn profond fom-^ meil fans fonger aucune¬ ment. Ce quiarriuc ordinaire¬ ment pendant le premierfom- meilb àcau.fe ( comme fay dit cydeuant) que grand’ quanti¬ té de vapeurs: eftoupent les conduits des fens.
Si au contraire tous lesfens IV. cnfemble tant intérieurs qu ex¬ térieurs font deflics & libres, nous veillons entièrement &: gaillardement.
Si aucuns d’iceuxfont lies à V- fçauoir le fens commun auec tous les fens extérieurs , & les
atitrcs fcns intérieurs font li¬ bres nous dormons, mais non pas fi profondément que fî tous les fensenfcmble cftoient attachés: & lors nous fongeons aufiî ordinairement par lemoy- en de ccque diuerfes images fe reprefci)tcnt pendant le fom- meil a la phantalie & à la mé¬ moire : coQimc nous dédui¬ rons plus amplement ci-apres cnfonlicu.
VI, Si au contraire le fens com-
' mun auec tons les fens exté¬ rieurs , ou aucuns, voire vn feul d’iceux , font libres & defliés, & les autres attachés,c’cft vray^ cment veiller, quoy qu’aucu- ncfois lapluf-j)artdes fens eftas afîbupisil nous fcmblç que ce que nous pcrccuons pair les au¬ tres , foit en fonge ; eomme Yçoir de la lumière dans la
fè;*àu fomvM'à. ^4 cHâtnbrcjOuïr le chant du coq,„ les abois des chiens , le Ibn d’v- *
ne cloche, & autres chofes fem--^*”*”***' blabies. Car tout ainh q«#il nousaduient quelquefois que penfans profondement à queli que chofe d’importance nous perccuons légèrement dcscho' ' fes lefquelles nous ne fçauons apréslinous auons vrayement perceücs par les fens extérieurs ou feulement penfées : de meC- mes arriuc-il qu’eftans à demi alToupis du fbmmeil nous per-* ceuens vrayement des objets par les fens extérieurs , lefquels après que nous fommes entiè¬ rement erueillcr, nous croyon» feulement auoir fonges. Et quoyquM n’y aiteeltiy ^ s’ilya prins garde y à qui cela ne foit quelquefois aduenu : fî eft-cc qu’il ne retapas hors de propos
'ùe lalfeiîïe
Cérian. d’cii donncr vn exemple qüc /if qui le PA*
ttr, *4;.* porte de Petrus Bellonius, per- fcaonage notable , lequel l’a ef^ crit de foy'mefme. Ce Bello^ liius eftant à Corcire entendit fur l’aube du iour vn grand bruit ôe tumulte à la rue, & s’e-* fiant leué en fuifaut encore à demi endormi mit la celle à la fenellre &c vid entre autres cho* fer des femmes toutes efplo- fées , Sc dcfcheuelées quicGu*- ' roient çà & làen deforckc': & puis fe rccQueha & rendormit. Tanroft apres il fc leu a auce céte croyance qu’il auoitfongé celamefmcs qu’il auoic vraye- ment ouy 8e veu, ôc neantî moins le racomptbit à Ton ho- ile Se autres , comme vn longe ellrange qui luy auoit donné de l’cnnuy en fon efprit. Mais
infommâL
ayant appris d’eux que c’efloic chofe certaine 5c véritable » qui ' s’eftoit ainfi paiTée la nuid do¬ uant, non pas fonge ny men- ibnge , il en demeura bien ç- ftonne.
La merme chofe arriue fou-yu^ uent à ceux qui foncyiirespar GC, qu’ils ont les fens troublés , à demi-aflbupis 5c faifîs par les fumees du vin.-lefquelles eftant - tahtoft après difTipces, ou con¬ sumées , ils çroyenc feulement auoir Songe les choSes qu’ils ontapperceucs, ou faites pen- dantîeur yurefSe.
On me ponreoie encore de- VIII. mander icy , comment que certaines perSonnes par-}i,-4* lent en dormant, & reSpondent quelquefois Ci on les interroge. '
Et à la vérité il n’y a point de doubtç qu’elles ncpuilTcnt par-
T)eÎ4 *)feilte j
îcr 8c bégayer en dormantjCout àuffi bien que marcher 8c mou- uoir quelque membre , parce que là faculté moüuante n eft j pas toufiours attachée 5 encore ' que les fens extérieurs le foiét, comme nous dirons encore au chap.fuiuantrmais dcrelpon- dre à propos à ce dont on eft ifl- 1 teiTogCjCelancfcpeuten dof- ] mant : dautant que pour ref pondre à propos , il faut ouyr .8c entendre, &: par ain file fens de rouie , & le (èns commun font libres 8c dédiés : 8c cch mcfmes eft pluftoft veiller que dormir , quoy que les autres fens foi eut eriticrcment eftou* pés. Toutefois par charmes & fortilegcs, on m.it rcfpondrci propos ceux qui dormenc : dit-ori que le cœur dVngcayi cétc vertu : itads ie n cÿ croy
fommeil. 5 $
ficnfionnyadiouftc dcsrchar- fnes.
Ges ehofes donc fc font en ^ ^ veillant, puis quelles (ont per, celles par les fens extérieurs, lefquels, enfcmblc le fens com¬ mun, font entièrement liés ÔC affoupis pendant le vrayfom- mcil, en forte qu’ils ne pcuucnc exercer leurs fondions, ny per- ccuoir aucuns objets. le veux parler en fuite de ceux qui font plus que cela , eftant néant- moins entièrement endormis.
ceux qui je leuent t marchenfa grimpent , ^ font d'autres femhlables adiiousem dormant.
Ch AF. VL
Tieltyeille ^
ï. MemeiUeiifes aBtens d’aucuns m \ dormitJit. II. ^fiions fenlletifes. III. j S^iÇon de CæliiM Khodiginm. IV. k^u~ tre rdfon fiai claire de Leuin Lemne.
V. ConfiderMion fartictdiere de ceux r ^ui font des avions fenlleafes en dur- | ^nant. VL Comment en remarque que i redes allions fe font en dormant. VII. Tourqmy la faculté fènjîtiùe n exerce en dormant fa fonSlson en ces ferfnnes4à ■. comme fait la fenfime. VIII. Pour., quoy telles ferfonnes à leur rejueil né fe fpumennent foittt des .aérions Jitf-dites comme elles font des fonges^
I- ^ ^ ^ cliofe bien plus e- |
..Arifiot. ftrangcCaufll eft-elle plus rare)qu’ilya(ksperfoH- ÇJ/.^neSi lefquelles fe ieuent de nuid cftanc endormies , qui vontôc viennent, qui tracaf- fent& puis (c retirent» comme Ion a eferit dvn Theon Stoi- cien ; 8C mcfmes aucunes qui mettent la main aux armes,
comcae
du fommeA. 57
comme i’en ay veu d’autres qui fe ruent fur ceux qui couchenc auec elles & font leurs efforts pour les eftraiKglcr, Sc l’ay ef- prouiie non fans danger cou¬ chant aucc vn icune gcncil-ho \ Gafcon,cn compaignie du q ael i’allois à Paris : neantmoi ns i£ eff d’ailleurs de tres-bon natu - rel, tout noble, & plein de eourtoifie &: modeftie : mais il m’aduertit vn peu trop tard de cétc imperfedion, s’excufanc fur ce que cela luyarriuoit fort rarement.
Ily ena encore d’autres qui u. dcfccndcnt par Ick feneftres, qui grimpentpar les murailles, qui paffent-deS riuicres à nage quivoncSc viennent^, sexpo- fent en dormant à des périls que les plus agiles n’oferoient entreprendre en veillant com- D
Ueltlfeillf
iTsenouslirons d vn efclauc de 1 Pericles Athcnien:&d’vn autre ( qui fe Icuoic quelquefois la nuit d’aupres c^e Ton compai- j gnoUjSc quoy qu’il ne feeuft nullement nager veillant, paf- foit à nage tout endormi vnc riuiere prochaine. Ce que fon compaignon ayant obfcrué le fuiuit vnc nuiâ: pour veoir qu il deuiendroit& le voiant auant dans i’eau, craignant Je péril, Tappeila àhaute voix<^ le pan¬ ure homme s’eftantefueillé fc nota foudain.
HT. Orlaraifon de cecielljfelon l’opinion de Coclius Rhodigi- id. 30. nus , qu’il y a vne grande com- icO:. un motion &: troublement aucer- ueaii de telles perfonnes , non coutefois*^ forte au pris de l’c- ftoupement des fens , quelle puiiïe rompre le foramcil.
dft fotnfncîL 5S
Leuin Lcmne profondanc IV. plus auant cétc matière tient que telles perfonnes font d’v- eap. j. necomplexion fort chaude pleines d’vti fan g efeumeux d’efpritsfortbouïllaas lefqucls montàns au cerucau efmou- uent les facultés de l’amc aux adions fuf dites : de forte que lecorpspar l’impulfion Seagi- tation de ces efprics animaux, efquels confift^Ia force des nerfSj des mi:i|||Bs &: du mou- ucment , eft porté , mefmcs pendant le fommeil, & contre- moht &àval 'a tOLis ces effeds cftranges, qu’ed veillant elles n’ofenc entreprendre en appré¬ hendant les cuenemehs péril¬ leux.
Mais encore remarque-il V. particulièrement que ceux qui grimpent ainfi par les murait- D ij
J)tU''^'cïUe 1
ks , defccntienc par les fcnc* krcs, montent (nr les tords & font telles autres adjons en dormant, font ordinairetnenç i en la fleur de jeur âge ^ ofic vn | corps rare.greflc, agile , aérien venteux ; & d’ailleurs onc lefprit bouïlIaAt j, ardanc a-» dif : dc/ortc que. tout çc qu’ils empoignent fl;? le krrenc fort eflroitement, . iàns appreheflon de péril qnel- conque? d’^jjns le.nc ôe tar-î dif saccroen^ft fcrmqm/ÇI?iC des mains Sf de? pieds, fouftiennent §c balaneent le^ gcrcment 8^: a^lcmcnjc en l’air, Or que tout cela fc face en dormant il efl: aifé à iuger de ce qncli on les^ appelle &: cric fur CCS entrefaites ils chéent cous eflourdis çn séfucillant; ma.w flôn les laiirefi^ire flsfe tocou-'
^àtèfoinmmeiL 3:5? ^hent tout beilemcnt: &: neâc- moins api'fes qu’ils font crueillcs ils^nc fo rcfîouuiennÔt point de q^u’ils ont fait en dormant.
Mais pourquoy eft ce ( dira quelqu’vn ) que la faculté fon- V 1 1 fltiue n’operc auiïi bien par le itîôÿe des efprits animaux que fai t la mociu e; C’e pou r autant que le coduit delà faculté mo^ tiue eft differêt des organes des feasÿ&tiieâcmoins plus ample 5è pl-tis làrgc:tèllémtn t q u'il c ft plus aifo aux cfprits animaux de S’èfcC>uler pàrccluy-Ià que par Céüx-ci.
Mais poutqüoy eft- ceenco - VI I r té que Ces gens -là ne fe reflbu- iiifenne-titpoiùtdèée qu’ils Ont faicpcndàn-c ee's cfnlotions &
Ibts qu’ils fémbloieiit veiller; &: neancmôins fc re'Cotiuiénncnc bien de leurs fongés ? C eft à
DeU'^eiÜe
caufe que pendanc les actions fuf-dites lesfens foni: cn< trou¬ ble, enerniotion &: confufion, laquelle fait perdre la fouue- iiance ^ des Tonges 6c des cho¬ ies vrayes ciiremblc. Mais lors qu a la phantalie fc prefenc'ent quelques objets en longe pen¬ dant que les autres fçns font liés&afToupisfms aucun trour ble,la mémoire les retient &c conferue il bien qii’cftans ef- ueillés on s’en reflbuuient en- corc. - ■
Or quoy que le fommeil nous foit donne de nature pour le foulagement de l’ame 8c du corps ; li cft ce qu’il n’en faut point vfer outre mefure ellant au ffi dangereux en fon excès SC plus que la veille mefme;ainli que ie veux monftrcr en fuite, 8c puis nous difdngLierons le
t^dupmmeil. 40 temps propreau fommeil &à la veille l’vndcraBtre.
Combien eji nmftble l'excès au ~\€iüer (*u dormir. de ceux qui ont dormi plu- fleurs années fans interrupticn.
C H A P. VH.
T. Combien les veilles excefiues font nuljthles. II. Qw le fo'mmeil ex- cefif eJi aufitref pernicieux. 111. Q^il faut beaucoup plus veiller que dormir. IIII. Continence de rlaf on en fon viure £7* enfin dormir. V. Comment .yiri- fiote euitoitle trop profond et' longfim- metl. VI. Galien A vefiu 140. par le moyen de fa continence. VII. ^ffi- niusne dormoit quvne heure le tour , la nuiél. VIII. Scanderbeg deux heu>~ tes. IX. Du fiommeil merueiUeufiment long dl Epi^nides CC autres.
D iiij
J)€ la yme
I. Ommc nul excès n ell
bon ny loüabbe en la moraiiEé, auffi n’eft-il pointés chofes naturelles. Mais, encore particulièrement n"ya- il rien de plus fiuifible à la fante'^ des hommes, que le trop veiller èc Iç trop dormir. Car ( ainû que nous enfeignciiç les Mcde- ^fhor. dns) les veilles trop longues nuifent grandement au corpsr tib.ii.. dautantqu’eilcs conrumcntles /bonnes humeurs, 5c Icsefprits animaux Sc vitaux , quelles tue!K nousmaigrifîent Se attenuenr, Æw» qu’elles caufent des crudités cnreftomacli parladilïipation de la chaleur naturelle qui ne , peut exercer fa fonction eA la concoétion, qu’elles excitent la bile, engendrent desfiebures, des goûtes, & débilitation des nerfs , & des murclc% ôc con-»
dît fofnmell . 41
duifeiit fouueiit à la folic.
Le fommeil excclTif n’eft pas î 1. moins dangereux 8c nuifible au corps 8c à rame , dautant qu’il reiafehe trop les mem¬ bres, qu’il appeûntit la teflc. qu‘il rend k perforine ftupide, parefFcüre,Q.ublieüfe ôc encline à toute forte de vices » 8C mef- menrent à la luxure .
Mais l’vn ôc l’autre excès iît^ eftantbienGonlidcréjSC noftre vie ( comme nous auohs dit ci- deuant ) n’eftant qii’vne vraye veille , 8c le fommeil l’image de la mort, ou (comme difoit Ari- âon)vnfeuetcpubliGain-oug.a- bèllcur qui exige de nous 8c emporte la plus grand’ partie de noftre vie : il eft feant ôc rai- fonnable que nous donnions plus de temps à lavcillequ’au Ibmraéil, Car fi nous dormons^
D V
Vc lit 'Veille
la moitié de la vie, &:cffipIo- ] yons partie de l’autre moitié a nous habiller , à manger 6c boi¬ re, 8c à tant de diuertiiremens inutiles, combien peu de temps nous reftera-i^ pour eftre dits proprement 6c vrayement vi- üre ? la moindre partie de la vie ne Tera-elle pas pour la vie mef- me f Quand les nuids feront donc longuesdl en faut emplo¬ yer vne partie au trauail , afin que pour le plus le fommeilne nous defrobe que le quart de noftre vie, ou quelque heure dauantage. Êf ( comme dit D.Bef- tres-bien S.Bernard)^?/^/^/^^- d'y» corps laff^ non fat U fepuU d* me»- ture d’vn corps eptieremmt ejîoujfêi f*' noft pas hxtinSfion.mais bien îare- parationdes ejprits. Ce que ceux- là qui nous en ont laiffé les préceptes ont eux-mcfmes le
(^dufommeiU 41 mieux pradiqué.
Platon fçachant bien que la I V. fobrieté eft contente de peu de fommeil n auoit pour Ton ordi- c4f. 9.* nairequedupain brun, &: des^'^*.’®' oliucs à manger, te de l’eau à boire , te ne dormoit qu autant que la neceffité le rcqueroic pour laconferuation de Tafan- té : & nous admonefte en fes li- P‘Wo-7. urcs des Loix de nousleuer nuidpourtrauailler &: vaquer, foit aux affaires publiques, foit aux priuées , chacun fuiuant fa condition : adjouftant à cela que pendant le fommeil va homme n’eft pas plus à eftimer que s’il ne viuoit point du tout.
• Ariftotc ( qui a le plus haut V. philofbphé ) auoit accouftumé en dormant de tenir en IVne de fes mains vnc baie de cuiure, te au dcffbubs vn haffin de mef- D yj
t> à U "\eiüe
me matière , afin que lorsqu’il' feroic faifî d’vn trop profond fommeiljlabale lüy efehapant deJamain , ôe tombant dans le baffin il faft efueillé par le bruit &c refonnement du coup.
VI, Lafobrieté & continence au fnanger, boire , & dormir eftoit fi bien réglée en Galien le Mé¬ decin, qu’il en avefeu ccnt&r quarante ans en parfaite fantcr ii^ayanc défailli que par vnc ex¬ trême &: decrepite viciUefic fans autre fymptomc de mala¬ die : Se dit on de luy , que toute fa vieil eutfon haleine doux- flairante Scfouëfue.
vu. Arfenius précepteur des Em¬ pereurs Hononus &: Arca- dius , perfonnage de rare fça- uoir, & de bonne vie , qui fut depuis moine, ne dormoit or¬ dinairement qu’vue heure le
CJt* dté fmmeil. 43' fourSilanuid.
Scanderbeg ou Caftriot^dU'Vl i r.- quel les héroïques exploits ifout en la bouche de tous les hommes) ne dormoit d’ordi¬ naire que deux iicures, Aufîi faut- il qu’vn grand Gapitaine foit autant veillant que iant.Ceft pourquoy Agamem- i. uuk non efl; reprins dans Home re^^^'ï'* de ce qu’il dort toute la nuid.
Et; pour trencher court cc Mat.t^ difcôursïl n’y a riende plus lin- gulicrement recommande cs xi. &intes efcrirurcs que le veiller.
Toutefois nous liions qu’il * y a eu certains pcrlbnnages Icf- quels par quelque caufcoccul- 3' te , ou par permiflion de Dieu, ont dormi h long temps que i-cm»; c’eft chofe récitée entre les mcrueilles. Paufanias cfctitCoiof. qu’Epimenides de Crete^ayant^"-^* '♦* -1
t)e U Ifdlte
éfté cnuoyé par fon pere queric Vue brebis aux champs , il fe retira dans vnc grotc pour euiter le chaud du midy , ou il fut failî dVn fi profond & long fommeil qu’il y dormit lefpacc ^ de <j.o.ans,ou félon Pline,57. &:
J7. ôfc! félon d’autres encore dauanta- ge. Eftant efueillé ils’cn alloit chercher la brebis : mais il trou- ua toutes chofes changées aux champs &, encore plus à la vil¬ le :&luy mefmc fut en telle admiration par toute laGrece qu’on le tenoit pour vn Dieu. Les fept dormans Ephefiens (defquels l’hiftoire eft aufli mé¬ morable qu’admirable) fuyans la cruelle perfecution de TEm- pcrcur Decius fç rctirerenc aufïi dans vne grote , où ils dormirent iufques à l’an 30. de l’Empire de Theodofe le jeu-
^ du fommeil. 44 ne, qui font 196. ans. S’eftans efueiUés vn iour de Pafques bien fains & difpos, leurs vefte- mensCchofc merueillcure)nul- lemenc gaftes, & croyans n'a- noir dormy qu’vne nuid feule¬ ment, ils s’en allèrent dans la ville d’Ephefe refolus mieux quau-parauant d’endurer le martyre pour la foy Chrcfticn- ne: mais il trouuerent coutci^ chofes changées , & l’Eglife Chrefticne en meilleur & plus alTeurceftât. Leurs habits, leur difeours & notamment la mar¬ que de leur monoyc, donna co^ gnoilTancc qu’ils auoient eflé du temps de ce tyran Décrûs* Leurs noms eftoient, MaximH^ nus^ MulchuSf MuYtinianus^ Viotiy- rfiiisJo4mcs,SerapioJtjCônJîaftt't»Hs^ Cela arriua félon Sigcberc l’arsi de noftre falut 447. *
îye lit ytillë
Cr.% Cranzius efcrit qu Vnieane efcholier dormit îefpacc de | fept ans dans vrt armoire , où j Ml. ayant efté trouué encore ne le j pouuoic-on efueilleràforce. 1 j*AHfAa.. le n’ay que faire de meikt infrina. parmy îcs vrayes liiftoires le cJ'r.fommeil fabuleux d’Endymiô Tufed. îc bien-aymé de la Lune -.pat lequel aucuns entendent vne tref lourde parelTe &: faitardifcj parce que les rais de la Lune engourdiffent ëc appefantif- fent : d’autres vnc continuelle Gontemplation des eorpscelc- fîcs 6>c particulièrement de lâ Lune.
Difons rnaintenanr quel tepî cft le plus conucnable à la ycilk
& quelau fommeil.
f&fimeiL 4Î
Q^ndejî ce qu'il ffut l/eiller ou dormir.
Ch A P. Vlir.
I. Ulffùcrates enfelgne quil fxuf veiller le tour cr’ dormir U nuiSh. 11, .Ar^ment i. ^mt monjher qihlfa.ut veiUer le imr, IIL Entres *r^*mem jour eeU mejme. IV. ^rgimens femr ^ tnoiffirer fmt f rendre le formueil
U nuiB-, Y. Qiià céte cAufe les Po'éees ont Af pelle le fimmell fils de U nui^. VI. fianlte' de ceux qui font deh nuili le tour. VII. Exceptions. VIII. Q^ l* coufiume fi tourne en vne autre nmutv.
IX. 2^il ffi dangereux de Uijfir vne coutume inmteree qmy que mAuuaifi.
X. Les mdades naUns repos peuuent dormir en tout temps. XI. Le mejnte ejh des vieilles gens'. XII. Le fimmeil in¬ terrompu U nuill Jedoiht réparer le ma- fin. %lll.rourquoj le fimmeil du ma-
V>€ la "Veille
il» efi leflttf acreahle. XIV. Fùurtfuoy te Jômmeil ejt dangereax apres le repas, XV. Pourepmy apres la feignée. XVI. Foftr^uoy apres la medeane s'il njp coffre O" léger. XVII. Qmlle ajiietetl faut tenir en dormant.
. E grand Sc admirable oracle de la Médecine Hippocrates parlant du temps conuenable àla veille ' & au fommeil , dit ainfi:// eji dorwii»* félon la couflume & i.bb.z. felonla nature : c'ejî a /çauoir l/eiU 1er le tour & dormir la nuifi :&tji thofe mauuaife ^ àangereufe à' ou- trepajjer. ce/rf.Surquoy Galien re- marque^’au temps d’Hippo^ crates , lesliommcs gardoient cétc bonne couftume de veiller èc dormir félon la nature.
Gr que céte couftume de veiller le iour 8c dormir h nuiâ:, foie félon la nature, il me
Sale».
ibid.
II.
fera bien aifé de le monftrer par des argumcns inuin'cibles. En premier lieu donc les hommes veillent lors que la chaleur na¬ turelle, qui eftoit pendant la nfeidrclTerréeà l’interieur, eft cfpandue par toutes les parties du corps. Or la chaleur natu¬ relle eft cfpandue le iour par toutes les parties du corps, la chaleur du Soleil la retirant à foy, comme Ton fcmblable,c’eft donc le lour que les hoinpes doitient veiller.
D’ailleurs ir faut que les m, hommes veillent lors qu’ils peuucnt plus commodément* vaquer à leurs charges &: nego- ces.Or c’eft le iour qu’ils y peu- uent plus commodément va¬ quer, à caufe de la commodité de la lumière. Oeft donc le Jour qu’ils doiuent veiller. A
IV.
Üek l>eille
cela nous pouuons cncorè acî- ieuftcr la 'cônfiderâtton de la faute , qui requiert que nous i veillions pluftofl: le iour qù'c la | nmd pour krairou qui fera ra« portée, en fuite afin de fno-nftî#r que les veilles nodurnès fofit ^ dangercufes.
De mefnies nous pouuôlîs j dire que ie fommeil eft propre , &: naturel à la nuidjtan t à câu fe ; que par rahfence du Soleil la nuidefbant froide & kiU‘r]liide&: la clSleur naturelle renfermée au dedans dû corps ks yëillcs 6:>nt dangereufeSique par eé *que la lumière celefte nous def- faillant lors que le Soleil ferc^ cire 6e s’efloigne de noflce ho'* rizon,nous detionsnous ïetiréf 6c nous repoferi Gc qucmef^ mes nousenfeignent les beftcf> lefquclies gardent le mieux
^iu jommtil. 47 ks règles de la nature. Et Ijabitans de l’ifle de Taproba-c./j^^r, ne,, qiioy que barbares, loués de ce que iamais ils ne^'*'^’ dorment le ioLir.
Ce beau precepte nous eft V. auffî reprefenté par les fables des anciens Poètes , qui fei¬ gnent que le fommcil cft fils ie la oui<^ : pour nous ap¬ prendre que c’eft la nuiâ: qui #le vray temps du forameil ôc du repos.
Ç’eftpourquoy i’ay pitié de VI. la. vie des courtilàns, lêfquels au grand détriment de leur fancéfontde la nuid le jour, & du jour la nuiél, à rimitation de CCS Lychnobics ou lantei> $»»: nie.rs, lerqucls Seneque difoit vmr« <îs>mvG nature* Ge que *
. ifietoy qu’ils pratiquent ainfi (comnaefiMfoixi^ Empereur He-
Ve la")>eille
liogabale) pour monftrcr qu’ils fe plaifent à renucrfcr tout bon ordre: ou bien poffible poiirla honte qu’ils ont que le Soleil ne dclcouurc leurs adionsdef- rcglées. Cela foit dit fans offcn- ‘ fer particulièrement perfonne* ’
Yjl Car ce que nous venons de dire du temps conuenable au fommcil&iàlavcille doiteftre prinspour vne règle generale^ laquelle neantmoins reçoit plufieurs exceptions pour di- | uerfes caufes , defquclles ie ! veux déduire les principales & | plus ordinaires.
VIII. Pour la première de ces eau-
fes-là i’eftablis la couftume , la¬ quelle ( quoy que mauuaife ) gaigne quelquefois tant fur fon lubiet qu elle fe tourne comme en' vue autre nature : de fôrtc que venant à eftre interrompue
fommeil 48 il y a danger que tel change¬ ment n’altere la Tancé, fur le¬ quel Tubiecie diray en palîant que i’ay veu &: voy ordinaire¬ ment que les cftrâgers qui nous vifîtent en noftre Gafeoigne 8c particulièrement en la ville de Condom s’esmerueillcnt de ce que coûte Totee de gens, hom¬ mes 8c femmes 8c mefnies les vieillards décrépites boiucnt de nos vins puilTans , géné¬ reux ôc fumeux à grands traits apres difner, apres le foupet plus fouuent 8c fur le poinét mefmes qu’ils Te couchent fans que tels exces altèrent aucu¬ nement leur fanté:au contraire ils tiennent que s’ils n’en vfoiêt ainfi , reftomach trouueroit à dire cctc curée. Tantlacouftu- me peut fur la complexion des hommes.
iJel4’)ieiHc
Ainfi donc ceux qui ont ac¬ coutume de dormir apres le repas, trouucnt ce repos à dire quand ils viennent à l’inter¬ rompre. Et combien que i’e- time qu’ils feroiènt beaucoup mieuxdelaiffer peu à peu cétc mauuaife coutume : Ci eft-ce 1 que cela ne fc feroit pas fans j danger, ainfi que dit Hippo- j crates radioutantà cela, corn»
ho. i.de '
Mji. -yi-nie pour exemple , vnc autre 1 üus ‘‘«-ordonnance qui potiblc £em- niera étrange. Ç’ct ( dit-il ) , que ceux Icfquels n’ont point 1 accoutumé de dilher ( car an- cienncHient la fobrieté etoitü recommandée qü’on ne fair foit état que do foupper)&; ne- antmoins difncnf, doiiftnt j auffi dormir apres le diticc ! tout aint qu après foupper, j afin de reparer ce change- | ment 1
fommcil. 49 meXit par vn autre, S>c que l’e- ftomaGh foit aidé par le moyeu dü fommcil pour trauailler à U digeftion apres Tvn 8c l’autre répas.
En fécond lieu nous pou- uons rompre céte réglé genera¬ le en fâüéurdés malades , Icf- quelsné pouüans pas dormir la nuiét Icîaerciient & prennent le\ir repos‘ lors 8é comme ils peuuerit. Ge que leur permet Hippoer. aufll le mefme Hippocrates patron dé la Médecine. medi
■ La troifiefmc exeufe doibt xi. cftrc pour les vieillards. Car la Tere»t. Vicillefie eftant vne vraye màla- die, ( comme dit le Comique)
& mefmes fi incurable. qu'in- failliblement elle trainc fou ' fu'bjetà la mort, il efi; raifon-- -nable quelesperfonnes vieil- • lés joüifle ntde mefme priuilc-
< Ve lan>eil[e 1
ge que les autres malades , 5e lîc polluant guercs dormir ni la nuidni ieiour , à caufe de leur feicherclXc, il eft de nc^ ceffite quelles prennent lesô^ meiliors qu’il le prefente. / XII. La cinquiefme exception eÛ que fl le fommeil ell ip terronif.
. pu la nuid pour quelque ea^iê quecefoir, Hipqcra^e, permet de dormir trois ou quatre ou enuiron cinq heures du matin. Car ainfi ont interprète les autres Médecins ces liens ter- H*/>/?ecr..mes> Unyapoitttdedati^erde 'dot- matin iujques à U trot fiefmt pour-ce qu’au cli¬ mat oii Hippocrates habitoit les iours ne font iamais plus courts que d’enuiron onze heures J ny plus longs -que d’enuiron quinze ; tellement' quenuiron quatre
fommeiî. 50
heures rcuiennentàla troifief- ine partie.dll jour.
le veux dire ici en pafTancXIH,. que le fommeil du matin eft plus agréable que ccluy de la nui£t, par ce que le Soleil re¬ montant en noftre hemifphere & s’approchant de nous efmeuc doucement en nos corps des vapeurs qui prouoquent le fommeil.
le n’ay point délibéré dcXIÎII. faire ici entièrement le Méde¬ cin: toutefois puis que Ic dif- cours nous y conduit il faut eiicore bailler quelques préce¬ ptes pour la famé touchant ce . lubjct. Le premier elt tout,,, commun & feeu des plusigno-A^^»-- rans , ’&mcfmes Plaute re¬ marqué en fes jeux Comi- : ques; qui.eft que foudain ou peu de temps apres le repas le , ^ ^ E i j
Tie Î4'\>eiîJe
(bmmeil eft dangereux à tou- rntitar. tes perfonnes. Car il y faut tref-bien Plutarque) quel¬ que efpace de temps &: quel¬ que interualle entre le repas &: le fommcil : 8e ce afin que lefommeil ne haftant par trop la con codion , les fumées & vapeurs crues ne {aifilfent le cerneau Sc appefaiitififent la tefte auec beaucoup d’eftour- dififement 8c de trouble, qui caufe apres diuei'fes maladies tref-pcrnicieufes.
XV. Le fécond efl qu’il fe faut foigneufemenc garder de dor¬ mir apres la phlébotomie oü feignee : afin que -là chaleur eftantaftoiblienc vienne à s’e-
Vermi 8c Ics cfprits quifout
i^. diminués ne foient -eftoülfés -J- êc accablés par les -fumées 6£ mL. vapeursqui gai^îcnt & faifif.
du fommeil. 51
fcnt les conduits des fens pen¬ dant le forrimeïl. ,
Pourletfoifiefnie, les decins tiennent qu’apres auoir ptins médecine il eft beaucoup meilleur de veiller que de dor¬ mir. Toutefois ü le fonimeil prcire( comme il aduient d’or- m- dinaire ) il n y a point de mal de fommeiller vn petit & legetCr mtà, ment enuiron demy heure a- pres la prife de la medecine: dautanc que par ce leger SC court fommeil la vertu de la medecine s’augmente &: fc for¬ tifie dauantage à l’aide de la chaleur naturelle. Mais au (fi toft qu’elle commence à opé¬ rer ilfautveiller iufqu’àceque l’operation foit acheuée: par ce qu’autrement le fommeil trop long ou trop profond ar- refteroit le cours ôc la force de E iij
’DeUyeilîe
la purgation medccinalc.
II ne fera pas hors de propos de dire ici brcfuemét quelle af. lîetcil faut tenir en dormant. Eft donc vtile à la fantc dc fc cpucher pluftoft fur le ventre que fur le dos pour fortifier da- uantage la chaleur naturelle dans reftomach & inteftins, afin de mieux cuire ôc digcrer la viande. loind que le cou¬ cher fur le dos efchauffc les reins J cuit le phlcgme dans iceuXjdont s’engendre la gra- ueUe:& d’ailleurs telle aflietc produit des incubes Se phan- tofmes , mefmement aux per- fonnes voraces ou chargées de mauuaifcs humeurs. Il eft bon auflide fe coucher au premier fommefur le cofté droit afin de fortifierlachaleur dufoye lors qu’il trauaille à la fécondé con-
fommeil. *,
codion J &: pour eniter auffi que le cœ^r ne foit afraifl^é du poids des viandes de l’efto- mach , 8c des inceftins , auant qu’ils les ayenc cuites.
Or CCS préceptes àiniîcxpo- fespourlaconfcruacionde no- ftrefanté: recherchons vn peu les caufes pour le (quelles cer- taine’spcrfonnes font plus rom- meilleures les vnes que les au¬ tres.
Fourquoy ejî-çe que certaiaes per^ /ornes font pim fommeilîeujes les y nés que les autres.
Ch AP. IX.
î. Ponrquoy les femmes font plus fimmeilleufes qm les hommes. IL Pour- qutj les petk enfans font fort fommeil-^
E iiij
* Veh’yeïllff
leux AU centrAire des vieMards. ÎH. Pour^uoy lesUAins. IV. Pourqmy ceux qm ent les veines menues. V. Fourquoy les ferfonnes grajfes CT' relief es. Vî. Pourquey les otfiues, VIL Fmrqmy lesjoyeufes. VI IL Fmrquoy les goulues CT', yuroignes. IX. Comptent aucune- fois l’excejàue repletion des viandes em- pefchele jommetl. X. Feurquoy ceux qui habitent les lieux froids Cr' humides font flus fommedleux que ceux qui habitent les lieux chauds. XI. La différence du fommeil ds quatre fasfons de Vannée.
SAilTanc à part plu- ficqrs maladies qui rendent les perfon- nes soiruenieLdes ou veillantes outre leur naturel, i’en deduiray dix autres caufes remarquables , quoy que i’en aye touché aucunes en mes queftions naturelles.
En premier lieu donc le fexe peut beaucoup en ces effeds. Carlosfeinines font phisfom-
^ du fimmeil. 5^ ffieillcufcs de leur nature que les hommes , à caufe quelles font plus humides &:plus froi¬ des: & riiumidité cfl: la matière du fommcil, 6c la froideur la caufe qui fait prendre ôc con-, geler en eau les vapeurs j lef- quelles eftoupantles conduits des fens, caufent le fommeil.
En fécond lieu l’aagc eil fort confiderable. Caries petits eii^. faijs font fort fommeilleux, 6C les perfonnes vieilles au con¬ traire ne peuuent gueres dor¬ mir. Laquelle diuerlité procède de ce que les enfans font fort humides, 6c neantraoins abon- dans en chaleur naturelle :: la¬ quelle euapore grand’ quan tiré de cétc humidité, 6crenuoyc au cerucau:dc forte que les con¬ duits par Icfqucls les elprits ani¬ maux s’cfcoulent du ccFueaûés E V
De U '\eillc
autres parties du corps en e- cftans cftoupésils s’endorment aifétnent. Et pour cétc mefmc caufe le bercer agitant &mou' uant ces humeurs, les fait en¬ dormir. Et mefmcs il n’y a rien qui les remette pluftoft lors qu’ils font malades que fait le G4rï».rommcil>ainfi que Galien nous por% enfeigne. Les perfonnes vieilles f ornent, au contraire font feicbcs & ont fort peu de chaleur naturell^-à raifon dequoy la matière &: la caufe du fommcil leur defaîL laht, elles ne pcuuent gucres dormir. ’Or quand ie dis que les perfonnes vieilles font feiches, i’entens (comme i’ay dit ail- leurs)qu elles n’ont gueresd’hu; midç radical , ny de bonnes hu¬ meurs , qui font la matière du fommeil , combien que d’ail- kurs ils aboïidcrit en excrc-
’ ^ du fommeiî. 54
mens & mauuaifcs humeurs qui font la matière des ihca- mcs&: catarrhes.
Au troifîefme rang ie veux îil loger les Nains pour eftre plus fommcilleux,queles perfonnes bien proportionnées. Ce qui procédé de la groffeur de leur telle. Car lesNainsayantordi* , naireraent la telle fort grolTe à rUoh^, proportion du relie du corps, elle à befoing auffi de plus gran- de nourriture. Comme aonct*2‘ grand’ quantité d alimêt mon¬ te à la te lie, au ITi fait par iqefm e moyen grand’ quantité de va¬ peurs, lefquellcs la chaleur ne pouuant a lofl confumer ny dilîîpcr, clics tiennent d’autant plus long temps les fens liés parlefomméil.
Au quatricfmc ie veuxmet-** ïv, ttc ceux qui ont les vchies mci E v; ï
Ve ta ^eiîle • lefquels font beaucoup 7owno * plus adônés au fômeil que ceux &“vtgiL qui les ont groUcs : & ce à caufc (*^1^ 1® Philofophe) que lesfu- ihid. mèes & vapeurs qui ont monte au cerueau ayant cftoupé les conduits des fens, ne pcuuenc point s’efcouIeTy ny eftrediffi- péespar la cbafeur fl aifément que fi les voyes eftoient amples &: larges. Tout aiufi donc qu’il y faut plus de temps à oftcrla eaufe du fommeil yaufsi l’efFcd endure plus longuement,
V. Pour lecinquiefme les petr fonnes gxafies &: repletes font ordinairement plus fommcil- leufcsque les maigres &C grefi- les : dautant qu’outre ce qu el¬ les font remplies de grand’ qua- tiré d’humeurs qui caufent le fomraeil : d’ailleurs auffi elles font plus pefantesSc aflbupie^ii
G?» fomnteil.
éç recherchent plus leur aife &: le repos qui eft compagnon du- fomttieil. Les perfonnes mai¬ gres au contraire font adiues &:laborieufes3&:I’aâ:iô &mou- uement romp &.inrerromp le fommeil.
. Par meffne raifon nous pou- V L uons placer en fuite au fixief. me rang les perfonnes labori- cufesôe oilîues : eelles-Gi pour eHre plus fommeilleufes, à eau- fe qu’elles ramaffent grâd’ quan¬ tité d’humeurs par leur oifiue- té&: recherchent trop le repos,*
& celles-là pour eftre plus vi¬ gilantes à caufe de Taâiion SS trauail lequel Incerromp le fommeil.
Pour le leptiehne les per- yn^ fonnes d’humeur ioieufe Ss qui font en profpcrité font plus adonnées au fommeil que les
"De U l/eiHe
melancholiqucs Sc celles qui socaiîligécs de quelque grâd^ aduerfitc ; à caufc que celles- ci ont du trouble , inquiétude ée agitation d’efprit , &c cel¬ les là ioüiÛet d’vne douce trâil- quiliité &: repos.
VI il- Pour le liUidicfme les per- fonnes goulues &: notamment lesyuroignes font plus endor¬ mies qüclcs fobres : 5c [ce dalt- tantque de grand’ quan tiré de Vian de, 5c notamment du vin, s’efleue grand’ quànrird de va- peurs , lefquelles prouoquent le fommeil , en la martferé qtie nous auons ci-delfus nnl.onftréé Etles perfonnes fobres par vne raifon contraire font fort vigi¬ lantes.,
IX. Toutesfois ilfauticy remâr- quer encore que (î beftomacb’ cit cxceflîaemciic chargé d<?
dit fimmeiL 5 6
viandes & dç vin , cét excès fnefmc pourra eftre caufe du retardement du vray fomméil,. par ic trop grand ramas de fu¬ mées &: vapeurs. Car comme par vne tro'p grande affluence d’huile la lampe s’efteint, ainiî le fommeil eft empefehé par vne trop grande quantité de fuméesj& vapeurs qui peuuent bieq, troubler les fens , corrom¬ pre la digeftion , efteindre la chaleur naturelle , engendrer des crudités, des trenchees, des douleurs & pefanteurs de tefte,, mais non pas vn vray ôc falutai- re fommeil.
P our la ne ufuicfme caufe ie X> tiens que le lieude l’habitation peut rendre vne perfonne plus ou moins fommeillcufe felort le tempérament du climat. Car il eft certain que ceux qui hàbi-
t)ela^ei!îé |
tent és pais froids èc humides | font fort adonnés au fommeil: * ceux qui habitent és pais | chauds & fecs font fort vigi- | lans : 8c ce dautant que ( com¬ me i ay dit ci-deuant)le froid & l’humidité induifcnc le fom¬ meil.
XLi Poürladixicfmc&derniere caufe nous pouuons adiouftcr que les diuerfesfaifdns de l’an¬ née nous rendec plus ou moins fommeilleux. Et fans doubtc le temps pluukux nous conuic plus au fommeil à caufe de l’humidité que le temps fec & Wi/'/'w. en general nous
aphor. fomraes plus adonnés au fom- meil en h^uer qu en efté tant à caufe de la froideur Schumidité defquelles procède* lefommeil» & qui prédominent en cételâi- fon-là, qu’à caufe auilî que les
^ du fommiL 57
nuids eftant fort longues nous induifent à vn plus long repos, loindquepar lîancipenftafeia chaleur felaiftflanc des parties intérieures du corps nous mâ- geons plus, digérons mieux, Sç parmefmc moien plus grâd* quantité de fumées éc vapeurs s’efleuent au cerueau , lefquclr les prouoquent vn plus long fômeil. Pour le regard de l’efté il arriuc aucuncfois que pen¬ dant les plus afpres chaleurs du folcil qui excite en nous des vapeurs auec quelque violence nous nous endormons d’vn sô- meil fortpeïànt. Au printemps le fommeil du matin eft plus doux & agréable > qu en nulle autre faifon de l’année à caufe du tempérament de céte fai¬ fon, &: mefmement au matin que la chaleur du Soleil eftant
Veltyeille
fort tempérée induit douce¬ ment le fommeil. L’automne cftant humide, nous rendd’au- tant plusTommeilleux ; Sc raef lïiement furlafin, lors que les froids commençans à prêdo*- nrinerenlinferieure région de l’air, la chaleur naturelle fe re¬ tire à Tintericur parFantiperi- ' ftalc. Voirâccquci’auoisàdirc !
fcnerallement de la \^eilk , &
U fommeil , & particulière¬ ment en ce qui regarde les hommes. Maintenant ic veux ] aufîi particularifér les caufes de la veille & fommeil d’aucuns animaux en ce qu’ils font mer- ucilleufcment differents des autres.
^du fommcâ» 58
Ve U Veille ^ du fbmmeil d'aucuns animaux.
G H A P. X.
I. UeJJ-râ négligence à U recherche descattfis. IL Conpdermens fur le Coq. ,111. Sur lejquelles I. de T Efialerefrend leî autres fans rien refoudre. IV. Deux raijons touchant le frequent rejùeil 0* chant du Coq. Y. Qm les animaux tnuf- fes 0* les fervents demeurent ajfoufx fendant l’yuet. VI. Laraifon detelaf- foufijfement 0^ que ce nef fas vn vray femmeil. VIL LeUeure dort les yeux à demi ouuerts. VtlI. Lieure dormant^ ancien f rouerie. IX. Peurquay le Heure alaveu'è courte. X. D’ ou vient que les ourfons dorment quatort^ tours afres leur naijfance.
IL
De U yeille '
Ertainemêc la nature eft merueillcufement
diuerfe & diiicrfe- tnemmerueilleurç & fembleTe plairc pnncipaicmentà la vari¬ été en toutes chofes depuis les plus grandes jufç^iîes aux plus petites. Mais pourcc que les effets nous font ordinairc- Mient 8e familièrement en ob¬ jet nous fommes négligents à la recherche des caufes, en la cognoiffance dcfquclles giftla vraye 8c parfaite fciencc.
Il n y apoint d’animal priiié 8c domeftique quejious oyons 8c voyons gucres plus fouuent que le Coq; mais il n’y en a pas vn(que iclçachc) cn'lanatiue duquel, les veilles ôc interru¬ ption frequente du fommeil, &lc chant en ce qu’il marque les heures 8c fert d’horologe,
^ du jommeil. 5’9 foient fi admirables, & les eau- fesdç coûtes CCS chofes fiocul- tes.
lulesde TEfcalc ( queie ne
^ r t -1 Scaü.
ilomegueres lans quelque tre d’honneur ) confiderant les »}?• conditions & propriétés fufdi- tes en cet animal, reprend ceux qui les veulec attribuer au defîr venerien, comme à la vérité le Coqeft fortlafcif. Car (dit il) pourquoi eft*ce que cet ap¬ pétit l’efinoiiuroit ainfi veu qu’il anuid &: iour les poules prés de foy ? loind qu’il aac- couftumé plus volontiers de chanter apres que deuant l’ac- ÇOUplemcnt.Mais quoy ? l’Ef- cale, en faifant le cenfeur 6cre- prennanc les autres , que n’eti rendez vous vne meilleure rai- fon?Tout ainfi que regardant dcloing vn arbre il nous eft
L>eU Veille ^ 1 bien aifé à dire par négation que ce n’eft ny vn homme ny vn cbcual, ny vn bœuf ; mais i tref-malaife d’afTeurer vrayc- ment üc’eft vn poirier, vn cc- I rider ou vn prunier. De mef- j mes és choies qui font dVnc j conri4eracion abftrufe , il eft bien aifé à reprendre ceux qui en rendent trop legerement raifon , quoy que celuy quire* prend n en fçache pas liiymef- ihcslavraye caufe. Ainfi donc l’Efcale a mieux aimé repren¬ dre & cenfurer les autres qui ont trop hardiment Se Icgcrc- ment parlé de ce fubjet que de fe rendre luy mefme fub¬ jet à la cenfure & à la touche.
Or en cela comme en plu* fleurs autres chofesj iele veux imiter Sc n’en dire mot de tno iugement. Toutefois fenyeux
O «« fommmeiU 6 o
rendre deux raiions des an¬ ciens philofpphes lefquellcs ne me remblent point imper¬ tinentes. Xa première 8e lac«i. plus cômmune,c eft que IcCoq eft vn animal fort foIaire(à eau - uh.ié. fe dequoy les anciens le con-|'^*'"** faciroienc à Efculape: ) telle- * ’ ment que relTen tant apres mi- . nuit que le planete prédomi¬ nant fur fa nature remonte fur noftrc horifon, il s’efueille , if sen esjouïtj il chante dejoyc: non pas de trois en trois heures 8t prccifément à mi-nuiâ:, comme ^dic Pline ( car on peut pfprouueT ordinairement le çqntraire : ) mais plufloft apres mimuid le Soleil remontant du méridien des antipodes fur noftrehorizon. L’autre refo- Uitioi^;Cft:dc Dcmocriîc ( ainli :quc «porte Cicéron ) lequel
T)e!a 'Veille f
tcnoit que je Coq faoul de uormir apres auoir parfait fa digeftion ( comme il a en foy
beaucoup de chaleur naturelle pour bien toft cuire Se digérer I
la viande) Te remejUe tout gail¬ lard faifant retentir fa voix ef- I datante. -
y C’eft chofe certes merüeil- leufe que les moufehes à miel | &c autres animaux infeStes ou inpiféslefquels n’ont point de farrg, 8c mefmes aucunsayans , fang, comme les ferpens, les | lelards & les croéodilès i des j flcuues demeurent cachés dâs des trous 5c tanières à Tepos & aflbupis comme d’vn fommeil ^ Ü profond qull cfl tref-mal-ai- fé de les,e{ueiller,-8c demeurent ainfî en*cet eftatfans rien man; get cniairon quatre mois «h i an durant- les froideur^ Ici plus
fommeil. 6i
plùsafpres, félon que h u^-C4f.^4: moigne Ariülotcenfoo re des animaux.
le dy qu’ils font comme af- yj foupis de fommeil pendant tel repos: dautant queccnc peut pas eftre vn vray fommeil , veu , qu’il ne procédé point des fu¬ mées 8c vapeurs de la viande cuifancc dansles entrailles, puis qu’ils ne mangent rien durant ce tcmps-là : ains c’eft pluftoft vne efpece de léthargie , laquel¬ le par la rigueur des al'pres froids de Ihyuer ioin£le afim^ perfedion de ces animaux-là qui ont bien peu de chaleur na¬ turelle leur faiht 8c aflbupit totis les fens.
Le vulgaire admire aufsiles VIT. animaux qui dorment les yeux ouuetts.comme le Heure. Mais la raifon pQurquoy ils dorment
T)e la "Veille
p;» ainfi, c’cft qu’ils n’ont pas les .37. /it. paupières afTez cftcndues &:
amples pour couurir enticrc'* iur. ment leurs yeux en dormant, ains lcsont çommc coupéts ôc toignées, -
Vlir. Aucuns de i^pin ion de Xe-|
nophon, tienuTOC que le Heure (^fù veille les yeux fermés Sc dort les yeux ouucrts : que delà eft venu le prouçrbc Grec, Lie«^ ; ure dorpîanÇjeontEc les perfon-^ j nés difsimuleës Jlefquellcsfai^ • fantfemblant de faire vnccho- fe ,en font vne autre* Mais i’ex- pericnce nous faitvoirlccon-* traire: SC la poinélcdu prouer* ■ be ne laiffe pas dc^dbmeuret en confequeccdccequelclier ^ lire dort les yeux ouuerts : dau- j tant qu’il femble veiller & neantmoinsdort, j IX. Gela mermes cft- çaufe que 1
femmeil. €% ne pôuuant entièrement ciller les yeux il a la veuë courte Sc foible,ia lumière externe luy elblouilTant fans celTe.
C eftaursichofe fort cftran- ge que les ourfons dorment quatorze iours apres leur naif- fance dVn fi ptt)fond fommcil (ainfi que dit Pline ) que ny les coups ny les playes ne les peu- uent efueiller. Ce que ie n'efti'- hiji. nat: me pas vray Ibmmeil non plus queccluydes ferpens pendant rhyuer. Mais la caufe de cecy me fcmble cftre que les our¬ fons à leur riaiflancc font des maffes de chair informes, im- parfai<fl:es, & qui ont les orga¬ nes desfensindirpofes : eftant certain que les ours forment leurs faons apres qu’ils font nés à force de les lecher.
F ij
1
LES
C A V S E S
DES SONGES.
Discovrs II.
A P. I.
I. ï’homme dejîre Jûr fçattûit tes chofes futures. II. Moyens Jùferffi^
• üeux des Anciens four demner Ici ehofes futures.lll.Lebut deV^utheur en ce i. difcours. I V. Qifejt-^ce c^ue fin^c fe^ Ion .j/îrifiote^ V. Erreur d'yy€rtemi^ dore definijfant le finge, VL S om¬ nium dicitur à fomno. Vil. Les fondes fe font feulement es fins inte^ ' rieurs.
V ii)
Les c4H(es
I- ^ toutes les cîlofes
fi 1^^ |6 n oftr c am c ap-
^ pctc & Tau halte le
plus ardemment la eognoilTanee dci''aducnir eftlc jplus important/ 3 6c Importun dei^» .Car çpmm^ ^diui- ne,aulîî defîrc-elle s’approcher le plus prés de la Diuinité , par ■ la diuination : laquelle en fa perfedion eft propre au feul f Créateur, §c par comnaunica- üon de' grâce à quelques crç£^- ! tares, comme aux bons Anges, ^ èc aux fainds Prophètes : ki- ^ quels pourtant ne fçauent pas toutes chofes futures , cbmnïc leiourdugrand rugemc'nt, & fl vn homme fera certainément fauuc ou damné : ains feule- ' ment (outre les chofes qui pre¬ cedent des caufes naturelles) celles qu’il plait à la diuine
des [onges. <?4
bonté leur rcuelerpar fa fou- ûerainciSi {ingulierc grâce.'
Cet ardanc deïir eftli inné & naturel à ramejque pour taf- cber à l’afTouuir, plufieursont eu recours, mcfihes aux vaines (upeFftidons forgées {'ur l’en¬ clume dû pere de menfonge. De là J comme d’vnc Lcrncde maux, font forcis tant de diuers praçlGs ;truchemcns de iennê- du genre humain , tant de colleges d’Augures, A rufpices,' OniropoleSjConjeéteiirs&dc- uins qui faiibient eftat & pro- felîion de prédite les chofes .futures , par içs; reuelations qu'ils difoient en auoir des Dieux , par rinfpeélion 5c ob- feruation des entrailles des bc~ ftes façrifiees, par le vol, ga- fouillis & trepinq ment des oi- féaux, par rintcrpretation des F iiij.
Lescaujti
fongcs & en plufieurs autres fortes toutes fupcrftitieufcs §c damnables.’
Pour le regard des fongcs, qui font le fubietdecefeegnd difcourSjic fçay bien que lesef; prits trop curieux ( defquels le lîombrç eft très grand en ce iieclejaimeroicnt mieux queic teilTe icy rArtemidorc ch des interprétant, que le Philbfophe en deduifant les diuerfes cau- fes de la diuerfité des foiiges-, &: enfeignant comment , Se en quelle faculté de noftre ameils fereprcfentcnt.Mais il n’y arc* mcde;ne pouuant plaire à tous ie me contenteray de plaire à ceux qui ayment mieux Jaran mil fon que la vanité J &: la certitu¬ de de la vérité, que la variété de i’inccrcitudc. Ge n’cft pas que ienecroyc qu’il y- a desfonges
des fongei. 6^
<jui flous font cfluoycis de la parc de Dieu , &: d’autres qui nous figaifient Sc prefagcnt des futurs euenemens ( car i’erp'cré monftrcrl’vn Sc l’autre .Ornais ce n’cft pas à dire que cela fc doiue attribuer indiifererntiiêt à tou¬ te forte defongesdefquels peu- uét cllrc aufÉ différés qùc îenrs cauTes font difFcrenccs. Car tels font les effc<^s que leurs caufes. Et comme foutes les penfées 8^ confeils que nous aüons en veilîantj ne portent pas coup 8c ne reuflaffenc pas félon noftre deffeingtainfi touteslcs vi'fions- qiie nous auons en dormant ne font pas des certains aduis, 8c' reuelations des ebofes futures. Mon but principal eil: donc' d’enfeigner qu’è(k€îe que fon- gc, comment 8C efl quelle fa¬ culté de l’âme fe reprefentent F V
l es caufes
les fbngcs J combien il y en x de fortes,, quelles font leurs cau¬ ses pnoeipalcs ; comment ils j(l- gnificntlç marquent principa- 1cm en t la- tlifpofit ion o u in dif polition^e la pcrfonne.&: pour deledcE le ledeur en i’inftrui.-. fan t , 5ç l’iodru i re en, 1 e de Ic-^ danc i’cnirc'rneflera;y. plufieuts hidoircs en rrnw. difeoursilcf» quelles feront audî agréables quccurieufcmentsecherehées. Çoramei^çonsparla définition du Songe, r - ^ '
IT. LefongeCdit le Philofophcy
eft vnc viSon laquelle pendant fommeil fe repiefcnte aux fens intérieurs.
Y, La définition quen baille
^riferai* Arccmidprc r^uient à mefmc «/éfci?s , fi ce neft quVl adioufte
jimnijs. telle T^ifion fignific chofes :
bonnes Q^u nanuuailes. Mais i&
ies €6
BVpptouuc point ceté addi¬ tion : dautant qu'il y adirs fon- ges viins qui pTot:cdcnt de îa diucrfe agitation- dès fumééis fie vapeurs qui moment: de i efto- mach au cerucau , rncHc es au e c les efprits ànimaux : & tels ion- ' ges ne pcüucnt certainement figf¥ilîer ' auetïn s ^ ^ ciÿénemen s héyt6dM«yfih'iftré%'i" ^ ' ' ■
Smuant doiié la dè’Hnition VL du Phifofophe ks Tonges fe font pendântlè fommeiLcarle foiigé â pris (a- dehominairon duMoîtimdil^ mais plus claire* ïmfnien Làtîb qu’en François, fomninm enimk fomno» Et qooy quen commun langage notîs» dffîom aufsi que celui là. fonge qut demeUte coy ,, méditant profondément ^ ou fe pfeânta- fiaht quelque ekéfe en fon ef^ prit X cêta ledit métaphoriques F vi
tes C4HfëS
mcntjComme fi on vouloit (îife qu’ilalcsfens interieursfiban- dés qu’il femble pluftoft dorr. mir que veiller , les; fens exte- ^ rieurs n’cftaas attentifsà nul de leurs obiets.
VIî. Or eéce vifion que nous ap¬ pelions fonge J félon la fulHkc définition , fe reprefeii te feule- l
mentaux fens intérieurs 5 dau- tant que pendant le fommeil tous les fens extérieurs font lies &:airoupis. Que fi yn feul des fens extérieurs eftoic libré & non eftoupd desfufditesfu-! mees & vapeurs, f animal ferok *
dit veiller plus proprement que I
dormir, ainfi que i’âymonftré ci-deuant en fon lieu. Il faut i donc denecefsité, que puis que |
telles vifions ne fepeuucntfait 1
re és fens cxtcrieursjpcndant le '
fommeil elles fefacenc és fens
des fondes. éf
intérieurs, pendant que tous-, ou quclquVn d’keux eft entie- T'emcot ou aucunemèrif libre: en quoy y ayant certes beau¬ coup de diffiGulté, Sc les mal- ftres n’en demeurant pasd’ac* cord y il en faut difeourir parti¬ culièrement en fuite.
Eff quelles f4cultés del'ame ^cùrt^ ment fefont les fonges^
G H A P, II,
I. tes fanges fe font tom es fensmfe^ tieurs.W.Ofmiondè ceux qui tiennent que les fanges Je fo nt feulement au fens commun au, à U tenfee. III. Selon cete opinion ^mejhtechojejeut ejlre l’ihjet du fens commun ^ de U penjee~ erifetnhle, IV. 'Aucuns difènt que les fanges Jêfont far U rejiexion dés images dvn Jèns 0 i^’atre, V. que çeH far U
lef causes
mdes ej^its 4mmattx ra^portans tcfJites images. VI. i'tmagtnamncr' pen^- Jee »efont(^t*vn mefme fens, VIL La memotreepleptil threfor des antres fins tniertenrs. VII I. Là fiifdite refiexiojt efi reprenme. IX. Qne les efints ani¬ maux vagans r^A cr là raportenties tma- ges indifier^m^nt à tom les fins inte*-
\ OusîcsPhiîifophes de- pieurer.tbien d’accord que les iongcs fc font es {ens intérieurs; car ils ne peuuent cheoir és feus exté¬ rieurs , attendu que ( comme i’ ay dit au cbap. prt et den t )iis font tous pendant le Ibmmeil entièrement affoupis & liés. Mais dautani qu'ils lie s’àCcoi^ de«t4ias du nombre çjcs féns intérieurs ny du raport Cpiî-t' fcotement qu’il y ades V^usaücc ks autres t aulE ne peuucut
des fondes, ,é%
cftre de meime opinion tou¬ chant la mankre en laquelle fcfontlesfoiigcs. Sur laquelle contcnciGii ic ne toiichcray que deux opinions fculcmenc ies autres ne nac fembianc nul¬ lement probables»
Aucuns dont tiennent qu’il IL y a quatre facultés lenfitiues internes,, a f^-auoir la phanta- lie, leicns commun, lame- moire lehfîciue, & la penféc,. qu’ils appellent faculté co- gitatricc. ( lay dy mémoire fcnfiduc à la différence del’in- leUeffcucllc dequoy r*ay dif- courii en mon traiéfcé de i’ame.J Ceux* ci par céte duiifion &c dénombrement des facultés internes eftabliffeat la phanta- üe pour lethrcÊixrou duiens commun & la mc- ibiiiâuc poui: celuy die
tescaufes
la pcnfée; par ainfî fouftietr- fient que les fonges fc repre* fentenÉ au fens commun ou, à la penfee. Au fens^ corn' tnun fi ce font chofes fcnfi=- bles & perceptibles par les fens extérieurs defquels le fens commun eft le chef & le prince 5 auquel la phantafic raporte en dormant les imai ges des objets qui fe repre-* fentent à ieeux fèhs exté¬ rieurs en veillant, A la pen- fée , fi ce font chofes infen»^ fiblcs Se imperceptibles par fçs fens extérieurs ncant- moins font retenues & con- feruées en la mémoire fen- fitiue qui les reprefente à la penfee en la mcfmc forte que elle les a conGcucs> Par exem¬ ple fi ie fonge que ic voy vn colo^flc , vn cheual 3 vn ccm-
des fonges. 6ÿ
-pic , que 1 oy le fon d vixe cloche ou d’vne trompette, bref que ie perçoy quelque objet dVn des fen s extérieurs, tel fonge ( difent-ils ) fe fait au fens commun par le raport de rimaginacion ou phanta- ,fie. Si je longe queiefuisioy- eux & gaillardj ou au contrai¬ re affligé ou malade, dautant -que laJoye,Ia gaillardife, l’af- flifbion ou maladie &: autres fcmblables qualités ne font point obiets des fens exté¬ rieurs > tels fonges fe repre- fentent en la penfee par le moyen de la mémoire fen£- tiuc.
Ils difent dauantage qu’il ÏIL peut fouueqi arriuer rjuc les fonges fe reprefenteronttout à coup 6c au fens commun 6C en la penléc foubsdiuerfe com
' LesMufès
iîderation d’vn merme fui>jct ! qui feruira d’objet & au fens * commun & à la pcnfée. Par exemple, fi ie fonge qu vn homme vien;C à moy c’ell: vn i objet du fens commun ,: &fi d ailleurs ie longe que ç’eft mo I frere,mon coulin, mon ami, ' oumon cnncîmi, n’eft vn ob- | jet de là penfée: parce que ces qualités ne font poin t ; percep¬ tibles par lies ifens extérieurs* mais bien par lessinterieurs. .^1 'IV. Or ceux-là mefmes qui tien¬ nent la ruf-dice opinion ne de^ meurent pas tous d’accord cn- tr*cux du moyen par lequcllcs images des objets font rapo®* tes de la phantàfie au fens tdfti- mun, ^ de la mémoire fenfitt- uc àlapcnfee. Caries vns cn- feignent que . ccîîa fe /ait par certaine tefiexienourepeicuC- '
V des fongcs. y©
fîon dès images procédantes de U phantafie au fens commun,
Bc de la mémoire fenfitiue à la penfée; nyplusny moins que les chofes que nous voyons dans vn miroir fe rcprefentenc à tioftrc veuë par vn rabat, re¬ flexion ou rejaliflement qu’el¬ les font du miroir à noilre veuë.
D’autres Ibufliennët que cela Y’ ■ Ce faiepluftoft par le moyen des sfcfprits animaux Iclqiiels por- tenKfdc Tvn fens intérieur à l’autre des images femblables à celles qui font empreintes en ccluy duquel ils lesreçoiacnt, ayansen foy cete vertu ou fà- cultc naturelle. Par exemple, fî la phanrafie sa imagine vn cheuàl bardé, les efprits ani¬ maux qui vaguent par les fçns intericuis portent vnc pareille
Zfscaftfis i
image dVn cheual batdé au I fens commun : & fî la mémoire fenfitiue fe ramentoit en fonge i quelque qualité, pafîion ou af- ^ feâ;ion imperceptible par les | fens extérieurs, les mefmescf- . pries la communiquent à la I penfée. !
VI. Pourmoy ie trouuc en cetc 1 opinion plus de fubtilité que de vérité : tellement quelle . embrouille pluftoft les efprits des apprentifs qu’elle ne les in- {Iruit de la vraye caufe fo^pielle î desfonges. Car premièrement
^ cete diuifion des fens internes
en quatre n’cft pas tant bien rcceucescfcholesdes Philofo- phes,quinefont de l’imagina- tion ouphantafie^-delapen- fee quvn mefméfens interne, le parle de la nue & fimple peU' fée. Car s’il cft queftion de dif
des fottges. 71
courir fur les choies ,pcn fées ou imaginées ôcmcfm es des cho- fes vniuerfelles c*eft vn cffeét de l’intclied & de la raifon, non pas des Amples fens. Mais / s’imaginer quelque chofe ou la penfer Amplement n’eft-ce pas vne mefme operation de l’amc?
Bt fi cela peut eftrc d’vn mefme fens pourquoy en faut-il efta- blir deux?
Par mefme moyen aufiî le fondement du raport fuf-dit de lâphancafic au fens commun & de la mémoire (enfitiue à la penfee fe deftruit. Car outre ce qu’il n’y a véritablement que trois fens internes , la{cule mé¬ moire eft le vray threfor des au¬ tres deux, qui font le fens com¬ mun Sc rimagination ou phan- tafie.
P’ailleursà quel propos in^VI H:
Ltscttujès T
troduire vne repcrcufsion ou | reflexion d’images d’vn fens à ' ràutrc 5 laquelle ne peut eftre /ans violence, & eft plus propre à rentre-heurt des corps foli- des , qu’aux images , ny auxef- pries animaux, quirefliltentde la plus Ample & fubtilc fub- flance du fang le plus cfpuré? j Eclafimilicude, ou comparai- ( fon prife du miroir n’efl; nulle¬ ment à propos, par ce que les fens internes ne font point des¬ corps tranfparcirs , comme le miroir &: Tosil pour receuoir , l’vn dcrautcc la fufdite refle-; xion d’images.
- Il y a bien plus d’apparencè que les efprits vagans ça U là au ccrucau , raportent Si repf c- fenten t les obiets des fens inte- ricurs, non pas pourtant aucc la Telationdel’bpinioa fulUkC) ^
dci fonges, y a
Içauoir de ia phantafic aufens commun, ôf de la mémoire fen- fitiue à la penféc :mais indiferc- tcmenc Se indifféremment fé¬ lon que les vapeurs & fumées meffees aueceux , les pouffent & enemmentjou félon qu’eux mcfmesvaguentpar-ci , par-là.
Car outre ce que nous n’ad¬ mettons point la diftindion de U phantaiie d’aucc la penfee, quelle ncccffité y a»*il que les efprits fuiuent cet ordre-là ?
C’eft pourquoy le Philofophè Arîft^ù' ne déterminant rien fur ce fub-|^Mv* jet nous en feigne aflèz claire^'^^ ment que les fongcs fe repre- fenrent aux fens interrtesindc- finiement, &: lèion que les c(- prits animaux leur reprefeni. tent les vilions, apparitions, ôa dtiâges. Laiffant donc tout ce qui cft des contentions Sc dif-
Tes caufes
Acuités precedentes venons à ccqui eft de la vrâye èc pure doârine-
Tal/raye refolutiondes quejli'ns ^difficultés precedentes, *
C H A P. I II.
T. KAÜions est efinotiotts eonùntû elles de nofre ame. II. D'oU vient (pue les fondes tantefi fent réglés untojt eon~ fus CT horrikles. III. Comment Us fefont au fèns commun. IV. Caufe plus ex- pre^edeU confif ondes fènges.Y. D'oU vient que nous fingeons les Images des ohiets plus grandes que ne font les ohiets tnefmes. VI. Comment les fonges fefont en l' imagination. VU. Comment en U mémoire.
VmC'
d'S fondes.
’Ame n’efl: gueres î» iamaisfàns moutie- ment, fans aârion, fans pallîon, fans af-* fcdion/oit que nous veillions, foit que nous dormions. Mille imaginations , mille penfees, mille chimères , tantoft auec OrdBC , tantoft fans ordre , paf- fent & repaftenc par le cerueau.
Il cft vray que tandis que nous veillons, nous ny prenons pas garde, à caufe que nous trauaii- lons,& fommes ordinairement occupés à quelque choie , Sc que mefme les objets de nos fês extérieurs nous en diuertif- fent. Toutefois fi nous fommes oifçux, nous les apperceuons aflcz,8t fommes contraints oti de fommeiller , ou de faire quelque aflioh pour ofter ces refucrics de la tefte.
G
CAufes j
Mais pendant le fommeil les ^ fens extérieurs cftans afToupis ' &çn’cxçrçcans aucune de leurs j fondions, lachaleur eftancref ferree ^ l’interieu r , &4c corps à , repos (pour ucu que les fens in-, teneurs , ou quelqu’vn d’iceux fort libre *ou pour le moins qu’ils ne foienc pas tous entiè¬ rement aflbupis & liés) c’eft lors que l’amc s’efgaye , fc rc- prefente vne infinité d appari¬ tions, & vifions diuerfcs| quc nous appelions fonges : &: ce quelquefois auecvnbclordre, les objets bien formes 5 quel¬ quefois fans ordre, & les obiçts difformes, cftranges, horribles, félon que l’agita ci on dts fu^ j - mées & vapeurs qui ont monte j de l’cftoniach au cerueau cfi tu* multuantc , ou modérée Sc ac- | €oiféç . Car roue ainfi que bat- |
des fon^s, *74
tant Teau &: la troublant entiè¬ rement nous ne fçaurions y voir aucune image ;& fi nous l’agitons en forte qu’elle ne foie pas entièrement troubléc,nous y appcrceuons bien quelques images toutefois rompues, en¬ trecoupées &c difForrnçsimais le mouuemcnt ceiTant &: l’eau eftant calme les images s’y rc- prelciitententicres 5c parfaites. Ainfi tâdis que nos ses internes font eftoupés & faifis des fu¬ mées Sc vapeurs qui montent de l’eftomach au cerueau,nous ne fongcoiis pointda tout: s’ilsr font embrouillés de l’agitation 5c mouuement d’icelles , nous auons des vidons déréglées cftranges.-mais fi celle agitation cclTant nos fens internes font libres nous auons des vidons réglées 5c à peu prés femblablcs
Les eau fs
â celles que nous perceuons en '
’voillanr. ■ '
le tiens donc que les fonges j re font indifféremment en tous lesfens internes. Premieremet au fens commun j,quieft le mai- ftre fens & le prince des fens externes , Icfquels vont tous aboutir à iceluy comme plufi- curs petis ruiffeaux à quelque i gros fleuue &: luy raportêt chaf cun fon objet particulier pour les diftinguer les vns desautres. Car les images de tous ces obiets eftant perceües parle ses I commun, fc reprefentent mef- mes pendant le fommcil à ice- iuy parle moien des efprits ani¬ maux qui vaguent par le cer- ueau .
IIIL Toutefois elles paroiffeut qu’elquefois differentes des ob¬ jets que les fens auoienc per-
• des fanges, Jf
ceusen veillant a caufc du mef- larige &: confufion d^iccux , des vapeus & fumees qui s ’em- brouïllent auec les efprits ani¬ maux . Car comme du mcflan- gc de certaineS'COü leurs ^il s’en fait d’autres qui participent vn peu de celles qui entrent en la Gompofition: de mermcs delà confufion de pluficurs objets en refultent d’autres qui font monftrucux, en tant qu’ils font corapôfés de plufîeurs pièces de diuerfe nature.
, Mais encore faut il remar¬ quer pour tonte forte de fon" ges que les chofes qui fc repre- fentent en dprnîant aux fens intérieurs , paroiflTent bien fon- uent beaucoup plus grandes que leur nature ne le permecj & que les qualités modérées nousfemblcnc cftre enl’extrè- G iij
Zescaufes •
mite' de l’excès. Âinfivnhom'- mc nous femble quelquefois liorrible coloiTe de grandeur iedùêi». SC ftature demefurée , vnc colli- ^"‘/•'""'neparok en gutfe d’vne gran¬ de haute montaigne : vnc chofe fimplcment rouge nous' femble efclatantc Sc brillante comme du feu •• vnc chofemo- dereement chaude, nous fait fémbler toucher du feu qui nous brudc : vne humeurfade** ment douce tombant iur no- ftre langue , ou dans le gofîcr, nous fait fàuourer comme du miel ou du fucre : & la pituite vn peu falée nous femble du fel : vn petit bruit ou fouffle à nos oreilles , nous fait fonger des vents impétueux Sc ora¬ geux, & des tintemarres cftrah* ges 5 comme des canonades SC tonnerres. Ce qui procédé de
âes f&nges. 7^
ce que le Tens cmbrouïllé des fumées Sc vapeurs ne pouüanc fainenient ô^:fubti^ementingGl: des images des objets conçeus a recours aux chofes les plus grolîîetes , ou plusfcnlîbleseu mefme genre. Or les chofes grandes, ôc celles qui font efi l’excremitéde l’excès, font plus feiifibles que les petites ou me- diocres:à raifon dequoy le fens empefehéa recours àcelles-là, ne ptouuant aifément perces- noir celles-ci. Ou bien c cliqué comme les obiets que nous re¬ gardons à trauers des lunctes, ou des broüècsnous femblcnt plus grands qu’ils ne font vra- yementrainfilc feus cmbrouïl- Ic de fumées Sc vapeurs à tra- ners lefquclles il perçoit les obrecs en dormant , fc les r epre- fènte plus grands qu’ils ne font
Lescaujé^
en cffed.Uvne &:1 autre raifon me femble. fort recetiable , mcfmcs toutes deux enfemble peuuent eftrc concurrentes. ,
Le fonge fe peut faire aulît enfimaginationjphantafc ou P enféc :1a quelle non feulement fe reprefente les obiers qu’elle a autrefois imaginé ou pêfê:mais auflî en feint &c forge beau¬ coup d’autres à i’imiration de ceux- îà,&: paria compolitibôî: confufîon d’iceux: comme des nouueaux ni^ondes .nouueaux animauxjnouuelles plates , des cerfs voians , des Sphinx., des HippGcéncaures, des Hydres, des Chimères , des monftres, des Phancormes, des nouuelles couleurs , nouueaux plaifirs, nouuelles douleurs.
La mcmoirc(qm ell: le grand threfor de lame} ayant retenu
des fondes. ÿy
fcs images des ob,icts du fens commun ou des iîxions de la phantafiejes produit au (e les ramentoic quelquefois en dormant. Et voilà eommenc les fonges peuuent efeheoir à toutes les facultés de barne. Recherchons ■maintenant â tous les animaux fongentr
Si toutes ejj^eces £mimmx fonyerm- ^ des hommes qui n ont iftmaû fon^ê,
. 4
€ R A P. ÎV.
y. Nul han rnthenr n a, encore detef^ miné les ejj^eces desummmx quf ne fon^ gent feint. II. S^folution de; thew (fu>e tous les animaux farfahs fin- gtnt. III. Non fas tes imfarfait's. TV. ^ourqmy f homme fàngc fins efùe nul des antres animaux. ../triiiote
'G V
Lescmfes
TÛne concilies. VI. Ferfènnes ^ peti^ fies qui ne fongerentumùs. VII. Q^H tfl trep dangereux de fonger à ceux qui n ont Umats fingé. V 1 1 1 Peurquoj atir <uns ne fongent foim»
^ E vx qui ont le plus
exactement de cu^ ricuifemenr recherché la natute desanimaux ont bien obferué qu’il y en aplufîcurs e£^ peces qui fongent: mais de dé¬ terminer au contraire les efpe- CCS de ceux, qui ne fongent point le ne trouue aucun graue autheur qui fait ofé faire en¬ core. Que les animaux à qua¬ tre pieds , & notamment les chiens (comme leurs abois èn dormant le tefmoignent ) les cheuaux, les brebis, les cheures fongent , les Naturels en dc- «îcurent aflèz d’accord. Mais des animaux qui font des oeufs
ie!f fonder. ft
& non leur femblablc viuant, comme les oifeaux 6c la pluf- part des ferpens 6c des poilTonSi AriÔoce mefme^ qui a efte le plus clair- voyafit en telles cho- les, aduoüe francliemenc que^i^. 4-‘i« c eft ùhofe trop obfcurc & mal- âifée à refoudre : ôc ce ( à mon adùîs ) dautanc qu’il n’apperc point par aucuns figues exté¬ rieurs que tels animaux fon- gent .* 8c pour n^appàroir point il neft pas pourtant alleurê dinferer de là qu’ils ne fongent point.Car plufieurs ehofes font defquclîes il ne nous appert nullement: tellement que cela demeure ainfi irrèlolu 8c indé¬ cis entre les Philofophes.
Toutefois ie diray hardi- lïi. ment ce qui m^fen fcmble : c’eft que puis que le fonge eft vil ©bicc des fâfcùltds intérieures G vj
l.es caujès
de l’amc fenfitiue, tous les anî- , maux parfaits lefquels font doüés des fens intérieurs & mefmes de mémoire peuuenc aufîifbngcr. Car ayansvnfens commun pour difeerner les images des obkts perçeus par les fens extérieurs ,,laphantaftc pour s’imaginer ce qui leur femble bon ou nuifible >.& mé¬ moire pour retenir ce qu’ils ont conceu par les fens inté¬ rieurs : d’ailleurs mangeans &: digerans leur viande, des fu¬ mées &: vapeursmontant à leur cerueau pour prouoquer le fommeilpar reftoupement des conduits de leurs feiis,ie ne voy rien qui leur deftourne les fon- ges,ny raifon quelconque alfe^ forte pour les rendre incapa-^ blcsde fonger»
BI. equant aux animaux încHcs
des fondes.
SC imparfaits lefquds n’ont point de mémoire , ie croy que vcu ce defaut de la reccntioa des images des obiers pcrceus iisnefongcnt nuHemcnt. Cat comment eft ce qu'ils fe les pourroient repf efcnter en dor¬ mant s ils ne les retiennent pas mcfincs jains les perdent fon- dain en veillant ? &;: d’en forger &: imaginer de notiuellcs , leur imperfection è>c foiblefle de leurs lens ne le permet pas : Sc quand bien cela fcroit,cllcs sef* uanouïroient folidain à fautfc de mémoire,
Orileft tréf^certain que de tous les animaux l’homme fcul fonge k?plus &: plus fonuent ; daucant qu’il a les fens interir eurs beaucoup plus prompts,, agus , &: fubtils que nul des autres, tant à caufe 4c foa boa
'Ariftot tap. io ‘. Si. 4. dt hi^.ani. tnal. flin cap. 7$. /ii, 10. hi(t. »«tur.
Iesc4ups
tempérament que de la lumiè¬ re de rintclleâ:;,de laquelle fes feus intérieurs font efclaircs, & ceux des autres ani maux com¬ me eftans deftitués de ce diuin: flambeau font touflours com-- meentenebres.
Quant au temps que les en* fans commencent à fonger A- riflote S>c Pline admirables fcrutatcurs delà nature en par¬ lent fort diuerfement. CarA- .rifloce en fon hiftoire des ani¬ maux eferit qu’ils rie fongenc point deuant le quatrrefmc ou . cinquiefmean(^leur âge :
■ Pline au contrarre qu’inconti- nant apres leur naiffance ils commencent à fonger. Et à la' vérité les ris, les gemifleméns^ ks efÇraiSjtrcmbdcmens te au- très mouuemcns ^ grimaces' des petits ^êrifânçcms
âes Congés. S o
canfïrmcnt allez ceteopinion»^
Mais aulTi ne faut-il pas pren¬ dre les termes d’Arillote nuè- ment à la lettre po«r vnc néga¬ tion abfoluë Car ils reçoiiient^^^ interprétation par vn autre lien uh. 7. de palTage de la mcfme œuurcoù^^^v ilaccordc que les petits enfans ont bien des fonges; mais qu’ils ne s’en relïbuiwennent nulle» tn ent^Sc adjoufte mefmes à ce¬ la qu’ils rient Sc larmoyent en dormant quoy qu’ils ne le fa-- cent pasen veillant deuanc le quarantiefrae jour apres leur nailTance.
Sur ce fubjet il faut remar- VI» quer comme choie fort mer- ueiikufé qu’il y a eu des hom- mlPqui nont jamais fongé: comme nous liions de Clèon Daulien , de Thralimedcs Hæ- leïcni de Néron l’Empereur^
Lescaufes
lïcen’eft furla fin de fes jours apres qu’it eut fait mourir fa mcre:cardcpuis ce tcmps-làil fut ordinairement afflige de fonges horribles. Sinous cro- dêèejjat. y ons les hiftoircs les Atlantes, Vülîid Telmcffiens ac Garaman- eaf. ces ne fongenc jamais.
*• Au demeurant on a obrerud
* que ceux lerqiiels ayans eflé inu.ro- toute leur vie fans fonger en Tûa^n~ longes , ont auflî
de 4«i- foudain efprouuc des change- ”"*• mens tref dangereux à leur fan-
lo. té 8c la plufpart en font morts tib-i. de bien tofï apres. Caraùffi àlavc- «iwlîï ritéceft vn argument tref cer- eap. J. de tain d*^ vn changement effrange ^f”'càr~ tempérament naturi^^du dan.cap. ^erucauque d ’auoir desf^^es ■♦î- ^ à ceux qui n’en auoient onques rf/rmiw euauparauant r8c tous grands »4w. changemens ( fclpn les Mede-
des fongss.
crns') font permcieux à la fanté &; le plus fouuent mortels.
Or la raifon pour laquelle VI lî- aticuns ne fongent jamais ou tref-rarcment c’efl: quils font de telle complcxion que gran¬ de quantité de fumées & de va^ peurs s’exhalent de leur efto- raach au cerueau , lefquelles valant à fe refoudre en eau defeendre dans les condunsSi organes des fens,les elidupent entièrement &c par ce moyen empefehent les vidons ôewles fonges. Et pour céte mefme rai- fon nous ne fongeons gueres pendant le premier fomraeil, ou bien fi nous fongeons nous ne nous reiïbuuenons point de nosj&nges, Ceft aufli la caufe pour laquelle les petits chfans ne fongent gueres de quatre ou cinq ans apres leur naiffance^
Zes C4ufes _ . |
©une fe rcflbuuiennent nulle- ' ment de leurs fongesreareftâs e:j:trcmcment humides ils ont p{-efque toufiours les conduits dè leurs fens èlîoupés d’humi¬ dité, à raifon dequoy ils dor¬ ment beaucoup 6c d’ytifom- meil fort profond. , «
Voila ce qui me femblc tou¬ chant la refolution des quefii- ons*propofees en ce chapitré. £t puis que iufqucs ici nous auons expofé qu’cft-ce que dfoflgc , comment & en quels fens il fe fait : difons en fuite de quelles caufes procèdent les fonges.
Dfï diufrffscitufes da fôHges. C H A P. V.
des fondes. 8 2
L- pimfion generale des e^Hps des finges en mtertmres CT exteriemes. IL CAtsfes intérieures fuhdimjees en natu- relies tr animdes. lll. Quelles font les Mt.urelles. lY. Quelles fontles animales^
V. Cdujès extérieures Jubdiuifees en j^i-~ rituelles 0' corporelles, Vï. Qt^UesJent lesjj>irituelles. VIL Quelles les corpo^ relies, VIII. Table ou defcriptim des (dups generales desfonges,
A «îiuerfîté des fbn- ^ ges nous peut aifë- ment faire remarquer qu ils procèdent aulS de diuerfes ca'ufes : lelquelles ( qui les voudroit particulari- fer 8l en faire le defnombre- ment en deftail ) iè trouue- roienc innombrables. Toute¬ fois en les deduifant en gros & en general nous les pouuons réduire à certains chefs princi¬ paux ôc caufes generales : auf-
Lescaufes
quelles toutes les particulières, pourront eftre commodément raportées. Ileftdo.nc ainfi que tous les Tonges en gros 8d en general procedenede certaines caufes intérieures ou extérieu¬ res.
II* Les caufes intérieures font cellesqui fe trouuent en nous mefmes qui fongeons .* & fe fubdiuifent en naturelles ou animales,
lll. Les naturelles font celles qui dépendent des diuerfes coraplexions ou humeurs pre* dominantes au corps. Carfui- uant la diuerfe eomplexion fit conftitutiô des humeurs , nous auon^diucrs fonges,ainfi que ie diray particulièrement ci- aprés.
ÏV. Les caufes animales des fon- ges font les habkqdes que nous
de! fonges, 83
auons à certaines chofes , &les diuers objet s que les fens exté¬ rieurs ont percetis en veillant.
Car volontiers nous fongeons la nuid ce àquoy nous auons ' vaqué &: nous fommes occupés leiourprecedentxommenôus dirons plus amplement és dif- coùrsfuiuans.
Les caufes extérieures font celles qui procèdent d’àillcürs que de nous mcfmes qui fon¬ geons : bc Ce fubdiuifenten cel¬ les qui ion t fpirituclles , & cel¬ les qui font corporelles.
Les fpiricuqiles font Dieu vi.'
les démons. Dieu nous envoie des reuelations en fongeâmme- diatement &c de foy-mcfmc fans aucun miniftcre de fes An¬ ges, ce qui eft tref-rare: où bien mediatement par le mimfterc de quclquî bon Ange ; & les
LtscttHfès
vnesSc les autres tendent touf- jours à noftre falut. Les da¬ mons enuoyenc auflî, ou nous fuggerent des vifions & illufi- ons en fonge foit quelles par¬ tent nuèment de leur maliçe, foit qu’ils les meflent fubtilc- mentaUecIcsfidionsde noftre phantafie; lefquelles ( lors que Dieu leur permet de nous ten¬ ter) ils aggrauent ou degui- fent frauduieufement pour tra- u ai lier noftre ame ,ou la porter à quelque damnablc fuperfti- tion. Tant y a que c’eft touf- jourspour nous perdre, ou ii elles fembicnt profiter à la fan- té du corps on aceroiftement 4 honneurs ou de biens de for¬ tune , elles nuifent à l’amc. Snr- quoy nous difequrrons aufsi particuliercmentti ^réï.
VII. Les taufes cxtcrilurcs coç;
des /Offres. 84
parellcsfonctouces choies qui peuuent induire des fongesou refueries pendant le fommciU comme les choux^lc- ^in , la mandragore, la laiduc, & au¬ tres chofes femblables fumeu- fes ou vaporeufes.
Or afin que la fûfdite diui- VIII. fion des cauiès des Conges foit plusaifeeà conccuoir 5c rete¬ nir, ic l’ay voulu peindre en la maniéré que s’enfuit.
Zescaujes
^NatureUes,q»l fratiJent 1 Jts Atturlei comfltxtam «t*, rintcricures 1 humems jittdaminantts 4M \ If/quiUesItnt] carf^s.
\ en n(Mi mej- \ OU
1 mes Aniinales,5«»fr«friiet J«
1] bahttudes ^ divers obtett I que Us ftns esettriturs «tst \ Lf» *n veiüant.
l c» f rimme<
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f 1 SpiritwlWs 1
rimmecîia*
' méat fans mini~ fiere de fis
^ OU» j Mcdwte- j met é fàf j Umintfl/ri \ defts An-
l' I Les Démons, /'(«f
trieurs iÜMfions, Corporelles, toK/rt choffi qui I unt la vertu ^ fatuité d’sn- . ^duire du fonges 0- refuttiet.
Ce font
4es fondes, 8y
Ce font laies caufes princi¬ pales des Congés. Voyons main¬ tenant combien il y a de fortes de fongcs : afin que nous puif- fions encore plus clairemenc les diftingucrles vas des au¬ tres
Ve U diuerfîtedes fondes ,,
Ch AP. VI.
ï. Cemot fon^ge fi frend m deux fortes. \\^ Dimfion des fanges en dimns, diaholiques et naturels. 1 i 1. xy€utre di~ usJtond^JJl^^ocrates^ndtuins et natu¬ rels. IV. Explication d’iceUe far lul.Sca-- Isger. V. .yîutredimfiondeS^ Grégaire. V i. Dimfian fins châtre en jix efpeces. VU. Efieee i. des fanges affeîlée fre- f rement Songe. V 1 1 1 Efpete i. affelle'i tijian. IX. Efiece 3. affeîlée Oracle. X. Efiece 4. comfrenatit les illujions dia- holiifues. XI. Efiece Infomntum. XII, Efiece 6, qui efi des fieÛres et affari- bons horrillcs.
H ;
Zcscaufês
I E 1^0^ fe peut
prendre generalemêt en vnc Tignification fore vague pour toute forte de vifioiîs ou apparitions qui fc reprefentent pendant le fom- meil à nos fens jn teneurs : ou bicnpropremcncen vne figni- fication plus ’ reftrcincc pour çelleS'là feulement lefquelles nous prefageant ou fignifiant quelque; chofe, font neâtmoins obfcures & mal-aifecs à inter¬ préter. Voila qigant àla diftin- ^tion du mot qui eft préalable à celle des chofes. ïl- Pour le regard de la diui- fon’ des fonges mcfmes , c’eft à dire des chofes qui fe peu- uenc diuerfement reprefentec à nos fens intérieurs pendant Le fommeil,ellc cft aulfidiuer^ fc. Car fl nous auons cfgard à
des fofJ^s. t è
kurs caufes , lelquellcs i'ay dé¬ duites au chapitre preeedent, lesrongespcuuenteftrc diftin- gués en diuins, <iiaboliqucs3c naturels. Suiuâiit laquelle di- uilion^lesfongcsdiuins 6c dia¬ boliques feront compris foubs ceux qui procèdent des caufes {pirituclles mediatement, ou ifnmediatemêt.*3i: les longes na¬ turels comprêdront tous ceux qui procèdent: tant des . caulès vrayemenc naturelles que des caufes inccrkurcs animales, 5C extérieures çorporellcs : daù- tant que toutes ces caufes fc raportent aucunement à la na¬ ture. Car cela nous eli hàtu- rel de fonger en dormant ce que nous auonS perceu ou con- ceu en veillant: &: pareillement aulîi d’eftre affçdcs des dro- gucs JL viandes 5 ou autres cho^
H ij
Les caufes
fcs femblablcs quiontla vertu Sc faculté naturelle d’induire desfonges.
ÎII. Hippocrates nefaic que deux Hippocr. fortes de fonges, à feauoir di- iiins & naturels. Soubs les di- uins il comprend aufli les dia¬ boliques : voire mefmes com¬ me payen ilentend par les fon¬ ges diuins ceux qui foncfüggc- rés par les illufions des faux dieux J n’ayant cognoifTaiicc nydu vray Dieu ny des chofes vrayement dmincs.Par les na¬ turels il faut entendre comme dcfîus toute autre forte de fôn-
IV.
Iules de l’Efcalc en fes com¬ mentaires fut le liurc des fon¬ ges d’Hippocrates diuifc le fonge naturel en celuy qui rc- preientG naïfuemenc & pro¬ prement l’objet fongé, &c de U
•des fondes. 87
cft appelle des Grecs Émhyoni- ro»> c’eft a diré fonge droit réglé: Scenceluy quireprefen- te CO nfufement l’objet, ôc à cé- te caurç cft appelle en Grec 5roéo;gyo«,c’eftà dire fonge blique confus Sc defregle. A- pres cela il fubdiuife le fonge réglé en celüy qui reprefente fimplement l’objet en fon na- , turel^comme la terre, vne mai- ^foQ 5 vn homme , de l’eau , Sc appcilé proprement totii C cft à dire naturel : &: en ce- --luy qui reprefente l’objet aucc quelque accident ou compoü- lion laquelle procédé de l’hu¬ meur prédominante en eeluy qui fonge : ôc de là.cft appcilé ^ncramaticonj ceft à dire cora- pofçrcômeû on fonge vne mai-^^ÎT” fon embrafée, ou de beau froi¬ de^ ce fonge marque lapicuite,,
H iiÿ
Zts caufes^
& ccIui-làkGhokre. )
S. Grégoire diuife encore- s. cre- autrement ks fonges : à fçauoîr jor.i>b.&,çj2 ceux qui proccdêt dc rcplc-
memut. . . ,, f
tionjouinaninan d exeremens, ou d’illufionjCru de pen^e & fl- luHon enfcmble, ou defeucla- tionjüu dc penfée & de reuela- tion enfernbleiSe confirine fon opinion pàrplujfîeürsbeâuxter- moignages de 1 eferimre fâiwtf. Yl. Toutes Icfqueiies ditiiriorîs fontafTéît probables Sc recevra- bks. Nçantmoins il me fernble qu’il y en a vnê autre beaucoup plus aduenance pour mieux df- ilingiier toute Ibrte de fonges Ics diuifant en fixefpeccs prin¬ cipales.
VÎT. La première cft des fonges qui fignifient 8c prcragcnc,
quoy qu’obrcuremenCjquelquc
càofe future bonne ou mau-
desfongss, ^8
iiaife , bon-heur , ou mal-heur, prenant ainfi le nom de fonge en Ton cftroite & proprefigni- fication;^^: céte cfpece fe fubdi- uife encore en cim^utres, ainfi que nous enfeignerons au cha¬ pitre fuiuant.
La fécondé cfpccc descho-VllL fes qui fe -reprefentent à nos fens intérieurs pendant le fom- meil s’appelle proprement "Vi- fion : qui fe fait lorsque la mef- me chofe laquelle ilnous fem- ble voir en dormant, aduienc vrayement en mefme temps tout ainli qu’elle s’ell reprefen- tée en fdngc.
La troifiefme efpecc efl: des ix. reuelations que Diçunouscn- uoye quelquefois en fonge:qui fontappellécs des Gïccs^^haf- fna^homma^ou chremati/mos , ôc des Latins ou oracle : fe-
H iiij
Zw Cifufes
loUjqu elles regardent le temps preienc ou le futur, nous font cnuoyces immédiatement de Dieu , ou rnediatement par le ininifterc des Anges jainfî que nous déduirons particuliere- irrentci-apres enfon lieu.
X, La quat«efme cfpece cft des fonges diaboliques qui nous font fuggerés par les illufions de l’ennemy du genre humaim afin de nous faire prendre ou tresbucherauxlacqs qu’il nous drclTe auffi bicnianuiâ quc le iour , aufîî bien en dormant qu’en veillant lainfi que nous monftreroiisauisi ci-apres.
XL Laoinquiefme efpece eft ap- peîlec des Grecs Enypnion^ des Latins J/^ow«ïf/w,quinerepeuC dire en vnfeui nîocFrançois.'&: fignific proprement toutes ces rcfucrics qui fe reprefentent
ies fondes: 89
aux fens intérieurs pendant le fommeil, procédantes desob- icts ou des occupations que nousauons eues au precedent pendant que nous veillions ; de la compIexion,ou des kuméurs prédominantes au corps: 8c tels longes fontdu toutvainSj &: ne pcuucnt fignifier ny prefager les euenemens des chofes fu¬ tures , fî ce n’eft des maladies. ‘
La fixiefme &: d'ernicrc efpe- xii.. ce , 'cft des phantofmes & appa- •ritions effrayables Sc hideufes qui fc feprefentent à nous en dormant : de forte qu’âpres no- ftre refueil , noflrc atne en cfë encore tome effrayée & trou-^ bide.
Voilà en gros, & en general fîx efpeccs principales desfon- ges, prenant le mot fonge en vaguej ample &: generale fignt- H V
JLefcattÇes
fîcation rfLU* lefqu elles il nous fau,t en fuite plus particulière. Ecnaentdifcourir,reprenât chaf cune félon l’ordre que i’ay gar¬ de en ce mcfmc chapitre.Coni' mençons- donc par celle que nous auons appcllee propre¬ ment fonge.
^ es fondes fignifieut ^
gent objiurementles cheJifSi fHîures^
î. . ^ •
I Ç HAÏ. V 14.
r.- Qj£eft-ce quf finge en Ja frffprt Jfmi^caüon. II. cinq ejpeces dtt fingt.
II IL Songe propre. ÎV. Songe d’àutrny, VL. Songe commun,. VI. Songe puhh^
2He.i. VII. songe general': le tout enrichi eipln^enrj hSles notables hifiottej}
des fonges. 90
A première cfpccc I. des fonges eft de ceux que les Grecs appel¬ lent Onirous , éc les Latins S^mnut^ proprement fon- gesdefquels lignifient & prefa- gent quelque chofe future, tou¬ tefois foubs le voile de quel»- ques vifîons &: apparitions Ob'* feures, ôc d’vne interpréta ti on mal -aifée , & abftrufe , comme des allégories myftcrieulès' ou viutar-.- myftercs allégoriques, bintellr- ^ ■
gence dcfqu elles a eft é fi re-^^,’j;‘ commandable par tous les fie- nu»- des pafles qu’elle a mer® en-l*^^‘ tre les hommes le nom & tlltrc de diuination , n’appartenaric qu’aux efprits diuins de deui>- ncr & auoir la cognoiflànc© des chofes futures .
Cétc premier© forte de foc* lïi.
' gissfciubdiuifcen cinqcfpcecsj H vj
tescaufes
cftam on propre, ou d autruy,, ou eommunc, oii publique, ou generale : toutes lefquelles nous toudièrons par or cire les defcriuant,&: iliuftrant d exem'- plcs notables & remarquables* lîl. Le fonge propre eft celuy qui regarde feulement la per- fonnc qui longe, comme quand nous fongeons quelque chofc feulement de nous mefmes^ it/ephe^Tcl eftoit le fonge d’Arcne*- îausgouuerncur de ludcerau- liq. 1»- d fut aduts en dormant qu’il voyoic dix efpies de bled bieiT^peinSyque des bœufà paif- foient. Lequel fonge fut très* bien interprété par vn Iiiif Ef- féen des mal-heurs qui luyaf- riuerent bien toft apres, ainû qu elcrit lofephe. Tel cftoit auffi le fonge de Phayllus Ca¬ pitaine de la Phodde , frété
des psnges. 9%
dl’^Onomarchus, lequel fongea qu’il eftoitdeuenu femblible à vne ftatue qui cftoir en Del¬ phes, laquelle reprefentoitvn homme fcc , desftguré & def- charné. Ce qui tuy flitvn tain prefage d’vne pernicieufe^'^-ï'O»- . »€tifîc de laquelle U deuint tout fec te tâbidc de mourut bien toft apres. Vn autre ayant fon- gé qo’vne de fes cuilFes s’eftoit endurcie en pierre, deuint dans quelques iours paralydquc de eccofté-là. Cefongeeftrapor- té par Galien , Se le precedent par Hcrodote. Quelque autre ayant fongé que de Ion lid peu- düitvn Gduf, & ayant conlàltè vn deuin pour fçauoir que cclà pouuoit fignifier , il luy fut ref- pondu que fans dôubtc il y auoit foubs fon lift vn threfor cache.’ Se foudain y ayant
ZesMuftf
fecfchct il y trouua vn notable thrclbr d’or,&: d’argent, Si pour rccompenfe porta au deuin vne petite partie de l'argent trouué: èc le deuin luy dit : & bien voi* ey du blâc de l’œuf, mais quoy?: qu’eftdeuenu lc iaune i luy re¬ prochant tacitement fon ingra-» titude,&: mefcognoiflance. ïV. Le fonge dantruy cft dej choies quf regardent quelque autre perfonneaSc non celle qui fait le fonge; comme ccluy de mr«d. la fille de Polycrates tyran de ^ ‘ Samos 5 bqueile fon gea quelle voyoit fon pere hautefieué en l’air , Sc que lupiter l’arroufoit & Soleil l’oignoit. Ce qui fut vn finiftre prefage pour PO" lycrates. Car quelque temps apres il fut pendn en croix au fommec d’vnc haute montai- ] goe,par le commandement
det fottges.
d^’Orœtcs lieatenant de Carrb- byres;6caiufilcfongc defofiik fut accomply. Car lupitcr le ' lauoit & arroufoit de la pluye,
& le Soleil fandant fa greffe oi- gnoic foncorps clleué &: pendu en l’air.Çe Prince fût ainfi mal- jlbeurcux en ia fin ayant efté; toufiours auparauant le pla> heureux homme du monde : fi bien que voulant cfprouuer vn< iour quelque rcuers de fortune il ktta- dans la mer laplus pre- cieufe & riche bague de ffs; ■ thrclbrs : & bien toftapres il la retrouug das les entrailles d’vn gros paiffon qui luy fut porté deprefent. Les amis dePcole^-p;^^. meefurnommé f oiédre: fonge.-c/j. rent queSelcucusPappclloic en‘^"j^- lufticedeuant les loups , &: vautours qui eftoient Tes &:queiuy apres la Csntencc di-
Zescaufes
ftribuoit grande quantité de chair auxennemiSr Ce qui fut vn certain prefage de fa mort & de la route &c defeonfiture de fon armée. Cyrus ayant fongé que l^aifné des enfans du Roy Hyftafpes cauüroit d’vne aille TA fie, & de l’autre l’Europe ;ilk aduint que Darius (qui eftoit fils aifné de Hyftalpes) fut Em¬ pereur de TAfie, 6c deFEuropey ainfi que recite Hérodote*
Y. Ee fonge commun cftceîuy quiregarc&autruy 6c laperfon** ne qui fonge tout enfemblc: comme les longes des Empe¬ reurs Néron, & Vefpafian.Cai Nerô fongea que le char de Ju¬ piter eftoit traduit de chez luy xi^hit. en l’HoftcI de Vcfpafiâ:&^ch pafian auoit eu quelque temps auparauant vne vifion en dor¬ mant qui luy pro me ttoit que fi>>
des foft^s]
bonne fortune commenceroit lorsqu vue dcntferoit arrachée à Néron i &c le premier qu’il rencontra le lendemain fut vn Médecin qui luy monftra vnc dent qu’il venoit d arracher à Néron. L’vn & l’autre fonge 'promettoic l’Empire du mon-^ de à Vcfpafian aux defpens de Néron, &c fut ainfi accomply»
Cét exemple à la vérité eft fort remarquable , mais i’en veux raportcf encore trois plus an¬ ciens qui furent fuiuis d’eueiic- mens du tout admirables. Le premier eft tel: Aftyages Empe- rcur des Medes,ayeul maternel v^/^r. du grand Cy rus feit deux fon-“^^^ ges qui prefageoient aftez ma- nifeftcmenc en la bgne fortune de Ton petit neueu, 8c la perte defon Empire. Au premier il fongea que rvrinc de (a fille
' lescmfes
Mandanc auoit inondé toutes les ProuincesderAfie. ATau- trc que de la nature de céte mefme fille, fortoit vnc vigne laquelle auoit fi defmefurée- ment accreu quelle couuroit d« fon ombre toutes les Pfo- uinecs de fa monarchie. A (lya- ges voulant eluder toutes les menaces de ces fonges , maria fa fille non pas à vn grand Prin¬ ce ou puiflant feigneur Medc: mais bien à vn Perfe homim? de bas lieu nommé Cambyfes, fie de ce mariage nafquit Cyrusr lequel foudain apres fa naiffan- ce Aftyages feit expofer aux be¬ lles fauuages dans vnc foreft pour rompre IcdeftinquUre- doutoit. Mais ce fut en vain. Gar Cyr® Fut fauüé par vne ber* gère qui le retirai reflcua.De- puis eftanc deuenu grand ü
és fonges. 5)4
vainquit Âftyages, fubjuga les Mcdes 8c donna commence¬ ment à l'Empire des Perfes. Le fécond exemple eft du mefme 'Cambyfes lequel eut pareille cognoiflance de fa ruine, que fon predecefFeur. Ce grand Royfongeaque sô frere Smer- dis ou Mergis eftoitàlïis en fon throfne royal : duquel fange il i.' * fut 11 outré qu’il feit homicider fon frere. Mais il arriua bien toftaprésqu vn des Mages de Perfe qui relTembîoit fort à Smerdis 8c fe difoit eftre luy mefme, s’empara du Royaume;
Sc Cambyfes montant à chcual s’enferra par mefgarde foy-mef* medefon efpec. Exemple trôi- fiefme.-Le Roy Antigonus fon- geaquepalTant par vn beâu8C grand champ il yfemoit de la limeure d’or^ ôc que ce te fe-r
LesC4ufes ^ hicnce dans quelque temps a- uoic produit des cfpics d’or: & qu’ycftant retourne pour le veoiril l’auoit trouué moiffbn- nén y reliant que le feul chau¬ me fie ; & comme il s’en plaignoit quelques viislby ra- portoient que Mithridates l’a- « uoit moiffonné 6c emporté au pais de Pont, Antigonus eftrâ- geraent eftonné de ce te vifion la racompta à fon fils layant au préalable obligé par ferment de n’en dire jamais mot à persô- Jiej& luy feit entedre qu ilauoit refolu de faire mourir Mithri- dates.- Demetrius qui eftoic Prince bien né fut trci-marride larefolution que fon perç auoit prife : tellement que Mithrida- tes Tcftât venu vifîter pour pal- fer le temps aucc luy félon la
desfon^ef. 9.^
couftume , il le retira à parc de fes autres familiers , ôc ne luy, ofant déclarer de bouche le cruel delTeing defoii pcre,pour ne violer fou ferment, il eferi- uit en terre du bouc d’yne iav uclineces mozs^Iuyfen M^thri- èites* Ce que Mithrid^es feiC- dés la nuiât enfuiuante Sc fe re¬ tira en la Gappadocc : oii ce qu il eut tant de bonne fortune qu’il y feit de grandes &c figna- lées conqueftes , & y eftablit céte lignée tant célébré des Roix de Pont, qui fût depuis efteinte par lès Romains enui- ron la buitrcfme race en la per-* fonned’vii autre Mithridates gendre de T igranes.
Le fongepublique èftceluy qui regarde k; bien oii le do m- tnage du public & de l’eftat: comme ccluy de Hecuba feen-
Lcscdufes
me de Priam Roy deTroycî qui fongea qu’elle auoit cori- ceu vn flambeau qui embrafoic l’Afle &: l’Europe ; & s’accou-: cha de Paris» lequel ayant raur la belle Hclenc femme legiti-, medeMenclaus Roy de Spar-- te,futflïaufe de cete guerre de \ Troycflfameufe pendant tant, de flecles palTés : laquelle finit par rembrafement de fon pais &c le meurtre de tant de miliers de vaillans hommes. Les lon¬ ges de P. Decius &c T. Man* lius Torquatus Ccnfuls U chefs de rarmee Romaine à la guerre contre les Latins, par- toient^à mon aduis de quelque reuelatioHj & mefmes regar-
d.'oient aucunement leurs per- fonnes : toutefois ils regar-t doient encore pluslachpfe pu-
bliqu c . C’efl: P O urquoy i c m'ea
des Jhnges. ç6
veux ici feruir pour exemple. Ces deux capitaines rcccurent en mefme nuid aduis en dor¬ mant que de neceflitc il falloit que d’vn codé l’armée fuft def- faite ôc que de l’autre vn capi¬ taine en chefmourufl:. Ayans confulté enfemblc fur le ren¬ contre de leurs fonges iis refo- lurent que ccluy duquel la pointe de la bataille reculeroit îe vouëroit aux Dieux infer¬ naux 5 &: fe ruant courageufe- ment à corps perdu dans les plus ferrés cfquadrqns desenr nemis fîniroit honorablement ia vie pour le falut de Tarméc & vtilité publique. Le lende* main eftans venus aux mains auec les ennemis en bataille rangée, la poinde où Deciuÿ commandoit commençant à reculer il accomplit heureufe^
Zescaufès
fncntfon vôcu pour la repubU- <jüe, demeurant mort eftendu fur la place & les ennemis en- , tieremencdefFaits. ^ i
Nous pouuons encore- ici | raporter ic forige de Mahom- met IL Empereur des Turcs, | lequel la nuidauant qu’il priât à force la tarrt “renommée cite de Conftantinopie chef dele- pire Grec, fongea qüVn véné¬ rable vieillard de llarure giganr taie defeendant du Gici luy mettoit vn anneau parfepe fois dâs les dix doigts de fes n\ains« Lequel fonge fes deuins inter¬ prétèrent de la prife de la ville afliegée : donc il fe resjouïe grandement, & ayant fait don- , ncr des horribles aflauts df tous coftés l’emporta à la hon¬ te ôedefoiation du Chriftiani^ aae Æ2 auanccmcnt de feftat Turquer<iuc
97
des /offres.
Turquclquc.
Le fonge general efl: ccluy VU» qui nous reprefenre quelque changement en i’eftat de l’vni- uers ou en fes principales piè¬ ces, comme au Soleil, en la Lune, ou aux elcmcns, bien que tels longes puilïcnc cllrc prefages des euenemens hu¬ mains. Tel fut le fonge dcTar- quin le fuperbe; lequel peu de temps auant qu’il fuft ehafle de Rome fongèa qu’j 1 voy bit deux moutons l’vn dclquels ayant cfté immole, l’autre fc ruoit contre luy &c l’auoit renuerlc à coups de corne : ôc luy ainli renuerfé apperceut que ie So¬ leil changeoit fon cours ordi- naire« Ayant racompte cetevi- fionaux deuins ils luy dirent que ce mouton fignifîbit vn tomme lequel fe feignât groÇ
les Citufcs
/ler^niéssinrenré & femblablc à yne bcftc luy feroit la guerre &ie vaincroit: &c que le chan- gementdu cours du Soleil pre- l'ageoit le changement de fon eftat. Aainfi luy en arriua-il. Car Brutus frere de celuy qu’il auoit fait iniquement mourir failant femblant d’eftre fol &: infenfé luy braiîavneconiura- tion fecrcte & le chafla de Ro¬ me auec toute fa famille &châ' gea la Monarchie enRcpubli* que. Voila pour le regard des fbnges ( prenant proprement lemotdcfongc) lefquelsfigni- fiant quelque chofe font néant- moins le plus fouucnt dVne interprétation obfcure & diffi¬ cile. Venons maintenant à la féconde efpcce qui cil des vi¬ vons.
des fottges, 95
Ve U Vifion fécondé ef^ece des jonges.
Ch AP. IIX.
I. F'ijton ef range tPvn ^rcuÂien^ II. de deux Jerutrettrs ^Alexan¬
dre I^eafiUtalh Wli^ifion de Crœjùe, IV. r^on de P. Cornélius S^fus. V. Vijion dePetiüus, VI. Vijtond! Atterius J{ufuf. VIL Plujîeurs entpreueu enfon- ge leur bon-heur cp' mal-heur. IIX. P'i- pon notable de Maurice Empereur. IX. ‘Vtfion XvnMilanoy. X. La caufe de tel¬ les vijtuns. ^\. Qu il faut autrement ju¬ ger des caujès des fonges eflranges (X res que des ordinaires.
’Eftvne mcrueille vray- ement diuinc & vnc di- uinarion vrayemenc nierueilleufe,que le corps eftât iàiû du fommeil fans mouue-
l 'i
Les cau/ès
ment, Sc îcsicns cxccrieurs en¬ tièrement ef!:oupés& affoupis, l’amc neanemoins puiffe pre- i'ager, preueoir & prejOfcntir les chofes futures toutainli qu’el¬ les doiuenrarriucr; Voitemef- mes qu’auciinefois elle les voie & perçoiue en melme temps en la mclme forte qu’elles ar- riuent. Sur ce fubjet les anciens raportent vn exemple merueii- cicer». ^eux au pofîiblc. Dcux Arca- diens êftaus arriués en la ville M égaré fc départirent l’vn MAxitn.àel'umvc pour aller loger en diuers lieux, l’vn chez fon ho- &: familier ami y l’autre en vn cabaret. Celuy qui iogeoic chez fon amy veid la nuid en fonge fon compaignon qui fcmbloit le preffer de le venir promptement fccourir contre ,e ma dire du logis qui machi-
des fondes, 5^
tioitÙL mort : luy remonftranË qu’il y fiu'uicndroic encore à temps s’il vouloitvn peu féha- fter. Surcetc vifîonil s’clucilic tout effrayé 5 fe Icue duli£ten furfaut^forcenruc pour s ache¬ miner haftiucment au logisde fon compaignon:maispar quch quemal-heur s ’eftant rauiilé SS croyant que cefuft vnerefueriè il s’cn retourna coucher. Se- ftant r’endormi il luy fembla reuoir fon amy tout nauré- meurtri qui l’admoneftoit ôcle prioit que puis^ qu’il n’auoit daigné le fecourir pendant fâ vie lors qu’il pouuoic encore veniràtemps, àtoutlc moins I illuy rendift ce dernier deuoir d’amitié que de s’en aller bien ; matin à la porte de la ville pour i arrefter fon corps que rhofle meurtrier faifoit emporter fur
1 I «j
Ztscaufes
yn charrioc charge de fumicn Ce qu’il feit &y trouua vn bou- wier conduifanc vn charriot charge de fumier dans lequel cftoit le corps de fon compai- gnon Se le bouuicr s’en cftant fuy le meurtrier fut faifi & pu- ny de mort comme homicide.
Les fonges qu’Alexandrc Neapolitain recite de deux lies fcruiteurs ne font guercs moins mcrueilleux que le precedent, 'AîtxS. L’vn d’iceux fcruitcurs gardant 'hx 'fa troupeaux auec vn hen fils dan J vnc loge te afTcs Itmai efioigné des troupeaux, fongea ÀitTum, rauifibit vnc
brebis laqucllle il defigna marqua à fon fils luy comman¬ dant de fc leuer 5c s’y en allée promptement. Son fils sy en
eftanc allé trouua que le loup
defchiroitlamefme brebis que
aes jon^es. loO '
fon pcrc luy auoir defignéeSc marquée. Lautre feruiteur couchant dans la chambre d’A¬ lexandre fon maiftre ploroit Sc fe lamentôiteftrangement vue nuid en dormant. Ce qu^Alex- andre entendant le feit cfueil- ler, 8c luy ayant demandé la caufepourquoy il fc lamentoic 8c gemüToit ainfi, il luy refpon- dit que c*eftoit en fongeanc que fa mere ettoit morte 8c qu’il la conuoyoit à la fcpuîture. Quelques jours apres vn mefTa- ger vint raporter à ce feruiteur les nouuellcs du décès de fa mere.-ôc Alexandre dit auoir re¬ marqué luy mefme par le ra- portdu meffager quelle efioic morre la mefme nuid &:à la mefme heure que ce lien ferui¬ teur l’anoic fongé. le veux en¬ core adioufter ici quelques au- I iii)
Zescétufès
très exemples quoy que Tes cuenemens n’ayent pas efte en tous en mefme temps que les fongesmermes*
Croefus Roy de Lydie ayant M‘%xk fongé qui! voyoit malTacrer fonfils Atys, lequel il âuoitdc- fîinc fuceclfeur de Ton ro¬ yaume, voulut en preuenir l’c« uenement par cous les moyens dont il fe peut aduifer , le rete¬ nant chez foy au lieu de l’en- uoyeràlagucrre, failânt ofter toute force d’armes de fon pa¬ lais royal jdefarmant mcfn'csfes gardes ordinaires. Mais le jeu¬ ne Prince ayant vn iour obtc* nu licence de fon perc pour al¬ ler lancer vn fanglier il fut tue ; par vn de fes gens, lequel en foule le perça de fa pcrtuifanc pcnfanc frapper le fanglier : du- quel coup il tomba roide morc.
ies jon^ef, I O r
fur la place.
Publius Cornélius Rufus confulaire Romain s’eftac cou¬ ché daii-voyant fongea qu’il cftoit deuenu aucugle , Sz fé trouua vrayeraent aueuglc à fon refueil.
Petitius maiftre de nauirc T.- vogant fur la merÆgee fongea qu’il voyoic au port Pompée le grand yeftu d’vnç robe aurré que celle qu’il fouloit porter¬ ie: s’eftanc efueillé il veid vn ef- quifduqu''l onltiy cryoit qi/il attendrft Sc s’arreftaR. Arrefté- ou il Rit il apperceatîcmefme- Pofppce fe rctiraiït de l^' def- fâite & journée h fameufe de Pharfale vcftu de mcfme qu’il fâuoit fongé.
Atterius Rûfus cheiraliétRo- VR main (on gea la n u i â: auàn t quelques ieux ôr coitibats à'o
i V /
Lescaujes
trace qui fe deuoict faire publi-- qucmenc le lendemain, qu’vn des gladiateurs ou eferimeurs qu’ils appelloient Ketittrios le mettoità mort. Eftanc affisic lendemain au théâtre auec d’autres cheualicrs il leur recita fa vifion, &: foudain apperccut cet eferimeur retiairc tel qu’il î'auoit veu en fonge , & tout çârayc fc voulut retirer. Ses compaiguans eludans fou co¬ pte &:rayans retenu par belles paroles, Uaduint que ce naef- me retiaire s’eftant attache au combat contre vn autre gladia- seur de ceux qu’on appellpit Mirtpillons , le po.ulïà fi rude f ment qu’il le renucrfâfur At* terius , & le voulant trauerfer defpn efpéc jicduy efquiuant^ îlfrappa Atterius qui en mou¬ rut fut le champ.
des Jonges, loi
le n*ay que faire de raporcer VIT, icipar ie menu ceux qui onc Çreucu cnfongelâ promotion àlcur Empire, comme Vefpa- fian,Tra)aa , M. Antünin,Sepc. Seuerus, Theodofe: d’autres à la Papauté, comme Nicolas 5. Eugene 4. & la mere de Pic 2. laquelle fongea auanc s’accoucher de luy quelle en- fantoit vn fils portant vnc mitre pontificale fur la telle. D’autres au contraire ont preueu leur mal-heur &: leur mort.- comme Arillodcmus, Socrates, Alci¬ biades , Alexandre le grand, C. Graccus, Tiberius, Caligula,
Nero, Galba, Caracalla,Do- mitian, Conftans, Genferic,, ^cplufieurs autres.
Mais encore entre tous les ux* autres eft notable le .fonge de l’EmpcrcMr Maurke , qui I Y)
Les C4tifes
fongca vue nuid qu’il efEoit def- ftLtüc&: defFait luy &: toute fâ race par vn homme le nom du¬ quel cftoit Phocas. Ayant fait diligente perquifidon de ceux quiauroienc nom Phoeas ilne s’en trounaquVafeul cn tonte fon armée , lequel n eftant qu’vn clietif notaire il ne tint compte ny de s’en dcfiFairé ny de s’en donner garde. Mais bien toft apres fon armée s e- ftant mutinée contre luy , ce mefme Phocas comme l’vn des plus fignaîés auteurs de lafcdi- tion fut cflcu Empereur par les gens de guerre , lequel ppur- fniuit Maurice ainfi qu’il fere- tiroit enChalccdome.5_lcprinC &: le fit mourir auectous ceux de fa race qui tombèrent enfes mains.
IX. Sur ce fubjet k raporteray
des fongfs. ro^
Giïcorc ce que récité Fuîgofe cïVn icunc homme Milanois lequel eftarït en grand’ peino pourfe défendre en iugemenc contre vn^enprecciidu créan¬ cier , duquel il n’auoir point de quicance pour monftrèr que fonpere auoic payé la fomme qui luy eftoie demandée , fon- gea vne niuét quefon perc luy parloit Sc luy donnoit aduis^ du lieu où il trouucroic fa quitan- ce: &c le lendemain la trouua ainfî que l’ombre de Ion perc luy audit reuele.
Que fe peut-il rrouuer de plus mcrueiüeux és asTtions humaines? quelle preuifîonSc prclfentiment j mais pluftoft quelle vifîon rcfTcntimenc de lame peur-ôn erproiuier de plus diuin que cela r Mais quelle en cft la caufe? Cer-
■ Lescaujes
tes pour l’attribuer à la fub- tilité de noftre ame il faut qu’elle Toit tref-bien difpofée, &:mermes qu’aucc cela il y ait de la grâce celefle qui luy ,aydc àpreueoirôc augurer tels euc- nemens : pu pour le moins que ce foit quelque bon efprit & gé¬ nie qui les luy fuggef e en sôge.
le parle ici des cuenemeris d’importance, rares ou eftran- ges tels que ceux que i’ay ra- porté ci-deflus.Carau demeu¬ rant iecroy bien ce qu’Ariftote &: apres luy plufieurs autres ont eferit, que comme joüanc long temps & fouucnt , il eft force qu’on gaigne quelque¬ fois, & que décochant grand nombre de fléchés en Su on rencontre le blanc làc meimes entre tanc & tant de fonges &: viûons que nous auons ordi^
aei jon^ef. 104
fïâirement en dormant^il n’eft pas poiliblc que qiielqu vn ne foie fuiuy de quelque eucnc- ment véritable. Mais pourtant il n’y a pas lieu d’dn tirer con- fequencealTcuree. C’eftee que i’auois à dire touchant les vi¬ dons. Paiïbns aux reuelations ditiines.
Des oMcles ou reueUtions nés enfonce,
C h A P, Ix.
ï. tes^ayensnurchoienten tme^ hres k U recherche de U vérité. 11^ Qi^âs tnt efiimé le finge vne dittini-^ té. III. .yîttcnns ont nié qn’il y et*fi' des fondes dittir^y O' fourqttcy. ïY. Fottréjuoy Dieu ne fi C6mmu,nû[u>e que rarement en finga V. Difiinétion des finges diuins. VI. emtoje de*
lescàufet
tmelatiens en fon^e awc tnechans : auee l’exemple d’xyihtmelèchy de Pharam, de I^abuchedonefir , CT* ^ Alexandre le grande WIL QuilfAutefire ej^més d’u^ me ^ de eorÿs Jpom receueir des rette- lations dmines. IIX. Exemple de Sime- nldes. IX. Qm nojîre vie <.efl de dettx fortes. X. Les fondes dittins nous font en-' ttoy és immédiatement depieuyonpar le mmtjlcre des ^n^es.Hl. Pijferenc^es reneUtkns deDietod’iMec ceUes des bons .
[ Out ainfi que ceux qui ? marchent en tenebres ■ & les yeux cillés ^ou bandés ne peuuent aller gueres loing fans fe fouruolcr Sc for- ligner du grand chemin, fc de- traquansàdroitcou à gauche, tancoft en vn précipice cantoft en vn autre. De mefmes aulll les anciens paiens courans en tenebres aprcsla vérité, nc^
JfS fof^f. loi
ftans nullement efclaircs de I2 celcftc lumière de la grâce di- uine & de Tes faints préceptes, n’ont iamais fccula trouuer, ains l’approchant quelquefois tout auffi toft f’en fôt cfloignés &:eftrangès,gauchiflants ou à la fupcrftition ou à la mcfcrc- ancc.
Cela fcpcucmonftrcr en tous IV les points de la religion mais particulièrement Encore au fubjet propofé. Car aucuns n ot pas feulement crcuqu'ly auoit des fongcsdiuins: mais auffi fc kiflans emporter à la fupcrfti¬ tion comme à vne violente tc- pefte, ont pafle outre Sc foufte- nu que le longe mcfmes cftdic vne diuinité meflagere de lu- piter. En cetc qualité Ho mere prince des poëtes Tintroduit en fon Iliade parlant deuat Troie
Lescaujès
au Roy Agamctnnon,’ & luy rcmonftrant ce qui s'enfuit, r Et quqy 'Valeureux Rqjt ^tride tu Çomn^eilles
"Lors qutplui que iamdis il conui- ent que tuy tilles?
O qu’il efi me ffeant dormir toute la nuit
^ yti prince affaire qui fon peu¬ ple condwtl
jjl D’autres (entre Icfqucls cft Uriji* Ariftotc) ont nié tout à faid . qu’il y cüll des longes diuins: ^■^"''dautant, difent ils, qucfi les fongcsvcnoientdc Dieu, il les enuoieroit tant feulement aux gens de bien ,& fc communi¬ quer oit à eux auffi coft de iout que de nuid: &c nullement aux mefehans. Quieftvn pareil cr- 4 rcur à celui que i’aycombatu enmaPhylIquccôtreles mel^*
des fotîgef, 106
mcsPhilofopheSjqui fouftien- ncntquc Dieu a vrifoing parti¬ culier des hommes fagcs,8c no gucres des autres. Ainlî donc les vns afleuToient que les fon- ges font tous enuoiès de Dieu, &: les autres nioienc qu*il y en ait aucuns : & peu y ont appor- té^4a.difcrction & di{|inà:cion requise.
Mais nous qui Tommes cf> clatrés de la iacrée lumière de la vraie religion ne déclinons point ainfi à droite ni à gau>r che,ni à pas vne de ces extrémi¬ tés : ains tenans le milieu . lentre-deuxnousdeuons croi¬ re qu’il y a des fonges vérita¬ blement diuins Sc enuoie'^s de la part de Dieu, mais non pas tous : au contraire cela arriue bien rarement que la bonté di- uine fe communique en cctc
Ztsx4ufe$"
Üorfe aux hommes , tant par ce qu’ils n’cn font pas dignes,, que parce quelle fc communique en pluficurs autres manières foit par le? cfcriturcs foie par Jes interprétés Sc ann£»ciatcurs d’icclles,& par Tes grâces 5c bc- neficcs ordinaires.
Si Icsrcuclationsque Dieu nous enuoie en fôge sôt claires 6c manifeftes, elles font appel- Iccs des Grecs Theoretnath ^aes : & Ci clics font obfcurcï Scdifficilesà interpréter, Aile- ^ori(j»eK Si tilcs (ont descho* iès prefentes on les appelle ou (pdajxciLrpx, : C*cft a dircvifions, apparitions: fi el¬ les font des chofes future s ^}j- ftoL'n^u.Vÿ comme qui diroit Oracles, ^
Vl, Or bien que Dieu defeou- urc fes facrés faints myftcrcs SC
dts fondes. 107
cnuoyc des reueiacions en fon- gc pluftoft aux gens de bien qà'auxmechans iuiuantcequi cftcicric au liuredes Nombres en CCS laots.EJco'Atés mes p4rolcSy Ntmtr. dit le Seigneur y s il y 4 entre ')foiss qttelqi*e prophète le Iby apparoijlray enytfîonoH parlerayà luy en fonge\ û eft-ce qu’ii Te daigne aulïi quelquefois cômuniquer aux mechans pour les atcirer à Iby en les retirant de leur malice paria grâce preuenanec. Ainiî reueîa.il en forage à Abimc- lecb Roy de Gcrar que Sara Qt,ttp cftoit femme d’Abràam afin quelle ne luy j^uft rauie. Ainfi reuela-il à Pharaon Roy d’E¬ gypte les fepe ans de fertilicc iuîuis d’autres fepe ans de fteri- Iité St famine par le fonge des fept vaches grafles qui citoienc deuorccs par autres fept mai-
Lts CKufès
grcs & des fept efpics pleins ' iailians d’vn mefme tuyau qui furent engloutis par au¬ tres fept efpics vuides faillans auffi d’vn mefme tuyau. Ain* fl fit-ii veoir à Nabuchodo- nofor Roy de Babilone le di- uers eftat des Empires futurs parla vilionen fonge de l’im- menfe ftatue ayant la telle d or^ les bras Se la poidrine d’argent; le ventre 8c les cuifles d’airain, les jambes de fer, & les pieds lofiphm partie de fer Ôc partie de terrç. Ainfi preuoiaiu qu Alexandre le grand Roy de Macedoine fc- roitvnjour indigne contre les luifs il 1 uy fit apparoir en fonge l’image de ladd® potife de Hie* rufalcmr qui luy prometoitia conquefte de l’Orient : telle¬ ment que lors qu’il s’en vcnoil deftruirecetc fainde cité
des fondes. loS
dus reueftu de les habits ponti¬ ficaux luy eftant venu au dcuâc parie commandement qu’il en auoit rcceudeDieu en fonge la nuid precedente, Alexandre fe fouuenant que c’eftoit celuy qui luy choit apparu en fonge en Macedoine changea fou- dain de volontéSc falüaiit hum¬ blement le Pontife il l’adora, ôc entrant dans la ville fàcrifîa au temple au vray Dieu à la mode des luifs, &c leur accorda vo¬ lontiers ce qu’ils luy demandè¬ rent.
Mais pour nous rendre au- cunement dignes de telles rc- uelations il Faut auoir i’amc iietc,efpuréc5c diftraice de tou¬ tes les paffions Sc afFedions mondaines 4 ôc mefmcs le Siiî* corps gay & Diendifpofe ( me dit Philoftrate ; aon pas
J,esc4t$je$
chargé & attitjlié de vin'&dc viande. C'tft pourquoy Moy« fc voulants’approcherde Uku Sc s'abboucher aucc li>y à U inontaigne,priaj juna,lc dif- pofa de coips &c dame, m 5’cf- ioignade la compagnie desau- s. tac très hommes klaiiucurdu üÿ. mode nous enfeigne que ceux qui le veulent luiurc doiucnt non feulement delaillcr les chofes balles, mais auflî s’cftrâr gerde foy-mclme pour mieux méditer les choies celtftes.Car comme les rayons du foleil percétles corps diaphanes, traf parans & lumincux;&: font ar- reftés par ceux qui font groflî- ers 8c opaques. Ainfi les raions de Ja diuine clai ce trauerfent les âmes puics, c^pdidcs & nt- tes 8c ne donnent point dedâs celles qui font falcs fouillées defot!
lo^
<Jc Tordure dcsvicc^.
Ccrtaincmcc le poète Simo- nx. lîidcs , homme vertueux quoy que paycn,rcccut vn iuftefalaî- re de fa pieté fuft par rcuclati- on diurne, ou par iafuggeftion de quelque bon génie. Car ain- fî qu’il iiauigcoit le long de la coftede la mer ilapperceucvn corps mort , lequel il enfeuclic:
&la nui£t apres il lui fut aduis que f ombre de ce mort faduer- tiffoit de ne nauiger point le lendcmainicomme il ne fit pas, ains demeura au bord , & vid faire naufrage à fes compai- gnons qui ne rauoient pas vou¬ lu attendre. ^
Or pour mieux entendre IX. comméteft-eeque Dieu nous communique fes fccrets ôc fa4 etes myftcrcs en fongCj& nous enuoie des rcuelations des cho- K ^
Lts^aufés
fcs futures, il faut fçauoir^que noftre vie eft de deux fortes. S^wlii. L'vne qui eft cammune au corps au ccrqfprit, &: cefte vie eft le veiller ; dautdnt .que tarir; iHato «disque pous veillons le corps n^do- d'inftrumemàlaviedera- me. L’autre eft propre au feul efpric pendant le fommeil du corps lciilemcnti:dâutant que rame nefe ferc lors.guercs ou point du tout duiminifterc du <:orps;&: neantmoins pendant cela elle efl: plus capable des di uias myftcrcs : par ce que le corps repofant qilc .cft plusl foy,&: efl:anc pUisàfby ellceft plus agile &: fubtile^ Si a dcsec»
. îlafesSc des cflâccmcns plus di'
uins& celcftes :au lieu qu*cn veillant les fonctions d’icclle font corrompues Sc rabailfécs
par la contagion ôiiiüfon! du
corps, ainfi qu’en.feignc S. chryfojf^ Chryfoftürne : fc peut mef- mes confirmer par les fainces an.a^o- cfcritures.Oiez les termes tref- clairs en lob’. Par le fori^e en U hifton de nuiéî quand les hommes Ih fontfaifis du fommeil quils dor¬ ment couchés : Ç'eji lors que D;V/i Mure les oreilles des hommes ^ en- Jei^ mt es injïrui de difeipline.
Qj^andiedy que Dieu corn- ^ -munique aux hommes fes di^ uins myftcrcs Sdlcur enuoie des reuclatio^ en fonge , cela fe doibt ehtedre lâc des appariiiôs qu’il imprime en noftrc ame immédiatement de foy ( ce qui eft tref- rare ) que de telles qui qui fe fontparle miniflerc de fes bons Anges, dcfquels ilfe fort ordinairement : comme, lors qu’l! inftruit lofeph par fon Ange afin de lui oflerle foup'
. K ii
Lescaufes
fçon quilauoic de lacref-faintc ÔctreCfacrce vierge raere du l'auueur du monde: & pareil¬ lement lors qu’il admonefta s auffi en rofigc lemcfmc lofeph de traduire cn^ Ægipte la mef- mc Vierge aücc fon enfançon, poiirouiter lacruauté d^Hcro- de.
Tclsfongcsdonc&tcllcsreut- lations {ont vrayment diüincs foitqu’elies vicnncnc immé¬ diatement de Dieu , Toit mc- diatementpar le ininifteres de fes Anges. Mais la forme eneft bien differente ; dautant que Dieu qui cft createuragit biffli plus excellemment & merueil- leufcment que les Anges qui ne font que créatures. Car lors que.Dieu opéré de foy(comnic eftant fout-puifranc)ilimprimc
en noftre ame des nouucUcs cf-
des [«ngei. iit
pcccs 8>c images (eniîbles^^ou in¬ telligibles J telles que bon lui femble pour nous rendre plus capables de Tes dinins aduerrif- femens. Ce que les Anges ne fçauroint faire : ains en ce cas fereruent comme d’vnjmedi&a des efprics animaux ou des hur meurs melmcs de nos corps pournonsy mouler & reprefé- cer les images des chofesdont ^Is nous veulent donner co- gnoiffatîce. C’ed l’opinion de & Thomas d’Aquin : laquelle me femble fondée en raifp fort receuablc : qui eft C com-mc i ’ay 1 1 1. deija touché en paffant) quc.^‘ Dieu créateur de toutes chofes peut créer( comme il crée ordi¬ nairement) de nouuelles for¬ mes, cfpeces Sc images : ce que ies Anges cftant creatuxes ne peuuent faire : mais, bien peu- K iif
Lescaffj^s
ucnt-ilsparlcur fapiencc & in¬ telligence fe feruir des chofes qui font en la nature. Ainfi doc Dieu fcûl fait quelque diofe Toirc tout de rien ; & les Anges baftiffent Sc moulent quelque chofe dVne autre chofe. Mais quoy? les mauuais Anges en¬ nemis du genre humain ne s’en méfient iis pas auffi î II eft trop certain : mais c’eft 'a fin contrai¬ re; pour fe faire croire dieuxi^ ik deceuoir les hommes par leurs illufions trompeufes 6C damnablcs^ainfiquil faut mo- ftrer en fuite.
ï) es fondes dûiboliqHes,
- Ch AP. X.
I. Ordclcs des fiUtx dieux. II. S^ûe-
iMsms enfonce d(s faux dieux auec
Jieiirs exemples mtabtcs. III. Merwil^ let*^ d'^mnlns, IV. le diable imitateur deVieu.V, Sa rufe<cr le but de fis tromperies. VL Son^e de la femme de idate. VIL leurs reuelations Jtnt auéunefok v.^eritables.\lX. Parquet ■mojen ils preuoientla mort de quelqüvn*
A haine Sc enuie dii diable à l’encontre de i'hômecftfi en** ragée&obftinécquc non feulement il tafehe à le de- ceuoir k perdre en veillant, mais aufli en dormant; telle- mëtquauât.quele vray DieuSe homme deftrudeur des oracles^ des, faux dieux euft accompli la rédemption du gère humain^ il abufoit les hommes par diui- Bations Se refpbfes le plus fou- uent arnbiguesj foit par l’orga¬ ne des Idoles, foit par la bou¬ che des Sybiles preftrclTesr K iiij
lescaufis
& pour cela eftoient tres*cele- brcs les oracles Coloplionien, Branchidique, Delphique, Py- thiquc, Trophonicn, de Thé¬ mis, de Sarpedon , de Mopfus^ de Hcrmione>dc Dodone 6c autres rfefquels eftoict rendus aux veillans.
ÎT Mais d’ailleurs au flî il fe fer-. »oit C comme il fai£fc encore ) des illufîons en fan gc t & mef- mes pour mieux faire reüfncfes impoftures il auoit piufieur» lieux où il rcndoi t reÊponfes ôc reuelations par fonges pcrtdéo le fommeil à ceux qui venoicc l’y confultcr: 8c enore autres ont eflie fameux pour cclaies temples d’Æfculape Sc d’Am-* TtrtuU, phiaraüs. Les malades qui dor^ deani. moientau temple d'Æfculapc a Perga me appren oient en fon- ge les remedes de leur guari-
fbn. En celtry d’amphiaraüs à Hoiope,de Pafiphaë en Laco¬ nie , de Serapis à Canope ,d'L fis en Egypte, sc à l’Autel d’Ar- daluson reccujoit en fonge la refponfcdcs cUfefes qu’on de- firoit fçaumr. Baechus a faitr auffi quelquefois FiEfculape: comme lors que l’armce d’A* îexandre le grand fut infectée: d’Vne rref-pernideufe &c con- tagieule maladie. Car on ne trouua rcmede plus finguîier que celuy que ee faux Dieu en- uoyoit enfonge.Nouslifons la mefmc chofe de Venusdaquel- te enlèigna à la belle Arpafia^^^ pendant fonfommeil le reéie - ^ "
de pour ofter laiàle tumeur qui ^ terniiOroit la beautçdc fon vifa- gc. Hippocra.tcsfcmctcantc®t deuoir de guarix Democrite»^^ tout le monde difoit eflce;
JLr
Zes caufes
fol , eut en fonge vne reuclatio‘ diuinc ou pluftofl: diabplicjuey quiluyreraonftraque Demo^ cri te n cftoitjîas fol , ains que c eftoitle peuple mefme qui le jugeoit tcl.Al^andre le grand cftant en peine de faire guarir Ptolemee qui eftoic griefuc» ment blelTéjeut en dormat vue ff vifion d Vn dragon quiluy mô-
ftra vne herbe par le moyen de laquelle Ptolemee receut fa guarifon. Galien le Médecin ayant quelque douleur au dia¬ phragme eut aduis en fonge qu’il iuy falloit faire ouurir la veine quiparoic entre le poul- ce & le doigt indice: ce qu’ayât faitileutallegemcnt 5c guari-' p;»^4r- fQjn mal. Lyfandre ayant
ijfân alïiegé la ville des Aphyteiens iambiic. futadmoneftéen fonge parlu- piter Hammon de ieucr prom-
desfongii. 114
f tcmcnt le fiege. Ce qu’il feit le pour s’en eftre bien trouué feit des grands v(^x à ce faux' Dieu. Mariüs aW gue.rfe des" Cyrribres & Tcmons eut vnt" viiion qui luy prométtoit la vi'- ftoires’ilimmôloit fa fille Cai- phurnia. Ce qu’il feit & desfciè fes ennemis auec autant de gloire que nul autre capkainé Romain è lift îaniais acquis au-" paraüâiK. La nuïâ: auât la iour^ née de Pharfale qui fut entre" Cæfar Augufte &Brutos, At- torius médecin rfcmonftraa Augafte fon maiftrè , qui eftoit- lors^ malade i ique Minér- üe seftoit-appàruéà: liiy c# fonge , & bauoic adrtldne- '
fté de le faire traduire hors de' {an camp^; ‘âatremen t" que- mal luy en aduicndroic. Augu-- ftefuimt cet aduis comme v» Kv>
lesciittffi
-, èraclc cîiuin , Sc s’en trouujt tres-bicn. Car Brutus gaigna d’abord fon^rnfi , le fàccagea & pafïâ au trWGhaiat de l’efp.à^c ce qui luyJekrefiiiçnee.
HL Plus quepnls des precedent font merueilleux, les fongcs de Tiberi® Attinius home pie bée Romain. Cctkonjme veid en fongelupirer quil^y comman- doit d’aduertir les Coofuls Se S enat Romain jqiie certains- ieux publiques n’agucres eck- brés à Rome luy auoient def- pieu 3 dautanrqu’ony auoicri- goureiïrcmcnrpunivn cfçlauc^ Sc qu’il vouloir qu’oo; les reco--. mepccaft. Attinius nieCprifant ccf^onge&ce Gommandement en fentit foudain la punitionv. Car fon ^ k naefn^#.
f ;■ ■/ “
i, ;:w:j Züiiiü 2^3, . --k
p\mSc luy rneimc fut frappé dVnc tref grieue maladie qui Ic' tenoit pns de tous fes mem* btes . Mais eftant derechef m c- îiacéçn fouge par id pi ter il le feic mettre daîîsvnc héticrc ôc $’‘cn alla ràportcr aux Cônfuls ks commendemens de lupitcr,,
&: ce qui luycftoitaduenu pour les auoir mefprifés du eom- mencemen tr Sd; apres cela (com¬ me file faux Dieu clifi: ellé fa^ tisfak) Attiniusguaritfoudain^
&C s’en retournaiur fespieds ea famaifoo.
Oi comme Dieu enuoie au- jv'. Guncfois des aduertiffemens en fonge parla vifion de quelque perfonnage vcncrahle, com¬ me nous auo-n s dit ci de uânt diï pontife quis’a P paru ta Alexan¬ dre le grand allani en Hierul^ icûu Ainfijak Le diable lequel
* îicscdufei '
lîoùrfe faire croire Diéü tafehè | à imiter les œuures merueil- 1 leufes de Dieu. Ce que nous ^
pouuons remarquer dans Vir-^ I Æftii' giïe lors qu’il fait ainfî parler ! l’ombre de He^or auparauant I décédé à Enée la nuid que la ville de Troyc fut prife, fac«i Gagée &: bruflee par les j
Créés.- ../i
Fuy t' enfils de âéejfe: heUicefieciti- Èfidiit9i*t embrufée , t ennemi mnti
Sur nos muys gttfie touu Troy e efi reàm* te en cendre: i
Ceft fait d'elle Friam, ^ils fe ueient defendr» ‘ ‘
ïeujfe èfté referué à cés fins en ces liduX. ^yiierecemmende's lestutelaires piettXfO Fortedes^udf toy cf les çhefis ficréfSif
Ihiaçomfaignerontj^arvoïes ajfeurées .i
Et toy tiy' tcn defiin : tu leur bafiiras
P es nouuemx murs ailleurs, a^res ff* auras
^feT^va^èfurmer. ■ [ j
^ ! Voilà eercàifiemem des
des fonget. ft#
gcslcfquels de premier abord' nefcmblent pas partir de l’arti¬ fice du Diable, ains pluftoft de l’alîiftancG dé quelque Ange de lumière , Veu qu’ils font tous- vtiles à Gcux qui les ont faits. Mais quoy l ce font des appafts &: blandices pour actrairc les- hommes a lès aguets 8c embuf- ches. Si ce félon ennemi da= genre humain paroifToitkou- uertement méchant en fesde- portemenscflucrsicshommcsi qui l’eufl: onquçs voulu reço- gnoiftre pour Dieu? La diui-* Dite prefuppofe bonté. Ainfile cauteleux dæmon nous deçoic fi non parce qui eft vrayemenc bon , à tout le moinspar ce qui l’cft en apparence , ou qui efi: tilc feulement au corps ou aux chofes externes 58c n U ifibk à Ta- xi^.Car pourueu qu'il conduife
TI.
S. Ma-
thitu
dMf.tj.
»
les citffef
Famé à perdition , Toit par id:ow iatrie foie par-fuperûition, mef- creance ou amrement il n’eft nullement fruHré de Ton arten-» te. La perce de noftre aille e’eÜ tonc foiî gaing, le but êclafo déroutes fes rufes. Mais la cata- fc de cece haine &c enuie enra¬ gée du diable contre le genre humain ,ie la deduiray cL apres- au difeours de la vie & de la mort.
Sur ce fubjet efl: tref notar bîe encore la vifîon qu^èut en fonge la femme de Pilate la nuiâ auant la mort de ccluy qui nous donna la vie. Car le^ Diable aianc quelque double de la diuinité d’iceluy 8c crai¬ gnant que noftre rédemption ftàcçompîift ( comnic vrayemét iladuint)par leftofton de (on fang fi oû Icfaifoit mourir
iéifin^h wz en fonge à ccte fem¬ me luydonnaftE aduis que fou mari feroic vn aéïe cres-inique en efpandant le fang (fyn hom¬ me iufte &: innocent. Ces iug- géftions & temonftrances ef- toient faintes en apparence & feintes quiht àda fin. Car ilpre- '
fuppofok Vn petit bien pour 1
üouspriuc^dai'fouueram bieni !
Oi* qwe ces mahiicu-i vil* i rc^wx‘ Unions fèient tous mê* !
teursês mè4nes'aùtéufs 8e fôu* té^ps naéhrôhge t cil* ce qu-ils réuelènt fouuent aux ho¬ mes des chbfès vrayes pour e- ftre f^cogiius 8e reucrés pour Vrais Dieux : & ce en deuxia- çons'. L^^ne paF^ce qu^çMcs font jter. défia faites : càriï^ flânent tou- tes ' les cho-fes paffccs. Lautre ^ ,fà dautant que par lexade co- ‘*»»»»« gnoiflarnee qu’ils ont des
Zescaufes^
fes naturelles ils en prcüoiént bien fouucnt ks efFeds :car ils font très- fçauans corne le mot le fignifie* •' ;
Quelquefois ils pr.Ci^ifênt la mort pi'ochainç des hçmmes y ou pour la cogaoilTani^p ont 4ç- qqelquû cref^ te , faquclle d-SiiHgeqt-Bien leu? debüoir trencbie^ dans peu-de tcpslc fil de la yjj^.S^^çJianiCîiuf- Û d’ailleu^^ les'jcoiifpjimlitq^ï
coniurad.ons!^ trafivfeus^'lf^? foient-elles feçretes qupCe ^ont eontre les Roys, les Princes; SC Jes grands feigoeurs du mon¬ de , ou concreTes villes 8c repu-, bliquesjils en pepuervt rcuelçl les euenemens*, &y adiouftet . (s’ils doubtenc) quelque coq^di^ tion,afin dén*eiJretrouuésmc- teurs.ou bien laiffer la predi- ûion ambiguë, comme leurs
des foHgeh ilf
oracles eftoi e n c ancien n em enc douSceux Se la pluf part à, dou¬ ble fens. Voilà quant aux fon- ges Diaboliques.
Des fonges erdiatires ejtte les Grecs apftellent En ypn ià les Latins Iniomnia.
Chap, Xî.
/. Songes ordinaires^ il, ' PourqUôy àinfi àppelle's. /#/. Exemples de The- feus ^Themiiiôcles^c^ Mârceütis. IK La caufe de tels fonges, r, Caujès des refueries des malades. rL Les fonges ^urejuoj! pim cohfm en .yîutonne ques autres pùjons .yj I. Parmy tes fonges or¬ dinaires il y a yuelijue marque de Hhi*- encur prédominante au corps.
SEsTogcsquelcsCrccs ^ appellent propremêr^^^|[J^ Enypnia,8c les Latins à leur imitation Infomg
Zes C4kfes
nky que nous ne pouuons tour-^ ncr en vn fcul mot Français f’eftendent fort loing au gci^r re des fonges eftans d’vn mil-, lion de forces Si dé formes con- fufement diuerfes Si diuerfe- mcnc confuics. C^r ihrcom- piehcnt toutes ees verica-blcs refucries qui viennent ordinai¬ rement au ccrueau: pendant le fommeil. ^
. Fappclle tels (oïigewrdmire^ po.uK deuxcaifons.L’vnc'par, ec\ qiic<(iCome i'e vie d ç éke) ifs no* atrinent ordinairement&prel^ que toutes les fois qu e nousre® pofons Si doriiioris. LautrCypat ce qu’il y a 4 ordinaire, quelt», que chofepartieuliere parmi la confuûon qui marque ou les objets J dcileings 5 occupations
Si penfées qu’on a eu en veil¬ lant le ioiüt prccedept ,ou de
des
couftumefelô la vacation d’vn chacun ; ou bien le naturel , la complexi on , & i’h umeur pre- doininance : donc on tire plu- fieurs conie<ïlurcs vtiles afin de pourucoir à la fantc. Ainfi la- raoureux fonge fes amours, rauarc des thiclbrs, l’ambici- bux honneurs , le belliqueux batailles, l'aduocat plaidoicri- CS le tnarinier nauigations & tempeftes, SC de fnclmes des ■autres. Ce que Lucrccc ,Sene- ■que, & Claudian poëees Latins ont dit tous trois en ce fens:
Le repos de U ntti6l en dormant tuttK mmtAmeine
Ce qui pendtnt le jour par les fens fe oeiau. promeine, T*a^**'
A ce propos fe raporte tref- Proyl^:. bièn ce que-Plntarque recite de UL Thefeus : lequel délirant fè ’monftrcr-imitacéür des geftcs
Lescéufes
Écroïques du tant renomma { Hercules, y pcnfoit fi fouuent j qu iis luy reuenoient d’ordinai- rc en l’imagination par foiiges» Pareillement Themiftocles e- floit ii jaloux des trophées de Miltüdcs que les longeant d’ordinaire fon repos en eftoit trouble. M. Marcellus , qui fut * appelle l’cfpec des Romains, deliioitfiardemrnentveniraux ^ains anec Anibal qu’il fon- geoit fouuent qu’ils combat- j toient en duel Tvn contre Taun ‘ tre.
Or la confufiondes fonges &Ia deformitédes vilionsima' ginces procédé du mcflangc confus des vapeurs & fumées qui ont monte à la telle, Icf- quelles defreglent Sc confoo' dent les effets de nollre ima- gination.Ioinél que les fensin**
àiesfonges. i lo
tcrienrs aucunement afToupis du {bmmeilne peuuent pas ex¬ ercer fi parfaidcment leurs fondions Sc diftinguer-les vir fions &: images comme s’ils c- ftoicnt du tout libres* Et par . ainfiicelies images fc côfondat & peflemeflant en defordre,, il s’en reprefcnte de fl diuerfc- ■mcnt bigarées que ce font bien fouuent des vifions de chofes ■outré contre nature,ioouïes, non oaqucs veuës, & qui no fc verront iamais. Ce qui ne doibc pourtant fcmblcr èftraii- gc. Car fi les monftres fe pro- duifent en AEique à caiife que ■des âmtnaux de diperfes cfpc- ces fe rencontransa'boirc en- tcrnblc en quelque defert,à caufè que les chaleurs y font cxtreniesd«r les raiffeaux tref- «rcs , fe méfient ôc s^accott-
Zts ùtufcs
plcnt les vns aucc les, autres: quelle mcrucillc ya-ilquVnc infini té d’images de diucrsob* jets rapoi teesôe confinées en fi petit lieu fc meflent &: coafon- dentenfemble?
Mais ccce confufion de Ton- ges informes & dcfrçglésarriuc plus fouuenc aux malades à caU" ic delà corruption de leurs hu¬ meurs , qui par quelque conta¬ gion corrompent aufli & trou¬ blent les erprits animaux por^ leurs reprefentateurs des fonges : tellement qu’ils ne peuuent exercer librement leur fon^ion ordinaire, yi^ Les (bnges auffi que nous faifons en/Autonne font plus turbulens & confus que ceux des autres faifons de banncc, à •éaufe de la nouueauté tics ^raiâs Iciquels efians pleins
d’hutnidite
des foH^s. 111
ii’humidicé ôc bouïUans dans l’eftomach enuoicnc grand’ quancicé de fumees à Ja cefte: krquelles fe meflant( comme dit-eft) auec les efprits animaux leur donnent des illufions c- ftrangementconfufes. .
Or pour refoudre ce qui a Vil- efté ci-defTus propofé, il elt certain que la diutrfe comple- xion des pcrfoijpLnes fait encore que parmi vnc infinité de rcf- ueries il y a coufiours quelque marque de l’humeur prédomi¬ nante au corps:dontic dif cour- ray particulieremet apres auoir rraitlié de la dcrnicre efpcce desfbnges,qui efldes fpedres, phantofmcs &: apparitions ef¬ fraya blés.
L
Lescat^cs
Dff Jf.eflfe$0*Ph4mofmes^id a^^aroiffemenfon^e^ dctB^hidtf,
Ch AP. XII. !
ï . Lei jfônges defiomtrent lits fitjfms de Pâme. IL Pourqucy lesmefchms j nentfomt de fondes a^ealf les comme les | ^ens de bien, III. frajienrs de U veillereutiennent enfonce. IV. Pife- rente des cnufis de tels jonges en diucrfts j habitudes. V. Songe tres^orribled-^- foHodorut. yi. Terreurs en finge de | PaufinUs. VIL Pareilles terreurs de Nerett , O thon j üT Caligtda . VIîI* Efbialte ou incube, IX. Qmlle ma¬ ladie cejl. X. Of inion commune des Médecins, XL Oj^inion de Galien. XII. Opinion de Fernel. XIII. lO^i- nion de Itdius Scdiger. XIV. Ctf lUfion d'icelles opinions, 0' comnient d
faut euirer P eph faite.
âtsfongc4. 121
. E non blcatc fouloic j;
1 dire qu’on pouuoit rc* p/»t4r.
6 marquer par les fongcs fionprofitoità l’exerckc de latS/X Tcrtu&àla corrediô des vices, '*■ prenant garde fi en fongeant auok des appétits dcfreglés, fi on côuoitoit ou commettoic rien de rale& defnonnefte. Car lame cftat en vn profond repos & en fon calme, defcouure cô-* me en vn fond clair fcs vrayes affedions & côuoitilcs : & bien fouuQnt ce qu’on n’ofe ny faire nydirc en veillant fc reprefen- te en fonge pendae le fommeil.
Ariftotc à ce mefme propos j j cfcîit que les gens de bien fon t des fongcs plus agréables quc"^-^yj les mefehans : dont la raifon îi’cft pas mal-aifée. Car ceux- là ont ramctraquille Scquietc làns aucune fynderefe: St ceux-
I- ij
Jbescaufes
ci font en perpétuelle ihquietü- dc par le remords de confciêcc qu i leur ramentoic en tout tëps • leurs forfaits&leurlercd’accu- laieur , de tefmoing, de iugCj&: d’executcur : les afflige , les bourrelie & geheniie incefflam- ment. '
ÎII- En veillant donc ils ont des terreurs & des frayeurs conti¬ nuelles, leurs propres domc-, ftiques leurs font fufpeds, leurs forterefles leur font des vrayes prifons 3 & ne fepeuuent affleu¬ rer en nulle forte comme nous îifons des tyrans de Syraeufe U autres: Se lamecflant ainfiaf- digée te trauailiée de telles im- prefflons , fe reprefente auffl en dormant des phantofmes terri-, hjes horribles, comme Dé¬ mons & autres fpedres efflraya* blés.
des fongef.
Or cc n’eftpas àdire que les iVo feuls mefehans ayent de telles vidons: car cela arriue aulli quelquefois aux gens de bien: mais la caufe en eft fort diuerfe^ Careeux-ci peuuécauoiraulîî quelquefois des apparitions horribles en fonge pour en a- uoir vett quelque temps anpa- raiiancdespourtraits, pour en auoirparlé J poury auoir penfé pu médité bhorreur des De-- nions infernaux(lerquels quoy qu efpFits , on s’imagine d’vne forme aiTreufe ) ou pour autres femblables caufes ; & les mef chaos ne les ont pas feulement pour cela : mais plus ordinaire¬ ment pour ce que (comme i’ay défia touché) leur ame eflant toute effrayée , leur imaginatiô pleine de terreur Sc d’horreur, ils nefepeuuét reprefeter qu’i^
L iij
les eaufes- • ' magfes dFrayablcs &c horribles., l’en veux raporter quelques exemples, dont les deux pre¬ miers font extraits de Plutar¬ que.,
¥. Apollodorusen are autres fon> ges affreux qu il auoit ordinai¬ rement, fongea vue nuiâ: qu’il j
eftoit efcdrché par les Scytes SC | qu’ils faifoicnc bouillir fon corps dans vncmatmite.&luf fcmbloitqucfon cœur cuifant dans icelle luy difoic telles pa^ PJwfvîr- ïolcs: Te te ^ttis canfe de tom
^ d’autre cofté luy eftoit aduis que fes filles toutes en- j«/î. flammées comme des brandôs allumés couroient à l’entour dé luy.
Yj^ Paufànias cftant en la ville ‘ ‘ de Bizancc, ( qui eft auiour- dhui Conftantinople ) enuoia prendre par force vne ieune fil-
des Jhn^ei* " 1^4-
le d’honncfte lieu fxommce tleonice poqr coucher aueC luy : mais eftantà demi-endor¬ mi lorsqu’on luy amena ( co¬ rne il eftoit ordinairement en ccruellc ,€n crainte ,5e en def- fiance) iJ luyfucadùis qucc’e- iloient fes ennemis qui venoi-^ cnt^our ^eftrangler: tcllemcnf qu’il fe leua en rurlâut&: raet- itant la main à l’efpée tua ce te belle fîlle touterorde morte fur la place, O'efpuis ce meurtre l’ombre de la fille s’apparoilToic 'Ordinairement à luy la ntiiâ en fonge luy donnant mille in¬ quiétudes, effi:ays&: terreurs iu- fques à ce que pour rappaifer aiât fai t toute force de facrificcs propitiatoires félon l’erreur du paganifmcenla ville de Hcftl- clée,où il y auoitvn temple dé¬ dié à telles fitperlïitions il L iiij
Zescaufi'i
fl’ic venir en fa prefencc par cî^ orcifmes , Tombre de la fille luy dit qu’en la ville de Laçe- denaone ilaurditlafin de tous fcsmauXj&dcfaits’yeneftant f allcilymourut.
Yjï. Defpuis que Néron eut fait
moin ir fa merc Agrippine J ia- , maisiln çutquedesfongqiter' ribles & cfpouuantables. Et demermes Ochon depuis qu’il eut fait aflafliner Ton predecef- feur Galba , l’ombre duquel fe prefentoit ordinairement à luy en fongeen forme tref hideufe Ôe horrible.
ÎÎX. Le mefmcfelit de C. Cali- gula le plus cruel &: fceleré ty¬ ran du monde: lequel efteiit bourrelé la nuid en fongejCÔ- Je il bourreloit les autres en veillant. Il nous femble quel¬ quefois que quelque malin ef-
âts fonges, ii$
prit ou forcicr nous oppreffe fuffoquede nuid en dormanc fe jecçant d’vn poids tref-lonrd' far ndftre eftamach : de force que nous nauons point la ref- piratioii nÿ la voix libre ^ &c Ci nosfenscn font tous troubles.
Les anciens croyoient que ce fuireiicvrayemenc des démons corporels , comme Faunes &: Syluains , qu-’ils appelloient lxi~ cnhes. Toutefois les Médecins ont bien iugé que c’eftoit vne vraye Sc dangereufe maladies * fans inceruentioii d’efprit , ny démon, ny forcicr; tellement qu’elle appartient pluftoft à l’cf- pece precedétedes fonges qu’à cellc-cy;mais la faulfe apparen¬ ce la raportanticy, il fera bien à propos d’enfeigner que c’cif, de en expofer les caufes.
Z’f^WrKainfi l’appellent les ix.
Grc cS jîcs La tin s Irnube^h^ Fr$;: çois Coquemar) cft vnc lourdcSc pcianteopprcflîon du corps, la^ quelle fupprime l’haleine', Se arreftelàvoix.
X. Les caufes que les Mededns
raportenr de cétc maladie re- uiennentprelqueà vnc mefmc, La commune opinion eftque cela procédé de là voracité & crudité des viandes que le- llomacLiürchargc ne peut di¬ gérer: d où s’exhalent des va- ■peurs Icfquclles eftoupanr les> çonduits de la relpiration 8C delà voix aous trauaillent cà' forte qu’il lemblc qu’on nous^ lûlFoque par lefurfaisde quel¬ que grosfardcau.
Galien tient que celaarriucà ceux qui font remplis, Chargés & ajSfaiirésd’liumeurs eorrom-
pues ï lors (ju clics viennent fàifir &c mordEc l’orifice de l’c- ftomacb*
, Fcrnel dit plus particuliers- xiT- met que c’eÛTae humeur crafi gcoffiercjpituiceufe ou me- jf lanchaKque, laquelle cft atta- /««ît. ehecauxinteffins, &: venaae à ^ enfler par la gloutonnieSe cru- dités J ptefle le diaphragme Se lès poiilmons : & vne vapeur groffieres’cflcuantdelàau go- fier & au ccrueau la voix ca eft- âipprimée,>&: les fens troublés.- Que fi cela continue longue¬ ment il y a danger qu il ne tourne en apoplexie.
Iules de l’Efcalc reprenant ^^înt Cardan yditen peu de mots que sc»i cétc maladie vient de ce lesrrjufelèsde la poiîStrinc faifîsdc quelque i^ailuaifc hu- meurou vapeur : de façon que:
" L yj
Zesc4tifis
c’efi: vn auant-coureiir de gran¬ des & peiilleufesmaladies.
. Toutes ces opinions là font probables, ne,fe deftruifenc pas ivne l’autre ^ & fe pèuucnt tdip- \ tes trouuer véritables par ex¬ périence en diuers temps ou en diuers fubjets. Pour cuiter telle maladie il eft bon de fou- per fobrement, fc coucher dormir fur le ventre ou deco- fte, jamais furie dos : parce qu’on fait mieux la digeftion en redoublant la chaleur dans l’cftomach &inteftins comme i’ay touché ci-deuant.
Gr apres auoir traiété de toutes les efpeces des fongesil faut dire quelque chofe de leur ) vanité ou vérité qui ont efté
les plus anciens 6c plus hgnales ‘ interprètes dfcs fonges.
des fondes.
De U ‘Mérité ou “V4fiitê des pinces.
Chap. XHI.
Jt. Portes des finies font de corne ou d'y-- uoire.felonUfMe des pètes. II. Po»r- tpoy lesfonges veritAvles font f^nifés far Id corne, lll. Ponrij^^my les vAsns pr lymïre. IV. Sens allégorique. V. Pour- qmy les finges du mAùn[ mt moins confus que cenx dupemierfommé iy' que le So¬ leil enefvne caufe cooprante. Yl. Les anciens ont efimé que dormant ésceme- tieres on auoit des Jonges véritables. VIF. Le mejme en dormant Jitr des peaux de brebis. IIX. Lemejme de la pierre Eu- ineces. IX. Cardan attribue mejme ver¬ tu aux Hures des fainEles efritures. X.
r expérience fait veoir que telles opi¬ nions font JuperjlitieuJès. XI. R^ifinfor- tijiée de l'autorité de f efrrture fatùte. XII. Qt^ les interprètes des fonge's fi dé¬ mentent ordinairement les vns tes autres.
U
Zttcaufef
tontrer quelque fange veriuhle. XIV* Contfdres euenemem de pareil Jong^ XV. Objfâion.^
B S antitiîS î^octcÿ Icfquelsfous I^efcôrcc de ecrtâîncs plaifari- tes inuentions & ftions fabuleufcs fouloict cou- e ufitles pUismoilèux fccrecfdcr la nature, ont feint fort ingeai'* eufement &c bien à propos que le fomtneil eft eftabli dans vna cité, en laquelle il y a deuxpor-- tes : l'vne defquciles eft de cor¬ ne, Taucrc d’yuoirc:8eque par celle-ci pafïetlesfongcs v<ains>i par cene- là les véritables.
Car comme la corne clï corpsclàir 5 diaphane, ôc tranf- parantjà trauers lequel nous- pouuons pereeuoir les objets d^la ycuë ; ^infi ceux qui
fiS'
fe cerueau éfpurë & purgé dc' mauuaifês humeurs re^oiuent doucemenedes vtfions qui leur fonrdes vrais prefagcs&aducr- wiTcmens des chofes futures*
D’autre coftëjtout akjfi que îu;. l’yiiejre eft yne cfpece d^blfe- ment grofïier opaque, ckir- apparant nullement tranfpa- rant: de tncfmes ceux qui par léür intempcrcncc ont chargé & fouille leur cçrueau d-vn tas & ramas de fales groffieres- humeurs ne rcçoiuent que grofficrcmcnt)eoiîfurctnent 8c en apparence les prclagcs des eîibles qui Icurdoiüent arriuer fens qu’on y, puifTc. aifeoir aucu¬ ne in tcrprctacion claire & ma- nifefte.
Ges deux portes d U fqmmcil ^ raportçnî: doric aUegorique- *uent à lâ' dirpolitiqn4es pet*;-
Les catefis
fonncs, laquelle peut diuerfe- ment rendre les fonges où vains ou véritables t&c mermes en ce qui regard^ l’eftat de la famé corporelfé : comme nous de- f duirons au chapitre fuiuant. ,
Mais d’ailleurs la diftih^ioti du temps eft tref-jrequife pouf difeerner la vérité du vanité des fonges. Car fur ie premier forameil auant que la digeftion foit faite le cerueaü eftant char¬ ge des fumées euaporées de. '
Feftomachenhautj onnevoid j
point de fonges,ou*bien ils font fi embrouilles 8c confus qu’à grand peine on peut s’eh rcf*. fouucnir au refueil. Mais fur l’auroreapres que la digeflion cft achcuée & que le ceruèàù eft aiîcpncment defehargé de . ■ ces funiées* &: vapeuirf f , j prés diffipccs par le mdiéii de la '
des fengcs, m
chaleur naturelle qui remonte à la tefte, les fens cftans plus libres il y a plus d’apparence de vérité aux fonges : auffi n’erî font- ils pas fi confus &: nous nous en reflouuenons facile- mét à noftre refueil. Joint que le Soleil s’cleuât fur noftre fitmif- phere & retournant à nous for-/i^. "pj, tifie nos efprits & donne quel- que vigeur à noftre ame pour ^2*”' lui aider à prefaîgér & preuoir2?fc,%: les chofés futures; C’eft pour-'* ’• % quoy Phœbus ou Apollon, qui^^* fignifiele^Soleil, eftoit ancien¬ nement appelle Vates^ c’eftà dire deuin ou prophète 8c le principal auteur des oracles,
Aüciins adjouftent .encore VI,’ aucclcs eircôftances des perfô- nes 8c du temps celle du lieu: Retiennent que ceux qui dor¬ ment éscemeticrcs voient des
tes e4tifes
cdrién. Songes véritables. Cardan ref- •. crit ainli : Tertitlian récite Hérodote & Nicandre que les Nafammoncs fouloiem Tm»i- ,à.ces fins coucher près les fepul- ' * cres de leurs peres j &ies Gan- iois près ceux des vaiilas & Imr disperfonnages.
TIL II y en a qui tiennent . auffi i que dormant dans des peaux de brebis ou moutons;on void de» forces veiritâblçs^ | % Cclaeft rcm^irquépar Oseliusî *y’^*^* lequel fur ce fubjet raporteplur ; fleurs autres fiuperflitions pa- | yen nés touebant les’ peaux de tels animaux.
IIX. Pline eferit que la pierre ap* pciiep des Grecs Eümeçery 57. fci/f. fcmblable à vn caillou (; aucuns |
m4tnr. tiennent que cefi: pluilofi:
cfpcce debaulme qui a mefinC nom) mi£è foubs la telles CIV: ^
itsfon^.
fendre pendant le rommeit es vivons véritables.
Lemefme Cardan alîeure ïx: quclesliures des faintes eferi- turcs ou des faints Per« '
foubz le cheuec du liâl produi- fent pareil effed.
Mais pour trencher court K. CCS opinions- là, il cft certain que leflày en eftant tref-aifé rcxpecience nous fera veuDÛr que ce font dçii 'menfongcsH^ longes J des vaines ^perlliDir ons &: valûtes rupctltitieufes.
le veux encore iaeçopagner XI^ de raifon rexpericnce. La vé¬ rité ou vanité des fonges dé¬ pendant de leuenennent des ebofes , qu i eft celuy qui ipeut diftinguer les fongés véritable s d’aucc les vains Se tron^peux que eeluy-là feiil qui preuoid ' fitvoid les ebofes futures plus
lescattfes
prefcntemcat que nous ne fai- \ ions pas celles qui nous font les plus pi'efentesîyeü' mcfmes que c efl: Itiy qui nous defend d’a- «oir efgard aux fongeSjdifant I aiofi par fes oracles : où iîyabe- àe jonges il y a beaucoup efe Les fonges diuerja' 'illu~
Jiiqi. î 4 . fions ont fait rm r be/tucoup èe j fbnnes, Y ous naure^pomtf augures Cî> n'^y/èren^ point de ban dé déûiner ' n la façon des pyens c^'nUur^nul [ efgkŸdafiX fènges.
,XII. Ceux-là' mcfmes qui font proféflîôn de la diiTiriâtibh'paf les fôngcs démentent les inter* pretatipns les vns des autres, tantil yadcvanitê&:cneuXj& aux fon ges : d equoy n o us au ôs exemples anciens que ie nat. veuxiey brefuement raporcei*' Vn certain coureur aiant def ; feigne de courir aux ienx
desfonm* 13 1
OlympiqueSjfongea qu’il eftoit legcrement porté lur vn char- riot tiré à quatre cheuaux. Sur- quoyaianc confulté vn deuin, il luy alleura qu’il emporteroic le prix de la courfe qui luy e- ftoic promis par la vitefTe des chcuaux. A'iantpropofé le raef- me fonge à Antiphon deuin fameux, il en receucvnc inter¬ prétation contraire. Car ( dit il au coureur) ne vois tu pas que tu es j)recedé de quatre puis que quatre cheuaux courent dcuanrtoy?Vn autre coureur aiautfôgéauantque venir aux mefmes jeux qu’il eftoit deue- nu aigle , vn deuin luy dit que «fans doubtc la force 8c la céléri¬ té du vol de l’aigle luy promet- toit le prix: mais Antiphon s’en înosqua,difant qu’au contrai¬ re il feroit vaincu &: demour-
ttsCitHfes
mit derrière dautant qüc l’ai¬ gle vole apres les autres oife- ^ aux pour les prendre. V ne fem-
ehlZ" mariée délirant auoir des fiottnijt. enfans fbngea que la nature c- ' ftoitféclléc 5 & s’eilant enquife aiiec les deuins que luy pefu- uok prefâgcr ce fonge , les vns luy dirent que cela fignifioit ! quelepalliîgedela conception | ^dc 1 enfeu temeftt eftoit fer¬ mé, tellement qu’elle n’eftbit , pas feulement enceinte: d’au- tres^au contraire luy afieurcret j qu’elle cftoit enceinte, dau- ( cant qu’On n’a pas accouftunic de fécllcr& bouderies chofes | Vuides, ains celles qui font re¬ plies de cJiofcs excellentes ou |
importantcs.Dcrcuencmét de I
CCS longes nous n’en trouuons rien en l'hiftoire.
fi nouîclprouuwî
desfsHges. I52
cuncfois des fongcs véritables ccncà que par rencontre 6e à force de fouger , comme vn mauuais archer touche quel- quefoisau blanc à force de ti¬ rer 8c décocher grand nombre de fléchés : de force qu'il eli beaucoup plus à propos de les cftimer cous vains en general, afin de nous cfloigner de lafu- perfticion , (^e de nous trauail- lerà vne trop curiçufe recher¬ che de la vérité parmy tant de vanitéjôc tirer la clarté de Tob- fcurcconfufion des tenebrcs.& neantmoius loüer 5c remercier Dieu fi quelquefois il luy plaifl: de nous enuoyer des reuelatiôs pendant noftre fommciU
l’ay encore vn argument in- XIT. qinciblc contre la vanité des CS. C’eft que fi nous vou- inferer la vérité d’iceux de
LesMf^Jei
cc qu il arriue quelquefois que nous preuoyons en fonge l’c- uenement de quelque cliofe future, il faudroit audi par mef- me moyen inferer que toutes \ les fois que nous fongerions mefmeçhofe, pareil euenemêt s’endeuroit enluyure; tou¬ tefois nous cfprouuons èc en nousmefmes& en autruy or¬ dinairement le corKraire. Ain- filifons nous que Iules Cæfar , &:Hippiasonttousdeuxfongé ' en guerre qu’ils auoiêt 'a faire à leurs mères: 8c ncantmoins celuy-ci fut vaincu, Seceluy- • là vainqueur. Alexandre le j grand affiegeant la ville de | Tyr fongea qu’il eftoit dedans: | Hamilcarau fiege d’vne autre ville eut vn pareil fonge , mais contraire cuenemenr : car^^jl .entra prifonnicr, & l’auttPF '
ftoucifx. OjLiclqu’VO
des fanges, 133
Qu’ciqu Vn pourroit encore xiV* à bon droit (ce me fembîe) sa- heortericy & ibuflcnir que la vanité des (onges n’eft pas fi grande que ie Tay defcrite,puis qu’il y.amefm es des perfonnes qui oned’ordmaire des fonges véritables : d’autres qui les in¬ terprètent fi diuinement qu’ils en expofent les euenemenspre- fagesauant qu’ils arriuent : ÔC apres toiit que les fàinftes eferi- füresnous enfcignertt que les fbngcs ne font point à méfpri- fer, & que les Patriarches &c Prophètes en ont donné fou- uent rinterpretation non feu¬ lement aux Roy s dz grands du monde, niais aufli à des parti¬ culiers, gens de peu Sz mlfcra- blés : comme l’on tfaK^dofepli 41. &Ç)antel.
Aquoy il nous faut vn peu M
Les caujes
arrcfter , &: nous dirons par mcfmc moyen qui ont efté les plus anciens interprètes, des longes.
De ceux qui ont d* ovdinam des fondes '^evitubles : ^ des in^ ter frétés des fonges»
Ch AP. XIV.
I. Galien amit £«rAinaire des fon-^ ges véritables. II. Ze mejme arrittoit à vne femme de Naj^les, III. Lacaup na¬ turelle de tels fonges. IV. MeruetUeup propriété de Cardan défis parensi V.
ilue les anciens patriarches mt interprè¬ te' les finges en quey lofiph a excelle par U grâce de Dieu non par la magie des peiens. VI. KmphiElion. VU. LesTeli- nejjiens. T IX.' i/imphiaraus fignàU if*- terprefe des finges. IX. Q^e fà fiientt d" interpréter les fogesefi venue £ .A dam. X. Q^cetefiiencen a peint défailli; XI* Qitth en a des préceptes. XU.^Expeneth
desfofigts. 154
(t de tnnUnHsà inter^reur Us fonges.
XIII. Hefilmon ft*r ce fuhjet. XI V. l'mtettrnes'en mejlcpint.
I^^^Alicn prince des Me^ l^^ffdccins cfcric de l’oy- j,' mefmc qu’ii auoit cé- té rare faculté que depreuoie en fonge les cuenemens des chofes futures.
Alexandre Neapolitain cf- crit la mefmc chofe dVne hon- n. nefte dame de Naplesdaqucllc par le moyen des fouges pre- difoit d’ordinaire ce qui luy deuoitarriucr auec admiration de tout le monde.
La caufe naturelle de cela m. mcfemblela bonne &: parfaite conftitucion 8c du corps 8c de lame cnfemblc, exempte de troublefic de paffi[on;>auec le ré¬ gime Sc continence du man¬ ger, boire 8c dormir: mais le M ij
Les cafijes
plus fouuent c’cft vne -grâce parcicLiliere de Dieu citant corame vnc cfpec.e de prophé¬ tie.
ÏV. Encore eft-ce çliofe beau- plus merudlleufe laqucl- ferum le Cardaij s’attribue fort arro- •t-aries. gammcnt non feulement àfoy, mais auffi à Tes parens tant de l’eftoc paternel que maternel, d'auoir aufïï en fonge des rç^ uelations ordinaires deschofes futures : faucur certes de la di- uinitéCfi cela eft yeritable) 4- q^iclle s’çtendoit.bien loing iSf au large à cesdeux faniillesrtel- I Icnjent qu’elle ne me lemblc
!pas pouuoir eftre mefurée par la raifon naturelle. Eftant donc vn don furnaturel ;il n’en faut point tirer coiife- I, quence naturelle : ains ceux
I qui en font doués en doiuent
des fanges,
tdn'erci’er&loüangcr la bonté diuine rquileura defpard fpc- cialemenc vne tellegrace, com¬ me il' en defparc d’autres à d’au¬ tres honimes félon fon bon piaifirj fans que perfonne doi- tre s Vnorguillir de- tels dons', ny fe plaindre s’ils ne luyfont pas communiqués. V,
Quant à l’interpretation des fonges Philon luif que le patriarche Abràam SLUb.y. cfté le premier qur s’en eft me- flcrduquel il eft vray- fcmblable pjyjor. que fon fiislfaac, 8c de celuy-ci lacob & lofeph l’ont apprife: 2‘i. encre tous lefquels lofeph a pour ce regard excelld comme iîcftairéa colliger de la fainâ:c ub. Bible.Carie ne puisapprouuer lopmion deceux qui ont efti- efif mé que lofeph euft appris des de rjom- ^ages d’Egypte l’expofition M iij
Les caufes
dcs fongcs: dau tant que nom Idbns en Gencfc que les Mages nicrmcs ne feçurent point in- tcrpretei* comme luy les fonges de Pharaon.
y J Pline eferit que le plus anciê interprète des fonges cftoitvn nommé Ampliy^tion.
Aucuns attribuent la pre- * miere inuention de la diuina- tion parles fonges aux Tclinef- fiens .
IIX. Paufanias fait grand cftat pour ce fubjeç? ’ lequel eftoic 11 bien entendu en J’cxpolitiô des fonges, qu’apres fa mort il fut mis au nombre des dieux par la {'uperfticieufe opiniondespayciis:quulloient
encore coucher auprès de fon fèpulcrc croyans en auoir des fonges vcrltables.
Pour moy ic ne voudrois pas
des fondes. i
attribuer Vny à lofcph nV Abdainrinuention dcxpofcr les fonges , encore moins aux paycns , croyant fermement qucc’eïloicvnefpeciale faneur de Dieu en eux & en leurs an- ceftres qui auoient bien ferui la diuine majefté ; & que ce qu’ils en pouuoiét auoir acquis par fciencc humaine cftoit en Adam des la naiflancc du mon¬ de luy ayant efte infufe de Dieu aucc toutes les autres fciences tant des chofes natu¬ relles que fur-naturelles c ainh queie difeourray^ Dieu ai¬ dant, au premier liure de ma Metaphylique.
Or cete grâce incfpuifablc de la bonté ditiine n’a pas cclTé en ces pcrfonnes-là : ains fc peut encore remarquer en plu- heurs autres J maislpccialcmcç M iiq
X.
Lcscaufes
€ia ceux qui viuent fai'nâier jnent: bien que les Magiciens cnfacentauflî plus particuliè¬ rement profclîion par le moyc des fuggeftions du diable, le¬ quel n’ignorant rien en la na¬ ture preuaid rubtilemct beau¬ coup de chores,&; les reprefea- te( quand Dieu luy perm.et)par des illufions> qu’il fait apres croire pour diuinations & pro¬ phéties
XL le ne veux pas pourtant H cflroitement &: parciculierO- ment attacher la diuination par Icsfonges à vue grâce fpc- ciale&don fur naturel deDieu, que ie n’accorde qu’il yait des préceptes de l’inuêdôderefprit humain pour cela comme pour aucunes autres fcicnccs. Car c’eft chofe qui eft mefmc fon¬ dée en L’cfcricutc faince; laquel-
derfinges. 137
îe défend aux ignorans Je fô- cherchcir curieufernentfexpo- ficion des fonges , afin que, comme il leur en prend d’ôrdî' nake , ils ne baftiffcnc erreur fùr erreur multipliant leur ma¬ lice par leur inruffifance : BC neaiitmoins la mefmc chofe eft permife aux hommes f^a- uans,au Leuitique içi
Alexandre Neapolkaln cfi- ^ j defifus allégué recite qu’vn nô-.^iexaii, me lunianus, lequel auoic Ion précepteur 3 excelloicmer-/iè. i. ucilleuremcnt en rinterpreta"- non des fonges : tellemenrqué‘^'*‘ toute forte de gens affluoit chez luy de toute parts comme deuers vn oracle.
Larefolutionlbit donc queXIÎI. comme nous pouuons aiioir des fonges véritables proce- daiisdeladiuiuité de noftrea- M V
tis^^ufçs
me lorf qu’elle n’cft poin^dî. wercie pau les objets desTcns excetieurs, qu’elle eit lanspaf- fion &: fans ^rouble dans vn corps de bonne couftitution & tempérament : ainfî parle mef* me effort de noffre ameSepar certains préceptes fondés fur rexperience , longue obferua- tion &cognoiflanee des eho^ fc$ naturelles^ noos pouuons apprendre rinterpretation des fonges.Maisauffi qoe comme il y a des fonges qui font fur* joaturcüemct^enuoiésdc Dieu, ain fi cftil b c foin g de. fa grâce pour les bien expofer & entem dre. Tels furent les fonges de Nabuchodonofbï &: de Plra» laon que Daniel 6^ lofe.plxleur interprétèrent à la feontc des lages Chaldécns & Egyptiens,
qui a^cnfecurçE donner riatcc-
dts f&H^. rjf
pretition auec toute leur nia-
Quant à may i’acluoücray X franchement que ie ne fuis point ver fé en i’expofition des fonges Sc n’ay cogneu encore perionne qui en fift profeCi dn qucparcharîatterie où caîole- rie. Toutefois en ce qui regar¬ de la difpo{ition&; l’eftat de la fanté du corps, les préceptes en eftant affez familiers dans les CEuures dcsMcdecins,i’en veux raporter quelques vns en fuite.
Çtmment on dejcouure lejîu f delà fanté parle mqyen des fonges.
Ch, A P. XV.
I. SeRe compdraijfin pour tnonÿrer t^emmàeuons prendre g*r de k ms fou-
K V j
lescaufes
ges. n. Qm nos fonges marquent les UùL meurs ftredommantes. lu. Exemple de. lacholere. IV. De la melancheUe. Vi Duphlegme. VI; De l'abondance du fing. VII. De l’inanition^ llx. Dé la trop grande repletion. .IX. Déiapuan* feur des humeurs corrompues. X... Del'o^ deur fouifue procedante du bon temperaw ment. XI. Dijlinflion des fonges qu\ procèdent des humeurs prédominantes. dt auec ceux qui precedent des obiedls per~~ teua. ou conc eus en veillant. -
WÎSîS^Ertaincmentcc{croit chofe ridicule &indif ... ^ gne des hommes ( cô- Tltrtar.. mc dittres bien Plùcarcjuc)dç prendre foigncufcmcnt g;^rdc au crailler des corbeaux, au caqueter dés poules , au vol de certains oifeaux.au fouiller des porceaux remuans des.ordurcS' auec leur groin pour en tircr. dcsprefàgesjdes vcntSjdcs plü- y,es6e des oragçsj^c que nous ne
di‘ tHe»- davale- \udi
des fondes.
fccuffions point obferucr nj preuoir a certains fignes (bit en veillant Toit, en dormant l’ora-' ge ôc tempcfte des maladies prochaines à fourdrc fur nos te¬ lles : mais encore pluftoft en. dormant qu’en veillant: dau«^ tant quel ame pendant le repos du corps n’cllant point occu¬ pée nyduiertie parla confide- ration des obieds des fens extci rieurs, fe collige en foy mefmcy^ contemple mieux ce qui eft ca¬ ché à l’interieur,. obfcrue &: defcouureladifpoiition ouin- difpofition du. corps. De la vient auffi que lors que lors iious voulons mieux méditer les chofes diuines ou conlidc- rer plus profondément quet- que chofe d’importâce, nous cillons les yeux , ou pour le inoins n’cfgarbs pas ça ôc là nq-
Lescaufes
ftre vcuc, tafchons de fur- feoir les fondions des feus ex¬ térieurs pour mieux ramafTer îës forces des intérieurs au de¬ dans de Tame : ce qui porta vn ancien Philofopbe àceie folie que de fc creucr les yeux afin |difoitil)de mieux & pluspro- fondement méditer.
Or dô toutes les chofes que lame dcfconurc le plus claire¬ ment en cet cftat-Ià , c cft la di- uerfe côftitution des humeurs predominâtesen noftre corps, Icfqueflesre mcflans parmi Ics cfprits animaax porteurs des fonges leur donnent quelque imprcffîon de leurs qualités 8C mcfmcs de leur cftrc : tcllemét que lesvifîons que nous en a- uons ordinairement en dor¬ mant tiennent de ce-S humeurs»
des fondes. 140
là>ou de leurs quilirés
Si doncquclqu’vn fongedu' feu , flamme, ou embrafemenr, noiies, querelcs, débats , & c5- bats,c’cftfîgnequ41ya en fan corps replction de bile jaune & cbôlere.
S’ilîoy eftaduisqu’ilfoiten iv, profondes tenebres , qu’il ap- perçoiue delà fumée , des char¬ bons efteints, de la fuye Vau¬ tres chofes noires , ou bien des trilles, funeftes & lugubres, comme conuois des morts ôc fepulEures;ou bienencorcs des- efprits&dacmonsou phantof- naes & fpcéfres aiïreux &: hof- ribles , ce font desindiecs tref-
eertainsde mclancholic.
Songer pluye, gelée, glace, V. grefle, neige, qu'on fc baigne , qu’ô voiddcsrctsàprcdrcpoiè fonsjlbncdcs remarques infalli-
Zescaufes
Iles de pituite , de phlegmc , '5c d’humeurs froides, çri;. Celuy qui fonge du fang & chofcs rouges a beroing de fei- gnéc pour cuiter la maladie que les Médecins appellent P/eforr; laquelle procédé d’vnc fur-abondance de fang. ini. Ceux qui fontdVn tempé¬ rament fort feCi qui ont de l’i¬ nanition 8c font vuides 8c def- charges d’excremés, ainfi qu’Hî ont au lieu de cela le corps r«- ply d’air8cde vêts, fonget qu’ih volent 5c fautelcnc Icgcrcmenj & mefmcs préncntdes oifeavx àlacourfe.
jlX. Au contraire ceux qui font fort chargés de maunaifes hu¬ meurs 8c excremens jfongent qu’ils font accablés 8c affaifles foubs quelque gros fardeau 82 qu’ilsnepeuucntfe remuer
iesfonges, 141
rhfcfcntêtfôibleSjlcshumcuTs corrompues furmontant les bonnes : & leur eft aduis aucu-* nefoisque quelque dæmonou phâtormefe couche d’vn poids tref-lourdfur eux pour les e- ftoulFerjCe que les Médecins appellent Epfhiahe ou -donc hay difeouru cy-dcuanc. n.dec*
D’ailleurs (qui çft chofe mer- weillcufe ) ïi les humeurs font ' putrcficcs, on reflent en fon^ç cefte puanteur 8c fcmbic adurs qù'onfüit dans des (aies bour¬ biers, dans dese(goufts,priues .
& cToaques emplies df ordures puantes ; au contraire ceux qui font en bonne diipofition 8c oncleur tempérament parfai<3: Ibngctdeschofcs aromatiques & doux-flairantes.
Toutes telles imprclîîons du X. corps alFedent fiviuement l’a-
Ltscaufes
i»c,quc méfmeiS l’imaginatioii de ceux qui font altérés fc re- prefentclafoif en dormant :& Icureft aduis qu’lis voyenc des choies liquidcs^mais qu’ils font empefehés d’en boire, comme Tantale.: Pareillement les fa¬ méliques ont des imaginations de mâger;&ceux qui ont Icsra- fcsfpermatiqucs , le ventre, ou la veflîe chargés de leurs cxcre- mens s’imaginent qu’ils s’en dcfchargêtj&aucunefois s’en defehargent en cffeft par les voies & conduits naturels.
Iln’y accluy quincpuifTcor* dinaircment obferucr les cho- fcsluf- dites en {by-meime-: biê que tels indices île foient pas touûours des argumens necer» faires. Car il arriuc fouuent que fileiour precedent nous auiôs eu en objet les chofes que nous
des finies, 142
fohgcons la nuiÊt apres , ou bic que nous en cuflîons difeoum foie de parole, foi: en la feule conception , noftrc imaginati¬ on fêles reprefence pluftüft par le moien de la mémoire que parlacôftitution des humeurs corporelles. Mais la diftindi- on en eft pourtant aifcc. Car fl nous fongeons fouucnt &: d’ordinaife vne mcfme chofe , clic fc doit taporter à la predo» rnination ou ruperfluicé de quelque humeur: &: lîcc n’cS: qu’vnc fois, cela peut procéder desobicts que nous en auons eu en nos fens extérieurs , ou des difcours que nous en auons fenuenvciÜantfoitde parole, foit en la conception ou pen¬ sée.
Au demeurant ce ne feroit pas alTcz d^auoir expofé comV
tes caufes
mônt nous pouuons inger de là dirpofition du corps par les sô- ges : Cl nous n’enfeignions au.{^ fl les moiens d’auoir des fon- gcs giys , agréables & bici] ré¬ glés : afin que noftie fommeii en foitplus doux Sc plaifant^ & qu’à noftre refucil noftre àmc ne foie actriÜïée & troublée .
Comment on peut faire que les I foJt^esfeientplâiJans Ç^a^eaBles,
C H A P. XVL
I. La caufè i des fripes agteahles cojtjfe àhienviure. II. La i.en fa bonedif>tjf- tion de l^ejprit O" dt* corps, lll- La j en Umoderatson de nos pasfions. IV. la a, auregime dumanger cr boire. V. i<**5 en entretien ^ avions jeiettjès vn pea auant lé fommesl. \l. La 6 félon S.
des fanges. 145
mrd, ef de fe cmcheraitec queh^ehelle médiation.
belles fcn- C tcncesde Zenon 6c
S Ariftote, 8c raifoiTsy-'^'**
de Philofophie deuant raportecs lors ç[iie nous allons, ditcoî^iru des fpedrcs 8c apparitions horribles qui fe re- prcfentenc a'ucLinefois en fon- ge, il eft aifé à colligerque he- xercicc de la vertu 8ç honnefte- té en nos adions,’ dircpurs 6C pcnfécjcontient nos fens , mef- mes pendant le romraeil,en dc-î uoir, fait que nôftre ame n*cfl: nullement trauailléc' dç tcHes vidons affreufcs 8c hor- tibles. Ce qui eft tellement cer¬ tain que mefmcs ia Sapience 7,^. it: diuine le nous enfeigne ; pro- tnetcant expreflement vu doUx^‘
â: agrcable fommcil efloignc de frayeur & terreur à ceux qu i gardent fesfaindts commander- mens. Voila donc la première & principale chofe requife pour auoir des longes agré⬠tes: c’eft que de viure ver tueü* fcmcnt&: félon les commande- mcnsdcDicu.
IL La fécondé, c’eft que l’clpric & le COI ps forent en bon eftat & bien ciirpofcs»Carvncamc afdigèc aiant Ton imaginatiô Sc penlée confite en ti iltcffc & en fafchericmc peut aufli auoir en dormant que des fonges trilles &fafcheux.'& vu corps mala¬ de ou languide communique fon indifpofition à lame , la¬ quelle àccte caufe n’cxcrcc pas fi commodemet fes fon^lions.
ÏIL Pour vnc troüîcfmc eft rç- quifclamodcratiô de nospaf-
I
âeifon^s. 144
ilosS^aflFedions. Car (comme iayrcmoflré ci-dcuant)ies paf- (ions defordonnees donner des inq^ ietudes à i’amc, lesquelles luy rcprcfcatcnt apres des ima¬ ges triftes 6c quelquefois hor- iiIjIcs.
Pour la quatricfmcjcfl: autant neeeffaire que nulle autre cho- fc vnc vie réglée en noftre mâ- ' gerSc boire. Or tel reglement confifte en deux choies. LVne en Urobrierc 6c continence: car l’ellomach eftant rempli de trop deviâdes 8c ne les pouuât digérer, enuoie grand’ quantité de vapeurs 6c famées crues au ccrucau , kfquclles fc méfiant aucc les. cfprits animaux les troublent, cmpcfcheiit leuc fojidiott ordinaire , 6c diucrlî- «cat les images d«s objets de D'aucrecoflé la wop
Ltscaufn
'^râdeabftmécc Sdlcjunc orcü- riairc caufe des fôges triftcs, les ^ efprits animaux n’ayâs pascftê^ fuffifamment recrées &; reftau- rés. L’autre confifte au choix des viandes. Car çcllbs qui font de facile digeftion &c font le- bon latîg aident aulîî beau¬ coup à faire des fongcs agrca^ bles. Au contraire il. ne faut point yfer de viandes de dur<î. concodion ny de celles qui lot venteufeSjfumcufes, piquan- t:cs , mordicanccs ou dbdeur violente, bref toutes celles qui donnent des émotions au ccrueau , comme les Icguma- gesjl’vfage defquels Pytagoras intcrdifoit fort cftroitementà fcsdifçipicsjles chaftaigncSjlcs aux , les oignons , la mandra¬ gore, la moielle, & raefmcs U cefte du p’bilTô appelle Poulpe.
Xacifl-
fetîget. '145:
Lacinquiermcchorc rcqui- fe aux fongcs agréables & trâ- quilles c’eft qu apres lefoiipcr s’entretienne de difeours jo-f ieux & de quelques hiftoires plaifantes^ qu’on life ou médi¬ te choies qui contentent & re¬ créent l’cfp rit- Et fur tout cn- cores la Mufique aide à cela, par-ce quelle adoucit lespaffi- 6s de l’ame, resjouit les cfprits animaux, &: nous iniînuantvn douxrepos ditrertit les fbnges te vidons facheufes.
Pour clorrc ce difcours iy VL"' Veuxadioufter vn beau prece- pte de S. Bernard fur ce fucjet./f^^m Te?ÿouUntcou(,her(^ditil) pourder- mir apporte quelqu^^ chofe at^ec toj enUm^m ire^tnUpefée^fHrquqy ^^p 'ijfe tedormir ^qm tej>ro oque &>e» cete forte la nuisit ejl ^Jckirée çomnie le hftr y '^9' la midi , N
Zes cattps
tc fem’^neillumnation cnrtes^deU^ ccs: tu n^oferdi en paix j ru tefued^ leras facilement , apres te^^ huant m rettiendras ai/émentàce dont tune iejîois pas entièrement départi, Cç précepte regarde la médication des diofes diuincs,fur laquelle nousendormans nous ne pou- non s que repofer do^^uccment Scaucc vnc mctucilleufctran'^ quillité d’efpric.
Si D ieupeut eflre ojfnfd, par nos fondes.
C h a p. XVIL ^
I.^ueleVUhUneMdreJfe des emhuf ches en veillant (X dtrmât. //• Q&d
ya qnel^ue Vamtn qui prefide en tent* hmpturnçfU tenter. III. Quf MUSf^f*“ udnsoffenfrDjeuenfm^ejyi- ment ceUfe fait, V. Comment teU f^*
éssfon^t. î4^
chtspnt Ag^rAués. Vî. Qm nh fingef ^euttent eHre m erito ires enuers Dieu, ru. Ksntedes cmtre les f« lissions eiP jinge IJX, Exemple mtaUe de iW4— (hku pontife luif.JX. Priere de S. ^u. gnfim O' ^ euiter tels
jonges.
’Eft allcgoriqucmenr que les T heologicns diftjngurnc les bons &: mauudis Arrges', appciiât ceux- ci Anges de cenebres J Se ceux- là Anges de lutnicrc : car par 1^ lirmicre cfl' (ignifiée la bc- aHJtéi lapcrféâion 5 & la gr⬠ce-: éi? parics'tenebres la defor- «ïito, î'impcrfeCtionï 8c loblH- nation au pccbic; Mais certai- nenict les mauuais Anges nous pourchaffent & rendéedes cm- feufchcs ôc dc^ pieges pour cblaffcr au péché 8C de *'^^Ô£ dciour , en la lumierè N ij
LeS£4Uj€S
^ en tenebres. Us ont des rnfes propres pour nous deccuoir en veillant , en ont d’autres pour nous fuTprendre en dôr- niant, poffiblc encore plus dan- gereufes . C’eft pourquoy les faintes efcrirurcsnous recom¬ mandent ,fi .cftroircmét dç veil¬ ler pour ^uiter la .tentation, ainn que nous auons ci-deuanç remarqué au jehap . 7. du 411?; cours 1.
lï. Il fcmbic mcfiBC que le Koy-^
propjietc remarque particuliè¬ rement certain dçnipn, lequel fc promène (dit il) en ténèbre^ comme fi ccte charge luycftqiç particulièrement aSciSléç,
m puis donc queDicu mefincs nousadmonnefte de nous gar¬ der des tentations quiarriucnc en dormant, 5c, que les malius fCprits, ennemis immortel 4^
desfon^e's.
gerfre humain ne nous tendcnl: point des lacqs en vaiû pour nous faire trcfbucher 5c fuccd- bet au peche' pendant noftre fomnieil, il faut croire q\ie fans doubce Dieu peur êftre' offenfè pair nos fonges : car tandis qifc îe corps rcporcjl’ame n’a point 'd'àütres mouuèmens que pâl¬ ie fonge , 6£ n e fon ge a n t p oi n t, tous les fens eftas aifoupis nou's nefçaurions offenfer Dieu.
Ot nous le pouuons oft’cn- fer en dormant par les images des mefrttes oBicéis 5c par lés mcfmcsa6tions & affediôs par lefquellcs nous l’ofFenfons en veillant. Er partant i’auare foii- géant qu’il faid quelque gain^: illicite par vfure , fraude jou au- tremét, 8c fc plait en fon imagi¬ nation àrcceuoircc g^ing, pé¬ ché cotre Dieu.L’homme cruel N iij
les €4Jtfis
fangtiinairc qui ronge quiî ^uc fon ennemi &c fe dclc£tt en fa vengeance & en rciFuiiondu fang de fon prochain, ofFcnfe griefuement Dieu. Le paillard qui fe fouille par pollution en fônge s’imaginant quillouïft de fes fales amours , S^: en reçoit quelque volupté charnelle pè¬ che pareillcment contrc Pk»-* dc ainfi des autres.
V. Tels P e chés font c n cote heai*- co u P aggrau és par les desjbon- neftes attcdions de defreiglé^ïs conuoitifes quenous en anoûjs eu au' precedent en veillant: par ce que ç^àric cfté des amorces &: dilpofuions au pè¬ che. Mais fi noftrc ame nypre- fte point de confcntctneDt&C ne çan. feà s’ydelcdé point , il n’y a point de péché. C ’eft la refolution de ao»^ l’Eglifc fuiuant qu’il eft elcrit
des fondes, Î48
cnlafixiefme diitinâ:ion Isiptccjnum •preTOÎere partie du Decret. .
Or commelc eonfcntemeïit VI- que noftrc ame donne à telles iljufions 8e le plaifir qu’elle en reçoit nous fait olFcrer Dieu & nous efloigne de fa grâce, Ainii lors que nous fongeôs quelque choferainteSe méritoire, à la* quelle nous donnons confen- tement Sc en reccuons conten¬ tement , nous nous réconcili¬ ons à Dieu 5c attirons fa gracc &: benededion fur nous , com¬ me fi c’efloic vne aftion faire en veillant. Geluy qui fonge eftreprefrédesiiifidelles de re¬ noncer à fa religion, &: aime mieux fubir conftammenc 8c allègrement toute forte de ror- mens efi: ^uflî agreableà Dieu en ce fonge que ceux qui en ef- fed endurent le naartyre pour
îsî^ üi}.
Zesçatifes, *• îamcfroecaufe. De mefnicseft il de ceux qui reiiftent ferme- jnent&: virilement aux tenta¬ tions & mauuaifes fuggeftions qui leur s ôf données enfonge. C'eftla dodrine deTertuliian au traidé de l’Ame en ees ter- diaxim. mes: Noü5 Çr^ns aufjl bkn d4m~ nés peur auoir fongé de commette adultere^comme fk.més pottr 4- fioit fotigé qtfe tiQWi er.à'Wom le mat- tyrepourltloydti fkuHeuf du mm- de.
TO. Sur cc fuictie veux dire en¬ core quVn des plus damnablcs péchés qui fe commettent en longe font les pollutions no- élurnes par l’efFuGon de la fc- mencc humaine: pour lefquel- leseuiter le plus fouueraui re- mede c’eft: d auoir les afFcdiôs, penlees , & les difeours mef- mes chaftes, 8c les accôpagncr
des fanges. I4c>
de innés , afin que la chair efFa- rouchée ne regimbe cotre i c- peron de i’efpric. Car autre- ment il eft force que failanc bonne cherc, partie de la vian¬ de fe tournant en fcmcnce ,1a nature fe defeharge des hu- j meurs fuperflues,ouquilfen- '
fuiue quelque mortelle mala-- die,mcfmemétàgcnsnon mai* riés, & ceux qui font vœu dé' eœlibat & chaftete. Ce qui fè fait pluftoft en dormant qü’en Veillant à caufe que la chaleur naturelle eft ramafféc & rcünic? aux panics inferieures pendâc le fommeil. Et ft les fuf dits le- DMt'orr inedes ne- fôt pas fu ffifans pourv^g’ refroidir ceux qui font trop ci-’ien.ith.z, chauffésil teurfaut prendre du-^”;*"’^* NcnofarHeraclié que IcsGrecsP/iJf.M/. & Latins appellent
laitue auflî & la raanc MJwf r N V.
Zesca»lfs.
d!e îa rue font bonnes à telfcs perfonncs. Mais les faintcs me^ dications , l’cftude , le trauail ôc le iune domptent la chair plus que nulle autrechofe.
ITX. lofephc récite en les anti- le/eph, c. quités Iudaïques qu\mpontilc anti^h. luif nommé Mathias aiantfbi9r »dak^ gé la nuiât auat vn iour dé iu- ne ôc de facrifice qu’il auoit à faire charnellement à vne fem^ me , fe déporta de faire ec iour- là le diuin feruice , comme a^ yan t efté pollupar ce longe; ^ '■ la charge en fut baillée à vn autre nommé lofeph. A la mh . cnne volonté que plulieurs de nosEcclefiaftiques apres auoir>j n O n P as e n fo nge^mais ve illaias poilu leur corps { qui doibt e‘ ftrele temple ori^nakede Di¬ eu ) eeiuy fouil>lé du péché dciu^re cjpntrcleuiçvéftibfnf'*
iesfong^.
fcnt auflî fcrupulctix que ce pontife luifSc ncfe meflaifent pàs (i indignement des cliofcs diuines, fans en auoir fait au précédant pénitence & s’eftre cfpiirés de leurs ordures. Car les oblations a ny les priercSiny les faerifîces de telles gens pen¬ dant ccteftat çe peuuent eftrc que dcfagreables à Dieu , fie feafidaieufes a ux hommes.
le veux dorre ce difeonrs Df. par vn notable trai6t de S. A u- guflin qui prioit Dieu en ces üt lo. termes , afin d’eftre deliuré de l’illufiion de tels fongçs .
Et (jm^menDieu îout-pmjjant (dit t) 'voflrt mitin r*eji elle pM- af~ fi^pmfjante pour ^uarir toutes les latjgeurs ^ imfirmhh de mon ame^ &*parvne fur^khèndânce de ^race ffteindre mefmes leSmomemens ^ *^ffe£iions lafetttes de mon Çammeilï
Zesc4u/ês des fondés, HelaSySei^neW) njom augmenterex^ f>4rce moyen deflm en plia voT^ora-m ces eh mon endrott , ajîn cpue mon ameàefcharpiedeUgltt de concupip. cenceme/ùtfte 'versvoffSy (jueüene foitpoint Yebeüe k foy~meJme y 0* que non feulement eüé ne commette point cés ordures dé corruption parle moyen dés images 'vi fions anima-
lés en fonge mfe^ues à tefjtuxton dé la cbair j mats aufsi quelle ny prejle. confentement quelconque, j L’Eglife fyt tous lés fôirs vne fëiTiblable|lficre à Dieu en^ fdn fiytnnç de-Co;^tolic , charte tantrainfîj.
Rétieny 0 Sèignéi^tout-pmjfanty , Z'ànnemydenojlreriatureÿ „/fjln que nos corps en fôhgeant Ke foieni polltn d aucune ordure.
Soit aflez.: arrcfté fur cc 4if. ix)urs dés fonge&»
L E S
C A V s E s
DELA VIE ET DE.
LA MORT.
D.ISCOVRS IIL
'Des imerfes fignifications dé ce.
mof Vie
G H A P. L
XI fernhUhle 4 ndiit^-
gAtlon, //. Qiw touffe tête vie -efi t^aUe. IW QtM nom mettrons eontimtel^ lement en cete vie. I4 medi--
1 4tton des miferes âe<ete vie efi tref-vtile=.
^^Z*^*fication 1. deUvie four le cours diitel^., yi, si^iJic4tion x. four lès
ï.
D ff cattfes de U “Me
fonBions de U vie^ FU. SienificAtian^ ÿour les dîners euenemern delavie, Ilx, "Si^niJicAtton 4 impre^re pour U nour- mure. ÏX. SigmjicAtton 5 ejfentielle fourl'vnien del'ame Auec le corps,
ceux qui ont dcfmarc 3c fait voik pour cingler à force de vens en Haute
mer & venir en fin Jfurgir Sc en¬ crer en quelque bon port, & là recueillir Icfruiâ: de leur naui- gatio-apres auoir paffe les péril¬ leux efcueils de Scylla&deCha- rybdis, efcliappé des Syrencs cHarmeufes, euitc mille fortes de naufrages , combattus SC prefquc du roucabbatus des o> rage s ^ des Eo ts efeum ans de la mer courroucée :fi ce-uxdà,, dy-jc,appelloicnt tel voiageéC t'éllc agkat ion leurHavre,:ils ne içauroient parler plus impro- pfcincnt fc r endroient en CC3
: ^dcîamwt. 15 2^
la dignes d’vnc iuftc mocque- tie. Car le havre cil le bordaC* feuré,^ ils ont efte en eonti- üuei péril: le havre ellcii terre -ferme, Sc il&eftoient agités des fiots.deia iner :.lc havre eft le lieu de repos , Se iis ont efté^ "j&aftours en inquiétude : le îiavreeftla fin de leur nauiga- tion , ils a’y eftoierre pas en^ corc aurinés. eonfidercra. de prez ic-eours de ccte vie fë- hlabÊe flux -& reflux delà mer, auquel nous n’cfproUu-ôs que bien peude cal me rencon^ trans à tous coupsdes efcueils d^ingoilFes &: -miferes^des Sy^ renés enchauticrefièsj eVA à- dire, des appafts de voluptés qui nous entraînent au naufra¬ ge de noArcamt,à grand pei¬ ne pourra- il dire que é’eft vne vic-^rwxn ,, il dira que eeft plu-
tesc(tufesdeU'\ie I ftoft vnc voye qu’ vne vic:&iccl- lé mermes fort raboteure ^Êif:. chcufc Ô4 cnnuycufc , quoy i que bien courte ; par laquelle | ncantmoius nous Giperons paf- ! fer à la vraye vie, douce . tran¬ quille & qui plus eft , éternel¬ lement heureufe. G’eft ce que I remonftroit fagement Ence à I fescompaignonsdans Virgile, | pour le^ conloler parmi les maux & les dangers qu ils en- Gouroicntfurlamcr pour alla prendre terre en lltalic planta- r'eufe,,parlaquellc eft entendu rirjilx. lô fejour des bten- heureux:
Far lé fort mal hcif^
veux encombre y
T^»t tant de fériés 0*deda»<‘
gers fans nombre^
Nous nous acheminons au
des Latins -
( Lieu de trantjuiUUe iesdefiinsi
^deUmort, tt
Nous encrons en cctc vie aucc pleurs Se gemiflfemens corne preiîigeans dcsja la fuite de nos miferes : nous la/conti¬ nuons aucc angoiiTc, nous en forçons auec horreur. Il n’y a vnfeul lourde cetevie auquel nous ncfprouuions quelque changementr & ne troiiuions quelque defplailir ; Se quand bien il lèmbleroit fe paffer en'- ticretnent en plaifîr , fi ne laif- fons nous pas) comme dittref? bien Seneque)dc nous cher toufiours de la mort, ce mcfmc jour l’ayant auancce dVnjour* HI.
Comment pcut-cc donc cftrc vnc vie ,qui nous conduit fi promptement àla mort? en laquelle nous mourons d’âge comme fl c’cftoitpluf- va changement de mort
’Deui^tifesdiU’^ ^ucde vie*? Car q*u'c'ft-ce^iie
la puérilité autre chorc que k priuation.^ la mort de l’en^ fcnce ? ladolefcence que la mort de la puérilité ? la jeunefiè que la mort de l’adolcfcencc?la virilité que la mort de lajetï' «eiïc? la viclIefTe que lamoit de la virilité, & la lin delaviel- ilciiè quc-la fin de to** âges & de i’cftremcfmc ? 'Qu’eft-cc quV «c nouuclîc année autre le que la mort de k preccdcn>- te ? voc faifonivninois,vnioüï? 3rn moment nouneau que k lucccffiondupfreccdat , lequel mourant en nous retranche au¬ tant de noftrc vie? Ainfi ce n’eft pas proprement vnc vie ce que nousappellonsvieen cemo»' de, ainspluftoft vnc mort , co" ditCiceron. La mortn’eft que la priuation ou cbang<î'
' 154
ment de l’ettrc prcccdant ; & tout le'Iong de cetc vie nous ne faifons autte chofe (juc chan¬ ger deftrcaeftans priués-de l’ vn parlaTucceflion de l’autre.
Belles, grandes Sc vciles font certes telles confîdcrations, parce qu’elles nous côduilchc àlaeognoiffaneedenous meï*- tnes, ôc nous marquent nifeftent nos inperfedions'^ folbielTes: en quoy il mefcEoit de m’eftend r e^ (rîc feu c & îa fin tfemem diïcoors n'^n eftoi E peu efloigné. Car aiant4 difcoùrîren phÜOlophc natu¬ rel , il fuifii*a fur ce fubjet de diftinga^r rhomonytnie di-
uerfe fignificatioti xla mot ptopbre,:qui-cftf^ff & m’ari?df- rerprindpalemét aux ^proprié¬ tés delà chofe mefme. Ce qui d ailleurs doibe eftrc traifité:
tescaufesdeU \ie •
en termes plus concisjquihi’eft fcquis es méditations ehre- fticnnes. V oions donc en com¬ bien de façons prend le mot deV/e. ' .
- Y.-, Prena-kremeht V ic fignifie îe cours, le progrès ou la durée du temps que les asinwux viucnt: & lè diuife en certains y I. En fécond lieu Vieferÿftntl pour les fondions:, adidnsou operations de la chofe viuantc, foit de la vie morale , corùme quâd on ditde quelqu^vn qu’il mene vnc bonne ou mechante vieiou delà vie contcmplatiuç. yil. En troificfmc lieu nous yfur-
ponslc nom de Vie pour figni- fierlcs euenemens &c accidefls
diuers qui arriuent pendant le
temps que nous viuon-s en re monde : comme quand nous difons que la vie de quclqirvo
i^deUmort» 15^
a efté quiete 3 tranquille , heu- reufeiou au contraire pleine de crauaux, tribulations & mi- feres.
La quatriclme diftiniStion nx. de vie c’eft celle par laquelle nous entendons la liaifon de lame aucc le corps, comme la mort au contraire eft la diflb- lutio des mefmes pièces: Si cel¬ le-ci cftla plus cffentiellc.
Il y en a encore vne cin- ix. quiefmc peculiére à la langue Françoife, laquelle à faute de meilleure Sç plus propre didio appelle Vie la nourriture du corps , que les Latins dilènt plus proprement fvtdius la dc- ftinguant dca)/f<#. 1
Ainfi donc de çès cinq dîuer- fes fîgniïîca;tmns qifàtrc premières ( tnâis fur toutes la ^Matûofmelfpnt rcmarquabiçs
Dtscanfisdefa'^ie êc lignes d’vnc confidmtioa particulière . Commençons 4onc par la première. .
Delà diuijîûtf deU’yicfeloM i les diuers dk^es,,
G W A r. I L
1. Qw U changement’ des a^tsejhner^ :^ue de neflre tmferfeÛim. II. nm ' changeons : eX inp^rochens de Inimtrf 4 | t*m momens. lU.. JDjwjÎBtK l. design *n</^ re^ondUm 4»x ^jàtfonsde ly. Dimjton i des dges en 7 \
Annlogle auec les 7 ^Unëtfsi ,V. 'j^? iéti analogie ninfert^nhi necesjttd d'mjlit* emti vi dès Igese^ y,. iro^>'**
meiàiaij^eeedante.2^ïï’.\I>in^en^ Âgesfendse Jnr U dmerfe lcon^ituMnM lauhaimKnAtHrelle, nnec l’humidèradh
.Ç^j.
Ux^^^ttê
/wr#W ki^èùnd ageAX
èmirrd^wd^ -vie^H*^^
^âcUmore»
ni»e. X. divers Mcidens femtent ^rtUnger mAhreger les Ages. XI. Pottr^ amy U femme creif, hAflmement c^ttt î'hfmme.
N la conlldcratioiï des diücrs âges de noftre vie nous ne deuons pas faire cominc.ics ctufiniers •• Icfqucls . nayans quVne forte'de viande: la deguifent rappreftént en tant de forres ôc auec tant de
diuerfes faulces , qu’ils en font: pluûeurs mecs délicats, comme sîü yauoitdiuerfKé de viandes: exquifes, & font eneela^paroi- tre combien ikexcellét en Icuc meftier. Mais nous aucotraire en la diuerfité des âges de no« ftre vie Sc au frequant change- iRêt d’iceux nous dcuôs confi- dcrçEHQftre impcrfcâionjvcu que nous mouron s tout autant
Les t4ufes délaya de fois qu’ils changent: dau«- tant que la fuccefîîon ou rc- iipnuclkment de l’vn eft la mortôc priuation du précédât, & celuy qui nous conduit de plus près à noftre fin. Et par ai n fi tant plus grand nombre d’àges nous eftablilTons en noftre vie, d’autant plus de re¬ marques de mifere 8c de mort y appelccuons nous.
Or combien que d’ailleurs nous cfprouuions aufli quel¬ que changement en nous mef meàtoutmomcntieftans fem- blabies à ceux qui voguentfur mcrjlefqucls ou alîis, ou de¬ bout, ou couchés, vont touf- iours : car de mefines, foit en veillant ou en dormant, foie en délices ou en affluftionnous approchons incefrement de U mort à chafquc moment.
■ , T 57
: : ' Si eft'ce que les auértins que inoüs allons en cece vic nous d^froècnE C'Ctc eonfide^ ■tation5£feïèfféïit I «nen c dii‘ flü x coDtittuel de Àoftfé Vic^ Maïs |jouf le regard des âges éous les plus graftd piaifirs & délices du -inonjdc hé ■ péuùétir tcHe- iHcnt ^hatiîïer ^rame qu elle n’en appcrçdiué fadlcmcnc les chàngemens, Si: les apper- 'Ceukntj'qAi'éirct: n^ntre quél> efois ' Cil la ' co nfi d c ratî on, & brèueté'dc céte vie liidrcellè. :Sürquoy Te ledcùr 'Çhreftien •fera des rtieditations plüs pro- -fondes; paffet'ày outre à d'cfdüire la=dkic-r(ité dés âges.
' Letemps-de noftre vie,quoy que bicni court, cft donques -diuifè cn^pluficurs parties que f nous appelions âges; &: diuer- femec par diuers auteurs.Tou-
O
Lescaufes deU^ie I tefois de pluficurs diuifiônsie n’en veux marquer que quatre qui me femblent les pl^s rece- .uablcs, La pr^micrçdcfquellçs eft rapportécà Phytàgpràs qui fouloic partager tout ie cours 4c la vie hurnaine en quatreâ- gesrcfpondans aux quatre di- uerfes faifons de l’aniicc > fça- uoir cft la pucrilite> la ieuueffc, la virilité & la vieilIelTc. Car il difbitque la puérilité, reffem- Lle au printtemps à caufe : de l’humidi té verdoian te quidon» ne accroiJ[&ment& vigueur aü corpf , faiiànt ncantmoins cf- clorc fculenicnt des fleurs aude cfperancc de fruicls aux deux
âges prochains. La jeuncfleil la parangonnoitài’eftéjd’autât
qu’en cet âge les forces humai¬ nes font accrues à pcrfcéhoo»
qu’il doibt comtncnccrà.
^deUmoH,
proiluire 4es fruits quoy que tous lî’aicnc pas encore attaint leur parfaite raaturité.LaviriU- téalautonnc, d’autant que lor^ il doibt eftrc entièrement ac¬ compli en toutes Tes adions.La vicilleflc à l’hyuer » à caufe de Cz froideur qui luy adulent parla diminution de la chaleur natu- rcllcrtellcmcnt qu elle termine noftre vie , comme l’annee efl: terminée par l’hyuer.
La féconde diuifion eft-^des IV. Aftrologues: lefquels diftribu- cnttoutle temps de noftre vie en fept âges, les raporcans aux fept planètes. Le premier, qui cft l’enfance, ils le rapportent à la Lune à caufe de fa| moiteur & humidité. Le fécond, qui eft la puérilité, à Mercurc-j par ce que c’eft lors {que l’homme cô- *Qcncc à parler diftindcinent&:
Lescatifës àela'Me au^clvrage de raifon,&ncanc- moins fe plait aux esbats,& s’a¬ donne toLitcnfembleà l’apprë-^ dflTage des arts &c des lettres. Lé troiüermejqui eft l’adole (cecc^ à Venus : àcaufe qu’en cet âge i’hotnme commence à reflcntir îes aiguillons de la chair &d’ef- tre capable d’engendrer fon fê- blabie. Le quatriefmc, quieft la jcuncfle , au S.orleil , dautarîC qu e la be au t é de r h ô me relüi t le plus en éct âge. Lecincjuief- mcjqui eft la virilité , à Mars , à caufc qu’eftant lors en fa par¬ faite Vigueur, il en eft plus aîfu- ré, rcfolu , courageux , & plus capable de la difcipline. ôc con< duite militaire. La fîxiefmc,qui eft la vieillefle première, à lu* pitéj, pour fa grauité , pleins maturité, expérience, Sc bo» confeiL Car I upiter éft appelle
^ de la mort. i^9
M'tïete par les anciens, c’eft à ànxConfeiüer, Le reptiefme qui eftla dernière vicilieiTc ou de- crepitudejà Saturne/acaufe de TaFroideur, &: foiblefle extre- me.
Ccte analogie me femble biê ^ adacnante&; gaillardc,non pas poürtantqiieie veuille adjou- fterfoyàceux qui tiêncnt que chafque planece prédomine par fes influences à certain âge.
Car Tanalogie n’aportc bc n’in- duitpointencelade neceflicé,. ains marque reiillement quel¬ que affinité & Tymbolization âccidentairc.
Solon diftinguoit pareille- ment le cours de la vie humai¬ ne en fept âges, conformement 3 la diuifion précédante : attri¬ buant à chafeun fes pjropres Ç’xcerciccs sc forj£âiôs:lefquel- Oiij
les caufes deU'Mt kscftarit afTez cognues &faa^î* Itères aux plus groffiers qui voient tous les exercices pro¬ pres à chafeun âge, ce ferofe ehole in utile 8c rupcrfiuc de les rapporter icy^veumefmes què la cilïêurc de ce difeours ne me permet pas de m’eftendre à chofes (î notoires 8c fenfibles.
VIL La quatriefnic diftindion dés âges éft tirée de là diuerfe conftitution St dirpofîtion de la chaleur naturelle àuec l’hu-, mi d e radi cal : l aqu c lie efta n t de trois fortes, Ü faut auflî dilfin- guer nollre vie en trois âges. Garcn premier lieu le chaud 5C rhumide es premières années apres la naiflacc font tref abon- dans en l’homme, à caufe que fon corps cft recentement mr- mé de la femence & du fang mcnftruarquiabondét en cha¬ leur Sc humidité: Sc ce premier
i^diUrHért. i6& temps ôu âgeeft 'ifübdiuifé en trôisjà Ccauoir en l%nfance, comprend enuiron fix ou fepc aiW} on U ' P lïér 1 lïtc^ j- qu i e n é©i prcnd4'ii%ant: ôccïi radolelccec ©ü piibèrtéjqui fc peut eftendre de dôtizeà quatorzeans iuf ques ^vihgc &: quatre ou vingt-cinq.
Apres ée temps-la le chaud HX’ & l’humide eftant plus tempe- rés en l’homme ^ fon corps qui eftoic mol , fou pie & flexibl e, commence à fé' fortifier Sé affermir en ce fécond âge , quf cft fubdiuifé en deux, à fçauoir en la jeunelfe 8c virilité. La jeu- ôèfife-softendde vingt Sequatre ©n^Vmgt & cinq ans , /qfqifà weritc 8c cinq ou trente & huit?
& la virUité delà jufqu’à cm- quancc ans ou enuiron.
Or lâehalcurnaturclîé àgiP fenr inceffâmet eétfe Fhumtdci'
O iüj.
Lesc4f^:s;4é!0rnie î.adicalai: s' affoibjiflac eilc mefi mp pas 4a c6$i;iuelîe aé^iô , faxis que par la,pç>uri;iture «y par rc-. jBC^e qu eicpqu'e n pus puifljôs; ïeparqr 2ÎU tan r dç çes deuje cq,.; lonncsde la yiè qu’il s- en perd* journcilcmehtj il eft force que le fùfdit terripeTan^enr'jdeçliu® toafioùrs peu à pep IrintetApe- rament, que le froid pômraeiB ce- a predomin eiv au Qôrps ;pàc i’affloib'lilTcrnen c de l-a chaleur naturelle &ç : que dq incfmc corps le deirciGhe &: fe ride par la diminution de l’humide raT dicai r'iefquels defauts r,8ciittê- perament .fpnt-^iLdl de' .tpItKe fo r te d’i n ^rtn içpjS^i ne ômpdi îés (52 foih|eiîe%eâ cer troifie^ei-r ge: quTfîft encore ihbdiiiifce:i| la vicillelTe prqtniçije y §2 la crepi^jtjq îç derniqr ç excrc-
n^e:yieliqifer»^ile4^^^^
0* de la mort. l6i
de cinquante ans àroixantc&; cinq ou enuiron , commence à faper, minet , & efbranler le corps :& cellc-cy comprenant le rcfle de la vie la plus miCera- ble,lcruineScle terrafle, Ainli fc pafle lorgucil & la vanité de riiônie en peu de temps. Nous mourons tom ^nous éro dons corn- me des eaux , ^ui ne retournent pim. jnegltm .Ainfi que no^enfeigne ïejtrkure fan- te. Carie de jjkut quaportelacanti- ^ _
nuelle corruption changement{dtt
S. Grégoire ) quejlce autre chojè tnü. 37;.
qH")ine prolixité demortl
Au: demeurant ie n^ay pas x,- déterminé à certam-. nombre trânees les âges fuf-dits Si leur parties-; dàutànt quela diuerfe- compiexion des perfonnes, le: dîucrs tempérament desregi- ©ns ou'climats de leur Habitai- tionj&plüfîcurs autres circoi»
O ▼
Ees ctfujes de U r/r T
iïanccs font qu’on ne peut cffâ* | blir en ccey réglé ny borne ccr- tainc-Ccla donc que fen ay dit (marquant l’incertitude par ce I mot d’Enuiron ) fe doit enten- | dre de ce qui' cft plus commun; fans le tirer à conîèquance.
XI. Maisil eft à nocer encore fur ce fubiet que les femmes ac- côpliffent plultoft chacun des» j rufiitsagesicroiflantplus hafti- «emeneque les hommes à eau»- fe de leur înTperfed^ion. Gar tout ainfi qu’és chofes arcifi- | cielles les plus accomplies ,11 |
faut employer plus de temps quaccire^qui font moins ex¬ celle n tes: ai n h la nature em- ploy é plus d’ànn écs à la perfe-' dion de Fhomme que de 1» femme. Car elle eft aulïî moins^ jrobufte, moins vigoureufeS^ courageufeque l’hôme à.cau^
^dekmtrti ■ i6i fe qu’elle participe moins de la chaleur nacurcllc. Mais fi cMtî croifll pikis hàfiiiiïeincîie, auffi décliné elle-^ltifio# que l’ho- me: car cUefeflede conceuoir à cinquante: ans , 8c l’homme eng^endre encore apres foixan-^ t,C'8c .dîxvî voire quelquefois à. quacré vinges 8c au de là,conï- mc nous li'fons de Gaton Ic' Cenfeur &: du Roy Maffiniiîà.. Voila pourquoy encore biens que l’homme neÿiue paske^aja- coup plus d’années qne la fem-:^ me , à caufe de^fes. tmuaux.or--, dinaires :: poür le moins eon- fer ije - i 1 beau éoùp plus lo tem^s^^fes facultés naeuffeUéS. cnleur entier^
Les diuers^^àges dé la vie ainv
fi efta blis » il faut diftingper lai vie ai cqnremplaiiii© 8c ai^uj© & ïçchcrchçjf làquellé,
O v|
j^ci ifiHjcs yifi
iicux cft la plus excellente;
J^etUyieÇorntept^Utiu^
l. '■ 'Qt^ep~èe
ôFFiue^ ifl^eîLéiifitèWjfn eütîÈff. >'irf.î
fff- ^ ’Camtej^lap^i^uéif^^ef^i^^ Àe'l'AFl}^
■ , Si^fm d-erUj^n- pot*i^
mo7ijtrer que la'vie ç ont em^ati-ue ,efl e^-cjë'ltehtèïfff'}- ^^ph’'ï^n^éejur ée ipièh' vie dS^'Me neJèf tuFfdjjèrdê 9iiedit'dtion', G^ iÀ’->inedkt^ian ddi^i^ fuire.dedlnÛian^F'^ - iI^fo]i'y,fànàée fiin l’ iU^iHjîno?}>dt^a fiif^de l'vnf iT' de
tre -vj^l ri^. l ^. CmJifVr^t^oa JF jtfnfyt^] f^fl. \..I>es autres (^ncijet^. Pkdoj^ofiier^.^ IIX. jyes’GymhoJo'phiflesJX. Pkrt,lfi~^ terpretation ^esftÙes 4é Gltnytti^àe^f vtèffrFe 'iT' Xr^miàif.X. -Pair l' ÈtfdtP- yde.Xl. pTtriexktisfledet fuinFis-fOrd
fmnages. XIK . Cçneli^fionvqut Ia. etiatmpUtiHeejiyin^Uqife^ .
fÿi delà mort, 153^
E nom de V ie donc c- E- ftant prins en la fecôdc- lignificatioiiquc nouS’ anpns ci; deaanc touch é e-, fe di-, aiiè en vie côntcmplatine &: adiu'e. La viccôtcmplaiiuc eft celle par laqu elle n oÂ:«e ame (f diftraiarnçfdes objets fcnfible^ &,ellcue à.ia confideration des* chofes incelleduelles &s diur¬ nes.- E’a^iue efl: celle qui ef^ emploiée^ l'adlion & operati- 01) -la-^pnuerfation ciuilç 8c fociecé huittainc:.çcllc-cia pour feftp l’adtion 8c là-conuerfatioiï ciuile: celie-li n^a pour but que ^.cognpiflancc des ehoies' qq’p-ÿc m^dice, contemple»
Çp n’cft pas pourtant à aire ir. qucçeuxqui meinent vne vie a^riue , conuerfant parmi les boïpmes & traidant aucç la fo- cietc h«mainc,ncineditentia-
Z es' caufes de la^ |
mais: & que ceux qui vaquent I ala med^itacion' ne mettent iai- mais la main à l’œuuic : car I^a- ftion moraic femi^le pîü s laent imparfaite Ôè dcfreglée fl clic n’auoit eflrc premeditée Sc k méditation feroie mutilé ù \ elle cftoit fuiuie d allions defl- Jüonncftcs &: indeGcntcs : mais c’eft leur fln ruf-dite, laquelle » eftan t fort differen te les fait di-^ ôingucr Tyne de laucré.
JII, Or de la fin mefmeshotïspou- uons colliger que la vie èonte-^ pL. me eft beaucoup plus cxécl- r iente qucladlue : dautant quC' k meditratron ou cori tcmplâti;- ©n eftvne operation dù^feuî-inr celleât fansnul commerce deS’ knsj ac par ainfî toute fpiritu^ j
elle &: Anigcliquc. Gar elle Ic' |
fairpar vhe diflrafHbn: j
rc de“l*amc d^auec le corps j Ibrs* ; qu’elle bande toutes fes forces 1
Xî^deUmoYt, 1^4 poar s’efleuer par dcATus tous objets (cnfibles &2 fc rauic comme en eeftafe par vn eflea- ecmencdiuin,à la confiderati- ondcs chofcs purement intcl- leâruelleSk Mais roperadon der la vie adiue s’aidant des fens &r des organes dü-Gorps eft en cela’- d' autant plus grofliere, materi^ elle & imparfaite.
Il y acncore deux fortes rai- fons#, outre plulîeiirs autres, pour monftrer quela viecon- cemplatiue elf beaucoup, plus accomplie^cxcellcte êc loüable quel’adiue. L’vne cft que l’a- âion fans la cotcmplation pre¬ cedente ne fçauroit eftre par¬ faite ny bien réglée que par ha¬ sard &à lauenture : car com- ûientcft-ce qu’on fera bien vne çhofè de laquelle on n’a nulle cogtioiflànce.'&la contempla¬ tion n?aquc Élire de l'aftio pre-
lercatijesdeUvté cedcnte ny mefmes d’eftrc fui- oicd’icelleficcn’eftà ceux qui conuerfent parmi Te monde: 1 mais les perfonnes foliraires& | qui meinent vnc vie parfaite¬ ment contcmplatiue n’en ont ' nulbefoing.
L’antre raifon c’eft que la conremplation n’a qnVne fin | qui cft la cognoiflànce de ce | qu’elle contemple en laquelle cognilTance elle s’arrefte & s’y plait merueilleufcmcnt: ou fi apres la cognoilTâcetelle qu’ci- | le la peutauoir elle en fouhai- i te la iouifTancc C comme par exemple du fouueraiif bien quieft Dieu ) qu’elle l’hono- rc, quelle l’adore, tout cela fc i peut par méditation r8c i’adion qui eft la fin de la vie a^tiucr tend tonfioursà quelque autre choTc plus efloignée : coinmc j
n
Ùifc la guerre pour àuoir Ja * pix, trafiquer pour acquérir’ des biens de fortune ; & ainfî desaiUttés.
- Ariftote’cpnfidcrànt & bà- VI. lançant Tyne Sc Paütrc vie fesraoralesa refolü que la vié ffc.y. (îùritetnplariUe ctî tout- &: par,-®^^- tuuceftplus excellente: que* ûiue.
•Celinvermes femblent auoir YÎI. tenu les plus grands Philofo- ^ phts du paganifme, lefqueîs f * ontehoifi la vie cnntêraplati*^* ue mcfpriGntbaéliue : comme Pythagôras, Heraclite, Pyr- rfion , A nabcarque j D émocri tè,
& plufîcurs autres î &mefméSïiè. 9. ce Democritc pour mieux plus profondément méditer & : n^cftrcpointdiftrait par les ob- iefks, fcnfibles. fc priua de la'
'ttuiti. ' , ' ' '
ZtsMuffsi^ la “Wr
IIX. . Les GymHofophiftçs qui eftoient les fages desindiem fe plaifoienc teMcment à la rncdi- ration que bien rouupnt il^: fc tpn oient fijç vn pied ' tou rJe long du iour fiir le fablp bou'il- lant ( comme parle Plme ) rc^ 7. gardans fixement; le Soled ôc hifl. «'«-contempkns les choies, ecle-, fies.
jX. Lesanciennes fables du ra- uilTemêt de Ganymede pat lu^ piteÇjdu feu defrobé dasilcGiel par PrometheCï dü fommcil dr’Endymion fauari de laLunc, ne fignificnt autre chofe que la* contemplationi des chofes diubî »cs Ôf edeftes qui lauiffoienC dans les cieux les âmes/ de ces perfonnages ftudieux.
35;^ Mais qu oy dl n eft ja fcjefbin g
d*àuoir cccquïs auxptcbties de
'la Phy lofophic pay enne .* cas li
Ehylofophic Chrefticnnc qui nous cft cnfcignéc de la bou¬ che de npftrc redepteur prin¬ cipal obicâ; de noftre contem- platton,portc en termes exprès en l’exemple de la Magdclainc ^ ,
que c’eft la partie la plus parfai- 1 ^ te & la meilleure.
Par vue telle contemplation xi.
S. Paulacftcdigncd’cftre raui ». iufqucs au troifiicftne Ciel : il a appris les plus hauts fecrcts «/. i*. Se (àcrés myfteres de la diuitïi.. té : comme auoienc Caiéi au<mç luy Moyfe, Daniel ôc les autres ^inds perfonnagesï 8c comme ia grâce inerpuifablc de Dieu defeo ulc touliours^: & en touç temps fur les hotnm«s, les plus fignalés de nos fainds pères ea faindece dévie ôc dodrine tef^ tûoignent d’eux mefmes, ôC leurs efcritsic côfirment,qu’iIS
S.Hie- rôny. dt virginit,
firttâd.
XIL
lamhl.
demy-
Jkr.
S. Luc. ao.
Les ddafesdeUlfie <jht plus appris par la prière & la méditation que par l’eftude ordinaire ; & particulièrement | S, Auguftin , S. Hierorme, Sc : S .Thomas d’Âqui i). E t ee mef^ mes S. Hierofmc eferit aumr efté aucunefois fi fort efleué 8c fi haut raui en médication qu’il luy remblôtt efirc d as les cieuît parmy les Anges chantant SC loüangeant Dieu aucc eux.
Bref cctc vie contemplatiuc cft touteipirituelle & Angéli¬ que, puis qu^clie'diftraid rame du corps par yne feparatioii volontaire. Car auflî fuyuant la dodrinc Euangelique noftre ame fcparéc du eorps eft fem- blable aux Anges. Pafibns à la troifîefme fignification delà Yic.
15?
de la mort.
0 e la ^rôj'perité & aduerfitt ■' ■ ', decète “^ie.
'C h A P. IV.
’ 'îi desScytes ^ou>r
’-jlt^>âei/tfèlkip€ decetevie. VX. 'Quelés dcyses.fe ntejcmttient en ceU. 1 1 1 . Expo- fittm de Ufable de Pandore. IV. Soteopt- nion dit vulgaire eJlabUjJdnt U feliciti en U prejperke de ce monde., V. Pte^kke. 'cmtrturè a. icèlle opinion. Yl. Qpte U felk xkéfedoibt ejtimer par la fin de cetevie. VII. Ske nofire vie efi pleine de chan^e^ mens. IIX. Eel exemple de Philippins de Macédoine. IX. Çommenç félon la dolirine chrefiienne lef longues pra^erU tes fine marque de reprobanon. X. jZîif défi màl-heur de mourir eh fin péché rts auotr foui dès délices mondaines. XI ; Que c efi fignè de '^ace diuine £ efire 'retiré du. peef^ par tribulation* Xlt. •Pturquoy dieu afflige les gens de Jnene» if.monde,0' laiffe lesmechasii en profie- Wf.XlII.
esMuJisdeUl/U EsScytcs auoicnt an- cicncmcnt cete cou- ftumc que de mettre tous les (oirs vn jet- ton blanc ou noir dans vn car¬ quois : le blanc pour marquer vn jour heureux, ou pour le moins pafTc fans aucune tri¬ bulation ny fafchcric : le noir pour fîgnifier vn iour mal heu¬ reux : après / leur mort leurs parens èc amis vüidoient ce carquois pour voir lequel nô- bre èttoitle plus grand ou cc- luy des jetton s blancs ou celuy ticsnoirs/colligcans de là s’ils auoientefté heureux ou mal¬ heureux pendant leur vie. Car ils les cftimoient''hcurcux fi le nombre des iours heureux cx- ccdoit celuy desmal-hcurcuXi «eau contraire fi ccluy-cy cX- cedoiti autre*
^ àeUmàYt. 1^8 O que s’ils ne fc flattoienc II. «ux mcfmcs en leurs aduerfi- tés U nafFedoient ambitieu- fcmêtd’éftre décorés du nom de bien-heureux apres leur trefpàs y ils fc mcfconcoicnc beaucoup, cftant fans doubtô que le nombre des jettes noirs exccdoicgrandcmct ccluy des blancsî Cary a-ilplaillr en cc- fte vie qui ne foit accôpaigné de queiqué lâbcur,*dcfplaifir ou ttiftefle, ou pluftoft de plu- ficurs, Gomme tout corps eft accompagne d’vnc ou plvi- ficurs ombres > lime (er^it ai- Fe de le monftrcr par le menu fi latiflcurc dc cét œuurc me le permettoit.
La fable des aricichsPoëtci m touchant les jnal*hcurs què Pandbré verfa fur les humains, i4n« Icuflaiffcr q'ued’cfpcrancc
Iffcauftsdeîal/ie -,
dVn meilleur eilre 3 deijTôuftrc aflez que les plus aucügUs ont veu claircnieut que note vk dft coûte rernplic de ruirerc^ril ^ VI. lefcaybieaquel’opmidndü vulgaire ignorant efl toutê-co- traire 4 t;cla. Çar-commune- ment on appelle en term^is-du paganifme bien-heureUX en cc monde ceux aüfquels la iorui-» ne rit;ce fl a ^irç jà^pariec chre^ fticnn€:nseÉit^> ; çcuXî . ifôfqueîs Pieu pçrmei de jouir dds p^ {pérîtes tempo relies !§£ cftablif en ce monde leur paradis pont les reléguer apres cn enfer s’ils denreurcn.t ^ tneurent en U vanité de leurs delices. , yï* Mais cetc opinînn cftauÆ crronncc que commune.. Caf | ores que nouî^ dcqfÇpns j cxempcsidc toptestribukri!®®^ ce n’efi: pas icp qu’ibfauî l cft*'
t^dekmorr» i6^
blirnoftre felicicé puis que ja¬ mais Hos defirs ny peuucnc élire entiercinent accomplis: &quadiis lcferoicnt,la crain¬ te d’en eftre prkics, nous de£^ robe le plailîr & contentement dclaiouilTance; toutes chofes eftant fubicces à changement en ce monde , ou il n’y a rien de ftablc ny de certain que l’inlla- biliteScinccrtiiudc.
S’il faut donc rechercher vt. quelque félicité en céte vie ce n’ell pas emmy le cours & le flux d’ictlle,mais bien en la fin, en laquelle tout changement cefle , qu’il le faut cliablir. Car qui cft* ccluy qui auant la mort puilTe eftre dit vrayement heu¬ reux s’il cft incertain du chan¬ gement de la fortune î Crœfus auectüus les thrcr>rs incom¬ parables el'prouua le contraire
Ze.scaufésdeU'^U ' félon laduis de Solon. Poly- tn%oiùne. ct^îts tytao dc Samos qui n a- Hcrodot. uoit oiiques feeu cfpfouuer '
* ■ ^ ‘ vn fcul rcucrs de fortuite, quoy qu’ti en dciirâft faire erprcuuc, fut en fin honteufemêt pendu. G‘eft ponrquoy Oiîide difûit . J . -rrélbicn fut ce fnbic à. que,
iu^er du bon heur d ’vn hm- ,mer,, H fmt attendre
Le deynier de fes iours^t*tji lors ^ fe peut vendre
Ÿn iugementcertmn du htfheur^
WIT. ‘ Nou«sômcs,en;Gcmpdec6- ^ * mèfür vil theatte où fc' jouent
lès fragcdles &: Cohicdies.Caî' comme là on yoid reprefenter le pcrs6nagcd’ifn Roy ou dVn
homcrieiàgCjàocluyiequcljou-
cit le iour precedent celuy d‘vu
fcrüiteur oudvnfol. Ainfi fur oe^rand thcàtro àph vie jtïU«
^âeUmart^ 17®
caainc tancoft nous fommes re¬ loues en profpcricéjtantoft ra- èai/Tés cnad-uerfitc.
poarquoy Philippe Roy de Macedoine aianc rc- ecu plufîeurs hcüreufes àou- uélles en y© mefme ionf,prioit les Dieux immortels d’arrcilcc le cours de ce i)ô-heur craignâx ^quelque cuenemen t liniftre,
La ‘dbdrijie , Chrefticîinc palfe bienpliis ouirc,nous ap¬ prenant que les mefehans pro¬ spèrent d’ordinaire en ce mon-> ^beaucoup plus que les gens de hiçn. Les trihuilamm des ^ufles (dit lè Roy-propliete ) fi^ne en ^rand nombne : &c aU- contraire que la longue %rofperiEe cft vn© tref-affeurée preuue <ie la réprobation' j notamment en ceux qui en aboient fans en re«, aacrcicxny loüanger ’Dicu,rc P ij
IIX*
IX.
PA/.îî~
Les caufes de là »
plongcanscntoutcfortedcdG- liccs&fegorgeans des volup-
^ ^ tés renfuclcs.Car(comme parle ZdRom. l’Apoftre ) D/V« lésa abandormés I. mx deftrs de leur cœur. Ce que luif rcmonftrc auffi en tref- beaux tcrmcs.c’e^^ diiiJ{ n/nepeme (üp* •vengeance remar^ua^ blé de ttm^ieié, lors que D/en /imble n apperceuoirpxt les pécheurs (p* lu luljfe faire •• & que mn feulement il •vfe en leur euârott £vne longue im- punité y mais auÇfi permet que leur projperité continue ïenguement.tu fols nefiment pas cela dommage^ mais profit : ny fupplice y mais grâce t
efimansbien-heureux ceux atifqueli
toutes chofesfucceâent félon leuràt- fir^ Mais la fdÇicncc diuinc au contraire juge que ces fols perb rmt en leur profiertté. Aufll arrb uc-il rarement que telles gens ^Æuiflcncbeurcufcmét leur vie.
iS^âeUmoŸt, îfi
d"eft ce qu’efcrit aiifîî Sencquc dans fes épiftreç en mots dorcs#vE/’»^. XVy^i trop chargé sdjfaijse ^
^terraffi fpy mefme^ les branches trop chargées de fruiêî fe rompent: O* U fécondité foifon exceffiue ne par^^ nient pointÀvne parfaite maturités Ainfî certes les trop longues profperitès perdent & acca-^ blcntles honim CS. G’eft la rc- fokuion de S. Auguftin infé¬ rée dans les lâints canons dti Decret. llny a rien de plus maU can.f di heureux ( dit il ) (^ue le hon-heur des jv
pécheurs ^ par leepuel l*impmité nourrie y &* la mauuaife •voîont é comme ain ennemi domejiique eh eji fortifiée.
Quel bon- heur eft donc ce- X. ia, quelle félicité d’auoir tou- fiours vefeu dclicieufement 8c en profperité félon le monde ¥ puis clprre la vie par vnc P iij
Zcscaufesdéhliiff n mort ctcrnellc? d’auoir longue- ^ ment nauigé fans orage, tou** fiours bon vent en poupe j St , puis faire nanfrage au port ?c- [
ftrctrainc dans vne prifonob- feure &C puan te par des prairies I verdoiantes , diaprées de mille | fortes de belles &: fouefucs fleurs.^ I
XL Mais tout ainli que la prô- | Iperité pcrdurable en cete vie I eftvnc macque certaine de ré¬ probation: auifi au contraire pourlkconfoîation désgens de bien affliges, les faindes çlcri- tures nous enfeignent en ter¬ mes exprès-, que deji 'vn indice
MaAah U »racedimneqMnd
’ Dien^ ne laijJefM long ternes faire aux f>pnmes félon leur defîr, mÂa fàdain ici punit de leurs fieum.
Xii . Qr à eepropos onpourroit
me demander pourquoy Dieu
afflige les gens de bien &c fait profperer les mefehans fur U terre : dautant qu’il ne femblc pas Jufte que ceux-ci foie ne parcicipans d’aucune profpe- iicéoubon-heuren ce monde nyen l’autre :ny ceux-là d’au¬ cune aduerficé ou malheur: ains que les vns deuroienteftre ' toufîours heureux , les autres touliours mal-heureux? A la¬ quelle qneftion il faut refpon- dre félon la dourine de S. lean' Chryfoftome raportée au drok Canon qu'il n’y a nul h me- chic qui ne face quelque bon- neœuurc;ny nuHibonqui ne^j7' \ commette quelque faute cotre la diuinc maiefté. pieu donc qui eft vu tref-jufte ncanc- moins tref-libcral retributcur de tout bien, 8c fcucrc vengeur de tout mal, lors qu’on n’en fait P iiij
Lescatêfesdeïa Yté '
j)as pénitence , pour ce peu de •
bien que le méchant a fait Je comble de tous biens tempo- 1 felsjuy referuant vne punition 1
ctcrncilc de fcï mcffaics en |
l’autre monde. Au contraire pour le peu de mal que Fhom- me de bien a commis Dieu le punit en ce monde des peines i temporelles: afin qu aiant lame |
entièrement (fpuréc,netc &; candi dcj il palTe de cctc vie nai- fcrabîc en la félicite éternelle, îoinâ: qu’il plait ainfi à Dieu d’cfprouucr quelquefois la pa¬ tience du iufte en luy enuoiant des tribulations afin que (®n mérité en foit d’autant plus grand: pour luy retrcncher
le defir des délices de ce mon¬ de. Bref il-faut cueillir les rofes parmilcs cfpincs. Vn fi grand bien n’arriue pas fans peine.
fS^dcUmort, 175
le veux encore clorrcccdif- XllI. cours d’vn beau traîd de S. Auguftin admoneftant ceux qui font en profpcrité de nefe laifler point vaincre aux volu¬ ptés que communément elle cntrainc^quant Se Coy. cfefi 'V»e ^ ^ jr4fuU yertH( dit il)de combattre U ^ufi. c. ffrofperit&^fSftyHboff-hcur fm^lier' dette feUifferfointyaincre au bon heurme/hte.
Voila ce que i’àuois à dire touchant la troifiefmc fignifi- cation de la vie. PalTonsmain--: tenant à la quatrierme qui el% la plus propre & la plus clïêQ>« ûciic.
Lescmftsdèikfl^ît j
Q^cjî-ce que ')iie en fà plus propre Çp*plus ejjentieüe fi^mjîiatiofh : .
Chap.. y,.'
îi Ldrdefnlfion dé ln vie. lî;, Qt^cite définition s'efiend^eneraüemtnt dtmtes' ehofis vimntes. llh ' Ld defifùtUn pMr-' SHtoiiere des thsps dfùméjês filon leurs de-< i
dé perfeâion. IV. pifimÜion des |
définitions précédantes. V. La dijfèrence de la mort des hommes dTauec ceüe des autres animaux. Yl. Comment U tha- léur- naturelié efi de Vejferice de là we.- Yll.CommenfVhumidefiefeCy^lefroid j
ferùent à la vie. IIX. Qÿe hhumidey efi j
pim requis ipue lefec ny Le froid. IX-. tre définition de la vie conciliée auee p précédante. X. . Que les chofes inanimtes j
ne doiuent point efireappellees mortes. |
t
■ Qüs auons marqué ci-deuant Thomony- rnic de ce mot Vtelc diftinguant en fes di«
iSr delkmoYt. ï 74
ucrfcs ûgjiificatioils Icfqvîcl- lesnotïsauons expofées;.Main- tenantil cft quèftion de tfaifo: de ceiic ^ui éft eiTcnti-eile i34 la plus propre. En cete Dgaifica- tioîidonçla vk, lêloii le Phi- loTophie j c ft la demeufe oti i aiv reft de l'àmc vegetatiue zurat. corpsauec la chaleur.
Laquelle définition corn- Jî* prend gcneralement la vie de toutes chof^ viuantes tantpli- tes qu animaux, bien que leurs formes & lesfacultés de la vie foient beaucoup plus cxccll lentes es vus qu’es aurres.
Que il on veut particurarifer III.' 'fie reftreindre la définition do la Vie félon les diuers degrés de fa perfection en diuers fubf- jets , - cela ce pourra faire en ce- te maniéré, difantdclavie des è€iles> que ckill^ demeuredo
Ietc4ttfesdel4vte 1
Pamc fenfitmc en leur corpt ^ aucc la chaleur r 8c de la vie de l
i*faommc que c’eft la demeure i de 1 ame incellef^uelle ou raU [ fonnftblc aucc la chaleur. Pour le regard des plantres, la défini¬ tion generale Tuf-dïte Icui^cft propre par ce quelles n’om querame vcgctaciuer •
W, Or en la définition de la tic | des beftes nous ne faifôs point ! mention àer Tame vcgerariuc, ains feulement de la fenfitiue ny en la définition de là vie de l’homme nous n’efiabliffons ny la vegetaciué ny la fenfitiue, ainsfealemcnt rintclleduelle, parce que lame fenfitiue com¬ prend &: contient fonbs foy par emincncc la vegctatiuc comme fa faculté, non pascô«» fnçvnc autre ame 8c l’intcllc- HucUe çompicnd aufii foubs
. ^ de t4 more. 175 4)y&: la fcnfitiuc &la vcgcca- tiuc comme fcsfaGulccs^noii' pas comme âmes feparecs Se diftindes d’iGcllc. Car en va' mcfmc (objet il n’y peut auoir diuerfes amesypar ce qu’ily au^ roic diuciiè» formes Se chaf- que forme diuerfes conûkuant vue chofc diucrlcyiL s’enfui* uroit contradidion raanifefte,. c cft ‘qu’vnc mcfmc chofe fc- roit cnfcmble,^ en mcfmc temps pkifîcurs chofes : dont î’ay plus amplement difeoum en mon traid^ de l’ame.
Ainfi donc la vie cft trcf-bic deftniciLa demeure > l’arreft ou laliaifoadcrame aucclc corp» ^ par ce ^c l’amc n’y eftant plus la vie ccfTc, Se la mort s’en cn- ftiit ; toutefois autrement és hommes qu’es beftes ny és pla¬ tes: à caufe de la diuesiê co^
Zéscau/êsdtU'Sfie ' dition de leurs âmes. Car l’amc de rhomme venant d en haut, |
& cftant vn (buffle diuin , rc- i tourne à fon principe, &c ne | meurt point aucc le corps: mais [ Ibs autres âmes eftant forties de la puiffa nccjfacul té, &r apti tude de la mâtîere meurent en la 'matiercrainfique nous rêdirôs encore cy-àpres traid^ant de la ^ mort.
Quant' à ces derniers mots de la furditc définition k xhalèur, ils n’y (ont point oifeux riyinütiîes. Caria chaleur na- tSjrclîc ou intcrnc(<le laquelle îëPhiiofophe parle en cefte dc' finition ) eft celle par le moyen de laquelle l’amc exerce print ci palcm en t fes fon dlions vita¬ les 6cnocanamcnt la nourritu¬ re en cuifant la Viande ; telle* inciît que l’tuîie ne deme urc att
^âèlamni 1*/%
Odrps qu’autant que la chaleur lîaturellc y cft , & s en fcparc lors qü'clic v^ent à-s’efteindre apres que l’humide radical, qui' luyfert de pafture,eftconfafncï du bien qu’elle eftdu tout ra- froidie ou aflToupie par quei- que catifè extérieure 5e violent te/aihli que nous dirons cy- apres.
llfautneantmoinsobfcruet Vîî®^ que bien qu'il ne foit icy faiâ: mention que de la chaleur na-^ tutelle pour là conferuation de¬ là YÎc,€e n’eft pas pourtant à di* re *que les autres premières qüàlirés 3 qui (but k froide l’humide, 5c ie fee , n*y foienf aûlîîiequîfcs pour le tempéra-^- mtnt-dü(tibie<^'. mais 4’âutàiït que la chaleur nàtuielk cft ic . ^l:ltt'ci|pàl ihftmm'èhc des fb ftibns Yitaic4 ^ que par atttfi
iesatufêsdeUyiig ■
clic cft de foy nccc{rairc,& les autres ne le font qtic félon I quelque ehofe, comme l’humi- dc pour nourrir 8c entretenir | longuement celle chaleur na^ j tutelle , le froid pour la modé¬ rer, le fcc pour raffermir aiL- cuncmcnc thumiditc qui lè- roit de foy trop fluide , il n’eft jabefoiag de les colloquer tou- | tes enlemble en la définition de la vie. ïoind qu’y cftablif Tant la chaleur , qui cfl la plus lîcccflairc, les autres tacitcmct y font comprifes en confeguc- ce de celle-là, à fçauoir le froid ( comme nous venons de dire) pour modérer le chaud, rhurai de pour rcntrctcnir,& Je fec pour re tenir le flux cxcclTif ,
kbile de rkurnide. . .>
Mais encore entre ces troü
dcrnijgrcs qualiccs rbusnide cft
(U U mort. î-7^ beaucoup pîus aidant à la vie que le froid ny le fcc: carie froid & le fcc deftfuifentla vie s’ils excédent & Aumontent le chaud 3c l’humide: mais Ihu- mideeft la nourriture Sc com¬ me la viande &c paAure de la chaleur naturelle , ainfi que l’huile celle de k lampe pas toute forte d’humide nytitr.0>.^ mefmcsccluy qui cft aqueux^ pree qu’il c A trop froid & aifé à fe congeler, ains hhumide gras, gluant, tenant de l’air ÔC par confequent du chaud,’ fie d ailleurs raffermi par le fcc :.3£ eftant tel,cft appcllé des Méde¬ cins l’humide inné Sc radicah C cft pourquoy le Philofophc Arifltt, dit quclaucfois que la vie con^ fifteau chaud &c en l’humide;
&dc là vient auffi que ceux qui font d’vn temperaraent chaud
IX.
Jfrijht.
v.idih.x
têicéufcsàeUy^ ] & humide viucntplus lotiguei ment que les autres .• lequel té^ perament confifte principale- mentaurang. Ceftpourquoy ks vieillards fanguins Ce pot- 1 -tent beaucoup mieux que les ' autres.
Au demeurant la definitioff j quele Philofophe donne delà | vie au liurc fécond de l’amc | quand ildid que c’eft nourri¬ ture» accroiircment5&: dccroif fcment, ne répugné pointai» precedente : dautanc que h prccedêtc eftfèionl’circnccôJ la forme de la ehofe viuantf & ecUc'-cy ne regarde que Iw operations de lame ; non paî encore de toute forte dame,
ains fculementde la commune ;
&gcnerale.qui cft la végétati¬ ve: les facultés de laquelle ^ trouuentcn toutes chofcîafli* mecs.
Cf* 4^ k mm, l’jt
Voila comment toutes cho- XI fes animées font dites viurc.
Mais il ne faut pas pourtanc infcrer de là qne eclles.q.ui n’ont point d’ame , comme les- métaux ^ les pierres , foienc mortes; dautant que la more eft vnc priuation & toure pri?- nation prefuppofe habitude precedente; Et partant fi quel¬ que chofc eft dite morte, il faut qu’elle ait vefeu auant fa mort; comme pour dire vne chofe ’àücugle ou fourdeil fautqmct- le ait veu ôc ouï au* précédant o Kous pouuons donc dire que ccschofes-îà font inanimées , fans vie, 5c n’ont quclç.fîinplc eftre. Lcmefme cftdcs- Cieux & des clloilcsainfi que nous a- uons nionftré au liure j. de la< Phyûque.
pr af&u que nous puilfions^
ttsc4u/êsdela^ie encore mieux entendre que c’cftqucdclavic, & la diftin- guer en diuers fuiets félon la dignité de leurs facultés, il en faut faircquatic degrés ielon la doétrinc du Phylofophe.
Des quatre diuers de^ês de l)ie.
CHAP.VL
/. fremîerde^ideifie. //. Semà gré de vieMl. Tmfteme degré de vtt, iK Suatriejme degré de vte.V» ^ fort de t»us les quatre degrés devie.VL Comfamjon £ ieeux auec leifguresG^ fnetrlques, ni. Que Pâme mtdleeh- tUeTte comfrendfohif les autres emiuence comme U finjttitte comfren»
jlavegetatiue. ItX, Pourqùojf lesfacid’
tes offetiue eP' generâtiue né font ehajcunevndegrédeviepforé des tre/f^dits^
tip^dcUmtrt- 179 I
> Ly a donc(ainfi que j ^Ic Philofophc enfei- v'w'vSîgtie) quatre diucrs de- grés de vie ou de chofes viuâ- tes le premier degré eft des chofes leCqu elles ont tant feu¬ lement U faculté vegetatiuc, comme les plantes, laquelle en icelles eft lame & la forme : de laquelle procèdent trois prin¬ cipales opérations! la nourri¬ ture , raccroiftcmcnt ^ fie la génération .
Le fécond degré eft de celles lefqucllcs outre la faculté vc-'^ gttatiueontaufti le fentiment fans mouueinent ny intcllcâ: comme font les coquilles atta¬ chées aux rochers, lefqucllcs icefte caufe lesGrccs appcllêt ^vtptopxcmcni Zoo OHiputtXj parce qu’elles ticnnet de la plancp la faculté végéta”^
Lesc4ujcsic hrHe T
Æitrc , & de l’animal le fenti- | incnt , toutefois fans remuc- mct d Vn lieu en autr€.Et le lèn- dmcnt aucc la faculté vegecati- uc ne font en ces cliofcs-là i ■quVne mefme ame , de laqueU f le les operations font beau¬ coup plus imparfaites qu^és a- niraaux qui fe remuent : dau- tant que les animaux ont va , 4icgré de vie i qui efl: le mou-t uement local, par dclïus elles* f II. Le troiâefme degré eft des
choies ieiquelles outre la fa¬ culté vegctatiuc &:fenfitiueG£ auffi le mouucmcnt local ou
appetitificomme font tous les
animaux irraisonablcs tât ceux qui ontailes, pieds, ailerons pu aiicrcstnGbraâesSccartîlagPsIûr | uàusau mouuemcntpouraliet
rfvn lieu en autre j que ceux qui.ficn ont point ^cônic ceux
(^âeUmort, i8® qui gliflent & fcmpeiit. Tou¬ tes krqucllcs facilités ne font auffi en iceux qu Vnc feule ame : les fonâibns &: operatios^ jdckqueîlerc remarquée prin- dpaleiûcnï en trois ehofes qui' fonda cognoifTahcc , lappetic, & le moüuement : la eognoif- fance confîfte és fens tant inté¬ rieurs qu extérieurs : l’appccic cft ou cÔGUpifci ble b ü irafe iblCj, ou bien pobr parler mieux Français , Tvn eft de conuoiti- fejl'aiatre de courrouxdc mou- ucmenc regarde lé clrangcmct «le lieu dépend derappecit. Ceft pGurquby aulfi ie ray ap«‘ pelle vn peu deuant mouuc- rnentappexitif r^nôti pas(com«f nrc Ibû dit côpauhcincht és èf>»* choies des PhilofôpheS)' mou- ytnient de pto'grcuiô.Car pro- lignifie achcmincmcnc
LescaufçsdtUyie oudcmarçhccnauant par de¬ grés 5c comme à pas mefurés: ôc toutefois pluficurs animaux îc remuentautrement que par telle progreffion 5c démarche: comme les oifcaux en volant, en l’air, les poilfons en çoulant dans les eauxdcs ferpens en rc- parit ou glilTant, & melmcs les cicreuices en reculant qui cft rcgrelïîon non pas progreffion, le dy donc que tcJ mouuement eft mieux appelle appétitif par ce que felô que l’appetit ou dé¬ fît porte IVinimalà fonobjctdl s’en approche, ou s en retire de çraintc,qui cft touflours vn ap¬ pétit ou aefir de conferuer fon eftre tancoft par progreffion tantoftparregreflion ou autre fon,c de remuement local, jy, Lcquatriefme degré' cft des chofes lcrqucilcs outre toutes les
" . ^ieUmon, i8i
les &r-dites facuîfcs.ont auffi rentendeméc &: la raifoiircom- me l’homme feul, auquel Tarae intellectuelle entraîne touçqs ces autres facul tés quan t ôe foy & en a d’ailleurs d’autres qui lui font propres &:efrcntie]les,à fçauoir rencendement, la vo¬ lonté, 6c 4 ipemoire : donti’ay' afles amplement difeouru aulÏÏ, traidé de l’ame ^ comme aufli des facultés de lame fenfitiue &vegetatiuc.
. Or de tout ce deflus nousV. pouuons colliger en peu de mots que tout ce quia enten¬ dement fe remue aulTi , fcnt,8c vegete: que tout ce qui fe re¬ mue, fent auiîî 6c végété com¬ me les animaux parfaits autres que l’homme: que tout ce qui afentiment, vegete au ffi com¬ me les plant- animaux, mais
Ixs caufes âe là '\ie non pas au contraire. Car tont (Ce qui vegctc n’a pas pourtant fentirnentny rcmuemêt ny en- tcndemêc corne onvoid és plâ- tesîSccoutcc qui a {cntimécn’a pasmouucmctny enrédemet, comme Ion void ésplant-ani- jnaux; & tout ce qui amouuc- mcnt n*a pas entendement, co¬ rne Ion void xn tousles ani¬ maux parfaits, le fcul homme excepté, lequel a toutes les fa¬ cultés fuf-dites.
C’eft pourquoy lé Philofo- phe compare tref breh ces de¬ grés de vie aux figures Geomc> triques. Garcômclepêcagone cô tient le quarré &c le rriâglérSC Icquarré contient Iç triangle: par ce que le pentagone a plus d’angles que ny le quarré ny le triangle : & le quarré en a plus, ^uele triangle; tcliemctqu-’cn
^ delamêvt. xS; îa figure qui en a le .plus ou troQue celle qui en a le moins, Ainfi I*amc la plus excellente a toutes les facultés des amc« jfnoins excellentes en la nianie- xç que i’ay desja remarqué ci- dcuatit.
l’aduertiray icy le leâieurviL jftudicux qu’en cecy ie ne fçau- rpîs approuucr l’opinion par trop commune de ceux qui tic- lîent que l’amç inrclleduerie comprend en foy les autres deux par erainencc, comme la /çnUtiue comprend îa végéta- tiuet pàr et que la vegctatiuc & la renfitiue procédant tou¬ tes deux de la di Ipofition 8c fa¬ culté de la matière , la moins excellente, quieft la vegetati- :Ue, eft comprifepareminencc foubs la fcnfitiuc. Mais le mef- fiaç rèfpcét n’cft pas de ces deux
Lts caufés de U yîe àTame intelledtuelle : dautant -^ue l’ame intell.edüeire ne procédant nullement delà ma¬ tière , comment pourroitellc comprendre les autres deux lefquelles procédant de la ma¬ tière , meurent auec icelle 5 Certes il s’cnruiiiroit de là ou que lame intclleducllc feroit mortelle auec les facultés re- getatiue & fenfitiue ; ou que CCS deux facultés retoientim- mortelles auec l’ame intelle- éluelle&rvneft auflî abfut de que l’autre. Et pour auoirvnc plus parfaite intelligence de cecy, il faut vcoir ce que i’enay tferit en mon traité de l’ame au chapitre 5.
Apres tout quelque curieux fe pourroit encore icy enquérir bienàpropos pourquoy cft eé que les facultés appctictiue U
delà mort,
gcncratiue ne font pas chafcu- ne lbn degi'é devie aufîî bien que les quatre ruf-dices U ve- gccatiue, iafenritiue , la mpu- u-âre, ôclintelledaelle? A. qaoy ie refpons que c’eft dautant que ces deux-la fe rapôrtentà quelqu’vnc de ces quacre. Car l’appecit efl: attaché au fenti- ment nes’eftend pas plus a- uant qu’iceluy : &C la generatiô cft compaigne de la faculté vc- getatiiic ou nutritiue;voire mef mêla nouriture eftvne erpcce de génération. Car l’aliment fe tournant en la fubftance de la chofe animée SC viuante c’eft la generatiô de ccte mefme fub- ftanee qui en refulte. Cela ainft entendu recherchons vn peu les caufes pourquoy aucunes plantes 8c animaux viuent pluslongLicmct que rhominc:
ZêS€àufcs âc Uyie dautatit qu’il fcmblc que cda déroge à îa dignité.
jP ourqmy memes pimtes ^aucuns Animmx "y ment plus longne-- ment ijueV homme,
C H A P. VU.
I. ^e P ici* fxit tout ppur le mieux //. Q^il efl expeâient c^ue eertiûnes pUntes durent plus que HO uftftejmes. J II. Pour- ^uoy cett Aines plantes dment plus que Ut AHtmaux. ly. Pourqu^y Us animaux fontfuhjetsà plue i£mconuenien$ que Us plantes, y. Pûurquoy toute efpeee de plantes n efl- pas de longue durée, yi. Pourquoy Us arbres durent pim longue-* ment que les autres plantes, yil. Qt^ nojlre vte e^ani remplie de mijèrenous- nela deuons pas Jmhaitcr longue. IIX, Exemple de S. Pal. IX. Le paganijme mefmel'a ainjt ejhmé. X. Raijon chre^ jlienne pour laqueUc Pieu a voulu que certains animaux plantes vejquijfeap pim lancement que l’homme.
^dehmort, 184 L femblc de pre- I. m'icr abord que yant la longue durée d’aucuns maux, comme l’Ele- phant& Icccrf: voire mefmcs dcplufieurs plantes jComme la palme, ryeufe, le cypres,roIi- uicr , au pris de celle de Hiom- mc , il ait quelque iufte occalio de fe plaindre de la nature SC dcrautcur d’iccIle. Toutefois les caufesen crftantbicn confia derées il trouucra fa plainte très iniufte , l’auteur de la na¬ ture n’ayant rienfaid en vaini ny mal à propos, ains tout auec poids, nombre, 8c mefure,ainfî qu’il eft eferit en la Sapience. 54/-. f
Car quant aux plantes qui H. font chofes infea{ibles,ily en a vrayement qui viuct plus long
temps que nous: aufli font cl-
Qiiij,
Zescanfes deU“^ie lesnccciràircsknoftrc vragc Sc ne croifiTent pas facilement, ains à la longue ; tellement qu’il a cfté bcfofhg qu’elles duraflentplus que nous mçf- jnics, pour feruir à nous &: aux no£î;res. Car fi elles duroiet peu de temps /nous aurions lorspliiftofi: occafion de nous plaindre J voyant dans peu de tours nos maifons ruinée^ & cnccndrées/nos vaifiéaux, v- tcnfiles Coutils corrompus gafiés. '
Orh caufe pourquoy ccr^ taincs plantes dure’nt plus qü’é lesanimaux.- cefl: que les ani¬ maux fontfubiedsà vnc infir nité d’incommodités, qui ne font nullement ou bien peu nuifibîcs aux chofes inféfiblcsi comme font la faim , la foif , la corruption des humeurs, lès
tS^âcîanmr. I’85 excès, les efFors,ks travaux, les maladies , rimempçrature de l*àir, les venins , Icspoifons & autres innombrables.
La pçeuue de eela meime eft les animaux eftans plus paifaitsj, louic forte d’imperfe- âion kürell contraire &: nui- fible : & les chofes infcnfibies. cftant imparfaites fe naain tien¬ nent en le ur impe rfcâiion n'c» âanc point aflfeètées ny incom- m od des de leur fembïablc .
Toutefois, cela nkftpasto- ^ mun à toute forte de plantes,
, ains principaleméc aux arbres:
& encore feulement à quel¬ ques cfpcces ; dantant que la plufpart des plantes croi£cnt haftiuement j à caufe dequoy cllcsfontfrefles Ô£ tendres, ôc parainEfubiebtcsà I mtcmpe- latuiç des fàifpns nofâiu-
"f : Zesmtffi^\He>U‘l^e à IVxcaeifim-lchâdèui: i’iû &- ïig^uciirj (h îtiiy nejc r 1 6
iîie.OQtis, içr: ybypiis orciinake'4 jn en t e n .va e iiïfiuit© xk’à çÿkess Carr/cfeft roicdr ebeftably { éd la
C3C:c|iftfccïoifeén'hîip
bkmQÜi^Aj&i^ e;|ai(^ ■ mc©ci dlTt) -dî^n; an B quatrer^ieâs jkqucl tiaift “ Nantie naatm eft ch fa ànaidy Icifoirx donâ
il; c Ibrtr.paaqijDe’feentj appelM des . GrieCsid^^à^ml^jfk^ac’ciè âi v- dire viuanüvnÎQijE.vl j!;!oT
iD’aiileücsrentreî kspb ntet les. arbres jduèetî t Irpius ;rd’mi« -taac qh’ibfeîïciloûüclioaûplas ütsfqis ipanrestraoioes des ibeanches , raejûnptesfpiik^
céteqsroprieté hattiTelk;,' :nh!U« au5s;Finduftfic dreftendre 'Idùr . vie.par le moyca de^arites^ Jiq . ec-qu’il y<ajidcs an»
VI.
VIL.
la Wcfvt.
maux qui viuêt plusqueutcxus,, pourquoy nous en plaindrons nous pour tâtco^nire la naturef vcu que ceftc vie cft remplie de mifeïÇ , dc mal-heurs &c d’an-» goilTcs n eft qu’vn paÆiige pour trauerfçr à yne vie eçer- neUemcnt hcureufc , où Dieu aprcpareàfcs'efleus des biens q ue iamais œil ne vi:d, uy oreil-
? y .. ' 1 I rsttth.Ci^
k n ou;jt , ny çntenaem;enc nu* mainnceonceml
C etccsl’exemple de S. Paul nX», fb U hai tt a n t arde m m en c la d rf- €ap. r foUîiipn de ^fbnr ame auec corps pouB ehfe âucc Dieu, nous enfeigne alTe^ qu’il faut délirer que le fil de eefte vk kio trenchc non pas r’ailongé.
' iGc deliiîdi-» je y doit edreiço» lÿ* asun à tous les gens de bien : vcumefine&quekspa^yerrs quf n’ont eu qu’va ombrage de tei*
Q.V).
1 en'a il fes de U 'Me pcrancc d’vne plus heürcufib vie CS champs Elyhens , viuant vcrtucufcmcntéti celle-cyont fouhaitté d’abreger leurs iours en mourant honorablement pouf le falut de leur patrie.
-De cefte mefmc confidera-j tion nous pouu’ons tirer Vne belle raifon toute' Chrefticri né pour laquelleDieu a voulu que certains animaux &: certaines plantes fuflent de plus longue vie & durée en ce monde que les hommcs.x’cftafin quenous n’eft abli lïîo fl s ' pas i cy noftré fouuerain bien y qüi feroitin- fericuràccluy des cliofes qui nous font inferieures &: crées pour lamour de-nous. Gar cftant choie trop abfurde que ce qüi cftoit crée pour noftrc vfage & feruicc fuft de metl- korc condition que nous mef-
de la mort. 187
f mes, il faut de necefsite que [ nous rcleuions noftreamc plus
haut afin d y eftablir vne plus hc,urcufc&: longue vie. Voilà comment nÿ la nature ny 1 au¬ teur d’icellc n’dnt rien faid ny ordonne que pour nofirc mieux , fi nbiis en fçauons bien rechercher la raifon & lescau- fes: &.c’cfl:ainfi qu’il nous faut -chreftkanemet phifophey afin de ioin dre l’vtilicé aucc le con¬ tentement de l’ame. PafTons maintenàt a celle notable que- llion qui fc faid ordinarcmcnt fur le fubied de la Brcuctè de noftrc vie au prix de ccUe de nos premiers pères qui viuoict ^ auant k déluge.
Les C4itfesâth *)/ie
ce que Xeshommèslsr UQieut plu4 loftg temps amnt le deluve quds H ont fat6làepuu.
! Ç If A P. IIX.
/ Xaifon I .fondée fhr le ÿArftiB fem-- ^erAment d’J^dAm: H. è^ffoTt i. fon- dé'ef*rl’ infertilité de U Perre Ia di-
-ue^fe murfiture dei k&mmts qm Auant le déluge d' AU* fcewc qm ont efie depuis. III. Qw le fil deJèichltlA terre.
. IV. fifin 3 . fondée Jfir k
de ÎA terre. K. » ^. fotîdée fkf l*i»
tuquiié des hommes*.^ f^I. é/irgunteivt peur monjlrer que la menacé de 'Dieié fouchant la defiruélion de ia, chair fi doit entendre du temps at*ant k deluge,. p^II. Kyiutr e int erpr état ion qui efi de la vie ordinaire des hommes.. II X. Que eétemenAce fe peut entendre de l’vn O* de l Autre temps. IX, Erreur des Anciens-
pmchAra cel^.^ x. Qt^ les J^bnMX
éilSnoYfi ' 1 88^
fii^pinheMleùrs- MfyeéS^Ÿ^^'*^ /<? fflfew ’dik Q^leufs'tmis ejî-o^^nt fetn-^ l/UMes am XII. Prpme
ï’iihptrclité s''enftpim'oiP. XIII^ trè frênne l'^ahp^rdin qui, s’ éijuiârort
?itcèYir, ^ Xtf^ CfheôPiô'n iducha'nt li v^Wi^-dttm. Xt^. ccmmu)ie\
Xfft. 'JOfpi,£B» delUupetPP, ; i :, u t|
SN'peiit reodtiG.‘ 'pîufîciirs -caifo-iTS de iiâilangde; vid des hoiiie®clc£.'premioEs fiëtfesq, dienâaiis die ; cedx: Jjui ■ •
Q>m veidti aiia;tir.le.deiag©i:dcf< {jiKrlies ie: diiDifira^ lef pomct^ p3le5&:pluf .probables^,*) I ; . ü - ;Lafprcaîjierc^G’cftcj®’3ldam i, amn c yûé foiriaé; me df ats»
mahlcdfe«]ai.û3a:iji -de - Dieu pr| fut icbcæ aci
compH'c'û tooibes fes parties,; ds m é fines 'eo fbii :tempdEâmem|> <jad: ne eeiicfitricn do tlr’i’tîdifpo« ittion ^nnqtuuqifc habit üde do
Le^çanfcidfU'Me iès aneellres,puis qu’ils n’cn noie po-int, cftanc le pere dô tous les hommes : de maniéré que ràpofterité prochaine te- nanthcaucovip de ce bon cemT' pcramçiiE viuok aulïï for tlont^ guement : iurques à ce que peu à peu venant à fc corrompre par là difTolution des honames» fet vicie diminua par l’accroiJP? fciîicnrdu vice.
i W. La fécondé c eÜ que par l’i?^ nondation generale des eaux du dehige la mer aiant Gouuert laterre^la partie fupericure d’h celle qui eftoit Ja plus foifun- nanre & fertile fut emportée par la raui ne d t s cau3^ ^ bhun miditc natureUc 6c ( s’il faut ainiidire ) la crefihc Sc la grclîè de la furfaxrc de la terre qui de¬ meura defcouucrtc fut deflei chée&£ corrompue par la
^ àelamôrt, 189 rc de la mer: ainfî que nous pouuons apprendre de ce ver- fcc du Roy-prophete J 1/4 chan- VUlm, ^êU terre fertile en ftleure a caufe de * U milice des habita» s dmüc: de forte que la terre ne produifit plus des fruits fi nourrifTans & fi fauoureux'qu elle faifoic a- uant le déluge .-qui fut caufe que les hommes ne pouuansfe refedionner d’iceux comme au précédant 3 commencèrent à manger de la chair des ani¬ maux; & auec le temps y ad- iouftarîs des fàulfcs ôc autres dcliCâtefTes qui occupent & empêchent par trop la chaleur naturelle , ce leur à cfté vnc caufe ordinaire de maladies, d abréger leur vie auanccrla mort.
Or que la faleure de l’eau Hh’ de la mer deffciche ôc rende in-
ZescaufisdeUyie fertile la terre, & que merme elle face mourir les plantes, plufieiirs l’ont obferiié, 8c tous les Natui'aliftes en demeurent d’accord à raiïbn dçqupyjK)ut marque de maledidion & in^ fertilité d’vne terre ony fcmoit . ^ anciennement du rel^amfi qu’il iWk;*. (c peut colliger de la fainte ef-
eap.io. r I- ' 1 t
criture au Imrc des Juges.
IV. La croiüeime raifon c’eâ qu’il eftoir expédient qu’au co- incnecmGlitdu,monde les ho- jucs vefcjudFcnt longuement afin de peupler la terre auce leur poftertrèjàquelle ils ppii- uoient veoic en pluficurs de¬ grés de gencration. y. La quatriefine cft que les péchés, des hommes ont cfté la caufe que Dieu a abrégé leur vie à mefure que riniquité fc multiplioit eja eux,difantqU5
ti;*àeUmùrt, 19» la vie de l’homme fcroitdefor- c«*^ mais àc cent & vingt ans. Ainfi ont interprété ces mots rhvion Gi^^nt, &Iolcphe grands docteurs de la Loy ludaïquc ; laquelle ex- pofition Laâance &: autres ont it*dai. depuis apprOUUC, La^at,
Toutefois la plus grâd’part ûb.tA^ des faints Pères tiennent que «‘j* cclafedoibt entedredu temps yj^ quia couru depuis que Dieu dit ces patolcs iufqucs au dclt»- gCjfe fondans furcc que pltr- ficurs- ont vefeu depuis plus de fix vingts ans , deux cens ans & plus : ainfî que nous mom^ ftrerons au chap. fuiuant.
Mais cete expolicioii peut VII;
1 cftre combatcuerde pareille rah fon que la precedente. Car fc^- Ion rcfericure famte Dieu pro^
^onça le fuf dit arreft auant le ■ deiuge 5 Noë eûae âgé de cinq
Lesc4ufes déU'^ie cens ans 5 & le deluge aduint lemefme^Noèeftantâgédc fix censans : tellement donc qu’il s*cn faut vingt ans que ceceex- poiîtion ne conuienne au téps porté par l’cfcriture fàinte-. loinét que Noe & fa famille s’eftans fauués du naufrage ge¬ neral des autres hommes, il ne j üc peut dire fuiuant le texte de | ieferiturc que la vie des lipra- mes ne deuft eftre que de ceat vingt ans.
ÎIX. Ainfi donc toutes rajfons bien pefées & balancées nylV- ne ny laurc interpretatio n’cft guercs afleurée, n’eftant point conforme aux termes du texte de refcriturc; tellement, qu®
icles trouuc fort indifférentes; & apres tout i'aimerois mieux dire que ect arreft de la diuini- té touchant la limitation delà
fi;* delà mort, içi vicderhommeàiîxvingts ans fe peut entendre &en general dcrafclerla pluf-part des h6- mes de defîus la face de la terre dans ce temps-là encore qu’il ne s’y raporte pas precifemenr, l’iniquité des hommes aiant fait aduancêr l’effcd de l’ire de Dieu, ainh que ditS.Hierofme: ^
&:c'n particulier auflî de touSj«Ge' * les hommes qui ont elle puis , à ce que leurs péchés di- minuaffent aucc leur vie. C^c lî aucuns ont excédé les bot' nés de ce temps l'a cela eft arri- ué par vne grâce fpccialc de Dieu, comme quand contre fon propre decret il prolongea de quinze ans la vie au Hoy ^ jg Ezcchias. loint que le nombre de ceux qui ont vefeu dauan- tàgc eft 4 petit qu’il n’eft point ^n ccli confidcrablcau prix de
€4Hfis de Uhie
ccoxqui viuent encore au dof, foubsdeiix vmgts ans.
ÏX, Les anciens payensignorans coures ces raifons ne pouuoiet fe perruader que les années fuf- fentürkirigucs és premiers üc- clesquc depuis :ainü que re- k;«. t. tnarquenc Pline, Laâ:ance,So- 48 *^ 7 lin 5 ôc auErcsjçroyans que les ann ées fuffenc ou de trois mois m.t.di fcuIe;raentcommeen Arcadiçj meftues encore dç vingt 8C iL e. j.iun<9:.ioursfelon. le contour de Lune.Cequc PlineSc autres attribuent faulfcmctaux Egy¬ ptiens: ou pour le moins cela napas eilé toufiours obferuc pafmy eux. Car il eft aife à col¬ liger des fonges de Pharaôqui Jfiprcrcncoiêtia fertilicé.&puis
lafietilité deqnelquesannf^ j8c d’autres lieux de ïçÇçiimç iàiaélc,qu’üs raportoi^utleîU^
^déUmort». ip2
armées au cours du Soleil de raefmesquc les Chaldécns &: Hebrieux.
Que fiquelquVn eft encore X. en ce doubcc que les années fulïèot plus courtes en ce têps- !à entre les Hebrieux, il fera bien aifc de l’en efclaircir èc rc- foudre par le cefmoignagc de iercriturclâiflclc.Carvcu qu’il cftfaidmcntiôen Gencfccli,
7.du dixiermc mois de l’an, il enluit-de là qu’ils .meluroient leurs années par k cours du 'Soleil.
Que fi on m’obiiee coGorc XI^ que- les mois poiiuoient ^ e ftre pitrs courts que les lioftrcs ic repliqiicray qn*en ec tnclmc licuileft faidmentiô du vingt &<èptiefineiour du mois.
■ ïediray bien dauântagc que XII.
q^ivQiudiok réduire U vie éc
Lesç4ujesd€l4'^ie
ces premiers peres à la noftre il les reiidroit auflî toft peres qu’enfans.Car il neuf cens & quelques années des premiers iîeclcs fe doiuéc réduire à qua- tre vingtsouenuiron decclles des fîeçlcs pofterieurs, comme les hommes ont vefeu le plus {excepté bien peu;) il fenfui- uroitqu’aucuns d’entfeux au* roient engendre des enfans cn- uironlefixicfme ou fepcielmc an de leur âge , ayans efté qucV Genef. qucfois pGrcs à foi Xante dix ' anSjComme il eft efcric d’Enos. XIII. Pareille abfurd te s enfui- uroit de la vieillelTc d’aucuns des premiers peres qui auroicc efte vieux cnleur ieuneiTe : co¬ rne d’Abraham , duquel il eft eferit qu’eftant faoul & rempiy deioursen vne belle vieillcftc
âgé de çcntfoixan.tç & quinze
ans
^ de la mort, ic>» ans il mourut : qui ne rcuicii- droient du rufdiç compte qu’à quinze oufeize ans ; ô la véné¬ rable vieiileiTe que c’euft efte! Ilcftvray qu’Abrâham futdc- puisle dcluge:mais pourtant vefquit il du temps de Noë en- uiron cinquante ans : & apres tout quimepourroitmonftrcr quel’oncoptoit les années au¬ trement depuis que deuant Je deluge.Pour abréger donc nul ne peut doubter en cecy que celuy qui doubre de la ycrité , des faindes eferiture^s .
Au demeurant quelque eu- XIV. rlcuxmc pourroit encore dire par maniéré d’pbjedion fur ce luei’ay décis ci-dciiant que fi ' les premiers hommes ont vcf- , eu plus longuement pour au- j ttoÊ-qu’ilg teiioient encore de ; la perfçdion qu’ Adam auoit
tesc4itf€sd€[a"*)>he reecu du créateur du ménde, il s’enruiurbicqü'Adam deuoir viure luy nîdfmë plus que nul ides autres hommes îiiiuant l’axiome de philofophie que tout ce quieft tel parle mdieà' d’vn autrcjcclui-ci doibt Enco¬ re élire pP tel, c’eft à dire doibt participer dauantage de la qua¬ lité quVn autre fuict reçoit par fon moién. Toutefois Adam n’aiantycfcu que neuf cens 6c ^trente ans il y en a eu d’autres quiontvcfcu dauantagccômc lared neuf cens foixate&: deux €t.ntf. J Mathufalêm neuf cens J. foixâteacneuf. Et partant que la raifon fondée fur la perfeâi>* on d’Adam n’cft point bien âf- feuree. ..
XîT. Belle objedion pertes, 8c di¬ gne dVn elpric fubtilt mais ^ refolution en fcra aulîi fühtildi
i^^deU mort, ^9^4^ Car tout bien confîderc il fc ^ trouucraqu’Adam a beaucoup plus vefeu que ïared ny Ma- thulàlcm&nul de fa pofterite ^ daucanc qu’il faut prefuppafec qu’il fuccréc ou en l’âge de per- feÛion & virilité , qui eftoit, fclon que les hommes viuoicnc en ce temps - là & au refpeft de noftre âge , le milieu du cours de la vié: ôc pariant il reprefen- ioit lâge de quatre cens quinze ans (car Adam vefquit neuf CCS & tsétc ansOqmpour le moins fin il crée en flPicunelTe, qui cft l’âge le plus florifTant. Or ; toutes chofes bien raportées 8c balancées fila icunelie des der¬ niers heclcs commence à la * troifiemc partie du cours de noftre vie , qui eft enuiron le vingt 8c cmquicfmc an de nc- ftrç âge, le tiers de neuf cens Sc Kij
caufesde la
trente ans fera trois cens &. dix lans.Et parainfi Adamàfacrc^ ation èftoit aufll auant en âge &L autant accompli que s’il euft tiefia atteint lage de trois cens &dixans. '
XVE Pour moy ic tiens qu’il fut créé pour le moins en lage de jcunelïciî non de virilité : dau- tant que s’il euft cftè en l’âge d’adoiefccnce ,dc pucrilitéjOu d’enfance fon péché euft efte plus éxcufablc.îoinâ: que Dieu aiant tout crea||fi pefedio , il y a encore plusïapparecequ’A** dam qui eftoie la plus parfaite créature entre les chofes natu¬ relles , fut créé en l’âge de per- fc<5t:ion qui eft ccluy de la virili¬ té & le milieu du cours de la vie humaine. Cela donc ainfi çonfidere, calcule' & bien ra- portéAdam fe trouuera auoif
CSt* de îa m&rt.
vcfcupar equipolience cnuirô quatre cens foixante ôc quinze ans plus que nul des autres hô- ffîes«
La qaeflion precedente eflâla XVIL vérité fort curieufe. Mais^elle en entraîne encore apres foy d’autres beaucoup plus curieu- I fes. L’abyfme (dit le Pfalmifte) appelle 0* attire apres foy n.'n aut¥^ ahyfme.Yac difficulté eft en¬ chaînée aucc Tautre : comme cellc-cy jàfcauoir combieunde ^ tempseuft denicuré i’iiôme au jardin de délices ou paradis cer- reftre jauant qu’eftre efleue au Ciel, s’il euft coiiferuè l’eflac d’innocence, &c n’euft point ‘ tranfgreflelc commendemenc j deDicu : laquelle queftion ie I refoudray cy-après traiélant descaufesde la mort. Cepen- ^ dan t il fera bien à P rop os de ra-
R iij
eau^s de ht "Vie
porter en fuite qui ont eftê ceuxlefqucls ont vefculcplus: longuement fur la terre depuis le déluge.
X) e ceitx qui ont le plia longuement l/.efcu depuis le àeluge : s il eji htile de '^mn longue- mempirUterre»
C H A P. IX.
t. Comme la vie des hommes à âecü- »/ toujlours. de Jtede m jîecle. IL De eetax qm ont vefètp long temps félon les hu fxires prophanes . ///. D'vn Indienat*^ quel la ieUtïcjfe s^'efoit renouueHée, IV' , Combien peu on vit amowrdhuy. V- Cenfideration^ ChrefriennefUr ce fubiell>. VI. le grand àugement ejî proche.
VIT. Freuue de la, breuetéde nofre vie. J IX. yyij-ifre prenne tirée de Seneque.
IX, Confirmation par autres payens.
X. Qwla.mortefidefrahle. Xl.Het*^" quoy pieu a promis de prolonger les iof*ts
la mort.
.kteitx homreroient leurs peres tneres. XJI. Qm ce loy er ejloit ejhma.i. hle en l ancienne Ley. XIII. Ponrqmy en l’ancienne Loy les jainlh ^erjona- gès dejiroicnt tongitemefvture ? XIV. En la Loy de l^ES V s*G H ri si; au con.^ traire. ■ ..
O US a uôs ci d e U a c ü e- duic les eau Tes de la i ôgue vie de ceux qui cftoient auanc le de- I lugcdefqiiciles ccfTantou pour lé'moins leurs vertus èc facul- fés eftant beaucoup affoiblieSy ce n’eft pas merueille que la vie de ceux qui ont vefeu depuis ait efté coûta coup ii abrégée. Car au lieu que les hommes î des premiers liecles auanc le déluge viuoient neuf cens ans- I &plus, ceux q;ui ont efte fii- ^ gendres peu de temps apres le déluge ont feulement vefeu ii<ij>
Z w caufes de la 'Viff
^ quelqifes ans^, deux cens cinquante, &: deux cens ans ou enuifon : & après peu de ficelés ont efté eftimés vieux en lâge de ^ cent trente à quatre vingts ans,
2j. J j‘ comme lob , Abrâam, Ifniael, <7- Ifàac, lacob : & par füccelEon temps à fix vingts ans, cotn- nttmêr. me Moyfe &: Aaron:tcllemcnt que c’eft chüfe tref-digné de Gmy:?. remarque que Noè' qui a ,vef- cu neuf cens 8c cinquante ans ait.vcu Abrâam ; lequel cftant décédé en l âge de cent foixan- tc &: quinze ans , il cfl: ne- antmoins cfcric de luy qu’il mourut faoul 8c rempli d’an- néesen vnebôncvicillefïe. Et par ainfi Noe quia efte con- temporanée d’Abrâam pédant plus de quarante ans a vefeu fept cens quatre vingts & cinq
t^deUmort» igy^ ans plus que luy.
Nous auons aufïi dans les hiftoires prophancs plufieurs exemples notables de ceux qui ont vefeu longuement, eora- me Argâtiionius roy des Tàr- teiîîens qui a vercu 130 ails ou lelon d’autres 15-0: Epimenides Gnoffieiiijy. Cyniras Roy de Cypre î6 o.Ægimius 1 00. Pli- p/;^j ne eferit qu’en Atoïie il y auoit certaines gens de îa race des Epiens qui viuoicnt aufïi com- munemét 200. ans,&: qu’il s’en cft trouuc aucuns quijen onc vefeu 30© . entre autres vn nommé Adon yoô. & encore quelques vns ont pafTé j ufques àéoo.ôcSoo.ans. Ce que luy niefmc'inc pouuant croire if attribue cela à îa brefucté des
annéesjqu’aucunsfaifoient fe-
nicftrcs^ d’autres trimefïres^Si Rv
les emfêsiefa vie me fmes Lunai res . S tràbo en fa Géographie raporte qu’il y a. en Indie certairre nation appel- Ice des Scres & vnc autre des; Pandores ou les hommes vi- ucnc d’ordinaire plus de deux cens ans : &î mcfmcs ees Pan- dores ( félon Pline )onc les chc- Mp.j. ueux blancs en la jeune^e Sc noirsenlavicllefrc^
^'Ih Ceux qui ont n’àgueres; voiagées Indes Sc fait le con¬ tour de la terre marquent qu"il y a eertaines régions Orienta- fes ou les hommes viuentainfî longuement jufqu CS à deux cens ans & plus, Sc mefincs ( tant l’air y eft ferain ) fans ma¬ ladie, mourant doucement en vnc parfaite maturité' de vieil- lefîè. Mais fur tout eft cftrange ce qu’ils, cfcriuct d’vn homme
7*5? S
de la race des Gangarides le¬ quel les Portugais y virent vi- uant encore en 1 âge de trois cens &: cinquante ans ;&r aiànt faitdiligêce perquifition de la vérité trouuerent que la jeu- fieïTe s’eftoit quelquefois rc-^ nouuelléc en luy' , les dents qui luy eftoient tombées luÿ rcnailTant , les cheueux blancs» fe rechangcans»cn leur premiè¬ re couleur 3 Sc les forces viriles remettant fon corps en fa par¬ faite vigueur. r
Gcte hiftoire me femblc fa- i v:; bulcufe :1a croira qui voudra. Tant y a que nous ne voions point de tels exemples, la vie des hommes aiam telkmcnr décliné qu’au jour- d’h uy & de plulieurs fiecles on a eri admira tion ceux qui ont peu trainet kur vie jufques à cent ans ^
R vj i
Lescaufe^déUyie encore au dcffoubz .
V. Or ceferoiepeude casd’ob- f feruer le dçclin de la vie hu¬ maine , (i outre la cognoilTance des caufes naturelles nous n’en retirions quelque inftrudion chreftienne, le dy donc que le temps que nous vi lions fur la terre eft certainement bien court ores mefmes qu’ils eften- diftnon feulement à neuf cens &c tant d ans comme la vie des hommes des premiers iîccles, mais auffî àla durée du monde: dautant que le pafTé n’eftant plus il ne nous eftrien > le pre- fent à’efcoule plus vifte qu’il ne peut eftreconceu ,Sc nous ne fçauonsrien de l’aduenit.-vcu mefracs qu’il doibt chre .a^bre- gé poux les péchés des Irom- mes, & que jamais le vice ne fut plus en vogue ny toléré
^àelamoŸt,
auecplusde licenticufe impu¬ nité & impunie Ikcnec qu’cn cefiecledeferSc d’enfer.
Attendons nous donc que VL le grand jour de Dieu , cc iour de iuftice , iour de cour¬ roux , iour de pleurs , de miferc 5c calamité, iour dernier, fin du temps, confommation du fic¬ elé, eft bien proche: & Dieu ' nous face la grâce de n’eftre point furpris en icclHy : auquel le tres-puilfantôc tref-iuilelu« gc doit venir à main forte, lors pofiîble que moins nous y pen- ferons.
D ailleurs deduifons encore VIÏ de ce que nous appelions Vie, le temps du Ibmmeil, qui eft l’image ou le frere de la mort, le temps de nos maladicSjan- goifres&: affligions , combien peu nous reftc-il de ce qui peut
Les caufes delà Vîe- eftrc vrayemencappcllé Vie?’ Mais fl nous l’cn retrcnchons apres tout le temps <jue nous employonsà prendre les plai- firs rcnluels&: à otfénfer la Di- uinité , enqiïoy nous fommes coulpables de mort , hcks i il ne nous reftera prefque point du tout de vie!
py
I ad paffe bien plus outre. Car (dit ifKil. il) vnegrmà^ partie de U *vis s'efco» le^ P ferd'à ceux qui font du rndl, la pîus^rdde a ceux qm ne font rie», toute k ceu x qui ne s attendent pas à ce quils font. Qc qu'eftaiit ainfîiî y aç bicn^ peu d’hommes qui ne foient fubieds à quel- quVne de ces trois imperfe^ âions, Voire à toutes enfem'* blc. Car qui eft ccluy qui cft exempede peché&dc mauuak fes adions ? Tous ont peche
t^deïamoft:
iufqu’à vn:le iuftc mefme tom^ be fcpt fois le iour. Q3i cft ce- liiy auHS cellcmeni: affidu au la- I beur foie de refprit, foie du corps qufneiè donne quelque folsdu loilir^^du repos j & de ^oi^iucté^ Et pour le dernier qui eft celuy qui bande telle¬ ment fbîi efprit en fes aélions- qu’il ne l’ait point diftraiCt ail¬ leurs ? Ce n eftoit pas en vain que pendant la célébration dir j feruicedesfauxDiGUXcntreles anciens payens on ctioit tout haut aux affîftans 5 Hoc agite y tActedexjvous à ce que 'vous faïâîes^ f^àchant bien que mefmes és- ehofes les plus ferieufes nous < auonsnoftrc efprit diftrai£tail-
I leurs par mille penfees vola^
I gcs.
le veux dire encore dauan- IX. tagc: ccft que viurc longue-
Les C4ufes de U l>îe mec fur la terre n’efï: autre cho •
Te que retenir long temps la¬ me prifonnierc dans le corps humain , & furfeoir la ioüifîan- cede Ton {buuerain bien & fé¬ licité eternellerde maniéré que les plus Cages de la Grece qui auoient quelque cognoilTancc coufufe de l’immortalité de Ta- mc difoient qu’il cftoit tref-' ' vtile à l’homme ou de mourir foudaiapreslanaifsâceoudcne iamais naiftre: & le Satyre pris P/t»ur. par Midas apres auoir demeuré i Tùffi taciturne pronon- ^
ça cete mefme fentencc# qui fut delpuis tenue pour vn ora¬ cle diuin.
X. Toutefois les Chreftiens ne parlent par ri cruèment ; ains pourroient bien dire que c cri vn grand heur aux enfançons
^ de la mort, 201 ’ demoiirir apres Icbaptcfme: damant que leurs âmes cftanr régénérées & par ce làucment I efpurées du péché originel s’é-
uolent fans nul empefehemét en la compaignie des Anges.
Mais demeurer longuement fur U terre queji-ce autre chofe ( dit S.
,A ugujhn ) ^u^Jlre longuemet gé C^mifemble}Migé des tri bu- 17 lationsjpalfions afFeélions*'^^'^* du monde •• miferabîe pour of- '’””*’** j fenfer continuellement Dieu.
! Giccron confideranc aucune¬ ment cela mefme difoit que la mort cft le port de tous les/’^*^ maux Sc la fin des miferes de j cece vie chetiue. Araifon de- ) quoy aul^laucu^speuplcs^ou- j lüient enciennement pleurer ! alanaiflancedes énfans ^ s’e- jouirà la mort de toutes per-
fonnes.
XescaufesdeUj^k XI. Qu;efionobjeâ;e.àccla
Dieuaiant promis pour loyer ixtde cnlaloy de Moyfe de prolon¬ ger les jours fur la terre à ,gcux qui honoreroient leurs per^ si mères , il faut eroke que la longue vie en ce monde doibt cflre acGompaignec de quel¬ que bien & benedidjon, Dieu ne nous donnant jamais des re- compenfes qui ne tournent à noftre bien & laliit. le refpon- dray que Dieu en l’aneienne ioy ne promettoit ordinaire¬ ment à fon peuple que chofes temporelles ,comme vue Içn- gue vie en ce monde, vne terre plancureufe & coulapte en laid fie miel , vidoires contre leurs ennemis, & autres cho¬ fes femblables.
Xir. Decccyicveuxrcndredeux
raifons, L’vnc , dautanc qucle
^itUmovt, 2©r I chemin pour paruenir à la vie celeftc & bien-heurcule eftant fermé aux hommes auant leur rédemption faite &: accomplie par le fils de Dieu, ils ne pou- uoient auant cela que jouir des cho.res temporelles i de toutes Icfquelles la plus douce à l’homme, quinepouuoitef»
I pererencorclajouifiaaiccd’v- nc autre plus heujreufe, c’eftoie que les jours de celle-ey luy j füflcnt prolongés.
I Lautre raifon c’eft que lé peuple ludaiquc efleu de dieu attendant la venue du Mcflîc, qui luyauoitefté promis pour 1 l’expiation du péché du pre- ) micr perc Adam , ne defiroit rienplus que viure logucmcnt I pour auoir ect heur que de veoir ce Meffic incarné. C’eft: I pou rquoy Simeon en fcsdcE-
lestaufesdela^îe nicrs ans Taiant veu & tenu en¬ tre Tes mains, chanta plein d’a« legrefîe Sc dè eontentcmcnt fon cantiquê^jComme vn cygne proche de la mort , difant , S.Lmc.z ^ Seigneur laifje tnaimenar-t Sortir en paix de cete <vie Ton fi Yuiteur qui éji tenant Son ftuueur^ des ftomrnes tHofiie’, XIV. Ainh donc en l’ancienne Loy Dieu jpromcttoit à fon peuple ce qu’il pouuoic Tou- haitterlc plus en cctemps-làj qui eftôit vne longue vie en ce mode. Maislc palTageàvnc autre éternellement heureufe nous ayans efte ouuert à la ré¬ demption de la nature humai¬ ne, iln y pcutriéauoir dcfîdc- jfirablc que d’y aborder au plu- ftoft comme das vn port alfcu- ré apres tant de tourmentes &pedllcux. naufragcs^aufqu^
tè^âeîamort. 203 nous fomnies fubieds en la mer orageufe de cc monde.
Oeft ce que S. Pel ( comme i’ay ci-deuant touché ) rouhâi-/»//>.f.i. toit (Tardcmment: Sc le mefmc fclitdesfainds martyrs qui fc font volontairement Sc gaye- mentofFcrtsaufacrificcdeleur vie pour l’aittour de ceiuy qui voulutcftrclaviâiimequirer- uit d'expiation pour les péchés des hommes. Q^c s’il eft ainiî que ceux qui font détenus pri- fonniers eftans certains du ioür de leur deliurance défirent que toucletêpsqui eft entre-deux, fe pafiTaft en vn moment : cdm- bicn à plus forte raifon deuons nous fouhaiter que le iour bié- heureux de la liberté de noftre ame enferrée dâs la prifon cor¬ porelle s’auancc, afin qu’en la
contemplation de fou créateur
L€scaujes4e la
cHe puiffç etcrncilcment iouïî 4e fon (ôuucrain bien qui ne :peuc eftrc ny perceu par les îensnyconceu par rentendc- firent humain 3
T elles médications me raui- roient bien plus loin^ ü Je lub-* ieadccc difeours ne les arre* Hoir. Mais puis que la conlide- ration du cours de celle vie nous aconduicsiufqucsà celle de la mort , il la fau t conridcrcr encore de plus prés*
fte mort^^descaü- Jesdtccüc,
Cha^. X,
/ 0^ U mort conjideree en pjf nnt- ^ntefivnefnmnon. IL Qt^ejl -ce qt*e 4fK)rtmt4nt^H‘tile defir^t
âeiAtnort* 104 ixTit. III. Différence de U mort de L’ fcï- ■
.me d'-mec cede des autres ehefis animées,
Ijt, Del*dnfuJionde l’ame ai* corp hù~ tndin. V. Qm nodre ame ne procédé j^eïnt de la facpslté de U matière. P'I. Que L'homme.ne meure ^ts pro^remene. ffll. GéHjésnafureâés delà mare. IlX^Caufes uiaiettees. IX. QueUmixt aduenant par Kieiileffeejl feule fans violence. X.Qffeff ce ^u Suibanajf e. Xl.^ Comparaijon de U tnorf des jeunes O' des vieux auec vné lampe'. Xtl, \Autr.e comparaijon Jmclesjuiêtsd'vnarhfe.
Es pttuations cn iby I. cotifîderics , comme la moiti les tenebœs, Eaueugleracnt_,!a fur- 4ité, rcmbraremciic , la ruine, Jtîefontjjien &nepcuuenceftrc placées au nombre tics cliofcs, elles lî’eatrenc poinc( comxae parlent tes Logiciens ) en pre- 4icament ou caccgonc , par ce dcâtuâioas doûrc
JLescaftjrsdewyie fans auoir cfté. Toutefois fi nous les confidcrons en tant ouVUcs tombent en quelque mbjet qu’elles deftruifent ôc priuent de Ton eftrc précédant, nous leur attribuons quelque eftrc &: les appelions caulcs-du changement 8C de la oorru- ption des chofes qui eftoient deuant, &: neantmoins prihçh pes delà génération de celles ' quifuccedent. Par excmplela mort de l’animal eft caufe que ce n eft plus vn animal^ i Çc d’ailleurs eft le priucipe& la caufe de la génération ôc (ù'c- ! cefïion d’vue charoigne. j La mort donc conûderéccn loy n'cft autre chofe que pri- | uation de vie, comme les tc- nebres priuation de lumière, 6^ laucuglcmcnc priuation àc Ycuc. Mais .eonecu ë en wne • qu’elle I
t^deUmoYt. 205 qu’elle <icftriîit l’cftre des cho- fes animées & viuantes nous lapouuons définir par termes contraires à la définition delà vieci-deuant raportée : difanc quclamort cfl: la réparation &: difiblution de l'ame d’aucc le corps, la chaleur naturelle c- ftant efteinte, oppreflee ou dif- fipcé. Car comme la liaifon 5c vnion de l’ame auec le corps cft caufe que les chofes ani¬ mées vieuent par le moyen de la chaleur naturelle : ainfî ces deux pièces fc difoluan t & def- vnilTant^par l’cxtindion, op- prcffîon ou diflipation de la chaleur naturelle , la vie ceffe.
Orcctelcparation oudiflb- III, lutionderame d’aucc le corps arriuc autrement aux hommes qu’aux belles. Car comme l'a- S
Z,es de U'^e
me des beftcs ( de mefmc cft il des places). eft cicec& produite de la faculté de la matière, c’eft à dire ( comme i’ay défia tou¬ ché cy- deuant) de celle aptitu¬ de ou difpolicion naturelle ^ui cft en la matière à rcccuoir fuc- cefliucment diuerfes formes, aufîis eftcinc elle, fc corromp .& cefte dleftre en la matière mefmc retournant à Ton pria- cipe. Mais lame de l’homme ayant elle ctecc immortelle, -cftant vn louffle de la Diui- nité, 8c par ainlî prenant foa cftre de Dieu non de la difpo- ficion de la maciere , elle ne meurt point en icelle , ains.s’ca fepare pour vn temps .ôcs’eo retourne a ion prineipe^quieft ifon créateur, pour louiï heU' reufetrent ik-haut del’immor- ■ralicé qu elle a recenë de luy j û
de fam&'it. ±oS îiapciànteur de les péchés ne 1 aggraue& l-aifaifre,la dcftour, nanede fon vol ceiefte pour Ja plonger da^ns les tenebres delà defoiation éternelle.
Les anciens Philofophcs & particulieremenL A riftote, ont bien remarqué la diuinité Sc immortalité de noftrc ame 6c tenu qu’elle venoit d’ailleur« que de îa matière ; toutefois d’où & comment ils n’en ont rien dit que comme en nuage. Mais nous qui Tommes cfclai- rcs de la lumière de vraye do- 'âirine, croyôs quHle cft treéc de Dieu en meime temps qu’el¬ le cft infufe , Sc infufe en mef- me tëps qu’clie’eftcrcéejainli que i’ay difeouru araplemenÇ en mon traidé de l ame.
Or que noftre ame ne pro- y., ccdcpointdela dilporiiion de
Zes C4tffes de U
la matière il f'c peut colliger de la faindc efcricurc mcfme. Car il cft eferit en Gencfc que de tontes- autres chofcs la f<fcrmc fut crece conioindemenc aucc fa matière. Dieu difant que telle chofe foicf^idc , & icelle eftoie foudaiu faide : mais de l’homme il cit dit qu’il baftit premièrement la matière du li¬ mon de la terre J & puis l’auiua & anima de fon cfprit ou fouf- ! flediuin.
VI. Ainfî donc la mort eft là | corruption de toutes les pièces | dufubicdqui meurc: à raifon I dequoy toutes autres chofes j meurent proprement , excepte j l’homme .* dautant qu’il n’y a | qu’vnc de fes deux parties qui
fe corrompe, à fçauoir le corps» i
& ce encore à temps : l’amc re- I tenant couhoius ion cftrc, voi. |
^drUmort. 2,07. rc aiiec plus de perfection eftâc defehargee du corps cjue de- ‘ uant: parce qu citant vnie à iccluy ellefc relTentoic de fon imperfection jcomme par quel¬ que contagion : mais en citant feparéc c’eft vn cfprit (dit S.
Luc) femblable aux Anges. fôf**^*
Mais le corps à caufe de la con¬ trariété des principes de fa ma¬ tière eft fiibieâ: à corruption.
Quant a la chaleur naturelle VIL clic peut défaillir en deux for¬ ces, ou naturcllerneiit, ou par violence : naturellement , lors que fur le déclin delà vie, l’hu- midc,qui cfl: (comme i’ay délia ditey-deuât) la palture&ren- tretien de la chaleur naturelle, venât à fe confumer peu a peu par l’adion d’icelle, la chaleur mefme aulTi s’afFoiblit &: en fin s’ellcint, corne le feu dans vne S iij
tes Mufes de U “V/é lampe à faute d’huile.
IIX. Parviolenee la chaleur na*- turelle s’eftcint ou par vh ex¬ trême fioid, comme par le ve- ^ nin S>c poifon : ou par quelque opprefïion , comme pat trop mâget ou boire: car la chaleur naturelle en cft accablée com¬ me qui cftoufFeroit vue flamme à force d’y ietter de Peau , des pierres, des lourdes pièces de feoi&oii quelque autre teUc ma-? ticrc. Bref tout excès peu t eau- fer la mort. Car la froideur cx-- ccffruc cfteint entièrement la; chaleur naturelle : rhuraidité excefliue l’cftouflè ôc Taccablc:: la defficcatiGOulèichcrcfleex^ treme confume entièrement Bhumiditè fans laquelle la cha¬ leur naturelle ne pcutfubfifter: &c la chaleur eftrangere fur-a¬ bondante venant à furmonter la-naturcllca, comme lors qu on^
^àéUmùYt. 20^ ttc peut refpirer &c attrairê de Fair frais pour rafraifehir le cœur J confumcauiri rhumide' radical 5^: diffipe la chaleur na¬ turelle. Les coups & les blef- feures font auffi quelquefois des caufes de la mort notoire¬ ment violences/oit que lâchât leur naturelle s efteigne aucc feiFulioh du fangjfoit qu’elle demeure opprimée &: relïerrée auprès du cœur dclailTant les autres partiesdefqiiclleseflan t afinfî defnuées de la chaleur na^ tureliesi des efprics animaujé inftrumcns delavieôidu feii- timent , s’en enfuit la diffolu- tionderame.
Voila quant àla diftiaélion ( dcscaufes de lamort en natu- I relies Sivioléccs ; félon laquel- I ^ le il n’y a que rextinâ;ion de la I ' chaleur naturelle apres que S iüf
ZescatiJesdeUlne ^
rhumidè radical eft cônfumc j en la derniere vicillelTc , qui (bit proprement vnc caufe na¬ turelle de la mort. Car en tou¬ tes les autres il y a quelque vio¬ lence; mefmcs en la mort des icunes homes , quoy quel¬ le procède de quelque maladie Se caufe interne, 6c que delà el¬ le foie appclléc naturelle , à la différence de la mort violente qui procède de quelque caufe cftrangerCjSt: d’ailleurs que de | nous mefmcs.
Ccllpourquoyauflîlamorc ' qui arriue en 1 extremevicillef- fe eft feule appcllce des Grecs Euthanafic ; comme qui diroit hsnne morr^ parce qu’elle a duiêc fansdouleuren l’âgcdc matu- ritc. Ainlî cft il efcric en Gcnc- fcqu’Abrâam mourut douce* ment en vnc bonne vieillcffc: ,
delà mort ^ 209
laquclIcCærar Auguftc fouloic auflîfouhaitcràfoy & a fcs mis, comme l’heureux com¬ pliment de çefte vie mortelle:
6c luyarriua félon fon dchr a- presauoir-heureufement paci¬ fié tout le monde à la naiffan- ce du Rédempteur de la na¬ ture humaine.
Les plus fîgnalcs Philofo- XI. phes confîderant U différence qu il y a entre la mort des icu- Arijï»l. nés hommes &: celle des vieil- lards ont tres-bicn dit que ccl- le des ieuncs hommes eft fem- c>v. <<# blable àvne flamme viuement^'”'^* ardante,laquelle cfl: efteinte à force par vne grande quantité d’eau : & celle des vieillards à vn petit feujlequel s’efteint de foy-mefme par le defaut de la matière.
Ils vfcni aufiî dVnc telle XIL
Jlcse<€ufis de la’^le comparaifon. Tout ainfî que les fruits des arbres tadis quils font encore verds,.ne sarra» chcnc qu^â force Sc par des vio¬ lentes fecoufles : &: tombent d’eux mefmes lors qu’ils font bien meursi De mefmes la for¬ ce, & la violence ofte la vie aux ieunes hommes la maturité aux vieillards.
, Sur ce fubied dès eau fes de là mort fe pourroient j^ircplu; fieursqueftions gentilles & eu- rieufes, &: entre autres commet il fe peut faire que des paffîonS contraircsjcommele contente¬ ment ou laioyc,& la crainte, regret ou triftclTc caufent tou¬ tes la mort ? Ce qu’il nous faut ïcfoudre en fuite..
é^deU mon.
2Tb'
Comment on pem mou'-ir dcjqye , de crainte, de honte, an resaciide'is,
C H A P. XI.
/' Qm toutes les ^asjtons vehetnentes tÀufènt la ftfort^ II. Exemples de ceux qui J ont morts de frayeur , de regret , de trijlejfe. II J. Exemple de ctux qui fontmorts dejoye. I Exemples de ceux ' qui font morts de honte, r. Comment des caufes contraires p-odu/fent des pareils effeBs. VI, Comment on peut- mourir d'vne frayeur eyr d’v~ ne extreme joye. ETI. Çontment de- chagrin, de dej^it QV detnjiejfe. II X, Comment de hetit^. IX. p' autres acci-- dens de mort auec exemples notables. A".- Conjtderationchrejlienne,
’Experifcnee eÜ: nairc Sc les iîiftoircg> fort frequentes’ de ceux qui font mort®* s vj
Les C4ufes de U "Me âc regret &c de l’afflidionqui leur auoit donne trop auanc dans l’amc pour la perte des perfonnes qu’ils auoient les plus chères au monde , com¬ me font les maris à leurs fem* mes , & les enfans à leur pères & meres: & mcfmcs pour d’au«. très aduerfites plus legeres, ou pour quelque vehemente paf- fion comme douleur, frayeur, )oyc, chagrin 3c autres fem bla^ blcs.
Ainfi liions nous que lulia femme de Pompée voyant rc- uenir fon mari des facrifices aucc fa robe cnlànglantcc du fang des belles imflfîolces,croi- ant qu’il euft efté blelTc mou¬ rut de ccte apprehenlîon vio¬ lente. Lepidus conful Romain retournant de la guerre mou- tutde regret entendant que fa
deU fnort. 2ir femme s’eftoit defbauclicc pé¬ dant fon abfcncc. Innocent 3.
Sc Pic 2.Papes,moururcnt tous deux de regret : cclui-cy voy» ant la négligence des Princes Chreftiens à luy enuoyer fc- conrs à Ancône contre les Turcs: celui-là aiant entenda la dcfFaite des deux armées qu’il auoit cnuoiccs contre Manfroy en Sicile. Amurathz, mourut pareillement de regret èc de chagrin pour auoir efte contraint par Scanderbech de Icuer le fiege de Croyc en Epire,
C^uc plufîcurs foient auflî m. morts en tranlè d ’vnc extrême joyc,airc, & contentement les hiftoires en font afTez com¬ munes; comme de ces femmes domaines qui trefpaflcrét aiât ycu retourner làins & gaillars
Z es caujês de U "^re leurs cn£ins qu’elles croyolcnt auoircOé tués à ladefFaitedes armées Romaines, IVuc au lac Thiafîmene, l’autre à Cannes, Quintilian récité la mefmc ehofed’vn hommelequel vol¬ ant reuenirfonamy qu’il peni. fbit eftre mort trefpaira de foudaine joyc. Ainlî mourut Diagoras Rhodien ayant veu trois fiens fils en vn mefmc jour couronnes comme viélo- rieux aux jeux Olympiquesi Ainfi Sophocle &: Phillippidc Pvn Poète Tragique, l’autre Comique pour auoir emporté le prixcnleurarti IV. Pour le regard delà Honte ellepeut eftre aufîî fi violente que les plus grands perfonna- ges , à qui elle touche plus vi- uement qu’au vulgaire pro- phanc & prefquc infâme, ca
i^deùmotf, irai meurent aucunefois. De cece^ efpece de mort ont fini leurs jours Calclias qui efi: eftimé deuin ou prophece dans Ho¬ mère, Diodore fübtil Diale- â:ien, ôc Homere mefme félon aucuns , sc tous trois pour n*a- uoir feeu foudre promptcmët quelques queftions aflezlege- reSi II y en a qui ont eferit qu’fri fto te mourut auffi de honte ou de regret pour n*a- uoir feeu comprendre le flüxSt reflux du fleuuc Euripus rmais ie monftreray quelque autre fbisque c eft vne fable.
Orpour venirmaintenârà la rc Y. cherche des caufos de telles mortsil ne faut pass’ermerueil- 1er q bie que côtraires clics pro duilent de pareils effeâis , dau*- ^nt ^ ce n’cft pas en vn mefme fobiet ny en mefme temps ,
Zescaujesaela'yte que par ainli le combat de la contrariété n’cft pas entre icel¬ les extremitcs,ains contre l’cn- tre-deux qui eft le tempera- mcntde la ioye &dcla triftef- I fc: du contentement dérciglé Sc du chagrin.
Cela ainfî prcfuppoféic dy queparvneextreme frayeur le fang fe retire foudain es parties i intérieures & plus nobles, &: !
notamment au cœur où la cha¬ leur naturelle en eft eftouffee comme la flamme dVnc lampe lors qu’on y verfetout à coup vne trop grade quâtité d’huile. Au contraire aufli la chaleur naturelle s’ependant abond^ii" mentes parties extérieures du corps par vne ioyc exceftîuc le diflîpe tellement que les par¬ ties intérieures & plus nobles en dcmeurcflt djcflaiûcs : & de
^deUmoyt,
iVn 5ide Taiitrc excès ou extré¬ mité s’en enfuie la dilTolution delamc'd’aucclc corps.
Pour le regard du defpit, du VII. chagrin 8c de la triftelfeilya en ces palfions-là plus de len¬ teur, 8clefubictn’en eft pas fi toft dcftruitquepar les prece¬ dentes. Car cclles-la l’eftouf- I fenc foudain, & celles-cy le minent, le Tapent 8c peu à peu I dtfifeichât l’humide radical en fin le confument: &: la mort s en enfuit.
Q^ant à4 honte lors qu el- IIX. le eft extrcmé^lle peut produi¬ re le mefme effeèb qu’vne ex- cefiiueioye. Car elle attire le I fangauec la chaleur naturelle aux parties extérieures , com¬ me fi la nature vouloit nous couurir & voiler fupcrficiel- ' lement 8c particulièrement la
C4uj€s de ta ^it
face par la diffufion du rang.-4 raifon dcquoy nous rougilTons par celle paflîon. Mais fi elle n’eftpas fi,extrerac&: violente qu’elle puifïe caufer vne fou- daine ou bien prompte more, &ueantmoins qu’elle dcmcü> rc encore aufubfet,elle fc tour¬ ne en regret Sc triiïclTe Se pro¬ duit les mermes effedts qu’vne Jbngue affliétiô d’efpric rclTer- rât par trop 8c tenant côcraints les efprits animaux, & deffei- chant l’humide radieai’fans Te- quel ne peut fubfifter la cha- ïeur naturelle J ny par confe» quentlavie.
ÎX. Ces caufes dela rnorcfem- bleront à l’auenturc eflranges àplufîeurs confîderant que ce neiont que des pafTions ordi¬ naires. En quoy fe manifefte dauantage lamiiere 8c;fi:agiUte
^ deU m^Yt. 214;
1 la vie humaine laquelle ny I plus ny moins quVnpetitfiam- beau eft facilement cfteince par. le fouffle d’Vn petit vent. Mais il y a bien des caufes de la moire encore plus Icgcres & plus eûranges que cclles-lkLe poé- j te AnacreOn fut eilrangié d vn grain de raifin : T erpan der d^T- , ne figue qu’on luy ietra dans le I gofier à mefurc qu’il chantoit à gueule ouuertc : Tarquin furnommé Prifeus dvncpeti^ tcefpinc ou arefte dcpoilfon;. Fabius Sénateur Romain d’vm poil en humant dulaiâ:: Adri- an IV Pape du nom, d’vne moufehe en beuuant de l’eau prés d’vne fôtaine. Ce qui leur aduint ainfi par l’obftrudion du conduidl: de la refpiratiou proche de celuy du manger gc boire. Car û ce conduit cÜ
Lesc4uJesdeU Me cftoupCjlc cœur ne pouuant cftrc rafraifchi par l’atcradion clcKàircxicricur,& expiration de l’intérieur par trop efehauf- fé, l’on eft bien toft eftranglé &eftoufFé.
X. Sans qu’il nous faille auoîr recours à rhiftoire , la fragilité de la nature humaine no^'foup nit tous les iours aflez de pa¬ reils exemples 8c notamment de ceux qui font cnlcués de morts fou daines bien fouucnt incogneucs. C’eft pourquoy nousdeuons viure comme e- ftans bien proches de la mort, &c quoy que nous la fuyons, en àpprochans toufiourszSc crain¬ dre non d’eftre pris de la mort, mais furpris : non pas de mou¬ rir, mais de mal mourir. Car apres la mort il n’y a plus lieu de , rclipifccnceny de pénitence. .
de la mon» 2iy Or apres auoir ainfl difeouru des caufes de mort il faut voir cnfuitceombiê ily a de forces de mort, & félon la Philofa- phic natureileSe félon laTheo- logie.
Combieuily a de fortes de more.
C H A P. XII.
! /. a^dy a en general autant de fortes
de mort que de diuerps caufes. II. La ' mort difingue'e en naturelle^ violente, UI. Comment diuerps caufes font au^ - cunefois coopérantes à la mort. J V. Com¬ me toute forte de mort ef naturelle aust j thops mortelles. F'. ,Auîre dipin^io»
I de la mortplon les payens.
SI nous auions elgard aux diuerfes caufes de U mort il faudroit cûa-
LeSiCaufes de la '\ie l>lir autant de diucrfes fortes de mort qu’ily en a de caufcs dififeicn^ccs"; lefqucllcs eftant fans nombre, aufîiferoientin- nombrables les diuerfcs forces demorc.
Toatefois eftant certain que toutes ces caufcs-la font intérieures ou extérieures, nous pouuons aufli reduueà deux chefsîtoute iorte de mort diiant quelle eft ou naturelle ou violente, La naturelle eft celle qui procédé de quelque -caufe intérieure & qui eft au jfubjet mortel s comme la vtcil- lefle ou quelque maladie mor¬ telle. La mort violente eft celle qui procédé de que lque caufe .cxtciicure& qui viéc d'ailleurs que du fubied meime: comme le venin , ou quelque bleûeurfi
tnorccllc.
€Î7* àeiit mort, i si ^
Or il arriuc fouucncque non ^1'^' fëulemcntpluüeurs caufes in- tcrièures, ou piuüëurs exté¬ rieures enfcmble apportent la ^ mort, mais auiii les extérieures iointes auce les intérieures; côme quâdceluyqui eft blcC- ;(c,non toutefois à morrjtneufc ncancmoiûSjVncfLcbure proce- / dante de quelque mauuaifé humeur, venant à rengreget Ton mal: ou bien au contraire lors qu eftant malade par quel¬ que eau fe intérieure non a flez véhémente pour hty caulcr la mort , il luy furuient quelque mal d’ailleurs qui aide à rem¬ porter de ce monde en l’autre.
1 Voila comment on diftingue IV. I communément les caules de la mort en naturellesSdvioleHtcs*
I &dclâon apprend audî à di- ( ftin^uerla mort mefmc en na-
Les c^ufès de U >!> tiurelle& vioIcnce.Céte diftin- â:ionj dy-ie, eft vulgaire & commnne j neantmoins aflez rcccuablc pour y cftablir quel¬ que différence. Mais toutcon- fideré déplus prés, ces caufçs là font toutes naturelles aux chofes mortelles ; & par confe- quentcoute forte demort leur cft aufsi naturelle. Par exem* pie jC’cft çhofe naturelle à lef pce trcnchante de tranfpercer la chair , les veines , les arteres, les tendons , les nerfs; &:au fang & cfprits animaux & vi¬ taux de s’efcouler par les ou- uertures : à l’eau de nous en¬ gloutir 5c fubmerger à fond comme plus pefans : à vn pan de muraille de nous accabler de fa ruine: au venin 5c poifon de nous faire mourir,cfteignât
^ de U mort, iij
deur la chaleur naturelle /à vu petit grain de railîn de nous cftrangler en cftoupant le con¬ duit de la refpiration. Se ainft de toutes les caufes de la mort, quoy quelles procèdent d’ail¬ leurs que de la difpofition inté¬ rieure du rubie(^ mefrac.
Les anciens payens diftin- V. guoiét encore la mort en deux fortes : l’vne qu’ils appelloicnc réglée au deftin ou à l’ordre cftabli de nature, comme celle quiaduientparlavieillefTc: &: l’autre qui arriuoit outre la dc- ftioéc éc l’ordre naturel par quelque caufe violente , de la¬ quelle nous allons vn exemple
dans Virgile , parlant ainü de lamortdcla Koync Dido,
Elle ne mouroit pas par U de- .
[linée "
d'irne more par elle méritée, Æntil
T
Lescattjisde (4'^ie Maisccfte diftiiidtoii (oftc ce mot de deftin ) cft aifcc à ré¬ duire à la precedente fans noui y arrefter dauantage. Il en faut maintenant apporter vne troi- lîcrmcrpuifée de la Théologie & philofophieChreftiennc.-la- quelie nous conduira à des queftions fort curieufcs&dcle- àables , mais c ncore plus vtilcs aufalut de nosames.
^utre dijîinôhon de U mort félon UTheolope de quelle jom de mort Dieumç- fiaça ^dam.
Ch AP. XIII.
î. Mort de deux fortes du c«rj>s de ttime. II, Ces deux ej^etes fubdsutfeet en quatre: çr quelle efi la mort de U p»“ leamextemfs. I II. Quelle la mort du
(or^s À ternes, ir, Q^UeUmorteter-
de U mort, ‘ 2 î8
•nMe âe Urne fans celle dtt corp . r.Qt^Ut iamart eternelLe de Vame cf dtt cerfs enfemyie, Kl. De quelle e^ece de mere Dieu menaça ^dam félon Philon luif \ fil. Of inion 1. touchant cela. lIX.I{e- futation d’iccUe. IX. Kraj/e refolution,
X. Comment ^dam peut efire dit mort des lors quil a feche', XI. que-
f ion en entraine d’autres.
■L y a deux fortes de ‘jUiortfelo les Théo- L logicns : l’vnc du corps^l’autre de l’⬠me î non pas que lame fe corrompe , Se meu¬ re comme faiâ: Iccorps quand ellefhfeparc d’iccluy : mais famé ell dite mourir lors que par le péché clic cft Tc- parée de Dieu , qui lui con- feroit vnc vie diuine ^ bien- heureufe par fa grâce fpiritucl- Ic. Ce que S. Grégoire expU- T ij
Lescauf€sdeÎ4")/ie
efif^'iad <\VLt trcf^dodemêc & clairemec eAfèmble, difanique lamefc- Dieu par le péché ne meurt pas quant à la fubflance de quant à fon eftre > ains feu¬ lent en t quant à fa qualité & bien eftre.
S. Aueuftin fübdiuife ces aeuxelpcces de mort en qua- *1 \Mh. tre en la maniéré que s’enfuit.
première forte de mort(dit- Dfi. il)cft celle de lame feule pour quelque temps : àfçauoirlors que l’homme fe fepare de Dieu parle péché, 8c tantoftaprcsJfc remet en (à grâce par le moyen de fon humble contrition &: rcpentence.
III. La fécondé cft du feul corps, auftiàtcmps: lors quel’amcfe fepare 4’iceluy en ce monde. Car vn jour elle s’y rejoindraà la refurreâiiô generale de tous les morts pour entendre far-
^ de la mon. 2rp
rcft dernier du fouucraiîi juge ou pour fon bon-heur ou pour fa damnation ctcrnelle.
La troifiefmc eft la mort e- IV. ternellc de l’ame &c non pas en¬ core du corps, comme quand rhomme meurt en fon péché fans repentcncc. Car lame meurt eftant par iccluy feparce de la grâce de Dieu, 8c le corps meurt auffi par la feparation de l'ame : mais l'amc commence dés lors à fentir les peines d’en¬ fer fans le corps, qui demeure infenfiblejufques à la refurre- dion de la chair: Se ceux qui meurent en cet eftac font ap¬ pelles morts ésfaintes eferitu- resàla différence de ceux qui meurent en grâce ou biena- uec repentence 8c re^ognoif- fance de leurs péchés, qui font dits feulement dormir 8c re- Tiij
Z es^ c4ups de U !»<>
pofcr.
La quatriefïne cfpece de mort efi: la mort cternelle tant de Famé que du corps toiaten- femble ; laquelle nul ne peut cfprouuer auant le grand juge- mentde Dieu apres la eonfom)* mation du fiecle.
YL La diftin(âion de la mort ainfî entendue félon la drodri'- ne des Théologiens, il me ferafc- Mc bien à propos de rechcr- chcricy encore de quelle forte de mort Dieu menaça Adam ©U de celle du corps ou de cel- îeTame ou de ti>utes les deux enfemblc lors qu’ri luy défen¬ dit dans le paradis terreftrede manger du fruit de l’arbre de îafciencc du bien 8C du mal, fur peine de la mort î: Surquoy ily a diuerfes expofitions : plu- ûcurs tenans auec Phdon luif
t^delamort, zicy
que ces menaces ne fe peuuenc entendre de de la more corpo¬ relle, ains rculement de celle de lame parla priuacion de la grâce diuine qui eft noflre en- telechie, Se corne lame de no- ftreamc: daurant qu’Adam a vefeu fur la terre plus de p. cens ans apres cela : fie neantmoins referiturefainde diten termes exprès qu’il mourroit en ce iourlâ qu’il mengeroie de ce fruid défendu.
D’autres interprètent celaVIÏ. de toutes les deux fortes de mortjtât du corps que del’ame: toutefois diuerfement. Caries vns ne rçaehans comment fe dcfueloperdc ccqui leur pou- uoit cftro en cecy obiedeV qu’Adamauoit vefeu plus de fleufeens ans après fon péché: c>nt dit qu’il ne falloit pas cn-
T iiij
Les canfes de U *VjV tendre félon la conception hu- r ' maine, ces mots de refcriturc.
En ce ïoHY la que tu mangeras de ce frui£tàefendu^tumourras\çdm^\z façon de Dieu en la prefencc duquel mille ans ne font que V?ètr^‘ ^ nous, ainfi
ep,fi. i.qncdicleRoy-prophetc,&a- -prés luy S. Pierre.
Maisquoy ? Dieu fe com¬ muniquât à nous ne nous parle pasfclon fon concepte infini, ains s accommode à la foiblef- fe de noftrc entendc^nrent: 5c mermes en tout le difeours dé la création du monde 5c partb culiercraenten celle de rhom- mc, Moyfc s’accommode à la folblefiedercnccndementhu- main;ôc partant telle explica¬ tion n’eft nullement probable.
IX. Il y en a d’autres encore qui
interprètent ces mots non de
^ de U mort, m
l’cfFed de la mort, ains de la fa¬ culté tant feulement, difanc qu’orcs qu’Adam ne foit pas mort corporellement foudain. apréslepeché jpour le moins a-ileftéfait coiilpablede mort & fubied à la mort.C’eft pour- quoy S. Hierofme approuue la
■‘Z Je
vcrlion de Symmachus auoit traduit celuy-là de laGe- nefe tu feras mortel^ au lieu de tu »»o«ynrj:laquclleexpofition me fcmble la plusalTcurée & rece- uable : &: par icelle la fuf- dite opinion de Philon eft deftrùi- te.
loinét que nous pouuonsdi- x rc qu’Adam eft mort foudain apres la tranfgrelfion du corn** mandement de Dieu, reflentât en foy toutes les infirmités corporelles qui nous condui- fent à la mort U font que mef- Tt
ZefcmftsderTavie mes nous mourons tous les jours J à toutes heures & à tous momens, & que cefre vie cft pluftoft vne mort changeante: qu vnc vie continuelle, n’y ayat en icelle rien de ftable, rie d’af- fcuré,rica de permanent, ny rien de certain que l’incertitu¬ de , ainfi que i’ay monitré ch- deuant.
jPm De ceflic qaeftion comme d’vne viue fourcc de curiofitc* en découlent plufieurs autres dcfquellcs lé ledeur C hrefticn pourroic dcfircr la refolutionr comme fi la mort corporelle cft naturelle à l’home , ou feu* lémentâccidcntairc à caufe du l^eehc ? L’homme ne péchant pas quel: moyen auoit-il de fc rendre immortel & incorrupti* ble ayant en foy les principes dfiL corruption & mortalirci;
Quelle eftoit lavertu de l’arbre de vie ? Pourquoy le diable elV tant ennemy du genre humain que mefmesil luy ait procuré lamortjSirhomme eonferuât l’eftac d’innocence , euft vefcu long temps dans le paradis ter- reftre fans eftre attiré au Cicl.^ Si l’homme doit craindre la mortvcu que c’eftle plus hor¬ rible de tous les maux? S’il elt expédiée à hhommc de fçauoir f heure de fa mort^Toutes lef- I quelles queftions ie refondray" aucc le mcfme ordre qu’elle^ font iey propofees. Commeà>-- |ons do ne par k première»
LesCâufesâeU^îe Si U mort efi natureÜeà l'homme, ou s il y ejî fubiet feulement 4 C4ufe du ^echéJ* ,y^dam ,
Ch AP. XIV.
ï, J>iletne condmnt abjùr dites Une e» UfArtieAffirma,titte ([ue negAtiue de la^uejlionprepojeet IL DiflintHonpour foudre le ddeme fufdit.III. Expoftion ^vn pAfnge de S. Fol, IT. Comment Apres îepewe toutes ercAtures fe font bm- aées contre l'homme. V. Dif indion des Théologiens f w. U fufdite èpuefion.
’Eft icy vnc queftion, de l’affirmation & nc- gatiô, de laquelle rem- blcnt s’enfuiure des abfurdités parvn teldileme. Si vous dites que la mort eft naturelle à l’hô- me il s’enfuit donc qu’elle n’cft point la peine du pechc. Car ce qui luy eft naturel ne luy
fi;* àe la mort. 205 fçauroit cftre peine ; &: ncanc- moins S. Pol nous enfeigne^^^^ Grt termes exprès que par le pc- chc la morteft entrée au mode, conformemêt à ce qui eft auffi eferit en Genefc : En ce melme Genef.t, iouf que tu mangeras de cefrui6f,tu mourras. Si d’autre collé vous tenez la partie ncgatîtie,dilànt quelamortn’eft pas naturelle à l’homme, il s’jenfuit encore vnc plus lourde abfurdit é. Car l’hôme aiant enfoylcs princi¬ pes de corruption , qui conli- llent en la compolîtion de Ton corps bafti des quatre elcmens comme celuy des autres ani¬ ma ux&: corps mixtes, les qua¬ lités defquels ellanc contrai¬ res ne cclTent jamais de com¬ batte iiifques à ce que par leur i conflid elles dilToIuent le tout I compofcjcccorps, dy-ic, ne
Iffjt caufes de U yir peut cftre que mortel &: corru** ptible félon la nature. Voilà donc des abfurdftés d’vn coftc d’autre.
. Toutcfoispar le moyen d’V- ne diftimftion on peut refoudre &k queftion^Sc les difficultés^ propofees. Car l’homme doit eftrcicy doublementconfîdc- îc : ou endby fans grâce ny don aucun fur-naturel de Dieu : oir auec la grâce & dons fur-natu¬ rels de Dieu, donc il fut doüé à fa création. En la première eonfidcration fans doubtc k mort lu y e ftoit naturelle erp confcqucncc de la compofiti6t ©lementaifc de fon corps. E» la fécondé eonfidcration l’hô- mc retenancles grâces donS' fur- naturels qu’il auoir rêceiP de DieUjCuÛ: eflé à iamais kùf mortel;
îll» OrquandS. Folnousenféi^
gne q«e le peche a cftéfa caufc de la. mort de rhomme, il nc" faut pas iiîferer de ià^ qu’il n euft pourtant en foy naturel-^ lementlesfurdits principes de- corruption : mais c’eft autant à dire que dés lors que l’homme apechépar la transgreflîon di» commandement de Dieu en. mangeant du fruiâ: défendu, il aefté foudâinpïiué des grâces- fur-naturelles 8c dés fouue- rainsremedesqui luy auoient efte donnes de Dieu contre les caufesde la mort.
Carauflî toft qu’il a eu pe-l^» cheila refïcnti du combat en? fon ame , l’appctit fcnfuel de- I fobeïiranc à la raifon ,Commc ' la raifonauaic efté deibb te à Dieu : Ton tcmpcramenc: i corporel a efté altéré par le co- ' fiiâ: des quatre qualités pre?- micresjc chaud,.lc fïoid, i’hwir
Les caufes de U 'V/e midc & le fec , lefqucllcs cftant contraires cntr*cllcs n’agiffoiêt pas pourtant auparauant le pé¬ ché l’vne contre l’autre , fe maintenant toutes en vn mer- uciileux tempérament, comme quatre voix bien accordantes endiuers ton. Tous les ani¬ maux fe font rcuoltés contre leur feigneur Adam, comme celuy-cy s’eftoit reuolté contre fon fouucrain feigneur .* & tant les chofes ina^iime'es que les a- nimées ont changé leur vtilité en nuifance : tellement que l’homme n en peut faire fon vfage fans les auoir ou dom- tées, ou cultiuées, ou corri¬ gées aucc beaucoup de labeur &: d’induftrie.-encorecn reftc-il vn grand nombre qu’il ne peut domter , cultiucr ny corriger, afin qu’il fe recoguoific d’autâc
f^ieUmoYt, 21 f plus raiferable qu’il ne fçauroic trouuerremedeaucunàfa mi- ferc. Les elemês qui luy eftoiéc tous falubrcs , comme auflî les influences celcftes , auant ce péché 5 fe foncrendus nuffibles pourlaffliger parl’intcmpcra- ture de leurs faifons , de mille fortes de maladie. Les Anges mcfmes ont efté fouuent les exécuteurs de l’ire de Dieu co¬ tre les hommes : mefmes fou- dain apres le pèche l’homme ayant efté chalTé du Paradis terreflrCjVn Chérubin futmis à l’entrée d’iceluy auec vn glai- uc flamboyât pour l’cmpcfcher d’yr’entrer.
Les Théologiens rcfoluans laqueftion propofee difent en termes fcholaàiqucs qu’il eft vray en fens compofé que l’hô- ttie eftoit immortel ne péchant
Zescattps de Uyie point & demeurant en Tcftat d’innocence: mais non pas en fens diuifé, c’eft à dire , fi vous ©fiés cefte eopdiciô de demeu¬ rer en Feftat d’innocence: 5ç par crois diuerfes cnonciarions P.Ltm- i 4;^® Logiciens appellent iar. di- Modalcs) Us cxpiimcnc mer- •Jj^”^'’^ucilleufement bien la diuerfe condition de l’homme tou¬ chant la mort.
I. L'homme demeurant en i'ejlat d’innocence pouuoit ne monrir pas r
Z, L'homme apres te péché n'a pen ne mourir point ,
3, L'homme bien heureux apres la reptrre£lion de U chair ne peut iamaismourir.
V oiia cornent à noftre grade defolationle péché d’Adam a faicrcuiurc en luy &.cn toute La poflcritc les principes de
mortalité & corruption. Vol¬ ons maintenant comment eft- cc que s’il n’éuft point péché il pouuoic fc rendre immortel.
Qùmment 1 homme demeurant m. i ejhtt d^innocence fe pouuoit rendre immort d*
C H A F. XV.
/. Le principe âè la’eorruption âu arpr^ fl, Caufès prochaines de la mort font na¬ turelles eu violentes, III. S^emede Jôu- tterain contre le principe de corruption^. J K F^mede contre les caufes naturelles de la mort. V. F^mede contreles caufis vio¬ lentes. n. Meditationchrejltenne..
Dur mieux entendre quels pouuotcnt c- ftre les remedes pro- ^ presà rhôme afin de
fe tendre immortel demeurane;
Lef caufes de U “V/V en Icftat d’innocence, il faut fc reflbuuenir de ce quiaefté dit ci-deuant en diuers lieux des caufes de la mort &c princi¬ pe d’icellcs.
Premièrement donc il faut fe ram e n te U O ir qu e l’o rigi n e &: principe de toutes les caufes de la mort corporelle de l’homme ceft la compofition élémen¬ taire du corps humain :1a ma¬ tière duquel eftant de chofes contraires en leurs qualités, cetc contrariété apporte vn continuel combat entr elles; le combat alteration du tenîpc- rament, cetc alteration mala¬ dies, & en fin la mort.
Quant aux caufes prochai¬ nes de la mort elles font ou in¬ ternes Sc naturelles, ou exter¬ nes & violentes. Les internes ôc naturelles procèdent de
^ de la mort, xij quelque intemperament des fuf dites qualités élémentaires, gcnotemmeiitdu defaut delà chaleur naturelle par la dimi- nution de l’humide radical.
Les externes &c violentes pro¬ cèdent des accidens qui fur- uiennent d’ailleurs que du fub- I ictmefme, comme fuffocatiô,
I venin , poifon , biefrures , in- ' température de l’air, influen¬ ces malignes des corps celc- ftes, ruines dont on peut eftre , accablé,8cvne infinité d’autres ' finiflrcs euenemens aufquels noftre vie ofl: fubiete.
Or pour le regard des remc- m* des à toutes ces caufes-Ià, ils 1 eftoienttous foLiuerains&fur- j naturels. Car, contre le princi¬ pe de corruption à caufe de la I compofition elcmcntaircjrhô- < aie demeurant en l’cftat d’in-
Lts CKufes âe U '^ie sioçence euft eu fou tempera^ suent 11 réglé qu’il n’y euft on? ques eu nul combat entre les 4jualités contraites? damant que l’ame toujours aflîftéc de îa graec diuinc euft par vue vertu fur-naturelle fi parfaite¬ ment informé le corps qu’il ne pouuoit reeeuoir intempera- ment quelconque: à qupy ai- doitauflî beaucoup le fr uid de l’arbre de vie.
ÎY. Alix caulés naturelles & in¬ ternes de la mort il eftoic tref* aifé de pourueoir parle moyen fiumcfme fruiû de l’arbre de vie, lequel reparoit en inefme temps tout ce qui eftoit confu- mé de l’humide radical par l’a» étionde la chaleur naturelle aucç pareille pcrfeâion qu’il eftoic au prcccdcnt:&:d’ailleurs
ibrtifioic iji chaleur n;irur4dl^
ç^âelam^rt. îiS à mcfîirc qu’eiie s’aJfoiblifToit &:fe diminuoit en repatiflant defonadion, &: la rcmetcoit en fa vigueur ptcmicrc .
Concre les caufcs externes ^violences qui font de plu- licurs fortes il y auoicauffidi- uersremedes. Le foing parti¬ culier que Dieu ciift eu de l’hô- me demeurât en ceft cftat d’in¬ nocence : la garde , protection affiftancc ordinaire desbons Angfesàl’exclufîon desdiables: Icsinfluêcesdes corps celeftes luy culTcnt toufîours cfté bé¬ nignes : les elemens ne lüy euf- fenc iamais efté nuifibics : le fcunel’cuft point brufle: l’eau ncreuft point fubmergé : l’air luy euft efte toufiours temperé; la terre ne luy euft produit que des fruiCts tref-cxcellcnts 8c trcf-fauourcux fans aucune
LesMufisdeUyie c^akure. Les animaux ne luy CulTent onques mesfaiâ:, ny peu, ny voulu mesfaire, La poin(ftc dVne efpine ou d Vn cftoc fe full pluftoft recourbée, &letrenchantdVn couteau fe fuft pluftoft reboufehé que de l’oiffcnrer. loind que l’homme euft cfté fl accompli en toute fapicncc , prudence &c proui- dence qu’il n’cuft rien ignoré, n euft faid nul excès ynelefuft point paftionné outre mefurc, ôc mefmes euft preueu toute forte de dangers, les euft eui- tés , Sc ïamais ne s’y fuft porté à cfcient:&: toute la focicté hu¬ maine euft efté fi bien vnie UC accordante qu’vn h5mc n’euft onques eu volonté de mesfaire ny mcfdirc à fon prochain ; SC par tels 8c femblablcs moyens Adam aucc toute fa poftericc fepou-
de la mort. 129 I fc pouuoit rendre immortel.
Omerueilleux&: diuinspri- uilcgcs de toute felicitc',def* quels le péché d’vn feul hora- mea priué tous les hommes, comme luy feul [les pouuoit conferuer pour foy&pour tous les autres 1 Mais pour le moins Il nous l’imitons au péché imi- tons-le âuiïî en la pénitence.* & par ce moyen noftre corps mourant pour vn temps apres le trefpasjl’ame ( qui eft la prin- ' cipale pièce de l’homme) vi- j ura éternellement d’vne vie parfaidement heureufe.
Ordautantque la confide- ration de l’arbre de vie eft tou¬ te mcrueilleufe &: que nous ne l’auons touchée qu’en paftanr, ilia faut reprendre pour nous y arrefter encore vn petit, veu mcfmcs que cela fcrc beaucoup
Ztscdùfès dehfvhe fubjct.
]L),e ladmirahle '^artudu frHi£i de l'arbre de l/ie,
C H A P. XVJ.
I. apmion dOrlgene touchant P nrhre 4e vie. II. Les dôEleurs ne s' accerdenf Ÿoint touchant fi, vertu,ny touchant les ' ejfeBs d’icelle. III. Les dtuerfis ofimonS..
IF. Contre L'erreur dOrigene. F. Qtfin ne^eut déterminer, fi f,' arbre de Lafcien- cè du bien itF du mal cfioit figuier ou gommier . FI.R^ifondeS.Thomasd^- l
^wn CF de Sjcot pour monfirer cj.ue la ver^^
J. H dufruibl de L’arbre de vie efioit natu^ relie. FII, Opinion contraire de l’auteur.
II JC. ^fionce aux raifonsde S, Thomas ' cr deScor. IX si la vertu du fruiH de i arbre de vie efioit infinie , CF s’dfijfiy Joitden manger vnefiulefoü pour efire tmmortel.X. L'herefie des Pelagiens con¬ damnée. XI. L’arbre de vie appelle en fifbrien Arbre des vies. XI J,
& de U mort, .a il efi ninjt u^^elle. XIII, J^at- Jin Z. XIF. XK Xalfon 4.
X FLXleâitatum^ xhreltienne.
^ A vertu 4u frui<^ de arbre de vie lequel cftoit au milieu du pa¬ radis terreftre cft £\ diuine, O la peut bien admirer, mais difïicilemcnt cognGiftre. Aulîî Küuue-ie qu’en la confidera- tion d’icelle les fainds Per es 5c les interprètes delà fainde bi¬ ble fantû incertains.^ irrefo- 1 lus qu’ils ont pTcfquc chacun fon opinion particulière : de- forte que mefniesily en a qui font venusà cetc iibfurditc de foullenir que ce eft qu’vne al- ' legoric , éc qu^en cela il n e faut î point auoir cfgard à la lettre, I ains feulement au fens my-
omen. Origene.
i.deprin- . ,
Les autres qui ont reccu le II. fensliteral&ihiftorique ne de- meurenc nullement d*a:eord ny de laqualite de cetevcrtJjny de l’efFcd d’icelle. Car les vns a- s. jftt- auecS. Auguftin ont dit quelle ^ naturelle, les autres auec
' S. Thomas d’Aquin qu’elle e- ad ht. ftoit fur-naturelle. s^^Thé- Aucuns fuiuans le mefme i' S.Auguftin &S.Chryroftomc ont ellimé que la vertu du de cet arbre de vie. s. -^M-eftoit fi efficace queThomme fr^io d’iceluy vnc feule
hb. 13’. foispouuortfc rendre iminor- 1d«*% ^ demeurer à iamais en
cUryj. vne jeunclfc fleuriflàntc &: vi- hom. 13, goureufe : d’autres font bor- à certain temps, difans felo l’opinion de Scot , qu’apres ce temps-là qui pourroit eftre
^delamoH. 231 - de plufîears milliers d’années, Scot.uh. Dieu àuroit attrait l’homme dans les Cieux ou du tout^f^’^*^'^ {comme dit S. Thomas d’A- s. t/;o- quiti ) après vne longue IhitcJ”^-. d’années il luy euft conuenuyî,^ni. niânger derechef du fruiâ: du tnefme arbre de vie. Les Pela- . giens heretiques ont mefmes ofçalTeurcr que bien que ce . ;
fruiét’enft la vertu de proion- ] ger beaucoup la vie de .1 liom- ' me,neantmons il falloir de ne- I cellîté que l’homme en fin mouruft auanc que pouuoir elfre cflcué à la vie fpirituelic & celefte. Toutes lefquclles opinions i’examincray fom- I maircmentôcpuis y adioufte- I ray particulièrement ce qui ! m’enfemblc.
I Premiercmet donc l’opinio IV.
' Origenc eft erronée : d’au-
I V iij .
' X w C4 tf fesHi^î^ yie tant qiue tout ce qui ell eferic en Genefe eft hiftorique , & rhiftoireen eftant tref-verita- ble , bien qu’elle fe puilTc aufli; allegorizcr ,, il ne faut point drtubcerque l’aibre (le vie ne; fuft vil vray arbre plan té au mi¬ lieu du iardin de deliees : bien; qu’ilnefoiepas eferit de queb . le efpecc il cftoitnon plus que de l’arbre de la fcience dufbiert; ou du mal: Sc ne fe peut ap^ prendre par aucune conieduv ■EC.-
Icdiray mermes à ce propos; que ceux-là; font ridicules qui ticnncntqpc l’arbre de la feien* ce du bien &: du mal eftoit vn figuier, fcfondans fur. ce quil eft eferit que foudain apres le pechc, nos premiers parés aiat uccognu leur nudité couuri- nentlcurs parties honteufes de.
de U mort, >
feuilles de figuier. Car qui pourroic fc perfuader qu’ils n cufTent craint de fe feruir deS' feuilles d’vn arbre duquel le fruidîeur anoit efté fi perni- cieuxîMaiscefi: volôtiers que le figuier eftoit joignant l arbre; de la fcience du bien &c du mal:
Sc que d’aillleurs les feuilles en eftant larges ilsfe feruirent plu- ftoft de celles-Ia que d’autres.- Plus groffiers font encore ceux qui difeneque c’eftoit vn pom¬ mier, dautanc que Ic fcuiden cfl: appelle pomme. Carauxlâ- gues principales pomme eft vn , mot general qui lignifie toute forte de fruid d’arbre. Ainfi donerefpece ne s’en peut dé¬ terminer.
En fécond lieu c ’efi: vnc re- Vï cherche plus cürieufe que pro¬ fitable , fçauoirfi la vertu du V ni;.
Les caufes de U "Me fruiâ: de l’arbre de vie eftoit naturelle ou furnaturelle. S. Thomas d’Aquin & Scot tafchent à prouucr fort fub- tilcmcnt qu’elle cftoit natu¬ relle : dautant (difent ils) qu’el¬ le eftoit finie. Or qu’elle fuft fi- nieils l’infcrent de ce qu apres vnc longue fuite d’années les hommes deuoient cftrc efle- ués en corps en amc enla béatitude ccleftc : là où n’aians plus befoing de la vertu de l’ar¬ bre de vie, il falloic qu’elle Ce terminafi: là par ce que Dieu &: la nature ne font rien en vain.
VII. Mais quant à moyj’aimcrois mieux fouficnirque telle ver¬ tu efioit fur naturelle par vn teldileme. Ou cet arbre de vie (i’entcnsla fouchemefme) e- ftoic corruptible ou incorrupti-
^deUin&rt. 235 blc, mortel ou immortel. S’il cftoit incorruptible, par çon- fequent fur-naturel, & ne fera pas mcrueille fi fa vertu eft auf- fî fur-naturelle. S’il eftoitcor- ruptiblc(commeillc faut croi¬ re) fa vertu encore à plus forte raifon eftoie fur-naturelle, puis quelle pouuoit preferuer de corruption celuy qui mâgeoit de ce fruid. Car c’efi: choie ex¬ traordinaire &: fur-naturelle que d’vnc caufe corruptible procède vn cfFcd incorrupti- ble.D’ailleurs il faut bien croi¬ re que c’eftoit vne vertu fur- naturelle puis qu’elle feruoit de reraede contre les principes de nature, defqucls elle empefi choit fadion, maintenant le corps en vn perpétuel tempe-, rament, fans le laiffcr ny vieil¬ lir ny corrompre.
^ Hesvitufêsdé la-'l/ïe'
IX,- Qü^antaux raifons de S.Tho* mas & de Seot, elles ne con- cluentricnjorcsqu^ondëar ac¬ corde <jüc la fufdite vertu du fruid de l’arbre de vie eftbit fi¬ nie. Car les vertus fur-naturel¬ les qui font infinies en Dieu découlant en vn fubieét borné & finy s ’acGommodctà iccluy. Ainfi donc cefte vertu accom- paignoit les Hommes tout le long de cefte vie plusou moins félon qu’ils y- cufîcnt demeure plusoumoins de temps les vns que les autres. Car de le vou¬ loir déterminer , mefkies par Goniedure, ie monftreray ey- apres que cela excédé la capa^ cité de rentendement humain: tandis qu’il eft attaché Vfon corpsmortcl.
De cefte refolution nouij gouuons facilement tirer cellc‘
&délàmm> 2.J4: de la controuerfe ruinante : à fçauoirfi la vertu du fruid^dc l’àrbrcdcvics’eftendoità per¬ pétuité, ou feulement a ccrtaiti rcmps:& s’il fuffifoit d’en man¬ ger vne feule fois pour tout lé temps qu’on deuoit demeu¬ rer dans le paradis terreftre , ou^ bien plufieurs fois. En quoy il y a deux chefs à devuider. Q^ant au premier il me femblc chofe trop ab farde de dire que’ cefte' vertu s’eftendift à eterni- té, veu que l’homme ne deuoit point demeurer éternellement au Paradis terreftre: & que' hors de là elle luy eftbit inutile. - Delà déterminer aufti à certain^ temps il cft impoffiblc, comme • i’ay défia promisde le monftref" ci-apres. Pour en parier donc fainement 8c cuiter toute ab- furditéjümcfcflable qu’il faut-
y vj
LescaufisdeU \tt tenir que cefte vertu s’eflcn- doit à tout autâc de temps que les hommes deuoient demeu¬ rer au Paradis terreftre Tans rie déterminer, Pour l’autre chef, ie croy qu’il eft plus afleuré de croire qu’il fuffifoit démanger vne feule fois du fruid de l’ar¬ bre de vie pour eflre immortel en ce monde: dautant qu’il fc peut ainfi colliger des termes Genif.y Prophète : difant que Dieu anoicchalTcrhommcdu para¬ dis terreftre apres qu’il eut pé¬ ché 5 afin qu’il ne prift du fruid de l’arbre de vie , qu’il en men- geaft Sr fe rendift par ce moyen immortel.
X. De ccmefme lieu il eft aifé de deftruire l’hercfic fuf dite des Pelagiens: de laquelle il femblc que lofephe luif ait iwj.roi. eûé l’auteur ; Sc n’ay qiie faire.
de U mort ^ 255
de m’arreftetà la réfuter , dau- tantquilfuffic qu’elle ait efte condemnéeparlcs fainâis Pc- rcs &: Conciles de l’Eglifc , cô- f formément à ce qui eft cfcric Rom. cnlafapicncc & par l’ApoUrc aux Romains , que l'homme P echant pas eujl ejîé immort el. ' »»*f •
Refte encore à obfcruer pour- quoy l’arbre fuf dit eft appelle Ceucil félon les termes Hébraïques MHeuit. ï arbre des Ities^ non pas Cculc-^oncii^ ment de'yie. De cela les inter- Tridt». prêtes rcndétplulieurs raifons-^'-^* probables, defqucllcs ie rapor- teray les plus reccuables.
La première raifon eft que XII. l’homme viuant de plufieurs fortes de vie (que nous auons ci-dcuantappellées degrés de vie )à fçauoir de la vcgctatiuc, comme les planteSjde lafenfî- tiueôc mouuante comme les
Les C4ufes de là 'Vie afnimaux (excepté les plus imi- parfaids qui tiennent des plan¬ tes leur immobilité) 8c de l’in- telleduellc à caufe de l’ame in- tclleduclle :8c raifonnable, le fruidde l’arbre de vie reparoit routes ces quatre fortes de vie à mefure qu’il y furuenoit quel¬ que defaut : ie dy melmes en ce qui eft de la vie ou faculté in- tclleduellc .• dautant que les defauts d’icelle procèdent bié fbuuent de l’intemperament du corps 8c iiidifpofition de fes organes , à caufe de l’vniô tref- eftroite de lame 8c du corps. - Gar fi nous auons encore des drogues lefquclles purgeât les mauuaifes humeurs du corps remettent l’intelled defuoyé en meilleur cftat : cefte vertu cftoit d’autant plus propre au firuid de l’arbre de vie qui a^
SUmort:
UDit efté créé de Dieu aaec ccre perfedion extraordinaire Scrur-naturelle,
La fécondé raifon pour la- XIîH quelle le fufdit arbre eftoit ap- pcllé farbre des viesiceft d’au¬ tan rqu’iln’auoit pas efté créé feulement pour immortalifer Adam , mais au fîî toute fa po- fterité.
La troifîefmc , parce qu’il XIV.' maintcnoitlà vie de l’homme en l’cftat le plusfteuriftkntScvi- güurcux par plufîeurs moyés:
5c principalement en corrobo-' rant 5c fortifiant la chaleur na¬ turelle à mcfurc qu’elle s*aftbi- bliffbit ,5c remettant repa^ rant rhumidç radical à mefurc qu’il eftoit confumé par la cha¬ leur naturelle , bien plus ex- ' ccllcmracntqucIeMoIy d’Ho- mcrc*
i
Les caufes de U vie
XV. Laquatrierme,dautantqua comparaifon de noftre vie tel¬ le qu elle a cfté depuis le pé¬ ché d’Adam, les hommes euf- fent peu eftendre leur demeure fur la terre à plufieurs vies.
XVI. Voilàquâtàlavertu dufruid de l’arbre de vie. Le ledcur Chrefticn a en cccy vn tref- ample tref-iufte fubied de déplorer fa mif€re,conhderant la perte d’vn li grand bien dont le premier homme aucc toute fa pofteritc a efté priu épar l’in-, duftrie du diable ennemi mor¬ tel êc immortel du genre hu¬ main. Oque le bien nous fêble beaucoup plus grad apres que nous en fommes priués & qu’au lieu d’iceluy nous ne ref- fentons que mal 5 mal heur &: miferc: de laquelle le malin cf-
de U mort» 237 priteftant&:raureur&: le pro¬ moteur ,il fera bien à propos d’en rechercher la caüfe en peu de paroles.
I ' Fourquqy le Diable ejî tant enne- my de l homme quxl luy aiffro - cnrélamort,
c H A P. xvir.
^ I, Fondement dttdouhte de cete qtte- jlion, IL si cep l’enuie. III. Le dia¬ ble ne tente point les .linges bien-heu>- re»x, ains le feul homme. IF’. Faifon i. pourquoj le diable ne tente que l'hom¬ me. F. F^ifon. 1. FI. F^ifon^.
Ebutprincipal de ce difeours cftant la re¬ cherche des caufes de la mort de l’hom- mc , & le diable aiant cfté Tau-
lesCiHtfesde[if“^it |
trcur du pcchc de noftrc pre¬ mier pcrc, le péché k caufede fa mort, ou pour le moins la priuation des remtedes Sc gr⬠ces diuines par le moyen def- quelles il pouuoit s’immorca- lifer, encore faut il rechercher lacaufe pour laquelle le Dia¬ ble a procuré ce mal-heur à l’hommc.Carluy eftant vn An¬ ge & vn cfprit qu eft ce qu’it peut auoir de commerce ou de commun auec les hommes, qui l’intcrefTc tellcmenc qu'il aiteftéde tout temps fi bandé à fa ruine , à fa perte & à fa mort tant du corps que de IV me?
En vn mot, la caufe de tout ^ cela c-eft l’enuic. Mais quoy? l’enuie ( dit plutarque ) rclTem- blc lesmoLiîches Cantharides, lefquclles ne fc perchent guc-
t^itUmort. 1,3 s’
rcs que fur les fleurs &: les ro- fes les plus belles , les plus cf- pan ouïes & doux-flcuranccs.
Car l’enuie pareillemctapour fon obiet les plus rares Sc ex- éellentes vertus , la gloire, l’ho^ neur, lafuffifance, la félicité ,5c toute autre forte de biens 5c: perfections qui pcuuenc eftrc; en la perfbnne enuicc au def- fus de l’cnuieufe: 5c fuiuanc cc- Ik il femblc que c’efl: pluftoflr contre les Anges bien-heureuXs comme eftans plus parfaits que les hommes, que le diable dc« uroitdéeoclier IcstraiCts de sô enuieufe rage.
Maiscombienqueles bons ni,. Anges foient plus perfeCtioàcs en toute forte d’intelligence ÔC feienee , 8c plusaffeurés dclcur béatitude que les hommes: fi? elbce que les diables qiii font
LescattfesdeU'Me les peres , les auteurs Sc fau¬ teurs de lenuie , cnuient beau¬ coup plus les hommes que les Angesbicn-heureux Sc ne ccf- fciiciamais de les tenter , heur¬ ter, affiillir ôc combattre.
De ceci il y a trois raifbns principales félon la Théologie. La première que les bons An¬ ges font fi bien confirmés en grâce que ne ppuuans eftre fe- duitsny induitspar aucü inoi- cn au péché , le diable defehar- ge toute fa rage , fa haine & sq enuie à l’encontre de la foiblçf- fe humaine.
La fécondé cft que l’homme aiant elle créé pour remplir vn iour les places celcftes de l’etcr- ncl &; bien-heureux fejoiir que les mauuais Anges occupoiêc auâtlcur chcutc,ccsmal-hcu* reux dæmons n’enuient rien
^ de U mort. 259
tant ny fi opiniaftucmêc que le bon heur de ceux qni font dc- ftinés pour leur fucceder à éter¬ nité en lapofTefliô dufouuerai bien, de la jouïflance duquel ils fc font rendus tout àfait in¬ dignes par leur fclonnie ob- ftinéc.
La troiûcrme raifon cft que vi. tout ainfî que le Léopard eft fi ennemy de rhôme que mef- mes voyant fon pourxraiét il fc rue fur iccluy pour le dcfpecer Sc defcliirer. De mcfmes le dia¬ ble ne polluant faire iniure à Dieu s’en prêdàl’hôme qtiiefi: fon image , 8c. ne ceffera iamais de procurer fa ruine. Apres a^ uoir ainfibrefuementrefolu la quefiion propoféeen ce chapi¬ tre, pafTons à vne autre qui dé¬ pend dufuiet que nous auons traidc au chapitre precedent:
j-w c€f^€s ae la iftv |
oîl nousiauons promis dé mon- sftrerqu’ii cft imjpoflibîc de dé- |
-cerminer mefmes par conic- £ture combien de temps rhom« me demeurant en refiat d’in- inocence euft vcfGU dans le pa^ ïTadis terreftre auaot qu’eftree- lleué en corps ôcen ame 6cra- tui dans les Cicux poutry iouïr d’vnc félicité éternelle. \
£ombten de temps l homme dente»'- rant en lejïatd innocence e^ji ')>ejc»c{ans le paradis terrefire.
Ch A P. XIIX.
L Qt^mnepent rien dire fUr cete ^tte- tjtien que par confe^ure. II. ConieSiure i, III. ^utatim d'icelle. IF. ConieBttre dePererius. F. R^utatim d'icelle. FI. >C<mtinuarkn de Urefutafiende Ue*n^
240
fe^me de Ferenw. FU. FifolittUn de , L*,y£i*teur. Il X.MedmÂonchrejHenne.
ici vncqueftiô de laquelle an ne peut parler que par conic- €l:are:.&; la coniedurc
^Aant Vnc preuuc tref-foible cn toutes chofes , encore Teft elle principalement en celles qui font fans exemple , 6c qui dépendent entièrement de la volonté fccrcte de Dieu, com¬
me celle-ci. Toutefois puis qu’aucuns fe font enhardis de fubtilife r la delTus , ie raporte- ray leurs opinionslcfquclles c- flans fondées feulement en ap¬ parence 8C coniedure, il me fe¬ ra bien aifé de iesdeftruirc.
La coniedure Ja plus com¬ mune eft qu’Enoch qui futa- grcable à Dieu aiani elle par
J
Gthef.^
ÏII.
Les cauj£S de u^ie |
luy cnleué &: raui de ce monde en corps 6c en ame, apres auoir vefeu fur la terre l’efpace de 365. ans,ain{i qu’il eft eferieen Gencfe : il y a de l’apparence t que l’homme demeurant en j l’eftat d’innocence euft vefeu i tout autant de temps dans le paradis terreftre auant qu’eftre j raui dans les Cieux. I
Mais cete coniedure eft ira- pertibente: dautant qu’autre | euftefté laconditiô de l’hom¬ me demeurât en l’eftac d’inno¬ cence, quelle n’a efté apres le ; pèche. Car en l’eftat d’inno- cêceiln’y euft eu ny mort ny maladie ny tribulatiô quelcô- que : apres le péché l’homme a efté comblé de toute mifere. Etparainftla diuerfe conditiô des hommes eft fuiuie de di- uers cuencniens:&lcbonpcrc Enoch
^ as ia moru ^ T. ^ 4 1 a tap r .plu5| la^cu-
rcux qu’iia moins vefGvf pa^ipy Jeshommessmireràbleauèclcs ■ miferablcç/au lieu qu’çn rofltac d’inaqconçe: rfaq.mmç j^iuanc, ^qç/tâu te. forte de contence- rfi^çqcjdanslqiavdin, dc.dejUçe^j . nauoit point telle ocqafion de rpuhaiter d’eftre iî &oft cnlcué» delàcqmmeil a cn dcfpuis Iq pjç.ehç., ;• ^
P.çrcrivi|s Jcfuiftc , horame^^* de trçf-rajrçjdq^tf^e ^ pieté, a , plus gaillardement fubtjl^ré conieéluré fur celubiei^jrrai- fonnant eq çelle^fqrte. ^y^eftat delà vie presêtefouïîlée de pe- ohé a plus .5l’apalqgie;&: de ra- porcàJcftaÇjdqla^y iqdes,fipm- ; ' mes qui eftoient auanc le dclu- gciquç la yie dé ccux-cy non
gucrjcs iiqQins ,yicLcufe,rque la
a^c qapprt àçflle de,^:
• lescaufes de
.iTomntcs’ qui eufïèiic Vc(cu ca reftac d’tïinoccncc. Or auatic ilc déluge lc$ hommes viuoicnr d’ordinaire dix fois autant que .ceuX'dcs dernieriheelcs j-pbUr les raifhbs ^ue i’ay ey^-'ééiiaih;'
, de duit es.aü e hapi tre deéc? dtf-^ ' cours. Il faut donc eltitner quc' les honimes euffent v^èti ciï reftat (trftnnccncc poüi;
. moins dix fois autant que^euxi qui efteriehtatrant ‘ïe' dèhigc, qui cô^eil^‘cnmton dè; hüiél:' à dix mille ans, pdis.^d’aüani:; ,1c delpge les homitl es vi uoiéht :huit çéns^Acuf cens &: tant .d:’ans.' - ■ < -jî- ^
Cctc illation ctrtc^ rirai fèm^' bic bien fubtiie : mais pôuéwùti elle cftfort'frcflc en cc qu^cHc' ellabliit la pcrfcélicrji dé la vie humaine à demeurer lon^tépïi ;(ur la terre. Car .bich qùe^PfcS*'
i^â<Î4tHon» 2:4^
5mc demeurant en Icfiat d’in- noccncc auec la iuftice origi- ncliecuft elle autant heureux qu’il le pouuoicfouhaiccï en ce monde : (î cft-ce qu’ayant af- feurancc d •vnc autre vie infi- nicment heureufe il n’eft pas vrai femblablc ( puis que nous parlons iey par apparcccs ) qu’il y: deûiafl;. demeurer (î longues lunnécs.. : .
Mais lailTons lesapparencesi VI, venons à la raifon. Si les hom¬ mes culTcntvefcu. en ce mon -i dccn l’cftac d’innocence pour ie xüïoias huiâ: ouneuf mille Se tant d’ans ) nul n en mourant jamais , le paradis tetreft te, au^ quel ils culsccfaid leur feiour, nellant que comme vn point / de la terre:, n*eulî: pas elle ca¬ pable do contenir rinnom- i>rab!c fouîiuilliere de eant Xij
Zescaufesdeh^ie d'homnies St femmes qui s’y, fufTenttrouuèsen mefmeceps*. genycuft eu que de I m com¬ modité -, confLiiioii.&; defôr< dre , chofes: contraires ;au cdîîcentetnent Si félicité: ; : .• . ' VII. Pdurmoy faymerbis mieux dire que Dieû aiant logé les hommes dans le paradis de dc- hfcs oùîls ne deuoiet .rccèdoii: nulle incommodité ny. ihefai-' / fe;, il ne les eufi: poiricltradùits au Ciel iufqu’à ce que le nomr bre en euft efté lî multiplié qu’ils culTcnt peu s’incommo¬ der les. vnslesautrcsfEtdauitât qu’en diucfs ficelés ;ifs>pou> U oient di iie rfem ét m b 1 tïp Het» plusQumoins,c’ë{l chofe qui ne pouuoit cftie jdetcrmircc que parreuenemeqtxântofî ch yneforté tan.toft en vne autre. Çae comme les ’naagiftcücs de
de UniQŸt. 24^
Rôiîiê vfoient de ccfte prbwï-* deneç que d’enuoyer le peüpié fuperflu habiter des prouioces ■cftraogcres, qu’üsappclloient ■Colonies, pour dcfchàrger ^’autaU 1 1 e ü F vi 1 î e , e om me d es h'iâuu'aires hii me üpSjlo rs qu’eU de fègorgeoit d’hahhans : de lât -multitude excediuc defquels ne pouuoit attendre que confufioojdela confulîon fe- difion , de lafcdition la fui- «edé leftkt. Ainfi, Dieu , da'i •quèlla pfoüidofice eft infinie; delôn qUe les hommes eulïenc multiplié dans le paradis ter- reftre,etleuft attrait àfoy tel nombre des plus anciens quô fa rapiencG eu ft iugé eftre ne-? cclTàire ,afin d'bfter tbute in^ cointttôditc , confiifion &: def fordre. . .
Maisqifefl-il de befoing de^^^* Xiij
XâSç^nfesdeUyie crcufer noftre cntcndcmcntà^ la recherche des propriétés d’vn bic duquel le péché nous a priuésî L'cfperancc en eft cn- ticrcment^Jcrdue.Dc lapriuai- tionàrhabitude il ny a point de regrés. Que chcrehôs nous^ donc en ces longues vies ima¬ ginaires , veu qu’apres tour cela nous ne trouuerons que la^ mort? mort à la vérité horrible à toutes chofes , comme dirîe Philofophc , fur tous lés aqtrcç maux:; mais nullement arho-*- j me de bien ^ par ce que çe ne ' luy fera qu’vn co urt paflage vnc vie ercniellemcnt heureu* £è,G*cftra où il nous faut' vn peu arrefter pour nous y refou^ dre &C afleurer feion les prcccr pccs & de la Philofophiç, hiloy Chrcfticnnc. .
j
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^‘irfaûcrktndre Umort l^sil ejl^ , excitent à l'homme de premir t l'heure^iceile*
Ch AP. XIX.
- . ; ■ '' , . . . ' ' _ _ ,. ,
l: Ctinhien grande éfi l'hm'ew^'de la mort en aucuns. 11. Comment il le faut modérer, III, Pourqmy tons les awi- mauxontlamort en horreur, ÎV. Qm thomme ejf conditior^^felon^ 1‘/^-
rne. T'’. Selon le corps ausjf.\ ' 'Ÿî\ f homme ne meurt pas prïmprèment, F'II. Lanecesfiéé dela-morf, IIx, Con¬ fiance de^ Th’eoÂore ^ die Canius ïulius.
IX, fCfilité delà meditatwn die la tmrt,
X, - peR* ipufiume des anciens Egifüens^
XI, -fil efi pxpfdieryt af homme de frer^.
uôir l'heure déjà niprt. Xll, gefolutten de Hdtarbu^ Jur c^fé ^uejlion, " '^itlïli i^utrérejàlutiôh, XIV. l‘êjjer an¬
te de viure longuement efi. trornfeufe, ' XV., De U mort foudaute. XVI. Heca- fiituUtiondess^aiJfns précédantes. X VI ly
. X iiij
^DeU mm des Ames net es generenps, .Xlix. pe Ia mort des. Ames rAfchesct^ j^elerdey? Xl)é,' De U mor\ ^AbdmmAblè decenx qm medrent-^en dttel: -^XK. La différence de iliL mtm des^^ens de bien d*Af*ec celle des mechdns,
.Yl'}^ ahO
Eft vnc chofe na- ^ (r]ur4y Çjfc^ojî^itn.ç à I cous Jes animaux pi’c foi'r cc qui' leur , rcm'Bré^ V ■ncrifi'Bî^,^^
<52" tàfc.htr d’éü'îÊcï^'^tôU td ïïïrtjè’ de mài\s’ils’le pcuucptprAUQ'iV^ Q_ue li Ihomme iuit aucupe-i; foisic mal c’eft pour, quelque apparence ou efpcracc de bien 4
mopi-ÿe
il. la mort'eftac le pli^ÀprribCe de toLisJes manx ,.coramedifi trcEbicft Arilk)rc,\nous de'A
de reÿjir. ÛfinOfiS ttiift fi^ÿj'tOUS cftWM
de U mon, 245
ncs ,- touf efpcrdus d’iioi-rçur lors qu’on nous parle dé mou¬ rir û nous nous lailTons tranf- porcer à la foibdeCe de npftrç paCjUrc ,* tellemen;j:.jqp’il s’eir eii trouixé pîuiieurs j-lefquels Sà fqni; ^i^orc effrayés, xies feules njienaces ou apprckenfîon de la mort, qu’ils en font trefpaf- fezXur e.*auains aufquels Je pQiJ,,en a pliangé de couleiii: çn v^pe feule nui^... . , '
. , ' Toptefoi^ fe nous rcleuons nofere ame a l’empire Sé domi¬ nation qu’elle dqibt auoir fuE le corps ,, lé quel fçul cft Gaufç ^9 ce te feayeur y eqm m e ceî u.y: fur. lequel tout Ip - choc çle 4» nvqtt^doi^t tomi^eryU qefauc nullement cloubter que noos nqtrouuiqnspliwdccprrfala- Vptv^qùj.ijrefpas qu’au pourf déj ^4wtgjiç;p9Uf ïçs çai^^
- L'^sstüufesdèüyie que nous au ons dciiâ ci-deuac toucîiéesen confidëranc l’eftàt de cctc vie mifcrablc au prix de celle que nous erperons , que polir d’autres cnéore Icfquel-^ îës ic veux ici déduire. - III. Premièrement donc r^c- corderay bien que tous les au¬ tres animaux , excepté Phora- me ^ n e pouuaiit qu’ii^ n ay cbt la mort en* extrcrac horreur, d’auta n tque t’eft la. pxiuatiôh de leur efire cntiercmeiit& ab- foluèincnt5& que^n yaÿant rie meilleur que reftrc;m défirent leprolongcr>, lé maintenir ^ Id dcféiidrc , nayans e^fpcr^ncë qüclconquedé lé rccoüiircr-a- près qu’ils en atlrofte efté pri- uési
lY. Mais rhomihc neftant priué dé foii cftrc entiérêment-nÿ 3d>fol«cnaciit parla diïïblütiôh
dit corps & dt famc pourquoy la doibc il auok en horreur cô- lûcles^nutçes anim^qx» con*-. diûQjn^ n’f ftjinf piaSoVpar^ll^ . ^.’h.pmmc 'n’ell f . pasvxntiçre4
mcfiic priuc de cfkc , dau- taqç que le touç cqrnpoféne - meurt pas en luy. Çar lame mçdlcure 8^ plu5> cxççUeiite picce ne lai{}cpas tQufipuTs v^dcftrc apres pela^ ■VoireNmi/uxos elle en left lors^' toute Ipirituellc&plus accom¬ plie jouifTant d’vne pleine Iw
bprtdî ^ueideoïeutain t; captipe ’
dai)5' la' prîfop ^ çpicpprellc- oq * çile n’êHQk qrie 0<>«îÉ!ats auc^ là fènlliaiitè pc popuofçî yàncn.cr vnç vie heureufcjnyy îicquerit vnc parfaiélé çognoif» faîïçcidèà phofçs. natureUes nyv ipMlàtUÇçUefi-^ -O h:;'l!j{r
* Xvj ^
lie meurt pàsâbM^ucm’étft'e^-^^' mecclùy'dês aüWes ariihiatixi;' dàUtafi^ (Ju’fl‘doi‘f fufetter jpoUi;lcf]:^^r(fèh^ forme j Wr^4u^^'de"^Wiàiiî6'- ayèc vHë peFfèftiifcti etëriiëîfëi - %-,.T*hI îlfaut (dît S, Pâüî )‘ ^Uècé'c&Yys^
r. C»- ffiQYtel [oit ^ueJîU'ê immsHdltié J'S^’ ,^5*! ô» )^âeh»p
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'ÏJfi&H Wûit
thkïr Y mùÿ mèffne n<iH aütrèi} c’eft à dirêyGe^fèfa- lat liicfm^ à mc'SC' fe^tiëfnifé €*èrf« ^
fe^éîoign '& irëlïâî|[Fa«»
în^Ç rè-iït^fsfeè ttfëïHië Hd ftiftfib !îiâè'iëfais''tftaHl’tc8àil6P^ '
, YI. ' Pâf aM'15 ce <^(îé U'ôu4Papp@l< ions "ri^al à propbs Hiotë-dè pàs^ropîré^^értt pluftoftlc comrrièiiô'éftl^ficPVi
■ âtU tkon^ ' 1 î 4 7
vn; foinnicil ; pb mi k cotps •• raifon dequ6)!,( eômc iay.dcn^ rc^àiarqué ci- deoant ). jliqus fô« mcs/iiitsreukrïîcnfc'çlttrrtiir i- ftcs^qup â’aoîc xft ^p^réc;4ti corps;4;éc -dosiCepùkhxcs /#?nc ,,
appeUés‘ en G f ce cewef/V»*e^>,e’eft à d 1 te dô et oi fera doç: eeluy- • - *
/<« (dit
craindra la mQrtt’^^.orcÜe ^'amjMtl.Beati la "vie etetéfMe -eJî .premije. ÿrehendera les' tramnx de la chair fçachantquildùiiejlre logé m^ "vn
' •
- nCHitcé. les &ftdi.£es ; Eaifons yn^ I ülp':a encore -VaCoimcjiainsren inedepoardmettk ies fcrpritsi humamsKde la:,csEaiatle;jdQ la a^otrr , deft jUr feequente )mcT- flkation de : la înorc mcknc » te. n ccéffiLcdicdHc. ; îîar paur-» ^bpapprçffeadccaita holiîjsap ^ bokiâiiuiiàjCQiki^
TcscHttpsieU'Ifie genre huiîiàin;? Ceux qui mci^ ren t ne o o u s délai flen t i)as /c u- Icmeiïtî ils nous deuarîçeuQui eft (Èel^uy qui viura (die leRoyn • ^rophetq ) k ne ivcrrà point 1^ mrat. ^ ^ le Podte H oracc :ea * hi.i. ce s vers Lyriques,
Cam; ZamorrhàuetoHtmoijfoane: NjefàŸdonmmàferfônnè^;
Et s’en h4 demepne^as • î 'îr • , v,;rj Mfurtev mx portes roialetr ' di B’ àisx lié^nes rurales'^ ,v.s ■ )h-\ Ta^portam leirefpifs,
A ce qüi'eflndc ncccffitc il' n’eftipas >±)cibing de dclibicra- tioniîainsLeuiementdÊ Tcfolu# tioD* Il nous ifiiut 'tous tndunr eti péu'deîtemps: de^dansneni- ans < comme difoit Xcrxcs de fôn armeei nnombràble^a grad peiucreilèra^alivn.fculîd&ccuX' qm ifonr rmiohrrdiîaiy- cwfagt d^ diibrctiaxUi&oû: iiaaaîs jt' al
f^àèîamom 24 8 >
pour tcuiurc à iamds; T anty a ; qinl le faut- de neceflîré. La mort cjl: femhlablc à va ban-*- quier inexorable , Ic^açl pour mille force.d’'{^fürc ny par prié¬ es ne veut tèlàféhcr lafaifie de là perfbnncde fon debteur.
Ccqueconfiderant Tfico* IIX.' dore Cyrenien, lé Roy mâchus ràyapt 'menace de le fj^i re pen dré en croix , refpon - ditcoarâgcüfcment:Menacc,fîi tu veu^, .menace ces feignears^
I vçftusdepourprcjîefquçlscrai- gnent la mort : car Theodora- àpprcheïidc' iiii llcment ‘de mniQurir (bit en terre fort en; Hir. Ganiiis luliusrPhilofophc citant fur lepomt d’aubir la te- ftc trcnchée par le commande- ^ mçnf de Iules Csefar j ioüa iïcantmoiùsàujiefèlrctSi il fal-* îbit bien ^ùc ccsijiïcrfdnfnlages
; V ; teiC4iifesdel^yîe fc £ii{&pt de longue main dif- pofésàlamorc pour mourir â ^ çonftamment.
. Auffi à la vérité pçnfer fou- .uentàlatnorc cft apprendre à bien mourir , reroudre
Telon les loix de la neceHité na- ' ; r turclic c’eft ne la-craindre plus, ,X.' : PoprccfteeaufelesEgyptiens ’V fçüloicnt anciennement en leurs banquet/placer çntre les ;inpj;s lespIuiS dçliefc^ ,ync teiîe ;feite de bois reprefçnlîâtle plus .uaturellernpnc qn’d Ee pouuoit nplle d’vh konime mort,, afin .q_uc.. meimeSj entre . les,, plus . £pn;4s dcliçes& plailîrsfij^çCj- yieiU eulïènff O pfip umon* netancede l^morc.
XL . :> • A ce proposon' faid d’ordir na^ife vne^tejle qiiejdiap ^ -^iJ^ taf .la, /«pnxt je|t, fi
sr ^ â?e l(è moru. - 24^
qac -Dieu: 'n’a pas voulu que Bhc U re de : nollr e mort n d us fufb cdgnuc?n’eft-cc: pas plu- floft pour nous diuerrir de la imcditation ; dacelk , . qui ne -^«u c qu’ e redou bl eV l’iio rr c ur ,
-que pour plus- franchement aroiisy fairdfeÊàUidrjei? ^ jhîc :
I : Plutarquetfakant cefte que- XIÎ. •ûion dit quiieécxpedie'aî que l’heure delà mort foit:WiSQtAdA/oi. •gnaèlaux llidiîimesü datitant quhiqy; en a: derfidàfdbç & foi- •^Id Qourageoqu’dsofccfeïchc? jroifc Ht de 1 angu e ur :& -d’en n uÿ si b ' fç a U O i en c d’h e U r e d e I e U r lî^orc fpâ*^ lainfi moürroient ^ïpntihiïeilfiiïiqiQitî fens m^uriq -i'iGeftc caâfari cft; aucwnçniet: xill.
bible: ^tQiitcfois fenivou* drois rendre vinc autre toute Chreftiennè,ceft que plüficurs pçeüjoysuir. - iquîitls f 1 awroiqnî
éncoic à vii^c plùiîeiirs jatÿ- lî CCS , fo u'îlicroi eut Icm» acdcs 4’vnc infisitc de vices &: chancctés ; comme £anf cela en HpGcrticüdc mcfmc de la mort nous en voyonsviîc; iitfi- niIéx^v£i mcJleaît^ vnc' vie dcè- bordee ;& dcficiglce, faifaiis leur compte qu’il leur reliera afiez de temps pour faire peai^
■ -ccBcCr. i . f.. i :
XIŸ; Mais 1^4 qmisiffe; rnefeon?^
ptèntffrandcmcïit!. Garce ïcra poffibïe lors que: moins ils ÿ pcnfcroncquclà morf les füri* prendra , & les enicucra du àib lieu delcurs ■voluptés pour les plonger aux abyfmcs de Id de* ’ . îblatiûïictcrhcllc » comme' l’a¬ bominable Attila flead dd gêr rc humain qui décéda cinbrafd de volupté ; 6c embraflant fou clpoufe»- la première- nuiél de
ffesiîopccs.
Faiibns' donc cflat affcuré XY \ qu’cftrans mortels nous pouuôs mourir à toute heure, voire de moment à autre : côme Gneus Bebius Panphilus , lequel de- ' ^ mandant à fon valet quelle^ hcurcil cftoit, trouna la der¬ nière heure die fa vie eftât trcl^ palTédc mort foudainc ; Se en eftarriué dcmefmesàpluneuri antres don tii y ja dcs-cxcmples notables dans Pline au liure % j de fon hiftoirc. J
V oilà donc* trois moiensc5- XV I. tre rhotreur de la mort; les deux pour nous confolcrjàfça- üoir laflcnrance de Pim morta¬ lité de noftrcame,S2 de la rc- furre^tion du corps t le tfoifi- cfme pour nous refoudre con- ftammcntàlamort>qui eft de conhdercr que de nccciîîte^iF
X^eSiCaufefdeU'Me faut mourir: & méditer en^etc - -, forte çefi; mériter. Car de là nous apprenons &; à bien viure Sc à bien mourir tout enfem- blç.
XVII. >;Cesremedesàla vejritc fon't plus quefodiTans pôur.ks âmes ^eàerçufes, qui fontî «d’aiilçurs nçccs: candides & efpurées de toute forte de vice;;lerquellçs îîiC defirçOE rien plus, qpe iinir rr vieà-qu.^lquçjijiftd abl«iocçâ{jon,rQit po^r’rti^in- tenir lafoy Chr:@ftie'nne, cOrd- ,•;' I' itiC’ Grit fait vne infinité' de glorieux mattyrsifoit pour cô- batre les infidelles j eomme tât ' do nobles Sç gençrçux cour^iT ge? font encores; tous les iour?j fnirpour lc; falut:& la dcfcnl.b de leur patrie , comme il a cfté détour temps cftimé tref-hô- bOrablç; d.c la more 4çr'î'-^cls
^ ^de la m'ort.^
le Roy-prophete difoit quVJle eft precieüfcdeuant Dieu: &clard!7t' S. Bernard interprétant ces^ranfit» mots : Elle efl: precieufe (dit il) eôme eftancia fin des traüauXj k eorommation de la viélQirc, k'porte de la vie & l’entrée dyne parfaire afifeuran ce & re¬ pos eterneL '
Mais lésâmes du tout xiix. pics &; foi b les , d£ d’a i lie ùrrs rongées &: cauterifées de quel¬ que fyriderefe ^ remords d-e leur confdence fcclercé , ont toute forte de mort en hor^- rcur, par ce qu’elles’ n’ont daiv gfic'bicii viure. Elles n'oiîtfel* fchtiment que des cliofes pre- fentes pourn’auôirpas concéa l’excelletice des futures : &de là. Ituri vient le regret de s’en depardr Si le dcfcrpoi^y efiant fbrccés—'j.’ ■ r'r , /i'-hic. .
Eütrc toutes les autres cft encore dcc€ftablc&: horrible U fin de ceux qui meurent en duel pour la vanité mondaine^ que le diable leura plaftré dtt d’apparence d’honneur : dau4 tant que tel cotnbàteftvne cA pccc de deferpoir, vnc vraye brutalité non feulement indi¬ gne du chrefticn.jiiaaisauiri de tout hoinme raifonnable.G’jdft vne aâ:iQ d’immaniténonpas d’iiumamté, derordre de mali¬ ce, non pas loy de milice , af- tentat d vn courage rigoureux lion paS' vigoureux , horreur des ames^ ndapas honneur des armes : cooftume d’autant plus damnablc que ceux qui la prah tiquent croiêtefire dciîadami- nés : de tous Iclqucls il n’y cii a pas va û aflTcüié au combat que çonfiderant qu’ilzsj’caii^
d-âf&urancc pifTer de ecte^ie à la more ccernelle , s’il meure cne:cc eftàr, qui n’aiedelia plus .d’apprehélion despeines d’en- jfer que ilu fer de ron adücrfai- re. Surquoy aiant affez ample- nient traidé'en mesdoix miU-^ laires coueHaiit le duel ie n'en diray icy rièn datian rage. Foûrelore ce difcours'i’adjou- xx fteray feulement encore , qü’i# y à y n ç tref gran de difiè rc ii ce âè la mort (l'es gens ‘dé bien écllc'des méthans : Car céux Cy né peunent j amais fè refo n-* die eottftaltllrnent à la môrt dîrttoft fèlrtïôde^lei^rétientpaf cfpcranccjtantoft le fouucriif dcfetïts^t&îtS ié^^'mé^du‘dc- fclpoir, &: en fin il n’y a rien qui leiirfoit fî hériÀblc que de £nir la vie : Sc ceux-là au con¬ traire ne viuans défia que par
çiprk^fe sot t0Ui:4fait,ciifea^ des chofes terreftrcs ,dpuuçrtc ils prophetizerit : &: cpmmq le chant dcspygiies lorsquils^sop pioches deï^ mortjrçft jilu^ claireofiçnç 6c dou gc mprii; ’çnrj tonné ,4H)h leurs roks font toutes feppentieufesj^ leurs derniers foupirs font ac» çompaigné^diype doucp çq^: folati9i4;Çp ^uec dc^ é^ lancçmoqç de içur amç fi cçîc^ le ftes .q u’çi |ç , cflrç^^
placée leip jeux enqe les & les Erpriçs. bien -hpu.- reuXf pjC là jdpqops noqs api, prend LC à bjen-viure pour bien.
. mûrs], mmorie^vim T’. d
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-n^■: V ti XI) . 'J 7inxi Teq xep i aujîv uiitnJ