". + : “ir ttes à x x cos AE RE : HN s s È Ha MER TEs : (nan “ mnt “+ LIST) 1. F4 Fra tr: ff PPT: fFf È # LA a de Li Pr Re ML OLOMBIER. | © x À ms FE =] a n Fr AUDOT, LIBRAIRE-ÉDITEUR. me. # 3 “ 24. EPA 02. : | VOLIERE E At + et à PRE Ro PETER RE pe add der dde : 1:12 Ke D ur Le à FT c 7 x + 2 N CA <| A |È O lPe à zh e] * æ (À € , < & Ov LIdA99Y WALVOAI RWIN + # FE bd be FE É — E _ A ee HISTOIR # [ On trouve cet ouvrage aux adresses suivantes : À Amsterdam , chez S, Delachaux. ADRÉTS EE — Fourrier-Mame. Besancon, — Girard. | Veuve Bergeret. Gassiot. Lecharlier. Bruxelles, Demat. Tarlier. Caen, >] Lebaron. CARPE, Tee j Hurez. Clermont, ® . Thibault-Landriot, Dijon, Lagier. Gand, | _ Hubert Dujardin. Genève, Paschoud., Hâvre, Chapelle. Lausanne , - Michoud. Liége, Desoer. G : Bronner-Bauwens. Lille, p Vanakere. . Londres, Martin Bossange. Maire. Bohaire. Mans, ‘ Pesche. : Masvert. Marseille, Camoin frères. Metz, De Villy. Milan, Bocca. Mons, Leroux. Moscou, Fr. Riss. , Madame Busseuil jeune. Naîles, Mellinet Malassis.” Rennes, Duchesne. Rouen, Frère aîné. Treuttel et Vürtz. Strasbourg , Levrault. Février. Toulouse, Devers. Turin _— ? Pic. Valenciennes, - Lemaître. Bordeaux, Lyon, IMPRIMERIE DE FAIN, PLACE DE L'ODÉOM. AR mm dem" he an om ÿ A\ Ÿ L NE A TN NŸ Ÿ : Ustensiles * Vokere et du Colombier. + ” mn: LES PIGEONS , 17 VOLIÈRE ET DE COLOMBIER, HISTOIRE RRÉURELTR ET MONOGRAPHIE DES PIGEONS DOMESTIQUES, RENFERMANT LA NOMENCLATURE ET LA DESCRIPTION DE TOUTES LES RACES ET VARIÉTÉS CONSTANTES -CONNUES JUSQU’A CE JOUR; LA MANIERE D'ÉTABLIR DES COLOMBIERS ET VOLIÈRES; D'ÉLEVER , :SOIGNER LES PIGEONS ; ETC. ÿ ETC. te) .…DÉDIÉE À SON ALTESSE ROYALE @Padaine fa Duchesse de Barry, PAR MM, BOÏTARD ET CORBIÉ. #4 AVEC VINGT-CINQ FIGURES DE PIGEONS PEINTS D'APRÈS NATURE. À PARIS, AUDOT, Lisramme-Éprreur ; 5 bonne, n°. 11. CHEz « ss È | CORBIÉ, Osxrier pe S. À. R MADAME LA DUCHESSE DE Berry, quai de la Mégisserie, n°. 66. rue des Macons-Sor- 1824. / Les contrefacteurs seront poursuivis selon la rigueur de la loi. . Exirait du code pénal. Art. 425. Toute édition d’écrits, de composition musicale , de dessin, de peinture ou de toute autre production, imprimée ou gravée EN ENTIER OU EN PARTIE, au mépris des lois et règle- mens relatifs à la propriété des auteurs, est une-contrefacon, et toute contrefacon est un délit. Art. 427. La peine contre le contrefacteur, ou contre l’introduc- teur, sera une amende de cent francs au moins et de deux mille francs au plus; et contre le débitant, une amende de vingt-cinq francs au moins et de cinq cents francs au plus. La confiscation de l'édition contrefaite sera prononcée tant contre le contrefacteur que contre l’introducteutet le débitant. Les planches, moules où matrices des objets contrefaits seront aussi confisqués.: \ PARIS. --IMPRIMERIE DE FAIN , RUE RACINE, N°.4, PLACE DE L'ODÉON, —— ro ss SRE 2 ii Ti . ER —— És re re ee ENe SE La À Zn Alpe Proyale MADAME. La Duchesse de Ceres Nada Le V4 olechion cclaures qu votre 2772 Poo pale dargre das 27774 5 PL, Lovelles ROLS posait Le door de 74 LA cef ouvrage. En NOUS feretlan(s de fau faraibre TOUS Se 227 buces ce Lara, 7 A Longues annees d'observations dl. éheriences) Ph «Clg Pro al “2 & lonore da nfrag 2 2 , 3 A flus precièux que nous ayons V2Z amnbiion- Aer. ujse le elle Ps agreer conne re Lila d amour cl de refhec/. Hores CLONS 73 Konneur 4 che >» Abadauue ) ‘ AVEC LE PLUS PROFOND RESPECT, Sp 4 C ù (De ©, db. R. “ Les bès-buaubles et boès-oberssans see odteuts a BOITARD, CORBIE. RE Re rte — = AVANT-PROPOS. = Av premier coup d'œil il paraît aisé de faire l'histoire des immenses tribus. de pigeons, qui, depuis des siècles, peuplent les colombiers et les volières répandus avec profusion sur toute _ la surface du monde civilisé. Vivant habituelle- ment avec l'homme, soumis à ses soins et à ses caprices, les pigeons ont dû beaucoup être ob- _Servés; il ne s’agit donc que de réunir en un Corps d'ouvrage le résultat de ces observations et voilà un livre tout fait. Cette manière de rai- sonner parait concluante d’abord; mais, lorsque lon veut mettre la main à l'œuvre, on est fort désappointé de ne trouver aucun des matériaux sur lesquels on devait compter, de n’avoir aucun : moyen de s’en procurer, et l'on voit avec surprise que le pigeon, un des plus anciens esclaves de l’homme et surtout un des plus utiles, a toujours été négligé par les naturalistes qui ne s’en sont pas du tout ou fort peu occupés : la preuve de | ceci, C'est qu'il n'existe pas un seul traité consacré à l’histoire intéressante de ces animaux , et que _ le peu qu'on en a dit est disséminé dans des ou- yrages généraux d'histoire naturelle. _ Il serait curieux de rechercher les causes qui MR. | AVANT=-PROPOS. Le, ont déterminé nos naturalistes à négliger entiè- rement lhistoire des pigeons domestiques, tan- dis quils consacrent de l'argent, des soins, et leurs veilles laborieuses, à se procurer et à dé- crire des pigeons étrangers dont ils ignorent les MmŒUrS, et surtout l'utilité qu'on pourrait en re- ürer. Croiraient-ils qu'un animal doit être mé- prisé par la raison même qu'il est utile et géné- ralement répandu? que son importance scien- tifique est en raison inverse de son importance économique ? Ou bien pensent-ils que la gloire d'un auteur n'existe. que dans l'augmentation d’une stérile nomenclature, dans la création d’un système assez souvent ingénieux, mais toujours inutile aux progrès de la science? Cette science . elle-même n’est réellement quelque chose que lorsque son étude peut conduire à des décou- vertes applicables aux besoins de la société. Selon moi, un homme qui enseignerait à ses contem- porains des moyens efficaces pour augmenter les produits de leurs colombiers, aurait rendu un service plus important, que celui qui détermi- nerait sans réplique la grande question de savoir si les pigeons doivent appartenir à la classe des passereaux de Linnée, ou s'ils doivent faire un ordre particulier comme le pensent Brisson, Latham, etc. ; où enfin si on doit les ranger dans les gallinacés des autres auteurs. se Buffon, qui n’était ni nomenclateur ni parti- san des Systèmes, est le premier, ou pour mieux dire le seul, qui se soit occupé.de'jeter un peu * d tentés de n l'estimable M. Vieil- ionnaire d'histoire na- a donné quelques dé- eéscription de quelques » MConnues à Buffon; maïs il Cadre que lui iMposait un dic- ravail est resté insuffisant: c’est 2x n'a pu dépasser le tionnaire, et son t n ouvrage complet sur cette Matière, j'étais dans limpossibilité d’e- tayer mes observations sur les ouvra € S. À. R. madame homme, peut-être, capable de les bien diriger. Depuis quarante Cinq ans, toute Son occupation est d'élever des Pigeons de race, de les étudier, et de prendre { vi AVANT - PROPOS. note de ses observations. Je fus presque assuré du succès de cet ouvrage lorsqu'il voulut bien devenir mon collaborateur, et me fournir ses notes précieuses. | Pour rendre ce traité véritablement indispen- sable à toutes les classes d'amateurs, il ne suffi- sait pas de décrire, quand même on l'eüt fait longuement, les nombreuses variétés offrant de l'intérêt; une description, quelque soignée qu'elle soit, ne vaut jamais une gravure; Mais quand Yune parle à l'esprit en même temps que l'autre aux yeux, l’homme le moins accoutumé à l'étude saisit de suite l'identité des individus, et n’est plus embarrassé pour déterminer la nomenclature, Cette raison m'a décidé à donner une figure coloriée d’un individu de chaque race, des- sinée par moi-même, avec la plus scrupuleuse exactitude et d'après la nature la mieux choisie. B. bé gg RL HISTOIRE NATURELLE PIGEONS DOMESTIQUES. AAVULS QUAI AA AAA PREMIÈRE PARTIE. _ Histoire générale un pigeons. Lss pigeons, réunis aux niet , forment ensemble une nombreuse tribu d'espèces dont le placement systématique, dans la série des oiseaux, a beaucoup embarrassé les naturalistes. Linnée en. a fait un genre de ses passereaux , passeres ; Bris- son, Pennant, Temminck et Latham , les isolent dans uri ordre particulier , tandis que Cuvier et d’autres auteurs en font une division des gal/inacés. Les caractères génériques de ces oiseaux sont : bec faible, grèle, droit, comprimé latéralement, couvert à ‘sa base d’une Sr AAUE voütée sur Cha- cun de ses côtés, étroite en devant; mandibule supérieure plus ou moins renflée vers bout, cro- _chue, où seulement inclinée à sa pointe; narines oblongues , Ouvertes vers le milieu du bec, placées dans un cartilage formant une protubérance mem- braneuse, plus ou moins épaisse, plus ou moins 1 EURE À HISTOIRE GÉNÉRALE molle; längue pointue et entière; pieds marcheurs, courts, rouges dans la plupart, à ongles simples ; quatre doigts, trois devant, un derrière; les anté- . rieurs rarement réunis à leur origine par une petite membrane, presque toujours totalement libres ; ailes allongées et pointues, ou arrondies et médio- cres; corps charnu et savoureux ; nourriture consi- stant en fruits, grains et semences qu'ils avalent sans les briser avec le becs nid fait sans art sur des branches d'arbres ou dans des trous ; monogamie. Comme les passereaux, les pigeons sont mono- games, c’est-à-dire qu'une femelle suffit à un mâle. “Ils restent ensémble pendant toute la saison des amours, et travaillent en commun à la construc- tion d’un nid ; tous deux partagent les soins de l’in- cubation, et de l'éducation de leurs petits. Ceux-ci sont long-temps nourris dans le nid avant d’en sor- =: ‘ tir ; ils naissent aveugles et incapables de choisir leur nourriture que le mâle et la femelle leur ap- portent tour à tour ; enfin ils ne sé hasardent à quitter le berceau qui les a vus naître, que lors- qu’ils sont entièrement couverts de plumes. Les gallinacés, au contraire, sont polygames, et le mâle, dans plusieurs espèces, peut servir à un grand nombre de femelles. Celles-ci s'occupent seules à préparer le nid pour leur nouvelle famille ; elles pondent un grand nombre d'œufs, les cou- vent, ét font éclore leurs petits sans.que le mäle ait l'air d’y prendre le moindre intérêt. Dès que les petits sont éclos, ils voient, marchent, quittent le lieu de leur naïssance, savent reconnaître et pren- DES PIGEONS. 3 dre leur nourriture sans le secours de leurs pa- rens. Outre cela, les gallinacés ont le doigt posté- rieur articulé-sur le tarse beaucoup au-dessus des doigts antérieurs , ce qui leur ôte la faculté de sai- sir un juchoir avec solidité, et les condamne à res- ter sur la surface du terrain sans comme font les passereaux et les Tous ces caractères sont plus que suffisans pour séparer les pigeons des gallinacés; mais nous allons : trouver des raisons pour les ôter aussi de la classe des passereaux. Lorsque ces derniers boivent, ils prennent de l’eau dans la mandibule inférieure de leur bec, et la font couler dans leur gorge en éle- vant rapidement la tête presque verticalement: tous font plus de deux œufs ; ils placent simplement dans le bec de leurs petits la nourriture qu’ils leur appor- tent; enfin ils n’ont pas la faculté d'enfer leur gorge. Les pigeons, au contraire, plongent leur bec dans l’eau quand ils boivent , et aspirent d’un seul trait toute la quantité de liquide dont ils ont besoin ; ils ne font Jamais que deux œufs; ils nour- rissent leurs pigeonneaux en leur versant dans la gorge, d'une manière particulière, des alimens. préparés dans leur estomac; ils savent aspirer un plus ou moins grand volume d'air, et le retenir dans leur œsophage autant de temps qu'ils le veu- lent. Tout ceci prouve une organisation intérieure tout-à-fait différente, outré que la singularité de leurs Caresses, [a nature de leur plumage et leur défaut de chant » les éloignent davantage encore de cette classe d'oiseaux. jamais se percher, Colombes. HISTOIRE GÉNÉRALE Il résulte de ceci que les pigeons doivent faire , comme le pensent Temminck, Levaillant, et d’au- tres naturalistes,un ordre à part, que l’on pourrait cependant intercaler entre les passereaux et les gal- linacés, faute de pouvoir lui trouver une autre place. On connaît quelques pigeons qui, en état de li- berté, se nourrissent de baies et même d'insectes ; mais généralement ils sont granivores , et tous CEUX réduits à l’état de domesticité vivent de graines. Ces alimens subissent dans leur œsophage, ou Jabot , une première macération qui les rend plus faciles à digérer quand ils sont descendus dans l'estomac, ou gésier. Ce gésier est revêtu. de muscles très- épais, très-forts, et garni en dedans d’une miem- brane veloutée et coriace; il exerce sur les alimens une forte action mécanique. Les pigeons, comme presque tous les oiseaux, avalent une certaine quantité de petites pierres , qui, mélées avec Îles graines déjà ramollies dans le jabot, se trouvent en trituration avec elles, et achèvent par leur du- reté de les réduire en une pâte alimentaire. Tous lés oiseaux ont les poumons simples , en- tiers, attachés fixement aux côtes et à l’épine du dos, et non enveloppés dans la plèvre ; ils sont percés de trous qui permettent à l’air de se répan- dre dans toutes les parties du corps, même dans les cavités des os, mais principalement dans de grands sacs placés dans la poitrine et le bas-ventre, par le moyen desquels ils peuvent s’enfler conside- rablement, ce qui facilite leur vol, et produit ce / DES PIGEONS. 5 grand volume de voix qui nous étonne quelquefois. Les pigeons ont cette faculté singulière à un point beaucoup plus étonnant encore ; ils savent aspirer et retenir dans leur jabot un volume d’air si consi- -dérable ; que, dans quelques variétés, leur gorge, ainsi enflée , est souvent aussi grosse que tout le ; reste de leur corps. On ne sait pas encore à quoi peut leur servir cette bizarre organisation. Uné autre singularité propre à ces oiseaux, c’est que jusqu’à présent on n’a pas encore pu leur trouver une vésiculé du fiel. : | On croit que les pigeons ne contractent qu'un seul mariage dans leur vie , à moins qu'un acci- dent funeste ne vienne rompre ce doux lien. La chose me paraît très-problématique. Ilest vrai. que dans une volière un mâle garde souvent sa femelle toute sa vie, parce que, sans cesse pressé de jouir, il n’a pas le temps de chercher dans le grand nombre de ses compagnons d'esclavage une femelle libre qui puisse lui convenir;mais, en état 2 ien ne peut faire présumer qu'il en soit de même. Aussitôt que l'automne commence, les pigeons se réunissent en troupes nombreuses , soit pour aller ensemble chercher des climats où e$ rigueurs. de l’hiver sont plus supportables, soit pour les braver dans le pays qui les a vus. naître, Hs restent ici en grandes bandes jusqu'à ce que le retour du printemps vienne de nouveau leur an- noncer la saison des amours; alors ils s’accouplent et se séparent pour aller, deux à deux , élever leurs couvées dans les forêts silencieuses. Rien ne prouve ; » de liberté, r 6 HISTOIRE GÉNÉRALE qu'un mâle reprenne à cette époque la même fe- melle qu’il avait l’année précédente. Quoi qu'il en soit, chaque bande est toujours composée d'individus de la même espèce, et l’on ne rencontre jamais des tourterelles et des ramiers mêlés entre eux ou avec des bisets. Cette observa- tion est importante parce qu’elle jette un peu de jour sur l’histoire des variétés de volière , comme on le verra par la suite. Quelques-uns choisissent un arbre élevé, au fond d’une forêt solitaire, pour construire, sans art, sur ses branches ou dans son tronc, un nid composé de petits rameaux et de bûchettes légères ; d’autres préfèrent les jeunes taillis, les bosquets, les cre- vasses des rochers, ou même les trous poudreux des ruines ou des vieux bâätimens. Leur nid mforme, presque plat, a toujours la largeur suffisante pour contenir le mâle et la femelle. Ils y pondent deux œufs qu'ils couvent alternativement; et lorsqu ils sont éclos, ils partagent également tous les soins qu’exigent Îles petits. Dans la première enfance, ils Les nourrissent d’alimens réduits dans leur jabot: à un état de bouillie liquide, ayant une analogie ‘singulière avec le lait des mammifères. Le jabot des pigeons à ses parois intérieures tapissées d'un grand nombre de petites glandes jaunâtres; pen- dant l'incubation, ces glandes se gonflent d’une manière sensible, ét, lorsque les pigeonneaux sont éclos, elles suintent une liqueur blanchâtre, tout- à-fait analogue au lait des quadrupèdes. On sait - que chez ces derniers cette liqueur se caille dans DES .PIGEONS. Pestomac des petits et devient digestive par cette opération ; il ÿ à cette différence en pigeons, que chez ces dification a lieu dans 2 | R r cet effet, les petits mettent leur bec entier dans celui de leurs nourriciers, l’y tiennent entr'ouvert, tandis que ceux-ci font re- monter l'aliment de leur jabot avec un mouvement convulsif qui Paraît être assez pénible, puisqu'il a. quelquefois des suites dangereuses, comme on peut le voir à l’article des pigeons grosses-gorges ; cette Opération est toujours aCCompagnée d’un tremble ment rapide des ailes et du corps. | F Les jeunes Pigeons , comme les tourterelles, naissent avec un léger duvet ordinairement tirant sur le blond, et disparaissant entièrement long: temps après que le COrps est couvert de plumes... Ce n’est qu'alors qu'ils se hasardent à quitter le nid, et que leurs parens les abandonnent pour re- Commencer une nouyelle ponte. Cependant ils ne S'éloignent guère de l'endroit où ils ont été élevés; virons que le temps de ils attendent dans les en VOYager soit venu Pour se joindre, avec leur familles asse à leur vue, et aller à la première bande qui P de C°Mpagnie chercher dans le midi, peut-être même en Afrique | - des intempéries d Buffon, comme les naturalistes qui l'ont suivi, » Une terre hospitalière à l'abri e l'hiver. (4 IE IE + | | & HISTOIRE GÉNÉRALE fait un portrait charmant des mœurs de ces ani- maux il ne lui manque pour être admirable que l'être vrai. « Tous, dit-il, ont des qualités qui leur sont communes, l'amour de la société, l’attache- ment à leurs semblables, la douceur de mœurs, la chasteté, c’est-à-dire la fidélité réciproque, et l’a- mour sans partage du mâle et de la femelle; la pro- preté, le soin de soi-même qui suppose Fenvie de plaire; l’art de se donner des grâces qui le suppose encore plus ; les caresses tendres, les mouvemens doux , les baisers timides qui ne deviennent intimes et pressans qu'au moment de jouir; ce moment même ramené quelques instans après par de nou- veaux désirs, de nouvelles approches également nuancées , également senties; un feu toujours du- rable, un goût taujours constant, et, pour plus grand bien encore , la puissance d’y satisfaire sans cesse; nulle humeur, nul dégoût, nulle querelle; tout le ‘temps de la vie employé au service de la- mour et au soin de ses fruits ; toutes les fonctions - pénibles également es le mâle aimant assez pour lesspartager et même se charger des soins ma- ternels, couvant régulièrement à son tour et Les. œufs et les petits, pour en épargner la peine à sa compagne , pour mettre entre elle et lui cette éga- lité dont dépend le bonheur de toute union du- rable : quels modèles pour l’homme sil pouvait ou savait les imiter!» <: | Nous allons voir que les modèles proposés à l'homme, sont, comme lui, ‘empreints des vices de l société. Il arrive fort souvent qu — avoir été de d'en de ere er Rens DES PIGEONS. (a plus ou moins long-temps accouplée, une femelle se dégoûte de son mâle ; elle refuse d’abord ses ca- resses , puis, quelques jours après , le fuit et l'a bandonne pour se livrer ‘au preiier venu, sans que lon puisse en trouvér d’autres raisons que le caprice. Cette infidélité est plus commuüne chez les femelles que chez les mâles ; cependant ceux-ci manquent rarement de profiter de la bonné volonté de la femelle d’un autre, pour lui prodiguer des caresses adultères, sans pour cela quitter la leur, Il arrive fréquemment qu'un couple reste uni, quoique les deux individus se fassent journellement des infidélités; il en résulte que l’amateur, qui comptait sur dés descendans d’une race pure, est fort étonné de n’avoir que dés pigeonneaux insigni- fians et croisés, portant sur leur plumage mélangé la marque honteuse des vices de leurs parens. Quelquefois, mais plus rarement, le mâle ‘aban- donne entièrement sa femelle, ét paie à coups de bec les caresses qu'elle Jui fait pour le rappeler auprès d'elle. Ces désordrés peuvent avoir lieu toute l’année, mais ils sont plus fréquens dans le temps de la mue, c’est-à-dire au mois d'août et de septembre. [amateur doit surveiller avec grand soin ces découplemens et ces infidélités pour y re- inédiér à l'instant même , car s’il laisse ces oiseaux agir à leur Volonté, ou même s’il y met dela négli- gence, il finira par ne plus avoir que des variétés mixtes , dégénérées . des mondains enfin, incapa- bles de satisfaire l'œil et le goût, et ayant perdu toute leur valeur. PE: D. ANRT, Lies F ; à: lets De TRUE TS, Me - we | tait Lis e: : A PE 4 Le bn v . D ED NT TS DES Né 10 HISTOIRE GÉNÉRALE Il arrive encore qu’un pigeon, ce modèle de constance et de chasteté, non-seulement est infi- dèle à.sa compagne, mais encore la force à vivre en Commun avec une rivale préférée, Il les veille toutes, deux, et les force, en les battant, à lui res- ter fidèles, . moins en sa présence : mais. il ré- sulte de cette bigamie, que, ne pouvant suffire aux soins à donner à deux couvées à la fois, il souffre, dépérit, et meurt quelquefois victime de son Incontinence; outre que les œufs se couvent mal, et que les petits sont toujours maigres et ma- ladifs, s'ils ne périssent jeunes ou même avant d’é- clore. On remédie à ces inconyéniens par le moyen des appareilloirs; mais il arrive souvent qu'un oiseau persiste dans le caprice qui lui a fait abandonner son mâle ou sa femelle, et refuse constamment de s'accoupler de nouveau avec lui, soit que le dégoût 98 ils.se, sont inspiré demeure Fate tee ou ïque. d'attachement qu ls avaiént contracté pour un autre individu soit.plus durable que la patience de l'amateur qui veut les réunir. Ce qui porterait à le croire, c’est que si un mâle, par exemple, peut voir de son appareilloir la D fn qui l'avait rendu infi- dèle , il se consume en efforts impuissans pour. la rejoindre , et se venge de son esclavage sur sa mal- heureuse compagne Ou, pour parler le langage des amateurs, plus ou moins améliorés. par une longue suite de siècles de domesticité, je pour- rais citer à l’appui un fait qui vient de se passer sous mes ÿeux au moment où je commençais cet ouvrage: une personne, habitant les environs de. Paris, possède une volière près d’un lieu où abon- dent les bisets; un d'eux est entré dans sa vo- lière, s’est accouplé avec une femelle de mondain, et ils ont déjà produit ensemble. plusieurs paires © Pigeonneaux qui ne diffèrent en rien des fuyards, Quelqu’un m'a assuré qu'un ramier ên AVAL agit de même, mais le fait me paraît plus que douteux , parce que cet oiseau farouche re- fuse constamment de s’accoupler, même avec le biset; d’ailleurs ses différences spécifiques sont 24 : ORIGINE incontestables dans la taille, les formes, les cou- leurs et les mœurs. Quelques variétés de pigeons de volière, et les pigeons de colombier, descendent donc du biset : mais comment expliquer l'énorme différence , qui existe, par exemple, entre le pigeon paon et le Fe Comment se persuader que ces deux oiseaux, si dissemblables dans leurs formes, leurs tailles, et tous leurs caractères, descendent de la même souche, du biset, dont ils diffèrent presque autant l un et l autre qu “ls se ressemblent peu entre eux? Ceci est une question d'autant plus difficile à résoudre, que Buffon lui-même s’est positive- ment contredit. Après avoir avancé l'opinion que nous venons deftranscrire , il semble plus loin sen- tir davantage cette OUI, et se rétracter; il dit, dans l’histoire du ramier : « Cdi cet oiseau est beaucoup plus gros que le biset , et que tous deux tiennent de très-près au pigeon domestique, on pourrait croire que les petites races de nos pigeons de volières sont issues des bisets, et que les plus ” grands viennent des ramiers , d ed plus que les anciens étaient dans lusage d’ élever des ramiers, de les engraisser et de les faire multiplier ; il se peut donc que nos grands pigeons de volière, et particulièrement les gros patus, viennent origi- fairement des ramiers : la seule chose qui paraîtrait s'opposer à cette idée, c'est que nos petits pigeons domestiques. produisent avec les grands, au lieu qu’il ne paraît pas que le ramier produise avec le biset, puisque tous deux fréquentent les mêmes DES PIGEONS DOMESTIQUES. sé lieux Sans se mêler ensemble. La tourterelle, qui S'apprivoise encore plus aisément que le ramier , et que l’on peut facilement élever et nourrir dans les maisons, pourrait à égaltitre être regardée commela tige de quelques-unes de nos races de pigeons do- mestiques, si elle n’était pas, ainsi que le ramier, dwne espèce particulière, et qui ne se mêle pas avec les pigeons sauvages; mais on peut concevoir que des animaux, qui ne se mêlent pas dans l’état de nature, Parce que chaque mâle trouve une femelle de son espèce, doivent se méler dans l’'é- tat de captivité s'ils sont privés de leur femelle Propre et quand on ne leur offre qu’une fémelle étrangère ; le biset, le ramier et la tourterelle ne se mêlent point dans les bois, parce que chacun y trouve la femelle qui lui convient le mieux, c’est- à-dire, celle de son espèce: propre ; mais. il est pos-. sible qu'étant privés de-leur liberté et de leur fe- melle: ils s'unissent avec celle qu'on leur présente ; et comme ces trois espèces sont fort voisines, les individus qui résultent de leur mélange doivent se trouver féconds, et produire par conséquent des races ou Variétés constantes. » ci 2 Plus loin, dans l’histoire naturelle de la tourte- relle > il parle encore avec moins d’hésitation : « On unit aisément ensemble les différentes variétés (de: tourterelles ): on peut même les unir au pigeon, et leur faire Produire des métis ou des mulets, et former ainsi de nouvelles races où de nouvelles va- riétés individuelles. « J'ai vu, m'écrit un témoin » digne de foi, dans le Bugey, chez un chartreux, 26 ORIGINE » un oiseau né du mélange d’un pigeon avec uñé » tourterelle; il était de la couleur d’une tourte- » relle de France il tenait plus de la tourterelle » que du pigeon; il était inquiet et troublait la paix » dans la volière. Le pigeon père était d’une très- » petite espèce , d’un blanc parfait, avec les ailes » noires, » Cette observation, qui n'a pas été suimie jusqu’au point de savoir si le métis provenant du pigeon et de la tourterelle était fécond, ou si ce n’était qu’un mulet stérile ; cette observation, dis- je, prouve au moins la très-grande proximité de ces deux espèces : il est donc fort possible , comme nous l’avons déjà insinué, que les bisets, les ra- miers et les tourterelles, dont les espèces paraissent se soutenir séparément et sans mélange dans l’état de nature, se soient néanmoins souvent-unies dans. celui de domesticité, et que de leur mélange soient issues la plupart des races de nos pigeons do- mestiques, dont quelques-uns sont de la grandeur du ramier et d’autres ressemblent à la tourterelle par la petitesse, par la figure, etc., et dont plu- sieurs enfin tiennent du biset ou participent de tous trois. » Les naturalistes qui, sans examen approfondi ont adopté l'opinion que-tous les pigeons domes- tiques descendent du biset, ne manquent pas de citer Buffon en témoignage , et l’on vient de voir cependant que ce grand homme n'a pas osé lui- même décider cette question d’une manière positive. Quelques auteurs, et Brisson entre autres, ont pensé que le pigeon romain était une espèce pri- DES PIGEONS DOMESTIQUES. ; 27 mitive , et que de lui et du biset, avec ses trois Variétés, étaient venues toutes nos races. Non- seulement je me rangerais de cet avis , mais je don- nerais même plus d'extension à ce penserais que be tes par le mélan ette idée, et je aucoup de variétés ont été produi- ge du ramier, de Ja tourterelle , du biset et d’autres espèces étrangères, mais app nant cependant à l’ancien continen on trouve en Asie, Sauvages qui ont une t. Dans le fait, en Afrique, quelques pigeons grande analogie de forme avec les variétés que nous possédons. Je vais faire quel- A6S rapprochemens qui prouveront ce que j'avance. 1°. Le pigeon de Barbarie ou de Crète, décrit par Willulghby et Aldrovande , Se trouve dans les deux Pays dont il porte le nom, en état de domesti en état Sauvage selon d’anciens auteurs nn très-court comme notre polonais, et 1 tourés d’une lar cité, et a le bec ge bande d’une peau nue. 20, Le pigeon de Guinée, de Brisson, ou pigeon aux taches triangulaires d'Edwards, est de la geon romain, de tous; il a par conséquent un des plus gros autour des yeux une peau nue d’un Pose nf, l'iris orangé, ‘le-boc:noirâtes avec la membrane de Norwés e, de Schwenckfeld, est huppé, patu, d'un b lance de nei 18e, plus gros qu'aucun de nos pi- geons. 4°, Le Pigeon des Indes, de Brisson, ou pigeon brun d'Edwards > a l’habitude d’agiter fréquemment la queue de la même manière que la bergeronnette, ce qui le lapprocherait de nos pigeons trembleurs, * dont au r arte- : es yeux enr grosseur du pi- À qui le recouvre cendrée. 30. Le pigeon este 1la la taille, puisqu'il n’est pas plus Des mme pomme ee. 26 ORIGINE gros qu'une tourterelle. 5°. Selon Gemelli Carreri, on trouve aux Philippines des pigeons qui relèvent et étalent leur queue comme l'oiseau de Junon , etc. On voit, par ce rapprochement, que j'aurais pu pousser beaucoup plus loin, que, par le mélange de ces espèces entre elles et avec le biset, on pour- rait déjà produire à peu près toutes les races les plus singulières, à l’exception des pigeons nonains et cravates; mais ces dernières mêmes ont sans, doute aussi leur type, que peut-être un jour on re- trouvera quand nos intrépides voyageurs auront exploré les Grandes-Indes et l’intérieur de l'Afri- que, comme ils ont fait du nouveau continent. Je sais que l’on m’objectera que, comme je l'ai dit plus haut, des métis provenus de deux espèces différentes sont inféconds ; mais Je répondrai que rien ne me force à regarder les individus que je. viens de nommer comme des espèces. Pourquoi n’admettrait-on pas dans les animaux des races pri- mitives, comme on est forcé de les admettre dans l'homme, pour peu que l’on raisonne en anatomiste éclairé? S'il y a des races pures d'hommes blancs et d'hommes noirs, produisant par le mélange des métis féconds, je ne vois pas pourquoi le pigeon de Norwége blanc, huppé et patu, produirait des individus stériles avec notre biset qui n’a aucun de ces caractères. ; D'ailleurs que signifie ce mot espèce que nous _ Caractérisons en allant épier les facultés d’une gé- nération descendante ? rien, si ce n’est la faiblesse de notre génie, qui nous force à plier la nature à DES PIGEONS DOMESTIQUES. 29 nos petiles vues , par gacité de comprend d ce que nous n'avons pas le sa= re les siennes, et de la suivre an$ sa marche admirable. Le mot espèce renfer- me une idée de créations différentes, dont chacuñe aurait son type primitif distinct, et je demande si des métis féconds ou inféconds sont des preuves convaincantes qu'il a été créé un ou plusieurs types? Non assurément, car la nature n’a pas posé elle-même des limites à sa puissance!, et l’on voit tous les jours qu'elle se dérobe aux règles métho- diques dont nous voudrions l’enlacer, N’est-il pas Singulier, par exemple , de faire deux espèces du Cheval et du zèbre » Parce qu’ils produisent des mu- lets ; quoiqu'ils ne diffèrent que par la couleur, tandis que le carlin gros comme le Courage, sans force et sans instinct, appartiendra à l'espèce du mâtin avec lequel il n’a aucun rap- port ni de forme, ni de taille, pas même celui de pouvoir s’accoupler avec lui; et cela » parce qu'il'est certain que si l’accouplement pouvait avoir lieu, les enfans seraient doués des: facultés de la re- production ? poingt, sans Quoi qu'il en soit, il n’en ést pas moins v le pigeon ; SOUMis à l’e rai que un des animaux le plus anciénnement mpire de l’homme, celui dont la nature, comme celle du chien, a été presqu’entièrement changée Par l'art, est encore un dé ces êtres dont l'histoire intéressante se réduira toujours à de sim- | ples conjectures : à moins que des amateurs in- struits ne tournent leurs vues de ce côté:là, et n'aient là patience de : reproduire ‘en quelques bac ESS von, SE soé . L: 0 éd er tres ertteneeniqerenerer entiers get ht —-r 30 ___ DU CROISEMENT années, à force de soins et de talens, les races qui sont sans doute le résultat de plusieurs siècles d'expériences, faites, il est vrai, au hasard ou au moins dans un autre but. « Il serait curieux, dit Mauduyt, de placer chaque race et chaque va- riété dans l’ordre de sa dégradation ou de son éloignement de la race primitive; mais cet objet, aussi difficile que les résultats seraient incertains, exigerait un long travail, qui d’ailleurs serait plutôt l’histoire de l’action de l’homme, de son influence sur lespèce du pigeon, que l'histoire naturelle du pigeon même. » Certes si ce travail existait, s1l était même possible de le faire, on pourrait en tirer de grandes lumières; mais, à supposer que nos races ne soient que des dégéné- rations. d’une espèce primitive connue, comment trouver, par exemple, le chainon de dégénération qui nous amèénera d’un pigeon, quelqu'l soit, au pigeon paon, dont la queue, ayant quelquefois de trente-huit à quarante pennes, est douée des mêmes facultés que celle du paon ou du coq d'Inde ? Je le repète, on en est reduit, et sans doute on en sera toujours réduit sur ce point important à de simples conjectures. Du croisement des races. C'est ici que le lecteur s'apercevra du peu de méthode que l’on à mis jusqu'à ce jour dans l'éducation des pigeons. Ce chapitre, le plus inté- ressant de tous, puisqu'il doit nous enseigner les moyens d'obtenir des variétés plus précieuses par : DES RACES. 3i leur beauté et leur utilité, est cependant celui qui se trouvera le plus incomplet, parce que, par une fatalité inconcevable , les amateurs ont tou- jours négligé de prendre note de leurs observa- tions, et les oiseliers, sans doute par un but d'in- térêt, n’ont pas voulu publier la manière dont ils ont obtenu des variétés sur lesquelles ils spéculent. Nous allons donner le résultat connu du mélange des races et des variétés. en marquant d’un astéris- que les observations anciennes des auteurs, que. nous croyons fausses ou au moins très-douteuses. = Nous devons avertir les amateurs qu'en croi- sant leurs variétés comme nous l’indiquons ici, s'ils n'obtiennent pas de suite celle qu'ils cherchent à créer, il ne doivent pas pour cela renoncer à; leurs espérances : il arrive très-souvent que ce | n'est qu'à la troisième ou quatrième génération | que l’on atteint le but désiré; mais nous entrerons | plus bas dans de plus grands détails. 10,* Les grosses-gorges produisent avec les mon- dains, les maillés noyer, jacinthe, feu, et leurs variétés à mailles pleines. Cette note de M. Vieil- lot nous parait tout-à-fait fausse, car la maille n'existant ni dans les grosses-gorges, ni dans les mondains, elle ne pourrait être que le produit d’un basard heureux, et dans ce c elle aux Pigeonneaux ? 20, Les produisent 3 as-là se transmettrait- SrOSses-Sorges croisés avec les romains les cavaliers. 9, Le S'0SSe-gorge et le nonain produisent le AOnan maurin, M. Corbié à souvent croisé ces 39 DU. CROISEMENT deux oiseaux pour reconnaître la justesse de cette observation de M. Vieillot; mais il nena jamais obtenu que des pigeons sans valeur, n'ayant jamais qu'un capuchon déformé, ou Ne cr de une CO- quille. 4°. Le grosse-gorge chamois et le grosse-gorge maurin peuvent produire le chamois panaché ou la variété couleur de nuit. bo, Le grosse-gorge et le gros mondain produi- sent le cavalier. 60. Les maillés jacinthe et feu produisent le maillé noyer. 7°. Le jacinthe et le noyer produisent le pêcher. 80. Le grosse-gorge bleu et le maurin donnent le gris panaché. 9°. Le grosse-gorge gris de fer et le maurin produisent le gris piqueté. 109, Le grosse-gorge chamois et le bleu pro- duisent le grosse-gorge ar doisé. r10. Le grosse-gorge maurin et le bleu donnent quelquefois le grosse-gorge rouge, mais ce produit est assez incertain. 190. Le lillois croisé avec un patu, a fourni le patu plongeur et le lillois claquard. 130.* Un mâle de tambour et une femelle de paon, produisent, selon Ray et Willulghby, le pi- _geon trembleur à queue étroite. Nous avons mar- qué cette observation d’un astérisque, non pas parce que nous, croyons cette assertion hasardée’, THAIS . simplement parce que n'en ayant pas pu constater : ES DES RACES. 33 la vérité par ex Æ périence, nous ne pouvons donner à nos lecteurs le fait comme certain. 149. Un pigeon tambour et un volant produisent le pigeon patu crapaud-volant. 150. Les bagadais bâtard et mondain à l'œil pro- duisent le bagadais bâtard têtard. 160. Le bagadais à grande morille blanc ; avec un bagadais bâtard noir, donne le bagadais pierré. 179. Le bagadais mondain à l’œil et le cavalier ordinaire, donnent le cavalier faraud. 180. Le romain ordinaire mêlé avec le bagadais bâtard produit le romain coupé. ; .. 19°. Un romain noir et un gris donnent le gris piquete. È 200, Le mélange du pigeon trembleur soie avec d’autres races, produit des pigeons soies dé toutes les formes et de toutes les couleurs. Si on le croise avec des pigeons barrés sur les ailes » is produisent des individus portant des franges d’effilé de cou- leurs variées, d’un effet très-agréable, Fer 219. La femelle du nonain maurin avec le mâle du nonain rouge produit le nonain rouge panaché. - 290. Le nonain rouge panaché avec le nonain Chamois pur produit le chamois panaché. 230, Le nonin capucin et le m le nonain capé. 248: * Le culbutant anglais et les petits mondains les plus riches e SEOn suisse collie néMOUS paraît 250, s Le vol n couleur peuvent donner le pi- r doré, dit M. Vieillot ; mais ceci pas bien prouvé par l'expérience. 3 ant ordinaire et le pigeon paon, A ondain produisent 34 ‘DU CROISEMENT produisent , selon lopinion de quelques auteurs, les volans noirs à queue blanche. 560. Le polonais ordinaire et le cravate pro- = duisent le polonais bénin. _ - Cest à peu près là tout ce que l'on sait du ré- sultat à obtenir par le croisement des pigeons, et, comme on le voit, tout se borne à quelques varie- tés, sans que l’on sache rien sur la manière d’ob- tenir des races , à l'exception de celle du-cavalier, Quant au mélange des couleurs, voici leurs résultats probables, car il arrive souvent que la nature se dérobe à nos recherches, et produit des teintes tout-à-fait inattendues. 19. Un mâle bleu et une femelle rouge donneront des pigeons d’une couleur comme dorée, où jau- nâtre, quelquefois noire. 50, Un pigeon rouge et un pigeon noir. donne- ront des oiseaux d’un rouge foncé, mais souvent plombé. “30, Un rouge avec un minime donneront souvent ‘un très-beau rouge, maïs quelquefois terne. 4°. Un bleu et un fauve reproduiront quelquefois des individus tout bleus, ou tout fauves, ou mélan- gés de l’une et l’autre couleur. bo, Un fauve et un noir, où un bleu et un noir, pourront donner des gris piquetés. Go. Un noir et un bleu produiront quelgefois des pigeons couleur de nuit barrés noir; peut-être des rouges, où des noirs, ou des étincelés, | 7°. Un jaune et un noir donneront des coufêtirs de nuit et des jaunes panachés. | . DES RACES. | 35 8°. Enfin une femelle rouge etincelé avec un mâle bleu étincelé noir, pourront donner du mor- doré étincelé de rouge. " Les amateurs qui tenteront de créer de nouvelles : variétés intéressantes de pigeons » Seront toujours récompensés de leurs peines, soit en obtenant l’ob- jet de leurs désirs, soit mênfe »Sils n’y | pas , en augmentant le produit économique de leur * volière; car il est prouvé que les métis sont plus féconds que les pigeons de race pure, et ils lesont d'autant plus que les variétés desquelles on les a ! obtenues étaient plus éloignées et avaient moins d’analogie entre elles. | Lorsque l’on voudra créer une variété , il ne fau- dra pas choisir au hasard un mâle et une femelle qui auront du rapport avec l'individu que l’on se proposera d’obtenir; mais il faudra » AU contraire, calculer les probabilités d’après le petit tableau des couleurs que nous venons de donner. Quant aux formes générales et aux caractères, on doit savoir : que c’est le mâle seul qui les transmet à sa posté- ! rité. Nous allons faire concevoir par un exemple la : manière dont on doit agir pour avoir une presque . certitude de succès. Je suppose, par exemple, que lon veuille établir une race de paon dont on n’au- | rait qu’un seul mâle; on choisirait dans la volière un oiseau qui ait avec lui quelques rapports de gran- deur et de forme ; on choisirait aussi sa couleur, selon là variété que l’on voudrait reproduire dans la race ; on les accouplerait. Les métis qui en pro- viendraient auraient déjà de treize à dix-huit plumes réussissaient |. 36 DU CROISEMENT , à la queue; et celle-ci, sans être encore aussi re- levée que celle du père, se placerait cependant déjà beaucoup au-dessus des ailes. On choisirait dans leurs enfans une femelle, et on l’accouplerait l'année suivante avec le vieux mâle; cette seconde génération serait douée des mouvemens convulsifs qui caractérisent la rate pure, et la queue de ces métis serait fournie de dix-sept à à vingt-huit plumes, ayant la faculté de s’ériger et de s’étaler comme celle du père. On accouplerait le vieux mâle une troisième fois avec une de ces nouvelles femelles, et les pigeonneaux qui en naïîtraiïent auraient toute la beauté de la race pure; mais cependant il ne faudrait compter que jusqu'à un certain point ‘sur la pureté de leurs enfans, jusqu’à ce que trois ou quatre générations nouvelles eussent bien affer- mi le mélange. | Quand il s’agit de créer une variété dont on ne possède aucun individu , la chose devient plus dif- ficile , parce qu’elle exige plus de temps et d’atten- tion. Supposons que l’on veuille avoir le cavalier faraud , et que cependant on ne possède aucun ca- valier. On étudiera d’abord les caractères que doit avoir cet oiseau, et l’on choisira dans les races les individus qu auront le plus d’analogie avec. eux. Le cavalier faraud est gros, d’une belle tenue, bou- Jant:en flûte, haut sur jambes , et il a un ruban au- _ tour des yeux, ainsi qu'une morille sur le bec. Ceci connu, il n’est pas difficile de faire son choix. Comme il est boulant, on prendra nécessairement un grosse-gorge , et on l’accouplera avec un romain DES RAÂCES. : 35. pour gagner de la grosseur. [l en naîtra un pigeon ! cavalier que nous avons classé parmi ceux de race pure, pare qu'il transmet toutes ses qualités à sa postérité. Nous aux jambes, ayant des membranes épaisses sur les na- rines , et un petit r uban aufôur des yeux ; il enflera son jabot, moins que le grosse-gorge, mais plus que ne doit le-faire un faraud, On accouplera ce cavalier avec le bagadäis mondain à l'œil, et l’on obtiendra une :morille véritable, un ruban plus large autour des yeux, une gorge boulant en flûte, enfin un véritable cavalier faraud. , Il ne faut pas conclure , des deux exemples que je viens de citer, que l’on obtiendra facilement de _ nouvelles variétés en combinant avec gout et avec aces ou les variétés bien tranchées ; | adresse les r Sans Que je puisse en expliquer la cause , la nature se refuse quelquefois à produire des oiseaux inté- Sagacité que | l’on peut y mettre. Par exemple, il est rare que l’on | ressans, malgré toute la patience et la obtienne du mélange des colliers dorés , des suisses, des culbutans et des volans, autre chose que de véritables. bisets sans beauté comme sans aucun “utre mérite. Plusieurs variétés croisées ensemble “ Produisent même des petits d'autant plus laids que € ‘Père et la mère étaient plus beaux. Mais, en ré- gnifians donnent, en les croissant, une postérité charmante ; aussi l'amateur ne doit jamais se dé« goûter, parce Que tôt -ou tard il sera récompensé de ses soins, Il ne doit pas non plus cesser une ex+ rons déjà un oiseau haut sur 4 compense, il arrive aussi que des oiseaux fort insie = "rte ea g PAL LA 5 "> ART, RTL: AR 74 = MEET VS : : 8 os à ne mom PÉERCS NL ES 38 guy CROISEMENT DES RACES. L périence parce que les premières tentatives n'ati- raient pas réussi , car souvent il faut d’abord passer par plusieurs nuances du laid pour arriver au beau. « Si l'on réfléchit, dit M. Vieillot, au nombre des races considérées comme pures, à la possibilité de les apparier entre ellès, d'en obtenir des petits , ” d’apparier ceux-ci, soit avec leurs races, soit avec leurs parens, soit avec leurs frères d’une autre onte ou d’un autre mélange, on sentira combien il est facile d'obtenir des variétés presque indeserip- tibles, puisque le premier mélange donne cent quarante-quatre variétés. ( L'auteur ne parle ici que du mélange des variétés qu'il a décrites, car le premier melange des nôtres donnerait plus de trois mille trois cents variétés. } Il semble, en gé- néral, que la nature, prévoyant l’inconstance des goûts de l'homme, ait, pour y suffire, accordé la faculté de se varier à l'infini aux productions dont :] doit s'amuser ou se servir le plus, comme les chevaux, les chiens, les pigeons et les fleurs. » Nous finirons cet article par un paragraphe de Buffon. « On a rassemblé toutes les espèces, toutes les races connues des oiseaux domestiques ; on les a multipliées .et variées à l'infini; l'intelligence, les soins et la culture ont ici, comine en tout, perfec- tionné ce qui était connu, et développé ce qui ne l'était pas; Où à fait éclore jusqu'aux arrière-germes de la nature; on a tiré de son sein toutes les pro- ductions ultérietires qu’elle seule et sans aide n’au- rait pu amener à la lumiere ; en cherchant à épuiser les trésors de sa fécondité, on a reconnu qu'ils NOURRITURE DES PIGEONS. 39 étaient inépuisables dèles, c’est-à- celle du pige , ét qu'avec un seul de ses mo- dire avec une seule espèce, telle que on.ou de la poule, on pouvait faire un peuple composé de mille familles différentes , toutes reconnaissables 3 plus belles que l'espèce mière origine. » toutes nouvelles, toutes dont elles tirent leur pre- - Nourriture des pigeons. Comme on l'a vu plus haut, les pigeons ‘sont granivores, ainsi que les tourterelles. Dans leur état de nature ils mangent toutes sortes de graines, MAIS par préférence celles des plantes légumineuses. En domesticité, on ne peut varier leurs alimens; | l’on a choisi celui qui a paru en même temps le plus économique et le meilleur pour les en nourrir ha- bituellement, et la vesce » ayant ces qualités, a eu la préférence. Cependant, dans les pays où elle # manque, on peut la suppléer par d’autres grains , le blé, l'orge, le sarrasin, les criblures de ces diffs. ventes récoltes, les lentilles, les pois, les féve- rolles , le maïs ( surtout la petite espèce nommée uarantaine }, etc., etc. Les, grains de raisin, sortis À du marc après qu'il a été pressé pour faire le vin, Sont également bons, et ces oiseaux les mangent LÉ Rbioir > mais {l faut qu'ils aient été préparés er see; voici comment on doit agir pour CCR: Aussitôt que le marc de raisin est enlevé de des- sus Îe Pressoir, on doit le transporter dans un lieu favorable à sa Prompte dessiccation, Si la saison est 40 NOURRITURE encore chaude , on peut se contenter de l’exposer dehors aux rayons du soleil; mais, si le temps est’ pluvieux, ou seulement menace de la pluie, on le portera dans un hangard, ow dans un autre lieu à couvert. Dans les deux cas, on le brise et divise en autant de petites parcelles que l'on peut; on lé- tend sur un terrain propre, sur un plancher, ou mieux encore sur des draps grossiers ou autres lin- es. On le remue tous les jours pour empêcher qu'il ne s'échauffe et ne moisisse, et on le laisse ainsi jusqu'à ce qu'il soit parfaitement sec. Alors on le fait battre au fléau, si onen a une grande quantité , ou on 5€ contente, si on en a peu, de le battre avec des bätons, ou même dé le froisser à la main ; après quoi on le passe au van et au crible, comme le blé, pour en extraire les grains. Gette nourriture , qu'ils aiment beaucoup, ranime leurs forces pendant les froids et leur est très-utile l'hiver. Toutes ces espèces de nourriture peuvent se don- ner sans précaution aux : pigeons de :colombier ; mais il n’en est pas de même pour ceux de volière qui sont beaucoup plus déhcats, particulièrement quand leurs races sont pures. Quelques-uns de ces alimens , et le blé surtout, les relächent beaucoup, les refroïdissent, et souvent leur donnent un dé- voiement dangereux, outre qu'ils leur occasionent fréquemment des œufs clairs, et qu'ils retardent les pontes. Aussitôt que l'on s'aperçoit de ces inconvéniens , on doit y remédier en donnant aux pigeons de l’al- piste ou du chènevis, mais en petite quantité , parce DES PIGFONS. 42 que ces semences agissent en sens opposé avec trop d'énergie ; et peuvent les échauffer au point de les rendre malades, C’est à l'amateur à calculer la quantité nécessaire à mesure que lexpérience la lui fera connaître. | Quoique la vesce paraïsse la nourriture | leure pour les pigeons, elle ne ] d’avoir aussi ses inconvéniens est trop nouvelle. E] a meil- aisse pas cependant » Surtout lorsqu'elle le donne alors aux jeunes pi- geons un dévoiement qui peut dev 7 9 Û à lon n y remédie prompte sel, comme nous le dirons plus bas. Ce n’est jamais une économie d'acheter de la vesce à bon marché à Parce que les oiseaux en consomment davantage et qu'elle les nourrit moins ; la plus chèr la meilleure et par conséquent celle de profit. On doit | noir luis enir mortel si ment par le moyen du e est toujours qui fait le plus a choisir pesante, dure, d’un ant et foncé , et l’économiste aisé ne pour- rait mieux faire que d’avoir toujours sa provision un an d'avance, car elle est meilleure pour les pi- geons lorsqu'elle a deux ans ; que l’année qu’on l’a récoltée. | Quelques amateurs ont essayé de remplacer la Vesce par la féverole ou petite fève de marais , mais’ sa £TOSseur em pêche les petites espèces de l’avaler, et toutes ne pe uvent la dégorger qu'avec des efforts toujours Pénibles et souvent dangereux, surtout chez les 5'OSses-gorges, Les pois gris n’offrent pas autant’ d'inconvénient. S; l’on s’apercevait que la Vesce incommodät les pigeons d’une volière, au lieu de la remplacer par une seule espèce de graine , il 42 NOURRITURE vaudrait mieux faire un mélange de toutes celles que nous venons de nommer et PS donner ainsi ; la nature saurait bien indiquer à chaque individu celle qui lui convient davantage, car on sait que les animaux ont reçu de cette mère commune un in- tinct particulier et inexplicable, qui leur fait pren- dre sans hésiter les alimens qui leur conviennent , et rejeter de même ceux qui peuvent leur nuire. Les pigeons de volière , quoique plus délicats que les autres, se nourrissent sopendant d’un plus grand nombre d’alimens ; ils s’accoutument très- ee à manger.de la mie de pain, de la pâtée que l'on donneaux autres volailles, etmême de la viandehà- chée. Pour peu qu ‘ils soient pressés par la faim , ils vont chercher à manger dans les fumiers , et Jusque dans les immondices : ils sont Sr friands de la feuille d’oseille et vont quelquefois la becqueter dans les jardins. Les pigeons Fo mangent même des insectes. Lorsque des pigeons sont paresseux à la pente $ et que l’on tient à hâter le moment de la couvée, on doit leur donner une nourriture préparée ; elle consiste en un mélange d'un pan d’ alpiste , un quart chènevis, un quart sarrasin, et l’autre quart de grains de raisin ; si l’on ne pouvait se procurer ; facilement cette dernière graine, on pourrait s'en passer en mélangeant les trois autres par tiers. On peut leur en Jeter quelques poignées par jour, mais seulement pendant l'hiver et le temps de la mue. Ces alimens les échauffent, les mettent en amour, et les obligent bientôt à faire leur couvée. On peut DES PIGEONS, 43 “ : um oo ! 9 “ les faire passer sans transition graduée, d'une autre à A nourriture à celle-là ; mais il n’en est pas de même pour les en pr iver, et cependant il est nécessaire de les en sevrer aussitôt qu'elle devient inutile , c’est- à-dire, dès que leurs petits sont éclos. On com- mence alors à y mélanger de la vesce , d’abord en petites parties, puis on augmente tité, en la dosant de manière à c pure au bout de dix à douze jou Tous les pigeons aiment le sel avec une espèce de fureur : aussi lorsqu'il existe dans: les environs de leur éMeure une vieille muraille chargée de salpêtre , on les voit s’y transporter en grand nombre, à cha- que heure du jour, se monter les uns sur les autres et se battre avec acharnement pour approcher de l'endroit où le mortier peu à peu la quan- e quela vesce soit rs. . n2 ke en est le plus imprégné. Il parait que ce goût tient chez eux à un instinct de santé, Car on a remarqué que le sel leur est tou- Jours utile, et que souvent même il les guérit de leurs maladies. Aussi les amateurs leur en donnent- ils, mais préparé de diverses manières que nous Allons énumérer , en indiquant celle qui nous a paru la meilleure. . Dans le midi, et particulièrement dans les en- VOS de Lyon, on tâche de se procurer le corps d'un lenard , ou , à son défaut, on prend celui d’un chat. On l'écorche, et l’on remplit la cavité des viscères avec du cumin et des feuilles d’oseille, puis on le fait maäcérer dans de l’eau tenant en dis. Solution autant de sel marin qu’elle a pu en dissou- dre, Après lavoir laissé en cet état pendant une 44 NOURRITURE quinzaine de jours, on l'en sort et on le met à læ broche devant un grand feu. À mesure qu'il cuit, on le saupoudre de sel pilé très-fin, et on ne l’ôte du feu que lorsqu'il est presque entièrement des- séché. On le porte alors dans le colombier ou la vo- lière, on le suspend dans un endroit où les pigeons. peuvent facilement venir le becqueter , et ils s’y portent avec une telle avidité, qu'ils ny laissent que la carcasse au bout d’un très-court laps de: temps. Les fermiers qui emploient cette méthode assurent qu'ils attirent par ce moyen les pigeons des environs, et que lorsque ces oiseaux ont une fois goûté de ce renard, ils adoptent le colombier pour toujours; mais cette assertion ne nous paraît pas assez prouvée pour l'affirmer. Voici la composition indiquée par les auteurs, pour employer le sel d’une autre manière : « Pre- nez dix livres de vesce, ou telle autre semence fa- rineuse que vous voudrez; ajoutez-ÿ une ou deux _ livres de cumin; jetez-les dans un vase quelconque ; ayez de la terre argileuse, bien corroyée et assez molle pour pouvoir être pétrie, et rendue telle par une eau dans laquelle vous aurez fait dissoudre deux livres de sel de cuisine; mêlez et pétrissez Île tout de manière que le mélange soit égal, et les grains bien séparés. Faites, avec cette espèce de pâte, des cônes que vous exposerez à l’ardeur du soleil ou dans un four modérément chaud, jusqu’à ce que toute leur humidité soit entièrement évaporée.. Te- nez ensuite ces cônes ou pains dans un lieu bien sec. On en place plusieurs dans le colombier et dans DES PIGEONS. 45 la volière » €t le pigeon vient les becqueter. On a remarqué que la saison pendant laquelle il les at- taque le plus est l'hiver, pendant les pluies de durée, lorsqu'il nourrit ses petits , et beaucoup plus encore lorsqu'il est dans la mue. Cette argile ainsi préparée n'est pas seulement un préservatif contre les maladies, c’est un aphrodisiaque qui favorise les pontes; elle a encore l’avantage de donner une Saveur, un fumet agréable neaux , aux la pâtée for à la chair des pigeon- quels les pères et mères viennent verser mée en partie des pains parfumés. » L'é- 98€ pompeux que les auteurs font de ces pains d'argile leur a sans doute été dicté par des gens Sans expérience ; car il est certain que la terre dont cette pâtée a été composée, a l'inconvénient de laisser dans l'estomac, et particulièrement dans les intestins des pigeons jeunes ou vieux, des dépôts mortels. Plusieurs amateurs font ces pains d’une autre manière, mais qui offre les mêmes inconvé- miens ; ils pétrissent des masses de terre, de plâtre et de salpêtre, de grains de cumin et de chènevis pulvérisés , qu'ils. se contentent de placer sur le plancher du -colombier ou de la volière. L’expé- fience seule aurait dû leur faire reconnaître le vice $ ce procédé, puisque rarement les pigeons atta- _AUent-ces masses de terre , et, s’ils le font, ce n’est que pendant les froids de l’hiver, époque à laquelle le besoin du $ L r A dégoût que cette 2? d'ordures, leur in Quelques pers el fait surmonter à quelques-uns le Composition, toujours couverte Spire. Onnes se contentent de semer le 46 NOURRITURE sel dans la volière ou le colombier, sans lui fairé subir aucune préparation; d’autres le mettent dans un vase où les pigeons vont le becqueter. Ces deux méthodes sont mauvaises : la première en ce que le sel se perd ou se salit à travers les ordures du plancher; la seconde parce que les pigeons peuvent en faire abus, ce qui les échauffe d’abord, et finit par les rendre malades. Se Enfin, la manière qui nous paraît préférable , est de leur donner à becqueter une queue de morue salée, un maquereau, où tout autre poisson préparé de la même manière , c’est-à-dire: fortement saturé de sel et desséché. On les verra bientôt s’acharner dessus, le déchiqueter à coups de bec, et n'y laisser que les os. Une queue de morue doit suffire à cin- quante pigeons; et si l'on se sert d’autres poissons ; on suivra la même proportion. Il n’est pas non plus indifférent de donner aux pigeons la première eau venue; celle de puits, par exemple , leur est très-préjudiciable lorsqu'elle con tient de la sélénite en dissolution, comme presque toutes les eaux de puits de Paris; lorsqu'elle est, pure, c’est au contraire celle qui leur convient da- vanitage. La mauvaise eau se connaît lorsqu'elle ne dissout pas le savon , et que les légumes ne peuvent y cuire que difficilement. L'eau de rivière peut se donner, non-seulement aux oiseaux, Mais encore à tous les animaux ; cependant , si l’on n’en avait pas à sa proximité ils s'accommodent très-bien de celle dont l’homme fait usage. Les pigeons s’écartent quelquefois de huit ou dix DES PIGEONS, 45 lieues de leur colombier, pour aller sur les bords de a mer becqueter les efflorescences salines que les eaux ont laissées le long des dunes et sur les roches couvertes par les ondes pendant les grandes marées. Ts s’éloignent encore davantage pour aller chercher l’eau salée. « Dès que le mois d'octobre arrive, dit M. Vieillot, et qu’ils commencent à ressentir les impressions du froid ÿ dans une partie de nos provinces quittent leur pays, les piseonniers des fontaines d’eau salée ; ils profitent de la nour- Nlture qu'on leur l'approche du pr y faire des pont méridionales , et Viennent se répandre dans intemps, rejoignent leur pays pour es fréquentes et suivies. » Il est in- utile de dire aux amateurs que l’on trouve de ces fontaines, et d à proximité de la mer ner du sel. dans les pays où ans ceux qui sont » On peut se dispenser de don- L'amateur, mais surtout Péconomiste, doivent mettre de la méthode dans la manière de donner la Nourriture aux pigeons. Ceux de colombier ont le talent d'aller Ja découvrir dant toute la belle saison; il serait donc inutile de eur en donne r alors. Cependant il faut leur faire de temps en temps quelques distributions pour les at- tacher à leur demeure. C'est aussi le moyen de les familiar iser, ce qui est fort avantageux, parce qu'ils s'effarouchent moins lorsque l’on entre dans leur colombier > ét qu'il en ‘résulte pas les inconvé- hiens du fracas qu’ils font en se sauvant et aban- tous les pigeons fuyards, de la Basse-Provence, où il existe - donne, s’en retournent, et, à’ dans la campagne pen- noi : se à PEPRRS RES ot 0 A ES _——— us Lu nl Lea LAN. « L neo, LS D. "# TER sn p< — , Li) «2 + _ 2 Â3 £ NOURRITURE donnant leurs œufs pendant l’époque de l'incuba- tion. On leur jette le grain à des heures fixes, en les sifflant ou appelant toujours de la même ma- nière ; ils s’y habituent au point qu’il n'est pas rare de les voir accourir de très-loin , entourer le distri- buteur, et se poser jusque sur ses bras et sur sa tête. Ces oiseaux craignent singulièrement la pluie et les-temps orageux; ils restent dans leur colom- bier, sans que la faim même puisse les déterminer à en sortir ; il est alors indispensable de leur don- ner.une quantité de grain suffisante pour les nour- ir; si l'on manquait de le faire, ils se rendratent, après quelques jours de jeûne, dans un colombier voisin où ils trouveraient à manger, êt il serait à craindre qu'ils ne revinssent plus dans le leur. On commence à leur donner régulièrement du grain à la fin de novembre, un peu plus tôt ou un peu plus tard, selon le climat, et l’on continue jusqu'au mois de février au moins. Il est étonnant combien un pigeon peut rester —long-temps sans manger, lorsqu'il est privé de lu- mière. Voici un fait des plus singuliers qui le prouve; il ma été rapporté par M. Corbié , qui en a été té- moin oculaire : Un individu fut, un dimanche ma- tin, visiter le marché aux pigeons à la halle de St.- Germain; il y acheta un pigeonneau auquel il wattachait pas un grand prix, et, pour n'avoir pas . l'embarras de l’apporter à sa main, il le mit dans la poche de sa. redingote. Différentes affaires ne lui ayant permis de rentrer chez lui que fort tard, il oublia le malheureux prisonnier, ôta sa redin- DES PIGEONS. = 49 gote, la pendit à un porte-manteau et n'y pensa plus pendant toute la semaine. Le dimanche su- vant, il veut mettre ce vêtement ; 1l le, prend et Voit une poche pleine; il regarda , et trouva le pi- geon plein de vie et de santé: ille mit avec les au- tres, et au bout d’un qu l'oiseau aucune trace de qu'il y a d'étonnant, c’es rité est la condition r art d'heure on ne vit sur son abstinence forcée. Ce t qu'il paraît que l’obscu- igoureuse qui leur permet de supporter un jeûne aussi long ; car si on les prive de nourriture en les laissant à la lumière, ils pé- Hssent au bout de trois .ou quatre jours au plus. Je trouve, dans le nouveau dictionnaire d'histoire na- turelle, qu'un pigeonneau paon a vécu treize jours sous une femelle nonain qui le couvait sans le nour- rir ; donné à d’autres, il est devenu très-fort et très- beau. Ces faits s'expliquent par l’immobilité de l’oi- seau dans l'obscurité ; ne prenant aucun exercice, il perd fort peu par la transpiration insensible et les autres sécrétions : il n’a donc pas besoin de répa- rer beaucoup. Se Les heures auxquelles on doit donner à manger aux pigeons sont déterminées. Le matin » aussitôt qu'ils sortent du colombier ou de la volière, on leur fera Ja femel les o faudra leur réserver du “vers les deux heure première distribution ; mais comme les les Couveuses ne quittent leurs œufs que vers nZe heures 0 Le % . . set demi et jamais à midi, parce qu à cette heure. ces oiscaux ont l'habitude de sommeiller, et il serait au moins inutile de les dé- | : pour retourner couver à trois, il grain qu'on leur distribuera ent LT Re Tee RECENT" pr per” e Fr 2 M nur DE AU LEL bo NOURRITURE - ranger. La troisième distribution doit se faire à: peu près une heure avant la nuit. Il faut calculer la quantité de graine qu’on leur jette, sur le nom- bre des pigeons que lon à , et surtout me pas leur en donner trop pendant la belle saison , parce que l'abondance les rend paresseux et ils perdent l'ha- bitude d’allér chércher leur vie‘dans la campagne. _ Pendant l'été ou le temps sec, on leur jettera le grain hors ducolombier, mais le plus près possible, dans un lieu préparé:pour cela, et débarrassé d'her- bes, et de pierres; pendant les plures et la mauvaise saison, 6n leur donnéra dans la volière ou dans le colombier. Dans l’un etl’autrercas il faudra toujours les appeler pour les familiariser, parce qu'ils s’ap- prochercnt beaucoup du distributeur, ‘ce que n'ose- ronit pas faire les pigeons étrangers amenés par la faim. Cependant, si ces Voisins parasites étaienteux- mêmes trop familiers pour avoir peur, ét qu'ils : s'emparassent d'une quantité de nourriture capable de faire tort’aux oiseaux du colombier, il ne reste- rait pour font moyen qu’à changer souvent les heures des distributions. Beñticoup d'amateurs ne spéculent pas sur la nourriture/que leurs oiseaux peuvent trouver dans les champs , ils les nourrissent abondamment dans Jeur volière. ls ont pas besoin, dans ee cas, de _ ifaire des distibutionsjournalières ; 1ls se:contentent de leur mettre du grain dans une trémie placée datis l'endroit le-plus prôpre-de leur demeure ; et dela remplir éhaque fois qu’elle est épuisée. Cette “trémie “demande ‘uneforme :particuhère, ‘pour la- DES PIGEONS. 5x quelle nous renvoyons Je lecteur à l'article intitulé - des ustensiles de la volière et à la planche 96e. 4] en est de même P our Ja pompe dans laquelle on leur donne À boire. Quoique l’on ne place guère de l’eau que dans les volières , nous cro comme celles décrites volière, mais d poser, à proximité re, que l’on rem- s, avec la préçcau- très-propres. On il faudra l'hi ver avoir l'attention trois où @uatre fois par jour, plus souvent. S’i] y av taine chaude ou un courant d’e pas, la précaution deviendrait Mais elle au qui ne gelassent moins indispensable, serait cependant encore utile. Non-seulement ilfaut de l'eau pour les désaltérer, . : 4 Mails encore Pour. entretenir leur propreté. Ils “mentà se rouler da Fasser des insectes qui les attaquent, et ensuite ils ne Manquent Pas d'aller se ‘baigner s'ils trouvent l’occasion de le faire avec commodité. On doit la eur ménager €n plaçant à proximité un baquet d'eau, profond de trois ou quatre pouces seulement, Ù œ °.\ - LA < ns la poussière pour se débar- PR RER En Lot £ ; FE PE ve if, à ser LE One ES ee dont dé ANSE Lrmeert Se IE Fe PE de: id D. utile TT re TT ner ane - me lee" Re lee" s me ne \ bo ACCOUPLEMENT comme les auges , pour qu’ils ne puissent s’y noyer. S'ils sont captifs on met le baquet dans la volière, dans le cas contraire on le place dehors, mais le plus près que l'on peut, parce que lorsque les grosses espèces ont leurs plumes chargées d’eau, elles ne peuvent qué difficilement voler pour regagner le pigeonnier, et les chats profitent de ce moment pour les saisir. Accouplement des pigeons. Lorsque l'on veut conserver ses races dans toute leur pureté, 1l faut veiller scrupuleusement à lac- couplement des mäles et des femelles, les faire soi-même , et enfin ne rien laisser au hasard. Il est arrivé très-souvent que des amateurs, après avoir dépensé beaucoup d'argent pour réunir les variétés les plus belles et les plus rares, ont été fort surpris de ne plus trouver, aubout d'un laps de temps assez court, que des mondains insignifiams , dans la volière qu'ils avaient négligée. Nous avons dit plus haut qu'il n’y a que le mâle qui race, c’est-à-dire qui transmet à sa postérité les caractères de son espèce, du moins dans la forme. C'est donc par lui que l'on doit commencer $07 choix. Lorsqu'on s’est procuré un individu parfait, on lui cherche une femelle ; plus sa race sera pure mieux ce sera, pourtant ce n'est pas d’une néces- sité aussi absolue que pour l’autre. Le male s’ac- couple assez facilement avec la femelle qu'on lui destine, mais celle-ci n’en fait pas toujours autant: Si ce mariage forcé lui déplaît, soit parce qu’elle DES PIGÆEONS. | 53 a déjà fixé ses affections sur un autre, soit parce qu'elle veut conserver sa liberté pour se livrer sans contrainte à son goût pour le libertinage, elle rebu- tera constamment le mâle. Tendre reuses roucoulades, nomb l’ennuira, la révoltera , s caresses , amou- reux tournoiemens, tout et elle payera ces avances empressées à coups de bec, jusqu’à ce que l’amant, à son tour rebuté, change son amour en laine ct ses caresses en fureur. Quelquefois ils peuvent rester six mois ou même un an dans cet état de guerre, et l'amateur est obligé de renoncer à ses espérances, en leur rendant la liberté avec d’autres. Heureusement ces assez rares; il arriv de s’accoupler exemples sont e plus souvent qu'après s'être battus pendant huit ou quinze jours , ils finissent Par s'apparier et par faire bon ménage pendant tout le cours de leur vie, | La saison influe beaucoup sur l ‘ plus ou moins facile de ces oiseaux. on les réunit au printemps, les feux de l’ & æ accouplement tous deux pressés par amour, éprouveront le besoin de con- tracter de suite une union qui doit durer autant qu'eux. Mais si au contraire on voulait les accou- pler dans l'hiver ou pendant le moment dé la mue à maleré tous les soins que l’on y apporterait, mal- gré lalpiste et le chénevis dont on les*nourrirait Pour faire ficielle, il arriverait souvent qu’ils se négligeraient d'abord , que la haine s’emparerait d’eux et finirait par leur donner, avec le temps, une antipathie in- vincible lun out Pare Si par exemple naître dans leurs sens une ardeur arti- RER 9) OR" PRE ET PR ue DE VAL peer r NP mr M LARGES, na EAN . j EE à À sidi gas hf . midnns € 7 M ete e 7 ÿ dé bis nn x Mi D ner 44 ACCOUPLEMENT Pour qu'un accouplémént réussissé bien, il faut aussi consulter quelques convénances d’âge ét de forme. Une femelle très-grosse ne s’apparie qu'avéc répugnance à un mâle de très-petite taille, à moins qu’elle ne lait choisi librémént. Toutes refusent opiniätremient de s'unir à un male trop vieux où infirme. | Il serait à désirer que l'on pût pratiquer la règle que nous allons donner dans ce paragraphe ; mais malheureusement on ne peut s’en servir que lors- que l'on veut accoupler ensemble deux oiseaux qui ont déjà couvé, êt dont on connaît le témpérament. Parmi les femelles on en trouvé dé lentes à la ponte et d’autres facilés. Quand on leur connaîtra une de ces manières d’être, on leur dorinera ün mâle én conséquence. Si on donne à une femelle facile à la ponte un mâle trop ardent, aussitôt qu'ils se- font accouplés, il la tourmentera et la battra sans relâché; il la poursuivra'à coups de bee redoubles sur la tête, lui émpéchéra de quitter le nid qu'il lui aura choisi , et, enfin, à force de tourmens et d’en- juis l’obligera à pondre. Ainsi pressée, elle fera le jus souvent des œufs clairs, €’est-à-dire inféconds ; où des œufs hardés, dont la coquille n’est pas formée; outre que les femelles qui sont dans ce cas-là devien- sient rapidement sujettes à l’avalure. (Voÿ. l’article Maladies des pigéons) Si, au contraire, vous donnez à une fémelle pâresseuse uni inâle mou, nonchalant , inänitatit d’ardeur, soit que cela tienne à la doticeur de sôh cäractère ou à son Âge trop avaticé, vous fau rez des pigeonneaux que lorsque la saison les pressera DES PIGEONS. 55 borneront à deux ou trois pontes Per an, encore les feront-ils à des époques assez éloi- gnces l’une de l'autre. Autant qu’on le pourra on donnera donc un mâle ardent à une femelle pares- seuse, et lon en. donnera un d’un caractère doux à celle qui sera facile à la ponte. S'il arrive quelquefois des désordres dans une volière , presque toujours is ont pour cause les découplemens. Au temps de la mue, au mois d'août et de septembre maladie s de ses feux , et ils se » Une tristesse occasionée par cette ‘empare des pigeons; les femelles sont alors assez sujettes à se dégoûter de leurs mâles, au point de les abandonner sans retour , Si l’on n’y prend garde, Aussitôt: que l’amateur s'aperçoit de ce dé- couplement, il doit enlever les deux oiseaux de la vobière , les renfermer dans un appareilloir séparé, et les forcer, par la captivité, à s’accoupler de nou- veau. [Il est à observer que cet appareilloir doit être hors de la vue des pigeons de la volière, car, si linfidèle peut voir de sa prison l’amant qui lui a fait rompre le lien conjugal, elle se consumera en eflorts impuissans pour chercher à le rejoindre , élSon antipathie ne fera qu'augmenter pour son epoux, ie ? ? “ ” 3 D'autres fois encore, mais plus rarement, c'est S Mâle qui abandonne sa femelle ; on agira dans ce Cas comme Le: précé dant: 56 cependant ces. . Oiseaux aVaient l’u ment prononcé bout de quelqu l'espér n pour l'autre un dégoût telle- qu'ils ne fussent pas accouplés au es semaines , il faudrait renoncer à ance de les voir jamais vivre ensemble; on Lliihe sport me æ PRET LA NE PU —— s EN DS 2 0 70772 56 ACCOUPLEMENT les porterait dans Pappareilloir commun pour les laisser faire de nouveaux choix à leur fantaisie. Si on craignait qu’ils ne mélangeassent leur race, on leur choisirait un mâle et une femelle, et on les accouplerait comme on fait pour des pigeons qui ne l’ont pas encore été. Souvent encore il y a de certains mâles qui adop- tent deux : femelles à la fois; il en résulte des dés- ordres très-grands, provenant de ce que la volière. renferme plus de femelles que de mâles. Si, au con- traire, ce sont les derniers qui sont-en plus grand nombre, le désordre est encore plus grand, par ce | qu’ils ne manquent jamais de porter le trouble dans tous les ménages, en pourchassant les femelles couveuses jusque sur leur nid, en livrant sans cesse des combats opiniätres à leurs mâles , enfin en les dérangeant dans leurs caresses, ce qui occasione nécessairement des œufs cassés ou clairs. L'amateur surveillera donc sa volière avec la plus scrupuleuse attention, afin d'entretenir, autant qu'il le pourra, le même nombre dans les sexes. Il semparera du surplus en mâles ou en femelles , et les mettra dans un appareilloir mtérieur. On s’apercevra facilement quand l’accouplement aura lieu entre deux pigeons que lon aura renfer- més ensemble, par les caresses qui précèdent l'acte qui joint les deux sexes. Après de nombreuses rou- coulades , de tendres baisers, le mâle donne à man- ser à sa femelle en lui dégorgeant de la nourriture dans le bec, comme il le fera bientôt à ses pigeon- neaux. Celle-ci s’animé peu à peu, lui rendses ca- DES PIGEONS. ÿ7 resses, se baisse, e t c’est alors que, par un contact instant 4 . É A 5 ane, tous deux satisfont des désirs ménages et augmentés par gradation et avec art, si ee me servir de cette expression. On peut alors leur rendre la liberté, ou les remettre av ec les autres dans la volière : -le-champ à la con- & ne tardera pas à ils s’occuperont sur struction du nid, où la femel]l déposer deux œufs. Avant de terminer ce chapitre nous devons dé- crire les appareïlloirs dont nous nous l'avons dit , l’on en aur dans lequel on mettra tous les pigeons qui ne seront PaS encore accouplés, les jeunes aussitôt qu'ils Mangeront seuls, les mâles ou les femelles sura- a deux; l’un intérieur, bondans , et enfin tous ceux dont on voudra aban- donner l'accouplement au hasard. Cet appareilloir sera simplement une partie de la volière, séparée de l’autre par une cloison ou par un treillis en fil-de ‘fer. Il est inutile de dire , qu’à l’exception des nids il doit être garni de tous les ustensiles de | hière et entretenu avec la même propreté, reilloir extérieur, d’être hors de la vu 2 ä VO- L'appa- dont la condition PAPICASEERRE e des pigeons libres, servira pour *CCoupler de nouveau les oiseaux que le caprice, où Toute autre cause, Païtement peut servir employer avec succès devant sera garni d’un simple cage en fer, de long, | aurait désunis. Un petit ap- à cet usage, on peut même une grande boîte dont le grillage en fer; enfin, une de deux pieds de large sur trois St Suflisante faute de mieux. avons parlé. Comme pe 58 DE LA PONTE # . De la ponte et de l’incubation. _ Jamateur qui aurait. peuplé sa volière de vieux pigeons ; c'est-à-dire d'oiseaux ayant l’âge de sept ans, doit s'attendre à les voir pondre beaucoup moins souvent que des jeunes ; aussi, lorsqu'il aura le choix , il se procurera toujours ces dermers. On reconnaît assez facilement les vieux à leurs pates d’un rouge terne, ou plutôt cendrées, couvertes. d’une pellicule blanchâtre, ayant l'air de se déta- cher en forme d’écailles ; leurs ongles, très-recour- bés , sont aussi plus longs; leur bec mince, effilé et crochu , et les bords des deux mandibules, surtout aux coins de la bouche, couverts, noirâtres et ra- cornis par l'habitude de la déglutition ; la paupière est éraillée, tombante, blanchâtre ét comme écail- leuse; l’œil terne, plus enfoncé dans son orbite, n’a jamais cette expression de vivacité que donne la jeunesse; enfin un plumage négligé et flétri , met le dernier cachet aux ravages du temps. Les pigeons de colombier ne font guère que de deux à quatre pontes, au plus, par an, du moms quand ce sont des bisets ou des fuyards. La pre-' mière à ordinairement lieu au mois de mars, et la dernière au mois d’août. Les pigeons de race | pure en font davantage, au moins pour la plu- part; mais les mondains sont ceux qui produisent | le plus, et l’on en trouve quelquefois qui feront de neuf à dix couvées tousles ans; pour l'ordinaire ils en font de sept à neuf, et c’est là le grand” : produit qu’un amateur puisse raisonnablement en ET DE L'INCUBATION. re attendre, L'époque que nous venons de citer Pour les pigeons de Colombier, est aussi celle où ceux de volière Pressént le plus leurs pontes, où elles réussissent le mieux ; et, surtout ; C'ést pendant cette Saison que les petits apportent en naissant toutes les qualités nécéssaires pour devenir de beaux et de gros oiseaux. Il résulte de ceci > que l’on tâchera d’appareïller ces ammaux dans un temps calculé de manière à ce qu'ils puissent commencer leurs pontes au mois de Mars, où d'avril au plus tard, si l'on veut en tirer toute la jouissance possible. Lorsque deux oiseaux sont accouplés, ils ont aussitôt le besoin recevoir la jeune famille qu'ils vont bientôt pro- duire, Is choisissent d’abord une place commode ; 3 . . 4 : à c'est ordinairement dans une case et un plâtre, ou un panier, qu’on leur ‘a préparé à cet effet ; cepen- dant, s’ils trouvent dans la volière un coin enfoncé et obscur, ils lui donneront la préférence, sans doute parce qu’ils craignent moins d’être troublés lorsqu'ils sont retirés à l'écart et dans l’obscurité. Tous deux travaillent d quelques petites br ’Tus de pailles dont COUP d'art, Je berce travail ; dontils oc le mâle ne s’en éca efforts Pôur y rete peler lorsqu'elle & concert à y transporter anches très-légères, ou des ils construisent, sans beau- au de leur postérité. Quand _ Cupent avec ardeur, est terminé, nir sa femelle, ou pour l’y rap- sen écarte un moment. Îl lui témoigne sans cesse son impatience par un son de voix Particulier; beaucoup plus plein et plus de construire un nid: pour rte plus guère et fait tous ses. e S rs PACE "= . di. — TT Med 4 D. 611 jus j ENT TRE RP ; io oi A - . : 3 à $ DRE as", HN); de nt s = hi a “ _. cr = PT. vÉSSS RE TR TA EEE 4 TA Lvdagne ie Se > — TL œ #4 : R Se a ù ve. A 3 Dre ET TE - AE l: as | DA Pan mme ae 6o DE LA PONTE doux que le roucoulement ordinaire. Lorsqu'elle, s’est rendue à ses vœux, il l’en récompense par les caresses les plus tendres, par des battemens d’ailes exprimant à la fois son plaisir et son espérance Il se presse sur le nid à côté d’elle et ne cesse pas une minute de lui témoigner son empressement- La femelle, pour remplir ses plus doux désirs ;" reste sur le nid un jour entier ety couche deux! ou trois nuits, pendant qu'il reste auprès d'elle et veille à sa tranquillité. C’est alors qu'elle pond son premier œuf, ordinairement entre midi et deux heures. Elle a soin de le tenir chaud sans le cou-. ver, en ne s’en écartant que très-peu et pendant de courts instans. Cinquante deux heures après, c’est-à-dire le surlendemain entre quatre et six heures dusoir, elle en pond un second, mails. pendant cet intervalle elle a reçu du mâle une nouvelle caresse , destinée à féconder cette seconde production. Aussitôt. que les deux œufs sont pon dus commencent les soins de l’incubation. Ilest dans l’ordre de la nature qu’une femelle ne ponde jamais que deux œufs ni plus ni moins, cependant il arrive parfois qu’elle n'en fait qu’un, et cette bizarrerie peut avoir deux causes; la pre- mière, comme la plus ordinaire, tient à la jeunesse M _de l'oiseau; dans ce cas on nomme cette produc”n tion un œuf avancé, et l'on ne s'en met guère en, peine , parce quon est sûr qu'aux ponte suivantes elle rentrera dans lordre accoutumé: Dans le second cas, cela, tient à un vice de con. formation difficile à expliquer, mais que l'on re”. ET DE L'INCUBATION. | 6: à ce qu’elle n’en produit jamais qu’un aux pontes suivantes. Il ne reste plus qu’à la re- former, Car Ce défaut essentiel durera toute sa A connait vie. e.. On trouve des femelles qui, pour c ladie, ou défaut de conformat pondre; l'œuf, séjournant da de temps plus long se recuit, ause de ma- ion, ne peuvent pas ns leur corps un laps que celui voulu par la nature, et devient graveleux autour de la co- quille. Une espèce de matiè OCCasionée ” V . oviducte, re charnue , sans doute par l’inflammation des membranes de se forme, s'attache après embrasse de tous côtés, et tient, Tacines ; aux parois des viscères adhère assez fortement détacher. L n’est plus l'œuf, qu’elle comme par des auxquelles elle pour ne plus pouvoir s’en a femelle atteinte de cette infirmité propre à la propagation; elle reste souf- frante pendant fort long-temps, et finit par périr retirée dans un coin, à l'abri du tumulte de la ‘volière, Cette maladie est produite par un grand échauffement qui a retréci l'entrée de l’oviducte , où le tok du pondoir, pour me ser Sion des marchands d'oiseaux ; ou Cartement de la Jourchette, c’est- ,°S grèles et all remplacent les pu pèdes mammifère vir de Pexpres- Er à par le peu d’é- à-dire des deux ongés qui, dans ces animaux, bis formant le bassin des quadru- = uelques amateurs, en rec ladie par le tact moyen d’une o font souffrir à + onnaissant cette ma- » Ont essayé de la guérir par le pération ; mais les douleurs qu'ils un pauvre animal sont purement G2 | DE LA PONTE gratuites , puisqu'ils ne lui sauvent la vie que très-rarement, que l'oiseau reste toujours souffrant; et enfin qu'il n'est plus propre à la génération ; il vaut beaucoup mieux le réformer. Il peut se trouver, quoique rarement, qu'une femelle, après avoir pondu un premier œuf, reste soixante et douze heures, et même plus avant de pondre l’autre. Aussitôt que l’on s’apercevra d’un retard ,on4a suivra attentivement , et si l'intervalle dépasse les soixante et douze heures , ilne fau- dra plus guère compter sur la mature, maïs-bien sur Jes remèdes qu’on lui administrera avec intel- ligence et à propos. Ces remèdes consistent à lui faire avaler en -les lui indroduisant dans le bec, des petites boulettes debeurre .ou de savon, puis à lui élargir l’orifice de fanus avec le doigt , que l'on aura préalablement «enduit de beurre. :On lui donne ensuite un ou deux lavemens «de ‘bonne huile d'olive, ‘par le moyen d’une très-petite se. ringue à injection. Quelques :personnes ont fait pondre, d’une manière forcée, des femelles atteintes de cette maladie. Voici comment elles s'y pre- à naient. Pendant que d’une main elles entr’ouvraient l'anus -de l'oiseau, de l’autre elles appuyaient sur son -abdomen, entre l'œuf et le:sternum ,t-en aug- mentant peu à:peu Ja pression, forçcaient J'œuf à sortir. Mais cette manière à presque toujours l'in- convénient de le :casser dans l'intérieur, «et de blésser l’oiseau poursa-vie, D'autres femelles ,ne font que des œufs kardés ou gravelés , c'est-à-dire n’ayant pas de coquille \ À ET DE L'INCUBATION. 63 Mais simplement une pellicule membraneuse #æt mêlle, en tenant lieu. Ils ne peuvent être couvés, quoique fécondés, parce qu'ils cèdent àla moin- dre pression. Ce vice vient souvent de ce que : la femelle ne possède pas les organes sécrétoires qui doivent fournir la terre calcaire dont la co- quille est formée ; «alors le mal est sans remède; mais quelquefois il peut venir d’une simple -obs- truction de ces ‘organes , occasionce par la graisse 0 Par un échauffement. et dans ce cas on peut guérir l’oiseay en changeant la nature de ses ali- mens, Dans tous les Cas, nous cônseillerons aux amateurs de ne prendre «ét embarras que pour des animaux précieux ; parce que le succès est toujours douteux. ES On rencontre encor font Constamment des de reconnaître lequel cela on les fait accou e des couples de pigeons qui œufs clairs. Le difficile .est des deux est stérile. Pour pler avec deux autres, et lon réforme sur-le-champ celui dans le nid du- quel on ‘trouvera des œufs infécond Ponte. On ne sera cependant p deux produisaient des petits, A être ‘amené par un tout-à s à la première aS Surpris si tous car ce défaut peut 1e imcompatibilité d'organisation plicable. Si :plusieurs paires de pi- Seons se trouvaient attaquées de ce vice dans Re are pu in colombier, il ne faudrait pas se presser de les découpler ,‘caril y‘aurait beau COUP à croire que'ce serait le résultat. d’une mau- vaise nourriture, où de quelqu'autre cause, autre que celle de la Stérilité il ne faut, par exemple, faitinex 64 DE LA PONTE | pêur produire cet effet, que deux outrois pigeons tournans dans un pigeonnier de cinquante pairts. Dans ces deux cas rien n’est facile comme de remédier à ces inconvéniens, soit en changeant la qualité de leurs alimens, soit en enlevant les perturbateurs. : Un pigeon peut conséfver sa fécondité jusqu'à ‘Âge de dix, douze, ou même quatorze ans; mais ordinairement il la perd plus tôt. Les femelles surtout s’épuisént beaucoup moins que les mâles; et lorsqu'on leur voit faire un plus grand nombre d'œufs” clairs à mesure qu’elles avancent en âge, on peut leur ôter leur vieux mâle pouf leur en donner un jeune, afin de se procuref» encore un bon produit; tant qu'elles pondent il est très-probable que leurs œufs seront féconds si leurs époux ont l’ardeur de la jeunesse. Lorsqu'une vieille paire de pigeons ne produit plus, il peut encore être utle de la conserver pour élever d’autres pigeonneaux , et même pour couver des œufs étran” gers, Car Ces oiseaux conservent la faculté de faire éclore et de nourrir des petits jusque dans la plus extrême vieillesse. On en a vu qui s'occu- aient encore utilement de ces soins, même après avoir perdu les yeux par un commencement de décrépitude. Un fait plus intéressant, parce qu'il suppose un caractère de tendre bonté dans quel- ques-uns de ces animaux, c’est qu'il s'en es trouvé qui, devenus tout-à-fait hors d'état, paf l’âge et les maladies, de faire une éducation enr tière, sacrifiaient les derniers instans de leur v1e L ET DE L'INCUBATION. 65 à . CPE se ; à secourir les enfans des autres. Ausatôt qu'ils entendaient les cris plaintifs d’un pigeonneau victime de Ja négligence de ses parens , ils se hâtaient d’aller lui dégorger de la nourriture dans le bec ; et ne manquaent guère ensuite d'aller battre ces mauvais pères, pour les faire retourner aux soins de leur jeune famille. Lorsque l’on possède une bo il ne faut pas lui laisser ver des œufs clairs, tobs ‘ils: en cavir jours après. conds nne paire de pigeons, mais bien les enlever aussi- ont produit d’autres huit ou neuf Pour s’assurer si les œufs sont fé- il ne s’agit que de les #irer; voici comment On fait: on en prend un, et on l'interpose entre l'œil et la lumière d’un fl soleil; si, d rieurement obscure ambeau, ou les rayons du ans le milieu, on naperçoit pas inté- un petit corps rond, formant une tache > il n’a pas été fécondé ; dans ce cas on dis- tingue ordinairement une liqueur flottante, jaune ou rougeâtre, extrêmement fétide lorsque l’œuf vient à se briser. après. quelques jours. On doit jeter ces œufs assez loin du pigeonnier, parce que l'odeur qu'ils exhalent est désagréabl] | Sible aux pigeons. Si l'œuf est bon, on apercevra d’abord la tache do SR e aux hommes et nui- Jui seaux Sanguins : teinte un peu p transparence. Qt mourir dedans le sixième jour l’œuf prendra une lombée et perdra entièrement sa 1elquefois, cependant, le petit peut b perdre du temps à cou- : nt nous venons de parler; quatre jours PR Verra étendre autour d’elle quelques petits vais- * à un âge plus ou moins avancés il: RES pa REV + # 66 | DE LA PONTE est encore bon de savoir le reconnaître à cessignes: l'œuf devient d’une couleur plus plombée que de coutume, il se couvre de quelques taches blan- châtres, etison poids diminue à mesure que le petit se dessèche. Au contraire, s’il est bon, il devient plus pesant, et l’on aperçoit un vide se former par la séparation d’une membrane, vers le gros bout mais un peu latéralement. On lit dans le nouveau dictionnaire d'Histoire naturelle , une méthode pour mirer les œufs sans danger de les briser : «Il faut les mettre dans la main gauche étendue, puis placer transversalement la main droite debout et dessus, de manière que le petit doigt les couvre, et force la lumière à les traverser; elle éclaire l’intérieur, et permet de juger de leur état. » Il est quelquefois nécessaire de faire des sub- stitutions d'œufs. Par exemple, une paire de pigeons précieux périt après la ponte, ou s'échappe sans retour de la volière; au lieu de perdre leurs œufs, on peut les faire couver par des pigeons communs; mais cette substitution demande quelques précau- tions : 1°. il faut que l’époque de la ponte soit ab- avant d’être nés. Dans cette occasion il faut se déterminer à aider la n ture. On prend un instrument terminé en pointe mousse , on ouvre l'œuf avec l'extrême précaution de ne pas blesser l'oiseau qu'il renferme , car s’il en sortait la plus petite particule de sang , il mourrait infailliblement. Malgré toute l'adresse que l’on pour- rait y mettre, malgré toute l’expérience que l’on Pourrait avoir acquise, enfin malgré le vif plaisir que l’on aurait à sauver la vie à un oiseau précieux, objet de nos désirs et d’une longue attente , nous conseillons aux amateurs de ne tenter cette opéra- tion qu’à la dernière extrémité, et lorsque la nature aura évidemment épuisé toutes ses ressources ; C si, par ce moyen, on en sauve un sur dix, on d se regarder comme fort heureux. D'aill toujours dangereux de se hâter, puisque l’on a vu quelquefois des œufs béchés n’éclore que quarante- huit heures après , sans que les petits parussent en avoir beaucoup souffert. a: ar OI: eurs il est LA Inconyéniens de ne pas laisser les pigeons élever leurs petits. _ Le lecteur à vu Pigeons d bouillie animaux , page 6, de quelle manière les égor Sent dans le bec de leurs petits, une ayant beaucoup d’analogie avec le lait des Mammifères. Si l’on enlève à un quadru- pède ses enfans au moment de leur naissance le lait, ÿ ; | RU IV : - à geo Jo ME PE : DA so y 0 ë : ré Pr nie _ = ;; halte mme PET arr 7 CET ONE Le , - pme, RE 20 à #4 D ANR : QUITRT ES — = 5 ‘cou: eh nes AR à dr és 2 9 ” SE Ed . ? PES È Fé me re de à oo FR _ P jé = La she = = ‘ < | . " ER RER L VIe û ë a PP ITS Sn à UE De Au - mere k SR, Nr A Le A LES LAISSER ne trouvant plus son écoulement naturel , se réper- cute dans toute la masse des humeurs en circula- tion dans le corps, et y cause un tel désordre, que souvent cette maladie entraîne avec elle des acci- dens très-graves; c’est ce que l’on nomme vulgaire- ment des dépôts de lait. Ce qui prouve encore l’a- nalogie exigtante entre la bouillie dont les pigeons nourrissent leurs enfans , et le lait des autres ani- . maux, c'est que, chez les uns comme chez les autres, les mêmes causes produisent les mêmes effets; c’est- à-dire, que si l’on prive des pigeons de leurs petits, cette liqueur dont ils devaient les abreuver, ne trou- vant plus d'issue, se répercute dans toutes les par- ties de leur organisation, et y cause des ravages qui les conduisent bientôt à la mort, si l’on'n’y remédie promptement. Ordinairement lorsque des pigeons ne peuvent nourrir , soit qu'ils aient couvé des œufs clairs , soit que leurs petits aient péri dans la coquille, ou qu’on les leur ait enlevé peu de temps après leur naissanée , on reconnaît bientôt les symptômes de la maladie, à leurs mouvemens gênés et singuliers, annonçant distinctement une sorte d'inquiétude dans toutes les parties de leur corps. Les indigestions viennent ensuite ; puis une éruption cutanée leur couvre presque subitement toute la peau d’une es- ‘pèce de galle, que l'on appelle improprement ladre. : CES r : n sa . Quelquefois cette éruption n’est pas générale mais elle se jette soit à une partie, soit à une autre, et y forme des dépôts fort dangereux , et souvent incu- _rables. ÉLEVER LEURS PETITS. 73 Ces dépôts s’annoncent d’abord par une petite tumeur arrondie, renfermant une liqueur puru- lente , jaunâtre: la tumeur grossit rapidement, et atteint parfois les dimensions d’une petite. noix. Le pus qu'elle renfermait se durcit, prend la con- Sistance et l'apparence d’un jaune d'œuf cuit à dur, et s'implante dans les muscles, comme sil Y était enraciné. Le mal fait des progrès rapi- | des ; l'animal languit quelque temps, et meurt s'il n est opéré. Si le dépôt est intérieur tous -les se- us Sont inutiles ou insuffisans , il faut qu'il Perisse, * te IL existe deux moyens de traitement pour guérir Cette maladie. Le premier est toujours le meil- leur, parce qu’il s'applique aussitôt qu’elle com- mence, et qu'il en arrête les progrès. Il consiste à donner aux pigeons dont la couvée a manqué, un pigeonneau étranger à nourrir. Gette substitution doit être faite avec adresse, le soir pendant leur sommeil, car, s'ils s’en aperçoivent, il est possible que, loin d’en prendre soin et de l’élever; ils le Jéttent en bas du nid après l'avoir tué à coups de bec: ceci arrive principalement lorsqu’on leur en onné deux; ainsi on aura. donc,la précaution de ne leur en offrir qu'un, d’abord pour cette raison, puis | Pour ne pas mettre la paire à laquelle on e pr end, dans le cas d’être attaquée de la même maladie que l’on veut guérir dans les autres. Il nest pas toujours indispensable d’avoir . à leur donner un petit né le même jour que leur incu- b RE — - à bre fHon aurait dû finir; il serait d’un jour ou deux } PE > TT —— scie 3 «0m D me do Phone nuire 9 AE SES rm PEN RU aie en 74 LES LAISSER ÉLEVER LEURS PETITS. plus vieux, que cela n'influerait en rien sur leur manière de le recevoir. : Si l'on n’avait pas de pigeonneaux à leur fairê adopter, il faudrait essayer ùn autre traitement: On les enlèverait de la volière pour les porter dans un appartement ou un appareïlloir séparé. Là, ot les condamnerait à une diette rigoureuse, que l'or entretiendrait tant que l’on sentirait avec le doigt au bas de leur phalle ou œsophage, une partie dure ou une grosseur occasionée par linflammation et latuméfaction des glandes lactées. Pendant ce temps d’abstinence, on ne leur donnerait que de l’eau dans laquelle on aurait jeté un filet de vinaigre. Si la maladie avait fait des progrès et que le dépôt formé parût sous la forme de tumeur, on louvrirait avec un instrument tranchant; on et extrairait le pus ou l’humeur coagulée, et lon brü- lerait toute la surface de la plaie avec de la pierre infernale. Quelques personnes se contentent de la faire ronger par le sel; mais cette méthode est beaucoup plus longue et l'oiseau souffre davantage. ll arrive parfois que des pigeonneaux meureni au bout de quelques jours; les parens n’en sont pas moins susceptibles d’éprouver une maladie , quoique les exemples en soient moins fréquens. L'amateur veillera donc sur eux avec d'autant plus de sollicitude qu'ils auront nourri moins long-temps: Au premier symptôme de langueur, il leur donnera à élever un pigeonneau du même âge que ceux qu’ils auront perdus. Ê (4 \ À l l L ï l nl sde Po MB Pme - DES PIGEONNEAUX. 75 Des pigeonneaux. Aussitôt que les petits pigeons sont éclos, le pére et la mère ont pour eux une sollicitude admi- able. Ils les réchauffent d’abord pour les ressuyer, Mais avec les plus grandes précautions pour ne pas es blesser ou les écraser. Quelques heures après, US commencent à leur dégorger une pâtée liquide dans le bec. Plusieurs personnes ont cru que cha- cun des deux e | nadoptait un, la mère le pigeonneau {emell ue, le père le pigeonneau mâle, qu'ils lui don- Maent exclusivement à manger, sans jamais s’oC- Cuper de l’autre ni se tromper. Cette erreur géné- 'alement encore répandue, mérite d’être réfutée, Parce qu’elle a été dénnée comme moyen de re- Connaître les sexes dans les jeunes oiseaux. Le père et la mère nourrissent au contraire leurs deux petits alternativement et sans distinction de sexe. Ces premiers huit jours , au plus , ils leur donnent Une bouillie claire et sans aucun mélange; mais, tte époque passée, ils commencent à y mêler Juelques grains à moitié digérés ; ensuite simple- “ent ramollis ; enfin entiers et seulement détrempés. Lorsque les pigeonneaux ont atteint une cer- ‘aime grosseur, quoiqu'ils ne puissent pas voler ;‘ils cherchent déjà à suivre leur père et leur mère; il Se 2e Se à cette époque, TEE Sposé, L'amateur doit y veiller Su grand soin : car, si la volière est un peu peu- Plée ? les autres ne manqueront pas de les massacrer USstÔôt qu'ils seront à terre; ou, Sils évitent è 2": 4éie ha pe rs pu Do pomme TE et à JUNE LE res RU. mamie meme" à LL eee GARE Css "en Te Ame Rte x STI EN AN = re rod TV. 1e RE ne me ST 1 ce 6 DES PIGEONNEAUX. ce genre de mort en se retirant dans un coin € foncé ; ils ne tarderont pas à y mourir de froid et de faim. Dès qu’ils sont assez forts pour pouvoir voler: ils suivent leurs parens qui continuent encore à | les protéger et à les nourrir, jusqu'à ce qu'un ponte nouvelle les force à les abandonner, et mêmé à les chasser du nid où leur première enfance fut | soignée, quand même la ponte se fait dans 2 autre. Ils s’habituent fort lentement à reconnaf tre et à saisir le grain dont ils sont obligés d’apu prendre à se nourrir ; si leurs parens ne leur don naient encore de temps en temps à manger ; ils N dépériraient d’une manière rapide. Ils ne cessenli de harceler le père et la mère que lorsqu'ils ont, atteint tout leur développement , ou lorsque ceux ï ci commencent à élever une nouvelle couvée. Les pigeonneaux sont sujets à plusieurs mala”\ dies, qu'un amateur doit chercher à prévenir ou à guérir. S'ils sont nès pendant le temps de ln mue de leurs parens, ils viennent mal, lentement: ne prennent nm force n1 corps, et n'atteignent jaf mais la grosseur ordinaire de leur espèce , commen ils n'acquièrent jamais ses belles formes et BR vivacité de ses couleurs. La maladie qu'ils on! contractée de leurs parens , les laisse pour tout” leur vie dans un état de souffrance et de langueui sans remède. Îlen est asséz souvent de même dé : tous les pigeonneaux qui naissent entre le moh d'août et de février, et qui sont connus dans Je \ commerce sous les noms de pigeons d'hiver et {4° in Po RRRtR en nel DES PIGEONNEAUX. 17 Ullons ; aussi les auteurs qui recommandent de Choisir des oiseaux nés en septembre, pour peupler les colombiers ,Commettent-ils une grande erreur. Tous les pigeonneaux d’hiver ont contracté un ce de tempérament , soit à cause de l’état maladif de leurs hté de | enfance Yi Parens, soit à cause de la mauvaise qua- a pâtée qu’ils leur ont dégorgée dans leur e. Les intempéries de la saison venant en- és ajouter à ces causes , il en résulte souvent une Maladie fort dangereuse, dont ils périssent ordi- sairement. Elle cêmmence*par un échauffement Atérieur Que rien ne peut vaincre. Leurs yeux rou- 568 et enflammés laissent ‘échapper une suppura- Hon dégoûtante , ou des ulcérations se forment à la S0Tge et gagnent bientôt l’intérieur du bec (on s’en ‘perçoit facilement en l’entr’ouvrant et le flairant ); Par une sanie jaunâtre et visqueuse, qui tapisse toutes les parois intérieures du bec et de la gorge , parti- tulièrement à la partie supérieure ou sur les côtés de la langue ; et par une odeur fétide qui s'en Exhale, Si on ne donne promptement des soins à “ Pigéonneau attaqué de ces symptômes, le mal nn bientôt en chancre et deviendra incu- Table Aussitôt que cette maladie paraîtra , on enlèvera d : $ s . ï L du ad Petit-quien. sera affecté , et on le trai- éra hors de ], volière, parce que, si son . dégénérait en chancre, failliblement aux autres il se communiquerait 1n- . , cette maladie étant très- NRRRBIEUSE, Chaque jour, soir et matin, on lui “étoiera l'intérieur du bec avec un morceau de \ È { À : k à … Re I ee #1: EE L £ \ 78 DES PIGEONNEAUX. chiffon défilé et attaché au bout d'un petit baton léger, comme un pinceau. On trempera ce pinceall dans un mélange d’eau et de vinaigre, et on-le | fera aller et venir doucement dans l'intérieur de | la gorge de l'oiseau. Pendant tout le temps du trais tement , on ne lui donnéra à boire que de leab dans laquelle on aura fait dissoudre de l’alun. Unt demi-once suffit pour dix onces d’eau. Si l'animal était d’une race précieuse, et que l'on tint beauÎ coup à le conserver, on augmenterait l’énergièm de ce traitement , en lui adminästrant chaque : oil un peu de sel marin dans le bec, en ne le nourri$i sant que d'orge pur, et en le purgeant tous Les | trois jours avec de la manne qu'on lui introduiralll par petits morceaux dans la gorge. Les vieux oi. À j L à | Î seaux atteints de cette maladie, soit par contagionis _ soit à la suite d’une mauvaise mue, peuvent étrô traités de la même manière. | Toutes les fois qu'un amateur visite sa volière s. s’il entend deux pigéonneaux pousser constammen# des cris aigus du même nid, il doit observer Cô qui s’y passe, et il ne tardera pas à s’apercevoll que ces petits animaux sont mal nourris par leur$l parens, ou peut-être même abandonnés, ce qui arrive quelquefois par différentes causes. Si ce son! des oiseaux précieux, il doit chercher à les faiff adopter et nourrir par d’autres pigebns; et l'oùl fera la substitution comme nous l'avons dit pli haut ( page 73 ), avec la précaution de n’en don ner qu’un à la même paire , pour être plus sûr de l'adoption. DES PIGEONNEAUX. 79 Il peut encore arriver qu’en faisant sa visite jour- nalière, on trouve dans un nid des petits aban- . donnés , ne donnant plus aucun signe de vie. Mal- gré le froid de la mort qui semble les avoir glacés, Malgré la raideur de leurs membres , il ne faut Pas encore désespérer de les rappeler à la vie. On #$ prend et on les réchauffe doucement par diffe- TEns moyens. Le meilleur est de les placer sur des cendres chaudes, que l’on renouvelle à mesure qu'elles refroidissent ; on peut encore les envelop- per dans de la laine, et les exposer ainsi aUX rayons du soleil > Mais avec l'extrême précaution d’en ga- Yantir leur tête , Sans quoi ils achèveraient de les luer en un instant; on se contente , lorsque le mal d'est pas aussi grand, de les réchauffer avec des étoffes dont on les enveloppe après les avoir chauf- fées au feu, Cette demi-asphyxie est le plus souvent occasionée par le refroidissement de la nourriture qu'ils ont dans l’œsophage, et par l’indigestion qui en est la suite. Dès que la chaleur com- mence à les pénétrer , on voit distinctement , à un léger battement des flancs, que l'air commence à leur dilater les poumons ; ils entr'ouvrent plu- Sleurs fois le bec comme s'ils faisaient de longs bäillemens ; leurs paupières s'ouvrent, et ils sont Sauves. | | .: Hest bon de savoir reconnaître dans un très- Jeune pigeonneau » S'il deviendra par la suite un bel Oiseau , afin d’être aussi sûr que possible de ne pas “nvoyèr à cup indiv:du qui peut un jour &Voir du prix, et pour ne pas sacrifier, dans le cas 4 80 _ DES PIGEONNEAUX. contraire, du temps et des soins à élever un pi- .geon insignifiant. Aussitôt que les œufs sont éclos, l'amateur peut déjà juger de la couleur qu’au” ront les petits, et par conséquent de la pureté de race que leurs parens leur ont transmise. Lorsque le bec est entièrement noir, le plumage sera ana logue;#il est bleuâtre, ou d’une couleur plus ott moins plombée, leur plumage sera bleu; si le bec est blanc, l’animal sera de cette couleur, ou du moins d’uneautre très-claire, quelle qu’elle soit. Lors que son bec est mélangé de noir et.de blanc, ow de bleuet de blanc, il faut observer avec ättention l’arrangement des taches : si elles sont symétrique” ment placées sur les mandibules, l'oiseau aura un plumage nuancé en bleu, ou en noir, ou teint d'autres M couleurs plus ou moins foncées , selon que les taches seront elles-mêmes plus ou moins foncées, mal régulièrement et d’une manière agréable; au lieu «| que si les taches sont placées sur le bec sans ordre, et comme au hasard, l’oiseau sera bariolé sans grâce ni régularité, et n'aura par conséquent nulle va leur. Dès que les tuyaux des plumes commencent à paraître, on peut juger de la justesse de la pre mière observation , parce que l'extrémité des plumes naissantes est ordinairement teinte des couleurs. qu'elles auront quand l'oiseau sera adulte. Si l'on ÿ trouvait alors quelques légères imperfections, il ne faudrait cependant pas se hâter de réformer 508 premier jugement, car il peut arriver qu’elles dis- paraissent après la première mue. * Un amateur a toujours un double but en élevant ea. Li sad in dfa cc PET - ï rep raie …—.. < ed $, ÿ' FN pe à + ÿ 4 Ÿ ' À LU K k L £ = EE GE : CURE : . . e l des PISeons , celui de faire multiplier des espèces Precieuses par ] Sa table un aliment agréable et sain.aPour manger * Pigeonneau dans le moment où il a toutes ses qualités de Saveur et sanitaires, il faut le prendre éAVIron un mois après sa naissance, un peu plus tôt OU un peu plus-tard, mais toujours avant qu’il SOIE sorti du nid, parce que, passé cette époque , $eS parens le nourrissent moins pour lui apprendre - 4 , à manger seul, et i] perd beaucoup de sa délicatesse: en Malgrissant. Quelques personnes ont conseillé d'arracher les grandes pennes des ailes, ou d’atta- Cher les _ de quitter le nid de bonne heure , et les forcer ainsi à prendre beaucoup de graisse, Ces personnes n'a- Vaient sans animaux, car elles eussent été persuadées que 22e moyen, loin de rendre les oiseaux plus gras , de- vait au contraire être une cause d’amaigrissement. En effet, on sait que lorsque le père et la mère commencent une nouvelle ponte, ils négligent beaucoup leurs petits, et que s'ils leur donnent ncore à manger, c’est à force d’en être suivis et IMportunés. rés . Ë ja Es : D’autres raisonnant aussi mal, et de plus poussés par une gourmandise détestable, ont conseillé de briser les os de neaux , afin, pr tant pas dissip ne faut que le cette b . +. hs S jambes à de malheureux pigeon- ce se porte toute vers la graisse. Il sens commun pour comprendre que arbarie serait en pure perte; car non-seu- 6 DES PIGEONNEAUX. Sc eur beauté , et de se procurer pour pieds aux pigeonneaux pour les empêcher . doute jamais étudié les mœurs de ces ’ Éés; de C4 ’ = 7 étendent-ils, que la nourriture n'é- TE ER. LA ne mor OST OS re be EL BR. de So nt c $ y 7 SRE ge. EX A; = on ne ; 4 pr je j f NRA cs ve pi M AGE ; er a ES a s - “ Ç 5 « nr > < "* D Diners = Ve - 170. LA » RTE »: e … . E- 4 pan. À à 2 cru # RO Enr RE 6 ile Fu io es Se DES PIGEONNEAUX. LA lement des pigeons , mais encore tous les animaux souffrans, dépérissent et maigrissent. 19] Nous trouvons, dans le nouveau Dictionnaire d'histoire naturelle, un moyen d’engraisser les pi geons;, qui nous parait préférable à à tous ceux qu 08 : a publiés jusqu'ici. « Si l’on veut manger d’ excellens pigeonneaux de'volière, dit-il, ilfaut les engraisser de la manière suivante. Lorsqu 1ls seront parverrus aû dix-neuvième ou vingtième jour, lorsque le dessous de leurs ailes commencera à se garnir de plumes ou de canons dans la partie des aisselles, retirez- 1 de la volière, placez-les ailleurs dans un nid , couvrez le id avec une corbeille, un panier ” ; refuse l'accès à la lumière et laisse le passage à l'air. Tout le monde sait qu on doit en général tenir dans l'obscurité les animaux qu’on veut engraisser artificiellement. Ayez des grains de maïs qui auront trempé dans l’eau environ vingt-quatre heures ; retirez deux fois par jour, le matin de. bonne heure, le soir avant la nuit, chaque pigeonneau de son nid ; ouvrez-lui le bec avec adresse, ‘et fai- tes-lui ne chaque fois, selon son espèce et sa M Cas depuis cinquante jusqu” à quatre-vingts et | même cent grains de maïs humecté : continuez dix. | ou quinze jours de suite, et vous aurez des pigeons - d'une graisse aussi fine que celle des plus belles * volailles du Mans: il n’y aura de différence que dans la couleur. Je puis, ajoute l’auteur, certifier cette recette. » On pe obtenir un résultat encore meilleur en faisant cuire le maïs. Dans cet état il ne ce s ee a nn ee DES PIGEONNEAUX. 83 renfle plus, d’être étouffé et l'oiseau ne court plus la chance par une indigestion. Du Pigeonneau considéré sous les rapports diététique et pharmaceutique. Dès la plus haute antiquité on à fait un usage très-commun du pigeon comme substance alimen- taire; mais on n’a Jamais mangé que le pigeonneau, Où du moins on lui a toujours donné la préférence. Quand il à été élevé, nourri et engraissé ayec soin dans Ja vo ile à digérer et très-nourrissante; cependant il ne diffère du pigeonneau de colombier que parce qu’il est plus gros et toujours plus gras, et que par con- séquent sa chair est plus délicate, plus fondante. Autrefois les plus estimés de France étaient ceux de Perpignan, sans doute parce que cette ville est une des plus méridionales du royaume; car il est à remarquer que presque tous les navigateurs as- surent que la chair des pigeons est infiniment meil- S leure dans les pays chauds qu’en France, La chair du vieux pigeon est sèche et dure ; elle. fournit Pourtant un assez bon suc lorsqu'on la fait bouillir avec d’autres viandes pour en préparer des P9'288S. Au pied des Pyrénées, où l'on prend au comMencement de l'automne une quantité prodi- gieuse d & pigeons ramiers et de. bisets, vieux et Jeunes , on les Mange communément à la broche, Presque cruds ; du moins c’est de toutes les viandes que l’on m ” ca var lière, sa chair est tendre, succulente , fa- ange dans ce pays-là celle que l’on sert SE 84 DES PIGEONNEAUX, la plus saignante : elle est délicieuse dans cet état, et il est rare qu’elle ncommode. Le pigeonneau se mange dans deux états ou deux âges, qui le font différer essentiellement : 1°. lors- qu'il commence à peine à pousser les tuyaux des plumes des ailes et de la queue, ce qui lui arrive lorsqu'il à environ quinze ou seize jours ; 2°. lors- qu'il est presque entièrement couvert de plumes, ce qui luiarrive à peu près à l’âge d’un mois ou un peu plus vieux. FN E Dans le premier état la chair est absolument su- crée ; elle n’est’ point faite ; ce n’est pour ainsi dire qu’une gélatine peu saine en général, quoiqu'à cet âge elle soit regardée comme plus délicate. On doit l’interdire aux convalescens et aux personnes qu'un tempérament faible, ou une maladié chronique, obligent à suivre un régime sévère. Dans le second état la chair du pigeonneau a une certaine consistance , quoiqu'elle soit encore tendre et pleine de suc ; elle est généralement beaucoup plus salutaire. Aussi peut-on l’'accorder à presque tous les sujets, aux tempéramens les plus délicats comme aux convalescens. Les anciens faisaient beaucoup de cas du pigeon ‘considéré comme matière mhédicale, et quelques médecins l’emploient encore fréquemment aujour- d’hui , surtout en province ; mais les vertus extraor- dinaires qu'on attribuait à son sang , à sa fiente, etc. sont un peu tombées en désuétude. Son sang était compté parmi les remèdes adoucissans externes ; les plus éprouvés ; et dans le fait c’est un bon re- 1 | | L | | ; | . Chaud, pour ces sortes d'applications ; et que, si lon er te LE een uns > » DES PIGEONNEAUX. 1 85: S Ophthalmies douloureuses et contre les plaies récentes de l'œil, que de saigner un pi- SOnneau sous l’aile, et de faire tomber sur-le-champ quelques gouttes de sang dans l'œil. Un pigeon en Vie, ouvert par le milieu du dos et appliqué tout Chaud sur la tête des frénétiques, sur Le côté des plurétiques ou sur la plante des pieds dans de cer- tains. cas, lorsque les calmans et résolutifs externes sont indiqués, à produit quelquefois, dit-on, de irés-bons effets. C'est un remède que les anciens médecins ont beaucoup employé, et que les méde- ins modernes au contraire paraissent trop négliger. Il faut observer néanmoins que le pigeon ne mérite aucune préférence sur les autres animaux à sang > \ mêde contre le s'en servait exclusivement. autrefois, c'est parce que la facilité de se Le procurer partout et à toute heure avait fait une habitude de son choix. Celse recommandait le foie de pigeon récent et crud, mangé pendant long-temps, contre l’ictère. Un autre médecin fait passer le cerveau de pigeon Comme un excellent aphrodisiaque; enfin d'anciens Auteurs de-chimie et de matière médicale disent que la fente Ko] de pigeon est éminemment nitreuse, réso Utive et apéritive. Forestus conclut de cette observation que , prise intérieurement, elle est un trés-bon diurétique contre l’hydropisie. Elle est | encore Vantée contre la plurésie, à la guérison de laquelle le nitre Parait aussi très-propre. La fiente de P'SEOR est aussi recommandée contre la suppres- Sion des Menstrues : on la prend toute calcinée, ou ! . ÿ 86 DES PIGEONNEAUX. en tisane, ou én bol. On a des exemples que, S! | étant fraîche elle tomibe dans les yeux, on peut en. devenir aveugle, tant elle contient de parties caus- tiques. C’est par cette raison que la peau rougit à l'endroit où l’on applique pendant quelque temps de la fiente de pigeon. On en mêle quelquefois dans les vésicatoires où avec les cataplasmes farineux, pour résoudre les tumeurs œdémateuses. Pulvérisée et cuite avec le lait, elle fait un cataplasme excel- lent pour les maux de gorge pituiteux ; il faut avoir soin de la réchauffer et de la renouveler toutes les heures. LA fiente de pigeon, dit M. Bourgeois, est en“ core ün excellent remède pour la toux que les chevaux contractent souvent au printemps dans les pâturages, lorsque les nuits sont fraîches, ou qu'ils sont exposés long-temps à des pluies froides. Cette toux, lorsqu'on la néglige , dégénère souvent en vraie pousse qui devient inéurable. Dès que l'on s'aperçoit qu'un cheval est attaqué de la toux, il faut prendre quatre poignées de fiente de pigeon, qu'on pulvérise grossièrement et qu’on met infuser dans une demi-bouteille de vieux vin blanc, pen- dant une nuit. Le matin, on passe le mélange dans un linge, et on le fait avaler pendant trois jours dé suite au cheval, par le moyen d'une bouteille ou d’une corne. | 4 A à KT: Un auteur célèbre a pensé que « ces vertus n€ paraissent pas avoir été attribuées à la fiente de pigéon , aussi légèrement que cellés qu’on trouve at- tribuées dans les livres à beaucoup de matières ET EIRE GER TG a DES PIGEONNEAUX. LES 87 semblables ; ce remède paraît, au contraire , devoir A P° =. £ 5 , ss étre tenté dans ces cas divers. » Dioscorides , Galien, Pline, et plusieurs auteurs et médecins moins an-— Clens, recommandent aussi l'usage extérieur dé la fi ente de pigeon, à laquelle ils attribuent une puis- Sante vertu discussive, résolutive, répercussive, Cicatrisante, etc. ; mais, Comme nous l’avons dit, aujour duites à zéro ou à peu près. | Il Päraît, si on s’en rapporte à Jean Becler, que és marchands étrangers qui nous fournissent le musc, sont assez dans l’usage d'augmenter son vo- ume en al y mélangeant du sang de pigeon ; du moins , -S in J © ; l’a souvent trouvé airisi falsifié dans le commerce, La tourterelle et le ramier , qu en rien de nos pigeons, si ce n’est que les ramiers ont seulement la chair un peu plus ferme, un peu plus noire , et le goût beaucoup plus relevé. Du jeune pigeon et de la connaissance des sexes. pigeons ont toutes leurs plumes, et la plupart eurs Couleurs ; c’est alors que les amateurs com- €. « . . ‘4 DERCENE à dés estimer à leur juste valeur; mais c les vend Jeunes { ; le; leur fait leur toilette pour surprendre l'acheteur de bonne foi, au marché St.-Germain. Rien de curieux Comme de voir, tous les dimanches Matin, le soldat et le négociant , le riche et le pau- _Vre, le noble et le charretier, se mêler, se confon- d’hui toutes ces vertus admirables sont ré- ant à leurs qua- lités diététiques et pharmaceutiques, ne diffèrent , à F < À l'âge d’un mois et demi ou deux mois, les 9 + FA est aussi Le moment où le marchand , empressé de rs s à da é a” L> à di De a — PP ND rune PV POP EP mme 6 de ? =: ss rene AG . Sn nas 1 ” RE. pese Æ . 1e” ns < Gone 7, = + FRE ù es AE de tie CS F2 Le : z * san ares < Ta : PE 9 ex Le ARE Re Te. DÉS RTE ST = Ce gé : L * Eee — LE A F ces RE SZ c _— a gp re ee le eee pre ee | | à 88 DES PIGEONNEAUX. dre, causer familièrement l’un avec l’autre, et ou- blier lun sa morgue et ses richesses, l’autre sa misère et son humilité, pour raisonner de pair, ét. discuter, quelquefois re sur le goût qui les rapproche instantanément, quoique ue pa le sort aux deux extrémités de la chaîne sociale. Tel qui ne fut jamais sourd à la voix de l'honneur, qui-rougirait jusqu’au fond du cœur d’avoir, hors de là une pensée équivoque à se reprocher, qui sa- | crifierait enfin ,et sans hésiter, ses intérêts les plus chers au nomré murmure de sa conscience , sem- ble être entièrement changé aussitôt qu il a mis le pied dans cette enceinte. Les petites ruses, les fourberies calculées, la mauvaise foi, entreront dans son esprit et dans son cœur, et cela pour vendre comme parfaite une paire de pigeons viciés, où pour acheter à bon marché, c’est-à-dire un.écu de cinq francs ou deux moins cher que sa valeur, un pigeon que l’on. convoite à son voisin. Dignités, cordons, grades militaires , charges dans la magis- trature, rien ne mel à l’abri de ces petites menées l'amateur passionné, et la plupart le sont. Si l’on a un oiseau dont on veut se défaire , parce : uil n’est pas bon à la ponte, ou qu'il a quelque vice et des défauts dans le plumage , on cherche, avant de le porter au marché, toutes les plumes qui nui- es “4 . 7 | . + sent à l’uniformité de Sa teinte ou à sa pureté et on les arrache bien adroiïtement, ou on les coupe près de la racine avec des ciseaux ; puis on vante avec emphase la-pureté de l’oiseau , sa grande fe- condité, et.on a l'air de ne se déterminer à le ‘ DES PIGEONNEAUX. 89 Yendre que parce qu’on en possède beaucoup de “on espèce. Le pauvre diable qui se laisse. duper . Par de belles paroles, a souvent la consolation d’ap- Prendre, lorsqu’après la mue des plumes perfides Viennent lui prouver qu'il a été trompé, qu'il l’a été par M. un tel,. dont le nom respecté, partout. ailleurs qu’au marché aux pigeons, est connu de _ tout Paris. me: sb t à) : Aussitôt que les pigeonneaux mangent seuls, on les retire de la volière, afin d'empêcher qu'ils ne troublent leurs. parens dans leur nouvelle couvée. Si On les laissait avec eux , ils les suivraient en- Core long-temps après qu'ils seraient en état de vo- ér; ils iraient les tourmenter jusque dans leur nou- Yeau nid, dont la femelle surtout n’a pas toujours le Courage de les chasser; ils saliraient les œufs ou es Casseraient, ou au moins nuiraient à l’incuba- tion. On peut les déposer dans Vappareilloir inté- rieur, ou dans des cages faciles à nettoyer, et sur- Tout assez, grandes pour qu'ils n y soient pas gênés. Cest dans ces cages que l’on peut le plus tôt juger . de leur sexe. | Dès l’âge de trois ou quatre mois, les petites es- … PÉCes commencent à dévoiler leur sexe en donnant les premiers si *. gnes d'amour. C’est un roucoulement qu'ils Commencent à faire entendre en l’aceompa- gnant de quelques salutations quand ils approchent une femelle. Les grosses espèces sont plus tardives, et ce n’est guère qu’à cinq ou six mois qu'elles an- foncent le besoin de se reproduire. À cet âge, toutes ‘S espèces peuvent être accouplées. 90 | . DES PIGEONNEAUX. Assez ordinairement les deux petits d’une couvée sont destinés par la nature à former le couple; c’est-à-dire. qu'il ya le plus souvent un mâle et un€ femelle ; mais cette règle n’est pas générale, et lors” que les deux pigeonneaux sont du même sexe, 1 il est fort difficile de les reconnaître , parce que, dans ce cas comme dans l’autre, il y en a toujours un plus gros que l’autre. 144 Il est extrêmement difficile de reconnaître le sexe d’un pigeon, quel que soit l’âge qu'il ait. Une grande expérience peut faire acquérir quelques données, mais jamais assez sûres pour que l’on puisse porter un jugement définitif, Des amateurs, cependant , ée sont vantés de deviner le sexe d’un pigeon même avant qu'il soit né, c'est-à-dire aussitôt que l'œuf est pondu ; ils prétendent qu'en mirant l’œuf, si la tache ou le germe que l’on aperçoit est placé un peu loin du sommet , l'oiseau | sera femelle; que si au contraire cette tache en est téès-rapprochée, ce sera un mâle. Nous n'avons pas besoin de dire que cette opinion hasardée a besoin d’être confirmée par des expériences faites avec soin, ce qui ne laisse pas que d’être difficile, parce l'habitude qu'a le pigeon de remuer tous les jours les œufs qu'il couve, fait que l’on peut facilement les confondre. Il faudrait absolument les marquer, puis, au moment où ils écloraient, s'emparer des coquilles ; enfin remarquer les petits par un moyen qui nous parait avoir encore plus de difficulté à trouver. : Les jeunes pigeons sont plus embarrassans en? La DES PIGEONNEAUX. : = MR core que les vieux ; lorsque l’on cherche à .recon- naître leur sexe, parce que nul désir, nul signe #Mour ne le trahit. Cependant les mâles ont, en SChéral , la tête et le bec plus forts; ils sont aussi | ss gros. Dans les variétés panachées, on peut les Sünguer à leurs panaches, c’est-à-dire à quél- : _ Tes taches noires que les femelles n’ont jamais. Les vieux oiseaux, outre Ces caractères , en pré- “entent encore d’autres, mais qui n'en sont pas - Moins incertains et difficiles à saisir. Dans les mà- $S; la proéminence des narines ést beaucoup plus APparente, soit que l’on regarde le bec de profil 9U de face; les tubercules farineux qui couvrent tte membrane sont aussi plus gros. Le bec de la femelle est droit, vu de profil, et ses tubercules “Ont plus petits ; elle a la naissance du bec. recou- Verte de plumes un peu plus alongées; sa tête est plus mince, plus fine, plus étroite; son œil plus doux et moins vif; sa queue, toujours moins four- lie, est aussi plus propre que celle du mâle, parce ue ce dernier, lorsqu'il est en amour, a l’habitude de la traîner en l’appuyant fortement contre terre; ” en résulte qu’en tournoyant sans cesse autour de : Sa femelle, il en use l'extrémité, la salit, et brise, © au Moins eflile le bout des barbes. | 1 Vu faire une remarque que je ne garantis pas °S certaine que les précédentes : c’est que, lors- pl que | ? Ê . A 9n prend un Pigeon, surtout un jeune, le mâle se hérisse, fait claquer son bec s’il est très-jeune, ét rabaisse fortement la queue ; tandis que la fe- De au Contraire, plus douce de caractère, ne 92 È _ DES PIGEONNEAUX. laisse échapper aucun signe de colère, relève 5? queue, ou la tient horizontalement. Au reste, le meilleur moyen de ne jamais se tromper, est de n® juger du sexe de l'oiseau que lorsque l’âge de l'a mour vient développer chez lui de cie facul- . tés. Alors il n’est pas un geste, un mouvement, uË soupir, si je puis me servir de GER expression, qui ne dévoile son sexe avec certitude, aux yeux dé l'observateur le moins attentif. On doit accoupler les pigeons aussitôt que l'où a reconnu ces signes évidens de se mais ils n6 seront dans leur plus grande vigueur qu’à l’âge d’un à : jusque-là on n’a pas le droit d'exiger des pon’ tes bien régulières. Depuis un an jusqu’à sept, el même huit, les pigeons jouissent de leur plus grande vigueur et Dossédent toute la fécondité dont ils sont capables. Passé cette époque, les pontes diminuent insensiblement, et cessent ordinairement à dix oi! douze ans, terme commun de la vie de ces ani maux. On en a cependant vu pondre et élever leurs petits à douze ou treize äns, et vivre jusqu’à quinze; mais ces exemples, extrêmement rares, sont des exceptions à la règle générale. Une remarque a5” sez singulière, c'est que le ; Jeune âge fait souvent produire des ul clairs à une ferralle. tandis quê cela n'arrive que .très-rarement aux viethé Tant qu elle peut pondre, elle produit des œufs féconds: 4 LS DOS NT age Dee MALADIES DES PIGEONS, Maladies des pigeons. ll semble que l’homme, en soumettant à son em- Pire des animaux qu'il a pour ainsi dire civilisés, Sur a fait partager à tous les bénéfices et les in- “oRvéniens de cette civilisation: Tous les animaux °Mestiques. sont attaqués de maladies plus ou Moins dangereuses, inconnues à ceux qui vivent dans l'état de nature : les chiens, les chevaux, ét toutes les différentes espèces de bétail, en sont 4 preuve, Les pigeons ont cela de malheureux ‘€ plus que les autres , que leur valeur étant moin- “€, on a mis beaucoup moins d'importance à étu- ler les maux qui les attaquent, et à chercher les femèdes salutaires avec lesquels on pourrait les l'appeler à la santé ; aussi la majeure partie de leurs Maladies est-elle regardée,comme incurable, et le Peu d'essais que l’on a faits jusqu’à présent pour leur _ Porter des secours efficaces, sont loin d’être satis- faisans. | - Nous allons donner la description symptomati- Te des maladies observées jusqu’à ce jour chez ‘es oiseaux, les causes présumées ou connues qui & produisent, et la manière de les traiter lorsque e traitement peut êtr e utile, ce qui n'arrive que trop rarement. 1°. La mue. La loi la plus générale, peut-être, ss " Nature ait imposée, non-seulement aux ani- maux, | R bei. \ É - À H MAIS à tous les êtres organisés, C'est de re- rouveler plusieurs fois dans leur vie les tissus ou Autres corps qui leur’ servent d’enveloppe exté-. où : MALADIES Ne Tree . rieure. Les arbres renouvellent leur écorce, les ani- maux leurs écailles , leur épiderme, leurs poils où leurs plumes; et, lorsque ce renouvellement se fait. tout d'un coup pendant une certaine saison, c’est ce que l’on appelle muer. Tous les oiseaux muert à une époque déterminée de Fannée, un peu pli _tôt ou un peu plus tard, selon les espèces et les ci mats, La mue.des pigeons commence ordinaire ment vers la fin de juillet, et se prolonge, dans quelques-uns, jusqu’à l’entrée de l’hiver. Le pigeon chez lequel cette opération de la nature se passe Je mieux, n’en est pas moins dans un état de souffranct et de Jangueur au moins pendant deux mois. Pen“ dant tout ce temps-là , son indifférence pour les “plaisirs de l'amour est remarquable; elle est même quelquefois poussée jusqu’au découplement. La captivité est une cause qui rend souvent la mue dangereuse ; le défaut d’activité et d’exercice la fait dégénérer en une maladie cruelle, qu’ils sup“ portent plus ou moins lông-temps, mais qui finit toujours par les faire périr. Elle se présente avec différens symptômes que nous allons décrire, 1°. On s'aperçoit d’abord d’une grande difficulté que loi: seau éprouve pour respirer; à chaque aspirations _sa queue fait un battement de haut et' bas, et 5 poitrine un mouvement convulsif. Ces symptômes, augmentent avec une telle rapidité, que , du soir ail lendemain , l’animal est dans un état désespéré. Ï périt ainsi au bout d’un certain laps de temps 2°. Un oiseau joint quelquefois d’autres caractères. symptomatiques à ceux-ci. Son bec este à demi où DES PIGEONS. | 9 vert, et une humeur visqueuse paraît à l’intérieur. lentôt elle se durcit, prend une couleur jaunätre, et annonce alors l'existence d’un chancre à la gorge. * D'autres caractères peuvent encore s’accumuler Want la mort, tels que les ailes pendantes, les plu- Mes hérissées, et la recherche des coins les plus obscurs de la volière. Sr Le 7e La maladie annoncée des deux premières manières n'est pas toujours incurable ; quand un jeune oiseau En est atteint au premier degré, en le tenant à un. Tégime sévère , C'est-à-dire , en ne le nourrissant que. orge pur, et ne le désaltérant qu'avec de l’eau dans laquelle on a fait dissoudre un peu d’alun, en U donnant un peu de sel, on peut espérer de le Sauver, Aussitôt que le mal diminue d'intensité, on doit labandonner à lui-même : à la longue il gué- “ra radicalement. Le mal parvenu au second de- $ré, on lui appliquera le traitement que nous avons décrit pour le pigeonneau (voy. page 77 ); et, si le Chancre est formé, on le traitera comme nous le di- Sons plus bäs à l’article Chancre; mais, s’il pré- ‘ente les symptômes du troisième degré, il est perdu Sans ressource, à moins que la nature ne fasse un effort sur lequel on ne doit pas compter. Assez souvent un ojiseau reste toute sa vie inva- lide et languissant à la suite d’une mauvaise mue, Parce que le mal n’est pas assez fort pour le faire Périr, mais que Cependant son tempérament est as- Sez affaibli pour que la maladie reparaisse tous les ans à la même époque, et avec la même gravité. Cet OISeau ne sera jamais bon à rien, et l'amateur P— : 96 7: MALADIES qui ne voudra pas perdre du grain et de la place, (a réformera de sa volière. | 2°. La fausse mue est une mue qui a été entra: vée dans sa marche par une ou plusieurs circon stances particulières que l’on ne peut prévoir. Tou tes les fois que la mue n’est pas générale, il ÿ a fausse mue, et il en résulte des accidens très-gra | ves. Ordinairement l’oiseau auquel cela arrive resté _toute l’année dans un état de langueur, et finit paï L périr. Elle est moins dangereuse lorsqu'elle n'a pro” duit que quelques plumes venues à contre-sens €l non terminées; mais l'oiseau n’en souffre pas moin$ assez long-temps. Quelquefois, dans une volière né eligée, un oiseau meurt faute d'avoir pu se débar” rasser de trois ou quatre grandes plumes de Paile; mais l'amateur soigneux s'aperçoit bien vite de cel accident, et y porte un remède facile : il ne s’agit que de l'en défaire en les arrachant, avec l'atten” tion de ne pas les rompre ni déchirer les chars, qui adhèrent autour du tuyau. Quant aux autres inconvéniens de la fausse mue, ils sont semblables :à ceux décrits à l’article précédent, et se traitent, de même. ù | 3°. L’avalure est un défaut de conformation dans les organes sexuels, provenant d’un accident qui peut arriver à tout âge, mais particulièrement dan$ la vieillesse d’un oiseau. On reconnaît cette mala . die à une grosseur que l’on sent dans l’abdomen de la femelle, ce qui à fait croire à des marchand que le gésier, ou estomac de l'oiseau } était tomb? dans l’oviducte. Une femelle avalée est incurable; DES PIGEONS. 97 lle restera stérile toute sa vie, qui pourra néan- Moins durer long-temps encore. Si l’on ne peut gué- "1 cette maladie, on peut au moins la prévenir dans plus d’un Cas; car on sait qu'elle est, le plus ordi- nairement, le résultat du trop d’ardeur du mäle, Qui ne se trouve pas en équilibre avec le tempéra- ment de sa femelle. S'il la pousse trop vite à Ja Ponte, s'il est ardent et batteur, pour me servir de l'expression des oiseliers, il est à peu près certain qu'il lui donnera cette maladie ; aussi , dès que l’on Sapercoit de ces différences de mœurs, on l’ôte sur-le-champ à la femelle pour lui en donner un Plus paisible et d’un caractère plus doux. 4°. Le harde. C’est un vice chez les femelles , Qui leur fait pondre des œufs sans coquille, mous et recouverts d’une simple membrane plus ou moins 8raveleuse. Cette maladie est constitutionnelle ou accidentelle: dans le premier cas elle est incurable ; dans le second elle se guérit assez facilement. Lorsqu'elle est constitutionnelle, sans doute elle est produite par un défaut de conformation dans l'organe qui doit sécréter la matière calcaire, la Chaux, dont la partie dure de la coquille est for mée ; alors on s'aperçoit du mal dès la première PO ; on s’en assure à la seconde , et l’on réforme la femelle avant la troisième, après lui avoir préa- lab *? ement fait subir le traitement en cas qu'elle en vaille la peine. Lorsqu'une femelle fait des œufs hardes, et quelle n’en à pas l’habitude, il faut d’abord en étudier la cause probable. On la trouvera le plus 7 98 MALADIES souvent dans des surpontes faites coup sur coup. Si on lui a enlevé ses œufs deux fois de suite, et que son mâle, trop ardent, l'ait forcée ,en la poussant sur le nid, de ne mettre que peu d'intervalle entre chaque ponte , ilest à peu près certain qu’à la troi- sième fois elle fera des œufs hardés. Il faut alors la laisser couver, en lui substituant adroitement des |. œufs d’autres pigeons, ou même des œufs clairs, gi on n’en avait pas d’autres. Si le mal se repro- duisait de nouveau à la ponte suivante, on la dé- couplerait et on la mettrait seule au repos dans un appareïlloir séparé ; on l'y tiendrait pendant un peu plus d'un mois , en ne la nourrissant que d'orge et ne lui donnant à boire que de l’eau pure, puis on l’accouplerait de nouveau. Si la maladie continuait, il y faudrait plus compter. | . 5o, L'apopleæie tue un pigeon dans un instant, si l’on n’y apporte un prompt remède ; et encore les moyens employés jusqu’à ce jour réussissent assez rarement. L'apoplexie, ou coup de sang , est ordi- rairement la suite d’un échauffement produit par l'abus des plaisirs de l'amour, joint à une nourriture excitante, telle que la graine d’alpiste ou de chè- nevis. Le pigeon qui en est atteint tombe subite- ment par terre , s€ débat quelques instans, agité _ par de fortes convulsions , pendant que le sang lui sort par le bec : puis il périt au bout d’une heure ‘ou deux. Si l’on s’en aperçoit dans le moment où l'attaque commence , On le prend et on le saigne, en lui coupant deux ongles, un de chaque pate, assez près du doigt pour en faire sortir beaucoup DES PIGEONS. 99 de sang ; on lui plonge les pates dans de l'eau tiède Pour faciliter l'écoulement, et on l’y tient jusqu’à Ce qu’il commence à revenir à la vie. Lorsqu'il ne onne plus aucun signe d'irritation dans ses orga- 168, on le met dans un appareilloir, où on le tient au régime jusqu’à ce qu'il soit entièrement rétabli. Cétte maladie dangereuse attaque particulièrement les pigeons qui ont deux femelles, ou qui font souvent des infidélités à la leur. Très-peu en échappent. 60. Les palpitations, auxquelles les pigeons sont tellement sujets lorsqu'ils sont effrayés, que l’on €ntend les violens battemens de leur cœur, leur Secasionent parfois une mort subite par l’épan- Chement du sang qui se fait à l'intérieur, lorsqu'une artère, ou un autre vaisseau sanguin vient à se rompre. Le seul moyen d'empêcher cet accident, du reste assez rare, c’est de les effrayer le moins Possible, et de ne pas laisser pénétrer d'animaux turbulens dans leur habitation. sd 7°. L’indigestion est assez souvent chez les pi= geons la suite d’une longue abstinence forcée. Aussi tôt qu'ils ont du grain en quantité, ils se précipitent dessus avec avidité, et en avalent une si grande Auantité que, ne pouvant plus le digérer, il reste entassé dans lœsophage, ou jabot, s’y échauffe, s’y COrTOmpt , et fait périr l’annnal. On emploie deux moyens Curatifs pour traiter cette maladie. Le pre- mer Consiste à les traiter comme les pigeons STosses-gorgés atteints d’une paralysie du jabot. (Voyez la seconde partie de cet ouvrâge, cinquième | race). Lorsqu’il est suspendu dans le sac, ôn lui fait “ 100 . MALADIES avaler un peu d'ail pour stimuler les muscles de son estomac, €t on lui donne de temps en temps un eu d’eau pour toute nourriture. Si l'on voyait qu’au bout de deux ou trois jours ce moyen ne réussit pas, on en viendrait à l'opération. Voici comment elle se fait: On commence par découvrir une partie du jabot, un peu sur le côté , en arra- chant quelques plumes avec précaution pour ne pas déchirer la peau; on prend ensuite des ciseaux fins et coupant parfaitement, mieux un bistouri ou un canif bien tranchant, et l’on fait une incision lon- gitudinale , de dix à douze lignes de longueur, avec © l'attention de fendre du même coup la peau et la membrane de l’œsophage. Cela fait, on retire tout le grain qu'il contient ; on le nettoie et le lave bien à l'intérieur avec de l’eau tiède, dans laquelle on a mis un peu de vin, puis on recoud l'ouverture avec une aiguille enfilée d'un morceau de soie blanche. Les points de suture se font en piquant la peau et la membrane de dessous en dessus, et en croisant , comme le lacet d’un corset. Quand l’o- pération est finie et que les lèvres de la plaie sont bien rapprochées, on les graisse avec un peu d'huile d'olive , et on laisse la cicatrice se former en tenant l'oiseau malade à la diète la plus sévère. J'ai vu M. Corbié pratiquer plusieurs fois cette opération et toujours avec le même succès; cependant je ne la conseille à une main moins exercée que la sienne ; que dans le cas où les autres moyens seraient in- suffisans. Dans les deux cas, on continue long- temps de tenir l'oiseau à la diète; on lui donne à /DES PIGEONS. 10# becqueter de la morue, et on lui fait boire de ‘eau nitrée , ou dans laquelle on aura mis de lalun en dissolution. Quelques personnes leur donnent de l’eau de rouille avec assez d'avantage, dit-on. 80, La paralysie de l'œsophage étant particu- lière aux pigeons grosses-gorges, nous en avons traité à leur article. ( Voyez la seconde partie, cin- Œuième race ÿe Gé 9°. Le chancre est de toutes les maladies aux- quelles les pigeons sont sujets, la plus terrible par les ravages qu'elle peut faire dans un pigeonnier, où elle se propage avec la plus grande rapidité , si °n n'enlève pas de suite ceux qui en sont affectés. U n’est pas de mal plus contagieux et qui demande Plus de précaution. Dès qu'un oiseau en est at- teint, on doit l’enlever et nettoyer son nid ou sa Case avec la plus scrupuleuse attention. Le chancre peut être produit par plusieurs causes; mais la plus ordinaire est la suite d’une mauvaise ou d’une fausse mue. ( Voyez ces deux articles). Dès qu’on Va reconnu dans un oiseau, on doit lui ôter toute Sommunication avec les autres, et le mettre ensuite au traitement. On commence par lui ouvrir le bec etenlever, avec un pinceau de -charpie trempé dans de l’eau et du vinaigre, toutes les mucosités jau- nâtres qu'on lui trouve dans la gorge. Si l’on ÿ aper- Cévait quelques ulcérations que l’on püt atteindre, on les brûlerait en ÿ passant une ou plusieurs fois re infernale ,etla guérison serait assurée s’il ny en avait pas d’autres ; mais malheureusement les ulcères les plus dangereux sont cachés à la vué, la pier 102 | MALADIES | à cause dé leur profondeur dans la gorge. Il ne reste plus qu'un moyen, c'est de lui administrer la recette publiée en 1818 par MM. Parmentier et Boiste , et que nous allons extraire textuellement. « Voici, disent-ils, une recette qu’on nous a assu- ré avoir été employée avec succès, par un proprié- taire qui avait dans son colombier un certain nombre de pigeons attaqués de la maladie connué sous le nom de chancre, et qu'il obtint d’un homme qui long-temps en avait fait un secret. Cumin , sel doseille, huile d’aspie , essence de cochléaria , le tout en quantité à peu près égale, Soir et matin il prenait une plume de l’aile d’un pigeon, la trem- pait dans le mélange , et l'introduisait ensuite dans le gosier du malade. De cinq individus qu'il à sou- mis à l’action de ce remède, deux sont morts; trois ont été guéris, à l'exception seulement de l'un d'eux qui est resté sans voix, Il faut observer auss] que la maladie avait fait déjà de grands progrès chez les pigeons qui n'ont pu résister à ce remède , dont l'effet apparent a été de leur faire expectorer, pendant quatre ou Cinq jours, une humeur âcre, très-épaisse. À la suite du traitement , il mit dans l'eau des malades une petite quantité de sel de nitre. Ce remède excellent ne peut être employé qu’à lex: térieur : $i une très-faible quantité pénètre dans leur gosier où dans leur glotte, lorsqu'on leur en iet dans le bec, elle les tue presque sur-le-champ.” Si l'on s'aperçoit que ce remède agisse d’une manière efficace , on soumettra le malade au traite ment que nous avons décrit pour le pigeonnean ; | DES PIGEONS. 103 page SE à lorsqu'on se sera assuré qu'il est par- faitement guéri, on le reportera dans un appareil- loir, où on l’accouplera ; mais on ne le mettra dans la volière que lorsqu’après la ponte il ne reparaîtra plus aucun symptôme de maladie. Je suis persuadé ‘que le chancre n’est rien autre chose qu’une phthi- Sie pulmonaire. 10°. Le ladre est cette maladie que nous avons comparée dans cet ouvrage au lait répandu des au- tres animaux, Voyez-en les causes, les symptômes et le traitement, page 71. | 119, La petite vérole est fort rare dans les co- lombiers des pays tempérés ou froids, tels que la France et le nord de l'Europe; mais dans les pays Chauds, et notamment en Italie , elle est très-com- une, Dans une volière de cent paires de pigeons, il est ordinaire qu’il y en ait quatre-vingt-dix d’at- laquées. Cette maladie consiste en une éruption cutanée qui leur couvre tout le corps de boutons à peu près semblables à ceux de la petire vérole, où lui est venu ce nom. Elle est incurable par «art, mais la nature la guérit ordinairement ; et Quand même on ny apporte aucun soin, elle ne fait Buère périr qu’un vingtième des pigeons qui en sont Atlemis. Le seul moyen connu de la prévenir est d’en- tretenir une extrême propreté dans le pigeonnier. 12°. Le torticolis est une maladie héréditaire chez les Pigeons ; on croit qu'elle est produite par une très-grande faiblesse dans la vue; et dans le fut, ceux Qui en sont attaqués ont les yeux d’une ouleur rose et transparente. Dans cet état, lani- 1 04 MALADIES mal tourne sans cesse le cou d’une manière désa- gréable, ce que les oiseleurs appellent colaligner ou couliner. Tant que le mal ne fait pas de pro- grès, l'oiseau peut vivre et pondre; mais il arrive souvent que les vertiges s’y joignent , et dans ce cas il périt PrOmpisment Les colliers dorés sont parti- culièrement sujets à cette maladie. 13°. L’épilepsie est souvent la suite du Eorticoliés L'oiseau, agité de convulsions douloureuses, tourne la tête au point que la partie inférieure est quelque- fois tournée du côté du ciel quand le sommet tou- che à la terre ; les crises deviennent beaucoup plus fortes quand on le touche. Si la maladie augmente, l'animal est perdu sans ressource, parce que les accès deviennent très-fréquens et très-longs, et il ne peut plus manger. Les femelles sont plus sujettes à l’épilepsie que les mâles. 140. La goutte ne les attaque guère que pendant, leur selle: alors elle est incurable. Cette ma- ladie leur paralyse les pieds, et les empêche de marcher. Elle paraît produite, au moins dans les jeunes, par l’insalubrité d’une volière humide , ou’ d’une saison pluvieuse prolongée. Il ne faut PR dre que de la nature la guérison de cette infirmité ; cependant on peut aider à ses opérations en pla- cant les oiseaux malades dans un lieu sec et chaud surtout en les tenant très-propres. 150. Le polype est une excroissance de chair . qui leur vient accidentellement dans le gosier , qui croit promptement et les étouffe. Aussitôt qu’il commence à paraître , il faut le couper avec des DES PIGEONS. 10 “Seaux à pointes fines, et brûler sa racine avec du Mirate d'argent ou pierre infernale. On tient en- Suite l'oiseau au régime, c’est-à-dire à l'orge seul; °n lui met de temps en temps quelques grains de Sel dans le bec. Si l’excroissance renaît, on peut Croire que l’opération a été mal faite et la recom- Mencer; mais si elle reparait une troisième fois, l'oiseau est perdu. | É 16°. Le dévoiement est presque toujours la suite d'une mauvaise nourriture, S'il provient de graines échauffantes , Ce qui est plus rare mais aussi plus Angereux, il faut mettre l'oiseau. à l'orge pur; ais s’il provient au contraire d’une mauvaise quar ité de vesce, ou de blé, etc., on guérira facilement äMimal en lui donnant du bon grain. Si le dévoie- ent était devenu chronique et tenace, on lui ferait Prendre un peu de sel, et on ne lui ferait boire que Eau d’alun. 170. Le räle, ou ralement, n’est guère que le Symptôme d’une maladie plus cachée qu’il faut tâ- Cher de reconnaître et de traiter. Alors le râle dis- Paraîtra avec le mal dont il n’est que l’annonce. Le Plus souvent il indique une inflammation de la Slotte. Dans ce Cas, on privera l'oiseau de toute OEM et: boisson. salées. ou nitreuses; on lui fera une légère saignée à la pate en lui coupant un ongle, comme nous l'avons dit à l’article apoplexie, & on le mettra ensuite à un régime rafraîchissant, Cest-à-dire à l'orge et à l’eau pure. Lorsque le le vient dans une extrême vieillesse, c’est le sign . FOn équivoque de la mort de l'animal. | 106 MALADIES . 18°. ZRasthme attaque particulièrement les pir geons souabes et les grosses-gorges. On le reco?” naît à une difficulté de respirer, annoncée pi} des battemens de flancs très-pénibles à chaque 2% piration de l'oiseau. Il peut provenir de plusieur? causes : 10, d’un grand feu causé par une nourris ture trop excitante : dans ce cas on le guérit paï le régime rafraichissant; 20. d’un épuisement véné rien : on donne alors l’alpiste et le chènevis €? petite quantité , et le sel; on tient l'oiseau, rell _ fermé seul, dans un lieu d’où il ne puisse p# même voir des femelles ; 3°. d’un épuisement o€ casionné par la déglutition, lorsqu'il a nourri plu sieurs pigeonneaux : on le traite de la même ma nière, mais on ajoute à son régime un peu d’eal astringente, c’est-à-dire légèrement saturée d’# lun : 4°. enfin l'asthme peut encore venir des infir! mités de la vieillesse, et alors il est incurable. Dan* tous les cas il guérit difficilement, et au bout d'uf long laps de temps: 19°. Les vers attaquent aussi quelquefois ces of seaux , sans que l’on puisse assigner ‘la cause qui les produit. Ils ont à peu près un pouce et demi de long, un quart de ligne d’épais, le corps cylindri que, finissant en pointe par les deux bouts, d'u blanc livide; ils sont réunis, en paquet plus 0! moins gros, dans le rectum ; près de l’orifice de Va nus. Quelques amateurs ont cru remarquer que Jes pigeons qui boivent de l’eau de puits et de fontaint y sont plus sujets que ceux qui se désaltèrent avec de l’eau de rivière. Le seul moyen auquel on ai DES PIGEONS. +07 _lConnu un peu d'efficacité, est d’administrer aux °ISaux qui en sont attaqués des laveméns répétés, “vec de l'huile d'amande douce. pe . 20°. Maladies contagieuses. Il arrive parfois que 0h voit tout à coup tous les pigeons, non-seule- Ment d’un colombier, mais même de toute une ville Qu d’une province, périr les uns après les autres, Sans que l’on puisse en attribuer la cause à aucune those ostensible. Ces espèces de pestes résultent le Plus souvent d’une nourriture pernicieuse que le ha- Sard ou d’autres circonstances ont mis instantané- ment à leur portée. Il ÿ a quelques années que l’on Ut fort étonné, à Montdidier, de voir périr pres- Que subitement tous les pigeons de la ville et des €NYirons. M. Landormy, médecin à Amiens , en dé- Couvrit la cause dans des cendres vitrioliques que OR avait semées dans un champ, et que ces o1- Seaux allaient becqueter, parce qu’elles ont un peu le goût de sel. L’amateur-qui craindrait une mala- die contagieuse, n’aurait d’autres précautions à Prendre que celles de fermer sa volière ou son co- Ombier, et de tenir ses oiseaux prisonniers. Le meilleur moyen d'empêcher les maladies, et celui Sur lequel l'amateur doit le plus compter, c’est d “ntretenir leur habitation propre, de la faire con- Strure dans un lieu aéré et sec, et de ne leur don- der qu'une nourriture saine, appropriée à leur na- ture, Il vaut toujours beaucoup mieux prévenir le Mal que le Guérir; car le pigeon a le sang très- Chaud : Ja marche des maladies est, pour cette rai- SOn, extrêmement rapide, et souvent, après quel- 168: DU COLOMBIER. : : ; : À ; ques heures, il'est déjà trop tard pour les arrête dans leur cours. Du colombier. On entend par ce mot, la demeure préparée pou! recevoir et loger les pigeons bisets dont on 3004 mente les revenus d’une ferme ou autre propriét® rustique. La volière est l'habitation destinée à éle’ ver des pigeons de race pure ou des mondains ; € fin, on nomme pigeonnier tous les lieux où l'0Ë élève des pigeons, soit de colombier ou de volièr® Les pigeons, et particulièrement les bisets et le fuyards, sont des oiseaux timides, aimant la liber”s té, la solitude et la tranquillité. Le bruit d'uné “basse-cour ou d’un lieu fréquenté les inquiète, les tourmente et les détermine bientôt.à l’abandonnef: la détonation fréquente des armes à feu, le simpl sifflement du vent à travers le feuillage des arbres élevés, suffisent pour les éloigner sans retour. Of fera donc bien d'établir leur demeure dans un er” droit un peu écarté. Ceci doit s'entendre des bisets:. car les autres races s’habituent plus ou moins faci- lement aux inconvéniens d’un lieu fréquenté, d’une cour peuplée d’autre volaille et de bétail. J’ai visité plusieurs provinces de la France, entre autres la Bresse et la Dombe, où l’on ne trouve pas une écu* rie à vache dont Ke poutres ne- soient garnies de nombreux paniers destinés à faire nicher des p” geons pass romains Où mondains , qui paraissent bete S'y pan et y ose considérable” ment plus qu’en tout autre lieu, surtout en hivef DU COLOMEBIER. 109 Le colombier doit être placé dans un lieu sec et Salubre » découvert, à quatre ou cinq cents pas des abitations à l'exposition du levant, et dans une Sluation où les pigeons puissent jouir des premiers “ayons du soleil. « J'ai vu souvent, dit Buffon , les _Pigeons de plusieurs colombiers situés dans le bas Un vallon, en sortir avant le lever du soleil pour. Signer un colombier situé au-dessus de la colline, sy rendre en si grand nombre, que le toit était Mtièrement couvert de ces pigeons étrangers, aux- els les domiciliés étaient obligés de faire place, À Même quelquefois obligés de la céder. » Sera éloigné des grands arbres et des bois, Ice que les pigeons craignent, comme je l’ai dit, $ bruit du feuillage, et plus encore l’embuscade € l'oiseau de proie, ou la proximité des lieux ha- ités par le plus grand nombre de leurs ennemis. nfin , il doit être bâti sur une élévation et domi- ‘er un horizon étendu, afin que les jeunes pigeons lussent facilement le découvrir, et y diriger leur Yol quand ils voudront y revenir après leurs premiè- 8 sorties, Lorsqué, pour la première fois, ils vont Prendre leur essor, ils se défient de leurs forces et * Se lancent dans les airs qu'après une longue hé- ation. Leur vol incertain n’est d’abord que d’une fourte durée; ils craignent de s’égarer en s’éloi- Le du toit qui les a vus naître; mais ; bientôt en- \ntés de la nouvelle puissance qu'ils trouvent ans leur organisation, ils deviennent hardis jus- inconsidération. Emportés par le plaisir de “ner dans les cieux, ils se réunissent en troupes 310 ; DU COLOMBIER. nombreuses, partent ensemble à tire d’aile, € jouent dans les'airs jusqu’à ce que leurs forces épuir sées les obligent à s'arrêter. Lorsqu'ils sont reposés de léur fatigue, ils cherchent alors à s'orienter pour retrouver leur demeure. S'ils ne la voient pas. ils se dirigent au hasard, suivent les premiers pi geons qu'ils rencontrent , et vont peupler un autre colombier. | Lorsqu'une fois on aura choisi une place convé” nable, autant qu'on le pourra dans une campagné cultivée en blés et menus grains, au milieu d’unê terre , ou même d’un pré, on fera élever le colon bier dans la foïme que l’on aura déterminée, sol en tour ronde ou carrée, Soit de toute autre m4 nière. La forme ronde est cependant préférable , ? cause de la facilité que l’on aura de visiter les nids par le moyen d’une échelle tournante dont not donnons la description à l’artiele intitulé, Ustensih les du colombier et de la volière. Dans le nord dé . la France, on placera du côté du midi, à quinff ou seize pieds de hauteur, ouverture par laquelle les pigeons doivent entrer ou sortir ; mais, dans Jes pays méridionaux , on la tournera du côté du levant Cette fenêtre, large de dix-huit pouces à deux pieds: doit être garnie d’une bonne porte à coulisse, atta” chée en dessus à une corde passée dans une pou” lie , de manière à pouvoir ouvrir et fermer d’en b® avec promptitude et facilité. On peut encore, si l’on veut suivre les conseils dé MM Boiste et Parmentier, garnir la fenêtre d’une grille de fer à mailles serrées, à laquelle 0? DU COLOMBIER. 4 SR idapte une trape proportionnée à la grosseur du PlSeon. Mais cette méthode, moins usitée que la tte, nous paraît avoir des inconvéniens. D'a- td, elle laisse pénétrer pendant la nuit le froid , Umidité et les frimas de l'hiver; ensuite, lorsque ‘S Pigeons sont poursuivis par l'oiseau de proie, ‘!s se Précipitent en foule et tous ensemble dans le “olombier, où leur ennemi n'ose les poursuivre, ce Us ne pourront pas faire si l'entrée n’a que la : 'andeur suffisante pour n’en laisser pénétrer qu’un à à fois, Lorsque le colombier renferme un mâle mé- “va è se poste en embuscade à cette porte étroite, ._ Mpéche les autres d'y entrer, ce qui est tou- J°urs très-nuisible , parce que souvent cela dérange légularité de l’incubation., «Il faut, ajoutent ces teurs, toujours la tenir ouverte, et ne pas s'assu- Fttir à l'ouvrir et à la fermér soir et matin; car, ‘il arrivait qu’on l’oubliât une fois, les pigeons ne lourraient sortir : alors les petits, faute de nourri- lre, puisqu'ils n’ont que celle que leurs pères et Mères vont chercher dans les champs, languiraient Epériraient infailliblement.» Ici nous donnerons le Co é e , : Sel diamétralement opposé; car tout le monde Sat ; : : tque les petits animaux carnassiers, tels que les oui à vs 2 Mes, belettes, putois,etc., choisissent la nuit ct Chasser. Malgré a les pétan riens que l’on Jus . pour leur ôter la possibilité de ne" ee à la fenêtre, tôt ou tard es d’une cir- Re que le hasard ou la négligence leur four- » tels qu'une échelle, une perche, un simple bä- À Ppuyé contre le mur du colombier, ils y pé- 112 DU COLOMBIER, nètreront, fût-ce même par la corde, et massacre” ront dans une heure la moitié, ou peut-être la plus grande partie des pigeons. C'est aussi la nuit que les oiseaux de proie nocturnes cherchent leur pâtur® et ils ne manqueraient pas, comme cela est arrivé assez souvent, d'entrer et de saisir leur proie. D'al leurs, les personnnes qui ne veulent pas s’assuJet tir à prendre soin des animaux ne doivent point €” avoir, sous peine de les voir sans cesse devenir les victimes de mille accidens. En dehors, ét tout au tour du colombier, on fer? établir une ou plusieurs corniches saillantes de huit à dix pouces, ou au moins de cinq à six, dont Je double avantage sera de servir de promenoir aux pr geons, et d'empêcher les animaux nuisibles , parti’ culièrement les rats, de grimper le long des murail les, qui, d'autre part, doivent être parfaitement cr pies d’un mortier de chaux et de sable, très-uni el très-solide. Les pigeons, pendant le printemps el l'automne, aiment beaucoup à se rassembler sur c£ corniches, pour y jouir des douces influences d# soleil levant. Outre qu’elles leur servent encore à 5° poser lorsque, arrivant en grandes troupes de le campagne , ils ne peuvent tous à la fois entrer da?” le colombier. C'est aussi de là que les jeunes h# sardent leur premier voi, ‘qu'ils s’habituent peu à peu à reconnaître leur demeure et les champs da lentour. On fera couvrir le colombier en ardoise ou € tuiles plates parfaitement jointes, pour ne donné aucun passage aux intempéries de lair ni à aucu” \ DU COLOMBIER. . 113 Animal] | et surtout aux moineaux : CES OISEAUX Vo- ‘Ces’ et hardis font un très-grand dégât dans les biers où ils peuvent s’introduire ; ils ne man- Tuent jamais de profiter d’un moment d'absence des Pigeons qui ont de jeunes petits, pour percer et dé- Clüirer À coups de bec le jabot de ces derniers , afin Manger le grain qu'il contient. Le toit sera fort NCliné, et l’on aura l'attention de n'y jamais lais- à M mousse ni ordures qui pussent entretenir l'humidité. La porte du colombier doit être solide ten bon chêne ; elle doit parfaitement joindre par- tout, afin d'intercepter toute issue au plus petit Mimal]. Dr << ; | Colom ù Voici ce qui doit être observé quant à: l’'ex- eur; nous allons à présent décrire l’intérieur. NS quelques colombiers, on voit les boulins, ou ‘ases À nids, s'élever contre les murailles depuis le So]. Cette méthode est mauvaise, parce qu’elle donne aux rats la facilité de grimper par-là jus- Qu’aux étages supérieurs, d'aller dans tous les nids “asser les œufs pour manger les petits qui commen. “ent à se former’ et dont ils sont très-friands; en- 1; d’épouvanter les pigeons pendant la nuit, au Point de Les obliger à déserter le colombier. ."**S boulins ne commenceront donc qu’à quatre Pieds €t demi, au moins, du sol car l'expérience a Montré qu’un rat peut d’un saut s’élancer à trois Pieds et demi ou quatre pieds, mais jamais plus haut. ”* Premier rang de cases ou de nids sera porté sur ëS pierres que les maçons auront laissées saillir du Ur à cet effet ,; et les rarigs au-dessus seront por- e 8 14 DU COLOMPIER. tés sur lepremier. Le dernier rang doit être placé à dix-huit pouces ou deux pieds de la charpente du couvert, pour éviter aux couveuses le froid et l’hu- midité qui s’insinuent entre les tuiles, malgré tou- tes les précautions. Les cases seront construites en briques ; elles auront huit pouces de hauteur, neuf ou dix de largeur, et dix à douze de profondeur! Devant chaque rang de nids sera une petite corniche saillante de cinq ou six pouces de largeur , ou at moins de la largeur d’une brique, pour faciliter au* jeunes pigeons, dont le vol n’est pas bien assuré, les moyens de rentrer commodément dans leur nid, et pour donner à tous un lieu de promenade où is puissent 5€ réunir à couvert et prendre leurs ébats pendant le mauvais temps. C’est aussi là que le mâle | veillera à ce que sa femelle ne soit pas troublée pendant qu’elle couvera ses œufs. Si l'on trouvait trop de difficultés à établir ces espèces de petiis trottoirs au devant de chaque rang, on pourrait $6 contenter de faire construire trois où quatre corn ches placées de distance en distance comme à l'ex“ térieur : elles serviraient de points de repos aux pi geonneaux qui auraient à regagner un nid dans les rangs supérieurs. Dans quelques pays, au lieu de construire des ni ches en brique; comme nous venons de le dire, 0% se contente d'établir en échiquier, sur une légère charpente en bois, des pots de terre cuite ou de plà tre, de forme ronde, à peu près comme des plats pro fonds, ou des paniers d’osier, On place sous chaqu€ nid une espèce de juchoir où bâton excédant df É DU COLOMBIER. ns de cinq à six pouces, sur lequel viennent se poser les Pigeons quand ils entrent et sortent de leurs Paniers, Hat La première méthode, quoique meïlleure que la “econde, a cependant un très-grand inconvénient. Lorsque les pigeonnaux commencent à grossir, ils dment assez à changer de place; mais ils le font avec des mouvermens si lourds et si maladroits , qu'ils peuvent souvent se précipiter du nid. Il en résulte qu'ils se tuent dans leur chute, ou que , s'ils sn évité ce premier danger, ils ne manquent jamais être massacrés par les autres. Ils peuvent encore ser les œufs ou assommer les petits des nids dans esquels ils tombent. Outre ceci, la femelle, qui Maime pas à être troublée pendant l’incubation , se trouve exposée aux attaques des autres pigeons qui Cherchent à la déloger. ue La seconde méthode a les inconvéniens de la pre- mière; de plus, les insectes parasites qui désolent les pigeons , tels que les mites et les punaisés , trouvent à se nicher avec plus de facilité: Les paniers, d’ail- leurs, sont peu solides et très-coûteux ; car il faut Es remplacer tous les trois ou quatre ans. = Quelques personnes se contentent de faire faire S Cases en planches, de huit pouces en tous sens, Vec un rebord saillant devant, ou simplement avec à Juchoir, comme nous venons de le dire. On tient JUverture un peu plus étroite que l'intérieur de la Case > Pour que la couveuse puisse se défendre avec Plus d'avantage contre les pigeons qui voudraient ss déloger. Cette Manière serait avantageuse, parce 116 DU COLOMBIER, . qu’elle donné beaucoup de facilité pour nettoyer les nids, et que, dans les saisons froides, les petits sont plus chaudement sur du bois que sur de la bri- que; mais élle a l'inconvénient très-grave d’entre- tenir des punaises et autres insectes dans le colom- _bier, et de trop concentrer la chaleur dans le nid. endant l'été. | PORT La meilleure méthode est donc celle que nous avons indiquée la première; mais, lorsque l’on a établi des boulins avantageux, les conditions néces” saires pour faire un bon colombier ne sont pas en- core remplies : il faut que le plancher soit parfai- … tement carrelé, pour empêcher les rats et les souris. de s’y frayer un passage; on doit même faire pla- cer verticalement tout au tour un rang de carreaux incrustés dans le mur, afin que ces animaux, le fléau des colombiers, ne puissent fouiller dans le pied -de la mäçonnerie. L'intérieur et l'extérieur des ni- ches, les murs, tant intérieurs qu'extérieurs, les bois de charpente, et enfin toutes les parties dé l’ha- bitation, seront peints en blanc avec plusieurs bon- nes couches de lait de chaux qu’on aura le soin de renouveler toutes les fois qu’elles commenceront à jaunir. Les pigeons aiment singulièrement cette cou- leur, outre qu’elle leur permet de découvrir leur habitation de plus loin et de diriger leur volen con séquence. Outre la fenêtre dont nous avons parlé; il y en aura encore une on deux autres , fermant à coulisse, et surtout parfaitement closes, pour n€ _pas laisser pénétrer le froid. Toutes les fois que le temps sera doux et calme, on les ouvrira pour re 0 ; MANIÈRE DE PEUPLER LE COLOMBIER. 17 Rouveler l'air et entraîner la mauvaise odeur. Cette Précaution est extrêmement salutaire. Manière de peupler le colombier. Jusqu’à présent on n’a peuplé les colombiers, U moins en France, qu'avec les trois variétés de isets que nous décrivons dans la seconde partie $ cet ouvrage; et le biset fuyard est toujours Pour les trois quarts dans la totalité de cette popu- tion, Sans doute on a donné la préférence à cettes face, parce qu’elle a l'instinct de s’écarter beau- ‘Up pour aller chercher sa nourriture dans les Champs, et que l’on peut se dispenser de lui jeter A grain pendant une partie de l’année. Mais ces “Vantages sont-ils en rapport avec le produit ? C'est. ce que nous ne croyons pas. | Les bisets ne vivent ordinairement que huit années et ne sont en bon rapport que pendant Quatre; passé ce temps les pontes diminuent in- sensiblement, et à six ans ils n’en font plus. Le plus grand produit est de deux ou trois pontes Par an dans la moitié du nord de la France, et de trois ou quatre dans le midi. Les couvées com- Mencent en mai et continuent jusqu’en-août in- “’Usivement. On trouve encore quelques pigeon- Eaux en septembre, et l’on donne à ces derniers Yenus le nom de volées. Les pigeons de race pure pourraient fort bien “&çoutumer ainsi que les bisets, à chercher leur “Ourrit e dans les champs , comme l’expérience à prou . on pourrait donc en peupler les colom- 118 MANIÈRE biers avec la même économie; il y aurait cette différence que le produit en serait triplé, parce qu’en supposant même que l'obligation de faire de longs vols pour aller chercher au loin les grains que la nature leur offrirait, retardât leur ponte, ils n'en feraient pas moins six couvées par al» outre que leurs pigeonneaux sont ordinairement plus gros et plus délicats. On voit déjà en Belgique un grand nombre de colombiers d’un bon revenu, qui ne sont peuplés que de pigeons cravates. D'ail- leurs, un amateur qui voudrait suivre le conseil que nous donnons ici, pourrait choisir dans les races pures celles qui, produisant beaucoup, ont cependant dans leurs mœurs de l’analogie avec les bisets; sous ce rapport les volans, les culbu- tans et les cravates auraient la préférence. Les mondains mêmes adopteraient facilement cette ma- nière de vivre, parce qu'ils sont en général assez légers de vol. | L'époque la plus favorable pour peupler un co- lombier est le printemps. On le fait de deux ma- nières. La première consiste à se procurer des pi- geonneaux aussitôt qu'ils mangent seuls, de les jeter dans le colombier, et de les y nourrir enfermés un certain temps. Lorsque l’on verra qu’ils commen cent à entrer en amour, on pourra leur donner la liberté, mais avec la précaution de choisir pour cela un jour triste et pluvieux qui les empêcher de s’écarter béaucoup. Le plus sûr, cependant» est de n’ouvrir la porte que lorsque les ponteÿ sont en pleine activité. Alors il s'agira # les ac’ DE’ PEUPLER LE COLOMBIER. 119 Coutumer à ne plus compter sur le grain que l'on SSt dans l’habitude de leur donner; pour cela on ‘ommencera à leur jeter leur distribution journa- ère, moitié dans le colombier, moitié dehors; Peu à peu on les habituera à ne la recevoir que de- OS; enfin on diminuera journellement la quantité, s l'on finira par ne leur plus rien donner, aussi- ot que la plus grande partie des œufs de la seconde Ponte seront éclos. | La seconde manière de peupler le colombier est ÿ mettre des pigeonneaux de quinze jours ,.qui 7e soient pas assez forts pour pouvoir voler et sor- Ur, On les y nourrit-en leur ouvrant le bec, jusqu’à ‘€ qu’ils mangent seuls , et on ne les tient jamais Prisonniers. À mesure qu'ils prennent de la force, ils se présentent à la porte , mais n’osent pas en- Core la franchir; peu à peu ils s’enhardissent, vol- gent autour du colombier sans s’en écarter beau- Coup, reconnaissent les dehors de leur habitation, y rentrent , s’y attachent et ne s’en éloignent plus. On doit leur donner à manger pendant leur jeune âge, jusqu'au commencement de la seconde ponte. Quelle que soit la manière que l’on emploie pour Peupler le colombier , on doit toujours choisir des Pigeonneaux nés au printemps. Ceux du mois de Mal sont les meilleurs, parce qu’ils ont acquis Toute leur force aux approches de l'hiver , et que Selle saison ne peut influer sur leur tempéramment. €S auteurs conseillent à tort de choisir des pi- Sonneaux du mois de septembre; parce que, di- Nt-ils, lorsque le printemps est arrivé , ils sont à 190 MANIÈRE DE PEUPLER LE COLOMBIER. assez avancés pour s’accoupler et pondre; mais l'on paie bien cher cette jouissance prématurée , par la dégénération de l'espèce , et par le grand nom- bre de maladies auxquelles ces pigeons sont sujets pendant tout le cours de leur vie. La couleur des pigeonneaux doit être prise en considération quand il s’agit de faire son choix pour peupler. On a remarqué souvent, que lors- qu’un oiseau de proie donnait la chasse à une vo- lée de pigeons, s’il sen trouvait un blanc parmi eux, il devenait presque toujours la victime. En effet, il paraît que cette couleur est, pour l’éper- vier ,‘un point de mire assuré. Dans la vue d’é- viter cet inconvénient, on donnera Ja préférence aux oiseaux d’une couleur foncée. Plusieurs éco- nomistes poussent même la précaution jusqu à Visi- ter les nids régulièrement, et à en retirer tous les pigeonneaux blancs qu'ils font porter dans leur cui- sine. Ils passent pour être plus délicats que les autres. Les pigeons blancs ont cependant eu la réputation d’être les plus féconds de tous; mais les amateurs actuels qui écrivent sur ces animaux, ont rejeté cette opinion : sans beaucoup d'examen. Nos pères ont commis de grandes erreurs en his- toire naturelle, j'en conviens , mais ce n’est pas une raison pour rejeter une observation qu'ils nous ont transmise, par Cette seule raison que le fait, faute d’être approfondi , nous parait singulier. On sait que plus une race de pigeons est ancienne dans son état de domesticité , que plus elle a été travaillée par l’homme, plus elle est féconde. Cette SOINS À DONNER AU GOLOMBIER.: 191 longue servitude s’annonce par la variété de cou- eur survenue dans le plumage ; et ce changement © Couleur le plus tranchant est, certes, celui qui A passer le gris foncé, le brun et le noir, au banc. Or, si, dans le biset, le blanc annonce une Mgine plus ancienne , une variété plus éloignée © SOn premier type, je ne serais pas étonné que les seaux qui en sont parés soient plus féconds. Si l'on veut voir prospérer un colombier, il ne is Point y enlever de pigeonneaux avant la troi- ‘Me année, parce qu'on augmentera ainsi le nom- D de ses pigeons, et que les jeunes, nés dans habitation et y étant affectionnés , y réussiront FAUCoup mieux que ceux qu'on‘ y aura transpor- » malgré toutes les précautions que l’on aura PU prendre. | tés Soins à donner au colombier. Les pigeons ne s’attachent à leur colombier qu’au- fnt qu'ils y trouvent un abri salutaire et com- “ode ; un gîte agréable et sûr pour y élever leur Die S'il ne réunit pas toutes ces convenances, * Sen dégoûtent bientôt , et l’abandonnent pour as Ces oiseaux ne peuvent souffrir la mau- SA odeur : lorsqu ils y sont long-temps exposés, JUL ne leur arrive que lorsqu'ils sont retenus Par leurs petits dans un colombier malpropre, ils q Btuissent, contractent des maladies et périssent. ee donc balayer souvent le plancher pour en- ; ou a colombine c'est-à-dire leur fente, avant € Séchauffe et fermente, ce qui lui arrive 122 | SOINS toutes les fois qu’elle est amassée en tas : c’est alors qu’elle degage une odeur fétide très-dangereuse pour lesanimaux. Cette opération doit se répéter tous les mois, OU àu moins quatre fois par an, si l’on Dé pouvait davantage. Dans ce dernier cas, on chol- sirait pour cela les époques où les pigeons sont pet occupés. à la ponte; la première fois, on nettoie” rait au printemps ; la seconde lorsque la première volée serait passée; enfin , la quatrième au com” mencement de lhiver, lorsque les pontes sont finies. | On aura soin, à chaque fois, de nettoyer scrupuleu sement toutes les cases et tous les nids : car, lorsqu® la colombine s’y amasse, les petits en éprouvent de nombreux inconvéniens ; elle les échauffe et entré tient les insectes, surtout des vers qui y sont quelque fois tellement abondans, qu’ils finissent par leur att# quer les pates et même le ventre. La personne cha” gée d’enlever la colombine le fera le plus doucement possible, parce que la poussière qui s’en élève es excessivement dangereuse pour l’homme et pouf les pigeons. On prendra garde aussi à s’en laissef tomber dans les yeux, car, vieille, elle y occasi0” nerait une inflammation longue et douloureust? fraîche, elle pourrait faire perdre la vue. Chaque fois que l’on prendra des petits, on 1 manquera pas de gratter les nids, de les frott®” avéc une brosse rude , et même de les laver si D. a la facilité de le faire. Par ce moyen, on détruif? les mites, qui sont lé plus grand fléau des jeuné? pigeons. Ces insectes s’attachent à eux par milliers FN à. À se AU So HoREte pe N cent , les amaigrissent et empêchent leur dé- On D ou au moins le retardent beaucoup. Chera de familiariser les pigeons , afin de ne Pas trop les effrayer quand on entrera dans leur tMeure, Les fuyards , surtout , sont sujets à ne Pas retourner sur leurs œufs quand la peur les en CR she _ _ : — ma- es fo: . fami D Pos était e. es siffler Coming os qu'on leur jette du grain. Lorsque lon 2 es le colombier , on frappera à la porte Mt de l’ouvrir, afin de donner le temps à ceux x Seraient par terre de gagner la partie supé- Le sans trop de précipitation, ce qui pourrait are briser quelques œufs. n ne laissera jamais aucuné dégradation dan$ le C . ‘ e olombier sans la faire réparer de suite; on en- ret; : . ‘üendra la propreté avec un soin scrupuleux. On 8 souffrira aucun immondice étranger dans l'in- ieur ; de temps en temps , pour chasser la mau- Wüse odeur, on profitera de l'instant où ils sont À campagne , et l’on y fera quelques fumigations à Plantes aromatiques et de résine, telles que le nur et l'encens ; mais elles dore se faire avec nee. et modération, parte qu'elles peuvent de- Une angereuses. Peut-être ferait-on mieux de se en cer d'y brûler quelquefois un peu de paille ; ba ÿ Suspendre, de distance en distance, des petits Tets de menthe, de sauge , de lavande et au: l'es » à , = la Plantes aromatiques dont ils aiment beaucoup Eur, ce tepatr T1 ÉSER D Déerr, we. à Fe nd - _ er 124 DE LA COLOMBINE. De Ia colombine. Nous rapporterons un article extrait du nouveal Dictionnaire d'histoire naturelle, relativement ? Vutilité que l'agriculture peut tirer de la color” bine; car, dans de certains pays, c’est un produi fort important. « La fiente de pigeons, connu? sous le nom de colombine ou pouinée , est un def plus puissans engrais que nous possédions ; il fer” tilise en peu de temps les prairies humides et fro/ des ; il double la récolte des plantes légumineust? et surtout celle du chanvre, quand on sait lei ployer à propos; il est également très- bon pour l® arbres, au pied desquels il faut le mettre après qué les pluies lui ont ôté son premier feu ; autreme il brûlerait les racines comme il brûle les maW vaises herbes sur lesquelles on létend. Facile * transporter , cet engrais est surtout précieux dan les pays de montagnes , où les terres morcelée et éloignées des habitations , ne présentent qu'u accès difficile aux voitures. 2 » La colombine du colombier domestique a l’#° convénient de semer avec elle la: vesce, l'orge, Je chènevis , le sarrasin, le millet, que les oiseaux of! perdus dans leurs nids ; car, si elle tue les maÿ vaises herbes, les bons grains protégés par la nature lui résistent. La colombine est tellemeñ! remplie de matières salines et extractives , que: * on ne l’exposait pas un Certain temps à l'air, surtou! par un temps pluvieux, on courrait des risques Eve la répandant promptement ou sans la mélanger avec DE LA COLOMBINE: Rs “A terreau végétal, et dans une quantité trop con- érable , d’altérer les semailles et de détruire les Principes de la germination. On peut la disséminer are-voie sur les terres fortes toutes les fois Ton sème quelques grains, ou même conjointe- Ment avec la semence. LH ! A Dans quelques provinces on mitige son acti- Yité en la mélangeant avec du crottin de chevalou ! fumier de vache pouri; mais ce mélange, d’ail- curs très-bon, doit être fait dans tout autre en- “que dans le colombier. Quelques cultivateurs “Pandent la colombine sur les pièces de blé après S gelées ; mais cette méthode ne réussit qu’autant {ue le printemps est humide et que les terres sont °Ttes ; car, si le printemps est sec et le terrain lé-. _ Cet engrais nuit : il vaut mieux le répandre en “°Mne avant le dernier labour. Les pluies mo- ‘rent la chaleur de la colombine qui convient sans dute sur les blés, mais spécialement dans les chè- Mvières et dans les prés, où elle détruit la mousse, “jonc et autres plantes nuisibles ; tandis qu’elle it pousser la bonne herbe abondamment. ” On a remarqué que cet engrais avait un incon- ‘au pour les prés, c’est que les plumes qu'il , ‘Mt, se mêlant avec le foin, donnaient du “S0ût aux chevaux, et leur occasionaient des °UX importunes. Il serait peut-être possible de di- ee cet inconvénient , en répandant la fiente de sS un jour où il ferait du vent, qui emporte- _ *S plumes au delà de la prairie. D . ER ë e . \ Quelques jardiniers, suivant l’observation ju- 196 DE LA COLOMBINE. dicieuse de M. Thouin, professeur au Muséuñ d'histoire naturelle, font usage de la colombiné dans la composition des terres qui doivent servir À la culture des plantes étrangères que l’on élève dan des vases; mais il faut avoir l'attention de n€ la faire entrer que dans la proportion d’un seizième el lorsqu'elle est réduite en terreau, parce que, si 0P Pemployait plus fraîche et dans une proportion plus forte , il serait à craindre qu’elle ne desséchät l® racines des plantes. » Si on mêle cette colombme, bien consomméf et réduite en terreau, à la terre de bruyère, à pré sent généralement employée pour toutes les planté qui ont un chevelu capillaire et même plus fin core, elle lui ôtera cette maigreur, cette sécheres? qui fait languir un grand nombre de végétaux pe cieux qu’on lui donne à nourrir. La colombine sel, ploie encore pour diminuer la crudité des eaux # puits, particulièrement pour neutraliser la sélénil® qu’elles contiennent quelquefois, et la rendre moi” susceptible de s’évapoter. Pour cet effet, on jette av fond des tonneaux qui reçoivent ces eaux une tr” taine de livres de cet engrais, et, chaque fois qu? est sur le point d’arroser, on remue ce mélangt _ pour que l'eau se charge de cette substance et ” transporte avec elle aux pieds des plantes qui on besoin d’eau. Ce fluide, ainsi chargé de colombint! “est employé dans les potagers pour arroser les #7 bres fruitiers qui sont jeunes ou malades : il pro duit souvent un très-bon effet, » = om -0) mt A e = Ce) 7, LT TT USTENSILES DU COLOMBIER ET DE LA VOLIÈRE. 19 Ustensiles du colombier et de la volière. ‘ss | Mes PRE < pl. É F8 z ) ss ex-= commode pour les colombiers en forme © tour ronde. Par son moyen on peut visiter tous $S mds sans efforts, et sans un grand mouvement Süsceptible d’effrayer les pigeons. On ensfait de Plusieurs manières; mais nous nous bornerons à dé- Grire la plus simple et la plus facile. On cherchera le Milieu juste du cercle que forme le plancher du Colombier, et, lorsqu'on l’aüra trouvé avec la plus “tupuleuse exactitude , on enlèvera un carreau et °® mettra à la place une pierre solide et large, ‘U milieu de laquelle on aura creusé un trou assez Stand pour recevoir un pivot, comme nous l’expli- erons plus bas: La pierre la plus dure doit être Préférée, parce que le frottement l'usera moins Vite. Les grès cependant ne valent rien à cause de à facilité qu'ils ont à mordre sur le fer; mais le lex, la pierre à fusil, sont excellens. Au moyen lune poutre, qui traversera le colombier dans sa Partie supérieure , on placera verticalement sur la Pierre une forte pièce de bois, armée à ses deux Xtrémités d’un pivot en fer d’un pouce de diamè- re Le pivot d’en bas s’implantera dans le trou de à Pierre , mais de manière à pouvoir ÿ tourner li- ‘Ement ; et le pivot supérieur sera fixé dans une S'enouille en fer, dans laquelle il pourra aussi tour- . *€t avec le moins de frottement possible. On con- $0lt que cette pièce de bois, que nous appellerons %e, doit être posée parfaitement d’aplomb. 128 © yerENSILES DU COLOMBIER A la partie supérieure de l'axe et à sa partie in- férieure, c'est-à-dire à un pied du plancher, on _fixera, à angle droit, deux pièces de bois parallèles et solides, soutenues par deux autres pièces obli- ques, absolument en double ‘potence. Les deux bouts des pièces de bois horizontales doivent étre posés d'aplomb au-dessus l’un de l’autre. On ajus” tera un travon large de quatre pouces et épais de trois, sur les deux bouts des pièces horizontales ? de manière que l'on aura un cadre carré tourna sur un de ses côtés (l’axe ); tandis que l’autre fera en tournant , le tour du colombier en ne s'écartant jamais de plus de six ou huit pouces des nids , si le colombier: est exactement rond, ce qui doit être. Le travon , on côté opposé à l'axe, sera percé sur les côtés, de dix pouces en dix pouces, de trous ronds dans lesquels on implantera des échelons dépassant de chaque côté de huit pouces, et formant ain$! une échélle par le moyen de laquelle on pourr” aisément visiter tous les nids sans embarras, Sly pendant qu’on est dessus, une autre. personne Î4 fait tourner de manière à la présenter à volonté de” yant les nids que l’on désiréra atteindre. 2°, Les plâtres (pl. 26, jig. 2) sont des nids dont on ne se sert que pour la volière. On leur donner la forme d’un bol ou d’un plat, mais leur profon” deur ne sera jamais de plus d’un pouce à un pouc® et demi. On en aura de plusieurs dimensions afin de pouvoir les assortir à là grosseur des différentes races de pigeons. Les plus petits doivent avoir cinq pouces de largeur en dedans, et les plus grands sept ET DE LA VOLIÈRE. 129 Un les choisira plats et unis en dessous de manière “ Pouvoir les placer bien d’aplomb. On en aura toujours un nombre double de celui des paires de Pigeons, parce que ; dans tous les temps, chaque “ouple doit pouvoir disposer de deux. Dans les pays où le plâtre n’aurait pas, comme Celui de Paris, la solidité nécessaire pour fabri- Juer des nids , on les fera faire en terre cuite , Sans Vernis; car, dans le cas où ils seraient vernissés, *S dabsorberaient pas l'humidité de la fiente des Plgeonneaux : elle pourirait les bûchettes dont le ad est tapissé ; il s’y engendrerait une multitude sectes, et même des vers capables d'attaquer les Petits : en outre, ceux-ci étant toujours mouillés SOuffriraient beaucoup, et périraient au moindre toïd qui les surprendrait. Ces nids de terre, par “à faculté que l’on-a de les brosser et de les laver °n pleine eau sans les endommager, seraient préfé- Tables à ceux en plâtre, s’ils n'étaient du double blus chers ; mais cependant l'amateur qui se dé- lerminerait à faire cette dépense, en serait bien dédommagé par leur longue durée. | . Fe (pl. 26, fe. 33 est en not caite, à l'intérieur, plus ou moins grande, selon Tue lon à plus ou moins de pigeons à désaltérer. . tte Pompe est composée de deux pièces : l’abreu- Poër (a) et la bouteille (2). L’abreuvoir doit avoir * Peu près la forme d'une marmite de terre; c'est- LS re qu'il doit avoir un ventre plus large que la ase et Ja partie supérieure. À trois pouces au-des- sus du fond, quelle que soit sa grandeur, son ventre 9 130 USTENSILES DU COLOMBIER doit être percé de trous opposés, en forme de pe” tites fenêtres, par lesquels un pigeon puisse fa- cilement passer la tête afin d'atteindre l’eau du fond. Ces trous peuvent avoir trois pouces de dia- mètre, et davantage, si cela ne nuit pas à la soli- dité de la pièce. Les bords de cet abreuvoir seront un peu évasés, afin de pouvoir porter la bouteille en la maintenant d’aplomb. La bouteille n’est rien autre chose qu’une cruche de grès sans anses et à large ventre. Son cou sera allongé comme celui d’une bouteille; la longueur du cou et la grosseur ‘du ventre doivent être calculées de manière à ce que, renversée sur l’abreuvoir, l’orifice par où l’eau dont on l'aura remplie sortira, soit à deux pouces du fond de l’abreuvoir, lorsque le ventre porter? sur ses bords et la tiendra ainsi solidement établie- Par ce moyen, le fond.de la pompe se trouvera 827 ranti des ordures; et, tant qu’il y aura de l’eau dan$ la bouteille, elle se maintiendra à deux pouces de hauteur dans le fond de l’abreuvoir. D. On aura , l'extrême attention de tenir toujours les pompes très-propres , et de renouveler l’eau le plus souvent possible. L'hiver surtout on doit veiller à ce qu’elle ne gèle pas. Il est bon d'avoir plusieurs pompes dans un grand pigeonnier. 4°. La trémie (pl. 26, fig: A), que nous ne dé- crirons pas parce que tout le monde la connait » sera d’une grandeur calculée sur le nombre des oiseaux que l’on aura à nourrir. La mangeoire ser couverte d’une planchette percée de plusieurs trous ronds, à deux ou trois pouces de distance » : ET DE LA VOLIÈRE. 131 %Sez grands pour qu'un pigeon puisse y passer fa- Clement la tête; elle sert à garantir les graines des Crdures qui pourraient y tomber. On la recouvrira ‘une planche débordant le dessus de trois doigts °e chaque côté, pour empêcher les ordures de tom- & dans les graines. cas 50, L’épuisette (pl. 26, fig. 5), est un cerceau en fil de fer, large de ‘dix-huit pouces, garni Me profonde poche en filet, et emmanché dans ‘n bâton de cinq ou six pieds. On s’en sert pour Prendre avec facilité, dans le pigeonnier, les pi- 8€ons, surtout les vieux , que l'on veut en tirer. ir ce moyen on ne les poursuit pas trop , et l’on n'effarouche pas les autres. | à Go, Les grattoirs (pl. 26, fig. 6 et 7 ), sont de Petites lames de fer triangulaires , à peu près dans à forme d’une truelle de maçon, mais emmanchées . Par un trou ou une douille placée au milieu de la lime. On en a de parfaitement triangulaires : : ils “ervent à râcler et nettoyer les niches , éttoutes les Surfaces plates. On en fait aussi dont un des côtés ü triangle, au lieu d'être droit > est arrondi en Partie de cercle : ceux-ci sont très-commodes pour “ettoyer l’intérieur des plâtres on nids. 7. Les brosses dont on se sert pour laver et brosser les cases d’une volière , afin de détruire les Mites et punaises , doivent avoir un manclre de cin S Six pouces. Les plus rudes sont les meilleures. °. Enfin l’on aura une bonne quantité de balais x bouleau , très-rudes , et lon en fera souvent Usage ; Car la prospérité d’un pigeonnier dépend 132 DE LA VOLIERE. | ! \ A autant de sa propreté que de tous les autres soins réunis. | De la volière. + Destinée à loger des oiseaux beaucoup plus pef- fectionnés par la domesticité , et surtout mieux 40° coutumés à l'esclavage et à ses inconvéniens , là volière n’a pas besoin , comme le colombier , d’être construite à l'écart. Le premier endroit venu, dans, une cour, un jardin, une basse-cour, pourvu qu'il ne soit pas exposé aux vents froids du nord, peut convenir; cependant il vaudrait mieux qu’elle füt tournée au levant ou au midi, et surtout qu’elle tirât ses jours de ces côtés. Dans les grandes villes on peut la construire sur un toit, une terrasse, €l même dans un grenier. La volière sera carrée, d’une hauteur propor” tionnée à sa largeur. Sa grandeur totale sera cal- culée sur le nombre des paires de pigeons que l'on aura l’intention d’y loger. Il faudra , par exemple donner huit pieds de diamètre à une volière des- tinée à en loger huit paires ; si elle a seize pieds de long sur huit de large, on pourra yÿ en mettre seize paires , et ainsi proportionnellement, On peut cal- culer, quelle que soit la forme que l’on voudra donner à son bâtiment, sur huit pieds carrés paf couple d'oiseau. Plus on en augmente le nombre dans un espace donné , plus il y a de querelles, de combats , de tapage et d'œufs cassés. | Il ÿ a plusieurs méthodes usitées pour construire les nids de pigeons , mais toutes ne sont pas égale” : < : DE LA VOLIÈRE. 133 Ment bonnes. Quelques personnes , notamment en Province, font construire dans leurs volières des Petits trous, qu’ils nomment gougeotes ; cette ma- Mère est la plus mauvaise de toutes, et ne convient AUaux bisets de colombier. D’autres construisent 8 cases en planches , de dix pouces de profondeur, Sur huit de large, plus ou moins, et les garnis- Sent d’un nid en plâtre ou d’un panier. Ces cases °nt le défaut d’être trop petites, de s’imbiber faci- ‘ment de la fiente qui s'y accumule en peu de. temps, s’y échauffe et répand une odeur fétide très- ingereuse pour les pigeonneaux. Les paniers °sier , placés sur une légère charpente en bois, Ont aussi très-employés; mais ils ont ici plus d’in- “nvéniens encore que dans le colombier. . La méthode qui nous paraît la meilleure pour établir des nids avantageux, est celle employée de- Puis longues années par M: Corbié. Nous allons la décrire dans tous ses détails. Supposons que la volière soit élevée d’après la Convention de seize pieds carrés ; on établira tout 4u tour une espèce de rayon formé d’une planche de bon bois , de dix-huit pouces de large, fixé sur % Supports ou bras implantés dans le mur; on peut 4Ussi les faire à coulisse pour pouvoir les ôter uand on voudra les nettoyer. A vingt-deux pouces Au-dessus de ce premier rayon on en place un se “nd, puis un troisième à la même distance , si l’on Veut deux rangs de nids ; un quatrième, si on en v | | "SUL trois , etc. , etc. Ces rayons établis, on s’occupera à placer les 134 DE LA VOLIÈRE. | planchettes verticales qui doivent faire la séparation de chaque case. Elles seront éloignées de trois pieds les unes des autres, afin de donner cet espace à chaque petite habitation. On aura la précaution de placer les divisions des rangs supérieurs sur le milieu des cases inférieures ; c’est-à-dire que la première case du premier rang ayant trois pieds de long, celle du second n’en aura qu’un ét demi , mais les suivantes trois. ; Devant chaque cellule sera fixé un châssis garni d’un treillage en fil de fer, ayant au milieu une en- trée de dix pouces de haut sur huit de large, munie d’une porte fermant au moyen d’un loqueteau en bois ou d’un crochet en fer. On peut, si l’on veut; remplacer le treillage en fil-de-fer par une claire- voie en lattes minces et étroites. Devant la porte sera une planchette de la largeur de l'entrée, et faisant saillie de huit où neuf pouces en dehors: elle est indispensable pour recevoir le pigeon quand il rentre dans-sa case. On conçoit que lorsque nous avons conseillé de ne pas placer les divisions du second-rang sur celles du premier, c’est pour que; les planchettes des portes ne se trouvant pas per- pendiculairement les unessur les autres, les pigeons; qui aiment à s'y arrèter, ne puissent faire leurs of dures les uns sur les autres, L'intérieur de chaque case sera garni de deu* pids en plâtre, l’un dans le fond à droite, l’autré dans le fond à gauche. On péut également se servir de nids en terre cuite. Cette manière de distribuer une volière est d'au” 1 DE LA VOLIÈRE. s 135 tant plus avantageuse que chaque paire de pigeons . St logée chez elle, sans risque d’être tracassée par és autres, et par cette raison sans envie d'aller à Son tour les tracasser. Quand les cases ne sont pas fermées et indépendantes les unes des autres, Chaque mâle se poste auprès de sa femelle pendant Qu'elle couve ; non-seulement il ne laisse pas d’au- res oiseaux s’en approcher, mais il les empêche Même de s'établir à quatre ou cinq nids de distance € chaque côté. On en a même vu défendre avec ACharnement tout un rang du côté où ils s'étaient “ablis. Il résulte, de cette habitude , des querelles €t des combats sans fin, dont le moindre inconvé- Mient est de porter le be et le désordre dans la Volière. Un autre avantage Ru ’offrent ces cases, C'est que les oiseaux peuvent s'y caresser sans in- terruption, et que par conséquent il en résulte beau- Coup moins d'œufs clairs. Ceci est essentiel , Car on Sait que les pigeons sont tellement jaloux, quais Sitôt qu'ils aperçoivent deux oiseaux se faire les endres caresses par lesquelles ils préludent à l’ac+ touplement , ils s’élancent dessus et les battent Jusqu'à ce qu'ils les aient éloignés l’un de l'autre. fn ces cases sont assez grandes pour servir d’ap- Pateilloir : on peut y renfermer un ou deux oiseaux Pportés d’une autre volière, les ÿ tenir prison- niers ; jusqu’à ce qu’ils soient accouplés et qu ils dent pondu , et par ce moyen les habituer à un Changement | de domicile sans avoir la crainte de ‘S perdre, ou le désagrément de tenir les autres en “hartre privée. : 26 _ DE LA VOLIÈRE. Quelques amateurs ont eu l’idée de remplacer les cases et les nids par des pots de terre absolu- ment semblables à ceux dont on se sert pour faire nicher les moineaux contre les murs des fermes. Ils avaient l'attention d’en tenir trois ou quatre à la disposition de chaque couple. « Ces pots , disent - messieurs Parmentier et Boiste , n’ont pas l’incon- vénient des paniers : les petits n’en peuvent sortir ils facilitent l’incubation , et ils dispensent de placer des rayons en bois.» Mais ils ne disent pas qu'il est aussi beaucoup plus difficile de surveiller la couvée: de tenir les petits propres, et que ces derniers n'ÿ peuvent plus rentrer lorsqu'une fois ils en sont de- hors. Dans tous les cas, les nids doivent toujours être placés dans l'endroit le plus sombre de la vo- lière, parce que ces oiseaux , pour pondre et cou- ver, recherchent toujours l'obscurité ; quelques per” _sonnes en faisant construire des cases comme celles que nous venons de décrire, y ajoutent, pour cette raison , deux petites planches , une de chaque côté) qui tuent les deux plâtres ou nids. Les murs de la volière doivent être plâtrés et -blanchis à la chaux; ils doivent être percés d’une ou deux croisées donnant passage à un beau ; jour, san$ cependant que la clarté soit trop vive. Le plancher doit être couvert d’un bon pouce de sable fin; fiente s s’y dessèche très-vite et rien n’est facile cost de l'enlever tous les deux où trois jours avec un petit rateau à dents très - serrées , ou avec un balai dé bouleau. La personne qui se servira de ce dernief instrument aura le soin de n’appuyer que fort pe” DE LA VOLIÈRE. \ 57 Sur le sable , afin de n’emporter que la superficie °U se trouvent les ordures ; le sable passera à tra- \ers les brins et restera presque pur. Les pigeons u habitent une volière sablée ont toujours le plu- Mage propre et lustré, d’où il résulte une santé igoureuse. 7 I! serait bon que la volière fût partagée en deux e trois compartimens séparés par des treillages, si 9 voulait avoir toutes les races de pigeons. Les Stosses-gorges , les maillés, les lillois et les cava- IS peuvent , en se battant avec les autres, recevoir ans leur gorge enflée des coups de becs_fort dan- Sereux; ils seraient renfermés dans une des divisions U pigeonnier , et par conséquent à l'abri de ces ACcidens. Les grosses espèces , telles que romains, Agadais, etc., seraient dans une’autre; et les petites ans la troisième. Si l’on n'avait que deux divisions, n placerait les petites espèces avec les boulans. . Moins les races pourront communiquer entre elles, Moins les amateurs auront à craindre ce qu’ils ap- Pellent des coups de culotte, c'est-à-dire des infi- délités de la part d’une femelle , infidélités dont les Pelits_ portent toujours la marque déshonorante 408 leur plumage insignifiant. : , JAN aura la précaution de tenir toujours dans la Volière plusieurs pompes, plusieurs trémies, et, M$ un coin, quelques poignées de paille, coupée “a bâchettes de trois ou quatre pouces de longueur, fn que les oiseaux ne manquent pas de matériaux Pour construire un lit propre et commode à leur Jeune farnille. Quelques races négligent absolument 138 SOINS À DONNER cette attention; elles pondent leurs œufs à nu dans le plâtre, et souvent il en résulte des accidens fi cheux ; les œufs se cassent, ou se refroidissen promptement , ce qui fait périr les petits ; l’amatetf y remédiera én mettant lui-même un peu de paille dans les plâtres, en les plaçant dans les cases. D'au” tres pigeons, au contraire , y entassent une si grande quantité de bûchettes qu’ils exhaussent beaucoup trop le nid, ce qui fait rouler les œufs dehors; dañ* ce cas on doit en Ôtér une certaine quantité. Soins à donner à la voliere. ‘ Dans les campages, les pigeons ont presque tou’ jours la liberté de sortir de leur volière pour aller au dehors s’égayer et prendre un exercice salutaire: Toutes les races de pigeons aiment la libertés mais aucune n’en abuse ; et toutes les fois qu'ol pourra la leur procurer, on sera certain de les voif se porter beaucoup mieux, et produire davantage" ce qui n’est pas cependant l'opinion de M. de Vitr}: Il pense « qu’en général les pigeons retenus dan$ une volière spacieuse , sont d’un produit beaucoup . plus considérable que ceux qu'on laisse vaguer selon leur caprice. » Plusieurs races ne peuvent absolument rester prisonnières sans perdre toutJeuf agrément, et leur nom seul l'indique assez. elles sont par exemple les culbutans , les tournans , 16 volans, le claquard, le plongeur, etc. Tous , lors LE f 4 + qu'ils sont renfermés , sont malpropres , et plus aisé ment attaqués par la Vermme « qu'ils ne peuvent | faire périten s’étalant, se pâmant, pour ainsi dire» = no : Ms ON TL 3 et Pres À LA VOLIÈRE. 46ÿ Sous la pluie qu'ils aiment, dit le nouveau Diction- faire d’histoire naturelle; ils ne peuvent se ranimer “U soleil : ils sont encore privés du plaisir d'aller Chercher pour leurs petits, des cailloutages, de Weille et autrés herbes que la nature leur indique ‘mme très-saines pour eux ; et enfin, leur mue est Mès-diffcile ; tous ces motifs doivent déterminer à fur Jaisser une liberté dont ils ne profitent guère te pour faire l'amour plus à leur aise sur les toits, dormir au soleil ou s’élancer par intervalles dans airs, sans jamais s’écarter trop de leur domicile.» Autant qu’on le pourra la volière sera donc ou- lêtte. Mais comme , dans les grandes villes , il n’est Euère possible de leur donner la liberté, parce Île, ne se posant que sur des toits, ils deviennent *0p souvent la proie des chats qui sans cesse s’y lnnent en embuscade, on prendra des mesures afin de pouvoir toujours les faire jouir des douces Mfluences de l'air et des rayons du soleil. Pour (la , on établit sur une fenêtre, mais en dehors , de très-grande cage en treillage de fil de fer , dans | ‘quelle ils auront la facilité d’aller se promener en Ut temps et à toute heure à leur fantaisie. Le Plancher sera en planches, les côtés en fil de fer, ét | < dessus couvert par un toit en planches qui em- St la pluie d'y pénétrer; autrement elle fone avec leur fiente une boue qui s’attache à leurs Pates, aux plumes de leur ventre, et nuit singuliè- “Ment à l’incubation en mouillant et refroidissant SŒufs, ou en les couvrant d’une croûte de mal: Propreté ; 140 SOINS À DONNER A LA VOLIÈRE. Aussitôt que des œufs sont éclos dans un nid ; on doit ÿ veiller attentivement pour entretenir a propreté. Tous les trois ou quatre jours , à datef de la naissance des pigeonneaux , on changera la paille de leur plâtre, pour empêcher la fente ». dont sans cela ils seraient bientôt entourés , d'en" tretenir les insectes parasites qui les font peau” coup souffrir, et quelquefois incommodent teliemen! la mère, qu’ils là déterminent à abandonner ses petits. Quand on enlèvera des pigeonneaux, ou lors qu'ils seront sortis du nid, on les nettoiera sur-lé champ ainsi que toute la case, et on y remettra de la paille fraiche. ; Il faut entretenir partont la plus scrupuleus propreté; chercher avec soin tous le endroits qu peuvent réceler des mites, des punaises, ou autre insectes , et les tuer par le moyen d’un petit bâton! d’une brosse, ou même avec de l’eau bouillant® : Onne laissera jamais séjourner de la colombine dan l'intérieur, et l’on aura même la précaution de Le faire transporter à quelque distance. On veillera À ce que le plancher soit balayé exactement et le pli souvent possible; mais en exécutant cette opérati0P il faut se donner de garde de faire élever de Ja poussières car elle est extrêmement âcre , et, lo!“ qu’ils la respirent, elle peut porter dans leur gors ou dans leurs poumons des germes de maladies 19° curables. | : À ; : 16 On entretiendra toujours dans les trémies 4 : a nourriture saine et abondante, et l’on renouvelle” 9 . « 2 é A és l'eau de leurs pompes deux où trois fois pat se” Lt gs Ref Lama ; RE — ce + DÉGATS ET UTILITÉ DES PIGEONS- 14€ Maine ; l'hiver surtout, on veillera à ce qu'elle ne Bèle pas. Outre l’eau nécessaire à les désaltérer, il Sérait extrêmement utile, principalement l'été, de fur donner un baquet, comme nous lavons dit Pour le colombier, afin de leur faciliter le salutaire Plaisir de prendre de temps en temps des bains, nécessaires en cé qu’ ils les débarrassent des mites ét des puces. Pour éviter les querelles et un désordre très- Préjudiciable, on enlèvera avec une scrupuleuse actitude tous les oiseaux qui ne seront pas ac- Cuplés. Les mâles surtout font produire un grand ombre d'œufs clairs en troublant les ménages dans *urs amours , et les femelles causent aussi un grand Préjudice en débauchantgdes époux qui s’épuisent devenant adultères. Dès que les pigeonneaux Mangeront seuls, on les portera dans un appareil- 9r, et on ne les: rapportera dans la volière que 0rsqu'ils seront accouplés.. | « ; Enfin, si l’on voulait peupler une volière tout dun coup, on agirait comme nous l’avons dit à article du colombier, et jamais on ne le ferait avec des pigeonneaux nés au printemps. Du léste, toutes les précautions indiquées pour le colom- ier, conviennent également à à la volière. + Dégäts et utilité des pigeons. + Au commencement de la révolution il y eut une Proscription générale contre les pigeons, et chacun, Pour masquer sa véritable intention, exagérait de Son mieux les prétendus dégâts occasionés par ces 142 DÉGATS animaux. Le véritable but que l’on se proposait et celui dont on parlait le moins, était de faire dis” paraître les signes d’une honteuse féodalité. On äbattit partout les colombiers, dans la même inten tion que les girouettes dominant les tours à cré- neaux et les châteaux à pont-levis. Il est reconnu que les pigeons ne causent aucuf dommage sur les toits où ils se posent, parce qu'ils n'ont pas habitude de gratter, et que leur poids: | de six à huit onces au plus, n’est pas assez cons“. dérable pour occasioner le moindre dérangement: Des couvreurs, au contraire, ont prétendu qu'uf toit où les pigeons s’assemblent en grand nombres est plus facile à entretenir qu'un autre, parce qué ces animaux font tombegles ordures qui l’encom*, brent et cachent aux yeux les ravages que le temps y à pu faire. | : | Dans les pays agricoles, où les’ produits des colombiers forment une branche intéressante d£ revenu , on à plaidé la cause des pigeons fuyards avec un grand avantage; on a prouvé l'injustiCf des aceusations portées contre eux, et l’inconsé* quence de l'arrêt qui les a bannis en les condamnañ! comme les plus grands ennemis des agriculteur$ Les pigeons ne sont pas des oiseaux pulvérateurs? ils ne grattent jamais la terre, et ne peuvent paf conséquent découvrir lesgrain jeté pour semence . Leur timidité leur empêche de suivre le labouret? pendant qu'il sème, et même de se poser dans Je champ avant que la herse y ait passé. S'ils y vien nent après, loin de faire du mal, ils ne font que du SS ET UTILITÉ LES PIGEONS. -143 bien en enlevant le grain qui n’est pas enterré, et M végèterait néanmoins assez pour gêner la crois- “ince des bonne$ plantes, tandis qu'il n’arriverait Jamais à graine, ou à maturité. HUE D'ailleurs on a fait une remarque prouvant assez ue le pigeon ne diminue pas le produit des ré- Coltes : c'est qu’en l’ouvrant, soit à l’époque des mailles, soit dans toute autre saison , lon ne trouve jamais dans son estomac et dans son jabot, que des graines de plantes parasites; ou, s'ils con- lennent quelques grains des graminées à l’usage de 9mme , ils n’y seront que pour un huitième au blu, encore ce qu'on yen trouve est presqu’en Malité de mauvais grains. Les cultivateurs sarclent leurs champs avec beau- “oup de peine lorsque les plantes nuisibles sont Veloppées ; le pigeon fait mieux, il détruit les mau- ‘aises herbes dans leur principe, en enlevant leurs Ftaines à mesure qu’elles tombent sur la terre. Nous oyons pouvoir avancer avec certitude qu’un moi- JG fait plus de dégât dans les récoltes que deux Méeons. 6 Hu M. Beffroy, membre de la société d'agriculture de Paris. a lu sur ce sujet, à une des séances, un Mémoire où l’on trouve le passage suivant : « Les ervices qu'il rend à cet égard sont tels, que dans le È *nton de Dizy, département de l'Aisne, portion de hiérarche , où l’on a toujours récolté le blé ° plus beau, le plus net et le meilleur, on s’est ‘Omptement aperçu de la perte des pigeons. Les “res s’y couvraient d'herbes qui étouffaient les " MAR , DÉGATS récoltes; la paille y était mince et rare, le graifl peu nourri, et il était difficile de le purifier asser pour qu'il pût présenter à l’œil cette netteté qui le faisait rechercher de très-loin pour blé de semence. Les premiers cultivateurs l’avaient remarqué ; aussi ) en prenant à cens les terres, de la main des sel= gneurs , une des conditions était que le seigneur du territoire donné en champart, bâtirait un colom£ bier. Cette condition fut remplie, parce qu'il fal-. lait assurer les récoltes des. censitaires, et dan$ beaucoup d’endroits, les colombiers furent élevés à grands frais. On a encore remarqué que les paÿ° les plus abondans en blé, tels que la Beauce, étaient ceux où les colombiers étaient en plus grand nomf bre. » - 4 Il est certain que le pigeon ne mange que le sur plus de la récolte qui ruirait à l’abondance des produits ; mais si quelques cultivateurs avaient! encore des craintes, il leur serait facile dem ployer un moyen qui favoriserait la végétation el éloignerait les pigeons; il consiste à-chauler leu” semences, car ces oiseaux ne touchent jamais at blé qui a subi cette opération. On nous objecter? qu'ils peuvent faire beaucoup de mal dans de cer” tains semis dont on n'est pas dans l'usage de fair passer les grains au chaulage , comme par exemple les chènevières et les semis de pois. Nous répoñ” drons que les pigeons ne font pas plus de mal à C® cultures que les autres oiseaux qui s’y portent en grand nombre, et qu’en les garantissant de la vO/* cité de ces derniers on les garantit aussi des autres "re | ET UTILITÉ DES PIGEONS. , 145 Le Pigeon , dès que la graine est levée, ne peut plus Ÿ Porter atteinte; mais il n’en est pas de même des Moineaux , d'un grand nombre de pinsons, mésan- ds , etc. : ils épient le moment où la maturité com- Mence, pour se percher sur les épis et les panicules - lenfermant les espérances du cultivateur, et dé- Vorer, quelquefois en peu de jours, la plus grande Partie de la récolte ; ce que nesfont jamais les pi- Cons. À | $ | | Lorsque le gouvernement supprima le privilége °0dal des colombiers, il autorisa chaque particulier * faire élever des pigeonniers, mais à la charge de lenir les pigeons enfermés, pendant le temps qui Serait déterminé chaque année par la commune du “U; et l'on accorda, ce qui est assez contradic- loire, le droit à chaque individu de les tuer en tout temps sur sa propriété. y : Nous allons donner ici l’extrait d’un mémoire € M. de Vitry, lu à la société d'Agriculture de la Seine, établissant d’une manière assez précise l’uti- lé économique que la France retirait annuellement $ ces animaux. « Je vais démontrer par un cal- cul très-simple et très-clair la perte que nous avons “te par la destruction ou la dépopulation des Olombiers, et combien notre intérêt, celui de “ültiplier les subsistances , milite encore puissam- nt en faveur des pigeons de colombier, dont il Sxiste plus un seul individu dans quelques dé- Partemens. ? Au moment de l'arrêt porté contre les pi- Sons füyards , il y avait quarante-deux millé com- 10 146 DÉGÂTS munes en France, il y avait donc quarante-deux mille colombiers. Je sais que dans les villes il n'en existait pas Et qu’on en voyait peu dans les com: munes rurales des environs de Paris; mais je sais aussi qu'on en trouvait deux, trois et quelquefois plus dans un très-grand nombre de villages; et je pense être bien loin de toute exagération ; en COMP” tant un colombier par commune. » Il ÿ avait des colombiers où lon comptait trois cents paires de pigeons; mais, pour aller at devant de toute objection, je ne compterai qué cent paires par colombier, et seulement deux pontéÿ par an, laissant la troisième pour repeupler êt ren} placer les vides occasionés par les événemens. » Or cent paires, par colombier , donneront UP total de quatre millions deux cent mille paires? or chaque paire donnant seulement quatre pigeon” par an, il en résulte seize millions huit cent mi pigeonneaux » Chaque pigeonneau pris au nid à dix-huit 0 vingt jours, plumé et vidé, pèse quatre oncé*’ Les quarante-deux mille colombiers fournissaiel} donc soixante-quatre millions huit cent mille onct d'une nourriture saine, et en ‘général à un pris assez bas. On a vu le jeune pigeon ne se vendré couramment que quaire sous, dans plusieuf” départemens. | 4 » Enfin, en divisant soixante-quatre millio1 huit cent mille onces par seize, pour connaitre nombre de livres de viande dont l'arrêt contre l® e e ñ x 6 pigeons nous à privés, on trouvera qu'à l’épod® ET UTILITÉ DES PIGEONS. 147 de leur proscription, les colombiers entraient pour Tatre millions deux cent mille livres pesant de “lande, dans la nourriture de la France, et dimi- Tüaient d'autant la consommation des autres sub- Slances animales. . ? Il résulte un autre dommage de la suppression des colombiers, la perte de leur fiente, un des Plus puissans engrais pour les terres qu’on destine 4 porter du chanvre, et qu'on à vu vendre dans .uelques départemens au même prix quede blé. » i A à 12 tt aa tas AA VULVUT LU VUE VAL LU AS LUS LUS LAS VUE LUS ULA VAR LUE MR LAS LA 1 SECONDE PARTIE. MONOGRAPHIE DES PIGEONS DE VOLIÈRE. ns + Le. DIVISION, —COLOMBES PIGEONS. + PREMIÈRE RACE. PIGEONS BISETS ; Columba livia. ES Caractères auxquels on reconnaîtra cette race Ont : point de filet rouge autour des yeux, pau- Pières simples ; pas d’excroissance charnue, nommée Morille, sur le bec ; iris noir, ou œil de vesce (1); ec droit, grèle, flexible et renflé vers le bout; äles longues et pointues. Ces oiseaux, selon l'opinion des ormthologistes Modernes , seraient la souche de tous les pigeons 9Mmestiques. On en compte trois variétés que les Mciens auteurs regardaient comme autant d’espè- + toutes trois se trouvent également en état de ; Erté et de demi-domesticité. On leur donne la Préférence sur les autres races pour peupler les NX. | 0 Les amateurs nomment l'œil noir œil de vesce, à cause de sa Le” lance avec cette graine. Ils appellent œil perlé, celui dont We blanchâtre ; quand le blanc n’est pas très-pur: l’œil est f €; S'il est piqueté ; ou dragonné s’il est taché en panaches. En- °Tsque l'iris est jaune, c’est un œil de coq. 150 LES BISETS. colombiers de la campagne, quoiqu’ils produisent moins, sans doute parce qu’ils savent aller au loin dans les champs chercher leur nourriture, et parce qu’on n’a rigoureusement besoin de leur donner du grain que lorsque la terre est couverte de neige Ils $e nourrissent de toutes les espèces de vesces ; sauvages ou cultivées, de toutes les espèces de grains que la nature leur présente dans les champs, de blé, de sarrazin, de pepins de raisins qu'ils vont chercher sur les tas de marc que lon a em- ployés dans les terres comme ehgrais , ou que l’é- conomiste intelligent a eu la précaution de leur préparer, en les séparant du mare par le moyen du van; enfin ils mangent même des insectes, des >etites limaces et des colimaçons, « M. de Cossign}; dit M. Vieillot, a remarqué à cet égard, pendant plusieurs années, que les pigeons de l'intérieur de l'Ile-de-France se nourrissaient de préférence avec des escargots très-petits, qui s'étaient multipliés si abondamment qu’ils étaient épars sur le terrain, €f que, pendant tout le temps qu'ils s'en nourrissaient; ils étaient plus gras qu'à l'ordinaire, plus délicats; plus succulens, et qu'ils multipliaient davantage; ils avalaient entiers ces escargots, qui étaient à peu près de la grosseur d'un-grain de mais. » Il n'existe pas d'oiseaux qui s’engraissent avec autant de fa cilité et en si peu de temps que le jeune pigeon biset. Les fermières, dans le midi de la France? les enlèvent du nid aussitôt qu’ils commencent à développer des grosses plumes ; elles les entassenl quelquefois au nombre de vingt ou trente, dans uné Lost) Varie Rite in. nn dome > date" rs Case PREMIÈRE RACE. | 151 Srande cage qu’elles couvrent d’un linge épais, ou Quelles tiennent dans un lieu obscur ; elles prépa- Tent une pâte liquide avec de la Le de sarrasin; elles y ajoutent quelques poignées de grains de Mais entiers, et, par le moyen d’un entonnoir elles placent dé le bec du pigeonneau, elles U versent cette nourriture dans le jabot quatre 9U cinq fois par jour. Elles ont la précaution de &$ placer dans une autre cage, à mesure qu’elles ‘Ur ont donné à manger, afin de ne pas courir é risque de ‘donner plusieurs fois aux mêmes, tandis que d'autres souffriraient de la faim. Par “étte opération aussi prompte que facile, elles ‘hgraissent , en six ou sept jours au plus, un grand ombre de ces oiseaux qu elles portent ensuite au Marché, où leur valeur a doublé. Il est étonnant Combien ils acquièrent de délicatesse en aussi peu de temps. 1. PIGEON BISET SAUVAGE ; Columba livia agres- Colombe biset, Temminck. Biset croiseau, Béllon. Co/umba livia , Lath., Gesner. Palumbus, el Palumbus minor, an Columba fera saxati- #, Schwencfeld. Columba saxatilis , Aldrov. Bi set Buffon, pl. enluminées, n°. bio. Fire tom. IT, PL xriv, Brisson. Le Péléias des Grecs. La tête, le haut du-dos , les couvertures des ailes, à Poitrine, le ventre, les flancs, et les couvertures Supérieures et en de la queue, d’un cendré Euâtre: les côtés du cou à reflets verts-dorés, Chatoyant ou’changeant, selon la maïñière dont ils ( / 152 LES BISETS. sont basis par la lumière ; la partie inférieure du dos, ou pe d’un blanc pur; les pennes primaires des ailes d’un cendré noirâtre ; les autres d’un cendré bleu : toutes portant deux tâches noires formant deux rubans sur les ailes, et terminées de “noir, ainsi que celles de la queue ; du blanc sur la penne latérale de la queue; iris d'un rouge jaunà- tre; bec rougeâtre , pieds rouges et ongles noirs * longueur , douze pouces dans sont état de liberté ; treize ou même quatorze pouces en domesticité. Dans tous les âges, il se distingue facilement du suivant par son croupion blanc. Plusieurs ornithologistes le regardent comme une espèce: d’autres pensent qu'avec les deux suivans ilsan€ forment que des variétés. Temminck , un des au- teurs qui connaissent le mieux les oiseaux, rapporté uniquement à ce biset les pigeons de colombier mais il pense que quelques variétés des pigeons de volière peuvent venir d’ailleurs. « A la suite de cette espèce, dit-il, viennent se ranger, comm£ ses descendans, les pigeons de colombier et quelques races de pigeons de volière. » Cet oiseau, que l’on retrouve en Afrique, pa” raît en Europe au printemps et repart en automne; il habite les bois, niche sur les branches ou dan des trous d'arbres , et se perche habituellement; 0® le rencontre depuis la Suède j: u$que dans les climats chauds. Si tous les pigeons domestiques ne des cendent pas de celui-ci, comme le pensent quel- ques naturalistes, bien certainement 1l est la souche des pigeons de cofembies. Il s’accoutume très-bie"l OL OMR TER ; { \ ET DE & LD d ES RQ AN } (Q 7 IGE cet z x TS Es ES A = muet . nd gl tin ancre Se RE Een > 6 > PREMIÈRE RACE. Ni 153 à l'état de domesticité , et-il paraît même que dans Ke partie dé l'Asie on se fait un amusement vif de J réduire. « On trouve partout dans la Perse, dit * hardin , des pigeons sauvages et domestiques, Mais les sauvages sont en bien plus grande quanti- ee Cest, je crois, le pays du monde où lon fait $ plus beaux colombiers; on'en compte plus de Mois mille autour d’Ispahan. C’est un plaisir du Peuple de prendre des pigeons à la campagne par * moyen de pigeons apprivoisés et élevés à cet age, qu’ils font voler en troupes le long du jour “Près les pigeons sauvages ; ils les mettent parmi ‘Ux dans leur troupe, et les amènent ainsi au co- Ombier, » r258 FRE Dans quelques pays montagneux de la France, ® s'amuse aussi à leur: donner la chasse, et l’on ‘Mploie pour les prendre plusieurs procédés que fous ne décrivons pas, parce qu’ils n’entrent point dans le cadre de cet ouvrage; nous nous contente- lons de renvoyer au Traite de la chasse. Si l’on n’a pas fait jusqu'ici degrands efforts pour. % peupler nos colombiers, c’est qu’il produit moins Îte ses variétés, et qu’il se borne ordinairement à *üx pontes par an; d’ailleurs, il est beaucoup plus ‘are que le suivant. % Picron miser DE cocomsier; Columba livia nas, pl. re. Colombe colombin, Temminck. Co- se œnas, Lin. ; Latham. 2 inago sive Columba “ana, Frisch., pl, exxxrx. Pigeon ramier, Al- M pl. xuvr. L'OEnas ou Finago des anciens. 154 LES BISETS. Il diffère essentiellement du précédent en ce qu'il a constamment le croupion bleu cendré. Sa tête , sa gorge, et toutes ses parties inférieures, sont de cette couleur; les côtés du cou sont d’un ver! chatoyant, c’est-à-dire à reflets métalliques; poi- trine de couleur vineuse; haut du dos d’un cendré brun ; une tache noire sur les deux dernières pen” nes secondaires des ailes ; toutes les pennes des ai” les et de la quéue d’un cendré bleuâtre , terminées de noir; du blanc sur la barbe extérieure de la penn& latérale de la queue ; iris d’un rouge brun; bec el pieds rouges : longueur, treize pouces en état dé liberté, et.quatorze en domesticité. Nous croyons que nos pigeons de colombier des cendent de celui-ci comme du précédent, puisqu'o® les trouve semblables à l’un et à l’autre, et à pet près en même nombre, dans tous les pigeonniers des grandes fermes. Ces oiseaux portent le nom “di biset , comme le précédent, parce qu'ils diffèrent des SPAM domestiques par leur couleur plus bise. En état dé Bberté, is ne se trouvent pas dans les pays froids) et ne restent que pendant l'été dans les pays tem” pérés. Vers la fin de février et au commencement de mars, ils arrivent en grandes troupes dans 8 France méridionale et dans les départemens au midi | de Paris; ils s’établissent dans les bois, nichient! dans des troncs d'arbres et jamais sur les branches; ils pondent deux ou trois œufs au printemps, ét vraisemblablement, font une seconde ponte en été. Ils n’élèvent chaque fois que deux petits, et s'en 4 ’ cs 34 1 PREMIÈRE RACE. | 155 tournent dans le mois de novembre, en prenant *ur route du côté. du midi; ils se rendent proba- lement en Afrique, par l'Espagne, pour y passer ler. Ces oiseaux se perchent, mais beaucoup Moms fréquemment que le biset sauvage. Ê L’œnas, très-connu des anciens, devient domes- tique avec la plus grande facilité. Pris jeune et éle- \€ dans un colombier, il s’y attache, ne le quitte : Plus, et \ fait deux ou trois pontes par an. Souvent en a vu venir s’y fixer de leur propre mouve- Ment, sans que l’on ait mis aucun art pour les y at- ve; quelques-uns même pénètrent dans les vo- res, s’accouplent avec des pigeons mondains , et Poduisent une postérité chez laquelle on ne re- ‘Ouve aucune trace des premières habitudes que ‘Urs parens devaient à la liberté. La domesticité fait varier le plumage de cet oi- au avec la plus grande facilité; il paraît même (ue cela lui arrive quelquefois vivant en état de Mture, Il n’est sans doute qu’an pigeon échappé de ls colombiers et retourné à l’état sauvage. Ce qui Me porte à le croire, c’est qu’il rentre très-facile- “ent et souvent même volontairement en esclavage, quil niche constamment dans des trous d'arbres , Jamais sur les branches comme le biset sauvage ; Mar qu'en domesticité 1l perd très-promptement &bitude de se percher. Ce biset et le précédent “Mptent à peu près pour la moitié de la popula- lon des colombiers de campagne , où l’autre moitié St ordinairement en fuyards. ne NE Lab arr + Eté _—— æ is ” ras ï . LES BISETS. 3. PiGron BISET FUYARD : Columba livia fugiens: Pigeon, üyard , Belon. Catirés ASTeSLEs , Pad , pl. excnir. Le Pigeon de Roche, Rocheraie , Pigeo! de montagne des anciens auteurs. Il a beaucoup de rapport avec le précédent: mais 1l en diffère par son plumage, en général plu$ pâle ou plus ardoisé : ; par la partie blanche de 50% dos, beaucoup plus conne que dans le premier ? par Gnee, de ses couleurs, qui varient d'in” dividu à individu, marque certaine d’une domes” ticité. plus ancienne ; et enfin par la différence d8 ses mœurs lorsqu' il en liberté. On en trouv£ qui ont l'iris gris et les pates noires. Celui quê Frisch a figuré est blanc, avec la tête et la queuê rousses. Le plus souvent (eur bec est noir ou plom” bé, et leurs pates noirâtres ou d’un: rouge terne. Ce pigeon ne se perche ; jamais ; il fuit les lieus couverts et le silence des forêts. Ordinairement l habite les trous de murailles dans les vieux bâtimenf les clochers, les tours abandonnées, ou même lef fentes de ar Depuis un ad nombre d’an nées , quelques paires se sont emparées des trous qui existent sous les arches du Pont-Neuf, à Paris, € _y élèvent tranquillement leur postérité an milieu du tumulte de la capitale. C’est évidemment un oise échappé de ños colombiers, où il rentre assez sou” vent. Cet oiseau ne vit ordinairement se huit an’ et n’est fécond que les quatre premières années ? après quoi les pontes diminuent insensiblemen?- Dans nos colombiers, les Rs font communé- Ch nt D Ok Ph, cf LS ED Ses te < © el d + pan dopé Rs tn ue à is nn ue des n cer amis ce maugfhténss à RS ns PREMIÈRE RACE. 157 Ment deux ou trois pontes par an, et la plupart en Mtquatre dans les parties méridionales de la France. Vi, Commencent en mai, et continuent chaque mois Jusqu'en août imclusivement, s'ils sont abandonnés à “UX-mêmes et peu soignés; mais souvent ils-pon- nt six ou sept mois sans interruption; s'ils ont Menourriture abondante. Dans les colombiers bien US, on trouve encore beaucoup de pigeonneaux Fè Septembre et octobre, et l’on donne à ces cou- 68 le nom de polées. Les pigeons fuyards sont à la vérité plus petits les pigeons de volière ; ils ne couvent pas au- At et ne sont jamais aussi gras, à moins que l’on 7 j'bloie le moyen indiqué dans les généralités de race; mais ils se nourrissent eux-mêmes de tou- les Les graines que leur offrent les champs incultes À cultivés, sans occasioner aucune dépense à fUrs maîtres. Il n’en est pas de même dés autres ui ne sortent jamais, ou du moins s’écartent peu Ans la campagne, consomment beaucoup et de- Mndent plus de soins. Cependant les pigeons volière, Surtout la race des volans et celle 8 culbutans , prennent facilement les mœurs des lYards, et s’accoutument à aller chercher leur ù à : « | ürriture dans les champs; ils produisent deux \ davantage , et malgré cela on n’a jamais pensé, % Moins en France, à leur faire remplacer les Yards dans les colombiers de la campagne. Diffi- À Ment les hommes renoncent aux préjugés de éurs ancêtres, surtout lorsqu'ils ne sont pas Res Dire X ün paysan d'améliorer les produits / 158 LES MONDAINS: de sa ferme , par cette méthode bien facile, ee la voix perdue dans le désert : « Mon père faisait comme cela, » vous répondrait-il, et cette phrase est pour lui un argument irrétorquable. À force de soins on est parvenu, en nourrissan! des pigeons fuyards dans des volières, à les rendre aussi féconds que les autres, et à obtenir jusqu'à huit ou neuf Bones par an; mais cette expériencé ne conduit à rien, parce que, ces oiseaux étant plus petits, le prédit est toujours moindre €? valeur, tandis que la dépense est à peu près la même. SECONDE RACE. PIGEONS MONDAINS ; Columba admista. Nous ne traiterons pas ici des variétés innoM brables qu'offre cette race de pigeons , parce qu'al cune , exceptées la première et la troisième, n'es constante et qu’elles ne reproduisent ] jamais des ii dividus semblables. Les mondains® doivent let origine à la confusion de toutes les races abando! nées à elles-mêmes, croisées et mêlées ensemble av hasard, ce qui est cause qu’on ne peut assigne! ” ce groupe aucun caractère tranchant et exclu!” Tout ce que l’on peut en dire c’est qu il faut rap porter à cette section, tous ceux qui n appartien nent pas à une race pure ou au moins déterminét” Ils affectent toutes les formes , toutes les grandeur? et leur plumage , varié ou PTE. peut avoif o KR A = æ = MO NIDAIN RON (rl f \ JPIL lunba admite media. (4 L SECONDE RACE. ee ‘né ou plusieurs des couleurs communes aux pi- st0ns, Ils ont quelquefois un filet autour des yeux, plus souvent il leur manque; tantôt ils sont Maussés, c’est-à-dire qu'ils ont des plumes sur les larses (r), jusqu’à la naissance des doigts, sans en Woir sur cette dernière partie; tantôt ils sont à Pieds nus, ou sans plumes sur les pieds. Non-seu- ment le plumage de ces oiseaux n'est pas uni- Mme d'individu à individu de la même variété, Mais il n’est pas même régulier sur le même; par “Kémple , on en voit qui ont une aile blanche et dütre noire, ou même la moitié du manteau lancée d’une couleur, tandis que l’autre moitié * sera d’une autre. Les femelles ressemblent x mâles. | | Quoique ces pigeons soient, pour toutes ces aisons , dédaignés par les amateurs, ils n’en sont RS moins plus généralement répandus que les lütres, et cela est facile à concevoir: car si l’on Met entre les mains d’un homme négligent les oi- “aux les plus précieux et de races les plus pures, ne tarderont pas à se méler, à se perdre les MS dans les autres, et à ne plus donner que des ondains, d’autant plus insignifians qu'ils auront te Produits par un plus grand nombre de races oisées | qu'ils auront quelques caractères d’un © Le tarse , chez les oiseaux, est cette partie du pied, ordi- “Tément recouverte d’écailles, que l’on appellé vulgairement la *; et qui commence à l’origine des doigts pour aller s’articu- Vec le talon auquel on donne aussi le nom de genou par une Sur assez générale. tra 160 LES MONDAINS, plus grand nombre dé ces races sans en avoir aie cuns de bien tranchés. En compensation, ce qu'il perdent du côté de là beauté et de la pureté, ils le gagnent du côté de la fécondité, car of sait que | plus les races sont croisées plus les métis son! productifs. Aussi les personnes qui tiennent plus ? l'intérêt qu’à la beauté, les gourmands surtout: les estiment beaucoup à cause de la quantité de pigeonnéaux qu’ils produisent chaque année. 7 on les tient en petit nombre dans une volière OÙ chaque paire pourra disposer de trois ou quat® paniers, 1ls couveront presque tous les mois dé l’année : c’est-à-dire qu’ils feront huit à neuf ponté par an, ce qui est le résultat le plus satisfaisal’ que l’on puisse attendre de quelle espèce qué ce soit. Les mondains ne sont difficiles ni sur la nou!” riture , n1 sur le logement, ni même sur les soi habituels. On les nourrit très-bien avec toutes Je espèces de grains dont les volailles font leur alr ment ordinaire, tels que sarrasin, fèves, maïs, blé: recoupe de froment, de seigle et d'orge; cepeñ” dant mieux ils sont nourris plus ils produisent, €! j'ai vu souvent que les graines de graminées let! donnaient une espèce de diarrhée, les réfroidis’ saient beaucoup, et leur faisaient pondre des œuf clairs. Ils se plaisent également dans un colombie' dans une volière, dans une écurie, et même daf une boîte de deux pieds carrés; ils nichent dé même dans une simple cage. Ils s’habituent fac lement au bruit et même au fracas des lieux pop SECONDE RACE. 167 leux, et craignent moins que les autres l'ombre, le Mauvais air, et les odeurs méphitiques. Nous ne mentionnerons ici que trois variétés, Parce qu’elles sont constantes. La première sur- fout est remarquable par sa taille , et parce qu’aussi elle a été connue et décrite par d'anciens auteurs. Cette première variété et la troisième sont plus délicates que les autres. 4. PicroN Gros MONDAIN; Columba admista Cassa. En anglais white rumped pigeon, Latham. Un filet rouge. autour des yeux. Très-gros et très-lourd , atteignant quelquefois, dit Buffon, la _Srosseur d’une d’une petite poule; mais si cet oi- au n’a pas dégénéré depuis le temps où il éeri- Yait, ceci nous paraît un peu exagéré. Son plumage St varié ou uniforme, de toutes les couleurs. Il Produit très-peu et n’est guère recherché que pour à grandeur, parce qu’il a le défaut de casser ses Œufs; il les écrase par son poids en s'appuyant dessus pour couver. | 5. Picron monpain Moyen; Columba admista media. PI. 2. De tous les pigeons ce sont les plu$ communs ; ®S Sont aujourd'hui en possession de peupler toutes 8 volières économiques où l’on ne cherche pas à Posséder les races pures, et de fournir, avec les isets , les marchés de la capitale. Nous ne don- férons pas léurs caractères, puisqu'ils consistent Précisément à n’en point avoir ; seulement ils sont Plus petits que le précédent , et ordinairement plus , IT 162 LES PATUS, er : Gp , 4 ! . Ê gros que le suivant. C'est à eux que s'appliquent particulièrement les faits rapportés dans les géné- ralités de cette race. Ils sont de toutes couleurs avec ou sans huppe , patus ou non patus , et leurs nombreuses variétés ne peuvent se décrire, parce _9 . , . ! à qu’elles sont le produit de mélanges combinés à l'infini. Leur caractère distinctif ne peut être que leur grosseur , qui équivaut à celle d’un poulet de trois mois. | _ 6. PiGroN MONDAIN pr BErrin; Cofumba ad- mista Berolini. RS Cette jolié variété, apportée de la Prusse en 1808, a un filet rouge autour des yeux , le plumage d’un beau noir avec le manteau bariolé de blanc; et un rang de petites taches arrondies et blanches: imitant un rang de perles, ‘sur les ailes. J'ai vu cé charmans oiseaux au Muséum d'histoire naturelle : mais j'ignore s'ils se sont multipliés en France €! s'ils produisent beaucoup. Z E. TROISIÈME RACE. PIGEONS PATUS; Columba pedibus plumosis. Ces oïseaux , jadis estimés , sont aujourd’hui , à quelques variétés près , relégués avec les mondain$ par la plupart des amateurs ; c’est-à-dire qu'ils sont abandonnés à eux-mêmes, et que peut-être un jonr cette race sera beaucoup détériorée par les m£* langes, si elle ne se perd pas tout-à-fait. On les IE S JIM © © IPA'LU 4 \y 114 PI LS pedibus plumes LCENA LS Colunba Lemon SON ue AA ER TE PA | TROISIÈME RAGE. 163 Téconnaît aux plumes plus ou moins épaisses , plus Où moins longues qui leur couvrent les phalanges Jusqu’aux ongles , et à l'absence d’autres caractères qui les rangeraient dans une race déterminée. Ils Ont les formes générales des mondains , et, comme eux, affectent toutes les couleurs. $ " 7. Picron PATU ORDINAIRE ; Columba pulgaris Pedibus plumosis. Taille moyenne; moins patu que le limousin et Moins gros; de toutes les couleurs ordinaires aux Pigeons , mais cependant plus ordinairement varié de noir ou de fauve. Il produit beaucoup, et n’est difficile ni sur la nourriture, ni sur le logement ; il s’accommode également bien du colombier, de la Yolière, d’une écurie , ou même d’une simple boîte. ll est très-répandu partout, mais surtout dans le midi de la France. La plupart des volières ouvertes des environs de Lyon sont peuplées de cette variété. 8. Prcron pATU Limousin ; Columba lemovicen- sis pedibus plumosis. PI. 3. Très-gros et très-long , haut sur jambes; se dis- ünguant particulièrement par la longueur démesu- rée des plumes qui lui couvrent les pates. Il affecte loutes les couleurs avec la tête et.le vol blancs. Il Produit beaucoup ; mais il a le défaut de jeter ses œufs hors du nid avec les plumés de ses doigts, ce qui oblige à les lui couper. Si on se contentait de les arracher , elles repousseraient promptement , et Pon n’aurait obvié au mal que pour peu de temps, On le dit originaire de Limoges , d’où son nom. LE di sad a " _—e = res mnt Te PT DEL Se 104 LES PATUS. 9. PIGEON PATU HUPPÉ; Columba menstrua pedibus plumosts. Columba Menstrue seu CriStAl@ y Frisch. Cet auteur l’a figuré , pl. CXLIV, et le nomme en allemand , Mon. taube. Frisch le nomme en latin comba menstrua , pigeon de mois , «parce que, dit-il, il produit tous » les mois , et n'attend pas que ses petits soient en » état de manger seuls pour couver de nouveau. 1e » faut cependant en excepter le fort de l’hiver, et » ne compter que sur huit ou neuf pontes par an.” C’est, en effet, un de ceux qui produisent davan- tage, Il ne diffère du précédent que par sa huppe. _jo. Picron paru DE Norwécr; Columba Nor- wegica pedibus plumosis. Columba Norwegica » Schwenckfeld. Nous n'avons jamais vu ce pigeon ; que nous classons parmi les patus sur la description de lau- teur cité: Theriot. Sil., page 230. Il est extrême- ment gros, huppé et tout blanc. Quelques auteurs le regardent comme espèce, mais le plus grand rss en parle comme d'une variété de pigeon de volière. 11. PIGEON PATU CRAPAUD-VOLANT; Co/umba caprimulga pedibus plumosis. - Cet oiseau à la tête aplatie et carrée, ce qui lui donne un peu de ressemblance avec : celle d’un crapaud , d’où lui est venu son nom, ainsi qu'à _ lJ’oiseau qui le portait avant lu. Il a l'iris noir et manque de filets autour des yeux ; ses di Lrns sont très” TROISIÈME RACE. : - #68 Sarnis de plumes , et la couleur de son plumage est grise. Ce joli pigeon produit beaucoup ; comme tous | es méti$ On l’a gbtenu en croisant un glou-glou avec un volant : 2 de la grosseur du premier. 19. PIGEON PATU PLONGEUR; Columba urinalor Pedibus plumosis. Îl a reçu son nom de l’habitude qu'il a, lorsqu'il Vole , de nager , pour ainsi dire, sur sa gorge , qu'il €nfle un peu à cet effet, dit M. Vieillot, quoique Nous n’ayons jamais pu nous en apercevoir, malgré nos observations réitérées. Ge qu’il y a de plus cer- tin , c’est qu'il plane assez long-temps dans les airs Sans battre les ailes, à la manière des oiseaux de Proie. Il est ordinairement moins haut et moins gros que le lillois, dont il a un peu les formes généra- les: sa grandeur est à peu près celle d’un volant. Ses pieds sont extrêmement garnis de plumes, €t ses cuisses couvertes aussi de longues plumes È formant ce que les amateurs appellent une culotte. L'auteur de l'article Pigeons de volière, du nou- veau Dictionnaire d'histoire naturelle, dit que son plumage est à peu près semblable à celui du lillois, C'est-à-dire blanc argenté, ou bleu avec des barres Noires, mais nous ne l'avons jamais vu que gris. Cet oiseau est intéressant par sa grande fécondité. 13. PiGEoN paru FRISÉ; Columba pedibus plu- MOsis crispa. Columba Crispa; Schwenckfeld. Co- lumba crispis pennis, Aldrovande. Columba hispida, teillot. On le nomme en allemand æolechie tauben. Aldrovande regardait cette variété comme une + 166 LES TAMBOURS. espèce véritable. Cet oiseau est très-patu, tout blanc, et frisé sur tout le corps, les pennes de ses ailes ayant leurs barbes séparées et frisées, ce qui lui ôte la faculté dé voler: La femelle est en tout semblable au mâle: grosseur du pigeon tambour ; très-productif. \ QUATRIÈME RACE. PIGEONS TAMBOURS ; Columba tympanisans. Cette race paraît être une des plus pures de tou- tes, puisqu'une fois qu'on l’a perdue on ne peut plus la faire revivre, quel que soit le soin que l’on ‘apporte dans les croisemens. Ces oiseaux se recon- naissent à leurs pieds extrêmement chaussés, à la couronne qu'ils ont sur le front, et mieux encore à leur voix singulière, seul caractère invariable de la race, puisqu'il st impossible de le réproduiré. 14. Pinto TAMBOUR GLOU-GLOU ; Columba tym- panisans glou-glou, pl: 4. Columba dasypus, Wil- Julghby. Columba tympanisans, et en allemand, trummel taube , Frisch, pl. ex, qui le nomme en- core Columba menstrua seu cristata pedibus plu” mMosts. Il est RSR die bar son roucoulement ; qui, entendu à une certaine distance, imite par- faitement le bruit du tambour, ce qui lui a valu son premier nom; le second vient de cé qu'il fait presque annuel entendre ces deux sons ; glou-glou. Il a l'iris d’un blanc de perle, et la paur RTE PIGEON GILOU-GLOU TAMBOUR: Columnba Lyrnpansar duSYPUS JPIL. 4, |” 4 QUATRIÈME RAGE. 167 Pière rouge, mais il manque de filet autour des Yeux ; tête coquillée; une couronne de plumes à re- Ours sur le front, au-dessus du bec, imitant assez la huppe d'un serin; très-patu et culotté, c’est-à- dire » ayant aux cuisses de longues plumes qui les dépassent quelquefois de plus de deux pouces : bas ‘ur pates et lourd de vol. Il en existe de blancs, Mais généralement ils sont papillottés noir et blanc. Cette variété est recommandable par sa grande {écondité. Comme le patu huppé, le glou-glou pond tous les mois et n'attend pas que ses petits soient Eu état de manger seuls pour couver de nouveau ; °n peut compter sur huit ou neuf pontes par an. Cependant cet oiseau délicat demande des soins Pour réussir parfaitement. Dans les climats humi- des et les volières mal tenues, les longues plumes: de sa culotte, étant mouillées et malpropres, s’at-} tachent aux œufs pendant qu'il couve, et il les en- | traîne et les brise en quittant le nid, ou les ordures | qu'il apporte se ramassent autour des œufs, for-' ment sur la coquille une croûte épaisse et dure que les petits ne peuvent briser pour .éclore #si même elle n’a pas nui à l’incubation. Leur mue est aussi Plus pénible et plus dangereuse que dans les autres Variétés. Pour toutes ces raisons, cette race pré- _ Cieuse et singulière était entièrement perdue en France depuis plusieurs années, lorsque mon col- 4borateur, M. Corbié, en a fait venir à grands | frais d'Allemagne, et les a multipliés. Si on croise “et oiseau de race pure avec une autre espèce, mê* |. ne celle qui paraît très-rapprochée de lui, ses pe- / ne ns Tr RE ET Re _ PRÉ NT 0 aù ije n à s c es ———— SE — j ue g- #8 < 168 LES TAMBOURS. tits perdent pour toujours leur voix et leur cou- ronne. 15. BG rON TAMBOUR GLOU-GLOU DE DResDE; Columba tympanisans Dresde. M. Corbié, ayant appris que l’on possédait en : | Saxe des variétés de glou-glou inconnues en France, . s’est empressé de les faire venir pour enrichir cet | ouvrage. Sept nous ont paru assez intéressantes | pour être décrites. Le glou-glou de Dresde diffère du précédent par son plumage entièrement rouge , à l'exception du manteau, qui est d'un blanc pur. Les jeunes ont tout le plumage rouge, parce que le manteau n€ blanchit qu’à la première mue. Cet oiseau a l'iris jaune. 16. PIGEON TAMBOUR cLou-GLou JAUNE; CO” lumba tympanisans lutea. Semblable au précédent, mais plumage jaune, et manteau blanc après la première mue. 17. PIGEON TAmBouUrR eLou-cLou BLEU ; Columba tympanisans cærulea. Celui-ci a la tête, les pennes des ailes et la queue blanches , le reste BIE 18. PIGEON TAMBOUR GLOU-GLoU BLANC; C- lumba tympanisans candida. En tout semblable aux précédens, mais tout blanc. D hate Di ue bte Batna Tr - k ea me "A ‘ - me ee. EE PS ee ALES La "été garer, x : ee: min, PE NL k t ei : a bas + J = LS CR eo Æ = Le ï = % A (e F£ (y 217170 fn (422 Jase , C OWA_ gullu lunba (Co CINQUIÈME RACE. 169 19. Piceon TamBouR eLou-GLou Norr ; Columba lyn < é MMpanisans nigra. Plumage entièrement noir, vol barré blanc. 20, PIGEON TAMBOUR GLOU-GLOU A TÊTE GRISE; Oumba tympanisans comata. Entièrement noir, mais tête grise. 21. PIGEON TAMBOUR GLOU-GLOU BARRÉ-ORANGÉ , Olumba tympanisans lineata-aurea. | | Vol, queue et tête blancs; le reste bleu; ailes trées de couleur orange. : ba CINQUIÈME RACE. PIGEONS GROSSES-GORGES où BOULANS : Columba gutturosa. É Gorge ou jabot prodigieusement enflé par la fa- lté qu'ont ces singuliers oiseaux d’aspirer et re- tir un grand volume d’air. Ceux d’origine pure “Ont de couleur uniforme, ont les grandes pennes ‘S ailes blanches, et, dans ce dernier cas, la fe- Melle est toujours semblable au mâle. Ous les pigeons ont, comme ceux-ci, la faculté à Îler leur œsophage, mais à un degré bien moin- à * <æ les grosses-gorges paraissent-ils or 4 de Ja nature une organisation modifiée d’une Manière particulière. On ne sait pas trop à quoi Peut leur être utile cette étonnante faculté d’enfler dis sophage au point de le rendre presque aussi Ven 170 LES GROSSES-GORGES, gros que tout le reste du corps; mais on sait très” bien que souvent elle à pour eux des suites funes- tes. Cette énorme grosseur les oblige à retirer leur tête en arrière et à se tenir dans une position pré‘ que perpendiculaire : ; ils ne voient plus devant eux! et l'oiseau de proie saisit le moment où ils se ren gorgent pour fondre sur eux sans être aperçu, les saisir et en faire sa proie. Elle rend encore leur Y lourd et difficile, ce qui leur ôte la possibilité de s'élever beaucoup et d'aller au loin chercher leu? pâture. En outre, lorsque ces pigeons se battent’êl viennent à muer, leur gorge, nue et rougeätre, 0 fre un aspect hideux. Un autre inconvénient, qui est encore commu? à tous les pigeons qui cute leur gorge, c ’est-i” dire, à ceux-ci, aux lillois et même aux mailléÿ’ c'est que, obligés de se tenir droits et raides comm s’ils faisaient des efforts pour ne pas tomber en 4 rière , ils sont, dans cet état, hors d'état de resis ter aux autres pigeons qui les attaquent et peuvent d’un coup de bec, percer leur boule. d’une ble” sure mortelle. Si un coup de vent les surprend; les renverse avée violence, et souvent les entra? au loin. | Mais ces désavantages sont encore peu de eh05° si on des compare à un autre résultat, toujou” mortel, qu ‘amène assez souvent cette prodigien! distension du jabot. Les grosses-gorges produise” peu et ont de la difficulté à nourrir leurs petits’ les efforts réitérés qu'ils sont obligés de faire 7 ramener dans leur bec le grain qu'ils ont avalés, deu’ CINQUIÈME RACE. 191 Casione une maladie dont ils périssent ordinaire- Mentau bout de quelques jours. Les muscles du à 9, déjà affaiblis par une trop grande disten- M, perdent entièrement leur énergie à la suite , “A Spasme de dégorgement. Îls restent dans un “at de paralysie et de relâchement qui suspend ‘Us fonctions; la première digestion ne se fait le les graines s’entassent et restent intactes dans Sophage, qu’elles entraïnent par leur poids. L’a- mal fatigué ne peut plus le supporter, il se pen- Fe €n avant et traîne sa gorge sur la terre pour lui RT un point d'appui; il ne peut plus voler, et , line tristement dans les coins les plus obscurs à volière; le grain, qui ne peut plus passer dans Stomac, s’altère; la membrane du jabot s’enflam- 6, les ulcérations paraissent , et la mort ne tarde 8 à arriver si l’on n’y apporte un prompt remède. lexiste un moyen pour guérir cette maladie, et Tous allons le donner tel que nous l'avons pratiqué Mus-même avec un succès toujours complet. On se Pocurera une espèce de fourreau de la longueur du Pigeon malade, et assez étroit pour presser toutes $ parties de son corps, sans cependant le blesser aucune manière. 11 doit être en étoffe élastique Autant que possible , c’est-à-dire tricotée. Un bas-de Peut être employé avec avantage si on ne veut Onner K peine de faire faire un fourreau éx- F0 glisse le pigeon dedans avec Ja _n de lui assurer les pates en les étendant le long * se, pour lui éviter des efforts pénibles Ngereux, puis on ne laisse sortir par l’ouver- DE À EN En AGE == = ESS "2 . - ri Re = ‘ °h de | s . : . * . : LE ge ML: “AUS À nr ans des ê Enr re A 1 La: GT lis onde Pésbns=: 2 172 LES GROSSES-GORGES, ture d’en haut, que la tête et une petite partie du cou. Ainsi emmailloté, on accroche le sac conti? un mur ou une planche verticale , par le moye? d’une ficelle dont on a ceint le pigeon , et l’on fait porter son poitrail contre la surface du mur a de la planche. On le laisse pendant plusieurs jou” dans cette attitude ; et lorsque le grain qu'il à pr est bien digéré, on lui en introduit de nouveñll! peu à la fois et à intervalles, puis on le fait poi® sans sortir de son sac. . Sa phalle remise en place, on le lâchera quelqu? fois dans un lieu où il sera seul, èt on lui ratiol nera sa nourriture , afin de lui donner le temps de | se rétablir parfaitement. Les muscles du jabot# prennent de la vigueur peu à peu, et l'oiseau 80° rit. Cependant, une fois que cet accident est arriN® 1 >. : RE 12 ‘1 n’est pas rare de le voir se reproduire à chad”, ; 41 couvée ; aussi l'amateur ne doit se déterminé! ; ee à courir cette chance que lorsqu il tient beaucoup | conserver l'individu. Quelquefois le jabot se crève; et leurs aline” S'épanchant dans la vessie ou gorge , occasiont? des accidens très-graves. J'ai vu dans ce cas 0? colaborateur, M. Corbié, leur ouvrir la gorge avé” un bistouri bien tranchant, en retirer touté / nourriture qui S'y était épanchée, recoudre l'O verture avec un fil de soie , et achever le traiteme? comme nous venons de le détailler pour le premif cas. Pour cette opération , Voyez page 99. Toutes ces raisons ont uñ peu fait négliger cb oiseaux, malgré leur beauté. Aussi, depuis Buffon! / CINQUIÈME RACE. 17 i ? * d A °€n est perdu quelques variétés, au moins à aris, 22. PIGEON GROSSE-GORGE SOUPE-EN-VIN: Co- ll , pe mba Sutturosa subrubicunda. En anglais, Powter Pigeon ; Lathäm. * SE Les mâles sont ordinairement panachés, c’est-à- 1 Marqués de petites langues noires sur le fond *a Plumage : les femelles ne panachent jamais. OEil 4 Jaune, ou ‘œil de coq ; pieds peu chaussés ; Uimage couleur lie de vin. Comme ces oiseaux Mduisent tous beaucoup et à peu près égale- A; nous ne le répéterons pas pour les autres Miétés. 29, PIGEON GROSSE-GORGE CHAMOIS PANACHÉ ; N umba gutturosa strumosa, Willulghby. Le ropf < ou Xropper des Allemands. Columba stru- a seu Columba æsophago inflato, Frisch , llnche CXLVI. Udiffére du précédent en ce que le fond du | ‘mage est couleur de chamois. Il ne panache pas purs , et alors il est beaucoup moins estimé. Ù noir , ainsi que les suivans ; pieds un peu Wüssés, Les femelles ne panachent jamais. 24. Picrow GROSSE-GORGE BLANC COMME UN y NE ; Columba gutturosa candida. b Son nom indique assez ce qu'il est. Il a la boule ea è qu Lu moins détachée que le suivant, avec le- el il U ne faut pas le confondre. 0 174 | LES GROSSES-GORGES. 25. PIGEON GROSSE-GORGE BLANC ; Columba gul” turosa alba. Boule de la gorge paraissant fort détachée» | comme un globe, Aïles longues, se croisant sur . Ja queue; pieds un peu chaussés. «+ | 26. PIGEON GROSSE-GORGE -GRIS-PANACHÉ ; Co” lumba gutturosa cinerea-variegala. Sa couleur serait uniforme sans quelques lan” gues noires éparses irrégulièrement sur le manteal ou couverture des ailes. 27. PIGEON GROSSE-GORGE GRIS-DOUX ; Columb® gutturosa cinerea-blanda. | | Sa couleur est douce et uniforme par tout le corps. 28. PIGLON GROSSE-GORGE GRis-pr-FER ; COM” ba gutturosa cinerea-férruginosa. Il est barre et à rubans. _29. PIGEON GROSSE-GORGE GRis-PIQUETÉ; Col ba gutturosa cinerea-punctata. Comme, argenté et piqueté de noir. 350. PIGEON GROSSE-GORGE MARRON ; Columbi gulturosa balanicolor. Bavette blanche sous le cou: plumage d’un pru? marron , avec les pennes des ailes toutes.blanch” 31: PIGEON GROSSE-GORGE MAURIN À BAVETT Columba gutturosa nigra-fasciata, pl. 5. Bufto 1 Far» (4 la figuré, pl. 1x, édition in-12, sous le nom * CINQUIEME RACE. Se S"Osse-gorse enflée. Buffon de Sonnini, id. pl. zvr , fie, : à Q 4 ° D'un beau noir velouté, avec les dix grandes Dénnes des ailes toutes blanches; bavette blanche fous le cou ; pieds nus , c’est-à-dire sans plumes. 32. PIGEON GROSSE-GORGE ARDOISÉ A BAVETTE: Columba gutiurosa ardosiæ colorem referens et Asciaa. | Vol blanc et bavette blanche; femelle semblable U mâle, ainsi que dans tous les grosses-gorges à üles blanches ; pieds chaussés. 33. PIGEON GROSSE-CGORGE ROUGE; Columba SMtturosa rubescens. Vol blanc; bavette blanche; plumes rougeñtres. $4. PiGEON GRosSE-GORGE oLIve; Columba gut- Urosa oleagina. Plumage d’un brun olivâtre. Je n'ai jamais vu tte espèce décrite par Buffon, sans doute elle TER : lexiste plus. S : | | 95. PIGEON GROSSE-GORGE COULEUR DE NUIT; Comba gutturosa cinerea-Calisinosa. Vol blanc et bavette blanche: plumage d’un gris Sombre, | | "4 PIGEON GROSSE-GORGE BLEU; Columba gut- 0sa cœrulea. Vol et bavette blancs; plumage bleuâtre à barres oires. Cette belle variété est très-répandue en Pi- Rrdiefoù. on l'estime beaucoup. 196 LES GROSSES-GORGES. | 37. PIGEON GROSSE-GORGE ANGLAIS ; Columba gulturosa maxima. Cette variété superbe, qui n’existe encore qu'en Angleterre, est semblable aux nôtres quant à ! forme; mais elle atteint assez ordinairement R grosseur d’un pigeon romain : elle produit beaucouP” 38. PIGEON GROSSE-GORGE DE D'ANTZIE ; Columba gutlturosa gedana. Pendant que je m'occupais de la rédaction de cet ouvrage, M. Corbié, pour compléter autant! que. possible la nomenclature des variétés inté ressantes, a fait venir d'Allemagne trois grossé$ gorges dont suit la description, et que l'on n’avalt encore jamais vus en France. | | Le grosse-gorge de Dantzik est moins gros qué les précédens; son plumage est d’un roux pale: uniforme; avec le vol barré blanc ; pieds nus, jaune. 39. PIGEON GROSSE-GORGE HARNACHÉ ; Columbi gutturosa Sirata. Cette variété et la suivante sont beaucoup pl° petites que les précédentes ; elles n’ont pas non plus la faculté d'enfler autant leur gorge. Elles diffèrent encore, en ce qu’elles ont quelquefois les pieds un peu chaussés. Le grosse-gorge harnach® a le plumage varié en sens inverse de lhirondelle c’est-à-dire qu'il a blanc ce que l’autre à coloré: y à pourtant cette différence , que la tache, dexcot" leur dans l’hirondelle, blanche dans Tharñaché ? D ds A si #7 PIGEON LILLOIS ÆILIEGAN’T, Columba insulensis elegans. (eintes. + | SIXIÈME RACÉ. 177 S'étend dans ce dernier un peu LE Es du bec, tn fôrme de demi-bavette ou de rabat. Son cou et à gorge sont d’un gris ardoisé très-foncé , le dos d'un bleu clair, le vol et les scapulaires blancs, ainsi que la tête; la queue est bleue terminée d’une àrre noire. sure 4o. PIGEON GROSSE -GORGE HARNACHÉ-JAUNE ; Columba gutturosa strata-lutea. Semblable aux précédens pour les formes , la Srosseur et l’arrangement des couleurs; mais d’un lune uniforme sur toutes les parties qui en sont Be SIXIÈME RACE. PIGEONS LILLOIS ; Columba insulensis. Cette race de pigeons superbes appartient à la division des boulans, puisque, comme les précé- dens, ils ont la faculté d'enfler leur gorge, mais Cependant beaucoup moins. La boule, dans les ” Premiers, a toujours une forme sphérique, au lieu que dans ceux-ci elle prend la forme ovale d'une poire allongée, dont la partie la plus étroite tépond à la gorge, et la plus large sous le bec. Ces ! Pigeons ont tiré leur nom de la ville de Lille, où ils ! : aussi estimés que répandus, et où, peut-être, i allongé et mince; ils ne sont pas sujets à la mala- die de jabot des grosses-gorges. 4ï. PiGEoN LILLOIS ÉLÉGANT; Columba insulen- ss elegans. pl. 6. | S ont été obtenus. Ils ont la tête petite, .le bec /— DE LES LILLOIS. Il est trèshbiét fait, d’une forme élégante et gra” cieuse. Corps placé presque verticalement sur Ss€5 jambes , de manière que la tête est sur la même ligne que les pates ; tête petite, iris noir, point de filet autour des yeux; pieds chaussés, ‘doigt du milieu le seul couvert-de plumes , caractère que l'on ne rencontre que dans cette variété; ailes allon- gées et croisées, plumage bleu avec des barres noires, où tout blanc ,blanc argenté , blanc ardoisé avec is ailes Le de gris de perle. Dans cett® dernière couleur les plus estimés et les plus rare? sont ceux dont le vol est marqueté de taches brune$ comme l'hermine; d’autres sont gris-piquetés où d’une couleur vineuse. Cet oiseau , d’un vol légeï est d’une ‘très-grande fécondité ; on ne saurait trOP le recommander aux amateurs qui aiment à réunif l'utile à agréable. 42. PIGEON LiILLOIS CLAQUART ; Columba insulel sis Crepilans. Columba Precursor , Wii lulghby: Pigeon batteur, Brisson. ‘Ge pigeon, que Buffon a confondu avec le tour”. nant , fait avec ses ailes , au commencement de s0! vol, ‘un bruit ‘assez subie à celui d’une cla”{ quette, ce qui lui a fait donner son nom. M. Vieil- | lot ne le regarde que comme une ‘variété du patt plongeur ; avec lequel il a dans lle fait beaucoup d’analogie; mais il enfle visiblement sa gorge," © que l’autre ne fait jamais, ‘quoiqu'en dise ce savant naturaliste, qui sans doute se sera laissé induiré en erreur par de faux renseignemens. Le elaquar SEPTIÈME RACE. ER. ae a les ailés longues et croisées sur la queue, un filet autour des yeux, les pieds chaussés et éperonnés ; son plumage est blanc ou chamois, ou bleu épaulé de blanc, c’est-à-dire ayant la partie supérieure de l'aile blanche. Il produit beaucoup, ce qui le fait assez rechercher. ds t SEPTIÈME RACE. PIGEONS MAILLÉS:; Columba maculata. Buffon, et les autres naturalistes quitous se sont contentés de le copier servilement , M. Vieillot lui- même, à mon avis le seul ornithologiste qui ait connu les pigeons après le grand naturaliste, ont rangé ces oiseaux avec les grosses-gorges, quoiqu'ils en dif- fèrent essentiellement par leur taille plus petite , leur gorge beaucoup moïhs enflée, leurs jambes beaucoup plus courtes, et leur manteau singulière- ment remarquable par les mailles agréables dont il est couvert. Le dernier auteur que nous venons de citer pense qu'ils ont été produits par le mélangé des grosses-gorges et des mondains. Ces oiseaux sont très-productifs ; souvent ils ont des petits et des œufs à la fois. Ils volent bien et s’écartent assez loin pour aller chercher leur nour- riture; ils sont beaucoup moins délicats que les grosses-gorges, et ne sont pas sujets comme eux à la maladie du jabot. 43. Picson MaiLLé sAGNTHE; Co/umba macu- data cœruleata. PL 7, PUS ét. sas < SE RES 180 é LES MAILLÉS,. ” Tête et queue ardoisées; bout de la queue plus foncé ; les grandes pennes des ailes blanches ; man- teau à mailles bleu clair, une barre bleue et une barre noire placées À l'extrémité ; toutes les plumes de la barre bleue ont Je cèté interne bleu et le côté externe avec une grande place blanche, bordée d’un liseret noirâtre ; pas de liseret autour des yeux ; pieds nus. : , 44. PIGEoN warrr JACINTHE PLEIN: Co/umba maculata cæruleata plena. Un peu moins gros que le précédent ; il en dif- fère encore en ce que ses grandes pennes des ailes sont entièrement bleues. 45. PIGEON MAILLE COULEUR DE FEU; Co/umba | maculata ignescens. à : Une barre bleue, ‘une barre rouge, une barre & CLS CEE ! noire Sur toutes les plumes, la barre noire placée à l'extrémités il diffère essentiellement du jacinthe en ce que sa maille est couleur de feu au lieu d’être blanche. | Ée + 46. Picron arr rt COULEUR DE FEU PLEIN; Co- lumba maculata isnescens vlen«. Il ne diffère du couleur de feu qu'en ce qu'il à les grandes pennes des ailes noires, à reflets mor- dorés. | 47: PIGEON MAILLÉ NOYER; Columba maculata Julva. Semblable à celui couleur de feu >-Mais à mailles couleur de bois de noyer, C'est-à-dire tirant un peu E- LA es E o "TEL Z 5 Le. Ÿ ÿ NS S À Ÿ S y I ON MATILILIE, al D IPTC AE ES Per + Et OR Panne HUITIÈME RACE. 18: , , : : + . . Ç Sur le fauve. C’est un métis procédant du jacinthe et du feu, mais formant une variété constante. 48. PIGEON MAILLÉ PÊCHER ; Columba maculata lubiginosa. À mailles comme les précédens , mais tenant du _Jacinthe et du noyer dont il est métis, ét formant Une variété constante. Mailles bleu-tendre, et Srandes pennes des ailes blanches. Ce dernier ca- | ractère en ferait, selon les äuteurs, un pigeon de | face pure, ce qui prouve assez l’inexactitude de/ leurs observations. | 49. PIGEON MAILLÉ PLEIN; Columba maculata lubiginosa plena. Il diffère du précédent par les grandes pennes des ailes qui sont d’un noir bleuâtre. Ces ois@aux, avec les suisses, sont ceux qui offrent les couleurs les plus rares et les plus brillantes. HUITIÈME RACE. PIGEONS CAVALIERS ; Columba eques. Cette race est recommandable par sa beauté , et “urtout par sa fécondité. Les pigeons qui la composent Paraissent être extraits des romains et des grosses | S0rges, dont ils ont les formes générales ,: comme ils ont aussi la faculté d’enfler leur œsophage plus °U moins, selon la variété. Quelques-uns ont les farines épaisses, membraneuses et charnues, ou 182 LES CAVALIERS. même avec an peu de morille, mais rarement ; ils ont un filet rouge autourtdes yeux. 50. PIGEON CAVALIERORDINAIRE ; Columbaeques communis. Pigeon cavalier ; the horsman Pidgeon; en anglais; Albin, volsnr, pl. xzv. Columba ques Willulghby. Figuré dans le Buffon de Sonnini . pl.zxur. Albin prétend -que cet oiseau est de meilleur produit que les autres; Al dit qu’il a le talent d’at- tirer d’autres pigeons dans son colombier, et que les marchands de Londres en profitent - cette manière : « [ls prennent le mâle dès que les petits sont éclos, et en le portant dans un colombier, ils lui donnent l'essor; ensuite, en faisant plusieurs tours de côté et d'autre, il ne manque pas d’em- menêr avec lui quelques pigeons, ou, en les ren”. contrant dans son chemin, il tâchera de ‘faire 12 U même chose. » Ce talent, qu’Aibin vante dans lé cavalier, appartient à tous les pigeons. Cet oiseal | est issu, dit-on, d’un pigeon grosse-gorge et d'un | romain; il participe de l’un «et de l’autre, car il 4 la faculté d'enfler son jabot comme le premier ? et 1l porte sur ses narinés des membranes épaisses comme le second; ilest haut sur ses jambes, long; il a le liseret autour des yeux, et l'iris noirs 56$ ailes sont longues et croisées ; son envergure très grande ; sa tres ordinaire est le blanc; il prod beaucoup et vole assez bien. Dr. PIGEON CAVALIER FARAUD; Colomba eque* arrogans ‘pl 8e. PIGEON CAVALIER FARAUD « Columba æques arregans : PA 8e ARE Pme a UN HUITIÈME RACE. 8 Croisé du bagadais mondain à l'œil et du cavaliér ordinaire, moins long que le cavalier ; d’une belle tenue ; une membrane sur le bee , et un petit raban autour des yeux; iris noir; hüppé en coquille; boulant en flûte, c'est-à-dire que l’énflure de sa orge monte comme une espèce de cylindre, de- Puis.Pestomac jusqu’au bec ; haut sùr jambes; plu- Mage ordinairement blanc. [F produit béaucoup ét Yole très-bien. 52. PIGEON CAVALIER ESPAGNOL; Columba eques hispana. | Nouùs croyons devoir rapporter ici cétte variété décrite par Buffon , quoique nous ne l’ayons jamais Vue. Cet auteur dit que le pigeon espagnol est aussi gros qu’une poule, et très-beau: il diffère du ba- Sadais en ce qu'il n’a point de morille au-dessus du bec , que la seconde paupièrecharnue est moins Saillante, et que le bec est droit au lieu d’être Courbe. On le mêle, ajoute le naturaliste, avec le bagadais, et le produit est. un très-gros et très: Srand pigeon. M. Vieillot ajoute à l’article textuels lëment copié de Buffon, que « cette race peu con Que est peu féconde, » Sans doute il en Juge par analogie. 184 LES BAGADAIS. NEUVIÈME RACE. PIGEONS BAGADAIS : Columba tuberculosa. Les oiseaux de cette race se reconnaissent ; AU premier coup d'œil, à leur bec long et crochu, au prodigieux développement de Teürs närines tuber- culeuses en forme de champignon morille , au large ruban rouge caronculeux qu'ils ont autour des yeuxs, À leur grande taille , et enfin à la longueur ee re de: léür cou et de leurs pates. Je : cherche vainement Tes raisons qui ont pu détermi- ner M. Vieillot à laisser ces oiseaux avec les mon- . dains, où Buffon les avait placés, car ils n’ont pas la moindre analogie avec eux. La plupart des bagadais sont extrêmement fé- conds, mais ils.-sont naturellement farouches, 197 traitables, et ne s’ ApPE ivoisent jamais bien, ce qui fait que les amateurs s’en dégoûtent Pc mebt Dès que l’on entre dans leur volière, quelle que soit la précaution que l'on y mette, À s’envolent tous avec fracas, brisent leurs œufs, ou abandonnent - leurs nids pour n'y revenir que lorsque. l'observar teur indiscret ,s est. retiré, 53. PIGEON BAGADAIS À GRANDE MORILLE; 2 lumba tuberculosa-fungosa. Une morille ou tubercule très-grand sur le bec; large ruban rouge autour des yeux, formant, quand l'oiseau est vieux, comme une seconde paupière. charnue et rougeâtre qui lui tombe sur les yeu* PIGEON BAGADAIS BATARD. Colunba lubercutosa maine . PI, 9. NEUVIÈME RACE. 185 et l’empêche de voir. Ces rubans sont quelque" fois si larges qu'ils se réunissent au sommet de Ja tête ; bec courbé et crochu; œil noir.: Cet oiseau $st matériel, haut sur jambes, large et court de Corps ; il a le cou mince et allongé, les ailes cour- tes, et les pieds nus; son sternum est constam- Ment d’un rouge enflammé. Il a plusieurs sous-variétés à plumage noir, louge, mélangé de noir et de blanc, de minime, ete. ous produisent difficilement et peu; aussi est-il evenu très-rare, et l’on ne le conserve guère que : Comme objet de curiosité. 54. Picron 2AGADAIS MONDAIN A L'OEIL ; Columba ‘uberculosa olorina , généralement connu dâfs plu- Sieurs provinces de la France sous le nom de pigeon one, d’où son nom latin. ne SE SE EE nes — “ , Il diffère du bagadais à grande morille, par son ruban moins large autour des yeux, par les tu- bercules des narines plus petits, et par sa grosseur Qui est moindre. Il a aussi le sternum rouge. Son plumage affecte ordinairement le blanc, ou le blanc Mêlé de noir. 55. PIGEON BAGADAIS MONDAIN À L'OEIL À QUEUE NorRe ; Columba tuberculosa olorina nigricauda. *Assez semblable au précédent , mais ayant tou- M lours la queue noire, plus foncée vers le bout. 06. PIGEON BAGADAIS BATAVE ; Columba tubercu- lose MAXUNA ; pl. 9. Le Bagadais bätard des mar- Chands. Ge Quelques auteurs le nomment grand batave , L 186 LES BAGADAIS. parce que les premiers ont'été apportés de Batavia is pensent aussi qu'il doit être régardé comme la souche primitive dù bagadais, et non pas :le biset- Plus grand que le bagadais à grande morille, et ressemblant beaucoup au tétras quant aux formes générales; tubercules forts ; paupières très-char- nues, quoique moins que chez l’autre; œil perlés c’est-à-dire à iris blanchâtre ; bec très-allongé, at teignant jusqu'à dix-huit lignes de longueur ; co extrêmement long ; corps gros, court, très-élevé sur ses ‘jambes; pates d’un rouge de sang , asseZ longues pour dépasser la queue d’un bon doigt; lorsqu’ou les étend, Sa démarche est lourde-et son vol pénible, à cause du peu de longueur de ses ailes, qui d’ailleurs sont peu recouvertes de plumes et laissent paraître presqu'à nu les os proéminen$ de l'épaule. Cette belle espèce produit peu, et-n’est pas beau coup recherchée aujourd’hui par les amateurs, qui cependant ne craïgnaient pas autrefois de les payef jusqu’à dix louis la paire. Cet abandon a sans doute pour cause le peu de grâce de leurs formes, et les dégâts qu’ils peuvent faire dans la volière en plu mant et tuant lés petits des autres avec leur redou- ‘table bec. Get oïseau est le plus grand de tous les pigeons. I y en a un, chez mon collaborateur: assez grand pour boire dans:un seau ordinaire Sans la moindre gêne. ci On a vu, chez un amateur arrivant d'Al gne, un oiseau qu'il nommait pigeon poule, tout ressemblant au batave, mais m’ayant pas de ‘ NEUVIÈME RACE. 187 Morille sur le bec ni autour des yeux. Il paraît que Cette variété, du reste assez insignifiante , ne s’est pas multipliée en France, du moins nous ne y avons jamais revue. 57. Picron BAGADAIS TÉTARD; Columba tuber- Culosa capitata. | Semblablé au précédent, mais plus estimé à Cause de son plumage, dont le fond est couleur de bac d'Espagne , et de son cou brun surmonté par Une tête blanche. 58. PIGEON BAGADAIS PETIT BATAVE; Columba luberculosa batava minima. Il ressemble ) pour les Fcinies générales, au baga- dais batave ; mais il en diffère par sa taille beau- Coup moins grande; il produit aussi davantage. 59. PiGEON BAGADAIS BATAVE SOTE ; Columba tu- berculosa setacea batava. Variété nouvelle, éncore aussi rare que singu- ère, H ressemble au précédent par sa taille et ses formes principales, mais les barbes de ses plumes Sont longues, soyeuses, et n'ont pas d’adhérence tre elles, ce qui lui ôte la faculté de voler. Aussi Set oiseau, que l’on n’a pas mis dans le commerce, € se multipliera sans doute jamais qu'entre les Mains des amateurs, qui ne le considèrent que ‘omme un simple objet de curiosité. 60. Piceon PAGADAIS preRRé ; Columba tuber- Ulosa curtata. Gros de corps, écourté, moins de those que 188 ee | LES TURCS. les précédens; du moins nous l'avons toujours Vi ainsi, quoique l’auteur de l’article Pigeons domes- tiques, du Nouveau Dictionnaire d histoire nalu- relle, édition de 1818, lui donne pour caractère : 2 Morilles sur le bec + sur les yeux beaucoup plus _ » grosses (que celles du bag gadais à à grande morille) » et blanchâtres, de manière qu elles imitent le » bois naissant Pün cerf.» Rubans du tour des yeux moins larges; bec plus court que celui du ba gadais batave, n’atteïgnant jamais plus de, quatorZ® lignes ; œil perle: haut sur jambes ; pates dépassant la longueur de la queue. Son plumage est ‘ordinai” rement noir et blanc. se bel oiseau produit beau “coup et mériterait ’êtré plus généralement ré” pandu. | Gr. PIGEON BAGADAIS TÊTE GRISE; Colomb ut 4 berculosa,cinerea capitata.. nl Il a le bec long, surmonté d’une morilie; l'œil perlé et charnu; la tête forte, et le cou allongé €! mince; le corps Jarge, court, haut sur jambes. 52 tête + d’un blanc grisâtre, et le reste de son plu” mage noir. Cet oiseau est fécond, d’un gr and pro; duit, mais excessivement farouche “ DIXIÈME RACE. PIGEONS TURCS : 5 Columba turcica. Ces superbes oiseaux font le passage : ratärel des bagadais aux romains. Ils ont, comme les premiers? une très-grosse morille sur fi narines, un larg® Ba pére PIGEON TURC ORDINAIRE 0 Columba TJ uretca oulgaris ; PI.10. eo dc 5 OS Le na dE élite . nn. à VAR, SX GMT Bi DIXIÈME RACE. 189 ‘üban caronculeux s'étendant autour des yeux de- Dis’ le bec, et une taille très-grande; mais ils se “pprochent des romains par leurs cuisses, leurs fmbes et leur cou beaucoup moins longs, par leurs les allongées. Quelques auteurs modernes sont ombés dans la même erreur que M. de Buffon , en Wpposant que toutes les variétés de cette précieuse ee devaient être huppées. Ce qui a pu occasioner (êtte méprise ; c’est la rareté de ces oiseaux dans ‘out leur pureté. 63, Prcron Turc HOPPÉ;, Columba turcica, Bris- M, Frisch : cet auteur en a figuré un pl. cxrrx. lffon de Sonnini, pl. zix, fig. 2. Columba lurcica “eu Persia, Willulghby. Columba mahometana, jy nard. En anglais, Mawmers, où Pigeon de Ma- Mmes. Une grosse excroissance au-dessus du bec, et un An rouge s'étendant autour des yeux ; très-gros; “ de cuisse ; large de corps et de vol; couleurs liées, minime, brun presque noir, gris de fer, hi : : Ê ; Fi de lin, chamois et soupe en vin. Ces pigeons, x €p / \ k US en France, et ne se trouvent guère , dans te leur pureté, qu’en Allemagne. RE 63, PIGEON TURC ORDINAIRE : Columba turcica D ? v DÊTS ; pl. 9. En anglais, persian or turkish Son. - Cette grande variété commence à devenir rare , Ga ; gré sa beauté et son assez grand produit. Elle lourds et s’écartant peu de leur volière, se sont . -blent assez aux premiers par l'épaisseur des mem” 190 LES ROMAINS. ne diffère dé la précédente que par l'absence de huppe. ja 0 . ONZIÈME RACE. PIGEONS ROMAINS ; Columba domestica- Ces beaux oiseaux se trouvent naturellement pla” cés’entre les bagadais et les miroités. Îls ressen" branes qui leur couvrent les narines, et p? ruban rouge des paupières ; mais ils sont moi hauts sur jambes et ont en général le cou moi long. On les distinguera facilement de tous les 27° “tres pigeons par le petit cercle rouge du tour yeux, par la couleur rouge de leurs paupière ? par leur iris blanchâtre, et enfin par les deux fèx | à = 6er que forme leur morille. Cette race est très”! pandue en Italie, ce qui lui a valu son 22 français. | 5 19$ | de 64. PIGFON ROMAIN ORDINAIRE; Columba | mestica puloaris , pl. ro. Columba hispanic@r ? Columba romanus , Brisson. Columba domest} * major; Willulghby. Le Runt-pigeon des Ang? Le Troneco ou l'Asturnellato des Italiens. Le plus grand des pigeons de volière aprè ! ture et le batave, Point de tubercules au- es du bec, seulement un liseret rouge autour des 2 œil perlé,ou , mais rarement, à iris Jaune. porn 3 huppe; bas de jambes, pieds nus; ailes un pe“ P re dantes ; plumage de différentes couleurs , mais P 72 ulgaris $ P] domesti lumba Co = : LS = É 2 = PIG ONZIÈME RACE. Es ee ue toujours umformes ; brun noirâtre un peu Pourpré , à reflet vert et rpuge sur le cou; bleu , Minime , fauve, rouge, moir; bleu étincelé de Noir. Il vole mal , s’écarte peu, et produit médio- Crement. 65. Prcron ROMAIN coupé; Columba domestica Mista. | Plus élégant, plus.leste que le précédent. Il a été Produit par le mélange du romain ordinaire et du bagadais batave. Bec ayant un peu de morille; œil Perlé, ou, mais rarement, à iris jaune. Il diffère sur- tout du romain par ses jambes plus longues , ainsi ue par sa taille et par son cou mince et allongé ; du reste , il a le même plumage, minime, noir, etc. ll produit beaucoup, et vole mieux que l’autre, Joiqu’il ait moins d'envergure. 66. Picron ROMAIN FAUX-MESSAGER ; Columba domestica pseudo-tabellaria. Columba tabellaria, Willulghby. Cet auteur l’a figuré s pl. xxxrv. Il ressemble beaucoup au pigeon ture , tant par fon plumage brun que par ses yeux entourés d’une Peau nue , et ses narines couvertes d’une membrane épaisse. Quelques auteurs-ont prétendu que c'était £ ce pigeon que les habitans du Caire , d'Alep et Alexandrette se servaient pour porter des messa- Ses pressés; mais cette assertion nous paraît fort Quteuse, par plusieurs raisons. La première est le.cette espèce lourde vole très-mal; et, comme ous les pigeons'ont l'intelligence de revenir à leur 102 LES ROMAINS. colombier quand on les en a écartés, il ne nous paraît pas probable quon aît choisi précisément celui qui est le moins capable d'atteindre le but qué l’on se proposait. Une raison plus convaincante en core , C’est que , quoiqu’en aient dit les voyageur® Pietro della Valle et Thévenot , personne n’est plus étonné que le sont les habitans du Caire, d’Alexan” drette et d'Alep, quand on leur parle de pigeon® messagers, dont ils n’ont pas la moindre idée. Voye? l’article de notre vrai pigeon messager, de la race des volans. Du reste, le pigeon faux-messager n’exislt plus en France , au moins nous ne y avons. jai vu. Wilulghby dit qu’il est très-long et très-haut sur pates. | 67. PIGEON ROMAIN MARCANU; Columba do” mestica bætica nigra. | Toujours noir ou minime ; tête mêlée de plumes grises ; quant au reste, il ressemble assez au pigeo” ordinaire. Point de tubercules sur les narines ; # filet autour des yeux; œil perlé. 68. PicroN ROMAIN MANTELÉ ; Columba dome tica palliata. Lee . Mêmes formes ; rouge sur tout le corps , excepl® le manteau qui est blanc; filet autour des yeuf? œil perlé. 69. PIGEON ROMAIN GRIS PIQUETÉ ; olumba do mestica cinérea punctata. DE Un des plus gros de la race. Bec à narines men" braneuses ; un ruban autour des yeux; iris jaunätré ONZIÈME RACE. 193 Fond du plumage gris, piqueté de noir par tout le Corps , à piquetures plus rapprochées sur la gorge ; Pieds légèrement chaussés. Ce pigeon produit beaucoup. 70. PIGEON ROMAIN MINIME GAILLOUTÉ ; Co/um- ba domestica bætica calculosa. Il ressemble au romain ordinaire, mais sa cou- . leur est minime , ou tannée, avec és bords des plumes du manteau et de la gorge d’une couleur pâle , tirant sur le feu clair. I] n’est point patu ; il a le liseret autour des yeux et l'iris blancs : ses narines sont simplement membraneuses. Cet oiseau est d’une grande fécondité. 71. PIGEON ROMAIN SOUPE-DE-LAIT; Columba | ré candida cafæa. Le plus petit de la race. Il a une membre peu épaisse sur les narines, un filet autour des yeux, et l'iris jaune. Ses pieds sont nus ; son plumage est couleur café au laït, avec deux barres d’une cou- leur plus foncée sur le vol. Ce pigeon fort joli a encore la qualité essentielle d’être assez fécond. 72. PIGEON ROMAIN ARGENTÉ ; Columba do- Mestica argentata. Tête fond blanc, mêlée d’ardoisé clair; cou et 8orge d’un noir bleuâtre, à reflets verts et métalli- ques ; couvertures des ailes et manteau d’un gris bleuâtre , nuancé de blanc. Chaque plume a sa base Plus foncée , et un léger bord blanc. Vol d’un gris Noirâtre, barré de gris clair; dos blanchâtre ; crou- Fe 194 LES MIROITÉS. pion et queue ardoisés : celle-ci terminée par une barre noire; œil perlé. Cet oiseau superbe est ordi nairement d un bon produit. DOUZIÈME RACE. PIGEONS MIROITÉS ; Columba specularis. Il est inconcevable LE aucun des auteurs qui on! écrit sur.les pigeons n’aiént parlé de cette race _très-remarquable.par les belles couleurs de son plumage. Est-ce parce qu'elle n’est pas venue à leur connaissance ? Mais cependant , quoique peu com- mune , tous les amateurs la connaissent, et beaucoup en Dodsédét quelques variétés. Est-ce parce qu "ils ne la regardent pas comme race pure? Ce ne peut être cette raison, car ces pigeons sont positivement ce qu'ils appellent de race pure, puisqu ils ne peu” vent se croiser avec aucune autre variété , quelque proche qu’elle paraïsse, sans se perdre pour tou jours. Quoi qu’il en soit, ces oiseaux ont les formes générales dés mondains , et ne peuvent guère se re” connaître qu’à la beauté frappante de leur plumage: Ils n’ont jamais de filets autour des yeux, et leur iris est ordinairement jaune. 73. PIGEON MIROITÉ ROUGE ; Columba specu” * Jaris rubra. PI. 12. Il est d’un rouge de sang de bœuf, interrompu, à en lignes du bout des pennes . ailes et de la queue, par une barre gris-blanc , d’un demi-pouc® de largeur. Le bout de ses plumes est d’un rougf rang nd: a ty SSSR LA TE ROUGE, à K È S HE — S Ê à À Ÿ S PIGEON MIROI É : 4 © 7. ni 4 2 e 7 Z e JP Columba cucullata, jacobina’. TREIZIÈME RACE. Ab un peu plus clair que le reste du corps. . OEil de coq, c'est-à-dire à iris jaune. Cette charmante variété , de moyenne grosseur, produit beaucoup, et mérite sous tous les rapports les soins des amateurs. 74. PIGEON MIROITÉ sAUNE;, Columba specula- ris lutea. . Ce bel oiseau ne diffère du précédent que par le fond de son plumage qui est jaune ; du reste, il est miroité de même sur les grandes pennes des ailes et de la queue. Il a la même fécondité. 75. PIGEON PETIT. MIROITÉ ; Columba -Specu- laris minima. Semblable au précédent , mais beaucoup plus petit, à peu près de la taille du biset. Ce charmant oiseau produit beaucoup. | TREIZIÈME RACE. PIGEONS NONNAINS ; Columba cucullata. Il serait difficile de deviner la raison qui a pu déterminer tous des ornithologistes qui ont écrit Jusqu'à ce jour , à ranger ces oiseaux dans la race des mondains, tandis que peu de pigeons trans- / mettent à leur postérité des formes aussi pures, des Caractères aussi saillans-et invariables. Tous ont la tête , la queue et le vol blancs, l'œil perlé, et un petit ruban autour des : yeux. Ils ont sur le derrière de la tête une fraise de plumes relevée , descen- dant le long du cou, et s'étendant sur la poitrine , 196 | LES 'NONNAINS. comme le capuchon d’un moine, d’où. leur est venu le nom de zonnains; cette collerdé frisée est assez ordinairement teinte de couleurschangeantes, produisant un effet extrêmement agréable. Leur taille est petite.et élégante, leur bec très-court. Les femelles ne sont jamais panachées. Ils produisent beaucoup , s’éloignent peu des bâtimens, parce que leur collerette leur rend le vol fatigant ; ils se pri- vent avec la plus grande facilité. 76. Prcron nonwwain capucin ; Columba cucul- lata jacobina; PL. 13. Columba cucullata seu ja- cobina , Willulghby. Columba cucullata, Brisson; Frisch , pl. cz. Le Pigeon à chaperon, Albin. Sans que je puisse me l’expliquer, Belon l’a décrit sous le nom de. Pigeon patu. Le Pigeon caver des Fla- mands. Le Jacobine Pigeon des Anglais. - Ce joli pigeon affecte fentes couleurs dont on a fait des sous-variétés, parce qu’elles se conser- vent pures. Nous allons les indiquer. A. Le soupe-en-vin, d’un rougè tirant sur le sang de bœuf; 8. Le rouge panaché , d’un rouge sombre ; Pa naché de noir; - c. Le Éamoss Re d'un jaune fauve, pa- naché-de noir; _p. Le chamois pur, d un jaune uñiforme ; : Le blanc, d’une blancheur éclatante. Au- on il était le plus estimé parce qu’on le croyait d’une origine plus pure. | La variété s’obtient en accouplant une femelle - TREIZIÈME RACE. 197: ë Es . 5 ° maurin avec un mâle rouge, et la variété c s'obtient du rouge panaché et du chamois pur. 77: PIGEON NONTAIN MAURIN ; Columba cucul- lata: galerita. Columba salrita ! Frisch, pl. cz. Figuré dans le Buffon de Sonnini , pl. Lx. En al- lemand parruquen Taube, pigeon coiffé. Il est noir, avec la tête, le vol et Ja queue | blancs. Il est d’uné taille au-dessus des nonnains or- dinaires, approchant de celle des pigeons grosses- gorges. fl a , comme ces derniers , l'habitude d’en- fler un peu sa gorge; aussi Bi on qu'il est le produit de l’un d’eux. et d’un nonnain. Il a le bec court , l'aile petite, la forme élégante, et la fraise de Sms relevée avec grâce, mais il ne produit ° pas beaucoup. 78. PIGEON NONNAIN GAPÉ ; Columba cucullata bardocucullata. Il diffère des précédens par son capuchon qui ne forme qu'une simple coquille, et ne s'étend pas au-dessous de la tête. C’est un métis provenu du : nonnaïn capucin et d'un mondain de petite taille. Quoiqu'il produise assez bien , il est Ne: pas * les amateurs. , LG 1h Ce pigeon nous onu l’occasion de faire \ une observation s appliquant également à tous les individus de race pure, tels.que les pigeons paons, cravates, coquilles, et particulièrement au. glou- glou. Chrame nous l'avons dit à l’article de ce der- | hier, si on croise ün de ces oiseaux avec une autre Variété, celle même qui aura le plus d’analogie 108 LES NONNAINS. avec lui, la postérité qui en naîtra aura perdu pour toujours les caractères distinctifs de la race: les petits du glouglou seront muets, et ceux du nonnain n'auront plusle capuchon: Que l’on attende autant de générations que l’on voudra, jamais ces caractères ne renaîtront, soit accidentellement; | soit qu’on y ait mis autant d’art que de soins. Ceci semblerait prouver que cette diversité de formes ou de qualités, échappe à l’art et appartient toute entière à la nature, et l’on pourrait peut-être en tirer la consé e que ces oiseaux sont vérita” || blement des £spèebs. C’est assez ordinairement le : | mâle qui impamésa postérité les caractères sail- Jlans qui constitüent la race; ainsi l’on pourrait. croire que pour les retrouver, quand ils se sont perdus par l’adultère ou\le mélange , il ne s’agirait que d’ accoupler un nonnäin capé, par exemple, avec un capucin, ur glouglou muet avec un glou-glou tam- bour : on se tromperait si l’on en attendaitun résul- tat positif. I] faut une longue suite de générations ; _en supposant encore que l’on accouple à chaque de- gré la femelle améliorée avec un mâle de race pure;et éncoré, lorsque les individus sembleront être revenus ‘à leur type primitif, il en naîtra toujours beaucoup de petits qui porteront l'empreinte de l'adultère ancien, par une altération remarquäble ; ou même quelquefois: totale, dans les caractères de la racé: es capücints DUREE peut-être reparaître avec . léur capuchon, mais on ne sera jamais cértain qu ils lé transmettront À tous leurs descendañis; quant aux glou-glous,quoiqu'ayant rétrouvé leur couronné QUATORZIÈME RACE. 199: et les longues plumes qui leur couvrent les pieds, ils seront toujours muets et par conséquent de nulle valeur. S'il arrivait, par exemple, qu’un de ces pi- geons ramenés à leur forme primitive à force de persévérance , fût croisé. de nouveau avec une race - étrangère , le type seräit perdu Pour toujours ; les pigeonneaux qui naïîtraient de cette race abâtardie, quoiqu’ayant pour père ou pour mère un individu de la race la plus pure, loin.de remonter au type primitif , rentreralent, pour toujours et sans retour, dans la classe des mondains qui ne transmettent jamais à leur postérité leurs formes et leur plumage. £ .! QUATORZIÈME RACE. PIGEONS COQUILLES; Columba galeata. Plumes à rebours formant sur le derrière de la tête comme une espèce de coquille ou de casque, d’où les noms français et latin. Taille petite ; corps allongé , fort dégagé, élégant et gracieux. Ces oiséaux tiennent un peu des nonnains par leurs for- mes et leur grosseur, mais ils s’en distinguent très- facilémént parce qu'ils n’ont pas de capuchons. … 79: PIGEON GOQUILLE HOLLANDAIS; Columba ga- leata batava. P\, 14. OEil perlé; un léger filet autour des yeux ; tête et bouts des grandes pennes des ailes et de la queue, teints dés mêmes couleurs, bleu, jaune, ou noir, tandis que le reste du corps est toujours blanc; pieds Bus; grosseur du pigeon paon. LA 200 LES COQUILLES. Cette variété à fourni quatre sous - variétés ayant toujours les grandes pennes des ailes de la couleur de la tête ; ils ont la taille élégante du pré- cédent, et leur plumage est toujours très-propre et bien lissé. | A. Tête et Jeue bleues. B. Téte et queue noires. c. Tête et queue rouges. D. Tête et queue jaunes. Buffon dit que la sous-variété 8, « ressemble si » fort à l'hirondelle de mer, que quelques-uns lui » ont donné ce nom avec d’autant plus d’analogie, » que ce pigeon n'a pas le corps rond comme la » plupart des autres ; mais allongé et fort dégagé.» N'aurait-il pas confondu cet oiseau avec notre pi- geon hirondelle? Ce qui me le fait présumer c’est que sa description sy rapporté beaucoup mieux qu'à celui-ci, auquel la coquille, d’ailleurs, ôte toute ressemblance avec l’hirondelle de mer. 80. PIGEON COQUILEE ÉTOURNEAU; Columba ga- leata sturnus. | Il est noir, un peu plus fort que le hollandais. Deux barres d’un blanc grisâätre sur chaque aile ; une bavette de ka même couleur; en forme de hausse-col ; œil jaune; jambe chaussée. 11 produit beaucoup. 81. PIGEON COQUILLE RUSSE; Columba galeata Russiæ. € Noir, ou rouge, ou bleu barré sur les ailes et PIGEON COQUILLE HOLLANDAIS, Columba. galeata Batava.. PI. 14, QUATORZIEME RACE. 20 au bout de la qüeue , ou chamois, ou jaune, ayant: toujours la partie supérieure de la tête d’un blanc pur, depuis et y compris la mandibule supérieure du bec, la tache suivant la ligne du milieu de l'œil jusqu’à la coquille. OEil noir; pas de filet; pieds légèrement chaussés. Ce pigeon est d’une grande vondité. 82. PIGEoN Kate SOUABE ; Columba galeata Suevice. Cet oiseau, originaire de la Souabe, change pres- Que toujours de couleurs à la première mue. Il est petit, 1l a l'œil noir, le cou ordinairement moucheté de blanc, et les pieds nus. On en trouve qui ont: la tête, la queue et le vol, blancs; d’autres sont noirs , piquetés sur le manteau d’une manière admi- rable; il en existe même de rosés; du reste, quelle que ce sa couleur, uniforme ou variée, piquetée, rubanée, ou panachée, il est toujours charmant et fort estimé des amateurs. Son attitude semble le : rapprocher du pigeon tournant dont il descend probablement. | : . Parmi les variétés que ce pigeon a fournies, on préfère les individus dont la partie supérieure de la tête est d’un blanc pur, et tout le reste du corps semblable à celui du faisan argenté. On estime aussi beaucoup les noirs, dont l'espèce d’ émail qui les recouvre, forme ou du cou des perles blan- ches sur un fond noir mat, avec un hausse-col, ou Plastron , d’un blanc d’émail sur la poitrine , et deux raies blanches formant, sur leurs ailesrapprochées, la 202 LES COQUILLES. croix de St.-André. D’autres ont le dos, les ailes; la tête ét le poitrail noirs, glacés de blanc, où comme revêtus d’une dentelle d’émail, avec des pois blancs sur les grandes plumes noires de Paile. On en voit qui, au lieu d’être d’un noir mat et pu” sont marquetés de taches blanches, sur un fon plus ou moins foncé. Une cinquième variété est brune , et ressemble beaucoup au. pigeon suisse bat doré, mais elle est embellie de plusieurs rangs de perles blanches qui lui méritent le nom de pigeol! à collier. M. Vieillot, à qui nous empruntons Ces détails, pense qu'on devrait faire une race du pi” geon coquille souabe, dont ceux-ci seraient les prin- cipales variétés. Nous sommes parfaitement de l'avis de ce savañt ornithologiste; et si nous n'avons pas exécuté ses vues judicieuses, c’est uniquement pour ne pas augmenter notre nomenclature par dés noms nouveaux que nous aurions été obligés d'imposer à ces variélés si intéressantes, noms qui auraient pu causer de la confusion ou du moins des doubles émplois chez les amateurs qui les auraient vus figu- rer pour la première fois. Vous ces oiseaux produisent beaucoup , mais ils sont très-farouches et quittent précipitamment teur nid lorsqu'on entre dans la volière; aussi est-il né“ cessaire de placer les plâtres dans lesquels ils n° chent, dans l'endroit lé plus obscur de leur habita” tion ; ils exigent aussi une grande propreté. 83. PiGroN cOQUILLE BARBu; Columba galeatû Barbata. | QUINZIÈME RACE. 203 De la grosseur du coquille hollandais , et lui res- semblant à ces différences près : tout blanc, à l'ex- ception de la tête et de la queue, qui sont rouges : cette dernière couleur se prolongeant sous le bec, et venant se terminer presque en pointe sur la gorge. Ce pigeon est d’une assez grande fécondité. 84. PIGEON COQUILLE TÊTE DE MORT; Columba galeata füunebris. Il ressemble assez au précédent, quant aux for- mes; œil de coq; pieds nus; ; parfaitement blanc sur tout le corps, excepté la tête qui est noire. Il pro- duit bien. QUINZIÈME RACE. PIGEONS HIRONDELLES; Columba hirundinina. Ces oiseaux ont tiré le nom qu’ils portent de la ressemblance qu'ils ont avec l’hirondelle de mer. Le dessous: du corps, de la tête, et le cou sont blancs ; le dessus de la tête, la couverture des ailes et les plumes de la culotte sont noirs, rouges , bleus ou jaunes. Ils sont patus, et la couleur des plumes : de leurs pates est toujours semblable à cellé du manteau ; lé dessus de la tête est aussi de la même couleur, à partir et y compris l& mandibule supé- rieure du bec, la tache passant vers le milieu de l'œil , et se terminant sur l'extrémité inférieure du crâne , à peu près comme celle de la fauvette à tête noire. “Ts ont le corps all ongé de. la tourterelle, 204 LES HIRONDELLES. mais ils sont beaucoup plus gros. Auraient-ils pris de la taille depuis Buffon, ou ce naturaliste ferait- il une erreur lorsqu'il dit qu'ils ne sont pas plus gros que cet oiseau ? | Les pigeons hirondelles volent très-bien et ai- ment surtout à planer avec rapidité à une très grande hauteur. S’ils ont la même facilité à voler que l’hiron delle, ils ont aussi la même difficulté à marcher, et plus mauvaise grâce encore. La briè- veté de leurs pates et la longueur des plumes qui leur recouvrent les pieds, les forcent à n’avancer que lourdement et avec gène en levant leurs pates lentement, l’une après l’autre , d'une manière gau- che et pesante. Dans les climats humides et dans les volières malpropres, leurs plumes se chargent d'ordures, et ils éprouvent alors les mêmes incon- véniens que nous avons détaillés à l’article du glou- glou. Ils ont, en outre, le défaut d’avoir quelque- fois l'iris panaché par une partie de ia prunelle qui s'étend dessus, ce qui leur fait perdre beaucoup de prix aux yeux des amateurs. Ces pigeons, pour être estimés de race pure, ne doivent avoir aucune plume noire à travers les blanches ; mais les mar- chands, avant de ‘les mettre en vente, ont grand soin de les leur couper avec des ciseaux. L’amateur se garantira aisément de cette supercherie en les examinant avec attention; s’il trouve des places vides dans le glacé de leur plumage, ou si, en les soufflant , il aperçoit des tuyaux de plumes coupées, il n’y pas de doute qu'on leur a fait leur toilette. PIGEON HIRONDELLE ORDINAIRE. Columbe Lirondnina 720772 PISE Ta > ou PIGEON CARMIE SIAM ° Columba carmelilana:lutea JP. 16 { SEIAIÈME RAGES | 205 85. PIGEON HIRONDELLE "ORDINAIRE ; columba hirundinina galeata; pl: 15. Columba galeata , Willulghby, Jonston; ou Pigeon cuirassé. Sans doute ces auteurs lui ont donné le nom de galeata, parce qu'ils ont cru voir une figure de cas-. que dans la tache qu "il a sur la tête. Iris : jaune ou sablé ; ; très-patu; il est fort estimé des amateurs. 86. PIGEON HIRONDELLE SIAM; Columba hirun- dinina lutea. Semblable au précédent, mais ayant jaunes les parties que l’autre a noires, rouges ou bleues. Ces oiseaux sont d’un assez bon rapport. 87. Picron HIRONDELLE FAUVE ÉTINCELÉ ; Co- lumba hirundinina scintillara. Ce charmant. oiseau est. extrémement rare en France; on ne peut ee se le procurer qu’en Al- bte) où même il n’est pas commun. Son man- teau est fauve , agréablement étincelé de noir ou de rouge. SEIZIÈME RACE. PIGEONS CARMES ; Columba carmelitana. Ils sont très-petits et bas sur jambes ; pieds et doigts garnis de plumes très-longues; une huppe derrière la tête; bec court, plus petit que celui de — la tourterelle; dessous du corps et des ailes tou- jours blanc; mâle et femelle se ressemblant tou- \ eo 206 LES CARMES. jours. Ces jolis oiseaux sont. assez féconds , mais ja petitesse de leurs pigeonneaux doit les faire peu re- chercher par les personnes qui aiment mieux des produits utiles que la grâce dans les individus. M. Vieillot, trompé sans doute par une descrip- tion négligée Fe M. de Buffon, pense que cette race: n'existe plus, et dit: « A cu amateur ni aucun marchand ne m'ont dit en avoir vus. Ceux qu'on m'a présentés comme tels n'étaient évidemment que des bäâtards de pigeons hirondelles. » Voici la _ phrase de Buffon, répétée par M. Vieillot, et qui 2 induit en erreur cet estimable ornithologiste. «lls ont aussi (les pigeons carmes } une petite aigreite derrière la tête, qui pousse en pointe comme celle de lalouette pote, » Mais qu’il compare le reste de la description du grand naturaliste avec les pr geons carmes que M. Corbié soigne depuis près de cinquante ans, il verra que, comme dit Buffon, «cet oiseau, le plus beau et peut-être le plus petit de tous nos pigeons, qui paraît accroupi comme l'oiseau que l’on appelle crapaud volant, » est tout- à-fait différent du pigeon hirondelle, et ne peut guère être confondu avec lui. D'ailleurs , M. de :. Buffon a établi sa monographie des pigeons domes- tiques sur des mémoires qui lui furent communi- qués par.M. Fournier, marchand oiselier, chargé du soin des volières et basses-cours de S. A. S. le comte de Clermont, et cette erreur doit être une méprise de ce marchand, qui, bien certainement, ne sentait pas toute limportance d’une comparaison fausse-prise rigoureusement. Le lecteur, en com- 13, D 9 LAf: 2072. PIGEON IP OIL ON AIS ORDINAIRE" Columba Lolonica vulgarts 5 PL TT DIX-SEPTIÈME RACE. 20 Parant nos deux figures copiées scrupuleusement ur la nature vivante , verra au premier coup d'œil ls caractères tranchans qui séparent les carmes des hirondelles. ‘ 88. PrcEoN-CARME COMMUN ; Columba carmeli- ana vulgaris. Le peu de longueur de ses jambes le fait paraï- | re comme accroupi. Son manteau est gris de fer, | chamois ; soupe-en-vin ou gris doux. Il est patu, } et toujours les plumes qui lui recouvrent les pieds lsont de ‘la: même couleur que celles du manteau. | Celles de ses jambes sont fort longues. Il produit Lassez bien. : : * Le so. Pieson carie stAm; Columba carmelitana lutea ; PL. 16. ‘Il est sémblable au précédent ; mais le dessus de : la tête , les ailes et leur couverture ,. ainsi que les plumes des pates, au lieu d'être gris ou soupe- en=Vin , comme chez les autres ; sont constamment jaunes. 11 a la même fécondité. DIX-SEPTIÈME RACE. PIGEONS POLONAIS ; Columba polonica. Ces pigeons ont le hec très-gros et excessivement Court; autour des yeux une bande rouge, quelque- fois s1 large que les deux cercles qu'elle forme , se joignent sur le sommet de la tête; œil souvent perlé ; tête crapautée, c’est-à-dire d’une forme car- , 208 LES POLONAIS. \ .# rée , marquée de quatre protubérances assez éle” vées, ce qui lui donne une physionomie aussi sin- gulière que désagréable ; sa tête, cependant , est placée avec grâce sur un cou délié, à reflets chan” geans ; jambes très-basses et pieds chaussés. Ces oiseaux ne sont guère plus gros que le pigeon pa0! mais plus trapus. —. 90. PIGEON POLONAIS ORDINAIRE; Columba p0” lonica vulgaris ; pl. 17. Figuré dans le Buffon de Sonnini, pl. zxr, fig. 2. | Cet oiseau est légèrement plus gros que le pigeo® hirondelle. Son plumage affecte des-couleurs diffé’ rentes, noir, roux, chamoiïs, gris piqueté, tout blanc. Il produit assez, mais il élève peu de petits à cause de la difficulté que son bec trop court Ju donne à les nourrir. Les plus beaux ont deux pt tites morilles en forme de fève sous la mandibulé inférieure du bec; mais ordinairement elles nese fof- ment bien que lorsqu'ils ont atteint un certain âge: 91. Picron poLoNAIS BEnIN; Columba polonica lenis. Plus petit que le précédent; bec un peu plus long , et ruban de l'œil moins large ; iris souvent noir. Il est métis d’un mâle polonais et d’une fe melle cravate. M. Vieillot pense qu'on Jui a donné le nom de bénin à cause de la douceur de satphy- sionomie. Il est très-fecond et nourrit mieux que l'autre; mais il a été presque abandonné par les amateurs difficiles, comme peu intéressant sous le rapport de sa beauté. DIX=SEPTIÈME RACE. 209 92. PIGEON POLONAIS BLEU; Columba polonica cœrulea. | Nous croyons devoir placer ici cette espèce men- tionnée par les anciens auteurs, parce que la des- cription qu'ils en donnent semble l’y ranger; mais nous avouons que Cet oiseau nous est entièrement inconnu. Les auteurs le donnent tantét comme une espèce, tantôt commé une variété dép; volière. Willulghby l’a décrit sous le nôm-de Co- lumba barbarica seu numidica, et figuré, pl. xxxrv, sous celui de columba numidica seu cyoria. Bris- son, sans doute d’après lui, l’a décrit sous le nom de pigeon de Parbarie, columba barbarisa. Nous allons transcrire littéralement la description qu’ils en donnent. Bec très-court ; yeux entourés d’une large bande de peau nue, recouvertétde mamelons farineux ; plumage bleuâtre , marqué dedeux taches noirâtres sur les aïles. 93. PIGEON POLONAIS HüPPé; Columba polonica cristata. Semblable au polonais ordinaire, mais ayant uné huppe derrière la tête. Cette variété. produirait assez si, comme l'autre, l'extrême petitesse de son bec me lui donnait une grande difficulté à nourrir ses petits. On ne la trouve encore répandue qu’en Allemagne, LES CRAVATES. DIiX-HUITIÈME RACE. PIGEONS A CRAVATE; Columba turbia. Les pigeons de cette race sont très-petits, guère plus grands que des tourterelles, avec. lesquelles Buffon prétend qu'ils produisent des mulets ou métis. Leur nom vient de ce qu'ils ont pour car ractère distinctif quelques rangs de plumes se re- broussant en une ligne s'étendant depuis le dessous du bec jusque sur la poitrine. Leur bec est court etleur tête crapautée; c’està-dire que, dans les plus belles variétés, les yeux sont extrêmement sail- lans dans la partie supérieure du crâne, où ils for- ment deux protubérances très-marquées , ainsi que . l'os occipital qui en forme une troisième, ce qui donne aussi à leur tête une sorte de ressemblance avec celle d’un crapaud, quoïqu’ils aient une phy- sionomie différente de celle de la race précédente. / slPieds nus; formes généralesiet élégance des non- “hains, dont ils diffèrent par leur cravate et par le défaut de capuchon. Quoiqu’un peu lourds , ‘ces oiseaux soutiennent leur vol très-long-temps en ligne droite , et revien- nent toujours à leur colombier, quelle que soit la distance qui les en éloigne. Ceci les a fait préférer depuis quelque temps en Belgique, où ils sont très- communs, pour les faire servir de messager. Ceux dont les journaux viennent d'annoncer le trajet éton- nant et rapide appartiennent à cette race. On les ” Columba turbuta Gallica’. , 2 4 4 F4 : Q. £ : HA Ê pacs < 404 \ " d. pix- HUITIÈME RACE, | | 2H lächa à Paris, et quatorze heures après ils arrivèrent à Liège dans leur colombier > quoique ces. deux villes soient éloignées de soixante et douze lieues l'une de l’autre. 94: PIGEON CRAVATE FRANÇAIS; Columba turbita STONE pl. 18. Columba collo hkirsuto , Frisch, pl. cxrvir. En allemand, Mowchen. Éne éur- bita , Willulgby , Brisson, Le Cortbek des Fla- age Figuré dans le Buffon de Sonnini , pl. Lx, fig. 1, pe LXIL, fig 1. Corps toujours blanc , excepté le manteau qui peut être soupe-en-vin , chamois , panaché, TOUX , ou gris. C'est un très-joli pigeon, bien fait , _. Pair très-propre. Il ne s’apparie pas volontiers avec les autres éspèces et ne produit pas beaucoup , parce que son bec, d’une excessive petitesse, lui empêche souvent de pouvoir nourrir ses petits , que l’on ne peut pas non plus faire nourrir par d’autres, parce qu'ils ont le même défaut que leurs parens. [ls ont encore l’inconvénient de se laisser facilement saisir par les oiseaux de proie. Toutes ces raisons, jointes à la petitesse de leur taille , font qu’on en élève peu dans les environs dé Paris; cependant en Belgique on trouve beaucoup de colombies peuplés de cet oiseau , surtout de la variété à corps blanc et ailes bleues ; c’est aussi elle que les Belges emploient de préférence pour porter des messages. 95. PIGEON cRAvATE ANGLAIS ; Columba turbita anglica. En anglais, surbit Pigeon. Bec court; un simple filet autour des yeux ; iris \ 212 ©: LES VOLANS. noir; plumage entièrement bleu d’améthyste avec des barres noires sur les ailes. Cette jolie variété | esttrès-pure, car elle ne peut se croiser avec aucune autre sans perdre entièrement ses couleurs. C'est la. plus estimée et celle qui produit davantage. 06. PIGEON CRAVATE MAURIN ; Columba turbita naAUT«. Il est assez bide au préceeus mais son manteau est noir. 97- PIGÉON GRAVATE BLANC ; Columba turbita alba. : Il ressemble aux autres, mais son manteau est blanc, comme le reste de son plumage.” 98. PIGEON CRAVATE HUPPÉ; Columba turbita cristala. Ce joli oiseau n'appartient encore qu à l’Allema- gne; il ne diffère des cravates mure que par sa er DIX-NEUVIÈME RACE. PIGEONS VOLAN S ; .C olumba tabellaria. Par une. D ANR que je ne puis Re voici une race re pigeons les plus répandus , les plus angiens, et cependant dont aucun auteur n’a parlé. Ce qui me fait pen$er que cette race est fort ancienne , et qu’elle a toujours été aussi com- mune qu'aujourd'hui, c’est que sur tous les antiques monumens où l'on a représenté Vénus dans un char / * DIX-NEUVIÈME RACE. 213 trainé par des colombes , il est facile de reconnaître que des. pigeons volans ont servi de modèle aux peintres ou aux sculpteurs qui les ont exécutés. Ces pigeons sont petits, et n’ont pas de tuber- cules sur les narines. Ils ont un léger filet rouge autour des yeux, l'iris blanchâtre , et les pieds nus, excepté une variété. Leur plumage affecte toutes les couleurs ordinaires aux pigeons. De toutes les races , celle-ci est la plus féconde et celle qui mon- tre le plus d’attachement pour le lieu qui l’a vue naître. Les marchands de mauvaise foi profitent de la connaissance qu’ils ont de cette qualité, pour spé- culer sur ces oiseaux. Lorsque l’on va en marchan= der chez eux, ils s’informent adroitement si on a l'intention de les conserver en cage ou dans une volière ouverte , et ils arrangent leur prix en con- séquence. S'ils savent que vous les destinez à peu- pler une volière, ils ne craignent pas de vous ra- battre la moitié du prix, parce que, quelle que soit la distance où on les transportera , les soins qu'on leur donnera , et le temps qu'on les tiendra prison- niérs , ils sont bien sûrs qu’aussitôt qu’on leur aura rendu la hiberté, le premier usage qu'ils ‘en feront sera de revenir à leur ancien domicile. Un de ces marchands m’avoua un jour , en m'en faisant voir une paire, qu’il l’avait déjà vendue trois ou quatre fois. | Nous conseillons aux personnes dont intention serait d'élever un celombier, de donner aux volans, pour le peupler, la préférence sur les bisets. Comme ces derniers ils volentavecrapidité et savent échapper TS à on + LA ne 5 h 214 LES VOLANS. à la poursuite de l'oiseau de proie ; ils vont très-loin chercher leur nourriture , et ne feraient par consé- quent pas plus de dépénéé en grains ; de plus, ils produiraient au moins deux fois davantage, en sup- posant encore que ce nouveau genre de vie diminuât leur fécondité. Quant même ils n'auraient pas toutes ces quañtés, le grand attachement qu’ils portent au toit où ils sont nés , Serait, à notre avis, une raison suffisante pour les faire préférer: car on sait que les bisets quittent leur colombier avec la plus grande fa- cilité, pour peu qu'ils soient attirés dans un autre par une exposition plus favorable à leurs inclina- tions, ou par une nourriture plus abondante. 99: PIGEON VOLANT MESSAGER ; Columba tabel- laria volans. Gris, bleu, rouge, noir, jaune, papilloté noir et blanc. On en trouve qui ont le corps entier d’une de ces couleurs, avec la queue blanche; d’autres ont la queue et le vol blancs; d’autres encore n’ont de blane que les grandes pennes des ailes. Cet oiseau , intéressant par sa grande fécondité, est aujourd’hui un des plus répandus. Les bleus res- semblent beaucoup au biset ; mais cependant ils en diffèrent par leur taille plus allongée, plus svelte, par leur tête plus allongée, plus fine, toujours em- bellie par des yeux vifs et à iris blanc. 7 a le vol très- léger, très-haut , et a la sagacité de reconnaître tou- jours son colombier au milieu des innombrables che- minées de la capitale , où il est très- -multiplié. Quoi- que placé au fond d’une cour obscure, entourée DIX-NEUVIEME RACE. 12: -dentous côtés de bâtimens élevés, il s’élance par- dessus le faîte des plus hauts. édifices, plane un instant près de la nue, et revient ensuite dans sa demeure en plongeant presque verticalement. Selon toutes les apparences, ce pigeon est celui dont on se servait jadis dans l'Orient pour ponter des messages, et les auteurs qui prétendent que c'était un pigeon romain n’ont sans doute pas con- sidéré qu'ils choisissaient, dans tous ces oiseaux, le moins propre à remplir cette fonction; outre qu'ils auraient pu consulter les anciens monumens qui leur auraient fait reconnaître leur erreur, puisque, comme nous l'avons dit plus haut, toutes les sculp- tures nous représentent le volant dans toutes ses formes et ses détails. Quoi qu'il en soit, les mariniers d'Ég gypte, de Chypre et de D nourrissaient sur leurs navires de ces sortes de pigeons, pour les lâcher, dit Belon, quand ils approchaient de terre, afin de faire annoncer chez eux leur arrivée. Un autre auteur dit : « Dans l'Orient, surtout en Syrie, en Arabie et en Égypte, on dresse des pigeons à porter des billets sous leurs ailes ,.et à rapporter la réponse à ceux qui les ont envoyés. Le Mogol fait nourrir des pigeons qui servent#à porter les lettres dans les occasions où l’on à besoin d’une extrême diligence. Le consul d'A- lexandrette s’en sert pour envoyer prompiement des nouvelles à Alep. Les caravanes qui voyagent en Arabie font savoir leur marche aux souve- rains arabes avec qui elles sont alliées, par le même moyen. Ces oiseaux volent avec une rapi- SR mem lg s TD rte 216 LES VOLANS. » dité extraordinaire, et reviennent avec une nou-: ÿ velle diligence, pour se rendre dans le lieu où » ils ont été nourris, et où ils ont leurs nids. On » voit quelquefois de ces pigeons couchés sur le » sable, le‘bec ouvert, attendant la rosée pour se ».éafraichir et reprendre haleine. » Au rapport de Pline, on Sétait déjà sérvi de pigeons pour faire passer des lettres dans Modène assiégée par Marc- Antoine. On en renouvela l'usage en Hollande , en 1974; le prince d'Orange, après la levée du siége de cette dernière place, voulut que ces pigeons fussent nourris aux dépens du public, dans une volière faite exprès, et que, lorsqu'ils seraient morts, on les embaumäât pour être gardés à l’hôtel- de-ville, en signe de reconnaissance perpétuelle. 100. PIGEON VOLANT cou-roUcE; Colimba ta- bellaria collo rubicundo, pl. 19. | Cet oiseau, originaire de Liége, a l'œil d’un blanc z. d’émail, et porte sur le cou quelques plumes rou- ges parsemées. La rapidité et la légèreté de son vol égalent celles du précédent ; il peut être em- ployé au même usage, quoique son habitude de s'élever beaucoup dans les airs lé rende quelque- fois victime des oiseaux déxproie. 101. PIGEON VOLANT ANGLAIS; Columba tabella- ria britanna. Il diffère essentiellement des précédens par ses pieds très-garnis de plumes; il est noir, à manteau et ailes blanches, teintés de rose lorsqu'on le re- garde au soleil; barre noire, OrE { DIRE TE ji ND Sr. EUR, LE PRES p re Eee aa manne -e mena US - ; t « , rubicunde = b e û Colhunba tabellaria collo PIGEON VOLANT COU DIX-NEUVIÈME RACE. 217 102. PIGEON VOLANT HoLLANDAIS; Columba ta- bellaria batavica. | - Il ressemble beaucoup au précédent, mais il n’a - pasles pieds aussi garnis de plumes, et son plumage est blanc , teinté de rose au soleil , avec la barre ou le fond quelquefois noirs. Cette charmante va- riété a toujours été très-rare, peut-être même est- elle perdue aujourd’hui. . 109. PIGEON, VOLANT NOIR A BARRE BLANCHE ; Columba tabellaria lineata candida. Il a la forme du volant ordinaire , mais son plu- mage est entièrement noir, à l'exception des deux barres de l'aile qui sont d’un blanc pur; iris noir et | pieds nus. Ces charmans oiseaux sont devenus ex- trêémement rares en France , et nous ne les avons vus que chez M. Cartier, un des amateurs les plus distingués de la capitale, par les superbes espèces qu’il possède, par l'intelligence de ses volières Pr surtout par la sévérité de son goût. 104. PIGEON VOLANT HUPPÉ; Columba tabellaria Cristala. Les Allemands possèdent assez communément cette variété, qui ne s’est pas encore répandue en France. Bleu, noir, rouge, jaune, ou, mais rare- ment, papilloté noir et blanc. Il produit beaucoup. 109. PIGEON VoLanr sorr; Columba tabellaria setacea. se On connaît depuis peu de temps cette singulière 218 LES CULBUTANS. LE ! 4 L : variété, dont les plumes ont leurs barbes séparées, pendantes et soyeuses, ce qui Ôte à cet oiseau la fa- culté de voler ; aussi, quoiqu'il produise beaucoup , sans doute il ne sera jamais multiplié que comme objet de curiosité. VINGTIÈME RACE. PIGEONS CULBUTANS; Columba gyratrix. Les oiseaux de cette famille sont très petitsæ leur vol est irrégulier, rapide, très-haut, et leurs mouvemens précipités; en volant, ils tournent sur eux-mêmes comme un corps qu'on jetterait en l'air. OEül perlé, sablé de rouge; un filet un peu large autour des yeux; pieds nus. Ils ressemblent beaucoup aux volans pour l'œil et pour la taille : ce qui,a fait croire à quelques auteurs qu’ils n'en sont qu’une variété, En 1817, les Anglaissachetè- rent en France tout ce. dd! ls en pungnt trouver à vendre. Il semble que tous les taie de ces singu- liers animaux supposent des vertiges qui pourraient être attribués à une lésion dans organisation du cerveau ; lésion sans doute occasionée par les en- nuis d’une longue captivité : du moins, tel est le sentiment de of « Quand ils se mêlent aux pi- » geons de colombhier, dit ce naturaliste, ils per- » dent l’habitude de tourner et de int. Il » semble que ce soit l’état de captivité forcée qui » leur fait tourner la tête, et qu'elle reprend son PIGEON CULIBUTANT PANTOMIME, Columba, gyratrix JESUOSL . P1.20. ns ut : VENGTIÈME RACE, 219 » assiette dès qu’ils recouvrent la liberté. » Rien n’est curieux comme de leur voir prendre leur es- sor à tire d’aile; ung flèche n’est pas plus rapide d’abord , mais tout à coup ils se mettent à culbuter cinq, six, sept et même jusqu’à huit fois de suite, absolument comme un voltigeur qui danse sur la ‘ corde, d’où est venu à cette race le nom de pigeon pantomime, et parce qu'aussi, par leurs mouve- . mens brusques et bizarres, ils imitent en quelque façon les gestés grotesques et les sauts de certains Saltimbanques. Mais cette singularité, qui les fait rechercher par les amateurs, est souvent aussi la cause de leur perte. Quelquefois, emportés par la rapidité de leurs mouvémens, #ls tournent sur eux- mêmes jusqu’à ce qu’un étourdissément leur ôte la faculté de voler; ils tombent alors, et manquent ra- rement de se tuer dans leur chute, D’autres fois, l’émouchet profite, pour les saisir, du moment où ils font leurs culbutes; mais aussi He un pigeon Vaperçoit assez à temps, cette istitde à à tourner en tombant, comme s’il venait de recevoir un plomb mortel, lui donne le moyen d’échapper à la serre cruelle. 106. PIGEON CULBUTANT PANTOMIME ; Coumba gyratrix gestuosa , pl. 20. Columba pra sel vertaga ; Willulghby. Columba gestuosa seu ges- ticularia, Frisch, pl. cxcvux. Buffon de Sonnini, pl. xur, fig. 2. En allemand, mmel Taube.: Couleurs variées ; gris , roux, roux brun, noir, varié de ces différentes couleurs. Sa forme est assez 220. LES CULBUTANS, semblable à celle du biset, ‘et l’on s'en sert or- dinairement pour attirer les pigeons des autres colombiers , parce qu’il vole plus haut, plus lom, plus long-temps que les autres. IL est d’ailleurs d'une grande fécondité. Les plus estimés sont les plus trapus. 107. PIGEON GuLEUTANT AnGLAIS : Co/umba gyratrix britanna. En anglais, Tumbler; en alle- mand, Tumler. C'est un des plus petits pigeons que l’on con- naisse. Il diffère du précédent par sa taille presque : d’un tiers moius grande, par son bec plus court: fin, marqué sur l'extrémité de la mandgibule su” périeure d’une tache noire (dans le tumbler pa- naché ), ou ayant toute la mandibule noire ( dans la variété qui a le plumage de cette couleur ). Sa tête forte et aplatie, supportée par un cou mince et gracieux , ressemble un peu à celle d’une perdris: On trouve de ces pigeons noirs, roux, panachés de noir, ou bruns cailloutés, avec un plastron de couleur plus vive. Ces oiseaux sont plus trapus que le culbutant pantomime , et aussi féconds. Lorsque l’on croise ces charmans pigeons avec des espèces proportionnées à leur petite taille, ils font de très-jolis métis, mais qui vont malheureu- sement se classer avec les mondains, puisque leurs petits ne sont jamais semblables ni à eux ni à leurs | parens. 108. PIGEON cureuranr SAVOYARD ; Colunba 8J'atrix sabauda. | RE TS | D Tom * TOURNANT ORDINAIRE lumba AYTans vulgaris. 7 Ÿ PS PIGEO tt nn an 0 Mt L VINGT-UNIÈME RACE. ; 291 Semblable au volant ordinaire pour les formes ; mais plumage panaché, ou plutôt chamarré dE blanc, de gris, de fauveæt de noir. Il a l'iris perlé , mais sablé de rouge. Il produit beaucoup. VINGT-UNIÈMEÆ RACE. PIGEONS TOURNANS ; Colimba gyräns. Ils sont un peu plus forts que le culbutant: un léger filet autour des yeux; iris noir; pieds chaussés. Depuis long-temps les amateurs ont renoncé à ces oiseaux, parce qu'ils volent en tournoyant, même dans leur colombier; quel que soit l'espace où on les tient enfermés, ils s’élèvent d’abord jus- qu’au plafond , puis ils A dent en décrivant des cercles , d’abord à droite, puis à gauche, ab- solument comme un oiseau de proie qui plane et chasse du haut des airs. Leur caractère étant que- relleur et jaloux , lorsqu'ils voient deux pigeons se faire des caresses, ils manquent rarement de se poser sur le dos du mâle , et de s’ÿ cramponner de telle manière qu'ils le mettent hors d’état de se défendre. Souvent ils font le même manége pour chasser les femelles couveuses de léur nid, et ces tracasseries continuelles, qui dérangent beaucoup une volière , occasionent aussi une quantité d’œufs clairs. 109. PIGEON TOURNANT, ORDINAIRE; Co/umba 222 _ LES HEURTÉS gyrans bulgaris, pl. 21. Columba gyrans ; Mat En anglais, Smélécr, Il paraît qu'ici Buffon a fait une erreur , en con- fondant le pigeon percussor de Willulghby, Ornt-: thol. , pag. 132 , le même que le batteur de Brissor, Ornithol., tom. 1, pag. 79, enfin notre ee avec le pigeon tournant, qui est une espèce toute différente. Les auteurs qui ont écrit après lui sont tombés dans la même erreur, parce qu'ils n'ont guère été que sès copistes. Ce pigeon est gris ; avec des taches noires sur les ailes ; ou rouge, ou blanc de perle , avec un fer à cl blanc pur sur le dos. I lui arrive souvent de serompre quelques plumes des ailes par la violence de ses mauvemens qui semblent tenir de la convul- | sion. Du reste il produit assez. | . VINGT-DEUXIÈME RACE. PIGEONS HEURTÉS; Cofumba impacta. Mandibule inférieure du bec blanche ; une petite tache de bleu, de ; jaune , de noir ou ris rouge, C0” lorant la Abu Supérieure et se prolongean! jusqu’au milieu de la tête ; queue de même couleur que la tache, et tout le reste du corps blanc. Pieds nus; iris nOIr. 6 On trouve quelquefois des pigeons heurtés qe ont la queue blanche ; maïs ces oiseaux dégénérés ne sont pas estimés des amateurs , qui les ont re” légués avec les mondains. Du reste on obtient assez y o | : ; =: : Z - : act vuly art , Lu 4 ñ olumba É Der Érr AT RL EVE 2 e] S 4 =. 4 à à Æ À “5 e ZA 6 à ë À VINGT-TROISIÈME RACE. 293 facilement des pigeons de cette race, en en croisant un mâle ou une femelle avec üh mondain où un volant à queue noire et plumage blanc, ce qui n’est pas rare à trouver. À la première génération les pétits auront déjà une fève colorée sur le de- vant de la tête , et à la seconde ils pourront être parfaits. 110. PIGEON HEURTÉ ORDINAIRE; Columba impacta vulgaris, pl. 22. Cet oiseau, assez estimé des amateurs, est comme marqué d’un coup de pinceau noir, ne ou rouge. 1 a un filét autour des veux, et sa grosseur est celle d’un miondain ordinaire. Il est assez fecond. EF, Piéron HEURTÉ, SIAM; Columba impacta lutea. Ii ne diffère en rien du précédent, si ce n'est que la queue.et le. masque sort. jaunes. Ces oiseaux produisent bien, même dans da captivité la plus ? étroite. J’en ai vu se multiplier régulièrement dans ! une simple-cage à perroquet. Il en est de même de lespèce précédente, VINGT-TROISIÈME RACE. IGEONS TREMBLEURS; Columba iremula. Ces oiseaux sont très-petits 3 leur bec est mince ; leurs yeux, à iris Jaune, manquent de filets.sLeurs' __aîles sont pendantes sous leur queue plus ou moins relevée , et leurs pieds ne sont jamais garnis de plu- 294 LES TREMBLÉURS. ” mes. Ces singuliers animaux sont presque toujours. agités d’un tremblement convulsif , surtout lors- qu’ils sont en amour, Ils ne peuvent se croiser avec aucune autre espèce sans perdre les caractères qui les font rechercher. | - Les pigeons trembleurs ne réussissent pas bien dans la volière; ils volent mal et sont sujets à être emportés par le vent, à cause de la largeur de leur queue; mais comme ils se familiarisent assez facile ment, souvent on les élève en cage comme objet de curiosité. | 122. PIGEON TREMBLEUR PAON ; Columba tremula laticauda, pl. 23. Columba tremula . Rey. C0’ lumba tremula laticauda, Willulghby. Columba caudata; et en allemand, pfau Taube, Frisch, pl. czr. Dans la même langue on le nomme encore Hunerschwantz. Columba laticauda, Prisson. Pi- geon paon, Buff., pl'xnr; Sonnini, pl.rvur, fig. 1: En anglais, broad and narrow-tailed shaker Pigeotts Queue très-large, composée de 28 à 42 plumes ayant la faculté de se redresser et de s’étaler commé celle du paon. Lorsqu'il la relève, il la porte €B avant , et il rejette alors tellement la tête en arrière” qu'elle touche: à la queue. L'animal: tremblesplusss ou moins quand il est dans cette attitude, frémissement ressemble assez À celui d’un paor 1 d’un coq-d'Inde faisant la roue. Il esËtout blane » ou blane avec la tête et la queue noire: on en trouvé même dont le manteau et la queue affectent toules les couleurs ordinaires aux pigeonsaba femelle étale VINGT-TROISIÈME RACE. 266 et relève sa queue comme le mâle, et l’a aussi belle Cet oiseau. produit peu, et n’est guère recherché que par son originalité, sl Il paraît que cette race s'est beaucoup*perfec: tionnée depuis quelques anuées, car Buffon prétend que les plus beaux ont: trente - deux plumes à la queue , et l’on en trouve facilement aujourd'hui qui en ont jusqu’à quarante-deux. (On sait que tous les autres pigeons h’en ont que douze. ) Frisch remar- que que dans le même temps où le pigeon paon étale sa queue, ce qui lui arrive toujours lorsqu'il est en amour, et souvent dans d’autres instañs , il, agite fièrement et constamment sa tête et son cou à à peu près comme l'oiseau appelé torcot. Gmelli Careri, cité par Buffon, dit qüe l’on trouve aux Philippines des Pigeotis qui relèvent €@t étalent leur queue comme le PaOn ; sont-ce des individus qu'on ya transportés, ou les nôtres viennent - ils : de, ce pays-là? Une autre question plus intéres- sante, serait celle de savoir si ce Pigeon des Phi- lippines sy trouve sauvage, ce qui anñoncerait non pas une Yariété, mais une véritable espèce. Si cela était, la grande difficulté de SaVOIr si nos vya- riétés de pigeons de volière descendent du biset seulement, ou du biset et d’autres espèces croisées avec lui, Césserait d’être une difficulté. 113. PIGEON TRemsreur À QUEUE ÉTROITE ; Co- lumba tremula angusticaude. Columba ARQUSLE- cauda sex acuticauda, Willulghby, Ray. Les An- glais le nomment Pigeon quaker. | cr ns reset 226 LES TREMBLEURS. Il ne diffère du précédent que par son tremble- ment presque continuel, et parce qu'il n’a pas la faculté de relever sa queuê qui est aussi beaucoup ‘moins large. On obtient cette variété en croisant un mâle de glou-glou avec une femelle de paon. 114. PIGEON TREMBLEUR PAON DE SOIE ; Columba laticauda setacea. re — eee a Il ressemble en tout au paon, mais ses plumes ont leurs barbes soyeuses , séparées et tombantes comme des franges de soie ou de coton, ce qui lui es tas ne RE mr ee ôte la faculté de voler. Il est aussi d’une très-petite fécondité. Comme le précédent, il est très-famihier, et quelques amateurs en élèvent dans leurs appar- - #'temens. Sa chair a un goût de sauvage appro- ? > e - . C2 Ë : £ chant de celui des oiseaux de rivières. 115. PiGFON TREMBLEUR DE LA GUYANE; Columba iremula Guiancæ. Cette superbe variété ;, à queue large et étalée comme celle du paon’, a été apportée de la Guyane dont elle porte le nom. Le fond de son plumage est d'un blanc mat; les ailes sont bleues, muancécs d'espèces d’'yeux plus clairs , et rayées de barres noires. Toutes les races de petits pigeons, croisées avec le paon de soie, produisent des pigeons de soie de toutes les formes et de tontes les couleurs ; mais surtout, sion accouple celui-ci avecun pigeon dont les ailes seront barrées en noir, il en naîtra des 1n- dividus dont les barres frangées de couleurs variées nn QE cn ag à VINGT-QUATRIÈME RACE. imiteront des franges d’effilé gp : r fort agréable. et produiront un effet da 2068 tnt Mn MAD 2 dr 3 VINGT-QUATRIÈME RACE. PIGEONS SUISSES ; Columba Helyerioe Grosseur et légèreté du biset ; bec mince : point de filets autour des yeux ; plumage ordinairement panaché dé rouge, bleu ou jaune, sur un fond blane satiné ; souvent avec un ou deux colliers et un plastron brun rouge , et deux rubans sur les ailes de la même couleur que celle du plastron. Cette* race est devenue assez rare dans sa pureté » parce qu'elle à été mélée avec des volans et des culbutans. Ce n’est qu'à force d'art et de patience qu'on est venu à bout de la retrouver en croisant ces diffé. rentes variétés entre elles > Ou avec des mondains riches en couleur. . Le pigeon suisse ordinaire et le pigeon suisse de couleur uniforme ne diffèrent !| du culbutant anglais que par un bec beaucoup plus long, et par leur plumage privé de panaches. 3 ane a us qe 116. PIGEON suisse ORDINAIRE ; Columba He]. vetiæ vuloaris. OEil à iris jaune, plumage affectant toutes les couleurs mentionnées plus haut. Un collier et un plastron brun rouge : ailes barrées, non panachées, et de la même Couleur que le corps. 117. PIGEON suisse px courrur UNIFORME ; Columba Helvetiæ unicolor: AD 2: / LES SUISSES: Point de collier ni de plastron; ardoisé et.de la même. couleur sur tout le corps. 118. PIGEON SUISSE COLLIER DORÉ; Columba Het vetiæ lorquaia inaurata. Pigeon suisse collier jaune. jaspé. Bulton. | } ne MEET : Ces jolis oiseaux ont la tète bleuâtre , le cou et la poitrine d'un jaune métallique très-brillant ; le dos jaunâtre, comme truité de gris ; les ailes et la queue bleuûtres. 119. PIGEON SUISSE BARRÉ ORANGÉ ; Columba, Helvetiæ lineata aurea. | | OEil à iris noir; dos et cou d’un bleu clair; poitrine mordorée; deux barres orangées, étendues, comme un ruban sur les ailes, dont le fond est blanc. Il produit beaucoup. 120. PIGEON SUISSE BAI DORÉ OU BISDORÉ; CO- lumba Helvetiæ badia aurata; pl. 24: Pigeon suisse collier jaune maillé, Buffon. Lo Ce pigeon ressemble un peu au maillé feu, mais sa maille est plus petite en raison de sa grosseur ui est moindre; le fond en est bleu clair, avec le bord dore. Le plumage est bleu ; le vol et la queue d’un bleu noirâtre. On en trouve de jaunâtres et surdorés sur la poitrine, ou bien ils ont le dos :: d’une couleur de bois d’acajou clair , et la poitrine d’un brun doré avec un léger plästron plus claix. D'autres ont le dos d’une couleur d’acajou mat; le cou et la poitrine d’une belle couleur changeante, PIGEON SUISSE BAT DORE. Colombe Hebetie bis-auratr PI.2 4. COLOMBES TOURTERELLES. 229 approchant, dit M. Vieillot , de la prune de Mon- sieur, ou d’un brun violâtre. 121. PIGEON SUISSE HERMINÉ; ColumbaHelvetiæ alba mustellata. : Cet oiseau, plus rare et plus beau que le pré- cédent, en diffère par son manteau et le dessus de ses ailes qui sont blanchâtres, avec des marbru- q | > res brunes, ce qui produit un effet on ne peut pas plus agréable. 122. PIGEON SUISSE AZURÉ ; Columba Helvetiæ cœruleata. IFressemble assez au suisse de couleur uniforme, mais il est d’une couleur ardoisée tirant beaucoup plus sur le bleu. Il a souvént sur les ailes deux rubans de la même nuance que le collier et le plastron. Ces cinq dernières variétés sont les plus brillantes en couleurs que l’on puisse trouver dans toute l’immense tribu des pigeons. L { IT. DIVISION.—COLOMBES TOURTERELLES ; Columba turtur. 1 Tout ce que nous avons dit sur les pigéons , dans’la première partie de cet ouvrage, s'applique également aux tourterelles, à quelques différences près, qui seront l’objet de cet article. Les tourterelles sont aussi répandues que les pi- geons, ct, Comme eux, voyagent en troupes , mais a j 5 < - à pl 15 dt a pu 2 D on - £ j mon 7 à wir xs D GE LL à cet in posant is ? LÉ eE ae nt Le LAS ds Les ue Tete à À 2} ge : EN # > 4 £ Pin 0 so FA TPS er UE Ma: “an : AO 4 Re : Fe g "a à te 330 | ÉOLOMBES TOURTERELLES. ordimairement moins nombrenses. Elles sont TEA sensibles aux impressions de la semer ét recherchent avec avidité » Pour ainsi dire, la frai- cheur en été et la ee en hiver ; aussi FE sent-elles plus tard dans nos climats, . les quittent- elles aussitôt la ponte finie. Elles se plaisent dans les hautes forêts, les plus éloignées des habitations de l'homme, et les plus silencieuses. C’est là qu’elles construisent sans art, sur un grand arbre où, mais rarement, dans les taillis , un nid plat, composé de petites bûchettes ; sac b: pondent deux œufs blancs , les couvent, élèvent leurs petits, et enfin La en tout comme les pigeons dont elles ont les habitudes et le caractère. « La tourterelle, dit Buffon , *est encore plus tendre , disons plus lascive ie le pigeon , et met aussi dans ses amours des préludes singu= Bers. Le pigeon mâle se contente de tourner en piaffant et se donnant des grâces autour de sa femelle. Le mâle tourterelle , soit dans les bois, soit dans une volière , Commence par saluer la sienne en se prostérnant devant elle dix - huit ou vingt fois .de e suite, äl s'incline avec viva- cité et si bas, que son bec ét à chaque fois la terre ou la branche: sur laquelle il est posé , il se relève de même; les gémissemens les plus tendres accompagnent ces salutations ; d’a- bord la femelle y paraît insensible, mais ke ntôt l'émotion intérieure se déclare par quelques sons doux, quelques accens plaintifs qu’elle laisse » échapper » et lorsqu’ une fois elle : a senti le feu ‘ COLOMBES TOURTERELLES. * * 68€ . des premières approches, elle ne cesse de brûler, elle ne quitte plus son mâle, elle lui multiplie les baisers, les caresses , l’excite à la jouissance et l'entraîne aux plaisirs jusqu’au temps de la ponte où elle se trouve forcée de partager son ‘temps et de donner des soins à sa famille. Je ne citerai qu'un fait qui prouve assez combien ces oiseaux sont ardens: c’est qu'en mettant ensemble dans une cage des tourterelles mâles, et dans une autre des tourterelles femelles, on les verra se joindre et s’accoupler comme s'ils ‘étaient de sexes différens ; seulement cet excès arrive plus promptement et plus souvent aux mâles qu'aux femelles : la contrainte et la privation ne servent donc souvent qu’à mettre la nature en désordre, et non pas à l’éteindre! ». On voit, par ce que dit Buffon, que les poëtes , en choisissant la tourterelle comme symbole de a D SE PR EE 3: l'amour , ne pouvaient trouver une allégorie plus juste, en tant qu'ils n’entendaient parler que des feux et des voluptés de cette passion; mais lots- qu'ils ont voulu nous représenter la fidélité sous l'emblème d'une colombe, leur symbole n’a pas été aussi heureux : « La tourterelle, écrivait M. Roy à M. de Buffon, diffère du ramier et du pigeon par son libertimage et son inconstance, malgré sa réputation. Ce ne sont pas seulement les fe- melles enfermées dans les volières qua s’aban- donnent indifféremment à tous les mâles; j'en ai vu de sauvages, qui n'étaient ni contraintes : ni corrompues par la domesticité, faire deux F he 7 A TO We en mare = Er Res ET TU METRE Ter 4 BL A ME SE PIECE LMI EE ÉMNSREE 2STS PR ER SAR AR RME RER j "E Le SRE LL LE, CRE éd à 2: PCREE CNE MP D ae. LA Na > L ; RAD RAR ER £ "TRS PAPPORRAUS. Led NE. + »1 MA ee LT an. _ COLOMBES TOURTERELLES. » heureux de suite sans sortir de la même » branche. » | | Les tourterelles s’apprivoisent aisément ) Mais cependant on ne peut que jusqu'à un certain point les regarder comme des animaux domestiques , puisqu'il faut les retenir dans une étroite captivite - pour les conserver. Si on leur donné la liberte, Join de s'attacher comme les pigeons au toit qui les aura vus naître , de ne s’en éloigner que peu, et d'y revenir chaque jour élever leur famille , elles fuiront à tire d’aile, pour aller au fond des tran— quilles forêts reprendre les mœurs douces , mais sauvages, de leur espèce. Vainement on à essayé de les attacher à une volière au point de ne plus la quitter. Les amateurs qui ont tenté ces essais les ont toujours perdues ; et, si quelquefois un couple ou deux, reténus par leur jeune famille , ont résisté quelques jours à la tentation d'une en- üère liberté, c'était pour donner à leurs petits le temps de devenir assez forts pour les suivre. Les maladies qui attaquent les pigeons sont beau- . COUP moins communes chez les tourterelles; quel- ques-unes même ne les attaquent Jamais. Cepén- dant elles exigent aussi une grande propreté. On les tient ordinairement dans une volière ou un appartemeut éloigné du lieu que lon habite $ parce que leur roucoulement Presque. continuel _est d’une monotonie on ne peut plus désagréable. Elles réussissent très-bien en cage. Seulement y CES oiseaux craignant beaucoup plus le froid que les pigeons , on aura l'attention de les placer , l'hiver, TOURTERLLE DES BOIS. 233 dans un endroit chaud , OU au moins à l'abri des fortes gelées ; les tourterelles blanches, et à col- lier , doivent surtout être garanties des rigueurs de cette saison. Les plumes de ces jolis animaux ne tiennent que très- peu àzda peau, et ‘s’arra- chent avec la plus grande facilité ; aussi n’aiment- elles . pas à être touchées. Leur nourriture habi- tuelle doit être le millet el la graine de chènevis; elles mangent aussi la mie de pain émietté, mais elle les relâche trop, et l'on ne pourrait Les en nourrir long-temps sans les fatiguer beaucoup. PREMIÈRE ESPÈCE. 4. TOURTERELLE Des 801$ ; Columba turtur, Lin. La Tourterelle, Buffon, pl. enl. n°. 394. Colombe tourterelle , Temminck. En allemand TZurtel-taube ; en anglais 7urhe, Thuredove.. | ; Le dessus de la tête et le haut du cou ou la nuque, d'un cendré vineux. Sur les côtés du cou un Rss noir, coupé obliquement de devant en ar- ère par des raies blanches, formant une espèce de demi-collier de chaque côté. Devant du cou, poitrine et haut du ventre de couleur vineuse. Dos, croupion , et couverture du dessus de la queue d’un brun cendré. Bords des ailes d’un cendré bleuître, les couvertures d’un roux de rouille, avec une he noire au centre des plumes. Ares couverture inférieure de la queue, et jambes blanches. Plumes pere Lau "Ce DATE Mage. 20 QE ee ES." 234 . TOURTERELLE DES BOIS. de la queue d’un cendré noirâtre , toutes terminées . de blanc, à l'exception des deux intermédiaires; les deux latérales bordées de blanc. Un filet rouge au- tour des yeux; iris d’un rouge jaunâtre ; bec brun bleuñtre; pieds rouges et ongles noirs. Longueur onze pouces, — On reconnait facilement la Enielie à son plumage d’un roux moins vif sur les couver- tures, à son front moins blanc, enfin à ses grandes penses des aïles brunâtres aulieu d’être noirâtres. — Les jeunes ont le plumage plus terne, le dessous du corps d’un roux blanchâtre , et ils manquent de demi-collier jusqu’après la première mue. On trouve cette tourterelle dans toute l’Europe, jusque dans le nord, mais plus abondamment ré- pandue dans le midi. Elle vit dans-les bois, les taillis, et reste sédentaire dans quelques pays; mais plus communément elle émigre par bandes nombreuses et paraît se tirer en Ritue » du moins celles de l'Espagne, de la Grèce et de l'Italie. Elle n'arrive ‘dans nos climats que fort tard au prin- temps.et le quitte dès la fin du mois d'août. Les bois les: plus sombres et les plus ffais sont ceux qu’elle choisit pour s’y établir, et pour construire son nil tout plat sur la cime d’un arbre élevée. Cest là qu’il faut l'aller chercher, la prendre dans le nid peu de jonrs après sa naissance, si on veut Ja faire de en captivité. Celles que l’on prend aux filets ou aux gluaux, ne s’apprivoisent pas, et ne s'accouplent jamais en cage ou dans la volière. Quoique d'un naturel sauvage, ellé se fami- liarise assez aisément, et l’on vient à bout de l’ac- TOURTERELLE DES ÉOIS. 235 coupler avec la tourterelle à collier, même avec la * blanche; mais les individus qui en naissent sont stériles, du moins on n’en a obtenu que de tels jusqu'à ce jour. Les métis s’accouplent entre eux ou avec des individus à collier ou des bois; ils se caressent avec la même ardeur, pondent et couvent leurs œufs avec la même sollicitude, et cependant ces œufs n’éclosent jamais, sans doute faute de: , à 4 ee QT /) 7 ; germe. Cette expérience faite par Mauduyt, par M. Vieillot, et avec une espèce d’obstination par mon collaborateur M. Corbié, a toujours eu le même résultat. 3 | La tourterelle commune, ou des bois, était regar- dée par Buffon comme le type des trois tourterelles que l’on élève en France; il était tellement persuadé que celle à collier et la blanche n'étagent que des variétés, qu'à peine s’en est-il occupé. Cependant il devait savoir que non-seulement la tourterelle à collier diffère de la première par le plumage, mais encore par la grosseur et l’origine. Quoiqu'il en soit, la tourterelle des bois n’est guère recherchée par les amateurs pour peupler leurs volières; les gastronomes seuls se procurent les Jeunes que l'on déniche aux mois de juin et de juillet dans les bois; ils les engraissent comme les pigeonneaux, et les font servir sur leur table comme plus déli- cates que ces derniers. | % Fe Æ a LA AREnT SE MAT ANSE For. ( ES ) FOURTERELLE À COLLIER. SECONDE ESPÈCE. PREMIÈRE RACE. 2. TOURTERELLE À COLIMER; Columba risoria, Lath. La Tourterelle à collier, Buffon, pl. enlum. n°. 244. La Tourterelle grise des marchands, et Za Tourterelle blonde. Elle est un peu plus grosse que la précédente. Blanc rougeâtre sur les parties supérieures. Une : légère teinte de vineux répandu sur le devant du cou, la gorge et la poitrine. Dessous du corps blanc. Pennés des ailes gris brun, bordées de blanchâtre; : celles de la queue cendrées èt terminées de blanc, à l'exception des deux intermédiaires; un collier noir assez étroit sur le dessus du cou. Bec gris blanc et noirâtre à la pointe. Iris et pieds rouges. Le collier des jeunes ne paraît qu'après la pre- mière mue. Cette espèce, ainsi que la! variété suivante, sont celles que l’on élève le plus. fréquemment en cage eten volère, où, à l'exception du temps de la mue, elles couvent régulièrement tous les mois, si on en prend soin et qu'on les tienne dans un lieu chaud. Le roucoulement de ces oiseaux est telle- ment ennuyeux et fatigant , que, malgré la facilité extrême avec laquelle 1ls se familigrisent, maloré la grâce de leur forme et la douceur de leurs mœurs, on s’en dégoûte facilement si l’on ne peut les tenir renfermés dans un lieu écarté. En Egypte $ Se sp - € | o À N " à tt À H à E À à El à e Ex TOURTERELLE BLANCHE. 237 elles sont très-communes , et il paraît que, par des soins particuliers, les habitans sont parvenus à les attacher à leurs volières qu’elles n’abandonnent ja- mais, quoique pouvant en sortir et se promener dans la campagne en toute liberté, On trouve la tourterelle à collier vivant en état de nature, dans les Indes, la Barbarie, le Sénégal , et peut-être toute l'Afrique. Comme nous l'avons dit, on réussit aisément à l’accoupler avec la tour- terelle des bois, mais les métis qui en proviennent sotE inféconds et ne peuvent par conséquent repro- duire leur variété , ni former une race comme le dit Buffon. Schwenckfeld a décrit un de ces mulets sous le nom de #urtur mixtus, provenant d’un mäl de tourterelle commune et d’une femelle de tour- terelle à collier. On n’élève guère ces animaux que pour l'agrément de leur plumage > Œuoiqu’on puisse facilement engraisser leurs petits, et que leur chair soit. assez délicate. \ SECONDE RACE 3. TOURTERELLE BLANCHE ; Columba eneris. Témminck fait de cet oiseau une espèce parti- culière , qu'il nomme tourterelle blonde blanche; mais les autres naturalistes ne la regardent que comme une variété constante » Où race particulière de la précédente; et ceci nous paraît d'autant plus vraisemblable, que les tourtereaux qu’elle produit avec elle sont constamment féconds, tandis que 4 5 De en ca: 1 5 Shan sd sé EE + La % CES © 4 PA $ d ÿ Mix. Ph M 7 de 238 _ TOURTERELLE BLANCHE. _ceux qu'elle produit avec la tourterelle des bois sont toujours mulets. J'ai donné à cette charmante variété le nom latin de colombe de Vénus, parce que c'est ordinaire ment avec ces oiseaux que les peintres et les poëtes nous représentent la mère des amours. Cette tour- terelle est un peu moins grosse que la précédente; tout son plumage est blanc; elle manque dé collier ; cependant ce collier est indiqué sur le dessus de son cou par des plumes plus raides que les autres, et d’un blanc un peu plus mat. Cet oiseau plus dé- licat que -les deux précedens, demande des soins plus minutieux ,.et surtout plus de chaleur. Du reste ses habitudes et ses mœurs sont absolument les mêmes. On laccouple facilement avec la tourterelle à collier; mais les petits qui en naissent varient très- peu de plumage; ils sont le plus souvent, absolu- ment semblables à la tourterelle à collier, ou à la |! tourierelle blanche, et dans ce dernier cas ils n'ont N jamais le collier noir. Cecï est une singularité qui {n'arrive jamais dans des pigeons, dont les petits peuvent tenir du père'et de la mère, tandis que dans les tourterelles ils sont toujours tout un ou tout autre, quoique. cependant on rencontre, dans la _ même couvée, un ‘tourtereau blanc et un tour- tereau gris. FN ie LAVE AA SAV VIS SAVE GIUS Pages. AVANT-PROPOS: 155 3 2 2 Histoire générale des pigeons. .. Origine des pigeons domestiques. Du croisement des races. . .. Nourriture des pigeons. . .' . Accouplement des pigeons. ui ; hs De la ponte et dé l’incubation, .«, :,,,4: . née tn Inconvéniens de ne pas laisser les pigeons élever leurs PES TS ne aves an leo Mirinffe ie Des pigeonneaux. Le un ace NE Du pigeonneau considéré sous les rapports diététique et pharmaceutique, 4.2 mures on iipire da Du jeune pigeon et de la connaissance des sexes. . Maladies des pigeons. + + in sériactee soruét unie La mue. 93.—La fausse mue. 96. —L'avalure, ibidem. — Le harde. 97. — L’apoplexie. 98.-— Les palpita- tions. 99 — L’indigestion. ibidem.— La paralysie de l'æsophage. 101.— Le chancre. bidem. — Le ladre. 103.— La petite vérole. sbidem. — Le, toricolis. ibidem. — L’épilepsie. 104.— La goutte. zbidem. — Le polype. ibidem. — Le dévoiement., r05..— Le râle. toiderm. — L'asthme. 106. — Les vers. zbidem, — Maladies contagieuses. 107. Pa -colomhier. = ” <. Manière de peupler le colombier. Soins à donner au colombier, . . PP OOMIMINRS en À A Ustensiles du colombier et de la volière. :. sa 4 Ca né AMDLE Ep Paut ee 2. ; , 240 “JABLE DES MATIÈRES. Dee foire, Soins à donner à la volière. … Dégäts et utilité des pigeons. #$Econpr PARTIE. noie 4 Première race. . . Pigeons mondäins, seconde racé. s Pigeons patus, troisième race. ‘. | Pigeons tambours, quatrième rare, © _Pigeons & grosses- “$orges ou 1: boulans, cinquième race. Pigeons lillois, sixième race. RUE Pigeons maillés, septième race. Pigeons cavaliers, huitième race. Pigeons bag gadais , neuvième race. _ turcs, dixième Fate 772 “ak romains, onzième race = s-miroités, douzième race. . …Pigeons coquilles, quatorzième race. Pigeons hirondelles, quinzième race. Pigeons ca mes , seizième race) 4 Pigeons SM rats dix-septième race. Pigec à cravate, ; dix-huitiéme race. . Pigeons volans, dix-neuvième race. . Pigeons culbutans, vingtième race. . . Pigeons tournans, vingt-unièmerace. ‘ , Pigeons heurtés , vingt- gxième race. Pigeons trembleurs,, vingt- -trôisième race, Pigeons suisses, vihgt-quatrième Ste Colombes tourterelles, . . } . Tourterelle des bois, première espèce: Ru Tourterelle à collier, seconde espèce, première race. Tourterelle blanche, seconde race. NE s D nonnains , treizième race. o . e FIN DE LA TABIF. A4) LT Eden re LE 1 % 2) , 24 coloriées. TASTU , 2.36: o D Pal t lin, ‘fre. RUE LE VAUSIRARD,, À eo} HE © 1m on je) 1 D (ere) En = Papier vi IMPRIMERTE DE = _- D eee FRERES Dore TE me ARS ETES SANDT DE RSR SENS? Go ARE. TEST T Î & À Ls À À |. Ê RE ET Eau UETS OCR MCE rss de Q dis &