LA F À ° HISTOIRE NATURELLE * AE DES INSECTES. 33 - +: TOME IL »° # # ° 6” . LA * n 4 = « +. ] L N v } | LA . - Me” 1.14 .. ” du à E sh Le Be uk. à LEA ES He te SA de 7 4 : RS à A k | 1 ; | Î L L ÿ . x # Ouvrages qui se trouvent chez le rRéme Libraire - L : Agenda perpétuel, historique et militair@ÿou Éphémérides de poche, contenant l'indication, jour par jour æt à leurs anniver- saires , des Evénemens les plus mémorables de l'Histoïre universelle , ‘ et particulièrement de l'Histoire de France, tels que batailles et siéges , inventions et découvertes, institutions rites de = paix, naissances et décès des personnages célèbres, ele. ,B8tc, apec une place pour marquer chaque jour ses affaires. x vol. br. .afr. «— Cartonné et mis en forme de portefeuille. 2 fr. 5o €, — Cartonué en maroquin. 4 fr. Annuaire du Jardinier et de l'Agronome , pour 1828, ren- fermänt la description et la culture de toutes les plantes utiles où d'agrément , qui ont paru pour la première fois en 1827 ; tonteuant en outre, mois par mois, l'Art de conduire les Serres , la moment et Ma Manière de semer ou planter tons les végétaux, de diriger les cou= ches, d'obtenir des primeurs, de tailler, ébourgeonner, etc,; par nn Jardinier-agronome. 1 vol. 1 fr. So cs ” — Ja première année, pour 1826, même prix, .— La seconde année, pour 1827, même prix. L'Art de choisir une femme et d'être heureux avec elle, ow,r Conseils aux hommes à marier; par M. Zami, Un vol, in-18, orné # de £gures. 3 fr. L'Artède conserver et d'augmenter la Beauté, dé corriger et déguiser les imperfections de lanature; par Lami. Deux jolis vol. in-18 , ornés de gravures. G fr. " Choix (nouveau ) d’ Anecdotes anciennes et modernes , Li= rées des meillenrs auteurs, contenant les traits les plusintéressans de l'histoire en général, les exploits des héros, traits d'esprit, saillies ingénienses, bons mots , etc. ; suivi d’un Précis sur la révolution fran qaise, par M. Baï//y. Cinquième édition, revue, corrigée et aug= mentée, par madame Ce/nart. Quatre vol. in-18, ornés de jolies vignettes; 1827. CRE Code des Maîtres de Poste, des Entrepreneurs de Diligences ete Roulage, et des Voituriers en général, par terre et par « eau, ou Recueil général des Arrêts du Conseil , Arrêts de réglement, Lot, Décrets , Arrêtés, Ordonnances du Roi, Avis du Conseil d'Etat, Réglemens , Instructions, Ordonnances de police, et autres Actes de l'autorité publique , concernant les Maîtres de Poste, les Entrepre- neurs de Diligenceset de Voitures publiques en général , les Entre preneurs et Commissionnaires de Roulage, les Maîtres de Coches et de Bateaux , etc. , avec des Commentaires et nn Résumé des décisions de la Jurisprudence sous chéque article ÿ suivi d’un Traité de la Res= ponsabilité des Voituriers en général; par M. Lanoe, avocat à la Cour + Royale. Paris, 2 vol, in-8, 1829. 12 fre ——————— DE L'IMPRIMERIE DE CRAPELET;, rue de Vaugirard, n° 9. “Émile 1 s eo . se | ; ES Ë HISTOIRE NATURELLE : DES INSECTES, to COMPOSÉE D'APRÈS RÉAUMUR, GEOFFROY, DEGÉER, ROESEL, LINNÉ, FABRICIUS, Et les meilleurs Ouvrages qui ont paru sur cette partie; RÉDIGÉE SUIVANT LA MÉTHODE D'OLIVIER, ET ORNÉE DE FIGURES DESSINÉES D'APRÈS NATURE, PAR F. M. G. T. DE TIGNY, Membre de la Société d'Histoire naturelle de Paris. TROISIÈME ÉDITION, | Revue , augmentée et mise au niveau des connaissances : actuelles , : PAR M. F. E. GUÉRIN, . . Membre de la Société d'Histoire naturelle de Paris : et de plusieurs autres Sociétés savantes. TOME SECOND. PARIS, RORET, LIBRAIRE, RUE HAUTEFEUILLE, AU COIN DE CELLE DU BATTOIR, 1828. jt : À HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. % mc" CCXIX: GENRE. ARAIGNÉE. Caractères génériques. Deux antennules filiformes, allongées, composées de cinq articles, dont le dernier en masse, conténant les organes de la génération, dans les mâles, insérées à la base latérale des mâchoires. — Bouche munie de man- dibules et de mächoiïres. — Mandibules épaisses, fortes, dures, composées de deux pièces, dont la dernière mince, très forte et très aiguë. — Huit yeux. — Abdomen séparé du corselet par un étranglement. bts Lxs araignées ont huit pates, composées de six articulations; deux antennules, ou espèces de bras articulés au-devant de la tête ; huit yeux; le corps comme composé de deux parties, des mamelons charnus qui leur servent de filière,-et point d’an- tennes. 11, I : 2 HISTOIRE NATURELLE "Ces insectes, qui inspirent une espèce d'horreur à un grand nombre de personnes, méritent d’être connus, tant à cause de leurs formes, que pour leur industrie et par leur manière de se propager. Le corps des araignées ne paraît composé que de deux parties, le corselet et le ventre, parce que la tête est comme confondue avec le corselet, dont elle n’est séparée de cha- que côté que par une incision peu profonde ou ligne oblique qui forme une espèce de V qui a sa pointe tournée du côté de l’ab- domen. Les yeux, au nombre de huit, sont lisses, brillans, durs, immobiles, placés sur la tête, entre les deux lignes qui la séparent du cor- selet: ils sont rangés diversement selon les différentes espèces , et leurs dispositions va- rient peu dans les araignées qui ont à peu près la même manière de vivre : aussi est- ce d’après ces parties qu’on les a divisées en familles. Parmi celles des caves, on en trouve quelques espèces qui paraissent n’a- voir que six yeux, quoiqu’elles en aïent huit. Mais en les regardant de près, on voit DES ARAIGNÉES. 3 que ce qu'on avait pris pour un œil plus gros que les autres, sont deux yeux très rapprochés sans se joindre. La bouche est composée de deux mandi- bules, de deux mâchoires, d’une lèvre in- férieure , et de deux antennules. Ce sont ces deux dernières parties que quelques auteurs ont nommées pinces, tenailles , griffes, serres. Les mandibules placées à la partie anté- rieure de la tête sont courtes, épaisses, cor- nées , plus ou moins velues, terminées par un ongle mobile, recourbé, très-aigu : dans l'inaction, il est appliqué sur une portion de | la mandibule où se trouvent plusieurs dents, C’est avec ces parties que l’araignée saisit et pince sa proie, P Les mâchoires placées au-dessous des mandibules sont courtes, cornées, cylindri- ques, larges et ciliées intérieurement; elles paraissent servir, ainsi que les mandibules, à serrer l’insecte dont l’araignée s’est saïsie, et à le sucer. La lèvre est courte, membraneuse, en- tière. 4 HISTOIRE NATURELLE Les antennules ressemblent aux pates, mais sont beaucoup plus petites, et divisées en cinq articles; celles de la femelle, plus longues que celles du mäle, sont presque d’é- gale grosseur dans toute leur étendue, ter- minées par un ongle dentelé ; celles du mâle sont terminées par une partie en forme de bouton, qui renferme les parties de la gé- nération. L’insecte les porte toujours en avant; il les remue et les agite comme pour tâter les objets. M. Geoffroy regarde ces par- ties comme des antennes. Quelques auteurs les ont nommées les bras de l’araignée : elles sont insérées à la base latérale et extérieure des mâchoires. Le corselet est ordinairement convexe, .un peu aplati en dessus, ovale ou en cœur, lisse ou velu, selon les espèces, mais toujours moins chargé de poils que l’abdomen ; il est couvert d’une peau crustacte, et c’est à sa partie inférieure, qui est plate, que les huit patés ont leur insertion. L’abdomen, qui est la partie la plus grande et la plus grosse, surtout dans les femelles, est attaché au corselet par un filet court et DES ARAIGNÉES. 5 délié. La peau qui le recouvre est plus molle et plus flexible que celle du corselet. Il va- rie de forme selon les espèces : dans les unes, il est rond ou en boule; dans d’autres, il est ovale, allongé ; dans quelques autres, aplati en dessous. Les filières, en forme de mame- lons charnus , sont placées au derrière du ventre, et la partie du sexe de la femelle vers le milieu du dessous. Les huit pates partent toutes de la poi- trine; elles sont composées de six pièces, qui sont la hanche, la cuisse; celle-ci tient à la hanche par une partie très courte : la jambe, formée de deux pièces, et le tarse; celui-ci est terminé par deux crochets re- courbés, qui servent à l’araignée pour se te- nir et courir sur sa toile, Les araignées sont plus ou moins velues; elles ont des poils de différentes espèces : les uns sont fins comme de la laine, les autres gros et durs; mais ceux des pates et des an- tennules sont roïdes comme du crin. Il y en a aussi de rases ou presque rases, sur les- quelles on n’observe, qu’à l’aide de la loupe, quelques poils fins. J L 6 HISTOIRE NATURELLE Les mâles se distinguent par leur abdo- men, qui est beaucoup moins gros que celui des femelles, et par leurs antennules termi- nées par un bouton. On les rencontre plus rarement que celles-ci : ils ne vivent point avec elles, et ne s’en approchent que dans Je temps de l’accouplement, et même avec ‘beaucoup de précaution, par la crainte d’en être dévorés. Cependant, dans quelques pe- tites espèces, ils se tiennent dans la même toile que les femelles, mais un peu à l'écart. Nous avons dit que les araignées ont des mamelons charnus placés au-dessous de l’ex- trémité du ventre : ces mamelons , souvent au nombre de six, rangés les uns à côté des autres, vus à la loupe, paraissent composés d’un grand nombre d’autres beaucoup plus petits; ce sont autant de filières d’où l'in- secte tire la liqueur avec laquelle il forme les fils qu’il emploie pour faire sa toile. Cet ouvrage des araignées a excité la cu- riosité des naturalisteset des physiciens, et, d’après leurs observations, on sait que toutes savent filer, et que celles qui ne font pas de toile enveloppent leurs œufs dans un tissu DES ARAIGNÉES. 7 de soie épais et serré, Les unes font des toiles perpendiculaires artistement travail- lées; ce sont celles des jardins. Celles qu’on trouve dans les maisons font des toiles ho- rizontales très serrées qu’elles placent dans les angles des murailles et des fenêtres. Les grosses araignées des caves et des trous ta- pissent et garnissent de toile le trou qu’elles habitent, et filent au-dehors quelques brins de soie qui aboutissent à ce trou, dont l’en- trée est ouverte et tendue; et les araignées aquatiques attachent quelques fils aux plan- tes qui croissent dans l’eau. Quand une araignée veut commencer sa toile, elle fait sortir de ses mamelons une goutte de la liqueur qui lui sert à faire sa soie; elle applique cette liqueur contre un mur ou un arbre, et ensuite elle s’en éloigne en filant. À mesure que l’araignée marche, la liqueur prend de la consistance, s’épais- sit, et forme un fil dont l'araignée colle l’autre bout à quelque autre endroit du mur, ou à une autre branche. C’est ainsi que chaque araignée commence sa toile; mais toutes ne l’achèvent pas de la même ma- 3e HISTOIRE NATURELLE nière. Celle des maisons revient sur ce pre- mier fil pour en. coller un second à côté de l'endroit d’où elle est partie, retourne sur ses pas pour en faire autant à l’autre bout, et continue cette manœuvre jusqu'à ce qu’elle ait posé une assez grande quantité de fils dans cette direction, après quoi elle en place dans un sens contraire; et comme tous ces fils sont gluans, ils se collent aussi- tôt les uns aux autres, et forment une toile ferme assez solide. L’araignée des jardins, qui faitune toile perpendiculaire à rayons, dont tous les fils viennent aboutir à un centre commun, s’y prend d’une autre manière. Selon quelques auteurs, souvent elle se laisse pendre à son fil, et le vent la porte à un autre arbre, où elle en fixe l’autre extrémité : cela fait, elle retourne au milieu de ce fil, où elle en atta- che-un second, dont elle colle l'extrémité à quelque branche , non loin du premier, et ainsi desuite. Mais l’opinion de Lister est que les araignées peuvent lancer leurs fils à ‘une assez grande distance, comme le porc- épic lance ses piquans, avec cette différence DES ARAIGNÉES: 9 cependant que les piquans du porc-épie se détachent entièrement de son'corps, au lieu que les fils des araignées, quoique poussés au loin, restent attachés, par leur extrémité, au corps de l’insecte. Mais cette opinion ne peut être admise, parce qu’il paraît impos- sible que la soie, qui est une matière gom= meuse et visqueuse, qui se durcit à l'air dès l'instant qu’elle sort des mamelons, puisse être seringuée comme une liqueur. On ne voit pas, en outre, comment un fil si faible pourrait être lancé au loin, sans que la résistance de l’air le forçât de se re- plier et de former des contours qui enve- lopperaient le corps de l’araignée; d’ail- leurs, toute la matière de ces fils n'étant pas contenue dans une seule cavité, l'espèce d’éjaculation que suppose Lister exigerait dans les mamelons des muscles forts et ro- bustes, au lieu que ces parties en sont entiè- rement destituées. Selon Homberg, ce n’est point de cette manière que l’araignée par- vient à faire sa toile entre deux branches, ou entre deux arbres séparés l’un de l’autre, par un fossé ou un ruisseau qu’elle ne peut 10 HISTOIRE NATURELLE franchir. Dans un temps calme, elle se met au bout de quelque branche, s’y tient ferme sur ses six pates de devant, et avec les deux pates postérieures, tire de ses ma- melons un fil assez long, qu’elle laisse flot- ter en l'air. Ce fil est poussé par le vent contre quelque corps solide, et il s’y colle promptement par son gluten naturel. L’arai- gnée le tire à elle de temps en temps, pour reconnaître s’il est attaché : dès qu’elle en est assurée par la résistance qu’elle éprouve, elle le bande et le colle à l'endroit où elle se trouve. Ce premier fil lui sert de pont de communication ; elle lui donne de la soli- dité en le doublant, le triplant ; ensuite elle en file plusieurs autres perpendiculaires et obliques qu’elle attache à différentes bran- ches , dont les bouts viennent se rendre à un centre commun, Quand ce travail est fini, elle n’a fait que la moitié de l'ouvrage; il lui reste encore à filer les fils qu’elle colle dessus : elle écarte ceux-ci les uns des au- tres, et les place circulairement autour du centre. Quand une araignée a fini sa toile, élle se tient ordinairement au milieu pour DES ARAIGNÉES. 11 attendre sa proie : elle ne quitte cette place que pour se rendre sous quelque feuille , qu’elle garnit d’une toile grossière, et à la quelle aboutissent plusieurs de ses fils. Toutes les araignées sont très carnassiè- res, et ne vivent que de rapine : elles sai- sissent Les mouches et autres insectes qui ont le malheur de tomber dans leurs filets. Comme elles restent le plus ordinairement au milieu de leur toile, dès qu’une mouche tombe dans le piége, elles en sont averties par les mouvemens que fait celle-ci pour se débarrasser, et l’araignée se rend aussitôt dans l'endroit où se trouve l’insecte impru- dent. Quand la mouche est grande, elle l'enveloppe d’une assez forte couche de soie qu’elle tire de ses filières; ensuite elle l’at- tache à son derrière, et l'emporte dans son trou, pour la sucer et la manger à son aise ; mais si la mouche’est petite, elle l'emporte sans l’envelopper. Si au contraire l'insecte qui est tombé dans sa toile est plus gros qu'elle, comme elle sait qu’elle ne pourrait le tuer facilement, elle l’aide à se débar— rasser et à se dégager en rompant les fils 12 HISTOIRE NATURELLE Li qui l’arrétent ; elle raccommode ensuite les endroits qui sont déchirés sans aucune régu- larité ; maïs quand la toile est trop délabrée, elle l'abandonne, et en refait une neuve. Quelques araignées sucent simplement les mouches; d’autres les dévorent en entier , et n’en laissent que les parties les plus dures. Celles qui ne filent point de toile, et qui sont connues sous le nom d’araignées vaga- bondes , vont à la chasse des insectes, et les attrapent à la course ; elles n'épargnent pas même leur propre espèce, et la plus faible devient la proie de la plus forte. Les mâles sont souvent la victime des femelles, et celles-ci se font une guerre cruelle. Si une araignée tombe dans la toile d’une autre, il s'élève aussitôt entre elles un combat à mort. Quand les deux combattantes sont de force égale, elles se blessent réciproquement, et meurent toutes deux. La propriétaire de la toile est toujours celle qui attaque, l’autre reste sur la défensive; mais quand la pre- mière se trouve beaucoup plus faible que l'autre, elle est obligée de fuir et de céder le champ de bataille à son ennemie , qui ne DES ARAIGNÉES. 13 la poursuit jamais, et celle-ci reste en pos- session de la toile. M. Geoffroy dit que sou- vent de vieilles araignées vont s'emparer de force de la toile de quelques jeunes, parce que, avec l’âge, le réservoir de la liqueur qui leur fournit des fils s’'épuise, et elles ne peuvent plus faire de toile, dont cependant elles ont besoin pour attraper leur proie; alors elles s'emparent de celle d’une plus jeune. La nature, selon le même auteur, leur a accordé une certaine quantité de ma- tière à soie, pour en faire plusieurs pen- dant leur vie. Une araignée peut en faire six ou sept de suite; mais quand il ne lui reste plus de cette matière, il faut, ou qu’elle meure, ou qu’elle s’approprie la toile d’une autre. Comme les araignées nesont pas toujours à même d’avoir des mouches autant qu’elles pourraient en manger, elles sont organisées de manière à supporter un long jeûne. Outre que, comme beaucoup d’autres in- sectes, elles passent l'hiver dans un état d’engourdissement, et que par conséquent elles ne mangent point pendant cette sai- 1x. 2 14 HISTOIRE NATURELLE son, elles peuvent encore , dans tout autre temps, être plusieurs mois sans prendre de nourriture ; mais quand elles en trouvent l’occasion , elles se dédommagent, et man- gent beaucoup. Nous avons dit que lorsque les araignées se rencontrent, elles se font une guerre cruelle : aussi leur accouplement ne se fait- il pas sans de grandes précautions de la part du mâle, qui court les plus grands dangers, étant obligé de faire les avances et n'étant pas armé de pinces comme l’est la femelle. C’est vers le commencement de l'automne que les araignées fileuses, qu'on trouve communément dans les jardins, s’accou- plent ; et leur accouplement est celui qui a été le plus observé des naturalistes , comme étant le plus facile à voir. Dans cette sai- son, chaque femelle se tient tranquille au milieu de sa toile, ayant la tête en bas, et le ventre en haut. Le mâle rôde autour de la toile, et ensuite se hasarde À monter dessus. Dès qu’il est monté , il marche dou- cement , s'approche peu à peu de la fe- melle, lui touche légèrement la pate avec DES ARAIGNÉES. 15 une de ses pates antérieures ‘et se retire promptement. Avant de faire la moindre tentative , il a soin d’attacher un fil à quel- que endroit , et il se sauve au moyen de ce fil, en se laissant pendre au bout. Il répète plusieurs fois ce manége, pendant lequel la femelle ne fait d’autres mouve- mens que de remuer un peu les pates, ce qui lui prouve qu'il n’a rien À craindre d’elle. Pendant ces attouchemens, qui sem- blent être les préludes de l’accouplement , les antennules du mâle s’entr’ouvrent à leur extrémité, et les boutons deviennent hu- mides ; la partie sexuelle de la femelle qui est placée au-dessous du ventre, près de son origine, s'ouvre aussi un peu. Alors le mâle, enhardi, s'approche très près, porte avec vivacité une de ses antennules dans cette ou- verture , et se retire promptement; un mo ment après, il se rapproche et y porte son autre antennule ; il touche plusieurs fois de suite sa femelle de la même manière, en se servant alternativement de ses deux anten- nules. On pourrait croire que l’accouple- ment de ces insectes ne consiste que dans 16 HISTOIRE NATURELLE un simple attouchement, si dans le moment où le mâle applique un de ses boutons sur l'ouverture de la femelle, on ne voyaitsortir de ce bouton plusieurs parties très compo- sées que leur petitesse empêche de distin- guér. Mais ce qu’on voit très bien, c’est que le mâle introduit une de ces parties dans la partie sexuelle de la femelle, et que dès qu'il la retire, elle rentre aussitôt dans la base du bouton. Tant que dure l’accouple- ment, la femelle ne fait d’autres mouvemens que de remuer de temps en temps les pates, et dès qu'il est fini, le mâle se retire avec promptitude. L’accouplement des espèces qui ne filent point se fait avec les mêmes précautions de la part des mâles. Peu après que les femelles sont fécon- dées, leur ventre grossit beaucoup. Toutes sont ovipares, et pondent un grand nombre d'œufs, luisans, de forme ronde , de couleur blanche ou jaune. Les fileuses, ainsi que celles qui ne filent point de toile, les enve- loppent d’une épaisse couche de soie blanche en forme de coque. Les grandes araignées des jardins filent autour des leurs une dou- DES ARAIGNÉES. 17 ble coque ovale; elles les placent sur le tronc d’un arbre ou sur une muraille; et ils n’éclosent que le printemps suivant. D'autres fileuses placent leurs œufs contre un mur ou sous une feuille pliée, se tiennent auprès, même quelquefois dessus comme pour les couver, etneles quittent que quand les petites araignées en sont sorties. Quel- ques espèces portent les leurs enveloppés dans une coque ronde très serrée et presque aussi grosse que leur corps; on les voit sou- vent traîner cette coque après elles, au moyen d’un fil qui la tient attachée à leur derrière : enfin ces insectes ont le plus grand attache- ment pour leurs petits. Les œufsne sont pas long-temps à éclore, etles araignées quittentleur coque de lamême manière que les larves des autres insectes changent de peau. Quelques jours avant que la petite araignée sorte de l'œuf, sa pellicule, qui est très mince, change de forme , et prend celle de l’insecte dont elle laisse voir toutes les parties. Lorsque toutes ces parties sont affermies et capables de mouvement, elles 18 HISTOIRE NATURELLE se gonflent, et la pellicule se rompt ; aussitôt l’'araignée en dégage ses pates les unes après les autres, et la quitte comme si c'était une peau. Presque tous les œufs des araignées éclo- sent vers la fin de l'été, deux ou trois se- maines après qu'ils ont été pondus; quel- ques uns cependant passent l'hiver et n’é- closent qu’au printemps suivant. Dès que les petites araignées qui doivent faire des toiles ont quitté l'œuf, elles se mettent à filer. Lorsque les œufs des espèces nommées araignées loups sont éclos, la mère déchire la coque qui les renfermait, et en fait sortir les petits. Ceux-ci montent sur le dos de leur mère, qui les porte partont avec elle, et lorsqu'elle trouve un insecte, elle le partage entreeux. Toutes les petites araignées vivent, pour ainsi dire, en famille jusqu’à leur pre- mière mue, ensuite elles se séparent et devien- nent ennemies. Elles croissent beaucoup dans, leur jeunesse, et en augmentant de volume, elleschangent de peau. Clerck a cru qu’elles, en changent trois fois avant d’être en état DES ARAIGNÉES. 19 de se reproduire , et il a cru aussi qu’elles ne vivent guère qu’une année ; mais d’autres auteurs prétendent qu’elles vivent quatre ou cinq ans. Ce n’est qu’en les élevant qu'on saura au juste la durée de leur vie. Les araignées, qui détruisent un si grand nombre de mouches, de moucherons, de chenilles et de cloportes, ont aussi leurs en- nemis. Les oiseaux , et quelques insectes, en nourrissent leurs petits. Plusieurs espèces de guëpes et les sphex viennent les enlever du milieu de leur toile pour les porter à Jeurs larves. La plus légère blessure que re- çoit une araignée, une pate rompue , la met dans l'instant hors d’état de se mouvoir , et elle meurt bientôt après. Suivant les observations d’Homberg, il vient aux araignées domestiques une maladie qui les fait paraître hideuses , leur corps se couvre d’écailles qui ne sont pas couchées à plat les unes sur les autres, et elles en sont hérissées. Parmi ces écailles, il se trouve une grande quantité de petits insectes ap- prochant de la figure des poux des mou- 20 HISTOIRE NATURELLE ches, mais beaucoup plus petits. Lorsque cette araignée malade court un peu vite, elle secoue et jette à bas une partie de ces écailles et de ces petits insectes. Cette ma- ladie est rare dans nos pays froids. Cet au- teur dit ne l’avoir observée que dans le royaume de Naples. L’araignée, dans cet état, ne demeure pas long-temps à la même place, et étant enfermée, elle meurt promp- tement. Mémoires de l’'Acad. des Sciences, année 1707, pag. 348. L'espèce d'horreur que les araignées in- spirent à beaucoup de personnes, est acca- sionnée non seulement par leurs formes dés- agréables, mais encore par l’idée qu’elles ont que leurs morsures sont dangereuses. Clerck dit en avoir été mordu très souvent , sans en avoir ressenti aucune incommodité ; et il paraît certain que celles d'Europe ne font pas plus de mal que les cousins, et quelques autres insectes, dont les piqüres produisent sur la peau une petite enflure et des démangeaisons. A l'égard de la morsure prétendue mortelle de la tarentule, espèce DES ARAIGNÉES. 21 d’araignée loup qui se trouve assez commu- nément en Italie, dont tant d’auteurs ont fait mention, et sur laquelle Baglivi a écrit, cette araignée n’est plus aussi redoutée qu’elle l'était du temps de cet auteur, parce qu’on ne croit plus qu’elle soit la cause de la maladie qu’on lui attribuait, Cette préten- due maladie était plus ou moins grave, selon les saisons où on était mordu, et selon les espèces. Baglivi en a décrit trois, l’une blanchâtre, la tarentule étoilée , et la taren- tule uvée. Ces deux premières occasion- naient, selon lui, des douleurs vives dans la partie mordue , un mal de tête violent , la diarrhée, un frisson dans tout le corps, et la stupeur. Maïs la tarentule wvée , outre tous ces symptômes, en causait d’autres beaucoup plus effrayans , et qui prenaient souvent tous les caractères d’une fièvre ma- ligne. Souvent le malade mourait de cette maladie , ou siles symptômes se calmaient, il tombait dans une mélancolie d’un genre particulier , et de laquelle il n’y avait que la musique qui püt le guérir. On sait de- 22 HISTOIRE NATURELLE puis long - temps que la tarentule n’a ja- mais occasionné cette maladie qui était si- mulée : aussi ne craint-on plus autant d’en être mordu. * Les voyageurs parlent de quelques arai- gnées vénéneuses ; celle nommée aviculaire, qui habite Cayenne et Surinam, est, selon eux , dangereuse pour l’homme, et sa mor- sure est toujours suivie d’accidens fâcheux : elle l’est certainement pour les oïseaux- mouches et les colibris , dont elle se nour- rit; la moindre blessure qu’elle leur fait les tue ; ce qui n’est pas étonnant, quand on compare la force de ses crochets avec la dé- licatesse de ces oiseaux. Swammerdam , et d’autres naturalistes , ont cherché à décou- vrir si les araignées ont réellement un venin qu'elles insinuent dans la plaie après avoir mordu ; ils n’ont rien trouvé qui prouve qu'elles empoisonnent les blessures qu’elles font. Les poules et les oiseaux mangent des araignées , et n’en sont point incommodés. Il arrive aussi quelquefois aux hommes d’en avaler de petites en mangeant des fruits, DES ARAIGNÉES. 23 sans qu'il en résulte aucun accident, et on sait que quelques personnes en ont mangé de très grosses, pour prouver qu’elles ne sont pas vénéneuses. Ce genre est très nombreux en espèces : on en a décrit près de deux cents, qui forment huit familles. Les caractères qui les distin- guent sont , l’arrangement des yeux, la lon- gueur respective d’une ou de plusieurs paires de pates, et la manière de vivre. PREMIÈRE FAMILLE. ARAIGNÉES TENDEUSES. Caractères. Toiles circulaires et régulières, en réseau vertical. — Longueur respective des pates : les premières, les secondes, les quatrièmes et les troisièmes. — Yeux : . : : quatre au milieu en carré, deux de chaque côté , sur une ligne oblique. QUELQUES auteurs ont aussi donné à ces araignées le nom d’araignées des jardins. Leurs pates antérieures sont les plus lon- gues de toutes. Elles filent des toiles régu- lières À mailles ou à réseau, qu’elles tendent verticalement entre les branches ou contre 24 HISTOIRE NATURELLE les murailles. L’araignée se tient ordinaire- ment au milieu, la tête en bas, Elles s’accou- plent en Europe vers la fin de l’été ou le commencement de l’automne; elles envelop- pent leurs œufs dans une coque de soie, et les placent le long d’un mur owsur le tronc d’un arbre; les petites araignées ‘en sortent le printemps suivant. La mère meurt ordi- nairement avant l'hiver; mais quelques unes restent engourdies pendant cette saison, ca- chées dans des trous ou sous l'écorce des arbres. L’Araignée-porte-croix, Aranea €: dadema. . Elle varie beaucoup pour la grandeur et les couleurs. Quelques femelles, à la fin de l'été, ont le ventre gros comme une noisette. Les pates sont courtes, velues et chargées de beaucoup de piquans; leur couleur est brune, avec des bandes circulaires noires; les yeux sont petits, noirâtres , d’égale gros- seur ; le corselet est petit, un peu aplati, re Larr. » = Inwectes , PL.108. Baraband del. NE, rod L Huber _Wiufr. 1. Aragneeporte croix. 4.Autre portion de tête. 2.Araignée anculare, -6.Nid d'Araigmnee. 8.Porvtion de tête de l'Arnignée, DES ARAIGNÉES. 25 d'une couleur brune, roussâtre ou cen- drée; l'abdomen est presque globuleux, de couleur brune plus où moins obs- cure, quelquefois roussâtre. Il a sur sa partie supérieure une grande tache brune, forme de feuille, dont les bords découpés sont beaucoup plus obscurs que le milieu. Cette tache s’étend depuis la base jusqu’à la pointe : on voit sur son milieu une ligne longitudinale, formée par des points d'un très beau blanc, et coupée par trois lignes transversales de points semblables. Toutes ces taches sont comme veloutées. Cette araignée construit sa toile suêMles murailles et dans les jardins. La femelle pond ses œufs en automne ; elle les enferme dans une coque de soie d’un tissu très serré, d’une belle couleur jaune, de forme arrondie, et de la grosseur d’un pois, qu’elle attache contre un mur ou l'écorce d’un arbre; elle les recouvre ensuite d’une seconde enveloppe d’un tissu beaucoup plus lâche que la pre- mière, et qui paraît destinée à défendre celle- ci du froid et de l'humidité. Cette coque ren- ferme un grand nombre d'œufs sphériques, ar. 3 26 HISTOIRE NATURELLE de la grosseur des graines de pavot blanc, d’une belle couleur jaune, qui n’éclosent quele printemps suivant. La petite araignée, en sortant de l'œuf, est jaune, avec une grande tache noire sur le ventre; et on n’a- perçoit la triple croix blanche que lors- qu’elle à pris son accroissement. On la trouve dans toute l'Europe. L’Araignée tuberculée, Æranea tu- berculata. G. Épéire. Larr. Dregéer est le premier qui a donné l’his- toire et la description de cette petite arai- gnée. Elle a la tête et le corselet d’un brun clair luisant, avec quelques raies obscures ; le ventre est en dessous d’un brun clair, mais en. dessus d’un brun obscur, mélé d’un peu de rougeûtre, et varié de quelques points blancs. Les huit pates, dont les antérieures sont très longues , sont, de même que les bras, d’un blanc sale, à taches brunes, et garnies de beaucoup de poils. Les huit yeux, qui sont d’un brun obscur, luisant, presque noir, LES ARAÏIGNÉES. CY, | sont arrangés comme dans les autres arai- gnées de cette famille, c’est-à-dire quatre au milieu en carré, et deux de chaque côté, placés si près l’un de l’autre, qu’ils se tou- chent. Le ventre est surtout remarquable ; regardé de côté, il semble avoir une figure triangulaire ; il est garni en dessus de gros tubercules, en forme de mamelons charnus ; et à côté d'eux, encore de deux autres pe- tites éminences en-pointes mousses; entre les tubercules et le derrière , le dessus du corps est marqué de plusieurs rides transversales. Degéer trouva pendant l’hiver de petits nids de soie, remplis d'œufs, attachés ou suspendus à la charpente d’un grenier à foin. Ces nids, composés de soie d’un blanc sale, sont en forme de petits sacs ovales, sus- pendus à la pièce de charpente par un long fil délié, très fort, composé de plusieurs fils ensemble aux endroits où le cordon de soie tient par un bout à la charpente, et par l’autre, à la coque ou le nid ; les fils de soie sont écartés les uns des autres, formant là comme un entonnoir ou un cône, et le nid même est couvert à l'extérieur d’une couche 28 HISTOIRE NATURELLE de soie lâche en forme de bourre. Ces nids sont, ou de figure ronde, ou de la forme des œufs de poule, et leurs parois sont très minces; en sorte qu’on voit distinctement les œufs au travers, quand on les regarde vis-à-vis du grand jour. Chaque nid ren- ferme neuf ou dix œufs très petits, de figure parfaitement sphérique et de couleur d’agate, ou gris-brun très luisant. Ces œufs sont placés, au milieu de la coque, dans une espèce de soie fine comme de la laine. Au commencement de mai, de petites araignées sortirent de ces œufs , et percèrent la coque du nid. Deux ou trois jours de suite, elles restaient fort tranquilles, sans presque se remuer; mais ensuite elles commençaient à marcher avec beaucoup de vivacité, et filaient plusieurs fils de soie qu'elles ten- daient irrégulièrement et sans ordre, et sur lesquels elles se promenaient continuelle- ment. Joy. Mém. tom. vu, Pag: 226. DES ARAIGNÉES. 29 L’Araignée à cicatrices, Æranea cica- tricosa. G. Épéire. LarR. L’abdomen de cette espèce est aplati, d’un brun grisâtre obscur, avec une bande noire, festonnée et bordée de gris, le long du milieu du dos, et huit à dix gros points enfoncés, situés sur deux lignes. Cette araignée file sa toile contre les mu- railles ou contre d’autres corps. Elle se tient cachée dans un nid de soie blanche, qu’elle se forme sous quelque partie saillante, ou dans quelque cavité à proximité de sa toile. Elle ne travaille et ne prend de nourriture que le soir, quand la lumière du jour est faible , ou pendant la nuit, On trouve cetteespèce dans toute l'Europe. Parmi les espèces exotiques du genre épéire, il y en a de très remarquables , soit parce que leur abdomen est revêtu d’une peau très ferme, avec des pointes ou des épines cornées, soit parce que leurs pates sont ornées de faisceaux de poils. 30 HISTOIRE NATURELLE Les naturels de la Nouvelle-Hollande et ceux de quelques îles de la mer du Sud, mangent , à défaut d’autres alimens, une es- pèce d’épéire voisine de l’aranea esuriens de Fabricius. (Larr. Règne animal, etc.) DEUXIÈME FAMILLE. v ARAIGNÉES FILANDIÈRES. Caractères. Toiles irrégulières et sans figure déter- minée. — Longueur respective des pates : les pre- mières, les quatrièmes , les secondes et les troi- sièmes. — Yeux ,* , . ‘. quatre au milieu en carré, deux de chaque côté, sarune ligne oblique, très rapprochés l'an de l’autre. Ces araignées diffèrent peu de celles de la première famille : elles ont les yeux placés à peu près de même, et elles leur ressem- blent encore par la longueur proportion- nelle de leurs pates, les antérieures étant les plus longues : elles filent des toiles irré- gulières, lâches, horizontales ou obliques, composées de fils tendus sans ordre appa- rent , sur les arbres, les plantes, et souvent dans les angles des murs, derrière les fené- se mnt “cf dé hd à ni nm LS DES ARAIGNÉES. 3x tres ou dans les greniers. La forme de cette toile dépend de l’endroît où elle a été pla- cée. Quelques autres, nommées par Hom- berg araignées des caves, construisent une toile serrée dans le trou de quelque mur, et tendent à son entrée des fils qui y aboutis- sent, qui les avertissent lorsque des mou- ches y sont prises. On trouve le plus ordi- nairement ces araignées dans les maisons , les greniers, les caves et les endroits hu- mides. En Europe, elles s’accouplent vers la fin de l'été : les femelles enveloppent leurs œufs dans une coque de soie d’un tissu assez serré, qu’elles attachent assez près de leur nid. Les petites araignées éclosent le prin- temps suivant. On trouve souvent en hiver des araignées de cette famille : ainsi il paraît qu’elles ne meurent pas après la ponte. Quelques auteurs croient même qu’elles vi- vent plus d’une année, puisqu'on en voit de très grosses au commencement du prin- temps. 32 HISTOIRE NATURELLE L’Araignée couronnée, Æranea re- dimita. G. Thomise. Larr. Cette petite araignée est très jolie : elle a les yeux bruns, luisans; il y en a quatre au milieu en carré, et deux de chaque côté, si rapprochés qu’ils se confondent, et pa- raissent n’en former qu’un gros. Le corselet est petit, d’un blanc sale, avec une raie noire en dessus. L’abdomen est ovale, blanc en dessus, avec une raie longitudi- nale rouge, un peu ondée de chaque côté; ces deux raies se joignent à la base et à la’ pointe de l’abdomen, et forment une espèce d’anneau. En dessous, l'abdomen est noïi- râtre, avec une ligne longitudinale plus noire au milieu. Les pates sont de la couleur du corselet. Cette espèce construit sa toile dans une feuille d’arbre dont elle rapproche les bords au moyen de quelques fils; elle en tapisse l'intérieur d’une légère couche de soie. Elle pond ses œufs pendant l'été, et les enve- Er — - CT, VON dd nd nn Mi = Ù L DES ARAIGNÉES. 33 loppe dans une coque de soie , d’un blanc : bleuâtre, qu’elle ne quitte jamais. Si on la chasse de dessus sa feuille, elle se saisit de la coque avec ses tenailles et s'enfuit avec. Lorsque les petites araignées sont écloses , elle déchire la toile pour les faire sortir; car elles sont incapables de la percer elles- mêmes. On la trouve en Europe dans les jardins et dans les champs , sur les feuilles. L'Araignée triangulaire, Æranea triangularis. G. Linyphie. Lare. Elle est de grandeur moyenne : ses yeux sont placés de façon qu’il y en a quatre au milieu , formant un carré, et deux de cha- que côté; les deux postérieurs du carré, qui sont plus grands que tous les autres, sont placés chacun sur une tache noire; mais les deux antérieurs, plus petits que les précédens, sont plus rapprochés que les autres, et placés sur une même tache noire; les latéraux sont petits, rapprochés et pla- 34 HISTOIRE NATURELLE cés aussi sur une tache noire, Le corselet est d'un brun roussâtre , avec une ligne longitu- dinale noire placée au milieu, divisée anté- rieurement en deux branches. L’abdomen est ovale, très gros dans les femelles, et orné de plusieurs taches triangulaires brunes et blanches, avec une large bande brune découpée comme de certaines feuilles, et un grand nombre de petites taches blanches au milieu ; les côtés sont d’un blanc jaunâtre’, avec des taches irrégulières brunes. Cette espèce construit, à la fin de l'été, sur les buissons, les pins, les genevriers, etc., une toile horizontale suspendue par un grand nombre de fils verticaux et obliques arrangés confusément et sans ordre; elle donne à cette toile une grande étendue. Son accouplement a lieu vers la fin de l'été. Degéer ayant enfermé dans un poudrier un mâle et deux femelles, le mâle s’est ac- couplé alternativement avec elles plusieurs fois dans l’espace de trois heures. Il croit cette araignée moins cruelle que les autres. On la trouve en Europe, dans les bois. DES ARAIGNÉES. 35 L’Araignée de Walkenaer, /ranea Walkenaeria. G. Ulobore. Larr. Ce genre est très voisin des linyphies ; l'espèce qui lui sert de type, et que nous décrivons ici, est longue de près de cinq lignes , d’un jaunâtre roussâtre, et couverte d’un duvet soyeux, formant sur le dessus de l'abdomen des séries de petits faisceaux ; les pates ont des anneaux plus pâles. Cette araignée se trouve dans les bois du midi de la France. L'Araignée à six yeux, Æranea sexoculata. G. Segestrie. Larr. Cette araignée est de grandeur moyenne ; sa tête, son corselet et ses tenailles sont d’un brun obscur, presque noir, et luisant. L'abdomen est ovale, allongé, d’un gris cendré , quelquefois jaunâtre sur les côtés, avec quelques petits points bruns noirâtres : il y a au milieu une raie longitudinale , 36 HISTOIRE NATURELLE large, composée de taches presque carrées , ou en losanges , placées les unes à la suite des autres” Les pates sont de longueur moyenne dans les femelles , mais un peu plus longues dans les mâles; elles sont velues, brunes, avec quelques taches plus obscures, Les tenailles sont grosses, longues et très fortes ; l’araignée s’en sert pour attaquer et saisir les plus grosses mouches, et même la guêpe. Cette araignée fait sa demeure dans les cavités des vieux murs , les fentes des portes et des fenêtres ; elle construit un tuyau cy- lindrique d’une texture assez serrée , et ou- vert par ses deux bouts; elle tend ensuite extérieurement, à l’une des ouvertures, des fils qui se croisent en tout sens et sans ordre. Elle est commune dans toute l’Europe, L’Araignée des caves, Æranea cellaris. Si commune dans nos maisons , appartient aussi au genre segestrie. DES, ARAIGNÉES. 37 4 L’Araignée verte, {ranea viridissima. G. Drasse. Larn. Elle a le corselet et les pates rouges ; son abdomen est ovale, allongé , vert, avec des bandes transversales plus obscures. On la trouve aux environs de Paris, sur les feuilles. L’Araignée thoracique, {ranea thoracica. G. Scytode. Lan. Elle est longue de trois lignes à peu près; son corps est d’un rougeâtre pâle, tacheté de noir. Le corselet est grand et très bombé: il présente en dessus deux lignes noires, longitudinales. Les crochets des mandibules sont très petits; l'abdomen est globuleux, avec des points noirs disposés longitudina- lement ; les pates sont gréles, avec des an- neaux bruns. Cette araignée se trouve à Paris dans les maisons. Quelques individus passent l'hiver dans des retraites qu'ils se choisissent , et 17. : LA 38 HISTOIRE NATURELLE paraissent au commencemêént du printemps : elle se file une toile grande, composée de fils lâches et flottans; elle pond en juillet, et son cocon est formé d’une soie compacte. L’Araignée à treize gouttes, Æranea - tredecim guttata. G. Théridion. Larr. Cette araignée, qui est le téridion mal- mignatte de M. Latreille, a le corps noir, avec treize petites taches rondes, d’un rouge de sang, sur l'abdomen ; ses yeux sont laté- raux et écartés entre eux. On la trouve en Toscane et en Corse. On croit que sa morsure est très venimeuse. Le genre Épisine de M. Latreille est très voisin des théridions ; nous citerons comme type de ce genre son épisine tronqué ( epé- sinus truncatus); son corselet est cordi- forme, un peu plus long que large, d’un brun obscur en dessus et roussâtre en des- sous; l’abdomen est brun, pyramidal et échancré en avant. On le trouve aux environs de Paris, DES ARAIGNÉES. 39 L'Araignée phalangiste , Aranea pha- langioïdes. G. Pholcus. Larr. Son corps est long et étroit, d’un jau- “4 nâtre très pâle ou livide, pubescent. L'ab- domen est presque cylindrique, très mou, et marqué en dessus de taches noirûtres ; les pates sont très longues, tr ès fines, avec un annéau blanchâtre à l'extrémité des cuisses et des jambes. On trouve cette espèce à Paris; elle est très commune dans les maisons, où elle file; aux angles des murs , une toile composée de fils lâches, peu adhérens entre eux. La fe- melle agglutine ses œufs en un corps rond, nu, qu'elle porte entre ses mandibules. re 40 HISTOIRE NATURELLE | TROISIÈME FAMILLE. ARAIGNÉES TAPISSIÈRES. Caractères. Voiles horizontales, régulières : d’un tissu serré. =Longueur respective des pates : les quatrièmes, les premières, les secondes et les troisièmes, — Yeux : , . : ‘ quatre au mi- lieu, en carré inégal, deux de chaque côté, sur une ligne oblique , séparés et un peu en arrière, Les araignées tapissières, nommées par Homberg araignées domestiques , diffèrent peu de celles des deux familles précédentes ; elles ont quatre yeux placés en carré, à la partie antérieure de la tête. Les latéraux sont placés sur une ligne oblique et un peu séparés l’un de l’autre. Leurs deux pates postérieures sont les plus longues de toutes , et les troisièmes les plus courtes. Ces arai- gnées! construisent des toiles horizontales régulières, qu’elles placent dans les coins où les angles des murs et des fenêtres. À l'un des angles de la toile, elles pratiquent une loge cylindrique, qui a une ouverture en devant et une autre en dessous ; elles se ET OR PT Fr 0 di ”Séé rs- DES ARAIGNÉES. 4x tiennent cachées dans cette espèce de loge, d ayant la tête tournée du côté de la A Dès qu’une mouche s’y trouve prise, l’arai- gnée sort avec vitesse, court se saisir de la mouche, et l’entraîne à l'instant dans son trou pour la sucer à son aisé mais lors- qu’on touche rudement à sa toile, ou lors- qu'un gros insecte, tel qu'une guépe, ou 2 un sphex, vient se poser dessus, elle se sauve bien vite à reculons par l'ouverture inférieure, s'enfuit à toutes jambes, et ne revient dans sa toile que quand elle croit le danger passé. L’accouplement de ces arai- gnées a lieu dans l'été : la femelle enveloppe ses œufs dans une coque, et la place à côté de sa loge. L'Araignée domestique, Æranea 8 4 domestica. Les yeux sont d’un noir luisant, à peu près de grandeur égale. Le corselet est, d'un gris obscur; l'abdomen est ovale, allongé ; il a en dessus, depuis son origine jusqu’à la pointe, cinq ou six taches conti- 42 HISTOIRE NATURELLE guësmnoirâtres. Les pates sont velues, assez l es, obscures, avec des anneaux noi- râtres. Cette araignée, qui est de moyenne gran- deur, se trouve en Europe. Elle file dans les re coins des murs, derrière les fenêtres, une « toile horizontale régulière d’un tissu serré ; ‘élle est un peu concave dans le milieu de sa partie supérieure; cette concavité est pro- duite par son propre poids. L’Araignée bicolore, Æranea bicolor. G. Filistate, Lame. Elle est de moyenne grandeur, et d’une couleur fauve pâle; l'extrémité de ses pal- pes, ses pates et son abdomen sont noirâtres. On la trouve dans le midi de la France et en Espagne. L'Araignée satinée, Æranea holo- .: sericea. G. Clubione. Lare. Ellé est d’un gris de souris luisant et sa- DES ARAICNÉES. 43 tiné, allongée, avec le dessus du corselet, les tenailles et les yeux d’un brun ee. deux taches jaunâtres qui sont sous le ventre, à sa base, indiquent la place des stigmates. Cette espèce est très commune en hiver et au commencement du printemps, sous M les écorces des arbres. On la trouve aux environs de Paris. | L’Araignée aviculaire, Æranea avi- S LA cularis. G. Mygale. Lan. Cette araignée est la plus grande des es- pèces connues. Ses yeux diffèrent un peu de ceux des espèces précédentes. On en voit deux grands, ronds et saillans, sur la partie antérieure et supérieure de la tête, placés sur üne ligne transversale ; deux autres, ün de chaque côté de la partie latérale anté- rieure , un peu plus petits, ovales et moins saillans, et deux de chaque côté, petits, oblongs et très rapprochés. Le corselet est grand , brun , presque lisse. L’abdomen est grand , ovale, très velu, noirâtre, et ter- 44 HISTOIRE NATURELLE miné par deux appendices où mamelons al (on és, velus; les pates sont longues , grosses, très velues, noirâtres, avec leur extrémité fauve ; les tarses sont larges, très velus en dessus, veloutés en dessous, et ar- més de deux crochets aigus, courbés et très forts. Ces araignées, connues dans l'Amérique méridionale sous le nom d'araignées crabes, sont énormes, et quelques unes peuvent oc- “cuper, les pates étendues, un espace cireu- laire de plus de huit à neuf pouces de dia- mètre : elles vivent dans des troncs d’arbres ou d’autres cavités, grimpent aux bran- ches, et saisissent quelquefois des oiseaux- mouches et des colibris. Plusieurs voyageurs et naturalistes ont écrit sur ces araignées , et c'est d’après eux que nous allons donner quelques détails sur leurs mœurs. D’après Pison ( Histoire Naturelle du Brésil), l'es- pèce qu'il nomme 7hamdu, où rhamdu guacu (grande araignée), et qui est, d’après M, Latreille, très voisine de l’aviculaire , ni- difie à la manière des oiseaux dans les ca- vités des vieux arbres, ou dans les décom- DES ARAIGNÉES. 45 bres. Pison dit encore qu’elle se construit quelquefois des toiles semblables à celles que font toutes les araignées. M. Latreille pense que l’auteur n’a point vu ces toiles ,et qu’il est possible qu’on l'ait induit en erreur par de faux rapports. Il paraît qu’il est dans la méme erreur, ou qu'il s’abandonne à des conjectures, quand il dit que dans l’accou= plement, ces araignées ont leurs corps op- posés l’un à l’autre. Suivant cet auteur, la piqüre de cette mygale, la liqueur qui dis- tille de sa bouche, et même ses poils, sont réputés venimeux ; le meilleur antidote , sui- vant lui, est la préparation du crabe qu’il nomme aratu (erapsus pictus ): on le pile, et on en fait un breuvage en le mêlant avec du vin; il agit comme vomitif. Cette mygale, au rapport du même voyageur, se dépile avec l'âge; alors la peau de son ventre est d’un rouge incarnat. Me Mérian, qui a observé les insectes de Surinam, dit avoir trouvé plusieurs individus de la mygale aviculaire sur l'arbre nommé guayave, ÿ faisant leur nid , et se tenant à l’affüt dans le cocon que forme une chenille du même arbre, L'auteur 16 HISTOIRE NATURELLE deW’Histoire Naturelle de la France équi- noæiale place l'habitation de la mygale aviculaire dans les fentes de rochers : dans le voyage à la Guiane du capitaine Hed- man, cette araignée est appelée araignéé de buissons, ét sa toile est, dit-on, de peu d’étendue, mais forte. On voit, d’après ces relations, et par la dissemblance qui règne entre elles, que ces voyageurs , peu accou- tumés à observer la nature, n’ont fait qu’er- rer, et que leurs assertions ne sont pas pro- pres à jeter un grand jour sur l’histoire dé ces grandes araignées. Les observations de M. Moreau de Jonnès, qui a fait uné étude spéciale des productions naturelles de la Martinique, peuvent plutôt éclaircir cette matière, et doivent trouver place ici : l’espèce dont ce savant a observé les mœurs est bien déterminée par M. Latreille; c’est sa mygale cancerides ; elle est connue aux Antilles sous le nom d’araignée crabe, et sous celui de matoutou que lui donnaient les anciens Caraïbes. Elle ne file point de toile, se terre ct s'embusque dans les fentes de la paroi dépouillée des ravins creusés DES ARAIGNÉES. 47 dans les tufs volcaniques ; elle s’écarte sou- vent beaucoup de sa demeure pour chasser, se tapit sous des feuilles pour surprendre sa proie qui se compose d’anolis, de fourmis , et quelquefois des petits des colibris et du sucrier. C’est pendant la nuit qu’elle chasse; sa force musculaire est très grande, et quand elle a saisi un objet avec ses pates, on a beaucoup de peine à lui faire lâcher prise. Lorsque cette mygale applique ses mandi- bules sur un corps dur et poli, on y voit aussitôt des traces d’un liquide qui doit être le venin qu'elle injecte, et qui rend sa piqüre dangereuse. Cette liqueur est lactes- cente, et d’une grande abondance pour le volume de l'animal. Les œufs de cette arai- gnée sont renfermés dans une coque de soie blanche d’un tissu très serré : elle maintient cette coque sous son corselet au moyen de ses palpes, ct la transporte avec elle : quand elle est pressée par ses ennemis, elle l’aban- donneun instant; mais elle revient la prendre aussitôt que le combat a cessé. Les petits qui sortent de ces œufs sont entièrement blancs : le premier changement qu'ils éprou- 48 HISTOIRE NATURELLE vent est l’apparition d’une tache noire qui se forme au milieu de l’abdomen et au-des- sus. M. Moreau de Jonnès dit qu’un seul de ces cocons lui a fourni dix-huit cents à deux mille petits : il est probable que les fourmis détruisent une grande quantité de ces petits, car autrement la prodigieuse fécondité de ces animaux les rendrait plus communs qu'ils ne le sont à la Martinique. QUATRIÈME FAMILLE. ARAIGNÉES LOUPS. Caractères. Vagabondes, ne filant point, mais at- trapant leur proie à la course. — Pates grosses; longueur respective: les quatrièmes, les premières, les secondes et les troisièmes. — Yeux, % quatre gros en carré à la partie supérieure de la tête, quatre en ligne transversale à la partie antérieure. La manière de vivre de ces araignées leur a fait donner par les anciens le nom d’araignées loups. Elles sont très faciles à distinguer des autres, non seulement parce qu’elles ne filent point, mais par la forme de leur corps. Leurs yeux sont placés de DES ARAIGNÉES. h9 manière qu'il y en a quatre au derrière de la tête, formant un carré plus ou moins régulier, et plus grand que les autres, et quatre plus petits en devant, sur une ligne transversale. Leurs pates postérieures sont les plus longues , et les troisièmes les plus courtes de toutes. Ces araignées ne filent point de toile; elles vont à la chasse des in- sectes qu’elles attrapent à la course; elles ne les sucent point , mais les dévorent presque entièrement. Leur accouplement a lieu dans le milieu de l'été : les femelles pondent vers la fin de cette saison un très grand nombre d'œufs qu’elles renferment dans une coque d’un tissu très serré. Elles attachent cette coque à leur derrière, et la traînent après elles sans jamais l’abandonner. Lorsque les œufs sont éclos , la mère déchire la coque, et les petites araignées en sortent et se pla- cent sur son dos ; elle les nourrit jusqu’à la première mue, après quoi elles se dispersent chacune de leur côté. cr LI, ! 5o HISTOIRE NATURELLE L’Araignée Tarentule, Æranea Ta- rentula. G. Lycose. Larr. Cette araignée est une des plus grosses d'Europe. On lui a donné le nom de taren- tule, du mot Tarente , ville d'Italie, dans la Pouille, où elle est plus commune, et où on la eroyait plus venimeuse qu'ailleurs. Ses yeux sont au nombre de huit, dont quatre petits placés sur une ligne transver- sale, et quatre plus gros formant un carré en dessus de sa tête vers le corselet. Dans l'insecte vivant, ils sont rougeûtres, très bril- lans; les tenailles sont fauves, très grosses, terminées par une pointe longue, noire, crochue et très forte; le corselet est grand, convexe, obscur, avec les bords et une ligne longitudinale brune au milieu; l’abdomen est ovale, de grandeur moyenne, grisâtre , avec quelques taches obscures, depuis la base jus- que vers la pointe; la poitrine , le dessous du ventreetla première pièce des pates sont d’un très beau noir; le noir du ventre est bordé DES ARAIGNÉES, 5x de fauve; les pates sont grosses, de longueur moyenne ; grises , avec quelques poils roides et des bandes noires. On la trouve dans presque toute l'Italie, en Sardaigne, en Corse, et dans la partie méridionale de la ci-devant Provence. La tarentule ne file point de toile, elle creuse, dans un terrain sec et inculte, un trou perpendiculaire, cylindrique, de qua= tre, six, huit et dix lignes de diamètre, et de trois, quatre, cinq et six pouces de profon- deur ; elle en consolide les parois avec quel- ques fils gluans qu’elle tire de son derrière, et qui servent à empécher l’éboulement de la terre : c’est là le nid ou l'habitation de la tarentule. La grandeur de ce trou est toujours proportionnée À la grosseur de l’'araignée : elle se place ordinairement à l’ouverture de son nid, et dès qu’elle aper- çoit un insecte, elle s’élance dessus , le sai- sit avec ses tenailles, l'emporte dans son trou, et le dévore presque entièrement ; elle n’en rejette que les parties les plus dures. Son accouplement a lieu dans les plus fortes chaleurs de l'été, vers la fin de 52 HISTOIRE NATURELLE cette saison : la femelle pond un très grand nombre d'œufs, parfaitèment semblables aux graines du pavot blanc ; elle les enferme dans une coque de soieblanche d’un tissu serré, qu’elle tient fortement attachée À son anus, et qu’elle emporte toujours avec elle. Lorsque les petites araignées sont écloses, la mère déchire l'enveloppe pour les faire sortir; elle les porte ensuite sur son-dos ;'et les nourrit jusqu’à la première mue, et jus- qu'à ce qu'elles soient assez fortes pour se creuser un nid et se procurer leur nour- riture. La tarentule meurt à la fin de l'été, ou elle passe l'hiver dans un état d’engour- dissement, enfermée dans son nid, après l'avoir exactement bouché pour se garantir du froid et de l’eau : elle n’en sort que lors- que les chaleurs du printemps ont été assez fortes pour la ranimer. Encyclop. méthod. , page 214. L’Araignée frangée, Aranea fimbriata. G. Dolomède. Larr. Cette espèce est assez grande : le corselet DÉS ARAIGNÉES, 53 est grand, convexe, de couleur obscure ; l'abdomen est ovale, allongé, d’une couleur plus foncée que le corselet; on voit sur les côtés de celui-citeb de l’abdomen une ligne longitudinale blänchâtre ; les pates sont grosses , de longueur moyenne, brunes, avec des piquans noirs. Le mâle est d’une couleur plus brune que la femelle. On la trouve dans toute l'Europe , sur les bords des ruisseaux et des marais, parmi les plantes aquatiques: elle court avec beau- coup de vitesse sur la surface de l’eau , sans jamais se mouiller, et sans jamais entrer dans l’eau. Elle se nourrit d'insectes aqua- tiques , et de ceux qui se trouvent sur les plantes qui croissent dans l’eau. La femelle enferme ses œufs dans une coque de soie d’un tissu très serré, et après l’avoir entourée d’une grosse toile irrégulière, elle l’attache aux branches et aux tiges des arbrisseaux qui se trouvent à sa portée, et se tient au- près sans jamais les abandonner. 54 HISTOIRE NATURELLE L’Araignée étérophtalme, Æranea eterophtalma. G. Oxyope. Later. Elle est longue de près de quatre lignes; son corps est gris, mélangé de noir et de roux; ses pates sont d’un roux pâle et ta- chetées de noirâtre; les épines des jambes sont allongées; le corselet est presque aussi long que l'abdomen, et gris : l’abdomen est ovoïido-conique , rougeûtre; il a en dessus un ovale plus pâle, étroit et peu visible; les côtés du ventre sont recouverts de poils gris, formant quatre raies longitudinales, dont les latérales plus larges; ces raies sont séparées par trois lignes étroités, de couleur car- mélite. M. Latreille a trouvé cette espèce aux environs de Brives-la-Gaillarde, sa patrie. Le genre Ctène est formé sur une espèce dont on n’a vu qu’un individu mutilé venant de Cayenne. F LL DES ARAIGNÉES. 55 CINQUIÈME FAMILLE. ARAIGNÉES PHALANGES. Caractères. Vagabondes, ne filant point de toile, mais sautant sur leur proie, toujours attachées par un fil, — Pates assez grosses, de longueur presque égale entre elles. — Yeux en ligne para- bolique ,«**" *., Les araignées de cette famille ont été ap- pelées par les anciens naturalistes, arai- gnées phalanges ; par Homberg, vagabon- des, et par Degéer, sauteuses. Leurs yeux , au nombre de huit, sont constamment placés en ligne parabolique, ou en deux lignes parallèles longitudinales , et les deux antérieurs sont toujours plus grands que les autres. Leurs patés postérieures sont or- dinairement les plus longues, et les autres sont d’égale longueur. Leur corps est con- vexe, élevé en dessus. On trouve commu- nément ces araignées sur les murailles, ex- posées au soleil, où elles courent avec vi- tesse en avant, à reculons, et de côté, cher- chant à attraper leur proie. Dès qu’elles 56 HISTOIRE NATURELLE aperçoivent une mouche ou un autre in- secte, elles s’élancent dessus en sautant, toujours soutenues par un fil attaché à la muraille, qu’elles dévident en marchant, et qui les soutient. Elles ont la vue très bonne; quand on les touche, elles font un saut et se laissent aussitôt pendre à leur fil qu’elles vont accrocher plus bas sur la muraille. D’autres araignées de cette famille habitent les arbres et les plantes. Leur accouplement a lieu dans le courant de l’été. La femelle pond peu de temps après un très petitnombre d'œufs; elle les enferme dans une coque de soie, et l’attache contre le mur ou le tronc d’un arbre. L’Araignée chevronnée, Æranea scenica. G. Saltique: Larr. Cette espèce est petite : elle a les yeux noirs, les deux antérieurs sont très grands, les deux suivans moins grands , les autres très petits; le corselet est grand, relevé, un peu aplati, carré, d’un gris luisant ; l’abdo- DES ARAIGNÉES. 57 men est ovale, noirâtre, avec trois bandes argentées , qui dans leur milieu forment un angle dont le sommet est tourné vers la base. La couleur des pates varie; elles sont ordinairement cendrées, avec des taches obscures. Tout le dessous du corps est d’un gris cendré. On la trouve en Europe, ordinairement sur les murailles des maisons exposées au soleil, et sur les vitres des fenêtres , pendant tout l’été. Elle marche comme par secousse, s’arrêtant tout court après avoir fait quel- ques pas. Dès qu’elle aperçoit une mouche , elle s’en approche doucement , et lorsqu'elle en est assez près, elle s’élance dessus avec une agilité surprenante, la saisit avec ses tenailles et la suce aussitôt. Elle attache au mur un fil qu’elle fait sortir de ses mame- lons, qu’elle dévide toujours en marchant, qui la soutient, et l'empêche de tomber quand elle s’élance sur sa proie. Aux ap- proches de l'hiver, elle file une petite toile très forte et très serrée, dans laquelle elle se renferme , et d’où elle sort à la fin de 58 HISTOIRE NATURELLE cette saison, lorsque la chaleur du soleil commence à se faire sentir. L’Araignée à quatre gouttes, Æranea qualuor gutltata. G. Érèse, Latr. Cette araignée, que Walkenaer anommée Eresus cinnaberinus , est noire, avec l’abdo- men rouge, ayant en dessus quatre points noirs en carré, quelquefois six. Les pates sont noires, avec des anneaux blancs; les postérieures sont lavées de rouge. On trouve cette espèce dans le midi de la France et aux environs de Reïms. DES ARAIGNÉES, 5g SIXIÈME FAMILLE. ARAIGNÉES CRABES. Caractères. Ne filant point de toile, mais attendant leur proie cachées sous des fleurs ou des feuilles. — Les quatre pates antérieures beauconp plus .. longues que les autres. — Yeux : :::-:°° en lu- nule, ou sur deux lignes transversales, dont l’an- térieure est plus on moins courbe. — Corps sou- vent aplati. Ox a donné aux araignées de cette fa- mille le nom de crabe, parce qu’elles ont dans leur figure et dans leur démarche quelque ressemblance avec les animaux ma- rins connus sous le nom de crabes. Leurs yeux, nommés par M. Geoffroy yeux en lunule, sont placés de manière qu'il y en a quatre sur une ligne transversale droite , et quatre en devant en ligne courbe, dont la convexité est en dehors; ce qui leur donne la figure d’une demi-lune, ou d’un segment de cercle, Leurs pates postérieures sont les plus courtes, ensuite celles de la troisième paire ; de sorte qu'il y a souvent 60 HISTOIRE NATURELLE une grande disproportion entre ces pates et les quatre pates antérieures, qui, dans quel- ques espèces, sont fort longues : l’araignée les porte ordinairement de côté, étendues dans une position horizontale. Leur corps est plus où moins aplati, et la plupart des espèces ont l’abdomen plat et triangulaire. La démarche de ces araignées est très sin- gulière; elles ne marchent pas droit en avant, mais de côté, à la manière des crabes. Elles attaquent leur proie à la course, en s’élançant dessus. Elles se tiennent sur "les troncs des arbres et sur les feuilles, à l’affût; elles attachent un fil qui les soutient et les empêche de tomber lorsqu'elles se jettent sur les insectes, comme font les araignées loups. Elles enveloppent leurs œufs dans une coque de soie, et la placent dans une feuille dont elles plient les. bords avec quelques fils , elles se tiennent auprès, et ne les quit- tent point. . DES ARAIGNÉES 6x ” L’Araignée jardinière, Æranea hor- ticola. G. Thomise? Lars. Elle est brune : les quatre patesantérieures sont du double plus longues que les posté- rieures; tout le corps est légèrement velu ; le corselet a quatre lignes qui partent de sa pointe, les deux du milieu s’avancent sur le milieu du corselet et s’écartent près de la tête, et les deux latérales vont oblique- ment vers le bord du corselet ; l'abdomen ést brun, et depuis son milieu jusqu'à sa pointe, il a trois lignes blanches transver- sales ondées; il est presque sphérique. Les quatre pates postérieures sont moins brunes que les quatre antérieures. On la trouve dans les jardins , aux envi- rons de Paris. L’Araignée émeraudine, Æranea sma- -] ragdula. G. Micrommate. Larr. Elle est de grandeur moyenne, d’un vert 17, 6 62 HISTOIRE NATURELLE à de gramen , avec les côtés bordés*de jaune clair; l'abdomen est d’un jaune verdâtre, coupésur lemilieu du dos par une ligne verte. Cette araignée lie trois à quatre feuilles en un paquet triangulaire , en tapisse l’intérieur d’une soie épaisse, et place au milieu son cocon qui est rond , blanc , et laisse aperce- voir les œufs. Ces œufs ne sont point ag- glutinés. On la trouve aux environs de Paris. Le genre Sénélope de MM. Dufour et La- treille est très voisin du précédent; l'espèce qui lui sert de type est le serelops radiatus. Ilestlong d'environ quatre lignes; son corps ést d’un brun jaunâtre livide, pubescent, avec de petites taches noirâtres ; le milieu du corselet est plus obseur,.et a des lignes enfoncées, disposées en rayons, L’abdomen est orbiculaire; les pates sont longues, avec des bandes ou taches transverses, noirâtres, et une brosse au bout des tarses. On trouve cette espèce en Espagne. es DES ARAIGNÉES. 63 SEPTIÈME FAMILLE. ARAIGNÉES AQUATIQUES. Caractères. Loge hémisphérique , arrêtée et fixée au milieu des eaux. — Yeux ‘°°°, presque sur deux lignes parallèles, — Longueur respective des pates : les premières, les quatrièmes , les se- condes et les troisièmes. Ox ne connaît qu’une seule espèce d’arai- gnée de cette famille : on la trouve dans les eaux dormantes des marais en Europe. Elle diffère des autres par sa manière de vivre. Cette araignée est bien différente de quel- ques araignées loups qui marchent à la su- perficie de l’eau sans jamais y entrer ni se mouiller. Elle construit au milieu des eaux un logement rempli d’air, fait la chasse aux insectes aquatiques, et les attrape à la nage. Elle passe l'hiver enfermée dans sa loge. 64 HISTOIRE NATURELLE L’Araignée aquatique, Æranea aqua- tica. G. Argyronète. Latr. Elle est assez grande, de couleur brune, un peu velue. Le mâle est plus gros que la femelle , son ventre est allongé, assez gros, presque cylindrique. Dans les deux sexes, les deux pates antérieures sont beaucoup plus longues que les autres; les tenailles sont très grandes. On voit sur l’abdomen plusieurs rides transversales. Quand cette araignée nage, elle est ordinairement dans une position renversée , le dos tourné vers le bas, et le ventre en haut : elle paraît d’une belle couleur grise argentée , parce que son corps est couvert d’une couche d'air, qui le fait paraître très brillant. C’est dans l’eau qu’on trouve cette araï- gnée; c’est là qu’elle vit, qu’elle file et qu’elle chasse. Cependant elle sort quelquefois de l’eau ; elle peut vivre hors de cet élément, mais elle tarde peu à y retourner : elle y nage avec beaucoup d’agilité, soit qu’elle … st éd sn. dt Ad rA à 2 PAT ï Li DES ARAIGNÉES:. 65 monte ou qu'elle descende. Au moyen de l'air, elle se procure un domicile dans le- quel elle est à sec au milieu de l’eau. Pour cet effet, cette araignée attache quelques fils à des brins d'herbe dans l’eau même, et elle forme une coque ovale tapissée de soie; ensuite elle monte à la surface de l’eau, toujours sur le dos : elle élève son ventre au-dessus de ce liquide, et le retire ensuite vivement : par ce mouvement, elle entraîne avec lui une forte bulle d’air dont il est cou- vert ; elle descend jusqu’à sa cloche ou coque, dans laquelle elle laisse une partie de cette bulle d’air qui s’y attache. Elle répète cette manœuvre jusqu'à ce qu’elle ait rempli sa cloche. Quand elle entre dans sa cloche, elle l’agrandit, en y apportant la lame d’air dont son ventre est entouré; et quand elle en sort, elle la diminue, emportant avec elle une portion d’air. Elle porte dans cette cloche les insectes qu’elle prend, pour les y man- ger. Elle sort quelquefois de l’eau pour pour- suivre les insectes sur terre ; et quand elle les a pris, elle y rentre. Elle poursuit aussi lesinsectesaquatiques. C’est dans cette cloche 66 HISTOIRE NATURELLE que la femelle fait sa ponte. Ses œufs, selon Clerck, sont ronds, de couleur jaune de soufre , et rassemblés en un paquet qui oc- cupe environ le quart de la capacité de la cloche. L’araignée se tient constamment au- près, ayant le ventre placé dans la cloche, et le corselet et la tête dans l’eau. Ces araignées ne sont point aussi cruelles entre elles que les araignées terrestres. Clerck et Degéer en ont gardé un assez grand nombre ensemble , tant mâles que femelles , sans qu’elles se soient jamais fait aucun mal. Degéer a remarqué que lorsque celles qu’il avait renfermées dans un bocal plein d’eau se rencontraient , elles se tâtaient mutuelle- mentavec leurs pates, et ouvraient en même temps leurs tenailles comme pour s’entre- dévorer; mais il ne les à jamais vues se donner aucun coup : quand elles s'étaient t4- tées pendant un certain temps, elles se sé- paraient et allaient chacune de leur côté. DES ARAIGNÉES. 67 HUITIÈME FAMILLE. ARAIGNÉES MINEUSES. Caractères. Nid cylindrique, creusé dans la terre, tapissé d’une légère toile, et fermé par une oper- cule qui s’ouvre par un des côtés.—Pates courtes, presque égales ; longueur respective : les qua- trièmes , les premières, les secondes et les troi- sièmes. — Yeux ... Les araignées de cette famille ne filent point de toiles pour attraper leur proïe. Elles font un nid dans la terre comme.les araignées loups, avec la différence que ces nids sont fermés par une espèce de porte ronde, qui tient au nid par un de ses côtés, comme s’il y était attaché au moyen d’une charnière. Nous donnerons la figure d’un de ces nids ; mais ne connaissant pas l’arai- gnée qui le construit, nous rapporterons ce que dit M. l'abbé Sauvages d’une espèce d’araignée , qui paraît être la même que celle à qui appartient le nid que nous avons sous les yeux. Seulement ces nids diffèrent par la grandeur : celui-ci est presque rond, inégal, 68 HISTOIRE NATURELLE raboteux en dessus , à peine de la grosseur d’une grosse noisette; au lieu que celui dont parle M. l’abbé Sauvages est beaucoup plus grand. Peut-être ces araignées en con- struisent-elles plusieurs pendant leur vie, ou les agrandissent à mesure qu’elles gros- sissent; alors le nôtre serait celui d’une jeune, Quant à la forme de l’opercule et à la manière dont elle ferme l’ouverture du nid , elle se rapporte parfaitement à la des- cription que fait M. l’abbé Sauvages de celle du nid de l’araignée qu'il a observée. En outre, ce nid a été trouvé dans le midi de la France, qui est l’endroit où M. l’abhé Sauvages a vu cette araignée. N'ayant pas l'ouvrage de M. l’abbé Sauvages, nous don- nerons la description de l’araignée et de son nid telle que nous la trouvons dans lÆ»- cyclopédie méthod. ; art. AnAIGN., pag. 228. Cette araignée ressemble beaucoup à celle des caves; elle en a la forme, la cou- leur et le velouté ; sa tête est de même armée de deux fortes pinces qui paraissent étre les seuls instrumens dont elle puisse se servir pour creuser son terrier ou son habitation, DES ARAIGNÉES. 69 et pour en fabriquer la porte. Elle choisit ordinairement, pour établir cette habita- tion, un endroit où il ne se rencontre au- cune herbe, un terrain en pente ou à pic, pour que l’eau de la pluie ne puisse pas sy arrêter, et une terre forte, exempte de ro- chers et de petites pierres. C’est là qu’elle se creuse un terrier ou un boyau d’un ou de deux pieds de profondeur , du même dia- mètre partout, et assez large pour qu'elle puisse s’y mouvoir en liberté : elle le tapisse d’une toile adhérente à la terre, soit pour éviter les éboulemens, ou pour avoir des prises pour grimper plus facilement; soit peut-être encore pour sentir du fond de son trou, comme on le verra par la suite, ce qui se passe à l'entrée. Mais où l'industrie de cette araignée brille particulièrement, c’est dans la ferme- ture qu’elle construit à l'entrée de son ter rier, et auquel elle sert tout à la fois de porte et de couverture : cette porte ou trappe est peut-être unique chez les insec- tes; elle est formée de différentes couches de terre détrempées et liées entre elles par \ 70 HISTOIRE NATURELLE des fils, pour empêcher vraisemblablement qu’elle ne se gerce, et que ses parties ne se séparent; son contour est parfaitement rond : le dessus, qui est à fleur de terre, est plat et raboteux, le dessous convexe et uni; de plus, il est recouvert d’une toile dont les fils sont très forts et le tissu serré. Ce sont ces fils qui, prolongés d’un côté du trou, y attachent fortement la porte, et forment - une espèce de penture au moyen de laquelle elle s’ouvre et se ferme. Ce qu’il y a d’admi- rable, c’est que cette penture ou charnière est toujours fixée au bord le plus élevé de l'entrée , afin que la porte retombe et se ferme par sa propre pesanteur , effet qui est encore facilité par l’inclinaison du ter- rain qu’elle choisit. Telle est encore l'adresse avec laquelle tout ceci est fabriqué, que l'entrée forme, par son évasement, une “espèce de feuillure contre laquelle la porte vient battre, n’ayant que le jeu nécessaire pour y entrer et s’y appliquer exactement; enfin le contour de la feuillure et la partie intérieure de la porte sont si bien formés , qu’on dirait qu’ils ont été arrondis au compas. DES ARAIGNÉES. 71 Tant de précaution pour fermer l'entrée de son habitation , paraît indiquer que l’arai- gnée craint la surprise de quelques enne- mis ; il semble encore qu’elle ait voulu ca- cher sa demeure, car sa porte n’a rien qui puisse la faire distinguer des environs ; elle est couverte d’un enduit de terre d’une con- leur semblable, et que l’insecte a laissé ra- boteux, à dessein sans doute , car il aurait pu l’unir comme l’intérieur ; le contour de la porte ne déborde dans aucun end voit, et les joints en sont si serrés, qu'ils ne donnent point de prise pour la saisir et pour la sou- lever. À tant de soins et de travaux pour cacher son habitation, et pour en fermer l'entrée, cette araignée joint encore une adresse et une force singulière, pour em- pêcher qu’on en ouvre la porte. Au premier instant où M. l'abbé Sau- vages la découvrit, il n’eut rien de plus pressé que d’enfoncer une épingle sous la porte de son habitation pour la soulever ; mais il y trouva une résistance qui l’étonna $ c'était l’araignée qui retenait cette porte avee une force qui le surprit extrémement dans é Ne 72 HISTOIRE NATURELLE un si petit animal. Il ne fit qu'entr'ouvrir la porte : il la vit le corps renversé , ACCrO- chée par les jambes, d’un côté aux parois de l'entrée du trou, de l’autre à la toile qui recouvre le derrière de la porte. Dans cette attitude, qui augmentait sa”force , l’'araignée tirait la porte à elle le plus qu’elle pouvait, pendant que M. l'abbé Sauvages tirait aussi de son côté , de façon que, dans cette espèce de combat, la porte s’ouvrait et se fermait alternativement. L’araignée , bien déterminée à ne pas céder, ne lächa prise qu’à la dernière extrémité, et lorsque M. Sauvages eut entièrement soulevé la trappe ; alors ellese précipita au fond de son trou. Il a souvent répété ce jeu, et il a tou- jours observé que l’araignée accourait sur- le-champ pour tenir tout fermé. Cette promptitude à arriver à cette porte ne montre-t-elle pas que, par le moyen de la toile qui tapisse son habitation, elle sent ou connaît, du fond de sa demeure, tout ce qui se passe vers l'entrée, comme l’araignée fileuse qui, par le moyen de sa toile, pro- longe, si cela se peut dire, son sentiment DES ARAIGNÉES. 73 à une grande distance d’elle? Quoi qu’il en soit, elle né cesse de faire la garde à cette porte, dès qu’elle y entend ou sent la moin- dre chose; et ce qui est vraiment singulier, c’est que, pourvu qu’elle ft fermée, M. Sau- vages pouvait travailler aux environs , cer- ner la terre, pour enlever une partie du trou, sans que l’araignée, frappée de cet ébranlement ou du fracas qu’elle entendait , et qui la menaçait d’une ruine prochaine , songeÂt à abandonner son poste ; elle se tenait toujours collée sur le derrière de sa porte, et M. Sauvages l’enlevait avec, sans prendre aucune précaution pour l’empécher de fuir. Mais si cette araignée montre tant de force et d'adresse pour défendre ses foyers, il n’en est pas de même quand on l'en a ti- rée; elle ne paraît plus que languissante, engourdie , et si elle fait quelques pas, ce n’est qu’en chancelant. Cette circonstance . et quelques autres ont fait penser à M. Sau- vages qu’elle pourrait bien être un insecte nocturne que la clarté du jour blessestau moins ne l’a-t-il jamais vue sortir de son IX, 7 L4 CEA HISTOIRE NATURELLE trou d'elle-même; et lorsqu'on l’expose au 6 jour , elle paraît être dans un élément étranger. ’ Quelques efforts qu’ait faits M. Sauvages pour conserver ces araignées vivantes, il na pu y réussir; elles sont toutes mortes malgré ses soins; ce qui l’a empêché de pousser plus loin ses découvertes sur leur manière de vivre. On trouve cette araignée sur les bords des chemins , aux environs de Montpellier. On la trouve aussi sur les ber- ges de la petite rivière du Lez, qui passe au- près de la même ville; mais on n’a jusqu’à présent aucune connaissance qu'on l'ait dé- couverte ailleurs : peut-être cet insecte n’habite-t-il que les pays chauds. M. l'abbé ns. Sauvages l’a appelée araignée maçonne. Nous avons cru devoir ne rien omettre de ce qui concerne cette araignéeindustrieuse , persuadé qu'on saura gré à l'observateur d'Avoir fait connaître un insecte qui offre tant d'intérêt sous plusieurs rapports? M. Olivier dit avoir vu dans la partie méridionale de la Provence, aux îles d’Hiè- res, et à Saint-Tropez, de pareils -nids DES ARAIGNÉES. : 7b vides , ‘et dont la porte était ouverte. Il présume que l’araignée était à la cha$se ; et que, différente de celle de M. Sauvages, elle laisse la porte de son habitation ouverte lorsqu'elle en sort. Elle diffère encore de cette araignée, en ce qu’elle construit son nid dans un terrain horizontal; au lieu que celle du ci-devant Languedoc construit le sien dans un terrain en pente, ou coupé verticalement. On connaît encore une espèce d’araignée qui se trouve en Amérique et qui fait un nid semblable à ceux de ces araï- gnées d'Europe : nous nous bornerons à la description de cette espèce, les autres de cette famille peu nombreuse n’offrant rien de remarquable, L’Araignée recluse, Æranea nidulans. G. Mygale. Larn. Elle est assez grande, très noire et lui- sante; les yeux sont placés sur deux lignes parallèles; mais les deux du milieu de la rangée inférieure sont un peu plus distans que dans les autres espèces; le corselet est 76 HISTOIRE NATURELLE assez grand ; on yremarque au milieu une im- pression en forme de croissant. L’abdomen est ovale, renflé, velu, d’un noir moins luisant que le corselet; la longueur des huit pates est presque égale. On la trouve à la Jamaïque, aux Antilles, et dans les îles de l'Amérique méridionale. Selon M. Brown , la piqüre de cette arai- gnée cause une douleur très vive pendant plusieurs heures, accompagnée même quel- quefois de la fièvre et du délire; mais on est bientôt soulagé , soit par les sudorifiques ordinaires , soit par lesliqueurs spiritueuses, telles que le tafia, le rum, ainsi que le pratiquent les nègres, qui en sont souvent mordus. Ils s’endorment , suent un peu, et se trouvent entièrement remis à leur ré- veil. Mais, selon M. Badier, naturaliste , habitant de la Guadeloupe, retirée de son nid, cette araignée paraît languissante et comme engourdie ; il l’a tenue très long- temps dans sa main sans jamais en avoir été mordu. Æncyclop. méthod. , avt. ARMGN. , pag. 230. DES ARAIGNÉES, 77 L'Araignée à pates fauves, A{ranea rufipes. G. Dysdère. Lars. Elle est de grandeur moyenne ; le corse- let est noir ; l'abdomen est noirâtre et les pates sont fauves, Cette araignée se trouve en Europe sur l’ortie, L’Araignée érythrine, Æranea ery- thrina. G. Dysdère. Larr. Cette espèce est d’un rouge assez vif, avec les pates un peu plus claires, et l'abdomen d’un gris de souris un peu rougeñtre, où jaunâtre, luisant, soyeux, très mou; les mandibules sont très avancées. Cette arai- gnée pique fortement. On la trouve aux environs de Paris, sous les pierres. an 78 HISTOIRE NATURELLE L'Araignée de Durand, ranea Durandi. G. Clotho. Lan. Son corselet est brun et bordé de jaune päle. L’abdomen est noir avec cinq taches rouges ; les pates sont d’un brun marron. On la trouve aux environs de Montpel- lier ; elle fait son nid entre les pierres. L'Araignée de Sulzer, Aranea Sulzeri. G. Atype. Larr. Son corps est long d’environ huit lignes, noirâtre. Cette araignée se creuse, dans les terrains en pente, et couverts de gazon, un boyau cylindrique profond , long de sept à huit pouces ; elle se file un tuyau de soie blanche de la même forme et des mêmes dimensions. Le cocon est fixé avec de la soie par les deux bouts au fond de ce tuyau. On trouve cette espèce aux environs de Paris. Le genre Ériodon de M. Latreille ne se DES ARAIGNÉES. 79 compose que d’une seule espèce rapportée de la Nouvelle-Hollande, et qu’il a nommée eriodon occatorius. Sa lèvre s’ayance entre les mâchoires ; son corps est noir et long d’un pouce. CCXX: GENRE. GALÉODE. Caractères génériques. Deux antennules filiformes, allongées, composées de quatre articles presque égaux ; le dernier, dans l’un des deux sexes, est terminé par un petit bonton, et dans l’autre, par un ongle très petit. — Bouche munie de mandi- bules, de mächoires et d’une lèvre inférieure. — Deux yeux. — Abdomen. joint au corselet. Cr genre, établi par M. Olivier, est com- posé de deux insectes que Pallas et M. Fa- bricius ont confondus avec les faucheuxs phalangium. Ne connaissant point ces in- sectes, qui habitent le cap de Bonne-Espé- rance, et qui sont très rares dans les collec- tions, nous en donnerons la description d’après M. Olivier. La bouche est composée de deux man- dibules, de deux mâchoires, de deux an- 80 HISTOIRE NATURELLE tennules, et d’une lèvre inférieure, On n’aperçoit aucune lèvre supérieure. Lés mandibules sont très grosses, ren- flées, rapprochées à leur base, terminées en pinces, et insérées à la partie antérieure de la tête; la pince est arquée , très forte, cor- née, armée de plusieurs dents aiguës, et garnie de poils roïdes, serrés ; elle est formée de deux pièces, dont l’une, supé- rieure , est fixe, et l’autre, inférieure, est mobile. Les mâchoires sont assez grosses, co- riacées, simples, ciliées à leur partie in- terne : elles sont insérées au-dessous des mandibules. Les antennules sont filiformes, à peu près de la longueur des pates, et compo- sées de quatre articles presque égaux ; le dernier article est terminé dans l’un des deux sexes par un petit bouton vésiculeux, et dans l’autre, par un ongle très petit. La lèvre inférieure est divisée en deux; les divisions sont pointues, coriacées, et munies à leur base externe d’une autre pe- tite pièce coriacée , velue. : : 4 DÉS GALÉODES. 81 La tête n’est point distincte du corselet : on aperçoit à sa partie antérieure et supé- rieure une petite élévation, sur laquelle sont placés les deux yeux de l’insecte. L’abdomen est ovale, oblong, muni de plusieurs anneaux , intimement joint au cor- selet, quoique distinct. Les pates, plus courtes que dans lesarai- gnées, sont composées de la hanche, de la cuisse et de la jambe, unies entre elles par une pièce intermédiaire; les tarses sont composés de cinq articles, et termindggar deux pêtits ongles crochus. Les galéodes, dit M. Olivier, pourraient peut-être fournir des faits intéressans, s'ils avaient pu fixer l'attention suivie de quel- ques naturalistes ; mais les seuls insectes de ce genre que nous connaissons étant étran- gers et originaires d'Afrique, leur histoire attend encore un observateür qui veuille se donner la peine de l'écrire sur les lieux. Nous dirons seulement, ajoute cet auteur, que les galéodes forment le passage qui lie les araignées aux scorpions; que la confor- mation des antennules du mäle annonce ‘ «af HISTOIRE NATURELLE que ses parties sexuelles sont placées comme dans le mâle de l’araignée : enfin, que ces insectes, semblables aux faucheurs, et à quelques araïgnées, ne filent point, et cou- rent dans les champs pour y chercher leur proie. Le Galéode aranéoïde , Galeodes araneoides. Il a environ dix-huit lignes depuis le bout des mandibules jusqu’à l'extrémité du corps : il est velu, cendré, un peu rous- sâtre, sans taches; les antennules sont un peu plus longues que les premières pates; les mandibules sont velues ;.et terminées en pinces ‘crochues dentées ; l’abdome# est ovale, oblong, glabre en débeus) et formé de neuf anneaux. On le trouve au cap de Bonne-Espérance. Cet insecte, selon M. Fabricius, se trouve aussi dans la Russie méridionale, et est très venimeux, Æncyclop. méthod. Garkon, , page 580. Insectes. , Pl 109 bw. 4 \ llorakcC. p Barrois culp. 1.Gal arancoïde. 4.5.Mite de la gale. rs Lepte rouget. 6. Bouton de gale. : Fos [TEE 2 EC #2 ie az: PANNES Vans Enr 1 Pere Nr Cala m ” DES SCORPIONS. 83 CCXXI GENRE » SCORPION. Caractères génériques. Deux antennules longues, très grosses, articulées, terminées en pinces, in- sérées à la base latérale de la bouche. — Bouche munie de mandibules et de mächoires. — Mandi- bules courtes, épaisses, terminées en pinces. — Six ou huit yeux. — Abdomen joint au corselet, et terminé par une longue queue articulée et armée d’un aiguillon, — Deux lames dentelées en forme de peigne au-dessous du corps. Lxs scorpions ont le corps oblong, lisse, la tête confondue avec le corselet. Celui- ci est plus long que large, convexe, plus étroit à sa partie antérieure qu'à sa partie postérieure, couvert d’une peau écailleuse: il a sur le milieu une petite éminence en forme d’arête, de chaque côté de laquelle se trouve un des yeux de l’insecte. Les au- tres sont placés à la partie antérieure de la tête, sur une ligne transversale : quelques espèces en ont trois de chaque côté; d’autres n'en ont que deux, ce qui fait en tout six 84 HISTOIRE NATURELLE ou huit. Ces derniers sont plus petits que les deux du corselet. La bouche est composée de deux mandi- bules , de deux mâchoires, de deux anten- nules, et d’une lèvre inférieure. Les mandibules sont courtes, épaisses, cylindriques, en forme de pinces, terminées par deux ongles arqués très aigus. Les mâchoires sont courtes, cornées, ter- minées par un ongle arqué, aigu. La lèvre est droite, avancée, comnée, bifide , les divisions sont égales, obtuses. Les antennules sont très longues, en forme de bras, composées de quatre arti- cles ; les articles soft cylindriques; le pre- mier est très court, les deux suivans sont presque égaux, garnis de quelques arêtes longitudinales , sur lesquelles sont des poin- tes et de petits tubercules qui les rendent raboteux. Le dernier, plus gros que les au- tres, est en forme de pinces; il est renflé dans son milieu, terminé par deux pièces coniques, courbées et pointues, et qu'on peut comparer à des doigts. Ces deux pièces sont dentelées tout le long du côté inté- DES SCORPIONS. 85 rieur, Celle qui se trouve à la partie supé- rieure est mobile; l’autre, qui est une pro- longation de l’article, estimmobile. Les an- tennules sont insérées à la partie antérieure et latérale de la tête en dessous des mi. choires. À L’abdomen est ovale, allongé, convexe tant en dessus qu’en dessous, divisé en sept anneaux couverts à leur partie supérieure d’une plaque écailleuse ; le dessous de l’ab- domen est garni de deux lames allongées , dont le bord postérieur est garni de plus où moins de dentelures en forme de dents de peigne : elles sont insérées de chaque côté de la base de l'abdomen , près de l’ouver- ture de l’anus, qui dans ces insectes est placée dans cette partie près des deux pates postérieures. Selon Redi, quand le scorpion marche, il remue ses deux lames dentelées, comme deux petits ailerons : leur usage n’est pas encore connu. L'abdomen est ter- miné par une longue queue, qui, dans quelques espèces , est environ de la lon- gueur du corps, dans d'autres, un peu plus courte , et souvent beaucoup plus lon- Ile 8 86 HISTOIRE NATURELLE gue que le corps : elle est composée de six articles presque cylindriques ; les quatre pre- miers sont d’égale longueur; le cinquième est un peu plus allongé; le dernier en masse, ovale, terminé par un aïiguillon assez long, un peu arqué , très pointu; cette queue est mobile en tout sens, à la volonté de l’insecte. Les pates, au nombre de huit, sont de longueur moyenne, presque égales; les postérieures sont les plus longues, les an- térieures les plus courtes : elles sont termi- nées par deux ongles crochus , et elles ont leur insertion en dessous du corselet. Les scorpions varient beaucoup par la grandeur; ceux.qu’on trouve en Europe n'ont guère plus d’un pouce de longueur ; mais il y en à dans l'Inde qui ont quatre à cinq pouces. Ils habitent les pays chauds des deux mondes; on n’en trouve point dans le Nord, ni même dans les pays tem- pérés. On les croit des insectes très veni- meux, et dont les piqüres causent des douleurs très vives, et souvent même la mort. Avant de parler des effets que pro- DES SCORPIONS. 87 duit la liqueur qu’ils introduisent dans les blessures qu'ils font avec leur aïiguillon, nous allons examiner la partie qui là contient. Nous avons dit que la queue du scor- pion est terminée par un article de forme ovale, qui finit en pointe très fine; Mau- pertuis a comparé cet article à une petite fiole dont l’aiguillon est Je col. Dans quel- ques espèces, cet article est lisse; dans d’autres, il est fortement chagriné; dans quelques autres, il est accompagné en des- sus et en dessous d’un appendice dur et pointu. L’aiguillon, qui a la forme d’un grand crochet, qui est recourbé en are et très pointu, a, près de son extrémité, deux petits trous, un de chaque côté. C’est par ces deux trous que le scorpion verse dans la plaie que vient de faire son aiguillon, la liqueur qui est renfermée dans le dernier article de sa queue; cette liqueur est trans- parente, et quelquefois est venimeuse. Soit que le scorpion marche, ou qu'il se tienne en repos, il porte ordinairement sa 88 HISTOIRE NATURELLE queue retroussée, ou recourbée en arc vers sa tête. Dans cette position, l’aiguillon, dont la pointe se trouve dirigée en haut, est toujours prêt à piquer les! animaux ou les insectes dont il veut se saisir pour en faire sa proie. Il paraît que les scorpions qui se trou- vent dans la Toscane ne sont point veni- meux : on a vu souvent des paysans les tou- cher et s’en laisser piquer, sans en ressen- tir aucune incommodité; mais les essais de Redi prouvent que ceux d’Afrique le sont quelquefois. Cet auteur et Maupertuis ont fait plusieurs expériences sur l'effet du ve- nin de ceux de Tunis et des environs de Montpellier. De jeunes pigeons, piqués par les premiers, moururent dans des convul- sions et des vertiges cinq heures après avoir été piqués. Cependant il est arrivé quelque- fois que d’autres n’ont éprouvé aucun mal des blessures qu'ils ont recues ; ce que Redi a attribué à l'épuisement du scorpion, qui semblait avoir besoin de reprendre des for- ces, pour pouvoir empoisonner la plaie, et DES SCORPIONS. 89 il en a eu la preuve dans une nouvelle ex- périence qu’il a faite, après avoir laissé reposer le scorpion pendant une nuit. Maupertuis, dans ses expériences, fit pi- quer plusieurs chiens et trois poulets par des scorpions du Languedoc; mais il ne mourut de tous ces animaux qu’un seul chien, qui avait reçu à la partie du ventre qui est sans poils, trois ou quatré coups de l’aiguillon d’un scorpion irrité ; tous les au- tres chiens, et même les poulets, malgré la fureur et les coups multipliés de ces insectes récemment pris à la campagne, n’en souf- frirent aucunement. Ce qui prouve que, quoique la piqüre du scorpion soit quel- quefois mortelle, elle ne l’est cependant que rarement. L'auteur de cette dernière expé- rience dit qu’une heure après que le chien fut piqué, il devint très enflé et chancelant; il rendit tout ce qu'il avait dans l'estomac et dans les intestins : il continua pendant trois heures de vomir de temps en temps une espèce de bave visqueuse ; son ventre, qui était fort tendu, diminuait après chaque vomissement, et ensuite s’enflait de nou- .. : 9° HISTOIRE NATURELLE veau; ces alternatives d’enflure et de vo- missement durèrent environ trois heures, au bout desquelles les convulsions le pri- rent ; il mordit la terre, se traîna sur les pates de devant, etenfin mourut cinq heures après avoir été piqué. Le conte qu’on a débité sur le scorpion, qui, renfermé dans un cercle de charbons allumés, se pique lui-même et se tue quand il sent la chaleur, a été réfuté par Mauper- tuis, qui a tenté cette expérience; mais ce qu'il y a de certain, c’est que ces insectes sont très cruels; ils tuent et dévorent leurs petits à mesure qu’ils naissent, et ne s'épar- gnent pas entre eux. Maupertuis en ayant renfermé ensemble environ un cent, ils se mangèrent presque tous ; en peu de jours il ne Jui en resta que quatorze, qui ayaient dévoré les autres. Les mouches, les clo- portes et d’autres insectes sont leur nour- riture ordinaire; ils paraissent aimer les araignées par-dessus tout. Ils attaquent celles-ci, etse jettent sur elles ayec une sorte de fureur. On voit souvent un petit scor- pion attaquer et tuer une araignée beau- DES SCORPIONS. 91 coup plus grosse que lui. Il commence d’abord par la saisir avec une de ses anten- nules, quelquefois avec les deux en même temps ; si l’araignée est trop forte pour lui, il la blesse avec son aiguillon qu’il recourbe par-dessus sa tête, et la tue; ensuite il V’ap- porte avec ses antennules, auprès de sa bouche, et il ne la quitte point qu'il ne l'ait entièrement mangée. Les scorpions sont vivipares. Redi a fixé le nombre de petits que fait chaque femelle entre vingt-six et quarante ; mais ceux dont parle Maupertuis sont plus féconds; il a trouvé dans le corps des femelles qu'il a ouvertes, depuis vingt-sept jusqu'à soixante- cinq petits. Ceux qui sont nés chez Redi étaient d’abord d’un blanc de lait, mais en- suite ils devinrent de couleur rousse. Cet auteur ayant ouvert le ventre d’une femelle, y trouva les petits comme enfilés ou sus- pendus à un long fil; mais chacun d’eu était renfermé dans une membrane très mince. Swammerdam croit que ce filest une espèce d'ovaire. Degéer a trouvé dans le ventre d’une femelle un grand nombre 92 HISTOIRE NATURELLE d'œufs, d’une forme oblongue : ils y étaient placés sur trois rangées à la file les uns des ‘autres. Ainsi il paraît que la propagation de ces insectes commence par des œufs, qui éclosent dans le ventre de la mère , qui ensuite met au jour les petits viväns. Les femelles se distinguent aisément des mâles par la grosseur de leur corps ; mais on ne connaît point encore les parties sexuelles de ces insectes, ni comment se fait leur accouplement : il doit étre bien singulier, et ne doit pas se faire sans de grandes précautions d’après la guerre qu'ils se”font entre eux. On connaît huit ou dix espèces de ces | insectes ; elles sont presque toutes exo- tiques. Le Scorpion d’Afrique, Scorpio Afer. IL est un des plus grands de ce genre; le corps a environ deux pouces et demi de cu, et la queue un pouce. Il est d'un brun marron luisant, avec les plaques écail- leuses du ventre , les articulations des pates et des antennules blanches. Les lames en DÉS SGORPIONS. 9? peigne sont blanches et garnies chacune de treize dents. Les yeux, au nombre de huit M sont placés deux sur le milieu de la tête, et trois de chaque côté de sa partie antérieure. Les articles des antennules sont angulaires et garnis d’arêtes élevées et dentées ; le qua- trième article a en dessous une grosse épine courte assez forte ; le dernier ou la serre est grosse, ovale, un peu aplatie, garnie de plusieurstubercules qui la font paraître cha- grinée, Les quatre premiers nœuds de la queue sont gros, courts, garnis d’arêtes den- tées ; le cinquième est le plus long de tous ; le dernier où se trouve l’aiguillon, qui est long et recourbé, est en forme de boule oblongue, et couvert de plusieurs petits tubercules. Le dernier article des tarses, outre les deux crochets, est garni en dessous de plusieurs petites dents. On le trouve dans les Indes. Le Scorpion d'Europe, Scorpio eu- ropeus. Il a environ un pouce de longueur de- : 94 HISTOIRE NATURELLE puis la tête jusqu’à l’extrémité de la queue ; le corps est d’un brun marron; les pates et le dernier article de la queue sont pâles; les lames, en peigne sont allongées et garnies chacune de dix-huit dentelures; les yeux, au nombre de huit, sont placés comme dans l'espèce précédente ; les deux du milieu sont plus gros que les autres. On le trouve dans les pays méridionaux de l'Europe. CCXXII GENRE. FAUCHEUR. Caractères génériques. Deux antennules allongées, filiformes, courbées, composées de quatre ar- ticles, dont le second et le quatrième plus longs que les autres, insérées à la base externe des mâchoires. — Bouche munie de mandibules et de mâchoires. — Mandibules avancées, dures, com- posées de deux pièces, dont la seconde armée d’une dent mobile en forme de pince. — Deux yeux. — Abdomen confondu avec le corselet, où très peu distinct, Les faucheurs ont beaucoup de ressem- blance avec les araignées, dont ils dif- DES FAUCHEURS. 95 fèrent par les mandibules coudées et ter, minées en pinces, au lieu que celles des araignées n’ont qu'un crochet mobile ; par le corselet joint à l'abdomen, qui dans les araignées en est séparé; par les articulations des tarses, qui sont très nombreux, et enfin, parce qu'ils n’ont que deux yeux, et que les araignées en ont huit. Les faucheurs, comme tous les insectes de cette section, n’ont point d’antennes. Ils ont la bouche composée de deux mandi- bules, de deux mâchoires, d’une lèvre infé- rieure, et de deux antennules. Les mandibules sont avancées, cornées , coudées au milieu , composées de deux piè- ces, dont la première est cylindrique, la seconde penchée , terminée en pince; la pièce externe de cette pince est mobile : elles sont insérées à la partie antérieure de la tête. Les mâchoires sont courtes , cylindriques, membraneuses, tronquées, et obtuses à leur extrémité. La lèvre est courte, arrondie, membra- us ‘ 96 HISTOIRE NATURELLE _neuse, souvent vésiculeuse, divisée en deux parties arrondies à leur extrémité. Les antennules sont filiformes , un peu plus longues que les mandibules, composées de six articles, dont les trois premiers sont courts, le dernier un peu plus long que les autres , cylindrique, et terminé par un cro- chet; elles sont insérées au dos des mâ- choires. La tête est confondue avec le corselet ; les yeux , au nombre de deux, sont placés à la partie supérieure du corselet, sur une pe- tite éminence. . Le corselet et l'abdomen sont joints en- semble : le premier ne se distingue que parce qu'il donne naissance aux huit pates. Les pates sont composées de la hanche , d’une petite pièce intermédiaire, de la cuisse, de la jambe, et du tarse, qui est composé d’un grand nombre d’articulations , dont la dernière est terminée par un seul crochet. Les faucheurs sont des insectes très con- nus, même par les enfans ; ils se font remar- quer par la longueur excessive de leurs pa- DES FAUCHEURS, 97 tes ; on les rencontre partout à la campa- gne, oùils se promènent sur les plantes ; on les trouve aussi dans les maisons, où ils ai- ment à se tenir accrochés sur les murailles enduites de plâtre. Quand le faucheur mar- che, il tient son corps élevé à une assez grande distance du plan de position, parce qu’alors ses pates sont courbées en arc; mais lorsqu'il est en repos, ses pates sont éten- dues en rond et horizontalement sur le même plan, et son ventre y est appuyé. Les pates de ces insectes tiennent peu à leur corps, et s’en détachent facilement : dès qu’on les saisit, ils les laissent dans les doigts pour s'enfuir, Ces pates ont une propriété très remarquable, c’est qu'après être détachées du corps, elles conservent encore du mou- vement pendant des heures entières, en se pliant et se dépliant alternativement, Les faucheurs se nourrissent de mouches et d’autres petits insectes : ils les saisissent avec leurs mandibules , et ensuite les per- cent et les écrasent pour en tirer leur nour- riture; ils se livrent aussi entre eux des combats pour s’entre-tuer, et ordinairement 1, 9 98 HISTOIRE NATURELLE les plus faibles deviennent la proie des plus forts , qui les sucent. : On distingue facilement le mâle de ces” insectes par l'inspection du corps, qui est plus petit que celui des femelles, ainsi que par les pates et les antennes , qui sont plus longues. Degéer dit avoir pressé inutilement le ventre du mäle pour voir la partie sexuelle dont Lister a parlé, et il n’a pas trouvé d'ouverture au milieu, comme le dit cet auteur; mais seulement l'anus à l’extré- mité, comme dans la femelle. On ignore comment se fait l’accouplement de ces in- sectes ; on sait que la femelle pond dans la térre, à une certaine distance de sa surface, des œufs de la grosseur d’un grain de sable , parfaitement sphériques , très blancs , cou- verts d’une peau membraneuse et flexible, et entassés les uns près des autres. Ce genre est peu nombreux en espèces ; on les trouve toutes en Europe. M. Fabri- cius en a décrit treize , desquelles M. Oli- vier en a séparé deux, dont l’une forme son genre galéode. Insectes. Pl.109. & lea me Scorpion d'Europe ; 8. Cloporte as elle, 2.Faucheur des Murailles. 4. Clo. océanique. DES FAUCGHEURS. 99 > Le Faucheurides murailles, Phalan- gium opilio. Tout le dessus du corps est d’un brun grisâtre , marqué de traits plus obscurs et de quelques points blanchâtres ; le dessous est d’un blanc gris, avec quelques nuances obscures vers les côtés de Pabdomen. Les mandibules et les antennules sont d’un blanc gris : les pates sont d’un gris elâir tacheté de brun; les yeux sont placés à de chaque côté dé: tubercule lisse. On le trouvedans presque toute l’Europe, dans les champs, le plus ordinairement sur les murailles et sur le tronc des arbres. + Le Faucheur cornu, Phalangium cou * Il diffère du précédent; en ce” qüe les mandibules forment à leur coude un angle aigu, avancé, un peu élevé ; le corps est d'un gris obscur en dessus, un pet plus foncé au milieu; les mandibules, les anten- nules et le dessous du corps sont blanchi- 100 HISTOIRE NATURELLE tres ; les pates sont grisâtres , et assez lon- gues. On le trouve dans presque toute l’Eu- rope. Le Faucheur lunulé, Phalangium lunatum. G. Phryne. Lam. Son corps est très aplati, d’un brun rou- geûtre, entièrement revêtu d’une peau assez ferme. Le corselet est presque lunulé, ou réniforme. Les palpes sont en forme de bras ou de serres, très épineux, Sans aucun ap- .pendice au bout relatif aux différences - sexuelles : ils sont presque trois fois plus longs que le corps. Les deux pieds anté- rieurs sont très longs, antenniformes, et terminés par un tarse presque sétiforme , fort long , et composé d’un grand nombre d'articles, sans crochets au bout, On trouve cette espèce aux Indes orien- tales. Elle atteint quelquefois près d’un pouce de long. DES FAUCHEURS. 101 Le Faucheur réniforme , Phalangium reniforme. G. Phryne. Larr. Cette espèce ressemble beaucoup à la précédente , elle est aussi grande, n’en dif- fère que parce que ses palpessont de la lon- gueur du corps, avec les second et troisième articles comprimés, armés au côté interne d’épines. On le trouve à Cayenne. Le Faucheur à queue, Phalangium caudatum. G. Théliphone. Larr. L Cette arachnide a le corps plus allongé que les précédentes ; elle a un pouce de long; son corps est d’un brun marron, aplati; le corselet est oblong, rétréci en avant. On voit sur son milieu une impres- sion longitudinale. Les pates antérieures sont allongées comme dans les phrynes. Leurs palpes sont très forts, de la longueur .. 102 HISTOIRE NATURELLE de la moitié du corps, et terminés par une pince courte. L'article qui précède la pince a, en dessus, une forte pointe. Les trois paires de pates postérieures sont beaucoup plus courtes que les antérieures ; elles sont terminées par un tarse de quatre articles, dontle dernier porte deux crochets. Ces pates sont d’un ferrugineux plus foncé vers le corps. L’abdomen est aplati, en ovale al- longé ; il est terminé par une longue queue _ gréle et composée d’un grand nombre de petits articles cylindriques. Cette espèce se trouve dans l’Amérique- méridionale, à Cayenne, aux Antilles , etc. On la nomme winaigrier, parce qu’elle ré- pand une odeur acide. CINQUIÈME DIVISION. MYRIAPODES, CCXXIII GENRE. CLOPORTE. C£ genre appartient à l’ordre des crus- tacés. * DES IULES. 103 CCXXIV: GENRE. IULE. Caractères génériques. Deux antennules courtes, filiformes, presque en masse, composées de sept articles, dont le pénultième un peu plus gros que les autres, et le dernier plus petit, arrondi à son extrémité. — Bouche munie de mandibules et de mâchoires très petites, et de deux antennules courtes, filiformes, insérées entre les mandibules et les mâchoires. — Corps composé de plusieurs anneaux sans appendices. — Deux paires de pates à chaque anneau; nombre des pates indéterminé. Ox distingue les iules des scolopendres, avec” lesquelles ils ont quelques rapports, par les antennes que celles-ci ont longues , sétacées ; par deux grands crochets placés au-devant de la bouche, et par les pâtes, dont elles n’ont qu’une paire à chaque an- neau. Les antennes des iules sont filiformes, un peu plus longues que la tête ; composées de sept articles, dont le pénultième est un peu plus gros que les autres, et le dernier, petit, très court. ki 104 HISTOIRE NATURELLE La bouche est composée de plusieurs pièces peu distinctes ; les mandibules sont courtes , épaisses ; elles ont leur bord inté- rieur en scie, et leur extrémité bifide, Les mâchoires sont courtes, membraneuses , filiformes , entières ; la lèvre supérieure est courte, petite, presque crustacée; la lèvre inférieure est grande, avancée, membra- neuse, arrondie, échancrée et crénelée à son extrémité ; les antennules, au nombre de deux , sont courtes, filiformes , de quatre articles, dont le second est long , le dernier ovale : elles sont insérées entre les mandi- bules et les mâchoires. La tête est arrondie, de la largeur du corps; les yeux sont petits, globuleux , placés de chaque côté de la tête. Le corps est allongé , cylindrique , divisé en un très grand nombre d’anneaux , ter- miné en cône plus ou moins pointu, aplati dans quelques espèces. Les pates sont placées tout le long du dessous du corps, sur deux rangs , depuis la tête jusqu’au derrière : elles sont très courtes, divisées en articulations, etassez semblables DES IULES. | 105 aux pates écailleuses des chenilles; elles sont coniques , très pointues au bout, et terminées par un petit crochet. Sur chaque anneau du corps , excepté les trois derniers ou ceux de la queue, qui en sont dépourvus, il y en a toujours deux paires, ce qui porte leur nombre à plus de deux cents dans quelques espèces. Le corps des iules est couvert d’une peau écailleuse très lisse, et il varie par le nombre des articulations. Dans quelques espèces, iln’est composé que de vingt anneaux; dans d’autres , de cinquante, et dans quelques autres , de plus de cent. On a nommé au- trefois ces insectes mille-pieds , À cause du grand nombre de leurs pates; mais cette quantité de pates ne les rend pas plus agiles; ilsmarchent, au contraire , très lentement, et semblent glisser comme les vers de terre. En marchant, ils font agir leurs pates l’une après l’autre régulièrement et successive- ment, et chaque rangée forme une espèce d’ondulation; ils agitent aussi leurs anten- nes, et semblent s’en servir pour tâter le terrain et les corps sur lesquels ils mar- 106 HISTOIRE NATURELLE chent. Sans leurs pates, on prendrait les iules à corps cylindrique , lorsqu'ils sont en repos, pour de petits serpens, parce qu’or- dinairement ils sont repliés sur eux-mêmes , ayant le corps roulé en cercle où en spi- rale , et leur tête au milieu. Ces insectes se tiennent le plus souvent dans la terre, sous les pierres et dans d’autres lieux sombres ethumides. On croit qu’ils se nourrissent de terreau ; cependant Degéer en a vu un ronger une larve de mouche, et la manger en partie. Les iules sont ovipares, et la femelle pond dans la terre un grand nombre d'œufs, d’où sortent ensuite des petits très remar- quables. Ces petits, selon Degéer, n’ont , en sortant de l'œuf, que six pates attachées aux premiers anneaux, au plus; mais en quatre jours de temps, il leur vient quatre autres paires de pates, quelques anneaux à la partie postérieure ; et leurs antennes, qui d’abord n’ont que quatre articulations, aug- mentent de deux autres. Cet auteur n’a aperçu aucune dépouille auprès de ces in- sectes, qui prouvât qu’ils eussent changé de DES TULES. 107 peau. Cependant il est très probable que tous ces changemens n’ont pu avoir lieu que par mue. D’après ces observations, il pa- raîtrait que les iules n’acquièrent toutes leurs pates et le nombre d’anneaux que doit avoir leur corps qu'à mesure qu'ils croissent, et en changeant de peau; car tous les changemens qui arrivent à la figure des insectes, ne se font ordinairement que par le moyen d’une mue : c’est ainsi qu’une chenille velue devient souvent demi-velue ct même rase; qu'une chenille devient chrysalide , et la chrysalide papillon. Ce serait un fait bien singulier, qu’un insecte. acquit de nouveaux membres aussi essen- tiels que le sont les pates , sans changer de peau. Ainsi, il y a tout lieu de croire que les” pates ne sont survenues à ces iules qu'après une mue, et que la vieille dépouille, par sa petitesse , aura échappé aux yeux de notre observateur. Nous avons dit ailleurs que les jeunes araignées changent de peau peu de jours après qu’elles sont sorties de l'œuf, peut-être qu'il en arrive autant aux jeunes iules. \ 5 " ie ÉSilie ; 108 HISTOIRE NATURELLE Les insectes de ce genre diffèrent beau- coup entre eux par la grandeur : ceux d’Eu- rope n’ont guère que seize ou dix-huit li- gnes, au lieu que ceux des Indes ont jusqu’à six pouces de longueur. On ne connaît que … vingt à vingt-quatre espèces d'iules, dont le plus grand nombre se trouve en Europe. On les a divisés en trois familles , d’après la forme de leur corps. PREMIÈRE FAMILLE. ‘ Corps ovale. L’Tule ovale, Zulus ovalis. G. Glomeris. Lara. Il a environ un pouce de long : le corps _ _estovale, glabre , d’un jaune obscur, un peu livide, et composé de douze anneaux ; la tête est obtuse, parsemée de points en- foncés; les pates sont au nombre de vingt paires , et terminées par un ongle crochu. On le trouve dans l'Océan européen. l: h A M 1! ” DES TULES. 109 DEUXIÈME FAMILLE. Corps allongé, cylindrique. L’Tule terrestre, Zulus terrestris. Il varie beaucoup pour la grandeur : le corps est obscur, avec deux raies longitu- dinales moins foncées tout le long du dos ; les pates sont blanchâtres, au nombre de cent de chaquewcôté ; le dernier anneau est terminé en pointe. ; On le trouve en Europe, dans les che- mins, sur les arbres. TROISIÈME FAMILLE. Corps allongé, déprimé. L’Iule plane; Zulus complanatus. G. Polydesme. Lan. Il a environ neuf lignes de long : le corps est cendré, comprimé, un peu raboteux ; avec une élévation latérale aiguë sur chaque Anneau, et dont la pointe est tournée vers IT, 10 ‘ . ns 110 HISTOIRE NATURELLE le bord postérieur de ces anneaux; l’extré- » mité du corps est pointue; les pates sont au "nombre de trente paires. On le trouve en Europe, sous les pierres, dans les lieux frais et humides, L’Iule Lagure, Julus Lagurus. G. Pollyxène. Larn. IL est très petit : la tête est noire , le corps brun , composé de dix anneaux ; il est terminé par deux appendices velus, blancs, en forme de pinceaux. Les anneaux ont de chaque-côté des touffes ou aigrettes de poils cachant entièrement les pates, qui sont au nombre de douze paires , deux paires sur chaque anneau. On le trouve en Europe, sous les mousses et sous l'écorce des arbres, e 2 LA : DES SCOLOPENDRES. “ir CEXXV: GENRE. SCOLOPENDRE. Caractères génériques. Deux antennes sétacées ; ar— ticles nombreux. — Bouche munie de mandibules et de deux antennules assez longues. — Deux crochets longs, recourbés, très aigus, insérés au- dessus de la bouche. — Corps composéide plu- sienrs anneaux sans appendices. — Une paire de pates À chaque anneau terminé par un onglet simple. Les scolopendres ont beaucoup de rap- ports avec les iules ; elles ont, commie eux , le corps ällongé «et un grand nombre de pates ; mais elles en diffèrent par leurs an- tennes longues et sétacées , par les pates au nombre de deux seulement à chaque an- neau, et par les deux crochets placés en dessous de la bouche; tous ces caractères les distinguent des iules, dont les antennes sont filiformes, un peu renflées par le bout, et qui ont deux paires de pates à chaque anneau. Les antennes égalent le tiers du corps en longueur; elles sont divisées en un grand | dl " à N'a Thé 112% HISTOIRE NATURELLE nombre d'articles, qui diminuent insensi- blement de grosseur depuisvleur origine jusqu’à l'extrémité, et elles sont insérées à la partie antérieure de la tête, assez rap- prochées à leur base. La tête est ovale, aplatie, un peu plus large que le corps, dont elle n’est séparée que par une légère incision. Les yeux sont ovales , composés de plusieurs petits grains hémisphériques très luisans, en forme de tubercules ; ils sont placés de chaqte côté de la tête. La bouche est composée de deux man- dibules, de deux antennules, d’une lèvre inférieure, et de deux grands crochets. Les mandibules sont grandes, avancées, cornées, arquées, très pointues à l’extré- mité , sans dentelures ; les antennules sont assez longues, comprimées, de quatre ar- ticles, dont le second est très long et le dernier très pointu , en forme d’alêne : elles sont insérées entre les mandibules et la lè- vre : celle-ci est courte, cornée , avancée, divisée en deux à l’extrémité, et ses divisions sont arrondies et dentées. Ld PEN À tn: sin. À d € DES SCOLOPENDRES. 313 Les crochets sont très grands, coniques , arqués, articulés et renflés à leur base, ter- minés en pointe recourbée très aiguë ; ils sont attachés à la lèvre inférieure , en des- sous de la bouche. # Le corps est allongé, peu large, aplati tant en dessus qu’en dessous, composé de plus ou moins d’anneaux; on ne le distingue point du corselet, et il est, ainsi que la tête, couvert d’une peau lisse, dure etécail- leuse. Les pates sont coniques, composées de cinq articles terminés par un ongle crochu ; elles sont attachées par paires de chaque côté des anneaux sur deux lignes longitu- dinales, et chaque anneau n’en a jamais qu'une seule paire; les deux postérieures sont plus grosses et plus longues que les autres. Leur nombre varie : quelques es- pèces n’en ont que trente, d’autres qua- rante-deux, quelques unes quarante-six , d’autres cent huit, enfin quelques autres plus de deux cents. Les scolopendres varient beaucoup par la grandeur. Les plus grandes de celles d’Eu- AA » ET : 114 HISTOIRE NATURELLE rope ont environ deux pouces de longueur et une demi-ligne de largeur ; les autres sont plus courtes et de moitié plus larges ; mais celles des Indés ont jusqu’à cinq pouces de longueur etun demi-pouce de largeur. Elles sont connues sousle nom de »nélle-pieds, nom qui leur a été donné à cause du nombre de leurs pates. Quelques auteurs les ont aussi appelées malfaisantes , parce qu’elles pincent assez fort avec leurs crochets, Elles vivent ” dans la terre, dans le vieux bois pourri, ‘. sous les pierres, et dans d’autres endroits humides. Elles évitent le soleil, dont la chaleur les fait mourir lorsqu'elles y sont exposées trop long-temps. Elles se nourris- sent de vers de terre et d'insectes vivans, qu’elles saisissent et percent avec leurs cro- chets ; comme ces insectes meurent très promptement de leurs blessures, on à cru que les scolopendres étaient très venimeuses. Il est vrai que quand on les prend, elles écartent aussitôt leurs crochets , avec les- quels elles tâchent de mordre, et que leurs blessures causent, dans l'endroit mordu , uneenflure qui paraît légèrement venimeuse ; DES SGOLOPENDRES. 115 mais au rapport des voyageurs , la mor- sure des grandes scolopendres des Indes , qui vivent assez habituellement dans les maisons, quoique beaucoup plus doulou- reuse que la piqûre des scorpions, mlest cependant pas mortelle. Leuwenhoek, qui a examiné au microscope les crochets de ces insectes, a trouvé , près de leur pointe, une ouverture qui communique à une cavité allongée , qui s'étend jusqu’à l'extrémité des crochets, et il croit que c’est par cette ou- verture que la scolopendre verse dans la plaie quelque liqueur âcre et venimeuse , qui cause la douleur vive qu’on ressent après avoir été mordu. M. Forsskal a observé que la scolopendre s'accroche si fort à la peau de la main par les ongles de toutes ses pates, qu'il est très difficile de l'en arra- cher, et que, pour la chasser sans danger, il faut l’approcher d’un fer chaud. Ces insectes sont très vifs et courent avec beaucoup d’agilité; en marchant, ils font agir leurs pates successivement les unes après les autres, et leur corps forme des ondulations et des sinuosités comme celui h 2 ARE | Là | v 4 116 HISTOIRE NATURELLE des serpens..On ignore comment ils se rev produisent, mais on sait qu'ils muent et se défont de leur peau , à peu près de même que les cloportes. Les pays étrangers en fournissent plusieurs espèces, et on en trouve aussi quelques unes en Europe. On connaît douze à quinze espèces de ces insectes, dont sept exotiques. La Scolopendre aranéoïde, Scolopendra coleoptrata. G. Scutigère. Larr. Elle a quatorze paires de pates. Son corps * . . . est d’un jaune roussâtre, avec trois lignes d’un noir bleaâtre le long du dos , et des fascies de la même couleur suriles cuisses. On la trouve dans les environs de Paris. Elle est rare. pe DES SCOLOPENDRES. 117 L2 .”, . . La Scolopendre fourchue, Scolopendra Jorficata. G. Lithobie. LaTR. Elle est longue d’environ un pouce, d’un brun roux luisant en dessus, un peu moins foncé en dessous : les antennes , qui éga- lent le tiers du corps en longueur, sont composées d’un grand nombre d'articles; le corps est aplati, divisé en quinze an- neaux; les pates, au nombre de trente, sont placées quinze de chaque côté, les deux. pe dernières sont plus longues et plus grosses que les autres, et forment une espèce de queue fourchue. Elle est de couleur tes- tacée. On la trouve en Amérique, en Europe , sur la terre, sous les pierres , sous les pots à fleurs et les caisses, dans les jardins. Elle court fort vite, et quelquefois en serpen- , tant. L LA TE É en dé …. 118 HISTOIRE NATURELLE A” w . " . La Scolopendre mordante, Scolopendra morsitans. Cette scolopendre, la plus grande de ce genre, a cinq pouces de long et un demi- pouce de large : elle-est de couleur brune foncée ; le corps est très.allongé , divisé en vingt-un anneaux , CONVEXE EN dessus, aplati en dessous, et chaque anneau est couvert d’une plaque dure écailleuse; la tête est ovale, très aplatie, un peu plus large que le Corps. Les antennes sont deux fois plus longues que la tête, et composées de quinze ou seize articles ; les pates, au nombre de quarante -deux, sont placées une de cha- que côté des anneaux; les deux dernières sont un peu plus longues que les autres , et dirigées en arrière. On la trouve aux Indes orientales, et en Amérique. Insectes. Pl uo l Î \ Z | (1 (| Î ] (Baraband del. # I. Levee J'eulp | 1. lule terrestre, 2. Scolopendre Mordante . + ÈS: EE ” Le + sy - à -. LL à _ de fi » , LÉ , L] DES or. it , 119 La Scolopendre férrugineuse , Scolo- pendra ferruginea. » | Elle ressemble beaucoup à la précédente par les formes et les couleurs ; mais elle éSt beaucoup plus petite, n'ayant que deux pouces et demi de long sur trois lignes de large ; ses antennes , composées de dix-huit à vingt articles cylindriques, sont deux fois plus longues que la tête; le corps est com= posé de vingt-trois anneaux ; dont le second et le quatrième sont fort courts : les pates sont fauves, au nombre de quarante-six, et placées de chaque côté des anneaux; les deux postérieures sont beaucoup plus lon-" gues que les autres, et dirigées en arrière. On la trouve en Afrique. La Scolopendre électrique, Scolopen- dra electrica. Elle a huit à neuf lignes de longueur et une demi-ligne de largeur : le corps est aplati tant en dessus qu’en dessous , de cou- e L _ é à) de di dd ASS. d'hab 120 HIST. NAT. Des SCOLOPENDRES. leur fauve, avéc une ligne noire sur le mi- lieu; les pates, au nombre de cent qua- rante , sont placées soixante-dix de chaque côté; les antennes sont composées de dix- sept articles, et le corps est divisé en autant d’anñeaux qu’il y a de paires de pates. On la trouve en Europe, sur la terre, dans laquelle elle s'enfonce. La nuit, son corps paraît quelquefois lumineux. HISTOIRE NATURELLE DES INSECTES. ORDRE DEUXIÈME. LES COLÉOPTÈRES. . AAA AA RAA A AA AR AIR ARR AA A AR . CARACTÈRES DES GENRES DE L'ORDRE DES COLÉOPTÈRES. PREMIÈRE SECTION. Cinq articles aux tarses. G. Lucane. ÂAnrennes en masse; dix articles, dont le premier très long, les autres courts et égaux; les quatre derniers en masse feuil- letée d’un seul côté. , 1, IL F ” 122 [AISTOÏRE NATURELLE Quatre antennules filiformes inégales ; les antérieures composées de quatre articles, dont le second et le dernier beaucoup plus longs; les postérieures de trois, dont le premier très court, et le dernier long et renflé. + Mandibules allongées et dentées. ” Jambes antérieures dentées. G. Passale. ve : _Antennes arquées de dix articles, le pre- mier plus long que les autres, les six sui- vans arrondis, les trois derniers en masse feuilletée d’un seul côte. Quatre antennules courtes; les antérieures composées de quatre articles, le premier court et petit, les deux suivans presque égaux, le dernier un peu plus long que les autres, arrondi à l'extrémité; les posté- rieures de trois, dont le premier petit, le second un peu arqué, gros, le dernier pe- . tit, ovale, allongé, . Mandibules un peu plus courtes que la _ tête, armées de dents, terminées par trois dentelures. L DES COLÉOPTÈRES, 123 Jambes antérieures deñtées. Corps allongé, déprimé, » G. Léthrus. Antennes «en masse; neuf articles, dont le premier long, presque cylindrique, les suivans filiformes, un peu grenus, le der nier en masse solide, coupé à son extrémité. Quatre antennules; les antérieures com- posées de quatre articles, les postérieures de trois. Jambes antérieures dentées. G. Sindendron. Antennes de neuf articles ; les trois der- niers en masse. Quatre antennules, les antérieures com- posées de quatre articles, les postérieures de trois. Jambes antérieures dentées. Corps allongé, cylindrique. G. Scarabée. Antennes courtes , en masse ; dix articles % dont le premier plus long et plus gros que Pd" . dés | i buse d à + » “# 124 HISTOIRE NATURELLE les autres, les trois derniers en masse ob- tuse, feuilletée. Quatre antennules filiformes, courtes ; les antérieures composées de quatre articles , dont le premier très court ; les postérieures de troïs presque égaux. Jambes antérieures dentées. ' G. Trox. 4 Antennes courtes, en masse; dix articles, dont le premier est gros et velu, les trois derniers en masse ovale, feuilletée. Quatre antennules courtes, un peu en masse ; les antérieures composées de quatre articles, les postérieures de trois. Jambes antérieures dentées. Tête presque entièrement cachée dans le corselet. G. Hanneton. …_ Antennes en masse allongée, feuilletée ; Le dix articles, dont le premier gros et pres- » que sphérique. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, com- : nn. Li ET L 1 DES COLÉOPTÈRES. 125 posées de quatre articles, dont le premier très court ; les postérieures de trois. Jambes antérieures, avec deux petites dentelures. G. Cétoine. Antennes courtes, en masse ; dix articles, dont le premier plus gros, les trois der- niers en masse ovale, feuilletée. Quatre antennules filiformes, presque égales ; les antérieures composées de quatre . articles, dont le dernier allongé ; les posté- rieures de trois. - Mandibules presque membraneuses, peu apparentes. Jambes antérieures dentées. Pièce triangulaire, plus ou moins dis- tincte, à la base extérieure des élytres. G. Trichie. ft Antennes de dix articles; le premier grôs, velu; les trois derniers en masse ovale, feuilletée. Quatre antennules égales, filiformes ; les antérieures de quatre articles, les posté-" rieures de trois. LÉ. dé dima n'en sd be mé té 126 HISTOIRE NATURELLE Jambes antérieures dentées. Corps. court, ramassé; élytres courtes. G. Hexodon. Antennes de onze articles; le premier gros, velu, renflé à l’extrémité; les trois derniers en masse ovale, feuilletée. Quatre antennules filiformes; les anté- rieures de quatre articles, dont le premier très petit, le dernier allongé; les posté- rieures courtes, de trois articles, le pre- mier et le second égaux et coniques, le der- nier ovale, allongé. Jambes antérieures dentées. Corps arrondi, plat en dessous. G. Escarbot. Antennes coudées, en masse; onze ar- ticles, dont le premier très long , les autres courts et globuleux, les trois derniers en masse solide, ovale. Quatre antennules presque filiformes ; les antérieures composées de quatre articles , dont le dernier obtus; les postérieures de trois. | LMéi + - » + DES GOLÉOPTÈRES, 1à7 Jambes antérieures dentées. Tête petite, un peu cachée dans le corselet. G. Dermeste. Antennes courtes, en masse; premier article plus gros, les autres égaux, presque globuleux, les trois derniers en masse perfoliée. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures composées de quatre articles égaux, les postérieures de trois, Jambes simples, sans dentelures. G. Tétratome. Antennes en masse ; les premiers articles petits , arrondis, les quatre derniers larges , aplatis. Quatre antennules inégales ; les anté- rieures longues, composées de quatre arti- cles, dont le dernier en masse ovale, allon- gée; les postérieures courtes, de trois ar- ticles. Jambes simples, sans dentelures. Corselet bordé. 128 . HISTOIRE NATURELLE G. Nécrophore. Antennes en masse; premier article, gros et assez long, les autres courts et presque globuleux ; les quatre derniers très gros, aplatis, en masse perfoliée. Quatre antennules égales, filiformes ; les antérieures de quatre articles, dont le pre- mier très court; les postérieures de trois , dont le premier plus long que les autres. Corselet bordé, aplati. G. Bouclier. Antennes en masse; premier article assez long, les autres courts et égaux , les quatre derniers un peu plus gros, en massé per- foliée , le dernier ovale. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, com- posées de quatre articles, dont le premier très court et très petit, et le sécond gros et conique; les postérieures de trois, dont le premier plus long que les autres, Corselet et élytres bordés. DES COLÉOPTÈRES. 129 G. Mitidule. Antennes en masse; articles courts, pres- que égaux; les trois derniers très gros, aplatis, en masse perfoliée. Quatre antennules égales, filiformes ; les antérieures composées de quatre articles presque égaux, et les postérieures de trois. Corselet et élytres un peu bordés. G. Byrrhe. Antennes courtes, en masse; articles courts et grenus; les six derniers en masse perfoliée, aplatis, et grossissant insensi- blement. Quatre antennules égales, presque en masse ; le dernier article ovale et plus gros ; les antérieures composées de quatre arti- cles, et les postérieures de trois. Jambes comprimées. G. Anthrène. Antennes courtes, en masse; articles pres- que égaux, les trois derniers en masse so- lide, un peu comprimée. 130 HISTOIRE NATURELLE Quatre antennules cylindriques , inégales; les antérieures un peu plus longues, com- posées de quatre articles , et les postérieures de trois. Corps ovale, presque arrondi. G. Sphéridie. Antennes courtes, en masse; articles égaux, presque arrondis; les quatre der- niers plus gros, en masse perfoliée, le der- nier plus petit et ovale. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures composées de quatre arti- cles, les postérieures très courtes, compo- sées de trois. Jambes épineuses. Corps ovale, presque hémisphérique. G. Vrillette. Antennes filiformes, légèrementen masse; les trois derniers articles un peu plus gros et plus longs, presque ovales, amincis à leur base. Quatre antennules égales, terminées en masse ; les antérieures composées de quatre articles, et les postérieures de trois. DES COLÉOPTÈRES: 131 Tête enfoncée dans le corselet. Corselet convexe, un peu bordé. G. Ptine. Antennes longues, filiformes ; articles presque égaux, un peu coniques. Quatre antennules égales, filiformes; les antérieures composées de quatre articles, et les postérieures de trois. Corselet relevé en bosse. G. Ptilin. Antennes pectinées d’un seul côté, com- posées de onze articles, dont le premier et le second sont simples, les autres terminés latéralement par un long appendice. Quatre antennules filiformes, inégales ; les antérieures un peu plus longues , de qua- tre articles, le premier petit, le second et le troisième coniques , le dernier allongé , pointu; les postérieures de trois articles, le premier petit, le second conique, le der- nier allongé. Corps convexe, cylindrique. Tête un peu enfoncée dans le corselet. 132 HISTOIRE NATURELLE G. Ips. Antennes droites, en masse; articles pres- que sphériques et égaux, les trois derniers plus gros, aplatis et perfoliés, le dernier arrondi à sa pointe. Quatre antennules très courtes, égales, filiformes; les antérieures composées de quatre articles, le premier petit, le second et le troisième arrondis, le dernier ovale ; les postérieures, de trois articles presque égaux, le dernier ovale, un peu renflé. Corps allongé , presque parallélipipède. Premier article des tarses très court, et plus petit que les autres. G. Lyotus. Antennes terminées par une masse solide, composée de deux ou trois articles plus gros. Quatre antennules filiformes, très courtes. Corps allongé, déprimé ; corselet souvent étroit. 12 DES COLÉOPTÈRES. 133 G. Micétophage. Antennes grossissant insensiblement ; ar- ticles un peu perfoliés. Quatre antennules ; les antérieures com- posées de quatre articles, les postérieures de trois. Corps ovale , convexe ; tête petite. G. Hypophice. Antennes plus grosses vers leur extrémité, en masse perfoliée. Quatre autennules presque filiformes ; les antérieures de quatre articles, les posté- rieures de trois. Corps allongé, cylindrique. G. Trogossite. Antennes courtes, composées de onze articles ; le premier gros, les suivans gre- nus / les trois derniers distincts, un peu en masse, Quatre antennules presque égales; les antérieures de quatre articles, le premier très court, les deux suivans égaux et coni- ques, le dernier très gros; les postérieures Il, 12 ME d ” du Rachat) Lo, 13/4 HISTOIRE NATURELLE de trois articles, le premier petit , le dernier assez gros. Corps allongé, légèrement déprimé. G. Scaphidie. Antennes de onze articles; les six pre- miers minces, allongés, les cinq derniers en masse allongée , perfoliée. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures de quatre articles, les pos- térieures de trois. Téte petite, un peu enfoncée dans le corselet. G. Mélyre. Antennes filiformes, un peu en scie, presque de la longueur du corselet; onze articles ; le premier assez gros, le second petit , le troisième allongé, les autres égaux. Quatre antennules filiformes, inégales ; les antérieures un peu plus longues, com- posées de quatre articles; les postérieures courtes, de trois articles. Tête avancée , un peu inclinée, slide “bis … ré. AE. : DES COLÉOPTÈRES. 135 G. Tille. Antennes en,scie, de onze articles; le premier un peu renflé. Quatre antennules inégales; les anté- rieures filiformes, de quatre articles ; les postérieures de trois articles, le dernier grand , sécuriforme. Corps allongé. G. Drile. Antennes pectinées , de onze articles; pre- mier article court, un peu renflé, le second petit, arrondi, le troisième triangulaire, les autres pectinés. ’ Quatre antennules inégales; les anté- rieures plus longues , de quatre articles; les postérieures de trois articles, velus, presque égaux. Tête courte, presque aussi large que le corselet. G. Omalyse. Antennes filiformes ; articles presque cy- lindriques ; le second et le troisième pres- que globuleux. € e A dt nl ne | de Ce. 136 HISTOIRE NATURELLE Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, com- posées de quatre articles, presque globu- leux ; les postérieures de trois articles égaux. Corselet un peu aplati, terminé posté- rieurement en deux angles aigus. G. Lymezxrylon. Antennes filiformes ; articles presque glo- buleux; les trois premiers plus petits, le dernier terminé en pointe allongée, mousse. Quatre antennules inégales, presque en masse ; les antérieures un peu plus longues , de quatre articles, dont le dernier plus gros ; les postérieures courtes, obtuses, com- posées de trois articles. Tarses filiformes. Corps allongé. G. Téléphore. Antennes filiformes ; articles cylindriques égaux, le second beaucoup plus court. Quatre antennulesinégales , sécuriformes ; les antérieures un peu plus longues, com- posées de quatre articles ; les postérieures de DES cod oprn Es. 137 trois , le dernier article dilaté, comprimé, triangulaire , en forme de hache. Côtés du ventre plissés et à papilles. Corselet plat, légèrement bordé: G. Malachic. Antennes filiformes , presque en scie; le premier article gros et arrondi. ° Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, com- posées de quatre articles égaux, presque cylindriques ; les postérieures de trois. Vésicules cachées de chaque côté de la poitrine et du ventre. : G. Zampyre. Antennes filiformes ; articles égaux , pres- que cylindriques, le premier un peu plus gros. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, compo- sées de quatre articles, et les postérieures de trois. Corselet grand, aplati, cachant la tête par un large rebord. s ; # 138 HISTOIRE NATURELLE , _G. Lycus. Antennes filiformes, comprimées , sou- vent en scie; premier article plus petit et arrondi. Quatre antennules inégales, un peu plus grosses à leur extrémité; le dernier article large, comprimé , presque triangulaire; les antérieures composées de quatre articles, et les postérieures de trois. Tête étroite , plus ou moins allongée. Corselet aplati , un peu bordé. G. Colliure. Antennes filiformes, de onze articles , le | premier un peu plus gros et plus long que les autres. Quatre antennules filiformes...….. "Tête conique, déliée par-derrière ; yeux saillans! _Corselet étroit , long et cylindrique. + G. Mélasis. Antennes pectinées d’un seul côté , de la longueur du corselet, composées de onze __ : fininéiitntlh.4 dé Ré A PPS De. Ne NT La me dd dt M pus hé 5 un. À ne - L2 Eté - DES is 1 139 articles ; le premier long, les deux suivans simples, courts, les autres latéralement pro- longés. Quatre antennules ; les antérieures une fois plus longues, le premier article petit, les deux suivans arrondis, le dernierun peu plus gros et ovale ; les postérieures filifor- mes , courtes, de trois articles. Tête assez grosse, un peu enfoncée dans le corselet. Corps allongé, cylindrique. G. Cébrion. Antennes filiformes, presque en scie, composées de onze articles , le second et le troisième très courts. Quatre antennules filiformes; les anté- rieures un peu plus longues, de quatre ar- ticles, le premier court, les autres égaux ; les postérieures de trois articles , le premier court , les autres égaux. Tête courte, corps oblong. G. Taupin. Antennes filiformes, en scie, souvent - Li LÉ mudas 140 HISTOIRE NATURELLE pectinées; premier article plus gros, ar- rondi, le second très petit. Quatre antennules courtes , inégales, sé- curiformes; les antérieures composées de quatre articles, et les postérieures de trois ; le dernier article plus gros, dilaté, aplati, presque triangulaire. Corselet terminé en dessous par une pointe reçue dans une cavité de la poitrine. G. Bupreste. Antennes courtes, filiformes, en scie ; articles égaux, le premier gros et arrondi. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures composées de quatre articles, et les postérieures de trois ; le dernier ar- ticle obtus, presque tronqué. Tête à moitié enfoncée dans le corselet. G. Cicindèle. Antennes filiformes, presque sétacées ; ar- ticles cylindriques, égaux, le second très court. Six antennules filiformes; les antérieures "composées de deux articles allongés, égaux ; ‘ os raiiélier ts. sé és: Ce 4 DES GOLÉOPTÈRES, DOTE les moyennes plus longues, composées de quatre, dont le premier très court, et le second très long ; les postérieures de quatre, dont les deux derniers très courts. Yeux saillans. Tarses filiformes. Appendice à la base des cuisses posté- rieures. G. Élaphre. Antennes sétacées; articles courts et égaux, le premier plus gros. Six antennules presque égales, filiformes ; les antérieures composées de deux articles égaux , les moyennes de quatre, cylindri- ques, et les postérieures de trois, dont le premier plus court. Yeux saillans. dt Appendice à la base des cuisses posté- rieures. G. Carabe. Antennes filiformes ; articles allongés, égaux , presque cylindriques, le premier plus gros et arrondi, le second très petit. Six antennules inégales, filiformes; le premier article un peu plus gros et tron- L] nnuf Lu cu sd, 142 HISTOIRE NATURELLE qué; les antérieures très courtes, de deux articles égaux ; les moyennes plus longues, de quatre; les postérieures de trois. Corselet avec un rebord. Appendice à la base des cuisses posté- rieures. G. Scarite. Antennes filiformes; premier article long, gros, et presque oylindrique; les autres plus courts et égaux entre eux. Six antennules filiformes; les antérieures courtes , composées de deux articles allon- gés; les moyennes plus longues, composées de quatre, dont le premier très court, et le second très long; les postérieures de deux égaux. Mâchoires grandes et dentées. Appendice à la base des cuisses posté- rieures. Pates antérieures épineuses, presque pal- mées. G. Manticore. Antennes filiformes, presque sétacées , de la longueur du corselet, de É EE TT. ee — Léa ru 4 « “ DES COLÉOPTÈRES, - 143 Six antennules filiformes ; les antérieures plus courtes et plus minces, composées des deux articles égaux ; les moyenneside quatre , dont le premier très court; les pos- térieures de trois, dont le premier très court et le second très long. Mandibules fortes, grandes, dentées à leur base. Appendice à la base des cuisses posté- rieures. G. Elophore. Antennes courtes , en masse; articles ar- rondis; les trois derniers beaucoup plus gros, en masse ovale, perfoliée, presque solide, Quatre antennules inégales, presque en masse; le dernier article ovale et renflé; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le second long et cylindrique ; les postérieures de trois, dont le premier très court. é Tarses filiformes ; premier article très court , le second assez long. < 1449 HISTOIRE NATURKELE G. Hydrophile. Antennes en masse, plus courtes que les antennules; premier article gros et assez long', les autres courts et globuleux, les quatre derniers très gros, en masse per- foliée. À Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures longues, composées de quatre articles cylindriques , dont le premier très court ; les postérieures composées de trois. Tarses des quatre pates postérieures larges et ciliés des deux côtés. G. Dytique. Antennes filiformes , presque sétacées, de la longueur du corselet; articles presque égaux, coniques , le premier assez long, le second très court, les derniers amincis. Six antennules inégales, filiformes ; les antérieures très courtes, composées de deux articles égaux; les moyennes longues et com- posées de quatre ; les postérieures de trois. Tarses postérieurs larges, aplatis et ci- liés. DES COLÉOPTÈRES. 145 G. Gyrin. Antennes très courtes, pédonculées ; premier article grand, en forme de cuiller, les autres très courts, peu distincts. Quatre antennules égales , filiformes ; les antérieures de quatre articles arrondis, pres- que égaux; les postérieures composées de trois. Tarses des quatre pates postérieures aplatis. G. Dryops. Antennes très courtes ; second article très grand, voûté , latéralement dilaté. Quatre antennules ; les antérieures un peu plus longues, de quatre articles, le premier plus court, le second et le troi- sième coniques, le dernier allongé, renflé , pointu; les postérieures courtes, de trois articles, le second conique , le dernier plus gros et renflé. Tête un peu enfoncée dans le corselet. G. Staphylin. Antennes filiformes; premiertarticle al- longé, les autres globuleux , les six derniers It. 13 146 HISTOIRE NATURELLE plus courts, un peu comprimés , le dernier ovale, souvent coupé obliquement. Quatre antennules courtes, égales , fili- formes ; les antérieures composées de quatre articles, dont le premier court et petit, et le second plus long et conique ; les posté- rieures composées de trois, égaux. Élytres très courtes. G. Oxypore. Antennes courtes, moniliformes, presque en masse ; les premiers articles minces, les autres renflés, lenticulaires, perfoliés, le dernier arrondi à sa pointe. Quatre antennules courtes, égales; les an- térieures composées de quatre articles égaux, filiformes; les postérieures de trois, dont le dernier en masse, large , aplati, trian- gulaire, presque en croissant. Élytres courtes. G. Pacdèére. Antennes moniliformes ; premiers articles un peu allongés, les autres égaux, presque sphériques. Canit dt hi ét : : | DÉS ddl) Re + DES COLÉOPTÈRES. 147 Quatre antennules inégales; les anté- rieures beaucoup plus longues , composées de quatre articles, dont le dernier ovale, un peu plus gros, presque en masse; les postérieures de trois articles égaux, fili- formes. à Élytres très courtes. DEUXIÈME SECTION. Cinq articles aux tarses des quatre pates de devant, et quatre seulement à ceux des pates de derrière. G. Méloé. Antennes moniliformes; premier article assez long, le second court et petit, le der- nier sétacé. Quatre antennules inégales; les anté- rieures un peu plus longues, composées de quatre articles , dont le premier très court et très petit; les postérieures de trois, dont le dernier ovale et un peu plus gros. Tarses terminés par quatre crochets. Élytres courtes, presque ovales. Mt Et LS dd CS a, de ns nd alt Di, à =. nu 148 HISTOIRE NATURELLE G. Cossyphe. Antennes plus courtes que le corselet , un peu en masse, composées de onze ar- ticles , les quatre derniers en masse. Quatre antennules inégales; les antérieures plus longues, de quatre articles, le dernier article large , sécuriforme ; les postérieures de trois articles, le premier plus petit, les deux autres presque égaux. Corps déprimé. Tête petite, cachée sous le corselet. G. Cantharide. Antennes filiformes , plus longües que le corselét; articles égaux, presque cylindri- ques, le premier assez gros, et le second très court, Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures composées de quatre arti- cles, dont le premier très court; les posté- rieures composées de trois. Tarses terminés par quatre crochets. Élytres molles et flexibles. Tête inclinée. st not dt" fiat déhe 6, dits. ‘n Res eme: on im) den Lit : DES COLÉOPTÈRES. 149 G. Mylabre. Antennes moniliformes , grossissant vers le bout, de la longueur du corselet. Quatre antennules filiformes; les anté- rieures composées de quatre articles, dont le premier très court; les postérieures com- posées de trois. Tête inclinée. Tarses terminés par quatre crochets. G. Cérocome. Antennes moniliformes , en masse; ar- ticles inégaux , irréguliers, aplatis, dilatés dans les mâles , arrondis dans les femelles ; le dernier gros, en masse, comprimé par les côtés. Quatre antennules égales , filiformes ; les antérieures composées de quatre articles, dont le premier très petit, et le dernier très allongé, le second et le troisième très ren- flés, presque vésiculeux dans les mâles ; les postérieures composées de trois articles égaux. Tarses terminés par quatre crochets. Élytres molles et flexibles, _ cris Rd RÉAL à ln ddr Ê Zoo) da dé à. Cie 150 HISTOIRE NATURELLE G. Lagrie. Antennes moniliformes , allant un peu en grossissant vers l'extrémité; le dernier ar- ticle un peu plus allongé que les autres. Quatre antennules inégales; les anté- rieures plus longues, de quatre articles , dernier article plus grand , sécuriforme; les postérieures courtes , composées de trois ar- ticles, le dernier ovale, allongé. Tête penchée, un peu déprimée. Élytres molles et flexibles. G. Aedémére. Antennes filiformes , presque de la lon- gueur du corps; articles égaux , cylindri- ques, le premier à peine plus gros, le se- cond un peu plus court, Quatre antennules inégales , filiformes ; les antérieures un peu plus longues, com posées de quatre articles , dont le premier plus court et très petit; les postérieures composées de trois articles, dont le pre- mier un peu plus petit. Tarses terminés par deux crochets; ar- ht + © " DES COLÉOPTÈRES. 157 ticle pénultième large, bifide, garni de houppes. G. Notoxe. . Antennes filiformes; articles presque co- niques, les derniers arrondis, moniliformes. Quatre antennules moniliformes; les an- térieures composées de quatre articles ar- rondis , le dernier à peine plus gros et pres- que ovale; les postérieures composées de trois , dont le premier très petit. Pénultième article des tarses large, bi- fide , garni de houppes. G. Apale. Antennes filiformes, plus longues que le corselet; articles égaux, presque coniques. Quatre antennules égales, filiformes ; les antérieures composées de quatre articles presque égaux; les postérieures composées de trois articles allongés, cylindriques. Tarses terminés par quatre crochets. Tête inclinée. G. Pyrochre. Autennes en scie, ou pectinées; premier nf Te PE UN PP UT PU UT EE 152 HISTOIRE NATURELLE article gros et un peu allongé, le second petit et presque rond. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures beaucoup plus longues, com- posées de quatre articles, dont le premier très court et très petit, et le dernier ovale, allongé ; les postérieures composées de trois. Pénultième article des tarses court, bi- fide, garni de houppes. G. Horie. Antennes filiformes, de onze articles pres- que cylindriques, le dernier terminé en pointe. Quatre antennules, plus grosses à leur extrémité, Tête aplatie, très large postérieurement. Cuisses renflées. -G. Cistèle. Antennes filiformes, un peu plus lon- gues que le corselet ; articles presque coni- ques, le second un peu plus petit que les autres , et arrondi. ET sm lies ré sn à da “2 sébséaf dits ds dé PR" DES COLÉOPTÈRES, 153 Quatre antennules inégales , filiformes; les antérieures un peu plus longues, com- posées de quatre articles , dont le premier très court , et les autres presque égaux et coniques ; les postérieures de trois articles très courts, le premier un peu plus long et conique. Tarses filiformes. G. Diapère. Antennes courtes, renflées; premier et second articles petits, les autres courts, ‘petits, perfoliés. Quatre antennules courtes , filiformes; les antérieures composées de quatre articles , dont le premier petit et le dernier ovale; les postérieures très courtes, composées de trois, dont le premier à peine distinct. Articles des tarses très courts, le dernier très long. G. Opatre. Antennes moniliformes , un peu plus grosses par le bout, plus courtes que le corselet; second article petit et arrondi, Quatre antennules inégales , en masse ; les Ru re ds CS. à les ist =. , dt Ltée. Ds , … dns 154 HISTOIRE NATURELLE antérieures un peu plus longues, com- posées de quatre articles, dont le dernier gros, ovale, tronqué; les postérieures com- posées de trois articles plus gros à leur ex- trémité. Corselet avec un rebord. G. Ténébrion. Antennes moniliformes; articles presque égaux , le troisième à peine plus long que les autres, les derniers globuleux, un peu renflés. Quatre antennules filiformes ; les anté- rieures un peu plus longues , composées de quatre articles, dont le premier un peu plus petit , et le dernier un peu plus gros et tronqué. Corps allongé. G. Serropalpe. Antennes filiformes , un peu plus longues que le corselet, composées de onze articles presque égaux, presque coniques. Quatreantennules inégales ;les antérieures très longues, composées de quatre articles , les trois premiers en scie, le dernier ovale, DES COLÉOPTÈRES, 155 sécuriforme; les postérieures de trois ar- ticles, le dernier plus gros. Tête penchée. G. Hélops. Antennes filiformes, souvent presque mo- niliformes ; second article un peu plus court, le troisième à peine plus long que les autres. Quatre antennules inégales ; les anté- rieures composées de quatre articles , dont le premier très mince à sa base, les autres coniques, le dernier en masse, large, com- primé, presque triangulaire , en forme de hache ; les postérieures composées de trois articles, dont le dernier plus gros et obtus. Corps oblong, corselet plat. G. Pimélie. Antennes filiformes à leur base, monili- formes à leur extrémité ; premier et second articles très courts, le troisième très long, presque cylindrique, les derniers globu- leux. Quatre antennules inégales , filiformes ; les antérieures beaucoup plus longues , com- 156 HISTOIRE NATURELLE posées de quatre articles presque coniques , un peu renflés, le dernier obtus; les pos- térieures plus courtes, composées de trois articles presque égaux. Corps souvent renflé. G. Blaps. Antennes filiformes, moniliformes à leur extrémité ; premier article un peu plusgros, le second très petit, le troisième très long, les derniers courts et arrondis. Quatre antennules inégales , en masse ; les antérieures composées de quatre articles , dont le premier très petit, et le dernier gros , conique, un peu comprimé et tron- qué; les postérieures composées de trois ar- ticles presque égaux , et le dernier tronqué. Corps oblong, renflé. G. Sépidie. Antennes filiformes ; troisièmearticlelong, les autres courts et cylindriques , le dernier ovale, aigu. Quatre antennules filiformes ; les anté- rieures-un peu plus longues, composées de DES COLÉOPTÈRES, 157 quatre articles cylindriques, dont le second plus long, et le dernier obtus; les posté- : rieures de trois articles égaux. Corselet souvent inégal. G. Scaure. Antennes moniliformes ; premiers articles très courts, presque coniques , le troisième long, les autres courts, égaux , monili- formes. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures un peu plus longues, com- posées de‘quatre articles cylindriques, dont le second un peu plus long; les postérieures composées de trois articles très courts et cylindriques. Corps oblong , sans rebord. G. Erodie. Antennes courtes, moniliformes ; articles presque égaux ; le troisième long et cylin- drique. Quatre antennules égales , filiformes ; les antérieures un peu plus longues ; COM- Le} posées de quatre articles presque égaux ; les Il, 1# à nt bts Ds de ts pete dés Se ji où Di à 158 HISTOIRE NATURELLE postérieures de trois, dont le dernier un peu plus gros et globuleux. Corps arrondi, très renflé. G. Mordelle. Antennes filiformes, souvent un peu en scie, quelquefois pectinées , de la longueur du corselet, Quatre antennules inégales; les anté- rieures un peu plus longues , composées de quatre articles, dont le dernier un peu plus gros et allongé; les postérieures filiformes , composées de trois articles égaux. Corselet convexe. Abdomen terminé en pointe dans les fe- melles. G. Ripiphore. Antennes flabelliformes, composées de onze articles, les quatre derniers avec des appendices latéraux. Quatre antennules inégales; les anté- rieures plus longues, filiformes , composées de quatre articles; les postérieures de trois. Corps oblong, comprimé, Cuisses renflées. À ses ut lt dti dirt out s' ls dls fo. d ht bet. ie tés Ode DES COLÉOPTÈRES. 159 TROISIÈME SECTION. Quatre articles à tous les tarses. G. Prione. Antennes longues, sétacées, quelquefois en scie; premier article renflé, le second très court et arrondi; posées devant les yeux. Quatre antennules presque égales; les antérieures composées de quatre articles, dont le second très long, et le dernier renflé à sa pointe et comme tronqué; les posté- rieures composées de trois, dont le second ° très long. Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. Corselet aplati, tranchant sur les côtés, dentelé ou épineux. G. Spondyle. Antennes presque moniliformes , à peine de la longueur du corselet, posées devant les yeux; premier article un peu plus long, à dt iitetés Lis his 160 HISTOIRE NATURELLE le second un peu plus petit, les autres égaux, entre eux. Quatre antennules presque égales, fili- formes ; les antérieures composées de quatre articles presque égaux; les postérieures de trois, dont le dernier un peu plus gros. Pénultième article des tarses large, bi- fide, garni de houppes. G. Capricorne. Antennes sétacées, longues, posées dans les yeux; premier article gros et assez long, le second très court et très petit, les sui- vans un peu renflés à leur pointe, les der- niers égaux, comprimés. Quatre antennules presque égales, fili- formes ; les antérieures composées de quatre articles, dont le premier très court et très petit; les postérieures composées de trois, dont le premier court et petit. Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. Corselet arrondi, tuberculé, ou épineux sur les côtés. ht dl." nb “us dés dés à à gs be Sc PPT 3 DES COLÉOPTÈRES, 1Ôx Yeux en croissant, entourant la base des L antennes. G. Lamie. Antennes sétacées, posées dans les yeux , composées de onze articles, les derniers plus courts que les autres. Quatre antennules filiformes, inégales ; les antérieures composées de quatre articles , dont le dernier oblong, obtus; les posté- rieures de trois. Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. Tête verticale. Corselet court. G. Saperde. Antennes longues , sétacées , posées dans les yeux ; articles presque cylindriques, le premier un peu plus gros, et le second très court. Quatre antennules égales, filiformes ; les antérieures composées de quatre articles, dont le premier court, et le second assez long ; les postérieures composées de trois presque égaux. ' de. die ÉEL dde ART Le St nd ne hr mr: het nie 162 HISTOIRE NATURELLE Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. Corselet cylindrique. Yeux en croissant, entourant la base des antennes. G. Stencore. Antennes filiformes, posées devant les yeux; premier article un peu plus gros, le second court et arrendi. Quatre antennules inégales, presque fili- formes ; le dernier article un peu plus gros, presque ovale, à peine tronqué ; les anté- rieures composées de quatre articles, et les postérieures de trois. Pénultième article des tarses large , bifide, garni de houppes. Corselet épineux ou tuberculé. Yeux ovales. G. Calidie. Antennes filiformes, à peu près de la lon- gueur du corps, posées dans une échan- crure au-devant des yeux. Quatre antennules égales ; les antérieures composées de quatre articles, dont le pre- code di à da msalléntn ss.» à à... dir ile Ed) à RS de DES COLÉOPTÈRES, 163 mier petit, et le dernier presque en masse ; les postérieures composées de trois, dont le dernier assez gros. Pénultième article des tarses large, bi- fide, garni de houppes. Corselet globuleux, ou rond, et Kgère- ment aplati. G. Lepture. Antennes filiformes, à peine de la lon- gueur du corps, posées devant les yeux ; second article très petit. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures composées de quatre articles presque égaux; les postérieures de trois. Pénultième article des tarses large, bifide, et garni de houppes. Coiselet un peu plus étroit antérieure- ment. G. Donacie. Antennes filiformes, un peu plus courtes que le corps, posées devant les yeux; pre- nier article assez gros, le second à peine plus court que les autres. , Quatre antennules égales , filiformes ; les 164 HISTOIRE NATURELLE antérieures composées de quatre articles égaux , et les postérieures de trois. Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. Yeux ronds et saillans. G. Calope. Antennes filiformes, souvent en scie, posées dans une échancrure au-devant des yeux; articles comprimés, le premier plus gros et en masse. Quatre antennules inégales; les anté- rieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le second est assez long et le dernier renflé, en masse , tronqué à sa pointe; les postérieures composées de trois articles égaux, filiformes. Pénultième article des tarses bifide, garni de houppes. G. Cucuge. Antennes filiformes, plus courtes que le corps ; de onze articles, le premier allongé, le second court, les autres égaux entre eux. Quatre antennules filiformes , tronquées. Corps déprimé. Las te. 2 at à dust Mois ot. à is : anti. Em “ft à nn. dt ai LÉ. RS D, se Did _. DES COLÉOPTÈRES. 165 G. Nécydale. Antennes filiformes, un peu plus courtes que le corps, posées dans une échancrure au-devant des yeux; premier article renflé à son extrémité, le second très petit. Quatre antennules presque égales, fili- formes ; les antérieures composées de quatre articles, dont le premier petit, et le dernier allongé; les postérieures de’trois, dont le dernier un peu plus long que les autres. Pénultième article des tarses bifide, garni de houppes. Élytres souvent très courtes ; Ou rétrécies à leur pointe. G. Molorque. Antennes filiformes, un peu plus courtes que le corps; premier article un peu plus gros que les autres. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieures composées de quatre articles, les postérieures de trois. Élytres très courtes, rétrécies à leur ex- trémité, L ie 182 Less DS DS in béarar A Libé à 1: à 166 HISTOIRE NATURELLE * G. Lupère. Antennes filiformes, de la longueur du corps ; articles égaux, cylindriques, allongés, Quatre: antennules filiformes; les anté- rieures composées de quatre articles pres- que égaux, les postérieures de trois, dont le dernier pointu. Pénultièmeartiole des tarses large, bifide, garni de houppes. G. Clairon. Antennes presque moniliformes, plus grosses à leur extrémité; le premier article long et en masse, le second court, assez gros et globuleux. Quatre antennules presque égales; les an- térieures à peine plus courtes, composées de quatre articles, dont le dernier un peu plus gros et conique ; les postérieures com- posées de trois, dont le dernier presque triangulaire, presque en forme de hache. Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. Corselet arrondi, un peu aminci à sa partie postérieure. "tolé. + tés. as, Lil di, dise" Sos is mt. ci at tolé . DES COLÉOPTÈRES. 167 G. Bostriche. Antennés courtes, en masse; le premier article assez gros, et un peu allongé; le second gros et globuleux, les trois derniers très gros, en masse perfoliée. _ Quatre antennules égales, filiformes; les antérieures composées de quatre articles presque cylindriques, et les postérieures de trois, dont le dernier ovale , un peu plus gros. Tarses simples. Corselet gros et globuleux. G. Scolyte. Antennes courtes, en masse; le premier article assez gros, le second globuleux, les derniers gros, en masse solide. Quatre antennules courtes, filiformes , presque égales; les antérieures composées de quatre articles, dont le dernier terminé / en pointe ; les postérieures de trois. Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. Corselet gros, presque cylindrique, un peu renflé. L | miss du. Dé à né RS AS nn Ve , "Lds Die. à 1 bof nés ’ 168 HISTOIRE NATURELLE Tête enfoncée dans le corselet, arrondie et terminée en pointe. G. Bruche. Antennes filiformes , presque en scie; pre- mier article assez gros, les suivans simples, arrondis, les sept derniers presque en scie. Quatre antennules filiformes , inégales ; les antérieures plus longues, composées de cinq articles presque égaux; les postérieures de quatre, dont le dernier ovale. : Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. Tête avancée et penchée. G. Antribe. Antennes courtes, en masse; premier ar- ticle gros et allongé, les autres un peu ren; flés, les quatre derniers en masse, perfoliés. Quatre antennules inégales; les anté- rieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le dernier en masse triangulaire; les postérieures de trois articles. Pénultième article des tarsestbifidé, garni de houppes. Corselet large, un peu bordé. on mnt à nn à 7. Dé nt filer sut co it de. er AA DES COLÉOPTÈRES. 169 G. Attelabe. Antennes moniliformes, un peu plus courtes que le corselet; premier et second articles un peu plus gros, les trois derniers en masse perfoliée. Quatre antennules inégales, filiformes ; les antérieurés un peu plus longues, com- posées de quatre articles égaux, arrondis ; les postérieures de trois. * Bouche placée au bout d’une espèce de trompe dure et cornée. Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. G. Brachycére. Antennes très courtes, grossissant insen- siblement ; articles très courts, le dernier plus gros et plus long, presque en masse, Quatre antennules très courtes, à peine apparentes ; les antérieures grosses et très courtes, composées de trois articles, dont le dernier un peu plus petit; les postérieures de deux articles, dont le premier plus gros, et le dernier terminé en pointe arrondie, LE 15 RÉ RSR Sd ES éient dû m8 1,0: “md: rs 170 HISTOIRE NATURELLE Bouche placée au bout d’une espèce de trompe dure et cornée. Mandibules fortes, courtes et dense … Tarses simples. G. Charanson. Antennes brisées, presque en masse; le premier article long, et renflé à son extré- mité ; les quatre derniers formant une masse ovale, solide. Quâtre antennules courtes, filiformes, presque égales; les antérieures composées de quatre articles, dont le dernier terminé en pointe; les postérieures composées de trois. Bouche placée au bout d’une espèce de trompe dure et cornée. Mandibules simples. Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. G. Brente. Antennes moniliformes, grossissant in- sensiblement; premier article à peiñe plus long et plus gros que les autres. ,ù sos. af d'u di dt Lensdite SAS DH US CL DES COLÉOPTÈRES, 171 Quatre antennules inégales; les anté- rieures composées de trois articles, dont le premier long et cylindrique, et le dernier court et terminé en pointe ; les postérieures très courtes, à peine distinctes, composées de deux articles, dont le dernier est terminé en pointe. ; Bouche placée au bout d’une espèce de trompe, souvent très longue, dure et cornée. Mandibules simples. Pénultième article des tarses bifide, garni de houppes. G. Colydium. Antennes en masse , perfoliées. Quatre antennules courtes en masse ; les antérieures composées de quatre articles , dont le dernier plus grand ; les postérieures de trois. Corps allongé , cylindrique. G. Rhinomacer. Antennes filiformes, presque sétacées ; premier et second articles à peine plus gros que les autres. Quatre antennules presque filiformes, iné- l'an sé : Lis déééé d ht. die nd De. .Ê Ls si di. :, de 172 HISTOIRE NATURELLE gales; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le der- mier un peu plus gros, tronqué oblique- ment; les postérieures composées de trois, Bouche placée au bout d’une espèce de trompe dure et cornée. Pénultième article des tarses bifide, garni de houppes. G. Macrocéphale. Antennes filiformes, en masse, ‘presque de la longueur du corps dans les mâles, beaucoup plus courtes dans les femelles ; premier article court et globuleux , les trois derniers un peu plus gros, formant une masse allongée. Quatre antennules égales, filiformes; les antérieures composées de trois articles, dont le premier plus gros et le dernier plus mince, terminé en pointe; les postérieures composées de trois, presque égaux, et ar- rondis, Bouche placée au bout d’une espèce de trompe dure et cornée. Pénultième article des tarses très court, iétnstinssatt dti éincts à 2-,omés Dé à 1 Du. - à - SCORE LR ARS DES COLÉOPTÈRES. 173 à peine apparent, caché dams le second, bifide et garni de houppes. G. Zorite. Antennes longues, sétacées; articles ey- lindriques presque égaux. Quatre antennules filiformes ,: inégales ; les antérieures composées de quatre arti- cles, dont le second et le dernier obtus; les postérieures de trois, dont le second très long. Tête inclinée. G. Zygte. Antennes moniliformes, grossissant in- sensiblement; articles presque égaux, le premier un peu plus gros, les autres un peu saillans à leur extrémité. Quatre antennules inégales, filiformes; les antérieures un peu plus longues, com- posées de quatre articles, dont le dernier long et sétacé; les postérieures composées de trois, dont le premier très court, et les autres cylindriques. Tête inclinée, corps oblong. D VO + 174 HISTOIRE NATURELLE G. Erotyle. Antennes filiformes, à peu près de Ia longueur du corselet; premier article ren- flé, le second court, les trois derniers plus gros et en masse. ' Quatre antennules inégales; les anté- rieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le dernier plus gros, presque en forme de hache, tronqué obli- quement; les postérieures composées de trois, dont le dernier tronqué, presque en masse. c Mâchoires divisées en deux pièces. Pénultième article des tarses bifide, garni de houppes. G. Alurne. Antennes filiformes, plus longues que le corselet; articles cylindriques presque égaux. Quatre antennules inégales; les anté- rieures un peu plus longues et filiformes, composées de trois articles presque égaux; les postérieures presque filiformes, compo- sées de trois, dont le premier très court, se de mb "ti à De à dut D DR | SOS OS SR, ‘+. DES COLÉOPTÈRES. 7 Mâchoires divisées en deux pièces. Pénultième article des tarses bifide, large et garni de houppes. . G. Chrysomèle. Antennes moniliformes, plus longues que le corselet; articles presque égaux : le pre- mier un peu plus gros. Quatre antennules inégales; les anté- rieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le dernier plus gros et -en masse; les postérieures composées de trois, dont le premier très petit, et le se- cond conique. Mâchoires divisées en deux pièces. Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. Corselet large, un peu bordé. G. Endomique. Antennes un peu plus longues que la moitié du corps; articles grenus, les trois derniers un peu renflés, plus longs. Quatre antennules, les antérieures en masse, sécuriformes. ir: dns, be de. ssh Se À oué à un sil ds à mil - 176 HISTOIRE NATURELLE Corps ovale, un peu convexe. Tête petite, enfoncée. G. Altise. Antennes filiformes, presque de la lon- gueur du corps. Quatre antennules filiformes, inégales; les antérieures un peu plus longues, composées de quatre articles, dont le premier très court, le troisième assez gros et arrondi, le quatrième terminé en pointe; les posté- rieures composées de trois. Mâchoires divisées en deux pièces. Pénultième article des tarses large, bifide, garni de houppes. Cuisses postérieures renflées. G. Galeruque. Antennes filiformes, presque de la lon- gueur du corps; premier article gros et al- longé. Quatre antennules filiformes, inégales; les antérieures composées de quatre articles presque égaux, arrondis, le dernier terminé en pointe; les postérieures très courtes, p V1 di mé tutti nl mdr Cl és De, LE LA RS. À DES COLÉOPTÈRE 177 composées de trois, dont le premier à peine distinct, et les deux autres arrondis, Mâchoires divisées en deux pièces. Cuisses simples. — Corselet inégal. G. Criocére. Antennes presque moniliformes , à peine. de la ‘longueur de la moitié du corps; le premier article un peu plus gros, et le se- cond un peu plus petit. Quatre antennules courtes, égales; les antérieures composées de quatre articles , dont le dernier un peu plus gros, et terminé en pointe; les postérieures de trois articles presque égaux. Pénultième article des tarses bifide, garni de houppes, G. Hispe. Antennes filiformes, de la longueur du corselet, très rapprochées à leur base; ar- ticles égaux, le premier seulement un peu plus gros. Quatre antennules courtes, égales, fili- formes; les antérieures composées de quatre articles presque égaux, et les postérieures de trois. 178: HISTOIRE NATURELLE Pénultième article des tarses bifide, garni de houppes. Tête petite, avancée. Corselet arrondi. G. Gribouri. Antennes filiformes, quelquefois en scie; premier article assez gros, les deux ou trois suivans plus petits et globuleux, les der- niers presque cylindriques ou en scie. Quatre antennules filiformes, égales; les antérieures composées de quatre articles presque égaux, les derniers terminés en pointe mousse; les postérieures composées de trois articles presque égaux. Mâchoïires divisées en deux pièces. Pénultième article des tarses bifide, garni de houppes. Tête à moitié enfoncée dans le corselet, Corselet convexe, relevé en bosse, | G. Clytre. Antennes en scie, plus courtes que la moitié du corps, composées de onze articles, le second et le troisième petits, les autres égaux, en scie. 4-2 » » LOS ER di CO sn“ M... LÉ ils die s mé "lé. DES COLÉOPTÈRES: 179 Antennules antérieures un peu plus lon- gues, composées de quatre articles, le pre- mier petit, le dernier mince; les posté- rieures de trois articles, le premier court, le dernier un peu plus mince. Tête assez large, un peu enfoncée dans le corselet. G. Casside. Antennes courtes, presque filiformes, grossissant insensiblement vers la pointe, très rapprochées à leur base. Quatre antennules inégales , presque fili- formes ; les antérieures composées deyquatre articles, dont le dernier est ovale, allongé, terminé en pointe; les postérieures de trois, dont le dernier un peu plus gros, et ovale. Pénultième article des tarses bifide, garni de houppes. Corselet et élytres débordant considéra- blement le corps. G. Anaspe, Antennes presque moniliformes , grossis- sant insensiblement; premiers articles un peu plus petits et un peu plus allongés, les autres égaux entre eux et moniliformes. % nt bd MAP dt - d'édus té dl, st. ti séiee d |S 180 HISTOIRE NATURELLE ñ Quatre antennules inégales; les anté- rieures un peu plus lengues, composées de quatre articles, dont le dernier plus gros, tronqué obliquement , presque en forme de hache; les postérieures de trois. Pénultième article des quatre pates an- térieures court et garni de houppes ; tarses postérieurs presque sétacés; articles assez longs'ét très distincts. Corps allongé. — Tête penchée: à QUATRIÈME SECTION. Trois articles à tous les tarses. G. Coccinelle. fitanee courtes, presque.en masse; pre- mier article un peu allongé, les autres glo- buleux, les trois derniers plus gros et en masse. } Quatre antennules inégales; les anté- rieures un peu plus longues, composées de trois articles, dont le dernier plus gros, en forme de hache ; les postérieures composées de deux articles égaux. Corps hémisphérique, plat en dessous! Corselet et élytres bordés, avr bébé ie di te ut mé tit ÉD Li DE COLÉOPTÈRES, 187 G. Tritome. Antennes très courtes, en masse; les trois derniers articles gros et perfoliés. Quatre antennules inégales; les antérieures un peu plus longues, composées de trois ar- ticles, dont le dernier dilaté, aplati, aigu de chaque côté; les postérieures composées de deux, dont le dernier presque en masse. Corselet et élytres très peu bordés. G. Forficule. Antennes filiformes, presque sétacéess le premier artièle gros et allongé, les autres égaux, cylindriques. Quatre antennules inégales, filiformes; les antérieures beaucoup plus longues, compo- sées de cinq articles, dont les deux premiers assez courts; les postérieures composées de trois, dont le premier très court. Élytres très courtes. Abdomen terminé par des pinces longues, cornées, très fortes. * * Ce genre fait actuellement partie de l'ordre des orthoptères. 11. 16 182 HISTOIRE NATURELLE ST ORDRE SIXIÈME. DES COLÉOPTÈRES. Cxs insectes ont été plus étudiés que ceux des autres ordres; la singularité de leurs formes, la netteté de leurs contours, la so- lidité de leur corps, et la facilité qu’on avait de les conserver, les ont fait remarquer daŸäntage et rassembler avec plus de soin. 115 forment aussi un ordre plus nombreux en espèces qu'aucun de ceux dont nous de- vons faire l’histoire. Leur forme, leurs habitudes diffèrent aussi considérablement dé celles des insectes des autres ordres. Leurs ailes membraneuses sont au nombre de deux seulement; et dans la plupart des momens de sa vie, l'insecte les tient cachées et pliées sous des espèces d’étuis, assez durs, secs et élastiques. Ces ailes, trop longues, déborderaient ces étuis, si l’insecte n’avait le pouvoir de les plier transversalement vers leurs deux tiers pos- DES COLÉOPTÈRES. 183 térieurs; par ce moyen, elles sont entière- ment cachées sous les étuis coriaces dont nous venons de parler. C'est cette disposition des ailes sous les étuis coriaces, que l’on nomme aussi ély- tres, qui fait le caractère distinctif de ces insectes. Ce caractère est d'autant meilleur, qu'il est plus apparent; il sert surtout à distinguer les coléoptères de l’ordre des orthoptères , dont les aïles sont pliées lon- gitudinalement sous des élytres membra- neuses, ainsi que nous le verrons, # Lorsque les coléoptères volent, ils écar- tent leurs élytres, sortent leurs ailes mem- braneuses de dessous, et mettent en mou- vement ces dernières seulement : les élytres restent immobiles. Ce ne sont point de véritables aïles, mais des étuis qui servent à conserver des ailes dont la structure déli- cate pourrait être dérangée par les corps durs au milieu desquels vivent un grand nombre de coléoptères. Le vol de cesinsectes est lourd etbruyant; on dirait qu’ils sont emportés par le mouve- ment de leurs ailes, et qu’ils ne peuvent " ab re À.4 as 184 HISTOIRE NATURELLE point le diriger à leur volonté; car leurs mouvemens sont brusques ; leur impulsion est telle, qu’ils ne changent pas facilement de direction ; ils se heurtent souvent contre les corps qui se trouvent sur leur passage, et leur vol est arrêté par ce choc; ils tom- bent, et ne peuvent reprendre leur essor qu'après plusieurs tentatives. Un grand nombre volent plutôt la nuit que le jour; et ce sont, avec les lépido- ptères nocturnes , presque les seuls'insectes de nuit; car on doit avoir remarqué qu'au- cun hyménoptère, que peu d’orthoptères, peu d’hémiptères, encore moins de névro- ptères et de diptères, volent la nuit. Le nombre des insectes nocturnes est, parcom- paraïson avec le nombre de ces animaux, beaucoup plus petit que le nombre des quadrupèdes qui agissent et mangent pen- dant la nuit; car il est aisé de voir, en par- courant la liste de ces gros animaux, que la plupart restent tranquilles pendant le jour et ne sortent que la nuit. La nourriture des coléoptères est très variée, cependant la bouche de ces insectes dite antiéent dont à in ph ont LS dé dé r e S à , DES COLÉOPTÈRES. 185 est construite sur le même modèle, quant aux principales parties ; les différences qui existent ne se remarquent que dans les formes de ces parties ; il est vrai qu’elles sont souvent assez considérables pour mo- difier les moyens que peut avoir linsecte pour saisir et broyer ses alimens. C’est la bouche des coléoptères qu’il est le plus facile de disséquer et d'étudier; c’est aussi celle que nous avons choisie pour faire connaître les parties de cet organe, dans les généralités sur la structure, l’organisa- tion et les habitudes des insectes. Nous ne ferons donc que rappeler ici les parties qui la composent. Elle est fermée supérieurement par une pièce cornée , très courte, demi-cireulaire , mobile, qui est la lèvre supérieure; on re- marque au-dessous les mandibules , qui sont presque toujours fortes, arquées et dente- lées intérieurement. Les mâchoires sont si- tuées encore au-dessous; elles sont distinc- tement divisées en deux parties ; celle qui leur sert de base est cornée ; la partie anté- rieure estordinairement membraneuse. C'est D LS à Éd den nt timmeh du né is 186 HISTOIRE NATURELLE dans la jonction de ces deux parties que sont insérés les palpes ou antennules antérieurs , au nombre d’un ou de deux sur chaque mâchoire. Enfin la bouche est fermée infé- rieurement par la lèvre inférieure, qui est également divisée en deux parties : celle de la base est aussi cornée. M. Latreille en a fait une partie distincte, et l’a nommée ga- nache. La partie antérieure est membra- neuse, souvent même comme poilue et sé- parée en deux ou trois divisions. C’est éga- lement dans la jonction de ces deux parties que sont placés les palpes ou antennules postérieurs. Telles sont les parties qui composent la bouche des coléoptères ; et telle est la dis- position qu’elles conservent entre elles. Ces parties , et surtout les mandibules et les mâchoires, sont fortes , arquées , pointues dans les insectes carnassiers, qui se nourris- sent d’autres insectes vivans, comme les ci- cindèles, les carabes, les dytiques , etc.; on remarque en outre que ces insectes ont six palpes, tandis que les autres n’en ont que quatre. DES GOLÉOPTÈRES, 187 La lèvre inférieure, les palpes et les mä- choires existent dans tous les coléoptères, mais tous n’ont point une lèvre supérieure et des mandibules , ou du moins ces parties sont si molles, qu’elles ne peuvent être d’au- eun usage pour la mastication. C’est parmi les coléoptères que se présen- tent les variétés les plus nombreuses , et les différences les plus considérables dans la forme des antennes. Aussi ces parties offrent- elles des caractères nombreux, tranchés et naturels, pour distinguer les divers genres de coléoptères. Les antennes des coléoptères sont ordinairement insérées si près des yeux, qu’elles semblent , dans quelques espèces , partir de dessus les yeux mêmes. Il n’y a point d’yeux lisses dans ces in- sectes ; ils n’ont jamais plus de deux yeux, qui sont des yeux à réseau. La tête, le corselet et l'abdomen sont très distincts, méme dans ceux qui ont le corps hémisphérique. Les formes du corselet sont très variées, mais en général cette partie est solide et souvent armée de tubérosités , d’épines ou de dents. Ce RS Les, Ds dé Gé id dû és nude. dé 188 HISTOIRE NATURELLE Les élytres ou étuis des aîles, qui recou- vrent presque toujours entièrement l’abdo- -men , partent de la partie postérieure du corselet; leur forme estmoins variable, mais leur consistance est souvent très différente : tantôt ils sont durs et fragiles au point de se laisser briser lorsqu'on veut les percer; tantôt ils sont très flexibles et mous, plutôt . qu'élastiques. On remarque qu’en général les coléoptères à élytres molles s’envolent plus facilement que les coléoptères à élytres dures; cependant cette règle n’est pas sans exception, ainsi que le prouvent les cé- toines , les buprestes , les cicindèles, etc. A la base des élytres il y a, dans la plu- part des espèces , une petite pièce triangu- laire , dont on ignore l'usage, et que l’on nomme l’écusson. Les pates des coléoptères sont générale- ment plus courtes que longues , quand on les compare à celles de beaucoup d’autres insectes, Il n’y a que les cicindèles, les ca- rabes, et quelques autres coléoptères égale- ment légers à la course, qui aient ces mem- bres longs et déliés ; elles sont composées des à ac a te ct CR | à bé dis de, di Le sait LE éd "rTn "1! . DÉS COLÉOPTÈRES. 189 mêmes articulations que les pates des au tres insectes ; mais on doit observer que la hanche est très courte, que la cuisse est assez renflée , que la jambe est comprimée , et.que le tarse est formé d’articles distincts, dont le nombre ne passe jamais celui de cinq, et n’est pas moindre de trois Le nombre des pièces du tarse est constant , non seulement dans les espèces d’un même genre, mais presque toujours aussi dans les genres d’une même famille : en sorte que ce n’est pas seulement un bon caractère arti- ficiel, il peut être aussi rangé au nombre des caractères naturels du dernier ordre. Le tarse est terminé par deux ou quatre ongles , entre lesquels on voit quelquefois des espèces de houppes, pinceaux ou brosses de poils, qui servent à fixer l’insecte plus solidement sur les corps sur lesquels il se place. f Les coléoptères sont privés d’un véritable aiguillon ; s’il en est un ou deux qui peu- vent piquer, c'est, comme nous le verrons, avec un instrument bien différent. L’abdo- men , dans les femelles , est quelquefois ter 190 HISTOIRE NATURELBRE miné par une espèce de tarière, qui est le canal de l’oviducte prolongé hors du corps. Cette disposition est surtout remarquable dans les insectes qui pondent leurs œufs dans le bois. Les couleurs des coléoptères sont généra- lement tranchées, brillantes et fixes; elles tiennent à la matière même de leurs os ex- térieurs, et rarement à des écailles qui les recouvrent. Plusieurs ont un éclat métalli- que ; et on a remarqué que ceux-là surtout partageaiïent avec plus où moins de force la propriété vésicante des cantharides. Plusieurs aussi répandent des odeurs, tantôt agréables comme l'odeur de rose de quelques capricornes , cicindèles, etc.; tan- tôt rebutantes comme celle des blaps, ca- rabes, ete. ; dans ces derniers, cette odeur paraît venir d’une liqueur caustique qu'ils renferment , et qu’ils peuvent faire sortir à volonté. Quelques coléoptères ont la propriété de faire entendre un petit bruit analogue à celui produit par le frottement de deux mor- ceaux de chagrin l’un contre l’autre; c’est NES 0 UE VOUS. CS D SNS OU US TE 7 dd Bt ét DES GOLÉOPTÈRES. 191 en effet en frottant la partié postérieure de leur corselet contre la face articulaire et chagrinée de leur abdomen, qu'ils savent produire ce bruit singulier, que les crio- cères et toute la famille des capricornes peu- vent faire entendre. _ Ge sont les seules remarques que mous croyons devoir faire sur les facultés des co- léoptères. Quant à leurs habitudes en gé- néral, nous ne pourrions en parler qu'en tombant dans des répétitions inutiles ; elles sont trop variées pour qu’on puisse en con- clure rien de général. On trouve dans ces insectes tous les appétits, la plupart des ruses reconnues dans les autres insectes, et que nous décrirons en traitant chaque genre de coléoptères. 11 ne nous reste plus à parler que de la métamorphose de ces insectes. ° La métamorphose des coléoptères est de l'espèce de celle que nous avons nommée complète, La larve qui sort de l'œuf n’a au- cune analogie avéc l'insecte parfait ; cette larve est ordinairement molle et blanchätre ou Jaunâtre ; les anneaux de son corps sont 43 mans ni Y' 4 fi " Et ‘td. 2 ‘I Éd té 192 HISTOIRE NATURELLE très visibles; élle a six pates antérieures, écailleuses , qui sont quelquefois si faibles , qu’on ne les aperçoit pas au premier mo- ment. On voit en outre sur quelque autre partie du corps , dans certaines espèces , des tubérosités ou des mamelons agelutinatifs , au moyen desquels l’insecte s'attache plus fermement aux corps sur lesquels il se tient. Ces larves vivent quelquefois trois ans avant d’avoir atteint leur dernière gran- deur ; alors la plupart se composent , avec une soie grossière et les matières qui les environnent , une coque sale, dans laquelle elles subissent leur première transformation. La chrysalide ou nymphe qui en résulte a toutes les parties de l’insecte parfait; mais ces parties sont emmaillotées séparément dans une pellicule très mince, ce qui les empêche de se mouvoir; elles ne sont point appliquées et comme continues avec le corps de la chrysalide, ainsi qu’on l’observe dans la classe des lépidopières. C’est de cette chrysalide que sort, au bout d’un temps plus ou moins long , l’insecte parfait. 2 ÈS sé... dtmtl rés de DES COLÉOPTÈRES. 193 Les coléoptères mangent"peu à l’état par- fait, et leurs alimens sont alors bien diffé- rens de ceux qu'ils prenaient lorsqu'ils étaient en larves; c’est ainsi que Îles der- mestes se trouvent sur les fleurs dont ils lè- chent la matière sucrée, tandis qu'ils se nourrissaient de matières animales, putré- fiées ou sèches, lorsqu'ils étaient- en larves. La durée de la vie des coléoptères à l’état parfait est aussi très courte : il en est fort peu qui vivent trois mois sous ce dernier état. L'ordre nombreux des coléoptères avait besoin d’être divisé, pour être étudié plus facilement ; la division basée sur le nombre des pièces des tarses , introduite par M. Geof- froy, a été adoptée par M. Olivier + c’est aussi celle-là que nous suivrons. ! ‘M. Latreille divise l’ordre des coléoptères en cinq sections, basées sur le nombre des articles des tarses. Dans le Règne animal, que nous suivons ici, la cinquième section est composée d’insectes qui n’ont que deux ar- ticles aux tarses. Depuis , il a reconnu que Ha 17 — dbsutite 2e Gltiliiine dune Le Trox des sables, 7rox arenarius. cf … Ilest d’un tiers plus petit que le trox sa- … buleux; ses antennes sont brunes; le bord - antérieur de la tête est plus arrondi que dr til Mit SR di. 5 LR bat AE - _ sil < LA: FRE: * “ > L ” #? , DES FROXS 303082 » dans le précédent, et le vertex n’a PRg dE a tubercules distincts; le corselet est iens moins raboteux que dans les autres; ill a deux faibles côtes longitudinales et écra- sées; au milieu est une légère éminence de « chaque côté; ses bords latéraux et pos- térieur sont ciliés; les élytres ont de pe tites stries nombreuses , elles sont inégales, mais sans tubercules fortement élevés: cha- que élytre a de huit à neuf rangées de pe- tits faisceaux de poils qui s’effacent souvent, , Il n’est pas rare aux environs de Paris. " L €. : FIN DU TOME SECOND. , .#, A 000 .. . é # é ra Le ” y , . -