FAUNE DK LA SÉNÉGAMBIE PAR A.-T. DE ROCHEBRUNE Docteur en Médecine Aide-Naturaliste au Muséum de Paris LAURÉAT DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE DE PARIS, LAURÉAT DE L’INSTITUT (AC. DES SC.), ANCIEN MÉDECIN COLONIAL A S‘-LOUIS (SÉNÉGAL), MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE DE BORDEAUX, ETC., ETC. SUPPLÉMENT AUX VERTÉBRÉS. PREMIER FASCICULE PARIS Octave DO IN ÉDITEUR 8, PLACE DE L’ODÉON, S 1886 - 1887 . Tous droits réserves. FAUNE DE LA SÉNÉGAMBIE. SUPPLEMENT. MAMMIFÈRES. bordeaux. IMPRIMERIE J. DURAND, RUE COND1LLAC, 20. FAUNE DE LA SÉNÉGAMBIE PAR A. -T. DE ROCHEBRUNE Docteur en Médecine Aide-Naturaliste au Muséum de Paris lauréat de la faculté de médecine de paris, ANCIEN MÉDECIN COLONIAL A S' MEMBRE DE LA SOCIÉTÉ LINNÉENNE D LAURÉAT DE L’INSTITUT (AC. DES SC. -LOUIS (SÉNÉGAL), E BORDEAUX, ETC., ETC. ), SUPPLÉMENT. PREMIER FASCICULE MAMMIFÈRES. PARIS Octave DOIN ÉDITEUR 8, PLACE DE L’ODÉON, S 18S6-1S87. Tous droits réservés. AVERTISSEMENT. Depuis la publication du Tome Premier (vertébrés) de notre P aune de la Sénég’ambie. (pu un savant Zoologiste Français nous a fait l’honneur de qualifier D’utile (1); à cause même de cette publication, nous semble-t-il, des documents nombreux et d’une importance capitale, nous parviennent de tous les points de la région. Sans négliger l’élude des Invertébrés (Tomes n et ni) dont les premiers fascicules ne tarderont pas à. paraître, nous avons pensé qu il était tout ci la fois necessaire et juste de mettre en œuvre les matériaux que nos affectionnés correspondants (2) ne cessent de (1) M. le P' A. Milne-Edwards a bien voulu porter sur notre ouvrage ce jugement favorable (in Litt-, 31 juill. 1885); ce témoignage de bienveillante indulgence nous est précieux entre tous, et nous servira de puissant encou- ragement. Que le Savant Professeur du Muséum d’Histoire Naturelle de Paris veuille bien agréer l'hommage public de noire profonde reconnais- sance. (2) Parmi eux, nous remercions tout particulièrement nos confrères de la Marine : MM. les Docteurs L. Savatier, Colin, Laferrière, Durand , Lecorney ; M. le D r Duval, M m Colonial; M. Y. Lenoir, Vétérinaire à la Compagnie des Conducteurs d' Artillerie Sénégalais ; M. le D r Lucan; M. Boucher, Phar ien de V e Cl. de la Marine ; M . Harmand, L‘ aux Spahis; M. Hebert, C ne d' Ar- tillerie; notre excellent ami M. E. Bouvier, dont les riches collections sont inépuisables ; MM. Protche, Famelard, etc., etc. — Nous remercions éga- lement d’une manière toute spéciale, M. le Professeur Pouchet, pour son affectueuse complaisance à nous communiquer les belles séries contenues dans les Galeries d' Anatomie Comparée, ainsi que notre ami M. R. Boulard, Licencié ès-Sciences et Préparateur au Laboratoire d' Anatomie comparée du Muséum, dont le remarquable talent d' Anatomiste est au-dessus de tout éloge. — VI — nous adresser; aussi , malgré ce surcroît de travail , nous n hési- tons pas à commencer aujourd’hui nos suppléments aux Ver- tébrés ÿénég-ambiens. Ces Suppléments , il est presque inutile de le dire, doivent etre forcément établis sur un tout autre plan que celui précédemment suivi. Dans le Tome Premier, il nous fallait, en effet, dresser surtout un Catalogue raisonné et méthodique des animaux jusqu alors connus; ici, nous devons évidemment compléter ce Catalogue, mais pour ainsi dire jour par jour, au fut et à mesuie des decou- vertes, de la réception et de l etude d envois multiples et souvent considérables. Devant, par-clessus tout, sauvegarder les droits de priorité de nos correspondants, conséquemment décrire ou mentionner par exemple, tantôt des Reptiles après des Mammifères, tantôt des Poissons avant des Oiseaux, etc., il nous est forcément interdit de tenir compte de l’ordre Zoologique. Pour obvier à cet inconvénient dans une certaine mesure, il nous semble commode de présenter nos Suppléments sous forme de Mémoires , ayant chacun une pagination distincte, pouvant dès lors être facilement classés méthodiquement à un moment donné. En outre, chacun de ces Mémoires, comprenant spécialement : soit une série cl’animaux voisins, soit une ou plusieurs Formes d’un même Genre, soit une Monographie d’un groupe, etc., nous aurons une plus grande latitude pour rectifier les erreurs que nous aurions involontairement commises, pour revenir sur des tyoes insuffi- samment ou imparfaitement examinés, pour insister sur des dé- tails anatomiques jusqu’ici négligés, pour fournir enfin des éclaircissements plus complets, et entrer dans des considérations d’une importance plus grande. Il est tout simple de prévoir que ce mode de procéder nous en- traînera naturellement à des comparaisons ; il n'y aura donc pas heu de s’étonner quand nous serons parfois conduit à faire inter- venir des types ou des Formes étrangères à la région qui nous occupe, mais homologues ou similaires de celles appartenant à la Faune A fricciine. Rous avons fait observer, dans V Introduction à notre Tome Pre- nne/ , que, sous le nom de Sénégambie ( Sénégal et dépendances), nous comprenions un vaste trapèze, limité d’une part par les Côtes — VII — Océaniques allant du Cap Blanc à la rivière Mellacorée, de l autre par deux lignes partant de ces deux stations extrêmes, pour venir se rejoindre à Segou-Sikoro. Deux raisons nous engagent aujourd’hui à étendre plus loin le champ de nos investigations. La première repose sur l' absence absolue de Zones Zoologiques distinctes et sur le mélange complet de la Faune Africaine, affir- mations longuement développées dans l’Introduction précitée. La présence de telles ou telles Formes semblables sur des territoires éloignés, leur passage fréquent d’un lieu à un autre, sont autant de faits contraires à la possibilité d'enserrer une Faune quelconque entre des barrières absolument fixes ; l’impossibilité est encore plus grande, quand les territoires se touchent ou se confondent ; il est donc important de rayonner dans une certaine mesure , ne serait-ce que pour réunir des renseignements comparatifs. La seconde raison la plus péremptoire est fondée sur l'expression même Sénégal et dépendances. Sénégal et dépendances, clans l’esprit du Département de la Marine et des Colonies, signifie non seulement La Sénégambie telle (qu'elle était circonscrite dans le principe, mais encore tous les points : soit de i intérieur , soit de la côte, plus ou moins ré- cemment annexés ou simplement soumis au Protectorat de la France. La Faune que nous éditons doit donc être subordonnée à l’ac- croissement de ces possessions. Quelques-unes avaient été précédemment omises, nous les com- prendrons dorénavant dans notre cadre et nous leur adjoindrons les plus récemment soumises. C’est ainsi, qu’en dehors du trapèze déjci exploré, centre prin- cipal dans lequel nous ne cesserons d’agir ; les Comptoirs et les Protectorats de Grand-Bassani, de Dabou, d’Assinie, de Grand- Popo, de Kotonou, de Porto-Novo, du Gabon, de l’Ogooüe, du Congo, de Loanda, etc., etc., seront autant de nouveaux points apportant leur contingent d’animaux, proportionné à rétendue des localités occupées dans chacune de ces Stations. Il en sera de même pour le Haut Sénégal, le Niger et leurs tributaires. Tel est le plan que nous comptons suivre dans la publication de ces Suppléments ! Certains nous blâmeront de ne pas nous renfermer dans des I — VIII — limites plus étroites, comme ils nous blâment, surtout, de traiter trop de sujets divers. En ne sachant pas spécialiser ses études, t» affectant la pré- tention de se croire apte à connaître de la Zoologie tout entière, on produit , disent-ils, des travaux sans valeur aucune, on se perd inévitablement au milieu d’un Labyrinthe inextricable ! Nul d’eux, dans tous les cas, ne nous a mis en main le fil con- ducteur ! Nous ne prétendons pourtant, en aucune maniéré, nous élever au niveau des Grands Systématistes dont / œuvre est impérissable , nous ne prétendons pas plus nous égaler aux Auteurs moins célè- bres qui, eux aussi, embrassant la Zoologie dans son ensemble , ont néanmoins laissé des traces fécondés. Élevé à leur École, imbu de leurs saines idées, nous cherchons à les imiter, sans succès peut-être, mais sans témoigner certai- nement du contentement de nous-même ! Ne nous adressant pas du reste aux Spécialistes, nous tenons peu de compte de leurs appréciations. Il est, nous le savons, infiniment moins profitable d’étudier sys- tématiquement l’ensemble des types Zoologiques, que de passer ses veilles à supputer le nombre des cellules contenues dans une portion de l'un quelconque de ces types, sans s’inquiéter le plus souvent du nom qui lui est attribué; l’un, nous le savons encore, fait progresser la Science, l’autre ne cesse de commettre des fautes; nous nous rallions néanmoins à ce dernier, car, malgré sa faiblesse, il faut s’attendre à compter avec lui! Nous effleurons tous les sujets! l’ Abeille aussi se pose sur toutes les inflorescences . . . son labeur est pénible, mais il est profitable que lui im- porte si son miel n’est pas toujours sans amertume ? Au Muséum de Paris, 14 juillet 1886. D r A. T. be Rochebrune. : PROLÉGOMÈNES. § I. — Lorsque nous écrivions Y Introduction à notre Faune de la Sénégambie, pour des motifs qu’il serait oiseux de rappeler, nous avions jugé nécessaire d’initier franchement le Public Scien- tifique à certains, agissements provoqués par l’apparition des pre- miers fascicules de cet Ouvrage (1); cet acte accompli, nous nous étions promis de ne tenir aucun compte à l’avenir, des questions purement personnelles qui, pour une cause ou pour une autre, viendraient à être soulevées. Devant Y hostilité que l’achèvement de nos Vertébrés, que di- verses autres publications récentes semblent avoir ravivée, devant des raisons dont nous aurons bientôt à connaître, nous nous trouvons dans l’obligation de rompre aujourd’hui la neu- tralité que nous nous proposions de garder. D’aucuns, nous ne l’ignorons pas, estiment bien plus digne de rester sourds aux coassements, et certes, nous les eussions imités, s’il n’existait des circonstances devant lesquelles, nous l’avons dit déjà (2), le silence peut être considéré comme un symptôme de faiblesse ou de crainte. Or plus que jamais à l’heure actuelle, il nous est interdit de nous retrancher derrière un mutisme qui tôt ou tard serait défa- vorablement interprété. Au surplus, quand en 1884 et 1885, nous démontrions avec preuves à l’appui les inhabiletés d'un Malacologiste, et que tardi- vement en 1886, pour unique défense de ce Malacologiste, auquel il faut des Champions, on se bornait à nous accuser de dépasser les bornes d'une polémique véritablement scientifique, accusation (1) Introduction aux Vertébrés Sènécjambiens, t. I, p. lxxiii à lxxxi. (2) Introduction, loc. cit. , p. i.xxx. contre laquelle nous nous inscrivons en faux ! (1) par ce système marne de défense, on reconnaissait implicitement la validité de (1) Les polémiques auxquelles nous faisons allusion remontent au 5 avril 1884- le Malacologiste qu’elles atteignent, est M. le D> P. Fisc er. Provoquées par nous, dans le Bulletin d’une Société savante dont nous fai- sions alors partie en qualité de Secrétaire, ces polémiques tour à tour inter- rompues et reprises à deux époques éloignées, durent cesser dans le recueil précité devant une décision de la Société, prise après lecture d’une lettre de prétendues rectifications émanant de M. le Dr P. Fischer. Dans sa séance du 9 janvier 1886, « la Société regrettant que les attaques qui lui étaient signalées aient trouvé place dans son Bulletin prenait acte de la lettre de M. D r P. Fis- cher » ; plus tard, dans la séance du 22 mai 1886, et pour des raisons que nous n’avons pas à apprécier, « la Société votait le retrait de la lettre ». Nous avions pris, à ce moment, l'engagement formel de répondre à notre heure, nous venons aujourd hui exécuter cette piomesse. Les faits incriminés sont les suivants : Dans un mémoire ayant pour titre : Etude monographique de la famille des Eledonidæ ( Bull . Soc. Philomathique de Paris, 7 e sér., t. VIII, n° 3, 1884, p. 152 et seq.), nous écrivions : « Quand on consulte la troisième édition du Manuel de Conchyliologie de Woodward, réédité par M. le D r P. Fischer, on est surpris d’y rencontrer des indications bibliographiques erronées. » Tel est le cas pour la famille des Eledonidæ. Le type fondamental de cette famille est généralement désigné aujourd’hui sous le nom d 'Eledona. » Le nom d'ELEDONA, proposé par Aristote, dit M. le D r P. Fischer ( loc . cit., p. 331), a été employé par Belon en 1553, et définitivement introduit dans la science moderne par Leach. » Cette phrase renferme trois erreurs ! En effet : » 1° Aristote, au livre IV, de son histoire des animaux (IIsp t Zwwv Iavopiaç. édit. M. DC. XIX (Bosc.) cum J.-C. Scaliger Commentariis, Lib. IV, Chap. de 48 à 63), s’exprime ainsi : « ecm 8à ysvq tïIéuo tzoXu-kôScov. Ev p.sv io jiaXurc siuixXàÇov y. al jisyicxov a ûtwv. Etat. 8è izo\ô pii^ouç ol upocyeioi xwv -xslaylwu. Eoxi 8 é a).A ou jj.lx.oo! , -Ttonuloi, o’i o’ux soSiovxau Alla te 8uo’, v) xalo jLEVY] EXsScovq, jrqy.ei te SiacpÉpousa xwv rtoSwv xai tw jlovoxotuTov elvai jlovov xwv jLxlaxlwv. Ta yàp à), la xrdcvxa SixoxuXa èaxi. Kal - qv xaloùaiv ol piv Bolîxaivav, ol 8'Q^oltv. » » Il résulte de ce passage, qu’ Aristote en employant le mot EIeSwvt), pour désigner une forme des animaux qu’il décrivait sous le nom de HoÀUTtouç, suivait tout simplement les règles de sa langue maternelle (désinence en -q), nos assertions, est loin d’atténuer nos critiques, implicitement encore on en affirmait l’exactitude. sans se douter que certains Naturalistes de l’avenir viendraient lui attribuer la création d’un genre à désinence latine (désinence en a), ignorant sans doute qu’à l’époque où florissait le grand philosophe, la langue latine devait lui être peu familière! » Le nom d’ELRuoNA n'a donc pas été proposé par Aristote! » 2° Le nom d’ELEDONA, inscrit par Belon {de Aquat., p. 333), ne date pas de 1553, mais de 1533, différence de vingt années, dont il faut tenir compte. » 3° Leach, en 1817, date invoquée ( Zool . Miscel., vol. III, p. 137), emploie le nom eledon ; celui d’ELEDONA fait complètement défaut dans ses ouvrages. « Leach n’a donc pas définitivement introduit le nom eledona dans la science moderne ». » Les seuls auteurs où l’on trouve le mot Eledona! employé comme nom de genre, sont : Belon, déjà cité, Aldrovande {de Moll., Cap. III, p. 42, 1606), et Risso ( Hist . Nat. Eur. Mérid., vol. IV, p. 2, 1826). » En vertu d’une loi de nomenclature justement mise en lumière par M. le D r P. Fischer ( loc . cit., p. 319) dans son résumé du Code de nomenclature arrêté dans les divers congrès internationaux : « On doit rechercher avec soin l’antériorité pour les noms spécifiques et génériques, mais ne pas les faire- remonter au delà de Linné {Syst. Nat., éd. X, 1758) ». » Or, le nom d 'Eledona Belon, remontant à 1533, celui A'Eledona Aldro- vande, datant de 1603, doivent être rejetés, tandis que Risso, étant le premier Naturaliste postérieur à Linné qui ait employé le même mot Eledona comme nom de genre, doit bénéficier des droits de priorité ; c’est donc lui, et lui seul, « qui a définitivement introduit ce nom dans la science moderne. » Nous nous trompions en reprochant à M. le D r P. Fischer, d’avoir commis trois erreurs, deux seulement lui sont cette fois imputables. Ën donnant en effet pour date de l’ouvrage de Belon l’année 1533, nous commettions une erreur grossière, car sa date réelle est bien 1553. Nous avions eu le tort de ne pas recourir au livre même de l’auteur cité, et de nous en rapporter à d’Orbigny qui dans son Histoire naturelle générale et particu- lière des Céphalopodes Acêtabulifères vivants et fossiles, 1835-1848, in-f°, p. 72, écriten synonymie du genre Eledone : Eledona, Belon, de Aquat., 1533 . Cette rectification que nos principes de franchise et de justice nous faisaient un devoir de rendre publique, ainsi proclamée, nous ajouterons : quoi qu’ait pu dire M. le D 1 ' P. Fischer, sa phrase renferme deux erreurs, et nous main- tenons dans toute sa teneur la démonstration que nous en avons donnée! Dans un second mémoire intitulé : Note sur un nouveau Genre de Céphalo- podes (Bull. Soc. Philomathique de Paris, 7 e sér., t. IV, n" 3, p. 83-84, 1885), XII — Un droit acquis à tous est celui de légitime défense; nous nous servons des armes que l'on nous a forgées, rien de plus, car, mémoire destiné à convertir le nom générique H 'allia, proposé par Valencienne en celui de Hoylea, afin d’éviter un double emploi avec le genre Halia, imposé par Risso à un Gastéropode, nous disions en note : « L 'Halia Priamus, Risso, des côtes de la Gambie {Teste, D r de Roche- brune; Officiers de Y Alceste), et, paraît-il, des côtes d’Espagne {Teste, Martyn, 1784 et al. auctor.), est un des Gastéropodes sur la position systématique duquel les opinions les plus contradictoires ont été émises; il était donné à notre savant collèguie et ami ht. Poirier, Docteur ès-sciences et Aide-Natui aliste au Muséum, de fixer définitivement la place que devait occuper cette espèce litigieuse. — Dans un remarquable mémoire {Recherches anatomiques sur l'Halia Priamus, in Bulletin de la Société Malacologique de France, t. II, n° 1, juillet 1885, p. 17 à 30 et pl. II, III, IV;, M. Poirier a pu, en effet, établir d’une manière irréfutable que YHalia Priamus devait constituer un groupe à part dans la famille des Buccinidæ. » M. le D r P. Fischer est le seul auteur ayant pu, avant M. Poirier, étudier anatomiquement YHalia Priamus ; dès 1858, en effet, le Rééditeur du Manuel de Conchyliologie de Woodward, publiait dans le Journal de Conchyliologie sous le titre de Monographie du genre Halia ; Risso; { loc . cit., 2 e série, tome III, p. 141 à 158, pl. V) un travail où il affirmait, en se basant surtout sur la formule de la Radula, que YHalia Priamus devait être désormais classé dans la famille des Pleurotomidæ ; beaucoup de Conc’nyliologistes, dont le savoir consiste à copier servilement, sans s'inquiéter de vérifier l’exac- titude des faits présentés, entre autres W. Tryon (Manual of Conchologg, part. 23, p. 161) ont accepté cette manière de voir. Malheureusement M. le D r P. Fischer, inhabile au maniement du microscope, n'a pas su voir la véritable forme de celle précieuse Radula, son mémoire sans valeur, dénote surabondamment : qu il est aussi faible anatomiste, qu’observateur superficiel. » M. le D r P. Fischer, devant l'impossibilité de prouver la fausseté de ces allégations, crut qu'il en atténuerait la portée en venant rectifier, en 1886, 1 erreur bibliographique que nous avions commise en 1884. Nous trompant sur un point, nous devions forcément nous tromper sur l’autre, et la validité de nos critiques ainsi mise en doute, sa responsabilité était d’autant sauve- gardée. Ce système de défense tout spécieux qu’il puisse être, tombe cependant fatalement de lui-même. M. le Dr P. Fischer s’y est pris trop tard, en effet, pour signaler notre erreur de date n’ayant aucun rapport avec YHalia Priamus, et en cherchant à dé- tourner l'attention des faits relatifs à ce Mollusque et que nous remettions XIII nul ne l’ignore, ces polémiques visent uniquement ceux qui, de parti pris, se sont déclaré nos adversaires. en lumière, il n’a lait qu’affirmer nos dires et montrer une fois de plus qu’il est imprudent de plaider une mauvaise cause. Nous appuyant sur deux études anatomiques de YHaKa Priamus, l’une consciencieusement élaborée, par conséquent exacte; l’autre à peine ébauchée, mal comprise, par conséquent fausse; nous avons pu dire que M. le D r P. Fischer était faible anatomiste, qu’il était inhabile au maniement du micros- cope, qu’il était observateur superficiel! Nous ne craignons pas de répéter ces qualifications, car en les répétant nous apportons des preuves nouvelles, et qu’on le sache bien, inapte à contrôler par nous-même les travaux du savant Malacologiste, c’est à ceux ayant qualité pour le juger, que nous empruntons ces preuves. Si l’on consulte par exemple : les Archives cle Zoologie expérimentale de M. le Professeur H. de Lacaze Duthiers, t. X, 1882, on trouvera un impor- tant mémoire de M. Joyeux-Laffuie, sur l’organisation et le développement de l ’ Oncidium Celticum, et l’on y verra de quelle façon M. le D r Fischer, en collaboration cette fois avec un savant non moins illustre que lui, a fait briller son talent d’ anatomiste, en étudiant ce même Oncidium Celticum, dans ses Recherches Zoologiques pour servir à l'histoire de la Faune de V Amé- rique centrale et du Mexique (7 e partie, t. I, p. 683 à 689, pl. xxxi, 1878). On y verra : que le chiffre des dents de la Radula, ce précieux organe sans lequel la Malacologie cesserait d’être, et que M. le D r P. Fischer connaît si bien, est de 6825 environ et non pas de 8343, (J. Laffuie, loc. cit., p. 253). Que le système artériel est succinctement décrit et qu'il n’est nullement question du système veineux (J. Laffuie, loc. cit., p. 274). Que le rein est pris pour le poumon (/. Laffuie, loc. cit., p. 276). Que l’histologie des glandes du manteau spéciales à V Oncidium, est incomplète et inexacte (J. Laffuie , loc. cit., p. 290). Que ni le nerf acoustique ni l’otocyste ne sont mentionnés (J. Laffuie, loc. cit., p. 300). Que la distinction connue de tous, existant entre un connectif et une commissure n’est même pas soupçonnée (J. Laffuie, loc. cit., p. 303). Que la figure des spermatozoïdes ne représente nullement la réalité (J. Laffuie, loc. cit., p. 320). Que la description des glandes albuminipares est des plus inexactes (/ . Laffuie, loc. cit., p. 323). Qu’il en est de même du canal déférent (J. Laffuie, loc. cit., p. 327). Que le mode d’accouplement est purement fantaisiste [J. Laffuie, loc. cit., p. 330). Quand M. le D r P. Fischer travaille seul, il se plaît à accumuler des erreurs XIV N'ayant jamais reculé devant une provocation, nous conti- nuerons donc ces polémiques, aussi souvent que nous les esti- merons capables de mettre en lumière la justesse ou l’inexac- titude des faits dont nous cherchons la solution. Guidé, en outre, par un sentiment d équité et de justice, lorsque nous avouons hautement et publiquement nos erieuis, nous voulons relever hautement et publiquement celles com- mises par d'autres, quels qu'ils soient, mais surtout quand ils appartiennent à la catégorie toujours vi\ace de ceux qu un éminent Naturaliste ne craignait pas de qualifier de Roquets en Science et de misérables manœuvres en Histoire Naturelle, il y a un peu moins de 70 ans (1). A diverses reprises, nous avons fait appel au jugement impar- tial de tous; les qualificatifs dont plusieurs nous ont gratifié, démontrent que, loin de répondre à notre appel, ils ont préféré soulever de mesquines querelles de coterie ; sans les suivre sur ce terrain, nous tiendrons néanmoins compte de leurs attaques, soit pour les déclarer fondées, si par hasard elles sont étayées par des preuves, soit pour leur laisser le regret de les avoir inconsidérément provoquées. de tout genre, quand il s’adjoint un aide, ces erreurs s’accroissent d’autant ; et de même qu’en Mécanique, deux forces appliquées à un même point, dans une même direction et dans un même sens ont une résultante égale à leur somme, de même en Malacologie, quand M. le D r P. Fischer unit son savoir à celui de l’illustre M. H. Crosse, le résultat auquel il arrive se traduit par un degré de plus dans l’inhabilité. Nous nous bornons pour l’instant, à relever ces passages, plus tard si le besoin l’exige, si Von nous y force, nous prouverons que l’anatomie des Urocyclus et de bien d’autres, est traitée avec le même savoir ; nous prouve- > ons que ses Classifications ne reposent que sur des rêveries ; nous prouverons qu en dehors de la Malacologie, sans cesse et toujours il a droit aux mêmes éloges. Ln mot célèbre se rencontre souvent sous la plume féconde du Savant M. H. Crosse, et semble avoir pour lui une saveur toute particulière, qu'il nous permette de le lui emprunter, et de dire à son Savant associé, comme à lui-même du reste : « NE SUTOR ULTRA CREPIDAM ! » (1) Nouv. Dict. H. N. EJ, Deterville m. d. cccxvn, t. XIII, p. 7 et 8. (Viray, article Genre.) XV Nous mettrons souvent ainsi en relief, il est vrai, des person- nalités ignorées que, d’ordinaire, on laisse dans une ombre dis- crète, nous estimons cependant qu’il est bon de les en tirer, quand la lumière faite autour d’elle doit apporter des ensei- gnements profitables. Notre ligne de conduite ainsi nettement tracée, nous avons hâte de donner satisfaction aux plus redoutables de nos adver- saires, et nous nommerons tout d’abord, deux Naturalistes aux- quels nos Mammifères Sénégambiens ont eu pour triste résultat de déplaire outre mesure, ce sont en France : I’illustrr D r E. L. Trouessart, de Villevèque ; en Angleterre, M. (J. Thomas , le jeune mais déjà si célèbre Assistant du British Muséum. D’autres, non moins éminents, viendront après. | II. — M. le D r E. L. Trouessart nous ayant fait l’honneur de nous écrire pour nous signaler notre ignorance complète des auteurs et nous donner de salutaires renseignements, il nous faudra naturellement tenir compte en temps et lieu, de ses bien- veillantes observations et les discuter minutieusement; afin d’éclairer le débat, et de faire que l’on puisse juger entre nous, en parfaite connaissance de cause, nous croyons qu’il est juste de donner in extenso la lettre de l’obligeant Docteur; nous ne saurions mieux faire que de la reproduire aatographiquement (1). (1) Les polémiques, que nous qualifierions volontiers de polémiques de coin de feu, si elles plaisent à quelques-uns, n’ont pas selon nous leur raison d ètie, selon nous encore, il leur faut le grand jour et la publicité; nous n avons pas voulu répondre à la lettre de M. le D r E.-L. Trouessart, c est notre droit strict de la discuter après Lavoir publiée. Si cependant M. le Dr E.-L. Trouessart nous accusait d’outrepasser, en agis- sant ainsi, ce que nous considérons, répétons-le, comme un droit strict, nous nous permettrions de faire observer que, par ce fait seul, il déclarerait faire défaut à la cause que nous instruisons, et il proclamerait l'inutilité de ses conseils, comme le mal fondé de ses critiques. — Il ne peut, sous aucun prétexte, se soustraire au jugement que nous attendons ! — XVI yfé, 6^^- z ) Â^éL yyh^ ~~r '£Ls^***y ui*^ -^r '-4x~*J*f > ^~~ 'fi/^-~i y^~* CM-4 '£-<} ^y-^-o c^-if^-X' t /^<«~-i'£\._ '£.*/ ^kx— 'uxt-u^ yts ^y ^éL-s S ^<-S^Ùu~y ySyyfSL^^, _ -'/* J &ts<^i\Z7 r y^/yJ * 7 x 7 - cÂl^Ç-r-Li XVIII J*-~ y ' JcM~’f~-^L- “ e ^ w £^'f t /■ SX-s*"* (? W/ 4 , ^ X £~l aS> -/-L-f ^L-zLA w y l-^ÇLiSAL, - ^ ^y**A yU*i*A~ ■ (&L* £>^K- éuu^^ ^ ^ iA^lAA^OAS^t vît jw— 5 ïtt-' La^Z^âü^!^ Z$yf / O ^ ' ■IJt&t+Z&ZcX' I <>è - — ^ ^yUA' ^2^ *2- ’^Ci/'-'^t l Z&'-V ^JL?C&4 *lC4' i_ Y* ' JLACAX^lU-t*^- ~Z /^’ XX y Û8/3j«*J 'cy.xA! JAUA^^éZ ~£c*s L zA*ÿ i ^4S2s&XA£&yit ^' <7 " CW cW-> ' ' / V t^^iAASiA-- ^ JL -y^Ayy-f ■ X'fAsXiCijZXÿ ^ £y. 4 Xj'L'/ ‘~"J j /-77I- y^ 7v 1 r~x Z ' (7'^tt X'X' &' — -, o$ 7$?X £zj^z&r>i /ZuL+^tA-d, $éy ' Xlz-AUAAAAiUL : / UJïl'jy-*---^ \&-U*s1 ’.^f „ . -_- ; -4T . - - / ^Z/i^OLc^/ Tts 4 Oitli^'lfL'efi ÔL*. fe.- y ô)4-iztAjt^, &■ 7 7 ^ ^1 fW XIX — y^/ y t C7-~ C £c/~ts^{ <^^0 A 1 J y^A < a- ^ ^ y^^y^o-/ aaîjaaza, 1 ^ wW 44 ^ cs<-it/ AjzAAA- 0 -^s y ' ic^-^vy a A ^ a.MyiAtA T' HA~.jc&ujh~ ^CÏ^'C J-jcrfjùuJ *^czAÿZU ^ f , y*^ y-^^f Z^yfAoSt^AzZAy ** t<- /ll~A'l'y li-'-’j >c-™™ ™ donnons notre approbation la plus complète, XXVII merons le plus habile entre tous les Herpétologistes, celui devant lequel les Dumeril et les Gunther pâlissent M. Georges- Albert Boulanger! lorsqu'il démolit une dizaine d'espèces établies, bien à tort, par M. le D r de Rochebrune, sur de simples variétés des Cypræa moneta et annulus, de Linné, et lorsqu'il supprime les Cypræa Lienardi et tricornis, Jousseaume, qui ne sont que des Cypræa cicercula. » Réduire un Cypræa. Crossei à l’état de non-valeur est, on en conviendra dn crime abominable...., heureusement pour MM. Tryon et Raymond Roberts, la démolition de nos Espèces (qu'on veuille bien lire formes !) plaide les circonstances atténuantes en leur faveur. Nous devons nous féliciter néanmoins, de la modération dont le Savant M. H. Crosse fait preuve à notre égard, en cette circonstance, car ses expressions sont généralement moins.... parlementaires . . quand il s’adresse à plus haut que lui ! Dans l’analyse d’une note de M. de Monterozato : sur les Coquilles de la Méditerranée ( Journ . Conch., t. XXI, 1873, p. 164), le Savant M. H. Crosse trouve le moyen d’intercaler, à l'adresse d’un Zoologiste qu'il aurait dû respec- ter, des aménités telles que celles-ci : « La pauvre M me J. Power eut le tort d'avoir raison trop tôt, en affirmant dès 1838, et en démontrant par des expériences, que le Poulpe de l'Argonaute était bien le seul auteur de sa Coquille et non point un Parasite, comme on le prétendait. On la traita de visionnaire, et l'un des princes de la Science, M. de Blainville, qui ne pou- vait LAISSER PASSER UNE IDEE FAUSSE EN MALACOLOGIE SANS TOMBER EN ARRET IMMÉDIATEMENT POUR LA HAPPER AVEC DELICES (iL AVAIT UN FLAIR POUR CES choses-la), prouva par des arguments plus irréfragables les uns que les autres, que les Argonautes n'avaient pas le droit de construire leurs Coquilles eux-mêmes : ce qui n'empêcha, d'ailleurs, nullement ces Mol- lusques de secréter ladite Coquille a la barbe de tous les corps savants. Les Céphalopodes n’ont point de pudeur! » En rédigeant cette diatribe où le mauvais goût et l’envie se coudoient, le Savant M. H. Crosse a voulu imiter, sans doute, son savant associé et ami, M. le D r P. Fischer, accusant le même illustre Professeur de Blainville « d'avoir créé un mot funeste pour la Science : le mot Paléontologie. » {Journ. Conch., t. VI , 1857, Introduction, p. xn.) ; ou larmoyant sur un ton pathétique : « Pourquoi troubler le paisible repos de tant de volumes condamnés à la poussière de nos bibliothèques...., les Risso, les Montfort, ne peuvent servir à l'histoire de la Science que pour nous faire déplorer leur apparition! » {Journ. Conch., loc. cit., p. vin). \ ingt-kuit ans après avoir écrit ces lignes, le rééditeur du Manuel de Conchyliologie de Woodward — XXVIII — Peu de mots suffiront pour faire connaître le mobile de la phrase relative à nos Reptiles et Amplabtens : « The wo rst , . .. . . Qe ÉDITION DUDIT MANUEL, tous les accepte sans restriction aucune, dans la J ED , Genres de Risso (Truncatella, loc. cit., P- 751 ; Euluna loc. cü p 781, Gibbula, loc. cit., p. 825; etc., etc.), comme aussi tous les Genres de Mont- fort {Triton, loc. cit., p. 654; Persona, loc. cit., p. 6oü ; Mono, loc. cit., p. 659; Faunus, loc. cit., p. 702; Bellerophon, loc. cü., p. 853 ; Gibbus, loc . cit ., p. 453, etc., etc.). Si les Céphalopodes n’ont aucune pudeur, MM. H. Crosse et P. Fischer ont toutes les audaces ! Cette différenciation suffisamment établie à l’aide des caractères précédem- ment énumérés, que le Savant M. H. Crosse veuille bien permettre à l’un des plus humbles tenants, de ceux qu'il appelle les du minores ( Journ . Conch., t. XXIII, 1883, p. 185), de lui soumettre une simple observation et de lui dire : Lorsque l’on s’érige en Pontife des du majores, s il est méritoire, sans doute, de se mon- trer Latiniste émérite en corrigeant « les affreux barbarismes et les aneries [Journ. Conch., t. XXV, 1885, p. 210) de ses prédécesseurs et de ses contem- porains ; Helléniste habile, en rectifiantde fausses étymologies (Journ. Conch., t. XIV, 1886, p. 85) ; Polyglotte instruit en corrigeant, annotant et traduisant les ouvrages des Naturalistes étrangers (Journ. Concli., t. XIV, 1886, p. 94, 193, 301 ; t. XXII, 1869, p. 161, 167, etc., etc. ; Ne serait-il pas également utile, surtout plus digne : De châtier le style pesant du recueil dont il est l'un des commanditaires ? De se montrer moins mesquinement jaloux, en ne déversant pas l’ironie, souvent l’insulte, sur des hommes dont le savoir a sacré les noms ? (Exemples : Le flair de M. de Blainville tombant en arrêt pour happer les idées fausses, déjà cité; les bévues conckyliologiques du P r Valenciennes, in Journ. Conch., t. XIX, 1871, p. 131 ; les connaissances insuffisantes de l'Entomologiste Audouin, in Journ. Conch., t. XIX, 1871, p. 81 ; les sacrifices de M. de Lacaze Luthiers, sur les autels de l'anatomie pure et son [choix de dénominations malheureuses (ici, une leçon de grec a l’adresse du maître, in Journ. Conch., t. XIV, 1866, p. 85; les Mistakes habituels à Gray, in Journ. Conch., t- XIV, 1866, p. 109; Victor Hugo, vilipendant un Mollusque avec accompa- gnement d'antithèses et de pathos, in Journ. Conch., t. XIV, 1866, p. 179; Michelet, littérateur fourvoyé, in Journ. Conch., t. XIV, 1886, p. 181, etc., etc. ; Démailler moins souvent sa prose d’expressions... triviales...? (Exemples : Aneries, déjà cité ; latin de cuisine, in Journ. Conch., t. XIV, 1866, p. 82 ; donner dans le panneau, in Journ. Conch., t. XIV, 1866, p. 77; champ de foire, in Journ. Conch., t. XIV, 1866, p. 178; organisation malpropre, in Journ. Conch. t. XIV, 1866, p. 180; mettre sur le dos de lamarck, in XXIX — lie) petological work thcil lias appeared for many years (1). » Nous avions discuté les opinions dudit M. Georges-Albert Bou- langer et d un de ses intimes (2), dans des termes que nous sup- posions être suffisamment courtois ; cette façon d’agir n’est pas. paraît-il, en usage dans le petit cénacle d’Herpétologistes qu’il préside en maître souverain. M. Georges-Albert Boulanger veut bien nous enseigner que le manque de convenances est une qualité requise pour l’étucle des Reptiles ; nous l’en remercions! et nous nous félicitons d’être l'auteur du plus mauvais de tous (es livres. Journ. Conch., t. XIY, 1866, p. 372; démarquer le linge scientifique, in Journ. Conch., t. XIV, 1866, p. 381; commérages, in Journ. Conch., t. XIX, 1871, p. 141 ; corser un volume, in Journ. Conch., t. XIII, 1883, p. 93, etc; De s’abstenir, enfin, d’allusions prétentieusement spirituelles, mais tout sim- plement déplacées? La comparaison des familles de Mollusques avec les antiques bataillons de la Garde nationale de 1830, in Journ. Conch., t. XXIII, 1883, p. 72; cette autre, du produit de la Carpe et du Lapin, in Journ. Conch., t. XXI, 1873, p. 83; le concours de la Gendarmerie pour capturer les Poulpes , in Journ. Conch., t. XIV, G 66, 179; l 'anecdocle de la caricature de M. Thiers et du portrait de la Déesse du bœuf-gras, gravés sur les ossements des cavernes, in Journ. Conch., t. XIV, 1866, p. 319; la façon remarquable de se soustraire aux obus Prussiens, pendant la guerre de 1870-1871, in Journ. Conch., t.XlX, 1871, p. 107 ; le récit des facéties du colleur d'affiches du Muséum, buvant chez un Marchand de vin pendant la commune, in Journ. Conch., t. XIX, 1871, p. 108, bien d’autres bouffonneries non moins lourdes, auraient, nous n'en doutons pas, un succès mérité dans un congrès de cuisinières (que le Lecteur nous pardonne si le naturalisme de M. H. Crosse déteint sur nous) ; quant aux du minores, incapables de comprendre les subtilités du grand CONCHYLIOLOGUE, il ne peuvent même pas lui faire l’aumône d’un sourire de pitié ! (1) Zoological Record for 1884 ; Reptilia and Batrachia, p. 2. (2) Nous croirions manquer à tous nos devoirs, si nous ne signalions pas le nom de cet ami à l’admiration de tous ; c’est M. F. Lataste, l’une des gloires les plus pures de la Zoologie moderne, le plus intrépide de tous les explorateurs de l’Afrique, son récent voyage au Sénégal en fait foi, c’est M. F. Lataste, enfin, le grotesque auteur d’un libelle Indigeste contre le Muséum de Paris. (Voir Etude de la Faune des vertébrés de Barbarie, tir. à part, 1885, p. 20, 21, 22). — xxx — V _ Il ressort clairement de tout ce qui précède que si, ime nous le disions en commençant, usant du droit de legi- U Lio IJ v u '-' i § de notre indépendance, de déjouer les insinuations de ceux cer- tainement disposés à nous accuser tôt ou tard, de faire appel à la Pour ces mêmes raisons, nous ne parlerons pas des éloges que de bienveillants Maîtres iront pas craint de nous décerner. Ne serait-ce pas en outre leur faire injure, d inscrire leur noms autorisés à la suite de noms voilés d’ombres? Plusieurs nous ont vu à l’œuvre, et ils savent que dès le j oui- où nous commencions la Faune de la Sénégambie, toute pensée d’intérêt personnel était soigneusement écartée, que le profond désir d’être utile, devenait désormais notre mobile unique. Ce que nous avons été au début, nous le sommes aujourd’hui, nous le serons quoi qu’il arrive, et malgré les épines de la voie nous ne cesserons d’y cheminer. Cinquante-sept ans se sont écoulés depuis le jour où E. Geof- froy Saint-Hilaire, dans ses mémorables Leçons d’Histoire Natu- relle au Muséum de Paris, écrivait ces mots, expression fidèle d’un esprit éminemment juste parce qu’il était éminemment grand : «Accueillons tous les efforts, même infructueux, j’allais dire avec indulgence, je suis tenté d’ajouter avec reconnaissance » ! L’indulgence, nous ne l’avons pas demandée ! La reconnaissance, chaque jour nous apprend comment on la pratique ! Qu’attendons-nous, d’ailleurs? Rien! Car seul aujourd hui, comme nous l’étions hier, comme nous le serons demain, nous aurons toujours le courage de dire : réclame QUOD SCRIPSI, SCRIPSI ! FAUNE DE LA SÈNÉGAMBIE. (SUPPLÉMENT.) MAMMIFÈRES. ÉTUDE MONOGRAPHIQUE DU GROUPE DES COUOBUS. L’indignation que nous aurions soulevée, parmi les Natu- ralistes Anglais, en nous permettant, dans la partie Mamma- logique de la Faune de la Sénégambie, d’accepter inconsidé- rément plusieurs Genres créés par eux, est légitimée, a dit le Savant et non moins Modeste D r E.-L. Trouessart ( Litter . cit.), par : « le choix malheureux » que nous avons fait du Genre Guereza de Gray, « Genre inadmissible, ne reposant sur rien de sérieux, proposé par un homme dont les travaux sont sévèrement jugés par ses compatriotes eux-mêmes, et dont il ne reste rien dans la science, quelques années à peine après sa mort (1). » (1) La longue discussion dont nous faisons précéder l’étude Monographique des Colobus, est nécessitée par les premiers paragraphes de la lettre précédente de M. le D r E.-L. Trouessart ( négation du Genre Guereza; allusion aux Simiæde Schlegel). Les réponses aux diverses allégations concernant les autres Mammifères signalés dans la même lettre, viendront en temps opportun ; en attendant, nous tenons essentiellement à affirmer : que nous ne nous posons aucunement en défenseur de Gray et de ses ouvrages ; plus que personne, peut- être, nous avons en maintes circonstances ( Faun . Sénég. torn I. Passim.), sévèrement qualifié le Naturaliste Anglais; nous maintenons notre opinion première, mais la sévérité n’exclut pas la justice; or, nul ne l’ignore, excepté M. le D r E.-L. Trouessart, peut-être, si Gray a commis des erreurs nombreuses et graves, il a également produit des travaux d’un mérite réel et il faut savoir en tenir compte. Ainsi ferons-nous lorsque nous le croirons nécessaire et juste, comme nous l’avons déjà fait, du reste, pour lui et pour bien d’autres. — 2 - Avant de dire pourquoi nous avons choisi « malheureusement, Aa ant dt 1 ü est instructif, au risque de l'inadmissible Genre Lriieieza, u cou ’ f oisser la Modestie du Savant, au. remarquables travaux duquel <« ™ :XeX £, ^"u vent, « ^ P**™ « «*• “ est instructif, disons-nous, de rappeler de quelle façon .1 jugeait Gray en 1878; de montrer comment, h la même époque, il envi- sageait lui-même le Genre Guereza, dans la plus monumentale de ses compilations (2); d’examiner plusieurs des Genres et Sous- Genres acceptés ou créés au cours de ses publications; de rechercher enfin si les caractères fondamentaux, assignés à ces Genres ou Sous-Genres, l’emportent d une façon quelconque sur ceux choisis par les auteurs auxquels, dans sa Modestie, il fait généreusement l’aumône de son dédain (3). Le second paragraphe de l’avertissement au Conspectus du Savant et non moins Modeste D r E.-L. Trouessart (4), résume l’opinion qu’il professait sur Gray en 1878. (1) Villevêque, par Pellouailles (Maine-et-Loire), (2) Conspectus, Systematicus et Geographicus Mammalium tam viventium quant fossilium — Catalogue Systématique, Synonymique et Géographique des Mammifères vivants et fossiles, fasc. I, in Revue et Mag. de Zoologie, 1878-1879; fasc. Il, in Bull. Soc. Sc. Angers, X e année 1880; fasc. III, in Bull. Soc. Sc. Angers, XVe année 1886 et tir. à part. Le Savant et non moins Modeste D r E.-L. Trouessart a cru devoir nous informer que cet ouvrage est un Catalogue, un Index bibliographique et non «un recueil de Monographies comme nous semblons le penser » (Voir in Lett. cit.). En nous supposant incapable de distinguer un Catalogue, d’une série de Monographies, l’illustre Docteur nous croit : ou en complète démence, ou d’une ignorance inqualifiable, aussi, le prions-nous de nous dire où et quand nous avons fait acte de pareille insanité... .? en attendant, vu notre qualité de confrère, nous le plaignons sincèrement!... (3) Comme exemple des jugements sévères portés sur Gray, par ses compa- triotes, nous citerons la phrase suivante de M. Albert Gunther, relative au Catalogue of Monkeys Lemurs and Fruit-Eating Bats, in the collection ot British Muséum 1870 de Gray (voir Zoologial Record for 1870, Mammalia, p. 6), «and therefore the Work must be consulted by ails students of those Group. »... C est dans ce livre que le Genre Guereza. a été donné pour la première fois. (4) Loc. cit., fasc. I, p. 1, du tir. à part. 3 — « La disposition typog’raphique (de ce catalogue), dit-il, est la même que celle adoptée pour le H and- List of Birds de J.-E. Gray, ouvrage qui est entre les mains de tous les Naturalistes, comme un manuel indispensable aux Ornithologistes et d’un usage jour- nalier. Ces lignes, suffisamment explicites, permettent de demander à l’auteur du Conspectus : pourquoi (première question) il a pris pour modèle et qualifié de « manuel indispensable aux Ornitho- logistes et d’un usage journalier », l’ouvrage d’un homme « dont les travaux sont si sévèrement jugés et dont il ne reste rien dans la science quelques années à peine après sa mort » ? En attendant une réponse, voyons ce que l’inadmissible Genre Guereza de Gray va devenir sous la plume du Savant Zoologiste de Villevêque. A la page 10 de son Conspectus, sous le titre : Subfamilia 2, CERCOPITHECINÆ, il établit deux divisions dans le Genre Colobus Illig., la première A. Guereza Gray, la seconde B. Colobus, Gray. Si le Genre Guereza « ne repose sur rien de sérieux », comment (deuxième question) le Savant et non moins Modeste D r E.-L. Trouessart peut-il nous reprocher de faire, en 1885, ce qu’il a fait lui-même en 1878, c’est-dire « un choix malheureux », en utilisant une division inadmissible de Gray? Dans le Conspectus, en effet, « ayant pour but de donner une liste complète des Genres, Sous-Genres et Espèces de Mammi- fères vivants et fossiles, connus jusqu’à ce jour » (1), ces Genres, Sous-Genres et Espèces sont désignés par une « disposition typographique » (2) particulière; or, à la page précitée, le mot Guereza, au lieu d’être inscrit en synonymie du Genre Colobus, comme cela devrait être, puisqu’il est « inadmissible », est au contraire imprimé en petites capitales : A. Guereza, assimilé, pai conséquent, à tous les Sous-Genres admis dans le Conspectus, tels que les Lophopithecus, Trouess. (3); Rhinopithecus, M. Edw.(4); (1) Loc. cit. (Avertissement), p. 1. (2) Loc. cit. (Avertissement), p. 1. (3) Loc. cit., p. 11. (4) Loc. cit., p. 13. — 4 — Miopithecus, I. Geoff. (I); Diana, Less. (2); Eosoiurus, Trouess. (3); Heterosciurus, Trouess. (4); Heuiosciurus, Trouess. (5); Epi- mys Trouess. (6); Pogonomys, M. Edw. (7); etc., etc., etc. ' T e Genre « inadmissible » Guereza, Gray, devient donc le Sous-Genre valable Guereza, Trouessait. A ce propos, il est curieux de reproduire les théories professées par l’auteur du Conspectus Mammahwn, sur le sens à attribuer au mot Sous-Genre; nous empruntons l’exposé de ces théories à sa Révision du Genre Écureuil {S duras) (8), travail qualifié par le D r F.-A. Jentink, de : « More or less critical compilation (9). « O’est à la classification de Gervais, écrit-il (10), que nous nous rallions aujourd’hui, en essayant à notre tour de subdiviser ce Genre ( S ciurus ) en un certain nombre de groupes naturels, auxquels nous donnons le nom de Sous-Genres; toutes les fois que cela nous a été possible, nous avons conservé les noms précédemment créés par les auteurs, tels que ceux de Macroxus , Funambulus, etc.; mais nous les circonscrivons et les caracté- risons autrement que ne le font la plupart des Zoologistes modernes. Du moment qu'il ne s’agit que de coupes Subgéné- riques, il y a peu d’inconvénient à faire usage de ces dénomi- nations, considérées généralement, comme de simples synonymes de S duras, ou de Xerus ». Les groupes naturels^ sont des Sous-Genres, puis les coupes Subgénériques, de simples synonymes! Il nous est pénible de l’avouer, mais nous sommes incapable de comprendre les finesses de ce raisonnement; quoi qu’il en soit, lorsque le Savant et non moins Modeste D r E.-L. Trouessart, (1) Loc. cit., p. 14. (2) Loc. cit., p. 17. (3) Loc. cit., p. 67. (4) Loc. cit., p. 69. (5) Loc. cit., p. 82. (6) Loc. cit., p. 1 17. (7) Loc. cit., p. 122. (8) Journal le Naturaliste, 2 e Année, l e f octobre 1880, n° 37. (9) A. Monogr . of the African Squirrels, p. 1, in Notes from Leyden Muséum, Vol. IV, 1882. (10) Journal le Naturaliste, loc. cit., p. 291. b vient, on ne sait pourquoi, nous chercher querelle à propos du Genre Guereza , après lui avoir donné une valeur Sub-Générique identiquement égale à celle de tous les autres Sous-Genres qu’il crée ou qu’il accepte (1), ne fait-il pas preuve d’indécision, (troisième question) d’incohérence dans les idées? (quatrième (1) Si comme nous l’avons observé précédemment ( Prolégomènes , p. xxiv), le Genre est une pure abstraction de l’esprit, « un simple point d’appui pour secourir la mémoire et faciliter les recherches », on peut se demander quelle est l’utilité des Sous-Genres et à quoi bon recourir, sans cesse, à des divisions infinitésimales, le plus ordinairement vides de sens? Ceux qui déclament le plus contre la multiplicité de ces divisions, « unique- ment destinées à faire de la nomenclature un chaos inextricable », sont, chose digne de remarque, les auteurs mêmes de ces divisions; et sans cesse et tou- jours à l’époque actuelle, on voit les mots : Familles, Sous-Familles ; — Genres, Sous-Genres ; — Espèces primordiales, Espèces dérivées, Sous- Espèees ; — Variétés, Sous-Variélés ; — Races, Sous-Races, Races locales, Races géographiques ; et tant d’autres, émailler leurs magistrales publications! En ne suivant pas ces exemples, on encourt, il est vrai, des reproches et des blâmes, et nous avons, notamment, mérité de recevoir une leçon du jeune Mamrnalogiste Anglais, M. O. Thomas, quand il nous « congratule » ironique- ment « de n’avoir pas mentionné moins de 126 Genres et 219 Espèces, dans nos Mammifères Sénégambiens. » Le calcul du spirituel Naturaliste est d’autant plus exact, qu’il n’a eu qu’à copier nos numéros d’ordre; nous avons donc mentionné 126 Genres et 219 Formes (nous prions M. O. Thomas de ne pas confondre), mais nous n avons accepté ni Sous-Genres, ni Races géographiques, pas même de Typical Variety ; nous avons été et nous sommes simplement conséquent avec nous- même : niant V Espèce, nous ne publions que des Formes; niant la Variété, nous n’en mentionnons pas; niant les Races géographiques ou locales, nous les rangeons parmi les Formes ; déclarant les Sous-Genres inutiles, nous n en citons aucun, ou plutôt, nous les qualifions Genres et nous les inscrivons en tant que « points d’appui propres à faciliter le classement des Formes », aide-mémoires si l’on veut et rien de plus ! Nous prions une seconde fois M. O. Thomas de vouloir bien se souvenii de cet le profession de foi lorsqu’il jugera nos ouvrages; heureux si nous lui fournissons, ainsi qu’àM. le Dr E.-L. Trouessart et autres..., une nouvelle occa- sion défaire briller leur Atticisme!... — (Un Géographe instruit nous apprend que VAttique et la Béotie, formaient à l’époque de Y Ancienne Grèce, deux provinces séparées, tandis qu’elles sont aujourd’hui réunies pour former un seul département de ce Royaume). — 6 — • • i o n-îrmrrPh ni C6 Q n il affirmait IiIgi? ûffstion) ; ne nie-t-il pas aujouici i TZJ* «««no*) ; ne se pose-t-il pas en innovateur, lorsqu ,1 est tout au plus un imitateur inconscient? (sixième quest, on). N „„ content de convertir en Sous-Genre, le Genre Gurreza de Grav. le Savant et non moins Modeste auteur du Lonspectus Mammalium, de son autorité privée, sans donner bien entendu l’ombre d'une explication (par modestie sans doute) (SEPTIEME OUEST, on), entasse dans ce Sous-Genre, nu, T especes (dont deux rejetées pour tous les auteurs), que Gray n a jamais comprises dans sa division Générique (1). Gray, en effet, après avoir classé en 1843 dans le Genre Colobus, les Formes qui lui étaient connues à cette époque (2), compléta ses listes en 1868 (3), puis enfin, dans une publication parue en 1870, rangea sous le vocable Générique Guereza, le Colobus Guereza de Rüppell. Il ne lui en adjoignait aucun autre, c’était uniquement pour cette Forme, qu il créait et caractéiisait sa division (4). (1) Nous reproduisons la liste des Colobus, telle qu elle est donnée dans le Conspectus précité (p. 10) : — subfamilia 2. — CERCOP1THEC1NÆ - 9. COLOBUS Illiger. — A. Guereza, Gray; sp. n° 17, Guereza, Rupp ; sp. n° 18, vellerosus, 1s. Geoff; sp. n° 19, Ursinus, O’Gilby; sp. n° 20, Angolensis, Sclater ; sp. n° 21, palliatus, Peters; sp. n° 22, Satanas, Waterh ; sp. n° 23, polycomos, Ulig ; sp. n° 24, Kirkii, Gray. — B. colobus, Gray; sp. n° 25, ferrugineus, Illig; sp. n°26, verus, V. Bened. Notons d'ores et déjà, l’inexactitude de certains noms d’auteurs ; nous y reviendrons dans le cours de notre Etude Monographique. (2) List of the spécimens of Mammalia in the collection of the Britis’i Muséum, 1843. — Les Formes de Colobus, données à ce moment par Gray (loc. cit., p. 4 et 5) sont les suivantes : Colobus Pennantii, Waterh. ; Colobus rufoniger, O’Gilhy. ; Colobus Temminckii, Desm. ; Colobus Satanas, Waterh. ; Colobus polycomos, Geoff.; Colobus Guereza, Rüpp. (3) P. Z. S. of London; — Notice of a new species of Colobus, p. 182 et seq. — « The species of the Genus may be thus defined : 1. C. Satanas, Wath. — 2. C. polycomus, Geoff. — 3. C. Angolensis, Sciât. — 4. C. bicolor, Wesm. — - 5. C. Kirkii, Gray. — 6. C. ferrugineus, Kulh. et var. 1. rufoniger, Mart var. 2. Pennantii, Wath. — 7. C. cristalus, Gray. — 8. C. verus, V. Bened. — 9. C. Guereza, Rüpp. (4) Catalogue of Monkeys, Lemurs and Fruit-Eating Bats, in the Coll, of the Brit. Mus., 1870. — Les Formes définitivement acceptées par Gray son — 7 — our quelle cause, dans ce cas (huitième question), le Savant e non moins Modeste D 1 ' E.-L. Trouessart attribue-t-il à Gray un mélange hétérogène, dont aucune de ses publications n’a laissé, que nous sachions, de trace? A-t-il voulu par là (neuvième question) jeter les bases d’une nom elle classification des Colobes? A-t-il intentionnellement cherché à travestir la pensée de Gray, dans un but que nous ignorons (dixième question)? Cette dernière supposition serait assez plausible, si l’on s’en réfère à 1a. phrase de sa lettre, battant en brèche le Naturaliste Anglais. Les opinions, constamment contradictoires, du Savant et non moins Modeste D r E.-L. Trouessart, sur Gray, pris comme Natu- raliste, et sur le Genre Guereza, ainsi résumées, — quelques considérations relatives à la caractéristique de la plupart de ses Sous-Genres, feront ressortir en quoi cette caractéristique diffère de celle des Sous-Genres proposés par d’autres auteurs. Nous choisirions plus particulièrement les exemples dans sa Révision synoptique des Semnopithèques (1); car, non seulement ils vont nous fournir les arguments les plus concluants en faveur de notre discussion, mais ils devront aussi occuper une large place dans les comparaisons qu’il nous faudra établir entre eux et les Colobes, qui, pour un grand nombre de Zoologistes, seraient purement et simplement des Semnopithèques Africains. « Vous semblez malheureusement ignorer l’existence des . Monographies les plus récentes, celle des Simiæ de Schlegel entre autres », nous a écrit, on s’en souvient, le Savant et non moins Modeste D 1- E.-L. Trouessart. Les questions que l’on nous pose, « ne passant pas par-dessus ainsi présentées (p 17 à 19) : — COLOBUS, Uliger; — Sp. n° 1. C. Salanas, Waterh.; Sp. n° 2. C. poly cornus, Geoff. ; var. 1. C. TJr sinus, O’Gilby.; — Sp. n° 3. C. Angolensis, Sciât. ; — Sp. n° 4. C. bicolor, Gray. ; — Sp. n° 5. C. ferruginea, Less. ; var. 2. C. rufoniger, O’Gilby.; var. 3. C. Pennantü, Waterh.; — Sp.n°6. C. crislatus, Gray.; (C.verus? V. Bened.). — GUEREZA, Gray; — Sp. C. Rüppellii, Gray. (1) Révision synoptique du Genre Semnopithèque (Semnopilhecus), etc. In Revue et Magasin de Zoologie ( Guérin Menneville), 3 e Série, t. VII, 1879, p. 48 et seq. 3 — 8 — . . ,, rl p démontrer que « mallieu- reusemenV» cette ‘ ZogmpUe des Simiæ, beaucoup d'autres îeusemem et qu’il a été : « malheureu- ôrvn i pin put nous étaient connues, eu 4 U e 0 alemen , _ r très probablement, toujours par sement » ins P 1R , J j u tile de s’ériger en censeur. Modestie) (onzième question), il a mu unie & Le chapitre des Simiæ de Sehlegel, consacre aux Semno- pLèques (II. et le Synopsis de ce Genre, du Savant et non Lins Modeste D r E,L. Trouessart, étant, comme on le ver a bientôt, à peu de différences près identiques, il est lationel de commencer d’abord par l'analyse du Synopsis. Quelques renseignements sur les variations dans la couleur du’pelage, servent de prémisses, ces renseignements, reposant . sur des faits bien avérés .. (2), se résument en quatre propo- sitions, savoir : « 1° Il existe des Semnopithèques dont le pelage ne parait pas varier sensiblement : ce pelage est roux chez les uns, gris foncé chez les autres, et le jeune dès le premier âge est semblable sous ce rapport aux adultes : tels sont les 5. rubkondus, S . Phayrei, etc. » 2° Dans quelques espèces, le jeune est d une teinte un peu plus foncée que ses parents, et sa couleur s éclaircit avec 1 âge . ex. le S. ente/lus. » 3° Mais il est un certain nombre d’espèces dont l’étude présente quelques difficultés spéciales en raison des particu- larités suivantes : — la couleur de 1 adulte est ordinairement d’un gris plus ou moins foncé ou noire, mais le jeune au premier âge est constamment roux (ou d’un gris blanchâtre, dans une espèce). — Or cette teinte rousse, propre au jeune, paraît persister chez un certain nombre d’individus, surtout chez les femelles, mais aussi quelquefois chez les mâles, jusque dans l’âge adulte : ex. S. femoralis, S. chrysomelas, etc. » 4° Blyth prétend en outre que, chez certaines espèces, on trouverait des individus où la teinte rousse persisterait seulement sur les parties inférieures, tandis que le dos et les parties supé- rieures prendraient une couleur plus foncée, grise ou noire. Ce (1) In Mus. H. Nat. clés Pays-Bas, t. VII. — Monogr. 40, mars 1876, p. 28 et seq. (2) Synopsis, toc. cil., p. 49-50. — 9 — mode de coloration se montre dans deux espèces décrites par ce naturaliste : les S. pi.leat.us Blyth et S. chrysog aster Blyth, qui sont d un roux vif sur les parties inférieures, tandis que le dos ent noir. Le jeune est entièrement de couleur rousse, et Blytli dit qu « d est très probable que les adultes sont aussi quelquefois d un roux ferrugineux »; — mais c’est là une hypothèse par analogie, qui ne repose, jusqu’à présent, sur aucun sujet de cette espèce conservé dans les collections, à notre connaissance ». De ces quatre propositions découlent les réflexions suivantes, servant à la fois de conclusions et d’avertissement aux règ’les qui ont présidé à la rédaction du Synopsis (1) : « On voit, par ce qui précède, que la couleur du pelage cons- titue, dans le Genre Semnopithèque, comme dans beaucoup d’autres groupes de la Classe des Mammifères, un très mauvais caractère pour la distinction des espèces. Au contraire, les formes générales et surtout la disposition du système pileux, présentent chez ces animaux des caractères plus fixes, qui non seulement sont d'une grande importance dans la détermination des espèces, mais encore peuvent servir à subdiviser ce genre nombreux en un certain nombre de groupes naturels, qui en facilitent singu- lièrement l’étude. Conformément aux principes de la nomen- clature moderne, nous considérons ces groupes secondaires comme des Sous-Genres, et nous les désignons par des noms particuliers, qui se gravent mieux dans la mémoire que de simples numéros d’ordre ou tout autre signe de convention. » Reichenbacli est le seul naturaliste qui ait essayé précé- demment de subdiviser le genre Semnopithecus; mais ses coupes subgénériques n’ont pas été heureuses; elles sont, pour la plupart, assez peu naturelles (2)! Plus récemment M. H. (1) Loc. cit., p. 51-52. (2) L’assertion du Savant est non moins Modeste D r E.-L. Trouessart est fausse! — Il est d’autant plus blâmable de citer Reichenbach comme le seul Naturaliste ayant le premier essayé de subdiviser le Genre Semnopithecus, que lorsque, comme lui, on s’arroge le droit de donner des leçons bibliographiques, il faut savoir faire de la bibliographie; s’il se fût livré à quelques recherches, Il eût appris : 1° qu’en 1844, 1s. Geoffroy-Saint-Hilaire ( Remarques sur les caractères et tes limites clu Genre Semnopithèque, ni V. Jaccpiemont, Yoy- dans l’Inde, t. VII, ch. IV, p. 27) posait les premières bases de la subdi. 1 - 10 — Sclilegel, dans son Muséum des Pays-Bas, a proposé des coupes nui nous semblent plus naturelles, et dont nous nous rappro- . . r a o-, -mine autrefois confondu avec les vrais vision des Semnopitheques : « Ce gioupc, auu „ ;i renfermerait-il pas lui-meme les éléments Cercopithèques ou Guenons, dit-il, ne renfermera t 1' r ani’ait-il nas lieu de les subdiviser/ de plusieurs groupes distincts et n y auiait n pas Un grand nombre d’Espèces dont les plus anciennement connues sont teSNemæus, entcllus, Maurus, etc., sont-elles réellement congénères. * Tl eût appris : II» qu’en 1851, 1s. Geoffroy-Saint-Hilaire (Cat. méthode la Coll, des Mammifères, etc., du Muséum d'H. N., par Is. G. Saint-Hilaire, et les Aides, F. Prévost et Pucheran; partie, Introduction et Cal. des Pri- mates, Paris, in- 8°, p. 11 et seq.), répondant à ses précédentes interrogations, caractérisait de la façon suivante les subdivisions du Genre Semnopithecus en se fondant sur la disposition des poils de la tête : « Semnopithecus. — Espèces très nombreuses. Nous les diviserons, pour faci- liter leur étude, en plusieurs sections, que nous distinguerons d'après les dis- positions assez différentes que présentent les poils de la tête. A ces caractères indicateurs correspondent des modifications plus importantes dans les foi mes générales, la conformation des mains et le système dentaiie. » 1° Espèces ayant les poils du dessus de latete, a paitn du fiont, couches et dirigés en arrière. = >S. Nemseus, F. Cuv. — 5. leucoprymnus, Desm. S. latibarbalus, Is. Geoff. — S.obscurus, Ried. — Y Cucullatus, Is. Geoff. » 2° Espèces ayant les poils du dessus de la tête divergeants à partir du point central et couchés. =5. Dussumieri, Is. Geoff. — S. entellus, F. Cuv. — <$. albipes, Is. Geoff. » 3° Espèces ayant les poils du dessus de la tête relevés, ceux de la partie antérieure arqués en avant. = S. cristatus, Horsf. — S. Maurus, F. Cuv. 5. femoralis, 1s. Geoff. — ‘ MammiferoiiS animais , p. 490) donne pour caractères aux M : «Form and as in Semnopithecus, stomach and cæcum as in Semnopithecus?, laryngal sacculi?, cheek-pouches?, thumb of the fore hands reduced to nail-less tubercle, but witk the boues n-, f, mdimentary condition beneath the skin. » H Von Schinz (1844 — Sistematisches Berzeichniz ailes bis Jetzt Be- tannten Sauge thiere, oder Synopsis Mammalium, p. 31) copie presque littéralement Illiger : « Colobus — Rostrum obtusiusculum.vultus denudatus, nares septo tenui diremta?, sacculi buccales, cauda elongata, laxa, versus apicem floccosa, anti pedum manus tetra- dactyli, pollice nullo, scelides manibus pentadactilys, ungues lamnares ; liâtes tiliis instructæ; artus elongati, gracilis ; collum plerumque comatum. » R. P. Lesson (1848— Etude sur les Mammifères Primates, in Revue Zoologique (Guérin Meneville), t. II, p. 159) écrit : « Les Colobes tiennent, en Afrique, la place qu’occupent en Asie les Semnopi- thèques. Comme ces derniers, ce sont des Singes minces de corps et à formes fluettes, ayant la face nue, des abajoues, des callo- sités sur les ischions à ce que l'on dit, une queue longue et mince, terminée par un flocon de poils, leurs mains n’ont pas de pouces, ou bien ce doigt se trouve remplacé par une sorte de tubercule et c’est de cette particularité que découle le nom de Colobus qui signifie mutilé, leurs dents sont comme celles des Semnopithèques, quant à la forme et quant au nombre. » Chenu (1850 — Encyclop. d’Hisl. Nat. Quadrumanes , p. 90) répète ce qui a été dit avant lui : « Les Colobes sont très voisins des Semno- pithèques par leur organisation, et ils sont, en Afrique, les repré- sentants de ces derniers qui habitent exclusivement l’Asie ; ils ont le corps et les membres grêles, leur face est nue, mais l’on ne sait pas encore d’une manière positive s’ils ont des abajoues, leur queue est longue et plus ou moins floconneuse à l’extrémité ; ce genre est encore incomplètement connu, le caractère saillant qui le distingue des Semnopithèques, se trouve dans l’absence du pouce aux mains antérieures ». Gervais (1854 — Hist. Nat. des Mammifères , t. 1 p. 64) fournit quel- ques détails nouveaux : «Les Colobes sont, dit-il, des Singes très voisins des Semnopithèques, leur nom tiré du grec, signifie mutilé ; — 23 — devant “a Zf T , manqUeUt de pouce aux de devant, eu effet, ce doigt n’existe point chez eux, ou bien ils n’en t qu un très faible rudiment sans phalange et qui n’apparaît que comme un petit tubercule. L’os métacarpien correspondant, existe seul avec son développement ordinaire. Leur estomac a la même complication que celui des Semnopithèques, et leurs dents présentent a s’y méprendre les mômes caractères. agner (1855 - Die Saugthierein abbild. Nach. der Natur. und. mir Beschreibungen Von Schreber.- SuppUm ., t. V. p. 35) se contente dedire : « Colobus - Manus anteriores pollice nullo instructæ. » Dalhbom (1857 - Conspectus, loc. cit., p. 83) dit des Colobes : « Manus anticæ tetradactilæ, pollice aborto, posticæ pentadactylæ,saeculi buccales adsunt ; orbitæ subparvæ, corpus robustum ». G.-L. Reiohenbach (1863 - Die Vollstandig ste Natmgeschichte der A ffen, p. 86) établit ainsi leurs caractères : « Nur vier lange Finger, die vorderdaumen fehlen àusserlich, nur ein sehr verkum’. inertes G lied am Skelet. -- Schlank von Wuchs, wie folgende, Kopf verhàltnissmassig klein und hochgewolbt, Gesicht nackt, Untergesiclit verkürzt. Schwanz lang, am Ende mit Qnaste. Magen iu seiner linken Hàlfte mit Einschnurungen, in der rechten eng und darmformig ». J. Geoffroy St. Hilaire (1867 — Dict. Hist. Nat. d’Orbigny, 2- Bd. Article Colobe, t. IV, p. 207) se résume en disant : «La caractéris- tique des Colobes peut être ainsi donnée : Formes généralement tiès grêles, membres et queue très longs, mains antérieures étroites, très longues, à pouces extérieurement nuis ou tout au plus rudimentaires, ongles en gouttière, crâne volumineux, plus comprimé toutefois et à capacité encéphalique moins étendue que chez les Semnopithèques, museau court, nez aplati, estomac complexe, des abajoues assez amples?; incisives et canines médio- crement développées ; machelières supérieures et les deux pre- mières inférieures quadrangulaires et à quatre tubercules, la dernière machelière inférieure a cinq tubercules, dont le postérieur plus épais et moins saillant que les autres, des callosités ischiatiques. » Z. Gerbe (1868 — in Brehm, la vie des animaux, Éd. Française , les Mammifères, t. 1, p. 56) déclare : « que les différences qui séparent 4 — 24 — 1M ColoU s des Semnopithèques sont assez faibles; le corps des les Comes aes ^ leupg me mbreB a peu près égaux Cololusz st < * obtuse, denudée, les narines ne entre eux, sont greles bi face est ^ 8Wentàla part ie sont sep are es quMur ^ Jes ma i ns postérieures ont régu- supérieuie, aqutu les Colobes ont des callosités et lièrement cinq doigts, enu paraissent manquer d’abajoues ». T F gray (1870 - Catal Monheys, Lemurs and Fruit-Eating Bats, in the col of thé Br il- Mus., p. H) diffère quelque peu des auteurs orécédennnent énumérés : « Colotus, Body robust cbeek-poucbes noue; orbit rather small; hand mth four Angers, thumb abortive , nf atyi a r*Y\ Qfl f‘f'1 1 1 ^ • G. Mivaet ( 1875 - in Encyclopedia Britannica, t. 4. Article Apc, p. 15 ) se bonne à ces simples indications : « The genus Colotus is exclusi- ves African, but tlie species composing it, only differ from the Semnopitheci, in that the thumb is generally absent or reduced to a small tubercle whicli may or may not support a nail. Schlegel (1816 - Mus. Hist. Nat, Pays-Bas, t. VII. Monographie 40. Simice , p. 23), sans s’écarter beaucoup de tout ce qui a été dit avant lui, cite cependant quelques caractères qu’il est bon de noter : « Les Colobes, dit-il, dépourvus d'abajoues et offrant un estomac multiloculaire, caractère également propre aux Semno- pithèques , représentent ces derniers dans les forêts de lAfiique chaude; ils ont encore, comme ceux-ci, la dernière molaire de la mâchoire inférieure pourvue de cinq tubercules ; mais ils s’éloi- gnent des Semnopithèques ainsi que de tous les autres Singes de l’ancien monde, par le pouce incomplet de leur main antérieure, c'est-à-dire en forme de tronçon, ou manquant même totalement dans une espèce (C . VerusJ. Ils acquièrent une assez forte taille, leurs formes en général, semblables à celles des Semnopithèques , sont quelquefois assez robustes et ils ont la tète plus large et le museau un peu plus prolongé que ces derniers, les poils du dessus de la tête sont dirigés vers le derrière. » CaetVogt enfin (1884 — Les Mammifères, édit. Française, p. 30) dit à l’article Colobes : « Singes semblables aux Semnopithèques, mais à pouces des mains rudimentaires, à dentition plus forte et dépourvus d’abajoues. » — 25 - Il est regrettable que le Naturaliste Prussien se soit borné à reproduire les opinions publiées sur les Colobes avant l’appa- rition de son ouvrage et qu’il n’ait pas émis d’idées personnelles sur certains caractères au sujet desquels, on vient de le voir, des doutes subsistent encore aujourd’hui. Sa profonde connaissance des Singes lui eût facilement permis d élucider ces doutes, et si l’Humanité lui doit la douce conso- lation de pouvoir s’écrier : « 11 vaut mieux être un Singe perfec- tionné qu’un Adam dégénéré (1) ». La Science lui eût été recon- naissante en obtenant de lui quelques détails précis sur ces « mutilés », les plus humbles parmi les vénérables ancêtres de l’homme (2) ! Ces regrets exprimés, il ressort des nombreux extraits que nous venons de donner, afin de montrer la façon dont les auteurs ont ditïéiencié les Colobes des Semnopithèques, il ressort, disons- nous, que dans la pensée de tous, depuis Illiger jusqu’à M. Cari Vogt, 1 absence seule du pouce aux mains antérieures les distin- guent; comme la dit, le plus explicitement, Linnæus Martin : « The genus Colobus rnay be described in brief, as a répétition of Semnopithecus vvith the thumb of the hand, still more reduced, and useless (3) ». Il faut ajouter cette autre raison toujours invariablement in- voquée : leur habitat exclusivement Africain, raison sur laquelle G. Mivart (4) insiste tout particulièrement dans cette phrase : (1) Cari Vogt. Leçons sur l'Homme, Traduction française de J. -J. Mouliné, 1868, revue par 1 auteur, 16 e leçon, p. 628. — La phrase citée a été écrite par 1 auteur lui-même pour cette édition, elle remplace une anecdote en dialecte Bernois existant dans 1 édition Allemande : Varlefungen uber den Menschen, Giessen, 1863, J. Riehter, éditeur, p. 287. (2) Nous avons longtemps hésité à citer les Mammifères de M. Cari Vogt; si nous nous sommes décidé à le faire, c’est surtout à cause du retentissement provoqué par la publication des Leçons sur l’Homme ; l’édition, française origi- nale des Mammifères, très imparfaitement au courant de la science, malgré son apparition récente, a sans doute le mérite d’être richement illustrée, celui non moins grand d’avoir été faite dans un but de vulgarisation. Cela ne suffit pas et l’on était en droit d’exiger de la part du Naturaliste Prussien, beaucoup plus d’exactitude, et surtout beaucoup moins d’anecdotes fantaisistes. (3J Loc. cil., p. 490. (4) Encgcl. Britan., loc. cil., p. 151. — 26 — -, • an A cnlobi which so closely resemble each separabie ’ but for their iiifferent g "° en - Pl Lotiqutlléïâaé d'idées préconçues, on envisage le type GV !o l° pris dans .on acception la plus large, comme dans les par- Clartés propres à la majorité des Formes qu .1 renferme, .1 est facile de reconnaître que cette caracter.st.que n est pas admis- sible sans de nombreuses restrictions, et que s .1 se rapproche d„ type Senmopithecus plus que de tout autre groupe de bingos, il en diffère néanmoins nettement sous un grand nombre de ‘Tevamen comparatif des Colobes et des Semnopithèques pou- vant seul démontrer cette proposition, nous venons essayer de le faire aussi complètement que possible, en nous occupant tout d’abord de l'étude du système osseux. SQUELETTE. - Les chiffres des premières colonnes des tableaux suivants, base de notre démonstration, représentent les moyennes calculées pour chaque oigano, d apiès les mensu- rations opérées sur dix squelettes de 1 un et 1 autie gioupe (1). Nous avons cru utile de donner à côté des colonnes de moyennes les différences et les rapports existant entre chaque mesure. Nous ferons en outre observer que la moyenne de la taille totale des animaux étant à très peu près la même dans les deux groupes, nous n’avons pas eu à en tenir compte ou plutôt, à cause même de cette presque identité, et pour faciliter les com- paraisons, de même qu’en Anthropologie, nous considérons la taille comme égale dans les deux cas et nous l’assimilons à l’unité. (I) Les dix squelettes des Colobes comme les dix squelettes des Semnipo- thèques représentant chacun dix formes différentes, existent : dans les Galeries d’Anatomie comparée du Muséum, dans la riche collection de M. E. Bouvier et dans deux Musées de province. D’autres nous appartiennent personnellement. 27 — MENSURATIONS DES PRINCIPAUX OS DU SQUELETTE. COLOBUS SEMNOP1TH ECUS C fi désignation des mesures. MOYENNES. DIFFÉRENCES RAPPORTS. | MOYENNES. DIFFÉRENCES RAPPORTS. DIFFÉRENCE RAPPORTS. 03 g Colonne vertébrale de l’atlas à la dernière lombaire. De la portion lombaire 420 155 265 2,709 40G 236 2,388 14 15 1.031 0,911 0,888 1,029 8,833 1,042 g Du corps des vertébrés lombaires 24 27 714 42 97 De la queue 735 21 o Du corps des vertébrés 35 Transverse de la poitrine 401 92 H Vertical de la poitrine 9 1,090 8 1,089 H Omoplate, de la cavité glenoide au sommet du bord axillaire 77 30 2,285 .,033 0,962 1,342 0,847 4,142 0,910 0,900 0,888 0,919 1,470 1,306 1,156 1,093 1,333 1.102 < 5 Omoplate, du milieu du bord coracoidien au milieu du bord axillaire 35 105 7 146 90 3 Sternum, longueur totale • » diamètre des pièces • ~ f Totale de l’os iliaque 89 8 133 81 11,12 98 1,500 16 1 13 8 p Do l’iléon, de la crête iliaque à la cavité glenoide. . . De l’ischon, de la cavité glenoide au sommet du pubis 81 p o 40 45 87 34 98 o Totale du sacrum 80 . De l’iléon, de l’épine iliaque antérieure à l'épine ilia- que postérieure 40 a Entre les deux crêtes iliaques 101 a Entre le sommet inférieur des pubis. 74 64 10 'H 47 43 30 Du détroit inférieur 40 10 50 19 1.612 43 29 486 197 214 181 43 14 1,482 ( 31 4451 .. V 0,935 ( 11 0,944 41 42 19 0,779 0.786 0,911 0,977 0,930 0,915 0,853 0,957 0,783 0,941 0,872 455 10 195 18 1,101 > 33 1,107 177 os 40 12 1,300 1,278 3 3 52 j 12 P 64 1,031 / ■1,086 11 7. 66 2 60 6 3 300 72 1,240 393 1 . _ 1,037 83 372 395 ( 12 23 109 50 1,458 125 | 42 1,320 16 159 167 8 0,952 L’opinion de Linnæus Martin, comme celles de la majeure partie des Zoologistes, précédemment résumées, tombent devant les chiffres fournis par ce tableau, indiquant déjà que les Colobes, loin d’être « une répétition des Semnopithèques avec le pouce plus réduit, ou nul », sont au contraire largement différenciés. Chaque partie du squelette fournit, en effet, des caractères d’une réelle importance. Comparée à la portion dorsale du rachis, la portion lombaire des Colobes est plus courte que celle des Semnopithèques ; le _ 28 — nombre des vertèbres lombaires étant le même dons les deux tvoes l'excès en faveur des Semnopithèques résulte des dimen- sions 'plus considérables du corps de leurs vertèbres lombaires. Ce fait est en désaccord avec l'affirmation de M. G. Mivart (1). pour qui la longueur proportionnelle de la région lombaire des Colobes dépasserait celle de la région dorsale : « The proportion borne by the lumbar to the dorsal région is greatest in and soute Simiadæ ex. Gen. Colobus (21 ». Il est aussi inexact de dire que chez les Colobes et les Semno- pithèques la longueur de la rég'iou lombaire est proportionnel- lement plus grande que toutes les autres régions de la colonne vertébrale, la queue exceptée : « The lumbar région attains its greatest length in proportion to the otlier légions of the spine, exclusive of the tail in Colobus and Semnopithecus (3) » ; nos mensurations, tout en établissant la brièveté relative de la région lombaire des Colobes par rapport à celle des Semnopithèques, montrent aussi que chez les uns et les autres la région lombaire est beaucoup plus courte que la dorsale. « The absolute length of the tail, dit encore M. G. Mivart (4), in greatest in Semnopithecus and Colobus, in which g’enera the individual vertebræ attain their greatest length, nomely some- times as musch as 1-9 inche. » Pour nous, la longueur du corps des vertèbres caudales des Colobes est plus courte que celle des Semnopithèques, tandis que la longueur totale de leur queue est plus grande. L’explication de cette contradiction simplement apparente, réside dans le nombre même des vertèbres dont la moyenne est de 21 pour les Colobes et seulement de 17 pour les Semnopithèques. Il se produit ici un phénomène inverse de celui relatif aux régions dorsale et lombaire : la plus grande quantité de ver- tèbres caudales des uns détruit l’excès dans la longueur du corps de ces mêmes vertèbres chez les autres. (1) Contributions toicards a more complété knowledge of the axial Ske- lelon in P. Z. S. of London, 1865. (2) G. Mivart, loc. cit., p. 558. (3) G. Mivart, loc. cil., p. 558. (4) G. Mivart, loc. cit., p. 562. — 29 — Ce ne sont pas du reste les seuls Genres où il en soit ainsi, et chez les Cercopithèques, entre autres, à queue relativement plus courte, la longueur du corps des vertèbres caudales atteint sou- vent un chiffre tout aussi élevé; la preuve en est fournie par le résultat des moyennes prises sur 10 squelettes mâles et adultes, moyennes s’élevant à 35 pour les Colobes, 42 pour les Semnopi- thèques et 39 pour les Cercopithèques. L’ampleur de la cage thoracique est en excès chez les Colobes où les diamètres transverse et vertical se trouvent proportion- nellement plus grands que chez les Semnopithèques. L’omoplate est courte et large relativement à celle de ces der- niers où les deux diamètres l’emportent en longueur; les fosses sus et sous-épineuses, conséquemment plus larges chez les Colobes, sont en revanche moins profondes par suite d’une plus faible saillie de l’épine de l’omoplate. La longueur du sternum des Semnopithèques dépasse de beau- coup celle de celui des Colobes, tandis que le diamètre des ster- nèbres se maintient dans des proportions presque identiques; en outre, le nombre de ces pièces toujours le même s’élève invaria- blement au chiffre 5, non compris le manubrium. Pour M. G. Mivert : « The number of distinct bones posterior to the Manubrium and anterior to the Xyphoïd cartilage, in Semnopithecus and üolobus, are generally four in adults but sometimes five (1) ». Cette description du sternum peut laisser quelques doutes dans l’esprit, car M. G. Mivart ne dit pas si par ces mots «.xyphoïd cartilage » il entend désigner l’appendice xyphoïde tout entier, c’est-à-dire la dernière sternèbre munie de son cartilage terminal ou simplement ce cartilage seul; dans le premier cas, il est incontestable qu’entre le manubrium et l’appendice xyphoïde, les Colobes et les Semnopithèques possèdent quatre sternèbres ; dans le second, l’appendice devant compter comme os isolé tout comme ceux qui le précèdent, les sternèbres sont ou nombre de cinq. Devant cette dernière supposition, le squelette de G. Satanas du British Muséum, inscrit sous le n° 1180 a, porteur de cinq (1) G. Mivart, loc. cit., p. 568. — 30 — té par M. G. Mivart comme une exception, ire confirmer la règle générale. le volume, l’épaisseur et l’étendue de ces mêmes paities chez les La petitesse du diamètre transverse de la troisième vertèbre sacrée relativement à ce meme diamètre chez iapiemièie, est un des caractères assignés par M. G. Mivart aux Semnipothèques et aux Colobes : « The transverse diameter of the third sacral ver- tebraisvery much smaller tlian that of the first. This is espe- cially the case in the Semnopithecinæ (1) ». Ce caractère est effectivement manifeste dans les deux groupes; nous ferons toutefois observer qu’il est proportionnellement pins accentué chez les Colobes que chez les Semnopithèques, les diffé- rences des deux diamètres se chiffrant par 19 pour les uns et 14 pous les autres. La brièveté du sacrum des Colobes est la conséquence natu- relle des dimensions plus courtes du bassin. Dans les animaux que nous examinons, le squelette des mem- bres se montre avec des différences encore plus accusées que celles jusqu’ici rencontrées sur les diverses parties constitutives du tronc. Chez les deux types, la longueur de l’humérus est toujours moindre que celle du cubitus; toutefois, cet os est proportion- nellement un peu plus long dans les Semnopithèques; le même fait s’observe entre le fémur et le tibia, mais avec une intensité remarquable, car si la différence entre les longueurs du fémur et du tibia des Colobes est seulement de 18, elle atteint le chiffre 33 chez les Semnopithèques; il en résulte que le membre antérieur comme le membre postérieur des Colobes sont plus courts que ceux des Semnopithèques; par contre, en comparant les deux membres l’un h l’autre, on remarque une différence Colobes. (1) G. Mivart, loc. cil., p. 561. — 31 — considérable entre la longueur du membre antérieur et celle du membre postérieur des Colobes, lorsque cette différence est rela- tivement faible chez les Semnopithèques; l’une atteint 72 quand l’autre est limitée h 12. Le caractère tiré des membres consiste donc en ce que le membre postérieur est beaucoup plus long- que l’antérieur chez les Colobes, tandis que chez les Semnopithèques les deux mem- bres sont à très peu près égaux. Les extrémités présentent également des particularités impor- tantes. Les mains et les pieds sont plus courts chez les Colobes, cepen- dant leurs métacarpiens et leurs métatarsiens sont proportion- nellement semblables à ceux des Semnopithèques. Par contre, les doigts de la main de ceux-ci sont plus long-s; quant aux doigts des pieds, ils sont sensiblement égaux dans les deux groupes. Les différences en longueur de la totalité des extrémités con- siste d’une part, pour la main, en ce que la longueur relative des doigts est plus grande chez les Semnopithèques; d’autre part, pour le pied, en ce que la longueur du tarse et surtout du cal- canéum est en excès chez ces derniers. Enfin, la différence entre les longueurs de la main et du pied des Colobes surpasse celle donnée par la main et le pied des Semnopithèques. Sans insister sur la brièveté du pouce de la main des Semno- pithèques et sur l’atrophie plus ou moins complète de ce doigt chez les Colobes, il est utile d’observer que, pour l’un et l’autre type, le métacarpien supportant le pouce est d’une longueur identique. Le pouce des Semnopithèques se compose de deux phalanges, les Colobes en possèdent une seule cachée sous la peau et dont la saillie, quand elle existe, dépasse rarement 0,003 millimètres de hauteur. Chez les Semnopithèques, dont le pouce toujours court, varie cependant de longueur suivant les Formes, cette longueur moyenne s’élève seulement au chiffre de 0,015 millimètres. Nous ne parlerons que pour mémoire du prétendu écartement du pouce postérieur donné comme caractéristique des Colobes; cet écartement existe à un égal degré dans presque tous les — 32 — rrrrs:-" — — ' attribué à ces ™ , ™"'' extéTleur des Colobes a pu les faire con- Siles.mpe . Semnopithèques, il nous d. voir so trouve infirmée par 'Ils JL du squelette que nous venons de présente.. TÈTE OSSEESE. - Les recherches cranion.etr.ques con- duisent à des résultats non moins positifs; le tableau servant permettra d’en juger, tout en facilitant les comparaisons. PRINCIPALES MESURES CRANIENNES. DÉSIGNATION DES MESURES. Capacité crânienne Projection antérieure — postérieure Circonférence totale du crâne Courte cérébrale — occipitale totale Ligne naso-hasilaire Diamètre antéro-postérieur maximum. — iniaque — vertical basilo-bregmatique . — transverse maximum — frontal minimum — bitemporal — biauriculaire — bimastoïdien — biorbitaire externe — bizygorrmtique — bimaxiliaire Face longueur totale Orbite largeur — hauteur Nez longueur totale — largeur maxima Trou occipital longueur — largeur Voûte palatine longueur totale — largeur moyenne Mandibule distance interangulairc — — intercondylienne — — ungulo-sy mphysaire — branche montante hauteur — — largeur transverse — hauteur à la symphyse — Ecartement en-dessous de la symphyse . . . . . — — entre les deux dernières molaires . 03 D O O J O U 00 |I a H h 03 _ CL | Différences. Rapports. 80“ 66“ 14“ 1,212 77 64 13 1,203 23 26 3 0.881 in 99 18 4,282 81 78 3 1,038 28 29 1 0,965 66 56 10 1,178 75 68 7 1,102 70 69 1 1,014 44 43 4 1,023 51 54 3 0,944 36 40 4 0,900 38 50 12 0,760 52 55 3 0,945 49 52 3 0,942 65 67 2 0,970 71 75 1 0.986 33 35 2 0,956 48 30 18 1,600 23 22 1 1,045 23 20 3 1,050 35 28 7 1,285 9 9 0 1,000 13 43 0 1,000 13 U. 1 0,928 4 i 31 10 1,323 48 18 0 1,000 40 45 5 0,899 52 61 9 0,852 G8 55 13 1,236 48 43 5 1,110 25 37 12 0,675 23 21 2 1,095 44 22 8 0.636 24 24 3 0,875 33 INDICES ET ANGLES. DÉSIGNATION DES MESURES. COLOBUS. SEMNO- riTHECUS. Indice Céphalique 6,800 7,911 — Vertical 5,99!) 6.323 — Frontal 7.058 7.407 Basilaire 7,777 7,111 — Facial 13,33 25,00 Angle facial 59“ 68» — occipital 92° 104° « Un museau court, un crâne volumineux, plus comprimé tou- tefois et par conséquent à cavité encéphalique moins étendue que chez les Semnopithèques », tels sont, on l’a vu (1), les carac- tères crâniens les plus tranchés, attribués jusqu’ici aux Colobes. Nos moyennes craniométriques donnent des résultats complè- tement différents; toujours à taille égale, la tête chez les Sem- nopithèques est relativement plus petite que celle des Colobes, leur museau est plus court, leur capacité crânienne beaucoup moindre. « Chez les Singes, a dit Broca (2), le cerveau recouvre entiè- rement le cervelet; chez l’Homme, le cerveau non seulement recouvre le cervelet, mais il le déborde presque toujours d’une manière notable, et le degré de saillie qu’il fait en arrière de cet organe est indiqué par la différence des deux diamètres longitu- dinaux ». Si l’on applique ce raisonnement aux Semnopithèques et aux Colobes, on voit que la différence entre les deux diamètres lon- gitudinaux : iniaque et antéro-postérieur maximum, est plus considérable chez les Colobes que chez les Semnopithèques, et, par conséquent, la saillie du cerveau en arrière du cervelet étant moins accusée chez ces derniers, elle prédomine chez les Colobes. De même que dans tous les Singes, on peut ajouter dans tous les Mammifères, les contours de la boîte crânienne des Colobes et (1) Is. GeoffroySaint-Ihlaire, loc. cil., p. 207. (2) Instructions Craniologiques et Craniométriques. la Mémoires Soc. An thropologie de Paris, 2 0 série, t. II, p. 65-1875. — 34 — XÛ' “Æn. p.u. Petite ,«. «U. d. U part* postérieure; ces différences relatives sont plus grandes chez les Colobes eu égard h la région postérieure du crâne, ,1 en est de même pour la région an térieuie. Le crâne proprement dit des Colobes est allongé, ovoido-ellip- tique. celui des Semnopithèques raccourci et régulièrement En raison même de ces dispositions particulières, la capacité crânienne des Colobes l’emporte très sensiblement sur celle des Semnopithèques; les moyennes, 80 centimètres cubes pour les uns, 06 centimètres cubes pour les autres, donnent un écait de 14 centimètres cubes au détriment des Semnopithèques. La forme plus arrondie de leur crâne influe forcément sur la disposition des os qui entrent dans sa composition; c’est ainsi que les pariétaux se montrent presque régulièrement quadri- latères, circonscrits en avant par la suture coronale, dioite et pei- pendiculaire à la suture sagittale, en arrièie pai une ciete aiguë et élevée longeant la suture lambdoïde. La direction un peu plus oblique de la suture coronale des Colobes, s’inclinant à angle obtus au bregma, donne à leur région frontale une forme trapézoïdale, le sommet du trapèze correspondant au bregma et sa base reposant sur la ligne sus- orbitaire. Les pariétaux limités en avant et en côté par la ligne oblique de la suture coronale, en arrière par la ligne également oblique de la suture lambdoïde, tendant à devenir aussi fran- chement trapézoïdaux. Chez les Semnopithèques en général, une double crête sail- lante partant du bord externe et supérieur des arcades orbitaires proéminentes, longe de chaque côté la suture sagittale et va re- joindre en arrière le sommet de la crête lombdoïde, délimitant un espace dont la figure représente un large T. Cette double crête existe chez les Colobes, à très peu d’exception près; dans la majorité des cas, elle est constamment plus large et plus proéminente. La région occipitale, très aplatie chez les Semnopithèques, fuyante de haut en bas et d’arrière en avant, s’incline à partir du lambda sous un angle d’environ 104°: la même région est — 35 - également inclinée chez les Colobes, mais il n’existe pas d’apla- tissement à cause de la saillie assez considérable de la protubé- rence occipitale; ce caractère influe sur l’ouverture de l’angle d inclinaison des deux plans occipital inférieur et occipito- pariétal ; l’angle, dans ce cas, ne dépasse pas 92°. Envisagé suivant sa face inférieure, le crâne des Colobes diffère assez nettement de celui des Semnopithèques. Le plan de l’occipital est plus étroit dans ces derniers, presque carré, car la différence entre les deux diamètres extrêmes est à peine appréciable; dans les Colobes, il est large et trapézoïdal; le trou occipital des Semnopithèques est large, subpentagonal, comme chez les Colobes, mais situé moins en arrière; les con- dyles courts, aplatis dans les uns, sont allongés, saillants dans les autres. Les diamètres bimastoïdien et biauriculaire des Semnopi- thèques, plus larges que ceux des Colobes, donnent à la région basilaire une étendue plus considérable, caractère auquel se joi- gnent : la disposition triangulaire des apophyses mastoïdes assez saillantes, longitudinalement silonnées, la largeur de l’apophyse basilaire de l’occipital, la forme elliptique de la portion pétrée du temporal et l’étroitesse des ailes du sphénoïde. Chez les Colobes, les apophyses mastoïdes, larges, ovoïdes et lisses dépassent à peine le plan des parties avoisinantes, la por- tion pétrée est arrondie et également lisse, l’apophyse basilaire étroite et aiguë en avant, les ailes du sphénoïde largement déve- loppées. La largeur de la face, la brièveté du museau différencient, avons-nous dit, les Semnopithèques des Colobes, contrairement à l’opinion généralement admise. En premier lieu, le diamètre bizygomatique des Semnopi- thèques est plus large que celui des Colobes ; il en est de même des diamètres biorbitaire externe et bimalaire, de l’espace inter- orbitaire, de celui compris entre les deux trous sous-orbitaires; il s'en suit que le calcul de l’indice facial donne 25,00 pour les premiers, tandis qu’il est seulement de 13,33 pour les seconds, d’où la largeur en travers et l’aplatissement de la face chez les Semnopithèques, son etroitesse et sa plus g’rande hauteur chez les Colobes. Le caractère facial des Semnopithèques est encore accusé par — 36 — l’énaisseur et l'horizontalité du jngal et par la largeur de toute l’arcade orbitaire: en outre, la paroi externe de la oav.tê orbr- a r à peu près plane, étroite et oblique de haut en bas et d ar- rière en avant chez les Colobes, est ventrue et bull, forme chez le l S ét3to e de e rangle facial des Colobes à 59" et celui des Semnopithèques à 68°, montre que 1 inclinaison du profil coues- poml aux caractères que nous venons d’énumérer. La longueur ou la brièveté du museau, sa largeur ou son étroitesse peuvent être représentés par le diamètre bimaxillaire d’une part, et la longueur totale du maxillaire de 1 autre, cette longueur étant prise du bord incisif à 1 angle externe de la suture malo-maxillaire. Chez les Colobes, la longueur du maxillaire dépasse de 13 mil- limètres le diamètre bimaxillaire, ces deux dimensions sont égales chez les Semnopithèques; la longueur relative du museau des Colobes est péremptoirement démontrée. Il est presque inutile d’ajouter que la région palatine est en raison directe de la disposition du museau, c’est-à-dire courte, large, subquadrang'ulaire, à épine palatine obtuse chez les Sem- nopithèques; longue, elliptique, à épine palatine aiguë chez les Colobes. « In tlie Semnopitheci and Coloci, a dit Huxley (1), the frontal région is rounded, the facial angle is comparatively large, and the ascending portion of the ramas of the mandible is high ». On a vu que les deux premiers caractères assignés par Huxley aux Colobes et aux Semnopithèques, étaient inadmissibles; le troisième, relatif à la mandibule, se trouve dans le même cas. Il faut observer tout d’abord que la hauteur de la branche montante de la mandibule des Semnopithèques est plus courte que celle des Colobes, et que sa largeur transverse est beaucoup plus considérable; sa largeur prise au sommet de l’angle ( Gonion de Broca) est aussi de beaucoup supérieure. La branche montante des Semnopithèques est donc quadran- gulaire; de plus, elle s’élève presque verticalement au plan du corps, son bord postérieur formant un angle droit. (1) A manual of the Analomy of Verlebrated animais, 1871, p. 469. — 37 — Chez les Colobes, la branche montante, régulièrement tra- pézoïdale, est inclinée plus obliquement sur le plan du corps, et son bord postérieur s’infléchit suivant une courbe plus accentuée. L’inclinaison de la branche montante des Colobes projette la mandibule en avant, tandis que la direction verticale de cette même branche chez les Semnopithèques tend à porter la mandi- bule en arrière; la direction de la mandibule, par rapport au plan du crâne, se comporte, dans l’un et l'autre cas, d’une ma- nière assez différente pour qu’elle puisse contribuer particuliè- rement à donner à la région faciale un aspect plus ou moins allongé. Plus courte chez les Semnopithèques que chez les Colobes, la mandidule prise dans son ensemble se différencie encore par une largeur plus considérable due à l’écartement et à la courbure des deux portions du corps. L’espace délimité par cet écartement peut être comparé à un triangle équilatéral pour la mandibule des Semnopithèques, et a un triangle isocèle pour celle des Colobes. La région symphisaire se différencie en ce sens que, chez les Colobes, elle est un peu plus longue, mais massive, et inclinée sous un angle beaucoup plus obtus. De cette comparaison du système osseux on peut, croyons- nous, hardiment conclure que les Colobes diffèrent des Semno- pithèques à un degré aussi élevé que les autres groupes de Singes peuvent différer entre eux. SYSTÈME DEMTAB51E. — L’étude de 1 armature buccale va montrer qu’elle est non moins propre que le squelette à les séparer les uns des autres. (PL XV, fig’. 1, 2, o, G.) Nous insistons d’autant plus sur cette proposition, que nous aurons plus loin à faire appel uniquement aux caractères diffé- rentiels des dents de Colobes et de Semnopithèques. Il se présente, en effet, certains cas où l’étude des dents seules est indispensable et d’une grande utilité, malgré l’opinion con- traire de certains Zoologistes. — 38 — 1 mensurations COMPARATIVES DES DENTS. désignation des mesures. COLOBUS. 8EMN0- PITH ECUS. Différences Rapports. 8 6 O 1,333 ( médianes. . . 5 4 1 1 ,250 incisives / 6 5 1 1,200 j latérales 3 O 1 1,550 1 17 14 3 1,21 1 1 canines 8 6 O 1,333 1 500 1 2 1 4 1 1.250 CS ( ' • 4 3 1 1.333 O 5 4 1 1,250 O < 4 5 1 0,800 4 3 1 1,333 5 4 1 1,250 5 4 1 1.250 G 5 1 1,200 7 5 O 1,400 55 4G 9 1,195 ( médianes . ... 0 5 4 1,800 4 3 i 1,333 incisives latérales 9 5 4 1,800 3 2 1 1,550 9 12 3 0,750 1,000 3,000 4 4 0 3 1 2 a 5 8 3 0.625 (J 4 5 1 0,800 2 ( épaisseur 3 3 0 1,000 1,000 Z 4 4 0 S | 4 3 1 1,333 ( épaisseur 4 3 1 l)333 1,400 1,285 1,200 ( hauteur. 7 5 2 3 Œe mulaire 9 o 1 éüaisseur G 5 1 courbe totale de l’arcade dentaire d’un côté 54 45 9 1,199 Considéré dans son ensemble, le système dentaire des Colobes est plus robuste que celui des Semnopitbèques (1), et la longueur (1) « The dentition of the two groupes ( Semnopilhecus , Colobus), dit Linnæus Martin (loc. cit., p. 492), is precisely similar, as also in the form of the cranium, which is remarkable for the boldness of the supra orbital ridge, the distance between the orbits, the angularity and latéral projection of their osseous raar- gin, and the depth of the lower jaw ». La première proposition relative aux dents est inexacte comme on le verra bientôt. La seconde est infirmée par l'examen comparatif précédent des crânes dans les deux groupes. — 39 — arcade dentaire, par suite de l’élongation du museau, est manifestement plus considérable. Quant aux différences particu- mies, elles résident plus spécialement dans les incisives les canines, la première prémolaire et la dernière molaire de la man- dibule. L arcade des Semnopithèques est hypsiloïde, celle des Colobes Longuement elliptique . Chez les Colobes, les incisives médianes supérieures implantées très obliquement, volumineuses, larges, ovoïdes, convexes, pré- sentent un biseau triangulaire, d’ordinaire divisé transversa- lement par une crête obtuse; le sommet du triangle porte en général une petite fossette elliptique. Ces mêmes incisives chez les Semnopithèques, relativement moins obliquement inclinées, ont leur couronne étroite et trapézoïdale; le biseau en triangle isocèle est régulièrement concave. _ Leuis incisives externes inférieures, plus petites que les supé- rieures et que les médianes inférieures n’ont, en aucune façon, « le tianchant coupé obliquement en dehors », comme le dit Meckel (1) ; leur biseau quadrangulaire porte extérieurement un petit talon obtus et proéminent. Le biseau de ces mêmes incisives inférieures, très fortes chez les Colobes, est elliptique, aigu et sans talon externe. La mâchoire des Colobes est armée de canines longues, cin- trées, à pointe subaiguë, exceptionnellement courtes; elles por- tent en avant et en côté un sillon assez prononcé et sont creusées d’une large gouttière en arrière et en dedans. Ce sillon est moins profond chez les Semnopithèques et règne sur toute la longueur des canines, tandis que chez les Colobes, il s’arrête au dernier tiers inférieur; l’arète postérieure de la canine est également mince et tranchante. Un large espace existe entre l’incisive supérieure externe et la canine des Colobes, cet espace est étroit chez les Semnopithèques ; on n’en voit aucune trace à la mandibule des uns et des autres. La première prémolaire supérieure des Colobes, à peu près cubique, porte une pointe subaiguë à la face externe et un tuber- (1) Traité général d' Anatomie comparée, éd. Française, traduct. de A. San- son et Th. Schuster, 1838, t, VII, p. 755. 5 1 que. sru- - 40 — . , . , v 1a face interne, la même dent, plus petite et tra- -t: • la fa lV; r em"èr:X>ai- » 'a mandibule, présente une confl “tte dent, perpendiculaire sur le énaisse, acuminée a, la tace exie , tris obliquement et munie en avant et en un.» d un talon obtus s, tué aux extrémités de la ligne inferieure du plan oblique ; souvent le côté antérieur externe est fortement lime par e io tement de la face interne de la canine supérieure correspondante. Chez les Colobes, la première prémolaire étroite et peu élevée est implantée très obliquement d’arrière en avant, son tubercule antérieur est obtus et la couronne, aplatie dans le reste de son étendue, s’incline d’avant en arrière et de dehors en dedans. La seconde prémolaire et les trois premières molaires supé- rieures sont établies sur le même modèle dans les deux groupes, avec ces différences cependant qu’elles sont plus volumineuses chez les Colobes, à tubercules épais de hauteur presque égale, à couronne par conséquent plate, tandis que chez les Semnopi- tbèques les deux tubercules de la face externe sont tiiangulaiies et à pointe aiguë, les deux internes peu saillants et la suiface de trituration inclinée de dehors en dedans. A la mandibule, ces dents présentent des caractères à peu près semblables, les tubercules internes acquièrent toutefois chez les Colobes plus de hauteur que les externes et une plus forte acuité, le plan de trituration s’incline comme chez les Semnopi- thèques de dedans en dehors. La troisième molaire inférieure a cinq tubercules, surpasse en longueur celles qui la précèdent; le seul point différentiel entre elle et celle des Semnopithèques consiste, indépendamment de ses dimensions plus fortes chez les Colobes, dans le peu d’élé- vation du cinquième tubercule à sommet obtus, et son prolon- gement en arrière en une sorte de talon épais. Ce talon manque chez les Semnopithèques qui ont, en outre, le sommet du tuber- cule aigu et tranchant. La dentition des Colobes et des Semnopithèques, telle que nous venons de la décrire, diffère sous quelques rapports de celle ■ — 41 - donnée par F. Cuvier notamment (1); il faut en chercher la cause dans ce fait que F. Cuvier, ne connaissant pas les Colobes, n’a pu les comparer aux Semnopithèques, et que surtout sa des- cription de 1 armature buccale de ces derniers repose uniquement sur l’examen du Semnopithecus Maurus, F. Cuv., les variations même les plus légères, existant chez les autres Formes de ce groupe, ont forcément contribué à en modifier la caractéristique. Afin d éviter cet inconvénient, nous nous sommes attaché, dans nos comparaisons, à faire ressortir les différences, non pas en nous adressant a une seule Forme, mais en résumant la moyenne des caractères fournis par un grand nombre d’individus des di- verses Formes, cherchant ainsi à. mettre en lumière ce que l’on pourrait appeler les caractères typiques des groupes étudiés. Les auteurs qui, depuis F. Cuvier, ont traité des Colobes et des Semnopithèques, se sont peu occupés de leur dentition identi- quement semblable, disent-ils, quoique plus forte cependant chez les Colobes. R. Owen, dans son Odontoçjraphy (2), se borne à exposer que : « the lower incisors are more equal in size, the canines are smal- ler, and the upper ones less deeply grooved than in the Baboons; the base of the first lower premolar is less extended anteriorly; the first truemolar is equal to the second and the last is narrower anteriorly in proportion to its length », établissant ainsi entre eux et les Cynocéphales, une différenciation tout à fait étrangère à notre sujet et dont nous n’avons pas à tenir compte. Pour le professeur P. Gervais, « les canines des Semnopi- thèques (3) ne sont pas très développées, et celles de leurs mâ- choire supérieure, souvent un peu plus larges que d’habitude, dépassent peu les autres dents ». Ce fait est vrai dans certains cas, seulement, comme beaucoup d’autres Singes, les Colobes et les Semnopithèques présentent des canines tantôt courtes, tantôt (1) Des Dents des Mammifères considérées comme caractères Zoologiques, 1825, in-8°, p. 14 à 16 et pl. n° iv. (2) Loc. cit., vol. I, p. 443. (3) Hist. Nat. Mamm., loc. cit., p. 56. — Ce que le Savant Professeur dit des Semnopithèques s’applique également aux Colobes, qui ne sont pour lui que des Semnopithèques Africains. 42 — "‘"'“ijrs.'ïsrSi.T. tel ou tel groupe de Singes- ( , n (aille attribuer une trop jz: ::.:ru m ode *•».,» ^ •?« « t rr — froy-Saint-Hilaire (1), sont très tuberculeuses chez les Guenons; elles offrent plusieurs pointes très sensibles, à peine émoussees par l’effet de la détrition; tandis qu’au contraire ces dents, chez L Semnopithèques, sont fortement détruites par 1 usage qu en font ces animaux, à tel point quelles sont uniformément creu- sées sur le centre et dans le sens de la longueur de la mâchoire. » M Cari Vo° - t (2) a vu un crâne de Colobus Guereza « dont les dents molaires sont usées de telle sorte que les lamelles externes seules restent et donnent au râtelier 1 aspect d une scie ». Nous n’avons jusqu’ici observé ni Colobes ni Semnopithèques à râteliers ayant l’aspect d’une scie; en revanche, nous avons vu leurs dents usées comme les décrit si exactement E. Geoffroy- Saint-Hilaire, nous ne pouvons cependant avec quelques auteurs attribuer cette usure à une nourriture presque exclusivement composée de feuilles d’arbres et la prendre comme caractéris- tique, car non seulement elle se rencontre semblable chez d’au- tres Singes (Cercopithèques, Cynocéphales, etc.), mais aussi chez les animaux que l’on ne qualifiera pas de Phythophag'es. tels que Lions, Hyènes, Chiens, etc , etc. Pour eux comme pour les Semnopithèques et les Colobes, l’usure des dents est une question d’âge et elle n’existe abso- lument que chez les très vieux individus. De même que plusieurs autres Singes, les Colobes présentent parfois des anomalies dentaires consistant en la présence de dents surnuméraires, mais ces anomalies, au lieu de porter sur les molaires comme dans les cas cités par de Blainville (3) et (1) Loc. cit., 8 e leçon, p. 5. (2) Loc. cit., p. 30. (3) Sur quelques anomalies du système dentaire, in Annales de Physio logie et d' Anatomie, t. I, 1838. — 43 — ls. Geoffroy-Saint-Hilaire entre autres (1), se manifestent sur les incisives ; chez un Colobus Satanas (2), nous avons constaté l’exis- tence d’une incisive surnuméraire au maxillaire supérieur; cette incisive située en arrière et au milieu des deux incisives mé- dianes, leur ressemble dans toutes ses parties, comme elles aussi elle repose dans une alvéole parfaitement conformée. Nous citerons avec doute le crâne décrit par C.-G. Giebel (3), d’origine inconnue; ce crâne, acquis comme appartenant à un Colobus Guerezci, ne possédait que quatre tubercules à la dernière molaire de la mandibule, et portait en arrière de la dernière mo- laire gauche du maxillaire supérieur une dent surnuméraire : « in der linken oberkieferreihe liinter dem letzten zahne noch eine grosse alvéolé eines uberzahligen 6 zahnes zeigt ». DENTITION TE.HEOItAII&E. — Comme pour tous les Singes de l’ancien monde, le système dentaire des Colobes et des Semnopithèques adultes se compose de 32 dents, représentées par la formule suivante : / . 2 1 2 3 \ 2 v ' ^2 ’ C '~T ; p ' m ' Y ; m ■ Y) = 32 La première dentition comprend seulement 20 dents, ainsi ré- parties : /. 2 1 2 \ 2(j. 2-;c. T ;p.m. V)= 1 2 3 ° Ces 20 dents temporaires fournissent des caractères particuliers. (PI. XV, fig. 3, 4, 7, 8.) Au maxillaire supérieur, les incisives médianes des Colobes sont larges, en palette; leur surface de trituration oblique est limitée en arrière et en bas par un talon saillant et obus, et porte (1) Dict. unie. Hist. Nat., article Cercopithèque, t. III, p. 306. — Caract. génér. des Singes Américains, in Mémoires du Muséum, t. XVII. — Hist. générale des anomalies, t. I, p. 600. — Descript. des Mammifères, 1 er mé- moire in Archives du Muséum, t. Il, p. 521. (2) Le crâne fait partie des riches collections de notre ami M. A. Bouvier. (3) Zeitsch. fur die Gesam. nalurw. Drile folge ( Giebel , Berlin), 3 e sér., t. VI, 1880, p. 495-496. — 44 — à son centre deux larges côtes perpendiculaires, séparées par un S *Les hicfs^ves 0 latérales plus petites et triangulaires sont éga- lement munies en bas et en côté d'un pet.t talon obtus. I es canines, identiquement semblables aux mc.s.yes latérales mais de dimensions plus fortes, dépassent é peine le niveau de la ligne dentaire. , La première prémolaire quadrangulaire porte quatie tuber- cules les deux externes sont larges obtus; les deux internes peu é levés figurent une petite pyramide tronquée ; la deuxième pré- molaire, également à quatre tubercules épais, est forte et qua- drangulaire. A la mandibule, les incisives médianes sont étroites et trian- gulaires; les latérales, de même forme, portent un petit tubercule à leur base externe ; les canines sont petites et en crochet. La première prémolaire, étroite, parallelogrammique, poite quatre tubercules; des deux externes, le postérieur est aigu, l’antérieur est épais, peu élevé et élargi en avant en une expen- sion ovalaire; les deux tubercules internes sont petits et 1 ap- prochés. La deuxième prémolaire est large, cubique, à quatre tubercules saillants et séparés par une fossette médiane profonde. Chez les Semnopithèques, les incisives médianes supérieures, subcubiques, ont leur plan de trituration lisse et coupé car- rément au sommet. Les incisives latérales sont aiguës, triangulaires; les canines droites, pyramidales, dépassent d’ordinaire le niveau des autres dents. La première prémolaire est petite, quadrangulaire, à quatre tubercules, dont les deux externes sont larges et obtus; des deux internes à peine saillants, l’extérieur est prolongé en une petite pointe subaiguë. La seconde prémolaire, épaisse et quadrangulaire, porte éga- lement quatre tubercules : les deux externes gros et obtus, les deux internes petits et aigus. Les incisives médianes de la mandibule sont petites et tra- pézoïdales, les externes portent un fort denticule en dehors et en côté. Les canines petites, courbées de dedans en dehors, faiblement — 45 — comprimées, s’élargissent à leur base et en dedans en un fort tubercule subobtus; un denticule plus faible, se montre à la partie médiane du bord externe. La première prémolaire est étroite, allongée; de ses quatre tubercules, les deux postérieurs très petits, obtus, sont séparés des antérieurs par une dépression profonde; les deux antérieurs, épais et presque unis l’un à l’autre, se prolongent par leur base en une sorte d’expansion obtuse, simulant un cinquième tuber- cule. La seconde prémolaire quadrangulaire, forte, porte quatre tu- bercules, les deux internes élevés, subaigus; les deux externes plus courts, légèrement obtus et séparés par une fossette peu pro- fonde. Il serait inutile d’insister plus longuement sur les différences que les dents de lait des Colobes et des Semnopithèc^ues pré- sentent avec les dents de remplacement correspondantes; ces différences se montrent plus particulièrement sur les prémo- laires, non seulement des jeunes aux adultes, mais aussi des jeunes des uns aux jeunes des autres, et elles apportent un nouvel élément en faveur de la séparation que nous cherchons à établir entre, les deux g-roupes. MAINS. — La ligne de démarcation que la comparaison du système osseux et de l’armature buccale des Colobes et des Sem- nopithèques vient de tracer entre eux, va s’élargir de plus en plus par ' l’examen de certaines de leurs parties externes et de plusieurs de leurs organes internes. Les mains des uns et des autres nous sont connues, nous y revenons cependant pour compléter quelques données relatives au pouce des Colobes, caractère admis comme fondamental. (PL XY, fig. 1,2 et PL XVI, fig. 1, 5.) On a vu que, chez les Semnopithèques, le pouce était considé- rablement réduit, mais qu’il existait toujours; on a également vu que ce doigt, chez les différentes Formes de Colobes, pou- vait ou manquer complètement ou bien être représenté par un tubercule plus ou moins saillant; qu’il pouvait aussi être tota- lement privé d’ongle ou en supporter un de faibles dimensions, fait parfaitement établi par G. Mivart : « The tliumb is generally absent or reduced to a small tubercle which may or may not — 46 — . „ , (i, fait constaté bien avant lui par la. Geoffroy- S fe^fint^eTbl^rvr P aï qu’nna main de Colobe est ainsi ex ér eurement constituée, mais pour que I abs nce du pouce unisse être invoquée comme caractère fondamental (nous ms.s- b ns sur ce mot), n'est-il pas rigoureusement nécessaire que cette r b "ence soit complète, absolue, c'est-Mire que toute trace de l’organe ait disparu du squelette? «Le pouce n’existe pas chez les Colobes, écrit le Professeur P Gervais(3), ou bien ils n’en ont qu un faible îudiment sans phalange et qui n’apparaît que comme un petit tubercule; 1 os métacarpien correspondant existe seul avec son développement ordinaire ». Du moment où l'os métacarpien existe avec son développement ordinaire, l’absence du pouce n’est déjà plus complète; dès lors, si l’une *o u l'autre des deux phalanges venait à se montrer, le pouce serait presque normal dans le sens absolu du mot. Or, nous l'avons déjà dit, la phalange onguéale, la phalangette existe, et elle existe toujours, même quand l’ongle fait défaut, même quand le tubercule externe n’est pas appréciable. Identique dans toutes ses parties à celles des autres doigts, elle s’en distingue seulement par son insertion directe avec le métacarpien, d’où résulte un mode d’articulation particu- lier. Chez les Singes comme chez l’Homme, les articulations méta- carpo-phalangiennes se font par énarthrose; ici, l’éminence arrondie de l’extrémité antérieure du métacarpien a disparu pour faire place à une poulie aplatie, correspondant aux deux petites cavités glénoïdes de l’extrémité inférieure de la phalangette ; c’est une articulation throchléenne. (PI. XV, fig. 3.) L’absence de la première phalange du pouce est sans nul doute la cause de cette disposition; il semblerait que cette phalange s’est en quelque sorte fondue avec le métacarpien et qu’elle se (1) Encyclop. Britann. Ninlh Ed., vol. II, 1875, art. Ape, p. 151. (2) Cat. Mamm. Mus., toc. cit., p. 17 et Dict. Univ. Hist. Nat. d'Orbigny, art. Colobe, t. IV, p. 207 et seq. (3) Loc. cit., p. 64. — 47 — manifeste seulement par le maintien de sa facette articulaire dont la disposition était nécessaire à l’union de la phalange on- guéale. Son absence est en outre compensée par la longueur du méta- carpien, identiquement égale à celle du métacarpien correspon- dant des Semnopithèques, dont le pouce entier l’emporte seule- ment de 6 millimètres sur le pouce entier des Colobes. On a souvent comparé la main des Colobes à celle des Atèles; cet organe de préhension est en effet absolument semblable dans ces deux groupes; comme les Colobes, les Atèles ont un méta- carpien pourvu d’une phalange onguéale, comme eux ils sont muni d’un pouce aux extrémités antérieures. Cette affirmation est complètement contraire aux idées jus- qu’ici admises. « Ces Singes, dit E. Geoffroy-Saint-Hilaire, ont leurs mains sans pouce; ce n’est point que le pouce manque entièrement, mais premièrement il est très court et complètement renfermé dans les téguments communs, et secondement il lui manque une phalange : l’onguéale » (1). Sans multiplier les citations, E. Geoffroy-Saint-Hilaire, de même que le Professeur P. Gervais, refusant au pouce des Co- lobes et des Atèles une phalang-e ong’uéale (2), de même que de Blainville donnant aux Atèles un métacarpien terminé par une petite tête sans phalange (3), ont été sans aucun doute induits en erreur par des préparations ou incomplètes, ou mal faites; devant des squelettes entiers, les Savants Anatomistes n’eussent pas hésité à constater l’existence d’un os de petite dimension, il est vrai, mais parfaitement visible pour des yeux moins exercés. Nous indiquons comme preuves, les squelettes de Colobes ins- crits dans les Galeries d’ Anatomie comparée du Muséum sous les n os A. 3842 et A. 3844; et ceux d ’Ateles mary hiatus, E. Geoff., n° A. 3979; d ’Atiles paniscus, E. Geoff., n° A. 3980; d ’ Ateles Bel- zebutli, Briss., n os A. 3981 et A. 3983. Les Colobes, comme les Atèles, ont donc un pouce parfaitement (1) Loc. cil., 9 e leçon, p. 22. (2) Loc. cil., p- 122 et figure de la main d'un Aleles Belzebuth. (3) Ostéographie, t. I, Primates, 1839, p. 12 et pl. vin, genre Cebus. — 48 — sont extrêmement allongés chez tous les Singes h mains anté- rieures tétradaetyles » ? Nous n’avons qualité ni pour défendre ni poiu combattre l’hypothèse célèbre de l’unité de plan de composition, posée par l’illustre antagoniste de Cuvier, mais soit qu on 1 accepte dans son intégrité, soit qu’on la circonscrive dans les limites qu un Savant Zoologiste lui assignait dernièrement (2), nous croyons qu’elle renferme de nombreuses exceptions. Pour que la longueur de la main, par exemple, « devienne un évènement de préjudice pour l’une de ses parties, d atrophie ou du moins une cause de réduction pour le doigt sous-cutané » (3), il faut que les rapports des parties en cause soient absolus. Or, de nos comparaisons entre les mains des Colobes et des Semnopithèques, il résulte que, chez ces derniers, les doigts de la main sont plus longs que les doigts correspondants des Colobes, et cependant ceux-ci ont un pouce sous-cutané, tandis que celui (1) Loc. cit., 1 er Mérn. sur les Singes, p. 497. (2) M. le Professeur E. Perrier ( Anatomie et Physiologie animales, 1882, p. 45), sous le titre : Limites de l'imité du plau de composition dans le règne animal, s'exprime ainsi : « C'est seulement, en général, dans l’étendue de l’un des neuf grands types organiques que la proposition de Geoffroy-Saint- Hilaire doit être admise. Là, l’unité de plan de composition est réelle; on peut concevoir pour chacun de ces types un animal fictif, d’où il est possible de faire dériver tous les autres, en supposant que certaines de ses parties se sont mo- difiées dans leur nombre ou leurs proportions relatives, ont éprouvé des sou- dures avec des parties analogues ou se sont atrophiées. Le principe des con- nexions est alors applicable do.ns toute sa rigueur. » (3) Loc. cit., 9 me Leçon, p. 23. — 49 — des autres, bien que relativement réduit, est externe, complet et mobile, sinon tout à fait opposable. Les Colobes ont, il est vrai, les membres postérieurs plus longs que les antérieurs; ici le balancement des organes pourrait être invoqué, mais par contre les Hylobates « pentadactyles » ont de longs, très longs bras, le Simia Scityrus, « au pouce comme chez l’Homme pour son degré d’écartement, sa longueur et sa faculté de préhension » (1), possède des membres antérieurs de dimen- sions considérables, faits contraires au principe précité. Il serait facile de multiplier les exemples, ceux-là suffisent pour écarter du débat, tout au moins, les Semnopithèques et les Colobes. ONGLES. — M. Mivart décrit les ongles des Colobes et des Semnopithèques comme étant comprimés et pointus : « Their nails, dit-il, are compressed and pointed» (2). Cette caractéristique n’est scrupuleusement exacte ni pour les uns ni pour les autres. Envisagés dans leur ensemble, les ongles des extrémités anté- rieures et postérieures sont pour les deux groupes en forme de tuiles : Tegulares, et non en forme de lames : Lcminares, comme les indiquent la plupart des auteurs; mais, à part ce caractère commun, il existe des différences notables, non seulement d un groupe à l’autre, mais aussi de membre à membre. (PL XV I, fig. 2, 3, 4, 6.) Chez les Colobes, les ongles des membres antérieurs mesurent en moyenne 10 millimètres de long sur 4 millimètres de large à la racine et 3 millimètres vers la portion médiane; fortement bombés, leur extrémité libre est obtusément elliptique. Les ongles des extrémités postérieures plus longs puisqu ils attei- gnent 15 millimètres et beaucoup plus étroits, 4 millimètres à la racine et 2 millimètres au milieu, se terminent en pointe obtuse; c’est le seul cas où la caractéristique de M. Mivart soit exacte. . Chez les Semnopithèques, les ongles des mains sont relati- vement larges; d’une longueur moyenne de 11 millimétrés, ils mesurent seulement à leur racine 3 millimètres de large, tandis (1) Loc. cit., 7 me Leçon, p. 22. (2) Loc. cit., p. 151. - 50 — QU ., „ partie médiane la largeur s'élève à 5 millimètres ; de plus, eu extrémité libre est coupéeà, angle obtus. Le. ongle. des pieds ressemblent par leur forme aux ongles des mams des Colobes, ont en atteignant naturellement des dimenstons plus fortes. Dans certains Colobes, ces ongles mesurent parfois jusquà 05 millimètres; semblables è de longues gr.ftres obtuses à la pointe, ils paraissent propres i> des individus très âges, nous es avons observé principalement chez les Coloius Gueveza et Sa- tnnas • les Semnopithèques ne nous ont offert aucune disposition analogue. En résumé, si l’on voulait traduire graphiquement la différen- ciation des oug-les dans les deux groupes, ceux des Colobes pourraient être représentés par la moitié d un cône obtus, dont la base reposerait sur la racine de 1 ongle, ceux des Semnopi- tlièques par la même moitié de cône, mais reposant sui la latine de l’ongle par son sommet. Lorsqu’il existe un ongde sur le tubercule îepiésentant exté- rieurement le pouce des Colobes, il est de petite taille et il se montre sous une forme vaguement lenticulaire. (PL XYI, fig. 4.) A propos de cet ongle, nous relèverons deux passages de l’ar- ticle Ape de M. Mivart dans l ’ Encyclopedia Britannica. Les Colobes, dit-il (1), manquent de pouce ou bien il est repré- senté par un petit tubercule « which may or may not support a nail ». Cinq pages plus loin (2), il déclare que tous les Singes ont les doigts armés d’ongles, excepté le pouce de l’Orang : « and those rudimentary tubercles already spoken of as representing thumbs of Colobus ». M. Mivart, après avoir affirmé un fait exact à la page 151 de l’ouvrage cité, déclare ce fait comme inexact à la page 156 du même ouvrage, la comparaison des deux phrases le démontre. Se contredire sans cesse est un des privilèges de Messieurs les Savauts Anglais ! SYSTÈME PILEl'X. — Sans tenir compte pour la caracté- ristique générale, de la disposition particulière des poils sur les (1) Loc. cil., p. 151. (2) Loc. cit., p. 156. — 51 — diverses parties du corps, disposition dont nous aurons à nous servit par la suite, la qualité du pelag'e, si l’on peut s’exprimer ainsi, n est pas la même chez les Colobes et les Semnopithèques. Les poils relativement ténus de ces derniers sont souples et doux au toucher; ceux des Colobes, gros et rudes, ne doivent leur souplesse apparente qu’à leur grande longueur; parmi les formes à poils relativement courts, on ne rencontre en effet jamais la mollesse de ceux des Semnopithèques. Vues au microscope à un grossissement de 60 diamètres, les cellules squamiformes de la cuticule ou épidermicule (1) des poils des Semnopithèques, offrent l’aspect de stries longitudinales in- terrompues, fortement colorées et tranchant sur la presque trans- parence des autres parties; l’axe est occupé par une substance médullaire foncée et continue; la coupe des poils est réguliè- rement circulaire. (PL XVI, fig. 10, 11.) Les cellules squamiformes de la cuticule des poils des Colobes offrent l’apparence de rides disposées en travers; ces rides sont irrégulières, onduleuses et souvent alternes; la substance mé- dullaire de l’axe est interrompue par places et modérément colorée; la coupe est franchement elliptique. (PL XVI, fig. 8, 9.) CALLOSITÉS ISCHIATIQL'ES. — Les Colobes et les Sem- nopithèques auraient, suivant M. Mivart (2), de petites callosités iscliiatiques : « they hâve small ischiatic callosities ». Il est superflu de rappeler que les callosités ont été longtemps niées chez certaines Formes de Semnopithèques; on sait aujour- d’hui que toutes en possèdent, nous ajouterons que dans aucun cas elles ne peuvent être qualifiées de petites « small », comme le veut M. Mivart. (PL XVII, fig. 1, 2.) La moyenne des dimensions des callosités prises sur dix indi- vidus des deux groupes, donne pour les Colobes une largeur de 38 millimètres sur une hautenr de 60 millimètres; la largeur des mêmes organes est de 30 millimètres pour les Semnopithèques, la hauteur ne dépasse pas 41 millimètres. (1) H. Milne-Edwards, Leçons sur la Phys, et l’Anat., etc., t. X, 1872-/4 p. 25. (2) Loc. cit., p. 15-1. 52 1 „ diamètres de 22 millimètres pour les La différence de. de donne m quelque rn;— .eurseanosll^—c^lesun.a, ^ .lAvfilouuées chez les autus. ES -Les anciens observateurs, comme les Natu- ra *“ s modernes, se sont demandé si les Colobes avaient des abamues ou s'ils en étaient totalement privés; les uns affirment ieni' présence, les autres la nient absolument, plusieurs se bor- nent à poser une interrogation sans essayer de la resou die, quel- ques-uns enfin gardent un silence complet. _ Comme on l’a vu précédemment (1), Illiger, Schinz, luscher, Lesson, O’Gilby et Dalhbom donnent des abajoues aux Colobes; Schlegel, Owen, Mivart déclarent qu'ils en sont prives; Des- marest, d’abord hésitant, déclare les avoir vues; Is. Geoffroy- Saint-Hilaire reste dans le doute, etc., etc. Enfin, Linnæus Martin, après avoir donné et discuté les opinions émises avant lui, expose les raisons qui le feraient pencher vei la négative. Nous croyons devoir reproduire ui extenso le passage de son ouvrage, car rien de plus complet n’a été écrit jusqu ici sur cette question : « It is indeed true (2), dit-il, tbat cheek pouches, which cannot be said to exist in tbe Semnopitheci, are assigned, as a distin- guishing character, to the Colobi : but upon this point there is some uncertainly. M. Ruppell, tbe only naturalist who has dis- sected one of tbese animais (3) does not make any mention of them. M. Ogilby bowever, in bis description of Colobus fuligi- nosus (4) observing tbat the face is short, tbe head round and the whole form and habit tbose of the Semnopitheci (5), says : « The theeth are of the usual form and number, and there are large and very distinct cheek pouches; and the adds : « I was tbe more par- (1) Pages 19 à 24. (2) Loc. cit., p. 493. (3) See bis account of the C. Guereza in noio Wirbelthier e Saugethiere , 1, 1835. (4) P. Z. S. of London, 1835, p. 98. (5) On verra que cette description est complètement fausse. — 53 — ticuliar in making this last observation, because tbe organs in question had not been previously recorded as existing in tbe Colobi, and because G. Saint-Hilaire in bis valuable lectures, of ,which it is a matter of great regret that so small a portion bas been given to tbe public, even doubts their existence. Of this however, tbere can be no longer any reasonable doubt; they are extremely apparent and ratber capacious in this specimen now under description » ; it is may here be remarked that Illiger, who etablished tbe Genus, and that Desmarest (1) who drew ut is cha- racter from Geoffroy, expressely affirm tbe presence of cbeek poucbes; and Geoffroy in bis lectures says : «Leurs abajoues sont assez développées ». Setting aside, however, Illiger, Des- marest and Geoffroy it is to be observed that tbe author of this work bas carefully examined the specimen in which Ogilby considers tbe cbeek poucbes to be both apparent and capacious; and though be hésitâtes in differing from so judicious a Natu- ralist, yet he cannot belp confessing that to felt be no means satisfied as to their real existance. It is true that there is a vacuum between tbe skin of the cbeeks and the jaw bon es. — A. vacuum not bounded posteriorly, as cbeek poucbes are, but communi- cating witb tbe bollow skin of tbe neck. Now, in effecting tbe préparation of the specimen — and tbe remark applies to others also, — the skin of tbe head bas evidently, been separated from tbe boues, and after the application of tbe ingrédients used, in preserving it, returned to its former position ; hence, in drying, the skin no longer adhering to the bones of the jaws, a space between the skin and jaws would naturally be tbe résultat; and in a specimen so prepared, it would be difflcult to say whether the vacuum thus presented, indicated capacious cbeek poucbes, or was marely a conséquence of tbe flaving of the head, and tbe subséquent contraction of the skin in drying. The fact is, that in dryed specimens, as they are usually prepared, it is very diffi- cult, if not impossible, to acertain precisely wether, in tbe living animais, cheek poucbes bare présent or not, and in this predi- carnent stands tbe Genus Colobus. » (1) Desmarest also gives cheek poucbes as characteristique of the Genus Semnopühecus, a palpable error proving now cautiously, the assertion of the most accurable Naturalists arc to be received. Ce n'est vas sans raison que Liunteus Martm ms.s c su, la d.ffl. onUé de reconnaître sur des peaux préparées h, présence d alra- " es U est toutefois des procédés faciles à employer e pouvant élucider la question, quand on se trouve en conservés dans de bonnes conditions, présence ne sujets conseives . , . . , ’ ^ .\ ovomnipp ni h discuter ici le joues, beaucoup aider à de sujets conservés mais comme nous n'avons ni à examiner ni à bien ou mal fondé des procédés taxidermiques, nous nous bor- nerons à demander aux animaux récemment tués et à ceux cou- seivés dans l’alcool, l’explication de l’énigme cherchée. Ayant eu à notre disposition un petit nombie seulement de Colobes, dans ces conditions exceptionnellement favorables, nous n’affirmerons pas que toutes les Formes du groupe possèdent des abajoues, mais la présence de cet organe que nous avons disséqué chez des Colobus ursinus (1) et ferrugineus, que nous avons vu chez des Colobus Isutcuicis, nous nutoiise h supposer que les autres Formes en sont également munies. Elles consistent eu un sac ovoïdo-trapézoïdal, légèrement aplati, et pourraient être comparées à une petite bourse faible- ment resserrée vers son ouverture (PI. XA III. fig. 1) ; comme chez les autres Singes, porteurs de poches semblables, elles s’ouvrent dans le voisinage des commissures labiales par une fente ellip- tique. Les abajoues des Colobes sont, en résumé, la reproduction fidèle de celles des Cercopithèques, avec des dimensions et une capacité beaucoup moindres. Si Linnæus -Martin a eu raison de dire qu’il faut accepter sou- vent avec réserves « cautiously » certaines assertions de Natu- ralistes célèbres « the most accurate Naturcilists », il a eu tort de mal choisir ses exemples, car lorsque E. Geoffroy-Saint-Hilaire et Desmarest, notamment, qu’il vise dans cette phrase, ont donné des abajoues aux Colobes, c’est qu’ils avaient vu ces abajoues, c’est que réellement elles existent! et on voyait bien à leur époque, on jugeait surtout sainement ! Les auteurs qui, comme on vient de le voir, donnent avec (1) Ce fait est en complet désaccord avec l’opinion de Waterhouse, qui (P. Z. S. of London, 1841, p. 85) affirme que sur un Colobus poly cornus ré- cemment mort, il n’a vu aucune trace d'abajoues : « of these (cheek-pouches) he found not the slighlest trace ». — 55 — raison des abajoues aux Colobes, les refusent aux Semnopi- thèques; en cela ils sont encore strictement clans le vrai, cette opinion du reste est universellement acceptée. Néanmoins, tout en étant privés d’abajoues, les Semnopi- thèques cependant en offriraient, dit-on, de faibles traces; pour être complet, nous devons relater quelques-unes des données émises à ce sujet : E. Geoffroy-Saint-Hilaire (1) se demande si les Semnopithèques ont des abajoues? « C’est un point qui est encore douteux, dit-il; d après les observations de M. Duvaucel, elles seraient excessi- vement petites; d’après celles d’Otto, on n’en apercevrait même aucune trace ». « Parmi les Singes de l’ancien continent, écrit G. Cuvier (2), les abajoues manquent dans les Orangs et les Gibbons; un léger pli de la peau, qui se voit dans les Semnipothèques en dedans de la commissure des lèvres, en offre quelques traces. » « Il paraît, disent Is. Geoffroy-Saint-Hilaire et F. Cuvier (3), que les Semnopithèques commencent à montrer quelques légères traces d abajoues, mais ces poches ne se marqueraient encore chez eux que par un léger pli de la peau ». Schlegel (4) distingue les Semnopithèques « de tous les autres Singes de l’ancien monde, à l’exception des Colobes (5), par le manque d’abajoues ». Dalhbom, dans son Tabula Generum Simiarum Semnopithe- carum (6), caractérise la division A, où il place les Semnopi- thèques, par cette phrase : « Sacculi buccales désuni », comme il caractérise aussi la division B, où il place les Colobes, par les mots ; « Sacculi buccales adsunt ». H. Milne-Edwards- dit expressément: « Chez les Semnopi- thèques, les abajoues sont rudimentaires » (7). (1) Loc. cit., 8 me Leçon, p. 7. (2) Leçons d’Anat. comp ., 2e édit., 1835, t. IV, l r » part., p. 383. (3) Hist. Nat. des Mammifères, édit. in-4°, t. I, 1833, p. 28. (4j Mus. Pays-Bas, loc. cit., p. 29. (5) Erreur précédemment discutée. (6) Loc. cit., p. 83. (7) Leçons sur la Pliys. et l'Anat. Comp., t. VI, 1860, p. 16. 6 " 5f ’ ~ ration el de consi- , cari Vog’t (0. " * ^bajoues, ou tout au Enfin, sU1 ' aU ithèques comme ï , imen taires ». déreriesS^” P ^nt que de et conservés dans moins commet pith èques ' ont montré le faible Les quelque ng p U dispose!» _ g des lèvres dont il en dedans des “““v comme la trace de. aba- replide iv ié- quant à le c011b 1 ité d ’Is. Geoffroy-Saint- Hilaire, de Cuvier et centions pour tel. Pour la plupart des auteurs, pour S4CS UBÏ»*® 1 2 3 4 S . obe3 e t les Semnopithèques ont des M .Mivart notamment, les col medianly loto the sacs laryngiens : « » ion ofthe thyro-hyoïd mem- front of the larynx, and is an brane » (2). étudiés ne nous ont pas montré Les Colobes que nous a , com me nous l’avons fait de traces de ces sacs e sa leB Formes, nous P our T 1“ «1 beaucoup eu sont privées; les pouvons déclarer du w possède nt souvent de très Semnopithèques a ^ Semnopithecm leucoprymnm, Ziï. mwM ^“ ao " des Galeries "ëtême qu^che^tousTeTsinges porteurs de sacs semblables, l'ouverture de ceux des Semnopithèques se trouve en dessous des cordes vocales, entre la base de l'épiglotte et lechancruie médiane du bord supérieur du cartilage tyroïde (3). L’entrée des sacs est protéjée par l’os hyoïde en forme de bou- clier bombé (Cuvier) (4) ou de bulle (H. M.-Edwards) (5); cet hyoïde bulliforme, propre à presque tous les Singes de l’ancien monde, semblerait rappeler avec des proportions moindres, celui (1) Loc. cit., p. 27. (2) Loc. cit., p. 151. (3) H. M.-Edwards, Leçons sur la Physiologie el l'Anatomie comparée, t. XII, 1876-1877, p. 450. (4) Leçons d'Anat. compar., 2 me édit., t. VIII, p. 781. (5) Loc. cit., p. 450. — 57 — é^al^mp 1 2 i!t U1& ’ COnS î ltUé par Une lar 8' e caverne osseuse, recevant lfvni 1 Une P ° 16 laryng,ienne et destill é, dit-on, à donner à x de ces animaux un volume considérable. Il serait cepen que!\ C T° nS ' n0US ’ téméPaire de Prendre affirmer, avec quel- ques auteurs, que l’hyoïde bulliforme et les sacs laryngiens des fdentiquî qUM ^ d6S aUtr6S SimienS COQCOUrent à ™ résultat La voix des Semnopithèques, comme celle de plusieurs Cerco- est r^r^Y'’ a dl ® positlons byoïdo-laryngiennes semblables, des Cvnocé^ e i PeU d é ^ endue; tout au plus p espèce d’aboiement h ./ 1 m es ’ conforrn és de même, pourrait-il être attribué tiens ? t0US l6S CaS ’ plU8ieurS Si ^ es «ans sacs laryn- ? ? nt lhyoide bulliforme, comme aussi plusieurs à sacs " nt rhy ° ïde établi sur lepIan de l’hyoïde de l’Homme, c est-a-dire à basihyal parabolique. Chercher à expliquer pourquoi la voix retentissante des Hur- leurs paraît correspondre à un hyoïde en forme de caisse osseuse « pour ainsi dire soufflée » (1), tandis qu’en thèse générale une voix faible est l’apanage des Singes à hyoïde même exception- nellement bulliforme, serait vouloir soulever d'inutiles hypo- thèses; aussi, imitant le silence prudent de E. Geoffroy-Saint- Hilaire nous nous bornerons à dire, avec lui : « Cela est ainsi, nous le voyons des yeux du corps et nous appelons à le voir comme nous le voyons nous-même » (2). Les Semnopithèques avec leur hyoïde bulliforme large et leurs sacs laryngiens, d’ordinaire assez vastes, comme les Colobes privés de ces sacs et à hyoïde bulliforme mais petit, rentrent dans les conditions de la majorité des Singes de l’ancien monde, et le volume de leur voix ne dépend en aucune façon de l’exis- tence de ces organes. C est également à tort, selon nous, que divers Naturalistes iegai dent la forme des branches montantes de la mandibule des Semnopithèques comme subordonnée à la présence des sacs laiyngiens, et qu’ils les comparent sous ce rapport aux Hurleurs d’Amérique. (1) P. Gerçais, loc. cit., p. 116. (2) Loc. cit., 9 e Leçon, p. 15. — 58 — ! • i n îavo-eur et la hauteur exces- II est unanimement ai miis ^ ^ m ândibule des Hurleurs est sive de la brauch ^ d’autre part, nous avons constaté, due à la grandeui y aro . eur relative et la direction avec plusieurs Anatomm u , Montante chez les Semnopi- presque verticale de cette brancne thèques. « est comme on le dit, logé entre ie^branches monlntes du maxillaire inférieur » (Beclart) (1) ; . e branches maxillaires, si larges et si hautes, sont des l,ra les qui flan ,uent et placent sous un utile abn une vaste caverne osseuse » (E. Geoffroy-Saint-Hilaire) (2); sr du volume de l'hyoïde dépend la capacité des sacs laryngiens; U était peu lo- gique d'écrire : « La branche montante de la mâchoire des Semno- pithèques ayant une hauteur, un élargissement, surtout dans la partie angulaire qui rappelle sa proportion dans les Hurleurs d’Amérique, la plupart des Semnopitlièques ont une poche gut- éinmin ,nmmnni(iuant avec le larynx à la manière de ces Hur- leurs (3) ». . L’étude des parties sur lesquelles sont établies ces données, conduit en effet à des résultat differents. (PI. XIX.) En s’en ranportant, par exemple, à un crâne de Mycetes fusais, Kulil., déposé dans les Galeries d’Anatomie comparée du Muséum, on voit que son hyoïde loin d être « log'é entre les apophyses montantes du maxillaire inférieur, loin d être abrite par de vastes murailles », se trouve au contraire situé dans le vide formé par les deux côtés du corps de la mandibule, il s’appuie en avant directement en dedans de la symphyse dont il est à peine séparé ; en arrière, la lèvre inférieure de la grande cavité hyoïdienne dépasse à peine le niveau postérieur de la dernière molaire; seule, la partie postérieure correspondant aux glossohyaux et donnant attache à chaque stylhyal, se relève suivant l’incli- naison de l’angle formé par la rencontre delà ligne dentaire avec (1) Trâité de Physiologie, 1870, p. 802. (2) Loc. cit., 9 e Leçon, p. 14. (3) Desmoulins, Dict. Class. H. N., t. VII, p. 564, article Guenon. — Phrase textuellement reproduite par Chenu : Encyclopédie H. N., Quadru- manes, p. 74, 1850. — 59 — le pied du bord antérieur de l’apophyse coronoïde (PI. XX, %• 1,2); l’hyoïde, de cette façon, est entièrement proieté en avant. Une conformation identique nous est fournie par un crâne de Mycetes niger, Kuhl., également déposé dans les Galeries d Anatomie comparée du Muséum. Chez un Mycetes seniculus, E. Geoff., dont le corps de la man- dibule mesure en longueur 93 millimètres, la longueur maxima de l’hyoïde est de 62 millimètres, plus court par conséquent de 31 millimètres, et correspondant encore exactement à l’espace délimité parles deux corps. ( Nl dans les de ux premiers cas, ni dans le troisième, l’hyoïde n est protégé par les branches montantes, et cela est si vrai qu’Is. Geoffroy-Saint-Hilaire a soin de dire, en parlant des Hurleurs : « Le corps de l’hyoïde dépasse en bas la mâchoire inférieure et forme au-dessous d’elle une saillie recouverte extérieurement et cachée par une barbe longue et épaisse» (1); qu’E. Geoffroy- Saint-Hilaire lui-même écrivait (2) : « La convexité de l’hyoïde est inférieure, c’est cette portion qui excède hors des maxillaires et qui procure aux Hurleurs leur menton saillant et piri forme ». Que, suivant l’opinion d’E. Geoffroy-Saint-Hilaire, la forme et la disposition particulière de la mandibule des Hurleurs ait re- tenti sur la configuration du crâne, c’est possible, nous n’avons pas d’ailleurs à discuter cette hypothèse, mais que cette forme et cette disposition aient pour but de protéger l’hyoïde, c’est une assertion démentie par les rapports des diverses parties entre elles. En revanche, nous les croyons destinées à faciliter un mode particulier de soutien d’un organe absolument en dehors des proportions ordinaires. Nous en trouvons la preuve dans l’énorme saillie des attaches musculaires à la paroi interne de la branche montante; pour sou- tenir l’hyoïde, pour faire mouvoir sa masse, l’action de muscles puissants était en effet nécessaire, l’étendue de leurs attaches devait être en raison directe de la résistance à vaincre et (1) Dict. Class. H. Nat., t. XV, 1829, article Sapajous, p. 131. (2) Loc. cit., 9 e Leçon, p. 17. — 60 — de la force à développer; de lé, la logeur inusitée de cette branche montante, largeur seule capable de supporter les pro- fondes et longues saillies, points d'insertion des muscles de la région hyoïdienne. Relativement aux Semnopithèques, cette supposition n est p as plus acceptable que l’opinion de Desmoulins. En premier lieu, la largeur des branches montantes de leur mandibule n’est pas tellement grande qu’il faille en tenir compte autrement que pour la différencier, comme nous l’avons fait, de celle des Colobes; elle n’est, au surplus, comparable à aucun point de vue avec la partie correspondante des Hurleurs, et pas plus que pour ces derniers, on ne peut 1 assimiler a une muraille protectrice. D’autre part, malgré le volume relatif des sacs laryngiens, un rôle de soutien ne saurait lui être rationnellement dévolu; l’étroitesse et l’obliquité des branches montantes de la mandi- bule de beaucoup de Singes à sacs laryngiens d’une capacité supérieure à ceux des Semnopithèques, est trop connue pour qu’il soit utile d’insister sur l’absence de toute relation entre les deux organes; si cependant on voulait chercher une cause h la forme des branches montantes des Semnopithèques, peut-être la trou- verait-on dans la brièveté et l’élargissement de la face? PIE*. — NARIiYES. — La disposition des narines dont l’im- portance est telle que sur elle repose la g’rande division des Singes de l’ancien et du nouveau monde en Catarliinins et Pla- tyrhinim, a fort peu attiré l’attention des Zoologistes en ce qui concerne les Colobes et les Semnopithèques. Seuls Is. Geoffroy- Saint-Hilaire (1), Dalhbom (2) et Gray (3) se sont quelque peu écartés de l’opinion généralement admise : Is. Geoffroy-Saint- Hilaire, pour montrer une sorte de passage entre les Singes de 1 ancien monde et ceux du nouveau, Dalhbom pour créer une division spéciale parmi les Singes Africains, et Gray pour carac- (1) Premier Mémoire sur les Singes, Archives du Muséum, t. II, 1841, p. 522. (2) Zoologisha studer, loc. cit., p. 94. (3) Cat. Monk. Lem., etc., 1870, p. 19. — 61 — tériser un type du groupe des Colobes, dont il a fait l’ infortuné Genre Guereza. La caractéristique des Catharinins et des Platyrhinins est tellement connue qu’il semble parfaitement inutile de la repro- duire, c’est ce que nous faisons cependant pour des motifs dont nous espérons faire ressortir l’intérêt. E. Geoffroy-Saint-Hilaire, dans sa division des Quadrumanes, et avec lui tous les auteurs, s’expriment ainsi : « Singes Catarhinins. — Caractères. — La cloison des narines étroite, et les narines ouvertes au-dessous du nez; les os du nez soudés avant la chute des dents de lait. » « Singes Platyrhinins. — Caractères. — La cloison des narines large , et les narines ouvertes sur les Côtés du nez; la suture de ses deux os ne disparaissant que dans un âge ava7icé. » Is. Geoffroy-Saint-Hilaire, de son côté, insiste de la façon sui- vante (2) : « Comparons, par exemple, dit-il, un Singe de l’ancien monde avec un singe d’Amérique, le premier n’a qu’un seul os du nez, la réunion de ses deux moitiés est opérée avant même la chute des dents de lait; le second conserve au contraire deux na- seaux bien distincts, à peu près pendant toute la durée de sa vie ; ce n’est que dans un âge avancé qu’ils viennent à se souder » (3). (1) Loc. cit., 6 e Leçon, p. 25 et 26. (2) Dict. Class. H. Nat., 1826, t. X, p. 78, article Mammifères. (3) M. Cari Vogt dit, à propos des Singes Platyrhinins (loc. cit., p. 47) : « Le pont nasal entre les orbites étant souvent assez étroit, il devient quel- quefois difficile de démontrer, sur le crâne osseux, le caractère tiré de la con- formation du nez ; tandis que sur les animaux vivants, on pourra toujours voir les narines très écartées et placées de côté ; c’est cette différence dans le nez cartilagineux qui a valu à ce groupe ls nom de Singes à nez plat ». M. Cari Vogt a sans doute oublié que le Platyrhinisme se reconnaît sur les crânes : par l’absence complète de soudure des os du nez, même chez les adultes, comme on vient de le voir ; en traduisant le qualificatif Platyrhinen par Singes à nez plat, il montre qu’il est très fort sur les diverses acceptions du mot grec irXa'tùç, mais il a sans doute encore oublié que pour E. Geoffroy- Saint-Hilaire créateur'du qualificatif, que pour tous ceux qui ont accepté l’opinion du maître, 7éXotTÙç voulait dire large et non pas plat, ce qui est absolument différent. C’est surtout dans un ouvrage de vulgarisation qu’il est interdit de dénaturer la pensée d’un auteur et de donner sciemment de fausses étymologies — 62 — ■ci posé, lorsqu’on examine extérieurement la région nasale Oolobes il est facile devoir que, contrairement aux Singes ? i -M/N n Âû on T>1 O f -\T t'iï î î civvx „ de la cloison qui les sepaie, bum 1 aux Platyrhinins, et que jusqu’ici, aucun Singe de ancien monde n’a positivement fourni à 1 observation. Tous les Colobes ne possèdent pas, il est vrai, ces caractères à un égal degré de développement ; exagérés chez le Guereza , ils suivent chez les autres une sorte de gamme décroissante jusqu’au Colubus vents où le Platyrhinisme atteint son minimum; mais, par contre, toutes les formes sans exception ont les os propres du nez séparés, non seulement avant la chute des dents de lait, mais encore et toujours à l’état complètement adulte. Rien de semblable n'existe chez les Semnopithèques franche- ment Catarhinins. (PI. XXI, fig. 5-6 et PI. XXII, fig. 4-5.) Is. Geoffroy-Saint-Hilaire (1) donne cependant aux Semnopi- thèques une cloison nasale « plus grande qu’on ne le suppose généralement »; ce caractère qu’ils partagent avec le Miopi- thccus, comme aussi l’étroitesse de cette même cloison chez plu- sieurs Singes Américains, l’autorisent à émettre la proposition suivante : « Ainsi, l’intervalle qui, selon les idées jusqu’alors admises, séparait les Singes de l’ancien monde et ceux du nouveau, se trouve presque intièrement comblé d’un côté : par les Eriodes, les Lagotriches et les Nyctipithèques, Singes Américains qui ten- dent à se confondre, par la disposition de leurs narines, avec les Singes de l’ancien monde; de l’autre, par les Semnopithèques et surtout par les Myopithèques qui se rapprochent, sous le même point de vue, des Singes Américains. « Toutefois, a le soin d’ajouter le Savant Naturaliste, ou doit se garder de croire qu’il ne reste rien de ces caractères que Buffon avait jugés si importants et qu’il croyait absolument géné- raux. Ils subsistent dans toute leur rigueur parmi les Singes de (1) Premier Mémoire sur les Singes, Archives du Muséum, t. II, 1841 p. 522 et 523. — 63 - 1 ancien monde pour la première tribu, et parmi ceux du nou- veau pour la dernière; et il est môme permis de conserver à ces caractères toute leur généralité, à la condition d’en modifier expression : la cloison internasale étant toujours mince ou mé- locrement épaisse, jamais large, chez les Singes de l’ancien monde à quelque tribu qu’ils appartiennent; large ou médio- crement épaisse, jamais mince, chez les Singes Américains. » Les Semnopithèques, malgré leur cloison internasale médio- crement épaisse, restent donc Catarhinins par leurs narines ouvertes au-dessous du nez et par leurs os propres du nez cons- tamment soudés avant la chute des dents de lait! Ils peuvent tendre, suivant l’opinion d’Is. Geoffroy-Sa int-Hilaire, à diminuer 1 intervalle existant entre les Singes de l’ancien et du nouveau monde, mais ce n’est encore qu’un faible acheminement. Les Colobes, au contraire, comblent cet intervalle par leur nez cartilagineux comme par leur nez osseux; ils sont Platyrhinins dans l'acception la plus stricte du mot. Ayant cherché à traduire par des chiffres le deg’ré d’épaisseur de la cloison nasale chez les Catarhinins et les Platyrhinins, nous avons obtenu les moyennes suivantes qui répondent à toutes les objections : Catarhinins, cloison internasale 4,10 Semnopithèques 5.07 Platyrhinins 12,09 G o lobe s 11,08 Les Colobes sont Platyrhinins, le fait ne peut être mis en doute; peut-on cependant les inscrire sous ce nom (1)? (I) La découverte du Platyrhinisme des Colobes appartient à Dalhbom, qui, dans son Tableau synoptique des Familles de l’Ordre des Primates, inscrit une division ainsi caractérisée : « Divis. 2. Simiæ Platyrhiniæ mundi veteriS ; dentibus molaribus — ; 5-5 ’ ventriculi ut apud familliam tertiam [Semnopithecœ). Cui pertinet Co- lobus Guereza Kuppel. » (Voir, loc. cil., tab. VI.) — 64 — _ ri p piatyrhinins serait incontestablement pré. La quahfica^ / dans l’origine ce mot avait été créé f désigner un ensemble de Sing'es se différenciant d un autre P Tlé unièmement par la disposition du nez ; ma, s du moment enS< l sert k désigner les Singes du nouveau monde qui, indépen- damment de ce caractère commun avec les Colobes, en possèdent Surs autres absolument étrangers à ees derniers, nous nous demandons s’il ne serait pas préférable de les classer sous une autre appellation destinée à les faire reconnaître entre tous les Singes Africains ? _ i . le terme Megarhinin nous semblerait, des lors, admissible. Nous avions d’abord songé à employer celui de Mesorhinien, comme devant indiquer d’une façon précise, une disposition de l’organe olfactif, intermédiaire en quelque sorte entre les Singes de l’ancien et du nouveau monde; mais il était inacceptable, car déjà usité en Anthropologie, il y est en outre pris dans une acception différente de celle que nous eussions voulu lui donner. Proposé par le Professeur P. Broea, en 1875, le terme Mesorhi- nin (11 sert à désigner un indice purement craniomé trique, par conséquent complètement étranger à la question qui nous occupe; et bien que notre regretté maître ait démontré que les trois indices : Platyrhinin, Mesorhinin et Leptorhinin, corres- pondent aux trois grandes divisions naturelles de la série des Races Humaines, bien que ces indices concordent, clans une cer- taine mesure, avec la conformation du nez cartilagineux, de telle sorte que le type Ethiopique est Platyrhinin ; le type Mongo- lique, Mesorhinin; et le type Causasique, Leptorhinin; il n’en est pas moins vrai que ces indices, spécialement employés pour les mesures crâniennes Anthropologiques, ne peuvent nullement servir à désigner un groupe quelconque de Quadrumanes. Lorsque dans deux Sciences aussi voisines que l’Anthropologie et la Zoologie, dont l’une en définitive est une branche de l’autre, des termes semblables servent à caractériser des parties différentes, de fâcheuses confusions en résultent et à tout prix on doit les éviter. Le terme Platyrhinin, bien antérieur en Mamma- (1) Instructions Craniologiques et Craniométriques, in Mémoires de la Soc. d' Anthropologie de Paris, t. II, 2e série, 1875, p. 177. - 65 — log-ie, doit donc être rayé du vocabulaire Anthropologique. Quoi qu’il en soit de cette manière de voir logique, comme du terme Megarhinin que nous proposons pour les Colobes, la con- or mat ion particulière de leur organe olfactif entrevu jusqu’ici c îez une seule Forme, mais propre à toutes, est un fait capital et sur lequel on ne saurait trop appeler l’attention (1). OtSEILLES. — L’oreille des Semnopithèques et des Colobes, de dimensions variables suivant les Formes, est’ cependant géné- ralement plus grande chez les premiers où la moyenne des men- surations donne 44 millimètres pour le diamètre vertical et 22 millimètres pour le diamètre transverse, tandis que cette moyenne est de 40 et 24 mllimètres chez les Colobes, de telle sorte que, dans son ensemble, l’oreille des Semnopithèques est presque parallélogramme; au contraire, chez les Colobes, elle tend à devenir semi-circulaire. (PL XXIII, fig. 1, 2.) La portion antérieure de l’hélix dans l’oreille des Semnopi- thèques est large, dirigée obliquement d’arrière en avant et de bas en haut; à la partie supérieure, l’hélix s’incurve légèrement en conservant sa largeur première jusqu’au premier tiers du bord inférieur, où il diminue d’épaisseur pour former une saillie obtuse; la rainure de l’hélix, profonde dans toute son étendue, est à peine indiquée le long du bord postérieur, faiblement con- cave en dessous de la saillie, puis régulièrement et longuement circulaire à partir de ce point. L’anthélix est excessivement déve- loppé, aussi large en haut qu’en bas et en côté; il porte dans toute sa région inférieure une dépression triangulaire; la fosse naviculaii’e est étroite et profonde, quadrangulaire; le tragus arrondi et proéminent; l’antitragus à peine indiqué; la conque assez large; le lobule fait complètement défaut. Généralement nue, l’oreille des Semnopithèques porte parfois quelques poils, disposés le plus ordinairement en pinceau à la partie supérieure de l’hélix. Chez les Colobes, la portion antérieure de l’hélix, peu déve- loppée, se dirige suivant une ligne onduleuse, oblique d’arrière (1) D r de Rocbebrune, Comptes-rendus Acad. Sciences, séance du 15 no- vembre 1886. I - 66 - haut; lu partie supérieure mince, sang des Formes; quelques-unes cependant portent des bouquets de longs poils insérés sur la ligne médiane de 1 anthélix. La différenciation de l’oreille des Semnopithèques et des Colobes, ressort suffisamment de cette rapide description; nous ne nous arrêterons donc pas à discutei la signification de la saillie du bord de l’hélix, que beaucoup font intervernir quand il s’agit d’établir la place des Singes; ils. ont une oreille pithé- coïde (expression consacrée), et en cela ils diffèrent peu de beau- coup d’autres; nous nous réservons, en traitant des Anthropo- morphes, d’examiner les théories de Meyer, Darwin, Virchow et Hartmann, relatives à ce sujet. ESTOMAC. — La présence d’un estomac compliqué, « multi- loculaire, sacculated stomach », chez les Colobes et les Semno- pithèques, est un des plus forts arguments que l’on invoque pour démontrer leur proche parenté et les relier les uns aux autres. Trop de caractères plaident en faveur de leur séparation pour que la disposition particulière de leur estomac puisse, en quoi que ce soit, infirmer notre manière de voir, d’autant mieux que sa complication n’est pas plus un fait organique, dont ces ani- maux auraient le monopole parmi les Simiens, que l’existence d’un cinquième tubercule à leur dernière molaire inférieure, que la brièveté, l’atrophie, si l’on veut, du pouce de leurs mains anté- rieures. Si les Colobes, sous ce dernier rapport, semblent en effet cor- respondre aux Atèles, les Cercocèbes, les Macaques, les Cynocé- phales ont, en commun avec les Colobes et les Semnopithèques, un cinquième tubercule à la dernière molaire inférieure; les Mycetes et les Atèles ont avec eux un estomac qui, pour ne pas — 67 — être aussi compliqué, n’en possède pas moins des tendances marquées au même mode de complication (1). La réunion des Colobes et des Semnopithèques, établie sur identité de composition de l’organe digestif, n’est donc pas missible, malgré tout, les particularités inhérentes à cet organe méritent d’être examinées, ne serait-ce que pour com- pléter et contrôler les faits jusqu’ici connus. Wurmb (2), d apiès Audebert (3), aurait entrevu la disposition compliquée de l’estomac des Semnopithèques, quand il dit for- mellement « que l’estomac du Kahau ( Nasalis nasica, E. Geoff.) est extraordinairement grand et d’une forme irrégulière ». On doit à Otto (4) la première description de l’estomac du Sem- nopitheci/s leucoprymnus, Otto; description parfaitement bien faite, malgré le rôle inacceptable qu’il fait jouer à l’organe digestif. Plus tard, le Professeur Duvernoy confirmait la découverte d’Otto, chez les Senmopithecus entellus, F. Cuv. ; nemæus, F. Cuv. ; et cucullatus, Is. Geoff., ainsi que le constate la mention qui en est faite par Is. Geoffroy-Saint-Hilaire, dans la partie Zoologique du voyage de Bellanger aux Indes Orientales (5). R. Owen (6), h son tour, étudiant la même organisation chez (1) Quelques traces de boursoufflures le long de la grande courbure de l’es- tomac des Alouates ( Mycetes ), les rapprochent un peu de celui des Semnopi- thèques. (Cuv,, Leçons d'Anat., 2 e éd., t. IV, 2e part., p. 28.) I.a conformation des dents des Hurleurs est en rapport avec la facilité plus grande qu’ont cos animaux de se nourrir de substances végétales, et leur estomac est compliqué. (P. Gervais, H. Nat. Mamm., t. I, p. 116.) Les Hurleurs se nourrissent plutôt de feuilles que de fruits et leur estomac est composé comme celui des Semnopithèques. (Schlegel, loc. cit., p. 146.) Chez les Atèles, le grand cul-de-sac de l'estomac est vaste et disposé à se boursouffler. (Cuv , loc. oit., p. 29.) (2) De Kahau, Batav. Genootsch. Verhand III, 1781, tnd. ed., 1824, p. 217-222. (3) H. Nat. des Singes et des Makis, art. Kahau, p. 2, Paris, an vin. (4) Uber eine neue affenhai t den Cercopithecus ? leucoprymnus, in Nova acta Phys. Med. Acad. Cœs. Léopold, t. XII, p. 505, pl. xlvii, 1825. (5) Loc. cit., p. 34. (6) On the sacculated form of stomach as it exists in the Genus Semnopithe- cus, in Transact. of Z. S. of London, vol. I, 1835, p. 65 à 70 et pl. vin et ix. — 68 — - «Æi.'S' i SS eXüonTotto.'qu-n cite une foie connue par hasard, à exagérer Où i examinait l'estomac des Semnop.thecm entellus, F. Cuy., et neLus F Ouv., rectifiait les données d'Otto et d Owen. EnfinOwen, dans une note très courte (2), informait la Société Zoologique de Londres, que l’estomac des Colobes ne différait en rien de celui des Semuopithèques. A part certains faits de détail sur lesquels nous aurons à in- sister, les descriptions d’Otto et de Duvernoy méritent d’être repro- duites, parce qu’elles sont seules véritablement exactes, parce que, surtout, beaucoup d’auteurs semblent ne pas les connaître et s'en réfèrent uniquement au mémoire si discutable d’Owen. Considérant comme inutile de donner le texte allemand d Otto, nous empruntons à Is. Geoflfroy-Saint-Hilaiie 1 analyse qn il en a donnée en 1826, dans le Bulletin des Sciences Naturelles, publié sous la direction de de Férussac (3). « L’estomac, dit-il, est très singulier et très différent, non seu- lement de celui des autres Guenons, mais même de celui de tous les autres Singes. Il est extraordinairement volumineux et au moins trois fois aussi grand que celui d’un Cercopithecus de même taille. Sa forme est aussi très remarquable ; car, au lieu d 'être rond, comme chez les Guenons, il a de la ressemblance avec ceux du Kanguroo Géant et du Kanguroo Rat; sa moitié gauche forme une large cavité, tandis que la droite est rétrécie, enroulée sur elle-même et représente un intestin; et tout l’or- gane est si considérable que sa grande courbure n’a pas moins de deux pieds et un pouce. Enfin, ce qui achève de le rendre semblable à un intestin, c’est qu’il est comme un colon, bridé par deux rubans musculaires très prononcés; l’un d’eux est placé le long de la grande courbure, et l’autre le long de la petite; et comme ils sont beaucoup plus étroits que l’estomac lui-même, les (1) Quelques observations sur le canal alimentaire des Semnopithèques, in Mémoires Soc. du Mus. H. Nat. de Strasbourg, t. II, 1835, p. 1 à 8 etpl. i. (2) P. Z. S. of London, 1841, p. 84. (3) Loc. cit., t. VIII, p. 264, n° 202. — 69 — parois de ce viscère font latéralement une forte saiLlie et forment, comme dans un colon, une suite non interrompue de loges spa- cieuses, bridées par des fibres musculaires qui se perdent trans- versalement entre les deux longs rubans. Les membranes de l’estomac sont généralement minces comme elles le sont ordi- nairement chez les Guenons; mais les fibres musculaires sont partout visibles. Elles sont surtout très prononcées sur un point de la paroi postérieure où se trouvent, presque comme dans les Oiseaux de proie, d’épais faisceaux musculaires disposés en étoile. Quant au canal intestinal, il n’offre rien de particulier; enfin, les abajoues manquent complètement. « Otto paraît porté, continue Is. Geoffroy-Saint-Hilaire dans son analyse, à regarder le grand développement de l’estomac comme nécessaire chez les espèces privées d’abajoues, et à croire que ce viscère et surtout sa portion gauche pourraient bien servir, chez les Semnopithèques, de magasin pour conserver une grande quantité de nourriture et remplir ainsi, chez ces espèces, les fonctions des abajoues. A.u reste, la structure et les dimen- sions remarquables de l’estomac chez le Semnopithecus leuco- prymnus, l’ont aussi porté à d’autres conjectures. « Lorsque je songe, dit-il, en terminant son mémoire, à l’es- tomac muni à sa partie postérieure d’un appareil musculaire particulier, prodigieusement grand, divisé en loges nombreuses, fortement bridé par des cordons musculaires; à la forme des dents et aux autres ressemblances qui existent entre ce Semno- pitlièque et les Ruminants, je puis h peine me défendre de la pensée que ce Singe peut aussi ruminer ( Ruminiren ) ! » Duvernoy, de son côté, décrit l’estomac du Semnipothecus entellus, F. Cuv., de la façon suivante (1) : « Dans l’Entelle, l’œsophage est proportionnellement d’un petit calibre. Il a extérieurement une couche de fibres longitu- dinales en dessous, transversales en dessus. En approchant du cardia, elles sont toutes longitudinales et se prolongent en rayonnant sur la rég’ion cardiaque de l’estomac. Ce viscère a, par ses étranglements et ses vastes boursouffiures, l’aspect du gros intestin du Cheval. Elles sont dues surtout à deux bandes liga- — 70 — i x v nne su it la grande courbure et 1 autre la petite. r" 1 2 ! 1 !!?™ cardiaque commence à gauche de l'œsophage. Sep Le cul-de-sac < extérieurement en deux lobes, par un fo,Kl “ d i r, : u en ett«më n t en deux grandes eeHu.es : la ruban nnto) . , cœc um distinct, l’inférieure se con- qunérieure forme comme un cæcum , n^rl avec le o-rand cul-de-sac qui se prolonge en arrière et à te‘ Toute la partie gauche de l'estomac et la partie moyenne jusqu’au delà de l'œsophage, à droite, est large et très phssée ou hoursoufflée lorsqu'elle est distendue. Plus loin jusqu au pylore, l’estomac se rétrécit tout à coup, et ne forme plus qu un boyau pylorique dont le calibre n’est sans boursouflures que dans son dernier tiers. Les parois de cet estomac sont minces. Elles s’épais- sissent un peu cependant dans les régions cardiaque et pylorique où la musculeuse et la celluleuse sont plus fortes. Autour de l’orifice cardiaque, la muqueuse semble revêtue d’une sorte d’épi- derme ». Dans la deuxième édition des Leçons d Anatomie comparée de Cuvier (1), Duvernoy décrit d’une façon encore plus concise, l’estomac des Semnopitlièques. « Cet estomac, dit-il, a l’aspect d’un gros intestin de Cheval, plissé en plusieurs vastes boursouflures pai deux îubans ten- dineux qui suivent ses deux courbures ; ces boursouflures sont plus développées dans le grand cul-de-sac, tandis que la portion qui est à droite du cardia est beaucoup plus longue, se replie sur elle-même comme un intestin et va, en diminuant de dia- mètre, jusqu’au pylore. » Malgré sa qualité d’organe compliqué, l’estomac des Semno- pitlièques (2), de quelque façon qu’on l’envisage, présente comme l’estomac de l’Homme, comme celui de tous les Singes, deux faces, deux bords, deux extrémités et deux orifices. A l’état de vacuité, les deux faces de l’organe sont appliquées l’une à l’autre et dirigées horizontalement par rapport à une verticale passant par le centre du corps de l’animal; à l’état de distension complète, la grande courbure garde la direction (1) Loc. cil., p. 27. (2) Tout ce que nous disons de l’estomac des Semnopithèques s’applique, sans aucune restriction, à celui des Colobes. — 71 — horizontale pendant que la petite, contournée sur elle-même e dirige perpendiculairement de haut en bas et un peu de dedans en dehors. Les bords sont irréguliers, le supérieur curviligne s’infléchit o îquement de droite à gauche, l'inférieur onduleux conserve la direction horizontale et porte un cordon tendineux, dont le iole apparaît au moment de l’ampliation de l’organe L’extrémité gauche ou grand cul-de-sac est largement bour- souflée pendant la dilatation, à boursouflures plus ou moins volumineuses, généralement ovoïdes ou irrégulièrement arron- dies et dépassant exceptionnellement le nombre de sept. Ces boursouflures sont la conséquence directe de la bandelette longitudinale, d’une part, qui, plus courte que la circonférence de la grande courbure, la plisse pendant son ampliation; d’autre part, des fibres presque perpendiculaires à son axe, qu’elle envoie de distance en distance et sous l'influence desquelles se pro- duisent les étranglements et les sillons séparatifs des boursouf- flures. Un étranglement plus accusé que les autres existe au point de jonction de la grande et de la petite courbure et peut être considéré comme partageant l’organe en deux portions dis- tinctes. C’est en vain que nous avons cherché à différencier le lobe supérieur de la division médiane du cul-de-sac cardiaque, assimilé a un cæcum par Duvernoy, nous ne pouvons y voir que l’une des boursouflures précitées, un peu plus accusées que ses voi- sines (1). L extrémité droite du petit cul-de-sac est intestiniforme; plus ou moins contournée sur elle-même et bridée par deux bande- (1) « Chez le Doue (Semnopithecus nemæus, F. Cuv.), dit Duvernoy ( loc . cit., p. 5), le fond du cul-de-sac cardiaque n’est pas bilobé »; nous citons le fait sans commentaires. Nous avons trouvé, chez un Colobus ursinus, quelque chose d’ana- logue aux fibres musculaires disposées en étoile (sternformige muskelfasern) de la figure 3 d’Otto (loc. cit., pl. xlvu), et considérées par lui comme un appareil musculaire particulier; cette disposition n’est nullement un carac- tère propre à l’extrémité du cul-de-sac cardiaque ; quelques individus, ceux entre autres chez lesquels une des boursoufflures est plus accusée, présentent des fibres rayonnantes au centre de l’étranglement, mais jamais aussi stelli- forrnes que celles de la figure d’Otto ; elles ne diffèrent, du reste, que par leur nombre des fibres séparatives des autres boursoufflures. 7 -72 — , -, ri in îles ■ elle diminue de diamètre de son origine à l a lettes long'itud ^ „ nt bou rsoufflée dans toute sa partie a ri . région pylorique 1)re sque iisse dans ie dernier tiers inférieur, térieure dlssemonW partiou ii èrem ent, que la comp* C „ e r "rard^Semnopithèques avec un colon de Cheval, raibon de 1 e d’Homme, ce qui est aussi vrai sxs- — ce sont le même aspect variqueux, les mêmes s, lions ou étrangle- ments qui séparent les bosselures. Il est à remarquer, cependant, ou 'e des trois bandelettes propres au colon de 1 Homme comme à celui des Semnopithèques et des Colobes du reste (PI XXIV, fio- 2) une fait ici défaut; les deux bandelettes parallèles exis- tait s’arrêtent à quelque distance de la région pylorique. T ’nrifice œsophagien est étroit, bien que son diamètre si un peu celui de l’œsopliag’e. L’orifice pylorique, également étroit, se distingue extérieure- ment par un léger rétrécissement de la portion de la petite cour- bure qui le précède immédiatement. Contrairement à l’opinion d’Otto et de Duvernoy, les parois de l’estomac des Semnopithèques sont d’une épaisseur assez consi- dérable; sur un estomac frais, fendu longitudinalement, cette épaisseur atteignait de 3 à 5 millimètres. La surface libre de la tunique muqueuse piésente, fi 1 état de vacuité de l’organe, une quantité considérable de bourrelets épais; beaucoup plus grands dans la région cardiaque, ils sont disposés perpendiculairement à l’axe de la bandelette tendineuse inférieure; alternes entre eux, ils s’irradient de lfi en ondulant, sur toute la paroi du viscère; ridés transversalement par de petits plis, ils offrent à l’œil un aspect feuilleté; les mêmes bour- relets, mais plus faibles, se retrouvent dans la petite courbure, mélangés à d’autres petits plis irréguliers et lisses (2). (PL XXV, fig. 2.) A son entrée dans l’estomac, l’orifice œsophagien est recouvert (1) Nouveau manuel d'Anat. comp., t. Il, p. 456, 1849. (2) Cette disposition de la muqueuse est conforme à la règle générale : « Les plis que présente la muqueuse gastrique sont le résultat du resserrement de l’estomac. Ils atteignent des dimensions d’autant plus grandes, et se montrent — 73 - (le rides longitudinales musculeuses; l’orifice pylorique. à parois excessivement épaisses, porte des rides longitudinales sem- blables, mais plus longues, plus volumineuses, quelques-unes comme anastomosées. (PI. XXVI.) Dans toute son étendue, l’estomac, ainsi considéré à l’état de vacuité, ne montre de divisions d’aucune nature, partout sa struc- ure est la même, partout sa muqueuse offre les mêmes bour- relets, les mêmes rides, les même plis. L estomac des Colobes, entièrement construit sur le plan de celui des Semnopitbèques, en diffère seulement par un volume moindre de la portion, cardiaque, par la disposition de sa petite courbure plus intestiniforme, relativement plus longue, d’un diamètre plus large et faiblement contournée sur elle-même dans le voisinag-e de la région pylorique. Dans sa rapide étude de l’estomac du Colobus ursinus, Owen expose (1) que si cet organe est plus petit chez cette forme que chez, les Semnopithèques, proportionnellement au corps, cela provient peut-être de ce que le sujet étudié était jeune.’ ^ Cette objection ne saurait prévaloir; ayant comparé l’estomac d’un Semnopithecus entellus, adulte, avec celui d’un Colobus Ursinus , également adulte (2), nous avons obtenu les mesures suivantes : DÉSIGNATION DES MESURES. Sem- nopithecus ENTELLUS. Colobus ursinus. Longueur du corps de l’animal, queue non comprise. . . Circonférence de la grande courbure 0,(72 0,550 0,611 1,161 0,150 0,590 0,370 0,410 0,780 0,115 — de la petite courbure — totale de l’organe Grand diamètre cardiaque Des deux individus adultes, le Colobus ursinus, le plus grand, possède l’estomac le plus petit; les Semnopithecus d’autant plus nombreux, que le resserrement de cet organe est plus prononcé, et que sa capacité est elle-même plus considérable. » (Sappey, Traité d'Anal., descript., l re éd., t. III, p. 113, 1857.) (1) Loc. cit., p. 84. (2) Ces pièces existant aux Galeries et au Laboratoire d’Ànatomie comparée du Muséum, il est facile de contrôler nos dires. - 74 - „ w rav et Co/obus fernigineus, E. Geoff., nous ont Ti memes proportions; l’assertion d’Owen est, noua l e donné 1 y les faits; ce n’est pas seulement clans Ce re pétons, démentie par cas que ses observations sont discutable . ! This stomaeh, dit Owen (1), may »e regarded as consista “‘P,’.' 1 2 3 ! c’ardiacVouch with smoot and simple parieties slightlj bifîd at the extremity. 9 üd > _ ^ middle very wide and sacculated portion, grd ^ narrow elong'ated canal, sacculated at its commence- ment and of simple structure towards its Germination. » Puis il ajoute :.« The latter division from its greater vascularity and the more abundant distribution upon it of the nerves of the eight pair i regard as the true digestive stomàch ; the preceeding divisions appear to be preparatory réceptacles 01 îeseivoiis. » Rien ne justifie cette dernière supposition, car lapoition pylo- ri que n’est ni plus vasculaire ni plus abondamment innervée que les autres rég'ions de 1 estomac (2) ; en la considérant comme le siège de la véritable digestion, Owen s’inscrit parmi les adeptes d’une école dont les théories ne sont plus enseignées; aussi, malgré l’autorité que l’on accorde à 1 Anatomiste Angolais, nous avons de multiples raisons pour nous en rapporter de pré- férence à l’un de nos plus affectionnés Maîtres de l’École de Médecine de Paris et d’écrire avec M. le Professeur Béclard (3) : (1) Loc. cil., p. 66. (2) Il serait à désirer, dans un intérêt général, que MM. les Auteurs Anglais fussent un peu moins sobres de renseignements. Owen, notamment, en parlant de la huitième paire de nerfs, oublie de dire quelle est la classification qu’il a suivie ; comme D r en Médecine, nous devons savoir que c’est celle de Willis, et que, par conséquent, il envisage ici les Pneumogastriques (deuxième portion de la huitième paire de Willis), mais beaucoup sont sensés l’ignorer, et comme en France on suit d’ordinaire la classification de Soemmering , pour qui les Pneu- mogastriques forment la dixième paire, tandis que ceux de la huitième sont les Nerfs auditifs, il pourrait en résulter des inconvénients déplorables tels que celui-ci, par exemple : voir un Naturaliste, peu versé dans l’étude de la Névro- logie, supposer même un instant qu’Owen fait innerver l’estomac des Semnopi- thèques parles Nerfs constituant l'élément essentiel du sens de Vouie! (3) Traité élémentaire de Physiologie Humaine, p. 93, 1870, 6° édit. — 75 — « On a dit et répété que la membrane muqueuse de la portion pylorique de 1 estomac était la portion en rapport avec la sécré- tion du suc gastrique. On a comparé la portion pylorique de 1 estomac avec le dernier estomac des ruminants, et le grand cul-de-sac de l’estomac avec les premiers estomacs des herbi- vores; dès lors, on a considéré la partie droite de l’estomac comme le véritable lieu de la digestion, et la partie gauche comme une sorte de réservoir ou de lieu de dépôt. Les faits ne confirment pas cette supposition. » Cet extrait relatif à l’Homme est applicable, sans restriction, aux Semnopithèques et aux Colobes. _ La division de l’estomac, en trois parties parfaitement dis- tinctes, n’est pas plus recevable que le rôle particulier de la région pylorique; entre autres preuves, c’est qu’Owen, après avoir décrit séparément chacune de ces parties (nous les exami- nerons bientôt avec lui), fait la déclaration suivante (1) : « In considering this stomach as being made up of three prin- cipal divisions, it must not be understood to suppose thern as being equally distinct with the different cavities of Ruminant or Ceta- ceous stomach : they are non characterised by any essential diffé- rence of structure, fore non of them possesses a cuticular lining. The three divisions are, however, sufficiently obvious to justify their separate considération for the facility of the description of so complicated on organ. » Ce serait donc surtout pour faciliter la description de l’estomac que ses trois divisions, existant du reste, seraient intentionnel- lement aussi nettement tranchée. Dans ces conditions, étudions-les avec Owen. Il affirme d’abord que ce qu’il appelle la poche cardiaque « cardiac division » est séparée de la portion médiane « from the middle division » par un fort rétrécissement « a well marked constriction » ; il va même jusqu’à donner, en pouces, «2inches », le diamètre de l’ouverture de communication au moment précis de la plus grande dilatation de l’estomac; il lui paraît, à cause de cela, comme très probable qu’à l’état de vacuité de l’organe, la contraction des fibres qui entourent ce rétrécissement le fer- (1) Loc. cit., p. 67. — 76 — liment de telle sorte que la poclie cardiaque devient “"té tout à fait distincte : « and thus form the cardia,, P ' m! “prftend’n'e cavité distincte, l’espèce de cæcum de Duvemoy, divisant eu deux le cul-de-sac casaque, u é ait autre qu’une des boursouflures de la portion gauche de "estomac, n’ayant pas plus de fibres crcu arres, part.cuheres, que partout ailleurs; mais Owen, éprouvant le besom détail, r une comparaison, et jugeant opportun d appuyer sa démons- tration sur une particularité organique, créait une sorte de sphincter « the circulai' fibres which surround the constriction, rnay. by the act of contraction, render the séparation com- plété (2) ». Le Savant Ang’lais s’est totalement mépris dans sa comparaison comme dans son explication physiologique. On a, dit-il, observé une disposition semblable chez certains Hommes dont la division de l’estomac en deux moitiés, 1 une cardiaque, l’autre pylorique, est telle, qu ils sont capables de régurgiter à volonté une partie du contenu de leur estomac pour le ruminer; à plus forte raison, il est rationnel de penser qu’un phénomène de même nature doit se produire (parfois au moins) chez les animaux h estomac compliqué que l’on étudie ici : « A similar tendency to a séparation of the cardiac from the pyloric moiety of the stomach lias been observed to exist, in a greater degree, that enables some Men to regurgitate at will, a small portion of the contents of the stomach, or to ruminate. Such an action is therefore still more likely to take place, occa- sionally at least, in animais which possesses the complicated stomach here descrihed : and there, ajoute Owen, is a provision in these stomachs for the passage of ruminated food, or such as is of a fluid or easely digestible nature, directly into the second or sacculated division (3). » La comparaison de la double poche cardiaque des Semnopi- thèques, avec la division en deux parties, l’une cardiaque, l’autre (1) Loc. cil., p. 66. (2) Loc. cil., p. 66. (3) Loc. cil., p. 66. — 77 — pylorique de certains Hommes, est fausse parce qu’elle ne s adresse pas à des régions similaires; mais fût-elle exacte, les conclusions d’Owen seraient, malgré tout, inacceptables parce qu elles reposent sur des erreurs anatomiques et physiologiques protondes. D H Il est en effet inacceptable, au point de vue anatomique, de dire que l’estomac de certains Hommes est séparé en deux moitiés distinctes, car « s’il n’est pas extrêmement rare, comme l’en- seigne un autre de nos Savants Maîtres, M. le Professeur Sappey (1), d’observer sur la partie moyenne de l’estomac un léger étranglement qui semble le diviser en deux lobes, cette dépression circulaire ne reconnaît nullement pour cause une disposition native ou primordiale; elle est due à la contraction plus énergique et toute fortuite des fibres circulaires correspon- dantes. Plusieurs observateurs l’ont vue se produire chez les ani- maux dans le cours de leurs vivisections. Le même phénomène a lieu exceptionnellement chez l’Homme. Aussi, lorsqu’on in- suffle ces estomacs biloculaires, voit-on les deux poches, dont la formation était récente, s’effacer complètement et ne pas se repro- duire après la déplétion de l’organe ». Il est non moins inacceptable, au point de vue physiologique, d’attribuer la rumination chez l’Homme à une disposition parti- culière de l’estomac. « La rumination dans l’espèce humaine, dit H. Mil ne Edwards (2), ne dépend d’aucune anomalie dans la structure de l’estomac et résulte principalement d’un trouble dans les mou- vements de cet org’ane et de l’œsophage. La régurgitation myri- cique est précédée d’une contraction de l’estomac, qui tend à pousser dans l’œsophage les aliments dont il est chargé; mais ce déplacement ne paraît pouvoir s’effectuer que quand le dia- phragme ou les muscles abdominaux pèsent en même temps sur ce viscère. La gorgée de matières, ainsi introduite dans l’œso- phage, est poussée vers le pharynx par les contractions péristal- tiques de ce conduit et l’individu peut, h volonté, l’avaler de nouveau ou le faire avancer jusque dans sa bouche. » (1) Loc. cit., t. III, p. 96. (2) Loc. cit., t. VI, p. 330. — 78 — Chez 'es animaux essentiellement ruminants dont l’estomac est^ construit en vue du rôle physiologique qu, leur a valu l. Ut I et estomac, abandonné à lui seul, sera.t également i m . propieTrempt » fonction ; pour qu'elle s’effectue, la contrac on des muscles abdominaux est indispensable, et on peut rendre la rumination impossible en paralysant ces muscles par la section de la moelle au-dessous des nerfs qui animent ces muscles (1). Les sources auxquelles nous puisons nos arguments, en garan- tissent la validité et démontrent combien Owen s’est écarté de la vérité dans ses appréciations sur la constitution et le rôle de l a région cardiaque de l’estomac des Semnopithèques. II s’en écarte de même quand il décrit tout un système de piliers, de sillons, de fibres, dont la forme, la direction, les actions combinées établissent tantôt une clôture complète entre l’œso- phage et la poche médiane, tantôt un canal superficiel oblique communiquant avec cette même poche : « À ridge is continued along’ the pyloric side of the cardiac orifice obliquely to the fold in the middle division winch is situated next beyond the constriction. A second ridge is conti- nued from the right side of the cardia in to the lower part of the septum that separate the cardiac, from the middle compartiment : and consequently between these ridges a shallow canal is con- tinued from the œsophagus to the middle division of the stomach. Supposing the circulai’ fibres which form the ridges to contract simultaneously which those forming the constriction above, then the communication between the œsophagus and middle division of the stomach would be eut off; but, on the other hand, if the fibres were relaxed, the food, and especially liquid food, would pass along the oblique canal directly into the middle compartiment (2). » Avec ses tendances manifestes à croire à la rumination des Semnopithèques, Owen devait nécessairement chercher tout au moins l’équivalent de l’espèce de rigole se prolongeant de la paroi antérieure du bonnet jusque dans le feuillet et que l’on sait exister chez les véritables ruminants. (1) D r Béclard, loc. cit., p. 143. (2) Loc. cit., p. 66. — 79 — au^m^dTs'fih Cette i ! i 2 f 0le serait ™ canal oblique circulant de ce le de la \ f ’ Teprésentant la eouttière séparée „ , 1 la P ° Che Cardia( l ue P ar grand repli cloisonnaire et ! , p 6 V ° ie aux matières s °lid.es, mais surtout aux matières la. eus es, pour operer leur passage du cardia au compartiment du milieu. Nous n’avons probablement pas su découvrir cette remarquable rigole ! Une exagération dans le nombre des boursouflures de la poche médiane, portées à 11 tandis qu’elles ne dépassent pas, on l’a vu un maximum de 7; dans la.profondeur des sillons qui les sépa- rent à peine déprimés de quelques millimètres et qu’Owen fait pénétrer dans la cavité à une distance d’un pouce (0,024) ou d’un demi-pouce (0,012), sont encore des faits contraires à ce qui existe. Quant aux figures, elles ne répondent pas même à la des- cription. La singulière collection de petits ballons paraissant attachés par leur base à la partie inférieure de l’œsophage, et suivies d un piolong’ement bosselé, tordu en forme de trompe ayant pour embouchure une olive, ensemble que l’on voit sur la planche VIII du Mémoire cité, peut être l’image d’un estomac de Semnopithecus entellus, mais telle qu’elle existait dans l’imagi- nation d’Owen ou du dessinateur chargé de ses illustrations (1). C’est ici, plus que jamais, le cas de rappeler la phrase de Lin- næus Martin : « A palpable error proving liow cautiously, the assertion of the most accurable Naturalists are to be received (2) ». L’examen attentif que nous avons fait de l’estomac de trois individus de Semnopithecus entellus, la figure d’après nature que nous en donnons; celle du Colobus ursinus, si peu différente à tous les points de vue; enfin, l’étude de deux autres estomacs de Semnopithecus Maurus, indiquent suffisamment que nous n’avons pas à la légère, discuté le travail d’Owen. Toutefois, comme il est des sommets qu’on ne saurait toucher (1) La vérité nous oblige à dire que la figure du P r P. Gervais ( loc . cit., p. 56), d’un estomac de Semnopitlièque neigeux, peut être une image théorique parfaite à l’appui de l’opinion de ceux qui divisent l’estomac des Semnopithèques et des Colobes en trois parties tranchées, mais quelle ne ressemble absolument en rien à ce qui existe réellement. (2) Voir plus haut, p. 53. - 80 — P11 „ oûte comme malgré l’autorité des Savants dont l 6s “S cite doivent nous servir d'égide, beaucoup nous le savon, extraits cites nous lisant, nous laissons de côté r «n et nos planches, pour renvoyer à celles d’Otto et de Duvernoy et quand les rieurs auront médité ces descrip. ï, ZZ il. auront comparé avec la planche VIII d'Owen : le, fl“ ures 2 et 3 de la planche XLVII d'Otto (estomac dilaté), d'u„ e scrupuleuse exactitude; la ligure 1, planche I de Duvernoy (estomac contracté), non moins exacte, ,1s décideront si i e Cuvier Anglais, comme ils osent l’appeler, est exempt de criti- ques, lui qui les a si peu ménagées au savant seul capable de porter le poids d’un nom aussi illustre, à notie giand, notre immortel Cuvier ! L’estomac des Semnopithèques et des Colobes, malgré son caractère compliqué, est comparable, avons-nous dit en com- mençant, à l’estomac de l'Homme et de la plupart des Mammi- fères. Quoique divisé par un étranglement en deux portions, l’une cardiaque, largement boursouffl.ee, lautie pylorique intes- tiniforme, ce qui au premier abord pourrait le singulariser, il ne présente cependant, dans sa cavité, rien qui autorise à penser qu’un rôle plus complexe que d’habitude lui soit particulièrement dévolu. Partout, avons-nous dit encore, on retrouve les mêmes bour- relets, les mêmes rides, les mêmes plis; nulle part la tunique muqueuse n’éprouve de modifications spéciales, analogues à celles de l’estomac des ruminants ou bien de d’autres herbivores. Il nous semble que dans ces conditions il est possible, sans recourir à des suppositions que démentent les faits, d’expliquer la cause de cette complication. Un estomac compliqué, nous ne disons pas composé, paraît être l’apanage d’un assez grand nombre de Mammifères essentiel- lement herbivores (1) ; nous pourrions citer le Kanguro, exemple choisi par Owen, d’après Otto; il ne pouvait en être autrement : (1) Certains Cétacés font exception à cette règle; les Baleines notamment, dont la nourriture est animale, ont un estomac à cinq compartiments, quelque- fois plus. Peut-on attribuer la cause de cette organisation à la nécessité, poui les Baleines, d accumuler une quantité considérable de très petits animaux : Annelides, Mollusques, etc., dont elles font leur nourriture exclusive? . - 81 - contenue dans - ^ végéta! doivent suppléer' à IaTblT qm SUiT 0 ” de matériaux cette masse u^v ? n ° UIritUre ill 8' él ’ée ; pour contenir chez l”s Ool’obës T, 1 2 * * * 6 'là 6 Pt!l 6 étai ‘ “ tile - a “ ssi le ciez les Colobes et les Semnopithèques, les seuls Sino-es b ali- — p^ueexc'nsivementherbivoreparmUousLsinges exceptionnelta qU6S ’ ““ “ “ ™ “P"*"» Tout démontre que là les énormes boursouflures de la région cardiaque sont destinées à augmenter d’autant la capacité de 1 organe (2). Mais si, d une part, les boursouflures, par leur présence comme par leur volume, ont pour principale raison de contribuer lar- gement à l’ampliation de l’estomac; par leur forme, par leur agencement réciproque, n’auraient-elles pas, d’autre part, pour mission secondaire, de permettre au viscère de se loger plus commodément dans la cavité splanchnique, d’éviter aux organes voisins la gêne et les froissements que ne manquerait pas d’ap- porter un volumineux estomac, construit, par exemple, sur le mo- dèle de celui des autres Singes; n’auraient-elles pas enfin le pou- voir d opposer un certain obstacle a la sortie des aliments qui, sans cela, malgré la résistance du sphincter œsophagien, finiraient chez des animaux grimpeurs, accoutumés à se tenir souvent dans une position renversée, par vaincre cette résistance et à faire issue au dehors ? Duvernoy, nous le savons, a décrit chez les Semnopithèques (1) Béclart, loc. cit., p. 3P. (2) L’opinion d’Otto, considérant le grand développement de l’estomac comme nécessaire chez leè Singes privés d’abajoues et regardant sa portion gauche sur- tout, comme un magasin destiné à conserver une grande quantité de nourriture et à remplir les fonctions d’abajoues, n'est pas soutenable ; la conséquence de cet emmagasinage ne serait rien moins que la faculté de ruminer dévolue aux Sem- nopithèques et aux Colobes, faculté démontrée impossible chez ces animaux ; en outre, les abajoues existant comme on l’a vu chez les Colobes, le remplacement indiqué devient superflu. Enfin on connaît des Singes sans abajoues et sans estomac compliqué. L’Anatomiste Allemand n’a nullement compris le rôle de l’estomac qu’il décrivait; les faits réduisent à néant toutes ses suppositions! - 82 - linP conformation organique qu'il nomme sphincter œsophage dû diaphragme (1), destiné, selon 1m, à remplir la onction q „, nous prêtons aux boursouflures cardiaques; nous n avons eta rde de nier l’influence de ce sphincter, dans le sens indiqué par le Savant collaborateur de Cuvier, d'autant plus que nous ne voy„„ s pas en quoi cette influence pourrait infirmer notre supposition- 1 action combinée des deux sphincters œsophagien et diaphragma tique, en connexion parfaite, est plutôt un auxiliaire qu un obs- tacle à la résistance toute passive des boursouflures. Quel que soit, en somme, le sort réservé à notre hypothèse , nous la croyons scientifiquement log'ique et plus propre que ]g. rumination, à expliquer quelques-unes des particularités remar- quables de l’estomac des Colobes et des Semnopithèques. INTESTIN. — La longmeur du tube intestinal ne diminue nullement en raison du développement exagéré de l’estomac; Duvernoy l’évalue à 5™, 040 chez un Semnopitlieciis entellus , adulte ; nous la trouvons de 5 ra ,010 chez un Semnopilhecus Maurus. Pour les Colobes, dont nous avons vu l’estomac plus petit que celui des Semnopithèques, toutes proportions gardées, le tube intestinal est également moins long; chez un Colobus ursinm , il mesurait en totalité 4 m ,079. FOIE ET ANNEXES. — D’après Duvernoy, le foie des Sem- nopithèques aurait de très petites proportions, relativement à leur estomac (2) ; Owen dit également que le foie est proportion- nellement plus petit chez les Semnopithèques que chez les Cer- copithèques ou les Macaques : « The liver is proportionally smallerin Semnopilhecus than in Cercopithecus or Macacus (3); les Colobes seraient dans le même cas. » Nous croyons qu’il existe des différences notables dans le volume du foie des Colobes et des Semnopithèques, mais qu’il faut tenir un compte rigoureux des variations observées soit chez les individus de la même Forme, soit chez ceux de Formes diffé- rentes. (1) Loc. cit., p, 6, p. I, fig. 3-4. (2) Loc. cit., p. 5. (3) Loc. cil., p. 67. — 83 — Ma urm aveJTpl’ VOl “ me du foie d '" n Semnopithecus Mau, s avec celui de sa poche cardiaque, ou trouve que le rap- port du premier est à celui du second : : 1 : 1 26 • chez le Semnn- Plthecus ente Uns, ces rapports sont entre eux’: : 1 : 1 99 ■ en opé- rant sur d autres sujets, on trouverait de semblables écarts ? La forme du foie, tout comme son volume, nous paraît donc varier suivant les individus. Le foie du Semnopithecus entellus, tel que le décrit Duvernoy se compose d’un lobe principal divisé en deux, par une scissure piofonde qui répond au ligament suspenseur, d’un petit lobe droit et d’un lobule. Dans notre Semnopithecus M aunes, le lobe droit se divise en quatre lobes profondément séparés et de forme quadrangulaire; des deux externes, le supérieur est le plus étroit; des deux in- ternes, l’inférieur, véritable lobule, est réduit à de très faibles dimensions, tandis que le supérieur atteint un large développe- ment ; le lobe gauche est étroit, parallélogrammique, faiblement divisé en avant par un sillon peu profond, et supporte en dedans et en arrière un tout petit lobule linguiforme. La vésicule biliaire est allongée en forme de doigt de gant et d’un volume assez considérable; longue de 53 millimètres, son diamètre moyen atteint 11 millimètres. Par le fait seul de ces différences, on n’est pas en droit d’éta- blir qu’en thèse générale, le volume et la forme du foie des Co- lobes et des Semnopithèques est en raison directe du volume et de la forme de leur estomac. FOETUS. — Ayant eu à notre disposition plusieurs foetus de Colobes ( Colobus ferrugineus , Salanas et Guereza), obligeamment communiqués par M. A. Bouvier, nous nous bornons à faire figurer l’un d’eux (PL XIV, fig. 1-2) ; une description quelconque ne présentant aucun intérêt, nous insisterons seulement sur trois caractères, dont l’exagération est ici manifeste, ce sont : le Platyrhinisme, l’acuité de la saillie du bord supérieur de l’hélix ^ et la proéminence du tubercule représentant le pouce de la main antérieure. MOEURS. — Les moeurs des Colobes sont peu connues; nous avons appris par nous-même : qu’ils vivent habituellement en - 84 - M +jmt A t dans l’intérieur des forêts, tantôt s Ur , petites troup^t^ ^ quelques _ UI18 dans les localités mo^ gn'euses^p 1 u sieurs non loin des côtes, d’autres enfin sur le b 0r , — en feuilles d'arbres, plus rarement e „ Jf" pulpe peu charnue; l'une des Formes que nous av 0l , s tiuits c p P P préférait à tous autres, les fruits a,, nossédée en captivité (ij, , T Uu Z/t/a 4 /ricana, R. Brow.; quelquefois Us capturent des Insectes. mais c’est plutôt pour les détruire que pour en faire un objet d’alimentation; ordinairement assez tranquilles durant e jour,ü s s’ébattent à l’approche de la nuit et semblent choisir ce moment de préférence, pour parcourir les branches des arbres à la re- cherche des feuilles et des petits rameaux. C’est tout ce que nous avons vu, et lien dans leuis faits et o-gstes ne nous a paru dénoter chez eux cette intelligence, disons-le, ce degré supérieur de civilisation que l’on accorde si facilement aux Semnopitlièques et à tant d autres. Nous les avons évidemment mal observés ! Avec un peu plus d attention, peut-etre les eussions-nous ren- contrés « se rendant, un bâton à la main, à leurs fêtes collec- tives », à l’exemple des Semnopitlièques (2) , Peut-être, admis dans leur intimité, eussions-nous vu, comme chez ces derniers, « le bonheur du père de famille devant les soins touchants de son épouse, capturant délicatement ses para- sites, le fils aîné taquiner ses jeunes frères, la bru dorloter son dernier né » (3j; Peut-être, assistant à leurs concerts, eussions-nous admiré des artistes aussi forts sur les roulements variés du tambour que leurs voisins les Troglodytes (4); Peut-être eussions-nous remercié quelque Confrère en chirurgie après avoir reçu de lui des leçons de pansement (5); (1) Voir Faune de la Sénégambie, vol. I, Mammifères, p. 26. (2) M lle Clémence Royer, in Revue Scientifique, 28 août 1886, n° 9, p. 261. (3) Cari Vogt, Mammifères, loc. cit., p. 27. (4) Savage, Boston Journ. of Nat. Hisl., t. IV, p. 334. — Teste, M Ue Clé- mence Royer, loc. cit., p. 261. (5) Savage, loc. cit., p. 324. — Teste, M lle Clémence Royer, loc. cit., p. 266 — 85 — deku™ ^er IZTa^ ^ ^ aCCeütS ^ nati ° nal ramena)? eUSSi ° nS -" ous P le,lré * leurs solennelles funé- Peut-être ? Mais non ! n eussions pas compris ! humble Adam dégénéré, nous Pous apprécier sainement les perfectionnements de la civili- sation des populations Simiennes, il nous manquait alors comme i nous manque aujourd’hui : la profondeur de vues de M.' Cari Vog't, qui seul a su trouver la si noble origine de l’Homme (3). Il nous manque la charité du Révérend Missionnaire Anglais Savage, si indulgent pour les passions des Troglodytes et” des Gorilles (4). Il nous manque la philanthropie de M. Houzeau, certain de voii, dans un avenir prochain, l’industrie et le progrès général prospérer et grandir avec l’aide des Troglodytes mâles, pendant que leurs femelles (nous nous trompons, leurs épouses fidèles) seront chargées de l’éducation de nos enfants (5). Il nous manque il nous manque par dessus tout les premières notions de cette philosophie transcendentale. familière à M Ue Clémence Royer, non moins habile à connaître de la Psy- chologie des Singes (6), qu’à développer l’incomparable théorie de la Dinamogénèse (7), et à définir l’un des plus grands pro- blèmes de la vie par cette phrase, image exquise que nulle plume n’aurait plus délicatement tracée : « La génération n’est, en somme , qu’une chiquenaude organisatrice » (8). Déplorons donc notre ignorance, et prions les Initiés de faire (1) M lle Clémence Royer, loc. cil., p. 252. (2) M ,le Clémence Royer, loc. cil., p. 261. ‘(3) Leçons sur l'Homme, loc. cit., p. 628. (4) Loc. cit. Teste, M Ue Clémence Royer, loc. cit., p. 262. (5) Études sur les facultés mentales des animaux comparées à celles de l’Homme, 1872. Teste, M 110 Clémence Royer, loc. cit., p. 270. (6) M tle Clémence Royer, Facultés mentales et instincts sociaux des Singes, in Rev. Scient., loc. cit. (7) Revue d' Anthropologie, t. VI, 1877, p. 458. (8) Revue d' Anthropologie, t. VI, 1877, p. 482. - 86 — , , >p lM bril lantes qualités intellectuelles des Colobes, dap s connaître les b sateurs de l'Ouest Africain. l’intérêt meme t es , . ^ Houzeau et des autres se ré a . En attendant que 1 nrnanisatrices de M u ° ou o++pndmtaueles chiquenaudes organisatrices aem Clé, lise, en atte «. 1 siu^es en général, et aux Colob es mence Rover permettent aux csiuo eo , , - • “ particulier! de devenir les auxiliaires préférés des « résident* d’origine Européenne en Afrique et en Asie >> (l) Nous croyons avoir assez complètement étudié 1 organisation matérielle de ces Colobes pour pouvoir nous occuper, en systé- matiste vulgaire, de leur classification et de la description des Formes iusqu’ici réunies sous ce nom collectif. CLASSIFICATION. — Nous résumons, dans le tableau cotn- paratf suivant, les différences sur lesquelles nous nous basons pour établir la séparation des Colobes et des Semnopithèques : colobus. Singes Platyrhinins. (Mégarhi- nins, sensu stricto). Corps robuste, à forme trapues. Pelage rude, à poils ridés trans- versalement, à coupe elliptique. Tête allongée. Museau proéminent. Incisives médianes supérieures larges, implantées obliquement. Canines supérieures longues, for- tes, à sillon antérieur assez pro- fond, occupant les 2/3 de la lon- gueur de la dent. Première prémolaire inférieure droite, à tubercules obtus, à cou- ronne presque horizontale. Troisième molaire inférieure à cinquième tubercule fort, obtus, prolongé en talon. SEMNOPITHECUS . Singes Catarhinins. Corps élancé, à formes générale- ment grêles. Pelage moelleux, à poils striés longitudinalement, à coupe cir- culaire. Tête arrondie. Museau obtus. Incisives médianes supérieures étroites, implantées presque ver- ticalement. Canines supérieures courtes, à sil- lon antérieur peu profond, oc- cupant toute la longueur de la dent. Première prémolaire inférieure large, à tubercules accuminés, à couronne oblique. Troisième molaire inférieure à cinquième tubercule aigu, non prolongé en talon. (1) Houzeau, toc. cit, p. 301. Teste, M 119 Clémence Royer, toc. cit., p, 270. — 87 — COLOBUS. Poitrine large. Bassin large, court. Queue très long’ue Membres antérieurs plus courts Que les postérieurs. Pieds beaucoup pl us longs que la main. Pouce de la main rudimentaire ou nul extérieurement. Ongles en forme de tuile, parallé- logrammiques, larges à l’extré- mité libre. Callosités ischiatiques larges. Abajoues bien développées dans la majorité des cas. Sacs laryngiens nuis. Estomac compliqué, volumineux. Habitat exclusivement Africain. semnopithecus. Poitrine étroite. Bassin étroit, long. Queue longue. Membres antérieurs presque égaux aux postérieurs. Pieds à peine plus longs que la main. Pouce de la main très court, ja- mais nul. Ongles en forme de tuile, étroits, elliptiques, subaigus à l’extré- mité libre. Callosités ischiatiques étroites. Abajoues nulles ou quelquefois rudimentaires. Sacs laryngiens largement déve- loppés. Estomac compliqué très volumi- neux. Habitat exclusivement Asiatique. , <( Dans toute division, écrit Is. Geoffroy-Saint-Hilaire, qu’il s agisse de partager une Classe en Ordres, un Ordre en Familles, une Famille en Genres, le classificateur doit se déterminer uni- quement d’après la valeur des caractères qu’il observe (1) et non d’après le nombre des êtres que pourront comprendre ces grou- pes, en un mot, il doit peser les caractères et non compter les espèces (2). » Les successeurs d ls. Geoffroy-Saint-Hilaire ont, ils nous sem- ble, assez rarement tenu compte de ces conseils; les trouvant sans réplique, et persuadé de les avoir suivis, nous essayerons encore de ne pas nous en écarter. Par cela même que nous avons pesé les caractères des Colobes (1) Valeur relative bien entendu, si nous voulons être conséquents avec nos principes précédemment exposés. (2) Remarques préliminaires sur la classification, in 1 er Mém. sur les Singes, loc. cit., p. 488. 8 — 88 — ■ th x Ques nous avons reconnu l'impossibilité (le et des seœnopit q • )e seule et même Famille. les maintenu reums»^ ^ ^ ^ k désigner un ou plusieu rs U m °L Genres’ liés par des caractères communs. "Tnto. fes Colobes ont été envisagés comme la reproduction fidè e de Semnopithéques. comme des Semnop.heçues Africains, tan qu"s continueront de l'être (car nous « avons pas la p rt . en ion d'espérer que notre opinion puisse un jour prévale, r). U Irn et il est rationnel de les comprendre : avec les uns. dans la Famille des Sbunof.thccd.*, ; avec les amateurs de Sous-Familles, dans celle des Semnopithecinæ. . Mais pour nous, pour ceux qui, par hasard, accepteraient l es caractères différentiels soigneusement mis en lumière dans les pages précédentes, il est non moins rationnel de les inscrire à ^Toutes les conceptions systématiques, on s'en souvient (1), depuis l'idée d'Espèce jusqu’à celle d'Embranchement, reposent sur la considération d’objets semblables et sont des abstractions de l’esprit », « des points d’appui pour secourir notre mémoire ». En vertu de ce principe vrai, si nous avons démontié que des objets, des êtres, regardés comme semblables, diffèrent; si nous avons démontré que la conception systématique, sous l’influence de laquelle ils avaient été groupés en un tout homogène, est en- tachée d’erreur, nous sommes autorisé h faiie dispaiaitie cette homogénéité première, à édifier un nouveau point d’appui, à pro- poser en un mot une nouvelle Famille. Nous inscrirons cette Famille sous le nom de Colobidæ, et nous la caractérisons de la manière suivante : FAMILLE DES COLOBIDÆ. SlMII PLATYRHINI (MEGARHINI, SeilSU Stricto ); DENTES INCISORES SUPERIORES LATI, OBLIQUI ; LANIARI, CRASSI, FERINI, ANTICE SULCATI, SULCO 2/3 LONGITÜDINIS ÆQUANTE ; MOLARES QUADRICUSPIDATI ; UL- TIMES MENDIBULÆ, QUINQUE TUBEROULATUS, TUBERCULO POSTICO CRAS- SIORE, OBTUSE ELONGATO; CAPUT ELONGATUM; ROSTRUM PROCURRENS ; YULTUS DENUDATES, RARISSIME SERICEUS ; NASUS SIMUS, LATUS ; NARES (1) Voir plus haut, p. xxiv. — 89 — LATERALES, SEPTO LATO DIRFVTpt»- . __ «U» AP, CE SUB ACOTE N„n r ' VEL PAO- CORPUS ROBUSTUM, RTS, "»“« V.ORES; ART, BEBE TKIE D ,C t “ *- INCHOATUS topa POLLEX ABSCONDITUS, EXTERNE EANS SCP '.O. ™ T “ PB °° TOTÜM «NT, COLARE S , MU- AI ’ ITi LONO,OH,ÎS - PENTiD1 CTXL, ; ONCOL, TECOLARES, AP, CE ’ NDS ° CONCSSMOM, NONC SOB LONCOM AOT BREVE; «H DIVËRSARUM RECONOM CAP, TB, SECONDOM S.NCOLAR.A OENERA DISPOS, TI ; COTïCOI.A PILOROM TRANSVERSE RUGATA ; CAODA LONGISSIMA, LAXA, ALIOOOTIES APICE ELOCCOSA ; CALLOS, TATES CLU- NIOM LATÆ ; SACCULI BUCCALES PARVI, ATTAMEN SAT PROMISS, , TENTRICOM LARYNGI, DEEICIENTES J STOMACHOS MULTIPLEX ; liait. — UNICR APRICANUM. La Famille des Colobidæ, ainsi établie, nous avons à recher- cher la place qu’elle doit occuper dans la classification générale, comme le rang- qu’elle doit tenir relativement aux Singes Afri- cains. Nous nous sommes demande souvent, sans trouver de réponse satisfaisante, pourquoi tous les auteurs qui se sont occupé de la classification des Singes de l’ancien monde ont constamment placé les Semnopitlièques (et les Colobes, bien entendu) à la suite immédiate des Anthropomorphes ? Quelle que soit la conception systématique qui ait présidé à cet arrangement, elle nous paraît reposer sur des considérations entièrement contraires aux faits. « Une bonne classification des Singes, a-t-on dit (1), doit ren- dre un compte exact des différences qui existent dans l’intensité des ressemblances signalées entre l’Homme et les Singes des divers Genres. » Malgré le déplorable abus de la comparaison de l’Homme avec les Singes, la classification de ces derniers telle qu’elle vient d’être définie peut être admise, mais h la condition de viser uni- quement les ressemblances anatomiques; quant aux ressem- blances intellectuelles, elles sont bonnes à être reléguées au dernier rang, ou à servir de pivot autour duquel gravitent tant (1) Gervais, loc. cil., p. 12. _ 90 — , = oar leurs romanesques écrits, se croient d’esprits fourvoyés q , ^ ban|lière du Transformisme, seuls dignes de p qu qi a de vrai, n’a pas à s occuper Le Transfo® 1 2 » , ^ et> en dépit de ses prétendus des contes dont o ' je 11 e pas nous écarter de sa défenseurs, «ou. avons la ceit, tude ■ (]) , <( Le fflnga voie et de son b , q 1 , • e ont regardé comme un être équi T oque « moyenne entre celle de l'Homme et celle des animaux, n est dans r^rïté qu’un pur animal portant à l’exteneur un masque de fleure humaine; un animal au-dessous de plusieurs autres par to facultés relatives, et encore essentiellement different de l’Homme par le naturel, par le tempérament, par toutes les hâta- tndes réelles qui constituent ce qu’on appelle nature dans un être particulier ». L’appréciation si juste de Buffon n a cependant pas prévalu, et des Naturalistes de valeur se sont fondé sur l’intensité des res- semblances intellectuelles pour établir leurs classifications; « mais ils ne sont peut-être arrivés à un résultat bien certain, écrit le P 1 ’ P. Gervais (2), que relativement aux premières espèces (les Anthropomorphes), et je n’oserais affirmer qu ils ont îaison de placer à la fin de la série, comme plus éloignés de l’Homme et du Chimpanzé ou du Gorille, les Cynocéphales dont lintelli- yence ne le cède certainement point a celle des Singes à longue queue : les Guenons de Buffon ». Quoique les Semnopithèques, et peut-être aussi les Colobes, s’ébattent joyeusement dans leurs fêtes collectives, leurs histo- riens conviendront sans doute que leur haute intelligence est cependant un peu moins développée que celle des Anthropo- morphes, bien que, pour notre part, nous accordions à ces der- niers une supériorité des plus relatives. Ils nous accorderont aussi que parmi les autres Singes de l’ancien monde, il en est dont le degré d’intelligence est inter- médiaire, c’est-à-dire inférieur à celui des Anthropomorphes, mais supérieur à celui des Semnopithèques. (1) Hist. Nat. génêr., Quadrupèdes, t. VII, éd. 1788, p. 43. (2) Loc. cit., p. 12. — 91 - bea ir 1, , An “'°P»- n “'Pbes et les Semnopithèques peu ou dau t eë™ f èl ' eS a,Mtom ")“ es Eu examinant auties O ioupes, les résultats seraient les mêmes: le mode de SZTV 1 " S r DOîitiè ^ es . classification tout TZZT r “ cien monde - so,lt d0M ’ to " s >- Un seul homme au vaste génie avait su comprendre les affi- nités des Singes, cet homme ce fut Buffon, dont les détracteurs eux-mêmes ne peuvent s’empêcher d’admirer les hautes concep- tions. r La classification des Singes de l’ancien monde telle qu’elle doit être résumée d’après les idées de Buffon : Véritables Singes — Anthropomorphes, Babouins = j c ™océphaliens, 1 Macaciens, Guenons = ( Cbhcopithéciens, ( Semnopithéciens, répond à toutes les exigences ! Il nous sera facile de montrer, en effet, dans la suite de nos suppléments, combien est exact le rapprochement établi entre les Anthropomorphes et les Cynocéphales, comme il nous est facile de faire voir maintenant, combien est fondé le rejet des Guenons à la fin de la série. L’ordre dans lequel Buffon a énuméré les Formes de ce dernier groupe, qui lui étaient connues, est toute une révélation. En ayant soin d’inscrire, tout à fait à la fin, d’abord le Tala- poin, ce Myopithecus à la cloison nasale médiocrement épaisse, premier jalon marquant le passage aux Singes d’Amérique; puis le Doue, ce type des Semnopithèques, eux aussi à la cloison nasale médiocrement épaisse, avec leurs particularités orga- niques en plus, deuxième jalon faisant suite au premier, il semble que le Grand Naturaliste du dix-huitième siècle pré- voyait les découvertes à, venir; « dans ses conceptions sublimes _ 92 — „ . „ nu .„ ne voyait pas (1) », U pressentait ce qu'I s . LXsaint-âuaire deAit trouver après une période de ^IZTaLnt franchement à la classification de Buffon (2), noos considérons les Colobes comme devant former e derme, chaînon de la série des Singes de l'ancien monde ; s ils se rap- prochent des Semnopithèques par une certaine somme de carac- tères par leur Platyrhinisme indiscutable ils s acheminent \ei s les Singes Américains, et c’est à cette limite extrême que nous marquons leur place immédiatement après les Semnopithecidæ. Quelques-uns des Zoologistes, qui se sont occupé des Colobes, ont proposé de les diviser en sections caractérisées, tantôt par la couleur et la longueur relative du pelage, tantôt par la forme de la tête ou la disposition des poils qui la recouvrent. Les rares auteurs, à notre connaissance, auxquels on doit ces divers arrangements sont, par ordre de date . Linnteus Martin. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire, Dalhbom, et enfin Gray. Pour Linnæus Martin (3) : « Fur and colouring serve as in the Semnopitheci to subdivide the Gololi into sets or sections : » io, _ Of these one section contains thespecies, either wholly black, or black ornamented with white, and with the hairs, either of the whole body or of certains parts, peculiarity long or flowing. » 2°. — Another section contains a set with long glossy hair, but not so long, on an average, as in the former, and remarkable for the mixture of black and bright maroon, bay and yellow, or dark and light bay, with which they are coloured ; in size too, they are scarcely equal to the former. » 3°. — A third section may be added, in which the fur is comparati- vely short, and though still soft, partaking more than does that of the (1) D'Orbigny, Nouv. Dict. H. Nat., 2 e édit., t. I. Discours préliminaire, p. 128. (2) Nous sommes heureux de constater que le P r P. Gervais n’était pas éloigné d’accepter la classification des Singes de Buffon ( loc . cit., p. 17); peut-être aurons-nous besoin un jour de faire appel à l’autorité du Savant Professeur du Muséum. (3) Loc, cit., p. 492. — 93 — r^I S ’fr°n f n! he 0fthe tar ° f the Cercopitkeci, being olive va- withhl»r* a br ° WmSh t0 a greener tint > the hair being annuîated i h black a pecuharity not found in either of the foregoing sections nor yet in the Semnopitheci. » ' ’ tions Ge ° ffroy ' Saint ' Hilaire (!) subdivise les Colobes en deux sec- « A. Espèces à pelage très long, noir, ou blanc et noir. » B. - Espèces à pelage médiocrement long, variant du roux vif à l’olivâtre. » Dalhbom, lui, se fonde sur la forme de la tète et du nez (2) : « l : a gruppen. - Hufvudet liknar ett katthufvud ; nâsborrarne sitta hôgt ofvan ôfverlâppen ; âro parallela ocli cirkelrunda, med small skiljevâgg. = Colotus verus, Yan Bened. » 2 : dra gruppen. — Hufvudet liknar ett aphufvud ; nâsborrarne ovala sitta snedt â omse sidor orn den korta sluttande och smala skiljevâggen. = Colotus faligmosus, Ogilby. » 3 : dje gruppen. — Hufvudet likt ett dogglmfvud, met tjock och trubbig nos, i hvars ânda de smala lancett-lika nâsborrarne sitta snedt pâ ômse sidor om en temligen bred skiljevâgg. = Colotus Guereza, Rupp. » Enfin Gray (3) partage les Colobes en cinq divisions, ainsi ca- ractérisées : « 1. — Crown crested; whiskers elongated, expanded. = Colotus Satanas, Waterh. » 2. — Crown of head and side£ of the face and throat, with elon- gated liairs forming a mane; tail end slightly tufted. = Colotus polycomus, Geoff. ; Colotus Angolensis, Sciât. » 3. — Crown of head with refiexed hairs; hair of forehead, sides of face, and chin long, expanded. = Colotus ticolor, Gray. (1) Loc. cit. Cat. Mamm., p. 17 et Nouv. Dict. II. Nat. d'Orhigny, 2 e éd., t. 1Y, Article Colobe, p. 207. (2) Zoologisha studier, loc. cit., p. 94-95. (3) Catal. of Monheys, Lemurs and Fruit-Eatmg Bats, loc. cit., p. 17 à 19. 4 . - » o. - 94 - Crown of head witb reflexed haira, rather radiated in fro nt offorehead; circumference offoce audchm smooth. = C'o. C rew“frrfd w“th Xrt reflexed hairs, with two whirls i„ front, and a low, narrow, central, erect, longitudinal cre st . jnhuo rrixfatus. Gray. » A la suite de ces cinq divisions, Gray établit le genre Guereza, qu’il caractérise de la manière suivante : « Nostrils rather wide apart. Back vcith a line of long pendulous hair forming a kind of mantle. Thurnb rudimentary, tail end tufted. = Guereza Ruppellü, Gray. » Il en est de ces divisions comme de celles proposées pour les Semnopithèques, comme de toutes les divisions d un gioupe quelconque : leur valeur dépend du point de vue où l’on se place. L’une cependant nous semble des plus discutables, c est celle de Dalhbom, dont la caractéristique tirée de la forme de la tête des trois formes de Colobus (les seules qu’il connût- d’après sa propre déclaration) avec des tetes de Chut, de Suif / g et de Clueu, est mal choisie et d’une parfaite inexactitude (1). Comme grandes divisions, celles de Linnæus Martin, mais par- ticulièrement les deux d’Is. Geoffroy-Saint-Hilaire, nous parais- sent irréprochables. Quant aux divisions de Gray, malgré l’excellence du plan sur lequel elles ont été conçues, elles ne peuvent être intégralement maintenues, car la plupart des caractères établis h la légère ne correspondent pas toujours aux types dont les noms sont ins- crits à leur suite. (1) lien est de même du caractère tiré de la forme de la cloison nasale; les observations de Dalhbom, ayant été faites sur des peaux préparées, ne présen- tent aucun degré d’exactitude. Dans un seul cas il se rapproche un peu de la vérité, c’est lorsqu'il donne au Colobus Guereza des narines placées oblique- ment en côté d’une cloison médiocrement large. Dans tous les cas, Dalhbom connaissait un nombre trop restreint de Colobes pour que cette caractéristique, telle qu il la donne, puisse être utilement employée à elle seule dans le grou- pement de toutes les Formes aujourd’hui connues. — 95 — Quoi qu il en soit, reconnaissant l'utilité de différencier les Foimes ; classées jusqu’ici sous le nom collectif de Coin bus, nous les partagerons comme Is. Geoffroy-Saint-Hilaire, en deux divi- sions, comprenant chacune un certain nombre de Genres (1), et nous nous appuierons, pour distinguer ces Genres, sur la dispo- sition des poils de la tète. Le partage de plusieurs autres groupes de Singes, d’après une disposition semblable, est universellement admise ton en a pré- cédemment vu des exemples); nous ne voyons pas pourquoi il en serait autrement pour les Colobes. Ce n est nullement, du reste, une innovation que nous cher- chons à introduire ; quelques auteurs, et Gray particulièrement, l’ont fait avant nous pour ces mêmes Colobes; aussi, tout en nous efforçant d’être plus complet et plus exact, tout en donnant un nom à chacun de nos types (ce que plusieurs ont également fait), nous tenons essentiellement à faire observer que nous sommes leur imitateur et rien de plus! Nous ne voulons pas qu’on puisse nous accuser de faire ce que nous avons reproché à d’au- tres ; nous imitons, nous ne copions pas ! TABEEAE SYNOPTIQUE «ES GENRES. — Le tableau synoptique suivant donne les caractères des Genres qui, selon nous, doivent être établis dans la famille des Colobidæ. A. — Formæ pi lis brevibus, vel subelonr/atis ; vellere versicolore, atta.nen præcipue rufo, castaneo, olivaceoque permixto. I. - Pili calvariæ et scincipitis erecti, in cristani mediam dispo- siti ; frontis lateraliter penicillati ; gænarum malarumque molles, divaricati. PROCOLOBUS (3). II. — Pili calvariæ brèves, supinati; verticis erecti, in cristam trans- versalem, latam, ducti ; frontis lateraliter late spicati; su- (1) Nous disons Genres; on connaît le sens que nous donnons à cette appel- lation, nous n’y reviendrons pas, nous bornant à renvoyer aux pages xxiv et xxv de cette étude. (2) De -rtpo avant, de préférence. - 96 — perciliorum erecti; gænarum malarumque densi subresp. pinati. tropicolobus ni _ pni calvariæ longi, resupinati ; superciliorum radiati ; g æila rum malarumque longi, ^ illosi. piliocolobus p Formæ pilis longissimis , mpallio disposais; vellere nigro , vel albo nigroque bipartite. I_ _ Pili calvariæ subresupinati ; frontis et superciliorum setosi, recti ; verticis, gænarum malarumque rigidi, flabellati. STAC HYCOLOBUS 0 ). H. Pili calvariæ et frontis subradiati; gænarum malarumque Ion- arissimi, recumbentes. ° ’ mT.nRTto III. — Pili calvariæ et scincipitis resupinati; superciliorum sericei; temporum, gænarum, malarumque in alam latam flabel- latam déhiscentes. PTERYCOLOBUS (51 IV. — Pili calvariæ et frontis leni; superciliorum recti, abbreviati; gænarum, malarumque subsericei; arunci fastigati. GUEREZA (6). DESCRIPTION ET DISCISSION DES FORMES — Parmi les Formes comprises dans la Famille et les Genres que nous proposons, trois proviennent de localités assez éloignées des régions dont nous publions la Faune; malgré cela nous en tenons compte, afin de rendre notre Monographie aussi complète que possible; nous avons, du reste, donné, dans l’Avertissement au présent Supplément (7), les raisons pour lesquelles nous (1) De -rpoTtlç, t8oç, carène. (2) De TtO.tov, on, calote. (3) De ç~a.juq, noç, épi. (4) De zo).oë oç, mutilé. (5) De -7rrepuÇ, uyoç, ailé. (6) De Goureza, nom du dialecte Amaréen. (7) Loc. cit., p. iv. - 97 — sommes conduit aujourd’hui, suite, à faire intervenir dans l’Ouest Africain. comme nous le serons aussi par la nos études, des types étrangers à Fam. COLOBIDÆ Roehbr. Gen. PROCOLOBUS Roehbr. 1. PROCOLOBUS VERUS Roehbr. (1). PI. I. Colobus vents Van Bened., Bull. Acad. Sc. Bruxelles, t. V, 1838, p. 344 à 348, pl. 13. — Lesson, Spec. Mamm., 1840, p. 70. — Lin. Martin, Nat. Hist. Mamm., 1841, p. 503. — Pel, Bijdrag. t. de Dierk., 1851, p. 7. Is. Geoff.-St.-Hil. , Cat. Méth. Coll. Mus. Primates, 1851, p. 17, n« 4. — Temminck, Esquisses Zool. côtes de Guinée, 1853, p. 27. — Gervais, H. N. Mamm., 1854, t. I, p. 66. — Wagner, Die Saugth. v. Schreber, Supp., 1855, t. V, p. 37. — Dalhbom, Zool. Stud. Forsta Randet ; Consp. Mamm., 1857, p. 95. — Reichenbach, die Vollstand. Naturges. d. Affen., 1862, p. 86. — Is. Geoff.-St-Hil., Dict. H. N. d’Orb., 2° éd., 1867, t. IV, p. 209. — Gray, P. Z. S. of London, 1868, p. 182, n° 8. — Gray, Cat. Monk. Lem., etc., 1870, p. 19 et note. — Schlegel, Simiæ Monog. 40, in Mus. Pays-Bas, 1876, t. VII, p. 28. — Trouessart, Consp. Mamm., 1879, p. 11, n° 26. (1) A propos du mode de notation que nous employons ici, voir notre discus- sion sur le même sujet, dans notre introduction au tome I 0r de la Faune de la Sénégambie, p. lxxv à i.xxix. Il nous eût été facile de, donner des synonymies encore plus détaillées de plusieurs des Formes énumérées dans cette Monographie; telles qu’elles sont, elles nous semblent néanmoins suffisantes, dans tous les cas incomparaolement plus complètes que celles jusqu’ici publiées par n’importe quel auteur. - 98 - A\a Sn.ue'th. v. Schreber. s ^,opU^s (CcUus) OU» »«« *«%' ,840, J.. P. 3». j M «. Nat. HW., >866, vol. XVII, (Votas e*«w G ™!'- A “' “ 3,Sé r r -; P Mori ;.L.m.,«te., >878, P" l»,»” 6 ' 1 »' «8. pl. XV, fig. poster. fre brevi, minute niGRO annulàto ; p. _ CORPUS SUBCRASSUM, VELL v ’üBE NÜ DO, NIGRO-CINERAS- capot OVATOI nosrao ™°“‘ ’ MLJS cil VAMJÏ BT scincipitis ci » IE ;ao..bos sravATis, omMWISi ol1 vaceo-rofis, apice ERRCTIS, IN CBlSIi “ “ ' rEHICIL tOMMLATEKALIOM, GÆNARUM, MGRIS I TXmX FB0K1AL ’ g. ooKSOOASTANEO-EOEO; HYPO- teaipowjmqije soromB ‘ ' eaterioribus OLIVACKïS ; GüTIUEE, CHONDBUG ET AETTOM ; ABDOMINE PECTOREQUE, PALL a- I0K IBUS C1NEREO-OLIVACEIS ; dilotiore ; a.tuim paetibos l»™‘0a.» PODIIS RUFESCENTIBUS; CAUDA LONGA, LAXA, V1RIDULA, AD BASIN OLIVACEO-FUSCA. Corps assez trapu, couvert de poils courts, annelés de noir comme chez plusieurs Cercopithèques, mais plus particulier ernent sur les régions dorsale et latérales ; tête ovale, à museau un peu proéminent; face nue, brune, lavée de bleuâtre par places; oreilles brunes; poils de la tête dressés, formant une crête mé- diane d’un roux-olive, à extrémité des poils noirâtre; une bande frontale étroite, limitée au niveau des tempes par un pinceau de poils droits, de couleur jaunâtre pâle, ainsi que les poils des joues et des côtés de la face, ceux-ci souples, divariqués ; région dor- sale d’un brun-olive foncé; flancs et parties externes des mem- bres, à poils olivâtres, mélangés de poils d’un brun pâle; dessus des pieds et des mains brun-roux; poils du dessous du cou et de la poitrine allongés, divergents, gris-cendré bleuâtres; ventre et parties internes des membres d’un gris-blanchâtre ; queue longue, mince, brun-olive, roux-brun à sa base. Longueur du bout du museau à l’origine de la queue 0,535 — de la queue 0,615 — du membre antérieur 0,320 — du membre postérieur 0,372 — 99 — PindO. — Assez rare ’ ~ Forêts du Pa y s des Nantis, près le village le Daboocrom (Teste, Temmink), Achanti, Dahomey, Assinie, Alassam Kodioboué, Pays de Potou et d’Akapless. Les teintes du pelage de cette Forme semblent différer suivant l»âge et le sexe. Le type de Van Beneden repose sur une femelle jeune, actuel- lement dans les Galeries de Zoologie du Muséum de Paris, auquel elle a été cédée, en 1839, par le Musée d’Histoire Naturelle de Louvain (1). Nous reproduisons textuellement la description de Van Be- neden (2). « Ce Colobe manque complètement de pouce aux membres antérieurs; le doigt index est de 6 à 8 lignes moins long que le médian; la forme du corps est trapue, les membres assez robustes et la queue très allongée. » La tête, le cou, le dos et la base de la queue sont couverts de poils d’une même couleur brune olivacée; cette couleur se rap- proche de celle du Papion (, Simia Sphinx ) et de quelques Singes verts; les poils de toutes ces parties sont finement annelés de noir; à la nuque et particulièrement au-dessus et en dehors des callosités, les poils prennent une teinte brûlée. » La queue est longue et grise sur toute sa longueur, un peu plus foncée à sa pointe; les poils ont une longueur égale. » Les côtés du cou et de la gorge sont d’un gris sale; sur les épaules, la couleur change insensiblement en un gris verdâtre moins foncé, couleur qui reste la même sur tous les membres. » Aux extrémités postérieures, la couleur change de même, mais plus bas qu’aux antérieures; la couleur du dos descend jus- qu’aux genoux; la jambe, ainsi que les pieds, de même couleur que les bras, avant-bras et mains; la couleur est moins foncée sur les flancs, et le ventre paraît couvert de poils d’un gris sale comme le côté du cou. » Les callosités des fesses sont très prononcées. » De son côté, Temminck (3) a décrit, de la façon suivante, une (1) Is. Geoffroy Saint-Hilaire, Cat. Meth., loc. cil., p. 18. (2) Loc. cit., p. 347. (3) Loc. cit., p. 27-28. — 100 — T1 d ’âo-e moyen » rapportée de la côte de Guinée par Pel, et appartenant au ^ IuS ^ ^g^^es, la nuque, le dos et la base « Le sommet de la o ^ J ilg de longueur moyenne, d’un de la queue sont couvei brune passe, par nuances, en roux à pointe noire^c extérie ures des membres, les mains un gris terne, doi P trémité de cette dernière partie etIa que ^^::i:tpartie inférieure des joues, les côtés est un peu p 5 des membres et tout le dessous du d ' u " bla,lc coins sont couverts a un peicigo . a c noire est entourée de quelques poils longs et noirs. „ Ces deux descriptions de femelles, non encore parvenues à leur entier accroissement, diffèrent sensiblement de celle du mfüe adulte que nous avons donnée et qui n'est autre que le Colobus cristatus de Gray. Cet auteur, après en avoir publié successivement tiois des- criptions (1), toutes plus ou moins différentes les unes des autres, suivant une habitude fréquente chez les Zoologistes Anglais, finit par les considérer comme étant la même Forme que celle de Van Beneden. « The Colobus verus, dit-il, is I believe the same as cristatus ; but the crest was not observed by the describer (2). » Gray avait précédemment écrit (3) : «Van Benden’s figure and short description (4), seen to indicate that tliis species is very like the C. cristatus, but that the liead shows no indication of a crest of whorl of hair on the fore head » (5). (1) 1° In Ann. and Mag. H. N., vol. XVII, 1866, p. 77. — 2° In P. Z. S. of London, 1868, p. 182. — 3° In Cat. Monh. Lem., etc., 1870, p. 19. (2) Cat. Monh. Lem., loc. cil., Appendix, p. 128. (3) P. Z. les renseignements de Tcmminck, dont IZZUr l 2 3 4 5 ’ ÛUmge ’ n ° US aim0nS a 16 ^ facile- — 101 — C’est uniquement pour nous conformer à l’ U sao- e que avons inscrit le Colobus olivaceus de Wagner, en synonymieT procolobus vents; par la singulière façon de procéder du Zo \ giste de Munich, le Colobus olivaceus devrait être, en effet to °t simplement considéré comme non avenu. ’ ° ’ 0ut Il est facile d’en juger : « Un ter dem namen C. verus beschreibt Van Beneden eine neue art von Stummelaffen », écrit Wagner (1) ; puis, après avoi traduit mot à mot en Allemand la description de Van Beneden il termine : « Da der name verus ganz unpassend ist, so habe ich den namen in Semnopithecus ( Colobus ) olivaceus umgeàndert » « Le nom de verus étant mal choisi, étant impropre, je le change en celui d 'olivaceus! (2) » Sans dire en quoi ni pourquoi le qualificatif verus est mauvais Wagner s’est arrogé un droit dont on eût fait un crime à tout autre; il s’est de lui-même placé dans la catégorie « des Natura- listes peu scrupuleux, mus par un sentiment de puérile vanité » dont parle M. le D r P. Fischer (3). Nous remarquerons, en passant, que le manque de scrupules est une qualité particulière de certains Zoologistes de nationalité A demande! L un des caractères du Procolobus verus, sur lequel on a le plus insisté, est le manque absolu du pouce aux extrémités anté- rieures; aucune trace de cet organe ne se montre, en effet, exté- rieurement; il n’en possède pas moins un pouce osseux caché sous les téguments, comme toutes les autres formes de Colobidæ. Is. Geoffroy-Saint-Hilaire (4) blâme, avec raison, la comparaison que Van Beneden lui-même a faite de cette Forme avec un Ma- caque (5), mais bien qu’il n’y ait aucun rapport entre ces ani- (1) Loc. cit., p. 309 et 310. (2) Pour Temmink (loc. cil., p. 27), le nom de Verus est aussi « bien mal choisi » ; pas plus que Wagner, il ne dit pourquoi, mais il le conserve quand même, en vertu des droits de priorité. (3) In Manuel de Conchyliologie de Woodioard, 3' édition, p. 320 et Faune de la Sénégambie, t. I, Introduction, p. lxxvi, 1883-1885. (4) Loc. cit., p. 18. (5) Loc. cit., p. 345. tête osseuse (PI. XXVII, 6g 1 2) — W2 — , , ne corresponde nullement à i folies général de moins trapu ; il Sue W^^r'ecles autres types du même ^àu^ 6 ^ s »" as P ect ffélléral se toit remarquer par sa | iculières k certaines têtes de Cerco- rappelle les dispositions part pilhecus. régulière, très oblique, se continue U courbe faciale a » ez ” si on frontale accusée, sorte avec la courbe crânienne, - ^ arcades sourcilières ; de utinuité due au pe antéro-postérieur, h plan de de conti ourbe faciale assez = dépression frontale accusée, sorte i courbe crânienne, . ^ arcades sourcilières; de a diamètre antéro-postérieur, à plan de forme ovoïde dans son en dedaI1Si le crâne l’occipital incliné ob iquemen a temporales s’élargit suivant son “™ n e il moitié de la longueur faiblement indiquées, P ' temporales sont peu profondes; de la courbe frontale; les f s temp les arcades zygomatiques, de me u , orbitaires «««1 respace fnte“rb!talre es. épais; les os propres du nez, larges, ont leur suture médiane ouverte; la voûte palatine est étroite, pal a e o grammique. peu profonde ; la crête canine assez accusée La branche montante de la mandibule, médiocrement haute, presque droite, est quadrangulaire ; le corps est étroit, allongé; la symphyse épaisse et peu élevée. Le crâne, dans son ensemble, est asymétrique, caractère que nous retrouverons chez presque tous les Colobiclæ , avec plus ou moins d’exagération. Gen. TROPICOLOBUS Rochbr. 2. TROPICOLOBUS RUFOMITRATUS Rochbr. PI. II. Colobus rufomitratus Peters, M. B. Akad. Berlin, 1879, p. 829, Taf. 1 et 2. A. T. — Corpus crassum, vellere brevi; capite subovato ; rostro SUBABBREVIATO ; VULTURE NCDO NIGRESCENTE ; AURIBUS SUBLATIS, — 103 - FUSCIS; PUIS CALVARIÆ 8UPINATIS, RUFO-RUTIITS- TI8QUE IN CRISTAM TRANSVERSAL!, INTHRAUMOüLABKM ^ mbc™' «OTO-I.t7I.LB, APICE ira*,; SUPERCL.ORUK NIGR.S • temporumque cinereo-fuscescentibus ; Doiïso et ’ INTENSE CASTANEO-NIGRIS ; HYPOOHONDRIIS ET ARTUUM PARTIT terioribos rdeo-füscis; humeribus, femoribusgue antice ~ LUTEIS ; PECTORE, ABDOMINE ET ARTUUM PaRt,B„ S ,NTER,0«IbÙT UILUTIORIBUS ; PODIIS CASTANEO-RUFIS ; OAUDA LAXA, rUSCA FUSCO PENICILLATA. ’ APICB Corps trapu, couvert de poils courts; tête ovoïde à museau proéminent; face nue d’un brun-noirâtre; oreilles brunes- poils de la tête couchés, assez courts, formant une sorte de calotte d’un roux-rouge brillant; poils du front dressés et formant une lar»e crête épaisse, dirigée transversalement d’une oreille à l’autre du même roux-rouge brillant, à extrémités des poils noirs - poils’des sourcils noirs, projetés en avant; une tache allongée, ’de même couleur, se montre en avant et au niveau des oreilles: poils des joues et des côtés de la face souples, touffus, un peu tombants d’un brun-grisâtre; région dorsale, et principalement l’espace compris entre les épaules, marron foncé; flancs et parties externes des membres roux foncé; devant des bras et des cuisses blanc- jaunâtre; poitrine, ventre et parties internes des membres de couleur un peu plus claire; dessus des pieds et des mains brun foncé; queue longue, à poils courts, de même couleur que le dos; terminée par un pinceau de poils bruns-noirâtres. Longueur du bout du museau à l’origine de la queue 0,680 — de la queue 0,704 — du membre antérieur 0,372 — du membre postérieur 0,425 Bellawassi d'après Peters. — Rare. — Observé sur la lisière des forêts, à Muniuni près Mombas, côte de Zanzibar, au sud du Pays des Gallas, entre Takungo et Gasi. Ayant pu étudier dans une ancienne collection particulière faite par feu le Com dt . La Terrière, une peau en parfait état de conservation de cette Forme rare, que l’on nous a dit provenir de 9 - 104 — la côte de Zanzibar, c'est d’après elle que nous a^ons établi notre diagnose et rapports, de celle de Peters, Elle diffeie, soi e un jq U ement pour servir de dont nous reproduisons la diagnose 1 forme de comparaison. P ÜORSO C4UDÆ APICE, PODIISQüE OLIVACEO-FU3CIS ; ANTIBRA- CH« ™.°' eau o«oe sas. raLUD,OK,BUS ; surKHC.uns, cars- ’ TRâNSVEHSaLI, 1 NTEEAURICCILARI, »,CiRO-EUSCIS 1 SCINCIP1TE, OCCIPITEQUB RUEIS; UUTTURE, LATEREQUE ARTUCJM .NTERNO CAN.S ; PPTITORE. ventreque cano-flavidis. » Deux peaux mutilées, ayant dû servir d'ornement, faisaient partie de la même collection. La tète osseuse du Genre Tropicolobus (Pl. XXVIII, fig. 1, 2) se reconnaît aux caractères suivants . La courbe faciale, droite, faiblement oblique est séparée de la courbe crânienne par une profonde dépression, résultant de la surélévation des arcades sourciliaires ; le crâne présente un ovale arrondi suivant son diamètre antéro-postérieur; le diamètre transverse est relativement étroit; le plan de l'occipital, peu incliné, porte les condyles presque perpendiculairement à l’axe vertical; l’écaille occipitale est limitée par une crête circulaire, mince et tranchante ; les crêtes temporales, fortes et saillantes, se joignent un peu en arrière de la suture coronale, en délimi- tant un plan triangulaire; à partir du bregma, une crête sagit- tale, mince et élevée, se poursuit jusqu’au niveau de la sature lambdoïde; les fosses temporales sont profondes; les arcades zygomatiques, assez fortes, s’écartent considérablement dans la région malaire ; les malaires sont néanmoins à peine saillants; ies cavités oibitaires, modérément grandes, affectent une forme ovoïdo-angulaire; l’espace interorbitaire est épais; les os propres du nez sont courts, à suture ouverte; la voûte palatine elliptico- parallélogrammique est peu profonde; la crête canine accusée La branche montante de la mandibule est haute, étroite, sub- o clique; le corps est épais, étroit, assez long, la symphyse courte et massive. J L asymétrie du crâne est peu prononcée. 105 Gen. PILIOCOLOBUS Rochbr. 3. PILIOCOLOBUS FfiRRUGINEUS Rochbr. PL III. Colobus fernigineus llüger, Prodr. Syst. Mamm., 1811, p. 69. — Gervais, H. N. Mamm., 1854, t. 1, p. 66. __ — Reichenbach, die Vollstand. Naturges. d. Affen. 1862, p. 86. _ -- Gray, P. Z. S. of London, 1868, p. 181, n° 6. _ — Schlegel, Simiæ, Monog. 40, in Mus. Pays-Bas, 1876, t. Vil, p. 27. _ — Trouessart, Consp. Mamm., 1879, p. 10, n° 25. __ — Rochebrune, Faune Sénégamb., t. 1, 1883-1885. Mammifères, p. 25, n° 3. Bay Monkey Pennant., Quadr., 1771, t. 1, p. 218. Autre Guenon Buffon, Hist. Nat. Suppl., 1789, t. VII, p. 66. Simia ferruginea Shaw, Gener. Zool., 1800, t. 1, p. 59. — Desmarest, Mamm., 1820, p. 53. — Fischer, Synop. Mamm., 1829, p. 13. Colobus ferruginea Lesson, Spec. Mamm , 1840, p. 68. — — Gray, Cat. Monk. Lem., etc., 1870, p. 18, n° 5 — ferruginosus E. Geoff.-St-Hil., Ann. Mus., 1812, t. XIX, p. 92. — — Lin. Martin, Nat. Hist. Mam., 1841. p. 498. — fuliginosus Ogilby, Cat. Mamm. Zool. Soc., 1839, p. 97. Is. Geoff.-St-Hil., Cat. Meth. Coll. Mus. Primates, 1851, p. 17, n° 3. — Temrninck, Esquisses Zool. Côtes de Guinée, 1853, p. 24. — — Gervais, II. N. Mamm., 1854, t. I, p. 66. — Dalhbom, Zool. Stud. Forsta Bandet ; Consp. Mamm., 1857, p. 95. — ruf o fuliginosus Ogilby, Cat. Mamm. Zool. Soc., 1839, p. 270. — ru f° niger Ogilby, Cat. Mamm. Zool. Soc., 1839, p. 273. — Lin. Martin, Nat. Hist. Mamm., 1841, p. 500. — Gray (var. 2 du ferruginea), Cat. Monk. Lem., etc., — Temminckii Kuhl, Beitr., 1820, p. 7. — Desmarest, Mamm., 1820, p. 53. Ogilby, P. Z. S. of London, 1835, p. 97. — Lesson, Spec. Mamm., 1840, p. 69. Lin. Martin, Nat. Hist. Mamm., 1841, p. 499. — 106 — P Z s. of London, 1838, p. 57. Colobus Pennantii Waterhous 6 , - ■ ■ 1841) p . 501. - U "V M Ts. HU Dict. «ai,, h. N., » édit. d'O,- Is - 0 ' . [V 2®, Art. Golate. bigny, loo/, • > Monk. Lem., etc., G ray(vAR.3daFERKU^ E A),Cat.Mon 1870, p. 19. vrl.LERF WW*»; ««« p. — Corpus crassum, vell niqr0 - auribos latis, niüris ; subrotuedato; ‘ 1„ 8i in trnse rat» rao PILIS CALVARIÆ ET SGINCIPI TÆN IÆ TEMPORALIS permis; supebcxuoeum ; ITL0SIS> ruf0 -ruben- N1GRIS ; GÆNAEUM, TEMPORUi , FEM0 RUM REGIONS POSTICA, tibus; DORSO, latehi ® US ’ ahtuum ’ PA btibos exterioribus, rubro UHOPTGIOQÜK NIGRO-FU ’ hondriiS RUFO-LUTEIS ; PEC- pabtibos interioribus sordide albo FUSCIS; CAUDA LAXA, RUFO-RUBRA, AD BASIN CASTENEA. corps trapu, robuste, couvert de poils assez longs ; tête ovoïde, à museau obtus; face nue brun-noirâtre; oreilles larges bûmes poils de la tête longs, couchés, d’un brun fonce, melang roux; sourcils touffus, dressés, disposés en épis, d’un noir brun; une bande de même couleur se montre, de chaque coté, en dessus des oreilles; poils des joues longs, souples, un peu écartes et tombants, d’un roux rouge; dos, côtés du corps, dessus des épaules, parties postérieures des cuisses d’un brun noir; paities externes des membres d’un roux rouge brillant; dessus des pieds et des mains plus foncés; flancs roux-jaunâtre; poitrine, ventre, dedans des membres d’un blanc roussâtre sale; queue très longue, mince, brun-rouge, tournant au brun-noirâtre à sa base. Longueur du bout du museau à l’origine de la queue 0,734 — de la queue 0,792 — du membre antérieur 0,370 — du membre extérieur 0,430 Al Kema. — Commun. — Forêts de la Gambie et de la Casamence ; environs de Sierra-Leone, Gabon, Congo, Achanti, Loanda et toute la côte Occidentale d’Afrique. — Par suite de renseignements incomplets, nous l’avions indiqué comme rare dans le tome I er de notre Faune de — 107 — la . é o-ambie (1); à ce moment, nous le connaissons seulement en *- S . ie et en Casamence. — Depuis, nous avons acquis la certitude G£im c ’est une des Formes les plus répandues du groupe des ColoUdœ. « La grande variabilité dans la couleur du pelage, avons-nous écrit en nous occupant une première fois de cette Forme (2), a donné lieu à la création de plusieurs types qui, tous, doivent rentrer dans le Piliocolobus ferme/ meus. L’examen d’un grand nombre de spécimens adultes et jeunes est venu confirmer cette manière de voir, et nous a démontré que l’âge et le sexe ont une influence profonde sur la distribution des teintes et particulièrement sur leur intensité. Ce fait avait été déjà signalé par Temminck (3). Nous venons de donner la diagnose et la description des mâles adultes; en général, les femelles, également adultes, représen- tent le type fiiliginosus d’Ogilby. Chez elles, les poils de la tête sont bruns ; le cou et l’espace compris entre les épaules d’un roux pâle, ont chaque poil annelé de noirâtre; le dos, les épaules, les flancs, les parties anté- rieures des avant-bras et des cuisses sont d’une teinte brune, à reflets grisâtres; les parties externes des membres sont d’un roux rouge; la même teinte, plus foncée, règne sur le dessus des pieds et des mains; la gorge et le ventre sont gris-jaunâtre pâle; la queue, rousse, est plus foncée en dessus et à son origine, ainsi que dans son dernier tiers. Comme le fait observer Temminck (4), il faut rapporter le type Pennanti à des individus d’un âge moyen. Quant aux rufo fuli- ginosus et rufo niger, ils représentent le pelage de sujets par- venus à un âge avancé. Les très jeunes spécimens ne diffèrent, en aucune façon, des femelles; comme chez ces dernières, on les reconnaît (abstraction laite, bien entendu, de la taille) aux reflets grisâtres, ou plutôt ardoisés, des parties correspondantes. Nous n’avons jamais ren- (1) Loc. cil., Mammifères, p. 25. (2) Loc. cit., Mammifères, p. 25. (3) Loc. cit., p. 25. (t) Loc. cit., p. 26. — 108 — nv-rnt moins (le deux ans, à pelage terne et contré de jeunes, « assertion de Temminck nous plus ou moins laineux (1) »• Cette asse semble absolument denuée de beauc0 up dans cette Forme, Geoffory-Saint-Hilaire « s on • 4 . pat une de celles chez laquelle ce peut même ajouter quelle est une ice atteint le plus grand de qu’en général il est armé d’un u.u 6 * jo-ré de développement relatif, et pouce atteint le plus grand de£ l'iné d’un ongle. bientôt une conformation analogue chez quelques-unes des Formes que nous avons à étudier. La tête osseuse du Genre Piliocolobus (PL XXIX, fi g. 1, 2) se distingue par sa forme générale subarrondie; la courbe faciale s’incline à angle obtus; le crâne est élargi en arrière et les fosses temporales sont très profondes; les arcades sourcilières peu développées, contrastent avec les apophyses orbitaires externes, élargies et donnent à toute la région oculaire un développement relativement considérable ; les crêtes temporales, peu apparentes, se continuent avec la crête sagittale, obtuse et peu élevée; une crête mince, haute et tranchante, circonscrit l’écaille occipitale au niveau de la suture lambdoïde; les arcades zygomatiques, très minces, sont resserrées en arrière; les orbites, très larges, presque ovoïdes, sont séparées par l’espace interorbitaire épais et large; les os propres du nez de dimensions moyennes, ont leur suture ouverte; la voûte palatine subquadrangulaire, est peu profonde; la crête canine excessivement développée. La branche montante de la mandibule est étroite, oblique d’ar- rière en avant; le corps est épais, la symphyse haute et robuste. 4. PILIOCOLOBUS BOUVIERI Rochbr. PI. IV. Piliocolobus Bouvisri Rochbr. M. S. P. — Corpus gracile, vellere PROM1NENTE ; VULTURE NUDO, SUBLONGO ; CAPITE OVATO; ROSTRO NIGRO-CINERASCENTE, FAC1EI LÆTE (1) Loc. cil., p. 26. (2) Cal., loc. cit., p. 17 et Dict. H. N., 2 me éd-j d’Orbigny, loc. cit., p. 209. — 109 — AURIBUS surlatis, sordide ROSEIS ; PILIS CALVARIÆ ET SCIN- B °SE° . ' EgupINATIS? kufo-rubescentibus ; superciliorum et teniæ CirlTlS IS NlGRlS ; GÆNAKUM, MALARUMQUE LONGIS, ALBIDIS, APICE _ DORSOi INTERSCAPULIO, CASTANEO-RUFIS ; HYPO- PALLIDE H UMERUM PARTIBUS EXTERNIS RUFO-RUBRIS, FEMORUM CH0N , r,o«T7T=î • PODIIS CASTANEO-FUSCIS ; PECTORE, ABDOMINE ET lîUFO-LUTEi n ) RTUUM PARTIBUS INTERIORIBUS ALBIDIS; CAUDA LAXA, CASTANEO- RUFA. Corps un peu élancé quoique robuste, couvert de poils d’une o-ueur moyenne; tête ovoïde à museau proéminent; face d’un °de chair, à pommettes d’un bleuâtre noir, ainsi que le tour des yeux ; oreilles assez grandes d’un rose sale; poils de la tête ] on noires . poils rigides dis!I Ur S ’ C . 0UCtl f. S; P° ils<1 “fi-»btet sourcils très longs, également 'ngiL^fort^ent 'dV" • Pl *. ; ““ ** j °“ eS longs ’ d’an noir inton î - divariques; pelag-e entièrement lu» non intense, lustré et brillant par places; un camail de — 115 - long-s poils s’étend sur les flancs, les épaules et les lombes ; queue long-ne, mince, effilée, à poils très courts, noire, tiquetée légè- rement de gris. Longueur du bout du museau à l’origine de la queue 0,998 de la queue j Qgg du membre antérieur 0 411 du membre postérieur 0 522 N’KdgO. — Commun. — Forêts de la Gambie, de la Casamence, Sierra-Leone, Gabon, Ogooüe, Congo, Achanti, Loanda, Nokki, N’Goma! Kissango, Assinie, Grand Bassam, etc., etc. Le Stachycolobus Satanas est, avec 1 e Piliocolobus ferrugineus, l’une des Formes les plus communes de la Côte Occidentale d’Afrique. Tous les auteurs lui donnent pour patrie l’ile de Fernando-Po. Ce lieu de provenance, très souvent indiqué, à l’exception de tout autre, pour beaucoup de Singes de la Côte Occidentale d’Afrique et une foule d’autres animaux, est généralement faux. Il est avéré que la majeure partie des Formes, indiquées comme habitant cette île, n’y existent nullement. Tuées sur la côte ou cap- turées à l’intérieur, elles y sont apportées, vendues ou échangées, et l’on en a conclu indûment qu’elle était leur lieu d’origine. Il n’y aurait certes rien d’étonnant à ce que le Stachycolobus Satanas et d’autres vécussent à Fernando-Po; tout cependant nous porte à croire qu’il n’en est rien ! Le Semnopithecus anthracinm de Le Conte (1) différerait, d’après l’auteur, par une brièveté plus grande dans la longueur des poils du corps; ce caractère ne peut, en aucune façon, être pris en considération, le sujet étudié n’ayant offert aucune autre différence permettant de le séparer du Stachycolobus Satanas. La diagnose et la description de cette Forme, précédemment données, ont été faites d’après un nombre très grand de dé- pouilles en parfait état de conservation ; nous copions textuel- lement, comme opposition, la description de Gray : (1) Loc. cit., P. Ac. Nat. Sc. Philadelphie, 1857, p. 10. - 116 - , /. whiskers elongated, expanded; black liairs * cn 7 c, z : Æ eim, ^ ted - hûjh-spreading «**, «** «“ «f f0r Zt pas possible d'inventer, de tontes pièces, des caractères ■ni us étranges 6t plus inexacts. Nons aurons fréquemment occasion de montrer que nombre de Zoologistes « de l'autre côté du détroit », pour employer l'une des expressions du Savant et non moins Modeste D r E. L. Troues- sart, sont absolument dans le cas de Gray. Le Genre Stachycolobus offre une tête osseuse, de dimensions bien supérieures à celles des autres Colobidse. (PI. XXX, fig. 1, 2.) La courbe faciale est excessivement oblique par rapport à la courbe crânienne, celle-ci étant onduleuse; le crâne allongé dans son diamètre antéro-postérieur, élargi dans le diamètre trans- verse, est aplati de haut en bas, suivant le diamètre basilo-breg- matique; les fosses temporales sont peu profondes; les arcades sourcilières, quoique minces, font fortement saillie; les crêtes temporales faibles, à peine indiquées, délimitent cependant un long parallélogramme assez facilement visible, se prolongeant jusqu'à la suture lambdoïde, où se montre un wormien assez large; la crête occipitale est mince, haute et tranchante; le plan de l’occipital, presque droit, reporte les condyles tout à fait en arrière; les arcades zygomatiques, très faibles, sont peu écartées; les malaires, robustes, sont larges et proéminents; les cavités orbitaires, très larges, affectent une forme circulaire ; l’espace interorbitaire est épais ; les os propres du nez, longs et étroits, ont leur suture médiane largement ouverte; la voûte palatine est longue et peu profonde; la crête canine est considérablement développée. La branche montante de la mandibule est semi-pyramidale MbMto droiteî le corps est larffe et épais ’ la s y m P h y se liaute et (1) Loc. cit., P. Z. S. of London, 1868, p. 181. 117 - Gen. COLOBUS Illig. 8. COLOBUS URSINUS Ogilby. PL VIII. Coloblts ursinus Ogilby, P. Z. S. of London, 1835, p. 98. I.esson, Spec. Mamm., 1840, p. 70. — Lin. Martin, Nat. Hist. Mamm., 1841, p. 495. — Fraser, Zoolog. Typ., 1849, pl. ? (la première du volume). — Gervais, H. N. Mamm., 1854, t. I, p. 65. — Sclater, P. Z. S. of London, 1860, p. 245. — Reichenbach, die Yollstand. Naturges. d. Affen. , 1862 p. 86. — Is. Geoff.-St-Hil., Dict. H. N. d’Orb., 2* éd. , 1867, t. IV, — p. 208. — Gray (var. du poi.ycomus), Cat. Monk. Lem., etc. 1870, p. 18. c O /obus personatlis Temminck, Mus. Lugdb,, Teste, Reichenbach, loc. cit., p. 88, n° 193-197. Guereza ursinus Trouessart, Consp. Mamm., 1879, p. 10, n° 19. C. — Corpus subprocerum, vellere longo ; capite ovoideo; rostro SUBELONGATO; VULTURE NUDO, NIGRESCENTE; AURIBUS ROTUNDATIS, NIGRESCENTIBUS ; PILIS CALVARIÆ et FRONTJS subsupinatis, ra- DIANTIBUS; MYSTACIS ET GÆNARUM LONGIS, RARE COJIITIS, DECUM- BENTIBUS ; PALLIO PILIS LONGISSIMIS, E SCAPULIS USQUE AD URO- PYGIUM DISPOSITO, NIGRO-NITENTE, VESTITUM; TÆNIA FRONTALI, GÆNIS, GUTTURE, COLLO INFERIORE, OCCIPITE, AUCHENIO, NON- NULLI PILI HUMEMORUM, ANTIBRACHIORUMQUE PARTIBUS INTERNIS, C1NEREO-ALBIS, NIGRO PERMIXT1S ; AR1UUM PARTIBUS EXTERIORIBUS, NIGRO-NITENTIBUS ; PODIIS EJUSDEM COLORIS; CAUDA LONGA, LAXA, UNDIQUE NIVEA. Corps grand, robuste, couvert de longs poils ; tête ovoïde, a museau assez proéminent; face nue, noirâtre; oreilles arron- dies, également noirâtres; poils du front et de la tète, relati- vement peu allong’és, presque couchés, mais affectant une disposition rayonnante; poils des joues peu fournis, longs, - 118 - . -lirpction faiblement oblique; un man- retombantë suivant ui ‘ lustré , s’étend des épaules à teau de longs poils, côtés des joues, gorge, région occi- l’orig'ine de la queu , £ >* iQternes des bras et quelques poils pitale, dessus du c , P< mélangé de noir grisâtre; inem- des épaules, d'un blanc cendre, me « ^ » mince , tom ■ ; d’un noir intense brillant, queue iioon hlanc neigeux. bres n rvt 1 û U ^ ^ Longueur du bout du museau à l’origine de la queue de la queue du membre antérieur du membre postérieur. 0,597 0,654 0,322 0,401 Peu commua. - Sierra-Leone ; M. Sclater note cette Forme dans sa liste des mammifères recueillis à Angola, par M. J. Monteiro (1). Tous les auteurs sont à peu près unanimes à declaiei que le Colobus ursinus d’Og'ilby est le même que le Colobus polycomus de Pennant. Il existe une si grande différence entre le Colobus ursinus, tel que nous le connaissons, et le Colobus polycomus de Pennant, dont chacun s’est plu à reproduire la description et la figure, sans en avoir jamais vu la dépouille, que nous n’hésitons pas à reléguer le Full Bottorn Monkey parmi les Formes douteuses ou probléma- tiques; sous ce titre, nous aurons soin de discuter les raisons de cette manière de voir, tout à fait en opposition avec les idées admises. La description du Colobus ursinus, faite en 1835 par Ogilby (2), sur des exemplaires manquant de tête, a pu être complétée en 1838 (3), d’après des peaux entières adressées à la Société Zoolo- gique de Londres par le major Henry Dundas Campbell, alors gouverneur de Sierra-Leone. En vue de notre prochaine discussion, nous reproduisons la description qui en a été donnée, en faisant observer que les différences insignifiantes qu’elle présente avec la nôtre, sont pu- (1) Loc. cit., P. Z. S. of London, 1860, p. 245. (2) Loc. cit., P. Z. 8. of London, 1835, p. 98. (3) P. Z. S. of London, 1838, p. 61 et Linneus Martin, loc. cit., p. 495. — 119 — • muiement dues à des variations individuelles dont il TPtnent et simi «it inutile de tenir compte. ^ The fur is long- and glossy, and of a jet black, over the whole 0 f the body a nd limbs; the liead, the back of the neck, and the . 01 . P 0 f a silvery greyish wliite, becoming- grizzled and throat, are ermixte , the body; the tail is long-, and snowy white, with short hair, and inter ai, cu^ w rniixted with black, as this colour merges mto the black of slio-litly tufted at the end. The length of the fur on the back is about six inches. » Par sa tête osseuse, le Genre Colobus, pris dans le sens où nous le donnons ici, se rapproche du Genre S tachy colobus plus que de tout autre. (Ph XXXI, fi g-. 1, 2.) Comme chez ce dernier, la courbe faciale est excessivement oblique, la courbe crânienne, allongée, est onduleuse; le crâne longuement ovoïde, mais peu élargi dans son diamètre trans- verse; les fosses temporales sont peu profondes; les arcades sourcilières font à peine saillie ; les crêtes temporales, bien ac cusées, très écartées, délimitent un large parallélogramme; la crête occipitale est peu accusée, mousse et non pas tranchante; le plan de l’occipital, incliné à angle subaigu, porte les condyles d’arrière en avant; les arcades zygomatiques, minces, sont régu- lièrement écartées; les malaires, également minces, font cepen- dant saillie ; les cavités orbitaires sont trapézoïdales ; l’espace interorbitaire très large, les os propres du nez longs, à suture largement ouverte, même chez les sujets âgés; la voûte pala- tine est elliptique, peu profonde; la crête canine énormément développée. La branche montante de la mandibule est large, assez haute; le corps long, étroit, robuste; la symphyse haute, fortement oblique d’avant en arrière. 9. COLOBUS ANGOLENSIS Sciât. PI. IX. Colobus Angolensis Sclater, P. Z. S. of London, 1860, p. 245. — — Reichenbach, die Vollstand. Naturges. d. Affen 1862, p. 88. - — Gray, P. Z. S. of London, 1868, p. 181. 10 _ 120 — p i Monk. Lem., etc., 1870, p. 18. Colobus M**»* £*£ simiæ . Mon»*. 10, in Mus. P^B». ' 8 M'B V lS:«in, 1B08.P.037. __ palliatUS Peters, M. • Mag . Nat. HUt., 1869, vol. III, _ Gray, Ann. And — c , , , P Z s. of London, 1880, p. O . f Consp. Mamm., 1879, p. 10, n° 20. Guereza Angolensis Trouer > 1879, p. 20, n° 21. palliatUS Trouessart, Consp. Mamm., 18 vtjtttTRF lonGO intense niGro-nitente ; c. - corpus subprocerum, ‘ vultU re nudo, nigro; au- CAPITE OVOIDEO ; HOSTBO SUB^ w(} ^ sobntibus . PILIS calvariæ ribus latis, BOrDND ’ eesü ; inatiS ,radiantibus; mystacis et ' Tr ‘"“” 'pARUiî SPISSIS, DEPENDENTIBIIS; PALLIO PILIS « cahpim nw attengentibus, tantum IN cIpÙ«0*™. LATEEI.es LONGE P.LOS.S, ATTAMEN PUIS pallii brevioribus; tænia frontati, gænis, gutture, mento, Plus HUMEROROM ALBO^ITENTIBUS ; CAUDA LONGA, PILIS BREYIBUS, EX PRIMA TERTIA PARTE NIGRA, DEINDE NIGRO-CINEREA, APICE ALBA, n a ttt nr.TïM PENICILLATA; MACULA PERINEALE CORDIFORMI, ALBA. Corps grand, robuste, couvert de long-s poils d’un beau noir lustré; tête ovoïde, à museau un peu proéminent; face nue, noire; oreilles grandes, arrondies, nues, noirâtres; poils du front et de la tête peu allongés, dirigés suivant une disposition rayon- nante; poils des joues peu fournis, longs, retombants; manteau de poils très longs, atteignant presque jusqu’aux poignets, et re- couvrant particulièrement les épaules ; poils des flancs également longs, mais moins que ceux des épaules; bandeau frontal étroit, joues, gorge, menton, poils des épaules d’un blanc pur; queue très longue, à poils très courts, noire dans son premier tiers, d’un noir grisâtre dans le reste de sa longueur, à extrémité blanche, faiblement touffue; une tache périnéale assez large, cordiforme, blanche. Longueur du bout du museau à l’origine de la queue 0,600 — de la queue 0,860 -- du membre antérieur 0,340 — du membre postérieur 0,390 - 121 — Assez Loango d’après __ Angola, d’après MM. Sclater et Monteiro; Ogooué, ra ^ (r ’ ion du Congo, d’après nos correspondants; Zanzibar, Peters ; vallée de la rivière Pangam, d’après le D r Kirk. Sclater, qui le premier a fait connaître cette Forme, en a oublié la diagnose en ces termes (1) : 1 < Ater • humerorum utrinque pilis elongatis et caudæ apice a Ibis ». Il ajoute : « Tliis Colobus is readily distinguishable from other West African species, by its black tail having only a white ter- mination. Colobus Guereza, of Eastern Africa has a some what similar tail; but the white extends ail along the body, over tbe face etc. The single skin sent is very imperfect, wanting the feet and face, but still affords sufficient indication of the distinct- ness of species ».^ Neuf mots, pas un de plus, pas un de moins, ont suffi à M. Sclater pour caractériser son Colobus Angolensis , Forme du reste parfaitement tranchée et justement acceptée; nous n’avons ni à blâmer ni à défendre cette manière de faire sur laquelle nous appelons néanmoins l’attention, afin de montrer à l'illustre M. O. Thomas combien il a tort de qualifier nos diagnoses de « most insufflaient descriptions » (2) quand elles sont beaucoup plus complètes, plus détaillées qu’aucunes de celles : soit du savant Naturaliste Anglais M. Sclater (l’un de ses maîtres, si nous ne nous trompons), soit de ses autres compatriotes, soit de lui-même ! M. Sclater a pu démontrer que le Colobus pa/liatus de Peters était identique avec son Colobus Angolensis ; l’exemplaire envoyé par le D r Kirk de Zanzibar, différait seulement de celui rapporté (1) Loc. cit., P. Z. S. of London, 1860, p. 245. (2) Zoological Record, 1882. — Mammalia, general subject., p. 13. — Nous avons déjà conseillé à M. O. Thomas ( Sériés prima, Vertebratorum novo- ium, etc. Oræ Africæ occidentalis incolarum. Diagnoses (in Bull. Soc. Phi- lomathique de Paris, n° 3, 1885, et tirage à part) « de comparer ses propres diagnoses aux nôtres, et de bien se pénétrer surtout: des différences que nous autres Français nous établissons entre ces deux mots : « Diagnose et Description x>. j22 — • pn ce que: «Shoned rather more tvt Monteiro, en et d’ Angola par M. ^ on white of the throat (1) imple variation due à l’âge de Nous ne voyons là quune l'exemplaire étudié. à laquelle nous empruntons En terminant la — de ce que son CoMus ces renseignements, i • la côte Ouest d’Afrique, injofens», se trouve tout singu ,ar, dit-il, to et s „r la Côte ^;“® îatsfcrn Coast find it identical d . j ur i u i qui a si souvent ■ de Zones Zoologiques distinctes et surin I" des animaux sur le continent Africain; pour nous . "ons nié cesZônes et cette localisation nous ronvons toute naturelle l'existence du Cofefe» Angolenm sur les deux cotes opposées, c'est un argument de plus en faveur de fa thèse que nous avons longuement discutée à ce sujet ( )• Quelques années avant que M. Sclater ait pu montrer 1 identité des exemplaires d’Angola et de Zanzibar, Gray avait cherché à établir un rapprochement entre le même C olobus palliatus de Peters et son C olobus Kirki. Il est instructif de relater la note de Gray (3), afin de faire ressortir la fausseté de son jug-ement dans cette circonstance : « D r Peters, dit-il, has described a C olobus from Zanzibar under the name of C. palliatus, from a young specimen tliat xvas livimr in llie Zoological Gardens at Hamburg, and is now in Hamburg Muséum. The description agréés in many particulary witli the C. Kirki, received from D r Kirk, which i described and figured in the Proceed. for Feb. 1868, p. 180, tab. 15, when D r Kirk sent tliat skin, he informed me he had sent ayoung living specimen to Hamburg, an its way to our Zoological Gardens in England. I bave every reason to believe tliat the animal des- cribed by D r Peters as the one sent (though his name is not mentioned by D r Kirk). It is most probably a specimen of the (1) Loc. cil P. Z. S. of London, 1880, p. 68. (2) Faune de la Sénégambie, t. I. Mammifères, Oiseaux, Reptiles. — Chap. Considérations générales. — Passim. (3) Loc. cil., Ann. andMag. Nat. Hist., 1869, vol. III, 4» sér., p. 171. — 123 — • W hich i hâve described, the différence in the description Spe r e hlv arising- from the animal being immature and having Gray trouve donc, comme on vient de le voir, que la descrip- de Peters concorde avec la sienne sous plusieurs rapports, et qu’il faut attribuer les différences que l’on trouve dans les deux Limitions: au jeune âge et aux conditions de captivité du spécimen de Peters. A l’appui de ces dires, nous donnons comparativement les deux descriptions; celle de Gray relative à son Colobus Kir Ai est ainsi conçue (1) : « Head with long divergent hairs, forming a kind of cap, bent back over the forehead. The Crown of the head, back, and tail red-brown, end of tail rather paler; the nape, upper surface of hands and feet, and outside of the upper and forearm and of the thighs blakish ; the forehead, cheeks, throat, side of the neck, chest, underside of the body, inner side of the limbs and the liind legs, and the hender edge of the arms and thigs greyish white; a fin bristly hairs on the eyebrows black ». Peters de son côté a décrit son Colobus palliatus, de la façon suivante (2) : « Ater, fascia fiontati, temporibus, malis, gula, juba humerali caudæque apice albis; regione genitali flavida ». Puis il ajoute : « Die Kopfhaare nacli hinten gewandt, kürzer als die Rücken- liaare. Die Haare der Schlàfen, der Wangen und der schulter sehr verlàngert, schwanz ohne quaste (in der Jung-end?). « E i ii Exeinplar dieser art, ein junges Mànnchen, hat unsere Sammlung (n u 3,505) von dem Zoologischen Garten hu Hamburg erhalten und das Naturhistoriclie Muséum daselhst besitzt ein ganz àhnliches zweites exemplar von demselben Fundorte. Sie ist offenbar am Nàchsten venvandt mit C. Angolaises Sclater ( ) Loc. cit., P. Z. S. of London, 1886, p. 180. — Nous nous bornons à citer cette description, la première publiée par Gray, nous dispensant de reproduire ce es qui lui ont succédé, notamment l’une d’elles k la page 181 du même cueil, ou 1 on trouve les variations les plus étonnantes et les plus contradic- toires. (2) Loc. ci t., M. B. Ahad. Berlin, 1868, p. 637. — 124 — , n , m v 245- ibid. 1868, p 181) welche aber uad des schwanzspiUe g a„ z S tZ êtdé-nontrent ces deux aucun rapport entre elles, Gray a fait preuve dune legerete impardonnable ou d’une ignorance complété, en vou ant reunir Z animaux que tout différencie (même pour lœd le mon,, exercé), à l’aide d’arguments tout simplement dénués de sens.. Peters en 1879 (1), relevant les erreurs du Zoologiste Anglais, observe avec raison qu’un Colobe appartenant au groupe des Colobes à pelage brun, ne peut être rapproché d un autre Colobe appartenant au groupe de ceux à pelage noir ; mais Gray ne s est pas arrêté à ces considérations et son Colobus Kir la, proche voisin du Colobus vellerosus en 1868 (2) : « The long liair of. the head shows its alliance to C olobus vellerosus » (fait complète- ment faux), est devenu en 1869 (3) un adulte du Colobus pallia- nts, grâce à l’âge et à la captivité : « Being immature andhaving been kept in confinement » (4). La comparaison du Colobus Angolensis que nous représentons (PL IX) d’après un magnifique exemplaire adulte, avec la figure du Colobus pallia tus de Peters que l’on sait être ce même Colo- bus Angolensis, fait voir sur cette figure des caractères quelque peu fantaisistes; les ailes disposées de chaque côté de la face, notamment, ailes faites de longs poils dressés et rigides, sont de pure invention; les poils des joues, on l’a vu tout à l’heure, sont longs, flexibles, tombants, peu fournis, et semblent se continuer avec les poils du manteau; il n’est pas même possible d’assimiler 1 ornement de la tête du Colobus palliatus à la disposition ali' forme des poils des côtés de la face de la Forme suivante que nous allons étudier, et il semble que le dessinateur de Peters s’est plu à reproduire ces têtes ailées d’Anges que l’on (1) Loc. cit., M. B. Akad. Berlin, p. 830. (2) Loc. cit., P. Z. S. of London, p. 180. (3) Loc. cit., P. Z. S. of London, p. 171. (4) Le S ‘™ 1 6t non moira B' E- L. Trouessart, voudra bien remar- ‘ 1 2 3 4 T " Cept °" ! parf0i! les de Gra,, noue ne loi « , "" d “ ‘“ S ‘ mérité “' - C’eet la seconde fois que nous lu, soumettons cette observation. (Voir plus haut, p I ) — 125 — voit planer dans l'a*ur Capitaux et les bénitiers des tableaux de sainteté, ou sur des vieilles Basiliques. les Gen. PTERYCOLOBUS Rochbr. l0 PTERYCOLOBUS VELLEROSUS Itochbr. PI. X. Colobus ve lier O SUS Is. Geoff.-St-Hil., Dict.univ. H. N., 1844, t. IV, p. 206. _ Is. Geoff.-St-Hil., Dict. H. N. d’Orb., 2e éd., 1867, t. VI, p. 207. Is. Geoff.-St-Hil., Cat. Meth. Coll. Mus., Primates, 1851, p. 17, n° 1. Gervais, H. N. Mamm., 1854, t. I, p. 65. Sclater, P. Z. S. of London, 1860, p. 246. Reichenbach, Die Vollstand. Naturges. d. Affen., 1862, p. 87. SemnopithecilS vellerosus Is. Geoff.-St-Hil., Zool. du Voy. de Belanger, 1830, p. 37. — bicolor Wesmael, Bull. Acad. Sc. Bruxelles, t. II, 1835, p. 236. ColobllS bicolor Gray, P. Z. S. of London, 1868, p. 181. — — Gray, Cat. Monk. Lem., etc., 1870, p. 18. — — Rochebrune, Faune Sénégamb., t. I, 1883-1885, Mamm., p. 24. — leucomerus Ogilby, P. Z. S. of London, 1837, p. 69. — — Lin. Martin, Nat. Hist. Mamm., 1841, p. 497. — UT Sinus Temminck, Esquisses Zool. Côtes de Guinée, 1853, p. 21. Guereza vellerosus Trouessart, Consp. Mamm., 1879, p. 10, n° 18. b- — Corpus subprocerum, vellere longo, nigro-nitente ; capite ROTUNDATO ; ROSTRO SUBOBTUSO ; VULTURE NUDO NIGRO ; AURIBUS MEDIE- TATIS, OVOIDEIS, NUDIS, NIGRO-CINEREIS ; PILIS CALVARIÆ ET FRONTIS resupinatis ; gænarum, malarum TEMPORUMQUE longis, densis- SIMIS, AB UTROQUE LATERE IN ALAM APICE LATAM SUBROTUNDATAM, INTERNE PILIS ARUNCI PERMIXTAM ET CACUMINATAM, DEHISCENTIBUS ; PALLIO PILIS LONGIS EX IIUMERIBUS AD UROPYGIUM PORRECTO, VES- TITUM ; TŒNIA FRONTALI, TEMPORIBUS GÆNIS GUTTURE, MENTO, FE- morum PARTE EXTERNA, NATIBUSQUE ALBIS; CAUDA, LONGISSIMA PILIS BREVISSIMIS AD BASIN SOLUM NIGRA, DEINDJi ALBO-NIVE.t, V]X APICE LONGE SUBFLOCCOSA. - 126 — „ «nhncfp couvert de longs poils Corps assez élance arrondie, à museau peu proéminent; noirs lustrés parpac , t dimensions moyennes, nues, grisâ- facenue, noire; 0 61 * Û ® Me couché s, assez longs, poils des très; poils du bon e . „ . formant deux ailes écartées à tempes et des joues très en bas avec les poils rum^foncùts “rréunissent en une pointe conique et obtuse; externes des cuisses ainsi que . manteau de longs poils règne sur toute la longueur des région» latérales, des épaules au coccyx; queue très longue, mince, cou- verte de poils très courts, noire seulement à son insertion, d un blanc neigeux dans tout le reste de son étendue, terminée par un long pinceau de poils mince et peu fourni. «Les pouces antérieurs sont extrêmement courts mais bien dis- tincts et onguiculés ». a dit Is. Geoffroy Saint-Hilaire, ces pouces sont représentés par un fort tubercule airondi et teiminé pai un ongle plat et vaguement lenticulaire, sur les exemplaires que nous avons examinés. Chez les très jeunes sujets, la coloration est identique à celle de l’adulte, seulement les poils sont excessivement courts. Schlegel (1), cite dans le musée des Pays-Bas « un petit conservé dans l’esprit-de-vin, aux poils nullement allongés et d’un blanc uniforme »; cette blancheur est évidemment due à la décolora- tion des poils par la liqueur conservatrice. Longueur du bout du museau à l’origine de la queue 0,650 — de la queue 0.795 — du membre antérieur 0,340 — du membre postérieur 0,421 Assez commun. — Des bords de la Gambie à la Côte d’Or; Gambie, Casamence, où nous l’avons déjà indiqué (2) et d’où provenait l’exem- plaire type dis. Geoffroy-Saint-Hilaire ; Dabocroom, d’après Tem- minck; Côte-d’Or, suivant Schlegel, Sclater, etc. (1) JL,oc. cil., p. 26. , ^ Loc ■ CiL ’ Faune de la Sériêgam bie, t. I. — C’est par erreur que nous l’avons déclaré rare; à ce moment, il nous était seulement connu de la Gambie et ue la Casamence, localités où il est, du reste, peu abondant. — 127 — , d - a k 0rc | comme un Semnopithèque à cause du déve- Consideree^.^^^ g. ra nd du pouce, cette Forme, qui aujour- loppemen r classée parmi les Colobes, a été confondue d ' 1 2 3 4 ’ Teœminck, avec le Colobus ««mus d'Oirilby. pal \ ir des Esquisses Zoologiques sur la Côte de Guinée, L’auteu date dg 1& publication de cet ouvrage, à écrivait en errer eu . » , tic i e Colobus ursinus (1) . UU araît que jusqu’ici on a seulement eu connaissance de * amtilées de cette espèce, et que le premier individu adulte, P iTtat parfait a été observé par le voyageur Fraser ; car l’indica- en d’Ogilby de son Colobus tir sinus repose sur une partie de la brouille d’un sujet adulte, manquant de tête et de pieds; puis \l V Semnopithecus vellerosus de Geoffroy a été établi sur une dépouille également mutilée et absolument semblable à celles qu’on obtient ici par le commerce » . Il ressort de ce passage que Temminck, comme nous venons de le dire a confondu le Colobus ur sinus d’Ogilby avec le Semnopi- tliecus ou mieux le Colobus vellerosus d’Is. Geoffroy Saint-Hilaire; qu’il ignorait qu’un spécimen complet du Colobus ursinus, type, avait été envoyé en 1838 à la Société Zoologique de Londres par le Major Henry Dundas Campbell, gouverneur à Sierra-Leone (2), antérieurement par conséquent à Fraser; qu’enfin le Colobus vellerosus d’Is. Geoffroy Saint-Hilaire, avait été décrit en 1841, d’après un individu en parfait état, par Linnæus Martin (3). Tout en citant la planche de Fraser, représentant un Colobus ursinus adulte, type (4), et dont la figure dit-il avec raison est parfaite, Temminck, convaincu que le Colobus ursinus n’a pas été décrit avant lui « sur des dépouilles complètes », en donne la description suivante : « Le mâle adulte ou vieux a tout le corps, les parties posté- rieures de la tête et les quatre membres d’un noir parfait et lustré ; sur le dos, les flancs et les limbes (sic!) ces poils sont longs de 5 à 7 et jusqu’à 8 pouces, selon le sexe ou l’âge des (1) Loc. cil., p. 22. (2) P. Z. S. of London, 1838, p. 61. (3) Loc. cit., p. 497. (4) Fraser Zoologica lypica, 1849. - 128 — ■ «, /.ouvrent le dos et les flancs en forme individus; ces poils non t à pi ns tar de ceux d’un de camail ou de d , Abyssinie est rertfu. U„ e blanc pui dont supérieure des cuisses et elle arrrœ 4 : - r noire - les côtés de la tete, la goige poTiongs d’un blanc parfait; ceux du menton forment lnvV)P ^ (1) En comparant cette description avec celle des Colobus ursinus, et avec la figure de Fraser, on voit qu’elle ne se rapporte ni à Pune ni à l’autre, tandis qu’elle est identique avec les descrip- tions connues du Colobus vellerosus. Temminck a donc incontestablement décrit une Forme pour une autre. r , Nous avons jugé cette rectification d’autant plus nécessaire que l’ouvrage de Temminck étant en quelque sorte classique, il est bon de dévoiler l’erreur à laquelle il a été sans doute invo- lontairement conduit, erreur que jusqu’ici beaucoup, sinon tous, se sont plu à reproduire aveuglément. Fraser, qui a bien figuré l’exemplaire de Colobus ursinus, observé par lui à Sierra Leone, chez M. Whitfield, le décrit dans sa Zuologica typica, d’une façon tellement remarquable , que nous reproduisons in extenso tout ce qu’il dit de cet animal. « Eyes, darck hazel ; face and hands blak. It was very tame, and extremely fond by being fetted; its cry was frequent, and seemed fretful, and resembled somewhat a Kittens mew; it ate Bananas, pineable, ground nuts, palm nuts, and appeared rather partial to butter. The tree is that of the Jack fruit {Art o car pus integri folia) of Dukhun, copied from one of Colonel bykes drawings. The parts of fructification only, are represen- ted, in the drawing the fruit being too large for convenient représentation ». Ainsi : il avait les yeux brun noisette, la face et les mains noires; il était bien apprivoisé, son cri avait certains rapports avec les miaulements d’un Chat; il mangeait des Bananes, des Ara- (1) Temminck, loc. cil., p. 22-23. — 129 - • enfin, l’arbre sur lequel il est représenté, est un claides, etc -’. nte r ] f 0 iia, copié d’après un dessin du Colonel Ar tocarpU àont le fruit n’a pu être figuré à cause de sa grosseur! Sykes, et ® ng M> q Thomas, si exigeant pour les diagnoses, N °us eng ^ dèle de descr i pt i on parfaite , bien propre à faire à suivre Çolobn* ursinas, au milieu de tous ses congénères. reC °Tte osseuse, dans le Genre Pterycolobus (PL XXXII, fig. 1,2), La courte, plus ramassée que dans les Genres précédemment plUS 'nés est subspbérique ; la courbe faciale très légèrement s’incline plutôt à angle droit avec la courbe crânienne; t° b diamètre antéro-postérieur est court, le diamètre transverse 6 les fosses temporales sont excessivement peu profondes, lemlan de l’occipital se dirige obliquement et porte en avant les condyles ; les arcades sourcilières sont minces, étroites, et malgré tout bien marquées, les crêtes temporales faibles, s’arrêtent à la suture coronale et délimitent un carré long; les arcades zygo- matiques sont minces et raccourcies; les malaires très forts, écartés, proéminents; les orbites sont petits et circulaires, les os propres du nez, longs, triangulaires, ont leur suture largement ouverte ; la voûte palatine est elliptico-ovoïde; la crête canine forte. La branche montante de la mandibule est droite, courte, large, le corps également court est mince, la symphyse peu élevée ; le crâne est symétrique. Gen. GUEREZA Gray. il. GUEREZA RÜPPELLI Gray. PI. XI. Guereza Rüppelll Gray, Cat. Monk. Lem., etc., 1870, p. 19. — — Rochebrune. Faune Sénégamb., t. I, 1883-1885, Mamm., p. 25, n° 4. — Guereza Trouessart, Consp. Mamm., 1879, p. 10, n° 17. ColobltS Guereza Riippell, Neve Wirbelth. von Abyss., 1835, p. 1, pl. i. — Lesson, Spec. Mamm., 1840, p. 68. — Lin. Martin, Nat. Hist. Mamm., 1841, p. 494. — Lefebvre, Voy. en Abyssinie, 1844, t. VI, p. 7. Colobus Guereza Tarragon, R«ue Zool (Guérin Meneville), 1847, p. 177. Meth. Coll. Mus. Primates, 1851, Temminck, Esquisses Zool. Côtes de Guinée, 1853, p. 23 Gémis, H. N. Mamm., 1854, t. 1, p. 65 Dalhbom, Zool. Stud. Forsta Bandet; Consp. Mamm, 1857, p. 95. Sclater, P. Z. S. of London, 1860, p. 246. Reichenbach, die Vollstand Naturges. d. Affen, 1862 p. 87. la. Geoff.-St-Hil., Dict. univ. H. N. d’Orb., 2° éd. 1867, t. IV, p. 208. Gray, P. Z. S. of London, 1868, p. 182, n° 9. Schlegel, Simiae, Monog. 40, in Mus. T ays-Bas, 1876, t. VII, p. 25. O. Thomas, P. Z. S. of London, 1885, p. 219. E. Rivière, Notice sur les Collect. de la Mission Brazza. Revue Scientifique, 1886, 3' sér., n° 1, 3 juillet, p. 15 et tir. à part, p. 7. G. — Corpus crassum, gravidum, vellere longissimo, nigro, plus MINUS VE passim. nitente; capite subrotundato ; ROSTRO LATO, OBTUSO ; VULTURESERICATO, NIGRO-CINERASCENTE ; AURIBUS SUBLATIS, ROTUNDATIS, NIGRIS, NUDIS, SOLUMMODO MARGINE EXTERNO ANTHE- LICIS, PENICILLATIM PILOSIS ; PILIS CALVARIÆ ET FRONTIS, BREVIBUS, HIRTIS; SUPERCILIORUM SUBRECTIS, RARIS ; GÆNARUM MALARUMQUE DENSISSIMIS ; ARUNCI FASTIGATIS ; PALLIO PILIS LONGISSIMIS NITIDE ALBIS, E PARAUCHENIO AD URÆUM DIFFUSO, VESTITUM ; TÆNIA FRON- TALI ANGUSTATA, TEMPORIBUS, GÆNIS, GUTTURE, MENTO, ALBO-NIVEIS; FEMORIBUS FASCIA LATA CINEREO ALBA EXTERNE ORNATIS ; CAUDA LONGA, BREVI PILOSA, N1GRA, CINEREO PERMIXTA, EX TERTIA PARTE ALBA, INTENSE FLOCCOSA; C AI.LOSITATIBUS CLUN1UM, FASCIA ANGUS- TATA, PILIS BREVIBUS, LACTEIS, CIRCUMDATIS. Corps lourd, épais, couvert de poils excessivement long-s; des- sus de la tête, parties supérieures du dos, et membres d’un beau noir lustré par places; tête grosse subarrondie, à museau large o us . ace tout entière couverte de poils excessivement courts, g . n f ^ lanchâtre donnant un aspect velouté; poils du Iml C0urt8 > dressés en bross e; ceux des joues et des pes, assez longs, très épais, dirigés en arrière; poils du - 131 — -, os és en une pointe courte et obtuse; un large man- m enton lS P blancs c p une extrême longueur règne à partir du teaudepoi^^ ^ s’étend sur les flancs, et s’incurve légère- somm et < ® rrière p0 ’ ur se terminer à l’extrémité de la dernière meilt , e ! 1 2 3 u doS; bandeau frontal étroit, côtés des joues, tempes, moi^et^aut de la poitrine d’un beau blanc; une large tache g.° r ge e ^ ^ blancMt re couvre la face externe des cuisses; aU ° nê ' longue Vun noir mélangé de gris à poils très courts, q r^che dans son dernier tiers, et terminée par un volumineux b anC , rl „ î nnscs noils de même couleur; une bande étroite de ^Ttoncs et Courts entoure les caHosités. Longueur du bout du museau à l'origine de la queue de la queue du membre antérieur du membre postérieur 0,800 0,905 0,379 0,432 Gouraza-Gouréza. — Relativement commun. — Les notes de Quartiu, Dillon et Petit, voyageurs du Muséum, consignées dans le sixième'volume du voyage en Abyssinie de Lefebvre (1), indiquent ces deux noms comme servant à désigner, en Tigréen et en Amaréen, le type qui nous occupe ; c’est à eux, du reste, que Ruppell a emprunté la qualification par laquelle il désigne la Forme qu’il a, le premier, fait scientifiquement connaître.— Rare au Siémène et à Gondar, elle est un peu abondante dans le Godiam et dans le Choa; d’après les mêmes voya- geurs, elle serait très commune en Taggadé, dans le Oualdeubba et le Ouolkaïte. — Schweinfurth (2) l’indique chez les Bongos et les Niam- niam, où elle porte les noms de NdOllO et de MbOllggtld- H. Johns- ton l’a trouvée à Useri, sur le versant des montagnes de Kilima N’jaro. Le pouce chez cette forme est relativement développé; il con- siste en un fort tubercule arrondi et proéminent, ordinairement armé d’un ongle lenticulaire; nous avons fait représenter ce pouce sur notre planche XYI, fig. 1 où il est figuré de grandeur naturelle; la fig. 4 où il est vu de profil est légèrement grossie. « Le pelage du jeune de l’année du Guereza, ditTemminck (3), (1) Loc. cil., p. 8-9-10. (2) Au cœur de V Afrique. — Trad. Française de il/ 1110 Loreau 1875, t. Il, appendice, p. 415. (3) Esquisses Zoolojiques sur la Càle de Guinée, p. 23, en note. — 132 — tnntPs les parties du corps et des mem- est d'un Wa “ c “,™ 8 rto avoir revêtu sa seconde livrée, ou à l'âge bres, ce n est qu âpre , prend la couleur propre à pourvil à cet âge du camail blanc ni (lu gros flocon au bout de la queue ». Schlegel (1) affirme de son côte fl uf Ls e de 0 s n embl S ab]e; conditions existerait au ie « le petit a tous les poils un peu ondulés et partout d'un blanc uni- mS des proviendrait du voyage en Abyssinie du Prince Paul de Wurtemberg. “ayant pas eu de très jeunes Guereza à notre disposition, nous nous bornons à relater l'opinion de Temminck et de Srlile^el. Jusqu’en 1883, le Guereza Ruppel/i avait été considéré comme éminemment propre à l’Abyssinie. Le premier nous l’avons indi- qué à cette époque comme habitant le versant ouest des monta- gnes du Fouta où il est rare et désigné par les Peuls sous le nom de Oshûke (2). Personne, jusqu’ici, n’a voulu tenir compte de notre indication ; il y a plus, la découverte de cette Forme dans 1 Ouest Africain a été tout récemment attribuée à M. de Brazza. On lit, en effet, dans la notice de M. E. Rivière, sur les Collec- tions de la Mission scientifique de l’Ouest Africain, exposées au Muséum de Paris par M. Savorç/nan de Brazza (3) : Le Colobus Guereza (vitrine n° 4), chose curieuse, n’avait jamais été signalé que sur les hauts plateaux de l’Ethiopie et les Naturalistes étaient loin de se douter qu’il suit la grande contrée Africaine, qui. sous le nom de Lualaba, prend son origine dans la région des Grands Lacs, et sous celui de Congo se jette dans l’Atlantique. Ce fait est des plus intéressants au point de vue de la distribution géogra- phique des animaux dans le continent noir ». M. E. Rivière a été simplement mal informé par les personnes auprès desquelles il a dû se renseigner, et qui ignoraient, ou plu- tôt, avaient oublié qu’en 1885, l’existence du Guereza avait été (1) Loc. cit., p. 25-26. (2) Faune Sénégamb., loc. cit., p. 26. (3) Revue Scientifique, 1886, 3' sér., n° 1, 3 juillet, p. 15 et tic. à part, p. 7. 133 — avM. Johnston dans les montagnes de Kalima N’Jaro, est du lac N’Yanza (1), comme elle l’avait été par nous en D1 n su jet d’étonnement, c’est que ce Monsieur ne l’a pas découvert au Congo qu’ailleurs; il ne l’a pas découvert au P u ' o-o car i e 3 mars 1886, quelques mois par conséquent avant C011 °la’ r umeur publique nous eût appris l’arrivée des caisses de mission, nous avions indiqué dans la 3 e série de nos diagnoses ge Vertébrés nouveaux de la Côte Occidentale d’Afrique (2) l’exis- tance du Guereza dans les forêts de Noki, haut Congo, d’après des exemplaires de cette région faisant partie des collections de M. A. Bouvier. En rappelant cette publication, nous ne cherchons nullement à nous faire un mérite d’une découverte à laquelle nous n’avons aucun droit et dont tout l’honneur revient à MM. Protche et Famelard, qui, les premiers, ont dénoncé la présence du Guereza dans les forêts du Congo, comme h M. A. Bouvier qui le premier nous a communiqué ses exemplaires. On verra plus loin que, très voisin du type Abyssinien, le Guereza du Congo mérite d’être différencié, opinion que nous émettions comme probable dans la publication précitée. Le type du Fouta ne diffère en rien du type d’Abyssinie; l’une des meilleures descriptions qui aient été données du Guereza Ruppelli est celle de M. de Tarragon (3), faite d’après deux indi- vidus adultes et d’assez petite taille; nous reproduisons cette description, comparativement avec la nôtre, donnée d’après un spécimen du Fouta. « Pelage entier d’un noir brillant; joues, gorge et front blancs; la face couverte de poils gris; une tache blanche au-dessus des callosités; les longs poils blancs qui partent des parties latérales du dos, atteignent vers la queue jusqu’à 55 centimètres de lon- (1) P. Z. S. of London, 1885, p. 219. (2) Vertebralorum novorum vel minus cognitorum oris Africæ Occidentalis wcolarum, diagnoses, Séries tertia, Mammalia, p. 1 et 2., 3 inavtis 1886. (3) Revue Zoologiquc, toc. cit., p. 177. - 134 - Mnnt ulus courts en remontant vers les épaulés. La queue ; Tonie de 55 à 56 centimètres et terminée par un bou- seule est lo g En fi n la taille de l’animal, depuis l e sommet de il têt^qu'à r.xWmlté de la queue, atteint 1 mètre Quand ou compare le Guereza avec les autres types de la famille des Colobidæ, il est facile de s’assurer qu il réunit une somme très grande de caractères différentiels; sans tenir compte, si l’on veut, de la disposition des poils de la tête, disposition cependant des plus remarquable et unique dans le groupe, sans insister sur l’agencement spécial, la longueur exceptionnelle des poils du manteau et du développement excessif du panache caudal, on voit que, contrairement aux auties, ses formes sont lourdes, ses membres trapus, que seul entre tous sa face est velue, que sa tête est particulièrement volumineuse, son museau large, son nez d’une grosseur inaccoutumée, qu enfin ses narines sont tout à fait en côté et séparées par une cloison nasale d’une largeur proportionnellement plus grande. On a vu que, frappé de cette conformation, Dalhbom avait classé le Guereza dans sa « Division 2 : Simiæ Plathyrrhinæ mundi veteris (1) » : 2 : Divisionen; gamla verldens Apor. Nas- borrarne vidt âtskilda genom bred skiljevagg » (2). On a vu également que le Genre « inadmissible » Guereza dont nous avons fait « un choix malheureux » (3) a été créé par Gray à cause même de la forme du nez : « nostrils ratlier wide apart » (4). Ces faits rappelés, laissant entièrement de côté les caractères énumérés plus haut, pour tenir uniquement compte, avec Dalhbom et Gray, des particularités inhérentes à l’appendice nasal du Guereza, nous demanderons au Savant et non moins Modeste D r E. L. Trouessart (dix-huitième question?) : en vertu de quoi ces particularités sont milles et de nulle valeur pour ledit Guereza, quand, au contraire, elles sont capitales pour deux (1) Zoologiska Studier, loc. cil., Tab. VI. (2) Zoologisca Sludier, loc. cit., Tab. V. (3) Loc. cit., p. 1 et passim. (4) Cal. Monh. Lem., elc., loc. cit., p. 19. type s — 135 — je Semnopithèques, en d’autres termes, pourquoi (dix- ■v* , question?) le nez proéminent du Nasique et le nez NEin • é du Rhinopithèque constituent-ils d’excellents carac- retl ° G énériques, quand le nez.... appelons-ie globuleux du tèl6S „ pet un caractère inadmissible.... absurde? (rll6T6Z(l cni' Tout le monde sait que le Genre Nasalis créé par E. Geoffroy- Saint-Hilaire (1), repose sur le développement, la proéminence, Pi longueur du nez chez le Simia nasica de Schreber, la Guenon à long - nez de Buffon ; Personne n’ignore que le Genre Rhinopithecus de M. le Pr A. Milne Edwards, « a pour caractères distinctifs, les proportions o-énérales du corps, et la singulière disposition de son appendice nasal, dont l’extrémité se relève vers les yeux » (2). Si le Savant et non moins Modeste D r E. L. Trouessart avait voulu réfléchir un instant, s’il était doué de la plus minime parcelle de logique, il se serait aperçu que, quelle que soit la forme du nez, du moment où cette forme est prise et acceptée comme caractéristique de deux types, elle doit l’être pour un troisième, et que si elle est nulle pour l’un, elle doit forcément être nulle pour les autres. Le Savant et non moins Modeste D r E. L. Trouessart serait en peine de dire, peut-être (vingtième question?), à la suite de quelles recherches personnelles il a pu affirmer que le Genre Guereza « ne reposait sur rien de sérieux ’o, mais il serait peut- être moins en peine (vingt et unième question ?) d’expliquer pourquoi il n’a pas discuté la validité des genres Nasalis et Rhi- nopithecus, du Rhinopithecus surtout! Nous pourrions répondre pour lui à cette dernière question, mais sa Modestie aurait à en souffrir; nous lui laissons le soin de commenter notre pensée, nous savons qu’il la comprendra. Pour nous, qui acceptons les genres Nasalis et Rhinopithecus, parce que leurs caractères répondent aux conditions propres à légitimer la création de Divisions Génériques telles que nous les comprenons, par ces mêmes raisons, par celles aussi énu- mérées dans le cours de cette étude, nous acceptons le tnalheu- (1) Ann. Mus. Loc. cil., p. 91. (~) Recherches pour servir à l'Histoire des Mammifères. 1868-1872, p. 234 11 — 136 — ,, ux Genre Guereza, =-- nous l'avions accepté une première fois ' • . uc même toutes les fois que nous le jugerons opportun ^ans' nous soucier de l'approbation ou du blâme de Ze illustrissime confrère, en attendant pa Gemment « lès ent,. , ace, -tes Ce l’autre colé du détroit », q« il nous a prédit. 1 . . A n cnaiiiV.it.il de. ce dont nous ne saunons ,,0,00 rlAnt.fi nar excès trop le remercier!. Par sa forme arrondie, son museau large et relativement court, le crâne dans le Genre Guereza se rapproche quelque peu de celui du Pterycolobus. (PI. XXXIII, fi g- 1. 2.) La courbe faciale s’incline à angle obtus avec la courbe crâ- nienne dont elle est séparée par une large dépression due au développement très grand des arcades souicilièies, le diamètre antéro-postérieur dépasse peu le diamètre transverse, les fosses temporales sont très profondes, le plan de l’occipital s’incline presque à angde droit et porte les cond}des tout à fait en arrière; les crêtes temporales, tranchantes et écartées, atteignent à peine la suture coronale, elles délimitent un large espace trapézoïdal dont les bases sont formées par la saillie des arcades sourcilières; les arcades zygomatiques larges, fortes, se dirigent parallèle- ment l’une à l’autre, également écartées dans toute leur lon- gueur; les malaires sont faibles quoique saillants; les orbites de peu d’étendue offrent un contour quadrangulaire; les os propres du nez très étroits, longs, ont leur suture largement ouverte; la voûte palatine est ovoïde; la crête canine atteint des proportions considérables. La branche montante de la mandibule est courte, large, fran- chement carrée et perpendiculaire au plan du corps; le corps est long, étroit, robuste, la symphyse courte et massive ; le crâne est ordinairement symétrique. 1S. GUEREZA CAUDATUS Rochbr. PI. XII. Colobm Guereza caudatus 0. Thomas, P. z. S. of London, 1885, P- 219, pi. xii. - 137 — G. CORPUS SUBCBASSÜM, VELLERE LONGISSIMO, NIGUO ; CAPITE SUB- -ROSTRO obtuso; vulture sericato fulvo-cineras- •rOTUNDA lu i , • AURIBUS fuscis ; PILIS calvariæ et frontis BREYIBUS, cEN ' . gæ narum malarumque densissimis, longis, decumben- IBUS' PALLIO PILIS LONGISSIMIS E SCAPULIO AD URÆUM DIFFUSO, vestitum; tænia frontali lata ; TEMPORIBUS, GÆNIS, GüTTURE, mknto, albis; femoribus fascia parva albida externe ornatis; C'AUDA LONGA, JUBATA, PILIS LONGISSIMIS, PENDULIS, ALBO-LUTES- CENTIBUS. Corps trapu, mais moins que chez la forme précédente, cou- ver t de très longs poils; dessus de la tête, région dorsale, membres d’un beau noir mat; tête subarrondie à museau obtus; face couverte de poils courts, veloutés, d’un gris rous- sâtre; poils de la tête et du front en brosse, ceux des joues et des côtés de la face très épais, longs, retombants; poils du menton en pointe obtuse, dirigée en avant; le manteau de très longs poils, d’un blanc faiblement teinté de jaunâtre, s’étend à partir des épaules jusqu’à l’origine de la queue; bandeau frontal très large; côté des joues, tempes, gorge, menton, d’un blanc égale- ment jaunâtre; une tache blanchâtre, peu étendue, règne sur la partie externe et supérieure des cuisses; queue longue, moins cependant que dans le type précédemment décrit, noire à sa base sur une petite étendue et entièrement couverte de poils d’un blanc faiblement jaunâtre d’une excessive longueur, agencés de telle sorte, qu’à première vue ils semblent être la continuation des poils du manteau; les callosités sont entourées par une bande assez large de poils courts d’un blanc jaunâtre. Longueur du bout du museau à l’origine de la queue 0,643 — de la queue 0,672 — du membre antérieur 0,340 du membre postérieur 0,379 NÜOfî O en Masai. — Assez commun. — Useri, sur le flanc Nord-Est du mont KilimaN’Djharo ; montagnes d’Urambani; environs de Kisongo au Sud-Est du lac N’Yanza, d’après M. Johnston. — Versant Nord des montagnes du Djallon Kadou {Teste, D rs L. Savatier et Lecorney); Fouladou; Banbouk. La forme que nous venons de décrire et que nous avons fait fi&uiei d après une peau faisant partie d’un lot d’animaux Afri- - 138 — • n Aq na r notre affectueux confrère cains obligeamment commue pour la première foie, et ami, M- le 13 -L- c ’ « I885 ' r *■ ,°' J ô m Thomas provenait des récoltes faites par U spécimen de M. °' 1 2 , n6tre , tout à fait identique, M. Johnston au K.lnna N Djharo le a, f ét Vtptr°SM e o J Thomas c°omme une Race, une Forme, Consideie par 31. • qualifications sont une Variété ou une So^pe* Abyssinien, le CoroBns successivement emp oye nomenclature ternaire chère h GUEKEZA OAtlDATOS ‘ " d „ CoMus Guereza M. 0. Thomas), vivrait dans le voisina e u véritable mais à une plus grande altitude. . Les indications nous manquent pour affirmer s .1 en est a, ns, dan la région Ouest, ce qui est peu probable, les différences d aîtitude étant en général de peu d'importance dans les mon- tagnes du Djallon Kadou, du Fouladou et du Banbouk. Le caractère fondamental du type reposant sur la forme de la queue et la disposition des poils qui la recouvrent, nous croyons devoir reproduire la note de M. 0. Thomas, ou cette queue est décrite comparativement avec celle du type Abyssi- nien : « The specimen brought, like two or three beautiful skins obtained by M. Thomson in the same neighbourhood (Useri), belongs to a peculiar race, or variety apparently restricted to this région and characterised by having the white brush of the tail very much larger and finer than is the case in the tiue Abyssinian C. Guereza. In the latter animal the proximal 12 to 16 inclies of the tail is short haired and quite black, only the terminal 8 to 12 iaches being white and tufted and the white mautle hanging down from thebody hides only about on third of the black part of the tail, in the Kilima Njaro (2) race, however, only some 3 or 4 inches of the base of the tail are black, and the (1) Report on the Mammals obtained, and observed by M. Johnston on Mont Kilima N'Djaro, in P. Z. S. of J^ondon 1885, p. 219. (2) Nous avons cru devoir suivre, pour ce mot, l’ortographe des cartes les plus récentes et écrire : Kilima N’Djaro, et non comme M. 0. Thomas : Kilima Njaro. — 139 — i er (with tlie hairs about 20 or 21 in ch es) is developed r emaince white i 3rus h ; 0 f which individual hairs are 7 to 9 inches in length. Tlie hairs of the white body mantle. into a from moreo'veï^g and 0 f the mantle being quite continuons. In addition to this race, however, the true Gnereza is also entirely cover the black at the base of the tail, the white , in the n eighbourhood of Kilima Njaro, as the mantle of fOUnt lowland Masai warrior, of whom a drawing is given in V 6 Johnston’s forth coming work, is made of the skin of this imal but this is of course a rather vague indication of the original locality of the specimen. M. Johnston tells me that the natives clearly distinguish the two races, and that the white tailled form is, at least in the Kilima Njaro district, a more strictly mountain animal than the other. » Taking non into considération the extreme constancy of the markings of the Colobi, the very different appearance that the présent animal has from the usual type, its restriction to a small district round Kilima Njaro, and the distinction by the natives of the two formes, I think it wil be necessary to distinguished M. Johnston animal as a separate variety or subspecies, to which the name of Colobus caudatus, might be applied. » Indépendamment de la queue entièrement touffue, notre des- cription établit que le Guereza de Kilima N’Djharo et du Djallon Kadou se différencie de son congénère Abyssinien : par une taille et des proportions plus faibles, par une teinte très faible- ment jaunâtre des poils blancs du manteau et des autres régions, par la villosité de la face d’un gris roussâtre, par la grande largeur du bandeau frontal, et enfin par la petitesse de la tache fémorale. Nous ne discuterons pas les raisons sur lesquelles M. O. Thomas se fonde pour différencier son type; l’excessive constance «the extreme constancy » de la coloration chez les Colobes, invoquée dans le cas présent, n’a qu’une bien faible importance, car, excepté la très légère teinte jaunâtre des poils ordinairement d un blanc pur, tout le pelag’e est semblable à celui du vrai Gue- reza « the tlirue Guereza »; quant à la distinction des deux Formes par les Naturels « the distinction by the natives of the two forms », s un argument que nous ne croyons pas sans réplique et nous seiions dans notre droit en disant, à notre tour, qu’il est « unie- — 140 — nMe ,, nous nous contenterons Ce rejeter tes Ceux raisons invoquées. de M- 0 . Thomas, en tant Nous acceptons cependant la K de , a totaUté de q u’.U.-^«ér^ P>^^^ 0 ^ me> parce , uïl est laqnene umquem chez des individus habitant Ter “il loi 'nïïi mais nous ne l'acceptons ni connue U ace l“ e ni comme Variété, ni comme Sous-Espece ; pour nous, c est e forme, et nos idées, nos théories sur ce sujet sont trop con- nues ou plutôt out été trop longuement exposées, pour que nous songions b insistGi. Nous nous permettrons pourtant de faire à M. O. Thomas une simple objection à propos du nom dont il a doté sa Variété ou sa Race locale. Nous sommes persuadé qu’en se servant du qnalificatit can- datus , il a voulu faire allusion à son remarquable panache cau- dal, mais caudatus, si nous 11e nous tiompons, signifie . qui ci tins QUGU6 et non pas ; ci qugug touffue , 01, diie qu un Colobe se distingue d’un autre Colobe parce qu il ci une Queue , c est pio- clarner que tous les autres Colobes auquel celui-ci est comparé sont anoures, c’est commettre sciemment, ce que l’on appelle en France, une absurdité ! L’usage nous a forcé de conserver le nom imposé par M. O. Thomas; pas plus que nous, il ne peut débaptiser sa Race locale; si cela eût été possible, nous lui eussions conseillé : ou de la dé- dier à M. Johnston, son inventeur, ou de choisir une expression plus heureuse; son Colobus caudatus aurait pu devenir, par exemple, un Colobus calliurus, de xofXdç beau et oùpà queue ! 13, GUEREZA OCCIDENTALIS Rochbr. PI. XIII. Guereza OCCldentahs? Rochebrune, Verteb. nov. vel. min. cogn. oræ. Afric. Occident, incol. diagnoses, Sériés tertia. 3 Mart., 1886, p. 2. Buppelli ? Rochebrune, toc. cil., p. 1. — 141 — SUBFKOCERUM, VELLERE SUBLONGO, NIGRO ; CAPITE RO- Q . " COBPUS bOST ro obtuso, abbreviato ; VULTURE SERICATO, N1GRO- tund aT ° ’ ENTE . auribus laiis, fuscis; pilis CALVARIÆ et frontis cinebaSC l0NGIS) erectis; gænarum malabumque SIRTIS ’ resupinatis; pallio pilis subrevibus, albo nitentibus, BREVIBUS SCAPULIO AD ITRÆUM DIFFüSO VESTITUM ; TCENIA wrGRO PERMIXTib, ^ N1 angustissima, temporibus, gænis, gutture, mento, front a fæmorum partibus externis, cinereo permixtis; ÇORDIDE ALISIO, b latE ALBESCENTE; CAUDA LONGA SÜB-LAXA NIGERRIMA, pRAM î BQ p^gNlCILLATA ; CALLOSITATIBUS CLUNIUM, FASCIA LATA, MAXIME PILIS LONGIS, DENSIS, ALBIS, PRESERTIM INFERNE CIRCUMDAT1S. Corps assez élancé quoique trapu, moins massif que chez le Abyssinien, couvert de poils relativement courts, noirs; t g te arrondie, à museau obtus et court; face veloutée d’un noir grisâtre; oreilles grandes, enfumées; poils de la tête et du front courts, en brosse; ceux de la région sourcilière rigides, dressés, inclinés en avant; poils des joues et des côtés de la face courts, couchés en arrière; un manteau de poils courts d’un blanc de neige, mélangé de noir, s’étend du sommet des épaules à l’ori- gine de la queue ; bandeau frontal très étroit; côtés des joues, tempes, gorge, menton d’un blanc sale; parties externes des cuisses semées de poils grisâtres ; toute la région coccygienne blanche; queue très longue, couverte de poils assez longs, d’un noir intense, blanche dans son dernier tiers où elle porte un vo- lumineux panache de longs poils ; une bande de poils blancs, touffus, entoure les callosités; cette bande s’élargit en dessous où les poils réunis en une sorte de pinceau, forment une large tache descendant un peu en arrière de la cuisse. Longueur du bout du museau à l’origine de la queue 0,680 — de la queue 0,730 — du membre antérieur 0,360 — du membre postérieur 0,429 Peu commun. — Noki (haut Congo), d'où provient un spécimen faisant partie des collections de M. A. Bouvier. — Les exemplaires du Muséum de Paris ont été recueillis par la Mission Brazza. Le type que nous venons de décrire est celui auquel nous avons fait allusion en rectifiant, plus haut, une indication erronée - 142 — • • minutaire de M. B. Rivière. La figure ci-jointe a été feite d’après une photographie que M. Thollon a bien voulu no Us offrir; la description repose sur l’e*emp*aire de M. A. Bouvxer, exemplaire identique du reste à ceux du Muséum. Notre Guereza occidentalis se différencie largement comme on vient de le voir, soit du Guereza Ruppelli, soit clu Guereza eau- datas • sa gracilité relative contraste avec la lourdeur de ses deux congénères, du premier surtout; son manteau est toujours court, son bandeau frontal très étroit; la bande entourant les callosités affecte une disposition particulière; la queue, à poils très ras chez le Guereza ruppelli, très longs chez le Guereza co.ud.atus, paraît ici d'une grosseur exag’érée, aspect dû à la longueui rela- tive des poils dont elle est recouverte; enfin, de légères modifi- cations dans la couleur du pelage ne peuvent être méconnues. Ainsi considérée, que notre Forme soit prise comme Variété, Sous-Espèce ou Race locale, peu nous importe, elle nous semble aussi tranchée que peut l’être celle de M. O. Thomas. Nous ne pouvons invoquer, il est vrai, l’opinion des Naturels du Congo, et ce document d’une haute importance faisant défaut, notre appréciation encourt le risque d’être déclarée : « untena- ble »; dans aucun cas, du moins, on ne nous reprochera d'ave agi : insanely I. roir MENSURATIONS CRANIENNES. — L’étude des 13 Formes compiises jusqu à ce jour dans la Famille des Colobidse, sera utilement complétée par le tableau suivant des mesures crânien- nes de chacun des Genres proposés. ; Nous observerons : que le calcul des moyennes effectué à laide de ce tableau ne saurait correspondre à celui des moyennes du tableau donné à la page 32. Le nombre des sujets étant moin- re, les chiffres obtenus donneraient des résultats différents- il serait néanmoins facile d’en opérer la réduction. 143 genres mesures COMPOSANT CRANIENNES LA FAMILLE DES COLOBIDÆ. désignation des mesures. Capacité crânienne Anale facial.» * ’ __ occipital Projection antérieure J ; J ! circonférence totale dn crâne. ; Courbe cérébrale * Occlpit» 1 ® totale.... r în-ne îiaso-bafilaire Diamètre antéro-postérieur maximum __ ; __ vertical basilo-bregmatique transverse maximum frontal minimum __ bitemporal __ biauriculaire bim istoïdlen - * __ biorbitaire externe bizygomatique. bimaxillaire Face, longueur totale Orbite, largeur — hauteur Nez, longueur totale — largeur maxima Os propres, longueur totale — largeur maxima — — minima - Epaisseur entre les deux orbites Trou occipital, longueur — largeur Voûte palatine, longueur totale — largeur moyenne — — aux deux dernières molaires — — au niveau des canines. — profondeur Mandibule, distance intercondylienne — — interangulaire — — intercoronoïde — — angulo-symphysaire — branche montante, hauteur ] . — largeur transverse — hauteur à la symphyse . . — ecartement au-dessous de la symphyse entre les deux dernières molaires Dents incisives supérieures, hauteur — largeur. ___ inférieures, hauteur — largeur ^ canines supérieures, hauteur * — AaSZx , ~~ largeur maxima ’ . . . dernière molaire, longueur hauteur V) . P * s > 03 O H . «5 H £ 2 o P PS w s H S CL Û ^ P ai ai U &. 73 < a 5 H < tfi c. URS1NUS. 03 O en O A M J J ta > G. RUPPELLI. 69 e » 75 e » 70 e » 99 cc 80 e » 79 e » 80 cc 60» 59° 59» 61» 60» 59° 60» 92° 95» 95» 90» 90» 92» 90» 68 77 75 80 81 70 72 21 24 25 24 21 24 22 108 116 115 120 130 107 1 0 5 80 81 80 85 80 80 80 32 29 25 29 31 31 30 70 62 61 66 73 61 68 71 79 80 69 79 67 68 1 70 72 72 70 71 71 66 45 43 41 44 45 39 44 53 5li 53 52 51 54 50 42 31 35 42 42 41 3 1 43 35 45 41 36 42 34 51 52 55 51 52 54 54 47 49 54 49 49 46 48 61 68 68 65 71 62 62 70 72 77 76 76 71 72 31 36 30 34 36 33 33 42 49 49 47 51 41 46 22 24 22 22 27 21 23 j 21 18 22 25 22 22 19 31 38 35 36 34 28 32 9 9 9 9 10 9 11 13 12 H 14 14 11 14 4 5 4 3 5 5 4 2 2 2 3 3 2 i 9 9 10 10 12 11 9 16 11 16 15 13 14 42 13 12 12 45 45 12 14 40 42 35 44 43 35 41 18 19 17 15 22 18 18 17 14 14 16 19 16 17 14 16 15 16 20 45 16 9 9 10 10 9 10 10 49 51 54 55 50 53 53 41 39 43 41 40 39 39 38 37 33 40 34 42 39 61 71 61 70 70 63 65 30 31 32 41 42 37 40 22 21 22 30 28 27 26 21 21 24 25 25 20 23 15 12 14 17 45 13 14 22 20 18 21 28 25 22 7 8 8 9 9 7 8 5 6 O 5 5 4 5 5 6 6 7 7 5 6 3 3 2 3 3 o 3 10 17 18 16 19 12 15 5 7 11 8 7 5 7 8 8 8 8 8 8 8 5 5 6 6 5 5 5 — 144 — —, — Kü te “gnc! “ ’ïall-bottom Monkey de _P.nn.nt, devenu '\^°d-éL7e^"dou^^ oonrlaltà considérer cette Foie comme problématique, nous allons essayer d en donner une synonymie aussi complète que poss.ble; nous examinerons ensuite les opinions de tous les auteurs que nous avons pu con- sulter. COLOBUS POLYCOMOS Illig. Full-bottom Monkey Pennant, Hist. of Quadrup., 1871, vol. I, p. 197, n° 110, pl. XXIV. La Guenon à camail Buffon, Hist. Nat., 1789, éd. roy.,t. VIII, p. 65, pl. xvii. Copiée de Pennant. Simia tetradactyla Link, Beitr. z. Naturg., 1795, p. 62. — comosa Shaw, Gener. Zool., 1800, vol. I, part. 1, p. 59, fig. 24. Copié de Pennant. — polycomos F. Cuvier, Dict. Sc. Nat., 1821, t. XX, p. 34, art. Guenon. — — Desmoulins, Dict. Class. H. N., 1825, t. VII, p. 571. — — Fischer, Syn. Mamm., 1829, p. 13, n° 7. Cercopitlxecus comosus Latreille, H. N. des Singes, t. II, an îx, p. 286, n° 5. Ateles comcitus E. Geoff.-St-Hil., Ann. Mus., 1806, t. VII, p. 273. Ce bus polykomos Zimmermann, Geogr. Gesch., 1783, t. II, p. 202. - — polycomos Boddeart, Elench. Anim., 1785, Vol. I, p. 61. Co/obus polycomos Illiger, Prodr. syst. Mamm., 1811, p. 69. — E. Geoff.-St-Hil., Tabl. Quadr. Ann. Mus., 1812, t. XIX, p. 92. — Desmarest, Dict. H. N., éd. Deterville, 1817, t. VII, p. 387. — Kuhl, Beitr. Zool., 1820, p. 8. — Desmarest, Mamm., 1820, p. 5, n° 8. — E. Geoff.-St-Hil,, Cours H. N., 1829, 8 e leçon, p. 14. Jardine, Natur. Libr., vol. I, 1833, Monkoys, p. 206, Synopsis. Lesson, Spec. Mamm., 1840, p. 67. Schreber, Raught. Suppl. I, Wagner, 1840, p. 108, n ° 14 et P- 3 °7> ^ 108, tab. X. D. Mal copiée de Pennant. — 145 — Colobus polycom-us Colobus polycomos Gray, List, of Mamm. in Prit. Mus., 1843, p. 5. Schinz, Sjnop. Mamm., 1844, p. 32. Chenu, Encycl. H. Nat. Quadrumanes, 1850, p. 93. Gervais, H. N. Mamm., 1854, t. I, p. 65. Wagner, Saught. Suppl., t. V, 1855, p. 36, n° 2. Is. Geoff.-St-Hil., Dict. univ. H. N., 2 e éd. d'Or- bigny, 1867, t. IV, p. 209, art. Colobe. Lin. Martin, Nat. Hist. Mamm., 1841, p. 493. Reichenbach, die Vollstand. Naturges. d. Affen, 1862, p. 87. Sclater, P. Z. S. of London, 1866, p. 246. Gray, P. Z. S. of London, 1868, p. 181. Gray, Cat. Monk. Lem., etc., 1870, p. 18. Schlegel, Simiæ, Monog., 40, in Mus. Pays-Bas, 1876, p. 24. Guereza polycomos Trouessart, Consp. Mamm., 1879, p. 10, n° 23. Pennant qui, comme nous l’avons dit, a publié le premier la description de son Full-bottom Monkey, ie caractérise de la façon suivante (1) : « With a short, black, aud naked face : small head; that and the shoufders covered with long 1 , coarse, Aoving hairs, like a full bottomed perriwig; of a dirty yellowish colour mixed with black : body arms, and legs, of a fine glossy blackuess, covered with short hairs. Hands naked, furnished with only four Angers : on each foot Ane very loug slender toes. Tail very long; of a snowy whiteness ; with very long hairs at the end, forming a tuft : body and limbs very slender ; length above tree feet. » Inhab. forest of Sierra-Lione in Guinea; is called there, Bey or (1) La première description de Pennant, celle que nous reproduisons, a paru en 1781, dans le premier volume de son Histoire des Quadrupèdes ( loc . cit.). et non pas on 1771, comme le répètent tous les auteurs. Malgré les recherches les plus minutieuses, nous n’avons trouvé aucune mention du Full-bottom Monkey dans le Synopsis Mammalium (1 vol. in-8° imprimé à Chester) le seul ouviage de Pennant datant de 1771. C’est seulement en 1781, nous le répétons, dans 1 Histoi e des Quadrumanes , 2 e édition du Synopsis, qu’il est pour la pre- îèie fois, parlé de cet animal. — Il en est de même dans la troisième édition datant de 1793. — 146 — „ in , Monkey : the Negroes bold its skin in high estimation, and usc SpoucJ, and for coverings to their guns, » Pennant a le soin de faire remarquer que sa description est faite d'après une peau faisant partie des splend.des coilect.ons de H Asbton Levers, collections au sujet desquelles, dans la préface de son Histoire des Quadrupèdes (1), û consacre quelques lio-nes qu’il n’est pas sans utilité de reproduire ici : « From the matchlefs collection of animais, collected by the indefa- tigable industry of that publie spirited Gentleman, Sir Ashton Levers I had every opportunity, not only of correcting the descriptions of the last édition (le Synopsis cité en note), but of adding several animais hi- terto imperfectly known. Is Muséum is a liberal fund of inexhaustible knowlege in most branches of Natural History, wliich, I trost, will re- main an honor to his spirit, as well as a permanent crédit and advau- tage to our country. » Les caractères fondamentaux du Full-bottom Monkey consis- tent donc : dans la présence sur le sommet de la tête, le tour de la face, le cou, les épaules et la poitrine de l’animal, d’une cri- nière de longs poils, touffus et flottants, de couleur jaune sale, mélangée de noir; dans l’excessive brièveté des poils de toutes les autres parties du corps; et dans la longue queue, d’un blanc de neige terminée par un bouquet de poils de même couleur. La figure accompagnant la description du Full-bottom Monkey, répond en tout et pour tout aux caractères que nous venons d’énumérer. Depuis Pennant jusqu’à ce jour, les divers Zoologistes qui, sans avoir jamais vu le Full-bottom Monkey type, en ont parlé sur la foi de l’auteur Anglais, l’ont religieusement copié tout en intercalant quelques variantes. Nous reproduisons textuellement les descriptions qu’il nous a ete possible de réunir; quelque monotone que soit cette nomen- clature, elle peut être instructive; nous ne devons pas la passer sous silence (2). (1) Loc. cit., p. vin. diSolT Pr "°“ kS P ” ord " ! de dale el ““ renvoyons, ponr Pin- dication dos «nvragos, à la d „ CM«s „„l ÿ c«„,us , p ldi- U5. — 147 - n « 8 3 ). — « Ceins polykomos. — Dense comatus, fnscus 2 I MMER» IAN ^ ti>adactyliS} cauc ia alba. — Sein rundlicher kopf ist in eine palrm s ^ p 0rr ücke von gelbraunen haaren wie eingehalt. Daher gr0S p e o-iisehe name, nach den grossen perruücken der vorigen zei- d.er " o deg fpjiers ist schwarzbraun. Es hat wie der Ouoala, i.pii iciruc _ * vier finger und den hânden ; der schwanz ist weiss. Herr Peu- nur hat diese U eue Affenart, die er in den vortreflichen kabi nette 11311 Herrn Leevers (das reichste an Quadrupeden und Vogeln in Europa) sand, znerst beschreiben. Er bewohnt Guinea, so meldete iiiir Kerr Pennant zuerst, nachmaïs schrieber, Sierra-Liona in Afrika ; ich glaube das erstere. » Pour Zimmermann, le camail ( perruche ) n’est pas, comme le dit Pennant, « d’un jaune sale, mais d’un brun jaune; le corps est d’un brun noir et non d’un noir luisant; à part cela, c’est bien l’animal du musée Levers ! Boddaert (1785). — « Ceius polycomos. — Cauda prehensili, dense co- matus, coma flavescente, corpore fusco, cauda alba, palmis tetra- dactiylis. — Habitat in Sierra-Leone; Guinea; pellis magni pretii apud Nigritas ». Si Boddaert avait réellement en vue le type de Pennant, il s’est singulièrement mépris en lui donnant une queue prenante, ca- ractère que son auteur ne lui a, en aucune façon, assigné. Buffon (1789). — « La Guenon à camail. — Le sommet de la tête, le tour de la face, le cou, les épaules et la poitrine de cette Guenon sont couverts d’un poil long, touffu, flottant, d’un jaune mêlé de noir, qui lui forme une sorte de camail. Elle a trois pieds de haut lorsqu’elle est debout, comme dans la figure, sur ses pieds de der- rière; elle a la face noire ; le corps, les bras, les jambes sont garnis d un poil très court, luisant et d’un beau noir, ce qui fait ressortir la couleur de la queue qui est d’un blanc de neige et qui se ter- mine par une touffe de poils également blancs. Tous les membres de cet animal sont très déliés; il n’a que quatre doigts aux mains comme le Coaita, dont il diffère cependant par un très grand nombre de caractères et principalement par les abajoues et par sa queue flui n est point prenante. Elle habite dans les forêts de Sierra-Leone et de Guinée, où les Nègres lui donnent le nom de Roi des Singes, apparemment à cause de la beauté de ses couleurs et à cause de - 148 — -, mli reorésente une sorte de diadème; ils estiment fort Tfoumn-e! dont' ils se font des ornements et qu'ils emploient aussi à différents uso-ges ». Buffon introduit ici un caractère nouveau : les abajoues dont Pennant ne parle pas, probablement sous 1 influence de cette idée que les Singes de l’ancien monde, possédant en geneial cet organe, la Guenon à camail ne pouvait faire exception. Sa des- cription est la reproduction fidèle, mais embellie, de celle de Pennant; il en est de même de la figure qui l’accompagne. Link (1795). - S'imia ietradactyla. - « Nigra, oauda alba, pilis capitis, colli, scapularum, longissimis flavo nigris; manibus tetradactylis (Guenon à camail de Buffon ) ». Shaw (1800). — S'imia comosa. - « With a short, black, and naked face : small head : tliat and the shoulders covered with long, coarse, flowing hairs, like a full-bottomed periwig ; of a dirty yellowish colour mixed with black; body arms, and limbs, of a glossy black- ness, covered with short hairs; hand naked, and with only four Angers : on each foot five very long toes : tail very long, and of a snowy whiteness, with very long hairs at the end, forming a tuft : body and legs very slenders; lengtli above tree foot. Inhabits Sierra-Leone ». C’est la reproduction textuelle de Pennant, un seul mot ex- cepté : « legs » pour « limbs », dont la signification est la même; quant à la figure, elle est également faite d’après celle de Pen- nant, mais encore plus grossière. Latreille (an IX). — C ercopithecus comosus. — « Corps noir, chevelure longue, blanche ainsi que la queue, mais n’ayant que quatre doigts. — Je n ai point vu cette espèce qui se rapproche du Coaila , en ce que les pieds antérieurs n’ont que quatre doigts. Lorsqu’on épurera la synonymie des Cercopithèques hamadryas, vetulus , faunus, silenus d’Erxleben, je présume que l’on trouvera des cita- tions qui ne peuvent s’appliquer qu’à cette espèce ». E. Geoffroy-Saint-Hilaire (1806). - « Le Camail. - C’est sous ce nom que Buffon a employé, le Full-bottom Monkey de Pennant. acmetb parmi les Atèles qu’avec doute, reconnaissant que — 149 — - eS t mal à propos que Boddaert lui a donné le caractère de la S1 eue prenante, et si la description qu’en a faite Pennant est exacte, ^faudra l’en retirer. Son nom de Camail et celui de polycomos lui ^iennent d’une longue et épaisse chevelure qu’il porte sur la tête, autour de la face, sur le cou, les épaules et la poitrine; elle est flottante et d’un jaune mêlé de noir; la face est nue et de cette der- nière couleur; le corps, les bras, les jambes sont garnis d’un poil très court, luisant et d’un beau noir, ce qui fait ressortir la couleur de la queue qui est d’un blanc de neige, et qui, dit-on, se termine par une touffe de poils également blancs. Ce Singe, haut de près d’un mètre quand il est élevé sur ses pieds de derrière, habite sui- vant Pennant, dans les forêts de Sierra-Leone et de Guinée, où les nègres lui donnent le nom de Roi des Singes; nous le nommerons ainsi qu’il suit : Ateles polycomos; Aides comatus, palmis tetradac- tylis; cauda alba. E. Geoferoy-Saint-Hilaire (1812). — Colobus polycomos. — Pelage noir; de longs poils descendant de la tête et lui couvrant les épaules ; la queue blanche. Desmarest (1817). — C o lobus polycomos. — « Buffon décrit ainsi cette espèce singulière de Singe : » Ayant donné plus haut la description de Buffon il est tout à fait inutile de la reproduire une seconde fois. Desmarest l’a plus tard modifiée dans sa Mammaiogie, où nous copions l’article sui- vant : Desmarest (1820). — Colobus polycomos. — « Caract. essent. : une cri- nière en forme de camail sur le col, le haut du dos et les épaules. — Hauteur totale, lorsque l’animal est debout, trois pieds ; queue plus longue que le corps. — Sommet de la tête, tour de la face, cou, épaules et poitrine couverts d’un poil long, touffu, flottant, d un jaune mêlé de noir; face noire ; corps, bras et jambes garnis d un poil très court, luisant et d’un beau noir ; queue d’un blanc de neige et terminée par une touffe de poils plus longs que ceux de la base et également blancs; — Habitat inconnu? Sa peau est em- ployée comme fourrure par les Nègres ». Cuvier (1821). — Colobe à Camail , Simia polycomos. — «Noir sur le corps, les bras et les jambes; la queue longue, d’un beau blanc et — 150 — 1 Dincea u de poils ; la tête, le tour de la face, le cou, H poitrine couverts de longs poils touffus et flot- Guinée ». celui ae ni qucuo, . , , terminale. Il habiterait les forêts des deux Guinées et surtout près de Sierra-Leone. Les Nègres le nomment le Roi des Singes. Il au- rait, debout, trois pieds de' hauteur ». Fischer (1829). - Simia polycomos. - « Nigra, capitis coma longissima, amplissima, albida; cauda nivea; - altit. 3 ped. faciès brevis, nigra, nuda, cauda longissima, apice floccosa, coipus aitusque gracilia; in Sierra-Leone ». E. G eoffro y-S aint-Hil aire (1829). — « Colobus polycomos. — L’espèce la plus anciennement connue est le Colobe a camail, figuré par Buffon sus le nom de Guenon à camail et caractérisée par de longs poils jaunes et noirâtres, descendant de la tête sur les épaules; son corps est noir et sa queue blanche. La pelleterie de ce Singe est très estimée ; on la connaît sous le nom de pelleterie du Roi des Singes. Le Colobe à camail habite la Guinée et principalement Sierra- Leone ». Jardine (1840). — Colobus polycomos. — « Neck with a mane in the form of a hood, covering the upper part of the back and slioulders, va- riegated with black and fawn colour; body deep shining black ; tail pure white ; inhabits the forests of Guinea and Sierra-Leone ». Lesson (1840). — Colobus polycomos. — « Crinière formée de longs poils jaunes, mêlés de noirs, recouvrant la tête, le haut du corps; poils des parties inférieures ras et noirs ; queue blanc-neigeux terminée parun flocon; longueur, trois pieds. Habite la côte de Guinée, notamment aux environs de Sierra-Leone et le Congo ». Sciireber (1840). Simia polycomos. — « S. Ater, capitis coma longis- sima flavescente, cauda nivea. — 151 « a) dorsi ariuumque pilis brevibus (C.polycomos). «Eine lediglich aU s Pennant’s kurzer beschreibung mit abbildung bekannte art, bei der kopfund schultern mit langen, groben, flatternden haaren von schmutzig gelblicber, mit schwarz gemischter farbe bedeckt sind. Leib und gliedmassen sind mit kurzen, glanzend schwarzen haaren besetzt; schwanz schneeweiss mit sehr langen haaren, die jim ende eme quastebilden. Dieseï Afic hat aufrecht stehend eine hohe von 3” ist mit backen taschen (?) verschen und bewohnt die walder von Sierra-Leona und Guinea, wo ihm die Neger den namen Affenkonig geben ». A cette description, copiée sur celle de Pennant, est jointe une figure PL X. D., également copiée sur la PL XXIV de l’auteur Anglais, et de plus enluminée. Le camail est représenté d’un roux tirant sur le rose, ainsi que la queue ; le corps est brun; le ventre et les cuisses gris et le tour des yeux blanc. Il est à remarquer que la figure originale de Pennant montre aussi le tour des yeux de cette couleur. Dans le même volume de Schreber, d’où nous avons extrait la description précédente, se trouve une observation de Wagner relative au F ull-bottom Monkey, nous aurons bientôt à citer cette observation qui ne serait pas ici à sa place (1). Linnæus Martin (1841). — Colobus poly cornus. — « Geueral colour black ; the thairs of the head and shoulders being full, aud very long, and of a yellowish white ; tail white, tufted at the extremity; fur of the body short. — Sierra-Leone. — The head is small ; the face is short, black, and naked; the head and shoulders are covered with long (1) Contrairement à l’indication fournie par les synonymies que nous avons consultées, nous n’avons trouvé aucune indication du Simia polycomos dans le 1 er volume : die Saugtliiere in abbildengen, etc., de Schreber, portant la date de 177o, Pennant n ayant publié son Full-bottom Monkey qu’en 1781, comme nous croyons l’avoir démontré, il eût été difficile à Schreber d’en parler à époque indiquée. La première mention qui en est faite dans le die Saugtliiere j ^ 1^40, 1 r volume du Supplément par Wagner. Depuis, c’est toujours ^ p anche X. D. qui est citée, et cette planche, en bas de laquelle on lit : j U à la page xxxi de son introduction (Einlei- 8 « G. Cuviei ist eigentlich ein geborener Deutscher. Sein ursprunglicher — 160 — ^ i oa forêts de Sierra-Leone et de Guinée. Cette der- de Pennant, dans le f ô foi ^ ^ un sens trop général, attendu nière indication est p., d’Or Cl). » été rencontrée « la Céte d Or (1). Nous nous expliquons difficilement la présence du type ' donner également comme synonyme du Simia senex le cains> d’Audebert, qui est un albinos du Cercocebus fuligi- Sim a y l, eoff dénote combien Virey connaissait peu les ani- nosus b. ’’ x dont il parle. maU faut cependant tenir compte de l’époqne où il écrivait cet ^ aU son o*er que les Colobes étaient peu ou pas connus et a1, né râlement confondus avec les Semnopitlièques. ^Sous ces réserves, la note de Compagnon et l’article de Yirey ont suggéré une supposition, et nous nous sommes demandé si les Singes blancs du Bambouk ne seraient pas, peut- être, des Colobes? En rappelant que le Guereza vit dans les montagnes du Fouta, du Fouladou et du Bambouk, que ce Guereza, suivant Tem- minck (1), est entièrement blanc jusqu'à l’âge adulte, notre sup- position semblerait assez fondée; il est vrai que la couleur rouge des yeux dénote un état complet d’albinisme ; il resterait à savoir si Compagnon n’a pas exagéré le caractère dont il parle; si, pré- venu par sa comparaison avec les Lapins blancs d’Europe, il n’a pas été trompé par une fausse apparence ? Nous ne pouvons, pour le moment, résoudre cette question; les découvertes futures feront certainement connaître ce qu’il y a de vrai dans l’assertion de Compagnon, dont nous avons cru devoir tenir compte, toute hypothétique qu’elle soit. DISTRIBUTION GÉOGRAPHIQUE. — L’indication exacte des localités habitées par les Formes composant la Famille des Colobidæ, indication que nous avons donnée en étudiant chacune de ces Formes, nous dispense d’entrer dans de longs détails sur leur distribution géographique. A part le Piliocolobus Kirki, paraissant jusqu’ici spècial à l’île de Zanzibar, toutes les autres Formes vivent sur le continent; à cause même de leur genre de vie, elles se rencontrent naturel- lement, de préférence, dans les stations où les grands bois et les forêts dominent, soit comme on le sait, à peu de distance des cotes, soit avant dans les terres et presque toujours au voisinage des grands cours d’eau et de leurs tributaires. (1) Voir précédemment, p. 132. 13 - 168 — tiVulièremént propres aux régions mon- oïques Forces P"^ ar ^ présence sur les hauts tagneuses sembleraient ^ gn faveur de la division du sommets, un aigumer ^ Zoologiques distinctes, et lune continent AfricM en preuïe à l’appui de cette d’elles a pu etre longtemp manière de voir. vient affirmer au contraire la dis- »» - dé “- ertes “ nflna “* de plus en plus. la première fois d’une ma- le B.gnaWp ^ de rAbyssine mère authentique p^ ^ ^ considéré comme le type le rdus^ caractéristique de la région, disons mieux, de la Zone Zoo- f nWbvssinienne^ été découvert depuis sur quatre points : îes Montagnes du Pays des Bongos et des Niam-Niam (2,543 mètres environ d’altitude); le versant des Monts de Kilima N’Djaro (1,500 mètres environ d’altitude); les forets du Congo (400 mètres environ d'altitude); enfin le versant ouest des Mon- tagnes du Fouta (750 mètres environ d’altitude). On peut suivre ainsi, presque pas à pas sa dispersion, et bien que son centre d’occupation paraisse plus particulièrement établi dans le massif Est du continent, bien que dans l’une des localités éloignées le type ait éprouvé une modification telle qu il a dû être & différencié, il n’en est pas moins démontré que ce type Gue- reza a irradié jusqu’aux deux points extrêmes de la Côte Occi- dentale : le Fouta et le Congo, séparés du point de départ : le massif Abyssinien, par la largeur presque tout entière du con- tinent. Les autres Formes sont échelonnées le long de la Côte Occi- dentale de la Gambie à Saint-Paul-de-Loanda, et sur cette longue étendue, leur mélange intime ne peut être nié; d’au- tre part, des Formes de la Côte Occidentale se retrouvent sur la côte opposée; nous en citerons tout particulièrement une : le Colobus Angolensis, tout à la fois d’Angola et de la Côte de Zanzibar, au grand étonnement, comme on l’a vu, de M. Sclater. On nous objectera sans doute que le Tropicolobas rufomitratus est particulier à la Côte Est, que le Procolobus vents habite uniquement la Côte-d’Or; jusqu’à présent le fait est exact, mais — 169 ■ouve que ces deux Formes ne seront pas découvertes rieT1 Ue très' 1 points; caractéristiques aujourd’hui d’une ou plu- SU1> ^^ones Zoologiques, elles cesseront de l’être demain, exac- Si6UrS t comme le GuerezaRuppelli, comme le Colobus Angolensis, te men C Qementg en étonnements, les créateurs des prétendues ^nes finiront par comprendre qu’elles sont de plus en plus insoutenables. . Les divisions du continent Africain en régions distinctes, ■actérisées par des Formes spéciales, divisions minutieuse- ment définies par Andrew Murray en 1866 (1), et encore aujour- )phui acceptées par un grand nombre de Zoologistes, malgré les découvertes qui depuis cette époque auraient dû modifier les données premières, ne peuvent donc être admises, soit qu’on étudie l’ensemble des animaux, soit que l’on s’adresse à l’un quelconque de leurs groupes. Dans nos précédentes discussions sur ce sujet, nous nous sommes occupé de l’ensemble des Formes Africaines; l’étude des Colobes, en affirmant la seconde proposition relative aux grou- pes. sert en outre à réfuter une objection d’Andrew Murray et de bien d’autres, objection d’après laquelle les grands fleuves cons- titueraient un obstacle capable de s’opposer à la dispersion, propre à délimiter par conséquent les Zones Zoologiques; cette réfutation doit nous arrêter quelques instants. Les grands fleuves, dit Andrew Murray, opposent une barrière efficace à la dispersion des espèces, mais, pour remplir ce rôle, il faut qu’ils ne puissent être facilement tournés : « Great rivers we bave already seen, form effective barriers to restrain tbe spread of species, but they must be long- enough not to be easily tur- ned. » « Le Niger d’une part, le Congo de l’autre, remplissent ces (1) The Geographical distribution of Mammals 1887. — Il est inutile de lappeler qu avant Andrew Murray, quelques auteurs avaient proposé l’établis- sement des Zones Zoologiques ; celles de Sclater, et plus récemment celles de Wallace ont été unanimement adoptées; elles reposent toutes sur les mêmes bases. Wallace a subdivisé les régions en sous-régions « ce qui constitue un itablc p> ogres, » dit le rééditeur du manuel de Conchyliologie do °°rï wai 'd, 3 n éd., p. 195. — On ne doit pas s’étonner devoir leD r P. Fischer, 6 Giaad Malaco Logis te, happer une idée fausse, il a liï flair pour cela! - i7o-:— ~ , délimite la Zone Zoologique com- conditions. Le Niger, en e , même Niger; le Congo délimite prise entre le Sud du Sahara et ^ ^ gud e[ le Niger au la Zone comprise entre ses pioi nord. ée en dessous du Congo forme une » One troisième rég o dan s lequel les Formes du troisième Zone : le C ape e lement beg-ins to Cap paraissent dominer : « m which t prédomina* régions „„t chacune SP otèn’relevant les différentes localités où habitent les Colobes, "'es Piliocoloiu* ferrugineux et Stackycolobus Satanas eJs.it dans les trois régions délimitées par Andrew Murray; 2. Que le Piliocolobus Bolivien existe dans la prenneie e a d : Q 0e 'le Colobus Angolensis existe dans la deuxieme et la troisième, de plus sur la Côte de Zanzibar; ^ 4° Que le Colobus ursinus existe dans la première et la troi- 5° Que le Plerycolobus vellerosus existe dans la première et la deuxième. Nous rappellerons simplement pour mémoire les cinq points déjà connus, habités par le Guereza. Cette liste dispense de tous commentaires; elle prouve la dis- persion des Colobes, elle démontre que le rôle de barrière dévolu aux grands fleuves est nul, et qu’ils sont impropres à délimiter des Zones Zoologiques. Pour accepter les allégations d’Andrew Murray, il faut igno- rer d’une façon absolue les notions les plus élémentaires relatives au relief et à la ramure hydrographique du Continent Africain ; et pour peu qu’on l’étudie, pour si peu qu’on en ait vu, on est conduit à établir qu’en thèse générale, les fleuves et les cours d’eau, loin d’être un obstacle à l’extension des Formes, tendent à la faciliter. Tous les explorateurs qui voudront être vrais, conviendront avec nous que les Mammifères Africains en général et les Singes en particulier, s’inquiètent peu des cours d’eau quand ils jugent à propos de les franchir, et qu’il n’est pas rare de voir ces der- - 171 — • rs traverser à la nage d’une rive à l’autre, ainsi que nous en nl ons été témoin à différentes reprises ! aV J)e ce que les Singes sont essentiellement arboricoles, on en a déduit qu'ils reculaient devant les traversées de ce genre, il n’en t rien; les ébats des Singes du Jardin des Plantes de Paris, dans le bassin de leur rotonde, ébats que les nombreux visiteurs peuvent remarquer chaque jour pendant la saison chaude, déno- tent que ces animaux, nageurs habiles, ne redoutent nullement j e contact de l’eau et viennent à l’appui des faits dont nous ga- rantissons l’authenticité. En résumé, l’aire d’habitat des Colobes peut être graphique- ment représentée par un trapèze dont l’angle Nord-Est corres- pond au centre du plateau Abyssinien et l’angle Sud-Est à Mu- niuni, tandis que l’angle Nord-Ouest s’appuie un peu au-dessus de la Gambie et l’angle Sud-Ouest à Saint-Paul-de-Loanda. Et maintenant, que l’on veuille suivre avec un peu d’attention le relief des massifs comme la ramure des cours d’eau, distribués entre les lignes correspondant aux quatre angles de ce vaste tra- pèze, et l’on comprendra que la dispersion, l’extension des Formes est facile, naturelle, nous pourrions dire inévitable et en quelque sorte forcée 1 RECHERCHESjlETIElOGRAPIIlQEES. — La question relative à l’emploi fait par l’homme des fourrures de Colobes ne nous semble pas avoir été jusqu’ici soulevée, aussi, bien que nos renseignements sur ce sujet soient incomplets, nous croyons utile de les faire connaître. Nous envisagerons donc les dépouilles de Colobes sous deux points de vue peu différents, du reste, c’est-à-dire : comme objets exportation jouant un certain rôle dans notre industrie, et comme produits de chasse réservés à l’usage des habitants des contrées où vivent ces animaux. Dans les statistiques des exportations du Sénégal et dépen- leter'^ ^ tr ° UVe ^rituellement un chapitre consacré aux pel- de neanv Sei désigner des stocks plus ou moins considérables Panthèr ‘°r eS danS 16 commerce > S0LIS les noms de peaux de Schreb î u e ^ ai ^ us P a> 'dus Gray), de Lynx ( Fe lis serval •), de Genettes {Genetta Senegalensis Gray; Genetta par. - 172 — „ - « Hil ■ GeieüaAulmiaia Pucher.; Vivera Port- dma Is. Geo®' ■ ’ (i!lhg0 (Hemigalago Demtdoffi Dobs.), de mam Pucher-, et 0.â « et de Singes noirs; ces der- Si " S : S feTseuts dont nous avons à nous occuper, apprennent n ’ Stachycolobus Satanas- U ' 7ZZtZs seulement pour mémoire les peaux de Pilioco- Nous citero comprises parmi les Singes gris, ainsi ^ regardés simplement comme spé- Ci pelx°de ces° animaux cirasses par les naturels sont échan- née Ma côte, avec les Européens, suivant des prix variables en 51 des beux de provenance et de Pépoque de leur capture. Tou, 'ours privées de la tête et des pattes, quelquefois des mem- bres et de la queue, les peaux sont fendues dans toute leur lon- gueur étalées et séchées; la majeure partie des Formes de Colobes, aujourd’hui scientifiquement connues, ont été décrites pour la première fois sur des dépouilles ainsi mutilées. L’état des exportations du Sénégal et dépendances pendant l’année 1876, porte à 3,882 fr. 37 cent, l’article des pelleteries; en 1882, le chiffre s’est élevé à 4,000 fr. ; dans ces dernières années, les variations ont été de peu d’importance, de telle sorte que la moyenne de quatre années peut être considérée comme ne dé- passant pas 3,915 fr. 51 cent. En défalquant du chapitre des pelleteries, les peaux autres que celles des Colobes, on voit que le chiffre d’exportation con- cernant ces dernières est en somme, d’une faible importance. Apportées en Europe, elles donnent lieu à très peu de transac- tions. Pendant un certain temps, les peaux de Stachycolobus Satanas ont euunevogue relative; aujaurd’hui, c’est à peine si elles comp- tent dans le commerce des pelleteries. D’après les informations que nous avons prises chez les principaux grands Foureurs de Pa- ris, les objets fabriqués avec les dépouilles de ce Singe, consistent en manchons et en palatines, destinés à la toilette des femmes. Presque abandonnée en France, la mode de porter ces parures se maintient encore en Angleterre et plus spécialement à Londres. Les camails et les couvertures à longs poils dont s’enveloppent chez nous certains cochers de maîtres, sont également fabriqués avecces peaux, parfois baptisées du nom impropre de peaux d’Ours. — 173 — x tapis en peaux de Singes noirs, achetés à la Côte Quant aUX d , Afrique et présentés souvent à différentes ExpoSi- Occiden ae ^ considérer que CO mme objets de curiosité; tions, on n deg tapis f a b r i qu és avec les peaux de Pilio- i\ en est ae / hus fenuQ ineus - C ° ° i i des dépouilles de Colobes est assez fréquent en L ' e ?e P parmi les naturels des régions habitées par ces animaux, Af ? T Formes qu’ils chassent, dans le but de faire des échanges, 6t f 1 actually a caudal appen a b sont utilisées comme “ D tTo"a«t dans la partie postérieure de , la peau du G»e,Z occidentale sont en usage dans la région du Congo, et fahrioués par les Okandas et les Alfourous. . _ ' Ces\onnets, de forme conique, bordés d’une bande de cuir a leur ouverture et surmontés d’un panache en plumes de diffe- rents Oiseaux, portent en arrière deux longues lamerea résul- tant du partage en deux parties égales de la queue fendue lon- gitudinalement. D’autres bonnets surmontés du même panache de plumes, mais sans lanières flottantes, sont fabriqués avec la peau du Stacliycolobus Satanas. La peau du Slachycolobus Satanas est aussi employée dans l’Ogooué par les Osyebas pour fabriquer des sortes de sacs coniques destinés à contenir soit de la poudre, soit des objets d’un usage journalier. Leur ouverture étroite est bordee d’une lanière de cuir forte- ment cousue, les longs poils de la peau, en dessous et autour de cette bordure, sont tressés en petites nattes plates, rappelant les nattes de la coiffure des femmes de la côte; d’autres poils sont ornés de perles rouges et de diverses autres couleurs. Dans la même région de l’Ogooué, les peaux de Piliocolobus ferrugineus sont employées par les Osyebas pour garantir la batterie de leurs fusils; une large poche enveloppant cette por- tion de l’arme suffit à la protéger. Les Bakélés se bornent à en recouvrir les fourreaux de leurs poignards. D’après Bosman (2), les naturels de Dabocroom, sur la côte de Guinée, fabriquent des bonnets en peaux de Pterycolobus (1) Johnston, loc. cit., p. 89. (2) Description de la Guinée, p. 35. — 175 — „ . H’nnrès Temminck (lj, ils en font des sacs et en vpllcrosvs, " ouvrent les batter.es de leurs fusils. Nous avons vu précédemment que les naturels de Mombas, , ^ de jjuniuni, sur la côte de Zanzibar, se servaient des peaux Tropicolobus rufomitratus en guise de vêtements ou de 1 ''gomme toute, si l’on excepte les tapis de peaux dits de Singes noirs, échangés à la Côte, on trouve que : quelques bonnets, des sacs des pièces pour les armes, et par exception des manteaux do o-uerriers, sont les seuls obj ets Ethnographiques pour la fabri- cation desquels les populations Africaines emploient la peau et la fourrure des Colobes. Ce n’est pas sans raison que nous venons d’opposer à l’emploi des dépouilles de Colobes dans l’industrie Européenne, l’emploi de ces mêmes dépouilles dans les régions d’où elles proviennent; en faisant de l’Ethnographie Zoologique, nous avons eu pour but de rechercher quelle est l’utilité des animaux que nous étudions, quels sont les services qu’ils peuvent rendre, comment sont com- pris ces services, tant par les nations civilisées que par celles, qui pour beaucoup ne le sont pas, questions auxquelles le Natura- liste ne peut rester indifférent et de la solution desquelles peu- vent souvent résulter pour lui de salutaires enseignements. CONSIDÉRATIONS PALÉONTOLOGIQIJES. — L’étude des restes de Colobes ou d’animaux supposés tels, recueillis dans les terrains anciens et de provenances diverses, pourra sembler à quelques-uns tout à fait déplacée dans un travail de la nature de celui-ci; nous pensons tout différemment, et nous avons la ferme conviction que la Monographie d’un groupe quelconque ne peut être complète qu’à la condition de réunir tous les maté- riaux ayant trait, de près ou de loin, b ce groupe. Les strates Africains n’ont jusqu’ici révélé, qne nous sachions, aucun débris de Colobes, mais on prétend en avoir découvert eurs, il est donc nécessaire d’en tenir compte et de faire un Peu e Paléontologie, quelque funeste que puisse être ce mot (2) ! 0) Loc. Cil p. 22. ( ) Voit précédemment la note, p. xxvn - 176 - On doit à O. Fraas la d f gt^nhe^CDuché de Wurtemberg); nous soit — ment C °° n “' m * m „ire • Die Fauna von Steinheim (1), l'auteur con- Dans un m afln de démo ntrer qu'une série de quatre dents d'unT mâchoire intérieure (dents qu'il figure) (2) appar- tiennent à un Colobe; ce Colobe est dés.gne sous le nom de °rX:Sir la validité du Genre Colotus, appliqué aux restes recueillis, 0. Fraas commence par donner une description comparative de la dentition des -Colobes et des Semnopithèques; il est essentiel d’examiner avec lui cette dentition. _ Les dents molaires des Semnopithèques et des Colobes, dit-il, sont construites sur un type identique qui se reproduit, d’une manière égale, aux mâchoires supérieure et inférieure : « Die Backenzâhne der Schlankaffen (Semnopithecus) wie die der Stum- melaffen ( Colobus ) sind beide nach einen Typus gebaut, der sich im Ober-wie im Unterkiefer gleichmàssig ausspricht. » La vraie molaire : « Der erste itchte Backenzahn », c est-à-dire la première molaire, représente ce type de la façon la plus com- plète. 0. Fraas commence par oublier de dire quelle est cette pre- mière molaire; appartient-elle à la mâchoire ou à la mandibule? le renseignement serait utile, car les molaires supérieures et inférieures diffèrent assez notablement entre elles chez les Colobes et les Semnopithèques, pour qu’il faille en tenir compte. Quoi qu’il en soit (pourquoi demander la précision et l’exacti- tude à un Allemand?), cette première molaire (supposons qu’elle appartienne à la mandibule), cette première molaire, écrit 0. Fraas, consiste en deux paires de collines qui néanmoins sont réunies transversalement par une barre; la dépression transver- sale comprise entre la barre antérieure et postérieure prend (1) Die Fauna von Sleinheim. Mit. Rücksicht auf die Miocânen Sdugethier und Yogel reste des Steinheimer Bechens, in Jahreshefle des vereins fur va- terlândische Naturhunde in Wurtemberg. — Stuttgard, 1869, p. 150 et seq. (2) Loc. cil., Taf. IV, fig. 1 , a. b. — 177 — le côté externe de la couronne dentaire, par un naissance sur ^ Binus dans la dépression transversale, repli rentran q ^ dépress i on transversale se termine à pic sans Intérieure 111 ^ . <( er besteht nàmlich aus 2 Hügelpaaren, occasionner^ ^ Quer j och verlunden sind. Das Querthal zwis- die je dU1 ’ C Vorjoch un d Nachjoch beginnt auf der Aussenseite chen deI ? rone J mit einer nach innen eingeschlagenen Faite, die ^^Buchtin das Querthal bildet. Innenzu fàllt das Querthal nh'ohne dass eine Bucht vermittelte ». S T svstème de barres, de replis, de sinus inventés par O. Fraas ■ steen aucune façon; comme le dit F. Cuvier, beaucoup plus bernent et plus exactement (1) : « Les premières et deuxièmes Polaires des deux mâchoires se composent chacune de quatre tubercules formés par un sillon transversal très profond, et un sillon longitudinal qui l’est moins et qui coupe le premier à angle droit (2) »• Bu somme, chacune de ces molaires est formée de quatre pyramides triangulaires, accolées par leur base, et dont les sommets délimitent un plan plus ou moins oblique de dedans en dehors pour la mandibule et de dehors en dedans pour la mâchoire, par suite de l’élévation relativement plus grande ou plus faible des collines internes et externes de l’une et l’autre mâchoire; en outre, aux collines hautes correspond un sommet aigu, aux collines courtes un sommet obtus; la trace des denti- cules médians est à peine indiquée par un très faible pli reliant la colline antérieure à la postérieure, pli divisé par le sillon transversal. Nous avons déjà fait observer (3) « que, chez les Colobes, les (1) Des dents des Mammifères considérés comme caractères Zoologiques, 1825, p. 15. (2) Il ne faut pas oublier que O. Fraas déclare suivre le svstème de Hensel adopté par Riitimeyer, dans l’exposé qu’il fait des dents. Ce système consiste, dit-il, à compter les molaires d’avant en arrière, et les prémolaires d'arrière en avant. Les molaires de lait ( décidui ) sont traitées comme les prémolaires. (°) FoiV plus haut, p. 40 et seq. — Notre discussion avec O. Fraas nous permet de compléter certains détails sur lesquels nous n’avions pas cru devoir insister dans notre précédente description générale des dents de Colobes et de Semnopithèques. — 178 — aires supérieures sont épaisses, de hauteur pres- i rend leur couronne sensiblement plate, tandis Les barres et les sinus invoqués par O. Fraas pour expliquer l'inégalité des collines, et par suite l’obliquité du plan de tritu- ration auraient pour résultat, s’ils existaient, de produire une disposition diamétralement opposée, et de convertir le plan obli- que en un plan presque horizontal. Il est également inexact d’affirmer que les collines sont un peu plus écartées en arrière qu’en avant, ce qui rendrait le diamètre transversal de la dent plus petit en avant qu en arrière . « Am Nachjoch stehen die Schmelzhtigel etwas weiter auseinander als arn Yorjoch, so dass der Breitendurchmesser des Zahns hinten grôsser ist als vorne » ; les deux diamètres antérieur et postérieur sont d’une longueur mathématiquement semblable. Pour 0. Fraas, la dent (nous supposons toujours qu’il veut parler de la première molaire de la mandibule), chez les Semno- pithèques, s’arrondit délicatement en avant et en arrière en forme d’ovale, tandis que chez les Colobes, un petit renflement d’émail se rattache au côté postérieur de l’ovale : « Bei den Semnopi- theken rundet sicli der Zahn vorne und hinten sauft ab zu einen Oval, bei Colobus, aber hàngt sich auf der Hinterseite an das Oval noch ein kleiner Schmelzwulst an ». Nous avons examiné bien des dents de Semnopithèques et de Co. lobes, pas une cependant ne nous est apparue établie sur ce plan. La première molaire de la mâchoire supérieure, comme la deuxième et la troisième, chez les Semnopithèques, sont stricte- ment quadrangulaires; les diamètres transversal et longitudinal mesurant 1 un et l’autre 0,005 millimètres (1). (1) Comme 0. Fraas, nous comptons les molaires d’avant en arrière. Nous observerons que dans toutes les mesures données, il s’agit de moyennes, ce qui implique une exactitude indéniable, exactitude purement hypothétique si nous agissions sur un seul sujet. — 179 — „ ! hPs la première molaire est également quadran- les Coiou 5 , , _ _ j. j „ a nnfi mil HmM.-rps • la sp.pnnrlp. gulaire, les Chez C ° di ’ am ètres étant de 0,006 millimètres; la seconde ë— ' ‘ 'Lllélogrammique, car le diamètre transverse est tend à être P ^ tandi s que le diamètre longitudinal atteint de 0,004 xndiim ^ troisième , la plus petite, redevient qua- 0 ; 006 mill ime ’ po-alant 0.005 millimètres. u ’ i -.p ses deux diameues egdiau» drangulaire, leg Sem nopitlièques, la première molaire A 11 ^Crammique, car le diamètre longitudinal de 0,006 est parai le ° ,, porte SU r le transverse de 0,004 millimétrés; illimètres, ^ mn in; w nar ses deux diamètres de 0,006 miiUmèt ^ deuxième molaire, par ses deux diamètres de 0,006 ^^millimètres, retourne sensiblement à la forme quadran- gU ^ ir 'les Colobes.au contraire, la première molaire est qua- , Lilaire par ses deux diamètres de 0,005 millimètres et 0,003 llimètres pendant que la deuxième molaire, aux diamètres de 0d)06 millimètres et de 0,007 millimètres, est complètement pa- rallélogrammique. « La molaire » ou les molaires des Semnopitbeques et des Co- lobes ne sont donc nullement arrondies délicatement en forme d’ovale en avant et en arrière, « la molaire » ou les molaires de Colobes ne portent aucun petit renflement d émail rattaché au côté postérieur de l’ovale. En outre, la première et la deuxième molaire, à cause de leurs dimensions respectives, sont très facilement reconnaissables, et il n’est pas nécessaire, quoi qu’en dise O. Fraas, qu’elles soient en place pour pouvoir être distinguées : « Den 2ten Molaren vom lten zu unterscheiden, ist nur môglich, wenn beide im Kiefer sitzen ». Si l’on ne peut distinguer la première molaire de la seconde, poursuit O. Fraas (assertion dénuée de fondement, comme on vient de le voir), la troisième molaire présente un aspect parti- culier qui ne permet pas de la confond re avec d’autres dents; chez les Semnopithèques, une cinquième colline impaire vient même s’ajouter aux deux paires de collines présentes et termine ainsi la dent en arrière ; et môme chez les Colobes, au lieu d’une colline isolée, il y en a une paire qui, tout en n'égalant pas les deux antérieures, porte à six le nombre des pointes de la dent : « Fann man M. I, und II, nicht von einander unterscheiden, so bekommt M. III sein eigenes Aussehen, wornacli er mit keinen — 180 — , aplt we rden kann. Bei Semnopithecus tritt andern Zahn verwechseï Hil elpaai . e n noch ein 5ter unpaa- namlich zu den vorhande J abschliesst; bei Goto bus end- riger Hügel, der Zahn n< j sog ar noch ein Hügelpaar, nch tritt statt des mch« erreicht, aber das z«r die ° rt n SS . e “Ij^s Ansehen verleiht » à t M troisième molaire inférieure des Semnopi 0 . Fraas décrit la ..jui.„ DOO „isi il n’enseierne donc doch dem 0. Fraas prédécesseurs, il n’enseigne donc tbèques comme lo autreme nt pour la même troisième Sat: inMe“-e des Colobes; tt. ü commet lapins grossière m0la a h pptte dent six collines. erreur en donna ^ reproduisons ce que nous en avons Pour toute lef • troisi ème molaire inférieure a cinq tu- dit en commen^ ^ lo r ceUes qui la précèdent; le seul p'S différentiel entre elle et la correspondante des Semnopi- thèques consiste, indépendamment de ses dimensions p us fortes cbez'les Colobes, dans le peu d'élévation du cinquième tube eule fsommet obtus, et son prolongement en arriéré en une sorte de talon épais. Ce talon manque chez les Semnopitheques qui ont, en outre, le sommet du tubercule aigu et tranchant (1) ». La différenciation des prémolaires, telle que la donne O. Braas, n’est pas moins inexacte que celle des molaires. Dans la première prémolaire, dit-il, la colline interne de la barre postérieure est seule visible; dans la deuxième prémolaiie, au contraire, les deux collines se fondent en un seul sommet pour s’appliquer contre la canine : « An P. 1 ist nur der innere Hügel des Nachjochs noch etwas sichtbar, an P.2 aber verwach sen beide Hügel zu einer einzigen Spitze und bilden damit den Anschluss an den spitzen Eckzahn (2) ». « Chez les Colobes et les Semnopithèques, la première prémo- laire (pour nous, la seconde) de la mandibule est identiquement semblable à la moitié de la molaire vraie qui la précède, c’est-à- (1) Voir plus haut, p. 40. (2) O. Fraas ayant exposé qu’il comptait les prémolaires d’arrière en avant, comme nous avons suivi le système inverse, la première prémolaire de O. Fraas devient notre deuxième, et la deuxième de 0. Fraas notre première. Pour les besoins de la discussion, nous intervertirons l’ordre précédemment suivi. 11 en sera de même pour les prémolaires de lait. — 181 — 'elle porte deux collines limitées en arrière par une forte dire q u ^ s ni 0 n transverse des molaires. Cette dent se dépression, ^ Qoioijes, uniquement par des dimensions un distingue, -plus grandes. P * j eU xième prémolaire (pour nous, la première) est, chez Semnopithèques, perpendiculaire sur le plan de la ligne den- ^ eS haute et large; elle porte, à la face externe, une pointe talie « e acuminée; sa face interne est inclinée très obliquement ei> munie en avant et en arrière, d’un talon obtus situé aux ex- trémités de la ligne inférieure du plan oblique. » Chez les Colobes, cette prémolaire est étroite, peu élevée, implantée très obliquement d’arrière en avant; son tubercule antérieur est obtus et la couronne aplatie, dans le reste de son étendue, s’incline d’avant en arrière et de dehors en dedans (1). » Cette conformation est loin de ressembler, on en conviendra, à celle indiquée par O. Fraas ! L’examen des dents de lait a fourni à l’auteur Allemand l’oc- casion d’accentuer davantage encore l’inexactitude de ses rensei- gnements. Pour lui, en effet, la première prémolaire de lait est la répéti- tion de la troisième molaire, avec l’insertion en plus d’une col- line antérieure; la seconde prémolaire de lait a l’aspect d’une première molaire un peu déplacée et comprimée sur le côté par un pli d’émail antérieur : «D.l ist eine Wiederholung von M.I1I und noch dazu mit einem vorderen Hügelansatz. D.2 aber siclit wie ein durch eine vordere Schmelzfalte etwas entstellter und seitlich comprimirter erster Backenzahn aus ». Si la première prémolaire de lait (notre deuxième) était la ré- pétition de la troisième vraie molaire, avec l’insertion en plus d’une colline antérieure, il en résulterait que cette dent possé- derait quatre collines, un talon postérieur qui, pour 0. Fraas, a deux collines, plus la colline antérieure, c’est-à-dire en tout sept collines ! les Colobes Allemands ont une organisation, nous n’en doutons pas, tout à fait exceptionnelle; mais, en réalité, chez les Colobes moins bien privilégiés il en est autrement! Chez eux, en effet, cette dent est « larg-e, cubique, à quatre (!) Voir plus haut, p. 40 . — 182 - tubercules saillants et sépares par la même dent une fossette médiane pro. chez les Semnopithèques, la même dent . quadrangulaire, forte porte également quatre tubercules, dont les deux internes élevés, subaigus, et les deux externes, pins courts, legerement obtus, sont séparés par une fossette peu profonde », La deuxième prémolaire de lait (notre première), ayant 1 aspect d’une première molaire, comprimée sur le côté par un pli d’émail antérieur peut, comme la précédente, être spéciale aux Colobes Allemands; chez les Colobes Africains, « elle est étroite, paral- lélogrammique et porte quatre tubercules, deo deux externes, le postérieur est aigu, tandis que l’intérieur, peu élevé, est élargi en avant en une expension ovalaire; les deux tubercules internes sont petits et rapprochés ». Chez les Semnopithèques, la même dent de lait « est étroite, allongée; de ses quatre tubercules, les deux postérieurs très petits, obtus, sont séparés des antérieurs par une dépression pro- fonde; les deux antérieurs, épais et presque unis l’un à l’autre, se prolongent par leur base en une sorte d’expension obtuse, simulant un cinquième tubercule ». Après avoir ainsi donné une description aussi inexacte, aussi fausse que possible de la dentition des Colobes et des Semnopi- thèques, 0. Fraas éprouve le besoin d’établir une comparaison; nous allons examiner contradictoirement avec lui les Dichobune auxquels il s’adresse. Si nous cherchons des analogies parmi les dents fossiles, écrit- il tout d’abord, nous trouverons dans la deuxième dentition des Dichobune ce qui s’est conservé dans la dentition de lait des Sem- nopithèques et des Colobes. Ce Genre éocène remarquable que Cuvier a nommé « dents à double collines » ressemble, par ses molaires, et cela d’une manière si remarquable à nos Singes, que considérées isolément, les molaires des uns et des autres peuvent être confondues aisément. La première prémolaire porte encore sur le bord antérieur une cinquième colline simple et correspondant, par conséquent, à la dernière molaire de lait des Colobes. D’abord les prémolaires antérieures se différencient et empruntent un caractère de Carnivore, par leur forme tricuspide e es faces tranchantes de leur émail. Nous trouvons encore une autre concordance entre les Colobes et les Dichobune, dans les — 183 — des collines internes et externes, en ce sens que la proportion ^ et la plus haute est située extérieurement colline la P 1 ^ inférieure et la plus petite à l’intérieur. Enfin, sur la na aC 1(n GenreSj ü se trouve encore en arrière de la dernière dans les deux ^ d e collines rattachée à la dent 4 cuspidée et polaire, une ^ ant érieure : « Sehen wir uns unter den fos- • 7ahnen nach Analogien um, so finden wir im bleibenden s ilen ^ Dic j lobune} was im milchgebiss von Semnopithecus und ^/AiJsich forterhalten hat. Dieses merkwürdige eocene Ges- Co ° pt S . « Doppelhügelzabn » von Cuvier genannt, gleicht in sei- ^Backenzâhnen aber auch so auffàllig den Backenzàhnen un- nen _ Affen dass s ie, vereinzelt angesehen, geradezu verwechselt ^erden kônnen. P. 1 tràgt am Yorderrand noch einen 5ten einfa- dien Hügel und entspricht damit dem letzten milchbackenzahn von Colobus. Erst die vorderen Praemolaren weichen ab und tra- m it ihrer 3 spitzigen Gestalt und ihren schneidendenSchmelz- brechen den Character van Carnivoren an sich. Eine weitere Uebereinstimmung von Colobus und Dichobune fanden wir ferner auch in dem Verhàltniss der inneren und àusseren Hügel, in dem der grôssere und hôhere Hügel am Unterkiefer aussen sitzt, der kleinere innen. Am Letzten Backenzahn endlich ist bei beiden Geschlechtern ein hinteres, die ganze Zahnverse abschliessendes Hügelpaar an den 4 hügeligen zahn angehàngt ». Pour éviter toute équivoque dans la discussion de ces dernières allégations de O. Fraas, il est bon de rappeler que les Colobes et les Semnopithèques ont 32 dents, d’après la formule déjà donnée : /. 2 1 2 3 \ _) = 32 Les Dichobune en possèdent 44, savoir : „ /. 3 1 4 3 \ 2 V‘ T ’ c - T ; p ' m ' T ’ m ‘ T / = 44 Les dents décrites et figurées par O. Fraas sont au nombre de quatre : Une prémolaire, la seconde (sa première), et trois molaires. Comparées aux Colobes, ces dents correspondent à leurs trois vraies molaires et à leur deuxième prémolaire. Comparées aux Dichobune, elles correspondent à leurs trois 14 irvdt — r la prémolaire existante se trouve être vraies molaires, tandl . s q ^ d’après le système de O. Fraas). la quatrième (la premier ^ ^ prjncipales dimensions Le tableau s“ ,ant ’ jj = d'un coup d'œil les différences de ces dents, permettra d J e , Acrm+fint, entre elles [i). DÉSIGNATION DES MESURES. Colobus. DlCHOBUNE Leporinum. Colobus GKANDÆVUS. 4 7 7 4 5 6 prémolaire. épaisseur maxima... 4 5 4 7 5 9 l r0 molaire. 5 5 4 épaisseur maxima. . . G G 5 7 5 10 2° molaire. 5 5 G épaisseur maxima.. . 7 9 G 10 G 13 3“ molaire. 7 5 8 épaisseur maxima.. . H 5 5 Examinons maintenant les dents de Dicliobune. «La quatrième prémolaire du Dicliobune Leponnum, dit M. Filliol dans ses recherches sur les Phosphontes du Quercy, se distinguera toujours facilement des autres dents par la forme de sa couronne, qui est arrondie, presque régulièrement co- nique (2) ». Si la couronne de cette dent est arrondie, presque régulière- ment conique, nous demanderons en quoi elle ressemble à la première prémolaire de lait des Colobes plus haut décrite, et pai quel procédé ingénieux 0. Fraas a pu trouver, dans la deuxième dentition des Dicliobune, ce qui s’est conservé dans la dentition de lait des Colobes : « So finden wir im bleibenden Gebiss von (1) Nous observerons que la prémolaire désignée sous le nom de dernièie prémolaire est la deuxième pour les Colobes et le Colobus gvandxvus, la qua- trième pour le Dicliobune; la colonne des Colobus représente des moyennes. (2) Loc. cit. in Annales des Sciences Géologiques, t. VIII, 1877, p. 195 et seq. Nous choisissons le Dicliobune Leporinum, type proposé et décrit pour la première fois par Cuvier; le « Doppelügelzahn » de 0. Fraas. — 185 — • Miirho-ebiss von Semnopithecus und Colobus , hune was ma îYun^b bat»? sich forterhalte r emière 3 molaires du Dichobune Leporinum, écrit « L eS deUX P t comp osées de quatre tubercules, les deux anté- M. F ilho1 ’ *°n vés que les deux suivants; entre ces derniers, un rieurs plus e e indiquéj qu i semble correspondre au talon mamelon a ? ^ molaire . Les pointes des molaires sont un avorté de la ^ ^ face int erne, ce qui détermine par l’usure, peu creusee ^ ressem ble un peu à celle d’un croissant. La lin e dispos» munie d’un cinquième lobe, arrondi sur sa troisième m^ure ^ g& face antérie ure. » * aC ? P demanderons encore ici : quel rapport ces molaires, môme aes de quatre tubercules, ont avec les molaires correspon- p0Ur J des colobes? où se trouve, chez ces derniers, le mamelon semble correspondre au talon avorté de la dernière molaire? q q 1 est i a trace de l’usure avec sa disposition en croissant'? Nous demanderons également comment il se fait qu à la page 150 de son mémoire O. Fraas affirme que les dents fraîches de la mâchoire inférieure des Colobes et des Semnopithèques ont leurs collines internes plus élevées que les externes : « Dadurcli stellen sich selbst an ganz frischen zàhnen des ünterkiefers die inneren Hügel hôher als die àusseren »; tandis qu’à la page 152 du même mémoire, ces mêmes dents fraîches de la mâchoire inférieure, ont la colline la plus grande et la plus haute située extérieurement et la plus petite à l’intérieur : « indem der grôssere und hôhere Hügel am unterkiefer aussen sitzt der kleinere innen »? Cela montre quelle confiance on doit avoir dans l'exactitude des allégations du Paléontolog'ue Allemand ! La figuration des dents du prétendu Colobus grandævus et l’explication qui l’accompagne répondent au texte du mémoire. La Planche IV, figures 1 et 2, dit O. Fraas, représente quatre dents recueillies en 1865, en même temps que les restes d’une mâchoire inférieure : « mit den Trümmern eines Ünterkiefers » ; ces quatre dents molaires appartiennent évidemment au côté gauche de la mâchoire inférieure : « Es sind die 4 hinteren offen- bar zusammengehôrenden Backenzàhne des linken Unterkie- fers ». Ceci posé, l’auteur explique que les collines internes des pre- mière et deuxième molaires sont plus élevées que les deux - 186 — ,i qo nt déjà passablement usées par la masti- externes, les< J“ elle n sind die beiden inneren hügel gleichfalls cation :« An M.I un die du rcb fortgeschrittene An- h6her als ton JiemliclL gelitten haben c'est pourquoi il fait kauung schon • devra ient être courtes, comme figurer ces col mes , M interneS ; répétition des contra- beaucoup plus hautes 4 ^'i^déclare^que^ces molaires, représentant des ovaies oblong., 'l^Z ^ernmpUherm Monspeliens, s de P. Gerva.s, sans ZL remarqué que les deux types diffèrent entre eux, non pas na é que le bourrelet d'émail du bord pos ér.eur des prem.ere et deuxième molaires (bourrelets que nous cherchons vainement) ne concorde pas : « nur stimmte d.m.t der Schonelzwulst am hintterrand von M. I und II ni dit überein », mais en ce sens que la première et deuxième molaires du Semnopithecus Monspe- liensis (1) sont cubiques, à pointes des collines légèrement usées et à usure circulaire, tandis que les mêmes dents du Colobus grandævus, ovales-oblongues, en effet, ont leurs collines usées en forme de larges croissants; en ce sens également que la troi- sième molaire du Semnopithecus Monspeliensis, tout en différant un peu de la dent correspondante chez les Semnopithèques vivants, ne ressemble en rien à la troisième molaire du Colobus grandævus, très grande, longuement ovale, a six collines dis- posées par trois paires et usées en croissant, dispositions étran- gères à la dentition des Singes actuellement connus. C’est en s’appuyant sur ces explications erronées que O. Fraas affirme la présence de Colobes dans les dépôts de Steinheim et qu’il annonce la découverte certaine de Semnopithèques dans les dépôts de la Souabe, Semnopithèques existant déjà peut-être dans les collections, sous les noms de Dichobune ou de Xiphodon : (1) Bien que voisin des Semnopithèques, le type du P r P. Gervais nous sem- ble cependant en différer sous certains rapports. Nous n’avons pas à nous oc- cuper ici des Formes fossiles classées dans ce groupe ; nous pensons néanmoins que leur étude conduirait à les différencier des Formes vivantes. Leurs carac- tères sont, en effet, assez tranchés pour donner lieu à la création de divisions tout aussi légitimes qu’un grand nombre d'autres proposées pour beaucoup de Mammifères éteints, — 187 - Frankreichs gefundene Semnopithecus wird si- « per im S ^L aben auch noch gefunden werden, wenn er nicht cher 11 c \ inb n l hobline ader Xiphodon in den sammlung liegt », schon als ^ tant une connaissance aussi imparfaite des SUl)P °de 1 ' °Xiphodon que de celles des Diclxobune, des Colobes et d M S fs in comme' compensation, O. Fraas termine son mémoire par d -agréables récits^ que le Gu%reza> singe diable P enseig ^ ^ ^ ^ charmant animal habitant un chaînon « T f/ e o 000 mètres au-dessns de la mer, où il vit silencieux sur le de t des arbres sacrés situés dans le voisinage de quelques sommer j ^ sich von 13' N. B. an in einen hôhengürtel temples .^ü ^ Meer gtil und harmles in den Gripfeln der Bàume lebend und fast auf allen heiligen B&umen zu treffen, die in der Nàlie linsamer kirchen stehen ». * H apprend encore que le Semnopithecus entdlus ou Hulman habite l’Inde, qu’il est considéré par les voyageurs comme le plus beau des Singes, que sa gentillesse frappe tous les obser- vateurs, qu’avec des soins intelligents et de la patience 11 est facile de l’apprivoiser dans sa jeunesse, qu’il vit chez les Hindous dans certaines contrées ou considéré comme sacré, il est aussi nombreux que l’homme : « Semnopithecus entellus oder Hulman die Reisenden den schônsten Affen nennen, dessen Behendigkeit jeden Beobachter fessle. Gelehrig und klug in der jugend làsster leicht sich zàhmen und lebt, von den Hindu hulig gehalten, in gewissen Gegenden so zahlreich als der Mensch ». Il termine enfin par une remarque d’un intérêt exceptionnel dans la question paléontologique qu’il a traitée, à savoir : qu’une famille régnante de l’Inde se vante de descendre des Hulman et que ses membres portent le titre honorifique de Ranas à queue : « In Indien rühmt sich eine regierende Familie, vom Hulman abzustammen und führen deren Mitglieder den ehrentitel ges- chwUnzte Ranas » ! Personne, après cela, ne peut douter de l’authenticité du Co- lobus grandævus! Aussi, convaincu de cette authenticié, tant à cause des Ranas u queue que de toutes les preuves accumulées dans le mémoire de O. Fraas, nous pouvons conclure : — 188 — , . v-nteur Allemand, sur la dentition des 1» Que les données sont fausses et inacceptables ; Colobes et des Semnopitl ^ ^ exactem ent décrite; 2° Que la dentitio , b e t des Semnopithèques n’a 3 o Que la dentition des * des Xiphodon; aucune analogieaï bm grandæms diffèrent tota- 4° Q ue l es dents ^^dlntes soit des Colobes soit des Sem- lement des dents correspondantes son T-MMue les dents de ce prétendu CoMus grande* pour- être tout au plus provisoirement attribuées à uu Mammu fère voisin des Cebochxrus. 0 Fraas observe que, dans le principe, U avait considéré les dents de son Colobe comme appartenant à un Dichobune, mais qu’ayant trouvé étrange de rencontrer dans le Miocène de Steinheim des restes d’animaux essentiellement Eocenes, étude approfondie des dents de Semnopithèques et de Colobes l’a con- duit à les rapporter à ce dernier Genre : « wird es erkârlich ers- cheinen dass icli, obgleich seit jahren schon im Besitz einiger Colobus artigen Zahne, solche stets als Dichobune bezeichnet hatte. Befremdend war mil’ nur stets das vorkommen eines acht eocenen Geschlechtes in unserer so rein erlialtenen Miocène von Steinheim. Erst eine genauere Prüfung und das Studium der Zahne lebender Schlank-und Stummelaffen liess mich erkennen, das wir unsere fraglichen Zahne nirgends richtiger anschliessen konnen, als an Colobus ». Les erreurs nombreuses relevées dans le mémoire de O. Fraas montrent que son étude approfondie est, au contraire, des plus superficielles ou qu’elle a été faite sous l’influence d’idées pré- conçues. De ce qu’un Mammifère est éminemment Éocène doit-on con- clure qu’un autre Mammifère Miocène ne peut avoir avec lui aucun trait d’analogie; est-il nécessaire de chercher à le rattacher quand même à un type plus spécialement propre au terrain dont il sort? Nous ne le croyons pas; c’est cependant ce que O. Fraas semble avoir fait. Il lui fallait un Singe, les Singes commencent au Mio- cène, les premiers connus sont des Semnopithèques? (les Colobes ne font qu’un avec ces derniers), ils ont des molaires quadricus- pidées; toute molaire quadricuspidée extraite du Miocène, quels 189 ses caractères propres, appartient forcément à un qUC ouithèque ou à un Colobe. Seltl ! . s ne pouvait ignorer que le passage d’un type à un °- Fra t aS fréquent, assure-t-on chez les Mammifères fossiles, et aUtI ' e ,gcourir aux Dichobune, peut-être en cherchant bien eût-il établir des rapprochements moins fantaisistes? V \ e& Çolobus grandævus, avons-nous dit, pourrait être tout au Le 7 r)oni >pment considéré comme un Mammifère voisin des plus provisoirement ^ Cebochoerus. 11 serait sans intérêt de développer ici cette supposition ; nous à rechercher si le type de O. Fraas était un Colobe ou s’il devait être distrait de ce groupe; tout nous démontre qu’il en diffère nous nions donc sa qualité de Colobe; nous le rayons de notre liste, mais rien de plus. y ceux qui cependant accepteront pour vraies les assertions fausses de O. Fraas, et qui considèrent les Dichobune comme des Ruminants, nous laissons le soin de dire si le Colubus gran- dævus a eu pour ancêtres un Mus/c ou un Water Deer ; A ceux qui considèrent les Dichobune comme des Pachydermes, nous laissons le soin de dire si le Colobus grandævus a eu pour ancêtre un Cochon; Manquant de Y autorité nécessaire pour traiter des descendances, nous aurions mauvaise grâce de chercher à empiéter sur le do- maine des Paléontologues Grands prix de l’Institut. V vu 16 23 26 28 36 38 45 46 50 52 53 53 53 61 64 84 88 89 89 92 12 14 — 190 — ERRATA majora. — I.oango. — Trouessart. 22 J. Geoffroy — 1s. Geoffroy. 31 E. Bouvier — A. Bouvier. — is. — Colobi. __ 25 mandibulle — • mandibule. 30 fig. 1.2 - fig. la, 2a. 30 fig. 3 .. - fig. 1 b. — griffes. — 32 p. 493 — p. 490. — up its. 17 to — he. 30 flaving . . — flaying. — 32 Platyrhinen . — Platyrhinin. — 12 Mesorliinien — Mesorhinin. — 35 et 37 p. 334 — p. 385. — 31 Laniari . — Laniaru. — 1 Diremptæ . — Diremtæ. — 2 SüB ACUTE . — SuBACUTÆ. — 23 peeuliarity long or. . . . — peculiarly long and — 19 Albo-faciatis . — Albo-fasciatis. — 25 Hypochondrias — Hypochondriis STATIEUMQDE stæthiæumque. — 22 Comitis . — CONSITIS. — 27 Kilima N ’jaro , — Kilima N’Djaro. ■ — 1 Gedetta . . \ . — Genetta. Bordeaux. — Imprimerie J. Durand, rue Coudillac, PLANCHE I Procolobus verus, Rochbr., — 1/5 grand, nat. D’après un exemplaire d 1 A las sam, faisant partie de? collections de M. A. Bouvier. Pi. I. J ' rert W ciel . I mp . B e c cju e t ir. Par: s . îhr 0 o ol O "b PI S YB’PH S Tio cKPr . PLANCHE II Tropicolobus rvfomitratus, Roclib., - 1/5 grand, nat, D’après l’exemplaire faisant partie de l’ancienne Collection du Commandan La Ternère (voir page 103). Tropicolo'ov.s rufomitratus RocKW J Terrier del. Imu ..Becquet h . planche iii Piliocoloius ferrugineus , Rochbr., 1/5 0 rand. ua D'après les exemplaires types rapportés par nous de la Gambie. Pi. III. Piliocoiobus ferrucfmeus UochL-r PLANCHE IV Pitiocolobus Bouvieri, Rochbr., — 1/5 grand, nat. D’après une photographie de M. Thollon, attaché à la Misaiou de l’Ouest Africain, etlos peaux faisant partie des collections de M. A. Bouvier. PI . IV. V Terrier ciel lmp 3 eccjuet -fr. Taris . PiliocoloPus .Bouvieri HocTtr. % -s*" ' PLANCHE Y PiliocoMus Tholloni, Rochbr., — 1/5 grand, nat. une photographie de M. Thollon, attaché à la Mission de l’Ouest Africain, et l’exemplaire de Loungo, faisant partie des Collections de M. A. Bouvier/ voir page Hl). PI. V. Piii.ocolo’bus Thollom ‘RochLr. PLANCHE VI Piliocolobus Kirhi Rochbr., — 1/5 grand, nat. D’après l’exemplaire des Galeries de Mammalogie du Muséum de Paris, rapporté par M. G. Réveil. PI. VI Piliocolobu s Kirki Rochtr. PI A.NCHE VII Stachycolobus Satanas, Roehbr., — 1/6 grand, nat. D’ap-ès un magnifique exemplaire faisant partie des Collection de M. A Bouvier PI. VII j tachvcolobus Satanas RocVbr. PLANCHE VIII Colobus ursinus , Ogilby, — 1/5 grand, nat. D’après le spe'cimen des Galeries de Mamraalogie du Muséum de Paris PI . VIII. tn> O PLANCHE IX Colobus Angolensis, Sclater, — 1/5 grand, nat. D’après le spécimen des Galeries de Mammalogie du Muséum de Paris. VI, IX lmp .B ectjuet fr. Paris . Colotms Anjolensis Sciât PLANCHE X Pterycolobus vellerosus, Rochbr., — 1/5 grand, nat. D’après le spécimen des Galeries de Matrunelojie du Muséum de Paris. PI . X. '- r - Terrier del. Imp.Beccpet fr. Paris . Pterycolotu s vellerostas RocKbr. PLANCHE XI Guereza Rupyelli, Gray., — 1/6 grand, nat. D’après 1 ; un des spécimens des Galeries de Mammalogie du Muséum de Paris. -^U-ppêlll Gray. Cruereza lmp .JB ec^uet {v. Paris \ PLANCHE XII Guereza caudatus, Rochbr., — 1/5 grand, nat. D’après l’exemplaire communiqué par M. le D r L. Savatier, et une peau existant au Musée d’Etnograpliie du Trocadéro. PI . XII ,J ■ 'Terrier iel. lmp .B eccpiet £r .Pans . Guereza caudatu s Roclibr. PLANCHE XIII Guereza occidentcilis , Roclibr., — il 5 grand, nat. D’après une photographie de M. Thollon, attaché à la Mission de l’Ouest Africain, et les spécimens faisant partie des Collections de M. A. Bouvier. PI . XIII Gueroza Occidentalis Rocher. PLANCHE XIV Figure 1. — Fœtus de Piliocolobus ferrugineus, Roclibr., — 1/3 grand, nat. » 2. — Main antérieure gauche, du même, vue en dedans, — 1/3 grand, nat. Spécimen faisant partie des Collections de M. A. Bouvier. PI. XIV. Foetus de Piliocolobus ferrujineus RoctiLr. PLANCHE XV Figure 1 • - » 2 . - » 3 . - » 4 . - » 5 . - » 6 . - » 1 . - » 8 . - » 1 CL » 1 b » 2 a -Mâchoire de Staclnjcolobus Satanas, llochbr., adulte, — grand, nat. - Mandibule du même, — grand, nat. - Mâchoire de Guereza occidentalis (dentition de lait), — grand, nat. - Mandibule du même, — grand, nat. -Mâchoire de Semnopithecus Maurus, F. Cuv., adulte, — grand, nat. - Mandibule du même, —grand nat, - Mâchoire du même (dentition de lait), — grand, nat. - Mandibule du même, — grand, nat. Main osseuse antérieure du Piliocolobus ferrugineux, Rochbr., — grand, nat. - Articulation de la phalange unguale du même, — grossie deux fois. Main osseuse anterieure de Semnopilhccus Afuu'i us, F. Cuv. — grand, nat. PI. XV. I 4 v Te-rri er del. lmp eccpiet "B*. Pans Dentition et mains anterieures. PLANCHE XVI Figure 1. — Main antérieure droite de Guereza Ruppelli, Gray, vue en dedans, — grand, nat. » 2 . — Ongle du médius de la main antérieure du même, vu en dessus, — grossi une fois. » 3. - Le même ongle, vu de profil, — grossi une fois. » 4. — Pouce de la main antérieure du même, avec son ongle len- ticulaire, vu de profil, — grand, nat. » 5 . _ Main antérieure droite de Semnopiihecus Maurus , F. Cuv., vue en dedans, — grand, nat. » 0 , _ Ongle du médius de la main antérieure du même, vu en dessus, — grossi une fois. » 1. — Le même ongle, vu de profil, — grossi une fois. » 8. — Portion de poil de Piliocololus ferrugineus, Rochbr., pris sur la partie antérieure des épaules, vu à un grossisse- ment de 50 diamètres. » 9. — Coupe transversale du même. » 10. — Portion de poil de Semnopithecus Maurus, F. Cuv., pris sur la partie antérieure des épaules, vu à un grossisse- ment de 50 diamètres. » 11. — Coupe transversale du même. PI . XVI Imp-Becquet ir. Taris . Mains antérieures Système pileux. PLANCHE XVII Figure 1. — Callosités ischiatiques de Guereza Ruppelli, Gray, — grand nat. » 2. — Callosités ischiatiques de S emnopithecus Maurus, F. Cuv. — grand, nat. PI. XVII J-Terrier d e l. lmp .B eccjuet fr.Pans . Callosités iscliiaticru.es PLANCHE XVIII Figure 1. — Région sus et sous-hyoïdienne d’un Colobus ursinus, Ogilby, montrant les abajoues a a, — grand, nat. v> 2. — Région sus et sous-hyoïdienne d’un S emnopithecus leu- coprymnus, Otto, montrant les sacs laryngiens s s, — grand, nat. Cette dernière figure, d’après une préparation déposée dans les Galeries d’Anatomie comparée du Muséum de Paris. I PI. XVIII. 1 J Terrier tel. Imp.Peccpet fr. Paris . Abaj oues et Sacs L arjmj îens ■» ! PLANCHE XIX pig Urfi Mandibule de Gucvcztt occidsntttlis , Rochbr., vue de profil, — grand, nat. ;> 2. — Os hyoïde du même, vu en dessous, — grand, nat. » 3. Mandibule de S emnopithecus Maurus, F. Cuv., vue de profil, — grand, nat. » 4. _ os hyoïde du même, vu en dessus, — grand, nat. » 5. — Mandibule de Mycetes niger, Kuhl., vue de profil, — grand, nat. » 6. — Os hyoïde du même, vu de dessous, — grand, nat. PI . XIX / m - Kzt J Terriev del . Irnp ..Beccpiet fr. Pans . Mandibules et Hyoïdes PLANCHE XX Figure 1. — Moitié droite de la mandibule du Mycetes fuscus Kuhl, vue en dedans et de profil, ainsi que l'os hyoïde dans sa po- sition normale, montrant les relations existant entre les deux organes, — grand, nat. on. — Mandibule. h. — Os hyoïde. — Attaches musculaires de la branche montante. » 2. — Mandibule et os hyoïde du même, vus de face, — grand . nat. on. — Mandibule. h. — Os hyoïde. H . XX Mandibules et Hyoïdes PLANCHE XXI Figure 1. — Région nasale de Guerem Rîippelli, Gray, vue de face. » 2. — La même, vue de profil. » 3 — Région nasale de Piliocololus ferrugineus , Rochbr., vue de face. » 4. — La même, vue de profil. » 5. — Région nasale de S emnojnthecus Maurus, F. Cuv., vue de face. » 6. — La même, vue de profil. Toutes ces figures sont de grand, nat. PI . XXI. Nez cartilagineux de Colo"bus et de S emnopithecus . PLANCHE XXII Figure 1. — État des os propres du nez, pendant la dentition de lait, chez le Guereza Ruppelli, Gray. » 2. — État des os propres du nez au moment de la chute des dents de lait chez le même animal. » 3. — Etat des os propres du nez chez le même animal adulte. 4. — État des os propres du nez, pendant la dentition de lait, chez le Semnopithecus Maurus, F. Cuv. » 5. — État des os propres du nez chez le même animal adulte. Toutes ces figures sont de grand, nat. PL XXII. Nez osseux de Colobus et de Senmopithecus . PLANCHE XXIII Figure 1. — Oreille de Guereza Ruppelli, Gray., — grand, nat. » 2. — Oreille de S emnopithecus Maurus, F. Cuv., — grand, nat. J - Terrier del. ImD.Secq Oreilles de Col obus et de Semnopithecus . • XXIII. et fr. Paris . Figure 1. » 2 . PLANCHE XXTY — Estomac de Semnopithecus leucoprymnus , F. Cuv., 1/2 grand, nat. — Portion de colon du même, — grand, nat. • XXIV. P! Terrier a e l. Itrrp eccpet fr. Pans . Estomac de S emnopithecus i PLANCHE XXV Figure 1. — Estomac de C'olobus ursinus, Ogilby., — 1/2 grand, nat. » o. — Portion de l’estomac du même, montrant la disposition des plis de la muqueuse, — grand, nat. 'J.Tervi PJ . XXV. PLANCHE XXVI Figure 1. — Estomac de Colobus ursinus , ouvert longitudinalement, montrant la disposition des plis de la muqueuse, — 2/3 grand, nat. pi. xxvr. J. Terrier del. Inip.Beccpet ir. P.'.ris. Estomac de ColoVus V. PLANCHE XXVII Crâne de Procolobus verus, Rochbr., vu de profil et d’en haut, grand, nat. ?L xxvii. ’ertuer ciel. lmp .B eccpiet é. Paris . SM ProcoloPus verus RocBbr PLANCHE XXVIII Crâne de Tropicolobus ru/omitraius, Rochbr., vu de profil et d’en haut, — grand, nat. VHHHH J • Terrier ciel. lmp JB eccpiet fr- Paris . / £' PI. XXVIII. Tropioolo’bus rufonvitratu s Rockbr PLANCHE XXIX Crâue de Piliocolobus ferrugineux , Rochbr., va de profil et d’en haut, — grand, nat. pi. xxrx. Piliocolobus ferrucjvneus Rochtr PLANCHE XXX Crâne de Stachycolobus Satanas, Roch., vu de profil et d’en haut, — grand, nat. PI . XXX. lmp . B eccjuet -fr . Pan s . ^ Terrier à e l. S ta cHy col obus Satanas Rochbr. PLANCHE XXXI Crâne de Colobus ursinus, Ogilby, vu de profil et d’en haut, grand, nat. PI . XXXI . ColcTbus "UT sinus Ocjiïby. I' PLANCHE XXXII Crâne de Ptericololvs vellerosus, Rochbr., vu de profil et d’en haut, grand, nat. PI . XXXII . PterycoloPus vellerosus RochW. PLANCHE XXXIII Crâne de Guereza accidenta lis, Rochbr., vu de profil et d’en haut, grand, nat. PI . XXXIII. Guereza Ruppelli / I