Bis 1 Se Ds 3: 2 , x € ES RITES = a 7 Dn'terers THE CTPPITae 1 AS lRTSt RAA PANIPNTEEN. ANNE PIE TEE MAL f ju aiyig tits OL FIAT 45124) DA Lei PH RuEE ES fer e > ee Dm mile, he dé 0e tm os us PE {'e Pre TAF NL ra qu pese tatatats Re ae? = et ss r gt ph) de a. ze, ai S 0 HISTOIRE. | GÉNÈRE ET PARTICULIÈRE DES ANOMALIES DE L'ORGANISATION | | CHEZ L'E OMME ET LES ANIMAUX, OUVRAGE COMPRENANT DES RECHERCHES SUR. LES CARACTER Es, É LA CLASSIFICATION ; L INFLUENCE PHYSIOLOGIQUE ET PATHOLOGIQUE , LES RAPPORTS GÉNÉRAUX, tes LOIS ET LES CAUSES see : DES MONSTRUOSITÉS, à DES VARIÉTÉS ET VICES DE (CONFORMATION, enr en des HE de s000Re et. d'anatomie Side à AE hénée royal de Paris ; aide-naturaliste de sd au Muséum en Fi . d'histoire naturelle, nent de la Société d’hi des Sociétés raie ‘des sciences de Lille et et PARIS, 8. BAILLIÈRE, À - | LIBRAIRE DE. L'ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE, de: "fc DE MÉDECINE, No 13 Bis 7 à LONDRES , ; MÊME MAISON, 210, REGENT-STREET. | mx, AU DÉPÔT DE LA LIBRAIRIE MÉDICALE | 1832. Douai, près Lille ; M. Cranez, maître des forges, à Bavai, près Valenciènnes ; M. Lemaifé-Dupret, fabricant, à Leuze, rès Tournai; M. et Mme Guilman, rue des Gantiers, 2, à Amiens ; Mme la comtesse de (oupigny,rue Porte -de-Paris, à Amiens, elec : Fe à Après cette série de succès, voici ceux que me doivent en— core : Mme Parento, demeurant chemin de Condat, à Libour- ne, près Bordeaux; M. Mennar, tanneur, à La Cave, près Blaye, aux environs de Bordeaux; M. Loquier, cultivateur et propriétaire, commune de St-Martin, près Blaye, aux envi- rous de Bordeaux ; M. Hache, cordier, à Barsac, pres Bor- eaux; Mae Devignot, marchande, rue du Pont-Long, 82, à Bordeaux, M. Simonnetti, notaire. à Blaye, près Bordeaux ; Mme Jarris, rue du Guitre, à Libourne, près Bordeaux; Mlie Aizé, renlière, à Saint-Martn-des-Bois, près Guilre, aux en- virous de Bordeaux; Mme Moureau, fabricante de couverts d'argent, rue Porte-Ste—Eulalie, à Bordeaux; Mme Ratouin, à Libourne; Mlle Alexandrine, rue des Menus, 62, à Bor- deaux; M. Avezac, père, ex-huissier, demeurant à Saint-Béai, arès Saint-Gauderfs (Haute-Garonne); M. Hulo, propriétaire, à Marcenay, près Saint-André-des-Cubzac, aux environs de Bordeaux ; l'épouse de M. Rocques, négociant, rue de la Fus- turie, 4, à Bordeaux; Mme Garnier, rue de la Bottière, 3, en face Tivoli, à Bordeaux ; M. Mouras, à Bordeaux ; Mme Cavalier, à Layrac (Lot-et-Garonne) ; l'épouse de M. Mar- ché, négociant, à Coutras, près Bordeaux; M. Constanin, marchand tailleur, rue des Remparts, à Bordeaux; M. Pailiez, tanneur, rue des Remparts, à Bordeaux; etc., etc. Tels sont quelques uns des succès obtenus en province dans les cas Les plus désespérés, ainsi que je lai dit plus haut. Main- tenani je passe à quelques uns de ceux obtenus aussi, dans les mêmes circonstances, depuis que je Suis revenu à Paris, suc cès-.que me-doivent : M. Anselme, épicier, sur ja place, à Gournay-en-Braye ; Mnie Appaye, faubourg St-Brice, 77, à Chartres ; Mme Cotard, rue de l’Hirondelle, 4, près le pont Saint-Michel, à Paris; l'épouse à M. Andrieux, receveur de l'enregistrement, à Clermont-sur-Oise ; M. Alexandre Alouze, rue de la Croix, 6, à Paris; M. Agnelet, rue du Caire, 7, à Paris; M. Aubry, courtier en vins, rue St-Antoine, 100, à Paris : Mme Appert, rue du‘Moulinet, 22, à Paris; Mme Asse- line Maréchal, à Gisors; M. Augée—Beaufort, négociant, à Orléans: Mme Alexandre, à Montranil (Belgique), avec la- quelle j'ai correspondu par l'entremise de M. Flavien-Dupont, visiteur des douanes belges, à Quievren (Belgique) ; M: Au- guste Bienvenu, marchand, à St-Evroult-de-Montfort, près Gacé (Orne); M. Baulès, fabricant d’encre d'imprimerie, rue Saint-Julien-le-Pauvre, 4, à Paris ; M. Bled, marchand, rue de l'Arcade, 40, à Paris; M. Basquin, propriétaire, rue des Deux-Ecus, 20, à Paris; M. Blin, rue du Cadran, 39, à Paris; M. Bouquet, marchand dé chevaux, rue de Buffon, 17, à Paris; M. Bourgeot, propriétaire, rue Royale, 83, à Versailles ; Mme Beaujean, rue 'Aumaire, 29, à Paris ; M. B..., propriétaire, à St-Germain en Laye ; Mme Brulé, rue St-Vic- tor, 15, à Paris; M. Brulin,.négociani en vins, rue de Bercy, 44, à Bercy, près Paris; M. Bauban, négo- ciant en vins, quai d'Orléans, 14, à Paris ; l'épouse de ce dernier malade ; Mme Breon, rue de Beaune, 3, à Belleville, près Paris; Mme Basset, rue Lacué, 14, en face le pont dAusterlitz, à Paris; M. Bienaimé, fabricant d’orfévrerie, faubourg de Namur, 432, à Bruxelles; M. Boysson, curé de Si-Philippe-du-Roule, à Paris; M. Bouché, cultivateur, rue de Paris, 33, à Senlis; M. Brunel, propriétaire, rue de l'Hôlel-de-Ville, 105, à Paris ; Mme Bodouin, rue Neuve-St- Paul, 2, à Paris; M. Batiefort, marchand de plâtre , fau- bourg St-Vast, à Soissons ; M. Bazeret, à Saint-Germain sur Avré, près Nonancourt (Eure); M. Borrekens, négociant, rue du Vieux-Poids, 959, à Anvers (Belgique) ; Mme Bou- chu, à Arc, en Barrois (Haute-Marne); Mme Boyard, rue Notre-Dame-des-Victoires, 14, à Paris; M. Bernard, peintre en bâtiments, rue des Messageries, 21, à Paris; M. Brousse, rue Grenetat, 53, à Paris ; M. Birr, rentier, Sur la place, à Courbevoie, près Paris; M. Boulonais, marchand, rue des Moulins, 1, à Paris; Mme Buissonneau, rue de la Charro- nerie, 3, à St-Denis, pe Paris; Mme Bleschet, à Sours, près Chartres; M. Catelle, propriétaire, pue Saint-Germain- l'Auxerrois, 39, à Paris; M.: Berthelemy, marchand, rue des Rosiers, 34, à Paris; M. Bealu, marchand boucher, rue du Faubourg-St-Honore, 4, à Paris ; Mme Bazire, à Bon- deville-Notre-Dame, près Rouen ;.Mie Maurice, rue du Ro- cher, .S, à Paris: M. Cornu, négociant en vins, rue Caro- line, 28, au Hävre; Mme Chapelle, marchande, boule- vard des ltaliens, 20, à Paris; Mme Coulon; bouchère, grande Rue, 82, à Fontainebleau; M. Cadot, instituteur, à Cing-Saint-Fracre, près Gournay, enr Braye; Mme Caillet, rue au Bled, 26, à Cherbourg; Mme Clément Durand, rue de Grenelle-Saint-Germain, 126, à Paris; Mme Du- bois, jardinière, rue du Calvaire, 12, à Saint-Cloud, pres Paris: M. Clin; cultivateur, à Pringis, près Meaux; Mme Cédile, à Triel, près Poissy; Mme Courtellemont, fab. d'erièvrerie, quai des Orfèvres, 16, à Paris ; M. Corneille, \ | À marchand tailleur, rue Saïnt-Honoté, 97, à Paris@l ronné, entrepreneur de bâtiments, place Saint-& l'Auxerrois, 20, à Paris ; Mme Couteau, rue de la Pace Batignolles, près Paris; M. Caty, conducteur ail Fe Royales, rue Saint-Pierre-Montmartre, 6, : : orbin, rue de la Michaudière, 23, à Paris ; M. O1 - eaux ; Mme Chrétien, à Aubigny, par Falaise (O4 M. Collot, marcliand tonnelier, srande 68, af pl : M " Ve Srall ue, ? a eau; Mme Champeaux, fabricante de bijouterie tre-Dame-—de-Nazaret, 6 bis, à Paris ; l'épouse de . voisier, négociant en vins, port de Bercy, 29, à BU Paris; M. Chapuis, marchand de vin. rue du Che Versailles; Mme Clochet, rue Planche=Mibraye, 181 M. Charrotie, rue du Temple, 87, à Paris: Mme fe idem; Mme Carron, rentière, rue .du Vicux-Abrd près la place Dauphine, à Saint-Germain-en-Lave P M. Calleyet, avenue de Saint-Cloud: 37 à Versailles} de M. Cléry, négociarten bois, rue de la Magdeleinesl ris, M. Coupé, peinire en bâtiment, rue Montmb ÿ Gournay-en-Braye; Mme Coqueray , marchande ü rue des Cinq—Diamanis, à Paris; Mme Dallot, rue* Saint-Jacques , 8, à Paris; Mme Déglise rue poix, 1, à Paris; Mile Delacour, rue Neuve-Vivienl® Paris; M. Daret, négociant en articles d'Amiens, Victoires, {, à Paris; M. Delèze, jardinier, à Villemor le Rincy, environ de Paris; Mme Demoron, fabr! bourses, rue Saini-Denis, 311, à Paris: M. Delmal tier-embalieur, rue des Vieux-Augustins, 4, à Pal bessurne, à Dunkerque; M. Dubois, rue Saint-Louis Batignolles; Mme Dehaye Henry, à Anisy-le-Châtéi Soissons ; M. L‘umon, fayencier, rue Taranne, 3, 1, M.et Mnie Delahaye, quai de Lyonne, près du ponts treau ; M. Dubusc, employé, rue du Faubourg-Saini$ 52, à Paris ; Mme Deroyaume, rue Feydeaw, 7, à Pal la comtesse de Loines; rue Godot-de-Mauroy, 33,1 M: Demetz, rue des Martyrs, 23, à Paris; Mme De crétnière, rue Montmartre, 173, à Paris ; Mme Deri® veysprès Paris ; Mme Dubois, rue du Calvaire, 1% Cloud, Près Paris ; M. Duhamel, rue de Bercy. 36, rès Paris ; M:Delatre, chez M. Bigot, rue Saint-Laf à Paris; M. Duqüesnay, rue Hautefeuille, 9, à Mine Baudesson de Rièkebourg, rue du Gros-Of à Paris; M. Delondre, teinturier rue Feydeau | Mlle Delozane, à Silly-le-Long, près Nanteuil environs de Paris, Mme Drux, ruéChapial, 2, à Pat Dufresnoy, rentière, à Louvres, près Paris: Mme DA beau de-plomb de chasse, rue du Petit-Crutifix, tour Saint-Jacques, à Paris ; M. Domet, directeurs aux lettres, à Fontainebleau ; M. Dussotoir, teinturs cennes; Mme Dyvoire, rue du Faubourg-Saint-bel Paris; Mme Dejat, rue Neuve-Saint-Eustache, 8, 4 M. Drujon, propriétaire au. Plessis-Belleville, prét martin, aux environs de Paris: Mile Elisa Matth Aumaire, 57, à Paris; Mme Eymery, à Deuil, pré morency, aux environs de Paris; l'épouse de M. d papetier du roi, rue-Montmorency, au Marais, 40 ris; M. Edouard Muller, cocher, chez Mme la” audi Valençay, rue de PUniversité, 80, à Paris; l'épouse 404 rot, négociant en vins, rue de Bercy, 44, à Bercy, pr M. Ferdinand Bertaux, cultivateur, à Menerval, pr | nay-en-Braye; Mme Follet, rue des Moulins, 19 ’à Gt en-Braye ; M. Fleury, marchand de bestiaux à la ol Saint-Denis, près Paris; Mme Firmin, chez M. Mofll chand épicier, rue Charonne, 92, à Paris ; Mme Fou N.-Sainte-Catherine, 21, à Paris ; M. Fourdraim, rl Antoine, 50, à Paris; Mme Florence, jardinière, rutll Palais de Justuce, 5. à Paris: l'épouse jou ciant en vins, rue d'Anjou-Saint- Honoré . NE Guihert, rue de PHôtel-de-Ville, 90, à Paris ; M, Genall lie-Mericourt, 20, à Paris; M. Gus, cordonnier-boill Miromenil, 10, à Paris ; M. Gilet, rentier, vieille rue 0 20, à Neuilly,sur Seine, près Paris ; Mme Guérin,ruell pinière, 60 his, à Paris; M. Gros, imp. ruede Cléry, 4514 Mme Guérin, à Triel, près Poissy, aux environs dés M. Gilet, cultivateur à Montmagny, près Paris; Mme val, place de Grève, 9, à Paris; l'épouse de M. Guer%# L ger, à Lagny, près Paris ; Mme Gaspard, rentière, gril de Passy, 31, à Passy, près Paris; M. Gérard Tr" brasseur, chez M. Brunin père, Croix place, {1, à Mo ique), Mlle Gervais Clémentine, rue de l'Eglise j Cloud, près Paris ; M. Celle, marchand de vin, à l'en} nérale, à Paris; M. Gombert, rue Transnonain, 11, 0 4, à Saint-Cloud, près Paris ; Mme Guyon, en M. Grosjean, fabricant de chaises, rue de Bercy, 8, ” . l M. Grangé, peintre d'histoire naturelie,cour Sainte-0} 9, au palais de justice, à Paris; Mme Gossin, a le-Roy, près Paris; M. Hy, imprimeur, rue du ( 5 36, à Paris; M. Hyman, rentier, grande rue dés 67, à Belleville, près Paris; Mme Hocauart, di Jacques, 64, à Paris ; Mme Hetz, marchande de vin, LA | HISTOIRE GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE _ DES ANOMALIES DE L'ORGANISATION. mes She re ES PARIS. —IMPRIMERIE DE COSSON, RUE S,-CERMAIN-DES-PRÉS) N° 9: PRÉFACE. XV nérales , de leurs lois , et, autant qu _. est possible : de le faire, dans l'état présent de Ja science , de leurs causes. Enfin, dans la cinquième et Fe . : je ; _ déduirai des faits, des rapports généraux et des lois * établies dans les parties précédentes, un grand nombre d'applications, soit à la physiologie et à l'anatomie, soit à la zoologie et à la philosophie na- turelle, soit même à diverses rapobes des sciences médicales. > L Pa BA DRE rent oo CU IEUT PT IEEE due es 3 à 2.D5 25 Lx rene En rremarmerennhrr ten terre gere. HISTOIRE GÉNÉRALE a PARTICULIÈRE _ DES ANOMALIES = DE L'ORGANISATION . CHEZ L'HOMME ET LES ANIMAUX , _ OUVRAGE COMPRENANT DES RECHERCHES SUR LES CARACTÈRES , LA CLASSIFICATION, L INFLUENCE PHYSIOLOGIQUE ET PATHOLOGIQUE ; LES RAPPORTS GÉNÉRAUX, LES LOIS ET LES CAUSES DES MONSTRUOSITÉS os. DES VARIÉTÉS ET VICES DE CONFORMATION , TRAITÉ DE ns ee Par M. Isipore GEOFF ROY SAINT-HILAIRE , Docteur en. médecime, professeur de zoologie et d'anatomie énérale à ; Re SE 5 £ FE énée royal de Paris, aide-naturaliste de zoologie au Muséum royal d'histoire naturelle, membre de la Société d'histoire naturelle de Paris, des Sociétés royales des sciences de Lille et d'Arras, du Muséam d'histoire _: naturelle de Douai, etc. TOME PREMIER. AVEC ATLAS. PARIS, J.-B. BAILLIÈRE, LIBRAIRE DE ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE , RUE DE L ÉCOLE DE MÉDECINE, No 13 bis. LONDRES , MÊME MAISON » 219; REGENT-STRELT « rss AU DÉPÔT DE LA LIBRATRIE MÉDIGALE FRANÇAISE, 1832 ——_— BEN AN = ©) DA ES) s t © > “= < E > O Q ti a. = + A CAROLO DARWIN FRANCIS CVS DARWI N + .. ce: % .. 0-0 ) jun ro. s ES ER te Pro" 6 * Los Î , se Lis # ” ose . eh |) ee se ÿ id PEL éd es ; à 2. no CO | LP? È . | NN, ; A *,i xs [a ART - DE ., ns « { 0 h. — .. à Fa SL > © À £ ET MARS | Q\\lL Ki 2 ne di n [} ; Teens. Re : i , nee à n A : \ 9 = ce LAS. : WA ESS pe A: PS NE # :::: > \ 5 a”. ME . A 2 > Ss LE LC = £ KZ ï o : “À N eo à er U SE ; 4 a : [ RQ vo À S “9 LA | \E x eo : ; & ‘A. fl .… Ÿ: \ *. PO | re NN: | ; ; | * % \ se | he 4 I VW. AN A lo, AN * n° Ne. \ 4 ) 2 LS Q /) A / s a \\ 7/1 £ A | 4 N Nù N k R es. / 5 Et L] 1/1 fi RD PHILOSOPHIE ANATOMIQUE, A L'AUTEUR DE LA 8 è # SON FILS ET SON HE, | L. GEOFFROY SAINT-HILAIRE ; é è AU LEE EL RES pepe pannes | mt ie eo à sie elles sont moins imparfaites. 4 4 Re + > D en Es lo est tud b FE science physique Sésuié saiinlien aide deux ordres de faits :les faits particuliers ; que: ‘révèle l'observation ; les faits généraux ; que le raisonne- .ment fait découvrir. ÆEmbrassés dans de communes études , ils se fécondent, se vivifient mutuellement. Gonsidérés isolément , les premiers ne $eraient-que de stériles matériaux, les seconds, que de futilés | hypothèses. Une science ne saurait pas plus exister sans les uns ou les autres , qu'un raisonnement sans PÉFFS © HE E: 3 prémisses ou sans conséquences. A'ces deux ordres de faits doniiise compose toute science, au double besoin qu'elle a d'étudier les dé- tails -et de les généraliser ; correspond une double tendance que: nous révèle d'une manière positive l’histoire de toutes les branches très-dvancées des connaissances humaines, et dont toutes les ‘autres présentent déjà des indices d'autant plus AS tes ‘Ainsi, dans toutes les branches des tend dés de détail étant extrêmement nombreux , "et Cha- -cune: d'elles ayant une marche, un but, ün mode di Done qui lui sont-propres, il devient néces- ‘saire , à mesure qu elles se per! fectionnent, que lon Niij PRÉFACE. s'en partage l'étude : plus s'agrandit le cercle des connaissances humaines, et plus il devient impos- sible d'en embrasser l'immense étendue : plus la né- cessité d'une division se fait sentir. Ainsi la phy- sique, à mesure que les faits se sont multipliés, a dû se partager en branches, qui toutes ont aujour- d'hui leurs observateurs spéciaux. De même, l’his- , toire naturelle, après s'être divisée en trois vastes sections, s’est de nouveau subdivisée en un grand nombre.de rameaux secondaires ; et c'est à peine si parmi les naturalistes distingués de notre époque, on en peut compter quelques-uns dont les recher- ches s'étendent à l’ensemble du règne végétal et sur- tout du règne animal. Enfin , l'anatomie elle-même s'est fractionnée à mesure qu’elle s’est enrichie ; et il est devenu impossible d’embrasser dans de com- munes études l’immense étendue de l'anatomie des- criptive , de l'anâtomie chirurgicale , de l’anatomie vétérinaire, de l'anatomie des tissus, de l'anatomie pathologique, de l’embryogénies$ de l'anatomie com- parée , enfin de l’anatomie philosophique, conquête toute récente encore et due aux travaux contem- porains. D'un autre côté , en même temps qu’une science, . par l'accroissement numérique de ses faits parti- culiers, tend à se diviser, d'autres progrès lui font éprouver un autre besoin , lui impriment une ten- dance en apparence contradictoire : celle d’une as- _Sociation avec toutes les branches analogues des Connaissances humaines. A mesure qu’elle s'élève à PE Te OP PRÉFACE. A, x - des généralités plus nombreuses et plus vastes , Pine tervalle , d'abord immense, qui l'isolait, se ‘comble ets taélaoë peu à peu; et bientôt une alliance intime, féconde, également utile à toutes, ne permet plus: de voir entre les sciences de même ordre que des rameaux distincts, mais étroitement unis, d'une même tige. Ainsi, par la grande Loi de l'attraction newto- nienne, l’histoire tout ière des corps inorga- niques repose sur des bases communes et ne semble plus qu'un vaste et immense corollaire du même principe. L'étude des êtres organisés , plus variés , plus complexes , modifiés à dois instant par les phénomènes encore inexpliqués de la vie, n’a pu être embrassée dans une aussi haute généralité ; mais défà des principes communs à tout le règne animal, à tout le règne végétal et même à l’en- hé des deux règnes organiques , sont les ma- gnifiques préludes des succès futurs. Ajouterai-je que déjà même il est peut: -être permis d’entrevoir l'instant de haut progrès scientifique où, par les lois des courans , un admirable lien s ésirire sur la nature entière, et où se trouvera réalisé cet enchai- nement de toutes les parties du grand ensemble, vers lequel tendent depuis si long-temps les efforts 2 prématurés d’esprits audacieux ? | Ainsi, toute science tend à se fractionner, à se F: viser pour l'étude des faits de détails ; à s'unir , à s'associer ; pour la recherche des faits généraux. Ses Progrès ont été 0 ou seront l’œuvre d’une heureuse dibision du travail entre un grand nombre d’hom- * FENTE x PRÉFACE. mes spéciaux ; et d'une association , d'une coordina- ion éclairée de tous les efforts vers un but commun. Cette division , cette association, par lesquelles ont passé toutes les sciences parvenues aujourd'hui à un hant degré de développement, et vers lesquelles doivent tendre toutes les autres, sont-elles possibles _dès-à présent, pour la byanche de noë connaissances | qui est relative à l'étude des anomalies de Forgani- sation? J'ai pensé qu'il en était ainsi ; et cet ou- vrage est le fruit de travaux entrepris et continués depuis plus de trois années pour arriver à ce double résultat. 5 | | : J'ai tenté en effet de rassembler en un corps de doctrine d'immenses et précieux matériaux restés tropsouvent épars et sans liaison entre eux comme sans profit pour Jla:science. J'ai cherché et je crois avoir réussi à démontrer que lensemble de nos connaissances sui les'anomalies, où pour employer dèsàprésentlenom quejeluidonne dans cet ouvrage, la tératologie ne peut plus être considérée comme une section de l'anatomie pathologique; qu'on ne saurait non:plus voir en elle un simple rameau , ni de la physiologie, ni de l'anatomie philosophique ; ni de lembryogénie , ni de la zoologie; qu'elle à avec toutes ces: sciences des rapports presque également intimes , sans. pouvoir être confondue avec aucune d'elles; qu’elle constitue par conséquent une bran- che particulière, une science distincte, dans ie sens spécial qu'on à donné à cemot. Ges propositions PRÉFACE, x] seront, je crois ponvoir le dire, établies d'une manière incontestable dans cet ouvrage , où je mon- trerai quelles bases, quels principes , quelles formes doivent être propres à la tératologie ,.et où je trai- “erai de cette science nouvelle sous trois, points de vue , en présentant les faits particuliers qui sy rap- | portents ; les faits généraux, les règles, les lois qui peuvent être déduites de ces faits particuliers ; enfin, les applications très-nombreuses qui peuvent être faites des uns et des autres à presque toutes les _bränches des sciences z00logiques et Me: sciences médicales. Par les recherches dirigées vers ce. dernier but, après avoir étudié les Rte dans ‘leurs es tions spéciales , et établi les lois et les rapports géné- Taux auxquels peuvent 5€ ramener tous les faits par- | À üculiers, ; je. montrerai comment ces lois et ces rap- ports ne sont eux-mêmes que des corollaires des lois les plus: énérales de l'or anisation ; comment, parmi 8 8 P les théories proposées dans ces mice temps, toutes celles qui ne sont pas applicables aux anomalies, ne de sont pas non plus à l’ensemble des faits, NOrMAUX , et-doivent être relépuées au : rangs des. comment, au contraire, plusieurs principes , SRE encore sur des bases peu solides par l'étude des faits normaux, ‘troû nt dans celle des anomaliés Jeur démonstration . complète. Et comme la tératologie, dans les mille et mille faits qui lui appartiennent, embrasse toutes les < 1 5 INTRODUCTION. et des théories qui ne reposent pas sur les faits de simples observations et des systèmes hasardés , ne peuvent être honorés du nom de science ; ‘et l’on peut dire, sans nier ni le mérite ni l’utilité des notions que nous ont transmises un grand nombre d'auteurs , que la tératologie est encore, après tous leurs essais, une science nouvelle, et que la création en est due presque entièrement aux anatomistes contemporains. Avant eux, une multitude de faits avaient été recueillis; de graves questions avaient été soulevées ; des hypothèses plus ou moins satisfaisantes , des théories plus ou moins ingénieuses avaient été proposées : mais, à quelques exceptions près, des observations sans authenti- cité, admises sans défiance , et commentées sans discerne- ment ; point de direction philosophique, point de but dé- terminé; nul ensemble dans les vues, nulle liaison entre les résultats déjà obtenus; en un mot, des-essais plus ou moins heureux, de simples études;ét non des travaux vraiment scientifiques, voilà ce qu’on remarque dans. [a plupart des ouvrages antérieurs à notre siècle. Le génie et la science profonde de Haller, ses vues éle- vées ét son immense Crudition, n ’ont pas toujours mis Ce grand physiologiste lui-même à l’abri d'erreurs que per- sonne ne commettrait plus aujourd'hui; et plusieurs pas- sages de l’excellent traité De Monsiris présentent, d’une manière frappante , le cachet du temps où il a été composé. C’est que les efforts de Haller, comme ceux de ses con- iemporains, devaient échouer devant des obstacles alors complètement insurmontables. Son époque: pouvait bien préparer les bases, de [a science , et recueillir pour l’avenir de riches et précieux matériaux : elle le pouvait, et elle l’a fait : mais il ne lui appartenait pas d’ aller plus loin. Avant que les connaissances que l’on possédait sur la monstruo- sité pussent revêtir un caractère véritablement scientifique , (à Ê è B À Ë L 4 ou del NU nu; dd. je Rs res INTRODUCTION. : 3 avant que la tératologie pût être créée, c’est-à dire, avant Que les faits qui la composent pussent être coordonnés et Compris, il fallait de toute nécessité que l'embryogénie eût révélé les véritables lois du développement des Organes, et que l'anatomie comparée füt entrée dans cette direction nouvelle et philosophique où nous la voyons aujourd'hui marcher avec tant de succès et d'éclat. | M C'est À un fait capital , et qu’il importe de poser dès le dé but de cet ouvrage, La tératologie ést née après toutes les autres branches de la grande science de 'organisation, parce qu'elle devait émprunter à chacune d’ellés l’une de ses bases. Elle constitue présentement un dernier progrès, préparé par les travaux de plusieurs siècles , mais qu’il n’était donné à aucune époque $ là nôtre exceptée , de réaliser > ét peut-être même de prévoir. Telle est ;eneffet, Ja marché constante dé l'esprit humain : une découverte déjà faite ést toujours le: chemin d’une découverte nouvelle : chaque vérité arrive x Son tour dans l’ordre des temps, comme dans une chaîne - Chaque änneau conduit à l’anneau qui le suit; et les sciénces elles-mêmes se lient entre elles par des rapports de subôr= dination ; et; si je puis parler ainsi, de filiation, qui ap- paraissent quelquefois avec évidence , mais que souvent une analyse exacte peut seule révéler: < Cès rapports de filiation, essayons de les déméler et de les suivre au milieu des divérses phases qu'a présentées I _tératologie; cherchons à apprécier l’influénce qu'ont exer- - Cée sur elle les progrès successifs dés autres sciences de l’or- Sanisation , subordonnées elles-mêmes aux idées générales, tour-à-tour superstitieuses el philosophiques , qui ont do- Miné dans chaque époque. Par là nous concetrons pour- quoi la science dés monstruosités ; presque stationnaire pendant plusieurs siècles, à brillé tout à coup d’un vif éclat ; Pourquoi les mêmes découvertes ont été Souvent : rat : 4 4 # RE 4 à *Æ ..… 4 è INTRODUCTION. æ RARES ON FENTE faites à la fois par plusieurs auteurs, et sur plusieurs points de l'Europe ; pourquoi, enfin, les conséquences de faits anciennement connus, après avoir échappé pen- dant long-temps à tous les anatomistes, sont devenues presque en même temps évidentes pour tous. Sans doute, par cette étude curieuse et instructive du passé, il nous sera donné de comprendre mieux l’état présent de la science, et d’entrevoir, peut-être même de hâter sonavenir. L'histoire de la science des monstruosités nous présente trois périodes, marquées par une tendance particulière des esprits, et que je vais chercher à faire connaître par leurs traits les plus saillans et les plus caractéristiques. ne. mur T D hr MAÉ AM Le LE Des. observations vagues ;, incomplètes , recueillies au hasard; des ouvrages où! l’on voit à peine briller une vé- rité utile au milieu de cent erreurs grossières; les plus absurdes préjugés admis sans hésitation , et de nouvelles preuves apportées sans cesse à leur appui; des explications enfantées par la superstition, et toujours dignes d’une semblable origine : tels sont les tristes caractères de Ja première et de la plus longue des trois périodes dont j’ai à présenter le tableau. Cette période, que l’on pourrait distinguer par le nom de fabuleuse, ne se termine pas au temps d’Ambroise Paré, comme on pourrait le conclure de remarques faites dans plusieurs ouvrages modernes. Tout le dix-septième siècle, et peut-être même les premières années du dix-huitième ; doivent être rapportés à cette longue enfance de la science, Il est vrai qu’à cet époque, et même beaucoup plus tôt, la science possédait déjà quelques observations intéres- santes (1); mais ce n’était [à que de rares exceptions, aux- (x) La plupart ont été publiées dans les Ephémérides des curieux de la PÉRIODE FABULEUSE. 9 4 quelles la plupart des anatomistes faisaient à peine atien- | # tion, ou dont ils ne s’occupaient que pour donner du fait * Nouveau quelque explication ridicule ou bizarre, puisée dans les idées superstitieuses qui dominaient alors tous les | . €sprits. En effet, pour les auteurs du dix-septième siècle, comme pour ceux des époques précédentes , les monstres | sont des prodiges destinés à faire éclater la gloire de Dieu : "4 ou des preuves de sa colère, présageant quelqué calamité , publique (1). D’autres, en admettant cés deux classes de monstres, en ajoutent quelques autres dues à l’opération du démon, qui peut, disent-ils, faire paraître monstrueux un enfant bien conformé, et même produire de véritables accouchemens monstrueux , soit en substituant au véritable ' enfant un monstre apporté d’ailleurs, soit en faisant glisser dans la matrice des causes de monstruosité (2). 4 + On ne s’étonnera pas que , dominés par de telles croyan- | ces, restes des superstitions du moyen âge, les auteurs du . Æ _dix-septième siècle approuvent presque unanimement la | barbarie des lois grecques et romaines qui condamnaient à mort les enfans affectés de monstruosité (3). Mais, ce qui PORT PT Je nature, et surtout dans l’ l Histoire et les Mémoires de l’ancienne Académie des sciences. On les trouvera toutes citées dans le cours de cet ouvrage. (x) On se plaisait alors tellement dans ces idées, seule philosophie de la science de cette époque, que plusieurs auteurs se sont amusés à les exprimer en vers. Je citerai comme exemples deux de ces maxi- mes ou aphorismes versifiés, mais bien peu poétiques : nr Re de are Portendit.iram quoülibet monstrum Der. Monstrum omne belli tempore extat crebrius. PC Latin (a) Poyez Forruxro Licert, plus connu sous le nom de Lrcervs ; Traité des monstres , pag: 251 et 252, Ce traité, publié pour la pre- Se D ITS y de . Mière fois en 1616 , à été rélmprimé avec des additions en 1634 et PPT NETS € 1665. Nous le citons ici et partout d’après Ja traduction française MPrimée en Hollande en 1708- & LES "6 (3) Les lois des douze tables ofdonnaient à Rorhe la mort de tous 6 INTRODUCTION. pourra paraître singulier dans le siècle éclairé où nous vi- “vons, C'est de voir, dans quelques ouvrages du temps, ces lois, plus absurdes encore que cruelles, justifiées par de prétendues considérations philosophiques. Il est aussi im- possible de ne pas éprouver quelque surprise lorsqu'on voit Jean Riolan, l’un des hômmes les plus distingués de son époque, établir, comme une nouveauté hardie, que l'on peut se dispenser de faire périr les sexdigitaires, les macrocéphales , les géants et les naïns,, et qu’il suffit de les reléguer loin de tous les regards (1): Ainsi Riolan , en leur faisant grâce de la vie, les exile du moins de la société , n’osant pas sé dérober entièrement au joug des préjugés et de la superstition qui pesaient sur ses contemporains. Tels étaient l’esprit et les doctrines qui régnaïent encore universellement au dix-septième siècle : telle était l’ influence qui présidait alors aux observations et aux travaux sur la monstruosité, Les exemples que je viens d'indiquer suffi- sent sans doute pour donner une juste idée.de celte époque et pour en exprimer le véritable caractère, Je crois inutile de puiser d’autres citations dans les anciens ouvrages , où - les personnes qui se plaisent à ces recherches Due cu- les monstres. Plusieurs empereurs , entre autres Constantin , remirent en vigueur cette disposition d’une loi barbare , que les anciens Ro- mains avaient empruntée aux Athéniens , et qu’ils appliquaient sur- tout avec une grande rigueur aux hermaphrodites. (1) Quant aux monstres faits à l’image du diable, ajoute Riolan , il faut, si on les laisse vivre, les tenir constamment enfermés et cachés dans une chambre. Enfin il en est d’autres qui, moitié hommes et moitié animaux, font injure à là nature et'au genre humain (naturæ €t Seneri humano facit injuriam) : CeUx-Ci doivent être au plus tôt mis à mort, — Voyez, dans la dissertation De monstro nato Lutetiæta. D. MDCY (Paris,1606), le chapitre intitulé : 4x, Romanorum præcepto, monstra inter fici debeant 2 L . PÉRIODE POSITIVE. # rieuses qu "instructives ,: peuvent trouver une foule de faits | et de raisonnemens non moins singuliers... La seconde période , dont le nom de période positive ex- prime assez bien le caractère général, comprend environ la première moitié du haine siècle. Son ensemble nous offre un spectacle beaucoup plus satisfaisant : les pro- grès vers le bien sont évidens. Sans doute, de fausses expli- cations exercent encore leur fâcheuse influence sur les hommes les plus distingués de ce temps ; sans doute, les pré- jugés du sièele précédent n’ont point encore entièrement disparu devant cet esprit d'examen et de sage critique qui _ forme l’un des caractères de l’ ‘époque suivante : mais déjà l'importance de l'observation commence à être comprise , pa. et un grand nombre de faits sont recueillis avec soin et exac- titude. A la vérité, la plupart-des anatomistes qui se: livrent à des recherches sur les monstres y sont portés moins par un véritable sentiment de leur utilité que par un intérêt né de la curiosité et de ce goût pour la nouveauté, qui est si naturel à l’homme. Habitués à la vue de certaines formes, n° apercevant pour ainsi dire dans tous les individus d’ une l même espèce qu’un seul et même individu , ils s ’étonnent | _à l’apparition de ces formes insolites, de ces combinaisons _ nouvelles qu'il leur arrive quelquefois de rencontrer , et bientôt de l’étonnement ils passent à l'intérêt : ils se com- plaisent dans un spectacle tout nouveau pour eux, el no- tent avec empressement toutes les différences, toutes les anomalies ju ‘ils observent. La science , qui profite de ces | travaux, n’en est donc point les but Du . de. tels observa- Leurs ne sont point animés. d’un zèle véritablement. scienti- . 4 leurs sentimens ; leur plaisir. sont seulement ceux Au'éprouve en arrivant dans des montagnes escarpées ; en *Percevant autour de lui des traces de bouleversement, le TL EN : nd mn, 8 INTRODUCTION. à + L k We: x " + ' # ir \ à “: : pe Dose ee voyageur qui long-temps n’avait eu sous les yeux quele spec: tacle beau , mais un peu monotone , d’une tranquille vallée. À l'aspect de cette nature des montagnes, au milieu de ces immuables monumens du monde primitif, l’âme de l’habi- tant de nos villes ne peut se défendre d’une vive émotion; un genre de sensations , de jouissances jusqu'alors incon- nues, naît pour lui de la contemplation d’un tableau dont la magnificence surpasse tellement les merveilles de nos arts. Mais qu’il y a loin de ces impressions vagues, fugitives , de cette admiration sans résultat, aux méditations dans les- quelles le même tableau entraîne la pensée du géologue ! Lüi aussi il admire : mais, de plus , il comprend, il s’ex- plique le spectacle qu’il a sous les yeux; il y puise une instruction profonde : chaque site nouveau , chaque acci- dent de terrain lui révèle un fait de Fhistoire de la création: et quelquefois même , lisant le passé dans le présent, il se reporte vers ce monde antique qui a précédé l’homme de tant de siècles , et assiste par la pensée à la formation de ces débris gigantesques de l’ancien ordre des choses. Je viens d'exprimer, et j’ai cherché à rendre sensible, par . une comparaison dont la suite de ces considérations histo- riques montrera toute la justesse, le véritable caractère de la plupart des travaux tératologiques publiés pendant la première moitié du dix-huitième siècle. Toutefois , ceux de plusieurs membres de l’Académie des sciences de cette époque, Méry, Duverney, Winslow, Lémery, Littre, et de quelques autres anatomistes français et étrangers, doivent être distingués honorablement. Non-seulement on trouve dans les écrits de ces hommes justement célèbres des faits bien observés; mais des remarques judicieuses en font presque’ toujours ressortir l'intérêt, et déjà de vives atta- ques, dirigées Contre les anciens préjugés, attestent un progrès rapide vers la vérité. Aux explications des phéno- TB me à er PE] TS D RE HART de EE ne nue te mm SEA prenne AT L' PÉRIODE POSITIVE. mènes de la monstruosité admises par la superstition de l’époque précédente , on cherche à substituer des théories qui s'accordent avec les faits, etque la raison puisse avouer. Les causes de la moristruosité occupent surtout vivement les esprits : beaucoup d'erreurs sont admises s car les faits sont encore trop peu nombreux pour que de premiers essais puissent être heureux; mais du moins on reconnaît que la plus grande difficulté réside dans cette question : si les monstres sont originaitement monstrueux , OU si la mons- truosité est acquise, accidentelle. Lémery et Winslow sur- tout consacrent à sa solution une suite de mémoires im- portans ; et commencent avec éclat des débats qui ne sont point encore entièrement terminés de nos jours (1). Enfin, au milieu de ces efforts pour embrasser dans une théorie les faits de la monstruosité, on commence aussi à soupconner l'influence heureuse que leur étude peut exercer sur les sciences anatomiques; et quelques essais d'application à la physiologie sont faits d’une main peu sûre encore , mais cependant avec un succès réel. sd: Ces tentatives, où se montrent un amour vrai de la science et un sentiment réfléchi de l'importance des études de la monstruosité, lient d’une manière intime les travaux des savans aCadémiciens à ceux dont il nous reste à tracer le tableau , et nous conduisent naturellement à la troisième + période: Celle-ci, que je nommérai période scientifique, s’6- tend depuis le milieu du dix-huitième siècle jusqu'à nos jours, et pourrait être elle-même subdivisée en plusieurs époques; tant les rapides progrès de la science ont laissé un vaste intervalle entre ses commencemens et$a fin. . (1) A. la fin de la première moitié du dix-huitième siècle; on Pouyait déjà compter plus de trente auteurs qui, eussent pris part à Ces débats, Le plus grand nombre d’entre eux s'étaient prononcés Pour Ja monstruosité accidentelle. RE me © De ça A 10 : - INTRODUCTION. Après des travaux qui n’ayaient rien de scientifique ni dans leur. but, ni dans leurs moyens , ni dans leurs résul- lais, nous venons de voir des travaux nés quelquefois d’un intérêt de curiosité, mais cependant utiles à la science , ou , en d’autres termes, scientifiques dans leurs moyens et leurs résultats, quoique ne l’étant pas toujours dans leur origine ef leur but. Dans la troisième période , sauf quel- ques exceptions rares el peu honorables pour leurs auteurs, nous ne trouvons plus que des travaux entrepris aussi bien qu’exécutés dans les vrais intérêts de la science. Les faits sont recueillis avec plus de soin encore que dans la seconde période : leurs conséquences sont mieux déduites, leur valeur est mieux sentie. Haller, qui déjà avait enrichi la science des monstruosités de plusieurs observations impor- tantes ; lui fait faire un mémorable progrès par la publica- tion de son traité De Monstris, Cet excellent ouvrage, qui signale le commencement de la troisième période, est un résumé des connaissances de cette époque, dans lequel l'auteur montre, avec une science profonde et une im- mense érudition , un esprit de sage critique inconnu avant lui. Beaucoup. de faits sans authenticité, jusqu'alors admis avec, une aveugle confiance, sont rejetés comme faux ou désignés comme douteux. Toutes les hypothèses imaginées Par les physiologistes sont exposées avec clarté, et quelques- unes discutées avec talent. En un. mot, par son traité De. Monstris, Haller renouvellé Ja science des monstres, comme. il renouvela, quelques années après , par ses Ele- ment&; laphysiologie elle-même, Toutefois je donnerais une fausse idée de cet ouvrage si je ne disais que Haller, en résumant les travaux et en Expo- sant les opinions des auteurs qui l'avaient précédé , paraît avoir peu cherché à enrichir la science par ses propres re- ES ee RS EE D For ie ou RUES PÉRIODE SCIENTIFIQUE. me: cherches, On le voit plutôt, dans son traité De Monstris , Savant et habile commentateur qu’auteur original. Il se borne en effet à donner quelques descriptions anatomiques de monstres, qui, à la vérité, peuvent être regardées comme des modèles du genre , et à appuyer de quelques . Preuves nouvelles des opinions émises avant lui. Le service que Haller a rendu à la science consiste donc moins à l’a- voir enrichie de faits remarquables et de théories nouvelles qu'à l'avoir débarrassée des erreurs que lui avaient léguées les périodes précédentes; moins à lui avoir imprimé une impulsion rapide qu’à l'avoir affranchie des entraves qui __ s’opposaient à son avancement. - Aussi ne voyons-nous pas qu'après Haller la science alt fait des progrès bien rapides. Sans doute, profitant de l'exemple et des lecons de ce grand maître, les anato- Mistes mettaient un louable empressement à recueillir les faits , les observaient avec soin, les faisaient connaître par des descriptions pleines d’exactitude et de précision , com- mencçaient à les rapprocher des cas analogues déjà connus et à les comparer avec eux, enfin cherchaient à en déduire quelque conséquence favorable ou contraire aux idées déjà É PASS + en.un mot ils faisaient tout ce qu'avait fait le mat- We: 1ls1le continuaient ; ils marchaient tous dans la même direction; mais, faute d’une impulsion donnée à la science, nul ne. tentait d’aller plus-loïn que lui. . SES Gette époque n'est cependant pas sans intérêt pour l'his- toire. de Ja science. Gest alors que l'utilité de l'étude des monstres pour l'avancement de la physiologie commença à être généralement comprise, Dès la fin de la période pré- cédente , quelques savans distingués, voulant combattre des idées récemment émises, ou bien eux-mêmes créa- teurs de. théories nouvelles, avaient imaginé de demander aux faits de la monstruosité des preuves à l'appui de leur # 19 : INTRODUCTION. opinion; et le succès avait couronné leur attente, Cepen- dant on n’avait encore que peu de confiance dans de telles preuves; et ceux qu’elles condamnaient, ne faisaient aucune difficulté deles nier, lorsqu'ils n’avaient point d’autre réponse à leur opposer. Ainsi, Vogli ayant publié la description d’un Acéphale et annoncé l'absence du cœur, Vallisneri , son maître, ne pouvant expliquer un tel fait, prit le parti de le déclarer faux, quoique deux anatomistes distingués, Val- salva ct Bianchi, eussent assisté à la dissection du monstre. Au reste, je dois le dire, l'esprit de doute que Vallis-- néri montra dans cette occasion et dans plusieurs autres, et qui la fait appeler par Haller Cautus homo et difficilis , ne doit pas lui être imputé à reproche. Avant la publication du traité De Monstris, un petit nombre d'observations dis - persées dans plusieurs recueils, publiées en diverses langues et dans différens pays, composaient toute la science : on possédait donc à peine quelques moyens de vérification pour des faits qui, à cause de leur nouveauté et de leur intérêt même, ne pouvaient être admis, tant qu’il restait la moin- dre place au doute , tant que des preûves cértaines n'étaient pas produites. ‘ Ainsi, à l époque que je viens de rappeler, par cela même que la science était pauvre, il lui était difficile de tirèr parti des faits nouveaux dont on venait à enrichir. Mais il n’en fut plus de même dans la troisième période, Haller ayant pris la peine de recueillir presque tous les faits connus de son temps , de les rassembler dans son ouvrage, de les classer avec méthode, les récherches HEogépht: ques devenaient faciles et sûres. Des moyens dé vérification étaient mis à la portée de chacun : les résultats d’ane ob- sérvation avaient pour garans ceux de toutes les observa- tions de même ordre; et c’eût été se montrer par trop scep- tique que de rejeter un fait lorsqu'on le voyait consigné à Frans = tre pe PÉRIODE SCIENTIFIQUE. 15 la fois dans plusieurs ouvrages écrits souvent dans des temps ou dans des lieux très-différens , et quelquefois même sous l'inspiration d’idées théoriques opposées. : ., : L'ouvrage de Haller ayant donc appelé sur les faits de la monstruosité une confiance qu’on n'avait pu leur attribuer auparavant , on ne révoqua plus en doute l'importance de leur étude pour les progrès de la physiologie, et de nom- breuses applications furent faites à cette science. L'absence _ da cerveau et de la moelle épinière chez les Anencéphales, qui cependant peuvent vivre quelques heures hors du sein de léur mère , celle de la tête toute entière, du cœur et d’un grand nombre de viscères chez les Acéphales : l'imper- foration de la bouche, l’interruption de l’æsophage : tels ‘sont les faits que les anciens physiologistes ont le plus sou: vent appelés à l’appui de leurs théories. Cependant, quelque parti qu’ils aient su en tirer, jamais ils n’ont soupçonné la richesse de la mine qu’ils venaient d'ouvrir; jamais ils n’ont . su voir dans les phénomènes de la monstruosité des expé- riences que la nature nous donne toutes faites , en prenant elle-même le soin d’écarter ces nombreuses causes d’erreur qui ; dans les cas ordinaires, viennent compliquer et voiler les résultats obtenus. | - Disons le même : c’est dans ces dernières années seulement qu’on a compris le véritable point de vuc sous lequel doit être embrassée l'étude physiologique des monstruosités. Plus tôt, un tel progrès était absolument impossible , non- seulement ai que les faits n’étaient point encore assez nombreux, mais sartout parce que des opinions erronées et des hypothèses douteuses compesaient alors toute la phi- Jlosophie de la science. Or, pour que des faits d’un ordre nouveau puissent fournir denombreuses applications , pour qu'ils puissent être élevés à toute leur valeur comme preuves scientifiques , deux conditions sont indispensables : la pre- "in - TAN PRES lof ie 14 INTRODUCTION. mière ; déjà remplie avec succès par Haller, est que cés faits Soient eux-mêmes bien prouvés; la seconde est qu'ils soient compris dans leur nature , et, s’il se peut, dans leürs causes. Or, jusqu’à présent, de nombreux essais, mais peu de résultats précis et utiles, voilà ce que nous à présenté l’histoire de la science. C’ést aussi à ce défaut de théories d’explications'exactés qu’il faut attribuer l’inutilité presque complète de la sciènce des monstruosités pour l'avancement de FPanatomie, soit avant l’épôque de Haller, soit même après la publicätion de : ‘ ° PE son ouvrage.-[l est à remarquer en effet , et c’est là un point historique très-digne d’attention, que la science des môns: trüosités , cultivée par les anatomistes les plus distingués de toutes les époques, est arrivée presque jusqu’à nos jours sans avoir rendu à l'anatomie aucun service réel et sighalé; car on ne peut regarder comme ayant éxercé une grande influence sur les progrès de l'anatomie, ni les secours indirects que l'étude des monstruosités a pu lui prêter en contribuant aux : progrès dé la physiologie, ni même les faits nombreux, Maïs toujours stériles et sans résultats, que les auteurs avaient consignés dans leurs ouvrages, Ces faits, riches et précieux matériaux, renfermaient sans doute le germe de grandes dé- couvertes : mais cé germe ne pouvait se développer que lors- qu'un grand progrès scientifique serait venu le fécondér: ef ce progrès, C’est presque entièrement aux recherches en- treprises de nos jours par plusieurs auteurs francais et alle- mands qu’én doit être rapporté l’honneur. | Les rèchérches que je rappelle ici, quoique étrangères par leuf pêint de départ à la science des monstruosités , Signalent pour ellé une époque mémorable. Je dois faire connaître en peu de mots le but où elles tendaient et l’es- prit qui léur avait donné naissance. Harvey ét les auteurs du dix-septième siècle, Häller et Cote LS observateurs se signalent dans l’une et d PÉRIODE SCIENTIFIQUE, 15 ceux du dix-huitième s'étaient occupés avec un immense succès de l’histoire anatomique de l’homme : on put croire un instant, au commencement de notre époque , que la Science était achevée, et qu'il ne restait plus qu’à glaner péniblement dans un champ où tant d'hommes distingués avaient prélevé de si riches moissons. Mais , dès la prémière année de notre siècle, Bichat crée une anatomie nouyellé; et, vers la même époque , la zootomie, jusqu'alors simple collection defaits , s’enrichit de théories, prend un Carac- au F PET TT è DRE HE L LE SR 12 Le $ LE: Ê Dai + ère philosophique , et s’élève au rang des sciences. Ainsi, prèsque en même temps, s’ouvrent deux routes nouvelles vers l&-connaïssance dé l’organisation , et bientôt d’habiles | ans l’autre par de brillantes découvertes. Ér = Te De tels succès devaient en enfanter d’autres. Encouragés par l'exemple, entraînés par la vive impulsion que tant d'efforts ont imprimés À l'anatomie, quelques hommes, doués dun génie vraiment éréateur, Veulènt sorlir de ées Voies si nouvelles encore, mais qui déjà ne leur sullisent plus. IIS comprennent que d’autres sciences, fondées ‘sur l'étude de lorganisation ; peuvent éncore étendre le do- maine de l'esprit humain! Lés faits Sont déjà connus et co- ordonnés ; leurs rappôrts $ént déduits et appréciés ; mais ces Hits et ces rapporté dépendent de lois générales qu’un vERo épais couvre encore. C'est cé Voile qu'il lporte de soulever. Bientôt des observations sont faites dans un nouvel esprit. Les faits déjà connus sont repris et étudiés ayes éctn: une méthode puissante leur. demande et en obtient des conséquences auxquelles personne n’avait jamais songé. L'homme adulte est comparé à lémbryon ; puis les ani- Maux sont comparés à l’homme adulte et à l'embryon : et de cette double comparaison , faite sous l’inspiration d'idées neuves ét philosophiques, naissent deux branches, dont SA ss eh >. ” #à RS Er PRE ne a 16 INTRODUCTION. l'existence était à peine soupconnée il y à vingt ans, et qui, aujourd’hui, dominent la science anatomique toute entière. L'une nous révèle les véritables lois des formations organi- ques; l’autre embrasse, dans leur immense étendue, les faits généraux de l’organisation animale considérée dans toutes les espèces et dans tous les âges. Toutes deux nous font de précieuses révélations sur l’essence des organes , sur la com- position intime des appareils : l’une nous fait assister à leur création , l’autre les décompose par une sigante analyse, et nous montre des élémens partout identiques , disposés suivant des règles invariables. Dès lors, l'embryogénie est placée sur ses véritables bases , et l'anatomie philosophique est créée. Nous venons de voir ces deux sciences naître de l’ana- omie générale et de l'anatomie comparée, telle que les avaient faites les premières années de notre siècle : nous allons les voir donner à leur tour naissance à la science des monstruosiiés. En effet, dans la marche constamment progressive de l'esprit humain, une découverte a presque toujours une double valeur : importante par elle-même , elle l’est encore par les découvertes qu’elle promet à l’a- venir, et dont le germe, caché en elle, se développera tôt ou tard. Ainsi, un succès obtenu est un pas vers de nou- veaux succès : plus nous avançons. dans la voie scientifique, et plus l'horizon s’étend devant nous : plus nous savons, et plus il nous est facile d'apprendre encore. L’anatomie philosophique, par la Théorie de l'unité de composition organique, nous avait montré les animaux composés de matériaux toujours semblables et toujours disposés suivant les mêmes loi$: elle nous avait fait aper- cevoir, entre les êtres des degrés les plus éloignés de l’é- chelle, des rapports curieux et inattendus; enfin , elle nous avait appris à né voir, pour ainsi dire, dans tous les animaux AR NAT ge #4 PÉRIODE SCIENTIFIQUE. 17 d'un même embranchement qu'un seul et même animal, et à distinguer , au milieu des diversités infinies qu'yintro- duisent le sexe , l’âge, l'espèce , ce fond commun dont la nature , fidèle à l'unité, ne consent presque jamais à s’écar- ter, Ces idées grandes et ingénieuses appartiennent essen- tiellement à notre époque : les travaux contemporains en ont seuls donné la démonstration, quoiqu'elles eussent été pressenties et admises par avance sur de vagues observa- tions par Aristote et quelques modernes , et quoiqu’on eût pu au besoin les concevoir a priori : car, si le créateur est un, pourquoi la’ création ne serait-elle pas une ? La possibilité de ramener le ram es monsires au type commun, était une déduction nécessair | dispensable de la théorie de l’unité de: composition or- ganique, Lorsqu’on reconnaissait que des classes entières du règne animal sont établies sur un seul et même type, il devenait difficile et presque absurde d'admettre l’exis- tence de plusieurs types dans une seule et même espèce, Cependant il ne suffisait pas d'établir théoriquement un fait aussi importants et, d’ailleurs la doctrine naissante de l'unité de composition , bien loin de pouvoir servir de base à d’autres théories, réclamait elle-même encore à celte époque de nouvelles preuves. L’anatomie philosophique ne devait donc que poser la question. Une Solütion fut de- mandée à l’embryogénie , et celle-ci répondit par la T'héorie de l'arrêt (1) et du retardement (2) de développement, (:) Voyez Mrckez, Handbuch der Pathologischen Analomie , t. I. (2) Voyez Grorrroy SAINT-HiLarre, Philosophie anatomique , t: IL. — Ÿ’aurai plus tard à citer un grand nombre d'auteurs qui ont adopté la Théorie de l'arrêt et du retardement de développément, et plusieurs Œui l'ont étendue et perfectionnée, Mais Je dois dire dès à présent que Pidée qui Jui sert de basé, avait été entrevue et indiquée pour quelques cas particuliers par Haller, par Gaspard-Frédéric Wolf, T, 2 e et facile, un corollaire in- | on isole gi - Pen 1 Der rer — qe enr ET 18 INTRODUCTION. La création de cette théorie signale une époque importante ar elle-même , et plus importante encore par les progrès ra- * pides qu elle annonce et prépare pour l’avenir. Jusqu'alors on n’avait vu dans les phénomènes de la monstruosité que des arrangemens irréguliers, des conformations bizarres et _désordonnées ; vain spectacle par lequel la nature prenait plaisir à se jouer des observateurs en s’affranchissant de ses lois ordinaires. La théorie de l’arrêt de développement montre enfin le vide caché sous de telles explications. Elle fait voir que jusqu'alors on s ‘était payé de mots, et qu’on ‘avait délaissé les faits, À l’idée d’êtres bizarres, irréguliers, elle substitue celle, plus vraie et plus philosophique, d'êtres Enr te dans leurs déreloppemens , et où des organes de âge embryonnaire, ‘conservés jusqu ’h la naissance , sont venus s’associer aux organes de l’ âge fœtaf, La monstruosité n’est plus un désordre aveugle , mais un autre ordre égale- ment régulier, également soumis à des lois; ou, si lon veut, c'est le mélange d’un ordre ancien et d’un ordre nouveau , la présence spnlanee de deux états qui, ordi- nairement , se succèdent l’un à l’autre. Dès ce moment, des faits de monstruosité sont liés entre eux; leurs r rapports peuvênt êlre saisis: leur valeur est comprise; un avenir, fertile en succès , s’ouvré devant les observateurs : enfin il existe une véritable science des monstruosités ; . et nous emploierons à l’avenir , à juste titre cette expression adoptée déjà par anticipation et faute d’un terme plus exact. En effet, l’ingénieuse théorie de l’arrêt de développement jette une vive lumière, sinon sur la cause efficiente dès monstruosités , au moins sur leur cause prochaine; et si elle ne nous donne pas immédiatement les par Autenrieth, et même bien plus anciennement par lillustre Harvey. . PÉRIODE SCIENTIFIQUE. 19 moyens de les expliquer, du moins elle nous les fait com- prendre dans leur nature et leur formation. Dès ce moment aussi, la science des monstruosités est liée d’une manière intime avec l'anatomie , et surlout avec celle de ses branches qui s’occupe de déterminer les lois du développement et l’ordre d'apparition de noS organes. Les = e L ° 7e ” monstres, d’après la nouvelle théorie, sont, à quelques égards , des embryons permanens; ils nous montrent à leur naissance des organes simples comme aux premiers Jours de formation; comme si la nature se fût arrêtée en che- min, pour donner à notre observation trop lente, le temps et les moyens de l’atteindre. La science des mons- truosités ne peut donc à l'avenir être séparée de l’embryo- génie : elle contribuera d’une manière efficace à ses pro- grès, et en recevra à son tour des seryices non moins signalés, En un mot, il y aura entre l’une et l’autre liaison intime , secours mutuel et agantage réciproque. à Toutefois, la théorie de l’arrêt de développement n’em- brassait point dans son ensemble tous les phénomènes de la monstruosité : elle nous apprenait beaucoup sur Îles monstres par défaut, mais presque rien sur les monstres par excès, L’embryogénie ; consultée une première fois avec tant de bonheur, fut encore interrogée, et un nouveau succès répondit à une nouvelle tentative. La formation du système vasculaire, étadiée sous un point de vue neuf et philoso- phique , et sous l'inspiration de la belle Théorie du déve- loppement excentrique ; révéla une oi importante à l’aide de laquelle les monstruosités par excès peuvent être à quel- ques égards rapportés à leur cause prochaine. Lorsqu'un. organe est double , le tronc vasculaire qui le noarrit est double aussi (1), de même que l'absence d’une partie est (® Voyez SERRES, Anatomie comparée du cerveau, t. I, p. 478.-— Cette loi importante n’a pas été bien comprise de tous les physiologistes, \ LE LT Re Ml 2 - ete "ES x en Rd ds 20 INTRODUCTION. | liée nécessairement à celle de son artère, Cette loi ; simple en apparence et facile à déduire , est Cependant d’une hante importance pour la science : car elle pose à la monstruosité des bornes certaines et nécessaires, et nous explique pour- quoi toutes ces créations désordonnées , tous ces assem- blages bizarres que nos pères s'étaient plu à imaginer, ne se sont jamais réalisés pour nous. L'époque mémorable dont je viens de retracer l'esprit et les succès, est toute moderne : c’est à elle que se rap- portent la plupart des travaux contemporains. Gependant, une. époque plus récente encore peut être admise, et doit maintenant nous occuper. Amenée par la tendance nou- velle des esprits, préparée surtout par la théorie de l'arrêt de développement, elle devait la suivre de près. Imitant l'exemple heureux de la physiologie et de anatomie, la philosophie naturelle et la zoologie viennent à leur tour apporter et demander des lumières à la science des mbns- truosités. Les monstres, d’après la théorie de l’arrêt de développement, pouvaient former une série comparable et parallèle à la série des âges de l'embryon et du fœtus. Celle- ci à Son tour, d’après de nouvelles et profondes recherches, inspirées par l’anatomie philosophique, était comparable à la grande série des espèces zoologiques. De 1à découlait un rapprochement naturel entre les degrés divers de la mons- iruosité et ceux de l’échelle animale. De là résultait aussi la démonstration complète de cette proposition déjà énoncée j que lamonstruosité est , non un désordre aveugle, mais un malgré les belles recherches anatomiques qui en fournissent Ja pretivé et le développement, Quelques auteurs n’y ont même aperçu que-ce fait général, évident & priori, qu'une partie surajoutée à l’organisation normale est {OUJOUrS nourrie par une artère surnuméraire : c’est une erreur grave qu'une lecture un peu attentive de l'ouvrage de M. Serres eût sans aucun doute prévenue, mo 4 = F bé à A PÉRIODE SCIENTIFIQUE. . ordre particulier, soumis à des règles constantes et précises. Enfin , une troisième et non moins importante conséquence , c’élait la possibilité d'appliquer à la classification des mons- _tres les formes et les principes des méthodes linnéennes. C’est , en effet, ce qui a été exécuté avec un véritable succès dans ces derniers temps (1). Les préceptes et l'exemple ont Eté donnés à la fois ; et si l’entreprise difficile de créer pour les monstres une classification naturelle, de substituer une méthode aux anciens systèmes, est loin d’être ter- minée, du moins peut-on affirmer qu'elle le sera un jour avec succès. Son avenir est dès ce moment assuré. Enfin , il me reste, pour compléter ce tableau de la marche et des progrès de la tératologie, à signaler une loi _ générale dont la découverte est toute récente encore , Mais déjà établie sur des bases trop solides pour qu’il me soit permis de la passer ici sous silence. Plusieurs anatomistes de diverses époques , se livrant à l’examen de quelques Cas de. monstruosité double , avaient été frappés (2) des rapports remarquables de situation et de connexion qu'offraient l’un à l'égard de l’autre les deux sujets réunis. Mais c'est dans ces dernières années seulement qu'on a accordé à ces rapports toute attention dont ils sont : (x) Voyez GEOFFROY SAINT-HILAIRE , Philosophie anatomique , t. IL On peut également consulter ses mémoires sur le genre Anencé- + phale et_sur le genre Hypognathe dans les Mémoires du Muséum F 1. XIIT, ainsi que plusieurs autres publiés dans divers recueils seront ailleurs indiqués. (2) On lit les deux vers suivans dans une longue pièce faite sur un monstre né à Paris en 1750; pièce que l’on trouve tout entière dans le tome III des Histoires prodigieuses : : et qui Opposita. oppositis spectantes oribus ora , Aliernasque manus alternaque crura Pedesque. Je pourrais eiter quelques autres exemples analogues ; mais moins remarquables. / . —#- re cs ns “ 2 — + Sie join Ene - _ RC Ré pm grue au = RS 99 é INTRODUCTION. dignes, et que cet esprit philosophique et généralisateur , qui forme l’un des caractères éminens de l’époque actuelle , a conduit à puiser dans leur étude un résultat de la plus grande importance. La régularité de la disposition que présentent entre eux deux sujets réunis, n’est pas, Comme l'ont cru quelques auteurs, une circonstance rare, indi- viduelle, caractéristique pour certains monstres , et les rendant remarquables entre tous les autres; mais elle est constante, commune à tous, et se rapporte à un fait de premier ordre, qui, dans sa haute généralité, embrasse en quelque sorte, corime ses corollaires, tous les autres faits de l’histoire de la monstruosité double (1). Les deux sujets qui Composent un monstre complèterent où par- tiellement double sont toujours unis par les faces homo- logues de leurs corps, © est-à-dire opposés côté à côté, se regardant mutuellement, ou bien adossés l’un à l’autre. Chaque partie, chaque organe chez l’un correspond con- stamment à une partie, à un organe similaire chez l’autre. Chaque ‘vaisseau, chaqué nerf, chaque muscle, placé sur la ligne d'union, va retrouver, au milieu de la compli- cation apparente de toute l’organisation, le vaisseau, le nerf, le muscle de même nom, appartenant à lPautre sujet , comme, dans l’état normal, les deux moitiés, pri- mitivement diéiictos ét latérales d’un organe unique et médian , viennent se conjoindre et s ’unir entre elles sur la ligne tédiane, au moment voulu par les lois de leur for- mation et de leur développement. ; Ces faits généraux , très-importans par eux-mêmes, ne le sont pas moins par les nombreuses conséquences qu'on (1) Voyez Grorrroy Satnr-Hrzarre , dans son article Monstre du Dictionnaire classique d'histoire naturelle, t XI, et dans divers mé- moires qui seront tous cités plus bas. Ve. te en ner" ner rapen | PÉRIODE SCIENTIFIQUE. 23 en peut déduire. Ainsi, non-seulement ils confirment de - nouveau cette proposition , que V organisation des monstres est soumise à des lois très-constantes et très-précises ; mais ils nous montrent de plus la possibilité de ramener ces lois à celles qui régissent l” organisation des êtres nor- maux eux-mêmes. Ils nous pi pacs à cette considéra- tion très-curieuse et très- -propre à simplifier au plus haut degré l’étude de la monstruosité double , que deux sujets EE sont entre eux ce que sont l une à l’autre la moitié droite et la moitié gauche d’un individu normal; en sorte qu’ un monsire double n’est, si l’on peut s “exprimer ainsi , qu'un être composé de quatre moitiés plus où moins com- plètes , au lieu de deux. La ‘possibilité de diviser les monstres doubles en un certain nombre de groupes natu- rels de diverses valeürs, de caractériser et de dénommer les groupes de la manière la plus précise à la fois et la plus simple; en un mot, de créer pour les monstres doubles une classification et une nomenclature rationelles et par- faitemént régulières, en même temps que méthodiques et de l’usage ie plus facile : telle est encore l’une des consé- quences des faits généraux que je viens de rappeler (1). Enfin par eux, mieux éncôre que par tout autre ordre de considérations ; nous Voyons pourquoi toutes les aberra- tions de la monstruosité né franchissent jamais certaines limites; et désormais il nous devient possible, en par- courant les descriptions et les nombreuses figures consi- gnées dans les anciens ouvrages tératologiques, de distin- guer quelle combinaison motistrueusé a dû réellement exister, quelle autre n’est que le produit bizarre et irré- " gulier d’une supercherie ou d'un jeu de l'imagination, 1e) J'ai traité ce st dans un mémoire ex-professo {intitulé : De lané- ’ cessité et des moyens de créer pour les monstres doubles une nomenclature ra- ticnelle et icone Voyez les Annales des sciences PAIE, Le: 1830. ui STE cas ar LU PRET SENS ES er 4 sg EE - a | els a = Fame EE D 24 INTRODUCTION, _ Je viens d'indiquer les principales conséquences de la Loi de position similaire, mais seulement en C£ qui concerne les monstres doubles : car elle peut encore recevoir une bien plus grande, une immense extension. C’est, en eflet, la loi de l’union et de la fusion des appareils organiques , des organes, même des simples portions d'organes, aussi bien que des individus entiers (1). C’est encore celle de la réu- nion normale des deux moitiés, qui composent primitive- ment tout organe unique et médian. Enfin, c’est elle qui a conduit à examiner , à comprendre sous le point dé vue le plus élevé les rapports physiologiques qui existent dans l’organisation entre les parties similaires, et qui a fait apercevoir entre elles cette tendance au rapprochement et à l'union, cette sorte d'attraction intime dont la dé- couverte, proclamée sous le nom , heureusement concis, de Loi de l’affinité de soi pour soi (2), est, aujourd'hui, l’un des faits les plus importans et déjà les mieux constatés. quoique l’un des plus nouveaux, dont les travaux de. notre époque aient enrichi la physiologie. Ainsi, le dernier des progrès qu’ait fait la science des monstruosilés dans sa marche toujours de plus en plus rapide, n’est pas seulement une loi tératologique, mais une loi qui. domine les faits de l’ordre normal aussi bien que de l’ordre anormal , et qui , vraie du règne animal tout entier »-€st, sans nul doute, applicable aussi au règne végétal. C’est, en un mot , un fait primordial, une des lois (x) Voyez la seconde partie de cet ouvrage. (2) GEOFFROY SaiNnrT-HrrarRe , doc. cit. — Je ne dois pas ici m’éten- dre sur la Loi de l’affinité de soi pour soi, qui appartient essentielle- ment à la physiologie générale , et non à la tératolôgie; mais je devais au moins indiquer Ce grand principe né de la ÿe des monstruo- 1 sités, et qui est destiné à avoir une très-grande fluence sur ses pro- grès futurs. mer care PÉRIODE SCIENTIFIQUE. 2. les plus universelles que nous révèle l’histoire des êtres vivans ; et la tératologie , en dotant.la grande science de l’organisation d’une de ces vérités mères, sources iné- paiseEie de découvertes d’un ordre secondaire, nous apparaît, au terme comme au début de sa période scien- tifique , mais avec un succès et un éclat proportionnés à son perfectionnement moderne, l’auxiliaire toute-puissante de la physiologie genérale, pi ol est, si je ne me trompe, l’état présent de la science de la monstruosité; tel est, autant qu il m'a été possible de F exprimer en un petit nombre de pages, esprit qui a do- miné dans chacune de ses époques. Dans l’enfance de la science , comme dans celle du genre humain, nous avons vu régner une ignorante et aveugle superstition : les monstres ne sont encore que des objet d’épouvante. Dans une seconde période , la science rejette quelques- uns des. préjugés qui pesaient sur elle; elle commence à se débarrasser des entraves qui la retenaient; mais sa marche est encore chancelante et sans direction déterminée : les monstres ne sont encore que des sujets d'intérêt Yague et de curiosité. Gette seconde période est dans l’histoire de Ja science ce qu'est la fin du moyen âge dans celle de l'esprit humain. Dans une troisième période enfin, une Éndancs plus philosophique , heureusement introduite dans Ja science, achève de détruire d'anciens préjugés, et révèle la direction qui, seule, peut conduire à de réelles découvertes. L'im- portance de l’observation est sentie, et les théories com- mencent à naître, d’abord faiblés et douteuses , puis bril- lantes de force et de vérité. Bientôt les liens, qui unissent la sciençe des monstruosités aux autres sciences de l’orga- \ 56 INTRODUCTION. disalion, Sont aperçus; et d’heureuses a$sociations sont tentées , d'abord timidement et d’une main peu sûre , puis avec un éclatant succès, La physiologie, science pauvre et trop souvent coniecturale, se présente la première ; car, possédant peu de faits et embrassant dans ses études des questions dont le nombre est immense et la complication infinie, elle tend nécessairement à s’ouvrir sans cesse de nouvelles sources pour y puiser de nouveaux moyens de s0- lution. L’anatomie s’avance à. son tour et contracte une üunion intime avec la science des monstruosités. Éhfin la philosoplie naturelle et la zoologie viennent elles-mêmes mêler leurs lümières aux siennes; et de nouveaux succès couronnent cette nouvelle alliance. C’est ainsi que , des superstitions du dix-septième siècle, la Science des monstruosités s’est élevée aux plus hautes considérations de là philosophie naturelle; et il a suffi de moius d’un siècle et demi pour opérer cette révolution, grande et mémorable par les résultats qu’elle a déjà four- his, et plus encore peut-être par ceux qu’elle promet à Favenir. s Eü términant cet historique des progrès de la science, je dois, par une remarque, prévenir quelques objections. Pour jeter plus de jour sur le tableau que je viens detracer, j'ai cru devoir distinguer trois grandes périodes märquées par uñe tendance patticulière des esprits. Gependant ces périodes ñe sont pas toujours parfaitement distinctes: et c'est pourquoi j'ai évité de déterminer avec une entière précision leurs limites chronologiques. À toutes les époques il à éxisté des hommes qui ont fait mieux ou plus mal que leurs contemporains. Plusieurs écrits, quoique apparte- nant par leur date à la première période, se Tappoës tent véritablement par leur esprit à la seconde , quelquefois que Montaigne écrivit vers 1580 sur un monstre hétéra- que ne puisse étrerapporté à un type spépial , et n'ait, pour PÉRIODE SCIENTIFIQUE. 27 même à la troisième. Je puis citer pour exemple un passage delphe, et qu’on lit dans le troisième livre de ses Essais. Au contraire, par une fâicheuse compensation , il existe encore aujourd’hui, après les belles créations théoriques qui ont signalé ces dernières années , des hommes qui écrivent dans l'esprit de la seconde période , et quelques-uns même qui ont conservé la manière vague ; incorrecte et inexacie, et une partie des préjugés de la première. : | Au reste, ce sont là des exceptions » très-remarquables sans doute, mais qui ne détruisent pas la règle. Les pé- ZE riodes que j'ai admises , ont réellement existé; leurs carac- ières ont été tracés d’après les faits; et quelques exceptions n’empêchent pas que l’ensemble des travaux de chaque épo- ainsi dire, sa physionomie et ses traits particuliers. PM mon ne NE F à HISTOIRE | GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE DES ANOMALIES DE L'ORGANISATION.» PREMIÈRE PARTIE. PROLÉGOMÈNES. … NOMENCLATURE , DÉFINITIONS ET DIVISIONS PRINCIPALES , DES ANOMALIES. - GHAPITRE PREMIER. e DÉFINITION DE L ? ANOMALIE EN GÉNÉRAL; DIVISIONS PRIMAIRES, ÆET NOMENCLATURE. Tours les espèces, principalement l’homme et les ani- maux domestiques , répandus comme lui dans des climats très-divers et exposés à l’action d’un grand nombre de _ Causes modificatrices , sont sujeltes à une multitude de va- riations dans la forme et le volume proportionnel des or- ganes, Le même individu observé dans deux âges ou même - mnt ES ss te pr pr Donne er ù ee ef . e se | “$ ns = . _ : de 30 PART. I. CHAP. 1, dans deux saisons différentes, présente souvent de nom- breuses et remarquables différences. Cependant , au milieu de toutes ces diversités , il existe un ensemble de traits communs à la grande majorité des individus qui composent une,espèce , et c’est.cet ensemble de träits communs qu’on nomme le éype spécifique, : Toute déviation du type spécifique, on, en d’autres termes, toute particularité organique que présente un indi- vidu comparé à la grande majorité des individus de son espèce, de son âge , de son sexe, constitue ce qu’on peut appeler une Anomalie (1). Le mot Monstruosité a souvent été employé comme synonime d’Anomalie, principalement par les auteurs modernes. Suivant cette manière de voir, toute altération du type spécifique est une monstruosité, depuis la plus légère jusqu’à la plus grave, depuis l’insertion insolite d’un rameau vasculaire ou nerveux jusqu’à l’anomalie qui entraîne la non-viabilité, ou change la forme , la disposition , la struc- ture, le nombre même et les connexions des organes les plus importans. Au contraire, d’autres auteurs n’ont compris sous le nom de Monstruosité que les anomalies les plus graves ou les plus apparentes, et ils ont ainsi donné à ce mot un sens beaucoup moinsétendu. Je suivrai dans cetouvragel’exemple de ces derniers anatomistes , et je distinguerai comme eux Jes monstruosités des autres déviations du type spécifique ; non-seulement parce que je partage la répugnance qu’ils (1) Plusieurs auteurs, Meckel entre autres, ont déjà employé soit ce mot lui-même, soit le mot 45normitas qui lui correspond en latin. L'expression complexee Déviation organique ; proposée par M. Bres- chet, et adoptée, à son exemple, par quelques anatomistes français ; est parfaitement équivalente au mot Aromalie, et sera conservée avec avantage dans la nomenclature tératologique. : 2 ques DÉFINITIONS > NOMENCLATURE. o1 éprouvaient à appeler monstres des êtres à peine différens de l’état normal, mais aussi et surtout parce que la répar- tition des anomalies en plusieurs g grandes sections me paraît commandée par la nature même des relations anatomiques qui existent entre les moins graves , et celles qui le sont Je plus, ou les monstruosités. ” Ea division que J'ai adoptée est basée principalement sur trois considérations : la nature des anomalies, leur degré de complication et de gravité sous le rapport anatomique , etT influence qu “elles exercent sur les fonctions. Examinées sous ce triple point de yue, elles se partagent naturelle- ment en quatre groupes g généraux ou embranchemens, dont an seul, dans un système rigoureux de nomenclature . doit | porter le nom de Monstruosité. Sex, Division des Mioialiés en groupes ou em branchemens. Sous le rapport de leur nature, on pêut conceyoir la possibilité de quatre sortes d'anomalies , dont l'observation nous s offre des exemples plus ou moins fréquens. 5, Un individu peut présenter des conditions organiques pi , normalement >» ne se rencontrent dans aucune espèce. °, Il peut présenter des conditions organiques qui, nor- Fe se rencontrent dans une ou plusieurs espèces , mais non dans l'espèce à laquelle il appartient. 3°. Il peut présenter des conditions organiques qui, nor- malement , appartiennent à son espèce, Mais non à Page dans lequel il se trouve. 4°. Enfin il peut présenter des conditions organiques qui, normalement, se rencontrent dans son espèce, qui même Peuvent appartenir à son âge, mais non à son sexe (1). G) Il est à peine besoin de remarquer que cette dernièré sorte d’a- : nomalies ne peut se présenter que dans les espèces où il existe des ns er 39 PART. I. CHAP. f. C’est ainsi que des individus mâles peuvent, par la con- formation d’une ou de plusieurs parties de leur corps ; res- sembler aux femelles de leur espèce; que celles-ci à leur tour peuvent emprunter quelques traits de la conformation des mâles, et que même, chez quelques sujets , les condi- tions organiques de l’un et de l’autre sexe peuvent se trouver réunies d’une manière plus ou moins Complète (1). Tous ces cas d’anomalie portent en commun le nom d'HERMAPHRODISMES , Hermaphrodismi (2); etforment un groupe distinct ct très-naturel, déjà admis, comme l’ane des grandes divisions des déviations ou des monstruosités, par Blumenbach et Meckel, et dont plusieurs caractères inportans ; qui plus tard seront indiqués avec soin, com- mandent la conservation. Gette première distinction est la seule à laquelle puissent nous conduire les considérations tirées de la nature des dé- viations organiques. Les trois groupes qui correspondraient aux trois premières sorles d’anomalie, quelque naturels sexes distincts et séparés. Les anomalies des trois premières sortes sont au contraire possibles chez tous les êtres organisés, (x) Il y a donc dans ces cas eux-mêmes déviation du type spécifique ; déviation qui, à la vérité, est d’un genre particulier puisqwelle ré. sulte, non de l’apparition de Caractères nouveaux pour l'espèce, mais de la combinaison , de l'association de caractères qui, normale. ment, n'existent dans l'espèce que séparément. (2) Le mot Hermaphrodisme n’a pas de pluriel et ne peut en avoir lorsqu'il signifie, Comme dans le langage usuel et en histoire natu- relle, la réunion Complète des deux sexes chez le même individu. Mais rien n'empêche qu'on ne lui en donne un en anatomie et en tératologie, où l’on Comprend sous le nom d'Hermaphrodisme plusieurs états très-différens de l’organisation ; CE Où par conséquent la signifi- cation de ce terme n’a rien de plus-absolu que celle des mots Mons= truosité, Variété, etc. Aussi Meckel a-t-il déjà donné un pluriel (Her- maphroditismi) au nom par lequel il désigne en latin l'hermaphrodisme. Perez son: ommentarius de duplicitate monstro:é, pag, 2. ein prsaimttisiguntt 1 RS # SE rl SAT TE 2 FAR me rer iris ms ". 1? DÉFINITIONS, NOMENCLATURE. 33 qu ils puissent paraître quelque distincts qu'ils soient en théorie, se confondent par une multitude de points et ne peuvent plus être admis , dès qu’on arrive à l'application. Au contraire , toutes les anomalies qui ne se rapportent pas à l sb disme ? réntrent d’une manière très-natu- relle dans l’une des quatre divisions suivantes : 1° Anomalies simples, légères, ne mettant obstacle à l’accomplissement d'éscone: fonction et ne produisant point de difformité. L'usage a consacré pour elles le nom de va- RIÊTÉS , Varietates À 1). Cr Anomalies simples , peu graves SOUS le rapport anato- mique , rendant impossible ou difficile l’accomplissement d’üne ou de plusieürs fonctions, ou produisant une diffor- mité. Ces anomalies, déjà plus graves que celles de la pre- mière section, sont les vICES DE CONFORMATION, Pétia con- formationis (2). ; 5°. Anomalies complexes » graves en apparence sous le rapport anatomique, mais ne mettant obstacle à l’accom- plissement d’aucune fonction, et non SU cs à l’exté- rieur. Elles n’ont point reçu de nom particulier ; je les dési- gnerai sous celui d'HÉTÉROTAXIES, ldéserotarae (3), qui dis très-bién leur principal carac 4°. Anomalies très- -complexes , très possible ou difficile l” accomplisseme e ou de plusieurs fonctions , ou produisant, chez lesi $ qui en sont af- fectés, une conformation vicieuse très-différente de celle wes , rendant im - - que présente ordinairement leur espèce. Ces dernières ano- (x) En allemand, Spiclarten , Naturspiele où Farietäten. Les auteurs allemands qui ont écrit en latin, Ont quelquefois donné pour syno- nyme à Farietas le mot Lusus naturæ, ir aduction littérale de Waturspiel. (2) En allemand, Missbildungen. Toutefois, plusieurs auteurs ont donné à ce mot une plus grande extension. PE, _ (3) De étepos, autres l véËes, ATTANSeMeRt, PE Ss Ja \ FE | #1 E F Us Vies Comes ei AU RARE 2 Te 3 E” PRE AE AS su 2e L is = — æ MR, . = L “y ed + L Jason he A À — nr PS PART. I CHAP. I. malies, les plus graves de toutes ; sont les véritables MONS- TRUOSITÉS , Monstrositates (2). Ces quatre groupes sont sans aucun doute fondés s sur des distinctions réelles, importantes , et qu'on ne doit pas perdre de vue, si lon veut se rendre compte des rapports naturels des anomalies. Toutefois, il est facile de voir qu’ils ne sont pas tous exactement de même sal@rs, et par conséquent ne peuvent former des divisions de même rang dans une classification méthodique et régulière. Les Msnssnosités diffèrent en ellet des Hétérotaxies. par leur haut degré de complication aussi bien que par leur infläence fâcheuse sur les fonctions : en d’autres termes , ce sont deux groupes parfaitement distincts , aussi bien sous le rapport anatomique que sous le rapport physiologique. Les Vicesde conformation , au contraire , quoique différens des Variétés par leur importance physiologique, se lient de Ia maniète la plus intime et se confondént avec elles anatomiquement. Ainsi, telle anomalie qui dans un être n’estqu’ane simple va- riété à peine digne d’attention , peut constituer dansun autre une grave difformité 3 ymettre obstacle même à l° accomplis- sement d’une fonction, et par conséquent y revêtir tous les caractères d’un véBifable vice de conformation. H y a plus : (1) Monstruosité pour synonymes, en allemand, Monstrositér (assez peu usité YMém anglais, Monstrosisy ow Monstruosity; en: ita- lien, Mostruosità. — Le mot Monstre, monstrum, Qui dans:un système rationel de nomenclature, ne peut-être appliqué qu'aux êtres affectés de véritables monstruosités, correspond , dans les principales langues européennes aux mots suivans : Tépas en grec, Missgeburt en allemand, Monster en anglais, Wanschepsel et Monster en langue nerlandaise , Mostro en italien , Monstruo en espagnol. — Quant aux mots 4ivei. chungen el Abordnungen que l’on trouve employés assez souvent dans les ouvrages allemands, ils signifient exactement Déviations organiques et Anomalies, et ont par conséquent un sens beaucoup plus étendu que le mot Monstruosités par lequel.on les a traduits quelquefois. ed ne DÉFINITIONS, NOMENCLATURE. 355 ilsuffit de comparer entre elles les anomalies d’une seule espèce , celles de l’homme par exemple, pour reconnaître que la distinction des variétés et des vices de conformation ; très-réelle et utile en physiologie , ne saurait être admise dans une classification naturelle : car, de deux anomalies parfaitement analogues par toutes leurs conditions añato= miques , et par conséquent se rapprochant entre elles autant que possible, l’une est quelquefois une simple variété ; et l’autre un vice de conformation. * Ces considérations que j’indique ici sommairement, mais sur lesquelles je reviendrai avec tout le soin que réclame Jeur haute importance , démontrent de la manière la plus . complète la nécessité de réunir, dans la classification téra- tologique, les vices de conformation et les variétés ei une seule et même grande division à laquelle je donnerai le nom d'Hémréniss, Hemiteriæ (1). Je distinguerai donc seulement parmi les anomalies quatre groupes de premier ordre , ou , en adoptant le langage des naturalistes, quatre embranchemens , que le tableau suivant présentera dans leur ordre naturel : SIMPLES. . . HÉMITÉRIES. ...... { Le mm ANOMALIES COMPLEXES. HERMAPHRODISMES. MONSTRUOSITÉS. Les anomalies connues dans l’état présent de la science étant infiniment nombreuses et infiniment variées dans leurs causés, leurs caractères et leur influence physio- (2) Du radical fut, demi, et de répos, monstre. Le mot Hémitérie signifie . : és s \ , .,. 2 r Lonc demismonstruosité : et exprime très-bien les conditions générales du sroupe d'anomalies que je désigne par ce nom. HÉTÉROTAXTES. … CONFORMATTON. pe ue 2 æ (] A — ul PL De | Al $ PRE + 36 ’ __ PART. I. CHAP. I. logique, on conçoit qu'il est possible de les considérer sous des points de vue très-divers, et d'établir à leur égard des classifications très-différentes , qui toutes ont leurs avantages et leurs inconvéniens. Les divisions que je viens d'indiquer, et à l’exposition desquelles ce chapitre sera con- sacré, me paraissent à la fois les plus conformes à l’ordre naturel , à l’usage et aux besoins de la science : elles sont fondées sur une étude attentive des faits et de leurs rap- ports; et, ce qui est une circonstance assez remarquable, c’est que les noms dont elles réclament l'emploi existent déjà pour la plupart et depuis long-temps dans la science , quoique personne ne se fût encore occupé d’une manière spéciale de déterminer et de dénommer les différentes . classes d'anomalies. Il est vrai que ces noms, surtout l’un d’entre eux, ont été souvent détôurnés de leur acception véritable: et c’est ce qui m'obligera de consacrer plusieurs pages de.ce cha- pitre à une discussion peut- êlre un peu aride sur leur sy- : -nonymie. Les mots ne sont pas la sciénce : mais ils aident puissamment à la faire; et négliger de déterminer leur valeur, ce serait laisser ün voile sur les idées dont ils sont les signes. S IT. Du vérilable sens du mot Anomale. Le mot anomalie , peu différent du mot trrégularité, ne doit jamais être pris dans le sens qui se déduirait littérale- ment de sa composition étymologique. Il n'existe pas de formations organiques qui ne soient soumises à des lois; et le mot désordre, pris dans son acception véritable , ne saurait être appliqué à aucune des productions de la nature. Anomalie est une expression récemment introduite dans la langue anatomique , et dont, l'emploi y est même encore peu fréquent. Les zoologistes auxquels elle a été empran- D Se Où DÉFINITIONS , NOMENCLATURE. 97 tée , s’en servent au contraire fort souvent; ils l’appliquent à un grand nombre d'animaux qui, par leur organisation et leurs caractères insolites, se trouvent pour ainsi dire isolés dans la série, et n’ont avec les autres genres de la même classe que des rapports de parenté très-éloignée, Ces animaux, de même que les êtres dont l'étude nous occupe ici spécialement, ont souvent été si par les auteurs un peu aäñciens des bizarreries de la nature; et chaque jour encore, les mots de désordre, d’irrégularité , sont prononcés à leur égard. Gependant on sait bien en zoologie que ces espèces n ’ont en elles-mêmes rien de bizarre , rien d’irrégulier : si elles étonnent, c’est parce qu'on apporte à leur examen des préjugés et des idées toutes faites : c'est parce qu'on veut leur appliquer des ‘principes , résultats d'observations trop circonscrites. En un mot, il y a exception aux lois des naturalistes, et non - aux lois de la nature; et toutes les espèces sont ce qu’elles doivent être dans ce grand ensemble où règnent partout, suivant une expression célèbre, la variété “ls l'unité et l'unité dans la variété. Ce que je viens de dire du mot anomalie dans son accep- tion zoologique, lui est entièrement applicable dans le sens qu’on lui donne en anatomie : dans les-deux cas , anomal ne signifie autre chose qu insolite , inaccoutumé. On doit donc tre d’une manière générale, par un être anomal , un être qui s’éloigne par son organisation de la grande majorité des êtres auxquels il doit être comparé, ou bien, pour me renfermer dans la question spéciale que j'ai ici à traiter, de la grande majorité des individus de son espèce, de son sexe, de son âge. Par conséquent , anomalie est un terme très uéris et qui doit naturellement s’étendre à toutes les espèces de déviations organiques. : EE care ne — ms mo Laine T = rs PR 5 cd RE 38 è PART. TL CHAR. I $ LIL. Signification des mots Vice de conformation , Variété et Hénutérie (1). Le mot vice de conformation aunsenstrès-précis. Un viée de conformation , d’après la composition même de ce terme , ne peut être qu'une anomalie nuisible ou fâcheuse à l’individu quien est affecté, soit qu’elle empêcheourende difficile lac- complissement d’une ou de plusieurs fonctions , soit qu’elle produise une simple difformité, Voilà donc une première res- triction apportée au sens de ce mot par sa propre cem- position : en voici une seconde due à l’usage, On donne seulement le nom de vices de conformation aëx anomalies qui n’affectent l’organisation que d’une manière, peu pro- fonde; ‘ce qui a lieu également lorsque des organes essentiels à la vie subissent une modification très-légère et nour ainsi dire toute superficielle , et lorsque l’anomalie, quelle que puisse être sa nature et son degré de gravité , n’atteint que des organes d’une faible importance physiologique et ana- tomique. Quelques auteurs ont employé le mot difformité comme synonyme de vice de conformation : ces deux expressions diffèrent cependant beaucoup par leur signification, et on doit se garder de les confondre entr’elles. Un grand nombre de vices de conformation ne sont pas des difformités, comme il résulte de ce qui précède; et, réciproquement , beaucoup de difformités ne sont pas des vices de conformation : car une difformité peut être un état pathologique , survenant à une époque quelconque de la vie, et produit par un accident, par le rachilis ou par d’autres maladies , tandis qu’un vice (x) Tous les auteurs étant parfaitement d'accord sur la signification du mot 4ermaphrodisme, je n’ajouterai rien, dans ce chapitre spécia- lement consacré à la nomenclature, à ce qui a été dit plus haut. DÉFINITIONS ; NOMENCLATURE. M de conformation est presque toujours congénial , et résulte Constamment d’une aberration de drelophsients La variété est, comme le vice de conformation , une anomalie peu grave; mais (ce qui la distingue de celni- ci) c’est üne anomalie qui, en soi, n’a rien de nuisible . pour l'individu qui la présente, c’est-à-dire , qui ne gêne ù _ laccomplissement d'aucune fonction, et ne produit aucune } difformité. A la vérité, les données ‘étymologiques du mot variété n’indiquent pas un sens aussi précis ; mais l'usage l'a consacré. Ainsi, l’imperforation de l'anus » Phypospa- Da phimosis congénial, le bec-de-lièvre, sont des vices | de conformation : la présence d’un muscle surnuméraire R ou l'absence d'un muscle qui peut être suppléé par ses + congénères, l’existence d’une double artère rénale , lin- : sertion anomale d’une branche vasculaire ou nerveuse, et une foule d’autres cas, , constituent au contraire de simples 1 variétés. DRE * Il n'y a donc entre le vice. de {conformation et la variété aucune différence essentielle , aucune limite bien tranchée, Ge sont deux anomalies simples , peu graves, qui peuvent être de même ordre sous le point « de vue anatomique , eb qui ne diffèrent que par }” influence , nulle dans un cas, réelle et fâcheuse dans l’autre, qu'elles exercent sur les fonctions de l’être qui en est affecté. Je puis cependant ajouter que . | les vices de conformation sont presque toujours produits A par des arrêts dans le développement, ce qui n’a presque L jamais lieu pour les variétés ; et que celles-ci affectent or- dinairement les organes internes , et principalement les Vaisseaux et les Su: tandis que les vices de conformation . sont, dans le plus grand nombre des cas, apparens à l’ex- téieur. J'aurai occasion, dans la quatrième partie de cet Ouvrage, de montrer la raison de ces différences remar- quables ; ;et j'établirai par quelques exemples ce que. j'ai dû ici me borner à indiquer sommairement. D. nn dE RNRENSRERRss —— ge, fi $ J Ë sn Sn ei ; Lo . PARTS L CHAP. Te La détermination exacte du sens des mots vice de con for- mation et variété donne implicitement celle du mot hémi- térie , qui, dans le sens très-général que je lui ai attribué , correspond à la fois à l’un et à l’autre, Il est donc inutile de m'arrêter ici sur lui. S IV. Signification et élymologie des mots Monstre et Monstruosité. Je passe maintenant aux anomalies complexes , c’est-à- dire, à celles qui modifient d’une manière remarquable et sur beaucoup de points l’organisation des êtres qui les présentent. Au premier aspect , il semble que toutes doivent profondément modifier les fonctions comme elles modi- fient les organes, et avoir une importance physiologique Pr tionnene à leur IDD OI anatomique, Cependant il n’en est pas ainsi, et j'ai eu à distinguer parmi les ano- malies complexes , outre les Écriisprodesth , qui sont intermédiaires entre eux, deux embranchemens extrême- ment différens sous ce rapport. Ainsi un grand nombre d'anomalies , que l’on peut consi- dérer comme des vices de conformation considérables ou mieux comme des vices de conformation composés , sont nuisibles à l'individu qui en est affecté , soit qu'elles empé- chent ou rendent difficile l’accomplissement d’une ou de plusieurs fonctions , soit qu’elles produisent chez lui une conformation vicieuse, très-différente de celle que présente ordinairement son espèce, Ici en effet , à cause de l’impor- tance de l’anomalie , ile s’agit plus ; comme dans le vice ‘de conformation, d’une simple | difformité , mais d’une grave modification dans la forme, la structure , le volume , Fe po- sition, et même le Ha des organes. * D’autres , au contraire , ne diffèrent des variétés que par % LL à DÉFINITIONS, NOMENCLATURE. À leur étendue. et leur importance anatomique , n’exercent aucune ; influence : fâcheuse sur les fonctions des individus qui les présentent, et ne produisent pas même de difformité. “ _ Les anomalies de cette seconde section ; beaucoup moins graves que les précédentes, portent uniquement ou presque uniquement sur la position des organes ; et de FR leur con- stanté» innocuité. * Quels noms devront correspondre à cesdeux sortes d’ano- Le malies complexes, presque toujours confondues entre elles, quoique leur distinction soit x la fois facile et nécessaire ? Celui de monstruosité a toujours été réservé à la première À _ dans le langage ordinaire, etil doit aussi lui être réservé dans À |: la langue anatomique. On va voir que ses données étymolosi- ques, l’usage et les besoins de la science l’exigent également. Le mot monstruosité, qui exprime la condition de l’être , ge ee a manne monstrueux , et par lequel on désigne aussi très-souvent : A l’être. monstrueux lui-même, est dérivé du mot:monstre, -moñslrum, qui lui-même vient du verbe latin monstrare (1). Les anciens auteurs , toujours préoccupés de leurs-idées su- perstitieuses ; expliquaient cette étymologie en disant que les monstres sont des êtres qui montrent, qui révèlent aux Es ; 0 hommesles malheurs futurs (2) : Quæ, aliquid futurum mons- ( trando, homines monent, dit Isidore de Séville (8). Les au- (1) Quelques auteurs ont regardé monstrum comme une‘abréviation de monestrum, et comme un dérivé du vèrbe monere ; mais cette éty- mologie est peu ad missible. ; (a) On a cherché à expliquer d'une manière analogue Je: mot grec répus, monstre , en le faisant dériver du verbe size, j’avertis. (8) Livre 11 des Évymologies. — Gette origine étymologique, quoique bien#peu rationelle, a pour elle l'autorité de Cicéron lui-même #Wons- tra, ostenta , portepta; prodigia appellantur quoniäm monstrant » ostendunt, porténdunt et prædicunt, est-il dit dans le livre Ier du traité De divina- ‘tione. Toutefois, parmi les anciens auteurs eux-mêmes, il en est quel- Ques-uns qui ont rejeté cette étymologie, et cela, par un motif trop singulier pour que j'omette de le rappeler ici : c'est qu’il nait des di. Ï PART. I CHAP, L teurs des derniers siècles ont au .coniraire donné une -ex- plicationbeaucoup plus simple : peut-être est-ce pour eette raison même qu’on y a songé si tard. Pour eux les monstres ne sont plus des êtres qui montrent l'avenir, monstrantia 7 mais seulément des êtres qui sont montrés, monstrale. parce qu'ils ont excité dans tous les temps une vive curio- sité, et qu’on les montre avec empressement comme on montre tout ce qui est nouveau et insolite, Lé mot monstre, d’après son étymologie (soit qu’on ad- metle l’opinion des anciens auteurs, soit qu’on préfère celle des modernes) ,ne peut donc être appliqué qu’à des êtres asse# témarquables pour-aitirer les regards , : pour frapper “vivement l'esprit des spectateurs. Or un tel effet ne ‘saurait être produit par l’aspect d'individus présentant seulement une anomalie non apparente à l'extérieur, comme sont toutes les anomaliés complexes que je distingue des véri- tables monstruosités. Le sens du mot monstre, dans le langage usuel, est par- faitement conforme à ses données étymologiques , ét ne dif- fère nullement de celui que je lui assigne dans la langue scientifique. Un monstre est , pour le vulgaire, un être dont J’aspect étonne et, presque toujours même, offense les re- gards; qui non:seulement présente de graves anomalies , mais même des anomalies d’un ordre fâcheux. Aussi les mots Monstre et monstruosité, lorsqu'on les emploie ‘au figuré, sont-ils toujours pris en mauvaise part. On dit un monstre de cruauté, de laideur; mais on n’a jamais dit un monstre dedouceur, de beauté , pour donner l’idée d’une ex- trême douceur, d’une beauté remarquable (:), monstres même dans les déserts de Afrique : in solitudine Africæ , ubi nulli monendi homines divagantur. (ALDROVANDE > Monstromum historia , p. 325.) (x) On: ne peut m’objecter l'expression de monstre fort étrange dont ee nl DÉFINITIONS , NOMENCLATURE: 43. Je parle ici seulement de notre mot-monstre , et non du mot latin monstrum, dont le sens est beaueoup plus général. C’est ainsi que l’épithète de monstrum ingeniosum , appli- quée à saint Thomas d'Aquin par quelques théologiens, ne ” signifie autre chose que prodige d’ésprit (1 1Je * “ Le mot monstre, et par conséquent le mot monstruosité, ont donc dans le langage usuel le sens que je leur ai attri- bué ; mais cela ne suflit pas: La science à sa nomenclature particulière : les auteurs ont le-droit, non- -séulement de créer des termes nouveaux, mais aussi de modifier le sens des mots déjà admis poursl’étendre ou le restreindre selon le besoin de la science, Les anatomistés ont donc bien pu donner au mot monstre, dans la langue scientifique, une signification un peu différente de celle.qui est admise gé- néralement dans le langage ordinaire. Mais de tels change- mens ne penvent être adoptés que s'ils sont éminemment utiles : l'autorité de l’usage , arbitre souverain en pareille matière , ne peut céder que devant une nécessité évidente. Or, y a-t-il nécessité de changer le sens du mot monstruo- sité, de lui donner une extension considérable et de le ren- dre synonyme d’anomalie ? Non , sans doute , puisque nous possédons déjà le mot anomalie, À quoi bon deux termes po exprimer une seule idée à ?.Toute chose distincte doit se NS. Marot en ie de rue de Valois, reine de D cu Le vers suivant explique et développe parfaitement À pensée du poëte: Corps féminin ; cœur d'homme et tête d'ange, (x) On trouve dis Ja traduction française du traité Des Monstres par Licetus, la phrase suivante , assez singulière pour que je la cite ici : « On a joué monstres les grands hommes qui, s'étant fait distin- guer par beaucoup d’actions héroïques, semblaient être allés bien loin au delà des forces de la nature humaine. » Ce passage ne dément _ PaSce que je viens de dire : ear il n'est qu une traduction littérale du texte latin de Licetus. 4 PART, I. CHAP. avoir un nom particulier, et aucun nom ne doit être ap- pliqué à la fois à deux choses distinctes : tel est le double principe qui doit présider à l’établissement de toute bonne nomenclature. Or c’est ici surtout que lobservation de cette règle, pour ainsi dire élémentaire et toute logique , est d’une utilité incontestable. Du moment où nous vien- drions à confondre différentes sortes d'anomalies sous le nom de monstruosité, l'application des principes de la mé- thode naturelle à l'étude des monstres, qui constitue pour la science un progrès des plus importans, deviendrait , je ne dirai pas difficile , mais absolument impralicable. Entre- prendre un tel travail avant d’avoir distingué tout ce qui doit être distinct, ce serait s'engager dans une route sans issue : ce serait rechercher une véritable chimère. Qu’on ne ‘croie pas en éffet que les principes de la méthode naturelle soient d’une application générale et toujours facilé : ceux qui n'auraient étudié que les formes et le mécanisme des classifications des naturalistes, sans s’être pénétrés de leur esprit et sans en avoir compris le but véritable, pourraient culs admettre cette opinion, que je ne crains pas de qua- lifier d’erronéc et d’absurde. La possibilité de l’emploi de la méthode naturelle suppose la réunion de trois condi- tions, que nous trouverons toujours réalisées dans les cas de véritable monstruosité, et dont une ou deux au plus exis- tent dans les autres anomalies. Ainsi, de même que Pautorité de l’usage et les données étymologiques , les besoins de la science nous font une. loi de restreindre le nom de monstruosité aux anomalies les plus graves. C'est ici l’un de ces cas rares dans l’histoire de toutes les sciences , et presque uniques dans celle de la tératologie , où une idée, une distinction , une nomencla- ture établie au hasard par les préjugés populaires, se trouve conforme aux résultats de Ja science. | À : | | “ DÉFINITIONS, NOMENCLATURE. x = SV. Des Hétérotaxies. Les anomalies auxquelles. je donne le nom d’hétérotaxies sont très-remarquables en ce qu’elles modifient sur beau- coup. de points et d’une manière en apparence très-côm- plexe l’organisation intérieure des sujets qui les présentent, sans modifier en aucune facon ni léurs fonctions ni même leur conformation extérieure. Un individu qui est affecté d’hétérotaxie peut donc ;j jouir d’une santé très- ORAN il peut x vivre fort long-temps ; et souvent ce n’est qu’ après sa mort qu’on s’apgrcoit de la présence d’une anomalie que lui-même avait ignôrée. à : Le nom d'ions me paraît exprimer assez héureuse- ment le caractère du groupe d'anomalies auquel je Pappli- que, puisqu'il indique une disposition régulière, mais diffé- rente de celle qui constitue l’état ere L d La nécessité de séparer les Létéfotasies des véritabfès monstruosités avait déjà été entrevue et vaguement indi- quéespar Lémery, l’un des anatomistes qui ont le plus con- tribué aux progrès de la science. Plusieurs auteurs mo- dernes ont aussi été frappés , comme Lémery, des diffé- rences remarquables qui existent entre ces deux classes d'anomalies complexes , et quelques-uns d’entre eux ont même établi parmi les monstruosités une section qui cor- respond assez exactement à notre embranchement des hété- rotaxies, Peut-être cette lacune qe je viens de signaler das ki langüe anatomique, et que j'ai cru devoir remplir par la création d’un mot nouveau, peut-elle être expliquée en Partie par le très-petit nombre de cas qui se rapportent aux hétérotaxies. Ge petit nombre ne peut d’ailleurs donner lieu à aucune objection contre les divisions que je viens gi de NE Cr ” x 46 . PART, LE CHAR. Le : d'établir, ni même devenir un sujet d’étonnement, On a au contraire quelque peine à concevoir la possibilité d’une anomalie complexe qui, loin d’empêcher l’accomplissement d’une fonction, ne.produit pas même la plus légère diffor- mité, Il existe cependant de telles anomalies; et la transpo- sition complète des viscères, ou le situs inversus, en est l'exemple le plus remarquable. Je terminerai ce chapitre par une citation qui fera voir combien la®nomenclature des anomalies est encore loin d’être arrêtée : elle pourra faire comprendre mieux peut- être que de longs raisonnemens , comment , voulant apporter à l’étude des monstres toute I& précision et l’exac- titude que comporte le. sujet, je me suis trouvé dans l'obligation de créer quelques mots nouveaux, et de sou- mettre à une discussion. un peu étendue la valeur et le sens des termes les plus généralement admis. Dans un ar- title publié il y a quelques années par un savant médecin, et inséré dans un ouvrage justement estimé , toutes les dé- viations du type spécifique sont appelées des difformutés ; et plusieurs cas d’hétérotaxie sont cilés comme les types d'un ordre particulier auquel on donne le nom doublement inexact de difformuités par aberration. C’est à, si je ne me irompe , une preuve frappante du désordre qui s'est intro- duit dans la nomenclature de la science des monstruosités, et un exemple bien propre à faire sentir la nécessité d’y porter enfin remède, CARACTÈRES GÉNÉRAUX, | 43 FA hs ä À JE RE A 3 FRE ee à + x dr , Ut 66 €: LS TRRL . NV VU WAV na au C À à ‘ # w -— er, à CHAPITRE 1. = tres Si ré DÉ LA MONSTATOSITÉ , DE LEUR CORRÉLATION ET DE LÉUR SÜBORDIN A TION MUTUÈLLE, Se 4 . ‘La division génbrale que je viens dates parmi les anomalies, étant en partie “basée. sur leur degré de com- à plication et de gravité , elle ne peut être considérée nr 0 LL une différence dans Le degré de l’anomalie offre en effet 1e convenable : et. conforme à. Vordre naturel que si une considération d’ une importance réelle. Secondement, elle ne peut être d’un usage facile , et ; par conséquent , elle .ne peut être admise que s’il est possible de déter- miner avec quelque précision, quelles anomalies doivent être considérées comme peu importantes , quelles autres doivent être considérées comue véritablement complexes et graves. « La solution de ces questions qui n’ont ençore été exa- minées par personne , celle de la seconde surtout , offre des difficultés réelles, mais qui, cependant, ne me paraissent pas entièrement insurmontables , grâce aux progrès récens de la zoologie générale et de l'anatomie philosophique. Je m’occuperai d’abord de la première question : le chapitre suivant sera, En parie, consacré à la solution de la seconde. J'ai dit que les me pouvaient être, sinon de finies , au moins distinguées des autres groupes d'anomalies par deux caractères ; savoir : leur influence ficheuse et leur haut degré de gravité. Ge second caractère, auquel on a jusqu’à présent accordé si peu d'attention, est cependant Fe à PART. 1, CHAP, FI. beaucoup plus important que le premier , ét tellement que, s’il m'eût été possible de l’exprimer d’une manière nette et précise, j'eusse pu me borner à Pénoncer seul, et dire que les monstruosités ne diffèrent désautres anomalies que par leur plus haut.degré de gravité. On va voir, en effet, que de cette unique différence, peu remarquable peut-être au premier aspect, découlent tous les autres caractères de la monstruosité, ou plutôt qu'ils sont tous comme contenus et implicitement expri- més par elle. | La production d’une variété, et même (en faisant abs- traction des effets qu’elle pourra exercer postérieurement sur l’organisation et les fonctions) la production d’un vice de conformation, est un phénomène simple, isolé, sans * influence, et, pour ainsi diré, purement local. Que, par . exemple, l’artère brachiale vienne à se subdiviser dès"la partie supérieure du bras: cette anomalie, assez commune, Wentraine ni la suppression, n1 la duplication , ni méme le changément de volume d’aucune partie"du bras, de l’avant- bras ou de la main : seulement , l'insertion des branches et leurs rapports présentent de légères différences ; qu'un examen anatomique peut seul révéler, et que rien n'in- dique à l’extérieur. | De même , qu'un enfant nouveau-né soit affécté d’une imperforation de l’anus, l’émission du méconium. est*em- pêchée ; l'enfant souffre; il périra si on ne lui porte se- cours. Mais quelle que soit l'influence fâcheuse qu’un tel vice de conformation peut exercer sur les fonctions de l'individu qui le présénte, ses organes , si ce n’est dans le . point même où réside le vice de conformation , ne présen- tent rien de particulier, ni dans leurs formes, ni dans leur structure ; et cela est si vrai qu’il suffit de la plus simple des opérations pour enlever toute trace de l’anomalie, à ë \] À a: ESS er AL 2 1k garer tn fe LA sk SE = ordination de caracières , résulte à | CARACTÈRES GÉNÉRAUX. _. 49 On voit donc que les vices de conformation et les varié- tés peuvent affecter les organes intérieurs sans affecter les organes extérieurs, et réciproquement; qu'ils peuvent être ou non apparens; et que, dans tous les cas, leur in- fluence est ee et, comme je lai dit, purement locale. da Se Au contraire, but des de gravité des dé organiques , qui constituent les véritables monstruosités , découlent nécessairement leur influence très-générale sur l’organisation des êtres qui les présentent, et (pour em- ployer le langage des naturalistes) la subordination d’un grand nombre de caractères secondaires à la modification principale. De cette influence très-générale, de cette sub- son tour la nécessité, chez les monstres, d’une conformation vicieuse dont les conditions se révèlent toujours à l'extérieur par des traits Le ou moins prononcés. En effet, chez les monstres comme dans la série des eë- pèces zoologiques, toute cause qui vient modifier d’une manière grave un organe placé à l’intérieur , et important par ses connexions physiologiques où anâtomiques , en- traîne , d’une manière secondaire et médiate, une altéra- tion extérieure , qui devient l'indice , le $ÿmptôme, el, pour ainsi dire, l'interprète des modifications internes. Cest ainsi que toutes les fois qu’on voit un monstre privé de cœur ‘et de poumons ; l'examen de ses caractères exté- rieurs suffit pour que l’on puisse, avant même l’ inspection de ses organes internes , ER annoncer et ose en décrire toutes les anomalies. ES À: possibilité d'appliquer à l'étude des iohstites les principes de la méthode naturelle et les formes des classi- fications linnéennes, est un Corollaire des rémarques qui précèdent ; et fournit ane preuve nouvelle de l’importance 2 n La PART, I. CHAP. JL. que l’on doit attacher à une différence dans le degré. de oravité de l’anomalie, On voit donc qu’une monstruosité, bien différente en cela des autres anomalies , ne peut KA les organes in- térieurs sans affecter les organes extérieurs. L’inverse est de même généralemént vrai; et il est facile de concevoie qu’il n’en saurait être autrement. En effet, aucun des or- ganes extérieurs ne joue, dans l’économie animale, un rôle physiologique ou anatomique d’une haute impor- tance; et, par conséquent, une anomalie qui n’äffecterait qu'un ou quelques-uns d’entre eux, ne saurait être rangée parmi les anomalies graves : elle constituerait un simple vice de conformation, et non une monstruosité vérita- ble, Ainsi , soit qu’on suppose qu’elle, se soit étendue, de dedans en dehors , soit qu’on veuille admettre l'hypothèse inverse, une anomalie très-graye, une monstruosité pro- prement dite, affecte constamment à la fois et Les organes intérieurs et les extérieurs , et par conséquent est toujours apparente au dehors. C’est dans cetle condition inhérente aux monstruosités, d'être toujours apparentes au dehors , que l’on trouve La raison de la constance d’un autre caractère remarquable, celui d’être nuisibles aux individus qui les présentent. Lors même qu elles n "exercent aucune influence fâcheuse sur leurs fonctions et ne changent en rien leurs canditions de viabilité, elles impriment à leurs formes extérieures des modifications toujours remarquables. Car, l'effet étant né- cessairement proportionnel à la cause, la déviation orga- nique très- grave qui constitue la monstruosité, ne se borne pas, du moins dansle plus grand nombre des cas, à produire une légère difformité , et encore moins l'apparence d’une ef variété; mais elle amène, chez l'être qui en est aflecté, une conformation extérieure très- différente dans CARACTÈRES GÉNÉRAUX, 51 une ou plusieurs régions , de celle de son espèce, ‘et par conséquent très-viciense , lors même qu’elle n ’apporteraït d’obstacle à laccomplissement d'aucune fonction. : Ainsi, parce que les monstrüosités sont des anoïnalies très-graves , ‘elles exercent une influence très-sénérale sur’ Porgäitsations parce qu’elles exercent une. influence très: générale , elles sont à la fois intérieurés et extérieures ; ‘et par conséquent apparentes au dehors; enfin , parce qu’elles sont toujours apparentes , elles sont toujours nuisibles aux individus qui les présentent. C’est ainsi que dans l’histoire de la nature tout s’en- chaîne, tout se lie; c’est ainsi que dans une idée, dans _ un fait, vingt idées € vingt faits peuvent être contenus et cachés. J’insiste à ele sur cétle remarque et sur la pos- sibilité de son application à l'étude des monstruosités. Si les animaux peuvent être définis par quelques caractères et classés naturellement , c’est pré Scisément à cause de cet en: chainement et de ces corrélations ; c’est parce qu’un grand nombre de faits particuliers peuvent souvent être réunis en un seul fait général , dont ils sont en quelque sorte la mon- naie , si l’on peut s exprimer ainsi. On vient de voir qu’il en est à cet égard des monstres comme des animaux normaux; et je fournirai d’autres preuves bien plus frappantes encore de cette vérité lorsque je traiterai des monstres doubles ; et que, montrant la pos- sibilité de ramener tous leurs caractères génériques » deux, quelquefois à un seul, j'en déduirai les bases et les prin- cipes d’une nomenclature rationelle et: pin et d’uné classification naturelle. Les conclusions auxquelles je viens arrives au mi dés monstruosités, s'accordent très-bien avec ce quel’observa- tion nous apprend sur les hétérotaxies, Les anes et les au tres portent également sur des organes intérieurs et impor- Ka PART. I, CHAP. III, tans : mais les hétérotaxies , ainsi qu’on l’a vu , ne les at- teignent que dans des conditions en quelque sorte acces- soires , comme leur situation et leur disposition, et jamais dans ce qu'ils ont d’essentiel , comme leur structure et leur composition élémentaire. Elles sont donc loin d’avoir ce haut degré de gravité qui caractérise les monstruosités vé- ritables ; et c’est pourquoi elles ne sont nullement nuisibles aux individus qui les présentent, et ne viennent pas révéler leur existence au dehors par des modifications imprimées aux organes extérieurs. Il me reste à parler d’un autre caractère de la monstruo.. sité, non moins constant que les précédens, et dont la liaison avec eux est facile à concevoir. Toutes les mons- truosités, et même, pour m'exprimer d’une manière plus gé- nérale, toutes les anomalies complexes sont congéniales : et je puis ajouter que leur existence remonte même nécessai- rement, chez l’homme et la plupart des animaux supérieurs, à une époque plus ou moins ancienne de la gestation. En effet, les métamorphoses et tous les grands phénomènes physiologiques qui ont pour résultat la formation et la pre- mière évolution des organes, appartiennent aux premières périodes de la vie intrà-utérine ; et dans les derniers temps de la gestation, à plus forte raison après la naissance, le jeune sujet n’a plus à subir que. de légers changemens , et :-par Conséquent n’est plus exposé, sauf l'influence des mala= dies , qu’à de légères déviations du type spécifique. Il est à peine nécessaire, en disant que toute déviation complexe du type spécifique est nécessairement Congéniale , d'ajouter que l'inverse n’a pas lieu. On commettrait évi- demment une erreur grossière si l’on ajoutait que toute dé- viation congéniale est nécessairement Complexe. Chacun sait que les vices de conformation et les AnBIÉs > À l'exception d’un très-pelit nombre de ças , sont Congéniaux, aussi bien me annee # IMPORTANCE DES ORGANES, 99 que les Monstruosités et les hétérotaxies. Nous verrons même que des anomalies très-lésères peuvent remonter à une époque de la vie intrà- utérine plus ancienne même que é) es monstruosités très-remarquable : la théorie ne s’oppose nullement à l'admission de ce résultat, qui, d’ailleurs , Sera établi directement par les faits. AAA A AAA RAA MMA AAA A : VA v CHAPITRE I. DE LA DÉTERMINATION DES ANOMALIES CONSIDÉRÉES PRINCI- PALEMENT SOUS LE RAPPORT DE LEUR DEGRÉ DE GRAVITÉ. J’Ar montré, dans le chapitre précédent, la corrélation, , LI LJ " L] _ lenchaînement qui existent entre les divers caractères géné- raux de la monstruosité, et j'ai établi comment celui d’entre eux qui sert de base principale aux distinctions que j’ai ad- mises, renferme en lui, pour ainsi dire, l’expression abrégée de tousles autres. La haute importance de ce caractère, et par conséquent la convenance des divisions que j'ai proposées et leur conformité à l’ordre naturel, me semblent mises hors de toute contestation par les remarques qui précèdent. Jepuis maintenant, si je ne me trompe, admettre comme un résultat démontré qu'il existe entre les quatre -embranche- mens d'anomalies , ou au moins entre les monstruosités et les autres anomalies , des différences réelles et importantes , malgré la grande analogie qui existe entre les unes et les autres sous divers rapports, et quoique plusieurs’ lois leur Soient communes. Je considérerai donc toutes les anoma- ‘dies, ou, comme disent la plupart des auteurs, toutes les MOnstruosités, comme formant, sous un point de vue _ élevé, et quant à leurs conditions essentielles et de premier La a TU - si. PRE si ra + FVSYFER LT jé ere ++: Re ré pe hrenrmoe 54 | -__ PART. CHAP. LL ordre, un seul groupe qui, lorsqu'on descend à l’examen des conditions secondaires , peut être parlagé en quatre grandes sections ou émbranchemens : les hémitéries , les hétérotaxies , les hermaphrodismes et les monstruosités pro- prement dites. | Mais il ne suffit pas d’avoir établi théoriquement la né- cessité ou du moins l’utilité de ces distinctions. Essayons, après avoir dit sur quels caractères essentiels repose notre division, d'indiquer quels caractères extérieurs et faciles à observer en rendent l’usage possible. On a vu qu’une anomalie doit être dite peu grave; soit lorsque ; portant sur des organes essentiels à la vie, elle ne les modifie que d’une manière légère et pour ainsi dire toute superficielle, soit lorsqu'elle n’atteint que des organes d’une faible importance anatomique et physiologique , qui alors peuvent être nou-seulement transposés, diminués, aug- mentés de volume, mais même doublés ou entièrement supprimés. Il-suit de là que déterminer d’une manière gé- üérale-pour-tous les organes quels sont ceux d’entre eux et quelles-sont celles de leurs conditions d'existence , auxquels -on doit attribuer le moius d'importance, ce serait aussi dé- terminer d’une manière générale quelles anomalies doivent être réputées légères, quelles autres véritablement graves. ILs’en faut de beaucoup, dans Pétat présent de lascience, que les -deux questions, également difficiles ; que je: viens de poser, soient susceptibles d’une-solution générale et com- plète +: toutelois' lés remarques suivantes me paraissent ‘propres:è jeter sur.elles beaucoup de lumière, Ellesisont “pour la plupart déduites des découvertes récentes de l’ana- tomie philosophique , on fondées sur des principes démon- trés à l’égard des animaux par ung multitude de faits, et également applicables à l'étude des monstres. IMPORTANCE DES ORGANES. e 59 KN Ie, Examen de la Ep Len Quels sont ceux des organes auxquels 6n doit attribuer le moins d'importance , et dont les anomaliés doivent tou- jours être regardées comme peu graves et séparées des vé- ritables bsasieu Sous le rapport physiologique , les organes peuvent être, sauf quelques exceptions , rangés dans trois classes. Les uns appartiennent , non pas tout- s fait en propre, mais du moins d’une manière plus Spacties aux fonctions qui ont pourobjet la conservation de l'individu; ils sont indispensables à l ac= complissement de ces fonctions, D’autres , inutiles à la vie de l'individu , appartiennent en propre aux fonctions qui ont pour but la conservation de l'espèce, Enfin d’autres organes s’appaïtiennent d’une manière plus spéciale ni aux unes ni aux autres de cés fonctions, mais leur sont communes; et parmi ellés, les uns sont indispensables à leur accomplissement, les autres leur sont seulement ütilés. Se: , | Les anomalies qui portent sur les oHaer de la première “classe sont Souvent très-gravés, et exércent sur l’ensemble dé l'organisation uñe Jifidetéd plus où moins marquée. Les individus qui en sont affectés présentent ordinairement _ à l'extérieur des caractères qui nôn-seulement sont diffé- vens de l’état normal dé l'espèce où on les rencontre , mais qui souvent méêmé nerconslituent l’état normäl d’atcune espèce. En outre, ces caractères existent dès la naissance, ‘etsi le Monstre qui les présente peut vivre, ils se consérvent ‘Péndant toute la vie. C’est, par exémple , ce qu’on observe dans Ja plupart des anomalies qui portent sur le cœur, Il en ést de même de celles qui atteignent l’encéphäle. Les nomalies des organes Ge té secontdé classe, c'ést-à- 56 PART. I, CHAP, III. dire des organes de la reproduction, n’ont qu’une influence très-bornéeet, pour ainsi dire, toute locale , lors de la nais- sance et pendant les premières périodes de la vie; mais, à l'époque de la puberté, elles acquièrent une plus grande . importance et deviennent la cause de modifications remar- quables. Les individus qui sont affectés de telles anomalies, présentent ordinairement, dès qu’ils atteignent l’âge adulte, des caractères très-dignes d'attention, en ce qu'ils ne sont pas étrangers à l'espèce ,mais seulement au sexe où on les rencontre, C’est ainsi que des individus mâles peuvent pré- senter par anomalie, dans plusieurs parties de leur corps, la conformation normale des femelles de leur espèce, et réciproquement. C’est -ce que l’on voit dans les cas très- nombreux et très-variés qui se rapportent au groupe des hermaphrodismes. Quant aux anomalies des organes de la troisième classe, elles n’exercent ordinairement , et à toutes les époques de la vie, qu’une influence très-bornée, Elles sont donc moins graves que les précédentes; eteomme d’ailleurs leur éxamen _ne peut conduire à aucun résultat général et constant , elles méritent peu de nous arrêter. Les différences que j’ai signalées entre les anomalies des appareils qui appartiennent à la vie de l'individu et celles des organes destinés à la reproduction de lespèce, sont au Contraire très-constantes et d’une haute importance sous le point de vue théorique. Je reviendrai sur elles avec dé- tail lorsque je traiterai de l’hermaphrodisme. Il me suffit, pour résoudre la question particulière qui m'occupe ici, d’a- voir indiqué comment, dans un cas, la déviation organique principale entraîne à sa suite des modifications qui existent dès la naissance , et sont anomales en elles-mêmes et, pour ainsi dire, d’une manière absolue: et comment au coniraire dans l'autre, la déviation organique principale devient la IMPORTANCE DES ORGANES. 97 cause de modifications qui ne se produisent qu’à l’époque de la puberté, et'qui , formant l'état normal d’une portion de l'espèce , ne sont anomales que relativement au sexe de l'individu qui les présente. ” _ La place que doivent occuper dans une classification na- turellé des anomalies les divers cas que l’on réunit sous le nom d’hérmaphrodisme, ne peut être déterminée d’une manière exacte que si l’on s'appuie sur les remarques pré- cédentes. Si, par l'influence très-générale qu'elles exercent sur l’érganisations de telles déviations organiques peuvent être considérées comme graves et rapprochées du groupe des véritables monstrnosités, on voit aussi que d’un autre côté, par la nature même de celte influence et par la ma- nière dont elle se manifeste , elles doivent être séparées de’ ce groupe et former une division particulière , un embran- chement distinct qui, à plusieurs égards, se trouve inter- médiaire entre les véritables monstruosités et les vices de conformation. r 2 pau Je passe à des considérations d’un autre ordre et d’une application plus générale. Lorsque plusieurs organes sont placés bout à bout, comme le sont, par exemple , les différens os des membres, lorsqu'ils sont unis entre eux et que leur ensemble forme une sorte de chaîne dont chacun d'eux représente un chaînon, la suppression ou la duplication de l’un ou de plusieurs de ceux qui forment l’une des extrémités de la chaîne est né- cessairement une anomalie moins grave que la suppression ou Ja duplication de l’un des chaînons intermédiaires. Que, par exemple, une où plusieurs phalanges des doigts viennent à manquer: rien n'empêche que les autres phalanges , le métacarpe , et, à plus forte raison , tous les autres segmens du membre antérieur ne conservent leurs conditions nor- males. Si, au contraire, l'humérus n'existe pas , il est facile 58 PART. I. CHAP, x, de voir à priori que tout le membre sera gravement. mo- difié, soit que la suppression de los du bras entraîne celle des os de l’avant-bras, soit même que le radius et.le cu- bitus soient supposés exisler encore : car, dans ce cas , ils devront, ou bien conserver leur position accontumée jet alors la chaîne sera rompue el tout le membre nécessai- rement déformé, ou bien venir s’articuler avec l’omoplate et contracter des connexions contre nature, Le principe que je viens de poser est, comme il est facile de le voir, une conséquence de la loi des Conuexions , et c'est ce qui explique sa constance et sa grande généralité, I ne souffre guère d’exceptions qu'à l’égard des cas qui peuvent être embrassés par uñ autre principe dont il me resle à m'occuper : principe beaucoup plus général encore ; surtout beaucoup plus fécond en applications , et sans le secours duquel on ne peut guère concevoir la possibilité d'une distinction exacte soit entre les monstruosités ét les autres anomalies, soit même entre les monstres dits par excès et les monstres dits par défaut et par inversion des parties. Gest un fait entrevu par les anatomistes les plus an- ciens (1), indiqué par les auteurs de presque toutes les époques ; énoncé de la manière la plus précise et, à mes JEUX, Complètement démontré dans ces derniers temps, que la nature tend à se répéter dans le même être comme elle se répèle dans la série des êtres; ou , en d’autres ter- mes, qu'un même type sert quelquefois à l'établissement de. plusieurs des parties. d’un même animal, comme un même IYPe à servi à l'établissement d’un grand nombre d'animaux. C'est à, ceme semble ; Un fait dont on ne peut pier. aujourd hui: ni, l'importance ni l'exactitude, quelque (1) Foxes ARsToTE, traité Dé parribis animalium. : IMPORTANCE DES ORGANES. 59 opinion qu’on veuille d’ailleurs adopter sur l’ensemble de cette doctrine des homologies (1) à laquelle l’école allemande moderne a donné une si grande extension , et quelle que soit.la force des objections par lesquelles d’illustres ana+ tomistes français ont cherché à la combattre. Ges objections pe portent en réalité que sur les exagérations dans lesquelles sont tombés Spix et quelques autres philosophes de lanature. Maïs aucune d’entre elles, du moins aucune.de celles qui ont.quelque valeur scientifique, n’atteint le principe fon- damental de la doctrine. Biewplus : il est quelques home- logies si bien constatées dès à présent, iken est de si évi- dentes par elles-mêmes, qu’on trouverait fort siugulier que quelqu'un crût nécessaire d'entreprendre leur démonstra- tion. Qui doute aujourd’hui des rapports d’homologie qui existent entre les membres thoraciques et les membres ab- . dominaux ? Et quant aux ressemblances qui existent entre toutes les phalanges des doigts et celles des orteils; elles sont tellement frappantes que ces parties ont toujours porté des nom$ ou‘identiques ou analogues, et que pérsonne n 0$e- rait, je ne dirai pas contester leur homologie, mais même la Soumettre à un nouvelexamen. le | Sans chercher à déterminer quelles homologies sont : fausses et quelles autres sont exactes , ce qui ni'entraînerait à l'examen de questions dont la discussion serait longue et peut-être la solution douteusé; sans chercher à poser la limite-entre la vérité et l'erreur, entre l'usage et l’abus , il me suflit d'admettre comme fondées les homologies tout- à-fait incontestables, pour pouvoir établir un principe aussi Den, _(x)Je rappelle, peur les personnes peu. familiarisées avec le. lan-*, gage de l'anatomie jhilosophique, qu'on entend .par homologies les ressemblances qui existent entre diverses parties dû même animal. On nomme plus: particulièrement analogies les dssnpieite rad Le mStholuitre ainéme siparties comparées ‘chez divers animaux. 60 PART, [. CHAP III, simple que général, et pour en déduire quelques applications. Lorsqu'il existe plusieurs Organes homologues , que ces organes se ressemblent à la fois par leur composition , leur disposition et leurs fonctions » et surtout lorsqu'ils sont placés en série linéaire, leur nombre devient irès-sujet à varier soit-en plus soit en moins, et leur existénce n’est même pas très-constante. On peut ajouter que les organes qui ont plusieurs homologues placésen série, jouent dans l’or- ganisation un rôle d'autant moins important > etsont, toutes choses égales d’ailleurs , d’autant moins constans , que leurs homologues sont plus nombreux. Ces “marques générales sont également fondées ; Soit que l’on Compare des êtres anomaux à des individus nor- maux de la même espèce, soit que l’on compare entre eux des animaux normaux de groupes différens. Elles sont vraies pour les séries que forment les vertèbres , les côtes, les pièces du sternum , les doigts , les phalanges, les rayons des nageoires, les dents, chez les animaux supé- rieurs , comme pour celles que composent , dans les classes inférieures, les pates, les tentacules, les anneaux du Corps , les articles des antennes; et il est facile de voir qu’elles pourraient même être étendues au règne végétal. Un grand nombre de résultats, utiles à l'étude des anomalies | découlent des principes que je viens de poser. Pour. me renfermer dans le sujet spécial de ce cha pitre, je me bornerai à en déduire une règle pratique, d’une application très-générale ; et par conséquent d’une importance réelle, Cette règle peut être exprimée de la manière Suivante : Toute anomalie qui ne porte que sur des organes ayant | plusieurs homologues, ou, si l'on veut, étant analogues à | plusieurs autres par leur composition ,. leur disposition À et leurs fonctions , et placés avec eux en série » doit être IMPORTANCE DES CONDITIONS ORGANIQUES. 61 considérée comme très-peu grave, et ne constitue qu’une simple variété, ou tout au plus un vice dé conformation. S IT. Examen de la seconde question. Quelles sont celles des conditions d'existence dés. or- ganes auxquelles on doit attribuer le moins-d’importance, et qui sont telles que des anomalies portant sur elles seules, doivent être regardées comme, peu graves el séparées des véritables monstruosités ? x HT | Quelque nombreuses et variées. que soient les anomalies | que lés organes peuvent présenter, à l’obsezvation , elles se rapportent toutes à un petit nombre de groupes sur cha- cun desquels il'importe de présenter quelques remarques. En effet, l’anomalie , lorsqu'elle ne consiste pas dans la suppression des organes, porte nécessairement sur leur nombre, leurs connexions, leur position, leur volume , leur forme ou leur composition élémentaire, ou bien à la fois sur plusieurs de ces conditions organiques: mais dans ce dernier cas qui, il est #rai, se présente assez fréquem- ment, c'est en quelque sorte une anomalie composée qui, lorsqu'on se borne, comme je dois le faire. ici, à ta consi- dérer sous un point de vue général, peutêtre facilement décomposée par la pensée en plusieurs anomalies simples, Il semble au premier aspect que de toutes les anomalies qui peuvent frapper un organe, la plus grave de toutes soit son entière suppression : être et n’étre pas.sont les deux conditions diamétralement opposées, et l'esprit, a quelque peine à concevoir que ; si l’une.de.ces conditions est l’état normal, l’autre ne soit pas nécessairement, l’état. le plus anomal qui puisse exister. L'observation a cependant dé- montré la vérité de l’assertion , en apparence toute para- : doxale, qu’il est, pour les organes, un genre de modifications ! plus graves que leur suppression elle-même; et ces modif- | 6 PART. I. CHAP. HI, cations, ce sont celles qui portent sur les connexions. Les organes même les moins importans, ceux dont les condi- tions d'existence , dont la présence même et la composition sont le plus sujets à varier, restent presque toujours fidèles ‘à la loi des connexions. Ainsi les doigts, les mains, les membres thoraciques tout entiers, peuvent manquer : mais toujours les doigts , lorsqu'ils existent, s’articulent avec lé métacarpe , la main avec l’avant-bras, le bras avec l'épaule. De même, lamâchoire inférieure peut être réduite à l’état rudimentaire ou manquer complètement; mais däns aucun cas on'ne l’a vu s’articuler, par exemple, avec l'épaule, le | bassin, où quelque autre partie du système osseux (1). Je cite ces faits non comme preuves, mais commé exemples. Ils me semblent propres à faire comprendre la valeur des ‘dévialions organiques qui consistent dans des altérations de connexion : dévialions toujours très-rematr quables, et qui souvent même constituent de véritables monstruosités. Les organes peuvent présentér, quant à leurs rapports de connexion, deux sortes d’anomalie : ils peuÿent avoir contracté des ‘connexions avec d’autres o organes ordinaire - ment séparés d'eux, où bien être séparés ‘des parties avec lesquelles ils sont ordinairement en rapport. Ges deux cas se présentent souvént simultanément + maïs ils peuvent aussi exister isolément. Le second, plus fréquent que le premier > CônStitue un genre d’anomalié moins grave, presque 16ujours facile x expliquer, et auquel se rappor- tent un grând nombre de vices de conformation. Les nombreuses ariations que présente l'insertion des branches vasculaires où nerveuses sur leur tronc, peuvent (x) Un organe est plutôt anéanti que tragsposé. Voyez Gsorrnox- Sainr-Hiraine, Philosophie anatomique. IMPORTANCE DES CONDITIONS ORGANIQUES. 63 être pour la plupart considérées comme des anomalies de Connexion. Elles en diffèrent cependant par leur degré de gravité, si inférieur à celui des anomalies de connexion, des autres organes , et principalement des 05. La théorie du développement excentrique permet de se rendre compte de cetle différence, qui au reste ne peut jamais devenir um sujet de difficulté réelle pour la détermination et le. classe- ment des anomalies. Le principe déjà posé, que toute ano- malie véritablement grave, toute monstruosité, est néces— sairement à la fois intérieure et extérieure, est surtout vrai et facile à concevoir à l'égard des nerfs et des vaisseaux, de ces derniers spécialement, Le système artériel étant , sauf Ê les premiers développemens de l'embryon, le Système for mateur des organes, il est à l’ensemble de l’organisation ce qu'est la cause prochaine: à l'effet; et par conséquent toute modification du système artériel entraîne ; À l'égard d’un où. de plusieurs autres systèmes, une modification qui Jui esl nécessairement proportionnelle. rte ER Les rapports de position des-organes ont! été souvent confondus avee leurs. rapports de connexion : il importe cependant beaucoup de distinguer les uns des autres, I} y a souvent à la fois anomalie de position et de connexion ; mais on, peut aussi rencontrer et l’onrrencontre souvent une anomalie de position sans anomalie de connexion, et | réciproquement. Les anomalies de position, lorsqu'elles existent seules, sont, comme il est facile de le’ concevoir d des. anomalies peu graves sous le point de vue añatomique: Elles doivent être généralement rapportées aux variétés où aux, vices de conformation , suivant l'influence: nulle où fâcheuse qu’elles, exercent:sur les: fonctions, et dans” Fur _ Comme dans l’autre-cas , classées parmi les hémitéries: ‘On doit cependant excepter la transposition générale des viscères et quelques autres Cas qui composent avec! elle le groupe très-peu nombreux des hétérotaxies. Ces anomalies, graves en apparente ; puisqu'elles portent sur les organes les plus importans ; doivent cependant être séparées, je dirai même éloignées des véritables mons- truosités. Elles n’ont presque aucune influence physiolo- gique , n’impriment aucune modification aux formes exté- rieures, et sont réellement très-peu graves, parce qu’elles ne portent que sur la position.des parties, et point du tout sur leurs connexions; en d’autres termes, parce que la position absolue est changée , mais la position relative conservée. L'existence simultanée d’une anomalie de connexion et d’une anomalie de posiün, quoique nécessairement plus grave qu'une simple anomalie de position, ne consti- ‘tue pas toujours elle-même une véritable monstruosité. Il en est encore ainsi des cas de réunion contre nature de deux organes similaires : Cas très-remarquables , dans lesquels le nombre des parties semble changé aussi bien que leurs rapports de position et de connexion, et qui ,. par conséquent , nous conduisent à l’examen des malies numériques. Le nombre normal eut être modifié de deux manières : il peut être diminué , il peut être augmenté. Au lieu de deux organes semblables , et placés symétriquement de chaque côté du corps , il peut n’en exister qu’un seul ; on peut aussi en rencontrer trois et même quatre. Au lieu d'un organe placé latéralement, ou sur la ligne médiane , on peut en trouver deux ; on peut aussi n’en plus trouver que les rudimens , et souvené même C’est en vain qu'on cherche Ces rudimens eux-mêmes. Ces deux ordres d’a- nomalies ;: quoique précisément . inverses , ne doivent pas être séparés dans notre examen : Presque tout ce qu’on peut dire de l'un est également applicable à l’autre. La ano- IMPORTANCE DES CONDITIONS ORGANIQUES. 65 raison en est dans les principes suivans, qui peuvent faci- lement être déduits a priori, et que les faits confirment de la manière la plus complète. Si, à un ensemble de parties, constituant l’état normal, le même organe est supposé ajouté où retranché, de cette addition et de cette soustraction résulteront deux ano- malies précisément inverses, mais dont la valeur anato- mique sera toujours exactement la même. Il se pourra , il est vrai, que l’une exerce une influence plus marquée sur les fonctions , e surtout que June soit plus difficile à expliquer que l’autre; mais toujours l’anomalie qui ré- sultera de la soustraction d’une partie, devra êlre placée sûr le même rang que celle qui résultera de l’addition de la même parlie. Îl en sera exactement de même de la pré- sence en plus de plusieurs parties, par rapport à la sup- pression des mêmes parties (1). Ces principes, qui plus tard seront établis a posteriori, ont pour corollaires les règles suivantes, auxquelles nous aurons plusieurs fois recours pour la détermination et le classement des anomalies. | Lorsque l’addition anomale d’une partie suffit pour consti- tuer une monstruosité, il en est de même de sa soustraction. Si elle ne suffit pas pour constituer une monstruosité, sa soustraction n’est, de même, qu’une variété ou un vice de | _( Ces propositions , que je suis obligé d'exprimer d’une manière trés-abstraite pour Îles rendre suflisamment générales, sont peut-être un peu difficiles à concevoir au LS abord. S'il m'était permis d'em- ployer le secours d’une sorte de formule, je les simplifierais beaucoup par la remarque suivante : en appelant N l’ensemble des parties qui constituent l’état normal, et À l'organe ou les organes ajoutés ou re- tranchés, les deux anomalies inverses seraient exprinées, l'une par N+A, l’antre par N—A :0r il est évident que la différence de l’état anomal à l’état normal, différence qui exprime très-bien le degré de gravité de anomalie , est, dans leg denx cas égale à A. 1, 5 66 _ PART. I. CHAP, II. conformation. Les réciproques de ces deux propositions sont également vraies. Il résülle des principes et des règles que je viens de poser, que , sous un point de vue général, l’anomalie qui consiste dans la suppression d’un organe , peut et doit être ramenée aux anomalies de nombre, et placée sur le même rang que celle qui consiste dans la duplication du même organe. Ainsi, pour € citer deux exemples choisis aux deux extrémités de l'échelle des anomalies, Fabsence du cœur et sa duplicité sont deux monstruosités également graves, tandis que Pile complète d’un doigt n’est, comme sa bifurcation, qu’un simple vice de conformation. Ces ré- sultats , qui plusetard seront établis par des comparaisons anatomiques , faites avec soin, avaient déjà été déduits ou pouvaient l'être d’autres remarques présentées plus haut ; mais je les reproduis ici, eu les faisant découler d’an autre ordre de considérations, pour montrer la côficordance parfaite qui existe entre les divers princifes que j’ai posés: On voit que tous se prêtent un mutuel appui, et que , quel que soit notre point de départ, nous atteignons toujours le même but; et c’est là, si je ne me trompe, l’une des meilleures preuves que je puisse invoquer en faveur des divisions dont ; je cherche à établir la justesse et la confor- mité à l’ordre naturel. Les anomalies de nombre, sous un point de vue général, doivent être divisées en deux groupes : celles qui résultent de l’addition ou de la soustraction réelle d’un ou plusieurs organes , el celles où il y a seulement augmentation ou suppression apparente. Le premier groupe, auquel se rapportent-les exemples que je viens de citer, comprend des anomalies souvent très-graves , © toujours très-remarquables, mais qu'il est facile, sinon d'expliquer, au moins de concevoir, ee ee me ee + Some Page + Fr. IMPORTANCE DES CONDITIONS ORGANIQUES. 67 Les anomalies numériques du second groupe ont, au Contraire , été presque toujours mal comprises. Comme je l’ai dit, l'augmentation numérique ou la suppression sont plutôt -apparentes que réelles, en ce sens qu’elles dépendent toujours, l’une de la non-réunion des deux mMoitiés d’un organe , l’autre de la réunion contre nature et de Îa fusion las ou moins intime de deux organes ordi nairement séparés. Le même nombre d'élérnets orga- niques est donc conservé, malgré la différence dans le nombre des organes , et l’anomalie consiste seulement dans une combinaison insolite de ces élémens ; encore est-il presque toujours possible , comme on le verra, d'expliquer les cas de non-réunion par un arrêt de développement , et, pour les cas de réunion insolite, d’en apercevoir la cause prochaine dans un déplacement. Il importe donc, toutes les fois qu’on rencontre une duplication , d'examiner avec soin s’il y a réellement deux organes , ou s' il n’y aurait pas plutôt deux demi-organes,. L’ examen inverse doit également être fait à l'égard des cas de suppression apparente d’an organe. Au reste, il n’y a guère que les organes pairs el dés symétriquement sur les côtés du corps, qui soient susceptibles de présenter celte dernière anomalie : l'organe composé qui résulte de leur union , est ordinairement placé sur la ligne médiane. Les distinctions que je viens d'indiquer, ont presque tou- jours été négligées par les anatomistes : aussi a-t-on géné ralement placé parmi les monstruosités par défaut plusieurs anomalies par réunion insolite qui seraient bien plutôt des anomalies par excès, et réciproquement , parmi les mons- iruosités par excès, des anomalies par non-réunion, qui sont incontestablement dues à un défaut de développement. En appliquant les divers principes que j ai posés , à la détermination et, si je puis m exprimer ainsi, à l'évalua- 68 PART, I, CHAP. EI. tion du degré de gravité des diverses anomalies de nombre, on arrive aux trois propositions suivantes : Lorsqu'il ÿ a seulement augmentation ou diminution ap- -parente , l’anomalie ne constitue pas une véritable mons- trüosité, ; Lorsqu'il y a augmentation ou diminution numérique réelle, l’anomalie constitue souvent, mais non toujours , une monstruosité. Enfin il est des cas où l’on rencontre à la fois une réunion contre nature , et par conséquent la suppression apparente d’un organe, coïncidantavec l’atrophie complète ou presque complète d’un autre organe. Si ces deax anomalies sont liées entre elles , si surtout l’une peut êlre considérée comme la cause de l’autre, elles constituent alors évidemment une anomalie complexe, une véritable monstruosité, I] en est ainsi de l’union des deux membres abdominaux : car cette union entraîne nécessairement l'atrophie complète ou pres- que complète d’un grand nombre de parties. Il en est de même, et à plus forte raison , du Cas suivant, Lorsqu’an organe impair et placé sur la ligne médiane entre deux or- ganes analogues l’un à l’autre , comme l’organe nasal entre les deux globes oculaires, vient à manquer ou se trouve réduit à l’état rudimentaire, les deux organes qui , dans l’état normal, sont placés en dehors de lui , se trouvent mis. en rapport l’un avec l’autre par la suppression de l’obstacle qui les séparait , se rapprochent, et le plus ordinairement même se soudent entre eux et se confondent plus ou moins- intimement. Ces cas d’anomalie, et plusieurs autres qui leur sont analogues, sont très-remarquables en ce qu’ils nous . permettent de suivre la production de la monstruosité , de nous rendre un compte exact de la valeur de ses caractères- généraux, et de concevoir comment une Cause qui, primi- tivement et d’une manière direcle, imprime une grave IMPORTANCE DES CONDITIONS ORGANIQUES: 69 modification aux conditions d'existence d’un appareil , peut influer secondairement et d’une manière indirecte sur celles d’an autre appareil. ee L’atrophie presque complète d’un organe, équivalant en général à sa suppression, constitue une anomalie beau- Coup moins remarquable sans doute, mais cependant presque également grave , à cause des modifications qu’elle entraîne à sa suite. Lorsqu’au lieu d’être atrophié presque Complètement , un organe est seulement diminué de volume, ct, de même, lorsqu'il est augmenté , l’anomalie est beau- coup moins grave, et jamais ne conslitue une véritable motstruosité. Les cas dans lesquels la diminution ou l'aug- mentation porte à la fois sur plusieurs organes, sont plus remarquables, mais ne constituent pas davantage de véri- tables monstruosités. Enfin il en est de même, et à plus . forte raison, des cas où toutes les parties ont subi une dimi- nution où une augmentation de volume, si toutes , comme chez les nains et les géants , ont diminué ou augmenté dans les mêmes rapports. En effet, si les caractères tirés de la | grandeur relative des organes, peuvent offrir quelque impor- tance, il n’en est jamais ainsi des considérations déduites de la grandeur absolue : c’est la proportion des parties, et non leur volume, qui détermine leur valeur anatomique et qui règle leur influence sur les fonctions. — Les anomalies de forme doivent suivre dans notre exa- men les anomalies de volume , et leur sont nécessairement inférieures encore sous le rapport du degré d'importance qu’elles peuvent atteindre. Une différence dans la forme peut toujours être considérée comme résultant d’une lé- gère augmentation de volume sur un point et d’une lé- gère diminution sur un autre. Elle se compose donc, en quelque sorte, de deux anomalies très-peu graves qui, ayant lieu en sens inverse , se balancent l’une l’autre, et, a 2 jt ps "0 PART. I, CHAP. IV. sauf l'influence physiologique qu’elles peuvent exercer, iendent à se neutraliser réciproquement. Les anomalies de structure et de composition élémen- taire dont il me reste à parler sont éyidemment, et par leur nature même, plus remarquables sous le point de vue physiologique que sous le point de vue anatomique. Aussi, comme les anomalies de forme, ne suffisent-elles jamais pour caractériser une véritable monstruosité. Tels sont les principes généraux et les règles pratiques que l’état présent des sciences zoologiques et anatomiques permet, ce me semble, d'établir sur des bases certaines, et que je crois pouvoir être appliqués avec avantage à 1 tude des anomalies. Je suis entré à leur égard dans des développemens que m’a paru mériter l’importance du sujet, et je puis presque ajouter sasmouveauté; car les anato- mistes, plus occupés de décrire les anomalies que de les apprécier dans leurs rapports naturels , ont presque tou- jours négligé des questions dont ,.je dois le dire, l’impor- tance n’a pu être sentie, et dont la solution n’est même devenue possible que depuis un très-petit nombre d'années. VS ANR AU LORS A/R B/ A AV RUE E/G/ A CHAPITRE IV. EXAMEN DES PRINCIPALES DÉFINITIONS DE LA MONSTRUOSITÉ DONNÉES PAR LES AUTEURS, ET RÉSUMÉ DES CARACTÈRES QUI DISTINGUENT ENTRE EUX LES QUATRE EMBBANCHEMENS DES ANOMALIHES. ; Las considérations historiques qui forment l'introduction de cet ouvrage, nous ont montré la science des monstruo- sités partagée en plusieurs époques que caractérisent une tendance particulière des esprits et le règne de doctrines Len e urie— este. DÉFINITIONS DES AUTEURS. 71 -€n rapport avec cette tendance. Les êtres anomaux ayant été ainsi, suivant les temps, envisagés sous des points de vue très-différens, il est facile de prévoir que des défini- tions très-diflérentes aussi ont dû en être successivement données. C’est ce qui a réellement eu lieu, comme on le verra par quelques citations choisies dans les auteurs des diverses époques de la science. Ces citations seront peu nombreuses; car je me propose seulement de donner ici quelques exem- ples , et non de présenter un résumé complet de toutes les définitions que l’on a pu donner des mots monsire elmons- truosité, Ce serait en effet me livrer à un travail long et sans aucune utilité, non-seulement parce qu’un travail qui a pour objet des mots seulement, et non des faits, est tou- jours en soi peu scientifique, mais aussi ef surtout parce que toutes les définitions données sous l'inspiration des mêmes idées théoriques, peuvent être ramenées les ünes aux autres, et, quoique souvent très-différentes dans l’expres- sion, ne sont cependant au fond qu’une seule et même dé- finition. 3 = ST. Définitions données par les auteurs. On a souvent cité dans les ouvrages modernes la défini - tion d'Ambroise Paré (1) : «Les monstres, dit cet illustre chirurgien , sont choses qui apparaissent contre le cours de nature , et sont le plus souvent signes de quelque malheur à advenir.» Gest, avec moins de netteté dans l’expression, (x) Livre des monstres et prodiges, Préface. — Paré distingue des mons- tres les prodiges qu'il défiuit choses qui viennent du tout'contre naluTEs — Presque tous les auteurs de la première période, et sartout LIGETUS , Traité des monstres, liv.L, chap. XL et XII, ont donné des défini- tions, plus ou moins différentes de celles de Paré, mais que je me dispenserai de rapporter ici. La nd du, it > £ AL A PAT à. JAMINEE Li nt nn EE TN trs ve D ' As ER : CE si PART. I. CHAP. E et avec l’addition d’une erreur qui porte le cachet du sei- zième siècle, ce qu’Aristote avait dit dés long-temps aupar- avant, €t Ce qui à été répélé presque jusqu’à nos jours , que les monstres sont des fautes (1), des erreurs de la nature (2). Dans un grand nombre d'ouvrages appartenant à la première époque de la science, lesmonstres sont aussi appelés des jeux, des bizarreries , des singularités de la nature : expressions qui toutes ont leur origine dans cette idée , que la nature, lors- qu’elle crée des monstres , n’observe aucune règle, n’ad- met aucun ordre, soit qu’elle veuille par des prodiges , c’est-à-dire par le renversement de ses lois, révéler aux hommes les malheurs qui les menacent dans l’avenir , soit seulement . qu’elle se plaise à marcher quelquefois au ba- sard et à s'engager en aveugle dans des routes inaccoutu- mées. Ce sont ces croyances qui règnent dans tous les ou- vrages du dix-septième siècle, et qui en ont presque con- stamment inspiré les auteurs : presque tous ne font que développer et paraphraser, quelquelois à leur insu, cette phrase écrite par Pline au sujet des monstres : Ludibria sibi, nobis miracula , ingeniosa fecit natura (3). _ Au reste, on peut dire d’une manière générale qu’il n'existe dans les anciens ouvrages aucune définition digne de ce nom, mais seulement des désignations plus où moins vagues et incorrectes : car l’étude des monstres était alors trop peu scientifique , les faits étaient encore recueillis avec trop peu de soin pour que l’on songeât à déterminer avec précision le sens des termes qu'on employait. L’exactitude dans les mots ne saurait précéder l’exactitude dans les (1) Cette question : 4x Monstra nature formatr ‘eis pecenta ? est le sujet spécial et le titre d'une dissertation publiée à Paris en1669,par BronDez. (2) Tè répare, duApTiMErx ris oûcswe. (Amisr. De gener. anim. Lib. IV, c- IL.) (3) Hist. nar., lib. VIT, cap. IT. vermont qe name DÉFINITIONS DES AUTEURS. 75 choses : aussi Haller est-il l’un des premiers qui aient véri- tablement défini les monstres, comme il est l’un des pre- miers qui les aient étudiés sous leurs véritables rapports. Monstri vox, dit-il (x), ex ipsé linguæ naturé videtur desi- &nare aberrationem animalis a consuetà suæ speciei fabricä aded cvidentem ut etiäm ignarorum oculos feriat ; et il ajoute, Nobis vis vocis perindè videtur indicare fabricam etiäm gran- dium et conspicuarum partium alienam à solité. On voit que cet illustre physiologiste avait senti ‘Ja nécessité d'établir une distinction entre les anomalies qui constituent des mons- truosités et celles qui constituent de simples variétés , et de conserver au mot monstre, dans la langue scientifique , un sens qui n’impliquât pas contradiction avec sa signification usuelle et ses données étymologiques. Dans la plupart des ouvrages postérieurs à l’époque de la publication du traité de Monstris de Haller, le sens da mot monstre à reçu au contraire une extension considérable (2). Bonnet, dont l’exemple a été suivi par presque tous les au- teurs modernes, rejeta, comme peu convenable et peu philosophique , la distinction entre la monstruosité véritable et la simple variété ; et il'appela monstres toutes les pro- (1) Traité’ de Monstris, $ TL. — Presque tous les contemporains de Haller ont, comme lui, restreint le sens du mot monstruosité aux anomalies a55€Z remarquables pour frapper les regards du vulgaire. Je citerai comme exemple la définition qu'a donnée J.-J. Husrr (de Bâle }, dans sa dissertation intitulée : Observationes dique cogitationes : 0 Q : . nonnullæ de monstris , Cassel, 1748. Monstrum dicamus , dit Huber ($ 8 } quidquid a genere suo ef a per. fecté ejus naturé ita recedit, ut unius cujus- que sant sensibus tanquäm insuetum aliquid occurrat facile. (2)Je ne citerai ici que pour mémoire le travail de Maracanwr, De’ mostri umanti ( dans les Hem. della soc. tt, 116 y où les monstres son définis des animaux s'écartant des conditions ordinaires quant à la forme, an nombre, et à la disposition de quelqu’une de leurs par tiés. Voyez Lezione prima , $ 9: PART. HE CHAR. IV, ductions organisées dans lesquelles la conformation , l'ar- rangement et le nombre de quelques-unes des parties ne suivent pas les règles ordinaires (1). 1} me suffit d’ane seule remarque pour faire sentir le vice de cette définition : qu’un homme vienne à présenter les formes » l’angle facial , les traits que les sculpteurs de l'antiquité ont attribué aux sta- tues des dieux ; qu’il vienne du moins à approcher de ces types de la perfection physique et de la beauté humaine : la définition de Bonnet le place nécessairement parmi les monsires. : La définition donnée par M. le professeur Andral, dans le savant article sur la monstruosité dont il a enrichi le Dictionnaire de Médecine, ne diffère que par l’expression de celle de Bonnet. On doit en effet, suivant lui, appeler monstruosité toute aberration congéniale de nutrition , d’où résulte, pour l’être qui la présente, une conformation d’un ou de plusieurs de ses organes, différente de la conforma- tion qui appartient à son existence extrà-utérine, à son espèce ou à son sexe. MM. Chaussier et Adelon , dans un article remar- quable (2) publié quelques années auparavant dans le grand Dictionnaire des Sciences médicales, ont restreint un peu davantage Île sens du mot monstruosité. En effet ils l'appliquent, non pas à toutes les déviations orga- niques , mais seulement aux vices de conformation , aux défectuosités qui peuvent exister dans une où dans st À mg 7 à . (1) Considérations sur Les corps organisés, tom. IIE. — Bonnet s'exprime aussi à peu près de la même manière dans sa Contemplation de la na- ture, septième partie, chap. XII. (2) T. XXXIV, article Monstruosité (1819). — La même définition a été adoptée dans le Dictionnaire abrége des se. medicales ,t. XI ,1824, par M. Jourpan, dont j'aurai plusieurs fois à citer l'excellent article Monstruosité dans là suite de cet ouvrage. . DÉFINITIONS DES AUTEURS. - 7 plusieurs parties du corps de l’homme et des animaux. Notre embranchement des hétérotaxies , et parmi les hémi- téries, toutes les variétés, ne devraient donc pas, d’après MM. Chaussier et Adelon , être rapportés au groupe des véritables monstruosités. | Je passe sous silence plusieurs définitions modernes qui rentrent où dans la définition de Bonnet et de M. Andral, où dans celle de MM, Chaussier et Adelon. Mais je ne dois pas omettre celles de deux de nos plus illustres contempo- rains, Blumenbach et Meckel , qui , le premier surtout, ont cherché renfermer dans de justes limites le sens des mots monstre et monstruosité. Dans sa dissertation sur le nisus formalivus (1), Blumen- bach admiet trois classes de déviations organiques , et ne comprend sous le nom de monstres que les êtres chez les- quels le nisus formativus à suivi une direction, non-seule- ment étrangère à leur espèce, mais même entièrement contraire à la nature (véllig widernatürliche Richtung ). Les êtres chez lesquels le nisus formativus a suivi une direction qui est seulement étrangère à leur espèce, forment une seconde classe > €t les hermaphrodites une troisième. Dans son Manuel d'histoire naturelle , Blumenbach ad- (1) Ueber den Bildungstrieb, in-xa, Goættingen, 1789, p. 09: Lémery + avait donné beaucoup plus anciennement une définition qui se rap- proche d’une manière remarquable par expression de celle de Blu- menbach. Un monstre est, dit illustre académicien, un animal qui nait avec une conformation contraire à l’ordre de la nature , c’est-à+ dire avec une structure très-différente de celle qui caractérise l'espèce dont il sort. Si, ajoute-t-il, il n'y avait qu'une différence légère et superficielle, on ne donnerait pas le nom dé monstre à l'animal où elle se trouverait. Voyez le premier Mémoire de Lémery sur Les monstres, dans les Mém. de l’acad. des sc. pour 1738, p. 260. — Vrco-D’Azye s’est qe exprimé à peu près de même dans son Traicé d'anat. et de phys., P: 92. 76 PART. I. CHAD, IV, met quatre classes d'anomalies, qu’il considère toujours comme produites par une aberration du nisus formativus. La première comprend les êtres dont l’organisation est en- tièrement contraire à la nature, ou les monstres ; les trois autres se composent des hermaphrodites, des bâtards et des races et variétés. Dans ce second ouvrage , Blumenbach a donc modifié à quelques égards les divisions qu’il avait proposées , mais non sa définition du mot monstruosité. Meckel (1), à l'exemple de quelques autres auteurs, ou plutôt se conformant à l’usage, distingue parmi les anoma- lies congéniales (auxquelles il donne le nom doublement in- exact de vifia formæ congenita) les monstres et les variétés ou jeux de la nature (monstra et varietates seu lusus na- turæ (2)). Les premiers sont définis deflevus majores et in facte corporis externd positi; les secondes, deflezus minores, ubicunque inveniantur, sed ex majoribus ii quoque qui organa infestant interna. L’insuffisance , et même l’inexactitude de cetle division , sont trop évidentes pour que nous insistions sur elle : Méckel lui-même la déclare peu logique , et on peut dire qu’il la cite platôt qu'il ne l’admet. Toutes les définitions que j’ai citées ou mentionnées pré- cédemment, n’expriment guère que le résultat de l’action des causes productrices de la monstruosité, abstraction faite de ces causes. En voici une fondée au contraire sur (1) De duplicitate monstrosé Commentarius, p- 1. — Voyez aussi Hand- buch der pathol. Ana. it É; P. 9: _ (2) Cette expression, Zusns nature , jeux de la nature , pourrait éton- ner dans les écrits de Meckel. Il semblerait que ce profond physiolo- giste adoptât les anciens préjugés répandus sur les monstres. Il n’en est rien cependant : l'expression Asus nature estun équivalent littéral du mot allemand Waturspiel, variété, et c’est sans aucun doute dans ce sens que Meckel l’a employée. | | DÉFINITIONS DES AUTEURS. 6 l'appréciation de ces causes elles-mêmes : « Une monstruo- sité est l'état permanent d’une formation qui n'aurait dû être que passagère. » Cette définition, trop générale, parce qu’il est un grand nombre de-monstruosités qui ne dépen- dent nullement d’un arrêt de développement, mérite ce- pendant d’être conservée : elle est due à Béclard , qui la donnée, en 1894, dans ses leçons orales. | C’est dans le même sens que mon père a dit (1) : « Un monstre n’est qu’un fœtus sous les communes conditions , mais chez lequel un ou plusieurs organes n’ont point par- üicipé aux transformations successives qui font le caractère de Porganisation ; » phrase qui, comme on le voit, n’est pas , à proprement parler, une définition, mais bien une explication de la nature d’un grand nombre de monstruo- sités. | II. Résumé des caractères qui distinguent entre eux les quatre embranchemens des anomalies. En présentant le tableau des principales définitions don- nées par les auteurs , je me suis proposé, non-seulement de compléter cet ouvrage par un exposé succinct, mais fidèle, de l’état de la science , mais aussi de démontrer que le sens de tous les termes qui composent la nomenclature tératologique, est encore tout-à-fait indéterminé. Je crois avoir atteint ce dernier but, et, par cela même, avoir établi l'utilité ou, pour mieux dire, l’absolue nécessité des détails dans lesquels je suis entré pour fixer la valeur des termes. La possession d’une nomenclature exacte est l’un des premiers besoins d’une science digne de ce nom; car (1) Grorrroy SarnT-HILATRE ; Mémoire sur de nouveaux anencéphales humains &ans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle ,t. XIE, p. 243. — Je cite ici cette phrase parce que quelques personnes ont cru y trouver une définition complète de la monstruosité. 78 PART, I. CHAP. IY, exprimer des faits par des mots dont la signification est ar- bitraire et douteuse , c’est traduire une inconnue par une autre. La nécessité de définitions nouvelles ressort également de l’exposé que je viens de présenter, Celles qui suivent, déduites des considérations sur esquelles j'ai appelé l’at- tention dans les chapitres précédens , me paraissent résumer assez bien les traits distinctifs des Sroupes principaux que j'ai distingués parmi les anomalies. À la vérité , les condi- tions organiques dont elles renferment l'expression , sont quelquefois un peu différentes de celles que j'ai indiquées comme formant les caractères essentiels; mais elles leur sont parfaitement équivalentes et doivent leur être substi- tuées dans les définitions, où il importe de ne placer que l'indication de caractères faciles à constater par l’obser- vation. | Les hémitéries sont des déviations du type spécifique (1, simples, peu graves sous le rapport anatomique, le plus souvent non apparentes à l'extérieur, et ordinairement con- géniales. Lorsqu’elles n’ont rien de nuisible pour les indi- vidus qui les présentent , elles prennent le nom de varié'és; si au contraire elles produisent une difformité, et surtout si elles mettent obstacle à l’accomplissement d’une ou de plusieurs fonctions , on les appelle vices de conformation. Les hélérotaxies sont des déviations du type spécifique, complexes , non apparentes à l’extérieur, ne mettant obsia. cle à l’accomplissement d'aucune: fonction , et congé- niales. | Les hermaphrodismes sont des déviations du type spéci- (4) J'ai préféré celte expression complexe au mot anomalies qui lui correspond exactement, comme on la vu dans le premier chapitre, mais qui n'est point encore assez généralement admis pour servir de base à des définitions. dans celles de Bonnet et de M. Andral : ces deux der- DÉFINITIONS DES AUTEURS. 79 fique (1), complexes, presque toujours apparentes à l’exté- Meur, congéniales , et consistant dans la présence simulta- née des deux sexes ou de quelques-uns de leurs caractères. Dans les cas de ce groupe , l’anomalie commence à exercer sur l’organisation une influence très-générale, mais qui ne devient manifeste qu’à l’époque de la puberté. Enfin, les monstruosités sont des déviations du iÿpe spé- cifique , complexes , très-graves, vicieuses, apparentes à l'extérieur et congéniales. Les êtres qui présentent detelles déviations, peuvent sculs être appelés monstres : ce sont aussi, comme on le verra F les seuls auxquels puissent et doivent êlre appliqués les principes et les formes de la méthode naturelle. La définition que je viens de donner de la monstruosité , diffère beaucoup do toutes les définitions que l’on trouve dans les auteurs. Cependant, parmi les caractères dont l'expression s’y trouve comprise, il n’en est aucun qui n'ait déjà été indiqué plusieurs fois. Tous avaient été employés séparément, mais jamais ils n'avaient été réunis. Ainsi, le premier et le iroisième caracières dis- tinctifs manquent dans la définition de Meckel (2) ; quatre d’entre eux, dans celle de Blumenbach aussi bien que dans celle de MM. Chaussier et Adelon:; enfin tous les cinq (1) J'ai montré ailleurs que les hermaphrodismes, aussi bien que les anomalies des autres embranchemens, constituent de véritables dévia- tions du type spécifique, quoique les hermaphrodites ne présentent : aucun caractère étranger à leur espece, (2) L'expression vwitia formæ est en effet prise évidemment dans la défimtion de Meckel pour le mot abrormiates, puisque l’auteur rap- porte aux witia toutes les variétés elles-mêmes , dont le caractère est précisément de ne présenter rien de vicieux, Si Meckel eût conservé au mot wie le sens qui lui est propre, Sa définition différerait à peine de Ja mienne. 80 PART. I. CHAD. Y. nières expriment par conséquent les caractères de l’ano- malie en général, et non de la monsiruosité. ‘Outre la restriction que j'ai apporiée au sens du mot monstruosité, j'ai cru devoir, en le définissant, m’écarter sous un autre point de vue des idées de la plupart des au- teurs. J’ai substitué, dans les définitions, le mot déviation du type spécifique aux termes si souvent reproduits, dans les ouvrages modernes, de déviation, écart, aberration de nutrition ou de développement. Ges derniers termes-sont peut être plus précis, mais ils sont aussi, et par cela même, moins exacts; car ilest un grand nombre de monstruosités qui ne résultent pas évidemment d’une aberration dans la nutriion ou le développement. La définition qne je propose se borne au contraire à exprimer le fait de la monstraosité, sans rien préjuger sur son origine et ses causes. SUR EAU AAA BV UV EM LU UV ALT VAN LATE AAA VALUE LA AA LRU LRU AAA VAN CHAPITRE V. EXAMEN DES PRINCIPALES CLASSIFICATIONS TÉRATOLOGIQUES PROPOSÉES PAR LES AUTEURS. | Das toute science, l'établissement d’une bonne classi- fication repose nécessairement sur la connaissance des faits particuliers. D’un autre côté, il est difficile, pour ne pas dire Impossible, de parvenir à une entière et parfaite con- naissance des faits particuliers sans le secours d’une bonne classification , qui peut seule révéler leurs rapports et leur enchaînement. Toutes les fois donc que l’on veuttraiter une question Sous tous les points de vue, toutes les fois que l’on veut exposer aVeC un soin égal les faits particuliers et les faits généraux qui s’y rapportent, on $e trouve enfermé dans un véritable cercle vicieux, et placé au milieu de dif CLASSIFICATIONS DES AUTEURS: 81 ficultés que l’on ne peut vaincre entièrement ni par l'emploi de la méthode analytique ni par celui de la méthode syn- thétique. » Ainsi , pour ce qui concerne le cas particulier qui se pré - sente à nous, comment prouver que les monstres peuvent être soumis à une classification naturelle et régulière , et x à plus forte raison, comment établir cette classification, si nous n’avons préalablement exposé tous les faits particuliers que possède la science ? La démonstration de cette propo- sition , faite en général et pour tous les monstres , peut- elle être autre chose en effet que la somme des démonstra- tions partielles données spécialement pour chacun d’eux? Mais, d'un autre côté, comment présenter tous les faits particuliers sous leur véritable jour, si nous n’empruntons le secours d’une classification naturelle, sans laquelle leurs rapports et leur enchaînement resteraient nécessairement inaperçus ? : _ De cette double difficulté de créer une méthode sans connaitre tous les faits, et de bien connaître tous les faits Sans avoir créé une méthode, est né l’emploi de ce qu’on nomme système ou classification artificielle. Le système substitue à l’ordre naturel et voulu par l’essence des choses, un ordre factice et arbitraire , mais éminemment utile ; et rémplace avec avantage la méthode jusqu’à ce que la science soit mûre pour l'établissement de celle-ci. La méthode a quelquefois été comparée à un édifice dont les faits parti- culiers seraient les matériaux. On pourrait, pour suivre cette idée, comparer auséi les systèmes à ces échafaudages dont le secours , d’abord indispensable , devient inutile dès qu’on atteint le faîte de l'édifice , et qui, par leur but et leur nature même , n’ont qu'une existence passagère et de courte durée. : ES Ces différences entre le système et la méthode sont trop — | | EE 82 PART. I. CHAP, Y, généralement connues pour que je doive insister sur elles. J'ai cru cependant nécessaire de les rappeler en peu de mots avant de présenter un résumé des principales classifi- cations proposées pour les anomalies, Parmi ces classifications , déjà très-nombreuses , les unes sont depuis long-temps abandonnées; et il suffira de les rappeler en peu de mots. D’autres , au contraire, adoptéés par plusieurs auteurs contemporains, seront exposées avec quelque détail et examinées avec soin dans leurs résultats comme dans leurs principes. Get examen nous fournira des élémens nécessaires à la solution de trois questions impor- tantes que je dois énoncer dès à présent. Les classifications que possède la tératologie, sont-elles conformes à l’ordre naturel ? Sont-elles conformes au besoin présent de la science ? Et si cela n’est pas , est-il possible d'appliquer à la téra- tologie les principes et les formes des classifications lin- néennes; en d’autres termes , de Classer les êtres anomanx suivant la méthode des naturalistes? ** Examen des principales classifications proposées parles auteurs. Ceux des anciens auteurs qui se sont occupés de la clas- sification des cas tératologiques (1), ont en général admis un grand nombre de groupes parmi les anomalies, ou plu- tôt parmi les monstruosités : car, sans définir rigoureuse- (x) Presque tous ceux même qui nese sont pas occupés spécialement d'établir une classification , ont cherché à rapprocher entre eux les cas analogues, et ébanché une sorte de distribution naturelle. Voyez par exemple SCHENCKTUS » Monstrorum kistoria memorabilis. Toutefois il est aussi quelques ouvrages, très-anciens il est-vrai, où il n’a été suivi aucune espèce d'ordre : tels sont les Histoires Prodigieuses, et même, sauf quelques exceptions, le Traité des Monstres de notre célèbre Paré. he CLASSIFICATIONS DRS AUTEURS. à 85 ment ce dernier mot, ils ne l’ont guère appliqué qu'aux véritables monstruosités, non pas qu'ils eussent. senti le besoin d’une nomenclature exacte, maisiparce qu’ils re- gardaient seulement comme digne d’attention ce qui pou- _Vait offrir aux yeux un spectacle Lout-Esia insolite et bizarre, SE - ee Je citerai comme exemple la classification de Licetus (1), qui admet dix groupes de monstres ainsi dénommés : T, Monstres mutilés. tes. IL. Monstres qui excèdent en superfluités, c’est-à-dire qui ont quelques parties surnuméraires. : UT. Monstres dont le sexe est douteux. IV. Monstres difformes : ce sont ceux où quelques orga- nes sont hors de leur position ordinaire, V. Monstres informes. se VI. Monstres d’une figure énorme ; exemple, un enfant demi-pétrifié. VIL. Monstres composés de parties de divers individus de la même espèce, comme une femme à tête d'homme, . VI. Monstres composés de parties appartenant à divers animaux de même genre (ou, comme nous dirions aujour- d'hui, de même classe ) ; exemples : un enfant demi-chien, un centaure , un minotaure. IX. Monstres composés de parties appartenant à des ani- maux diflérens par le genre prochain , comme un enfant à A ss . 3 : . : L pieds d’oie , à ailes d'oiseau , à visage de grenouille. X. Monstres composés de parties appartenant à des ani- maux de genre tout-à-fait différent, comme un homme (1) Voyez, dans son ouvrage déjà cité, le chap. XIII du premier livre: On remarquera que les deux premiers groupes ne diffèrent en rien de ceux qui ont été établis par Buffon , et qui sont encore ad- Mis’aujourd’hui presque universellement sous les noms de monstres Par défaut et monstres par excès. PE 2 LA à. LS s PART, I. CHAP. V. demi- diable né d’une femme. Un diable qui a emprunté un corps est en effet, dit Licetus, un animal équivoque. On remarquera que plusieurs des groupes de Licetus sont, comme l’indiquent leurs noms, composés d'êtres en partie hommes et en partie auimaux : sorte de monstres (1) jui intéressaient doublement les anciens, soit par le merveil- leux et la bizarrerie des formes qu’on leur attribuait, soit par le vaste champ que la recherche de leur origine ouvrait à l'imagination (2), et dont l'existence a long-temps été admise comme incontestable, non-seulement dansiles pré- jugés da vulgaire, mais même dans les ouvrages de quelques ‘anatomistes distingués , tels que Huber (de Bâle) et même Malacarne.. Huber (5) distingue neuf classes de monstruosités dont j'indiquerai en peu de mots les caractères généraux : I. Existence de parties surnuméraires, IT. Absence de plusieurs parties ou d’un organe très im- portant. | , II: Réunion dans un seul et même être de plusieurs par- ties appartenant par leur organisation à deux animaux d’es- pèce différente, Exemple : un Corps t des membres de cochon avec une tête de chien. IV. Existence dans une espèce de quelques-uns des ca- raclères d’une autre espèce. Exemples : des oreïlles sem- blables à celles du lièvre , une tumeur prolongée en queue (aures leporinas, tumorem caudatum )« (x) Les anciens auteurs les. ont presque toujours désignés sous le nom de Monstres mulliformes , les autres monstres étant appelés par opposition Monstres uniformes. (2) Voyez, dans le second volume, le chapitre sur les faux monstres. (3) Observationes atqu£ cogitationes nonnuliæ de monstris, Fe in-4. Cassel , 1748. SPSSENE SE CLASSIFICATIONS DES AUTEURS. LT OR V. Position contre nature de quelques parties. VI. Réunion de parlies ordinairement libres ou ouvertes. ÆExemples : réunion des pieds, imperforation de l’anus. VII. Existence de quelques parties surnuméraires peu importantes ; par exemple, d’un sixième doigt. e VIT. Disproportion de quelques parties. sr IX. Augmentation ou diminution du corps tout entier. La division adoptée par Malacarne (1) diffère de celle de + Hubér par l’admission d’un beaucoup plus grand nombre de classes, à chacune desquelles l’auteur donne un nom pañiculier tiré du grec , et indiquant le principal. caractère : exemple qui depuis a élé suivi par plusieurs auteurs , prin- cipalement par M. Breschet. Voici les noms des classes ad- mises par Malacarne , et les caractères qu’il leur assigne : TL. Microsomie : petitesse monstrueuse de tout le corps. "ILM icromélie: petitesse monstrueuse dequelquémembre. IL. Macrosomie : grosseur ou grandeur monstrueuse de tout le corps. IV. Macromélie : grandeur monstrueuse de quelque membre. : | é: V. Polyeschie : difformité monstrueuse de tout le corps. VI. Eschomelie : difformité monstrueuse de quelque m bre. Se VII. Atélie : défaut de quelque membre, VIT. Métathésie : tranposition monstrueuse de quelque membre. | < h a: | IX. Polysomie : multiplicité Mmonstrueuse du corps. | X. Polymélie : multiplicité Monstrueuse des membres Sur un seul corps. D. XI. Androgynie: monstre humain avec les deux sexes. em- (1) De mostri umani , de" caratteri fondamentali su cui ne se potrebbe stabilire la classificazione , dans les Mem. della soc. ital., 1. IX, 86 PART, I. CHAP. Y. XI. Diandrie: homme avec sexe masculin double. XII. Digynie : femme avec sexe féminin double. XIV. Andralogomélie : homme qui à des membres, dé brute. XV. Alosandromélie : brute qui a des membres d'homme. XVI. Aloghermaphroditie : brute qui a les deux sexes. Je ne chercherai pas ici à faire sentircombien cette clas- sification est vicieuse à plusieurs égards , et combien sur- tout il est peu logique de séparer en deux classes lessani- maux hermaphrodites et les hermaphrodites humains. C’est une faute que personne n’acommise depuis Malacarne.Les mêmes remarques seraient applicables aux classes XIV et XY, s’il existait réellement des hommes à membres de bruteet des brutes à membres d'homme: ce que l’état présent de la science ne perinet pas d'admettre. Quefpenser donc de l’as- sertion de Malacarne , qui déclare ne s'occuper dans sa class sification que des monstres observés par uis( Mo$tri stati da noi osservati) ? » La classification des anomalies , donnée par Voigtel dans son Manuel d’Anatomie pathologique, repose à peu près _sur les mêmes bases que celles de Huber et de Mala@arne. Toutefois elle doit être de beaucoup préférée à l’une et l’autre. Voigtel admet dix classes , qu’il indique de la ma- pière suivante : I. Défaut d’une ou de plusieurs parties. II. Existence de parties surñuméraires. LIT. Réunion de deux germes. IV, Irrégularité de quelques parties. V. Irrégularité du corps entier. VI. Transposition des parties. VII. Excroissances contre nature: VIIL. Séparation de parties ordinairement réunies. 1 | CLASSIFICATIONS DES AUTEURS. 87 IX. Imperforation des ouvertures naturelles. X. Prolongemens contre nature (1). Nous arrivons maintenant à d’autres classifications beau : coup plus simples, et, on peut le dire aussi , beaucoup plus satisfaisantes, Je parlerai d’abord de celle de Buffon, l’une de celles qui ont été, et qui sont encore suiviés par le plus grand nombre d’auteurs. BR PIE NE L’illustre auteur de l'Histoire naturelle (2), qui, au reste, ne s’est occupé des monstres que d’une manière très-som-, maire, affirme que l’on peut ramener tous les monstres possibles à trois classes : la première se composant des monstres par excès, La seconde, des monstres par peus , la » troisième, des monstres par renversement où fausse" position des parties. Sans entrer dans aucun développement sur les Caractères de ces classes, Buffon les fait connaître en citant un exemple de chacune d’elles , savoir, un sujét complète- ment double pour les monstres par excès, un cyclope pour les mônsires par défaut, un cas d’hétérotaxie pour les monstres par fausse position des parties. L’insuffisance de cette classification a déjà été démontrée par quelques auteurs. « Il serait facile, dit M. reschet, de démontrer que, dans les trois catégoriés établies par le Pline français, il est impossiblé de faire entrer un très-grand nombre de vices organiques. Où placër, par exemple , les monstruosités par pénétration des germes , les déviätions (1) Je me bornerai à citer une classification qui se rapproche à quelques égards de celle de Voigtel, mais qui, publiée beaucoup _ Plus anciennement (en 1724 Ou 1725), est aussi beaucoup plus im- Parfaite. Je veux parler de celle de Wolfart et Waldschmidt, que l’on Wuve indiquée dans la dissertation de Worrarr, Defætu monstroso duplici , in-f, Marbourg-en-Hesse. | (2) Histoire naturelle, Supplément IV , p. 578. ee 7 2 ftalt= &s = PART. I, CIAP. Y, qui dépendent de la qualité des organes ou des tissus, et -_cellesqui consistent dans une simple altération de forme(1) ?» Ces objections sont sans aucun doute très-fondées, En voici d’autres qui me paraissent aussi de quelque poids. L'expression de monstres par excès est-elle bien exacte ? Il est au moins permis d’en douter; car tant que les mons- ires doubles pourront être considérés comme résultant de l’union de deux sujets où de deux germes, On sera tout aussi fondé à voir dans la plupart d’entre eux deux individus monstrueux par défaut qu’un individu monstrueux par“excès. Quant à la classe des monstres par défaut , elle est encore plus inadmissible, beaucoup de monstruosités étant à la fois par défaut et par transposition , ou même par défaut et par excès, ce qui est une conséquence de la loi du balancement des organes, Ces remarques sont également applicables à quelques autres classifications ou divisions proposées vers la fin du dix-huitième siècle, parexemple, à celle de Blumenbach (2). Cet illustre naturaliste, après avoir distingué les monstres des hermaphrodites, des métis et des varictés , partage les premiers en quatre classes, qu’il nomme et caractérise de la manière suivante : I. Monstres par conformation contre nature de quelques parties : Fabrica aliena. | Il: Monstres par transposition (Versetzung ) ou position contre nature de quelques parties : Silus mutatus, Ce sont les plus rares de tous. (x) Art. Déviation organique du Dictionnaire de médecine. (2) Handbuch der Naturgeschichte, 5° édition , p. 0. On ne trouve aucune cla$ification indiquée dans la dissertation déjà citée Urber den Bildungstrieb. pee nee re CLASSIFICATIONS DES AUTEURS. 89 UT. Monstres chez lesquels manquent des parties entières : Monstra per defectum. IV. Monstres ayant des parties surnuméraires : Monstra ee excessum, Ce sont les plus communs de tous. La tee de Bonnet (1) diffère à peine de celle de Blumenbach, et ne doit pas nous arrêter. Je me bor- nerai presque aussi à mentionner celle de Treviranus et celle de Meckel. Le premier (2) partage toutes les mons- truosités en quantitatives et qualitatives : : division qui ; plus satisfaisante sous un point de vue général que toutes celles qui précèdent, n’est pas cédant plus admissible lors- qu’on arrive à l'application , parce qu’il est un grand nom- bre de monstruosités qui portent sur la forme, la position , la structure ou les connexions des organes en même temps que sur leur nombre, et qui, par RRRTESE sont à la fois quantitatives et qualitatives. La classification adoptée par Meckel (3) diffère de celle de Buffon en ce qu'aux'trois classes admises par notre (1) Loc. cit. — Je ne m'arréterai pas non plus sur l’esquisse de clas- sification qu a publiée La Couprenière , Lettre sur les écarts de la nature, dans le Journal de physique, 1782, Seppienee 4or. Dans cet essai très-impar fait, les monstres sont divisés en trois classes : U es mulets ; 2° les individus mal conformés ; 3 les monstres qui, quoique entièrement différens de leur père et mère, sont si bien proportionnés qu'ils paraissent former des espèces nouvelles : 1e sont, suivant La Coudrenière, les Albinos. (2) Biologies t. IL, p- 420. (3) De duplie. monst. comment. P- 2; et Manuel RE génér.; S 39, p. 89 de la traduction française. — Fe. son Handbuch der pathol. Anatomie , Meckel ne s’est pas OCCUPÉ Spécialement de la classification = Mules. L'ordre dans leqüelil les range , diffère à plusieurs gards de celui qui résulterait des divisions générales indiquées dans : le De duplic, monstr. commentarius. 2% Dh me ON 90 PART, I, CHAP, V, illustre naturaliste il en ajoute une quatrième , les herma- phrodismes , hermaphroditismi. Cette distinction, que je regarde comme très: conforme à l’ordre naturel, el que j’ai adoptée dans cet ouvrage, avait déjà été indiquée, ainsi qu'on l’a vu, par V'illustre Blumenbach (1). J'arrive maintenant à l'examen de la classification de M. Breschet : son savant auteur l’a exposée avec tout le dé- veloppement nécessaire dans article Déviation organique du Dictionnaire de Médecine. M: Breschet partage toutes les anomalies, nommées par Jui déviations organiques ou cacogénéses , en quatre ordres; les agénèses , les hypergénèses , les diplogénèses et les hétéro- génèses : ordres dont chacun comprend plusieurs genres, subdivisés eux-mêmes en plusieurs groupes secondaires. Ordre I. Les agénèses , ou déviations organiques avec diminution de la force formatrice , se compose des quatre genres , dont le prémier, l’agénésie , comprend les dévia- tions organiques par absence des organes ou défaut dans leur développement, L’agénésie est partielle ou générale ; et de à deux groupes, dont le premier renferme un grand (1) Je doïs citer à la suite des classifications de Buffon , de Blumen- à bach et de Meckel, celles de E.-P. Wrese , Diss. de monstris animalium, in-4 , Berlin, 1819 ; étde M. CRUVEILHIER , Anatomie pathologique. Dans Pune et dans l'autre, les deux premières classes de Buffon, celles des : monstres par excès et des monstres par défaut, sont conservées , tandis que la troisième, celle des monstrés par renversement des parties , est subdivisée en plusieurs autres qu’il est inutile de fentionner ici avec détail. Je dois seulement ajouter que M. Cruveilhié, réunissant toutes les anomalies sous le nom de vices de conformation , les place avec les fractures, les luxations , es anévrysmes et un grand nombre d’autres maladies, parmi les lésions, c’est-à-dire, dans la première des quatre grandes divisions (lésions, transformations, irritations et fiè- vres ) auxquelles il rapporte tous les cas pathologiques, +" 3 # CLASSIFICATIONS DES AUTEURS. 91 nombre de cas, nommés anencéphalie, hémicéphalie, apro= sopie, acéphalie, apleurie, ete.; et le second, la microsomatle, à laquellé se rapportent les nains , les eagots et les cré- ins. 4 Le second genre d’agénèses est nommé diastématie, et _ Comprend les déviations organiques avec fissure ou fente sur la ligne médiane du corps. Dans un premier groupe sont placées les diasiématies de la tête, telles que la diasté- L et dans un sécond; celles du tronc, telles que la diastéma- _ torachie, la dias tématosternie , etc. Le troisième genre , celui des atrésies, renferme les dé- vialions ofganiques par imperforation , telles que l’atrésop- sie, l'ätrésoblépharie, ete “ : Enfin le quatrième genre, celui des symphystes, se com- pos > des déviations organiques par union où fusion des parties, que M. Breschet rapporte à trois sections : la sym- “phySopsie ; symphysodacty lie et 1æ symphysoskélie. Ordre IT. Les hypergénèses ou déviations organiques ave augMentation de‘la force formatrice , forment deux genres , * süivant qu’elles sont partielles ou générales. Au premier se rapportent la macrocéphalie, la macroprosopie, etc. Au se © cond, la macrosomätie , e’est-à-dire l’anomalie qui caracté- rise les géants. | _# Ordre III. Les diplogénèses ou déviations organiques avec réunion des germes , sont distinguées en éxtérieures, dé] par fusion ou adhérence , comme la diplocéphalie ,diplotho- racie, etc. , et en intérieures OU par pénétration 5 les-ci n’ônt point reçu de noms particuliers, À Ordre IV. Énfin les hétérogénèses, ou déviations organi- ques avec qualités étrangères du produit de la génér ation, : S€ partagent en trois genres, Savoir : LÉ 1° Les déviations de situation, soit de l'individu entier Eng : + . « f - A En à :« matencéphalie , la diastématocränie , la diastématorhunte, etc.5 92 PART. I. CIAP, V. dans le sein malernel { grossesse extra-utérine), soit des organes en particulier (ectopie) ; 2° Les dévialions de nombre, ou la polypédie, c’est-à- dire l'existence de plusieurs fœtus dans la matrice (gros- sesse multiple ) ; | 5° Enfin les déviations de couleur, la leucopathiea( al- binos) ; à cyanopathie et la cirrhopathie, Telle est la classification de M. Breschet, sur laquelle j'ai dû m'’étendre avec quelque détail, parce que la connaisse sance de son ensemble , ou du moins de ses bases princi- pales, ést nécessaire à l'intelligence des nombreux et im- portans ouvrages de M. Breschet et de quelques autres auteurs qui ont écrit dans le même esprit, On voit que l’une des principales différences entre cette classification et la plupart des systèmes quej’ai exposés précé- demment,consisteen ce queles monstruosités par duplication sont séparées des anomalies par augmentation de vélume*et forment an groupe particalier , celui des diplogénèses “di. vision très-conforme à l’ordre naturel, et qui san$ doute sera adoptée à l’avenir par tous les tératologues. Ilest au contrairedificile d'admettre soit comme classe, soit même comme groupe secondaire , l’ordre des hétéro- génèses , qui réunit évidemment des déviations organiques d'une nature très-différente. Quel rapport existe-til en effet entre les cas d’albinisme et ceux de grossesse extrh- utérine , éntre les cas d’ectopie ou de déplacement de quel- ques organes el la polypédie , c’est-à-dire la présence de plusieurs fœtus dans la matrice ? Et même, si les cas de polypédie et de grossesse extra-utérine ont quelque ana- logie avec les véritables monstruosités, combien cette ana- logie n’est-elle pas éloignée et difficile à établir ? L’ordre des agénèses , quoique plus naturel que celui des hétérogénèses , semble de même peu admissible, L’agencsie CLASSIFICATIONS DES AUTEURS. _9$ (absence totale ou partielle) peut, quoique assez difficilement, être rapprochée de l’atrésie (imperforation); ellé a sur- tout des apports incontestables avec la diastématie (divi- sion médiane); mais, s’il en est ainsi, Comment peut-elle être réunie à la symphysie (réunion ou fusion), qui, sous “ tous Les rapports, doit être considérée comme étant préci- sément l'inverse de la diastématie ? : La nomenclature tératologique de M. Breschet, beaucoup plus exacte que celle de Malacarne , lui ressemble d’ailleurs par ses principes et ses formes. Plusieurs mots se retrou- vent même à la fois dans l’une et dans l’autre nomenclature, ou du moins n’ont subi que de très-légères modifications : tels sont ceux de microsomie où microsomatie, macroso- mie, etc. Les mots atrésie, ectopie, agénésie, diastématie, etc. , avaient aussi éLé employés par divers auteurs avant M. Bres- chet , qui, avec juste raison, a conservé la plupart des noms déjà existant dans la science , au lieu de proposer des termes nouveaux , qui n ’eussent pu que créer de nouvelles difficultés de terminologie. Quant aux principes eux-mêmes de sa nomenclature , ils sont, je dois le dire, inadmissibles à mes yeux, du moins dans leur ensemble. Donner à chaque sorte d’anomalie un nom qui exprime tous ses caractères essentiels , renfermer toujours une définition dans un mot, telestle butque M. Breschet paraît ayoir cherché à atteindre, et qu'il a réellement atteint à l’éfard d’un grand nombre de variétés ou de vices de conformation très-simples. Mais il est absolument impossible d'obtenir le même succès pour la plupart des monstruosités , et même pour un grand nom- bre de vices de conformation; Car, dans ce cas, ou le nom serait insuflisant pour CT ER l’anomalie, ou bien il deviendrait d’une longueur telle qu’il serait presque impos- sible de le retenir. La nomenclature de M. Breschet nous fournit des exemnles de ces deux cas. Comment en effet né PART. I. CHAP, V. reténir des mots tels que diastematostaphylie, diastématély- trie, hypodiastématocaulie ? Et, d’un autre côté, quelle est la monstruosité dont les caractères essentiels se trouvent exprimés par les mots symphysopsie, diplorhoracie, etc. , mots qui, évidemment, sont applicables en commun à plu- sieurs cas , très-différens ? M. Charvet, dans une thèse remarquable soutenue à la Faculté des sciences (1), a aussi publié dans ces derniers temps une classification qui mérite d’être exposée avec quelque détail. Il divise les anomalies ou monstruosités (car, comme la plupart des auteurs, il n’établit aucune distinction entre Ces mots ) en deux classes, celles qui peu- vent exister sur un fœtus simple et celles qui résultent de la réunion de plusieurs fœtus. J’examinerai successivement l’une et l’autre. | La première classe est divisée en deux sous-classes : les anomalies de structure, comme Îles taches cutanées, lal- binisme, l’état lobuleux des reins; et les anomalies de dis- position. Celles-ci , extrêmement nombreuses , se partagent à leur tour en trois ordres , savoir : 1° les monstruosités par irrégularilé : elles comprennent les anomalies de symétrie, de position , les réunions contre nature, les imperforations ; 2° les monstruosilés par défaut; et 3° les monstruosités par excès. _ La seconde classe est Rs comme la première , en deux sous-classes : les monstruosités par inclusion, et les monstruosités par greffe, distinguées en deux ordres, greffe par implantation , et greffe en soudure. Cette classification diffère beaucoup au premier aspect de celle de M. Breschet : cependant elle lui ressemble par roi À 11: . PET y (x) Recherches pour servir à l'histoire générale de la monstruosité, p. 6. Paris, 1827. CLASSIFICATIONS DES AUTEURS. 9ù un À point fondamental, la distinction entre les monstruo- sités doubles et les monstruosilés qui peuvent exister sur an seul sujet. Elle a aussi de nombreux points de contact avec les classifications de Buffon, de Blumenbach et de Meckel, et est incontestablement , dans son ensemble, plus conforme qu'aucune autre à l’ordre naturel. Cependant on peut reprocher à plusieurs des groupes admis par M. Char- vet, et eñ particulier à ses sous-classes et à quelques-uns de ses ordres, ou de n'être pas circonscrits dans des limi- tes exactes, ou de réunir des ‘anomalies entres lesquelles il n'existe que des rapports très “éloignés. En outre, quoique le tableau des déviations organiques, qu’a donné M. Chär- vet, soit plus complet qu'aucun autre, plusieurs cas très- remarquables s° s y trouvent omis, et tel est entre autres le situs inversus. | On peut rapprocher de la classification de M. Charvet, celle qui se trouve indiquée par Otto dans le savant ouvrage qu’il a publié récemment sur l’änatomie pathologique (1). Toutes les maladies et toutes les anomalies, réunies entre elles sous le nom de déviations ou vices (A bweichungen oder Fehler) , se trouvent embrassées à la fois dns celte dernière, et réparties en dix groupes que ‘indiquerai successivement. I. Déviations relatives au nombre. Elles peuvent résulter soit d’une diminution soit d’une augmentation ; et quelque- fois même il ya augmentation numérique sur un point, di- mination sur un autre. La fusion de deux organes en un seul constitue u une espèce particulière de diminution nu- mérique, ; Re À Il. Déviations relatives à la grandeur, Les nains et es . Séants se rapportent à cette section. ” UT. Déviations relatives à la forme. (x) Lehrbuch der pathologischen Anatomie ; t, I, Berlin, 1830, = 5e PART, I. CHAP. V. IV. Déviations relatives à la position. Le situs inversus est le cas le plus remarquable de ce groupe, V. Déviations relatives à la connexion. Elles consistent tantôt dans la diminution ou l’entière suppression , tantôt dans l’augmentation de la connexion naturelle d’une partie avec celles qui l’avoisinent. VI. Déviations relatives à la couleur. VII. Déviations relatives a la consistance. VIII. Déviations relatiwes à la continuité. Les cas qu'Otto rapporte à ces deux derniers groupes, appartiennent tous à la pathologie proprement dite, et non à la tératologie ; il en est de même de presque tous ceux qui rentrent dans le groupe suivant. IX. Déviations relatives à la texture, X. Déviations relatives au contenu (Inhalt). Ge groupe ne comprend que quelques cas purement pathologiques , tels que l’existence de vers intestinaux, de calculs, etc. Otto, en indiquant ces divisions à la tête de son Anato- mie pathologique, s’est évidemment proposé pour but, moins d'établir une classificalion que d’indiquer d’une ma- nière générale les différens genres de déviations que peu- vent présenter les organes. Il est donc inutile de soumettre ici à un examen critique le travail d'Otto, et de montrer les défauts d’une classification qu’il a à peine esquissée , et que lui Même n’a pas adoptée dans le corps deson ouvrage : mais je dois dire que , si les groupes indiqués par ce sa- vant anatomiste ne sont pas toujours entièrement satisfai- sans, ils Sont du moins pour la plupart très-conformes à l’ordre naturel, et seront sans aucun doute conservés en partie par tous les tératologues (1). | À = e. " 5 ” s (x) Au moment où Je vais envoyer ce chapitre à l'impression, J'apprends par la Gazette médicale, n° du 17 juin 1837, que MM. Bou- vier et Gerdy viennent de traiter la question de la classification des AVANTAGES DE LA MÉTHODE NATURELLE. 97 DANONE un AVVVY CHAPITRE VI. DR L’APPLICATION DE LA MÉTHODE NATURELLE A LA TÉRATO- À : LOGIE. IL mereste, pour terminer ce qui est relatif aux travaux faits sur la classification des anomalies, à parler de ceux de mon père. Je chercherai , à leur occasion, à traiter d’une manière complète de l’application de la méthode des natu- ralistes à la tératologie ; sujet dont la nouveauté égale Pim- portance , et qui se recommande ainsi, à double titre , à l'intérêt des tératologues. | SI. But et utilité des travaux entrepris pour l'application de la méthode naturelle à la tératologie. Les principes que mon père a adoptés dans ses travaux à . û ne F Lol 9 sur la classification des anomalies, et le but qu’il s’est pro- monsiruosités, dans les leçons très-remarquables qu'ils ont faites comme concurrens pour la chaire de physiologie vacante à la Facuité de médecine Je me bornerai à indiquer ici en peu de mots les divi- sions proposées par ces savants physiologistes. M. Gerdy a partagé les monstruosités en quatre grandes classes, savoir : 1° les monstruosités par défaut ou arrêt de développement ; 2 par excès; 3° par per- version ; 4° par maladies: en d’autres termes, il a repris la classifica- tion de Buffon en ajoutant une quatrième classe, peu admissible par elle-même, et qui, fût-elle complètement naturelle, ne pourrait encore être adoptée dans son ensemble, à cause de Ja difficulté de déter- _Miner quels cas devraient lui être rapportés. La classification de M. Bouvier est fondée sur les mêmes considé- rations que celle de M. Charvet; mais celle-ci lui est incontestable: ment préférable. En effet parmi les groupés très-nombreux auxquels M. Bouvier rapporte toutes les anomalies, plusieurs sont très-natu- 1, 7 PESTE Re ne. ES PART. I. CHAP. VI. posé, sont tout différens de ceux des autres anatomistes : aussi la marche qu'il a suivie est-elle tout opposée. En gé- néral , tous les auteurs dont je viens d’exposer les travaux, ont mis tout leur soin à létablissement des groupes de l'ordre le plus élevé, et ont plus ou moins négligé ceux d’un ordre inférieur , et principalement les genres. C’est, au contraire, à la détermination et à la fondation de ces derniers que tendent tous les travaux de mon père , et ja- mais à établissement des divisions classiques ou ordinales. La raison de cette différence est facile à Indiquer. Jusqu'à ces derniers temps on n'avait cherché dans les classifications tératologiques que des cadres où les anomalies se plaçaient dans un ordre bon et entièrement satisfaisant , pourvu qu’il fût quelque peu régulier , et que, par son se- cours, un fait pût facilement être retrouvé au milieu de tous ceux que possède la science. Telest évidemment, non- seulement le but principal, mais même l'unique but de toutes les classifications tératologiques que j'ai mention- nées : il suffit de les examiner avec quelque soin pour re- connaître la vérité de cette assertion ; et je pourrais même, rels et très-bien circonscrits ; mais quelques autres ne sont évidem- ment que des subdivisions artificielles entre lesquelles il serait abso- lument impossible de poser des limites exactes. Il est d’ailleurs un grand nombre de cas qui ne sauraient trouver place dans cette clas- sification.Les groupes admis par M. Bouvier sont les suivans : 1° dés faut d’une région du corps; 2° défaut d’une portion d’un système organique ; 3° absence d’un ou de plusieurs organes, 4° excès de volume; 5° duplicité totale ; 6° duplicité partielle ; 7° duplicité par inclusion ; 8° réunion de parties séparées dans l’état normal ; 9° adhé- sion et réclusion ; 10° division de parties réunies dans l’état normal ; 11° changement de direction et de situation ; 12° altération de la confi- guration. — On voit que dans cette classification , comme dans toutes les autres, les monstruosités sont encore confondues avec les autres anomalies, bre = mp. AVANTAGES DE LA MÉTHODE NATURELLE. 99 au besoin, pour quelques-unes, i invoquer le témoignage de leurs auteurs eux-mêmes. « Nous avons ESsaYyÉ , dit l’un des plus distingués d’entre eux, de rapporter à un certain nombre de ae les diverses déviations ; et d’indiquer leur nature ou leur phénomène principal or les noms que nous leur avons imposés. Nous nattachons à ces classifications d'autre importance que de rendre l'étude plus facile , en met. tant plus d'ordre dans les idées. » Et, plus bas , après quel- ques remarques sur les formes. extrémement variées des ‘anomalies : « C’est pour cette raison que les classifications en pathologie ne pourront jamais être comparées aux clas- sifications zoologiques ou phytologiques. Vouloir procéder en nosologie comme en histoire naturelle, c’est vouloir comparer à des états qui sont toujours des aberrations ou des perversions de la règle, des êtres constamment réguliers. » C’est de principes précisément inverses que mon père a pris son point de départ; et c’est aussi, comme cela devait être, à des résultats inverses qu ’il est parvenu. Établissant, par un grand nombre de recherches , que les monstres s6nt, comme les êtres dits normaux, soumis À des règles con- : stantes , il est conduit à admettre que la FE SD de clas- sification que les naturalistes emploient pour les seconds, peut être appliquée avec sSUCCÈèS aux premiers. Puis, mar- chant du particulier au général , du simple au composé, il _ étudie, compare entre eux les individus ; ; et toutes les fois qu'il aperçoit entre eux des rapports de même valeur que ceux qni unissent les différentes espèces d’un même genre d'animaux ou de végétaux , il réunit ces individus en un groupe, ‘aûquel il donne aussi le nom de genre. Ge genre ; ainsi formé , et par conséquent entièrement comparable aux genres des zoologistes el des botanistes, est ensuite dé- nommé à la manière des naturalistes; c’est-à-dire qu’il reçoit un nom qui exprime ou indique non tous ses carac- PTE rpy tères, mais un ou quelques-uns d’entre eux, et qui, par conséquent , bien loin de renfermer en soi la définition du genre, se borne quelquefois à le rappeler d’une manière éloignée. Les avantages de ce système de nomenclature, qui, au premier abord, paraît peu exact el peut sembler vicieux, sont incontestables : les naturalistes ont appris à les con- naîlre par une longue expérience, et rien n’est d’ailleurs plus facile que de les: faire comprendre par un exemple. Soit un sujet chez lequel le canal vertébral est ouvert dans sa partie supérieure, et qui se trouve privé du crâne, du cer- veau et de la portion cervicale de la moelle, Untel monstre, nommé dérencéphale dans la méthode de mon père, ne pourrait être indiqué, en adoptant toute autre nomencla- ture, que par la périphrase suivante : « monstre affecté de spina-bifida cervical , d’acrénie , d’anencéphalie et d'amyéelie partielle ,» ou par un mot équivalant à cette phrase : mot tellement long qu'on ne saurait le retenir, et tellement compliqué que l’helléniste le plus exercé pourrait à peine, sans prendre la plume , en distinguer les élémens, en com- prendre la signification. Gonsidérée en elle-même, l'application de la méthode des naturalistes à la tératologie sera surtout utile sous deux points de vue. Non-seulement les rapports que présentent entre eux les monstres d’un même groupe pourront être appréciés, mais les faits eux-mêmes, jusqu’à présent négli- gés aussitôt que découverts, oubliés aussitôt que connus, resteront dans la science. Rien de plus difficile , et surtout . rien de plus fastidieux que les recherches bibliographiques faites sur les monstres, Faute de noms qui pussent expri- mer la nature des Monstruosités , presque tous les mémoires de tératologie portent des titres tout-à-fait vagues el insi- guifians, et, pour en Connaître le sujet, il n’est presque AVANTAGES DE LA MÉTHODE NATURELLE, 101 jamais d’autre moyen que de les lire en entier. De là il ar- rive que beaucoup de personnes, retenues par la crainte de Publier des faits déjà connus, conservent , sans les utiliser S les plus précieux matériaux. D'un autre côté > On voit chaque jour d’habiles anatomistes annoncer comme nou- veaux des faits déjà vingt fois publiés , et rédiger de longues et obscures descriptions que l’on croirait copiées dans les Ouvrages des anciens auteurs , et que personne ne lit, faute de savoir quel parti en tirer. Au contraire , que l’on étudie - un monstre dans les vues de la nouvelle méthode : quelques mots suffiront -pour le faire connaître ; car son nom géné- rique équivaut seul à la description de tous ses caractères les plus importans, en même temps qu’il donne immédia- tement l'expression exacte de ses rapports naturels. Les Monstres étant répartis en genres , les cas les plus curieux Sont nécessairement désignés et signalés à l’intérêt des ana- lomistes, par cela seul qu’ils ne rentrent dans aucun des groupes déjà établis, ou se rapportent à des genres dont l’histoire offre d'importantes lacunes. En un mot, la for- e mation de genres naturels fournit des moyens aussi simples que certains de distinguer ce qui est déjà connu et ce qui est nouveau, Ce qui peut être omis et ce qui doit fixer l'attention. D’autres avantages doivent nécessairement résulter pour la tératologie de l'emploi de la nouvelle méthode. Les genres étant groupés entre eux , suivant leurs affinités naturelles , une multitude de rapports, jusqu'alors inapercus, se ré-- Vèlent à nous; les faits sont élevés à toute leur valeur; des SUppositions encore douteuses peivent être jugées, et dé- finitivement rejetées ou admises; une découverte , faite dans Un Senre, est facilement étendue aux genres voisins; et l’analogie dont il nous devient permis d’invoquer le secours, dirige , éclaire, féconde nos observations, à Pr A "Less u 162. PART, II. CHAP. VI | L’excellence de la méthode naturelle sur les classifications artificielles est donc tout aussi incontestable à l'égard des monstres qu’à l'égard des animaux ou des plantes; et nul doute que, si son application peut être faite à la tératologie, elle ne doive l'être aussitôt. Disposer les êtres dans un ordre tel qu'après les avoir connus, on puisse les retrouver sans peine ; déterminer leur nom, et se rappeler ce qu’on a su, c’est Jà tout ce que pourrait faire le plus parfait des systèmes ttratologiques. Embrasser tous les êtres connus ou in- connus, les placer dans l’ordre le plus conforme à len- semble de leurs rapports ; réunir ceux qui se ressemblent intimement , rapprocher ceux qui sont analogues , éloigner ceux qui diffèrent; el toujours , négligeant ce qui doit être négligé, mettre en première ligne, non les caractères les plus propres à fixer l’attention , mais Ceux qui ont trait à l'essence des choses; en d’autres termes ; assigner à chaque être, à chaque fait, à chaque caractère, un rang qui ex- prime sa valeur réelle, et nous indiquer ce que nous ne sa- vons pas, en même temps que rappeler à notre mémoire ce que nous avons su : tel est le but que nous pouvons espérer d’atteindre par le secours d’une bonne méthode. Les principes de la nouvelle classification , et le système de nomenclature qui en découle nécessairement, ont été établis par mon père dans sa Philosoplue anatomique (1), et appliqués à l’étade de la plupart des monstruosités de la tête. Depuis, dans divers mémoires, l'application en a élé étendue à un grand nombre de monstres simples ou doubles, soit par mon père lui-même , soit par d’autres anatomistes qui ont écrit dans le même esprit. Je citerai parmi eux MM. Serres, CLS It,, pr Le mémoire auquel je renvoie, avait déjà été imprimé dans les Mémoires du Muséum d'histoire naturelle, t. VIL, p. 86, _ sous le titre suivant : Mémoire sur plusieurs déformations du crâne de l'homme, suivi d'un essai de classification des monstres acéphales. brise É. — me AVANTAGES DE LA MÉTHODE NATURELLE. 109 Dubrueil , Vincent Portal, Antommarchi, N. Roux (du Var), qui ont ou établi de nouveaux genrés d’après les mêmes principes, ou confirmé par leurs recherches , les genres déjà établis (1). es = Ce que mon père et les habiles anatomistes que je viens de citer ont fait pour un grand nombre de genres , il reste, en suivant la même marche , à le faire pour un nombre bien plus considérable encore. Il reste aussi à grouper entre eux les genres , suivant leurs rapports d’affinité, et à former des ordres et des classes, comparables aux ordres et aux classes des méthodes zoologiques et botanigues. Je tentérai dans cet ouvrage, en exécutant ce travail important, mais difficile, de donner aux idées de mon père toute l'extension dont elles sont susceptibles ; et je dirais aussi d’en achever la démonstration si, dès à présent, elles ne me paraissaient reposer sur les bases les plus solides. Les objections faites par quelques médecins , non contre l'utilité , mais contre la possibihté de l’application de la méthode des naturalistes à la science des monsiruosités , me semblent en effet peu fondées. Quelques-unes n’ont , à mes yeux, aucune valeur, et paraissent avoir été faites par des personnes peu familiarisées avec l'esprit des méthodes linnéennes. D’autres, au contraire, ont quelque chose de spécieux : Mais c’est à tort qu’on a prétendu en conclure l'impossibilité d’une méthode naturelle iératologique; elles n’ont de valeur que pour en établir la difficulté, que je ‘Suis loin de contester. FG 2t0 3 — J’exposerai succinctement les motifs sur lesquels repose + (x) Fai moi-même indiqué et dénommé quelques genres nouveaux È ( ’ FÈ ÿ dans mon Mémoire sur la nécessité et les moyens de créer pour les monstres . doubles une nomenclature rationnelle et méthodique (voyez Ann. sc. nat. juillet 1830) ; mémoire dans lequel j'ai exposé les bases d’une nomen- clature méthodique applicable à tous les genres de monstres doubles. 104 PART, II. CHAP, VI. mon opinion à cet égard. Mais d'abord , pour établir le-vé- ritable point de la question , il est nécessaire de présenter quelques distinctions, et d’examiner jusque dans quelles li- mites les principes et les formes de la méthode des natura- listes peuvent être appliqués à la classification des anoma- lies. SIT, La méthode des naturalistes est-elle applicable à l'étude de toutes les anomalies ? J'ai déjà indiqué dans les chapitres précédens quelques propositions dont le développement sera donné dans la suite de cet ouvrage, mois que je crois pouvoir dès à présent admettré comme incontestables. | 1° Les modifications organiques qui méritent réellement le nom de monstruosités, sont soumises à des lois certaines et précises, Ç 2° Elles ne, constituent pas des déviations purement lo- l, cales, en ce sens que, chez les monsires, plusieurs anoma- lies sont ordinairement associées ensemble, l’une paraissant être la cause de l’autre, ou du moins leur existence étant : liée d’añle manière nécessaire, «se 3° La même monstruosité se reproduit ordinairement chez plusieurs individus , en sorte qu’il existe entre ceux- Ci Une analogie ét souvent même une ressemblance frap- pantes , et qu’ils peuvent être considérés comme formés sur le même type. La première de ces trois propositions est vraie de toutes les anomalies , aussi bien que des véritables monstruosités. La dernière peut également s’appliquer à un grand nombre d'anomalies, même parmi les moins graves de toutes. Quant à la seconde (si l’on excepte un très-pelit nombre de cas qui se rapportent aux hermaphrodismes et aux hé- térotaxies), elle exprime l’un des caractères propres et EMPLOI DE LA MÉTHODE NATURELLE 109 ee PE 4) spéciaux des véritables monstruosilés, Je n'insisterai pas ici sur ce point important de la doctrine des anomalies , dont j'ai traité ailleurs (1) avec quelque détail ; et je puis me borner à le rappeler ici pour en déduire une consé- Quence immédiatement applicable à notre sujet. Toutes les fois que se trouvent réunies les conditions ex- primées par les trois propositions que je viens de rappeler, une méthode naturelle est péssible et utile, et les formes et les principes des classifications zoologiques et botaniques peuvent et doivent être appliqués. Si, au contraire, ces conditions ne se trouvent pas réunies, l'emploi de la mé- thode des naturalistes devient, sinon entièrement impos= sible, du moins d’une extrême difficulté. Ces résultats d’une analyse et d’une comparaison attentives du mécanisme et de l'esprit des meilleures classifications zoolégiques et bo- taniques, me paraissent à l” abri de toute contestation ; et je crois pouvoir en conclure: 1° Que la méthode des naturalistes peut et doit être em- ployée pour la classification des monstruosités ; 2° Qu'elle ne saurait être appliquée, ou ne le seraitqu’a- vec beaucoup de difficulté aux vices de conformation et aux variétés, quoique , d’ailleurs , il soit possible d'établir pour ces deux groupes d'anomalies une classification rapprochée dé Pordre naturel;+ : 3 Qu'elle pourrait l'être , mais difficilement et d’une manière imparfaite , aux hétérotaxies et aux hermaphro- dismes. Au reste, ces deux derniers groupes ne renfermant qu’un très-petit nombre de cas dont la distinction est He facile , les divisions que l’on peut établir à leur égard , trouvent pour ainsi déterminées à l’avance , et rue xml cation ne peut donner lieu qu'à des difficultés de détail dont nous n’ayons pas à nous QBEPESE ici, (1) Vos le chapitre IL. 106 PART. IT, CHAP. VI. Je ne pense pas qu'on puisse trouver dans ces différences entre les monstruosités et les autres anomalies, et dans l’ordre un peu divers que nous serons obligés de suivre à leur égard , les motifs d’une objection fondée contre la con- venance de l'application de la méthode des naturalistes à l'étude des monstres. Peut-être même serait-il peu rationnel de comprendre dans un même cadre, de placer sur le même rang , les anomalies peu graves, telles que les variétés et les vices de conformation, et les véritables monstruosités qui sont réellement des anomalies composées résultant de la réunion ou la fusion de plusieurs variétés ou vices de con- formation, Les unes sont tantôt les élémens constituans des autres , tantôt ausfi leurs caractères indicateurs , ou , si l’on veut , leurs symptômes; et peut-être, pour cette seule rai - son, devraient-elles en être distinguées , si d’ailleurs d’au- tres différences beaucoup plus importantes n’en comman- daient la séparation. C’est ainsi (et cet exemple me semble irès-propre à expliquer ma pensée) que Pinel et les autres médecins qui ont cherché à appliquer à la nosologie la mé- thode des naturalistes , ont distingué avec soin les maladies elles-mêmes de certains phénomènes morbides qui en sont seulement ou les élémens Composans où les symptômes. Or, le bec-de-lièvre, l’imperforation de l’anus, l’absence ou l'existence surnuméraire d’un doigt, sont précisément , à l'égard des véritables monstruosités , ce que sont la dou- leur, la tuméfaction > le vomissement , le frisson à l’écard des maladies, c’est-à-dire , soit leurs élémens constituans, soit leurs Caractères où symptômes. Si maintenant nous voulions comparer la classification. iératologique aux classifications zoologiques ou botaniques, d’autres motifs non moins puissans nous autorisent à sé- parer les véritables monstres des individus chez lesquels le type spécifique n’a subi que de très-lésères modifications, enverra. nn faite de leur origine, les monstres ne sauraient être rap- “effet si, lorsque les conditions organiques d’une monstruo- EMPLOI DE LA MÉTHODE NATURELLE. 107 . el à adopter pour les uns et pour les autres un ordre un peu différent. Sous un point de vue général , et abstraction portés à aucune des espèces de la série zoologique : ce sont des êtres dont l’organisation est véritablement sui generis. Les individus qui sont affectés seulement d’une variété où d’un vice de conformation, ne présentantau contraire qu'une anomalie simple, peu grave, toute locale, la somme des ressemblances avec l'être dont ils tirent leur origine, l’em- porte tellement sur celle des dissemblances , que l'identité spécifique résulte nécessairement du seul emploi des règles ordinairement suivies par les zoologistes et les botanistes. Au reste, si les monstruosités sont les seules anomalies auxquelles soit possible l'application de la méthode des na- turalistes, ce sont aussi les seules pour lesquelles elles sont éminemment utiles. Les anomalies des autres groupes offrant peu de complication , les classifications ordinaires suffisent parfaitement à leur étude; et le système de nomenclature adopté jusqu’à ces derniers temps , peut presque toujours être conservé à leur égard sans aucun inconvénient. En sité sont très-nombreuses , la nomenclature des naturalistes offre seule les moyens de les indiquer en abrégé, rien n’em- pêche au contraire qu’on ne puisse les exprimer en entier, suivant les principes de l’ancienne nomenclature , lorsque ces conditions deviennent d’une extrême simplicité, et se réduisent, pour ainsi dire , à un seul et unique caractère. Sans entrer dans de longs développemens pour expliquer ma pensée , je crois pouvoir la faire bien comprendre par un exemple. Qu'un fœtus soit affecté d’un simple spina bifida de quelques vertèbres , Ce seul mot non-seulement désigne l’anomalie , mais l’exprime tout entière. Qu'il y ait au contraire, outre un spina bifida complet, absence du 108 PART. IT. CHAP, VI. crâne , du. cerveau et de la moelle épinière , il faut néces- ” sairement , pour cette anomalie composée, renoncer à l’an- cienne nomenclature : et, ramenanut par la pensée toutes les conditions organiques dela monstrussité à une seule ù la désigner dans son ensemble par un nom puisé dans le système de nomenclature des naturalistes. Et £’est ainsi que le mot anencéphalie, que l’usage a consacré pour la monstruosité dont je viens de supposer l'existence , est l’ex- pression , heureusement abréviative, d’une idée complexe, équivalente aux idées simples qu’exprimeraient les: mots spina bifida complet , acränie, absence du cerveau , amyélie. Le résultat auquel nous conduisent ces remarques, ne me semble pas moins remarquable en théorie qu’important sous le rapport Pratique. On voit que les limites dans lesquelles se renferme l'utilité de l'application de la méthode natu- relle à la tératologie, sont précisément celles de sa possibi- Bité. En d’autres termes , toutes les anomalies pour lesquelles la nomenclature et les formes des systèmes n6 sauraient être employées avec succès, peuvent être classées suivant la méthode naturelle; et réciproquement, à l'égard de celles qui sont peu où ne sont pas susceplibles d’être classés sui- vant la méthode naturelle, l’emploi d’un système devient possible et peut suffire. SIT. Examen de quelques objections. Les auteurs qui ne croient pas à la possibilité d’une clas- sification naturelle tératologique , ont surtout basé leurs :ar- gumens sur la prétendue irrégularité des caractères de la monstruosilé; Caractères tellement variables, suivant eux, qu'on peut à peine réunir deux individus dans un même groupe ou les comprendre dans une même définition. Il est facile , d'après ce qui a été dit précédemment, de voir que cette objection repose sur une opinion erronée , et mérite mi aies « SOLUTION DES OBJECTIONS, 100 à peine de nous arrêter, du moins en ce qui concerne les genres. Les monstres les plus rapprochés par leur organisa- tion se ressemblent entre eux au même degré que Fe ani- maux ou dés plantes congénères, c ae qu'ils présen- tent en commun un Ste out de caractères plus ou moins importans , etsemblent reproduire le même type : ils offrent donc véritablement des caractères génériques , et peuvent former, aussi bien que tous les êtres organisés , des groupes naturels dignes da nom de genre. Quelques différences spécifiques ou individuelles , coïncidant aveë les ressem- blances génériques , et leur étant subérdonnées , n° empé- chent nullement que ces groupes soient réguliers et bien circonscrits, pas plus que les variétés sans nombre que l’on rencontre dans l'espèce humaine, n’empêchent de rapporter tous les hommes à un type commun. Seulement ces diffé- rences, dignes, aussi bien que les rapports communs, d’une étude attentive, deviendront l’objet d’un second ordre de considérations. Sous un point de vue général, tous les monstres d'un même groupe pourront être ramenés par la pensée à un seul et même être, et embrassés sous un nom commun ; puis, sous un point de vue plus spécial , il pourra être utile de les distinguer les uns des autres, et de leur assigner un nom particulier. De là l’emploi de la nomen- étére linnéenne , ou, en d’autres termes, la combinaison de deux dénominations , l’une générique , exprimant l’en- semble des waits communs à tous, l’autre spécifique, ex- primant l’ensemble des traits propres à chacun, et formant ainsi le complément de la première. L’objection tirée de la-prétendue instabilité des carac- tères des anomalies, se réduit donc dans Ja réalité à ce fait, qu’on trouve entre les monstres rapprochés par leur orgä- nisation, une analogie évidente ; des traits de ace incontestables, mais jamais une identité complète et 4bso- is : 7 T ; SE : + ; + CES Dr Poe LS RE AE ; ro SET © eg mare 00 110 PART, IT. CHAP. VI, lue : ce qui est le cas de tous les êtres organisés ROrMAUx, aussi bien que des monstres. . Au surplus, il est à remarquer qu’en accordant à cette objection toute la valeur qu’on lui a supposée, elle n’aurait pas moins de force contre l’emploi d’un système que contre celui d’une méthode, et exclurait Ja possibilité d’une cias- sification quelconque. Les auteurs modernes qui ont repris une telle objection dans les ouvrages de Riolan, son pre- mier auteur, et qui ont voulu établir par elle la nécessité de s’en tenir. en tératologie à l’usage des classifications sys- tématiques , ont donc eu recours contre leurs adversaires à une arme que. ceux-ci auraient pu employer contre eux avec non moins d'avantage. Une autre objection plus spécieuse a été fondée sur ce fait dès long-temps connu , que plusieurs monstruosités ou anomalies peuvent exister simultanément sur le même sujet. C’est surtout contre l'emploi de la méthode des natura- listes qu’elle a été dirigée; mais, de même que la précé- dente, elle porte aussi contre l’emploi des anciens systèmes, à l’égard desquels elle forme même une difficulté presque insurmontable. Ainsi il n’y a nul doute que les trois quarts au mois des monstruosités (je ne dis pas des anomalies } ne Sauraient rentrer dans aucun des genres établis par M. Breschet, dont je cite de préférence la classification parce qu’elle est l’une des plus généralement estimées. En employant là méthode des naturalistes, on eft loin d’éprou- ver une aussi grave difficulté; car non-seulement toute ano- malie, mais toute combinaison d'anomalies liées entre.elles par des rapports intimes et nécessaires , peut devenir le type d’un genre particulier qui se groupera naturellement et _suivant ses affinités. | - En effet, en suivant Jes principes des naturalistes, on _immédiatement les genres; puis, les genres une fois établis, fication une fois établie, il se trouve. qu'un grand nombre -symphysies et de celles des agénésies. poser par la pensée, et, pour ainsi dire , à scinder en plu- L par des rapports de cause à effet, forment véritablement SOLUTION DES OBJEGTIONS. ‘as procède par l'observation et la comparaison qui donnent on remonte aux ordres et aux classes. Les auteurs de sys- ième commencent au contraire par partager les anomalies en plusieurs groupes , qu’ils subdivisent ensuite d’une ma- nière plus régulière et plus satisfaisante pour l'esprit que conforme à l’ordre naturél : et de là vient que, leur classi- de monstres, même parmi les plus communs et les plus connus , n’y peuvent trouver place. Ainsi, d’après le sys- tème de M. Breschet, l’anencéphalie proprement dite se trouve appartenir par quelques caractères aux agénésies, et par d’autres aux diastématies; et la cyclopie ou rhinencé- phalie participe à la fois des conditions organiques des Par l'emploi d’une méthode semblable à celle des natu- ralistes, le tératologue évite de la manière la plus heureuse presque toutes ces difficultés : il ne cherche pas à décom- sieurs genres, une monstruosité formée de quelques ano- malies simples que la nature lui présente associées, unies, combinées de la manière la plus intime, et qui, subor- données les unes aux autres , souvent même liées entre elles un tout unique el indissoluble. Les seuls cas où il se dé- partede cette marche simple et facile, sont ceux, très-rares, où un être présente réunies deux monstruosités , deux sortes de combinaisons anomales d'organes , absolument indépen- dantes l’une de l’autre, et se montrant presque toujours sé- parément. Ainsi un fœtus double peut , Comme un fœtus Simple, naître anencéphale où cyclope : il ÿ a alors une Mmoñstruosité entée sur une autre, et l’être qui la présente est , si l’on peut s'exprimer ainsi, monstrueux au second 21 en le bi à se — degré. De là peut résulter une cause d’embarras pour celui qui veut, dans un musée, classer des monstres dans un ordre méthodique et régulier , Mais non un obstacle réel et insurmontable pour la science elle-même. Rien ne s’op- pose à ce qu’un être doublement monstrueux soit placé, dans une section spéciale , à la suite du genre dont les ca- racières sont le plus fortement empreints en lui , et il suf- fira toujours de réunir les noms des deux monstruosités qu’il présente pour exprimer toutes ses conditions organi- ques (1). C'est ainsi que les zoologistes en agissent à l'égard des hybrides , êtres qui présentent, non-seulement réunis, mais même combinés, les caractères de deux espèces, el qui, Pal Conséquent, ne rentrent entièrement dans aucun des Sroupes spécifiques établis (2). Ces êtres sont sans contre- dit le sujet d’une légère difficulté pour les naturalistes, et ils introduisent dans la classification, sinon du désordre , au moins quelque irrégularité ; mais jamais ils ne sont de- venus le motif d’une objection contre les principes ou les formes des méthodes zoologiques. Il doit en être absolu- ment de même, en tératologie, des êtres doublement monstrueux : par eux la classification devient sans contredit (1) On objectera peut- My 2 0 A ‘ o É étre qu'il serait de même possible et rationnel de désigner une mons truosité par la réunion de plusieurs noms, eXpriMant les anomalies simples dans lesquelles on pourrait la dé- composer, Ce serait un système de nomenclature, en premier lieu , trés-compliqué, parce qu'une monstruosité équivaut souvent à un assez grand nombre d'anomalies simples ; et en second lieu, entière. ment inadmissible, Parce que les diverses anomalies auxquelles on peut: par la pensée Tamener une monstruosilé, sont, nôn PAS seulement coexistantes, Mais combinées entre elles et profondément modifiées ‘l’une par l’autre. (2) C'est aussi Exactement de la même manière que les nosologistes en ont agi à l'égard des maladies dites compliquées. I] n’est, par exem- ple, presque aucun des genres de M. Pinel où l’on ne trouve plusieurs espèces compliquées à la suite d’une ou plusieurs espèces simples, SOLUTION DES OBJECTIONS. 119 moins parfaite, moins régulière ; mais elle ne cesse ni d’être ‘utile ni d’être possible. | | RS | D’autres auteurs, en reproduisant avec plus où moins de force les objections que je viens de rappeler, en ont ajouté quelques-unes sur lesquelles je dois aussi m'arrêter. Tel est ; principalement M. le docteur Vernière, auquel j emprunte presque textuellement la phrase suivante (1) : Est-il possi- ble de diviser en classes, en genres et en espèces , d’après és les diverses mutilations qu’ils ont eu à souffrir, des êtres “qui, en définitive , sont hommes , et dans lesquels le cachet - de l'humanité est même si fortement empreint , que chacun l'y reconnaît de prime abord ? M. Vernière résout négativement cette question, © pa- -raît même étonné que l’on ait pu en donner une solution _affirmative. Et cependant , que de motifs pour adopter cette | dernière opinion ! Un Acéphale, c’est-à-dire un monstre privé de tête , de cœur, de poumons et de plusieurs viscères abdominaux , et dont les fonctions, comme l’organisation, _s’élèvent à peine au degré de complication qui caractérise _ le mollusque ou l’articulé (et je me sers de cet exemple pour rester dans le sujet spécial des recherches de M, Ver- : nière); un Acéphale est-il véritablement un être humain ? Oui, d'après son origine et d’après quelques détails de forme. Non, d'après l'essentiel de son organisation, et par conséquent d’après l'ensemble de ses rapports; à moins :qu'on ne veuille subordonnér tous les caractères de pre- mier ordre à quelques ressemblances dans la forme et la Là disposition des parties , c’est-à-dire à des caractères de der- [RS nier rang. - NE © Mémoire sur Les Acéphales. Cet important travail, dans lequel on trouve un grand nombre de faits intéressans, a été publié dans le Répertoire gén. d'anat, et de phys,t UE , per. 1, | 8 1 14 PARTS I. CHAP, VI, Un Acéphale n’est donc point un être humain , anatomi- quement parlant : il n’appartient à l’espèce humaine que par la circonstance de son origine; Circonstance dont on doit toujours faire abstraction, et dont la valeur est absolument nulle, lorsqu'il s’agit de déterminer les rapports d’un être sous un point de vue général et philosophique. Cest. là une vérité tellement incontestable, et il est si facile d’arriver à sa démonstration , même par les seules lumières du raisonnement , que je n’insisterai pas sur elle, et que je me bornerai à citer, à son appui, un passage irès-remar- quable des Nouveaux Essais sur l’entendement. « On devra, dit Leïbnitz, déterminer si les monstres forment réellement des espèces distinctes et nouvelles. Un monstre sera né- cessairement de son espèce si la nature intérieure d'aucune autre ne s’y trouve; car il ne faut point s'arrêter à la nais- sance : C'est aux caractères intimes & prononcer. » Mais il y a plus. En accordant que les Acéphales et tous - les autres monstres nés dans l’espèce humaine soient réel- - lement des êtres humains, l'impossibilité d’une méthode tératologique serait loin d’être démontrée, N’a-t-on pas déjà entrepris avec quelque succès d'établir des divisions naturelles parmi les maladies de l’homme ? Et, pour pren- dre des exemples plus frappans encore , le genre humain tout entier n’a-t-il pas été partagé par les naturalistes en plusieurs races ou espèces ? N’a-t-on pas divisé et subdivisé l'espèce du chien en races, variétés et sous-variétés ? Or ce qu'on a fait pour l’homme et le chien, d’après des mo- difications du type spécifique qui se transmettent chez eux par voie de génération, qui nous empêche de le faire pour d’autres modifications, plus remarquables et non hérédi- taires , mais qui sont réellement de même ordre I] n’existe d’ailleurs qu’une seule différence entre les divisions aux- quelles parviennent les naturalistes et les tératologues : SOLUTION DES OBJECTIONS. 119 c'est que les premiers établissent ce qu’ils nomment des 724 _ faces el des variétés, et lés seconds, des classes , des ordres ©E des genres: différence qui ne peut donner matière à aucune objection. Qui ne sait en effet que tous les groupes formés naturellement ne se distinguent entre eux que par la valeur qu’on y attache, et nullement par les principes sur lesquels repose leur formation ? Et cela est si vrai que l'on voit chaque jour en histoire naturelle des divisions, long-temps admises comme genres, être élevées au rang de familles ou d’ordres, sans qu’il soit nécessaire de modifier en aucune façon leur formule caractéristique. L'objection de M. Vernière me paraît donc devoir être rejetée , comme reposant sur un principe qui est loin d’être exact , et qui de plus, füt-il complètement démontré , ne _prouverait rien contre la possibilité d’une classification na- _turelle tératologique. | | Je passe maintenant à l'examen de quelques autres diffi- À culés sur lesquelles l’habile anatomiste dont je combats 1 - les idées, a aussi porté son attention. « Je crois, dit-il, qu'il serait sage d'éviter. désormais les rapprochemens- forcés À à entre les monstres humains et les animaux bien conformés, - | de peur de compromettre par là une des plus belles décou- _ | vertes de la philosophie anatomique. Si chaque organe par- D. court dans son évolution tous les degrés inférieurs de l’é- A chelle , nul doute que, s’il est arrêté dans sa marche, il ne 4 doive reproduire un des types placés au dessous de lui. 4 Mais ce qui a lieu pour un organe isolé ou pour une partie \ d’organe ne peut que très-difficilement arriver pour l'animal tout entier; et voilà pourquoi tous les organes ne marchent pas d’un pas égal vers le perfectionnement ; tel appareil est plus tardif dans une espèce, il est plus hâtif dans une autre: ce n’est ‘qu’au point primitif de départ qu’ils se ressemblent Een EL = D CD, AD. 4 ‘16 PART. I, CHAP, VI, tous dans tous les animaux. Ainsi donc , l’activité de déve- loppement étant plus ou moins grande pour chacun d’eux, le point d'arrêt n’étant pas le même , comment comprendre que tant d'organes différens se donnent le mot pour s’ar- rêter les uns après les autres, Juste dans le degré voulu pour constituer l’ensemble harmonieux d’un animal régu- lier? Telles sont les difficultés qui se présentent avec la théorie des développemens arrêtés ; si les monstres sont le produit de destructions mécaniques , les obstacles qui em- pêchent de les rallier à la zoologie seront bien autrement insurmontables. » J’ai cité dans son entier ce passage remarquable par des explications ingénieuses, mais qui , d’ailleurs, ne me parais- sent nullement autoriser la conclusion qu’en tire M. Ver- nière. Peut-être même la conséquence inverse pourrait-elle propositions peuvent pour ainsi dire se traduire en celles-ci: 1° Les monstruosités ne sauraient rentrer dans aucun dés groupes établis parmi les animaux normaux (1). Or la né- cessité de créer pour elles une classification particukère, n'est-elle pas la conséquence directe et évidente decette impossibilité? ( 9° Tous les animaux étant semblables au point de dé- part » c’est par l’évolution successive des organes que des (1) L’objection que l'on pourrait chercher à déduire de cette impos- sibilité même, serait tout-à-fait dénuée de fondement, Autant vaudrait dire en zoologie que les oiseaux ne sauraient être classés, parce qu’ils ne rentrent dans aucune des coupes établies parmi les mammifères. Le et pe; nier promener te pa SOLUTION DES OBJECTIONS. | 1i7 différences viennent à se produire soit entre les diverses classes comparées entre elles, soit entre les animaux nor- maux et les monstres. Or que conclure de cette proposilion , si ce n’est l’analogie des caractères des monstres avec ceux des êtres normaux, et par conséquent la possibilité d’établie pour les uns et les autres des classifications fondées, au moins en partie, sur les mêmes principes? Ainsi, des remarques présentées par M. Vernière lui- même, on peut déduire, sinon la preuve, au moins l’indi- cation de ce fait, qu'il est utile et possible de créer pour les monstres une méthode particulière, mais ayant quelques bases communes avec la méthode zoologique. Et cela est si vrai, queles conclusions de ce savant médecin seraient tout- à-fait incontestables , s’il eût pu poser des prémisses inverses de celles qu'il admet. Que l’on suppose en effet que les monsires viennent à reproduire complètement des types placés dans la série animale au dessous de leur espèce, et il deviendra absolament impossible de créer pour eux une classification naturelle et rationelle, puisqu'on ne saura les distinguer de ces types qu’en recourant à la considéra- tion si peu philosophique de leur origine. Une autre assertion que je trouve également dans le pas. sage cité plus haut, mérite aussi d’être relevée : c’est que les monstres né présentent pas l’ensemble harmonieux d’un animal régulier. Gette proposition ne me paraîtrait juste et admissible que si un animal cessait de vivre dès qu'il est frappé de monstruosité : mais C’est ce qui n’a jamais lieu. Les fœtus monstrueux vivent comme les fœtus bien conformés, CL paraissent jouir d’une santé parfaite; la plupart d’entre eux naissent même vivans, et il n’est pas très-rare de les voir parvenir jusqu'à un âge avancé. Or la vie est-elle possible 118 PART. I: CHAP, Vis sans une combinaison harmonieuse des organes et des ap- pareils (1) ? Enfin je préviendrai par quelques remarques une autre objection qui n’a point encore été faite, mais qui pourrait l'être avec quelque fondement apparent. On s’est demandé s’il est rationel de partager en classes et en genres des (x) Mon père a déjà traité ce point très-important de l’histoire des monstruosités : je ne puis mieux faire connaitre les idées qu'il a émises à ce sujet, qu'en citant textuellement quelques passages extraits de l’un de ses plus importans mémoires tératologiques. « Au moment de leur naissance, les deux productions organiques faites avec ou sans entraves du côté des membranes ambiantes , sont. deux œuvres parfaites, si l’on juge d’elles en elles-mêmes et par ellese mêmes ; Car elles se sont développées depuis la première molécule jusqu’à l'être des dernières journées de la gestation , avec aisance et méthode, dans un ordre admirable. Sans doute, puisque le principe des formations a vaincu souverainement toutes les difficultés d’une complication infinie, chacune de ces productions a reçü en partage toute la viabilité qu’il était possible de lui départir, comme à un animal restreint au caractère fœtal ; et il est aisé de s’en convaincre en donnant attention à ces formes rebondies et brillantes de santé, à ces chairs vives et bien nourries, et à l'abondance des tissus grais- seux de ces individus dits de formation anomale. » Et plus bas : « Tout ce que nous avons le droit d'ajouter en comparant cette construction (celle de l'être monstreux) à l’autre (celle de l'être normal), c'est que celle-ci est plus richemeñit dotée qne celle-là; c'est que l’ure est établie à deux fins 5 pour vivre deux fois et dans deux mondes différens, et Vautre, pour une fin unique et pour s’en tenir à une seule existence, Cetté dernière espèce aura vécu tout ce que son principe de viabilité lui avait attribué d'existence. Parvenue dans le monde aérien, la force et la prospérité de ses organes, qui jamais ne furent plus considérables, l’'abandonnent tout-à-coup, ainsi qu'il arrive au poisson le plus vigoureux, après que le pêcheur l’a retiré des eaux pour en enrichir ses bourses. » (GEorrroy Sarnr-HirAtRE » Sur un fœtus né à terme, blessé dans le troisième mois de son âge, dans les Mémoires de la société médicale d'émulation , t, IX (1826). ronge mer mime pt mt MNT creme cop animer arte sangn pm Ÿ SOLUTION DES OBJECTIONS. 119 êtres qui en définitive appartiennent à une même espèce. On peut aussi faire la question inverse, et se demander si rien ne s’oppose à ce qu’on réunisse dans les mêmes groupes des êtres qui , en définitive, appartiennent à des genres , à des ordres , quelquefois à des classes différentes. Peut-être quelques difficultés pourraient-elles naître, . Sous une plume adroite , de cette question qui, cependant, en réalité et réduite à sa plus simple expression, se ramène à celle-ci : Doit-on comparer entre elles, réunir dans un groupe et embrasser sous un nom commun , les anomalies de même ordre que l’on peut rencontrer chez des animaux _d’espèce différente ? | Il est incontestable que répondre négativement à une telle question, ce serait se priver d’une foule de rapports intéressans et compliquer inutilement le travail, déjà assez difficile en lui-même, de la détermination et de la classi- - cation des monstres. C’est ce qu'a déjà établi mon père dans un passage auquel je ne puis mieux faire que d’em- Drunter textuellement quelques phrases. Après avoir établi, dans l’article Monstres du Dictionnaire classique d'histoire naturelle , qu'un monstre est un être régulier dans une por- toile ses organes el irrégulier dans un autre, il ajoute : € Voilà par conséquent deux parts distinctes, bien qu’as- Sociées dans le même être, bien que, par une sorte de gé- nération , l’une dépende de l’autre. Cependant, qui vous €mpêcherait de saisir ces distinctions ? Pourquoi n’en pro- fiteriez-vons pas pour simplifier votre problème, pour éli- Mner, à l'instar des géomètres ” ce, qui est connu , et pour Vous en tenir enfin aux seules choses de la monstruosité, lesquelles » au fond, constituent l’unique sujet de vos recherches ? Nous ne demandons que ce qui.est tout natu- rellement indiqué et universellement pratiqué dans cer- taines affections pathologiques. Car est-il question de dé- 120 PART. I. CHAP, VI, crire tous les phénomènes morbides d’un ulcère , on s’en tient. aux considérations du tissu nouvellement transformé, et il ne vient à l’espril de personne de comprendre tout le reste du sujet parmi les élémens d’un pareil travail, quoique l'être régulier soit la gangue, et qu’il ait fourni la matière de la déviation morbide. » On ne voit pas d’ailleurs comment, tous les animaux étant sujets aux mêmes monstruosités comme aux mêmes maladies, on devrait adopter pour les unes une méthode diffé- rente de celle que l’on suit pour les autres avec un avantage non contesté , et pourquoi, au lieu d’une science générale €t Comparative des monstruosités chez tous les animaux, on irait créer, pour ainsi dire, autant de rameaux isolés qu’il y à d'espèces d'êtres organisés. Les principes des méthodes zoologiques et botaniques sont sans aucun douje loin de s’opposer à ce qu’on cherche une marche plus simple, plus favorable aux recherches et par conséquent plus rationelle; et, à cet égard, les natu- ralistes ont tracé d’avance aux tératologues celle qu'ils doivent suivre, par la manière dont ils ont compris dans leur classification les monstres eux-mêmes. Que fait, par exemple, le zoologiste lorsque, dansätel monstre, il détermine un individu de l'espèce humaine , ou de l’espèce du chien , du cheval, du mouton ?II fait abstrac- tion de tous les organes frappés d’anomalie, et fonde sa déterminalion sur ceux seulement qui ont conservé les ca- ractères du type spécifique. Or, pourquoi le tératologue ne pourrait-il faire l’inverse , et, détournant son attention: de tous les organes bien conformés , ne voir dans tel indi- vidu_né dans l'espèce humaine ou dans celle du chien, du cheval, du mouton, qu’un être monstrueux, par exemple un Hétéradelphe, un Polyopseyun Synote ? Et de même qu’en- suite, dans son espèce une fois élablie, le zoologiste dis- æÆ ct SOLUTION DES OBJECTIONS. 121 tingue, sous un point de vue secondaire el bals des individus normaux et d’autres anomaux, qui empêche le tératologue de distinguer à son tour secondairement , dans ‘son genre une fois établis l'Hétéradelphe , le Polyopse, le Shots fourni par l'espèce humaine ‘de celui qui l’est par celle du chien ou du mouton ? Aïnsi on peut, dans un premier degré d'observation, | réunir et confondre abstractivement tous les êtres qui sont | monstrueux de la même manière , indépendamment de l’es-. pèce d’où ils tirent leur origine, et de la conformation de ceux des organes qui sont restés dans l’état normal. Sous L ce point de vue général , il n’y a pour tous les êtres qu’une | seule et même série de monstres. RE none Veut-on maintenant descendre à des considérations plus spéciales ? Veut-on même rejeter, comme moins conforme aux rapports naturels qu'aux besoins de la science, la marche que je viens d'indiquer, et admettre pour les mons- iruosités de chaque wpèce une série particulière ! ? Par cette voie elle-même on arrivera, quoique d’une manière plus indirecte , au même résultat; car toutes les espèces présen- tant en général les mêmes monstruosités, toutes les séries particulières se répéteront presque exactement , rentreront nécessairement les unes dans les autres , coïncideront entre elles, si je puis m’exprimer ainsi, et se montreront comme des portions isolées d’une seule et même grande série , commune à tous les êtres, la série générsle des mons- … truosités. £ ; H Î Cette dernière difficulté ne me semble donc pas plus insurmontable que toutes les autres; et je me crois auto- torisé à admettre les deux propositions suivantes COMME Conclusions certaines et incontestables de la discussion dans laquelle je viens d'entrer. Sos ET mens RM Dre PEL _ , pes + us 122 _ PART. I. CHAP, VI 1° Aucune des objections faites contre l'application dé la méthode des naturalistes à l'étude des monstres, n’en dé- montre ni le défaut d'utilité ni l'impossibilité, Quelques- unes d'entre elles pourraient tout au plus avoir quelque valeur pour en établir la difficulté , et Peut-être aussi comme preuves que la meilleure des classifications ne saurait être parfaite; ce que je suis loin de contester, et ce qui est vrai, non-seulement de la méthode tératologique , Mais, essentiellement et d’une manière générale , de toute mé- thode et de tout système , quels que soient les êtres qu'ils Gomprennent (1). C’est là une vérité aujourd’hui reconnue (9) Une classification est semblable à ces problèmes géométriques dont il est impossible de donner la solution exacte, mais qui peuvent être résolus d’une manière approximative par des calculs à laide des. quels on se rapproche sans cessé du nombre exact, sans jamais y arriver. — J'ai déjà présenté ailleurs ( Mémoire sur les caractères géné- raux des singes américains, dans les Mém. du Mus., t. XVII) cette pro- position , en la confirmant par plusieurs remarques déduites de-nou- velles observations zoologiques. Ii ne sera pas inutile de reproduire ici quelques-unes de ces remarques à l'appui de ce que je viens de dire, d’une manière générale, des classifications naturelles , et c’est ce que je ferai en citant textuellement le Passage suivant : « D’autres ré- sultats beaucoup plus dignes d'attention » et sur lesquels il importe d’insister, quoiqu'ils soient loin d’être nouveaux, découlent égale- ment.éles faits que j'ai exposés, et des considérations que j'ai présen- tées à leur sujet. C’est qu'une classification parfaite , c’est-à-dire une classification qui serait toujours l’expression heureuse des rapports naturels des êtres, est use sorte de pierre philosophale à la recherche de laquelle on COnSuUmerait en vain son temps et ses efforts. C’est qu'une classification, d'une bonté relative, est tout ce qu’il est possible d'espérer, et tout ce qu’il est raisonnable de chercher. Enfin c’est que, pour approcher d’un tel but, il faut se laisser guider par l'ensemble de l’organisation, et qu'il est nécessaire, lorsqu'il s’agit d'attribuer à un animal la place que lui assignent ses rapports natu- rels, de faire entrer en ligne de compte un grand nombre de considé- rations. Toute méthode basée sur un caractère exclusif est nécessaire- me TS SOLUTION DES OBJECTIONS 123 comme incontestable en philosophie naturelle, mais sur laquelle on chercherait inutilement à fonder une nouvelle objection. Quel n’est pas, en effet, l'avantage d’une classification naturelle imparfaite sur une classification ar- tificielle, même supposée parfaite ? Que peut nous appren- dre celle-ci? Rien : car, établie sur des caractères choisis arbitrairement , on ne peut y trouver et en retirer que ce qu’on y a mis soi-même, tandis qu'une classification vrai- ment naturelle fait briller à nos yeux une foule de rapports | et de vérités qui, sans elle, seraient peut-être reslés in- ‘aperçus pour toujours. 9° Toutes les objections faites contre les méthodes , si elles étaient admissibles , auraient autant ou plus de force contre les systèmes ; et il en est même qui, entièrement dénuées de fondement à l'égard des premières, conservent _ toute leur force contre les seconds. C’est donc doublement à tort qu’elles ont été employées par quelques auteurs pour établir la nécessité de repousser les méthodes, et de s'en ténir aux anciens systèmes. Le genre de classification dont les naturalistes ont appris par une longue pratique à connaître les immenses avanta- ges pour l’étude des êtres organisés normaux , à donc, on ne pêut le nier, une supériorité non moins marquée pour celle des monstres; et la méthode doit aujourd’hui en téra- tologie, comme autrefois en zoologie et en botanique, être substituée au système, maintenant inutile , insuffisant , vicieux. Ainsi des cadres analogues , des divisions fondées sur les mêmes principes, et en quelque sorte, branches 150- lées d’un même tronc, devront comprendre les êtres or8a- isés normaux et anomaux. Gest là un progrès scientifique ment vicieuse ; elle peut être ingénieuse et d’un usage facile, mais elle ES Jamais et ne peut être qu'un système purement artificiel. » CS 1% |. \ # ds “ 7 . a mt F Te Dee En mm ping 194 PART, {, CHAP, VI, d’une haale importance, basé, comme on l'a vu, sur un grand nombre d'observations et de preuves, et qui même, au besoin, eût pu nous être révelé directement par le grand principe qui embrasse tant de faits fondamentaux, celui de l'unité de composition organique. L’analogie des classifica- tions employées en histoire naturelle et en tératologie , n’est-elle pas en effet une haute conséquence de l’analogie générale qui existe entre les êtres eux-mêmes que doivent comprendre ces classifications ? N’est-elle pas un corollaire de ce fait primordial, que toutes les variations normales ou anomales des organes et des appareils, ne sont que des modifications d’un fonds commun et identique , sou- mises à l'empire de lois communes ? Je termine ici cette discussion , dans laquelle je me suis proposé pour but principal de traiter quelques questions théoriques qui ne sont ni sans importance ni sans difficulté. Si j'eusse voula me borner à réfuter les objections que j’ai rappelées, il m’eût été facile de le faire d’une manière plus simple et non moins certaine en montrant que ce dont on nie-la possibilité, existe déjà en fait, Il est en effot impos- sible de trouver parmi les animaux ou les plantes des genres plus naturels et mieux circonscrits tout à la fois que les genres Anencéphale, Dérencéphale , Polyopse, Synote, Hé- téradelphe , Ischiade, et un grand nombre d’autres, déjà établis parmi les monstras par mon père et'par quelques médecins distingués, -Or pourquoi, en suivant la même marche , en S'appuyant sur les mêmes principes , ne pour- rait-on terminer d’une manière heureuse une entreprise commencée et conduite jusqu’à ce jour avec un SUCCÈèS incontestable ? ORDRE ET NOMENCLATURE. 125 $ IV. Ordre et nomenclature suivis dans cet ouvrage. Les principes de la nomenclature tératologique étant en- core très-incertains, les auteurs sont loin de s’accorder ; | Fe sur la valeur des termes dont elle exige l'emploi, Les uns appellent genre ce que les autres nomment espèce ou même variété, et le sens des mots ordre et classe n’est guère mieux arrêlé. Il importe de faire cesser cette dir: dont il est facile d’apprécier les graves inconvéniens. Pour parvenir à ce but, il est nécessaire de poser quel- ques bases; ce qui devient possible et même assez facile en déterminant la valeur des caractères des monstres par comparaison avec ceux des divers groupes zoologiques ou botaniques. Or on reconnaît , en examinant comparative- ment un certain nombre de monstres choisis parmi ceux qui se ressemblent le plus, qu’il existe entre eux des rap- ports de même valeur que ceux qui existent généralement ‘parmi les animaux ou les plantes, entre les diverses espèces io ; -d’un même genre, et non entre les divers individus d'une même espèce. Il suit de là que chaque monstre doit être considéré comme une espèce particulière , ainsi que mon père l'a admis: ou , en d’autres termes , que l'espèce ne peut être distinguée en tératologie de lindividu. Cétte conséquence, que je viens de déduire a posteriori, n’a rien de contraire aux principes établis par les natura- listes. En effet, en supposant que plusieurs monstres d’un même genre devinssent les souches d’autant de races - d'êtres semblables à leurs types primitifs (et il n’est nulle- ment impossible , comme on le verra, qu’ane telle sup- Position vienne à se réaliser ), toutes les races ainsi formées Scraient exactement, l’une par rapport à l’autre, ce que __ sont entre — les espèces zoologiquese se LIVRUE 2 4 Stiote EE D A Se D RE TTT Fr à RD free : j i 126 4 PART. I, CHAP, VL Le sens du mot espèce étant fixé en tératologie , celui du mot genre est donné immédiatement; et par suite se trouve déterminée la valeur de tous les autres groupes qui se suc- céderont dans l’ordre suivant , réglé par l'usage , arbitre souverain en pareille matière : famille, tribu, ordre et classe. Toutes les classes de monstres doivent être et seront di- visées en ordres; mais tous les ordres ne seront pas parta- gés , dans cet ouvrage, en tribus et familles; subdivisions qui. compliqueraient inutilement l'étude des ordres peu nombreux en genres. x À l'égard des groupes d'anomalies que des considérations déjà présentées empêchent de classer suivant la méthode des nâturalistes , j'emploierai également les mots ordre et classe, et quelquefois le mot genre, en leur conservant autant que possible la même valeur. C'est par les monstruosités proprement dites que je ter- minerai la description et l’histoire particulière des diverses anomalies, L’ordre naturel nous prescrit en effet de pren- .dre l’état normal pour point de départ , et de marcher des déviations les moins graves à celles qui impriment à l orga- nisation les Me - 2 les plus remarquables et les ds étendues; ce qui sera procéder à la fois du connu à l’in- connu, et du simple au composé, ANOMALIES RELATIVES (CLASSE I.) AU VOLUME. (GLASSE II. ) A LA FORME. (CLASSE JU.) A LA STRUCTURE. (CLASSE IV.) A LA DISPOSITION. (CLASSE V.). AU NOWBRE ET À L'EXISTENCE. | Ænomalies par changement de connexion... TABLEAU GÉNÉRAL ET MÉTHODIQUE DES 1 ORDRE. Diminution générale... . ANOMALIES DE TAILLE. « «+ , , 8: it RS 2° ORDRE. Augmentation générale. es 3° ORDRE. : . Diminution partielle portant. ANO1 S DE VOLUME propreme HORS << MiLIE P P° ni dites | d: ondç Augmentation partielle portant. L ORDRE UNIQUE. Anomalies de forme, portant, . 1° ORDRE. Diminution. . . 2° ORDRE. Augmentation. . 3€ ORDRE. Alitération. . 4° ORDRE. Ramollissement. 5e ORDRE. Induration. . ANOMALIES PE COULEUR, . « . . » . . . . ANOMALIES DE STRUCTURE proprement dites. Implantations anomales, : . , Attackes anomales. . . : . .. Embranchemens anomaux. . . . E des vaisseaux. . F6 . à des conduits excréteurs des des canaux splanchniques. : 2° ORDRE: LJ # 1°T ORDRE. . U Anomalies par déplacement. : . .. | Embouchures anomales 3° ORDRE. 4 ES Ro UE à { Imperforations anomales. Ænomalies par continuité... .. Articulations anomales. . Réunions anomales d'organes, 4° ORDRE. Anomglies par claisonnément, ... 0, 40e 5°-ORDRE. : { Perforations anomales. Aromalies par disjonction.… . + : . .". : . | Divisions anomales. 1 ORDRE. des parties d'organes. . . Anomälies par diminution numérique portant sur 5% doubles. des organes ” des organes ,splanchniques. Déplacemens { des organes non-splanchniques, Déplicemens multiples. OÙ = ANOMALEHES SIMPLES- sur les régions. sur les systèmes. . sur les organes. sur les régions. . sur les systèmes. . sur les organes. . 1° sur les régions. 2° sur organes. . intérieurs. partiels, généraux. herniaires. APRES partiels. > LA # généraux. CE . . CE REED CN 2, fo . CC glandes. similaires, ; analogiques. : dissimilaires. RL uniques. . 22 ORDRE. { des parties d’organes. Anomalies par augmentation numérique portant sur | à doubles... des organes multiples ns uniques. . = HÉMITÉRIES Nanisme ; accroissement tardif. Géantisme ; accroissement précoce. Petitesse des membres, de l’une des mâchoires , ete. Défaut général de développement des muscles , etc. Petitesse des mamelles , du vagin , etc. Volume considérable de la tête , ete. j Déve'oppement considérable du système adipeux ,: etc. >. Volume excessif des mamelles ; mamelles lactifères chez l’homme , etc. f Difformités de la tête, etc. à : Formes anomales de l’estomac , ete. Albinisme complet partiel, paie Mélanisme complet, partiel, imparfait. Variétés diverses chez les animaux. Etat cartilagineux des os, etc. Ossifications anomales , etc. Direction anomale du cœur , de l’estomac , etc. Cœur placé à droite, etc. k Déplacemens divers du cœur , des intestins , ete. Extroversion de la vessie. Pied-bot, torsion du rachis , etc. Déplacemens divers des dents , des vaisseaux , etc. Articulations anomales de quelques os. Dents implantées hors de rang , etc. Attaches anomales des muscles et ligaméns, Variétés d'insertion des vaisseaux , nerfs, etc. Embouchure de diverses veines dans l'oreillette gauche , etc. Embouchures anomales du conduit cholédoque , eté. Embouchure du vagin dans le rectum, du rectum à l’ombilie , ete. Cloaque. Imperforation du rectum, de la vulve, de la bouche, de Firis, etc. | Réunion des reins, des testicules , etc. Réunion des doigts , des dents , des côtes , ete. Adhérence de la langue au palais, etc. Lé ' Cloisonnement du vagi ; etc. Persistaneg des orifices du cœur , du canal artériel , de T'ouraqne , ete. Scissions , fissures de divers organes. Le L Absence de faisceaux musculaires, d’apophyses osseuses, ete. Absence de quelques vertèbres , côtes ; doïgts ; dents, ete. Existence d’un seul poumon , d’un seul rein, etc. : 4 . ? e ? L Absence de la matrice, de la vessie, etc: Absence de la queue. | ma ; ; etc q - Faisceaux musculaires, et tendons sürnuméraires , etc. Vertèbres , côtes , doigts , dents surnuméraires, etc. Augmentation du nombre des mamelles , ete. Duplicité de la matrice ; ete. Existence anomalie d’une queue. FAITS PARTICULIERS. HISTOIRE DES ANOMALIES SIMPLES OU HÉMITÉRIES. . DIVISION DES HÉMITÉRIES EN. CLASSES ET EN ORDRES. Cr Avant d'aborder directement l'étude des déviations or- _&aniques qui se rapportent au groupe des Hémitéries, le premier et le plus vaste des quatre embranchemens des anomalies, j’indiquerai d’une manière succincte les divi- 1 Sons classiques et ordinales que j’ai cru devoir admettre ; Parmi elles. Toutes reposent , comme ilest facile de le voir, ] | Sur des considérations très-simples, très-faciles à saisir, et Fe crois pouvoir ajouter, très-propres à conduire à l’éta- blissement de groupes conformes à l’ordre naturel. En présentant , dès le début de cette seconde partie, une ) Squisse de [a classification que j’ai adoptée pour l'ensemble 0 des hémitéries , je pourrai presque toujours me dispenser, À dans l'histoire particulière de chaque groupe, d’entrer dans 4 la discussion de ses rapports naturels ; discussion nécessai . …._ ‘CMent aride, et que j'ai dû même chercher ici à abréger D €n la résumant, pour ainsi dire, sous la forme simple et émi :. . Rémment lucide d’un tableau synoptique (1). On trouvera 0S Ce tableau une exposition sommaire des subdivisions el Principales, disposées de la manière la plus conforme à l'or- . (n) Voyez ci-joint le tableau. D 128 PART. II. dre naturel, et l'indication des cas les plus remarquables qui se rapportent à chacune d’elles. Quelque nombreuses et quelque variées que soient les anomalies simples, 1l n’en est aucune qui ne puisse se ramener à l’une des cinq grandes divisions ou classes que je vais indiquer successivement. | One I. Be II. Onore LEE. PREMIÈRE CLASSE. ANOMALIES DE VOLUME. Toutes les anomalies relatives au volume, à la dimension , à l'étendue des organes, appar- tiennent à cette première classe, circonscrite dans des limites trop précises et trop bien déter- minées pour qu'il soit nécessaire d’insister sur elles. Les anomalies de volume peuvent être géné- rales ou pañtielles, par diminution où par aug- mentation ; d'où la division de cette classe en quatre ordres. _Anomalies par diminution générale de volume ou par diminution de toutes les parties du corps. Anomalies par augmentation générale ou par aug- mentation de toutes les parties du corps. Les anomalies qui composent ces deux pre- Miers ordres peuvent être désignées en commun sous le nôm d’anomalies de taille : les deux or- dres suivans comprennent les anomalies de vo- lume proprement dites. Anomalies par diminution partielle où par dimi- nution d'une ou de plusieurs régions, d’un ou plusieurs organes, etc. CLASSIFICATION DES HÉMITÉRIES. Onvex IV. Anomalies par augmentation partielle. Aux deux premiers ordres se rapportent les _ nains et les géants, composant deux genres très- remarquables, et dont les conditions organi- . niques, précisément inverses, devront, pour RE > cela même, être rapprochées dans notre exa- _S men et étudiées comparativement. 129 Les deux derniers ordres comprennent un grand nombre d'anomalies, pour la plupart peu a. intéressantes , et sur l’histoire desquelles je pas- . … serai rapidement. Une partie d'entre elles sont apparentes à l’extérieur, et non congéniales , | comme presque toutes celles du premier ordre : | d’autres présentent les conditions inverses. : ; DEUXIÈME CLASSE. ANOMALIES DE FORME, RE) h! ; FR il hs 1 4 On a vu que les anomalies de forme peuvent être considérées comme résultant d’une légère augmentation de volume sur un point et d'une légère diminution sur un'autre : elles se placent donc irès-naturellement à la suite des anoma- lies par changement partiel de volume, \ Le nombre des cas qui se rapportent à cette | seconde classe, est très-considérable : car il n’est aucun organe qui ne soit sujet à une foule de déformations. Néanmoins tous ces cas offrent _entre eux une grande analogie, se rapportent à un seul et même ordre , et sont d’ailleurs , sauf quelques exceptions, peu dignes d'intérêt. de dois remarquer que les anomalies de forme = sont pour Ja plupart congéniales : il est à peine L FX ER mea CE ER . saf 5 7, OnoreE I. ” PARTS IE _ ütile d'ajouter que tantôt elles sont apparentes ) q PP à l'extérieur, et tantôt ne peuvent être révélées ‘que par la dissection des organes internes. TROISIÈME CLASSE. ANOMALIES DE STRUCTURE OU DE COMPOSITION INTIME. Cette troisième classe, peu nombreuse, doit être divisée en deux groupes principaux, les anomalies de couleur et les anomalies de structure proprement dites. I. Anomalies de couleur. Anomalies par diminution de la matière colo- rante. Onore Il. Anomalies par augmentation. Onoge II, Anomalies par simple altération. L’albinisme et Ses variétés se rapportent au premier ordre , le mélanisme et les taches dites envies au second ; le troisième ne renferme que des cas moins remarquables, qu’on observe spé- cialement parmi les animaux. I. Anomalies de structure proprement dites. Onoee IV. Anomalies par ramollissement des organes durs. Onone V. ÆAnomalies par induration des organes mous. L'état cartilagineux des os ; l'ossification des organes mous, sont les principaux types de ces deux ordres , auxquels quelques autres devront eut-être s'ajouter un jour. M. Charvet, qui, dans sa thèse remarqua- l CLASSIFICATION DES HÉMITÉRIES. 161 | ble(1), a déjà proposé quelques-unes des divisions ; admises dans cet ouvrage; et entre autres, cette troisième classe des hémitéries, y rapporte aussi { l’état lobuleux des reins : mais cette anomalie he : trouve bien plus naturellement sa place dans _ le dernier ordre de la classe suivante. D D à . QUATRIÈME CLASSE. M anOMALTES DE DISPOSITION, Cette classe , la plus Séidue de toutes, et cellé qui comprend le plus grand nombre de cas remarquables , se compose de cinq ordres , dont aucun ne correspond exactement aux Fronpes déjà indiqués par les auteurs. NE Onvrx IL. Anomalies par déplacement. à Oxpas AL, “Anomalies par changement de connexion. me — nRRpE ETES | ryepe US SR nt ee. Ces deux premiers groupes , les plus vastes de |! SE tous les ordres que j'établis parmi Les anomalies ! { | * %s Ninples, renferment une foule de Cas , mon-seu- | lement très-remarquables , mais même dont la connaissance ‘importe au.plus haut degré à l’ana- tomisle et au Le. Tels sont, ce le pre- VA: :: RE | ganes digestifs , l Prerqoh de la vessie, ét. : ; | et dans le second, outre une foule de variétés des vaisseaux, diverses dispositions -très-ano- # males des gros vaisseaux, du rectum , de l’appa- | peil urinaire , des organes génitaux , € etc. 122 e a, | \) Voyez dus que j'en ai donnée dans la is partie, capimeV,p, 0 132 a PART, Il: Onpne III. Anomalies par continuité de parties ordinaire- ment disjointes. Get ordre, qui comprend encore un grand nombre de cas dont la Connaissance est aussi importante pour le chirurgien qu’intéressante pour l’snatomiste, se subdivise en deux groupes principaux, les tmperforations et les réunions anomales. Il renferme par conséquent.les atré- sies et les symphystes de M. Breschet (1). Onore IV, Anomalies par cloisonnement. Ce groupe, qui se compose seulement d’un petit nombre de cas, a déjà été indiqué par M. Charvet. Toutefois, je lui ai donné un peu plus d'extension que ne l’a fait ce savant anatomiste. Je n’ai pas cru eneffet devoir, à son exemple, res- treindre cet ordre aux anomalies par cloisonne- ment longitudinal ; ce qui eût conduit à former un autre ordre pour les anomalies par cloisénne- ‘ment transversal où oblique dont on connaît aussi quelques exemples. Onone V, Anomalies par disjonction de parties ordinaire- ment continues. Les anomalies par disjonction de parties or- dinairement continues , précisément inverses des anomalies par continuité de parties ordi- haïirement disjointes, se subdivisent comme elles en deux groupes, dont chacun comprend plusieurs cas d’une haute importance , savoir, les perforations et les divisions anomales. Celles-ci (1) Voyez, dans la première partie, Chapitre V, p. or, le tableau et l'analyse que j'ai donnés de la classification et de la noïnencla- ture de cet habile anatomiste. CLASSIFICATION DES HÉMITÉRIES. | 199 sont les diastématies de M. Breschet, auxquelles je | réunis l’existence permanente de certains trous qui auraient dû n’exister que transitoirement , et un assez grand nombre d’autres anomalies qui ne rentrent exactement dans aucun des grou- pes admis par les auteurs modernes. Tels sont les cinq ordres de la grande et im- portante classe des anomalies de disposition. Le. rang que je viens de leur assigner , est déterminé : par leurs rapports naturels et par leurs degrés divers de gravité. d’ai cherché en effet à marcher toujours du simple au composé, aussi bien dans l'examen des ordres d’une même classe que dans celui des classes d’an même embranchement et des embranchemens eux-mêmes que j'ai distin- gués dans l’ensemble des déviations organiques. Or, sous un point de vue général, une anomalie de position est incontestablement moins grave qu’une anomalie par changement de connexion , et celle-ci à son tour doit précéder dans l’ordre naturel les anomalies par continuité et par dis- jonction, dans lesquelles il n’y a plus seulement changement de connexion , mais bien réunion et scission. Enfin les anomalies par cloisonne- ment, intermédiaires à plusieurs égards entre les anomalies par continuité et par dicjonction, devaient nécessairement occuper le rang que je leur assigne. | Toutefois il s’en faut de beaucoup que tous _ les cas que je place dans le premier ordre soient “Moins graves que ceux que je range dans le second, que ceux-ci à leur tour le eèdent en gravité à ceux du troisième , et ainsi des autres, he: PART, Ie Ce “qui est vrai et incontestable sous un point de vue général et abstrait, cesse de l’être dès qu'on arrive à l'application, L'observation dé- montre en effet qu’il n’est aucun des ordres , le quatrième excepté, qui ne renferme des cas très-différens par leur degré de gravité, malgré les rapports incontestables qui existent entre eux à divers égards. Au premier aspect, ce résultat peut sembler tout-à-fait paradoxal et hors de toute explication; mais, soumis à une analyse exacte , il se ramène à ce principe déjà posé, que le degré de gravité d’une anomalie est dé- terminé, non-seulement par l'importance des modifications qu’elle fait subir aux organes , mais aussi par l'importance des organes eux-mêmes qu’elle atteint, CINQUIÈME CLASSE. ANOMALIES DE NOMBRE ET D'EXISTENCE. Le nombre des organes ne pouvant varier que de deux manières, savoir par diminution et par augmentalion , cette cinquième classe, l’une des plus nombreuses , se partage naturellement en . deux ordres , de la manière suivante : Anomalies par diminution dans le nombre des organes. © Toute absence d'organes, toute anomalie simple par défaut constitue nécessairemerit une anomälie par diminution de nombre: mais le : nombre des organes peut aussi diminuer, ainsi qu’on le verra, sans qu'aucun d'eux vienne à manquér. CLASSIFICATION DES HÉMITÉRIES. 189 -Onone II, Anomalies par augmentation. La présence d’un organe surnuméraire aug- mente toujours évidemment le nombre des or- ganes, et Se rapporle par conséquent à ce se- cond ordre : mais il s’en faut de beaucoup que toutes les anomalies numériques soient de véri- tables anomalies par excès. | Les deux ordres que je viens d'indiquer dif- | * :_ fèrent principalement des deux groupes admis LS par la plupart des auteurs sous les noms de mons- : truosités par défautet par excès (agenésies et hypergénésies de M. Breschet), en ce qu'ils ne ! = comprennent que des anomalies simples , c’est- E à-dire des vices de conformation et des variétés, et point de véritables monstruosités. Cette dis- tinction, qui découle desconsidérations générales présentées dans la première partie de cetouvrage, les rend beaucoup plus naturels, et permet de _les circonscrire dans des limites beaucoup plus “précises que celles qu’on avait pu leur assigner _ jusqu’à présent. En effet , une hémitérie résultant d’un changement dans le nombre des organes, est toujours entièrement ou par diminution ou par augmentation. Dans les monstruosités dites par défaut et par excès, on trouve toujours au contraire les anomalies de nombre combinées avec des anomalies par déplacement, par chan- _gement de connexion pete, et il est même parmi elles un assez grand nombre de cas où il y a à la fois déviation par excès et par défaut- La plupart des anomalies qui se rapportent aux trois dernières classes, sont congéniales et non apparentes à l’extérieur : cependant l'inverse Le see é —_ _ PART. I. peut aussi avoir lieu. Nous tronverons également quelques anomalies congéniales et non appa- rentes , et réciproquement , d’autres apparentes et non congéniales. Enfin j’ajouterai qu’il n’est aucune classe, et peut-être même aucun ordre, où l’on ne trouve à la fois de simples variétés et des vices de con- formation : fait général qui confirme de la ma- nière la plus positive et la plus complète les remarques que j'ai présentées sur la nécessité de réunir les unes et les autres en un seul et même embranchement. \ Suivant la classification dont je viens de présenter l’es- quisse , toutes les anomalies simples ou hémitéries se trou- vent, comme on le voit, réparties en dix-sept ordres, dont le nombre pourra être augmenté et peut-être diminué par les progrès ullérieurs de la science. Parmi eux il en est plu- sieurs sur lesquels je passerai rapidement : la plupart au contraire seront l’objet de plus longs développemens, soit à cause de leur intérêt, soit par les considérations ou les faits nouveaux qu'il m'a été possible d'ajouter à leur his- toire. SR on, à Le » . _— à D OERES CNRS #. A AA RAA A AA AA UE EL AAA AA M AA A AAA AAA AaarS LIVRE PREMIER (1). DES ANOMALIES DE VOLUME. (PREMIÈRE CLASSE.) C’£sr un fait très-remarquable dañs l’histoire des sciences nâturelles , que les sujets les plus accessibles à l’observa- __ tion, ceux qui se trouvent le moins entourés de difficultés, sont précisément ceux qui ont donné lieu aux erreurs les plus nombreuses et les plus graves. Cette contradiction frappante entre ce qui est et ce qui devrait être, peut, si je ne me trompe, s’expliquer d’une manière très-simple. Les sujets compliqués et vraiment difficiles ne sauraient être compris et ne sont presque jamais étudiés que par les naturalistes : auesi la plupart d’entre eux sont-ils arrivés intacts et vierges encore jusqu’à une époque véritablement scientifique. Il en est tont autrement des questions plus fa- _ciles : les personnes même les plus étrangères aux sciences, se croient compétentes pour les traiter et prononcer sur elles; et de là vient que les erreurs les plus grossières de voyageurs ignorans et crédules , quelquefois même des al- légories et des fables poétiques , sont admises sans critique et placées sans hésitation au rang des faits. Cest précisément ce qui a eu lieu pour l’histoire des _(r) Cette seconde partie sera divisée en cinq livres, dont chacun comprendra lhistoire de lune des grandes sections ou classes que J'ai distinguées parmi les anomalies simples. Ceux d’entre ces Jiyres qui auront le plus d'étendue , seront subdivisés en chapitres ; COr- respondant, sauf quelques exceptions, aux différens ordres de la classe. - 138 PART, II. LIV. Le géants et des nains, sujet principal de ce livre. L'étude de ces êtres anomaux est aussi facile que curieuse, et il semble même presque impossible de se tromper à leur égard , tant qu’on se renferme dans les limites de Écluécres en : car, les observer, c’est presque uniquement les mesurer. On va voir cependant dans combien d'erreurs sont tombés les au- teurs à l’égard des géants et des nains, des premiers surtout, soit qu'ils sent égarés par la confiance aveugle et le res- pect exagéré et vraiment servile qu’ils croyaient devoir aux ouvrages ce anciens , SOIL qu ils se laissassent entraîner par ce goût du merveilleux, inné chez tous les hommes, et si Mo chez ceux qui n’ont point reçu de la nature un eSprif juste et sévère. Cest par l’histoire des nains et des géants que je com- mencerai l’examen des anomalies de volume. Toutelois , je dois la faire précéder de quelques remarques sommaires sur les principales divisions que nous aurons à admettre dans cette classe remarquable de déviations organiques. Les anomalies de volume forment dans leur ensemble un groupe éminemment naturel, en même temps que circon- scrit dans les limites les mieux déterminées. Néanmoins d'importantes différences commandent la division des cas très-nombreux que comprend cette première classe, en plu- sicurs 8'OUpes ordinaux , tous parfaitement distincts. Ainsi une anomalie de volume peut être générale ou par- tielle; c'est-à-dire affecter à la fois tous les organes ou seu- lement un ou quelques-uns d’entre eux. Elle peut les affecter en moins où en plus ; en d’autres termes, consister dans une petitesse extrême ou dans une grandeur éxcessive , dans une diminution ou dans une aug- mentation, ee ee mme me Le 4 1 ANOMALIES DE VOLUME. 199. De la combinaison de ces deux genres de différences ré- “sulie la distinction des quatre ordres suivans : JL. Anomalies par diminution générale. IT. Anomalies par augmentation générale. UT, Anomalies par diminution partielle. IV. Anomalies par augmentation partielle. En outre, considérées sous un autre point de vue plus spécial, les anomalies de volume , qu’elles soient générales ou partielles , qu’elles résultent d’une diminution où d’une augmentation , peuvent être temporaires-ou durables ; c'est- à-dire n’exister que dans l’âge fœtal ou l'enfance seulement, ou bien, au contraire , persister jusque dans l’âge adulte. De là un troisième genre de différences qui ne doivent pas être négligées dans l’étude des anomalies de volume, mais qui, beaucoup moins remarquables et inférieures debeau- coup en importance à celles que j'ai indiquées plus haut, ne peuvent donner lieu qu’à l'établissement de simples sub- divisions tertiaires; subdivisions qui même ne sont pas tou- jours parfaitement distinctes entre elles. Le degré d'intérêt qui s’attache à l’histoire des quatre ordrès d'anomalies de volume, est loin.d’être égal. Les ano- malies par changement partiel de volume sont extrêmement nombreuses, on pourrait dire même ennombreinfini; mais presque toutes sont à peine dignes de fixer l’altention. Aussi ne ferai-je en quelque sorte qu’esquisser leur histoire , tan- dis que je présenterai avec tout le développement néces- saire celle des anomalies par changement général de volume, ou, comme on peut les appeler, des anomalies de taille. PART. Ils LIVe Je CHAP, I, VAS LU ARS LAUY ELU UV UE CHAPITRE PREMIER. DES ANOMALIRS PAR DIMINUTION GÉNÉRALE DE VOLUME , ET SPÉCIALEMENT DES NAINS (1). Définition et Distinctions. — Détails historiques sur les nains. — Histoire de quelques nains fameux, et spécialement de Jeffery Hud- son , de Bébé et de Borwilaski. — Faits généraux sur les nains: — Fœtus ou enfans remarquables par la petitesse de leur taille. — Des Causes de la production des nains. Ox donne ordinairement le nom de nains à tous les êtres organisés, et plus spécialement aux individus de l'espèce humaine, dont la taille est de beaucoup inférieure à la taille moyenne de leur race. Mais dans la langue scientifique , où il importe de ne réunir sous le même nom que des choses identiques ou analogues , le sens du mot nain doit être res- treint aux seuls cas où l’exiguité de la taille dépend de la diminution du volume de toutes Les parties du. corps. Les individus monstrueux chez lesquels le tronc a les dimensions ordinaires » Mais repose immédiatement ou presque immédiatement sur le sol, et où la petitesse de la taille résulte de l’absence plus ou moins complète des membres inférieurs, ne sont donc pas des nains , quoique l'usage ait abusivement étendu ce nom jusqu’à eux. Il importe également de distinguer avec soin les vérita- bles nains de ces individus rachitiques, malheureusement (r) En grec (d'où ce mot est dérivé), Nävos ; en latin, Nanus, Pumilio, et quelquefois Homuncio , Homunculus , Homullus ; en italien et en espa- gnol, Nano; en allemand, Zwerg ; en anglais, Dwarf ; en langue ner- landaise, Dwerg. Li La NAINS. 141 peu rares dans nos grandes villes, chez lesquels la petitesse de la taille dépend uniquement d’une déviation considéra- ble de la colonne vertébrale ou d’une déformation des mem- bres. Chez les premiers, la petilesse de la taille est une anomalie , un.cas tératologique; chez les seconds , c’est un effet de maladie , un cas purement pathologique. ‘On doit donc entendre en tératologie par nain un être chez lequel toutes les parties du corps ont subi une dimi- hution générale , et dont la taille se trouve ainsi de beau- Coup inférieure à la taille moyenne de son espèce ou de sa race, Cette définition ne saurait, du reste, être rendue plus pré- cise sans devenir inexacte ; et surtout l’on ne peut adopter la nomenclature de Buffon, de Morand et de quelques au- tres auteurs qui, admettant que la taille normale de l’es- pèce humaine varie de quatre à six pieds, considéraient Comme des géants tous les hommes dont la taille s'élève au delà de six pieds, et comme des nains tous ceux dont la taille reste en deçà de quatre (1). Peut-être serait-il com- mode de pouvoir poser des limites aussi bien déterminées ? ; : & entre l’état normal et l’anomalie; mais l’ordre naturel ne . permet pas qu'il en soit ainsi. En effet n’est-il pas évident qu’un homme d’un peu moins de quatre pieds, appartenant à une race dont la taille moyenne -est de quatre pieds et demi, diffère moins de létat normal et mérite moins le nom de nain qu'un homme d’un peu plus de quatre pieds, de cinq pieds efdemi ? SI. Détails historiques sur les naïns (2). ; e C2 F 0 ÿ A . Les auteurs les plus anciens ont parlé des nains, et un (1) Voyez l'Histoire naturelle, t. TIL, p. 5og. ; TTL. FR (2) Ce paragraphe et les suivans, rédigés à la fin de 1839, ont élé mais appartenant à une race dont la taille moyenne serait . 142 PART, II. LIV, I CHAP. IL grand nombre de témoignages nous apprennent que es êtres anomaux ont élé > tout temps en possession d’ex- citer la curiosité du public et l'intérêt des savans. Cepen- dant ce n’est qu’à une époque assez rapprochée de celle où nous vivons que l’on a commencé à éludier Les nains d’ane manière vraiment scientifique ; à substituer des faits exacts à des fables dont l’origine rémonte à la plus haute antiquité, et à dépouiller leur aire du merveilleux donit on s "était plu à l’envelopper. C’est surtout pendant le dix-huitième ia qu’un grand nombre de recherches et d'observations ont été faites sur les nains, non pas sans doute que ceux-ci.aient été à celte . époque moins rares qu'ils ne l’étaient danses siècles pré- cédens et qu'ils ne le sont aujourd’hui, mais parce que l'attention du public, et par suite celle des savañs , fut alors fixée sur eux d’une manière toute spéciale. La mode des fous de cour, selon l’expression du temps, étant tombée vers . la fin du dix-septième siècle , il fallut imaginer , pour oc- cuper les loisirs des princes , des amusemenus FT une autre sorte, et ce fut aux nains qu’on accorda le triste privilége _de servir de jouets aux grands de Ja terre. Il était naturel en «effet, après avoir usé le spectacle des infirmités de notre nature morale, de chercher dans les vices de notre organisation physique des sujets de plaisirs plus piquans de nouveauté, comme on disait alors, et non moins propres à éveiller dans l’âme des augustes spectateurs le sentiment d’une joie égoïste et cruelle. Qu'on interprète.en effet Je sourire empreïint de mépris que faisait naît@sur leurs lèvres la vue de cet être humilié, honteusen#nt vendu à l’amu- sement de ses semblables ; qu’on traduise ce regard outra-. , > L | Jus le 8 janvier 1830 à la Société d'histoire naturelle de Paris. Le jour- nal Ze Temps a donné à cette époque un extrait détaillé de cette lecture. NAINS, 145 geant de pitiéqu'ils daignaient quelquefois étie sur lui , et l'on y trouvera l'expression muette de cette pensée : « Je songe à ce que je suis en voyant ce que bu es, » Aureste, la mode des nains, introduite dans les cours du dix-huitième siècle, n’était pas nouvelle , mais seulement renouvelée de temps plus anciens. Catherine de Médicis avait déjà donné l'exemple de réunir un certain nombre de nains et de naines entre lesquels elle s ’amusait à former des mariages qui toujours demeuraient stériles. On cite aussi une dents de Brandebourg ; femme de Joachim- Frédéric, comme ayant plusieurs fois donné à sa cour le spectacle de ces tristes et ignobles parodies , sans pouvoir réussir, plus que Catherine rêe Médicis, dans le but qu’elle ambitionnait , de léguer une race de nains aux _ de . la postérité, Henriette-Marie de France , reine d'Angleterre ; eut aussi Un nain nommé deffery Hudson, et PS trop célèbre pour que je ne rappelle pas , dans la suite de ce chapitre, quel- ques-unes des circonstances de sa vie (1). ÆEnfn, en remontant à une époque beaucoup plus re- . culée, nous retrouvons celte mode honteuse des naïns de “cour portée au plus haut degré chez les Romains, dans _ cette époque de corruption et de dépravation morale qui comprend la chute de la république et les trois premiers : siècles de l'empire. On rapporte même que des marchands, excités par l’appât du gain, conçurent l’ätroce spéculation de produire des nains en plaçant des enfans dans des boîtes, et en les torturant à l’aide de bandages destinés à empêcher leur développement; et l’histoire , en transmetiant à la pose lérité le souvenir de ces homicides lents, se tait sur le juste mn 0 leurs auteurs durent Rp sur leurs t6tes: @) Voyez le su de ce Angus. 144 PART. II, LV. Le CHAP. 1. | Ainsi, la première invention de ces moyens orthopédiques , attribués à la science et à la philanthropie de notre siècle, remonte à une époque très-ancienne ,.et c’est une odieuse et criminelle avarice qui lui a donné naissance. Des plaisirs préparés par cet art horrible étaient bien dignes de ces princes dont l’âme, à la fois ignoble et atroce, se plaisait à varier les plaisirs de la débauche par des spec- ; tacles de douleur et de sang. Aussi, parmi ceux qui mon- trèrent le plus d’empressement à rechercher la vue d’êtrés faibles et affligés, compte-t-on au premier rang Tibère, Domitien, Héliogabale. Tibère admettait quelquefois à sa table un nain auquel il accordait même une grande liberté de paroles. Sans doute une horrible conformité de goûts avait fait naître quelques sentimens d'affection entre ces deux êtres dégradés. On rapporte en eflet que le nain fit un jour, par ses discours, avancer le supplice d’un citoyen condamné pour crime po- litique. Domitien fit rassembler un assez grand nomibre de nains pour pouvoir en composer une pelite troupe de gladiateurs. Héliogabale, à son exemple, réunit aussi dans sa cour des nains et des naines ; mais Alexandre Sévère les fit chasser tous avec les histrions dont son prédécesseur avait rempli le palais impérial, Les historiens citent encore quelques autres exemples de nains vivant chez les grands de Rome. Marc-Antoine en avait un dont la taille, disent les historiens, était de moins de deux pieds, et auquel il donnait, par dérision , le nom de Sisyphe. Auguste , dérogeant pour cette fois seulement à un sé- natus-consulte qui défendait aux chevaliers de monter sur le théâtre, fit voir au peuple romain un jeune homme de bonne famille ayant aussi moins de deux pieds , et, d’après À poperers " NAINS. 145 » ne pesant que dix-sept livres. La statue de ce Jeune nain, nommé Lucius, a été faite par l’ordre d’Au- guste, et:s’est conservée » assure-t-on, jusqu’à notre Suétone (1) temps. Conopas , nain de Julie, petite-fille d’Auguste , était à peine plus grand (2) : il avait deux pieds et quelques lignes, mesures de France (3). On trouve encore mentionnés dans les ouvrages anciens . €t modernes un très-grand nombre de nains. La plupar tont de trois pieds à trois pieds et demi; mais, si l’on en croit le témoignage des historiens, il en aurait aussi existé de | : nn : deux pieds et demi , de deux pieds, d’un pied neuf pouces , 0) . 0 « À e. < d’un pied et demi, et même de seize pouces : ces deux derniers sont indiqués, l’un par Demaillet, dans Tellia- (x) Liv. IL, 42. | (2) Voyez Pzrne, Hise rar. liv. VIX, chap. XVI. — Pline mentionve encore trois autres nains : Andromeda , affranchie de Julia Augusta, qui était de même taille que Conopas ; et deux chevaliers romains , nommés M. Tullius et Manius Maximus, qui avaient l’un et Pautre trois pieds environ. (3) Ce n'est pas seulement dans l’Europe ancienne et moderne que les nains ont servi de jouets aux grands de la terre. D’après M. Caam- Dr ONE ( Exposé de ses travaux en Égypte , fait en 1850 à la Soc. du Bull. universel), les princes de l’ancienne Égypte avaient aussi des nains, Les Furcs les ont aussi recherchés comme objets d’amusement ; | et ceux qui au désavantage de leur petite taille joignaient d’ autres imperfections physiques, ceux surtout qui étaient sourds-muets, étaient presque regardés comme de petites merveilles dignes seule- ment du sultan. Enfin , si nous nous transportons par la pensée dans le nouveau continent , nous voyons encore les nains vendus à l’amu- sement des rois : lors de la conquête du Mexique, les Espagnols trouvèrent dans le palais de Montézuma plusieurs nains, conservés pour Île divertissement du souverain. Ainsigsdans l'antiquité comme dans les siècles modernes, dans le Pe, comme dans l’ancien , les nains ont été de même appelés dans les cours , et livrés à l'amusement des princes et à la risée des courtisans. + 10 146 PART. Ii, LIV. I. CHAP. I. med (1), et l’autre par Birch, dans son Histoire de la So- ciété royale de Londres (2). Mais la plupart de ces histoires de nains manquent d’au- thenticité , et il y a tout lieu de croire que les auteurs aux- quels on les doit, ont, ou observé des individus dont le développement n’était pas complet, ou, ce qui est beau- coup plus probable, exagéré la petilesse de leurs nains pour en augmenter l'intérêt. C’est ainsi que les anciens historiens parlent d’un poëte nommé Philétas, contemporain d'Hippocrate, et si petit, si léger, qu’on était. obligé de lui mettre des semelles dé: plomb pour l’empêcher d’être renversé par le vent. C'est encore ainsi que Nicéphore Calliste (3) mentionne un nain égyptien dont la taille, à vingt-cinq ans , ne dépassait pas celle d’une perdrix. Enfin Athénée, donnant carrière à son imagination , a laissé encore bien loin derrière lai dans cette voie d’exagé- ration et Calliste et tous les autres auteurs, lorsqu'il cite un poëte nommé Aristratus, dont la taille était d’une teile petitesse qu'il échappait à la vue. Tous ces faits , et beaucoup d’autres, sont évidemment fabuleux; et si je les indique ici, c’est seulement comme preuves de l'intérêt de curiosité que les nains ont inspiré dans tous les temps. Je présenterai au contraire quelques détails sur plusieurs nains remarquables de notre siècle ou des siècles précé- dens , principalement sur Jeffery Hudson, sur Borwilaski, et sur Nicolas Ferry, dit Bébé, le plus célèbre de tous, et l’un des plus curieux, (x) Tom. II, p. 194 L (2) Tom. IV , p. 500. (3) Histoire ecclésiastique, Liv. XIT, 57. MAINS PU S IT. Æistoire de plusieurs nains remarquables. Æ | : Sas ES - deffery Hudson était né, en 1619, à Oakham, dans le comté de Rutland. À l’âge de huit ans, Ja duchesse de Buckingham le fit présenter dans un pâté à la sreine Henriette Marie de France , femme de Charles [°, deffery n'avait alors, assurent les historiens de l’époque ; que dix- huit pouces ( anglais ) de haut , et il conserva pendant plu- : Sieurs années cette très-petite tailles mais, à trente ans, | sa croissance devint très-rapide, et ileparvint en peu de temps à la hauteur de trois pieds neuf pouces. | _ deffery Hudson, favori de la reine , fixa bientôt , àun haut degré, comme tout ce qui approche des grands, l'attention de la cour et du public, et tous les arts s’unirent pour en conserver le souvenir à la postérité. Ainsi on voit dans le château fort de Petworth (1) un très-beau tableau d'Antoine VanDick, représentant en pied la reine Henriette Marie , et, debout, près d'elle, Jeffery Hudson. Il existe aussi un très-joli portrait gravé d'Hudson, qui fut publié à Londres _©n 1790. Enfin, on voit sur l’une des maisons de cette ville , dans la rue de Newgate , un bas-relief représentant Hudson et un géant. L’anecdote suivante est le sujet de ce bas-relief assez remarquable. On rapporte qu'au milieu d’une fête de la cour, un portier du roi, d’une taille gi- gantesque , Lira tout à coup le nain de sa poche , à La grande surprise des spectateurs. La poésie a aussi payé son tribut à Jeffery Hudson. Dave- (1) Dans le comté de Sussex. — Je dois ces renseignemens, ainsi qu'une grande partie des détails très-peu connus que je donne dans Se Paragraphe sur Jeffery Hudson et sur quelques autres nains, & lobligeance de M. Underwood. J'aurai, dans le cours de cet ouvrage, plusieurs autres occasions d'adresser de semblables remercimens à ce - Savant géologue, ; 148 PART, II. LIV. I. CHAP. I, nant a célébré , dans un petit poëme intitulé La J effréide, ce héros en miniature. L’un des exploits les plus brillans qu’il Jui attribue, est une victoire remportée sur un coq d'Inde. Jeffery ne s’est cependant pas borné toujours à renouveler lés combats des pygmées contre les grues, et sa conduite en plusieurs occasions , a démenti à l'avance les assertions de tant d'auteurs des siècles suivans, qui, déduisant d’un seul fait des conséquences faussement générales , ont représenté les nains comme des êtres dégradés plus encore au moral qu'au physique. Au commencement de la guerre civile, Jeffery fut nommé Capitaine dans l’armée royale. En 1644, il suivit la reine Henriette Marie en France, où, à la suite d’une querelle avec un nommé Crofts, il ne craignit pas de l’appeler en duel. Crofts vint au rendez-vous, mais armé seulement d’une seringue. Un duel réel vengea ce second outrage, On se battil à cheval, au pistolet : Grofts fut blessé à mort au premier coup. OR, Après la restauration, Jeffery retourna en Angleterre. Il Mourut en 1682, à l’âge de soixante-trois ans. Il était alors dans la’ prison de Westminster, accusé d’un crime politique. La vie de Bébé est moins remarquable en elle-même que celle de Jeffery Hudson. Mais, sous le rapport scientifique, elle nous offrira beaucoup plus d'intérêt, parce que , né à une époque plus rapprochée de nous, et dans laquelle l’im- portance de l’observation était mieux sentie, Bébé est de- venu le sujet d’études exactes et précises , sous le triple rap - port de ses conditions physiques, de ses facultés morales et de son développement intellectuel. ‘Nicolas Ferry , devenu célèbre sous le’surnom de Bébé, devait le jour à des parens bien constitués, de taille ordi- A | Pr + 149 naire, et qui, depuis, eurent d’autres enfans. Né en n6- Vembre 1741, à Plaines dans les Vosges, il vint au monde à sept mois, après une grossesse fort extraordinaire. Lors de sa riaissance , il n'avait que sept à huit pouces de long; il pesait moins d’une livre; et cependant, malgré cette extrême petitesse , le travail de l’accouchement dura deux lois vingt-quatre heures. On rapporte qu’il fut porté à l'é- glise sur une assiette garnie de filasse , et qu’un sabot rem- bourré fut son premiere berceau. Il avait, ajoute-t-on, la bouche trop petite pour saisir le sein maternel, et fut nourri de lait de chèvre. Al commença à parler à l’âge de dix-huit mois ; mais ce ne fut qu’à deux ans qu’il sut mar- -cher. À cinq, il fut examiné avec soin par le médecin de la duchesse de Lorraine : il pesait alors neuf livres sept onces, et sa taille était d'environ vingt-deux pouces ; mais il était formé comme un jeune homme de vingt ans; et dès lors on put prévoir qu’il resterait toujours extrêmement petit. Ce fat vers cette époque qu'il fut conduit à la eour de Stanislas , ex-roi de Pologne , duc de Lorraine, qui le prit en affection , et auquel, de son côté , le jeune nain s’attacha singulièrement. Quoique l’objet continuel des soins les plus empressés de la part des dames de la cour, ses facultés intel - lectuelles ne se développèrent jamais qu'à un bien faible degré. On ne put ni lui apprendre à lire , ni lui faire conce- voir aucune idée religieuse. Toute l'instruction à laquelle il Parvint fut de savoir danser et battre la mesure avec assez de justesse. Mais ce qui prouve encore mieux, que son intelli- gence ne s’est jamais élevée, selon l’expression des auteurs du temps, beaucoup au dessus de celle d’un chien bien dressé, c’est qu’à l’époque de son arrivée à Lunéville ; sa mère étant venue le voir après quinze jours de séparation , il ne parut pas la reconnaître. Bébé était d’une extrême vivacité; on le voyait sans À œ. AA à] PAU \ HR UN . j | a D’: ë E £ k ‘À 150 PART. II. LIV. Ï. CHAP, I, cesse en mouvement. Îl était susceptille de passions très- vives, et surtout de colère et de jalousie. On rapporte qu'une dame de la cour donnant un jour devant lui quel- ques caresses à un chien, Bébé, furieux, le lui arracha des mains, et le précipita par la fenêtre en s’écriant : « Pour- quoi l’aimez-vous mieux que moi?» À quinze ans, Bébé avait vingt-neuf pouces de haut : il était encore vif, gai, bien portant. Sa petite taille était bien prise, sa figure agréable , sôn sourire gracieux. Mais à cette époque, qui fut celle de sa puberté, une révolution fâcheuse s’opéra en lui. Sa santé déclina rapidement; les traits de son visage perdirent tout ce qu’ils avaient de gra- cieux; il devint un peu contrefait; tous les signes d’une vieillesse prématurée ne tardèrent pas à se ibn: Il mourut le 9 juin 1764, à l’âge de vingt-deux ans et demi. Sa taille était alors d’un peu plus de trente-trois pouces. Ges détails , pour la plupart authentiques , sont en grande partie extraits de deux mémoires présentés à l Académie royale des Sciences ; lun en 1746, par Claude-Joseph Geoffroy , et l’autre , en 1764, par Morand (1) . Ge dernier accompagna la présentation de son mémoire de celle d’une Statue en cire , exécutée avec beaucoup de soin , et repré- sentant Bébé à l’âge de dix-huit ans. C’est cette statue, ou une Copie exacte de cette statue (2), qui se voit dans le cabinet de la Faculté de médecine de Paris. Le squelette même de ce nain célèbre est conservé dans les collections anatomiques du Muséum d’histoire naturelle. La grande saillie du front, et surtout une déviation très (x) G-L. GEOFFROY , Description d’un petit nain nommé Nicolas Fer ry; dans l’Æisr. de l’acad. des sc. pour 1746 , p. 44.— Moraxn, Sur les nains, dans l'AHist. de l’acad. des sc. pour 1764, p. 62. (2) Et non pas le squelette, comme il est dit dans l’article Monstruo- sité du Diét, des sc. médic., p, 212. NAINS. | 191 “marquée de la colonne vertébrale dans les régions dorsale et lombaire, sont les particularités les plus remarquables que wait offert l'examen de ce squelette. Il est aussi à noter que les os sont presque tous parvenus à un état très-complet d’ossification. Il n'existe plus aucun vestige de suture ni _entre les deux frontaux, ni même éftre les deux pariétaux. Néanmoins , en plusieurs endroits, et principalement vers la suture sagittale, le crâne est d’une minceur excessive , et les deux pariétaux sont creusés, à leur face extérieure, d’une infinité de pores ou de petits trous formant üne sorte de réseau , qui rappelle à quelques égards la disposi= tion normale du système osseux chez plusieurs repiiles. Enfin, on peut encore remarquer que le crâne est très- déprimé entre les deux bosses pariétales et la bosse occi- itale, que le nez est estrêémement saillant , les os nasaux » étant très-larges à leur extrémité inférieure , et que le gros orteil est proportionnellement très-allongé. # Les dimensions des principales parties du squelette de Bébé sont comme il suit : | ee pieds pouces lignes “Htteur totale. 2, , A Longueur totale du membre supérieur. 1 2 9 —— de l’humérus. , . RS. 7 3 ncauroe de it, RSS NO an : Longueur totale du membre inférieur. 1 4 6 ere eme du fémur. ess » 9 » dé qu pied. TI: SUITE OR 4 " Un autre nain , contemporain de Bébé , et presque aussi célèbre que lui, est un gentilhomme polonais , nommé Je- . seph Borwilaski , et qui appartenait, selon l’expression em- ployéé par quelques auteurs, à la comtesse Humieska ,/ grande porte -glaive de la couronne de la Pologne. Bien différent de Bébé, Borwilaski, dont la taille à vingt-deux 192 a LIV. I. CHAP. I. ans était de vingt-huit pouces , naquit à terme , jouit pres- que toujours d’une bonne santé, et montra dès son enfance beaucoup d'intelligence et d'aptitude d'esprit. Il sut, au bout de peu de temps d'étude, très-bien lire et écrire, et apprit même l'allemand et le francais > qu’il parlait avec assez de facilité. On aësa vie écrite par lui-même. Wilaski, disent les auteurs du lemps , est ingénieux dans tout ce qu'il entreprend, vif dans ses réparties , et juste dans ses raisonnemens : en un mot, il peut être regardé comme un homme fait, quoique très-pelit, et Bébé comme un homme manqué. » « Bor- 7 Borwilaski se maria vers l’âge de vingt-deux ans, et eut \ plusieurs enfans » tous bien conformés et de taille ordinaire. Il est vrai que là nouvelle de la paternité de Borwilaski ne | {ut pas reçue de tous sans quelque incrédulité ; et qu’elle devint parfois le texte de plaisanteries, toutes supportées avec : ‘Courage-el patience. Borwilaski est parvenu à un âge {rès- avancé; 1l vivait encore il y a peu d’années , et peut-être même existe-t-il encore aujourd’hui. Dans sa vieillesse, sa taille à pris , en peu de temps , un accroissement irès-mar. qué : fait analogue à celui que j'ai déjà cité pour Jeffery Hudson , mais plus curieux encore à cause de l’époque beau- Coup plus tardive à laquelle cette sorte de révolution s’est opérée chez Borwilaski. Ce nain très-remarquable était né de parens fort au dessus de la taille moyenne; et ce qui est surtout digne d’aitention, c’est qu'il eut quatre frères, dont l’an, son aîné, était comme lui de très-petite taille (car il n’avait que trente- quatre pouces ); et dont les trois autres, nés après lui, parviarent tous à cinq pieds et demi environ. Enfin , sa mère eut pour sixième enfant une fille, qui, exa minée à l’âge de six ans, n'avait que vingt pouces de haut, À ces détails très- curieux Îles auteurs contemporains ajoutent que Joseph Pr Fe NAINS. 153 Borwilaski , ainsi que sa sœur et son frère aîné, perurent, lors de leur naissancé , difformes au plus haut degré , quoi- que Lous trois soient devenus par la suite bien proportionnés et d’une figure agréable. On peut rapprocher de cette observation un fait plus re-. marquable encore que Clauder a consigné dans les Ephé- mérides des Curieux de la nature (1). Une femme, sur la- quelle cet auteur ne donne d’ailleurs aucun détail, mit au monde huit enfans de l’un et de l’autre sexe, dont le pre- mier , le troisième , le cinquième et le septième parvinrent à une taille ordinaire , tandis que les quatre autres furent des nains. Les trois observations qui suivent, fournissent également des exemples de nains, nés des mêmes parens. | On montrait au public, à Bristol ; vers le milieu du dix-huitième siècle , un nain dont l’histoire, rapportée dans les Transactions philosophiques (>) par Browning, pré- sente quelques rapports avec celle de Bébé. À quinze ans, ce nain, nommé Hopkin, n'avait pas plus de deux pieds sept pouces anglais, et ne pesait que douze ou treize livres; mais déjà il présentait tous les signes de la vieillesse. Il était courbé, un peu contrefait , affecté d’une toux sèche et fa- tigante. L’ouie et la vue étaient devenues mauvaises , et ses dents étaientpresque toutes gâtées. Il était très-maigre, et dans un tel état de faiblesse qu’il ne pouvait se tenir debout Sans un soutien. Ce nain , d'après le rapport de ses parens, \, avait été vif, gai et bien portant jusqu’à sept ans. À cet âge aussi , il était bien fait et bien proportionné; il pesait dix- G) Dec. 2, an. VII, p- 5438 1689. La note de CrauDER es intitulée Nanorum : Seneralio. (2) Æxtracc of a letter concerning'a divarf ; 1751-b2 ; P- 278. 154 :- PART. IT. BIV, I CHAP, I. neuf livres, c’est-à-dire six livres de plus qu'à quinze ans: et il était aussi grand, peut-être plus, qu'au moment où Brow- ning l’examina, Mais, à partir de cette époque, il dépérit graduellement , devenant de plus en plus faible et maigre. Hopkin était né de parens d’une taille ordinaire , et jouis- saht d’une bonne santé : il était le second de six enfans , et _ävaié une sœur naine comme lui , et dans le même état de faiblesse et d’infirmité, Une naine allemande , que l’on a montrée au public pari- . sien en 1818, était de même fille de parens d’une taille äu dessus de la moyenne , et qui, cependant, avaient déjà donné naissance à un nain. Cette petite Allemande a été, à l’âge de huit à neuf ans, examinée avec soin par M. Virey , au- quel j’emprunte les détails suivans (1). Elle n'avait guères que dix-huit pouces de haut, et son poids était à peu près celui d’un enfant naissant. Elle était vive, gaie, mais assez peu intelligente. Elle était née à terme , n’avait com- mencé à marcher et à parler que vers l’âge de quatre ans; el ses dents de lait ne s'étaient montrées qu’assez tard. Son pouls battait environ quatre-vingt-dix fois par minute. On doit aussi à M. Virey quelques détails sur une autre naine , nommée Thérèse Souyray, dont il a fait graver le portrait dans le Dictionnaire des sciences médicales , et que, du reste, tout Paris à pu voir il y a quelques années. Cette naine, née dans la même province que Bébé, était plus jeune que lui de quelques années, et avait à peu près la même taille. Ces rapports firent naître l’idée de donner à la cour du roi (x) Art. Nains du Dictionnaire des sc. méd. et du Die. d'hist. ütir. — Cette naine a été aussi décrite par plusieurs autres observateurs, entre autres par MM. Nacquart et Dornier. Je citerai plus bas les notices publiées par ces deux médecins. NAINS." 155 Stanislas le divertissement d’un mariage entre Bébé et Thé- _rèse Souvray; et ces deux nains furent en effet fiancés en 1761; mais la mort enleva Bébé avant que le mariage fût conclu. C’est sous le nom de son fiancé que Thérèse Sou- vray à élé offerte, il y a environ dix ans, à la curiosité | parisienne. Quoique âgée alors de soixante-treize ans, elle était encore vive, gaie , bien portante, et dansait à la mode de son pays avec sa sœur plus âgée qu’elle de Fr ‘ans , et haute seulement de trois pieds el demi. _ Les observations qui précèdent nous ont montré des nains bien conformés à leur naissance, mais devenant contrefaits dans un âge plus ou moins avancé. de présenterai mainte- nant quelques détails sur un nain de trente pouces de haut , rachitique au plus haut degré, et, de plus, mons- trueux. L'histoire de ce nain très-remarquable est rap- portée dans le Journal de physique (1) par un anonyme qui malheureusement paraît étranger à la science médi- cale, et dont le récit ne saurait inspirer aucune con- fiance, au moins sous le rapport des faits anatomiques qu’il renferme, On peut seulement en conclure avec certi- tude que la petitesse de la taille de Dantlow (c’est le nom _ du naïn monstrueux ) dépendait, en grande partie, des dé- formations que le rachitis avait fait éprouver aux os des membres et à la colonne vertébrale; que les membres su- périeurs lui manquaient presque entièrement , et qu’il n’a- Vait que quatre orteils à chaque pied. Ce malheureux , à la (x) Voyez Lettre sur un nain monstrueux existant actuellement dans la ville de Lubni, en Ébrsie; dans le Journ. de phys. Oct. 1771; P- 184 7 Sieaun pr La Fonp, dans son Dictionnaire des merveilles de la nature , à copié cette observation , ainsi que beaucoup d’autres faits curieux sur diverses anomalies ; mais de graves erreurs se Sont glissées dans presque tous les articles rédigés par ce compilateur: 156 PART. If HIV. L CAP, I. G 4 . n é , k fois monstrueux, nain et aflligé d’une affreuse maladie , était , à l’âge de trente ans, d’une figure agréable; et les détails suivans, que je cite textuellement, prouvent qu’il était plein d'adresse et d'intelligence. « Dantlow écrit fort Couramment du pied gauche, et ses caractères sont fort lisibles, tant en russe qu'en latin. Il fait des dessins à la plume aussi beaux que des gravures. Il tricote des bas, et il se fait pour cela des aiguilles de bois. Il se débotte : il mange du pied.gauche : en un mot, il exécate une foule. de choses incroyables. Il témoigne un grand désir de s’in- struire, et apprend avec beaucoup de facilité. Aussi , ajoute l'auteur anonyme de l’observation, le colonel auquel il apparent, est-il soigneux de cultiver ses heureuses dispo- sitions, » = On trouve dans le Journal de physique, à la suite de LA PAG rap ° . e l'histoire de Dantlow, une simple mention d’an autre main monsirueux (1) que limpératrice de Russie, dit l’auteur eue + e É , : : ânonyme, faisait élever , à la même époque , à l’Académie des arls (2). (x) Une troisième observation de nain Monsirueux a aussi été pu- bliée par Wurmwe , dans les Mémoires de la société de Batavia, t. IUT, P. 339, sous le titre suivant : Deschryving van Kitip, een klein en simec- trisc wanschaapen-mensch en Dwerg. (2) Je pourrais augmenter de beaucoup le nombre des exemples de Dans Que Je viens de citer, Plusieurs autres me sont connus soit par divers Ouvrares cités plus bas, soit par les communications qu'ont bien OUR me faire plusieurs Personnes, soit enfin par mes propres: observations. J'ai pu en effet examiner par moi-même trois ou quatre nains plus ou moins remarquables : mais n'ayant pu recueillir sur : eux et sur leurs parens tous les renseignemens nécessaires , je crois inutile d’aonger par leur histoire ce chapitre déjà fort étendu. Je ne me propose pas en effet de donner ici le catalogue de tous les nains connus, travail qui ne pourrait tont au plus que satisfaire une stérile curiosité, mais bien de citer des exemples, et de Préparer , par la com- Paraison de quelques faits particuliers, la déduction des faits géné- nm NAINS. 157 HE Remarques générales sur les nains. On voit par les observations précédentes combien les Nains varient entre eux au physique et au moral. Quelques- uns passent de l’enfance à la vicillesse , et meurent, déjà Caducs et infirmes , avant vingt-cinq ans : d’autres pour-. Suivent une longue carrière , et conservent leur bonne santé dans un âge très-avancé. Les uns, comme Bébé, sont pres- que idiots; d’autres, comme Borwilaski, montrent, au contraire, une intelligence peu commune (1). Gependant, raux, bien autrement intéressans pour la science, Aussi me suis-je attaché à rapporter les cas les ‘plus remarquables et ceux qu'il est possible d'apprécier le plus complètement dans toutes leurs condi. tions importantes, au lieu de rechercher, par l'exposition de quel- ques faits inédits, le futile honneur d’une citation de mes propres travaux. | UÿU importe d'autant plus d’insister sur les graves et nombreuses différences que peuvent présenter entre eux les nains , qu’elles ont souvent été complètement méconnues. C'est tout-à-fait à tort qu'on a voulu étendre à ious les résultats des observations faites sur Bébé, : le type le plus célèbre , et l’un des types les plus remarquables, mais non le tÿpe unique des conditions physiques et intellectuelles des nains. L'exemple de Borwilaski suffirait seul pour prouver qu'un nain peut être, aussi bien qu'un homme de haute stature , aimable, spi- rituel , instruit: celui de Jeffery Hudson et quelqnes autres déjà cités, montrent également combien la plupart sont loin de mériter, dans lopinion, le rang des idiots et des crétins auquel des jugemens irré- fléchis et injustes les ont faits descendre trop souvent. Aux preuves que lon peut tirer de la comparaison des faits rapportés plus haut, j'en ajouterai une non moins remarquable, en citant une naine nommée Nannetta Stocker, que l’on montrait à Paris il y a vingtans, et sur ques renseignemens intéressans. Nannetta Stocker était très-spirituelle , et avait un talent remar- laquelle je dois au savant anglais, déjà cité, M. Underwood, quel- quable sur le piano. L'inscription suivante, qu’on lit sur sa tombe dans le cimetière de l'église de Saint-Philippe, à Birmingham, ex- 158 PART. 11. LIV, I. CHAP, I, malgré les nombreuses et importantes différences qui peu- vent exister entre les nains, ïl est quelques conditions organiques qui sont, ou constantes à leur ésard, où du moins communes à un grand nombre d'individus , et qui méritent d'être indiquées avec soin. Les nains sont en général irascibles ; et, lorsqu'ils jouis- . sent d’une bonne santé, très-vifs et turbulens. C’est, au reste , un fait très-connu , que les hommes de petite taille sont, en général, plus irascibles et plus vifs que les hommes de haute stature; et l’on peut même dire , en rapprochant sous ce point de vue tous les animaux, que les plus petits sont , en général , ceux qui ont le plus de vivacité et de rapi- dité dans leurs monvemens, On a expliqué cette différence en remMarquant que le sang revient d'autant plus prompte- ment au cœur, que le cercle de la circulation est plus cir- conscrit ; mais ses véritables causes ne peuvent guère être données que si l’on tient compte des conditions suivant les- quelles s’exerce l’innervation. - On a remarqué depuis long-temps que les nains ont or- dinairement les jambes courtes , la tête proportionnellement volumineuse , et que l'expression de leur physionomie à quelque chose de désagréable. La plupart présentent des. traces évidentes de rachitis , soit dès leur première enfance, soit à partir de l’époque de leur puberté. | Un fait plus général encore, c’est que les nains sont im- puissans avec des individus de taille ordinaire , et même entre eux, comme le prouvent les expériences tentées par prime l'opinion qu'avaient de cette naine remarquable toutes les personnes qui l'ont connue. « En mémoire de Nannetta Stocker, qui quitta cette vie le 4 mai 1819, à l’âge de trente-neuf ans, la plus petite femme de ce royaume, et l’une des plus accomplies. Elle n'avait pas plus de trente-trois pouces (anglais) de haut, Elle était née en Autriche, » plusieurs nains (2). … I ne paraît pas que les nains soient sensiblement plus NAINS, : 159 Catherine de Médicis et par l’électrice de Brandebourg (1). Les plaisirs de l'amour les énervent promptement, et le plus Souvent leur deviennent funestes. C’est en partie à celle cause que , d’après quelques auteurs, il faut attribuer - la vicillesse anticipée et la mort de Bébé. Les nains naissent le plus souvent à terme; et il est au : Moins très-rare qu’ils soient jumeaux. Ils naissent ordinai- rement de mères bien conformées , d’une taille ordinaire, ou même assez élevée , et très-fécondes. Daas le plus grand | : nombre des cas, la même mère a donné le jour à deux ou rares parmi les nations dont la taille commune est très-éle- vée , que parmi celles dont la taille commune est très-petile. [ls naissent aussi fréquemment dans un sexe que dans l’autre. Les nains sont ordinairement très-petits lorsqu'ils viennent au monde : cependant on voit quelquefois des enfans , nés avec des dimensions ordinaires , s'arrêter dans leur déve- / loppement, et rester extrêmement petits. Un observateur anglais, William Arderon, cite un exemple remarquable de ce genre, dans Ja personne d’un nain, nommé Jean Goan , que l’on Monirait en Angleterre en 1790 et 1701, et qui , n'ayant rien présenté d’extraordinaire jusqu’à l’âge d’un an , ne grandit plus ensuite que d’une manière très- lente, au point qu'à seize ans, sa taille n’était que de trois Pieds anglais (3). (x) Borwilaski est, dû moins à ma connaissance, le seul nain qui à asse exception à ce fait général. Une exceptjon , en pareille matière, suffit-elle pour détruire la règle ? Je ne puis que renvoyer à ce que J'ai dit plus haut de la paternité de Borwilaski. d ) Aux exemples déjà cités, je puis ajouter le cas de deux nains, frère et sœur, que l’on trouve mentionnés et figurés dans ALDRO- VANDE, Monstrorum kistoria, p. 603 et 604. Er (3) Voyez Zxtrace of a letter concerning an_accourt of « Dwarf dans < # ÈS << PART. Il. LIV. I. CHAR, I. Des faits analogues se présentent aussi quelquefois parmi les animaux, soit lorsqu'ils deviennent malades, soit sur- tout lorsqu'ils sont privés trop tôt du lait maternel, etsoumis à l’influence d’une nourriture qui nt leur convient pas. Dans quelques cas plus heureux pour ceux qui en sont les sujets, on a observé précisément l’inverse.. M. Virey, dans son intéressant article sur les nains, déjà cité plusieurs fois, mentionne un enfant nain qui, vers l’âge de quinze ans , se développa très-rapidement , et ne tarda pas à at- teindre cinq pieds. Lorsqu'il en est ainsi , c’est presque tou- jours à l’époque de la puberté qu'un enfant, long-temps d’une petitesse excessive , vient tout à coup à grandir, et s'élève à une taille ordinaire. ; On doit rapprocher de ces faits les cas plus communs et beaucoup moins remarquables dans lesquels où voit des fœtus présenter, soit à leur naissance , Soit à une époque quelconque de la vie intr-utérine , un volume qui , norma- lement, correspond à une époque plus reculée de la gesta- tion. Ainsi , le fœtas à terme peut n'avoir en longueur que 16, 15, 14, 15 pouces, el même moins, au lieu de 185 dimensions qui peuvent être considérées comme moyennes , d’après les relevés statistiques faits à la Maternité. Les su jets qui naissent ainsi à terme avec le volume d’un fœtus de huit ; de sept, même de six mois, sont en général plus faibles, plus délicats, et ont moins de chances-de vie que les Philos. trans. 1950 > P. 467. — J'ai recueilli d’une autre Source quelques détails sur Je même nain. À vingt-trois ans, sa taille était comane à seize, de trois pieds seulement, et il'ne pesait dvec ses ha- bits que trenté-quatre livres. Il était bien proportionné, et jouissait d’une bonne santé; son intelligence était très-développée. = On moi: trait à Londres en 1751, en même temps que Coan ‘un autre naïf, haut de trois pieds six pouces, et que l’on prétendait ne peser que douze livres. rie. : malie n’existe que temporairement. NAINS: fe.» 2" 261 les individus nés avec les dimensions normales. Néanmoins ils Peuvent, non-seulement s'élever, devenir robustes et Alleindre la taille moyenne, mais même parvenir à une haute stature, En d’autres termes , ils peuvent n’être nains que pendant un laps de temps plus ou moins long, et offrent par conséquent, dans leurs conditions d’anomalie ; l’ana- logie la plus marquée avec les enfans dont je viens de parler. Les anomalies par diminution de taille comprennent donc trois genres de cas, dont la distinction n’est pas inutile sous un point de vue général et théorique , quoique tous , les deux derniers surtout, se lient de la manière la plus intime dès qu’on descend aux faits de détail et à l'application, Ainsi, 1° un individu peut, soit dans le cours de da vie intrà-utérine, soit pendant son enfance , présenter un vo- lume très-inférieur à celui qui forme la condition normale de son âge, puis, au bout d’un laps de temps plus ou moins long, subir un rapide accroissement , et s'élever enfin aux dimensions ordinaires de son espèce. Dans ce cas , l’ano- 2° Âu contraire, on voit quelquefois des enfans nés avec les dimensions normales, et qui d’abord s'étaient déve- loppés assez rapidement, s’arrêter dans leur accroissement général, et rester pendant tout le reste de leur vie beau- coup au dessous de la taille de l'adulte. 3° Enfin (et c’est à ceux-ci surtout que le nom de nains convient dans son sens le plus étendu ) des enfans, remar- quables par leur extrème petitesse lorsqu'ils viennent au monde, présentent à toutes les époques de leur vie une taille très - inférieure à celle de leur âge : en d’autres lermes, ils naissent nains, restent nains pendant leur en- fance , et sont encore nains dans l'état adulte. [N 11 ne msn en PART. II. LIV: Es CHAP, I, 6 IV. Des causes du nanisme (x): Les causes qui, empêchant l'accroissement du fœtus ou de l’enfant, amènent le nanisme , né sont pas encore très- bien connues. Examinons cependant les opinions émises par les auteurs sur cette question importänte, et cherchons, en les soumettant à la meilleure de toutes les vérifications; celle de l’obsérvation et des faits, à les apprécier à leur juste valéur , du moins autant que le permet l'état présent de ka science. | Lés anciens attribuaient, presque d’un accord unanime , la prôduétion des nains à un défaut de qualité où de quan- tité dé la Kqueur séminale. C’est une pure hypothèse puisée dans des théories physiolosiques aujourd’hui vicillies et presque éubliées : et si aucun fait ne la dément expressé- ment, du moins aucune observation, ni même aucune dé- duetion rätionelle des faits , ne la confirme et ne Fappuie. Elle ne mérite donc pas de nous arrêter. 5 Les modernes ont au contraire trouvé une explication beaucoup plus satisfaisante du nanisme, dans un obstacle apporté à la nutrition et au développement du fœtus, soit pér une mauvaise conformation de lutéras de la mère, soit suüstout par une maladie atteignant le jeune sujet lui: même dans le cours de la vie éembryonaire ou fætale: (r) L’anomatte qui caractérise les nains, n’a point encoré de nom dans notre langue : çar l'usage n’a point corisacré l'emploi des mots Microsômie et Microsomatie proposée par Malacarne et par M. Breschet (Voyez dans la première partie, chap. Vs l'analyse que j'ai donnée de Ja nomenclature de ces célèbres anatomistes). J'ai cru devoir adopter iét le mot Nanisme, Qu'il suffit d'entendre où de lire pour le com- prendre aussitôt, et qui est en analogie parfaite avec les mots Aibinisme, Crétinisme, et quelques autres généralement admis. ; 1: SERRES 4 re NÂINS, © . #4 163 Cette explication me semble d'autant mieux ‘admissible + l’on voit très- -fréquemment de jeunes enfans ou de ‘jeunes animaux , nés avec toutes les apparences d’une bonne santé, et se développant d’ abord avec rapidité, s’ar- rêter tout à coup- dans leur accroissement sous FE influence Soit d’une mauvaise nourriture ; soit d’un mauvais état de Santé (1). Le rachitis est l’une des causes les plus ordinaires de ces arrêts dans le développement général, > que l’on voit survenir après la naissance , et l’on est porté : naturellement , par analogie , à lui attribuer de même la plupart de ceux qui surviennent pendant le éours de la vie intrà- utérine. Cette étiélogie du nanisme est d’ ailleurs pleinement con- firmée par ce fait déjà indiqué, que presque tous les nains présentent , dès leur première enfance , les caractères de ce qu'on nomme la constitution rachitique, et qu’un grand nombre d’entre eux ont même offert, comme:on l'a vu , dessy mptômes release de rachitis, . Au reste, et j'ai déjà appelé sur ce fait ee 4 dont il ést dighe , les nains présentent entre eux des diffé- reuces tè-prononcées au physique comme au moral; et il est très-possible que ces arrêts généraux de ‘atrloppaent (1) IT est facile de concevoir que ces deux genres de causes, si différens qu’ils soïent en eux-mêmes, doivent exercer une due fluénce également fâcheuse sur l'alimentation. Si un jeune animal (et il'en serait exactement de même d’un fœtus ) ést soumis à l’usage d’une mauvaise nourriture, la digestion et l'assimilation devietäent plus où Moins difficiles, et la nutrition se fait plus ou moins imparfaite- ment. Or le même effet est nécessairement produit, si un jeune animal, étant pourvu d’alimens convenables et süffisamment abondans e Fe auvais état de ses organes dig gestifs l'empêche de s'en nourrir, en rendant difficiles l'absorption et l'assimilation. C’est ainsi, pour Prendre un exemple très- -analogue et très-frappant que l'asphyxie, résultant Je plus ordinairement de la privation air, peut aussi avoir lièu par suite de divers. états pathologiques, au Hiilieu de l'atmos- phère la plus pare et la plus riche en oxygène: 164 PART. IT. LV, J CHAP, I. qui les caractérisent ; dépendent de causes très-diverses aussi .(1). Les pains sont beaucoup plus rares parmi les animaux que chez l’homme. C’est un fait qui n’a encore été ni ex- pliqué ni même remarqué, et que je crois cependant pou- voir donner comme aussi bien constaté que digne d’atien- tion. Aücun auteur ne rapporte d'exemples d'animaux nains , si ce n'est parmi les espèces réduites à la domesti- cité la plus complète (2), et mes propres observations ne m'ont guère mieux réussi à cet égard que mes recherches bibliographiques. J’ai vu quelquefois , il est vrai, de jeunes mammifères , trop 1ôt séparés de leur mère, et soumis à un régime végélal ou animal à une époque où le lait malernel était encore pour .eux un aliment nécessaire, (1) J’ajouterai, en terminant ces remarques sur le nanisme consi- déré chez l'homme, l'indication d’un cas assez intéressänt dont je dois la connaissance au savant géologue déjà cité , M. Underwood ; CE que je n’ai pu mentionner plus tôL, ne l'ayant connu qu'après le ti- rage des feuilles précédentes. Je veux parler d’une jeune femme naine (elle avait 33 pouces anglais de haut) que l’on montrait à Londres en 1784, et dont on voit encore le portrait au muséum de Hunter à Londres. Cette naine mourut en donnant le Jour à un très-bel en- fant : fait qui me parait digne d'être ici mentionné, non pas qu’il ait rien de très-remarquable en lui-même, mais au contraire parce qu'il confirme ce que la théorie indiquait à Pavance, que la gros sesse est possible chez une naine comme chez une femme bien confor- mée, mais que l'accouchement est pour elle extrêmement dangereux. (2) ALDROVANDE » Historia Monstrorum, p. 605 , mentionne et figure un bœuf nain; encore ce cas est-il entièrement dénué d'authen- ticité. Quant aux autres animaux prétendus nains qu’il indique d’une manière générale dans le même passage, ce sont seulement, ainsi qu’il le remarque positivement, des individus remarquables par la briè- veté de leurs membres. Voyez aussi NEERGARD, Beier. zur vergleich. Anatomie, Thierarzneikunde und Waturgeschichie, Gœttingen, 1807. p. 28. 4. NAME 0 “THE: . … 165 subir un arrêt plus ou moins manifeste dans leur déve- loppement général, et rester très-petits. Mais, en lais- Sant de côté ces cas et quelques autres que m’out présentés plusieurs de nos animaux domestiques , je ne connais, hors de l'espèce humaine, que deux exemples de diminution gé- nérale de la taille portée à un assez haut degré pour mériter Maux étaient un dromadaire et un lion, tous deux nés d'in- _dividus réduits depuis long-temps en captivité » tous deux aussi offrant des symplômes graves et multipliés de rachitis ; encore étaient-ils loin d’être d’une aussi petite taille , même proportion gardée avec le volume ordinaire de leurs es- pèces , que la plupart des nains qui, chez l’homme, ont fixé l'attention des observateurs. | L’extrême rareté de la production des nains parmi les animaux s’accorde très-bien avec les considérations que je viens de présenter sur les causes des anomalies par dimi- Ron de zais aux “gi qui en étaient affectés. Ces ani- Aution générale de la taille; et on peut dire même qu’elle confirme Aune manière remarquable les idées que j'ai adoptées. | \ En effet, le rachitis Jui même est tellemement rare parmi * les animaux, que Blumenbach avait douté qu'ils fussent sujets à celte maladie (Gi), et qu'aujourd'hui même la science ne possède qwun: petit nombre d'exemples d’ani- maux rachitiques (2). (x) L'histoire du rachitis est presque totalement étrangère au sujet de cet ouvrage. Il ne sera cependant Pas hors de propos de remar- ur que, pour ma part, J'ai eu Occasion d'observer des cas re- Marquables de rachitis chez le lion, chez plusieurs singes, et chez le didelphe de Virginie, sans parler des animaux domestiques, bien Plus sujets à cette maladie, comme il ést facile de le concevoir, que les espèces Saüvages. 5) | (2) Outre les o uvrages ou mémoires Cités dans le cours de ce cha- pitre » OM Peut encore consulter sur les nains : CARDAN, De subrili. À 1 : Î { & ! PART. Il. LIVe Je CHAP, II, CHAPITRE I. DES ANOMALIES PAR AUGMENTATION GÉNÉRALE DE VOLUME, ET SPÉCIALEMENT DES GÉANTS, État de la science au sujet des Géants. — Géants d’une taille colés- sale qui auraient existé dans l'antiquité, — Prétendues découvertes | d'os humains gigantesques. — Fausses preuves déduites de divers passages de la Bible et des auteurs profanes. — Véritables limites de l'accroissement de la taille de l’homme. — Remarques générales sur les géants. — Enfans remarquables par la précocité de leur accrois* sement. — Fœtus très-volumineux. Les nains sont , comme on vient de le voir, des indi- vidus qui, pendant toute leur vie, restent de beaucoup au tate, p.357. Baumus, De nat. hermaphroditorum, p. 85, — Prox, Nat. history of Oxfordshüre , p. 199. — Kuuw, Kürze Geschichte einer Zwergfamile, dans les Schrift. der Berlin. Gesellsch. naturf. Freund., t. I, p- 367. — Hazrer, Elementa physiologie , t. VII, part. IL, p. 45. — Seexeer, Mist. quadrup., t.I, p.35 et 36.—Burron, Hist. nat., Suppl. IV, p-400.— Dr Jaucourr, article Va'»s de la grande Encyclopédie, —Cnan- GEUS, Diss: sur les nains et Les géants dans le Journ. de phys., Suppl.,t. XUX, p- 167 (1778). — Duruyrren, Pull. de la Fac. de méd., t,1, p. 146, et t. IT, p. 350.— Dornier, Descript. d'une miniature humaine , in-8. Paris, 1817. — Précis historique sur Barbe Schreier (par un anonyme), in-8 ( c’est. une compilation faite pour le publie, et qui ne mérite pas même d’être consultée), — Nacquanr, Description d'un naïr, dans le Journ. gén. de méd., t. LXIT, p:209 (le sujet principal de ces trois dernières notices, aussi bien que d’une observation déjà citée de M. Virey + est la naine Babet Scheïet ; connue de tout Paris, il y a quelquesan nées, sous le nom de la Lilliputienne). — Craussrge et Anezow, arts Monstruosités du Dict. des se.-méd.,;t. XXXIV, p- 210.— Rouzrr ; Sur une naine mexicaine , dans le journal Le Globe, t, VII, p.790, numéro * 2 LA@ÉANTSs. 167 dessous des dinde ordinaires de leur espèce où de leur race; ou, en d’autrestermes , qui conservent, jusque dans l’état he, la taille d de l'enfance. Des anomalies précisé- ment inverses, et non moins remarquables , sont cellos de certains individus qui, dès leur adolescence , ou même dès leur enfance, présentent la taille de l’âge adulte , ou du moins s’en rapprochent beaucoup. Dans ce second ordre d'anomalies de: taille £ deux, cas peuvent s'offrir à l’observation, Quelques iadividus, après être parvenus prématurément à la taille ordinaire de l’âge adulte, s'arrêtent dans.leur, développement, et finissent ainsi par rentrer danses conditions normales (1). D’au- tres, au contraire, continuent à croître , dépassent les di- mensions ordinaires , et deviennent des géants. ,@’est-à-dire qu'après avoir présenté des conditions qui n'étaient ano- males que par rapport à leur âge, ils présentent des con- ditions qui sont anomales par rapport à leur race ou à leur espèce elle même, ou, si l'on veut, anomales d’une manière absolue, - Be à deux genres très- dislinots et tous deux La re- marquables, que nous étudierons successivement dans leurs conditions particulières cè générales , en consacrant dans de 12 décembre 1829, En ra recueils ou A oonsires de faits remarquables et dé cas rares renferment presque tous des observations sur les nains, exinaites en général des ouvrages précé- demment cités. 2 (x) Les anomalies par accroissement précoce de Ja taille sont dans le deuxième ordre de la première classe, ce que les anomalies par accroissement tardif sont dans le premier, Mais les premières offrent un plus haut degré d'intérêt, et forment un genre plus. distinct. en même temps que plus remarquable. Aussi présenterai-; je leur histoire avec quelque développement, tandis. que , dans le chapitre précédent, j'ai dû me borner presque à une simple mention des anomalies par accr oissement tardif. à | 168 PART. Il. LIV. Le CHAPS II. ce chapitre une section spéciale à l'examen de chacune d'elles. L à PREMIÈRE SECTION: DES GÉANTS (1). Les ouvrages dans lesquels on rencontre quelques re- marques relatives à l’histoire des géants, les écrits même qui ont été publiés ex professo sur ce sujet, étaient déjà, il y a plus de deux siècles, en nombre très-considérable : et , depuis cette époque, les auteurs n’ont cessé d’en augmenter presque chaque année la longue liste, Aussi , en jugeant du résüllat obtenu par les efforts qui ont produit, on n’hé- siterait pas à prononcer que la science doit posséder depuis long-temps tous les élémens d’un travail complet sur les géants , et qu'il ne reste plus maintenant qu’à recueillir quel- ques faits isolés, et, pour ainsi dire, à glaner sur les pas dés anciens auteurs. Il n’en ést rien cependant , et l’on peüt même assurer que l’histoire des géants est beaucoup moins avancée que cellé des nains. La raison de cette différence me semble facile à saisir. Il suffit, en effet , de jeter les yeux sur quelques pages des nombreux mémoires publiés sous les noms de Gigantologie , Gigantostéologie , etc. , pouttrecon- naître que leurs auteurs, au lieu de s'occuper de ce que sont les géants, s’occupaient de ce qu'ils étaient autrefois , (x)En grec, Tiyas ; en latin, Gigas ; en italien eten espagnol, Gigante ; en anglais, Giant ; en allemand, Riese ; en langue neerlandaise , Reus. — L'anomalie qui caractérise les géants a été désignée par Malacarne et par M. Breschet sous les noms de Macrosomie et de Macrosomatie. Les auteurs ayant généralement rejeté ces noms que leur étymologie grecque rend obscur, je me servirai du mot Géantisme, beaucoup plus simple, facile à comprendre pour tous, et analogue par sa com- position et sa terminaison à plusieurs autres termes dont l'usage à consacré l'emploi pour la désignation de quelques pe prier et états pathologiques. ASS GÉANTS, _ 169 et qu'ils ont presque toujours procédé, en conséquence du. but spécial de leurs recherches , par voie de conjectures, et non par voie d'observation. Aussi, on a beaucoup ima- giné, écrit, discuté sur les géants; on s’est même vivement querellé à leur sujet : mais c’est à peine si quelqu'un a Songé qu’il fût utile de les:étudier. Peut-être le petit nombre d'observations précises que possède la science, doit-il s'expliquer aussi en partie par une autre cause : c’est que les géants ont été beaucoup plus ra- _rement que les nains, recherchés et recueillis dans les cours pour le divertissement des princes; non pas sans doute qu'ils. fussent moins disposés à se vendre à d’avilissantes fonctions, et, pour ainsi dire, à se démettre d'eux-mêmes en faveur d’un maître ; mais parce qu’ils ont inspiré, en géné- ral, moins d'intérêt et de curiosité, et peut-être aussi parce que ceux qui surpassent tous les autres dans l’ordre. poli- tique , sont jaloux de joindre à la supériorité du rang celle de l'esprit et du mérite, quand. .ils le peuvent, et n’aiment pas non plus à se voir surpassés au physique, même par un géant. . y : ; ; ST- Des géants d'une taille colossale qui auraient existé, au rapport des auteurs ss > à diverses époques et principalement dans l'antiquité. e Fo L + Si la confiance avec laquelle nous devons accueillir les récits que nous ont légués l'antiquité ou le moyen âge, se mesurait sur le nombre des témoignages qui les attestent, auçun fait he serait mieux établi que l'existence, dans les lemps anciens , de géants d’une taille colossale. Aussi, jus- que dans le siècle dernier, un grand nombre d’hommes in- Slruits croyaient-ils encore , les uns à l'existence de quelques géants apparaissant de loin en loin, au milieu des peuples étonnés ; les autres à l’existence de nations entières d’une ! 170 PART. H1, LAV: E CHAP, II, taille gigantesque, Il s’est même trouvé des savans , plus remarquables sans doute par l'étendue de leur instruction que par la rigueur «et la justesse de leur raisonnement, qui ont été jusqu’à soutenir que non-seulement quelques in- dividus isolés , non-seulement des nations entières, mais même tous les hommes ont eu, dans les temps anciens , une taille colossale. | : :-L’académicien Henrion, défenseur zélé de cette opinion, du reste assez répandue, que la taille des hommes à consi- dérablement diminué depuis le commencement du monde, dressa même, en 1718, une sorte de table ou d'échelle chronologique des variations de la taille humaine depuis la création jusqu’à l'ère chrétienne. IL assignait à Adam cent vingt-trois pieds neuf pouces , et à Eve cent dix-huit pieds pe" pouces neuf lignes, d’après des calculs qui, comme on le voit, né insérant rien à désirer si les bases en eussent été aussi rationelles que les résultats en sont précis. D’a- près les mêmes caiculs , Noé était déjà plus petit qu’Adam de vingt pieds. Abraham n’avait plus que vingt-sept à vingt- huit pieds , Moïse treize , Hercule dix, Alexandre six, Jules César moins de cing; le genre humain diminuant toujours de plus en plus , @b Suivant une progression décroissante, telle que si la providence n’eût enfin mis un terme à son abaisseiment , il ne serait plus composé aujourd’hui que de petits êtres microscopiques, à peu près comme ce poëte Arisiratus dont parle Athénée. Ges rêveries de l’érudit Henrion ne sont au fond que les idées des rabbins, Suivant eux, Adam eut d’abord neuf cents coudées ; Mais après qu’il eut péché, Dieu lui fit subir une diminution considérable. Les Siamois pensent aussi, au rapport de quelques voyageurs , que la taille des hommes n’a cessé de diminuer , à mesure qu’ils ont perdu l'innocence mr rar ent me sh : SA RE SPRINT ie = gra GÉANTS. 17 des mœurs primiives ; et qu'ils finiront par devenir si petits que les plus grands n'auront pas même un pied, Nous rechercherons plus tard si quelque chose de réel a donné lieu à celte croyance, que la taille des hommes a été plus élevée dans les temps anciens qu’elle ne l’est aujour- d'hui > croyance qui, exprimée par ‘une foule de témoi- gnages formels, se retrouve. comme empreinte dans les fables mythologiques de toutes les nations, Mais, présente- _ ment, nous devons nous borner à examiner les preuves sur lesquelles les auteurs se sont appuyés pour soutenir l’exis= _tence, dans des temps plus ou moins reculés, d'hommes d’une taille colossale (1). … Ges preuves sont de trois sortes ; savoir : de prétendues découvertes d’ossemens humains d’une grandeur considé- rable, le témoignage de la Bible, et célui de plusieurs au- teurs profanes de l'antiquité et du moyen âge. : Les preuves de la première sorte ont été appréciées à leur juste valeur par plusieurs anatomistes du siècle dernier; et déjà même elles avaient élé en partie réfutées dès le commencement du dix-septième siècle par Riolan.et quel- quescuns de ses contemporains. Aujourd’hui il n’est plus DER qui voulüt essayer de leur rendre quelque force. Les progrès immenses dont la zoologie antique est rede- vable à M. Guvier, et l'essor si rapide imprimé depuis quarante années à l’anatomie comparée ,; Ont porté à cel édifice de preuves , péniblement construit par les anciens auteurs, un coup dont il ne saurait se relever : car il n’est (x) Ce sont en effet deux, questions très-distinctes DUC AE intime- ment liées, que de savoir si les premiers hommes étaient d’uue sta: ture colossale, ou si seulement leur taille , comme aujourd’hui celle de quelques peuples du sud de l'Amérique et de la mer du sud, surpassait les dimensions moyennes du genre humain. 179 PART. II. LAVe 1, CHA, Ii, _ plus douteux que la plupart des prétendus ossemens humains de taille gigantesque ne fussent seulemént des os d’éléphans, de mastodontes , de rhinocéros ou de cetacés , et des cara- . paces de tortues : erreurs graves, que ne saurait même ex- cuser entièrement l’époque où elles ont été commises. de citerai quelques exemples, choisis principalement par- mi ceux qui ont fait le plus de bruit, ou qui avaient paru présenter un Caractère de plus grande authenticité. On en pourra lire un grand nombre d’autres, presque également curieux, dans le grand ouvrage de M. Cuvier sur les osse- mens fossiles (1). | L'un des géants les plus célèbres est celui dont le sque- lette fut découvert dans le quatorzième siècle à Trapani en Sicile, et dont il est question dans Bocace. On se hâta d’é- tablir que ce géant devait être Polyphème, et l’on calcula que sa taille avait été de trois cents pieds de hauteur : pro- portions fort raisonnables, comme on le voit, même pour un cyclope, et qui ne devaient rien laisser à désirer aux arma- teurs de géants , si cen’est cependant la solution de quelques difficultés. Ainsi, quoiqu'il fût à cette époque impossible de reconnäître des os d’éléphant dans les prétendus os de Poly- phème, il était facile de voir, en les comparant au squelette humain , qu'ils présentaient des formes toutes particulières. IL est vrai que, pour les savans d’alors, cette objection était loin d'être péremptoire : Car pourquoi Polyphème, soixante fois plas grand que le commun des hommes, n’aurait-il pas eu aussi des formes un peu différentes ? Qui empéchait en effet de confirmer une première hypothèse par une seconde ? Mais ce qui était plus singulier, et ce qui me semble inex- _plicable, même pour les'sayans du qualorzième siècle, c’est que la caverne dans laquelle le géant de trois cents pieds (x) Voyez surtout, dans le tome Ier, l'article Concernant les éléphans fossiles. j do) GÉANTS. ‘TT 173 avait élé trouvé assis et tenant à la main un mât de navire en manière de canne , n'avait que trente pieds de hauteur, au rapport du père Kircher, qui l’a depuis visitée avec soin (1). Un grand nombre d’autres géants ont aussi été à diverses époques trouvés en Sicile (2); mais je n'insisterai pas sur eux ; car il suffit de connaître l’histoire de l’une de ces pré- tendues découvertes pour juger de la manière dont leurs auteurs observaient et raisonnaient. FINE LS On peut donner pour pendant au géant Polyphème, au moins sous le rapport de la taille, le géant dont saint Au- gustin vit une dent sur le rivage d’Utique; car, avec cette dent, on aurait pu faire cent dents humaines de volume ordinaire. à Éd vod cp Le géant Antée dont, au rapport de Plutarque, Serto- rius trouva le corps à Tingis, et qui avait soixante coudées de long; cet autre géant de quarante-six coudées qui fut, selon Pline, mis à découvert, en Grète, par-un tremble- ment de terre, et qui était Orion suivant les uns, Otus selon les autres; enfin ceux de vingt-trois et de vingt- quatre coudées, qui, assure Phlégon de Tralles, furent trou vés Les uns en Afrique et les autres près du Bosphore Cim- mérien ,: méritent encore d'être cités pour leur grande taille; même après ceux qui précèdent (3). J'en indiquerai uelques autres dont la plupart avaient des dimensions beaucoup moins. considérables, mais dont di- verses circonstances Ont rendu la découverte mémorable. © En 1712, le docteur Mather annonça dans les Transac- tions philosophiques (4) des os et ,des dents d’un volume (x) Cette caverne porte encore de nos jours , assure-t-0n, le nom de Caverne du géant. ue E 3 <£ @) Voyez, pour ces prétendus géants, Faserius, DecadL G) Voyez Prurarque , Vie de Sertorius. — Peine, His. mat, lib, VIT, Cap. XVL 2 Purééon, De rebus mirabilibus, cap. XIX, ee CG TUXXIX, p. 62, * | pis Li 174 | PART. IT. LIVe Te CHAP, IL ériorme, que l’on avait trouvés dans l’état de New-York; près de la-rivière d'Hudson, et que lon regardait comme des preuves de l'existence dans les temps anciens de géants d’une taille colossale. Ces os et ces dents appartenaient au grand mastodonte : c’est la première fois que cet animal si remarquable a fixé Fattention des observateurs. Sous lé règne de Charles VIT ;, en 1456, le Rhône mit à nu, dans le Vivarais, les os d’un géant dont la taille fat estimée de trente pieds environ (1). Une partie de ces os fut portée à Bourges , et attachée aux murs de la Sainte: Chapelle de cette ville, où ils sont restés suspendus très- Jong-temps. :. sb Le géant découvert aux environs de Lucerne , en 15973 est beaucoup plus connu, quoique sa taille ne dût être, d’après les calculs du savant médecin Platér, que de dix: neuf pieds. Les os de ce géant , trouvés sous un chêne dé- raciné par un oragé, :ont pendant long-temps occupé: les esprits; et c’est à cause de cette circonstance qu'un géant est encore aujourd’hui le support-ordinaire des armes de la ville de Lucerne. : | Mais aucun de ces prétendus géants n’est devenu aussi célèbre que celui: qui fat trouvé sous Louis XHI. dañs de Dauphiné, à peu de distance du Rhône , et que Pon supposä être Teutobochus , roi des Cimbres ; célèbre pär la victoire que Marius remporta sur lui. Une vive discussion, ‘qui bientôt dégénéra en une querelle animée , s'engagea à cetté occasioh entre plusieurs médecins et chirurgiens, princi- palement entre Riolan et Habicot, ét donna lieu à la publi cation d’ün grand nombre de brochures et de pamphlets , où chacun attaquait plutôt ses adversaires eux-mêmes par des injures que leur Opinion par des raisons puisées dans la (x) Barr, FuLGosE, De dictis factisque mermor., Ut, 1, cap. VI, GÉANTS. 375 _ science, Cependant Riolan reconnut et établit avec une sa- ‘Sacité remarquable, que les prétendus os de Teutobochus devaient être regardés comme des os d’éléphant, sainrl _ dont le squelette n’était point encore connu: + ; “ ., 4% A CR : Les os de Teutobochus n’excitèrent pas moins de curio: Sité dans le public que parmi les médecins et les savanis: Un chirurgien nommé Mazurier fit, ou plutôt, comme 6f l’a établi, fit faire sous son nom par uü jésuite de Tour: non, une brochure dans laquelle il assurait avoir découvert ces os dans um tombeau long-de trente pieds; sur “lequel étaient écrit ces mots : T'eutobochus rex: il ajoutait avoir trouvé dans le mêmé tombean une cinquantaine de mé: _dailles à l'effigie de Marius: Les récits mensongers de ce médecin, on plutôt de ce charlatan, obtinrent beaucoup de succès parmi le publie; et tous les Parisiehs: comrurent voir, pour de l'argent , les prétendus os de ‘Feutobochus ; | à pea près comme il y a quelques années ils allaient admi- HN nes tre, 20, Sisriqigs ” Lhistoire de Pallas ; fils d'Evandre, quoique rapportée et admise par plusieurs auteurs, mérite à peu près le même _ degré de confiance que les médailles du tombeau de Teu- rer une masse informe de grès, décorée du nom d'homme (x) Voici Ja liste des Principales brochures. publiées à l'occasion. du prétendu Teutobochus : je les cite dans l’ordre. de leur apparition. Mazvrier ; Histoire véritable du Séant Teutobochus , 1623. — HaBico®r, Gigantos téolog te, 1613.— J. Riozan, Gigantomachie; 16x:3,et L'imposture découverte des 05 supposés d’un géant, 16 14.—GuitreMrEAt, Discotirs apos logétique de la grandeur du géant, 1645, — Riopan, Gigantologie; 1618 (les deux brochures du même auteur ; qui, précèdent , sont réimpri- mées dans ce dernier ouvrage ). -- HAB1G0®, Aurigigantologie., . 1648: 7 Riorax , Correction fraternelle sur la-vie d'Habicot, 1618,.— On trouve encore Fhdication de quelques autres brochures: sur le mêm Tes sujet dans l'ouvrage de. M. Guyrer Sur les ossemens fossiles, à. Lj ps 102, deuxième édition, : | | 176 PART. IL BIVs Te CHAP, IL. tobochus. Ce prétendu géant fut, rapporte-t-on , trouvé sous l’empereur Henri II près de Rome , dans un sépulcre de pierre , portant le nom de Pallas: et il était si grand qu'étant debout , il aurait dépassé de la tête les murs dela ville, Ce qu'il y a de plus curieux, c’est que le corps était aussi entier que s’il venait d’être enterré, et qu’on voyait encore dans sa poitrine la plaie large de quatre pieds et demi, que lui avait faite l'épée de Turnus. La plupart des prétendues découvertes de géants (1) se réduisent donc ou à la découverte d’ossements fossiles de grands animaux , ou à des fables accréditées par le charla- tanisme et la supercherie des uns et l'ignorance des autres. Dans quelques cas, au contraire, ce sont bien des crânes humains, remarquables par leur volume , que l’on a don- nés comme.des preuves de l'existence des géants; mais un examen attentif à toujours montré que ces crânes ne de- vaient leur volume considérable qu’à des effets patholo- giques, dépendant de diverses causes, principalement de l’hydrocéphalie, et qu’ils avaient appartenu à des sujets de taille ordinaire , quelquefois même à des enfants ( ) (x) On peut encore consulter à ce sujet Cassanto , De gigantibus, 1580. — Le père Tornüera, Gigantologia espanola dans Y Apparato para la kistor. nat. espanol. — Hans-Sroant, Gigantol. physic. dans les Trans. phil, n. 404. — Tisurrius » Berættelse om ov anlig stora Man- nigko-ben som blifvit fandne pao Wreta Klosters Kyrkogaord , dans We- tensk.‘acad, Hand. , 1765, p: 317. — R. Marin, Anmærkning vid fore- gaende beraitelse, ib., p- 319. — Et un grand nombre d’autres notices dont il est même inutile de conserver le souvenir. | (2) Voyez par exemple un travail: de Moryxeux, dans les Philos. Trans., t. XV,n.68 ,ett XXII, n. 26r. Cet auteur s’'appuyait , pour soutenir l'existence de géants d’une taille colossale, sur l’examen d'un frontal énorme que lon sut depuis d’une manière positive avoir ap- partenu à un homme d'Amsterdam dont la taille était ordinaire , mais Ja tête extraordinairement volumineuse. Consultez à ce sujet AzBrnus And, supell, ana, Ravianæ , p. 5. GÉANTS, 177 Les preuves de l'existence des géants que lon a fondées sur le témoignage de la Bible, n’ont rien de’plus solide. En effet (outre. que l’on serait en droit de se demander jusqu’à quel point le témoignage d’un auteur nonscienti- fique, quel qu'il soit, peut être admis comme preuve ana- tomique), les mots nephilim et gibborim qui se trouvent plusieurs fois répétés dans la Genèse , et que l’on arendus dans toutes les versions par gigantes; peuvent tout aussi bien. se traduire par homines barbari, crudeles, scelerati. Gette version a été adoptée par Théodoret, par saint Chrys Q et par plusieurs autres commentateurs. À la vérité, la Ge : nèse semble s'exprimer d’une manière plus positive , lors qu’elle dit que les géants naquirent du commerce des an ges avec les filles des hommes : mais, d’après les remarqueé de plusieurs savants oriéntalistes, la phrase que lon :a ainsi traduite signifie littéralement que des hommes violents _€E cruels maquirent des mariages contractés entre les-filles « des hommes et les enfants de Dieu : expression figurée qui -désigne-les fils.dé Seth, beaucoup mieux que les anges: :Les défenseurs de l'existence des géants cilent encore Og, roi de Basan, dont il est question dans le Deutéronome ; et Goliath, quele livre des Rois nous représente haut de six coudées et une palme. Mais cetté taille considérable ati tribuce à Goliath est, ;sélon un grand nombre de com- mentaleurs , UNE EXASération manifeste , une sorte d’'hypér- . bole poétique , destinée à rehausser le courage de David, el à rendre son triomphe plus Slorieux par l'extrême dispro- portion des forces da vainqueur et.de celles du vaincu (1). % + _ (x) Au reste il n’est pas même besoin de cette explication très-fou- ée, mais hypothétique, pour réduire. la prétendue taille colossale Goliath à des dimensions plus rapprochées de l’ordre normal. Onva calculé que ces six coudées et une palme pouvaient valoir environ le 12 178 PART. I. EIŸ. 1. CHAP, IT. Quant à Og, le passage qui le concerne est encore moins _ coneluant, En effet, le texte ne s’exprime pas d’une manière positive au sujet de ce dernier : il donne seulement les di- mensions du lit d’Og, qui avait neuf coudées de long et quatre de large, et qui n’était sans doute qu’un meuble de parade. Un vaste lit, magnifiquement orné , est en effet, d’après plusieurs auteurs, l’une des preuves de richesse et de faste le plus en usage parmi les PR Quant au témoignage des auteurs profanes qui font mention de géants d’une taille considérable , ils sont tous ou vaguies et mal précisés, ou positifs mais dus à des hommes dont le nom suffit pour appeler le doute sur leurs récits. Ainsi, quelle confiance doit-on accordér à Demaillet lors- qu'ilparle par oui-dire d’un géant marin dont la main avait quatre pieds de long, où à l’historien Aventinus, lorsqu'il cite un géant, soldat dans l’armée de Charlemagne, et qui renversait les bataillons ennemis, comme une faux de- rait des tiges de. blé (1)? Que penser d’un voyageur qui dit Doris avoir vu parmi les cannibales des hommes de dix pieds , et d’autres d’une teille beaucoup plus considé- rable encore, si ce n’est que la peurles a grandis da double à ses yeux? Et lorsqu'un autre voyageur nous assure que toutes les portes de la ville de Pékin sont gardées par des soldats de quinze pieds de haut, n'est-il pas évident qu'il a, neuf de nos pieds. Si cela est, en retranchant la bauteur du casque que portait Goliath, , d'après le texte même de la Bible (hauteur qui est sans doute comprise dans les neuf pieds), on trouvera que ce géant avait huit pieds ou huit pieds et demi , et par conséquent ne sur- passait pas po de ceux qui ont été vus dans les temps moder- nes. — Je puis même ajouter que plusieurs auteurs, se fondant sur divers calculs, ne donnent à Goliath que sept pieds. (1) DemarzLer, lelliamed, t, IT, pe 191. — AyEnNTINUS , Annal. Boior. lib. 4. : GÉANTS, | 170 volt se jouer de la crédulité de ses lecteurs, si toutefois lüi-même ne s’est pas laissé tromper de la manière la plus ridicule ? iQ + : ä | -S.IT. Des véritables limites de la taille humaine. Toutes les preuves sur lesquelles repose l'existence d'hommes d’üne taille colossale, soit vivant isolément a Milieu de peuples d’une taille moyenne, soit réanis en corps de nation, ne peuvent donc , dans Pétat présent de la science, souténir un examen sérieux; et lon peut con- cluré qu’il n’a jamais existé de géants, si l’on veut , con- servant à cé mot le sens précis et très-limité que lui ont attribué quelques auteurs, l’appliquer seulement x des hommes d’ane taille vraiment colossale, ëz Nul doute au contraire qu'il nait existé un grand nombre dé géants, si l’on entend seulement par ce mot, comme on doit le faire, des individus dont la tailletest très- Supérieure aux dimensions moyennes de leur race. Les homimés de six pieds et demi ou de sept pieds sont assez peu rares pour que chacun ait pu, par ses propres obser YaUon$, Se Conyaincre de la possibilité de leur existence; et il paraît Constant, d’après le témoignage d’un assez _ grand nombre d'écrivains dignes de foi, qué Ja stature de l'homme peut s'élever jusqu’à huit pieds, et même huît pieds et demi. Enfin , au rapport de quelques auteurs añf= _Ciens et modernes, ce ne serait pas encore Îà l'extrême limite de l'accroissement de là salle humaine, et l’on au- rait vu à plusieurs époques des géants de neuf pieds en- sep, : RS -: 3 4 - Telle était en efiet la taille d’un nègre du Congo que le Voyageur Van der Broeck (+) rapporte avoir vu lui-même. G) Poyages, p: 4r3. 80 PART. IT, LIVe I. CHAP. IL. Telle était aussi, d’après Pline (1), celle du géant Gab- bara qui fut amené d'Arabie à Rome sous l’empire de Claude, et que le naturaliste romain appelle le plus grand des hommes de son temps. Cet Arabe avait plus de huit pieds dix pouces, mais non neuf pieds neuf pouces , comme le disent tous les auteurs qai ont copié Pline, sans tenir compte de la différence qui existe entre le pied romain et le pied français. F ; © Posion et Secundilla, autres, géants dont parle aussi Pline dans le même passage, el qui vivaient sous l'empire d'Auguste , étaient beaucoup plus grands encore , et dépas- saient neuf pieds; mais Pline, qui rapporte que leurs sque- lettes furent conservés comme vraiment prodigieux , ne dit pas les avoir vus lui-même, et il est permis de douter de l'exactitude de son récit (2). | | Je regarde encore moins comme dignes d’une entière confiance un article de la Gazette de France, du 21 sep- tembre 1719, dans lequel il est question d’un squelette humain de neuf pieds quatre pouces, trouvé en Angleterre, près de Salisbury; et surtout un passage de Josèphe (3), dans lequel se trouve cité un géant juif, d’une taille plus considérable encore. Enfin le témoignage du savant mais crédule Del Rio qui rapporte avoir vu à Rouen, en 1572, un Piémontais dont la hauteur dépassait neuf pieds, ne me paraît pas non plus une autorité très-imposante; et quant à Jules Scaliger, qui dit avoir remarqué à Milan un géant (x) Hist. nat, üib. VIT, cap. XVI. Eee (2) BarTHOLIX , dans les Act. de Copenhague , ann. 1673, obs. 32, fait mention d'un jeune Frison haut de trois aunes un quart: mais il ne dit pas avoir examiné et mesuré Iui-même ce géant. — Le témoi- gnage de L. THURRERES De urin., p.22, qui Cite un géant de neuf eds et demi, ne mérite non plus aucune corffiance. @) Antig., lib. VIIE. 4 GÉANTS. 181 étendu sur deux lits placés bout à bout, son observation Manque de précision , et n’est absolument d'aucune valeur. Il est à peine besoin de rappeler quelques géants d’une taille encore beaucoup plus élevée, qui se trouvent cités Par quelques auteurs, tant les témoignages sur lesquels repose leur existence , manquent d’anthenticité. Qui, par exemple , voudra croire Le Cat, lorsque, dans un mémoire lu à l’Académie de Rouen, il cite, ‘sans l'avoir vue lui- même , une fille de dix pieds de hauteur ; et à plus forte raison, lorsqu'il fait mention, d’une manière non moins vague , d’un Ecossais de onze pieds et demi ? E L'existence de géants de huit pieds à huit pieds et demi est mieux constatée. Gaspard Bauhin parle d’un Suisse de huit pieds, et Van der Linden d'un Frison d'aussi haute sta- ture (1). Diemerbroeck, Stoller, citent des hommes de huit pieds et demi (2), et Uffenbach a vu le squelette d’ane fille -de même taille (3). Le géant dont Diemerbroeck nous a _Conservé le souvenir, était un Suédois , garde-du-corps du roi de Prusse Guillaume 1° (4). S TIT. Remarques générales sur les géants. Parmi les ouvrages peu nombreux où l’on trouve quel- ques remarques sur le caragtère moral et l’organisation physique des géants, on doit distinguer une dissertation (1) GasparD Bauxin , Denat. he Physiol. reform., p. 242. * (2) Drxmenprorox, Anafom. , P. 2 — Siorrxn , Wachsthum des Menschen, P. 18. D ’ (8) Zn. t IE, p. 546. | | , (4) Plusieurs géants d’une taille inférieure à ceux que je viens Fe Citer, sont mentionnés dans les annales de la science. On trouvera la plupart d’entre eux indiqués dans lAistoire des quadrupèdes de Schreber, + à p. 35 et 36. | maphrod.,, p. 78.— VAN DER LINDEN, { } 58e PART. Hs LIV, Le CAP, IL curieuse, quoique très-incomplèle ; due à Changeux, sayani ingénieux du dix-huitième siècle , principalement connu par un ouvrage (1) consacré à la démonstration générale de ce principe : qu’il existe nécessairement de l’analogie entre les extrêmes, ou, comme on le dit communément, que les extrêmes se touchent. Changeux, voulant faire aux géants et aux nains l’application de ce principe, les a comparés entre eux, et à cherché à établir qu’ils se ressemblent à plusieurs égards (2) : mais äl est facile de voir, en lisant sa dissertation , qu’il avait fort peu étudié les êtres dont il s’y occupe , et que presque toujours ses conclusions générales sont déduites de quelques faits isolés. Toutefois, l’idée qu’il a émise, abstraction faite des preuves sur lesquelles il lap- puyait, est vraie dans certaines limites, et c’est ce qu’on verra facilement en comparant ce que je vais dire des géants avec ce que j'ai dit des nains. ; | Les géants, de même que les nains ; sont,pour la plu- part d’une intelligence très - bornée; quelques-uns sont même presque idiots. Bien différents des nains sous ce rap- port, ils sont d’ailleurs sans activité, sans énergie, lents dans leursmouvements , fuyant le travail, fatigués presque aussitôt qu'occupés, en un mot, faibles de corps aussi bien que d'esprit. Changeux cite, d’après Guüi-Patin, un fait assez singulier qu’il ne sera pas hors de propos de rap- porter ici. À Vienne, où l’on avait réuni des nains et des géants pour lamusement de la ceur impériale, les premiers, bien loin de céder et de se soumettre à leurs compagnons, ne craignaient pas de les proyoquer par. des moqueries ,'de les insulter, et de commencer ainsi des disputes dont Pis- sue semblait devoir être si redoutable pour eux. La que- (x) Traité des extrêmes, où Élémens de la science de la réalité , 1707- (>) Voyez sa Dissertation sur les nains et sur les géants, dans ke Journ. de phys., t. XII, Suppl. , p. 167, 1778, | hier rm GÉANTS. 183 relle s’anima même un jour entre un nain et un géant, au point que, des injures, on en vint aux voies de fait; ek, noüveau David, ce fut le nain qui triompha de cet autre Gohaih, se Les géants sont ordinairement d’un tempérament lÿm- phatique, et d’une complexion très-délicate. Un grand nombre sont même mal conformés , eb surtout mal propet- tionnés, ainsi que l'ont remarqué quelques auteurs. Tel était le Cas d’un jeune homme de vingt-deux aps , yant plus de sept pieds de haut, que j'ai eu occasion d’examinér en 1824. Ses mains étaient extrêmement longues, même propor- tionnellement à sa taille. Sa voix était faibles: ses yeux avaient peine à süpporter une lumière même peu vive, et il était affecté de strabisme (1). ee Mais le point par lequel les géants se rapprochent le plus des nains , et justifient le mieux l’idée de Ghangeux, c’est qu'ils sont ordinairement impuissanis , comme ceux- ci, et sont très-promptement énervés par les plaisirs de l'amour (2). Le défaut d'aptitude des géants aux fenctions génératrices ne saurait au reste étonner chez des êtres épuisésret affaiblis par la rapidité et l’excès de leur accrois- (x) Toutefois sur deux autres géants (que je n'ai pu, il est vrai, p: 2 - : Pi Ps soumeltre qu'à UR examen rapide et incomplet) je n’ai observé de conformation vicieuse dans aucune partie du corps. (2) On conserve au museum du Collége des Chirurgiens, à Londres, _ le pénis d'un géant irlandais nome Patrick O'Bryan, dont la taille était considérable, et qui mourut dans Ja force de l'âge, à Vingt-neuf ! aus, Ce pénis ne surpasse nullement les dimensions normales. À ce fait très-éurieux j'en ajouterai Un autre qui n’est pas moins remAr- auable : c'est que, chez quelques géants, l'érection est même presque Complètement impossible. J'aurai occasion, dans la seconde section de ce chapitre, de révenir d’une manière générale sur ces faits , et de présenter quelques aperçus nouveaux sur les condifions-et es caüses 184 PART. 11. LIV. I CHAP, IT. sement , et s'explique beaucoup mieux à leur égard qu’au sujet des nains. SEE: Les deux sexes présentent à peu près aussi souvent l’an que l’autre des cas de géantisme ; mais les femmes géantes s’élèzent beaucoup dés rarement que les hpuroce aux dimensions extrêmes qui se rapprochent des. dernières limites de la taille humaine. En d’autres termes , les cas de géantisme sont également fréquents , mais moins remar- quables chez la one que chez l’homme , et il:y a même en général une différence beaucoup plus marquée entre les géantes et les géants qu'entre les deux sexes dans l'état régulier, Les variations anomales de la taille chez la femme sont donc aussi peu rares que chez l’homme, mais en général renfermées dans des limites plus étroites : fait digne d’attention en lui-même, et d'autant plus remarqua- ble que ces considérations peuvent être étendues , comme je le ferai voir plus bas, aux variations de la taille des femmes dans les diverses races humaines. Les géants, comme thacun sait, ne sont pas extrême- ment rares : il n’y à même pas d'années où plusieurs ne soient offerts à La fois à la curiosité du public. Néanmoins je crois pouvoir affirmer qu’ils sont plus rares que les main$; fait que l’on aurait pu en quelque sorte établir à priori, l'arrêt de développement général qui constitue le nanisme, étant bien plus aisé à concevoir et paraissant de- yoir se produire bien plus facilement qu’un excès PE ÉENSa d’accroissement. ILest à ajouter que lé géantisme est plus rare encore 5 “er les anitnaax que le nanisme. Je ne connais’ même parmi eux , à bien dire, aucun cas d’accroissement de taille assez considérable pour que le nom de géants ait dù être appliqué aux individus qui le présentaient. Les géants , comme les nains , meurent ordinairement de PR EE | GÉANTS. ; 189 très-bonne heure. L'augmentation extrême du volume de leurs organes semble user en eux les principes de la vie, et la plupart périssent comme épuisés, après avoir achevé leur énorme et rapide croissance , et quelquefois même avant de l'avoir terminée. Le célèbre évêque Berkeley, au rapport de Watkinson (1), voulut essayer s’il ne serait pas possible , en élevant un jeune enfant suivant certains prin- cipes hygiéniques , de le faire parvenir à une taille gigan- tesque , et il tenta cette expérience aux dépens d’un pauvre orphelin, nommé Macgrath. L'expérience réussit complè- tement, j'entends pour le philosophe; car le pauvre Mac- grath, déjà accablé au sortir de l’enfance de toutes les in- firmités de la vieillesse, mourut à vingt ans, victime d’un essai que l'intention louable qui l’a dicté, ne saurait faire pardonner entièrement à son auteur. Macgrath avait sept pieds anglais à seize ans, et sa croissance était loin d’être achevée : il parvint, assure-t-On , à sept pieds huit pouces , mesures d'Angleterre (2). | | Un grand nombre de nations , très-différentes par le cli- mat sous léquel elles vivent, par leur genre de vie et leur nourriture habituelle , par leur degré de civilisation , et par les caractères orgañiques des hommes qui les composent, ont produit des sujets remarquables par leur taille gigan- tesque. Ainsi on cite, entre autres, des géants nés au Congo, \ dans le pays des Hottentots , en Arabie, en Syrie, en Italie, en Piémont, en Suisse, dans les Pays-Bas , en France, en Allemagne , en Angleterre ; en Suède, en Danemarck. Ge- | G) Philosophical surveley of Ireland, Loft, T0 T a 187- Voyez aussi les journaux de l'année 1760... | de: (2) Berkeley ne put voir le plein succès de son expérience; etil ne _ ee les suites funestes qu’elle eut pour Macgrath; car il mourut ai-même quelques années avant que CE dernier eût acquis une taille gigantesque. :: | Re) | 186 PART, LT. LIV, & CHAD, IL | pendant , toutes choses égales d’ailleurs, c’est parmi les na- tions dont Îa taille commune est très-grande , que l’on ob- serve le plus souvent des géants d’une taille considérable: Les circonstances de la naissance des géants et de leur développement ne sont pas encore connues , ou du moins on n’a sur elles que des notions si incomplètes qu’il est im- possible de les comprendre dans des remarques générales. _ Je dirai seulement que souvent la croissance est extrême- ment rapide, comme dans le cas du jeune Macgrath, que j'ai cité d’après Watkinson; mais le défaut de faits ne nous permet pas d'affirmer qu’il en soit toujours ainsi. Les géants, comme les nains, paraissent naître le. plus souvent de femmes très-fécondes, et il résulte des ren- seignements que j’ai pris sur plusieurs géants, qu’ils avaient des frères ou des sœurs remarquables aussi par leur taille très-considérable. C’est encore un rapport curieux entre les nains et les géants; mais il est à désirer que de nouvelles observations viennent le confirmer et permettent de le gé- néraliser complètement. Les causes qui produisent chez quelques individus une taille gigantesque , ne sont point connues; et c’est tout au plus si, dans l’état présent de la science , il nous est donné de les entrevoir. Haller indique une nourriture abondante, _une organisation plus flexible et une circulation moins ra- pide, On ne sait rien de positif sur la méthode et les pro- cédés hygiéniques à l’aide desquels Berkeley a produit chez le jeune Macgrath.ce développement excessif qui lui a été si funeste, -et l’on pourrait tout au plus conjecturer, avec M. Virey, que l'usage habituel d’une nourriture et de bois- sons mucilagineuses, et, en général, de ce qu’on appellé l'alimentation relâchante , était au nombre des moyens em- ployés par l’évêque de Cloyne. | Les causes du géantisme ne pourront sans doute étre 1 | deu GÉANTS. APT bien connues que lorsque des circonstances favorables au- ront perrhis à quelques observatetrs exacts et instruits d’en- richir la science de tous les faits qui lui manquent sur les circonstances qui accompagnent la naissance des géants , et sur celles de leur développement (1). l'est cependant quelques auteurs qui ont recherché non-seulement ces Causes, Mais même les moyens de les faire agir pour imiter Les procédés de la nature. Tel est entre autres Changeux, qui < ‘dans son mémoire déjà cité, consacré un chapitre spécial à . l'examen des moyens que la nature emploie pour former les nains et les géants, et un autre à des remarques sur _ ceux que l’art pourrait meltre en usage. Mais tout ce que dit cet auteur, toutes les découvertes qu’il semble annoncer par les titres pompeux dont il a paré son travail , se réduisent à cette conjecture, que, pour faire des géants et des nains, il faudrait peut-être essayer d'agir, suivant une méthode qu'il ne fait pas connaître, el par des médicaments spé- claux qu’il n'indique pas , Sur la matière séminals des ani- l L4 (Gi) J'essaierai cependant, dans la seconde section de ce chapitre, de jéter quelque Jour sur ce sujet,.par des considérations déduites de la comparaison des géants et des enfans rémarquablesipar là préco- cité de leur accroissement. : | (2) Outre les ouvrages, mémoires et notices précédemment cités, et les différens répertoires de cas rares et de faits pathologiques et té- ratologiques, on peut encore Consulter sur l'histoire des géants : Ax- DROVANDE, Monsir. historiæ , P. 601. — Lscarzxs , Journ. histor., pe 143- —— Pro, Matur. histor: of Staffordshire., pe 295. — KLEIN , Phil: trans.» m9 A6 — Tuowesur, ati Aster, Gfibeëde, pe Bite À SAMEU- “TEL, De gigantibus ; in-5 ; Altora, 1706.— Lamr, Nov. litter. Florent. 1787 npe.492. — VENUSTI, Generazion., p. 106. — DE JaucoURTs AT- ücle Géants de l'Encyclopédie. — Burrow, Mise. naturelle, Suppl: EV, P: 397. — Harver, Elem. physiol., À. Vi, part. IL, p.40: — GarTraNo . Axcona, Saggio di riflessioni su l'istor. € la nat, de’ giganti, dans les 7 PART. II. LIV, I, CHAP, II, SECTION IT. DE L'ACCROISSEMENT PRÉCOCE DE LA TAILLE. Dans cette suite de phénomènes, si peu étudiés par les observateurs, mais réellement si dignes d'intérêt, qui, en un certain nombre d’années, élèvent l'enfant aux carac- tères de l’adolescent, et celui-ci aux conditions de l'adulte, on doit distinguer avec soin ceux qui opèrent le simple ac- croissement de l'être et ceux qui amènent en lui des déve- loppemens. L’accroissement résulte de Paugmentation graduelle de chacune des parties du corps, indépendamment de tout changement dans leur nombre , leur structure et leurs fonc- tions. Un développement consiste , au contraire , essentiel- lement dans une modification, dans un changement plus ou moins manifeste. Dans les phénomènes de simple accroissement , il y a conservation de toutes les conditions d’existence des or- ganes , leur volume excepté. Tout phénomène de vrai dé- veloppement est, au contraire , sauf l’étendue et l’intensité du changement, comparable aux transformations si remar- quables , aux métamorphoses de l’âge embryonnaire et de la vie fœtale. Mem. della Soc. ital, +. VI, 1592.—Virey, Dict. des sc. méd, art. Géants. — CHAvssrer et ADELON, ibid., art. Monstruosités. — LessoN > Complém. de Buffon, t. IL, p.179.— On trouve dans les sept derniers ouvrages, mé- moires ou articles que je viens de citer, des détails plus ou moins exacts sur les géants, quelques remarques à leur sujet, ou bien le relevé com- paratif d’une partie des faits déjà connus. Au contraire, toutes les cita- tions précédentes (et il m’eût été facile d’en doubler presque” Je nombre) ne se rapportent guère qu’à des observations isolées, et pré- sentent par conséquent peu d’intérêt, ACCROISSEMENT PRÉCOCE DE LA TAILLE. 189 : L’éruption des dents de la première dentition, celle des dents permanentes, enfin la puberté, marquent, chez l’homme et les animaux les plus rapprochés de lui, trois époques principales de développement, à partir de cha- cune desquelles l'accroissement général se ralentit ordinai- | rement d’une manière plus ou moins marquée à LE très— | rapide jusqu’à l'éruption des prémières dents 1 est encore auCoup , quoique un peu moins , jusqu’à la seconde den-. | ütion, un p u moins encore jusqu’à la puberté; il l’est surtout beaucoup moinS après celte dernière époque ; ce presque toujours même, lorsque l'individu est devenu com. plètement pubère (1), c'est-à-dire parfaitement, apte aux fonctions génératrices , l'accroissement de la taille devient ou presque insensible ou entièrement nul. L’accroissement et le développement , quoique essentiel- | lement distincts, sont donc liés.entre eux de la manière la plus intime. Un certain degré d’accroissement dans l’en-, semble des organes appelle en quelque sorte à sa suile un nouveau développement. Tout développement, à son tour, marque-la fin d’une période d’accroissement , et le com- mencement d’une autre époque pendant laquelle les or- ganes croîtront plus lentement; comme si l’appareil nou- vellement développé se füt approprié , eût concentré sur lui. une grande partie des forces formatrices auparavant parta- gées avec plus d'égalité entre, tous les organes, ou (en termes plus exacts , et pour bannir ce langage abstrait trop long-temps employé par les anatomistes) , parce que l'appa- reil nouvellement développé; par l’activité augmentée de : (x) I importe beaucoup; pour l'intelligence de Jla'relation qui existe entre les phénomènes de développement et les, phénomènes de simple accroissement, de distinguer; dans l’évolution des organes gé- nitaux, deux époques principales : la puberté commencante, et la pu- berté accomplie. * | 190 (PARTS I HV ÉTAP. NT. sa propre nutrition , diminue nécessairement Pactivité de la nutritiof générale. Ces remarques , très-uniyersellement vraies, sont appli- cables aux premières époques, de développement.aussi bien qu'à l’époque marquée par l'éveil des organes génitaux. Un jeune enfant est-il très-rémarquable par la rapidité de son: accroissement ? surpasse-t-il de beaucoup, à deux, trois! quatre mois, les dimensions normales de son âge ? pres que toujours les dents ne tardent pas à pare et l’on a vu quelquefois même , chez des fœtus très-volumineux , lé" ruption de quelques dents précéder la naissance owlx suivret présque immédiatement. D'un autre côté, l'accroissement: d’un enfant est-il très-lent ? l’éruption des dents est presque. toujours retardée en raison du retard dans laccroigsement, général. 82,3 Îl en est sous ce rapport des dents de la seconde denti- tion comme de celles de la première, et la comparaison des différentes espèces d'animaux rapprochés de l’homme par leur organisation, montre également des rapports très- cofistaé étre Ie degré de rapidité de laccroissement gé= néral ét les époques d’éruption soit des dents de lait , soit des dents permanentes. | ‘Mais c'est surtout entre la puberté et l'accroissement gé- néral qu’il existeune relation très intimeet très-remarquable. On peut dire d’une manière générale qu’un accroissement général très-précoce amène prématurément aussi la puberté, où, plus éxactement, les premiers symptômes de la puberté: La puberté amène à son tour, lorsqu’elleest complète, Ia ces- sation de l’accroissement général (1) : c’esten quelque sorte, ; (x) Ces considérations nous feront tout-à-lheuré comprendre, dans ses conditions générales , l’organisation des géants; elles peuvent déjà nous expliquer celle des nains. Qu'un être soit arrêté dans son ac- croissement général avant d'être parvenu à ce degré qui amène après ACCROISSEMENT PRÉCOCE DE LA TAILLE. 191 si je puis employer cette expression, un cercle formé par. une série de phènomènes remarquables , dont l’un, inter- médiaire , résulte d’un autre , et devient ; par une véritable réaction, cause de la cessation de celui-ci. ! BC Ces considérations, négligées par les auteurs , et dont l'omission est devenue, dans presque tous les ouvrages, une source d'erreur et de confusion, vont nous permettre de nous rendre un compte exact des conditions différen- üelles du géantisme proprement dit et du simple accroisse- ment prématuré e la taille, sorte de géantisme temporaire: Lorsqu'un enfant a grandi prématurément , et que, jeune éncôre, il a déjà atteint une taille élevée, les premiers symptômes de la puberté se montrent présque toujours en lui beaucoup plus tôt que d'ordinaire. Deux cas peuvent slors se présenter : ou bien le développement des organes Bénitaux se poursuit avec lenteur, et s'arrête même, mal- gré ses commencemens précoces; au dessous dû termeso il doit parvenir normalement; ou bien il continue avec. rapidité , et devient plus ou moins promptement complet. lui, qui appelle en quelque sorte à sa suite les développemens de la pub SRPre RS doitl arriver? Evidemment, si les considérations que J'ai présentées Sont exactes, s’il existe en effet une relation intime! . entre les phénomènes de Simple accroissement et les phénomènes de développement , un tel être, conservant presque x tous égards les con: - ditions de l'enfance A ne deviendra pas complètement pubère. De là le défaut d'aptitude des nains aux fonctions génératrices ; de Jà leur im- Puissance presque constante, Cette conséquence RUE: co = "80 plus remarquable qu’on puisse déduire des considérations que je viens de présenter. La puberté accomplie, qui seule met uñ terme à Pac- Croïssement général, n'ayant pas lieu chez les nains , leur accroisse- Ment m'est véritablement pas terminé, mais seulement arrêté, sus- | Pendu : il peut, après une longue interruption, secontinuer dans un | | +2 avancé, et jusque dans la vieillesse. C'est là ce qui doit être, d'après e + 0 +” . LA "A É } , [eharques que j'ai présentées, et cest en EE rente . YU avoir lieu dans plusieurs cas. 2 Lo 192 , PART, HI, LIV. Ie CHAP. IT. Qu’arrive- :t-il dans l’un et l’autre de ces deux cas ? Pré- cisément ce que l’on peut déduire des-considérations que j'ai présentées plus haut. Es Dans le premier:cas , le développement des organes gé- _nitauxétant lent et incomplet, l'accroissement nénésal con- tinue de sesfaire ayec rapidité ; la taille, déjà considérable avant |’ apparition « des premiers signes de la puberté, aug- mente encore après , et devient gigantesque. De à le peu de volume et d'activité des organes sexuels chez les géants; de là leur impuissance; de là aussi lPéxistence presque constante chez eux, jusque dans un âge assez avancé, de plusieurs des caractères de re En le peu de, déve- loppément de leurs poils, la couleur blanche et Vaspect délicat de leur peau , la mollesse de leurs chairs , le peu de volume de-leurs muscles , leur faiblesse générale ; enfin leur voix douce et féminine : en effet, 'évolation générale du corps, des muscles, des poils, des organes de la voix, la substitution des traits de l’état adulte à ceux de l'enfance chez la femme, surtout la vitilité chez l’homme , sont, ge néralement en relation parfaite avec l’état des o organes nitaux. | Si, au contraire, appareil sexuel , après avoir iseitté prématurément les premiers signes de la puberté , continué à se développer Re et atteint promptement son dernier terme, l’accroissement général se ralentit d’une manière plus ou moins marquée, et ne tarde pas à s ’arrêtef complètement. Les individus chez lesquels le développe- ment parfait des organes génitaux vient ainsi poser des li- mites à l'accroissement gobral, non-seulement ne devien- nent pas des géants, mais ils peuvent même rester au dessous des dimensions moyennes, en sorte que, très- remarquables dans leur enfance par leur haute stature ,1 ils le sont quelquefois ensuite par la petitesse de leur taille. AGCROISSEMENT. PRÉCOCE DE LA TAILLE. 199 Les enfans chez lesquels la croissance , d’abord très- rapide, se termine de très-bonne heure sous l'influence des phénomènes d’une puberté précoce, se distinguent donc éminemment des véritables géants, et forment un genre parfaitement circonscrit par ces seules considéra- tions , mais plus tranché encore peut-être par d’autres dif- férences. : ; _d’ai fait remarquer que , par suite du développement in- Complet de leur puberté , les géants conservent jusque dans l’état adulte, malgré leur haute stature , uue partie des ca- ractères extérieurs et des traits de l’enfance. Dans le second genre d'anomalies par augmentation de taille, l'inverse a précisément lieu : la puberté étant complète de très-bonne heure , le système pileux, les muscles, les organes de Ja voix, dont le développement est généralement corrélatif et en quelque sorte subordonné à celui de l'appareil sexuel, passent aussi de très-bonne heure aux conditions de l’âge viril, C’est ainsi que les enfans remarquables par la préco- cité de leur accroissement ct de leur puberté, le sont aussi presque loujours par leur extérieur à beaucoup d'égards semblable à celui de l'adulte , par leurs poils très-dévelop- _pés, principalement autour des lèvres, au menton, et dans la région pubienne , par leur voix plus grave, par leurs for- mes larges , trapues, robustes, quelquefois presque athlé- tiques, par leurs muscles volumineux, et, par suite, par leur vigueur et leur force; conditions toutes diamétralement opposées à celles que l'observation nous montre chez la pres- que totalité des géants. | nb. En résumé, lorsque, chez un enfant, l’accroissement * | C ' LC] LI général a été très-précoce (en d’autres termes , la nutrition Extraordinairement active), 1e Premier éveil des organes Sénitaux a lien aussi prématarément; et alors il arrive l’an des deux ças suivans : la nutrition, Continuant à être très- LL 19 194 PART. Ne LIV. 1 CHAP. IL active , ou bien s’exercera également au profit de tous les systèmes , comme avant les premiers symptômes de la pu- berté , ou bien.se portera principalement , Se concentrerà sur les organes de la génération et sur quelques appareils qui sont avec eux en rapport Constant de développement: Dans le premier cas , il ÿ aura accroissement énorme, gi- gantesque , €l développement imparfait; dans le second, accroissement médiocre et développement considérable. J'ai insisté avec quelque détail sur ces remarques géné- rales, non-seulement parce qu’ellesme semblent très-propres à faire comprendre nettement les rapports qui rapprochent et les différences qui distinguent les deux genres d’anoma- lies par augmentation genérale de la taille , mais aussi parce qu’elles peuvent jeter quelque jour sur les lois physiologi- ques de l'accroissement et du développement organique, sur la relation intime -qui existe entre ces deux ordres de phénomènes jusqu’à l’époque de la puberté, et sur cette sorte d’antagonisme si remarquable qui se manifeste entre l’an-et l'autre après le premier éveil des organés génitaux. L’anomalie que présentent les enfans remarquables par la précocité de leur accroissement, se révélant à l’extérieur, par des conditions organiques très-faciles à saisir et vrai- ment très-curieuses, a dû exciter vivement l'attention des observateurs, En effet, chez ces enfans, ou plutôt chez ces hommes prématurés, à la taille, aux formes, à la vigueur de l’âge viril, on trouve en général réunis les goûts et le naturel de l’enfance, et il existe ainsi entre leur physique et leur moral une sorte de désaccord singulier et presque choquant. : Aussi les exemples de ces curieux phénomènes, quoiqu’ils soient réellement assez rares, se trouvent-ils recueillis en assez grand nombre par les auteurs (1), et pour la plupart (r) Les enfans remarquables par la précocité de leur accroissement entente rime ACCROISSEMENT PRÉCOCE DE LA TAILLE. 199 étudiés ayec assez de soin pour qu’ilsoit permis de déduire de leur Comparaison quelques faits généraux remarquables élauthentiques. de crois donc pouvoir ajouter les considé- rations suivantes » dignes aussi de quelque intérêt, à celles que j'ai déjà exposées. St] L'accroissement précoce de la taille est beaucoup quent chez les garçons que chez les filles. On pourrait croire, ilest vrai , d’après les faits que plusieurs auteurs ont réunis en présentant l’histoire de cegenre d'anomalies, qu’iln’existe, Sous Je rapport de la fréquence, auéune différence entre les deux sexes, ou même que la fréquence est plus grande chez les jeunes filles. Mais la conséquence que l’on ‘croirait pouvoir déduire de ces faits n'aurait d'autre . fondement que le défaut d’une distinction établie par Îles autéurs entre les phénomènes de simple accroissement «et:.les phé- hs nomènes de véritable développement. En effet ,s'ilesttrès= | rare que de petites filles s'élèvent prématurément à la taille de l'adulte, il l’est beaucoup moins que les règles viennent à paraître chez elles de très-bonne heure ; phénomène d’un 00e out particulier, et qui a dieu le ‘plus souvent sans qu'il y ait accroissement précoce de l’ensemble des or- sanps. Le développement prématuré ‘de l’appareil génital na, au CONiraire,, presque jamais lieu chez l’homme, sans que le volume général du corps-ait lui croissement très-précoce. | Un autre fait même subi un ac- ; intéressant pour l’histoire physiologique des développemens, c’est que , chez les enfans où la pu- berté ét l'accroissement général ont été très-précoces; l'éruption des dents, loin d’être précoce , avait quelquefois ÉL6 tardive, L'inverse a aussi eu lieu néon "c R général aussi, ces enfants se sont fait remarquer par n° x 4 en . Ont Cependant point reçu chez les moderne; de nom particulier. +8 Grecs les désignaient sous celui de érsémelor. 196 PART. FE, LIV, I. CHAP, Il, leur appétit excessif, et par la grande quantité de nourri-. ture qu'ils consommaient. C’est, au reste, une circon- _stance de leur histoire physiologique que chacun eût pu prévoir à priori. Ghez quelques sujets, la croissance , qui d’abord n’avait rien présenté d’extraordinaire , est devenue tout x coup très-rapide dans le cours ou à la suite d’une grave maladie. On a vu aussi de jeunes filles, après une suppression de leurs règles nouvellement établies, grandir en peu de temps d’une manière très-remarquable, Mais le plus souvent c’est de très-bonne heure et sans Cause con- nué; c’est quelquefois même presque dès la naissance, que l'accroissement a commencé à se faire avec beaucoup de rapidité. Dans ces cas , l’anomalie ne peut évidemment être attribuée à l'influence d'aucune cause étrangère à l’organi- sation du sujet, et l’activité extraordinaire de la nutrition ne peut se concevoir que comme l'effet d’une disposition particulière qui, suivant une opinion émISC par Haller (1), mais tout-à-fait hypothétique , dépendrait principalement des forces plus grandes du cœur. L’accroissement précoce de la taille s’observe-t-il ordi- nairement chez plusieurs enfants dans la même famille? Est-elle une anomalie transmissible par voie de génération ? IL n’en était point ainsi dans quelques cas dont-la science possède l’histoire complète ; mais les faits sont jusqu'à pré- sent en trop petit nombre pour qu'il soit possible de ré- soudre cés questions d’une manière générale. Au contraire, il est malheureusement trop posilif que les enfants remarquables par l'extrême précocité de leur accroissement et de leur puberté, ont moins de chances d’une longue vie que les individus chez lesquels l’évolation des organes n’a ricn présenté d’extraordinaire, La plupart à (1) Elementa physiologiæ, & VIT, part. IT, p. 38. ACCROISSEMENT -PRÉCOCE DE LA TAILLE. 197 Rs même très-jeunes , comme si la nature, leur ap- P'iquant l’une de ses‘lois les plus générales , eût mesuré la durée de leur vie sur la rapidité de leur accroissement. Il me reste à compléter ces remarques générales par la “ltation de quelques faits particuliers, choisis comme exem- ples parmi les plus remarquables de ceux qui se trouvent Consignés dans les annales de la science. LÉ e Tel est, pour indiquer dès à présent le cas le plus célèbre , celui d’un jeune Grec de Salamine ; qui, d’après Pline (1) , mourut à trois ans , déjà haut de trois coudées et pubère. Mais cet exemple , que Pline rapporte seulement d’après le témoignage d'autrui, manque d'authenticité; et l’on serait tenté de le révoquer en doute, si un grand nombre d’autres faits semblables ne s'étaient présentés à l'observation des modernes. On trouve dans le recueil de l’Académie des Sciences (2)+ D < , Æ . l’histoire très-abrégée d’un enfant né dans le Jura , qui avait CoOmmencé à marcher à l’âge de six mois. À quatre ans, il ere apte à la génération; à sept, sa taille était celle € un Te » . . homme fait , et il avait de la barbe. Ge dernier déve- oppement indi : : 4 4 a sp l'enfant, sujet de cette observation, ait parvenu es. à per époque de la puberté accomplie : aussi Cessa-t-il de grandir dès ce moment | I ë 3 à ; . * ; f, est encore question dans le même recueil de trois en- ant ; , LR à à : Fi moins DEC Je rapporterai avec quelque ail les observations relatives à l’un d'eux (3). Fi Hist. nat, ib. VIL, cap. XVE — Pline cite, d’après ses propres ous, un autre cas analogue à beaucoup d'égards, mais dis- ee. en ce que lenfant qui la présenté n'était point encore pubère. ÿ a Fi auteurs anciens , SÉNÈQUE ; se de Consolatione, Cap. XXII, RTE N, cap. I, font aussi mention d'individus parvenus dès leur 20Ce à la taille de l'homme ER (2) Hise de l? : : RS * de lAcad., de 1666 à 1669, t. IL, p.235. o % (3) Voyez SAUVAGES, Hist, de l’Acad. pour 1758, p. 43. — Un second” | 4 e ; [ ñ : # o : “4 z D met — 198 à PART. 11. LV, I, CHAP, IH, Un jeune garçon avait à cinq ans quatre pieds trois pot ces; à six , il avait cinq pieds, et était gros à proportion Sa croissance était si rapide, qu’il semblait grandir à vue d'œil ; it fallait allonger et élargir ses habits tous les mois. «DèsŸâge de cinq ans, dit Phistorien de l’Académie, Fa barbe commença à lui venir, et à six il en avait autant qu'un homme de trente ans; enfin on reconnut en lui toutes les aubres marques de puberté les moins équivoques : on ne doutait point dans le pays que cet enfant ne pûs déjà, à cinq ans ou cinq ans et demi, en faire d’autres; ce qui ft que son curé recommanda très-sérieusement à sa mère d'empêcher qu’il ne fréquentât trop familièrement les en- fans d’un autre sexe, » Et plus bas : « Sa voix était uné basse-taille pleine et des plus fortes; on ne l’entendait pa ler qu'avec une sorte d'émotion et de surprise; sa force extraordinaire le rendait déjà propre aux travaux de la campagne ; à cinq ans il portait assez loin trois mesures de seigle , pesant 84 livres: à six ans et quelques moïs , il met: tait facilement sur ses épaules des fardeaux de 150 livres qu'il portait fort loin. » Mais ce fut à le terme de l’accrois- sement et du développement de cet enfant si précoce : loin de s'élever à la taille d’un géant , comme tout le monde s’y attendait , il ne tarda pas à devenir faible , contrefait ét presque imbécile. On peut donner pour pendant au cas precédént celui que Gaugiran: communiqua, en 1810, x lx-société dé Tou- louse.,.et qui est beaucoup moins connw, mais beaucoup plus remarquable, x cause du sexe de l'individu qui Pa cassa été recueilli par Lr Car, ibid. , 1744, p. 13. — Enfin le volümé ; 4 5 É à a RRR de l’année 1756 , p. 56, et celui de 1741; P. 27, renferment l'histoire d’un troisième. Les observations qu'on trouve dans ce dernier volume sont-dues à C.-L, Grorrnoy: ++ Dr: ACCROISSEMENT PRÉGOCE DE LA TAILLE. 199 présenté (1). Une jeune fille, âgée de cinq ans et trois mois ;’ Ch est en effet le sujet : à cet âge, elle était déjà haute de plus de trois pieds dix pouces , et il y avait plus de déux ans que la menstruation était établies Ses dents avaient déjà Été renouvelées, et son sein était volumineux. Vers l’époque où elle fut examinée par Gaugiran, elle avait éprouvé une Suppression de règles pendant deux mois , ei avait été par suite affectée de chlorose : on l'avait traitée avec un plein succès par la méthode ordinaire, en rappelant les règles: C'est, à une exception près (2), le seul cas authentique d’accroissement très-précoce et de puberté prématurée que: je onnaisse chez les femmes. Je me borneraïà citeren deux mots, d’après Planqué, am enfant de quatorze mois , déjà haut de quatre pieds; d’après P. Borelli,. un enfant d’un an et demi, dont la taille était presque celle d’un adulte; d’après Jaucourt, un enfant qui, amené à Londres à six ans, avait cinq pieds de: e Ê - & : 2 haut, et était presque aussi robuste et aussi gros qu'un _ homme fait; d’après Gerberon, un enfant de trois ans ct demi , haut de trois pieds , pubère , et remarquable par l'ex- ‘trême développement des poils qui couvraientson corps (5) ; (x) 1 est rapporté dans le Jourx, de méd: de Corvisart, t. XXE, p. 764 (2) Unautre.cas a-été Consigné par VazrisNert dans ses Oper. omn. t. I, p. 309, et dans le t. V de la Gameria di Minerva (rec. enrichi d’un grand nombre d’autres observations de cet illustre physiologiste). — Dans les autres cas de menstrüation précoce que possèdent les annales de la science, il ne parait pas qu’un oEteént général très-mar- qué ait coïncidé avec l'apparition Prématurée des règles. , (8) Pranque, Ziblioth., p. 460. — P. Bonrrrr, Hisr. er observ. SRET, obs, 47. — Dr JAUGOURT ; article Mains de la grande Ençyclo- Fee — GERBERON, Lettre sur un enfant prématuré 7 dans 16.Suppl. du OUrR. des savans, no du 15 février 1672, et dans la Collect. acad:, Î. T, P- 267. Le sujet de cette dernière observation était né avec de longs cheveux, ! ‘ ‘ a 4 D TE nn, EP 200 PART + II. LIVe Ie CHAP. II. ot, d’après M. Dupuytren, un autre enfant de trois ans et demi, pubère, très-robuste, pesant 57 livres, et ayant trois pieds et demi de haut. Chez ce dernier sujet , présenté en 1806 à la société médicale établie dans le sein de la Faculté de Paris , la puberté avait commencé à se montrer avant l’âge de deux ans. Enfin , parmi quelques autres enfants précoces , observés à diverses époques, je choisirai, pour en présenter l’histoire avec quelque développement, deux cas assez récens, ob- servés avec beaucoup de soin , l’un par Moreau de la Sarthe, et l’autre par feu Presle-Duplessis , ingénieux et savant mé- decin , enlevé aux sciences anatomiques dès le début d’fine carrière qu'il semblait destiné à parcourir avec succès et éclat. L'observation de Moreau a été rapportée avec beau- coup d’exactitude et de concision par M. Fournier, dans son savant article sur les cas rares (1), et je ne puis mieux faire que de citer textuellement cet article, en supprimant quelques détails d’un moindre intérêt, « Le jeune Leduc avait, à l’âge de dix ans , quatre pieds cinq pouces et demi. Observé à onze ans, il présente la même taille. Le corps et les membres sont très-gros et remarquables surtout par le volume et la saillie des muscles qui se dessinent fortement sous la peau, commeckez l'adulte dont Le moe d'organisation se rapproche le plus du tempérament athlétique. La tête est très-volumineuce , la physionomie calme, peu expressive, même un peu stupide; les passions à peine développées. Cet enfant pesait seize livres en naissant. Les premières dents ne poussèrent qu’à seize mois ; le testicule droit de- vint très-volumineux à trois ans : à six, cet enfant avait l’air d’un petit homme; il avait dès lors des signés caractéris- (x) Dice, des se. méd., t. IV, p. 202. D Le à AGGROISSEMENT PRÉCOCE DE LA TAILLE: 201. vaRes de puberté. Sa force était extraordinaire pour son “ges ses testicules étaient plus volumineux que ceux de l'homme le mieux partagé; des poils nombreux et forts Couvraient le pubis, une partie du venire, la poitrine et le Menton; la voix devint grave et voilée. À sept ans Leduc ft sa barbe : il était presque aussi grand et aussi fort qu’il l’est à onze : il pouvait conduire une charrue. L’accroisse- ment des testicules est maintenant excessif, et l’enfant ne peut marcher qu’en les relevant avec un suspensoir. La . dentition est telle qu’on la remarque chez un sujet ordi- naire de l’âge de quatorze ans : il croit même une dent de lait. Leduc est plutôt fait pour un travail long et pénible que pour la grande activité; sa peau est dure , épaisse , couverte. de taches jaunâtres et rugueuses, surtout au dos. » Le sujet de l’observation de M. Presle-Duplessis (1) , nommé Savin , était, au moment de sa naissance, d’un vo- lume ordinaire ; mais déjà l’ossification du crâne était trés- avancée, -et les fontanelles n’existaient plus. Jusqu'à dix- huit mois, il se fit remarquer seulement par son extrème . appétit et par la rapidité de son accroissement : mais , à cette époque , les symptômes de la puberté commencèrent à si mOMrÈE Peu à peu es mamelons se tuméfièrent, la. voix devint rauque et forte, les organes génitaux" prirent. plus de volume, et un duvet épais parut autour d'eux. En même temps les forces du jeune Savin avaient pris un ac. croissement très-marqué. À trois ans et un mois , époque : où il fut examiné par M. Duplessis , il avait trois pieds trois : pouces, et pesait quarante-neuf livres, Les dents étaient au nombre de vingt. Une barbe naissante surmontait déjà la lèvre supérieure; les muscles, très-développés, se dessi- (@) L'observation de M. Prssce-Durzessrs est consignée dans le Jui ; ; : : + Noti 1, compl, des se. méd., t. VIE, p. 277; Sous Île titre suivant : AVotce sur . . ETS 0 £ 3 T'UR enfant qui a donné des signes de puberté à l’âge de dix-huit mots, 202: 2 PART. He LIVe D CHAP, IL. naient fortement sous la peau , brune , d’un tissu serré, et déjà-un peu velue. Les traits de son visage élaïent rudes ; sa voix rauque et forte. Mais ce que le jeune Savin offrait de plus remarquable, c'était le volume de ses organes géni- taux , hors de proportion non-seulement avec son âge , mais même avec le volume de toutes les autres parties du corps. Le pénis avait-plus de trois pouces de long dans le repos , et cinq dans l'érection , qui était quelquefois suivie d’éja- culation : les testicules étaient aussi très-gros , quoiqu’un peu moins proportionnellement, et un poil épais et frisé entourail toutes ces parties. e Il est à ajouter que, d’aprèsles observations fort exactes de M. Duplessis , la tête était volumineuse, principalement dans la région du cervelet : remarque fort importante pour la célèbre doctrine de Gall sur les fonctions des divers or-- ganes encéphaliques, et qui la confirmerait dans-un de ses points capitaux , si d’autres faits nous montraient [à même concordance. entre le développement précoce des organes génitaux et celui du cervelet. Malheureusement , si l’on excepte Gall: lui-même , auquel on doit une observation amalogue (1), tous les auteurs ont décrit les cas qui se sont offerts à eux avec trop peu de soi et de précision pour qu’il soit possible d’en déduire aucune conséquence. Dans la plu- part de leurs notices , il n’est même nullement question du crâne, et l’on trouve seulement dans une ou deux descrip- tions plus exactes que les autres, cette remarque vague et tout-àh-fait insuffisante , que la tête était très-grosse, Au reste, d’après la doctrine même de Gall, on ne doit pas s'attendre à ce que tous les enfans remarquables par leur accroissement et par leur puberté précoces présentent un développement plus qu’ordinaire dans la portion cérébel- (1) Anatomie et plorsiol, du syst, nerveux, t. XX, p. 99. * AGCROISSEMENT PRÉCOCE DE ÉA TAILLE. 209 leuse de l’encéphale : car des enfants , prématurément pu- bères, peuvent n’éprouver aucuns désirs vénériens , de ; 3 même qu’on à vu d’autres sujets impubères , et ne présen - . tant rien de particulier dans Fétat. de leurs organes géni- taux, tourmentés de désirs très-ardents (1). Je terminerai ce chapitre en disant quelques mots des S anomalies par augmentation de volume, que peut présenter le fœtus : anomalies très-analogues aux précédentes, mais beaucoup moins remarquables et très-généralement con- _ nues. Presque tous les traités de l’art des accouchements (2) donnent même sur ce sujet peu intéressant en théorie, mais assez importaut pour la pratique, toutes les notions nécessaires , et ils les ont rendues depuis long-temps tout- à-fait vulgaires. 11 me suffira donc de dire ici que l’on voit quelquefois des fœtus à terme de 20, 21, 22 pouces, et qu’on en a même vu, si l’on en croit des observations , à la vérité moins authentiques , de 24 et jusqu’à 25, au lieu d’un pied et demi : dimension que l’on doit considérer _ Comme normale, d’après les résultais qu’on a déduits, à la Maternité, des relevés et de la comparaison statistique de plusieurs milliers de vas. (x) Outre les SuYrages précédemment cités, on. peut encore con: sulter sur les enfans remarqualiles par la précocité de leur acéroissé- ment : ÂLDROYANDE, Monstr, historiæ., p. Go. — Lacamras , Queæstiones medico-legales, lib. V.— Azwoxv et Diwxss , Some: account of the gi gantie Boy at Wilingham, dans les Pailos, Trans., t. XLIIL, n° 479; p.249. — Facès D CHaZELLES, dans l’anc. Journ. dé méd., t. X, p- 57- (2) Voyez, outre ces difiérens ouvrages , le savant mémoire à M. Ducs, Sur les obstacles apportés à l'accouchement par Lt mauvaise conformation du fætus, dans les Mém. de } Acad. de méd.,.t. E PART. II, LIVoe Je CHAP, III, CHAPITRE III. DES VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE CHEZ LES ANIMAUX ET DANS LES RACES HUMAINES. Des variations héréditaires de la taille dans leurs rapports avec les anomalies individuelles de la taille. — Variations actuelles de la taille chez les animaux sauvages, chez les animaux domestiques et dans les races humaines. — Faits généraux sur ces variations el Sur leurs causes. — Distribution géographique des races hu- maines remarquables par la petitesse de leur taille ou par leur haute stature. — De la taille de l’homme dans les temps anciens, L’uisrorre des anomalies individuelles de la taille nous conduit naturellement à celle des variations de la taille dans les races, l’un des sujets les plus vastes et les plus compli- qués, en même temps que lun des plus importans de la phi- losophie naturelle. Présenter dans tout leur jour les faits innombrables qui s’y rapportent , remonter de ces faits par- ticuliers à leurs causes et à leurs lois, puis, de ces sommilés de la science dans l’ordre philosophique , redescendre aux applications pratiques , tel est le triple but où doivent tendre ceux qui ambitionnent de traiter dans toute son étendue celte belle et immense question. Il est à peine nécessaire de dire que le Sujet spécial et le plan de cet -ouvrage me défendent d'aborder une telle entreprise : néanmoins je dois chercher à compléter l’histoire des géants et des nains en présentant un apercu des faits les plus remarquables qu'offre l'étude des variations de la taille dans les races humaines et chez les animaux, * VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 209 SI. Remarques générales sur Les variations héréditaires de la taille, considérées dans leurs rapports avec les anomalies individuelles. ë | {résulte des faits présentés dans les chapitres précédents que les divers individus d’une même race peuvent être, sous le point de vue de leur taille , rapportés à trois groupes : lesuns , en très-grand nombre , ayant la même taille , ou du moins différant peu par leurs dimensions ; d’autres , en très- petit nombre, au contraire , beaucoup plus petits ou beau- coup plus grands. Les premiers sont les individus de taille ordinaire; les seconds, les nains; les derniers, les géants. En d’autres termes, tous les individus d’une même race comparés entre eux quant à leur taille, peuvent être ra- menés à trois types : le type normal, le type anomal par défaut ou arrêt général de développement ; et le type ano- mal par excès. La taille ordinaire ou normale d’une race est nécessaire- ment la taille moyenne de cette race, ou du moins elle en est si peu différente qu'il n’y a aucun inconvénient à prendre “Ici G 7. Ps U . CS 0 ici l’une pour l’autre. En effet, les individus qui sont très- petits ou trés-grands sont infiniment peu nombreux par rapport aux Imdividus qui présentent la taille normale de leur race; et, en outre, la différence en moins que don- nent les uns, se compense et s’annulle plus ou moins exac- tement par la différence en plus que donnent les autres. Ce que je viens de dire des divers individus d’une même race, je puis le dire aussi des diverses races d’une même Espèce. ; En effet , une race, sous un point de vue général et phi- losophique , est exactement, par rapport au type spécifi- que, Ce qu'est un individu par rapport au type de sa race ; , EE ca 206 … PART, IT, LIV, Le CHAP, 4If. et la raison de cette analogie est facile à déduire des con- sidérations suivantes, Une race est une collection d'individus en réalité plus ou moins différens les uns des autres , mais que , dans tous nos raisonnemens , nous ramenons sans difficulté comme sans inconvénient à l'identité ; où même à l'unité. En effet, prendre la taille moyenne d’une race , Cest véritablement réduire par la pensée cette race tout entière à un éeul individu de taille moyenne, qui en devient pour-noùs le ‘ type ou , si l’on veut , le représentant, De [à se déduit na- turellement la possibilité de comparer entre elles les di: verses races d’une même espèce comme on compare les divers individus d’une même race , et de raisonner et con- clure à l'égard des premières comme à l’égard des seconds. Ilest d’ailleurs facile de concevoir qu'ilexiste éntre les di- verses races d’une même espèce les mêmes rapports qu’entre les divers individus d’une même race. Qu'un certain nombre d'individus soient supposés donner naissance à autant de races qui en conservent les caractères, n’est. il pas évident que-les rapports qui existaient entre les types primitifs sub- sisteront ‘entre toutes ces races , quand même quelques individus viendraient à être modifiés , les uns dans un sens, les autres dans un autre? Or comme dans toute race ou va- riélé circonscrite dans des limites vraiment naturelles () il y a toujours eu nécessairement un premier individu ayant en propre les caractèrés qui depuis sont devenus COMMUNS à un grand nombre d'autres, nous pouvons tou- jours Considérer une race où une variété comme représen - (1) J'entends par race une collection d'individus généralement très- semblables entre eux, et ayant une origine commune. Les zoologistes et les agronoïes lui donnent souvent un sens beaucoup ‘plus étendu, et ils distinguent alors des sous-races dans les races et. des variétés dans les sous-races. proprement dites ; VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 207 FAaé un seul individu, comme en étant, pour ainsi dire, la Gonlinuation , le développement. C'est à ce premier indi- Vidu que nous devons rapporter par la pensée la race tout entière; et cé sont véritablement ses caractères que nous relrouvons , au moins d’une manière approximative, lors- que nous prenons la moyenne entre ceux de tous ses des- cendans, + Comme la taille normale d’une race est sa taille moyenne, c’est-à-dire, la moyenne de la taille de tous les individus qui lui appartiennent , la taille moyenne d’une espèce peut être prise pour sa taille normale; car on la trouve toujours ou exactement ou presque exactement dans la plapart des races. | er. De même, les races dont la taille s'élève beancoup au - dessus de la taille moyenne de l'espèce , où lui reste très- inférieure , peuvent être considérées comme des races ano- males par excès ou par défaut de développement ; ou , pour nous servir d’une expression déjà adoptée par quelques au- leurs ; comme des races géantes et des races naines. Les variations de la taille dans les races peuvent être étu- _— k ous deux points de vue. En effet , ‘si nous nous bor- nons à CoMparer entre elles les diverses races aajourd’hui Lt > l'observation nous révèle un premier ordre de En plus où moins prononcées , plus où moins re- marquables : c’est un résultat connu de chacun par l’expé- rience journalière, puisque l'examen, même saserficiel ét incomplet , des animaux domestiques d’un seul pays , suffit pour en donner la preuve. Mais, après ce premier résultat obtenu , nous pouvons étendre le cercle de nos comparai- Sons, et rapprocher par la pensée les races aujourdibui “ivantes , soit de leurs ancêtres ou même de leurs souches Primilives , lorsqu'il nous est possible de les connaître ; soit des autres races des mêmes espèces qui pourratent être EE 203 PART, Il. LIY. I. CHAP, III éteintes aujourd’hui. Les secours de l’abservation ne sull- sent pas pour apprécier ce second ordre de différences; qu’une comparaison entre le présent et le passé peut seule révéler; mais d’autres méthodes d'investigation peuvent ici suppléer l’observation d’une manière plus où moins com- plète. C’est seulement en étudiant sous ce double point de vue les variations héréditaires de la taille qu’il devient possible de s’en faire une idée ecte, et de résoudre une grave ques- tion, liée d’une manière intime à notre sujet : ces variations , que nous appelons anomalies par rapport à l’état présent des choses, sont-elles aussi de véritables anomalies par rapport aux caractères primitifs des êtres qui les présentent? ou, en d’autres termes, les conditions qui se trouvent aujour- d’huï les plus constantes , les plus universellement répan- dues «dans l'espèce, les conditions du type spécifique actuel, sont-elles réellement celles du type spécifique pri- mitif ? L'importance théorique, et surtout la difficulté de cette question, paraissent avoir échappé à un grand nombre d’aatears, qui, sans avoir examiné le problème, sans même l'avoir posé d’une manière précise , ont cru pouvoir le con- sidérer comme résolu. En effet, ils n’ont pas hésité à rap- porter à des causes de même ordre les variations extrêmes de la taille dans les races humaines er chez les animaux domestiques, et les anomalies individuelles qui caractéri- sent les géants et les nains; et ils ont cru jeter beaucoup de lumière sur leur sujet en réunissant dans leurs consi- | dérations l’histoire des unes et celles des autres, sans tou- | tefois s'être demandé comment et jusqu’à quel point elles | poûvaient être analogues. "7 Cette question vaut cependant bien la peine d’être exa- minée, Nous voyons bien qu’un nain et un géant sont des 2 VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 209 individus dont la taille, par des causes quelconques, a été diminuée ou augmentée ; mais la diminution, l’augmen- ation sont-elles également el toujours évidentes pour es plus petites et les plus grandes races d'une espèce ? N'est-il pas possible que les caractères de l'espèce se soient eux-mêmes modifiés , et que le type primitif se retrouve, non pas dans celte multitude de races de taille moyenre qui forment aujourd’hui la grande majorité de l'espèce, Mais dans ces quelques races très-grandes ou très-petites que l’on appelle géantes ou naines ? Ne peut-on même con- cevoir la possibilité qu’une espèce tout enlière se soit tel- lement accrue ou aît tellement diminué que les plus petites des races aujourd’hui vivantes soient des anomalies par excès, eu égard au type primitif, ou les plus grandes, des races naines, et.que nous n’ayons plus aujourd’hui sous les veux que des déviations d’un type présentement perdu ? Ces questions, trop importantes pour que je puisse ici les Passer sous silence, sont surtout irop compliquées pour que je croie pouvoir, à l'exemple de plusieurs auteurs , fonder sur quelques faits dont la valeur est iidéterminée, et pour ainsi dire préjuger Jeur solution. Je les traiterai donc, jrs d’une Manière aussi succincte que possible, lorsque j'aurai présenté un aperçu des faits les plus remar- quables que présentent les variations de la taille, considé- rées seulement dans l'ordre actuel] chez l’homme et les ani- maux. SIT. Variations actuelles de la taille chez les animaux sauvages Sans entrer ici dans l’examen de Ia grande question ce l'influence de la domesticité sur l’organisation des êtres , il est évident que les animaux sauvages sont soumis à l’action € Causes modificatrices beaucoup moins nombreuses et I, 14 rer Sc — rs à à 210 PART, I LIV, TCHAD. TT. beaucoup Moins puissantes que celles qui agissent sur les animaux domestiques : aussi la taille des premiers nè pré- sente-t-elle que des variations peu fréquentes et renfermées toujours dans d’étroites limites. Gela est si vrai qu'on u6 connaît même, dans une espèce sauvage, presque aucu exemple d'individus assez grands pour mériter le nom de géants ou de nains, dans Îe sens que l’on attache ordinai- rement à ces mois. | | Ainsi, dans une espèce sauvage, la prèsque totalité des individus rentrent, sous le rapport de leur taille, dans le type normal ; encore est-il à remarquer que le petit nombre de ceux qui font exception, ne présentent que des diffé- rences peu prononcées et peu remarquables. De plus, les individus de taille ordinaire et ceux qui sont. plus grands ou plus petits, se ressemblent ordinairement par tous les détails de leur organisation; et le plus sonvent il s'opère entre les uns et les autres, des croisements tendant à faire disparaître des anomalies qui ne sont véritablement que des accidents individuels , €t, par conséquent, à ra- mener l'espèce à l’unité de caractère. Ainsi chez l'ours po- laire , Si célèbre et si redouté dans les pays les plus sépten- trionaux de notre hémisphère, la taille présente, suivant les individus, des différences qui s'étendent fréquemment jusqu’à un pied et demi et même davantage : mais les plus grands et les plus petits peuvent se rencontrer dans les mêmes lieux, ont les mêmes mœurs, etil n’y a aucun doute que ces différences de taille, bien loin de caractériser des races , ne Soient dues, sauf quelques exceptions, à des causes purement individuelles, par exemple, à une ma- ladie survenue dans le premier âge, ou bien à une disette où à une abondance extrême de nourriture pendant la pé- riode d’accroissement. Je citerai uh second exemple pris parmi les animaux de notre pays. Les taupes blanches, qui Î d'individus irès-semblables entre eux. ri « 4 . D trnA Ü # VARIATIONS HÉRÉDIFAIRES DE LA TAILLE. | Si ne forment certainement ni une espèce ni même une race particulière ; sont presque toujours , lorsqu'elles sont par- venues à l’âge adulte, plus grandes que les taupes de cou- leur ordinaire : ce qui dépend de ce que la même ,disposi- lion organique individuelle; et,, si je puis me servir ici dé Céileex pression empruntée à la physiologie de l'homme , le même tempérament qui tend.à produire lalbinisme (le tempérament lymphatique) , tendaussi à favoriser J'accrois- sement extrême de la taille, 21 7 7. _ Les espèces sauvages ne présentent donc point ordinai- rement, sous le rapport de leurs dimensions, des variétés. à la fois très-distinctes.et constantes : en d’autres termes , on ne peut ordinairement reconvuaître dans une «espèce e : r à É sauvage qu'uneseule race, composée.presque uniquement È : “ 1 PRE. * Plusieurs faits contraires à ce principe général peuvent tependant être signalés, C’est ainsi que le renard.et surtout | le loup sont plus grands dans le uord de l’Europe que Aans le:sud+-c’est-encore ainsi que des lions de l'Atlas. surpassent sensiblement par leur taille ceux du Sénégal. de pourrais citer plusieurs autres faits -dé même.ordre- parmi les mam- miféres, les repliles ec. , et même parmi les oiseaux, quoique dans »cetie classe d'animaux Ja taille-des espèces _soit généralement plus constante que dans aucune autre, Mais les éxemples.que j'aieités suffisent pour établir que l'existence, même dans-une espèce sauvage, de plusieurs Variétés conslantes ou races distinctes , si elle n’est pas.or- dinaire, est du moins possible, et s’observe quelquefois, d’ajouterai ; en terminant, à ces remarques sur les varia- ions de. la taille dans les races, quelques propositions Sommaires suv-les principales variations de-là taille .CODsI- dérées d’une, manière-générale dans les espèces les genres, lesordres .etimème Ja elasse tout entière des mammifères : i | À 212 : PART. Il. LIV. I. CHAP. IIT. ‘animaux sur lesquels notre attention doit surtout se porter ici, soit à cause de leurs rapports intimes avec l’homme , soit surtout en raison du grand nombre d'espèces qui ontété, parmi eux, réduites à l’état de domesticité. Ces proposi- tions sont d’ailleurs , pour la plupart, applicables aux autres classes du règne animal, et principalement aux autres classes supérieures , ainsi que je le démontre dans le mé- moire, encore inédit, auquel j’emprunte cet aperçu suc- cinct des variations générales de la taille : 1° Parnni les animaux sauvages ; les variations de la «aille sont ordinairement renfermées dans d’étroites li- mites, non-seulement entre les divers individus d’üne même espèce, ce que je viens d'établir, et ce qui est géné- ralement connu, mais même entre les diverses espèces d’un méme genre. On peut même ajouter que, lorsque des espèces , très-différentes par leurs dimensions , se trouvent réunies dans un même genre, un examen altentif-fait presque toujours découvrir entre elles des différences plus ou moins remarquables , non-seulement dans la couleur, mais même dans la conformation de quelques-uns des or- ganés dont les conditions d’existence fournissent ordinaire- ment les caractères génériques. Ainsi, sauf un très-petit nombre d’exceptions dont il est facile de se rendre compte, totites les fois que deux ou plusieurs espèces se ressemblent parfaitement par leurs caractères génériques, leur taille est où la même on très-peu différente. : 2° Tout le monde sait que les mammifères qui vivent dans la mer, ou Les cétacés , sont les plus grands de tous ; mais ce n’est là qu'un fait particulier qui rentre dans un autre fait beaucoup plus général , et par conséquent beau- _ coup plus digne d'attention, Ce fait général pent être énoncé, de la manière suivante : Toutes les espèces qui habitent au sein des eaux, Ou y passent une partie de leur vie, par- bé > x D ur cg ” FU 2 — . ” qe NE VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 219 viennent } une grande taille, comparativement avec les autres que l'accroissement de leurs dimensions soit en raison directe de la durée de leur séjour dans leau(x). si 6° Les genrèés qui vivent sur les arbres ou qui sont “on nisés pour le vol , ces derniers surtout , n’atteignent Jamais au contraire que des dimensions peu considérables. Ge fait, 4u'il serait facile de déduire de considérations a priori , Est généralement connu, et ne mérite pas dé nous arrêter. 4° Entre ces derniers genres , qui sont jusqu’à un certain point des habitans de l'air, et les mammifères aquatiques, se trouvent placés les genres qui vivent à la surface du sol ; et que l’on peut nommer par excellence les mammifères terrestres. La plupart sont de taille moyenne, c’est-à-dire, moindres que les genres aquatiques, plus grands que ceux qui volent ou vivent sur les arbres. e * 9° D’après leur genre de nourriture , les mammifères qui (1) Cette proposition , que j'émets ici pour la première fois , me semble une généralité assez infportante pour que je ne puisse me borner à l’exposer sans citer au moins quelques-uns des faits les plus PATES qui lui servent de base. Je le ferai donc en peu de mots. Ainsi je rappellerai qu'aucun carnassier terrestre n’approche de la D OUR Phoque à trompe et de plusieurs autres am- Phibies. Dans le groupe si nombreux des mustela de Linné, les espèces aquatiques , les loutres, sont beaucoup plus grandes que toutes les autres ; et parmi elles on peut même remarquer que la saricovienne et surtout la loutre de mer, fssentiellement aquatiques, sont aussi celles qui atteignent les plus Srandes dimensions. Parmi les rongeurs, les mêmes rapports se prés. “entent : l’ondatra, les hydromys, le mMyopotame, le cabiai et les “aslors surtout, sont remarquables à la fois par leur grande taille et Par leurs habitudes aquatiques. Enfin, dans le sous-ordre des insec- tVores et mé S : rh È : RE À T'mème, parmi celles-ci, des espèces aquatiques comparées aux es PeCes terrestres. | ÿ __—— - re, ce es animaux de la même famille ; et. il semble même | celles de toutes les espèces qui sont le plus » il en est encore ainsi des desmans comparés aux musaraignes, | D éme 214 PART. il. LIV,. I. CHAP, TI, vivent à terre où sur les arbres, peuvent être rapportés à quatre groupes principaux, les herbivores qui vivent prin- cipalement de petits végétaux et de feuilles, les frugivores qui vivent de fruits et aussi de racines , les insectivores et lés carnivores: Les premiers sont, en général ; les plus vo- lumincüx de tous; viennent ensuile les carnivores; puis les frugivores qui sont tous de taille moyenne : les plus petits de tous sont les insectivores. Or si l’on réfléchit à la masse immense de végétaux hérbacés et de parties foliacées qui se trouvent répandus à la surface du globe, et que l’on compare d’une manière générale le volume des êtres dont se Tépaissent ordinairement les carnivores, à celui des fruits qui nourrissent les frugivores et des espèces dont les insec- tivores font leur: proie , on arrive à ce résultat remarqua- ble qu’il serait d’ailleurs possible d'obtenir a priort : les animaux les plus volumineux se nourrissent de substances que la nature leur offre presque partoat en abondance ; et parmi les autres , la taille est généralement proportionnelle au volume des animaux ot des portions de plantes dont la conformation de leurs organes digestifs les appelle à se nourrir : d'où il suit qu’il existe un rapport de parfaite coor- dination entre la quantité de nourriture nécessaire aux ani- maux , et celle qui leur est offerte par la nature. G° Parmi les mammifères ailés, de semblables rapports se présentent avec non moins d’évidence. Les plus petites espèces se nourrissent toutes d'insectes ; les plus grandes, qui elles-mêmes ont une taille peu considérables, sont frugivores. Il n’y a parmi elles aucune espèce esseniielle- ment herbivore où carnivore , de méme qu'il n’y en a au- cune dont les dinensions soient très-considérables. 7° Quant aux mammifères marins, rien d’analogue ne peut être établi à leur, égard : car les baleines, les plus VARTATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 215 grands de tous les animaux, se nourrissent de mollusques et de très- -petits poissons. 8 Tous les mammifères de grande taille habitent les Continens , les grandes iles et les îles pen étendues, mais 'approchées a continent, On a remarqué en effet depuis long. temps.que les iles très-petites ou isolées, ou ne con- tiennent que des espèces de pelite taille qui même y sont Peu. nombreuses, ou sont absolument privées de mammi- fères, De même parmi les animaux aquatiques , les espèces Marines sont les plus grandes de toutes , ainsi qu’on l’a vu. La nature a donc partout proportionné la taille des mam. mifères à l’étendue des lieux qui doivent les recevoir, ré- servant les grandes espèces pour les mers, les grandes îles et les continens, et les petites, pour les rivières et les iles peu étendues. 9° Les mammifères terrestres qui vivent sur les monta- gnes . atteignent le plus ordinairement des dimensions Moins D LL. que ceux des plaines , et surtout ceux des lisières des grands déserts. C’est ce qui a déjà élé re- marqué, par M. Virey (1 1) et quelques autres auteurs , et ce qu'on peut en effet établir d’une manière assez générale, soit en comparant entre elles des espèces congénères , : comme l'yack avec les bœufs sauvages qui vivent dans les plaines , soit surtout en » approchant entre eux des genres voisins, comme les mouflons des bœufs, et les Las des chameaux. Cependant des rapports inverses se présentent à l'égard de quelques genres et surtout de quelques espèces, et ment des exceptions dont il est souvent. difficile ou Même impossible de se rendre compte. 10° Buffon (2) a remarqué que les animaux _ améri- ) Article Se du Dictionnaire des sciences médie ales. (2) Voyez, dans le tome EX de l'Histoire yaturelle , le discours SUE sa Ai : 4 s FHRqng Cominuns aux deux continels. a D éd ee 2106 _ PART. I, LIV, L CHAP. IT. cains sont généralement d’une taille moins considérable que ceux qui leur correspondent dans l’ancien monde. Quelques exceptions peuvent, il est vrai, être signalées ; mais elles sont peu nombreuses. Ce fait rentre comme cas particulier dans la proposition générale que j'ai énoncée: ; plus haut; savoir, qu'il existe un rapport entre la taille | des animaux et l’élendue des lieux destinés à les recevoir | ‘En effet, chacune des deux vastes régions que l’on com- prend sous le nom d'Amérique, équivaut à peu près à la moitié de l'Afrique ou de lAsie, et l’on ne trouve dans l’une et dans l’autre Amérique, mais principalement dans celle du sud, plus isolée des autres grandes terres du globe, que des espèces généralement inférieures à celles de l’Afrique et de l'Asie. = On peut remarquer d’un autre côté que la Nouvelle-Hol- lande, très-isolée comme l'Amérique du sud, et environ une fois moins étendue qu’elle, ne renferme que des ani- maux d’une taille bien inférieure à ceux qui peaplent cette dernière région. : 11°. Les mammifères de l’hémisphère austral sont, en général, moins grands que ceux de l’hémisphère boréal. 12°, Parmi les mammifères ailés, les espèces intertropi- cales sont les plus grandes , et l’on voit, dans l'hémisphère boréal, leurs dimensions décroître à mesure qu’on s’ap- proche du nord. Les mêmes rapports ont lieu, quoiqué d’une manière beaucoup moins constante, pour les animaux grimpeurs et pour plusieurs groupes de mammifères ter- restres parmi les insectivores et les frugivores. Mais il est aussi un grand nombre de familles parmi les herbivores et surtout parmi les carnassiers , qui présentent les rapports inverses , et qui deviennent plus grands à me- sure que l’on s'approche de la zône glaciale; et cela est souvent également vrai soit que l'on rapproche des espèces LEE VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 217 congénères , soit que l’on compare des individus de même ; espèce, On ne connaît point au contraire (au moins dans 4 hémisphère boréal ), de mammifères qui, ayant leurs plus grands individus ou leurs plus grandes espèces dans les climats tempérés, présentent une taille de plus en plus restreinte à mesure qu'on se rapproche de l'équateur ou du pôle. Quant aux espèces marines , on en trouve de très- , grandes dans toutes les mers, et principalement dans celles du nord. 13°, Ainsi la plupart des grands mammifères habitent les contrées les plus chaudes du globe; d’autres, mais en moins grand nombre, peuplent les régions froides , et se portent presque jusqu'aux limites au delà desquelles l’abais- sement extrême de la température rend impossible toute végétation et toute vie; mais aucune famille n’a ses plus ! nas grandes espèces dans les climats tempérés : résultat direc-/ tement inverse de celui qui est universellement admis , si Von en croit cette phrase d’un auteur déjà cité : « Il est gé- » néralement reconnu que le froid très- vif comme une cha- » leur sèche s'opposent au développement complet de la » taille chez toutes Les créatures , tandis qu’une chaleur douce » ou tempérée et humide la favorise considérablement. » Tels sont les résultats principaux que j'ai pu déduire d’un examen attentif des variations de la taille , considérées sous un point de vue général, chez les animaux sauvages. Il sera les deux paragraphes suivants , que, parmi ces résultats , un _petit nombre seulement sont applicables aux espèces do- mestiques et aux races humaines, dans lesquelles les va - iations de la taille se font suivant d’autres rapports , et Par Conséquent sous d’autres influences. Quelques auteurs, qui . Ont cru pouvoir conclure des animaux sauvages aux anl- Maux domestiques et à l’homme , et réciproquement, ont facile de reconnaître , par les faits que je vais exposer dans ce 218 PARTS II LIV. l CHAP, NL. donc dû se tromper fréquemment; et c’est en effet une erreur de cette nature que l’on peut reprocher à l’auteur de la phrase , beaucoup trop générale, que je viens de citer. IT. F’ariations actuelles de la taille chez les animaux domestiques. Sous le rapport de leur taille, les animaux domestiques présentent de nombreuses et Fe -remarquables variations , qui , le plus souvent, appartiennent à un très grand nombre d'individus, se transmettent d’une manière régulière et continue par voie de génération , et caractérisent des races. I y a donc véritablement parmi eux des races géantes et des races naiñes, comme il peut F avoir des STAR Ne géants et des individus nains. Les limites des variations de la taille sont loin d’être les .mêmes dans toutes les espèces domestiques. On conçoit très bien que les animaux sur lesquels Fhomme a étendu son empire le plus anciennement et de la manière la plus complèle , doivent, sous le rapport de leur taille comme sous tous les autres : présenter des variations plus nom- breuses et plus remarquables que ceux qu’il a soumis à sa domiuation seulement depuis un petit nombre de siècles, où qui ne sont qu’à demi domestiques. L'apercu rapid. que je vais présenter sur les principales variations de la taille dans les espèces domestiques , mon- trera en effet combien est grande la puissance d'action de cette première cause; mais il fera voir aussi qu’on se trom- perail beaucoup si l’on voulait la faire entrer seule en ligne de compte. On remarquera en effet que le nombre et l’ see due des variations dans une espèce, NE son£ pas toujours en raison de la durée.et du degré de l'influence que l’homme a exercée sur elle. : ?! VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE, 219 % à è Mammifères carnassiers. Parmi les mammifères carnassiers, trois espèces sont aujourd’hui réduites en domesticité, le chien, le chat et le furet, | | Le chien est, après l’homme , celui de tous les êtres qui est le plus universellement répandu à la surface du globe : on le trouve dans les pays les plas chauds comme dans les pays les plus froids : il existait en Amérique et dans les îles de la mer du Sud avant leur découverte. Les chiens des peuples restés encore à l’état sauvage on eux-mêmes conservé les caractères du type sauvage : leur physionomie, leur allure , leurs formes sont celles du loup et du chacal (1), / Chez les nations civilisées, l'espèce du chien présente , au contraire, un grand nombre de races, dont la plupart dif- férent tellement du type sauvage qu'on re pourrait éviter, si l'on voulait leur appliquer les règles ordinaires de la zoologie, de les considérer cômme formant, non-seule- ment des éspèces, mais même des genres distinets. , a a donc suivi l’homme par toute la terre : il £ est modifié pour tous les climats, comme pour toutes les habitudes que notre espèce lui a imposées. Aussi nul ani- EE rapport de sa taille comme sous ——. Fes. d'aussi remarquables modifications. On st jee d’après le tablèau suivant, où j'indique les dimen- sions des principales races de eRGaS : d’après des mesures prises par Daubenton ou par moi-même. s (1) Je crois même pouvoir établir qu’on trouve généralement le Chien d'autant plus rapproché de son type sauyage qu'on l'étudie Chez des peuples plus voisins eux-mêmes de Pétat primitif, ou, ce ŒU revient au même, que l'étendue des modifications qu’à subies le chien > que son degré de domestication, si \'on peut parler ainsi, est Presque partout-proportionnel au degré de civilisation dé Phones PARTS IL LIV. L CHAP, Il, ; - LONGUEUR HAUTEUR NOMS DES RACES. (non comprise | DU TRAIN la queue ). DE DEVANT. $ pieds, pouces. lignes pieds. pouces. lignes. Grand chien de Montagne. | 4 4 : Dogue de forte race. . 4 Grand danois. I Chien de Terre-Neuve. 1 Grand lévrier Mâtin. Chien des TA TES Chien courant. Dogue de moyenne race. Basset à jambes torses. . . Darpét, 2213. Braque de Bengale. Chien marron de la Nou- velle-Hollande. Chien de berger. Lévrier de moyenne race. Lévrier de petite race. Petit danois, . . . . Épagneul de petite jailles € D ei ei bé bi ei N ND N ® D D D D D D © © © © © 2 CA Dot bd + OS © ei li æ ND N MIE OO RO MONO CO » D Go OÙ De or Ÿ it La taille ordinaire du chien est, comme on le voit, de deux pieds et demi enviren , et se trouve ainsi intermé - diaire entre celle du loup , d’une part, et celle du chacal et du renard de l’autre, | Il est à remarquer qu’il existe souvent, parmi les chiens, des différences de taille très-considérables entre des races extrêmement voisines par leur organisation , comme entire le grand et le petit lévrier, le grand et le petit danois , etc. Ge fait est la plus forte preuve que Jon puisse écaer: pour l À À 6 Ë ! { \ VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 291 établir, sans entrer dans la question encore irrésolue et Peut-être insoluble de l’unité spécifique des diverses races de chien, que leurs variations de taille , prises dans leurs limites extrêmes , sont, au moins en partie, de véritables | anomalies, non-seulement par rapport à l’ordre normal | actuel, mais même par rapport au type spécifique primitif. } En effet , que tous les chiens domestiques descendent uni= quement du loup, du chacal, du renard ou de tout autre canis, où qu'ils soient des races bâtardes nées du croise- ment de deux ou de plusieurs de ces espèces, on ne pourra |. guère se refuser à admettre que deux variétés , très-diffé- / rentes par leur taille, mais entièrement semblables p arleur organisation, aient une origine commune. ia # Au reste, l'impossibilité de rapporter avec certitude les races domestiques à leur typeprimitif, est la meilleure preuve _ de la nécessité de prendre pour type normal le type le plus : Constant dans l'espèce, type dont nous pouvons toujours déterminer les conditions, et non le type primitif, auquel ; le plus souvent , nous n’avons aucun moyen de remonter. Cette remarque , que je présente à l’occasion des chiens., est applicable à presque tous les autres animaux domesti- ques, et, par exemple, au furet et au chatlui-même. En effet, les naturalistes n’ont aucune donnée certaine sur N Pr …_ FÉ l’origne du premier, et il est au moins douteux que tous les chats domestiques descendent du chat sauvage d'Eu- rope. pr sen so Ces deux carnassiers ne présentent d’ailleurs rien de re- marquable quant aux vVarlalions de leur taille. Le chat lui-_ . Même, quoique réduit en domesticité dès les temps les plus anciens , ainsi que M. Dureau de La Malle l’a établi sur un grand nombre de preuves (1) ; ne diffère pas ou ne diffère (1) Annales des sciences naturelles , t XVII, p. 165. 299 PART. Il. LIV. Je CHAP. II, qu’à peine par ses dimensions , soit du chat sauvage d'Eu- rope, soit des autres espèces africaines et asiatiques parmi lesquelles on peut également chercher son type primitif. Il est vrai que le chat, quoique habitant de nos maisons, n’est guère qu’à demi domestique ;.presque toujours il a conservé quelque chose de ses habitudes de l’état sauvage; il vieui et.se retire quandil lui plait; il veut à part de son maître; il est resté libre. Mammifères rongeurs et herbivores. Je ne m’arréterai pas sur les deux seuls rongeurs qui soient réduits en domesticité : le lapin et le cochon d'Inde, Leur'taille, sensiblement plus grande que celle de leurs types primitifs. le lapin sauvage et l’apéréa , varie peu dans - leurs diversesraces. Le cochon, quoique soumis très-anciennement et d’une manière complète à la domination de l'homme, conserve aussi généralement la même taille. Il à subi des modifica- tions remarquables , mais qui portent principalement sur ses formes et sur ses parties tégumentaires. À la vérité, il existe quelques races beaucoup plus petites que le cochon commun, qui lui-même est un peu inférieur au sanglier, son iypeprimitif : : téls sont les cochons de Siam et de Chine, du/Gap.et des iles de la mer du Sud, etc.; ‘mais il est peu vraisemblable que ces races de petite taille descendent du sanglier ordinaire. ER communauté d’origine des diverses races de chevaux 7 mieux Gonstatée; et ce fait est d’ autant plus imnortant qu ’aucune-espèce, le chien excepté, n'offre un plus grand ‘nombre de variétés, On a distingué; plus de trente races de chevaux, très-différentes par leur taille, leurs formes et la nature de leur. pelage ;:et:la plupart de.ces races compren- À LU Î VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 23 LE ve: F Ù A L2 « 2x + o » _. nent elles-mêmes plusieurs sous-races ou variétés secon- daives, La taille la plus ordinaire dans l'espèce est de Quatre pieds et demi à quatre pieds dix pouces de hauteur au garrot ; mais quelques-unes, par exemple une $ous- race de Frise, dépassent de beaucoup ces diménsions. D’antres races, au contraire, sont loin de les atteindre. Les chevaux corses et camargues n’ont guère que quatre pouces un quart. La race galloise commune, et surtout les chevaux de l’ile d’Ouessant , sont ordiviairement d’une taille inférieure encore. Enfin ‘il existe même en Laponie uné race qui n’a que trois pieds environ c’est à elle qu’appar- tenäient deux chevaux amenés à Paris il y a quelques an- nées , et qui ont excité assez vivement la curiosité publique. En : 824 , époque à laquelle j’eus occasion de les examiner, ils étaient presque tout-à fait adultes , à en juger par leurs | dénts, et avaient au garrot, l’un 89 pouces,-et l’autre 33 à seulement : c’est, à quelques pouces près, la taille du: . Srand chien de montagnes ou du dogue de forte race. à L'äne-présente aussi un assez rand nombre de variétés. En Arabie ; en Égypte: en Perse et dans tous les pays où il est soigné et nourri aussi bien que le cheval, il le cède à peine à ce dernier en grandeur, en force , en beauté : dans la plus grande partie de l'Europe, principalement dans les “contrées froides, il est petit et mal fait. me Le cheval sauvage primitif n’est point encore connu des naturalistes, quoiqu'il paraisse éxister encore dans les dé- serts de la Tartarie et de la basse-A rabie : mais on sait que lès chevaux rendus depuis plusieürs générations à Ja ie Sauvage, sont de petite taille, et que leurs formes se rap- ‘Prochent de celles de l’âne. L’onagre ou âne sauvage est, se contraire, plus grand que la plupart des races domes- tiques qui en sont descendues : il a environ quatre pieds au garrot et davantage encore à la croupe. +54 Re 22/4 PART. II. LIV,. 1, CHAP. III, Je ne dirai rien ici des éléphants : ces animaux ne s6 ® reproduisent que rarement en domesticité. L’homme n'a donc soumis à sa domination que des individus et non pas l'espèce elle-même , et il n’a pu créer de nouvelles races. Les diverses espèces de chameaux et de lamas réduites en domesticité ne présentent qu’un petit nombre de races qui diffèrent peu par leur taille. On connaît cependant deux races de dromadaires , distinguées quelquefois par les noms de grande et de petite : mais elles diffèrent moins par leur taille elle-même que par leurs proportions, l’une, le dromadaire de course, étant plus svelte, et l’autre , le dromadaire: de transport, étant plus forte et plus trapue. | Le chameau et le lama, proprement dits, paraissent ; dans l’état de domesticité, être devenus un peu plus petits que leurs types sauvages. On n’a aucune donnée certaine sur la taille primitive du dromadaire et de lalpaca. Le renne , quoique domestique chez plusieurs peuples de l’Europe et de Asie septentrionale , ne présente aucune variété remarquable, au moins sous le rapport de sa taille. La chèvre et le bœuf existent aujourd’hui, non-seule- ment dans toute l’Europe , mais dans tous les pays où les Européens se sont établis : tous deux présentent un grand nombre de variétés entre lesquelles il existe des différences remarquables. La hauteur moyenne de la chèvre domestique est, au garrot, de deux pieds un quart environ. Quelques races s'élèvent un peu au delà de ces dimensions; d’autres ont, au contraire, moins de deux pieds. Telles sont surtout la chèvre de Juda et la chèvre naine qui ne s'élèvent guère au delà d’uu pied et demi. Il est à remarquer que toutes les races de chèvres, même les plus grandes, n’atteignent pas à la taille de l’égagre , qui en est regardé comme le tÿp£ VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 299 primitif, Il existe d’autres espèces de bouquetins, ou chè- yres Sauvages, dont la taille diffère à peine, au contraire, de celle de la plupart des races domestiques. Tel est en Particulier Je bouquetin de la haute Égypte. La taille du bœuf s'élève, dans plusieurs races , à six Pieds de hauteur. On rapporte à la même espèce > Mais sans que leur identité spécifique soit bien démontrée , les bœufs à bosse, ou zébus, dont une race surpasse à peine en volume un cochon de grosseur ordinaire. Le type pri- À mitif du bœuf domestique n’est point connu ,: l’analogie et les renseignemens que l’én possède sur plusieurs races redevenues sauvages ou à demi sauvages , ne permettent guère de douter que la taille du bœuf primitif ne surpas- sât sensiblement la taille de notre race commune. Deux autres espèces du genre bœuf, l’yack et le buflle, ont aussi été asservies par l’homme , l’une chez les Mongols et Les Kalmouks , l’autre dans plusieurs contrées &e PAsie, de l'Afrique et de l'Europe méridionale. Toutes deux pré- sentent plusieurs varictés de Laille assez distinctes. Ç 1 a quoique réduit de toute antiquité à omplet de domesticité , il conserve presque constamment la même t RES aille dans ses nombreuses races. La us grande de toutes plus g utes est le morvan : : mais c'est presque uniquement à la longueur pr s oportionnelle de ses jambes, Se non à un aceroIsseMenE réel du volume de son COrpPs , que cette race doit Ja supériorité dé tsitté RE : Si le mouflon de Corse est, comme le croient la plupart Fe zoologistes, le mouton Primitif, lespèce aurait con- servé dans l’état domestique la même taille que dans l'état sa Le: A, RSS à Avage : mais celle origine est loin ç être constatée (1): G) Les naturalistes européens Ont toujours cru retrouver parmi les an ue EF s Maux sauvages de notre Europe les ancêtres de nos animaux do- EL Fr PART, 11, LIV. I CHAP, TITI. Oiseaux. L'homme a réduit en domesticité un assez grand nombre d'oiseaux, dont la plupart sont des gallinacées ou des palmi- pèdes. Le serin est même le seul qui n’appartienne ‘pas à l’un de ces deux ordres. Quant au faucon, au cormoran; à l’ortolan, au marabou, au perroquet, etc. , que l’on éle- vait autrefois ou que l’on élève encore dans les maisons , soit pour les dresser à la chasse où à la pêche , soit dans le but de tirer parti de leur chair ou de leurs plumes , soit ‘comme objets de simple amusement , toutes ces espèces ei une foule d’autres ne peuvent être considérées comme ré- duites en domesticité, quoique quelques-unes se repro- duisent plus où moins fréquemment en captivité. Le serin, les divers palmipèdes domestiques, les faisans, ‘le dindon, le paon , la peintade, la tourterelle, présentent plusieurs races qui toutes sont caractérisées par des diffé- rences dé forme et de couleur, et non de taille, et sur les- quelles il est inutile d’insister. Je ne m’arrêterai pas non plus sur le pigeon, quoiqu'il y ait des différences de taille assez prononcées entre plusieurs de ses races , par exemple, entre le pigeon romain, le plus grand de tous , le pigeon mestiques ; peut-être eût-il été plus rationnel de les chercher, au moins en partie, dans l'Orient. En effet, les nations les plus an- ciennement civilisées n’ont-elles pas dû porter et naturaliser leurs animaux domestiques chez les peuples qu’elles instruisirent dans Îles arts et l’agriculture, comme les Européens ; civilisés à leur tour, l’ont fait pour ceux de l'Amérique, de l'Afrique et des îles de la mer du Sud? Pourquoi ne posséderions-nous pas aujourd’hui des races originaires de l'Europe et d’autres originaires de l'Orient, comme nous voyons aujourd'hui l'Amérique du sud nourrir, avec le lama et l'aipaca, plu- sieurs races d’origine curopéenne ? $ re VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 27 Commun qui conserve la taille du biset sauvage, et le pigeon à 1 & r : . Cravate qui n’est guère plus gros qu’une tourterelle. Le cogest, de toutes les espèces, celle qui présente le plus Stand nombre de variétés remarquables , comme celle qui est le plus utile à l’homme, et par conséquent aussi, celle que l’homme a le plus cherché à perfectionner el à modifier par ses soins. = : Il est difficile, pour ne pas dire impossible , de déter- Miner laquelle des. espèces sauvages de coqs est le type primitif de nos races domestiques ; rien ne prouve même que tôutes les races aient, comme on le peuse générale- ment, une origine commune : mais cette incertitude ne peut donner lieu à aucune difficulté, relativement à l'ap- préciation des différences de taille qui existent entre elles. En effet , tous les cogs sauvages ont sensiblement la même taille, et cette taille est précisément celle du plus grand nombre des races domestiques. Il n’y a donc aucune diffi- culté à considérer les races très-grandes ou très-petites comme des races géantes ou naines, non-seulement par à . ; . Q , rapport à la plupart des variétés existant aujourd’hui, mais même par rapport au type sauvage ag que puisse être ce dernier. É La taille de la plupart des races domestiques, comme je viens de le dire , diffère peu defcelle des espèces sauvages; mais on connait des races presque une fois plus petites, | et d’autres presque doubles, Le coq nain d'Angleterre , le petit coq de Java, sont de la grosseur d’un pigeon ordinaire, tandis que le coq de Gaux et celui de Padoue égalent pres que en hauteur le dindon. Nulle autre espèce ne présente des exemples de différences aussi remarquables , si ce n'est chien et peut-être le bœuf. | PART. Ile LIV, I, CHAP, III. Poissons et animaux inférieurs. Les mammifères et les oiseaux ne sont pas les seules classes dont l'homme ait réduit quelques espèces en do- mesticité, Plusieurs poissons alimentaires , mais sartout le cyprin doré de la Chine, que la richesse et léclat de ses couleurs ont fait naturaliser dans toute l'Europe , plusieurs insectes utiles, comme le bombyce à soie , diverses abeilles, la cochenille du nopal, sont de véritables espèces domesti- ques , présentant des variétés plus ou moins nombreuses ; plus ou moins remarquables. Mais ces variétés ne doivent pas nous arrêter ici : car ce n’est pas par des.diflérences de dimension qu’elles sont caractérisées. En effet, chez la plupart des animaux inférieurs, et chez les vertébrés à sang froid, spécialement chez les poissons, les variations de taille que l’on rencontre dans une espèce , appartiennent plutôt aux individus qu'aux races : elles ne sont pas héréditaires, mais véritablement accidentelles , ét dépendent des circonstances au milieu desquelles le sujet se développe, surtout de la qualité et de la quantité de nour- riture qui lui est offerte (1). Ainsi de jeunes poissons , nés d'individus de la plus grande taille, mais placés dans des conditions défavorables , resteront petits, et réciproque- ment. L'observation suivante que j’emprunte à M. Bory de Saint-Vincent, est une preuve frappante de ce fait. Des cyprins dorés, âgés d’un an, et longs d’an pouce et demi, furent placés dans un bocal étroit, et y restèrent onze ans : au bout de ce long espace de temps ils n’étaient pas sensiblement grandis. Transportés alors dans un large (x) Il est à ajouter que les poissons vivent très-long-témps, qu'ils croissent presque pendant toute jeur vie, et fraient long-temps avant d’être arrivés à la taille complète de leur espèce. “‘triplée, De ; __ VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. _229 assin ‘I ÿ g 1 : é né ils commencèrent au contraire à croître avec une e e Je \ e A . Ë . % #. 6 rapidité, qu’au bout de dix mois leur longueur était Il est toutefois possible que les individus nés de parents de grande taille, soient, toutes choses égales d’ailleurs , plus disposés que les autres à atteindre eux-mêmes une É taille : mais rien ne démontre qu'il en soit ainsi. IL existe , il est vrai, un petit nombre de faits qui au premier _ abord sembleraient confirmer cette idée; mais ils peuvent tous être expliqués par d’autres considérations, ei n’ont absolument aucune valeur comme nt + $ IV. Conséquences des faits précédens ; el remarques sur quel- | ques-unes des causes des variations de la taille chez les ani= maux domestiques. e Il résulte des faits et des remarques qui précèdent, que dans le cas même où nous ignorons l’origine d’une espèce domestique, etoü nous ne pouvons déterminer par l’observa- tion directe les conditions le plus souvent possible ge tions aux faits de son type primitif, il nous est - suppléer par diverses considéra- Rs TPE ROUS manquent , de retrouver et, pour a dire , de mesurer a taille que devait avoir l'espèce à ss a É _ _ Savoir au moins approximativement Qi non, de mb Ft “ US UE L'on peut obtenir ainsi indi- SE oit en droit de les faire cos. & ligne de re sé _ les placer à côté de IX que fournit la comparaison directe entre le type sau- " €t Les races domestiques. Je crois même pouvoir M appuyer à la fois sur les uns et les autres pour généraliser *S Propositions suivantes qui , constatées par l'observation 290 ... PART. LH LIV. L CHAP., LIL pour la plupart des animaux asservis par l’homme, et éta* blies par diverses considérations pour quelques autres « semblent pouvoir être aussi admises par analogie pour unê ou deux autres espèces ; les seules dont on ne puisse, dans l’état présent de la sciencé, déterminer d’une manière directe ou indirecte la taille primitive. Les espèces domestiques peuvent être distimguées el deux groupes, celles dont les races ont toutes la même taille ou une taille peu différente, et celles qui renferment à la fois de très-grandes et de très-petites races. Dans le premier cas, la taille des races ou variétés peut ne pas différer & la taille du type sauvage; elle peut aussi présenter une différence de taille, soit en plus, soit em moins, mais cette différence. est toujours très-faible. Dans le second cas, il existe des races domestiques beau” coup plus grartdes , et d’autres beaucoup plus petites que le type sauvage; mais la taille moyenne des races domestiques, taille qui se relrouve exactement ou presque exactement dans plusieurs d’entre elles, diffère à peine ou même ne dif- fère pas sensiblement de la taille du type sauvage. Ainsi la taille ordinaire des espèces qui varient peu, ef la taille moyenne ou normale des espèces qui varient beaucoup, ne diffèrent pas sensiblement ou diffèrent très- peu de la taille du type sauvage. En d’autres termes, les espèces domestiques n’ont toutes que très-peu ou point aug” menté ou diminué , et leur taille primitive est à peu près restée leur taille moyenne, au milieu des nombreuses variar tions qu’elles présentent. On sait généralement que les races domestiques qui vivent sur les hautes montagnes ou dans les pays très” froids, sont, dans la plupart des espèces (mais non dan$ toutes), plus pelites que celles qui vivent dans les région$ chaudes ou tempérées, La petitesse de leur taille dépend VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 201 €n premier lieu. ( mais non uniquement , comme on l'a tou- JOUrS ou presque toujours dit) , de l'influence du froid ex- _ Gessif, et en second lieu , de celle d’une mauvaise nourriture et du manque de soins. On sait en effet que les monta- gnards et Les peuples des pays septentrionaux sont, en gé- néral, pauvres et mal nourris; et on conçoit facilement que le petit nombre d'animaux domestiques qu'ils possè- dent, doivent se ressentir de la misère de leurs maîtres. Je ne présenterai ici aucun développement au sujet de l'influence que peuvent exercer sur la taille des espèces domestiques, les soins de l’homme qui leur donne une nourriture plus abondante et de meilleure nature, et choï- sit, pour créer et propager de belles races, les individus ‘ les plus grands , les plus robustes et de Pâge le plus conve- able. Je n’ai'pas ici, en eflet, à tracer les règles prati- ques à l’aide desquelles l’homme peut chercherle plusuti: | lement à modifier l’organisation des espèces qu'il s’est as- / servies, et exercer ce pouvoir en quelque sorte créateur Ar Sp x: . qu'il a su conquérir par le secours tout puissant de la science et des arts : je dois me borner à constater Ce pou- voir, 6R ajoutant que, si des espèces, arrachces à Vétat de nature, peuvent être améliorées par l’industrie humaine, elles peuvent aussi se détériorer, même dans les climats chauds ou tempérés , lorsque des soins continuels et bien entendus ne viennent pas compenser le désavantage qui # ésulte. pour elle de la perte de leur liberté. C’est ce que * prouvent plusieurs faits que j'ai rapportés plus haut, et to É 74 : ‘ principalement celui de l'âne, qui, chez les Orientaux, Surpasse en force et en beauté son type sauvage ; l’onagre ; et qui, dans presque toute l'Europe, devient à la fois. faible » petit et presque hideux. . | D | FR PART. II. LIV. I, CHAP, IT. $ V. J’ariations actuelles de la taille dans les races humaines. On a vu que, chez les animaux domestiques, les variations individuelles de la taille sont rares et présque toujours peu étendues, et au contraire les variations de race très-nom- breuses et très-remarquables. L’inverse a lieu dans l'espèce humaine. En effet, même en nous renfermant dans le cercle des faits les mieux constatés, nous trouvons que la hauteur des plus petits des nains est à celle des plus grands des géants presque exactement comme 1 est à 4; et par conséquent , en les supposant bien proportionnés , Ja masse du corps des premiers est à celle des seconds, à peu près comme 1 est à 64. La hauteur moyenne de la plus petite des races, et celle de la plus grande dont l'existence soit bien authentique, sont au contraire entre elles comme 1 est à 11/2, et par conséquent la masse du corps, comparée dans l’une et dans l’autre, à peu près comme 1 est à 3 1/2. Cette différence d’étendue que présentent les variations de la taille humaine dans les races et dans les individus, peut s'exprimer d’une manière non. moins frappante par d’autres résultats numériques. En effet, le nombre qui ex- prime la taille moyenne de la-plus petite des races humai- nes, étant diminué de moitié, donne la taille des plus petits des nains dont l'existence soit bien constatée. Au contraire, le nombre qui exprime la taille moyenne de la plas grande des races humaines, étant augmenté de moitié, donne presque exactement la taille des pius grands des géants sur l'authenticité desquels il n'existe aucun doute, Ainsi en. appelant 1 la taille de la plus petite race, la taille du plus petit nain sera 1/2, et en appelant 1 la taille de la plus grande race, la taille du plus grand des géants sera 1 1/2: G'est ce qui résulle du tableau synoptique suivant, dressé d’après le témoignage des voyageurs les plus dignes de for, ÉE VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 299 et dans lequel j’ai indiqué la hauteur des peuples les plus grands et les plus petits que l’on connaisse dans les diverses régions du globe. J’ai joint aux nombres qui expriment la taille de ces divers peuples, quelques renseignemens sur la température et la position géographique des lieux qu'ils habitent , et sur la race à laquelle ils appartiennent. J'ai préféré, pour fésumer tous ces faits, la forme à la fois plus claire et plus concise d'un tableau synoptique à celle d’une exposition verbale. ‘Cependant je dois présenter > F F É g ° CO qe 3É: _ deux remarques préliminaires nécessaires à l’intelligence de ce tableau , et dont l’une est applicable à presque tous les nombres qui s’y trouvent indiqués. C’est qu'ils résultent de la comparaison d'observations souvent contradictoires et toujours incomplètes , et par conséquent ne peuvent être considérés que comme exprimant ka taille d’un certain nombre d'individus, et non exactement la taille moyenne des races. Une autre remarque doit être faite au sujet des Patagons, à célèbres par les récits cxagérés que l’on a faits souvent me grandeur. On sait qu'un grand nombre de voya- Ce Pigafelta, Sebald de Wérdt, Olivier Van Noort, Harris > Frézier et quelques autres , n’ont pas balancé à les considérer comme une nation de géants et ont porté leur taille à sept, hoit, dix , douze, et jusqu’à treize pieds. D’autres au contraire, De Gennes, Commerson, Wed- del, les ont réduits à une taille bien inférieure, comme _ six pieds, cinq pieds neuf pouces , Ge ods aë den: = 1 FD Fe - Ë à e À ; _ils’est même trouvé quelques voyageurs , Narborough; par exemple , qui ontsoutenu que les Patagons , bien loin d’être es géants, ne sont que des hommes de taille médiocre: L’explication de ces contradictions choquantes ertre des ommes qui, la plupart, parlaient d’après leurs propres observations, ne se trouve pas seulement, comme on 28/4 PART. Il LIVe 1. CWAP. I, pouxrait Le croire, dans cet amour du merveilleux qui dépare si souvenk les récits des voyageurs. Il est aujourd’hui à peu près démontré que les nations du sud de la Plata sont nomades , qu'il existe parmi elles des peu- plades de taille moÿenne , d’autres d’une taille presque gi- gantesque, et que les ‘unes et les autres, venues dans les mêmes lieux el observées successivement par divers navi- gateurs, ont donné lieu à des opinions que l’on a voulu étendre à tous les peuples de l'extrémité australe du conti- nent américain. Cette explication, déduite, de renseigne- mens recueillis par Boügainville et quelques autres voya- geurs , et déjà indiquée en partie par le président de Brosse et par Buffon (1),a été exposée dans tout son jour par M. Charles Comte, dans son important Traité de la légis- lation (2), et surtout par M. Lesson , dans son Histoire des races humaines (3) ; et c'est en me fondant sur elle que j'ai cru devoir indiquer, non pas la taille des Patagons en gé- néral, mais celle de plusieurs des peuplades observées par les navigateurs sur les bords du détroit de Magellan (4). (1) Voyez px Brosse, Hist, des navigations aux terres australes ,t.U, p- 327. — Burron, Hist. naturelle, suppl. IV, p. 512. (2) Tom. IF, liv. HIT, ch. VIE, p. 140. (3) Complément de Buffon , t. IE, p. 177 et suiv. (4) Quelques-uns des renseignemens contenus dans le tableau sui- vant, sont encore inédits , et résultent d'observations faites tout récem. ment par MM. Quoy et Gaimar& , dans leur second voyage autour du monde. J'ai dû à l'amitié de ces habiles et infatigables naturalistes , la communication de ces observations et d’un grand rombre d’autres faits relatifs à l'histoire naturelle de l’homme, qui seront publiés avec détail dans la relation scientifique de l'expédition de l'Astrolabe, L | À sue x | | de DE DÉSIGNATION BUS dort ne br "+ D De ee: . Fa 1 MAT ER TEM-|LA RAGE (d'après !TYPE SPÉCTF E NOMS DES PEUPLES. | TAILLE. RÉGION HABITÉE. Mt Popi “a. EAUX (d'après M. Bory LES RENSEIGNEMENS mune). de St.-Vincent). RER sa : \ < + 4 $ RATE : Le 24 M] Patägons, . . . « . - - (D » 145 à 50° Jat. sud.ÎT.un peu froide.| R. américaine. E. patagone. La Giraudais, Malaspina. Fe PAL és SOON Id. Id. Id. Id. Comméerson , De Gennes, 3 Hab, desil. des Navigateurs -54/ 0 r4o lat. sud. Temp. chaude. R. malaie. » » Lapérouse. A Camhess : . a + 5 9 | 8à 10° lat. Sud. |T. trés-chaude. R. américaine, | E:. américaine.| Humholdt. a PADÉONS 2, . < 1-6 5 8 |45à 5oclat.sud. T. un peu froide. Id. E. patagone. Bougainville. À Mbaÿas. ne © 5 &{\roa2ic lat. sud.| Temp. chaude. Ta E. américaine.| Azara. Et Nouveaux Zélandais.. . - 5 7 |35à45°lat. sud.ÎT. peu chaude. R. malaie. E. neptunienne| Lesson. Le! Chefs Otahitiens. . + .- « 5 6 | agolat. sud.ÎT.très-chaude. Id. Id. _ F Lesson. < F| Hab. des îles Marquises. À 5 6 10° Jat. sud. [T. très-chaude. Id. Id, Marchand. FH Patägons, - : - + ++" 5 5 45 àdo0lat. sud.{T. un peu froide.| R. américaine. E. patagone. Çook, Wallis. ” Le] — on — , — — — 1 = 1 N| Hab. dela Nouv.-Hollande 4 j É (port du roi George )- 2% 4 359 lat. sud. | Temp. chaude. | R. éthiopienne. | E.australasien.| Quoy et Gaimarë. = Habitans de Vanikoro. . 10 1/2 12° lat. sud. | Temp. chaude. Id. E. mélanienne.| Quoy et Gaimard, n Tartares Orotchys. + + + i 10 Bo L. nord.|T. très-froide. R. mongole. -E. scythique. Lapérouse.. = Kamtschadales.. - + + - |” 10 [50 à 60 L. nord. Id. 14. + Ta. Lapérouse, etc. E Papous métis d'Ofack. . i VC lat. sud.|T. très-chaude. | R. éthiopienne.! » Lesson. JE Divers peupleseuropéenseil 4 10 CAE ps asiatiques avoisinant le à ÎGoa75el. nord |T. très-froide. | R. mongole, ÎE. hyperboréen.| Lapérouse, Krusenstern. 2 le cercle arctique. + + HAE “AE ju Regnard, de Paw. etc. > Eskimaux. « + + + * * à » 70° lat. nord. Id. Id. Id Hearne, de Paw: Boschimans {montagnards, » 30° lat. sud. |T. peu chaude. | R. éthiopienne. É.hottentote. | Barrow, Péron, ES PARA nr : ES T'ABLEAU synoptique des principales variations de la taille dans FF races humaines. (x) Il y a même, parmi les faits authentiques, quelques observ ations d'une taille supérieure, mais faites seulement sur un Où quelques indi- ont quelquefois assigné aux Patagons une taille supérieure, parce qu'ils vidhs. Je dois aussi remarquer que des auteurs, en général-exacts ; Espagne. n’ont pas tenu compte de la différence des mesures de France, d'Angleterre et d 236 PART. II. LIVs I CHAD. III. ee Il m’eût été facile de rendre ce tableau plus complet en ajoutant les mesures de quelques autres peuples qui s'élèvent au-delà où restent en decà des limites ordinaires de la taille humaine. Mais, dans ce travail consacré à l’histoire géné- rale des variations de la taille, et non à la description spé- ciale des races , j’ai dû me borner à citer les faits les plus remarquables, On va voir d’ailleurs que ces faits, quoique en petitnombre , peuvent conduire à plusieurs conséquen- ces importantes que je vais présenter successivement , et dont je compléterai exposition par quelques remarques qui n ont pu trouver place dans le tableau synoptique (1). $ VI. Conséquences des faits précédens, et remarques sur quel- ques-unes des causes des variations de la taille dans les races humaines. Je présenterai d’abord quelques remarques sur la distri- bution géographique des races humaines très-crandes ou très-petites à la surface du globe. On sait depuis long-temps que les peuples les plus re- marquables par leur petite taille, habitent presque tous l’hé- (1) Dans le tableau précédent j'ai indiqué la taille des hommes seulement, et non celle des femmes , à Pégard desquelles je me bor- nerai ici à une remarque générale, déduité de la comparaison d'un grand nombre de faits. C'est que les femmes sont beaucoup plus petites, proportion gardée avec les hommes, däns les contrées où ceux-ci atteignent une taille très-élevée. Ainsi , dans les pays où les hommes Sont très-grands, il y a une différence considérable entre Ja taille des deux sexes : dans ceux où les hommes sont très-petits, la différence est au contraire très-faible ; d’où il suit que les variations de la taille des femmes sont renfermées dans des limites beaucoup plus étroites que celles des hommes. Il n’est pas sans intérêt de rap- peler ici que des faits d'un autre genre nous ont conduits précisé- ment au méme résultàt, à l’ésard des anomalies individuelles de la taille. VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 287. Misphère boréal dans sa partie la plus septentrionale. Il A Y à guère d’exceptions que pour quelques hordes de Pa- Pous » vivant à Waigiou presque sous l'équateur, pour une iibu hottentote des montagnes du Gap deBonne-Espérance, Pour les habitans de la Terre-de-Feu , ‘et quelques autres beuplades d’insulaires et de montagnards. | _ Les peuples les plus remarquables par leur grande taille Peuvent donner lieu à des rapprochemens jusqu’à présent lout-à-fait négligés, et cependant très-dignes d'attention. Ils habitent généralement dans l'hémisphère austral, les uns vivant sur le continent, dans l'Amérique méridionale , ot les autres dans plusieurs des archipels qui se trouvent situés dans l’océan austral entre l'Amérique méridionale et la Nouvelle-Hoilande. Les premiers s'étendent, mais avec plusieurs interruptions, depuis la région habitée par des peuples Caribes que j'ai indiquée plus haut, jusqu’au dé- troit de Magellan; et les seconds, des Marquises à la Noëe * velle-Zélande.. Ils forment par conséquent deux séries, l’une continentale, l'autre insulaire, commençant égale ment à 8 où 10° de latitude sud, et se terminant aux en- virons du om degré, : | Toutefois , il existe aussi dans. l'hémisphère austral , plusieurs peuples dont la tata Ai petite , est au dessous de boréal, au contraire élevées Or, en comp aille, sans être extrêmement la moyenne , et dans lhémisphère » d'autres dont la stature est assez arant Ja Position géographique de ces peuples de petite et de grande taille avec la position des peuples dont la taille est extrêmement grande ; ou extrême- Ment petite, on arrive à un résultat très-curieux : c’est que des peuples de petite taille vivent presque partout près des Ë natons les plus grandes du monde entier, et réci proquement, des Peuples de grande taille, près des nations les plus remar- quables par l’exiguité de leur stature. Par exemple, dans ct 238 PART, 11. LIV, 1, CHAP, III. Vhémisphère anstral, la Terre-de-Feu, séparée seulement de la Patagonie par le détroit de Magellan , et les nouvelles Hébrides sucées à peu dedistance des îles des Navigateurs, sont habitées par des hommes petits et mal faits. Récipro- quement , dans l’hémisphère boréal, les peuples de Îa Suède et de la Finlande qui confinent la Laponie, sont d’une taillé supérieure à la moyenne, De ces faits, très-remarquables en eux-mêmes, deux conséquences, en quelque sorté opposées, peuvent être déduites; l’une, que l'influence du climat sur la taille des races humaines, est réelle et incontestable ; l’autre, que cette influence est souvent modifiée et comme annullée par l’action de diverses causes. D’une part, en effet, il est impossible de révoquer en doute ce fait dès Jong-temps admis dans la science , que le froid très-vif tend à arrêter, chezl’homme, le développement de la taille , et qu’au contraire le froid modéré lui est favorab'e. Nous voyons que non-seulement , dans l’hémisphère boréal, tons les peuples des climats les plus froids de l Europe, de PAsie et de l'Amérique, les Lapons , les Samoièdes, les Eskimaux , sont d’une taille extrêmement petite, mais que de même ; dins Phémisphère austral , les peuples des con- trées très-froides, comme ceux de la terre de Feu ; sont très-petits. Nous voyons aussi que dans presque tous les pays que nous pouvons appeler un peu froids, par rapport au climat de la France , les peuples sont générale- ment d’une taille élevée : tels sont dans notre hémisphère les Suédois, les Finlandais , auxquels on peut ajouter les Saxons, les habilans de l'Ukraine, et plusieurs autres nations - ou peuplades de l'Europe, de l’Asie et de l'Amérique sep- tentrionale, et surtout, dans Thérnisphère austral , lés Pa- tagons. ‘On peut retrouver de semblables rapports en comparant ne coup plus général, et l’on pe / VARIATIONS HÉRÉDITATRES DE LA TAILLE. 299 Catre eux les habitans des différentes régions des hautes Montagnes intertropicales; montagnes dont chacune repré- _ Senie en petit un hémisphère tout entier, et où l’on peut Aussi distinguer une zône torride, une zône tempérée et Une zône glaciale. Les habitans des plateaux peu élevés Sont en général grands et robustes , tandis qu'on ne trouve plus que des hommes de petite taille dans les hautes régions Voisines de ces cimes, désertes comme le pôle, et, comme lui aussi, couvertes de glaces éternelles. Dans les montagnes des climats tempérés , et surtout des climats froids , la taille des peuples des plateaux même peu élevés, diminue rapi- dement , en raison de l’abaissement plus marqué de la tem- pérature. Toutefois, je dois dire que ces rapports ne sont pas entièrement constans : les montagnards du Puy -de- Dôme et surtout de la Suisse sont, dans quelques cantons Vches, d’une taille, non-seulement moyenne , mais même assez élevée (1). re NT: à Je passe maintenant à l’exposé rapide des faits qui Montrent que l'influence du climat est loin d’être la seule cause des variations de Ja taille dans les races humaines. vebrae SYnoptique que j'ai présenté montre qu’il existe dans les paystrès-chands des peuples très-grands et d’autres très-petits ; mais eo résultat peut être rendu beau- : ut dire que, sauf les régions D ours à la fois sous la même ligne isotherme , des peuples d'une grande taille, d’autres d'une petite taille, d’autres d’une stature moyenne. On trouve souvent même, dans des régions très-rapprochées ét Peu ou point différentes par leur température, quelquefois dns la même région, des races de taille très-différente. Ainsi les Hottentots, voisins des Cafres , mais appartenant froides , il existe presque tou; ÿ z FES @ Voyez Vient , Mémoire sur la taille de l'homme en France, dans {: . ‘ £ ete 8 Annales d'hygiène , juillet 1829, pe 351. / nn" 40 PART. IT LIV. I. CHAP, TNT, incontestablement à un autre type, sont beaucoup plus pe- tits; et,ce quiestplusremarquableencore, on trouve réunies dans plusieurs îles, par exemple dans celles des Amis, de Ja Société, aux Sandwich, deux classes d'hommes de taille très inégale. Jetranscris ici textuellement une note qu’a bien voulu me communiquer M. Gaimard , observateur habile autant que zélé , auquel ses seules recherches sur les races humaines eussent sufli pour assigner un haut. rang. dans l'estime des naturalistes. « Aux îles Sandwich: dit M. Gaï- mard , la population est divisée en deux classes bien dis- tinctes, les chefs et leshommes du peuple. Les premiet$ ont une nourriture plus abondante, plus animale , ne son jamais obligés de se livrer à des travaux excessifs, et ont l'habitude de s’allier entre eux : ils sont grands , forts el bien constitués, Les seconds ne possèdent aucune terre, n’ont pastoujours de bons alimens : ils sont généralement d’une taille inférieure et d’une force moindre. » | L'efficacité des-causes par lesquelles M. Gaimard expli- que l’infériorité de la taille de la classe pauvre, es mise. hors de doute par les résultats de l'important travail statistique que. M. Vilermé a publié sur la taille de l’hommé en France (1).Ce savant médecin a démontré en effet d’une manière générale ce fait déjà indiqué par Haller'et la plu- part des physiologistes, que la tailie des hommes devient d'autant plus haute que, toutes choses égales d’ailleurs » : le pays cst plus riche, et l’aisance plus générale; que les logemens , les vêtemenset surtout la nourriture , sont meil- leurs; quedes peines, les fatignes , les privations éprouvées dans l'enfance et la jeunesse sont moins grandes. De ces faits, M. Villermé conclut que la vie misérable de la pla part des peuples montagnards doit être mise au nombre = ! \1 Ft N 7 : n # j { 4 À (1) Loc, cit. | #1 C2 4. | LALUVS la 4 VARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE. 241 ns Sr qui arrêtent chez eux le développement de la ÿ Conséquence fort juste, et qui doit être étendue aux peuples hyperboréens, soumis , Comme les montagnards, Mas d’une manière encore plus marquée, à la double “Con du froid et de la misère. Ainsi, dans les cas même où : l'influence du climat paraît le plus évidente , elle ne s'exerce Pas seule; et, si l’on ne peut la contester, du moins on ne Peut non plus lui attribuer tous les effets obtenus, | Quant à la différence de taille qui existe entre plusieurs peuples de l'Afrique australe, ce fait et un grand nombre d’autres ne peuvent s’expliquer entièrement ni par l’une ni par l’autre des causes que je viens d'indiquer, ni même par l’action simultanée de toutes deux. Ils paraissent dé- pendre principalement d’une différence de race, et in- diquent que les conditions du type originel (je ne dis pas primitif) exercent aussi sur le développement de la taille une influence dont il importe de tenir compte. Frac On peut même remarquer d'une manière générale que les peuples de race malaie sont ordinairement un peu plus grands, et les peuples de race mongole presque constam- ment plus petits que les peuples de race caucasique et de es américaine. La taille de la race éthiopienne est extré- | mement variable, et il est impossible de s’exprimer d’une manière générale à son € Re A égard, parce qu’on a confondu sous ce nom plusieurs variétés très- Hsitiotss. Enfin une preuve plus décisive encore en faveur de l'in- _ fluence qu’exercent les conditions A duré Fe 1 Nr races, a été donnée par M. Edwards, dans l'ouvrage, Ééga- lement remarquable par la nouveauté de la méthode em- bloyée et par l'importance des résultats obtenus à que cet habile physiologiste a publié récemment sur les races hu- Maines (1). On se rappelle en eflet que M. Edwards est & u) Des caractères physiologiques des râces humaines , in-8. Paris, 1820. 242 … PART, Ils LIV. I6 CHAP, IIL. parvenu à reconnaître et à démontrer que plusieurs peuples gaulois, décrits par les anciens auteurs; sont restés distincts jusqu’à ce jour, et ont conservé, au moins dans un certain nombre d'individus, leur taille primitive aussi bien que leur physionomie et leurs formes propres; fait d'autant plus remarquable que tous ces peuples et plusieurs autres , élablis dans la Gaule à diverses époques, vivent depuis plu ‘sieurs siècles en un seul corps de nalion, ont pris les mêmes mœurs , adopté le même genre de vie, et se sont croisés un nombre presque infini de fois par voie de génération. On est donc conduit, par l'étude générale et comparative des variations héréditaires de la Te à reconnaître qu'une race à une tendance très-prononcée ? à se perpétuer avec les mêmes caractères, et que des causes d'action puissantes 4 énergiques, peuvent seules la faire dévier de la ligne qui lui, est comme tracée à l’avance par la nature. Ces causes de déviation et cette tendance à la reproduction constante des mêmes caractères, agissant en sens inverse, se modifient réciproquement, croisent et mêlent pour ainsi dire leur action;.et de Jà naissent des effets qui sont le résultat d’une ” sorte de lutte entre elles. On verra qu’une monstruosité est de même le résultat d’une lutte entre des causes de dévia- tion et une tendance à la reproduction des caractères du type de l’espèce ou de la race; tendance que l’on a tantôt désignée sous le nom de nisus formativus , et tantôt sous , celui de tendance à l’ordre normal, à la formation régu lière, De R une analogie réelle entre les variations hévédi- tairés de la taille, je puis dire entre les variations hérédi- | taires en général, et les anomalies individuelles ; analogie | très-importante que je ne puis ici ps ‘indiquer, mais que | je chercherai plus tard, lorsque j'aurai donné une idée exacte et complète des phénomènes de la monstruosité, à mettre dans tout son jour et à élever à toute sa valeur. “ { VARIATIONS RÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE: 249 _F La tendance à se perpétuer avec les mêmes caractères est * : à d'autant plus prononcée dans une race , que cette race est PR ancienne : proposition vraie à l'égard des animaux aussi bien que pour l’homme. Les espèces sauvages, et on ne peut guère douter qu’un grand nombre ne soient des races dont I origine se perd dans la nuit des temps, sont, comme on l’a vu, extrêmement constantes, Parmi les espèces domestiques, les races les plus anciennes sont également très-constantes ; : als celles qui sont toutes récentes encore, se conservent. difficilement , et tendent à rentrer dans l’un des types qui leur ont donné naissance; ce qui arrive presque journelle- 4 ment sous nos yeux, principalement dans l'espèce du chien où des croisemens de races produisent si fréquemment des types nouveaux et peu durables. | Ces remarques tendent à faire reporter à une haute anti- quité la formation première des principales races humaines. Leurs caractères sont en effet parvenus à un degré de cons- tance et de fixité qu’on ne retrouve guère que parmi les - espèces sauvages, et cela, non pas seulement à une époque récente, mais bien depuis un grand nombre de siècles. En effet , plusieurs colonies, établies presque de temps immé- Morial sous un climat beaucoup plus chaud ou beaucoup plus froid que celui qu’elles avaient quilté, ont conservé leurs Caractères primitifs presque sans aucune altération , et sont _Teslées de leur race, malgré l’action longue et continue d’un &rand, nombre de causes de variations. L'étude physiolo- _ Sique des races humaines peut souvent ainsi se faire l’utile auxiliaire de l’histoire , comme M, Edwards l’a si bieh mon- & 6 par son exemple ; et quelquefois même elle peut, lorsque histoire se tait sur l’origine d’une colonie, suppléer à son Silence, renouer le fil interrompu des traditions, et, hsant le passé dans le présent , rétablir la généalogie des nations, à 244. PART, IL. LIV. Ie CHAD. III. $ VIT. Examen de cette question : si la taille des hommes 4 augmenté où diminué depuis les temps anciens ? J’examinerai d’une manière succincte cetie question inté- ressante, souvent controversée, mais dont on n’a jamais donné une solution aussi complète que l’état présent de la science permet, ce nie semble ;-dé le faire. C’est une opinion fort généralement répandue que la taille de l'espèce humaine a toujours été en diminuant : un grand nombre de personnes pensent encore que, fils dégé- nérés d’ancêtres robustes et presque géants , les hommes les plus grands de nos jours ne sont guère que les moins petits d’entre les nains. Ces croyances ont-elles quelque fonde- ment réel? ou ne sont-elles que de vains préjugés, nés peut-être de cette disposition d'esprit qui porte les vieillards à se faire les détracteurs du temps présent au profit du temps passé ? Ce qu’il y a de certain, c’est que cette croyance à la diminution de la taille de l'espèce humaine, est fort ancienne : on la trouve exprimée dans les ouvrages de plusieurs poëtes (1) ou philosophes latins; on la retrouve égale- ment, et d’une manière non moins positive, dans Ho- mère lui-même. Mais un préjugé, pour avoir été admis par les auteurs de tous les siècles, n’en est pas moins une opinion prématurée et sans valeur: l'erreur est peut-être la seule chose au monde qui, en vieillissant , n’acquière as le droit d’être respectée. a Les philosophes qui ont adopté les anciennes idées sur le décroissement des races humaines, se son fondés sur quelques faits faux où mal compris , tels que la prétendue (x) Terra malas homines nunc eduçat atque pusillos. (Juvénar.) TAILLE DE L’HOMME DANS LES TEMPS ANCIENS. 249 découverte de squelettes humains de taille gigantesque , s croyance de toute l’antiquité à une race de géants , enfin xistence, avant les derniers cataclysmes du globe, d’ani- "Maux incontestablement plus grands que les espèces ou les 8enres analogues aujourd’hui vivant. Je ne reviendrai pas sur les prétendus os de géants, irouvés sur divers points du globe : on a vu, dans le chapitre précédent, ce qu'il faut penser de ces découvertes si pom- Peusement annoncées par la fausse science, et quelquefois si habilement exploitées par le charlatanisme. | Je ne nierai pas que la croyance à l'existence de géants dans les temps les plus anciens , ait été répandue chez plu- ‘sieurs nations de l'antiquité; j’ajouterai même que, lors de la découverte du Nouveau-Monde, on a retrouvé quelques traces de ces mêmes idées chez quelques peuples améri- Cains, chez les Péruviens , par exemple. Mais cette presque Unanimité de croyance ne peut rien prouver, tant qu’on Sera en droit d'admettre, comme le font aujourd'hui un Srand nombre de philosophes, et commb il semble résulter plusieurs genres d'indices , qu’un peuple déjà civilisé à ares époque à laquelle ne remontent les annales d’aucune nation, à pu transmettre médiatement à un grand nombre d etre. peuples, avec le précieux dépôt de ses arts et de, os Industrie naissante , ses sciences et sa religion , c’est- 1 (re, ses opinions, ses dogmes. | … RSS Mais il ÿ a-plus : l'antiquité, qui croyait aux géants, ! k Soyait aussi aux pygmées , aux troglodytes, aux myrmi- NN OK Or, dela première de ces croyances on prétendait Pouvoir conclure que la taille de l’homme a diminué» HO .% Serait-on pas tout aussi fondé à déduire de la seconde al * Conséquence précisément inverse, et à soutenir que les hommes des temps modernes dépassent de beaucoup la taille de leurs premiers ancêtres ? : A à n 1 Ù 2/6 PART, II, LIV, I. CHAP, IIL, Quant à l'existence, avant les derniers cataclysmes du globe, d'animaux de très-grande taille, elle ne prouve absolu- ment rien dans la question. Ges espèces gigantesques», poil la plupart aquatiques, sur lesquelles on voulait surtout s'appuyer, bien loin d’être contemporaines de l’homme » l'ont précédé d’un long espace de temps; le globe terrestre a été bouleversé et comme renouvelé plusieurs fois entre l’époque de leur pérte, et celle qui vit naître notre espèce: En effet , la découverte de quelques débris humains fossilés, faite récemment dans plusieurs lieux, et principalement dans les cavernes à ossemens de l’Allemagne , de la Franc£ et de F'ltalie, devra peut-être restreindre et modifier à quelques égards, mais elle ne renversera pas les idées de M. Cuvier sur l'apparition tardive de notre espèce à la sur- face du globe : idées dont il n’est pas plus permis aujourd’hui de contester la vérité que la haute importance-philosophi- que. D'ailleurs, ces os fossiles, même ceux qui semblent porter le cachet d’ane plus haute antiquité, ont appartenu à des hommes de taille ordinaire , et non à des géants. La haute stature que plusieurs auteurs attribuent au* anciens Germains et aux Bourguignons, est révoquée en doute par d’autres. Dans tous les cas, en adoptant l’opi- . nion des premiers , on ne pourrait en conclure autre chose» si ce n’est que quelques races humaines ont un peu dimi- nué, de même que d’autres, par exemple, les Hollandais du Cap, ont un peu augmenté : variations uniquement dues à l’action de causés toutes locales dont il est plus ou moin facile de se rendre compte, et ne pouvant donner lieu à aucune Conséquence générale , lors même qu’elles reste” raient entièrement inexpliquées. | Aucune des preuves que l’on a pu donner comme éta" blissant ce préléndu décroissement de la taille humain® n’a donc de valeur réelle, et ne saurait donner -quélqdü® TARDE L'HOMME DANS LES TEMPS ANCIENS. 247 4 à une opinion : contredite d'ailleurs par un très-grand re de témoignages positifs. de n’insisterai pas sur ce naisonnement de Häller (1), que des hommes de vingt , où même de neuf pieds, ne sauraient . subsister, parce qu'ils seraient hors de proportion avec le blé > les arbres, les bœufs et les chevaux si évidemment | destinés , ditil, à nous servir de montures. Getle prétendue impossibilité ne prouve absolument riens car, une fois entré dans le champ des hypothèses, qui empêchera; si l’on admet l'existence d'hommes géants, de supposer aussi du blé, des arbres, dés bæœufs et dés chevaux géants, comme l’a fait Swift dans ses ingénieuses fictions ? | Heureusement la science possède une infinité de preuves _ beaucoup-plus concluantes queces Conséquences très-con- | testables des raisonnemens hypothétiques de Haller. Divers Passages où quelques auteurs grecs et romains présentent des remarques soit sur la taille elle-même de l’homme , soit 7 les dimensions qu'il convient de donner aux Hits ; È autres où l’on trouve l'indication exacte des doses d'hel- ébore ñoir qu'on administrait pour purger, au temps d Hippocrate ; mais surtout les observations faites par les modernes sur un grand nombre de monumens antiques , sur les tombeaux , les sarcophages , les momies des Egyp- lens et de plusieurs autres peuples, sur des peintures, des Statues, des armes, des casques, des bagues, des poteries très anciennes ,etc., ne permettent pas de douter que la taill € de l’homme ne soit aujourd’hui exactement ou presque Exactement ce qu’elle était, non seulement au temps des pen et des Romains, mais même à une époque encore Caucoup plus reculée que lon fait remonter environ à “atre milleans, VE — EE fl (x) Elementa physiologie ; VIN, P: 43: mn S NN 5 248 PART. I LIV. I. CHAP. III, Ces preuves, déjà en grande partie exposées par Riolan, Haller, d’Ancora , M. Virey (1) et quelques autres physio- logistes, sont sans aucun doute très-concluantes ; mais elles sont loin de résoudre la question dans toute son éten- due, En effet, ces preuves sont déduites des témoignages historiques et de l'examen des.produits durables d’arts compliqués, difficiles, et qui n’ont pu naître que dans un@ époque de civilisation déjà avancée. Par leur nature même: elles ne peuvent donc rien nous apprendre que sur les peuples déjà civilisés, et elles nous laissent dans une igno* rance complète sur la stature de l’homme vivant encore à l’état sauvage, ou faisant les premiers pas dans les voies de la civilisation. Or l’époque sur laquelle se taisent l’histoire et les monumens, est précisément celle dont la connais- sance pourrait jeter le plus de jour sur notre sujet. En effet , en supposant que la taille humaine ait sabi un chan- gement notable, il est peu vraisemblable qu'il ait dû s’opérer lorsque les hommes , déjà réunis en corps de na- tion ct civilisés, n’avaient plus qu’à s’élever par des pro- grès lents et insensibles vers un élat social plus parfait. Ge changement devrait être bien plutôt rapporté au moment où, à la voix de ces premiers bienfaiteurs de l’humanité auxquels la reconnaissance publique dressa depuis des au tels , les hommes quittèrent la vie sauvage et aventureuse de leurs ancêtres, apprirent, par l'agriculture, à faire naître du sein de la terre des alimens jusqu'alors inconnus , et, Se soumettant à des mœurs toutes nouvelles , subirent la première et la plus grande des révolutions. Mais ce que la raison indique ici comme plus probable , l’his- toire ne vient pas le confirmer. Gette première époque de (x) Rioran , Gigantomachia. — Hazzer, Loc. cit. — D'Ancona, Sul l'istoria e la natura de’ Gigant, dans les Mem. della soc. ital., t& VI) p.371. — Virey , article Géants du Dücr. des sc. médicales. = Ë TAILLE DE L'HOMME DANS LES TEMPS ANCIENS. 249 la vie du genre humain est presque entièrement effacée de la Mémoire des hommes, de même que chacun de nous ne garde aucun souvenir des événemens de sa première enfance, | . Au défaut de tout témoignage positif , recherchons donc Si la science ne peut nous fournir les moyens de remonter par la pensée à cette époque où ne remonte pas l’histoire. J'ai fait voir que tous les animaux domestiques , à quelle classe qu'ils appartiennent , et quelque grandes et nom- reuses que soient les variations de taille, n’ont, au total , que très-peu ou point augmenté ou diminué; c’est-à-dire que leur taille moyenne ne diffère pas ou diffère très-peu de la taille de leur type sauvage , et par conséquent de leur taille rimitive. On a même pu remarquer que le petit nombre RE qui présentent une légère différence en moins, se trouvent toutes parmi celles que l’homme néglige habi- tuellement et auxquelles il ne donne qu'une nourriture Mauvaise où peu abondante. Toutes celles, au contraire, que l’homme soigne et nourrit bien, n'ont rien perdu de leur taille primitive , ou même présentent une légère diffé- No. lENC en plus. L D Xe Or si l’on se rappelle que les changemens produits chez l’honime par la civilisation sont en tout point analogues à . CuUX que la domesticité produit chez les animaux (ce qui est sénéralement connu, et Ce qui, au besoin , résulterait même des faits que j'ai exposés) ; si l’on ajoute que l’homme . À nécessairement eu la volonté constante, et qu’il a presque toujours eu le pouvoir, dans l’état de civilisation, de_se : Procurer une nourriture meilleure, de se défendre mieux Contre les intempéries des saisons , enfin de se placer dans : des conditions plus favorables que dans la vie sauvage Sl lon remarque que le fait général que je viens de rappeler au sujet.des animaux domestiques a été vérifié sur un grand GOT OR: com RE UNE 460 . PART. IL LIV. L CHAR, TL nombre d'espèces, les unes rapprochées de l’homme par leur organisation, d’autres beaucoup plus éloignées , €f d’autres enfin appartenant à une classe très- différente» celle des oiseaux ; si, de là , on conclut, comme on le doit» que ce fait tient à des causes très-générales et d’un ordre très-élevé , et si on ne veut pas établir en faveur de l’homme une exception qui serait peu vraisemblable, puisqu'elle 5€ rait unique, on sera conduit à admettre la conséquence suivante, confirmée d’ailleurs par tout ce que nous savons sur les peuples encore sauvages : [a taille moyenne des hommes civilisés de nos jours ne diffère pas, ou ne diffère que très-peu, non-seulement de celle des hommes civilisés ‘des temps anciens , mais même de celle des hommes vivant encore à l’état sauvage, avant toute civilisation. Plusieurs voyageurs, et principalement Péron, ont con- staté que les peuples sauvages, loin d’être plus forts que les peuples civilisés, sont ordinairement plus faibles. L'homme en se civilisant n’a donc rien perdu de sa force. En montrant qu'il doit aussi avoir conservé sa taille primi- tive, j'apporte un argument, qui n’est pas non plus sans . quelque valeur, contre cette philosophie plus ingénieuse qu’exacte qui nous montre ce qu’on a nommé l’état de na ture comme un état véritable de perfection physique dont l’homme doit chercher à se rapprocher. Non, l’homme n’a pas déchu en se civilisant : il n’est pas devenu faible en devenant intelligent; il n’a rien perdu de sa force réelle et de sa grandeur première en les multipliant par l’adresse et l'industrie; et ce n’est pas en retournant sur ses pas qu'il avancéra plus rapidement vers le but où ses efforts n’ont cessé de tendre, quelquefois à son insu : le développement moral , intellectuel et physique du genre humain. ATROPIIE ET HYPERTROPHIE-PARTIELLES: 9254 VUvuv PR AV VUE LUE CHAPITRE IV. DES ANOMALIES DE VOLUME PROPREMENT DITES » ou ANOMALIES PAR DIMINUTION ET PAR AUGMENTATION PARTIELLES (a). Divisions. __ Petitesse excessive des. membres. — Volume-considé- rable de la tête. — Développement excessif du système adipeux, dysystème tégumentaire, elc, Atrophie et hypertrophie de quel- | ques organes en particulieg, par exemple, des mamelles, du thymus, des capsules surrénales ; de l'estomac , du vagin , etc. Lxs anomalies par changement partiel de volume, soit * celles qui consistent dans une dimirfütion , soit celles qui résultent d’une augmentation , en d’autres termes , les ano—. malies par atrophie et par hypertrophie , peuvent être rap- ‘ portées à trois groupes ; tous très-distincts el surtout très- haturels, Ainsi : | 1°. Le changement de volume peut s'étendre à une ou plusieurs régions du COFPS ; Pre _ .2.*Il peut porter sur un où plusieurs systèmes orga- 8, Enfin , il peut être borné à un ou à quelques organes €n particulier. Lorsque l’anomalie affecte une région tout entière , elle offre une analogie très-marquée avec les anomalies par di- ‘ : È . . . | s (x) La plupart des anomalies par diminution et les par augmen” tation partielle de volume ne présentant que peu d'intérêt; © ed histoire offrant beaucoup de points communs ; jai réuni 7 seul chapitre ce que j'ai à dire du troisième et du quatriëme ordre de cette première classe. Voyez les remarques que j'ai présentées , pag. 138, sur la classification des anomalies de volume. 5e PART, II. LIV, I, CITAP, IV. minution ou par augmentation générale de volume, dént j'ai fait l’histoire dans les chapitres précédens. Lorsqu'elle porté au contraire sur un seul organe ou sur quelques organes €n particulier, elle présente , comme on le verra , des rap” ports très-réels , quoique moins évidens , avec les anomalies de forme, dont j'aurai à traiter dans le livre suivant, et auxquelles nous serons ainsi Conduits par une transition presque insensible. Si l’on excepte un irès-petit nombre de cas, les trois groupes que je viens d'indiquer ne présentent qu’un faible degré d'intérêt sous le rapport anatomique : aussi, *sans m'étendre sur leur histoire, me orneral-je à faire con- naître chacun d’eux par un petit nombre d’exemples, et à présenter quelques remarques générales propres à faire apprécier la nature @es anomalies qui leur appartiennent. SI. Anomalies de volume portant sur une ou plusieurs régions du corps. Les régions du corps qui présentent le plus souvent des anomalies de volume sont celles qui se trouvent placées à 1 une des extrémités, ou, d’une manière plus générale, à la périphérie de l'être. Tels sont par exemple, les membres, le crane, quelquefois la tête tout entière (1). Roms de volume que présentent les membres chez l'homme sont fréquentes , mais presque toujours très- (1) Le prolongement Caudal peut aussi présenter, dans ses dimen- sions, des variations Anomales qui offrent une grande analogie appa- rente avec les anomalies dont j'ai à traiter dans ce paragraphe, mais qui, en réalité, résultent ssentiellement d’une différence dans le nombre (et non pas seulement dans l'étendue) des vertèbres caudales , des muscles qui s’y attachent , etc. D ATROPHIE ET HYPERTROPHIE PARTIELLES. 253 Peu prononcées. Elles rappellent ordinairement quelques- Unes des variations si nombreuses qu’offrent les proportions d $S membres dans la série des espèces animales. J’ajouterai . ue les anomalies par diminution remplissent en partie le « Vaste intervalle qui sépare l’état normal de ces états d'extrême “Romalie, de ces monstruosités qui résultent de l’atrophie Complète ou presque complète des membres ; monstruosités te j'aurai plus tard occasion de décrire et d'étudier avec / soin dans leurs conditions générales et particulières. | Les cas dans lesquels la diminution ou l’augmentation du volume des membres , sont portées à un assez haut degré Pour offrir un intérêt réel à l'observation, sont très-rares. de citerai cependant, d’après mes propres observations . l'exemple très-remarquable d’un fœtus dont les membres, d'ailleurs bien conformés , n’avaient que la moitié de leur longueur ordinaire, et, d’après Camelli (1), celui d’un homme chez lequel les mains étaient énormes et les bras Seulement égaux aux cuisses. s Des cas analogues se présentent quelquefois chez les ani- Maux comme chez l’homme. Ainsi j'ai vu chez un chien les Membres antérieurs , beaucoup plus courts que dans l’état normal, et réalisant ainsi, mais seulement par devant, : $$ Caractères du basset. Pai Yü, aucontraire, dans des établissemens d’incubation’, artificielle ; plusieurs poulets remarquables par la grande | °gueur de leurs jambes. | sé | Enfin ce sont encore des modifications de même ordre qui, transmises par voie de génération, sont devenues, 4n$ plusieurs espèces domestiques , les caractères de races *Marquables ou par l'allongement ou par la briéveté de furs membres. Telles sont, dans l'espèce du cheval et sur- = De Monstris , quasi monstris et IMONSITOSIS, N° 7 , dans les Philos. 'ans,, t XXV, n° 307, p. 2266. 25% PART, IE LIV:.E CHAP, IVe ; tout: dans-celle du dromadaire, les races de course; dans : celle du mouton, le morvan (ovis longipes); enfin dans ‘ celle du:chien, qui réunit en elle les exemples les plusfraP- pans des deux modifications inverses , le lévrier, d’une part et, de l’autre, le basset. Je pourrais à ces exemples en joindre quelques autres moins ‘remarquables : mais dans tou$? comme dans ceux que j'ai cités, nous verrions les deu* paires de membres s’accroître en méme temps et dans Je même rapport, en sorte que, leur volume proportionne changeant par rapport à l’ensemble de l’être , elles conse!” vent cependant entre elles leurs proportions normales. La tête présente quelquefois des anomalies par diminutio® de. volume, par exemple chez certains idiots de naissanC et chez les crétins : l’atrophie porte alors principalement sur le: crâne et sur le cerveau, qui dans quelques caf se trouvent réduits à de très-petites dimensions (1). L@ diminution peut aussi porter principalement, sur: la. faces ou, bien au contraire sur la tête tout entière; mais elle-est toujours peu sensible dans ces cas, qui constituent seule- ment de légères variélés , et sur lesquels il est absolument inutile de nous. arrêter. à L'augmentation du volume de la tête s’observe beaucoup plus fréquemment que sa diminution (2), et est souvent portée beaucoup plus loin. Ce genre de déviations ré sulte de l'accroissement aänomal, tantôt du crâne seule (x) Je rappellerai , entre autres exemples, le cas, connu de tous les - anatomisies, que Gall a consigné dans son grand ouvrage sur Je cerveau. re È (2) Aussi l'augmentation anomale du volume de la tête a-t-elle d& , tout temps fixé l'attention des observateurs. Les anciens donnaient aü* individus qui la présentaient , les noms de capitones et de macroceph4ln que l’on relrouve encore ( ce dernier surtout) dans plusieurs ouvrages modernes. . re ATROPHIE ET HYPERTROPHIE PARTIELLES. 299 ment, comme on le voit si souvent chez les hydrocéphales,. iantôt dû crâne et du cerveau , tantôt enfin du crâne, du Cerveau et de la face tout à la fois. : Par mi les cas qui se rapportent à ce dernier gronpe (1) 7 en est de trop remarquables pour que je puisse me dis- Penser de les rapporter avec détail. Tel est entre autres ; Celui d’un Italien observé par Benvenuti , et dont l’histoire a été Consiynée dans les Actes de la société des Curieux de . nature (2). La tête de cet Italien commença à croître d’une manière extraordinaire à l’âge de sept ans 3 et à vingt- Sépt, elle avait plus. de trente-sepl pouces de circonfé- rence , et le visage , quinze pouces de hauteur. Ce mal-: heureux . dont les facuités intellectuelles étaient très-déve-. loppées , mourut à trente ans d’une attaque d’apoplexie. * Un. cas très-analogue au précédent, mais peu authenti- que , est celui d’un Maure, qui vivait à Tunis au commen- Cement de. ce siècle, et dont la tête était si: volumineuse que la populace ne manquait pas, dès qu'il sortait, de Sattrouper autour de lui. Chez cet homme, presque idiot, lé cerveau et la face avaient l’un et l'autre subi Un énorme accroissement : ainsi, d’après l’auteur auquel 4 Fe . J'EMprunte cette observation remarquable (3), le nez de ce laure avait quatre pouces de long, et sa bouche était | | ; CE 1 On.en trouve dans les auteurs un grand nombre que leur-peu d'intérêt nous dispense même de citer ici. J’indiquerai seulement celui que rapporte Lacerus ; dans son Traité des Monstres, livs IL, | Chap. XVIII. : (2) De capite humano mole monstroso dans les Nova acta nat. curioso- 7um ; tom. VIII. — Par un effet remarquable du balancement. des 0r pr staient br : $ Banes, les membres inférieurs étaient presque complétement para- : JSés ; et tout le corps grêle et peu développé chez le sujet de l'obser- | Yation de Benvenuti £ | (3) Voyez L. Vazenrin, Description d’un crâne humain d’un molume 6% fraordinaire, dans le Journ, de Méd. de Corvisart, t. XVI; P 108. so or THERE ET NT ins Dei, 256 PART. IT. LIV. I. CHAP. IV. si large qu’il mangeait un melon avec son écorce comme un autre aurait mangé une pomme. On peut ibrochec de ces observations, deux autres cas non moins remarquables (1), mais différents à quelques égards, et surtout en ce que le volume excessif de la tête résultait spécialement de l’accroissement de la région Crà- nienne. Tel était, par exemple, celui d’un Marseillais nommé Borghini où Borduni, qui vivait au dix-seplième siècle, et auquel la singularité de sa conformation physique a valu une sorte de célébrité. On voyait vraiment cheZ Borghini la tête d’un géant placée sur le corps et les épaules d’un nain : sa ie n’était que de x quatre Les et voici les dimensions exactes de son crâne : Circonférence : . . . . . . . 2 pieds © pouces » lignes- Diamètre antéro-postérieur. » 10 Diamètre transversal. , . . . » ‘ 10 » Diamètre vertical. . . : . . . » 8 Lg Borghini mourut en 1616, à l’âge de 50 ans. Presque : acerñle dans sa vieillesse sous le Do de son énorme tête; il était obligé, pour la soutenir, de se placer un coussin sur chaque eue. Ses facultés intellectuelles, loin d’être en rapport avec de volume excessif de son crâne, étaient très-peu développées; et de à ce dicton populaire, autre- fois très -usité à Marseille , et conservé pâr la tradition : Il n’a pas plus d° esprit que Bghini. Nul doute que l’énorme accroissement de la tête ne fût, chez Borghini, un effet de l’hydrocéphalie, très-analogu® à ceux que nous voyons tous les jours se produire chez les ‘ (x) Is sont dus également au docteur Valentin, et consignés dans le mémoire que J je viens de citer. — Voyez aussi FourNIER, article Cas rares du Dict. des Se, médic, , tom. ÏV, pag. 142, ATROPHIE ET HYPERTROPMIE PARTIELLES. 207 quoique beaucoup plus remarquable. En effet, les observations très-exactes du docteur Valentin, os de la voûte du crâne étaient très-amincis en Même temps que très-étendus. Le trou occipital avait au Ontraire conservé son diamètre normal, et les os de la | face étaient aussi de grandeur ordinaire. La même explication est sans doute applicable au cas Presque également curieux qu'a présenté un autre Marseil- aus, nommé Philippe Sormet, dont le crâne était aussi M. Exirêémement volumineux. Ge dernier est mort en 1807, à à l’âge de 71 ans. Il s'était livré pendant une grande partie % de sa vie à des travaux de compilation et de critique litté- raire , et fréquentait assidûment la bibliothéque de Mar- seille. On a trouvé chez lui après sa mort des manuscrits très-volumineux, mais qui n’ont offert aucun intérét. Le célèbre Sue a aussi publié (1) une observation que je dois consigner ici, el dont le sujet est un fœtus à ie La tête, comme dans les cas précédens , et de plus l’abdo- - Men étaient d’une grandeur prodigieuse, qu'ils semblaient, selon la remarque de Sue, avoir acquise aux dépens du reste du Corps. La poitrine et tous les viscères pectoraux il étaient en effet de moitié environ plas petits que dans l'état és enfans , d’après tous Les normal, | Cette observation, quoique présentée par Sue d’une Manière assez incomplète, est intéressante en ce que, Jointe à celles qui précèdent , elle prouve qu’il n’est aucune S régions du corps dont le volume ne puisse. présenter £S Variations anomales. Dans quelques cas, la diminution ou l’augmentation ne Porte ni sur tout le crâne ni sur la face tout entière, mais | (T) Hise, de L'Acad. roy. des Sciences pour 1746, pag: 42. i ils LS il gi 258 PART, MM. ŒIV, L. CHA, IV. seulement sur une portion beaucoup plus circonscrite de 4 iête, par exemple sur la région frontale, pariétale, occi- pitale seulement, ou sar l’une des mâchoires. J'ajouterai quelques remarques sur les variations assez fréquentes, mais encore peu connues, de ces dernières parties. | IL'est évident que toutes les fois que l’une des mâchoires se trouve augmentée où diminuée, l’autre conservant an con traire ses dimensions normales, il s'établit nécessairement entre elles une disproportion , un défant de concordantt plus ‘ou moins manifestes, qui constitue un véritable vice de conformation. D’une part , en effet, cette disproportio® est par elle-même: une véritable difformité , ‘et de l’autre » elle met presque toujours obstacle à la préhension des dli- mens , et surtout, chez les jeunes mammifères , à la succion du lait. Aussi l'accroissement excessif ou la diminution très- considérable de l’une dès mâchoires est-elle presque tou- jours. une cause de mort.pour les nouveau-nés, du moins si l’on ne remédie pas, par des moyens artificiels, à l'im- perfection de leur organisation. La mâchoire supérieure conserve beaucoup plus constam- ment que l’inférieure son volume normal. Je ne connais même aucun cas dans lequel on l’ait vu dépasser de beau coup ses dimensions ordinaires , et il est très-rare qu’elle ne les attcione pas. J’ai cependant observé un cas remaï” quable de ce genre chez un agneau, dont la mâchoire su- érieure élait extrêmement courte, et en même temps dé- viée latéralement ; et je puis ajouter à cet exemple, celui d’une race tout entière de chiens dogues, connue de tout | le monde, et dans laquelle la mâchoire supérieure est tel- lement raccourcie que les incisives d'en bas sont devenues out-à-fait extérieures, C’est là un des cas les plus curieux de transm Vicieuse , ission héréditaire d'une conformation vraiment use , que puisse nous offrir l’histoire des anomalies ( 1). . Le développement excessif de la mâchoire inférieure a êté ATROPHIE ET HYPERTROPHIE PARTIELLES. 9 a at LE 4 ; - * : SE * à r . : 2 re : observé Chez l’homme par Nigrisoli (2), et j'en ai vu moi- \ Même un exemple chez un serin ordinaire, dont la mandi- : UIé re: st : . ss] ETOSSE bule inférieure était deux fois aussi longue et aussi grosse, que là incontestable. à Supérieure. L'existence de cette anomalie est donc” 8 Il en est ainsi à plus forte raison de la briéveté de la mâ- Mec) otre 2H1S ee a 7 a _ Choire inférieure , vice de conformation qui, résultant d’une atrophie, doit être et est en effet beaucoup moins rare. Schubarth (3). indique quelques cas de ce genre, dans les- quels l’atrophie était portée au plus haut degré : il est vrai qu’ils ne sont pas tous parfaitement authentiques, M. Bé- clard a va chez un enfant affecté en même temps d’un autre vice de conformation , la mâchoire inférieure très- Courte (4), et j'ai recueilli plusieurs cas analogues chez les àNimaux, Ainsi je puis citer deux daims, nés de la même mère, à Rene SE ci * En go PR ES N— e. fie 3 Pie EX ans d’intervalle : leur mâchoire inférieure , d’ailleurs En Conformée , était plus courte d’un quart que dans l’état Normal * en sorte que le tiers antérieur du palais et de la éDgue se trouvaient extérieurs, Ces deux faons, qui ne Pouvaient téter qu'avec beaucoup de difficulté , n’ont vécu _() La tête Pont quelquefois chez la carpe des déformations qui 'éSültent aussi en partie de la brièveté excessive de la région maxillairé | S 1 Æ ‘ . 1 ee s pe n me a f Ubérieure, Je traiterai dans le livre suivant de ces cas qu Did laissent se rapporter ésséntiellemeñt aux anomalies de forme. 6) Voyez le-Giornai. Parm. Ann. 1689 ei ann. 1690. A Ko Voyez sa dissertation De parvitate et defectu maxille infertoris» (4) On trouve ce cas indiqué dans laThèse du docteur LaRoGHE, Sur $ Monstruosités de La face. Paris, 1825. FE sreemennans « ex sa SR 2 Ÿ ip Le EE 260 : PART. IL LIV. I CAR, æ . que très-peu de jours, quoiqu’on eût pris d'eux. beaucoup de soin. En Tout récemment encore, j’ai observé le même vice de conformation chez un chien qui, malgré la gêne qu'il en éprouvait pour la préhension de ses alimens, avait vécu plusieurs années. Il est vrai que chez lui , la différence de longueur des deux mâchoires était peu considérable : lin: férieure se terminait à peu près au niveau des premières fausses molaires, et les deux lèvres pouvaient même, pen: dant la vie, se rapprocher et se mettre en contact dans toute leur étendue. Chez ce chien, les deux mâchoires examinées séparément, paraissaient normales; mais en les . réunissant, on était aussitôt frappé des rapports insolites que présentaient les dents inférieures avec les supérieures: Ainsi ; la canine inférieure , au lieu d’être en avant de la supérieure, se trouvait placée de manière à rencontrer par sa pointe la partie postérieure de celle-ci. Cette rencontre de [a canine supérieure avec la poiate de l'inférieure, était telle qu’elle rendait même impossible primitivement, Je rapprochement des deux rangées dentaires » @t génait par conséquent la mastication ; mais à la longue , le frottement répété des deux dents avait creusé sur la partie postérieure de [a canine d’en haut, une large et profonde échancrure ; où là canine d’en bas, usée elle-même à sa pointe , pouvait venit se loger pendant le rapprochement des deux mä- choires , à peu près comme le sommet de l’apophyse olé- crâne se loge dans la cavité de même nom, quand l'avant- bras s'étend sur le bras. L'atrophie de la mâchoire inférieure peut être portée beaucoup plus loin que dans les cas que je viens d'indiquer: : Elle peut même présenter tous les degrés depuis le rac- | courcissement à peine sensible jusqu’à an état tout-à-fait | ment même qu'un examen attentif peut seul r : Mêchoi « ee ATROPHIE ET HYPERTROPHIE PARTIELLES, 261 Füdimentaire (1) | 2n0Malie Je dois ici ; €t même jusqu’à l’absence complète ; qui appartient à l’un des ordres suivants, et que me borner à mentionner (2). Un autre genre d'anomalies digne , comme les cas que je ens de Mentionner, de quelque intérêt, et qui se place Naturellement à leur suite , consiste dans le développement inégal des deux moitiés du corps, soit dans une ou plu- si vi Chez quelques individus un côté tout entier du corps c’est ordinairement le droit) plus développé que l’autre; / Mais la différence est presque toujours très-faible , et telle- évéler cette kKgère variété de l’organisation. Plus souvent , il y a seule- ment inégalité entre les membres d’un côté et ceux de > + ; d he 2 : l'autre, ou bien entre les deux moitiés soit de l’abdomen , Soit de la poitrine , soit surtout de la tête. Toutes ces ano- Mmalies ne sont au reste véritablement remarquables que lorsque la disproportion est portée à un haut degré; ce . n'a lieu que trés-rarement, Dans le cas contraire, elles Constituent seulement de légères variétés, apparentes seu- ment pour l'œil exercé du peintre, du sculpteur ou de “Matomiste, et dont l'influence physiologique est enjière- ment nulle (3). Rae 5 (&) Voyez Séuramañre, loc. cit. — Mrcrer, Handb. der path. anat. , on? TE SESR G. Jrczr , Mangel des Unterkiefers und mangelhafte Ent- VAung desselben. dans Archiv für Anat. und Phys. deMeckel, 1826, p. 64- G) Je montrerai ailleurs que les anomalies par diminution de la re inférieure, et même, d’une manière générale, que toutes es: #nomalies qui affectent principalement la région maxillaire , se pré- Sentent beaucoup plus fréquemment chez les ruminans que chez les fuites animaux et chez l'homme. : G) Voltaire présentait dans la conformation de sa tête une légère EUTS régions ; soit même dans toutes. On voit en effet PE 6 IL. Anomalies de volume portant sur un ou plusieurs systemes organiques. | Lorsque l’on compare un certain nombre d'individus de la même espèce, on reconnaît que les divers systèmes organiques présentent chez eux des différences plus 04 moins marquées, eu égard à leur degré de développe” ment. Ces différences, sur lesquelles'se fonde en partie la distinction de ce qu’on a appelé tempéramens , con: situent , prises dans leurs limites extrêmes , et lorst qu’elles sont extrêmement prononcées , de véritables dé viations de l’ordre normal. C’est ainsi que les conditions du tempérament athlétique, lorsqu'elles sont portées au plus haut degré; c’est-à-dire lorsque les muscles sont développés _à l'excès , constituent évidemment une anomalie qui rentré irès-bien: dans le groupe des anomalies par hypertrophi® . d’un système organique. C’est à ce même groupe que se rapporient d’autres auo- malies qui, sans être en soi beaucoup plus dignes d'intérêts ont fixé davantage l’attention des observateurs : je veux parler de celles qui résultent du développement excessif du système adipeux, Déjà même il existe à leur sujet dans les annales de la science un assez grand nombre de faits doni je citerai les plus remarquables. En 1724, on présenta au roi d'Angleterre, George [}; ue homme du comté de Lincoln, qui pesait 585 livres: et dont le corps avait dix pieds anglais de circonférence. GE? homme mourut à vingt-neuf ans , laissant sept enfans #02 assure qu’il mangeait dix-huit livres de viande par jour (} variété de ce genre : la moitié gauche du crâne était chez lui un pet plus développée que la droite. (x) Voyez BurFoN, Hist. naturelle , Suppl. AV., p. 39. ATROPHIE ET. HYPERTROPIIE. PARTIELLES: 263, Un autre Anglais, mort également à vingt-neuf ans, et 44 Mourut dans le comté d'Essex en 1750, pesait Goglivres poids d'Angleterre), et la grosseur de, son corps était telle 4e sept personnes pouvaient tenir ensemble. dans son habit (1. | | | Les, Transactions philosophiques pour l’année 1746 font Mention de deux frères dont l’un pesait 490 livres et l’autre! Se 476. On rapporte que l’un des deux voulant un jour Monter à cheval , le pauvre animal plia sous l'énorme poids de son cavalier, eut les reins rompus, et expira sur la place (2). | -S Enfin la Gazette anglaise du 24 juin 1775 donne des détails curieux sur un homme plus gros encore que les pré- cédens, eb qui, comme eux tous , était Anglais. À l’âge de 9g ans , €t quelques jours avant sa mort, il pesait 6.40 livres, €&& sa largeur d’une épaule à l’autre était de quatre pieds trois pouces. Dans les dernières années de sa vie , il ne pou- Yait plus marcher, et se promenait dans une charrette atte- ée d’un fort cheval. L’extrême embonpoint de cet homme UL avait, assure-t-on , sauvé la vie de la manière suivante. ans une querelle avec. un marchand juif, il reçut. de son aversaire un coup de canif dans le ventre : mais fort heu- Teusement pour. lui, la lame plongea tout.entière dans la Sraisse, et, bien loin de blesserles viscères, elle n’atteignit Pas même les muscles de l’abdomen, préservés par cette Guirasse d’une nouvelle espèce... nie C’est une circonstance ‘assez. curieuse, que lous ces Sxémples, et quelques autres, que je pourrais ajouter.à leur. le (3), aient été présentés par des Anglais. Buffon, quiles Fa? EN : ( Voyez Lanwé, Syst. nar., édit. allem. de Nuremberg, t. £, p- F0 (2) Voyez Krowzron, Two-men of an extraordinary Bulk and: Weight AUS les Ph. Transact,t. XLIV; n° 479» P: 100. Fee (3) Voyez ÂLLEN, Synops. univ. medicinæ. practicæ, — Cor; À. lotte 264 PART, IT. LIV: I: CHAP. IV. arapportés avec quelque détail , a fait remarquer cette con munauté de patrie, et il semble attribuer à la seule An- gleterre le singulier privilége de produire de telles anoma- lies. Au moins insisie-t-il sur ce qu'ayant fait de nombreu- ses recherches pour savoir si la France avait fourni def exempies d’un embonpoint aussi extraordinaire , il n’a PU, même s’en procurer un seul. Le poids des hommes les plus gros vivant en France, sur lesquels il ait pu obtenir des renseignemens, né s'élevait pas même au delà ‘de 860 ou tout au plus 380 livres. Mais ce résultat des re’ cherches de Buffon ne saurait autoriser une conclusion absolument générale, et fournit seulement une preuve de plus de cette vérité , universellement connue, que les An- glais sont plus que les autres peuples disposés à l'obésité par leur genre de vie, par leur régime diététique, et ausst, sans doute, par les conditions spéciales de leur tempéra” ment, Déjà même nous pouvons citer, hors de l’Angleterre , plusieurs cas d’obésité portée au plus haut degré, Je puis indiquer comme exemple en France une mendiante, n0oM- mée Marie-Françoise Clay, qui mourut en 1806, à l'Hôtel Dieu, âgée de quarante ans environ, et dont le moule e? plâtre est conservé dans les riches collections de la Faculté de médecine. On peut juger de l’état d’obésité de cett® _ femme par les détails suivans ile corps avait 5 pieds 2 pou£é® de circonférence au niveau-de l’ombilic ; les mamelles , qu! avaiènt 28 pouces de tour, pendaient jusque sur Pabdomen’ les cuisses et les jambes’ étaient énormes et creusées d° distance en distance de petits sillons circulaires , tandis qu€ les membres supérieurs avaient conservé le volamenormal- concerning M. Bright, the fat man at Malden in Essex, dans les P hilos- Trans. , t. XLVIT, p. 188. —_ Outre l'observation qui en fait le sujet principal, quelques autres cas se trouvent cités dans ce dernier article. norme 7 OA ATROPNIE ET HYPERTROPHIE PARTIELLES. 209 LA La tête était comme cachée entre deux énormes épauless 4 € Cou avait presque entièrement disparu , et les hanches éveloppées à l'excès , s’élevaient jusque sur les côtés de la Poitrine. Françoise Clay, réglée à treize ans et mariée à Vingt-cinq, eut plusieurs enfans, dont elle ne put conserver qu'un seul. Elle vivait dans la misère, suivait à pied son Mari , obligé par sa profession d'entreprendre de longs “ fréquens Voyages: plus tard, réduite à mendier, et déjà ee, dans un état d’obésité vraiment extraordinaire, elle faisait “24 TR Chaque jour deux mille pas pour se rendre à l’église où elle 3 avait coutume d’implorer la charité publique, et pour re-. venir chezælle (1). Es | TUNER Le célèbre Barrow a observé en Afrique et consigné dans "FRS la relation de l’un de ses voyages un cas non moins curieux : | 44 14 c’est celui d’une femme, âgée de quarante ans à l’époque où Barrow l'examina, et d’une obésité telle que, depuis douze ans , elle se trouvait entièrement hors d'état de Marcher, et ne pouvait même se mettre sur son séant qu'à l'aide d’une corde suspendue au ciel de son lit. La circon- férence de son bras était de près de deux pieds, et son COrPS était d’un volume si considérable que, le feu ayant ] Pris à la maison qu’elle habitait , il fut impossible de la faire Passer pur les portes , et qu’elle périt misérablement au mi- eu des flammes (2). | | . S nfin, parmi plusieurs autres cas presque également cu- rieux , je choisirai, pour dernier exemple , celui d’un enfant Ont il est fait mention dans les Éphémérides des curieux : LE catenttépetrhier gp had sentier - | Mob ou à MAS (EE k RS NP ME D rose (x) Voyez Prray et LAURENT» Dictionnaire des sciences médicales , QuS Obésité , et les Journaux de médecine de 1806. S | (2) Voyez Nouveau voyage dans l'Afrique méridionale, 1. 1, p 207. 8 à traduction française. — Il paraît, par le récit de Barrow . k N'est pas dit positivement ) que la femme, sujet de cette observation, était Cafre. a 41! } l 1% 266 PART, I. LIVe I. CHAP, IV. de la nature (1). Cet enfant se fit remarquer dès sa nals- sance par un état d'obésité extraordinaire, qui non-seule- ment petsisia, mais qui même s’augmenta rapidement : 44 bout de quelque temps, ses langes ne pouvaient même plus le contenir, et ses mamelles étaient tellement volumineuses qu’elles ressemblaient à celles d’une nourrice. Du reste» celte extrême obésité ne fut pas durable : au bout de quel- ques années, le sujet de cette observation assez remaf- quable rentra dans les conditions normales de volume. Quelques conséquences intéressantes peuvent être dédui- tes de la comparaison des faits que je viens de rapporter. Ils prouvent en effet, que, si l’obésité se prodait le plus souvent après la naissance, soit dans la jeunesse ou dans l’enfance (2), soit surtout dans l’âge mûr, l’escessif développement du tissu adipeux peut aussi être une véritable anomalie congé- niale. Îls démontrent également que ce développement ex- cessif peut s’observer non-seulement chez les#personnes menant une vie oisive et usant habituellement d’alimens très -nutritifs et très-abondans, mais aussi chez celles. qui vivent dans la misère et la fatigue, On doit donc attribuer cette anomalie, non-seulement au genre de vie et de nourri ture ( dont l'influence n’est d’ailleurs pas douteuse ), mais aussi à une prédisposition résultant d’une modification quelconque .de l’organisation; modification que l’on doit considérer, qu’elle consiste ou non dans une disposition partivulière de quelques parties de l'appareil circulatoire ou de l'appareil digestif, comme très-analogue à ces modi- fications , caractérisées aussi pour la plupart par la prédo- (x) Voyez Fr. W. Crauner , Stupenda pueri recens nati obesitas , dan$ les Æph. nat, cur., déc, IT, ann. 6, obs. CXC. (2) Un enfant de quatre ans, présenté il y a quelques années à la Faculté de Médecine, pesait déjà 104 livres; et l’on voit assez fré- quemment de semblables cas offerts à la curiosité publique, ATROPHIE ET HYPERTROPHIE PARTIELLES: 267 mi : . - Rance de l’un des systèmes organiques , que l'on désigne so Re vL: le nom assez Impropre de tempéramens. Je ne dois pas terminer l’histoire des anomalies de vo- ume portant sur un ou plusieurs des systèmes , sans dire quelques mots de plusieurs cas de développement excessif du système tégumentaire externe ou épidermique ; système plus ordinairement désigné , à l'égard de l’homme et des mammifères , sous le nem moins exact, parce qu’il est moins général , de système pileux. : Les cas de développement excessif que peut présenter ce sytème , peuvent être et-sont de deux sortes. Les uns ré- sultent de la production de poils, de plumes , d’écailles . dans une région ordinairement nue , ou de l'existence d’un grand nombre de ces parties épidermiques dans une région où elles sont normalement rares el clairsemées :la dévia- tion porte dans ces cas sur l'existence même, SUF le nombre des parties; il y à anomalie numérique. Dans d’autres cas au contraire , qui seuls doivent nous occuper ici, 1l J Fa non pas existence anomale de poils , de plumes ; d’écailles , Ru seulement accroissement excessif de parties dont l'existence est d’ailleurs normale : il ÿ a seulement alors Momalie de dimension anomalie de volume. + Ces mots, appliqués à certains développemens des poils de l'homme et des mammifères, choquent au premier aspect, et semblent impliquer contradiction avec les condi- : ons d'existence de ces petits organes qu’on se représente Ordinairement comme linéaires, et, par conséquent, sans étendue en surface; cans volume appréciable. Si au con” raire réformant, par l'emploi du microscope , des idées Préconçues et inexactes, On attribué aux poils les conditions ? . k 1 4 A} d existence qui leur appartiennent essentiellement ; $1 les | considère comme autant de petits organes composés d’une ne mers Re 268 PART, I. LIV. I CHAP. 1. série de cylindres ou de cônes tronqués dont chacun a Sa circonférence , son diamètre et sa hauteur, on reconnaîtra que l’épaississement des poils, que leur allongement exces- sif sont, dans toute l’étendue de ce terme, de véritables anomalies de volume. Le développement excessif du système pileux peut être partiel ou général. Je citerai comme exemples du premier cas l'existence d’une barbe extraordinairement longue chez les hommes ; celle de sourcils, de poils pubiens (Gi), de cheveux d’une longueur considérable. Il n’est pas très-rare de voir ces derniers descendre jusqu'aux talons chez les femmes, du moins chez celles qui appartiennent à la rac@ caucasique. Les femmes de cette race se font en effet re marquer entre toutes les autres par la longueur de leur chevelure; et l’on conçoit qu’elles sont prédisposées à ces développemens extraordinaires, bien plutôt, par exemple, que les Ethiopiennes à cheveux normalement courts et cré- pus. Dans nos contrées, ces développemens ajoutent à la beauté des femmes; dans d’autres pays, si on les y observait, ils passeraient presque pour de légers vices de conforma- tion. Pour chaque peuple en effet, le type de la beauté, c'est le type de la race; et toutes les fois que les hommes se sont créé le type idéal d’une perfection surhumaine, ils l'ont trouvé dans une lésère exagération de quelques-uns de leurs traits caractéristiques. On voit quelquefois aussi , principalement chez l’homme, les poils de toutes les régions du corps acquérir une épais- seur et une longueur plus qu’ordinaires : mais ces accroisse- mens anO0MAUX sont généralement renfermés dans des li- mites assez étroites, et ne constituent que de légères (1) Voyez BARTHOLIN, Hist. anat. rar.; cent, I, hist, 43, — Voyez aussi Ephem, nat. curios., déc. IL, ann. 6. sh Lo. 4à ATROPHIE ET HYPERTROPHIE PARTIELLES. 269 > Sur lesquelles leur peu d'intérêt me dispense d’in- Variétés sister, SH. Anomalies de volume portant sur ur ou plusieurs organes en particulier. Les anomalies de ce dernier groupe sont extrêmement nombreuses, 11 n’est en effet aucun: organe qui ne puisse Présenter et qui ne présente plus ou moins fréquemment des anomalies par diminution et par augmentation, et l’on peut dire que plusieurs centaines de pages suffiraient à peine pour renfermer l’histoire complète des cas de ce genre, s’il était possible que quelque anatomisie voulût consacrer ses veilles à ce travail aussi long, aussi aride pour son auteur, qu'il Serait inutile à la science. Les anomalies relatives au vo- lume spécial des organes sont en effet, pour la plupart, Presque entièrement dénuées d'intérêt, et ne méritent vrai- Ment de fixer l'attention des observateurs que lorsqu'elles Sont très-prononcées ou remarquables par quelque circon- Slance particulière. | = AUSSI, loin d’énumérer tous les cas qui se trouvent indi- Qués dans les auteurs ouque j’ai moi-même observés, me "OPnerai-je à éitér üñ petit nombre d'exemples, en insistant nr quelques points importans de théorie. Les anomalies de volume , comme toutes les autres ano- Malies dont nous aurons à traiter par la suite, peuvent Presque toujours être considérées comme réalisant acci- ‘ntellement dans un sexe, dans un âge, dans une race, Ans une espèce, les conditions normales d’un autre sexe, | °n autre âge, d’une autre race, d’une autre espèce. Ainsi il arrive assez fréquemment que les mamelles, et Plus Spécialement les glandes mammaires, s'élèvent à peine RES de = “se mg: - ds + = hu th 270 - - PART. TX, LI. L CHAP. TA chez les féinmes au delà dé cet état de petitesse et d impai* fait développement qui forment leur état normal chez les . jeunes filles avant la puberté, el chez les hommes à toute les époques de leur vie. _ Réciproquement, et ce second rapport est beaucotlP , plus remarquable , on à vu quelquefois chez de très-jeuneÿ filles et chez des hommes même, les glandes mammaires aussi volumineuses qu’elles le sont es les femmes danf l'état ordinaire. Cet accroissement anomal peut se faire seulement d’un côté (1): il peut aussi être plutôt appare que réel , en ce sens que le volume extraordinaire des m3 melles ou de l’une d’elles, résulte de la présence d’un ama$ de graisse dans la région mammaire, et non de |’ hypertrof phié de la glande de -même (2). Mais:il est aussi des cas où le développement des mamelles est complet, et tellement qu’elles deviennent aptes à l'accomplissement de la fonctioB physiologique qui leur est dévolue normalement chez leÿ femmes , c’est-à-dire à la sécrétion d’un véritable lait. M. de Humboldt, dans son Voyage aux régions équinoxiales, rapporte un castrès-curieux de ce genre , ME d’un homme qui avait nourri son fils de son propre lait pendant cinq moi entiers; et l’on trouve dans les anciens auteurs un ass@4 grand nombre d'observations analogues, que Martin Schurig a réunies dans son savant ouvrage sur la grossesse (3). ce ô sont sans aucun doute des faits de ce genre qui ont donné # (x) Voyez Axsraux, Sur quelques ca@rares observés sur des conscrits dans le Journal de ie de Corvisart, t. XIV, p. 265, (2) M: Jules Cioquet à commüniqué un cas de ce genre à la section de chirurgie de l’Académie de médéciné, séance du 31 ; janvier 1828: (3) Syllepsilogia, p. 319 et suiv. — Voyez aussi Harrer, Elements physiologiæ, te VII, p. 37; ; et P.-Fr. ScHACRER, De lacte virorum et vi ginum , Leipzig, 1742. — ARiIsTOTE, ist, anim., lib. 1, cap. XI avait déjà établi que Les mâles peuvent sécréter un érable lait, s ATROPHIE ET HYPERTAOPAIE PARTIELLES. 271 Met À 'assertion absurde de quelques voyageurs qui, plus MIS du Mérveilleux que du vrai, ont affirmé qu’au Brésil Ë et dans quelques parties de l Afrique, ce sont les hôomimes, | é non les femines , qui allaitent leurs enfans, ; es femmes elles-mêmes peuvent présenter, quant au À volume de leurs maämelles , des anomalies par excès de vo- Me; qui, à la vérité, sont ordinairement dues plutôt à “Cümulation de a graisse dans le tissu cellulaire sous- … Cütané, qu’à un accroissement réel des glandes mammaires. Tel était, sans aucun doute, le cas d'une femme citée par Bartholin (x) , chez laquelle les mamelles pendaient presque jusqu'aux genoux , et où se trouvaient ainsi réalisées , mais avec exagération , les conditions ordinaires des mamélles Chez les femmes de plusieurs nations : rapport dont Bar- tholin luimême à été frappé, et qu'il signale à des aratomistes. . Le développement précoce des mamelles chez les jeunes | les fait la transition naturelle des cas précédens à un en. Senre beañcoup plus remarquable : je veux parler du dé- " °Ppement précoce des organes génitaux; déviation dont J'AUTAS présentement à faire l’histoire, si ses connexions Physiologiques très - intimes avec certaines anomalies de taille ne fous eussent conduit, dans l’un des chapitres À | précé CBS, h en traiter avec détail: Je dois ici me borner à Meéütiénner pour mémoire ; én renvoyant à ce que j'ai plus hat à son sujet (2). à LA M shar — | : l'attention : Dans Les cas dont j'ai parlé jusqu’à présent , et dans une Mullitude d° autres que je pourais citer à leur suite, l'excès volume Que nous présente un orgène comparé aux autres Parties du corps, dépend d’un excès de développement. Il (1) Loc. cit., cent. IIL, hist. 46. (2) Voyez chapitre IL, p. 190 et suivantes, À 272 .- sprcP Re 18 LIV: 1, CHAP, 1V.. semble même au premier aspect qu’il n’en puisse être at trement ; et la supposition du contraire doit paraître uB paradoxe à quiconque ne s’est pas livré à quelques recher” ches sur l’organisation du fœtus. L'observation a cependant démontré que ce contraire a lieu pour un grand nombre d'organes, et qu’un excès de volume, effet ordinaire et f . cilement concevable d’un excès dans le développement” - peut aussi résulter d’un arrêt dans l’évolution des organes" | C'est à un fait très-important, déjà indiqué par plusieu® auteurs , entre autres avec beaucoup de netteté et de précle… sion par M. Andral (1), mais qui n’a pas encore été élevé je crois pouvoir le dire, à toute son importance et à toul® sa généralité. Les anatomistes ont constaté depuis long-temps qu® plusieurs organes, par exemple le thymus, les capsule surrénales, sont plus volumineux chez le fœtus que chef l'enfant, et surtout que chez l’adulte. : ils ne cessent € effet, à partir d’une époque déterminée pour chacun d’euÿs de diminuer, de décroiître , jusqu’à ce qu’ils soient réduits à un état trèsrudimentaire, quelques-uns même à Zr0 d'existence. Pourquoi cette marche rétrograde de certains. organes ? Sans entrer ici dan# le développement complet de vues physiologiques en grande partie étrangères au sujel spécial de cet ouvrage, il me suflira d’indiquer quelques propositions que je crois pouvoir déduire de la comparais0® des importans résultats que la physiologie doit aux travau® modernes sur l’organisation de l'embryon. 1°. Chaque fonction est successivement exécutée par deux organismes dont l’un peut être appelé primitif, trans iloire , provisoire , l’autre secondaire, permanent, définitif: 9°, Îl existe toujours entre un organisme provisoire € (x) Article Honstruosités du Dicr. de Médecine, ATROPHIE ET HYPERTROPHIE PARTIELLES. 279 Organisme définitif qui lui correspond , une relation , non - seulement de fonction, mais aussi de développement, rt de durée. ‘ RE jh sas ss ue dernier se es ne une définitif EE daire : il le RE : Jus ou moins long. pplée pendant un temps plus Où © long. 4°. Icoexiste avec l'organe définitif, pendant que celui-ci -Parcourt ses diverses phases d'évolution. À un certain degré la fonction s. Lorsque l'organe définitif a acquis de développement, l'organe provisoire cesse qui jusqu'alors lui était dévolue, ou du moins ne La remplit plus qu’incomplètement. | 6°. Dès cette époque , quelquefois même dès la première apparition de l'organe définitif , il s'établit un antagonisme très-marqué entre lui et l’organe provisoire : à mesure que le premier s'accroît, l’autre décroit. E 7%. Parmi les organes provisoires , les uns finissent par sc*Séparer des autres organes; ils tombent : tels sont les dents de La première dentition; tel est le duvet du fœtus. Ces dents , ce duvet ne sont en effet que des parties pro- ISoires qui doivent faire place aux dents, aux poils per- i HAS _Manens. &. D'autres organes au contraire sont résorbés ;: ils .S’atrophient peu à peu; et parmi eux les uns diminuent Sraduellement jusqu’à néro d'existence, d’autres se ré- duisent à l’état de parties rudimentaires , et subsistent sous Cetle forme jusque dans l’état adulte. Le premier cas est Celui des organes respiratoires branchiaux, connus de tout temps chez les tétards des batraciens, et découverts ré- Smment chez plusieurs vertébrés supérieurs. Je citerai , Comme exemples du second, le prolongement ca udal, organe Provisoire du mouvement chez le tétard des batraciens , @t Sans doute aussi chez l'embryon des animanx supérieurs; 4 A 18 : Der Dieu 274 PART. II. LIV. I, CHAP, IV. prolongement qui eneffet décroît chez tous les animaux ; mesure que les membres, organes définitifs du mouvement » viennent à se développer. Un autre exemple non moins © marquable estcelui des lobes optiques, qui, d’abord organt® principaux de l’encéphale, décroissent ensuite graduelle- ment au fur et à mesure de accroissement des hémisphèrft cérébraux, et finissent par se réduire à l’état de ces partie rudimentaires connues de tous les anatomistes sous le 102 de tubercules quadrijumeaux. Enfin , quelles que soient les fonctions primitives duthymus, dés capsules surrénales, du corps de Wolf, il n’est pas douteux qu’on ne puissé Les citer également comme exemples de cette atrophie gf® duelle , correspondant au développement successif d'autre organes. 9°. Ge développement añtagonique que je viens de sign4° ler entre divers organes ou appareils, se retrouve mêmf pour plusieurs organes , entre leurs parties. Par exemple : celte portion de l’estomac qu'on a nommé le petit cul-de-. sac, surpasse d’abord de beaucoup ce qui deviendra plus tard le grand cul-de-sac, C’est encore ainsi que l’intesti? anti-cœcal, qui est l'intestin grêle chez l'adulte, est pr aitivement plus ample l'intestin post-cœcal ou gros 1° tesiin Gi). De même encore , le lobe médian du ce” _velet est d’abord la partie principale de cet organe, el décroit ensuite en proportion de l'accroissement des hé- misphères cérébelleux (2). (r) Ces deux faits très-curieux d’embryogénie résultent d’obser fa tions de M. Serres, encore inédites, mais connues depuis quelque” années par Îles cours de .ce célèbre professeur. (2) C’est encore aux belles recherches organogéniques de M. Serre qu'on doit ce fait remarquable. Voyez son Anatomie compärée du €€/” veau, où se trouvent en outre un grand nombre de rapports de même ordre. — On peut ajouter aux divers faits généraux que je viens d'in ATROPHHE LT HYPERTROPHIE PARTIELLES. 275 Rien de plus facile maintenant que de concevoir com- ent une anomalie par augmentation, qui, en apparencë , Sonsiste.essentiellement dans un excès, peut dépendre dans à réalité d'un arrêt dans le développement. Tout excès de volume de l’un de ces organes que j'ai nommés primitifs, temporaires » provisoires, résulte en effet évidemment de la Persistance, à une époque de la vie, deconditions qui norma- lement appartiennent à une autre époque beaucoup plus ancienne , | ef | Est diquer, plusieurs autres résultats non moins dignes d’attention. J'in- diquerai encore les deux suivans eu peu de mots : r,. Là où il existe des ouvertures dans l'état définitif de l'organisation d'un appareil, il n’en existe pas en général dans son état primitif, 2.. Réciproquement les ouvertures qui existent dans l’état primitif de l'organisation, n'exis- ent -plus-en général dansson état définitif. De tous ces faits, il résulte etout ce qui est primilif, n’estque provisoire, du moins chez l'homme “£t les animaux supérieurs, et que tout ce qui est définitif,ne s’est établi Me Secondairement, et quelquefois même tertiairement; que par con- Séquent le fœtus des êtres supérieurs renouvelle successivement ses bo ns et ses caractères d'organisation par une série de mutations °U'Métamorphoses- ui lui donnent définitivement des conditionsnon Seulementtrès.différentes; mais même directement inverses de celles qui Waitprimitivement, comme si Loue forme d'existence quia euune éfaine durée, était par-cela même, consommée, usée, si l'on me permet Ce € $  . : . ele EXpression, et incompatible avec les formes supérieures. Je me pro pose de Consacrer à l'établissement de cette loi générale d’antagonisme esnecession , de rénovation des organismes, un mémoire ex-professo, OÙ Je montrerai qu’elle est applicable au fœtus tout entier; être définitif Ai setrouve en effet, comme les organes primitifs auxquels -on peut Somparer ,: précédé d’un corps organisé, coexistant quelque temps Avec lui, mais n'ayant qu'une existence temporaire, provisoire. J'ajou- terai Que cette loi fournit une solution parfaitement satisfaisante dé ffculté la plus grave que l’on puisse objecter eontre la grande Ode luniré de composition, Savoir, qu'il existe, chez les étresinférieurs, x S- organes que l'on ne retrouve pas chez les êtres d’un degré su< Périeur, chez l’homme en particulier, et réciproquement. DR rer nu. dé "UT + 276 122 PART. II. LIV. I. CHAP. 19. -: Réciproquement , les anomalies par diminution de vo” Tûme des organes qui sont proportionnellement plus Con” sidérables chez le fœtus que chez l'enfant et surtout qu® chez l'adulte , ne sont pas toujours des anomalies par arrêt de développement : proposition qui, comme la précédent® n’est qu’un corollaire très-simple des remarqnes que # viens de présenter. Si, en effet, ces organes se trouvent déjà très-rudimentaires dans un âge où ils sont encore ordinaire” ment assez volumineux, c’est, sans nul doute, qu'ils ont par” couru plus rapidement que dans l’état normal leurs diverse? phases d'évolution. On peut encore regarder comme une conséquence de cet} antagonisme du développement de certains organes, la pos sibilité de la réunion chez le même sujet de deux anom# lies de volume, l’une par diminution , l’autre par augmer” tation. La théorie indique que cette réunion doit même s® présenter fréquemment à lobservalion, et il n’est en eflet aucuns anatomiste qui n'ait eu plusieurs occasions d'ob= server par lui-même ce genre particulier de balancemetl des organes. Aussi, sans insister sur ce point fort impo! tant, mais aujourd’hui universellement connu , de l’ant- tomie philosophique, me bornerai-je à citer, comme unique exemple choisi entre cent autres, un cas assé7 Curieux que m'a communiqué M. Martin Saint-Ange” et dans. lequel l’antagonisme de développement m'a sen blé aussi évident que possible (1). Il existait en effet d“ côté gauche un rein et une capsule surrénale de grandeu" ordinaire , Ct du côté droit, un rein extrêmement petit el uue capsule très-volumineuse. Gette dernière avait pouf (r) M. Martin a publié lui-même, il y a quelques années , ce cas dans le Journal clinique des difformités , n° 8, ATRODHIE ET HYPERTROPHIE PARTIELLES. 277 rlère une branche de la rénale. L’atrophie de l’un de ces Organes et l’hypertrophie de l’autre étaient ainsi manifeste-. Ment en rapport, et s’expliquaient l’une par l'autre. En général, lorsqu'un organe est augmenté ou diminué. e volume > Ses Vaisseaux présentent une augmentation ou une diminution proportionnelle. C’est ainsi que, dans le cas: que Je viens de citer, l'artère rénale droiteet l’artère capsu-; laire du même côté étaient , comme les organes auxquels. elles se PE , l'une beaucoup plus petite, Jautre sen- Siblement plus grosse que dans l’état ordinaire, Les vaisseaux du côté gauche ayant au contraire conservé leur diamètre normal. À ce fait, que j'indique , non comme cas remar-: quable , mais simplement comme exemple ; il me serait fa. tile d'ajouter un très-grand nombre d'observations du même ordre, s’il était encore nécessaire, dans l’état présent.de,. la science, de démontrer les rapports qui existent entre les Variations de volume des organes et celles de leurs vais- Seaux. Ce point important de théorie rentre d’ailleurs dans ne question générale dont il sera traité plus tard avecsoin; SEL me suffit ici de l'avoir indiqué d’une manière succincte. de terminerai ce chapitre en disant quelques mots sur les Variations de volume des organes membraneux. On conçoit que leur augmentation peut être considérée dans Ecaucoup ® Cas comme résultant plutôt d’une simple extension que . UA accroissement réel , et qu'une remarque analogue peut être faite à l'égard de leurs anomalies pé#diminution. Ce- Pendant leur histoire se lie d’une manière intime à cellé des autres anomalies de volume, et je dois indiquer ici en Peu de mots quelques-uns des faits principaux qui S'Y TaPportent, RS ce . Chacun sait que l'estomac est sujet à un très-grand Diner WEP À D yat dl 378 ds PART HE. LAV. 1. CHAP, IV. nombre de variations de volume, non-seulement congé niales ; mais aussi et surtout dépendantes de la quantité d’alimens dont on fait usage. L’un des estomacs les plus ® lumineux dont il soit fait mention dans les annales de Ja science, appartenait au riche cabinet anatomique de Bar- tholin : sa capacité était égale à celle de vingt-quatre bo‘ teilles. Plasieurs polyphages ont également présenté des exemples d’estomacs d’une amplitude vraiment extraordi naire (1). | M. Martin Saint-Ange, auquel je dois un très-grand nombre decas remarquables , m’a communiqué récemment une vésicule biliaire longue de cinq pouces et demi, (a large à proportion, dans laquelle il n’avait trouvé qu’une petite quantité de bile, et qui ne présentait aucune trace d’altération pathologique. Cette vésicule avait été détachée d’un foie de dimension ordinaire. Plusieurs femmes ont présenté un vagin tellement étroit _ que l’on pouvait à peine yintroduire le tuyau d'une plumé: Cependant devenues enceintes , elles purent accoucher sanS trop de difficulté, le canal vaginal s'étant dilaté , soit in- sensiblement pendant le cours de la grossesse, comme dan$ un Cas rapporté par Antoine, soit seulement après l'in vasion des douleurs, comme dans un autre cas rapporté dans l'Histoire de l’Académie des sciences (2). (x) Voyez, entre autres ouvrages, le Dicr. des séiences inédicale” art. Cas rares et art. Polyphages. > ; (2) Année 1748 , plb8. — Le cas d'Axrorne est également consign® dans l’Hist. de? Acad. des se. Voyez Année 1712, p. 37.— On.peut es sulter avec beaucoup de fruit sur plusieurs des cas qui se rapportent | à ce groupe, ét En général, sur les anomalies de la prémière classe? | Mecrez, Handb.dér path. Aniat. T. 1 et ie part. du t, IF. D © LIVRE SECOND. DES ANOMALIES DE FORME. x (SECONDE CLASSE. ) Tour anomalie de forme peut être considérée, ainsi que je l'ai établi plus haut, comme résultant dela présence simul-_ tanée et pour ainsi dire de la fusion de plusieurs anomalies partielles de volume, lesunes par excès, les autres par défant. Les rapports qui lient cette seconde classe à la première , Sont donc très-intimes , et ce serait véritablement rompre de la manière la plus grave le fil des analogies, ce serait fenoncer complètement à exprimer l'ordre naturel par ordre de notre classification, que de séparer les anomalies © forme des anomalies de volume. ii N peut même remarquer que, si toute anomalie de forme Peut se ramener à des anomalies partielles de volume, une anomalie de volume à son tour entraîne constamment et. Comme sa conséquence inévitable un changement de forme lus OU moins manifeste. En effet, s’il est vrai que la pro- Portion des parties détermine la forme de l’ensemble ; il “A évident qu'un organe ne peut être ni diminué ni aug- Meénté, sans que la région ou l'appareil dont il est un des "Mens n’éprouve une légère déformation. De même, 106 région n’a pas atteint ses dimensions ordinaires où les © Sürpassées : le corps tout entier est nécessairement mOo- IL dans sa forme. À n’est pas jusqu'aux anomalies par diminution où par l / 280 PART. Il. LIV. IX. augmentation générale, jasqu’aux anomalies de taille, qui n’offrent elles-mêmes une analogie incontestable, quoique beaucoup plus éloignée , avec les anomalies de forme. On a vu en effet que les nains et les géants sont toujours Ma proportionnés , ou, en d’autres termes, que la forme gé” nérale de leur corps s’écarte toujours sensiblement du tyÿp£ normal. | Enfin je dois faire observer qu’il existe aussi des rapporl très-intimes entre les anomalies de forme et un autre groupé qui, au premier aspect, semble n’avoir rien de commu avec elles : je veux parler des anomalies par déplacement: Quoique, sous un point de vue général, on n’aperçoive AW cune analogie entre les caracières de forme et ceux dé position , il est facile de reconnaître que la situation n'esl jamais modifiée, et ne peut l’être, sans que la forme , s0i! du corps tout entier, soit au moins d’une région ou d'un . organe, ne s’écarle aussi à quelques égards du type nof’ mal. Ainsi, que le pied soit, comme dans le pied-bot, ren versé sur l’un de ses bords, sa forme est, cemme toul le monde le sait, modifiée en même temps que sa position Cest encore ainsi que le déplacement partiel de la colonn® vertébrale entraîne constamment une déformation plus 04 moins marquée de tout le tronc, et même, s’il est porté à un haut degré, la gibbosité. Dans ces deux cas, la difr formité qui résulte du déplacement, est liée si intimement avec lui, qu’un examen très-attentif des conditions de l’anomalie, une appréciation très-exacte de ses rapports d’analogie avec plusieurs autres déviations, deviennent nécessaires pour fixer ses véritables rapports naturels: s pour démontrer que, malgré les relations intimes qui l'ul® sent aux déformations ,.ses caractères essentiels la placent dans le groupe des déplacemens. Les anomalies de forme, ou, comme on peut aussi les Ne, © ee Te les déformations, sont celles de toutes les dévia= à. l'ob ganiques qui se présentent le plus communément à A servation. Il n’est point de région, d’organe , même | S portion d'organe , qui ne puisse présenter une infi- L.7 . NÉ de modifications dans sa configuration extérieure ; / et plusieurs parties sont même tellement variables qu'il: \Y +. Yraiment impossible de déterminer d’une manière précise leur forme normale. Quelques naturalistes , et prin- Cipalement mon père , en étudiant d’une manière générale les conditions d'existence des êtres , ont déjà fixé l’attén-. tion sur le peu de constance et de fixité de la forme dans les espèces animales, ou, pour mieux dire, chez tous les êtres organisés. Le rapprochement de ces deux ordres de’con- sidérations nous offre iciune application remarquable d’un - 2 principe tératologique qui sera établi ailleurs dans toute sa \ généralité . c’est que les diverses conditions d'existence des organes sont sujettes à des anomalies d’autant plus multi- a: pliées qu’elles sont normalement moins constantes , où, | en d'autres termes, que la fréquence des anomalies indi- viduelles des organes est toujours proportionnelle à la fré- Quence des variations de même ordre que l’on rencontre FA dans la série des espèces normales (1). es | On voit que, si les anomalies de forme étaient aussi dignes (1) La raison du peu de constance et de fixité, ou plus exacte- ment, S'il m'est permis d'employer cette expression , de la variabilité presque infinie de la forme, peut êire trouvée dans les considérations ‘ue je viens de présenter Comment en effet la forme pourrait-elle Ke, fixe qnand elle est en quelque sorte subordonnée à deux condi- tions d'existence aussi peu constantes elles-mêmes que le volume pro7 ne des parties ( volume que ss: plus légères inégalités Jen" n font nécessairement varier d'un individu à l'autre), et que ft position, sujette, dans le cours de la vie intrè-utérine, à des chan- 8eMens.si multipliés, et soumise d'ailleurs à l'influence de tant de Causes de variations ? __— ’ 282 RS PART, II. LIV, IL d'intérêt qu’elles sont nombreuses , leur histoire pourrait à peine être renfermée dans les limites d’un volume entier Mais il s’en faut de beaucoup qu’il en soit ainsi : car les CaS très-multipliés qui se rapportent à cette seconde classe des hémitéries , offrent généralement des conditions très- peu remarquables, et peuvent tous se rapporter à un seul et même ordre , qu’il nous suflira de faire connaître par quel- ques exemples, suivant le plan que nous nous sommes proposé de proportionner l'étendue de l’histoire de chaque groupe au degré d'intérêt, et non pas au nombre des an0* malies qu’il comprend. L'ordre unique des anomalies de forme peut et doit être divisé en deux groupes principaux, dont la distinction est fondée sur quelques considérations déjà appliquées à l'étude des anomalies de volume. Ainsi la déformation, comme l’atrophie ou l’hypertrophie, porte, tantôt sur une ou plu- sieurs régions , tantôt seulement sur un où sur quelques organes en particulier. Je présenterai d’abord quelques remarques et quelques faits relatifs au premier de ces deux groupes. -Ghacun sait combien la forme de la tête humaine pré- sente de modifications individuelles : ses variations sont même tellement fréquentes qu’il serait presque impossi- ble de déterminer pour elle avec précision les limites de l'état normal et de l’anomalie. Aussi ne pourrais-je, sans sortir du plan que je me suis tracé dans cet ouvrage , entre” prendre leur description; travail extrêmement long et dif- ficile, mais qui ne serait pas, comme on le croirait peut- être au premier abord, dénué de tout intérêt et de toute utilité, En eflet, de nombreuses applications pourraient en être déduites à l'égard soit de la célèbre doctrine du à ANOMALEES DE FORME. 389 OCteur Gall, soit des idées ingénieuses émises tout récem- ent par M. Edwards sur l’histoire physiologique des races ” 2e . ° + t e 5 " L: J indiquerai au contraire, comme des anomalies de forme ten Caractérisées et pouvant servir de type au groupe que Nous étudions , les déformations que l’on observe fréquem- ment chez les idiots, les crétins et les hydrocéphales ; dé- nations dont toutes les grandes collections anatomiques 'énferment de nombreux exemples , et d’ailleurs trop con- RUES pour que j’aie ici à insister sur elles (2). de citérai aussi, d’après Guettard (3), une déformation analogue à Quelques égards aux précédentes , mais un peu plus re- marquable et plus rare. « On voit, dit-il, dans une église de Paris, un homme dont la tête semble avoir souffert la- téralement une forte compression. Le frontal bombe ex- iraordinairement en devant et surtout à sa base. Les orbites. des yeux en sont devenus très-profonds", et paraissent n'avoir plus leur rondeur ordinaire. Les mâchoires sont plus allongées en avant , l’inféricure surtout; ce qui donne 4 la face de cet homme quelque chose de hideux. » La tête présente aussi quelquefois , chez les animaux ; 8 déformations de divers genres, et souvent même beau- SUP Plus remarquables que celles dont l’homme nous offre des exemples, L’une des plus curieuses , en même temps Que l’une des plus communes , est celle qui, observée chez G) Voyez son ouvrage déjà cité sur les Caractères physiologiques des races humaines. - (2) On trouve de nombreux exemples principalement relatifs aux dé- %Emations par hydrocéphalie, dansle Mus. anatomicum de SANDIFORT $ Paie intitulée Osse morbosa , et planches qui lui correspondent... + Mémoires sur quelques parties des arts et des sciences ; t. ue de. in S e °Yez @hssi la planche I de cet ouvrage, où. jai fait figurer un autre as lemaärquable. ce nanas 284 PART, Ie DIV. M. plusieurs carpes , les a fait comparer au chien mopse (:) ou au dauphin, quelquefois à nos bergeronnettes; et c'est encore la même déformation qui , mal décrite et mal figu= rée , a donné lieu à ces carpes à visage humain qui ont excité à un si haut degré l’admiration des anciens ichthy0* logistes, et notamment de Rondelet, de Gessner et d'A drovande. | Cette anomalie qui, d’après Otto (2), est peu rare €l Silésie, et qui se produit de même assez fréquemment dans quelques grands étangs de France où l’on élève une qua tité considérable de carpes , résulte essentiellement de Ja briéveté extrême de toute la région maxillaire supérieure», que la mâchoire inférieure , seulement un peu plus courte . qu’à l’ordinaire , dépasse de beaucoup'en avant. Celle-ci} forme par conséquent une sorte de bec , dont la bouche, | de forme demi-circulaire , occupe la face supérieure. La face se termine presque immédiatement au-de vant de l'œil | par une surface assez large , quadrilatère , à peu près ver- | ticale , s'étendant depuis la bouche jusqu’au sommet de la | tête , y rencontrant à angle droit le bord supérieur du | crâne , et présentant au point de rencontre l'apparence d’ur front très-développé. L’œil, de grandeur ordinaire , 65t placé presque à égale distance du sommet de la tête et de l'ouverture buccale (3). L (x) Les Allemands ont même donné à ces carpes le nom de carpés mopses ( Mopskarpfen). Plus souvent on les a désignées sous celui de carpes à bec (cyprini rostrati k (2) Lehrb. der path. Anat. st I, 6 129. (3) On peut consulter sur ces déformations, outre les ouvrages gé- néraux d’ichthyologie : MAver, Vorstellungen all. Thiere, t. 1, pl. VIE. — Réaumur, Carpe à téte. de hochequeue, dans l’Hist. de l'acad. des se. pour 1747» P: 52. — HamBercer, De cyprino monstneso 70° trato , Iéna , 1748 (trois dissertations ). — Sanxprrorr, Mus. anatomi- ANOMAULIES DE FORME. 4 289 es Outre ce genre de déformations dont j'ai pu étudier par MoI-même les conditions sur deux individus , une carpe, faisant partie de la belle collection ichthyologique du Muséum d'histoire naturelle, m'a offert une autre ano- Malie plus rare que la précédente , mais que lon peut Considérer comme intermédiaire entre elle et l'état nor- mal. Le museau est, chez cet individu, racCOUrCI , Mais moins que dans les cas précédens ; un peu carré à SOn extrémité , et ‘en même temps légèrement dévié vers la droite. La mâchoire inférieure n'excède pas la supérieure. Mais ce qui est surtout remarquable , c’est l'extrême étroi- tesse de la bouche réduite à une petite ouverture de deux lignes seulement de diamètres. Gette carpe , comme celles qui ont servi de Lypes à la description que j’ai donnée plus haut, était parvenue à l’état adulte (1), … Lès anomalies dont je viens d'exposer les conditions or- ganiques , sont sans doute remarquables par elles-mé- Mes ; mais elles me semblent acquérir un nouveau degré intérêt par les considérations suivantes. Les carpes à mu- Seau très-raccourci et carré que j'ai décrit en premier lieu, se trouvent offrir précisément l’ensemble de caractères qui, dans l’état normal rendent si remarquable un autre pois- Son Malacoptérygien abdominal , le bané (Mormyrus YPrinoïdes ) y. deux différences près, la saillie de à mâchoire inférieure et la position de lorifice buc- Cal, Or ces deux caractères, qui manquent au bané, .‘ü, partie intitulée monstre, à indiqué une déformation de la tête Chez le saumon » Mais il ne l’a pas décrite. .(t) M. px Lacépène, dans son Histoire naturelle des poissons, = V, P:$22, mentionne une carpe dont la bouche n’a, dit-il, d'autre ra Xlérieur que les ouvertures branchiales. Cette assertion ;, tout-à-fait admissible physiologiquement , repose Sans doute sur l'observation Inexacte des conditions anomales que présentait cetle dernière carpe. Les op PA ar ments tE tt Lens secs: done” mie 27 men | or L 6 PART, Il. DIV. UM. appartiennent cependant encore au genre mormyre; Of les retrouve exactement dans l’espèce qué mon père a nom pour celte raison même Mormyrus labiatus. Ges resse mi blances de forme sont même tellement frappantes que # les carpes à bec n’étaient connues que par une figure» ©? aurait de la peine à se défendre du soupçon d’une super cherie , et l’on serait porté à ne voir dans l’image de € poissons qu’une image du Mormyrus cyprinoides auquel où aurait ajouté la mâchoire inférieure d'un Wormyrus labia” tus. Enfin, dans la carpe à mâchoires presque égales , qu? j'aidécriteen dernierlieu , ce sont les conditions d’un m0f mire, le Mormyrus dorsalis, quenousretreuvons encore ’ en sorte que dans toutes ces déformations du erûne des carpes, l’anomalie nous reproduit toujours des caractère appartenant normalement à un autre genre de malacopté” rygiens abdominaux ; genre dans lequel il existe aussi un espèce , le mormyre d'Hasselquist , dont la tête ressemble ‘beaucoup par sa forme générale à celle de la carpe (1): . J’insiste sur ces analogies, moins encore pour l'inté- rêt qu'elles offrent par elles-mêmes, que pour les con séquences importantes qu’elles peuvent fournir à la z0® logie. En effet, lorsque nous voyons les caractères :qu' distinguent entre elles les diverses espèces d’un genres # reproduire avec une exactitude frappante dans divers anomalies d’une seule espèce , ne sommes-nous pas con” duits à reconnaître dans ces conditions ‘organiques , les unes Constantes, héréditaires , spécifiques, les autre ? individuelles , accidentelles , insolites , deseffets cependan analogues de causes toutes semblables ? Et si nous sa#01* que celles-ci résultent de légères inégalités de nutrition 4 2 4 .e + 4 = | Je (x) Voyez l’histoire que j'ai donnée du genre mormyre, dans grand ouvrage sur l'Egypte. ‘Re | | . | | À è À : ANOMALIES DE FORME. 287 Un ; ÿ SÉRIE | “Mpriment à la conformation générale des modifications; en APparence très-importantes , mais en réalité, d’un ordre se- Condaire , et pour ainsi dire toutes superficielles , ne som- Més-nous pas en droit de conclure qu'il en est exactement Même des premières ? En d’autres termes , la comparaison de ces deux ordres de faits empruntés, lesuns à la z6ologie Normale, les autres à la tératologie, ne nous montre-t-elle Pas, avec plus de netteté peut être que tout autre genre de Considérations , comment des différences de forme, en apparence très-graves , peuvent, sous l'influence de causes très- légères de modification, sortir d’un fonds commun d’or- ganisation, et comment l'unité fondamentale, l’unité de type; se conserve au milieu des innombrables variétés que présente, dans ses conditions accessoires , l’organisation d’un genre ou d’une famille naturelle (1). de ne m’arrêterai pas sur les anomalies de forme que . e. 9 Peuvent offrir les autres régions du corps chez l’homme () Je me bornerat à mentionner ici les nombreuses déformations AE Présente Je crâne dans les races domestiques d'oiseaux , principa- “nent chez celles quise font remarquer par une huppe où une crête. © lemarquerai seulement que le crâne est ordinairement très-bombé ans Ja régi : Crê , et quelquefois, prin- cipaleme Sion qui supporte la crête ou la huppe, et queiq >» P € i A LA 3 “+ Q D 2 t bifide, Percé dans cette même région de plusieurs petits trous ou même dune très Jarge ouverture : dans ce cas la crête se trouve MMédiatement superposée AUX OFganes encéphaliques. Cette disposi- : 10 très curieuse sera décrite avec détail et figurée dans l'ouvrage que | #4 Publier M.le docteur Vimont sur la physiologie du systèmenerveux, | SL Je ne puis mieux faire que d'y renvoyer le lecteur. — Sur les autres | Lormations du crie dans les oiseaux domestiques, on peut —. * Borer, His etobserp. med. phys. cent., éd. de 1756 , p. 154: — TOBÉR, dans les Acta Zitterar. suecana , t. IL, p. 53. — SANDIFORT , “S.anatomicum , partie intitulée Monstra, no, 42. — Parras, Spicilegia +001. fase. IV, p.20. é DEEE nt chez les cogs et les poules où la crête est très-développée 2:88 PART. II. LIV. I. et les animaux. Je me bornerai à remarquer que les membres, l'abdomen, et surtout la poitrine, présen” tent très-fréquemment, comme la tête, des déforme?" tions individuelles, ou, pour mieux dire, varient presque” comme elle, d’un sujet à l’autre, Mais, si l’on exceple lusieurs cas remarquables où la déformation résulte 65582 tiellement d’un déplacement partiel, et dont nous aurons À traiter dans un autre chapitre , toutes les modifications 0 forme n’offrent véritablement d'intérêt que sous le poir de vue purement médical , et par rapport aux maladies dont elles peuvent être les causes prédisposantes. Les déformations d’un ou de plusieurs organes en pari” © culier sont plus fréquentes encore, et n’offrent rien de pli remarquable que celles d’une région entière. Aussi me bor nerai-je à citer à leur égard quelques faits propres à mon” trer comment un individu, remarquable par des form anomales, tombe presque Loujours par cela même dans lé formes normales d’un autre âge ou d’une autre espèce: Ainsi on a vu dans quelques cas l’œsophage offrir sur un “point de sa longueur une dilatation plus ou moins marquée cette dilatation peut être comparée au jabot des oiseauf* _ L’estomac au contraire présente quelquefois vers sa P# tie moyenne un rétrécissement qui, lorsqu'il est très-pr0” ” noncé, le partage en deux poches plûs ou moins digtincté Or tel est précisément , comme chacun sait, l’état nor d’un assez grand nombre d'animaux, .et aussi celui l'embryon humain dans l’une des premières périodes de # vie intrè-utérine, ainsi qu'il résulte d'observations très” : curieuses dont je dois la communication à M. Serres () is" G)J'ai donné, dans l’article /ntestins du Dictionnaire classique d'h autres ? toire naturelle, le résumé de ces observations et de plusieurs que M. Serres a. bien voulu également me communiquer. Elles ; à - + taient connues jusqu'alors que par les cours de ce célèbre professe? “de P ANOMALIES DE FORME. 289 anomales d’un organe * dans un sexe , rentrent nn re dans les formes qui constituent Pétat RS sexe. Cest ainsi = chez un assez grand tué de. efemmes, un ou plusieurs es os pelviens présen- Caractères de forme qui normalement appartien- fo à à l’homme. De là résulte une conformation du bassin, qu rend à. ARS l'accouchement plus difficile, et. ui Constitue par conséquent un véritable vice de l'organi- | Salon. Ce vice coïncide assez fréquemment avec d’autres | anomalies des organes génitaux , et quelquefois aussi avec à présence de quelques-uns des caractères extérieurs qui, dans l’état normal , appartiennent spécialement à l’homme, . Les divers os qui composent le bassin , peuvent d’ailleurs présenter, comme chacun le sait, une foule d’autres vices Le forme , que l’on trouve décrits dans tous les traités de Part des accouchemens (1), et sur lesquels je ne m’arrê- lerai point ici. Mais je dois faire observer que ceux-ci, Pour la plupart beaucoup plus graves, et sans aucun doute ,.si on les considère en eux-mêmes , plus dignes d’in- FRS présentent pas en général, comme lui, la ence si remarquable que j'ai signalée à l'égard du EE. C’est en effet seulement lorsque le bassin pré- | 110n peut s'exprimer ainsi , une forme masculine, que Paäppareil sexuel s’écarte lui-même à quelques égards Su normal, et que certaines régions ou appareils : en même temps quelques modifications que l’on Peut regarder aussi comme se rapprochant des condi- ti : | 2 £ 9D$ appartenant normalement aux mâles (2). (1) Outre ces traités, on peut consulter sur ce sujet l'ouvrage de - * Dereu, sur lOrthomorphie par rapport à l'espèce humaine. (2) Voyez, dans le sé@ond volume, l’histoire des hermaphrodismes. LA 19 e à LIVRE TROISIÈME. DES ANOMALIES DE STRUCTURE OU DE CO#POSITION : INTIME. (TROISIÈME eLass. ) Nous avons étudié jusqu’à présent des anomalies qui» portant seulement sur le volume ou la forme , ne modifient les organes que d’une manière accessoire et dans leu caractères de dernière valeur. Nous arrivons maintenant à des anomalies à peine plus importantes , mais qui, atteignant les organes dans leur structure , se placent naturellement entre celles toutes légères et superficielles que renferme} les deux premières classes, et celles plus profondes et , si J puis m’exprimer ainsi, plus essentiellement anatomiques? que comprendront les deux dernières. Lés anomalies de structure ou de composition intime forment une classe parfaitement distincte de toutes les 407 tres, et dont les limites sont peut-être plus faciles à tracel que celles d'aucun autre groupe tératologique. Si en effet les anomalies de volume se lient intimement aux anomali®* de forme, et conduisent presque par transition insensible aux anomalies de nombre , et si les anomalies de dispositi®l ont des rapports multipliés avec ces trois groupes, on M° voit pas que, sous aucun point de vue, les anomalies structure se rapprochent d'une où de plusieurs autres classes tératologiques. En effet, dans joutes les déviation$ qui se rapportent à ces dernières , la modification anomale: porte sur des organes ou même sur des régions entières où nomalies de structure, au contraire , tous les organes, pas les organes eux-mêmes qui s’écartent du type régulier , | | ? à e 4 ‘une diminution ou. d’une augmentation, mais d’une * Simple altération de couleur. De là, les trois ordres suivans _ * ANOMALIES DE STRUGTURE. es Systèmes organiques, pour en changer le volume , la orme, la disposition, quelquefois le nombre : dans les toutes les régions, tous les systèmes organiques conser- Yentleur volume, leur forme, leur disposition, leur nombre ordinaires, et l’anomalie porte seulement sur leur structure, sur leur composition intime. En d’autres termes, Ce ne Sont Mais seulement leurs élémens composans; distinction que es remarques que je présenterai dans la suite de celivre, rendront parfaitement nette el précise. * Cest évidemment à cette troisième classe que se rap- portent les véritables anomalies de couleur. On sait que là peau doit sa coloration à une matière particulière nommée [4 pigment (pigmentum ), qui a son siège principal dans le corps A] muqueux de Malpighi. Ce pigment peut être moins coloré | et moins abondant que dans l’état normal, ou même man- EN à | quer entièrement ; il peut au contraire être plus écloré et | | | LA Plus abondant; d’où résultent deux ordres d'anomalies pré- 111 cisément inverses, et tous deux très-remarquables. Il existe En 2 Outre d’autres anomalies de couleur qui résultent non que lon peut considérer comme formant dans la classe des An0malies de structure, une grande section ou,sous-classe Gstncte, sous le nom d'anomalies de couleur. L. Anomalies par diminution de la matière coloranie. Les individus dont la peau n’est que peu ou point colo- : -tée ont recu depuis long-temps le nom d’albinos; d'où Re Je nom d’albinisme, que j'adopterai pour désigner d’une Manière générale le défaut de coloration. 292 PART. II, LIV, III. Il. Anomakes par augmentation. M. Desmarest (1) et quelques autres zoologistes modernes ont employé le nom de mélanos pour désigner les animaux dont le pelage est accidentellement noir ou plus obscur que dans l’état normal. J’adopterai ce mot en l'étendant à l’homme lui-même, et j’en déduirai le nom de mélanism£ par lequel je désignerai d’une manière générale l’excès de coloration, III, Anomalies par simple altération. Ces dernières anomalies sont beaucoup moins remar- quables. Aussi est-il inutile d'appliquer un nom propre a petit nombre de cas que l’on peut rapporter à ce troisième ordre. Il en est de même des deux ordres suivans, composant la seconde sous-classe , celle des anomalies de structure pro- prement dites : IV. Anomalies par ramollissement des organes durs. V. Anomalies par induralion des organes mous. Je commencerai l'examen des anomalies de structure par celui des conditions de l’albinisme et du mélanisme, dont je présenterai l’histoire avec quelque développement. de passerai au contraire rapidement sur les derniers ordres» dont l'étude ne nous offrira que des considérations d’un faible intérêt, à (x) Dans la Mammalogie, de l'Encyclopédie, et le Dictionnaire d’hist: naturelle. ALBINISME, # 293 nan AU AU ELA LAS AAA CHAPITRE PREMIER. DES ANOMALIES PAR DÉFAUT DE COLORATION, ù OU DE L’ALBINISME. Des car actères. de coloration. — Des albinos en général. — Des varié- tés albines chez les animaux. — Divisions. — Albinisme complet. — Albinisme partiel. — Albinisme imparfait. — Des caractères et des effets physiologiques de l’albinisme. — Faits généraux sur l’al- binisme chez lhommeet les animaux.— De sa nalure et deses causes. L'ossEnvarion a montré depuis long-temps, et tous les naturalistes s'accordent à dire , que les Caractères tirés de la couleur sont, avec ceux que fournit le volume général ou la taille, les plus variables et les moins importans de tous. Les uns et les autres sont ainsi considérés comme des mo- difications de dernier ordre , ne pouvant être employées Ie pour la distinction des espèces ou des variétés. Cepen- an pe é J t, au Milieu des nombreuses et relharquables différences _@e,color | | ap : ÿ | Perçoit Presque toujours entre toutes quelque chose de +. si toutes sont réellement liées par des rapports ue Mmes pour appartenir à un seul et même genre #lMent naturel, En général , c’est seulement la disposition e « °° ss Couleurs, et non leur nuance, qui se conserve d’une. es 1 Al m = A ; pèce à l’autre (1); d’où l'existence possible, même dans ts genres les plus naturels , d'animaux sombres et privés 8 tout éclat, et d’autres parés au contraire des plus riches Couleurs. | TRI . (D) Cest principalement à mon père que l’on doit d’avoir appelé Altention sur ce fait général , qu’il a depuis long-temps signalé dans ses cours, : ailon que présentent les espèces congénères , on 294 . PART, LE LIV. HT. CHAP. I. Le fait général que je viens de rappeler souffre Ceper” dant quelques exceptions. La plus remarquable est celle que forment quelques genres de mammifères , composés ° plusieurs espèces , les unes à pelage uniforme, les autres tachetées où rayées. Mais cette exception , quelque gravé qu’elle paraisse, peut elle-même ; comme je l’ai montr ailleurs (1), être ramenée à la règle, ou du moins être pliquée d’une manière satisfaisante par un arrêt de déve” loppement, En effet, les espèces à pelage uniforme qui 5€ trouvent congénères d'espèces tachetées ou rayées , On elles-mêmes dans leur jeune âge le pelage tacheté ou raÿ d’une manière analogue, en sorte que le système de colo. ration que les unes présentent d’une manière permanente» se retrouve au moins d’une manière transitoire chez 165 autres. is : Ces remarques tendent à démontrer pour les caractères de couleur ce qué j’# déjà établi pour les caractères de grandeur où de taille , savoir, qu'ils sont beaucoup plus constans, et par conséquent plus imfportans qu'on ne Je pense cénéralement; d'oùuilsuit que les anomalies de couleur comme les anomalies de taille, méritent à un haut degré l'attention des observateurs, et que leur étude peut con” duire à des conséquences générales et intéressantes. Nous espérons que les détails et les remarques que nous avons à présenter sur Ces anomalies, et d’abord sur l'al- binisme, ne démentiront pas cette induction théorique. ST. Remarques générales sur l’albinisme. ‘Les premiers auteurs qui ont écrit sur les hommes al- binos les regardaient comme une race , comme une nation mini” (x) Voyez le Dictionnaire classique d'histoire naturelle , articles Ha æ fères et Livrée, | | ALBINISME: 299 Parüculière; et comme c’est principalement parmi les négrés qu’on avait observé des individus affectés d’albi- Msmé, on admirait la nature se plaisant à réunir dans les. Mêmes lieux, par un. caprice inexplicäble, des peuples Aussi noirs que le charbon, et d’autres plus blancs même que les Européens des climats tempérés. Buffon lui-même, dans le quatrième volume de ses Supplémens (qui n’a paru qu'en 1737), s’il n’admet pas cette opinion, n'ose du Moins se prononcer d’une manière positive contre elle ; et il se borne à dire que l’albinisme ne paraît caractériser dans l’éspèce humaine que des variétés accidentelles : phrase qui n’exprime qu'uné opinion , et point du tout une certi- tudé (1). L'état de la science permet aujourd’hui d’être moins réservé : bien loin que l’albinisme caractérise une où plu- Sieurs variétés constantes , on sait de la manière la plus po- Sitive , qu’il n’est, comme le nanisme et le géantisme , que le résultat d’une modification individuelle et accidentelle. Aussi *F-0n vu des albinos naître plus ou moins fréquemment dans + 4 à Près de albinos de Ce P: 419 tante Quarante ans auparavant, Buffon avait déjà parlé des ylan dans le corps même de son grand ouvrage, t. LT, » EL là il n’hésitait pas à les considérer comme une race cons- Abandonnés sur les côtes de cette île. Adoptant les idées de la plupart SS Voyageurs du dix-septième et du dix-huitième siècle, il représentait ces albinos de Ceylan, comme des sauvages n’occupant qu'un petit fanton dans ] Lois x à partie septentrionale de l'ile, se tenant cachés dans les : Vivant par familles séparées les unes des autres, parlant une _“hgue différente de celle de Ceylan , n'ayant pas de maisons , ne com Müniquantavec personne, armés d’arcset de flèches, et s’en servant pour AT des sanglièrs et des cerfs dont ils faisaient confire la chair crue dans U miel. On voit que les voyageurs auxquels Buffon avait cru pouvO?r “MPrunter en toute confiance cette histoire des albinos, ou plutôt cette 1e, s'étaient fait peu de scrupule de donner ample carrière à leur imagination , et d'inventer tout cé qu'ils n'avalent pu observer | et normale qu'il supposait descendue d'Européens naufragés ou 296 PART. Il. LIV. III, CHAP, Le touteslesraces humaines et dans presquetous les climats: On en a observé dans diverses contrées de l’Europe, et jusque chez les peuples hyperboréens , à la Nouvelle-Guinée, af sles des Amis et à celles de la Société (1), à l'isthme 6 Panama, aux Antilles, dansla Guïane, au Brésil, au Mexique» en Virginie et en Louisiane (2), au cap de Bonne- Espérance” au Congo et sur plusieurs autres points du continent Afrt- cain, à Madagascar (3), à l'ile de France, à Ceylan, à Am boine, à Manille , à Java, au Malabar, etc. Dans plusieur de ces contrées, les albinos sont même assez peu rares pour ‘avoir fixé l'attention du vulgaire, et en avoir reçu ë noms particuliers. C’est ainsi qu’on les appelle Bédas où Bédos à Ceylan, Chacrelas, Kakrelas où Kakerlaques (4 à Java, Dondos en Afrique ; Albinos à l'isthme de Panam® On voit que c’est le dernier de ces noms qui a fini paf être adopté généralement , et par.passer dans la science” où on luia donnésouvent pour synonymes ceux de blafar et surtout de nègres-blancs (5). (x) D’après le capitaine Cook. Voyez la Relation de ses voyages auto du monde, — M. LABiLLArDIÈREe, dans la Relation de son voyage, 1.277 p- 142, cite aussi une jeune fille albinos qu’il a vue à Tongatabou- 7. Enfin je tiens de MM. Quoyet Gaimard qu’ils ont vu également F albinos dans plusieurs îles de la mer du Sud. (2) D’après La Couprentère, Lettre sur les écarts de la nature» dan le Journal de phys., 1782 , Supplém. (3) D’après M. Borx DE Sarnr-VincenT , art. Homme du Dict. class _d’hist. nat,, e\ Essai zool. sur l’homme, t, IL, p. 145. M (4) On nomme ainsi les albinos dans les colonies hollandaise » À cause de leur aversion pour la lumière qui les a fait comparer à [107 secte appelé vulgairement cancrelat ou kakerlaque (la blarta american® de Linné). — Quantau mot albinos lui-même, son étymologie, évidem” ment latine, indique qu’il a été importé en Amérique par les Euro” péens. Ce n’est autre chose en effet qu’un pluriel espagnol. F . PQ É $ S (5) Quelques auteurs ont aussi donné au mot abinisme plusieur + HN. AUBINISME.. 297 L'albinisme , que l’on avait cru être une modification ds tante dans une ou deux races d'hommes et caracté- Tistique pour elles, peut non-seulement se produire dans loutes d’une manière accidentelle, mais il se montre même Chez divers animaux appartenant à des classes très-diffé- rentes. Il est mê e peu d'anomalies dont on connaisse des Sxemples dans un aussi grand nombre d'animaux. Pour FR pou, j'ai observé l’albinisme plus ou moins com- plet, parmi les mammifères sauvages, chez plusieurs espèces de singes des deux continens , chez une chauve- Souris , la barbastelle (cas remarquable par sa grande ra- reté), dans plusieurs espèces de musaraignes, chez la taupe commune, chez le raton laveur , chez la belette et la fouine, chez la loutre, chez un grand nombre de rongeurs de genres divers , entre autres chez le castor du Canada, chez l’antilope à bourse, enfin dans plusieurs es- bèces de cerfs. ll n’est personne qui n’ait entendu parler des éléphans blancs, si célèbres dans l’orient , et si vénérés des Indiens is les Croient animés par les âmes des anciens rois. On sait qu'à Siam , au Pégu, ces animaux étaient servis et logés °YEG magnificence , et que plusieurs rois de la presqu’ile au de du Gange mettaient au nombre de leurs titres les plus PoOMpeux celui de possesseur de l'éléphant blanc. I ‘SL reconnu depuis long-temps que ces animaux si vénérés *. *Ppartiennent point à une espèce particulière : ce sont + Simples variétés albines de l'éléphant ordinaire d’Asie. _ +*S exemples d’albinisme sont aussi peu rares, peut-être Même moins rares encore chez les oiseaux que chez les Mammifères. Jai en effet observé cette anomalie plus à S e | Q L ; à Aonymes, tels que ceux de kakerlaquisme, leucéchiopie (leucæthiopia). “Copathie ( leucopathia ), lgucose ( leucosis ). 598 où moins complètément dans toutes les espèces suiva et pour la plupart même, chez plusieurs individus : Le gobe-mouche gris. Le merle ordinaire. La grive. : La drenne. La litorne. Le martin ordinaire. La lavandière. L’alouctte des champs. L’alouette à gros bec. Le bouvreuil, Le pinson. Le moineau. La linotte des vignes. Le carouge Gasquet (?). PART, II, LIV. III CHAP, I Le carouge baltimore. La pie ordinaire. Le choucas. Le colibri fôpaze. Le pic-vert à tête grise. Le pic à sourcils noirs. Le perroquet amazone. Plusieurs espèces de perdrix: La caille commune. | L’autruche. La bécasse commune. La bécassine commune: Le canard sauvage. La sarcelle. nées » : . - . 12 Quant aux espèces domestiques de mammifères et do! seaux , il n’en est aucune où des cas d’albinisme ne se pré sentent plus ou moins fréquemment. [l existe même dan plusieurs d’entre elles des races où la couleur blanche ref place constamment, ou du moins chez le plusgrand nombre des individus , la couleur primitive de l'espèce; et c’est 0° que l’on voit même chez un mammifère sauvage» Je daim. Ces races blanches se perpétuant dans une espèce dont le type primitif présente une autre couleur, doivent être considérées comme de véritables races albines, quo” que quelques-uns des caractères de l’albinisme se soient à 12 longue perdus chez la plupart d’entre elles (1). | . Parmi les poissons, j’ai quelquefois produit l’albinism® LS = : a (x) Tel serait évidemment, dans espèce humaine , le cas de | race caucasique elle-même, s’il était prouvé qu’elle tirât son origin® comme on l'a prétendu , de Ja race noire, LEE © ALBINISME, . 299 hèz de jeunes cyprins dorés de la Ghine, nés avec leurs couleurs normales. Il me suffisait pour cela de les placer Pendant quelques semaines dans de l’eau de puits. Si l’ex- P rence durait irop long-temps , ils ne tardaient pas à dé- Périr et à mourir: $ aucontraire on l'interrompait, etqu'on 'eplacät les jeunes cyprins dans de l’eau de rivière ; on les YOyait peu à peu reprendre , au moins en partie, leurs cou- eUrS normales. ; | LT. Enfin l’albinisme s’observe également parmi les animaux inférieurs. Les exemples en sont même très-peu rares dans Quelques genres de mollusques » et notamment parmi les : 0lives (1). Outre les espèces que je viens de citer comme ayant brésenté des variétés albines , je pourrais en indiquer plu- Sieurs autres en recourant au témoignage des voyagèurs et des naturalistes. Mais j'ai préféré ne rapporter que des faits ®nt je pusse garantir l'authenticité, sachant combien il st difficile, lorsqu'on étudie des animaux décolorés par . long séjour dans l’alcohol, de les distinguer des individus “aiment affeciés d’albinisme ; et ne voulant pas m'ex- “in à un genre d'erreurs contre lequel on ne s'est pas Oo omu-desez en garde. | «Tous les cas d'albinisme, connus chez l’homme et les “Maux, et dont je viens d'indiquer un grand nombre, leuvent être rapportés à trois genres , savoir, Palbinisme “mplet ; Valbinisme partiel et Valbinisme imparfait. Ges KSlinetions ne doivent pas être négligées : car, faute de les ne On adm quéles plantés qui se développent dans des _ Sen gtière, sont toujours peu clore Li comme on le pis _ : Elles nous fournissent, paimi les végétaux, des exemp’€ re ifications analogues à plusieurs égards à ce que nous n° Re 2 Finite der re ets | | 300. PART. 11, LIV. Il. CHAP. I. avoir établies, les auteurs n’ont fait qu'ébaucher l’histoire du second genre d’albinisme, et ont à peine fait mention du troisième. ” S IT, De l’albinisme complet. Les cas d’albinisme complet seraient incontestablemen" les plus fréquens de tous, si l’on s’en rapportait au témoi” gnage des auteurs. Cependant, d’après les observations qué j'ai faites sur un grand nombre d'individus, il n’en est pa ainsi, du moins chez les animaux; et si les cas d’albinis®® complet paraissent plus communs que les cas d’albinisn® imparfait, ce n’est pas qu’ils se soient réellement présentés en plus. grand nombre aux observateurs, mais c’est qu'is ont paru plus remarquables et ont été recueillis avec pl de soin. Aucune anomalie n’est en effet plus propre à fixer l'air tention , non-seulement des observateurs, mais même dé vulgaire, que l’albinisme complet. Ghez les individus qu' en présentent tous les caracières, on est étonné , au pl® mier aspect, de trouver avec les formes de leur espèce 2 de leur race, une couleur très-différente de celle qui cara0" térise l’état normal. La peau et tous les poils sont en effet d’un blanc de lait, quelquefois d’un blanc jaunâtre. Lis et la choroïde sont, de même que la peau , privées entièl® ment où presque entièrement de matière colorante. Aus“! l'iris est-elle ordinairement rose où rouge, quelquefois aus$! bleuâtre , d'un gris pâle ,ou jaunâtre. La pupille elle-même au lieu de paraître noire , est d’un rouge éclatant , peu dE férent de la couleur du feu. De là une physionomie toulé particulièr e ; de [à aussi quelques effets physiologiques non moins remarquables. Les albinos sont généralement myopes, ainsi qu’il résullé des observations faites chez l’homme par plusieurs auteur" ALBINISME COMPLET, éot En Outre l'attention Jeux louves $ sioire natu , tous les albinos, mais surtout ceux qui ont les sont, comme on ledit, en physiologie et en relle, nyctalopes ; c’est-à-dire qu’ils voient leux pendant le crépuscule que pendant le jour. Ils ne Peuvent à plus forte raison supporter l'éclat d’une vive la- “ère ; ce qui leur a fait donner par un auteur italien, Buzzi G), l’épithète d’héliophobes. Il n’est même pas rare qu'ils restent complètement aveugles pendant un temps Plus où moins long après leur naissance, par suite de la Persistance anomale de la membrane pupillaire (9). La cause de l’aversion des albinos pour la lumière, ou Pour parler plus exactement , de la gêne, quelquefois même de la souffrance que leur fait éprouver la lumière , se trouve fvidemment dans les conditions anomales que présente Chez eux l'œil, èt spécialement l'iris. D’opaque ou de Presque opaque qu’elle doit être, celte membrane, par le “faut de matière colorante , devient transparente , et laisse Pénétrer dans le globe de l’œil tous les rayons lumineux qui “bent sur sa surface : ce n’est plus un diaphragme in- ne Pranbalss rayons les plus excentriques , c’est comme top" cornée sans pouvoir réfringent. Les albinos Re de ainsi, quant à leurs conditions visuelles , dans le MiMaux nocturnes , à cette différence près que, | es LUE Gi, l'iris Jaisse passer les rayons excentriques, RON pas à tray Mais à travers une ouverture pupillaire considérablement “&randie, | cu Dissertazione storico-anatomica Sopra una varietà particolare d’uomini “hieliofobi. In-4, Milan, 1784. Tu b @) Vayez SIx80£9 , dans la Med. Bibliot. de Blumenbach, t. III, à 61, — Maxsreror Réflexions sur la leucopathie considérée comme le Sular y à l d'un arrét de développement , dans le Journ, compl. des se. médic., -rP250, # : (et ce Caractère physiologique doit surtout fixer ers sa propre substance devenue diaphane, 302 PART. I, LIV, HI. CHAP. Ie Les caractères que je viens d’indiquer peuvent être fact lement vérifiés chez le lapin, espèce où l’albinisme comp à s’observe très-fréquemment. Il est très-rare au contraire trouver l’occasion de les constater dans nos climais che l'homme, où il importe. cependant de les: étudier de 8 manière spéciale : heureusement la science possède plusieur descriptions exactes À l’une desquelles j'emprunteral a ques détails. | | Treytorens, médecin à Surinam, observa, il y a un siecle environ , et décrivit avec soin (1) une fille albinos âgee gou 10 mois, née d’une négresse grande et bien constitué?” Son père était également noir. « Toute la physionomie cet enfant, dit Treytorens, tous les traits de son vise étaient d’un nègre; les lèvres étaient grosses et relevée’ le nez écrasé et camus. De plus il avait, comme les ati” nègres, de la laine à la tête, mais une laine aussi blanc”, que la neige... Le blanc de ses yeux était fort clair, € g _ nest pas rare, mois son iris était d’un rouge fort vi couleur de feu, marbré seulement de quelques traits plant tirant sur le bleu; la prunelle, que nousne connaisson$ qu? moire , et qui doit l’être puisque c’est un vide, était a très-rouge. Get enfant ne voulait pas ouvrir-les yeux qu” | il faisait un soleil vif et violent; hors de là , il les ouvr} voyait dans un lieu peu éclairé, Lorsqu'il voulait fixer vue sur quelque objet, son iris et sa prunelle pren » tou un mouvement extrêmement rapide, comme d’un fist n É noiement autour de leur centre, et il semblait que J'e se füt mis tout d’un coup à chercher quelque chose yeux avec beaucoup d'inquiétude. » | E La mère de cet albinos avait déjà donné le jour à det s 9r7° É ® HE ; - (1) Voyez l'Histoire de l'académie des sciences pour 1794: 1ä LA àrk El / PER TLN d EE HE à A à de Surinam + (2) Obser n _ enfans e. à ALBINISME COMPLET. 308 dont l’un était un mulâtre et l’autre un nègre ; elle "Rent depuis cinq autres dont l’un, albinos comme celui dont Je Viens de parler, mais de sexe différent , est aussi devenu Sujet d'observations intéressantes. Son histoire, rédigée Par Fermin , se trouve consignée dans les mémoires de Académie des sciences de Berlin ce Get exemple de eux albinos nés dans la même famille n'est pas le seul que Pon connaisse , et Arthaud rapporte même ; d’après un témoin oculaire , qu'il “ést né aux Antilles en 3 750 deux Jumelles albinos (2. US TES Un grand nombre d’autres auteurs, parmi lesquels je puis Citer Buffon et Voltaire lui-même , ont aussi eu l’octasion de Voir des albinos appartenant à la race nègre , et ont publié sur eux des détails intéressans (3). L’individu qui fut vu par Voltaire paraif être celui même qui avait été dans son (G)T.XVIIL, année 1762, dans un article intitulé : Deux deseripeions € cette espèce d'hommes qu'on appelle nègres blanes , communiquées “par "DE Casrrmron.— Voyez aussi sur ce même albinos la Description à par Fermi , £ Î, p. 153, 2° part, Vations sur les albinos, etc., dans le Journ. de phys. pour 1789, » Pe276. É URFON, Æist. nat., Suppl, IV, p. 559. = Vorratre ? Méanges PE fi Philosophie. 2x: Voyez aussi Maurerruts > ET phrsique à PAP ni nègre blanc, in-8, Leyde, 1744; et Vénus physique, part. IT, Che IV = EY, Dissere. sur un nègre blanc , in:8, Lyon, 1744. — Hist. de l'ac. des Sciences pour. 1744; P- 12 (par un anonyme ). — DrcquE- . MAR, Obs. sur une te blanche, dans le Journal de phys. 1. IX, P. 357 et XXXII, P. Sr. 2 Loscncr , Beitr. zur Gesch. der ungew. Far- Ben der Menschen dans le Naturforscher, cah. III, p. 213.— VAx IPEREN , F5CR. van een witt. neger dans le Verhand. van het bataviasch genootsch. Yoyez AUSSI id, t, IT, P- ‘229.— CASTTELON , loc, cit. —— La CouDr£- Et RE, doc. LT AR Buzz: é loc. cit. — ARTHAUD ; loc, cit. — RENAULDIN, “rtiele Albinos du Dictionn. des se. méd. — BResourr , article Albinos du Dict, de Médecine, — BLanDin , article Abinos du®B/érionn, de médec. et € ch; he hir, Pratiques, “x 304 PART. II. LIV. Il, CHAP, Î. enfance observé par Treytorens. La description de Buffon: ; à laquelle est jointe une excellente figure , est la meilleure que possède la science , et je l’eusse citée de préférence à toute autre , si chacun n’avait entre les mains les œuvres de l’illustre auteur de l'Histoire naturelle.®* Les albinos les plus souvent observés après ceux de Ja race nègre, sont ceux de l’isthme de Panama. Ils en difè- rent généralement , outre les caractères particuliers de leur race, par une constitution générale plus robuste, paï ñ yeux plus délicats encore et par un duvet blanc assez ab0D° dant, répandu sur toute la surface du corps (t). Les albinos de l'ile d’Otaiti paraissent ressembler peal” coup à ceux de l’isthme de Panama, d’après la descripti®® qu’en donne le capitaine Cook ai. ds Enfin l'existence des caractères essentiels de l’albinisD® complet chez des Européens , est aussi parfaitement con” tatée , et l’on peut aflirmer que, sauf les conditions SP£ ciales de leur type, les albinos de la race caucasique ge frent la plus grande analogie avec ceux de la race nègre (5): Les albinos, à quelque race qu’ils appartiennent, sont 0. dinairement d’une constitution délicate; quelquefois mñ ils sont mal proportionnés , les mains étant trop longues” à tête et le cou trop gros, surtout les oreilles trop gra” j (x) Voyez Lionnez WarEr, Voyage à l'ithme de Panama. Pr Paw, Rech. sur les Américains, t. 1, p. 410. — RayNaL, Hist. philo: des Indes, 1. TII, p. 151. (2) Loc. cie, (3) Voyez à leur sujet Ansraux, Sur quelques cas rares observés SU” fee conscrits , dans le Journ. de médec. de Corvisart, t. XIV, p. 26357 + surtout : G. T. L. Saous, Historia naturalis duorum leucæthiopum ; 4 4! _ Ru? ipsius et SOTOTIS ejus #Salzbach, 1812. — SrEBoLD, loc. cit. # ;459 dans la Hedic. Bibliot, de Blumenbach, t. IT, p. 175. — MicHiË von Kretinen und Kakerlaken auf dem Harz ibid., p. 679- ALBINISME COMPLET. - 309 et placées trop haut. En général , ils présentent avec exa- Sération la plupart des caractères du tempérament [ympha- üique, Leur physionomie est sans expression et toujours ki ésagréable, soit À cause de leurs yeux demi-fermés et Slénolans, quelquefois louches , soit à cause de leurs lèvres écolorées , de leurs sourcils et de leurs cils à peine appa- Tens , enfin de la couleur terne et uniforme de leur peau. 1 n effet, Les joues elles-mêmes sont ordinairement d’un D Sichlf d'à conime inanimces, et ce n’est que sous l’in- uence d’une vive émotion ou par l’action de la chaleur qu’elles se colorent légèrement d’incarnat. \ _ En général, les caractères extérieurs de l’albinisme com- plet paraissent encore empreints à un plus haut degré dans n: _les individus mâles que dans les individus femelles. La peau des premiers est plus blafarde, leurs ye ux sont plus faibles. On aflirme même qu'ils vivent ordinairement moins long- temps, et l’on donne pour certain, du moins à l’égard € ceux de la race nègre, qu’ils sont presque toujours in- D Capables d’engendrer. | | n'est pas douteux au contraire que les femmes albinos ne Puissent devenir mères , et ne soient même quelquefois assez {écondes, La plupart des auteurs, en rapportant celte circon= Siance hysiologique, constatée par de nombreuses observa- Uons, Men que les femmes albinos, appartenant à la race are » Produisent avec les nègres des enfans pies , C'est-à- ire variés de grandes taches noires et blanches. On serait Porté au premier aspect à regarder comme. rationnelle et ‘ Uès-vraisemblable cette assertion d’un grand nombre de YOyageurs, qui nous ferait retrouver, dans le produit de cette sorte de croisement, le mélange des caractères de colora- lon du père et de ceux de la mère. Cependant, admettre Sans restriction ce fait général , ce serait vraiment adopter à : UC erreur physiologique grave en elle-même, et plus grave le 20 ssh “A + € + 306 PART, II. LIV. IT. CHAP., I. encore par les conséquences fâcheuses qu’elle pourrait avoir en médecine legale. En effet, d’après un grand nombre d'observations faites sur les animaux, et conformément à deux lois générales que j'en ai déduites, et que j'ai ailleur établies (1), je-crois pouvoir affirmer qu’autant le produit de l’union d’un individu de la race noire et d’un individu de la race blanche doit être et est constant , autant le Pr” duit de l’union de deux individus de même race, l’un 20" mal, l’autre albinos, doit être variable. L'enfant d'u femme albinos et d’un nègre ne sera donc pas toujours? enfant pie : il pourra être complètement albinos; il pourré (x) Voyez Dictionn. classique d'hist. naturelle , article Mammifères, X p. 12 (1826). — Les deux faits généraux que je viens de rappeler $07! | les suivans : Le produit de deux individus d’espèce différente présent? généralement des caractères constans, fixes, et qui sont en partie ceux du père, en partie ceux de la mère : en d’autres termes, il forme vér” tablement un être intermédiaire entre les deux espèces, sans jai” présenter tous les caractères de l’une d'elles, à l'exclusion de ceux l'autre. Au contraire, le produit du croisement de deux variétés de la même espèce tient souvent de l'une et de l’autre, mais souvent at ressemble entièrement à l’un des individus qui lui ont donné nais” sance. Or le nègre et Falbinos de la race nègre sont deux variétés de la même espèce , c’est-à-dire ne présentent que dé très-légères dir férences d'organisation : le nègre etle blanc forment au contraire del espèces essentiellement différentes , c’est-à-dire présentent des diffé: rences d'organisation profondes , importantes, et égales en valeu! ? celles qui caractérisent généralement les espèces. — Il est à peine besoin de remarquer que je n’entends ici exprimer par le mot espét?’ comme on le fait 6rdinairement par les mots genre, ordre ,ete., qu'on degré différentiel dans l'échelle des êtres, et que je laisse de côté le question de la communauté d’origine du nègre et du blanc, ou P w généralement de la communauté d'origine de toutes les espèces d'un même genre; grande et importante question dont tant de naturaliste*? par une véritable pétition de principes, ont cherché en vain Ja 50 ” tion prématurée dans les définitions tout arbitraires, et j'ajouter?” toutes métaphysiques, qu'ils ont donnée du mot espèce. + is LA \ ” ALBINISME COMPLET: 307 si être entièrement noir. Déjà même je puis confirmer | Par la citation de quelques faits cette induction théorique. 1. Jefferson (1) a vu deux sœurs albinos donner naissance, Ce à à Ée une à un enfant albinos comme elle, l’autre à un enfant irès-noir, comme son père; et ce dernier Cas est même si peu rare qu’il a été signalé par quelques auteurs Comme le plus fréquent de tous (2). Les albinos ne s'élèvent pas ordinairement au degré d'intelligence qui appartient à leur es Su Plus œné <: aussi sous le rapport physique, on nes nero pas qu ils Soient présqué partout en butte au mépris CE aux mauvais traitemens de ceux qui les entourent. Dans quelques parties de l'Afrique, les nègres, refusant de les traiteren hommes, les chaësent des lieux habités ; et on assure même, d’après des renseignemens recueillis dans les colonies ; que les noirs de la Guinée font périr tous les albinos qui naïssént parmi eux, dans l'espoir de détourner les malheurs dont ils se “Croïent menacés par l'apparition d’ ane telle anomalie, Aïnsi règnent encore chez les peuples de la race noire les mêmes GrOÿances, les miêmes craintes qui commandaient à nos Pères le massacre des individus monstrüeux et difformes , 10) Voÿéz Notes on the state of Virginia. Lond., 1784. ()v la théo oyez Soureser, His: quadrup., & 1, ps 14 et 15. — Au reste + "ie indique aussi que le produit du nègre et de l’albinos doit etre plus souvent semblable au premier qu’au second. Voyez ce que Anciens types. (3) On peut cependant citer quelques exceptions. Jefferson ; dans Son ouvrage déjà cité, insiste même sur l'intelligence des individus QW'il à observés, et les donne pour très-rusés et prompts dans EUrS reparties. J'ajouterai que lon compte parmi les albinos un Uteur recommandable, Sachs, qui a publié le récit de sa 223 sd istoire et de, celle de sa sœur, affectée comme- lui d’albinisme. J'ai Sté plus haut sa dissertation. | 4 Jai dit plus haut (päge 245) de la tendance à la reproduction dés — 308 PART, 11, LIV. II. CHAP, L et qui l'avaient fait consacrer comme un devoir par les lois grecques el romaines : ainsi l’ignorance renouvelle partout’ dans l'enfance des sociétés humaines, les mêmes specta cles de superstition et de cruauté ! Dans plusieurs îles de la mer du Sud , à l’isthme de Pa- nama , les albinos sont de même, au rapport de plusieurs voyageurs (1), méprisés et maltraités par tous les autre hommes. Il est très-probable qu’il en est de même en Asté à en juger par le soin que les bédos ou albinos de Geyia mettaient, comme nous l’apprennent tous les témoignages recueillis par Buffon (2), à se tenir cachés dans les bois» €? à éviter le commerce des autres habitans de l’île. Il est cependant aussi quelques contrées où les albin05 paraissent avoir joui d’un sort un peu plus doux. Au Mexique avant la conquête, si on ne les traitait pas en hommes, du moins n'étaient-ils pas, comme en Afrique, maltraités » poursuivis et chassés des villages. En effet, les Espagnols trouvèrent dans le palais de Montézuma , quelques albinos nourris , pour l’amusement du prince, avec des nains et un grand nombre d'oiseaux rares. En Afrique, les albinos ont été quelquefois aussi vendus aux princes; et l’on assure même qu'à Loango, ils vivent à la cour, y occupent les premières places , et sont vénérés de tous, parce qu'ils passent pour sorciers (3) : singulier et absurde contrast® qui nous montre l'ignorance et la superstition entraînant l'esprit humain d’un extrême à l’autre , et lui faisant , Sans plus de motifs , respecter et craindre ici ceux qu'ailleurs il proscrit el méprise, (x) Warer . loc. cit, — Voyez aussi la relation des Voyages de D:M° PIERRE. (2) Voyez plus haut pag. 205. (3) Voyez la grande Encyclopédie, article Nèsres bancs. EL ALBINISME PARTIEL. 309 _ STET. De l'albinisme partiel. Rien de plus facile, après avoir Exposé les caractères de l’albinisme complet, que de donner une idée exacte de Ceux de l’albinisme partiel. Dans les cas qui se rapportent * ce second genre, la peau et les poils sont en Pete Comme dans l’état normal, en partie comme dans l’albi - nisme Complet. Tantôt ce sont les couleurs normales qui °Minent | et des taches d’un blanc blafard, plus on moins étendues 3 plus oa moins rapprochées les unes des autres, Se remarquent sur une ou plusieurs régions; tantôt l’in- Verse a lieu. Dans quelques cas il n'existe qu'une seule tache albine , mais cette tache peut être immense et cou- vrir même la plus grande partie de la surface du corps. Où voit que c’est à l’albinisme partiel que se rapportent ces individus en partie blancs et en partie noirs, que plu- Seurs voyageurs ont observés dans la race nègre, et que à . Où à désignés sous le nom d'hommes ou enfans pies. On Peut prendre une idée très-exacte de cette anomalie en con- Sultant une Une jeune négresse , née en 1756, près de Carthagène en Mérique: son corps, sa tête et ses membres étaient dans quelques régions uniformément noirs; dans d’autres, noirs ‘vec des taches blanches ; dans d’autres enfin, blancs avec $S tachesnoires. Ses cheveux étaient noirs sur les côtés , C dessus et le derrière de Ia tête, blancs sur le front ; ses JCux étaient noirs (2). (1) Zoc. cit, p. b65. nee Ê DR bre de core que les yeux, chez les individus par- liellement albinos , sont ordinairement rouges , si la région oculaire Sthlinche,-etide. couleur normale, si la région oculaire est elle- Même de couleur normale. # | figure publiée par Buffon, dans ses Supplémens, et Les détails qui y sont joints (1). Cette figure représente SR ae LATE D 310 : PART, H, BIV. HE, CHAR, 1. “+. 4e père de cette négresse pie, assurait-0n, était noir aussi bien que sa mère; et nous ne voyons aucune raison de douter de ce fait, quoiqu’on ait prétendu qu’un tel enfant devait provenir de l’union d’un blanc et d’une négresse, et que le soupçon d’un adulière ait même p€* sur l’honneur de la mère, sans autre preuve que cette assertion hasardée. En effet, il n’est pas douteux , et l'on peut mettre au rang des faits les plus incontestables de la physiologie et de la médecine légale , que l’union de deu individus noirs peut donner naissance à un enfant entière" ment ou en partie blanc, de même que le produit d’un al- binos et d’an noir peut être un enfant entièrement noir. On voit dans les galeries d'anatomie comparée du Mu- séum d'histoire naturelle , deux tableaux représentant aveê la plus grande exactitude une autre négresse plie, née aux Antilles vers 1780, et tellement semblable à la précédent que, si l’on ignorait la date et le lieu de leur naissance, 08 n'hésiterait pas à les prendre toutes deux pour un sed et même individu. Ges tableaux, exécutés avec beaucou? de soin, offrent quelque intérêt scientifique , en ce qu'ils nous apprennent que la peau était d’un blanc légèrement rosé, et non d'un blanc blafard , et que les cheveux blan£S étaient laineux aussi bien que les noirs. Ce dernier fait est surtont digne d'attention. , et il importe d'autant plus de le noter avec soin que, d’après la planche de Buffon et quel ques détails très-probablement inexacts qui s’y trouveñl ‘joints, la jeune négresse pie. de Carthagène aurait eu dés cheveux laineux et crépus sur la portion du cuir chevelu qui se trouvait colorée en noir, et de véritables chevet* lisses sur la tache blanche de son front (a). Ages , ‘ Q . » } * (r)Peut-être la négresse pie , dont je viens de parler en second lieu, est-elle la même dont ja description a été donnée par ArrHauP? Observations sur les albinos et sur deux enfans pies, dans le Journ: de re + ALBINISME PARTIEL. Fr 911 À si les cas dont j'ai parlé jusqu'à présent , les ta lanches couvrent environ la moitié de la surface + 1 Peau. Il Y à au contraire des cas d’albinisme par- ans lesquels la plus grande partie du corps présente la. D ‘eur normale, soit qu'il y ait plusieurs petites taches $ . LU à : ee Aqu'il n’en existe qu’une seule. Le voyageur allemand rdran COTPS noir, Arthaud (2) cite deux exemples remarquables Wulâtre quiprésentait. sur la tête , le corps et les membres + Plusieurs petites taches blanches, et surtout dans celle d’un nègre chez lequel le pénis seul était entièrement blanc. Enfin je puis même citer, d’après les Éphémérides des cu- Mieux de la nature (3), une femme qui n'avait jamais eu ue des poils blancs autour des organes génitaux. Cette LA fmme resta toujours stérile, | - Cest encore à l’albinisme partiel qu’il faut rapporter un "tas observé sur un enfant par le célèbre Bartholin (4). Get enfant avait les cheveux noirs d’an côté de la tête et blancs L © l'Autre : fait peu remarquable en lui-même, mais qui Ure quelque intérêt de ce qu'il a été observé sur un individu PPartenant à la race blanche. J’ai vu moi-même un cas assez analogue. | ee . \ \ 9 Si > D % « L’albinisme partiel peut exister aussi chez les animaux. Ps, 1780; part. Ii, p. 277. Quoi qu’il en soit , cette descriplion peut "6 Consultée comme faite avec soin et exactitude. | : (2) Voyez p. 156 de la traduction de. ses Voyages en Guinces etc: x "M8. Paris > 1793. ; (2) Zoc. cit. | (3) Deë:Ir, ann. 6, obs. XX, (1688). | (4) Voyéz lès Actes de’ Copenkh:, 1672. LE Isert (1) a vu sur la côte de Guinée un nègre dont! es mai ; : : $ Mains et les pièds étaient blancs, et tout le reste du Celle variété d’albinisme partiel, dans la personne d’un mu Bin, hi rh me mé RTE 919 PART, II, LIV, MI. CHAP, I, Je l’ai observé dans plusieurs espèces, parmi lesquelles J6 mentionnerai une chauve-souris, appartenant à l'espèce de la barbastelle : Ja peau, les poils et les membranes étaient pe tout , chez cette chauve-souris ; d’un blanc pur, si ce n est sur le tiers inférieur de la queue et de la membrane inter” émorale. Je citerai encore un écureuil d'Hudson, rem?” quable en ce que les poils blancs étaient partout beauCOUP plus courts que ceux qui avaient conservé leur couleur n0! male. Chez les animaux comme chez l’homme, les taches blanches dépendant de l’albinisme sont généralement irré- gulières et non symétriques. En ayant égard à ces carac” ières, on pourra presque toujours les distinguer facilement des taches également blanches que certains animaux pré sentent dans leur état normal, et l’on évitera ainsi u06 faute trop souvent commise par les naturalistes, celle d£ déterminer et de caractériser des espèces prétendues no” velles par la considération de taches dues à l'influence dé l’albinisme. | ù | S IV. De l'albinisme imparfait. Lorsque le pigmentum de la peau , au lieu de manquef entièrement, est seulement moins coloré ou moins abof” dant que dans l’état normal , on conçoit que la couleur de la peau, et celle des poils , qui est toujours en rapport avéê elle, ne doivent être n: entièrement blanches ni entière” ment normales , mais qu'elles doivent présenter une nuanC© intermédiaire, C’est en effet ce qui a lieu dans quelqu’ cas, el c’est ce qui constitue l’albinisme imparfait. On trouve chez les animaux affectés d’albinisme impar fait des coulears assez différentes, telles que le gris très” chair, le brun, le roux, le jaune pur, et surtout le jauné / r Be . Oüssâtre, Tantôt ces couleurs couvrent uniformément tout 6 Corps, tantôt elles n’occupent qu’une seule région. Elles PCuvent aussi former des taches. J’ai observé ces trois cas Sur un assez grand nombre d'animaux, et il n’est point € z0ologist » ne $e soit présenté. me, l’albinisme imparfait n’est pas très-rare 4 race blanche : s’il est à peine question de cette Chez l'hom dans ] AN0malie dans les ouvrages des auteurs, c’est seulement 2 observer, = On la connaît aussi très-peu dans la race noire , où elle Parce qu'elle est peu remarquable, et qu’on a négligé de paraît être plus rare que l’albinisme complet. Nul doute cependant qu'elle ne puisse sy produire aussi. D’après Schreber (1) et plusieurs voyageurs, on rencontre quel- quefois parmi les nègres des individus jaunes et d’autres l'ougeûtres ; quelques-uns ont été vus, par exemple, dans le Continent de l’Afrique , d’autres à Madagascar. Ces variétés “émarquables, sur lesquelles la science attend encore des r'en- Selénemens exacts, sont évidemment des albinos imparfaits, L. Ainsi les principales races humaines offrent des exemples d’albinisme imparfait, aussi bien que d’albinisme complet °U partiel : ce que l’on eût pu au reste, en l’absence de ais que je viens d'indiquer, déduire a priort des considé- l'alions exposées dans les paragraphes précédens. Comment fn effet pourrait-ilen être autrement , puisque l’albinisme IMparfait n’est véritablement que le premier degré de lal- inisme complet , anomalie constatée dans les diverses races MMaines par tant d'observations exactes et authentiques ? *()Zoc, cit. se e ee ALBINISME IMPARFAIT. 313. € auquel le premier d’entre eux, qui est aussi le plus fréquent - | 3i4 PART, 11. LIV. IIf, CHAP. I. $ V. Faits généraux sur l'albinisme. d’ai Exposé dans les paragraphes précédens les caractères de l’albinisme et de ses trois variétés chez. l’homme et les animaux; j'ai fait connaître l'influence que cette anomalie remarquable du système tégumentaire exerce sur l’organi- salion physique et sur le développement intellectuel des êtres qui en sont affectés ; enfin j’ai cherché à détermine! quels devaient être les produits de génération des albinos, 8h je crois lavoir fait avec le degré de certitude et de préci- sion que réclame la solution d’une question physiologique quelquefois controversée en médecine légale. Il me reste maintenant à compléter cette histoire de lalbinisme paf quelques considérations plus générales. | : L’albinisme, soit complet , soit partiel , soit imparfait» peut se produire dans des classes très-différentes da règne animal : il est surtout assez commun dans les deux classes supérieures. Les trois variétés de l’albinisme s’observent chez l’homme comme chez les animaux : présenter à peu près av l'albinisme partiel et surt de leurs conditions moins rem arquables que par un très- _ L'albinisme $ toutes les races fréquence. Ainsi les albinos, très-rares dans les pays très-froids » rares encore dans les pays peu froids et tempérés, devien” nent asséz Communs dans les pays chauds. Dans toutes les contrées intertropicales, et surtout dansles pays que traverse touies trois paraissent 5Ÿ. ec la même fréquence , quoique oùt l’albinisme imparfait, à causé moins éloignées de l’ordre normal , €f au premier aspect, n’aient été signalés petit nombre d’observateurs. € produit sous tous les climats et da0$ humaines, mais non pas avec la même ; FAITS GÉNÉRAUX SUR L'ALBINISME. 3152 aleue, on les trouve même en si grand nombre qu’ils Paru aux voyageurs former des peuplades entières ; et € À les erreurs , si long-temps accréditées dans la science, 1e j'ai signalées au commencement de ce chapitre. Ainsi albinisme ; toutes choses égales d’ailleurs , s’observe d’au- | Le plus fréquemment chez un peuple que ce peuple ha- | ‘le un climat plus chaud : rapport très-remarquable , sur - tout si on Je rapproche de ce fait général de géographie z00logique, que, plus on se rapproche des pôles, plus, dans Parmi les animaux (1). En outre, si l’on compare entre eux les peuples de race différente qui vivent sous la même latitude, on est conduit à cet autre rapport non moins remarquable ; que l'albi-. uisme est plus commun chez les peuples dont la couleur. 8t normalement plus foncée. Ainsi il n’y a nul doutequ'on 2e connaisse plus d'exemples d’albinisme, et surtout d’albi- \ nisme complet , chez les nègres seuls, que dans toutes les r Satres races prises ensemble, On en connaît aussi un assez Sand nombre chez les peuples dont la peau est brunâtre OU Cuiyrée, tandis que la race caucasique en a fourni à quelques-uns. er. à biens est plus fréquent chez les femmes que chez! ki Mmes, du moins dans la race nègre, Îa seule à Pégard: € laquelle nous possédions des observations assez exactes” SE assez nombreuses pour qu'il soit possible d'en déduire de ue remarque générale. (&) Voyez mon article Mammifères du. Dict. class. d’hist. naturelle , D — Le observations nous manquent pour déterminer avec “ertitude. les rapports du climat avec la production de l’albinisme Z les animaux, Je crois cependant pouvoir affirmer que Fais s “seest chez eux au moins aussi peu raré dans les pays tempérés froids que dans les pays chauds. | ; : 2e ordre normal , la couleur blanche se montre fréquemment " FT dk, - “ nee < da - Ni XS| 4 ; CR ne VU ‘ "De 2 "++" OP NN UE RE = ds. ou foi - ? NT Et EX N PER x Es res 2 ; nas à 4 [AT be Ca A L "7 Die #8 *% vs 9 s? — - à r e # IE 2 en us dre 4 _ k Der dvi bt LE T à era PES 316 PART. Il, LIVe III. CHAP: I. Les albinos naissent ordinairement de femmes très-fé- condes. Parmi leurs frères et leurs sœurs, il arrive presqué toujours qu’un ôu plusieurs soient, comme ‘eux, affectés d'albinisme, les autres conservant la coloration normale: Dans ce cas, un ou plusieurs individus normaux naisseDf. Souvent entre deux albinos, dont la naissance pent ainsiS0 trouver séparée par plusieurs années : quelquefois aufsl! deux grossesses successives peuvent donner naissance à def albinos (1). Sous tous ces rapports, il en est exactement des conditions de production de l’albinisme comme de celles du nanisme et, autant du moins que nous avons pu el juger, du géantisme. ‘Enfin.il est aussi constaté par des observations exact que la même femme peut devenir mère d’albinos parfaits et d’enfans pies : circonstance que chacun eût pu, au reslés prévoir & priori, Examinons maintenant les conditions générales de l’ak binisme chez les animaux, et cherchons surtout à nous rendre compte de l'influence qu’exerce la couleur primitivé d'une espèce sur les modifications dépendant de l’albf us Gest “né question qu’on a entièrement, négligéés JURA à ce Jour, et qui cependant est loin d’être dépourvu® de toute importance (2). Les couleurs des animaux peuvent être rapportées À | quaire sections, la couleur blanche, la couleur noire, LS couleurs métalliques, et les autres couleurs que je désign® ral toutes ensemble sous le nom de couleurs ordinaires: (x) I m'est pas non plus sans exemple que deux albinos soient 16 jumeaux. Vovez plus haut, p. 303. (2) Les TOMarqUes générales que l'on peut faire à-ce sujet ; sont très-propres à jeter Quelque jour sur Ja production de ce sf «| J'ai nommé couleurs secondaires dans les races ( voyez l'article Mamm” À Pères, déjà cité, p. 114). \ FAITS GÉNÉRAUX SUR L’ALBINISME. 317 run normalement blancs ne doivent pas nous nisme o sie ie ne sont pas-en effet susceptibles d’albi- où plutôt l’albinisme est pour eux l’état normal (1). “ik n'ai rien à dire non plus des animaux à éclat métal (Que, si ce n’est que l’albinisme est chez eux extrêmement ra | ; d = U 8 Connais en effet chez eux qu’un seul exemple € cette anom ali “Un Colibri Éi e > a i Colibri topaze) n’était-il affecté que d’albinisme partiel. ; 8 animaux noirs, en excéptant toutefais les races do- Mesliques » Sont peu sujets à l’albinisme : j'en citerai, Somme unique preuve, la rareté, devenue proverbiale, du Merle blanc. Néanmoins les irois genres d’albinisme peu- Yent-se présenter chez eux, et principalement l’albinisme Complet ,; dans toute l'étendue de ce terme. Le noir “onc faire place au blanc le pluspur. F8 * Les animaux de couleur ordinaire sont affectés beaucoup Puis fréquemment que les noirs d’albinisme, mais presque Rmais d’albinisme complet, si ce n’est toutefois dans les aces domestiques. En d'autres termes , ils ne passent Puis à une couleur blanche très-pure : leurs Yari ‘ | | Le les plus complètement décolorées sont presque tou- ts ; € Jaun 'Ousse peut * dont la couleur normale est cendrée, brune, dde. en général, dont la couleur est terne. | es cz les animaux qui sont Role menL colorés de ,, * JS ne connais même que des variétés albines jau- Ares où même jaunes ; et ce qui est surtout remarquable; G) Des Conditions anomales d’albinisme pourraient Seulement se Ma : ifester chez eux par la décoloration du mufle ou du bec, des A % 6 surtout de l'iris et de la choroïde : encore paraît-il constant ( Ÿ ? EE $ > ke Quelques espèces ont normalement l'iris décolorée, comme les al- 0s > Pendant une partie de l’année. e3 encore l’oiséau qui me l’a présenté (c'était Un blanc sale ‘ou d’un blanc légèrement lavé de gris: - | 6; de roux, etc. Il en est ainsi, par exemple, des Lux … 318 PART: IH. LAVe Ile CHAP, 1 c’est que l'intensité et l'éclat du jaune accidentel ; É en général dans une relation directe avec l'intensité , l'éclat de la couleur normale. Ainsi le vert foncé el 7 lant est remplacé par le jaune foncé ét brillant; le #. sale par le jaune sale, le vert pâle par le jaune pâle où : blanc jaunâtre. J'ai vérifié ces rapports sur plusieur? gi riétés appartenant à des espèces sauvages, et parmiles "1 ces domestiques , je les retrouve également, quoique ; manière moins évidente , chez le serin des Canaries (1): $ VI. De la nature et des causes de l’albinisme. rvation Jai constaté par un assez grand nombre d’obse " ’ faites sur les mammifères , et principalement sur les sing que des individus tenus dans une captivité prolongée”. privés d'exercice, subissent insensiblement une altéra notable de couleur , et finissent souvent même par 100, dans les conditions de l’albinisme imparfait , surtout ° he reçoivent qu’une nourriture peu abondante ou mal Ù propriée à leurs besoins : c'est à peu près ce qui arrife ; une plante tenue long-temps dans l'obscurité. Je puis cite comme exemples de cette altération lente de la coû j plusieurs sajous qui avaient vécu long-temps en cagt’ deux marikinas qui avaient langui plusieurs années da les mêmes conditions. Ges faits et quelques expériences citées plus haut, j'ai faites sur de jeunes cyprins dorés de la Chine, sep confirmer l’opinion de Blumenbach, de Winterbot#o® de Sprengel, d'Otto et de quelques autres médecins» que lent : ja (x) Par ces faits ; et par ceux qui me restent à présenter 4 nature de l’albinisme ; il est facile de concevoir pourquoi’ pa A » É ag uné les oiseaux, les espèces congénères sont si fréquemment jes jaunes, les autres vertes, et pourquoi les deux sexes dans la espèce présentent souvent ces deux couleurs. même 20e we NATURE ET CAUSES DE L'ALBINISME. | 319 l’albinisme comme le résultat d’une maladie maladie qui, d’après Sprengel , aurait une , ie avec l’alphos ou lèpre blanche (1). Hallé , élerson, Béclard, sans toutefois avoir traité la question Pre ofesso, rejettent au contraire cette étiologie, et ne Ds Yeulent Voir dans la modification de la peau qui constitue l'albinisme qu’une simple variété d'organisation, qu'une 1. lies et Mansfoldt , dansson Mémoire déjà cité ; adopté | Considèrent W : : * Particulière ; Où À érande analog a Mmêm . Puisées dans la théorie de l’arrêt de développement RE € dissentiment entre d’illustres médecins tient en partie à une différence dans l’état des individus que Îles uns ét les autres avaient observées. Nul doute en effet que la peau où les cheveux ne puisse se décolorer à Ja longue par une fause vraiment pathologique; mais nul doute aussi que “albinisme ne puisse être et ne soit ordinairement une ano- lie : dépendant d’un arrêt de développement, ainsi que l'a Pensé Mansfeldt, On sait en effet que le pigmentum Manque chez le fœtus jusqu’à une époque très-avancée de _e * Miri-utérine , et que, même chez les peuples noirs , bruns QU Cuivrés , la peau est encore quelque temps après ice. de même. couleurs que chez les enfans de la race. anche, Il est donc très-fâcile de concevoir comment la Peau. *vant l'époque où, dans l’ordre normal, le Pigmentum se Pie | Là (1) On à aussi cherché, en généralisant les résultats de quelques : b *lVations particulières sur des nègres devenus blancs, ," lisme Peau, à expliquer partiel chez les enfans pies , par une décoloration locale de ; :P. 15 LA 4) Mxcxer, Handb. derpath. Anat., t. AL, part. IL p. 3, avait indiqué, | Sant Mansfeldt, mais avec doute, l'explication de l’albinisme par un . Wtde développement, € Opinion qu’il précise et qu’il étend par des vues Peut s’arrêter dans la série de ses développemens ni Voyez Rosran, dans le Nouv. journ. de méd. de Béclard , ete., 520 -. PART, He LIV: IITe CHAP: Te dépose dans le corps muqueux, et par conséquent reste” décolorée (1). La matière colorante de la peau , de F6 de la choroïde , peut ainsi , indépendamment de toute alté- ration pathologique , manquer chez un iidividu de Ja même manière que tout autre organe ou partie d’organe , dire par un arrêt de développement. Si l'on conservait quelques. doutes sur cette expli de l’albinisme, je ferais remarquer que l'absence du pigmen tum n’est pas la seule condition de l’âge fœtal qui se con” serve dans l’albinisme. En effet on sait que le fœtus: P9"? dant la seconde moitié de la vie intrh-utérine, a la peal couverte d’un duvet plus ou moins abondant; et lon ® sé que ce duvet se conserve fréquemment chez les albin0”! principalement chez ceux de l’isthme de Panama. Enfin le persistance .de la membrane pupillaire chez quelques © ; binos au delà du terme ordinaire de son existence ;: est ef core un autre signe non moins évident, non moins: rem quable d'arrêt dans le développement. | Je crois donc pouvoir admettre comme incontestabE® l'existence de deux sortes d’albinisme (2), l’une dépendi c’est à- cation (x) Voyez à ce sujet Buzzr, Loc. ci. — Je dois remarquer 48 d’après quelques auteurs, ce ne seraitpas seulement le pigmentums us bien le corps muqueux tout entier qui:manquerait chez les! alpin” Cette asserlion, purement hypothétique, füt-elle démontréei contredirait en rien l'explication de l’albinisme par un arrêtide dé” (a | . dns î . : A loppement : seulement elle conduirait à cette conséquence, que jar? à a porté sur le corps muqueux aussi bien que sur le pigment, € # conséquent remonte à une époque plus reculée de la vie int” utérine. (2) Je pourrais même distinguer une troisième sorte d’albinis C’est un fait constaté par une multitüde d'observations, et deven" même vulgaire, que la peau et les cheveux peuvent perdre leür si leur très-rapidement , quelquefois presque tout à coup, sous se fluence d’une vive douleur morale , d’une frayeur subite, d'une 2 reur prolongée ; ou en général d’une émotion violente, Entre Ce? - pie me dune malad sé c NATURE ET CAUSES DE L'ALBINISME. 991 S ie , l’autre constituant une véritable anomalie : bis celle-ci qu'appartient en propre le nom d’albinisme el + se rapportent presque tous les faits et les remarques UE jai présentés dans ce chapitre. Dans le premier cas, À Peau s’est désorganisée ; dans le second, elle ne s’est Jamais organisée complètement , et les individus qui la pré- SCnlent. conservent ainsi d’une manière permanente des Condilions qui blables sous ce rapport à la plupart des êtres frappés d’ano- Malie, les albinos ont d’ailleurs cela de particulier, que Ces mêmes anomalies qui réalisent chez eux plusieurs Ca- Tacières de l’âge embryonaire ct de l’âge fœtal, reproduisent dussi chez eux quelques-unes des conditions de la vieillesse, en sorte qu'ils rappellent à la fois, Par une coïncidence bien remarquable , les deux âges extrêmes de la vie. Après avoir Ctabli que l’albinisme reconnait pour cause FXembples plusot moins authentiques, je citerai celui d’un noble ita- KL. Ai, condamné à mort par François de Gonzague, duc de Man- Que , obtint sa grâce le lendemain de sa condamnation, parce que, heveux Étant devenus blancs en peu d’heures, on crut voir un Prodise q GER, Ad, Cardan. de subuilit., exercit. 312; et aussi, pour quelques autres cas analogues Jonsron, Thaumatographia natur.,el. X). On a vu FUN même Hbénemène se produire à la suite d’excès vénériens : Founxren dans l'article Cas rares du Diet. des sc. méd., L. TV, p. 156, FaPporte un fait très-remarquable de ce genre. Certes, il n'est pas plus Possible dans ces cas et dans un grand nombre d’autres, de voir dans Une réSorption si prompie de 4 matière colorante une maladie algue  US ce changement si subit de coloration (voyez Jurrs Sca- à l’alphos qu'une anomalie : remarque qui doit même être é \ É tendue à un et NE ë % poils que rapportent les auteurs. (1) Je me borne ici à traiter d’une manière succinete celte question U réntre comme ças particulier dans une autre question beaucoup us gén: À in à istinction à établir entre + Sénérale et plus importante, celle Ge la distinction à établir entre "éauomalie et une maladie. Lr A n'auraient dû être que transitoires (1). Sem- e grande partie des cas de décoloration lente de la peau … sde ne ee RME ra ca e te rene" grd 4 re LS + f enr 322 PART. II. DIV. Es CHAP4 Fe prochaine un arrêt dans le développement, il resterait à déterminer la cause de cet arrêt lui-même. Mais cette causé nous échappe plus complètement encore dans l’état présent de la science, que celle de presque toutes les autres ano malies; et ce n’est véritablement que pour compléter cet article sous le point de vue historique, que je rappellera” les idées émises par quelques auteurs sur cette grave ef dif ficile question. La production de l’albinisme a été attribuée par Le Cat à l’action de la chaleur, par Mansfeldt à ni émotion , principalement à une frayeur qu’aurait éprouvée A u o e la mère pendant sa grossesse , ou bien encore à l’influenc de son imagination. | De ces deux opinions; l’une, celle de Mansfeldt peut êtr® vraie; mais ce n’est qu'une hypothèse que rien n’établif si rien n'en démontre la fausseté: et l’autre, celle de Le Gat est en contradiction avec un srand nombre de faits, et ne mérite pas même d’être discutée. Ajouterai-je que quelques voyageurs ont cité les albin0$ comme le produit du commerce adultère des négresses avé£ les grands singes ? ridicule et absurde hypothèse contfô laquelle on pourrait faire valoir /si elle valait la pee d'être réfutée , cent objections, dont la moindre peut-être serait qu'il n'existe ni négresses ni singes dans la moitié des pays où l’on a vu naître des albinos. En résumé , tout ce que l’on sait sur la production de lalbinisme, se réduit à ce fait général, assez ancienneme? connu ; quelle a lieu ordinairement sous l'influence causes débilitantes; fait confirmé par mes observation sur les mammilères, et par quelques autres très-Analogu@® faites par Naumann (1) sur les oiseaux , mais dans lequel ve ne saurait voir qu’une explication imparfaite et très-insu F (1) Natwrgeschichte der Pægel, part. I, p. 122. MÉLANISME. 323 isa ee : hs nie des anomalies par dimination ou par absence de la alière colorante (1) Es re = tu, ; en vue 4 | SUR AA AUS AU VUUVI VUE RARE EAU UV | DRE : À G F# : , CHAPITRE I. PES ANOMALIES PAR EXCÈS DE COLORATION OÙ DU MÉLANISME. 4 Divisions. — Mélanisme complet partiel imparfait. — Mélanisme » É o à ; à $ chez les animaux et chez l’homme. — Envies, A2œvus maternus, — Taches mélaniennes. -- Caractères qui les distinguent des taches 4 - Sanguines. | _ La présence dans-le corps muqueux de la peau, d’an pigmentum plus coloré ou plus abondant que dans d'état ) normal, constitue, comme on l’a vu, le mélanisme : la F5 couleur noire ou très-foncée de la peau , des poils et de W l'iris, le caractérise extérieurement. 1 On peut distinguer trois genres de mélanisme , corres- Pondant aux trois genres d’albinisme que j'ai établis, et POuvant être désignés par les noms analogues de mélanisme | cer let, mélanisme partiel. et mélanisme impar fait. J’étudie- | | rai 565 divers genres d'anomalies de couleur, d’abord chez D animaux , et ensuite chez l’homme. | h.. 41 pv ic Ge $ I. Du mélarnisme chez les animaux. Le mélanisme se rencontre fréquemment et dans tous \ & - " d , Q É Ë É ; es degrés chez les oiseaux et les mammifères domestiques, ù ; = À se: | € Ces derniers surtout. I peut exister même parmi eux Fes . En €S races de mélanos aussi bien que des races d’albinos. Rp (1) Outre les ouvrages cités plus haut, consultez encore BrümMEN- À 1 0 SACH, De oculis leucæthiopum et iridis Motu commentatio, in-8°. Gœttin- \ à $en, 1986. — Cet illustre savant s’est aussi occupé de l'albinisme dans | TUE ses Ouvrages généraux d'histoire naturelle et de médecine. | " ‘4. ’ 2 S LA ere pren #.: Rae: RE UT sut CCS ÿ, GNU Dee 7 324 PART, II. LIV. III. CHAP, I, Parmi les animaux sauvages, les mammifères sont les seuls chez lesquels je connaisse des exemples remarquables et authentiques de mélanisme, L'espèce où cette anomalie est le plus commune , est celle du daim, où l’on observe non-seulement des individus plus où moins complètement mélanos , mais même une race constante d’un brun grisälre en été, et d’un noir brunâtre en hiver. d’ai déjà remarqué qu’il existe aussi dans la même espèce une race blanche Du croisement de ces deux variétés, j'ai vu naître non-seule ment des individus variés par portions égales ou inégales de noir et blanc, mais aussi d’autres entièrement noirs ©! eutièrement blancs. De l Tous les zoo!ogistes savent qû’il existe dans les contrét chaudes des deux continens de grands felis dont le pelag® est généralement d’un noir Jlustré avec des taches en yeu* d’un noir profond. Quoique cette disposition de coloratio! ait élé considérée, ct le soit même encore par Îles plus illustres zoologistes modernes, comme caractérisant des espèces distinctes, je puis affirmer que ces animaux noÏf$ ne sont que des panthères et des jaguars mélanos. Cell identité spécifique est aujourd’hui tout-à-fait incontestablé et il est même certain que des individus de couleur no!” male et des individus noirs aaissent quelquefois de la même mère, et je dirai plus encore, dans la même portée. On observe aussi ,» Mais plus rarement, des variétés noires dans les petites espèces du genre felis ; et il n’est pt jusqu'au lion qui n'ait aussi présenté quelques exemples de mélanisme. Le lémoignage de plusieurs voyageurs dignes de foi ne permet bas de douter de ce fait dont les ancien avaient CUX-MÉmMES connaissance. Après les espèces que je viens de citer, le mouflon est le seul rurinant, et le raton laveur, le seul carnassier sat vage, chez lesquels je connaisse des cas de mélanisme : mais à NÉLANISNE CHEZ LES ANIMAUX, 229 ‘Celle anomalie paraît être beaucoup moins rare chez les 'ongeurs , celui de tous les ordres où l’albinisme est aussi © plus fréquent, J'ai va en eflet le mélanisme complet chez plusieurs espèces de rats, et chez le castor du Canad Une Souris rapportée de Ghine par le docteur Reynaud F1 à aussi présenté un cas assez curieux de mélanisme par- el. Elle offrait sur une mojilié de son corps les caractères de l’älbinisme , et sur l’autre ceux, da mélanisme; la cou- ÉUT normale ne se montrait dans aucune région. J’ai déjà remarqué qu'un semblable mélange des con- dilions de Palbinisme et du mélanisme se présente quel- Juefois’ chez les métis de la variété albine et de la va- riété mélanienne du dan, et on l’observe anési et même ‘très-communément dans les race domestiques, Cette coïn-\ Même , l'est surtout en ce qu’elle démontre que. le mé- lanisme , maloré ses caracières directement opposés à El surtout de mélanisme imparfait. On ne doit pas Sélonner, au reste, que le mélanisme soit plus rare que a ff d cidence, et pour ainsi dire cetic fusion de deux ano- | Malics si différentes, très-digne d'attention par elle- 926 PART, II. LIV, 111, CHAP, Ile V'albinisme : l’un résulte d’un véritable excès , l’autre d'un défaut de développement ; et j'établirai plus tard d’une m7 nière générale que les anomalies qui présentent le pre” mier de ces caractères , qu’elles soient des plus simples OÙ des plus composces, des plus légères où des plus grave” doivent être et sont en effet très-rares: Le petit nombre de faits que nous avons pu recueillir sur le mélanisme sont loin de nous suflire pour présenter l’histoire complète de cette anomalie, et c’est même à peine si quelques conséquences intéressantes peuvent être déduites avec certitude. _de remarquerai cependant que certains types d’orgail sation paraissent avoir une disposition toute spéciale à subi les altérations du mélanisme. Je citerai surtout pot exemple le genre felis, qui, à lui seul, m’a offert plus du tiers des cas de mélanisme que je connaisse chez les an” maux sauvages; et il n’est pas inutile , en rappelant ce faits d'ajouter que ce genre, dont j'ai vu plusieurs centain@ et peut-être même plusiears milliers d'individus, ne m'a jamais présenté, en exceptant [es races domestiques du chat, un seul cas bien caractérisé d’albinisme ; ce d! prouve, non que l’albinisme ne peut se produire dans © genre, mais du moins qu’il y est aussi rare que le méla” misme y est proportionnellement commun. Une autre Conséquence des faits que j'ai exposés plus _— > c'est que le mélanisme s’observe chez les anima®* des climats lempérés et même froids , aussi bien que che? pires des pays chauds , et ne paraît même pas plus rare Ch? les premiers que chez les seconds. Il importe d’autant plus d'insister sur ce fait qu’on serait porté, par analogie , à ar tribuer Le mélanisme exclusivement aux espèces des climats équatoriaus: MÉLANISME CHEZ L'HOMME. 927 a. N IT. Du mélanisme chez l’homme. sk Æ Le Mélanisme complet est infiniment moins fréquent chez l'homm e que l’anomalie inverse, l’atbinisme complet, et Peut-être mêmé ne l’a t-on jamais observé, En effet, Re 0n ne trouve dans les auteurs anciens et modernes qu’un rès-petit nombre de faits dont aucun n’est parfaitement authentique, | Re ippocrate rapporle qu’une dame avait eu de son mari » + APpartenant comme elle à fa race blanche , un enfant noir, . _parce que le portrait d’un Ethiopien s'était trouvé placé | Sous ses yeux au moment de la conception, Accusée d’adulière , elle dut son salut à cette explication du méde- . cin de Gos. Hippocrate n’aurait-il pas commis ici une erreur volontaire, pour cacher un adaltère? La conviction du mé- _ decinéclairé ne se serait-elle pas tue devant l’indulgence du Philosophe , qui sait, lorsqu'il le faut, descendre au ni Véau des faiblesses de l'humanité ? Parmi les modernes, P. Albrecht {1} a publié l’histoire une femme qui, vers la fin de sa grossesse, se {rouva L _thsevelie sous les. décombres d’une maison incendiée, et | èn fut retirée au bout de quelque temps, tellement brûlée, à Albrecht , qu'elle était noire comme du charbon. Elle ns ÿ établit cependant , sentit remuer son enfant , et, le mois SHIvant , donna le jour à un fils dont la peau était aussi Noire que cells d’un Ethiopien. Cette histoire , ou plutôt Ce conte, incroyable et absurde par lui-même , est d’ail- «CUrs rempli de détails évidemment fabuleux; et je ne trouve dans les auteurs aucune observation qui me pa- laisse plus digne de confiance. Îl est donc au moins dou teux que des enfans aient présenté à leur naissance les à M 1 F me mdr « ve. “ Le Man + PU. TR Le jan (1) Ephem, nat. curios., Dec. AE, ann. 6,(r687), abs. XI. 229 PART, 11. LIV, HE, CHAD, I, caractères complets du premier genre de métanisme (1): ? Si muinlenant nous passons à l’histoire du mélanisme partiel , nous en trouvons, au contraire , l'existence aussl bien constatée que celle du mélanisme complet est InCe7 taine ; et il est même peu d'anomalies qui, chez l’hommM£ se présentent plus fréquemment à l’observation. C'est 4 effet au second genre de mélanisme que les taches cong®” niales de la peau désignées par les auteurs sous les n0M° de nœvus, nœvus maternus ou envies, doivent être rappor” tées , mais en partie seulement. à En effet, les médecins, adoptant sans examen el sans critique des termes qui ont leur origine dans les préjugés ignorans du public, confondent ordinairement sous les noms de nœvus ou d’envies deux genres d'anomalies WEST différens. Ainsi les taches cutanées résultent tantôt de Re présence dans une portion de la peau d’artérioles et sil tout de vénules capillaires, plus nombreuses, moins p@ (x) Ilest certain au contraire que ces caractères peuvent se produit? peu à peu, et quelquefois même apparaître presque tout-à-conp che des adultes, Un des exemples les plus remarquables queje puisse citer de gette altération presque subite de la couleur de la peau , est celu! qu'a publié M. Rosran, Pullet. de la Fac. de méd., nSIX et X. Le sujei de l'observation de ce savant médecin est une femme de 70 ans 4 dans l'espace d’une nuit, devint noire comme une négresse, à la suite d’une vive douleur morale, éest-à-dire, précisément sous Pinfluen® de l’une de ces causes que , plus haut, nous avons vu produire subite” ment une sorte d’albinisme partiel. — Ontrouve rappelésdans la notice de M. Rostan quelques cas plus ou moins analogues que les patholo” gistes ont En général compris dans leurs cadres nosologiques SOUS ; nom assez impropre d’ictère noir. — Le mélanisme peut de même € ” les animaux S€ produire après la naissance. Ainsi quelques pisea* granivores;, et notamment fe bouvreuil, sont sujets à devenir noirs » lorsqu'on les soumet à l'usage habituel d'une nourriture abondante gi excitante, et surtout du chènevis. $ ti TACHES MÉLANIENNES, 929 | ne "disposées autrement que dans l’état normal ; el ; ak sus ; de l'excès pos de ie colo- ù N =. S TR ne L: "sas L RMS. ie A CÉRz SsNOr euâlres, et les secondes, qué je nommerai les Mélaniennes, d’une nuance intermédiaire entre la Couleur normale et le noir. Frs} L* Getle différence de coloration suffit en général poar la distinction des taches sanguines et des taches mélaniennes; IStinction qui est loin d’être sans importance. d’ajouterai “Pendant que les premières acquièrent une nuance plus | ôncée , plus vive, sous l'influence d’une crainte , d’une douleur , d’une joie subite, d’ane vive colèr e ou de toute , “autre émotion. Elles deviennent également plus colorées, lorsque la peau est chaude , dans certains états de la circu- lion et de la respiration, et en général dans. presqne lontes les circonstances où les parties du corps qui sont Aormalement très -colorées par suite du développement plus onsidérable du système vasculaire, Les joues par exemple, Mau: elles-mêmes à rougir. Enfin je puis encore remar- , 4 va ces taches sanguines qui peuvent se présenter dans fs régions et offrir toutes les formes, font ordinaire- ent une légère saillie à la surface de la peau; qu’elles sem- ct uelquefois changer de place , en ce sens qu’elles dimi ENT d'un côté et s'étendent d’un autre(1), mais que le plus @)u n’est pas très-rare de voir des taches sanguines s'accroilre > MOMentané c ent et diminuer ensuite. Il arrive même quelquefois que 8 allernatiy Une pé es de développement et de décroissemeñt aient lieu avec iodicité qu’explique l'influence si manifeste du retour des sai- IR rtous les êtres organisés. On n’a pas manqué, lorsque des taches dé Offraient une s'essembiance de forme avec sea bas pu taches un rapprochement entre l'époque du développement, ; à ï se et celle de la maturation de ces fruits, Plusieurs médecin Sleproduit et autorisé de leur nom ces idées nées d'anciens pré- à 330 PART, 1f. LIV. LI. CHAP. IL couleur $ tard. aître oins souvent elles décroissent peu à peu en intensité de et en étendue, soit à partir de la naissance, soit plu Elles finissent même dans beaucoup de eas par dispar entièrement au bout d’un espace de temps plus où long , par exemple, de six mois, un an où même plusieur ‘années. Il est d’ailleurs facile de comprendre que ces taches résultant d’une hypertrophie locale des vaisseaux, peuvent s'effacer si on les soumet à l’action de causes proprtÿ diminuer l’afllux du sang dans leurs vaisseaux, et à déter” iiner par suite leur atrophie plus ou moins complète. elle serait par exemple une compression lente et graduée Gi} Ilsuffit, pour faire sentir en un seul mot la nécessité dédis tinguer exactement les taches sanguines , des mélanienné? de dire que, sur tous les caractères que je viens d’assign® aux premières , il n’en est guère qu’un seul qui convient? à celles-ci; encore est-ce le moins important de tous, li” régularité et le peu de constance de leur forme et de l# position. C’est ce que montreront los remarques suivantes Les taches mélaniennes présentent une multitude de ail rences individuelles, sous le rapport de leur position» leur couleur, de leur étendue , de leur nombre et surtouf®” leur forme, Ainsi elles peuvent occuper toutesles régions du corp” mais elles paraissent surtout fréquentes à la face (2). qui u£ QU jugés : tel est, entre autres, BorEz, Mist. rar. med. obs., 40, P. 235 aprés avoir décrit des tulipes , des œillets, des grappes de raisin pi an suivant lui, diverses personnes, ajoute : J'ai moi-même Pe CRE müûre noire, semblable à celle que ma mère porte 44 A elle grossit dans le temps des mûres. (r) Ge moyen thérapeutique, quelque simple qu’il soit, ne doit 8 être employé sans précaution. En effet les nœvus ont, d’après LS É camier , une grande tendance à se convertir en cancers. VOY®7 7 vrage de ce célèbre médecin Sur le traitement du cancer. (2) On observe quelquelois des taches congéniales j - jes usque SU? F On YACHES MÉLANIENNES. _ 551 ae varient depuis la couleur du café au lait jusqu’au rès-foncé où même au noir. les sont tantôt nues , et, si l’on omet les caractères de Coloration , semblables au reste de la peau ; tantôt elles - offrent Un aspect lardacé; tantôt enfin elles sont couvertes de poils dont la nature est très-variable. à Elles SOnt ordinairement assez petites; d’autres fois elles sont iès-étendues , ét peuvent même convrir une région tout entière, test sEta TS | Il ren existe le plus ‘souvent qu’une seule chez € Même individu : on én à vu aussi chez le même Sujet deux ou plusieurs. Elles peuvent même Er oh Nombre presque infini. Je citerai comme preuve un cas ‘ Vrès - curieux que ma présenté récemment un enfant, Témarquable d’ailleurs par quelques autres anomalies : la Partie inférieure da dos, les lombes, la région fessière, étaient couverts d’une peau noirâtre, épaisse , rugueuse , Steusée de plusieurs sillons profonds, qui présentaient en Plusieurs points l’apparence de cicatrices , enfin revêtue en elques endroits de poils courts , rudes et assez serrés : : DS Ces endroits, la peau de cet enfant présentait une ressemblance frappante avec celle du cochon. Outre "+ Srande tache noirâtre, les membres , le corps tout ss ler, la face. et même le cuir chevelu étaient parsemés UNE multitude de taches d’un brun rougeâtre , les unes “ondes ou ovales, d’autres allongées et irrégulièrement adrangulaires , d’autres enfin triangulaires. Le fond de la _. | ER ne 1 UX (maculæ ocuti de plusieurs auteurs). Ces tiches peuvent être, | , ne celles de la peau, sanguines ou mélaniennes. Il peut aussi ca “Ster sur l'iris des taches albines, c’est-à-dire, résultant de l’absence CU AN as 1e à : E ‘n + gr 4 | és dé là diminution sur un point de la matière colorante de celte Membrane. er sont : u 93% PART. 1H LIV, HI, CHAP. I. peau, dans les endroits où la couleur n’était pas altéréc était très-blanc (1). Les taches mélaniennes sont, comme onle voit par celle même observation, de forme très-variable. Le plus SOU en elles sont très-irrégulières : cependant elles se rapprochent quelquefois assez de la forme de certains objets, pour qu of puisse dire, en appelant un peu l'imagination au secour” de la vue, qu’elles les représentent exactement. Ainsi 02° cru trouver sur des enfans la figure de certains fruits , celle de divers objets employés dans l’économie, domestiq® celle du Saint-Sacrement, elc. C’est ainsi qu’une petite fille née à Valenciennes pendant la révolution, en lan Jl portait sur le sein gauche nn bonnet de da liberté. Il n'Y 4 sans doute rien de remarquable dans celte anomalie consl que dérée cn elle-même: mais ce qui l’est beaucoup, c’est sr nn. le gouvernement de l’époque crut devoir récompenser, P? une pension de Zoo francs, la mère assez heureuse pouf (x) Dans ce cas l’anomalie de structure de Ja peau ne portail p® seulement sur le corps muqueux, mais évidemment sur le derme {0 entier. Des observations apalooues sous ce rapport à celle aueje viers de citer , ont été publiées par J.-J. Huser, Observar. atjue cagitalité onnulle de monstris, Cassel, 1748 ; et par BoparD, Hs. d'un pren menè dans le Journ. général de médec., t. XXVI, p. 171. Dans cette! dé nière, il y avait neuf taches élevées, verruqueuses, d'un brun rougeill” couvertes de cheveux blonds, et en outre, dit auteur, il existait une palatine de cheveux jaunes, couvrant les épaules et implantés sur une pee ia d'un rouge obscur et verruqueise.—Dans le cas de Huber, il n'est tait qu'une grande tache, placée sur le dos, d’un brun rougeätrt? . couverte de poils semblables à ceux d’un cerf. La mère de l’enfant qu a présenté ce cas remarquable, ajoute Huber, avait été effrayée par un cerf. — C’est une circonstance très-digne d'attention que cett® mA qnence du développement des poils sur les taches mélaniennes ; €! ji F paraîtra Si iout remarquable, si on la rapproche d’un cas LEA que ma présenté un écureuil d'Hudson, et que j'ai cité plus pat” Voyez p. 31. TÂCHES MÉLANIENNES. 553 avoi . f Ë VAE donné le jour à un enfant paré pur la nature elle- Même q un emblèm | ème révolutionnaire. Se F8 aches mélanientes prennent quelquefois dans l’âge dalle un ; “pp: ÿ, elles ient da relie € nuance différente de celle qu’elles avaient dans $ lance ; nuance qui est presque toujours plus foncée. Sénérale = : ù 4 de L CRC Ment pendant toute la vie, à moins qu'on n'ait ecou 3 Z ; ë : e F8 à lablation par Îles moyens chirurgicaux; et dans ce Cas P * s e : Ver A3 2 Une cicatri é passée : à " ê . na . . 2 À rer 5-0 2-6 à | ax leur considération fournit-elle souvent en médecine Co ; ii per.) 260 HO0S zu SE % è sale d’excellens caractères dans les questions où il s’agit 1 ce lémoïgne de leur existen 4 4 * L2 3 sd | $ -Mablir l'identité des personnes. Les noms d’envies et de naœvus naternus qu'on à donnés Uy 12 Se Ris RTS e de: > FSI PA x taches mél'aniennes et SaDSUNES , et qui se sont con- tu CR # . LL : S is admice en physiologie, qu’elles sont le résultat d’un Tu nu d’une crainte, d’une émolion quelconque qu’aurait ini la mè re pendant sa grossesse, Je me borne ici À ni Rene origine étymologique, sans rechercher jusqu’à | no” désir par une femme parenté » puisse venir se ie sur le cerps de ve enfant. Comme des causes \ DUC à celles que je viens d'indiquer, ont élé assignées MOSS itEs ; je traiterai d’une manière générale, dans dattième Jartic de cet ouvrage , de l'influence de l’ima- dinar: partie de cet ouvrage, Vin Sur les or | dE. “it: : + qualités morales de son produit ; et l’on conçoit que TP de coite grande hr 2 question comprendra ne BP, Cas nier appréciation de la valeur des causes à ss n à assignées à la production des taches sanguines . ‘'aniennes (1) ( I) Sn, EE e se | } Sur Les taches mélariennes, ct aussi sur les taches sangnines que AVONE aussi s'étendre an peu. Elles se conserrent  Liste brure Lie à F GR sers É Qvés jusqu’à présent, doivent leur origine à lopinion au- AN la raison permet d'admettre qu'un objet vu avec ° or $ 0 À 2 EE , PE “Sque toutes les anomalies cl même aux pius graves à j \ È & « à re a: > Pie e it OT dla mère tant sur les caractères organiques que 334 PART. II. LIV. Ie CHAP« HIT uv SUVE LUI LUUVUUUL avt D UVUV Ur PARENT AN LUS LSS CHAPITRE HI. DES ANOMALIES PAR SIMPLE ALTÉRATION DE LA COULEUR mené < ù Ja Variations de cdtileur chez lesanimaux domestiques. — Influence de : … couleur primitive sur la production des couleurs secondaires Les anomalies qui se-rapportent à ce troisième ordré _sont, comme l’albinisme et le mélanisme, très-commur® chez les animaux domestiques: Chacun sait, par l’obse""" tion journalière, combien les espèces que l’homme s'est soumises présentent de nombreuses et remarquables var tions de couleur; variations qui toujours cependant 50), renfermées dans certaines limites, et offrent un rapp® exact soil avec les caractères primitifs de l’espèce, soit af80 la durée et le degré de l’influence .que l’homme a exer0 % sur elle > ainsi que j'ai cherché à l'établir ailleurs (1). Je» crois pas devoir traiter ici ayec délail cette importail" question, qui d’ailleurs ne se lie que d’une manière indire0 au sujet dé cet ouvrage : je me bornerai donc à présenlf les remarques suivantes. ) … Les nombreuses variétés de couleur que présentent 4 divers individus d’une espèce domestique , ou, comme f les ai appelées, les diverses couleurs secondaires d’une espèce? doivent être étudiées sous deux points de vues, savoifs _ nature et leur nombre. # tous les auteurs ont réunies dans leursconsidérations, on peut consult” entre autres ouvrages ou mémoires : Harrine, Dis. de imagiratio" matern® in flEtum efficaciä, Gættingen, 1805. —Jacquir, Mém. #° sur les marques ou taches de naïssance dans le Journ. gén. de do t, XLIV , p. 121.— Drmancrow, De l'imagination, etc. r (1) Voyez mes Consid. générales sur les mammifères, P: 205 y Mammifères du Bict. class, d'hist, nat., p. 114. om pur co noté ir dort 08 us rs: f ANOMALIES PAR ALTÉRATION DE LA COULEUR. 999 * Leurnature est constammenten rapport avec la couleur Primitive de l'espèce : elle en dépend, elle en dérive, me un effet de sa cause prochaine. Il ne fant pas croire | ; ds effet que les couleurs secondaires remplacent la couleur. *. Prinitive au hasard et comme arbitrairement : en effet, si 0 Cela était, il n’est pas de couleurs qui ne vinssent, après “certain nombre de générations , à se produire dans une ‘spèce ; ce qui est loin d’avoir lieu. Au premier aspect ce “IS0nnement peut paraître peu concluant ; mais il suffit de uelques instans de réflexion pour en reconnaître l’exacti- üde et la riguear, On pourrait d’ailleurs en démontrer ma- hématiquement la justesse par le calcul des probabilités. Lenombre des couleurs secondaires d’une espèce dépend. lussi en partie de la couleur primitive; car l'observation lémontre que certaines couleurs primilives sont très-dispo- S aux variations , d’antres au contraire > très-constantes, > Si je puis m'exprimer ainsi, très-tenaces. Mais ce-qui Rrmine surtout le nombre et l'intensité des variations © Couleur que présente une espèce , c’est. son élat plus ou [5 ancien et plus ou moins complet de domesticité. 4 1 Un animal nouvellement asservi, ‘où qui ne d'est, WWiroparfritement. ne présente qu’un petit nombre de Variétés ; encore ces variétés sont-elles peu différentes | entre elles. Dans ces cas, si l'espèce redevient sauvage » LS ‘lle aura repris dès les premières générations ses caractères n ‘Mif. Si au contraire , une espèce a été depuis long- EMps réduite à une domeslicité complète , ses variétés se-: 9" très-nombrenses et très-différenies entre elles ; ét, due à la vie sauvage , elle ne reprendra sa couleur propre L'après un temps très-considérable, ou même ne la re- “Cndra jamais complètement, C’est ce qui a lieu pour les Chevaux redevonns sauvages dans les pampas de Buénos- $ : de 3 | . : #; €t + è É*., Fest par. 11, IV. He CHAP, Je Avres et dans les steppes de FAsie centrale : on trouve en effet parmi eax des individus de plusieurs couleurs. : Après avoir posé ces propositions généra iles, il resterait à résoudre le problème suivant pour chacun des cas partien” liers s qui peuy ent se présenter : :les couleurs primitives d’une espèce étant données, déterminer quelles seront ses cour leurs secondaires, c’est-à-dire les couleurs de ses variétés! La solution complète de ce problème très-important, mes irès-difficile , montrerait enfin pour bofriconp d'animaux? s'ils doivent être réellement considérés comme de simples variétés, où comme’des espèces distinctes. Malheureus® meïñt nous n'avons éRCCre de données que pour un grès peut nombre de cas. à :L'albinisme et le mélanism e;-réfultant, l'an du défauts l'autre de l'excès du déni ne doivent être évidemm sen et ne sont'exclas par aucune couleur pr rimitive : aussi Le blat® et le noir se trouvent-ils comme coulgnes secondaires du” toutes les espèces domestiques. Relativement aux autres couleurs s econdaires, On co coit qu’elles doiventse retrouver d'autant plus fréq uemméêl} parmi les variétés dot mestiques qu "elles d dés: on de coulé” spè” nië af apparlenant primitivement à un plus grand nombred’e ces. Jecitcrai comme exemple hais roussâtre que prése Je pelage Se da cochon-d’ Inde et même du chat à} él sauvage, et d'où dérive le roux vif:on rencontre en efiet très fréquemment cette dernière couleur dans les variétés mestiques de ces trois espèces. \ Au reste , et par une raison qu'il est facile d'indique” les mêmes éouleurs ne se rencontrent que rarement dan° plusieurs espèces domestiques. Le petit nombre des añir »ntr@ maux que Phomac s est soumis, à fait que très- -peu d’e its eux se trouv ent avoir la même couleur primitive : par sur et d’après les principes mêmes que je "to out à J’heure posés { ANOMALIES PAR ALTÉRATION DE LA COULEUR, 397 ils ne doivent pas se ressembler et ne 5e ressemblent pas ans leurs variétés ; en d’autres termes, ils ne doivent pas riret n’offrent pas les mêmes couleurs secondaires. * Telles sont les principales remarques que j'avais à pré- _fenter sur les anomalies qui paraissent résulter chez les. “animaux d’une simple altération du pigmentum. Je passe Maintenant à l'examen des différences de coloration que On observe chez l’homme; différences qui peuvent être el Sont de plusieurs sortes. Les unes caractérisent des races, des sous-races , des variétés : elles sont analogues à beau- Coup d’égards à celles qui distinguent les espèces animales, êt ce n’est pas ici le lieu de nous livrer à leur étude. D’autres dépendent de causes essentiellement pathologiques, êt sont plus étrangères encore a sujêt de cet ouvrage. IL tu est d’autres enfin, et telles sont celles que présente la … Peau dans ce qu'on appelle la maladie bleue où cyanose, dont l’histoire appartient , il est vrai, à la tératologie ; mais lanomalie essentielle est une disposition particulière du 5 Cœur ou des gros vaisseaux ( disposition dont nous aurons à te &iter dans le livre suivant), et non une modification de la Matière colorante; matière qui n’est en effet ni diminuée, ni augmentée , ni aliérée en aucune manière. Le au Si de toutes les variétés de coloration que l'on connaît Chez l’homme , on retranche celles qui rentrent dans les 1roÏs Cas que je viens de distinguer, et celles qui sont S Modifications de l’albinisme ou du mélanisme ; enfin SE 0n en sépare ces nuances légères qu’on observe d’individa Idividu , et que l’on ne saurait placer hors du cercle de du dre normal, peut-être ne reste-t-il pas même un seul ait où l’on puisse voir une anomalie de coulear par simple altération de la matière colorante (1). (JU barait, il est vrai, que l’on à rencontré quelquefois parmi les En Li go od si SR rate - 338 PART. II. LIV. TI. CHAP. TIL Je ne connais également chez les animaux sauvages aucur exemple d'anomalies de couleur, par simple altération de la matière colorante; Toutes les anomalies bien constatées (1 que lon serait porté au prémier abord à prendre pour telles , ‘peuvent, lorsqu'on les examine avec soin , se rame” ner à l’albinismeou au mélanisme imparfait. , Aünsi, parmi les anomalies de couleur, celles ‘4 résultent d’une diminution ou d’une augmentation , sont communes chez les animaux domestiques , et S8’obs@- vent aussi chez les animaux sauvages : celles qui résul- tent d’une altération, sans augmefitation ni diminution, P?" raissent appartenimen propre aux animaux domestiques, dl devoir sé ranger ÿarmi ces modifications organiques qu° peutseule produire l’action lente, mais continue «et tou@. puissante de la domination de l’homme. nègres des individus de couleur jaune; et d’autres de couleur roug£} mais ces Cas , assez intéressans, résultent d’une véritable diminutio®4 et non d’une simple altération de la matière colorante, EPse rapportent! à l’atbinisme imparfait. znl (Quelques ‘auteurs ont, il est vrai , Mentionné l'existence at Indes d'éléphans rouges ;;et plusieurs oiseaux de proienocturnes, de la: même contrée, ont offert aussi une nuance rougeâtre, On sait, depuis quelques années , à l'égard des uns et des autres, que ces prétendue variétéshe doivent la couleur remarquable qui paraissait les caract® riser, qu'au contact d'une terre rougé dans laquelle les éléphans aiment à se”roulér , et où certains oiseaux nocturnes viennent chercher d petits animaux dont ils font leur proie. — Quant au tapirage des pe” roquels, il'offre, il est vrai, quelque analogie avec les anomalies dl! se, rapportent à ce troisième ordre, puisqu'il résulte du moins.d 4€ véritable altératioh de ja matière coloranté; mais cette altérati0Ps accidentelle et non coigéniale, est un résultat de maladie, et non une véritable-anomalie, = ANOMALIES DE STROCTURE. ur S LS aan un avr PARA AAA LUEUR VV VENUE EN 4 de ter bs L CHAPITRE IN, sf DES'ANOMALIES DE STRUCTURE PROPRÉMENT DITES. Péfant dossification des os. Ossification des organes, mols, — Pror ductions cornées à la surface de la peau: | 5 . Les anomalies de structure qui. se rapportent au qua- l'ième et aù cinquième ordres, moins remarquables que le anomalies des premiers ordres, sont aussi beaucou Moins connues , et leur histoire est loin d’offrir dans l’état Présent de la science le même degré d'intérêt. Aussi réuni- fai-je en un seul chapitre les remarques peu étendues et les faits peu nombreux que je dois présenter à leurégard. . NL Anomalies par ramollissement (1) des organes normalement or | Sa © à: PB | | = Les os sont les seuls organes dont nous äyons à signaler défaut anomal de dureté chez l’homme et les animaux. aCun sait que toutes les parties du système osseux ; Même celles qui doivent par la suite’acquérir le plus de ureté, commencent par être de simples membranes , puis @) La pauvreté de notre langue m’oblige ici à me servir d’une ex- L Sssion inexacte. Le mot ramollissement semble indiquer en effet l’état . PTganes devenus mous après avoir été durs , ce qui n’a lieu dans au- SUR des cas qui constituent des anomalies proprement dites. Je n'ai êe Cru devoir, pour éviter cette inexactitude de langage, recourir L : Création d’un terme nouveau: Geiterme n'eût en «effet été, appli- Ç \ A È d < ; . « K z " 3 k ke qu'à un nombre.de cas si restreint , et à des cas si peu remar quables, que les avantages qu’il pourraitoffrir, ne sauraient balancer li CEE ; - s 2377 FConvénient d'introduire un mot de plus dans la nomenclature téra- tologique. : a) murs rs: Torre —_— ni ste = TR TS mn 2 340 PART. Il. LIV« III. CIAP. 1V. deviennent cartilagineuses dans un second degré de dévelop- ‘pement, et ne s’ossifient enfin qu’à une troisième époque et par un dernier progrès qui, pour plusieurs d’entre EUX » ne s’effectue même chez l’homme qu'à une époque assez avancée de la vie extrà-utérine. Il suit de là que , st C€° parties qui doivent normalement devenir des os 5° trouvent retatdées ou arrêtées dans leur évolution, si C® phénomènes dont on comprend les résultats communs sous le nom d’ossification, ne s'effectuent que lentement 0” même n’ont pas lieu , l’état membraneux, et, à plus forte raison , l'état cartilagineux peuvent se conserver plus lonë: temps que dans l’état normal, ou même persister pendant toute la vie. Ge genre particulier d’arrêts de développement peut air teindre à la fois plusieurs os contigus; mais le plus souvent il se borne à un seul os ou même à une portion plus 0% moins restreinte d’un seul os. En général, Les os ou E portions osseuses dont le développement est normalemen! le plus tardif, sont aussi celles que l’on voit le plus souvent rester à l’état de simples membranes ou de cartilages plus ou moins long-temps au delà du terme ordinaire de l'ossifi” cation. Ainsi, dans la tête, par exemple, les os qui së trouvent border les grandes sutures de la voûte du crâne; présentent assez fréquemment ossifiés dans la partie qui est La plus éloignée de ces sutures , tandis que les bords qui sa avoisinent Sônt encore dans un état très-imparfait d'ossili” cation. De même, il n’est pas rare que l’hyoïde, dont l’ossification, comme chacun le sait, est très-tardive. che? l’homme dans l’état normal, soit encore entièrement cart” lagineux à l’époque de sa naissance. CARS ‘Ces diverses anomalies , qui paraissent dépendre le Fée, souvent de l’hydrocéphalie, et quelquefois aussi de Ja pré” sence d’un obstacle mécanique, par exem ple d’une exostose og DS 7 de Membranes séreuses , enfin par le cerveau et ons. Ç OSSIFICATION ANOMALE. 341 de l’un des os pelviens de la mère (1) , sont assez remar- — dans un grand nombre decas, en ce qu’elles réalisent ve l'espèce où on les observe, les conditions normales Autres espèces appartenant à des familles ou même à des ‘lasses placées au dessous d’elle dans l’échelle zoologique. I bar + qu SIT. Aromalies par induration des organes normalement mobs. Au défaut d'ossification des os, on peut opposer comme P'étentant des conditions précisément inverses , l’ossifica- Se Précoce d’un ou de plusieurs os, et l’ossification, ou Une manièreplus générale , l’induration d'organes plus ou Moins mous dans l’état normal. De ces deux genres d’altération, qui tous deux se pré- fentent très-fréqaemment à l’observation , l’un /Vossifica- … lon précoce d’un ou de plusieurs os, constitue wme véri- table anomalie par excès , appartenant essentiellement à la Kératologie, mais sur laquelle son faible degré d'importance qous dispense tout-à-fait d'insister. L'autre , l’ossification °tganes normalement moftw, est beaucoup plus digne d'intérêt car des exemples plus ou moins remarquables Ssification ont été présentés par presque tous les organes, 10tamment par le périoste et les autres membranes fibreu- SRE des tendons et des ligamens , par des cartilages Surtout ceux da larynx), par des artères , beaucoup plus 'arement par des veines, par les valvules du cœur (surtout ù côté gauche), ot même par une partie des ventriculesou oreillettes, par le diaphragme et d’autres muscles, par Mais toutes ces altérations , si l’on exceptelune partie J ; Le + Er à ra Ore, Lehrb, der path. Anat., t. 1, 12, cite un exemple {rès- une rte de ce genre, dans la personne 4 une femme qüi,aÿant “ ostose dans le bassin, donna le jour à quatre enfans chez les- = ‘me petite portion du crâne se trouvait déprimée et non ossifiée. “ - 842 = PART + LIVe Hs CHAP. IV. t véri- nent que des cas qui se rapportent au système artériel, ne $0n tablement que des résultats morbides, et appartient essentiellement à la médecine-et à l'anatomie patholoë! proprement dite , et ñon à la iératologie. Aussi n'entre” prendrai-je pas .de présenter ici leur histoire (1), et mé bornerai-je à quelques remarques sur l’ossification du 5ÿ5° tème artériel. Les artères des diverses régions différent beaucoup entré elles sous le rapport de là fréquence de leur ossification dtiomale, Ainsi les unes s’ossifient très-rarement : telles sont celles de l'estomac et du foie. Gependäht on conhal} quelques exemples de leur ossification , sans compte’ même les cas beaucoup plas remarquables encore, où le système artériel était ossifié presque tout entier, ainsi qu? cela avait lieu dans quelques observations, devenues | lèbres, que nous ont transmises Riolan, Harvey et Lodel Les artères quis’ossifient le plus fréquemment sont l’aortt ses branches principales, la carotide interne dans la pol tion qui correspond à la scllefturcique , l'artère vertébrale et les artères dés membres, surtout celles des me mbres inférieurs. En d’autres termes, ce sont précisément , of” cotistante très-remarquable , les parties les plus centrales ct lés parties les plus excentriques du système artériel. L'osification. anomale est très-fréquente dans la 50” LE akt : : MN ro , A z “1 195 fx) Cette-histoire à déjà été présentée d’une manière plus ou. #9 complète par J. Van. Hrekrren , De oseogenesi præternaturali; Le? F pe | . R 1797. — Mec, Handb. der path. Anat., t. H, 2° partie. — P. RATÉ? f a + Tag Mémrsur Dossific. morbide consitérée comme une terminaison des pl 7 siès dans 1es ArChir. géh. dé médec.,t.E, p. 313, et suite, ibëd., P' __ BrcLARD»; AG. générale, — À. W. Orro, Lehrb. der path. Au? K On trouve une multitude de cas d'ossification accidentelle décrits 0" cités dans les Mémoires de l' Ac. des sciences , dans les Ephém. des 7e d5 la natüre, dans la Collection acadéiique, dans tous les dictionnaires © euX répertoires de cas rares , dans les Centuriés de Barmrozin ; etc: IC, I] Lt PRODUCTIONS CORNÉES DE LA PEAU. 54$ less; mais on l’observe aussi dans la jeunesse , et quel- élois même chez de très-jeunes enfans. M, Béclard (1) 4 TéMarqué qu'elle est moins: rare chez les hommes, que Chez les femmes ,.ebidanis. les climats froids, que dans les Pays chauds, | RS ET de Tappellerai à la suite de l’ossification anomale un. auire genre d’altérations, qui, affectant le système tégu entaire, et apparent à l'extérieur, a fixé depuis long-temps x OS fonte | l'attention des observateurs : je veux parler de la produc- Üon à la surface de la peau, de plaques où de prolonge- Mens cornés de diverses formes. Ces cornes , comme disent es anciens auteurs qui n’ont pas hésité à les considérer Comme parfaitement analogues aux prolongemens frontaux des bœufs, des chèvres et des moutons, peuvent naître sur loutes les régions du corps. Tantôt il en existe un’ très- Sand nombre sur le même sujet; tantôt on n’en observé Mune seule. Elles se montrent aussi quelquefois sur des Parties non altérées de la peau, et peuvent même être con- Séniales; mais le plus souvent elles naissent sur des cica- Wrices où des ulcères , @t leur production n’est évidemment 3 qu'un phénomène morbide, dont je ‘dois laisser aux noso- OSistes Le soin de déterminer le véritable caractère et les Causes (2). Free () Loc cit, p. 386. cn of s pr (2) Les cas de productions cornées sont trop nombreux, trop peu “EMaïquables pour la plupart, et je puis ajouter liées trop indirecte- ment au Sujet spécial de cet ouvrage , Pour que nous lesmentionnions me suffira d'indiquer comme exemples l'observation, d'une June fille décrite par As dans les Philos. trans, n. 176, etes cas, dus “Baneozrx, Mise. anat. rar. ; cent. I, hist, 78; cent. Il, hist. 101,15, °Utent, Y, hist. 27 : cas dont les uns se rapportent à l’homme, et d'au tres à divers animaux domestiques. — Je citerai encore ici His. de PAcaa, es se, pour 1722, p. 21 , où se trouve observation d’un .yeau “écailles, ne à Saint-Domingue; non pas que cetle observation, qui 544 _ PART, I. LIV. III. CHAP, IV: mmes dits dus chez cornées parler» js tous les Je n’insisterai pas par la même raison sur les ho porc-épics. On a donné ce nom (1) à des indivi lesquels le corps se trouvait hérissé de productions accidentelles , très-analogues à celles dont je viens de mais offrant la forme d’épines ou de piquans. ] Ma ces ças présentent d’une manière non moins évidente caractères d’une maladie; et ne paraissent être que des va” riétés de l'ichthyose, dont l’histoire appartient essentielle” ment à la pathologie (2). #f Enfin, un anonyme a publié dans le Journal : phy” sique (3) l’observation d’un enfant né avec une plume in” plantée sur la tête, Cette plume, après avoir pris de l’accroi$" sement pendant quatre mois, tomba d'elle-même. On Ÿ distinguait à la coupe un filet longitudinal sur lequel étaient attachées , de chaque côté, des A se 2 rangées syméfri quement et par étage, dont les unes, dit l’auteur, part saient avoir la nature de la plume, et Îles autres celle des cheveux. Que penser d’un tel fait, publié phr un auteur qui ne lai donne pas même la garantie de son nom ? Ne devonf nous. Ê expliquer que par une supercherie ? où biens ’agirall il ici d’une variété mal observée et mal décrite de Tir thyose?. ? est loin d’être authentique, ait en elle-même rien de bien curieux? ’a mais parce que l'historien de l’Académie admet, comme cause de nomalie , une frayeur causée à la mère par la vue d’un croc0 , (x) Voyez La CoupRextÈRE , Journ. de phys., 1782. suppl, P- — Mon père a aussi publié dans le Bull. de la soc. philomatique: ai note sur une famille d'hommes porcs-épices dans laquelle l'existence à peau de productions cornées parfaitement comparables à ique” is de porc-épic > S'était tr ansmise de mâle en mâle pendant cinq 8 tions. Voyez le Bull. de la soe, philomatique, 0. 67. (2) Voyez AztBEnt, Maladies de la peau, et article Zchthyos des «ciences médicales. (3) Année 1787, 2e partie, p. 493. e du Die aa AAA AAA AV ALAN AU AV REA BA AAA AN A AAA AA AAA à DES ANOMALIES DE DISPOSITION. (QUATRIÈME casse. ) | La Classe d'anomalies dont nous avons maintenant à nous | ‘ECuper, celle des anomalies de disposition, est la plus tendue et la plus riche en cas vraiment remarquables, que Puisse nous offrir l’histoire des hémitéries. I] suffirait presque, Pour le prouver, de rappeler sa division, déjà établie plus haut, en cinq ordres, classés et dénommés ainsi qu'il suit : _ [. Anomalies par changement de position ou déplacement. . Anomalies par changement de connexion. | Le L Anomalies par continuité de parties ordinairement Eu “jointes. vaches © Ÿ+ Anomalies par cloisonnement. . " Anomalies par disjonction de parties ordirairement COntinues. LE ee , Les anomalies de disgosition , si l’on excepte celles qui à rapportent au quatrième ordre , ont de tout temps fixé | attention, non-seulement des anatomisles , mais même des & Mürgiens , parce que l'importance pratique de leur étude tale lear intérêt théorique. La plupart constituent en effet 8s vices de conformation , dont quelques-uns, affectant les °*ganes internes, ne peuvent êlre constatés qu'après la Mort x & » Mais dont un grand nombre, apparens à l'extérieur, Peuvent disparaître par les moyens chirurgicaux. Mais si * anomalies de disposition ont été observées fort ancien- nement , ce n’est au contraire que tout récemment, et sous Influence de La Théorie du développer excentrique Fe 70 PART, II. LIVe IV. CHAP. I. qu’elles ont pu être comprises dans leur natute, expliquées dans leurs rapports: en d’autres térmes, qu'il est devenu possible de lestélèver du rang de simples cas chirurgicaux à celui de faits scientifiques. G'est sous ce dernier point de vue que je dois les considérer dans cet ouvrage, consacré à l’anatomie philosophique et à la physiologie générale» cb non à la médecine opératoire : aussi passerai-je presque entièrement sous silence les procédés plus ou moins ing pieux, mais pour Ja plupart connus de tout le monde; ; l’aide desquels l’art suppléant la nature , achevant ce qu’elle a laissé imparfait , peut dans un grand nombre de cas els cer l’anomalie , et rétablir l’ordre normal. | SARA NAN AURA VAS ANR VRP AR AY SAR VAR RAA A RAA AAA AA AA Va VV VE : CHAPITRE PREMIER. DES ANOMALIES PAR CHANGEMENT DE POSITION. j # Divisions. —Déplacemens intérieurs et dépiacemens herniaires des vis” cères des cavités encéphalo-rachidienne, thoracique et abdominale! — Déplacemens cervicaux, thoraciques et abdominaux du cœur." Déplacemens thoraciques, abdominaux et inguinaüx des viscères di” gestifs; exomphale, éventration. — Extroversion de la'vessie. — af placement herniaire des ovaires. — Descente précoce ou tardive des testicules: —Déplacemens des reins, — Déplacemens des orgañt pon splanchniques. — Pied-bot, — Incurvation de la colonne 54 tébrale. — Déplacemens généraux ou partiels des dents, les po” etc, et des vaisseaux. — Faits généraux. — De la nature et des DE ses dés anomalies par déplacement. — Déplacemens primitifs; F placemens consécutifs ; déplacemens mixtes. ; Sr ; SE 6 Ce groupe très-distinct, et comprenant un grand. nombre, . re rs de cas remarquables , a été admis par la plupart des auteu D +; à : - 14H01 sous les noms de monstruosités de situation où de postht9"? ee ANOMALIES DE POSITION. 44 d Cctopies, de déplacemens (1). E clopie est un mot emprunté LUE (2), et qui répond exactement, par sa signification érale comme par sa composition étymologique , à notre MO déplacement. Je me conforme aux principes de’ nomen- clature que j’ai constamment suivis dans cet ouvrage, en adoptant de préférence ce dernier nom qui offre sur le pre- Li l'avantage ’être facilement compris de tout Le monde. Les Orranes sont d'autant plus sujets aux-changemens “10Maux de position, qu’ils sont , surtout dans les premiers - temps de leur formation ps unis d’une manière moins intime Ceux qui les avoisinent. Ainsi les parties qui concourent à là formation des parois des cavités splanchniques , fixées Par des adhérences intimes, et comme enclayées de toute Part, s’écartent rarement de leur position normale , etne , ' » : 7 _ : Sen écartent que peu, si.ce n’est dans quelques cas que. ‘leur extrême complication place nécessairement parmi les Monstruosités. Au contraire , les organes qui, contenus,et Pour ainsi dire flottant dans l’intérieur des cavités splanch- Alques, ne se trouvent point fixés d’une manitre inyariable @ DÉCessaire à la place qu’ils occupent ordinairement parmi EUX, ceux surtout dont la position varie aux diverses épo- ‘ques de leur évolution . présentent des anomalies par dé- ment à la fois très-fréquentes et très-remarquables; 5 Est, même d'elles que nous aurons à nous occuper a est en que ce groupe a toujours été mal circonserit. À l’exem- ble'de Haller, Ja plupart des auteurs modernes y placent plüsiéurs SS présentés par des monstruosités doubles, où des orgañés, par eMple les yenx ou les oreilles , offtent une position en apparéuce ù -aomale,, (quoique se trouvant réellement à leur place. ordinaire. tablirai et j'expliquerai plus tard, en faisant l'histoire des mans- r NU HS LEE. pret à F SE ei ; hits (54. OME Rosités doubles, ce fait assez important ,.et qui a été complètement “connu , éme pat MM. Chaugsier et Adelôn dans leur savant article HO ne <: ÉPRR iraosités du Dictionnaire des sciences médicales. : 5 3 : f + 3 LS SJ ÉAES (2) D'éx ou #6, de , ét de roros , lieu, place. * 948 - ‘PART. II. LIV. IV. CHAP. I. presque exclusivement. On verra en effet que la premiere section de ce chapitre, consacrée à leur histoire, en for- mera la presque totalité. PREMIÈRE SECTION. DU DÉPLACEMENT DES ORGANES SPLANCHNIQUES Les cas de déplacement qui se rapportent à cette p®" mière section , forment deux groupes très‘naturels, suivant que le déplacement s’est fait seulement d’un point à 4e autre dans l’intérieur d’une même cavité : splanchniqu®? ou bien que l'organe, ne se trouvant plus dans la cafil qu’il occupe normalement, est transporté dans une aul° cavité ou devenu extérieur. Je nommerai le premier de ces deux groupes anomalies par déplacement intérieur, le second, anomalies par déplacement herniaire, ou plus simple” ment, déplacemens intérieurs , déplacemens herniaires. Les déplacemens intérieurs n’ont été jusqu’à présent que peu étudiés, la plupart d’entre eux ne se révèlant au deho!* par aucun signe anatomique ou même physiologique, et 5 constituant que de simples variétés. Les déplacemens he” niaires ont au contraire, par la raison inverse, fixé l’attel” tion d’une manière toute spéciale; et presque tous Jes auteurs, même ceux qui ne se sont occupés des vices de confor mation que sous le point de vue purement médic?” en ont présenté l’histoire plus ou moins exacte sous le 207 de hernies congéniales. S Il n’est aucune des cavités splanchniques dont les vis” cères ne puissent être déplacés soit en totalité soit st partie, soit pour faire hernie au dehors, soit pour passer dans une autre cavité. Tous les viscères peuvent aussi, ; plus forte raison , s’écarter de leur position normale ; sanÿ toutefois sortir de l’enceinte de la cavité splanchniqu€ D Là _ ENCÉPHALOGÈEE. 549 laquelle ils appartiennent. De là un grand nombre de cas tr ès-variés qu'il importe de distinguer avec soin, et que nous 0ns passer en revue, En nous occupant successivement ‘ chacune des grandes cavités splanchniques. s " dienge. me © 1 COnnaïît presque autant de genres de | ST. Du déplacement des organes de la cavité encéphalo-rachi-- … Mérniaire. de l'encéphale, ou, comme ©n à appelé cette inomalie , d’encéphalocèle (1), qu'il ÿ a de sutures crâ- hiennes dans les premières périédes de l’ossification. En LA flet l’encéphale pent s'échapper, non-seulement entre les diverses pièces de la voûte du crâne que l’on trouve dis- inctes encore dans l’âge adulte, par exemple , entre l’oc- Cipital et les parigtaux, entre le pariétal droit et le gauche, ” atreles pariétaux et le frontal, non-seulement même entre *S deux moitiés de ce dernier+os, qui restent toujours istinctes quelques années après la naissance; mais l’encé- | _ Phale Peut aussi se faire jour entre des pièces osseuses dont ‘4 ? Soudure est normalement si précoce que leur séparation k Prinitive n’a été connue que dans ces derniers temps » par “Mple, entre les divers os élémentaires dont la réunion (1) Comme l'a remarqué Mrcrer., Handb, der path. Anat,, t. I, p. 302, < Auteurs ont souvent indiqué sous ce nom des cas d'hydrocéphalie, _ lésquels, loin que l'encéphale fit hernie à travers les parois du 0e, iln’y avait ni crâne ni encéphale, mais où il existait à la partie Postérieure ou supérieure de la tête; une tumeur résultant de l’amas ne Quantité plus ou moins considérable de liquide. — Cette grave a °rreur n'est d’ailléurs pas la seule qui aît été commise au sujet de l'en: Phalocèle, et contre laquelle j'aie ici à prévenir le lecteur. Plusieurs aû ‘eusmont pas manquéde rapporter à l’encéphalocèletoutes les tumeurs qu'ils obser + RER FA RS 3 r f . #6 ‘vaient dans la région crânienne, et dont ils ne pouvaient dé ter N « 3 f : “ CS . sms P D Miner l&nature. On peut consulter à ce sujet ChANzGELE, Sur l'en. SD! MER LE À | i FA lravers trois des parois dé, thorax, savoir, la su- Périeure, Pinférieure et l'antérieure ; d'où l’on peut distin-- Sue, comme l’a déjà fait M. Breschet dans son important lravail (1) » trois groupes principaux d'anomalies Par dé- ;cement, savoir, le déplacement. cervical où supérieur, ef dominal ou inférieur, le thoracique on antérieur. (2)... a ces. groupes comprend d’aillears, un grand ,, Te de cas, présentant des conditions assez variées, el Dre Écartant à des degrés très-divers de.l’ordre normal. Aussi, ; | tandis ie s ( cœur ne sont pas viables, on a vu chez d’autres ce vice { conformation non-seulement ne pas: être un obstacle Mtirercsé 42 Fra € l'E Ar ses 5 DD'Arror, De cranopathie specie, in-40, Bonn. 1824, — Otro, Locs St — On trouve aussi dans les auteurs un assez grand nombre de cas ans lesquels le cœur faisait sentir ses battemens à droite, mais qui “Ont rapportés d'une manière trop incomplète pour qu’il sôit possible ‘Savoir s'il y avait ou non wansposition générale des RS Voyez il D spl une observation de pulsation du cœur au Le droit ks 4 + Par Worreaxe WepeL dansdes Ephem. nat. cur., déc. I, ann. 4, (1) Les divisions que je crois devoir établir parmi les déplace- Mens érniaires du cœur comme les plus conformes à lordrenatu = " * he correspondent qu'en partie aux trois genres qu’a admis L ® Breschet sous les noms d’ectopie thoracique, l'ectdfie abdominales ER tine B ueag atre m da tous les DH YOU D REA Artenirs 19 région Cérrichle eu Soit {rèe. Où le cœur se trouve appaï ar > qu'i r'és-ra “Andis que M. Breschet rapporte une partie de ces cas à son premier e .… % Celui des ectopies thoraciques , et forme des autres -un'groupe et, celui des ectopies céphaliques. rt sta h : un Ces deux derniers groupes de déplacement ontété indiqués avant &. Ds et avant moi par Fleischmann étsurtout par Wese. PE #“ | if HT, De vitiis ie EE % thoracem, + rue Eriané, Wasser, Diss, de cordis ectopia, Berlin, 1818, à /istin DÉPLACEMENS HERNIAIRES DU COEUR. 355 a plupart des individus affectés de déplacement | e Fe + : s 1 pb sv CRIE tee Pproché du thorax, ou au contraire trés-voisin de la tête. PL ON A 556 PART. II. DIV. IV. CHAP. Îe iisarmontable à l’accomplissement des fonctions néces” saires à la vie, mais n'avoir même d'autre effetefàcheu* que de causer dés palpitations plus où moins fréquentés; du dé rendre la circulation et la respiration plus où LEE gènées soit habituellement, soit seulement dans certaines circonstances: H importe donc d'établir ici, avec toute 18 précision que permet l’état présent de la science , quelque distinctions qui intéressent également là médecine légale el la physiologie. | nos Lorsque le cœur est bien conformé quant à sa struo” ture intérieure, et qu’en se déplaçant il est resté enveloPP par le péricarde et protégé par les tégumens; lorsqu'il o trouvé ainsi non apparent au dehors, et qu'il se préseni? seulement à l'examen extérieur sous la forme d’une ture plüs-ôtf moins profonde, la vie peut se prolonger indé ment; en d’autres termes, la viabilité peut être déclaré? si toutefois le déplacement herniaire ne présente d’autré complications qu’une fissure.ou un écartement de parti ordinairement-continuëes , avec de légères anomalies dans s directionet la disposition des vaisseaux. Jusqu'à présel toutes ces conditions ne se sont trouvées réunies que dan quelques cas de déplacement abdominal. | Dans les cas de déplacement soit cervical , soit. abdo nat, soit surtout thoracique, où le cœur, ayant subi un 27 placement plus ou moins considérable, est devenu extériel”! surtout s’il se trouve, comme il arrive alors presque to jours, privé de péricarde, la mort survient irès-pêt ‘temps après la naissance. Il en.est ainsi à plus forte rai” et lon ne doit pas hésiter à déclarer la non-viabilité” ÿ | d’autres viscères, par exemple l’encéphale ou les intes le font en même temps hernie à l'extérieur, et surtout re ; paroi antérieure de l’abdomen et celle du thorax sont l ue et l’autre imparfaitement développées. Au reste ; d'aprè ; i“ 2 DÉPLAGEMENS GERVICAUX DU Cœur, 397 . ““litions que j'ai données, comme aussi d’après lopi- SRE à plupart des auteurs, ces derniers Cas dans les- ù | quels d'autres déviations organiques plus ou moins graves incident ordinairement avec les déplacèmens considéra- J1es où iès-compliqués du cœur, doivent être considérés . 300 comme de simples vices de conformation , mais comme * Yétitables monstruosités que nous verrons plus tard ré- , Sülter de à combinaison, et pour ainsi dire de la fusion de P queurs anomalies par déplacement, par division et par LR A ee | les déf e l me reste à compléter ces remarques générales par lelques détails spéciaux sur les principales variétés qui se pportent aux trois groupes de déplacemens herniaires du D hr, et d’abord au déplacement cervical, C’est surtout à 3 Vetquel’on peut consulteravec fruitle travail déjà plusieurs % cité de M. Breschet, dont je n’ai eu pour ainsi-dire qu’à EL Xlraire une partie des remarques que je vais présenter. = Ù LL mdé ci de déplacement herniaire qui s’écartent le’ * | thoins de l'ordre normal , est celui où le cœur se trouve | jncé AU deyant du cou, immédiatement au dessus du tho- wi FA Uoïque très-rare , il a déjà été observé chez l’homme RE ee où 3 À es Ne animaux. mer ps : run der enr“ huit mois, mort-né, don rire RTE “de , était suspendu sous le cou, au moyen de ses gros 11 isseaux qui se trouvaient à découvert aussi bien que lui, E : Qi. dit l'auteur, avaient un passage du dedans au ROTS par Je bas de la partie antérieure du cou. Là Walter (2) a fait une observation très-analogue sur un. ad: qui vécut environ six Jours. Le cœur, dont la base ee dirigée vers la cavité thoracique » Se voyait à la partie () Hise. ras 7e us n Acad, des sciences pour 1712,P. 39. "nat, descript. continuatio prima. 358% PART, II, LIV. {V. CHAP. Te ; inférieure du cou, presque entre les deux membres anté- rieurs, sous la forme d’une tumeur charnüe, de forme presque sphérique : ses mouvemens de contraction ef o dilatätion se trouvaient ainsi visibles à l'extérieur,s£t se, succédaiént assez régulièrement. Il est à regretter que celle observation , fort intéressante en elle-même, n’ait pas ét complétée par un examen anatomique de la struêture cœur et de la disposition des gros vaisseaux. Je ne Éonhaïis aucun cas aitReRtEEE de déplace du cœur dans lequel cet organe occupât la région moyen du cou : on l’a vu au contraire, mais très-rarement , sito immédiatement sous la tête. On doit à M. Breschet() une observation de ce genre, très-digne d'intérêt à plusien égards, quoique un peü FRRSOTCTME ‘indiquerai i ici enp° de mots les faits les plus remarquables qui résultent des 7 cherches de cet anatomiste. Le sujet de son observation est une petite fille, tré probablement née avant terme, et qui paraissait n "a RE vécu. Le cœur, le thymus , les poumons, semblai®” s'être échappés de la cavité du thorax par la paroi sup” rieure , derrière les clavicules, et se trouvaient placés * . devant du cou. La pointe du cœug, se portait jusque Co | les deux branches de la mâchoire inférieure , écartées d de l’autre et très-petites : elle setrouvait même adhérer” : la langue portée hors de la bouche. De celte position" male du cœur, qui réalise l’un des caractères classique” poissons, et aussi, suivant la juste remarque de M. er l’une des conditions normales des premières époqué® vie intrè-ütérine , il résuliait que l'aorte se dirigea! bord inférigurement , au lieu d’être ascendañt®? décrivait point ” courbure; disposition qui s€ 7 # et $ rouv® (1) Loc. cit, p. el 4 DÉPLACEMENS ABDOMINAUX DÜ COEUR. 359 également à l’état normal. chez le jeune embryon. A ces SlrConstances remarquables , il faut ajouter que le sternum D © le diaphragme étaient ouverts sur la ligne médiane, et. Ro el plupart des viscères abdominaux, pénétrant dans 4’ Poitrine par l'ouverture diaphragmatique , étaient venus | Yoccuper l’espace laissé vide par le déplacement des or. |! êanes thoraciques ads.» CURE 181 joe Al suite de ce cas remarquable et comme serapportant °u même groupe d’anomalies, M. Breschet. (2) rapporte AVEC détail une seconde observation dont il est lui-même üieur, et une troisième, extraite d’un Mémoire de le docteur Bonfils, de Nancy. Mais , d’après la division ue je crois devoir suivre comme la plus conforme à l'ordre laturel , les déplacemens du cœur qui sont les sujets de ces deux dernières observations, doivent au contraire être sé- … Prés de ceux dont j’ai fait mention précédemment , et xe- Le Portés | celui-ci parmi les déplacemens thoraciques, le pre- Renan om“ me ‘ er parmi les déplacemens abdominaux. = D ss . ouverture ombilicale , et forme une tumeur plus ou. go! volumineuse , contenue dans la base du cordon. Dans He. -tres-cas Ér dbrteg rf beaucoup plus graves ;:les pa .dominales:sont incomplétement formées ,:et.une portié ordinairement considérable , des viscères digestifs est P cdante aû devañe de It cavité abdominale, en usant her "par l'ouvértüre {rès- tendue des parois de cette cavité. # deux groupes , dont Ja distinction est très- ani il D ExOWPE js AT x, 1 se TA 3% Pop ru Grau omnititrehectcs “vague! ibesti réi}âr la. tL'des auteurs, et'je ne ferai, ipouritinsi; dire sque re exemple des ‘anatommistes des: plus: distingués ven gant aux: cas du premier groupe leïiom d’esbriphale Lo à ceux'dw seeonil , celui d ri 4 os 'Ralecéngéniale se bréséniergéhéralenient avéc |: Caractères tès-analégues ceux dèl’exomphale: ordi- S Mouveau-nés,. dans Je cas où {los viscbres digestifs «: Pér une cause quelconque, violemmentrefoulés contre “cicatrice ‘émbilicalerrétemment formée, et: non encote Nuldoute-que letemphale côngénihle ne puisse dé- cs “dans certains cas’ de? causes” ‘analogues ; “et: qu'une Le des viscdres digestifs - ne puisse: quelquefois: seifaire Epar lombilic ;avecles vaissenux ombilicauxs: d oùré- Sléxomphale ordinaire ‘que par” cetté circonstances àla % ques assez rémarquable ; de sa prodiétion antérieureärla ace, Mais lexomphale ‘congéniale peut évidémment ‘être + ve ver à primitive, où, :pourvparler” plus ésaétement, ter de la persistance dan état primitif. Ces-derniérs Las qu Un examen complet des conditions de l’anomalie ne it peut:être pas toujours dé’ distinguer des pre- $. net ‘poux ‘ainsi dire, RE dé de° eric RL: im à REF ES: x ep: Mr a 0 ta la plapañt TÉBut tages dé chirurgié et SLR patho- lüe, Pêx xOmphäle est "dust appelée bte ombihehle Cohgéniale , sas nn hernie vventrale. Lies mots exumbilicatios: omphüalocele , ’ 9cele sont. encore des : synonymes (tous pen usités). d'exom- À Lo Je dirai, pour compléter ee qui concerne cette, syno- ee es l'éventration a quelquefois aussi été appelée éiscération, LS pe une confusion pers 3 hernie des te Tgne y LA LRO # SE Sa 4 telle qu’elle: serproduit-asséz fréquemment chez les ‘üne véritable hebnie aocidentelles qui ne diffère gaëte Rene a pepe php és amemans pat a-gaîne-du cordon ombilical, ow plutôt qu’elles pe: ° --autre- chose que cette gaine elle-même , excessife® % c’est donc véritablement dans la base du cordon om” | peut regarder les deux genres de déplacement abdo® : degré, el l’éventration le second. . : :37s PART, Je IAV. IVe CHAP, Le .! 4Gest le plus-oïdinairement,, dans l’exomphale, une 6 tion de l'intestin grêle qu’on trouve déplacée , soi seule’ ‘soit accompagnée. de quelques autres viscères ; mais Î J° aussiides ‘cas d'exomphale sans déplacement hernialre l'intestingrêle: Dansl’éventration, cetintestin, sorti pres" tout entier de: Ja cavité abdominale.; est souvent accomP?" _-gné nou‘seulemérit.du gros intestin.et de l’épiploon D - aussi de l'estomac, de la rate. et.d’une partie ou méme d? Ma-totalité du foie. Tous ces organes = plus ou moins rap pro :chés les uns desautres et disposés en.une sorte de pagu® É sforment par, leur réinion une tumeur volumineust» P -dant-au devañt de. la cavité -abdéminale., et recouter ke seulement par des membranes fines, et transparentes» au ï sfaüt-de la paroi antériéure de l’abdomen , qui.manqu£? r Fout éntière ; soit au moins dans sa portion médiane 3 Dé à À l'on exämine avec attention la tumeur anomale et les os é l : ca ü -bfanes transparentes qui la recouvrent, et lui servent; dé : ainsi dire, d'enveloppe-extérieure, on reconnaît ges : : pd0” “membranes se continuent vers la circonférence de lab 4 a Re - e ° men avec les parois de celte cavité, et, vers le. centrer d ’ ent étendue , et égalant, par le diamètre considérable 77. ‘base, toute cette portion de l’abdomen dent les égu ne sont pas formés. LT Ainsi, dans l’éventration, comme dans l'exomPP - il que les parties déplacées se trouvent contenues ; 4 des viscèrés comme se rapportant essentiellemen®! cer seule et même anomalie dont l’exomphale offre Je pret 15 fait, D Je ne ferai pour ainsi dire qu’exprimer le même à # "EN : À ESS se cd À his = EXOMPHÂLR ET ÉVENTRATION. . So 7 Un forme plus explicite, et d’une manière plus com : $ ss en exposant Ja nature même et le mode de produe-1! tion de l'éventration ‘ét de l’exomphale (exception! faites due Cette dernière anomalie des cas où elle doit être coni: LU ,,:; 7° Comme accidentelle }; L’une et l’autre résultent.de À Persistance de conditions appartenant normalement 2° 7 Ms embryonnaire, l’éveñtration réalisant les conditions de 1 7€ des bromières périodes de la vie intravutériné, l’exom« Phale, celles d’une époque postérieure. Onsait, en‘eflet, Me Chez Pembryon humain , jusque vers le commencement: À troisième mois , les intestins sontrassemblés et comme. | Mtant au devant-de la cavité abdominale , et forment uné: Sorie de paquet renfermé dans la gaîne alors-extrémément \üple et étendue du cordon ombilical; gaine qui, à cette que aussi, tient lieu des ‘tégumens encore incomplets de Pâroi antérieure de l'abdomen. C'est précisément dansla léistance de ces conditions embryonmaires chez le fœtus; le consiste l’anomalie appelée hérnie véntrale où éventra- on. Lexomphale au contraire résulté de la persistance de ce 4 STE Plus avancé de l’organisation où la plupartdes viscères 8estifS sont déjà rentrés dans la cavité de Pabdomen fre, A remanié ur pr buse ne communiquant plus avec:1 intérieur spuoper a ture de Pombilic. Le segment inférieur de l'intestin PAS de toutes les portions du canal alimentaire celle apr entte la dernière-dans la cavité abdominale ; d’oii Von ë SE facilement qu’elle doit être aussi, commé elle l’est de. celle qui, dans le cas d’exomphalé,se trouveleplus ras «UE Comprise dans la tumeur herniaire. Ge rapport pr duable a déjà été indiqué avant moi par Meckel ( DE : Auteurs qui ont le mieux connu et sürtout qui ONÉ en. d'anat. gén. ( waduct. franc. », à I, p.43. Voyez ste Rs. pe 117 et SUV: re smbieiont sf sage (1 x s | 574 à PART Le LV «IVe GAP Le. présentéravec. ke.plus de.nelietéles variations, prinçipales de, la forme, de la disposition. et:de la, structure du cangalaliment tairedo l’homme aux, diverses époques, de, la; vie intrP7 rineo qui ich ollo do beS vol oilsnrours < y sBermé bornerai.iet à donner. eeute explication gén | dé déplacèment heraiaire des viseëres digestifs , et à établir | qu'ilrésulte. coinme-là plupart.des-aitres vices. de confor” 1 mation} d'ui arrêt. dé développement.. J'aurai plusté () l'acéasion dérevenir sur. ce-sujet,, en montrant copgfil diverses anomalies viennent presque. toujours s'associer #9 pour ainsi dire :se-confondre avec l'éventration:;/@ donnèr-le haut degré: degrävité et tous.les caractères véritable monstruosité. Det , 3 PERRIER ARRET | En HLedéplacement antérieur desisçères digestifs, qu'il titue. une-véritable éventration ou une! simple exomph} esb au moins! très-rare parmi les animaux, chez lesquels on vu. au-coniraire un. assez grand nombre de.cas de déplacent? antérieur. du-cœur..Ghez Fhomme , léveniration el J’ex9 phale; sans être aümombre des anomalies les plus fréquenf 4 oriti été plus'séuYert observées quele déplacement antéri® ductur, qui‘lui-nême cependant.n’est pas très-raffr rLesgasiasses nombreux d'éventration que la sçien0?# 2 sèdeont 616 présentés ; tantôt par des fœtus à terme28 x avant où: peu, de: temps après leur naissance, tantôt Lodé par! de très-jeunes enfans, encore vivans , mais qu? dé ont péi bientôt après, La-plupart des sujets qui pe affectés: dercette. anomalie, meurent. en eflet dans Jes Ne ? premiers jours ; mais. quelques-uns ont vécu quatrô es, six jours ét il en est même; mais.en très-pelié P 4 re ja con qui ütit traîné leur vie jusque dans les premiers, jo seconde semaine. né ne “nn 0 (x) Voyez la troisième partie.” M re EXOMPHALE ET ÉVENTRATION. 475, È Les fetus affectés d’exomphale naissent ordinairement à Sans D'Un: : : Y L D) est volumineuse, et s’il ÿ a quelque fâcheuse complication. ant aux cas d’exomphale peu volumineuse et sans com- blication, ilest impossible de prononcer a leur | égard d'une à Manière générale: L’exomphale congéniale peut être, Comme AU l'avons vu, accidentelle “aussi bien que primitive.” ns le premier cas, si elle: s’était produite peu de temps _“Vanila Nüissanse, et que des adhérences intimes entre lè De dPntestinal et la gaîne du cordon n’eussént pas eu le teips *Sétablir, elle serait parfaitement analogue à l'exomiphälé Wdinaire, telle qu’elle se prodfit après la naissance’, et Aya nul doute qu’elle ne fût curable comme elle spour=! oi en effet les viscères digestifs ne pourratént-ils Tétitèdt” hs l'abdomen par l'ouverture ombilicale,, s'ils l’oht tra Ù Pexomphale est primitive, il semble qu’il en doive être e e à L Ÿ e fie MR TE Out autrement; mais les faits qui seuls pourraient per- JEltre de prononcer sur cette question , Nous TAN EEE sue entièrement Les auteurs ayant négligé de recueil x COMme peu remaräuables et peu dignes d’intérétscien-… D dif les cas où l’exomphale se présente dans touté sa “aplicite, Il est d’ailleurs impossible , comme je Pai indi- [RÉ Brécédemment , de distinguer d’une manière générale di, Cas où l'exomphale est accidentelle , quoique congé . fe, de ceux où elle ést primitive ; et ce n’est que far un “Ken attentif dé chaque fait en particulier et' de toutes” è SD Et. toc à e CES ET Re >” mit Conditions spéciales, que l'on peut espérer d'obtenir Us notions sur son origine; d'où il suit que, lors même ! “anse Mécessaire de mort que lorsqu’ellé est primitive, où” SEA encore loin d’avoir résolu d’une manière conplète la NS Vie ou ne Yivent que très-peu de temps , si l'exomphale ÉPR Yaée récemment pour se porter au dehors ? Dans les as" TON haryiendrait à établir que l’exomphale n'est'üne 336. . PART. II. LIV. IV. CHAP. I, “4 question de la viabilité des enfans nés avec cé vice de co formation. m7 L'histoire des déplacemens intérieurs des viscères diges”, tifs, dont je n’ai point encore parlé ,*est intimement H6£ % celle de leurs déplacemens herniaires. Les rapports de cor” tinuité ou au moins de connexion qui existent entre là plu- part de ces viscères, sont tels en effet qu’un ou plusieur? d’entre eux ne peuvent faire hernie hors de la cavité abdo minale, sans qu'il y ait déplacement, dans l'intérieu cette cavité, de quelquessautres organes, Ainsi, pa prendre un exemple, la sortie d’un segment quelcond®” du canal intestinal ne peut avoir lieu sans que le segme” supérieur et le segment inférieur n’aient subi un chan#° ment de position correspondant, et ne se trouvent en con” tinuité vers l’ouverture anomale avec les deux bouts 4% segment intermédiaire. A . ne à 2 fl Les déplacemens intérieurs qui se trouvent ainsl ÿe rapport nécessaire avec des déplacemens herniaires » © fréft une foule de cas très-variés, correspondant É ‘dispositions très-variées aussi que peuvent présenter j viscères sortis de l'abdomen. Ces. cas sont d'ailen”. irep peu remarquables pour que je croie devoir m ®° tendre sur leur histoire, et il, me suffira de présente leur égard une remarque générale , conséquence presde” directe des faits d’embryogénie que j'ai’ exposés gout É l'heure : c’est que les déplacemens intérieurs qui a60 pagnent l’éventration ou l’exomphale, résultent presd” toujours ; comme celles-ci, de la persistance de quelque" unes des Conditions de la vie embryonnaire. Parmi les déplacemens intérieurs des viscère qui peuvent avoir lieu indépendamment de tout 3 digestifs. déplace” 2 PÉPLAGEMENS INTÉRIEURS. DES VISCÈRES DIGESTIFS. 377 a pour , et'sans parler dela transposition générale pis nt étérotaxie, à l'étude de laquelle chapitre touten- +, "a Consacré dans la troisième partie de cet ouvrage, on rue également distinguer une multitude de cas » à la. LE "es tous dénués d'intérêt scientifique. uns. à PA Presque aucun des. viscères digestifs qui ne DS 8 franchir l'enceinte de la cavité abdominale, être plus, “APproché de la paroi antérieure ou de la paroi postérieure, Le OLÉ plus à droite ou plus à gauche, enfin placé plus. 3 5 Le Ou plus bas. qu'il ne l'est ordinairement. Il n'en est. . out aucun dont la direction ne puisse être plus ou “Roins gravement modifiée. Mais ces différences ; presque. Oujours peu marquées, ne constituent que des variétés ui méritent à peine de fixer l’attention de l’observateur, LS Ve et L “qu’il suffit de mentionner d’une manière générale. _de dois cependant excepter quelques anomalies que leurs Wüditions propres ou leur mode de production recomman- nt spécialement à l'intérêt des anatomistes. °C» Vice de conformation qui résulte aussi de la conser- Le de lune des conditions de l’âge embryonnaire. Le ‘Me viscère a présenté aussi, mais très-rarement, un ” Changement de direction plus remarquable encore, $ dont il est beaucoup plus difficile de se rendre compte : St une sorte de renversement, fait de telle sorte que 1e bord supérieur devienne convexe , et l’inférieur, con- CEST Sn Fa 28 … L'anomalie que présente le cœcum, dansles cas où il se “OUve écarté de la fosse iliaque droite, est peu remarquable és ë le-même ; elle mérite cependant une mention spéciale, “ause dé l'explication très-curieusé que M. Serres ’a dé- "€ pour élle de ses belles observations d’embryogétie. @) Freisonmanx , Leichenoeffnungen » Pr 98. Rs Telle est par exemple la direction longitudinale de l'esto- 878 PART, Il. LIV. IV. CHAP. L. ‘AP époque de la vie intrà-utérine où les intestins , JusqU flottant extérieuremént , rentrent dans la cavité abdomi- nale , le cœcum se place vers l’ombilic ; plus tard il se porte un peu’ droite, et ya se placer au dessus du testicule de ce çôté ; puis, à mesure que k le testicule descend, il descenc également , le suivant toujours, et il ne se fixe dans la ee laque, à la place qu 71 doit conserver, que Jorsqi® le testicule est arrivé dans les bourses. La progression cœcum est de même en rapport chez la femme avec “gro lution de l'ovaire. Ces rapports remarquables sont si COM tans que M. Serres ayant eu occasion de disséquer plusieur sujets chez Jesquels - le testicule n’était pas desce ue R fé jusque dans les bourses, a reconnu que le cœcum s'y aussi arrêté dans sa progression, ét n’avait pas la position, qu'il offre dans l’état normal (1). Ceite concordance si parfaite entre le déplacement du ] cœcum et celui du testicule, montre, par un exemples FPE marquable, la connexion intime qui. existe entre les an malies, de position des viscères digestifs et celles des of” ganes, génitorurinaires dont. nous avons maintenant à nous ocçuper; connexion qui est une conséquence nécessaire. leur position commune et,. pour ainsi dire, de leur me lange au sein d' une même cayilé. SV. Du déplacement des organes génito-urinaires: Les organes génito-urinaires ; de même que les orgie" thoraciques et les viscères abdominaux , to pret” (x) Voyez mon arlicle Zntestins du Dictionnaire class, d'hist. naler où 5° trouvent en Oütre consignés quelques. autres résultats très-ré quables des recherches embryogéniques de, M. Serres; résultats qu n'étaient Jusqu ‘alors connus que par les cours faits par ce célèbre professeur en 1810 et dans les années suivantes. f \ DÉPLACEMENS HERNIAIRES DE. LA VESSIE. 579. | VOUS assez fréquemment des déplacemens intérieurs : mais “SW position, dans le Fond de l'abdomen et dans la cavité Re Aienne. S les met presque. complètement. à Labri de tout, lacement herniaire. È à “ faut ‘toutefois excepter la vessie urinaire, à «laquelle toits de l'abdomen , soit surtout des uns et des autres , ns Possibles des déplacemens herniaires tantôt simples , bn ‘Présentant u une ennacnsien pie à pv S Æ douises simple de la vessie, iso sur la- _ Quelle M. Chausster et M. Breschet (1) ont surtout fixé lon, est. parfaitement. analogue aux déplacemens _ antérieurs du cœur et des vins digestifs. La vessie , Ain hernie à travers un écartement plus ou moins " * »domen , ne devient pas tout -à- fait extérieure, mais elle ÿ F Reste placée immédiatement sous la peau, et n’est apparente : \ 4e sous la forme d’une tumeur sous-cutanée trs. “à région pubienne. : # déplacement simple de la vessie, tel que je viens de décrire , quelque peu remarquable qu il soit par. lie même , ; est loin d’être sans intérêt, parce qu’il forme peur ainsi dire le passage de l'état. normal au déplacement her- Diaire compliqué ; anomalie sur laquelle des conditions : Wganiques très-curieuses ont dès long-temps appelé Vat- ‘nl des anatomistes. M, -Fhaussier, Fun des ‘Bre 0 au. ri Diet. des VE méd,, t. XIV » art. |Extroyersion, : — F article, Qutre plusieurs remarques d de à son savant auteur, ren a un extrait fort étendu des recher ches de M. Chaussiér. — Voÿe: ez SES SET À Gares lui-même et à M Avion. : écartement , soit des deux pubis, soit des deux muscles, g' a onsidérable des deux pubis et des deux muscles droits de de V article à Monstruosités du même dictionnaire, À Re pe, 224, , 380 PARTS IL LV. ÉV, CHAR. 1 miers qui l’aient expliquée d’une manière satisfaisante » et après lui M. Breschet (1) ont donné à cette anomalie les noms spéciaux d’extroversion où exstrophie de la esse aujourd’hui adoptés , principalement en France, dans j plupart des ouvrages de chirurgie et d'anatomie patho” logique (2). | ; Dans tous les cas de déplacement herniaire dont il a été question jusqu’à présent, nous avons vu les organes, tout ed, abandonnant leur situation normale pour devenir exté- rieurs, conserver sous beaucoup de rapports leur dispos tion ordinaire. Dans l’anomalie connue sous le. nom de te» (x) Loc. cit. — Toutefois M. Brescner, aux mots Extroversion Se Exstrophie du Dict. de médecine, a lui-même abandonné ces termes qui regarde comme très-inexacts. J’ignoresur quels fondemens repose cette nouvelle opinion seulement indiquée par M. Breschet, etje continué” rai à me servir du mot extroversion qui me paraît toujours, comme * M. Chaüssier, indiquer le caractère le plus remarquable de l’'anomalie* = Parmi les auteurs étrangers, je puis citer principalement comm? ayant contribué à éclairer l'histoire de l’extroversion de la vessie : Box“ Aanmerck. een. algem. oorzaak van verschill wanstalt. der roede en pisblanñs dans les RME van het genoot, heelkunde te Amsterdam tt. L— Roos£” Diss. de nativo vës. urin. inversæ prolapsu, Gatting., 1793. — CREVÉ! Uber die Krankh. des weiblichen Beckens, p« 123 et suiv., Berlin, 1790 — Duncan dans le Medic. and surg. journ. d'Édimbourg, 1805.— Ms? KEL , Hardb. der path. Anat. t. 1, p. 7x4 et suiv. et Man. d'anat. géndr PA (rad. franc.), 1, IL, p. 580. — Et enfin Vrozrx, Mém. sur quelques sujel intér. d’an. et de phys., (trad. franc.), p. 66 et suiv., Amsterdam, 1997" (2) L'extroversion de la vessie a été aussi appelée par des auteurs ! diverses époques inversion, prolapsus, hernie congéniale de la vessie; mal dans la plupart des ouvrages un peu anciens où il est fait mention cette anomalie, il ne lui est donné aucun nom particulier. — Les ae tomistes allemands ont désigné dans leurs ouvrages cetté anomalies" les noms de Harnblasenvorfall et de Umkehrung der Harnblase; À M£cker , dans SON Handb, der path. Anat., t. I, p-716,a proposé Her de Harnblasenspalte. Ces trois noms peuvent se traduire, le premier era prolapsus, le second par inversio, le troisième par divisio vesicæ. Fu. À EXTROVBASION DE LA VESSIE. _ 68 roversion. de la vessie, il à a au contraire non-seulement ae déplacement, mais aussi développement très-lucom- Plet de la vessie, La forme de cet organe $ se rapproche plus 0u. Moins de celle d’une lame , et c’est sa membrane mu- Tueuse qui, par une sorte de renversement très-remar- Guable!, $e trouvé constituer sx face extérieure. Il résulte te cette disposition que la vessie se présenté au dehors Sous là forme d une tumeur peu ‘saillante, molle, rou- Ecâtre, placée au devant de la partie supérieure de fa sr physe des pubis, ou un peu au dessus. "A la surface dé *elie tumeur, vers sa partié inférieure, on voit l'urine süin- ter presque continuellement pat deux trous , pércés au centre dé deux petites éminences en formé dé mamélons, et qui ne sont autre chose que les orifices des uretères. Cette insertion des conduits extérieurs de Purine À la Partie inférieure de la tumeur, indique que la portion de la vêssie, devenue apparente à l'extérieur, est précisément celle qui dans l’état normal $e trouve le plus profondément … Sachée dans la cavité abdominale , c’est-à- dire, la face in- eme de la portion postérieure de l'organe. Les recherches ‘un grand nombre d’anatomistes niodehries ont confirmé ces indications de la manière là plus positive , ‘en montrant que, dans l'extroversion de la-vessie, la partie: antérieure de cet organe manque plus où moins ‘complètement, et 1e Ja partie postérieure se renverse d’arrière en avant à | travers la large ouverture qui résulte dé cette absence , it hernie soit éntre les deux pubis et les deux muscles “roits abdominaux , isôié seulement’ ‘entre ces derniers (1), | : et vient ainsi présenter au dehors’ sa membrane interrie. Par ce rénvérsémént , la face externe dela vessie forme en arrière St Poche, dans Banefe gran mrtions du x canel 1n- & Ce dernier cas ét rare. : ._ 882 , PART, II. LIV. IV. CHA. [. ‘testinal peuvent s'engager. Comme dans un véritable sa6 herniaire , surtout lorsque les muscles antérieurs €t latéraux de l'abdomen, et plus encore le diaphragme, se contractent fortement. Le volume de la tumeur augmente alors sensible ment, On peut au contraire, la diminuer, et même chez quelques individus la faire. disparaître pour. quelques me _stans en la poussant peu à peu dans la cavité abdomin® €” à travers l’écartement des muscles droits, par. une pres” sion lente et, modérée exercée sur elle d'avant en. arrièl® .: Le volume-de la tumeur est gès-variable, non-seulénée d'un sujet à Yautre; mais , aussi chez le même se” observé. dans différens âges. Ainsi, chez les enfans 200 veau-nés, la vessie renversée ne fait à l'extérieur qu’une Ir faibie sailke,-et n’occupe ordinairement qu’un espace d'u -demi-pouce: environ ou d’un pouce au. plus. Elle peut 2° contraire chez les adultes faire une saillie de deux ou #10 pouces , et présenter une, étendue transversale de quatre Cu cinq environ, La tumeur.est alors lisse; el souvent , d'apr® une remarque intéressante, de M., Chaussier, elle sembl? divisée.en deux.lobes. Chez les sujets où elle reste trèsP?" tite jusque dans l’âce adulte, elle est au coniraire inégale” el comme bosselée à sa surface, i 4 Lorsqu'il y a-extroversion.de la vessie, l'ombilic 5” comme.chez l'embryon et le jeune fœtus, très-rappr0# de la sy mphyse pubienne , ei aussi, par conséquent , del tumeur vésicale.: Presque toujours il se trouve placé F. médiatement au dessus de celle-ci (1), et quelquefois mém . J'exirémité supérieure. de. la vessie remonte. jusqu’aë pe de l’ombilic, et le cache entièrement. De, là l’errétf | pe LE merite ? nn ati x É > sceaux (x) Je'ne Connäis qüe deux cas dans lesquels l'insertion TES g se CPE FE. " F- e ‘ # Ü ombilicaux alt été vue à distance de la tumeur vésicale : lun est ü = 4 F. < Ps f at Voix , doc. cit, l'autre à Nuouz, Dasrlliere dt) n dans les Comment, açad; elector. Theodoro-palatine, t. V.- EXTROVERSION DE js VESSIE. 383 | due à auteurs qui on$ cru à Vabsence. de l'ombilic chez ds enfans : affectés d’extroyersion de la vessie > et qui “ont | Fa le celte prétendue absence , des “conséquences phy- GE "1 3 + ] fe Ogiques, Jansses c comme les faits qui leur servaient de qu. ss di e “ je qui se trouvent en a rapport à avec les Fe qu trs du pénis, SATA lrès-court &] sentant Wie forme plus ou moins différente de celle qu'il offre dans ét normal (). il n est poin rare non plus que de test ct %E mA Voyez! Srarpanr Vasdrt Ware, ss Han absque Boo % dans Cs. rar. cent. post. obs. XXX1L. Le sujet de cètte observa- ton est ii enfant de quinze mois éxaminé en 1683 par Vander Wiel, qui à A RON -Sénlemenit décrit l'un des premiers l'exiroversioh de la vessie, “Ris Qui en a mêmé donné une, figure passable. Une théorie nou- de la nutrition du. fœtus est. développée, à à la suite de cette obser- ins ans un commentaire en 40 pages, remarquable } par ue g grande “'Udition et par fa éitation d'un second cas d’extrover sion de la vessie. a 0Yz à aussi Drschaners, Journ. de méd. chir. et pharm., mars 1788 : Ni ai 1702 = L'enfant décrit par cet habile médecin: l'avait été qe par B Box , loc. cit, et la cicatrice ombilicale dônt l'absence servait € bas aux (dbce DAS TRES de Desgranges, D ri ie pote er L 4 : ,sccherches plus exactes de Bonn." * LUCILE te On peut consulter à cé sujet les Stres que Trot a ‘jofntes à à otre ‘sur ‘quelques mices des voies dindires dans trois sujets de à Masculin, daus,les Mém. de l’ac. des se. » 1767, pe Se Le mé- At Ste Ténôn est remarquable: par quelques expériences ét ‘obser- À Phéno S Physiolégiques, faites dans le but de‘jeter quelque jour sur Les mênes . la sécrétion et dé” l'xcrétion ürinaires. 384 PART, Il, LIV. IVe CHAP, Îe cules soient restés contenus dans nee En général È comme l’a remarqué Meckel (1), f semble qu’il ÿ ait écar- tement'des deux moitiés latérales des org anes génitaux ex- lernes , comme il y a écartement des pubis et Fes muse à abdominaux des déux côtés. Cette concordanée remarque ble, qu’expliquent parfaitement les connexions des organe? sexuels avec les pubis, est une première preuve de Ja con” ‘stance du rapport général que je démontrerai plus tar exister entre les vices de conformation des parties molles et l’état de développement du système osseux. Les diverses complications de extroversion de la resfe que j'ai indiquées j jusqu’à présent , lui Sont en quelque sorte inhérentes, et l” accompagnent dans la plupart des cas, ques ques- unes même d’une manière constante. On a vu coin” cider aussi avec l’extroversion de la véssie, mais beauco!P moins fréquemment , d’autres anomalies , dont les plus 4 marquables sont l'absence plus où moins complète dés of” ganes génitaux (2), l'acéphalie (3), l’exomphale /4). US perforation de l’anus avec formation incomplète de J Les tin (5), et surtout la division médiane soit. du sacru 59 des apôphyses épineuses de quelques vertèbres de Ja régie" “‘16mbaire, plus rarement des régions dorsale et Let giénne (6). Ces anomalies , et c’est unie circonstance W7 - (1) Man, d'an.,t. IL, p.58x (trad. franc.), $ 2387. (2) Voyez Nark. Hicmone, Désquis. anat., part. IV, cap. 7. Loc. ct., p.117 ; le même auteur rapporte dans.son mémoire dù-à Lémeny, voyezibid., p.115. —DavizLÈnEUvE, Journ. del : pharm. de Roux, t. XXVIL.— Brescuer, Loc. cit. D 365 (obs£ communiquée par le docteur Dor1vera. (3): Surervur.ze, dans les Philos. trans., n0 456. (4) RÉVOLAT, Obs. sur la conformation sic d'un enfant, dan$ gén. de médec.,t. XXVII, p. 370. .(5) VoïsiN, Imperforation de l'anus , ibid. 1. XXL p- 353- (6). DELFINI, Opusc. scelli sulle scienze e arti , t. VE pe2i De. cit, — RÉVOLAT ; doc, cit.-— VROLIX , loc, cit, p. 76 nn à ; gas ? 1, chir' sation 4 e Journ- _ Voïsi ? — TE —., æ < TER Fe LT 2e rom ntm F7 * Srerrse ee cet CSN M Le ce ñ Becte À "ES . EXTROVERSION DE LA VESSIm. 385 digne d'attention , résultent toutes plus où moins évidem- _Ment, de même que toutes les complications ordinaires de kiroversion, d’arrèts dans le développément. ie .. LeXfroversion de la vessie peut-elle être aussi rapporté : Une semblable cause? Nul doute que l'écartemenit des Ubis ét des muscles abdominaux, d’où résulte louvértäre “iomale par laquelle la vessie fait hernie au dehors, ne résulte Pan véril ECTS SSI ainsi dél’ouverture de la vessie elle-même ? Cette ou: Qi ture est-elle l'effet d’une déchirure ; de la”destruction tale où partielle de la paroi antérieure de l'organe, ou seu - .‘Ment de la non-formation ou de la formation incomplète de cette paroi? Bonn, Roosé, M: Chaussier, Duncan (1) (r)"Roose voit dans l’extroversion de la vessie le résultat d’uneæupe dre des ligamens de la symphyse pubienne et.de la vessie elle-même ; dpture dont il croit tro Une SeCousse é Œtus lui uleurs prouvée par elle, ou dans la situation contre naiure du “même pendant la gestation. Bonn et presque tous les autrés un. — “mettent de même une rupture de la vessie et l'écartement RE canique des pubis et des muscles abdominaux ; mais ils xpliquent ces effets par l'accumulation dans la vessie des urines, rete- nues ans les voies urinaires par suite de la formation incomplète ou © limperforation de lürètre. Bonn et quelques autres anatomistes Même cherché , en produisant sur le cadavre, p ir des moyens iné- LAniques , nées ce d'une extroversion de lawessie, à démontrer:la dustes Denis, üer Aerzte, t. IL, p. 268), et que les âuteurs récens ont adoptée Presque Mo comme dablie dur les bases les plus solides. Meckel lui- D A > après lavoir combattue dans son Æandb, der path. Anat., 1.1, , à »" à admise comme probable dans le Journ. comp. des se. méd!, ti XII, d. 44; il est vrai qu’il semble, dans une addition faite après coup à te nier Wravail et imprimée à la.suite, revenir à:sa première opinion. ba “ontraire Je dois citer Vrolik (Zoc. cit., p.83}, comme ayant coM- à Mie bre les hypothèses de Roose et de Bonn ; démontré te peu PSS preuves que l’on avait cru. Pouvoir déduire des eKpé- . eur des I, / 25 table arrêt de développement ; mais en uver la cause dans une chute de la mère, dans Se de cette observation qu’Osiander a aussi indiquée (voyez Neue nn et de quelques autres anatomistes, et admis come : 386 PART..1I. LIV. IV. CHAP, Je ont adopté la première explication, et les anatomistes par raissent s'être rangés à leur opinion, quoiqu’elle soit PHA#T ment hypothétique, et ne repose ni sur les faits théorique ni sur l'observation. Cependant cette circonstance physio” logique très-remarquable , que toutes les complications ; l’extroversion résultent d’arrêts de développement ; surto® la fissure de l’'urèthre qui accompagne presque toujoursl ex troversion ; et qui n’est que la persistance des’un des états primitifs de l’organisation ; la forme bilobée et ordinaire" | ment symétrique de la tumeur vésicale; enfin ce. qué qe sait du'mode primitif, de développement de la vessie €! des autres viscères abdominaux, sont autant de motifs pee rejéler l'opinion de M. Chaussier, et attribuer l’ouvertul® e la vessie, non à une destruction ou à une déchirure? mais àdà non-forination dé la partié antérieure. ; Düncan (1) a remarqué que l’extroversion de Ka vessie plus fréquenté chez l’'honime que chez la femme. Meck® a réyoqué,en doule cette proposition , en remarquant qi plusieurs observations d’extroversion dans le sexe féminlP pourraient être ajoutées à-celles que cite Duncan: Néan” “moins lé-relevé que j’ai fait moi-même d’un assez gr “nombre de cas publiés ou inédits, soit connus ayant ( à | . er Duncan, soit observéplus récemment, me paraît démon $ . PO 41.700808 ste Ja-vérité du faitigénéral indiqué par ce dernier anatomis! L n ù | k J'ai trouvé en effet que , parmi ces Cas, un quart se DITOLE x 4 5 était présenté chez la femme, près des deux tiers (a & { Æ très-vraisemblable.que l’exiroversion dé la vessie est un vice etnon accidentel, Ce résultat du travail de Vrolik est d'autant P _.. marquable qu'à l'époque où écrivait ce célèbre anatomiste, la dé du développement excentrique dans laquelle seule on 4%" -ver.une. explication complète de l’extroversion , n’était point -connue, et n’a pu par conséquent servir de guide au savant Hol gr): Loe. cit L PR jme ? We, { trou” encore jandai$” d | EXTROYERSION DE LA. VRSSIu, 587 Fhomme , et le. reste chez des ss rie: sans sexe. idéterr Miné, : 6 purs $ 7. »p Les xecherohes « que .j j'ai à Hate: dans ls, ouvrages d’un érand nombre anne , ne n’ont procuré ! la connaissancé d'aucun cas d’extroversion. de la vessie chez. les animaux, Cette anomalie peut cependant exister'ehez ‘eux aussi bien que Chez l’homme : :toutrécémment;un jeune chat mâle (x). AB j'ai pu d’abord‘ ‘examiner vivant; et disséquer ensuite après sa mort ; m'en a présenté un. ‘exemple-emarquable. L xirOyersion! m’a offert chez cet aïimal tous les’ carac- ières qu’en observe le: plus ordinairement chez l’ homme : la ‘tumeur vésicale irrégulièrement arrondie , molle, roù- Fâtre , étant placée immédiatement ns DE des deux Pubis, séparés et écartés l’un de l° autres aussi bien que les tuscles antérieurs des deux côtés de l'abdomen. Les orifices des uretères, se voyaient vers les anglés latéraux et ‘inférieurs & la tumeur , et le cordon ombilical s’insérait-immédias lement-au-dessus d’ elle. Le pénis était tellement incomplet We l'onspouvait à pein® déterminer le sexe parle seul SKameh des organes génitaux externes : les testicules _ Klaient dans le bassin, Ce jeune chat, d’ iléurs — 22h formé ; a vécu quelques j jours. opls L'extroversion de la vessie est un vice Te cotirmslie Mn. fcheux, à cause de l'incontinence d’urine qui en est a Conséquence inévitable (2), et de la déformation plus où Moins: marquée des organes ÿ génitaux qui P accompagne “slamment; déformation qui, chez l'homme surtout, Lo Ce : jeune. chat PES da par Te RE Martin-Saint-Ange! nl n'entre pas dans mon sujet d’ indiquer les moyens proposés * quel lques praticiens pour remédier aux effets de cette incontinence à d'urine, On peut. consulter à ce sujet Ja plupart des ouvrages récens à S jairgie, ainsi que l'article Extroversion ke Diction. 4 sciences “3 article dû à à M. Bréschet , < LAS cité. Re : 3 #3 388 PART. HI. LIV. IV. CHAP, Le À “entraîne fréquemment l'impuissance. Aucune des fonction$ nécessaires à la vie n’est d’ailleurs empêchée par l set version , et la viabilité doit toujours être déclarée; $! d'ail leurs il n’y a point de complication grave. Toutefois il est à remarquer que la mortalité est beaucoup plus grande chez les sujets affectés d’extroversion de la vessie, même sans complication , que chez les individus bien conformés® On peut ajouter que l’extrovérsion de la vessie cODS en général un-vice de conformation plusgrave chez j'honwn que chez la femme. Chez celle-ci en effet, les organes à à nitaux externes, sauf le défaut de saillie de l’éminenc£ ss pubienne, ne subissent ordinairement que de légères moër fications de forme, et les ovaires, l’utérus-et ses annexe peuvent même ne présenter aucune anomalie. Cepend?? ? comme a remarqué M.Chaussier, l’écartement des pubis ; Je léger changement de position-qui en résulte pour les pa ties contenues dans le bassin , rendent plus facile le dép cement de l'utérus; et il arrive quelquefois que cet organe? au moment d’uneffort , s’engage dans le vagin, et vienn? faire,au dehors une saillie plus ou moins considérable: déplacement herniaire de la vessie se trouve ainsi, ur” quelques cas remarquables , compliquée du prolapstf l'utérus (1). ; titue 54 387° et phar., te LXXIV, p. 470. — Lesacr, Descr. d’nn vice de vesiie, ibid. t. LXXV, p. 291.— CHoparr, Traité des mal. urinaires, malad. de là vessie, —Ponraz, Anat, médic., t. VrP' Ge Poe, Su | DÉPLACEMENT HERNTAIRE DES OVAIRES, ‘889 , ià me borne à faire ici une. simple mention de ce der: 4 . Btnre de déplacement, bien connu de tous les chirur- _ gens, et qui, provépant de causes accidentelles ,-ne doit ue Point Prendre place parmi les anomalies. Poutefois en traitant de l’hermaphrodisme ÿ j'aurai , plus tard, l’occasion | * Présenter quelques remarques sur le prolapsus de l'utérus, he: dans quelques cas trop remarquables ct devenus | as Célèbres Pour que je les passe entièrement _—— vi EL” en a imposé aux observateurs sur ns sexe des indi- *S affectés de ce déplacement pathologique. | Un autre déplacément herniaire , remarquable en ce sens Qi simule aussi chéz la fémme quelques-unes dés condi- lions sexuelles de l’homme, a été quelqüefois observé chez fœtus : je veux parler de la descente des ovaires et: des: “+ * ur les vices de conf. des part. génitales dans les Hém. soc. médic. FEV, p. 326, — Dürvyrren dans le Pull de la fac. de médec.; Vas DV, p. 58. — Duruyrrex et Dusoss, ibid. 1806, no VIF, bites” — Prncx » Rapport sur un mémoire de M. J. Kogues (et sur | 2 cr À ne Cire qui existent encore dans les collections de Ja faculté ) ’ le done. N° VIIL: p. 191. —Lurttér, Obs. sur une conf. vicieuse, dans mal, Uxmpg éd. de Corvisart, t XE, p. 281. Wrtravse, 62, 'un on Pr 14 (cas observé chez un adulte ). — Lanourperre , Obs XX "fane dépourvu dè vess. urinaire, dans le Joui, gén. de Rés Af XL > P: 375. — Sépixror , ibid. p. 228 : ie: Crrorur, ibid, Gun ? P. 362. — Parrerra, Exercit. pathologicæ ; Milan, 1820.— DNER , dans l'Ædiné. journ. of medic. science n°T.— P. Lionezro ; Tr Eur mostro umano, dans les Opusc. della soc. med. chir. di Bologna, 4 de Je renvoie à leurs ouvrages mentionnés plus haut, ayant cité de Séren ui G ù = At paru plus récemment. € \ 390 PART, TE LIVé LV GHAP, Le x, Ges uivenb c'est tropes , et de leur sortie par les anneaux inguinaû organes se déplacent ainsi dans la direction quê s chez l’homme les testicules et les conduits déférens : une ariomalidrésultant d’un véritable excès de développe” meñt; et très-remarquable surtout par les preuves BON” velles qu’elle fournit à l'appui de l’analogie des organes 8 nitaux de l’un et de Fautre sexe. Le “La: descente précoce dans les bourses des testicules 2% mêmes est aussi une véritable anomalie par déplacent” herniaire, à la vérité d’un genre particulier, et qui dort fixer notre attention. La présence des testicules danÿ les bourses ayant le neuvième mois, anomale seulement par rapport. à l’époque où on l'observe , réalise en effet chez f fœtus.les conditions de l'adulte , tandis que nous ayons Ÿ Li la plupart des anomalies précédentes résulter de la conf?” vation, après la naissance, de conditions qui, dans j'état normal , sont propres à l’un des âges du fœtus ou même Tembryon. | Ladescente précoce des testicules, comme toutes les an? malies qui résultent d’un excès de développement, n8 so serve que rarement. Elle peut avoir lieu dès le sixième °° le cinquième mois, et même dès la fin du quatrièt®" : Wrisberg (1), Poui l’on doit quelques observations intére santes à ce sujet, a même vu, aux diverses époques que J° viens d'indiquer, le prolongement péritonéal sans com” nication avec la cavité du péritoine. fa On peut considérer, comme faisant le passage des dépl' cemens herniaires des organes génito-urinaires | placemens intérieurs , les cas dans Jesquels les testi trouvent parvenus, du quatrième au huitième _ eu OIS » < (x) Journ. de Loder, t. I, p. 175. } / Se DÉPLACEMENS DES TESTICULES. 591 1 Tea de l’ânneau inguinal , où près de lai. Gette anoma- 165 et toutes celles qui peuvent résulter de la progression trop rapide ou trop précoce des testicules vers les anneaux, ” “éuinaux , sont d’ailleurs peu remarquables , etilime suffit e les indiquer d’une manière générale. RE Les déplacemens des testicules ou de l’un d’eux, qui ré- lent au contraire de la progression trop lente où ne : tardive de ées organes, en d’aytres termes”, d’un app on d Uretardement dans leur évolution; s’observentbéaucoup plus fréquemment , et présentent un grand nombre de va- tiétés qui toutes ne sont que des degrés d’une seule et même Momalie. Ainsi les testicules peuventme descendre dans les urses qu’au neuvième mois de Ja vie intrh-utérine, où : ulement chez l’enfant nouveau-né où âgé déjà de quelques jours ou de quelques mois : ils peuvent même ;, après s'être “trêtés pendant plusieurs années au niveau des anneaux in Süinaux , reprendre, à l’époque de la puberté , leur progres. sion long-temps interrompue, et parvenir enfin dans les °urses, Chez d’autres Sujets, ils-restent pendant toute la | Ve au nivéau des anneaux, 6ù près d'eux : leur présence ns la AU tmtô près des reins, comme ils le sünt normalément Vers lémilieu de la vie intrà-utérine, tantôtenfin dans uné M inténimédiaites cd 2 Vis diverses variétés , ou, si l’on veut, ces divers degrés Placement , dont j'ai déjà indiqué la concordance aveé © Aômalies de position d’une partie du canal intestinal (x) ; _Sültent , les premières , de a durée trop prolongée, les + 4 Sa () Voyez plus haut ; page 378. 392 - PART. II, LIV, IV. CHAP, Le autres, de la persistance des états organiques que les testi- cules , dans l’état normal, présentent successivement aux diverses périodes de leur évolution. Cette explication ar si manifestement vraie , elle rend si bien compte de Li r les formes sous losraeliel peut se présenter l’anomalie, 4° je n'ai pas à insister à son égard pour en exposer les preu®” mais au contraire pour montrer en elle un exemple frap” pant de l'accord des faits avec la théorie des arrêts de dé veloppément : accord que de raisonnement et l'obserdälier exacte nous font presque tou jours apercevoir avec cerll #4 mais qui se présente ici avec évidence, : Tout le monde sait que, chez la plupart dés animaux, ds testicules ‘restent peridäné toute la vie contenus et. cach®f profondément dans la éavité abdominale; que chez 9%” ques autres ils descendent, parvenus au terme de Jeu? évolution, jusque vers la région inguinale. On trouve dont encore ici un exemple non moins frappant de l’analogie qui existe presque toüjours entre les conditions organiques ke duites par anomalie dans une espèce, et les conditio!® normales des espèces inférieures. Dans tous les cas où les testicules ne descendent 4 jusque dans les bourses , même dans ceux où l’arrêt de veloppement se montre au plus haut degré, la Saetiol anomale de ces organes n’exerce aucune tond sur Jet structare et leurs conditions essentielles de conformati®?" Il n'ya donc aucune raison pour considérer leur CE 54 ment comme he cause d’impuissance. Aussi ne remafJ0° t-on pas.que les hommét chez lesquels l’un des testicu® ou MÊME tous deu£ se irouvent contenus dans l'abdom®”* soient moins ‘aptes aux fonctions génératrices que Ha dont la conformation est normale. Il ya plus: le copiran serait mÊME Vrai, si l’on pouvait à ajouter foi à V’assertion L quelques auteurs ; asseriion qui repose d’ailleurs pi} ent sur des "OMbreux où trop peu authentiques pour qu’une consé- LL (NC générale puisse en être déduite. % ‘rsque les tésticules sont restés contenüs dans la cavité Ë se 6 =: A Je al <. jisence ; lorsqu'ils n’offraient d’autre anomalie qu'un SImp 1 el { an A x . .1 x » 4 $ 72 ; + Même, et qui est devenue plus grave encore par les Con k | Sonséquences physiologiques que l’on a voulu déduire de a sence des testicules chez des sujets dont l'aptitude aux ‘ctions génératrices ne pouvait d’ailleurs être révoquée tn doute. Tels sont dans l'appareil sexuel les seuls organes dont Sdéplacemens intérieurs offrent quelque intérêt. Les au- "parties du même appareil n’offrent, dans les deux sexes, Que de légers changemens de situation générale, ou même “culement “algues à ceux dont j'ai fait tion à l'égard du cœur : des Viscères digestifs. Ilene de même des déplacemens Organes urinaires, en exceptant toutefois divers cas “lait aux reins, dont l’histoire anatomique n’est pas sans Telque intérêt. en ME A 2070 , nest “Urai occasion de parler par la suite de la fusion des EUX reins sur là ligne médiane; anomalie dans laquelle il ? à évid “Rsolitc® La position des deux reins , ou de l’un d’eux , à la Partie in 2", ation du bassin , est une déviation organique non moins Sadbles PS ASpireee Due ÿ déplacement simultané des deux reins ést assez rare. rouve au contraire dans les annales de la science un DÉPLACEMENS DES REINS, © 395 croyances vagues et sur des faits trop peu OMinale , il nest aucun moyen de reconnaître leur pré- $ 1ce par un examen extérieur. Aussi a-t-on cru Souvent à Re Changement de position. C’est une erreur gravé par de direction; changemens tous plus où moins Videmment déplacement en même temps que réunion férieure de la région lombaire et jusque dans l’ex- 394 PART, Te LIV: AV CHAP, Le grand. nombre d’exemples de la descente d’un seu dans la cavité pelvienne; et j'ai moi-même observé chez un enfant mort à deux jours, un ças de ce genre dont Je dois la communication à mon ami le docteur Martin Saint Ange (1): Le rein gauche se trouvait très- descendu » & placé même.en grande partie dans l’excavation du bassin” son extrémité supérieure étant placée au devant de Ja der” nière. vertèbre lombaire. SEPT En général ; lorsque le rein est ainsi placé dans la régio® pélvienné ; Finsertion ou (suivant le langage ordinaire” mais inexact des anatomistes }, l’origine de l'artère de €® rein est aussi déplacée, et se fait beaucoup plus bas que dans l’état normal, par exemple , à la partie inférieure ue l'aorte, irès-près de sa bifurcation, à l’une des iliaque priitives ou même à l’une des hypogastriques. Dans Je ct dont je dois la communication à M. Martin , l'artère 510507 rait dans l’angle de la bifurcation.aortique, près et à gau£ F de la sacrée moyenne, et il existait une autre petite bran© artérielle, s’insérant plus en arrière que l’artère rénale m7: cipale ; et venant comme elle pénétrer et se distribuer dat ] rein jan (x) Ce cas a été publié par M. Marin dans les Ann: des sc. nats 1826. — Grorrroy Sarnr-Hrraire; Remarques au sujet de l'observatio" é M. Martin, dans les Ann. sc. nat., janvier 1826 ; et Mroktr, pes?" se : k : * »yn€ MORE, Ronfull., en ont fait le sujet de considérations générales haute Importance, sur lesquelles nous aurons: ailleurs à reveñl? .a1 : s ; ñ . . 4 as ont ainsi donné au cas de M. Martin un degré d'intérêt que LA sin De les autres. = Guicon , Descr. d’un rein trouvé dans le bgs ü hommé dé cinquante ans ; dans lHist. de la soc. dé méd,, t À? 55 p: 66 AxDRAL , article Monstruosités du Diet. de méd., ont rapporté pis cas fort analogues ag précédent ; eton en trouve en otilr£ dans g auteurs douze ou quinze autres, pour lesquels je renverrai au Fe der path. Anat. de Mroxez,, t. I. p: 632; ouvrage-où cet illusir® miste a pris le soin, nbn-seulement de les citer, mais même änalysér presque tous, . 10 HMS anat0” de les le rein, es anat Tho _bré Si l’on rapproche ces faits de ce que savent tous omistes sur le trajet des. artères Spermatiques de Mme, et sur les changémens de disposition qu’elles Sentent à mesure qu’elles suivent les testicules dans leur Progression vers les anneaux inguinaux, on conclura avec rlitude que dans les cas de déplacement pelvien des any à 2 2rBenES se sont formés dans le lieu où on les ob: CA la naissance ou qu’ils y sont du moins parvenus Ur première période de développement , et avant que Msertion de leurs artères sur un tronc artériel central ait pu s'effectuer. Quant à l'existence de deux artères rénales &uches dans le cas que: je viens de citer, c’est une ano- alie numérique que l’on observe quelquefois sans qu'il y W déplacement des reins, et qui s'explique , ainsi que ls Jes ças analogues , par un simple arrêt de dévelop- ent (1). De < . “téautre circonstance digne de remärque , qui setrouve “diquée dans da plupart des observations que possèdé la > et que j'ai revue également dans le cas que L Miné, c'est que la tapsule surrénale , appartenant . Même côté que le rein déplacé , avait conservé sa situa- Eu Ja exa na ë Ainsi se trouve démontrée l'indépendance de forma- ee de deux organes que leurs rapports dé position et leurs Mekions vasculaires ont fait regarder par un grand .Mbre d’anatomistes comme unis entre eux par les relä- PARIS 10 0 e ° Ê «ns Physiologiques les plus intimes, | 6 ® 2 | … @ Voyez le cinquième livre de cette seconde partie, et aussi , dans “Pire suivant, l'histoire des embranchemens añnomaux. Tr x nl es mt Em | 2 RÉEL DÉPLACEMENS DES REINS. 399 normale ë et‘ présentait le volume et la disposition ordi. PART, II, LIV. IV, CHAP, L. - SECTION II. ANOMALIES PAR DÉPLACEMENT DES ORGANES NON SPLANCHNIQUES. 20 4 Il me reste maintenant à présenter quelques remarque _ sur les déplacemens anomaux des organes qui-ne s0nÉ pas: contenus dans l’une des cavités splanchniques. Le plus grand nombre sont seulement partiels, ou même résulién! de simples changemens de direction , analogues à ceux du° j'ai indiqués pour plusieurs viscères, et méritent pet de fixer l’attention. Aussi me dispenserai-je d’en offrit # longue énumération, et me bornerai-je, pour la php d’entre eux, à résumer leur histoire dans cette remarqü® qu’il n’est aucun organe qui ne puisse être reporté en pa” tie ou dans sa totalité, plus haut ou plus bas, plus dedans ou en dehors, plus en avant ou en arrière, que da l’état normal, .et de plus, dans une foule de directi0! obliques résultant de la combinaison des premières, Toutefois , il est‘plusieurs cas de déplacement que des conditions anatomiques remarquables, ou bien leur imp®” tance chirurgicale , ne nous permettent pas de passer sous - silence. Quelques-uns même se recommandent sous C° double rapport à notre examen ; et tel est en particulier j tension ou le renversement congénial du pied que quelque” médecins ont appelé kyllose, mais auquel je conserfe/# ici ; avec la plupart des auteurs , le nom si ancien dat science ef si généralement connu de pied-bot. : > ÿ 4 A $ I. Du pied-bot et de quelques autres anomalies par déplacent" partiel. ; | : ; : + 1 É es Le pied-bot (1) est Fun des vices dé conformation que} E rs (1) En allemand, Æzumpfuss, — Le plus grand nombre des + . entendent par pied-bot la: difformité elle-même qui consiste dans nA 3 s L] PIED-BOT. Re ras présentent le’ plus souvent à leur naissance; peut- : Même ést-il le plus commun de tous. Sur cent trente- Ft Cas d’anémalies que M. Chaussier a recueillis à la atérnité ; il s’en est présenté trente-sept dans lesquels il ji renversement des deux pieds ou de l’un d'eux (); , SSrésultats de mes propres observations , aussi bien que FREE renseigiemens que j'ai recueillis de diverses sour- fs » he me laissent de même aucun doute sur le retour très M de cette anomalie. Il est d’ailleurs à ajouter : x “Welle existe seule , et que tantôt au contraire sa pré- _ Ce coïncide avec celle d’autres dévialions organiques. Il St même quelques monstruosités , l’acéphalie par exemple, # ec lesquelles elle se reproduit d’une Manière si constante Welle en semble une complication nécessaire. - Le pied peut offrir quatre genres de renversement : il Peut être en eflet porté en dedans , en dehors ; en bas, en ant, Ces quatre genres ont été observés; mais il s’en faut ÿ beaucoup qu'ils se soient présentés avec la même fré- ence 0 ds + À +0 “€ Plus commun de tous ; ést le renversement en de- * (2) Dans ce cas, le bord interne du pied devient an Nos à D AS SAR TN : , : s # due <'sement du pied. Quelques auteurs donnent ce nom aux indivi- bé € diff, rte d encor Iquefoi er me lui-même, et on le prend encore quelquefois daus ce Mer Sens. Les mots bancroche , pied tortu et quelques autres syÿno- _ « £ / . € . À Fi € pied-bot, sont depuis long-temps bannis de la langue médi- i e.. à ; | List PARMI, Bag 01 TS À din Un Célèbre chirurgien , à l’assertion duquel une réputation or- dan 4 €ment méritée d’éxactitude donne quelque importance, prétend, N r ris D F8 ® ci à { x Constitué l'éspèce la plus commune de pied-bot. C’est une érreur °elya long-teimps que le contraire est établi dans la _—. &U) Voyez Cuaussrer et ADELON , art. Moñstruosités du Dict, des sc. LL Se trouvent affectés de cette difformité. Enfin , dans l'origine, +bot, signifiant sans doute pied boiteux, s’appliquait au mem- n grand ouvrage publié récemment, que le renversement en de + 398 PART, If, LIV: IV. CHAP. Le . supérieur, et l’externe ; inférieur ; c’est sur lui que porte dans la ‘station tout le membre abdominal, La plante sb ainsi tournée en dedans , et. la face dorsale en dehors. Les ligamens supérieurs, et surtout les ligamens .extern6s da iarse et de l'articulation tibio-tarsienne sont relàchés » faibles, et comme atrophiés, ee hs Lerenversement en dehors, sans être aussi fréquent le renversement en dedans , n’est pas rare non plus, Ses co ditions sont précisément, inverses : c'est, par conséquent sur le bord interne que le pied s’appuie pendant la station Ces deux genres de pied-bot ont été bien. connf Fe distingués avec soin par les anciens. Les Latins appels! vari les individus affectés de renversement en-dedan» ji valgi ceux qui présentaient la déviation inverse, Les deux autres genres de pied-bot, quoique le dernier. soil, sel véritablement rare , n’ont été au contraire connus et distin” gués, du moins avec quelque précision, que par les 97 dernes, 2 DS , 00 On a comparé au pied du cheval, et nommé pour cell raison pes. equinus, le pied-bot résultant du renverseme? en bas. C'est à Scarpa (1) qu’on en doit la: distincti®® exacte. Le pied est ramassé sur lui-même, concave #4 rieurement, el renversé de telle. sorte.que sa pointé, dirigée eû bas, et que, dans la station, il ne pose plus #l fa plante , mais seulement sur les orteils, éomme che?” animaux digitigrades. Xe Re FE que (x) Le mémoire de ScarPa, Sui piedi torti, congeniti dei fanciullin® a | maniera di corregere questa deformüà, Pavie, 1803, in-4°, a été tré Jui dans notre langue en 1804 par -M. Léveillé, C'est l'une des soure® Cd l'on peut puiser avec le plus de fruit des connaissances exactes" A diverses variétés de pied-bot, et principalemont sur la dispositi® f temique qu'offrent, dans ce vice de conformation, les 05 65. usclef et Les igaunErs du pied... triés RS à Lu ; À À A "fr ni] AY 6e aimoin: CDR HAE 89€ ANS O7 ed. à É svt 1) Voy €Z Journal “clinique sur les difformités , _2e numéro pl. I : 2 à 5 ë : NS PIED-BOT. "12 599 Los auteurs, M. Maisonabe excepté, n’ont fait aucune ‘du dernier genre :de pied-bot, “c’est-à-dire $ lénversement. en haut. Cependant il s'est: présenté ombre de ‘ois-chez des fxtus monstrueux, eb M. Mai Sonabe (1) en a observé et publié un cas chez une petite +” d'ailleurs bien conformée. Les caractères. de ce genre re Piéd-bot sont précisément inverses de ceux cn: : | kr partie antérieure du pied est relevée, et c'est là " à Postérienre et principalement le talon , qui rue D. € Sustentation. | pe d’autres termes, le premier genre de pied-bot, pes + "US; peut être considéré comme résultant de la rota- _ ® peranente et forcée du pied en dédans ;'le second À Bnre > pes.valgus, dé sa rotation en dehors : Je troisième , 4 Equinus, dè son extension; le quatrième ‘enfin , de sa “Xion, Ces quatre genres peuvent d’ailleurs présenter va sus des satse et du iMmétatarse peuvent offrir d'inclinaisons’et de ur," diverses. Enfin il arrive très-fréquemment que des “Mations plus où moins graves des os du piéd , et quel- ne Même qu’une disposition vicieise de la jambe, ae" compliquer le pied-bot; et de là un nombreïnfini da Ufications dont la description spéciale, peu utile pour : que, serait surtôut sans auCun intérêt pour lathéorie. | ven Eleurs ont remarqué depuis long-temps qu Îe ren- pPMent d’un seul, pied s’observe plus fréquemment que "tence simultance de deux pieds-bois, Gette proposition Pa ait e d'ailleurs presque aucun cahier de ce journal où Maison be ur P'PIÉ quélqués remarques sur le pied-bot, et pfinéipalement naine bgets'l so ip #59 eee : 0h re fegas guspi À HSE IGET GLS Le" è variétés que les surfaces articulaires des os du Combriping) sé. 4 \ A D : | | à 4 AN] ; #4 i (2 A A FM: EN 400 PART, Ie LIV. IVe CHAP. Le est vraie à l’égard des individus d’ailleurs bien conformés- Appliquée aus sujets affectés d’autres anomalies , et surtouf aux monstres , elle serait au contraire complètementhaus®" Lorsque les deux pieds sont à la fois renversés ; le plus ordinairement (et cela est vrai des monstres aussi pien quê des sujets d’ailleurs régulièrement conformés) , tous eux présentent le même genre de renversement; mais le col” traire a lieu quelquefois aussi, et il n’est même pas très-rar? que les deux pieds soient renversés en sens directemen" HE : verse. - Tout le monde sait que le pied-bot n’est pas toujon congénial; que souvent même ce vice de confortiäli®® survient plusieurs années après#la naissance. Cest un établi depuis long-temps dans la science, et que l'obser 4 tion ne vient confirmer que trop fréquemment. Toutelo® ilne faut pas rapporter, comme on le fait chaque jou s = 0 . : $ renversement non-congénial du pied une foule de cas dal lesquels il existe dès la naissance une déviation d’ab@f très-peu marquée, mais qu'après un laps de temps plus 0 e moins long, de rapides progrès viennent rendre. pres. tout-à-coup très-apparente. Au moment où l’on s’ap#* “enfin du renversement du pied, on ne manque pl” . jamais , dans ces cas , de rapporter l’origine et la pr, apparition de celte déviation à une époque pèu élois”, et bien postérieure à la naissance, tandis que, da réalité, elle est essentiellement congéniale. Dans d’autres cas, au contraire , le renversement _très-marqué dès la naissance : mais alors même, la tion s’actroit d’une manière notable lorsque l’enfant . menc® à S’appuyer sur ses membres inférieurs et à M2 ee Danses premiers temps , on éprouve ordinairement P° difficulté à ramener momentanément le pied vers Ja dir 2) ‘tion normale; mais, dès qu’on l’abandonne à lui-Mêr° esl qia” “HIBD-TOR sam - : dei Teprend sa Y Ai Position vicieuse. Quand, au Contraire, la dé- alion est plus ancienne et prononcée à un plus haut .de- té, loute tentative de réduction immédiate est inutile + Mais alors même les moyens graduéset continus de l'or. _ «"hédie peuvent, dans le plus grand nombre des cas, resti: | Semp Us ou moins complètement au pied sa position.et sa. “rme normales. LL Rtrepris les premiers avec succès la guérison du pied-bot : “Est une erreur que la plupart de ceux qui ont le plus COntribué au perfectionnement des moyens orthopédiques,. © sont empressés eux- mêmes de relever, ‘TL est bien con- _ Santen effet que, dès le temps d’Hippocrate (x}, le pied- 0t, soumis à une méthode thérapeutique fort analogue à. ? (lle que l’on emploie aujourd'hui, n’était. point entière- ent au dessus des ressources de l’art chirurgical. Néani- Moins on La A, AUCUN. ge SModernes, ont surpassé ceux qu’oblenaient les anciens à É CIS : ant Que le vague des notions anatomiques que les pre- .() Voyez Lis. de articulis, sect. VI — Il n’entre dans mon sujet . SXPoser ni les méthodes thérapeutiques des anciens, ni celles des & * nes, On peut consulter sur elles, et sur les appareïls dont elles Écese: i RE CRT Silent l'emploi, les ouvrages ou mémoires d untres-grand nombre . Rom $ : ni dre ; É-e RAT je ‘4, Chirure.., t IV. — D'Ivenwoôs , Essai sur la torsion des pieds . Paris, ARS Dh vi BE: ; A system of surgery, VI, p: *-0tamment. par M. Delpech. — Enfin je ne puis passer sous silencéile QU de Venel, médecin suisse, auquel on doit l'invention d’une mar "Me simple et ingénieuse, perfectionnée depuis par M, d'Ivernois > “A fondation d’un établissement en quelque sorte modèle, pour le Waitement dupie tique de Venel, “ation du mém LE S > ont été fort imparfaitement-connués jusqu'à la publ:4 oiede M.d'Ivernois.. :: 51,4 Ra quelquefois attribué aux modernes l’honneur d’avoir on peut dire que les succès auxquels sont parvenus °UTS parmi lesquels il me suffira de citer, outre ceux que j'ai déjà MST Wawrzez, Diss. de culipedibus varis, Fubing, 1798.— Boyer, 281, et les ee “âges orthôpédiques publiés récemment par plusieurs chirurgiens, | ed-bot. Cette machine ainsi que la méthode thérapeits 2 v18 61508 8 b9 26 ‘40% PART. II. LIV. IV. CHAP. I. miers possédaient sur le picd-bot , le cèdent à la préc des résultats dont la scienée est redevable à Scarpa. : C’est surtout du renversement en dedans que s’est 0C- cupé Pillustre ânatomiste de Pavie. Les modifications de ice de, dices sion forme, et toutes les déviations queprésentent dans ce Ÿ conformation les diverses parties du pied, ont été étu par lui avec le plus grand soin et décrites avec la plus 6 faite exactitude. Sans entrer ici dans le détail des faits él blis dans son excellent travail, je remarquerai , d’après ” que la torsion du tarse est la déviation essentielle et? A J° puis parler ainsi, primordiale, d’où résulle le ren gerseme” du pied. En effet ; les surfaces ‘articulaires de plusieur dé tarsiens, notamment du calcanéum, du cüboïde et plus encore du scaphoïde, présentant des inclinaisons plus 6 : moins différentes de celles qui constituent l’état normi/’ elles entraînent nécessairement un changement proportion” nel dans la direction, d’abord dés trois cunéiformes et dé métatarsiens , puis des phalanges des orteils. s Ces notions anatomiques, d’où se déduisent avec vi dence quelques-uns des principes essentiels du traitement du pied-bot , ne jettent malheureusement pas le même jo” sur les causes de ce vice de conformation Pun des sujet quivont le plus occupé les anatomistes et les: chirurgien$! € cependant aussi l’un de ceux pour lesquels le besoin " nouvelles recherches se fait le plus vivement sentir. La plupart des opinions émises, quelque diverses qu'elle soient au premier aspect, ont cela de commun, qu'elles attribuent la déviation da pied à une compression , à UP 3 rage, ou , d'une manière plus générale, à une action péca" nique exéFcée $ur lui pendant la vie intrà-utérine. Ain! es uns ont expliqué le pied-bot par le défaut d'espace dans ? 0° térus , résultant d’une conformation vicieuse de cet or8a2% Ou de toute autre cause , et empêchant le développementr 7, AT PIED-BOT., !: 405 Sulier des membres: d’autres, par une Mauvaise-position °N fetus dans la matrice. L'hypothèse d'Ambr oise Paré, qui FUsait dela déformation du-pied:chez le-fœtus l'habitude Prise Par la mère de s'asseoir les jambes croisées pendänt.sa _SOssesse, n’est véritablement que la môme idée , présentée M Une autre forme: Enfin je la retrouve encore; mais KE timée D Dümbue-de faits . danse théoticyadmepexiston jus" Père (r) : suivant lui, la déviation des pieds résulte dé | Asience, à une certaine époque de la vie intrè-utérine & brides X d’adhérences établies ‘entre les membranes -de … Fufet le fœtus, et disposées de manière à!maintenir-leb dr Pieds immobiles et-toujours situés de la même imanière:Jer ge Me borne iti à indiquer cette opinion , qui selie intimement ? $ - ‘ laprésentée mon père, et sur laquelle j’auraià revenir-danst jiNatrième partie de cet ouvrage, comme sur un cas par « éulier d’une vaste question théorique, :: 1: 205 1900 , * Stençore au moyen d’une action mécanique; mais “* Une action d’un autre genre , que le: pied-botest expliqué à * Duverney (2). Suivant lui (etson opinion. a été repro Fe s d’autres auteurs), le renversement:du pied résulte: jo, itre mous-apprend sur un grand nombre de” dévin- | Vati j Pathologiques ; mais elle est contredite-par les ‘obsër! ete Scarpa, d’après lesquelles l'inégalité des: musélés ! “Sonistes existe réellement dans le pied-bot; fhaisést! ) à D $a50 or i2GiS OUSLST tan se ture indiquée dans son Mémoire sur Ia mpnsyruié as thlipsencéphalie. Voyez Mém. de la soc. médic, d'os cé re d “té des maladies des os, 1. IL, p.58. = Voyez ériéore Sur les: pied-bot » CRuverguæER , Anar: pathol.; ac lv: infol:,\+ 828, Causes qu aveé beaucoup plus de précision et-basée sur an explication générale des déviations organiques, telle que : « force inégale -des muscles destinés à'agir:Sur Ju et - ñ 18 inverse. et-comme antagonistes. Gette explicationforé « "Ple s’aocorde parfaitement avec: e que l'observation: | * \ : s % { \ + 4 APE. 1h VA à à le +F 2 Ë : | k 11 LT ne | ÿ "à D / fi LÉRET 11 3h Le L À 114 è sn : LR 4 me) 404 PART. 11. LIV, IV. CHAP, I. ordinairement consécutive à la torsion du tarse ; qui en h ainsi la cause, et non l'effet. On a presque génér alement, d’après ces faits, rejeté l'explication de Duverneÿ; CFA" _jouwd’hui on n’en tient plus , pour ainsi dire , aucun compte dans-laseience. En cela, on à été trop loin. La torsion du tarse et l'inégalité des muscles antagonistes sont deux farts corrélatifs dont le premier produit, quelqu’il soit, doit né cessairement entraîner le second. Si, comme Fa gta” ’ Scarpa ; le premier est ordinairement cause, et le gecon | effet; xien n'empêche cependant que quelquefois c65 +. pôrtsine soient intervertis. Il ne faut pas non plus P® ” _ del vie que:; dans les cas où linégalité de force entre Les musclés antagonistes ne devient très-manifeste qu'après ? torsion du:tarse, il n’est pas toujours possiblé d’afirmer qu'une légère inégalité n’ait «pas précédé: dans l’ordre é temps cette lorsion elle-même, et n'ait pas contribuë l’opérer. … : 7 9: 4 Quant aux explications du: pied-bot qui ne peuvent 2 dernière analyse se ramener à une action mécanique ; troi systèmes jont déjà été ou peuvent être proposés. de e borne àdire , pour mémoire , que le renversement d# P ied a été; comme tant d'autres anomalies ; attribué à Finfluen0. de, imagination de la mère. Le développement impa"*” de.quelques os du tarse , leur déformation par suite qu, vi rachitique:où par d’autres causes , fournissent une ex plié” tion beaucoup plus rationnelle, Enfin le renversement #* pied..en «dedans peut être considéré comme: résultanit 8602" | meni de:la, persistance d’une disposition qui existe norme" ! lement pendant une partie de la vie intrà-utériné ; et'il'se ramène ainsi, Comme la plupart des anomalies , à u2 simple arrêt de développement. Cette dernière explication» déjà : indiquée, par Meckel (1) pour le renversenient.en dedans” : {x)e Handbuch der path. Anat.,t. L p. 759. eu 4 k 1 | À PIED BOT. _ doi nous explique pourquoi ce genre de pied- bot est le plus Commun de tous (1). Elle se trouve d’ailleurs confirmée par cs circonstance remarquable, omise jusqu à présent par us “obsérvations.que ÿ j'ai faites par moi-même ou recueillies ans divers ouvrages , le renversement du pied en dedans S à rençontre ‘surtout chez les individus, qui présentent autres arrêts de développement, remontant à une époque: très- Peu avancée de la gestation ,: par exemple, dans les éntrations et chez les monstres privés à tête oun 7. une tête très-inçomplète. Bert 80 de puis ajouter que ce genre _de pied- bot se. troûvé _Tliser chez l’homme des scsitions organiques existané dsl l’état régulier chez divers animaux, par exemple chez $ bradypes et les chauves-souris. Or, comme on l'a déjà Yüpar un très-grand nombre d'exemples > et comme il est {ile même de le concevoir a priori, la répétition anomale; As un être, des caractères normaux des êtres des degrés inférieurs, est l'effet constant et nécessaire des arrêts. de elopporient survenus chez le premier. ñ 25 4h01 € renvérsement dupieden bas (pes equinus des auteurs), Squ'il est:compliqué de brièveté, peut aussi être atiri- &un arrôt de développement, survenu dès l’époque *Cbied commence à se former, € ’est-à-dire dès l’une des périodes de la sié _ uiérine ; et lon res de lors bu dns qui BARRES EEE Same à des animaux. RE un grand nombre de mammifères ont, comme ke le monde le sait; le pied dirigé verticalement en bas, À N'appuient dans la station et dans la marche que sue u < doigts, ou même sur leurs ongles. $ suis doin de prétendre au reste que tous. les-cas. de %) Ce pénis: existe. chez les animaux. Je lai observé chez le chien, 2 les auteurs. D'après les résultats d’un grand nombre 406 PART, IL. LIV, AV. CHAP, Le ; renversement eh dedans, et surtout, de renversement € bas , doivent être expliqués par des arrêts de déxeloppe- ment. Je regarde au contraire comme un fait-constant que le pied-bot, aussi bien celui du premier ou du troisième genre que celui qui résulte du renversement én dehors ou en haut , peut dépendre de causes très-diverses. ‘uÏlest certain , par exemple, que ce vice de conforma ” tion doit être produit, lorëque des brides placentaires ont retenu les pieds long-temps immobiles et contournés ser eux-mêmes , ou, plus généralement , toutes les fois qu® 4 causes mécaniques exercent sur un de leurs bords ou suf une de leurs faces, une action prolongée. Dans ces circonstant** dont la production est très-certainement possible , pat déviation s’opérera nécessairement dans le sens de l’action exercée. On ne peut non plus douter que diverses défor2#" tions du tarse, résultant d’arrêis partiels de développen®? ou d’autres causes , ne puissent se produire , et qu’elles 2° doivent encore avoir pour effet le renversement du pied: D'un autre eôté, les causes mécaniques ayant . leur nature même quelque chose d’accidentel et pour 2 dire dé fortuit qui ne permet pas de croire à leur relour fréquent et régulier, on ne saurait se rendre compte ; # e: les! admettait seules, d’un grand nombre de circonstan que ‘présente l’histoire du pied-bot. On ne saurait, pa” esemple, s'expliquer ni la coïncidence $ constante de 6° vice de conformation avec certaines anomalies , ni surto® le fait, malheureusement trop bien constaté, de sa trans” mission héréditaire assez fréquente , soit immédiatemer des parenñs à leurs enfans, soit même de la premièr® À troisième génération. s pied-bot À [1 ° sont pour la plupart applicables à diverses anomalies 40} Les remarques que je viens de présènter sur Je ÿ lon Û thé INCURVATION DE LA COLONNE VERTÉBRALE. 497. P ésentent avec celte déviation des rapports plus ou moins nimes, et qui toutes constituent, comme elle, de vérie “ables vices de conformation. Lelest en particulier le ren- L* “sement ou la torsion de la main , beaucoup plus rare.que “renversement du pied, mas qui lui est parfaitement ana- "Sue par ses caractères anatomiques, par les diverses Fariélés qu'il présente, et, sans nul doute aussi, par 55 . Fanses (1). On doit encore en rapprocher les déviations “Plgéniales assez variées qui résultent du renversement, * llorsion ou, d’une manière plus générale, de la direc- Où vicieuse des doigts, des orteils, des jambes, du rachis °ù de toute autre région du corps. L'analogie, quoique de- Yénant ici beaucoup moins marquée ; est encore très-réelle, ei lellement que je ne pourrais exposer d’une manière gé- Male la naturg, les conditions essentielles et lés causes de “8 diverses déviations , sans reproduire , sous une autre Mme, ce que je viens de dire sur le pied-bot. 53.02% , La torsion du rachis est la plus remarquable des dévia- à ue je viens de citer, et la seule sur laquelle je croie ie M'arrêter spécialement dans cet ouvrage puremenf: que, Malgré l’assertion de quelques médecins jouis- t d'un juste réputation d'exactitude , Ce vice de confor- | Ation est quelquéfots congémal. Bien plus, on à vu chez © ltus la torsion du rachis portée au plus haut degré, La "ation Mat lolo par exemple dans un cas dont Pobser- tion est dû à Méry (2), que des parties ordinairement @ Birrmozrx , Hist. rar. cent. LL, hist. VIT en donne un cas Ob- 6 ez un PR, = M MARIOLIN enrapporte umauire chez un & deux mois; voyez le Dies. de médecine, À, XVI, art. Orthopédie, : — Voyez aussi À HT RE , Fœtus distortis manibus et pedibus , SO Histoire des monstres » P. 599 ( la planche d'Aldrovande ee Le apr "8 Paré), et Ceuvercnrer (cas analogue au précédent.) r faG« til @ ist. de lac. des sc. pour 1707, p. 420: Le sujet de cette observation Y' û + : . A È tas nait d'ailleurs de graves anomalies : le crâne, la poitrine et l'ab: CP pi etreraeaeeetnsii cms astmneusve matissres 2 ere ne = 408 © PART, 11. LIV. IV: CAP. Le placées dans la région antérieure du corps, par exemple lés-organes génitaux , étaient devenues tout-àh-fait poster in res. Les auteurs qui ont cherché à déterminer les causes de lincurvation pathologique du rachis, n’ont tenu enr compte ni dé ce fait ni de ceux, moins remarquables d 2, É Leurs, qu’on peut en rapprocher; et ils ont ainsi négligé des élémens dont la discussion n’était cependant pas Fe importance pour le problème qu'ils s'étaient posé. AHS® dés résultats auxquels ils sont arrivés, sont-ils loin d’être 4 à abri des objections , et de nouvelles recherches sont-elles ençore nécessairés pour élever au rang des faits posil® _leufs théories dans lesquelles on ne saurait voir encore que des hypothèses plus où moins vraisemblables. { ne TARA Fa 7, Jrectio® SIT. Des anomalies par changement de position ou de du ul è 4 L_{ des dents, despoils et des cornes. 3 a." * On peut considérer comme formant un second group” bicn distinct de celui dont fe viens de faire l’histoire , ®P se pliçcant naturellement à sa suite, les anomalies très” | variées que présentent , dans leur direction et leur position? | les dents, les ongles, les cils, les poils des sourcils ei 2e autres régions du Corps; anomalies dont la plupart s'opser” vent également chez l’homme et les animaux. Les bois cerfs , Les cornes des autres ruminans, le bec, les erg0l” les plames des oiseaux , les éminences , les appendices . prolongemens cornés ou calcaires qui existent sur difiér JS points de la périphérie du corps dans un grand nombr® _. pèces , prinéipalement dans les classes inférieures, peuve” de mênie s’écarter de diverses manières de leur sit02097 dômen étaient oùverts, et le cœur n'avait que deux cavités” dé démontreral ailleurs Ja coïncidence assez fréquente de Ron x colonne vertébrale avec le déplacement herniaire des viscéres ni pe grandes cavités thoraciques. | D DIRECTION ANOMALE DES DENTS. us À Morale, et présenter ainsi dés vices de conformation ou " ent des dents retournées de telle sorte que leurs faces © simples varictés plus où moins analogues aux déviations que je viens d'indiquer. OU . Ge second groupe se compose donc d’une série de cas iès-nombreux et très-variés, mais pour la plupart peu re- Marquables; et il me suffira de citer parmi eux ceux * à leur plus haut degré d’anomalie, leurs conditions plus sin- Sulières ou leur plus grande rareté rendent particulièrement Iléressans. | 2 Les dents sont sunombre des organes qui , Chez l’homme, … Présentent les anomaliesles plus fréquentes , aussi bien dans eur direction et leur position que sous tous les autres rap- ” Ports. Il n’est pas rare, surtout lorsque la mâchoire est étroite , qu’elles s’écartent plus ou moins de la direction Verticale : elles sont même quelquefois, sürtout les incisives Supérieures chez les sujets affectés de bec-de-lièvre, presque forizontales; disposition que l’on retrouve normalement Chez plusieurs mammifères. On voit aussi assez fréquem- … Soient placées latéralement , et que leurs bords , d’interne € Externe qu'ils devaient être , soient devenus antérieur À postérieur. Il est très-rare au contraire d'observer le “EnYersement complet d’une ou de plusieurs dents, tel que “UE couronne soit dirigée vers le fond des alvéoles , et la ! een sens opposé (1); anomalie très-singulière à la ormal excepté peut-être celle ‘des défenses supérieures du babiroussa : encore de graves différences rendent-elles ânalogic très-incomplète, | | | "Les. animaux , principalement ceux qui vivent et se rc- Produisent en domesticité, sont sujets à diverses déviations | Ava as verre | s : 5 > (1) Voyez Mucxer, Man. d'anat, gén, $ 2126. . Quelle on ne saurait comparer aucune disposition de l’ordre # 410 PART, IT, LIV, IV, CHAP, L. " à p: 3 c A , s analogues à celles: que je viens de décrire chez l'homme, : Ë 1 Il faut noter ici à l’égard des espèces dont quelques dents sont normalement courbées , les anomalies de direction qui à résultent de la courbure trop peu ou trop marquée de ces » f; denis , ou de leur courbure dans un sens différent de celui c qu'elles suivent ordinairement. C’est ainsi que, chez le babiroussa mâle, les défenses supérieures qui, dans l'éta régulier, se dirigent d'abord en haut, puis se recourbent en arrière et en bas, viennent quelquefois à rencontrer le "front , et même à s’enfoncer dans cette région : dispositio® remarquable en ce que; constituant une conformation extrêmement vicieuse , elle résulte cependant d’une près légère déviation de courbure , et par conséquent d’une 41° malie qui, considérée en elle-même, mériterait à peine d’être mentionnée. Il en est à peu près de même de la déviation à laquelle les nosologistes ont donné, d’après Hippocrate, le nom d@ trichiasis (1}, et qui consiste dans la direction en dedatf d’un ou de quelques cils. Cette déviation, bien peu remal- | quable sous le rapport anatomique , doit cependant fixer l'attention , à cause de l’irritation continuelle de la c0®” jonctive et des ophtalmies très-fréquentes qui sont les.cf … {ets ordinaires du frottement exercé contre l’œil par Jes cils déviés. | Les "poils des sourcils et ceux de toutes les régions ” Corps SONT sujets à de semblables déviations : mais privées (x) Les Grecs se servaient également des mots Toeyix et Taies an aujourd’hui ne sont plus usités. Ils appelaient Atssryiusts où 2:01 0 _etquelques chirurgiens distinguent encoresous le prémier de ce® 08 une variété assez rare du trichiasis dans laquelle les cils déviés ® gigi qui ont conservé leur direction normale, semblent former deux ré8i92% distinctes. { 29 Le & DIRECTION ANOMALE DES CORNES. : hi is d'intérét sous ù ) < D. A de n $ é . e 1 x À cu par les auteurs, et leur histoire doit ici se borner “1 Simple mention , conime celle de la plupart des dé- 'Atior que j’ai rapportées au même groupe. °Méstiques , et avec elles leur axe osseux, sont plus dignés | ättention. Quelquefois même elles sont véritablement rc- | Mrquables en ce qu’elles réalisent dans un genre ou dans Autres genres ou à d’autres espèces. Ainsi, chez le bouc, à spirale qui caractérise quelques espèces d’antilopes. . Les espèces sauvages de ruminans sont beaucoup moins Sujettes que les animaux domestiques à des variations dans = direction de leurs prolongemiens frontaux : j'en connais “Pendant plusieurs exemples, principalement parmi les antilopes. | üne alvazelle : les deux cornes à peu près parallèles entre ‘l “sh très-rapprochées l'une de l’autre , présentaient une ection d'avant en arrière et dé haut en bas , telle que, que l'animal tenait sa tôle droite , leur pointe venait se ” P'Acer bits de la partie latérale et inférieure de l'abdomen. Le k D'autres faits de même ordre ont été observés, par Pal- “8 (1) chez des antilopes qui se trouvaient pourvus d’une CUle Corne. I paraît même, d’après les observations de cet . ‘Sire naturaliste, que toutes les fois que l’une des deux (x) Spicileg, zo0log. fase, XII. Y ue à Les Variations très-nombreuses, et au surplus, très-gé- « ‘ “to \ À " R «. £ ; "element connues , que présentent les cornes des animaux üne ‘espèce des conditions propres dans Pétat normal À le rapport pathologique , comme sous le rap- = POrt anatomique , elles ont été généralement passées sôuS S prolongemens frontaux offrent fort souvent la direction | L'an des. plus “singuliers m'a été présenté paë \ Ones a avorté, l’dutre acquiert des dimensions » CE, en FRE temps, prend une direction et des formes différentes | bts ——, PART, II, LIVe IV. CHAP. I de celles qui constituent l’état normal. C'est un fait qui, PSE Sa généralité , ‘n’est pas sans quelque intérêt physiolo 3 _gique, et qui d’ ailleurs peut fournir plusieurs conséquences z00logiques dont: il n rest pas de mon sujet de m occuper ici (1). On peut rapprocher des anomalies précédentes , Sa cependant qu'il soit possible de les comprendre. dans les mêmes considérations, quelques cas dont il me reste À parler pour terminer l’histoire de ce second: groupe. Les denis antérieures des rongeurs , et aussi quelques dents chez d’autres mammifères , ss corne du bec des oiseaux et Le ergots d’un grand nombre d'entre eux, les ongles chez pos et chez les animaux, et en général, les’ parties | Cornées , épidermiques ou de toute autre nature, ee lac croissement se continue pendant toute [a vie , peuvent 40° quérir et acquièrent des dimensions considérables toutes les fois que les circonstances qui ordinairement les retiennenl dans les limites de l’état régulier, cessent d’avoir lieu. € "est ce qui arrive par exemple à une incisive de lapin, si celle qui lui est opposée dans l’état normal, vient à manquer. C&! encore ce qui arrive aux ongles de l’ homme et des animaü#” s'ils ne sont pas coupés, usés ou détruits partiellemeh! d'une manière quelconque , à à mesure qu ‘ils poussent, DA ces Cas, ces organes ef tous ceux que Je viens d'indiquer: en même temps qu'ils s ’allongent outre mesure , se Go” bent ordinairement , et se contournent de diverses manif Schmuk (2) rapporte |” observation d’un bœuf dont les Ja (1) ai indiqué une d’elles dans l'article que j'ai publié sur prétendue licorne, dans le Dictionnaire class. d'histoire naturelle» (2) Spiel. Nat., n° 5, __ Franc DE FRANCKENAU, De nnguibus Strosis, Haffn., 1716, ei Rouu AULT, dans lHise, FIRE des Sc: PP: 1719, p. 38, ont indiqué diverses déviations des ongles chez l'hommé ; 7 mais ces déviations sont presque toutes acéidentelles. mon” & () On voit q À ANOMALIES DE POSITION DES VAISSEAUX, 415 bots rès-longs ressemblaient aux chaussures que portaient ‘ ânciens; et il n’est rien de plus commun que de sem- bla les déviations. On a vu chez des rongeurs des incisives °Tement Contournées et en ‘même temps tellement longues, | TM'elles décrivaient ‘deux tours de spirale. Une perruche, Conservée dans les galeries du Muséum d'histoire naturelle, re un cas analogue , mais beaucoup plus remarquable : é Mandibule supérieure, excessivement allongée, est en- “oulée de droite à gauche, et décrit deux tours très-régu- liers de spirale (1). I n’ést pas inutile de remarquer qu’une ttion mécanique , exercée sur un partie qui s’accroit ainsi fontinuellement , peut contribuer à la déviation, et ame: der, presque à volonté , des Courbures très-singulières} 7 s-bizarres même; déformations vraiment artificielles qui Vfèrent à beaucoup d’égards des anomalies proprement ites ‘par leur nature et leurs caractères essentiels, comme Par Jour modé de production. » 1950 ” ai init : : | 2e: ‘à À 4 “ ‘ . . dé SL... anomalies de: position des vaisseaux, des nerfs, des ds Le muscles et, des lisamens.…. . D Autres anomalies par lesquelles je terminera Ja longue ne des déplacemens , doivent former un dernier groupe Le Vstinct de tous les autres, et dont Phistoire nous con: “us Parune transition très-naturelle:, à celle de l’ordre Svant, Je vêux parler des variétés de position des muscles, es iSimens ; et surtout des nerfs et des vaisseaux. + Cas qui se rapportent à Ce troisième groupe sont, foire presque infini, Il suffit de s’être livré aux études | Matomi . ge obien est peu constante la situation d’un grandmombre | * Muscles, de ligamens, de nerfs, de vaisseaux ; ,COM- ue ces cas lient d’une manière intime les anomalies pat. ACement partiel avec les anomalies de volme, :! : iques. même les plus superficielles ; ‘poux savoir: Lu L34 PART. He LIV. IV. CHAP,: fe \ ñ bien , par exemple il est peu rare de voir un nerf eue vaisseau, ordinairement.placé à droite ou au dessus d its muscle, setrouver reporté, par une véritable transposition: _à son côté gauche ou. au-dessous de lui. Il est même ” branches vasculaires ou nerveuses dont le déplacement esi tellement. fréquent que l’on peut à peine déterminer: 27 milieu de toutes leurs variétés , les conditions de leur étai _ normal. Heureusement, ces anomalies sont généralement “aussi peu intéressantes qu’elles sont multipliées ; et cetté mr | marque, qu’elles réalisent presque toujours dans une espèer des conditions normales pour d’autres anifnaux , pourr#} presque résumer toute leur histoire , si la nécessité OÙ ” trouve le chirurgien de connaître avec exactitude les prin” _Cipales d’entre elles , ne me-faisait une loi de citer au moin quelques ças.. : | auf + SP L’artère maxillaire interne passe tantôt entre le mu$ temporal et le ptérygoïdien externe, et tantôt elle travef® la base de ce dernier muscle. Ces dispositions s’observél l’une et l'autre très-fréquemment, et ontmême été tou tour considérées comme offrant le type régulier. Je cit # fait qui par lui-même n’offre qu’un faible intérêt, e0#%° un exemple du peu d'accord qui règne quelquefois entre » auteurs ; lorsqu'il &’agit de déterminer quelles disposition sont normales, quelles autres doivent. être considérét comme;des-variétés, | &. 400 M. Blandin (1) a vu l'artère thyroïdienne inférieurs passer en dehors de la carotide primitive. Il indique 8% " ment, ainsi que d’autres amatomistes ; le passage de lac?” _rotide gauche au devant de: la trachée. artère , € celui de la sous-clavière droite entire la trachée et l’œsophage ; Un assez se trou” de (1) Traité d dnaïomie topographique, p. 213, Paris, 1826. — grand nombre de variétés soit de-disposition soit d'insertion; vent indiquées dans cet utile ouvrage. | } ( ( si 4 £ ; 4 = ANOMALIES DE POSITION DES VAISSEAUX. 415 deux derniers cas, il y à anomalie dans l'insertion 2 Même temps qué dans la position. + , %S Vaisseaux sous-claviers ont: présenté d’autres variétés a 1 porte: encore plus de connaître. La veine passe | Quefois avec l'artère dans l'intervalle des muscles sC&- r ec ), ou bien l'artère avec la veine, au devant du sCa- ne “ntérieur (2). Enfin dans un cas très-remarquable , s M. Martin Saint-Ange a figuré et décrit rééemment ( 3), “qu'il à bien voulu me communiquer, ces deux’ anoma- se troupaicnt réunies : l'artère avait pris la place de la Yeine au devant du scalène antérieur, et la veiné, celle de ère entre les. deux scalènes. Ges trois añomalies, dont k dermière- surtout est très-rare » Ont ordinairement Heu de deux côtés à Ja fois. Ie métis ge sf ce , 0n voit beaucoup plus fréquemment l'artère vertébrale | “Ehgagor dans le canal des apophyses transverses cervicales | $ el bas ou plus haut que d'ordinaire , par exemple , dég‘a ième » ou bien seulement à partir de la cinquième où | ‘À Quatrième. | aaie, oulans Las Es nomalies de position des vaisseaux des membres , es Le mème de celles de lèurs nerf, sont plus Réquent. encore que celles des vaisseaux ét nerfs du tronc À de Mic :Les ramealix rascukédés ol nerveux que l’on * 2 désigne Sous le nom d’articulaires, ceux quise distribuent aux * Scles, 4 plupart de ceux du pied et de la main et les k Ÿ “aches superficielles présentent surtout une multitude de de sui, S.Sur lesquelles il est inutile d'insister, Les deux cas sé 7 Te lemarquables à plusieurs égards, méritent au con- ” (ne mention spéciale. #y DT deg Be PRGey nos 0e iQ Dites orge LE Jon Mixxe, Bulles, de la soc. anat., 1828. — MAnvrn SATNT-ÂNGE ; (à) Analye, de méd., octobre 1828, p 168, fig. 2% s En S 4P0: > lg. x, | En CU pis GT ne à cage A SR - 158 PART, 11: LIVe IV. CHAP. L. Lorsque l’axillaire ou 11 partie supérieure de l'artère brachiale se divisent (ce qui se voit assez fréquen”" ment) en deux branches analogues, l’une à la radiale, ” l’autre à la cubitale, il n’est pas très-rare-que celle-ci se place immédiatement sous les tégumens. J’ai trouvé u0° fois, . d’un seul côté, cette disposition, et M.-le docteur, Manec a fait plusieurs observations analogues dont ila ie” voulu me communiquer les résultats. .… L’artère radiale présente à la par tie inférieure de l’aY bras: des variétés qu’il importe de noter, à cause de l’#$ adopté par tous les médecins , de tâter lé pouls dans 0 région. La portion de cette artère, qui dans l’état porn se trouve. immédiatement sous-cutanée ,; s’écarte quelg” fois de sa direction ordinaire, ou bien elle resté cachée 50! le long fléchisseur du pouce (1). …Ges exemples, quelque peu nombreux qu'ils | aies peuvent donner une idée théorique suffisament e%% des-diverses variétés de position des vaisseaux , et faire al tir lPabsolue nécessité où se trouve le chirurgien g'o sur elles des notions très-précises, Les règles qu'a tracées la science pour les opéri chirurgicales , reposent sur lhypothèse d’une: conforn® tion régulières, hypothèse que lon ne doit pe £ garder comme que comme irès-probäble, et qu é est” 4 ant- age ation 22 (tr) HE "est pas jusqu’ aux veines caves et à l'aorte “emême e qu présentent quelquefois des changémens plus ou moins marque position. Elles ‘peuvent être iepoïtées plus à droite où à g20° dans l'état normal, et, par exemple, il n’est pas très-TAF® e qu une \ droite. De Jus bas qu ” u'acco norili® por tion de l'aorte soit médiane ou même placée un pet plus, la crosse aortique peut se trouver plus haut'ot P l'ordinaire, où offiäir une direction insolite : ; dispositions q pagnent ordinairement, come nous le verrons, Lo DE a d'embranchement. LE ; Désenter. \ Uelles d ANOMALIES DE POSITION DES VAISSEAUX. 417 i “éSsaire de vérifier, lorsqu’oñ le pent, dans chaque cas par- ! “liculier, Le chirurgien doit donc chercher à constater, lous les moyens d'exploration qui sont en son pouvoir, non- Seulement qu’il n’y a dans la région où il va porter le fer *ucune des variétés déjà indiquées par les auteurs » Mais A + M E- DE . + 2. Même aucune de celles que l’on peut concevoir exister ; s’il sg cette précaution indispensable , il encourt la plus | grave Tesponsabilité el expose son malade aux plus funes- 8 ACcidens. Cest ce qui sera démontré surtout , lorsque, ts le chapitre suivant ( 1), j'aurai traité des anomalies d’in- Sertion des vaisseaux et des nerfs ; anomaliesavec lesquelles incident constamment des déviations, au moins par- elles, de Ia position normale , et dont l’histoire formera bcomplément des faits et des remarques que je viens de _Lci se termine enfin la longue série des anomaliés rela- Yes à la position et à la direction des organes. | à va que ces anomalies, presque infiniment nom- euses, composent un groupe véritablement immense , dont l'examen pourrait fournir la matière de plusieurs vo- mes, Obligé de resserrer dans les étroites limites d’un = Witre , le tableau des caractères et des conditions essen- de chaque genre de déplacemens , j'ai cherché à n’o- 2Eltre Cependant aucun fait, aucune observation, aucune séquence véritablement dignes d'intérêt. Quelques con- Wérations dans lesquelles se résumeéront , et pour ainsi dire BénéPaliseront toutes les PORREUMES spéciales que j’ai “alées sur ces anomalies , sont mdintenant nécessaires ur en terminer l’histoire. É () Voy Léstihanle 6 7 YOoYez le paragraphe IIE, pi 440 et suivantes. La PART, IL. LIV, IV, CHAP. Le SECTION II. REMARQUES GÉNÉRALES SUR LES ANOMALIES PAR CHANGEMENT DE POSITION. On vient de voir que tous les organes, quelle au soit Jeux position normale , quelque intimes que soient les conne qui les unissent aux parties voisines, sont sujets à des placemens. Il n’est même aucun organe qui ne puisse *” ge déplacer dans plusieur rs directions, et presque aucur qui ne présente plusieurs genres très-différens de déplacement En général } les épée emens d'un organe sont d'autant plus fins” qu'il est, dans l'état normal, fixé par des adhérences moïns intimes dans la position qu’il doit occu” per , et que , dans l'ordre régulier des développemes? ÿ subit successivement des changemens plus nombreux © plus marqués dans sa situation. Les organes qui se dépla. cent le plus fré aussi ceux qui présentent des dévialions plus de la position normale. 7 On peut rapporter tous les genres de e déplac cemien£ qe peuvent présenter les organes soit intérieurs , soit eslé” PER à cinq groupes pri nepenx , tous très-distincts» _ qu’on les HR sous un point ae vue général, mais A quelques-uns se lient de la manière la E intime, €? peuvent être séparés , lorsqu'on les étudie dans les CAS PA ticuliers qu ‘ils comprennent. =. # Les anomalies qui résullent d’un simple. changement 0° direction, composent le premier groupe. La plupart ? “ en pliquent par des arrêts de développement, et résultent €? effet seulement de la persistance d’une disposition dans l'état normal ne devait exister que “transitoir eme" =. DL REMARQUES GÉNÉRALES SUR LES DÉPLACEMENS. 19 ‘8 adhérences pathologiques , les déplacemens des orga- AODOins, et diverses causes particulières peuvent aussi €xp{; $ 3 ; ES *p iquer un certain nombre de cas. : 1 » . À, i #54 , LS ” DHL € second groupe comprend les anomalies par change- TRE partiel de position. Lié de la manière la plus intime à ; . : *: F. se? #4 y e LT ar | 10 le premier groupe , les mêmes considérations lui sont Mplicables, ENS UE ER Dans tous les cas qui ne se -rapportent pas aux deux - Sroupes précédens, il y a déplacement total d un où de a ; L ë %. G 4 % À 45 is dti ss: | 3 Usieurs organes. Mais parmi les anomalies très-nombreu- pes Qui offrent ce caractère, on observe des différences tès-remarquables, et de là leur distinction en trois groupes. Tantôt le changement total de position n'est accompagné ; £ $ ; … li Ê : Rs. : : j Aucune circonstance parliculière, Dans les cas les plus Simples, un seul organe se trouve. déplacé , et les parties Qui l’avoisinent n’on subi aucune Modification appréciable. ans d’autres, plus remarquables , il y a déplacement si- Müliané de plusieurs organes , et il semble que l’un d'eux, abandonnant le premier sa position normale, ait entraîné L tefoulé les autres, ou bien encore se soit glissé au mi- 1eu d’ g ON né f 2. 5 ns LE nt €ux, Ces premières données de l'observation son ‘a effet quelquefois confirmées par l'examen attentif de loutes les conditions de l’anomalie; mais le plus souvent, un Slmple arrêt dans l’évolution des organes. déplacés four LL une explication beaucoup plus simple. Enfin de vérita- ble. Sexcès de développement peuvent aussi rendre compte ” Certains cas. "6 place dans un quatrième groupe quelques cas beau- : ‘Up plus remarquables dans lesquels il ya, non plus AHDIS déplacement, mais transposition. Ce caractère sup- 9€ un changement dans la position. de deux organes au Moins : dont chacun cède à l’autre la position qui lui ap- “tient normalement. On verra plus tard que l'explication Le mt ES 420 PARTS IE LIV. IV. CHAP. de la transposition générale des viscères n’est point entiè rement au-dessus des connaissances scientifiques de noire époque : et cependant les causes, sans doute beaucoup plus simples, des transpositions partielles nous ont presque C2 lètement échappé jusqu’à ce jour. $ Enfin le TRE dl dcindét groupe se compos déplacemens herniaires , c’est-à-dire des cas dans lesquels 0 ou plusieurs organes, ordinairement contenus dans lu des cavités du Corps, ont abandonné cette cavité , Soit pour passer dans une autre, soit pour se porter à l'extérieur. e des Les déplacemens herniaires, quelle que” soit l'analogté qui. existe entre tous les cas de ce groupe , sont loin de F°° connaître tous la même cause. Les uns , que j'appellerai déplacemens primitifs s résultent de la persistance des conditions embryonnaires ou foœtales * telles sont par exemple l’éventration et aussi, mais 2°? toujours, l’exomphale. “200 “Dans ces cas très-rémarquables, si les organes n’0000 pent pas leur position ordinaire, ce n’est pas qu'il f'aien quittée; mais C’est au Contraire, qu’arrétés dans leur 610" lation , ils n’y sont jamais parvenus. [Ms ne se sont pois! déplacés à proprement dire , mais seulement ils ne sé 8 point placés où ils devaient l’être normalement. D’autres cas, que lon peut réunir sous le nom de dépla” ceinens consécutifs , résultent au contraire de la sortit 3% organes hors de leur cavité normale , soit à travers un 00° vérture normale plus où moins dilatée, soit à travers 0° ouverture appartenant seulement dans l’état régulier ‘ l'embryon ou au fœtus, mais conservée au-delx du 7° ordinaire de son éxistence. Les déplacemens de ce gent? surtout lorsqu'ils ne résultent pas d’un excès de développe” ment, sont de véritables hernies , qui même, considérées RESTE y * 4 ÿ k . es Dé x Co ë k à d'une eur ï Manière générale, ne différent que. par l’époque de Production tel ÈS De ‘lement aux diverses époques de la vie de l’homnmie. | 0 fait très-remarquable , c'est que le même genre de Placement peut être le produit de ces deux ordres de CA is. Telle est par exemple l'exomphale ou hernie ME | | eutig, PSÉniale > Qui tantôt est primutive , et tantôt consé- n ans le Premier cas, les viscères sont ee de _ abdominale, parce, qu’ils n’y sont nas entrés ; -,S le second, la même anomalie est produite, parce lu tPrès tre entrés dans la cavité, ils cn, sont sortis de QUETE et ont repris leur position première. Si lon Jute que la hernie ombilicale peut se produire aussi » Mme tout le monde Le'sait, après la naissance, et même Û # des sujets adultes , on voit que le même déplacement | dans certains cas primitif et par conséquent congénial; RS d'autres, encore congénial, mais consécutif dans “tres enfin , non congénial. À À È “Pprochement nou es 15 conduit à une autre remarque. En ef Placemens hérniaires consécutifs, et je puis encore DRE Vs ; Ke = Z | : | lei l’exomphale comme exemple, peuvent dépendre mi pates parfaitement analogues à celles qui produisent RASE pa % pe des après la naissance ; en d’autres termes, ils LPIvent être accidentels comme celles-ci. Par cette re- ? are * sé Ne ? Que je pourrai étendre à un grand rombre d'au-, Na -°Malies, tombe cette distinction établie avec tant de | FE Ses ÉTE PS AGE 1 ve 5 une foule d'ouvrages, entre les vices de confor- ï l0n ÿ= cs Tee RE nil st : à Al dr COngéniaux où pr imilifs et les vices acquis où acci anne ls causes des anomalies, et que l’on aurait dû / LS nus long-temps du langage médical. Re D pas "Ont de voir que les déplacemens primitifs et les dé- HR TEEMens Consécutifs du cœur, quoique dépendant de NEMARQUES GÉNÉRALES SUR LES DÉPLACEMENS, 491. de celles qu’on voit se former acciden- $ L] à LE “ . r » 7 a * 4 LL : 2e …— È “UE uisée dans les théories des anciennes Î cou. * 'SUnclion puisée dans les d s | 422 7 PARTS II. LIV. IV. CHAP, Le causes toujours trés-différentes , et quelquefois même di- rectement inverses, peuvent offrir entre eux une grande analogie et même uné réssemblance absolue. Il y à plus €0° core : l’intéfvalle déjà si étroit qui les sépare , se trouvê dE. quelque sorte comblé par quelques cas très-importans qe participent des conditions des uns et des autres sous , rapport de leurs causes elles-mêmes, et que je désigner” sous le nom de déplacemens mixtes. Qüelques observation” rapportées plus haut, nous offrent des exemples remar. quables de ce genre d'anomalies. Tels sont certains. 00° d’éventration dans lesquels les viscères digestifs se fon vaient reportés af fixés au-devant de la poitrine ou mêm dans la région céphalique : disposition qu'un arrêt de #7 veloppement n’explique qu’en partie. Tels sont aussi P _sieurs cas de déplacement, soit cervical, soit thoracid? du cœur, dont il est seulement possible de se rend compte , en sdmettant que cet organe : primitivement phao rès de la tête chez l’embryon, n’a point parcouru tout ses périodes d'évolution , en même temps que des ca quelconques l'ont fait dévier de la ligne qu’il suit ordinairé ment dans cette même évolution. ee Ces causes , admissibles dans presque tous les ca PE genre , et dont l'arrêt de développement peut être ton : déré comme un premier effet , sont ordinairement des 2 nt hérences. pathologiques , et elles impriment véritable" aux anomalies qu’elles produisent, un double cara0? 4 celui de déplacemens à quelques égards primitifs à PA de l’évolution imparfaite qu'a subi l'organe déplacé” quelqües égards , accidentels, à cause’ de l’action pécan exercée Sur lui, et de son transport dans ‘une région : n'existe normalement à aucune époque de la vie. de © ul nduisen! Les remarques que je viens de présenter, me 60 E $ 5 4 œ ee F ) E VE Pete se D RS > RE 4 É er GS RE ‘ x ÉPLACEMENS. 453 REMARQUES GÉNÉRALES SUR LES D à relever une gravé erreur anatomique que lon trouve re- Produite dans la plupart des ouvrages modernes. On ne dänque. Presque jamais, lorsqu'on décrit un déplacement Cniaire avec fissure, d'établir que le viscère-on les vis. cères déplacés ent fait hernie à. cause de la faiblesse ou de Otmation incomplète des parois de leur cavité; en Autres termes , de regarder le déplacement comme l’ef- et de la fissure. Cette explication est-vraie, à l’égard de Telques cas de déplacement herniaire congéhial; mais elle | ù cst Complètement fansse à l'égard du plus grand nombre d'entre eux, ct en particulier à l'égard de ceux qui offrent , conditions les plus remarquables. On a vu que le. plus Souvent les organes sont hors de leur cavité, non parce . W'ils en sont sortis, mais parce qu’ils n’y sont jamais en- Ms. L'ouverture anomale des parois ne saurait donc être | à Cause du déplacement; et Lout au contraire , si l’on, voit ces deux anomalies coïncider si constamment Pune avec |: : “Aütre, c’ast parce que les organes, en conservant leur si= LE füatiôn primitive hors de la cavité, ont empêché la forma- uon Complète et la réunion des parois (1) : Un à M $ auteurs avaient pris, comme on le voit, là cause Qour l'efter. et l'effet pour la cause : erreur qui a sa Ce, comme plusieurs des assertions fausses que j’ai déjà 4%, dans cette opinion fort propre à simplifier là ; ais fort inexacte, qu'il suffit, pour faire l’histoire di * lérnies congéniales, de leur appliquer , sans les étu- | ler en bles mêmes , la théôrie des hernies accidentelles | Produites après la naissance. Ë < EC > à 2e : À opt Comme cémplément de € remarques, Pitoite def bn pimey Par division de parties ordinairement RNA | X + de:ce livre. | PART, II, LIV, JV. CHAP. IT. + MAUVE VV LRU © CHAPITRE HN. DES ANOMALIES PAR CHANGEMENT DE CONNEXION: pEt à ‘ er. Se Teen . d'arti- Remarques générales; divisions et distinctions. — Anomalies d'a _culation. — Anomalies d'insertion. — Implantations anomales dents et des poils. — Attaches anomales des muscles et des list anens. — Embränchemens anomaux des vaisseaux Jymphatiques— Fréquence relative des anomalies d'insertion des systèmes nb et'artériel.— Embranchemens anomaux des veines, des artères À spécialement des sous-clavières, des carotides et des vertébrale 7 Embranchemens anomaux des nerfs, des conduits excréteurs © glandes , etc. — Embouchures anomales de divers vaisseaux de cœur.—Embouchures anomales du vagin , de l'intestin, des uretère? de lurètre, etc. — Existence anomale d’un cloaque: -Toures les fois que deux ou plusieurs organes se troufe? _-en relation directe de position, c’est-à-dire en contacts ni existe entre eux ce que l’on nomme assez impropremel rapport anatomique. Si, en outre, ils se trouvent liés , 2 entre eux, soit médiatement, soit immédiatement, il Ÿ ? entre eux, non plus simple rapport, mais conneæion. Mn! es relations de position quiexistent entre deux replis CP” tigus du canal intestinal , entre un muscle et les vaisseaux 04 les nerfs qui passent au dessus où au dessous de lui, enlro une artère et ses veines satellites, sont seulement des ra?” ports. Au contraire, les relations que présente un 05 ave les autres 6s qui l'entourent, avec les muscles et les ligamen® auxquels il donne attache, celles qui existent entre Le branche nerveuse ou vasculaire et les rameaux qu’elle Le nit ou bien le tronc sur lequel elle-s’insère, sont de "77 tables connexions. Su. | Les anatomistes qui trop souvent négligent de détermi la valeur des termes qu’ils emploient, ont fréquemmer ner Î : ANOMALIES DE CONNEXION, 495 % Confondu la connexion avec l'insertion qui n’est qu’un mode Particulier de connexion, et ils ont ainsi $ restreint dans étroites limités le sens de ce dernier mot. D’autres, au “ntraire, n’établissant aucune différence entre la connexion rt, ont donné une immense extension à un terme aleur peut être cependant déterminée exactement seules données étymologiques. Persuadé que la pré- ans les mots est loin d’être étrangère à la précision et le Tappo Ont la y Par ses Cision d “bus de langage, et à rester fidèle aux définitions trèss Slples , et par cela même très-naturelles , que je viens de Poser, ; : * Le En distinguant le simple rapport de la connexion , J'ai dis- ingué aussi les anomalies qui consistent dans de simples thangemens de rapports, des véritables anomalies de con- sxion. Les premières rentrent toutes dans l’ordre précédent. Ù s pre | nu effet, tout Changement de rapports n’est que 1 effet , le Sultat d’un Changement de position, et ne peut être dis- | ‘ingué de celui-ci; ou plutôt, dire que deux organes ne se ouvens plus entre eux dans les rapports ordinaires, c’est Yéritable : ‘ Moins à subi.un déplacement. Se 1 %S anomalies de connexion sont Loujours aussi accom- Pagnées d’un changement, au moins partiel, dans la posi- ‘on dun ou de plusieurs organes; car, pour qu’il s’établisse des Connexions anomales entre deux parles quelconques, il faut de Loute nécessité, ou bien qu’elles soient venues à la à Contre l’une de l’autre , ou bien que l’une, conservant sa Posi ion ordinaire, l’autre se soit portée vers elle , et ait ainsi Subi un déplacement au moins partiel, Il suit de Ià qu’il Ste Une analogie très-marquée, Mais non complète, entre ts “Momalies de position et les anomalies de connexion ; ef ; Pourquoi, plaçant celles-ci immédiatement après le ex ans les choses , je chercherai à éviter également ces deux = ) ÿ Ment exprimer, en d’autres termes , que l’un d'eux 426 PART, I, LIV, IV, CHAP, I premier ordre , mais dans un ordre distinct, je les rap- proche säns toutefois les réunir. En effet, quelque réelle que soit cette analogie, les anomalies de connexion Pré” sentent des caractères qui leur sont exclusivement propre Il est surtout à remarquer qu’elles ont toujours une EXT fnce spéciale et distincte de celle du déplacement qui les accompagne , et qu’il n’est aucun des cas qui se rapportent à ce deuxième ordre, dans lequel la déviation de connexio! ne puisse être isolée, séparée par la pensée de la déviation de position : l’ane et l’autre coïncident nécessairement? mais ne se confondent pas. Ges remarques générales laissent peut-être ce point 127 portant dans une obscurité que deux exemples , présentés comparativement, sufhiront pour dissiper d’une manière complète. Si je cite l'artère sous-clavière passant au devanñl du scalène antérieur, j'indique à la fois et un déplacemen! et une anomalie de rapport , qui, essentiellement, ne son qu’une seule et même déviation, considérée sous def” points de vue différens. Au contraire, si je cite l’embranr chement anomal de l'artère rénale sur F ilaque primitivé” j'indique à la fois deux anomalies différentes > SAVOIr , esplr citement , une anomalie d'insertion , et implicitement , W° anomalie de position : la première, il est vrai, ne sata exister sans la seconde , mais elle n’en est pis moins pa” faitement distincte ; et ce qui le prouve, c’est qu’on p£? parfaitement concevoir l'existence de la seconde. san$ première. - Dans Île premier des cas que je viens de prendre P90 exemple , et il en ést de même de tous ceux du mém® ordre, il y a donc déplacement ou changement de ep ports; dans le second , il y a au contraire déplacement 4 changement de connexion. ee ds Les anomalies qui présentent ce dernier caractère » ©! ‘40 | Rs tà ANOMALIES DE CONNEXION. 2 telles sont toutes celles que je place dans le deuxième ordre ‘8 anomalies de disposition, doivent aussi être comparées 3x anomalies-qui résultent de la continuité de parties or- alrement séparées: anomalies qui composent de troi- Slème ordre, et-feront le sujet du chapitre: suivant. Il est fa- “llerde montrer qu’elles se lient aussi avec celles-ci par des Apports intimes. En effet, dans les unes comme dans les Autres, nous voyons un ou plusieurs organes , abandonnant Ur Position , et par suite ne présentant plus lenrs rapports Otdinaires , arriver au contact, et se réunir d’une manière Msolite : mais tantôtc’est la réunion elle-même, et tantôt Seulement le lieu où s’effectuecette réunion., qui constitue déviation. Dans-le premier cas , il y a anomalie par con- lnuité; dans le second , anomalie de connexion. En d’au- les termes, l’anomalie par continuité résulte de la réunion de deux organes ordinairement distincts, séparés, libres : il ÿ à au contraire simple anomalie de connexion, lorsqu’un . W&ane; oxdinairement adhérent à une partie, soit de même Mature que lui-même, soit-de nature différente , vient à s’a- Ur, soit à Ja même partie, mais dans un autre point , soit à une autre: partie. Se: . Il résulte de cette comparaison entre les trois premiers Soupes généraux de la troisième classe , que les anomalies ° Connexion se placent de la manière la plus naturelle Cütre les déplacemens et les anomalies par continuité, On Volt. aussi que l’ordre dans lequel se succédera leur histoire, Elexacte ment celui de leurs degrés divers de gravité , Qutes choses égales d’ailleurs , et abstraction faite des com- PiCations. très-nombreuses et très- varices qui peuvent se Présenter { 1) RE Lee (Les anomalies par continuité de parties ordinairement disjointes, que les anomalies par disjonction de parties ordinairement AUssi bien : Conti 5 EVA 14,4 int d AR l Nues, peuvent être considérées sous un point de vue général , ete de — $ me Pi ä De 428 PART, II. LIV. IV. CHAP. IL : Rénfermé dans les limites que je viens de tracer, le se- cond ordre des anomalies de disposition est encore extré- Mmement étendu et varié. Néanmoins toutes les déviations qu'il comprend peuvent être rapportées à deux groupes très-naturels , correspondant aux deux modes principaux de connexion que peuvent présenter les organes, savoll, la connexion. par simple contiguité, et la connexion 4 continuité véritable. L'une peut recevoir d’une manière Be nérale le nom d’articulation , l’autre le nom d'insertion: Nous distinguerons donc dans ce second. ordre deux groupes principaux , les anomalies d’articulation et les 407 malies d'insertion , les unes plus rapprochées de l’ordre pré- cédent, les autres , au contraire , offrant une analogie plus marquée avee le troisième ordre. Les anomalies d’articuli: tion doivent donc précéder dans notre étude les anomalit d'insertion , d’ailleurs beaucoup plus nombreuses , et peau” coup plus dignes d'intérêt par les phénomènes physiologi- ques ires-remarquables auxquels elles donnent lien dans grand nombre de cas. SECTION I. DES ANOMALIES D'ARTICULATION. On peut Concevoir autant de sortes d’articulations an07 males 1. l’on connaît dans l’ordre régulier de modes dil- férens d'articulation. Des subdivisions très - multipliées PIE êlre ainsi facilement établies dans cette pre inière SeCHon, et même elles sembleraient généralement 7 conformes à l’ordre naturel, qu'a priori, on n’nésiteraill pas à les admettre, L'étude attentive des faits conduit, at comme deux groupes d'anomaties de connexion, que leurs condition trés-tranchées et ('és-remarqualles élèvent au rang d'ordres. “+ abilite ARTIGULATIONS ANOMALES, 429 > À un tout autre résultat; car elle démontre que es Subdivisions ne seraient presque toutes que des cadres ge lesquels aucune anomalie ne viendrait se placer, En ‘ulres termes ; la pensée peut concexoir un très-grand ombre de genres d’articulations anomales , mais la nature les Présente pas. 5 : | Séntraire c La effet, quoique des changemens d’articalation ne puis- | Sent Sonstituer que des déviations en elles-mêmes irès-peu 8, quoique aucun de ceux que l'on peut concevoir ne “eHer obstacle à l’accemplissement des fonctions néces - Süres à la vie , et. que la plupart même soient nécessaire ent sans aucune influence physiologique » il n’est r US rare que de voir un 0$ où un Car 5 connexions ordinaires, pour e &, arrêté dans sa formation ien, ? contracter de nouvelles, , ilne s’est développé qu’en Dvtie, si surtout il ect resté rudimentaire , leindre toutes les pièces qui ordinairement s apport avec lüi; mais des connexions insolites ne viendront as r emplacer les connexions normales, Quelquefois au “ORraire, une pièce, plas étendue que de coutume, ac- Ier t de noûüvelles Connexions , sans cesser de présenter ses MUculations ordinaires : mais, dans l’un.et Pautre cas, il ' Fa, si Von peut s'exprimer ainsi, diminution, augmen- fon, Mais non, à proprement parler, changement de LExion.… PR: il ne pourra L SSt ce qui a presque toujours lieu > n0n-sculement chez ‘# Shjots qui ne présentent que de légères variétés Même cher les individus dont l’organisation Save modifications et chez les Monsires “out l'étude approfondie suflirait pour dém ; Mais a subi les plus eux-mêmes ,\ € presque absolue de l'articulation des organes. à “ résultats d'observation sont d'autant plus remar- < £ bles, que l'étude de tous les autres groupes d'anoma- illage abandoïner … * e trouvent en onbrèr Pinva- { — PART. 11, LIV, IV. CHAPe If, lies en fournit de précisément inverses. En pe en revue tous les ordres précédens , notis avons vu, à bien peu d'ex- ceptions près , que toutes les déviations dont la pensée peut concevoir l'existence, se sont présentées plusieurs fois. en sera exactement de même deë anomaliés dont nos 2°” rons par la suite à nous occuper, quelque graves que soient un grand ñombre d’entre elles aussi bien par leur influent" physiologique que parleurscaractères anatomiques; etiln'es” aucune d’entre elles dont l’histoire ne puisse nous condo cette conséquence, que presque toùt ce qui iest possible; $ ® réalisé. La rareté des anomalies d’articulation est dont —. fait qui , très-remarquable par lui-même, acquiert encor” | un nouveau degré d'intérêt, et prend un caractère en de que sorte exéeptionnel , Si on le comparé aux résultats"? plus généraux de l'étude des TE organiques. .. L'histoire des articulations sséilahos se résume 9 ainsi dire tout entière dans les considérations que je. Les de présenter. Il me suflit, en effet, pour la complét®" d’ajouter Findication succincte de tte) exemples “th ticuliers. Tous sont , comme on pourra le remarquer # dignes d'intérêt en eux-mêmes, et c’est véritablement ravelé des anomalies de ce genre , qui les recommande se" à l'attention des anatomistes: On a vu quelquefois , dans les cas où les frontaux pe quaient , les pariétaux se prolonger, et les suppléer ‘ ? ; malie : que: l’on peut ramener -à une réunion insolite frontaux et des pariétaux. . | Les oswormiens ; lorsqu'ils sont très- sredil où qu trouvent dans une position différente de celle qu js 00 pent ordinairement, peuvent aussi présenter des conne insolites : ces cas, pour la plupartpeu remarquables; C9 posent un genre partieclier d'anomalies d’articulation dé ss se # ARTICULATIONS ANOMALES. * _ 431 Ont aussi présenté quelques anomalies de con- e que l’on a vu quelquefois deux côtes s’arti- me cartilage, et, ce qui est MOINS rare, six ou au lieu de sept, s’unir au sternum, Otto (1) fait Mention d'un Cas de spina bifida dans lequel il existait des “nnexions anomales entre les têtes des côtes d’un côté et Celles. de l’autre. Il est beaucoup plus commun de voir deux ! ou deux cartilages costaux superposés l'un à l’autre, MON" Joindre entre eux par leurs bords dans une étendue plus RE Moins considérable, J'ai irouvé moi-même un cas de ce | | LE j'en connais plusieurs autres. | Les Côtes Peu “Xon, Outr Cüuler au mé ME côtes, illiculée avec: l’occipital par des prolonsemens particu- + nr 2 | ts (2). : On voit que, dans presque tous ces cas (et il en est exac- éent de même dans quelques autres que je pourrais citer Qur suite ) il y a moins changement réel de conüéxions ; d'accroissement dans le nombre des points d’articulation. “Yerse à lieu dans les cas beaucoup plus nombreux, où “# Pièces osseuses où cartilagineuses, sans acquérir dé “Urelles connexions ; manquent en partie à leurs cori- RQUTS normales, Ge genre. très -peu CORAEIe de ‘dé- È és, qu'il me suflit d'indiquer ici d’une manière gé- } de: ? Peut presque toujours s’expliquer Par un défaut rep rement en d’autres termes, se ramener äux OMalies par défaut, comme les cas inverses péuvent être Portés aux anomälies par excès. | / Lo Lehrbuch! der pa. Anat,, t. 1. $ 136. sh 8 M 2, j (2) Lave, Obsefy, anat, rar, , p: 135, pl V,— SanDirorr, Mus. TE ue un ce > ADS #LT LME La } … . - p É L _ - | :\ : = L2 1 be } & Enfin Leveling et Sandifort ont vu la première cervicale # 2" L sh ? À Het / PART. If. LIV. IV. CHAP, IT SECTION I. DES ANOMALIES D'INSERTION. maliés Ces sous un point de vue général , les ano très- nombreusds qui composent dite seconde section » SÛ divisent naturellement en quatre groupes principaux; d’a les divers modes d’ nn ve que peavent présenter les 0 ji ganes. < Les uns, comme les denis, rè ongles, les poils , e forme plus ou moins allongée , et présentent deux ext?” mités , l’une libre , l’autre enfoncée soit dans des 05» soit ÉCRE des parties molles, dans la peau par exemple. Un très-grand nombre d’autres , tels que les muscle e les Mimi , Sont adhérens par leurs deux extrémités à d6 organes dont ils diffèrent par leur nature, le plus souven? à des os. | D'autres , et tels sont les troncs secondaires les br ches , les rameaux des nerfs et des vaisseaux, et quelqu” autres canaux variables par leur origine, se portent vor sont des organes analogues à eux-mêmes par leur natüre, et $ insèrent comme des branches sur leur tronc. Enfin les principaux troncs vasculaires ct. plusieurs HA naux, au lieu de s ’embrancher sur des canaux sembla à eux-mêmes , vont s’ouvrir, soit dans les cavités-de certail viscères, soit à l'extérieur da corps , et présenteñt ain! quatrième mode‘d’insertion que l’on peut désigner : sous nom d’ embouchure. | Les mots d'implantation , d'attache et d'embranch me paraissent aussi rappeler convenablement les dispos". tions essentielles des trois premiers modes d'insertion je les emploierai dans cette acception. £ Aux quatre modes d’ sas que jé viens d'indiqu®"? Paname emenÿ 4 h IIPLANTATIONS ANOMALES: . … 435 “Ortespondent te d'exposer POUr ainsi dir "lens d'établir parmi les insertions normales. sys €s impl Maux que Présentero Caures uatre groupes d'anomalies dent il est inu- quaire group je vais successivement passer en revue, nous nt quelques cas remarquables ; mais les emboü- anomales , principalement celles du rectum , du va- : KA, de l’urèthre et de quelques troncs vasculaires. ont sa tout fixé l'attention , et offrent en effet beaucoup plus d'intépet à Cause des phénomènes physiologiques et patho- MSiques auxquels elles donnent lieu. RE $ I. Des implantations anomales. _ : - Les dents, les poils et tous les org deues par [eur hode d'insertion (1); ne présentent presque Rmais de changement dans leur position ou leurdirection, Sans Plantation. D’an autre côté , On à vu que toute anomalie $ Connexion entraîne un déplarement au moins “partiel. »> Celle double coïncidence , il semblerait résulter qu’un And nombre ‘de déviations des dents , des poils, des ongles, cs Cornes, p ourraient être également rapportés soit au pre- Mer, Soit au second ordre; en d’autres termes , que l’on Sürait établir aucune ligne de démarcation entre les omalios de position et les anomalies d'insertion , et que $ Soupes que j'ai adoptés et que je crois Pouvoir présenter me des divisions naturelles ; ne reposent en réalité que N cr - (1) Ce mode d'insertion , très-différent de l’attache , de l'embran- $ Ment €t-de l'embouchure , forme, sous beaucoup de points de vue, Passage dé l'articulation à l'insertion proprement dite. “let des. car uditions qui L e Il participe n —. ù actères de l'une et de l’autre, et présente en outre des ne s’observent dans'aucun autre mode de connexion, 25 qu'il y ait en même temps anomalie dans leur im- ici les caractères: £ar leur définition se trouve 6 tracée à l'avance par les distinctions que je antations , les attaches, les embranchemens anc- anes qui leur sont ana 43% PARTS IN. LIV. IV. CHAP, I. sur des distinctions purement arbitraires. Il n’en est point du tout ainsi, Une dent ou une partie épidermique peut présen” _terdeux genres d'anomalies qu’ilimporte béaucoup de ne paÿ confondre : elle peut s'implanter au même point que dans. l'état normal, en présentant une direction anomale; 04 bien s’implanter dans une région différente de celle où elle s'implante ordinairement , ce qui peut avoir lieu sans auCUË changement de direction, Dans les cas du premier genre? la connexion normale est conservée : il ya seulement chan | gement de direction , c’est-à-dire, déplacement partiel: auss! le renversement et l'obliquité des dents, le trichiasis © plusieurs déviations analogues ont-ils été rapportés A premier ordre. Au contraire, dans tous les cas du sec02 genre, il y a essentiellement anomalie de connexion, d'in mäcl gi où il n’en existe pas ordinairement : mais il est à remarqu® que, dans ces cas et dans plusieurs autres, aucun organ? nest transporié d’un lieu dans un autre ; ‘aucun n'427 donne sa position et sa connexion normales pour aller sin planter dans une autre région. L’anomalie résulte au C0 traire essentiellement du développement de quelques partie surnuméraires , s'opérant sur un point plus ou moins À gné-de--celui Qu’occupent les parties normales anal080 Aussi Tenverrai-je au livre suivant l’histoire des cas AU | viens de rappeler, el qui en effet appartiennent évider” ment au groupe des anomalies par excès. On connaît d’ailleurs quelques cas d’implantatio male sans aucun changement dans le nombre des 7 ties. Telle est principalement la transposition des dents’ na an07 IMPLANT À TIONS ANOMALES DES DENTS, 435. oMalie rare et des plus remarquables. On a: vu quelque Is une Canine implantée . entre les deux incisives après “Squelles elle devait être placée, et, ce qui est plus rare eitore, une première molaire insérée entre la deuxième ISIve ét la canine (1). : pa #à ie =; FR développement hors de rang résulte souvent lui-même. 8 en Implantation sonasle sans aucun changement pee l °Mbre des parties. C'est ce qui a lieu par ee 406 'que les mâchoires sont étroites, etrque les artades “taires n’offrent pas un emplacement suffisant pour le 'eloppement de toutes les dents. Iest à ‘remarquer que “ice de conformation réalise chez l’homme les conditions ,'ales d’an assez grand nombre d'animaux chez lesquels plantation de quelques dents hors de rang dépend de Uême, quoique normale , du peu d’étendue des os qui sup- lient les dents, principalement des intermaxillaires. On doit encore placer parmi les véritables anomalies ."ertion, sans augmentation dans le nombre des parties, “Mplantation des deats dans les gencives seulement, et | . jusque dans tes os : les racines’ des dents manquent 08 plus ou moins complètement (2). On à trouvé même . * Quelques cas les dents non implantées dans les gen- “is, Mais enveloppées d’une simple membrane , et à peine “hérentes mais ces derniers Cas n’ont guère été observés que Chez des veaax et des brebis, remarquables d’ailleurs Par Je développement très-imparfait de leurs mâchoires ou x LIT remarquable d'une canine ét d’une molaire à da » ervée par M. Mier. Voyez Observation sur un cas très-rare .de © Position des dents, dans le Bull, de la soc, de méd., 1817, no VIH. # Une note ajoutée à cette observation, M. Miel indique deux > Cas assez analogues. e HE (3) )Voyez Huxrer » Nat. history of the human teeth, p:8, Lond. 1778, 436 PART. II. LIV. IV. CHAP. I G par-d'autres monstruosités ou vices de conformation de la bouche (1), F : On sait que, chez-un grand nombre de poissons, les HE sont, dans l’état normal, non pas implantéesdans des alréoles .Osseux, mais seulement adhérentes aux parties molles. L'in- sertion insolite des dents dans les gencives ou les tégumen* seulement, lorsqu'on l’observe chez les animaux supérieurs et chez l’hommé lui-même, réalise done chez eux les me racièrés réguliers d’un grand nombre de vertébrés dé degrés inférieurs. ‘ | sn Je dois aussi faire observer que ce fait anomal , outre ee conditions organiques qui le rendent remarquable paf lui même, peut fournir aux zootomisles d’utiles élémens pou” Ja solution de quelques questions importantes d’anaton" philoscphique. Ainsi il confirme complètement les idée ipgéhieuses de M, de Blainville et de quelques autres analo mistes francais et allemands sur les rapports généraux organes de la. mastication, et surtout celle conséquente" que la dent, véritablement comparable à un poil, est A dépendance du système tégumentaire , Etnon, comme?" mettaient tous Îles anciens anaiomistes , dù système ose K IT. Des attaches anomales. Les attaches des muscles présenient, comme Îles Ie tions de lous les autres organes, des variétés asseZ nom” breuses, mais dont la plupart sont si peu remargu? F qu’elles méritent à peine le nom d’anomalies. Ainsi a. tion d’un tendon, d’une aponévrose, d’un ligament , à D quemment lieu sur une surface un peu plus où un _P° Soie al sn D tous Le5 moins étendue qu’on ne l’observe ordinairement : 1005 © , uille (x) ScnzaErrer, dans le Schweiz. naturwissenseh. Anceige"r J 1839, DO La Oxro, Lehrbuch der paik. Anat,,t: I, $ 9: ATTACHES ANOMALES DES MUSCLES. 459 “Malomistes Ont vu par exemple l’attache du muscle stérno: | Msloïdien n'occuper qu’un très-petit espace ‘sür Ja clavi- | cul, CE dans d’autres cas, s'étendre au contraire à ‘une | Sände partie de la face supérieure de cet'os. is >: { la à —ERCOntre aussi très-communtémént des at dans | Che des-Muscles qui, divisés en plusieurs languettes | Stations, s’insèrent sur les côtes ou les vertèbres, Em : Jon "0mbre de leurs digitations , , 4 $ au nombre des pièces qui leur bete y » Peut étre augmenté ou diminué d üné, de eux, de Set même davantage. Ces y “imunes que les traités les plus Criptive en font eux-mêmes mention pour ün° grand” “Mmbre de muscles, par exemple’, pour les muscles: 6bli2 es de l'abdomen » pour les dentelés ; CE surtout pour ceux occupent les goutlières vertébralss. Aü reste, il'est fac e 8 Voir que toutes ces légères anomalies résultentses- “tiellement de’ différences dan$ le nombre dés digitations, | en “onséquent ne doivent être ici que mentionnées. Je \ L “Marquer toutefois que leur extrême fréquence ; aussi . Œe Jour. peu d’importancé anHomique et physiolo= TR, se rattachent, comme faits particuliers ,‘au Principe Sénér, Que j'ai posé à l'égard de toutes les variations hÔP: LS anomales des partiés homologues entre éll NS Ch Série (ie Ds Les te äriations $ont même St. és | ét û SULISHp Émoins commun ‘de voir dés muscles” qui ordinais Sd Pis éni qu'aûx apophyses tratéverses ‘où kg” PS des : vertèbres , PE free CU OÙ PRES Ts à une où plusieurs côles. si A st par a Sujet € grand psoas qui ; dans le sais ot nôtbre des ‘€ termine supérieurement à la partie latérale du ( ù Voyez le chap, ITT de la première partie; psb8 et suivantes, élémentaires d'anatomie | EN nn eg bp mt : quelques autres variétés moins remarquables, insérés? paries latérales des. mâchoires , au lieu de l'être ao" 438 PART. HE LIV. IVe CHAPs ile corps: de la dernière vertèbre dorsale , mais qui; dans ÿ} ÊÈE & ; è ’ s d'autres, .s'atiache aussi à l'extrémité postérieure de la dernière côte. Cette variété et.les cas analogues qui peuvent se présenter à l’observation , Sont dignes de quelque intérêt, comme confirmation des idées d’un grand nombre de 2007 tomistes qui regardent les côtes comme de simples app?" . dices des vertèbres, ou même comme des élémens verié” braux modifiés et considérablement agrandis. Enfin je puis citer encore comme des anomalies peu rares, quoique...elles se présentent moins fréquemmt” que, les, précédentes : l’attache du scalène postérieuf sur la première côte seulement ; celle de l’omoplat-hyoïdie® se bord postérieur de la clavicule, avec lequel il n'est ® é nairement. uni que par du tissu cellulaire; celle de l'ex" mité inférieure du même masele à l'apophyse coracoïde 0" au ligament qui couvre l’échancrure du bord supérieur d l’émoplate ; et quelques autres cas plus on moins analogué* L'extrémité supérieure de Fomoplat-hyoïdien présent? aussi, «mais plus rarement que l’inférieure , des anomô 4 d'insertion. On a trouvé ce muscle attaché, non à l'hÿ0i®?” mais à la deuxième cervicale. On a vu aussi le stylo- hyoidi®?” dont les connexions sont en général plus.constantes , 29° rent, par son extrémité externe , au ptérygoïdien inter” : non fixé sur l’apophyse styloïde; et le digastrique, He, ton G). Enfin, dans une ofservation intéressante Me Petit (2), et dont le sujet était un enfant nouveau-n6» P° tout à.la fois de pouce et de radius, le biceps brachials’ a” tait au-dessus de la partie moyenne de l’humérus : 4 st 1 Fee: x Li dé (1) PLATNER, De musculo digastrico maxill, inferioris, P- 4 Lip” 1737. — OrTro, Lehrbuch der path. Anaë.. 1.1, 197. ‘ (3) Mém. de l'acad. des se:pour 1733, p. 17. f | fi ATTACHES ANOMALES DES LIGAMENS, 459 * 7 Voit que’ dans plusieurs des cas que je viens de rap- Porter, lanomalie anatomique modifie d’une manière re- “arquable ou même change entièrement la fonction des Muscles Œui en sont affectés : mais ces cas, et tous ceux qui Peuvent en êffe rapprochés sous ce. rapport ,.ne se sont Présentés que très-rarement, et presque toujours Chez des “ujets d’ailleurs plus ou moins imparfaitement-conformés. “Contraire , toutes les variétés que j'ai signalées comme \ é-Cômrannes ; non-seulement n’altèrent jamais. profondé- | . ‘0 la fonction, mais même. n’exercent sur elle aucune À fluence appréciable. : 4 3e à H Lompol aux .. Vn autre fait qui résulte aussi de la comparaison: des lYers cas précédemment cités, c’ést que les muscles pré, … Mntent également des varictés d'insertion à l’une-et à l’au- ÿ Le de leurs extrémités, Leür attache externé en particulier. 4 est pas plus exempte de modifications anomales quedeur “kémité interne, Ce fait, examiné dans l'esprit dé: la Gorie du développement excentrique ; et rapproché des | "Séquences que l’on peut déduire de l'étude des anomaÿ lies ‘insertion des vaisseaux et des canaux, n'est pas sans “que importance pour la recherche: et la détermination de ‘êrdre que suit, dans son développement, le ‘système 4 Quant aux ligamens qui, sous le rapport de leur mode Lirgertion ; se placent naturellement à la suite des muscles, h ürs Aiomalies méritent à peine une simple an a fs EXCepte les individus monstrueux où présentant du Moins des vices très-notables de conformation , l'étendue Peu plus on un.péu moins grande des surfacés d’inser- SR est à peu près le séul genre-de variétés d'attache 5% 16 à ignalor :à leur égard. Le système ligamenteux est Re plus: constane dans ses connexions que: le: systère } un 440 | PARTS II LIV, IV. CHAP, EL müsCulaire, qui lui-même n’est sujet qu'à uh petit nombre de variétés, si on le compare aux systèmes vasculaires el nerveux etaux viscères. vas | S Cétte différence très - marquée entre ces différens 7 stèmes organiques , sous le rapport de la fréfhence de Jeurs anomalies d'insertion , est d'autant plus digne dt qu'elle correspond -exactement à la différence qui EX cnire ces mêmes systèmes , sous le rapport de l'important physiologique de leurs changemens de connesion, Ainsi UP vaisseau ou un nerf, quel que soit le tronc ou la branche sur lequel il s’insère , peut également remplir toutes Se fonctions. Au contraire, un muscle ou un ligament be changeant d'attache, change nécessairement de. fonch0l” | Or, comme nous allons le voir, rien de plus variable que "4 la disposition des premiers , tandis que ces derniers organe” à \ si l’on excepte le petit nombre de modifications qui pouver à avoir lieu sans exercer aucune influence physiologiqé®" conservent presque constamment leurs attaches. On p doncétablir d’unemanière générale ce fait très-remarquibl® que les anomalies d'insertion d’un système sont g'aul” moins fréquentes: que Ja conservation de ses insert” normales importe davantage à l’accomplissement dè * fonctions, . SIT. Dec embranchemens anomaux. Deux théories, non pas seulement différentes, m4 é: reclement, inverses , ont été successivement établies ** l'ordre de formation et de développément des organes » dé en particulier, des vaisseaux, et des nérfs, et Loules co comptent aüjourd’hui parmi les anatomistes des: partis? L) “ . x £ ème presque également nombreux. De À aussi deus Syst k a PA , = . +r CU de nomenclature, qui, comme les théories qui leur 4 f , —. oTâ donné naissance ; ne présentent pas seulement de 8 sn ENBRANCHEMENS ANOMAUX. 44a, , Mais. sont diamétralement opposées. Je dois °Aner jei en peu de mots une idée générale et de ces deux _éories et de ces deux nomenclatures : Car, sans quel- ques Considérations préliminaires à leur su} } s à dire des embranchemens anomaux resterait presque Mutelligible. L . SZ : La théorie la plus ancienne est celle de Haller et de tous es anatomistes . du dix-huitième siècle. Suivant elle, le Sœur, premier de tous les organes formés, et lui-même MMaieur de tous les autres , fournit les pfincipaux troncs Héculaires., divisés ensuite on. branches, et celles-ci en lamcaux. De même les troncs nerveux ont leur origine dans laxe cérébro-spinal : de.ces troncs naissent les branches, des branches, à leur tour, les rameaux, En d’autres ter- différ ences Mes, tous les vaisseaux eb tous les nerfs, se divisant:de Dus.en plus ; se rendent des parties centrales ‘des systèmes lsculaire et. nerreux aux: organes périphériques , qu’ils Oivent nourrir et animer : ils procèdent du- centre à la “Conférence, et de à le nom spécial de Théorie du déve- PPemen: centrifuge, par lequel on a distingué la théorie ù aller, depuis qu’elle a cessé de régner seule dans la “Clence, NE am 4)! a théorie inverse, née des idées philosophiques dé notre Siècle, et PAYS A par notre illustre anatomiste , M.Serres, °SÙ Connue sous le nom de Théorie du développement excen- que ou. centripète. C'est sous Son inspiration que j’ai-ré- ‘es Cet. ouvrage. tout entier, et c'est elle seule. qui m'a Permis, et surtout. qui me permetlira par la suite dans un Cd oi bre de. cas, de donner des explications très- hples, d'anomalies jusqu’à présent jugges inexplicables. D'après les Principes qui découlent de .celte, théorie AOUvelle, et d’après les faits déjà très-nombreux qui en et, tout ce que “ment ln base, les. vaisseaux et les nerfs précèdent / * 442 PART, Il. LEV,. IV. CHAPs Ie : au‘ contraire , dans l’ordre des formations, le cœur €f l'axe cérébro:spinal : ils ont leur origine dans les organes périphériques , et ils aboutissent aux parties centrales. Ge Sont, par conséquent, les rameaux qui, par leur réunt0? donnent naissance aux branches ; et lés branches qui, € s’anastomosañt , composent les troncs. En d’autres termes, l’ordre de formation et de dévelop” pement de tous les vaisseaux et des nerfs représente : suivant l’ancienne théorie , le cours du sang dans les artères; suivant. la nouvelle, le cours du sang dans les veines (1) À ces deux théories inverses lune de l’autre , correspo dent deux homenclatures également opposées entre elles- L'une appelle origine des vaisseaux et ‘des nerfs ce 4 pour l’autre en est la Zerminaison’, et réciproquement: | ”.4 ï voit donc que, si les auteurs ne prennent pas,le soin es 4 diquer la théorie et le système de nomenclature qui? adoptent ; et si l’on ignore l’esprit dans lequel ils écrivent il peut dévenir impossible dans beaucoup de cäs de con” prendre leur pensée, puisque , par les mêmes mots lé faits contraires peuvent être exprimés. tr Jusqu'à présent l’ancienne nomenclature à joui du p”” vilége ordinaire de l’ancienneté : elle contin ue à être presque Seule én usage ; ‘et peut-êtré subsistera-t-elle encore 47° que l'abus en aurasété démontré aux yeux de tous. Em” ployée seulé dans les ouvrages de Häller, et de tous 3 anatomisiés antérieurs à ‘notre siècle, ét par sui” admise dans tous les traités classiques qui n’en son! presque toujours que le développement ou Panalyse, 0° enseighée dans toutes les écoles, elle paraît si solideme? établie que plusieurs auteurs, ‘adoptant la théorie 207 velle, n’ont pas osé secouer le joug de la nomenclature [l (1) El faut excepter de ces cousidérations la véine-porte. PE EMBRANCHEMENS ANOMAUX. 4% . ACiéhne, Je ne puis suivre ici cet exemple ,.et me con- *Mner à exprimer toujours ma pensée par des expressions qui impliqueraient contradiction avec elle : mais j'éviterai Aussi d'employer dans une acception nouvelle des termes ont la valeur a été fixée d’une manière très-fâcheuse sans Oute, mais définitive, par un long emploi, et qui ont été, A Peut le dire; usés dans l’ancienne nomenclature. de lisser; donc de côté le mot origine pour y substituer les Mots insertion et. embranchement, dont le sens ne saurait ner lieu à aucune équivoque. | , , est aussi, on peut le dire, par-une sorte de privilége _ Îquis à tout ce qui est anciennement établi, que la Théo- ‘le du développement centrifuge compte encore aujourd'hui nombreux partisans, même parmi les anatomistes les Uus distingués. Jamais en effet un plus grand nombre de Preuves, jamais surtout des preuves plus concluantes, n’ont “€ accumulées contre un système scientifique; mais jamais ssi, il faut le dire, un système scientifique ne s'était nté aux efforts de ceux qui voulaient le renverser, “PPUYÉ sur des noms plus illustres, et entouré de plus de Cultés..… =: ge: ns atee nos Au surplus, s’il est encore besoin de nouvelles preuves 1 faveur de la Théorie du développement excentrique ;: je Péite point à dire qu'on les trouvera dans Cet ouvrages ans elle, swafiét , presque toutes les anomalies sont. en- lrement inexplicables , et nous ne pouvons le plus souvent Voir en elles que des changemens bizarres , qu'aucun fait | énér al ne permet de concevoir, ‘qu'aucune loi ne peut “Mbrasser, et dont aucune conséquence scientifique ne saü- it étre. déduite. Par elle au contraire, elles s'expliquent, de lamènent À des lois générales , Conduisent à des résul- As dignes du plus haut intérêt; et souvent même, leurs “nditions d'existence , leur degré de fréquence et de ra- 444 PART. II. LIV, IV. CHAP. IL à reté , les circonstances qui les rendent plus ou moins dignes d'attention, peuvent être prévues & priori et pour ainsl dire tracées à l'avance 5 d’après les seules inductions que fournissent immédiatement les principes de la Théorie du développement excentrique, Plusieurs groupes d'anomalies dont nous aurons bientôt à parler, par exemple, les anomM?" lies par disjonction de parties ordinairément continues ; € plusieurs autres ordres, nous offriront surtout un gra nombre de cas très-remarquables sous ce rapport: etl'étude elle-même des embranchemens anomaux , quoique id Coup moins féconde en résultats de ce genre, n'est pis? ‘ cet égard , entièrement dénuce d'intérêt. “En effet , que doit-il arriver selon là Théorie du dévelP* pement centrifuge, si une branche nerveuse ou vasculaire non encore entièrement développée , se trouve soumise une Cause quelconque de perturbation? L’éxtrémité per phérique d’une branche en étant , d’après cette théorie 1 terminaison » C'est sur eile qu’agira nécessairement cell cause , et il arrivera que la branche frappée d'anomalie? naissant comme à l’ordinaire de son tronc , restera libre son autre extrémité , ou bien s’insérera sur un point dillé” rent de celui où elle se porte ordinairement. En d’autr®” termes , l'extrémité du nerf ou du vaisseau, la plus TP prochée de la périphérie, sera le siège de la déviation , 42° dis que l’exirémité la plus centrale aura conservé les 8027 ditions de l’ordre normal. ne D'après la Théorie du développement excentrique (1) doit évidemment observer l'inverse. Or. c’est précisée? l'inverse qui à lieu, L’extrémité périphérique d’un nerf sé d’an vaisseau es| toujours celle qui conserve les condition on nde > PE + + f s £ (x) Mon pere a déjà remarqué que cette théorie explique €b FES , partie les anomalies d'insertion des vaisseaux, Voyez Remarques au ai . Le UE ; = : ; du déplacement d'un rein » dans les Ann. des sc. nat, Janvier 1826. + | EMBRANCHEMENS ANOMAUX DES VAISSEAUX, 445 : régulières , et l'extrémité la plus centräle, improprement | “Ppelée crigine par les anciens auteurs , celle dont la dis- P ‘sllion se trouve frappée d’anomalie. : be: #4 à longue série des cas que nous allons avoir à passer en 1 M lue ; né laissera aucun doute à cet égard. Rien de moins ÿ “Onstant que l'insertion des rameaux sur leurs branches, : 1 ; 8 branches sur leurs troncs, des troncs sur les organes | “entraux (1); et tel est le nombre et la fréquence de leurs ällalions que, loin de pouvoir les indiquer-toutes dans ce ù aPilre , je pourrais à peine entreprendre un tel-travail SE. Lui éoneacrèt uirsolemé-tout entier, Il y a même, tomme tout-le monde le sait, chez l’homme et les animaux 0mestiques, un très-grand nombre de vaisseaux et de | | l Zerfs pour lesquels il n'y à pour ainsi dire point d'ordre Re 14 | ormal: c'est-à-dire qui se trouvent sujets à des variélés | S multipliées el si fréquentes ; que l’on arrive : à peine à À | “terminer, par l'examen comparatif d’un gränd nombre / f : QE DE M ë ‘4 à Rs > individus , quelle disposition se reproduit le plus ordinai= / \ : $ un an . ! e f # lement ot pourrait ainsi être considérée comme représen- } Î r - ; : ; : ù En 4 ènt le lype régulier. 7 HE Re ; Tel est par exemple le cas du système tout entier des sceaux lymphatiques. Leur insertion, aussi bien que leur Mbre et kr volume , sont si peu constans , que tous les “üteurs ont renoncé à faire connaître spécialement les di- LT 1eses parties de ce système , et qu'ils se bornent à décrire à à (ne manière générale la disposition que présente son semble dans chaque région. Ils n’ont guère fait d’excep- ss Que pour le canal thoracique et quelques.autres troncs; (1) Cette remarque, que je présente ici en comparant | les variétés males de l'organisation au type régulier, paraîtra également vraie, et. s È e s elle l'ést par de semblables raisons, si l’on compare entre elles les érentes espèces de la série animale. sons FX 270000 \ { Æ “ PART Il: LIV. IVe: CHAP» Île ençore ont-ils été ébligés presque à chaque pas de signaler de nombreuses variétés. Je citerai à cet égard les exemples les plus remarquables. ET ! ‘Ghez le plus grand nombre des sujets, le canal thoract- que s'ouvre dans la veine sous-clavière gauche ; où pis exactement , dans l’angle de réunion de-cette veine avec jugulaire interne : son insertion se fait ordinairement PF une seule branche, quelquefois aussi par deux ou plusieurs: Dans d’autres cas, le canal thoracique est de même divisé plus où moins haut en deux ou plusieurs branches; mais » au lieu que ées branches s'ouvrent isolément dans la veine » elles se réunissent , et le canal redevient simple ; dispo" | tion que Haller a comparée à celle des deux bras d'u fleuve autour d’une île, Enfin ilest des sujets chez lesqu® : ces branches, après s'être ainsi réunies, se divisent d° nouveau et s’insèrent séparément sur la veine. Les cas suivans ne paraissent pas non plus être très-raréf” L'insertion du canal thoracique, qu’elle se fasse par un® ou plusieurs branches , peut avoir lieu sur la veine jus!” laire gauche : cette variété diffère peu de l’état normal. S22 insertion sur la veine sous-clavière ou la jugulaire interne droites ou dans l'angle de réunion , est beaucoup plus Mmarquable, et semble au premier aspecé très-anomale; mais je dois faire observer que , d’après les observations 9 Mackei et dé plusieurs autres anatomistes distingués, F0 _vérture d’un tronc lymphatique dans cette portion du 5°" ième veineux est tellement fréquente , indépendammest ©° toute irrégülarité dans la disposition du canal thoraciqu® ? que l'existence de ce tronc peut être regardée comme 297” male (1) | Iles d'autant plus important de se rappeler la fréquence (x) Cest le Ductus thoracicus dexter de Meckel. EMBRANCIEMENS ANOMAUX DES VAISSEAUX. 447 É8 Variétés de disposition du canal thoracique, que, si l’on À Pas égard à cette circonstance importante, la plupart cn Ouvrages anatomiques publiés sur cette partie du sys- Uieur déduit de ses recherches des résultats très-différens “Ceux que l’on avait obtenus avant lui, et, plein de con- Ance dans l'exactitude de ses propres ‘observations , il ne nique pas d’accuser ses devanciers d’inattention et d’er- eur, | = Se | Les ironcs secondaires et les branches lymphatiques ne lésentent pas des variétés moins fréquentes que le canal .Tacique. Par exemple , les troncs des vaisseaux lympha- pics du membre supérieur gauche, ou, comme on peut _‘tppeler, les tronés sous- claviers gauches , s'ouvrent dans plus grand nombre des sujets , aussi bien que HR viers droits ; directement, dans la veine sous-clavière de Mur côté, soit séparément, soit après s'être tous réunis en a Seul ; mais il n’est pas rare non plus de voir leur insertion, Ne telle de l’un d'eux, se faire sur le canal thoracique ; et à ny à nul doute que les sous-claviers droits né puissent F'ésenter des variétés analogues , surtout lorsque le canal lactique ui-même s'ouvre à droite. Les Variétés des systèmes artériel et veineux, moins “unes que celles des systèmes lymphatiques » Sont ce- Pendant loin d’être rares. Les rameaux, les branches, les. RE ot elle-même , Les veines caves et les vaisseaux Monaires , en ont présenté de nombreux exemples, dont leurs sont très-remarquables » Soit par diverses circon- ] ‘ces anatomiques , soit même par leur influence physio- Î que Sur la circulation. . * SSt une opinion généralement admise parmi les anato- tes que Ja disposition du système artériel est beaucoup e lymphatique > Sont presque. inintelligiblés:. Chaque | 448 PART, II. LIV, IV. CHAP, I. plus. constante que celle dn système veineux, €l il semble 2 même qu'aucun doute à cet égard ne puisse ètre élevé: Meckel a cru devoir cependant soumettre cétie quéstion * un nouvel examen , el dans un mémoire remarquable publié à ce sujet (1), il cherche à établir que les auteurs 5€ _ complètement trompés sur la fréquence relative des varié”, tés de ces deux ordres de vaisseaux. Suivant cet illustr® anatomisie, on’ croit la distribution des artères beaucour plus constante, et celle des veines beaucoup plus reg lière qu’elles ne le sont en effet, en sorte que, dans | ass lité , le système veineux serait beaucoup plus fidèle que : système artériel aux conditions du type normal. _i Meckel cherche même et trouve dans l’antériorité 2 formation des veines sur celle des artères, la causé généra F de ce fait si contraire aux idées reçues. ” : La comparaison des deux systèmes sariguins.sbus Je ra? port des variélés qu’ils ont présentées ne permet PS douter que les troncs artériels qui s’insèrent sur la ro” de l’aorte ou sur ses divisions primaires , ne soient sujet? 2 : Ë ; 3 ya” comme l’établit Méckel , à un plus grand nombre de \ riations que les troncs veineux qui s’embranchent s# k ICE à ù À à : : ° attOË veines caves, près de leur embonchure ; maisune explicatl iti0 toute simple de ce fait peut être déduite de la dispos très-différente , soit de la veine cave supérieure €l de 7e t.L É mél. £ehrb. EMBRANCHEMENS ANOMAUX DES VAISSEAUX. 449 Fosse aorlique, soit des troncs qui s’embranchent surelles. dv à °n€ veineux Central, la veine cave inférieure ; elle résulte: “ülement de la réunion de deux veines , les sous-clavières , is que quatre troncs artériels, les deux artères sous- Clavières et les deux carotides , extrêmement rapprochées $ unes des autres et pour ainsi dire en contact, viennent P "endre leur insertion immédiate ou presque immédiate sur Grosse de l’aorte. sd que Puissent présenter les troncs veineux qui s’insèrent im- Édiatement sur Ja fux veines sous-clavières , et leur em ans l’éreillette droite, Au Contraire , une foule de combi! lhisons anomales peuvent êlre présentées Mères qui s’embranchent immédiatement ou presque im Médiatemént sur la crosse aortique. On concoit en effet: due. très-rapprochées à leur insertion » il suffit d’un degré ® Moins où d’un degré de plus dans leur rapprochement ,! Pour que toute 6 trois d’entre mmun, ou bi Mgle. Si ler Sücoit Nserti 2. e té és L2 elles ; au lieu de deux , naissent d'un troné approchement est un-peu-plus intime ; On: même que toules peuvent être confondues à leu ñ, et former une véritable aorte ascendañte: De us, lorsqu'il existe un tronc commun à deux artèbes ; il il encore exister des combinaisons diverses, suivant qué © lronc. résulte de J’union des deux carotides!, ‘où bien Tune Sarolide et. d’ane sous-clavière ( 1}, ge à Cas. unique que je viens d'indiquer cotime possible Pour 4 veine cave supérieure, eb tous les ‘cas si fariés È °à Peut concevoir a priori pour la crosse de Paonté gel tes? VOÿez filas bas, p: 457 et suivantes, l’histoirg spéciale de outés : Variétés, 4 $ É , I FONTE 3 "1 î Lite Le » Éc 29 eine Cave supéricure est complètement séparée de l’autre: De là il résulte que la seule. anomalie : veine cave ; Cest la non réunion des: bouchure immédiate: par les quatre: s Quatre aient leur insertion à part; owbien : 4 LS Sr: PET te. : en. que loutes quatre ‘'aientune insértiôn 450) PART, IL, LIV. IV, CHAP. II. sont en effet présentés à l’observation. Rien de plus vrai, par conséquent, pour ce qui concerne ces deux vaisseaux , que le rapport établi par Meckel , contre lautorité de Ja plupart.des anatomistes : mais 6n voit aussi que ce rapport est-explicable par la seule disposition de ces vaisseaux ; in- dépendamment de toute cause puisée dans un autré ordre de faits. à | Le: résultat des recherches de Meckel ; su la fréquence relative des variétés des systèmes. veineux et artériél, 65! également admissible dans quelques autres cas particuliers dort la disposition spéciale des vaisseaux rend ordinäll®” ment Compte d’une manière plus ou moins complète : mais je suis loin de croire qu’il puisse être adopté d’une maniè® générale ; et que l’on doive , à cause de ces cas particuliers | condamner d’une manière absolue Fopinion la plus géné” ralement admise parmi les anatomistes: En effet , les obs@” vatiobs-que j'ai été à portée-de faire par moi-même , ougi® j'ai pu recueillir dediverses sources , ne me permettent P® de douter que si la disposition de quelques parties du Sÿ° j iSmauvertieux » principalement des gros troncs, est plus cousiante que celle des parties analogues du système arté- \ riel , il n’en est pas moins vrai que dans leur ensemble: ©! : spécialement Pour ce qui concerne les branches sec02” | daires eb.les rameaux, les veines sont ; comme on l’a #01” jours dit » Sujeltes à des variations plus nombreuses quê 18e artères, :. Meckel remarque , il est vrai , que le sang remplissant les veines après la moft , et se retirant des artères , les anomè" lies des premières sont plus faciles à apercevoir sans injec” tion préalable » et.de Rà, suivant lui, l'erreur de-ceu* 4%! les croient plus fréquentes. Le fait rappelé par Meckel e5t parfaitement exact, mais non la conséquence. qu'il en uree Gomment admettre que les variétés des veines doivent 58 EMBRANCHEMENS ANOMAUX DES VEINES, A5i Présenter à l'observation beaucoup plus souvent , propor- °A gardée, et beaucoup plus facilement que celles des ar- têtes ? Qui ne sait en effet que le système artériel, injecté Chaque année dans son ensemble sur des centaines et peut- être sur des millièrs d’mividus, est le sujet continuelides 'echerches des anatomistes, des observations des chirur- Slens, et je puis ajouter aussi, des études des élèves, quine Mnquent pas de noter avec soin, de conserver et de pu- b lex où de faire publier tous les cas insolites qu'ils viennent Tencontrer ? I] n’y a donc nul doute , et cette conséquence 2 sera certainement contestée par aucun anatomisle , que! S variétés artérielles doivent être observées, proportion Sardée avec leur fréquence réelle, beaucoup plus: souvent Que les variétés velneuses; enCore ces ‘dernières ; dont la tonnaissance est infiniment moins importante pour les Praticiens , n’excitent-elles que peu d'intérêt, lors même qu’elles viennent à être aperçues , à moins toutefois que Urextrême rareté, leur haut degré de gravité, ou des * “ditions spéciales ; ne les recommandent plus particuliè- lement à l'attention des analomistes. _. ; LES Cédernier cas est, par exemple , celui des veines qui ne* nt satellites d'aucune artère ; OU au moins d’atffine bran- artérielle remarquable. Ges veines, celles de toutes Won à étudiées le, plus souvent et avec le plus de doifiZ Sont aussi celles qui ont offert le plus grand nombre de va- à tés : résultat qu’expliquent en partie ; Mais en partie seu- “ment, le grand nombre d'observations qui ont été. faites ss Ces vaisseaux, : D à nefler, je crois pouvoir donner comme un fait parfai- “lement Constaté, que les veines qui ne sont satellites d’au- > Ou qui accompagnent seulement des rameaux | as importance, s’écartent plus fréquemment eu- ne artère Alérie!s sa 452 >+ . PART. H'LIV. IV. CHAP. Wa core que les autres de leur disposition normale. Si l'on / compare la distribution du système veineux dans les di- verses espèces de la série animale , on trouve que les deux azygos et les.autres. veines qui -ne sont satellites d'aucune artère , sont celles dent la disposifion et l'insertion sont les moins constantes. On va voir combien sont nombreuses les variétés qu’elles présentent chez l’homme. | |. L'azygos est celle de toutes les veines:à la disposition de Haquelie il est le plus difficile de trouver quelque chose d'a nalogue dans le système artériel : elle est aussi-celle dont la disposition est le moins constante. L’extrême fréquence de ses variétés. a frappé tous les anatomistes , €t l’on peut dire avec M. Breschet (1), qu'il est peut être impossible de la rencontrer semblable chez deux sujets. On l’a # s’embrancher sur la veine cave supérieure plus haut: et plu bas que de coutame. Le premier cas, qui. n’offre rien de remarquable, s’observe fréquemment. Dans le second , plus remarquablé'et plus rare, son insertion se fait sur Ja portiol de la veine cave supérieure qui se trouve contenue dans le” péricarde (2). Dans d’autres cas, lazygos, ne se portant plus sur la veine cave Supérieure, s'ouvre, soit dans la sous-Cl# vière droite ou même dans la gauche (3) (ce que l’on ? observé dis des cas où il y avait duplication de l’azygos): SOIL au contraire, comme on le verra plus bas, directemeñ! dans l'oreillette droite, PET d | La veine azygos est encore moins constante dans son 17 sertion inférieure qui varie, pour ainsi dire, chez tous Jes sujets , CL se fait tantôt sur les veines rénales ou les première branches lombaires droites ou gauches; tantôt sur le #0P5 (1) Recherches sur Le système veineux , p. 8. (2) CHESELDEN ; Philos. trans. , n° 337. (3) WnisserG , Obs. anat. de venû arygà, Goetting: 1778. MRCREE? Manuel d'anat, génér., $ 1604. à DEL LE "Ni & Welquefois : Ÿ N EMBRANCHEMENS ANOMAUX DES VEINES. | 453 Même h 2€ de la veine cave inférieure; tantôt enfin, et c’est même D la plus ordinaire, sur plusieurs de ces vais- a fois. | dre D branches de l’azygos, et le point où elles nt, n'ont rien de plus constant que les insertions ! tronc lui-même. Par exemple, la demi-azygos, qui à est loin d'exister chez tous les sujels, comme cha- _ ésat, gst fournie par lazygos , tantôt , ce qui est le Le le plus ordinaire, au niveau de la cinquième ou de la six me vertèbredorsale, et taniôt vers la septième , la litième ; la neuvième, et même la dixième dorsale. De bus , elle communique inférieurement, tanlôt avec la ‘ons ave, les lombaires ou les rénales, täntôt avec l’azygos tlle-même, tantôt enfin et le plus souvent st pleurs ces vaisseaux. D ‘ , Les veines superficielles des membres présentent U- \ étés beaucoup Moins remarquables , mais presque aussi | mbreuses , résultant pour la plupart de l'insertion de / Meaux ou de branches, faite sur leur branche ou leur onc plus haut ou plus bas qu’à l’ordinaire, Toutefois les" * à ù pientôt que l’on peut étendre celle remarque à l’en- ne e de leur système Ti ; présentent des variétés * ettion moins fréquentes que les Ycines superficielles Membres supérieurs. : seualerites US Les auteurs ont remarqué que les jugulaires exter sel de même , loin de présenter constamment la dis- ke "a que l’on regarde comme normale ; que, par exemple, Msertion-sur les sous-clavières se fait assez fréquem- « Le Par deux branches séparées plus au. moins haut; que ù ï. caucoup de sujets elles reçoivent des veines qui ordi- Ment s ouvrent dans d’autres troncs, etqu’elles-mêmes au lieu de se porter sur les sous-claières, poches pu RS 6 PE ES s Ines Superficielles des membres inférieurs , eb nous ver- É 454 PART: IL. LIV, IV. CHAP. Ile 9 . . x ë . vont s’embrancher sur les jugulaires internes. Quel autres variétés d'insertion plus ou moins remarquable 1 Es” 5 CEE ines aussi été observées dans des cas où il existait deU* Les uJe S ques s ont jugulaires'externes d’un seul côté , et surto ut chez less où il n’y en avait pas du tout. | Je dois maintenant faire connaître les principales varié” tés d'insertion des veines dont la distribution corresP celle de diverses parties du système artériel. Les jugulaires internes, réunies quelquefois in ment , comme on vient de le voir, avec les jugulaire nes, s’embranchent toujours sur les sous-clavières » plus près, tantôt plus loin de la veine cave supérieure insertion doit être par conséquent regardée comme constanle : mais toutes les branches qu’elles reçoivent pré” sentent de si nombreuses variétés , que les auteurs n@ ne as même d'accord sur leur disposition normale. Ainsi la plupart d’entre eux font des occipitales des bre? ches des jugulaires externes, d’autres les rapportent se "jugulaires Imtérnes; et en outre, on les voit quelquefo" s’insérer sur les vertébrales. Les thyroïdiennes supérieure é les Hinguales, les faciales , les pharyngiennes, g'msèrent sur les jugulaires internes ou leurs divisions principales” tantôt isolément , tantôt par des troncs communs à den” ou plusieurs d’entre elles. 524 Parmi les thoraciques internes , la droite, ordinairement insérée sur la veine cave supérieure, s’embranche quelqu?” fois sur la sous-clavière droite, et même sur l’2ZY8°° G) La gauche s'ouvre, tantôt dans la sous-clavière , tantôt on un tronc qui lui est commun aveé l’intercostale supérieure" Une variété infiniment plus rare est l'insertion de la ond à frieure- s exter- tantôt Leur très (1) Ponraz, Anat. médic., t. IX, p. 377- F de 0e Or EMBRANCHEMENS ANOMAUX DES VEINES. 455 . &fande veine coronaire du. cœur sur la sous-elavière gau- Che. Un exemple remarquable de cette disposition, dû à Cat, se trouve rapporté dans l’histoire de l’Académie es sciences Éadésr = #2 at: És bseh Parmi les veines qui versent leur sang immédiatement dans la veine cave inférieure , les hépatiques s’insèrent quel- Aelois sur elle au-dessus du foie (2). Les diaphragmatiques inférieures s’ouvrentiantôt dans celles-ci , et tantôt dans la Yeine cave elle-même. Les spermatiques , les capsulaires , Sont souvent des branches des rénales elles-mêmes. Les Capsulaires s’insèrent quelquefois aussi sur la veine cave Par un tronc qui leur est commun, soit avec les spermati- ues (3) , soit avec les diaphragmatiques inférieures + la blupart de ces variétés s’observent le plus souvent du Côté fauche. Enfin les rénales elles-mêmes peuvent être des branches des iliaques primitives; leurs anomalies , selon une remarque déjà faite par la plupart des anatomislés , pos presque toujours avec des dispositions insolites 8s artères rénales. | | : L'insertion des veines sacrées, fessières, obturatrices, nteuses, et des autres veines pelviennes, présenteun très- Srand' nombre de variétés toutes peu remarquables, Il en est} peu près de même des veines profondes des membres, it supérieurs , soit inférieurs; et je dirai seulement à Jeur Set que, d’après les observations ‘de Meckel” (4); lors Même que les artères varient, les veines peuvent. conserver * disposition normale, où du moins ne s’en écarter que 0t peu, Il n’y a d’ailleurs nul doute que l'inverse ne soit « Ÿ Salement vrai. " ÿ > à ; (4) Année 1738 , p. 26. 2 Pic * 1 @)Monçaenr , De sed. et caus. morb., epist. 60. Lie (3) LrevrauD, Anat. hist, t. I. À + (4) Journ. compl,, loc. cit., p. 45. te è + 496 PARTS Il: LIV. IV. CHAP. I Le système de la veine-porte présente aussi unë mulli- tude de variations , Consistant presque toutes dans la réu- Iques-uns nion ou la division plus ou moins prompte de que * E ri n'of- des vaisseaux qui lui appartiennent : variations qui frent aucune espèce d'intérêt ; et qi sérait d'ailleurs pres- que impossible de ‘décrire d’une manièré générale. Il est au contraire une variété tyabidn Smsodrbtées ondiioié ses remarquables doivent faire placer au iiches dés anomalies les plus importantes des systèmes vasculaires : c'est l'inser- tion immédiate de la veine-porte dans la veine Cave infé- -rieure (1). Plusieurs auteurs ont déjà appelé l'attention des physiologistes sur cette disposition insolite qui peut être a source d’inductions utiles sur les fonctions primitives de la veine-porie, sur $on mode de formation et même sul a sécrétion de la bile. Il est à remarquer que dans Le très- petit nombre de cas que l’on trouve rapportés d’une ma- nière complète, l'artère hépatique est indiquée comme présentant un calibre plüs considérable que dans l'étatré gulier. À = {j Enfin la veine ombilicale du fœtus présente elle- même Parité d'insertion assez nombreuses, mais peu + oi marquables. Findiquérai-sulement: comine ne # dispositions diverses que présente la branche connu sous | ave Jen é Pre ? : l ee de canal VEINEUT , qui s’ouvre dans la veIne (e et , tantôt immédiatement , et tantôt par j'interme" laire du PA PÉCEPE* : k aines Sans. ironc qui fui est commun avec l’une des vein hépatiques. re k 549 Je passe Maintenant à l’examen des principales Huser, Obs. arauable (1) ? nat. Cass, 1760. Dans ce cas, le plus remarquab" aversail de tous, s’il était parfaitement authentique, la veine-porte le diaphragme, et c'est seulement dans da poitrine qu’elle s’insérait sur la veine Cave inférieure, _— Aprrwrons, PAios Trans. 1799 part. [, p. 59. — Lawrence, Med. chir. Trans., t V, p.174: EMBRANCHEMENS ANOMAUX DES ARTÈRES. 457 d'insertion des artères , sur lesquelles leur importance plus S'ande me commande d’insister davantage. Elles sont en Sénéral très-analogues sous tous les rapports à celles que * Nous ont présentées les veines : et Les parties du système ar- lériel qui correspondent aux parties du système veineux qui “arient le plus fréquemment, sont aussi presque toujours celles qui s’écartent le plus souvent de l’ordre normal. Il Y à toutefois quelques exceptions, que lon observe princi- Palement à l'égard des parties du système ariérieh, les plus différentes ‘par leur disposition des parties du système Yéineux, auxquelles on peut les considérer comme analo- » Sues. 5 : # ï « Tel est le cas de la crosse de l'aorte comparée à la veine Cave supérieure, On a va en effet que par leur disposition normale elle-même , les troncs artériels qui s’insèrent sur la crosse: de l'aorte doivent présenter un beaucoup plus Brand nombre de variétés que les troncs veineux, au nom- bre de deux seulement, qui se réunissent pour former là . Yéine cave supérieure. Tous les cas que j'ai cités comme Pouvant être en quelque sorte indiqués a priori, et quel- Ques autres non moins remarquables, se sont en effet pré- Sentés à l'observation ; et plusieurs d’entre eux sont même _ Peu rares. Meckel est celui de tousJes anatomistes qui a le Plus insisté sur ce fait remarquable, el il à même cru pou- Voir établir (1) que la crosse de l'aorte et les troncs qui y %boutissent , présentent des variétés au moins. dans un cas Sur huit; proportion qui, je dois le dire, me paraît beau- _ Coup au dessus de la réalité (2). Quoi qu'il en soit, ces (1) Manuel d’anat. GER $ 1334. (2) Haller dit au contraire avoir disséqué Quatre cents sujets sans 4 da . ”: à Tencontrer un seul cas de disposition anomale des troncs qui s insè- Fent Sur la crosse de Paorte, Ce résultat est beaucoup plus différent 1338 PART, Il. LIVe IV. CHAP, IL. variétés peuvent toutes être ramenées à trois groupes ; SU yant que le nombre des troncs qui s’insèrent sur Lagtie d 5 subi aucun changement , a diminué , ou au contraire à subi x s CAS une augmentation. J’indiquerai successivement {ous Jes , qui se rapportent.à ces trois groupes, en renvoyant» agé plus de détails, aux nombreux ouvrages où Ce sujet: 56 trouve iraité ex professo (1). Les cas qui s’écartent le moins de l’ordre régulier, soDÉ ceux où les trois troncs normaux s'insèrent sur la Cr l'aorte, mais sur des points plus ou moins différens d où ils s’ouvrent ordinairement. Ainsi il peut y avoir À gnement où rapprochement des trois troncs ou de deux d’entre eux ; leur rapprochement forme évidemment transition de l’état normal à la variété plus grave qui 00% siste dans leur réunion. Il y à encore anomalie d'insertion avec, conservation du 055 de e ceux encore des résultats obtenus par lés autres anatomistes que la Pre” portion indiquée par Meckel. , (1) Pa. Av. Borumer , De quatuor et quinque ramis ex areu aorte provenientibus,. Hall. , 1741. Voyez la coll. des diss. de Haller, # 2 SCHMIEDEL ; De varietatibus vasorum , in-4, Erlang, 1744. Se HAtLER ; Icon. anût. , Goett., 1745. — Nreveaur, Descr. anat. at V7 nominatæ, Téna, 1772. — Hvser, dans les Act. helvec., t. VILE, P- 4 — Maxacanne, Osserv, sopra alcune arterie, dans les Osierv. de char t Il, Turin, 1984. — Warren, dans les Mém. de lacad. de Berlin, 1789* P- 57. ASE Kogerweix » De vasor. decursu abnormt, Wittenb., 1887 RYAN, De quarumd, arter. distributione, Édimb., 1810. — Mscx F7 j . ê Handb. der path. Anar, t. IT, part. I, p. 03 et suiv., 1816; et Man. d'an@ US y , gén. $ 1334 à 1340.— Bavan ; De ramis ex arcu aortæ prodeuntib Salzb,, 1817. — Barkla y, A descr. of the arieries , in-8., Édimb., 1818 —TTEDEMANN, Tabul, arteriarum corp. humani , Carlsr., 1822.— ge Lehrb. der path. Anat., t.T, 6 188. — On voit par les titres des ouvrage” que je viens de citer, que les principaux d’entre eux peuvent a consultés sur les variétés anatomiques de toutes les parties du Sms artériel. : _———_——— = - fase Vol Lailef ”' à 48 1 nr. } à à *, : , EMRRANCHEMENS ANOMAUX DES ARTÈRES. . , # s Ms À ombre normal, lorsqu'il existe un tronc commun, non **- ? Plus à Ia sous-clavière et à la carotide drojfès, mais au Cop- une Wraire À la sous-clavière et à la carotide gauches, cequia | -d “dinairement lieu dans le cas de transposition des vis- cères; ou bien aux deux carotides , disposition qui forme: ET RE £ î Ke : Un des caractères réguliers de plusieurs animaux, entre} / Autres des éléphans. | SR à Enfin le nombre normal des®troncs est encoré conservé ‘l:-les deux carotides et la sous-clavière-droite étant réu- hies, une artèré qui ne naît pas ordinairement de laorte, vertébrale gauche par exemple, vient à s’y insérer, La diminution du nombre des troncs qui s’insèrent sur la crosse de l’aorte peut dépendre aussi de diverses varia- Vons. Ainsi ce nombre est réduit à deux au lieu de trois, Si la carotide gauche , placée normalement entre le tronc rachio-céphalique et la sous-clavière gauche , se trouve léunie à l’un ou à l’aëtre. De ces deux cas, le premier, très- Peu rûre , réalise les conditions normales d’un grand nom- TE de mammifères. Le dernier, beaucoup plus rare, est Rès-remarquable à cause de la symétrie plus parfaite (1) (1) Je reviendrai, dans le second volume de cet ouvrage , sur cette Momalie et sur toutes celles qui tendéht ; comme elle, à rendre la SY- ie plus parfaite. Il me suffira ici, pour faire sentir lintérèt qu'of- . frent les cas dé ce genre, d'indiquer Îles résultats d’un travail encore nédit que je me propose de publier prochainement sur la symétrie , ou plutôt (à cause du sers particulier dans lequel la Théorie du dé- Yeloppement excentrique a employé ce mot) sur la parité considérée omme lun des faits les plus généraux que révèle l’étude des êtres Yivans. Là loi de parité, ainsi qu'on pourra la nommer, reposera sur 88 its suivans ; dont je crois pouvoir donner la démonstration com- Plète, er que j'ai même déjà établis sur des preuves multipliées dans le Ours de zoologie générale et d'anatomie philosophique que j'ai fait à l'Athénée dé 1830 et 1837. ve . 1°. Tout animal est pair, en d’autres termes, est divisible en deux D Moitiés, ou d’une manière plus générale, en deux parties offrant en- © RER LE PR AGo 2 PART, IL LIV. IV. CHAP. I. qui se trouve nécessairement produite par l'existence, à gauche aussi bi qu’à droite, d’un tronc commun à toutes les artères de la tête et du bras. ; ei La diminution du nombre des troncs peut encore rés ter de, la réunion, d’une part, des deux carotides es tives , et, de l’autre , des deux carotides; ou bien encore de l'existence d’un tronc commun aux deux carotides et à la sous-clavière gauche. Ces deux cas, évidemment plus anomaux que les premiers , sont très-rares. : Enfin, il peut même arriver que les deux carotides € les deux sous-clavières soient inférieurement réunies 7e . seul tronc , parfaitement comparable à l’aorte anténienre de la plupart des mammifères herbivores, Ce cas, rs marquable, s’est présenté chez un homme dont le cœur étal situé au côté droit du thorax , immédiatement au dessus d diaphragme ; l'aorte se divisait près duccœur en deux tron@5 Pan se dirigeant supérieurement et se partageant deux pouces plus loin en trois branches; l’autre, moins volumr neux, se recourbant pour se porter au devant du côlé 116 tre elles des rapports marqués de disposition, et placées des deux Côté d'un plan traversant l'être suivant sa plus grande longueur. A 2°. Ce plan ou axe lonpitudirinl peut être rectiligne; et tel est Le ji des vertébrés, des articulés et de tous les animanx dont la symin frapes les yeux au premier abord et a été universellement recon10"? us il PEU aussi être curviligne, et même disposé en spirale. 3°. Chez les animaux dont la forme se rapproche de celle d’un outre l'axe longitudinal , il existe un second axe représenté Par 4 plan perpendiculaire au premier, et divisant de même l’animal en 4CU moiliés homologues entre elles, 4”. Ce que je viens de dire des animaux entiers, est égalemen des organes et des portions d'organes, qui sont de même divisibles en deux moitiés homologues suivant leur axe longitudinal, et de rs lorsque leur forme se rapproche de celle d’un cercle, en ue 2 également homologues par un second plan perpendiculaire à l'ax longitudinal. cercle ul & vrai | EMBRANGHEMENS ANOMAUX DES ARTÈRES. 461 SAuché de Ja colonne veriébrale. Il n’ÿ avait point ainsi , * Proprement parler, de crosse aortique ; mais elle était “nifestement représentée par une courbure très-marquée te 9nC aortique inférieur (irzoni 4e HIS à fix , * nombre des troncs qui.s’insèrent sur la crosse de äorle peut donc diminuer jusqu’à deux , et même jusqu’à ul Nus: dllons voir qu'il est quelquefois porté au “ntraire à quatre, à cinq et même à six. a A Meckel remarqué qne le nombre des troncs est plus _ Vent augmenté que diminué, et plusieurs autres aña- ; pistes ont également appelé l'attention sur ce fait dont est pas impossible de saisir la cause générale. M. Serres montré dans ses Cours que, Paugmentation du nombre S$ troncs qui s’insèrent sur la crosse de l’aorte, a presque jours lieu quand la crosse est placée plus haut qu'à Minaire; et M. le docteur Manec a vérifié ce rapport Jun grandombre d'observations dont il a bien voulu * Communiquer les résultats. D'un autre côté, on peut “bin que [a diminution du nombre des troncs coïncide ee la disposition inverse de la crosse de l'aorte, c’est-à- qu’elle a lieu lorsque la crosse se trouve placée plus 28 Qu’à l'ordinaire : l'observation que je viens de rappor- Destun exemple très-remarquable de cette Coincidence, La ‘on trouve également dans d’autres cas. Or, si l'on. se bpelle que chez les jeunes.embryons, le cœur, et avec lui a Partie sûpérieure de Paorte qui plus tard doit former la Se, se trouvent placés très-près de la tête, on récon- = ira Que leur situation trop élevée à la fin de la vie fætale après La naissance , situation qu'accompagne ordinaire- re l'augmentation du nombre des troncs qui s’insèrent " MAGE les Act, acad, Joseph. Vindobon., tI, F+ 241, pl VI, fig. 462 PART: II LIV. IV, CHAP. IL sur la crosse, résulte seulement de la persistance de l’un des états primitifs de l’organisation : d’où il suit qu’elle doit " présenter beaucoup plus fréquemment que Ja disposition |’inverse, entièrement inexplicable par un simple arrêt de développement, beaucoup plus anomale par conséquent et ne pouvant se produire que sous l'influence de, causes plus graves de perturbation. Enfin on peut ajouter d'une manière générale , que ; d’après:toutes les observations 0” lesquelles repose la Théorie du développement excentrique les variétés qui consistent dans la multiplication du n0© des vaisseaux , peuvent être considérées elles-mêmes dans la plupart des cas, comme réalisant un des états primili fé du: développement du système vasculaire, -et qu'e ” doivent être ainsi, toutes choses égales d’ailleurs ; plus fréquentes que les variétés dont les conditions sont 1° verses, | j - L'augmentation du nombre des troncs qui s’insèrent sur la crosse de l’aorte peut dépendre de la division du #r02° brachio-céphalique , ou de l'insertion immédiate sur crosse d’artères qui s’embranchent ordinairement sur 17° de ses divisions primaires, sécondaires , ou même. encor” plus éloignées, Dans les cas où la carotide et la sous-clavière droite si” sèrent immédiatement sur l’agrte , on trouve quelqu? % les deux carotides placées plus où moins symétriquer2e0" entre les deux sous-clavières; mais d’autres disposition peuvent aussi se présenter. Ainäi la sous-clavière droite peut naître entre les deux carotides , entre la carotide et la SOU" clavière gauche, et même tout-à-fait à gauche, immédiate” ment au dessous de celle..ci; et, chose remarquable , cette dernière insertion , la plus anomale de toutes en apparence est en même temps la plus commune, Lorsque la sous-}%" 4. Yière droite s’insère tout-à-fait à gauche, il est très-rare, “après Meckel , qu’elle ne passe pas entre la trachée-ar- ere et l’œsophage. ch £ 1 …, “%Sque Je tronc brachio-céphalique existe comme à Ordinair Là Done, l’augmentation du nombre des artères qui s’in- 4 * ent sur la crosse dépend de l’embranchement immédiat s ai l'aorte | de l'artère vertébrale gauche, de la droite, de Ÿ ne des thyroïdiennes inférieures , ordinairement de la le (1), d’une thora cique interne (2), ordinairement aussi “ droite, ou enfin d’une thymique: Les auteurs ne s’accor- M pas-entre eux sur la fréquence relative de ces diverses | pr'malies : mais je crois pouvoir affirmer avec Meckel que lsertion aortique de l’une des thyroïdiennes inféricures #E moins rare que celle d’une thoracique interne où d’une Y | M Stiébrale gauche est non-seulement moins rare encore, S même la plus commune de toutes les variétés de Ia VSSe:de l'aorte. Meckel est celui de tous les auteurs qui établi ce dernier fait de la manière la plus positives et ca trouve la confirmation parfaite dans les résultats d’un “4 nombre d'observations que je dois à quelques ana- “Mistes , principalement à M. le docteur Manec (3), où Vue j.; eu l’occasion de faire par moi-même. EE ais insertion aortique de l’artère vertébralé droite est au Miraire extrêmement rare, et n’a jamais été observée, Qu'il existât quelque autre anomalie. 1 Cr Cl © tn Mrcrez, Man. d’anat, gén., S 1394, 2) Borwmen, Zoc. cit. à d @) Cet habile anatomiste, premier” FRERE de l'amphithéâtre sit; °Pitaux depuis plusieurs HSE a compr a tout ce que-sa po- Mi. ‘u centre de cet établissement lui permettait de rendre de ser- + à la sérente, Il n’a cessé de recueillir avec soin tous. les cas Comp, ables qu'il a eu l’occasion d'observer, et ila bien voulu me Unique tous ceux qu’il n’a pas publiés lui:mêéme, | _ EMBRANCHEMENS ANOMAUX DES ARTÈRES, 463 4? 1 # H Jmique; et surtout il est certain que celle dé Partère : 464 PART. IL HIVe IV: CHAR, Île Chacune des variétés d'insertion que je viens d'indiquer, peut exister avec l’une des variétés inverses, par exemple, avec la réunion de la carotide gauche au tronc brachio- céphalique; cas dans lequel, par une sorte de compers" tion, le nombre des troncs insérés sur la crosse 8€ trouve ô Le 214 A É : 6 ° > le même que dans l’état normal. Si, au contraire, l'une de ces variélés existe seule, le nombre des troncs est porté à quatre , au liea de trois. Enfin, si deux d’entre elles; 68 qui est rare, ou même trois se trouvent réunies ; le nombre kn e + nf >: à 2 Le . À 16 des troncs est porté à cinqet à six : ce dernier cas 65l Vu des anomalies les plus rares que l’on ait observées. AInS!* la carotide et la sous-clavière droites ne formant pas un tronc commun, on a vu l'aorte donner insertion , soit à l'artè?° vertébrale gauche (1), soit à là thyroïdienne inférieure droite (2), soit même à un tronc commun à l’une ©? j TE J : È l'autre (3). Dans un autre cas, le tronc brachio-céphalid®® e .. ns = + 3 : à "| (0 He mais la vertébrale gauche et la thoracique inter? MR R | u Côté droit s ouvraient immédiatement dans Paortéæ « 4 ° “dar” Je ne contais qu'un seul cas dans lequel on ait vu six? ee et sur. la:crosse : communiqué par Muller s eckel, 1} a été puhlié par cet ; “te C4) Ces Fa » = pullié par cet illustre anatomiste ar Où ex Le L 2 . " 4 Li artères étaient les deux carotides, les deux 50% avières et Le al sèr > ëres et les deux vertébrales: Chacune de ces dernière se trouvait ent . jté. uvait entre la sous-clavièré et. la carotide de son C0! He pe hi | de détails que je viens de présenter, ont pu dom idée exacte des anomalies d'insertion des sous-clavières © des Carotides, et je puis dire même de toutes celles du | système artériel. Toutes sont en effet parfaitement an# 7 (x) LonEr, Nonrulle arter. variet. Téna, 1781. (2) PSC, SyHloge os. anat. selecr., dans la Colt. diss. de Hall. t: # (3) Mrcet, loc, cit, 6 1337. (4) bia. ( ( EMBRANCHEMENS ANOMAUX DES ARTÈRES. AG5 _5%eS à celles que je viens d'indiquer, quoique beaucoup Moins remarquables , et résultent de même presque tou - . Jours, Lantôt de la réunion en un tronc commun de bran- ÉRGS qui dans l’état normal s’insèrent dsolément , tantôt de k division complète de branches ordinairement réunies en " Ment dans ane dé leurs divisions ou subdivisions. Suivant qu'une de ces légères anomalies existe seule, ou bien que Plisieurs existent, simultanément , et dans ce dernier cas, Mivant qu’elles sont de mêmétgenre , ou $e trouvent au Vairaire combinées entre elles de manière à établir une forte de compensation, le nombre des branches d’une iière peut être diminué où augmenté d’une où de plu- Weurs , ou bien ne s’écarter en rien de l’état normal. Il est facile de concevoir que les artères qui donnent in les unes des autres , doivent, être celles dont la disposition St la moins constante. C’est ce qui a lieu en effet, Ainsi, Pour ce qui concerne la carotide externe, il n’est aucune Partie , tantôt enfin de linsertion immédiate , sur une ar- à re, de branches qui, le plus souvent, s'ouvrent seule: Nrlion à un grand nombre de branches très-rapprochées de ses six branches que l’on n’ait vu, dans un plus ou moins Stand nombre de cas, former, vers son insertion, un tronc mmun avec celle qui la précède ou la suit. L’auriculaire et loccipitale , celle-ci et la pharyngienne inférieure, la Mguale et la thyroïdienne supérieure, eb surtout la linguale (la faciale , se présentent réunies plus ou moins fréquem- Ment ; et l’on a vuen outre la thyroïdienne Supérieure s’in- Srer à [a bifurcation de la carotide primitive ou même. AL-h fait sur celle-ci (1) , l'occipitale et la phary ngienne ülérieure sur la carotide interne , et de plus celle-ci à Ja ilurcation de la carotide prinilivé. Âu contraire, la mas- (M. Manec n'a communiqué trois observations de cette derniére Variétg, : _Ee FA 86 466 PARTS IT, LIV. IV. CHAP.. II. setérine. est quelquefois fournie directement par Ja caro: tide externe, Cette dernière et presque toutes les autres branches de la maxillaire interne présentent d’ailleurs de nombreuses variétés, analogues à celles que je viens d'in- diquer. À Fe. Les branches de la sous-clavière et de l’axillair irès-nombreuses, comme celles de la carotide € varient aussi comme-élles presque à l’infifi, En-me bo à rappeler l'insertion aortique de. plusieurs branches 4P7 partenant médialement ou immédiatement x la sous” vière, savoir la vertébralés-la thyroïdienne inférieur@ d thymique et la thoracique ilerne, il me reste encore à ?7 diquer l’insertion de la thyroïdienne inférieure sur la 6707 tide primitive (1) ou sur le tronc brachio-céphalique-(? F4 et celle dela thoracique interne sur ce.même tronc 3)5 anomalies qué l’on observe surtout dureté droit. La ré” pion en. un tronc commun de diverses branches , par exen ple celle de la thyroïdienne inférieure avec l'intercostilé supérieure , celle de la cervicale profonde avec l’une de ces deux dernières artères , ou même avec la vertébrale #16 | une variété beaucoup moins remarquable. Celle de la iho° racique interne el de la thyroïdienne inférieure (4) ne l'es guère que par sa plus grande rareté. La scapulaire ul périeure , les cervicales transverse et postérieure ; et les branches de l’axillaire présentent au contraire si fréquen" \ e étant terne » rnant rer rês” 1) M. M SR << . nid (2) anec a vu aussi les deux thyroïdiennes inférieures s'insé sur la sous-clavic : A rie gauche par un tronc unique. Ce troncs * 4 » était presque aussi vblumineux que la brachiale du mér sujet. | ; (2) RAMSAY , dans l'£Zdinb. med. and surg, Journ., t, VILLE, P: a81. (3) Neusauss, Descript, anat, arteriæ innom. et thyroide ime 3 Pe°7 Tenæ, 1772. ; À (4) MrckEL , Anar, gén,, & 1397. L |: (] CA da EE EE D . ment de eminer pour elles les conditions de l’ordre normal. “à disposition de l’artère vertébrale, après qu’elle s’est °ngagée dans le canal des apophyses transverses, est heaÿe ‘oup plus constante, au moins pour celles de ses divisions La: Au on quelque importance anatomique. Il en est de même &la carotide interne : il faut toutefois excepter la branche %p halmique .qui, fournissant un très-srand nombre de 2 « <ès é “ & Jai présentées ; et offre en effet un très-grand nombre de lriélés dont la plus remarquable, et l’une des plus rares, SE l'insertion de la lacrÿmale sur la méningée moyenne, HA Les artères des membres supérieurs ont aussi présenté nombreuses varictés (1). La plus remarquable , et c'est ... même temps l’une des plus communés, est. la division 8 l'artère brachiale beaucoup plus haut que d'ordinaire, \ et même dès la partie supérieure du bras : disposition qui ME de la radiale et de la cubitale la continuation immédiate M presque immédiate de l axillaire. M. Manec, qui a ob- Servé un très-grand nombre Muniqué sur elle quelques remarques, pour la-plupart AUyelles pour la science , et que je crois ne pouvoir mieux A6 que de transcrire ici textuellement. «Lorsque cette Miéié à lie, dit M. Manec, les deux branches de la bra- G) Ces variétés forment le sujet spécial de plusieurs dissertations % Éémoires importans : Voyez Mecxez, Ueber den regehyiar. Férlauf * er Ærmpulsadern * dans Archiv für die Physiol., t, IT, P. 117; et (tra- ACtion ) dans le Journ. compl. du Dict. des sc. méd, , t, TI, Pp- 31. —Et Ewan, Beobacht. iberdie hohe Theil. ng der Armschlagader, dans les Hhschrifr. der Akad, Hissensch, de Munich, t.VL — Plus ancienne- nent (1763) Luvwic. avaite déjà publié à Leipzig une dissertation in- litulée :P ogh de variäntibus arter, brachialis ramis in aneurysmatis oper, Mingenai., ee LR: £ 3 EMBRANCHEMENS ANOMAUX DES ARTÈRES. 467 ; } telles variétés qu'il est presque impossible de dé- F— ; . 10ns, doit offrir aussi, d’après l’une des remarques que de fois celte anomalie, m'a 468 - . PART. 11. LIV. IV. CHAP. IT. chiale conservent, dans le plus grand nombre des cas, 1 ique- rapports que présente normalement la brachiale sé 20 ches, ordinal- Jacer immé- les Mais il n’est pas rare de voir une de ces bran rement celle qui doit devenir la cubitale, se plat® diatement sous la peau et conserver la même posit0? qu’au poignet. Quelquefois les deux branches s€ trouver ainsi superficiellement placées. Lorsque les deux branches qui remplacent la brachiale, conservent les méme ee ports que cette artère, j'ai observé plusieurs fois qu n se croisaient au pli du bras. Celle qui était interne dans # région brachiale, se portait en dehors pour former HE diale. Le plus souvent , dans ces cas anomaux, c’ dernière artère qui fournit l’interosseuse commune. ? _. La division de la brachiale vers la partie supérieure. £ bras s’observe tantôt d’un seul côté, tantôt, symétrique ment à droite et à gauche. D’après Trew et Hebenstreit OL le premier cas serait le plus fréquent; d’après Petsche et Mono (2), le contraire aurait lieu; et Meckel (3); A firmant par’ses propres observations celles de ces dernier anatomistes, établit que la division de l'artère brachial® 7 la partie supérieure du bras est rarement bornce à un 5°! côté. Si je m'en référais à quelques cas qui se sont préser à moi, je me rangerais sans aucun doute à l'opinion Frew et d'Hebenstreit , ayant vu deux ou trois fois cel variété d’un seul. côté, et jamais à droite et à gauche % même temps; mais en tenant compile de tous les 5e rapportés par les auteurs, je crois devoir admettre 4° V4 jus- (1) TRew, dans Comm. Mor., 1737, pe 187. — HesensTRE ? arter. confiniis | dans la Col. diss. de Haller 342138 (2) Prrsone, Obs. anat. syä., dans la Coll, diss. de Haller, & ee) Moxro, Outlinies of anat., tAL, p. 30%. | : (3) Journ. compl., loc. cie. | \ © EMBRANCHEMENS ANOMAUX DES ARTERES. | 469 | _ Présente à peu près aussi fréquemment sur l’un des ; Me: Cotés seulement que sûr tous deux. 58 ” 6 n'ai päs besoin de faire sentir l'importance de cette “homalie sous le point de vue chirurgical mais il ne sera $Sans intérêt d'ajouter qu’elle réalise précisément l’ime “Conditions normales de la plupart des animaux à bourse. est des cas où la bifurcation de l'artère brachiale beau- “Up au dessus du pli du bras résulte de la séparation pré- Maturée ; non de, la radiale ou de la cubitale, mais de l’in- Péèhe communs (1). Cellé-ci, aussi bn que les deux drières principales de l’avant-bras, peut être distincte, de- 2 : ist région axillaire. GE ; - Al est-moins remarquable de voir l’interosseuse s'insérer “4 Vs le pli du bras au point de division ordinaire de la bra- Chiale ou un peu plus haut. Cette variété est plus rare que | Mertion de Pinlerosseuse sur la radiale. ro de | h Enfin j'indiquerai encore une autre variété des artères du LA $.que Meckel regarde comme l’état intermédiaire entre . | 4 normal et la division insolite de’artère brachiale dont viens de faire mention; c’est l’existence de ce qu’on à Mé vaisseaux aberrans (vase aberrantia) (2), c'est-à-dire | s Tameaux plus ou moins considérables, quai, de la partie 2 ee .. Sup ticure, de l’artère brachiale, vont s’insérer Soit sur sa FA Mie inférieure , soit, ce qui est plus -ordinaife ; sur l’une artères de l’avant-bras ou sur une de leurs branches. À accroissement de la première de ces racines et la dimi- = ee | ie - v | G) Moxro , Loc. cit, p. 304. — Lupwie, De Variant, art, Broeh. ram, Pz., 1767. — Sanpirorr, Obs. anat. path. ; t. IV, p. 05. — Barcray, ofthe human arter. Edimb., 1812, p. 104. | È oNRo , dans les £Edinb. medic. Essays , & IL, No 17; et loc. Gifs ù 03. — Panourexart, dans les Mémn. de Turin, ann. 1784-1785, à Vs7 Barcraw, loc. cüt,, p.99. —MrEcxez, Journ. comply loc, cit.s Ras. Sérs S L416. EN D * j Seripr, G)m A —————— LA 470 ‘PART, Ile LIV, IV. GHAP: IL. nution de la seconde , dit Meckel, font quelle type anomal passe peu à peu à la conformation normale ; jusqu'à arr celle-ci existe parfaite , lorsque la racine inférieure dispa- raît entièrement. » as 043 Ges vaisseaux aberrans, comparables, selon un marque qu’a faite ailleurs le même anatomiste , à de tères articulaires très-développées , existent fréquemme comme lé prouvent les observations des auteurs , et COM chacun peut s’en assurer par lui-même én injectant un certain nombredle sujets, ge re- s ar- nt, me | Les ärières des membres inférieurs présentent , FE | beaucoup plus rarement, dés variétés analogues à celles \ fqué je viens d'indiquer à l’égard des membres supérieurs Aiünsi la bifurcation de la crurale ou de la poplitée au des” sus du point où elle se divise ordinairement , a été obse!" . de même que celle de la brachialé, maïs seulement dans g, ‘très-petit nombre de cas. Ramsay {1)a vu la poplitée 5 4 Yiser au dessus du muscle de ce nom, et Sandifort (2) la CF” vale elle-même bifurquée immédiatement au dessous Fareade crurale. Enfin M. Portal (3) a indiqué plusiet Cas dans lesquels une bifurcation de l’artère crurale ou 28 poplitée coïncidait avec la division de l'artère brachiale- La disposition inverse a été aussi observée. Le M6 anatomiste (4Yen cite un eas très-remarquable qu’il oPP fi rs le (1) Dans l’'Ædinb. medic. Journ., t. VILE, p. 283: (2) Obs: anat. path. , L IV, p. ba (3) Anat.méd, ;t, IL, p. 239. (4) 1bid., p. 238. Le nôm de erurate sous lequel l'auteur comme il'le fait dé mênhe quelques lignes plus loin, la porLior plitée de l'artère, a induit én erreur Meckelqui (dans le Jow7#- 6 désigne? po” mp : « AA - AS € un loc. cit., p. 382, et dans son Anar. génér., $ 1506 ) îté Ce Cas comm exemple de bifurcation de la ’crurale au milieu de la cuisse: hs < à | Fa * ; l LU EMBRANCIHEMENS ANOMAUX DES ARTÈRES, 471 br. tux Précédens avec d’antant plus de raison que, chez le is “et qui le lui asprésenté, la brachiale se divisait très- Lu D en même temps que la poplitée restait ändivise jas- | TMau milieu de Ja jambe. z Le point d'insertion de la crurale profonde est très-vai ble, On le trouve quelquefois un pouce ou deux plus bas à l'ordinaire, et dans d’autres cas, immédiatement au dessous de l’arcade crurale. Enfin on a même vü, mais ra- fement , l’iliaque externe elle-mêmese diviser un peu au ‘SSus de cette arcade en deux branches , la crurale pro- 44 _ P'ement dite et la profonde. La tibiale antérieure ne s’insère pas non plus constam- . Méntà un pouce environ au dessus dé la bifurcation de la boplitée. M. Manec a vu, mais seulement dans un petitnom- Le bre de cas, cette dernière artère se partager en trois bran- | Ches ; et d’autres anatomistés ont égalément rencontré cette tiété remarquable. + # 5 | CE . On à vuchez quelques sujets les plantaires externe et Alerne , ordinairement branches terminales de la tibiale si # A * à remärquable dé + dans lequel fs tibiale an À | Pur tait devenue très-pélité , et s’arrêtait au milieu de k jambe : la postérieure fournissait la plupart des branches * appartiennent ordinairement à celle- ci, el passait in- 'leureme tà la face antérieure du membre. Dans d’antres Ss, dOnt je dois la communication à M. Manec, la tibiale Postéfeure ma quait; ef le tronc unique, analogue À Ja ik {romière, qui Rite continuation de la poplitée, quit- | M vers le bas de d jambe la position que présente ordi-. ‘hi À 4 s . . s MR ne ù Bière dont M. Portal oppose ce cas à ceux qu’il indique ensuite, et- & Propres termes dans lesquels il rapporte son observation, RRSA- us laisser aucun doute sur la disposition insolite que présentait Ja Sérieure, s'insérer sur la pétonière, Meckel cite 2 u 1 4 à +7. ‘ à à - …osaanisttitttniirte motion a ‘472 7 PART, Ie LIV. IV. CHAP. IT. nairement [a péronière, pour prendre, derrière la malléole interne, celle de la :tibiale postérieure , aller gagner la plante du pied, et fournir les plantaires. La pédieuse est quelquefois aussi fournie par la péronière :, clle forme dans ces cas, très-bien décrits par Meckel , la continuation de la branche péronière antérieure. re branche est alors remarquable par son volume, etse trouve séparce de Ja postérieure beaucoup au dessus du point op elle se réunit ordinairement à elle. La terminaison des plantaires et de la pédieuse , linser” tion des articulaires, des perforantes , des circonflexe$ ef des autres branches où rameaux de la crarale £ présentent aussi des variétés dont l'indication serait peut-être néces” saire pour compléter le tableau que je viens de présenter des variations de la crurale : mais elles sont si nombreust si fréquentes , si généralement connues, et je puis ajouter si peu intéressantes , qu’il me suffira de renvoyer, à leu? sujet, aux traités d'anatomie descriptive, É dé Les variétés d'insertion des branches de l’iliaque interne me sont ni moins fréquentes, nimoins connues , ni plus 79° marquables en ellessmêmes : mais toutes ne sont pas Sa IMportance Ï ICA | puis Je ea ance. sous le rapport chirurgical, et je ne puis ; ; ser sous silence. L iliaque interne étant très-courte» © OUMSSANE un plus grand-nombre de branches qu'aucun utre PE RAR pa a : É*, 3 ñ a me tère, doit être très -variable , d’après lestremär ques générales que j'ai présentées , et c’est en F qui à lieu, comme tout le monde le sait. Ainsi on, à a _plus ou moins fréquemment l’iléo-lombaire réunie € É tronc CoMmun avec la fessière, l’obturatrice ou la sacrée térale ; la honteuse interne avec Pischiatique, Putérine» : 1 PO Sr E : 5 ' À vaginale où l'hémorrhoïdale moyenne ; celle-ci, Ouire l honteuse interne, avec la sacrée latérale , l’ombilicale ou la EMBRANCIIEMENS ANOMATX DES ARTÈRES. 475 Yaginale. Il n’est pas rare non plus que ces denx dernières forment en partie un tronc commun. De plus, il arrive sou- Yen que la sacrée latérale, et quelquefois que l'iléo-lom- aire, s’insèrent immédiatement sur l'iliaque primitive. hez d’autres sujets l’iléo- lombaire s’embranche sur Pi liaque externe , la sacrée moyenne ou la dernière lombaire. nfin , on voit fréquemment ’épigastrique on Piliaque exz terne , ct quelquefois la crurale , fournir J'obturatrice ; va- . Métés remarquables auxquelles il faut ajouter l'insertion Simultance de cette dernière, d’une part sur l’une des trois arlères que jewiens d'indiquer, de l’autre sur l'iliaque i in- terne , au moyen de deux branches plus ou moins promp- te merit réunies, ou, comme disent Les anatomistes, de deux racines. | … Les variétés d'insertion de l’ bem sont, celles qu’il importe le plus de connaître , et je dois insister. sur elles. Les cas dns lesquels elle s’écarte plus ou moins de la dis- Position que les auteurs décrivent comme normale, se Re sentent très-fréquemment , et il n’est aucun anatomiste qui Dait ‘eu occasion d'en rencontrer un grand nombre. On peut juger au resie de leur fréquence par les évaluations _ Suivantes. D’après Monro (1), le nombre des cas dans les- quels les artères obturatrice et épigastrique forment un lronc commun est à celui des cas où cette disposition n’a Pas liea comme « està re#D” après: les résultats des obser- Yations faites par M. Manec, l'obturafrice est une fois sur six une branche de l’iliaque externe ou de l'épigastrique. Enfin , selon Meckel (2), l'insertionde l obtuüratrice se fait Presque aussi souvent sur l'épigastrique que sur l’iliaque Interne; remarque que,lillustre anatomiste complète en ajoutant que les cas où insertion se fait immédiatement (1) Anatom. of the human gullet, p. 429- Edimb, » 1811. (2) Ana, gén., S 1473, p. 448 de la trad. franc, 43h PART, IL, LIV, IV. CHAP, IL, sur la crurale, sont à ceux où elle a lieu sur l'épigastrique, seulement comme 1 est à 16, Ces diverses évaluations nu- mériques sont, comme on le voit, très-différentes3 néan- Moins toutes s'accordent à établir l'extrême fréquence des variétés d'insertion de l’obturatrice. Au reste, selon les observations de Meckel (til énest ainsi dans quelques as même où l'insertion a lieu sur l'artère de la cuisse jusqu à deux pouces au dessous de larcade crurale), l’obturatrice se rend toujours dans l’excavation du bassin en passant sur la branche horizontale du Pubis, pour sortir ensuite Par le trou obturateur , et se distribuer comme dans l’état norma!. L’artère obturatrice Peut présenter d’un côté du corps l'état normal, et de l’autreune insertion insolite, éù bien présenter à droite et à gauche des variétés qui diffèrent d'un côté à l’autre: mais il est très-fréquent (et peut-être même» d’après Meckel , serait ce le cas plus ordinaire) que les deux côtés du corps offrent la même disposition. Enfin , et celte remarque est surtout importante, il n’y a aucune raisof d'admettre que les divérsés variétés de l’artère épigastrique soient Sensiblemeñt plus rares dans un sexe que dans l’autré: Un habile anatomiste allemand , Hesselbach (1), en aflir- mant quedlinsertion de l'obturatriée sur l’épigastrique 22 s'observe guère que chez la femme, a donc commis uné TOUT irès-Srave; erreur déjà parfaitement réfutée par Meckel (2) > Mais qu'il importe de signaler de nouveau, à rs in Conséquences funestes qu’elle pourrait avoir pour la Médecine opératoire. F3, CARS | Les variétés de l’épigastrique elle-même ne éont pas non pis, sans importance sous le rapport chirurgical. Gette artère s'Insère tantôt sur l’iliaquetexterne , immédiatement (x) Neneste anar, path, Untersuch. über die Leisten-und-Schenkelbrüche ; p. 5. Wurzb. , 18r5. (2) Loc. ct. , p. 459. ENBRANCITEMENS ANOMAUX DES rrre 475 og à quelque distance au dessüs de l’arcade crurale , tantôt Sur Ja crurale; ce que l’on observe, d’après les faits nom- 'eux qu’a recueillis M. Manec, environ une fois sur six. Xuelquefois aussi son insertion se fait sur l'artère profonde Fe M Cuisse (1), et même , d’après Monro (2) ,'sur l’obtu- ce. [” PHRAEES irait donc dans quelques cas rejoin- 3 k ro Si l’on peut s'exprimer ainsi, l'obturatrice qui vient à Si Souvent se réunir à elle. : we \ Quant aux artères iliaques, erne et externe, elles ne | Fe en général rien de e remarquable dans leur inser- lion, si cen’est qu’elles se réunissent quelquefois un peu plus but. , quelquefois un peu plus bas, pour former l’iliaque pri- Mitive. Celle-ci, et l'artère sacrée moyenne , peuvent aussi + présenter des variations analogues ; d’ouil résulte que l'aorte se terminé tantôt plus haut et tantôt plus bas qu’à ordinaire, Toutes cs variations sont au rèste presque toujours: renfer- Mées dans d'étroites limites , et n’oflrent ordinairement rien de vraiment remarquable. _ ‘ Je dois cependant éiter un cas observé par Petsche 6 dans lequel les iliaques primitives , commençant beaucoup + haut qu'à l'ordinaire, communiquaient eritre elles par ne branche transversale avant de se diviser. ‘Après avoir parlé des ne, qui s'insèrent aux deux . Daustss de l'aorte, et que l’on peut considérer comme les divisions de cé tronc central ; il me reste à indiquer les Variétés des artèrés qui viénnent s ’embrancher sur l'aorte thoracique € et l'aorte abdominale , et de leurs divisions et Subdivisio iñcipales. À Len sa DE de ns “ar lombaires insées (x) cs pa Le cit. , p- LE : à En (2)Méia., > P- 427. (3) Srllog obs. anat. sel., das la Coll. diss., , dé Hallér, CVS 77. r 476 PART, II. LIV. IV, CHAP. I, + innmédiatement sur l'aorte est peu constant. Ainsi il n'y a quelquefois que sept intercostales aortiques, les autres ar- ières des espaces intercostaux provenant de la sous-clavière par l'intermédiaire de la branche connue sous le nom d’in- tercostale. supérieure. De plus, il n’est pas rare que deux ou plusieurs intercostales , et de même que deux où ADP lombaires ne s’insèrent sur l'aorte qu'après s’êtré réunies en un tronc commun. , L'insertion des bronchiques et des œsophagiennes est plus variable encore. Elle se fait tantôt isolément ou par des troncs commuhs sur l'aorte > tantôt sur d’autres artères» par exemple sur des intercostales. Enfin celle des dia= phragmatiques n'offre rien de plus constant , et se fait aussl tantôt sur l’aorte ou sur des branches qui en proviennent immédiatement ou même médiatement ; par exemple, pour citer le cas le plus remarquable, sur la coronaire st0- machique. En outre, elles peuvent avoir une insertion séparée, ou bien former un tronc commun près de leur point d'insertion. ; La position de la cæliaque, et l’ordre dans lequel les troncs-des artères des viscères viennent s’insérer sur elle» ne sont pas les mêmes chez tous les sujets. En outre, ces troncs peuvent s’insérer directement sur l’aorte. La plupart _ des‘auteurs indiquent cette variété pour la coronaire sio- machique et l’hépatique , et M. Manec m’a communiqué deux ES dans lesquels la splénique la présentait. Il-est un peu Mons rare que l'hépatique soit partagée en deux troncs» s’insérant l’an sur Îla cœliaque , l’aatre sur l’aorte ou la coronaire Slomachique : il l'est plus au contraire qu’elle s’insère sur la Mmésentérique supérieure (1). On l'a vu aussi s’insérer en partie seulement sur cette dernière artère, et f d dr : (1) Hazrer, con, anal. » asc: 8, p. 36. EMBRANCHEMENS ANOMAUX DES ARTÈRES. 477 ER Partie, par deux autres tronés distincts , sur la cœliaque et Paorte, ou bien encore sur la cœliaque et la côronaire Stomachique » Comme dans un cas remarquable que m’a Communiqué M. le professeur Dubrueil (1). Enfin il faut “Jouter que les branches secondaires ne se portent pas con- Slamment sur les troncs qui leur fournissent ordinairement MSertion, Ainsi, des deux branches qui résultent ordinaire- Ment de la bifurcation de l'artère hépatique, la droite va _ Tuelquefois s’insérer sur la mésentérique supérieure, et la Suche, immédiatement sur la Cœliaque. PRE US _ La mésentérique supérieure s’insère quelquefois sur le tronc cæliaque. J’ai trouvé moi-même cette variété dont Plusieurs auteurs font mention, que d’autres signalent à tort commé très-rare, et qu’un grand nombre ont passée entièrement sous silence. Il est au contraire vraiment rare ca . . . ere de que la méfentérique inférieure s’insère sur l’une des iliaques , Primitives; ce que Petsche (2) a vu dans un cos où ces der- hières arlères commençaient plus haut qu’à l'ordinaire. Quant à l'insertion des branches des deux mésentériques , et FN particulier de celles que l’on connaît sous le nom de co- ques droites et gauches, leur insertion, de même que eur nombre et leur disposition générale présentent, comme 6 savent tous les anatomistes,, un très-grand nombre de Variétés généralement peu remarquables. : < Les capsulaires sont ässez souvent des branches soit des + (1) J'aurai dans Ja suite de cet ouvrage plusieurs occasions de men- ionner des observations inédites de ce savant professeur, qui a bien Youlu , comme plusieurs autres anatomistes déjà cités, me communi- ter le relevé de tousdes cas remarquables d'anomalies qu'il a eu oc sion d'observer. J'ai à peine besoin de dire ici combien ces précieux Matériaux m'ont été utiles pour la composition de cet ouvrage : le nom ° M. Dubrueil est en effet la meilleure garantie que je puisse donner de l'exactitude et de l'importance des observations qui lui sont ducs. (2) Loc. cit. | por bai à An ee à Dre Le souvent très-bas sur l'aorte, et quelquefois, dans les © 478 PART, II, LIV, IV. CHAP. II. rénales , soit de la cœliaque. Lorsqu’elles sont fournies im- médiatement par l'aorte, le point où elles s’insèrent peut , €n ouire présenter des variétés. Les rénales sont également peu constantes. Elles naissent as de déplacement pelvien du rein, l’une d'elles , ou même toutes deux.s’insèrent sur l’iliaque primitive, et quelquefois jusque sur liliaque interne ou l’iliaque externe. De ces trois Gas» le premier est le moins rare; plusieurs auteurs en jonp mention, et je lai observé moi-même. Le second est 117 diqué par Meckel (1), et il s’est aussi présenté récemment < M. Andral (2). Le troisième est le plus rare de ious, et M été communiqué par M. Manec. Enfin les spermatiques s’écartent encore plus fréquemr \. ment que les rénales des conditions normales, et tous les auteurs ont fait mention de quelques-unes de less variétés d'insertion. Meckel (3) en a donné un tablean auquel il ne reste tien à ajouter, Il remarque que la spermatiqu® s’insère assez souvent, mais d’un seul côté, sur la rénale: ou sur l’une des capsulaires, et plus rarement sur 10ê lombaire, sur liliaque externe, sur l’iliaque interne ou mêmt sur l’épigastrique. Gette dernière disposition est très-remal quable et très-rare. Les anomalies du système sanguin, dont je viens de tracer l'histoire, quelque nombreuses qu’elles soient, €? quelque variées qu’elles paraissent , peuvent être rapportées à trois genres qui même, par leurs conditions anatomiquef les plus importantes et surtout par leur valeur physiolor gique, se ramenent toutes à un seul et même groupe” (x) Anat. gén. ; $ 1461. (2} Dict. de méd., art, Monstruosités, (3) Loc. cit, $ 1463, 1 h da urs @ mun qu'ils ne renferment que des S cela de com q ë Ainsi J': nsertion d’une artère ou d’une veine se trouve lansporiée , tantôt d’un tronc ou d’une branche à l’une 2 divisions ou subdivisions de ce même.vaisseau ; fantôt te Sontraire de l’une des divisions médiates ou immédiates Une branche ou d’an tronc à cette branche ou à ce tronc : Atôt enfin d’un vaisseau à un autre vaisseau, appartenant % Mal, que des connexions , non-seulement médiates, mais Même indirectes. €S trois genres, très-distincts anatomiquement, ont Momalies privées entièrement ou presque entièrement d’in- “ence physiologique, ou, en un mot, de simples variétés, a effet, dans les cas presque infiniment nombreux qui | leur appartiennent, on neoit Pas que des communications Msolites soient établies entre des parties du système sanguin, Mdinairement séparées , isolées l’une de l’autre. I n’arrive Pas davantage que des communications normales se trou- 1E0 supprimées : seulement ces communications peuvent . faire suivant une disposition plus ou moins différente de ce 8 qui constitue l’état régulier, par exemple, devenir lMmédiates , directes, de médiates, d’indirectes qu’elles lient , et réciproquement ; modifications qui ne sauraient Exercer qu’une influence nulle ou très faible sur les fonc- “ons de l'appareil circulatoire. … AE l'en est ainsi toutes les fois que l'embranchement ano- Mal d’un vaisseau se fait sur un vaisseau semblable à Jui ; Otes les fois par exemple, qu'une veine, appartenant A Système des veines caves, s'ouvre dans une veine du Même système, ou une artère du sÿstème aortique, dans Une artère aortique. J’insiste à dessein sur ces considéra- Os, aussi importantes qu’elles sont simples. C’est en dans cette analogie intime des deux vaisseaux réunis - EMBRANCHEMENS SIMILAIRES DES VAISSEAUX. 479: . “! même sysième , mais n'ayant avec lui, dans l’état nor- 280 PART. IT. LIV. IV. CHAP, II. +. par des connexions insolites, ou mieux ; dans celte ss presque absolue, que réside véritablement le A essentiel de toutes les variétés que nous avons PE jusqu’à présent, ct que je comprends, pour cette a même, sous le nom d’embranchemens anomaux similaires. De R, en effet, découlent tous les autres faits généra jrs La j'ai pu présenter à lear sujet, et notamment la COnSer7 vation de toutes les communications normales, la n0!7 existence de communications anomales, et la constante innocuité de toutes ces variétés. Il suffit, pour ainsi dire, de renverser toutes les prop" tions que je viens de poser, pour faire l’histoire d’un se00P groupe d'anomalies d'insertion des vaisseaux; groupe dont Je caractère essentiel consiste dans l'ouverture insolite des vaisseaux dans ides vaisseaux d’un aütre’système, et gl peut être désigné sous le nom d’embranchemens anomü@l? dissimilaires. 41 est facile-de concevoir que, dans tous Jes cas de ce groupe, il n’y a plus simple changement dan$ © disposition des communications normales et le lieu où elles se font, mais bien substitution à celles-ci de communiti” tions anomales ; d’où résulte le mélange , au moins local, 4 sang contenu dans deux systèmes vasculaires différel* Aussi, tandis que tous les embranchemens anomaux 21° .. Le Q $ Jaires sont de simples variétés, tous les embranchemel”, dissimilaires sont des vices de conformation. Heureusement ces derniers sont aussi rares que les Pa micrs Sont communs. Onne connaît même aucun exemMP s d'embranchement anomal d’une artère aortique sur une veine appartenant au système des veines caves, et récipro” quement, d’une veine de ce système sur une artère aortique? s . :t de Cette absence de faits me semble elle-même un fait € | : . ’ | | X- la plus haute importance; et elle paraïtra surtout 2 ! EMBRANCHEMENS DISSIMILAIRES DES VAISSEAUX. 481 | émement remarquable , si l’on réfléchit à la disposition de Parbre artériel et de l’arbre veineux, s’accompagnant Mutuellement dans toutes les parties da corps, et se trou- ant €n contact sûr tant de points. Comment cette conti- Suité Presque constante ne se change-t elle pas quelquefois bn Continuité ? L'hétérogénéité de ces deux systèmes vas- “ülaires, non plus que la direction précisément inverse du Jours du sang dans l’un ét dans l’autre, ne sauraient encoré, à a È dE Rte TRS. SOUPE ns | Élat présent de la science , nous fournir une solution «nt 42 ‘omplète et certaine de ST à mes yeux extré- dément importante. Toutefois, de ces deux considérations, : Une s'accorde d’une manière frappante avec la grande loi © l’afinité de soi pour soi (1); et la seconde ne paraîtra las non plus sans valeur, & l’on cherche , appüyé sur plu- Weurs résullats irès-femarquables des travaux tont récens MM. Delpech et Coste et de M. Dutrochet, à mettre à 0fit, pour l'intelligence des premiers phénomènes circu- Aoïres chez l'embryon , les-belles lois électro -dynamiques » M. Ampère (2). Tips D . + Inductions que peut fournir le défaut d'exemples de “Mmunication anomale entre les systèmes artériel et Cineux , sont confirmées bièn plutôt qu’infirmées par le Petit nombre de cas d’embranchemens dissimilaires que a à indiquer, et qai sont relatifs à l'artère et aux veines “'Monaires. J'aurai surtout à m'occuper de ces vaisséaux, Q) En présentant , dans l'Inuoduction de cet ouvrage, un. précis Historique 4 le la marche passée et de l’état présent de la science téra- ‘ique, j'ai déjà indiqué la doi de affinité de soi pour soi, découverté T mon père , et j’aurai occasion , dès le chapitre suivant, de revenir © Ce fait général. Voyez aussi le-second volume de cet ouvrage” * Je me borne à indiquer ici une explication très simple et trés tr Le Concevoir , mais dont le développement et la discussion ni'en- ""Aneraient beaucoup au delà des limites que je dois winposer dans Chapitre. MP 2 dE 1 FR "#4 482 PART, II. LIV. IV. CHAP. 11, lorsque je traiterai , dans le paragraphe suivant, des F2 bouchures anomales : cependant je dois dire dès À P a quelques mots de plusieurs des dispositions insolites qu i'$ peuvent présenter. à LR he de L'arière pulmonaire peut n’être qu’une branche © l'aorte , insérée soit tout près du cœur, soit même un Fe plus haut. Lorsqu'il en est ainsi , elle est quelquefois, comme dans l’état normal ; d’abord unique , puis divisée en DU troncs secondaires ; dans d’autres cas, ces deux troncs DEL Téur insertion séparée sur l’aorte. Elle paraît mênie pe insérée sur la sous-clavière , d’après Legallois (112 - Dans d’autres cas, ce sont au contraire l'aorte OU les troncs secondaires fournis par la crosse aortique »» 10 viennent s’embrancher sur l'artère pulmonaire. Toutefois? dans la plupart des exemples d’insertion de Paorte sur F tère pulmonaire, qui se trouvent .Gités dans les autel? l'insertion , comme nous le verrons bientôt (2), n’est réelle: ment pas déplacée, et l’anomalie, d’ailleurs très-remai" quable, se réduit à une oblitération partielle de l’aorte: … Les veines pulmonaires , ou seulement une partie d’enlF ë elles, s’embranchent quelquefois sur la véine cave supé rieure , Comme nous venons de. voir l'artère de même now s’insérer sur l'aorte : mais à cette anomalie très-remal" quable , je n’ai guère à ajouter que leur anastomose 2Y2° quelques veines appartenant au système des veines. ca” par exemple l’azygos ou une æsophagienne (3). Enfin je puis encore citer, comme exemples d'en chemens. anomaux dissimilaires , présentés par le système vasculaie , quelques cas où l’on a vu le canal artériel 50% vrir dans la veine sous-clavière. | | pran- .(x) Bull, de, la soc, de méd. 1809 , ps 99. (3) Voyez page 497. 0 | G)'Wixsrow, Expos, anat, du corps humain, t, IV, p. 330, | ue nous ferons plus tard avec beaucoup de soin (1) EMBRANCHEMENS ANOMAUX DES NERrs. 483 oi de me borne ici à ‘une simple mention.de; ces diverses (Positions anomales toutes très remarquables, mais ant. eue, aussi bien sous le rapport physiologique que sous l'apport anatomique. à plusieurs cas d’embouchure ‘Roma e, dont nous allôns avoir à nous occuper dans. le. : D A'agraphe suivant de ce chapitre. Nous verrons alors. que 1 histoire sç lie intimement à celle de, divers vices de Fonformation du cœur lui-même, qui ont aussi pour résultat © Mélange du sang rouge et du sang noir; vices dont l'étude, + for- Mera Je complément des remarques que je viens de pré- sur les embranchemens anomaux dissimilaires. … À la suite des variétés d'insertion du système va LS Ystème nerveux , dont l’histoire peut être résumée en peu 6 mots, En effet, tous les nerfs insérés immédiatement.sur, lxecérébrospinal, son! très-constans : ceux qui s’ernbran-. ‘lent immédiatement ou presque immédiatement su» ces Premiers troncs , ne présentent encore que de très-légères Variétés dans leur insertion. Au contraire, les rameaux et les les subdivisians très-éloignées del’axe cérébro-spinal, P'incipalement les branches et lesraméaux qui font partie % Plexus, présentent des variétés extrêmement nom- uses ; mais très-peu remarquables. La plupart de dès D “llables variétés d’embranchement, suivant que les branches . Le * réunissent plus où moins | Re pour former des A: WC lroncs , Où suivant qu’elles préséntent d’autres différences N + “llogues à celles que j’ai décrites avec soin Pour lesÿstème “700 Li äCalaire. Mais ces légères anomalies Sont presque toujours “ns aucun intérêt ; et Je seul casque je cr \ oe devoir ici men- 2 M lünner spécialement# c’est celui où Eh sin + / V0 À anches qui doivent se réunir pour former âu-foie: le canal | es. | Patique , au rein l’uretère , rester distinctes à une, dis K - | k: es plus où moins grande de leur: point ordinaire de : Mon. UE 3 ; Gette dernière variélé est-assez remarquable en ce qu’elle | d Tue le. passage de l'état normal à la duplicité, où même | 4 | À Pluralité des urétères : elle pourra nous servit plus tard | donner de ces dernières anomalies une explication qui au NC {l le est également applicable à l’angmentation de nombre } 3-24 : à. *rlères, -des veines , des vaisseaux lymphatiques ou: “RéManière générale, de tous les canaux qui naissent dans one S0S par plusieurs racmes. Nous verrons aussi come : . tous les canaux; et de même tous les nérfs ; très- Varia. : pe ! S dans la disposition de leur partie ‘interne jisbat 4 à à Constans dans leur partie périphérique , quoiqu’en ap- Tencé , et pour celui qui se borne à recueillir les faits sans herchh ' Sur des rapportsinverses quelques preuves assez spécieuses. CT Fos D ” Ü 486 PART, 1h LIV, IV, CHAP. En Ç IV. Embouchunes snomales. ériels et vel- tsmié division natu- Les emhouchures anomales des troncs art neux dans le cœur , forment , dans cette qualr k des anomalies d'insertion ,unt première section aussl relle que facile à distinguer de celles que nous 24 bientôt à étudier. Leur histoire forme le complément né saire de, celle des embranchemens anomaux du syStèn®" vasculaire, et va fous présenter une série de faits analogue? à ceux.que nous venons de passer en revue. : rons ces” Embouchures anomales des vaisséaux dans le cœur: Quelque intimes que soient les rapports qui les réunie" sententrent elles , les embouchuüres anomales des yaisseau* dans le cœur doivent être elles-nrêmes subdivisées en deu? groupes dont la distinction est très-importante. antôt U vaisseau s'ouvre sans intermédiaire dans l’une des cavités du cœuf, au lieu de s’insérer sur l’un des troncs qui aboë” tissent à cetté même cavité : tantôt ; au contrairé , UD vais” seau qui, dans l'état normal; communique, soit directe” ‘ment, soit indirectement, avec Fune des cavités du RE vent à s’ouvrir immédiatement dans une autre cavité * disposition beaucoup plus remarquable sous le rapport à nie Dee S | econd genre, un trouble si msver Marqué dans la circulation est la couséquen ct s k cessäire de la communication anomale , qui se nu, établie, Par. une :sorte de transposition ; entrè Fu des cavités du cœur et un vaisseau qui ordinairement dont” dans une autre cavité. Au contraire, dans les cas du LH mier groupe , Cas très-analogues aux simples variétés d'en branchement des artères et des veines , l’anomalie consiste EMROUGHURRS ANOMALES DES VAISSEAUX, #85 ulement en ce que la commuünication du vaisseau avec le Cœur est devênue directe et immédiate , d’indirécte et mé - diate qu elle est ordinairement; ét par ‘suite , elle h’ém- pé AE pas que la circulation ] puisse s° effectuer de la ‘ plas Parf: ile régularité. Ces dub groupes entre lesquels se partagent les émbou: | Chures anomales du système vasculaire, Ont manifestement y plus grande analogie avec les deux groupes que nous avons istingués plus haut parmi les embranclièmens añomäux du même système ; À tellement que des dénominations corres- Pondant à celles. que nous avons employées à Pégard dé Ces derniers , celles d’embouchures ‘anomales similaires e dissimilaires , > peuvent. être appliquées aux dede groupes dont nous avons maintenant à nous occuper. Ces ‘dénomi- dations sont basées cur des rapports a «hatomiques incon- léstables ; ; et les analogies qu’elles expriment sont, confir- Mées d’une manière plus complète encore sous le point de Yue physiologique ; puisque toutes les embouchures : simi- es sont , comme les embranchemens similaires, desim- bles variétés set, au contraire, toutes les embouchures se issimilairess, comme les embränchemens de même nom x * e Yéritables vices de conformation. a 3 Par arini les cas qui se rappoñent aux embouchures $ Sitni- aires , j'ai déjh.eu oceasion d'indiquer l’insértion immédiate dela vcinearygotdansl oreillette droite. Cite variété à été Yue plusieurs fois (a (1), soit chez des fœtus : mohstrueux , “soit - Chez des individus d” ailleurs bien conformés et parfaitement Vibles, Dans an cas très- +emarquable , rapporté par Le Gt QE Pazygos $e divisait far es du ten en deux. “À a x IP TT + ro) Baésouer, Système véinêux , b- . BE cs L @) Hi, de Pac. des $C, Fe 1738, à 62. 488 PART, II. LIV. IV. CHAP. Il. ches, dont l’une. allait s'ouvrir dans l’oreillette droite el l'autre dans l'oreillette gauche , et présentait ainsi, réunies, deux anomalies d’ BSyre #74 la préfhière appartenant au premier genre, l’autre au second. On a vu aussi l’orcillette droite recevoir directement Ja petite veine coronaire du cœur, qui ordinairement s ’ouyré dans la grande coronaire, une veine thymique (1), et même les veines hépatiques réunies en un tronc commun (2): : Enfin on pourrait Ce à la suite des variétés Pa écér dentes, l’éxistence de deux veines caves supérieures > position qui en eflet résulte essentiellement de la réunion des deux veines sous-clavières, et par. const de leur embouchure immédiate dans l'oreillette df Mais cecas , el quelques autres qui lui sont plus ou M analogues , se rangent plus naturellement parmi les anoma” lies Fi nombre que parmi les anomalies de connexion? , je réserve leur histoire pour le livre suivant. ci On doit au éontraire rapporter à ce dernier groupé 1° variélé assez remarquable , danSflaquelle 1e canal artéñie s'ouvre direétctément dans le ventricule droit. Comme toutes non” quent oite. 10in$ les précédentes , elle ne. RER avoir. été PRPREE br Fe petit nombre de fois.‘ | 0 æ #4 Les cas qui composent le grôupe des enbobchi dis similaires, sont aussi rares et peut-être même plus ge que ceux du groupe précédent : mais ils offrent des cond tions beaucoup plus variées , et il n’est même aucun Cr) Marécnas, Journ. gén. de méd., s axix p. 354. -G)YRorxe ane les Abhandl. der Joseph. Akads, t.1I » P- 265. on peut ina de.ce cas celui que vapporte M. Becoclié dans ! son Mémoïre sur les ectopies du cœur, p. 11 : chez un enfant dont le on était très-simple, un tronc cofimun aux veines hépatiques. ? lait s'ouvrir dans l'oreillette unique. Voyez le Répert. gén. d'anat. ,t. æ Cayi té S Moins grand nombre de fois, des vaisseaux qui ordinaire- ment Communiquent avec d’autres cavités 87 Ainsi 6 ou plusieurs veines pulmonaires , et chez d’autres su- Jets, la gauche recevoir ; soit la veine cavesinférieure (1) ; Soit une _yeine.cave supérieure, tandis qu’un autre tronc talogue allait s’ouvrir dans l'oreillette droite (2); soit la “> veine coronaire (5); soit une branche de l’'azygos , Comme. chez le sujet dont je viens de parler d’après Le Cat; soit même un tronc commun aux veines hépatiques. En outre, quélques observations prouventique deux de Ces anomalies peuvent se renconirer simaltanément ‘chez même individu. Ainsi chez des sujets où.il existait deux = né ‘ ne. : à . Re ° 7 PA “eines caves supérieures , dont l’une s’ouvrait dans l’oreil - delle gauche, on a vu celle même oreillette recevoir en Même temps , soit le tronc commun des hépatiques (4) à Soit la veine gave inférieure. (5)... "#0: Cescas d'embouchure de in | l'oreillette Sauche , ont été présentés par des :enfans âgés seulement d'un an environ, de quelques mois, de quelques ne on Même morts presque aussitôt après leur naissance. ILesta { Rire, dans le Medie. and physiedeure, LXUL-- Leman, dans Dé des sms L'Vp1860. -Ù, 1e Ho de sir (D Wansn, Dés. de cordis cetapié, Berlin, 1818. 2 Res S) Mecker : dans le ñ" ; rn.. compl. nf. HI, ?. 310. + Fr LS LL. “rt RÉSCHET , Min, sur Les ectopies du. cœur, loc. cir., P- 7: (5) RING, 20e. cit. | re eur "3 €t Syst veineux, p, 22 | è F. té : 490 PART, II. LIV: IV. CHAP, IT. peine nécessaire de remarquer que chez eux le sang nor d’une grande partie du corps ou au moins de quelques organes importans étant versé dans lés cavités gauches : Je Cœur ne pouvait lancer dans l’aorte qu’un mélange de ARE artériel et dé sang veineux : mais je dois, ajouter à at anomalies que je viens d'indiqher n'étaient pas chez EUX les seules causes du troublé dé la circulation et du peu ” durée de la vie. En effet, aveé elles coïncidaient d’aatres vices” de conformation, et particulièrement le développe” ment imparfait, quelquefois même l’état tout-à-fait rudl- mentaire de la cloison médiane des oreillettes ; et surtou de celle des ventricules. k sMyuc'2" SN 2 4 J'ai dit que les-cas précédens ne s'étaient présentés de très-pelit nombre de fois. Le’transport d’ane émbouc A vasculaire, d’une creillette:xèun vwentricule, ét encore beaucoup plus rare, et n’a même presque: jamais été ob- servé. Cependant Meckel (1} a vu la grande veine cor0" naire du cœur s’ouvtir dans le ventricule gauéhe ; anomalie d’où résultait-encote lsmélange du sang veineux , mais # petite quantité, avoc le sang artériel. Les embouchurés anomales dissimilairés dés téoncé afté’ fiéls s’obséftent un peu moins rarement qe célles de’ trOnCS veineux, et sont de plusieurs sortes. T'antôt l'aorte dti l'artère p'üliôhaire s’insèrent à I fois st les deux ven” tridules tantôt elles s'itéèrent l'une ét l'autre sûr même ventricule ; tantôt enfin l'aorte s’insère sur le. V0” triculé droit etl'artère pulmonaire sur le gauche, etil Ÿ à ainsi transposition de l'insertion de. ces denx troncs » des veines conservant plus ou moins éxactement leur :dispos"” tion ordinaires à: » ce à: rar (1) Man. d'anat. gén., $ 1326, p. 307 de la trad. française. x Le à EMROUGHURES ANOMALES DES VAISSEAUX. 491 L'insertion de l'aorte sur les deux ventricules à la fois to). | Est ordinairement compliquée de divers vices s de conforma- lion du cœur, par exemple, de la perforation. de la cloison inter-ventriculaire, ou bien de l’oblitération ou du rétrécis- sement de l artère: pulmonaire depuis le cœur jusqu'a canal artériel, qui alors se conserve jusqu à: la mort, et de : $ Persistance dn trou de Botal. L'insertion. de l'artère pulmonaire. sur, les deux ventri. , Cüles (2), anomalie plus rare. que la précédente, , s’est pré- sente avec des complications plus remarquables encore, Chez deux sujets observés et di és par Cooper, l'aorte , après s’être courbée eb avoir fourni. les éarotides et .sous- clavières, n’était plus qu’ di petit rameau ; oblitéré même en pärtie däns un cas ; jusqu’à sa réunion aÿecune branche considérable de l'artère pulmonaire. qui semblait fournie l'aorte descendante. Ces, deux sujets ; et la: plupart de ceux chez lesquels.on a observé l’inseftion simultanée de l'aorte Sur les deux ventricules ; n’ont vécu : que: quelques jouts. 4 Vaclques semaines ou.quelques mois. Gependant on peut. eller à l’ égard deices derniers deux ou trois exceptions; et + Farré a rnême fait connaître un cas très-remarquable ; sdquis ‘quel la vie s’est prolonge au delà de qesnnrt ans, : ÿ @ Lu Sréxon , Acta Burfe obs. : L10. — Sambrorr, Obs. anat. Path, \iv. IV. — Caïrror, Bull. de lalifac. de méd., Le pro) ECKEL, Handb. der path. Anat:, À. L (dans l'article intitulé : Mangelk: Form. x Herzens, pe 419 et suivé)s et surtout. dans Archiv für dié Physéor. 2 4 Ÿ Mask ou dans Île Journ. compl. des'se. méd.,: t. AI, P: %24- 4o.et, suite, p.301-316.— Duncan, Medic. ‘comment, p'ra7s De ARRE, Pathol. Res thes, ess. EL bi dans le travail de Farre ; Voyez ausst Deutsch. Archiv,, t. t. EL = Howsnir, Prucs, obs in SUrSERT and Morbid añat. , 1816. 2 Turper, Med: and physic: jourral de Londres ; E Vu. —Kwox, Med. and surg. journal d'Édimbourg : , a) Voyez Cooper , Faire et Macs , ee er: — si Dis. des Morbo cæruleo, Leipz. , 2843 | Re fe versé comme à l'ordinaire dans l’orcillette droite , est Poussé dans l’aorte Par le ventricule droit. Il Y aurait donc dans ces cas très- femarquables, comme dans l’état normal , une double Greulation : mais le poumon recevrait toujours du sang déjà arlérialisé, tandis que le même sang veineux, parcou- “ant successivement le système aortique et le système. des Yeines caves , reviendrait sans cesse aux organes. .,.: A semble que les Sujets-qui naissent affectés de ce vice de conformation , soient nécessairement condamnés à une Mort presque immédiate. L'observation a cependant mon- ré qu’il n’en est pas Toujours ainsi, et qu’ils peuvent ême traîner leur débile existence pendant plusieurs se- älnes (1) et même plusieurs mois (2). Ce fais, qui paraît as Premier abord contraire à toutes les théories, peut s *Xpliquer d’une fanière satisfaisante par la conservation, x 1827; voyez les journaux de PRE temps, qui tous ont. je Compte de cette observation. — Ces cinq cas sont les seuls que | “Obfaisse. Se Re AN RE t FR A LE (x) Laxesrarr, PES — Barzcre» doc. cit. e 1 -(a) Farre » Loc, çit. < ! ' 494 | PART. IL. LIV. IV. CHAP. M soit du canal artétiel seul, soit de ce canal et du trou'de Botal, où en général d’üné communication médiate gi immédiate entre les cavités gauches du cœur, ’réimplies de sang artériel , ét les cavités droites ; rémplies de sang veineux; communication dont on a en effet constaté la persistance — le petit norabré de cas’ qui se sont P"7 sentés. Cette derniêre circonstance , très- sénarenshle en elle- même , mérite aussi de fixer l'attention sous d'autres, FL ports... Elle fournit en effet une preuve frappante de vérité d’une proposition en apparence préuiisnn, sur ke quelle j'aurai plus tard à revenir :-c’est qu’une .anoMP 18» par. cela même qu’elle devient plus grave et plus compli” quée sous le te anatomique , peut devenir moins Lu cheuse, et, pôur ainsi dire, plus simple sous, le rapport physiologique. En d’autres termes , les diverses compli®?” tions des. vices de conformation, loin d'accroître consta2" ment le désordre des fonctions, loin de mettre touj0t® de nouveaux obstacles à leur accomplissement, tenden? quelquefois à rétablir plus ou moins complètement Fhatr monie troublée, en plaçant les organes dans de nouvelle? E combinaisons d'action, d’où découle un nouveau aq | coordination. : Fe, C’est seulement en envisageant sous ce point de vué 4 divers vices de conformation, que je viens d'indiquer 2 Von comprendra pourquoi le canal artériel ,et de méme" _ cloison désoreillettes ou celle des ventricules restent si S07 vent perforés, lorsque l'insertion d’un tronc vasculaire jé trouve iransportée des cavités gauches aux droites, où des Ca” vités droites aux gauches. Pure ce changement de ‘comnexio! . le môde normal de circulation étant rendu difficile ou imp0$" sible, le sang s'engage dans les voies insolites qui jui sont 4 Ouvertes : je et la non-oblitération d’une ou de plusieurs des Ouverture : “Ultat ordinaire en mêfñe temps que la condition-dimode Xistait seule > mettrait un-obstaele insurmontable à Vhé: Matose . F | lie, 1 elle "le devient possible , a moins pendant quelque temps, | …. Time resterait, pour terminér l'histoire des vices de con- mation qui résultent de l'embouchure anomale lire d’un ou de plusieurs vaisseaux ; à faire conn . Phénomènes très -remarquablés que pr dissimi- ésentent pendant leur Présenter le tableau d° unesmanière complète et sous son Yéritable jour, qu’aprèf'avoir fait connaître plusieurs autres . rs conformation qui appartiennent au ci uièr eordre VS anomalies de disposition. En effet > éteiqabtrts- diffs: ss par leurs conditions anatomiques de tons ceux dont je ns de ‘parler, ils ont cependant pour effet, comme la LS par leurs effets physiologiques et pathologiques. Je AVoiesdonc l’histoire de la cyanose à l’un des chapitres Vans, et je passe immédiatement à celle des autres em- ‘UChures anomales du second groupe, et d’abord à celle ®8,Conduits excréteurs, des glandes dans diverses poches, “érvoirs ou cavités, En x : EMBOUCHURES ANOMALES DES VAISSEAUX. 495. s du cœur embryonnaire ou fœtal, est ain& le ré- Touveau -de circulation qui s'établit. C’est ainsi. que la: Wansposition de l'aorte et de l’attère pulmonaire ,’si elle, > €t par conséquent à lavie : mais une autre anoma- ” persistance d’une ouverture fœtale ; coïncidant avec "» Permet le mélange ‘du sang artériel et du sang vei- ‘, et l’accomplissement des fonctions nécessaires à la. aître les Mie les sujets qui eñ sont affectés’: phénomènes dont Pen “ous le nom de maladie bleue où cyanose. Mais je ne puis en Part d’entre eux , de produire le mélange du sang veineux u Sang artériel , et leur sont analogues sous tous les rap- 496 PART. Il. LIV. IVe CHAP. II :Embouchures anomales des conduits excréteurs des glandes: du moins ont rarement fixé leur attention, Elles Sont gg effet pour la plupart très-peuremarquables , et leur histoire peut, pour ainsi dire , se résumer presque tout entière dans celte remarque générale, qu’il n’est aucun d’entre eux dont l'insertion ne puisse se faire plus en dedans ou plus en dehors, plus en avant ou’ en arrière, plus haut où plus bas qu’à l'ordinaire, Toutefois, Le conduit pancréatique » et surtout les voies biliaires et les uretères , ont présenté che” quelques sujets des variations qu’il importe de faire conpaît”® en particulier. st < | - Tout le monde sait que le conduit excréteur du paner cas s'ouvre ordinairement dans le duod£num par un orifice 44 lui est commun avec le canal cholédoque , mais que souvent aussi chacun de ces deux conduits a son embouchure 5 _ parée. Il est beaucoup moins commun de voir le ca2à pancréatiquesediviser une distance plus ou moins grande du pancréas, en deux branches qui s'ouvrent , soit toul® deux dans le duodénum, soit l’une dans cet intéstin et l'autre, dans le canal cholédoque (1). Gette bifarcation du condul! excréteur du pancréasforme en quelque sorte le passage de l’état normal à la duplicité complète de ce canal, et résulte comme elle, non. de la production d’une branche surnune” raire ; Mais au contraire de la persistance d’un état primiti de,développement. _ : C La bifurcation du canal cholédoque est une variété par” (1) Tifbemawx, dans une notice que l’on trouve tradaite dan$ le Journ. compl. des sc. méd., t. LV, p- 330, a brésenté le résumé de toutes les variétés de disposition du conduit pancréatique, que lon trouvé rapportées par les auteurs. S n Les déviations organiques qui se rapporlent à céble sub» division , se sont rarement présentées aux observateurs sir d … üefois Je canal hépatique s’ouvrir par une ou EMBOUCHURES ANOMALES DES CONDUITS EXCRÉTEURS. 497 aitement analogue à la précédente. Dans ce cas, les deux - Tranches S’insèrent presque toujours l’une à peu de distance Le l'autre , sur le duodénum. Cependant Vésale @) a vu Une d'elles s'ouvrir. dans l'estomac chez un malelot qui Wait toujours 6 exempt de mal de mer et de vomisse_ Ment. On a:trouvé aussi le canal cholédoque divisé en deux tanches dont l’une allait s’insérer sur le duodénum > Par | is ue l’autre se portait à la tête du pancréas et paraissait EX Hétdre,. -. Li. off Do. 4 Le canal cholédoque peut aussi, lors même qu’il reste Unique dans toute son étendue, présenter des anomalies d'embouchure. plus ou moins remarquables. Ainsitantôt il S’insère’sur un point du duodénum différ fait ordinairement son embouchure, et tantôt dans l’esto- mac lui-même. Par exemple, Cabrol (2) rapporte un cas du premier genre, dans lequel ce canal s’ouvrait à l’o- Rigine du duodénum , très-près du pylore. Il n’est pas sans intérêt d'ajouter que le sujet chez lequel Cabrol.a observé telle anomalie, avait été très-sujet aux nausées et aux vo- Missemens , et qu’il était mort du cholera-morbus. : Les autres conduits biliaires sont , comme le canal cho- : lédoque , sujets à quelques. variations. Ainsi on a vu quel- ent de.celui où se plusieurs . Cystique, ,; le sont ; pourvu » branches dans la vésicule biliaire ou dans le canal à Les urétères, peu constans dans leur nombre an Contraire x un haut degré dans leur insertion: toutefois que la vessie existe. En effet, dans les cas même où CEE organc à subi de graves déformations z lorsque > par xemple It taff csé d’extroversion , les uretères ; quels 1% soient leur nombre et la position des reins ; gagnent (x) De ee Rae Pb. E Voyez aussi Laëwwec ; dans le Bat, de la faculté, à. 1, p. 55. ‘, (2) Voyez son Alphab. anatomieum. : E, - x 498 " pART 1: LIV. IVe CAP, 11. ; cépendant leurs points ordinaires d'embouchure. (est donc seulement dans un petit nombre de sujets qu’on a Vu CE® conduits, la vessié existant, s’écarter de l'ordre normal quant à leur embouchure ; encore leur anomalie ” bor- nait-élle alors à ce qu'ils allaient s’insérer sur un po! la vessie plus où moins éloigné de celui où ils s'ouvrent ordinairement, “Au contraire, les uretères dont la formation est seu” lément subordonnée à celle des reins, et qui peuvent ainsi exister indépendamment de la vessie, ont présenté à leur embouchure , Chez des sujets privés de cel 3% gane, diverses dispositions très-éloignées de l'ordre n0f” mal , ét toutes très- dignes d'intérêt. Ces dispositions a00° fales sont liées par les rapports les plus intimes avec plu” sieurs vices de conformation du rectum , de lurèthre , des canaux déférens et da vagin, et forment avec eux un groupe très remarquable par l'examen duquel je vais terminer l’histoire de la longue série des anomalies de connexion nt de : rs ge s à . : Embouchures anomales de l'intestin » du vagin'et des autres canau splanchniques, : “J'ai remarqué. ailleurs (1) ;.en déduisant. ce fait général dela comparaison de l’ensemble du règne animal, que tot les. canaux qui.se portent des parties latérales de la cavité 0€ l'abdomen vers les ouvérturés inférieures ou postérieures ” corps. (et tels sont.les uretères , les oviductes ,.les conduits déférens et Jes canaux péritonéaux ) , présentent à Jeur F7 minaisonun grandnombre de variations importantes, tan À qu'ils offrent. presque constamment la même disposition leur extrémité latérale, Ainsi , il existe dans un grand nom à (x) Propositions sur la monstruosité considérée chez l'honime et Les ani maux (Thèse inaug.). Paris, 182936 XX. À , "MBOUCHURES ANOMALES DES CANAUX SPLANCHNIQUES. 409 p Pèces, chez l’homme par exemple, deux ouvértures , be une Sénito-urinaire et l’autre anale: dans d’autres, trois Cüvertures . > Fune anale, l’autre génitale, la troisième uri= bien encore trois ouvertures, dont deux appar €nnent aux canaux péritonéaux , et dont la troisième est Mmune au rectum, aux organes urinaires et à l'appareil tenfinilest un grand nombre d'animaux chez lesquels Maire ; ou co sexuel On né irouve au contraire qu’une seule ouvériure , don: . é Le . eus Rant Passage à la fois à tous les produits excrémentitiels. Cette remarqué , dont l’exactitude est constatée parl'ob- Servalion pour les variations normales des diverses espèces animaux, n’est- pas moins vraie Males que l’on observe entre les individus d’une même espèce , et l’on va voir qu’il existe même une grande ana: logie entre plusieurs des conditions organiques que je viens indiquer chez divers animaux > CL plusieurs des vices dé Conformation que j'aurai à décrire chez l’homme et chez Quelques mammifères. he sé mec Ges vices dé conformation, dont l’étude n’est ni sans in- érêt théorique ni mêm S subdivisent très-naturellement en quatre groupes. Ainsi, Pat une disposition insolite , orifice d’un canal peut venir extérieur ; d'intérieur qu’il ést ordinairement ; et, s téciproquement un orifice, normalement extérieur = peut | devenir intérieur. Enfin lorifice d’un canal péut aussi, Thoique se faisant dans un lieu insolite, rester co 1 mme dans l'état régulier . soit à l'intérieur, SOI à l'extérieur. Dans ces éUX derniers cas, si toutefois l’anomalie d’embouchure “Xiste seule et sans complication d'aucune autre déviation panique le nombre des ouvertures extérieures de la région ‘Vienne est le même que dans l’état normal : on voit au ontraire que, dans le premier, il a nécessairement subi Une Augmentation, et dans Le second-une diminutjon, é Pour lés variations ano: € sans quelque importance pratique, PQ To: vve PART Us IVe 1ÿ.: CHAPITRE . Parmi les déviations qui n’entraînent aucun changement : dans le nombre des ouvertures extérieures , June des.plus simples et des moins anomales , en même temps qué l’une dés plus rares, est l'embouchure directe des uretères dans l’urèthre (1). Cette disposition, qu’accompagne. générale- ment chez l’homme l’absence plus ou moins complète de la vessie, ctqui réalise chez lui l’état normal d’un grand nombre d'animaux, n'empêche l’accomplissement d’aucunê fonction, ct surtout n’est point une causé de mort; mai elle constitue un véritable vice de conformation, parce que les sujels qui en naissent affectés, se trouvent dans la DË cessilé d’uriner presque continuellement. % HE R14 . L’embouchure des uretères , soit dans le vagin (2), soil dans le rectum (5), a aussi été observée quelquefois, surtoul chez dessujets qui présentaient d’ailleurs d’autres vices dé conformation. Dans fa première de ces déviations il existé» comme à l’ordinaire, deux ouvertures, l’une génito-urir naire, l’autre rectale; dans la seconde, au contraire, June des ouvertures correspond seulement aux organes de la gér néralion , ct l’autre devient commune aux déjections ur naires et fécales. 1, On doit regarder comme très-analogue aux vices de COR formation précédens , l'embouchure des canaux déférens dans la vessie ou les uretères. Littre (4)a PR un cas. trés-remarquable de ce genre chez un fœtus d’ailleurs 4007 mal à plusieurs égards : le conduit déférent droit allait (1) Binxineznr , Obsérv. et curat. ‘med. centur. Strasb., in:8. — PEU” TAUD ,; His:, anat. medic. "ÈAE : : (2) Bousquer, Journ. de méd., t. VI, P- 128. — J.-L. Perir', Traité des mal. chiruré., 1, IL. — Mon père a décrit, dans les Ann, des 5€ nat,, t. IV, un enfant chez lèquel l’uretère droit : qui existait seul, ; allaitse perdre sur le-vagin par une pointe sans orifice. | (3) OBERTEUFER, Weres Archiv de Stark, t.IL. (4) Voyez les Mém, de l'acad. des sc. ponr 1709 , p. 18. marquable encore ll existe - EMBOUCHURE INTESTINALE DU YAGIN. 501 dans l’uretère du même côté, et le gauche dans la Le gland du pénis était imperforé: MERE CES dé € placerai à la suite de ces divers cas l'embouchure ano- Male du vagin oa du col de l’utérus soit dans la vessie soit ans le rectum. Dans la première de ces déviations ; l’une es deux ouvertures du corps est comme à l'ordinaire com- Mune aux voies urinaires et génitales , el l’autre est l'anus. 6 disposition; Pune des moins anomales parmi celles dont nous avohs ici à faire l'histoite; est en même temps tellement rare qu’on en trouve à peine quelques exemples Mine à $ Ouvrir Vessie. dans les annales de la scicnce. = L’embouchure du vagin où du col de l'utérus dansle rec- lum est une anomalie moins rare, mais beaucoup plus re- alors, comme dansd'état nor- mal , deux ouvertures ; mais l’une , celle de l’urèthre s'est . Propre aux organes urinaires , et l’autre est commune à la Vois à l’excrétion des matières fécales et aux fonctions géné Talrices, Ce vice de conformation , quelque grave qu’il pa- laisse , n'est point une cause nécessaire dé stérilité pour les femmes qui en sont affectées. L’observalion que publia Louis en 1754, dans une thèse devenue célèbre par les” Persécutions qu’elle atlira sur son auteur (1), et plusieurs Autres faits non moins. authentiques (2), prouvent que On-seulement la conception est possible, mais que l’ac- (1) De partium externarum gererationt inservientium in mulieribus natu- A posé ét morbosä. disposisione, Cette thèse 6ù Lonis posait cette TOUR 44 trore déc disposià uti fas sit vel non, Judicent theologi mo- les; valut à son auteur les persécutions de la Sorbonne ;'et la publi- “tion en fut défendue par arrêt du parlement. Elle- fut icependant Publiée en 1754, grâce à la tolérance éclai rée du pape Benoit XIV... (2) Voyez encore sur ce vice de conformation : Barpaur, Cours &couchemens , © IL. — Rossr, Hist. de la soc: de médec. de Montpellier, & T, P: 39. — Munar, Dict. des se. méd., +. LVI, p. 459, art Wagin, on Mare, ibid, ,t, XXEV, p. 208, art, Zmpuissance, : 7 20% - PART, Ils LIV, IVe CHAPe He couchement peut même. se terminer heureusement par l'ouverture anale , agrandie par la déchirure plus ou moins complète du périnée. Dans un ou deux cas, la déchirure irrégulière de celte région a été prévenue par une incision faite au moment de l'accouchement, qui se termina ensuite, assez facilement par l’anus. Toutefois il n’en est pas toujours ainsi, comme le prouve une observation très-curieuse de M. Portal (1) : Une femme chez laquelle il existait seulement, au lieu d’une véritable vulve, une très-pelite ouverturé pour l'émission des urines , et qui avait toujours été réglée par l'anus , devint grosse ; à la fin de sa grossesse et surtout pendant le travail, la petite ouverture de la région pubienne s'agrandit peu à peu , et l'accouchement se termina par les voies ordinaires. | | ; Le.vagin communiquait donc à l'extérieur chez ce sujets ainsi que dans l’état normal, en même temps qu’il s’ouvrail dans le rectum, comme dans les cas précédens, Dans tous les cas dont il a été question j1squ’à présent: nous avons vu, par suite de Ja disposition anomale def canaux , leurs orifices se transporter d’un point intérieur ; un autre point intérieur, Les cas dans lesquels il y à 24 contraire transport d’un point extériour à an autre point extérieur , sont pour la plupaït plus graves que les précé” dens, quoique le nombre normal des ouvertures de la régl0® pelvienne, soit pareillement conservé É Téls sont surtout ceux que présente Je canal intestinal» dont l’embouchure , extérieure comme dans l’état norma» s’est trouvée transportée chez quelques sujets dans la région pubienne, Chez d’autres à l’ombilic, (2). Une circonstance (x} Précis de la chirurgie pratique , 1. II > P: 745. ES -(2) Outre les cas que je cite plus bas avec détail , voyez pour Fe bouchure anomale de l'intestin à l’ombilic, Hanrwaww ; Éphem nat: EMBOUCHURE PUBIENNE DE L'INTESTIN. 03 “eMarquable, et sur laquelle il importe de fixer l’attention, C'est que les anomalies d’embouchure du canal intestinal , que le déplacement de l'anus indique au dehors , sont or- Dairement accompagnées de l’absence d’une grande partie u même de Ja presque totalité du gvos intestin: Ge n’est “AC point , à bien dire, le rectum qui offre dans ce cas ‘ae insertion insolite, mais au contraire la première por- tion du gros intestin , et quelquefois même l’extrémité de l'intestin grêle, A RS PT de Citerai quelques exemples de cette. disposition : les Sujets qui les ont présentés, étaienbmonstrueux ou du moins lémarquables par la réunion de plusieurs anomalies, eb ils dont vécu p u plus que quelques heures, Chez un enfant nouveau-né, Petit (1) tr PTS $ À ouva au-dessus des pubis , une ouverture qu'il reconnut par la dissection Pour un anus anomal, et à laquelle aboutissaient, à droite, Piléum : à gauche, un segment très-court du gros intestin Malogue à une portion du cœcum: existait un double äppendice vermieulaire ; le reste du gros intestin manquait, l'intestin gréle quise trouvait presque entièrement rempli * Méconium , paraissait lui-même incomplet. #0 ans un autre sujet, analogue à plusieurs égards au pré- dent , que mon père (2) adécrit il y a quelques années ‘ous le nom d’aspalasome, et à la dissections duquel, j'ai 'i-même pris part, l'anus était placé à peu près dans die. Dec. If, an. X, Obs. 163. — Mraxur , Archiy dé Roll dt. TX, (NT, et Handb. der path. Anat,;t I, p. 797. — Et à la région pu- R ane : Howssxr, Hist. de l’ac.des sc: pour 1772 ; part. I, pad. Uri, Obs. sur un vice de couform. daus le Journ. sp. de méd,, 1; OXI. yet ) Description æ 7t ' p. 89." (2) Grorrroy Sarwr -Hirarre, Descript. d'un genre nouveau denonse ru s “AXI; et les Arr. sc. nat. a lt Lit. un fœtus difforme » dans les Mém. de lac. des sc. pour 9ité rommé Aspalasome, dans le Journ. compl. du Dicr, des sc. méd., 904 PART, II, LIV. IV. CAP, IN À Paine droite , et le gros inteslin se trouvait composé seule- ment du cœcum, de la première portion du colon, et de deux: appendices términés en ‘cul-de-sac. Ces appendices venaient s'ouvrir dans l'intestin à peu de distance del dite à péu près comme les deux cœcums.chez les OISCAUX: n’y avait point de mésentérique inférieure; anomalie qurer” pelle aussi l’une des conditions normales des oiseaux. Enfin je citerai encore une observation faite par Litire (1) ? sur un fœtus affecté, comme le précédent, de plusieurs vices . * de conformation: et dont j'ai déjà eu occasion de parler dans ce paragraphe. L’iléon aboutissait à une poche char- nue , qui allait s'ouvrir, par lintermédiaire d’un petit Po duit de quelques lignes de long ; sur la face ventrale 4 Corps , au dessus des pubis. | Les anatonristes qui ont vu l’anus placé à l’ombilic, 02 également reconnu dans plusieurs cas de ce genre, que A portion du canal intestinal qui aboutissait à cet orifice, él?! le colon , et non le rectum. C’est ce qui avait lieu, pa exemple, chez deux enfans jumeaux que Méry (2) disséqu® en 1700. L’ombilic formäit en dehors une sorte de bourrelé/” etle colon venait s’y terminer “ligne et demie de diamètre. jé Je me suis arrêté avec quelque détail sur ces cas remer quables : rapprochés de ceux dans lesquels on a trouvée gros intestin également incomplet /mais terminé en cul-de. ‘Sac Ou bien ouvert dans diverses cavités , ils me semblent en effet pouvoir jeter quelque lumière sur l’une des 14 tions les plus difficiles et les plus importantes de l’embrY° génie, le moe de formation et de déveléppement du C2P* intestinal. Peut-être chercherai. je ailleurs à déduire de Ier j ? 1nê par une ouverture d'uP : ur (x) Sur un fœtus humain monstrueux, dans les Mém. de lac. des dé Le 1709, p. 12. Le FER | (2) Voyez PAHist, de l’'acad, des se, pour 1700, p. 4: , » EMBOUCHURES ANOMALES DE L'URÈTERE. 505 Comparaison quelques conséquences que le sujet spécial de . 6 Ouvrage m’interdit d'exposer ice | à La Seconde des ouvertures de la région pelvienne , que | E peut désigner en général sous le nom de génito-urinaire, EU (e est-à.dire la vulye chez la femme et l’orifice urétral chez à lhomme), peut aussi, comme l'anus, se lrouver déplacée. Cette anomalie est très:rûre chez la fémme, et ne pré- | Sente chez elle (si ce n’est dans quelques cas de monstruosité 1 dont il-sera question plus tard), que des conditions beau— ACER Coup moins remarquables que celles que jai signalées pour . Pintestin. Tel est le cas d’une femme observée 1 leur Ghampion (1), chez laquelle la vulve était placée au … périnée tout près de l'anus, l’espace qu'elle occupe dans “14 Vétat normal se trouvant recouvert par la peau. Cette’ | fèmme devint mère sans qu’il y eût , comme onle craignait, Fupture du périnée, - bg - | k eh … Dans ce cas la vulve se trouvait placée plus bas qu’à \ l'ordinaire : elle était au contraire au-dessus des pubis chez re Une petite fille morte quelques minutes après sa naissance, Sur laquelle on trouve, dans l’Histoire de l'académie des Sciences pour 1772 (2), quelques renseignemens dus à Ousset, Dans.ce cas assez remarquable, mais sur lequel il n'a été publié que des détails forts incomplets ; l'anus était Aussi déplacé : il se trouvait situé au-dessus de la symphyse 4 Puübienne, et un peu au-dessous de la vulve, EE‘ Les anomalies d'embouchure de l’urèthre chez l'homme, 1 ; 4 par le doc- | SON un peu moins rares. Toutefois il s’en faut. de beau- VE j Soup qu’elles se présentent aussi fréquemment. que Pont Pensé un grand nombre d'auteurs. On a en‘effet souvent (r) Voyez l'article Vagin du Dit, des sc. méd. ; t LVI,p. 460. “ à (2) Première partie, p. 14. L. à k2 g e Q = Li 3 K Fr: ' Par suile d’un changement d'insertion. “is * 3 506 PART, I, LIV. IV. CHAD, He considéré comme appartenant à ce groupe Jes.deux vices de conformation que l’on connaît sous les noms d’Aypospa- dias et d’épispadias ; l’un , l’hypospadias , assez commun , et résultant toujours d’un simple arrêt dans le développe- ment. de l’urèthre, sans aucun changement de connexloR 3 l’autre , lépispadias , plus rare, et ne constituant lui-même que dans un petit nombre de cas une véritable anomalie de connexion. L’épispadias consiste en effet dans l'embou- chure anomale de l’urèthre à la partie supérieure du pénis» soit sur le gland, soit au contraire dans un point plus OU moins rapproché de la symphyse pubienne. Or l’embour : chure de l’urèthre, lorsqu'elle se fait au dessus du gland: est, comme l'hypospadias, le simple résultat de la n0®* réunion des parois de ce canal ; et tel est précisément le cas le plus. ordinaire : aussi est-ce en traitant des anomalies p2f disjonction » que nous aurons naturellement à faire l'his* toire de l’épispadias. Si, au contraire, l’urèthre s’ousre? non plus sur le gland, mais sur le dos du pénis dans un point plus rapproché du pubis, cette déviation qui constitu® un second genre d'épispadias très-diflérent da premier ? mas toujours confondu avec lui par les auteurs, est unê vérilable anomalie d'embouchure, ÎLest évident , en eflèt qu'il n’y à plus simple arrêt de développement, mais biel £hangement de connexion ; Puisque l’insertion de l’urèthre 8e Erouve transportée au dessus des Corps caverneux. | Les Cas où il en est ainsi, les seuls dont je doive pré” sentément m'occuper, sont beaucoup plus rares (1) 44€ (x) 1 ne faudrait pas même considérer comme tels tous les c45 où l'on voit l'urèthre s'ouvrir très-près du pubis : car, dans certains sujels, le pénis ds OUVant frappé d’un arrêt général ile développement » g les corps caÿerneux i'existant que rudimentaires , il peut arrife» ainsi qu'on le verra par la suite, que lorifice urétral, quoique placé sur le gland , 5e trouve très-rapproché de la symphyse pubienne, D | EMBOUCHURES ANOMALES DE L'URÈTHRE, 507 ‘8 Cas du Premier genre. On en connaît cependant quel- dUes-uns dont les plus remarquables sont dus à Chopart et % Richerand (1). Le sujet de l’observation. de Ghopart St an enfäht de dix ans, chez lequel l’urèthre s’ouvrait _."6ssus des corps caverneux , très-près de la symphy se Pubienne : l’urine sortait par jet dirigé du côté du ventre, À ‘ Partie antérieure du pénis se trouvait supérieurement une Sultière, formant la continuation de l’urèthre, et le gland Élait iMparfaitement développé, en sorte qu'il ÿ avait arrêt ® développement en même temps qu'embouchure ano- Male, Il en était à peu près de même dans le cas recueilli Par M. Richerand, et dans les autres observations. que pos- Sède la science. Seuleinent, dans la plupart de celles-ci , urine, loin de sortir par jet, coulait lentem « ; ient dans la gout: hère longitudinale que présentait la face dorsale du pes L’orifice génito-urinaire pent présenter des déviations aucoup plus remarquables que je dois maintenant indi- Auer, Je passe par elles aux ariomalies d’embouchure, qui, 'ésultant du transport à l’extérieur d’un orifice ordinaire- Ment intérieur i produisent une augmentation dans le RER re des ouvertures de la région pelvieñne. | Le cas le plus digne d'intérêt que je connaisse dans ce Soupe, est celni que mon père a observé sur un fœtus tit par lui sous le nom d’aspalasome, et dont il.a b jà été question dans ce chapitre. L’anus, comme je ui se trouvait l’orifice du vagin, ét un peu plus haut core, celui de l'urèthre faisant au dehors une saillie très- (1) Chorare À Mabdiss des voies urinaires , t. IT , p. 528. — Rronr- RAxD ; Nos Morstr, Penis eturethræ conform. ; dans les Act. nat. cur, , t. IV :0bs. 65, Ÿ 260 ; et Mongacar , De sed. et caus. mort; Epist, LXVIL, at, 6. d dit, était placé dans laine droite ; au-dessus de ographie chirurg., t. IV. — Voyez encore LYZMANN, De lg do 508 PART, IJ. LIV, IV. CHAP. IL marquée. La vulvectait donc en quelque sorte décomposée dans ce sujet , et divisée en deux orifices parfaitement dis” tincts , l’un appartenant en propre aux organes de la _. ration, l’autre à l'appareil urinaire : disposition Le trouvait réaliser l’un des caractères les plus remarquables de l’organisation de la femelle de. Ja taupe et de quelques autres mammifères de la même famille. De Ià le nom d pré palasome (1), donné au sujet qui a présenté la déviation très-curieuse dont je viens de retracer les principales co” ditions. = . De même que dans le cas précédent, il existe trois OÙ verlures dans la région pelvienne, lorsqu'un des “uretères vient s'ouvrir directement à l’extéricur, dans la région PE bienne (2): il en existerait quatre, si les deux uretère offraient simultänément cette disposition anomale, ". faut se garder de confondre avec celle qui résulte.de SA troversion de la vessie (3). Ge dernier vice de conformati0® se rapproche beaucoup en apparence de l’embouchur® extérieure des-urstères, et il n’est même pas sans quels f analogie avec elle : en effet, dans l’un comme dans autre? le nombre dés ouvertures de la région pelvienne est parer” lement augmenté, et les orifices des uretères sont devenu -Visibles au dehors : mais il y a cette différence essentiell® ‘que, dans l’extroversion de la vessie leur déplacement n'esi qu’ apparent, l'insertion de ces conduits urinaires, quoique visible au dehors, ayant lieu .sur la vessie aux MÊME points que dans l’état normal. 7 à = À 7 . - . pd (:) D À créeë, taupe, et Zuue, corps. — Je reviendrai dans le secO volume de cet ouvr age sur l’organisation des aspalasomes. (2) LITTRE, Sur un fœtus humain monstrueux, dans les 46m. des sc-pour 1769, D 9. 3 Pie es G) Deux cas que mentionne Livren, oc, ei, p.13, ne sont ons: semblablement que des ças d’extroversion de la vessie, de Fac LUS ri Insert} "NE anoma mal ni on pubienne des uretères, ôu de Pun d'eux, est} lie très- rare. J 'ajouterai que je ne COnnais aucun } aucun âge du fœtus ou de l’embryon où l'on ob DR diet a a ta Nférieu rs à Mn male etpar h peut s'expliquer | RE SHOTS n le, CE p: grande rareté. Il est à remarquer d’ailleurs.qu’elle ne s’est Suère présentée que chez des sujets très-imparfaitement Son{ormés S et qui par conséquent s'étaient trouvés soumis .°S, Causes énergiques de perturbation à l’une des pre- | Mères époques de Ieur- développement. . Îl en est tout autrement des anomalies ans lesquelles il y a diminution du nombr ! la r égion pelvienne. La plupart de ces anomalies résul- | de la persistance de quelques-unes des cenditions orga- / liques de l’âge embryonnaire; et, comme il arrive presque fnstamment dans ce cas, elles réalisent chez l’homme et ‘ez les animaux supérieurs, les caractères normaux d’un Stand nombre d'espèces de la série animale. Enfin, c’est flcore parce qu'ils dépendent d’un simple ‘arrêt dans le éloppement, que ces vices de conformation, quoique Sez graves en apparence, ne sont pas très-rares Sentent aussi bien chez “des sujets d’ailleurs no . Viables , que chez des individus très-mal co éme monstrueux. A ar , “SE ce qui a lieu par exemple Pour l’embouchure:de “Mlestin dans la vessie , principalement dans. son col, ou 6 dans l’urèthre-: deux genres: d'anomalies dont les dales de Ja science possèdent un assez grand nombre , “éMples, offérts pour la plupart par des enfans mâles. “pulsion par l’urèthre d’urines mêlées de méconium est Indice Certain de ces vices de-conformation , désignés , le : F5, d’embouchure \ e des ouvertures ! > el se rmaux formés où - _ EMBOUCIURE VÉSICALE DE L'INTESTIN. 509 - 10 PART, It, LIV, IV. CHAP: fi. #0 premier par Papendorp et Meckel ( 1) sous le nom _ ani vesicalis, le second par Méckel (2) sous celui d atresla urethralis. rgq À Dans presque tous les cas, l'orifice de l'intestin dans lés voies urinaires ; sorte d’anus interne , est très-petit » 6 _ permet seulement le passage de la partie la plus liquide du méconium et des matières fécales. Lorsqu'il en est aies" s la mort survient au bout de quelques jours ou de quelques semaines. Je puis citer comme exemple, entre autres obsef- vations , celle que fit, en 153, Boirie, chirurgien a Français (3), sur.un enfant mülâtre qui vécut douze JOUT*” il n'existait qu’une très-petite ouverture de communicatio" entre le col de la vessie et l'intestin : aussi cé canal sé (ro? vait-il considérablement distendu lors de: la mort dé l'en fant, par suite de l'accumulation d'une’gtande quantité matières fécales (4). RRCAES ET int. reclicum es, urin, coalitu | Hé, sur quelques sujets d'an. et de phys. » Amsterdam, 1822: P- un sujet affecté d’extroversion de la vessie }. — CavENNE y Le: MO ENV RER, Xp: GRR Crovertaixe, EL ae 4 dn-fol.,.2e livr, — Quant à l'embouchure nrétrale de Fintestin ; €0 SELMANN , De ami intestinorumque atresia, Utrecht, 1819: — EMBODGRURE VAGINALE DE L'ENTESTIN, Sri | … Toutefois, on ne doit pas croire, avec Bertin (r) et plu- Séubs aitres chirurgiens , que Pembouchure dé l'intestin ans les voies urinaires soit constamment une ‘cause né- Pssaire de mort prochaine. Flajani (2) rapporte le cas d’un a "06 iâle qui vécut jusqu’à huit mois, quoiqué Pintestin à OUvrtt dans Ja partie membranease de l’urèthre : encore *0Yau de cerise, qui, avalé par l'enfant, s’éngagéa dans eau point d'embouchure de l'intestin, fut il la : Puée accidentelle de la mort. Poulletier de la Salle (3) vit M enfant de trois ans auquel l’orifice de Purèthre servait .Stlement d’anus, et ces observations ne sont pas les seules ‘le Possède la science (4). L'embouchure de Pintestin da fonformation très-analogue à celui dont Je viens de parler: Aussi a-t-il été toujours décrit, de même que celui-ci, comme ne espèce particulière d’imperforation dé l'intestin , quoi- » dans l’un comme dans l’autre cas, l'intestin soit per- ns le vagin est un vicé de ‘ültez, Outre plusieurs des au teurs précédens : Déxtas , dans le Journ. de méd., t.XIT, P- 46. — Drvesirer ; dans le Bud, de la séc, méd. Em, , juin 1824, et le Zuli. des sc. méd., nov. Fr US Moncra et tEwr , dans la Nouv. biblioth. méd., t. IL, p. 99- — Il ne sera pas 2 intérêt de rapprocher des faits précédens un cas dû à M. Cau- ue , loc. cie., prem. livr., et dans lequel l'intestin allait s'ouvrir, * intermédiaire d'un conduit étroit, aw dessous. du Sland , sans Uefois communiquer avec les voies génito-urinaires, EX 1) Berri, loc. cit., p+ 497. 2) Osservazioni di chirurgia , t. IV , obs. 39, (8) Voyez Particle cas rares du Dice. des $c, méd. ;t IV, p: 157. x (4) Voyez Licérvus , Traité des monstres, iv. IT, chap. LITE ( ce‘cas ait été présenté par une femme adulte, mais il est peu authentique). Su ‘ “"ORGAGNr, De sed, et caus. morb. , epist, XXXII , art, 40 = Bhi- * $, dans des Actes de Lyon, t. IL, p. 95 (chez un garçon âgé de demi). Dans ce dernier cas, l'intestin ; paSsant sous la Sie > allait s'ouvrir dans l’urèthre qui semblait n’en être que la con- Ünuation. | ae quatre mois et 512 PARTS JT. LIVs IVe, CHAP. I foré. C’est en effet ce que Papendorp (1), et après Jui Meckel (5) et plusieurs autres anatomistes ont désigné er le nom d’atresia vaginalis. jar 42i t0e0 L’embouchure. vaginale de l'intestin est plus rare que l'embouchure vésicale ou uréthrale : cependant un RE grand nombre d'exemples se sont présentés à J'obser ta üon, et ont prouvé quelle: constitue un vice de COR formation très-analoguc aux précédens , mais heaucouP moins grave; différence que l’on aurait pu au besoin 07. clure à priori de la différence du diamètre du canal.va8# nal et de celuÿde l’urèthre. . m7 Ainsi, sans insister sur le tas d’une fille juive, citée pe Mercuriale, qui, rendant. ses excrémens par la vulve, Ja avoir yécu plus d’un siècle, au rapport de Morgagni (5) é puis citer une jeune fille observée par Benivieni (4) F mourut à seize ans; une aulre., âgée de plus de sept ae dont Antoine de Jussieu communiqua l'observation, en 17% à l’Académie des sciences (5), et surtout un cas beaucotP plus remarquable encore que rapporte M. Fourmier (6). 2 « IL ÿ a plusicurs années, dit ce savant médecin, que) #a(x) Loc. et : | (2) Loc. cialis. = : É \ * is é (3) Mencurraze ; De nierb. puerory LT. — Morcacwr , doc. cit XXXII, art. Isa nie rs : dette (4) De abditis nonn. ac mirandis morb, causis, cap. 86. a+ (5) Hist., P- 42. s & me (6) Dict. des se. méd., article Cas rares, &. IV, p. 155. — voy® ga core Fagrrce D'AQUAPENDENTE, Oper. chirurg Mhap: 88.1 ik DEN , -Commentaria » L IV, p. 595. — Prrrr , dans des 4ct..de santé # Lyon, tIL.— On connait aussi. quelques exemples d'embouch® J vaginale de, l'intestin chez des enfans nouveau-nés : voyez & de Act, nat. ur, t. IX, obs. XL, p. 24. =—Rocxarn y Obs: sur r'imperf 0. l'anus, dans l'ancien dourn. de méd. chir. pharm:, t. LXXXV; p- ué = Bonx, dans la dissertation citée plus haut de Papendorpe [RSTEN? EMBOUCHURE VAGINALE DE L'INTESTIN. 513 fus appelé Pour donner mes conseils à trois élèves en chi: "urgie, qui depuis cinq jours essayaient vainement d’accou- | Cher ne ‘femiñe, Cette malheureuse ; bieñ constituée et à ! de vingt-deux ans, éprouvait d’horribles angoisses. Ayant appris d’elle qu’elle était fort constipée ‘et n'avait Point eu de garderobe depuis huit jours s je prescrivis tri *ement, L’un des élèves, chargé de cetté opération, s'éver ait inutilement Pour trouver l'ouverture de l'anus. J’allai DD ‘OR secours; : et je reconnus que l'anus était impérforé : 43 du Véslige ne l’indiquait; une ligne semblable au raphé Partait du coccixet se terminait à la vulve. J’introduisis le * Vigt dans le vagin où je trouvai l'intestin rectum flottantet Comprimant la matrice, attendu qu'il était rempli d’excré- Mens: Son ouverture était aussi large que son diamètre ; vest-à-dire qu’il n'avait pas de sphincter, La canule y fut Miroduite , et le lavement pénélra dans Pintestin ; d’où il Sortit sur-le-champ une prodigieuse quantité de noyaux de “erises , agelomérés avec des matières fécales: Après cette Yatuation je terminai l’accouchement. Cette fille, honteuse de limperfection dont la nature l'avait afligée, la: tenait Scrète , et n’osait, de crainte de se trahir , indiquer l’en: Oit où il fallait introduire le lavement dont ellé ‘avait: s; Stand besoin. » RSS 08 l'ion u On voit par cetle observation que l'embouchure de Pina + lestin dans le vagin n’entraîne pas l'impuissance : corimé Vu Va dit quelquefois , et qu’elle ne met d’ailleurs obstdcle & ‘accomplissement-d’aucune des fonctions nécessai "1 Cette: anomalie pourrait toutefois devenir une cause de rt si l'ouverture de communication entre le vagin et testin était très-étroite : mais, daus tous les cas, et lors sil res à la 5 26 qu’elle ne saurait duninuer en rien les chances-de Sconstitac.ux vice de conformation incominode | ÉSOûtant, On ne peut donc qu'applaudir aux essais tentés L | viabilité. el 65) GE 7! PART, 1, LIV. IV. CHAP, Te par plusieurs chirurgiens. pour le guérir, aussi bien que le vice de conformation. beaucoup plus grave sous le point de vue physiologique.,.qui résulte de l'embouchure de lin- testin dans les voies urinaires. Il n’entre point ici dans 08 sujet-d'équmérer ni de discuter les divers moyens the peutiques que l’on.a.cru pouvoir proposer: mais je dois di #4 que,les idées erronées que les chirurgiens et les anatomistes même les.plus distingués se. sont toujours faites: de ces anomalies , en les coxisidérant comme des imperforationss les ont en général engagés dans de fausses voies, Gest ai2$l» poux:choisir un exemple entre cent, que Bertin, voulant gnérie un enfant chez lequel l'in testin allait s’ouvrif qans les voies urinaires , et prar conséquent avait changé de connexio® ; et.de direction; crut qu’il. suffisait de faire une incisi02" l'anus, pour porter remède à ce qu'il'appelait avec tou es autres chirurgieris. urie iperforation. L'opération fut en eflet«pratiquée, Le rectum ne se trouva pas derrière lin cision, au grand étonnement des assistans , que la sortie du méconiuin par l'urèthre aurait dû instruire à PavanCe la,nature du.wice de: conformation; et le. doigt du ch gieni, introduit dans l’incision, méme fort dut, cherch® inutilement le réctunx : cependant, dit Bertin (1), ce 'étatl pas pour l'avoir cherché dans l'endroit où il ne devait pas étre Je w’ai pas. besoin d'ajouter que le patient ne tarda P#° Pélie . | 64 £a confusion faite par: tous les auteuts entre les em" chures anomales de. l'intestin et les imperforation$ l'anus , est également la source à laquelle Heister (2) L ; 4 join antes » et malies (1) Loc. ct, P+ 468. — Le mémoire de Bertin est. d'ailleurs HAN EE, sr 91 : | d'êtré privé d'intérêt : On y trouve plusieurs vues import pu He assez exacte de la nature de quelques 499 < [4 > à Se < : = — ’ pt fétu Braag: été long-temps tout-à-fait négligéce _ (2) Anstituf. de chérirgiss | LA à “ÉXISTENCE D'UN CLOAQUE: 515 Fa üne erreur grave soûs Je rapport théorique , et plus "Te par les Conséquences pratiques auxquelles elle con- “irait nécessairement , si on Padoptait. Suivant ce Chirurs Sien , La communication établie entre l'intestin et'lé agit a Constitue point un vicé de conformation congénial; mais es » 158 . : chou un passage À travers le vagin, lorsque l'imperfora= tion de l'anus les prive de leur issue CMEe, “1 77e st inütile d'exposer ici toùs [es faits qui réfütént cétte Ypothèse de Heister; hypothèse éontiaire À la'fois Ntoutés données dé là physiologie ét dela pathologie. Simêmée jai cru devoir la rappeler ici, c’est afin d’ appeler l’attéhfion S un exemple de plus ; Sür la nécessité de Subordônner d'classification des anomalies Fe Leurs Caractère s es * entiels s et de rejeter enfin dés rapprochemens arbitraires , DATE tontinuelle d'erreurs et de fausses applications." is ds Nas $ De DPRÈSO + fun rod srl On voit par les faits que je viens d'exposer que lerrectam Peut s'ouvrir, soit dans les voics'u rinaires, soit dàns le vagin, Comme nous avons-vulles voies urinaires etle vagin s'ouvrir tions une anomalie non moins: remarquäble dans laquelle h’existe:, comme dans les cas précédens, qu’une seule ‘uverture extérieure à la région pelvienne : je veux parler de l'existence d’un véritable vestibule commun où cloique, dans le rectum: On doit placer-près-de ces diverses’ dévia.. Gomparable à:celui.des monotrémes et d’un grand hombre ‘autres animaux. Ge vestibule cémmun où cloique est ‘ne cavité plus où moins distincte, commuüniquant au ehors pa une seule ouverture ; @t recevant intérieurement orifices des voies urinaires , de l'appareil générateur et rectum, } son 1aisê Ass suaiso af HE 15q bite | Meckel (1) a réuni en un seul groupe, sous le nom de @) Handb. der par, Arab; te 1, p. 698743. - | SR 298 20 + : établit consécutivement , les‘Matières fécales pouvant | pe a meta ttes remettre 5 digestives aux voies générairices, aux voies urinaiftes » © 516 PART, II, LIV, IVe CHAP, Ie kloakbildung ( formation , disposition en cloaque}), les cas dans lesque's il existe un véritable vestibule commun, el la plupart des précédens, y compris même une partie de ceux où l’on trouve à la partie inférieure du corps plusieurs OBEEFS ; tures distinctes. 1! existe en eflet des rapports 9552 Intines entre Lous ces cas , el. peut-être même quelques dispositions anomales forment-elles à divers égards la transition des me ; aux autres. Cependant il n’en est pas moins possible et utile de distinguer et de placer dans un groupé particulier les Ca _oùil existe un véritable vestibule commun , c’est-à-dire 426 cavité et une ouverture ;extérieure, communes aux és ne pouvant être considérées, comme appartenant spéciale ment à l’un de ces trois appareils d’excrétion. Chez les fe* melles surtout, ce serait confondre des anomalies évidem® ment différentes que de réunir les cas où liniestin s'ouWe dans le vagin, et ceüx dans lesquels ces deux canau% se rencontrent seulement à: leur terminaison dans une cal! commune à toutes deux. Dans le premier de ces deux C2? les. matières fécales sont versées dans le vagin, et n'arrivent au dekors qu'en travérsantson orifice : dans le second 4! contraire, le vagin ne donne pas plus passage aux matière fécales, que l'intestin aux produits de la génération} eb l'ouverture extérieure, commune aux. voies digestives » génératrices et urinaires , n’est spécialernent mot ni ‘la vulve ni à lanus externe , mais les représenté tdutes deux’ à per Près comme il arriverait accidentellement par ” déchirure du périnée. | C'est ce que j'ai vu d’une manière très-distincte dans U© ca$ TéMarquable, observé chez une: chienne adulte» €! publié par M. le docteur Martin Saint -Ange fi} qui abieh | TS ; : (x) Sur l'existence d'un Cloaque Obserpé chez un chien privé de queues dans les Ann, des sc, nat. , t: XIL, Ë | | EXISTENCE D'UN CLOAQUE. 517 YOula me Le cons taf : DErcevra avec ; Jointe à son m ? “ muniquer : c’est également ce qne chacun évidence dans la planche que M. Martin a émoire, On ne voyait à l'extérieur du’ corps 1 üne seule ouverture conduisant dans une cavité ou po- han Si véritable vestibule commun ‘ en oi - entre que e vagin et le rectum , un peu lis POP _ din dans leur portion Émis qu'ils ne le sone be conservant d'ailleurs leurs É Leg + » Venaient déboucher successivement dans là ca- Mité Commune , savoir, l’urèthre en haut, le reclum en bas, 2 le vagin au milieu, La chienne chez laquélle M, Martin à observé cette disposition très-curiéuse > Était d’ailleurs re- Marquable par l’absence du prolongement caudal. Il FU pas été possible de savoir si elle avait mis b HaHTQ _ L'existence d’un véstibule commun à gié quelquefois Aussi constatée dans l'espèce humaine, par exemple, par Aiard (1), chez une fille nouvellement née. Toutefois, Ans ce cas et dans quelques autres que l’on peut en rap- Procher (2), le cloaque ne s’est jamais montré ni aussisem- Pable au vestibule commun que l’on trouve normalement Chez un grand nombre d'animaux , ni aussi distinct que Ans l’observation de M. Martin, j as. de terminerai par ce genre remarquable d'andtalies () Observ. de chirurg. , p. 308. ° | ë (a) Je ne püis mieux faire que de renvoyer pour ces cas au Hand. : ch der pathologischen Anatomie de Mrcret, Loc: cit. à » qui les.a rapportés Yec détail et comparés entre.eux avec S0in. — J'ajouterai seulement À titâtion d'un cas intéressant, que Hinrmanxx à consig ] né daus les Cell, nat | .eur., Dée. IL an. 7 et 8, p. 59. Ce cas qu’a présenté une | Rens est lun de ceux qui offrent I pes d'anlogie pepe 0n Que nous devons à M. Martin : il AVAL méme ce rapport que ÀQueue était très-courte. — Voyez aussi Licerus, Traité des monstres, CE 5 chap. LIT. - 518 PARTS IL. LIVe AV. CHA, ML d’embouchure, ce chapitre auquel la multitude des faits que j'avais à exposer m'a obligé de donner une grande ex- iension.. Pour résumer en peu de mots ce que j'ai dit dans. les derniers paragraphes, je rappellerai que nous avons yu le. nombre des orifices extérieurs de la région: pelvienne s'élever dans plusiéurs cas à trois et même à quatre, €t Se réduire au contraire dans quelques aulres à un seul. Unc autre combinaison peut encore se présenter : c’est l'absence de tout orifice à la partie inférieure du-corps : anomalie dans laquelle, comme chez le polype, l'ouverture buccale sert à, la lois à l’ingestion des alimens et à l’expulsion de jenr résidu. Très-probablement un tel vice de conformal}o® n’existe. pas sans qu'il y ait réunion insolite d’un. Où, plusieurs canaux, comme dans les cas précédens; mal Fimperforation de l'anus et des voies génite-urinaires ay” _été seule établie par l’observation , je renvoie au chapiit? suivant l’histoire des cas très-curieux , mais très-impañfei" tement connus, qui se rapportent à ce genresi remarquad F de déviations organiques. : AAA AU UE TT LAN AE uvre dE we CHAPITRE HE. : en. unNT DES@NOMALILS;PAR CONTINUITÉ DE PARTIES ORDINAIBEME DISJOINTES. jon- tion ‘Difisions: — Re fus D ne Anomalies par imperforation ; par jonction; par fi “— ÆmPerforation des divers orifices extérieurs. == Impe db éd des Grificés intérieurs. — Remarques générales sur les réuni anomales. == Réunion de divers viscères , des doigts ; des deñts CE ment Les anomalies par continuité se partagent naturelle nièré en. trois Stoupes , que l’on peut caractériser dé la ma suivante : | ANOMALIES PA IMPERFORATTON, 5i9 à LA Réunion partielle’ ot complète ; inédite vi. nés Mdr des bords d’une ouverture dù des Parois d'une vaÿités | .%* Réunion partielle on complète ; médiaté “On iintéz AE» fier ficiclle Ga intime, mais “on profonte, “ds dett 0 plüsicurs organes, où dé deux ou plüsieurs Pottions Organe -. | Donnée Des: ee ie Rétnion coniplète , immédiate , intime. et profoiide de EUX Où plusieurs organes 6ù de deux où plusieurs pot: Uons du même organe. | ‘ . De ces trois groupes, le premier coinprefid les anomûlies | ltoisième, les anomuülies par füsion. | SI. Des anomalies par imperforation. = Les anomalies par -imperforationr , c’est-h-dire lés no : Mälies qui consistent dans l’occlüsion d'oùvertüres, de cà- Vités ou de canaux libres dans l’état normal, ont'anssi &té Appelées par plasieurs aüteurs atrésics, atrétismes, oblitéraz lions: mais, de ces trois hoins ; les deux premiers y dérivés u grec , ont exactement la même valeur que le mot imper- ration | dérivé du latin, et n’en différent que par an peu Plus d’obscurité. Quant. au dernier, il doit, être, réseryé àux imperforations acquises ou accidentolles : imperfora- ioris qui dépendent d’une lésion organique , et non d’un Fée congénfal d'organisation : qui $ônt, On do éftibls oralies, maïs des cas essentiellement pafhologiques, et | Ont par conséquent je n'ai pas à traiter Je ne,me servirai donc ni des mots aérésie et atrétise ;! di sont inutiles, ni du mot oblitération qui est impropres et je m'en tiendra À l'emploi du nôm , d’ailleurs beaucoup plis Hit; d'and- 'alie par imperforation , ou d’une nie plus abrégéo, Limperforation. oig Fr À PAPERS UE SS anomalies , toutes congéniales > Qui composent ce - air 520 PART, JI, LIV. IV, CHAP. Ils groupe, peuvent être distinguées en deux genres; suivant ee l'imperforation est complète ou partielle(x), c'est-à-dire , suivant que l'ouverture manque entièrement, OU 4%, fermée seulement en partie, elle se laisse encore ape Geo; mais très-étroite et ne suffisant plus aux fonctions de | sl gane. Les imperforations partielles, quelquefois tout as! fâcheuses sous le rapport chirurgical que les imperforations complètes , sont toujours moins remarquables sous le rap” port anatomique; et c’est de celles-ci que je -m’oceupera d’une manière plus spéciale, | d : -: Il n’est aucune des ouvertures extérieures du corps JV! ne puisse manquer par anomalie. Ainsi on rencontr£ plus ou mens fréquemment des ças d’imperforation de la bou- che, des narines , des conduits auditifs, des paupières des pointsläcrymaux , des mamelons , du prépuce , de l’urèthr® de la vulve, de l’orifice du vagiu et de l’anus. Tantôt1e 02 nal qui précède l'ouverture extérieure imperforée , estluir même imperforé dans une partie de son étendue ou même dans toute son étendue; tantôt il reste libre, et se trou*® (x) Les chirurgiens divisent généralement les imperforations F complètes et en incomplètes, confondant dans ce second groupe ; avé£ ji véritables cas d’imperforation partielle, les cas de simple rétréciss®" ment ; dans lesquels il y a anomalie par diminution de volume, et? par Continuité. Ce p’est pas ici, comme-on pourrait le croire? x futile distinction de mots, mais bien une distinction fondée sur étude AReRUve des-rapports des anomalies , et qui peut même ? 4 pas SDS Importancegpratique. Les véritables inperforations parrielles < ‘étant analogués ‘par toutes leurs conditions anatomiques et physiolo” giques aux imperforations complètes, les mêmes moyens thérapeutiq®®” sont applicables aux unes.el aux autres. Au cotitraire dans jen c ’ de rétrécissement que les chirurgiens ont compris dans Jeur groupe tout-à-fait artificiel des ünperforations incomplètes, On doit avoir recou” à un mode {out différent d traitement, et procéder par ditatatio®"? et non par incision, ot) femons EME Le IMPERFORATION DE L'ORIFICE DU VAGIN. 921 Flement privé de communication l'extérieur par la pré- Sence d’une membrane plus ow moins rés istante , formant “6 sorte. de diaphragme , et-dont la disposition est ordi. en lrement GComparable à celle de l'hymen à l'entrée du me &in, ou du tympan e* re de. l'oreille interne. -La° pré- IE “RC de. ces deux membranes constitue.en effet, à Légrrd Ne. "Canal vaginal et du conduit auditif, de véritables imper- ”40ns normales, l'une partielle, l’autre complète. En Sénéral , les ouvertüres extérieures situées à la partie Mférieure du corps sont les plus sujettes à l’imperforation : lels sont principalement l’orifice vaginal et l’a | > ÎLya imperforatiôn complète de l’orifice du vagin, lorsque la membrane hymen est entière; partielle, lorsque lhymen Le présente qu'une ouverture extrémeme at petite. Dans le Premier cas, l’écoulement des règles est empêché au moment de la puberté, et le vagin, distendu par l'accumulation du “ang menstruel, devient une poche volumineuse à laquelle j ILest nécessaire de pratiquer une issue au moyen de linstru- ‘Ment tranchant. Un fait physiologique très-remarquable, Cest que les symptômes généraux auxquels donne lieu cette Ccumulation. du sang menstruel dans Le vagin, ont la plus Stande ressemblance avec les symptômes de la grossesse, {tellement ; qu'ils en ont quelquefois imposé sur l’état de Eunes filles qui non-seulcment n'étaient pas _enceintés, Mais qui même ne pouvaient le devenir, Ms 2 > > Lorsque l’imperforation est seulement partielle , les règles Peuvent Sortir plus. ot moins facilement : néanmoins cette “omalie est présque toujours un véritable vice de confor- “alion, parce que, dans ces cas d’imperforation , l’hymen 6st dinairement dense. et résistant , au point qu’il devient Melquelois même un obstacle insurmontable à la copula- tion. Des :6bservations très-cupieuses et très-importantes nus, J € if À a! F 4 f 3 457 ne “ - # 1 AE: + #2 >. À ti î : ël LE 4 I g-rtiiee 33 PART. 11, LIV V. CHAP. Ille | pour lathéorie de lagénération (1), prouvent qu'alors même la fécondation n’est pas entièrement* impossible, quoique l'intromission du pénis ne puisse avoir lié: Ruysch se a constaté ce fait physiologique däns un cas où il existait, outre Fhymeñ, une membrane particulière placée un Pr plus profondément, La femme qui présentait celte double impérfération, étäit cependant devenue enceinte ; mais elle ne put accoucher qu'après que Ruysch, en incisant les deux . membranes, l’eût délivrée , après trois jours de souffrances d'obstacles que les efforts naturels n’avaient pü surmonter seuls (2). | … L'imperforation de l'anus est un vice de confortiation beaucoup plus grave encore que cellé du vagin : Gr? émpêchant l'évacuation du méconiüim, elle compr on vié. Dans les cas les plus ordinaires, l'anus est bouché dé un prolongement de là peau où par üne membrane fipro” celluleuse continue avec le sphincter externe, imperf en et la (1) Voyez Bauprzooque, Traité d’accouch., 1, 1, p. 184. (2) Cette opération ne serait pas suivie de succès dans tous le le vagin pouvant, être non-Seülement imiperforé , mais même 1 plet ? Cest au chirurgien à s'assurer avant fout par une éxplo” atténtivé de l'état du sujet dont il entreprend là güérisoi. La comp} ri des cas assèz nombreux que possède la science, lui serâ We ahls pour arriver à ce but, Parmi ces cas, je citerai : Wazrsa nu ns de l'acad. de Berlin pour 1774 (vagin fermé, outre l | une mémbrane anomale). — MorforAv, Traité des mäladtes de t LE P- 189 et 409 (déux observ. ). = Giniiérpuc, dans le Si méd. de Corvisart, t. VE; p. 420: — BsrDy ; ibid. ; 4 XII, ps 29" # DezisLe ; dans le Journ. gén. de méd., t. LXVI p- 94. — Wu# se dans les Arch, gén. de méd., t. XI , p. 306. — (re 2 Rossi y De A monstruos., dans les Além. de lac. de Turin, t. XXX > P ER CARE Bassx-MAïsox, dans les Ann. dévéd. physiol., et là Bibl, dé médr 1840 1 tIIT, p. 97: — Plusieurs de ces aüteurs citent, dans leurs astiole®" d’aûtres cas observés plus anciennement: On peut d’ailleurs consuli® sur le mêmé sujet les principgyx traités de chirurgie et d'anator” pathologique, / 5 ca8v com” ation _ IMPERFORATION DE L'ANUS: 523 D en Peau. Une opération très-simple suffit : évidem- Ent pour corriger de tels vices de conformation: mais il co l'en esi . ss a En est pas de même dans d’aütres cas , où non-seulément l'anus n'existe pas , mais où de plus le rectum sé termine.en - “de-sac à quelque distance de la région anale ; par exénr- Pé, s'ouvre dans la région pubienne, à l’ombilic, dans le + > dans l’urèthre on la vessie (1); ou’ bien encoré se . "NS Vers son extrémité en un cordon fibreux sans cavité Een léure. Des antis artificiels ont été quelquefois prati- TES avec succès chez des enfans ainsi conformés :inaîs le Plus souvent la mort est susvente quelques jours aprés l’o- Pératloma(ape es le iswous zveb (1) J'ai fait l'histoire de cés cas remarquables däns le ‘dérniéf para graphe dif chapitre précédent , lorsque j'ai traité des anomalies d'éth. bouchure des canaux splanchniques. On voit que les derriiers genres ; du deuxième ordre nous ont conduits Par une transition naturelle aux Mremiers génres du troisième. : Ne (2) Les dissertations et notices qui se rapportent à l’impetforation de l'anus, soit simple soit compliquée , sont extrémernent nombreusés, Je Citerai(outre les auteurs déjà mentionnés pag. Bro, Bxxet 513): Lu- Doviaus, Ephem. nat. cur. dec. À, ann: 3, obs. 257:— Dur, dbid. Dec: IT, “ur, 7, obs. 61. — REISELIUS, Loc. cit, — KoLrcHEN , Act. de Copenh. 6yr 72 , obs. 84. — Licrre, Hist. de lac. des se. pour 1710; p. 47. -= ORAND, 1814. 1765 , p. 0: WAGNER ; Cémibht: HÔr: 1735, pi 364. Pere ; Mém. de l'ac. de chir., LT, p. 386. — SAVIARD > Obs, chir:, 8. Æ= Sazzanx, Histor. morb. p. 25. + DÉVERÉES ; Jonfli" Le ir. de Désault ;t IV. — RoztanD , Jourñ, de méd) de Corvisatd , LYryx Ir, p: 4r. = CÉVENON , Journ. gén. de md. t I, p. 36. — VS, ibid, 1, II, p. 46. — ALLAN, ibid, p. 123. — Duner , #4, A8 Bicone, ibid, t. XI, Pr É6 PSG rsr à ; ibid. t: XXE, pa 353. RCREL » trahi de Reil ,t IX, cah. TL — TxwirsoN | Med: és: d'Edim- LS 2 à ANR Rossr, loc. ci — Voyez ätési, da les principe dict. de éd. + l'article Znperforation. — Dans un cas pb +: ié par M. Gantién vais le Journ. £ênr. dé méd., t. LXXIV, P- 288, il n’y avait pas ; à parler SOureüserént, impetforation de l'anus, mais impérforation dé Fin- SUR près de l'anus. = Dans un autre cas consigné par M. Troësser.. SEVINGOURT dans le Jour. de méd. dé Béclard ,LXE, p.53, l'anus 7 che .n 924 PART, II, LIV. IV. CIAP, HI. * Il est à rémarquer que l'occlusion de l’anus coïncide card fréquemment avec-le développement plus ou moins impar- fait des organes génitaux externes , et surtout avec + # foration soit du prépuce soit de l’urèthre. Quelquefois même; comme dans un cas publié par le docteur Desgenettes (1) : il ÿ.a de plüs occlusion de l’orifice de la bouche. L'imperforation du prépuce et celle de l'urèthre peuvent “aussi. exister sans que le rectam présente aucune disposition insolite. Ces ideux vices de conformation ont cela de com mun qu’ils s’opposent également soit à l’émission des urines» soit à celle des produits des organes génitaux; mais, de CES deux anomalies, la première, qui se présente ass0%. " quemment, est Loujours facile à corriger par une incislon pratiquée avec le: bistouri ou les ciseaux , tandis que Ja. 887 conde , heureusement très-rare , peut-être très-fâcheus® : c'est ce qui à lieu, par exemple, dans les cas où le 62" est imper{6ré , non-seulement à son orifice , mais aussi dl une portion plus ou moins grande de son élendue (2): ‘ Une autre imperforation qui, lorsqu'elle est complète met de même obstacle à l'émission des urines-ct des “7 était de même perforé ; mais le colon était terminé par une dilatatio! aveugle. — Ces cas, très-différens. de la véritable imperforation | l'anus » €t plusieursautres ont. toujours été confondus avec cette malie dont Phistoire, assez facile par elle-même , est deyenue aujour” d'hui très-difficile par la manière dont elle à été traitée le plus gr" n9° vent. : (1) Gazette salutaire, 22»mars 1793. (2) Voyez sur l’imperforation-du prépuce : Mény, Hise, de l'A: des ss FOR, p.64. < Disns, Zerhandi, van het Genoot. Heeik. ane sterdam, t: IT, 1 793 Et sur l’imperforation de l’urèthre, Rersr#10. 1#ph, gate rs Déc. IE, an, 7, obs. 7 (avec imperf. de l’anus).— OsEnTEU Rs Ligue Archi de Stark , t. IL, P- 633, — J'aurai occasion de citer : dans, le cinquième chapitre de ce livre quelques cas. où l'on 4 vu Pimperforation de l'urèthre coïncider avec la persistance de l'ouraque n. LR: te des °Tganes génitaux , étqui peut être comparée chez Pneu Limperfonotiot; du: pipépae si Chez l'homme, * SHimperforation de Ja vulve, qu’il ne faut pas confondre ‘vec celle de l'orifice vaginal, Cette anomalie , remarquable “à cequ’elle réalise-accidentellement chez homme l’une ‘8 conditions normales propres aux taupes et à quelques “tres Rammifères , résulte de Funion des grandes lèvres; AnIQn qui est très-rarement complète. L’imperforation par- helle S’obsenye au contraire assez. fréquemment (1),: dans (eCas, les grandes lèvres sont ordinair ement réunies dans ur. partie supérieure ou dans Jeur partié inférieure, et 9h. dans leur partie moyenne. oiqinis ji L’occlusion congéniale de la vulye étâit repatdée par les Omains comme l’un des signes les Plus funestes. que pôût brésenier une femme. Gornélie ; mère des Grac le avec ce vice de conformation. : Parmi les imperforations des oùvertures situées À la par- € Supérieure du corps, les seules qui ne soient pas très= ‘es, c’est l’imperforatiôn des conduits auditifs et celle S Paupières. EE ë Ces deux anomalies, dont l’une entraine la surdité et Autre Ja cécité, ont dès long-temps fixé l'attention des lurgiens, qui même ont cru: devoir donner à la seconde ROM particulier, celui d'ancyloblepharon Où ankyloble- as s d'en a Fenes es L'imperforation du conduit aüditif est loin d’être toujours ble, En effet = si dans beaucoup de cas elle résulte seu , ide la présence d'une membrane à l'entrée, ousur RC ET le. Peüt exister seule, ou, bien. être accompagnée de divers les vices de conformation des oxganes sexuels, On trouve |. cas 4 Fè X0 } Ô 15 F5 HAE rés = lHeble de ce dernier genre dans le mémoire de F. Rossg, p.160. 1 Piez FUSSi Squurrz, Ephemnar eur; Dec. I, ann. 3,0bs.2.. } LE HR 4 É » 484 | : 1 +] 17 NT ! IMPERFORATION DU CONDUIT: AUDITIF, | 525 racques,, était rs. £ RS F4 RITES > FES > SES 526 PART, Ms LIV. IV. CHAP, IT. Fun des points du conduit auditif (1), on trouve aussi quel- quefois ce conduit bouché entièrement ou presque entière” ment, par suite du rapprochement extrême de se5 Peer soit cartilagineuses , soit même osseuses (2). Danÿ # pl a part des Cas que je connais , l’'anomalié n'existait que d + seul côté. (OS V6 ct L’imperforation ‘des paupières diffère de la plupart ee imperforations, en ce qu’elle résulte, non de présence d’une membräne anomale, mais seulément de l'union ©° deux membranes existant , mais séparées lune de on däns Pétat normal. Dans la plupart des cas; les paupières sont simplement adhérentes soit sur un ou plusieurs por s soit sur toute la longueur de leurs bords: mais dans ox” tres , également curäbles, quoiqu’un peu plus compliqu®* 2 les Cartilages tarses supérieur et inférieur sont eux-M£ continus. Lorsque les bords des paupières sont unis $ toute eur étendue, la présence de deux rangées de £ indique Ja ligne suivant laquelle on doit porter l'instrume? tranchant pour établit l'ouverture normale (8), "0 000 Cette imperforation est remarquable en ce qu’elle réalise gene Ilement et par anomalie, chez l’homme adult Fe conditions organiques qui normalement s’observent ce ils SPF ER ’ G)Duvéndes , Dé ongants audits , + MT, p.28. One, ale ee éle, P: 639. — Dans quelques cas où la membrane an0 trouvait enfoncée dans le conduit auditif, elle a été décrite.” anesecande membrane du:tympan, 3 ff) Bsraon, Hé. anar. sen VI, obs, 36. — Onrago sx ayez aussi le Journal encyclopédique, Janvier 19795. un GYE histoire de l'académie des sciences pour 1y2r rapP! Fe re cas, d'ailleurs. peu curieux, d'imperforation des paupières: L? 4% de lenfaht qui préséntait cette anomalie , était en société presd”. continuellé avec unraveugle, et l'on avait cru trouver dans celte A constance là cause de l’imperfofation. L’historien dé l'académie ne partage pas Cette opinion ; n'ose du môins la rejeter , Et il 56 a RG - loc. | TUPERFORATION DE LA BOUCHE. 527 end nombre d'êtres, dans le cours de leur vie intra tine ; chez d’autres jusqu’après la naissance; chez quel- Tes-uns même pendant toute la durée de leur: existence. reste, nous verrons bientôt que des arrêts dans le dé. , PPement peuvent expliquer de même un grand nombre d'autres imperforations. te ‘ 1h59n5 ap impetforation des narines’est beaucoup plus rare que TS Paupières : cependant Litire et Jean Bianchi (1) léncontrée chez des sujets affectés aussi d’autres ano- Malies , et Oberteuffer (2) l'a même observée plusieurs fois. Pont peu , il a vul s parois de l’une des deux narines unies très-solidement, : : perforation de la:bouche, momalie plus rare encore que la précédente ; coïncidait vec elles: la peau passait tout à. la fois £ur les marines cf Sur la bouche. L’occlusion de ce dernier orifice a été. vue ‘Ussi chez des sujets dont lés marines étaient ouvertes Anais eZ lesquels il existait diverses autres anomalies. (5). Les ouvertures naturelles situées à l'extérieur ne sont _ “mplètes et partielles. Ghaoun sait que plusieurs des trous Maux, J'en ai observé un exemple chez un poulet que M. le doc. 4" Rousseau a bien voulu mé communiquer. 4 la meltre en doute: — Cette anomalie peut exister aussi chez les J'ai vu dussi chez des : eus, les paupières rester adhérentes au delà de l’époque où les “UX s'ouvrent ordinairement. PRET GŒL terre, dans les Mém. de lac. des se. pour TOI, Pe QI — ‘ StaNGur, De monstris et reb. monstr: » Venise, 1749. (2) Oberreurrer , loc. cit. f iHo,p6 ‘ ) Voyez Burcuner , Act. Nat. curios, LIT, p, 210, > OL. Borrr- "US gt. Haffn, : LIL _ DescEngrres, loc, ci, : N S les seules qui puissent. présenter des imperforations hs nemhrhe tait mate > 528 PART, If. LIV. 1V, CHAP, If. 3 dés 6s , principalement ceux qui se trouvent dans la région faciale où à la base du crâne , et qui sont destinés à livrer passage 4° de petites branches vasculaires où Pre sont très-sujéts à présenter des cas d'imperforation. : sait égälemént que tout vaïsseau dans lequel le 528 ? A de circuler soit naturellement, soit. par suite d'un FER d'ielconque , né tarde pas à se convertir en un paf t parois épaisses, privé entièrement ou presque entièremen de‘cavité (5), Je me borne à rappeler ici ces faits, et je:pa#s” immédiatement à l'examen de quelques autres imperfora” tions plas’ remarquables et‘surtout plus analogués er imperforations des ouvertures extérieures dont jai pe précédernment. : Sd | : sé Les cas les plus connus sont l’imperforation de celle de l’orifice de la matrice. ©. L'imperforation congéniale de l'iris, que les chirur ont confondue , sous les noms desynizezis où cataracte PF pillaire avec son imperforation accidentelle ou oblitératiol" est due quelqüefois à laréanion complète des deux moitiés ? primitivement distinctes et séparées , dont se compose Eu plus souvent à la persistance de la membrane pupillaire F l’obsérve assez rarement chez des individus d’ailleurs? conformés; mais elle se rencontre un peu plus fréque ment'chez les individus qui:présentent d’autres arrêts développement , et en particulier, comme nous l’avon$ V4 chez les albinos. Quelquefois la membrane pupillaire ds; paraît spontanément quelque temps après la, naissance mais le plus souvent elle persisie pendant toute la. V2” É moins. qu’on ne la détruise au moyen d’une aiguille à cata l'iris el “605 0 : # . À 3 Rs sente l? (1) Le cas le plus:remarquable de ce genre, qui puisse se prése” est sans aucun doute limperforation de l'aorte, J'ai déjà,eu 060 de de:mentionner plus haut cette anomalie. Voyez l’histoire.des en É en à, . : . + # “ chures anomales dissimilaires des. vaisseaux dans le cœur» pe 497 asion + IMPERFORATION DE L'ORIFICE UTÉRIN, 529 Faute, Comme Cheselden paraîten avoir donné. l'exemple S 1728 par une opération devenue célèbre (1): Ace gi ; L’occhision de extrémité abdominale des trompes: de F pe constitue une imperforation assez rare. Je ne Connais *ucun exemple d’imperforation proprement dite de. leur Xlrémité utérine. * | MIHGETOS CS 12488 | ‘imperforation de l’orifice de la matrice, anomalie beau Coup plus rare que la précédente , résulte tantôt de la pré- SéRCe-d’hne-membrarie anomale se continuant avec la.mu- Œueuse vaginale comme dansun casobservé par Litire(2), tantôt de l’union des deux lèvres de l’orifice. Lorsque Pim- Perforation est complète , l'obstacle qu'elle apporte à l’éva- Cuation des règles, cause des accidens qui peuvént simuler la grossesse , et qui ne cessent.qu’après qu’on à donné issue au flux-menstruel par une ponction où une incision (3). * (1)On trouve des exemples de cette anomalie dans Lrrnx, Mém. de lac, des sc. pour 1707; p. 659. — Wrsere, De membr. fatus pupil- lari,; dans Comment. medic. , Gatt. , 1800. — Voyez aussi J. Croquer , Mém. sur La membr. pupillaire , Paris, 1818. — Leronr, Petersb., ver: Mèsche. Abhendl., 1825 ; rapporte une observation de pupiile triple, et plusieurs auteurs des cas de pupille double, que le docteur BILLARD (dans ie Précis d’anat. pathol. , qu’il a ajouté à sa traduction du Traité des mal. des yeux, de LAWRENCE ; Voyez là page 466, ) explique par la persislance incomplète de lamembrane pupillaire. Cette explicde tion , si elle peut convenir à plasieurs cas, n’est certainément pas applicable à tous ceux que cite M. Billard, quelques : chose que des cas de fusion incomplète des yeux. — T'ajoutéfat que M. Billard à donné une explication peu différente a èe BTE Hivcy e Ophthalm. Beobacht, , Brem., ‘1807 ; Cab. 'E; et dé léquel à Membrane püpillaire existait divisée en sépt petits segmens. . (2) Hém. de l’ac. des sc. , année 1704, “rQ7iS0 prit 06e) “uns n’étant autré .(3) Cette opération a été pratiquée tout récemment encore par le Célèbre chirurgien de Montpellier, M. Delpéck, sur une jeune fille de Yingt- lice et lermuseau de tänche. Ea rétention du sang menstruel avait Produit chez celte jeune fille de vives douleurs abdominales, LUE à — A nn deux ans , chez laquelle on cherchaît en vain et le col de fa mar. 530 1 © PART. IL LIV, IV. CHAP, Te “L’imperforation de l’orifice de la matrice forme*en quel- que sorte le premier degré d’une autre anomalie pe nn marquable encore , l'imperforation de la cavité de Ja pis irice. Cette imperforation n’est au reste presque jamais AU partielle , la partie inférieure de la cavité de l'organe sont ordinairement Ja seule qui manque. is Le” k On a aussi’ observé l’imperforation partielle ou méme totale des cavités du vagin, de l’urèthse , des uretères ; quélquefois niême de la vessie (1) et du canal aérien (2). est à peine utile d'ajouter que ces quatre derniers vices conformation sont des causes nécessäires de mort, “ Quant an canal alimentaire , il est quelquefois imperfor 4 dans une ou‘plusieurs régions , principalement dans sa PO” tion terminale ; mais jamais sur toute sa longueur. L'imper” foration résulte , tantôt de la présence d’une membrane placée transversalement » tantôt du rapprochement extrême à des parois intestinales tellement unies entre elles que l'or | gane passe de la forme d’un canal à celle d’un cordon sold? . tantôt enfin de la terminaison en cul-de-sac de l'intestin? cas très-remarquable en ce qu’il résulte de la présence si- multanée de deux anomalies inverses par leur natu'è* , ES ; 13 .* 3 à É F : re A SE violente avec délire , et plus tatd des accès d’hystérie, Dept opération les règles ônt coulé régulièrement et sans aucun accr dent. . __— "HARAS (2 Voyez Mroxu, Fardb. der path. Anar. à. 1; p. 650. — On P® a PRIE anatomisté sur “HP .des äa @) ue Monst, acephal, FREE Francof. ad Viad., 1808 à a vu la tachée-artère imperforée sur un ALIAS de Egiel monstrueux “a Dans un cas plus curieëx encore qui a été publié par Rosst , loc: cit.r° D: 167, la trachéciartère était au contraire normale, niais,les bronches étaient imperforées dans toute leur étendue. Le spfst de cette.obser? vallon était un enfant, d’ailleurs bien conformé et qui vécut quelque temps malgré cette grave anomalie, sp GLS ; TUPERFORATIONS ANTÉRIEURES ET EXTÉRIEURES. 582 sr une imperforation , “qui est une anomalie par con-, 4 uit, et'une interruption qui st une an0malie par dis- ; Je ne connais tucunexémple d'imperforation Proprement te (2) de l’une on de plusieurs des cavités du cœur, mais. seulement quelques cas-d’imperforation partielle des orifices. arlériels des ‘réhérionlés , résultant de Fadhérence des valvules, Gette ähomalie est d’ailleurs elle-mémetrès-rare, Aussi bien que la plupart des précédentes. : # “pi Een C'est enveffét'une circonstance digne d'attention que , sauf qu elqués “exceptions, les imperforatiôns des ouvertures Ÿ 0 PS: 22 pe à Phe Û PUR à , où des canaux placés à l'intérieur du Corps , se préséntent beaucoup plus rarement que celles dés orifices extérieurs, Cette différence n’est pas seulement apparente , elle ne dé< pend pas uniquement de ce que les unes s'offrent pour ainsi dire d’elles-mêmes à Pobservation, tandis que les autres sont | profondément cachées : elle est au contraire @ès-réelle er très-remarquable. La canse en est, si je ne me trompe ; dans ce fait important que les imperforations intérieures Sont rarement, les extérieures au contraire presque toujours | dues à des arrêts de développement. Tous les Conduitstqui, chez les adultés, sont tapissés par une membrane mu (1) Voyez, sur les anomalies pr Présenter les diverses parties du canal a Psdprelsuiv..: ere FE PMP ee . (2) Toutefois. dans certains cas d’embouchure anomale dés yais- aux dans le cœur, l'une des cavités peut se trouver plus étroits Au’à l'ordinaire , soit à cause de l'épaisseur trop grande de sès er Soit parce que lune des moitiés du cœur est peu développée. C'est &insi que le ventiiculé droit se trouvait rudimentaire dans un cas dtt < Au docteur Manfctran (Voyéz le Jour. gén. de mé; + EXIX,) et déjà Cité plus haut ; “disposition qui résultait, non d’une véritable an élite par Continuité, mais bien d’une anomalie par diminütion de Yolume:; imperforation que peuvent limentaire > Mucrez, loc: cit. ps .7 LA à r< 582 J PART, II, LIV: IV. CHAP, I. | « | queusé (1), continué avec Ja peau à leur orifice, ont norma- # : lement, à une certaine -époque dela vie de l'embryon, leur. orifice imperforé, de la même manière que dans Jes cas les plus ordinaires d'imperforation anbmale. Ces états organiques que les nosologistes ont si souvent considérés comme des maladies, ne sont dohc autre chose que les Con ditions primitives conservées” par anomalie, et devenues permanentes , de transitoires qu’elles devaient être. : ‘On conçoit facilement comment les imperforations inté- rieures qui, sauf quelques exceptions, ne réalisent pas un des étais primitifs de l'embryon, doivent être plus rares que les imperforations extérieures. Dans le premier CA$ #? nature a dû modifier son plan; dans le second elle n’a 4 qu'à le conserver plus long-temps qu’elle n’a coutume de le faire. On rconçoit également bien que. les .ouvertures-gui restent. le plus long-temps imperforées chez l'embryon? - doivent présenter plus. fréquemment que Îles autres,’ des anomalies’ pag imperforation » et cetle autre remarque nous rend. compte d’un auire fait, J’ai indiqué plus haut la fré- quence plus grande des imperforations des orifices situés À laypartie inférieure du Corps. par rapport à celles des fi - fices de da partie supérieure. En effet l'anus, le prépuee# le Ye sont encore imperforés chez Pembryon, long-t6mp$ après que les orifices de la bo@tche et Îles narines sont deve” nus librese. + Fe ES | Il me reste à compléter cette histoire généralé des im L É À Se £ 3 < / x Fe & hi 7 , perforations , par celle d'un genre d'anomalies ‘qui 0 est (il sk remarquable que le conduit auditif externe (normalement fermé aprés la näissance , comme pendant la vie inträ-utérine ; par la membrane du tympan ), est tapissé par un pr oloncensent cutané » etynon par une Muqueuse , comme tous les autres canaux qui abou* tissent à l'extérieur. RE, > IMPERFORATION DES OUVERTURES PALVIENNES, |, Encore qu'à peine connu , mais dont les conditions sont trop remarquables pour que je les passe ici sous silefte É Je veux parler de l'absence de toute ouverture à la région élvienne. Sülier d’un tel vice de conformation : la théorie l'indique, ds Observation d’une multitude de cas d’imperforation soit lue la théorie.-G'ést cependant ce qui n'a pas lieu con - : Où trouve dans l’ancien journal de médecine (1) l’obser- * Vation d’une jeune fille de quatorze ans quine présentait à | l'extérieur aucune trace ni d'organes génitau eur au | X, ni d’urèthe, hi d’anus , et qui cependant dormait bien ; ; | hangeait avec Où rois jours, des vomissemens , annoncés -par une -deu- leur à l’ombilic , la débarrassaient de ses Matières fécales. La douleur de l’ombilic cessait aussitôt, et. la jeune fille faisait disparaître l'odeur fétide qu'elles avaient laissées à êur passage, en se lavant la bouche avec de l'eau parfu- Mée, L'auteur de l'observation, Baux ; ajoute’ que l’émis- Sion des urines se faisait par les mamelles. 53 | __ Cette dernière circonstance, tout-à-fait incroyable, est la seule que tous lés auteurs n'aient pas regardée comme: tuthentique dans cette observation vraiment Devons-nous ; à leur exemple, admettre ce nomal de l’excrétion des matières fécales Phénomène auquel on ne trouve rien de comparable chez “embryon ; Si l’on ne remonte j usqu’à l’une des premières oques de formation , et rien non’ plus dans la série tnimale, si l’on ne franchit tout l'intervalle qui sépare Ee paradoxale. Phénomène: si (1) Voyez Baux , dans Je Jourr:'de méd, de Vandermonde, t. VIU, P. 59. = ee à Rs: 993. Il semble qu’une mort prompte ct inévitable doive re : # d i & U s 2 t . ÿ © l'urèthre , soit surtout du rectum, confirme ce qu'in- appélit, et jouissait d’une éxcellente santé."Tous les doux par la bouche; and \ RER MT + RE Em 554: PART, 11 LIV, LV, CHAP, Us l’homme du zoophyte ? Ou bien ne Yerrons-nous dans celle obstrvation que le résultat d’une coupable supercherie , dont Baux aurait été ou l’auteur ou la dupe ? Peut! étrenhé- siterions-nous pas à adopter cette dernière explication y Si de fait rapporté par Baux existait séul dans la science + ; mais deux observations , analogues à la sienne, ‘viennent, non pas sans doute en démontrer complètement la vérité sais au moins la rendre plus vraisemblable. Bartholin (1) rapporte avoir vu en Jtalie un Homme » de quarante ans, bien portant et. robuste, mais ayant ’ commé la ; jeune fille dont je viens de naalér, aucune | extérieure ni d'organes sexuels, , ni d’anus ; et rejetant comime elle de temps en temps ses-excrémens par Ja bouche" Ilen différait d’ailleurs en ce qu’ était affecté d’extrover” sion de la vessie : l’urine sortait goutie à goutte à Pre z distance de lombilic qui paraissait manquer, ainsi qu arrive ordinairement dans ce vice de conformation malheureux”, né sans sexe; fut. pris d’abord’ pour: une À “et baptisé sous le nom d’Anne : mais à vingt-quatre ans» développement d’une barbe bien fournie.le fit reconnaill® -pour un homme, | Enfin tout récemment un cas non moins emarguable maissur lequel on ne possède non plus que des détails inc0" plets, a été publié par le docteur Denys (2). Quoique cet? Aroisième o Pme appartienne gssentiellement, d'ap” 4 son auteur, à la pathologie proprément dite , cf non < de tératologie, elle offre avec celle dé Bartholin. et celle Baux dés. SA at _. intimes ne És dé ne la cite sr (x) Hise. anat. rar, cent, Lsobs. 65. — . Cette observation est intindét Wir sine pene et podice, ; ÿ (2) Notice sur un cas de paraplégie , eté. dans les Sa de nés ” ! | cp 562 (avec quelques remarques de M, _— et Mém. sur sppres différens de cas rares ; in- 8, 1828, p. 28. arois .. INPERFORAYION DES OUVERTURES PELVIENNES. : 555 "à Sommairement, Un. homme qui, d’après M. Denys, à lait affecté. dans son enfance d'aucun vice de conforma - | pou. fut atteint d’une paraplégie , e resta privé de l’usage la moitié inférieure dé son corps, dont les ouvertures “aturelles finirent par s’oblitérer complètement. Le maladé Vébut Cependant encore un grand nombre d'années ; et, Comme dans les cas précédens ; c’est par la bouche qu'il Se débarragsait du résidu de $es alimens..Il y avait cepen- dant ceite différence que les #omissemens. survenaient loujours-très-promptement après le repas, et que les ma- tières expulsées se présentaient sous la forme d’une bouil- lie verdâtre,etnon d’excrémens. _Je nem’arréterai pas ici sur ces trois faits trop incom- plètement connus pour quil soit possible de les soumettre à une discussion, Je rappellera. seulement une remarque À “laquelle nous. a conduits , dans le chapitre précédent, . Fhistoire dés embouchures anomales.: c’est.qu’un vice de Conformation , mortel par lui-même et lorsqu'il existe seul, Peut cesser de l'être lorsqu'il coïncide avec d’autres | ispo- Sitions insolites : alors de nouvelles conditions de coordi- Nation ef d’harmônie peuvent s'établir, et toutes.les fonc - tions s’exécuter régulièrement , quoique par un mécanisme tout-à-fait inaccoutumé. C’est seulement par ces considé- rations que l’on peut concevoir comment, at moyen de modifications qui mallieureusement ne nous sont pas con- nues , la réuion de deux imperforations , dont chacune est une anomalie mortelle, peut ne-pas empêcher la viabilité. : K II. Des anomalies par Jonction et par fusion. - Toutes les parties qui sont sujettes à se réunir profondé- Ment ou à se confondre entre elles, le sont aussi à se réunir Superfciellement ou à se conjoindre; mais on commettrait “Re grave erreur en disant que toutes celles qui sont sus- 536 PART, IT. LIV. IV. CHAP. Ille ceptibles de jonction , le sont aussi de fusion. La simple jonction est en effet, par rapport à la fusion, Un PNR degré qu’un grand nontbre d’organés ne sauraient DRE 1% QT'elques-uns né présentent même que des cas de atitisal médiate, sans arriver jamais à la jonction immédiate On pourrait penser que les parties qui sont sujettes confondre, sont celles qui, dans l’état normal, se trou contigües; que celles, au çontraire, qui se joignent seule- ment d’üne manièremédite ou très-superficielle, sont celles qui Aormalement sont très éloignées les unes des autres: n’en est point du tout ainsi. Un grand nombre d'organes” qui sont dans un contact immédiat, non seulement né id confondent , mais même ne.se joignent jamais ; et d'autres qui se trouvent placées à des gistances considérables’ ge séparées par un grand nombre de parties, présentent C° exemples nombreux d'anomalies par fusion. On peut mé “é v jusqu’à un certain point généraliser cette remarque ;, et dire, + que les organes les plus sujets à se confondre, ne 0? jamais très-rapprochés l’un de l’autre dans l’état norn°” “Je citerai pour exemples la position des déux reins ; © _ des deux yeux, et surtout celle des deux conques 4007 à _ Uves qui, dans l’état normal , se-trouvent séparées Pa” tête tout entière., + 484% Ces résultats, directement. contraires à ce qu’on aurai} pu prévoir a priori, et qüi semblent au premier aspect à régulierset bizarres , se ramènent tous à un principe 5°, É ral, applicable à l'ordre normal aussi bien qu'aux anomalie” et que j'énoncerai de la manière suivante : Les réunions qui ontlieu entre des organes ou portions d'organes » 502 ? toutes choses égales d’ailleurs, d'autant plus intimes » ; aussi d'autant plus fréquentes que ces organes où portion à d'organes diffèrent moins entre eux par leur nature où leur disposition. Pl | aa 515 à se vent | Le Ÿ . JONCTIONS ET FUSIONS ANOMALES, 557 . Quelques remarques suffiront pour montrer combien est Sénérale l'application de ce principe aux anomalies par Jonction Lu ae - parusione 6: ee Lena MS 5 5 Organes peuvent se répéter exactement où presque . ttement dans toutés- léurs conditions de structure et de SPosition. On exprime ce degré de similitude en disant LL Ya entre eux ressemblance. Ils peuventavoir seulement uelques conditions communes soit dans leur CROP, SOIË dans Leur disposition, ët ne présenter maarquides lapports plus indirects , quelquefois encore faciles à saisir, Mais souvent aussi, cachés si profondément sous le: voile de ‘llérences nombreuses et imporiantes, qu’ils se révèlent à Peine aux yeux de l'observateur le plus sagace et le plus ‘tenif. Dans ce dernier cas , il n’y a plus une véritable res- semblance » Mais des rapports particuliers de similitude auxquels on donne le nom d’analogie. sh es de . La ressemblance complète ne s’observe guère. qu'entre S Organes pairs et placés symétriquement , l’un à droite, autre à gauche, Tels sont les hémisphères cérébraux, les Jeux, les oreilles , les reins ; etc. Sauf un petit nombre “exceptions peu remarquables , les deux organes similaires Se trouvent ou rejetés sur les parties latérales du corps, . Comme les oreilles, et par conséquent très-éloignés l’un de l'autre; on bien rapprochés-de la ligne médiane,-comme les Yeux et sartout les hémisphères, mais séparés P °Sseuse ou fibreuse. Gette disposition , rema Constance, me paraît un résultat nécessaire de la tendance iès-prononcée qu'ont à se réunir et à se-confondre toutes | 68 parties qui se- ressemblent ; tendance que mon père a le Premier indiquée dans toute sa généralité en établissant da S'ande loi de l’afinité de soi pour soi (1). ILest en effet facile ae" à ecloison: rquäble par sa : (x) Voyez l'introduction à cet ouvrage, p. 21-25; + 558 © PARTS Il LIVe IVe CHAP4 Hi +de concevoir, en admettant cette.tendance, ques si les or- ganes pairs , très-semblables entré eux , sont génér alement séparés ou par un très -grand intervalle ou par une cloison , c'est parce que l'état de fusion constitue l’état normal de tous ceux dont la réunion primilive. n’a pas été empéc ée par uni telkobstacle. Et même, si la cloison qui sépare 1077 malement deux organes similaires , vient accidentellement à manquer ou à devenir rudimentaire , si la cause qui O0" : nairement les rétient à distance , n’a pas agi chezun individu -nous les voyons aussitôt, en verta de cette sorte d'aflinit ‘qui exisle entre les -partiés similaires , venir se conjoin@re et sé confondre sur la lighe médiane, Tel est le principe par lequel on peut se rendre compl? des anomalies pâr jonction et par fusion, ou; comme les 4P° pelle M. Breschet(r), des symphysies. G’est ainsi que les deux reins, les deux yeux, les déux oreilles peuvent se conjoindr® pour former un double rein, un double œil, une doû ÿ oreille , ou même se confondre en un rein, en un œil *? “une oreille uniques : absolument comme , éhez l’'embrÿ0? les deux utérus primitifs se conjoignent pour former U utérus symétrique, et comme les deux vaisseaux aortidu® -se‘confondent en une aorte unique , ainsi qu’il résulte 4 bèlles recherches sur lesquelles M. Serres a établi la thé0! a du développement excentrique'( >}. à 5 G — corollaire deice qui précèdé , que les anomalies . jonction et par fasion de deux organes latéraut sur ligne médiane, loin d’être des onstruosités .par défaut; commé l'ont dit tous les auteurs anciens et comme 0% 2 répète encore chaque jour, loin d’être le résultat d’arrêts de formation; doivent plutôt être considérés comme dus à jé F s ART APR e F , 15 (x) Voyez analyse que j’ai donnée de sa classification , p. 97: Jes : (2) Voyez SON Quatrième mémoire d'anatomie transcendante dans ” Ann, des sc, nat, k XXI. J RE T ES n »: r& | ONCTIONS ET FUSIONS-ANOMALES. 539 1*6ès de développement. En effet, la nouvelle théorie orga: 2 Eéique , en établissant que les développemens. primitifs * ‘Pèrent. de. dohors en. dedans, et que toutes. les partis “hiquos et médidnes sont d’abord doubles ét latérales , nous Oütre dans la division des orgânes impairs et symétriques un Premier, et dans leur réunion, un second degré de déve- 9Ppement, Les yeux, les oreilles, les. reins "s'arrêtent AOrmalement au premier degré; ils s’élèvent.accidentelle. ent au second... lorsqu'ils offrent des anomalies par jonc- lion Où par fusion , et présentent ainsi des conditions qui, “olites à leur égard, sont.cependant constantes à l'égard L À dun grand nombre d'organes... - Si l’on réfléchit à ces rapports, si lon reconnaît que la Jonction et la fusion médianes anomales sont soumises AUK %°: ? . + e Fa 4 : < : à mêmes lois que la réunion médiane normale , et ne sont, Gomme elle, que des effets particuliers d’une cause très-gé- Nérale on concevra ; facilement que les parties similafres Myent être éminemment sujettes à se conjoindre et à se ‘onfondre entre elles. Les. déviations qui résultent des réu- Mons insolites de ce genre, s’observent en effet assez. fré- ‘emment, et il n’est presque point d'organes pairs qui R'en aient présenté des exemples, Il est vrai que la plupart 8 cas. que je pourrais citer, et particulièrement les plus ‘emarquables d’entre eux, ne se rapportent Pas aux ano- Malies simples, mais aux véritables monstrüosités ; ce qui st une conséquence nécessaire de la positi ss he bélier Pairs et symétriques , séparés presque toujours dans l’état tormal de leurs congénères ou par un grand intervalle ou ar des organes importans, et ne Pouvant par conséquent se réunir sans qué l’organisation ait subi préalablement de Sraves ilot , : ui a Ê Es yes Er “ves modifications. C’est ce qui a lieu, paexemple, pour | S deux Yeux que les cayités olfactives séparent dans l'état Normal ; et, d’une manière plus frappante encore, pour DU: [2 540 PART, If, LIV. IV. CHAP. IT. les deux oreilles entre lesquelles la tête tout entière ré trouve interposée : leur jonction et leur fusion n’ont jamais lieu Sans qu'il y ait absence ou atrophie de plusieurs purge importantes ; en d’autres termes , sans qu’il ÿ ait anomalie composée et grave, c’est-à-dire, monstruosité 4 es simples On doit au contraire rapporter aux anomal ou hémitéries , les cas de jonction et de fusion des reins. ces organes, s’ils sont très-écartés l’un dé l’autre dans l'état n0!- mal , ne Sont du moins ni retenus à distance d’une manière nécessairepar leurs rapports anatomiques et physiologique® ni séparés l’un de l’autre d’une manière solide ét fixe P2° les parties intermédiaires ; d’où il suit que leur jonction ie leur fusion est possible sans aucune suppression d’orgat et même Sans aucuné anomalie essentielle de"connexi0®" La Jonction et la fusion des reins sont dés anomalies P°" rares : les auteurs en rapportent un très-grand nomb't cas (1) , et il n’est même pas d’anatomiste qui n'ait eu F Casion d’en observer par lui-même quelque exemple. Tanto les reins sont seulement Conjoints par une de leurs 6%! mités, et dans ce cas ils forment assez Souvént, au devoP “de la colonne vertébrale, un croissant à concavité supérieu"? La “disposition contraire s’est aussi présentée à quelque anatomistes , Mais elle est plus rare. Tantôk, au contraire? les reins sont confondus intimement ; un simple rétréciss®" \ ment médian, plus où moins apparent, indiquant Je P°” (1) Les plus curieux sont dus à Eustachi ; à Haller, à M: portal Ÿ M. Roux, et à M. Martin Saint-Ange. Ce dernier anatomiste a publ un mémoire ex professo sur les vices de conformation du rein. VOÿ€Z Joe clin, des difform, ) n° VII, et Ann. des 5e, nat.. t. XIX. = Consul ee aussi Sur celle anomalie Mrcrer. > qui Re son Haridb. der Pa". Anat., À, 1; pe 616 et suiv. ,en a donné l'histoire avec le plus 8° détail. 541 RÉUNION ANOMALE. DES RINS. de fusion, Ce Lol rétrécissement peut même manquer ; mais le Considérable du rein -unique , dont la forme est. Aloës ir régulièrement circulaire , sa position ordinairement 2e, la présence de doubles vaisseaux el nerfs rénaux , ns. 3 3 : a 6 , + e : celle de deux scissures, de deux bassinets et de deux uretères ; Iquent presque toujours d’une manière certaine la for- 7 2 Complexe du viscère anomal. 14 de simple réunion. Il est rare que le rein unique ne ji Pas symétrique et placé sur la ligne médianc. I] est Plus rare encore que les-deux uretères soient conjoints sur Welque point de leur étendue : quant à leur fusion, je - a Re tn connais aucun exemple, La réunion anomale des deux reins peut , comme. on le Woit, se présenter sous un grand n “simple jonction par l’une des ex ‘omplète. Toutes ces formes, variétés et, pour ainsi dire, ès divers d’une même anomalie, sont remarquables en flats Mormauxet constans des reins, soit dans Ja classe des Ù à de-palmipèdes £ x)3 genres dans lesquels les organes a.secrétion urinaire , nécessairement rapprochés ar thyoïde du lite de la forme très- allongée et déjà presqueich S Poissons. Corps , viennént à se conjoindre comme chez Je . La réunion des testicules beaucoup plus. Mparfaitement connue que. la réunion des reins salue turellemént près de cette dernière anomalie, Les rad “üles peuvent se trouver joints entre eux, soit dans le que soit dans la cavité abdominale, Dé ces doux > également remarquables par eux-mêmes, le premier à RS ut, Là cs À e n E 3 | o Voyez le mémoire : déjà cité; de M. Märtin sur le rein, | RL Cas de fusion s’observent moins fréquemment que Cas ombre de formes, depuis trémités jusqu’àela fusion | Que chacune: d’elles réalise : accidentellement l’un des iSsOns ,; soit même, parmi les : oiseaux, dans quelques rare et plus manette ee tire 5Â& “PART. LÉ LIV, IV. CHAR, HE! _ést surtout d’un haut intérêt pour la théorie * nul autre fait ne montre en effet; avec le même degré d'évidénce ; 7 comment détx organés , d abord distincts ; séparés w pr raux, peuvent, ‘marchant à rencontre l’un de l'autre, 6 portér peu à peu vers la ligne: médiane, s'y mettre ads | tact, et enfin se réunir entre eux. Plusieurs: exemples w celte disposition anomale très-curieuse sont dé chez l’homme (r}, et Kerckring (2) l’a retrouvée chez we chien. Dans presque tous les cas dé ce genre qui mê 7 connus, ét sur Jesquels Ja science possède quelque® ren” 3 seignemens exacts , la oriction des testicules né +" | Compagmée d’aucane oral si ce n’est l'absence ele cloison inter-testiculaire et du raphé: médian du sgroti * les vaisseaux des’ deux côtés , les déux canaux défér les deux épididymes même étaient distinêts , et les cô spérmatiques, dont la composition! était normale ; se po taient dans. l'abdomen , comme à | ordinaire en rares, lés anneaux.” js La réuniôn des tustiéiles deb la éavité ihdorminale st 7” rare ‘encoré ris leür jonction dans le sérotum : je n en! mais même qu ün seul cas, encore inédit, dont ; jedois 1” ‘ “miümication XM. Breton, profésseurà la Faculté des’sci®” dé Grenoble, et à M le docteur Charvet ; déjà plusieirs ” cité dans cet ouvrage. Je transcrirai presque texte. Iles principaux renseignemens qu'ont bien voulu me é ces savans médecins : «Un enfant naquit xVizille vers ” plusieurs médecins de Grénoble ; consultés sur le 5€ notveauiné furént d'avis différens : on _ décida route” G 1) Voyez: Heu ANN Cummex , Ephem. nat. cur. Dec. T, av. 1, ° ve LA 110. — Lear Lrarts, De partibus semen confic. : P- TE “pelphr ue — SÉDIHLO®, Journal gén. de mé. , EXT, p- 348 (note}” si an aussi, mais avec herucoup de doute, Acrerx, dans les Sckwed. La t. XI ps 39: : \ ‘ S ce À RS (2) Spicilegium anatomicuin » obs, 76. jà conntt$ æ: Gapsules surré “it douteux que l’ À + ÿ ! à linserire comme fille sur les registres de Fétat civil, Ort à . e qui reéconnut un hypospadias complet ; le SErotum bis fide était vide ; les deux capsules surrénales étaient rétnies Etre el] | | Le ux testicules. Les ‘veiries et les artères EEE .° Vésicules séminales et les conduits déférents n’offraient Nen de rem Sevant ses vaisseaux particuliers. » ‘ : “ volt que ; dans.ce cas très-curieux, la réunion des sticules se éüuvmit accompagnée de deux anomalies du Même groupe, la réunion dés reins , et cell fürrénales: Gette dernière circonstance : est digne d'attention , qu'aucun autre exemple d nales ne se.trouve consignée da : *" M Jo e des capsules! d'autant plus e réunion des: as les annales: à la science. D but sort a. Quant à la réunion anomale des ovaires , elle ne paraît $ avoir été observée; du moins aucun cas ne m'est connu, :° Crois pouvoir de même révoquer en doute une re ‘anomalie beaucoup plus importante, et. évidem= nt plus grave , puisqu’elle ne saurait, avoir lieu sans Un très grand nombre de modifications des gros ‘troncs 'sculaires et de lappareil respiratoire tout: entier : je Yeux parler-de la réunion des poumons.’ Si l’on ‘en croit uteur de Particle Cas rares du Dictionna médicales , Diemerbroeck aurait observé ‘non:seu: lement la réunion , mais même la fusion des deb poumons, “suite de l'absence dû médiastin, Cette änomalie!, outre a térét qu’elle offre par elle-même , serait très-intéressante rot qu PPelerul à quelques égurds Les conditions . es des serpents, de même que la fusion des deux ‘ns en un seul réalise. celle des poissons, Mais il me. pa- observation en-ait été faite réellement ; < RÉUNION ANOMALR DES TESTIQULES, 543 * dix-huit mois., il fut disséqué par le doctéur Brei x elles sur la ligne médiane, ainsi que les deux reins et: marquable, chaque moitié du double testicule ire des sciens dE PART, IL LIV, IV, CHAP+ Us du moins en ai-je cherché et fait chercher inutilement Ja citation tant däns les ouvrages de Diemerbroeck Rd que dans eeux de Meckel et des auteurs les plus érudits- Une anomalie non moins remarquable , mais dont ven | thenticité ne peut être révoquée en douté , c’est là sr des deux hémisphères cérébraux. Carlisle (1) à VU» pres une femme de vingt ans, cés organes confondus dans enr l'étendue de leur face interne, et a donné sur cette dispo sition anomale des remarques intéressantes. M. Chaussi®® a-aussi observé un. cas analogue (2). Enfin un troisième présenté par un enfant de sept ans, a été recueilli PA" Bianchi (3). | | | À Les hémisphères cérébraux peuvent aussi être # seulement par quelques points de leur étendue , et © adhérer médiatement entre eux, au moyen d’un tiss” lulaire très-dense. Ils peuvent donc présenter trois €5P g _très-distinctes d'anomalies par continuité , la fusioni , jonction immédiate et la jonction médiate, qui toutes Re” supposent l'absence totale ou partielle de la faux. du ar veau. J’ajouterai ce fait très-imporiant, que les facultés ? tellectuelles ne présentaient rien de particulier chez P sieurs des individus dont l’encéphale était ainsi conforn"” €b notamment chez le sujet de l’observation de Garbs!e* Les viscères pairs é£ disposés symétriquement pe $° pas les seuls organes qui puissent se conjoindre ou 50 7... fondre sur a ligne médiane. Les os , les muscles JE a seaux qui présentent normalement une semblable on” sition + peuvent'ffrir aussi les mêmes dispositions an02t _ de citerai pour exemples l’anastomose sur un ou P unis éme cer _ _ Jusieut® Ï, G) Tract, f dieuoë. fer he impron. of med. and surg, #1 pe212 mes: “cos FRE 8 ” (a) Artiéle Monstruosité du Dict. dés sc: médic., t. XXXIV. 13 (3) Sroria del mostr, di due corpi p.100, . + RÉUNION -ANOMALE DES. DOIGTS. ‘545 Points des deux artères spinales postérieures , la jonction ma Une partie de leur trajet, des deux calleuses * enfin la À ‘sion complète de ces deux dernières artères. @). B Si Maintenant nous passons à l’examen des autres réw. MONS anomales ; nous les voyons devenir d'autant moins in- —. et d'autant plus rares que les organes qui les présentent “Viennent plus divers. On trouve quelquefois soudées in- Umement des portions ordinairement distinctes d’ün même - (Tgane, par exemple des lobes du foie, des lobes pulmo- laïres, Les deux lèvres, les deux paupières, parties qui se ressemiblent re d’ane manière remarquable, offrent de . Même; ainsi qu’on l’a vu dans le paragr des exemples plus ou moins fréquens d déjà leur réunion n° aphe précédent, a lieu que par les bords’, et quoïque Pouvañt être très-intimer, elle n’est plus une véritable fusion. : ” Les doigts qui présentent entre eux, non plus une ressem- blance complète , mais du moins une grande analogie , peu Yent encore se réunir : mais leur réunion, lors même qu’elle s'étend jusqu'aux phalanges, n'est jamais assez in- lime pour mériter le nom de fusion: Le plus souvent elle n’ést qüe très-superficielle où même médiate, comme dans les cas ou elle a lieu au moyen d’un prolongement cutané étendu d’un doigt à l’autre: La réunion anomale des doigts, ou, comme on peut la nommer en lui appliquant un mot déjà employé dans le | .. () Ces diverses anomalies ont été observées par M. Serres. Voyez SOh Qtiatrième mémoire d'anatomie trañscendänte , dans les Ann. des sc. AL LEXXE LE Quant au système Mmustulaire, je citerai la réunion LU deux’ crotaphytes et des déux masselers, qui a été observée chez nr “ à PRES S . " SSSUJEIS privés de mâchoire inférieure. Voyez Waïisronrr , De imons- tro. 3 HE 1 7 Fanie | Si fabricis obserpationes , Goettingen ; 1753. 1, . 7-64 e-jonction : mais _ mme ris mise mate - Anat., |. I, p.754. — Dusois, .dans Ja Revue médic., jui 1826 ; P: 546 © PART. I LIV: IVe CHAP: Fr, : même sens.en-histoire naturelle, la syndactyliés Quoique constituant unénomalie assez rare , offre des circonstances très variées. La’ réunion: -peût -n’avoir. heu qu'entre deux doigts; elle peut aussi s'étendre à un plus grand nombre ; et-même à tous les déigts-et-à tous les orteils à la A comme-chez un'sujet mentionné dans l’histoire de l'Acadé- mie des sciences pour.1727 (1). Tantôe la division primilve “est eñéore indiquéé à l'extérieur par la présence de plusieurs “ongles-distinçts; tantôt au contraire il n’existé qu'un seu ongle à peu près. aussi large à lui seul que tous les ongle qu'ilremplace. Toutes ces modifications sont d'autant PU curieuses qu'on les trouve: toutes reproduites dans LS à anale, et même, sans étendre si loin nos considérations» dans les différens groupes de la classe des marnmifères: La syndactylie s’ébserve tantôt chez des individus d'ail- leurs régalièrement conforméss tantôt ax contraire € ji des sujets affectés de quelques autres anomalies, par exe”. ple, d’une diminution et surtout d’une augmentation dans lenombre des doigts: 7! : La plupart des ânatomistés ont rapproché de la jonction anomale des doigts la réunion de deux ou plusieurs de mA? souvent. même de toutes les dents éntre elles; amoma}° dont Jean Scheñck, Bäftholin ; Bernard Genga, Van Linden, Sabatier, Bertin, M, Serres, mon père et plusieur (1) P. 15; -L Plusieurs autres rapportént des:cas de syndactÿ ie: tels sont entre autres ALDROVANDE, Infans manibus et ped. anserinis? da . son’ Hist, monser., p- 204,.— Dessarx, dans le Journ, de méd. de RO” t. XIV; p. 275. — OsErreurer, loc, cit. — Mrcxer, Handb. der #5" — Voyez encore dans la Mouv. bibl. méd., t. IT ni DE 435, un Cas gs nids) : l'an lequel, les doigts de la main droite étant réunis sous la pealis nulaire a été séparé du médius.par M, Dupuytren. / | RÉUNION ANOMALE DES. DENTS. _ “es Nalomistes ont rapporté des exemplesplus ou moins . “Marquables (1). d’ai moi-même observé. six Cas de dents . % Outriples, appartenant soit à da preinière soit à “Feteñde: dentition +: tous afavaient été communiqués ” Pr docteur Emmanuel Rousseau: 25 ou : & réunion des dents peut être médiate, et résulter seu ment. de Ja. présence d’une couche épaisse de tartre quais Venant y se déposer à Îa surface de-deux ou de: plusieurs denis, comble-les intervalles qui dans l’état normal exis- laiënt entre élles. Le tartre réunit souvent entre celles de Celle manière àn grand nombre de dents, et. Même toutes-les dents qui se trouven ‘lablement continues, mais sculemen enveloppe commune. Dans ce cas comme lesuccès l’a quelquefois prouvé, rétablir l'étb nori Mal par les procédés ordinaires de l'art du dentiste. | 2.0 | 1# li: Les exemples deréunion de‘toutes les dents > SOÏÉ lame 6 + es mâchoires, soitsen haut et en bas à: la fois ,; ne‘sont: pas : Hrès-rares, et-ce à est. pas. seulement -dans les ouvrages ;. d'anatomie qu’onen trouve de très-remarquables. L'histoire | fait mention de deux cas qui tiréntun intérét particulier d nom des. personnages qui les présentaient. Ainsi Plutarque. | Nous apprend, dans la ‘vie de Pyrrhus, que ce. prince LA W'avail point à la:mâchoire supérieure de dents distinctes: * @L séparées ; mais à leur place, un os continu qui présen- > ait seulement de petits creux aux endroits oivlesidents-des quelquefois t ainsi, non pas véri= t enfermées sous ‘une > Une main habile peut, "() Voyez éntver > Obs. med. rar. volinen , chap. de Déntibus, — ARTHOLIN , Hise, anat. rar., cent. I, obs. XXXv. _p GEXGA , Zstor. ra, dell ossa del corpo human 1Rome, 16725: extrait. dans le Journ. des Sêpans, ain. 1675. Van pEr BINDEN, Medecina Physiologica, ch. XIII. & BATIR, Traité d'anatomie, t et LP: 74 = Brun, Trdité d'ostéos 5 article Derrs. SERRES ; Nouv. théorie de la -denritions ps 160,2 ATRE ; Syste dentdes mamm, > p:30. FOFEROY Sarre. 548 PART, If, LIVe IV. CHAP, Ille vaient être séparées; et Valère Maxime fait unr blable au sujet de l’un des fils de Prusias , roi de | En général, tous les cas connus de réunion de deux dents ne sont que des cas de jonction médi l’interposition de tartre. Il en est de même de P tous les‘cas de réunion de deux dents, mais non de ges ? ainsi que-je. l'ai constaté de la manière la plus ponte par mes propres chservations. En effet , quoique les auteurs nient généralement ce mode de réunion, deux dents se tr É vènt-quelquefois jointes immédiatement et d’une manière intime , sans toutefois être confondues. Lorsqu'il en & ain$k, il existe dans quelques cas sur la ligne de jonctio® des:tubercules, non tartreux , formés, moitié par l'une de dents, moitié-par l’autre , et néanmoins parfaitement régu” liers (a) ;'tou bien, ce qui rend non moins évidente la réu” nion immédiate, les deux dents sont jointes intimement" écit sem- Bithynie. plus de ate par resque . £ . 4 | EE 1 1Ë x F leur racine, et leurs nerfs ettaisseaux nourriciers pénètre’ 4 dans lear cavité par un seul et même orifice (ao Tous ces cas de réunion, soit immédiate, soit Mêm° médiate , sont remarquables en ce qu’ils donnent accider” tellement à un genre de dents les caractères d’un au” genre ,; ou même à l’ensemble du système dentird 08? animal > des conditions qui existent d’une manière 602 Stanie et régulière dans une autre espèce. Ainsi des incr Sives intimement réunies sont parfaitément compa' à une molaire; et la réunion d’un grand nombre de den?” en une seule, par l’intermédiaire d’une couche épaisse : j tarte qui les enveloppe plus ou moins complètement» Sn (x) J’aï fait représenter une de ces dents. Voyez planche If. &. (2) Il serait irès-intéressant de suivre la formation et l'évolutio® “ ces dents doubles : malheureusement je ne possède aucun renseigP? ment sur celles que j'ai examinées , et je ne connais pas même : disposition des alvéoles qui les logeaient, Que RÉUNION ANOMALE DES CÔTES. | 549 lisait Presque exactement , pour les individus. de Pespèce “Maine qui ont présenté cette anomalie , ‘Pétat normal j es Éléphans et des rongeurs à dents dites composées, | nfin les cas d'agglomération ou de soudure de toutes-les *ents en une Seule, rappellent aussi, mais d’une manière . : *aUCoup plus éloignée, les conditions du système dentaire %S Oiseaux ét des tortues. Apte AS FE Les dents ne sont pas, avec les doigts, les seul otoanes iès-analogues entre eux, mais non semblables, qui puissent Présenter des exemples de jonétion insolite. Je. Puis citer Comme exemple la réunion des glandes parotides et sous: Maxillaires (1); organes qui, ainsi que le sn to 4 anatomistes, présentent entre eux les rapports les plus inti- mes aussi bien dans leur structure que dans leurs-fonctions. . Les auteurs rapportent aussi, et j'ai moi-même rencon- 1 ré quelques cas de soudure entre deux où plusieurs côtes , 0 4 x St de même entre deux ou plusieurs cartilages Costaux, “ur réunion s'effectue au moyen de prolongemens qui 'emplissent dans une portion dé leur longueur Is espa- tes intercostaux. Dans ces cas, comme dans les précédens, À il n’y a donc que simple jonction ;‘et non pas fusion, : * Îlen est aïnsi à plus forte raison des organes dont l'anai logie est nulle ou peu marquée. Leur jonction est rare, %, lorsqu'elle à lieu, toujours ou presque toujours m6- late, Je citerai comme exemple l'adhérence des Le Pères au globe de l'œil: adhérence qui se fait par l'inter< Médiaire de la conjonctive , ©b qui peut même se LRRERE ‘AU cas de réunion cntre organes semblables, puisque e (1) Vo e] Jez Mrcxer, Manuel d'anatom. gén.;,$ 2098, tai FRE 27 à traduction francaise. ; 550 PART. Ali LIVe IV. CHAP, AI jonction a véritablement lieu entre la portion palpébrale de la ,conjonctiveet la portion oculaire de la même mem brane. RENTE NE 5 On: peut faire ‘une semblable remarque à lé : quelques autres anomalies de même genre dont 0n sep des exemples dans les auteurs ; savoir : l’adhérence 4% l’épiglotte à Ja base de la langue, celle de ce dernier 0F7 gane au palais (1), et celle du pénis à la ligne médiane de l'abdomen. En effet , dans les deux premiers cas , Ja réu- nion s'est. réellement établie entre des points divers de * muqueuse buccale , et dans le troisième , entre les (Es mens du pénis. et ceux de l’abdomen. En ré$umé, on voit’ donc que dans les cas eux-mêmes . la jonction de parties hétérogènes parait au premier abor* le plus manifeste, il n’y a encore que réunion entre or su semblables ou analogues ; et toutes les conséquences qu Fi pourrait chercher à en déduire contre les remarques 860 d rales que j’ai présentées plus haut, tombent devant une ana lyse exacte des faits. Ainsi, l'importante Loi de l'affinité 48 soi pour soi, née des recherches faites par mon père dé les. anomalies les plus complexes , et vérifiée par Jui pou” tous les monstres doubles, se: trouve pleinement confirin par les considérations que nous vènons de déduire de j'étude —des.amomalies les plus simples; .et nous vosons ce 87% principe nous rendre compte avec un égal bonhour, #0". laxéunion de deux appareils ou même de deux indiy tout, entiers, soit: de la jonction de deux organes OAI deux portions d'organes. . LÉ UE gard de ‘« Le Mons* I 823 ) ee ons nor $ S | à à ] 1 (1). Mke docteur Larocur, dans soû estimable thèse Sur truosités ou vices de conformation primitifs de la Face ( Paris; . déjà remarqué que cette anomalie réalise l’une des conditi les de l'embryon humain et du crocodile. Voyez page ‘60. De + l'UE Le ANOMALIES PAR CLOISONNEMENT, . Ju CET grue . CHAPITRE IV. DES ANOMALIES PAR GLOISONNEMENT. finition et explication des anomalies par cloisonnement. — Cloison. nement longitudinal. et vertiçal de la vessie, du vagin, dela matrice, Fe Cloisonnement longitudinal et horizontal du vagin. : Ce quatrième ordre des anomalies de disposition est Ca- tRelérisé essentiellement, comme l'indique son nom, par la présence dans un organe creux, tel que la vessie, la ma ice ou le vagin , d'une cloison partageant la cavité de cet . organe en deux portions, soit. dans toute son étendue , soit | Seulement sur quelques points. Ces deux portions sont or- dinairement égales entre elles et disposées symétriquement “une à droite et l’autre à gauche , la cloison ( membraneuse *0s tous les cas qui me sont connus ) étant médiane , Yerticale et dirigée suivant l'axe longitudinal de l'organe. ces caractères n'étaient pas en eux-mêmes très-faciles à Saisir, on pourrait aisément se faire une idée exacte des Cux cavités anomales, en les comparantaux deux ventri. - rules latéraux de lencéphale ; Séparés sur la ligne médiane 4 CRE ACT UE ET ñon un 552 PART, II. LIV. IV. CHAP. IVe vérité médiate, entre la paroi supérieure et la rieure de l’organe qui la présente, et de ceux € en ce qu’on peut considérer la division longitudin cavité d’un canal par une cloison, comme résultant réunion restée incomplète de ses deux moitiés. Il résulte en effet des principes de la Théorie du dévelop- pement excentrique , et surtout des belles observations qe M. Serres vient de publier dans son quatrième mémo d'anatomie transcendante (1), que les organes creux ur ques et placés sur la ligne médiane, sont, aussi bien que tous les autres organes impairs ct médians, composés de deux moiliés primitivement distinctes et séparées: C'est 210" qu'il existe d’abord deux aortes, deux artères bagilaires » deux veines caves supérieures ; etc. S'il éxiste de même deux vagins, deux vessies, deux matrices à une époqu€ de la vie de l'embryon (et il en est ainsi d’après les reche?” ches de M. Serres), l’évolution de ces organes doit néces” sairement présenter trois périodes successives ; savoir, uno première période caractérisée par leur duplicité et Jeur isolement complet, une seconde par leur rapprochement € lear réunion sur la ligne médiane , une troisisme enfin ; P®* leur fusion complète; fusion qui formé leur condition pe!” manente et définitive chez l’homme et chez les mamml” fères supérieurs. Or, on conçoit qu’à ce moment de la 5° conde période, où les deux organes prirnitifs se réunissent la paroi interne de l’un et celle de l’autre doivent s’ad05® sur la ligne médiane, et former entre les deux cavités 2: mitives , pendant un espace de temps plus ou moins lon? une cloison verticale etdirigée longitudinalement (2). Quer paroi infé- du second, ale de la de la Bi (1) AnR. des sc. nat, t, XXI. (2) C'est Ce Que chacun peut apercevoir avec évidence en ie développement de los canon des ruminans , d’abord formé de dgn” tle métacarpiens distincts et séparés, puis devenant un 05 composé à deux Fr & , #, 4 0 + | ; ANOMALIES PAR CLOISONNEMENT 5 par la suite .des développémens , cette cloison vient à dis- Paraître (et c'est. ce que nous voyons se réaliser dans l’âge ee à adulte à l'égard des organes sexuels de quelques marsu- Plaux ) , les deux cavités se confondent en une seule; si elle Persiste en:totalité ou en parlie, il y à anomalie par cloison- Nement total. ou partiel. | PEER Getie explication générale des anomalies par cloisonne- ment, que je crois pouvoir déduire des principes généraux de la Théorie du développementexcenirique, nous fait voir dans ces anomalies de véritables arrêts de développement Heles conaux primitivement simples ne doivent pas pré- Senter, et qu'ils ne présentent en effet jamais, Elle n’est d’ailleurs applicable, au moins en ce qui concerne l’ensemble …. des organes génitaux femelles , qu'à l’homme et aux mam- mifères les plustrapprochés de lui : car l’existencé de ma- lrices ou de vagins partagés par une cloison en deux cavités est l’état normal de plusieurs marsupiaux , etil estun grand nombre d’autres animaux chez lesquels il existe deux matri- |: ces et deux vagins entièrement séparés. De ces différences | à ésulte ce fait remarquable, que le cloisonnement de la ma- trice et du vagin, condition normale à l'égard de plusieurs espèces , condition anomale, par arrêt de dévéloppement, à l'égard de l’homme et des mammifères supérieurs, serait, au contraire , à l'égard d’un très-grand nombre d'espèces, si on l’observait parmi elles , le résultat d’un excès de dé-/ veloppement. | | yxrrié * Les anomalies par cloisonnement sont beaucoup plus rares que Jes anomalies par. disjonction; ce qu’on peut expliquer par cette remarque que les conditions cembryo- haires qu’elles réalisent , ne s’observent, pour ainsi dire , Qu’à un seul'instant de la vie intrà-utérine. Cavités avec une cloison médiané -et enfin, dans l'état adulte ; consti- _lüant une pièce unique à cavité unique; la cloison ayant alors disparu. ee : À, a D or ne. ot EE NS £ en ‘ 554 PART, II. LIV: IV, CHAPe IVe - Les organes qui ont présenté des cloisonnemens an0- maux , sont très-peu nombreux. M. Charvet mentionné seulement la vessie, le vagin, la matrice, €t l'intes- tin; encore le cloisonnement de ce dernier ofgan paraît-il pas authentique. Cette anomalie est au C0" parfaitement constatée à l'égard de la vessie, qui peut sd divisée complètement ou incomplètement , et qui quelque fois, comme l'ont remarqué les auteurs, semble résulter k Vadossement de deux poches. : £ ds: ‘Les cas de cloisonnement du vagin et de la mairio® » quoique assez rares, sont mieux connus, ou du MOIS ont fixé plus particulièrement l'attention des anatomistes- Le cloisonnement vaginal a surtout été observé , PAC qu'il se manifeste à l'extérieur , lorsqu'il est comp oi? par la division de l’orifice vulvaire de ce éanal. Quelques cas de ce genre sont même cités par les historiens ancieP®” ainsi qu’on peut le voir dans la compilation de Julius Obsequens. e ne me ontraire f Le cloisonnement complet ou partiel du vagin coïncide ordinairement soit avec le cloisonnement de la matritt? soit avec la séparation complète dés deux moitiés de ft) organe. Gelte coïncidence aurait pu être presque établie jé priori. On conçoit très-bien en effet comment d’utérus ss le vagin, entre lesquels leur continuité et leurs fonctionÿ établissent des relations multipliéés , sont soumis à l'action Re ñ , : simultanée des mêmes causes, et comment, si l’un d'eux €° arrêté dans son évolution ;: l’autre présente fréquemment aussi où la même anomalie ; ou une modification anglog®" Le cloisonnément de -la matrice , plus rare que: ja qu plicité de cet organe, a d’ailleurs céla de commun 2Y°0 cette dernière anomalie, que non-seulement äl- ne mel pas obstacle à la génération , Mais que même , lorsqu'il est complet, il rend possible la superfétation. C'est ainsi que CLOISONNEMENT HORIZONTAL DU VAGIN, . 555 {le fonction réproductrice peut se modifier en même temps 1 les organes qui servent à son accomplissement!, on , en Autres termes, qu’une anomalie physiologique peut être À Conséquence de l’anomalie anatomique (1). e , Le mode de cloisonnement anomal dont je me suis occupé Jusqu'à présent , est le mieux connu, mais non le seul qui Se Soit offert à l'observation. La cloison peut en effet pré ‘enter diverses directions, auxquelles correspondent autant € dispositions différentes des deux ‘cavités qu’elle sépare. Ainsi ‘la cloison étant oblique au lieu d’être exactement Yerticale, les deux cavités se trouveraient placées l’une plus haut et l’autres plus bas ; en sorte que js syinétrie demment au précédent , et n’en constitue qu’une vâriété , ous passons à un autre cas beaucoup plus remarquable, St dont je ne connais qu’un seul exemple , le cloisonnement horizontal. Dans celte anomalie, les deux cavités de l’or- $ane ne sont plus placées l’une à côté de l’autre, mais lune au dessus de lantre , la cloison ayant alors une disposition Comparable à celle du diaphragme entre la poitrine et qu’un seul exemple présenté. par le vagin (2), est-elle explicable, commele cloisonnement longitudinal et vertical Par des considérations -déduites de la théorie du développe- ment excéntrique ? C’est une question qui ne pourra être sole que lorsque plusieurs faits complètement connus = ( Comme complément de ces remarques sur les anomalies par cloi- - Onnement du vagin et de la matrice, On peut consulter Phistoire de Lt duplicité de ces organes ; dans le dernier chapitre du livre suivant. | “()Le sujet sur lequel cet exemple a été observé, est RS À Morte àad'Hôtel-Dieu en 1829. J'ai du la Connaissance de ce dait très- es pour l’histoire des anomalies à M. le docteur Bouriot Saint- aire, | —cessérait d'être complète, Par ce cas, qui se ramène évi- l'abdomen. “Cette anomalie ee dont Je ne connais encore 556 PART. Il. LIVe IV. CHAD, V. à dans toutes leurs circonstances, pourront étre, Ron: des comparaisonsetune analyse exactes, Aussi, San$ enga- ger dans. une discussion quine saurait me conduire à bee a 1ésultat positif, me bornerai-je à remarquer.que ARE données de la question se concilieraient parfaitement es l'hypothèse de deux vagins primilivement séparés » que seraient trouvés, au moment de leur jonction, super po l’un à l’autre, au lieu d’être latéraux; hypothèse qui he? mènerait le cloisonnement horizontal à un ças de cloisoP- pement ordinaire modifié par une anomalie de position" PL Li LS n 21 VAN AIR ANUS UN VAVAT AUVV SAR AAA VU LATE RAA aa ane LU CHAPITRE V. . ENT DES ANOMALIES PAR DISJONCTION DE PARTIES ORDINAIREMEN CONTINUES. Anomalies par perforation et” par division. —— Perforation dû dia” phragme. — Persistance de l’ouraque, des vaisseaux omphalo-® £ _ sentériques ; etc. —. Persistance du canal artériel, des orifices 160 ventriculaire et inter-auriculaire du cœur: — Cyaänose. — Scissi0® de diverses parties du canal alimentaire , de la rate, du rein, EC -— Fissure latérale des lèvres, ou bec-de-lièvre. — Fissure médian® des lèvres, de la voûte, du voile du palais. — Fissure buccale És Gueule-de-loup. — Division du nez, dé la langue, et de plusieu?® autres viscères. — Fissure sternale, — F issure spinale. € ‘ Les anomalies par disjonction sont , ainsi que l'indique leur nom, directement ‘opposées par leur nature- 16807 malies par continuité : aussi leur histoire va-t-elle : 343$ présenter presque à tous égards la contre-parlie de J'histoire de celles:ci. Aux imperforations , aux jonctions , aux fusi0" anomales, Soupes très-naturels auxquels se ramènent toutes les anomalies par continuité, nous allons avoir à opposer» parmi les anomalies par disjonction, trois groupes égale- # ANOMALIES PAR PERFORATION, 557 Ment naturels , et qui présentent des caractères exactement “verses, les perforations , les divisions partielles , les divi- Slons complètes on scissions. | PRE ë x es imperforations ; comme on l’a vu, consistent dans Celusion d'ouvertures normalement libres ; les perfor à- 100$ amomales consistent dans la présence d'ouvertures Jui manqient dans l’état normal. or E Dans Je cas de jonction , deux organes ordinairement | Séparës se trouvént soudés entre eux, mais non confondus ; ds le cas. de division partielle des portions d’un même Orfane cessent d’être complètement unies; mais elfes ne Se Séparènt pas entièrement ; elles ne s’isolent pas. Enfin, dans le cas de fusion , des organes se confondent , de mänièré à ne plus former qu’un seul organe; dans le Las de division complète ou scission , des parties d’un organe Se séparent entièrement , de manière à former deux organes distincts. Dans l’un et l’autre cas , le ombre dés parties se louve ainsi modifié, sans toutefois que le nombre des élé- Mens organiques soit changé. Aussi les auteurs , après avoir Placé, parmi les anomalies par défant , les cas de fusion ui résultent, comme je lai montré, d’un excès de dére- OPpement , n’ont pas manqué non plus de rapporter aux fnomalies par excès, les cas de scission, qui ne sont, comme hva le voir; que des cas d'arrêt de développement, ” ? de traiterai dans un preniier paragraphe des anomalies Par perforation ; dans un second, je réunirai l’histéite: des Momaliés par division, soit partielle , soit complète. SIT } Rte} = K À Des anomalies par perforation... Ÿ Les anomalies par perforation consistent presque tou- Le dans la persistance au delà du térme ordinaire de leur üstence , d’une ouverture, d'uné Cavité, d’un/canal que * CR observe. norinalément à une époque déterminée de la 558 | PART, Ie LIV, 1Ye, CHAPe Ve vie de l'embryon , du fœtus ou de l'enfant. Dans le cas de perforation anomale, ce n’est donc pas une condition moi velle d’organisation qui apparait, mais au contraire ung condition de l’un des âges antérieurs qui s'est conserves Li delà de sa durée ordinaire. ..Minsi les anomalies par perforation: résultent; COMIC Je plupart des anomalies per imperforation, d’un véritable arrêt de développement , et sont nécessairement congt” niales : rapports remarquables entre deux groupes SAR malies précisément inverses par leurs caractères essenfiels. Il u’est aucune dés ouvertures, aucun des canau* prit tifs qui ne puisse se conserver au delà -du terme ordinaire de leur.existence, depuis. ceux qui s’oblilèrent-dès kes pr mières époques de la vie fœtale, jusqu’à ceux qui persiste?! normalement jusqu’après la naissance ; depuis Jes pl larges jusqu’à ceux dent le diamètre est le plus étroit: Mais les perforations très -étendues n’ont pas lieu sans. que anomalies {rès-graves se «présentent en même temps. Yiennent les compliquer; en d’autres termes, sans. que M? dividu qui les présente soit monstrueux. 4 _ On doit cependant excepier les perforations du dia Phragme : on en observe en. effet. d'assez. étendues 2° des sujets qui ne s’écartent de l’ordre normal que :P* 1 sex TIce de conformation et par le déplacement de quelqu yiscères Yenus, à-travers l’ouverture anomale, de la poitrine dans la «avité abdominale, ou réciproquement de l'abdor men dans la cavité thoracique. On trouve dans [5 teurs plusieurs-cas de ce pere ohatyés soit chez des fœtus E des enfans , soit même chez des individus adultes : put des plus curieux est celui qui a été trouvé à Cadixs ©h07 un soldat de vingt-quatre ans, par don Bepjemuda (1}> el :@)-Voyez le Journal périodique :de la société inédico=-chirurg. de Cadix 1820, LL. PERFORATION ANOMALE DU DIABHRAGME, 559 ts docteur Bobillier a depuis. consigné dans le: Journal i Présenté dans le miême travail quelques considérations sur perforation congéniale du diaphragme qu'il. considère spa le résultat d’un arrêt de développement; dépendant À non-réunion des deux moitiés, primitivement dis- linctes qui composent ce muscle, comme tous les organes Médians, J'avais aussi proposé, presque en même temps Sun autre travail (2), en la déduisant des principes de Théorie du développement excentrique, cette explica- tion qui.me paraît toujours parfaitement exacte . et que * Breschet a également adoptée depuis, en s'appuyant sur de nombreuses observations (3). fie 222 | Outre les cas de perforation congéniale du diaphragme, âccompagnés du déplacement de quelques viscères.abdo- Minaux ,» On trouve dans les auteurs un -grand. nombre de as dans lesquels il ÿ a aussi hernie de l’estomac ou.desrin- lestins à travers le diaphragme y Mais hernie, produite à la Süite: d’un déchirement ou d’une blessure quelconque. de % muscle. Ces perforations avcidentelles du: diaphragme Sont quélquefois difficiles à distinguer des perforations con- Béniales, et il est très-vraisemblable que lona souvent Mpporté aù premi + groupe des cas qui appartiennent vé- Mable ment au second, et réciproquement (4). On connaît beaucoup mieux d’autres pérlorations qui OT. XXXIX, p. 113, ge. 6) Dict, class. d'hist.nat., t. VIIL, art, {ntestins, é | Sur Pectopie de l'app. de la cireul. , dans le Rép. dan UT À po. (6) Kimsousaëa, dans une Dissertation publiée à Strasbourg en 1749 sur ce sujet , a fait mention de tous les cas ‘de perforation du “Phragme connus de son temps. — J'ai déjà eu occasion: de citer N°5 Cet ouvrage (p. 360 et 368) plusieurs cas. de perforation du d'a- en. L'un d'eux , que j'ai observé moi-même, est figuré dans cet Puvrage. Voyez PL IT, : Fe: ‘ oo ‘Versel des sciences médicales (x). Ge savant médecin a : x ss 0); out TES SR NES PR 2 de dune GRR : =. . AO . É da 5 48 , É e , s A ES A à ns s s - pe 2 . “ é & à Re n —— nu te - a Hits... huis. de: ETES ” N < We rnA : = = R 54 Er ee "AR" 4 7 ja RARE 7 560 PART, IL IV, IV, CHAPe Ve | l’âge adulte; présence par ues plus où psistance de ces de con- eue est le non-senlement peuvent persister jusque dans mais qui de plus annoncent à l'extérieur leur des phénomènes anatorniques ou physiologiq moins remarquables. De‘ce nombre’ sont la pe l’ouraque, celle du canal artériel, et plusieurs vi formation du cœur, dont la cyanose où maladie bl symptôme le plus ordinaire. ; La persistance de l’ouraque, même jasque da adulte, n’est pas très- rare. Lorsque ce canal est pi creux seulement dans ‘une partie de son étendue ES n'indique à l'extérieur lanomalie. Lorsque sa cavité ape ; conservée depuis la vessie jusqu’à l’ombilic , rien We signale non plus l’existence à l'extérieur ; si les voies ge aires sont libres : dans le cas contraire , une anomäli® physiologique très-remarquable accompagne et révèle £ préserite de l’anomalie anatomique : c’est l'excrétion tale ou partielle des urines par lombilic ; soit constann" et depuis la naissance, ce qui à lieu lorsqu'un vice de _ ns l'age - - foriiation ou une maladie empêchent les urines de couler par”les voies naturelles (1) ; soit même moment? | e ment , lorsque leur cours, d’abord établi par l’arèth” ; LS ar vient à être interrompu par une cause quelconque? exemple, li présence d’un calcul. On cite même \ au (1) Voyez Lirrre , Méim. de l'Acad. des se., pour 1707: As, le méd. ’ par l'ouraque, et formèrent à l’ombilie une tumeur qui M. Larrey. Lévique-Lasource , Journ. de Corvisarts t. x et Savary, 16.,p. 125 (urines sortant pañtie pàr l'urèthre el Pê Fombilic chez un vieillard.) ru PERSISTANCE DE L'OURAQUE. 564 femme chez laquelle les urines , ordinairement excrétées 1% l'urèthre, coulèrent par lombilié pendant quelques Jours à la suite d’un äècouchement laborieux (1 ) 3 mais cet “emple et quelques autres qui peuvent en être rappro- Shés , sont peu authentiques. Il est d’ailleurs possible qu'il s'agisse dan@Mlusieurs, non pas d’une véritable -per. _ 9ration de l’ouraque ; mais d’une hernie de la membrane interne de la vessie : c’est par exemple: ce qui avait lieu dans un cas obsérvé par M. Portal (2); où l’ouraque, liga- Menteux existait à côté du ‘conduit-insolite qui portait les Urines à l’ombilic. er 1 LETIE Ce La perforation :anémale de l’ombilic » Outre. lés cas où elle dépend d’une fistule où de toute autre maladié; peut exister sans la perforation de louraque. Quelquofais Je rectum s'ouvre À l’ombilic, et C’est cet orifice Hédénc iseue aux matières fécales. J'ai indiqué la disposilion que présentent les intestinsidans ces cas remarquables , lors- = M. 20 D ; Que j'ai traité .des anômalies d’embouchure des: ça= dax, d À | via dote. L’artère ombilicale dans l’état normal n’est canaliculée _ Chez l’adalte que jusqu'aù niveau de la vessie. Dans cer- lains sujets sa cavité se prolonge plus loin; ce qui constitue une autre, mais peu remarquable anomalie par perfo- lation PHARE LE ne + On peut rapprocher de la persistance anomale de Fu rique et de l’artère ombilicale, celle des vaisseanx omphalo- Mésentériques , qui normalement S’atrophient dans le cours da troisième mois de la vie intr à-utérine » Mais que l’on a Vu persister beaucoup au-delà du terme ordinaire de leur Peter ris V0 5! Fr RS coca os (1) Srexsnr. Éac, Transact, phéles. ; t XVI, n° 181 \ art. 8. (2) Voyez son Mémoire sur la structure et les usages de Pouraque dans l'homme ; dans les Mém, de lac. des$e. , ann, 1769, Si se 36 st. 4 569 PART TT. LIV. 1, CHAP, V. | "Cest à M. Serres (1) qu’on doit d’avoir #xé lattention sur celte anomalie remarquable. Beaucoup d'auteurs l’a- Vaient rencontrée avant lui ; mais ile avaient méconni les vaisseaux omphalo-mésentériques , et les avaient Pr pour des veïñes ombilicales surnuméraires. insi, dans ges CAS où un seul des er etiahene ant ru avait pre sisté, Arantius et Kerckring ont dit qu’il existait une veine ombilicale double ; dans d’autres où l'artère et la eine ofmphalo-mésentériques s'étaient conservées à la fois, Trew Bésler, Fabrice d’Aquapéndénte, ont cra ‘avoir découvert une veine ombilicale triple. -’ Onva au contraire connu de tout temps et distingué nomalie qui consiste dans la communication du sa0 © culaïre avec la cavité péritonéale , après la: descente des testicules dans le scrotum: Les sujets chez lesquels on É serve, rentrent, par cette pèrsistänee anomale de lu? 7 caracières du premier âge, dansWl’état normal d'un gr nombre de mammifères. Je me borne ici à mentionne” C° vice de conformation, d’ailleurs très-digne d'attention sous le rapport chirargical, à cause des hernies congénialès 4° Faccompagnént souvent, : AA la: sti- F4 } | La persistance du canal artériel, et les perforations ano males des orifices inter-ventriculaire et inter-auriculair® cœur, méritent au contraire que nous en traition®: dé quelque détail; car la connaissance de ces anomalies 24 F importante pour la médecine pratique , est par elermÊne d'un haut intérêt soûs le point de vue théorique. re La pérsistance du canal artériel a été observée quelque” fois indépendamment de tout autre vice de l'appareil ge Eu (1) Voyez son Quatrième mém, d'anat, transcendaïite, docs cit. : di PERSISTANGR DU CANAL ARTÉRIRL, ., 563 °TCulation ; maïs cette ‘disposition, ame des Moiñs ano- Males de tous, est aussi l’une dés plus rares (1). © x Le p us souvent, avec la persistance du Canal artériel Goïincident d’autres anomalies, dont plusieurs rentrent Éga. °Ment dans Le: groupé des Le anomales 4 tels Sont Ouverture plus ou moins large des orifices inter-aûri. 2 Cülaire et inter-ventriculaire ; où même le manqué presque Complet dé”clokon, soit entre les deux ventriculés, soit tnire les deux oreilleites., La transposition. lorigine de “arière pulmonaire -et de l’origine de Faorte , nsertion de ‘une de ces artères sur les deux venñtricules à ]a fois; ou € toutes deux sur lemêmé veniricule , et surtout l'oblité: lation incomplète où même totale du . + Parière pulmonaire, anomalies qui. appartiennent À des Sroupes très-différens, ont aussi été plusieurs fois’ rens Conirées en même temps que la Persistance soit du canal, artériel , soit des orifices inter-ventriculaire et inter-auricu= aire, ; e da commencement de Les différens vices de conformation que je viens de rap- Peler comme accompagnent plus ow moins fréquemment la Persistance du canal artériel > ont äûtssi été observéS pour la Plupart indépendamment de cette dernière anomalie ‘he : est rare que plusieurs d’entre ‘eux ne, se irouy téunis chez le même sujet, Ils se combinent d’ailleu tux de diverses manières , et de là des cas très- onformation vicieuse du cœur, qui, ent pas rs entre. lrés-variés de résultant Presque tou- LA ‘ ? ; @) M. Martin Saint-Ange a trouvé chez un enfant de plusieurs jours LR LACS dans lequel il y avait dilatation anévrysmale du canal artériel. “canal commencait aucontraire à s’oblitérer à son extrémité aorti- N à Ae. Je Mess assuré, par l'examen de la pièce anatomique, déposée “ l'amphfhéatre central des hôpitaux, que le trou inter-auriculaire Encore chez le sujet de celte observation, d’ailleurs très- È Urieuse et Peut-être unique dans les annales de Ja science. RTE hr LT rent 564 PAREIL LIV: IVe CHAPe Ve jours de la persistance de quelques-unes des conditions dé la vie fœtale ou embryonnaire, réalisent en même temps, d’une manière plus ou moins -exacte, des’ caractères, de structure et. de composition qu’offrent dans l'état normal Ples vertébrés inférieurs et spécialement les reptiles (1). Hest.àr emiarquér" que les états. les plus anomaux x Cœur,.ne sont pas toujours ceux qui entravent davantag° Paccomplissement des fonctions circulatoire et respiratoire: x “{1) Voyezsurtont à ce sujet Mrckre, Handb. der path. Anat. 7 t} P- 419 et suivantes. Cet important travail est' sans aucun doute lane des meîlleüres sources où il soit possible de puiser des notionS ais précises et vraiment scientifiques sur la cyanose.et les vices deconto” mation qui la produisent. Meckel y diviseles principaux étals anomau” connus chez l’homme en plusicurs groupes qu’il compare aux ao états normaux de organisation du Cœur dans la série animale: 7° dois également citer’ comme pouvant être consulté ave beaucotP fruit » malgré quelques inexactitudes, le Âémoire sur les vices de A formation du cœur , que M. Genxprix a publié récemment dans I€ Jour gén. de méd., t. CT, p. 185, et suite p. 305. On y trouve éfablies #4 “divisions peu différentes de celles que Meckel avait déjà proposée” quoiqué M- Gendrin paraisse n’ayoir pas connu le travail de pillustreé anatomiste allemand, et qu’il Jés rP° ait presque entièrement négligé le dd rs ports d'anatomie philosophique, sibien saisis par Meckel, pou tenir à l'étude purement anatomique et physiologique des faits. a de : de savant médecin français que je viens de citer , a emprunt? l'anatomie philosophique l’üne de ses idées les plus fécondes es a tiré parti très-heurensement conform " Se | CYANOSE, É + 565 * est à un fait.qui, au premier abord ; pêut paraitre para- Oxal ; Mais qui est incontestable et peut même s’expli- Juer facilement. On conçoit en effet très-bien qu’un ne | 8 Conformation : fétes airement mortel s’il existait eut” Par exemple l’oblitération de l'artère pulmonaire, peut ne P ‘us apporter d'obstacles ins urmontables à laccomplisse- Ent de la vie, si la présence d’une seconde anomalie vient °uvrir de nouvelles voies à la a 4 ; et créer une com. ; Raison qüi , quoique doublement ; He A AN nor Le » Se trouve cependant SA vie ee Mal , Cedfieulement par de semblables cofsidéralions que l'on péût se rendre compte de plusieurs faits, en apparence « lès-extraordinaires, que possède la science , et lesquels je citerai:comme exemples les stivans. | | à * Un enfant s'était fait remarquer presque dès $a nais F5 . Pür la coloration bleue de sa péau, et pie 4 piles à: Sénée, Il mourut à ua an. Ring (1) , à l'examen des organes ; | 4 à de la circulation , trouva la cloison des ventricules et celle | des orcilleties perforées: De plus, il y avait trois veines Caves, s:. 18 Cux supérieures, dont Chacune s’ouvrait dans l'oreillette (M 6 son côté, et une inférieure s’ouvtant dans l’oreillette $&auche. jé FE ns! 1497 Mets ping Un enfant de quatorze ans mourut au milieu d’une violente hémopt sie. T1 était grand pour son âge, mMais.Mal propor- Wonné , faible et peu intelligent; la peau, constamment Ru , tait d’un bleu violacé. Il ne pouvait PA ort sans éprouver de violentes Balpitations ; mais, lors- * Qu'il éfait en repos, les battemens di cœur élaient régu- | ièrs. I y avait quairè-vingts pulsations par minute: Farre + " Sravers (2) ont fait sur le cadavre dé cet enfant des obser- #4 | Yations anatomiques , d'où il résulte que la cloison _inter- (x) Voyeile Médic. and physie: journél, t'XHT, 50 PE PR Fe * (2) Fañnt, Pariologic. Réseñrches, Ess.T, 7" > | > Sbetit pts 566 PART, € LIV-EYe CHAP, M ‘220 venticulaire était perforée, et la valyule de F'erifice inler- auriculaire irès-incomplète dans sa partie inférieure .: il existait ainsi une double communication anomale entre les cavités droites et gauches du éœur. Le diamètre de l’arière pulmonaire était très-pelit , tandis que celui de Paorte était plüs grand qu’à l'ordinaire, Le canal ârtériel était oblitéré. M. Martin Saint-Ange (1) a observé il y a quelques années un cas analogue-sur: un enfant mort à un mois et demi à la suite de vomissemens convulsifs ,- et. remarquable P# | une transposition générale des viscères, Le cœur était COR posé d’un seul ventricule et d’une seule oreille gg clor ne manquant presque. complètement (2), [y avai uaine veines Caves, deux supéricures et deux inférieures» 4 . S’ouvraient, ainsi, que. les pulmonaires, dans l'oreilleti® unique, Le canal artériel était conservé. Cet, enfant s'était fait remarquer pendant sa courte existence par la cou eur livide de Sa peau ,'par , un état habituel de somnolence ek surtout par la température toujours froide de son dos et de ses extrémités inférieures. nat (} L lusieurs auires apatomistes , entre autres Hérholdt °° (r) Voyez Bulletin de la soc. anat: ; n° IT » Janvier 1826. — Ceeas "€" marquable a été reproduit la même année par M. Breschet, .da25 ” Répert. gén. d'anas., 1 IL, p. 9, tr È (2) Gette organisation d’un cœur réduit à n'être plus composé que d'un ventricule et d'une oreillette, comme chez les batraciens? l'ané des plus simples que l'on puisse concevoir. La plus-simP h : DE serait celle d’un cœur compoté d’une seule cavité; come < d’un'srand nombre d'inveribrés, rhais on ne l’a tout au plus ObSET que: chez-dès monstres Wès-imparfaits:! On a cité il est wa C000° exemple d'uñcœur à une seule, loge un cas publié par W1250% in Trans, 1708, part. IL, p. 346, et Archiy für Phys. de Reil,.t: IVP* 44 4 mais il existait réellement dans ce cas comme dans celui de M- 1 tin, deux cavités distinotes , l’une ventriculaire, l’autré auriculaire: , (3) HERHOLDX, Beskrinelse over et menneskel, misfoster ; in-4. COpe” hague, 1828, et Anatomisk Beskrivelse over: -menneshelisé misfostere? ds. + . triculaires très-rétrécis , et l’orifice inte | CYANOSB: is 563 és Tapporté des exemples de semblables vices de: confor- ‘abion du cœur, coïncidant, comme dans le cas-précédent, 1Yec une transposition générale des viseères, Je reviendrai SUP cette concordance remarquable lorsque je traiterai. des Glérotaxies. ® ar 2 545 rt ob Fi à MES 530 Aux exemples que j'ai cités précédemment, je puis mé ! ‘h Joindre quelques autres plus où moins analogües, qu’ent Présentés des adultes, ‘Lel est celui que-Hodgson.et Leadarm ont trouvé. chez un homme âgé de vingt-deux ans. Le sujet, & © l'observation dé ces anatomistes n’ofliait rien d'anomal Quant à la position de.ses viscères, mais des circonstances lrès-curieuses que lui seul a ‘présentées . le recommanderit à notre attention, Les oreillettes avaient leurs orifices ven- | | iater-ventriculairé était conservé ,: mais bouché par sa valvale.. La cloison des vens Wicule était nulle. L’orifice de. l'artère ‘pulmonaire ‘était Étroit., et lé canal artétiel était oblitéré. E’homme qui-pré- Sentait ces anomalies n’avait qué quatre pieds troispouces. il étais mal proportionné, faible, Lrès-peu intelligent 68 Cncore impubère. Ses piéds étaient toujours froids. Sa sclé. Totique!:et, sa langue présentaient une teinte. purpurine ; Sa poau étaitxiolacée. IL respirait facilement; maïs les moins dres eforts,déterminaient de la toux et de la dyspnée, Le flhaient à chaqaé mouvement de contraction du COUr, M. Richerand (1) a donné l’histoire d’un Homme qui Pie Co be Fr VE + Présentait, outre la persistance du canal artériel, une. com pouls était vif, mais régulier, et les veines jugulaires $e us. A - [Rte : Éd = “à DORE Gen 86 UE Le Ni tete MNT De: : 4, Copenhagne, 1829: Ces deux dissertations, etlne troisième de : Même auteur ; ont été traduites en allémand evun seul volume, qui 263 Es 1: £ + “€ : - *'Parii à Copenhague en 7830. > 2% clore pet sect, (1) Élémens de plasiologie;à. EL. GREEN » Philosoph. transaet., XL, NA54, pe 266 , Cite même-un cas de vice-de conformation du cœur Chez une femme octogénaire. Fes js à 568 PART, I, LIV. IV. CHAP. V. LE iunication entre les deux ventricules ; et qui néanmoins parvint à l’âge de quarante et un ans. | ÿs Meéckel (1) a aussi rencontré, chez deux femmes d'en- Yiron soixante ans, lorifice inter-ventriculaire larger av ouvert et dépourvu de valvule. Toutes deux avaient touJOMT® joui d’une santé excellente. : Quant aux exeniples de persistance de l’orifice inter-au” riculaire avec présence d’une valvule complète, ils me SOP F _ pas très-rares ; inême chez des individus adultes €b de portans. On conçoit en effet que la valvule, lorsqu'elle _ complète, peut, quoique non adhérente au pourtour dê 7: rifice, être maintenue contre la cloison par la pression © sang de l’oreilletté gauche, et empêcher ainsi plus où moine complètement le mélange du sang rouge et du sang 10! dans les cavités gauches. Aussi, chez les individus qe di lorifice inter-auriculaire non cblitéré, mais garni EN valvule complète, arrive-t-il le plus sonvent que rieP n'indique à l'extérieur lanomalie, ou | que des symP £ tômes pathologiques apparaissent seulement dans uñ âge avancé. £ ... L Il en est quelquefois même ainsi ddnsles cas oil existe à la fois plusieurs vices de conformation du cœur. Ja6k” son (2) a observé un enfant mort à trois-ans ; dont la pr (1) Essai sur, l'histoire des vices de conformation du cœur qu s'opP Re à la formation. du sang rouge, dans le Jourr. compl. du Dice. des sé" t. IT, p. 224-240 et 301-316. — Dans ce mémoires très-étendu A e trouvera citées avec détail trois des-observations que j'ai DT n rapportées plus baut, et un grand nombre d'autres dues à su Cowper, à Howship, à Langstaff, et à d’autres- médecins et 47% ns mistes anglais. On retrouve également presque toutes-ces observab® à dans l'excellent travail, déjà cité, que Farrea publié sur les vices conformation du cœur , qui altèrént Ja respiration. , (2) Medic. and Physic. journal de Londres, n° 198,. p.10 trouve quelques autres exemples dans le travail de Farre: Oo. a Gr On CYANOSE. à 569 . Piration avait toujours été irrégulière ; Mais qui n’avait ja- Mais eu la peau bleue. Outre la persistance de orifice intéranriqulaite : on trouva, en examinant le-cœwr , ‘une àrge ouverture dans la cloison des ventricules.: .. gros | Vaisseaux présentaient aussi chez cet enfant R ASru ano- Halies remarquables, s #3 La Maladie bleue, celte altération . laquelle jé anciens °Anaient le nom plus:i iipropre eucore d’éctère bleu, et que l’on appelle méinterant cyanose où cyanopathie, n’est onc pas tellement liée x la conservation anomale des ori- ces du cœnr, qu’elle coïncide constamment avec elle. Il Ÿ a souvent persistance de Vorifice inter-auriculaire; il Péut niéme ÿ-avoir à la fois perforation de la cloison inter- auriculaire-et de la cloison inter-ventriculaire , sans qu'il y. ait eyanose, Réciproquement la Cyanose peut exister indé- péndamment des anomaliés'que je viens. de rappeler. On l’a observée dans quelques cas où la disposition des gros vais= . Staux à leur origine était scule anomale (1); quelquefois Même on l’a rencontrée chez des sujets parfaitement: Con formés, mais malades ; où il n’a été possible de rencontrer d'autre altération organique du cœur et dé l’ appareil respi= ratoire , qu ‘une : adhérence . EE ipes aux = sig aus Jens 88 {sÿs.® r o _*:Ea coloration bleue d ha ficau peut dm être $ ainsi que Gorvisart l'avait: soupconné (3): l'effet de causes rès-diver- NA 4 { . #1) J'ai à peine Fe de dire que ces cas se rappor tent au groupe 4 es anomalies d'insertion ‘des väisséaux , dont ila élé traité: ailleurs. _() Marc, ITanrra et Gizverr, Bullet! des se. edic. | publié par hé Ciété d’émulation, octob. 1809 et novemb. 1810; et Marc, Diet. des se. 4, t. II, art. Bleue (maladie). 16) « ILest prové” dans Îes exemplés que jewiens de éitér ; ; dit Pil= Ustre auteur de l'Essai sur les maladies du cœur. , que Ja - coloration Permanente de Ha face et des” tégumens en bleu teielé aux commu. hications contre nâture’des-cavités du-eœur entre“elles. Cependant A ATP 5 M ON SOUS à : AE STARS + > PSN à Es é Dis et | à jo vi Sr Rep RAT, DRM amer 70. PART, II, LIVe IVe CHAP, Ve ses, et n'est point véritablement une maladie, mais UB symplôme pouvant dépendre , soit de véritables.altérations pathologiques, soit d’un grand nombre de vices de confor- mation primitifs du cœur et des gros vaisseaux, Ces Vi688 de conformation, quelque variés qu'ils pics ent. êtres ont d’ailleurs cela de commun que leur existence s2 révèle à l’extérieur, nen-seulement par la couleur anomale dé la peau, Mais aussi par quelques dutres particularités anato® miques et physiologiques, que Schuler, Nasse, Farre ok surtout Meckel (1), ont déterminées avec beaucoup de.s50 et de sagacilé $ et que j'indiquerai d’après eux ’u 18 manière succincte. | me Lorsqu'il y a mélange du sang rouge et du sang noir 4 par suite. d’une cenforimation vicieuse des organes de le circulation, la respiration est presque toujours irréguliéres accélérée ; Les battemens da cœur vifs, mais assez régulier # . coïncident dans beaucoup de .cas avec. des pulsation$ des veines jugulaires. Des efforts, même peu violens, suriol” la course et la marche ascendante déterminent de-lad° pnée , ebisouvent ‘même des accès de touxet.de violentes palpitationss. : * re à e Chez tous les sujets que. l’on a examinés avec soin après leur mort, on a trouvé les vaisseaux gorgés de sang très + fluide, de ‘couleur foncée, et présentant d’ane menib"° plus ow moins complète l'apparence du sang veineux R ne Constitution scorbutique souvent très-manifeste î ss grande disposition. aux hémorrhagies. De fx aussi 2: coloration de la peau, ordinairement bleue, | quelqu (os plusieurs faits ne nous. permettent: pas d'assurer qu'il en soit OP jours ainsi. » = ; PS “+ (x) Sauser , Diss. de morbo cæruleo, Inspr, sais S Nasses Archive für die Phfsiol. de Reil, £. X. —Fsner, dec; dit. ee MEGREL» logs eff. nombre de cas où la circulation se trouve embarrassée. la peau | CYANOSEe _ By Foiâlre ou livide {1}, et enfin la diminution de ka chaleur “EX extrémités ou dans d’autres parties de la Périphérie du Corps, SE | : a & LS it ? É i Le corps est ordinairement mal proportionné? les extré Milés supérieures sont très -allongées , les doigts Ki les or- teils, gros, épais, comme gonflés. En général aussi, la taille est petite , et le développement de toutes les parties (1) Tous les:nosologistes expliquaient autrefois la coloration bleue Owlivide de la peau dans la cyanose, par la PUÉRRE dans les artères, non de sang artériel pur, mais au contraire d’un mélange de sang ‘Artériel et de sang veineux. Sans douté cette cause n'est pas sans in- fluence-sur la coloration particulière de la peau ; mais cette coloration dépend aussi et même à un plus haut degré.de la ré système vasculaire! Cette opinion, que Bervrx (voyez son Traité des maladies du cœur), a surtout soutenue {mais d’une manière trop exclu- à ; i i P TS at Ai] sive) en | appuyant de considérations d’une haute valeur, a été adoptée p&r un grand nombre d'auteurs, Combaitue au contraire et rejetée Par d’autres, et aujourd'hui même on ne peut dire qu’elle soit €ncore établie dans la science. Entre les différens argumens qui ont été ou-peuvent.être invoqués à son appui, je citerai les faits sui. Te : n . ; plétion extrême du = "14 Vans qui me paraissent tout-à-fait décisifs: 10 Le rene du sang ar. lérielet du sang veineux peut avoir lieu sans que la peau devienne bleuâtre ou livide. 20 L'inverse peut aussi avoir lieu : dans un grand » Sans qu'il existe aucune FREIN EAN RIRE, QRLEE les deux systèmes sanguins , devient bleuâtre, violacée ou livide, principalement aux extrémités , et en général dans les parties que leur éloignement du point central d’impulsion prédispose particulièrement àe 1 des vaisseaux qui résulte de la’'sjagnation du sang. 30 Ç' qui a lieu précisément dans les cas où il ÿa à Ja fois coloration anomalé dé Ja peau et communication insolite soit entre les cavités dote ét Sauches du cœur, soit entre les deux systèmes vasculaires : ce sont toujours les parties périphériques et éloignées du centre de l'appareil circulatoire qui se colorent les premières et d’une manière plus pronon- cée en bleu ou en violet, ét souvent même elle seules prennent Lis couleur différente de l'état normal. — Au reste, je le répète, je suis elte réplétion est là aussi ce loin de penser que le mélange des deux fluides sanguins Soit privé de | 552 PART, II, LEV, IV. CHAP, V. Fe du corps plus ou moins retardé. C’est ce qui a surtout pre pour les organes sexuels. Le jeune homme qui a été ste 7 par Hodgson et Leadam , et dont j’ai parlé plus DARPORE quelque détail, ne donnait encore à vingt-deux ans TE signe de puberté. Il en est de même de quelques ee sujets dont Farre a fait mention, et de deux jeunes À à examinées , l’une à quatorze ans , par Tacconi (1), l’autre dix-sept, par Spry (2). Enfin, l'intelligence est ordinairement peu développées le cerveau étant plus ou moins imparfaitement, conforme Souyent même il en est ainsi des organes des sens. dr cependant quelques cas où des circonstances toutes 6027 traires se sont présentées. "2 ju Les symptômes de la cyanose se développent tanto® plusieurs semaines , plusieurs mois, ou même une anne après la naissance, tantôt et le plus souvent dès la nais” sance ou dès les premiers jours. La vie peut d’ailleurs 2 irès-longue , comme on l’a vu (8). 7 Schuler, Nasse et Meckel ont établi la fréquence toute influence : seulement je régarde comme un {ait éonstant qu’à celis première cause ; dont je ne révoque pas-en doute efficacité, s'ajou”e | uné autre cause, la stagnation du sang dans Les petits vaisseaux. J'10° siste sur la Communauté d'action de ces deux causes : je n'ignoré ps en effet que je m’écarte ici de l'opinion de tous les médecins qui on voulu atiribuér tous les effets exclusivement à l’une ou à l'autre; ir gré les nombreuses considérations qui nous commandent, ue voulons ne négliger aucun fait, d’avoir égard à toutes deux. "(r) Commentar., Bonon., t, IV, res ” (2) Mem. of the medic. soctet. of London ,t. VIII. 7 (3) Plusieurs auteurs ont pensé, ct leur opinion , si la justesse 1 ©” est pas démontrée » St au moins très-admissible, que dans les ce LE les symptômes de la cyanose se développent dans un âge avancé Te des sujets qui jusqu'alors n'avaient rien présenté de particulier» elle doit être attribuée, non à la persistance, mais au rétablissement des orifices inter«véntriculaire ou interauriculaire. | ÉYANOSE, : pee +. 548 plus grande de: Ja cyanose parmi les hommes. que parmi es fe où | accidens qu’elle entraîne, deviennent:] us son- v | ÉE es : à la fin de Te. Vent funestes >" à cru pouvoir les fixer à la fin Ge la seconde “Maine, à celle du second mois, au temps de la première @nlilion, enfin à celui du com plet développement des 9T$anes circulatoire et respiratoire. RE D'après Meckel, les individus du sexe masculin meurent Plus tôt que ceux du. sexe féminin, et c’est presque tou Jours la saison froide qui devient funeste aux uns et aux autres. : | ’ Ft de. + Tels sont les principaux faits que j'avais à exposer au su- jet de la cyanose. J’ai dû me borner ici à les considérer sous un ‘point de vue uniquement physiologique , étséns leurs rapports avec les anomalies du cœur et du canal ar- tériel , qui ont pour résultat le Mélange du sang noir el du Sang rouge dans le. système vasculaire. Plusicürs. de ces faits sont, comme on l'a vu, trèsfdignes d'intérêt sous ù le point de vue. théorique : ilest à peine utile d'ajouter qu’ils sont aussi de la plus haute importance pour la thé rapeutique, qui, sielle est impnissante à corriger les vices de conformation qui produisént [a cyanose, peut souvent du moins en retarder, ‘en atténuer , en prévenir les funes- tes effets (1). SE () Le nombre des dissertations, mémoires, thèses où simples notices qui sont relatives à l’histoire, soit anatomique ou physiolo- _Bique, soit thérapeutique de da cyanose et des vice lon qui la produisent, est presque infini; et leur citation , s’il était Possible qu’on les connüt tous, remplirait sans aucun doute plusieurs Pages. Outre tous les ouvrages généraux d Pathologique , tous les dictionnaires et recueils de cas rares, les traités Sur les maladies du cœur, et les travaux déjà cités, dans les -pages . Précédentes et dans l'histoire des embouchures anomales des vais. Seaux dans le cœur, j'indiquerai ici : Cneminpau, Hisé. de l'acad, des mmes ;.et Nasse, cherchant à déterminer les époques s de, conforma € médecine et d'anatomie - 574. PART, II, IAV. IV, CHAP. V. : Re ct Ed je viens Aa suite du groupe important de déviations dont je ap" étre L 4 EX b considérer de terminer l’histoire , on pourrait placer, el 60° a A dt FE. ” …. F "HIS anom même comme formant parmi les perforations A! A D. . Es 2 DA uels un groupe, particulier, quelques cas dans les{ disé ’, SERRES ed mê a observé des ouvertures insolites sans _ doi ”. : à . r ; L 1 _ chez le f@tus. Ces cas se trouvent par conséquent pit Lil é ; à De et 11 gués encore du type régulier que tous les précédens ; : ES ° : de ati ONE PROS est impossible de les expliquer par les considérations da simples à l’aide desquelles nous nous sommes rendus Le s ° . . , ‘ . qi] de ceux-ci. Aussi sont-ils très-rares , et ne s’observel sa jamais que comme complications. d’autres anomalies? e que montreront quelques ‘exemples déjà cités ailleurs qu'il me suflira de rappeler en peu de mots. F “rs se ee < . l'em- Ainsi nous avons #u que dans plusieurs anomalies d'e | < ouvér“ bouchure des canaux splanchniques , lenombre des ouve . ce) : :T'yvil sc., pour 1699 » P- 394 es Morcacwt, De séd..et cas. morb, Epist, XV sià art. 12. — Prorrer , Med. and chimic. essays, Londres, 1796.— cr SERU , Mém. de la soc, dé méd. de Paris, t, IV. — Jorine, /bid., t x Tarépaurr ; Journ. génér. de méd., t, XVIE, — Serrure , Progr. de 07 cæruleo, WWitt., 180b.— Parrois » Bull. de la fac. de méd. , 1809; P- 3 | (2 observ.). — Manrcer, Wed, and surg. d'Edimboure, t, L.=— ES Medic, observ., 1. VI, et Journal de Fothergill, no XXVIL — PuzrNe Medic. transactions, t. TII (cas présenté par un enfant de 14 be Lun, Beytræge zur Arzneywissenschaft, tome'II, — KæEmmMERE 14 Diss. de morbo cœruleo, Hall, 1817. — Togrer, D. de m. cær.; CA tingen, 1819. — Hause, D. de m. cær., Leipz., 1813, — or . 2 “5 N $ : F. d , KOWSEI, Diss, ætiologiam mn. cer. amplificans, Wilna, 1815. — ei Diss. de cordis. deform. , etc., Gœtt., EBr6. — Tuoxrer, Dar journ. of med, and surger. , t.V.— Vouxc., Journ. of 8e. of the Pot de Londres, t, L.— Crrvrrn » Journ. der pr Heilk. ; de Hufetand La cembre 1816. — Harrmans ; De cyanosi, Vienne, 1817. TS dde Bull, de la fac..de méd.,. 1819, p. 355. — Husser pacs , Beriéht V0 ; Me : ; e : n ‘4 TD. kœniglich. an. Anstalt ; de WY urzbourg , 1830. — Marx, Déss. sist. M0 : : 4 le cœr. exempl. mémorabile, Beilin, 1820. —: Caenurer , Sur la ral. Dé Paris, 1820. — Grecory, Medic. chir. transactions, t& XE. — ph Repertorio med. chir. pour 1821, Turin. — Horarsren, Hedic. repo rS PERFORATION DE LA JOUE, 575 tures Pelviennes se trouve augmenté, et-que dans d’autres ad. Mêmegroupe; s’iln’ya pas augmentation du nombre ouvertures , celles qui existent se trouvent du moins 'ansportées sur des points où normalement il n’en existe aucune. | +. si * L’extroversion de da vessie résulte ù a Été établi plus haut, de l’association et pour aïnsi dire de # COMbinaison d’une anomalie par déplacement; et d’une anomalie par perforation qu’explique la non-réunion des deux Moitiés primitivement séparées de l'organe. Enfin j'ai eu aussi occasion d'indiquer, en faisant l’his- À FOR loire du troisième ordre des anomalies de disposition, un Cas observé par Borrichius , et dans fequel la joue droite se trouvait percée d'une ouverture, l’orifice buccal manquant au contraire. Ge cas, curieux par lui-même. est surtout intéressant en ce qu'il nous montre réunies deux déviations tory de Londres, juin 1829, — LazzewanD , Leitres sur dl ‘encéphale eUL. 4. Zimarérmanx , De m, cær,, Berlin, 1922, — Louis, Arch. Sénér, de méd. » nOY.. 1823 set] Em. d’anat. path., Paris, 1826. = Souarreruser , Abhandl. im Fache der Gérichtsarzneikunde , p- 55 et Suiv., Grœtz, 1823. — Horwers, Trans. of the med. chir. soc. , d'Edimi bourg, +, 181— GiNÉRAC, OBs, et rech, sur la Cyanose , Paris, 1824. (Cétouvrage est le développement d’une dissertation publiée par le même auteur. ) — PEnins, Med. and physie, journ. , d \ York, t. IL. — Horrmanx, /éid. ,t. VI. — Prroû » Jour, gén, t XCVI, p. 372. — Vrorrx et Van Harr, Praktisch tigdschrifr Loor de Geneeskunde , 1825 , no II. — Muinrore, De cyanosi, Berlin, 1825. Déras , Ephém. méd., de Montpellier, t I. — Lewss, De morb. cæry Berlin, 1826. _— Ermez, Diss. de cyan., M ; Pliladelphs journ. août 1827, p. 253, (Cœur Composé d’un ventricule et d’une orgillette, ) — Pascaxzinr, Wem. sulla frequ. apertura del, fora- nine ovale, Rome, 1827. — CRUYEILHER,, Anar, pathol,, in-fol., prem. live, 7 e dois ajouter que la plupart des dissertations allemardes + J'ai mentionnées plus haut, pe me sont connues que par les citations en doïine Oxro:dans son Lekrb. der path, Ana@ à 1, S 172 e Neyw- elle-même, comme il en 1814 4 de med, Leipz., 1827. — MauraNt 576 PART, HI, LIV. IV. CHAP, V précisément : inverses par leur- nature;: une anomalie. pee perforation ; et une anomalie par imperforation » blaïent se compenser” et pour ainsi dire se SUP qui sen” a l’une Pautre. Ô On va voir d’ allée que la pnboration de la ] intimement les perforations aux divisions anomales ; dans lequel nous trouverens en effet un-genre de de très-analogue à celui que je viens de citer, la fissure rale de la bia: fs ner 4 joue lie in} | groupe yiations até- ce _Ÿ u Des anomalies par division. Le Les anomalies par déviiéont, soit partielle, soit complète 4 se partagent toutes en trois groupes naturels , dont la & tinction est très- -Amportante : ‘1°. Division non symétrique d’un canal, prod terruption de sa cavité. de 2°, Division non symétrique d’un organe en deux 0! 26 sieurs parties. Ge groupe se brie lui-même en pe | sections très-distincies , suivant que l’anomalie copie a non dans la division d’un viscère on LE une glande ‘en,de ou plusieurs lobes. | 3°. Division symétrique d’un organe impr et médian en ses deux moitiés latérales. oe groupe correspoR célui des diastématies de M. Breschet , et‘il compren®? l’on excepte quelques cas appartenant au groupe préc dent, toutes les divisions auxquelles on donne le nom d fissures; d’après leur disposition comparable à celle d'un fente. ls , l'in- . - LA sont Les anomalies quüi compôsent le premier g groupes $ a- peu nombreuses, Le canal alimentaire, composé de EU sieurs segmens qui se-forment.indépendamment les ee ; autres ; est de 40h les canaux celui -dont. on atrolY e . TATERRUPTION DES CANAUX SPLANGHNIQUES. 77 MOINS r rement le cours interrompu par de semblables di- Re. + £ : ec l’œso Vers le és, Dans ces cas, el il en est de même des suivans, il y avai t impérforalion dés extrémités des sesnens disjoints. phage, l’un et l’autre se terminant en cul-de-sac à Portions, par suite d’une interruption au commencement nn ut le tee aile celte anomalie par SCission une variété de l’imperforation de l'anus. reg On peut rapprocher de ces:cas la terminaison en eul- de-sac de l'extrémité du gros inñtestin, à quelque dis- lanée de l’orifice anal. C’est encore pour les auteurs une variété de l’imperforation de l'anus. Cette anomalie et la précédente n’offrent cependant par leurs Conditions ana- n'existe même entre elles aucune relation physiologique Constonte et nécessaire. Li ce | Ilest à peine besoin d'ajouter que ces vices de confor- Mation, presque toujours au dessus des ressources de l’art Chirurgical s amènent promptement la mgrt, en empêchant, ks uns, la nutrition , les autres, l’excrétion des m fécales. | re alières Les canaux sexuels peuvent aussi présenter des SSSR analogues à celles que je viens d'indiquer pour le canal ülimentaire. Ainsi le vagin s’est q | Extrémité postérieure , terminé en Cul-de.sac, et privé de toute communication avec les parties interñes de l’appa- reil de La génération. Ce vice de Conformalion n’est jamais Une cause de mort .et pourrait même ne pas être une cañse Nécessaire d'impuissance , si la matrice se trouvait commu- Miquer avec: le rectum. J’ajouterai que les considérations I | 87 Aïnsi l’on a vu dans quelques-cas Je pharynx non Continu. Point où ils devaient s’unie et confondre leurs Cavi- € Canal intestinal est aussi quelquefois séparé en deux lomiques aucune analogie avec cette imperforation, et jL telquefois trouvé, à son ag et à PARTS Il, LIV: IVe CHAP+ Vo auxquelles doit conduire l’étude de ce genre d'anomalies a formation.el le ains faits : e- à nous peuvent jeter beaucoup de jour, soit sur } | développement des organes sexuels, soit.sur Cr ; d'hermaphrodisme : aussi-,aurons-nous par Ja suit en occupef de nouyeau, LA è à Q ä : e s « / e nd Les: vices.de.conformation qui appartiennent a ses éniaux groupe'des anomalies par division, sont toujours CONS comme pour ceux du premier; comme, eux aussiy JS 5 s’observent presque toujours qu’à l’égardides organes pis dk nes; mais ils ne mettent point d'obstacles nsurmontables à laccomplissement des fonctions nécessaires à Ja vie * ÿ plupart même sont de simples variétés, et non des 166$ de, conformation. La division plus ou moins complète de la rate en plusieut® lobes est l’un des cas les plus connus. Taniôt l’anomali® cp siste dans la simple présence-d’échancrures ou. de sillons plus ou moins superficiels ; tantôt ces échancrures oussillons devenant plus profonds, la rate se trouve partagée ( lobules, plus ou moins nombreux, Ces variétés conduis®” par degrés msensibles à l'existence de deux ou de plusieur rates ; anomalie qu appartient évidemment au groupe" anomalies de nombre, mais qui, sous un point de vu® gé- néral , n’est qué le dernier degré de la scission de la ralg» et peut être considérée comme le. résultat d’un arrêt x! développement, La même remarque. est applicable à que” ques cas où l’on a trouvé chez des sujets, > la vérité monsirueux, une grosse rate multilobulée , accompagnée de deux ou de plusieurs autres petites rates entièrement séparées. : ù PPT Lao En général, lorsque la rate est multilobulée où PF? fondément échancrée, aussi bien: que lorsqu'il existe. plusieurs rates , l’examen des autres organes révèle presque © DIVISION LORULAIRÉ DES REINS. FLE. 70 toujours POur la plupart, à des arrêts de développement, C’est ce Tu résulte de la comparaison des faits nombreux qui ont LI L - à | t Publiés par divers observateurs ; et que l’on trouvera * anis Presque tous dans l’important mémoire de Heusinger Sur les anomalies de lai rate”(r). 2" 4 ‘ à N . s at De “e °$ reins Sont, après la rate, les organes que l’on trouve le plus souvent, soit divisés par des sillons ou des échancrures , Soit mullilobulés, soit même partagés en plusieurs POFRÈRS tièrement séparées (2)..Ces cas de division réalisent d’une Manière plus ou moins exacte , soit les conditions fœtales , Conservées par-suite d’un arrêt de développement, soit-les : | Caractères normaux d’un assez grand nombre de mammi- fères , les cétacés par exemple, où les lobules du rein sont si nombreux et si complètement séparés, dans son ensemble a été comparé par tous le Srappe de raisin. ces ti res … Les deux anomalies que je viens d'indiquer , la division de la rate et celle du rein , se sont quelquefois trouvées réu- hies chez. lé même sujet (6). Dans pl divers vices de conformation résultant aussi pour la plupart d’arrêts de développement , ont été observé | qui ont présenté des reins lobuleux. {x) Mise tèr Lés monstruosités de La rate développement de ce viscère, dans le Journ. COMp, sc, méd. : Voyez aussi : HARDER, Apiarium , p. 354. — Dionrs, Ep dec. Il, ,ann. 2, p. 478. — Hatrmanx, ibid, ann, 5. où LXI, et A, 10, obs. CLX. — Saxpiront, Obs, anar. path, , \iv. Tr pe Baivrie, Phi. trans. t. LXXVIIT , p, 350. _ ÂBERNETEY, ibid, 1703, RES MES Lo RNE Memor. della soc. Itap, > & IX w Manuel d'anat., t. IT, ps 482.de la trad, frane. (2) Voyez Mroxer , Man. d'anat., t. XII NGE, Sur les vices de conformation du rein, N° VII, et les Ann. des sc. nat,, t, XIX, (8) HsnDun, loc: ete. que l’organe $ auteurs à une usieurs autres Cas, » tX, P:216.— » P+ 579. — Marvin Saixr- dans le Journ, clin: des diff., Produites Per Le défaut de ? bee lle. Rat. curios. ,. l'existence d’autres anomalies, dues également, > és chez les sujets »P-58. —Mrcrez, 580 PART, II. LIV. IVe CHAP, Vo On connaît encore quelques autres cas d'anomalies pe division plus ou moins analogues à ceux que je viens d'in- | diquer, et qui doivent également rentrer dans le second groupe : telles sont la division du foie en un grand nombre de lobules (1)-et la division plus profonde des lobes du pe: mon, dont on peut rapprocher l'augmentation elle mème du nombre de ces lobes. apart - Tous les exemples que j’ai cités jasqu’à présent sont re” Jatifs à des viscères ; mais tous les autres systèmes d'organts” notamment les systèmes musculaire -et osseux, peuvent _ aussi présenter des anomalies par division latérale et 207 symétrique. Ainsi il n’est point d’anatomiste qui n'ait vu un grand nombre de fois les divers faisceaux ou les digitations d’un muscle , par exemple, de l’un des pectoraux, du droit où de l’un des obliques de Pabdomen , d’un fléchisseur 04 d'un exienseur des doigts ôu des orteils , séparés plus profon si ment qu'ils.ne le sont dans le plus grand nomhf sujets. Il n’est pas rare non plus d’apércevoir distinels € | séparés , des muscles-qui normalement se confondent entre | eux, par exemple, ceux de la partie postérieure de la © lonne vertébrale. = FE La nôn-soudure des épiphyses des os , la persistance des -sutures au delà du terme ordinaire de leur existence» di vent être rapprochées des cas précédens, et s’observé” aussi assez fréquemment. Ces anomalies, qui résultent éVF demment d’un arrêt. de développement , réälisent presqu? toujours dans une espèce, chez l’homme par exemple” ee conditions normales , non seulement de son enfance OÙ É son état fœtal, mais aussi de l’état adulte d’autres ESPÈce* appartenant aux familles, aux ordres, aux classes infé- rieures, (r) Mzoxez, Handb, der jarh. Arat,t I, p. 6a3: } . tout âge. 11 est si commun dela rencontrer que BEC-DE-LIÈVRE. _ 581, de citerai comme exemples la cÉdeue de l'occipital on eux où plusieurs pièces ; la présence d' une suture plus ou Moins complète entre: lé maxillaire supérieur et l’inter= Maxillaire (cas qui se présente même assez Souvent); celle d’une suture montant du trou sous-orbitaire à Ja sus .lure jugo-maxillaire. ( suture que l’on observe encore plus : fréquemment (1) que la précédente); la division des; pa- riétaux en deux parties par une suture Jongftudinale, hs celle des apophyses mastoïdes (anomalies (2) aussi rares que les précédentes le-sont peu); enfin la non-soudure de ‘acromion où de Papophÿse coracoïde avec l’omoplate, &E de l'apophyse olécrâne avec le corps du cubitns. dernier cas, l’olécräne, devenu un os très-bien cette rotule du coude que ont découverte chez plusieurs reptiles, trouvée chez les chauve-souris. Dans ce à part, représente Rudolphi et Meckel et que j’ai moi-même #7 . Enfin, à tous ces exemples de divisions non-médianes : réalisant chez l'homme lés conditions normales de divers animaux, je puis même ajouter un vice de conformation éaucoup ‘plus remarquable et beaucoup plus ‘connu, le bec -le-lièvre (5) ou la fissure latérale des lèvres. Le bec-de- lièvre résulte aussi en effet d’un atrêt de développement j (5) J'ai trouvé cette suture sur un rès-grand nombre de sujets de l'ôn pourrait même. la considérer comme normale. Cette sulure est un vestige fort ‘emarquable et, comme on Île voit, fort durable de la division primiz | tive du maxillaire supérieur en plusieurs pièces. ES (2) SOEMMERINE, Zeitschrifée für Physiol, Loft: EUX anomalies réunies chez un adulte. La suture comme la plupart des sutures normales.de la vo LS Wormiens, : é () En latin 1. cahier, a vu ces auomale présentait 4 voûte du crâne, plusieurs Labium où Labrum leporinum ; en allemand, Hasenscharte; re-lip; en langue nerlandaise, Haëzé-mond. SR anglais, Ha 582 PART, {ls IVe IV CHAP, Ve ‘et il reproduit chez l’homme d’une manière accidentelle des caractères existant normalement, non ps chez les d lèvres , comme l’indique le nom très-impropre sous lequel ôn désigne généralement cette anomalie, et comme 0n l'a | tant de fois répété, mais bien chez les poissons J'ai dit que l’on observe fréquemment une suture Pl ‘ou moins complète entre le maxillaire supérieur. Cl Hi | termaxillaire (1) : éeite légère variété est, pour ainsi difes le premier degré du bec-de- lièvre. Qu'on supp0s6 es effet l'existence entre le maxillaire supérieur et l'inter” maxillaire, soit d’une fissure plus où moins large» soit . même d’une simple suture, à laquelle correspond une À sure de la lèvre supérieure , et l’on exprime préciséme” ‘les conditions ordinaires du bec-de - lièvre. Lorsqu'il ny a de fissure que d’un seul côté, le bec-de-lièvre st © simple ; s'il y a fissure des deux côtés , il est appelé dot ” Tel est le bec-de-lièvre , ainsi qu’on. l’observe le plus de ÿ vent, et à part toutes les complications qu'il peut offrir: càr la non-réunion médiane des deux maxillaires. € jé deux palatins dans leur portion inférieure, et la division du voile du palais, sont ‘des anomalies distinctes» P° vant exister avec ou sans fissure labiale, comme la Hs , labiale peut exister avec ou sans elles! sites ‘) Le bec-de lièvre est l’une des anomalies que l’on observ® - -plus fréquemment chez l’homme, et on l'a rencont 2 7 rmaxil imaux* lus L La ‘ x ; PRES. { (x) = ne m arrêterai pas ici à démontéer qu'il existe un inte laire chez ot ai us = ; : le fœtus humain, comme chez presque tous Îles _ estu qui jourd’hui: j s DRE A lait qui, aujourd’hui; n’est plus ignoré de personne ce ct tout le monde né sait pas, c’est que lillustre Gœthe» oran ête de l + à HE jer i gra RE de l'Allemagne contemporaine, est le premiet qui entrer Ce fait dans la science. en publiant, dès 1786; un: ex-professo sur lintermaxillaire de l’homme. Ce mémoire; RMPF #no0 : APRES PT HMS n0* Jéna , est intitulé : Dem Menschen wie den Thièren ist ein Zwischen chen der obern Kinnlade suzuschreiben. * | émoire imé à BECDELIEVRE 8 585 Aussi Chez les animaux , notamment chez le chat et le os 4. Chien (1). Quelques auteurs ont cru pouvoir établir qu'il Présente plus rarement à droite qu'à gauclie, d’autres Qt admis la proposition inverse : mais les faits qu'invoquent … "Suns et les autres, n’offrent rien de concluant. Tout Je | Monde sait au contraire que le bec-de-lièvre simple:et sans Complication est. béaucoup plus commun que le bec-de lièvre soit double, soit compliqué , soit surtout double et compliqué. ue RS US _ÏL ést écalement certain que lé bec-de-lièvre s’observe Moins fréquemment, proportion gardée ,; Chez les individus d'ailleurs Bien conformés que chez les sujets affectés ‘d'un autre vice de conformation où d’une ‘Monstpuosité, _ etisurtont d'un vice de conformation ou d’üne monstrubsité résultant , comme le hec-de-lièvre , d’un arrêt de dévelop- pement, Parmi les monstres à deux têtes, il n’est pas rare que les deux sujets soient affectés de fissure labiale; mais il érrive aussi quelquelois que l’uñ des deux présente, Môme à on haut degré; ce vice de conformalion, l’autre - Ayant au contraire les lèvres révulièrement conformées. : “ Les enfans affectés de. bec-de-lièvre naissent \presque À toujours de parens bien confotmés. La fissure labiäle est : en effèt. l’une des anomalies qui se transmettent le moins fréquemment par voie de génération. Les faits sur les on a prétendu établir l’hérédié du bec-de-lièvre quels ; Sont en (x) Voyez Saxnironr, Mus: anät. partie intitulée Monstra, 4. a. P. 305 (chez un chien). — Plusieurs cas, observés sûr de É Cochons nés dans la même portée, ont été consignés par Roäthrzn: dans ls Zphem. nat. cur., Uec. à ann. IV, 1586, obs..84. seine ace de chiens dans laquelle la lèvre supérieure est cénstaniment divisée sûr Ja ligne médiane ,' absolument comme elle l'est chez le “évre : ce vice de conformation héréditaire ne doit point être confondu dec le véritable bec:de-lièvre ; qui se présenté toujours latéralement, SL non sur la ligtie médiane. Et 984 PART, Ils LEV. IV, CHAP. V effet très-peu nombreux, et pour la plupart même pe” authentiques et privés de toute valeur (1). Considéré en lui-même sous le point de vue anal le: bec:de-lièvre présente. plusieurs variétés:qu il 3 de distinguer. La lèvre supérieuré est divisée, tantôt e rement , tantôt, mais plus rarement, dans une portion sl lement de sahauteur. La fissure, dont les bords sonf arrondis, el recouverts d’une membrane molle, lisse: el rougeâtre ; peu différente dela muqueuse de. lorilice buccal, se continue, si la lèyre est éntièrement divisée » avec la narine du même CôLé; dans le cas contraire» elle commence plus bas, mais correspond du moins Lu mr extrémité supérieure à cet orilice: "L’intervalle plus ou moïné irrégulier qui existe me” deux bords de la fissure Libials : est ordinairement! étendu, surtout supérieurement où il se lermine pr® “en pointe. On l’a vu très Aarge au contraire dans quelques cas; d’où l’opinion des anciens auteurs qui voyaient aps le bec-de-lièvre le résultat d’ une perte de substances intervalle varie d’ailleurs temporairement chez le même sujet pat le jeu des muscles de la face :. lé rire, par exde ple, l augmente ds Er ua ainsi p tous les mou omique, importe aire -e es (r) Je citerai comme exemple un fait. consigné pie un mémoire LA ésSenté récemment À l’Académie de médecine, Une femme ; # ectée d’'ün bec-de-lièvre ,» devint mère de onze enfans , dont aucun 9€ 7. sentait ce vice de conformation. Mais l’une de ses filles ayant faitur® fausse couche à deux mois et demi, le FERRER paruta ee comme létait son aïéule, de fissure labiale. Les commissaires AB LAPS démie (MM. Moreau, H. ‘Cioquet et Sahisde) émirent l’opiuion très" fondée qu'il n° y'avait aucune conséquénce à déduire de cette © ART vation, la Petitesse des parties chez ‘un embryon de deux mois . el demi, et la séparation de Ja: ‘lèvre, naturelle dans les premières pé riodes de la vie intrà- ulérine, pouvant en avoir imposé ‘a Pr teur ( Voyez ie compte-rendu à la séance du 26 juillet 1826 ). - . #Ussj une ou plusieurs incisives an ÿle & d + e da Commissire des lèvres. Dci TC uanE.À lintermaxillaire , iin’est le plus souvent. séparé “Maxillaire Supérieur que par une suture incomplète et:x de physionomie qui tendent à porter én -dehors les Peine marquée après la naissance , el dans ce cas le paint de . | sn’est indiqué que par une-petiieinéga. | Hd. alvéolaire dela mâchoire supérieure, E réunion de ces deux o lité existant sur le bo entre l’incisive exle même rait p rne et la canine , ou ; ce: qui revient au » AU niveau des la fissure labiale. La suture quisépa- rimitivément: le inaxilaire de: l'intermaxillaire peut même s'effacer presque entièrement après @lt m à naissance. Dans beaucoup de cas au contr entre ces deux os une fissure bien manifeste * quelquefois même un large intervalle, qui correspond plus ou: moins exaciement à la fissure labiale. Presque-toujours lorsqu'il y a fissure intermaxillaire ; les dents présentent des irrégu- lavités plus où moins remarquables dans leur disposition. et leur direction. La plus commune est un défaut de-corres- Pondance_ehnire l’incisive externe et la canine. Souvent se dirigent en avant ,'aû lieu r ‘Enfin qûélquefois même treis È cu même deux incisives seulement sont développées, Lorsque les-deux côtés de: la face sont affectés de bec- de-lièvre avec fissure de la mâchoire , les dents présentènt à plusforte raison ces irrégularités, Dans ce Cas aussi, les deux intermaxillaires, unis entre eux, forment une masse Osseusé , placée entre les maxillaires et au devant de la- Quelle se voit la portion moyenne de ]a lèvre , tantôE sous à forme d’un lambeau triangulaire ayant sa pointe en bas, ême avant aire: il existe de descéndre verticalement, lantôt sons celle d’un simple’ tuberéule, Quelquefois les intermaxillaires êt la portion moyenne de la lèvre, se proje- Ant n avant, excèdent plus où moins les portions latérales su Mäâchoire et de la lèvre » CÙ peuvent même faire une BEC-DE-LIÈVRE. +0 0 585 . he ne < Mn À 4 LA | S ee É 2 : # an À € LE FS Le à 4 { \ 1 + - € | * : F Me 1 LE [72 EEE TETE ue. 586 PART, If, ÆIVe IVe CHAPe Ve saillie considérable au devant des autres parties de Ja pee Dans toutes les variétés du bec-de-lièvre quê aa d'indiquer, la fissüre labiale à toujours liea au niveau ni l'intervalle qui sépare la canine de l’incisive er. E d’autfes termes, au niveau ‘de l’union de l'ntermax" ai avec le maxillaire. Cette disposition ‘est , comme je l'ai i - la plus “ordinaires anais il arrive quelquefois ‘aus + d fissure labiale soit très-rapprochée de la ligne médiane > # corresponde à l'intervalle qui-existe entre l'incisive EXO et la moyenne. Dans ces cas, s’il existe en méme temp une fissure de la mâchowe, -élle ‘s’obéerve , noB sf entre le maxillaire et l’intermaxillaire ; mais enue sé alvéoles des deax incisives, en sorte qu'il existe PE incisives de l’un des côtés de la fissure, et une e de lPautre. Ce genre particulier de bec-de-Jièvre P° 7 d’ailleurs présenter, comme le bec-de-lièvre ordinaire? P sieurs variétés dont on se rendracompte aussi bieu qu? # conditions générales de l’anomalie , si l’on se rappelle ; division primitive de l’arcade alvéélaire en plusieurs pièo distinctes. | C’est au docteur Nicati , auteur d’une excellente dise” \ | ol tation sur le bec-de-lièvre (1) , que l’on doit surtout d'avo fixé l’attention sur ce second genre de bec - de -lièvi indiqué jusqu'alors par Meckel (2) presque seul me aussi le docteur Nicati qui; le premier, a établi pa 4 Jogicu" mster- (1) Cette dissertation est intitulée : Specimen aratomico-patho tnaugurale de labit leporini natur& et origine, in-8, Utrecht et dam, 1893, | es À SRE AT Fe 0 # (2) Handbuch der path, Anet., article intitulé : Besond. Hermine 22 dungen des Perdauungssystents, t. 1, p-5ar et suiv lies premiers ue 2 graphes de cet article sont, avec la dissertation déjà citée de pique la meilleure source où. l'on puisse trouver des notions précis®® : À le bec-de-lièvré et sur les vices de conformation dont l'étude * suivre: DRE sp AE | BRC-DE-LIÈVRE = 58; Preuves incontestables que le bec-dé-lièvre est Je résultat °° non-réunion de l'intermaxillaire avec le Maxillaire ; fait déjà indiqué au reste par quelques anatomistes distingués, et énoncé même de la manière la plus explicite. au moins Pour le bec-de-liègre double, par le célèbre Goethe {1} Jusqu'alors , les auteurs qui s'étaient le plus rapprochés de la vérité ; Harvey (2) par exemple, pour citer le plus an. Glen et le plus illustre d’entre eux , s'étaient bornés à dire .que le bec-de-lisvre’ ést le résultat d’un obstacle apporté Pendant la vie intrà-utérine à la réunion des lèvres ; mais ils ne pouvaient expliquer pourquoi la fissure est généralement latérale , et non médiane, Cette explication pouvait encore _ Moins $e déduire, soit des idées d'Osiander (3) qui attri- buait le bec-de-lièvre à la rupture médiane d’une mémbrane tendue chez l'embryon au devant dés mâchoires ; soit de l’assertion de Jourdain (4), qui voyait dans. le bec-dé-lièvre le produit d’une déchirure que le fœtus lui-même se serait _ faite à la lèvre avéc.ses poings. Gelte dernière opinion est trop absurde pour que je m’arrête sur élleun seul instant; et celle d'Osiander se trouve réfutée à ce par Osian der lui-même, quand ce célèbre anatomiste lui donne pour base principale ce fait matériellement faux, que la fissure labiale est ordinairement médiane, $; Quant à la cause première de la production du bec-de- lièvre, elle aété attribuée par la plupart des antieng: aus teurs à l’influence exercée sur Pimagi la vue subite ou long-temps prolongée d’an enfant affecté = (1) Zur Natunpissenschafi überhaupt LI, P. 217, in.8. Stutigardt, 1820. » Und besonders sur Morphologie, (2) Exercitationes de gencratione animatinm » Exerc. LXIX, (3) De homine, quomodo fiat et formetur, dans les Mém. de la soc. de Gatingue, t. IT, p. 49, 1814-1815. Div sus LR (4) Journal de médecine, Paris 517735 © XXXIX,; p. 163 : nation de la mère par EE À pen ciis < LE PDT STE RE DER EEE 588 PART, II: LIV: IV. CHAP. Ve de bec-de-lièvre, quelquefois même d’un lièv de raie oy d’autres objets n'ayant avec le bec- qu'une ressemblance grossière. Ceux qui admette étiologie , citent divers faits plus ou-moins remarquab gris plus ou moins authentiques ; ceux qui la repoussent? tre entre autres , font également reposer leur opinion SUF pi preuves qui ; toutes négatives qu’elles sont presque a jours, n’en ont pas moins une grands valeur. de me dispen” serai'ici de citer les.uns et les autres (à ),'et de les soumettre * une discussion:: car les rèmarques que je pourrais pipe leur occasion, loin d’être spéciales-au bec-de-lièvre, seraier applicables à presque toutes les anomalies , et je 90% _ réserver pour le chapitre où je traiterai d’une manière ve nérale de linfluence de l'imagination de la mère sur 7 qualités du-produit. Je me:bornerai à indiquer ici coin exemple età examiner en peu de mots le plus remarque des faits que l’on ait cités pour établir que le bec-deliètr peut résulter, chez: un enfant, d’une impression: mor © éprouvée par. lasmère > à la vue d’an objet rappelant plus ou moins par sé formes les conditions du bec-de-ièvre Une femme , énceinte de quatre mois et demi, est sé ment frappée de là vue d’un lièvre écorché en sa présen9® par son mari, Pendant les derniers mois de sa grossesse? son imâgination lui représente sans cesse’ ce lièvre écordhé et elle ne doute pas que l’enfant qu’elle porte, n6 doiv ê naître affecté d’un -bec-de-lièvre. Quelques. heures avan d’accoucher, elle annonce de la manière la pas posin® au médecin appelé près del, que son enfant présente"® ce vice de conformation; et sa prédiclion se- vérifie () Cette observation semble au premier aspect trèg-COD”. J re, d'une tête de-lièvre nt cette “ (r) Lettre sur un vice de conformation ; par le docteur Martin, de Ly à dans le Journ, gén, de médec , 1, XLV, par, sept, 1822. ms RÉ are ra BEC-DE-LIÈVRE, 589 dirait presque, comme le médecin qui l’a 1 “apportée, qu'elle laisse peu de ressources à ceux qui vou- aient révoquer en doute l'influence touté-puissante de imagination dela mère. Mais ce fait est le seulauthentique ui existe dans la sCience; et combien de fois au Contraire n'est-il pas arrivé que,de semblables prédictions se soient lrouyées.totalement fausses ? Nicati rapporte un cas de ce genre qui Peut très-bien êtré opposé à l'observation précé. dente : C’est celui d’une femme qui, ayant eu Présque con- Stamment Sous les yeux, pendant quatre grossesses, un sujet | | affecté d’un horrible bec-de-lièvre , ne doutait Pas que ses 20 €nfans ne présentassent le même vice de conformation » Ct qui cependant devint mère de quatre enfans très-bien con- formés. A ce fait cité par. Nicati .. je pourrais en Joindre plusieurs autres ; car il en est de ces prédictions physiolo- Siques, comme de toutes les pré scie prédictions que la science n’a Pas dictées. Pourune qui se vérifie dans l’avenir, il en est tent qui se trouyent fausses : mais on néglige celles-ci ; et à première seule: est publiée avec éclat, discutée, com- Mentée : on s’empresse d’en déduire des Conséquences, el de généraliser un fait unique dont le. hasard est presque loujours le seul auteur, quand la fourberie et le char hisme ne se sont pas faits ses auxiliaires. même que j'airapportée , pourrait an besoin servir de preuve à celte proposition, En effet, il n'existe et ne $ dticun rappork entre la vive émotion moral lièvre écorché a fait éprouver à la mère 3 À Sluante,ctlon Des L'observation elle- aurait exister 8 que la vue d’un 4 enceinte déjà de faire mois et demi, et existence chez SOn enfant d’un bec- e-lièvre ; anomalie dont la production cesse d’être possible Chez l'embryon , dès que l'intermaxillaire est si ire et la lèvre fôvmée , el par conséquent biei % Cinquième mois de la gestation. . | L'opinion qui attribue la production du bec-de-lièvre à au maxil- 1 avant le \ 5go PART. II, LIV. IV+ CHAP, Ve l'influence de limagination de la mère, n qui ait élé émise sur la cause de ce vice Gette cause, c’est, suivant Tiedemann (1), Jin grès végétatifet de la formation des vaisseaux qu Vrolik et, d’après lai, Nicati (2), pensent que Ja langue ; qui se développe de très-bonne dieure chez Le fœtus , peut, lorsque la ‘cavité buccale est trop étrôite pour la contenir, surtout inférieurement , être répoussée en haut , et deven” un obstacle à la réunion des os. Ces habiles anatomistes s'appuient sur ce fait que la langue, chez les embryon$ à ” fectés de bec-de-lièvre, a été trouvée quelquefois engagee dans la fissure. _ : - ue! à : C'est aussi à la présence d’un’ obstacle mécaniqi® qe mon père attribue lé défaut de réunion de l'intermaxillai"” avec le maxillaire et des diverses portions de la lèvre entr elles : mais cet obsticle mécanique, ille voit , non dans là langue, maïs dans des adhérences pathologiques grablies entre les membranes de l’æœuf et les parties antérieures der mâchoire , et-dans un tirage exercé sur celles-ci par ce membéans par l'intermédiire de hrdès d'adhérence (5): rm Sa ici cette explication. C'est pe pot aies . x pates d une manière 8°” jour dites shnsde ma que j'aurai à discuter Le va ; dis ux sur nr repose une théorie app 2e, non pas seulement au bec-de-lièvre , mais bien ME nombre de menstruosités et de vices de con mation. K ed 2 est point Ja seule de conformation: “nertie du pro“ ten dépend. Je for Loire pus resterait maintenant, après avoir fait his (G) Anat, der kopflosen Missgebi, p. 107. ni St attribue à la même cause générale toutes les monstruosités par défaut. (a) Loc. cit, p. 6o. LES par € | @ Yoye Grorrrox Sainr-Hiratre, Philos. ahat., k Il, p- 167 : 487 (note). a nai : BEC-DB-HIÈVRE, + 7 &gù |: ie mique du bec-de-lièvre, à on fiîre Phistoire chirur- . 1 . Sub. Mois, ce serait sortir du plan que je me suis tracé, ue d’ex oser Îcs procédés, d’ailleurs très-simples.et uni- s 4 à : de "4 ° s . — L Yersellement.-connus., à l’aide desquels 1 art parvient, en. réunissant ce que la nature à laissé divisé, à faire dispa. 'aître.une affreuse difformité, et à prévenir la difficulté de Prononciation qui Paccompagne ordinairement (2) (x) Outre les ouvrages déjà cités , on peut consulter sur le bec-de. lèvre : Ho FMANN, De labiis leporinis, in-4. Heidélberg, 1686. — Hx. MSSanm, Hisr. de«l'acad. desrse. pour 1743,p. 86. — Derapaye, Obiera Vations sur Les becs-de-lièvre venus de naissance , dans le s'ecueil de l'Académie de chirurgie; t. 1, p. 6ob-632, LPASS — Lours, Mémoire sur l'opération du bec-de-lièvre, tbid., t. IV, P. 325 à 428, 17685; et Suite d’obs, sur le bec-de-lièvre, ibid, 1, V, p. 202-337, 1994. H Se ie n° O1,.— Vax Dorverex, Specim. observ. acad, > Chap. IE, p. 48.— Mu- | RarT, Colecr., p. 702w— STENON, Act. Haffn., t À , ps 110. — Vazrs- : s Nent, IL, p.278. — SGUWALBE, De labiis leporinis. Helmst., 1744 — ALLER, De Mons, Liv. I » art. XI. — BrDRRAANS » De labio lepor. spec. traug,, in-4, Strasb.;, 1770.— Orumr » De morbis recens natorumèn fartum Chirurgicis, in-4. Leipz., 1793, —Saxprront, Observ. anat, patk.,liv.IV, 5 #8 à : M, Levrer, 4rt, des accouéh., P. 253.—Tourrxtre, Anc. Journ.. de méd. »t LXY IT. _… AUTERRIRTR, Obsérv. ad hist, Jætus, in-4. Tu: > bing,, x 797:—GaRIN, Jour, deméd., de Corvisant, t, V, P. 4238. Cr. er, Sur la division labiale de naissance, in-8. Paris, 1802, Essai sur le bec-de-hièvre ; in-8. Paris, 1803. — Hacurrre, Sur le bec-de. ï Be naturel, in-4. Paris, 1804. — Perrr, Dict. des sc; méd. , t. II, art, Bec-dérlièvre. — Ciaussien et ÂDELON, ibid. EE à XXXIY, art. Mônstruosités. — Parzérra, Exerc, pathol,, P- 126, in-4, Milan; 1820. = Roux, Dict. de Médec;, t. TEL , art. Bec-de-lièvre, — Laroëur, Zésai d'anat. path. sun les monstr. de la face \ thèse ); in-4. Paris; 18a3.-J.-F, ECkEL, Descript, d'une monst, remarg,, dans le Journ. comp. des ca méd., UXIT, P.335.—Tirpemanx, Zeitschrift für Physiol, 1824 1.1, p. 56. Sa OINTE , Observ, sur un ber-de-lièvre compliqué , etc., dans le Journ. “ip, des se. méd, »t'XXXIX, p. 121:— A.-W. Oxxo, Lehrbuch der path. Anat,, t, 1, $ 126 et 130. Berlin, 1830. — Voyez aussi les principaux. Laités de chirurgie et d’ana:ofñie pathologique, — Ronrx, \ 592 ; PART, Ils LIV. IV. CHAP. V. é à : «C'est immédiatement à côté du bec-de-hèvre que don être placée une anomalie très-rare , dont:la coñnaissance exacte est due à Klein et. surtout à Nicali (a PE M. Laroche a désignée ; dans sa thèse déjà citée @) ue le: nom-de ffssure congénitale des jowes: File dépend ” a. _ faut de soudure ou de la soudure très tardive de PAT ns cinq pièces principales, qui, d’après MM. Serres es Béclar composent la mâchoire supérieure chez l'embryon, come le bec-de-lièvre dépend du défaut de soudure ou de Ja soudure très-Lardive de l’intermaxillaire et du marier Dans l’un et l’autre de ces deux cas, c'est un arrêt et a .développgmeut des os de la face, qui-parait étre” for om0! 7 * Re L que la remarqué Nicati, la cause prochaine dela°€ mation vicièuse des partiëés molles. yes? La fissure des joues, comme la fissure latérale des lè . A ds LE s + PJ à fl ut peut être simple ou double : comme elle aussi, elle jé A = ù Le f ” Fe être plus ou moins considérable, par exemples"), g 107 mn * dépuis l’orbite, jusqu’à Fangle de la commissure de vres , ou bien n’occuper qu'une partie dé Pespace qui ne pare lœil de la béuche. Enfin elle ‘existe , tantôt pe des individus bien conformés, tantôt chez des sujets f fectéstd’une autre anomalie, par.exemple d’une monstr” sité telle que l’anencéphalie où l’acéphalie, ou d'un sp” vice de conformation, comme le bec-dé-lièyre ou le manqu" de paupières. Ces deux vices de conformalion se trouvaieh” même réunis à la fissure des joues, dans un embrÿ0?, trois mois, dont Nicati a donné la description et la figo"” et qui est surtout remarquable sous uñ autre point de va Le cordon #mbilical , Sortant ‘comme x l'ordinaire par l’ombilic , allait s’enrouler sur la tête autour d’une U8° LE G)Kzrir, Monstror. On dEmai, descript. Siutigardt, 708 — Du? loc. cit.4 p- 63, figts. : ‘ Ÿ (2) Sur les Monstriosités de la face. V@ez ci-dessus: * _Lies, auraient mis obstacle à leur développem _ N FISSURE IRIDIENRBio ee 593 $ Élevait du,côté dela fissure au dessus et à quelque distance de l'œil, Nicati considère. cetle tige comme une branche ! Cordon ombilical , naissant ainsi à la fois et de l’om- lie et du, sommet du crâne ; mais il-ne done aucun dé Hail.à l'appui de cette opinion, si contraire à toutes les données anatomiques. On peut au contraire supposer avec beaucoup de fondement , comme l’a fait mon père (1), que la prétendue branche crâuienne du cordon ombilical était un simple cordon tégumentaire établi entre le placenta.et la région de la tête qui présentait Je vice de Confôrmation; eu d’autres termes ; une de ces brides d’ad l’on voit si souvent étendues entre les par d’anomalies et le, placenta ou les membran et qui, par le tirage qu’elles ont pu exercer hérence que ties frappées sur ces par- ent régulier. Suivant cette manière de voir, à. l'appui de laquelle ‘on peut citer les rapports qui existent entre. la disposition de la fissure et celle:de la bride , et dont où ne peut contester au moins la vraisemblance, cette bride, loin d’être. une auomalie accessoire. et sans relation n écessaire-avec le vice de conformation principal, en serait 1 a cause prochaine, >0 £ . Enfin je dois encore placer aw nombre des or raux qui péuvent présenter des: fissures , l'iris ment dans sa partie inférieure ) les paupières. Quoiqu’à peine ont. déjà. élé indiquées et d (ordinaires et même , mais avec doute, connues, ces deux anomalies À énommées Par. plusieurs au- leurs qui se sont empressés d'inscrire parmi les vices de Conformation de l’œil le coloboma iridis congeniturm et le “oloboma palpebrarum : désignations auxquellesje. substi- luerai conformément aux principes de nomenclature par- ù (x) Voyez là. Philosophie anatomique, à, TJ, p. 487 (note). 3, 58 : 8 é à ASS # és de l'œuf, ganes hié£ 594 PARTA VII LIVe IVe CHAP, V tout suivis dans cet ‘buvrage, les termes beaucoup plus # l simples de fissure tridienne et de: fissure palpébräle: -8 Ces deux fissures; la fissure iridtenne surtout, brie “ passage raturel de tous les cas précédens à ceux qui és. suivre, «c’est-d-dire des.fissures latérales aux fissures ME” dianes” Si, en effet , l'œil , par sa position, appartient e5" sentieilement à la région latérale de la face, itoffre en même tempsles rapports les plus intimes avec les ‘organes me dians par la disposition de ses parties, En effot, comme 100 ces organes, il ‘est pair’ eb symétrique , et il n'ÿ er een différence à éel égard ; si cen’est que le plan ou axe média FA qui le’ traverse ; n’est point l'axe médian commun À tout corps!, mais bien un axe particuliér patalèle à cel Cie "‘“Gette parfaite analogie entre la disposition et Ja como” matioÿ générale des yeux et cellés: des organes paifs LN médians ; est un fait añquel jasqu’à présent on n’a fit 7 cuné-atténtion ; | ét qi 'cépendant est loin d’être sans mr portance. ‘Outre! Pintérêt que cette analôgie présente a elle-même ,‘elle peut jeter quelque lumière sur les 10is JO qu'à présent si peu Côntues du développement de l'organ® oculaires Et par-exemple, si les divérsesparties placées È la ligne médiane de l’œil sont en rapport parfait, quant à lèur disposition paire et symétrique, avec: les diverses P?" tes placées sur!la: ligne médiane générale ,: ny a-bil cp lieu de soupconner que les unes et les atitres sont soufiise au'moins X quelques égards, aux mémes lois de formation Et sile Théorie du-développement excentrique nous T° sé comple du développement des premières, ne devons-n00$P°° chercher aussi en elle l'explication dessecondes? Déjà me” li-formation excentrique de:l'iris me semble mise hors p doute;:au ‘moins pour da partie inférieure: de cette’ mem” brane par des observations faites par Autenrieth et Mecke sur des embryons humäins dé six à sept semaines, "el plus 1] Ni + ( 4 LE { 3% | ‘ j AACiEhnement par H | _ PIVISIONS MÉDIANES. 595 t | obser- où résulte cétle conséquence immédiatement ap- Haller sur l'embryon du mouton: Vations d’ Plicable cl Ë Asa Constitu sù à notre sujet, que la. fissure iridienne existe norma- à une certaine époque de la FE embryonaire , 8 Par conséquent, lorsqu'on l'observe après la nais- : sance, ne &nômalie par simple arrêt de développement (1). Je passe maifenant à histoire des anomalies par divi. Sicn symétrique des organes impairs et médians en leurs eux moitiés latérales. RE HE RE La belle et si féconde Théorie du dévelo centrique , où j'ai déjà puisé l’explic réunion médiane, nous rendr ppement ex- 3 sat IN 19e ation des ähomalies par * compte d’une manière non “ moins satisfaisante du groupe dont j’ai mai | | ntenant À traiter, quoique ce groupe présente des conditions . directement Inverses. J'ai déjà rappelé que, d'après [es résultats des recherches de M. Serres sur lembryogénie ” les organes se °rment, non du centre à Ja circonférence , comme l’a dit. Haller, et comme on l’a admis jusqu’à ces derniers temps, Mais de la circonférence au centré. Ainsi tout organe im- Pair et médian est originairement double : sa portion dr on et sa portion gauche sont primitivement distinctes et sé pärées. Si, par des Causes quelconques , fa rép 4e deux demi-organes est empéchée, si cet état print po, ‘D formation qui ne devait être que temporaire , vient s Fate “ler, il doit exister et il existe en effet d’une manière Le (1) Voyez Himury, Darstellung des Dualisms am n : : : ormalen und, abn.… Ærper. Hanovre, 1829, p. 75, — Muirer note ajoutée à un “al de l'hypospadias (Voy ez pis des se. méd.,t. XXXVTIT, P: 264), à déjà considéré la | cane comme le résultat d’un arrêt de développemeat ; et il même Walther comme ayant indiqué Le premier .cette expli-. >Gans une avait qu'it a publié sur le traitem. chirurgie € Journ, com SSure iridi Cite Jui Cation. 296 | PART. II, LIV. IV. CHAP. | manente, et sans qu’il y ait accroissement réel dans le Po bre des matériaux organiques, deux organes non SA ue et latéraux, au lieu d’un organe symétrique et mé rt C’est une anomalie numérique qui n’est véritablement, ! 15 ses conditions ésséntielles, qu’une anomalie par da complète. Si, au contraire , les deux demi-organes sont U 4 rêtés dans leur évolution seulement par des causes ou me - puissantes ou agissant plus tardivement , on conçoit CU doivent dépasser plus où moins les conditions de Jeu” di Lai: Aà LS ; ut . .. .) celles primiif de formation , sans toutefois parvenir jusqu à C js qui constituent l’état définitif et normal : ils doivenl po senter un degré de développement trop élevé pour qu ait duplicité, mais en même temps trop peu pour qui} ait unilé parfaite. C’est en effet ce qui a lieu : ils desire sé conjoindre sut la ligne médiane, mais sans se Fe intimement : une échancrure ou un sillon plus ou mon profonds subsistent comme traces de l’arrêt de dévelopP® ment; en d’autres termes , il ÿ æ anomalie par division D diane incomplète. ; M Ainsi les déviations organiques dont nous avons mainie” nant à nous occuper, directement opposées par leurs coms ditions générales aux anomalies par réunion médiane a çoivent aussi une explication inverse. C’est par u2 excès de développement qué nous nous sommes rendus comp dé celles-ci; c’est. d’un arrêt de formation que nous voyons les premières résulter essentiellement. Les anomalies par division médiane constituent unes de simples variétés, les autres de véritables vice conformation, et forment dans leur ensemble un groupé très-étendu. En effet, de même que presque tous les 7 ganes pairs et latéraux nous ont présenté des exempt de jonction et de fusion , presque tous les organes impair etmédians nous en offrent de division partielle ou complète: les s “ ss“ duction du bec--de-lièvre "A . FISSURES MÉDIANES DES LÈVREs, à 597 . Les divisions Médianes sont même moins rares encore 8 réunions, un Perturbatrices ét ue -À organe soumis à Finfluence de aies ant bien plus souvent arrêté en deçà des Iites ordinaires de ibn - développement qu'entrainé au den, — de Néanmoins, quelque étendu que soit ce groupe d’ano- : Malies, la grande analogie qu’il présente avec celui des di- visions latérales par arrêt de développement, et surtout les KE rapports intimes que présentent entre CRE tous les cas CN: | : CMmbrasse, me dispenseront de longs détails à son sujet. Je m’occuperai d’abord des fissures médianes des diverses parties de la bouche; fissures dont l’histoire est intimement | liée à celle du bec-de-lièvre, ét complètera ce que j’ai dit plus haut sur ce dernier vice de conformation. mer La fissure médiane de la lèvre supérieure et celle de la, lèvre inférieure ont même été confondues sous le nom de bec-de-lièvre avec la fissure latérale par tous les auteurs Qui en: ont admis l’existence. Ce sont des anomalies tel: 6ment rares, quie la science en’ possède à peine quelques Exemples authentiques. Aussi les conditions de leur pro duction , très-analogues sans doute à celles de .la pro » sont-elles presque entièrement inconnues. Dans un cas dt fissure de la lèvre inférieure , 0bservé par Nicati (1), le maxillaire inférieur était uormal : Mais ilest à remarquer que la fissure était très-peu profonde. La fissure médiane des lèvres Peut , comme Je bec-de- (t) Loc: cit., p. 62.— Voyez aussi, sur la fissure médiane des lèvres, | FLAPAYE, loc, cit. , p. 617.— Lanocne, /oc. cie. » P. Sa et 53. — Plu- Sieurs auteurs ont cité aussi SELIGER, Ephèm, nat. cur., déc. I, ann. 8," obs.55, P. 92 (fissure de la lèvre inférieure, coïncidant avec un beca de-tis, re); mais ce cas est trop peu authentique ét rapporté d’une Manière Op vague pour que l’on doive en tirer aucun compte dans à science, ë | - sfsples 598 * PABT, Il. LIV. IV. CHAP: Ve bien. conforr ‘lièvre, se présenter soit chez des individus à e vice més , soit chez des individus affectés de quelque autre : de conformation ou de monstruosité. L’ane des complica- tions les plus remarquables de trnre A COR la lèvre supérieure, c’est la présence d’une double fissure latérale. Dans ce cas, que Délafaye nous apprend s’être déjà présenté, la lèvre supérieure se trouve divisce en trois parties, ou» en d’autres termes, affectée d’an bec-de-lièvre triple. La division médiane de la voûte palatine et celle da voile du palais sont des anomalies beaucoup Meius rares que ” drisini des lèvres, Qu'’elles soient compliquées l’une PY l’autre, ou qu’elles existent isolément , où les rencontre le plus souvent chez des sujets monstrueux ou affectés Le quelque autre vice de conformation, maïs surtout de Li de-lièvre. Chacune d'elles peut aussi exister indépenda® ment de toute: autre anomalie (1). Tel était le cas gere es chez lequel. M. Roux a exécuté pour la prie is l’opération de la staph oraphie : ; Ja votl palaiine étaient pus ss . > pan tandis: que le voile du palais était dix dans toute $ hauteur. fissuro Jais stérieure» … fissure de la voûte palatine présente, commela abialé, un grand nombre de vatfétés, suivant que le P? esk ré dans sa partieantérieure, dans sa partie po où-dans toute son étendue ; et surtout ; sui er” que l'écart" ment de sès deux moitiés est plus ou moins considérable Di de ro AE PAT LOS es Draps le j Ari, loc, cit., p. b4 et 55. — Roux, Loc. ci. pe HT à Pour la Staphyloraphie. — Quant aux observations de division de 1 Fa palatine ou du voile du palais coïncidant avec le bec-de-lièvre» que sous les auteurs que j’ai cités à l’article de ee dernier vice € formation, en rapportent des exemples plus ou moins remarquables (2) L’intervalle qui sépare les deux portions du palais, peut FétRPr PA con” ES _FISSURE DE LA VOUFÉPALARNE 599 À cet égard, il existe une multitudé de degrés dépuis la sim- P € fissure linéaire jusqu’à l’existence d’une vaste ouverture ë étendant d’un côté à l’autre de l'arcade alvéolaire » et tas issant une large communication entre la cavité dela ouche EL les. fosses nasales: en d’autres termes > depuis ‘arrêt de développement , d’où résulte un simple défaut.de réunion entre les deux moitiés du palais jusqu’à l’'avorte- ment plus o 9$ maxillaires et palatins. cts Fr RS Là fissure de la voûte du palais , lors même qu’elle .esk Considérable, ne constitue pas, comme le bec: de-lièyre ne graye difformité ; elle ne produit ordinairem Modification dans la forme de la face moins élargie vers la région maxillaire coup plus funestes qu'une difformité, r Micabion anomale qui se,trouve établi ent qu'une qui Se trouve plus ow : Mais des effets beau- ésultent de la commu ablie entrela bouche et les, fosses nasales, La succion du lait devient, sinon impossible du moins extrêmement difficile ; tous les liquidesique. l'on ingère dans la bouche, refluent en grande partie :par es dre également ou inégalement à droite et à gauche, ou bien n’exister Que sur l’un des côtés seulement. Ce dernier cas a lieu lorsqu'une des Moitiés du palais s’est formée entièrement, l'autre ayant au Coitraires “voté plus où moins complètement: C'est fr évidemment une simple Variété dela fissure médiane, ét non, comme on l'a souvent admis, Une fissure latérale; l'anomalie résultant alors comme toujours de la ton-réunion des deux moitiés du palais Sur la ligne médiane. IL est À remarquer que l'intervalle existant entre ces deux moîtiés | lorsqu'il Sétend À la foi À droite et x gauche, et que le vomer existé, étanle Mécessairement diviséen deux portions par le bord'inféri Bus desert 08 2! 1Lest au contraire indivis lorsqu'ilexiste tout ‘entier à ‘droite,ou à. Sauche ! C’est sur ces différences que repase la distinction de la fissure S la voûte. du palais en double et eu simple ; distinction admise par Plusieurs” autèurs qui, regardant cette fissure Comme éotiplètentent änalogue au bec-de-lièvre, ont cru devoir étendre jnsqu’à elle‘la no- " latureétablie depuis long-temps pour cette dernière anomalie, L # U Moins complet des apophyses palatines des / 66o PART. IL LIV. IV. CHAP, Ve à nârinés, et se perdent au-dehors , surtout si lon is k | soin de tenir la tête dans une position verticale al ne où va s’opérer la déglutition. En un mot, de graves Re sont apportés à la nutrition de l’enfant qui ne tarde ut à périr, s’il est abandonné aux mains de personn®s 7° gentes. ; | Ges obstacles s’accroissent encore si la divisio du palais vient s’ajouter à la division de la voûte; la ce €as, il y a libre communication non seulement entre bouche et les fosses nasales, mais aussi entr nasales et le pharynx, Enfin, dans quelques cas même, le vomer, lages médians du'nez, devenant aussi plus ou moin$ F plets, laissent établir une troisième communication an00° les déux fosses nasales , le pharynx et la bouche ne rer plus qu’une seule et même cavité au milieu de laquelle % aperçoit les rudimens des cloisons qui devaient les divise d Ge haut degré de complication coïncide énéralement { une division de la Ièvré supérieure et de la portion ant à rieure de la mâchoire; division qui n’est plus un simple a de lièvre , qui ne résulte pas uniquement d’un défaut soudure entre l’intermaxillaire et le maxillaire, mais pe de l’avortement complet ou presque complet et de Lt maxillaire et de la portion de la lèvre qui se trouvé 21 4 port avec lui. C’est cette disparition simultanée et pus un moins complète de presque toutes les parties de Ja . placées sur Ja ligne médiane et près d’elle, qui | été l’anomalie désignée par les auteurs sous le nom de PE pi de-loup (1). Nicafi a substitué récemment à celte pr e mination consacrée par l’usage, mais très-impropre” 4 d’os fissum (2) , que je traduirai par fissure buccale. -(r) En allemand, Hroiféradhere, | {a) Loc. cit., p.55,—Voy. encore, sur la fissure buecale car dans e Les fosses ou les carti- oins incOR" LWazsroR ri LA Se k FISSUNR DU VOILE DU PALAIS. + | La fissure du depuis le bord vice de conform avoñte. Un pe: Got voile du palais 3 lors même qu’elle s'étend supérieur du voile jusqu’à la luette, est un ation bea ucoup moins grave que la fissure de 1 de gêne dans la déglutition et surtout beau- Coup de difficulté dans la prononciation ; tels sont ordinai- rement ses seuls effets ‘encore, commetout le monde le sait, ces effets et la conformation vicieuse dont ils dépendent, dé SOHEUS plus Htc de AS cure de l'art chirurgical depuis l'invention dé la staphylora phie ; c'est-à-dire depuis qu’un de nos plus habiles praticiens, M. Roux, a réussi à appliquer à la division du voile du palais un procédé analo- gue à celui par lequel on sait depuis bec-de-lièvre. La médecine opératoi à-fait Sans aclion dans beaucoup d la voûte du palais : car lorsqu'il ex labiale et une fissure palatine si long-temps guérir le L A ù re n est même pas tout- © Cas sur la division de réunion de la lèvre amène consécutivement Chement des deux moitiés de la voûte du palais: d’où résulte la diminution, où même l’occlusion complète de l'ouverture par laquelle la bouche communiquait avec les fosses nasales. C'est à M. Roux (1) que Von doit Surtout De monstr. fabricis.-observat., Goœtting 1383, ( vécu quatre jours ). -— Mrcrer, , Handb, der path. Anat. suiv*— Lexcenseok, Meue Biblior. fü novre 1827, t. IV, pl I — Hrwzx, loc, cit, on. , p. 57 el pl IT, fig. a. — Orro, Loc. cit., (r) Dans l'article déjà cité du Dice, » LI, p. 520 et Ophthaln., Ha- 2 P+ 71. — Larocur , doc. S T3 Fe de médecine , Livier, loc. cit., avait {ait connaître beaucou Cas dans lequel on avait vu la voûte du p lièrement en pen d'années chez un enfa Par lopération ordinaire, — Enfin, j'a la fissure. de da voûte du pal 8Mmment de toute opéraiion. REUNER, Archi, de Stark ; r die Chirurgie und. alais se former presque en- nt guéri d'un bec-de-lièvre jouterai qu'on a même vu ais disparaitre peu à peu, indépens On trouve des cas de ce genre dans t IT, p. 146. — BerrranDr, Oper. * Li æ E £ iste À la fois une fissure : » il arrive quelquefois que la le rappro- chez un enfant qui ‘a P- 3a7. — Toutefois p plus anciennement un | PART, Il LIV, IV, CHAP, Ve d’avoir fixé l'attention sur ce fait non moins digne d'intérêt sous le point de vue purement scientifique que sous En de vue chirurgical , et qui montre les rapports PTE À giques qui existent entre la production de la fissure labiare et celle de la fissure palatine. : Il est à remarquer que dans les cas d’écartement soit de la voûte, soit du voile du palais, il existe presque LouJ® une relation intime entre le développement des os el ce des parties molles, comme le célèbre Autenrieth laremarr qué le premier (x). On retrouve même d’une manière plus générale des rapports analogues entre le développement 4 tous les systèmes organiques, le degré d’anomalie que sente l’un d’entre eux étant toujours proportionnel à que présentent tous les autres. Déjà on a pu voir qui j est ainsi dans Jes divers cas de bec-de-ièwre, et j'aura! de fréquentes occasions de faire de semblables remarqueÿ» non seulement en continuant l’histoire des fissures média" nes, mais même en traitant de plusieurs autres vices de conformation -et même. des monstruosités. urs lui pré- celui k és … La division de la langue.et celle du nez sont des anoma” lies très-rares, mais dont les auteurs ont cependant recueilli quelques exemples, Hoffmann et Schubarth ont vu la langue bifurquée à sa pointe chez des sujets monstrueux ; Dana chez un enfant d’ailleurs remarquable par une luette exces- sivement allongée. Dans tous ces cas, plus ou moins dignes d'attention , la langue réalisait ‘presque exactement .Ch°7 l'homme, les conditions normales de la langue des P9° chirurg.; Chap. 19:— Consultez aussi Mrcrez, Handb. des path. AnG+ t. I, p. 643. — On voit que dans ces cas, l’anomalie consiste ; à parler rigoureusement, non dans un‘arrêt, mais dans un simpleretardement de développement. | ss (x} Suppl, ad histor. embr., p.63, DIMISION DU NEZ+ ; 605 , ques , et présentait de l’analogie avec celle des scrpens et de la plupart des saurions (1 1). La division du nez a aussi été it soit chez des in- dividus d’ailleurs normaux, soit chez des sujels affectés d’un autre vice de conformation ; soit enfin chez des mons- tres. Il est à remarquer que les vices de conformation et les Monsiruosités que l'on a vu coïncider avec la division du nez , Étaient presque toujours des ‘anomalies résultant, Comme cette division elle-même , d’un arrêt de =. pement. Re Le nez peut être divisé uès-superficiellement et ne prés senter par cunple qu’ un sillon ou une échancrure sur la ligne médiane. La division peut aussi être très-profonde ‘et ‘aller jusqu’à la bifurcation presque complète du nez. Lors même que cét organe est profondément divisé , on peut toujours reconnaître facilement s’il ya simple séparation des deux moitiés du nez, ou bien s’il y a duplicité réelle de 1e Organe, Dans le premier cas il existe seulement deug na, rines : il en existerait quatre ou au moins trois dans le se- Cond dont je ne connais aucun exemple authentique. En effet les nez doubles décrits par Sandifort, Van Dæ- veren, M. Bidaut de Villiers ét M. Laroche d’après Beé- clard, ne sont très-certainement que des nez divisés sur la ligne médiane (2); et il en est très-probablement de même de ceux dont parlent Borel et Hanaw (3). Quand au (x) Voyez pour la division de la langue : Host > réf de Stark, t XIIL, p. 700. — ScHuBARTH, De parvit. et defectu de infan rior, — Dana, Mém..de Turin pour 1787, p. 803. ET (2) Saxpironr, Mus. anaît., P: 300, — Van DovErEn ; Specim, obs, acad,, chap. XI, — Binauzr DE VILLIERS, Observation de double nez, dans le Journ. compl. des sc. méd. y ut X,p. 183. — Lanocne, doc. cit., P: 49. ; (3) Borez, Hist, et observ. cent, ME, obs, 43, — Bases Seltenk., LI, p. 198. , NOR VON TR ERP a GE Lt tn ere Ra T TA RTE CE Sr 604 PART, Ie LV. IV. CHAP. V. | nez double décrit par Bartholin dans ses Genturies (1), c'est tout simplement un nez normal surmonté d’une tu- meur pathologique. k piété Tout le monde sait qu’il existe une race de chiens dans laquelle la division médiane du nez et celle de la Ièvre sur périeure, anomälies extrêmement rares chez l’homme , se transmettent par voie de génération. Plusieurs 801” rés de rongeurs ont aussi, dans l’état normal ; le nez et Ja lèvre supérieure partagés par un sillon médian : exemples remarquables où l’on voit:comment la même médifica- tion organique, qui constitue dans une espèce un vice de conformation des plus rares , peut n'être plus dans une $e- conde espèce qu’une simple variété, très-fréquente ou te transmissible héréditairement , et devenir enfin dans u2® troisième. un caractère constant et normal. ‘On peut rapprocher des cas de division de la langue el de fissure täsale, les cas non moins remärquables où l’on ® trouvé le cœur, le pénis, le clitoris, la matrice, la vessie» partagés par une échancrure ou un sillon en deux parties plus où moins distinctes. | La division médiane de la pointe du cœur est une an0- malie rare ct très-remarquable par les conséquences qu’elle peut fournir à l'appui de la Théorie dur développement excentrique : elle est malheureusement très-peu connue, et son existence, chez des sujets d’ailleurs normaux, 25! même encore ctablie que par un très-petit nombre de Fe Bartholin (2) en cite un exémple qui à la vérité laisse à dé- sirer sous le rapport de l’authenticité. On ne peut au COR- traive élever le moindre doute sur un autre ças , que Mec- (1) Histor. anat, rar., cent, 1, hist, 25. . (2) Loc. cit, hist. 67, FISSURE DU SCROTUM. Gi kel (1) rapporte avoir trouvé sur une femme de Quarante ns. Au reste Meckel lui:même ne donne aucun. détail sur cette conformation remarquable du cœur; et ce sont Jà °s seuls exemples que je connaisse dans la science ; si ce D'est dans des cas de véritable monstruosité (2). JS ï: La division de la base du cœur est encore plus rare que celle de la pointe de cet organe. Je n’en connais qu’un seul Cas du à Cerutti (3); encore at-il été présenté par un fœtus d’ailleurs affecté de plusieurs graves anomalies, La division de l'extrémité du pénis, quoique encore très- rare, a du moins été observée plusieurs fois (4), et présente plusieurs degrés depuis la simple bifurcation du gland. et même depuis la simple fissure du prépuce jusqu’à la du- plicité presque complète de l'organe. Le premier cas réalise les conditions normales des didelphes et.des monotrêmes ; le second , sur lequel je reviendrai en traitant des anoma-. lies de nombre , reproduit l'an des caractèreseles plus Te-f Marquables des ophidiens et de la plupart des sauriens. { Enfin il est aussi à noter que le scrotum qui présente | normalement pendant toute la vie des traces de sa dupli. cité primitive , est quelquefois partagé en deux poches très distinctes ; et quelquelois aussi en deux portions n'ayant - plus la forme de sacs, et ne contenant plus les testicules... (r) Loc. cit., p. 469. À PRE (2) Voyez Burxmanng, Diss. de monstro humano noiabili, Frib., 1828: ! — Orro, Lehrb. der path. dnat,, LT, Ÿ 173, note, (3) Voyez Arch, für Anat: und Phys. de Mecke! ; 1828, p. 192. Chez € monstre décrit par Ceruui, le cœur était complètement renversé ; € telle sorte que la pointe se trouvait supérieure et la base inférieure: Celle-ci était divisée par une échancrure profonde cn deux parties, 9U, pour me servir de Fexpression employée par Cerutti,-en’ deux ) : Cornes. . ; PR TE Era Re (4) Vovez Himzx, loc, ci, dans l’article intitulé Fünfte Classe, P. 81. A 4) lis 4 # Lait ds rc er hétééaietititit ÿ +. ER < ie ; % Si ee 4 TT A SÉPARER , 5 n Go6G . PART, 19, LIV. IVe CHAP. V. Dans les cas de ce dernier genre, Sûr lesquels n à revenir en traitant de Phermaphrodisme , ES du $crotum peut simuler d’une manière remarquà des:grandes lèvres vulvaires. 4 ep SE | Le clitoris, comme le pénis qu’il représente dans ke os . féminin, peut être bifarquéà son extrémité. On conçoit {UC cette anomalie doit presque toujours échapper aûx ir | mistes : aussi jusqu’à présent les annales de la sciences n’en fournissent-elles qu’un seul éxemple &û à Arnoüld G} et qu'avait présenté une jeune fille de douze ans. La division médiane ‘plus ou moins complète de là M7 trice , est beaucoup mieux connue, Elle présénte d’ailleurs de noimbreuses varictés depuis Pexistence d’un simple sillon où d’üne échancrure à la partie sapérieure de l’organe JUS | qu'à sa duplicité complète ou presque complète, Toutes | ces variétés, ou , &i l’on veut, tous ces degrés d’uné même _ anomalie , se trouvent reproduits normalement dans difié” rentes familles de mammifères, et ÿ réahsent d’une manière permañiente tous les états successifs de développement par lesquels passé la matrice pour s’élevér de sa duplicité pri, mrilive à l’anité complète, |” | Lés cas de vessie bicorne ont moins fixé l'attention des autéurs qué les cas de matrice bilobée : mais ils ne sont pas plüs rares. On peut considérer la bifureation de la vessie comme résultant d’une échancrure divisant plus ou moins profondément. la portion supérienre de la vessie, et comme faisant le passage de l’état normal à la duplicité complète de la vessie qui a aussi été observée plusieurs fois, L'existence d’une vessie bicorne est, comme celle d’un utérus bilobé ; un caractère normal dans quelques animaux, par exemple , cheziles grandes tortues terrestres (2), oùs aurons disposition ble celle (x) Mém. de chirur.,& 1, p. 374. (2) Voyez le Mémoire que M. Martin Saint-Ange et moi avons pu= | FISSURRS URÉTRALES. 60% À “Quant aux cas d’ eætroversion où d'exstrophie de la vessie, Je Dai point à revenir ici sur leur histoire; mais je-rappeh l'ai que ce vice de conformation est presque toujours técompagné d’un Éécartement plus ou moins sensible des deux Pubis;'en d’autres termes, d’une véritable fissure pubienne, La fissure du périnée qui simule quelquefois chéz les mâles une vulve, Py-pospadias ét même la plupart des cas Tépispadias, éonstituentencore de véritables anomalies par division médiane , et sont sans aucun doute très-analoguies’ Aux cas précédens lorsqu'on les considère isolément; mais € plus souvent ils seprésentent avec diverses complications, lendant à doñner à un sexe une partié des caractères de Pautre sexe. L'histoire de ces vices de conformation trou- vera donc sa place naturelle dans les chapitres où j'aurai Vraiter de l’hermaphrodisme; cependant je ‘doïs dès à Présent indiquer leurs caractères généraux. nn RE L'hypospadias (1), suivant là définition que tous les ax têurs modernes. donnent de: ce mot, st l'onvertur ë ano- lé de l’urèthre à la partie inférieure du pénis, ‘où ,\8 lon veut en exprimer d'une manière plus complète et plus Précise les conditions essentiellés ; c’est 14 division infé- feure de lurèthre. Si lurèthre est divisé dans une grande Partie desa longueur, son orificé est très-rapproché de la ‘ÿmpliyse pubienne , ét ce canal estchangé dains le resté son‘étendue en un simple sillon; disposition qui consti tue: pr écisément l'état régulier d'ün grand nombre d’ant- Maux, Dansäd'autres ca$ ; évidemment beaucoup moins Mlié sr Pénatomie des tortes el des crocodiles, dans les denal. des “nat, tome XIIT, février ; Re £ men | ; (A) Dh%, sous, et de Srdw, je tire. Ce mot était déjA usité chez les Grecs, Mais daus un sens très-différent de celui qu'il a reçu, des Modernes, — Quant au mot Epispadias, il a élé proposé récemment par * Bresehet, cet formé à l'imitation du mot Aypocpadias, Voy. plus bas, . si ” _— d Ee se 7.5 nn Avr € pe ee Et LT DE ou me eme ET, eme e == digue lbs Gi re de osé Leone rca à ù L 608 PART, IL Li, IVe CHAP+ Ve anomaux, l’urèthre est aucontraire complet dans ga presque totalité, et c’est seulement sous le gland qu'il constitue un simple sillon. Enfin , les divers états intermédiaires Là dus deux degrés extrêmes du vice. de conformation» peuvent aussi se présenicr à l'observation :.et de là résultent, ST vant les individus , un très-grand nombre de modifications qui toutes, s'expliquent parfaitement. par la non-réunion sur. une étendue. plus ou moins grande de l’urèthre, gap deux moitiés prumitivement séparées dont ce canal. $0 compose essentiellement, comme. tous les organes impair et médians (1}. ; | Cette explication, déjà indiquée par plusieurs auteurs » mais surtout exposée de la manière la plus lucide PY s célèbre chirurgien en chef de la Pitié, M. Lisfrané (2) nous montre l’analogie parfaite de l’hypospadias avee toutes les fissures médianes dont, l’histoire a été présentée plus haut. Aussi, d’après le système de nomenclature que jal partout suivi dans cet ouvrage , le nom de fissure uréthrale inférieureexprime-t-il parfaitement les conditions de PhY- pospadias et » en même temps, les rapporis généraux que ce vice de conformation présente. avec un grand nombre d’autres genres d'anomalies. - 5 94 | L'explication que, je viens: de donnes.de l’hypospadias 7 d après M. Lisfrancet plusieurs autres auteurs, est-elle #P” plicable à l’épispadias, c’est-à-dire, selon. la, définition de M. Breschet (3), qui a le premier introduit. ce,mot.dans sé je déduc- ais bien {r)Ea diyision primitive de J’trèthre n'est pas seulement ui 4 pro de la oranda là. 4 se ; Dee uon LEA ofi de la grande loi du développement excentrique? © un fait établi par des observations faites par M. Serres et plusieurs 4 tres anatomistes sur de jeuries embryons. Je renvoie à.ce sujet aux dés tails que donne M. Lusrranc, dans l'excellente Thèse qu'il a publiée sur lé Rétrécissement de l’urèthré. Voy. p. 18 et suiv. de la trad. française: * (2) Loc. ét., p.tg. : | 4 F 4 à i (3) Voy ez l'art, Epispadias du Diet, des se. méd. ; t XI, p.579 Ce € 2 s FISSURES. DE. L'URÈTURES * _ 609 Science > à l'ouverture de Purèthre à la partie supérieuredu Pénis? J'ai déjà indiqué plus haut la-nécessité de distinguer Parmi les cas que l’on comprend généralement sous le nom épispadias, deuxrgenres d'anomalies liés par des Faps Ports assez, intimes, mais cependantessentiellement dis- üncts. De cès deux genres , l’un dont l’histoire appartient essentiellement aux arfomalies de connexion , et dont jai traité ailleurs (1) ,:est l'embouchure anomale de l’urèthre au. dessas’ des corps caverneux; l’autre résulte de la non- réunion supérieure. des deux. moitiés. primitivement ‘sé- parées de l’urèthres sans anomalie de connexion , et offre Par Conséquent sous tous les rapports la plus grande ana: logie avec l’hypospadias; analogie qu'indique parfaitement le: nom de fissure uréthrale supérieure. Gé dernier genre est évidemment le seul dont un arrêt de dé fournir l'explication. os. Sn G4 «Il résulte de la disposiion normale de l'urèthre au :des- Sous des corps.caverneux dans une grande partie de son étendue, que la fissure uréthrale supérieure > à moins qu’elle ne soit cempliquée-d’une anomalie de connexion ou de l’état rudimentaire des corps caverneux , doit présenter | des dispositions beaucoup moins variées que Ja fissure uré: thrale supérieure.. En effet, l’urèthre peut, indépendam- tent de touie complication , se changer inférieurement en un simple sillon , soit dèsla région pubienne, soit sousie gland , soit dans tous les points intermédiaires : supérieu- rement, il ne peut au contraire, sans qu’il y ait complica- lon, présenter celte disposition qu’au dessus. du gland, Puisque là seulement les corps caverneux ne sont plus in- lerposés entre-le canal et la face dorsale du pénis. | a veloppement puisse Sant chirurgien avait déjà publié une notice suiW’épispadias dans le Bull. de la fac. de méd. : 1813, p. III. “2 Ce QG) Voyez p.506 et 507. … ! = | 39 à + Grô PARTS Ile LV IV. CHARS Ve “La fissure uvéthralé supérieure s'est présentée à Fobser- valion beaucoup moins fréquemment que l'inférieure , ef i est surtout extrêmement rare de l’observer sans complica: tion. Aussi, tandis qu'on sait depuis long-temps qU° FR pospadias nest point constamment, une cause d'IMPUS" sance (1), et qu’on l'a vu même se transmettre héréditat- rement pendant trois générations (2) , les faits manquent enéore pour résoudre la même question à l'égard de l'épisP#” dias. Néanmoins l’analogie permet d’autant moins de eue qu'ilen soit, sous ce rapport, de la fissure uréthralé supé- rieure comme de linférieure , que l'existence d’un sillo ” la face dorsale du pénis est évidemment beaucoup plus fa { vorable-à l'émission , soit de l'urine , soit de la liqueur st- iminale que celle d’une gouttière , même plus parfaite ; P#° céce inférieurement. : Au surplus , On conçoit qu'il est absolument impossible de déterminer d’ane manière générale Finfluence que peu? exercer sur les fonctions génératrices une fissure uré” thrale supérieure ou inférieure, la disposition de la fissure variant suivant les individus, et les organes sexuels pou” vant présenter en même temps plusieurs vices de Con” formation très-différens, dont chacun, par son influence propre , vient modifier celle de la fissure elle-même. Parmi! ces diverses complications , je citerai surtout la privveté du pénis , le développément imparfait des corps caverneu*’ la fissure du périnée et celle du scrotum; anomalies 4°” portant se article: dû aucoup de (1) Les principales observations qui établissent ce fait im trouvent rassemblées et rapportées même avec quelque l'article Bypospadias du: Diet. des se. méd., t. XXHI » P=2 13; à MM. Brescner et Finor. — On consultera aussi avec be fruit, sur ce sujet, Morcacnt, De sed. et caus. morb epists. XYVX art. 8 et suiv. (2) Voyez Frank, De curand, kom, morb. , liv. VI, p: 313 | Ga@nE (d’après Granezta), loc. eit., epist: LXVIL, art 6 tendant toutes à produire dans un sexe des conditions qui, Normalement, appartiennent à l’autre , deviendront; pour “ous le sujet d’études approfondies ; lorsque nous traiterons k l’hermaphrodisme adsl 05 20 ‘ UE Létnr-enee On doit considérer commie très-analogues à plusieurs des anomalies précédentes, et surtout à la fissure pubienne avec exiroversion de Ja vessie, l'écartement des muscles de Ja digne médiane de l'abdomen , aÿeé lequel coïncidé souvent hernie de quelques-uns des. viscères abdominaux, et la division de Ja portion médiane des, parois de la poitrine, que. le. déplacement du cœur complique ordinairement. : deux. anomalies. qui se présentent souvent combinées en- ‘semble, et que-je dois me borner à mentionner ici ; parce que j'aurai en traiter avec quelque détail lorsque je par- lerai des monstruosités par éventration (2)... 4 (r) Outres les auteurs déja cités, on peut consulter sur la fissure Uréthrale inférieure : PazriN, Anat. du corps humain, part: T;chap: r7. — Maresrin, Journ. gén, de méd., t. VIILyp. 116:— Farkaneseur. Caupasse, /bid., t. LXIIT, p: 161.—Lxiprin, Cas. medicoichirure. difficil., Exlang.- 1800. + BrY, Buk.. de la fac. de méd. pour x810.— Pixnx, Mém. de la Socidié d'Émul., t: IV, p. 324. — KhomrHozz ; dans les Beitraez. zur gericht, Arzneikunde de Berndt. , Vienne 1823 eos Himzy, loc. cit,, p. 87.— Et sur la fissure urétrale supérieure : Mon - + —Fanra- DESCHE , loc: cit, —Pintz, loc. cit. —Gavirrer DE CLrauzry, Journ. gén. de méd.,t, LE, p. 170 et 452.— BauM, De urethr. viril fésurie its. &enitis, spec. dé epispadiä (Thèse), Berlin sit à Honriet: huilé , p« 88. — Iln’entre pas dans mon sujet de traiter des fissures uréthrales Sous le point de vue chirurgical : je’ citerai néanmoins lintéressante dissertation de J. Murzen, sur le Traitement de l'Hypospadias (Voyez le Journ, compl. des sc. méd, , #, XXXVIH, p. 264 )4 dissertation oùi sont émises des vues thérapeutiques nouvelles ; fondées sur une-étüde très- APprofondie des conditions anatomiques et physiologiques-de l’hypo- Spadias, : . er MB Dh his | (2) Voyez aussi dans le étapitre premier de ce livre l’histoire.des FISSURES DE L'URÈTHRE, Gin "ie PART, 11. LIV. IV. CHAP. V. La division médiane soit partielle soit même complète du.sternum peut aussi avoir lieu , non seulement de 7. le cœur:fasse hernie au-déhors de la poitrine, MAIS AUSS sans que les parois cutanées dela poitrine soient divisées se la ligne médiane. On a observé le plus souvent ces viCeÿ dé | conformation remarquables chez des fœtus où des enfans nouveau-nés ; mais, n'étant pas nécessairement mor tels ils peuvent exister aussi chez des adulies. Lorsque Ja division ‘est partielle, suivant qu’elle à lieu à l’ane des extrémités ou dans la “portion moyenne: du sternum', cet os est bifide’ soit inférieurement , ce qui est le cas le plus ordinaire (1) ? ‘soit supérieurement (2), ou bien ‘il présente sur un point -de sa longueur une ouvérture plus ou moins étendue é forme allongée (3).. Lorsque la division est complète?” existe deux demi-sternums , séparés par un intervalleme" braneux, et plus où moins mobiles l’un sur l’autre. Par” déplacemens abdominaux des viscères digestifs , p. 350, et des dépla- cemens thoraciques du cœur, p. 364. 214 (x) D'après Huxauzd, Mém. de l'acad. des sc. pour 1740; P: 377: et Meoxez , Handb. der path Anar. ts p. 113, ce cas serait ner seulement le plus ordinaire, mais même le seul qui se soit présenté $ lobservation: Le fait cité dans la note suivante: montre l'inexactitud® - deïcette assertion. £ pe : ci (2) Voyez CurrrniEr neveu, Sur un vice de conformation du sLerrur dans le Journ, gén. de méd., ?. LXXIV,.p. 305. — Ce dernier cas 4 été - présenté par uné femme de trente et un ans , bien portante? «gd robusle; etse livrant habituellemént aux pénibles travaux de la ati pagne. Aux côtés de la fourche que.formait supérieurèment le he se trouvaient articulés comme à ordinaire les clavicules et 8 ses lages des côtes, Les pulsations de l'aorte se manifestaient au doigt et à l'œil dans l'intervalle existant entre les deux moitiés du sternum ,.(3)OT70, Lehrb. der path. Anat., t. I, $ 137, note 4. ne pipe - dans les auteurs plusieurs autres citations de cas analogues de Ar tion du sternum : il est à remarquer que Ja plupart de ces sat Sont inexactes, ou même se rapportent à dés cas qui n'existent pas + FISSURE STBRNALE, 0% AT les bservations de ce genre, je me bornerai à citerscelle de ’ énac (), très-remarquable en ce qu'elle a été faite, non | PAS sur un seul individu , mais sur une famille’entière: Ce | Cas n’est d’ailleurs bas le:seul dans lequel on ait: vu de vice X | Conformation très-rare: dont je-viens de parler, se trans / | Mettre héréditairement, _: SP KA ea | fait. qui paraîtra surtout remarquable ‘si l’on se rappelle: i composition: du stèrnum dans cette - classé: d'animaux. Winslow. a. observé et. fait connaître aveé détail (2) un Cas de..division complète de cet os chez un pigeon par- | Yenu à Pétat adulte. Le bréchet manquait complétement ; et lés deux-demi-sternums , contigus en -hant , devénaient très-étroits el s’écartaient inférieurement , en laissant: éntre eux ‘uh intervalle triangulaire.-Cet intervalle était rempli Par: une merbrance :si mince que non-sealement‘élle-étaft soulevée: très-sensiblement par lesbattemens du cœur ; mais Welle laissait-même entrevoir à travérs son épaisseur Ja Masse du-cet. organe. Cette membrane resta nue pendant | loute Javie. Il est'à. remarquer.que le développement im- Parfait des muscles pectoraux., .n’empéchait point: que ce Pigeon ne pût se servir: de ses ailes pour le vol, © Présque tous les autres 6$ médians ont présénté: Lorie K steraui, des as de division aù 1h0ÏnS partlle 22 La persistance de la sututé ‘frontale est une ‘ahonfalie | top fréquente , trop ue connue et surtout trop peu re- Marquable, pour:que j'insiste sur: elle, de rappellerai: $eu- Pr. (x) Voyez son. célèbre ouvrage sur la structure du cœur, son action ses maladies: "à -nss . 1 dif six ; T7 LA (3) (2) Mém. de l'acad. des se. 1740, texte.306, -p. 595. Voyez aussi SNDiroRR, Musariar, ; texte p+ 306 (chez un pigeon): a-r0:! La fissure sternale a été aussi observée chez les oiseaux ; & rnale G4 PART Le LIVerEVe CHAPi Ve | lemeñt qu’un grand nombre d'animaux ont nérmalernent deux frontaux, I5'Tp 7 8 4 st La persistance ; même incomplète, de la PU ee parait primitivement les deux 'moitiés de Paccipiia re ; trémement rare chez les-süjets dant le cerveau 68t pr à je n’en connais que deux exemples (1)3:et-ces exemples ss sont mêmepas fous deux bien authentiques. Au peser 7 ilin’est pastrès-rare, de voir, lorsqu'il y a hernie 7: les. deux moitiés de l'oecipital séparées parcun inperre ’ plus où moins large. La division dela portion pasilaire €° excessivement rare : encore ne l’a-t-on rencontrée que © des fætusanencéphales ou affectés d’autres anomalies gf were et seulement dans un très-petit nombre de cas (2}. c'es , aussi uniquement chez des monstres, par exemple che? jé fœtus monopses, que le corps du sphénoïde et celui lethmoiïde ont présenté au centre des ouvertures plus e” moins irrégulières , traces de leur division primitive" ” vomer es quelquefois inéomplètement développé ot cn foré; maisibn’à jamais été vu chez l’homme; divisé’; partiellement ; en deux moitiés, lune droite , Faure ga" che. Je me connais non plus aucun exemple authentique division médiane , soitidu corps de Phyoïde, soi: même la mâchoire inférieure , malgré la réunion tardive des me” pièces. latérales dent se compose primitivement cek-05s ? quoique leur séparation pernianente. soit l’état normal eu très-grand, nombre d'animaux, + wég : | 11 6 H ; j ; L3 5 Li e » L2 æ « + de Aucontraire, la division médiane complète d'u <æ plusieurs vertèbres a été observée plusieurs f0iS* © % ds ÿ , ” < à fi Per « G. ‘ me. (1) Vrsaze, De corp. hum. fabr:, lib. X, cap. 6. — RASE ss nat: eur. Déc. 24 ann: 2, p. 274. ws: (2) SanDiroRT, Thesaurdissert, , 1, IE, p. 168, ple1, fs. dS x # ” mures — FISSURE SPIN ABEs- 615 division partielle of même l’une des anomalies qui se. sis : sentent le plus fréquemment à l observation, > La di divisioæ des vertèbres.est. connue sous le tiges, sin . ë bif ida, principalement lorsqu'elle affecte -la partie. posté: Yieure + ces.os. Dans. laplapart des cas les apophyses épineus ses sont en effet bifidés : ; mais souvent aussi élles:sé trouvent entièrement séparces l’une de l’autre, rejetées sur les-côtés et plus ou moins écartées :. quelquefois même la-paroi pus: térieure du canal vertébral manque enpartie ouem tôtalité. On a appliqué par extension le nom de spina bifida à la divi: sion de la portion antérieure des vertèbres et à la -séparas tion complète.de la moitié droite et dé M moitié. gauche; cas infiniment plus-rares , ‘et dont lPexiétence- ‘a même été long-temps éraphdn eh doute par la Fes LÉ re mistes. ‘ ii “ «Le spina bifida, on à ARE EAU ce not pour Enr notre langue un nôm qui lui à manqué jusqu'à présetit; 14 fissure spinale, soit postérieure ; soit añtéricure ; soit-boni. blète, a bé. presqué toujours confondue par les patholo: Bistes-avec lhydrôrächis où hydropisie du canal vertébral, Jl importe. cependant de. les. distinguer avec soin; car Phy- drorachis existe très-souvent | comme:tout lé moride lééaie, sans qu'il.y ait division des vertèbres; et; réciproquonent, Parrêt de développement d'où résulte le spitia bifidar, pet avoir liéusans- qu’il y ait hydropisie du:canal vertébral:t Là fissure spinale présente des variétés sans noïbré!, suivant l'étendue dé la division ; suivant le nombre des vèr- tèbres qu'elle affecte, enfin suivant qu’elle est ot-tor coth- ‘Pliquée: de tumeur dorsale , d'absence de la ahenphècs. d'état: rudimentaire du crâne ; etc Lx division peut consister dans: üre sirigte fm de P FEU épineuse ; “plus souvent'il y a: écartement Iitéral “es deux Moitiés séparées, et memes d'une portiüt plus 616 PART, II LIV. 1V, CHAP. V. D ou moins considérable de quelques-unes des vertèbres ano- males. lo.l À Jaomet Fami 9 *: L'intervalle que laissent entre elles sur la ligne médiane les deux portions divisées des vértèbres, est ordinairement aussi «étendu d’un côté que de l’autre ; mais le contraire à aussi quelquefois lieu, Le développemient des deux moitiés des vertèbres peut même être très-inégal, l’uné d’ellès pes quanten grande partie, tandis que l'autre est presque entièr ; . La fissure spinale peut affecter à-la fois toutes où presque toutes les vertèbres d’une région, par exemple cellés du €0t ou; ce-qui est le cas le plus fréquent, celles des lombes; elle peut s'étendre aussi à la fois à toutesiles régions’ depuis ca premières cervicales jusqu'aux dernières lombaires; enfin le :sacrum lui-même. est quelquefois divisé plus ou moiD® _ largement sur la ligne médiane. Le spina bifida des cervi cales-coïncide généralement avec l'ouverture du crâne; 4"! résulte, si l’on peut s'exprimer ainsi ; d’une sorte dé spind bifida exânien. Le:fissure de toutes les vertèbres s’obser "© de. même assez: fréquemment avec l'ouverture du crâne; mais il.n’est pas tiès-rare non plus qu’elle existe sans cétle dernière anomalie: La fissure des vertèbres lombairesy °U? SeraR1e ôn peut la nommer en un-seul mot; la fissure lomb0" Spinale, a ordinairement lieu, sans qu'il y ait ouverture u CHANO,S mais elle coïncide assez fréquemment avec l'estro” version! dé Ja vessie; favèc l’étomphale ; eten général aveë toutes les anonialies: par dépla cement qui peuvent affeèter les, organes. placés À la face: venträle. (du cotps., aû niveau _des lombes, : . 1°, . ne ee 1dorsque la fissure spinale affecte une région toit éntière | de la colonne vertébrale, et à plus forté: raison! toutes les +égions à la fois; elle, coïncide ordinairement avecPäbsence, :dans:le, premier; cas, partielle, däns-le second totale x la moelle éplaière,, Dans. ces cas, et surtout Lorsqu'il — FISSURE SPINAÈE. * an 6i7 PR. du temps ouverture du crâne , le Canal vertébral Manqüent ou sont très écartées sur les COLÉS; et il existe “dinairement la face postérieure du corps , dans la région ‘les régions affectéés de fissure spinale, un espace privé de Peau etsur les bords d'aquelôn aperçoit FAREN PARReRE Énbanéeret col eu) ogpantg np Ra! ER Les cas de fissure spinale dans lesqüels il étiste séulemient ne division plus oumoins profonde d’une ou de plusieurs vertèbres , sans anomalie de la moelle épinière ét de la peau 4 de la face postérisurétqu dos ; doivent être regardes comme peuvent être présentés par des sujets nés à terme, mais qui fe sont pas mortels par eux-mêmes. Si les ehfans affectés de fissure spinale périssent presque: toujours plus éu Moins bromptement, ce n’est pas, én effet, tant à cause de la fissure ellé-mêmequ'à cause d’unéespècé particulière d'hydrorachis qui l'accompagne ordinairement , mais qui ne doit bas être confondue avèc elle ; éomme je l’ai déja indiqué , ét comme je l'établirai ailleurs de là manière la plus positive. : © _: Awcontraire; les fotits qui présentent associées ensem- des cas de ‘simple vice de: conformation, qui non-seulément notiees qui renferiment l’histoire de quelques casde fissure spirale OU des:considérations sur icette anomialie , je me borneraï à citer ici les os - «ranere 618 PART, JL. LIVe IVe CHAPe Ve * Quoi qu'il en soit, on voit dès à présent qu'il-n’estpres- que aucun point de la ligne médiane qui, n'ait présenté des cas: de division plus ou moins complète, La région P ontén rieure.du corps, la région périnéale, l'abdomen, la poitrine; la face, le crâne, ont été vus , non-seulement fondus Lui la ligne médiane , mais même largement ouverts, ainsi que J° l'ai dit , en même temps que presque toutes les parties QU se trouvent placées:sur la ligne médiane, peuvent, présen” tér isolément, et d’une manière plus ou moins marquées semblables anomalies, HE pie On. à vusaussi que la division médiane conduit par nuance “insensible à la duplicité complète, maisà une duplicité 4 _ m'est qu'apparente, puisqu'elle consiste dans une SP * séparation , et non dans une augmentation numérique réelle des élémens organiques. Re ca … La théorie du développement excentrique rious.a rendu compte de tous ces faits de la manière la plus satisfaisante U ÿ a plus : nous ayons pu, d’après ses principes, pos? l'avance. plusieurs propositions générales au sujet. des. 2207 malies par, division; comme nous l'avions fait précédé ment. au. sujet des anomalies. par réunion et par. fusion ? % suivans. (renvoyant pour, les. autres indications bibliographique 4 J'endroïticité du second volume) : Hocusrerrer, De spiné bifidé, M À dorf. 1703. — Tirsinen , Aeelk. Vérhand, over de rugge-graat Amst! 1783. — Vyximoonn, Mood. Denfbeeld van 5. bif., Amst. 179%77 Pak; Phôr de ds DIF Léipr, 178402 Grid, D. dés. bif., VIE 0E 1954. #- Monnay- Diss des: bifi;Goett, 1750: > Cabrir pdt * Helmsts 1593, .— Mxoxes , D. de hydrorachié ÿ Hall. 1795. D. de hydrorachitide > Erf., 1708, — J.-F. Macxer, s locs.citers Le 172 OO et suiv. = Fonsren y De sp, bif., Berlin 1820. — Hnwezy, doc. citer P” x76» - Orroidoe. air, $ 136. Plusieuns.des ancienhes dissertations 2!le- mandes,-qne. j'ai citées plus. haut, se. trouvent recueillis dañs # tome VIl.de là: Coll, diss, de Hirxen.-— Consultez aussi les principaux ouvrages généraux de inédécine. et surtout d'anatontie pathologique: soie SPINAREX Grg œ nous avons trouvé constamment une Concordance exacte entre ce que cette belle et fécondé théorie indiquait devoir être etce qui esten effet ( 1} Est-il besoin d’ ajouter que cette Yérification a posteriori de propositions données d’° abord priori, que cet accord si parfait entre les faits et la théorie générale , sont l’une dés preuves les plus convaincantes que l’on puisse invoquer pour ‘&tablir la grande loi du dévelop- pement excentrique, s’il est encore, re de démontrer une loi, dès à présent assez bien’ constatée à mes yeux, Pour que ses. corollaires puissent eux-mêmes servir de él de ss dune démonstration? ss dis. par | ci des. divisions comme par celle des PE es anomales, des déplicemens comme des anomalies de connexion, nous pd constamment au même but ; et le résultat le plus général de hotré examen analytique et de nos TENERRT c'est toujours là véri= fication du grand principe du dévélopÿpement excentrique, Par lui noùus Yoyons toutes les anomalies de disposition se grouper’, se coordonner entreelles ,s’expliquer de la manière Ja plus simple, Les conséquences ue nous avons établies par les faits , et indépendamment de toute vue théor ique » NOUS, apparaissent le Fos) souvent comme autant de corol- laires que nous eussionS pu déduire 4 priori de ce principe général, Viaiment destiné à renouveler les’ bases de Fanatomie; et quelquefois même c’est par la synthèse que mous somimes arrivés à dés considéra. tions que Fobservation est venue confirmer, mais auxquelles son seul secours. ne nous | eût, peut-être pas permis d'arriver. Aussi cet ou- vrage tout entier serat-il en quelque sorte dans son ensemble üne nouvelle dériénstration de la loi générale à laquelle M; Serres à ra- mené si heureusement tous les faits de l'émbryogénie, et queses tra Vaux ont établie depuis plusieurs années sur des bases déjà solides: On peut: surtout, consulter. à cet égard le. chapitre IL de ce livre, Pages 440. et pure ct le cat V, pages 598 et-suivantes, ne. AAA AVS MA AA MR A UMA AAA VU VU MA VU AANARAN € LIVRE GINQUIÈME: ne DES ANOMALIES RELATIVES A L'EXISTENCE | MÊME ET-AU NOMBRE DES PARTIES. Hagens ET PRaxrèr CLASSR. » Diet les livres ne noûs ‘avons. ébudié suceessines ment les variations anomales que présentent lés' organes dans leur volume, dans leur forme, dans leur structure » dans Jeur disposition. À ces quatre groupes principaux » } d’ ailleurs divisibles en plusieurs groupes secéndaires €t HF tiaires, se rapportent, d’une manière très- naturelle et sans aucune exception, toutes les anomalies. simples , résultant des modifications presque infiniment variées que peuven? éprouver les organes , tout en conservant leur nombre normal. Il nous reste mainténant à passer en revue les Cas» très-nombreux aussi et non moins remarquables, dans les: quels ily a, non plus seulement modification des conditions d'existence d’un ou de plusieurs organes , mais même Changement dans le nombre des parties : l’ensemble de ces Cas Composé le groupe très-étendu et très-digne d’ intérêt qui forme, suivant la classification. que, je. suis. dans. cet ouvrage , la. Bagues e et dernière _olasse. des anomsli® sie 4 dé PS FRS “Le nombre dés parties peut varier +de: déux anne? sil pee être diminué: il peut étre augmenté : d’où la divi- sion très-naturelle de la quatrième classe en deux 0f dres » les anomalies par diminution et les anomalies par augmen- lation du nombre des parties. Ces deux ordres, et la division plus g me ou classe ANOMALIES DE NOMBRE. Ga qui résulte de leur réunion , ‘ont déjà étéindiqués dans P usieurs ouvrages; maîs toujours sous des noms: inéxacts 2 + et surtout d’une manière plus ou moins incomplète: La .. " Cp upart dei auteurs n’ont pas même songé à trac es li Mites de -ces groupes, et les autres né Pont fuit que d’une Manière très-imparfaite, et sans tenir aucun compte des ! difficultés que présente Ja question. RS 6 fl I semble il e vrai, au premier abord , que les anoma . ‘2 | es soit par diminution , soit par augmentation de ñombre, se trouvent, par leurs noms eux-mêmes, définies à l'avance, t circonscrites dans les limites les plus précises. En effet, *ohsidéré-deme bon .dhseritile et Sous un point de vue géné- “ral, le groupe que-composent les déviatio bre des parties, se distingue de tous les a < tions toutes spéciales , et paraît en différer essentiellement. | | Mais si l’on descend à l'examen particulier des divers cas qu'il comprend , on voit un grand nombre d’entre eux se Confondre et, pour ainsi dire, sé nuancer avec des cas ap- Partenant à. divers genres d'anomalies , et l'intervalle qui É Sépare des autres groupes Ja classe des anomalies numéri- ,\ “25 Ques, se trouve presque-entièrement comblé: + sus; :, 4 La difficulté que l’on éprouve à circonscrire la cifquième à “classe dans des limites précises ; vient de ce que toutes les i “anomalies. de nombre, malgré la. grande ressemb] “qu’elles offrent entre elles dans l'ensemble de leurs caraé- “lères, et quoiqu’elles forment en apparence ün groupe des Plus naturels, sont. loin d’être parfaitement analogues dans ne: Jeur essence et leur nature. Quelques reinarqües. suffiront 4 À Pour montrer avec évidence celte vérité, qui, méconnue ; “9u négligée par tous les auteurs, n’est Pas cepeñdant:sans uelque importance. ; SRE ‘Ego der feçetelertl Se Considérées dans leur nature intime et dans leurs condi- _“0ns essentielles , les anomalies. de la cinquième classe, ’ÿ ns relatives au nom- utres par des condi- ance _ Gas PART. He LIVe Ve qu'elles consistent dans la diminution où dans l’augmenta- tion du nombre des parties, peuvent être rapportées à trois genres très-différens de déviation. Les unes 5€ ramènent aux anomalies de volume , d’autres aux anomalies Par né: nion ou par division, et d’autres enfin présentent des con- dilions toutes spéciales. | Ainsi, lorsqu'un organe vient à disparaît quelquefois que des vestiges plus ou moins cachés puissent en être retrouvés par une dissection exacte ;. et qu'ainsi | n'ait pas entièrement cessé d'exister: pour le scal _ Fanatomiste. Réciproquement , lorsque des parties surnt _méraires s'ajoutent à l’un des-appareils normaux, j'analyse anatomique peut aussi quelquefois démontrer qu'il n'y à point, à proprementparler, apparition de parties nouvel s | Anais seulement développement censidérable de parties qe | ordinairement n'existent qu à. l'état rudimentaire. donc des anomalies dans lesquelles la diminution où j'aug” mentation numérique se ramène essentiellement à Ja di?” nution ou à l'augmentation , à la vérité excessive, du 9 re, il arrive Jume.de quelques parties; et par elles, la cinquième class® se trouve liée intimement à la première, ge "1 ME fl est aussi un très-grand nombre de cas dans lesquels Ia diminution ou l'augmentation numérique peut s'expliqu" par la fusion intime ou la division complète de de”* w _de plusieurs parties. Ges cas forment évidemment Ja tra” sition de la cinquième classe aux derniers ordres de l* ; gl trième. Par là encore , la circonscription exacte ef précise des anomalies de nombre présente de nouvelles liés d'autant plus graves qu’il est souvent impossible de distin- guer s’il y a absence essentielle d’une partie o® seulement fusion, Si un organe est véritablement double 0 s'il n'est que divisé. LA Quant aux déviations qui, portant sur Fesistenee mémo | ANOMAÏTBS DE NOMBRE, 6:53 9068; résultent soit de la suppression totdle de quelques parties, soit au contraire de la Prôduction de | 1 Pities complètement étrangères à l'organisation normale | | Il * forment nécessairement, par leur nature intime ; on 4 &'oupe particulier et très-remarquable, et des différences Qui tienneñt à leur essence même , quoique souvent peu | … “ppréciables, les éloïgnent de toutes les autrés änomälies 1! #imples. La réunion que je crois devoir'en faire, à l'exemple : | tous les auteurs , avec les précédentes, surtout avé | celles qui résultent d’une fusion ou d’une division , n’est one pas parfaitement naturelle; et la cinquième classe, en 4 Comprenant tous les cas dans lesquels le nombre des par- À ties a subi un changement en moins ou en plus, ne former Ÿ pas un tout complètement homogène, : Éanmoïns je ne crois pas qu'il soit possible, au moins dans l'état présent & ‘la science, d'adopter d’autres divisions , sans abandônner ‘Atièrement l'ordre que prescrivent les rapports naturels, @b surtout sans créer pour la classification des difficultés Vout-à-fait insurmontables. ; _—_— En effet ,-comme je Pai indiqué , il est absolument im. Possible dans beaucoup de cas de distinguer si une anôma- Ke dé nombre porte essentiellement sur l'existence Même des parties, ou si elle peut se ramener À une atrophie ou à une hypertrophie excessive, à une fusion ou à une Je Sion. Mais-il y a plus encore. Lorsque la véritable nature de l'anomalie ; gas ses Conditions essentielles pet sad ee déterminées, c est presque toujours seulement à l'aide. une analyse anatomique faite avec autant de sagacité que , * Soin, et au/moyen de caractères irès-importans et qu'il $St sans jucun doute très-utile de Connaître, mais aussi _Mès-difficiles à constater, et qui par conséquent ne sauraient Servir de base à une ‘classification. RCE D'un dutre côté, le méme genre d'anomalies peut résulter ES j re" Pre —{ . 624 2 PART, JE LIVe Ve, ee : de causes très:diverses, etil n’est pas rareque des dépiations parfaitement analogues par l’ensemble. de leurs çaracières diffèrent. parleur. nature intime, et puissent S6 rater. sous ce rapport, à des groupes. très-différens. G'est ee qu'À lieu, par exemple , pour la polydactylie ou: l'augmentation du nombre des doigts. Nous verrons en effet qu’elle nésulsp dans beaucoup de cas d’une simple division , dans d’autres » de l’accroissement considérable de parties ordinairement rudimentaires, dans d’autres enfin, de Ja production parties véritablement nouvelles pour l’organisation RÉ pendant tous çes cas offrent entre.eux une analogie 5! peer faite qu’onsne pourrait évidemment les séparer ‘sans/r0m" pre de la manière la plus grave tous les rapports nature” _et sans introduire dans la classification une confusion et . d désordre complets. + | = Tels sont les principaux motifs qui m'ont décidé à Fe blir la classe des anomalies de nombre, telle que je Pan” _diquée ; et telle que je vais en présenter l’histoire. Je r° connais moi-mêrne que cette classe n’est ni parfaiteme” naturelle ;. ni,-circonscrite : dans des limites |parfaiteme” précises ; mais je l’adopte, parce, que toute autre combi” maison ofrirait à un plus haut degré tous les mêmes incon” véniens , sans les mêmes avantages. manière la plus tranchée. simples dans lesquelles le nombre des partie diminution , quélles que soient d’ailleurs leur nature time et Jeur cause essentielle, Sous çe dernier point dev ue» Le $ “ : ANOMATIES DE NOMBRE, 625 Je mai qu'à suivre Ja marche tracée par tous lés auteurs qui S écrit jusqu’à ce jour. sur la tératologie; mais » à autres égards ; ai dû m'en écarter complètement. En lle , toutes les anomalies graves et complexes , en d’autres lermes, toutes les mênstraosités dont le caractère le plus 1Pparènt réside dans absence d’une où de plusieurs parties, avaient été réunies aux anomalies simples par diminution SE | 1! . de nombre, et formaient avec elles, sous le ném de mons- : TIR fruosttés par défaut, un groupe: aussi, mal défini que peu . Conforme aux rapports naturels. - Le n : L'impossibilié dé conserver le groupe des monstr uosités 4! Par défaut n’a pas été un seul instant douteuse ayant même que je me fusse élevé à quelques 11 à mes yeux, ss {| è néraux sur la nécessité d’une distinction e aperçus gé- ntregles arioma- E'é S. Il était facile Le il en effet de voir qu’un grand nombre de déviations placées : : Parmi les monstruosités par défaut, pouvaient l'être aussi : juste titre dans d’autres groupes , et quelqriefois même dans 1 h classe, précisément inverse ; des monslruostiés par eœcès : _@t cela, parce que, toutes celles que leur haut degré de _£ravité permet de considérer comme de véritables monstruo- = 4 Sités, étant essentiellement et par leur nature même très. | 4 Complexes ,‘elles présentent toujours réunis les car de plusieurs genres différens d'anomalies simpl conséquent ne peuvent êlre compris dans eux, Aussi n’ai-je pas balancéà restreindre d beaucoup plus étroites le groupe des anomalies par dimi- L Qution dans le nombre des parties, Ch écartant toutes les + Monstruosités qu’on leur avait arbitrairement associées : et ‘on verra combién , par celte-diminu Tapproché de l’ordre naturel. LIRE Jai dû aussi rejeter de nom de Monstruosités par défaut, d'une part , parce que le mot monstriosités ne pouvait être ï | ‘ 40 lies simples ét les véritables Monsiruosité aCières es, et par aucun d’entre ans des limites Le r Jde. lon, ce groupe s’est 626. _ PARTS Ile LIVeWe conservé pour un groupe dont toutes les véritables BOSS, truosités se trouvaient précisément exclues, et de l'autre, parce que le mot défaut n’est. pas lui-même plus FH d’objections. Sa valeur, autrefois bien déterminée, esi se venue aujourd’hui incertaine , et som emploi est , dans > auteurs modernes, [a source d’une foule d’équivoques et s fâcheuses confusions. Taniôt en effet ce terme est employé comme synonyme de manque absolu , d'absence complète; et tantôt , expression abrégée prise pour les mois défaut de développement , il équivaut à arrêt d'évolution. Or, 8 lis -me dont la sant de côté. l'inconvénient d'employer un te re ; . . Fe ut NE signification est incertaine et ambiguë, le mot deja eà poules saurait être appliqué sans une grave inexactitud : e les anomalies par diminution du nombre des parties ÿ t nous verrons même que plusieurs d’entre elles peuvei être considérées comme résultant d’un véritable excès #° développement. , | .Ge.que je viens de dire des anomalies par dimin dans le nombre des parties , je pourrais lesrépéter p se exactement des. anomalies par augmentation. Le ge RE ‘. EX . *c« 165 des monstruosilés par excès, tel que l'avaient admis Jos que ytion autours » MOINS Conforme encore aux rapporks naturel en: ñ - [ £ > 2 d es le groupe des monsiruosités par défaut, établissait entres déviations | à 1€ Aie 243 2Q FR: >] 1p È a, ] cc bien que À as les plus différentes par léur nature aussi re a ° < - aOT par leur degré de gravité , les rapprochemens les plus cl ë quans, De là unefoule de difficultés que la plupart des las sificaleurs n’ont pas même osé aborder , et dont les ri né sont sortis qu’en plaçant parmi les monstruosités doub æ _ l'existence d’un doigtisurnuméraire, la duplicité de la ma irice, eb un grand nombre d’autres viceé:de çonfermaliol ‘ou variétés analogues. < 4 considéré en ‘ f 5 . De plus, ie nom de monsiruosités par excès, | comme - lui-même, ne pouvait être conservé, Æxcés: est om. ANOMALIES DÉ NOMBRE. 627 défaut, un mot dont-la valeur n’est plus aujourd’hui fixée ; il'signifie Lantôt présence de parties strnumérairest, et-tan- VÔt excès de développement , et l'on'ne peut d'ailleur $, dans Pune comme dans l’autre acception, l'appliquer à tontés MN les déviations par augmentation dans le nombre des: parties, | 3 lt Ïl est donc nécessaire de distinguer dans l’ancienne classe de des monstruosités par excès, les véritables monsiruosités 130 et les anomalies simples ; de former de celles-ci un groupe particulier , et de renoncer à exprimer le caractère général de ce groupe par le mot excès, à la fois équivoque etinexact. - [S 4 - Jai ainsi été conduit à établir Vordre des anomialies-par Ee. augmentation de nombre quicomprend toutes les déviations CE 1 simples dans lesquelles’ le nonibre des parties s’est âccru, |. 4 soit"par l'apparition de parties véritablement nouvelles pour . l'organisation; soit par la scission d’unsou de not sh ganes, soit enfin par suite dit développement considérable 55 ‘de parties ordinairement rudimentaires. nat, | 4 “On voit donc qüe les deux ordres des anomälies-de nom- = bre he correspondent qu'en partie aux groupés admis ME 4 ‘Par un grand nombre d'auteurs sous les noms de moñstruo- . + S. Sités par défaut et de monstruosités par excès, ‘€t par R 5 | 4 M Breschot sous: ceux d’agénésies et d’hypergénésies par- IS ! tiellés (1). Toutefois renfermés dans ces limites prenmient encore un très-grand nombre de cas ; et peut: être (2 4 même sont-ils les plûs étendus de tous les ordres; après Celui des anomalies par changement de position , dontilia "4 "Ct6 traité dans le livre précédent. Ils se divisent d’ailleurs VS naturellement en deux groupes principaux, suivant que Kiinution ou l'augmentation némérique portent sur les > ils com Dés $s | ee i; () M, Breschet désigne même sous Îes noms d'agénésie et d'hyper- È Sénésie partielle les anomalies par diminution Où par augmentation de full ( nanisme et géantisne). N cyez, pag: 90 el smivantes, lé résumé que J'ai donne dé la classification de ce savant anatomiste. he 628 2 PARTS LIV. Ve les parties des or- dernier caractère, s, la transi- sur le “organes eux-mêmes, ou seulement sur ganes, Jies déviations qui présentent ce étant.plus simples, et faisant à quelques égard tion dé l'ordre normal, aux déviations qui portent noïnbre-des organes eux-mêmes considérés dans Job É : PT ie semble, elles doivent aomyposer le premier groupe; etcest ale des par leur examen que je commencera l’histoire spéct amomalies de nombre. 5e: dois faire remarquer que je.me stus un peu écarté, à Végard des anomalies de nombre , de la marche que j'ai 0P- dinairement suivie dans: cet ouvrage. Les deux ordres de la quatrième classe sont parfaitement distinets, et ne sauraient être confondus Fan avec l’autre : mais, comme on le Y ilexiste entreeux, précisément à cause des conditions dire” ment inverses qui les caractérisent , une foule de points de contast et des rapports très-rnultipliés. Ainsi tous deux se-divisent de la manière-la plus naturelle en des groupe” secondaires et tertiaires qui se correspondent avec une exactitude remarquable; presque tudtos os considérations que lon peut déc uire de l’histoire spéciale de l’un , dei nent applicables à l'autre par de légères modifications ,. errd» pour :&iusi dire, par un simple renversement de termes” tendues restri0" our ces eur enfin plusieurs remarques générales peuvent être 6 -à tous deux, et leur-sontecommunes sans aucune tion. J'ai cru devoir, afin de meitre dans tout leur} rapports communs, ne pas séparer des faits auxquels ki rapprochement peul. donner un nouveau degré-d'intéret" Aussi ; laissant les aomalies par diminution et ef anne" lies, pa augmentation de nombre séparées et classées _ 4hodiquement dans le tableau général de classification» j'ai réuni lhistoire des unes et dés autres dans les cha” pitres suivans consacrés à l'histoire des variations du nom 4 _ Augmentation partielle de volume, cette premièr * L D L ‘ Époque de la vie intrà-utérine; etr : , - LS ; à Le se bre, lan, des parties des organes, l’autre, des organes “A SR à, e ; pes * : Se us CUK-Mmêmes, Cette légère infraction à l’ordre de la classi- ICation , qui dans aucun cas ne peut devenir une Source ' ë - £ 4 e € ee + : , de Confusion et d'erreur, aura d’ailleurs Pa 7autage de me dispenser , après avoir fait l'histoire du premier ordre, de leproduire pour le second des considérations qui semble- raient pour ainsi dire calquées sur elles, et de ramener le lecteur sur la même série de faits et d'idées. me. | — e Se \ u : GHAPITRE PREMIER DES ANOMALIES PAR DIMINUTION ET PAR AUGMENTATION DU NOMBRE DES PARTIES DES ORGANES: | Anomalies diverses du système osseux, — Faisceaux surnuméraires des muscles, et absence de faisceaux museulaires normaux: Ano- malies numériques des parties de divers viscères. — ukiplication des tubercules des dents. — Dents prolifères. MQuorqu'is ne soit pas Ioujours facile de distinguer ces Anomalies de celles qui résultent d’une diminution ou d’une : e section se lie de la manière la plus intime à la:seconde » Cl ne peut en être séparée , à moins d’une violation manifeste de tous les rapports naturels. Les pêrties des Organes sont -elles- Mêmes, pour la plupart, des OTganes distincts à une ien n’est plus ordinaire des apophyses ossouses, digitations musculaires , des lobes glanduleux , simples “lémens organiques dans certaines espèces , devenir dans d’autres des organes pañtiçuliers, Les rapports qui unissent ‘S deux sections des anomalies, soit par diminution $isoit "anatomie comparée que de voir des ANOMALIES NUMÉRIQUES DES PARTIES DES ORGAs, … 629 eue: à at Ay Re ù Ps RAR AU NE LUE AU RAR PAU 0 LS RS ee 66e PART, If LIV, Ve CHAPe Le : intimes qu’il est ntre elles des restreindre par augmentation numérique, sont donc s même impossible, à bien dire, d'établir € limites exactes, du moins si l’on ne veut pas SG à des considérations applicables seulement à l’homme et. à un petit nombre d d’espèces,: Les anomalies par diminution et par augmentation dans le nombre des parties des organes, so ont très-diverses €b très - multipliées ; mais le peu d'intérêt ue ge nteni la plupart d’entre elles et leur extrême analogie avec les déviaHtons plus remarquables dont j’ aurai à traiter res le chap vant, me dispenseront d'entrer r dans de longs dévelopl ppez mens à leur égard. | {re SU t- Lorsqu’ un os èst formé de plusieurs s pièces. primitivemen distinctes, il peut arriver que quelques-unes d enire elles s'étant développées réguliè: rement, une ou plusieurs autre aient avorté, Cette absence partielle est t plus rare que la?” sence de l'os tout entier : toutefois + plusieurs exemp peuvent être cités. La portion éc b ailléisuté du temporäl et Je occipitaux supérieurs manquent quelquefois lorsque crane est Mabeiédt ouvért et en grande partie déforme Cépendant, comme nous le verrons bientôt en traitant 6 monstruosités anencéphaliques, , nl a séulement état rudf- mentalré, et non ahsence com ipiè 1è es os éion ntaire Des parties de la vertèbre manc EH que principalement chez les fœtus l avec hydrorachis. On a même vu n sidérable ‘et jusqu’äune moitié tout entière plüsieuts vertèbres (1). L’hyoïde peut également es or ; pr 58. — Ovro, Seltene Beobacht, ; ; I, p. 15 ; Ct Zerhb. der path. Anates Ÿ $ 135. (r) Ros&NMurrer, De singular. et nâtiv. osstum Tarte Ë Es ee . + mn ‘ 568 mn | ANOMALIES NUMÉRIQUES DES PARTIES pes os. 681 de ses cornes (1). Enfin je citerai encore labserice: d’une Parlie des cornets ethmoïdaux; et, d'après Olto (»), celle . %S canaux semi-circulaires, observée chez un Sourd-muet dont l’orcille était d’ailleuts bien conformée, os 1l est très-rare aussi de trouver dans un os des parties Surnuméraires. On a vu cependant l'occipital et latlas (3) présenter des tubérosités ou condyles accessoir es , et même ces deux os articulés entre eux par ces éminences suruu- Méraires, s | © Après ces cas remarquables de diminution ou d’angmen- _ tation dans le nombre des parties des os, il ne me reste Suère à citer que la duaplicité des apophyses épineuses dés vertèbres , qui n’est jamais ou presque jamais qu’une simple bifarcation chez les sujets d’ailleurs bien conformés : la du- plicité de l'extrémité antérieure de | Variété peu. rare et qui peut aussi êtré considérée comme le résultat d’une simple bifarcation : enfin la diminution 6a ARS du Coccyx; anomalies qui se ramènent essentiellement aux F4) LA Variations du nombre des vertèbres, Les déviations nümé- wiques de ces deux derniers genres ne sont pas très-rares , _maiselles se présentent toujours renfermées’entre d’étroites AE limites, le nombre des pièces du sacrum et du coccyx ne _ diminuant ou ne’s’accroissant le plus souvent que d’une seule et très-rarement de deux. Il est à ajouter; Selon ie remarque intéressante de Sæmmerins, d'Otto (4) elde plu- _ Sieurs autres anatomistes, que l'existence dans lé coccyx MS : Re. (2) Leverine, Anaf. des Mensch., 1794, p.167. (2) Lehrb. der path. Anat., 1.1, 126. te c 2 G)Lævaune, Os. anat. rar., p. 135, pl. V. Sanprronr , Muse DR IL. pl 16 fig: 2,æ Oro, Loc. cie 6 135. ax. (4) Soëmmenine, Pom Baue des mensck, Kœrpers, t. 1, p. 860. — XTO, Loc, cit, $ 135, : d , e ù l’une des vraies côtes* | : l'augmentation du nombre des pièces du sacrum et de celles ! ar 7” _ Rene ere 632 PART, II, LIV. Ve CHAP, Je | i : b nt d'une pièce surnuméraire -s’observe plus. fréquemme chez la femme que chez l'homme: F ; ; a: , rt} r ‘ ô ne Le système musculaire a présenté anssi el MER fréquemment que le système osseux des nome ie . e ne e $ . PR 11 : en per diminution , soit par augmentation numérique: n : u- trouve des cas plus ou moins remarquables dans les 0 plus soit vrages de la plupart des anatomistes, et principalement? ° ë ? _ parmi les auteurs contemporains , de Meckel et d'Otto, € j'ai eu moi-même occasion d’en observer quelques-uns. Parmi les variétés que caractérise une diminulion dans le nombre des parties, je citerai d’abord comme asse7 commune l'absence des deux digitalions qui, chez Ja |. part des sujets, fixent le-bord antérieur du diaphragme * la partie inférieure de l’appendice xiphoïde. Il est P na rare de voir manquer la petite tête du biceps crural, ÿ quatrième tendon , soit du sablime ou fléchisseur sup" ciel des doigts, soit du court fléchisseur commun des LE teils, enfin une partie plus ou moins éonsidérable des muscles de la paroi antérieure de l'abdomen : cette dernière anomalie coïncide le plus souvent avec une exomphal® Dr plu- une éventration , mais elle péut aussi exister seule. Enfin» on à encore constaté, mais seulement chez un très-peb nombre de sujets, l'absence de la moitié antérieure € deltoide#celle de la longue tête du biceps, et avec elle; de la coùlisse bicipitale , et celle de la portion moyenre . srantk dentelé antérieur. Dans cette dernière variété er rare et très-remarquable, le grand dentelé se trouf@ ne en deux portions , et pour ainsi dire en deux muscles me Ja disposition représente à quelques égards, à la face aute- rieure du corps, celle des deux dentelés postérieurs: Lesexemplesde parties surnu riéralrés entrant dans la com position d’un muscle d’ailleurs normal, ne manquent P°° vu | : è : ANOMALIES NUMÉRIQUES DES PARTIES. DES MUSCLES, 088 RON plus à la science. Une grande partie des anomalies de ce B'OUpe a été présentée par les muscles composés dans l’état ormal deplusieurs faisceaux charnus ou ayant plusieursten- dons distincts à l’une de leurs extrémités, et consiste dans l'augmentation du nombre de ces faisceaux charnas. où de Ces tendons. Ainsi le biceps brachial a présenté quelquefois une troisième tête naissant du milieu du bras (1}, soit de la face interne de l’humérus, soit du brachial interne; et 9n à même vu ce muscle divisé supérieurement en quatre .€t jusqu’à cinq portions (2) qui à la vérité ne se réunissaient pas inférieurement sur:le même tendon. Le biceps crural offre aussi assez fréquemment une troisième tête dont la disposition est d’aibeurs variable, Un faiscea surnuméraires de l’extenseur commun des doigts remplace ne , - . * quelquefois l’extenseur propre du peuit doigt; et de même , au membre inférieur, le long fléchisseur commun des or- leils a chez quelques sujeis un cinquième tendon qui, d’après les observations de Meckel (3), tient lieu du qua- irième tendon, alôrs absent, du court fléchisseur. Le pédieux envoie fréquemment aussi un faisceau surnuméraire soit à lune des phalanges du second orteil , soit même au second Métatarsien. në _ D’autres anomalies par augmentation partielle résultent _ soit de Îa multiplication réelle de parties ordinairement simples, soit de leur multiplication apparente, Par suite d'une division que l’on peut le plus souvent expliquer par un arrêt de développement, soit enfin de l'addition à un Muscle normal de faisceaux ou de tendons (1) Arrinus y Hist. muse, p. 438. — SOEMRERING , Muskellehre, P' 2ar. —_ Mecrur. , De dupl, monst. comment, p, 44, et Man. d'an. gén., $ 1120. 3 (2) Voÿez le Journ. gén. de iméd.., de Roux ,t, XXI, p. 245. (3) Han, gén. d'an, $ 1246. Le uet un tendon accessoires qui TS RS nan 654 O2 PARTS IT LIV. V. CHAR. Le n’existent nullement où n'existent que radimentaires l’état normal. Les principales variétés qui se rapportent à ce dernier genre le plus remarquable de tous; sont l'exis- tence entre le venire intérieur du digastrique droit el peus du gauche, d’un tendon ou d’un ventre charnü surpume" raire qui les réunit ainsi entre eux (x) + celle d'une por - tion surnüméraire s'étendant, de la partre supérieure u lle s’unit» dans péaucier vers le tendon du masseter aveg lequel e où vers d’autres parties de la face; d’un faisceau s'étendant :p - qu . : Set ‘ a de lomo-hyoïdien au sterno-thyroïdien; d'un prolonge ment charnu ou tendineux unissant le sterno-mastoidien à s » A ni = 7 Es e . B l'angle de la mâchoire inférieure (2) ; d’un long faisceau #0 2 e 9 + d l’angulaire de l’omoplate, allant se perdre entre cet 05 (2 : colonne ‘vertébrale (3) : d’une portion charnue ou 1€ + neuse se détachant du grand dorsal, et allant s'attacher la facé postérieure du tendon du grand pectoral, ce qui e 5 rar sper SUF assez fréquent, ou bien, ce qui est plus rare, s’insé 2 .. : J ° … Ï apophyse coracoïde et se confondre avec l'extrémité 5! périeure du coraco-brachial (4); enfin, pour termin®r ce , 1: ” ? 4 qui concerne les musoles du cou et du tronc , celle d'une portion accessoire au dentelé postérieur et supérieur? et allant s’implanter sur l’apophyse transverse de la première verièbre cervicale (5). | Parmi les muscles des membres, on a vu quelquefois un faisceau surnuméraire charnu ou tehdiéeth se porier A (x) Azeinus, Loc. cit., p- 208.— Rosenmurrer, De nonn. inuscs CO7P* { & Me na » p. 4-— Fretscumanx, Erlang. Abhandl.: t ©? Pos —— Gi — PAP monst., p. 44. — Orro, loc. cit., 105. (2) Bruexowe, Obserr. myolog. dans les Mém. de l'acad. de Tu t. VIT, p. 160. (5) MEcrEz, Man., 6 1007. (4) RosENMULLER , Loc, cit. ,p. 5. — Mrcrez, Man. gél) \ (5) RoSENMULLER ; loc. cit,, p. 5. TU 9 {001-. 4 ANOMALIES NUMÉRIQUES DES PARTERS/DES MUSCLES. 699 grand rond au grand dorsal ; du deltoïde à lomoplaté () OU au muscle sous épineux; du fléchisseur profond : des N doigts (2) ou du long fléchisseur. du pouce au condyle in- ièrne de Fhumérus; du rond. prénateur au bord postérieur du cubitus (8); du: premier radial externe à la base Qu troisième métacarpien (4); du cubital externe-à la base de la première phalange du. petit doigt; de l’extenseur propre + A * É ° h e : de l'indicateur au troisième doigt; de ceiui du petit doigt au quatrième; du court extenseur du pouce au long exten- eur du même doigt; du biceps fémoral au tendon d'Achille: enfin du long extenseur propre du gros orteil À ses deux _ phalanges- Ces variétés des muscles des membres sont pour la Era à ne S à k s : ë _—. Se cr Er SR es ae qu'elles fournissent des preuves multipliées de l’analogie du m du bras, de lavant-bras et de Ia main ne s’écartent Presque jamais de leur type normal, par le nombre et la disposition de Îeurs parties, .sans tomber dans les condi- tions qu'offrent, dans l’état régulier, les muscles de Ja .Cuisse, de la jambe et du pied; et réciproquement. On à doit” principalement à Meckel d’avoir signalé à cet égard ‘üne foule de rapports très-curieux; et tous les ouvrages LL X Q . Le dan$ lesquels il a traité des anomalies du système muscu laire er se recommandent cé MOINS par les Considéra- tions qu’ils renferment à ce sujet , que par le or o bre de faits et d'observations qui s’y trouvent consignés. (x) Azgrnus, doc. cit, p. 422. de (2) Ganrzen, Diss. an. muscul, variet, sist,, Boxlin Mrs p. 13. (3) Brucrone, loc. cit. p. 162: (4) AtBrnus, Loc. cit., p. 448. (5) Voyez Son Manuel d'anatomie générale, son traité intitulé Dé du plie. onsér, commentarius , et son Handbuch der path, Anatomie. embre supérieur avec, le membre inférieur. En effet, on remarque que les muscles : and nom- LS ET eee 636 PART, IT LIV./V. CHAP. Ie D’autres rapports qu’il n’importe pas moins de constater, sont ceux qui existententre les diverses variétés des muscles de l’homme et les conditions normales du système musenr laire des animaux. Plusieurs anatomistes, parmi lesquels # dois encore citer en première ligne Meckel , ont déjà étudié sous ce point de vue la plupart des anomalies par change- ment dans le nombre des parties des muscles. Cette étude les a conduits à signaler éntre ces anomalies et les varié” tions normales de la série animale des analogies très-rema" quables par elles-mêmes, et d’un haut intérêt pour RE tomie philosophique. de remarquerai ici à l’avance que semblables rapports s’offriront à nous, lorsque, datf ” chapitre suivant, nous aurons à présenter l’histoire des 4207 wmalies numériques des muscles eux-mêmes à considérés dans leur ensemble. ‘Dans le résumé que je viens de tracer des principales anomalies numériques des parties des muscles , je n'ai point parlé de la plupart des muscles qui s’insèrent sur Ja C0 lonne vertébrale et les côtes : je dois maintenant réparéf cette omission. Tous les muscles qui s’attachent à plusieurs vertèbres ou à plusieurs côtes présentent ‘une série de languettes ou digitations, toutes analogues entre elles P?Ê Jeur disposition, leur structure et leur mode d'insertion: Le nombre de ces languelles où. digitalions, et en même temps celui des points d'attache qui est toujours avec Jui en correspondance parfaite, présentent une multitude de Ya riations Suivant les sujets, se trouvant tantôt diminués Le tantôt augmentés d'un, deux, trois et davantage EnCOTP- Ces variations sont même tellement fréquentes pour plu- sieurs muscles qu’il devient présque impossible, au milieu | de toutes les modifications individuelles , de distinguer el _de déterminer les véritables caractères du type normal. de . modifications soit normales soit anomales de Yules du cœur. qui se.trouvent com ANOMALIES NUMÉRIQUES DES PARTIRS-DES MUSCLES. 63% n'en veux d’autre-preave : que le peu d'accord qui règne tre les auteurs au sujet e la plupart des muscles de la Colonne vertébrale, et particulièrement, de ceux du dos et de Ja région postérieure du cou. ; * 5 8: L'extrême fréquence des variations des muscles qui sine Sèrent: sur les côtes ou les vertèbres par une série de lan uettes où digitations , est un fait trop bien Connu, et, sije te niate. 3 à es ] puis ainsi parler, irop vulgaire pour que je cherche à l’éta- blir par da’ citation d'exemples particuliers. Mais je dois appeler sur lui l’attention des analomistes , comme sur une Preuve de plus de la vérité du principe général que j'ai posé , dans la première partie de' cet ouvrage sur Ja lréquence des parties d'organes , ayant plusieurs hom vant placés avec eux en série abrsgestt ; Les variations du nembre des valvules , soit de l'appareil circulatoire »-80it de l'appareil digestif:s’accordent d’une Manière non moins frappante avec ce principe. Ainsi les Yalvules de la plupart des veines et des. vaisseaux Tympha- liques, et plus-encore les replis de. l'intérieur du Canal intestinal, connus sous le nom de valvules conniventes, présentent de très-nombreuses variétés, aussi bien par aug mentation que par diminution, tandis.que les valvules du cœur, la. valvule pylorique et l’iléo-cæcale qui n’entr ent dans aucune série de parties homologues > ne Manquent \ : FE É. : , . - que très-rarement. Toutefois; et il n Y a rien là de con- Maire au principe que je viens de rappeler, celles des val- Posées de plusieurs Segmens, en d’autres termes, de plusieurs p 0gues entre elles, présentent quelquefois Rotables dans le nombre de ces segmens. arties homo- : n 7 % À (#) Voyez Ja première partie, page d8. S organes ou | ologues et se trou- / des différences | Lite dé 638 FL PARTS IN LIVé Va CHAPe Te | | On trouve également une confirmation remarquable du même principe dans les variations , touies plus ou coaË fréquentes , du nombre des lobes ou lobules des glentsl ; de quelques autres viscères , desracines des conduits EXCTE teurs , des lames du cervelet , des cireonvolutions du cer- veau: des faisceaux charnus du cœur, .des anneaux de la trachée-artère , des divisions et subdivisions des bronehes ; hË 1 de des racines et des tubercules des dents, et en généra laouess 010$ ; toutes les parties d’organes qui ont plusieurs hom Ces diverses parties d'organes présentent d’ailleurs euire elles des différences très-marquées, sous le rapport ur fréquence de leurs variations numériques’, de même À toutes sont loin de présenter le même nombre d'hom° À gues. ‘Ainsi, toutes celles qui ont un grand nombre d pi mologues, sont tellzment variables qu’il est presque inP°° sible de déterminer les conditions de leur type régulier 5 par conséquent d'établir une distinction exacte entre 4 type'et ses déviations. Les conditions de l’ordre nor” sont-au contraire bien déterminées, et les déviationf | viennent beaucoup plus rares et en même temps plus # maïrquables , pour celles de ces patiies qui n’ont quiun pol nombre d’homologues. : | eus Parmi elles, je puis citer les lobes pulmonaires: L D 0 LS æ: A : - ÿ” variations numériques paraissent résulter seulement de 1e . # cs ; PPT 18. visions ou de réunions anomales'et se présentent péaucoup adtres moins fréquemment que celles de presque toutés Jes # P Le | parties organiques que je viens d'indiquer, sans étre de À dant très rares, Ainsi on voit quelquefois le poumôP “hé “présenter troïs lobes cornme le droit, et quelquefois auss L mais plus rarement , le droit n’en offrir que den* see. le gauche : anomalies remarquables toutes deux en . quelles ont pour effet de ramener à la symétrie les Se organes respiratoires, Dans d’autres cas au! contraire” k trouvons encore nne preuve nouvélle du pr + NES 2 *: à * j BA | : ANOMALIES NUMÉRIQUES DES PARTIES DES VISCÈRES. 639 Poumon gauche présente trois lobes, et le droit deux seu- lement » les deux poumons ayant, échangé leurs. nombres normaux. Cette disposition très-curieuse , sorte de transpo- “lon partielle ; coïncide ordinair ement avec l’inversion de lous les organes où l’hétérotaxie ; mais elle se présente Aussi, quoique très-rarement, indépendaminent de toute autre anomalie comme je l’ai constaté dans un cas dont je dois la Communication au docteur Martin Saint-Ange, Le nombre des lobes du foie est moins constant que celui des lobes du poumon : il n’est pas râre de voir. de petits lobules surnuméraires s'ajouter aux lobes normaux, Si maintenant nous passons aux parties des organes ‘ . = ° ” ° splanchniques qui n’ont pas plusieurs homologues, nous incipe général Que j'ai posé. Cette preuve résulte dela rareté “elle:même on connait cependant quelques exemples. RC TS Ainsi, pour ce qui conterne le canal intestinal, outre l ordinairement, je Cilerai la persistance du prolongement Particulier connu sous le‘nom de diverticule (1) ; persistance qui , constituant une anomalie par excès dans le nombre des parties de l'intestin » peut cependant être considérée comme résultant d’un arrêt de développement (). Plusieurs auteurs rapportent des exemples d ÿ"t ; gt augenta- Uon ou de diminution dans le nombre des cavités du cœur : # N()Macenz, Man, d'anat.gén. , $ 2185. (2) On. peut appliquer à cette anomaliees mé a mes considérations à l'aide desquelles nous avons expliqué ailleurs (voyez page 252 ) com- tune anomalie par excès de volume peut dépendre d'un arrêt de développement. J PRES es anomalies numériques de ces parties ;"anomalies dont : ; | ES ve ri ., abserice de quelques-unes des portions qui le composent DR R) D SE = 646 COOPARTS 6 DIV. Ÿ. CHAR. Le ainsi Chemineau G) a fait connaître un cas dans lequel il existait trois ventricules,, Turner (2), autre dans lequel les denx oreillettes auraient manqué ; et plasieurs anato- mistes parlent de cœubs pourvus d’une seule preillette où ) d’un ra ventricule. Mais dans tous les faits de ce derni Li une large com- jcules; etil ne manque aucune partie , la cloison exceptée. Peut être en est-il de même du cas de Turner, d’ailleurs trop mal décrit et trop peu authentique pour mériter ‘aucune confiance. Enfin le cas de Chemineau , quoique plus ! remar” quable , peut s’expliquer par le développement d’une cloison surnuméraire , d’ailleurs restée très-incomplète, et pa? 28 modification de la forme da cœur. Q Enfin je citerat encore l’existence sur une, eur 2 mamelle de deux (5), de. trois (4) et même, si l'on en croil Han næus (5), de.ci:-mamelons #anomalies qui forment tie tablement le passage de l’état norma ab à l’au gmentatio® nombre des mamelles elles-mêmes, genre , il existe, à parler rigourensement , u munieation'entre les deux oreillettes et les deux veutr elle ! # Les dents présentent aussi quelquefoi S. soit. des re soit des tubercuies en plus ou en moins que dans Pet. (x) Hist. de l'ac. des se. pour 1699; p. de Reis tG ) anat., obs, LXIX , cite un enfa nt de trois mois chez lequel I tricule droit était bifde, ét Den AEN, Rat, meédendi, part. 182 LE tionne fine appeñdice surnuméraire à x Poreïllette gauene. (2) Obs. sur un vive de conf. duicœur, “dans Le nes n. agé ËT t XCVI, D 55. (3) Borëz, Hist. et obs. rar. cent. E,p. 55. (4) Praxeurus, Ephem.nat, cur., Dé IT, ann. (avec une bonne figure). — L’excrétion du lait s par chacun des trois mamelons.* (5) Obs. anaf. rar, cent, — Le dit était excrété Spiciles* e ven” de méd: , : appendice» p: 40 5 e faisait tour-à-tour à Ja fois par” tous les mameionse Tégulier, Meckel (1) a déjà fait remarquer que les variétés QE augmentation numérique sont plus fréquentes pour les racines que les variétés par diminution; et il en’ est de Même pour les couronnes. Parmi ces variétés, dont Ja plu- Part n’offrent qu’un faible degré d'intérêt, on doit distin- Süer la productiôn sur la couronne d’une ou de plusieurs Mmolaires d’une multitude de tubercules , plus où moins analogues à ceux que présentent lesmâchelières des cochons. Meckel (2) a vu plusièurs fois la première molaire de chaque Côté et de chaque mâchoire présenter chez l’homme cette Conformation remarquable. ; De la multiplication des tubercules de la couronne des viation beaucoup plus remarquable qui caractérise ce qu'on a nommé dents prolifères (3). Dans cette déviation, on voit la couronne d’une molaire hérissée, non plus de simples lubercules, mais d’éminences allongées, saillantes, tantôt Pointues et coniques , tantôt aplaties et comprimées, qui semblent représenter autant de dents, toutes confondues entre elles à leur base, mais distinctes à leur couronne (4), Quelquefois de semblables éminences se développent sur la racine en même temps que sur là couronne : la dent peut alors se trouver hérissée sur toute sa surface d’éminences ‘plus ou moins considérables , de forme très-variable, eten général très-irrégulières. Je dois à M: le docteur Rousseau la communication d’une dent de cheva Celle déviation portée au plus h Emmanuel Iqui montre aut degré : C'est une masse (1) Manuel d'anat, gén., $ 2126. (2) Los ct vé à (3) Dentes prodiferi des auleurs. : do ; me D. (4 On peut prendre une idée exacte de cette anomalie par la fig. 18 e la planche que mon père a jointe à son. Ouvrage sur le Syst. dent, $ Mamm, et oiseaux ; Paris, 1824. ee PPT L A1 “DENTS PROLIFÈRES. : (74 molaires, on passe par nuances presque insensibles à la dé a ie 642 (PART, Ils LIVs Ve CHAPe Le trèsirrégulière, d'un volume considérable (1}+ couverte presque partout d’éminences , les unes coniques el aiguës : d’autres obtuses, d’autres aplaties en lame , et la plupart très-contournées sur elles-mêmes. Une partie des éminences de la couronne de cette dent , ou plutôt de ce bloc ere 6 avait été usée par la mastication , et l'on remarqualt à enr place une surface inégale, présentant un grand nombre d’anfractuosités et de crêtes analogues à celles qui résultent de l’usure de la surface triturante des molaires normales de Ja plupart des herbivores. | Toutes les anomalies que je viens d'indiquer peuvent $° présenter également chez l’homme et les animaux : d’autres sont propres aux animaux et même parmi eux à quelques familles ou à quelques genres. Ainsi le nombre des tuber” cules, des aigüillons et des éminences de diverse forme € de diverse nature dont se trouve hérissée la peau d'une multitude d'animaux, est extrêmement variable , surtoll dans les espèces où les éminences sont très-multipliées? ; surface du corps. I en est de même des papilles de * bouche ou de l’œsophage de diverses vertébrés, des app@2" dices cœcales des poissons , et de toutes les parties qui ont un grand nombre d’homologues. C’est donc inutilem@” que plusieurs zoologistes ont cherché et cherchent encore des caractères spécifiques dans la considération da nom VE de diverses parties qui, d’après ce que je viens de dire » doivent varier et varient en effet presque d’un individu À l’autre, par exemple, des plaques ventrales des serP°1° { Î | | Ps à (1) Elle n’a pas moins de 4 pouces de long sur 3 de haui el 2 de large. Voyez la figure qu’en a donnée M. le docteur RousSEAU > ae comp. du syst. dent., pl. XXVE, fig. 7. — Un cas analogue mais MO 2 remarquable, que M. Rousseau a bien voulu me communiquer aUsSi # est figuré dans le même ouvrage, bi, fig. 8. mÉRÉS ANOMALIES NUMÉRIQUES DE DIVERSES PARTIES, 648 | “sécailes de la tête et du corps de certains genres de À A* Sauriens , des anneaux des cornes de plusieurs rumi- Le nombre des andouillers des bois des cerfs, sans être à beaucoup près aussi variable , est lui-même loin d’être Sonstant, Ainsi il n’est pas très-rare qu'un andouiller sup, . numéraire vienne à se développer, ou qu’un des andouillers normaux vienne au contraire à manquer plus ou Moins complètement, Un bois: de cerf peut même être dépourvu à la fois de plusieurs d’entre eux, et je connais deux ças dans lesquels il n’en.existait plus aucun. Je me bor nerai ici à citer coluf due cerf adulte, Mb sauvago il ÿ a quelques années en France , et dont les deux bois, sans doute à-la suite d’une maladie des testicules, avaient été awrêtés dans leur développement. Ils ne consistaient que dans. de simples dagues de forme cylindrique, et remarquables, à A l'intérieur par l’état très-compacte et presque d’après les principes que je viens de rappeler, et est en effet beaucoup moins variable que celui des dents si multipliées et toutes similaires dns brés inférieurs. Te ser En poursuivant ces considérations » €t'En soumettant le Système dentaire normal des animaux à mr desde Considérations, on peut remarquer que parmi les trois Sortes de dents que présentent l’homme et la plupart des Mammifères supérieurs, les canines sont moins nombreuses De ne Tue les incisives, et celles-ci moins que les molaires. La ‘2 î Constance du nombre des Organes étant = d’après les prin- SE ë Rer uit L D LE TRES sé Le hit paid RC 7 07 2 grrne = 652 PART, Il: LIV: V. CHAP. IL. | cipes que j'ai exposés, d’autant plus grande que ce nomb est moins élevé, les canines doivent être moins variables dans leurs conditions numériques que les incisives ; et celles-ci moins que les molaires, C’est ce qui à lieu en effet , soit que l’on considère les trois sortes de denis au milieu-des variations normales qui caractérisent les ordres, les genres et les espèces , soit qu’on veuille examiner spé cialement les anomalies que chaque espèce peut présenter” Avant de citer les faits qui justifient ces assertions’ je dois présenter quelques remarques propres à faire appré la valeur de ces faits eux-mêmes. | re cier ° ; ' : : ; | … Les anomalies soit par diminution soit par augmentatio® du nombre des dents, se rapportent de la manière la plus naturelle à trois groupes entre lesquels il n’est pas toujour facile de poser des limites précises, lorsqu'on descend à * classification des faits particuliers, mais qui offrent, sou® un point de vue général , des différences multiplices'et ip” portantes dans leur nature et leurs causes. Ainsi. les unes résultent essentiellement de l’évolu trop précoce d’une ou de plusieurs dents. D’autres, inverst des premières par leur cause, dépendent d’an retal” dement d'évolution. Enfin, d’autres, auxquelles s'app}” quent principalement les considérations générales que P viens de présenter, résultent de la production de dents ritablement surnuméraires. =. es: Dans les cas qui composent ce troisième el dernier groupe ;, l’anomalie. est donc constituée par l'apparition M parties entièrement étrangères à l’organisation normale: elle touche à l'existence même des organes. Dans les deux premiers au contraire, il y à seulement anomalie dans l'or” dre où l’époque de. l’évolution d'organes d’ailleurs nor” maux : aussi les cas qu’ils comprennent, offrent-ils des Con” tion même de quelques semaines seulement terme ordinaire, ANOMALIES NUMÉRIQUES DES Des. 655 ditions moins opposées à l’ordre régulier, et doivent-ils ous Occuper d’abord. Du PR Oute dent présente ouest appelée à présenter irois pé- Modes successives d'évolution : elle se développe, existe Pendant un temps dont Ja durée est variable, enfin, si la Vie se prolonge suffisamment , elle tombe, L'apparition irop précoce et la chute prématurée d’une ou de plusieurs dents sont doncégalement des résultats d’une évolution trop rapide. : La chute prématurée d’une ou de plusieurs dents, soit de L la première soit de la seconde dentition, constitue une ano- Malie par diminution > très-commune, peu r qu’il me suflit de mentionner. Ë L'éruption précoce des dents est table anomalie numérique par augmentation. Elle produit en ellet un excès dans le nombre des dents, eu égard à l’âge du sujet qui les présente. Cette anomalie est, comme à précédente, peu rare, et peut être également présentée Par les dents de lait et par celles de la seconde dentition, Le seul cas qui mérite d’être cité spécialemen d’une ou de plusieurs dents chez de fœtus. Meckel (1) à Temarqué qu'il se présente à proportion chez les sujets dont la vie intrà-utérine emarquable et plus fréquemment s’est prolongée : » au delà de son : ‘+ C'était un préjugé assez répandu parmi les de grandes destinées attendent les enfans mâle ‘vec des dents. Deux célèbres Romains ; M. Curius , auquel Cette légère anomalie fit donner le Surnom de Dentatus , et un, Papirius Carbon, ont, au rapport de Pline (2 Anciens, que S Qui naissent (1) Man, gén. d'anat. $ 2126. (2) Hist, nat, lis. VLE, chap. XV: — Chez les femmes ,cettemêmé ano. Ma lie était au contraire un des pronostics les plus fichoux. Valéria étant U Contraire une véri- t, c’est l’existence : ) vérifié 654 PART, I, LV. V, CHAP, I ce pronostic dont Louis XIV et Mirabeau ont; parmi nous é offert une confirmation plus éclatante encore. Mais , P° malheur pour les amis du merveilleux, on pe” MR ces grands exemples une multitude de faits tout et établir que ces enfans tristement privilégiés > en ceux dont le développement général est en me eme temp* remarquable par sa précocité, non-seulement n esont p°” | appelés à de plus hautes destinées, mais même usé moins | de chances de vie que les autres enfans. Un retardement dans l’évolution peut, aussi bien évolution trop précoce, produire des anomalies pa nution et des anomalies par augmentation. Ainsi il Y ? minution numérique , si l'érurstibis des dents est retaf" il ÿ à augmentation , si la chute étant retardée , unë 0° sieurs dents persistent au delà du’ icrme ordinaire de existence. dl ‘Rien de plus commun que Île retardement de Péri des dents soit de la première soït de la seconde dentitio?" l'est moins ordinaire et beaucoup plus curiéux de voir oi vieillards parvenir jusqu’à un âge très-avancé sans © perdu aucune ou presque aucune de leurs dents : quelqu a uns des exemples dé longévité que l’on trouve recu® dans divers ouvrages, sont particulièrement remarqu sous ce rapport. Tel est entre autres celui d’un Ds du Limousin, Sénish, qui mourut en 1770: âgé d onze ans, ayant CONSErvÉ } jusqu Loti ses dents er ses sé veux (1. ‘La persistance d’une ou de plsiours dents de | 9 qi il FL pit # été mée avec des dents, dit Pline, les aruspices cod qu welle came rait la ruine de la ville où on la transporterait, er celte age #5 s’accomplit. og dela (s) HurELAND, Art de prolongèr Ja vié de d' eme, ch Ve p.7 traduction de M. Jourdan. | DL: Li FN ANOMALIES NUMÉRIQUES DES DENTS. ‘ 655 | Lan Per véo, et n’est même pas une anomalie très-rare, P Pondant à celles qui ont persisté , et de là un système den- DR “squels les dents de la première dentition sont perma- mors 2 de la seconde dentition n’est pas empêchée; d'oùrésulte la coexistence d'organes qui, dans l’état normal, ne devaient pa- l'aître que successivement. Lorsqu'une ou deux dents de lait | Lion des dents-.de la seconde deniiti | gulièrement : seulement les dents hors de rang, et constituent ce qu'on appe Siau contraire un grand nombre de dents ladisposition des dents de la seconde dent on peut se faire assez ré- Ile des sur-dents, de lait ont persisté, ition est nécessaire lion propre et par suite de l’accroissement des mâchoires , les dents de la seconde dentition occupent normalement une Position un peu différente de celle des dents de lait | Çoit que la présence simultanée des unes et des autres ne Permet pas que toutes fassent partie d’une seule et même _rangée. Elles. doivent donc se . | rangées, et elles peuvent mêm PE: _ disposition est très-irrégulière. C’est Par celte explication, _ St non par Fhypothèse de la production de -dents:encen- liellement anomales , que l’on Peut se rendre compte des faits consignés dans quelques Ouvrages {1) sur l'existence deux ou trois rangées de dents, Rs former au moins sur deux 8 en.composer trois, si leur (x) Voyez, par exemple, Columbus, De re anatom., 1. XV.— Hagen / em. physiole;t, VIe => Oro, Lehrb, des pat Anèt, $ 133, note, ment très-irrégulière. En effet, outre que; par leur disposi- ; OR Con- 8 souvent elle empêche l’éruption des dents corres- taire analogue à quelques égards à celui des Animaux chez dentes.. Dans d’autres cas au contraire, l’éruption des dents ont seules persisté, ce qui arrive plus souvent aux incisives . : =. $ m1 s ne _ QW’aux canines et aux molaires , et ce qu’on a observé chez D "4 plusieurs mammifères aussi bien que chez l’homme, l’érup- / persistantes sont placées u 656 PART. ‘IT LIV. V. CHAP. Île .Gependant , si l’on en croit les auteurs , Je nombre des dents existant simultanément, aurait quelquefois: surpassé les nombres réunis ide-tôutes les dents des deux dent Arnold (1}fait en effet mention d’un sujet chez lequel il 2 tait huit incisives, quatre cätines ét vingt-quatre molaires, À chäque mächoire, en tout soixante-douze dents. Ce faut ee l'exactitude a été au reste révoquée en doute, pourrait en core s'expliquer, pour les incisives et les canines, par a pré” sence simultanée des dents de lait et des dents permanentes iais il faudrait de toute nécessité , s’il était bien constaié ” admettre de plus, à l'égard des molaires, ou la scission plusieurs d’entre elles , on la présence de plusieurs dents essentiellement surnuméraires : deux hypothèses sa” quelles le défaut de renseignemens exacts ne nous perme pas de nous prononcer. | | © JL est au contraire certain que lon ne peut explique" par la persistance des dents de lait, les cas, encore 7. connus, mais très-authentiques, où lon à vu quelqu” dents se développer, non-seulement hors de rang; © a même, pour la mâchoire inférieure, jusque dans son angle -et pour la supéricure à la voûte palatine (2). De ces eux : 7 : res “anomalies , la première réalise chez l’homme les caractère normaux de plusieurs reptiles et poissons, chez les y £ on . . L É l’arcade dentaire inférieure est très-prolongée en arfl que $ res et la seconde peut donner lieu à des rapports: de mêm ordre, mais beaucoüp plus remarquables encore: en effet qu’un grand nombre de poissons et la plupa k teptiles , Sont normalement pourvus de dents palatines » # c’est un fait qui n’est pas d’un médiocre intérêt pour 1.07 tomie philosophique que l'apparition anomale-de:ce:6888 ière chez l’homme et les mammifères. Mes Obs. phys. med., p. 69. se (2) Mxoxez, Man, d'Anat, gén, $ 2136. — OxT0 , locs'cits A / | ANOMALIES NUMÉRIQUES DRS DENTS. 657 | L'existence de dents palatines , très-rare chez l’homme; l'est beaucoup moïns chez le cheval. Ces deats. sont méme assez généralement: connues chez ce dernier sous le,norn irès-impropre de Dents de loup (-Dentes lupini ) Parmi les autres animaux, elles ont été retrouvées chez le Morse: é’est à Rudolphi qu’on doit cette observation intéressante ():s : or 388 À . Le nombre des. dents qui se trouvent à la fois manqüer où exister en excès, est sujet dussi-à diverses variations; Toutefois , d’après les. cas-que j'ai pur cons(ater par moiz même ou que je. connais par des-observations. parfaite ment authentiques, les dents essentiellement. surnumé: raires sont toujours en _très-pelit nombré, en ‘exceptänt peut-être-celles qui se développent quelquefois sur le pa- lais , et dont il vient d’être question. Ainsi ; danscertains cas , il en existe une séule; dans d’autres » “deux placées symétriquement sur l'an et l'autre: côté de la mêmeima choire, plus souvent de la supérieure ; enfin , dans d’autres = plus rares, mais dont je citerai plus bas un exemple authen tique, deux dents encore, l’une insérée sur la mâchoire-sw | Périeure , l’autre sur linférieure. Je ne doute pas qu’on ne puisse aussi trouver une. dent de plus de chaque côtg et à chaque mâchoire ; ce qui ferait quatre surnumérairess mais je n’ai jamais vu cette disposition ni chez l'homnie ni chez les animaux, ct jusqu’à présent je n’en trouve 7 l'existence attestée par aucun fait positif, | des Les anomalies par diminution du nombre d aussi le plus souvent renfermées dans les. m Cependant fly a à cet égard des exceptions extrêmement leMarquables. On a vu un Sujet n'avoir que huit dents, ® ‘Tatreà chaque mâchoire ;-un autre n'avoir qu’une incisive es dents sont êmes limitesé 4 nr. br Gi LPS Du. Abhandl., p. 149. Berl,, 1802, et, ‘ « A 2, pe û 658 PART, IN DIV. Ve CHAP, M sapérieure (1), et plusieurs n° avoir aucune dent (2 les autéurs ont présque toujours négligé de s'assurer dents-mariquaient téellement ou si frs étaient cac dans:les alvéoles. Le Îl me reëte maintenant à compatet les dive dents sous le rapport de leurs variations numériques. Il est au moins très-rare que la canine manque seule. On la trouve quelquefois au contraire double’, Ia cani première dentition coexistant avec celle de la secotde le Je ne connais, au contraire aucun cas de production rée d’une canine surnuméraire , en d’autres termes. de ee tion de: deux canines dans la même dentition. :Radolphi (4) à vu manquer une iucisive chez un cheval: Otto (5) a vu deux hommes chez lesquels il n "existait que deux incisives supérieures. Sur un autre sujet, il 7 trouvé au contraire:six, comme chez presqée tous les car” nassierss et Tesmér (6) rapporte quelques cas analogne Rodolÿhi (7) en a vu cinq chez l’atèle coaîta. Une tête, eheval:; conservée au Musée anatomique d’Alfort, a jusqe neuf incisives; nombre ‘qui surpassé de nombre nrornif plis considérable que l’on trouve chez aucun mammifè"°” &id’on ‘exceple trois genres de un mers ‘Eüfn, dant de cas:plus curieux encore que m'a présenté le crâne d'u” chien de ke race dite en ÿ 7 ai | écmpté à la achat ) :mais si les hées rses sortes de ine dé la (1 Ve LT Pr Fey Fa de (2) Bonëz, Hist. et Obs. rér., eent. Il, ME FA — - Dar aiétir ä Stark, t IV, p. 684 (chez deux! frères , : (8) Les ancieñsravaient eux-mêmes con naissance de cette dans laquelle ils voyaient-un Pr ésage heureux, si elle extstait ? malheureux, si elle existait à gauche. | CE: Loc. cit, SE P. 148. 8) Loc.‘eit. $ 133. Rice (6) Obs. osteol. Thèse soutenue sous a pt résidencé de je Rudolf (7) Locs cit, pe 145, - _Chezle nègre, où, d'après Gaväid So ANOMALIES NUMÉRIQUES DES Dre, 659: Supérieure , jusqu’à onze incisives disposées Sür deb fangs, “VOir six à droite ; et cin à gauche. C'est le nombre le Plus'considérable qu’aient jamais présenté à Pobservation C8 êtres soit normaux, soit anomaux. Mais lusieurs de ecs cas, et peut-êlre tous, résultéñf, fon de la production de dents essentiellement surnumérairés mais. Simplement de“lapérsistance d'une, deux, trois où ch dés incisttes de la‘ première dééhoss o 9 PRES ut 43h Hehnemannt (1) cite deux exemples de l'absence simu]. fanéé des canines et des inéisives : mais tous deux manquent d'authenticité! ne = PRET Se * Les molaies postérieures qui » dans Pétat normal sent-les dernières de toutes, sont aussi ble a a Re le plussouvent'chez lhôinme. Aïiisi il est assez commun dé ne pas trouver la dérfière ou même, avec elle, la p nultième de chaque côté des deux mâchoire; cé Qui réduit Robes des dents à 28 où même à 24 , au lieu de 32 : quélquetste aussi l’uñe des mâchoires manque seüle dé la AREAS: laire des deux €ôtés ou de l’un d'eux, d’où l'existence de 30 ou 51 dénts. Des cas sémblables se’sont présentés aussi D'arais- à Chez le chien, (où j'ai Vu manquer même à la fois deux | molaires du même côté) , chez le cheval et chez le mouton Mais il est à remarquer que presque toujours Tés molaires , absentes en apparence, ne le sont pas en réalité , et existent dans le bord alvéolaire, SÈy #67 la oiehomn ? LT) 4 A: ÿ ts 4 É , ‘ + _ L augmentation du nombre des molaires RAT CN malie moins fréquente , mais elé-même peu ‘pale. OK à trouyé plusieurs fois six molaires chez l’homme , ét surtout mmering (2), cétte de Fphem. nat, cur. dec, Il , ann. 6; obs. 109! . dr Ç . - : 2) GavanD 5 Ostéol. n D. 354. Co Sormarertne * Ücber die Kaærper. Pérschiedenh. des Megers vor Europ., p. 30. =— Je puis moi-mêm e con- firmer l'idée de ces anatomistes par la citation d’un cas inédit. La 660 PART. II, LIV, V. CHAP. Ie variété est plus ordinaire que chez l'Européen. Parmi les animaux , un sajou varié, très-vieux , à présenté à mon père (1) sept molaires de chaque côté à la mâchoire supé-, rieure , et j'ai moi-même trouvé sur un atèle chameck sept molaires sur le côté droit de l’une et de l’autre mâchoire (2). Dans ces deux cas, très-remarquables en ce qu’ils forment exception à l’un des caractères les plus généraux du groupé des singes américains, les molaires surnuméraires étaient très-semblables aux molaires normales, se érouvaient pla- cées avec elles en série, et présentaient en tout une, dis” position très-régulière. | nn Je puis encore titer comme exemple l’existénce chez le chien de sept molaires de chaque côté de la mâchoire S07 périeure. Cette anomalie, peu rare, eb.que j’ai observée moi- même un assez grand nombre de fois, est remarquable en ce qu'elle établit une ressemblance encore plus marqué entre les séries dentaires des deux mâchoires , l’inférieur® ayant normalement , commé chacun sait, sept molaires de chaque côté. J’ai vu, au contraire, dans un cas que m'a . présenté un vieux lévrier, les molaires de l’une et de l’autré mâchoire différer numériquement plus encore que dans l'état normal, les supérieures étant au nombre de sixs comme à l'ordinaire, tandis qu'il en éxistait du côté droit huit inférieures : la surnuméraire. était une petite. fausse molaire placée en arrière de toutes les autres dents. : Enfin j'ai vu encore le nombre des molaires augmenté d’une, et plusieurs fois même de deux, chez des marsu piaux appartenant aux genres péramèle et didelphe (5) 3 mais il ÿ aŸait dans ces cas, très-curieux à tous égards , (x) Voyez Son Cours sur ‘hist. nat. des mammif., 10° lec., p- gs (2) Rem. sur les caraët. gén. des singes, dans les Mém. du Mus.s t. XVII. (3) Mon père a déjà indiqué cette anômalie dans ses cours à l'égard de ce dernier genre. . ANOMALIES NUMÉRIQUES DES YERTÉRRES. 661 non pas production de dents surnuméraîres , mais bien SCission d’ane ou de deux des dents normäles, chacune des Pointes de celles:ci étant restée distincte au lieu de se . l'éunir, comiñe à: Tordinaire, pour formée une > dent € com- posée, * Ces divers one puisent pour donner une idée exacte des diverses variations numériques des dents, eéb pour jus- tifier les deux assertions que j'ai émises plus haut, savoir: Que, si les incisives sont celles de toutes les dents dont le nombre apparent augmente le plus souvent par suite de la Persistance de es de Ja première dentition, du moins les molaires présentent plus fréquemment des variations essentielles, dans leurs conditions numériques, qe les inci- . sives, et celles-ci, # leur tour, plus que les canines, I} ya donc . sous le point de vue de la fréquence des variations numériques des trois sortes de dents , une distiriction à éta. blir entre les variations apparentes et les variations essen- telles : distittction sur liquelle j'insiste , parce que, très- digne d'attention par elle-même , elle éclaire un point im- Portant de l'Histoire des anomalies du système dentaire , et permet de leur faire, sans aucune difficulté réelle, Fappli- :Cation du principe général que fai dÉFERpEE au commen- cement de ce chapitre. . Diminution et augmentalion eh V4 du nombre ra vertèbres. Je passe maintenant à Ia série des” vertèbres , très-diffé- rente des séries dentaires par la nature des organes qu’elle Comprend, mais qui peut en être rapprochée, si t-on à ‘égard au nombre très- Le aussi des parties qui la composent. On sait que les vertébrés Fée dans la série à ani- Male une multitude de changemens numériques , en ex- Septant toutefois , à l'égard ci mamimifères , les cervicales ro” . 662 PART, Ils LEVe Va, C CHAP. [fe dont le nombre est presque invariablement fixé à sept. En est-il de même des changemens qu’elles présentènt dans la même espèce d’un individu ? à l’autre , en d’autres termes ; de Icurs anomalies ? Si l’on consulte à cet égard les faits rapportés par les auteurs, si même on examine les prépa rations conservées dans les musées anatomiques , on trouve _ que les observ ations d'anomalies numériques de la série des vertèbres, sans être très-rares, le sont cependant beaucoup plus que les faits relatifs aux variations de plusieurs autres séries composées d’un moindre nombre d'organes» re exemple, de la série des’ doigts. pi Re au premier abord que Jon pût. déduire de cette, différence de graves objections contre le principô général que j je viens FA rappeler : mais il est facile de les réduire à leur juste valeur en re emarquant que toute an0” _malie dans le nombre des doigts constitue uw vice de 601 formation extérieur, des plus apparens même, et pour lequel on réclame presque toujours les conseils des gens de: l'art. Une différence dans le ngmbre des ver èbres est aw contraire une. Variété sur laquelle aucun caractère remarquable n'appelle l’attention des observaieurs, qu'i es même à peine possible de constater à l'extérieur, et 49. l'examen du squelette ou des recherches très-éxactes de myologie peuvent presque seuls faire découvrir. Aussi sur cette multitude de sujet s qui sont livrés chaque année au, scalpel des maîtres ‘et des élèves, peut-on regarder comme Certain que, pour un cas signalé par le talent d'ob- servation d’un anatomisie ou par le hasard, un 8 grand nom - bre d’autres échappent à des recherches toujours dirigées vers un autre but, et se trouvent perdus pour la science ‘On. doit dont. se. garder, d'admettre comme constant » ce fait général posé par un. illustre anatomisie , qu'iln existe jamais, plus d'une ‘vertèbre surnuméraire chez les sujeis * ANOMALIES NUMÉRIQUES DES VERTÈBRES, 663 dont la conformation générale est d'ailleurs régulière. Il CSE vrai que, jusqu’à présent, on n'a encore vu dans l'es Pèce humaine la -série des vertèbres augmentée ni même diminuée de plus d’une, du moins chez des individus d'ail, leurs régulièrement conformés. Mais une proposition néga- tive ne peut être légitimement admise que lorsqu'elle re+ bose sur une multitude. d'observations particulières; et du petit nombre de celles que l’on possède jusqu’à ‘présent sur les varialions numériques dela série des vertèbres, on est seulement en droit de déduire cette conséquence , d’ail- leurs évidente.avant toute démonstration : que celte série est plusrarement augmentée de deux ou de plusieurs pièces que d’une seule. PT | ne Au contraire, chez les sujets affectés de monstruosités ou de graves vices de conformation , c’est une anomalie peu rare-que la présence de deux ou de plusieurs vertèbres sar- numéraires , ou l'absence de deux ou de plusieurs des vertè: * bres normalés. Quelquefois même on voit manquer à Ja fois Loutes les vertèbres d’une, de deux, de trois régions. Dans lepremier cas, ce sont presquetoujours celles de la région cervicale; dans le second, celles des régions cervicale et dor- sale; dans le troisième, celles des régions cervicale , dor- sale et lombaire.: mais ces déviations très-graves Coïncident toujours avec l'absence de la tête et d’un grand nombre d'or- ganes importans , eË par conséquent ne se trouvent jamais que chez de véritables monstres connus sous le nom d’acé- phales. De même, c’est seulement chez les monstres que l’on a observé un grand nombre de vertèbres surnuimérai- res qui. tantôt suivent la tôle, et tantôt appartiennent à l'extrémité inférieure .du rachis. Dans les deux cas, les Yertèbres sarnuméraires ne sont jamais des parties ajoutées À da série normale, mais elles composent une série bien distincte: Ainsi, et il en est de même à plus forte raison #8; Lu à GLEN ô USÉES) De Ne CAUSES Sd 2. € 7 be Ce MAT DR RS no iinesie FR À n NL OR F RE Ce LC EEE VV rs 664 PART, II, LIV.+V, CHAP. Us des cas où le nombré des vertèbres se trouve doublé, il n'y a plusseulement augmentation du nombre des élémens d’une série , mais bien duplication partielle ou totale de la série elle-même : en d’autres termes, il n’y a plus simple va- riété, mais anomalie grave ct complexe, ou monsiruo- _sité. 54 - | Après ces distinctions importantes, il en est quelques autres à établir dans le cercle même des changemens nu” mériques qui, constituant de simples variétés , doivent être examinés spécialement dans ce chapitre. ‘ Les divers cas; soit de diminution, soit d'augmentation du nombre des vertèbres, se rapportent en effet très-naturellement . trois genres, que je vais étudier successivement sous 1 noms de changement apparent, compensé et réel. Le nombre des vertèbres ‘présente une diminution seule” ment apparente , lorsque la dernière vertèbre lombaire est soudée, et par conséquent confondue avec le sacram. Pan ce cas, elle prend ordinairement la forme générale €? presque tous les caractères d’une pièce sacrée : néanm0lD® il suffit d’un léger examen dela composition du sacrum pour reconnaître que la vertèbre lombaire, en apparence apr sente, n’est réellement que soudée, Au contraire ;il arrivé quelquefois que la première. pièce du sacrum reste libre et distincte, présente-plus ou moins complètement les"carac” ières des vertèbres des lombes » et devienne ainsi e sixième lombaire : cette anomalie, inverse de la précédé! _ et non Moins facile à reconnaître par l'examen du sa0r + constitue Une augmentation apparente. | 4 Dans le changement compensé du nombre des vertèbres, la série vertébrale présente dans l’une,de ses régions une vertèbre de moins ; mais son absence est compensée par Ja présence, dans une autre région, d’une vertèbre surnumé- raire, en sorte que-.le nombre total des pièces de la série L ANOMALIES NUMÉRIQUES DES VERTÈRRES. 665 reste le même. Ainsi il existe quelquefois treize vertèbres présentant les caractères des dorsales, et seulement six cer- _Vicales ou quatre lombaires, quelquefois au contraire, onze dorsales avec six lombaires où huït cervicales. Enfin, le changement réel a lieu quand , le sacrum pré- sentant sa Composition ordinaire, la colonne épinière * se. compose de vingt-trois vertèbres seulement ou de vingt- cinq. Le premier cas ne s’est que très-rarement présenté à cependant on a. va ‘chez quelques shjets le nombré . cervicales réduit à six (1). L'existence de huit vertèbres cervicales est peut-être plus rare encore : une observation due à Leveling (2) et dont le sujet est un homme adulte, est peut-être même la seule que lon puisse citer comme authentique. Cette rareté de l'existence de vertèbres surnuméraires dans la région cervi- cale, est très-remarquable, si l’on en rapproche ce fait-200- logique génétilement connu , qu'aucun mammifère ,'les aïs }/ exceptés, n’a plus de sept vertèbres cervicales. ” ÎLeest beaucoup moins rare de trouver une vertèbre sur- numéraire soit dans la région dorsale, soit dans la région lombaire :. un assez grand nombre d'auteurs ont déjà signalé cette anomälie d’après leurs propres observations , et j’en connais en outre plusieurs cas inédits, L? augmenta- tion du nombre des dorsales est moins rare encore que celle dunombre des lombaires, de même que dans la série des | espèces , les dorsales présentent des variations numériques plus fréquentes que les vertèbres de la région des lombes. Au reste, dans les cas où il existe une vertèbre surnu- Méraire , il n’est pas toujours. facile de. distinguer si elle est véritablement cervicale où dorsale, dorsale ou lombaire, _(:) Mecxez " Man, gén., $ bot. — Orxo, Handb. der path. An., $ 135. © (2) Obs, rar, anat. chap. IT. 4 us ET + he v“ A * Ses E TR 666. PARTS IT, LIV: Ve GAP Le à moins toutefois que l'on ne veuille prendre pour seul élé- ment de, détermination la présence ou l’absence. des côtes. La vertèbre surnuméraire présente en effet assez ordinai- rement des caractères mixtes entre ceux des vertèbres de deux régions; et j’ai même vu, chez un sujet ayant six lom- baires /la sixième présenter dans unie moitié les caracières généraux des vérièbres des lombes , et dans l’autre, Ceux de la première pièce du sacrum, 1: rich Les diverses anomalies que je viens d'indiquer chez l’homme, peuvent également se réaliser chez les animau%s et.déjh même plusieurs anatomisies en ont observé ef signalé des exemples dans quelques espèces domestiques: par exemple chez le cheval et le bœuf, | : Quant aux variations numériques des vertèbres caudales elles sont très-communes dans les espèces domestiques » | soit d’une race à l’autre, soitentreles individus de la mèm£ | race. D’après Olio, le nombre de ces verièbres vari® de 15 à 24 chez le cheval, de 16 à 18 chez le bœuf, de 16 à 20.chez le mouton; et l’on trouve des d'fférencés numériques plus considérables encore chez le chien. Avec les diverses anomalies numériques que je viens de passer en revue , coïncident constamment un grand nombre d’autres variations. En eflet , à la série des verlébres cOrr respondent toujours plusieurs séries de muscles, de branF ches vasculaires et de branches nerveuses:.et il n’arrif® jamais que l’une augmente ou diminue d’une ou de plu- sieurs verlèbres sans que les autres subissent une augm€n- tation ou une diminulion proportionnelle. Ces changemens ? dont. j'ai eu déja occasion de mentionner les principaux ; sont en général trop faciles à déduire des diverses modifi - cations de la colonne vertébrale , pour que j'insiste ici sur eux, is mme ANOMALIES NUMÉRIQUES DES CÔTES. 667 | Diminution et augmentation anomaics du sombre des côtes. D’autres . anomalies beaucoup plus remarquables sont 4 Souvent liées aussi aux variations du rachis : je veux parler | dé l'augmentation ou de la diminution du nombre des côtes, | et par suite des. cartilages des côtes, des musgles inter. | _ costaux et des vaisseaux ét nerf de même nom. Plus dis-/ linctes., mieux séparées, plus apparentes au dehors que les verièbres, donnant attache un grand nombre de muscles importans , enfin placées dans: mne région pour laquelle des circonstances pathologiques rendent Si souvent néces- anis Sté exploration médicale , les côtes doivent être et sont béaucoup mieux connues dans leurs anomalies que les pièces du rachis. Aussi , si l’on se bornait à comparer les divers cas consignés dans les ouyrages des anatomistes ,.se- rait-on porté à regarder les côtes comme beaucoup plus ! variables que les vertèbrès dans leurs diverses conditions organiques ; et spécialement dans leur nombre, et à établir ainsiun fait général dont l’idimission dans la science serait / . au moins prématurée, Les anomalies numériques des côtes correspondent le plus ordinairement à des anomalies dans le nombre des vertèbres dorsales. Ainsi, s’il y a chez un monstre une , deux ou plusieurs dorsales de plus ou de moins que dans l'état normal, il y à presque loujours aussi en plûs ou en moins une, deux ou plusieurs paires de côtes, De mênie, lorsqu'un individu d’ailleurs régulièrement conformé pré- sente une dorsale de plus qu'à l'ordinaire , on est presque! duré de lui trouver aussi une paire:de côtes surnumérai- | … res, Toutefois des exceplions peuvent se présénter. Ainsi, _ avec la présence d’une vertèbre surnuméraire ou l’absence d’une vertèbre normale peuvent coïncider la présence en plus ou l'absence, non plus d’une paire de côles maïs # sn Z : 1 { H È ap TS BD PRET SP RE 2 En … M ie RP »! VAR ES RENTE “. e 668 “PART, Hs LIV. V. CHAP IL. d’une seule côte ; disposition qui d’ailleurs n'est guëres re- marquable que comme irrégulière et contraire à la loi gé- nérale de -parité, + 728 Dans d’autres cas , qui, ‘sans être rares, $e présentent Cependant moins fréquemnient que les précédens, le nom- | bre des côtes augmente ou diminue sans que celui des ver- : tèbres s’écarte en rien du type normal. Ainsi, l’on ne trouve quelquefois chez l’homme que onze paires de côtes, ‘ou bien On en trouve treize, la colonne épinière comprenant pol dant vingt quatre vertèbres comme à Fordinaire. Lorsq" il n’existe que onze paires de côtes ; c’est toujours la dernière qui manque. Quelquefois Ja dernière fausse côte manquê d’un côté et se trouve de l’autre.” 1e Lorsqu'il existe, avec le nombre normal des vertèbres dorsales , une paire de côtes ou, ce qui est plus rare, un@ seule côte surnuméraire, elle ‘est en général attachée à la vertèbre qui suit-ou à celle qui précède immédiatement les dorsales. Dans le cas où la côte surnuméraire Sal tache à la première lombaire ,. c’est toujours une fausse côte disposée et terminée à là mañière de la douzième fausse côte normale. Lorsqu’au contraire elle s'attache à la dernière cervicale , ce qui, malgré l’opinion de Meckel , n@ paraît pas être plus rare, sa disposition est assez variable : tontôt elle estlibre à son extrémité antérieure, et ressemble alors astez bien aux côtes cervicales des oiseaux : tantôt elle va s’articuler soit avec la première côte dorsale ; 501 avec le premier cartilage costal. Le cas le plus rare — celui où, par l'intermédiaire d’un cartilage qui lui ee propre, elle va s'unir avec le sternum, et présente pou: une disposition en tout analogue à celle des vraies côtes normales. | Enfin une troisième disposition, très-rare et très- différente de celles que je visns d'indiquer; peut encore montrer réu- (] [e 14 ' L: l À + F4 ANOMALIES NUMÉRIQUES DES CÔTES. 669 ‘Mes chez le même sujet des vertèbres en nombre normal et” Une, deux et mêmeplusieurs côtes surnuméraires : c’est l’in- Sertion sur une même vertèbre de plus d’une paire de côtes. ertin (+) cite un exemple de cette disposition. très-ano _ Male très-rare , et. explicable seulement par une scission # Chez un individu qui avait jusqu’à quinze côtes d’un côté. - Les variations que 1e nombre des côtes présente quelque- fois chez les animaux, ne sont encore connues que par. un lès-petit nombre d'exemples, mais il est certain qu’elles . Cffrent la plus grande analogie avec celles que nous venons. d’exañniner chez l’homme. Ainsi on a trouvé chez un che- Val dix-neuf paires de côtes , et chez un âne une grande | Côle surnuméraire attachée à la première lombaire (2). Ge dernier cas et tous ceux dans lesquels il ya dévelop- pement d’une ou de deux côtes. aitachées à une. yertèbre qui n'en porte pas dans l’état normal, méritent toute l’at- tention des zootomistes. D'après des idées déjà assez an- Cieñnes dans la science , mais qui ont recu des découvertes récentes. de lanatomie philosophique , une valeur toute nouvelle , les côtes ne seraient que des apophyses verté- brales considérablement agrandies, et restées distinctes \ Comme le sont tous les organes à leur maximam de déve- loppement. Ceïte expligation générale peut très-bien être Étendue aux côles surauméraires , et il est même des cas où elle se présente avec un tel'caractère d’évidence qu’elle avait déjà, été aperçue et établie Pour eux dès 1740 par Hunauld (3). Ge savant anatomiste a en effet très-bien re- Connu que l'existence d’une ou de deux côtes surnumé- … (x) Osteol. t, TL. (2) Ovro, Loc: cit. (CS) Recherches sur les causes de la structure singulière qu'on rencontre Telquefois dans différentes parties du corps humain, dans les Mém, de Pacad, des sc., pour 1740 ; pe 379. paeeere PT UT Lu LR D La 0e SNS an ve . 670 PART, IL LIV. V, CHAR, rairés attachées à la septième cervicale , ne véritablement de la production anomale de parties nou- velles pour l’organisation, mais bien du développement excessif de la racine antérieure de l'apophyse transverse-de la septième cervicale ; racine dont la dimension prés suivant les sujets, diversés variations dans lesquelles on doit voir autant de degrés intermédiaires entre l’état normal ét l’apparition d’une côte ou d’une paire de côtes surnu” méraires. rs | PET. | , , s e nr L'augmentalion du nombre des côtes peut résulter, aussi teg'se trou” dépend pas ente } dé la scission d’une côte. Deux où mêmetrois cô vent alors attachées sur le même côté d’une vertèbre : 20° malie dont on trouve lé premier degré dans la division € l'extrémité antérieure d’une côté en deux où trois parties" C'est surtout dans les cas de ce genre que lon voit le nom” bre des côtes présenter une anomalie sur un côté du thora* | l'autre CÔLÉ conservant au contraire les conditions nor. males. | + 3m | is Enfin il est des cas où l’augmentätion du nom côtes ne peut s'expliquer que par la production dé entièrement étrangères à l’organisation normale. Tels sont céux où uneou deux côtes surnuméraires se trouvent ätt4° chées à une vertèbre également Sibuméraire. Dans ces divers Cas d'augmentation , conime aussi dans les cas de diminution , les variations numériques des parties molles des espaces intercostaux, correspondent presque toujours à célles des côtes elles-mêmes, et leur sont en quel- que sorte subordonnées. Aussi ëstil ordinairement facile de déduire celles-ci de l'examen des premières, comm « leur tour , les conditions des muscles, des vaisseaux et des nerfs intercostaux, sielles.se trouvaient déterminées avan celles des côtes, les annonceraient sans aucun doute avéc. une exactitude parfaite, C’est du moins ce que je crois pouvoir pre des Ed 1 ie Æ + ES ah ANOMALIES NUMÉRIQUES DES Doïcrs. 671 Senclure du petit nombre dé faits qui me sont connus ‘Une manière complète, et ce qu'indiquent également: loutes les données de l’analogie. SS * En effet, il existe constamment une corrélation remar. _ Œuable entre les parties dures et celles des parties molles Qui sont avec elles dans un rapport intime de fonction. Elle _& lieu par exemplé entre les anomalies des dents @t celles des vaisseaux et nerfs dentaires, ce qui est de toute évi- dence; entre celles des vertèbres et celles des digitations Musculaires qui s’implantent sur elles, des cartilages quisont. inlerposés entreelles , des ligaméns qui les unissent le unes aux autres, des vaisseaux qui les nourrissent, enfin dés nerfs qui traversent leurs trous de conjugaison : faits que j'ai déjà indiqués, et quine peuvent être douteu | rendu un compte exaêt de fa disposition générale duwrachis. à Hhfin de semblables rapports entre les variations des os et. celles des parlies molles , vont encore se présénter à nous dans l'étude que nous avons maintenant à faire des añnotha- | + lies numériques des doigts et des orteils. Dimipution et augmentation anomales du nombre des ongles, s des phalanges > et des doigts, Les membres, dans leur ensemble, manquent quelquefois plus ou moins complètement » et peuvent aussi être doublés En grande partie ou dans leur totalité, L'étude de çes 20 lüalies graves, complexes, très-rearquables et quifne Sont pas , comme on parait le croire, privées d’une influence assez générale sur l’organisation, doit être rénvoyée 5 d’a- . Près. les principes de classification que j'ai exposés précé- à Ÿ emment » à la troisième parte decet Ouvrage consacrée à ; l'étude spéciale des monstruosités. Les variations naméri- dues des doigts, organes multiples placés en série ; peu D : X Pour quiconque s’est “pi + 111 672 PART, Il. LIVe Ve CHAP» Ile importans , et par conséquent n’exerçant aucune influence sur l’ensemble de l'organisation, -ne constituent au con- traire que de simples variétés ou vices de conformation ;'el c’est ici que leur histoire doit trouver place. 3 numé- Je n'aurai que quelques mots à dire des variations RU? riques de diverses parties des doigts, qui, n’éntraînant d’ail- leurs aûcun changement dans le nombre des doigts EUX" mêmes , doivent être considérées: presque toutes COMME peu remarquables. Ainsi un doigt peut manquer d’ongle 5 ou au contraire se trouver terminé par deux ongles: dispo- sition très-rare qui indique en général ane bifarcation (© la phalange ongutale. Un doigt peut manquer d’un Fm faisceaux musculaires , et surtout d’un des vaisseaux-et des nerfs qui lui appartiennent ordinairement, ou bien présenter au contraire quelque muscle, quelqfte vaisseau , quélqu® nerf surnuméraire. Enfin le nombre des phalanges peut” pour un ou plusieurs doigts, s’écarter de l’ordre nor®*"? soit en moins, soit en plus. Toutefois je. dois dire qu°” l'existence d’une phalange surnuméraire , indiquée par Columbus (1), n’a lé revue que très-rarement depuis cel anatomisie, et que je n’en connais aucun exemple par D propres observations. Ces “diverses imperfections de développement. outre qu'elles se rencontrent quelquefois chez des sujets d’ail- leurs bien conformés, sont assez souvent présentées, par © des individus qui naissent avec quelques doigts. de ‘au où de moins que dans l’état normal. Il est même ASE rare que les doigts surnuméraires qui viennent quelquefois (1) De re anatom., p. 485. "M. Paul Dubois à présenté à l’Académie», de médecine, en avril 1826, unsenfant sexdigitaire, Chez lequel le 2 pouce, égal en longueur aux autres doigts, avait comme eux trois pha Janges. | Dee gré h RE SRE ct À mal, > . déré sous ce seul point de vue, mériter ? . | l'attention des anatomistes. ee _… = Destrois combinaisons que je viens de signaler, la-se- * Conde est assez rare : les deux autres, Ia première surtout, x ANOMALIES NUMÉRIQUES DES DOr@Ts. 67 à se développer, ensoient entièrement exempts, ainsi que Nous allons le voir en passant à l'étude des anomalies rela- Uves au nombre des doigts eux-mêmes. RS AT = On sait qu'aucun animal ne présente normalement plus de cinq doigts ; mais qu'un grand nombre d'espèces en.ont moins de cinq. Ainsi parmi des mammifères et les reptiles ‘quadrupèdes et bipèdes , on en trouve souyent quatre, plus rarement deux où trois : beaucoup plus rarement encore. un seul. Chez les oiseaux il n’y à jamais normalement ni plus de quatre doigts ni moins de deux ; encore l’autruche résente-t-elle seule ce dernier. caractère. De-ces diffs pres: pit ges différens nombres , 1l n'en est aucun qu on ne. puisse rencontrer,chez l'homme qui, en outre, a présenté dans une multitude. de cas, plus de doigts qu’on n’en iouxe chez aucun être nor- Un fait très digne de remarque, c’est que, si le n ombre des doigts vient à présenter une anomalie à l’un des mem- bres, celui du côté opposé présente souyent ou Ja même anomalie ou une anomalie du même genre. Dans d’autres cas, beaucoup plus curieux encore, l’anomalie se ré êtes non plus d’un membre thoracique ou abdominal à l’autre , mais d’un membre thoracique au membre abdominal du même côlé. Enfin il arrive même souvent que les dut membres présentent à la fois des modification | : à ? + 2 u ï w e . de l’homologic des deux paires de membres, et qui, consi- ait eñcore de fixer se présentent au conträire très-souvent, et tellement même ; b 7 DEEE F4 Au en les comparant avec les cas où il n'existe d’anomalie “+ 45 1 S analogues; fait que lon peut citer comme unepreuve importante en fateu# : D 674 PART, HI. LIV. V. CHAP Te moins communs. irle nombre bres qu’à à établie qu'à une seuléextrémité, on trouve ceux-ci | En d’autres termes, il est plus fréquent de vo | des doigts varier à là fois à deux ou quatre mem une seule main ou un seul pied : proposition déj par Meckel et par MM Chaussier et Adelon (1) pour l'aug- , mentation numérique chez l’homme , mais qui doit être gé- néralisée et étendué-aux variations par diminution , et qui est'yraie aussi bièn pour les animaux que pour l’homme ? ainisi que je Pai constaté par des observations maltipliées- C'est'iême à l'égard des animaux que ce rapport dé fré- quénce $e prononce dela manière la plus remarquable. Ghez l’hémme Hdifférence entre le nombre dés cas où l'anomalie atteint un seul membre, ét de ceux :où deax ou quatre membres la'présentent également, est tré8-réelle, mais $l peu marquée qu'elle à été nice où même fnterprétée en sens inverse par plusieurs auteurs. Ghez les animaux au contraire le changement ‘du nombre des doigts X un seul membr° est ,'hôn pas séuléménit moins fréquent, mais même beat” couÿ plus rare que l’änomalie dans le nombre des doisls dé deux où de quatre membres ; ‘et c’est tout au plus si of ee a 2 A SE ? A . l'observe une fois sur vingt. "Lx corrélation si remarquable qui existé entre les ‘27 e + 4 - : ; “ rathons du nombre des doigts des deux membres supérieur” . ag! x Q pe ; 1 . ” | , FT de ‘deux membres inférieurs, ‘enfiñ ‘des supérieurs el des je EX: : : : - 4 i 4 F- inférieurs , rappelle l ‘concordance qué jai déjà en 0c ‘caSion dé signaler entre les anomalies numériques © dents des déux côtés de la même mâchoire eu même d9 à (x) Mecrez, De duplic. monstr. comment. | $ 5o.— CHAUSSIER et Apr- on; art:-Monstruosités du Dict. sc. méd. ;t. XXXIV, p. *90- — Burrox lui-même semble-avoit entrevu cette proposition, et lavoir entrevue dans toute sa généralité; mais les faits lui manquaient pour l'établir » et il se borne à remarquer ‘qu’il arrive assez souvent aux anomalies d’une main de répéter celles dé l'autre. Voy. l'A nef. à OL, P- 371. ! ANOMALIES NUMÉRIQUES DES-Poirs. 6:55 l'une et de l’autre mâchoire. Elle nous offre unexemple plus frappant. encore de cette tendance prononcée Ja pé ; Pélilion du même type, à l'unité de composition, que! la lature à si fortement empreinte dans toutes ses produc- | tions normales, elque nous voyons se manifester.encore , . àu milieu des anomalies elles-mêmes, par la conservation de la symétrie générale et de l’homologie des membres su. érieurs ef inférieurs. | D 09e HUILE 28 -: Toutefois , ainsi que tout le monde-le sait ; il arrive fré. quemmeñt aussi que Je nombre des doigis varie à une seule N des extrémités... Bien plus : on à vu des cas où:ce qui: se | trouvait en-plus d'un côté, existait en moins de l'autré. Neumann (i) a vu, chez un fœtns affecté d’exomphale ; le pied'gaûche n'avoir qu'un seul -orteil ; tandis que le pied droit en présentait huit, dont-le. dernier: semblait même "+ « être double, J’ai observé moi-même, chez üne jeune fille privée d’extrémités inférieures, un Cas assez analogue, L'une des mains présentait quatre doigts normaux: et un Cinquième double à-son extrémité, tandis qu’à l’autre deux doigts se trouvaient réunis en un seul par la peau: il sem blait donc:qu'il y eùt-six doigts d’un côté ét quatre seule- , ment de l’autre. Enfin M. Ségalas a présenté il ya quelques “anhées:àl’Académie de médecine un fœtus affecté 4 phalocèle, et chez lequelune main présentait deux l'autre ‘n’en ayant peint du tout. Chez ce méme fotis, | il y avait treize côtes d’un côtéet onze seulement de lautres Mais de tels cas ne s’observent guère que chez des sujets . ffectés d’autres vicès de conformation ou de monstruosité, 5 malgré l'autorité d'un de nos plus savans médecins , ne SONE que de très-rares exceptions , cômparativement avec te cas de variation du nombre des doigts. C’est ce ne encé-- pouces; \ (x) Comment. Wor. > ant 1740, er + KA COPA pis DE dt ris LS 626 PART, I MIV. Y. CHAP, Il que montreront avec évidence les détails dans dois maintenant entrer sur ces anomalies, celles qui résultent d’une diminution. lesquels je et d’abord sur comme On (1), por- e un ieds ter L'absence d’un ou de plusieurs doigts, où, peut appeler cetteanomalieremarquable, l'ectrodacty lie coïncide souvent avec l'absence d’autres organes plus 1 tans, principalement avec celle de la tête. Elle est mêm des caractères les plusconstans des acéphales dont les P et souvent aussi lés mains, lorsqu'elles existent, n@ sont minés que ‘par trois: ou quatre doigts, plus rarement va deux ou même un seul, :Ïlest rare que le nombre des doigts soit diminué d’un côté sans l'être aussi de l’autre, nu non qu'une des extrémités soit privée de moins de doigls que celle qui lui correspond. Aer #22 L'absence d’un ou de plusieurs doigts peut coïncider 4% avec-des monstruosités d’un autre ordre, Ainsi Bartholin (: a vu, chez un fœtus affecté d’éventration , quatre doigt la main droite , et deux à l'extrémité gauche; qui était sr imparfaitement développée. Chez le même sujet, les doigts du pied droit étaient réunis , et il n’en existais-pas au P° gauche. ‘ | ; ; , IL est plasrare d’observer une diminution dans le nombre \ des doigts chez un individu non monstrueux. Je ne conn#® même celte anomalie que par un très-petit nombre de E dans plusieurs desquels une seule extrémité s’écartait es conditions régulières ; et je ne trouve également dans les gsi (1) D'Exrson, je fais avorter, et de Aéreuds, doigt. — L'anomalie 10 verse ayant déjà recu un nom spécial, celui de Polydactyli® 1 } al Lt devoir admetire une dénomination analogue pour la diminution du nombre des doigts. & & , (2) Hist. anat, rar. cent. HI, obs. 32. — Le même auteur rapporte aussi quelques autres faits dans la Cesr. HE, obs, 44 ee ECTRODACTYLIE, | 677 “üieurs que quelques observations de ce genre, Telles sont €ntre autres celles de Meckel (x) qui a vu manquer le pied Sauche presque entier ; de Weitbrecht (2) qui a observé dates Uncas l’absence simultanée aux deux mains et aux deux pieds, ‘ de quelques doigts, de quelques métacarpiens et métatarsiens, : Snfin de quelques os du carpe etdu tarse ; de Bartholin (5) qui fait mention d’un homme de vingt-six ans n’ayant aux mains que deux doigts et le rudiment d’un troisième , et qui, à leur aide, écrivait cependant très-bien; enfin d’Oberteuffer (4) qui à vu tous Jes orteils remplacés par un moignon arrondi, sans °s intérieurs; vice de conformation qui , selon la remarque de Meckel (5), résulte de Ja persistance d’une confins: lion que présentent normalement les pieds dans un de leurs premiers degrés de développement. Je dois encore .citei d’après Morand (6) le cas d’une jeune fille qui n'avait pour tous doigts à une main que le pouce; cas sur lequel on ne possède absolument aucun délail anatomique, mais qui esE temarquable en ce que la sœur de cette, jeune fille pré- Sentait trois doigts sürnuméraires, Enfin M, le docteur Béchet (7) a publié plusieurs cas de diminution du nombre des doigts , assez lntéressans.par leurs conditions anatomi ques , et très-remarquables, surtout comme exemples de lransmission héréditaire de ce vice de conformation : aussi les citerai-je avec quelque détail. (x) Handb, der path. Anat.,t. I, p. 71. (a) Nov. comment. Petrop., 1. IX, p. 269. — Voy dans Boxn, Descr. o5s. morb., p. 12Q. 3 (3) Loc. cit, Cent. II. (4) Dans Archiv. de Stark, & IT, p. 645. (5) Loc. cit. , F (6) Recherches sur quelques conformations monstrucuses des doigts dans ‘homme, dans les Hém. de l'acad, des ÉCTRODACTYLIE. = 67% dois : à mon père l'observation et le portrait d’un jeune homme » peintre en bâtimens à Gaen., dont le membre sr1- Périeur gauche présente un vice de conformation très-re- marquable, L’humérus est complet, et forme, à son. ext ré- : Mité inférieure , une sorte de coude très-saillant après le- . Quel il semble que la main vienne immédiatement, tant l'avant- bras est peu développé. Gette main se pes par deux doigts bien distincts, bien séparés, el dont chacun, pourvu 4 muscles propres, peut se mouvoir Indépc mdam- ment de l’autre. L'un des doigts; l'externe, présente une conformation normale; l’autre, interne , simple d abord , Cst terminé par deux phalanges onguéales, Pourvues FF cune d’un petit ongle allongé. Le bras droit se termine au contraire par cinq “doigts; mais il y à ankylose dans l arti- culation du coude, et fe pouce paraît composé seulement, d’un métacarpien et d’ane phalange onguéale, non articulée ayec lui, ne donnant attache à aucun mé et par con- Séquent pris ée de tout mouvement propre. Tous ces vices de conformation , réunis chez le même sujet , n'empêchent Pas qu'il ne dessine assez bien , et n "exécute des ouvrages très-délicats. Mon père a également vu à:Caen un jeune Égyptien dont la main droite n’a que trois doigts , Sayofr , un pouce bien conformé ,.anindex court, arqüé, dont l’extrémité est en- veloppée d’un ongle recourhé, enfin, üh doit auriculaire arrondi, assez ae et terminé par un pelit ongle. Entre l'index et l’ Le se trouve un intervalle où l’on sent Sous la‘peau l'extrémité arrondie des troisième et quatrième Métacarpiens. Ghez ce sujet dont je dois aussi l'observation elle portrait:aux soins de mon père, la main. gauche avait tous ses doigts: tu 2 “+es Je rapprocherai de ce cas, une na que M. L doc. leur Martin Saint-Ange a bien v voulu me communiquer; elle 680 PART. I. LIV. V. CHAP, II. a été présentée par un homme adulte , en général bien con- formé, chez lequel unefmain se terminait par deux doigts seulement. Après l’avant-bras , un peu plus court que d'or- dinaire et un peu recourbé sur lui-même, venaient trois ou quatre os carpiens , et enfin deux doigts dont l'un était composé , comme dans l’état normal , d’un métacarpien de trois phalanges. L'autre , au contraire, en grande parue double, présentait d’abord des métacarpiens distincts , puis une phalange très-élargie à son extrémité supérieure » el résultant évidemment de la soudure de deux os; enfin deux phalañges dont l’une très-petite , et l’autre représen” ‘tant par son volume, comme par sa forme , une phala8° onguéale. Ainsi ce second doigt se composait de deux doigt d'abord séparés , puis réunis, puis séparés de nouveau leur extrémité. J’isnore d'ailleurs , ne connaissant cette dis- position remarquable que par le dessin des parties osseust® » si la division était manifeste à l’extérieur , et s’il existait deux ongles. Enfin j'ai sous les yeux un embryon, affecté d’un double bec-de-lièvre, chez lequel il n'existe à la main gauche que trois doigts, d’ailleurs régulièrement conformés (1): AU premier aspect il semble que la droite soit de même trida6” “tyle; mais le médian , lorsqu'on l’examine attentivement» ‘paraît composé de deux doigts soudés sur toute leur Jon” gueur, et l’un des lätéraux se divise vers son extrémités ©” deux portions : l’ane, très-courte, représentant annulaire l'autre, béaucoup plus longue, paraissant analogue à pe riculaire. publié Je ne Connais aucun exemple authentique déjà : de diminution du nombre des doigts chez les animaux » SI 7 n’est dans quelques cas de monstruosité. Gette anomalie (r) Voyez‘ planche TfT, POLYPACTYLIES 7 681 SSt en effet assez rare chez eux aussi bien que chez l’homme. de l’ai cependänt observée deux fois. * Ghez un chien, où Ia patte antérieure droite se compo- Sait de quatre doigts régulièrement disposés et d’un pouce sg. Paré et écarté des autres doigts dès l'articulation tibio-tare siennne, j'ai vu la patte gauche privée de pouce , et établie par conséquent sur le type normal des pattes postérieures, Un pigeon , que M. Florent Prévost , aide-naturäliste du : Muséum d'histoire naturelle, a bien voula me donner pour la ménagerie, n'avait à la patte gauche que deux doists dirigés en devant, et comparables à ceux de l’autruche : mais réunis sur toute leur longueur, Il tenait presque tou jours cette patte élevée et ployée sous le € | Orps, quoiqu’eu besoin il pût, mais avec beaucoup de pe ine, s’en servir pour la marche. La patte droite était normale. Il est à re marquer que cel individu était né d’une femelle très vieille, - et qui jusqu'alors était restée inféconde. ;, Je passe maintenant à l’histoire des anomalies par aug- mentation du nombre des doists , ou pour me servir d’une expression fort anciennement employée dans la science, de la polydactylie. Plus remarquables que les anomalies par di- minution, les cas de ce genre ont surtout fixé l'attention des anatomistes qui se sont livrés à la recherche des causes de H monstruosité : cités par les uns commé preüves irré- cusables en faveur de la théorie des germes primitivement monstrueux , présentés par d’autres sous un jour tont dif- férent , ils étaient étudiés avec émpressement par tous ; et il nese présentait pas un fait intéressant par quelque circon- stance nouvelle, qu'il ne füt aussitôt enregistré avec soin et publié, Par 1à s'expliquent en partie le grand nombre d’ob- Servations de polydactylie que nous trouvons consignées, discutées , commentées même dans tant d'ouvrages , dont 682 * PART, Il. LIVe Ve CHAP He les auteurs nous ont à peine transmis quelques exemples d’ectrodactylie. Toutefois il y a aussi une aire is de cette différence, et il importe de la constater : 6 est quil est véritablement plus commun, quoique le contraire F# sembler 4 priori plus probable, de voir le nombre des doigts varier par augmentation que par diminution. Gest un fait dont l'observation ne peut permettre de douter; et à défaut d’autres renseignemens, on en trouverait au besoin la preuve dans les témoignages historiques eux-mêmes. css" Ainsi, nul doute que des hommes à six doigts n'aient existé parmi les Romains: ils étaient même assez connns pour qu’un nom spécial , celui de sedigiti (1), sexdigitalléss exprimât leur condition particulière dans la langue usueh®: Deux filles de Caïus Horatius, d’une famille patriciennes el Volcatius, poëte et critique. cité par Aulu-Gelle,. prése27 taient, au rapport de Pline (2), six doigts à chaque main @ dans un autre passase, l’illustre compilateur parle, d'aprés 15 » Mégasthène , d’une nation tout entière dont les piet tournés en arrière , se.terminaient par huit doigts (5):La Bible fait aussi mention (4) d’un Philistin remarquable par. sa grande taille et par l'existence de six doigts à chaqu® pied et à chaque main, et. qui fut tué par les Juifs SOUS le règne. de David. 11 paraît même qu’une tradition at” tribuait des mains sexdigitaires à l’un des apôtres ;. CE , » ; F ; 3 SAurs l’an. d'eux est représenté avec six. doigts dans plusieur ‘r) Le mot 4 à «: il ZT : PP LL (Tr) Le MOt grec LExxeruhgs correspond par sa composition latin sedigitus, mais ilavait-un sens tout-différent. nn (2) Histunat,, iv, XI, chap. XLIIL.— Plusieurs auteurs, off déja FaP lé ce passage de Pli ; À palitén AVEC Une pere ce passage de Pline, et tous, par une sorte de fatali 4 : inexactitude singulière: Haer lui-même n’est pas celte fois Ponte , A ère 145 à . émoir d'erreur. Il est surtout curieux de voir Morand, dans 50, ects FRE CPE + ; ns é races. déjà cité, chaïiger G'Horatius en uti timbre de la famille des Curiac (3) Rive VIE, chap-Ir. : : hi (4) Livre des rois ; iv, I, chap: XXI, 20 et ax. ee 25 re [or POLYDACTYLIE, 683 tableaux anciens, entre autres dans la Céne'de léonirdde Vinci, Enfin, parmi les modernes, Vhistoire, eh neustrane - Meltant le souvenir .de:la beauté et des malheurs d'Anne de Boulen, n’a pas néjligé de nous appreñdre qu’Anne avait une mamelle surnuméraire, une dent: mal rangée.et six doigts à chaque main : heureuse si ces légères imper- fections de la nature eussent détourné d'elle amour du _voluptueux et cruel Henri VII, Fat Se: Bien plus: les témoignages des’ auteurs anciens indiquent que de tels vices de conformation .peuvent exisier. même. ‘ chez les animaux. Bucéphale, que les historiens de la vie d'Alexandre ont fait participer à l'illustration de son maitre, ekqui à eu aussi ses biographes , était polydactyle, d'après . Valère-Maxime ; et cetle circonstance , en des temps où l’on voulait trouver un pronostic dans toute anomalie, fut regar: dée comme le présage de la grandeur future d'Alexandre. ÎL n’est pas sans intérêt de remarquer que ce fait rapporté. par:un auteur dont le témoignage est loin de fane au. torité, se. trouve èn pleine contradiction avec une pro- position établie récemment par un savant distingué, et que , chose singulière , c’est cette fois la science moderne qui se trouve avoir Lort devant les assertions du crédule compilateur, Je veux parler de cette proposition, que l’exis tence de doigts véritablement surnuméraires , est une ano-. malie propre à l'espèce humaine : proposition tout-à-fait. erronée, dénuée même de tout fondement, comme. nous allons le montrer en passant en revue les principaux cas qui se sont présentés jusqu’à présent à l'observation. - L'augmentation du nombre des doigts ou la polydactylie - Coïncide souvent chez l’homme et les animaux ayec d’autres : vices de conformation ou avec des/monstreuosités, par exemple avec la eyclopie et d’autres anomalies graves de la face, résultant d’un défaut de développement. Il n’est pas Pen en © 684 PART, He LIV. V, CHAP. Ie | _rare non plus de la trouver chez des sujets d’ailleurs bien conformés , ainsi qu’on va le voir. bise Les doigts surnuméraires peuvent présenter trois dispo- ; sitions très-différentes; d’où la distinction des anomalies par augmentation du nombre des doigts en trois petits groupes , suivant qu’elles résultent de la prolongation de la série par un ou plusieurs doigts surnuméraires placés à la suite des doigts normaux où intercalés entre eux, de Ja duplication du pouce, où bien enfin de la bifurcation plus ou moins profonde de la main elle-même. . Les anomalies qui résultent de la prolongation de La sért@» assez communes chez l’homme, très-cominunes chez le chien, rares chez les autres animaux , présentent des CON” ditions aussi peu différentes que possible de l’ordre normäl- Le doigt ou les doigts surnuméraires, placés à la suite des doigts normaux ou, ce qui est plus rare (1), jatercalés entre eux , leur ressemblent présque toujours par leur dis- position, leursituation et leur forme , souvent même par leurs proportions. Dans ce dernier cas, la série anomale ne diffère de la série normale que par le nombre des pa” tiés qui la composent : aussile membre paraît-il au premier aspect ne rien présenter d’extraordinaire , et est-il presque nécessaire de compter les doigts pour reconnaître qu'il en existe un de trop. rs ; Je puis citer pour exemples une mai et surtout un pied sexdigitaires, ficurés par Morand dans les planches sait (r) Ce cas ne se présenterait même jamais, s’il était vrai COMME ON Va dit, que des doigts surnuméraires ne se développassent que Sur l'un des deux bords di pied ou de la main. Un auteur français affirme même qu'on ne voit jamais de doigt surnuméraire qu'à la suilé du cinquième doigt. Mais ces deux assertions sont démenties par plu- sieurs faits observés chez-l’homme et les aniroaux. , POLYDACTYLIE.. . : 685 V, VIN et IX de son Mémoire déjà cité, Dans Célte main, € troisième doigt est, comme à l'ordinaire , le Plus long :: après lui viennent trois autres doigts de plus en plus Petits!, À cela près que le sixième doigt, ou le surnuméraire, wa que deux phalanges, Aussi ce dernier est-il plus court que ne l’est ordinairement le doigt auriculaire : mais sa brièveté ne frappe pas au premier aspect., parce. qu'il est dans les mêmes rapports de dimension ayec.celui qui le précède d’autres cas, le doigt surnuméraire a trois phalanges comme _ ! les doigts normaux. La conformation du. pied figuré par Morand, dans les planches VIIL et IX est plus régalière encore: I] est. seule- ment à remarquer que les deux derniers métatarsiens sont réunis en un seul à leur base. ; Re a nas Dans les cas de ce genre , la disposition des muscles celle du système osseux. Le doigt surnumérairé reçoit @p- dinairement un tendon de chacun des extenseurs et fléchis- Seurs communs, tendon qui résulte dans le plusgrand nom- bre des cas de la bifurcation du doist précédent. Plus rare- ment J’un de ces muscles se divise comime à l'ordinaire en quatre faisceaux , dont les trois premiers vont au second, au troisième et au quatrième doigt, et l’autre au sixième. Le cinquième , privé dans ce cas d’un des faiscéaux iqui lui sont normalement destinés, l’est en Outre presque tou- jours d’une parfie de ses muscles Prôpres, principälement $ Ceux qui s’attachent à son côlé externe. Ces museles ne Manquent pas ce pendant > DHUS Sont lransportés au-sixième oigt, y aordinairementunin terosseuxexterneou interne, uelquefois aussi un lombrical de plus. Enfin lorsque le doigt bien proportionnés entre eux , et conformés régulièrement = . 1 , 2 24f : que l’auriculaire avec. l’annulaire dans l’état. normal, Dans des vaisseaux ct des nerfs est ordinairement aussi régulière que : “urauméraire a ses trois phalanges et son. métaçarpien ou ce RARE. 686 PARTS HE EIVe Ve CAP. I. | -métatarsien complètement distincts , il existe quelquefois ‘un’ os -de plus au carpe où au tarse , mais le plus souverit les deux derniers doigts s’articulent avec le ‘même os, qui ‘alors’ se trouve agrandi, et présente une facette dé plus. :Ghéz d’autres sujets, le sixième doigt diffère’ des autres par sa disposition, et ne leur ést plus proportionné. Mo- ränd , que je cite de préférence à cause des figures nom breusés qu'il'a jointes à son mémoire, a réprésenté deux cas de ce genre. Dans une main sexdigitaire, représentée dans la planche VIT, le sixième doigt est beaucoup plus court qüe les autres, et n’à que deux phalanges, dont Ta première s'articule avec le cinquième métécärpien, peau” “coup plus kirge qu’à l’ordinaire et qui semble résulter de Ja soudure de deux os. Dans une autre main, figarée dans la planche VI ,le cinquiènie métacarpien se divise en deux portions , l’une parallèle aux aatrés métacarpiens , et por tant le cinquième doigt, l’autre sé dirigeant , au contraire vers Pavant-bras et portant deux phalanges. Les auteurs ON! en général considéré cette disposition comme moins an0- male que les‘précédentes , parce que le sixième doigt n'est pas complètement développés mais, déns la néalité, Cl? constitué un vice de conformation. bexucoup plus grave par Ja plus grande difformité de lamain, et surtout par gêne presque continuelle qui résulie nécessairement de !# présence d’un doigt dirigé en arrière'et privé de mobilité. 1 1Les diverses dispositions que je viens d'indiquer, peuvent se trouver réunies sur le même sujet. En effet , si je ombre des doigts varie. le plus souvent aux deux maiñs OÙ aux deux pieds ; où mêmé aux quatre membres à la fois jet s'il ya ainsi, come je l'ai dit, symétrie dans P’anomalie , | cette symétrie n’est presque jamais cômplète. Le plus sou- vent même il existe d’un côté à l’autre des différences très- remarquables dans la disposition des doigts surnuméraires ; 1 | Pe 77. © POLYDACGTYLIE. 8 CU Ces différences s'étendent dans beaucoup de L'HTS qu’au nombre. | rail A k Lorsqu'il existe à une main, où à un pied deux & Du Sieurs doigts surnuméraires , leur disposition der régulière , éomnmé dans plusieurs des cas où‘il n’en existe qu'un seul. Ainsi ces doigts sont présque toujours tal pro- portiénnés entre eux, et souvent un où plusieurs d’entre eux soñt incomplets, d’äutrés, réunis entré eux par lés tééumens, d’autres enfin placés hors de rang. Leurs systèmés vasculaire et nérveux, et surtout leurs muscles, présentént de nom breüses impérfections : aussi sont-ils moins mobiles que les _‘autrés, et quelquefois même entièrement privés dé mouve- sent. Enfin dans quelques cas même, les do: tte pt D mr raires n ont plus ni phalanges ni muscles ét 18as plus qué de petites appendices cutanées ét graisséuses, 9170 Je citerai pour exemples une main 4 sept doigts" et th piéd à huit orteils , dont on doit la figuré à Morand (1). La ain se composait d’un pouce, d'un index, d'un médian Î : } OISE ic et d’un annulaire normaux, ‘après lesquels venaient trois Petits doigts, tous plus où moins impatfaitement développés. Le pied à huit doigts, figuré pat Morand, ESPlus Éürieux 4 y” : DIMOMINT Zn ‘Encore : malheureusement le savant académicien ne nous dé gaie coniaître, outre ses figures, que par quelques mots qui même ne s'accordent pas avec celles-ci. Arès le gros “6rieil vient un doigt composé seulement dé doux’ pha- lngés, très-court, placé aa plus bas, et caëthé'en partié par le troisième orteil. Les six aütres orteils 6nt trois phalan- Ses chacun, et vont en décroissant du troisième RS quième, puis du sixième , un peu plus long que le précé dent au huitième. Le pied, vu dans son ensemble, est très-large, à G)PILX, XI ét XII.— La main figurée par Morand , pl. X, est celle ù Une jeune fille dont il est MT ans l'Aise, de l'acad. 5e, pour 175 Ty Re <= 2 op bee == eg EE #4 * SEE en es de 4 - 688 PART, II. LIV. V. CHAP, Ile surtout dans sa partie antérieure, Enfin, autant qu'on peut s'en assurer par la figure , le tarse se compose de neuf os. Ces deux cas , rapportés par Morand, non-seulement ne sont pas les seuls dans lesquels on ait vu un aperoisez ment aussi considérable du pombre des doigts; mais ils ne donnent pas même le dernier terme de cet accroissement: Kerckring (1) a décrit le squelette d’un enfant nouveaurn® qui avait sept doigts à chaque main, huit orteils à droite el jusqu’à neuf à gauche : cet enfant, que Kerckring appelle monstrum polydactylon, avait été noyé, .selon d'anciennes et cruelles coutumes nées de la crainte qu’ont si Jong-temp® inspirées toutes les monstruosités, Saviard (2)a trouvé JUS qu'à dix doigts à chaque main et à chaque pied. Eofn Rueff en aurait vu un nombre plus considérable encore? i mentionne en effet (3) un enfant qui avait jusqu'à douz8 doigts à chaque main et à chaque, pied, en tout quarante” huit au lieu de vingt. Mais si ce cas pouvait être regal! comme authentique, il devrait être rapporlé aux anomalies par. bifurcation profonde de la main. _ Des casyanalogues à ceux que je viens d'examiner chez l'homme se présentent. aussi assez souvent chez les 22" PIaux. Quelques auteurs parlent, assez vaguement il, es vrai, de l'existence de six doigts aux pattes postérieure” de la grenouille (4); et un triton crêté ( salamandra. CE tala des auteurs), m'a fourni, parmi les batracienS” BP exemple plus remarquable encore de cette anomalie. PE triton a la paite postérieure droite terminée par six doigts l À ami- au lieu de quatre , et La gauche en a jusqu’à sept; 100$ dem °" (1) Spicileg. anatom., Obs, XXI. (2 Obs. de chir: p.402. (3) De conceptu et generat. hominis, liv. V, chap. HI. (4) VIRE, Sur deux individ, sexdigitaires, dans le Jour#. comp. des sc, iméd,,t. IV, p. 327. DS RER ! US 5 POLYDACTYLIF. 689 A palmés, et conformés régulièrement (1). Ghez ce même | individu , quelques-unes des parties de l’hyoiïde > Qui sont - lésorbées au moment de la métamorphose , s'étaient con _Servées jusque dans l’état adulte. MERS ie : D’autres cas anomaux ; dont plusieurs mammifères ont offert des exemples, rentrent encore dans le même groupe, tout en présentant une analogie beaucoup moins marquée avec les déviations que j’ai mentionnées jusqu’à présent, J'ai eu occasion d’exaniiner, en 1829, une chèvre adulie qui présentait trois doigts à chacun des pieds de devant. Le doigt médian était le’surnuméraire. Il se terminait par un sabot trois fois plus petit, mais à peu près de même forme que les sabots latéraux. Le canon ne présentait rien de par- ticulier; mais le reste du pied, principalement la portion la plus inférieure , était sensiblement plus élargie que dans l’état ordinaire, Mn ER ie Un agneau nouveau-né, envoyé en 1828 à mon père, présentait une anomalie de même genre, mais beaucoup plus remarquable encore. Il avait jusqu'à cinq doigts aux pieds de devant, et quatre à ceux de derrière, À chaque pied tous les doigts étaient égaux entre eux, très-serrés l’un _ contre l’autre , et terminés par des ongles intimement unis et même soudés les uns aux autres par leurs bords (a). "pe nombre des métacarpiens et des métatarsiens distincts dans - (x) Voyez la planche III. — Je dois cetriton à l'obligeancede M. Mar- tin Saint-Ange. C’est, à une exception Me aies anomalie que cet habile anatomiste ait rencontrée sur plusieurs centaines de batraciens Qu'il a disséqué$, en se livrant aux belles recherches que l’Académie des sciences vient de récompenser par la médaille du grand prix des Sciences physiques. (2) Des dispositions analogues s’observent aussi chez le cochon, et S'y transmettent même héréditairement, Voyez Frép, Cuvrer, art. Cochon du Diction, des se. naturelles. PRES 44 EE Ggo PART, Il LIV. Vs CHAP, Ile | les canons s'était accru , Mais non pas autant que le nombre | des doigts et des ongles, les deux doigts internes étant portés par le même os du métacarpe ou du métatarse. Ces anomalies nous conduisent à un autre cas non moins remarquable, et plus iutéréssant peut-être sous le point de-vue zoologique: l'existence de deux ou de plusieurs doigts chez le cheval. Plus de série apparente de doigts ” dans l'état normal chez eétamimal et dans cinq espèces congénères ; ; rares et singulières exceptions au milieu de la grande série des mammifères. Un seul doigt, large , énorme . même , semble composer tout le pied , réduit ainsi à sa plus grande simplicité. Mais sur les côtés de ce doigt principal, | une analyse exacte fait apercevoir les élémens de deux autres doigts, imparfaits , rudimentaires , inutiles en fonc- tion , mais précieux matériaux pour l'anatomie. philoso- phique : car par eux la série normale se trouve rélablic. Ces doigts latéraux dont l'analyse philosophique des or- ganes a découvert les rudimens , la iératologie va nous les montrer complets, bien développés PAR d’ongles; et lanomalie hous restituera ainsi ce qu’on appelle en z00- logie les conditions normales, c’est-à-dire les éonditions que présente Ja presque totalité des espèces. … C’est donc par un simple développement de parties existant rudimentaires à l’état normal (1) que l’on peut se rendre comple de lexistencé de deux ow de trois doigts chez le cheval. Par cette explication , le fait rapporté par Valèr e-Maxime n° 2 rien de merveilleux , mais gagne en intérêt réel. Les deux faits suivans ne prenne d ailleurs laisser aucun doute, sinon sur son existence” ; au Moins sur | sa possibilité. (x) Mon père a déjà indiqué celte éxplicaliité de I polydactylie | chez le cheval, dans un mémoire encore inédit , qu ’ila lu en 1827 à V académie des sciences. + : POLYDAËTYLIE. RE . 691 | J'ai sous les eux ! un pied de cheval adulte , ‘appartenant L à la riche collection anatomique d’ Alfort. À côté d’un doigt | présentant la forme et les dimensions normales , se trouve un autre doigt un peu plus court , et beaucoup moins gros (). Son, sabot, presque aussi | long que celui du grand doigt , mais quatre fois moins | large, ést surtout remarquable par sa forme : il est 17 be convexe en _ dehors , aplati en dedans , et ressemble. par. conséquent É au sabot d’un animal à pied fourchu. Ses deux premières phalanges , , bien proportionnées. au sabot ; sout séparées | et même écartées de celles du grand doigt: mais la pre- mière, d’abord en. “contact ‘immédiat ayec. la première pha- Eu du grand. doigt, se soude el se confond dans sa Re Spérieure avec celle-ci, qui n’est plus remarquable # _ au dessus du point de réunion, » que par son volume plus considérable qu’à l'ordinaire. Les muscles présentent une disposition analog ue à celle des muscles des doigts sur- numéraires de l’hoïnme. En effet, des extenseurs et fléchis. _ seurs du doigt principal,.se détachent des faisceaux destinés au petit doigt latéral et s’y insérant par de petits tendons - en des points qui correspondent à:ceux de l'insertion des ‘tendons principaux sup le grand doigt. FA FORTE Un autre fait, peut- -être re curieux encore , ‘a cu ob. sb par mon père 6). sur un fœtus de cheval, Les À @) Un cas très- analogue est aire par os bee Monstris | p. 538. Le cheval qui l'a présenté est nommé £quus octo pultiinp parce qu'il existait à chacune des extrémités, deux doigts, décrits par Al- drovande comme autant de pieds complets. — Jajouterai, d’après des renseignemens que je dois à M. le docteur Roulin, > qu'un aide-de-camp de Bolivar avai il y a quelques années un cheval BERoiyle: et qu'à peu près à la même époque un cheval à deux. doigts _- montré à la foire de Bogota. (2) Voyez note Surun fœtus de choral pr F5 cjle, dans les ae des se, nat, ,t. XI, Pe _ 692 PART, II. LIV, V. CHAP. Il. deux pieds antérieurs que j'ai pu éludier en nature et comparer à la pièce que je viens de décrire, présen- taient l’un et l’autre, comme dans la plupart des cas observés chez l’homme , plus de doigts que dans létat normal, mais différaient entre eux par le nombre : il y en avait deux à droites et trois à gauche; et tous les cinq se trouvaient à peu près égaux entre eux. Les : deux pieds étaient semblables entre eux, à la différence . près du nombre des doigts; encore y existait-il à droite quelques rudimens de troisième doigt, plus développés qu’on ne les trouve dans l’état normal. D’après des obser- vations intéressantes de mon père, les deux pieds se trou- vaient enveloppés de membranes interposées entre les doigts, et qui, frangées et comme déchirées à leur bord libre , semblaient avoir adhéré aux membranes placentaires. Il est à regretter que l’état de la pièce n’ait pas permis de constater ce dernicr fait, qui expliquerait si bien le déve- loppement séparé des doigts chez ce poulain. On peut rapprocher des faits précédens le développement aux pattes de derrière, chez le chien , d’un cinquième doigt | dont il existe dans l’étst normal quelques rudimens cachés \_sous la peau, et. entièrement nuls pour la fonction. Rien de plus fréquent, surtout chez le grand dogue, le grand épa- gneul et en général dans toutes les races de grandetaille , les lévriers exceptés, que l'existence de cinq doigts aux pates postérieures aussi bien qu'aux antérieures : mais presque toujours le doigt surnuméraire , qui est l’interne, reste très- court , Sans usaÿes , ét sa présence n’est indiquée au dehors _que par celle d’un ongle. Je Pai cependant vu, dans quel- ques Cas, presque aussi long que les autres doigts, Posant à . terre, et aussi développé même que le doigt interne des ours. En général, le développement du doigt interne se fait à la fois aux deux pattes postérieures, et tout le monde sait POLYDACTYLIE. : 693 que cette légère variété se transmet très - fréquemment par | voie de génération. L'existence de six doigts chez le chien, anomalie que lon ne peut expliquer, comme la précédente , par le simple développement de parties rudimentaires dans l’état nor mal , ne doit pas être elle-même considérée comme rare , et : J'ai constaté, par des observations faites sur trois généra- | tions, qu’elle est aussi transmissible héréditairement. J’en . Ai vu un assez grand nombre de cas, principalement chez des dogues de race pure ou métis ; et, chose remarquable, C’est dans tous aux pattes de derrière, tétradactyles dans l'état normal, que j'ai vu le nombre des doigts s'élever à six. Tantôt il existe aux pattes postérieures des deux côté 4 outre les quatre doigts normaux, deux pouces entièrement _ séparés ; tantôt on trouve deux pouces à droite ou à mdiké seulement , et de l’autre côté, un pouce résultant manifes- tement de la réunion de deux doigts, et terminé même _ Ces cas, assez remarquables, nous conduisent à l’his- toire de. la polydactylie par dunlicatiôn der pouce: L'existence de deux pouces ou d’un pouce bifurqué n’est Pas rare chez l’homme. Elle s'ébserve tantôt aux deux mains, tantôt à une seule. Dans ce dernier cas, l’autre main peut être Parfaitement normale, mais, assez souvent, un où même Fr sieurs doigts surnuméraires se trouvent alors intercalés entre les doigts normaux ou placés à leursuite, Cette dernièreano- Malie peut aussi se trouver réunie dans la même main avec l'existence soit d’un pouce bifurqué, soit de deux pouces, le nombre des doigts se trouvant alors porté à sept au moins. Je ne connais d'exemple de duplication du pouce chez aucun des mammifères qui ont, comme l’homme, un véri- table pouce , c’est-à-dire chez lesquels le doïgt interne est Co4 PART, IL. LIV. V. CHAP. IL. écarté des autres doigts, et jouit de mouvemens propres. Aucune anomalie n’est au contraire plus commune chez les oiseaux : circonstance digne d'attention , si l'on en rap- : proche ce fait ; qu’un grand nombre d’oiseaux ont norma- lement deux doigts Hrieds en arrière, jouissant de Douve- mens propres , & Comparahiss par leurs fonctions au pouce des mammifères, quoiqu’un seul d’entre eux, interne, lui corresponde par sa position. L'espèce dans laquelle on observe le plus communément la duplication du pouce, c’est Ja poule. J’ai sous les yeux en ce moment neuf cas de ce genre, dont la plupart me sont fournis par des individus, adultes et jeunes , mâles et fe- melles , de la race commune; d’autres , par des poules fri- sées. Sur ces nouf cas, il ÿ en a ün dans lequel le pouce n’est doublé que d’un seul côté, et six où-il existe de chaque côté deux pouces, réunis à leur base, selon les con- ditions ordinaires des gallinacés, par une membrane épaisse, et offrant à droite et à gauche, par leur position et leurs pro- portions, ! un arrangement très-symétrique. Les deux poues sonten général placés l’un au dessus: de l’autre , et le supé- rieur, dont l’ongle est souvent recourbéen haut, estle plus long. Enfin j'ai vu aussi dans un cas un pouce, unique dans sa première moitié, se diviser ensuite en deux portions bien séparées, ayant chacune leur ongle, et dont la supérieure est Ja plus longue. Ces diverses conditions, que fi observe nccidentelle- ment dans les diverses variétés domestiques dela poule, peuvent se transmettre. héréditairement, et se conserver dans une race pendant un certain nombre de générations P comme on le savait déjà au temps de Columelle. Brisson , Buffon et Bechstein (1): ont même fait de la duplicité du (1) Brusson, Ornith, 1.1, p. 169. — - Burrow Oiseaux, t, IL, p. 124* —— Becusruin, Naiurgesch. s t, III. Hi, À . plussupérieur ; mais externe , et le plus court est interne : | POLYDAGTYLIE + | 695 pouce le caractère d’une race constante; le coq à cinq déists; gallus pentadaëty lus. Gette race que les ornithologistés con temporains ont rejetée presque ous de leurs classifications .. n’existe réellement pas : la duplication du pouce peut en: effet se présenter accidentellement.et se conserver hérédi- | tairement pendant un temps plus ou moinslong dans toutes, les races, mâis elle ne forme le caractère spécial d'aucune À variété constante. Îl en est de même à plus forte raison de | la poule à six doigts (sechzchige Huhn) de Beclistein , dans | laquelle le pouce ne serait plus séulement double , mais triple , variété très-remarqüable , si elle existe réellement , | mais sur laquelle les ornithologistes ne nous donnent que | des renseignemens vagues, el qui n’a été vue, du moins à ma connaissance, par aucun observateur moderne. J'ai retrouvé la duplicité du pouce, si commune chez la poule, dans un autre genre de gallinacés ; la pintade: J'ai vu en effet sur un jeune individu , deux pouces inégaux en longueur , comme chez la poule $ mais se trouvant entre eux dans d’autres rapports de position. Le plus long n’est 2 disposition très-analogue à Æelle des deux doigts postérieurs de la plupart des grimpeurs © | | | $ + FE . ee tous les détails qui précédent, que ; parmi les deux premiers genrés de polydactylie, l’un ne s’ob- serve. jamais parmi les mammifères à sabot et l’autre ne s’yprésente que très-rarement ; encore offre-t-il alors quel- ques conditions particalières. C'est au contraire presque exclusivement parmi éux que l’on voit l’augmentation da _ nombre des doigts résulter de la bifurcation plus ou moins profonde du pied ou de la main. Jene. connais même aucun + cas bien constaté de cette anomalie chez l’homme. L'enfant _ pourvu de douze doigts à chaque pied et à chaque main, PART, HI, LIV, V. CHAP. IL. que j'ai cité plus haut d’après Rueff, est à peu _près le seul sujet qui semble l'avoir présentée , et il ne nous est -CoRnu que par une observation consignée dans un ouvrage très-ancien, et dénuée d'authenticité. = de connais au contraire par mes propres observaliens chez les ruminans et chez quelques autres animaux ongulés, et je crois devoir rapporter avec quelque détail, plusieurs cas de bifurcation des pieds soit antérieurs soit postérieurs. : On voit dans les galeries zoologiques du Muséum d’his- toire naturelle, un sanglier presque adulte dont les membres postérieurs sont normaux, mais dont les antérieurs ont, le gauche, cinqdoigts, et le droit, jusqu’à six. Les doigts surnu- méraires ne sont pas placés à la suite des autres ni intercalés entire eux, mais le pied tout entier est bifurqué , et plus ou moins complètement double. Le pied se divise vers l’extrémité inférieure du métacarpe en deux portions égales entre elles, et Se terminant chacune par deux sabots de forme normale, De ces deux portions, l’une, interne, est tournée en dedans, l'autre , externe , en avant, et c’esl derrière celle-ci que se trouvent les deux doigts rudimentäires que l’on connaît sous le nom impropre d’ergots. La portion interne quoique égale à l’externe , doit donc être regardée-comme la portion surnuméraire , ce qui a lieu aussi, et d’une manière beau- Coup plus évidente, du côté gauche. Les deux portions du pied gauche sont en effet irès-inégaleset très- dissemblables. L'extèrne pose senle à terre , et se compose de deux grands sabots et d’un doigt rudimentaire postérieur ou ergot , tous trois régulièrement conformés. La portion interne est for- mée de deux sabots inégaux , assez écartés l’un de l’autre , et dont le plus petit, placé en arrière et très-élevé au-dessus . du niveaüdu sol, paraît , par tous ces caractères aussi bien que par sa forme générale, représenter le second ergot normal. | | ; > — . den doigts normaux, et l’autre un peu plus haut derrière les ' POLYDACTYLEE. 697 Ainsi, dans ce cas assez remarquable, on retrouve à droite les deux ergots normaux et quatre grands sabots , deux. normaux, deux surnuméraires; à gauche , les deux | ergots normaux, plus écartés l’un de l'autre qu'à lordi- haire, et trois £rands sabots dont un seul surnuméraire. J’ai également vusur un pied antérieur de cochon, six doigts M péses comme dans le cas précédent. Outre les deux Mit doigts et les deux ergots normaux, il existe deux doigts surnuméraires , HE ces : en dedans et un peu plus courts. Chacun d'eux sé trouve composé de trois phalanges de forme régulière ; et a son métacarpien propre. De tous ces doigts, Je plus rémarquable est l’ergot interne qui, placé entre les grands doigts normaux et les doigts surnuméraires , s’est trouvé en quelque sorte sacrifié à ceux-ci par un effet remarquable de ce qu’on a nommé balancement des organes. Ses phalanges , l’onguéale excepté, sont très-petites, et son À métacarpien n’est Moë qu’ un osselet quatre fois plas court que celui de l’autre ergot, el placé à une grande distance du carpe , entre les émises digitales Es métacarpiens. Il y avait donc inférieurement six métacarpiens comme six doigts, et supérieurement , cinq$eulement. Les os du carpe sont au nombre de ‘cinq à la os rangée, et de quatre à la première. Je citerai encore deux cas de même genre que j’ai obser- vés sur deux ruminans , une biche State: et un jeune sujet qui paraissait appartenir à l’espèce du chevreuil, Chez tous deux le pied se divise inférieurement en deux portions, l’une représentant un pied normal , l’autre plus courte et ne posant pas sur le sol dans la station , mais d’ailleurs com- : posé de deux sabots régulièrement conformés. Deux doigts rudimentaires ou ergots existent en outre chez Tunet chez l’autre, Ils sont placés chez la biche, l’an derrière les grands + ù U St RE LE 698 . PART, I, LIV. V. CHAP. IT. “doigts surnuméraires. Dans l’autre sujet, tous deux ont conservé Jeur position normale derrière les deux grands sabots, et ont leurs métacarpiens bien développés: Ceux des doigts suruuméraires sont également complets, mais un peu tas pelits que les métacarpiens des grands doigts normaux. On doit rapprocher de ces diverses anomalies, sans mé- connaître toutefois les conditions spéciales qu’elle présente, une variété que j'ai observée tout récemment chez la poule (1). C’est l'existence d’un cinquième doigt, naissant de la partie supérieure et antérieure du tarse, séparé et isolé des autres dans toute sa longueur, venant se ter- miner au niveau de l’ongle du pouce, et se présentant sous la forme d’une tige pis et allongée, parallèle au tarse, et ane comme lui d’ écailles en écusson et de plaques. SE | Je ne connais que trois cas FE lesquels on ait re- trouvé quelque chose d’ analogue à une telle disposition : F- encore dans l’un d'eux que j’ai moi-même observé chez un chien, et dans un äutre présenté par un homme et figuré par Schenck (2), le doigt qui se trouvait isolé de tous ke au- ‘tres, était sans aucun doute le pouce normal, et non un doigt surnuméraire. Le troisième cas, beaucoup plus eurieux, est dû à Jæger (3) » et a été présenté à cet habile anato- miste par un veau chez lequel, outre une bifurcation d’un pied en deux portions composées chacune de deux doigts, il existait un cinquième doigt isolé des autres sur toute la longueur du pied , et comparable à un pouce séparé beau- coup plus profondément qu’à l’ordinaire. (1) La pièce sur laquelle j J'ai observé ce cas remar quable, avait été adressée à mon père par M. lé docteur Boisseau. (2) Monstr. histor. mémor, 1709, p. 400. — La main figurée ra Schenck n'avait même en tout que quatre doigts. (3) 4rchiv fir Anat, und Phys. de Meckel, 1828, p. 74, pl IL. | " | POLYDACTYLIE. 699 : C'est par cette variété remarquable que je terminerai la série des cas d'anomalies par augmentation du nombre des doigts. On voit par les divers exemples que jai rap- portés, que la disposition des doigts surnuméraires, quoique se-rapportant à trois types principaux, peut présenter un assez grand nombre de variétés, dont quelques-unes ne paraissent se rencontrer que dans certaines familles. D’au- tres au contraire se retrouvent , sauf de très-légères modi- fications, dans des groupes zoologiques très-différens par leur organisation. À cet égard il n’y à rien de spécial pour l’homme, et j'ai même montré que tous les cas qu’on a ob- servés jusqu’à ce jour chez lui, ont leurs analogues parmi les anomalies. que nous connaissons chez les animaux. Quel- ques auteurs en prétendant que la polydactylie est une _ anomalie propre à l’homme, ont. donc émis une assertiom dénuée de tout fondement, de quelque manière qu’on veuille Pinterpréter. 2 4 _ Les anomalies que lon observe chez l’homme, sont même parfaitement analogues, sous un autre rapport très-impor- tant , à celles que présentent plusieurs animaux. Ainsi, elles sont incontestablement transmissibles par voie de généra- tion dans l'espèce humaine , aussi bien que lexistence des cinq ét de six doigts aux pattes de derrière chez le chien. ou d’un double pouce chez la poule. Parmi les nombreuses * observations inédites ou déjà publiées. qui démontrent ce . fait, je citerai en peu de mots celles qui me paraissent les plus remarquables de toutes. … E œ Godehem, correspondant de l’ancietine Académie des sciences , envoya en 1791 à cette illustre société, l’his- toire très-curieuse d’une famille de Malte (1) , dont le chef, (x) Hist, de l'Acad. des sc.; pour 1771 P- 77° — RÉAUMUR à recueilli 1 ! t 1 À | 100. . PART. I. LIV. V. CHAP. IL Ç Gratio Kalleïa, avait six doigts aux mains et aux pieds. Gratio devint père de quatre enfans, trois fils ét une fille. Parmi ses fils, l’aîné » Salvator , naquit séxdigitaire comme son père; le doigt surnuméraire des mains n’é. tait pas aussi bien conformé que chez Gratio, mais celui du pied était mieux disposé. Les trois autres enfans n'eurent au contraire que cinq doigts aux mains et aux pieds, mais tous, hors le dernier fils, André, avec des difformités plus ou moins marquées des doigts. Ainsi sur les quatre fils de .Gratio , un seul avait les mains et les pieds ‘parfaitement normaux ; il fut aussi’ le seul qui ne donna le jour qu’à des enfans bien conformés. En effet , le fils aîné, Salvator, eut deux garçons et une fille sexdigi- taires, un autre garcon bien conformé ; le second fils, Georges, eut trois filles sexdigitaires et un garcon bien : conformé; enfin la fille de Gratio eut deux filles etun garcon bien conformés, mais aussi un garçon sexdigitaire, Maupertuis (1) a également eu occasion d'observer une famille sexdigitaire ; et. a vu le même vice de conformation s'y transmettre jusqu’à la quatrième génération. Des ob- servations analogues ontété faites en Anjou par Renou (2), et. s'accordent parfaitement avec celles de Godeheu et de Maupertuis pour établir la transmission héréditaire soit d’un père à ses fils et d’une mère. à ses filles, soit, ce qui est peut-être plus fréquent encore, d’une mère à ses fils et d’un père à ses filles, On voit aussi par ces mêmes observations qu’un sujet bien conformé, né d’un père ou d’une mère sexdigitaire , Peut donner le jour à des enfans également bien conformés , mais que souvent aussi il transmet à ses l'observation détaillée dans son ouvrage sur l'Art de faire éclore les oi= seaux domestiques, L. IT, p. 377. (x) Œuvres ,t. IT, p. 275. (2) Journal de phys. » 1774. RUE ——— POLYDACTYLIE. 701 enfans la mb Es vicieuse deson père ou de sa mère, dont lui-même avait été exempt. Ces remarques sont très- probablement aplicebles LE | plupart des variétés et des vices de conformation , Mais il n’est aucune anomalie pour laquelle elles soient constatées _ par des faits plus nombreux et plus concluans, sans doute parce qu’il n’en est aucune de plus commune et de plus ap- parente, et par conséquent , que nous ayons de plus fré- quentes occasions d'étudier, 0 Nous voyons aussi péril étude de la polydactylie, comme Par celle des anomalies par augmentation du nombre des dents et des côtes , comment le nombre des parties peut se trouver accru par trois ordres très-différens de modifi- cations , savoir le développement de parties ordinairement rudimentaires , , la scission de parties ordinairement uni- ques, enfin la production de parties entièrement nouvelles Por l’organisation. Quant aux causes premières de ces di- Yerses modifications , et surtout quant à l'explication des phénomènes physiologiques par lesquelles s'accomplit la production de parties essentiellement surnuméraires , c’est un. sujet trop intimement lié à l étude de igutes les variétés par excès dans le nombre des parties, et même des mons- truosités doubles, pour que je croie devoir l'en séparer à l’exemple d’un grand nombre d'auteurs. Je renverrai donc celte question aussi difficile qu’importante aux chapitres de la quatrième partie de cet ouvrage , qui seront é6nsacrés à l'examen général des causes dress de monstruosité, telles qu’il nous est possible ” les apprécier dans Es Présent de : science. 1 me reste, pour compléter cette histoire des anomalies Rumériques des organes multiples , à mentionner celle des 702 PART, IT, LIV. V. CHAP. Ile poils ; parties dont le nombre, dans l’organisation normale, est presque infini. Aussi , comme l'indique le principe gé- néral dont tout ce chapitre n’est en quelque sorte que le développement et l'application aux faits de détail, n’est- il point d'organes dont l'importance anatomique et phy- siologique soit moindre , et le nombre plus variable. L'augmentation ou la diminution du nombre des poils peut être générale où partielle. L'augmentation générale va fréquemment jusqu’à l'existence de poils abondans sur tout le corps , dans des espèces où il n’y en a normalement qu'un petit nombre, chez l’homme par exemple; et la di- minution peut s'étendre jusqu’à l’absence complète ou presque complète, même dans des espèces entièrement velues dans l’état régulier , chez le cheval par exemple. Tel est même, à peu: près, comme tout le monde le saït, le cas d’une race tout entière de chiens, connue sous lenom de chiens turcs. | SLR p ._ La diminution partielle peat, comme la diminution gé- nérale, aller jusqu’à l’absence : tout le monde sait qu’on voit quelquefois manquer les poils dans une où plusieurs régions du corps. Réciproquement, des poils peuvent aussi se développer dâns des régions où normalement il n’en existe que peu ou point (1). Un cas de ce genre a, par exemple, étécommuniqué tout récemment à l'Académie des sciences, par M. Léon Dufour. Le sujet de son observation est un jeune homme chez lequel il existe, dans la région sacrée , de longs poils, semblables par leur couleur et leur finesse, aux cheveux qui couvrent la tête. La peau dans laquelle ils sont implantés, est blanche comme celle des parties voisines. _ (x) J'ai déjà eu occasion de rémarquer qu'il se développe fréquem- ent des poils surnuméraires sur les taches mélanienne:, Voyez his toire de ces taches dans-le chapitre II du troisième livre. + ANOMALIES NUMÉRIQUES DES ORGANES DOUBLHS. _ SECTION IT. DES ANOMALTES re DES ORGANES LL En passant € en revue les no numériques des or- ganes en série, nous avons vu que les anomalies par aug mentation, non-seulement ne sont pas très-rares, mais même paraissent, pour quelques-uns de ces organes, se présenter plus fréquemment que: les anomalies par dimi- . nulion, Si nous exceptons les mamelles et plusieurs yais- seaux “et nerfs , nous allons trouver précisément le contraire pour les organes doubles et latéraux, et con- stater que leur ombre diminue beaucoup plus souvent qu il ne subit une augmentation. C’est ce qu'il serait, aus réste , facile de déduire a priori de quelques principes. déjà : exposés, et qu'il me suffira de rappeler ici en peu de mots. Au milieu de toutes ses déviations, l'organisation. pré sente une tendance très- “marquée à la conservation de la Syméirie et des analogies normales ; et souvent même l’ano- malie , loin de les affaiblir, les rend. plus complètes et. plus manifestes. Un organe, ayant son analogue de l’au- tre côté de la ligne médiane, ne doit donc que très- rarement LAS seul de l’ordre régulier : surtout ilne doit ni manquer ni être doublé fréquemment : carla symétrie la- térale, la plus constante de toutes, serait nécéssairement troublée de la manière la plus grave par de telles anomalies. Les organes pairs et latéraux ne doivent non plus que très-rarement être doublés ou bien manquer tous deux à (la fois : car, n’ayant point , ëmme les organes en série, de nombreux analogues qui reproduisent leurs. conditions ana- lomiques et dont les fonctions soient les mêmes, leur duplication ou leur absence entraînent nécessairement de 704 PART. IT, LIV, Y, CHAP. IL graves désordres dans l’organisation : aussi ne s’observent- elles guère que chez des sujets véritablement monstrueux. Le seul genre de variation numérique que doivent pré- senter fréquemment les organes pairs et latéraux, c’est donc leur fusion-en un seul organe placé sur la ligne médiane; fusion qu’explique d'une manière générale cette tendance organique qui semble appeler à la jonction et à l'union intime toutes les parties similaires entre elles. La diminu- tion du nombre des organes pairs et latéraux , résulte ainsi le plus souvent, non de l’absence réelle d’un organe, mais du dernier degré de la fusion de deux organes, En d’autres termes, elle ne touche en rien à l'existence des organes ; et, considérée dans ses conditions essentielles , C'est une anomalie numérique, véritablement apparente plutôt que réelle , et pouvant ‘être ramenée à une $ ple anomalie de disposition. Gela est si vrai que j'ai été conduit à indiquer déjà dans le livre précédent, l’existence d’un seul rein » la réunion des hémisphères cérébraux et d’autres cas ana- logues, et que j'ai même pu Montrer pour quelques orga- nes, notamment pour les reins, comment diverses disposi- tions, intermédiaires entre l’état régulier et la fusion complète, peuvent faire la transition de la du plicité normale à l'unité anomale, 1 . La diminution numérique par ‘absence essentielle , et l'augmentation numérique des organes latéraux est donc plus rare que leur diminution apparente par fusion : cepen- dant elles peuvent aussi se présenter pour un assez grand nombre d'organes , et quelquefois même avec des condi- tions assez remarquables. SE _ C'est C6 qui a lieu par exemple pour les poumons eux- mêmes , malgré l'extrême importance de ces organes. Non- seulement l'absence de l'un d’eux ou de tous deux à Ja fois ppt de monstruosité, ANOMALIES NUMÉRIQUES DES POUMOXS. 705. à été observée dans un grand nombre de monstruosités ; mais, ce qui.est une anomalie des plus remarquables , on a même vu l’un d'eux (1) manquer chez des sujets adultes qui n’avaient jamais éprouvé d’autre symptôme que quel- que difficulté dans la respiration ;. encore ce symptôme n'est-il pas entièrement constant. Dans la plupart de ces cas, qui rappelaient chez l’homme un des caractères nor- maux des serpeus, la place du poumon absent se trouvait remplie, au moins en partie, par de la sérosité. Er L'augmentation du nombre des poumons , à part les cas n’a au contraire jamais été observée. L'aagmentation du nombre des organes des sens me pa- rait également ne s'être jamais présentée , si ce n’est chez des sujets en partie doubles. Presque tous les auteurs ont admis ,'il est vrai, la multiplication des yeux et des oreilles chez des sujets d’ailleurs me mais tous les cas dans lesquels ils ont cru en trouver 80s exemples, ou ne sont pas authentiques, où ne sont que des cas mal compris de po- Iyopsie ou d’autres monstruosités du même groupe. L'absence d’une et même des deux conques auditives, celle de l’an des yeux et même de tous deux, sont au con- | raire des anomalies dont l’existence est rarè, mais authen- tique , et qui peuvent même se présenter chez des adultes. Dans ce dernier genre de vices de conformation, qui n’en- traîne pas toujours l'absence des organes lacrymaux, les _ paupières sont ordinairement réunies , et l’orbite se {trouve remplie de sérosité > OÙ, comme je l'ai vu $ur un ‘jeune poulet, de tissu cellulaire. D L7 3 æ -— = se ; . + (x) Pozzts, Ephem. nat. cur., déc. I, Ann. 4; obs. 30. — HABERLEIX, Abhand. der: Joseph. Akad. p. 1. — Brrz, Anat. t. IL. — SORMMERING à rapporte dans son Handb. der path. anssi observé un cas que MEcKEr Anat.,t. 1, p. 478. EX | > Le 3 : à 45 706 . PARTS IT, LIV. V. CHAP. Il Parmi les organes doubles que contient la cavité abdomi- nale, ceux qui appartiennent à l'appareil urinaire , sont les moins constans de tous, quant à leurs conditions numé- riques. | e. Ainsi, tantôt il n’existe qu'un rein, et tantôt il en existe _ plusieurs. Dans le plus grand nombre des cäs où l’on ne trouve qu'un rein, cet organe, situé sur la ligne médiane ou près d'elle, offre dans sa structure des traces plus où moins évidentes de sa duplicité primitive : mais on a vu chez plu- sieurs sujets le rein unique , situé tout-à-fait latéralement , ne différer en rien par sa composition et sa forme d’un rein normal; d’où lon pouvait conclure que le rein du côté ‘ Opposé manquait totalement. Quant à l’absence simultanée des deux reins ; on ne l'a observée que chez des monstres. Il en est de même de celle des deux uretères ; encore un seul cas m'est-il connu. L'absence d’un uretère coïncide, au Contraire constamment dec celle d’un rein, Chez d’autres sujets, on a trouvé, au contraire, trois S quatre el jusqu’à cinq reins : mais les reins surnuméraires n'étaient évidemment que des lobules des reins normaux, restés distincts de la masse de ces organes. En un mot, il y avait scission, et non multiplication du rein. La scission des ureières est plus commune encore que celle des reins, et peut s'expliquer par la non-réunion des - racines dont ces canaux se composent essentiellement. Les anomalies numériques des capsules surrénales sont rares. Meckel (1), auquel on doit surtout d’avoir fixé l'at- tention-sur elles, a remarqué que l’absence de ces organes coïncide généralement avec le développemétit incomplet de la moitié supérieure du corps. Quant à l’augmentation de leur nombre, elle parait résulter toujours d’une simple scission. 7 rs (7) Man, d'anat., t, LI, $ 2399» ANOMALIES NUMÉRIQUES DES TESTICULES, _-ÿo7 de ne connais aucun cas d'augmentation du nombre des ovaires; mais leur absence, ou celle de l’un d'eux séu- lement, a été observée, L'absence des trompes ; ou de l’une d'elles, coïncide en général avec cette anomalie ; Mais n'a pas été observée-sans elle, … ie Ms: Quant aux organes sexuels mâles , les vésicules séminales et les testicules ont quelquefois présenté de semblables ano:. : . , , be . À malies. Les premières , dont l'existence n’est pas une con _ dition essentielle à Kaccomplissement des fonctions géné. ratrices, et qui manquent normalement chez un grand nombre de mammifères, semblent & priori ne devoir être très-constantes : mais leur position profonde dan cavité abdominale n’a permis jusqu'à présent. d'obse pas s la rver . l'absence de l’une d'elles ou de toutes deux que dans un en même temps de graves anomalies. gs de puis cependant citer chez des sujets bien conformés irès-petit nombre de cas, en excéptant ceux où il existait _ d'après Baillie (1), l’absence des vésicules séminales , qui se trouvaient suppléées par une dilatation de l'extrémité inférieure des conduits déférens, ét d’après Bosch (2), cells de la vésicule séminale gauche : dans ce dernier cas, les: testicules étaient développés noëmalement , mais le conduit déférent gauche était interrompu ét non per oré. | Il est plus rare encore que l’on ait vu le nombre des vési- cules séminales augmenté. Weber (3)en a cependant trônvé deux de chaque côté; anomalie qui doit peut-être s’expli- Quer par une simple scission. R HMS. HU “On connaît un beaucoup plus grand nombre d’esem- bles de diminution et d'augmentation du nombre des G)Morbid, anatom., p. 315. : | (2) Diss, sistens observ, de vesic. semin. sinistle defectu, Leyde, :8r3, (3) Dans Salzb, med, Zeitung, mai 181r. + 2 ma PART. I. LIV. Ve CHAP. Ie testicules: organes sur lesquels leur position presque ex- térieure et leur haute importance appelaient plus spécia- lement l'attention des anatomistes. Mais , chose très-remar- quable, tous ou presque tous ces exemples manquent d’au- thenticité, ou ne sont qu’incomplètement connus; et nous restons encore à plusieurs égards dans le doute sur des anomalies qui, à en juger par le nombre des faits con- signés dans les annales de la science, devraient se ranger parmi les mieux connues de toutes. | Ainsi; il est certain que dans la plupart des cas d’ casiélé d’un ou de deux testicules, que les observateurs ont cru rencontrer, ces organes existaient cachés dans l’abdomen , et ne présentaient d'autre anomalie que de n’être pas des- cendus dans les bourses. Il n° y a en effet aucun motif pour porter un autre jugement sur tous les cas signalés seulement d’après l’examen des parties extérieures ; et l’on ne peut expliquer ep une grave erreur l'asserlion de Cabrol (1) qui prétend qu’an soldat penda pour viol, et disséqué par lui, avait les vésicules séminales remplies de sperme, mais n’avait de testicules ni dans les bourses ni dans l'abdomen. Ajoutons que l'absence du testicule peut être réelle, sans qu’il ÿ ait défaut congénial de formation, et que, dans quelques autres cas où l’examen anatomique l’a démon- trée , elle résultait peut-être seulement de l’atrophie de, l’organe où de son ablation. On doit donc n’accueillir qu'avec doute les observations d'absence de l’un des testi- cules ou de tous deux, qui se trouvent publiées dans plu- sieurs ouvrages, et ne pas oublier qu’un examen anatomi- que.ne serait [ui-même une preuve suflisante. d’anomalie que si. des détails exacts sur la disposition.des autres parties” de l appareil sexuel et des vaisseaux spermatiques, ne per- 8 (1) Obs. var., Obs, 3. ANOMALIES nuMÉRTQURS DES s TESTICULES. 709 -: es | 4 ‘mettaient de croire ni à une atrophie, ni à une ablati on: Cr, < “ 4 je dois le dire, quoique je regarde comme ‘très: ipossiblé Se | 1 _ : labsence congéniale des iebitéules oude l’un d’eux, > Quoique | Æ 1 je pense même que ce vice de conformation a du se: pré- 41 senter. quelquefois , aucun des faits consighés dans les an- 24 nalés de la science, ne me parait à la fois assez authentique £ et assez complet pour établir qu'il ait en effet été observé. # La seule anomalie par diminution de nombre des testicules | que je croie pouvoir regarder comme constatée, c’est l’u- M ik apparenté du testicule, résultant dé la fusion des déux 19 organes : anomalie gxtrémement remarquable dont j'ai fait é 2 l'Histoisé dans le livre précédent. : & Des remarques analogues peuvent être Lite s sr tind: malie inverse , 1Rbnbeaton du nombre des testicules. ni Si l’on en croit des observations r rapportées par plusieurs _ auteurs anciens, il ne serait pas rare. de trouver chez . * des hommes trois testicules (1), et Pon én aurait vu jus- 4 qu’à quatre (2) et même cinq (8). Buffon (4) admet lui- | même ce fait, sans en citer aucune preuve, et ‘ajoute que Ieé hommes pourvis de trois testicules passent Pour “être plus vigoureux que les antrés: Mais: presque toutes D. le cbservations d'augmentation numérique dés testicules n’ont pas été confirmées par l'examen anatomique dés : parties , et n ’ont véritablement : ‘aucune valeur, On con- | . coit facilement en effet comment de petites hernies épi- _ ploïques, certains engorgernens de l'épididyme et d’antres “tltérations pe CUVE; lorsqu’ on se’ “borne à 2 © @) Léseuhcas qui ait quélque authenticité, est celui de Brasivs, Obs. med. p. IV, obs. 20. | Ô | ». (a) D'après Bréexyx; voy. PontaL, Anah méd., ant. des FR FS - - (3) Scnarer, dans les, Æph., nat. cur., dec. I, ann. V et VL, 1€ us | nes D. . (4) Histoire naturelle, t IT, p. 482. + | JA ‘À 6 L Æ Mo tone — “40 PART« He ENV, Ve CHAP, le explorer à l’exiérieur à l’aide du toucher, en imposer à l'observateur . , et faire croire à la présence d’un testi- cule qui n’existe pas. Je suis loin d’ailleurs de regarder comme impossible la duplication du testicule , par suite d'une scission; ét peut-être même doit-on regarder comme un exemple de cette anomalie le cas rapporté par Blasius, s’il est éauer d'en juger par les détails anatomiques très- insuflisans qu'a dentée cet auteur, On voit que, sauf led cas de fusion et de scission , F est très-rare de voir varier le nombre des poumons, des reins, des ovaires, des trompes, des vésicules séminales et des testicules. Les mamelles, que leur nombre binaire chez l’homme et leur disposition symétrique rapprochent de ces organes , manquent, comme eux, très-rarement : cependant chez quelques sujeis on n’en a trouvé qu’une,.et chez d’au- tres il n’en existait pas. Les observations de Ce genre sont très-peu nombreuses , et l’on sait cependant déjà que l’ab- sence d’une mamelle, comme toutes les autres anomalies simples, peut devenir héréditaire, Ainsi le docteur Lousier(1) fait mention d’une dame qui, privée d’une mamelle, trans- __ mit à sa fille le vice de: conformation dont elle était elle- \ Même affectée. | ; _! L'augmentation du nombre des mamelles est au con- traire très-peu rare, el l’on peut dire qu’elle se présente à elle seule plus souvent que toutes les anomalies précédentes prises ensemble. Gelte fréquence de l'augmentation du nombre des mamelles peut s'expliquer en partie par le peu d'importance anatomique de ces organes : mais surtout il ‘importe de se rappeler que des tm nombreuses et _ disposées en.deux séries parallèles , existent chez [a plupart des mammifères, et constituent l’un des caractères les plus (x) Dissert, sur la lactation, p. 15; an. X. 2 < 4 à : Dice, des sc. méd, , rt XXXIV. EE 2 ANOMALIES NUMÉRIQUES DES MAMELLES. 711 généraux de cette classe. L'homme, pourvu seulement de deux mamelles pectorales, est donc dans une condition tout exceptionnelle ; et de là, le développement très-fré- _ quent de mamelles surnuméraires représentant les ma- melles normales des autres mammifères , et tendant à réta- blir la série de ces organes. | On peutdonc très-bien concevoir pourquoi, ét po le nombre des mamelles augmente beaucoup plus souvent qu’il ne diminue, Ghez le chien, au contraire, où non- seulement la série des. mamelles existe, mais où ces or- ganes sont même très-multipliés , on voit également leur nombre diminuer et augmenter er os On trouve dans les annales de la science un très-grand : nombre d'exemples de femmes et même d'hommes mul- timammes : presque tous se trouvent rassemblés dans un _ mémoire de M. Percy, que l’on pourra consulter avec in térêt à ce sujet (2). | Le cas le plus fréquent est l'existence ra trois mamelles, Deux présentent alors la position et le volume normaux ; la troisième est presque toujours placée , soit sur la ligne mé- diane , un peu plus bas que les mamelles normales ou entre celles-ci, soit, ce qui est plus rare, latéralement et au dessous de la mamelle droite ou de la gauche. Lorsque la mamelle surnuméraire est médiane, elle est ordinairement Ë très-petite et se développe même à peine pendant l’ allaite- ment : lorsqu'elle est latérale, son volume ne diffère que très-peu ou point des mamelles normales , et elle peurs se | développer comme elles , eb fournir du lait, (1) J'ai constaté moi-même ce fait. — Davsexrox, Hist, nat, de Buffon, % VI, P- 215, a vu aussi chez le surmulot fI mamelles au lieu de 12. 2) Sur les femmes midéngimnes, dans le Journ, de méd., de Corvisart, À es LIX, p. 378. — Voyez ; aussi Percy et LAURENT , art, duliimamme di É er UY2 Be LT GS ha er E” Se , SE AE PEUT NME D ARE TS AD TS ORNE QE \ 7 12 | PART. IL. LIV. V. CHAP. IL. ‘Une anomalie beaucoup plus remarquable , mais aussi ‘beaucoup plus rare , c’est le se sg d’une mamelle surnuméraire dans la région inguinale. Un cas de ce genre a été observé récemment par le docteur Robert (1 1) cliez une femme dont la mère était elle-même mullimamme. La mamelle surnuméraire se trouvait placée à la part tie externe de la cuisse gauche, quatre pouces au dessous du grand trochanter. Thu" à la grossesse , cette mamelle fut” prise pour un simple nœvus; mais alors elle pril du développe- ment en même temps que les mamelles thoraciques , acquit le volume de la moitié d’un citron , et sécréta du lait. L’en- fant tétait tantôt Ja mamelle inguinale , et tantôt l’une des thoraciques. D v Si l’on en croit quelques auteurs , on aurait vu aussi deux mamelles surnuméraires placées sur le dos (2); mais cette anomalie Mqui réaliserait chez l’homme une circonstance curieuse de P organisation de quelques rongeurs, doit être considérée au moins comme très- douteuse. Lorsqu’ il existe quatre mamelles, ellés sont ordinairement _ placées ‘sÿmétriquement deux sur chaque côté de la? poi= trine, et l’une au dessus de l’autre. Dans un cas cité par. * Percy d’ après Gardeur, et qui ne paraît pas parfaitement au- thentique , les mamelles normales avaient conservé leur po-. sition ordinaire , et les surnuméraires étaient situées dans la région axillaire. Ghez cette femme, comme chez toutes les autres, la disposition des a mamelles était, d’ail- leurs symétrique. = En général, les deux mämélles surnuméraires , quoique un peu plus petites que les normales, sont bien conformées et peuvent donner du lait. Lorsqu’elles sont “très-rappro- * (x) Journ. génér. de méd., t. ©, p: 57. 2) Ephem, nat. cur,, Déc. IL, ann. 4, app. ; D. 208. 4 - Re +> APP: A PT A tarda pas à périr de froid-et de misère, par d’ autres ateuré. Trop confi ANOMALIES NUMÉRIQUES DES MAMELLES, :713 chées, le lait coule quelquefois er en même . de lune et de l'autre (1). Hs ÉRT E Dans un cas déni célèbre par la-mention -qw en à faite Moliaire: dans son Dictionnaire philosophique ; da présence | de quatre -mamelles coïncidait avec celle d’ane appendice comparable pour sa forme à une queue de vache, mais placée aussi sur Ja poitrine, et dont la nature 1 nous est tout. à-fait inconnue (oh ci Frs ris . L'existence de _ mamelles eêt Béautoup plus : rare que celle de quatre. Je n’en connais même qu’un seul cas , ob- servé par M. Gorré, habile chirurgien militaire ; et rapporté avec détail par M. Percy. Ge cas ft présenté par une femme Valaque qui se trouvaen l’ar VHI parmi les nombreux pri- sonniers Faits à l'Autriche par l’armée francaise , et qui ne Sur les cinq ma- melles , quatre étaient très-saillantes pleines de lait, et cha- cune d’elles se terminait par un mamelon très-gros, très allongé, et entouré d’ une aréole très-noire.. Deux étaient placées symétriquement , sur chaque côté de la. “poi- trine. La cinquième, située sur Ja ligne médiane, cinq pou. _Ces-au-dessus de Pombilic ; ‘n’était pas plus volumineuse que celle d’une fille impnbièréf, -eb par este était beaucoup moins développée-que les autres (5). (7) DrerEr | dreh. génér. de ridu. ; mai 1838 , et Nouv. Bibliotk. méd., Fo H; P-660. . à (2) Je dois ici relever une erreur commise par M. Percy, et répétée ant en sa vaste érudition , et écrivant trop souvent de mémoire, ce célèbre chirurgien paraïtavoir ‘confondu ‘ce fait avec un autre Krés-difiérets et il veut que l’appendice com- Parée à une queue de vache par Voltaire: ; Guoique placée sur la poi- \ dise, d'après les propres expressions de notre grand écrivain, fût un prolong gement du coccyx, tel qu’on en voit-ajoute M. Percy, d'a- près dsnboss et crédules voyageurs, dans cerlaines an et en Particulier par mi les peuplades de Bornéo. (8) M. Gorré a essayé de compléter l’histoire. de celte anourilie re- à É: 13 à; °N: 4 ni | Ne : L” 6?) U 4 714 PART» Lo LIVo Ve CAD: 1e En rapprochant ce cas remarquable de tous ceux dont je viens de résumer les conditions principales , on est conduit à généraliser un fait que j'ai déjà indiqué pour les femmes à trois mamelles : c’est que , quel que soit le nombre des | mamelles surnuméraires , et dans quelque région qu ‘elles soient placées, elles sont généralement bien conformées, ont un volume assez considérable et peuvent fournir da lait si elles sont latérales ; elles sont au contraire très-pelites , imparfaitement développées , et inutiles à la lactation, si elles sont médianes. | Ce fait, qui paraîtra surtout intéressant si l'en se rappelle que les mamelles sont chez tous les mammifères, quelques marsupiaux exceptés , toutes latérales, et jamais médianes, n’a-t-il pas sa cause générale dans la disposition tout-à-fait latérale aussi, soit des artères thoraciques internes ou mammaires ihoraciques, soit des épigastriques que l’on pourrait nommer , en anatomie Le s$ ist mammaires abdominales ? On sait que parmi les rermmifères il existe dans presque toutes les espèces une relation remarquable entre le nombre des mamelles et le nombre des petits qui naissent dans la même portée. Niée par M. Percy dans le mémoire déjà . cité sur les femmes multimammes , et révoquée même en doute par plusieurs naturalistes à cause de deux ou trois faits exceptionnels, mais dans la réalité très-vraie et très- -géné- _rale, cette relation ne pourrait-elle pas conduire à penser que l'existence de mamelles surnuméraires chez la femme peut présager pour elle des couches multiples ? Des femmes multimammes ont quelquefois conçu de pareilles craintes, On cite même l'exemple d’une jeune personne qui, ayant marquable par quelques recherches anatomiques que, » par malheur, les circonstances ne lui ont pas permis de faire avec tout Je soin dési- vable, Voyez le mémoire de M. Per Cy« ANOMALIES NUMÉRIQUES DES MAMELLES. "15 quatre mamelles , et craignant d’avoir à la fois quatre en ‘fans, ne voulut se marier qu ’après avoir consulté d’ha- biles médecins : rassurée par eux ; elle se maria, et n ‘eut Jamais que des couches simples. | On ne concevrait pas en effet comment P augmentation du nombre des mamelles, anomalie qui ne modifie en rien les conditions des organes essentiels de la génération, pour- rait devenir la cause où même l'indice d’une fécondité ex- traordinaire; et l’on voit d’ailleurs chaque année des femmes _ qui n’ont, comme à l'ordinaire, que deux mamielles , accou- Cher de plus de deux enfans. Ajouterai-je que l'existencétde plusieurs mamelles chez . une femme ne peut la faire considérer comme avide de plaisirs vénériens ? C’est une question que quelques méde- cins ont soulevée sans que le moindre fait autorisât leurs doutes, et il serait oiseux de la discuter i ici. De même que presque tous les viscères double: es organes doubles qui appartiennent aux systèmes osseux, musculaire , vasculaire et nerveux, présentent plus ou moins [oem anomalies numériques » toutes beaucoup moins intéressantes que celles qui précèdent : aussi me suflira-t-il de les mentionner en peu de mots. Le nombre des parties du système osseux est plus cons- _ tant que celui des organes de presque tous les autres systè- mes. Je puis cependant citer quelques exemples d'absence d’un ou de plusieurs os, par exemple, l absence du radius, que Petit (1 1) a vu coïncider avec celle du pouce , et celle de l un- Suis que j'ai observée tout récemment sur un erâne appar- tenant au riche musée anatomique du Jardin du Roi ; P apophyse montante du maxillaire, plus étendue que de Coutume , remplaçait cet os. Quant à l'augmentation du : … (1) Môn, de l'acad, des se. pour 1733 , pe 17. PART, II, LIV. V. CHAP. II. nombre des os, si je laisse de côté les os sésamoïdes, des os Wormiens et tous les autres os multiples $ dont ; je n’ai point ici à m’ occuper, je n’en trouve guère dans les an- nales de la science, hors les cas de monstruosité, qu'un seul-exémple ; encore n'est-il pas authentique s : c'est l'exis- tence de deux rotules au même membre (1 1). Les variétés numériques des muscles sont aussi communes que celles des os sont rares. Il n’est personne qui n’ait observé Pabsence du petit: zyÿÿomatique, du pétit psoas, du pyramidal de l'abdomen, du fléchisseur et- de l’exten- seur propre du petit doigt, du palmairé et du plantaire grêles ; et Pon a vu aussi sdiquei: quoique plus rarement, un très-grand nombre d’autres muscles, tels que le grand zYgomatique , l'élévateur propre de la lèvre e supérieure, le génio sn le stylo- -Pharÿngien, le carré pronateër, le carré crural, l’un. des ; jumeaux de la cuisse , le coutu- rier, eic. L'augmentation numérique des muscles n’est pas plus _râre que lear diminution ; Mais peut s'expliquer presque toujours par une scission ou par l’accroissément considé- rable’ et isolement de parties ordinaitement radimentaires et réunies à d’autres muscles. pos muscle surnumé- raire répète exactement les conditions du muscle normal dont: on peut le considérer comme - un démembrement; tantôt ; au contraire , il présente unc dis sposition tout-à-fait insolite: ‘deux genres d'anomalies qi Pan et l’aatre re- produisent presque toujours dans l’espèce où on les observe, les conditions normales d’autres espèces. Je citerai, comme “exemples du premier, la duplication où même la multipli: cation du grand oblique de l’œil , du droit externe du même ; organe (deux cas rares ) , de l'auriculaire postérieur, du (x Le cas rapporté par SUE , Hist: de l'Acad. des sc. Pour 1746, p. is a été cité à tort comme exemp! e:c est. un cas de fusion des membres. ne ho ANOMALIES NUMÉRIQUES DES MUSCLES. 717 _ Sénio-hyoïdien, du sterno-hyoïdien , de Pomo-hyoïidien’, da stylo-hyoïdien , du siylo-glosse, du stylo-pharyngien , du grand :droit postérieur et du éroit latéral de la: tête, - des scalènes ou de l’un d'eux, du stérno-mastoïdien ;-du sous-clavier , du grand et du pétit pectoraux,. du. droit Let. du pyramidal de l’abdomén , du brachial interne, du court supinateur, des deux pronaleurs , de l'exlenseur propre de l'index, de l’adducteur du pouce , du grand fessier, du _pectiné et des autres adducteurs.de la cuisse, du poplité, | du court péionier, enfin, du long extenseur du gros “orteil. SE ES nbs pré | Parmi les cas beaucoup moins nombreux qui composent le second genre, je citeraï l'existence d’un accessoire au grand pectoral , nommé, principalement par les auteurs alle- mands , sernalis brutorum. et quelquefois rectus sternalis,,. _ €tqui, placé entre le grand pectoral et la peau, réunit, lorsqu'il est très-développé , le sterno-mastoïdien au droit àbdomina! ; d’un accessoire au petit pectoral situé sous ce: muscle , et qui par sa disposition , d’ailleurs assez variable , rappelle le troisième pecioral desoiseaux; d’un muscle al- lant de l’apophyse transverse de la deuxième dorsale à l'os occipital, et qui rappelle encore l’une des conditions myo-- logiques des oiseaux; d’un muscle s'étendant de la fosse. canine au maxillaire supérieur, près du trou sous-orbitaire Le et auquel Albinus a donné le nom d'anomalus faciei: d’un muscle placé entre l’iliaque et le grand psoas, et. s’insérant d’une part sur les apophyses transverées des lombaires su- Périeures, et de l’autre sur lé petit trochanter ou le tendon du grand psoas; enfin, pour citer un dernier exemple, d’un extenseur propre du médius. AE Il n’est pas rare de trouver deux: ou plusieurs muscles “urnuméraires sur lemême individu, éton en a même vu chez quelques sujets un grand nombre exister simultanément, 718 PART, IT LIVi V, GHAP, 1, Ainsi, dans un cas rapporté par Tiedemann (1), il ÿ avait a la fois duplication des grands pectoraux , des petits pecto- _ raux et des grands fessiers ; et Otto (2) a vu le stérnalis brutorum et l’anomalus faéiei exister ensemble chez un sujet qui avait en outre le biceps brachial terminé par trois têtes, le stÿlo-glosse double et un muscle anomal placé à la partie inférieure de la jambe. ‘Les vaisseaux présentent plus rarèment que les muscles des anomalies par diminution numérique, beaucoup plus fréquemment au contraire des anomalies par augmentation. L'absence d’un vaisseau est en général liée avec l'absence de l'organe auquel il se porte. Ainsi celle de l'artère mé- sentérique inférieure coïncide ordinairement avec le marque d’une grande partie du gros intestin ; celle de la rénale d’un côté avec le manque d’un rein, et je pourrais citer une mul- titude d'exemples analogues. Quelques äuteurs, et entre autres tout récemment M. Dubrueil, dans un cas qu'il a bien voulu me communiquer, ont cependant vu manquer _ les artères Spermatiques chez des. sujets dont les testi- cules existaient. Ce sont là des faits. très-curieux et même entièrement inexplicables , suivant les anciens systèmes organogéniques; mais la Théorie du développement excen- ‘tique nous en rend compte de la manière la plus sim- ple; aussi bien que de l’anomalie inverse, la duplication où même la multiplication des vaisseaux d’un organe “resté simple. Tous les vaisseaux se formant primitive- ment dans les organes, et se portant de la circonférence au centre, on conçoit facilement comment des rameaux qui normalement se réunissent pour former une artère, la (1) Voyez le Journ. compl. des sc. méd. ,t, VI, p: apr. Le, (a) Loc. cit. , $ 155.-— On peut apssi-coneulten sur les anomalies du vombre des muscles un grand nombre/d’auteurs dont Ja plupartont déjà été cités plus haut » Voyez pag. 633 et suivantes, | _ ANOMALIES NUMÉRIQUES DES ORGANES UNIQUES, 71g Spermatique par exemple, podiiai se porter sur un. autre _Yaisseau, tel qu’une branche de l’hypogastrique (ce « qui : avait lieu dans le cas de M. Dubrueil}, où au contraire se réunir en deux ou plusieurs troncs, au lieu d’un seul , comme à l'ordinaire ; variété que présentent bien souvent. les vaisseaux rénaux. Dans le premier cas , le tronc Manque, parce que tous les rameaux qui ordinairement se réunissent pour le composer, se sont embranchés sur un autre vais seau , au lieu de se joindre et de se confondre entre eux + dans le second, il y a duplication ou mêfhe muighéatlon du vaisséau, parce qu’ils se sont joints, non plus en un, _ mais en deux ou plusieurs branches. Toutes ces anomalies numériques des ‘vaisseaux, qui ne coincident point avec l'absence essentielle d’un organe ou la présence d’un organe vraiment surnuméraire , se ramènent donc en dernière ana= lyse , soit à la nonréunion anomalé ‘de parties ordinaire Ment confondues , soit à l’embranchement de rameaux ou de branches vasculaires sur une branche ou un tronc diffé rent de celui auquel ces rameaux ou ces branches se portent _ Rormalement. Ces remarques sont eee dpphsdiles aux variations numériques qué présentent les nerfs : aussin ‘insisterai-je pas Q non plus sur ces anomalies ; et me bornerai-je à remarquer | qu’elles sont beaucoup plus rares que celles des ae, et surtout que celles des vones et des es e EE SECTION IL. ê DES ANOMALIES NUMÉRIQUES DES ORGANES UNIQUES. | Pour 1 un organe unique, | un seul degré de diminution nu (1) Véyèz d’ailleurs au sujet des nerfs, des : artères, de veines et es lynphatiques dette des embranchemens anomaux, pag: 4âo étsuivantes. 720 PARTS .II. LIV. V. CAP: I mérique est possible; et ce degré de dimination résulte de son atrophie complète ou presque complète, en d'autres termes , de son absence: Une telle anomalie , si l’on excepte les cas-de véritable monstruosité , doit être extrêmement rare, et l’est en effet : car toute partie unique dans lorga- nisation est appelée à remplir une fonction qui Jui est ex- clusivement dévolue; aucune autre ne peut la suppléer complètement; et par conséquent , si elle manque, la fonc- tion disparaît aussi. J'ai dit que le$anomalies par augmentation et les an0 - malies par diminution de nombre sont en général renfer- mées.-dans les mêmes limites. Un organe unique ne doit donc présenter qu’un seul degré d'augmentation, de même qu’un seul degré de diminution est possible pour lui. C'est ée qui a réellement lieu; l'augmentation n’est presque jamais pour lui qu’une duplication: encore la du-. plication essentielle est-elle aussi rare ct même plus rare que l’absence totale. Nous verrons en effet que presque tous les cas de dupli- cation des organes uniques et médians se ramènent véri- tablement à des cas de scission , ou, plus exactement, à des cas de non réunion des deux moitiés originairement dis- tinctes et séparées , dont ils se composent normalement. Il en est donc de l'augmentation du nombre des organes uniques et médians , comme de la diminution numérique des organes doubles et latéraux : elle n’est le plus souvent qu'apparenie; et, loin de résulter d’un véritable change- . ment dans le nombré des parties, elle est. produite par la simple conservation deleur disposition primitive. Par cette explication, déduite de [a Théorie du développement excen- trique , et que j'ai développée avec assez de soin, dans le livre précédent, pour être dispensé d'y revenir Ici, on conçoit très-bien comment, dans beaucoup de cas, la du. \ EE © ANoMALIES NUMÉRIQUES DES ORGANES UNIQUES, 721 plication des organes uniques el médians peut n’exercer qu’une influence très-faible ou même nulle sur leurs fonc- tions, et pourquoi elle est peu rare pour certains organes : dont la formation et le développement ne s’achèv 4 qu'assez tardivement dans le cours de la vie intrà-utérine: : Enfin, et cette conséquence n’est pas Ja moins curieuse que j'aie à présenter, nous voyons encore par cette expli- cation, que la duplicité des organes uniques et médians, attribuée par les auteurs à un excès de développement , ou, _comime l'ont dit plusieurs d’entre eux, à un excès dans la force formatrice, est au contraire dans la plupart des cas le résultat d’un arrêt dans l’évolution des organes. L Est-il toujours possible de déterminer, en examinant un organe devenu double par anomalie, si la duplicité est réelle , ou s’il y a simple division de ses deux moitiés pri- mitives ? C’est une question que les auteurs n’ont pasmême posée, et dont la solution n’est cependant ni-sans difliculté, ni sans importance. Si l’on compare les principaux cas qui se trouvent consignés dans les ouvrages des autéurs, eb:si _ Von examine sous un point de vue géncrables variations . que présentent dans la série animale cerlains Organes uniques et médians chez l'homme et dans les familles su- périeures , doubles et latéraux dans un grand nombre d’au- tres, on est. conduit à deux propositions Sur lesquelles _ j'aurai plus tard occasion de revenir pour les généraliserset les élever à toute leur valeur. Lorsque les deux. moitiés d'un organe restent distinctes et séparées , Soit par-anoma- Lie chez l’homme, soit normalement dans d’autres espèces A elles sont en général plus volumineuses qu’elles ne Feussent été dans le cas de réunion, et présentent une forme qui se rapproche plus o1 moins de celle de l'organe entier. Cha- que moitié tend donc à représenter par ses conditions de volume et de forme, un organe complet, et uon:pas de 46 . 92% PART, Ifs LIV. V. CHAP: He ; seulement , ce qu’elle est en eflet, une simple moitié de lorgâne, Aussi semblerait-il au premier aspect, dans beau coup de cas, qu'il y eût duplicité réelle, et les auteurs n’ont-ils pas même soupçonné le plus souvent qu’il püt en être autrement. 2 | Au défaut des caractères de forme et de volume, qui ne peuvent être employés à la distinction de la.duplicité réelle et de la duplicité apparente, il faut recourir à un. examen très-attentif, à une sorte d'analyse de la structure de l’or- gane ÿ mais surtout de la disposition de ses vaisseaux et.de ses nerfs. Par là on ne peut manquer d'arriver. à une déter: mination certaine. En effet, siles deux organes qui tiennent lieu d’unepartie unique, n’en sont réellement que les deux moitiés; chacun d’eux sera seulement nourri par les vais- seaux, animé par les norfs qui appartiennent normalement à -unermoitié ; et il sera toujours possible, facilé niême de lés reconnaître , malgré l'accroissement plus ou moins marqué de leur volume ‘et de celui de leurs branches s &f 1 quelques légers changemens dans leur disposition. Si, au … contraire, ka duplicité est réelle , il ÿaura des vaisseaux €t des-nerfs surmuméräires , résultant-en général de la bifur- cation des branches normales. Chacun des deux organes aura donc plus de vaisseaux et de nerfs qu’on n’en trouve normalement dans üne moitié d’organe ; ét,si même il est arfaitement développé, il ne différera de l'organe tout en- tier , tel qu'il eût ‘existé dans son tab normal, ni par la structuré, 01 par Je nombre des vaisseaux et des nerfs. Ces garaclères, aussi sûrs que ceux de la forme et dû vo- lume le sont peu, ont malheureusement été négligés par les auteurs pour ces derniers qui seuls fixent l'attention au premier abord. Aussi est-il impossible , surtout pour plu- sieurs organes ; d'établir entre les cas de duplicité réelle et de duplicité apparente, uné distinction qui serait cependant DE PSS K 2 Ep à mme D dote. ABSENCE ET DUPLICITÉ DU COEUR. 725. _‘très-utile pour la connaissance exacte des diverses variations numériques des organes doubles et médians, | Dans cette exposition qui doit comprendre un assez gran d | nombre de cas, je ne dois pas m'arrêter sur les variations qui constituent de véritables monstruosités, de n’aurai donc rien. à dire ici de certains organes dont la duplicité on l'absence coïncident toujours avec des déviations graves et multipliées , et sont liées avec elles d’une manière si intime, que l’on ne pourrait les séparer pour traiter isolément sans rompre entièrement l’ordre naturel, el sans priver. leur histoire de tout- intérêt. Tels sont le cerveau , le.cer= : velet (1), la moelle épinivre , le foie et Lo canal alimentaire presque tout enticr, | Fe la suite de ces organes , dois-je placer le cœur ? Existe- : t-il des cas d'absence ou de daplicité du cœur chez des su- jets dont l’organisation est d’ailleurs normale? 4 La Théorie du développement excentrique qui a, On peut [Je dire, renouvelé les bases de la science , a Ôté en grande, partie à l'organe central de la cireulation celte hante im portance, cette prééminence que lui attribuaient. les an-- ciennes doctrines. Le cœur n’est plus aujourd'hui l'organe emier créé, primum saliens, et: lui-même créateur de tous les autres : plusieurs organes, se montrent aussitôt que ‘Jui, d’autres le deyancent même , el concourent à sa for-. mation, loin-de recevoir de lui l'existence et Ia vie. Toute- fois, si le cœur est étranger à la première formation des premiers organes , il n’en est pas moins vrai qu'il joue le plus grand rôle dans l'évolution de tous, Quoique-déchu de (x) Outre l’histoire des monstruosités, voyez pour les deux grands organes encéphaliques un chapitre où jetwaiterai de l'hydrocéphalie considérée sous le point de vue tératolagique,et surtout da rôle qu'elle joue dans certaines défermationsdu erêne ei de l’encéphale. KE PR AE TRE A I jeu HRSEERE LE 724 “PART, I, LIV. V. CHAP. Île cette haute suprématie que lui attribuaient les anciens ana- tomisies , il n’en est pas moins , pendant la vie intrà-utérine comme après la naissance , l’organe principal d’un appareil qui semble prédominer presque tous les autres; et le dé- veloppement régulier de l’ensemble d’un être en l'absence du cœur n’est pas plus admissible sous l'inspiration de la nouÿelle théorie embryogénique que suivant les idées de l'école de Haller, re | Nous ne dirons donc pas, à l'exemple de plusieurs auteurs modernes parmi lesquels je trouve avec étonnement l’un de nos plus célèbres physiologistes , que l’absence congéniale da cœur chez des sujets d’ailleurs normaux, est en- core douteuse; mais nous ne craindrons pas de rejeter cette anomalie comme entièrement inadmissible et con- traire à toutes les données de la science, malgré les asser- tions et les prétendués observations que nous voyons consi- gnées dans quelques ouvrages. Ainsi noaslisons dans quelques écrivains de l'antiquité (1) que le taureau et toutes les vic- times qu’immola César le jour où il revêtit la pourpre, ne présentaient aucune trace de cœur; mais ce n’est là évi- dement qu'un Conte fait à plaisir, où tout au plus le récit d’une des mille supercheries que se permettaient les arus- pices. Nous ne croyons pas davantage à l’assertion d’un Al- lemand (2) qui nous parle d’un coq privé de cœur; et lorsqu'un auteur, dont le nom est d’ailleurs sans aucune _ autorité ;, dit n'avoir trouvé aucun vestige de cœur chez un: soldat romain, il commet évidemment une erreur, expli- cable peut-être par,un déplacement , mais qui n’en est pas moins l’une des plus graves dans lesquelles ait pu tomber un anatomisle.. | (1) Prise, Hist, nat., lib. XI, 8ÿ.— Voyez aussi CicéRON , De divinat, : db. TI. (2) Ejhem, nat, cur., Dec. If, ann. IV ; App. p.207, A DUPLICITÉ DU CŒUR. 725 L’anomalie i inverse, l'existence de deux cœurs complets, dis lait avec une conformation régulière des aütres or- ganes ; n’est pas alolumenginposcihle: 2 mais elle est tel- lement difficile à concevoir, même par une scission, qu’on ne peut la considérer comme mise hors. de doute par les observations des auteurs qui attestent l'avoir rencontrée : observations qui tontes; comme on va le ser sont loin être complètement authentiques. ‘ Plazzon! (1) dié avoir trouvé deux cœurs Chez un adulte: mais celte première observation , , privée de détails, n’a aucune valeur. Je n’attache pas plus d'importance à une seconde , attribuée à Baudelocque par MM. Chaussier Ét Adelon (2). , mais qui est aussi peu authentique qu elle ; serait extraordinaire : : il aurait existé en effet deux cœurs placés, l’un dans l'abdomen , l'autre dans le thorax. Enfin on trouve dans les œuvres de Collomb (3), un troisième cas de duplicité du cœur qui peut paraître un peu plus authentique : sil avait été présenté par un sujet qui n'avait aucun autre. organe double, mais qui manquait au contraire d’une grande partie des organes des sens ,: avait les deux yeux réunis en -Un seul, et était par conséquent monstrucux. Ge fait rapporté par Gollomb , lors même que son authen- ticité serait hors de toute contestation (4), ne nous offrirait donc pas, quelque remarquable qu’il pût être, un exemple de la ERhei du cœur chez un sujet d’ ailleurs normal. n) Rhodiè mantissa anat., no 12. . (2) Article Monstruosités di Dict. des sc. méd., t. XXXIV ; £ pe 297. (3) OEuvres médic. ehirurg., Lyon. (4) WixsLoW ; dans ses Remarques sur les monstres. (Voyez Mém. de lacad. des sc. pour 1743; p- 337) rapporte aussi ce fait, mais seule- ment d’après Collomb. Ceux qui ont cité le témoignage de Winslow | comme ne permettant de conserver auc un doute sur l'exactitude du _ faitcité par Collomb , lui ont donc attribué une ES qu'il est Join d’avoir. nn sérénihes. à tie di ; ! ne * ne qe ed ds “ms ge HS qu ar pe do SE Lame d AR ARTE Enr és D AE, eg pe PARC LS x € 726 PART, I LI: V. GHAP. I. L'existence de deux cœurs chez des oiseaux est atlestée aussi, par plusieurs auteurs, et si-elle n’est pas parfai- tement constatée, on doit éénvenir du moins qu elle est un peu plus probable. Peut-être quelques-uns des cas “ap portés, sont-ils des cas de scission profonde mais n'en peut être ainsi de tous , comme on va le voir, si les obser- vations sont exactes. Le témoignage le plus important est celui de Meckel (1) qui dit posséder deux cœurs trouvés péndant un repas chez une oie , mais cuits et altérés : du . reste, il ne nous apprend pas si ces deux cœurs sont com- plets, s’ils sont entièrement séparés, où s’ils offrent seule- ment un cas de scission profonde. Littre et Winslow (2) font aussi mention de poulets à deux cœurs que Plantade trouva deux fois de suite à ses repas. Les deux cœurs, examinés par Littre sur un de ces poulets, étaient égaux entre eux, un peu plus petits que le cœur d’un poulet. dé même âge, et placés à un demi-pouce de distance l’un de” l'été ; ils avaient chacun leurs ventricules, leurs oreillettes et tous leurs vaisseaux sanguins. Sans doute, ajoute Littre, le ven- tricule droit du cœur droit était pour le poumon. droit , celui de gauche pour le gauche : remarque qu’il importe de con- signer ici : car E montré que l’examen de ces cœurs altérés } par la cuisson , n’a été fait que très- -imparfaitement, et que les détails donnés par Littre, au premier aspect très- concluans, laissent réellement la question indécise. 1] en est ainsi à plus forte raison du cas observé par d’ A- boville (3) sur une si Il existait, dit ce pl ” { 1) De duplic. monst, comment. , 8 XLIX. — Meckel ajoute que Sœm- mering possède un cas semblable. (2) Lirrre, Hise, de l'acad. des se. pour 1709 , p. 26. — Wisasow doc. cit., p. 336. (3) Two Hearts in core Partridge —_ les Transact. de la soc. amér., t. II, 1796 se -DUPLICITÉ DU COEUR, 983 deux cœurs adhérens à un même poumon par des vaisseaux sanguins : mais au moment où des médecins allaient s’oc- super de leur examen , ils furent dévorés par un chien. = Enfin en ajoutant que, d’après quelques.auteurs anciens, il existe deux cœurs chez les perdris d’Ionie, de Garie et de Lydie, et quelquefois aussi chez les éolombes , j'aurai rapporté toutes les preuves connues (1) de l'existence de deux cœurs chez des sujets d ’ailleurs normaux. Ces preuves _très- concluantes aux yeux de quelques auteurs , suffisent elles pour mettre hors de doute existence d'une des ano- malies les plus remarquables que puisse présenter. Ÿ organi- sation ? Je pense que l’on doit attendre pour admettre. défi- _nitivement une telle déviation, des faits plus positifs que’ ceux qui résulterffde examen incomplet de parties déjà altérées et méconnaissables , ou de P aspect extérieur d'or- ganes perdus avant que des anatomistes aient: pu les: obser- ver. Rappelons-nous en elfet combien de causes d'erreur peuvent égarer ceux qui veulent se rendre compte de dis- positions anomales ; et citons entre autres exemples celui de Réaumur qui lui aussi présenta à l’Académie des sciences deux cœurs. trouvés chez un sujet normal. Si lon s "était borné à examiner ce cas d’une manière superficielle, il figurerait dans les annales de la science à côté de ceux que je viens dé citer; mais soumis à une dissection exacte, l’un des deux cœurs se trouva n'être qu'une tumeur polypéuse:! Si nous regardons comme douteuse la duplicité ducœur chez desindividus d’ailleurs normaux , à plus forte raison nous refuserons-nous à admettre l'existence de trois cœurs chez le même sujet: On en: lit cependens deux exemples 10 LA m 2 pas exact, comme l'a dit Meckel , dé Littre et d'Abo- vite ‘aient. trouvé plusieurs exemples de duplicité du. cœur chez jes oiseaux. Littre en a examiné un seul; et d'Aboville + n’a pas! même examiné celui qui se serait présenté à lui, 2 ot À ue Re 2 dei pee Ces puis = 728 7 PART, IL, LIV. V. CHAP, Ie dans les Ephémérides des curieux de la nature (1) fexem- ples’ qui d’ailleurs sont privés de toute authenticité. Parmi les gros troncs vasculaires centraux, uniques comme le cœur dans l’état normal, l’aorte est quelquefois Composée dans une partie de son étendue de deux troncs qui peuvent être distincts dès son embouchure dans le cœur, mais qui ne tardent pas à se réunir. Je ne connais d’ailleurs ‘aucun cas dans lequel onait vu l'aorte divisée en deux troncs sur toute sa longueur (2). “La scission nes des veines caves a au contraire été obsérvée , et n’est même pas, quoi qu’on ait dit, une ano- malié très-rare. M. Breschet en cite un assez se nombre ‘d'exemples dont plusieurs dus à ses propres recherches. Dans un cas, il y avait jusqu'à trois veines . Caves. Presque tous les autres vaisseaux uniques peuvent être aussi doublés.par scission , et quelques-uns-:même plus que ‘doublés. Ainsi on a vu deux artères basilaires disposées sy- métriquement , anomalie qui résulte évidemment de la non- réunion des vertébrales; et presque toutes les veines normalement uniques , la veine- porte exceptée > peuvent :être doubles ou même multiples. Plusieurs de ces anomalies sont peu rares, et toutes s’expliquent plus ou moins facilement par des scissions. L'absence des troncs centraux ne s’est au contraire jamais présentée sur des sujets d’ailleurs bien conformés ; et celle “des autres vaisseaux uniques, est très-rare et ne s ’observe en. général que dans les cas d'absence des organes aux- ne ils se distribuent normalement. ® (x) Dec. I; ann. 9 et 10, obs. 108 (un cas de Paie: et un ches l'homme). (2) Je citerai commé l’un des plus curieux le cas de Zagorski , Mém, ‘de l'acad. des sc. de Pétersbourg, t. IX, p. 385. Il y avait deux crosses de Paorte, entre lesquels passait la trachée-artère. Cette duplicité résultait évidemment d’une simple bifurcâtion. mener a nt ri PP RENE LA ABSENCE ET DUPLICITÉ DES VISCÈRES UNIQUES. 729 Les mêmes sénarques peuvent être appliquées aux Or- ganes de la/respiration et de la digestion. Leur existence est très- constante , et la plupart d’entre eux ne manquent même jamais chez des sujets d’ailleurs bien conformés. .Quelques-uns présentent des cas dé duplication, et il en est dont le nombre peut même être plus que doublé : mais ces cas s expliquent presque toujours t très-bien par des scis- sions. En général, on peut dire que ces organes s ‘éloignent d'autant Elus rarement des conditions. normales qu’ils ont à remplir des fonctions plus importantes. L'absence de la langue est très-rare, Un cas curieux dont l'observation est due à Antoine de Jussieu (1 , est même, à ma connaissance , le seul dans lequel on l’ait observée chez un sujet-d’ ailleurs normal ; encore l’absence n’était- elle pas complète, Il est à remarquer que ce vice de con-. formation gênait, mais n “empéchait pas la parole. La ER de la langue est moinsrare. Les deux langues sont tantôt l’une à côté e l'autre; disposition dont j'ai moi- même observé un exemple chez le veau; et tantôt super- posées. Suivant Meckel, il ya simple bifurcation de lalan- _ gue dans tous les cas du premier genre; il y à duplicité réelle dans tous ceux du second : . mais les uns et les au- tres (2) sont encore trop peu connus pour qu'il soit permis de prononcer sur eux d'une manière positive. Je ne connais chez l’homme , hors les cas de monstrno- sité, aucun exemple soit d'absence, soit de duplicité du s larynx (3); de la trachée artère ou des bronches ; Mais , parmi les animaux, M. Portal (4) a observé un cas de du- plicité de la trachée-artère chez un jeune pigeon. (x) Mém. de. Pan. des sc. pour 1718, p. 6 . (2) Voyez Mroxez, Comm. de dupl. monstr., $ 44.. _(3)On a. loulern@nt vu manquer quelques parties de “Papparei la- ryngien , l'épiglotte par exemple. : : ! (4) Hist. de l'ac, des sc. pour 17717, p- 38. "4 Aa rt HR ER, À * ae à Ds mére pe PRET EE, à Pa Ad es À DA ete > DRE + a à si = PART, II, LV: Va CHAP. Il : On connaît au contraire chez l’homme des cas, à la vérité très-peu nombreux, soit d’absence soit de duplicité de l’œso- phage. On peut rapprocher de cette dernière anomalie la _duplicité du duodénum , beaucoup plus rare encore , et de la profes, l'absence du gros intestin , sur lequel les dé- tails que j'ai donnés au sujet des anomalies d’embouchure du canal alimentaire, me jap d’insister ici. Quant à l'absence de l'estomac, elle paraît n'avoir été observée que chez des monstres ; et'sa duplicité, qui est au contraire peu rare , n’est qu'apparente, et résulte d’un rétrécissement qui divise sa cavité en deux portions , ainsi que. cela a lieu nor- malement à l’une des époques de la vie intrà-utérine. Parmi les annexes du canal intestinal, j'ai déià dit que le foie ne manque jamais chez les sujets d'ailleurs bien conformés, et il n’a présenté non plus aucun cas de dupli- cité. Le ve nt a est également très-constant ; et la scule anomalie que j'aie à citer ici à son suÿet, est la duplicité de son conduit excréteur , duplicité qui résulte d’une scission. L'absence de la rate a été observée chez quelques sujets bien conformés. Il est beaucoup moins rare de trouver plu- sieurs rates; anomalie qui ne consiste d’ailleurs que dans une simple scission, à la vérité très- -profonde, des divers Jobules de la rate, E nfin c’est encore par Ja simple scission de parties ordi- nairement réunies que l’on peut expliquer presque tous les cas de duplicité des organes qui appartiennent soit à à Pappa- reil urinaire soil à l'appareil génital : aussi est-il beaucoup plus rare d’observer leur absence que de les voir doublés. Il n’en est cependant presque aucun que l'on n’ait vu manquer plusieurs fois. Ainsi l’absénce de la vessie, avec laquelle coïncide l'embouchure anomale des uretères, celle du vagin , de la matrice ou de l’un et de l’autre à la fois chez 4 ABSENCE ET DUPLICITÉ DES. VISCÈRES UNIQUES. DEL Ja hniies celle du pénis chez l’homme, ét quelquefois même , ainsi que j'ai eu occasion de l'indiquer ailleurs {1 1}, -celle de tons les organes sexuels extérieurs , ont été consta- téés par des observations très-authentiques. Il n’est d'ail _ leurs aucune de ces anomalies qui ne soit très-rare , quoi. qu'on pût penser , en consultant les ouvrages des auteurs, de quelques unes d’entre elles , et surtout de l’absence de Ja vessie, avec laquelle ‘ôh a si souvent confondu l'extro- version. ; à J’ai déjà indiqué ;.en faisant P Éitoiné - anomalies par division , la bifurcation de la vessie , de la matrice, de l’ex- iémité du pénis : la duplicité de ces organes n’est; au moins dans le plus g erand nombre nombre des cas , que le dernier degré de cette bifurcation ; et réalise comme elle des con- tes qui, normalement ; existent d’une manière transi- 4oire, à une époque de la vie de l'embryon, mais à une époque plus rapprochée encore du commencement de la. vie intrà-utérine. | On trouve cependant dans les annales de la science quel- ques faits qu’il serait difficile ou même impossible de con- -sidérer comme résultant d’un défaut de réunion, et qui, ne£ présentant plus une analogie complète avec tous les. cas que nous avons précédeniment examinés, et ne pouvant -être embrassés dans les mêmes considérations générales , doivent fixer particulièrement notre attention. Quelques auteurs rapportent des cas dans lesquels il. existait deux pénis, non plus placés l’un à côté de l’autre, ce qui est le cas le plus ordinaire , mais superposés l’un à l’autre: Dans un cas, les deux pénis pouvaient servir égale- ‘ment soit à l’excrétion de l'urine, soit même tout à la fois à l’excrétion de Purine et à celle du sperme. L'homme qui (+) Voyez la fin de l'histoire des imperforations p. 533. A irons ends nm Pit) à tn maire à Pare eu, D ane 4 En + 2 2 =. Æ vs DES PR ne us 782 . PART, II. LIV. V. CHAP. Il. présentait. cette dernière disposition , n’engendra jamais, assure-t-0n , que des jumeaux. Tels sont à peu près les seuls renseignemens que l’on possède sur ces cas, sans aucun doute-très-curieux , mais que le défaut de détails anatomi- ques prive en grande partie de leur valeur scientifique. Il en est dé même et à plus forte raison d’un cas cité par Meckel-(1) d’après Thilow, et dans lequel: la matrice aurait été, non-seulement double, mais même triple. Ce cas est encore plus imparfaitement connu que les précédens , et <’est absolument le seul où l’on ait vu la matrice plus que double. -” | La duplicité de la matrice est au contraire l’une des anomalies : dont la science possède le plus grand nombre d'exemples. On l’observe tantôt chez des PR d’ailleurs bien conformées, tantôt chez des sujets affectés de mons- une véritable: gueue-de- cheval occupant, comme chez l’homme , le reste du canal vertébral. mr même. d'examiner, et ) : Ja queue manquait La double anomalie qui consiste dans la non-asCension de la moelle épinière et la persistance de la queue | que évidemment , comme la plupart des autres an par un arrêt dans Je développement. La double qui consiste au contraire dans l'ascension: de la in nière et la disparition de la queue, doit demment, recevoir l'explication précisé être rapportée à un excès de développement. Ces —.. exemples par lesquels je termine la classe des anomalies numériques , montrent mieux que de longs raisonnemens Ja nécessité d'adopter cette classé et _ses deux ordres tels L s’expli- Omalies , anomalie oelle épi. » NON moins évi- * {) Voyez liv. IV, chap. IE, p. 5r6e sos Le £ Te : | : 47 \ v. ment inverse, et . 538 PART. I. LIV, V, GHAP. 1: que je les ai déterminés dans cet ouvrage ; et sur- tout de-rejeter les anciennes et fausses dénominations de monstruosités où anomalies par eæcès et par défaut ; Quint si-long-temps régné dans la science, et l'on peut ajouter, quisont contribué si puissamment à l'arrêter dans sa marche progressive, D'une parten: effet, nous dense ave@lévi- dence comment l’une des anomalies qui appartiennent le plus essentiellement à l’ancienne division des monstruosités par excès , “d'existence d’uns-partie surnuméraire, résulte d’un arrêt, d’un défaut dans le développement, et de l’autre, nous. voyons une anomalie par: absence, par défaut d’une partie importante, s ‘expliquer: par un véritable excès de dé-- veloppément. _ Toutefois, ne faisons pas un reproche aux auteurs qui nous ont précédés, dela dowble-erreur où ils étaient tom bés pour.ces anomalies et pour tous les cas analogues : la Loi du: développement excentrique 5; source si féconde d'explications, n'existait pas, et &’est dans des théories diamséthalement opposées à Îa vérité, qu'on était réduit & aller chercher la solution de difficultés* alors tout-à-fait invinetbles. Comment, par exemple, . dans deux organes latéraux remplaçant un érgane unique et médian, pouvait- ‘on reconnaître , comment soupconner même les deux moitiés de cet orgaue, “quand leur séparation primitive était un fait, non Seulement ignoré , mais même contraire à toutes lés ‘données de la science à N’était - il pas alors aussi difficile de comprendre la scission d’un organe, qu'il élait facile d'en imaginer la duplication ? Riches aujour- d'hui dé résultats Scientifiques ,- et dirigés dans leur re- cherché et dans leur appréciation par une théorie simple et lumineuse, faisons mieux, si nous le pouvons , que nos devanciers, el en remplissant peu à peu les immenses la- cunes qu'il nous ônt. laissé à combler, ne leur ifiputons REMARQUES GÉNÉRALES. pas à reproche d’avoir légué à leurs SUCCesseurs travaux aujourd” hui faciles, ee impossibles. een £ Cest i ici que se formine ent la longue ste des . anomalies simples. J’ai essayé de faire connaître chacune d’elles dans ses caractères généraux, dans sa nature, dans ses rapports , dans son influence physiologique : en un mot, je les ai étudiées isoléent sous tous les points de vue. Il me reste maintenant à les montrer, véritables élé - _ mens de la monsiruosité, dans leurs combinaisons, dans : leurs associations diverses , dont les déviations complexes sont le résultat. Nous les verrons se modifier: l'ane par l’autre de cent et cent manières : maïs au milieu de toutes leurs transformations, nous pourrons toujours les retrouver: distinctes ; nous décomposerons par la pensée les monstruo- _sités; nous ‘chercherons à en réduire la complication, en apparence presque infinie, à la combinaison LA de {rois ; de “plusieurs des anomalies que nous a jusqu’à présent étudiées, ramenant ainsi , selon le précepte logique , le composé au 1 simple et linconnu au connu. KEN-DU PREMIER VOLUME, Frs # nou a +: thé 22 à sn ermaener IR —— — dr a ÉE TABLE DES MATIÈRES HE à | ; CRATENUES 4 14 te DANS CE VOLUME, DU : ‘" pRÉFACE ET ne = RS Li L INTRODUCTION. CONSIDÉRATIONS HISTORIQUES. < | : EE Époques principales de la tératologie. — Esprit qui a plésaé p' aux. travaux entrepris dans chacune d'elles. — . Influence qu'ont exercée sur da tératologie les progrès des. autres bran- ches des sciences de l'organisation, et avantages que celles-ci b peuvent recueillir à leur tour de lé tude S des monstruosités. s -:Page vi ‘ vraiment scientifique PREMIÈRE. PARTIE, | PROLÉGOMÈNES. FL NOMENCLATURE ; DÉHINTTIONS | ET DIVISIONS PRINCIPALES DES ANOMALIES. 7 : 29 CHAPITRE L DÉFINITION DE, L'ANOMALIE EN CRE DIVE- SIONS PRIMAIRES ET NOMENCLATURE. lbid. Division des arromalies en quatre groupes principaux Oüém- branchemens. — Détermination de la valeur et du sens des à mots anomalie, vice de conformatiôn , : variété » héinitérie, F3 monstre, monstruosité et hétérotaxie. HS ER 5 if CHAPITRE IL Des CARACTÈRES GÉNÉRAUX De LA MONSTRUOSITÉ, DE LEUR CORRÉLATION ET DE LEUR SUBORDINATION mue. TUELLE, : rs Importance-des considérations déduites de la comparaison. des à anomalies sous lé’ ‘rapport de leu. degré de gravité, —1n- 4 luence des monstrüosités sur Ÿ emble de l'organisation. LT Ron» ads KP TABLE DES MATIÈRES. CHAPITRE IIL DE La DÉTERMINATION DES ANOMALIES con SIDÉRÉES PRINCIPALEMENT SOUS LE RAPPORT DE LEUR DIGRÉ DE GRAVITÉ. Considérations sur le degré d'importance anatomique et phy-_ _ siologique des différens organes. — Considérations ana- logues sur les conditions générales d’existence des or: ganes- . CHAPITRE IV. ExaMEN DES PRINCIPALES DÉFINITIONS DELA MON- STRUOSITÉ DONNÉES PAR LES AUTEURS , ET RÉSUMÉ DES CA- RACTÈRES QUI DISTINGUENT ENTRE EUX LES QUATRE EM- BRANCHEMENS DES ANOMALIES. Définitions de Paré, de Haller, de Blumenbach, de Meckel , etc. — Définitions nouvelles. CHAPITRE V. ExAMEN DES PRINCIPALES CLASSIFICATIONS TERA- TOLOGIQUES PROPOSÉES PAR LES AUTEURS. Considérations générales sur les classifications. — Classifica- tion des auteurs, et principalement de Licetus, de Huber, de Malacarne, de Voigtel, de Buffon, de Blumenbach, de Meckel, de M. Breschet, de M. Charvet et d'Otto. CHAPITRE VI. DE L’APPLIGATION DE LA MÉTHODE NATURELLE À LA'TÉRATOLOGIE. But et utilité des travaux entrepris pour cette application. — Examen de cette question : si la méthode des naturalistes est applicable à l'étude de toutes les anomalies. -— Examen des objections faites contre l'application de la méthode naturelle à la tératologie. — Ordre et nomenclature suivis dans cet ‘Ouvrage. SECONDE PARTIE. FAITS PARTICULIERS Hisrorme DES ANOMALIES SIMPLES OU HÉMITÉRIES. : Division DES HÉMITÉRIES EN CLASSES ET EN ORDRES. Ibid. LIVRE PREMIER. DES ANOMALIES DE VOLUME. 137 CHAPITRE I Des ANOwALrES PAR DIMINUTION GÉNÉRALE DE VOLUME, ET SPÉCIALEMENT DES NAINS. . Définitions et distinctions. — Détails historiques sur les nains. — Histoire uk: quelques nains fameux, et spécialement de 149 te rue Eh cétébiiite. TABLE DES MATIÈRES, 743 Jeffery Hudson , de Bébé et de Borwilaski. — Faits généraux sur les nains. — Fœtus ou enfans remarquables par Ja pe- titesse de leur taille. — Des causes du nanisme, d -CHÂPITRE IL. Des ANOMALIES PAR AUGMENTATION GÉNÉRALE DE VOLUME , ET SPÉCIALRMENT DES GÉANTS. | État de la science au sujet des géants. — Géants d’une taille co. lossale qui auraient existé dans l'antiquité. — Prétendues découvertes d’os humains gigantesques. — Fausses preuves déduites de divers passages de la Bible et des auteurs profa: nes. — Véritables limites de laccroissement de la taille de «Yhomme. — Remarques générales sur les géants. — Enfans à arquables par la précocité de leur accroissement ; et, à leur occasion, considérations générales sur les phénomènes de laccroissement et du développement. — Fœtus très-vo- lumineux. a CHAPITRE III, Des YARIATIONS HÉRÉDITAIRES DE LA TAILLE CHEZ LES ANIMAUX ET DANS LES RACES HUMAINES. Des variations héréditaires de la taille dans leurs rapportsavec les anomalies individuelles de la taille. — Variations ac- tuelles de la taille chez les animaux sauvages, chez les ani- . maux domestiques et dans les races humaines. — Faits géné- raux sur ces variations et sur leurs causes. — Distribution géographique des races humaines remarquables , soit par la petitesse de la taille, soit par leur haute stature. — De la taille de l’homme dans les temps anciens, . - " CHAPITRE IV. Des ANOMALIES DE VOLUME PROPREMENT DITES, OU ANOMALIES PAR DIMINUTION ET PAR AUGMENTATION par- TELLE. ; Divisions. — Petitesse excessive des membres, — Yolume con- sidérable de la tête. — Développement excessif du système adipeux, du système tégumentaire, etc. — Atrophie et hy- pertrophie de quelques organes en particulier, par exemple des mamelles, du thymus, des capsules surrénales, de l’esto. mac ;-du vagin, etc. — Considérations physiologiques sur la rénovation des organismes, appliquées à l'étude de plusieurs des anomalies précédentes. LE ge 166 204 25% ï TABLE DES MATIÈRES, LIVRE SECOND. DES ANOMALIES DE FORME. 299 CHAPITRE UNIQUE. — Remarques générales sur les défoima- tions. —Déformation de la tête chez l’homme ét les animaux. — Déformation de divers organes, LIVRE TROISIÈME. DES ANOMALIES DE STRUC- TURE OÙ DE COMPOSITION INTIME. CHAPITRE I. Des ANOMALIES PAR DÉFAUT DE COLORATION, ou DE L’ALBINISME. Des caractères de coloration. — Des albinos en dériérar. — Des variétés albines chez les animaux. — Divisions: — Albinisme» complet, partiel, imparfait. — Des caractères et des effêts physiologiques de l’albinisme. — Faits généraux sur l'albi- nisme chez l’homme et les animaux. — De sa nature et de ses causes. : ss CHAPITRE IL Des ANOMALIES PAR EXCÈS DE COLORATION OU DU MÉLANISME. Divisions. — Mélanisme complet, partiel, imparfait. — Mé- lanisme chez les animaux et chez l'homme. — Envies , nœvns MAtETRUS. — Taches mélaniennes. — Caractères qui les dis. tiiguent dés tâches sanguines. CHAPITRE IL. Des ANOMALIES PAR SIMPLE ALTÉRATION DE LA COULEUR. 4 ) Variations de Moiour chez les: animaux domestiques: — In- fluence de la couleur primitive sur la production des couleurs secondaires. CHAPITRE IV. Des aNoMALtIES DE ; STRUCTURE . PROPREMENT DITES. Défaut d’ oSsification des os. — Ossification des organes mous. — Productions .cornées à la surface de [a peau. LIVRE QUATRIÈME. Rés ANOMALTES DE DISPOSI- FERME #ÉC . CHAPITRE LI, Des ANOMALIES PAR CHANGEMENT DE POSITION: Divisions. — Déplatemens intérieurs et déplaceméns herniairés des viscères des cavités encéphalo-rachidiéfiné, thoracique et abdominale. — Déplacemenñs cervicaux, thoraciques et ab- 200 203 323 +334 à pe 346 4 4 ETES NES Age je \ TABLÉ DES MATIÈRES. 745 dominaux du sengr—"Déplacemens thoraciques, abdominaux + et inguinaux des viscères digestifs ; exomphale, éventratiôn® — Extroversion de la vessie. — Déplacement herniaire @ dés | ovaires. — Descente précoce ou tardive des testicules. " Déplacemens des reins, — Déplacemens des organes... non splanchniques. — Pied-bot. — Incurvation de la colonne vertébrale. — Déplacemens généraux ou partiels des denis, des poils, etc., et des vaisseaux. — Faits généraux. — De la nature ‘et des causes des anomalies par déplacement. — Dé- placemens primitifs; déplacemens consécutifs; déplacëmens * mixtes. CHAPITRE II. Des Pet Tee CHANGEMENT DE CONNEXION. 424 Remarques générales ; "divisions et distinctions. —— Anomalies d'articulation. — Anomalies d'insertion. ë Implantations anomales dés dents et des poils: — Attaches anomales des . muséles et dés ligamens. — Embrancheméns: anomaux des vaisseaux Jlymphatiques. — Fréquence relative des änoma- lies d'insertion des systèmes veineux et artériel. — Embran- chemens anomaux des veines, des artères, et spécialement des sous-clavières, des carotides et des vertébrales. — Em- biäncheméns anomaux des nerfs, des conduits excréteurs des glandes ,'éte. = Embouchures anomales de divers vais- seaux dans le cœur: — Embouchures anomales du vagin, de l'intestin, des uretères, de l urèthre. — Existence anomale d’un cloäque. 148": CHAPITRE III. Das ANOMALIES PAR CONTIRUITÉ DE PARTIES : ORDINAIRE DISIOINTES. 518 Divisions. — l'ÉHSTe par imperforation , par jonction, par fusion. — Imperforation des divers, orifices: extérieurs. — Imperforation des orifices intérieurs. — Remarques. TR rales sur les réunions anomales. — Réunions de divers vis- cères, des doigts, des dents, etc. CHAPITRE IV. Des roles PAR GLOISORNEMEET. she 852 Définition et explication des anomalies par donnent Cloisonnement longitudinal et vertical de la vessie, du vagin, de la matrice, — Cloisonnement longitudinal et‘horizontal du vagin. : a 746 TABLE DES MATIÈRES. CHAPITRE V. Dxs ANOMALIES PAR DISJONCTION DE PARTIES OR= DM aRmEMENT CONTINUES.- Aflomalies par perforation et par division. — Perforation du diaphragme. — Persistance de l ouraque, des vaisseaux en- céphalo-mésentériques, etc. = Persistance ‘du canal artérid, des*orifices inter-ventricülaire et inter-auriculaire du cœur, — Cyañose. — Scission de diversés parties du canal alimén- taire, de la rate, du rein, ete. — Fissure latérale des lèvres ou bec-de-lièvré. — Fissure latérale de la face ou fissure des Joués. — Fissures médianes dés lèvres, de la voûte, du voile du palais, — Fissure buccale ou gueule de loup. — Division du nez, de la langue et et de plusieurs autres viscères..— Fis- sures uréthrales ou épispadias et hypospadias. — Fissure sternale. — Fissure spinale ou spina bifida. LIVRE CIN QUIÈME: DES ANOMALIES RELATIVES À L’EXISTENCE MÊME ET AU NOMBRE DES OR- GANES. «+ , CHAPITRE I. Der. ANOMALIES PAR DIMINUTION ET PAR AUGMEN- ” TATION DU NOMBRE DES PARTIES DES ORGANES. Anomalies diverses du système osseux. — Faisceaux surnu- méraires des muscles, et absence de faisceaux musculaires normaux. — Anomalies, numériques des parties de divers viscères. — Multiplication des tubercules des dents. — Dents prolifères. CHAPITRE II. Des ANOMALIES PAR DIMINUTION. ET PAR AUGMEN- TATION DU NOMBRE DES ORGANES. Fré équence relative des diverses anomalies numériques.—Dimi- nütiôn et augmentation anoïiäles du nombre des dents, des vertèbres, déstcôtés, des phalanges , des ongles, des doigts entiers ( ÉétAlbEyIe et polydactylie), des vésicules sémi- nalés, des testicules, des mamélles, etc. — Prétendues obser - vations d'absence et de duplicité du cœur. — Absence et du- plicité des autres organes .uniques: — Remarques géné- rales, FIN DE LA TABLE, RAS A AAA AA LEA LA AR VV AA RAT SX VV AA AU AE VU VAARAR ARR FES RAS { Le x RSR Re PE ET ne ERRATA _. Page 3, ligne He au lieu de subordonnées elles-mêmes, lisez : subordon. nés eux-mêmes. | Page 6, ligne ar, au lieu de plaisent, lisez : plairaient. | Page 107, lignes 15 et 16, ‘au lieu de pour lesquelles elles sont éminem. ment utiles, lisez : pour lesquelles elle soit éminemment utile. Page 14, note, au lieu de évrpérehor, lisez : ERTpArrE OL. Page 199; ligne 15 et note 3, au lieu de Borelli, lisez : Borel, Page 267, ligne 2, au lieu de à l’un des ordres suivans , lisez : à l’une des classes suivantes. | Page 332, dernière ligne de la note, au lieu de 3r, lisgz : 3x2. Page 554, note 2, au lieu de Le seul, lisez : la seule. = Page 405, ajoutez à la fin de la note ces mots : méme pour l’une des pattes antérieures. ne Pa ion Ru ave rate pe | a Fe 6 y CRE RTE rep Css te F3 MAR ETS LA Game m1 AETIT #4 isirt "hs CRE cs UE ME ; CES td ele Are CHERE “ PES L FE (Rae * a En ty Fe Fate \ÿ j! = «4 rar d4 ‘ Fra LPC RE Ait: RC RC M MCE NÉE SES Sr NA de Le CHOSE YT Tr re - LR dE COS LP DE AO ER mn etes Te Te