Dr ARTS ue Heridart ro EAST Les Tu tt PES CES a mere ENS T Test Ve me 154 He! Là Fr) Terres 4 ee re x + #5 4 va Lg re Re Res ne es me in = er a ut De es ee “er Fe. 24 1 À tir CECRE HA alt { TE 1118 mr eremr ee eu tt à et nm dm me + : A CLASSIFICATION ; Fr INFLUENCE. PHYSIOLOGT BINORE | GénénaLe er PARMGEDIRE DES ANOMAL Ia DE LPRGANISATION | CHEZ L'HOMME ET LES ANIMAUX QUVRAGE COMPRENANT DES RECHERCHES — mit. a ne sabrours ee LES LOIS Re # L Société des Natur: À émie de étre € … TOME TROISIÈME. A EC ATLAS. . mms, J.-B. BAILLIÈRE, : anaine DE L’ACADÈMIE ROYALE DE MÉDECINE | ne RUE D# L'ÉCOLE DE PR w° 3 bis. PE Fe T SATHOLOGIQUE, | 16 RELATION DE L'EXPÉDITION collègue M. Golfier, et.M. Moreau, secrétaire de l’anural, que son adresse extraordinaire pour le ür du fusil rend un homme précieux dans toute circonstance de guerre. Notre colonne se divisa en deux pelotons, dont l’un fut dirigé par l'amiral, qui avait le Prince à ses côtés, et l'autre par M. le capitaine de vaisseau Laîné. Le premier devait reconnaître la batterie de San-Miouel à l'est; le second , celle de funcon à l’ouest. Nous nous avancions silencieusement et au pas, écoutant avec attention les moindres bruits, et jalonnänt des hommes de distance en distance Pour reconnaître notre route au retour. Nous ne tardâmes point à distinguer les édifices du fort et à entendre le tin - tement des cloches, le cri de veille des sentinelles ; alerta! Bientôt nous pümes les découvrir elles- mêmes, car nous étions sous la volée des pièces , et nous marchions toujours. M: le chef*de bataillon Mengin , qui s'était avancé de quelques pas, était au moment de toucher le parapet du fort lorsque l'amiral , suffisamment renseigné,sur la possibilité de faire descendre plusieurs compagnies sur le plateau , envoya MM. Doret et Desfossés lui dire de rallier. Au même instant, un Chien se mit À aboyer avec force, et M. Desfossés, revenant vers nous avec ces deux messieurs, nous dit : Nous ( n jé … © Bi fn) jet pars É GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE x | DES ANOMALIES DE L'ORGANISATION. 2m sr ee ce or TP D A NE AAOUIINELRS &. PARIS. — IMPRIMERIE DE CCSSON rue Saint-Ge:main-dés-Prés, n°9 : ÉCTR a W DES ANOMALIES SE HISTOIRE + GÉNÉRALE ET PARTICULIÈRE + _/ et à DE L'ORGANISATION CHEZ L'HOMME ET LES ANIMAUX, | OUVRAGE COMPRENANT DES RECHERCHES SUR LES CARACTÈRES ; LA CLASSIFICATION , L'INFLUENCE PHYSIOLOGIQUE ET PATHOLOGIQUE » LES RAPPORTS GÉNÉRAUX, LES LOIS ET LES CAUSES | | DES MONSTRUOSITÉS, SET | DES VARIÉTÉS ET DES VICES DE CONFORMATION, TRAITÉ DE TÉRATOLOGIE, © Par M. Iswonx GEOFFROY SAINT-HILAIRE, Membre de l’Institut (Académie des Sciences) et de la Légion-d'Honreur, docteur en médecine, aide-naturaliste et professeur suppléant de zoologie au Muséum royal d'histoire naturelle, membre de la Société des Sciences naturelles et de la Société géologique de Paris, des Sociétés royales des sciences de Lille et d'Arras, du Mnséum d’histoire natnrelle de Douai, de la Société des Naturalistes de Halle, de la Société mé licale de Suède, de l’Académie de Médecine et de la Société d'histoire naturelle d'Athènes, etc. TOME TROISIÈME. à AVEC ATLAS. { Li à e. PARIS. LIBRAIRE DE L'ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE, RUE DE L'ÉCOLE DE MÉDECINE, N° 19 bis, ; LONDRES, MÊME MAISON, 219; REGENT-STREET- BRUXELLES, AU DÉPÔT DE LA LIBRAIRIE MÉDICALE FRANÇAISE+ $ 1836. rs m7 x DEEE en arsenal Lid499Y WALVOAI < |É ml ‘€ | © Pe | of ea < Ù Fr < Fi, | HISTOIRE. GÉNÉRALE ET PARTIGULIÈRE _ DES ANOMALIES DE L'ORGANISATION: "TROISIÈME PARTIE. | LIVRE SECOND. DES MONSTRES COMPOSÉS. ; meurs SR ; En Dis à en revue Ja longue série des Héiitéries, des rs. des hermaphrodismes et des monstruosités unitaires , NOUS AVODS enfin épuisé le cercle des anomalies A qui peuvent affecter un individu considéré isolément, de- puis celles qui atteignent, et, pour ainsi dire , ne font qu’ef- fleurer la superficie de l'être, jusqu’à celles qui affectent profondément tous les apbareïls, et dont une analyse ap=. . profondie peut seule démêlerles inextricables complications. Nous arrivons maintenant à une autre série non moins vaste, non moins remarquable par la variété proie indéfinie de ses modifications, celle des monstres composés ; c’est-à-dire, I 3 | CE. PARTIE Il. es suivant la définition donnée plus haut (1), des monstres dans lesquels on trouve réunis les élémens ; soitcomplets , Soil in- complets , de deux ou de plusieurs sujets, Cette classe de monstruosités , caractérisée par des modi- fications aussi tranchées qu'elles sont remarquables, devait êtré; et est en effet, l’un des groupes tératolosiques les plus généralement admis et les mieux déterminés par les au- teurs. Il n’est même aucun système un peu complet de té- ratologie dans lequel les monstres composés ne forment une classe ou au moins un ordre distinct, et n’aient une dénomination spéciale; et c’est ainsi que nous les voyons appelés tour à tour.monséres par excès, monstres doubles et triples, diplogénèses (2), monstres bijumeaux et triju- meaux (3), etc. La classe des monstres composés n’était donc point à éta- blir, comme celle des monstres unitaires ; mais il restait à déterminer rigouretsèment ses limites, à revoir les déno- minations et les principales définitions proposées pour elle jusqu'à ce jour, à éh apprécier la justesse où l’inexactitude, à fixer le rang qui appartient à ce groupe dans la classifica- tion générale, à établir des subdivisions ordinales, sub-or- dinales et génériques , conformes aux principes de la mé- thodéñäturelle; enfin, et c'était à la fois la question la plus neuve ét là plus difficile, à créer pourstoutes ces subdivi- sions une nomenclature rationnelle. Dès le début de mes études tératologiques , il m’a semblé que la solution de ces (1) Poyez tome IT, p. 179 et suiv. (2) Foyez, dans la prémière partie de cet ouvrage, l’analÿse des di- .verses classifications tératologiques proposées par les auteurs, t. 1, p. 80 etsuiv. | (3). Monstra trigemina et bigemina ( Drillings-und-Zwillings-Misseebur= ten ). Voyez GuRxr, Lehrb. der path. Anat, der Haus-Sæugeth., part, II, p, 198. Berlin, in-8, 1832, MONSTRES COMPOSÉS, + à diverses questions pouvait seule fournir les bases d’une his- toire vraiment scientifique des monstres composés ; et je me suis dès-lors livré à une série de recherches dont les ré- sultats, publiés en partie il y a quelques années (1), ont déjà été, comme on le verra; admis et même confirmés par quelques savans distingués. Les chapitres qui vont suivre offriront le développement de ces résultats et leur application au détail des faits : mais leur résumé doit nécessairement servir d'introduction à ce second livre ; et je vais le présenter dans six paragraphes consacrés à l’exa- men plus où moins rapide des questions que je viens de SECTION PREMIÈRE, DES LIMITES DE LA CLASSE DES MONSTRES cowrosés, “Les monstres composés sont séparés des monstres uni- taires par des caractères trop nets €t trop tranchés, pour qué Ja délimitation de ces deux classes, comparées entre moment où le quatrième embranchement tératologique se trouve circonscrit dans des limites précises ; du moment où la comparaison se trouve renfermée dans le cercle des êtres véritablement monstreux , elle devient très-simple, et fournit immédiatement un résultat net et certain: car il est généralement facile de reconnaître si un monstre offre en lui les élémens, soit complets, soit incomplets, d’un , de (x) Foyez ma thèse inaugurale intitulée Propositions sur la monstruo- x considérée chez l'homme et les animau® , Paris, août 1829 ( Thèse n° 185 À p. >t et suiv.; et mon mémoire Sur la nécessité et les moyens de créer Pour les monstres une nomenclature rationnelle et méthodique, dans les —— des Sciences naturelles, t. A Fab 326, jgiller 1830, elles, puisse donner lieu à des difficultés réelles. En effet, du À PARTIE IL, deux, de trois , de plusieurs sujets ; en d’autres termes, s’il est unitaire, double, triple, composé G). Si les auteurs ont laissé pour la plupart sans une défini- tion rigoureuse la classe des monstres composés ou, sui- vant la nomenclature ordinaire, des Monstres par excès ; si surtout ils ont presque tous renoncé, comme on l’a vu (2), à tracer avec précision les limites qui la séparent des autres groupes tératologiques ,‘ils se sont arrêtés devant des obsta- cles tout autres que la difliculté de distinguer les monstres composés, par rapport aux autres monstres. Ges obstacles sont, d'une part, lesens vague, indéterminé, étendu au-dcla de toute mesure, que l’on a donné jusqu’à présent au mot mon- struosité, devenu à tort synonyme du mot anomalie: de l’au- tre, et par suite, la déplorable confusion qui s’est établie entre ces deux expressions, monstruosité par excès, et anomalie par êxcès, De là ces nombreuses et si vicieuses classifications dans lesquelles l'hermaphrodisme avec excès, l'augmentation du nombre des doigts, des côtes, des vertèbres, des dents même, la duplicité de la matrice, la multiplicité des mamelles , CÉ toutesles anomalies simples par augmentation de nombre, ont été liées intimement et presque assimilées à l’union vraiment monstrueuse de deux individus : de là ces rap- prochemens éminemment contraires à l’ordre naturel, mais presque consacrés par l'usage , ces affinités complétement fausses, mais généralement admises entre des anomalies si différentes, non seulement par leur degré de gravité, (x) Les seuls monstres composés dont la détermination puisse don- ner lieu à des difficultés réelles, sont les monstres par inclusion: groupe dont les conditions toutes spéciales séront examinées et discutées avec soin dans l’un des chapitres suivans. | (2) Foyez dans le tome T, le chap. V de la première partie, p. 80, et jes remarques générales qui précèdent l'histoire des anomalies de : nombre, p. 620 el Suiv, MONSTRES COMPOSÉS. À 5 mais aussi, dans la presque totalité des cas, par leur nature même et par tous leurs caractères essentiels. C'est cetie réunion dés véritables monstruosités compo- sées avec les hermaphrodismes par excès et les hémité- ries numériques , toujours confondus tous ensemble sous le - nom de monstruosités par excès ; c’est cette association d’a- nomalies si diverses qui a surtout contribué à priver Ja science d’une classification exacte et naturelle des monstres composés : c’est elle par conséquent qu’il importe le plus d'attaquer et de détruire. Or cette réforme nécessaire, je l'ai tentée à l’avance et depuis long-iemps, en consacrant , dans sa presque totalité, la première partie de cet ouvrage à la discussion des caractères essentiels et distinctifs des vé- : ritables monstruosités comparées aux hémitéries ; aux hé- térotaxies et aux hermaphrodismes ; à l'établissement, pour ces divers groupes, de définitions précises ; enfin à la circonscription de chacun des quatre embranchemens té- ratologiques dans des limites rigoureusement tracées. C'est en m’appuyant sur ces bases d'abord établies, en dédui- sant toutes les conséquences que pouvaient fournir les Luz cipes posés au commencement de cet ouvrage, que j’aipu ensuite aborder d’un pas mieux assuré histoire des divers groupes tératologiques , suivre, par exemple, la série des hémitéries par augmentation numérique, puis celle des her- _maphrodismes par excès, déterminer exactement les carac- É tères de l’une et de l’autre, dégager ainsi successivement le | groupe des monstruosités composées de toutes les anoma-- lies si souvent confondues avec elles, et, par conséquent , préparer par la solution préliminaire de toutes les difficul- 7 tés , la détermination exacte de la classe des monstres com : posés. La définition que j'ai adoptée est l'expression plus con- cise des résultats auxquels je snis ainsi parvenu, et je crois 1 sh ch atlanes * > F. nn mime vu Re = « ‘ & si XC + dns En F- s 1 ds Er RME, MT ENT IDR RTE ETCNEE LES a NIV TRES dep 6 PARTIE I. pouvoir affirmer qu'elle suffit pleinement à tracer entre ces divers groupes des limites précises, surtout COMparée aux définitions que j’ai données plus haut des hermaphrodismes avec excès ct des hémitéries par augmentation numérique, Sans insister ici sur les hermaphrodismes , distingués si net- tement par les modifications toutes spéciales qui les ca- ractérisent, je me bornerai à CoOMparer succinctement; et sous un point de vue général , un véritable monstre com- posé, et un être affecté d’une simple hémitérie mentation dans le nombre des organes. Les anomalies qui distinguent l’un et l’autre présentent en premier lieu une différence importante dans leur degré -de gravilé et d'influence. Chez le premier, aux parties qui composent un individu , se trouvent toujours ajoutés pour le moins un ou plusieurs appareils entiers et complexes ; par exémple , dans les cas les plus simples , un membre ou une tête plus ou moins complète. Chez le second, c'est une seule partie, ou tout au plus quelques organes isolés et sans importance, par exemple, dans les cas les plus anomaux, quelques doigts , qui s'ajoutent , ou paraissent s'ajouter, à lun des appareils normaux. Cette première différence, ne t-elle, comme elle semble l’être au premier aspect , qu'une différence du plus au moins, aurait déjà une -importance véelle ; car l’addition d’un appareil entier est nécessairement une anomalie grave, exerçant une influence plus ou moins générale sur l'organisation , et il en est tout autrement de la simple présence d'un organe surnuméraire , anomakie-sans gravité, hémitérie dont Yinfluence ne s’étend pas aa-delà de l'appareil qui la présente (1). Mais là ne s’arrêtent Pas les différences de l’hémitérie par par aug- (x) Voyez, dans la première partie de cet ouvrage, t. I, p. 53 et suiv., le chapitre intitulé: De la détermination des anomalie Principalement sous le rapport de leur degré de gravité. $ considérées MONSTRES COMPOSÉS. LE en | augmentation numérique et de la véritable -monstruosité composée. Il en est d’autres beaucoup plusimportantes etre- latives à l'essence même des déviations qui caractérisent l'une et l’autre. En faisant l’histoire des hémitéries par augmen- tation numérique, ou,comme disent les auteurs, par excès, j'aidémontré que ces anomalies, malgré les liens nom- breux qui les unissent et en forment un groupe au moins en apparence très-naturel , se rapportent dans la réalité. à trois genres anatomiques très-différens , savoir.: la scission d'un organe en deux ou plusieurs portions ; l’aceroissement considérable et le développement de parties qui, dans l'é- tat normal sont de simples rudimens;.enfin la production d’un ou plusieurs organes véritablement surnuméraires , mais presque toujours, pour ce dernier cas, d'organes très peu importans , ayant le plus souvent dans le type normal de très-nombreux homologues , et venant alors se surajou- ter plus ou moins régulièrement à la série que forment + ceux-ci, ou s’y intercaler, sans autre cflet que d'augmen- | ter d’une unité le nombre de ces élémens (1). Rien de tout <4 cela dans les monstruosités composées. Dans les plus sim- & | ples même de celles-ci, le nombre des appareils (car il ne s’agit plus ici seulement des organes) se trouve augmenté, non par une scission, non par le simple accroissement de parties ordinairement rudimentaires, maistoujours par l’exis- tence de parties vraiment surajoutées à celles quicomposent normalement un individu. En outre , elles ne rentrent ja- mais dans l’une des séries normales, ne prennent même ja-. | mais rang parmi les appareils du sujet qui les présente sur- 1 numérairement , et ont toujours à l'égard de ceux-ci, quoi- (x) Voyez, t. I, p. 57 et suiv., l'indication , et p. 648 et suive, le déve loppement de mes idées sur la valeur des organes à nombreux ho®°" logues disposés en série. y AE ASE HE DE ARR m a es eue g PARTIE I qu'intimement unis avec eux au point de jonction, une existence propre et distincie. Ainsi dans les cas d’hémitérie par augmentation numéri- que ; Ja partie surnuméraire , toujours d’une très-faible im- portance, est intimement fondue dans l’organisation du sujet qui la présente; elle entre comme élément dans la | composition de lun de ses appareils; elle ne se distingue en rien des parties normales, ou n’en diffère que par sa conformation quelquefois imparfaite : en un mot, malgré la présence de quelques élémens de plus, un sujet affecté d’une telle hémitérie est, à tous égards , un seul et unique individu. Au contraire, dans les cas même les plus simples de mons- truosité composée, la partie surnuméraire, très-complexe , très-importante, n’est réellement point fondue dans l’orga- nisation du sujet qui la présente; elle conserve une spé- cialité d'existence, une individualité très-marquée , et cela tout à la fois sous les rapports anatomique et physiologique; elle représente par conséquent, non une simple partie de l'individu principal, mais un individu. distinct, bien que très-mcomplet. Tels sont les caractères qui distinguent essentiellement les véritables monstruosités de la seconde classe, des sim- ples hémitéries par augmentation numérique, si souvent confondues avec elles. On peut voir dès à présent qu’ils re- posent sur des différences également importantes sous le point de vue anatomique et sous le point de vue physiolo- gique; et c’est ce que la suite de ce livre rendra de plus en plus manifeste, en établissant le fait général suivant : . Tout monstre composé peut être regardé comme formé par la réunion de deux ou plusieurs sujets; égaux ou iné- gaux en développement. MONSTRES COMPOSÉS: 9 SECTION Il. DES DÉFINITIONS ET DES DÉNOMINATIONS PROPOSÉES POUR LES MONSTRES COMPOSÉS. Les monstres composés ont été considérés par les au, teurs sous des rapports très-différens , et de là les dénomi- nations variées qu’ils ont reçues à diverses époques de la - science. On a vu, en effet, qu’ils ont été appelés successive- ment monstres par excès, monsires doubles et triples , di- plogénèses , enfin monstres bijumeaux et trijumeaux : noms auxquels correspondent presque autant de définitions pui- sées dans des considérations d’un ordre différent. Ainsi le premier de ces noms et le plus généralement usité, monstres par excès , et la définition qui lui correspond dans la plupart des ouvrages où ilest admis, monstres ayant des parties surnuméraires , sont puisés dans cette idée théo- rique que l’organisation d’un individu normal est le type au- quel doivent être rapportées toutes les organisations ano- males. Cette idée est sans nul doute applicable à tous les monstres unitaires ; mais rien ne prouve qu’elle doive être étendue aux monstres doubles et triples. Loin delà, on verra par la suite que ceux-ci résultent généralement de l'union de deux ou plusieurs individus incomplets, et par conséquent sont bien plutôt des monstres par défaut, à l'égard de leur véritable type représenté non par un, mais par deux où trois individus normaux. Il suflirait d’ailleurs que ces rap- ports pussent être réels, et leur réalité possible n’est pas dou- teuse, même avant tout examen , pour établir l’inexactitude d’une dénomination et d’une définition qui renferment en _ ellestoute une théorie contraire. Ajoutons, quoique cette re; Marque soit d’une bien moindre importance, que ce mot 67 __cès, employé tantôt dans le sens général d’excés de déveleppe- L + … D LE RSR SN er D DE rc ER D ro re GR ou à to PARTIE HI ment, tantôt dans le sens spécial d’excès de nombre ou d’excès de volume, est devenue une expression ambiguë dont l’em- ploi, sans l'addition d’un terme clair et précis qui en dé- termine la valeur, prêterait à de nombreuses équivoques , et pourrait compliquer de graves difficultés terminologiques une question si difficile par elle-même, - Le mot diplogénéses, qui ne renferme en lui que l'expression et non l'explication théorique des anomalies qui caratéri- sent les monstres doubles, est, considéré en lui-même, à l’a- bri de toute objection : mais il n’y a aucun motif pour le préférer au mot monstres doubles, qui a exactement la même valeur, et que l’usage a consacré. Les noms de monstres trijumeaux et bijumeaux ; récemment proposés par Gurlt, doivent être rejetés par la même raison , et en outre parce que l’adoption de ces mots, usités chaque jour dans une ac- ception différente, ne pourrait manquer de donner lieu à des erreurs de plus d’un genre. Les noms anciennement admis de monstres doubles et monsires triples, ne peuvent, au contraire, donner lieu à aucune difficulté : ils ont un sens bien déterminé et précis; ils expriment le fait sans l’expliquer : enfin ils sont emprun- tés au langage vulgaire, et immédiatement intelligibles pour tous ; avantage précieux dans toute nomenclature ; et sur- tout dans celle des monstruosités , que la nécessité d’expri- mer des conditions nouvelles et complexes d’organisation nous force à hérisser de tant de mots nouveaux et obscurs. Le nom général sous lequel je comprends les monstres dou: bles et triples, le mot monstres composés, offre presque tous les mêmes avantages, en même temps qu'il exprime l’ana- logie qui existe entre les monstres de la seconde classe:et les animaux multiples, depuis long-temps et universelle- ment connus sous le nom d’animaux composés. De l'adoption de cette nomenclature résultait la nécessité TIR PRG re MONSTRES COMPOSÉS. e 11 d’une définition nouvelle. 11 importait de renfermer seule- ment en elle l'expression générale des caractères des monstres composés , considérés indépendamment de toute explication théorique ; et c’est pourquoi j'ai cru devoir les définir, non des monstres formés par la réunion de deux ou plusieurs individus (définition qui d’ailleurs n’expri- merait qu’une idée vraie) , mais seulement des monstres chez lesquels on trouve réunis les élémens, soit complets , soit incomplets , de deux ou de plusieurs sujets. SECTION HIT. -DÜ RANG DES MONSTRES COMPOSÉS DANS LA CLASSIFICATION GÉNÉRALE. Les monstres composés doivent-ils être considérés-camme plus anomaux que les monstres unitaires, en d’autres ter- mes, comme éloignés du type régulier par des déviations -plus complexes et surtout plus graves ? Les tératologues ont en général résolu cette question d’une manière aflirmative , et ilest facile de voir qu’ils ne pouvaient en donner une au- ire solution. Cette idée systématique , que toutes les ano- malies dérivent d’un mêmetype., le type d’un seul individu normal, n’a jamais éié ni soumise à une discussion sé- rieuse, ni, à plus forte raison, démontrée ; peut-être même n'est-elle. exprimée formellement dans aucun ouvrage: mais, adoptée d’abord par les partisans de l'hypothèse de la monstruosiié originelle , elle a fini par être admise aussi, au moins d’une manière implicite, par leurs adver- «saires comme une sorte d’axiome. Or, suivant cette idée, la duplication complète ou presque complète de l'être» °& bien encore la répétition de quelques unes ses. Parties, sont, de toutes les déviations possibles, les plus 8ra- PT LOL UT II 12 PARTIE III. Se ves aussi bien que les plus inexplicables, puisque tont ce: qui dépasse l'unité normale individuelle , est en excès par rapport au type régulier. De là l'ordre suivi presque géné- ralement dans les classifications iératologiques où l’on irouve placés en première ligne, et comme le groupe le moins anomal, les monstres dits per simple renversement ou par fausse position des parties ; en seconde ligne , les mons- tres par défaut ; enfin, au troisième rang, et comme le dernier terme de la monstruosité , les monstres par excès. Ceux-ci à leur tour sont classés conformément au même principe ; les monstres qui ne sont doubles que dans une seule région. précèdent les monstres semi-doubles, après lesquels vien- nent les êtres complétement doubles, puis les monstres tri- ples qui terminent la série, Gomme font ordinairement les tératologues, je place aussi les monstres composés après les monstres unitaires, mais par des motifs d’un autre ordre. Ainsi qu’on l’a vu, je considère comme le type normal à l'égard des monstres doubles et triples, et par conséquent comme le type au- quel il faut les comparer pour en apprécier les anomalies non pas un seul et unique individu normal , mais bien deux et trois individus normaux. Or voici quelles sont les deux . Conséquences immédiates de ce principe fondamental. Prises dans leur ensemble , la série des monstres doubles et celle des monstres triples ne sont réellement pas plus anomales que la série des monstres unitaires ; et, si elles ont paru telles, c’est parce qu'on les a jugées par rapport à un type qui appartient en propre aux unitaires. Les genres les moins anomaux sont précisément ceux qui offrent l’organisation la plus complexe, ceux qui sont le plus complétement doubles ou triples : et réciproquement. Les notions les plus élémentaires sur les monstres com- posés suffisent pour démontrer à leur égard ces deux pro- z£: MONSTRES COMPOSÉS. 15 positions. Tout le monde sait que le type normal des mons- tres doubles , représenté par deux individus , se trouve Te- produit presque entièrement dans certains êtres COMposés de deux individus complets , accolés sur un point, mais d’ailleurs bien conformés et viables. Or qui pourrait au- jourd’hui regarder ces monstres doubles , comme des indi- vidus unitaires chez lesquels un second corps , une seconde 4 tête, deux nouvelles paires de membres se sont produits | . surnumérairement ? Et comment, si l’on n’admet pas cette absurde explication, regarder de tels êtres et tous les autres genres en grande partie doubles , comme placés à une grande distance de leur type normal? Comment se refuser à leur assigner, dans une classification naturelle, ou même dans un système quelque peurationnel, un rang supérieur à celui non seulement de tous les monstres unitaires du se- cond et du troisième ordre , mais même de la presque tota- _ lité de ceux du premier ? | | Il n’est pas besoin de développer davantage ces considé- rations très-simples et fondées sur des faits généralement 5 > connus, pour reconnaître que l’ensemble des monstres com- DE |: posés n’est réellement ni plus ni moins anomal que l’ensem- ble des monstres unitaires. Mais ce n’est là qu’an apercu général très-vague , très-insuflisant ; et qui ne saurait nous ; fournir que quelques conséquences vagues comme lui sur les | rapports des monstres composés et des monstres unitaires, Essayons donc de les exprimer d’une manière plus précise. Tout monstre double, et il sera facile d'étendre ‘ces remarques aux monstres plus que doubles, peut être con- sidéré comme composé de deux individus unitaires com- | plets ou incomplets, ayant les régions homologues sens blement égales en volume, où au contraire très-inégales- Voici les résultats auxquels m'ont conduit la comparaison fe ces deux individus, Dans tous les cas corinus, les deux \ 1 Rom GT He A a AAA EU 14 - PARTIE I. individus composans , si les régions homologues de l’un et l'autre. sont égales, et le jh développé. d’entre eux, si elles sont iépales , peuvent être très-incomplets, mais sont constamment, dans la portion existante, établis sur Le type des monstruosités unitaires du premier ordre. Au contraire , lorsque les. deux sujets présentent , compa- rés dans leurs régions homologues , une inégalité très-mar- quée, le plus pelit d'entre eux est toujours affecté d'une mons- truosité unitaire du second ou du troisième ordre , jamais du premier. Ges faits généraux, qui seront développés et dé- montrés de la manière la plus positive dans les chapitres suivans, peuvent être traduits ainsi: tout monstre double peut être considéré comme résultant de l'association d'un monstre autosite, dans le premier cas, avee un autre auto- site ; dans le second , avec un omphalosite ; dans le troisième, avec un parasite. D'où l’on voit que, sur les deux individus qui composent un monstre double, l’un reproduit con: stamment un type donné, celui des monstres autosites, et l’autré , au contraire ; présente dés modifications très-im- portantes ; parfaitement-analogues à-celles qui caractérisent les trois divisions principales ou ordres des monstres uni- taires, Gétteanalyse nous conduit par une autre voie à cettecon- séquence déjà obtenue, que la série des-monstres doubles n’est réellement ni inférieure. ni supérieure en anomalie à celle des monstrés unitaires. Mais ; de plus , elle nous fournit l'expression précisé des rapports d’analogie qui existent en. tre ces deuxséries. Parmi Les deux individus qui composent les monstres doubles, l’un à peuprès constant, l’autre variable, faisons. abstraction qu premier pour nn instant, et fixons toute nôtre attention sur lesecond, analogue tantôt à un auto- site ; tantôt à un omphalosite ; tantôt à un parasite. Nous re- trouvons évidemment ici toutes les mêmes modifications gé- * MoN COMPOSÉS. 15 nérales que nous avons déjà vues chez les monstres unitaires, et la série des monstres doubles se trouve manifestement ra- menée à la série des montres unitaires , sauf une différence constante, l’associalion à un autosite, En d’autres termes ; ce sont deux séries qui, dérivant de deux types normaux différens, l’un représenté par un seul individu, l’autre par deux individus , s’écartent chacune de leur point de départ par des modifications semblables, ou, es expri- mer la même idée en un seul mot, ce sont deux séries pa- rallèles. | Tels sont les ST he des ons tEDE doubles. et des monstres unitaires : l’une et l’autre série sont , à leur ori- gine, également rapprochées, à leur terminaison, également éloignées du type, normal. Je continuerai néanmoins à placer les monstres unitaires avant les monstres doubles. C’est tout à la fois l’ordre le plus favorable à l'étude et le plus naturel : le plus favorable à l'étude , puisque l'histoire des monstres doubles peut se déduire en très-grande: partie de l’histoire des monstres unitaires ; ; le plus Ppétutél , lés monstres unitaires ne pouvant être séparés des êtres ano- maux des trois premiers embranchemens , dont le type.est Se unitaire ; «par les monstres doubs dont le type est représenté par deux individus. Par de semblables motifs, l’histoire des monstres triples suivra celle des monstres doubles, dont elle n ’est, comme on le verra, qu'une simple et très-facile extension. Ainsi , dans l’enchaînement naturel des faits , acquérir des notions exactes sur un groupe d'anomalies, c’est déjà commencer l'étude du groupe suivant , et les recherches à faire se ré- duisent presque toujours par l'analyse à une application Ps. ou moins facile.des recherches déjà faites (1). (:) Les considérations que je viens de présenter, et d'où il suit US F2 PARTIE Elf, SECTION IV. DE LA CRASSIFICATION DES MONSTRES COMPOSÉS. Dans l'exposé que j’ai donné plus haut (1) de la classifica- tion des monstres en général, j'ai déjà indiqué la division des monstres composés en deux sous-classes, la première, celle des monstres doubles, qui comprend à elle seule la presque totalité des cas connus ; la seconde, celle des monstres tri- ples, dont l’histoire, si difficile que doive être l'analyse d'une organisation aussi complexe, peut se résamer dans quelques corollaires très-simples de l’histoire des monstres doubles. L'ordre naturel , et les nécessités d’une exposition logique, me prescrivent donc également de m'occuper de ceux-ci. les monstres doubles ét triples forment des séries parallèles à La série des monstres unitaires , expliquent comment les monstres doubles, pla- cés dans presque toutes les classifications tératologiques immédiate- ment après les monstres unitaires les plus simples, les suivent de même dans la méthode développée dans cet ouvrage; quoique celle-ci soit fondée sur des principes très-différens, Après les remarques qui pré- cèdent, il est à peine besoin de dire que cet ordre est seulement celui de mon exposition, obligée de suivre tour à tour et isolément chacun des groupes , et de les ranger tous dans une seule série, mais non celui qui résulterait des principes de la classification ; principes suivant les- quels les monstres unitaires, doubles, triples, forment trois sériés partant parallèlement chacune de leur type spécial, et s’en éloignant peu à peu par une suite de modifications et de dégradations analogues. Les.rapporls naturels de ces séries peuvent bien être exprimés par un tableau synoptique; mais dans une exposition détaillée, il faut de toute nécessité prendre les séries une à une, les placer lune après l'autre, et pour ajusi dire les superposer; et de Ià la rencontre des premiers genres de Ja seconde série avec les derniers genres de la première. (1) Tome If, p. 185 et suivantes. Voyez aussi Le Tableau général et méthodique de la classification , bid, p. 179, MONSTRES COMPOSÉS. 19 Les différences principales que présentent entre eux les Monstres doubles, et qui Serens servir de base à leur clas- sification, sont relatives à des considérations de deux genres; en premier lieu, à organisation générale des in- dividus composans; en second lieu, à leur mode d'union. Les considérations de ce dernicr genre sont évidemment d’une haute valeur, mais le san encore en impor- tance à celles du premier, puisque celles-ci sont fondées sur la constitution elle-même de l'être dans ce qu’elle à de plus essentiel. Si l’on veut se conformer aux règles fon- damentales de toute méthode naturelle, classer et subordon- ner entre eux les caractères selon leur1i importance , les côn- sidérations relatives à l'organisation des individus compo- sans doivent donc servir de base à l'établissement des divisions primaires ou ordres. … C’est d’après ce principe que j’ai partagé d’ Re tous se . monstres doubles en deux ordres, les AUTOsITAIRES et les ParasiTatres (1), division que je crois pour oir présenter à Ja fois comme très-simple et comme également conforme aux données physiologiques et anatomiques. Les autositaires comprennent un très-grand nombre de MONS. composés de deux individus a égaux . en développement. Cette égalité d’ organisation indique suffi- 4 samment que les deux Re composans jouissent d’une | égale activité pby siologique ; CC esl Ce qui à constamment lieu , soit que Jes deux sujels composans, réunis seulement dans ane région, vivent chacun d’une vie presque distincte, soit que , plus intimement confondus, ils conconrent éga- lement à la nutrition et à l'accomplissement des autres fonctions nécessaires à la vie commune. STE * De oieerspa eu Les monstres doubles du second ordre, ou parasitaires, sont (1) FT ; Pe 28% J'oyez aussi plus haut, p. 13 Tr, 7 RS EE hs: ee Mae cf a MIT 18 PARTIE Ur, . au contraire composés de deux sujets très-distincts par leur organisation générale, et en même temps très “égaux , le plus petit étant aussi le plus imparfait. Aussi, loin qu’ils par ticipent également aux fonctions vitales, et spécialement aux fonctions de nutrition, le plus petit, an organisation à un omphalosite ou à un para atx dépens du plus grand , seul Comparable à un autosite, et n’en est qu’une sorte d’appendice plus ou moins inerte. De cés deux ordres, le premier Comprend évidemment les êtres les plusrapprochés dutype normal, si l’on considère ce type comme étant représenté par deux individus. Les parasi- alogue par son site, se nourrit taires; au contraire, représentant un autosite uni soit à un omphalosite , soit à un parasite , ont tout à ] a fois pour analo- gues les deux derniers ordres des monstres unitaires. Îl serait sans doute facile de partager les parasitaires en deux grou- pes représentant isolément l’un et l’autre de ces types, et de rendre ainsi manifeste au plus haut degré le parallélisme de la série des monstres unitaires et de celle des monstres doubles. Mais l'adoption de cetie division, sans offrir d’autre avantage qu’une symétrie plus parfaite dans le cadre de la classifica- tion, entrainerait de graves inconvéniens, et il me suffit d’en indiquer ici la possibilité. Les deux ordres dont je viens de rappeler les noms et les caractères comprennent l’un et l’autre un grand nombre de genres. Geux qui composent le premier sont surtout telle- ment Multipliés, et présentent en même temps des condi- tions si diverses, qu’ilserait impossible de descendre immé. diatement des ordres aux genres dans la détermination des monstres doubles ; l'établissement de divisions intermédiai- res, c’est-à-dire de tribus et de familles , 6st donc d’une né- cessité absolue parmi ceux-ci comme parmi les monstres unitaires, C'est pour les divisions secondaires et tertiaires mages = rem à Co on A RÉ ge e | . er , : a que je recourrai à la considération des différences rela- lives au mode d’union des deux individus composans , ou, leur union. | ? _‘diquer dans l’ordre de leurs rapports avec le type normal, les élémens complets ou presque complets de deux sujets. La duplicité est donc ici aussi parfaite, l'isolement des deux êtres composans aussi marqué, et, par conséquent, leur indi- Cette tribu se subdivise en deux familles dont les carac- SAS | | | MONSTRES COMPOSÉS. 19 plus spécialement, aux différences que présentent les deux individus comparés dans le degré, la direction et le lieu de Premier ordre. AUTOSITAIRES, © Ce premier groupe comprend trois tribus que je vais in- Tribu I. Dans les divers genres qui lui appartiennent, les deux sujets composans ne sont encore réunis que dans une seule région , et dans cette région même se retrouvent vidualité physiologique aussi manifeste qu’ilest possible dans Ja monstruosité double. & tères très-importans sont en même temps très-faciles à 1° Dans l’une , qui offre évidemment le degré le plus rap- proché du type normal, chacun des sujets composans a même encore son ombilic , par conséquent son cordon om- bilical propre : caractère physiologiquement très-remarqua- ble, et bien suffisant pour motiver, en faveur du petit nom- bre de genres quile présentent , la création d’un groupe par- ticulier que j'ainommé MonsTREs DOURLES EUSOMPHALIENS (1), c’est-à-dire , à ombilics distincts et normaux. 2° À la seconde famille appartiennent tous les autres () D’& ou eds, bien, mot qui, èn composition, indique Za bonne confore Mation d'une chose ou d’un être , et d'auvaès, ombilie, milieu, centre, 20 PARTIE II. monstres de la première tribu, caractérisés en commun par l'existence d’un seul ombilic à et, d’une manière plus générale , d'une seule région ombilicale, De à le nom de monstres doubles dun seul ombilic ou woxowpnazrens (1),sous lequel je -désignerai ces monstres évidemment remarqua- bles par une union déjà plus intime de leurs appareils or- ganiques et de leurs fonctions. Tribu I. Elle comprend ceux des monstres doubles chez lesquels les individus composans , bien distincts et séparés même à leur extrémité pelvienne, se confondent au contraire plus ou moins intimement à leur extrémité céphalique ; et même dans leur moitié sus-ombilicale tout entière. Les deux familles dont se compose cette seconde tribu, se lient très-naturellement entre elles par quelques uns de leurs genres, mais se distinguent par des caractères très-précis. 1° Dans certains genres, évidemment ceux de tous qui se rapprochent le plus des monstres doubles de la première tribu , les deux corps, bien distincts et même complétement séparés au dessous de l’ombilic , sont surmontés d’une double tête plus ou moins incomplète; en d’autres termes , de deux têtes intimement réunies et plus ou moins atrophiées. Ce sont ces modifications remarquables, essentiellement caractéris- tiques de la première famille, qui lui ont valu le nom de monsires doubles à têtes confondues ou sychrmantens (2). 2° Dans d’autres genres qui tiennent de très-près à Ceux de la famille précédente , les deux corps, tantôt séparés et encore Complets aw dessous de l’ombilic, tantôt réunis et dès-lors incomplets dans la région sous-ombilicale, sont surmontés d’une tête unique et simple , dans laquelle l’ana - ‘yse anatomique peut seule retrouver quelques traces de (:) Du même mot äupulès, et de mavos, seul, unique. (2) De où, avec, préposition qui, placée devant un autre radical, exprime la réunion , la fusion , la composition, et de 2:22) , tte, ee CSS PRE MONSTRES COMPOSÉS. 21 duplicité, J'ai adopté pour cette famille le nom de Mons- . TRES DOUBLES MONOCÉPHALIENS (1), ou à une seule tèle ; nom qui en exprime bien le caractère, et qui a l’avantage d’être depuis long-temps usité en tératologie avec celte même at- ception. | Tribu UI. Caractérisée par des modifications inverses de celles que nous a offertes la seconde tribu, celle-ci se com- pose de monstres chez lesquels l'extrémité céphalique est double, tandis que l’extrémité pelvienne du corps , et même toute la région sous-ombilicale , offre une tendance mänifeste à l'unité , ct le plus souvent est tout -à-fait unique et simple. .. Cette tribu se divise très-naturellement en deux familles qui, caractérisées par des degrés divers dans la fusion et l’a- trophie des corps des individus composans , correspondent d’une manière mi à Pas aux deux familles de la tribu pré- cédente. Le 1° Ainsi dans l’une, les deux corps, comme l’étaient les deux têtes chez les sycéphaliens, sont confondus , au moins en grande partie, en un tronc complexe et manifestement double ; d’où le nom de monstres à corps confondus ou sYs0- MIENS (2), qui résume en lui ce caractère. 2° Dans la seconde famille, la fusion et l’atrophie des deux corps, comme celle des deux têtes chez les monocéphaliens , est portée beaucoup plus loin encore : il n'existe plus, si ce n'est pour l analyse anatomique , qu’ un Corps unique et simple ; caractère qui a valu à ce groupe le nom de monstres doubles 4 un seul _— ou * MONOSOMIENS (3). On voit que la seconde et la troisième {ribé commencent + (1) Des mêmes mots pôvos et x:pu). (2) De où» et de coue, corps. (3) Des Mêmes mots pdvos et ox, ER 29 PARTIE III. l’une et l’autre par des genres dans lesquels la duplicité est encore presque complète, et finissent par des genres qui n’of- frent plus de traces de duplicité qu’à l’une des extrémités, Composées enire elles pour le degré et la valeur des anoma- lies qui les caractérisent , elles ne sont donc , à vrai dire, ni inférieures ni supérieures l’une à l’autre dans l'échelle des anomalies : elles représentent bien plutôt deux voies dis- tinctes et parallèles, par lesquelles l'observateur peut des- cendre graduellement du type normal, c’est-à-dire de la Lo complète , à cette unité apparente et anomaïe qui résulte, chez les derniers monstres doubles, de la fusion intime des deux individus composans. Deuxième ordre. PARASITAIRES. Moins étendu et moins nombreux en genres que le pre- mier , ce second ordre se divise cependant comme lui très- naturellement entroistribus, dont les deux premièressesubdi- visent elles-mêmes en deux familles, Dans le résumé que je vais présenter de ces divers groupes, je les caractériserai tous principalement par les modifications diverses du sujet parasite. Le sujet autosite est en effet constamment établi sur le même type, el il est pour le moment inutile de nousen oc- cuper, si Ce n’est pour indiquer ses rapports avec le parasite. Tribu 1. Comme li indique le rang qu’elle occupe dans la série, Cetle tribu comprend ceux des monstres parasitaires qui se rapprochent leplus des autositaires, Ici, du moins, l'é- tre est encore, dès le premier aspect , reconnaissable pour un monstre double , le parasite , si incomplet qu'il soit , of- frant encore une organisation assez complexe , et élant im- janté extérieurement sur l’autosite. 1° Dans l’une des familles de cette tribu, leS rapports de position de l’autosite et du parasite sont même encore ceux | MONSTRES COMPOSÉS. 23 que l’on trouve le plus ordinairement parmi les autositaires enire les deux sujets composans, Leplas petitet lé plus impar: fait des deux sujets est attaché à la face antérieure du corps, à peu de distance et souvent immédiatement au dessus dé l'ombilic : disposition qui a sonvent fait confondre les mons- tres de cette famille avec divers genres d’autositaires, mal- 8ré les différences très-marquées de volimé et d’organisà+ tion que présentent ici les deux individus composans. 5 + 2° Dans la seconde famille , plus éloignée encore que la première du type régulier , le parasite , très-incomplet ,.et réduit à une seule région, par exemple à une têtesans corps, est remarquable par le lieu de son insertion, qui, loin d'é- tre la région ombilicale, en est extrêmement éloigné. Il suit de là que le parasite , qui.ne peut vivre par son propre cor- don ombilical, puisqu'il n’en a pas , n’a non plus aucun rapport avec le cordon. ombilical du sujet principal. :.. . _Gomparées entre elles , ces deux familles doivent donc sur- . tout fixer l'attention, l’une par la diversité des types organi- ques sur lesquels sont établis les deux sujets composans, l’autre par les différences , très-rem arquables physiologique- ment et anatomiquement, que présente le parasite dans le mode et le lieu de son insertion. De là les noms corrélatifs de MonsTres DOUBLES HÉTÉROTYPIENS (:) pour la première à ef de MonSTRES DOUBLES HÉTÉRALIENS pour la seconde (2). .. Tribu IL. Dans cette tribu , l'individu accessoire est , comme dans la première, inséré à l'extérieur ; mais il est tellement imparfait, tellement inerte, tellement subordonné à l'individu principal qu'il est difficile an premier aspect de ne pas prendre celui-ci pour un être unitaire , portant quel- ; ques parties surnuméraires, | () De £-cpos, autre, dissemblable, et de rire, modèle , plan , type: @) Du même mot érepos, et de &us où d)cà , aire, place, lieu rémare- quable, , A Lo D A AR A LL a 24, FES PARTIE Hit. - Comme la précédente, celte tribu comprend, dans l’état pins de la science, deux familles, 1° Dans la première, placée très-naturellement à la suite de la tribu précédente, le monstre parasite est réduit à des . mâchoireset à quelques autres parties céphaliques attachées auxmâchoires, plus spécialement à I: mâchoire inférieure, de l'individu principal. Le monstre double représente par Con- séquent dans son ensemble un être unitaire avec dévelop- pement surnuméraire de mâchoires : conditions très-carace téristiques que j'ai exprimées en désignant cette famille sous le nom de monstres doubles & méchotres multiples, ou POLYGNATHIENS (1). 2° J'ai donné à la seconde famille le nom analogique de monstres doubles à membres multiples ou POLYMÉLIENS (2), Ce nom exprime clairement le caractère de ce groupe , consistant dans l’existence d’une tête et d’un Mn à uni- que avec membres surnuméraires. Tribu II. Dans cette dernière tribu, la duplicité da monstre est beaucoup moins apparente encore que dans la seconde , Je sujet accessoire étant inclus et par conséquent plus ou moins complétement caché dans le sujet principal. La seule famille qu'il soit présentement possible d’éta- blir dans cette tribu très- distincte , celle des monstres.dou- bles par inclusion où expocvmtens (3), se lie, par plusieurs des cas qu’elle comprend , avec divers genres appartenant aux deux premières tribus des parasites. En même temps , l'extrême imperfection de l’un des sujets composans dans quelques autres genres, évidemment les derniers de la classe “dés monstres doubles, rappelle ces êtres si simples et si () De rois, plusieurs, multiple, nombreux , et de y»0os, mâchoire. A o . (2) Du même mot rois, et de »5)os, membre. RS j ST » 2 CE É 1 (3) De éd, dedans, et de xÿrux ou “44, produit de génération , fœtus. ee es mt d * CT nee co dame pa prrecnt gr segener 2er mer CCE ONEERENEEN MONSTRES COMPOSÉS. : 25 anomaux par lesquels nous avons vu se terminer la série des Monstres unitaires. Telle est la classification que je vais suivre dans Texposi- tion des caractères et l’ histoire des monstres doubles. Comme on le voit, elle établit parmi eux deux ordres, divisés en six tribus, et subdivisés en onze familles, à chacüne des- quelles un chapitre PEER: sera consacré. Quant aux monstres iésioé: sans entrer ici sur eux dans de longs détails, et surtoutsans établir à l’avance de nombreuses et inutiles divisions parmi ces êtres encore à peine connus, jé me bornerai à présenter de courtes remarques, dont le développement se trouvera par la suite dans le chapitre spé- cial consacré à leur histoire, Un monstre triple résulte en général, non de l’union di- recte de trois individus entre eux, mais de l'union d’un in- dividu avec deux autres, plus exactement et plus claire- ment, de l'union d’un individu avec un autre, lui-même uni à un troisième. Or, s’ilen est ainsi, la double réunion qui ca- ractérise un monstre triple , se ramène à deux réunions simples, complétement analogues à celles que l’on observe chez les monstres doubles : par conséquent , les monstres doubles étant connus , les monstres triples le sont aussi à l'avance, et les mêmes divisions que nous trouvons parmi Jes uns, peuvent et doivent se retrouver parmi les autres. Cest, en effet, exactement ce qui a lieu. La classification que jeviens d'exposer à l'égard des monstres doubles, s’appli- que aussi aux monstres triples; seulement, ceux-ci étant très- peu nombreux, et les monstres doubles l’étant à l'excès, rois ou quatre seulement des types que nous connais- Sons parmi ceux-ci, se retrouvent parmi les premiers. Ce n'est à, comme on le voit, qu'une différence de nombre PEU importante pour elle-même, et se les progrès de me Te. EE RUE *# PER AT LÉRTIA TR : > ' rhone etat: ts Ro _—_ ms TT ge mr MS ue je 26 PARTIE IIL la science tendront nécessairement à diminuer de plus en plus. : Er De ces remarques se déduit une règle importante de-no- menclature. Si des groupes similaires , presque identiques même, peuvent être établis en plus où moins grand nom- bre parmi les monstres triples et les do il est d° uuilité manifeste que ces ie ie. se os tre des noms pareiïllement similaires , presque identiques même. Or on obtient ce résultat , et l’on a ,en même temps, l’avantage d’une notable économie dans le nombre des mots, en rendant les noms distinctifs des ordres et des fa- milles, également applicables, par leur composition étymo- logique, aux groupes correspondans des deux sous-classes des monstres composés. C'est ainsi qu'il me devient possible, sans entrer dans de longs développemens, ct sans recourir à des dénomi- nations nouvelles, de donner en peu de mots un aperçu général de l’ensemble des monstres tiples , et de complé- ter ainsi cette revue sommaire et anticipée de la classe des monstres composés, Dans l’ordre des Monstres TRIPLES AUTOSITAIRES, ON ne connaît guère que, trois familles , encore est-ce d’une ma- nière très-imparfaite , et par des observations presque tou- jours dépourvues d'authenticité : ce sont les monstres triples monomphaliens , les monocéphaliens et les monosomiens ; c'est-à-dire précisément les analogues de la dernière fa- mille de chacune des trois tribus des monstres doubles au- tositaires, Une semblable remarque est aussi applicable aux mons- _tres triples parasitaires : car on ne connaît également parmi eux que des familles de rang inférieur, savoir , des polygna- tiens et des endocymiens. R Ajoutons, en terminant, que des monstres quadruples D avenir Re A A ed TR | MONSTRES COMPOSÉS. : 1m monosomiens , et même des êtres encore beaucoup plus com- plexes, 6nt été indiqués par divers auteurs, mais toujours par des auteurs dont le nom est dénué de toute autorité, x SECTION V. DES RAPPORTS DE POSITION DES INDIVIDUS COMPOSANT UN MONSTRE DOUBLE OU MULTIPLE ,; ET DES AXES. En posant lès bases d’une nouvelle classification des monstres doubles , jai dû, en premier lieu , non seulement assigner à chacune des divisions que j'ai établies des ca- ractères faciles à saisir, mais aussi exprimer ces carac- ières par des termes empruntés au langage ordinaire , afin de les rendre immédiatement intelligibles pour ceux même qui ne possèdent point de notions étendues sur l’orga- bisation des monstres doubles. En effet, si un monstre dou- ble se présente à l'observation, le premier problème à ré- soudre, celui dont il importe avant tout de rendre la so- lution facile , c’est la détermination du monstre; en d'au- tres termes , sa réduction successive à l’ordre, à la tribu, à la famille, qui comprend les êtres les plus semblables à lui, et, par conséquent, ceux avec lesquels ilest nécessaire de le comparer. Les définitions que j’ai données de chaque groupe, étant conçues en termes généraux, intelligibles par eux-mêmes, et avant toute définition, me paraissent propres à rem- plir ce premier besoin : mais ; par la nature même de leurs élémens , elles n’ont pas et ne sauraient avoir toute la précision et surtout tonte la généralité que. comporte l'histoire des monstres composés. Aussi ai-je cru devoir chercher une expression plus rigoureusement exacte des mêmes définitions, et tenter de remédier ici à ce dé- 28 | PARTIE II. faut de précision qui se fait sentir dans presque toutes les parties de l’anatomie., Les essais que jai faits dans ce but remontent à plusieurs années (1), et, en indiquant ici leurs résultats, je puis les présenter comme déjà sanctionnés par . l'approbation de plusieurs célèbres anatomistes. Les remarques que je vais présenter, sont des ap- plications de deux faits généraux ; OU, pour mieux dire, de deux lois tératologiques, qui, établies par mon père, il y a quelques années (2) , sont aujourd’hui les bases nécessaires et fondamentales de toute recherche vrai- ment scientifique sur les monstres composés. Ces deux. lois, ramenées à leur expression la plus simple, sont les suivantes, Lorsque deux ou plusieurs sujets sont unis pour cOMpo- ser un monstre double ou plus que double , l'union a lieu entre eux par les faces homologues de leur corps, Ainsi, chez un monsire double, si l’un des sujets est adhérent par la face ventrale du corps, c’est généralement à la face ven- trale du corps de l’autre qu’il est uni, et non à sa face dor- sale ou à l’une de ses faces latérales : et de même pour les monstres triples (3). (x) Voyez mes Propositions sur la monstruosité et mon Mémoire Sur La nécessité et les moyens de créer pour les monstres une nomenclature ration nelle et méthodique, loc. cit. : (2) Dans son article Monstres du Dictionn. class. d'hist. naturelle, t. XI, p- 139 et SUV: janvier 1827,et dans ses divers mémoires sur les monstres doubles (tous cités dans la suite de cet ouvrage), mais plus spécialement parmi eux, dans celui qui à pour titre: Considérations zool, et physiol. relatives à nn nouveau genre de monstr. nommé Hypogna- the. Voyez les Mém. du museum d'hist, nat. ,t, XIE, p. 93, et le Journal de médecine vétérinaire, n° de févr. 1826, p-71: (3) La seule exception connue est relative à des canards Monstrueux dont j'ai indiqué dans un autré travail, et dont je décrirai plus bas l’organisation paradoxale. Voyez, parmi les monstres doubies poly méliens, le genre céphalomèle. DE ER D ri ES À 2 AE ACTOR 0 CRI PP TR D EE MONSTRES COMPOSÉS. 29. De plus, les deux sujets composant un monstre double, et de même les divers sujets qui composent un monstre plus que double, si on les compare deux à deux, sont pla- cés et ont leurs organes disposés plus ou moins symétrique- ment des deux côtés de la ligne où du plan suivant lequel se fait l’union (1). De ces deux faits généraux résulte l'existence, chez tous les monstres doubles, de trois lignes ou axes, savoir, l'axe individuel de chacun des sujets composans, et l’axe géné- ral du monstre. Par la considération de ces trois axes et des rapports qu'ils ont entre eux, on peut exprimer les di- verses modifications de la monstruosité double avec une précision presque géométrique, et surtout les indiquer par des formules peut-être un peu abstraites , mais simples, abréviatives, et irès-propres , soit à fournir des inductions sur les analogies et les différences des monstres doubles comparés entre eux et avec les autres monstres composés, soit mieux encore à montrer les relations nécessaires qui existent entre les deux individus composans. J'ai désigné ces trois axes dans mes premières publica- tions tératologiques , et je continuerai à les désigner dans le Cours de cet ouvrage sous les noms caractéristiques d'axes vertébraux et d’axes d'union. J'entends par axe vertébral le plan médian ou , pour sim- plifier , la ligne médiane de chacun des deux sujeis réunis : ligne ou plan qui, étant, chez les monstres composés, bien plus souvent latéral que médian par rapport à l’ensemble de l'être, doit recevoir, dans l’histoire de ces êtrés ano- (1) Outre les céphalomèles, deux autres genres font à ce dernier ne sénéral des exceptions qui d’ailleurs ne sont pas entièrement inex- Plicables, L'an de ces genres, les céphalopages, fait partie de la famille ee mMénstres eusomphaliens , et l'autre, appartenant aux hétéraliens» est analogue du précédent parmi les parasitaires. \ Yes TAPER, Pc nl _ 7 ho pere NT pau 5” nes. 0 2 he Le 1 C0 0 NE een ER ‘is EE Sr DES: «Shure pe, 30 PARTIE TT. maux, une dénomination générale tout-à-fait indépendante de la position qu’il oécupe. Le nom d’axe vertébral m'a paru remplir celte condition , et exprimer les élémens les plus importans de la détermination de cet axe, toujours re- présenté par la colonne vertébrale, L’axe d'union est le plan, ou, si l’on veut, la ligne sui- vant laquelle se fait l'union des deux sujets composant un monstre double. Il est donc toujours interposé entre les deux axes vertébraux, et c’est lui qui, chez tous les mon- stres doubles ( mais non chez tous les monstres composés ) représente la ligne médiane de l’être composé pris dans son ensemble. Ges trois axes peuvent être entre eux dans des rapports très-différens , soit d’étendue , soit de direction. Ils peuvent être égaux ou inégaux. L’axe d’union peut être parallèle aux axes vertébraux; il peut leur être perpendiculaire: il peut aussi leur être oblique; et de là des différences dont Re est telle que les exprimer avec exactitude", c’est véritablement résumer en quelques mots toutes les mo- difications les plus remarquables de l’organisation des mon- stres doubles. Sans entrer ici dans des développemens qui doivent trouver place dans les chapitres suivans, je montrerai seu- lement, en citant quelques exemples, par quelle voie sim- ple et directe et avec quelle facilité la Classification des monstres doubles à laquelle m’a finalement conduit l’en- semble de mes recherches, pouvaitêtre déduite à priori et presque tout entière de la seule considération de ces axes. Les deux axes vertébraux, ai-je dit, peuvent être égaux ou INÉÇAUX : : de ce premier genre de Tèredee ré- sulle une première division en de groupes, dont le pre MONSTRES COMPOSÉS, 31 mier correspond exactement aux autositaires , le second aux parasitaires. | Voulons-nous avoir égard maintenant à la direction de l'axe d’union et à ses rapports avec les axes vertébraux? Nous allons retrouver de même toutes nos subdivisions. Re D re “ de { L’axe d’union peut être parallèle aux axes vertébraux, Dès- lors ceux-ci sont nécessairement aussi parallèles entre eux; ils ne se rencontrent pas ; d’où la non-fusion des deux indi- Yidus qui composent le monstre double. Tel est précisé- ment le caractère des monstres autositaires de la première tribu , les eusomphaliens et les monomphaliens. L’obliquité des axes vertébraux sur l’axe d'union et leur rencontre avec lui, rencontre qui peu avoir lieu supérieure ment ou inférieurement , exprime au contraire la fusion partielle des deux individus, soit en haut , comme dans les sycéphaliens et les monocéphaliens, qui composent la seconde : ® ee e g: ? f tribu, soit en bas comme dans la troisième tribu, c'est-à+ dire chez les sysomiens et les monosomiens. Enfin quelle sera la disposition du monstre double, si l’axe d’union est perpendiculaire aux axes vertébraux? Si l'on réfléchit que l’axe d’union est nécessairement interposé entre les axes vertébraux » On voit que ce troisième Cas sup- pose une disposition toute particulière des axes vertébraux; leur isolement presque complet, leur situation bout à bout et leur rencontre par un point extrême, sur lequel tombe per- pendiculairement l’axe d’anion, À cette considération joint- on celle de l'inégalité possible des axes vertébraux, on arrive à concevoir à priori les deux familles que j’ai désignées sous les noms d’hétéraliens et de polygnathiens ; familles dont il était certes impossible de prévoir par toute autre méthode ? + . l'existence si anomale. di rection des axes fournissent ‘directement plus de la 1 Ainsi les seules considérations relatives à l'étendue et à la : 4 F1 f 59 À | PARTIE IT. moitié des divisions établies parmi les monstres doubles. En même temps elles indiquent à l’avance le nombre de genres que peut comprendre chacune de ces divisions. Qui ne voit, en effet, que les axes peuvent présenter des de- grés très-divers d'obliquité, et se rencontrer sous des an- gles très-différens; que les combinaisons fondées sur le parallélisme des axes, sont nécessairement moins nom- breuses ; enfin que l'incidence perpendiculaire de l'axe d'union sur les axes vertébraux , n’est possible que dans un nombre beaucoup moindre encore de combinaisons ? Quant aux autres divisions sub-ordinales et aux autres fa- milles des monstres doubles, ilest vrai que les considérations relatives aux axes ne peuvent faire prévoir, du moins avec Ja même facilité, leurs modifications caractéristiques ; mais du moins peuvent-elles être étendues avec beaucoup d’a- vantage à leur étude, aussi bien qu’à celle des subdivisions génériques elles-mêmes. Là ne se bornent pas encore les applications qui peu- vent être faics des considérations de ce genre à l’his- toire des monstres composés. Les monstres triples , autant qu’il est permis de conclure du très-petit nembre de faits que possède la science, sont soumis aux mêmes lois que les monstres doubles, et par conséquent ont aussi leurs axes semblablement disposés. Seulement, comme ils offrent en eux les élémens de trois sujets au lieu de deux, il existe chez eux trois axes vertébraux et deux axes d'union, I] ne serait même nullement difficile de se rendre compte des monstres composés d’un plus grand nombre d’indivi- dus. Si la nature venait à en présenter quelques uns, ct qu'ils fussent soumis aux mêmes lois que les monstres dou- bles, hypothèse pour le moins irès-yraisembable, on concoit qu'il ÿ aurait toujours autant d’axes vertébraux que d’indi- vidus et un axe d’uniop de moins. A fn PR \ MONSTRES COMPOSÉS. 35 ‘On peut dire d’une manière générale , même en compre- nant dans ces considérations les monstres unitaires, que chez tous les monstres formés d'un nombre impair d'indi- . Vidus , l'axe médian ou central du monstre coïncide avec … l'axe vertébral de l'individu ou de l’un des individus qui le composent, Chez tous ceux qui sont composés d’un nombre Pair , cet axe médian coïncide avec l'axe d'union des deux individus, s’il y en a deux, des individus placés le plus en dedans , s’il yen a plus de deux, | Enfin, ces considérations peuvent recevoirencore une bien plus grande extension. Dans les monstres unitaires , et même, d’une manière générale, dans tous les êtres symétriques, les deux moitiés du corps peuvent être comparées à deux indivi- dus simples, réunis pour Composer un individu double : car les lois qui régissent l'union des deux moitiés du corps, sont exactement les mêmes que celles qui régissent l’union des deux sujets formant un monstre double. Sous le point de vue le plus général, et en appelant une moitié cet ensemble de par- _ ties qui setrouve deux fois répété chez les animaux nommés Pour cette raison même binaires, on peut donc dire qne les êtres établis plus ou moins exactement sur le type symé- trique , se divisent en trois groupes, les uns formés de deux moiliés , comme la plus grande partie des animaux et tous les monstresunitaires ; d’autres, de quatre moitiés , Comme les monstres doubles; d’autres de six mMoitiés, comme les monstres triples. Pour es premiers qui est à Ja fois axe vertébral et conds, trois axes, savoir, deux d'union qui est central ; > il existe un seul axe axe Central; pour les se- axes vertébraux et un axe pourlestroisièmes , cinq axes , sa- Voir, deux axes d'union, et trois axes verlébraux, dont l’un SE en même temps axe central (1). (1) On Peut remarquer qu'outre les monstres formés de quatre ou : LEE, | 5 PARTIE A4 SECTION VI, pE LA NOMENCLATURE GÉNÉRIQUE DES MONSTRES COMPOSÉS (1). Dans toute nomenclature il y a deux choses à considérer : la manière dont on choisit où forme les mots , et celle dont on les emploie; en d’autres termes , leur composition intrin- sèque, et la valeur qu’on y attache. C’est seulement du premier point que j'ai à m'occuper ici, puisque je me pro- pose seulement de traiter des noms génériques, c'est-à-dire de noms dont la valeur est déterminée à l'avance par les principes des méthodes linnéennes. Je poserai en are lieu quelques règles générales de nomenclature, puis j'en ferai l'application aux monstres doubles et triples. de six moîtiés, il en est, parmi les composés, qui équivalent à trois ou à cipq-moitiés d'individus, et lon a déjà vu que d’autres, parmi les monstres unitaires, équivalent à une moitié. Ces genres très-curieux ne présentent pas les élémens d’une, trois ou cinq moitiés, dans le sens où je viens d’employer ce mot, mais les élémens, incomplets de deux, quatre ou six moitiés , et les lois qui président à leur composition, de même que les rapports de leurs axes, sont les mêmes que chez les êtres parfaitement unitaires, binaires ou ternaires. our ce qui con- cerne les monstres doubles en particulier, les êtres andfnaux équiva- lens à trois moitiés, ou même: surpassant de très-peu deux moitiés, doivent donc être réunis à ceux qui sont ee 7 quatre moitiés complètes, et l’on verra en effet par quels rapports intimes les monocé= phaliens, les monosomiens , les hétérotypiens, les polyméliens , se lient aux monstres doubles les plus complets de tous. F. (1) Sauf la suppression de quelques parties rendues inutiles par les détails précédens , et l'addition de quelques remarques principaiement relatives aux monstres triples, ce sixième paragraphe diffère à peine du.mémoire que j'ai publié, en juillet r830, dans les Annales dés scien- ces naturelles , . XX, p. 326, sous le titre suivant: De la nécessité et des moyens de créer pour les monstres une nomenclature rationnelle ot méthodique, | MONSDRES COMPOSÉS. | 85 On peut concevoir d’une manière générale trois espèces . de nomenclatures qui toutes trois ont été où sont en= Core employées dans diverses sciences ; et qui peuvent être désignées sous les noms dé nomenclature irrégulière, nomen- clature systématique & nomenclature méthodique. Lorsque la création ou le‘choix ‘des mots n’est soumis à aucune règle ; lorsqu'il n’ésiste aucun rapport, ni entre les diverses espè- ces dé nos ‘employés ; hi entré ces noms et les Choses qu'ils représeñtent, Cest la nomenclature irrégulière ; no- menclature par laquelle toutes Tes sciences ont nécessaire ment commencé, ét à Tiquelle un grand nombre d’entre elles sersont fixées. entends, au contraire, D systématique celle où il existé des rapports mots employés, représentent $ ar nomenclature entre les divers Mais non entre ces mots et les choses qu'ils ct Enfin par nomenclalare méthodique , celle où Les divers mots employés , outre qu'ils ont des rapports entre eux, en ont aussi avec les choses qu’ils représentent, Ges deux dernières espèces de nomenclature sont, comme one voit , soumises à des règles ou lois qui, pour l’une, sont arbitraires et basées uniquement sur l'usage, et qui, pour Vautre ; au contraire, résultent en partie de l'usage, mais eR partie aussi de Ta nature même et des rapports des objets auxquels doit être appliquée Ia nomenclature. Je prends quelques exemples, La nomentlature des naturalistes ( 1) appartient au pre- Mier gioupe : c’est une nomenclature irrégulière, Ainsi les divers genres d’un même groupe recoivent des noms qui non “Seulement n’ont aucune partie commune, mais qui même sont empruntés à des sources toutes différentes, Par exemple, Xel nom générique est un nom de pays légèrement modifié; e (Tevappelle di qu'il n’est ici question que du choix des mots, et non de “leur mploi si hien réglé par | TLinné. RE noue TT à s : : Eiturae * 36 PARTIE TIT, tel autre ; dérivé du grec, est choisi de he à indiquer quelque car actère ou à se rappeler quelque circonstance remarquable ; tel autre est un ancien nom grec où latin que l'on détourne de son acception primitive: tel autre est tiré du nom d’un voyageur, d’un naturaliste, souvent même d’un homme tout-à-fait étranger à la. science; tel autre enfin est un nom déjà existant dans la science , et dont on‘ s’est borné à retrancher, à changer , à déplacer quel- ques lettres ou quelques syllabes. Je’ pourrais multiplier beaucoup ces exemples; car chaque naturaliste a , pour créer des mots, jene dirai pas sa méthode, mais ses usages, ses procédés particuliers. Il y a donc défaat absolu de rè- gles ou de lois qui président au choix des mots en histoire + ÉJONe. La nomenclature astronomique des planètes est une no- _menclature systématique: car tous les noms qui désigne nt les corps planétaires, ont entre eux quelques rapports ; mais ils n’ont aucune relation avec la nature de ces corps eux- mêmes ou avec les circonstances qui sont propres à chacun d'eux. Toute nomenclature où l’on pose pour principe de don- ner à toute une série de noms la même terminaison, est aussi une nomenclature systématique, si elle n’a d'autre but et d'autre avantage que d'établir plus d’ordrevet de gularité. Telle est par conséquent la nomenclature que j'ai adoptée pour les divers groupes de la classe des monstres unitaires. La nomenclature chimique est une nomenclature, non seulement régulière, non _seulement systématique , Mais même Ahodquée Car la composition de chaque nom ex- rime celle du corps auquel il appartient. Les naturalistes ont-ils tort d’avoir adopté une nomen-. * LA à e » 1 clature irrégulière , on du moins de l'avoir conservée ? Non | { 4 | MONSTRES COMPOSÉS, cs 0 sans doute; car d’une part le nombre des objets auxquels il faut un nom spécial est tellement considérable , qu'une ré- novation totale de la nomenclature plongeraït la science dans un véritable chaos; en sorte que cette rénovation , fût elle possible et reconnue utile à quelques égards, ne devrait pas être faite. Mais de plus, et de même à cause dunom- bre infini d’objets qu’embrasse l’histoire natarelle, cette rénovation serait absolument impossible. On ne saurait, en effet, déduire de principes communs une aussi immense quantité de noms, d'autant plus qu’il arrive très-souvent qu’une modification organique caractérisant très-bien une plante où un animal par rapport à tous les autres êtres de la même famille, et paraissant ainsi devoir fournir le motif de sa dénomination générique, se reproduise dans des plantes ou des animaux d’autres familles, et fournisse de même leurs caractères distinctifs par rapport aux genres qui les avoisinent, dd: Les astronomes, à leur tour , ont-ils eu tort de s’en tenir à l’égard des planètes à une simple nomenclature systéma- üque , au lieu de s'élever à la nomenclature méthodique, comme ils l’eussent pu très-facilement ? Non, sans doute; car, vu le petit nombre de planètes connues, toute no- menclature suffit à leur égard aux besoins de la science : et la régularité systématique est même ici une sorte de luxe inutile à la science. : Ges deuxexemples sont propres à faire sentir la vérité des deux principes suivans : o Lat? L. Une nomenclature qui doit embrasser un nombre im- mense d'objets , ne peut être qu'irrégulière, quant au choix et à la composition des mots (1) : c’est seulement à leur em- () Cette à Proposition que la nomenclature des naturalistes doit rester irrégu lière, n'établit pas que cette nomenciature ug puisse être } 38 PARKIE LE, ploi, ou à la classification, que les secours dela méthode se- raient-appliqués avec avantage. | JE, Uné nomenclature qui ne doit embrasser qu’un nom: bre très-limité d'objets très-différens., peut rester systéma tique. où même irrégulière sans aucun inconvénient pour la science, De ces deux principes on peut déduire le: suivant : UE. C'est principalement lorsqu'une nomenclature: doit embrasser un nombre assez considérable d'objets que lon peut et que l’on doit la rendre méthodique. : Tel est précisément le cas de la nomenclature chimique, du moinsen ce qui concerne les corps inorganiques. Il en peut être exactement de même de la nomenclature généri- que des monstres. En effet, ta science possède dès à présent l'indication d'un assez. grand nombre de genres; et d’un autre cÔLé, comme les lois de la monstruosité sont maïin- tenant en partie connues , comme on a constaté que jamais le désordre ne s’élend au-delà de certaines limites, on peut être assuré que ces genres, dont le nembre augmen- tera, ne se multiplieront pas à l'infini, On peut donc eher- cher, avec l'espoir de réussir dans cette entreprise , x créer pour eux une nomenclature méthodique. Cest ce problème que j'ai tenté de résoudre ; mais seu- lement à l'égard des monstres composés. En: effet, une grande partie des monstres unitaires avaient dépà été dé- nommés d’une manière , sinon entièrement satisfaisante, du moins pouvant suffire aux besoins de la science: et ilest une règle à laquelle i] faut , en fait de nemenclature; sub- ordonner toutes les autres: conserver tout çe quipeut être améliorée à plusieurs égards. Ainsi, pour citer un exemple, il sera nécessaire de réformer plusieurs noms qui, après avoir été adoptés pour des animaux d’une classe, ont été appliqués à des genres d'une autre classe. om 20 ? conservé, Le seul but que j'aie dû et pu me proposer dans la nomenclature des monstres doubles, était de Ja complé- ; f ee « , Qi 2 L=- ter, conformément aux principes qu avaient présidé aux travaux antérieurs, et de la rendre de plus en plus régu- lière. \ | | | “Quant aux monstres composés, le champ était encore entièrement libre. On n'avait fait pour eux qu'un très- petit nombre de noms, qui même pouvaient tous, à une seule exception , être conservés. Il était vrai de dire, lors- que je publiai pour la première fois les résultats aux quels j'étais parvenu, qu’une nomenclature régulière était pour les monstres doubles , non pas une rénovation, mais une chose entièrement nouvelle. | S'il n’en est plus tout-à-fait ainsi présentement (1 ÿ, je vais du moins montrer que les noms proposés jusqu'à ce jour sont insuflisans, et que la formation de eeux qui man- _quent encore à la science, doit être, de toute nécessité , soumise à des règles précises et bien déterminées. Les noms que les auteurs ont créés pour désigner géné- riquement les monstres doubles et triples, peuvent se rap- porterà deux-classes. D ein . 299 (x) Je m'exprimais ainsi dansle mémoire déjà cité que 6e paragra- phe reproduit presque textuellement: « C’est même à cause de cette eir- constance favorable (lanouveauté du sujet }, et parce qu’il est à erain- dre que: dans un moment où les monstres doubles ont fixé d'une ma- _ nièrespéciale l'attention publique, on ne vienne à proposer des noms ‘ nouveaux quiseéraient une difficulté de plus, que j'ai eru dévoir pu- blier dès à présent une esquisse de la nomenclature à laquelle je me suis arrêté après beaucoupde tentatives. » Depuis lors, les principes de cetie nomenclature ont été adoptés par plusieurs auteurs, et onf servi de-règle pour la formation de plusieurs termes nouveaux. Mais d’un autre côté, les craintes que J'exprimais ont été justifiées, deux an$ _après, par la publication de l'ouvrage de Gurzr sur l'anatomie patho- 98ique des mammifères domestiques (Lekrbuch der path. Anat. der Haus- MONSTRES COMPOSÉS. PARTIE IL. 1° On a employé depuis long-temps des noins tels que bicéphale (ou mieux dicéphale), tricéphale, disome, ete. , pour désigner les monstres à deux ou trois têtes; à deux Corps, etc. Mais ce ne sont pas là des noms génériques; car il existe plusieurs groupes de monstres à deux têtes ou à deux corps, très -différens à plusieurs égards , et qu’il importe beau- coup de ne pas confondre, Ces mots dicéphale , tricéphale , disome, doivent-ils donc être bannis de la langue anato- _mique? Non sans doute. Ils peuvent être utilement em- ployés dans beaucoup de cas, et doivent être conservés , mais seulement comme de simples adjectifs donnant l’ex- pression abrégée d’un caractère remarquable, et commun à plusieurs genres. C’est ainsi que les mols tridaciyle , pen- tadactyle, et une foule d’autres sont employés avec avan- tage par les naturalistes , mais seulement comme mots ex- plicatifs, ou tout au plus comme épithètes spécifiques , et point du tout en qualité de noms génériques. 2° Il n’en est pas de même des noms hétéradelphe , po- lyopse, ischiadelphe, ischiodidyme, gastrodidyme, etc.., propo- sés par mon père et à son exemple par quelques anatomistes distingués, depuis qu'il a été démontré que les monstres Sœugethiere ), part. IT, Berlin 1832. Dans cet Ouvrage, un très-grand nombre de genres , soit déjà dénommés , soit encore innominés, ont reçu des désignations toujours régulières, il est vrai, et souvent même bien conçues et bonnes en elles:mêmes, mais seulement systématiques, et par Conséquent très-insuffisantes ; ce que feront voir les remarques qui Vont Suivre, et surtout l'examen spécial que j'aurai bientôt à faire de chacun de ces noms en particulier. Tout en mettant à profit le travail de Gurlt, je continuerai donc à admettre la nomenclature que j'avais proposée deux ans Auparavant, non parce que je lai moi. même conçue, mais Parce qu'elle est plus ancienne, déjà adoptée par plusieurs auteurs, et fondée sur les seuls principes qui Puissent servir de base à une nomenclature vraiment méthodique des monstres composés. MONSTRES COMPOSÉS. 2 sont susceptibles d’être divisés en groupes naturels ; en vé- ritables genres linnéens. Ces noms sont bien des noms gé- nériques , et même en soi d’excellens noms génériques ; Mais on. va voir qu’en créant d’autres noms analogues sans adopter une marche rationnelle et méthodique, on tombe- rait bientôt dans le vague et le désordre. Mon père a d’abord nommé hétéradelphe un genre que l'on peut ainsi caractériser: monstre à une seule tête et à deux “corps unis par leurs faces antérieures et extrêmement inégaux. C’est à la circonstance très-remarquable de l’iné- galité des deux corps que se rapporte le nom d’hétéradel- phe , qui signifie en effet frères dissemblables. Plus tard M, Dubrueil a établi, sous le nom d’ischiadel- phe, un genre caractérisé par l’union de deux fœtus com- plets et égaux, placés bout à bout, et soudés par les ischions. Ischiadelphe signifie, par abréviation, frères unis par les ischions. | | En adoptant.ce nom, qui, je le répète, me paraît excel- lent en lui-même, et en lui donnant la finale adelphe, déjà employée dans le mot hétéradelphe, M. Dubrueil avait , pour ainsi dire, jeté les fondemens d’une nomenclature systéma- tique ; mais cette nomenclature , quelque régulière qu’elle pût être quant aux mots qui la composeraient, eût élé in- \ suflisante, et c’est ce qu’il est très-facile de faire sentir. Le nom d’hétéradelphe convient très-bien au genre au- quel il a été appliqué ; mais il est loin de convenir à lui seul. En effet, un monstre composé de deux fœtus complets, mais très-inégaux, ou remarquable par deux têtes très- inégales sur un seul corps, ne mérite-t-ils pas également le nom d’hétéradelphe, si ce mot signifie senlement frères Jumeaux dissemblables ? Or les deux cas que je viens de “tPposer se sont déjà présentés, ainsi qu’on peut s’en as- surér en parcourant les annales de la science , el prouvent Re ET RCA AMP A ENT PR D BR REA Lo _ PARTIE Hi. qu'il est nécessaire, à moins d'adopter une nomenclature évidemment très-vicieuse, ou de changer le mot hétéra- delphe, où de restreindre et de préciser sa valeur ;°ce qui peut être fait très-facilement et sans aucun inconvénient pour la science, Cest à ce dernier parti que je me suis ar- rêté, non seulement parce que ce nom est généralement admis, mais parce qu'il serait, je ne dirai pas difficile, mais absolument impossible de Jui substituer un nom qui n’of frit pas comme lui l’inconvénient de-convenir également à plusieurs genres. | Ge que je viens de dire au sujet du mot hétéradelphe , ÿe pourrais le répéter à l'égard de presque tous les autres noms génériques déjà créés. H en est à peine quelques uns qui ne puissent convenir égalemeñt, si lon ne précise le sens qu’on leur attribue , x plusieurs genres très-différenss C’est donc une nomenclature générale qu'il s'agit d'établir pour les monstres composés , en y faisant rentrer, s’il est possi- ble, les noms déjà créés, el non pas seulement quelques noms qu'il s’agit de changer. À La combinaison à laquelle je me suis arrôté ; repose sur une convention analogue à celle qu'ont adoptée les chi- mistes : c’est qu’une términaison commune sera adoptée pour tous les genres d’un même groupe. Cette terminaison équivaudra ainsi à une expression suceinete des caractères généraux du groupe; puis un ou très-rarement deux mots très-Courts, placés devant là terminaison ; exprimeront les caractères particuliérs du genre. : | J'indiquerai en premier lien la formation plus simple des noms des monstres doubles : Fapplication des mêmes idées aux monstres triples se fra ensuite ; ponr ainsi dire, d’elle- même. | Il résulte de l’exposé sommaire que j'ai fait précédem- ment des caractères de toutes les familles des monstres MONSTRES COMPOSÉS. 49 doubles, que ces monstres, saaf un petit nombre d'ex- ceptions (1), rentrent tous dans l’un des trois groupes Sui- j vans. ‘ 1° Doubles inférieurement et simples sapériéuretet. J’ adopte pour tous les genres qui appartiennent à ce pre- mier groupe la terminaison angseme, adelphus (2); déjà employée. 2° Doubles supérieurement et simples inférieurement. d’ ai adopté pour tous les genres de ce groupe la terminaison DYME, dymus (5). 3° Doubles supérieurement et safértedremient. pi ai adopté pour tous les genres de ce groupe la terminaison PAGE, pages (4). Maintenant il me reste à déterminer quels caractères devront être rappelés par le mot ou les mots qui seront à placer devant ces terminaisons pour compléter les noms gé- | nériques. 5 Chaque groupe de monstres offre quatre genres princi- pâux de considérations: 1° position relative des deux sujets ; 2° adhérence superficielle ou fusion profonde ; ; 5° lieuet éten- due del adhérence oude la fusion ; 4° duplicité supérieure - He ) Ces exceptions sont formées par trois ou quatre familles caracté- risées par des modifications très-singulières, et ne comprenant que quelques genres, dont la nomenclature, par cela même qu’ilssont.très- isolés dans la série et très-peu nombreux, ne peut donner lieu à aucune. > A difficulté. Celle que l’on a commencé à établir à leur égard, quoique peu ou point régulière, suffit donc complétement aux besoins dé la science, et je ne chércheraï pas à l'a modifier pour la rendre NOR que ; ce qui, au reste, serait évidemment très-facile. 1 (2) D'adekpès, frère. -(3) De düuc. Auuos, dont le radical est do, dE est oi dansles mots composés comme signifiant jumeau , par exemple dans duos» pie jumeau ; tpidbuos, trijumeau, ete. me $ & () De rayeis, uni, formé de plusieurs rares. Fire » 44 PARTIE XII. ment et inférieurement, ou seulement à l’une des extré- mités du corps. Si fallait exprimer dans un seul mot les considérations relatives à ces quatre genres de Caractères, on ne le pour- rait sans créer des termes que leur longueur et leur compli- cation ne permettraient ni de comprendre ni de retenir; - mais il n'est pas nécessaire que toutes y soient es Dinde pour y être contenues. Je m'explique : dans tous les groupes de monstres , il est des conditions corrélatives existant né- cessairement l’une avec l’autre, dépendant l’une de l’au- tre : il suffit, par conséquent, d'exprimer l’une pour que l’autre soit contenue implicitement. On va voir que, par suite de ces relations remarquables, les quatre conditions que je viens de rappeler peuvent se réduire à deux, et qu'ainsi, en joignant à la terminaison qui indique le caractère général du groupe, un mot qui indi- que le plus important des caractères spéciaux du genre!, on aura pour chaque sorte de monstruosité un nom qui lui conviendra parfaitement, et qui ne conviendra à aucune autre. | Prenons pour exemple les monstres doubles supérieure ment et inférieurement. La‘terminaison page exprime, d’a- près la convention établie, le caractère général : plaçons au devant d’elle un radical indiquant le lieu de l’adhé- rence, et le genre sera parfaitement caractérisé. En effet, la face du corps par laquelle deux sujets se trouvent en rap- port ést nécessairement celle par laquelle ils sont adhé- rens : déterminer le lieu de l’union, c’est donc déterminer les rapports de position, C’est aussi déterminer le degré d’adhérence ou de fusion : car, dans un monstre double su- périeurement et inférieurement , la réunion, Si elle à lieu par des organes placés superficiéllement, est nécessaire- ment une simple adhérence, où tout au plus une fusion eo : * nt RS M4 ‘ d 3 - - &-— j pitt ee MONSTRES COMPOSÉS. 45 incomplète et peu profonde, Ainsi, le nom de pygo- Page (clunibus adhærens ) que je devrai donner , d'après | les principes que je viens d'exposer et que je donne en effet à la monstruosité double figarée par Buffon dans le tome IV de ses Supplémens, en renferme implicitement tous les ca- racières. Il lui convient donc, etne convient qu’à lui. Il en se- rait demême des mots siphopage, sternopage, ectopage, etc., ce dérnier nom devant être pris däns toute son extension , et appliqué non à tous les monstres réunis en dehors, mais à ceux seulement qui se trouvent joints par toute la région latérale de leur corps.’ dé Soient maintenant les monstres doubles inférieurement, mais simples supérieurement : la terminaison adelphe indi- que conventionnellement ce caractère. Les trois autres sont implicitement contenus dans une expression exacte du lieu de l’adhérence: car il suffit de déterminer l’organe ou la région par laquelle se fait la réunion, pour exprimer aussi la face par laquelle se regardent les deux individus compo- Sans , et même tout ce qui manque au monstre pour être complétement double. En effet, un monstre de ce groupe ‘est nécessairement simple dans sa partie supérieure, à par- tir du lieu de la réunion. C’est ainsi que le mot xiphadelphe ( fratres æiphoïde juncti ) , non seulement conviendrait (1) très-bien aux monstres doubles au dessous de l’appendice xiphoïde, mais même en renfermerait implicitement tous les caractères essentiels (2). (x) Ce genre n’a point encore été établi. (2) Le genre /schiadelphe de M. Dubrueil n’appartenant pas au groupe des monstres doubles inférieurement et simples supérieurement ; il devenait nécessaire de modifier ce nom, comme je l'ai indiqué dans MON Mémoire déjà cité. C'était alors le seul changement que nécessität l'établissement de la nouvelle nomenclature : mais la publication Drm SR DE SRE sie ss NS F cé h 2 F À SÉTEL come mn PA PARTIE IL. < L'inverse a lieu pour les monstres simples inférieurement, mais doubles supérieurement ; condition qu’exprime la ter- mimaison dyme. La fille dicéphale, Ritta-Cristina, qui a fixé dernièrement l'attention des naturalistes et des méde- cins de Paris, se rapporte à ce groupe de monstres , et le genre auquel elle appartient devra, d’après les principes que j'ai indiqués, prendre le nom de ziphodyme ( gemellæ æyphoïde junctæ ). Outre les monsires des rois groupes précédens, qu’il sera facile de dénommer de la manière que je viens d’indi- quer , il en est d’autres en petit nombre, principalement remarquables, par l’imégalité de volume des deux individus dont le monstre est composé: ce sont ceux que j'ai dé- signés dans leur ensemble sous le nom d’hétérotypiens. Tel est parmi les monstres doubles inférieurement et simples supérieurement, le genre hétéradelphe, déja dénommé par mon père, et dont le nom exprime suflisamment les carac- ières.. Ses analogues se retrouvent dans les autres groupes de monstres, et prendront les noms correspondans d’hétéro- dyme et d'hétéropage. “3 On voit par cet exemple et par celui des genres æiphopage, œiphodyme, æiphadelphe, déjà cités, que les noms que je propose, lorsqu'ils s'appliquent à des genres analogues à quelques égards, quoique appartenant à des groupes diffé rens, Indiquent à la fois et leurs rapports et leurs dissem- blances. On voit aussi que , quoique la nomenclature que je propose doive se composer d’un grand nombre de noms, puisqu'il existe un grand nombre de genres, on pourra créer tous Îles mots nécessaires, en se bornant à combiner avec les trois terminaisons dyme, page, adelphe, un très- ü récente de l'ouvrage de Gurlt entrainera quelques autres modifica- tions. MONSTRES GOMPOSÉS. 47 petit nombre de radicaux, tels que sterno,.gasiro æipho , céphalo, hétéro, etc, la plupart connus de tout le monde, Rien , par conséquent, ne sera plus facile que de se familia- riser avec leur emploi, | ù F fs #05 + Quant aux monstres triples, ils se trouvent pour ainsi _ dire dénommés x l'avance : car leurs genres étant analo- MR 7. + ; . : . CE . gues aux genres des monstres doubles, il suffira d'intro- . … duire dans la composition des noms génériques, l'indication PE _ de leur nature tiple (1); d'appeler, par-exemple, tri œt- _phodyme ( trigemelli xiphoïde Jjuncti ) le genre analogue auX* æœiphodymes ; tri-æiphadelphe (tres fratres æiphoïde _ juncti), le genre añalogue aux æiphadelphes; et ainsi de tous les autres que la nature pourra présenter à l’obser- vatlon. . Ainsi, en adoptant les principes et les bases que je viens d'exposer, on obtiendra une nomenclature rationnelle , méthodique, de l’usage le plns facile, et offrant véritable- ment tous les avantages que l’on pouvait chercher à obte- nir. En effet, quoique tous Jes termes employés soient courts et faciles à comprendre : 4°: Chaque nom conviendra parfaitement au genre au- quel il sera appliqué, et ne conviendra qu'à luiseul.. 9° Ilindiquera les caractères essentiels du genre, et en renfermera en quelque sorte une.description succincte et analytique. | HALO: | s. “5° On'peut ajouter qu'il suffira de ‘connaître le nom d’un genré pour connaître aussi la place qu'il doit occuper dans la classification (ce qu’indique la terminaison ), et ..i) L'indication de la duplicité pour les monstres de la première sous-classe , est au contraire tout-à-fait inutile, et ne ferait qu’allonger etcompliquer inutilement les noms. C'est ainsi que le mot jumeau est Presque toujours substitué dans le langage ordinaire au mot bijumen#; la duplicité étant sous-entendue. she 1 Ÿ 3 nn RAM LUN EL da. re TP " k 7 Br def à “ d 48 PARTIE II. NE son caractère distinctif, par rapport aux groupes voisins ( ce qu’indique la première partie du nom ). je 4e Enfin, lorsqu'un genre de monstres doubles offrira des rapports remarquables avec des genres appartenant à d'autres groupes, même à une autre sous-classe » par exemple, aux monstres triples, son nom renfermera dans sa première partie l’expression de ces rapports. CHAPITRE PREMIER. DES MONSTRES DOUBLES EUSOMPHALIENS. Division en trois genres. — Pygopages.— Histoire des AR groises Hélène et Judith, — Métopages. — Céphalopages. — Remar- ques sur les monstres doubles eusomphaliens. En considérant comme l’état normal par rapport aux monstres doubles, et en prenant pour point de départ le type représenté par deux individus distincts, complets et réguliers , on doit nécessairement placer en première ligne les genres caractérisés par une duplicité presque parfaite , et ceux surtout dont les deux corps sont le plus complétement isolés. À ce double titre ; les monstres donbles eusompha- liens précèdent nécessairement tous les autres ; puisque leurs caractères consistent dans la réunion de deux sujets à peu près complets , pouvant accomplir indépendamment l’un de l'autre la presque totalité des fonctions vitales, et dont chacun a même son ombilic et par conséquent aussi, durant la période fœtale, son cordon ombilical distinct, … 5 Fr + D j _ , à _-MONSTRES DGUBLES RUSOMPIALIENS. CE NT Les eusomphaliens sont-même encore tellement rappro- __ chés du type normal, qu'il me suflirä toujours , sans les décrire complétement, d'exposer en peu de mots les modi- © fications irès-peu nombreuses qu'ils ont subies dans la ré- | Sion de l'union. | | Lee. 2 | : Ve dx { \ "0 S L Histoire spéciale et description des genres. 7° 3 è Ex CE TT. ss % $ « à , s: = : Cette première famille serait dès à présent riche d’un grand nombre de genres, si l’on adrmettait, sans une cri- . _ tique sévère, tous ceux que les anciens auteurs ont indi- qués et même figurés. Mais si l'on écarte tous les types dont l'existence est ou très-douteuse ou même certainement fausse, pour se renfermer dans le cercle des faits authenti- ques , on ne trouve plus à établir, parmi les monstres eus: omphaliens, que trois groupes génériques. Très-naturel- lement divisés en deux sections suivant [e lieu de l'union, ces trois groupes sont les suivanst | À. Union sous-ombilicale, . < : È : e ee PÉPSÉe re ii 13 : E GREAT 1° Deux individus à ombilics distincts, RE réunis, dans la région fessière. . . . . Genre I. PyaoPacr, LI # = : "FC © "B. Union sus-ombilitale. 20 Deux fins à ombilics distincts, … ayant leurätêtés réünies supérieure- ; ment front à front. ., .. .. .,,. Îl, Méroracr. 3 Deux individus à ombilics distincts, ayant leurs têtes réunies par les som- pr: : mets en sens inverse. . . ., , . .. L III, CÉPHALOPAGE. k j , ss Ces trois genres, comme tous ceux dans lesquels l'axe k d UMon est perpendiculaire aux deux axes vertébraux placés FIE, # De 50 PARTIE NI. bout.à bout, sont d’une extrême rareté, C’est au point que, sur les trois, il en est deux, les genres pygopage et mé- |opage> Que je n’ai jamais pu voir et étudier par moi-même. Genre I. Praorace , Pygopages. _ La réunion dé denx individus par la portion inférieure et postérieure du tronc (1) caractérise ce genre, le premier de la série dés monstres doubles suivant l’ordre naturel , et'eniême temps, par une heureuse rencontre, ‘celui de tous dontdes conditions organiques sont le plus universelle- ment*connues. C'ést eneflet au genre pygopage qu’appartient un mons- tre double, bifemelle, né en 1701 à Szony, bourg de Hongrie; baptisé sous le double nom d'Hélène et de Judith ; offéét à sept ans en spectacle à la curiosité publique; pro- mienéléuccessivérnent en Allemagne ;'en Italie, en France, en Hollande, en Angleterre, en Pologne ; placé à neuf ans, par les soins charitables de l'archevêque de Strigonie, dans nn couvent de Presbourg (2), où il mourut dans sa vingt- deuxième année; examiné pendant ses voyages par tout ce _ (x) De là le nom que j'ai donné à ce genre dans mon mémoire sur la nomenclature des monstres doubles (voyez, Annales des sciences naturelles | t, XX, p. 338) Il est formé de ruyà ou rùë ( d'où rvyds ); Jesses, région fessière, et de la terminaison pages, dérivée de ruyels, Unè, composé de plusieurs parles, el COMMUNE à tous les mons- tres doubles supérieurement et inférieurement (voyez pts haut, p. 43). —Guürir, dans son Lerb. der path: Arû@t, der Haus-Sœugethiere,n-8e, Berlin 1832 (voyez part, IL, p. 334 ), a depuis donné lé nom très-peu ‘ différent de prsodidymus au même genre, mais en confondant avec lui quelques monstres doubles d’än autre genre et même d’une autre famille que je décrirai par la suite sous le nom d’ischiopages, (2) Etnon Saint-PétérSbourg ; comme il est dit presque partout par erreure C ‘4 : er: PR : MONSTRES DOURLES EUSOMPHALIENS. Da 1 que l’Europe comptait alors de physiologistes, de psycho L logues , de naturalistes ; plusieurs fois décrit et figuré dans | _ d’importans ouvrages , tels que l Histoire naturelle de Buf. fon (1) et les Zransactions philosophiques (2) :. célébré - r à même par plusieurs poètes, au premier rang desquels se | place l’illustre Pope; enfin mentionné presque sans auz Cune exception dans tous les ouvrages tératologiques qui ont paru depuis un siècle et plus. Cet être double, connu Systema nat, de LINNÉ, LL : E.7 _ (2) Foyez: Torxos ( et non Tortos ), Observat, anatomico-med. de morstro bicorporeo virgineo, etc., avec pl. ; dans le tome L, part. I, p- 811, ann. 1387. Cette communication, faite en 1951 à la Société À royale de Londrés, et dont quelques extraits furent alors publiés; + ayait été tirée en grande partie, par l’auteur, des papiers de RAYGER, son beau-père, qui avait été le médecin du couvent de Presbourg où Hélène et Judith passèrent les douze dernières années de leur vie, — . Burner, Letter ; ibid. , p. 815 , avec une autre planche. Cet auteur les. avait au contraire examinées lui-même dans leur enfance en Hollande. — Paris pu Pressis, ibid. p. 317. Ce dernier article est un court ex- trait d’un manuscrit tératologique dû à un auteur qui avait vu-aussi | lui-même Hélène et Judith, alors en Angleterre. — Mais le meilleur Wavail que l'on puisse consulter sur ces malbeureuses: filles, c’est un fragment (reproduit dans les Pics. Trans., ibid., p: 318 ) d’un Ouvrage de G. Cornerius DRiEsourus, intitulé Æistoria magñæ legationis césareæ quam Caroli Vlausp.suscepit Darmiañus Hugo Virmonduus, p. 41. Hélèné et J udith avaient dix-neuf ans; lorsque fn é à ellessJes ébseryations rapportées dans cet Ouvrage, — : sur Hélène ét Judith : ETTMULLER, Diss, mg, 1707. — Harrsonxer, Suite (1) Supplément IV, p. 578, pl V; d’après l'édition aHemande du 0 s Ds Mine Vienne, 1529, rent faites sur Voyez encore de monstro hungarico, Leip- des conjectures physiques | in-40 , Am- stérdam, 1708, p.147. — Brrrus, Notiria Hungariæ nov, in-fol. , Vienne, — Enfin le Commercium litter. de Norimberg d 1736 ,sem. III, P.22: cedernier article n’est qu'un extrait de l'ouvrage de Drieschius.— En comparant entré eux ces divers documens , on reconnaît que Par ticle publié sur le même Sujet par Buffon , et que l’on trouve repro0- Ml.en.entier ouen partie dans plusieurs ouvrages modernes , n’est # à + Er S : Lis À lui-même qu'un abrégé peu fidèle de Ja notice de Torkos. { } 59 PARTIE ll. par de si nombreux documens , est celui que je prendrai pour typ@ du genre pygopage, et que je vais étudier spé- cialement, soit dans sa conformation anatomique , soit dans ja merveilleuse harmonie de ses doubles fonctions. - Hélène et Judith, placées à peu près dos à dos, étaient réunies extérieurement dans la région fessière et une par- tie des lombes. Les organes sexuels externes offraient des-traces évidentes de duplicité ; mais il n’existait qu’une seule vulve, située inférieurement et cachée entre les quatre cuisses : le vagin, d’abord unique, ne tardait pas à se diviser en deux vagins distincts , et tout le reste de l’ap- pareil sexuel était double. De même, ilexistait deux intes- tins réunis seulement vers leur orifice en un canal commun, et aboutissant par leur extrémité commune à un anus placé entre la cuisse droite d'Hélène et la gauche de Judith. Il en était de même encore des deux rachis, réunis seulement à partir de la seconde pièce du sacrum, et terminés par un coceyx unique. Enfin les deux aortes et les deux veines caves inférieures s’unissaient par leurs extrémités, et établissaient ainsi deux larges et directes communications entre les deux cœurs. De là une demi-communauté de vie et de fonctions, source de phénomènes physiologiques et pathologiques du plus: haut intérêt. Les deux sœurs n’avaient ni le même tempérament ni le même caractère. Hélène était plus grande, plus belle, plas - ‘agile, plus intelliÿente et plus douce. Judith, atteinte, à l’âge de six ans, d’une hémiplégie , était restée plus pes tite et d’un esprit lourd (1) : elle était légèrement conire- faite, et avait la parole un peu difficile. Toutes deux se portaient une tendre et mutuelle affection, et chacune, dit (x) Elle parlait néanmoins, comme sa sœur, trois langues, le hon- grois, l'allemand et le français. Hélène et Judith avaient aussi appris pendant leurs voyages un peu d'anglais et d'italien, MONSTRES DOUBLES EUSOMPHALIENS, 59 un auteur contemporain , souffrait autant, de Ja triste posi- tion de sa sœur que de sa propre infortune. Cependant, durant leur enfance, il leur arrivait fréquemment de se quereller et même de se frapper l’une l’autre à conps de poings : quelquefois aussi la plus forte ou la plus irritée soulevait l’autre sur ses épaules , et l’emportait malgré elle. Les règles parurent chez toutes deux vers seize ans, mais non en même temps, et il y eut toujours depuis des diffé- rences entre elles pour la durée , la quantité et l’époque de l'écoulement menstruel, malgré l’unité de l’orifice extérieur de l’appareil sexuel. Elles éprouvaient simultanément le besoin d'aller à la selle ; mais: séparément celui d’ uriner. Elles pouvaient marcher, soit en ayant, soit en arrière , mais avec lenteur, et asseoir en faisant éprouver à leurs corps une torsion peu commode. L’une étant éveillée, on Yoyait quelquefois l’autre dormir, ou bien l’une travaillait et l'autre se reposait. Elles. avaient eu. simultanément la rougeole et la petite-vérole ; et si d’autres. maladies n ’attei- gnirent que l’une des deux sœurs , l’autre avait du. moins des accès d’un malaise intérieur , et était en proie à un. vif sentiment d’anxiété. Frappés de cette déplorable solidarité entre les deux sœurs, trop bien expliquée par leur organi- sation , les médecins annoncèrent que la mort de l’une d’elles aurait pour suite-nécessaire et presque immédiate celle de l’autre. Dans uné grave maladie que fit Judith à dix-neuf ans, on crut même devoir préparer aussi à la mort Ja malheureuse Hélène , et lui administrer , encore pleine de vie, les derniers sacremens. Judith guérit cependant , mais pour succomber trois ans après, à une maladie de l'encéphale et des poumons; et alors se vérifièrent les horri- bles prévisions des médecins. Atteinte depuis plusieurs jours d’une fièvre légère, Hélène perdit presque tout à coup ses forces, tout en conservant l PRÉ sain et la parole li- Y u : RÉ PARTIE IL bre. Après une courte agonie, elle succomba, victime, non dé sa propre maladie, mais de la mort de sa sœur : toutes deux expirèrent presque dans le même instant ! Ainsi périrent ces deux malheureuses fillés , unies entre elles pour leur malheur par des liens Indissolübles, et condamnées ; par une affreuse et inévitable fatalité, à souffrir pendant toute leur vie, puis à mourit l’uñe bar l’autre. rer Une telle association est heuretsément aussi rare qu’af- fliseante pour l'humanité : à peine Six où Sépt autrespy- gopages sont-ils connus, ét aucun d'eux n’a eu, dirons- nous ? le bonheur 6t 18 malhéur de sütvivre longtemps à sa naissance. Treyling (1), l'est vrai, rapporte l’histoire de deux filles nées en Carniole, préciséent ün an avant Helène et Judith , ét comme éllés, pleines dé Vie, quoique affectées de la même Monstruosité. Un chirurgien conçut la pensée de les séparer l’une de l’autre et de les réndre à l’état normal : maïs ses tentatives provoquèrent de violentes convulsions , et elles périrent dans leur quatrième mois. Est-ce seulement parce que ce chirurgien , contrairenmienta l'avis de tous ses conlrères ét à toutes les règles de la mes decine opéraloire , préféra la cautérisation à la section? Il Sérait du. moins permis de pénsér qu'une telle opération , p ” 4 3 S NET _ # CRE dd men, AS . nr dll A —— De mer reins (1) Voyez Gemellé mediantibus ossibus coccygis sibi invicem connätæ,, dans les Ace, acad. nat. cur.;t V, p.445, obs. 133. — Poyez aussi d'autres exemples de pygopagie dans.les ouvrages suivans : Commerc. lie, de Norimberg, ann, 1743, semaine XI, p. 87. — C. F. WOLF, Notice touchant ur Monstre biformé dans les Acta Acad. scient. pel'op. pro anno 1778; part. T, p. 41, &indiqué ün autre pygopage né en Russie en 1998, et mort à l’âge de deux mois. Warrer, Musæum anat, part, I, p- 128, n° 2997. — Norians , Sur deux jumeaux accolés dos ÿ dos, dans les Bulletins de la Fac. de Médec., ann. 1818, n°I, Pe 1. — Barrow, Monstra anim. duplicia per anat, indagata ,t. I, Leipzig, 1828, p. 1,pl.L Ce dérnier pygopage était né en Hongrie comme Hélène ef Judith, des deux systèmes vasculaires. MONSTRES DOUBLES | BUSOMPHALIENS. _ se faite par la méthode et-au moment le plus favorables ; eût eu quelques-chances de succès, s’ilest vrai, comme le dit Treyling, qu'il y eût seulement adhérence des deux coceyx à leurs extrémités ei communauté de l’anus. Malheureuse- ment l’auteur ne décrit pas l’organisation intérieure, et ne nous donne pas même la mliros notion sur les: are pporis En nous laissant dans le doute si Ja: séparation chieugie cale des deux-individus composans serait possible) dos quelques cas, l’extrême rareté des pygopages nous ‘privé aussi de: decumen$ suffisamment complets sur les circon- stances-de leur naissance. Je crois cependant pouvêéir aflir- mer, par analogie, qu'ils naissent: ordinairement ayant térme (1), et, surtont ; il est certain que F'extrêté ton: plication de leur organisation rend" difficileiet laborieux ; mais non impossible, l'accouchement naturel. Dans une notice sur Hélène et\dudith, un-auteuri digne. de foi (2) nous apprend qu’Hélène parut d’abord et sortit jusqu'à l'ombilie, et que: le reste de. son: corps; de même que le corps tout entier: de Judith, ne fai entièrement dégagé que o Wii è Ge < mentionne en tr oïs, SH un pYgopage bi-fe- melle, comme té sujets précédens | ét ayant N 2 Rienn ‘indique si l’auteur veut parler de neuf mois de vie ou de neuf mois de gesta- tion; cet S'il parle d’après dés renseignemens certains ou d'après: üne sep et vague appréciation du volume des individus : composans.” (2) Poyéz TorKo$, loc. ci, p. 31r. 2 Cet'auteur attribué la nais- sance d'Hélène et de Judith à l'influence dé l'imagination d de leur mère, frappée , vers le commencement: de la grossesse , de Ja vue de deux chiens accouplés. — Il est cuifeüx d’avoir à Yemarquer que celte bizarre explication avait déjà été donnée long- “temps atpäravant Pour une'autre monstruosité au Moins très-voisine de la pygopagie : Voyez Ruobrus, dans les Ephem, nat. cur., déc. IL, ann. 5, app., p: 55- L'observation > trop imparfaite pour qu’il soit possible de donner une détermination exacte de la monstruosité, a or üitre: G Gemelli, Lil instar , in utero cohærentes, ‘ 56 2 PARTIE HE long-temps après. La mère non seulement survécut à cet accouchement Jaborieux, mais on sait par divers témoi- n . . n guages qu elle eut depuis plusieurs enfans robustes et bien conformés. La pygopagie, rare chez l’homme, l’est également chez les animaux. Gurlt, dans son important travail sur les monstruosités des mammifères domestiques, en figure un exemple chez le veau (1) : les deux corps, unis par les croupes , sont dirigés horizontalement en sens inverses $ les deux queues, jointes seulement à leur origine, sont libres daus leur presque Lotalité, IL n’y a évidemment qu’un seul anus, quoiqüerl’anteur ne décrive point dans son texte et n'ait point fait représenter dans sa planche le mode de terminaison et de jonction des deux-rectams (2). A > Genrs IX, Méropaex , Metopages (3). Gegenre, quoique analogue au précédent parles conditions fondamentales de son: orgänisation ; est caractérisé par un mode d'union précisément inverse : c’est par l'extrémité Céphalique, front à front, et vertex à vertex, que se réu- .K), Loc, cit, pl XV, fig..6. l’oyez aussi le texte, part. IL; p.335. (2) Gurlt mentionne troisautres cas chezle veau (parmi lesquelsdeux d’apres:les indications très-imparfaites d'ÂALDROVANDE ; Monstr. histor., p. 665, et de Rzaczynsur , Hist, natur. curios, regni Poloniæ , tract. XIII, sect, Il, p. 1269), et un autre exemple chez le mouton. Maïs ilest évident que Gurlt Comprend parmi les vrais pygopages ( oU Comme il les appelle pysodidymes ) des monstres d’une organisation très-diffé- rente. D'un autre côté, il ne donne jamais que des indications très- succinctes et insuffisantes, et c’est pourquoi je me borne à citer comme exemple authentique de pygopagie parmi Les animaux, le veau dont ik. donne. la figure. (3) Ce nom, qui résume en lui les caractères du genre, est formé du MONSTRES DOUBLES EUSOMPHALIENS. 57 nissent dans la métopagie les deux individus composans ;. ious deux offrent, d’ailleurs, comme les deux individus composans dans la pygopagie, une conformation générale- _Ment normale, le lieu de l'union excepté. | Plus rare encore que la pygopagie , la métopagie est ce- pendant connue à la fois chez l’homme, et, bien loin de l'espèce humaine, dans la classe des oiseaux. ; Chez l’homme, il est même un métopage dont l’obser- vation remonte à plus d’un siècle et demi , et dont l’histoire, presque oubliée aujourd’hui, et bannie, à peu d’exceptions près, de tous les ouvrages récens de tératologie , a eu pres- que autant de retentissement aux seizième et dix-septième siècles (1), que celle d'Hélène et de Judith au dix-hoi- tième, C'était encore un sujet bi-femelle. Les deux sujets Composans, accolés par les parties antérieures et supérieures 3 Y : radical commun ræysis, wi, réuni, et de éroros, front, région antérieure et supérieure de la tête. On voit , d’après ces données étymologiques, que le MOL métopopagie eût été plus régulièrement formé : mais j'ai cru utile de faire pour ce terme trop long et mal consonnant ce que l’usage a depuis loug-temps permis pour d’autres dérivés du mot pérwros, tels us métoposcopie métoposcope, etc. ; qu’on SO vos FRerOCOpe ; metoscope. E: & % (r) Elle est rapportée avec plus jou moins de détails par un grand nombre d’auteurs, tels que Carpan; De subtilitate , liv. XII; Gemma, Cosmocrit,; liv. I, chap. 6; Paré, Licerus, SCHENCKIUS, ALDROYVANDE, dans leurs recueils tératologiques ; enfin En. Kozwrc , dans les £phem. nat. eur., déc. IE, ann. VIIT, obs. 145 » ann. 1680. Mais presque tous ont puisé leurs renseignemens à la même source, c’est-à-dire dans la Cosmo- graphia universalis de Ses, Müxsrer , qui était, comme on sait, non un naturaliste ou un médecin, mais un docte hébraïsant, et dont le té- moignage ne saurait être une grande autorité dans une telle question. — Îlest à peine besoin de rappeler que les figures qu’Aldrovande et les. autres anciens tératologues ont données de ce monstre, doivent être CoMptées pour rien, les auteurs de cette époque ne se faisant/aucun scrupule de composer des figures d’après de simples rénseignemens. 58 to PARTIE HE de io têtes , étaient, dans leur situation ordinaire, pla- cés parallèlement l’un à l’autre, et opposés front à front , face à face , ventre à ventre. Comme Hélène et Judith, ces deux sœurs ne pouvaient se coucher, se lever, marcher qu’ensemble, et quand l'une avançait , il fallait que l’autre rec ulât : mais, de plus, chacune d'elles, ayant toujours sa sœur en face de ses yeux, ne pouvait apercevoir que de côté lesobjetsenvironnans. Elles vécurent ainsi jusqu’à dix ans. L'une d'elles ayant survécu à l’autre, on se détermina, au rapport des auteurs contemporains, à la séparer du ca- davre de sa sœur : mais l'opération, comme on devait s’y attendre, n'eut aucun succès. Les auteurs ajoutent que la mère de ce métopage, durant sa grossesse, et une autre femme s'étaient rencontrées tout à coûp lüne au devant de l'autre et frappées front contre front : circonstance à la- quelle , suivant les idées alors dominantes dans la science , ils s'accordent presque tous à rapporter l'origine dela monstruosité. . Ce cas, quoique les détails étendus et précis quedes au- teurs nous ont transmis sur lui, en attestent l’authenticité, serait loin de suflire à l'établissement d’un genre tératolo- gique. Mais deux autres cas de métopagie me sont connus chez l’homme par divers documens. Ainsi, j’ai sous les yeux le dessin très-fidèle, et évidem: ment fait d’après nature, de deux crânes réunis Jun à l'autre par les bords supérieurs de leurs coronaux, de leurs pariétaux et de leurs occipitaux. Îl n'existait donc qu'une seule, mais irès-vaste cavité erânienne ; logeant les deux encéphales , séparés l’un de l’autre, suivant toute vraisem- blance, par une cloison membraneuse formée des méninges réunies des deux sujets. :, Je dois à M. de Blainville la communication de quelques notes qu'il a prises à Londres sur un dessin conservé de- MONSTRES DOUBLES. EUSOMPHALIENS. 9 puis fort long-temps au Collége des chirurgiens , et qui, s'il laisse À désirer du côté de la précision , paraît du moins _ authentique et fait d’après nature. Le monstre qu’il repré- sente est tellement semblable aux deux filles décrites plus haut, qu’on scrait porté à croire à son identité avec celles- ci, Si l’on ne le savait d'une manière positive né dans un autre pays et à une tout autre époque (1). Il résultait en effet aussi de l’union frontale et sincipitale de deux filles ayant leurs faces dirigées du même côté. Ge monstre, non seulement naquit vivant, mais même il prolonge sa: vie au moins assez pour qu'on püût en faire le sujet de quelques ébservations, et très-probablement même l'objet d’une exhibition publique. Les deux sœurs dormaient quelquefois, et sans doute le plus habituellement, l’une en même temps que l’autre; mais on voyait quelquefois aussi l’une d’elles dormir pendant que l'autre em ou prenait de La nour- riture. Enfin, parmi les animaux, Tiedemann (2) a décrit et figaré récemment deux j Jeunes canards qui présentaient une _ Conformation aù moins très-analogue, les deux crânes dans leur partie antérieure et supérieure , et même d’un côté les deux cerveaux, se trouvant réunis l’un à l’autre. Ces deux jeunes canards, opposés face à face et à becs presque conti- gus, parvinrent au terme normal de l’incubation , et brisè- rent, comme les autres, la coquille de leur œuf : mais leur éclosion fut très promptement suivie dé leur mort, Ce cas n’offre donc pas à beaucoup près l'intérêt que présentaient deux des exemples précédens ; mais son authenticité est (x) Prés de Bruges, en Flandres , le 6 mai 1682. . était né | | long. -temps auparavant près de Maïence. | (2) Voyez Zeïschrift für Physiol. t IT, re cah., ‘1820, P- 5, PRIE Cest sans doute le même ‘cas qu indique HAINE DEsCTe mOnSIrOrum apiuih , "ete, Thèse, in-8°, Berlin, +824, à P-33 | 60 PARTIE II. à l’abri dé toute contestalion, et il est, sous ce rapport, très-précieux pour la tératologie. Genre II. GérnazoPaGE, Cephalopages (1). Cette monstruosité, irès-rare aussi chez l’homme, et encore inobservée chez les animaux, est très-voisine , mais très-distincte du genre précédent. Comme la métopagie, la céphalopagie nous offre le singulier assemblage de deux sujets n’ayant entre eux de rapports par aucun point du tronc ou des membres, et réunis seulement par les sommets des deux têtes : mais ici la relation réciproque des deux têtes et leur mode d’union est très-différent et beaucoup plus remarquable encore. Le front de l’une ne se joint plus (x) Du radical commun rayels, et de xepx)y, tête. Ce nom indique bien que l'union est dans ce genre étendue à une très-grande partie de la tête; mais il n’exprime pas un autre caractère plus remarquable encore; l'union en sens inverse. — En publiant danses planches qui ont paru avec le premier volume de cet ouvrage, la figure d’un monstre de de-ce genre, je l'ai indiqué sous le nom de céphaliade qui est imparfait, et doit être banni de la nomenclature tératologique, J'avais cru à tort devoir établir une famille à part, et, par suite, adopter une terminai- son distincte pour les genres dans lesquels les deux corps réunis seule- ment par leurs extrémités, sont placés bout à bout. Or; cette disposition est Sans importance en elle-même, et de plus variable, comme il est facile de le montrer. Un céphalopage, et de même un pygopage , peu- vent, par Un simple changement de situation , placer leurs corps bout à bout, ou bien l’un à côté de l’autre, ou même encore perpendicu- lairement l’un à l'autre, comme je m’en suis assuré depuis par l’exa- men d'un céphalopage. De telles mutations sont même extrêmement faciles, tant que l’ossification est peu avancée, et qu'iln‘ya point sou- dure entre les os de l'un et de l’autre individu composant, — 1] n’y a donc aucun motif pour séparer les céphalopages des autres monstres doubles eusomphaliens , et par conséquent pour ne point appliquer à leur dénomivation générique la termipaison commune, és] MONSTRES DOUBLES EUSOMPHALIENS. ES aix front de l’autre , mais à son occiput, et réciproquement, en sorte que, l’un des deux sujets composans regardant d’un côté, l’autre a nécessairement le visage tourné en sens inverse. En d’autres termes , la face ventrale de l’un d’eux fait suite, non à la face ventrale de l’autre , Mais à sa face dorsale; et si l'an est dans la supination, l’autre est nécessairement dans la pronation, Ainsi l'axe d'union divise bien un céphalopage, comme tout autre monstre double autositaire , en deux parties sen- siblement égales , en deux moitiés composées d’organes ho- mologues ; mais, par une grave exception aux caractères les plus généraux des monstres doubles, ces deux moitiés ne sont point disposées symétriquement des deux côtés du plan d'union. | ; | Le caractère vraiment exceptionnel des modifications organiques qui distinguent les céphalopages, en explique-t-il suffisamment la grande rarelé ? Toujours est-il qu’un très- petit nombre d’exemples sont encore connus ; et peut-être même n’eussions-nous pu trouver dans la science les élé- Mens nécessaires à l'établissement de ce genre, si un monstre né à Paris en novembre 1829, n’en fût venu re- produire le type sous nos yeux. Je dois à l’obligeance de M. le docteur Villeneuve d’avoir pu examiner ce sujet le lendemain de sa naissance; mais ce savant médecin en à lui-même publié une description aussi exacte que détail- lée (1), et je ne puis mieux faire que de renvoyer à son (x) Voyez Description d'une monstruosité consistant en deux fœtus hu- Mains accolés en sens inverse par le sommet de la tête, in-4° , Paris , 183:, avec une planche, qui est reproduite dans notre atlas , pl. XIX. — Les JOUrnaux de médecine pour novembre et décembre 1829, contiennent AUS! pour la plupart quelques renseignemens sur ce monstre, ex- trails dune communication faite par M. Villeneuve à l'académie de médecine, S . Go PARTIE III. travail, en me bornant à reproduire ici les ee les plus importans. Le céphalopage de M. Villeneuve était composé de deux . fœtus mâles, placés bout à bout presque exactement en ligne droite, et généralement bien conformés , sauf la ré- | gion sincipitale. © union se faisait par présque toute l’éten- due de la face supérieure de la tête, et les limites des têtes de l’un et l’autre sujet ne se rot éent même indiquées à l'extérieur que par une légère dépression. La peau en- levée (x), on trouva, comme on l'avait prévu , que les os frontaux, pariétaux et occipitaux ne se réunissaient point entre eux, chez chacun des sujets composans, pour former la voûte du crâne, mais étaïent écartés et correspondaient par leurs bords aux os crâniens de l’antre sujet, savoir, les pariétaux aux pariétaux , et les occipitaux aux frontaux, Les deux crânes se trouvaient ainsi associés ét réunis en ün seul crâne double : maïs à l'intérieur les deux cavités encépha- liques, et par conséquent les deux encéphales, dont la forme était anomale, se trouvaient complétement séparés par les dures-mères. On ignore si ce monstre remarquable, né à sept moïs environ, et nourri par deux cordons insérés sur un seul placenta, donna en naissant quelques signes de vie; mais d’autres observations suppléent ici à celles que n’a pu in M. Villeneuve (2 es __ (1) La dissection du CÉRRNORREE de M. Vienne a été faite par M. #4 ‘eschet. (2) Un autre cas .de céphalopagie dans lequel la vie parait de même s'être éteinte AU Moment de la naissance, a été décrit par Bétéews dans sa dissertation De monstris dupl. werticibus ënter se janetis, Berlin, 1821. Comme dans le cas de M. Villeneuve, les deux cerveaux étaient ‘ distincts : mais le sexe était bi-femelle, et l'un des sujets composans ! était affecté de hec-de-liévre, “ MONSTRES DOUBLES EUSOMPHALIENS. 63 .… L'Histoire de l’Académie des sciences pour 1708 (1) fait mention d’un autre céphalopage né plein de vie , et qui re- | çut le baptême. « Le crâne, dit l'historien de l’Acadé- Va »mic, pouvait faire croire qu'il n’y avait qu'un cerveau, » Et sur cela on avait fait quelques scrupules au curé, qui les » avait baptisés comme deux individus. Cependant, à considé- » rer les mouvemens qu'ils avaient indépendamment l’un de » l’autre , il était plus probable que chacun d’eux avait son » cerveau séparé. » L'auteur de cette observation intéres- sante, mais très-incomplète, Hémery, médecin à Blois, nous apprend aussi que l’accouchement avait été très-fa- cile, l’un des deux fœtus étant venu les pieds en bas et J'autre les pieds en haut, vas de citerai encore un autre céphalopage qui a été indiqué, mais d’une manière plus succincte encore, par Albrecht (2), Né en décembre 1733 , ce sujet bi-femelle était encore vivant et bien portant en mars 1734. À en juger par la figure que l’auteur ajoute à sa note, et qui représente cet enfant double dans son double berceau, les deux sujets com- Posans n'étaient point placés ordinairement suivant ane même ligne droite, comme dans le cas de M. Villeneuve, mais faisaient entre eux un angle droit (3). | Fat : 3 _(r) Page 39.— Le sexe de ce sujetn’est point indiqué. (2) Commercium litter, ad rei med, et scient. natur, incrementum, No- rimberg, ann. 1736, sem. IT, p.22, pl. IX, fig. ro. (3) Après ces quatre exemples de céphalopagie successivement re- cueillis par Hémery, Albrecht, Barkow, M. Villeneuve, et dont la détermination peut être donnée avec certitude , j'indiquerai quelques monstres imparfaitement connus que l’on ne peut rapporter qu'avec doute, soit aux céphalopages, soit aux métopages.—T'el est le monstre | double représenté par REGKAULr, Écarts de la nature, pl. XL. La figure La _ est Si imparfaite qu’elle n’exprime même pas d’une manière précise la POS on relative des deux faces. Il y a tout lieu de croire que cette figure à été faite de mémoire, ou tout au plus d'après un monsire PARTIE TITI. On ne peut donc douter que les céphalopages puissent survivre à leur naissance, non seulement de quelques jours, mais même de plusieurs mois ; et il y à Même tout lieu de croire que leur existence peut avoir encore une bien plus Jongue durée. ; S IL, Remarques générales sur les monstres doubles eusomphaliens, La famille des monstres doubles eusomphäliens, com- prenant à la fois des monstres à union sincipitale , d'autres à union hypogastrique, semble au premier aspect as- socier entre eux des êtres très-différens. Mais si l’on pèse la valeur relative des divers caractères des mons- tres doubles, on reconnaîtra facilement qu’il n’en est point ainsi, et que des rapports réellement intimes lient les méto- pages et les céphalopages aux pygopages, même à ne con- contenu dans un bocal et mal vu par le dessinateur. Je trouve des indices à l'appui de cette supposition dans le vague et la brièveté de l'explication jointe à la-planche, et dans cette circonstance que les organes génitaux des deux sujets sont complétement cachés par leurs maius ; l'artiste ayant voulu sans doute se dispenser d'indiquer le sexe, qu'il ne connaissait pas. — M. VizLENEUVE, loc, cit., p. 19 et 20 ,indi- que comme analogues au céphalopage qu’il a décrit, deux monstres doubles dont M. de Blainville a vu à Londres les figures, dans un re- cueil appartenant au Collége des chirurgiens, et qui résultaient de l'union sincipitale de deux fœtus; mais j'ai montré plus haut, d’après des renseignemens communiqués par M. de Blainville, que l’un de ces monstres est un métopage, et non un céphalopage; et quant à l'autre, la disposition relative des deux sujets n’est pas assez bien connue pour qu’il soit possible de hasarder une détermination générique. — Enfin je ne puis non plus que citer ici , faute de les con- naître assez exactement, les curieux monstres doubles à têtes réunies par les sinciputs qu'ont fait connaître Burpace , dans les Berichte von der kôn. anat. Anstalt zu K«nigsberg, ann. 1823-1824, et HarLes dans Jahrbücher der deutsch, Mediz, und chir,, 1 TEE, p. 17. MONSTRES DOUBLES EUSOMPHALIENS: 65 sidérer que le mode d'union des individus composans. Les Caractères de ces divers genres ; pris dans toute leur géné- ralité; peuvent en effet se ramener à une expression COm- mune, l'union par les extrémités des deux corps: d’oùla Séparation complète et l'indépendance de la plupart des ap- pareils, notamment l'existence de deux abdomens; par suite, de deux ombilics distincts, et de deux appareils distincts de nutrition et de circulation, pendant la vie intra-utérine. | Ainsi le caractère qu’exprime spécialement le nom d’eusom- | Phaliens , s’il ne paraît pas par lui-même d’une très-grande valeur, renferme du moins en lui l’expression implicite de plu- sieurs modifications réellement importantes de lorganisa- | _ lion et des fonctions, etil caractérise à juste titre une famille. Je ne craindrai donc point de regarder comme liés par des rapports véritablement naturels, les trois genres Pygopage, métopage et céphalopage , qui composent seuls encore cette famille (1), et d’embrasser dans de communes remarques, soit ces monstres eux-mêmes, soit les circon- | stances de leur naissance et de leur vie. 4 % (x) d’indiquerai ici succinctement les principaux types qui, si l’on en croyait quelques anciens auteurs, devraient être ajoutés aux trois genres que je viens de décrire parmi les eusomphaliens. Ces types au- - raient présenté les caractères suivans: s 1° Union par les joues. On trouve, dans les anciens recueils déjà cités, quelques exemples de cette disposition; mais tous sont com privés d’authenticité. 2° Union par les côtés du thorax ou de l'abdomen, Les anciens recueils tératologiques renferment quelques figures de sujets ainsi accolés, et dont chacun a son ombilic à peu de distance de celui de l’autre indi- vidu composant. Mais toutes ces figures sont faites seulement d’après les indications vagues des auteurs antérieurs ou contemporains , et | Feu d’après nature, et c’est le dessinateur qui a substitué à l'om- F bilie unique et médian deux ombilics latéraux. " Union simultanée par les joues et par les côtés du corps, GEMMA) loc. cit., copié par AzDROVANDE , Monstr. hist, p. 640, et par d'au- plétement TIX, : LL Mers LE “ js : # le nà KP 66 PARTIE TI, En premier lieu, nous voyons, par là comparaison des diverses observations que possède la science ; que ces monstres sont tous ou bi-femelles, ce qui est le‘cas le plus fréquent , où bi-nrâles : aucun d'eux ne #’est trouvé com: posé de deux individus de sexes différens. Däns presque tous les cas Connus (1), léé deux sujéts LES Foi se sont aussi {rouvés entièrement normaux, là région exceplée par laquelle se faisait l’uñion. Tous, où presque tous, sont nés vivans, et leur vie #’ést, dans plusieurs cas, prolongée long-temps après leur mais- sance, S'il'est très-rare qu'ils parviennent à l’état adulte, c’est même en grande partie, du moins suivant touté app rence, à cause de l’époque ordinairement très-brématurée de leur naissance. | a ” Ajoutons en terminant, que la difficulté plus grande de tres compilateurs, donne un cas de ce genre , également dépourvu de toute authenticité. 4° Union dorsale, PARÉ, Œuvres, édit, de 1683, p. 755; Curisrerr, De partu gemellorum coalitorum, p. 41, Strasbourg, 1751, et quelques autres, indiquent de tels cas qui n’ontrien d’authentique, — Quant au monstre observé par BOUTHIER, et décrit dans! Hist. de l Acad. des sciences Pour 1927, p.22, son existence est mise hors de doute par une descrip- tion détaillée et assez précise : mais, par là même, il est facile de voir qu'il n'appartient point aux monstres doubles eusomphaliens, mais à une {ont autre famille, celledes sycéphaliens, et c’est tout-à-fait à tort qu’on la.cité comme un exemple d'union dorsale.— C’est, au contraires aux eusomphaliens, mais au genre pyg0page, que se rapporte, Comme on j'a vu, un monstre décrit par le docteur NormanD, loc. ci, et qui, à en juger par le titre que cet auteur. a donné à son observa- tion, pourrai être pris pour un exemple-d’union dorsale, (nil n’y a qu'une seule excéption- connue, encore «est-elle peu remarquable. Foyez plus haut, p.62, la note relative au céphalopage de Barkow. MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. 67 l'accouchement (1), Surtout dans les cas de pygopagie, aug- Menie nécessairement de beaucoup ; pour des êtres aussi Complétement doubles, les chances de mort accidentelle Pendant ou peuaprès la partu rition. ann v ann CHAPITRE IT. DES MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. Division en cinq genres, — Ischiopages. — Avalyse de leur organi- sation. — Complications diverses de l'ischiopagie. — Ischiopages syméliens, — Xiphopages, — Séparation chirurgicale des deux in- dividus composans dans un cas de xiphopagie, — Histoire des, Ju- meaux Siamois Chang et Eng. — Sternopages. — Ectopages. — Analyse et comparaison des caractères de ces deux genres. — Hémi- pages. — Remarques générales sur les monstres monomphaliens. Gette seconde famille est essentiellement caractérisée par la réunion de deux sujets presque complets , à ombilic com- mun. Les liens qui l’unissent à la famille précédente, sont très-intimes , et n’ont échappé à aucun des Lératologues qui se Sont occupés avant moi.de,la monetruosité double. Mais la communauté de l’ombilic , et quelques-autres conditions qui, dérivant de ce caractère fondamental, co-existent con- stamment avec lui, établissent entre les eusomphaliens et les monomphaliens des différences très-faciles à saisir, et ui ne permettent pas d’hésiter sur les dimites de .ces deux groupes. | | * ()Foyez plus haut, p. 55, les circonstances de la naissance d'Hélène et de Judith. PARTIE Ille S I. Histoire spéciale et description des genres. Le tableau suivant présente les divers genres de monom- _phaliens divisés en deux sections suivant que l'union à lieu au dessous ou au dessus de l’ombilic commun. Les deux secLions correspondent évidemment aux deux sections que de semblables différences nous ont fait distinguer dans la famille précédente. ot PT SE À. Union sous-ombilicale. 3° Deux individus à ombilie commun, réunis dans la région hypogastrique. . Genre I. IscHroPacx. B. Union sus-ombilicale, > Deux individus réunis de l'extrémité inférieure du sternum à l’ombilic com- RD LR ES eg ee IL. XxpnopAGe. 30 Deux individus à ombilic commun, réunis face à face sur toute l’étendue Un LRO ss III. SrerNorace. 4. Deux individus à ombilic commun, réunis latéralement sur toute l’éten- due duthorax, . +: ape ne à eee IV. Ecropace, 5° Deux individus à ombilic commun, ‘ réunis latéralement sur toute l’éten- due du thorax et du cou, et jusque par les mâchoires, .. . . . +... . V. Héwpace (x). (x) Ces noms, comformément aux principes de nomenclature ex- posés plus haut, sont tous composés de la terminaison page, indi- quant l’union de deux individus séparés supérieurement et inférieu- rement (voyez plus haut, page 43 ), et d’un radical indiquant le lieu de l'union. Il est sans doute à peine utile de rappeler à la mémoire des lecteurs de cetouvrage les radicaux: isyry, ischion, Etpds, épée, et, en ana- tomie, appendice ziphoide; crepvév, sternum, poitrine ; êxrds, dehors, en dehors , et ju, demi, On voit que ces divers noms indiquent les divers 5 af D “mr ES EŸ == MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS, 69 Les genres de cette famille, beaucoup plus nombreux que ceux de la famille précédente, sont en même temps presque tous, comme on va le voir, beaucoup moins rares chez les animaux et surtout chez l’homme. Genre I. Iscuiopacs, Zschiopages. (Ischiadelphe, Ischiadelphus , DueruEIL ) Ce genre , établi d’abord sous le nom d’Ischiadelphe par M. Dubrueil (1), est caractérisé par la réunion pelvienne de deux individus à ombilic commun, placés bout à bout, et dans une position similaire, c’est-à-dire la face tournée du même côté. Un ischiopage est ainsi un être double, de degrés d’une union, tantôt bornée aux régions ischiatique, xiphoiï- dienne , sternale ; tantôt étendue, soit au côté externe presque tout entier du tronc, soit même à la moitié supérieure de l'être, depuis l'ombilic jusqu’à la tête. (x) D'isytév, ischion, et d’&dhoëe, frère. — Voyez Description de deux monstres doubles humains, dans les Mém. du Mus. d'histoire naturelle, t XV, p. 245, avec pl. — Obligé, comme on l'a vu plus haut, p. 45, dé modifier le mot ischiadelphe proposé par M. Dubrueil, j'avais d’a- bord pensé à lui faire subir une simple abréviation en Je changeant en ischiade: mais, des recherches ultérieures m’ayant conduit à placer ce genre, non dans une famille à part, ainsi que j'avais cru d’abord devoir le faire, mais parmi les monomphaliens, j'ai reconnu la nécessité de donner à sa dénomination la terminaison commune page, — 11 ne faut point confondre ce genre avec celui que Gurrr , Lehrb. der path. Anat. der Haus-Sœugeth., part. IT, p. 331, a indiqué récemment sous’le pom d'Aschiodidymus, Celui-ci appartient à une tout autre famille, celle des sysomiens. Au contraire, le genre Scelodidymus du même auteur, autant qu'il est permis d’en juger par la description très-succincte et la figure imparfaite qu'il en donne (ibid. p.331, pl. XV ; fig. 5), par raît établi sur de véritables ischiopages. Il en est sans doute de même d'une partie des animaux monstrueux que Gurlt (p. 334 ) range dans € &enre mal défini qu'il nomme Pygodidymus. Voyez plus haut, Pe +& j 70 PARTIE HI. forme très-allongée , terminé à chacune de ses extrémités par un thorax, deux membres thoraciques, un cou, une tête, et présentant dans la portion moyenne un double ab- domen, de doubles membres abdominaux; et, tout-à-fait au centre, l’ombilic commun. | Ces caractères suffisent pour séparer nettement les is- chiopages de tous les autres genres de monstres doubles , et notamment d'un groupe avec lequel on les à presque tou- jours confondus , les pygopages. Il est manifeste que la disposition générale des deux corps chez ces derniers offre ÿne analogie réelle avec la conformation extérieure des is- chiopages , et de À le rapprochement établi entre eux par la plupart des auteurs : mais il existe aussi de nombreuses et importantes différences, Comme ôn va le voir par un assez grand nombre d'exemples , Ofterts la plupart par l'espèce humaine, quelques autres par celle du bœuf, l'ischiopagie entraîne toujours avec elle des modifications beaucoup plus nombreuses dans la structure des organes internes : et l’a- nion qui la caractérise, s'étendant jusqu'aux ombilies eux- mêmes, toujours intimement confondus en un seul, ne peut être, sans. une grave erreur, considérée comme restreinte aux parties extrêmes du corps. Le peu de rareté des ischiopages, et l’intérét qu'a presque toujours inspiré aux anatomistes leur complexe et, en appa- rence, merveilleuse organisation, ont procuré à la science sur l'organisation de ces monstres denombreusesctutiles observa- tions, AU premier rang desquelles se placent celles de Palfyn, de DuverneY, de Prochaska, d’une commission dela Société médico-chirurgicale de Cadix , de M. Dubrueil et de mon père (1), G'est à l'aide de cesprécieux matériaux, de plusieurs … 1) Forez PALFYN, Beschryving van twee monstreusen kindern, in-4°, Leyde, 1704, avéc pl., dissertation traduite en français dans son entier, MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. 74 autres notices ou articles d’un moindre intérêt, dus à d'au- tres auteurs (a), et aussi des observations faites par diégc: _ même sur trois ischiopages, que je vais résumer ici l’histoire dece genre remarquable, en le considérant d’abord dans €tmême avec quelques additions, à la suite du Traité des mhomsiTes de Licetus, Leyde, 1708.— Duverney , Observ, sur deux enfans joints en- semble, dans les Mém. de l'Acad. des Se. pour 1706, p. 418, avec plan- ches. — ProcnAska, Beschreib. zsveyer im Becken werein. Missgeburten, danses 4#6hand?. der Bæhm. Gesellschaft der Wissenschaften, ann. 1786, p.218, avec pl. (deux cas). — Æzxposicion hist. del monstrno que nacio el dia 30 de mayo, por una comision de la Sociedad medico-quirurg. de Cadix, in-4°, Cadix ; 1818, avec pl. — Dusrurz, oc. cit. — Grorrroy Sarnr- Hrratre, Rapport sur un enfant double du genre ischiadelphe, observé par lé docteur Durourqué. oyez le Journ, compl. des se. médic., t. XXXVIL , p- 133, ann. 1830. Ce rapport renferme dés remarques générales sur l'organisation des ischiopages et la description de trois sujets inédits. (x) Outre Paré, OEuvres, éd. de 1633, p- 758 ( cas très-curieux qui sera spécialement cité plus bas) et p. 760; Licerus, loc. ‘air, p- 123, et les autres auteurs anciens ou modernes de traités tératolo- giques, voyez : Lettre, dans le Journ, des savans, janvier 1665. — Mo- RIN, dans PHist. de l'Ac, des Sc. pour 1716, p. 25. — BRUCKMANN, Epistola itineraria prima, p.7, Wolffenbutt., 1728, avec pl.—Hasenesr dans le Commerce, litter. de Norimberg, 1743, semaine VIIE, p. 58, avec fig. L'auteur dit que les deux sujets étaient de sexe différent; mais les détails de son observation et sa figure montrent qu'il le ait sans'aucune preuve. — BrisEparne et Duvorrxer, Descript. d’un fœtus monstrueux = ibid, &. XVUE, p. 68; ann. 1763 , avec pl. Les auteurs décrivent les deux sujets composans comme placés sur une seule ligne droite ; mais la figure qu’ils en donnent , les montre unis sous un angle obtus. — — Tonresr, Account of a monstrous birth , dans les Philos. Transaet., t. LXXII, p. 44, avec pl, 1782. — Je citerai enfin, mais avec beaucoup dé doute, un monstre indiqué par VALENTIN, De monstris Hassiacis , dans les Ephem. nat. cur., dec. IL, ann. 3, obs. XC, p. 197, fig. 20, — Tous les ischiopages précédens étaient des enfans ou des fœtus humains; mais on peut voir dans l'ouvrage déjà cité de Gurxr, l'indication d’un veau ischiopage, p. 331, et sa figure, pl. XV, fg. 5-7 J'ai observé a aussi dans la même espèce un cas d’ischiopagie très-ana- logue à celui dé Gurit. Dre bis EE 72 gas PARTIE If. les modifications essentielles de son organisation , puis dans les complications diverses qui s’y ajoutent quelquefois. Ane considérer que l’extérieur d’un ischiopage, on pour- rait croire au premier aspect que les deux bassins sont pla- cés l’un à la suite de l’autre, et unis entre eux bord à bord par leur portion inférieure. Mais un examen quelque peu attentif de la région pelvienne suffit Pour démontrer qu'il n’en est rien. Si les deux bassins étaient bout à bout, les deux appareils sexuels seraient aussi l’un à la suite de l’autre sur la ligne médiane du corps; un intervalle plus ou moins étendu les séparerait, et c’est dans cet intervalle que se- rait placé, aussi sur la ligne médiane, l’ombilic commun. Or , la disposition de la région pelvienne est beaucoup plus anomale. L'observation montre, en effet, que les deux appa- reils sexuels externes sont placés tout-à-fait latéralement aux deux extrémités droite et gauche d’une ligne transversale, et l’ombilic commun, entre eux, précisément au point mi- lieu de cette ligne , en d’autres termes, au point où cette ligne, qui n’est autre chose que l’axe d’union , rencontre les axes individuels ou axes vertébraux de chacun des sujets _composans. On voit en outre que, de même qu'il y a deux appareils sexuels, l'un droit, l’autre gauche, il y a deux paires de membres, rejetées aussi tout-à-fait latéralement, dont chacune est formée du membre droit de l’un des sujets coMposans, et du gauche de l’autre. Enfin il suffit de donner quelque attention à l'examen des conditions extérieures pour reCONnäître que, sur chacun des côtés du corps com- mun, l’appareil sexuel et la paire de membres qui S'y trou- vent rejetés, offrent, par rapport à l'axe d’union, une dis- position régulière , symétrique , et tout-à-fait semblable à celle des membres abdominaux, et de l'appareil sexuel d’un individu normal, par rapport à sa ligne médiane, MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. 79 La composition de la région pelvienne chez les ischio- Pages, tout en restant en elle-même très-régulière , s'é- Carie donc du type normal par des modifications gra- ves, complexes, et dont il semble au premier aspect très-diflicile de se rendre compte. Essayons cependant de le faire, d’abord, s’il se peut, avec le seul secours des con- sidérations que peut nous fournir l’examen extérieur; puis, Comme l'ont déjà fait plusieurs auteurs , et Duverney le Premier, en mettant à profit les notions anatomiques que la science possède sur les ischiopages. L’axe d'union, ai-je dit, a la même disposition par rapport aux deux ap- pareils sexuels latéraux, que la ligne médiane chez un sujet normal par rapport à son appareil sexuel unique : en d’au- trestermes, chacun des appareils sexuels d’unischiopageest divisé, par l'axe d'union, en deux moitiés similaires. Or, si l'axe d’unionestréellement l’axe suivant lequel se conjoignent les deux sujets composans; s’il indique la véritable limite de l'un et deJ’autre, ilsuit de là que cette limite tombe précisé- ment sur le milieu de ces appareils, et on sera conduit à les regarder comme mixtes et fournis par moitié, malgré Ja régularité de leur conformation , par chacun des compo- sans. Cette conséquence singulière est confirmée par la dispo- sition extérieure des deux appareils sexuels placés l’un et l’au- tre entre deux membres abdominaux appartenant évidem- ment à des sujets différens; mais elle va être encore mieux démontrée et même étendue par l'examen des organes in- ternes. Get examen va me conduire, en effet , à des résultats remarquables, que j'énoncerai à l’avance , afin de jeter plus de clarté sur les détails qui vont suivre, en les rattachant à leur principe. c Tout organe, tout appareil médian et unique peut être divisé par la pensée, comme il l’est primitivement dans Ja réalité, en deux moitiés , en deux demi-organes ou demi-aPp- à 74 | PARTIE HE, pareils similaires et latéraux, droit et gauche (1): d’où l’on peut dire que la région pelvienne, chez un être double, se compose de quatre demi-appareils sexuels, de quatre demi- appareils urinaires , de quatre demi-bassins, dont deux droits et deux gauches. Or voici quelle est leur disposition générale chez un ischiopage : dans la portion antérieure de la région pelvienne , portion où l'union est surtout in- time, chaque demi - appareil droit au lieu de venir ; comme dans l’état normal, s’unir sur laligne médiane avec le demi-appareil gauche du même sujet, est rejeté latérale- ment, et vient s’unir avec le demi-appareil gauche de l’au- tre sujet, pareïllement rejeté sur le côté, et se rencon- trant toujours avec lui par les faces homologues (2). Telle est la disposition très-remarquable que vont nous présenter, dans leur portion antérieure, tousles appareils de la région pelvienne. Aïnsi, en premier lieu , les bassins, à peu près normaux en arrière, sont largement ouverts en avant, et les deux pubis de Chaque sujet, rejetés tout-à-fait latéra- lement, au lieu de s’unir entre eux sur la ligne médiane, vont se conjoindre à droite et à gauche avec ceux de l’autre sujet. De là deux syinphyses pubiennes disposées , à les voir seulement en elles-mêmes , à peu près comme dans l’état normal , mais placées l’une à droite et l’autre à gauche, et résultant de l'association d’élémens fournis pour moitié par chacun des individus composans. De Ià aussi l'existence, (1) Voyez; das le tome I, l’histoire des réunions et celle des divi- sions médianes, p.535, et p. 59b. _ (2) Il semble, à voir une telle disposition, que le bassin ait été di- visé d’avant en arrière par une section médiane, que lon ait ensuite fait tourner peu à peu ses deux moitiés d’avanten arrière, surun point fixe correspondant au sacrum,, jusqu’à ce que la section, d’interne qu’elle était, devint antérieure ; et qu’enfin on les ait appliquées face à face sur les deux moîtiés semblablement disposées d’un autre bassin. MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. LR non de deux bassins, mais bien d’un seul et unique bassin, à la vérité très-vaste et composé de doubles matériaux. Gette association, ce mélange des deux bassins, entraine nécessairement de semblables anomalies dans la composi- tion des appareils intra-pelviens. De même qu'il existe deux Symphyses pubiennes, l’une droite , l’autre gauche, il existe deux vessies latérales , le plus souvent unies et commu- niquant entre elles plus ou moins largement. L'une et l'autre appartiennent pour moitié aux deux sujets-compo- sans, chacune des demi-symphyses ayant été suivie de la demi-vessie qui lai correspond normalement , et de même de l’uretère qui appartient à cette demi-vessie : en effet, cha- que vessie recoit, comme à l'ordinaire, deux uretères, mais Fun et l’autre ne viennent point du même sujet. L'appareil sexuel présente des modifications analogues. Sa portion an- térieure se divise dans chaque sujet en deux moitiés , dent chacune suit le pubis de son côté, et va de même s’asso- cier à une moitié analogue fournie par l’autre sujet, Voici donc encore un appareil mixte et appartenant , par portions égales , à deux individus différens. à Qaant aux organes qui ;, dans l’état normal , occupent la partie postérieure de la cavité pelvienne , ils ne présentent rien de semblable à la disposition des parties extérieures , mais éprouvent aussi quelques modifications. Les deux in- testins, plus courts que dans l'état normal, se réunissent en un rectum commun qui s'ouvre ordinairement à l’exté- rieur , sur la ligne d’unicn des faces postérieures de l’un et de l’autre sujet, mais quelquefois anssi, quand les deux vessies sont conjointes, dans la poche commune qui résulte de leur réunion. His ù dE ; naOG La disposition de là veine ombilicale ne présente rien de parüeulier dans chaque sujet , si ce n’est qu’elle parcourt intérieurement un plus long trajét, l’ombilie commun se | + . * , RS : 76 LÉ SRE PARTIE EI. . PAR trouvant plus éloigné du foie que chez les sujets normaux. Quant aux artères ombilicales , il n’en existe ordinairement quetrois, ou même que deux, placées d’abord, dans la plu- part des cas, aux deux côtés de la double vessie, et de là, suivant la disposition accontumée, se portant à l’ombilic commun (1). Tels sont les caractères généraux avec lesquels les ischio- pages se présentent ordinairement à l'observation : telle est l’ischiopagie considérée en elle-même, et abstraction faite des anomalies diverses qui peuvent venir la com- pliquer. | Les complications de l’ischiopagie sont de deux genres. Les unes n’ont avec elle aucun rapport direct , et par con- séquent n’en altèrent en rien les caractères. Ainsi le sujet des observations de M. Dubrueil était composé de deux indi- vidus affectés de dérencéphalie, ou, d’une manière plus con- cise, était bi-dérencéphale. Dans ce même cas, chacun des individus composans avait treize paires de côtes, dont la première était portée par la septième vertèbre cervicale : disposition que lon observe assez fréquemment chez des su- jets d’ailleurs normaux (2). | D’autres complications, au contraire, ont des rapports di- rects avec la monstruosité principale , et en modifient plus ou moins gravement les caractères. Ainsi les organes gé- nito-urinaires sont, dans quelques cas, imparfaits (3), ou (x) Voyez Spécialement, pour l’anatomie des ischiopages, les excellens mémoires déjà cités de Duverney et de Procasxa. Le travail de Duver- _ ney est surtout extrêmement remarquable, surtout si l'on se reporte à l'époque où:il a été exécuté par son auteur. (2) Poyez le paragraphe relatif aux variations dans le nombre des côtes, t. I, p. 668, (3) Dans le cas de Duverney, les deux pénis s'étaient rapprochés peer MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. je] même manquent plus ou moins complétement à l'extérieur. Il n’est pas rare non plus qu’il n’existe que trois ou même deux reins au lieu de quatre, soit qu'il y ait fusion, soit _ qu'il y ait défaut réel de formation. Plus rarement le bassin est très-incomplet ; vice de conformation qu'Hasenest pa- rail avoir vu coïncider avec l’extroversion de l’une des ves- sies , l’autre restant au contraire normalement conformée. +: Üne autre complication plus remarquable encore , et qui Modifie davantage les caractères généraux. de l’ischiopa- gie, c’est la réunion de deux membres abdominaux en un _-séul: anomalie que l’on n’a point encore observée à la foissur les deux côtés du double corps. La réunion de deux membres abdominaux chez les ischiopages est analogue aux monstruo- sités syméliques ordinaires , en premier lieu, en ce qu’elle coïncide toujours avec une conformation très-vicieuse de l’ap- pareil sexuel placé à la base des deux membres réunis ; en.se- cond lieu, en ce qu’elle se fait toujours très-régulièrement, Chaque partie d’un membre n’allant jamais se conjoindre qu'avéc son homologue dans l’autre membre ; enfin, en troi- sième lieu, en ce qu’elle offre divers degrés parfaitement com- parables aux genres divers de monstruosités syméliques. Le double membre esten effet terminé, tantôt par un pied mani- festement double comme dans la symélie proprement dite(1}; postérieurement ; au point de se trouver en contact par leurs racines. De là plusieurs autres anomalies de disposition, pour la description desquelles je renvoie au mémoire de ce célèbre anatomiste. (x) Dans le cas publié par la Société médico-chirurgicale de Cadix, le double pied était complet, les deux doigts internes étaient même un peu écartés l’un de l'autre. Le pied commun était, au contraire, in- complétement double dans le cas dû à Torzese, loc. cit., et chez le sujet décrit par BriseBarre et DuvorLier, loc, cit. Chez ce dernier ischiopage, le pied, très-difforme ; se terminait par huit doigts disposés en deux rangées, et parini lesquels on reconnut deux gros orteils enveloppés de tégumens. communs, — F'oyez encore l'indication d’un autre 1$= TETE EE POP 78 PARTIE I, tantôt paru pied en apparence simple, comme dans l’uromé- lie (x);et il peut sans doute l'être aussi par un simple moignon sans pied distinct, comme dans la sirénomélie (2). Mais. il y a aussi entre les monstruosités syméliques telles qu’on les observe chez des individus d’ailleurs bien conformés, et les monstruosités syméliques qui accompagnent l’ischiopagie, deux différences essentielles.et sur lesquelles il importe d’in- sister. L'une est la nature mixte du membre double qui, chez les ischiopages, appartient toujours en:commun aux deux individus; etil n’en peut être autrement, puisque cha- cun d’eux a ses deux membres rejetés tout-à-fait latérale ment, et séparés ainsi par un intervalle considérable qui rendentre eux touteréunion impossible. L'autre différence, et par elle le pied double d’un ischiopage symèle ou uro- mèle sera toujours distingué du pied double d’un symèle ou d'un uromèle unitaire, c’est que, dans lischiopagie, les deux ‘pieds ne subissent point autour de leur axe cette demi-révolution qui rend si remarquables les monstres sy- chiopage symèle dans les recueils des anciens tératologues , et notam- ment dans l'ouyrage de Liagrus, loc, cit, p.123. (1) L’ischiopage sujet de Ja seconde observation de Procnasx#, doc, cit., p. 224, fig. b'et 6, avait d'un côté un membre double términé par un pied pentadactyle: on voyait, il est vrai, au ‘moins dans le squelette, les rudimens d’un sixième doigt.— Licerus et BRUCKMANX, docis cit... ont aussi figuré,:mais -d’une mânière beaucoup plus impar- faite, ‘des ischiopages wiromèles. — Ænfin, parmi les animaux, un veau figuré par Gurit, a aussi présenté un cas d’ischiopägie uromé- lique. | (2) Je ne Connais point encore de semblables cas que l’on puisse regarder conrme authentiques, Les annales de Ja science renferment,.il est vrai, l’histoire de quelques monstres dans lesquels on croirait trou- ver au premier aspect des exemples d'ischiopagie sirénomélique; mais ces monstres n'avaient qu'un bassin unique et simple, et manquaient par conséquent de l'un des caractères essentiels des ischiopages, Je les décrirai par la suite sous le nom de Psodymes, MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. 79 méliens ils s’accolent tout simplement par leurs bords internes, et par conséquent ont, comme dans l’état bi! mal, leurs gros orteils en dedans et leurs talons en arrière. La réunion de deux membres abdominaux coïncide né- Cessairement chez un ischiopage avec des déformations du assin analognes à celles que j'ai décrites chez les monstres syméliens unitaires , mais en même temps, dans quelques Cas, avec des modifications d’un tout autre genre. Telle est union des deux rachis par leurs extrémités pelviennes, tou- jours, lorsqu'il en est ainsi, plus ou moins atrophiées. Telle est encore la communication des deux cavités rachidiennes, disposition plus remarquable encore que la simple réunion des rachis, maïs aussi beaucoup plus rare. Enfin , et cette dernière modification s’observe surtout lorsque les deux côtés du double bassin sont très-inégaux, les deux sujets Composans , au lieu d’être placés bout à bout sur une seule ligne droite, font quelquefois entre eux un angle obtus, dont le sommet correspond au point d'insertion du double membre : disposition indiquée surtout avec précision chez homme par Prochaska, chez le veau par Gurlt, et que j’ai ‘moi-même observée, il y a quelques années , chez un autre individu de cette dernière espèce. 2 : Les diverses complications que je viens d’énumérer , non seulement modifient les caractères généraux des ischiopa- ges, mais, en outre, exercent nécessairement sur leurs fonc- tions et les circonstances de leur Dalssance une influence marquée, ajoutant en effet leur influence propre à celle de lischiopagie elle-même , telle qu’elle se manifeste dans les Cas les plus simples, et telle que je vais l’étudier. _°e ne connais aucun exemple d’un ischiopage parvenu à l'état adulte , ou même à un âge qui pût donner l'espoir fondé de sa conservation. L'ensemble des observations que {48 So : PARTIE IIL possède la science tend à établir que les monstres de ce genre naissent en général à sept ou huit mois, ou même ‘plus tôt encore, et que leur vie, extrêmement courte, quand ils sont nés très-prématurément ou lorsqu'il existe de gra- ves complications , se prolonge même très-peu dans les cas les plus favorables. Si lon excepte un cas peu authenti- que (1) où la mort ne serait survenue que le quinzième jour pour l’un des individus composans, le seizième pour l’autre, tous les ischiopages connus ont péri dans la première se- maine ; le sujet de Daverney est même le seul qui en ait presque atteint la fin. Dans un cas, celui de Torlese, les deux jumeaux périrent au même instant; mais, dans d’au- tres cas, il y eut entre la mort de l’un et de l’autre un in- tervalle dont la durée fut de quelques minutes seulement chez le sujet de la Société médico-chirurgicale de Cadix, de trois heures entières chez celui de Duverney, et même de neuf chez celui de M. Dupourqué (2). Les observations des auteurs nous apprennent aussi que, ‘ dans la plupart des cas, le double accouchement n’a point été très-difficile, l’un des sujets composans s’étant d’abord présenté par la tête; et les circonstances de la grossesse paraissent être celles de toutes les grossesses doubles ordi- naires, Genre IT. Xipnopace, Aiphopages. Par le genre xiphopage nous passons à cette seconde di- vision des Monstres doubles monomphaliens chez lesquels l'union est sus-ombilicale, c’est-à-dire commence à l’ombi- (1) Voyez Licerus, loc. cit., d'après Rugrr. (2) Poyez GEorrrOY Sarnr-Hiraire, rapport déjà cité, — Dans ce cas, l’un des sujets composans avait péri au passage, CS MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. $ 81 lie, et de Ià s'étend plus ou moins haut, comprenant tou- Jours la région supérieure de l’abdomen, et en outre une -Portion plus ou moins étendue du thorax. La xiphopagie dans laquelle les deux thorax ne sont joints que par la par- tie antérieure et inférieure de la poitrine, est. de tous les _8enres de ce groupe celui dans lequel Vunion est le moins étendue , et par conséquent aussi ceki detous qui s “écarte le Moins du type normal. î ce . : ER pe ‘ ÉRraghn: fée RAR paraissent moins rares | OS que. les ischiopages (1). J’en ai va plusieurs, tous bi-mâles ou bi. femelles, dans diverses collections publiques, mais sans l'a | pagie, à conipatér seulement les cas déjà publiés; sans doûté 504 que les conditions si remarquables des ischiopages ont plus spécialé- ment: appelé sur eux l’attention. — Outre les cas, de xiphopagie qui Seront cités plus bas avec détail, voyez: Sauvaz, Histoire et rech. des antiquités de Paris, t. II, 1733, in-folio, p. 560 et p. 565. L'auteur indique deux a HSpdEe” nés vivans ; dont l’un (le premier); 'n€’à Aubervilliers en 1429, a.eu jadis une immense célébrité; Non seule. ment tous les : “anciens traités: de tératologie, mais aussi. toutes FE chroniques du temps mentionnent ce monstre , que plus de, dix mille Parisiens allèrent voir au lieu de sa naissance. Plusieurs chroniques fixent la durée de sa vie à trois jours: suivant d’autres, il'sérait mort le premier jour. = BEurer, dans le Commerc. litter. Norimbergæ, ann. 1743, sem. VIIT, p. 58; cas très-mal connu et très-douteux même: l'un des deux sujets aurait survécu à l’antre de huit heures, — R&. enauLr, Ecarts de la nature, in-40, 1555, pl. IV. — J. PraRson, 4 _case. of monstr. Birth, dans les Medic. facts and observations, ann. 1793, . IV, p. 107. Je ne donne qu'avec beaucoup de doute ce dernier cas | comme un exemple de xiphopagie, l’auteur ayant consacré presque toute sa notice à la relation des circonstances de l'accouchement, et indiqué Seulement d’une manière imparfaite les caractères du mons- tre, — Peut-être est.ce aussi un cas de ae qu'Epw. Po a TT, 82 Cet PARTIE TT woir en disséquer adcun. L'examen anatomique de ces mons- tres m’eût cependant été d'autant plusutile, queles observa- +ions ‘comprises dans les annales de la science ne fournis- gent, quoique assez nombreuses ; que des renseignemens très cinsuffishtis sûr les modifications de l’ organisation darts DE xiphopagie. Loin de pere tracèr une histoire aussi coM- pète de ce genre que je l'ai faitde lischiopagie , je serai donc réduit à ne donner sur lui que dessindications incom- plètes , et à suppléer très- -imparfaitement , par la citation de quelques casiparticuliers ,; à l'expression générale ; aujôur- -&’hui impossible ; des: conditions anatomiques et physiolo- giques de la-xiphopagie.: Le. Dorsten et Valentin (1) ont publié fort anciennement la description dan “xiphopäge chez Téquel Tanion, quoique bornée extérieurement à la portion du corps comprise entre V extrémité xiphoïdienne du sternum et l’ ombilic , s’étendait à l'intérieur, suivant ces anatomistes , jusqu'aux foies et aux ‘canaux ädlimentairés de lün et de l’äutre sujét. Il n'existait, en effet. qu'un seul foie, à la vérité presque complétement double, et pourvu de deux vésicules biliaires. Les intestins étaient égalemént confondus en un seul dans la presque to- “alité' de leur portion grêle, On trouva, au contraire , deux rates séparées par les deux estomacs , deux cœurs distincts et deux veines ombilicales. Les observations eee de-Dorsten et F Yalentin tes indiqué chez te pigeon dans 1és Philos. Transact,, À. 2 ann: 1699, p.434. @) “Donsren, Diss. à monstro human. nuper. , Marbourg , 1684. — à De monsir. Hassiacis recens natis, dans Îles Ephem. rat. cur., déc. IT, ann. IX, ob$. go, avec pl, et Epistol. ad Dorstenium, ibid., “p. 473: suppl, — — Wazpscmmror, dans une dissertation publiée” de même en 1684 à Marbourg, s’est aussi occupé du méme monstre, mais sans le décri ire anatomiquement, doppés même chacu eux deux _ tous doubles et séparés. MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. _ 83 ont été pendant long-temps les seules que possédât la science sur les xiphopages; et l’on ne peut s’élonner du peu de va+ leur que les téralologues ont généralement attaché au témoi- Snage isolé de deux auteurs dont le nom est sans nulle au+ torité, Mais l'exactitude de lears observations , au moins en Ce qu’elles ont de plus important, est auj ourd'hui confirmée par les résultats de recherches récentes, faites parBarkow(:) Sur un agneau double bi-mâle. La réunion des deux sujets Composans se faisait par la partie inférieure des sternums,, qui, libres et offrant supérieurement la disposition normale, Changeaient ensuite de direction pour se porter l’un au de- vant de l’autre et se conjoindre entre eux (2), Il existait deux cœurs inégalement volumineux » dont le plus petit à un seul ventricule : ils étaient complétement séparés, enve- n d'un péricarde propre, maïs conligus Sous la portion commune des stérnums; Les deux foies se itouvaient réunis en une masse unique ; mais très-volumi- Neuse, soutenue par deux ligamens suspenseurs, €t pour- ne de deux vésicules biliaires. Les deux diäphragmes étaient pareillement conjoints en un seul: ils n'avaient même pour | qu’un seul centre tendineux. Quant aux intestins, Aux eSLOmACs et aux autres organes abdominaux , ils étaient Ainsi, dans ce premier degré d'union sus-omb caractérise la xiphopagie , on peut observer q médiane d’un plus ou moins grand nombre partenant à la zone supérieure de l deux diaphragmes en un seul, et, licale qui éià la jonction de viscères ap- abdomen , la fusion des parmi les organes thora- = Voyez Monstra anim. duplicia PET anatomen indagata, 1.1, p. 76» * (@)} L'auteur s’est malheure Sa - des Sternums. lon qui sera plus se usement borné à indiquer le mode d'u On ne peut que le présumer analogue à la disposi- bas décrite avec soin dans le genre xiphodyme. \ 84 PARTIE TL. ciques , a contiguité des deux cœurs (1). Mais en est-il tou- jours ainsi ? Et doit-on penser que les viscères doivent pré- enter la même disposition chez tous les xiphopages , aussi bien chez ceux où la jonction ne s’étendrait pas au-delà des extrémités xiphoïdiennes, que chez ceux où il y aurait fusion d’une portion notable des deux sternums? Je suis loin de le enser, et de vouloir généraliser les résultats d’un aussi pe- tit nombre d'observations; d’autant plus qu'on peut dès à présent leur opposer quelques faits dont la valeur est sans doute de beaucoup diminuée , mais non complétement annulée par le manque de détails anatomiques. Kônig (2) rapporte, et ce cas serait à lui seul bien con- cluant, que deux filles unies de l’appendice xiphoïde à Jombilic, naquirent vivantes vers la fin du dix-seplième siècle, et furent heureusement séparées l’une de l’autre dès leur première enfance , d'abord à l’aide d’une ligature- de plus en plus serrée ; puis Par l'instrument tranchant (3). Si ce fait est exact , il ÿ a tout lieu de penser que l'union était beaucoup plus superficielle que chez les xiphopages de Dorsten , de Valentin, de Barkow : malheureusement l’au- _Gilry ‘a évidemment qu’un pas de cette dernière disposition à l'inclusion des deux cœurs dans un seul et même péricarde, et même à leur réunion en un seul; réunion que Mroxez a en effet observée chez des monstres au moins fort voisins des xiphopages. 7oyez son De duplicitate .monstr. commentarius ; $ LXVI. Il est très-regreltable que Meckel ait négligé de bien fixer la situation relative des deux individus composans, soit par une figure, soit par une description exacte de la conformation extérieure. (2) Dans les Ephem, nat, cur., déc. LL, ann. VIII, obs: 140, ann. 1689.— La note de Kônig est intitulée : Gemelli sibi invicem adnati feli- citer separatt. ; (3) L'auteur s'exprime ainsi: « Separatio tenellorum horum infantum , » etiam sine convulsionibus supervenientibus , tantd faeilits et tuiius institui $ potuit s ligaturä scilicet prægressä in dies strictiori, dein culteili scis- » surd, » MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. 85 teur se borne à figurer les deux jumelles avant et après leur séparation , et à indiquer, sans en établir l’authenticité par une description précise et détaillée, l'opération si belle et si hardie qui, si on doit l'en croire, restitua les deux sujets COMposans au type normal. : J'ai recueilli récemment de diverses sources quelques renseignemens sur un autre xiphopage bi-femelle, né en 1804 dans l'Inde britannique, et qui était encore plein de vie en 1807 (1}. Les deux filles , de race indienne ; qui compo- saient cet être double, étaient vives, actives, malgré la gêne que leur imposait leur association face à face. Leur res- semblance était frappante : à moins d’être familiarisé par une longue habitude avec leurs physionomies , on ne remar- quait guère entre elles qu’une légère différence de taille. (1) L’Asiatic journal de Londres, et d’après lui un grand nombre de journaux anglais, ont mentionné le xiphopage indien; mais on n’en trouve nulle part la description. On peuttoutefois suppléer en partie à cette lacune en consultant une figure passable publiée, en 1826, par le docteur Berry, dans les Trensact. of the medico-chir. Society d'Edimbourg, t. II, p. 35. La note de cet auteur fait connaitre exac- tement par son titre le lieu de naissance du xiphopage indien : Descr. oftw0 children united together and now living in the village of Arasoorinr the district of Bhavany. — Dans une autre note due au même auteur, et insérée dans le Medic. and surg. journal d'Edimbourg, numéro de janv. 1827, on trouve rapporté, outre une partie des détails cités plus haut, que les deux sujets composans dormaient quelquefois séparé- ment, et, ce qui serait beaucoup plus remarquable, qu'un purgatif donné à l’un, agissait aussi sur l’autre. De ces deux phénomènes , le premier que j'ai pu moi-même constater chez un autre monstre dou- ble, et que plusieurs auteurs avaient observé ayant moi chez divers sujets, me paraît à l'abri de tonte objection, et je l’admets sans diffi- culté. Le second, au contraire, ne doit être accueilli qu'avec beau- Coup de doute, tant que des preuves ne seront pas venues confirmer, le Yague témoignage de Berry. — Parmi (os journaux français, 70767 a le même xiphopage le Bulletin des Sc. médicales, t. XX» ca À e £ à 96 PARTIE HE Dans leur position ordinaire, elles étaient opposées entre elles, visage à visage et ventre à ventre; c’est ainsi , par exemple, qu'elles dormaient, placées l’une sur le flanc droit el l’autre sur le gauche : mais dans Ja progression élles s’écartaient latéralément , de manière à faire entre elles un angle aigu ou même droit, et à marcher de côté. Ainsi la : situation relative des deux corps n’était pas fixe et immua- ble , mais tout au contraire variable à volonté 3 ce qui indi- que encore une union peu intime, et surtout ce qui prouve indubitablement queles deux appendices xiphoïdes n'étaient pas soudés , mais seulement joints par une articulation, dont la laxité était entretenue et sans doute augmentée de jour en jour par les mouvemens fréquens et variés des deux ironcs. / C’est aussi au genre xiphopage que l’on doit rapporter (+) un monstre monomphalien né à la même époque et dans la même région que le précédent, mais devenu aussi célèbre dans toute l'Europe, et même dans tout le monde scientifi- que , que l’autre y est resté inconnu. Je veux parler de cet être double, né en 1811 de parens chinois établis dans le royaume de Siam, et nommé Chang-Eng, que Boston et New - York ont successivement vu en 1829, Londres en 1830 (2), Paris en 1835, et qui aujourd’hui encore Continue à exploiter, dans le nord de l’Europe, la curiosité - publique, partout éveillée par sa présence. Tous les recueils scientifiques et tous les journaux des États-Unis, de l'An- gleterre , de la France, de l'Allemagne , ceux même deJ'I- talie et des autres Contrées que n’ont point visitées les Frères (x) Au moins autant qu'il est permis de prononcer , d’après le seul examen extérieur , dans l’état adulte, d’un être double chez lequel les caractères primitifs de la monstruosité ont fini par subir de très-graves modifications. (2) Ils sont arrivés à Londres à la fin de novembre 1829. MONSTRES DOUBLES MONOMPIALTENS. 87 Siamois, ont longuement entretenu leurs lecteurs de l'or Sanisation de ce xiphopage et des phénomènes de sa double. vie, Il ue me resterait plus. qu’à reproduire tardivement des détails déjà donnés cent fois et dans toutes les langues de , * _ » . À 1 Europe, si, dans presque tous ces articles publiés à la hâte, -V . Ka { , l'erreur ne se trouvait sans cesse mêlée à la vérité, ou plu- tôt si l’on n’eût sacrifié trop souvent le devoir d’instruire par une exposition sincère des faits, au désir d’étonner par des récits merveilleux, SE Frs dé Très-semblables l’un à l’autre par les traits de leurs visa- ges, mais différant sensiblement par leur taille et par leur. force, Chang et Eng sont unis entre eux de l'ombilic à l’ap- pendice xiphoïde. Dans leurenfance, les deux Frères Siamois, comme les deux Sœurs Indiennes, se trouvaient opposés face à face , et se touchaient mutuellement , au dessus et au des- sous du lieu d'union, par leurs thorax et par leurs abdo- mens. Si cetie disposition première, quiest commune à tous les xiphopages naissans , eût persisté pendant la vie de Chang _ €td'Eng, ils n’eussent pu ni marcher dans le même sens, ni s'asseoir en même temps, et ils se fussent réciproquement gênés et entravés dans toutes leurs actions. De là des eflorts faits dès. l'enfance pour arriver à des relations mutuelles plus commodes et mieux harmoniques, et par suite des Mmo- difications aussi heureuses pour les deux frères qu’elles sont _physiologiquement remarquables. Les deux appendices. xiphoïdes, au lieu de se continuer inférieurement dans les plans des sternums , se sont relevés et rejetés latéralement, Vun à droite , Fautre à gauche ; ils forment , avec les parties musculaires et cutanées, irès-étendues en longueur, dont, ils sont recouverts , une sorte de bande qui se porté trans- se Salement d'un sujet à l’autre. Cette bande, par laquelle l “on primitivement intime et immédiate des deux sujets SOpOsans se trouve en quelque sorte changée en une union 88 PARTIE Hl. médiate et à distance, a, dans l'état présent, jusqu’à cinq pouces de long sur trois de large, et est flexible, mais inégalement dans tous les sens. Les deux appendices xiphoi- des, placés bout à bout , sont-ils en rapport par des articu- lations très-lâches, soit avec les Corps des sternums, soit l’un avec l’autre? Ou bien, sous l'influence d'efforts gradués et presque continus, se seraient-ils peu à peu séparés ou : même écartés ? C'est ce que le toucher de la bande d’union eût pu facilement apprendre, ct cependant ce que j'ignore encore , les deux frères s'étant constamment refusés à laisser achever un examen qu’ils disaient douloureux (1). Ils ont toutefois suppléé en partie aux données qu’eût pu fournir cet examen, en exécutant sous mes yeux plusieurs mouve- mens et prenant plusieurs positions qui attestent, dans la bande d’union , une flexibilité beaucoup plus grande que ne l'ont supposé les auteurs. Ainsi j'ai vu, l’un des deux frères restant droit, l’autre se baisser, et dans ce moment son thorax tournait sur la bande d’union comme sur une sorte de pivot. Je les ai vus aussi se placer l’un en face de l’aatre, comme ils l’étaient dans leur enfance. Mais ces positions , et cette dernière elle-même , tant l’organisation se plie à l’in- fluence long-temps prolongée d’une habitude, sont pour Ghang et Eng des attitudes forcées, qu’ils s’empressent de quitter Pour reprendre ce qui est aujourd’hui leur état ordi- paire , C'est-à-dire pour se mettre l’un par rapport à l’autre de côté et à angle droit. | : ts à à . C'est ainsi placés qu'ils se couchent , qu'ils s’asseoient , se £ e S x qu'ils se tiennent debout, qu’ils marchent, comparables à deux personnes qui, serrées l’une contre l’autre ; se touchent réciproquement par un des côtés de leurs poitrines. Aussi (x) Je n'ai pu vérifier non plus, par la même raison, si Ja bande d'uuion renferme, comme l’ont affirmé plusieurs médecins américains, quelques portions de viscères abdominaux. MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. 89 Ja progression ne se fait-elle ni pour l’un ni pour l’autre, P P directement d'avant en arrière , mais obliquement , suivant la diagonale de l'angle qu’ils forment entre eux. Chacun d'eux a l’un des côtés de son corps placé en avant et, relati- Yement à l’ensemble de l’être double , en dehors, l’autre en arrière et en dedans, De même la jambe etlebrasdroits de l’un des frères , Ja jambe et le bras gauches de l’autre, 7 € avant , les deux autres jambes et les deux autres bras e arrière. De 1à une inégalité très-marquée d’action, d’exer- Cice et par suite de développement entre les deux membres, d’abord semblables et égaux , de chaque paire thoracique et abdominale. Tandis que Chang et Eng laissent leurs bras postérieurs pendre comme inertes derrière leur double corps, ou bien, et c’est le plus souvent, les entrelacent. mutuellement autour de leurs cous ou de leurs poitrines , tous les actes de la préhension , anssi bien ceux qui exigent. de la force que de l'adresse, restent dévolus aux bras anté- rieurs : aussi sont-ils robustes et bien musclés, les deux au- tres, au contraire, faibles et. grêles. Pareillement , dans la marche, dans la course , dans le saut même , qui s’accom- plit par les efforts instantanément combinés et toujours har- moniques des deux frères , les jambes postérieures ne font que seconder et pour ainsi dire que suivre les deux anté- rieures : aussi sont- elles faibles , maigres, et même, chez l’un des deux sujets surtout, très-sensiblement cagneuses. Les deux moitiés du corps et même de la tête, les yeux excep- és, pour lesquels a précisément lieu l'inverse (1), offrent des différences moins marquées, mais analogues ; en sorte que, £ 0 .,e d Li CE . e % par une disposition que la simplicité de son explication ne \ Er. + (1) Chez l’un et chez l'autre frère, d’après leur déclaration, l'œil placé du côté de l'union voit beaucoup plus clair que l'autre. On a pensé que l'entrecroisement des nerfs optiques pouvait fournir une explication plausible de ce phénomène exceptionnel. | DB, A go PARTIE UT. rend pas moins singulière , le côté droit d’ Eng se trouve | bexuéeup plus semblable au côté gauche de Chang et réci- \ proquement, qu ‘à l’autre moitié de son propre corps. 7 Dans les circonstances ordinaires, lorsque tous deux sont également calmes ou également animés , la respiration et les pélediinbs artérielles sont simultanées chez Chang et Eng. Cependant il n° en est pas toujours ainsi. L'un des Fa frères s'étant un jour baissé pour examiner le jew d’une montre, son pouls s’accéléra aussitôt, au rapport d’un médecin in- struit, le docteur Warren, tandis que celui de l'autre ju- meau ne subit point de changement sensible : mais l’isochro- nisme ne tarda pas à se rétablir. Les médecins de Londres et de Paris ont eu aussi occasion de constater à plusieurs re- prises, et même quelquefoissans cause apparente, des dif- férences plus: eu moins marquées dans le nombre des pulsa- tions. Les deux Siamois montrent de même dans leurs autres fonctions une Concordance remarquable, mais non absolu- ment constante, comme les journaux des États-Unis, de Londres, de Paris, se sont plu à le répéter successivement, et comme le disaient eux-mêmes Chang et Eng aux per- sonnes qui se contentaient de leur adresser quelques vagues questions. Sans doute, rien de plus curieux que le contraste : d'une dualité physique presque complète et d’une unité mo- raie absolue + mais aussi rien de plus contraire à la saine théorie. J'ai fait avec soin toutes les observations, recueilli | tous les renseignemens qui pouvaient m'éclairer sur da vas leur d’une assertion tant de fois répétée; el j'ai trouvé qu’en- tre les principes méconnus ‘de la théorie et toutes les décla- maiions psychologiques dont l’unité morale des Frères Sia- mois a été si long-temps Mnépuisable texte, C’est au pre- mier, comme on devait s’y attendre, que les faits donnent entièrement gain de cause. L MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. gt - Jumeaux créés sur deux types presque identiques , puis inévitablement soumis pendant toute leur vie à l'influence des mêmes circonstances physiques et morales ; semblables d'organisation et semblables d'éducation, les deux Frères Siamois sont devenus deux êtres dont les fonctions , les ac- tions, les paroles , les pensées même sont presque toujours Cncordantes, et, si l’on peut s'exprimer ainsi, se produi- Sent et s’accomplissent parallèlement. Leurs heares d’appé- tit, de sommeil, de veille, leurs joies , leurs colères , leurs douleurs, sont communes; les mêmes idées, les mêmes dé. sirs se font jour au même moment dans ces âmes jumelles ; la phrase commencée par l’un est souvent achevée par l’au- tre. Maïs toutes ces concordances prouvent la parité, et non l'unité : des Jumeaux normaux en présentent souvent d’a- nalogues , et sans doute en offriraient de tout aussi remar- ) quables , s’ils eussent invariablement pendant toute leur vie, comme les deux Siamois , vu les mêmes objets, perçu les mêmes sensations, joui des mêmes plaisirs, souffert des mêmes douleurs. 24 Comme deux instrumens semblables , dont on fait vibrer au même instant les cordes analogues les deux Siamois sont donc entre eux, si l’on peut s’exprimer ainsi, à l'unisson. Tel est leur état habituel, mais non leur état constant et né- cessaire ; et toute assertion quitend à dépasser cette limite, exagère la vérité et tombe dans l'erreur. Ainsi il est faux. que les deux frères éprouvent toujours au même moment et “kg même degré le sentiment de la faim , que les plus légères: indispositions de lan soient toujours ressenties par l'autre, enfin que leur sommeil commence et finisse toujours am même instant, tellement que jamais l’un d’eux n’ait pu voir Son frère endormi : phénomènes assurément très-remarqua- bles s’ils étaient vrais, mais qu'il est temps de retrancher; COMME autant d’ornemens faux et trompeurs; d’une histoire « Î Sad add dv de 1 mére e | | : à [a | 92 2 PARTIE U à qui doit puiser tout son intérêt dans un récit simple et sé- vère des faits. Chang et Eng ont l’un pour l’autre l’affection la plus tendre. Obligés de marcher, de s’asseoir, de se cou- cher, de se lever ensemble, de s’obéir tour à tour , et de se faire mutuellement , et presque à chaque instant de leur vie, le sacrifice de leur volonté, à peine les a-t-on vus quel- quefois dans une passagère mésintelligence, Telle est même la force de leur mutuelle affection, qu’ils ne trouvent pas acheté trop cher, au prix de la gêne constante de leurs mou- vemens, le bonheur de se sentir sans cesse l’un près de l’au- tre, et de réaliser à la lettre cette belle image de l’amitié : ious deux ne sont qu’un, et chacun est deux. On assure que plusieurs chirurgiens, ayant concu le projet, trop hardi peut-être, de les rendre à l’état normal par leur séparation, ce fut ce sentiment, bien plus que la crainte de la douleur ou de la mort , qui les détermina à se refuser à toute opération. Les deux Frères Siamois, aujourd’hui faconnés auxmœurs européennes , parlent tous deux avec la même facilité la lan- gue anglaise, pour laquelle ils ont presque entièrement ou- blié le chinois. Ils s’entretiennent volontiers avec les per- sonnes qui les visitent; souvent même chacun d’eux suit séparément une conversation distincte avec des interlocu- teurs différens : mais, entre eux, ils ne s’adressent presque jamais la parole, et lorsqu'ils le font, ce n’est que pour se dire quelques mots , en apparence sans suite et à peine in- telligibles pour d’autres ? Comment , en effet , concevoir cet échange rapide et répété de faits et d'idées que l’on appelle conversallon , entre deux êtres qui, unis ensemble par un lien indissoluble , voient tous les mêmes objets, entendent toutes les mêmes paroles, et se sont l’un à l’autre, à chaque instant de leur vie, un confident inévitable (1)? (x) Parmi les détails physiologiques et psychologiques que je viens nn à «cs MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. 93 Genre IT. Srennorace , Siernopages. | ee Caractérisée par l'association de deux individus joints face à face , depuis l’ombilic jusqu’à la partie supérieure de la poitrine, la sternopagie est une monstruosité très-analo- guc, dans ses conditions extérieures, à la xiphopagie, ou - de donner sur les Frères Siamois, ceux qui se rapportent à l’état des deux Siamois avant leur arrivée en France, sont principalement ém- pruntés à un rapport fait, en 1829, par mon père à l’Académie des : sciences, à l’occasion d’une communication de M, Nrzes , médecin aux 3% Etats-Unis. Des documens authentiques ont été mis à profit pour la rédaction de ce rapport, source principale à laquelle ont puisé la plu- | part des auteurs français et même étrangers qui ont écrit depuis sur | les Frères Siamois sans les avoir observés par eux-mêmes.— Voyez pour | ce rapport le Moniteur du 29 octobre 1829, dans lequel il est imprimé : presque tout entier, et tous les recueils scientifiques de la même époque qui en ont donné, aussi bien que plusieurs feuilles quoti- | _ diennes, d és extraits plus ou moins étendus. — On peut encore con- sulter aussi sur les Frères Siamois un très-grand nombre d'articles pu- bliés en 1829 et 1830 dans les journaux américains et anglais ; arti- cles dont la plupart ont été repris presque aussitôt, malgré leur inexac- titude , par les journaux français. Il faut distinguer parmi ces articles une notice du docteur Warren, insérée d’abord dans le Journal des | annonces de Boston, numéro du 27 août 1829, et reproduite le 23 sepe tembre suivant dans le Courier anglais: voyez aussi le Journal de Silli- man, octobre 1829. — Une autre notice originale qui peut aussi être consultée utilement, se trouve dans le Med. and surg, Journal de Lon- ; dres, ann. 1830, t. IV, p. 73. — En 1835, l’arrivée en France des deux Frères Siamois, en fixant de nouveau sur eux l'attention publique, a donné lieu à la publication d’une multitude d’ar- . ticles qu'il est impossible d'énumérer ici. Il me suffit de dire | 5 que les journaux politiques EUX - mêmes ont successivement en- . Tretenu leurs lecteurs de cet être double, et que presque tous se sont aitachés surtout à en faire ressortir la prétendue unité morale — Je citerai au contraire spécialement, à cause de leur sujets deux articles dus, l'un à M. Cosre, l'autre à M. Vinæy, — Le premier» in- RE Re 94 #5: PARTIE If. plutôt celle-ci n’est en quelque sorte que le premier degré de la sternopagie. Ces deux genres sont néanmoins bien dis- uincts , soit au dehors par l'étendue très-inégale'de la région d'union, soit surtout, par la disposition très-différente des viscères thoraciques et sus-abdominaux, réunis entre eux, d’un sujet à l’autre, dans la siernopagie, comme les vis- cères sous-abdominaux le sont dans l'ischiopagie. séré dans les Comptesrendus hebdom. des séances de ? Acad. dessciences, ann. 2836, n° I, p. 4, a pour sujet l’examen de cette question : Est-il possible de déterminer l’époque de la vie intra-utérine à laquelle les Frères Sia- mois se sont réunis, et d'apprécier leur mode de réunion? L'auteur croit pouvoir concluredes considérations embryogéniques qu’il présente, les résultats suivans, qui me paraissent reposer sur plusieurs données très-hypothétiques: 1° la réunion a-dû avoir lieu vers la fin &u premier mois de la vie intra-utérine; 22 les viscères sont libres de toute adhé- rence ; 3° une opération pratiquée dans le but de les désunir, présente les plus grandes chances.de succès. — Quant à l’article de M. Virey intitulé, Nouvelles observ. de psychologie physiologique, sur les effets d’une association intime, Paris, in«8°, 1836 (article qui doit être inséré dans l’un des prochains cahiers de la Aevue médic.), il a poursujet, comme l'indique son titre, la question si importante de psychologie qui se rattache à l'union des deux Frères Siamois. L'auteur remarque expressément que les deux frères 2e pensent et n'agissent pas toujours,de la méme. manière. — Je‘terminerai cette longue note sur les travaux dont Chang-Eng ont été les sujets, par l'indication des articles suivans dont les auteurs, sans avoir vu les Frères Siamois et par conséquent sans ajouter aucun fait nouvéau.à leur histoire , ont résumé plus ou moins habilement les observations publiées.avant eux: Pascauis, dans le Journal génér. de médecine ; 1. CIX , p. 321.—Jurta FONTEN ELLE, Wotice-sur les deux ju- meaux Siamoïs attachés ventre à ventre et sur Ritta-Christina, in-8°, Paris, 1829 ,avec pl. Cette notice, extraite en grande partie, du rapport de mon père, a té aussi insérée dans la Revue médicale, numéro de no- vembre 1829. En outre, on.la trouve traduite dans les A#nali univers. di medicina , t. LIL, 1830, p.185, — Bullerin des sc. médic., t, XX, p. 10 et suiv.; plusieurs extraits.— Arnalesdes sc. d'observation , t, III » P- 278. = Enfin, parmi les recueils allemands, Summarum der Neuesten aus der.gesamm. Medizin, t. 1, p. 201, 1830. ne de MONSTRES DOUBLES MONOMPHA LIENS. 95 À voir extérieurement un sternopage, on pourrait croire qu’ilse compose de deux individus conjoints l’un avec l’au- tre par les faces antérieures de leurs sternums , et dont cha- “un aurait d’ailleurs sa cavité thoracique distincte et ses vis- cères normalement disposés. Cette manière de concevoir la Slernopagie serait très-simple , mais complétement fausse. Dans la réalité, le sternum de chaque sujet est resté divisésur la ligne médiane, etses deux moitiés, comme les feuillets d’un livre largémént ouvert , ontété rejetées latéralement , et re- portées ainsi sur les flancs. LA , rencontrant les deux moitiés “semblablement disposées du sternum dé l’autre individu, élles se’sont réunies avec’elles; et de cette union résultent deux slernums latéraux et communs aux deux sujéts, du . ‘reste régulièrement conformés. Les bras, les mamelons, ét intérièurement les côtes, consérvent plus ou moins exacte- ment leur disposition ordinaife , par rapport à chacun des “deuxistérnums latéraux, et ainsi existent dèux parois tho- ‘raciques antérieures , offrant, sauf quelques différences de orme et de disposition , le même aspect que là poitrine d’un ‘sujét normal, quoique formées pour moitié d’élémens ap- pirtenant à l'an et à l’autre des deux sujets composans. De cette disposition résulte la fusion des deux cavités tho- -raciques en ue Seule mais très-vaste cavité , limitée par ‘quatre parois , savoir, deux costo-dorsäles diréctement 0p- posées Tl’are à l’autre, deux ‘côstoslernales également op ‘posées entré elles. Les deux parois costo-dorsales sont l’une ‘ét l'autre formées , comme dans l’état normal, par lerachis et la portion postérieure des côtes d’un'seul ‘etimême indi- Vidu. Chacune d'elles appartient done en propre à l’un des Sujets composans , tandis que chacune des parois costo-ster- nales apparlient pour moitié, comme on l’a vu, aux deux sujets composans à la fois. Il suit également de cette même dispositionque, parmi 96 PARTIE I, les organes thoraciques, ceux que leurs connexions ent avec le rachis et la portion postérieure des côtes, s’écartent peu de leur conformation normale; et tel est, en effet, le cas des poumons , qui sont au nombre de quatre , et ne pré- sentent rien de remarquable, Au contraire, la division du sternum en deux moitiés réjetées latéralement-et réciproque- ment soudées avec les deux moitiés du sternum de l’autre individu , entraîne nécessairement la modification grave dés organes de la région sternale , et spécialement du péricarde et du cœur. L'observation montre, en effet, que les deux péricardes sont confondus chez les sternopages en un unique et vaste péricarde, renfermant soit deux cœurs contigus, soit, et c’est le plus ordinaire, un double cœur , s'étendant de l’un des sternums à l’autre , et résultant manifestement de l’union plus ou moins intime des cœurs de l’un et de L’au- tre des sujets composans. Suivant le degré d’intensité-de l’anion, les deux cœurs communiquent entre eux par un plus ou moins grand nombre de leurs cavités ;:et ils peuvent ainsi offrir plusieurs dispositions assez différentes : mais dans tous les cas l’union se fait sur la ligne médiane , et elle se fait entre les faces similaires des deux organes, l’un d’eux étant transposé comme dans les cas d’hétérotaxie, La: dis- position des viscères thoraciques tend ainsi à être parfaite- ment symétrique, par rapport à l’axe d'union. Toutefois elle ne l’est pas toujours, parce que les deux cœurs sont.quel- quefois très-inésaux, et peuvent présenter, de même.que les gros troncs artériels et veineux, des anomalies quine se répètent point d'un côté à l’autre (1). | Le thorax est séparé de l’abdomen:par un double dia- phragme, au dessous duquel est placé un foie également (x) Voyez surtout comme exemple, le cas d'Uccezrr, Storia anat. di due gemelle mostruose dans les Memorie della Soc, italiana , à, XE, p. 123, avec planches. MONSTRES DOURLRS MONOMPHALIENS. | 97 double, très-volumineux, ayant deux vésicules biliaires, F: s'étendant de l’une des parois abdominales à l’autre, comme, : dans le thorax , le double cœur s’étend d’un sternum à l’au- ; LR tre, Ce double diaphragme est toujours plus ou MOINS EXAC- ne tement symétrique, l’une de ses moitiés s'étant transposée, Lx LL. Comme l’un des cœurs. De même , la ligne médiane du dou | ble foie, comprise dans l’axe général d'union, correspond H au ligament suspenseur , ek sa portion inférieure est inter- posée entre les deux estomacs, disposés symétriquement , et les deux rates de l’un et l’autre sujet composant. Ges viscè- res, aussi bien que les intestins et les autres organes abdo- Minaux, sont transposés du même côté que le sont aussi le cœur et le foie. L’un des sujets composans se trouve ainsi af fecté d’une inversion splanchnique complète ou presque complète , et c’est par suite de cette anomalie que l'être double se trouve plus ou moins régulièrement symétrique, par rapport à l’axe d'union. sit Cette monstruosité , sans être commune , n’est point EX _ trêmement rare, J’en connais plusieurs cas chez l’homme, soit par mes propres observations (1), soit surtout par les 1 | publications des auteurs (2) ; etelle n’est pas sans exemples 53 | ar (1) Parmi les sternopages que j'ai examinés, il s’en est trouvé un chez lequel la monstruosité principale était compliquée de deux ano- malies, savoir, une exomphale commune aux deux s et la duplicité du pouce à l’une des quatre mains, (2) Ontre les auteurs déjà cités, voyez: de causä partüs monstrosi, in-40 ujets composans, Kurswer, Disput. physica » 1684, Marburgi Cattorum , avec une fi- gure très-imparfaite. L'auteur, au lieu de décrire le monstre qui fait le Sujet de sa dissertation, la remplit de remarques génér ales vagues et sans intérêt : aussi n’est-ce qu'avec doute que je place ici ce cas. Peut-être aPpartientil au genre précédent. — Lawzowr, dans les Ephem. nat. cur., déc. ILE, ann. 1 , Obs. 111, avec figure. — Ssmonrus, dans le Commer- | cum luter, Norimbergæ, ann, 1731, p. 338. — DEAUSSIER , Sur deux en- PARTIE HIT. chez les animaux. Morand et Daubenton (1) l'ont observée chez un faon de cérf; et l’on doit à Lecat (2) la figure ét la description d’un cas analogue chez le veau. fl est remarquable que, parmi les sternopages connus, il n’en est aucun qui ne Soit Où mort-né, ou mort très-peu d’instans après sa naissance. Leur non-viabilité s'explique très-naturellement par là communauté de leur cœur , formé de deux organes trop intimement unis pour fonctionnér in- dépendamment l'un dé l’autre, et en même temps trop complexes pour agir comme un seul cœur, et imprimer au sang dés deux sujets composans un mouvement unique , et. par conséquent harmonique. Genre IV. Ecrorace, Æctopages. En décrivant la sternopagie , J'ai presque décrit à l’a- vance ce quatrième genre, qui n’est en quelque sorte qu’une fans joiats ensemble, dans l’anc. Journ. de médec., chir., pharm., t. XXXIV, ann. 1770, P. 9: Sujet bi-mâle: L'un des individus composans ne donna aucun sigue de vie; l’autre, si l’on doit en croire l’auteur, vécut assez pour qu'on pût le porter à l'église, — Samir, dans l'Zsis, ann, 1826, neuvième cahier , p. 1057, et, par extrait, dans le Bullet, des se. médic., t. XI, p. 1133 embryons doubles nés dans le cours du troisième mois. L'auteur ne les décrit malheureusement que d’une manière irès-imparfaite, et la figure très-médiocre qu’il a jointe à sa note, ne suppléepas aux lacunes de sa description. — Peut-être faut-il placer ici les jumelles de Brest , succinctement indiquées dans l’Hist, de l’ Acad. des sciences pour 1702 ,2p. 27, et citées depuis par un grand nombre d'auteurs. | “+ (x) Voyez MoranD, dans l'Hisé. de l'Acad. des Sciences pour 1747, ‘p. 23. — Dausenron, dans l'Hist. naturelle de Buffon, t. VI, p. 140 et 141. — Le faon sternopage de Morand et de Daubenton à été men- tionné d’après’eux par un gratd nombre d'auteurs, et il à été figuré art REGNAULT , Ecarts de la nature, pl. 32. (2) Voyez An account of double fœtus’s of Calves, dans les Philos, Trans “sact, 1748 t, XLV, numéro 489, p. 497 ; avec planches, F dE”, SE | * » à É cas d’ectopagie , tous présentés par l’espèce humaine (2): , = es à à ss ES A l'exception d’un cas que j'ai moi-même recueilli (a), et peut-être (3) de deuxautres très-anciennemen tconnus, la vie (x) Outre les cas déjà cités et ceux que rapportent Paré, OEuvres , éd. de 1633, p. 755 et p. 763 (deux cas vaguement indiqués et peu authentiques ); Scxexéxius, Monstr. Historia, Francl., 1609, p.72; n° br, et les autres tératologues anciens: J’oyez: — Greisez, De ana- tome monstri gemellorum hum. , dans les Ephem. nat. cur., dec. Ï, ann. r, obs. 55, p. 132, avec pl. — Bzrsoner , De gemellis usque ad umbäl. con- cretis, ibid., dec. IV , cent. 3 et 4, append. p. 27. Dans ce cas , où la disposition de l'estomac parait avoir présenté quelques particularités, des signes non équivoques de vie furent donnés après la naissance, et on eut même le temps de baptiser les deux têtes. — Ro. Tayror, Letter conc. a monstrous Birth, dans les Philos. Transact.,t. XXV, p. 2345; simple et vague indication.—W. Dunsron, 4 narrative of a monstrous Birth; ibid. , t LXV, p. 2006, et dans la Collect. acad. érrang.,%. 1, p. 288, avec planche. — Sarrzaann, De fœtu monstroso -bicorporeo , dans les 4er. nat. cur., t. IV, 1737, obs. 63, p. 232, ayec pl — Harrer, Descriptio fœtus bicipitis ad pectora connati, in-4°, Hanovre, 1739, avec planches. Cette excellente dissertation a été réimprimée presque en entier dans les Opera minora , t. IL, Traité De monstris P- 98. — Branomr, Soria del mostro di due corpi, Turin, inc? , 1749» fig. x.—Duwoncrau, Rapport d'un aceouch. monstrueux dansl'anc,Journ.. de médec,, chir., pharm. , t. XXVIITL, ann. 1768, p. b22. L'auteur n'in- dique que deux poumons , sans doute les deux grands poumons an- térieurs. À (2) Celui de l’ectopage symélien cité plus, haut, p. 100, note. -_{3) Seuxrer, Arinamentarium chirurgicum , ed., in-80, d’Amsterda va à 1741, mentionne; t. L, p. 139, un monstre qui, par l’ensemble de sa conformation, a au moinsde:très-grands rapports avec les eclopages, et qui aurait vécu vingt-quatre heures. Mais on ne peut compter que pour bien peu de chose le témoignage de cet auteur , dont la des- eription, très-vague et incomplète , est en désaccord , même sur des points très-importans, avec la figure qui y est jointe. Il est à Témarquer que ce cas est un de ces exemples douteux, contredits par tous les faits aüthentiques, d'union entre deux sujets de sexe différent. — Payez encore dans les Philos, Transact. n° II, la vague indication 7 æ nn 104 PARTIE IIL ne s’est prolongée que très-peu de temps après la naissance, ‘la fusion dés deux cœurs étant sans doute ici, comme dans le genre précédent, la cause de la non-viabilité (1). Genre V. Hémirace , Hemipages. Ge genre , beaucoup plus rare que les précédens, est du petit nombre de ceux que je crois devoir comprendre dans la classification et dénommer dès à présent, sans les avoir vus par moi-même. Aux élémens divers que la science pos- sédait déjà depuis long-temps pour son établissement, Bar- Kow (2) vient en effet d'ajouter, par la publication d’une bonne description et d’une excellente figure, des notions très- précises, après lesquelles ilreste beaucoup à faire sans doute pour compléter l'histoire anatomique et physiologique de l'hémipagie, mais plus rien pour en démontrer l'authenticité. Les conditions caractériques de ce genre sont au reste fa- ciles à comprendre et, au besoin même, à prévoir à l’a- vance, une fois du moins que l’on s’est rendu un compte exact des genres précédens. L’ectopagie explique l'hémi- pagie, comme elle-même est expliquée par la sternopagie, Ici, en effet, comme chez les ectopages, nous retrouvons d'un monstre double qui a assez vécu pour être baptisé, mais que l’on ne peut rapporter qu'avec beaucoup de doute au genre ectopage. (x) Rémarquons toutefois que la non-viabilité des ectopages, et même des Sternopages, ne doit pas être déclarée d’une manière géné- rale. Deux Cœurs indépendans l’un de l’autre peuvent, en effet, se trou- ver réunis dans le même péricarde, ou même renfermés séparément dans deux péricardes contigus, Nous verrons cette hypothèse confir- mée’, indépendamment de quelques faits cités plus haut ; par plusieurs cas analogues et authentiques offerts par d’autres genres de monstres doubles. (2) Loc. cit., p. 8, pl. IL. — Le même auteur décrit, ibid, D 3%; pl. V, VIet VIT, un agneau double très-curieux, type peut-être d’un autre genre à établir à la fin des monomphaliens. CL. | MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. 405 deux corps unis par les thorax et à deux parois thoraciques opposées et très-inégales, dont chacune appartient pour Moilié aux deux sujets composans : mais il y a cette diffé- Tence, essentiellement génériqué, que l’union s'étend, non seulement jusqu’au haut des poitrines, mais jusqu’aux deux bouches, confondues en une seule et même cavité. En d’au- tres termes, les deux faces dans leur portion inférieure, et les deux cous se conjoignent antérieurement, mai sobliquement, comme le font les deux poitrines, et comme aussi les deux abdomens dans leur région supérieure ; tandis quechaquesu- jet conserve distincts et séparés la partie supérieure de sa face et son crâne tout entier, aussi bien que la portion in- férieure de son abdomen. | Le genre que caractérise ce mode si remarquable d’u- nion, appartient évidemment à Ja première tribu des monstres doubles, puisqu'il y a encore séparation des deux sujets composans à la fois à leur extrémité supérieure et à leur extrémité inférieure. Mais en même temps il n’est pas moins évident qu'ils forment, sinon le dernier terme possible de cette série, au moins l’un des derniers que l’on puisse concevoir : car quelques degrés de plus dans l’u- nion, et, l'extrémité supérieure de l'être cessant d’être dou- ble, c'est une monstruosité double sycéphalique qui se trou- | verait réalisée. L'organisation internese trouve dans l’hémipagie, comme _ dans toute autre monstruosité, parfaitement en rapport avec Ja disposition externe. Ghez le sujet qui est le type prin- _ cipal de ce genre, Barkow a trouvé les élémens presque entièrement complets, mais en très-grande partie con- fondus, de deux sujets. Entre deux colonnes vertébra- les séparées dans toute leur étendue, se trouvaient inter- posés Supérieurement deux sternums inégaux, et quatre rangs de côtes, disposées comme dans l’ectopagie. Au des- ee > | 106 -.. PARTIE LH, sus d’un double diaphragme , incomplet postérieurement , il existait quatre poumons , dont deux postérieurs nécessai- rement très-petits, quoique l’auteur ne le dise pas, et deux cœurs distincts, mais inégaux en volume etren développe- ment. Les deux trachées étaient distinctes; mais il n’existait qu'un seul œsophage, et de même un seul estomac, un seul duodénum, même encore un seul jéjunum , et un seul pancréas. Au contraire, on trouva, dit Barkow, non seule- ment deux rates, mais aussi deux foies distincts. Lesujet de ces observations est un enfant double, bi-mâle, qui appartient à la riche collectiontératologique de Berlin (1), (1) C'est très-probablement un autre cas d’hémipagie, qu'un ana- tomiste allemand du dix-huitième siècle, Hanvuxce, a observé et dé- crit ( sous ce titre: De monstro gemello) dans les Acta nat. curtos., t. EV: 1737 ; obs.761, p. 297. Le monstre double de Hartung était, en effet, comme celui de Barkow , composé de deux sujets réunis depuis la mâ- choire inférieure jusqu’à l’ombilic, à bouche commune, à intestins en partie réunis, à cœurs et à foies distincts. L'auteur indique, il est vrai, deux ombilics; mais tous les détails de son observation contredisent l'existence de cette disposition. — Peut.être est-ce encore un cas ana- logue qu'a indiqué GRanDr, Lettre, dans les Philos. Transact., n° LVIIT ; voyez aussi la Collect, acad. étrangère, 1. IL, p. 251. La réunion s’étendait jusqu’au menton, et les deux sujets composans semblaient s’entre- baïser.—MuraALT, De monstro ovillo, dans les Ephem. nat. cur,, dec. I, ann. 1 (1682), obs. 45, paraît aussi avoir observé un cas analogue chez un agneau bi-femelle. « Duæ femelle oville , dit-il , se invicem am- plectentes ab -umbilico ad maxillam inferiorem usque coaluerunt…. Labium et mailla inferior utriusque arimalculi aded fortiter cohærebant , ut unicum orts hiatum formärens. » — Un autre exemple encore, et l’authenticité de celui-ci ne peut être révoquée en doute, a été tout récemment décrit et figuré, aussi chez de mouton, par Gurzr, sous le nom d’Octopus synapheocephalus ; voyez Lehrbuch der Anat. der Haus-Sœuge- thiere, part.Îl, p. 806, et atlas, pl. XIV. — Enfin, j'ai sous les yeux la figure d’un cochon double monomphalien , composé de deux fœtus réunis face à face. depuis lombilic, qui ici est très-certainement commun, jusque dans la région maxillaire. Malheureusement la figure est trop impärfaite pour que Je mode d'union puisse être dé- MONSTRES DOUBLES MONOWPHALTENS. 107 L’auteur ne nous apprend pas , sans donte parce qu'il l'igno- Trait, si cet être double, si iremarquable, est mott-né, Où s di a donné des signes de vie; mais quelques détails de l’obser- vation permettent d'affirmer que, s’il a survécu à sa nais- sance, ce n’a été tout au plus je de quelques instans (1). he re) j terminé d'après elle avec précision; mais elle indiqué d’uve manière positive, sinon un véritable hémipage, au moins un us très- voisin. (x) Outre les monstres monomphaliens déjà cités, et en laissant de côté un grand nombre de cas qui ne sont que vaguement indiqués, il en resteencore plusieurs que l’on ne peut rapporter à aucun des gen- res précédens , soit que les descriptions ou les figures qui en ont été données ne suffisent pas à leur détermination, soit qu’ils diffèrent en effet génériquement. Voyez entre autres is Lettre au sujet d'un monstre singulier dans Obser val. périodiques sur la physique, par Gautier, in-/°, Paris, acût 1756, p. 108, pl. V; sujet bi-femelle, ayant, dit l'auteur, une tête d'européen et une tête de nègre. Une grande partie des détails de l'observation indiquent un xiphopage ; mais d’autres semblent con- tredire cette détermination.—Ricaanp, Descr, de deux enfans unis en- semble, dans l’anc. Journ, de méd., chir. , pharm., ann. 1773 ,t. XXXUII, p. 4oÿ; sujet bi-femelle dont l’organisation a beaucoup de rapport avec celle des ectopages: mais l'union commence, dit l’auteur, au dessous des oreülles et des méchoires inférieures, par la peau du col en devant. Box, Sioria d'un feto anostroso, dans les Annali univers. di médicina, t LXXT, p. 257s aun. 1834: encore un sujet bi- femelle voisin des ectopages, mais à deux bras seulement. La dissection n’a pas été faite: peut-être, sans cette importante lacune dans l'obser- vation de Bonini, ce cas eût-il pu devenir le type d’un genre dis- tinct.— J’ajouterai que j'ai sous les yeux le double corps empaillé et de très-bons dessins d’un poulet monomphalien, chez lequel l'union, moins étendue que dans tous les genres précédens , ne se faisait que très-superficiellement par la région ombilicale, plus spécialement par _ la portion antérieure des vitellus. Jeusse considéré dès à présent ce double poulet comme le type d’un nouveat genre qui eût dû être Nommé Gmphalopage , s'il n'avait été possible, ou de disséquer moi- même.ce monstre , ou de suppléer aux l#unes de l'observation par le rappr ochementde cas analogues et authentiques. Or le double, fœtus figuré par AxDRovaNDE, Monstrorurm res P- fa monts à part les 10$ PARTIE I, SIL. Remarques générales sur les monstres doubles monomphaliens, | Les rapports qui unissent entre eux les hémipages, les ectopages , les sternopages et les xiphopages , en d’autres termes, tous les monstres Monomphaliens à union sus-om- bilicale, sont trop manifestes pour qu’il soit nécessaire d’in- sister sur eux. Les détails que je viens de donner sur ces quatre genres, démontrent suffisamment que la xiphopagie peut être considérée comme le premier degré de la sterno- pagie; et au contraire, l'ectopagie, à laquelle l’hémipagie tient de si près, comme une modification plus grave de cette même monsiruosité. Quant au genre caractérisé par l’union sus-ombilicale, l’ischiopagie , il forme , il est vrai, dans cette famille, un groupe plus isolé ; mais un exa- men quelque peu attentif fait bientôt apercevoir les liens qui unissent entre elles les deux sections des monomphaliens, et l'importance des considérations qui s'appliquent égale- ment à toutes deux. Ainsi, en premier lieu , la disposition qui caractérise spé- cialement cette familie tératologique , et lui donne son nom, l'unité de l’ombilic , existe au même degré chez tous les mo- nomphaliens. Or cette disposition n’est point un fait simple, isolé , sans conséquences physiologiques , mais au contraire un Caractère très-complexe , par lequel se trouvent implici- tement Exprimés plusieurs faits d’une haute importance. vagues indications de quelques auteurs, le seul exemplé que j'aie trouvé consigné dans les annales de la science. — Il importe d'ajouter que le double poulet quéje viens d'indiquer, avait été retiré, au terme de l'incubation , d’un œuf très-volumineux , à deux Jaunes d’abord complétement séparés : circonstance qui avait été constatée par le mirage de l'œuf, et sur laquelle j'aurai par la suite à revenir pour en tirer quelques inductions. Voyez la quatrième partie de cet ouvrage. _ MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. 109 Telle est la réunion plus ou moins intime des deux cor- dons ombilicaux , au moins dans la portion voisine de l'om- bilic commun. Cette réunion se manifeste surtout, dans la plupart des cas, par la fusion des deux veinesombilicales en une seule, | Tels sont aussi, d’une manière générale , le lieu et le mode d'union des deux individus composans. Ce n’est plus seulement une jonction par les extrémités céphaliques ou pelviennes, mais une union intime et qui s'étend jusqu'aux centres des deux corps , et par conséquent jusqu'aux régions viscérales les plus importantes. Jene reviendrai pasici avec détail sur le mode suivant lequel s’opère cette union : je crois l'avoir fait suffisamment con- naître dans ses conditions spéciales, et aussi avoir démon- tré que ses conditions, chez les ischiopages, sont les mêmes que chez les sternopages et les ectopages (1). Mais il me reste ici à considérer ce mode d’union sous un point de vue général, et à résumer tous les cas particuliers qu’il peut présenter, dans une expression commune ou formule, sus- Ceplible d’être étendue par la suite aux monstruosités com- posées d’un grand nombre de familles. On sait que, selon la loi du développement centripète, si bien établie par M. Serres , et tant de fois rappelée dans cet (x) Le peu de notions anatomiques que la science possède encore sur les xiphopages, ne m’a point permis de connaître par des observa- tions directes suffisamment détaillées et précises le mode d’union des deux individus composans dans ce genre. Mais on ne peut douter qu’il nesoit analogue àcelui des autres monomphaliens. Les rapports intimes qui lient les xiphopages, d’une partaux sternopages, et de l’autre, aux xiphodymes que nous aurons à étudier dans un’des chapitres suivans, fournissent, pour le penser, des motifs que confirment plusieur$ au- | tres considérations, et dont la vérité est même positivement établie PORE quelques Cas: Voyez Donstren, VALENTIN, Barxow, fois cit. 4 pes SE ue RARES 0 |: Do à A } / nr NS rh 110 4 PARTIE III, ouvrage (1); tout organe placé sur Ja ligne médiane est compobé de deux organes similaires, latéraux , formés in- dépendamment l'un Fa l’autre, et, par conséquent, isolés et séparés l’un de l’autre dans leur état primitif. Ces deux organes simples doivent venir à une époque déterminée se jobicieäre sur laxe médian ; c’est-h-dire se toucher, puis se souder par leurs bords internes, ou, pour leur donner un nom plus général, par leurs bords d'union. Tel est l’état normal. Voici maintenant les conditionsquenous observons chez les monstres monomphaliens , pour un plus'ou moins grand nombre d'organes médians, toujours appartenant à la région antérieure. | Les demi-organes primitifs, ici au nombre de quatre, puisqu'il existe deux individus composans, s’écartent de l'ordre normal par deux modifications. En premier lieu , chaque demi-organe s’unit, par son bord d’union ainsi dé- placé ; à l'un de ses deux homologues chez l’autre sujet, savoir , le droit au gauche, et le gauche au droit (2). De un organe mixte, d’une forme très-régulière et décompo- (1) Poyez le tome I, p. 440, 535 et 595, et le tome IE, p. 120, ete. (2) Appelant D et G les deux demi-organes droit et gauche, primi- tivement distincts, que fournit un même individu, D’ et G! ceux qui appartiennent à l’autre, il sera facile d’exprimer ces réunions anomales par des formules très-simples et figuratives. L'observation démontre que ces quatre élémens se réunissent toujours deux à deux pour for- mer deux organes symétriques ; mais ils se réunissent suivant deux combinaisons, l'une normale, l’autre anomale, que je présente ici comparativement, ÉTAT NORMAL. ÉTAT ANOMAL,. Composition de l’un des organes. . D + G D'+G Composition de l'autre 1 _ pi+G’ D + G/ Axe qui divise chacun d’eux en moi- tiés symétriques. . . . , ; . , , . Axeindividuel Aye commun ou veriébral ou d'union. DS : LA MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. 1il sable même, comme dans l’état normal , en deux moitiés droite et gauche, séparées per un axe médian : axe quin’est plus, il est vrai, l'axe individuel ou vertébral, mais un axe Commun ou l'axe d'union des deux sujets composans, Telles sont en effet les modifications que nous ont pré- sentées les monstres monomphaliens , et surtout, avec beat- Coup de netteté, les ischiopages, pour leur double bassin , et les sternopages, pour leur double thorax. Certes, dés êtres établis sur ce type, loin de présenter aucune trace de ce désordre aveugle dont on a fait si long-temps et si faus- | se" sement un des attributs généraux de la monstruosité , ne le cèdent n: u ement en symétrie aux êtres normaux , et il faut même reconnaître qu'ils l’emportent souvent de beaucoup sur eux par la régularité vraiment géométrique de leur con- formation, Il suflit, pour s’en convaincre, de se rappeler que, dans un être double, les parties se disposent symétri- quement par repet à trois axes, et présentent ainsi une triple symétrie; savoir, symétrie dans chacun des deux in- dividus par rapport à son axe propreet individuel ; symétrie ,de l’un et de l’autre par rapport àl’axe commun ou d’union. 1 # à L 4 k: Mais ces considérations très-simples ne donneraientelles- E. # qu'une idée imparfaite de la régularité de la plu- part des monstres monomphaliens, Comme je Jai dit plus haut , la version par laquelle deux demi-organes, normale- ment médians et unis à leurs congénères » Yont se porter \ | latéralement et s’unir à des homologues fournis par l’autre } À sujet - ap db à. la version qui prépare ces merveilleu=" ses fusions que je viens de décrire , est exactement mesurée dans la plupart des cas par le quart d’une circonférence d’el-: lipse ou de cercle. I suit de là, pour les cas où il en est ainsi, que lecontourelliptique ou plus rarement circulaire du corps dans région de l’union se divise en quatre portions ou, sil’on _ veut, en quatre arcs semblables etégaux : d’une part, en effet, # f 4 À 4 5 LT ee z LA At our ;3 L- S dl mecs NP] 112 PARTIE Il, # le plan d’ union divise ce contour en deux demi-circonféren- ces, et de l’autre, ces deux demi-circonférences se trouvent subdivisées en deux portions égales par les axes individuels. Ainsi, en prenant pour point de départ la ligne médiane du dos de l’un des sujets composans, nous trouvons , après un quart de circonférence, la ligne médiane des organes com- muns d'un côté, par exemple, d’un sternum, d’un bassin commun , elc. ; après un autre quart » la ligne médio-dor- sale du second individu ; enfin, après ur autre encore, la ligne médiane des organes communs de l’autre Côté (1). (x) En continuant à appeler D' + Get D + G’ les organes com- muns aux deux sujets que l'axe d'union coupe par le milieu, et en désignant par V et V! les colonnes vertébrales des deux sujets com- posans , la coupe transversale du monstre, dans la région où l'union ‘a lieu, peut, d’après les remarques qui précèdent, être ainsi repré- sentée. | | axe 2° axe V/ individuel, individuel]. d'union. Ce plan figuratif de la coupe transversale d’un monstre double, est la représentation exacte de tous les genres dans lesquels les deux parois opposées du thorax ou de l'abdomen, sont égales entre elles. Ainsi, que l’on fasse de D et de G, de D' et de G’ ve lettres indica- MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS, 115 Ces considérations ne sont complétement vraies, comme il est facile de le voir, que si, dans chacun. des sujets » COMposans , les deux moitiés du corps sont égales. Elles ne sont donc point applicables, sans quelque modifi- À Cation, aux ectopages chez lesquels chaque individu a un grand et un petit côté; et il en est de même, dans les autres genres de monomphaliens, de quelques individus où la même inégalité vient à se présenter, par suite de diver- | ses complications de la monstruosité principale, | | Les remarques que je viens de présenter sur l’organisa- tion des monomphaliens , expliquent très-bien pourquoi ces | monstres différent des eusomphaliens par un moindre de- F gré de viabilité. À peine en connatt-on quelques uns qui + Soient parvenus à l’état adulte, on même qui aient achevé | la première enfance : encore les rares exemples que j’ai ci- | tés, ont-ils tous été offerts par les genres dans lesquels l’u- nion est le moins étendue ou le moins profonde. Tout, dans l’histoire des monomphaliens , concourt donc à prouver que | C’est en raison de la fusion plus intime des deux individus Composans chez ces monstres , et de leur organisalion par * 4 cela même plus anomale et moins complète, que la prolon- gation de la yie s’observe plus rarement dans cette fas < mille. Nous verrons cet aperçu, si conforme à toutes les he données de la physiologie , recevoir une sanction nouvelle par les faits qui vontsuivre (1). . tives des deux moitiés droite et gauche de chacun des sternums, les ca- ractères de la sternopagie se trouvent spécialement exprimés, De même, queDet G, D' ‘et G! soient les pubis droits et gauches, l’ischiopagie se _rouve représentée. — Quant aux genres à parois thoraciques inégales, 4" Suffit de swpposer inégales les deux portions de l'axe d'union pour. À ER aVOIr aussi les caractères nettement indiqués. £ | (T) Remarquens toutefois dès à présent que les êtres doubles les p”. HT, : 7 0 a 7) 4 #4 , 7. 114 PARTIE LI A cette première et importante différence des monom- phaliens par rapport aux eusomphaliens , ilne m’en reste qu’une seule à ajouter : c'est la fréquence plus grande des monstruosités monomphaliques , conséquence très-naturelle des relations qui existent primitivement entre la région om- bilicale et les membranes de l’œuf, “Quant aux circonstances de la naissance , elles parais- sent être les mêmes dans l’une et l’autre famille (1); et je crois pouvoir dire aussi, malgré les assertions contraires , mais vagues et douteuses de Paré et de Scultet, quelles deux individus ‘composans sont généralement de même sexe, c’est-h-dire, ou bi-femelles, ce qui a lieu le plus souvent , ‘où bi-mâles, ou, ce qui est très-rare, bi-hermaphrodies, Enfin il est utile de remarquer que, si la très-grande ma- jorité des cas connus de monstruosités monomphaliques a été fournie par l’espèce humaine, leur existence est dès à résent attestée aussi par des faits authentiques dans diverses classes du règne animal. Tels sont spécialement les oiseaux et les poissons (2), mais surtout les inammifères , chez les- quels les exemples de monstruosités monomphaliques sont même assez multipliés. moins complets sont presque tous viables, précisément à cause de Ja simplicité très-grande de leur organisation qui revient presque à l’u- nité normale, Ainsi, aux deux extrémités de la série des monstres dou- bles ; la vie est possible, parce qu’elle est double ou simple : au milieu elle ne l'est pas, parce qu’il y a trop pour une vie et point assez pour deux. (x) Le fait le plus remarquable est la facilité avee laquelle naissent quelquefois ces monstres. Un sternopage, né à Paris en 1831, n’est resté qu’une heure au passage, quoiqu'il fût à terme , el la mère s’est remise très-promptement. Le fœtus, avait d'abord présenté un pied: IL n'existait qu’un seul placenta, encore était-il lrès-petit. (>) Pour les oiseaux, voyez Heusner, Descriptio monstr. avium, am- phibiorum, pisctum , €l0;; Thèse, in-8°, Berlin, 1824 ,p, 38 ; simplein: MONSTRES DOUBLES SYCÉPHALIENS. 115 ann 4 De CM A . | DES MONSTRES DOUBLES SYCÉPHALIENS. Division en trois genres. — Janiceps ou monstres à tête de Janus. — Iniopes. — Synotes. — Remarques générales. Ÿ Il est également facile d’apercevoir les analogies qui lient celte famille à la précédente et les différences qui l'en dis- dication de deux canards réunis par les abdomens » peut-être comme les deux jeunes poulets que j'ai mentionnés plus haut. — Il n’est pas moins impossible de rapporter à leur genre deux poissons joints par les | ventres que BERNARD DE Jussieu indique sans les décrire dans l’Æise, de l’Acad, des sc. pour 1754, p. 30.—On ne connaïitnon plus que par une simple et très-insuffisante mention d’autres poissons qu’aurait observés Jacosr, en examinant les produits d'œufs, artificiellement fécondés, de Saumons et de truites. Parmi ces produits se seraient trouvés des exemples de réunion ventrale , d’autres de réunion latérale, et, en outre, un cas qui devrait être placé tout-à-fait hors de rang, « Le plus ex- traordinaire, est-il dit dans la relation, était sans contredit celui qui était formé par deux poissons réunis en croix, et n’ayant qu'un seul ventre commun. » Voyez Gzepzrsem dans l’Hist. de l’Acad, roy, des sciences de Berlin pour 1764, p. 60 et 61. — On trouve aussi rapportés les mêmes faits dans les Soirées helvétiennes, et dans un passage du Traité génér. des pêches , par Dunamez pu Moxcrav, P. 209 et suiv.; passage que l’on a réimprimé dans le Journ, de Physique ,1. XX, p. 322, et où Le nom du véritable auteur, Jacobi, se trouve omis. — Je dois remarquer en terminant que des monstruosités monomphaliques sont |. aussi mentionnées par divers auteurs dans d’autres classes du règne | Le et même quelquefois figurées ( l'ischiopagie, par exemple, | Saez des reptiles, par AzDROvANDS, Loc, cit, p.661). Mais ces indica- tions, plus vagues encore que les précédentes, sont sans nulle valeur scientifique, es Fe CE 116 PARTIE IÎI, tinguent. Ghez les hémipages, dernier genre des monom- phaliens ; il y avait déjà jonction entre les deux têtes ; mais cette jonction n’était que partielle, et les deux sujets com- posans se trouvaient encore séparés à Ja fois aux deux ex- trémités , savoir , supérieurement , dans la région crânienne, inférieurement , dans la moitié sous -ombilicale du corps. En outre, les deux têtes n'étaient que jointes entre elles plus ou moins superficiellement , et non confondues : il suffisait d’un seul coup d’œil pour distinguer aussilôt ce qui était fourni, dans la composition de l'être double, par chacun des deux sujets composans. Dans les monstres doubles sycéphaliens au contraire, il n’y a plus simple jonction des deux têtes, mais fusion in- time; et l’analyse seule peut désormais tracer des limites entre l’un et l’autre des sujets composans , et déterminer la part que chacun fournit dans la composition de la double tête. Gest donc un état d'union beaucoup plus intime et plus complexe, c’est un degré beaucoup plus marqué d’ano- malie qui distingue les monstres doubles sycéphaliens par rapport aux monomphaliens , et c’est pourquoi, en les pla- çcant à la suite de ceux-ci, je les considère , non comme Ja continuation immédiate de la même série, mais comme une série distincte séparée par un intervalle très-sensible. La fusion des deux têtes, et celle des deux corps qui est également constante, se font dans la famille des sycépha- liens, avec des conditions extrêmement remarquables, et qui ont fixé à juste titre l'attention de tous les tératologues, La plupart des sycéphaliens ont été depuis long-temps (1) désignés sous les noms de Janicéphales, Janiformes, Mons- (1) En 1680, un auteur allemand, ayant à indiquer un lièvre sy= céphalien, lui applique déjà le nom de Janus leporinns. Voyez une dissertation intitulée: De ft. leporinis ectrà tin reperiis, Ulm, in-40. — Dans les Æphem, nat, curios,, dec. TT, ann, get 10, obs. CXC MONSTRES DOUBLES SYCÉPHALIENS, 117 tres Janus ; et il est de fait que l’être mythologique que rap- pellent ces différens mots , est, quant à la tête, représenté avec une singulière exactitude chez ces monstres, dans le premier de leurs genres surtout. Sur deux corps bien dis- tüncis et séparés dans leur région sous-ombilicale , mais in- timement réunis à partir de l’ombilic qui est commun , se irouve, en effet , portée une double tête, remarquable par deux faces plus ou moins complètes , directement opposées l’une à l’autre. C’est cette intéressante et toute singulière con- formation, qui caractérise cette famille; l’un des groupes tératologiques dont on croyait autrefois l’organisation Ja plus confuse et la plus complétement inintelligible ; l’un de ceux aujourd'hui dont la conformation , éminemment régu- lière , est le plus facile, sinon à expliquer dans son mode de Production, du moins à comprendre dans ses conditions d’existence. | | Les deux visages des monstres Jjaniformes sont, en effet, exactement composés comme les deux bassins des ischio- pages ou les deux poitrines des sternopages. La moitié droite de la tête de chacun des sujets composans est séparée de la gauche , et les deux demi-faces sont écartées l’une de l’au- tre et renversées latéralement, la partie postérieure n’ayant point été déplacée; à peu près comme deux feuillets d’un livre se séparent et s’écartent l’un de l’autre , le dos du livre restant en place. La même chose arrivant aux deux sujets, Ja demi-face droite d’un sujet vient correspondre à la demi- face de l’autre, et s’unir avec elle, et réciproquement, de ma- nière à former deux faces qui semblent , et sont en effet, par rapport à l’ensemble de l'être double, l’une antérieure et ( 1701-1702) » Hartmanx décrit un double squelette , sous ce titre: De sceleto gemellorum coalitorum Janiformi. — Licerus, Traité des monstres, P- 96, éd. franc. de 1708, décrivant un monstre sycéphalien, le com- pare aussi au Janus des anciens. der. TA LEA. 118 PARTIE JL, l'autre postérieure , mais qui, par rapport à chacun des in- -dividus composans, sont lout-h-fait latérales. Ainsi, se trouve établie de chaque côlé dé la tête, une face dont la _ moitié apparlient à un sujet, l’autre moitié à un autre, et -qui-néanmoins ; à ne la juger que d’après sa conformation, est quelquefois, à cela près de sa Jargeur plus grande, presque complétement normale, | En même temps queles faces des deux sujéts composans se sont ainsi associées et combinées entre elles, les boitrines et;:de mêmeencoreé, les abdomens dans leur région supé- rieure, ont subi des modifications exactement analogues. Comme chez les siernopages, les ectopages et les hémipa- -ges , la poitrine est ouverte et séparée en ses deux moitiés, et celles-ci, rejetées à droite et à gauche, sont venues, aux deux côtés du corps, se conjéindre avec les deux demi- poitrines de l’autre sujet. Ainsi, au dessous des deux faces droite-et gauche, communes aux deux sujets composans, se sont établies de même deux parois-pectorales communes, disposées comme dans l’état normal, mais sensiblement plus larges ;et la correspondance de la poitrine et de la face du même côté est si parfaite, l’axe d’union est si ‘bien le même, que la ligne médiane de l’une est exactement le prolongement de la ligne médiane de l'autre. _ Ainsi, chez les sycéphaliens , ce n’est plüs seulement une région qui nous présente des exemples d'organes latéraux et symétriques ; appartenant pour moitié à chacun des indivi- -dus COMPOSANS + c’est véritablement tout le segment sus- ombilical de l’un et de autre sujet, qui a subi celte grave et remarquable modification, et dont les deux moitiés droite et gauche, au lieu de s’unir entre elles, ont été chercher latéralement les deux moitiés gauche et droite de l’autre sujet. PE : MONSTRES DOUBLES: SYCÉPHALIENS. 119 SL. Histoire spéciale et description des genres. On connaît dans € cette famille trois genres, tous établis par mon père (1), et qui se distinguent entre ‘eux par l’éga= lité ou l inégalité plus ou moins marquée dés deux faces : K Deux corps salt cie REINE © Pombilic. commun: déble tête à déussdselg 208 rm à faces directement opposées. - serre Genre I JanIGErs. 2°, Deux corps intimement, unis, au dessus Let de l'ombilic: tête incomplétement double, . ‘d'un côté, une face, et de l'autre,” ‘un œil imparfait et une où deux oreillés. 12 If Inropr: 3° Deux corps intimement unisraw-dessus +: +4: de Jombilic commun : tête incompléte- … : ment double, ayant d’un côté, une face, : et de l'autre yne ou 1 deux oreilles, Re Re , £ “M. Srxorr G} ip eur des ut “Gb trois genres, degrés ditors d'en: seul‘et même type, composent uné famille éminemment naturelle. Les rappôrts qui unissént'entre eux tous les sycéphaliens, sont même si intimes ; que quelques pages vont me suffire ee exposer les faits a relatif" à rm Benrp”- 03 " [y 4 resh x! bis re à ï @ Voyez Dose Site Hirarnn, Considér. sur les monstruosités du ‘genre Synotus. dans les Anne, des: sc. nai, ; {. XIV, P« 406. — Rapport . suT Le prétendu. accouplement. d’ un chien et d'une brebis. dans o Jour. compl. .des SC, médic. o ti XXXUL, P:. Fr fi - Ce rapport, est spécialement, rela- tif à un agneau synote; mais il traite succinctement de tous les sycé- -phaliens. — Voyez encore, dans. Ja Gazette médiealey, my du: 16 avril, .283x, le résumé, d’un-:mémoire présenté per mon père.à, \ l'Académie Le sciences le 11 avril. «834, ‘et t qui n’a nes guratf été imprimé son. .entier. Fr (2) Ces-noms, RE à. mon Mémoires sur, Lx npmenclaure : 1é- ratologique,. ne peuvent avoir et n’ont jaueun, rapport..avec. les, Prin- cipes que j’ai exposés dans ce travail : mais ils expriment “d’excellens PARTIE III, Genre I. danicers, J'aniceps (Grorr. S.-H.), Voici un de ces types organiques qu’il suffit d’avoir vu un seul instant pour s’en rappeler à jamais les formes singulières. Une Je"5e tête à deux visages complets ou presque complets, latéraux, diamétralement opposés, communs aux deux su- jets composans; une large poitrine ayant de même deux faces sternales, placées de chaque côté au dessous des-deux faces ; un col proportionnellement plus large encore quela double tête et la double poitrine qu’il sépare; un ombilic commun au dessous duquel les deux corps sont séparés , et reprennent leur disposition normale, en.sorte qu’au dessous de chaque poitrine se voit, non un abdomen , mais l’inter- valle des deux abdomens qui se correspondent entre eux par leurs faces antérieures ; deux colonnes vertébrales, dont la disposition est restée généralement normale , et qui, par conséquent , sont directement opposées aux parois abdomi- nales au dessous de l'ombilic ,; mais non aux parois thora- ciques antérieures devenues latérales; deux occipuis, nor- maux comme les deux rachis avec lesquels ils se continuent, et par conséquent offrant une disposition analogue par rapport aux deux visages latéraux ; enfin huit membres ‘caractères ? &t je n ai pas hésité à les adopter. —Pour compléter ce qui a rapport à là némenclature de ces genres , j'ajouterai que , dans son ouvrage intitulé Reëz. d'unar. transcendante et patholog. ; in-4° , Paris, 1832 (ouvrage extrait ‘dès Mémm. de l'Acad. dés sciences, t. XE), M. Ser- nes a désigné, p. 83, lesj janiceps et les synotes sous les noms de cé- phalodymes ‘et dé dei céphalodymes. Voyez aussi le même ouvrage, p- 107 — Enfio Günzr , dans son Lekré, der path. Anat. der Haus-Sæu- gethiere, part. IT, p. 280 et suiv., et 4las, pl. XIV ; à donné à la fois “Je nom génériqué d’octopus à un grand nombre de. monomphaliens et au sycéphaliens, wäis en distinguant ceux-ci sous :les noms SE = Janäs et d'octopus guadriauritus monoprosopicus. MONSTRES DOUBLES SYCÉPHALIENS. 121 régulièrement conformés : telle est l'organisation générale des janiceps, abstraction faite des complications diverses qui peuvent venir altérer quelques uns des caractères de ce genre, et dont je dois même signaler dès à présent l’ex- irême fréquence. +. | pro Cest, en effet, une circonstance très-remarquable de l’his- toire des janiceps , que, sur plus de douze cas déjà connus soit chez l’homme, soit chez les animaux, je n’en puisse citer que quatre dans l'espèce humaine, un autre chez le veau (1), qui se soient présentés entièrement exempts ‘de complications graves. Ces complications, il est vrai, s'ajoutent quelquefois aux caractères de la monstruosité principale sans les modifier en rien, par exemple, comme dans un cas observé par un ancien auteur, Bouthier (2), et dans un autre recueilli par Penchienati (3). Dans le } (x} J'ai observé moi-même le veau et l’un des fœtus humains jani- Ceps. — Pour les trois autres janiceps humains, voyez : La Cox- DAMINE, Observations mathém. et physiques faites dans un voyage de Levant, dans les Mém, de l'Acad. des Sc., pour 1732 , p. 309. Ce cas, cité si souvent et si faussement par les auteurs comme un exemple d’union postérieure, est mal connu: les succinctes indications de l’auteur ue permettent pas d'affirmer avec une entière certitude qu'aucune complication ne modifiait ici les caractères du genre Janiceps. va Launay HaneT, Descr. d'un enfant monstrueux dans l’anc. Journ. de méd., chir., pharmacie, t. XXI, p. 44, ann. 1764; sujet bi-mâle, né -sans vie. — BRuGNoNE, Deser. d’un monstre humain dans les Mém. de lAcad. des sciences de Turin ,t. XI { ann. 1792-1800), p.275. Sujet bi- femelle, né à la fin du septième mois , peu de jours après une vive _ frayeur et une chute de la mère. L’un des visages était un peu plus petit que l’autre, et avait les yeux et les oreilles plus rapprochés que dans l'état normal. C’est un premier pas vers les complications qui Vont être indiquées plus bas. | (2) Voyez l'Hise, de l’Acad. des sciences pour 1727 , p. 22. + (8) Descript. d'un monstre humain à double tête ,dansles Hém. de l’Acad, de Turin , à. TE, (1786-1787), p. 97, avec planches. | 02 PARTIE II, premier de ces Cas la monstruosité principale était seule- ment-compliquée de l'absence des deux appareils sexuels et du défaut d’anus ; dans le second ; d’une exomphale consi- dérable, avec absence de sexe et torsion des extrémités infé- rieures. ; Mais il est aussi des cas, el ceux-ci, beaucoup plus remar- quables , sont én même temps plus fréquens, où les carac- tères génériques sont eux-mêmes modifiés par 1 sence D P a présenc d’une monstruosité tantôt symélique (1); tantôt anencé- phalique (2), tantôt et le plus souvent rhinocéphalique ou otocéphalique (3). (x) Bornenave,-dans un mémoire intitulé; Description d'un enfant monstrueux né à terme, etc. (voyez les Mém. de l’'Acad. des St. pour 1776 , p+ 697» pl. XXXIII et XXXIV ), a fait connaître par une courte description et par quelques figures, un monstre très-curieux qui dôit être ici mentionné avec détail. La tête était celle d’un janiceps parfait (Voyez notre atlas, pl XVI, fig. x), et les deux corps, portant chacun deux bras bien conformés , étaient réunis dans la ré- gion sus-ombilicale : mais l’un des corps, beaucoup plus petit que l'autre , se terminait par un membre double , comme chez les mions- tres syméliens, et plüs spécialement comme chez les symèles, les deux pieds se séparant dans leur région métatarsienne , et ayantles grôs orteils en dehors. Il est à regrétter que Bordenave n’ait point décrit l'organisation du petit coïps; peut-être même l'examen anato- mique, s'il eût été complet, eüt-il fourni des élémens pour l'éta- blissement d’un genre de plus représentant les janiceps parmi les hété- rotÿpiens, et devant se placer près des hétéropagés, des hétérodymes et des hétéradélphes. (2) SCHWEICKHARD , Beschreib. einér Missgeburt, Tubingue, 180r. Dans ce cas très-chrieux, il existait en outre une autre eoïplication beaucoup plus rémarquable encore: l’un des sujets -Composans se ter- minait inférieurement par ün bassin imparfait et une seule extrémité, soit qu'il y eût avortement de l'autre, soït qu'il y eût fusion dés deux membres cômine chez le janiceps de Bordenave. (3) Poyez: ANT. Nrcozar, Gedanken von der Erseugung der Missge- burten, Halle, 1749: La face anomale est si mal décrite, qu'on ne sait Be. NONSTRES DOUBLES SYCÉPHALIENS, 195 Les complications de ce dernier genre , lorsqu'elles n’at- teignent que l’un des côtés, ce qui a ordinairement lieu (1), détruisent nécessairement en partie.la symétrie du monstre _€n rendant les deux faces inégales. Par là ces cas lient très- naturellement les janiceps avec les genres suitant , caracté- si elle était affectée d’une monstruosité rhinocéphalique ou otocépha- lique. On voit cependant qu’il existait chez le double fœtus humain décrit par Nicolaï , üne trompe que l’auteur prend pour un pénis, de même qu’il croit retrouver une vulve dans une autre‘partie de la face. — Zimmer, Physiol. Untersuchungen äber. Missgeburten |; Rudelstadt, - 1806. Dans ce cas, présenté aussi par l'espèce humaine, l’une des faces était affectée d’une véritable monstruosité otocéphalique.—Zscnorxe, De Janis, in-4, Berlin, 1827, p. 12, n, 18. C’est encore un cas de Hststutsié otocéphalique; mais le sujet de l'observation est un agneau, remarquable en outre en ce qu’il n'existait que trois membres supérieurs. L'auteur ne nous apprend pas si cette dernière anomalie résultait d’une fusion ou d’une atrophie, — Gurzr, Loc. cit. Agneau janiceps, ayant l’une de ses faces très-imparfaite, l’autre régulière- ment conformée. Les deux corps sont, comme à l’ordinaire , normaux au dessous de l’ombilic.—A la description et à la figure de cet agneau, Gurlt ajoute Findication de deux autres agneaux et de deux jeunes cochons qui lui ont présenté des exemples d’une semblable confor- mation. — Enfin, j'ai moi-même oheeeré un cochon Joniaepr à fees inégalement développées. #5 (x) Je ne connais que trois cas où les Fes d'un janiceps se soient trouvées toutes deux imparfaites. L’un, encore inédit , a été observé, il y a quelques années, chez le chat, par le docteur Ricozror d'A- ‘miens:— Un second a été figuré chez le veati, par Winscow, dans les Mém.-de l'Acad. des Sc: pour 17934, pl. 32 à 34, et, d' après lui, dansle Comm. litter. de. Norimberg, ann. 1740. — Le troisième, plus intéres- sant en ce qu’il a été présenté par l'espèce humaine, a été publié par W. Crank. Voyez 4 case of human monstrosity , däns les Transact. of the Cambridge philos. society, 1, IV, part. IL, p.219, avec pl. L'une dés deux faces était affectée de chinocéphalie; l'autre de cyclocéphalie. — Peut-être est-ce un cas analogue chez l'agneau qu’a indiqué Reuzz, De monstro agnino Norwagico, dans les Acta med. et philos. Hafniensia , t. [IL p. 99, 1674. Les renseignemens vagues. et manifestement erronés à plusieurs égards que donne disais 2 ne a ici que doutes, 124 PARTIE IL, risés en effet par l'inégalité beaucoup plus grande encore de leurs deux faces, dont l’une tend de plus en plus à s’effa- cer et à disparaître (1). Genre IL. Ixiore, Jniops (Grorr. S.-H.). Va par l’un des côtés de son double corps, un iniope ne diffère en rien d’un janiceps; mais, de l’aatre côté, il n'existe pas à proprement parler de seconde face. Elle est représentée seulement par deux oreilles très-rapprochées lune de l’autre, ou même par une seule oreille médiane, et au dessus d’elle, à une distance plus ou moins grande, par une orbite et un œil médians, plus ou moins impar- faits (2). Cette face rudimentaire, directement opposée à la (r) DETHARDING à publié, dans les Nova acta nat, curios. ARE part. IT, p- 695, un long mémoire sur un monstre sycéphalien que je dois aussi mentionner ici. Autant que j’en puis juger par les douze ou quinze lignes que l’auteur consacre à la description ou plutôt à l’indi- cation des caractères, le monstre qui fait le sujet de ce travail , est un vrai janiceps. Je dois dire cependant qu'après avoir décrit la tête, l’'au- teur ajoute: Caput sic formatum insidebat collibus separatis | unciam unam ferè ab invicem distantibus. Si le mot collibus est ici pour colis comme il est probable, et si l’auteur veut dire qu’il existait deux cous séparés, ce cas serait certainement très-remarquable, et devrait donner lieu à l'établissement d’un genre à part : mais l'existence de deux cous inter- posés entre une double tête et un double corps, paraît très-improbable, et il y a tout lieu de croire que l’auteur a voulu parler de deux co- lonnes cervicales distinctes » mais comprises sous des tégumens communs. Ex | (2) La disposition de l'œil et de l'orbite médians pfésente, chez les iniopes, diverses nuances très-analogues à celles dont j'ai précé- demment mentionné l'existence chez les rhinocéphales : mais il ne faut pas perdre de vue que les deux yeux conjoints appartiennent, chez ceux-ci, aux deux moitiés d’un seul etmême sujet , et chez les iniopes', à deux sujets diflérens. MONSTRES DOUBLES SYCÉPHALIENS. 125 face Principale, semble an prernier aspect placée à l’occi- put (1); mais on reconnaît bientôt que l’une et l’autre, Comme les faces égales ou presque égales des janiceps , sont plicées au dessus de deux sternams pareillement opposés lun à l’autre, et que les véritables occiputs surmontent les deux colonnes vertébrales, disposées comme chez les jani- Ceps. | Les iniopes paraissent plus rares encore que les janiceps, Surtout chez l’homme. Clotz et Heiïland, et d’après eux Licetus (2); Klein, dans une dissertation spéciale sur les Monstres-J'anus (3), ainsi qu’il nomme les janiceps et les iniopes ; Zschokke dans un autre travail sur le même su- jet (4) ; enfin mon père, dans un mémoire plus haut cité (5), (x) De là le nom d'Zxiops, dérivé d’ivios occiput, et d'à, visage, æl, et signifiant œil ou visage à l’occiput.—Je dois remarquer ici que ce genre a été d’abord publié sous le nom d’eniops au lieu d'ériops, par Suite d’une faute typographique qui, depuis, a été copiée dans plu- Sieurs ouvrages. | (2) Foyez Crorz et Mrou. HerranD ; Monstri Hassiaci disquisit, me. dica, in-4°, 1664, Gissæ Hassorum, et Histor. infantis monstrosi, in-12, imprimé à la suite des Obs. med. rariores de Gér. Blasius , Amsterdam, 1677- — Licrrus, sur le Monstre de Hesse, à la fin de son Traité des monstres , éd. de 1708, p. 333 , avec deux pl. (3) Janusmissgeburten. — La dissertation de Kzerx se trouve dans le Deutsch. Archiv für die Physiol., par Meckel, ann. 1818 DÉS, éd pl. Ce cas est très-remarquable en ce que l’un des sujets ; beaucoup plus petit que l’autre, se terminait inférieurement par un membre unique, sans aucun doigt distinct, comme dans la sirénomélie. Il-est à regretter que l'anatomie de cet iniope sir donnée : peut-être, comme le janiceps de B reporté parmi les hétérotypiens. (4) Zscnoxr, loc. cit, p. 10, n° 1. Dans ce cas, qui avait déjà $ indiqué par WazTER, Mus. anar., part. I, p. 125, l'appareil ocu- Inire était complétement rudimentaire , et réduit même, d'après Zsthokke à une petite fente palpébrale triangulaire. rt 0 18) Dans le sujet indiqué par mon père, l'appareil oculaire est aussi énomèle n’ait point été ordenave, devrait-il être ét 126 PARTIE II, f _ont fait connaître quaire exemples d’iniopie dans l'espèce humaine (1) ; Claude Joseph Geoffroy et Winslow (2), un autre chez le lièvre ; Meckel (5) et Gurli (4), deux autres chez le mouton; et ce sont sinon les seuls qui paraissent avoir été observés par les auteurs, au moins les seuls assez bien connus pour qu’il puisse être utile d’en consulter larelation. { À Genre II. Synore, Synotus (Grove. S.-H.). Ce n’est plus seulement dans ce genre l’appareïl nasal et Ja bouche qui ont disparu : l'œil, qui, par sa présence chez les iniopes, rendait encore manifeste l'existence de la se- conde face , a lui-même cessé d'exister , et denx oreilles très- rapprochées, une seule oreille médiane , quelquefois même un ou deux trous auriculaires , médians , sans conques dis- tinctes (b), sont, avec la largeur toujours plus que normale qu crâne, les seuls vestiges de la duplicité essentielle, Aussi, très-rudimentaire, et l'orbite réduite à une fente linéaire longitudinale. — Poyez la figure que j'en ai donnée dans l'Atlas, pl. XVI, fig. 2 et 3, d'après un dessin qui m’a été communiqué par mon père, et que l’on trouve lithographié aussi dans l'ouvrage plus haut cité de M. SERRES, pl. XIL. (1) À ces quatre exemples je puis en ajouter un cinquième, d’après mes propres observations, et un sixième d'après une communication de M. Fortuwr , accoucheur à Oxerysche dans le Brabant. (2) Forez Winsrow, Remarques sur les monstres, cinquième partie, dans les Mém. de l'Acad. des Sc. pour 1743, p. 335. Winslow déduit de l'étude de son lièvre iniope des considérations qu'il regarde comme très-concluantes en faveur du système de la monstruosité originelle. (3) De duplicitate monstr. commentarius , p. 68. — Meckel indique en même temps un auige monstre double (n° 2); voisin de celui (n° 3) que je cite ici spécialement, | (4) Loc. cit, , P- 281. (5) SANDIFORT ; Musœum anatom, Texte, Pe 305, n° 18; chez le cochon. À | | MONSTRES DOUBLES SYCÉPHALIENS. 127 a AR: pour peu que nous supposions la fusion des deux sujets com- Posans plus intime encore dans la région céphalique, ou, ce Qui revient au même , si nous avançons encore d’un degré dans l'échelle tératologique, nous avons un type qui n’ap- partient plus à la famille des sycéphaliens , mais bien à celle des monocéphaliens dont l’histoire va suivre. | La synotie, si analogue par tous ses caractères à l’inio- pie, dont elle ne constitue en quelque sorte qu’un degré plus avancé , en diffère beaucoup par la fréquence de sa pro- duction, Les synotes, peu rares chez l’homme (1), sont {x) Foyez SoxENokIus, Monstr. historia memorabilis, 1609, p. 58, n° 44. — Franc, DE Howwupueiis, Abortus bicorporeus monoceps, Rom. 1691 ; --obs. publiée par extrait dansles Ace. de Leipsik, août 1691 , et dans la Coll. acad, étrangère , t. VII, p. 398, — Duverwor, Monstrum casanense, dans les Comment. acad, Petropol., 1. UI, p.177. L'auteur commence ainsi ce mémoire à plusieurs égards intéressant, mais dont la rédac- tion laisse beaucoup à désirer: Æcce opinor prodigiü , st ita loqui fas est, microcosimici formidabilem excessum.—Svameint, Descr, d’un feto umano, Rome, 1749. — Cucuer, dans lHist. de l'Acad. des Sc. pour 1764, p: 72. La mère du monstre sujet de cette observation, était à peine baute de trois pieds. — Kzrwxoson, Progr. quo anat. monstr. bicorporei monocephali descriptionem proponit, in-4°, Vetero-Pragæ, 1767 , avec pl. — Joux Mowar, The descript. of a monstrous fœtus, dans les Essays and observ. physical, Edimbourg, ann.. 1770, t. Il, p. 292; synote humain à quaire oreilles , qui vécut une demi-heure, — SEVELLE, Descr. anat, d'un enfant double, dans l’anc. Journal de médec., chir., pharm., t. LXVIII p. 468, ann. 1786. Ce mémoire renferme une description anatomique assez bien faite ; mais, en passant rapidement en revue les cañactères extérieurs, l'auteur se borne à dire qu’il n’existait que sept memhres Sans doute les deux membres inférieurs du petit côté étaient soudés entre eux. — Mroxez , De dupiicitate monstr, commentarius, p. 67. L'au- teur indique au dessus des deux oreilles du petit côté (c’est-à-dire de la paire , en apparence, postérieure ), une petite papille double ( pa- | Pillula duplex) revêtue de poils courts, et qu’il regarde comme un Vestige d’yeux et de nez ( rarium ait oculorum indicium ). — Kirix , loc. cit, deux cas, p- 257, pl. VI, fig. 3, et pl. VII. Dans l’un de ces deux cas, les membres supérieurs des deux sujets étaient très-impar« TE qq 128 ere PARTIE FIN presque communs chez les animaux. Parmi ceux-ci j'en connais même dès à présent des exemples, soit par les publications des auteurs, Soit par mes propres obser- vations, chez le chat (1) , le chien (2), le lièvre (3), faitement développés. — ZscnorKE, loc. cit, , p.9,n°7.— VILLETTE, Sur le monstre de Vieux-Moulin, dans le Journ, des plagrès er-instit, médicales ,t, VILL, 1828 , p. 157. — Trxnrmaxx, dans le Zeitschrift für Physiologie, ann. 1829, t. IE, p. 235, pl. XXI et XXII; synote né dans le huitième mois, et qui vécut un quart d'heure, —Tixmzzr, Srorie di un mostro bicorporeo monocefalo, dans les Annali. univers. di medicine , t. LIT, p. 256, anu. 1830 ; synote né jumeau que l’auteur représente dans une bonne figure, et dont il donne une anatomie très-détaillée. — Enfin il faut encore citer ici un cas recueilli par BoramERr, dans ses Observ. anatom. raræ, fasc. II, obs. 4, et qui diffère des précédens par de nombreuses complications affectant à la fois presque toutes les parties de la tête. (x) Voyez MuLLEN, Discourse on the dissect. of a monstr. double Cat, dans les Philos. Transact., 1685, t. XV, p. 1135, avec fig.—CLEYER, Monstrosa animalia, dans les Ephem. nat, cur., dec. IT, ann. 8, P. 70. — SanDr- ronr, loc. cit., p.306, n° 41.—Duguisson , Descr. d’un chat monstrueux nouveau-né, dans la Notice des trav. de la Soc. des sciences Physiques et natur. de Paris, ann. JE (1808), p. 29; chat synote né avec plusieurs frères bien conformés. — J'ai moi-même observé dans cette espèce trois cas de synotie dont l’un offrait une complication remarquable qui sera citée plus bas. J’oyez la page suivante. (2) Je ne connais dans cette espèce que deux exemples de synotie. J'ai moi-même observé l’un tout récemment; l’autre, remarquable par diverses complications, a été indiqué par Gurzr, Loc. cit., p. 295. (3) Lémerx, dans l'AHist. de l'Acad. des sciences pour 1700, ps 4rt. Dans cetle note il est question d'un petit lièvre à deux corps , une iète , une face et quatre oreilles. « A la place de la gueule, dit l'auteur, » il existait Une petite cavité sans aucune ouverture pour recevoir les » alimens; Cependant ils vécurent, et même hors du ventre de la mère; » car ils furent pris à la main par un chasseur. Chaque corps tirait » de son côté, et ils n’avançaient guère. » Ce fait est, Comme on voit, des plus douteux. — J'ai sous les yenx la figure d’un autre lièvre sy- note, mort en naissant, et dont l'existence est beaucoup plus au- thentique. : fe re LS ; a Fu à à : à D } ÿ : MONSTRES DOUBLES SYCÉPHALIENS. 120 le lapin domestique et même sauvage (1), le €ochon. d'Inde (2), le cochon (3), la chèvre (4), le mouton (5) 6% (1) Davsenrox, dans l'Hist. naturelle de Buffon , t. XIV, p. 400, n° 1414.— Fouesroux; dans l’Hist. de l’Acad. des Sc. pour 1759, p. 81. (2) Reewauzr, Ecarts de la nature, pl. IL. Le sujet de cette observation, dit Regnault, a vécu ; mais est-ce seulement (comme il est vraisembla- ble) quelques instans après la naissance ? C'est ce que l’auteur nous laisse ignorer. < - (3) Foyez, outre Lrcosrmèxe et les autres tératologues anciens qui fgurent ou indiquent des cochons synotes : — SurerviLLe, Some re- Jlections on generation, dans les Philos. Transact., t. XLI, part. I, p. 3or. 3 — Car. Jer. Rorzinus, Diss, inaug. de monstris, in-4° ( sans date } , et Disp. inaug. qué duor. monstr, anatome continetur, Gœtt, 1742, sous la présidence de Harrer, qui a réimprimé cette thèse dans ses Opuse. anatom., n° VII, p. 236, et dans le traité De monstris ; voyez les Opera minora, LT, p. 56.—Daugenron , oc. cit., P- 391, n° 1387.—SanDI- FORT ; doc. cit., p. 305 ; deux cas, n°‘ 18 et 19, dont l’un, cité plus * haut, est remarquable par l’absence des conques auriculaires. — ZscnokkEe, loc, cit., p.8, n° b, et un autre cas, p. 10, n° 10, dans lequel existait au dessus des oreilles postérieures une éminence velue ( processus verrucosus, pilis obtectus). — GurzT, loc. cit, , p. 288 et suivantes. rate (4) Séga indique et figure dans son Thesaurus, t. T,p. 74, pl. XLVI, un synote de cette espèce qu'il dit à la fois mâle et femelle: mais on ‘ sait combien le témoignage de cet auteur est de peu de valeur... (5) Gorzicre, Hist. anat., Halæ Magdeb., 1713, p- 199.—BOURG&OIS, Observ, sur ur agneau monstrueux, dans le Jourr. de med., chir., pharm. , de Roux, t. XX, p. 264, 1764. — LATOURNELLE, dans l’His. de l'Acad, des Sc. pour 1775 , p. 23. — ANTOMMARCHI , Mém, sur un cas de monstr. produit par l'espèce Brebis et du genre Synotus , dans les Anar. des sciences nat., t XIV , p. 395, avec pl. — Grorrroy Sarnr-HiLatrE, À dans le Journ. complém. des sc. méd., loc, cit, Dans ce dernier cas, la = brebis mère du monstre avait été couverte par un chien, et l’on crut retrouver dans le synote plusieurs traits de ressemblance avec le pré- tendu père.—BarkoW, Monstra anim. per anat. indagata, 1.1, p. 63, pl. VIII. — Guncr, loc. cit., p. 288 et} suiv, — Le même auteur indique, p. 296, d'après Orvo, un cas très-curieux dans lequel la e* face principale se trouvait elle-même très-imparfaite et représentée IT, RE E M + ‘130 PARTIE NL. et le veau (1). Gette monstruosité est, comme.on le voi, l’un des genres tératologiques dont l'existence est le plus généralement possible dans la série des mammifères (2). S IL. Remarques générales sur les monstres doubles sycéphaliens, La composition du double thorax des monstres sycépha- liens, et même, en exceptant larégion céphalique;, Ia confor- mation générale de leur squelette , sont les mêmes que chez les derniers monomphaliens. Deux sternums rejetés latéra- presque uniquement par les oreilles. — J'ai aussi observé plusieurs agneaux synotes, tous morts-nés, ou n'ayant tout au plus survécu que de quelques minutes à leur naissance; et le docteur Derarorre, de Vimoultiers, en a récemment communiqué un autre.à mon père. (x) Poyez les anciens tératologues et entre autres ArzDROvANDE, Monstr, kistoria ; qui , figurant, à la page 616, un veau synole, lui attri- bue jusqu’à cinq oreilles. (2) Je mentionnerai ici, sans affirmer qu’il appartienne au genre synote, un monstre humain indiqué et figuré par Nesren ; voyez De fœtu monstroso, dans les Æphem. nat, cur., dec. I , ann. 6 et 7 , obs: 27, pi 59. Dans ce cas remarquable, la tête et l'abdomen étaient comme chez les sy- notes; mais la poitrine, étroite, simple, d’après la figure donnée par l’au- teur, portait seulement deux bras. Il semblerait aussi, d’après la figure, que l’union des deux abdomens se prolongeât inférieurement hbeau- coup au dessous de l’ombilic; mais la figure est très-probablement inexacte {sous ce rapport, et c’est pour moi çune raison de plus de douter de létroitesse et de l’organisation simple de la poitrine, qu’indique aussi la planche. Quant à l'existence de deux. bras seule- ment, je n'ai aucune raison de contester ce fait, alors même que le monstre de Nester serait un vrai synote; car un synote peut, comme un être normal, être affecté d'ectromélie. — J'ajouterai même que j'ai: vu en Belgique , dans uñe collection d’histoire naturelle, un double fœtus de chat, n’ayant que deux membres thoraciques, mais offrant d'ailleurs tous des caractères des synotes, et devant par conséquent être regardé comme ua synole ectromélien.! MONSTRES DOUBLES SYCÉPHALIENS, 1931 lement, opposés l’un à l’autre, et appartenant pour moitié à chacun des sujets composans, comme les paires de côtes qui viennent s’insérer à droite et à gauche sur leurs bords; deux colonnes yertébrales, par conséquent aussi deux moelles épinières. opposées l'une à l’autre dans toute leur éten+ h. due par leur face antérieure » et comprenant entre Shea tous les viscères thoraciques et abdominaux; enfin toute “+ * la partie sous-ombilicale du squelette normalement dispos sée,.à moins qu'il n'existe quelque complication ; voilà ce ue nous avons vu, chez les. sternopages et See, ] | et ce que nous retrouvons aussi chez les sycéphaliens , tous : semblables. entre eux à cet égard... ou.du moins ne différant que par quelques lésères variations xxrphonolles et sans . importance (1). Artrces sra8! … La. disposition des viscères thoraciques et RE , sans offrir des différences. vraiment-graves d’un sujet, EL au- tre, n ‘est pas aussi constante que celle des parties du.sys» tème osseux. Celles-ci étant enchaînées entre elles par des à : connexions intimes et nécessaires , toutes leurs modifica ape sont soumises à.des rapports, très-réguliers el très-con- stans de. subordination. Mais rien n'empêche que. deux or- ganes mous, contenus, et presque flottans dans, la même cavité splanchnique, ne, puissent se rapprocherun peu plus ou un peu moins, et, pan suite, rester séparés par quelque intervalle , ou bien yenir au-contact sur l’axe d'union : cas dans lequel leur soudure a presque toujours lieu, au moins par quelques points de. leur surface. C'est précisément. ce qui arrive, dans les monstruosités Sycéphaliques, aux, cœurs et aux foies des deux sujets composans ,. tantôt SéPARy () Par exemple, par quelque anomalie dans la forme ou Jens le nombre des vertèbres, des côtes , des pièces du sternum. Ainsi il peut | arriver que l’un des sternums reçoivé seulement onze paires de côtes, l'autre en ayant douze comme à l'ordinaire, 1% 22 PARTIE HI. tantôt réunis en un double foie, en un double cœur mé- diané + Aïünsi l'existence de deux cœurs bien séparés, ordinaire . ment disposés d’une manière symétrique set pourvus deleurs vaisséaux normaux, à élé constatée dans des individus de divers genres : tantôt les deux cœurs sont égaux , ce qui est surtout “le cas des janiceps; tantôt, au contraire, ils of- rent une différence plus ou moins marquée de volume, ce que l’on a observé chez quelques synotes. Maïs ilest aussi des sycéphaliens, et ce sont aussi des synotes, chez lesquels ils n’existe qu'un cœur , il est vrai, très-complexe , et re- cevant un double appareil vasculaire : disposition que mon père a indiquée chez le mouton, et M. Villette chez l’homme (1). Quant aux autres viscères thoraciques , il existe pate ‘poumons comme il existe quatre séries de côtes ; et c’ést entre eux que les deux cœurs ou le double cœur se trouve placé. Ilexiste ordinairement un thymus unique , mais vVO- lumineux. Les deux foies sont quelquefois, mais très-rarement, réunis comme les deux cœurs. Meckel a observé cette disposition chez un synote humain, qui avait au contraire deux cœurs bien séparés : il est vrai que les deux foies n’étaient réunis que par une portion très-mince. Quand il existe deux foies, ils sont ordinairement imégaux, et quelquefois même il n'existe pas de vésicule bite du petit côté (2). - La disposition du canal alimentaire est beaucoup plus constante, Double inférieurement à partir des cæœcums, quel- quefois du milieu ou de la fin des iléums (5), l'intestin est (x) Locis cie, (2) Par exemple, chez le synote d'Antommarchi. (3) Chez un cochon où cette disposition avait lieu (voyez Hazzer et Rozcrinus, docis cit, ), la portion commune de Piléum était séparée des - MOÂSTRES DOUBLES SYCÉPHALIENS. 139 Ubiquesnpérieurement, et il n’existe de même qu'un scules- tomac, placé au dessus d’un pancréas unique et entre deux lates. L’œsophage, situé au centre du thorax et du col, est unique commé dans l'estomac, et va s'ouvrir dans un pharynx unique aussi , qui reçoit en. outre les extrémités Supérieures des deux larynx. Il existe deux trachées-artè- res (1), deux hyoïdes, et de même, deux langues dirigées en sens inverse, dont l’une est, comme l’hyoïde corres- pondant , tout-à-fait rudimentaire dans l’iniopie et la sy- notie. Es Quant à la tête, sa conformation intérieure est assez net- tement indiquée par sa disposition extérieure. Le pharynx N commun correspond à deux cavités orales symétriquement placées , égales et s’ouvrant au dehors par deux bouches bien conformées chez les janiceps les mieux conformés, iné- gales et dont l’une est souvent même close chez les janiceps cyclocéphaliens ou otocéphaliens, enfin, dans l’iniopie et la Synotie , tellement inégales que l’une d’elles, toujours pri- vée de communication à l'extérieur, n’existe plus qu’en ves- tige. Si les deux bouches, et par conséquent les deux voûtes palatines, sont normalement disposées, les deux cavités na- sales et les autres organes des sens , offrent également une disposition plus ou moins exactement normale: au contraire, état imparfait et rudimentaire de l’une des cavités orales , entraîne nécessairement avec elle l’atrophie des organes des sens. L'appareil nasal, comme le plus immédiatement lié par ses connexions anatomiques avec l'appareil buccal , est celui qui est atteint le premier; et déjà même on ne le deux segmens iléaux propres à chacun des individus, par une dilata- tion très-marquée, absolument comme chez les ectopages d’Albrecht E etde Parsons ; voyez plus haut, p. 102, note. É "4 _(:) Le synote de Latournelle, si l'on en croit cet auteur, n'avait __ point de trachée-artère. | 134 PARTIE HI. trouve plus que très-rudimentaire chez plusieurs janiceps ; vient ensuite l'appareil oculaire, qui, très-imparfait chez les _iniopes , à disparu chez les synotes ; puis, en dernier lieu , l'appareil nasal, qui existe encore chez les synotes comme chez les iniopes , maïs très-rudimentaire. I] se compose , En effet, seulement de deux canaux auditifs terminés en cul-de- sac, où même d’un seul conduit médian, qu’accompagnent, dans presque tous les cas, deux conques auriculaires ou une conque double et médiane, Les appareils encéphaliques présentent, à l'égard des or- ganes des sens, une différence très-importante qui dérive nécessairèment de leur situation dans la région postérieure du corps , c'est-à-dire précisément dans la région que l'ano- malie n’atteintpas, où n’atteint que faiblement. Chaque en- céphale, dans son entier , lorsqu'il existe deux encéphales distincts , et dans les autres cas , au moins pour celles de ses parties qui restent distinetes , appartient en propre à cha- cun des individus composans , loin d’être formé, comme la face, d'organes fournis pour moitié par chaque sujet. A cet égard , il en est de lui par rapport aux appareils sensitifs , exactement comme des colonnes vertébrales et des moelles épinières par rapport aux sternums, et, en général, dans toutes les régions où il y a fusion , des parties postérieures par rapport aux antérieures. * Les modifications des encéphales se lient d’ailleurs par des rapports manifestes avec celles des organes des sens ; elles leur sont presque exactement proportionnelles. Ainsi on voit les deux encéphales s’atrophier de plus en plus des janiceps aux iniopes , et de ceux-ci aux synotes. De même qu'ils ont deux visages, les janiceps ont deux encéphales complets ou presque complets, séparés même l’un de l’au- tre par une forte cloison membraneuse chez les sujets où la monstruosHté est exempte de toute complication. Chez les MONSTRES DOUBLES SYCÉPHALIENS. 135 iniopes, les hémisphères cérébraux sont communs ; mais le cervelet, et en outre les lobes optiques (1), sont encore dis- tincts et séparés, Enfin, chez les synotes , toutes les parties de l'encéphale sont confondues jusqu” aux cervelets, qui seuls restent séparés et doubles. | | : L’arrangement des os crâniens correspond parfaitement à la disposition des organes des sens et des parties encépha- liques. En avant et en arrière, au dessus de chacune des colonnes vertébrales, sont les deux trous occipitaux, à égale _ distance de l’extrémité des deux faces chez les janiceps à faces égales , mais se rapprochant de plus en plus de l’une des extrémités à mesure que l’une des faces devient plus ru- dimentaire. Chez les iniopes et surtout les synotes, ils fi- nissent même par être placés tout-à-fait à l’une des extré- mités de la tête , presque comme le trou occipital d’une tête normale l’est par rapport au reste du crâne. Entre les deux trous occipitaux se trouvent les deux apophyses basilaires , séparées l’une de l’autre par une portion de sphénoïde : portion commune aux deux sujets composans, qui est mé- diane et vraiment centrale par rapport aux autres 05 crâ- niens, comme le pharynx commun qui est au dessous , Yest par rapport aux autres parties de la région buccale, De l’autre côté de chacun des trous occipitaux, à partir - de sa demi-circonférence postérieure, et en remontant vers le sommet du crâne, on trouve successivement, selon l’ordre normal des connexions , la! portion montante de l’occipi- tal, les deux pariétaux et les deux frontaux; puis , disposés plus ou moinssymétriquement de l’autre côté de l’axe d'u- (1) On sait que M. Serres ; dans son Anat. comp. du cerveau, t. I}, P-253 et suiv., a nommé ainsi ces lobes, si importans chez les vertébrés inférieurs, avec lesquels se continuent les nerfs optiques (varez le même ouvrage, t. L, p. 307 et suiv.), et que les tubercules quadrijumeaux } représentent chez l'homme dans leur minimum de développement. ï a { k 1 —— —— DR EL PRE ab) niv V7 PRE CUT LS 136 ne PARTIE TL. nion, les deux frontaux, les deux pariétaux et l’occipital de l’autre sujet. RER. À. | Le point central de la voute du crâne est, d’après cette disposition , le point.d’union des quatre frontaux. C’est là, en effet, que se rencontrent tous les axes , Savoir , l’axe d’u- nion et les axes individuels. Ceux-ei, compr plan que les deux colonnes vertébrales is dans le même » Sont représentés pour chaque sujet, par la suture inter-frontale, qui du point commun de l’union, descend vers les pariétaux, et dont le prolongement, après avoir passé entre ces os, diviserait l'occipital sur sa ligne médiane, et aboutirait au milieu de l'os sphénoïdal commun qui occupe le centre de la base du crâne. L’axe d'union, au contraire , est repré- senlé par les deux autres sutures inter-frontales , qui sont perpendiculaires aux premières, se continuant de chaque côté entre les deux os propres du nez, et dont le prolon- sement , passant entre les deux intermaxillaires, les deux maxillaires , Îles deux palatins, les deux moitiés qu sphé- noïe antérieur, aboulirait , comme le prolongement des deux antres sutures frontales, à la partie centrale du sphé- noide. Telle est la disposition générale des os crâniens chez les Sycéphaliens ; et l’on peut même ajouter, comme un carac- ière commun à tous, que la tête est exactement divisée en deux parties égales et symétriques par l’axe d'union. C'est, en effet, une circonstance très-remarquable que la similitude et l'égalité des deux moitiés de la même face ; moiliés qui, Quoiqne appartenant à des sujets difftrens, ‘ont à Ja fois, où toutes deux bien développées, ou toutes deux imparfaites. Quant aux axes Individuels, ils divisent aussi la tête en deux mo'tiés parfaitement égales chez les janiceps où la moustruosité principale se montre sans aucune complication, MONSTRES DOUBLES SYGÉPHALIENS. 197 . C'est-à-dire chez ceux dont les deux faces sont régulières. Mais déjà dans une partie des janiceps les axes individuels ne divisent plus la tête qu’en deux portions inégales. En effet, chez les janiceps rhinocéphaliens et otocéphaliens, l’une des faces commence à s’atrophier et subit des déforma- tions analogues à celles que nous avons vues exister dans les Monstruosités rhinocéphaliques et otocéphaliques. Ces dé- formations et l'inégalité qui en résulte nécessairement, de- viennent beaucoup plus marquées encore chez les iniopes et les synotes, et les os crâniens, ceux de la face surtout, s’atrophient de plus en plus, tellement que plusieurs d’en- tre eux manquent complétement, et que ceux qui sont conservés, deviennent imparfaits au point de n’offrir plus d’autres élémens de détermination que leurs rapports avec les organes sensitifs rudimentaires, et leurs connexions en- tre eux. C’est ainsi que s’opère la disparition graduelle de l’une des faces, et que, par une série continue et presque in- sensible de modifications , on est conduit de ces janiceps à tête si complétement double et à deux faces si régulière- ment développées, à ces synotes qui n’ont plus, à vrai dire, qu'une lête unique et une seule face. k Très-éloignés les uns des autres par presque tous les an- ciens auteurs, les janiceps et les synotes sont donc dans la réalité liés par desrapports intimes, comme l'ont pensé mon père, Zschokke et quelqües autres anatomistes modernes , et forment, réunis aux iniopes, une famille tératologique _ des plus naturelles. Au reste , l’analogie qui lie entre eux tous les monstres sycéphaliens, est encore confirmée par l'identité des cir- Constances de leur naissance et de leur mort. En premier lieu, nous voyons que les trois genres de celle famille s’observent à la fois chez l’homme et les ani- os fqnEs Ss tp ; open EE — 138 PARTIE TH, maux. On peut ajouter que le nombre des cas connus croît où décroît assez exactement dans les mêmes proportions pour notre espèce et pour ensemble de la classe des mammifères. Ainsi les janiceps et les iniopes , très-rares chez l'homme, lé sont aussi chez les animaux; la synotie, au contraire, connue par un assez grand nombre d'exemples chez l'homme, est presque commune parmi les mammi- fères. Les animaux sycéphaliens paraissent naître assez fré- quemment à terme ; mais presque toutes les observations faites sur des monstres humains de cette famille, s’ac- cordent à placer leur naissance dans le cours du huitième ou du septième mois. Il est à remarquer quela double tête est déjà à cette époque très-volumineuse, et que, si elle continuait à s’accroître jusqu’à neuf mois, l'accouchement, pour les janiceps surtout , pourrait devenir tout-à-fait im possible (1). Nous ne connaissons pas plus chez l’homme que chez les animaux, d'exemples authentiques de monstres sycépha- liens bisexués. Séba seul indique et figure dans son The- saurus (2) un ruminant synote, mâle d’un côté, femelle de l'autre; mais ce fait unique, rapporté par un auteur dont le nom est sans autorité, n’a absolument aucune valeur scientifique, La viabilité des monstres sycéphaliens , que l'on ne peut nier d'une manière absolue, est du moins extrêmement im- (x) Le monstre de Bordenave fut regardé comme à terme; et s’il n’en était pas tout-à-fait ainsi , du moins est-il certain qu’il était par- venu à une époque plus avancée que la plupart des autres sycépha- liens. Aussi sa mère fut-elle pendant trois jours entiers dans les dou- leurs de l'accouchement. — Il y eut aussi, dans ce cas, une autre cir- constance remarquable : le monstre fut suivi d’un jumeau de sexe différent, qui vécut trois heures, (2) Loc, ait, MONSTRES DOUBLES SYCÉPHALIENS, 159 probable, Les sujets dont l'histoire est authentique , sont tous morts-nés, où n’ont survécu à leur naissance que ? " j; Y L2 A L] d une ou deux heures au plus ; et si même nous voulions + 1 tenir Compte de ces faits douteux que rapportent en si grand nombre les anciens tératologues , nous netrouverions nCOre qu’un seul exemple contraire. C’est celui d’un lièvre Sÿnotequi, au rapport de Lémery, aurait été pris à la main Par un chasseur, les deux corps de l'animal tirant chacun de leur côté, et sa marche étant ainsi très-lente : fait peu croyable par lui-même,et qui devienttout-à-faitinadmissible, pour ne pas dire plus, par les détails mêmes que donne Lé- mery. On lit, en effet, dans la courte description de cet auteur, que le lièvre pris dans cette singulière chasse, n’avait point de bouche (1), et par conséquent ne pouvait se nourrir. Ge fait unique est, comme on le voit, plus que contestable, et, malgré tout le respect dû à la mémoire d’un savant aussi distingué, le récit de son chasseur me paraît une historiette beaucoup mieux placée dans l’une des spirituelles comédies de Colin d’Harleville que dans le grave recueil des travaux de l’Académie des sciences. Au surplus , la possibilité de la vie fût-elle constatée chez les animaux, la naissance ordinairement très-prématurée des sycéphaliens humains, ou, s’il venaient à terme , les difficultés de leur naïssance , rendraient encore très-proba- ble la non‘-viabilité pour eux tous , et surtout pour les jani- ceps proprement dits. Au défaut de l'observation , qui pourrait prévoir tous les phénomènes physiologiques qu'ameneraient ce mélange, cette communauté [d'organes , qui caractérisent les jani- Ceps? Et surtout quelle imagination pourrait se représen- ter la double et indéfinissable expression de ces visages dont _ () Jai Tapporté en partie les propres paroles de Lémery, p- 128, note 5. | X Fe ht mmmmmiinrngiine ISRS is “ re 140 PARTIE IL, les deux moiliés, appartenant à des individus différens et animés par des encéphales divers, auraient leurs sensations propres; sur lesquels -viendraient se peindre à la fois le désir et la terreur, la colère ct la pitié, la douleur et la joie? Et si, contre mes prévisions , les merveilles d’une telle vie venaient un jour à se réaliser sous les yeux d’un obser- vateur habile, quelle source féconde de découvertes phy- siologiques et psychologiques ! quel sujet d’études, que le jeu de tontes ces fonctions mixtes et les harmonies de tous ces doubles organes ! / AA VU VERRA UE LUS CHAPITRE IX. DES MONSTRES DOUBLES MONOCÉPHALIENS. Division en trois genres. — Déradelphes. — Thoradelphes. — Syna- delphes. — Tudication du genre Iléadelphe; — Remarques géné. rales. Cette famille , définie à l'avance par son nom , comprend tous les monstres doubles autositaires chez lesquels une double tête, offrant aucune trace extérieure de duplicité, se trouve surmonter deux corps confondus d’une manière plus Où Moins intime et sur une étendue plus ou moins grande. | Comparés aux sycéphaliens, les monocéphaliens diffèrent en général par deux caractères qui tous deux sont corréla- tifs l’un à l’autre , et tendent également à les placer dans la série après la famille précédente , comme réalisant, par rap- port au type normal, des anomalies plus graves. Telles sont » Lu MONSTRES DOUBLES MONOCÉPHALIENS. 141 l'unité apparente de la tête, qui offre généralement, au MOINS à l'extérieur , l'aspect de la tête d’an individu unitaire, et le fusion plus intime des deux troncs, toujours réunis, au Moins jusqu’à lombilic , et quelquefois beaucoup au-delà. On peut déjà juger par ce simple exposé, que de ces deux Caractères, le premier , l'unité apparente de la tête, est ce- ui qui distingue en général les monocéphaliens des autres Monstres doubles autositaires, et le second , au contraire , la fusion des deux corps , celui dont les diverses modifica: tions devront servir de base à l'établissement des genres. + :$ TL Aistoire spéciale et description des genres, Les monstres de cette famille ont beaucoup moins fixé que les précédens l'attention des tératologues , sans doute parce qu'ils n’offrent dans la conformation extérieure de leur A 1 “ Ç : # ï £ A | tête aucune trace de ces combinaisons bizarres qui rendent les sycéphaliens si remarquables dès le premier aspect. Aussi la science ne possède-t-elle pour l’histoire des mono- Céphaliens que des matériaux très-insuffisans ; et j'aurai à A signaler, presque pour tous les groupes génériques, des la- cunes à la fois nombreuses et importantes. Les genres, au nombre de trois, que je crois devoir ad- mettre, se divisent très-naturellement en deux sections, dont la distinction est fondée sur des caractères d’une très grande valeur. = À. Troncs séparés dans la région pelvienne. 1° Troncs séparés au dessous de l’ombi. dic, réunis au dessus : trois ou quatre Membres thoraciques : une seule tête, sans aucune partie surnuméraire à 2990.39 AP: l'extérieur, , ,,:.,.,,,.,, 4,4 Genre L DÉRADRIPHE. . ne À pet D mm . 45 | “+ | l: f Le 4 142 : PARTIE III, 20 Troncs séparés au dessous de lombi- lie, réunis au dessus, et confondus . même en un tronc en apparence sim- -ple dans sa portion supérieure: deux membres thoraciques señlement : une seule tête, sans aucune partie surnu- méraire. : Il. THoraDELPHS, … B. Troncs réunis dans toute leur étendue : L] 3° Un tronc.unique, mais double dans toutes ses régions : huit membres parmi lesquels quatre paraissent être dorsaux et dirigés supérieurement.. ‘III, SYNADÉLPHE. Le défaut de notions anatomiques suflisantes et complè- tes sur ces genres , est d'autant plus regrettable, qu us of- _frent , le dernier surtout, une organisation très-anomale, Les synadelphes sont même sans nul doute les plus difficilement _intelligibles de tous les monstres doubles, et l'observateur le plus sagace chercherait inutilement à en pénétrer la sin- gulière . sans s’y être préparé par des.études faites antérieurement sur les monomphaliens et les sycépha- liens, ( Le. - ss i Deradelphus (Gaorr. 5. À * Premier genre de la faroilis des ARE les dé- radelphes ont encore avec les synotes , dernier genre de la famille des sycéphaliens, des rapports militpliés < et intimes. Ils ressemblent aux synotes par leurs deux Corps séparés et opposés face à face au dessus de l’ombilic, mais réunis su- périeurement en un double thorax. à. deux sternums laté- raux et opposés; par la disposition de leurs membres, ordi 0 se hs 7 + 4 É . + MONSTRES DOUBLES MONOCÉPHALIENS. 145 _% nairement au nombre de huit, et quelquefois de sept, : orsqu'il ÿ a fusion sur l’axe d’union des deux membres thoraciques du petit côté; enfin par la grosseur de leur cou, éssentiellement composé de doubles élémens, et dans le- quelles deux rachis se continuent même encore distincts (1). Mais les déradelphes se distinguent essentiellement par la 4 | disposition de la région postérieure de leur tête. Il n'existe que deux oreilles, normalement disposées par rapport au este de la face; et s’il est encore possible de trouver dans l'examen extérieur de la tête quelques indices de sa dupli- “cité essentielle , ce n’est plus désormais que dans la forme de l’arrière-crâne un peu plus élargi qu’à l'ordinaire. -_ A Finiérieur, au contraire, l'analyse anatomique montre encore dans la région occipitale quelques parties surnumé- raires, [l existe, au moins dans les cas les mieux connus , : non seulement deux moelles épinières distinctes jusqu'à ; leur extrémité supérieure , mais aussi deux moelles allon- gées ; non seulement deux rachis et deux canaux vertébraux, Mais un trou occipital très-large et manifestement dou- ble, ou même deux irous occipitaux très-rapprochés, dont chacun donne séparément passage à l’une des moel- les allongées, et entre lesquels sont interposés quelques\, osselets plus ou moins rudimentaires. Ges osselets sont évi- | -— demment les vestiges informes de cette seconde face que / l'on a vu successivement décroître et s’effacer de plus en dé (x) De là le nom de Déradelphe que mon père, adoptant les règles de nomenclature tératologique antérieurement proposées dans l’un de mes mémoires ( voyez plus haut, p. 34, note ), a formé de dsà ou depà, col, et de la terminaison adelpke, qui exprime conventionnelle- ment la duplicité inférieure. C’est en effet dans la région cervicale que commence la duplicité chez les déradelphes. — Voyez pour ce travail, encore inédit, de mon père, les extraits donnés par divers journaux Ê et notamment par la Gazerte médicale , w du 16 avril 1831, 144 ? PARTIE Il. plus des janiceps aux iniopes , de ceux-ci aux synoles , el qui ici se montre enfin près d'être réduite à zéro d’existence. Par sa disparition, la tête se trouve ramenée presque à sa composition normale : mais , placée latéralement, de même que dans tous les genres de sÿcéphaliens, la face n’est pas tournée du côté du ventre ; et si les colonnes vertébrales , “dont la portion sous-ombilicale est loin de correspondre à Vocciput, viennent gagner supérieurement le tron occipital ; c’est parce qu’elles se contournent fortement sur elles: mêmes dans leur moitié supérieure. Quant aux viscères, leur organisation et leur disposition sont généralement les mêmes que chez les synotes. Geux de la région sous-ombilicale sont doubles et normaux ; mais la portion sus-ombilicale de l'abdomen , le thorax et le col renferment un grand nombre de parties uniques, symétri- quement disposées par rapport à l’axe d'union, et résultant de la fusion médiane d’élémens appartenant pour moitié à chacun des deux sujets composans. La déradelphie, si analogue par ses caractères organi- ques à la synotie, est, comme elle, presque commune parmi les animaux. Je lai observée par moi-même une fois chez le mouton, ét quatre fois chez le chat ; et les annales de la science ; outre plusieurs cas présentés par ces mêmes espèces (1), en font connaître d’autres également authenti- (x) Des chats déradelphes sont indiqués ou décrits par ALDRO+ VANDE , Monstrorum hist, p. 620.—CLEYER, dans les Æphem. nat, cur.4 dec. IL, ann. VITE, p. 70.— Méry , dans l'Histoire de l'Acad. des scien- ces pour 1702; p.48. Méry dit que la trachée-artère n’existait pas, et que le monsire à Cependant vécu une heure. C’est vraisemblablement un exemple de la fusion dé la trachée-artère et de l'æsophage.—Sancas- sant, dans la Galleria di Minerva, t. V, p. 295.—Nierisozr , Consider. intorno alla generazioné, Ferrare, 17x53, fig. r.—VALLISNERI, Opere fisico= mediche, éd. de 1733 ,t. IE, p. 298.—DaurEnTOoN, dans l'Hist. naturelle de Buffon, t, VE, p. 5r , n° 539.—'TaBarrant, dans les Asrè dell” Acad MONSTRES DOUBLES MONOCÉPHALIENS. 145 -ques chez le chien ( 1), la chèvre (2), le bœuf (3), le cochon (4) : enfin on a aussi recueilli chez un mammifère s RC M delle scienze di Siena, 1, VI, p. 227 (1981), avec figures. — Barxow, Monstra anim. per anat. indag., 1, p. 112. — Gurir , Lehrb, der path. nat, der Haus-Sœugeth., part, Il, p. 3or ; bonné déscription anato- nique. L'auteur, qui nomme ce genre Octopus bi-auritus, indique Cinq cas vus par lui-même dans différentes collections. l NN: Pour la déradelphie chez le mouton , Voyez : BARTHOLIN , Monstrum Ggninum duplex , dans les. la medica et philos. Hafniensia | années "pa 674-1676 , obs. XXXVIIT ,-p. 88. Il existait ; dit l’auteur , deux esto- macs séparés par un foie unique. — Maur. HorrManx , Historia agni monstrosi, dans les Æphem. nat. cur., dec. T, ann. IX et X, obs, 4 ,et à la fin des Observ. medic. rariores de Gér. Blasius, Amsterdam » 1-12, 1677: — DORVEREN , Specimen observ. acad. ad monstrorum historiam spectantium , in-4°, Groningue, 1765, p. 8. Contrairement aux obser- vations de Bartholin, l’auteur décrit les deux œsophages comme se continuant avec un estomac unique, Regnauzr , Ecarts de la nature, pl. XXVI. — Mayer, Drey merkw. Doppelmisgeburten , dans Zeitsckr Sür Physiologie, t. WI, p. 246. Description anatomique détaillée. Les deux œsophages et les deux trachées-artères étaient confondus en un Seul canal, terminé par quatre orifices, deux médians, subdivisés chacun en.deux autres, se portant, par l’intermédiaire de quatre bron- ches, dans les quatre poumons. L'auteur croit être le premier qui ait observé cette disposition très-remarquable ; mais quelques exemples étaient déjà connus. — Gurrr » doc, cit. p. 297; sumple-mention de deux cas, et p. 298, description détaillée d’un troisième. (1) ALDROVANDE, loc. cit, , p. 623. . (2) Gruzro et Ross, Description d'un monstre. avec des rech. physiol. sur les monstres, dans les Mémoires de l’Acad. des sciences de T urine, années X et XI, p. 37. Voyez aussi Histoire, t. XIII, p. 141. Il n'exis- tait, suivant les auteurs, qu’un larynx, une trachée, un cœur, un estomac, une rate, un intestin et deux Poumons : mais la description ë Malheureusement très-diffuse et obscure, que les auteurs donneut de l’ensemble du monstre et de son squelette, ne permet pas de croire à Cette simplicité d'organisation. ve Égn G) Dausewron,, Loc. cit., 1. IV ; p. 543 ; description du squelette. — Gui, oc, cit, p. 305 ; simple indication. Pr LTR1E SRI, Mist. natur, curiosa regni Poloniæ, Tract. XIE, ps 358, Lil a. 10 (4) Rzaczyn t: al 1 ] Ré ve, 146 “ah | PARTIE IT, sauvages la taupe (1), -et mêmé, hors dela classe des mam- mifères; chezle lézard gris (2) des exemples de cette mons- truosité, très-rare au contraire chez l’homme (3). . Genre il. THORADELPHE, T'horadelphus+. Ce genre, beaucoup plus rare que le précédent Chez les animaux (4), et dont je ne Connais encore aucun exemple “chez l'homme , est voisin , mais bien distinet du précédent. Comme l'indique son nom, ce n'est plûs à partir du cou, mais seulément duthorax; que la duplicité de l'être com- iiéñce à 8e révéler. À l'intérieur, il n’éxisté plus qu’ uné séule série de vertèbres cervicales et une séule moelle épinière cervicale, comme, un. seal crâne et un seul encéphale ;.et la bifurcation des deux rachis ne commence que vers le milieu de la région dorsale, on même plus bas encore. Extérieu- remént, celte disposition est traduite par le volume à peu = Dausenrow, doc. cit À XIV, p. Bgts n° 1386: — Guuss, tpecoire, p: 305 ; indication de deux cas. (x) Vazzuswerr, loc. cit, t. [l,, p. 7b. (2) TLEDEMANN , Peschreib, einiger selt. Thier-Monstra , dans Zeitsch. für Physiol, , t. IV (183r), p.122; courte description et figure. (3) Prsracozzt, Description de trois enfans monstrueux daris le Journal de physique, 1. XIV ;añn:1970, p. 122. — Liavaëna ; Storia anat, sopra : tr mostro umano bicorporeo , dans le Giornale di fisica de Brugnätelli, t. ILE, anne +810, p- 334; sujet bi-fémellé, né à terme, dont la des- cription laisse malheureusement beaucoup à à désirer. (4) ALDROVANDE ; 708. êir. , p. 622, done un exemple de"thoradel- phie chéz le chien. — DAUBENTON , loc. cit. , t V, p- 302, n° 506, un second dans la même espèce. Rrewaurr, loc. cit, pl. XXXIV, un troisième chez le veau. — Gurzr, loc. cit., pl. XT , # 2.0,4 reproduit celui- ci SOUS le nom de Dipygus Bb sabis: Ces thoté cas, etun qué trième que j’ai moi- -même observé Chez le veau, sont les seuls que je croie pouvoir citer avec confiance, 0 : phe, 2 MONSTRES DOUBLES MONOCÉPHALIENS. 143 près normal du cou et de la partie du thorax qui l’avoisine, Mals surtout pat la disposition des membres thoraciques , au nombre de deux seulement; nombre qui est une consé- quence nécessaire de l'unité de la portion du thorax qui Supporte immédiatement les épaules et médiatement tout le reste des membres thoraciques. | Re … C’ést à cette courte description, ou plutôt à ces indica- tions très-insuflisantes, que je suis obligé, faute de maté- taux, de borner présentement l’histoire de la thoradelphie. Je me serais même-borné à a ce genre en note , tant il est mal connu, si ses caractères éssenitiels n'étaient très” faciles à saisie, et si les thoradelphes ne formaient, vers la fin de cette série si bien graduée que composent.les janiceps, les. iniopes, les synotes ; les déradelphes, ünñ cinquième terme dont la notion , même imparfaite, complète très-uti: lement l’étude | de ceux-ci (1). (tr) ei viendrait, comme sixième terme de la ‘série, le genre que mon : nommé , selon les principes de ma nomenclature, Iléadel- cadelphus. Voyez Mém. sur un enfant quadrupède né et vivant à Paris, dans les Mém. de l'Acad. des sciences, t. XI, p. 435, avec pl. — Ce travail a été aussi publié en grande partie dans la Gazette médicale de Paris, .T,n° 37, et analysé dans Jé Bulletin des Se. médicales, fév. 183r, p. 129. — L'existence d’une seule tête, d’un seul cou, de deux membres thoraciques seulement, d’un tronc unique, mais Hifurqué dans sa portion pelvienne, et términé par deux arrière-trains: tels seraient les caractères de ce genre très-remarquable ; mais que je ne . puis qu’indiquér ici et recommander aux recherches futures des téra- tologues. L'enfant double, encore aujourd'hui vivant, À l'occasion duquel mon père a indiqué le genre iléadelphe, me paraît, autant que j'en ai pu juger par son examen, un exemple, non de la bifurca- tion pelvienne d'un double tronc, disposition vraiment caractéristique je Piléadélphie, mais de l'insertion, sur un sujet d’ailleurs normal; d °n arrière-train imparfaitement conformé. En d’autres termes ; Cet enfant serait, non un monstre autositaire de la famille dès monocé- Es = à D re cafés plus approfondie que nous venons de faire & PARTIE Ile … Genre ÏIT, SynaDELPHE, Synadelphas. Voici encore un genre extrêmement rare, et connu seu- lement chez les animaux (1); Mais bien différent da pré- : | phaliens , us monstre parasitaire de la famille des polyméliens. Voyez plus bas l'histoire de ce dernier groupe. — Les autres cas téra- tologiques qui ont été rapprochés du précédent , ne me paraissent pas des exemples plus positifs de l’iléadelphie, telle que doit étre conçue cette monstruosité, en sorte que son existence, rendue très-yraisem - blable par lanalogie et par les inductions de la théorie, a encore besoin d’être établie par les faits. | (x) Voyez Deice CHiAïE, Descrizione di un capretto mostruoso di- somo , dans les ti del real istituto d'incoragg. alle scienze naturali di Napoli, t. II (ann. 1822 ), p- 180; avec une planche représen- tant le squelette. C’est le cas le mieux connu, on peut dire même le seul bien connu; et malheureusement il y a dans son histoiré elle- même de nombreuses et très-regrettables lacunes. Il a pour sujet un chevreau mort peu de minutes après sa naissance. La disposition des membres , modifiée par quelques complications accessoires, ne réa- lisait pas chez cet individu tous les caractères de la synadelphie. — Il n'est personne qui nait entendu parler de ces lièwes. on lapins à huit pattes qui, vivement poursuivis à la chasse, et déjà fatigués par une longue course, se retournaient subitement, et, placés alors sur quatre pattes jusqu'alors inactives , reprenaient tout à coup une nouvelle ardeur. La description ou plutôt l'indication imparfaite _ que l’on donne de plusieurs de ces lièvres, se rapporte bien au genre synadelphe, seul genre dans lequel on trouve huit pattes disposées ainsi, Quatre dans un sens, et, quatre dans un autre ; le seul, par conséquent, chez lequel cette version soit à la rigueur possible. On ne peut donc guère douter que l’on n’ait observé des lièvres et des lapins synadelphes : mais est-il aussi croyable que ces monstres aient vécu, qu’ils soient parvenus à l’état adulte, ou qu’ils en aienLapproché? Cette viabilité des synadelphes serait un résultat d'autant plus remar- _quable, que les thoradelphes , les déradelphes , tous les sÿcéphaliens, c’est-à-dire tous les autres monstres de la même tribu , Meurent cons- tamment, comme on l’a vu, presque aussiiôt après la naissance. Aussi n'ai-je pas été élonué, en examiuant lous les élémens de cette ques # 4 MONSTRES DOUBLES MONOCÉPHALIENS. 149 cédent, si facile à comprendre, si facile même à prévoir à l'avance ; celui-ci offre des conditions d’existence à la fois hors de toute prévision et, à moins qu'on ne soit préparé à leur intelligence par l'étude des genres antérieurs, hors de toute explication théorique. Les synadelphes , genre très-tranché au milieu de tous les autres monocéphaliens, forment, comme on l’avi, dans cette famille une section distincte, caractérisée par la fusion à la fois sas-ombilicale et sous-ombilicale des deux troncs. Il n’existe ainsi qu’un seul tronc ; maïs ce tronc est manifestement double dans toutes ses parties ; il porte huit ‘membres, ; savoir : deux membres thoraciques et deux abdo- minaux dirigés dans un sens ; deux autres thoraciques et deux autres abdominaux dans un sens directement inverse. On peut déjà comprendre, par ce simple énoncé, que les synadelphes présentent toutes les mêmes anomalies que nous venons d'étudier chez les déradelphes, et beaucoup d’autres que ceux-ci ne présentent pas: c’est cé qu’il im- Porte d'établir par un court parallèle entre ces deux genres. La tête, le cou, le double thorax, les quatre membres thoraciques, sont, dans la synadelphie, ce que nous les avons tion , de voir toutes les prétendues relations de lièvres synadelphes pris vivans se réduire à de vagues assertions, à des contes de chas- seurs, tout-à-fait indignes d’être repris dans des ouvrages sérieux, et quelquefois même à de simples mystifications faites à des journalistes trop crédules. C’est ainsi qu'un journal du nord-de la France, et d’après lui plusieurs feuilles parisiennes, ont publié il y a quelques années , sur une prétendue capture de lièvre double, un articleque j'ai. retrouvé textuellement dans l’ancien Journal de Perdun. — On peut Consulter, entre autres ouvrages, Sur ces lièvres subitement retournés | A # 5 \5 | Pour échapper au chasseur, l'Histoire de L’Académiè des Sciences( Voyez les | 0 tables de cette vaste collection, articles Monstres, Lièvre) ; la fin d'une dis- sertation publiée à Ulm en 168o(in-40), sous cetitre : Defætibus leporints | extra Uterum repertis ; et la Suite des conjeet. phys. de HarrsonxeR, P: 195. à ï | 156 | PARTIE IX. vus dans la déradelphie. Ainsi la tête est unique, et, exté- rieurement, normale ; mais à l’intérieur l'élargissement de sa portion postérieure , la forme allongée et le grand dia- mètre du trou oceipital , peut-être même, dans quelques cas, Sa duplicité plus ou moms complète, sont encore des vestiges de a fusion de deux têtes en une seule, La dupli- cité du col, rendue sensible à l'extérieur par son volume , l’est à l’intérieur par l'existence de deux rachis et par con- séquent de deux moelles. Enfin la poitrine, dont la dispo- sition est beaucoup plus remarquable encore, à quatre parois , deux costo-vertébrales opposées l’une à l’autre, c’est-à-dire, par rapport à l'ensemble de l'être double, l’une supérieure, l’autre inférieure ; deux costo-sternales, également opposées entre elles, interposées entre les costo- vertéhrales , et par conséquent latérales. Après les détails ex- posés précédemment (1), ilest presque inutile de répéter que chacun des siernums latéraux appartient pour moitié à chacun des deux sujets Composans ; el il en est de même des deux paires de membres, paréillement latérales, que supportent les deux demi-thorax. | a. Ainsi l’axe d’union divise la moitié thoracique du trone d’un synadelphe en deux moitiés similaires, absolument comme chez un déradelphe, et aussi comme chez les sycé- phaliens et une partie des monomphaliens. Mais dans tous ces genres, J’axe d'union au dessous de Fombilic, ou plu- {ôt son prolongement, tombe, non plus sur la ligne médiane d’un double abdomen , mais entre deux abdomens complé- tement séparés. Chez les synadelphes, au contraire, après chacune des parois thoraciques latérales vient une parei abdominale , appartenant aussi pour moitié aux deux sujets (x) Foyes surtout l'histoire des monomphaliens, p, 110 et suis yantes MONSTRES DOUBLES MONOCÉPHALTENS. a , composans , ét ayant pour ligne médiane l'axe d’ 1. Ainsi, de même qu’il existe ns sternums latéraux el 0p- posés l’un à l’autre, il existe deux pubis latéraux et opposés; =. et, de même qu’à chaque moitié latérale du double thorax = | correspond une paire de membres thoraciques, de même à À chaque moitié latérale du double bassin correspondent deux membres abdominaux, dont le droit appartient à l’an des-sujets composans ; et le gauche à l’autre. En un mot, à la disposition de la moitié sus-ombilicale, qui est commune aux déradelphes, aux sycéphaliens et à une partie des mo- nomphaliens, sont venues se joindre ici les anomalies si re- marquables de la moitié sus-ombilicale, que nous avons vu plus haut caractériser un autre genre de Lau 7 les ischiopages. | C'est seulement par ce double rapprochement , c *est en considérant les synadelphes comme offrant; en, eux la. réu- pion des caractères des déradelphes et des ischiopages, que Von parvient à saisir la clef de ce mode de fusion , le plas complexe qu'offre à notre étude la série tout. entière des : monstres doubles. Ge n’est plus ici i seulement, ou la région sus-ombilicale comme chez les déradelphes, ou la région sous-ombilicale comme chez les ischiopages,, mais. c’est l'une et l’autre à la fois , c’est.le tronc tout-entiér de chacun des sujets composans, dont les deux demi- parois antérieures | sont rejetées sur les.côtés, olelles se conjoignent avec-les | demi-parois correspondantes de l'autre sujet, pour former des parties communes presque toujours aussi régulières.dans leur conformation qu'anomales dans leur node de produc- Ée tion (1). craintes; -@ Ce genre est du petit nombre de ceux dont on ne peut résumer tons les caractères dans sa dénomination’, à cause du mode si com- plexe d'union qui le caractérise; c’est pourquoi je me suis borné à faire précéder la terminaison commune ade/phe de la syllabe ‘77? in { 152 PARTIE IT, Lasynadelphie, si complétement inintelliglble an premier aspect, pent donc être ramenée par l’analyseà des mon- struosités beaucoup moins complexes et déjà connues à l’a- vance. Ses rapports avec la déradelphie et l’ischiopagie sont tellement vrais que, du simple apercu que j'en ai donné , découlent presque toutes les données de l'organisation des ‘synadelphes. Au dessous d’un sternum de déradelphe ; on trouve chez eux un pubis d’ischiopage ; au dessons d'organes digestifs établis comme dans la déradelphie, un appareil urinaire disposé comme dans l’ischiopagie ; et de même des autres systèmes, dont on peut dire, pour presque tous au moins , la conformation vraiment connue à l'avance. Îlest toutefois deux circonstances de l’organisation des synadelphes qui, même après nos études sur tous les genres précédens , restent encore nouvelles pour nous , et sur les- quelles il importe de nous arrêter, Telle est en premier lieu l’existence de deux ombilics plus ou moins bien conformés, qui, offrant Ja disposition ordinaire’par rapport aux parois abdominales, c’est-à-dire en ‘occupant les centres, sont, comme celle-ci, latéraux et diamétralement opposés entre eux. Gette duplicité de l’om- bilic est la conséquence nécessaire de la duplicité de toute la paroi sterno-ventrale du corps , et elle en complète, ainsi qu'on eût pu le prévoir à l’avance , l'aspect régulier : mais elle n’en est pas moins l’une des anomalies les plus remar- quables des synadelphes. Ilexiste en effet entre les deux om- bilics de ceux-ci et les deux ombilics des eusomphaliens une différence essentielle, et à laquelle les anatomistes livrés à l'étude de l'embryogénie ne sauraient donner trop d’atten- tion. Chez les eusomphaliens , chacun des deux sujets com- 1? diquant la réunion, la fusion. C’ést ici en effet que l'union s'étend au plus grand nombre d'organes. _ paradoxaux MONSTRES DOUBLES MONOCÉPHALIENS à53 Posans a un ombilic qui lui appartient en propre, comme dans l’état normal > et c’est ce que l’isolement presque com- plet des deux corps rend évident dès le premier aspect. La disposition est tout autre chez les synadelphes : chaque om- bilic étant placé au centre d’une paroi abdominale com- Mune aux deux sujets , et se trouvant placé précisément sur le trajet de l'axe d’anion , on ne peut se refuser à considérer l'un et l'autre ombilic, de même que l’une et l’autre paroi, Somme formé d’élémens fournis pour moitié par chacun des individus composans (1). : tiges $ La disposition des huit membres des synadelphes est, après celle deleurs deux ombilics, la modification la plus remarquable et la plus exceptionnelle de leur organisation. Ges huit membres sont tous très-éloignés de la direction normale ; mais, et précisément par une conséquence de leur disposition insolite, ils se correspondent entre eux avec une régularité sans exemple dans les genres moins anomaux. Ghez les déradelphes, par exemple, et de même chez les sycéphaliens et chez la plupart des monomphaliens , les membres abdominaux ne peuvent correspondre, puisqu'ils : conservent Ja disposition régulière, et ne correspondent en effet ni par leur situation ni par leur diveclion, membres thoraciques du même sujet , qui se trouvent rejetés tout-à- fait latéralement, D’où il arrive que, lorsqu'un animal déra- delphe est placé à peu près dans la station ordinaire d’un quadrupède, la face contreterre, il se trouve avoir deux mem- bres thoraciques (un de chaque sujet composant ) dirigés ; S | (x) S'il existe dans quelques unes des collections tératologiques de l'Europe des synadelphes bien conservés, il est à désirer que, malgré l'excessive rareté de ce type, on les soumette promptement à Ja dissec- tion. Une description anatomique, précise et détaillée, de ces êtres » constituerait sans nul doute un servicé très-important rendu à la tératologie et à la physiologie générales : ‘! 1, 402 # à 154 PARTIE TITI, en bas: les deux autres dirigés en haut, dans un sens dia- métralement opposé aux premiers; enfin les deux paires de membres abdominaux dirigées en dedans , en sorte que leurs pieds tendent À se rencontrer Ou même à s’entre-éroiser dans l’espace qui sépare Fun de l'aure.les deux abdomens. Dans la synadelphie, au contraire, le bassin ayant subi des modifications analogues à celles du thorax , les membres abdominaux se trouvent rejetés latéralement comme les thoraciques et.entrainés dans la même direction. La correspondance des deux paires de membres se trouvé ainsi rétablie, et l'animal, placé dans un sens, peut être soutenu sur quatre de,ses membres, les autres étant alors supérieurs et dirigés en haut; puis, sion le retourne et _ qu'on le place en sens inverse, ceux- ci le soutiennent à leur tour , les quatre autres devenant alors supérieurs et parais- sant momentanément placés sur le dos. S IL Remarques générales sur les monsires doubles monoce- phaliens. . ‘Les monocéphaliens offrent, comme on vient de le voir; des rapports très-intimes avec les sycéphaliens qui les pré- cèdent, Les déradelphes, premier genre de la famille que nous venons d'étudier, ne diffèrent même guère plus des synotes que ceux-ci des iniopes et des janiceps ; et ils for- ment par conséquent entre ceux-ci et les thoradelphes un lien d'union très-intime. Aussi, sans m'’étendre ici sur les circonstances de la naissance , de la vie et de la mort des monocéphaliens , me suffit-il de renvoyer presque à tous égards aux remarques que j'ai présentées SUT les sycépha- liens , ce qui est vrai de la première de ces familles l’étant - aussi de la seconde , et réciproquement. La seule différence que je trouve à signaler entre elles , Lu MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. 195 et elle est, il est vrai , très-marquée, est relative au degré de rareté des monstruosités sycéphaliques et monocéphaliques dans l'espèce humaine. Tandis que, sur les trois genres de SyCéphaliens, il n’en ést aucun que nous ne connaissions par plusieurs exemples chez l’homme aussi bien que chez les animaux , toutes les recherches que j'ai pu faire soit dans les collections tératologiques de la Franceet de la Belgique, Soit dans les annales de la science, m’ont procuré deux exemples seulement de déradelphie, et pas un de thoradel- phie ou de synadelphie dans l’espèce humaine. \ . GHAPITRE V. DES MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. Division en trois genres. — Psodymes. — Xiphodymes. — Histoire de la fille dicéphale de Sardaigne, Rita-Cristina, — Dérodymes, — FO - R'raf Ur Ve. 24 Remarques général sur les monstres sysomiens. : * : a ii ages Le nom que je donne à cette famille indique M'après ses données étymologiques (1), des êtres doubles à deux corps confonduset comme-entrelacés l’un avec l’autre, Telles sont en effet les conditions essentielles de l’organisation des monstres doubles sysomiens , monstres que l’on peut défi- nie, pour en ramener la caractéristique à son expression la plus simple, par leurs troncs réunis et plus ou moins con- fondus entre eux, surtout inférieurement, tandis que les deux têtes restent complétement distinctes et séparées. Gette organisation est commune à tous les monstres sÿ- (:) Voyez plus haut, p. 22.77 deb «215685 4e 08 + do" vw rpg AR 156 PARTIE IL comiens: mais elle n’est pas Manifeste chez tous an même degré: Chez quelques uns, les deux corps, intimement con- séndus en un seul au dessous de lombilic , restent parfaite- ment distincts et séparés dans la moitié sous-ombilicale tout entière. Chez d’autres, au contraire , les deux troncs sont réunis dans toute leur étendue , et composent un double tronc très-large, et offrant en Jui, dans sa moitié sus-om - bilicale, les élémens plus où moins complets des deux corps. Les monstres sysomiens sont exactement, parmi les êtres doubles en haut et simples en bas , ce que sont les sycépha- liens parmi les êtres doubles en bas et simples en haut. Cha- cune de ces familles, placée à la tête de la tribu dont elle. fait partie , se compose semblablement de trois genres dont. le premier, très-voisin des monstres doubles supérieurement et inférieurement, forme la transition très-naturelle de ceux-ci aux groupes inférieurs. L'histoire des monstres sy- somiens fera sentir de plus en plus l’analogie ou, pour mieux dire, le parallélisme qui existe entre cette famille et celle des sycéphaliens, qui occupent exactement le même rang dans la série tératologique , et forment une double transition des genres les plus voisins du type normal aux genres les plus anomaux. / $ I. Histoire spéciale et description des genres. Les genres de cette famille , rangés dans l’ordre de leurs affinités avec les monstres les plus complétement doubles, ES qui revient au même, avec le type normal ; sont les suivans : 1° Deux corps distincts supérieurement, dès fa région lombaire : deux thorax com- plets et séparés : deux membres pelviens, m2 nai enr PASS MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. 157 rs les rudimens d’un troisième, Genre I. PsODYME. ° Deux corps distincts supérieurement: Sr confondus inférieurement, sépa- rés supérieurement : deux membres pel- viens ; quelquefois les rudimens d'un Borieme Lan STI EN ET UT DA IT. XrrHoDYME. 3° Corps unique, à une seule poitrine, dont le sternum est opposé à deux co- lonnes vertébrales: deux cous: membres thoraciques, aussi bien que les membres pelviens, au nombre de deux, quelque- lois avec les rudimens d’un troisième. . TTL, Désonfats, pre ‘ Ces Bois genres, dont les doux RÉ comprennent un grand nombre de cas (1), vont nous présenter des condi- tions assez diverses, mais qui ne sont, à vrai dire , que.des combinaisons nouvelles de caractères déjà connus ; et nous pouvons ainsi considérer leur histoire comme en grange par- tie faite à l'avance. # Genre L. Psontue rats (2). Ce genve, le premier de la série des monstres doubles su- Périeurement , simples inférieurement, tient encore de très- près aux monstrés complétement doubles. Be de does résulte en effet de la fusion seulement sous-ombilical e de deux (x) Les nombreuses citations que ÿ aurai à faire es. ce chapitre suffiront, et au- -delà, pre montrer combien sont peu rares les imons- tres à deux têtes et à un double corps. J’ajouterai que ÿ aurais qua- dr rnplé et peut-être décuplé le nombre de ces citations, si j'eusse voulu Womettre aucun de ces cas entièrement inutiles à la science, que l'on louve vaguement indiqués par les anciens auteurs. s (2) Je rime ce nom de la terminaison. dyme, dont.la valeur : a élé ailleurs déterminée ( Voyez plus haut, p-45),et de déx OÙ Lux, région Me. du corps (radical du mot Psoas connu de tous les anatomistes). — Ce no indique donc, d’après les principes de la noménciature, des monsfres douples supériegrement à partir de la/ région lombaire: M. TS 158 veut PARTIE GE. sujets dont les corps , entièrement séparés dans leur moitié supérieure , offrent même encore inférieurement des tracés plus ou moins manifestes de duplicité, Ainsi, à l'éxtérieur , non seulement deux têtes, deux cous, deux paires d’extré- mités, mais même , et c’est le caractère essentiel des pso- dymes par rapport aux autres sysomiens , deux poitrines complètes et entièrement séparées l’une de l’autre; un abdo- men double supérieurement, simple iñférieurement , porté sur deux membres pelviens de conformation normale , aux- quels s’ajoutent quelquefois en arrière, et sur l'axe d’union entre les deux corps, les rudimens d’un troisième membre : à l’intérieur, deux colonnes vertébrales distinctes jusque dans la région lombaire, où élles se confondent en une seule; un seul bassin, sans connexion avec le troisième membre, in- séré , seulement par l'intermédiaire de ligamens , dans l’an- gle d'union des deux colonnes vertébrales ; par conséquent les viscères thoraciques tous doubles et indépendans d’un sujet à l’autre ; les viscères abdominaux, en partie doubles supérieurement , presque entièrement simples inférieu- rement; un seul appareil. sexuel, un seul anus : telle est la conformation générale des psodymes. De tels monstres, surtout lorsqu'il existe un troisième membre pelvien rudimentaire, sont manifestement voisins de ces ischiopages syméliens dont j'ai parlé précédem- ment avéc détail ; et l’on pourrait certes, sans commettre une erreur par trop grave, confondre les uns avec les at tres: Mais il y a cette différence caractéristique que l’unio® des deux sujets composans se fait dès la région lombaire chez les psodymes, et seulement dans la région pelvienné chez les ischiopages ; d’où l'existence d’un bassin simple el -de conformation normale chez les premiers, unique aussi mais composé de doubles matériaux chez les seconds. Je connais, par mes propres observations, deux veau* ramener à ne MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. 199 psodymiés (1). Chez l’un et chez l’autre, lés deux corps; pla- cés dans Ja : position qui leur était le plas natürelle, se Cor- respondaient parles côtés : l’angle sous lequelils s ’unissaient dans la région lombaire, était à peu près droit. Dans l'angle d'union s’insérait chez l’un d’eux un troisième membre très- rudimentaire, Son squelette se composait seulement d’un fémur et de deux-osselets allongés, dont le premier repré- sentait Ja jambe. Le fémur adhérait aux deux colonnes ver- tébrales par des ligamens; et était manifestement , comme le troisième menibre des ischiopages syméliens , composé d’élémens fournis pour moitié chacun des individus composans. L : ‘-Ges deux veaux avaient pe presque en naissant; mais il s’en faut de beaucoup que la psodymie entraîne nécessaire- ‘ment une mort aussi prompte. Je n’insisterai pas ici sur un squale adulte figuré par Aldrovande (2) , et dont la confor- mation reproduisait les caractères généraux des psodymes aussi exactement que le comportent les données de l’organi- (t) Quelques autres me sont connus par les relations dé divers auteurs. C'est d’un vrai psodyme que J'on trôuve la description-et la figure dans une dissertation publiée en 1685, sous le titre suivant, Histoire de deux monstres nouvellement veus à Paris) Paris; petit in-42. Ce veau psodyme vécut-une demi-heure. La disséction fut faite par Rocmerre et Rousseau, -— C’est aussi un monstre du même genre que Gurir, Lehrb, der pathol. Anat,, Atlas ; pl. XV, a figuré sous le nom de Gastrodidymus tetrachirus. I s'en faut d’ailleurs de beaucoup que:le genre gastrodidymus de cet auteur corresponde dans son ensemble à notre genre psodymus: cax il renferme aussi dés monstres doubles su- périeurement et inférienrement. (2) Voyez Monstrorum historia »P:. 428. Ce squale, dont le corps était double dans sa moitié antérieure tout entière, avait été pris dans le_ Nil. Il était, dit Aldrovaude , presque de la taille d’un crocodile. — Hrusxer, Descript. monstrorum apium , amphibiorum, piscium, quæ extant in Museo Berol. , Thèse , in-8, Berlin, 1824, indique deux cas analo® gues présentés aussi par des squales, doubles, dit-il, del’ombilic àla tête. — in PR LE da 160 PARTIE IN, sation ichthyologique, Mais Je citerai une observation con- signée par Mac Laurin dans les Transactions philosophi- ques (1), et qui atteste au moins Ja possibilité-que la vie se prolonge quelque temps , même chez les psodymes hu mains. Le sujet de observation ; né en Lorraine en 1722, jouissait encore un mois après Sa naissance d’une très-bonne santé; et cé n’est que dans le cours du troisième mois qu'il succomba: Les deux individus composans 6 É muaient , tétaient indifféremment Re “ae tôt séparément: On prétend aussi que les pouls m’étaienit point isochrones chez l'un et chez l'autre, s Il est à remarquer que, chez le psodyme de MacLaurin, les-deux corps étaient placés presque en ligne droite (2), comme chez les ischiopages syméliens. C’est une preuve-de plus de l'intimité des rapports qui unissent ceux-ci avec les psodymes ; rapports qui rendent difficile la distinction des uns ét.des autres , lorsqu'on n’a. point d'autre #lément de détermination que l'examen: des parties extérieures (3). (x) Fome XXXIL,ann.,1723, n° 377; p. 346, sous cetitre: A4r account of a monstrous Birth in Lorrain, avec planches. L'histoire dece mêmé psodyme est aussi consignée dans | Hise, de l’Acad. des Sc. pour 2923 ,pe27, par Cu. Ji Gxrorrroy , el, d’après lui, dans le Comm. litter, deNorimberg, 1740, p. 270.—#oyez encore les Hém. pour PHist, de l’acad, des Sciences de Trévoux, avril.1724, p. 703 n sous ce titre: Relation avec. dissertation sur la naissance d'une fille ayant deux têtes (V'auteur est ano- nyme ). — Enfin , c'est ce même psodyme. qui est le sujet d’une Letire (anonyme) sur une conformation singulière, insérée trente ans plus tard dans l'ancien Journ. de méd., chir., pharm., 1. I, p. 464. . (2) Il en était de même chez un autre psodyme indiqué dans le Journ. des Savans, janvier 1665, p. 11; celui-ci vécut deux jours : les deux sujels composans moururent à un quart d'heure d'intervalle. — C’est de ce même sujet que Harrsogxen a reproduit la description et Ja figure dans la Suite des conjectures physiques ; p: 131. | (3) Feyez encore, sur un psodyme humain, Bucuyse, dans les _AC(G NA euros; LIT; p 217. — , MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. 164 Genre IL. Xrwænopvue, Aiphodymus. La xiphodymie, dont nous connaissons déjà un assez grand nombre d’ exemples ‘chez l’homme, est, par la composition du bassin, plus rapprochée encore de l’ischiopagie*que la psodymie elle- -même. Les deux colonnes vertébrales restent, au moins dans presque tous les cas (1), séparées dans toute leur longueur , et comprennent entre elles , dans la région Mes un bassin rüdimentaire, ordinairement formé d’une seule pièce, et directement opposé au bassin princi- pal. Celui-ci, porté sur deux membres pelviens normaux , offre une composition € également normale , mais une forme insolite : les deux os coxaux sont en effet très-écartés en de rière l’un de l’autre, et laissent entre eux un large intervalle comprenant les sacrums des deux rachis, et, au milieu , sur l'axe d'union, l'os pelvien représentant le bassin rudimen- taire, Lorsqu'il existe , ce qui à lieu dans la plupart des cas, un troisième membre rudimentaire , il est attaché sur la ligne médiane de cet os pelvien. Ainsi, par la composition de leur double bassin, les xiphodymes reproduisent presque exactement les = ONE des mhipages syméliens, < e Lin Su € 3 1e 1 est en effet quelques cas qui paraissent faire exception à les deux sacrums étant réunis , et le petit os pelvien qui représente ordinairement le bassin rudimentaire, étant complétement avorté. Cette modification, iñtéressante pour l'anatomie philosophique, mais qui n’a dans la réalité aucune importance réelle, existait chez un xi- phodyme d’ailleurs entièrement semblable aux autres dont on trouve une très-bonne figure, mais seulement une indication vague et impar- faite, dans les Philosoph. transact., ann, 1587, t LXXI, p. 362, pl. XVIL L'article dans lequel ce xiphodyme est mentionné ;"est un mémoire de Statistique intitulé: Some calculations of the number of: accidents or deaths which happen in consequence. of parturition, L'auteur, quit ne se. » NnOMMe pas dans ce travail, est BzanD, IIX, 1 1 160 G PARTIE III. égalité beaucoup plus marquée des deux bassins, dont l’un, tout-à-fait rudimentaire , ne Supporte plus aucune partie sexuelle ; par suite, le rapprochement très - grand des deux colonnes vertébrales dans leur portion iférieure Éta- blissent seuls , à Yégard des xiphod ÿmes, des différences qui, ne portant que sur le degré et nôn sur la nature des anomalies , ont A te une très- faible valeur , au moins en anatomie philosophique. Sie. “Ainsi, par la région inférieure de leur corps , les xipho- dymes se rapprochent plus qu'aucun autre genre dés ischio- pages. Mais il en est tout autrement dé la région sus-ombili- cale ot du thorax tout entier. Les membres thoraciques sont encore au nombre : quatre ; mais le bras droit de l’un des sujets composans , É gauche de l’autre, sont très- “rappro- chés l’un del’autre, etiln’est même pas sans exemple de les voir joints entre eux par leurs bords (1). Les deux thorax, dis- tincts seulement dans leur portion supérieure, forment une Yaste cavité commune , et l’on peut presque dire qu’ ‘iln’existe qu un seul thorax, formé de doubles élémens, Ges élémens 9 (x) pores, par exemple, Rrenauzr, Ecarts de la natire, pl. 27. Cet auteur a figuré un xiphodyme chez lequel deux ‘bras étaient ‘unis su- perfciellement depuis l'épaule jusqu'un peu au dessus du coude. — Ce cas offre, quant à la disposition des bras, une remarquable-analo- gie avec un autre publié plus anciennement par VALENTIN, Anatom, fatûs monstrosi, dans les Ace, nat. cur., t. III, p. 283, obs. 124; mais dans celuisei, la monstruosité principale était compliquée du déplace- ment thoracique d’une grande partie des viscères abdominaux de l’un des sujets COmposans, Si l'on en croit l’auteur il n'existait dans ce cas que deux POumons; et son observation, malheureusement trop succincte, renferme encore quelques autres détails qui pourraient faire douter qu'ilsagit ici d’un véritable xiphodyme. — Dans d’aûtres cas l'union des bras est beaucoup plus intime. Ainsi le Suppl. au jour- nal des Savans pour mai 1672, renferme. la descriplion succincte et la figure d'un sujet dont les deux bras internes étaient réunis jusqu’à l'extrémité des avant-bras. _ MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. £ _ 265 AUANE aux parois, consistent dans les deux colonnes verté- . brales opposées l’une à l’autre, dans quatre rangs de côtes Ormant deux parois également opposées, et dans un seul, Mais double sternum, composé des deux sternums , réunis vers leur extrémité xiphoïdale, suivant un mode très-remar- “quable (1). La partie supérieure de chaque sternum, c’est- à-dire sa moitié, ses deux tiers , ses trois quarts (2), s’écarte Peu de l'état normal , si ce n’est par sa direction plutôt ho- rizontale que verticale : chaque sternum se porte, en effet, non directement de baut en bas et parallèlement à la co- lonne vertébrale, mais en' avant, vers l’autre sternum. Au contraire , dans leur portion inférieure, les sternums pré- sentent la direction régulière de haut en bas, mais en s’é- cartant beaucoup , à d’autres égards , de l’état normal. Cha- que sternum s’est ouvert en ses deux moiliés , qui, rejetées : () D'oùle nom de xiphodyme (gemeli siphoïde junoti) que j'ai donné à ce genre dans cetouyragé, et plus anciennement dans mon mémoire sur la nomenclature tératologique. Voyez les Ann. des Sc. nat. . LXX,juilletr830.—Ce noma été changéen sternodyme par M. Frénérre Laurx , dans l'intéressante dissertation qu'il vient de publier sous ce ütre : Essaiser observations sur les diplogénèses , Thèse, in-40, Paris 1834. Voyez p. 28. Mais le nom de sternodyme ne pourrait convenir qu’à un geure correspondant, parmi les monstres simples inférieurement, aux sternopages, et son emploi induirait nécessairement. en erreur sur Porganisation des ziphodÿmes, qui représentent si manifestement les æiphopages et non les sternopages.— Depuis la rédaction de cette note,un troisième nom vient encore d’être proposé pour | dans ses Monstra animal, duplicia per anat. inda volume, tout récemment publié, l'auteur Hüm de didymi symphyothoracogastri, TE . (2) Il estmême très-probable que l’on trouvera des xiphodymes d'ailleurs semblables aux autres , chez lesquels deux stérnums placés bout à bout se joindront entire eux sous un angle obtus, par les ex- _trémités seules des cartilages xiphoïdes. La composition du double Slernum serait alors aussi facile à comprendre qu’elle est complexe chez les xiphodymes ordinaires. Se 3% ce genre par Barxow, gata, t, IT, p. 214. Dans ce donne aux xiphodymes le 164 PARTIE Il, latéralement sur les faces opposées du double thorax , s’y sont.soudées, sur l’axe d’union, avec les deux moitiés cor- respondantes de l’autre sternum. Ainsi, dans le double ap- pareil! slernal, quatre portions sont à considérer : deux à peu près horizontales ; chacune d'elles, située sur un axe individuel, se compose d'élémens appartenant au même sujet aussi bien que toutes les côtes quiss’y insèrent : deux autres portions, au contraire, à peu près verticales , et par conséquent faisant un angle marqué avec les premières : situéés sur l'axe d'union, chacune de celles-ci se compose d’élémens appartenant pour moilié à chaque sujet, et par suite , recevant , d’un côté , les fausses côtes du rachis droit, de l’autre, celles du gauche. Ces deux dispositions, pas plus la seconde que la première, ne sont nouvelles pour nous, la première étant normale, la seconde étant celle que l’on trouve chez ‘tous les monstres doubles à deux parois thoraciques opposées ; mais ce dont aucun des genres téra- tologiques qui précèdent , les xiphopages (1) exceptés , n’offrent d'exemples, c’est cette association singulière, et au premier aspect si difficile à concevoir, de deux modes d'organisation sternale que l’on eût pu croire nécessaire- ment exclus l’un par l’autre. La composition si remarquable du double sternum a en- traîné un changement notable dans sa situation. La partie supérieure de chaque sternum étant presque horizontale , (x) On à vu plus haut (pages 82 et 84 ) jusqu'à quel point les observations Manquent encore à la science sur l’organisation des xiphopages, et Spécialement sur la disposition de leurs sternums. La nécessité où j'ai été de laisser une lacune à cet égard dans l’histoire des xiphopages, a élé pour moi un motif de décrire avec d'autant plus de soin et de détail le mode si remarquable d'association des steraums, | que l'on observe chez les xiphodymes , sans nul doute analogües sous ce rapport aux xiphopages. pr qumnrperege MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. 7 465 au lieu de descendrè verticalement tout l'appareil est placé très haut, tellement qu’il fait autant partie de la paroi supé- ricure que des parois latérales du thorax. Aussi les côtes ne Pôurraient-elles atteindre le sternum, si leurs cartila- _ges n'étaient très-fortement recourbés en haut, et même , Pour quelques uns, plus longs que dans l’état normal. C’est là ce qui permet de concevoir comment, les deux sternums étant séparés j jusque vers leur portion inférieure , les deux thorax, surtout lorsqu’ on examine extérieurement un xi- phodyme, ne commencent à être distincts que très-près des deux cols. F2 organisation tatérieure des . monstres de ce genre présente les mêmes variations que j'ai déjà Ale chez les autres monstres à cavités viscérales communes. Gomme il existe quatre rangs de côtes , il existe, au moins presque constamment, quatre poumons (1); mais ontrouve, tantôt , et c’est la disposition la plus fréquente, deux cœurs contenus ou non dans le même péricarde, tantôt un cœur unique, mais complexe et manifestement formé de doubles élémens. Au dessous du double diaphragme, un foie uni- que, mais complétement double et pourvu de deux vési- cules; deux pancréas , deux estomacs et, après eux, deux intestins distincts jusqu’ au commencement de Viléon ou même au cœcum, rarement un double estomac suivi d’un seul intestin; enfin des organes génito-urinaires pour la plupart uniques, mais ot encore des traces plüs ou moins manifestes de duplicité : : telle est la disposition ordi- | naire, mais non entièrement constante des viscères abdo- iminaux. On voit que les organes splanchniques, considé- k ‘ Je à si -(x) On a déjà vu que VALENTIN ; Loc, cit, indique un monstre au moins fort analogue aux xiphodymes, mais à deux poumons seulement, et cette observation n’est pas sans quelques pese dans la science: Voyez plus page 174, note 3: ES ee NE " 3 PRE j 4 ks SE” PET Le Sr à jh 166 _ PARTIE IL. rés.en général, sont d'autant plas complétement doubles, qu'ils appartiennent à une région plus élevée : en cela ils suivent exactement par les modifications de leur ensem- ble, celles du corps tout entier, complétement double en haut, très- -gros encore et offrant dans son milieu des traces manifestes de duplicité, mais unique inférieurement et ne s’écartant guère du type normal que par l'existence fré- quente d’un troisième membre pelvien toujours plus. ou moins rudimentaire, comme los médian et composé. sur lequel il s ‘insère, En résumé, l’organisation des xiphodymes est un mélange de conditions organiques que nous avons. déjà vues , les unes chez les ischiopages syméliens, les autres chez les xipho- pages : aux premiers ils xessemblent par la conformation de leurs organes pelviens. et lombaires : aux seconds par leurs, organes sus-ombilicaux thoraciques Des rapparés seuls que les xiphodymes offrent avec ces genres , incon- testablement viables, au moins dans certaines: limites, dé- coule naturellement cette induction qu'ils peuvent , comme eux, survivre pendant un temps plus ou moins long à leur naissance , et peut-être parvenir jusqu’à l’état adulte. Gest en effet ce que démontrent plusieurs faits dont, l'un, tout récent et constaté par une foule, dé médecins.et de natura- listes français et italiens , me dispenserait au besoin de la citation de toute autre. preuve. Je veux parler de l'être double né le 12 mars 1829, à Sassari en Sardaigne, qui, transporté en France dans Vautomne de la même année, est mort à Paris le #3 novembre, à l’âge de huit mois et demi , et qui est devenu si célèbre , sous le double nom de Rita-Cristina, par les expériences etlés obsérvations chaque jour répétées dont il'a été le sujet et peut-être la victime. Ge xiphodyme a donné lieu, en France et. à l’étran- MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. 167 ger, à de nombreuses publications ( (1), dont quelques unes, notamment celles de MM. Martin Saint-Ange (2) et Cas- tel (3), offrent un haut degré d'intérêt , - et dont l'une, due à M. Serres (4); est. même l'un des ouvrages = @ Oütré Fe 6) qui vont être pis lé citées à part, voyez: DEnicwe- LIS, dans les Annali univ. di medicina de Milan, mai 1820: Cet article -a été traduit en, français , in- 4e (sans date}, pour être distribué aux curieux qui visitaientRita-Cristina.. On en trouve une autre traduction dans le Journal des progrès « des. sc. et institue, médicales, te XVI, P- 261,— Mozon dans lé. Giornale analitico” di medicina , mai 1829. — Jotrnal de Savoie, numéro: du 36 me r829, p- 233. — Cibriine ds Aperçu anat. Phÿs sur un monstre: hui: vivarit, Türin, 1829.—SERAMRTO, Conghietture arat. fis.intorne Le due. bambine viventi eriunite; Milan, 1829.—Ces articles, et quelques: aütres publiés dans, divers recueils.et journaux italiens, sont incomplets , mais intéressans par les détails qu'ils renferment sur les circonstances de la naissance de Rita- Cristina, etsur l’état de cet être double avaht Son arrivée en France, = Jurra FONTENÉLLE , Notice sur les deux jumeaux Siamoïs et sur Ritta-Christina Paris, in: 8, J 1 829; avec ph notice insérée aussi dans la. Revue médicale, numéro de novembre 1829.—Foyez aussi les journaux de cette époque, et notam- ment. l Universel, le Mohiteur, le Journal des Débats et le Temps , novem- | bre et décembre 1829; le Bullet. des sciences médicales, t. XIX, be 269 et les Annales des éciencès d'observation, t. IE, p. 2804 :(Y Sur quelques circonstances de la: naïssance, de la vie: et: de le mort de la fille bicéphale Rita-Cristina dansle Journ. Hebdom.. de médecine, n°67, janv.1830, et dans, les Ann. des Sc. naturelles, t XIX, Pu 153 fév. 1830, Outre, le mérite que. le savoir et la sagacité. aratomique « de. l'auteur donnent à toutes ses productions ; cette nôtiee tire un intérét tout particulier de cette circonstance que M: Martin ayant donné ses . soins médicaux pendant quelques mois à Rita-Cristina, a transmis au, publie. de nombreux et intéressans détails connus de lui seul, (8) Explication physiologique des phénomènes observés chez Ritta- Christina Paris; ; in-8° ; brochure composée de deux articles publiés successive ment dans Abeille médicale ,.et dont l'un est amtérignrs Fautre paré rieur à.la mort de Rita-Cristina. — (@) Get important.travail ; déjà cité des fois pen cet ouvrages est intitulé. Recherch. d' anat. transcendanteiet pathologique: T' héorie.des formations esdes ss organiques, ns l'anat, de Rista-Ghristinæs Mis 168 PARTIE Il, plus importans que possède la tératologie. C’est à l’aide de ces précieux matériaux , C’est aussi d’après les observa- tions faites par moi-même sur Rita-Cristina pendant leur vie et après leur mort, que je vais retracer ici les principaux faits de leur histoire et les particularités les plus remarqua- bles de leur organisation. Les circonstances qui ont précédé et accompagné la nais- sance de Rita-Cristina, sont imparfaitement connues. Leur mère, femme robuste, avait eu déjà huit couches heureuses, lorsqu’à l’âge de trente et un ans elle devint enceinte de nouveau : sa grossesse, assez pénible, ne présenta d’ailleurs rien de remarquable et se termina à l’époque ordinaire. Ge furent les deux têtes qui se présentèrent d’abord, et l’ac- couchement fut, assure-t-on, assez difficile pour que l’on düt recourir à l’emploi de lacs. L'enfant double naquit cepen- dant plein de vie. * On ignore si, à leur naissance , les dix individus com- posans étaient également forts et bien portans ; mais il est ‘certain que, dès l’âge de trois mois et demi, ils présen- taient entre eux une différence très-sensible. D’après des observations dues au docteur Malagodi , le sujet placé au côté gauche de, l'axe d'union , Gristiné , avait la tête plus ovale et surtout plus grosse que le sujet droit , Rita. La différence était plus marquée encore à six mois , et sur- tout à huit. Cristina paraissait forte et Bien portante ; elle Paris, 1832, un vol, in-4 avec2o pl. in-fol. ( Extrait du tome XI des . Li Mémoires de l’Académie des Sciences. ) L'auteur donne dans cet ouvrage. une description anatomique aussi détaillée que précise: de tous les organes de Rita-Cristina, et, appuyé sur ses belles théories embryo- géniques, ramène tous les faits tératologiques présentés par cet être double à des lois déduites de l'étude des monstres en général. — BarkoW, loc. cit., t. IL, Addenda , p. 214, vient de donner un extrait étendu de l'important Séehts de M. Serrés sur Rita-Cristinas MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. 169. était vive, gaie, avide de prendre le sein : Rita était maigre, Sa peau, généralement jaune , offrait une teinte bleuâtre à la figure; sa figure avait une expression de souffrance ; ses cris étaient fréquens , et nes ’apaisaient point par l'offre du sein, qu ’elle ne prenait que rarement et pour peu d’instans. Tel était l’état de Rita-Cristina, lorsque commencè- rent les froids de l'hiver. Tenues dans une chambre pres- ‘que toujours sans feu ( 1), découvertes plusieurs fois cha- | que jour pour être soumises à de nouvelles investigations à Rita-Cristina ne pouvaient manquer de périr d’uné prompte mort. En effet , Rita fut prisé d’une bronchite intense dont il fut impossible d’arrêter les progrès au milieu des déplora- bles circonstances où se trouvaient placées les deux sœurs. Ge fat trois jours seulement après l'invasion de la maladie, que succombèrent Rita et Cristina; Rita, déjà privée de sen- sibilité, et vraiment à l’agonie depuis plusieurs heures ; Cris- tina, jusqu’au dernier moment, pleine de vie et de santé : sa respiration était seulement un peu gênée , son pouls plus fréquent, et elle venait encore de prendre le sein, quand tout à coup, sa sœur ‘expirant , elle expira aussi (2). Les phénomènes physiologiques constatés ge l'observa- () Les parens de Rita- Cristina’ étaient venus à à Paris LS É dessein d'exposer leur double fille à la curiosité publique; mais la police leur ‘refusa l'autorisation nécessaire. Il: faut croire qu’un sentiment d’hu- manité dicta seul ce refus; mais il n’est que trop certain que la mort de Rita-Cristina eut pour cause principale la misère dans laquelle tombèrent ses parens, privés des ressources sur lesquelles ils avaient compté, et n'ayant pour dédommagement que les sécours de quelques personnes et les gr ir ms des visites clandestines régues cha- que Jon SEX k (2) Rita Cristinä n’estpas, à ce qu'il parait, le jee -xiphodyme qüi ait vécu quelque ae D et quisoit mort à Paris. L'illustre chirurgien Astley - Cowper m’a assuré avoir yu à Paris, en 1792, un sujet double très-semblable à à Rita-Cristina. On trouve Yindication de ce monstre dans Trip to Paris ÿ in July 1792, par Twis, Londres, in-80, 1793- 170 . PARTIE IN, tion de Rata- TS sont du plus haut intérêt, Quel sujet de. méditations que le spectacle de cet être double à deux volontés , à doubles sensations ! L’une des deux têtes dor- mait d’un sommeil profond, et l autre demandait et prenait avidement le sein de sa nourrice; ou bien, toutes deux éveillées, l’une poussait des cris de souffrance , l'autre sou- riait paisible à sa mère. Si l’on. chatouillait -un bras de l’une des deux sœurs, elle seule. percevait la sensation, et ik en était de même toutes.les fois.que lon touchait une pags du corps, non comprise. dans l’axe d'union, cette partie füt-elle un côté.de l'abdomen commun.ou même l’un des deux membres pelviens. Agissait-on sur la jambe droite; Ritta seule le sentait, et non. Cristina; sur la gauche, Gris- tina;.ebnon Rita, Ainsi ; nous le voyons par. l'observation physiologique après :l’avoir établi par: l'analyse anatomi- que : sur celte paire commune. de membres, lun appar- tient exclusivement à Pun des coups, l'autre à l'autre. Au contraire ; toute action exercée: sur une partie comprise dans l'axe d’union ,.par exemple sux la vulve.ou anus, était in- _ médiatement et à la fois perçue. par Rita et par Cristina : les pA6DAnes produits étaient done encore ici exactement tels qu'on pouvait les déduire de la simple observation anato- mique. L'étude des fonctions circulatoire. et respiratoire, a fourni aussi plusieurs résultats intéressans. Appliqué sur la ré- gion cardiaque , le dé #8 fit entendre des battemens très-confi, et, autant qu'on put en juger, simples , et l’on trouya aussi les “batiemens du pouls isochrones chez Rita et chez Cristina. De Ià cette opinion d’abord admise par plu- sieurs médecins, qu'il n'existait qu’un seul cœüûr pour les deux jumelles. La difficalté de concevoir chez un être dou- ble la prolongation de la vie autrement qu'avec deux cœurs; ou bien, ce qui ne pouvait exister chez Rita-Gristina , avec MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. 1 74 un. CŒur entièrement simple, n ‘empêcha même pas que celte opinion ne fût quelque temps soutenue avec chaleur, Mais lorsque Rita devint gravement malade , e£ fut: prise d’une fièvre violente, Vexistence de deux cœurs. distincts, démontrée depuis par J'antopsie., devint dès lors évidente, Rita ayant environ vingt pulsations, de plus, que sa sœur (4), Le nombre. -des. mouvemens respiratoires présenta: aussi alors quelques. différences, mais elles étaient. peu marquées, Rita et Cristina. éprouvaient. séparément le sentiment. de be faim, mais presquertoujours ensemble: le besoin d’expul- ser les. matières fécales.. La disposition de leur canal alimen- taire double j jusqu'au commencement de l’iléum, explique très-bien. cette différence, et permet aussi de conceyoie un fait moté par quelques observateurs. sayoir, la très-petite quantité de nourriture prise habituellement-par Rita. Sans doute Cristina, dont l'appétit était au contraire très-grand, -contribuait. à.soutenir sa SŒur ; CR, faisant . parvenir, dans Filéum commun. plus : de matière nutritive Le ‘il n At: né+ | cessaire pour elle-même, . = L’antopsie de Rita-Cristina, disc: ayec à plus su SOÏD par M. Serres... ra moniré dans l’organisation de ce xipho- dyme. tous-les. Caractères. ordinaires: des. xiphodymes:s et il est inutile de revenir ici sur.eux. Mais il s’est aussi présenté à l'observation de ce célèbre. -analomiste quelques. pañtiou- Jarités curieuses qui 1 ne doivent poin£: être, omises ici: De ce nombre est l'existence derrière, la vessie, Vutérus. le. rec- tum communs aux deux sujets composans,.et-au devant-du bassin rudimentaire ; d’un.second utérus très-imparfait et imperforé, mais eee ses rorpes. el ses. oHaipess appaxte> 4 Es G) Vers la fin de la maladie de tit, dlfé avait, a après É Marèn Saint-Ange, 120 pulsations ; et Cristina, 102, Avant l'invasion de la mala ie, ce savant médecin. avait trouvé à lune et à à Vaupre, LA pu sations. sr : 1 17% e res PARTIE I, nant, ceux du côté droit à Rita, les gauches à Cristina; dis- | position tout-à-fait analogue à és de la région pelvienne chez les ischiopages , et qui sans doute sera arostée par la suite chez d’autres xiphodymes. Un autre fait également constaté par les recherches de M. Serres, c’est l'existence sur l’axe d’union, derrière le bassin rudimentaire postérieur, d’un très-petit tubercule arrondi , recevant quelques bran- ches vasculaires ischiatiques et fessières , et représentant, dans sonétatle plus rudimentaire, ce troisièmemembré, com- mun aux deux sujets composans, que l’on retrouve plus déve- loppé dans beaucoup de cas analogues. Enfinune particularité plus curieuse encore de l’organisation de Rita-Cristina, c’est VPétat très-différent de Véppäreil circulatoire chez les deux sœurs, l’une, sous ce rapport, bien conformée, l’autre atteinte d’un grave Vice de conformation. En effet, les troncs artériels et veineux de Cristina étaientnormaux aussi bien quéle cœur; mais, chez Rita, en même témps que tous les viscères étaient transposés,comme il arrive presque toujours chez les monstres doubles pour un des individus composans , 1l existait deux causes de cyanose (1); savoir, une triple perforation de la _ cloison inter-auriculaire , et la présence de deux veimes caves supérieures, ouvertes l’une dans l'oreillette gauche ; devenue ici l'oreillette veineuse ; l’autre dans l’oreillette droite, ici artérielle, Ainsi s'expliquent et la coloration bleue de la face chez Rita , et cette faiblesse générale, cet état de langueur qui avaient frappé tous les chéatvatetits. Sans cettestructure imparfaite de l’un des deux cœurs, sans cette grave Complication de la monstruosité principale, Rita- Gistina eussent pu-sans doute, placées dans des circon- stances favorables, et sagement entourées de soins hygié- (1) J'ai fait remarquer ailleurs combien la Cyanose est une com- plication fréquente de l'inversion splanchnique, même chez des sujets d’ailleurs normaux, Poyez tome Il, p. 20. D Te MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. 179 niques ; échapper à tous les dangers de la première enfance, et parvenir jusqu’à l’état adulte. Les phénomènes de la dou- ble vie si harmonreusement combinée de Rita- Cristina, les circonstances vraiment accidentelles de leur mort , sont de | précieux et importans indices de cetle possibilité : les an- | nales de la science en fournissent d’autres, en montrant aile | leurs réalisée Le hypothèse que je fais ici pour Rita-Cristina. Ya le commencement du règne de d acques IV, naquit en Écosse, au rapport du célèbre poète’et historien Bucha- nan (1), un enfant mâle dont le corps, unique inférieure- ment et double supérieurement , paraît avoir réalisé tous # * les caractères des xiphodymes. Elevé avec beaucoup de soin par les ordres du roi, ce monstre apprit plusieurs langues, et dévint habile musicien. Ses deux moïtiés avaient souvent des volontés opposées, et quelquefois même se querellaient entre elles (2). Get être double, dont l'étude psychologique et , AE da Gr) F7. oyez son ouvrage intitulé: Rerum scoticarum historia , liv. XIIT, … Ou ses Opera omnia, édit. in-folio d’Edimbourg, t I, p. 242. —Pres- É à que tous les autres historiens de l’Ecosse, notamment BoETHIUS, men- _ Lonnent aussi les principales circonstances de la vie du même monstre. —On trouve l'histoire du monstre d’Ecosse rapportée, outre les traités généraux de tératologie, dans un grand nombre d'ouvrages. Voyez entre autres: J. Rrozan, dans sa dissertation De monstro nato Lutetiæ ann. d MDCV, Paris, petit in-4°,1605.— Nrc. HARTSOERER , Suite des conjectures physiques, Amsterdam, in-4° , 1708, P- 135.— Wrnscow, . dans les Hém. de l'Acad. des Se. pour 1734, p. 488; d'après Riolan.— Commerc. litter. de Norimberg, ann. 1740, p. 271; aussi d'après Riolan. | (2) « Varüs niabées, ait Buchanan, duo corpora secum disordi » dissentiebant ; ac interim tisane, cum alud ali placeret; interim velut » in commune consultabant. » — Buchanan prétend aussi que les deux têtes percevaient à la fois les sensations, quand on touchait l'une des parties inférieures. Mais c'est là une de ces assertions vagues qui ne sauraient avoir la moindre autorité : Buchanan n ’avait rp même vu le monstre dont il parle. ; MA. PARTIE physiologique eût pu dans un aütre'siècle devenir d’un si grandintérêt pour la science, Mourut à vingt-huit ans (1). On prétend que l’un des corps survécut plusieurs jours à l’autre. Saint-Augustin fait aussi Mention, dans un de ses ouvra- ges (2), d’un homme double seulément dans la région sus” ‘ombilicale ; mais ce fait, et quelques autres également rela- ifs à l'espèce humaine, que l'on trouve recueillis dans les ouvrages de Paré, de Licétus, d’Aldrovande, manquent entièrement d'authenticité , et l’on ne peut leur attribuer aucune valeur scientifique (3). {r) Ce ne serait pas même là l'exemplele plus remarquable de prolon- gation dela vie chez de tels monstres. Si l’on devait en croire les vagues assertions de-quelques anciens journaux ou recueils scientifiques , on aurait vu un être au moins très-semblable aux xiphodymes parvenir à sà soixante-troisième année. (2) De civitate Dei , iv. XVI, chap. 8. (3) La xiphodymie étant peu raréchezlhotmme, on en trouve des exemples dans un grand nombre d'ouvrages. Il ne faut pas perdre de vue toutefois que plusieurs cas s'éloignent des autres par quelques. circonstances importantes, et notamment par l'existence de deux pou- ” mons seulement; différences qui, si elles sont bien réelles, indique raient l'existence d’un type générique particulier qu’il faudrait dis tinguer nécessairement par la suite de la xiphodymie. — Outre les auteurs déjà cités, et les anciens tératologues qui tous mentionnent où figurent plusieurs. xiphodymes, voyez: Brunner, Diss, sistens fœtum monstr, bicipitem , in-4°, Strasbourg, 1672. — DucaurroY ; Lettre tous chant deux jumeaux qui ne font qu'un méme corps äu dessous du diaphragme, dans les Mém, pour l'Hist. des Sciences de Tréveux pour 1707, septembre- octobre, p. 330, et dans le Journal des Savans, août 1707 , p. 376. Si J'on en croit auteur, ce monstre, avec deux cœurs, deux péricardes, deux trachées, aurait eu seulement deux poumons. — HaRTIANN;, dans Jes Æphem. nat, cur,, dec. II, ann. 9 et ro, obs. 169, pr 332. Encore un de ces Cas où il aurait existé deux cœurs et seulement deux poumons. En arrière du bassin, sè trouvait un troisième membre très-imparfait, mais plus développé cependant que chez presque tous les autres xiphodymes: le fémur était suivi de deux os jambiers et de sept doigts. —FEuILLÉE, Journal d'observations, KI, p. 486. C’est une nole MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. LS Genre I. DRE, Derodymus. (En. Laura). Ce nom, exactément formé (1) suivant les principes LC xt les conventions de la nomenclature que Rs re nas un signe né dans le Pérou , et dont le haphéene donna lieu à de longues difficultés et à une sorte d'enquête poux établir la du- plicité des volontés et des sensations , et par suite lexistence de deux âmes, — WoLrarT , De fœtu monstro duplici in-4 , Marburgi Cattorum, dissert. sans date, mais publiée vers 1724.—- Marisx , Descript, d'un enfant monstrueux, dans J'ancien Journal de médec., Es > Pharm. ; t XXXVI, anp. 1771, p: 8r2:-Encore un exemple de l'existence de deux poumons seulement. La description est au reste tellement con- fuse que l'on ne peut déterminer le monstre avec une entière certitude. Il faut toutefois savoir gré à l’auteur d’avoir reconnu (je cite ses propres expressions) « dans une petite excroissance grosse comme le petit « » doigt, prise par tous pour la queue,.…. les deux cuisses, jambes et pieds « *confondus.»—Gacon, Descr. d’un enfant monstrueux, ibid. t. XXXEX , ann. 1773, p. 42; sujet né à terme, — Caqué, Sur un monstre né à Reims , dans le Journal de Physique , t. XXXIX , ann. 1791, p. 65 ; avec se _ Une Hé figure. Voyez aussi le Journal encyclopédique , décembre 1791, ëtla Gazette salutaire n° du 8 mars 1792. L’anus était imperforé , et le membre postérieur ‘rudimentaire consistait seulement dans un petit appendice cutané. Le forceps ayant été appliqué à l’une des têtes, elle ne vécut qu'une heure; l’autre individu survécut dix heures. — GEOFFROY Sarvr-Hrzarnx, Rapport sur une fille à deux têtes, Qui avait été envoyée à l'Académie des sciences par MM. Duran et SENTENAC: voyez le Journal universel des sc. médicales, t. LIX, p. 5, 1830. Le mem- bre rudimentaire postérieur était comme chez les xiphodymes de | Marisy et de Caqué. — Enfin je citerai ici, non comme des exemples LA Te, authentiques de xiphodymie, mais bien plutôt comme des cas mal dé- “crits et indéterminables, les deux suivans, qui n’ont d’autre intérêt que l'extrême difficulté de l'accouchement : Monranns et Cu ARMEIL , Obserp, dun fœtus né avec deux tétes, dans le Recueil périodique de la Soc, de méd. de Paris, t. XI, P+ 19» 180r.— Rarer, Cas d’ accouch. rendu impossible par la conformation Er du fœtus, dans le Bull. de la fac. de médec. de Paris, année 1818, n° IL, p. 32. (x) De la trisoioon commune dyme et de decph où dépn; col, 176 PARTIE IX. en 1830, a été donné tout récemment à ce genre par M. Fré- déric Lauth (1) ; et indique bien la conformation extérieure des monstres qu'il désigne. Cest, en effet , seulement à partir du col, ordinairement de sa partie inférieure , que la sépa- ‘ration des deux individus composans a lieu chez les déro- dymes, ces êtres doubles à deux têtes et deux cols por- tés sur un seul corps, Mais sur un corps qui offre encore , comme chez tous les sysomiens, de nombreuses traces de duplicité. Fe | La dérodymie, très-diflicile à comprendre pour qui ne s’est point encore familiarisé avec l'étude des genres précé- dens, n’est, dans la réalité, qu’une modification, qu’un . degré plus anomal encore de la xiphodymie, et par con- séquent , nous est pour ainsi dire connue à l'avance. Chez les xiphodymes, les deux rachis, très-rapprochés inférieu- rement, sont, au contraire, très-écartés supérieurement ; il y a ainsi place sur les côtés de chacun d'eux, même dans: a région xiphoïdale où les deux thorax sont réunis, pour les côtes droites et pour les gauches; et de là l'existence de quatre rangs de côtes s’écarlant peu de la conformation normale , et se portant toutes sur le double sternum. Chez les dérodymes, au contraire, genre dans lequel la fusion est généralement plusintime , les deux rachis, très- rapprochés inférieurement , réunis même le plus souvent | (x) Loc. cit., p. 26. — Le même auteur, ibid. , p. 27, a proposé sous le nom d'Omodyme , un genre que caractériserait l'existence d’une troisième extrémité supérieure entre les deux têtes. Il suffit de lire l'article de M. Lauth, pour reconnaître que ce genre, fondé sur un caractère trop peu important pour se subordonner d’autres conditions organiques, ne Serait qu’une coupe arüficielle; il réunirait des êtres : d’une organisation très-diffétente, dont les uns rentrent très-natu- rellement dans le genre xXiphodyme, les autres däns le genre déro- dyme. | | MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. 7 dans la région sacrée (Gi) CRD ce BIOR k l’un à l’autre, au lieu 9 l’autre ; montent presque parallèlement de s’écarter supérieurement l’un de : ilsne laissent donc entre eux dans toute leur étendue qu'un intervalle très-étroit. De là une disposition nécessaire- ment très-anomale des côtes, Chaque vertèbre dorsale porte encore du côté externe une Côte normalement conformée, aboutissant à un sternum également de conformation nor- Male; mais, du côté interne, ou micux du côté de l'union, il n'existe plus qu'une côte très-courte, rudimentaire, dont l'extrémité rencontre celle de la côle correspondante de l’autre individu, et se soude avec elle au milieu de l’étroit intervalle des deux rachis , précisément sur l'axe d'union. Ainsi le thorax d’un dérodyme, examiné en avant appartenir à un indiv très-complexe ant, paraît dividu régulier, en arfière, à un monstre : Sa paroi antérieure, quoique appartenant pour moitié à chacun des individus composans , n’offre dans Sa conformation rien d’anomal ; mais les deux rangs de côtes se portent sur deux rachis différens , et, entre ceux- ci, vis-à-vis de la grande paroi thoracique, se trouve une seconde paroi, également commune aux deux individus Composans, également divisée sur la ligne médiane par Taxe d’union, mais rudimentaire, et dont le sternum est même complétement avorté (2). <= (x) Les deux rachis se séparent de nouveau dans la plupart des cas après le double sacrum, et il existe ainsi chez les animaux deux queues , chez l'homme deux coccyx distincts, mais presque contigus. (2) Du moins dans les cas qui me sont COnnus, et peut-être n’en sera-t-il pas ainsi de tous. Il n’y a rien dans l’organisation des dérody- mes qui soit inconciliable avec l'existence d’un rudiment de sternum interposé entre une ou quelques paires de côtes rudimentaires, Peut- être même est-ce un dérodyme offrant une telle conformation, que Gasox communiqua à l'Académie des sciences en 1745 ( Voyez l'His-_ toire de l’Acad., p- 29), et que disséquèrent Winszow et Dr La SôxE, Malheureusement ce cas est très-mal connu, et l’on ne peut rièn con- I, ë SES PARTIE Ill. “Cequi caractérise essentiellement les dérodymes, c’est donc Je rapprochement de leurs rachis , aussi bien dans la moitié gus-ombilicale du troné qu'au dessous de l’ombilic; en d’au- tres termes, la similitude de la disposition du squelette dans je thorax et dans le bassin. Par suite, les membres tho- raciques et les membres pelviens se trouvent aussi dans dans les mêmes conditions : les dérodymes ont , en général, quatre mémbres bien conformés ét normalement disposés , quoique chaque paire appartiénne pour moitié à l'un et à l'autre des‘individus composans. En outre, à ces quaire membres peuvent s'ajouter , soit dans la région pelvienne, soit dans la région thoracique, soit dans l’une et dans l'au- re à la fois, un Membre rudimentaire commun , inséré , çur l'axe d’urion, éntre les deux rachis, | | : Les modifications des viscères sont aussi exactement en rapport ävéc celles du squeleite. Les ‘viscères abdo- minaux et pelviens, de même que la région inférieure du squelette » sont comme chez les xiphodymes, ou ne diffè- rént que par Une tendance un peu plus marquée à l’unité. Les viscères thoraciques , comme le thorax osseux , offrent, au contrairé, des caractères particuliers chez les dérodymes- Le sternum étant upique, Il n'existe qu'un seul péricarde renfermant, ou deux cœurs contigus , ou un seul cœur (); et ce cœur, quoique commun aux deux individus compo- clure de sa relation, où l’on représente les côtes postérieures, renfer- mant eñtre elles le petit sternum, comme plus longues que les anté- rieures. Une faute typographique aurait-elle produit seule ce qu'il sem- ble y avoir de contradictoire dans ce passage ? C’est ce que personne ne peut décider. | “{r) C'est la disposition la plus ordinaire, mais non comme on pouf” rait le penser ; la seulé possible. Je viens encore de recevoir d'Orléans un veau, véritable dérodÿme, qui avait deux CŒUTS, l'un beaucoup plus pétit que Fautre, mais de structure normale. Ils étaient dans un péricarde commun, mais divisé en deux poches par une cloison. + MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. 179 Fr s e e sd sans, et donnant insertion à des. vaisseaux pour la plu- part doubles, est souvent très-simple , et même, dans quelques cas, reste au dessous du degré normal de com- Plication (1). De semblables rapports s’observent entre la disposition des parois thoraciques et celle des poumons. e même qu'il existe en avant et en dehors deux rangs de côtes normalement conformées, ét en dedans, du côté de Funion, deux autres rangs de côtes très-pelites et rudi- Mentaires, de même aussi il existe en avant et en dehors une paire de poumons normalement développés , auxquels s'ajoutent le plus souyent, mais non constamment , deux autres petits poumons, placés en arrière et en dedans : _ ceux-ci seront sans doute trouvés dans quelques cas soudés entre eux, comme les côtes qui les protégent. De chaque paire de poumons , composée d’un grand et d’un petit, naît une trachée-artère, Les thymus et toutes les parties cervi= cales sont doubles. “REAE : PAT Re La fusion fréquente des deux cœurs en un seul, quel- quefois un peu plus compliqué , quelquefois moins complet transversale. ce paragraphe. ne ; () Lémery, Sur un fœtus monstrreux, dans les Mém. de l'Aend. des Sc. pour 1724 , p. 44, avec planche, décrit un dérodyme humain dont le cœur se composait seulement d’un ventricule et d’une oreillette communiquant avec lui.—Borrt a décrit aussi un dérodyme à un seul Yentricule et une seule oreillette. Voyez Mém. sur un enfant bicéphaie dans l’ancien Bulletin des Sc. médicales, t. VI, ann, 1810, P. 5. — ® aütre encore a été observé tout récemment par M. Frépéria Laurn, Voyez. loc, tit, | i 1806. | pARTIE IL même qu’un Cœur normal , et pour les autres cas, la réu- nion des gros vaisseaux, Me paraissent expliquer pourquoi, sur un assez grand nombre de dérodymes, déjà connus chez Fhomme (1), on n’a point encore d'exemples qu’un seul ait (x) Outre les auteurs déjà cités et les anciens auteurs généraux sur Ja tératologie, poyez : PRU, dans une dissertation publiée en 1655 sous ce titre: Histoire sir monstres nouvellement veus à Paris, Paris, in-40, deuxième observation ; cas lrés-Curieux en ce que la dérodymie était compliquée d'anencéphalie. — RAYGER, Descr. anat. monstri bicipitis dans les £phem. nat. cur., déc. I, ann. I (1670), p. 21, obs. #: sujet qu jaurait eu deux cœurs, et en même temps quatre rates et un seul poumon. Ces dernières circonstances tendent manifestement à jeter du doute sur l’ensemble des observations de Rayger. — Frise, De partu monstr. bicipii, ibid., déc. I, ann.3, p. 254, obs. 165. Cet auteur mentionne aussi, mais d’une manière extrêmement vague , l'existence de deux cœurs. Chez ce dérodyme, il existait entre les deux cols un appendice très-grêle et cylindrique, représentant un membre thora- cique commun. Voyez les figures qui accompagnent l'observation -de Fribe.—MorRis , Relation of a monstrous Birth, dans les Philos. transact. t. XIT, ann. 1678, p. 96: ; encore un exemple sans authenticité d'un dérodyme à deux cœurs. — Bipréoo, dans les Acta eruditorum , ann. 1706, p- 3g. — SAUVAL ; Histoire et rech. des antiquités de Paris, in-fol: , 1733 ; P- 565 ; indication d'un dérodÿme né à Paris en 1662, et qui vécut assez pour recevoir le baptême. Tous les viscères étaient doubles. — Brancur, De naturali in hum. corpore, vitiosä morbosäque generatione historia, in-8°, 1741, P: 242 et 446, pl. IL ,) fig. 14. L'auteur men tionne, sañs le décrire, et figure un dérodyme humain. — Hist. de l’Acad. des sciences pour 1748, p. 59. Cœur unique, mais bifide infé- rieurement. Ce sujet était né après un jumeau bien conformé. — SAN- DIFORT, Museum anatom.,t. 1, p. 299, Atlas, pl. GXXI et CXXIT, fig. 2. Un troisième membre thoracique existait chez ce sujet; mais il ne consistait qu’en un moignon triangulaire dirigé en haut.— DuveeNor, © Monstrum petropolitanum, dans les Comment. Acad. Scientiarum petropoli tanæ , 1. LIL, p. 188. L'auteur aurait trouvé à la fois chez ce sujet deux cœurs et seulement deux poumons. — Macezzan > Æe!/e sur un enfant monstrueux, dans le Journal de Physique, ann. 1798 3 deuxième partie, p- 455; note très-imparfaite sur un dérodyme né après un autre sujet bien conformé,--BERDOT ; dans les Acta Helvetica, 1, VI, p. 179, L'au MONSTRES DOUBLES SYSOMLENS. ‘184 long-temps survécu à sa naissance. Toutefois il n'est nulle- ment impossible que le cœur, ordinairement trop ou trop peu compliqué chez les dérodymes, se trouve chez quelques Sujets dans un état moyen et normal de complication : hy- leur v’indique que deux poumons. — SAHLER, Diss. anat. physiol. de Jœtu bicipiti, Basileæ, oct. 1786 ; avec pl. (Thèse). Deux poumons seu- lement, — Danrer Bernourzzr , Descr. partäs bicipitis basileensis, dans les Moy, act, Helvetica ,t: 1, p.216, ann. 1787. On a signalé entre le monstre dé Bernouilli et celui de Sahler des différences purement imaginaires; car l’un et l’autre ne sont qu’un seul et même sujet. — DeraverenE, Obsery. sur un enfant & deux têtes, dans l’anc. Journ. de méd. , chir., pharm., t. LXXV, änn. 1588, p. 483. Sujet né à terme, à deux cœurs distincts, mais contigus, et à péricarde commun. De- lavergne dit les poumons sémi-doubles.— Mrcrer. De duplic. monstr. commentarius, p. 77. Le cas observé par Meckel a été cité comme un exemple de l'existence de deux cœurs. L'auteur dit en effet positivement qu’il existait deux cœurs; mais il ajouté aussitôt que toutes les oreillettes se confondaient en une seule ( omnibus in unam confluentibus, ut sie corda bina conjungantur ). Ce n’était donc qu'un double cœur. — Wazrer, Mus. anatomicum, part. I, p. 127. — P. | Mascacxr, Sopra un feto, etc., dans les Mem. della soc. italiana, 1, XVII, ann. 1815, p. 168. Deux cœurs contigus, dans un péricarde commun. Bonne observation, avec des planches assez hien faites, dont l’une re- présente la myologie. — Krern , Beschr. eines ziveikôpf. Mædchens, dans Archiv für die Physiologie de Meckel, t. If, ann. 1817, p. 374. Bonne observation avec plusieurs détails anatomiques intéressans, — Tire DEMANN, dans Je Zeüschr. für Physiologie , FAI, ann, 1829; p. 10, pl. V-VIL — L. GRava@wa, Descr, dè un feto bicefalo settimestre, dans les Atti dell Accademia Gioenia di Catania, t, IV, ann. 1830, p. 136: sujet né avec plusieurs dents; l’auteur dit même Con dentatura completa. Parmi les monstres de ce genre que je connais par mes propres ob- servations, il me suffira, après toutes ces citations, d’en indiquer un seul, né à Paris il y a quelques années, et très-remarquable par la confor- mation de la région pelvienne. En arrière existait un troisième mem- bre très-imparfait que les propriétaires du monstre appelaient un CORRE mot qui indique jusqu'où s'étendait la déformation du membre- Mais une@utre disposition beaucoup plus intéressante encore et surtout beaucoup plus rare , existait en avant. Le pénis, assez 810$ 4 11 “À 1: 182 PARTIE I, pothèse dans laquelle le sujet sérait viable (1), pourva que la monstruosité principale ne se trouvât compliquée d’au- cun vice accessoire de conformation (2). _ La dérodymie est l’une des monstruosités et même, d’une manière plus générale , l’une des anomalies dont on a cons- taté l'existence dans le plus grand nombre de groupes z00- logiques. Aucun des types organiques du règne animal dans lesquels existe encore une tête bien distincte, ne parait ex- clure la possibilité de cette monstruosité. Des exemples me sont en effet connus, dans ! presque toutes les classes de ver- tébrés,, et même, mais avec les profondes modifications qu’entraîne nécessairement l'organisation si différente de ces derniers , chez quelques invertébrés. Parmi les mammifères, je connais un exemple de déro< et surtout très “élargi ; présentait sur le même plan, Pun à de: l'autre à gauche, deux urètbres parallèles s’ouvrant au dehors par des orifices séparés par deux ou trois lignes d’intervalle. Pai Le regret de n'avoir pu suivre les deux urèthres de ce monstre , conservé par ses parens pour une exhibition publique. (1) Il peut l'être aussi dans les cas de duplicité du cœur, si la réunion des deux systèmes vasculaires se fait suivant un mode favorable. (2) On voit que de même que les xiphodymes correspondent mani- festement aux xiphopages par leur mode d'union, par leur organisation générale et par leur viabilité, ‘de même aussi les dérodymes sont com- parables Sous tous Îes points de vue, aux ectopages.—Il est même De cn LE que la science possède quelques cas, types peut-être d’un genre à établir par la suite, par lesquels la transition des ectopages aux dérodymes sé fait presque par nuances insensibles. 7eyez, par ‘exemple, Tuiriüs, Obiétpariones medicæ , liv. II, chap. 57, avec fig. ; sujet offrant l’organisation générale d’un dérodyme, mais ayant en ‘arrière un double bras et un double membre inférieur, presque come plets et à doigts nombreux.— Rrenorr, Sulla estrazione di un feto mos- truoso, in-8° , Pesäro, 1826 , avec pl; mémoire qui à pargaussi dans les Annali univers. di medicina, i À XXX VIII, p.218; cas trés-analogue à celui de Tulpius. De unten MONSTRES DOUBLES SYSOMIES. 185 dymie chez le chat : : un autre chez le chien (1). Mais € est à Surtout chez les ruminaps, et plus spécialement encore e chez le veau (2), que cette monstruosité s’est présentée à l'ob- servalion, Les mammifères dérodymes offrent une organi- silion parfaitement anälogue à celle des dérodymes humains : (1) Poyez Varriswer, Opere f ÉnSohaisheE + Hé pe 75, de l’éd. in- folio de Venise. ‘ : (2). SEcEr, Vivulus biceps, dans À £Ephem. naë. CU; déc. i ans. 24 Obs. 94, p. 168, indique un cas de dérodymie chez le veau. — Un autre cas, présenté par la même espèce, se trouve mentionné dans le Comm. littérarium de Norimberg , ann. 1740, sem. LI, p. 407, avec planche; beaucoup de détails anatomiques, — Un autre encore, et toujours, dans la même espèce, a été décrit récemment par Mayen. Voyez Drey merkwurd. Doppelmisgeburten, dans le Z eitschrift für die Physiologie , t. LIL, p.240, et, par extrait, dans le Bulletin des Se. mé= dicales, ann. 183r,t.I, P- à 2 Enfin je connais par mes propres ob- servations le squelètle d’un veau dérodyme exactement établi sur le même type que le dérodyme humain de M. Lauth. Chez le mouton, voyez: Vazursnert, loc. cit., deux Cas. Se: Care, Descrizione anat. di un agnello bicipite, in-8v, Naples 1623, avec pl.; article reproduit par l’auteur dans ses Opuscoli fisico- -medici, Na- ples, in-8°, 1833, p.32, : F C est ici. Je lieu : de citer un veau BRRE S décrit par Your, s sous ce titre, Descri, 1p£ vituli bicipitis, dans les Moi comment. Acad. soient. Petropolitanæ , ts XII, P-. 54o,'avec pl. anal, Le sujet de cette obser- vation avait un cœur, unique el simple, avec de doubles vaisseaux su« périeurement,. et trois poumons dont l’un médian était placé plus haut que les deux autres. Il existait deux tr achées, dont chacune se bifur- quait en branches, destinées, l’une à un poumon latéral, l'autre au poumon médian, Les deux œsophages se réunissaient au dessus du diaphragme, et le reste de l'appar eil alimentaire était simple. Enfin la colonne vertébrale n’était double qu'à partir de la troisième ver tèbre dorsale. Cette organisation, beaucoup plus simple que celle des déro- . dymes, me parait devoir motiver l'établissement d'un nouveau genre ; mais je ne l’établirai point ici, ne pouvant le faire d’après , mes pro- pres cbservations, et ne voulant pas donner d’autre base à une déter- minalion aussi Re M. Serres a décrit dans son Anal, compare ée du cerveau, t, L, p: 473, __ partie des systèmes organiques d’un 184 - PARTIE DL | aussi, de même que ces derniers, meurent-ils, en général, presque aussitôt après leur naissance, Parmi les oiseaux, Aldrovande (1) et, tout récemment, Thunberg (2) ont représenté des poulets dérodymes qui paraissent aussi ne pas avoir vécu. Si imp arfaites que soient les figures données par ces auteurs , il est facile de voir que le corps, comme chez tous les mammifères dérodymes, était considérablement élargi dans la région thoracique. Les deux têtes, portées sur deux cols réunis inférieurement , étaient régulièrement conformées. Dans un autre cas présenté par un pigeon, et qui serait beaucoup plus intéressant si l’auteur ne se fût borné à une simple mention (3), il existait sur la ligne médiane , entre les deux cols, une troisième aile imparfaite , manifestement commune aux sujets composans. 7 Ghez les reptiles, la dérodymie est connue par plu- sieurs exemples, tous relatifs à des individus dont la vie mouton voisin sous plusiéurs rapports du sujet des observations de Wolff. ‘Enfin on trouve dans divers anciens ouvrages des indications plus ou moins imparfaites, mais qu’il sera utile de rapprocher des précédentes. Plusieurs se rapportent sans doute à des monstres de la famille suivante. Voyez, par exemple : Horrmanx, De vitulo bicipite, däns les Ephem. rat. cur. , déc. I, ann. 9 et 10, obs.5, p. 37.—FABER, dans le Rer. medic. novæ Hispaniæ thesaurus de HeRNANDEZ, in-fol., 1651, p. 626, —_ Spürrne, Pitulus biceps, bicors, dans les Act. Soc. reg. Upsaliensis ; année 1540, p. 111, avec pl.—Il est remarquable que ces indications $e rapportent toutes, aussi bien que le travail de Wolf, à la même espèce de ruminans. a (r) Loc. cit., p. 426 sous ce titre: Pullus dicephalos. (2) Dans une note intitulée : Aves monstrosæ descriptæ. Voyez les Nova acta Societ. scientiarium Upsaliensis , IX, ann. 1827, P- 196. Cette note n’est guère qu’une simple explication des planches. (3) Voyez Bônm, De columbé bicipite, dans les Ephem, nat, cur. 1 déc, IL, ann. 6 (1687), Obs. 57, p. 137, - s ” = .. ! MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. _ 285 s était prolongée jusqu’à un âge assez avancé , quelquefois 4 Jusqu'à l’état adulte. C’est à l’ordre des ophidiens que se ie À | 'ePportent là plupart de ces reptiles dérodymes. Plusieurs ee | auteurs » par exemple, Aldrovande, Lanzoni, mais surtout , “4 le Célèbre Redi (1), nous ont transmis sur eux des observa- Hons intéressantes. Dans les cas rapportés par ces trois auteurs , les deux têtes étaient portées sur des cols séparés, dont la réunion avait lieu seulement à un pouce environ de 4 l oCciput. Après la réunion , le corps était très-gros , et con- lenaït manifestement de doubles organes ; fait que les dis- sections de Redi ont d’ailleurs mis hors de doute. _— _ Le sujet de ses observations était un serpent long de deux palmes, qu’il trouva étendu au soleil près de Pise , et qu'il conserva vivant pendant quinze jours. Lorsque la mort survint, l’une des têtes survécut à l’autre de sept heures. À l'examen anatomique du corps, on trouva deux trachées- artères , deux grands poumons, deux cœurs, deux œæso- phages, deux estomacs et deux foies , mais un seul intestin ét seulement les deux testicules et les deux pénis normaux. La dérodymie n’est pas non plus sans exemples dans l’or- dre des s: à É ù sauriens. M. Bibron a bien voulu me communi- ; - D rte honte (x) AzDrovanDE, loc. cit., p. 27, sous ce titre : Serpens dicephalos. j — Lanzont, Vipera duplici capite prædita, dans les Ephem. nat, cur. , déc. AT. av: IX, “obs. 172, p- 3:18. — Renr, Osservaz. intorno agli anim: viventi che sitrov. negli anim. viventi. Florence , in-4°, 1684, P«7- — L'existence deserpens à deux têtes avait été signalée fort ancienne- ment: Ar:srore l'indique dans un passage de son traité , De generatione anim., liv. IV, chap. 4. — La dicéphalie est du reste une anomalie assez peu rare chez les serpens pour qu'on ait cru à l'existence d'une espéce constamment pourvue de deux têtes ; voyez Lacérènz, Fe Hise, nat. des serpens , t. IL, p. 480. — T1 s’en faut d’ailleurs de beau- PME tous les serpens dicéphales soient des dérodymes : on verra bientôt due plusieurs d’entre eux appartiennent à la famille tératologi- que qui va suivre, nue : eo A | er TE TEEN PET 186 PARTIE IL quer un jeune lézard , qui porte deux tèles complétement séparées , sur un double col. Telle était aussi la conforma- tion générale d’un autre lézard, adulte ou presque adulte, qui fut présenté en 1851 ; à l'Académie des sciences, par MM. Beltr ami ct Rigal, et que les observations faites sur lui pendant sa vie (1) rendent très-digne d'intérêt. sé Cet animal, trouvé en octobre 1 829, dans le Roussillon, par un pharmacien instruit, M. Rigal , avait deux têtes très- bien conformées portées sur deux cols réunis : au dessus de ceux-ci, et sur la ligne médiane, existait un troisième 4 membre thoracique, terminé par neuf doigts distincts. Le lézard dicéphale de M. Rigal fut conservé par lui bien por- tant jusqu’au mois de février suivant, époque où il périt étouffé par suite d’un accident. M. Rigal avait prompte- ment réussi à apprivoiser ce curieux animal ; êt par Hil lui devint facile d'étudier les harmonies singulières de sa double vie. C’est ainsi que cet, observateur put constater les phénomènes suivans. Lorsque les deux têtes p REREAt saisir librement leur nourriture, ellés mangeaient foutés deux à la fois, oubien, si on les tenait à distance, elles se montraient également avides de l'obtenir, Donnait-on un insecte à l’une d’elles seulement : l’autre se tournait vive- ment vers elle, et faisait tous, ses efforts pour le lui arra- cher, du moins tant que celle-ci n’était pas rassasiée. En effet , dès que l’une était suffisamment repue, l'autre ces- sait aussi d’avoir faim ; disposition qui paraîtrait indiquer selon l'opinion de M, Beltrami,, l'éxistéence d’un seul esto- mac servi par deux œsophages. CR C'est ici que s'arrête la série des cas de dérodymie sur i : * (1) On trouve ces observations rapportées avec soin dans la plu- part des journaux qui rendent babituellement compte des séances de l'Académie des sciences (numéros de février et de mai 1831 ). Vo76f entre autres la Gazette médicale, numéro du 14 mai, pe 175. MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. 187 lesquels on possède quelques détails précis, mäis non de Ceux qui ont été observés. M. Duméril (1) à vu chez divers insectes une conformation qui semble fort analogue à la dérodymie, et il paraît même que cette monstruosité | — s'est présentée jusque chez des vêrs intestinaux téniot- ! | des @). s ._ ( S I. Remarques générales sur ls monstres doubles sysomits. : Les trois genres qui compôsent la faille des sauté sysomiens , forment, dans l’ordre où nous venons de pré 3 senter leur histoire, une série natürélle dont les divers ter- mes s *éloignent dé plus en plus, et suivant une progression très-régulière, du type normal de tout monstre double , sä- voir, la duplicité parfaite. Nous avons vu, en effet, lesthorax dés do individus co posans, encore entièrement séparés chez les psodÿies , se _ réunir infériearement chez les xiphodymes, puis se con- n | fondre & dans toute leur étendue chez les dérodÿmes ; et nous VE: | ainsi descendus jusqu’à des étrés dont l'organisa- nt vraiment le milieu entre la duplicité et l'unité. |: Aussi cette question , si les monstres dé côtié famille sont des. monstres unitaires avec excès où dés êtres doüblés in- (x) D'après une note que ce célèbre Ya gée à a biék vais mé re” mettre sur les anomaliés dés insectes, et dont’ J'ai déjà donné un extrait dans mes Propositions sur la monstruosité, thèse, août 1829; ps Ib. (2) Foyez PALLAS, Nord. Beytr.,t. L p. 340. Cet auteur. dit avoir , - Vu plusieurs fois dej Jeunes tricuspidaires ou triénophores à à deux têtes, Il pense que ces animaux présentent alors le commencement Lund! | division qui doit s’ ‘achever par la suite, en sorte qu ‘an, individu naî- | trait d’un autre par bifurcation.—Runocper, Entozoorum historia natüra- bit top. 340; révoque le fait en doute,et combat surtout ce singulier mode de génération, dont rien.en effet ne, confirme l existence chez ! is helminthes « Res vade dubia videtur, dit-il; sévera, ad monstra pertincbit.» 188 PARTIE lt, complets , ne pouvait manquer de se présenter à l'esprit des anatomistes. Nous la fan effet, traitce ou du moins indiquée par presque tous les auteurs qui ont eu occasion d'observer et de décrire quelques monstres sy somiens. La solution vers laquelle la plupart inclinent, est celle qu'indi- quait naturellement l’hypothèse, si long-temps dominante en tératologie, ‘des germes primitivement aänomaux. Sous son influence , les monstres sysomiens ont éié et ne pou- vaient manquer d’être considérés comme des êtres essen- tiellement unitaires, présentant un plus ou moins grand nombre de parties surnuméraires. Cette solution a en sa faveur nes argamens qui peuvent paraître spécieux , tant qu'on .se pRess à les soumettre à l épreuve des considérations que l'esprit peut concevoir à priori, ou de l'examen d’un petit nombre de cas particuliers. Pour -ceux, au contraire, qui, voulant déterminer rigoureusement les rapports des deux organisa- tions associées dans un être double , les ont suivies pas à pas, et dans toutes leurs décradations successives , des monstres des deux premiers mr aux Sysomiens , et parmi ceux-ci du premier au dernier genre ; pour ceuxiqui ont porté dans cette compa araison un esprit quelque peu philoso- phique, la duplicité de tous les sysomiens ne peut être un seul instant révoquée en doute. Les dérodymes eux-mêmes, chez lesquels Ja plupart des auteurs n’ont vu qu’un corps unique et simple surmonté de deux têtes, l’une normale, l'autre SUrouméraire; les dérodymes , les plus imparfaits de tous les SySomiens , ne nous ont-ils pas présenté des traces incontestables de duplicité dans toutes les parties de leur corps ? Où plutôt, l'analyse anatomique ne décou- vre-t-elle pas en eux, surtout Jorsqu'il existe deux mem- bres en arrière du thorax et du bassin , presque tous les mêmes organes que chez les monstres les plus compléte- _ MONSTRES DOUBLES SYSOMIENS. _ 189 ment doubles, seulement avec cette différence que beau- Coup de ces ors ganes sont restés rudimentaires, que d’autres se sont soudés de: à deux sur la ligne médiane ? Les monstres sysomiens, dont l’étude est si importante sous ce rapport pour l'anatomie philosophique, n’intéressent | pas moins à d’autres égards la physiologie et la psychologie. fl J'ai rapporté avec soin les observations faites sur quelques psodymes et xiphodymes dont la vie s’est continuée pen- % dant un temps plus ou moins long ; après leur naissance, et | Rotamment sur Rita:Cristina , æmotie- à Paris dans son neu- vième mois. Le résultat le plus curieux et le plus général de ces observations, c’est la similitude des phénomènes ; que présentent les monstres sysomiens et les monstres les plus complétement doubles. Sauf les parties médianes et communes du double corps, parties dont l'importance et le nombre se sont ici accrues de beaucoup, chacun des deux sujets composans a ses sensations , ses volontés, ses mouvemens propres, séparés ; indépendans ; quelquefois directement contraires; mais, en même temps, plusieurs À des fonctions vitales s’exécutent au profit commun de l’un et de l’autre, par des organes qui leur pppartenncés en partie à à tous deux. Comparés. aux monstres SE REA rE et “no liens, c’est donc la même vie à la fois spéciale et commune : c’est aussi la même mort. En lisant la triste histoire de Rita- Cristina, qui ne croirait lire une variante de celle de ces deux autres sœurs, Hélène et J udith : ? [névitable et com- mun._ dénouement de toules ces existences anomales : en- chaïnés l’un à l’autre par mille liens physiologiques, mem- bres inséparables d’un seul être, si l’un des jumeaux suc- Combe, l’autre meurt de la mort de son frère : ces deux vies » Comme elles ont commencé ensemble, doivent finir ensemble , et finir l’une par l’autre ! PARTIE IE CHAPITRE VI. DES MONSTRES DOUBLES MONOSOMIENS. | Division en trois genres.—Atlodymes.—Iniodymes. Opodymes — Remarques générales. — Fréquence des monstruosités monosomi- ques chez les animaux. Dans les monstres de la famille précédente, existaient en- core, au moins pour l'analyse anatomique , deux corps que noûs avons vus se confondre et en même temps se simplifier de plus en plus, des psodymes aux xiphodyÿmes *et-de ceux-ci aux dérodymes. Après ces derniers’, un pas de plus . nous conduit aux monosomiens, essentiellement caracté- risés, comme l'indique leur nom , par l'unité du corps, Dé- sormais un examen anatomique approfondi peut seul re- trouver quelques vestiges obscurs de la composition binaire | du tronc; encore n'est-ce que dans les premiers monoso: miens. Chez les autres, et c’est le plus grand nombre, la duplicité essentielle de l'être ne se montre plus que dans la région céphalique, ou tout au plus à partir de Ia région supérieure du col. On voit que les monosomiens sont exactement aux SySO= miens, Ce que les monocéphaliens sont: aux sycéphaliens. Ces quaire familles, comparées deux à deux, forment deux séries eXactement parallèles , dont chacune conduit, Fe une voie différente, de la duplicité à l'unité, à COR rarement MONSTRES DOUBLES MONOSOMIENS. 191 SI. Histoire spéciale et dada des genres. 4 L' examen comparatif à d'ün Le grand nombre de mons- tres monosomiens , m'a conduit à distinguer dans cette. fa- mille, les trois genres suivans : ae 1° Un seul corps: deux têtes sépar ées, mais | contiguës, portées sur un Col unique. . . . Genre Ï. ATLOMPYME. 2° Üh séul corps : deux têtes réunies en ar- fer Far rière par le côté. .:.:.., +... H. IxropY ME, 3 Un seul corps : tête unique en arrière, Re. | mais se séparant € en deux faces distinctes à 2e partir _ FE région oculaire: è e. rs III. Oropywme. Pre - J'ai à peine besoin de faire réniarquer que ces trois gen- res, que l’on æ considérer comme autant de débrés d'une seule et même monsiruosité , sont ici rangés dans l'ordre de leur affinité avec les sysomiens, ou, ce qui revient exactement au même, suivant leur état de plus en “als im- Re de Re hrs L Arsonyme , AU | Les atlodymes, genre. encore assez voisin. des es, ont, comme ceux-ci , deux. têles séparées, portées sur un corps commun; Mais CE COrPS, suivant la définition générale des monosomieps, présente une organisation vraiment uni- taire, et ces deux têtes, contiguës l'aneàl autre par leurs por- tions postérieure et latérale, reposent sur un col unique. Se touchant ainsi d'un côté, elles laissent an contraire entre elles, de V’antre, un intervalle dans lequel est logée l'extré- mité supérieure du rachis. Il y a donc nécessairement deux atlas, ou LPO le moins un double ailas , d'où le nom que 192 ; PARTIE IL. je donne à ce genre (1); mais la colonne vertébrale devient presque aussitôt simple. Je ne connais qu’imparfaitement ce genre très-curieux qui paraît encore inobservé chez l’homme. Je l’établis principalement sur l'examen de deux serpens dont l’un, qui est un trigonocéphale, a déjà été iudiqué par M. de La- cépède (2). Ses deux têtes, contignës, mais non réunies en arrière, sont disposées de manière à former , dans leur situation habituelle, un angle de plus de cent soixante degrés; angle tellement ur qu’elles se trouvent vraiment dirigées en sens inverses , et se correspondent bien plutôt par nes faces postérieures que par leurs côtés. Aussi, lors- qu’on ouvre à la fois les deux bouches, voit-on le jour àtravers les deux cavités buccales, confondues en arrière en une seule. Je ne possède aucun renseignement sur les circonstances dans lesquelles a êté pris ce trigonocéphale atlodyme, ni sur l’âge auquel il est parvenu. J’ai pa m’assurer toutefois par son examen ; qu "il avait survécu âssez long-temps à sa naissance. L'autre serpent atlodyme est une _. commune de France, envoyée il ÿ a quelques années (3) à l’Académie (1) Il est composé du mot érhxs, atlas, nom de la première vertè- bre en grec comme en français, et du radical dôucs, d’où la termi- _naison dyme commune à tous les monstres simples inférieurement, doubles supérieurement. (2) Histoire naturelle des serpens, À. Il, P- 482. (3) En 18:09. Voyez l'Analyse des travaux de l’Acad. des sciences pour cette année , er Les j journaux qui rendaient compte à cette époque des séances de l'Académie, notamment les Transactions médicales, t. Ï, P- 409- —Les détails que donnent ces journaux, et ceux que renferme l'analyse des travaux de p Académie, sont également empruntés à une : . lettre de. M. Dutrochet. J'ai Puisé à cette même source, et de plus j'ai pu mettre à profit quelques autres renseignemens dont M. Dutrochet a bien voulu me faire la communication. — C'est la vipère atlodyme de is 1 RE C MONSTRES DOUBLES MONOSOMIENS. 199 des sciences, par M. Dutrochet. Donnée depuis par ce cé- lèbre physiologiste au Muséum d’ histoire naturelle, elle s’y irouve aujourd’hui réunie au trigonocéphale de Lacépède. Les deux têtes de la vipère atiodyme, comparées à celles du trigonocéphale , présentent une différence très-marquée dans eur disposition. Elles se rencontrent sous un angle beaucoup moins obtus: car il n’a guère plus de cent Fr et par conséquent est à peine plus ouvert qu’un angle droit. l'y a aussi cette différence que l’une des têtes, celle qui est placée à gauche de l’axe d’union , est sensiblement plus petite que la Re Cette vipère, encore jeune, était pleine de vie , lorsque le hasard la fit rencontrer dans un bois par une personne qui la mit promptement à mort. M. Dutrochet a toutefois pu recueillir sur elle quelques renscignemens : d’où il résulterait que chaque tête, comme chez le lézard dérodyme de MM. Rigal et Béltrami , a donné des signes de volonté propre et indépendante. | _ La dissection de cette vipère a été faite par M. Datro- chet, Il existait deux trachées et deux æsophages distincts, mais aboutissant , les unes dans un poumon, les autres dans un estomac simple et de composition normale. L'unité du cœur a été constatée. Enfin l’habile observateur auquel j' emprunte ces ‘détails anatomiques, a reconnu que la co- lonne vertébrale, unique dans sa presque totalité, se bar quai dans le voisinage de la tête (1). 3 M. Dutrochet que j'ai fait représenter — Patlas de cet ouvrage , pl. XV, fig. 2. (r) Ces exemples ne sont pas les seuls connus chez les sérpens. — Gxronce Enwarps, dans sa Natural history of birds, in-4°, Londres, 1757, quatrième partie, pl. CCVIT, en donne un autre exemple.— En oûtre, beaucoup d'auteurs parlent de serpens à deux têtes, sans four- nir , il est vrai, pour la plupart, les élémens d’une détermination gé- nérique suffisamment certaine. Outre ALDROVANDE, Souenoxivs , Li- His 10 194 … . "PRIE : L'atlodymie est connué aussi chez les oiseaux. Regnault, dans, ses Écarts de la nature (1), a figuré en effet un jeune pigeon dont les deux têtes se rencontrent en arrière par leurs côtés, sous un angle obtus : et j'ai vu moi-même un autre pigeon atlodyme , chez lequel la réunion avait lieu au contraire sous un angle très-aigu (2), Parmi les mammifères , un veau atlodyme est connu par cerus et les autres tératologues anciens, voyez : Varexmix, ‘Amphith, zoo. ,t. IL, ps 172, pl. LXXXV. — Corraport, dans le Magazin für dèm neu. Zustand dér Naturkunde, publié par Voigt, t. VII, p. 539. — Mrreurzi a publié récemment un mémoire spécial sur les serpens à deux têtes : voyez Facts and consid. concerning 1wo headed serpents, dans le Journat de Silliman ,t.X , octobre 1825, p. 48. — En rapprochant les exemples rapportés par ces auteurs de ceux que J'ai moi-même cités dans l'histoire desidérodymes et des atlodymes, de ceux aussi que j'aurai tout à l'heure à mettionner dans celle des iniodymes, on voit combien l'existence de deux têtes sur un seul corps est peu rare parmi les serpens; groupe dans lequel toutes les autres monstruosités sont, au contraire, ou presque sans exemples ou même entièrement inconnues. La fréquence de la dicéphalie chez les serpens est même telle qu’il s’est trouvé des auteurs, assurément peu zoologistes, disposés à'considérer cêtte grave monstruosité comme lé caractère normal de certaines es- pèces, et d’autres qui ont cru devoir réfuter sérieusement ces gros- sièresabsurdités. Voyez des Observations démontrant que les serpens à deux têtes sont des monstres el non une race distincte, dans le Bulletin des sciences naturelles, t. VIL,'p. 252,id’après Mrronrz, loc. cit. —Les deux prétendues - têtes sont, au reste, supposées le plus souvent dans une position qui rappellerait surtout l’ischiopagie. ELtEn, De nat. anim., liv. IX, ch. 23, les représentait déjà comme placées aux deux extrémités du corps. (:) Planche XVI. —- On doit aussi considérer, mais avec doute, comme un iniodyme l’un des doubles pigeons que le cardinal de Poli- gnac a présentés à l’Académie des sciences en 1833, et que Winscow ‘a indiqués dans les Mém. de ceite société pour 1734 ; P- 490. (2) Il est question dans tous les anciens auteurs, d’après Ecren, oc. cite, LV. XE, ch. 40, d'une grue à deuxtêtes, Aucun détail n’est d’ailleurs donné sur ce monstre, et je l'aurais passé sous silence, s'iln’étaitle seul cas tératologique connu dans cette espèce, ———————— - MONSTRES DOUPLES MONOSOMIENS. | agi les observations de Meckel (1); et Gurlt (2) indique comme existant dans les musées anatomiques de laPrusse, quelques | fœtus appartenant à la même espèce, et affectés de la même penstrnonié, er Inonvue , Éniodymus. Caractérisé, comme dia son nom (3), par l’union Postérienre des deux têtes , le genre iniodyme ne diffère du . précédent qu'en ce que, celles-ci sont, non plus seulement Contiguës, mais réunies latéralement dans la région occi- à pitale, et même aussi, le plus souvent, dans la portion pos- | térieure de la région pariélo-temporale. Suivant que l’union des-deux individus s’étend un peu moins ou un peu plus loin, suivant qu’elle n’atteint pas, qu'elle atteint précisément ou qu'elle dépasse en avant la portion auriculaire du temporal le nombre des oreilles présente des variations remarquables. Le plus souvent, suivant les conditions du type normal, il en existe quatre , dont deux sont placées en dehors, deux au contraire en dedans, vis-à-vis et près l’une de l’autre, à gauche et à droite de Vaxe d’union. Il arrive quelquefois : aussi. que les oreilles du côté de l’ union soient, non seulement : voisines , gs confondues en une seule , et même qu ’elles # (x) De duplicitate monstrosé commentarius ; LVIIT, P. 73. «THERE cervicalis secunda, dit Meckel, semidupleæ, Prima omhind Por Gurzr, Lehrb. der path. Anat. der Haus-Sœugeth., part. Il, pe23x, atra- duit en allemand la relation de Meckel, en donnant au monstre L nom de Dicephalus biatlanticus. (2) Loc. cit.,p. 233 et 235. - , (3) D’étoy, partie postérieure de la tête, — M: Frépéric LAUTH, dant Sa thèse déjà citée Sur Les diplogénèses, Paris, août 1834, comprend (vorez p. 24) ce genre et le suivant sous le nom de céphalodyme ; nom déjà Me: dans un autre sens par M. Serres (vor, plus haut, p. 120, note ). | 1 96 PARTIE III. disparaissent plas où moins complétement. Les autres ap- pareils spéciaux de sensation Sont, au contraire, normaux ; à moins de quelque monstruosité ou vice accessoire de con- : formation. Le col lui-même présente toujours , au moins dans sa portion supérieure, des traces manifestes de duplicité. Quelquefois même mi pes. deux trachées et deux œæsopha- ges distincts ; quoique contigus jusque dans la poitrine Quant aux organes encéphaliques , il existe non seulement deux cerveaux , Mais aussi deux cervelets, les premiers bien séparés, ceux-ci contigus où même réunis par leurs bords la- téraux:; et c’est seulement à partir de la moelle allongée que commence la fusion des deux axes'cérébro-spinaux. Ce genre, sans être à beaucoup près aussi rare que le récédent, l’est encore assez pour que je n’aie pu l’observer chez l'homme , et que je ne l’aie vu même qu’une $eule fois parmi les animaux, chez un veau nouveau-né, Mais là science possède plusieurs observations authentiques d’inio- : dymie, dont trois relatives à l'homme (1) , une autre au chat (2), les autres à divers ruminans (3) : quelques uns (x) PEsraroz2t, Descr. de trois enfans monstrueux , dans le Journ. de Physique, année 1779 » deuxième partie, p. 122; Cas mal décrit dans lequel il existait trois oreilles. — SormmErine, Abbildungen und Be- | schreib. einiger Misgeburter. Deux Cas d'iniodymie et un d’opodymie sont décrits dans cet ouvrage et représentés de la planche IIT à la pl: VIL.— Peut-être faut-il encore citer ici le monstrehumain qu’a décrit BorDENAYE dans l'anc. Journ. de médec., chir., pharm., t. XV, ann. 1767, p: 140: Description très-incomplète d’une fille à deux têtes, que l’auteur dit jointes de côté et en arrière par les parties tégumentaires seulement: (2) REGNAULT, loc, cit, pl. VI. L'animal avait vécu pendant quel- ques jours : chaque tête avait son cri distinct. Il existait quatre oreil- les dont les deux internes se touchaient. — GUA? loc. cit., Atlasy pl: IX; fig. 4, reproduit la figure de l'iniodyme de Regnault sous le nom de Diprosopus sejunctus. \ (3) Forez: pour Je cerf: Winscow, Remarques sur les monstres, PT€* * pnière partie, dans les Mém de l'Acad, des Se. pour 1733, p. 3723 dES7 ous MONSTRES DOUBLES MONOSOMIENS. 197 de ces animaux avaient vécu plasieurs heures ou même plusieurs j Jours. : (RTE ci La classe des mammifères n’est pas la sens dans laquelle soient connus des exemples d'iniodymie, Heusner (1 ) en cription caiérieute; et Seconde partie, dans les Mém. pour sed, p. 455, PL XXVIT et suiv. ; description anatomique très-détaillée. Un grand nombre d'ouvrages français et, parmi les recueils étrangers , le Com- Mercium litterarium de Norimberg, ann. 1740, sem. XXX, pl. IL, ont reproduit , dans des extraits étendus, les principaux résultats des ob- servations de Winslow. Il existait trois pire dont l'intermédiaire était manifestement double. | vi ETS Pour le, mouton : SeGEr, De anat, agnæ bicipitis, dans les Ephem. nat. cur., déc. T, ann. IX et X, obs. 97, p. 247. Les quatre oreilles étaient séparées, — Maven, , Drey merkw. Doppelmisgeburter, dans le Zeitschrift für Physiologie, t. TT, p. 246 ; cas remarquable par la fusion dé la tra- chée-artère et de l’ œsophage en un seul canal, terminé inférieurement bar deux ouvertures bronchiales et un cardia. — GuriT; loc. cit. P- 203; bonne observation, suivie de l'indication de qaelquès autres cas ads la même espèce, je - Pour le veau: Crever, Honstr, ‘animal, dansles Ep. nat. cur., déc. II, ann, VITE, p. 70, obs. 22. Cas très-mal décrit : deux oreilles seulemènt. —Harsrer, Observ. sing. in monstr. bicip. vitulo, ibid., déc. IV,cent. IILet . IV, obs. 192, p. 462, avec pl. ‘Note reproduite presque en entier par Wiese, De monstris animalium , Thèse, in-4°, Berlin, 1812 p.17, de même que celle de Seger , plus baut citée.—DAdBENTON, dans l’ Histoire naturelle de Buffon , t. XIV, p. 387; trois oreilles. —REGNAULT, loc. cit. , pl. X. — Gurzr, loc. ct, pl. TE; fig. 5 , reproduit la FL do basé or Reguault, et signale l'existence de quelques autres cas däns la même espèce. — Barxow., loc. cit., t.I, p. 88 , pl. XII fig. 2-4. = C'est sans doute aussi un veau biais que lon trouve mentionné , d'après un sujet émpaillé, par Lenrirrus, dans les Ephem. nat. cur., déc. TIT, ann. Vilet VIIT, append., p. 133, quoique l’auteur attribue au sujet de son observation deux yeux seulement avec trois oreilles, A tous ces cas, on peut en ajouter plusieurs autres moins authen- tiques que rapportent les anciens tératologues, et notamment ALDRO- VANDE, Monstr. hist. , p. 417 et suivantes. il y. a. rencontre sur la ligne médiane des deux yeux. internes , qui tantôt se trouvent logés à côté l’un de l’autre dans des orbites encore plus ou moins, distinctes, tantôt occupent, mais séparés encore » une cavité orbitaire commune, tantôt enfin se sont. confon- : dus. en un seul œil central, qui peut être encore manifeste- ment double, ou bien simple, ou même très-imparfait. À cet égard , l’opodymie présente, avec une similitude frap- panie, tous ces degrés divers , toute cette série de modifi- cations (1) que nous ont présentés, parmi les monstres dou- ane se trouveraient ainsi détr uites, et le ser aient, par une excep- tion que | lon .peut.c dire unique; car les janiceps, les iniopes et les sy- notes, seules : exceptions que l'on pourrait citer en outre, se trouvent dans &s conditions toutes particulières, et le défaut d'accord qui existe entre leurs noms et ceux de: tous les autres monstres’ ‘composés, a peut être plus d'avantages que. di ingonvéniens. En second. lieu, il serait im- possible de faire subir au-mot polyopse | une modification qui püt, et ceci n’est pas sans importance, Le: rendre applicable au genre analogue parmi les monstres triples. Enfin le mot polropsie a déjà été employé avec des acceptions-différentes en médecine et en tératologie: en médecine, pour désigner uve affection de Ja vision, plus connue, sous le nom de vue multiple, ( voyez le Dict. des termes: de médecine , par MM. BÉGIN; BoIsSEAU, JouRDAN, etc.) : en tératologie, pour indiquer | la multiplicité des yeux chez des sujets paraissant d’ailleurs simples ou presque entiè- rement simples ; anomalie très-peu connue , et même douteuse encore, dont RxGnaULT é Loc. cit. , pl. XXXVI, done un exemple qui : cest Join dé être suffisamment authentique. (1) Sans excepler même cette modification très- pros que Huscuxe(7 oyez | t AL, 3 390,2 note a Hague sous le nom d’ anopthalmia 16 d 200 ARC RTE ML, bles, les janiceps et les iniopes , parmi les unitaires, les di- vers genres de Nu » les édocéphales et les opo céphales. Les opodymes ont même encore avec les monstres uni- jaires à œil central, ce rapport commun que la cyclopie coïncide aussi chez eux avec une conformation imparfaite des parties antérieures de la face. Les mâchoires et la région latérale de la face, toujours très -pelites et de bite vi- cieuse du côté de l'axe d'union, sont souvent même con- tournées et mal faites dû côté externe , surtout chez les ani- maux à longues mâchoires. Ces anomalies, variables dans leur dégré suivant les sujets, se correspondent presque toujours d’une face à l’autre , en sorte que la double tête, si irrégulières ie soient es deux moitiés, conserve dans son ensemble une symétrie remarquable. Il est cependant quel- ques cas où il n’en'est pas exactement ainsi, et même d’au- tres où les deux têles présentent une inégalité très-marquée. En comparant entre eux divers PO dynes on aperçoit aussi des différences d’un autre ordre. L’ angle suivant léquel se fait l’union-des deux têtes, est séuvent droit ou même plus que. droit: dans ce cas les deux mächoires inférieures sont soudées entre elles postérieurement pe leurs branches internes, très-courtes, imparfaites, et elles n ’onten commun qu'un condyle médian et ru dimentaire : mais, à partir de la portion qui réprésente leur angle, les deux branches se séparent, s’écartent l’une de l’autre, et se portent en de- hors. Les mâchoires supérieures offrent ordinairement une disposition cor respondante. Chez d’autres opodymes, l'angle cyclopica. Povez En Description d'un monstre, €ic , dans lanc. Joura. de méd.,t. XV, p. 45, année 1761. Le sujet de ROUE curieuse est un veau opodyme dont Pœil médian, dit l autéur, « né con » tenait point d' bumeur, On ohservait au fond de l'orbite une espèce » de peau mollasse.…, assez ressemblante à un œil’ vide où fondu: » trémité. de forme régulière. | MONSTRES DOUBLES MONOSOMIENS. 201 d'union ést plus ou moins aigu : ilarrive alors que les côtés internes des deux madaites supérieures, mais bien plus encore les branches internes des deux mâchoires inférieu- res, restent soudés ou au moins contigus dans une portion plus grande de leur étendue, quelquefois même dans leur Presque. totalité. Il est même quelques, sujets ,et c'est le degré le plus ävancé de fusion que puisse présenter un 0po- dyme, où les deux mâchoires inférieures, mais non les su- Périeures , ont leurs côtés internes — jusqu’ ’à leur ex- 4 De R des différences ds la Sos RON des deux Dot ches , tantôt très- écartées l’une de l’ autre , tantôt séparées seulement par une cloison musculo-membraneuse, quel- quefois même se confondant plus ou moins vers leur partie inférieure, En arrière, au contraire, la disposition des ca- vités buccales est beaucoup plus constante. Elles se confon- dent en une seule éavité, dans laquelle les deux langues s’unissent par leur base. Leur partie postérieure est soute- nue par un hyoïde unique comme elle, mais offrant encore des traces plus ou moins manifestes de duplicité. Enfin les. organes cervicaux sont presque toujours uniques (1). Quant aux parties postérieures, les deux crânes et les deux encéphales se confondent de plus en plus en arrière, _ Les deux cerveaux sont complets, et séparés même par. une cloison membraneuse formée par l'adossement et l'union des méninges des deux sujeis Composans ; mais il n'existe qu’un seul cervelet, double encore il est vrai dans quelques unes de ses parties, ét une seule moelle allongée , qui se. continue avec la moelle épinière à travers un trou occipital n @) Aurer , loc. cit, , décrit toutefois un veau ‘opodyine dont le pharyox était divisé en deux portions, se continuant avée les = at cemens, distincts encore, dé deux œsophagés. | 202 PARTIE III. L’o podymie est beauconp moins rare encore que l'inio- dymie et surtout que l’atlodymie, Elle est connue chez l’homme par plusieurs exemples ; et chez les animaux, dans certaines espèces surtout, © ‘est une de ces anomalies que l’on peut presque dire communes, Ainsi j'ai pu étu- dier par moi-même les Caractères et les modifications diverses de l’opodymie, outre un sujet humain {1}, chez quatorze mammifères, parmi lesquels se trouvent deux véaux et jusqu’à douze chats; chez trois oiseaux gallinacés, deux pigeons et un poulet ; enfin , parmi les poissons , chez un jeune squale (2). Tous les sujets dé mes observations étaient des fœtus ou des individus morts presque aussitôt après leur naissance ; et les cas très-nombreux que les auteurs ont recueillis soit chez V homme (3), soit dans les deux premières classes du (x) Sa double tête, à quatre yeux distincts, est représentée dans VAulas, pl. XV, fig. 5 (2) Gecas (voyez FAtlas: pl. XIV , fig. 6) est unique, — Russo, zh de Nice, Paris, in-89, 1810, parle, il est vrai (p. 49) d’une baudroie à deux bouches ; mais il les dit superposées, et ne donne aucun "détail Sur ce cas, qui reste indéterminable. | (3) Voyez: Caxcraw, dans les Eph. nat. cur., déc: IL, ann. x, , obs. 143, p. 346, avec pl. Cas très-curieux dans lequel l’opodymie était com- pliquée d’une monstruosité qui, autant qu'on peut en juger d’après la figure et la description très-imparfaites de l'auteur , était la pseue dencéphalie, — Souarr , ibid., déc. IT, ann. 2, obs. 102. — ScnELHA- stus, De puellé monstrosé , Hd; déc. IE, ann. 3, obs. 156, avec une mauvaise figure où Pœil médian est blècé au haut du front. — Lenez, De fœtu monstrosd, ibid., déc. IE, ann. 6, obs. 64, p. 152. Très-mau- aise description. On voit cependant que l’opodymie était compliquée de pseudencéphalie , comme dans le.cas de Chiliap- — ReenauzT, loc, it. | pPRXXX- Figure dun enfant opodyme âgé de sept ‘mois ; elle est copiée d'un mauvais portrait, et par Cofséquent très:impar- faite. J'ai sous les yeux une autre figure du même monstre que M. Gar- not, chirurgien- major de Za Coquille, a faite. à à Amboine d’ après une gravure : mais elle est tout aussi imparfaite que celle de Reguault, et È + \ 0. | MONSTRES DOUBLES MONOSOMIENS 203 + règne animal (1), attestent également le peu de chances de vie ane la nature a accordé aux opORFEneSe Toutefois on paraît n'être qu'une copie du même portrait, —BONGIOVANNT, Descrié Zione di una mostr.bambina nata nel Veronese, Vérone, 1780, in-4° de 32 Pages, avec figures. — Un extrait de ce travail a été donné , dans Panc. Journal de médecine, t. LXXXVII, p.214. D’après l'auteur, les nez auraient été mal conformés ét pourvus chacun d’une narine seu- lement. Une autre observation beaucoup plus remarquable, si l'on devait y ajouter foi, serait celle que l’auteur dit avoir faite d’une ca- vité placée au devant de la poitrine, et contenantune portion de fœtus très-mal conformé. — SoemMmMERINE, oc. cit.: deux cas; dans l’un, trois yeux ; dans l’autre, quatre, dont les deux internes très-rapprochés. — G£orrRoY SAINT-HiLaIRE, locis cit.; opodyime à à quatre yeux, les p è deux internes contigus. C est le sujet que j'ai fait représenter dans Atlas. (x) Voyez : chez le chat : Poe Diss. inaug. qué duor. rt -analome continetur , in-4° , Goettingue, 1742. C’est le même cas que donne Hazrer , De monstris, dans les Opera minora, t. TL, p- 46. Tous les détails de Dole EG : hors un seul, l’existence de deux yeux seulement, s'accordent parfaitement avec les données.de l'or ganisation des opodymes, — Dausenror, dans l’Hise. nat. de Buffon, t. VI, p.51 et 52. Trois cas dont l’un figuré; et deux autres, {id., t. XIV, p: 597: L'un des chats décrits : par Daubenton, pe 52, n° 54», est remarquable par Pimperfection | del une des têtes, privée de bouche et de mâchoire ù inférieure. C'est ce même sujet qu ont figuré RxexaUzT, loc. Citey pl. XXY, et d’après lui, Gurzr, loc. cit. pl. X, fig. z , SOUS le nom _ de Diprosopus distans monostomus. — Garxenon, dans His. de l’ Acad. des Sciences pour 177% »:P- 33. — SanDrroRT, Musœum anats, texte, pe 30h, trois cas. — Gurzr, loc. eit., p. 213, mentionne sans les décrire plusieurs autres opodymes vus par lui-même ou par Otto, dans di- Yerses collections de la Prusse, Quelques autres encore sont. mention- nés par d’autres auteurs sans être décrits. Chez le cheval : SUPERVILLE, Some reflections on denerakor, dus, les Philos. 1 transact, ; t. XLI, par t I, p. 301: ;simple : indication.—GurLr, 0. cie, >p- a13 De Orro, fait aussi mention d’un cas dans cette espèce. ‘ Chez le codes: la chèvre et le mouton : Guazr, ibid. ; d'après RS et LS autres auteurs allemands. 4: : | PARTIE IL, se tromperait gravement en les considérant d’une manière absolue comme non viables. À moins qu’une anomalie mortelle par elle-même , comme on l’a vu quelquefois, une monstruosité pseudencéphalique (1) par exemple, ne soit venue compliquer lopodymie , celle-ci est une cause seulement fréquente, mais non pas nécessaire de mort. Ainsi l’on montrait publiquement en Espagne, dans l’année 1775, un enfant opodyme, déjà âgé de sept mois (2), et rien n’annonçait que ce monstre fût menacé d’une mort prochaine. Chez le veau : FABER, dâns le Rerum medic. novæ Hispaniæ Thesaurus de Hernandez, p. 626.—ScnmiD , De monstro vitülino , dans les Ephem. nat. curios., déc. 1, ann. IV et V, obs. 163, p. 196. — Lirsrorr, De vitulé bicip., ibid. , déc. I, ann. VI et VII , 0bs. 74, p.1or, avec pl.— Un troisième cas est mentionné dans le même recueil , déc. I, ann. II, Annot., P- 297 » deuxième observation. .— VaLzLiSNERt, Opere fisico-me- diche, éd. in-folio de Venise, .1733, p.74: — SauvaL, Histoire et rech. des antiquités de Paris, in- folio » 17933, t IL, p. sé individu né en 1429 à Aubervillers , et dont il est question dans beaucoup d'anciens , ouvrages tératologiques et même de chroniques. — PLancus, £pisr, de monstris, Venise, 1749, pl. I, fig. 3. — Barkow, loc. cit., p. 99 et, suiv.; plusieurs cas, les uns mentionnés, des autres bien décrils Parmi les oiseaux: Vazzisnert, loc, cit. , P- 5; chez le pigeon. — Hrusner loc. cit. , p. 14 et 15 ;' trois cas de le poulet, et un chez le . dindon, ou peut: -être chez la able: car le mot meleagris dont se sert V aüteur, a ces deux sens. — Taunsere, doc, cit. ; un cas chez le pou- let, pl: VI, fig. 5; un autre chez le pigeon, pl. VII, fig. 6; peut-être uu autre encore de cette même espèce, pl. VI, fig. 4; mais celui-ci est si mal représenté qu'on doit presque le compter pour rien.—Enfin, la collection des Vélins du Muséum d'histoire naturelle, possède la figure d’un perroquet opodyme. On trouve encore d’ autres cas mentionnés, Soit “Chez les oiseaux, éoit surtout chez les mammifères, dans les traités des anciens tératolo- gues notamment däns l'ouvrage d'ALDROVANDE » loc, cit. (x) Voyez Curzran et Lépez, locis cit. (a) ayez REGNAULT, oc. cit, Æ en DÉE & MONSTRES DOUBLES MONOSOMIENS. » = 205 $ IL. Remarques générales sur les monstres doubles monosomiens. : à Par les opodymes, dont tout le corps est simple, et dont la tête elle-même n’est que semi-double, nous voici parvenus au dernier. degré de fasion que nous présente la nature, et l'on pourrait presque ajouter, au dernier degré que la pen- sée puisse concevoir : car supposons quelques pas de plus vers la fusion complète, et nous arrivons presque immé- diatement à l’unité normale. C’est 1à un fait sur lequel il importe d'insister : à mesure que nous nous écartons , chez les monstres doubles, de la duplicité complète, état qui représente leurs conditions d'essence et de régularité, état normal par rapport à eux, nous nous rapprochons d'un au- ire état normal, l'unité. Mais, il faut bien le remarquer, cette unité, vers laquelle tend de plus en plus la série des monstres doubles, et que l’on a prise si souvent ef si fausse- ment pour leur type normal; cette unité résulte pour eux de l'excès même de leurs anomalies. Comprendrait-on, sans cette distinction, que la viabilité des monstres dou- bles füt, toutes choses égales d’ailleurs, en raison inverse de leur simplicité, en raison inverse de leur tendance à lunité? Et cependant , après avoir rencontré parmi les monstres doubles des deux premières familles, et même encore chez les psodymes et les xiphodymes, des exemples plus ou moins nombreux de vie prolongée, n’avons-nous pas presque entièrement cessé d’en trouver , précisément à ce point de la série où, par les dérodymes , commencent les monstres doubles vraiment pourvus d’un seul corps ? “A cette remarque, je n’en joindrai ici qu’une seule. On à pu Voir, par la citation que j’ai faite des divers cas de mon$- truosités monosomiques connues chez l’homme et.chez Fe PS 206 : PARTIE TI, | animaux, combien elles sont plus fréquentes chez ceux-ci (1) que chez l’homme. Il est surtout deux espèces de mammi: fères, dans lesquelles les exemples sont en nombre immense comparativement aux autres. L'une est le chat, auquel se rapportent en particulier une multitude de cas d’opodymie. L'autre est le bœuf, espèce qui, comme nous aurons occa- sion de le confirmer encore par d’autres faits dans la suite de cet ouvrage, semble prédisposée d’une manière toute spéciale à la production des monstruosités par duplication imparfaite, Ïl est curieux d’avoir à ajouter qu’à cet égard, les mons- tres monosomiens se trouvent exactement dans le même cas que la famille qui les représente parmi les monstres dou- bles inférieurement et simples supérieurement , les mono- céphaliens. C’est un rapport sur lequel j'appelle dès à présent l'attention, et sur lequel je reviendrai plus tard pour l’élever à toute sa généralité, en montrant que les monstres doubles très-complexes appartiennent principa- lement à l'espèce humaine, et, au contraire, les mons- tres doubles très-simples, ou, ce qui revient au même pour nous, très-imparfaits, aux animaux, (x) Comme on l'a vu , des exemples plus ou moins nombreux sont connus dans divers ordrés de mammifères, chez les oiseaux et chez les reptiles, La classe des poissons elle-même m'en a fourni un exem- ple ; en sorte que l'existence des monstruosités monosomiques est dès à présent. constatée dans les quatre grandes classes des vertébrés.—En rappelant ici ces monstruosités des mammifères , des oiseaux, des rep+ tiles et des Poissons, je rappelleraï aussi (voyéz plus haut, p.187), que M. Duméril a vu Ja dicéphalie chez des insectes, et j'ajouterai l'indication d'une monstruosité analogue chez un mollusque, Il existe dans la riche collection de M. le prince d'Essling, une clausilie dont la coquille est terminée en avant par deux ouvertures arrondies et presque de forme normale, Malheurèusement le désir de conserver intacte une aussi rare coquille ; a fait négliger le corps de l'animal, qui S LE b CHAPITRE VIT. DES MONSTRES DOUBLES HÉTÉROTYPIENS. LL Remarques générales sur les monstres doubles parasitaires. — Néces- sité de les considérer comme un (OTrE distinct. —- Caractères des hétérotypiens. — Leur division en trois genres. — Hétéropages. PU. Hétéradelphes. — Modifications diverses du sujet accessoire dans Yhétéradelphie. — Observations faites sur les sensations et les au- tres phénomènes de la vie des hétéradelphes. — Hétérodymes, — Remarques générales sur les monstres doubles hétérotypiens, En parcourant cette longue série des monstres doubles autositaires dont nous venons de terminer l’histoire, nous avons vu les deux vies, d’abord complétement distinctes , des deux individus composans , se confondre entre elles, et en même AFS se simplifier g graduellement , Ras à ce qu’enfin il n’existe plus dans les derniers genres qu’une vie unique, simple, e et dont presque tous les phénomènes sont nor- maux, quoique accomplis par des organes communs à deux _ individus. Parvenus à ce degré de res et de simplicité, on pourrait croire au premier abord que nous avons épuisé toutes les combinaisons possibles de la monstruosité double : mais, loin de à, une nouvelle série, celle des Parasitaires = se présente tout entière à notre observation : série Ccarac- térisée par l'association de deux individus, l’un vivant ac- à été détruit sans avoir êté examiné, Aussi est-il impossible de rap Porter cette clausilie monstrueuse à son véritable genre tératologique, et'même, avec certitude, à sa véritable famille; car rien ne prouve qu’elle doive : appartenir à la famille des monosomiens plutôt qu celle des Sysomiens. us PARTIE IL, tivement et par lui-même, l’autre implanté sur son frère , et vivant à ses dépens , l'un autosite, l’autre parasite. _ Gette seconde série va nOUS Conduire comme la première, mais par une tout autre voie, de la duplicité complète, type normal des monstres doubles , à l'unité. Ce ne seront plus ici deux individus égaux en développement que noüs! Verrons frappés d'une atrophie et d’une fusion de plus en plus complètes , mais toujours égales pour l’un et pour l’au- tre. Tout au contraire, nous MST trouver dès les premiers genres deux individus très-inégaux en développement, Pya offrant presque le type ht l'autre très-imparfait; et c’est celui-ci seulement que nous verrons successivement décroître et pour ainsi dire s ‘effacer de plus en plus. Les parasitaires, comme ils ont deux genres très-différens de rapports, savoir, des rapports entre eux, et des rapports avec les autres monstres doubles, peuvent être classés de deux manières. Mais comme ces deux ordres de rapports sont loin d’être fondés sur des analogies de même valeur, ils’en faut de beaucoup que les deux modes Correspondans soient également conformes à l’ordre naturel. Ainsi, divers groupes de parasitaires ayant des rapports plus ou moins manifestes avec divers groupes d’autositai- res, on pourrait, et on l’a fait presque toujours, intercaler la plupart des premiers parmi les séconds. Pour citer quel- ques exemples , les genres de parasitaires que je vais bien- tôt décrire sous les noms d’hétéropage, d’hétéradelphe, d’hétérodyme , pourraient être placés, le premier, à la suite des xiphopages, des sternopages et des autres monom- phaliens ; le second, au dernier rang. des monocéphaliens , après les thoradelphes ct les synadelphes : le troisième à la suite des xiphodÿymes ét des dérodymes, parmi les sÿs0" miens. Unetelle classification serait fondée sur des rapports réels, mais seulement relatifs à la disposition générale et MONSTRES DOUBLES HÉTÉROTYPIENS. 200 elle briserait tous les rapports beaucoup plus importans qui se déduisent dés données essentielles de l'organisation. | fl est d’ailleurs plusieurs genres de parasitaires qui sont ab- solument sans analogues dans la série des autositaires, et leur classification deviendrait l’objet d’une difficulté vrai- Ment insoluble. Sn ; On ne peut au contraire faire aucune objection de quel- ue valeur contre le groupement de tous les parasitaires en Un ordre distinct. Les rapports de position des deux indi- Vidus composans, varient, il est vrai, comme chez les Monstres autositaires, et le degré de développement du parasite est loin d’être le même chez tous : mais les con- | ditions générales et essentielles de l’organisation et de la vie, sont constantes chez tous, puisque, sur les deux individus dont se compose tout monstre double parasitaire , le sujet accessoire et parasite est le seul qui varie. Or, une fois réduit aux conditions parasitiques , une fois devenu comme un membre inerte surajouté au sujet principal, qu'importe , Pour la vie générale du monstre double, que le sujet acces- soire soit un peu plus ou un peu moins développé, qu'il soit inséré dans une région ou dans une autre? De telles modifi- cations pourront sans nul doute fournir d'excellens carac- tères pour la distinction des groupes secondaires et terliaires ; mais sous un point de vue général, et lorsqu'il s’agit d’éta- blir parmi les monstres doubles des divisions de premier rang, elles n’empêchent pas qu’on ne doive considérer. tous les parasitaires comme construits sur un plan commun et uniforme , comme aussi intimement liés par leur organisa- tion anatomique que par les phénomènes de leur double vie. Si ces considérations n'étaient pas évidentes par elles- Pi | mêmes (1), s’il était nécessaire de Jes confirmer par l’au- (1) Il est vra iment difficile de concevoir comment des considéra- III, ; 14 210 e PARTIE IX. torité d’un plas où moins grand nombre de faits de détails , rien ne serait plus facile que de réunir à leur appui des preuves multipliées de ce genre. Tous les groupes de pa- rasitaires nous en offriraient de très-concluantes ; et l'étude des premiers de ces monstres , les hétérotypiens, démontre . même que des modifications, en apparence très-graves, dans le degré de développement du parasite , ne suflisent pa même toujours à distinguer des familles. Les hétérotypiens comprennent, en effet, tous les mons- tres chez lesquels le parasite est suspendu à la paroi anté- rieure du corps du sujet principal, ou même, et d'une . tions d’une vérité aussi évidente, ont pu n'être.que si tardivement “htroduités dans la science, On n’en voit en effet nulle trace avant | Burnacu. Voyez Sechster Bericht von den Koœnigl. Anstalt zu Kænigsberg: Leipzig , 1823. Dans ce rapport très - remarquable, Burdach distingue très - expressément les monstres doubles en monstres parasitaires ef monstres par redoublement ( parasitische und gedæppellte Menschen- kœrper). — Un an après Burdach, on trouve la même division indiquée par Runorrut, Ueber den Wasserkopf vor der Geburt, nebst ‘allgem. Bemerkungen über Misgeburten, 1824, p. 9 (Mémoire lu à l’Aca- démie de Berlin ).— Depuis cette époque, la distinction fondamentale des monstres parasitaires et des monstres doubles ordinaires, ou, comme je les nomme, des auvositaires ; était restée dans la science comme une vue théorique et à peu près sans application à l'étude des faits dé détail et à la classification : application qui, il est vrai, devait être fondée sur la distinction préalablement faite des omphaïosites ét des parasites parmi les monstres unitaires. Aussi ai-je pu donner à la fois en 1834 (voyez le tome II, p. 183), comme étant la consé” _quence l'une de Pautre, la classification des monstres composés et celle des monstres unitaires , telles que je les développe dans cet ouvrage: es Tout récemment Barxow, dans le second volume de ses Monstra animal, per analomen indagata, in-4°, 1836, chap. HT, a cherché aussi à fonder la classification des monstres doubles sur les mêmes distin6 tions. Il divise en effet les monstres doubles en deux grandes section les Monstra duplicia per implantationem , ce Sont les parasitaires: el les Monstra duplicia per coalitum, ce sont les autositaires. à sent MONSTRES DOUBLES HÉTÉROTYPIENS. ut manière plus générale, chez lesquels l'union du parasite et de l’antosite a lieu vers la région ombilicale (1). Le corps 6St tantôt surmonté d’une tête, et tantôt il s’en trouve dé- Pourvu ; et ces dernières différences, quelque importantes qu'elles puissent paraître au premier aspect , n’empêchent Pas la famille qui nous les présente réunies, de prendre. Tang parmi les groupes les plus naturels de la série térato-" logique tout entière. a = SL Histoire spéciale et description des genres. Le parasite pouvant être double à la fois supérieurement, ou bien seulement dans sa portion inférieure , ou bien en- core dans la supérieure , on conçoit, à priori, parmi les monstres hétérotypiens, la possibilité de trois types prin- cipaux. Comme l'indique le tableau suivant, tous se sont, en effet , présentés à observation, mais non avec la même fréquence. 1° Sujet accessoire, très-pelit, très-impar- fait , mais encore pourvu d'une tête distincte et de membres pelviens au moins rudimentaires : son corps im- planté sur la face antérieure du corps ee. du sujet principal. CEE Genre T. HÉTÉROPAGE. 2° Sujet accessoire , très - petit , tres- 4 (x) De ces deux expressions du caractère principal des monstres hétérotypiens, la première suffit dans l’état présent dela science; mais la seconde, comme on le verra par la note qui,termine ce cha= pitre ( p. 238), devra sans doute être la seule employée par la suite. La famille des hétérotypiens parait, en effet, devoir s'enrichir de deux genres analogues par leur mode d'union aux ischiopages, et par con- séquent se diviser en deux sections analogues à celles que j'ai distin- Buées parmi les monstres monomphaliens. 212 PARTIE IT, imparfait, privé de tête et quel- quefois de thorax , implanté sur la face antérieure du corps du sujet principal. RE IL. HÉTÉRADELPHE. 3° Sujet accessoire, très-petit, très- imparfait, réduit à une tête impar- faite , portée par l'intermédiaire d’un col et d’un thorax très-rudi- mentaires sur la face antérieure du corps du sujet principal. . . . . . eo J'ai à peine besoin de faire remarquer que les terminai- sons diverses de ces noms sont celles que j'ai employées aussi parmi les monstres aulositaires pour désigner la duplicité à la fois supérieure et inférieure, ou bien seulement inférieure, ou bien enfin bornée à la région supérieure (1). Genre 1. Hé£r£rnorace, Heteropages, Voici l’une des plus rares comme lune des plus remar- quables monstruosités qui se soient encore présentées à l’ob- servation. Qu'on se figure deux individus , l’un très-petit et présentant des imperfections plus ou moins graves dans pres- que toutes les parties de son corps, l’autre de grandeur et de conformation généralement normales; qu’on les suppose unis l’un à l’autre de Ja partie inférieure du thorax à l’ombilic, et l’on aura une idée, incomplète sans doute, mais exacte, de la monstruosité à laquelle j’ai donné le nom d’hétéropagie (2). (1) Quant à la portion initiale, commune à ces trois noms, et qui est également renfermée dans le nom général de la famille, elle indi- que la dissemblance des deux individus composans ; qui est caracté- ristique par rapport aux hétérotypiens. Ainsi, hétéradelphe , hétérodyme, hétéropage, signifient frères, jumeaux, sujets unis ; dissemblables, Voyez jus haut, p. 4r et 46. (2) Dans la première livraison de l'Atlas de cet ouvrage et plus an: RE MONSTRES DOUBLES HÉTÉROTYPIENS. » Comme on le voit, la même disposition générale que chez les monstres monomphaliens ; et l’on peut même com- Parer un hétéropage à un sternopage, oa mieux encore à un xiphopage, dans lequel l’un des individus composans, frappé d'un arrêt général de développement, et incapa- ble de vivre par lui-même, serait devenu un simple pa- C’est l'asile de son frère. L’hétéropagie est une monstruosité des plus rares. Deux Cas seulement me sont connus, J’an par mon propre exa- Men, l’autre par des notices dues à Pincet, médecin à de nes vers le commencement du dix- septième siècle, à Li- cetus, et à Thomas Bartholin ; notices toutes relatives , ainsi que je m'en suis assuré, au même sujet. ; L’hétéropage de Pincet (1) naquit à Gênes en 1617.Exami- né à l'âge de vingt-deux ans par Bartholin , il jouissait d’une ciennement dans mon mémoire sur la nomenclature générique des monstres doubles, Voyez les Ann. des Sc. nat., t. XX, p. 326, juillet 1830. — M. Frép. Laura a déjà admis le nom d’hétéropage dans sa thèse plus haut citée Sur les diplogénèses, in-4°, Paris, 1834, p. 41. (1) FPoyez sur lui Pinot, Lettre à Licetus, dans le Traité des mons- tres de celui-ci, éd. de Leyde , 1708, p. 124. — Licerus, ibid,, p. 125, et planche, p. 127. C’est cette planche que j'ai fait copier dans PAtlas , pl. XVIIT, fig. r. = BARTHOLIN, Frater pectori fratris conna= tus, dans Hist. anat. rar. , cent. I , obs. 66, avec planche. — On peut encore consulter sur cet hétéropage : Nic. Harrsoëker, Suite des con- Jjectures physiques , in-4°, Amsterdam , 1708; mais cet auteur ne parle guère de l’hétéropage que d’après les précédens. — Sauvar, Histoire et rech. des antiquités de Paris, in-folio, 1733 ,t. II, p. 64. Cet auteur érudit a au contraire puisé à d’autres sources. Il nous apprend que le double baptême de l’hétéropage génois n’eut lieu qu'après que le curé _ de la paroisse en eut référé au vicaire-général de son évêque, et celui- ci au pape Paul V.— Miziot, L'art de procréer les sexes à volonté, 4e éd., p. 277; avec une figure qui paraît être une copie de celle de Licetus , corrigée par le dessinateur, qui a cru devoir attribuer à lin- dividu accessoire les traits et même l'expression d’un enfant normale ment conformé. À. É l a14 PARTIE MX. très-bonne santé , et lorsqu'on le voyait enveloppé dans son manteau rien ne pouvait indiquer en lui un être monstrueux, Le parasite, mâle comme le sujet autosite, offrait, d’après les figures que nous ont transmises les auteurs , tous les ca- racières extérieurs de ce genre de monstres nnüaiees que j'ai désigné sous le nom de paracéphale. Sa tête était grosse, mais mal conformée ; abandonnée à son propre poids, elle tombait en arrière, et pendait ainsi renversée au devant du corps de l’autre sujet. Sa bouche, toujours béante , lais- sait échapper continuellement de la salive, Ses yeux mé taient point ouvefts. Ses membres supérieurs, courts , mal: faits, très-contournés, n’ayaient l'un et l’antre que trois doigts. La moitié sous-ombilicale de son corps était plus jinparfaite encore : car les organes génitaux n'étaient qu'é- bauchés ; et il n'existait q@’un seul membre pélvien. Get être incomplet était presque entièrement privé de mouve- ment, incapable de se nourrir par lui-même, ct vivant uni- quement des alimens pris par le sujet principal (1); fait que l’analogie nous eût conduit à admettre , mais qu’il est intéressant de voir confirmé par l’observatiôn directe: Tels sont les seuls détails que nous aient transmis les au- teurs, et leur insuffisance est d’autant plus regrettable, que je suis loin de pouvoir y suppléer par les résultats de mes propres observations sur l'autre hétéropage: Celui - ei, soutnis seulement à mon examen pendant quelques instans, était un fœtus mort-né dont j'ai pu seulement dessiner et (x) À ces détails très-incomplets, l’auteur des premières Observa- tious, Pincet, ajoute qué le lait pris par le sujet principal venait jus- qu'aux lèvres du pârasite, qui continuait à le sucer Cest, dit-1l, cegue j'ai vu et remarqué. Peut-être s'agitil de quelque Mouvement sÿmpa* thique exécuté par le parasite au moment où V'autosite prenait ses ali- mens; conjecture qu’autorisent quelques faits présentés par d’autres parasitaires, et dont la relation sera donnée plus loin, MONSTRES DOUBLES HÉTÉROTYPIENS: sn décrire à la hâte les formes extérieures. Le sujet autosite était, comme dans le cas précédent, généralement normal, et le parasite , très-imparfait dans sa portion inférieure , mieux conformé dans la supérieure. Sa tête , opposée face à face à la tête principale, et son bras ganche n’offraient . Même que de légers vices de forme : mais son membre supé- rieur gauche n’avait que quatre doigts , le pouce existant. Ses deux membres postérieurs étaient très-imparfaits : un d'eux se terminait même en un moignon arrondi au niveau du genou; l’autre, très-contourné, très-court, et n’attei- gnant même par son extrémité inférieure que le haut des cuisses du sujet principal, se terminait par quatre doigts très-mal conformés. | Quelque imparfaite que soit cette observation , elle n’en est pas moins précieuse pour la science. Elle lève en effet tous. les doutes que. l’on. pourrait concevoir sur l’authen- ticité de l’hétéropage de Pincet, de Licetus et de Bartholin, s’il était encore le seul connu; et c’est avec toute certitude que je puis présenter comme bien constatés dès à présent les trois types don l'existence était indiquée à priori comme : probable parmi les monstres hétérotypiens. à s # Genre IL. Héréranespne, Heteradelphus (Gzorr. S. H.). Cegenre, fondé il y a plusieurs années par mon père (1), et admis sous le même nom dans presque tous les ouvrages (1) Dans un mémoire communiqué à l'Académie des sciences, en août 1826, et dont l'extrait se trouve dans plusieurs des recueils médi- caux de cette époque. — Mon père a depuis repris et complété les faits principaux de ce mémoire, dans l’article Monstres du Dict, class, d'hist. nat., t. XX, p. 129 et p. 137, et dans son Mémoire sur un enfant Monstrueux déterminé sous le nom d'Hétér. de Bénaiïs, Voyez les Mém. de. mus. d'histe nat, , t. XV, p. 386. ; 216 ; PARTIE IL, récens sur les monstruosités (1), est le moins rare et par suite le mieux connu de tous les groupes de la famille des hété- rotypiens. Un grand nombre d'auteurs, au premier rang des- quels se placent Winslow, Buxtor{f, Sandifort , et parmi les contemporains » Wirtensohn , M. Serres " Mayer et Za- gorsky (2), ont observé et nous ont fait connaître avec soin des hétéradelphes humains, dont quelques uns, déjà âgés de plusieurs années, ou même adultes, offraient surtout un haut degré. d'intérêt sous le rapport physiologique. L'hétéra- delphie se présenie aussi chez les animaux ; et les obser- vations que j'ai faites ou recueillies dans les annales de la science, me permettent même de dire que cette monstruo- sité est chez eux, et notamment chez le chien et le chat, moins rare encore que chez l’homme. Si voisine qu’elle soit de l’hétéropagie par l’ensemble de (1) GuriT seul, däns soû Zekrb. der path. Anat. der Haus-Sæugeth:, part. IT, p. 262,4 cru devoir rejéter le mot keteradelphus, déjà géné- ralement employé. Il lui a ‘substitué un térme nouveau, keterodidy- mus, presque identique avec le nom keterodymus, qué j'avais déjà pro- posé deux ans auparavant pour un genre très-distinct dont l'histoire va suivre. | (2) Voyez WinscoW, Remarques sur les monstres, partie I, dans les Mém, de l'Acad. des sc, pour 1533, p. 366, et part. IL, ibid., 1734, p. 468. — JEan Buxrorrr, Observat. posthumeæ , dans les Acta Helvetica , t. VII, p- 100, avec pl. — En. SanorrorT, De puero monstroso, dans les Nova acta nat, cur., t. IV, obs. 33, p.150, avec pl, et aussi Mus, anat,, Pl r25et 126, fig. r.—WiRTENSONN, Duorum monstr. duplicium human. descriptio anat., Thèse ,in-40, Berlin, 1825 , avec pl. — Srrres, Mém. sur l’organisation anat. des monstres hétéradelphes , dans les Mém. du mus.. d'hist. nat.,1, XV, p. 409. — Mavek, plusieurs mémoires insérés dans les divers Cahiers du tome X du Journal der Chirurgie und Au- gen-Heilkunde,'et extraits, ou même traduits en partie, dans les 4rchives gén. de médecine. t. XVI, P. 579, et dans le Bulletin des Sc, médicales, t XIV , p.124 et 1284 — Zacorsky, Fœtis humani monstrosi alii bene formato Jœtui adnati descriptio, dans les Mém. de l'Acad. dés sciences-de Pésersbourg, sixième série, t. IT (1832), p. 187, avec planche, MONSTRES DOUBLES HÉTÉROTYPIENS, 217 ses rapports naturels, l'hétéradelphie ne saurait être con- fondue un seul instant avec elle. Dans l’une comme dans F) PS È 7 l'autre ; Je corps du parasite est implanté sur la partie inférieure du thorax et la portion sus-ombilicale de l’abdo- men du sujet principal ;etpend flasque et inerte , au devant 3 de Celui-ci ; mais , dans l’hétéradelphie , le corps se termine Süpérieurement au lieu de l'union, la tête et le coumanquant, ét quelquefois avec eux les membres thoraciques. Le ca- ractère essentiel de ce genre, par rapport à l’hétéropagie, est donc l'avortement complet de la portion supérieure de l'être accessoire , qui existait encore, mais imparfaitement développée, dans le genre précédent. En d’autres termes, le parasite n’est plus, dans l'hétéradelphie, un paracépha- lien, mais un acéphalien. La comparaison que je fais ici des parasites hétéradelphiens avec les monstres unitaires décrits précédemment sous le nom d’acéphaliens, n’est-elle qu’un de ces rapprochemens Vagues par lesquels on indique trop souvent plutôt qu’on n'exprime les rapports douteux d'objets mal connus? Ou bien lépose-t-elle sur des analogies réelles et importantes ? L’ob- Servation seule peut le décider. Or, voici les résultats aux- quels elle conduit. Un bétéradelphe , soit que l’on considère ses caractères extérieurs , soit qu’on se livre à l'examen le plus approfondi de son organisation interne , peut être re- gardé comme résultant de l’association d’un véritable acé- _ phalien avec un individu d’ailleurs bien conformé, Ce simple aperça résume en Jui l’histoire tout entière de l'hétéradel- phie; et il est d’une exactitude telle que je pourrais ren- voyer au livre précédent l’histoire tout entière de l’organi- Sation de l’acéphalien parasite, et me borner à décrire ici le mode d'union des deux sujets composans. | Ainsi, à l'extérieur, chez presque tous les parasites hé- téradelphiens ; comme chez tous les acéphaliens libres , F EN EE VERT SEEN ES 218 PARTIE TIL nous trouvons l'appareil générateur plus ou mois atrophié, quelquefois même le sexe douteux ; l'anus imperforé ; les membres mal conformés , mal proportionnés, diversement contournés, le plus souvent, chez l’homme surtout, incom- plets, quant au nombre de leurs doigts , et, dans beaucoup de cas même, réduits à la paire abdominale: Lorsque les membres supérieurs existent, soit seulement rudimentai- res (1), soit même aussi développés que les inférieurs, ils présentent le plus souvent des modifications toutes spéciales, qu’explique en partie leur position très-rapprochéede ‘la région par laquelle s’unissent les deux sujets composans. Aussi n'est-il pas rare, au moins chez les animaux, de les voir tous deux réunis jusqu'aux avani-bras ; ils sont alors ordinairement, mais non toujours médians: Dans d’autres cas, le corps accessoire a subi supérieurement: une sorte de torsion, par suite de laquelle les deux membres tho- raciques, réunis ou non à leur base, sont rejetés laté- ralement (2). Enfin , j'ajouterai encore une autre modifi- cation beaucoup plus curieuse, non encore décrite par les auteurs , mais dont j'ai observé deux exemplesiehez le chien + c’est l'existence, sur l’un des côtés du corps; d’un membre thoracique triple, composé des deux membres du parasite soudés entre eux bord à bord jusqu'aux doigts, (x) Par exemple, comme dans l’'hétéradelphe de Bénais, décrit dans les Mémoires du muséum d'histoire naturelle, t. XV, par mon père, doc. cit, , p- 387, par le docteur Rameur, Notice sur un enfant monstrueux + p: 395 , et par M. Oryæ, Lettre sur l'hétéradelphe de Bénaïs, p- 405. — Le membre thoracique gauche de cet hétéradelphe était extrêmement imparfait et didactyle, et le droit, tout-à-fait. rudimentaire, . étaif presque réduit à un doigt. r. (2) Fai observé cette disposition chez Je chat, et elle se présente aussi chez l’homme. Entre autres exemples, c'est certainement d'un hétéradelphe humain ainsi modifié, qu AzDROVANDE donne la figure dans son Historia monstrorum , P« 61£. MONSTRES DOUBLES HÉTÉROTYPIENS 919 € réunis, en outre, jusqu’au métacarpe par le bord de Pun d'eux avec lun des membres thoraciques principaux; dis- POSilion d’où résultait une énorme patte , ayant dans un cas Jusqu'à onze doigts, dont-un double et bi-onguiculé, et dans l'autre , jusqu’à quatorze, dont un pareillement double. €S parasites hétéradelphiens ne ressemblent pas moins àUX acéphaliens par leur organisation interne que par leurs Caractères extérieurs. Ainsi, dans presque tous les cas, chez S uns comme chez les autres; point de cœur, point de Poumons, point de véritable diaphragme, point de foie , point derate, point de pancréas, point d'estomac, pas même cette portion de l'intestin grêle qui est nourrie par l’artère _ mésentérique supérieure (1). Le canal alimentaire se trouve (1) Toutefois il peut arriver, chez les parasites hétéradelphiens comme chez les acéphaliens, que l’un des organes manquant ordinaire- ment, existe par exception à l’é conformé, Ainsi un estomac imparfait fut trouvé chez le parasite dans le cas de Zacorsry. Voyez loc. cit.—Dans d’autres cas d’un ordre très- différent, et sur lesquels on ne possède malheureusement que des no- Uons incomplètes, le sujet principal présente des parties surnumé- raires qui paraissent des vestiges de la portion supérieure du parasite, complétement avortée, dans les cas ordinaires. Ainsi M. Sxnnes, oc. cit., p. 420, a décrit sous le nom d’Aétéradelphe bitrachéal un hat pré- sentant l'organisme ‘général des hétéradelphes, mais ayant quatre poumons et deux trachées-artères, réunis dans le thorax et dans le col du sujet principal. Il est à regretter que la composition du thorax ne soit pas connue dans ce Cas très-remarquable, type peut-être d’un genre à établir par la suite. — Wirrensoun indique, loc. cit, p- 15, chez un hétéradelphe humain, trois poumons placés, un à droite, deux à gauche, dans le thorax du sujet principal; mais, malgré l’éten- due de sa description, l’auteur nous laisse de même à désirer des dé- lails très-imparfaits.—TL'insuffisance des notions que possède la science Sur ces cas très-obscurs par eux-mêmes, permet seulement de sup= POSer que la partie supérieure du fœtus accessoire est représentée CI ’ Par quelques vestiges associés aux ‘organes du sujet principal. — La même remarque est applicable à quelques cas-où l’on a trouvé chez « tat rudimentaire, ou au moins trèsemal nn diner: ET + 220 PARTIE III, ainsi réduit à une portion de l’iléum, à l’appendice cœcal et au gros intestin ; encore l'anus est-il imperforé, soit que le rectum se trouve lui-même oblitéré à son extrémité, soit qu'il s’ouvre, comme on l'a vu plusieurs fois, dans les voies urinaires ou génitales. Quant à l’iléum incomplet qui forme la portion supérieure du canal alimentaire , il se porte dans J’abdomen du sujet principal par une ouverture de commu- pication qui existe sur la ligne médiane au dessus de l’om- bilic, et il s’insère ordinairement, après s’être considéra- blement rétréci, sur l’iléum principal (1). Les organes urinaires existent presque aussi constamment le sujet principal deux vésicules biliaires. Voyez, par exemple, WINsLOW et Mayer, locis cit.—Il existait en outre, dans le cas de Mayer, quel- ques lobules hépatiques accessoires.—La région céphalique elle-même a présenté quelquefois, surajoutées au sujet principal , des parties qui semblent des vestiges de la portion supérieure du parasite. L'hé- téradelphe déjà cité de Mayer avait deux lobules à une oreille. Un autre hétéradelphe, indiqué d’après l'abbé de Louvors, dans l’Aist, de l'acad. des sciences pour 1706, p. 29, offrait une disposition analogue. « La _ » plus grande des deux sœurs, dit l’historien de l'académie, paraissait > avoir une oreille double, seul reste de la tête de la petite. »—Enfin un dernier cas, beaucoup plus curieux que tous les autres, et dans lequel on peut presque voir le passage de l’hétéradelphie à l’hétéropagie, est celui de Rosewsrrez, Monstri duplicis rarissimi descript. anat., thèse, in-49, Berlin, 1824. Il existait de chaque côté deux oreilles, le reste de la double face étant au contraire avorté, comme chez les triocéphales. (1) M. Sazes a adressé à l'Académie des sciences, en août 1833, une notice sur un hétéradelphe, chez lequel le canal alimentaire ac- cessoire se terminait supérieurement, dit l’auteur, par un cul-de-sat et un appendice vermiculaire d'u pouce de longueur. Dans ce cas le canal alimentaire du parasite aurait donc été beaucoup plus imparfait en- core qu’à l'ordinaire, — L'hétéradelphe disséqué par M- Salles est le même dont l'existence avait déjà été annoncée à l'Académie en juillet 1833 ,; par M. Scourerten. J'aurai occasion par la suite d'emprunter quelques faits à ces deux intéressantes notices encore inédites, mais dont quelques journaux ont inséré des extraits dans leurs comptes rendus des séances de l’Académie des sciences. FN MONSTRES DOUBLES HÉTÉROTYPIENS. 29} que le canal intestinal, mais avec diverses imperfections , telles que l'absence d’un rein et d’un uretère, la fusion des ‘deux reins en un seul , l'imperforation de l’orifice urétral de la vessie, où même, mais très-rarement , l'absence de Cet organe. Les capsules surrénales ou l’une d'elles man- uaient de même , ou du moins n’ont pas été aperçues dans quelques cas. Enfin l'appareil générateur est ordinairement beaucoup plus imparfait encore que l'appareil urinaire, Même dans les cas où ses parties extérieures sont le moins atrophiées (1). 2, ca: Si incomplets que soient chez les parasites hétéradelphiens les appareils splanchniques, les autres appareils les surpas- sent encore en imperfection ; et l’on va voir même que leurs conditions organiques représentent toujours, non seulement celles des acéphaliens en général, mais spécialement celles des acéphaliens chez lesquels l’atrophie est portée le plus loin. Ainsi, pour le système osseux, toute la portion médiane du squelette, le sternum , la colonne vertébrale , y compris le sacrum (2) et le coccyx, et avec eux les côtes, manquent entièrement , et il ne reste plus entre les os des membres, eux-mêmes plus où moins incomplets, que les os coxaux en bas et les os de l'épaule en haut ; encore ceux-ci, de même que lesmembres supérieurs tout entiers, manquent- (x) M. Bussæurs a décrit, d’après un médecin anglais, M.Prarson, un cas dans lequel les parties génitales externes auraient été proportionnel- lement plus développées chez le parasite que chez le sujet principal. S'il en était ainsi dans ce cas, il fallait que l'appareil génital du sujet princi- pal fût bien imparfait: car, d'après M. Pearson lui-même, les organes sexuels du parasite étaient très-mal conformés. Voyez BussEUIL, Sur à lhetéradelphe de Chine, dans les Mém. du mus. d'hist. nat. ,t. XV, p. 407. (2) D'après PercivaL, An account of a double child, dans les Philos. frars., t. XLVII, p. 361, le sacrum ne manquait pas entièrement, MAIS était imparfaitement ossifié. « The os sacrum, dit l’auteur, as» « the os Pabis, imperfecrly ossified. n 229 / PARTIE ATf, ils dans un grand nombre de cas, Lorsqu’ ". existent , on trouve ordinairement les deux omoplates très-rapprochées l’une de l’autre ou même réunies par leurs bords inter nes (1). Les os pelviens des deux côtés offrent ordinairement entre eux de semblables rapports , les deux os iléons se jois à _gnant par anomalie en arrière comme les deux pubis le font normalement en avant. Par toutes ces modifications, . le squelette se trouve réduit à deux portions, l’une supé- rieure , l’autre inférieure, complétement isolées l’une de l'autre; disposition singulière d’où il résulte que onwpeut à volonté des écarter et les rapprocher l’une de l’autre, et même ployer et tourner le tronc dans tous les sens, abso- lament comme le corps d’un mollusque nu ou d’un ver. Les membres, au contraire , sont peu flexibles; plusieurs de leurs articulations se trouvent ordinairement à demi anky- losées. | La colonne vertébrale manquant chez les parasites hété- radelphiens, la moelle épinière manque avecelle, Le système _ nerveux, comparable à Celuides animaux articulés et surtout des mollusques, se compose seulement de quelques filets nerveux se portant sur un ou plusieurs ganglions dont la situation et la disposition varient suivant les sujets. Dans quelques cas même le système nerveux paraît plus simple encore, Chez un hétéradelphe humain examiné par M. le docteur Salles, on ne put même découvrir un seul gan- glion : les nerfs , parvenus à la partie supérieure des mem- bres, $e perdaient dans le tissu cellulaire. Chez un autre hétéradelphe humain disséqué par Mayer, op.n’aperçui distinctement dans les membres qu’un seul-filet nerveux ac- (x) D'après M. Bussrui, doc. cit, , il existait chez le parasite qu'il a décrit, une clavicule gagnant le sternum du grand sujer, Mais cette dis” position curieuse n'est rien moins que bien constatée : l’auteur l'in“ dique seulement d’après l'examen extérieur du sujet. . MONSTRES DOUBLES HÉTÉROTYPIENS 228 “compagnant l'artère crarale; mais les plexus rénaux et. mésentériques existaient. ue à | L'appareil vasculaire n’est pas moins imparfait que l'ap- Pareil nerveux. Le parasite n’a pas de véritable aorte, mais un où plusieurs , ordinairement deux troncs irréguliers , formés principalement par la réunion des vaisseaux artériels des membres. Le système veineux paraît dans son ensem- ble tout aussi incomplet que l'artériel ; et il aurait même manqué tout entier, dans un cas , si l'on en croyait un au- teur déjà cité, M. Salles. Il n’existepas, à proprement par- ler, de cordon ombilical distinct, mais seulement une pe- tite artère ombilicale qui va se réunir au cordon ombilical du sujet principal. Ge cordon est ordinairement composé d’une artère propre à celui-ci et d’une veine qui se rend, comme dans l’état normal, au foie, et est commune aux deux corps. ss | Enfin il est un système organique plus imparfait encore que les systèmes vasculaire et nerveux: c’est le système musculaire. Quelques parasites hétéradelphiens ont encore dans ane où plusieurs régions un petit nombre de muscles distincts; d’autres ne présentent que des rudimens infor- mes de muscles : enfin, chez la plupart, le système mus- culaire manque complétement, Dans ce cas, tout l’espace :que les muscles devaient occuper est rempli par un tissu cellulaire graisseux , au milieu duquel on voit ramper un petit nombre de filets nerveux et de rameaux vasculaires. Ainsi, l'examen des systèmes musculaire, osseux, Vas culaire et nerveux, comme celui des viscèressplanchniques, confirme pleinement les indications que nous donnait à Pavance l'étude des caractères extérieurs sur les rapports des hétéradelphes. Un parasite hétéradelphien est un véri- table acéphalien par toutes les données de son organisation : | dé 224 PARTIE II, mais c’est un acéphalien greffé par son extrémité supérieure sur l’épigasire d’un sujet d ailleurs normal, et cet acéphalien peut, au moyen des communications vasculaires, splanchni- ques et sans doute aussi nerveuses, qui l’unissent à celui-ci, vivre en parasite à ses dépens ; Mais d’une vie singulière, in- complète, obscure, ou, pour tout dire en un mot, d’une vie qui reste constamment embryonnaire comme l'organisation qui la produit. Telle est en ellet l'idée générale à laquelle peuvent se ramener tous les résultats partiels des remarques faites sur divers hétéradelphes humains, les uns ençore dans l'enfance , quelques autres déjà parvenus à Fétat adulte. La faiblesse et souvent même la nullité des sensa- tions et surtout des mouvemens propres du parasite , mais en même temps l’activité de sa nutrition et son accroisse=. ment assez rapide, ressortent également de toutes les ob- servations bien faites et RS complètes. Toutes s'accordent ainsi à nous montrer dans le parasite une por- tion, un membre accessoire du sujet principal, compara- ble, quant à son influence sur celui-ci, à l’une de ces tu- meurs indolentes désignées d’une manière générale sous le nom de loupes. - Les phénomènes physiologiques de la double vie des hé- téradelphes sont trop remarquables pour que nous puissions nous en tenir sur eux à ce simple aperçu. Îl est au moins nécessaire de le compléter par la citation de quelques cas particuliers, et c’est ce que je vais faire en présentant le résumé de quatre observations intéressantes à divers égards. On doit à MM. Rambur et Orye (1) l’histoire d’un hété- radelphe qui naquit en Touraine, le 30 août 1826, el mou- (x) Rameur et ORYE, Loc, cie. — Poyez aussi GEOrrroy Sarnr-Hi- LAïRE, Rapport sur la notice de M. Rambur, dans les Mém. du mus. d'hist. nat,, t XV, p.389. — Cest encore à ce même hétéradelphe qu£ | MONSTRES DOUBLES HÉTÉROTYPIENS. 225 ratlé 13 septembre 1827, à Vâge d'un an: Avant la maladie quitermina sa Courte existence, cet enfant était bien pro- portionné , d’un embonpoint , d'une force et d’une: taille _ Ordinaites : il marchait déjà presque seul, ét jouissait € d’une bonne santé, Le parasite , mâle commé le sujet principal, ‘Mais beaucoup plus petit, avait ses deux membres ‘supé- rieurs très-rudimentaires ; mais sa portion sous = oxnbilicale et ses membres inférieurs étaïent assez bien conformés et aussi développés qu'ils le .sont normalement à six mois Gomme c’est l'ordinaire chezles hétéradelphes, iln’y avait _point d’anus ÿ"mais l’arëtré était perforé, et $oh orifice Jaissait même écouler presque continuellement de l'urine, Les deux corps avaient présenté d’abord la même coloration et la même température : : mais, vers la fin de H vie, 4 peau du parasite était pile et an peu froide. Son corps et ses membres ne jouissaient d'aucun mouvement propre, et Paraissaient complétement dépourvus ‘de-sensibilité à leur surface : on pouvait pincer, piquer, brüler même la peau sans “obtenir aucun indice de douleur , ni de la part du ‘parasite, ni même, quoique celui-ci parût quelquefois prendre plaisir à émbrasser le corps accessoire, ‘de la part de lautosite, Néanmoins , malgré celte inertie des propriétés vitales dans les tégumens, une petite ulcération, survenue à l'âge de six MOIS au. genou droit du parasite , av ait pu: se pb, et même assez promptement. Il'est vrai que la cicatrice ré cente ayant été irritée par le frottement des linges grossiers dont l'enfant. étäit. habituellement vêtu, LAC aSeR ne tarda pas à se rétablir, et ne guérit plus. Les liens’sÿmpa- thiques qui unissaient entre eux les deux sujets composans, ont aussi été mis en ba par d’autres phénomènes pa- se rappôrte une courte notice insérée dans Île Journal universel des sciences" médicales ; t. XLVIIT, Re 379. . LA ane dans PAtlas, la plan- che XVII, fig, 5. ITI, 1 5 226 trs | PARTIE TA D De 2 thologiques : ainsi, l’hétéradelphe ayant mn atteint d'une, légère ipdisposition , on.vit les deux corps maigrir à la fois, puis reprendre en même temps leur embonpoint primitil « MM: Scoutetten et. Salles (1) ont fait connaître un autre hétéradelpe né dans, une.auire partie. . de da: France, en Alsace, pe d'années après le sujet précédent, et qui.ne vécut aussi que treie mois ‘environ. Celui-ci était femelle, Le. corps accessoire, plus-petitpropôrtionnellement que chez. l'hétéradelphe de Bénais, surtout dans es#premiers mois (2) ; portait! supéricurement-des membres beauconp plus. développés: L'émission de l'urine avait lieu par Jet, Lesymembres.ne se mouvyaient. pas -plus que dans ;le. cas précédent , et, on pouvait de même irriter, la peau: sans . provoquer .de Ja douleur :: une. fois cependant, l'autosite poussa un éri,au'moment où l’on venait de Faces forte- ment. la peaudu parasite. HAL Les deux autres! hétéradelphes LS il, me veste: Fi par | de sont ; mon plus des'enfans ; mais. des hommes. L'un:est un ‘Ghinois (8) Los sé montrait, i-ÿ «quelques: années ; À cé 4 eu SCOUTETTEN, loc. cit. —SazLss, Loc. cit, — Je dois aussi quelques PAR ÉREENSS sur ce même héléradelphe à M. le’ doctèur Fr Lauth. ‘1(a) Le parasite, dit M. Séoutettén ; di Loc ds plus gros ca le poing au moment dela naissance: : (3)-Foyez la figure ,4, pl: XVI de l'Atlas, “d'après. u uñe paiits statue rapportée de Chine par, M. le docteur Busseuil, J'ai pu exami- ner aussi une autre statue du même monstre dèns la Fiche collection ‘de M. Lamar e-Piquot.— Les auteurs. auxquels oh doit les observations ‘que je vais räPpôrter, Sont MM!Pran$son et Lrvinesrok Pérez la no- iicerde M. ‘Livingstén dans le Hedy and physical Journaède Londresjaotit 1822. «On:la trouve: traduite en français dans les: 4rriales clin, de. Mont. pellier, 2822, et publiée par extrait dans le Bulletin de la Soc. d'émtt- lation pour RFPR Tablettes, p. 115. -— Bussutiæ, Mc. ci, ; d'après ces auteurs-et l’examen de la statueite: rapportée par lui en France. Hoyez encore une note intitulée: Hoynbre: monstruoso, dans le Periodice de la sociedad med. quirurgica de Cudis,t, Il, n°2, pa 408, et ee, - # | " ( | MONSTRES DOUBLES gépénorvminne. | 827 Macao an à par et ii san doute. JE RFA Li est 1176 pres ; ; Press le Dan est vas d’une ne tion. Les actions exercées sur le parasite sont perçues par ke Sujet: principal: celni-ci, dès q que: le corps accessoire € est Pincé où piqué an. peu fortement, ressent une doûléur , et “ash MP TT, ‘dans à "par ie € réSpondant te. s'est ‘constamment relusé à laisser noie un nn dans le pénis du parasite. “Enfin, le dernier des. hétéradelphes dont js ‘me paraisse ET de faire ici une mention spéciale , “est celui dont Bux= ctor( 1)nous a transmis l histoire. Chez celui- -ci, de parasite, beaucoup plas incomplet encore que ‘dans les cas précé- dns, paraissait seulement composé du bassin et: des deux membres: abdominaux, L' émission des urines n° avait pas lieu; Mais la chaleur était crdinaîre, ét es impréssions “exercées Sur Jui étaient péroues, mais “d une manière très- -obsqure, par Tautosite : elui-ci ponvait. : même, communiquer au corps. accessoire nn: mouvement il est vrai, presque in- sensible: -L’ hétéradelphé qüi à présenté ces conditions très remarquablés, : non séulément était adulte; Mais, marié de- puis. sx as, dérsqu'il il fat examiné par ‘Buxtorfl,. äL était . même devenu. ‘père d une fille et detrois. ls, tous a ÿl conformés et jouissant d’une: santé robuste: "has ep c0l « ec * ÆEnprésence de ces: observations’ et d'un a6sez rl .— “d'autres cas analogues (2), qui “atfestent Fa HREORE. w=. Rs. déjà cité de Winslow avait douze-a ans. — D” autres pus! àgés encore, :ou:même éntièrement adultes, “sont cités par rer | a58 EAU YTOA abris VI Li Ag AR É ï manière si Positife 14 Viabilité des hétéradelphes han. d est curieux d avoir à pe que nt OA D a auteurs, és les anciens résarclotues ét notamment Lrorrués el ALDROVANDE?, tocis.ait.,\VOyez : WeLscn, IHecatosts y. T, :obs. XLVI p. 62. — ANDR; CarTWELR, Letter dated at Montpellier, dans, lé Philôs. ‘fransact., XLI, *part I, p+ 137; hétéradelphe né à Cré- monez et qui, à éette époque, ‘se mohtraib À Montpellier. If avait alous treize ans. L'auteur Yappofte que la petite” «-Véroleks était {ransmisé du.sujetautosite au-parasites- ReicHez et ANNERSON, An dccount of. a monster ofa, human species ;: ibid. t. LXXIX ,p..157savee planches; et par extrait, dans l'anc. Journal de médee., chir., pharm., t. LXXXVI ," 417. Hétéradelphe né dans l'Inde, âgé de treize ans au moment où furent faites sa descriphionet sa figure. — BURGHARDT , Séhdschreiben an einem guten Freund,1752 ; in-8°3 Frañcfor t-sur-lOder:— REGNAULT; Ecarts, de, la ratire, pl, XXI; Last âgésde trente ans qui se:mon- trait-à Naples en, 1742. — Mxrror, loc, cit, le même hétéradelphe , d’apr ès Regnault.. — Il'est vraisemblable que parmi les citations prés cédentes, plusieurs sont relatives aux mêmes individus, vus par divers observätéurs eñ désitémpsét eñ dés lieux différens. * 9 -: Quant aux observations relatives à des fœtus où à de; jeunes enfatis, Rte sont en grand nombre,: Outre ‘tous les autres déja; civés, voyez MonTaïéne, Essais, lv, IT, chap. 30. Je cite textuellement quelques fragmens de cette observation intéressante par elle-même, et plus encore par le nom de'son ‘auteur et par les réfletions : éminemment philoso- phiques (toutefois à ur exception" près ) qu’ajoute l'illustré écrivainé « La ioincture et d'espace par. oùïls (les deux enfans ) se tenoient, NM estoit. que de quatre doigts, ou enviroû, !en maniere que si voué > retroussiez cet enfant i impar faict, vous, voyiez au dessoubs le nomt x bril de Jäutre: ainsi [à cousture se faisoit entre les tettins et.s0# y nombril Ce quin’estoit pas attaché demouroient péndants et brañ” s lants sur l’aultte, La nourrice fous ddioustoit qu'ilttéioit par touts » les deux endroicts.s— Lancius,-Æpise: medic: pliv.ll, p. 305,220 BÉNÉ AFAUS dans, les Ephem, nat. cur déc. E ann. UE, p. 27-—GoLUNEL*" Pe ré” ‘anatomicd liv. XV, éd. de 1559, p 266; individu qui vécuisi£ mois, et qui fur disséqué après Sa mort par Columbus. — Brosx£L. ON Obs, sur une monstruosité, dans l'ancien Jourr. de médecine ;. chir., paï ;Vander Monde, .t. II, ,p..35., Cet hétéradelphe a-vécurplus de quatre mois Le sujet accessoire [était composé, du bassin etides extrémités # tion satisfais = MONSTRES DOUBLES HÉTÉROTYPIENS. 229 jamais été obs mi les fœlus ou des différence, q ervée parmi les animaux que D RUetS: âgés au plus: de quelques:jonrs. Gette ont on ne peut encore donner aucune explica- 16 ante, est d’antant plus remarquable, que je Pourrais citer, soit d'après divers auteurs, soit surtout d’ar Près mes propres observations , un très-grand nombre. de “25 Présentés par diverses espèces, telles quele mouton, (1), © bœuf (2), lecochon (3), mais surtout le, chat (4),ei le Sen. (5), parmi les mammifères, et Ia poule (6), parmi Siseaux. re as: F + w 4 £ es Te TE es eo ré lou ali :hansse st sedo sieixo ISAAC HIS Hs pps ii inférieures, + Wazerm, Mas aie; 236; no 367. 2LURÉD Fo Bi pacn, Parasitenbilduns, dans la, Medicin-Zeiuns de Berlinyns duis6 novembre 1833, N otice sur un hétéradelphe né ‘en Allemagne ,de 3 septembre 1833, et déjà indiqué dans le même journal, n° du 33 oc- tobre. Ilse portait éncore bien à l'âge de six semaines, Sr -1() Guru, doc ait, piia65s 2h o181 el HD 2) DDISEL UOQ 12 (8) MoranD: dans l'Hist, de l’Acad.:\des\ Se, pour:176551p: 490: JL} ’ F rit > D craviis dus Lier : ati sinon! (x) Foyez Santiront, dans les op ace. , le. EI pe Le UMRIAONNS € (4) Dausenro® , dans l'Aise. nat, de Buffon, t, XIV; p. 390 etp 396; deux observations. — Le sujet de l’une d'elles est figuré par REGNAGET, Gé: ditr, PL 820218 Nnm One y Mas: dHAE tete : ip. 306.—SrrREs , doc ‘it, +— Cette espèceestdertous les mammifères, ‘célle où PHétérédet phieestle moins rare: jen connais parmoi-même neufdu dix Exémples. 4 6):SañDrroRT , loc, dir. — Sexnrs , loc is, — Guuur ; log.) ci dJ'ai cité plus haut ( Zarez p. 218) quelques autres cas d’après mes propres tonne ROSES RSR RS NP 09 EU 2246) SurenViite, Some Péféctions on génération, Aäns les Philgs paie sactisite XLI epartaTép13021 = Reënaünr loc. Giro J'ai nissb db slaté, par moi-même plusieurs .ças d'hétéradelphie danscetté espèce: les ailes accessoires existaient dans tous, — Rommezy dans les £phem: SE. hu { 1) É ATX $ RERO y, <=: ON J 45 m4 RARE Lie à = 3 … rat, cur., déc. IT, ann. V, obs. 148, et Horrman, thid., déc. IIL, MEME ES 4 line 80 LOI IIT LCL QUNTOL HI ESA VA anne, obs: 142, indiquent et figurent grossièrement des poulets à Quatre pattes et à quatre ailes, qui paraissent être aussi des hétéra- delphes. ne | hs 7x) (4 \ CD SEE s vont . mn vue ni ” AGE ! Fr ‘ » : 1 à rs ET ue De cuar an ISAY HDOUND USoiG Ébugoc elolsmpioup iv19c 118198 96 MU :4 £ ds : 4 : b: FRS si bd PARTIE Mi, Genre AH H£rénonvhe , Heterodÿmus. Beaucoup gré” rares € moins connts que les Hétéradel- _phes, les hétérodÿmies se distinguent génériquemient par des‘modifications à quelques Led invérses des caractères dérceux-ci. La moitié inférieure du Corps qui existait chez Ke parasite hétéradélphien, manque dans le Pirasite hété- rodymien ; et, réciproquement , là région supérieure qui F manquait au premier, existe chez le second. Un”hétéro= dyme-résulie ainsi ded’union épigastrique de deux sujets, lun! d’une conformation généralement régulière , l’autre composé d’une tête toujours plus où moins imparfaite, et d’un col et d’un thorax plus imparfaits encore on même ru dimentaires. Leurs rudimens-peuvent même être si faibles, si peu marqués, que la tête du parasite repose presque im médiatement"e et semble directement implantée Sur l'épig as. tré de l’autosite, ‘Tel était le cas d’un jeune ltalien qui se montrait au pu blic dans les dernières années du dix-septième siècle , etsur lequel Winslôw (1) nous a transmis des notions malhew- reusement très-incomplètés, puisées dans des souvénirs de plus de trente ans. La petite tête, d’après Winslow, sem- blaïit sortir du corps principal, et le côté droit. de la face adhérait même fortement à celui-ci par sa partie inférieure: Tout le reste de la tête , et aussi le cou, étaient au con taire libres. Les cheveux, le front, lés yeux, “une oreille ; Je nez , la bouée QE le menton, les dents, se voyaient “a pr se , ann. 5 p. 368. (2) Lycosrnènwe, Prodig. et ostentorum chronicon, p. b21; parle dur hétérodyme semblable qui, d’après cet auteur plus ami du mer veilleu* que du vrai, se serait servi quelquefois pour la préhension deses ali- MONSTRES DOUBLES HétEnorvorens. 188€ distinétement. Lorsqu’c on touchait à cette masse ré de le suje e b principal percevait la sénsation, ainsi ‘que Winslow s’en : assura par : une expérience directe. Un: Aûtre Cas d'hétérodymie a sinon beaucoup ‘mieux côhnu , au moins plus authentique , est celui d’un enfant né 1 ÿ a ‘quelques ‘années dans l'ile’ de Java, et devenu le Sujéé de plisieurs communications intéressantes faites par divers médecins à à là Société de Batavia (1). | Observé dans Sa Es Semaine, LC sujet principal était bien portant et ‘dütre ‘enfant du Même âge: son corps Ares presque partent les PÉOPOrIONS ( et & RER AUS: seulement il existait un ar sûr nu- rnéraire a ia droite. Lé parasite, ; inséré comme chez tous les hétérotypiens, dans la région épigastrique dé l’au- tosite , sé composait d'une tête bcaucoup plus petite que la tête principale, et d’un col très-imparfait, s ’élargissant infé- riéurement en une sorte de thorax rudimentaire. La petite tête , mal conformée et mäl symétrique , avait , comimé dans le cas de Winslow , la face dirigée obliquement de côté, et non. tournée. vers: Je corps du sujet, principal, Son, sommet était couvert de cheveux: droits et_hérissés: Les deux-oreil- les, de forme rs or étaient” sr nphqnise _. _— mens 4e la Ps Fe A tête accessoir e. pos aussi sur li Lscispuu, Traité del 4 opinion ax IV, P- 269. AT Foyez sur lui les Ferhandeling gen ‘van het pag genookselap : x t X, ann. 1825, avec des figures malheureusement très- -imparfai Les que } al reproduites, au tt de meilleures , dans l'atlas de cet ‘ ou- vrage, pl, XVII, fig. 2 et 3. 0e volume renferme quatre pièces | rela- üves à à l'hétérodynie deJ ava, savoir : ‘une lettre d'annonce, pa Dors, P. 133; un procès- verbal, p- 130; une description par le docteur Van — Hauver, »P- 137; enfin, p. He , une autre et très-intéressante X n0- ne he £a octeur WAITZ. — Des extraits de ces divers documens LE S js le + Bullec. des Sc. médicales, à É ann, 18274 1 Het das SET médic. 827,2 , IL, p. 4104 dinaire. Le nez était très-distinct, les yeuxn "étaient au con- traire qu ‘indiqués ; etla bouchese trouvait imperforée. Telle était cette tête accessoire, exactement comparable, comme on le Yoi, par ses caracièrés extérieurs, à celle d’un parreé- phalien.. Quant. à sa, conformation interne, elle n’est pas connue ; et Von, ne sait rien non plus des liens sympathi- ques. qui. unissaient les deux individus composans, si cé n’est que: l'autosile donnait. des signes de douleur toutes les fois que l’ on soulevait ou que l'on comprimait la masse parasite. Ce second -hétérodyme n’est donc, à vrai dire, guère mieux. connu que le précédent, et son histoire ne forme qu’un complément très-imparfait de la relation de Winslow. Heureusement l’analogie qui unit les hétérodymes aux gen- res. précédens, est trop intime pour que les lacunes de leur histoire puissent caüser X la science un véritable préjudice, etc est avec Loute confiance Es je crois pouvoir présenter les considérations qui vont suivre, comme applicables, aux monstres hétérotypiens en général (1 1). 232 ou PARTIE Ut, (tr) On trouve dans divers ouvrages anciens quelques descriptions d’hétérodymes ; mais la plupart paraissent se rapporter au sujet des observations: de.Winslow. Il en est ainsi sans doute delhétéro- dyme mentionñélpar Harréogten,, loc, cit. , p.134. « Je vis vers 1700, . dit cet auteur , un beau garçon de quinze à seize ans qui était venu » ltalie. Il portait à son côlé droit une fille qui sortait de sa poi- » trine, et dont on ne voyait que la tête avec de beaux cheveux noirs, » le col et la poitrine avec deux mamelles assez distinctes. La bouche 5 était assez difforme. » — Borgz, Histor. et obs. medico-phys., cent. Il, obs. 84, parait. décrire aussi le même individu. — Quant à l'hétéro- dyme mentionné dans le Journal des savans , janvier 1677, p. 35, sous ce titre, Histoire Prodigiense d'un garcon de vingt ans , il ne doit pas être a avec l hétérodyme de WinsloW. Quelques particularités dans Ja conformation de €et autre sujet, né comme le précédent en Italie, et surtout Ja date de Sa naissance, antérieure de vingt ans En- viron;, ne peuvent laisser aucun doute. — C'est à ce dernier hétéro” dyme qu’il faut rapporter la courte description d un homme : à deux \ MONSTRES DOUBLES nérénorymints. 233 7 $ IL. Remarques génitales sur les monstres double aie hétérotypiens. “Téut ionstre hétérotypien résulle, d'après i faits qui précèdent, de. l'association de deux individus inégaux ï têtes ; insérée par. Dunamer aa sa Regiæ ‘scientiarium Academis historia, in- 40, Paris, 1707 ; pe 174. En adoptant dans sa thèse déjà citée Je sent hétérodyme. avec le vom et les caractères que je lui avais assignés, M. Frén. LauTH be. cit.) y place deux fœtus décrits, Jun par Hssse, das une thèse intitulée : Monstri bicipitis deser. änatom.. . Berlin, 1823; Paattes par Wie - TÉNSOHN, oc. cit. , p. 17 et süiv. ; ; pt. IT, IV, Y. — Chez lun et chez | l'autré‘il'existait deux têtes également volumineuses, mais dont l’une, affectée d’ ‘hydrocéphalie, reposait sur un col et un tronc, très-impar- faits dans le cas de Wirtensohn, rudimentaires dans celui de Hesse. — Toutefois, dans ce dernier cas même, la cavité du tronc renfermait plu- sieurs viscères, et nolammient un cœur composé d'un ventricule et à uue oreillette, au dessus duquel on trouva une trachée’et unlarynx imparfaits, La petite cavité thoracique communiquait avec la grande, €t les deux péricardes se confondaient même ensemble: Eaorte du Sujet accessoire passait dans. le thorax du sujet principal, traversait son diaphragme, et allait s insérer sur son aorte au niveau des premières Vertèbres lombaires. La colonne vertébrale-existait, mais imparfaite.— : Dans lé eas dé Wirténsohn, ily avait un tronc dé même diamètre que le col, avec lequel il était confosdu en haut, et beaucoup plus, étroit encote vers l ombilic, pr ès et at dessous duquel il se terminait. Ce tronc _ portait deux membres très- -inégaux et très-imparfaits, sans doigts dis- tincts. À son ouver ture , on trouva que. les « organes splanchniques, et notamment. le cœur et les poumons, existaient pour la plupart, mais avec de nombr eux vices de conformation : la colonne vertébrale exis- mes par l’insértion du tronc accessoire non seulement au dessus, mais tait également, sans même excepter le sacrüm.— Ces deux fœtus sont- À de véritables hétérodymes? L” organisation très-complexe du pre- Mier me donne à son égard des dontes qui s'élèvent à bien plus forte raison à l'égard du second, si différent d’ailleurs des vrais. hétérody- aussi : au dessous de Tombilic. Sans doute ces deux monslres très- cu- onner Jieu à l'établissement de genres nouveaux qu'il 0: ssible aujourd’hui d'indiquer que ‘très-vaguement » 25 S55% NE 4130) 360 sù Ce ÉE + SE . + E— M Lt à PRET RE Une volumieteten développement. L'un, le plus:grand ; toffre si l'on excepte la région. épigastrique, une, conformation; ou parfaitement : cale , OU rendue anomale seulement par l existence d’une simple hémitérie ; par exemple, d'une exomphale , ce que l’on à vu chez plusieurs hétéradelphes ou d’un.excès dans le nombre des doigts, comme chez l'hé- térodyme de Java. Le second des,sujets composans est, au contraire, non seulement très-pelit, mais très-imparfait; ét son dévelo oppement , si nous lui cherchons des analogues dans la série des monstres unitaires , ‘correspond à celui des omphalosites. Le sujet accessoire est.exactement comparas ble, dans l’hétéropagie, à un paracéphalien, dans l'hétéra- délphie, à un acéphalien"g greffé sur un autre sujet. Ïl est même à remarquer que les rapports d’ analogie , plus haut démontrés à Végard & lesshétéradelphes par une analyse de leurs divers. Re organiques , s'étendent jusqu'à Ja fréquence relative des cas de chaque genre. Ainsi F hétéradelphie s’observe assez fréquénament, aussi bien que les monsiruosités acéphaliques ; l'hétéropagie, at con- trare, très-rarement, comme les monstruosités ,paracé- phaliques auxquelles elle correspond. L’extrême rareté des et sur lesquels il est inutile de m’étendre davantage.—M. Laura, oc. cit, rappor te également à à l'hétérodymie un cas ner en trois li- gnes par CHABELARD, Hist, de l'Acad. des Sc. pour 1746, p. 46, et dans lequel une tête surnuméraire se serait trouvée implantée au bas du dos. Un tel fait, contraire aux lois les plus générales de l'union des individus Composans chez les monstres doubles et multiples ; ne peut être admis Sur la foi des vagues et imparfaites indications de Chabelards, mais fül-il aussi. incontestable qu'il est douteux , il est manifeste qu il apparliendrait à une famille, età plus forteraison, à un genre, essentiel lement différens du groupe que nous étudions ici, et dans lequel Fu- nion se fait toujours vers la région ombilicale. — SIMMons , À case 0) monstT os in a child, dans les. Medic. facts and observations ; tVILI, Pe £s 1800 , rapporte un cas à plusieurs égards analogue à celui de Chabe; lard ; mais il est tout aussi douteux. TA ES dent ] se ‘ où a .. MONSTRES DOUBLES HÉTÉROTYPIENS, RE 285 hétérodymes est pareillement en relation avec ce fait que , Pour ce genre , le sujet accessoire manque presque . com blétement (1 1) d’analogues parmi les monsires unitaires omphälosités. En sorte que, sur les trois genres d'hétéro- iypiens, il n° en est pas un seul dont nous n'eussions pu pré- Yoir, d’ après des analogies faciles à déduire, le degré de rareté aussi bien que Po ranisation générale... 4 TES les autres conditions de l’organisation, et: toutes les Cir constances de Ja.vie, des hétérotypiens. ne s’ aceor- Ÿ de. nos. étüdes antérieures. | è — Ainsi, en premier lieu, les deux individus composans sont généralement de même sexe (2). Lorsque l’état imparfait des parties génitales.externes du parasite en laisse le sexe douteux, l'examen anatomique des organes prolonté dé- . PSE _ - de. @) : analogue d’ün parasite hétérodymien parmi es monstres au- ositaires devrait en effet être représenté par une tête imparfaite, sui Vieseulement d'un cou etd” un commencementde thorax. Or, de sembla- bles cassontindiqués par quelques auteurs (voyez la nôte 2 de la p: 508); mais ilsçsont en: si-petit n6mbré, et ceux qui oùtle plus d'authenticité} sont remarquables par. des, particular: ités! telles, que” Hexistonserk de monstres vér itablement omphalosites, réduits au segment supérieur du corps, ne peut encore être considéré ée que comme ‘doutéuse. Dans le troisième ordre, celui des paräbites, oh trouve au contraire très certai- neñrent des monstres réduits, non pas même à une têté, mais à quéle ques. parties. céphaliques seulement: Mais ceux-ci sont des ébauches tellement imparfaites; d'organisation, qu’il serait inexact de les, assimi- ler à aun parasite hétérody mien : c'est véritablement, comme, nous le Yerrons , dans les parasites des monstres polygnathiens q qu ñl faut cher- “cher leurs véritables rep éséntans; et nous avons encore un degré à franchir avant d’ arriver à ce type, placé par ses caractères si anomaux, … Presque à à a fin de Ja série des monstres doubles. “cyan eine utile de remar ‘quér que les hétérodymes, n n'ayant snféedtene ! dun seul see ne ae D, À Fo ‘un s seul sexe, S as moins complétement. avec Ja théorie. Le avec 2: \ 286 _, PARTIE NE montre son identité avec celni de l’antosite. La même géné: ralité que nous ont présentée les conditions sexuelles des autositaires, se reproduit donc ici parmi les parasitaires : les hétérotypiens sont ou ‘bi-mâles ou bi-femelles, plus sou- vent bi-mâles (1). La naissance a Eu mt lieu à termé. La petitesse du volume de l’un des deux individus composans permet que F accouchement se termine presque toujours d’une ma- nière heureuse. Non seulement les monstres hétérotypiens donnent pres- que tous en naissant des signes de vie, mais l'observation a démontré qu’ils peuvent vivre jusqu'à l’âge adulte, Un hétéradelphe, celui de Buxtorff, est même devenu père de plusieurs enfans bien conformés. Toutelois, ‘en admettant la viabilité des monstres hété- rotypiens comme lün des faits les mieux établis de la téra- tologie, devons-nous aller jusqu’à dire que ces êtres ano- maux ont des Chances de vie parfaitement égales à celles d’un être normal ? La greffe d’un sujet parasite sur l’épigastre d’un autre individu, peut-elle être sans influence fâcheuse, sur les fonctions et la vie de celui-ci? C’est ce qu’on ne-pent admettre, D' un côté, le parasite se nourrit aux dépens de son jumeau, dont il est devenu une partie surnuméraire ; €t d'une autre part, suspendu à l'épigastre de celui-ci, il doit Je fatiguer de son propre poids, et surtout gêner ses mou- vemens respiratoires. En effet, l'insertion du parasite au “bas de la poitrine, et l'existence en ce lieu d’une commu ‘hication entre les cavités viscérales des deux sujets, entràî- nent nécessairement une conformation vicieuse, non seulér (1) Il n'est d’ailleurs pas exact de dire, comme l'a fait Mxorezy De duplicit. monstrosé comment., p. 65, que ces monstres sont presque constamment mâles. Le sexe femelle est moins commun ; mais il n’est pas rare parmi eux, =. MONSTRES DOUELES défénorverns. + TER si ment dés ] parois, mais aussi des dernières côles del autosite, de son appendice XI iphoïde et de son diaphragme ] lui-même. Les faits ne confirment malheureusement ces inductions que d’une manière trop positive. L” amaigrissement de plus € Plus inärqué des parties inférieures chez des hétéra- delphes à une époque de leur vie où lé parasite ’accrois- Sait très-rapidement, a frappé-quélques obsérvateurs , €t notamment M. Orye. L’ influence fâcheuse qu' exercent sur le Sujet principal, soit la conformation vicieuse de; la partie inférieure: de. son 1horax., soit surtout: le poids: du parasite; la difficulté. eb dans. quelques circonstances , le trouble dé Ja fonction respiratoire, qui en résultent, sont encore plus incontestables. À peine même est-il quelques observations | bien faites et détaillées où il n’en soit fait mention. Chez Y'hétérodyme de Java, par exemple , le poids de la tête accessoire causait à, la respiration une gêne qui ‘n’a point échappé aux observateurs, malgré l’âge dans lequel ce sujet | a êté examiné, Chez l'hétéradelphe de Bénais , quelques Ve. 41 EL e cris suflisaient pour accélérer et troubler la respiration au point de faire. craindre la suffocation. Enfin,-pour citer un Aétmier exemple; l'hétéradelphe Chinois né respirait jamais librement, et ne pouvait même marcher sans devénir hale- tant : il était obligé dans ce cas, et surtout lorsqu’ il mon- lait, de soulever, avec ses mains: le corps du parasite pour en. diminuer, le, poids ; encore. n’éprouvait-il alors même æ un soulagement incomplet. : Cette double influence etércée par le parasité ‘sur 4 Pértas de l’autosite, n’empêche pas que les monstres hétérotypiens puissent vivre pendant plusieurs années 3 ils alteignent même. assez fréquemment , comme on la vu, adolescence ou l'âge adulte; mais ils ne parviennent que “très-rare; nt à un âge avancé : de: péine Fa er ne “nous qui it dépassé Jeur irentième année, 38 ne PARTIE I, Ici encore les faits viennent donc confirmer Poe manière fées -positive les inductions de la théorie. S'il n’est pas Im- possible que les hétérotypiens vivent long-temps , , S'il n'est même pas rare, proportion gardée avec le nombre total des cas dé naissance, qu’ils parviennent ; jusqu’à la puberté et jusqu’à F âge adulte, il faut du, moins reconnaître que les chances d’une longue vie sont pour eux beaucoup moindres que pour les individus normaux (1). (x) Les hétéradelphes, sujets de si nombreuses observations , les hétéropages et les hétérodymes, dont les conditions organiques sont'si ‘facilés! à déduire par analogie de: celles des hétéradelphes, sont les trpis seuls genres que j” aie cru devoir considérer comme.assez exact temént connus pour pr endre place dès à présent dansle système té- ratologique. Mais il y a tout lieu de croire que les progrès ultérieurs de la sciènte permettront d'établir près de ces trois groupes plusieurs aires genres, tous très-remarquablesDéjaméeme détrès. -précieuses indications de leur existences-éti pour quelques: uns: même. desbons malériaux ; se _trouyent recueillis .dans les annales de. la.seience:. Ainsi on a pu voir dans plusieurs notes de ce ‘chapitre. ( voyez p: 219 “à et 235, notes) la citation de quelques monstres doubles qui sont très- aüalogués par l’ensemble de teur organisation , les uns aux hétéradet phes d’autres aux hétérodymés, mais qui en différentenmémetemps par quelques caractères impoïtans.--D’autréscitations, faites dans l’un des chapitres précédens (yvoyez. p..122, nôte 1, et p.125, note.3 }, ont de? même fait connaître quelques cas ; pre ete esta, mal décrits, qui ähnoncent, du moiIrs comme vr aisemblable, Vexistence demonsir es Parasitaires qui seraiéntdans leur ordre ce que sont les sycéphaliens parmiles: autositaires. 2 Voici maintenant un autre genrélqui repré senterait au contraire le genre ischiopage- par: le-mode! d'union des deux individus Composans.— Mauxoir, Particulars concerning the structe of a monstrous fœtus, dans les Medico-chir. transact., publ. by the med. and chir. soëiety » L VIT, deuxième éd. , P- 257, a décrit et représenté un iiônistre:déuble composé de deux sujets unis bout à bout par 165 bassins, comme dans | ischiopagie, mais dont l’un ôffre tous les cârac- tères. d'un, -paracéphalien: Cest donc un véritable monstre parasi” taire, qui doit former un genre nouveau; genre pour lequel je pr poserai dès à PhAENL, en raison de l'extrême singularité d ses © | GABITRE EL. SVT - o} : DES MONSTRES DOUBLES s mé aumns. jo Targ des ee — ee es “des épicomes, genre unique 4 de à ‘cette famille, — ae de elite de Home. : — - Épicome rh Se F = IREUT 2H Z A ES lenore ets Op PoE sun -oiôt on D à: 19 HIS HT pi ces OHDESTT ve 3. Leon É | ES ame d'eésénec duré classification méthodique ‘de montrer de‘plus én plis rm maniféstés X mésuüre que Fon des- . cenddans une série, les caractères par lesquels s exprime Yinfériorité des êtres placés! aux derniers rangs . Nous! de- Yons donc trouver encoré plus’ fortement empréintes dans organisation dés hétéraliens les conditions crganiques qi D 24 NE” D + ci actérisent : Vordre des parasitaires. C'ést en’ fete ME a lieu, Lés hétéraliens diffèrent dés ‘hétérotÿpiens par 4 imparfait ‘encore du ‘parasite , simple” ‘partie urérairé en apparence ; d'a individa unitiire, tan *PHOIII Lo srobnos st c' ractères, le nom d’ hétérotype.— Cest U. un monstre double, voisin,/mäistbien. distinët, de: l’hétérotype- deMaunoir ; qu'a décritet figuré ; quelques. annéés après, Treprmanx, ‘Beobacht. über die Beschaÿf- Fenheié des. Gehirns und. der Nervs in Missgeburien:, “dans le Zeitschrifr für Physiol.ÿt. UT, p.6, pl: IIT'et IV: Le mode d'union est le mêmé: que dans le cas: de Maunoir : mais le parasite est plus imparfait encore, ét-représente non Dis un paracéphalien, Mais un acéphalièn# © est done-encore un genre à part : genre des plus remarquables par les dif- férences, et l'on peut dire même, par le contraste: querprésentent entre “fux des deux sujets composans dans leur: forme'en même temps’: que S Jeux. situation. Ce genre ‘pourra être appelé! hétéromorpliet" — C'est ttès-vraisemblablement un cas analogue chez la chèvre qui; mal observé;mal, “compris, et sans doute dessirié demémoire; a à donnértient à la singulière et absurde Berre qu'a poses le père Méxpos; dans 7 240 PARTIE ir. | dis que iahe la réalité il Y a ici, comme dans tous les autres genres de parasites, union de deux individus distincts. Un autre caractère des hétéraliens , et c’est celui que leur nom rappelle spécialement, est l'insertion du parasite , non plus dans la région ombilicale, mais au con- traire, loin de l’ émbilic : en sorte que le. parasite, privé de cordon ombilical, est en même temps sans rapports ave£ le cordon du sujet autosite, 0 Dans les monstruosités hétéraliques jusqu’à présent, con: nues, c’est presque uniquement d’une tête que se trouve composé le parasite, et cette tête.est implantée par soï vertex sur Ja tête. du sujet principal. Plus de thorax dis- tinct, plus de, membres , plus d’abdomen, et partant plus d'appareil spécial pour la nutrition, pas même de cordon ombilical Pour le.sujet accessoire, dont la vie est seulement entretenue par ses communications vasculaires et nervéuses avec le sujet principal. Le parasitisme de l’nn des individus" composans n’est donc plus ici à démontrer, comme chez les hétérotypiens, per une analyse anatomique plus ou moins approfondie; mais il se montre évident par le seul aspech de la conformation extérieure. : re le Journal des savans. Voy. ann. 1683, p. 179. Il n’est pas besoin de beau coup d'habitude dans l’art, souvent si difficile, d'interpréter lesrelations des anciens tératologues , pour reconnaître qué le père Mérindol a ef effet observé un monstre très-curieux ; à deux troncs placés bout à bout, à Plusieurs paires de membres (probablement quatre), à un® seule tête située à l’une des extrémités , et à un seul cordon ombilicah imséré au point d'union des deux troncs. Toutes les autres parties entées sur celles-ci, n’attestent que l'ignorance de l’auteur, et son désif d'ajouter encofe aux singularités de: lor ganisation de son double chevreau. — Voyez encore Wozrr, dans les Acta acad, petropol., t IV pl. VI: poulet à quaire pattes et quatre ailes dont la disposition à des rapports a\ avec celle des huit membres dans les monstres doubles pré” cédens, | MONSTRES DOUBLES HÉTÉRALIENS, % ETS Ce groupe nous offre le cas singulier, et presque sans. . Autre exemple dans tout le reste de la série tératologique , d'une division d’un rang élevé , d’une véritable famille, se COMposant d'un seul genre, lui-même établi sur deux cas seulement, Les conditions organiques dont l’ensemble ça ractérise les hétéraliens, sont donc, sans nulle comparai- Son, celles dont la production est la plusrare. Gette extrême _ Tareté peut sembler d’autant plas surprenante au premier- ‘abord, que la famille précédente nous a présenté un nom- bre immense de cas répartis en trois genres différens; et cependant il était facile de la prévoir à l’avance. Nous sa- vons d’une manière générale que toutes les réunions téra- tologiques qui se font par l’une des extrémités du corps, et non par la région ombilicale, ne se présentent jamais que très-rarement, et cela par une raison que les notiôns les plus élémentaires d’embryogénie indiquent suffisam- ment. En outre, à cette première cause de rareté, relative au mode d'union des deux individus composans, il faut ajouter pour les hétéraliens, comme pour les hétérodymes, celle qui résulte de la singulière atrophie du parasite, presque réduit à la région céphalique, et présentant par conséquent un type auquel la 'série tout entière des monstres unitaires fournit à peine quelque chose de com- parable, a” FA À | | J’ai donné à l’unique genre de la famille des hétéraliens le nom d'Épicome (1), et sa caractéristique peut être comme il suit : | | Une tête accessoire, imparfaitement conformée, mais complète, in- sérée par son sommet sur le sommet de la tête principale. N N ! F $ G) Ce nom, formé à limitation du mot 4ypograthe (nom de l’un des genres les plus rapprochés de l’épicome ; voyez l'histoire de la famille SUVante), a pour racines les mots ërt, sur, el gun, chevelure, partie chevelue de la téte, J'ai préféré ce mot à épicéphale, dont la signification It, | 16 . 242 | PARTIE Il, C’est au célèbre Éverard Home (1) qu’il appartient surtout d’avoir fait connaître ce genre. Malheureusement cet anato- miste doit presque tous les faits que je yais rapporter d’après lui, non à ses propres observations, mais à des renseignemens puisés à diverses sources, el dont quelques uns n’offrent eut-être pas toutes les garanties désirables d'authenticité. L’épicome de Home naquit au Bengale, en mai 1783» de parens indiens, pauvres, mais jeunes et bien portans: Sa naissance ne fut accompagnée d'aucun événement ex- traordinaire : mais à peine eut-il vu le jour ; que la sage- femme, épouvantée à la vue d’un être si étrangement mons- trüeux , et voulant le détruire au plus vite , le précipita dans lefeu. On l'en retira cependant, non sans avoir déjà été serait à PEU près la même, mais qui pourrait donner lieu à quelque confusion, à cause de l'emploi si fréquent de la terminaison céphale dans la dénomination des monstres unitaires. (x) Voyez AT Account of à child wich x double head, dans les Philos. transact., ann. 1790, À. LXXX, p. 296, avec à pl, et Some additions; ibid, 1799 » LXXXIX, p. 28, avec deux autres planches. Ces deux articles se trouvent réunis dans les, Lectures of comparat. anatom, de Home, dans l’article intitulé : On animals imperféct. or preternat. for- med ; voyez, t. IL, Lecture XI, p: 334, et Atlas, pl. 119-122.— Il est à remarquer que Home n'ayant jamais vu que le crâne de l’épicome, les observations qe je vais rapporter, n’appartiennent pas en propre au célèbre anatomiste anglais : la plupart sont dues à M. Sranx et sur- toutà M. Dent. — On trouve dans plusieurs journaux anglais publiés vers la fin du siècle dernier, notamment dans le Medic. and chirurg» rewiew , des détails plus ou moins étendus sur l’épicome de Home; mais ces Ouvrages ne renferment rien que l’on ne trouvé aussi dans les divers articles de Home, — Foyez aussi le recueil intitulé: Medical facts and observ., t L, p. 164 , avec planche ; également d’après Home: — Il en est de même de diverses notices qui ont paru en France, sans excepter la plus complète et la plus intéressante de toutes, celle du docteur Varenxiw, intitulée; Décails ulérieurs sur ur enfant à tétes superposées , dans le Journ, génér, de médecine , année 1807, & XXX: p. 408 el suiv, L 4 MONSTRES DOUBLES HÉTÉRALIENS 245. brûlé dans quelques parties. Les blessures qu il avait reçues se trouvèrent heureusement peu graves; et, sauvé de ce Premier péril, il échappa de même à tous les dangers de “a première enfance. Déjà il entrait dans sa cinquième an- ei; lorsqu'un jour , sa mère rentrant après une Courte absence, le trouva mort ; il venait d’être mordu par une Vipère à Innettes. : - Exposé , pendant sa courte vie, à la curiosité du pu- blic l'enfant dicéphale fut examiné à diverses époques, par des personnes instruiles ; ; et c’est à leurs observations, re- ‘cueillies avec soin par Hote, que nous devons les résultats suivans. Le corps était bien conformé dans toutes ses par- ties ; et là tête principale elle-même n’offrait rien d’anornal, -si ce n’est supérieurement, dans la région pariétale , ‘où ses - tégumens se continuaient avec ceux dé la tête accessoire. Celle- ci, adhérente par $on sommet au sommet ‘der aütre, et, par conséquent , renversée, ne se dirigeait toutefois pas verticalement, mais ébliquement en haut et en arrière, Elle était en même temps tournée de telle Sorte que sà face était au dessus nôn de la face de Ia tête principale - mais de son côté drôit. Les veux, les oreilles ‘et la région infé- Heure de la tête accessoire offrätent une conformation Vi cieuse , qui fut regardée comimé l'effet accidentel des brû- Jlures reçues par Penfant le ; joür de sa naissance ; mais re artout’lieu'de croire que cés brûülurés n’avaïent fait qu’ajou- ter à des imperfections congéniales et indépéndantés de toute altération pathologique. La conformation plus ou moins vicieuse des parties accessoires est en effet , comme je l'ai fait remarquer, l'un dés caractères généraux des Monstres iS et les épicomes doivent le présenter QG) Et non dans sa troisième, comme Home l'avait dit dans sa. pre mière Notice. \ 244 PARTIE II. comme tous les autres : analogie l'indique , et divers faits confirment ses données, Indépendamment de plusieurs vices dans la conformation du crâne que je mentionnerai plus bas, comment expliquer, par l'effet des brülures superfi- cielles , l'imperforation des conduits auditifs, la petitesse de Ja mâchoire inférieure et de la langue , et quelques autres modifications du même genre, dont l’existence est attestée par les observateurs ? Il serait d’ailleurs dificile de concevoir l’existence d’une tête vraiment normale chez un monstre où non seulement l'appareil de la circulation, mais tout le reste de l'être se trouvait complétement atrophié, Après la tête accessoire venait un cou mal conformé, puis une tumeur arrondie , comparée par un observateur à une petite pêche; ét là fi- pissait cette masse parasite, à laquelle la série tout en- tière des monstres unitaires me nous à rien présenté..de comparable (1). | Telle était la conformation générale de l’épicome de Home: voici maintenant quels phénomènes se sont succédé chez lui, À six mois les deux têtes se couvrirent d’une quantité à peu près égale de cheveux noirs ; et sous ce rapport, la vi- talité parut être la même dans toutes deux : mais la sensibi- lité se montra constamment beaucoup moindre dans la tête accessoire. Les contractions musculaires étaient faibles : iris restait même sans mouvement à l'approche d’un corps étranger non lumineux; et sous l’action d’une vive lumière, la pupille ne se resserrait pas autant que chez un être normal. Les mouvemens des yeux ne se correspondaient point d’une tête à l’autre : l’une d’elles les avait souyent ouverts, quand l’autre les avait fermés, et réciproque" (x) Au moins en ne sortant pas du cercle des faits authentiques. Voyez {. IE, P: 508, noie 2, BE ET * : MONSTRES DOUBLES HÉTÉRALIENS. 245 Ment, Lorsque la mère appliquait à son sein la bouche de à lête accessoire , les lèvres opéraient, mais très-imparfai- tement, Ou plutôt essayaient des mouvemens de succion. Ainsi, chez le parasite, ce sont les mêmes phénomènes , °S Mêmes actions, et jusqu'aux mêmes instincts, que chez Un être régulier , mais restreints et incomplets : c’est la vie Normale, mais imparfaite et comme ébauchée. À l’âge de deux ans, d’après d’autres observateurs, quel- ques changemens s’étaient produits dans les phénomènes présentés par la tête accessoire. Ses paupières ne pouvaient plus entièrement se fermer ,:et l’on voyait ses yeux se mou- voir quand dormait la tête principale. À d’autres égards , au contraire , une étroite sympathie présidait aux mouve- mens et aux sensations des deux têtes. Si l'enfant tétait, la physionomie de la tête accessoire prenait une expression de satisfaction , et sa bouche laissait échapper beaucoup de salive. La tête accessoire semblait de même participer aux joies (1) , mais surtont aux chagrins de la tête principale; _€t celie-ci, au contraire, ne témoignait que peu ou point de douleur quand on pincait ou irritait la peau de la tête accessoire, ER 2 ES Tels sont les seuls phénomènes qui résultent des observa- tions recueillies par Home. Quant à la structure du cer- veau de la tête accessoire , à la nature des parties qui com- posaient le col et la tumeur.terminale, à la disposition des systèmes vasculaires de la tête parasite, toutes ces ques- tions, et vingt autres d’un égal intérét, paraissent n’avoir pas même fixé l'attention des observateurs, et les f aits les plus importans de l’histoire de l’épicome de Home, ont été ainsi Perdus pour la science. L’autopsie de cet être double, qui (:) Un des observateurs cités par Home donne ce fait comme COR- Stant, MAIS un autre nie qu’il en soit ainsi, 246 PARTIE El. pouvait fournir à la tératologie tant de faits d’un si haut inté- rêt, fut faile furtivement et à la hâte, et la relation qui en à été donnée ne nous fait guère Connaître que la disposition générale des deux têtes. Les os des deux voûtes du crâne . Gffraient un nouvel exemple (1) de ce singulier mode d’as- = AVsociation que j’ai ailleurs décrit (2) chéz les céphalopages , ‘si analogues aux épicomes par leur mode d'union , mais si différens par l’ensemble de leur organisation. Les deux cer- #'Yeaux, de même encore que chez ceux-ci, étaient séparés par les deux dures:mères, adossées et fortement adhérentes l’ane à l’autre. Elles laissaient cependant passer entre elles un-grand nombre de vaisseaux artériels et veineux qui ; de la tête principale se portant à la tête accessoire, formaient. l'unique source de la nutrition de celle-ci. Un autre fait im- portant, attesté par Home, est que le crâne accessoire pré- sentait, surtout dans sa région auriculaire et dans sa base ; de nombreux vices de conformation, tels que l'absence des os palatins, l'imperforation des conduits auditifs, l’imper- fection de l'os occipital, dont le trou central était trop petit pour donner passage à une moelle épinière, et qui, manquant de condyles, paraît n’avoir porté aucuné vertè- (x) Toutefois avec quelques différences dans la direction relative des deux têtes. Il serait intéressant de pouvoir établir un examen ñ rigoureusement comparatif entre la disposition des os crâniens dans sf} les deux genres. Malheureusement Home, quoiqu’ayant eu à sa dispos sition le double crâne de son épicome (aujourd'hui placé dans 1e musée de Hunter }, ne le fait connaître que par une seule figure et par une description imparfaite, tronquée et obscure, d'autant plus insuffisante que des anomalies diverses, dont la plupart sont seule* ment indiquées par l'auteur, venaient ici compliquer la disposition générale. Espérons que les anatomistes anglais combleront bientôt, par la publication d’une bonne description , les lacunes que leur célè- bre compatriote a laissées dans son travail. (2) Foyez plus haut, p. 60 el suiv. { l MONSTRES DOUBLES HÉTÉRALIENS 247 bre cervicale, Enfin, Ja mâchoire inférieure (ici devenue Supérieure) , était très-petite, et ses apophyses imparfaite” ment développées : néanmoins la tête accessoire “portait seize dents aussi bien que là principale. Les auteurs qui ont avant moi rapporté tous ces faits, ont | recherché comme il était naturel de le faire , si les annales de là science renfermaient déjà des cas analogues au sujet des curieuses observations de Home. Picathe tous ont crtü Pouvoir répondre affirmativement , et leurs mémoirés ren- ferment en effet, pour la plupart, la citation de quelques exemples, plus ou moins anciennement connus , de réunion syncipitale. Mais si l’on examine ces exemples, on trouve que, dans tous, la similitude ne porte que sur le mode d’union, et non sur l’état anatomique et physiologique des sujets | composans , tous deux égaux en volume et en développe- menñt; tous deux, par conséquent, autosites, et même, en raison de leur mode d’union, jouissant de deux vies pres- que indépendantes. En deux mots, les monstres doubles qu’on à cru pouvoir assimiler au monstre double de Home, sont, non dés parasitaires, 1 mais des autositaires ; non des épicomes, mais des métopages et des céphalopages. C'est qu’en effet près de trente ans se sont écoulés de- | puis les premières publications de Home, sans qu’un cas véritablement analogue au sien se füt reproduit, ou du moins eût élé recueilli. Ge ne fut qu’en 3828 qu’un savant chirur= gien de Liége, M. Vottem (1), fit connaître un second exemple d'épicomie, resté | jusqu’à ce jour aussi ignoré que le premier est devenu célèbre. | L G@ Voyez Description de deux fœtus réunis par la tête, , in-8, Liége, Description anatomique EE malheureusement 4 igures, is ———— £ PE RS 7 MDN 248 ee PARTIE HL Le monstre double de Vottem, commercelui de Home, s8 compose de deux sujets unis par la voûte du crâne : la jonc- tion, dont le mode n’est pas décrit avec toute la précision né- cessaire, ne se fait pas en ligne droite, mais suivant une ligne courbe. L'un des sujets composans estnormal, sauf l'union de son crâne avec celui de l’autre sujet : mais celui-ci présente une conformation des plus anomales, La face, peu étendue de haut en bas, présente, à gauche, des paupières bien formées derrière lesquelles se trouve une orbite vide, à droite des paupières beaucoup plus petites ; également sans globe oculaire. Le pavillon de l'oreille gauche et le conduit auditif externe sont réguliers; mais à droite le conduit man- que et le pavillon n’est représenté que par de petites sail- lies irrégulières. Le nez, la lèvre supérieure sont bien con- formés ; mais la portion droite de la lèvre inférieure, et de même, la portion droite de la mâchoire inférieure, n’existent pas. La bouche est perforée; mais la cavité buccale estun cul- de-sac dans lequelon n’aperçoit ni langueni voûte du palais. Les cheveux existent et sont même assez longs. Telle est la composition de la tête, portion principale et presque unique du parasite ; car après elle se trouve seulement, pour repré- senter le tronc, un segment à peu près aussi étendu qu’elle en longueur ,mais informe et sans membres. La dissection de ce singulier parasite a été faite avec soin par Vottem. On lui doit d’avoir constaté l'absence pres- que complète ou du moins l'état très-rudimentaire des mus- cles, que représentent seulement des fibres disséminées at milieu d’un tissu cellulaire très-abondant, et sans aucaf point d'attache sur les os ; l'existence de quelques rudimens de larynx, d’un seul poumon très-petit et d’un cœur im parfait, à parois minces, à une seule cavité, divisée, il est vrai, par une cloison imparfaite ; celle d’un grand nombre de vaisseaux lymphatiques; de veines et de nerfs, notam” er #. à MONSTRES DOUBLES HÉTÉRALIENS. _ #9 ment du grand sympathique ; d’un encéphale rudimentaire adossé, maïs non réuni, à l’encéphale, lui-même très-mal Conformé, du sujet principal; d’une moelle épinière aussi imparfaite que l’encéphale ; d’un segment d’intestin; d’une Pelle rate et d’un organe en forme de plaque que l’auteur | croit être le foie. Les autres viscères manquaient, et, avec EUX, dit Vottem, le système artériel tout entier (1); fait d’un très-haut intérêt, si l’on pouvait le croire suffisamment Constaté par les observations de l’auteur. Enfin ce savant anatomiste affirme que non seulement le cordon ombilical Manquait, mais qu'il n'existait même aucune trace de l'existence antérieure des vaisseaux ombilicaux (2). Le monstre double qui a présenté à Vottem cette or- ganisalion, analoguessous plusieurs rapports à celle des paracéphaliens , est un enfant nouveau-né, mort une demi- heure après sa naissance, et dont la débile vie ne s’est même Manifestée que par de faibles mouvemens respiratoires et par quelques gémissemens. Cette prompte mort, conséquence nécessaire de l’état imparfait de l’encéphale, n’a permis de recueillir aucune observation sur les rapports sympathiques des deux individus composans ; en sorte que cette observa- tion, très-importante anatomiquement, restera à jamais pri- vée de l'intérêt physiologique et psychologique qu'a pré- senté l’histoire de l’épicome de Home, et qui a tant con- tribué à sa grande célébrité. ; (tr) Loc. cit., p. 66. importans, que je regrette de ne pouvoir citer ici, et pour les= quels il faudra recourir à la dissertation même-de l’auteur. La des- cription qu’il donne de son épicome, n’a pas moins de 96 pages. Elle SSt généralement rédigée avec lucidité, et plusieurs des inductions P Ysiologiques que Vottem a tirées des faits observés par lui, attes- tent également son savoir et sa sagacité. pannes AL nn : (2) Vottem rapporte aussi un grand nombre d'autres faits moins PARTIE IH, CHAPITRE IX. DES MONSTRES DOUBLES POLYGNATHIENS, Caractères des monstres doubles polygnathiens. — Division en trois genres. — Epignathes. — Hypognathes. — Augnathes.— Indication du genre Paragnathe, — Remarques générales, La science doit à mon père l’histoire presque tout en- tiere des monstres polygnathiens, comme à Everard Home celle des hétéraliens; mais le premier, plus heureux que le second , S'appuyait sur des faits observés par lui-même. Aussi, malgré l'extrême difficulté de leur étude, les polygna- thiens forment-ils aujourd'hui l’une des familles les mieux connues aussi bien dans leur organisation que dans leurs caractères extérieurs. Il est difficile de concevoir une conformation plus singu- lière que celle des polygnathiens. Si l'existence de pareils êtres n’avait été constatée par un observateur dont l'autorité est irrécusable; si moi-même je n’ayais vu un polygnathien vivant Si je n’avais encore en ce moment sous les yeux sa tête osseuse (1) et celle d’un second individu; je pourrais révoquer en donte la réalité des conditions organiques que | jeivais décrire, et ne voir en elles qu’une de ces créations étranges par lesquelles les anciens tératologues se plaisaient à étonner la vue et l'esprit de leurs lecteurs. Qu'on se figure (1) Et de plus le moule de sa tête tout entière, C’est d'après lui qu'a été dessinée la figure 3 de la planche XX de l'atlas, / / MONSTRES DOUBLES POLYGNATIIENSe CU D en effet attachée et comme suspendue à l'une des mâchoires d’un être d’ailleurs réculier, des mâchoires difformes, par- 01 même une masse très-rrégulière d’os et de cartilages amorphes, dans laquelle il est difficile, et quelquefois même impossible, sans le secours de l ana anatomique , de reconnaître. l'ébauche d’une tête; qu'on se la représente ouverte de tégamens, en partie cutanés, en partie müqueux; €t l’on aura une idée de l'ensemble des modifications sin gulières qui caractérisent un one PAR | ç I. Histoire Spéciale et detriptèn des DeNTES, La rareté des monstres polygnathiens, quoique très- grande encore, est loin d’égaler celle des monstres du groupe précédent. _ même trois genres sont connus Parmi eux, 1° Une tête accessoire, très-incomplète €t très-mal conformée dans toutes ses parties, attachée au palais de Ja tête principale, paies: ses, (Génre À. Epienaane, 29 Une tête accessoire, très-incomplète et rudimentaire dans la plupart de ses parties , attachée à la mâchoire infé- \ rieure de la tête principale. Sn a IT, HypoGnarae, . & Une tête accessoire, presque réduite 3 53 à une mâchoire inférieure attachée à celle de la tête princi ee Eee au P TIL, Ava De ces trois genres, l'an, celui des hypognathes ; à a été, fondé par mon pète il ya. plusieurs années (1). Les deux | & Voyez ete Ssarr Ttias, Syst. FA des pin # des oiseaux , Paris ; in- -80, 1824, notes IIL et IV, p. 52 à 60 , et Considéns x00l08. et phys, relatives à à un nouveau.genre.de monstr, nommé Hypognathes , dans les Mém, qu mus, & hist nat, t XI, pe 95, avec sn aussi dans 252 | PARTIE I, autres, beaucoup moins connus, sont ici établis pour la pre= mière fois (1), Genre I. EPIGNATRE, Epignathus. Les conditions organiques très-singulières qui caractéri- sent ce genre, m'ont décidé à faire pour lui une exception à une règle que jeme suis imposée, et que j'ai presque partoub ailleurs observée scrupuleusement ; celle de ne point établit systématiquement, et d'indiquer seulement en note, les gen- res que je ne connais point par mes propres observations, ou, du moins, par des relations assez précises et détaillées pour m'en tenir lieu. Ils’en faut de beaucoup que l’épignathie me soit aussi bien connue : un fait, dû à un auteur du dix-sep= tième siècle, Hoffmann (2), et rapporté selon la manière vague et incorrecte de cette époque , est le seul (3) exem- le Journ. de méd. vétérinaire, numéros. de janvier 1826, p. b,- ef de févr., p. 71; avec une autre pl. — Le mot kypognathe, formé de Ur, sous, au dessous de, et de yy490<, mâchoire, rappelle l’adhérencçe de la tête accessoire à la mâchoire inférieure. (1) Jai formé le nom épignathe, à l’imitation d’Aypognathe , du même radical yv4bos, et d’êxt, sur, au dessus de, la tête accessoire étant ici im- plantée sur la mâchoire supérieure ou au dessus d’elle.— Enfin augna- the est composé de «ÿ, adverbe qui exprime le redoublement , la répéti” _ tion, et de y»00$ : il indique donc un genre chez lequel il y a redouble- ment des mâchoires, ce qui est en effet le caractère des augnathes, (2) De fœtu monstroso, dans les Æphem. nat. cur., déc. IL, ann. 6» obs. 165 , p. 333, avec pl., année 1687. (3) M. Fr. Laure, dans sa thèse déjà citée Sur Les diplogénèses , in-4° . Paris, 1834, indique, d’après M. Brasoner , deux cas où les débris d'u. Petit fœtus se trouvaient attachés à la voûte du pharynx chez des sujets d’ailleurs normaux, par des cordons ombilicaux dont les yaisseaUX étaient fournis par les Sphéno-palatins. Il pense que ces deux cas sont analogues au cas d'Hoffmann. La brièveté des indications données par M. Lauth me permet seulement de rapporter ici cette opinion sans me prononcer sur sa justesse. MONSTRES DOURLES POLYGNATHIENS. 253 ple que je puisse citer, et tout ce que l’on possède sur Jui, se réduit presque à la certitude de son existence. Voici les seuls détails intéressans qu'il soit possible d’ex- traire de la relation d'Hoffmann. En 1681, naquit dans un vülage d'Allemagne, un fœtus femelle, non encore à terme, et Qui ne vécut que peu d’instans. Sur un corps assez bien Conformé se trouvait portée une tête affectée, surtout du :COté droit , de plusieurs vices graves de conformation. Le nez était déprimé, l’œil droit fermé, et la bouche était une ‘énorme fente. De celle-ci sortait une masse osseuse et char- Que, attachée au palais (1), et dans laquelle, si informe ; qu’elle fût, on reconnut facilement l’ébauche d’une seconde tête. On apercevait en effet à l'extérieur un cerveau impar-- fait, des cheveux, un nez imperforé ; une ligne paraissant représenter la bouche, les vestiges assez maifestes d’un “@il ou au moins d’une cavité orbitaire, et peut-être aussi Quelques rudimens d’une oreille. La dissection de cettesingulière tête fut malheureusement faite à la hâte et d’une manière incomplète. Les parens de l'enfant refasèrent absolument de l’abandonner au scalpel des anatomistes , et le seul fait intéressant que ceux-ci aient pu constater, est l'existence d’une mâchoire inférieure très-imparfaite. ; : vslEs' 5 in: | à Genre I. Hxrocwarur, Hypognathus (G£orr, S.-H.). ” “ Très-rare aussi, et connue seulement par deux observa- Æ: ions (2), présentées l’une et l'autre par des veaux, l'hypo- : &).Le mode d'implantation, l’une des circonstances les plus intéa l'essantes à connaître, est malheureusement l’une de celles que nous 18Rorons le. plus complétement. Que conclure d’ane indication aussi monstroso Capitis rudimento ? œ . Yashe que celle-ci : Per æmula vertebrarum corpuscula palato cohærente is (2) Celles qui sont relatives aux sujets Lu par mon père sous 254 - PARTIE HE, gnathie consiste dans l'existence, à l'extrémité de la mâchoire inférieure de la tête principale , d’une tête accessoire très- petite, non symétrique, très-rudimentaire dans la région crânienne, très-imparfaite aussi, mais beaucoup plus déve- loppée dans la région maxillaire, et portant même antérieu- rement dans cette région des dents bien rangées el presqué normales dans leurs formes. Toute cette masse adhère à 1 tête principale par la portion correspondante à la symphyse de la mâchoire inférieure accessoire, dont les deux bran- ches s’unissent par leurs extrémités avec les extrémités.des deux branches de la mâchoire inférieure principale. Vues en ce lieu, les deux mâchoires sont égales en développe- ment, et l'accessoire n’est même guère plus irrégulière que la principale , celle-ti-étant toujours plus ou moins imparfaite à. son extrémité. Mais à mesure qu’elle s'é- loigne du point d'union, ‘la tête-accessoire se: déforme et s’atrophie de plus en plus :ainsi, ses éondyles ne sont déjà plus. qu'indiqués, eb après.eux on ne trouve, comme repré- sentant de tout le reste de latête, qu’une tubérosité-arondié Qu ovalaire, sorte de:crâne contracté dont tous les élé£ mens sont presque indétérminables. : Ces caractères, communs aux deux hypognathes;-et vrai- ment génériques, ont d’ailleurs présenté chez l’un: et chez l’autre des modifications spéciales dont quelques unes doi- vent être ici indiquées. ; ext Ainsi, chez l’un des deux sujets que mon père a décrits et que j’ai maintenant l’un et l’autre sous les yeux, la bran- Che gauche de la mâchoire inférieure principale , disposée normalement jusqu’à son extrémité, y rencontre par son les noms d’Aypognathus rupeaiis. et d’hypogn. eapsula.—Gurrr, Lehtbe der path. Anat. der Haus-Sæugeth.) part, IL, p. 220/et 221, a changé sans motifs le premier de ces noms en Aeterocephalus oppositus, et le second en: heterocephalus interpositus, Tr eem ’ 3 MONSTRES DOUBLES POLYGNATIIENS. _ 295 bord interne; non son analogue, mais l'extrémité de l’une des branches accessoires , portant comme elle quatre inci- Sves , et s’articule avec celle-ci, de manière à représenter la disposition normale. La branche droite de la mâchoire Principale , entièrement séparée de son analogue, s’articule de Même avec la branche correspondante de la mâchoire ACCessoire, pourvue, comme elle, de quatre incisives; mais Selle articulation se fait suivant une disposition irrégulière, les deux branches unies du côté droit étant placées :ver- licalement l’une au dessus de l’autre. Au dessous de: celles-ci, €L par conséquent hors de la ligne médiane, est.le reste de la mâchoireinférieure accessoire, dont les-deux branches, con- tiguës et en grande partie soudées l’ane à l’autre > se diri- gent d’abord en bas et en arrière ; puis se recourbent en avan et à gauche : chacune d’elles porte trois molaires dans Sa première portion, Leurs condyless’articulent par unesorte de ginglyme avec une masse osseuse circulaire , perforée Ai centre : celle-ci est elle-même intimement unie par engre- âge, mais non soudée , avec une boîte osseuse irrégulière- Ment ovalaire, longue de trois pouces et large de deux, Ouverte à.ses deux extrémités, et dont l'intérieur rappélle à peine, par quelques. détails: de: forme , l'intérieur de ‘la boîte crânienne. La disposition des tégumens qui envelop- Paient toutes Ces parties, ne m'est point connue, EENE Chez l’autre hypognathe (1), les deux branches ac- cessoires de la mâchoire inférieure, portant l’une et au ire quatre incisives, s’articulent de même avec les bran- ches de la mâchoire principale, mais sans s’interposer entre elles et seulement en s’adossant à celles-ci, encore réu< hies entre elles, mais non suivant une disposition compléte- MERE normale. : ear les quatre incisives droites et les quatre (1) C'est celui que j'ai fait représenter dans atlas Ë LA hr": jet biamiqn 256 PARTIE II. gauches sont écartées latéralement et séparées par un in. tervalle d’un pouce aussi bien dans la mâchoire principale que dans l'accessoire. Celle-ci, à partir du point d'union » se dirige en avant et en haut, puis se recourbe brusque” ment à gauche : les deux branches, ici séparées dans toute leur étendue, portent d’ailleurs chacune, comme dans le C2 précédent, trois molaires dont les couronnes sont dirigées en haut et en dehors. La rangée droite et la gauche sont séparées par un palais aussi large que dans la tête princi pale, et présentant à l'extérieur sa surface tout entière. Getté surface , interposée entre les deux parties de la langue qui se trouve bifurquée presque dès la moitié de sa longueur? est recouverte d’une membrane muqueuse, continue avéê celle de la bouche principale , comme la peau de la partié crânienne de la tumeur l’est avec les tégumens communs: C’est à gauche et en arrière de toutes ces parties que 58 trouve le crâne, composé de cartilages et de plusieurs pièces osseuses informes, articulées entre elles par engrenage. Dé- pourvu de cavité intérieure, le crâne estici, commeon le voit, encore plus méconnaissable, du moins à le considérer en lüf même, que chez le premier hypognathe ; mais l'examen des parties extérieures ne peul laisser le moindre doute sur 5 détermination. La tubérosité considérable que forme à gau che son relief sous-cutané, porte, outre plusieurs pinceau* ë de poils, deux petites conques auditives dont l’une a même à peu près conservé les formes normales. J'ai eu occasion d'observer pendant quelques instaf$ le veau hypognathe que je viens de décrire, alors que vivant encore, il était exposé publiquement à Paris. Sa tête accessoire, suspendue à l'extrémité de sa mâchoire inférieure , et le gênant au point de le contraindre à ten toujours sa bouche béante, rendait pour lui la succi9 impossible, Malgré sa conformation d’ailleurs parfaitement mat MONSTRES DOUBLES POLYGNATHIENS. 297 normale , tous les soins de sa mère n’eussent donc pu lui sauver la vie. Mais on espéra pouvoir, en le con- servant, exploiter avec profit la curiosité publique, et Les soins les plus assidus lui furent prodigués. On le nour- rit de lait, à l’aide d’un biberon, et il vécut ainsi sept Mois. Je n’ai pu malheureusement faire aucune expé- rlence sur sa tête accessoire , et le seul phénomène inté- ‘ + S s . 9 Téssant que ce monstre ait présenté à mon observation, C est , « . 0 a l'adresse avec laquelle il employait les molaires de sa mâ- Choïire anomale pour se gratter sur les flancs, faisant ainsi | ressource, pour des usages secondaires, de parties devenues } impüissantes à remplir leurs fonctions ordinaires et essen-/ de telles (3). Genre III. Avenarue, Augnathus. Quelque incomplet que soit, chez les hypognathes, l’indi- vidu parasite , dont une tête à demi ébauchée est le seulves- tige, nous ne sommes point encore parvenus au dernier degré d’atrophie que puisse nous présenter la famille des polygnathiens. Les augnathes, très-voisins du genre pré- Cédent, s’en distinguent précisément en ce que, chez eux, la mâchoire supérieure et le crâne, non seulement sont tombés dans des conditions encore plus rudimentäires, mais même ont entièrement disparu. Une mâchoire infé- rieure, disposée, mais avec quelques modifications, comme chez les hypognathes, reste le seul et unique vestige, de l'individu accessoire. | C'est encore à mon père qu'est due la connaissance de cé genre. Un de ces singuliers monstres doubles, à peine plus (x) Foyez, dans l'ouvrage sur le Système dentaire, loc. cit., les induc: ons que mon père a tirées de celle remarque contre l'abus de la phi- losophie des causes finales. lt, 17 H $ L M tes ji Le. t Mi OIL à TPS ENERN 258 PARTIE IT, complexes qu’un être véritablement unitaire, a été d par lui , et c'est presque encore le seul exemple connu ( ). Ghezle veau sujet de celte observation , les quatre bran- ches sous-maxillaires ont à peu près la même direction, Jes accessoires étant placées entre les principales et un peu au dessous d'elles. La branche principale gauche est unie à la branche accessoire correspondante, de moitié plus courte qu'elle-même, mais portant aussi quatre incisives : leur mode d'union, comme chez l’un des hypognathes, simule la disposition normale. La branche principale droite est beaucoup plus courte que la gauche et très-imparfaite. La branche accessoire correspondante , plus imparfaite encore, manque même d’incisives; mais elle porte quatre molaires aussi bien que son analogue, Enfin l’une et l’autre aboutis- sent à une petite tubérosité arrondie, représentant à elle séule les déux condyles, et l’on ne trouve aucane des ces par- ties crâniennes qui existaient encore dans l’hypognathie. écrit (x)I1 la décritsous le nom d’Aypognathus monocephalué, locis cit. Voyez les figures dans le Journ. de médec. vétérinaire.—Gvnxr , toc. cit., p. 219) a remarqué que lhyp. monocephalus diffère beaucoup des véritables hypognathes ; mais, en le séparant de ceux-ci, il l’a réuni, sous le nom de monocranus, avec des sujets beaucoup plus différens encore + de ce monstre que le sont les hypognathes.—Plusieurs des monocranus de Gurlt (voyez la pl. X de son Atlas) ont en effet la mâchoire infé- rieure surnuméraire placée tout-à-fait latéralement , et insérée côté à côté sur la surnuméraire: ils sont comparables, pour le mode d’unio® dés deux têtes, à des opodymes dorit l’une des faces serait restée très-ru- dimentaire.— N'ayant jamais observé par moi-même de tels monstres: . je me borne à les indiquer ici comme devant vraisemblablement former par la suite un genre qui pourra être nommé paragnathe. Plusieurs exemples sont déjà connus par les observations, soit de Gurzr Jui- même, loc, cit., p. 219 et suiv.; chez l’agneau ; — soit de Meyer, dan le Journal der Chirurgie de Graefe et Walther, t. X, p« 65 ; aussi chez Va gneau ; — et de Barres, De Janis inversis ac duplicitate generatint; Thèse inaug., in-4°, Berlin, 1850; chez le veau, MONSTRES DOUBLES POLYGNATHIENS. 259 ‘Je ne Connais point la conformation extérieure de ce veau MOnstrneux : mais il ÿ a tout lieu de croire qu'elle devait être exempte; non pas sans doute d’anomälie, mais au Moins de ces graves difformités qui rendent si remarquables et en même temps si hideux les monstres des ge nrespré cé- dens (re ul 56 SIL Remarques générales sur les monstres doubles polygnathiens. Les rapports naturels qui lient la famille des polygnathiens avec les autres parasitaires, sont faciles à déduire de l’obser- vation directe et de la compäraison des faits que je viens d’ex- poser. Ges monstres sont caractérisés par des anomalies es- sentiellement analogues à celles que nous avons étudiées dans la famille précédente. Chez les uns ét les autres, la tête est implantée, par un point de sa périphérie, sur le point analogue de la périphérie de l’autre tête. Chez les uns et les autres elle est complétement développée dans la portion la plus voisine du lieu d’union; mais elle présente des im- berfections de plus en plus manifestes , elle montre une ten- dance de plus en plus prononcée à l’atrophie, à mesure qu’on l’observe plus loin de ce lieu , source uniqne de sa nutrition et de sa vie toute parasitique. Ces considérations sont ap- plicables également aux hétéraliens et aux polygnathiens ; groupes liés intimement par la nature de leurs anomalies , - mais bien distincts par le degré dans lequel elles se présentent. Nous sommes donc conduits par l’analogie à considérer Un polygnathien, non comme un être chez lequel plusieurs (x) Outre les cas déjà cités de monstruosités polygnathiques, on en : Wouve un autre succinctement indiqué par Vazrisnert, dans la Gallerie di Minerva, t. V, p, 269, Il a été présenté, comme presque tous les autres, par un veau, | A — — = ne — ge AUTESS Fe : ui f n | 260 - PARTIE HI. parties se sont produites surnumérairement, mais COMME un véritable monsire double, parfaitement comparable à ious les autres, comme un être réellement composé de deux. Or que sont ici les deux individus composans ? L'un, comme chez tous les parasitaires , est un individu autosit@ dont la conformation, abstraction faite de la région d'u- nion , est généralement normale. Point de difficultés pour ce premier individu. Mais que sera le second? Que sera cet être imparfait, assemblage singulier et confus de parties amorphes, presque sans organes distincts, et absolument incapable de concourir activement en quoi que ce soit à sa propre vitalité? C’est une question à laquelle, présenter ment , il ne me sera pas difficile de répondre. Cette masst amorphe ;, uniquement et essentiellement parasitique , 1 présente exactement un de ces monstres parasites dont j'a exposé avec soin, à la fin du livre précédent, les caractères paradoxaux , et raconté l'étrange et douteuse vie: ébau- ches organiques dans lesquelles se trouve le dernier term des innombrables modifications de la -monstruosité uni- taire, Comparez le parasite vivant isolément dans l'ovaire de s2 mère avec l'individu parasite d’un hypognathe, etvous trou- verez en eflet que la même description peut convenir à l'un et à l’autre. Tous deux forment des masses amorphes sem- blables : à leur surface des faisceaux de poils et des dents aussi développées que dans l’état normal; intéricure” ment, des os dont les formes sont ébauchées, et, si l’on ex cepte les maxillaires , presque tous indéterminables. Enfin» d’un côté comme de l’autre , point de cordon ombilical ; et par suite point de placenta; mais seulement des commu nications vasculaires directes avec un être d’une organi- sation élevée : seul mode en cffet qui pût entretenir la vie chez des êtres aussi imparfaits, aussi Impuissans à vivre s MONSTRES DOUBLES POLYGNATHIENS. 26% Par eux-mêmes. La seule différence est que, dans un Cas, le Parasite est resté implanté sur l'ovaire ou dans l'utérus 6 Sa mère, et que, dans l’autre, il s’est greffé sur un autre Sujet, LE Si l’on se rappelle les considérations analogues que j'ai Présentées sur les hétérotypiens, on arrivera donc facile- Ment à reconnaitre qu'un hypognathe ou un augnathe est fXaciement , à un de nos monstres unitaires parasites (1); Ce qu'unhétéropage-est à un paracéphalien, un hétéradelphe à un acéphalien. Et il est à remarquer que de ces rapports se déduit une explication satisfaisante de ce fait, que tous ces individus accessoires , si simples, ne se sont jamais trouvés greffés sur d’autres points du corps que sur l’une ou l’antre des mâchoires. Sur quel autre point, en effet, pourrait se, fixer un être comparable à nos monstres parasites, sans | que ses conditions d'existence et d'union fussent contraires | à la Loi générale de l'affinité de soi pour soi?: in » ‘Je me borne à signaler ici ces rapports, dont le dévelop- Pement et les conséquences trouveront aïlleurs leur placé. Îlme suffit ici d'avoir prévenu, par ces remarques, les ob- jections qu’on eût pu opposer aux idées , par lesquelles j’ai été conduit à considérer comme le représentant d’un être entier et distinct, une masse anatomiquement aussi peu importante que peut l'être une mâchoire inférieure avec quelques parties accessoires. sony botbiis (x) Spécialement au genre que j'ai indiqué sous le nom de zoomyle, Voyez dans le tome IL, la note 2 de la page 538, dans laquelle j'ai si. gnalé aussi, comme des groupes à établir peut-être par la suite, les °stéomyles et les odontomyles. Se 1. ” + we) {: , fo 4 M À à , 4% + À ra ME onneneesns F 4 A 262 PARTIE M, A 4 £ na a Au uut SOS AA AY VAS niZ CHAPITRE X, DES MONSTRES DOUBLES POLYMÉLIENS. dis Division en cinq genres. — Pygomèles. —Gastiromèles.— Notomèles.-= 1 410 Céphalomèles, — Mélomèles. — Remarques générales, .… Les deux familles précédentes nous ont montré des mons- tres. doubles composés d’un sujet bien conformé et d’une tête accessoire. complète dans le genre épicome, très- incomplète ebtrès-anomale chez les polygnathiens. Voici maintenant une famille que caractérise essentiellement l’inr sertion, Sur Un sujet: bien conformé , non plus d’une.tête, mais d’un ouplusieurs membres. accessoires : accompagnés quelquefois des rudimens. de quelques TA même coexistant avec un second anus, | | Cette famille, ou, suivant. le nom que j'ai adopté pour elle, les, monstres polyméliens (1) se rattachent aux hétérotye piens, par les hétéradelphes, dont, leurs premiers. genres sont ;yoisins, de même que, l’on vient de voir les polÿ- gnathiens et, surtout: les. hétéraliens liés aussi. par. les hétérodÿmes avec cette famille. des, hétérotypiens, véritable point de départ de l’ordre tout entier des monstres doubles parasitaires. Suez à parties , OU (x) Ce nom, indiquant la pluralité des membres, est en rapports tout à la fois, avec le mot polydactyle ( voyez, tome TL, p. 681); avec le nom de l’une des familles des monstres unitaires, les eceroméliens (tome IT, p. 206); enfin avec celui de la famille précédente, les poly gnathiens. Il est à peine utile de faire remarquerque toutes ces simili- tudes de dénominations rappellent des analogies réelles d'organisation: MONSTRES DOUBLES POLYMÉLIENS. 263 La série de genres dont je vais commencer l’histoire, bien qu’inférieure dans son ensemble à la série des genres épicome épignathe, hypognathe et augnathe , peut donc être considérée , à quelques égards, comme lui étant paral- Rle. L'une et l’autre résultent en effet d’une semblable Suite de modifications de la masse parasite, qui, en- core assez complexe dans les premiers genres, et rappe- lnt même par son organisation les derniers hétérotypiens ; décroît graduellement de plus en plus, et finit par tomber dans des conditions voisines de l’atrophie complète, -: SI. Histoire spéciale.et description des genres. Les divers monstres polyméliens peuvent différer entre eux par la forme , par la disposition, par le degré de déve- loppement , par le nombre de leurs membres accessoires , enfin par le lieu où ceux-ci s’insèrent sur le sujet principal. Cest d’après les considérations de ce dernier ordre, les plus constantes comme les plus importantes de toutes, que sont établis et.dénommés (1) les genres suivans : (x) Tous sont formés de la terminaison mèle, de méos, membre, et de radicaux indiquant les lieux divers d’insertion , savoir: rv7à Ou #ië, région fessière, anus ; yasrhp, ventre ; vüros, dos ; ER pe) tête, — Plusieurs dénominations avaient déjà été proposées pour des ditisiqns dé cette famille, par Gurzr, Lehrb. der path. Anat. der Sæugeth., part. IL, p- 273 et suiv. Mais leur extrême complication m’a déterminé à ne pas même adopter celles qui correspondent à des divisions bien tra- cées. Je me bornerai à dire que le genre notomèle correspond à Vopisthomelophorus de Gurlt, le genre mélomèle à ses pleuromelophorus trichirus et ‘triscelus. Quant au genre emprosthomelophorus de Gurlt, il V ‘ réunit les pygomèles à un genre caractérisé par l'existence de mem- rés accessoires sous le col ou le thorax; genre qui me parait encore top peu connu pour être établi. La figure que Gurlt donne sous le ae d'emprosthomelophorus tetrachirus n’est en effet que la copie d'une figure, sans authenticité, de Reenauzr, Æcarts de la nature, pl. 38. Es, rm Sage reves ARE ac 1 264 PARTIE Il, 1° Un ou deux membres accessoires dans Ja région hypogastrique, derrière ou en- tre les membres pelviens normaux. , , Genre I. PYcoMÈrE. 2° Un ou deux membres accessoires insé. rés sur l'abdomen , entre les membres | thoraciques et les membres pelviens. , 1: Cusranar taie 3° Un ou deux membres accessoires insé- È | MOT IE M0 » « se. à «7 cs + +: de IL. Noromëzs. 4° Un ou deux membres accessoires in- c DOMONQUR 14 He se ne cree IV. CérnaLOoMËLE be Un ou deux membres accessoires insé- rés par leur base sur les membres prin- CDR SENS pire ren vs Loiret Pnandte V. Méromëze. De ces cinq genres il n’en est aucun qui ne me soit connu par mon propre examen. Grâce à un concours favo- rable de circonstances, j’ai pu même les observer tous les cinq sur des individus vivaps. : Genre L. Prcouëre, Pygomeles. Caractérisée par l'existence d’un ou de deux membres pelviens accessoires, cette monstruosité, rare chez l’homme. et les mammifères, mais commune chez les oiseaux (:), (1) Surtout chez la poule, où j'ai observé la pygomélie jusqu'à dix | fois. Je lai vue aussi trois fois chez l'oie, deux chez le pigeon , une ; chez le canard. Plusieurs de ces oiseaux étaient adultes. — Les auteurs nous font d’ailleurs connaître beaucoup d’autres exemples. Voyez : Pour la poule: Conwr. Grarr, De pullo gall. monstroso, dans les Acta nat, cur., t. ÎV, p. 426, pl. VIIL. — Prson et Marcerarr > Histe naturalis Brasiliæ ,p. 219.—BLancaanD, Jaarregise., cent. IL.—Roxzr"; Disput. tnaug. qué duor, monstr. anatome continetur, in-4° , Goettingue, 1742: — Harrer, De monstris; dans les Opera minora, *, IIL, p.93» pl XL—Réaumur, Mém. pour servir à l'histoire des insectes ,t, IL, pe 43- — Huser , Observ, atque cogit. nonnullæ de monstris, in-4°, Cassel, 1748: — SanDiFoRT, Museum anat., texte, p. 305, no 32.— Mrcxxz, DE MONSTRES DOUBLES POLYMÉLIENS. 365. présente, chez ceux-ci surtout, des variétés assez nom= breuses dont la série va nous montrer, dans le développe- ment des parties parasitiques , des imperfections ae” de plus en plus marquées. Dans un premier degré de la monstruosité, les deux mem- bres aCCessoires existent séparés dès leur origine, complets OU presque complets quant au nombre des doigts, quelquefois Même égaux aux membres normaux, mais toujours impar- faits et mal conformés dans presque, toutes leurs parties, Notamment dans la portion qui correspond aux pieds. Les fémurs s’articulent avec un bassin iroparfait ; très-petit ; souvent méconnaissable, sans ses connexions: Mais, dans. _ tous les cas, il s’unit, et presque toujours même se soude avec le bassin principal, chaque pièce osseuse allant joindre son analogue, comme dans les monstres précédemment décrits. Par exemple, chez un cochon (1) dont j’ai le squelette sous les yeux, le bassin principal a, comme celui d’un ischiopage, ses deux sxmphxess ReMEnnEs très-écartées l’une de Le au- dupi. monstr, commente » P- 62. — TaunBERG, Aves monstrosæ descriptæ , dans les Nova acta soc. scientiarum upsaliensis, À. Téphises; deux cas dont un chez un coq adulte. Pour le pigeon : Porraz, dans l’Histoire de l'Acad. des Sc. 0 177 ?, p.38. — Recnauzr, loc. cit., pl. XXII. Pour le canard : Preslau. Sammlung, ann. 1726, p. 74. de BERG, loc. cit. Pour l’oie: ihid.—Bekman , Mark. hüst., & T, p. 871.— Porrsrus, De anserculo quadrupede, dans les Ephem, nat, cur., déc. IT, ann, 4, obs. 41, P+ 100, avec une mauvaise figure. Voyez aussi les anciens tératologues et notamment ALDROVANDE, Monstr, hist, p. 550 et 569, qui donne des exemples de pygomélie dans Presque toutes les mêmes espèces et de plus chez le chardonneret. () Tel était sans doute aussi l’état du bassin chez un cochon fi- SR RR RE aux , Loc. cit., pl. 29. Mais dans ce dernier cas, il existait Sous l’abdomen de l'animal une énorme tumeur dont Ja nature m'est pas connue. D ee en. nr cs EU ENAUAUL 266 | PARTIE IL. tre, et respectivement soudées avec les deux symphyses pur biennes du petit bassin interposé tout entier entre les moitiés du grand. Aussi les deux membres accessoires pendent-ils» très-rapprochés l’un de l’autre , et disposés d’une manière symétrique , entre les deux membres principaux. Âu con- traire, dans plusieurs oiseaux (1), j'ai trouvé les os pelviens accessoires Interposés entre la partie postérieure de l’un des os coxaux, d'une part, et de l'autre, lapartie postérieure dû sacrüm et le coccyx rejetés latéralement ; en sorte que les membres accessoires étaient placés, non entre les mem- bres pelviens principaux, si rapprochés chez tous les oi- seaux du centre de gravité du corps, mais derrière eux ; ét même à une assez grande distance (2). e | ” De ces cas de pygomélie où les deux membres aecessoi- res , insérés sur un bassin très- -petit ét imparfait, sont né- cessairement très-oisins l’un de l’autre, on passe très-na- turellement à ceux où les deux membres sont confondus en un seul, soit seulement dans leur portion fémorale, soit dans une grande partie ou même dans la totalité de leur longueur. Ges derniers conduisent à leur tour à ceux oùil n'existe réellement qu’un seul membre accessoire, toujours plus ou meinsmal conformé , et quelquefois presque rudi- mentaire. Dans tous ces cas, la disposition du bassin est presque toujours la même (3) que dans les précédens é (r) Cette disposition peut d’ailleurs se présenter aussi chez les mammifères. Foyez Hazrer, Loc. cit., p. 52, pl. IX; chez un jeune chien. — Ce cas très-curieux et un autre Édrgue par Gurzr, loc. cit. y P- 274, et figuré pl. XIII, fig. 2, sont les seuls que je connaisse chez le chien. (2) Ces différences donnent lieu de penser que le genre pÿ50- mèle, tel que je crois devoir le présenter dans l’état actuel de la science , sera subdivisé par la suite eri deux genres, l’un conservant le nom de pygomèle, l’autre à établir sous le nom d’ischiomètle. (3) Chez un canard commun, qui avait deux jambes accessoires p9r:" En %é pr MONSTRES DOURLES POLYMÉLIENS. 267 avec Cette différence toutefois que le bassin accessoire est ordinairement plus réduit encore dans ses dimensions. Voici déjà trois variétés importantes de la pygoméliei mais Jà'ne se termine point encore la série de ses modifi- cations. Jai. dit que le bassin accessoire, ordinairement Soudé avec lé bassin principal, ne faisait quelquefois que ÿ articüler avec lui. Les cas où il en est ainsi, font le pas- Sage des précédens à ceux’, au moins aussi nombreux, où le bassin accessoire n’a pas même de rapports directs avec le bassin principal , et est seulement implanté, soit entre les muscles , soit , comme il arrive très- -fréquemment chez les oiseaux, dans la’ graisse du croupion. Le bassin ac- cessoire est alors très- -pétit, èt souvent même très-rudimen- taire : aussi, lorsqu’ il existe deux membres accessoires, sont-ils presque toujours réunis , au moins en partie. à Enfin, et les’ cas où il n'existe qu’un bassin rudimentaire étlibre, nous conduisent à ce dernier degré de la pygomélie, il peut même arriver que les parties accessoires se compo” Sent seulement d’an membre plus ou moins imparfait, im planté directement pal extrémité supérieure de son fémur dans la graisse. du. pourtour de l'anus, le bassin étant com- plétement avorté. Cette disposition n’est: même pas rare chez les oiseaux : j en ai observé moi-même un assez grand nombre d'exemples chez la poule, Voie etle canard. Quelle que soit, au-reste, la conformation des extrémités tées sur un fémur commun, le bassin présentait une modiéétté très- remarquable, Il s’'articulait avec le bord postérieur de l'os coxal gauche Par son bord homologue, et se dirigeait en sens inverse du bassin mt , exactement comme la mâchoire accessoire d’un hypogna- Hoi DU à la pr incipale. Du reste, comme il arrive le PUS chez les oiseaux pygomèles, le coceyx et même, mais à un très-f; aible degré, la partie postérieure du sacrum ; étaient rejetés la- * téralement. | 4 — dE ee : er _ Re. + de be. tt É : Fier He 7. É RENE « 268 . PARTIE IL, accessoires , ét dans ces derniers cas eux - mêmes où elles sont réduites à un état si imparfait, leur présence coïncide presque toujours avec celle de quelques autres parties SUT- numéraires. Chez les mammifères, il n’est pas très-rarê de voir à leur base quelques parties sexuelles, ilest vrai très-imparfaites, et même des mamelles, dans les espèces où il en existe normalement d’inguinales, On trouve aussi quelquefois deux anus (1). Chez les oiseaux, la base dt membre accessoire est en général entourée de petites plu- mes semblables à celles qui revêtent normalement le haut des jambes normales, et il existe, dans presque tous les cas, deux anus, placés l’un à: droite, l’autre à gauche des parties accessoires. Ces deux anus, lorsqu'ils sont tous deux bien ouverts, donnent également issue, au* matières fécales , soit que le canal intestinal se bifurque à sa terminaison, ce qui n’a lieu que très-rarement (2); soil que les deux anus s'ouvrent l’un et l’autre dans un cloaque unique , mais très-ample (3). \ - (x) Poyez le Commercium litterarium de Norimberg , t, I, Specim. XII, p. 89, n° 2 ; observation faite sur un veau vivant. (2) PorraL , loc. cit., indique cette disposition chez un pigeon. — Harzer, loc. cit., p. Br, a trouvé aussi deux rectums, il est vrai très- anomaux, chez un chien pygomèle. (3) J'ai indiqué plus haut un grand nombre d'exemples de pyg0* mélie chez les oiseaux, et quelques autres chez les mammifères. Voyez pour homme: Pranous , De monstris, p. 50; membre accessoire di- rigé en haut, — Lrescnine, Tripes heitersbacensis; in-4°, Tubinguer 1755, avec pl.— DannenBerGer, Tripes heiterbac., in-4° , Tub., 1752" — Le sujet de ces deux dissertations avait derrière le sacrum une tu meur assez volumineuse , de laquelle descendait un pied assez bien conformé, — Journal encyclopédique ,janv. 1757. — Wacner, dans la Frænk. Samml, TL, p. 343. Il existait deux anus, et l’extrémité acces- soire avait une ressemblance marquée avec un membre* thoracique.— Simmoxs, dans les Medical. facts and observ.,t, VIIT, p. 1; deux mem“ bres accessoires , attachés à une tumeur remarquable par la pr ésence L 2 MONSTRÉS DOUBLES POLYMÉLIENS. 269 Genre Il, Gasrromèce, Gastromeles. Voisins, mais bien distincts du genre précédent, les Sastromèles sont caractérisés par l'existence d'un ou de deux membres accessoires insérés , non pas après les mem- bres pelriens normaux, ou dans l'intervalle qui les sépare lun de l’autre, mais entre eux et les membres thoraci- ques. Cette disposition est aussi rare que la précédente est commune. Une brebis adulte, vivante, et que je n’ai pu ainsi examiner qu’incomplétement, est le seul sujet que j'aie observé. Elle portait, sous la partie antérieure et médiane de l'abdomen, un membre manifestement double, divisé même à son extrémité extérieure en deux pieds distincts, assez long et pendant presque jusqu'à terre, mais mal con- formé et sans mouvemens propres. Son extrémité supé- rieure n’était articulée avec aucune partie du squelette de l'individu principal, ainsi que je m’en suis assuré par le toucher. j * Aldrovande (1) a figuré un jeune chevreuil , sous le ven- d'un anus et par son insertion au bas de l’épine dorsale.—Jur. BeuW , De monopodibus , in-4° , Berlin , 1827, p.9, pl. II. Ce cas est sans nul doute le plus curieux de tous : car il y avait à la fois symélie et pygo- mélie. L’abdomen ne se terminait inférieurement que par deux mem- bres; mais l’an était complétement double et retourné comme chez les symèles, l'autre très-incomplet et même terminé par un seul doigt. Cest ce dernier que Behn a considéré comme accessoire; mais je doute de la justesse de cette détermination. — Quant à l’enfant tri- pède de quatorze ans, indiqué par M. Dumériz, dans le Bulletin des sciences par la soc. philomatique, n° 49; le peu de notions que l’on possède sur cet être anomal, ne permet de le mentionner ici qu'avec beaucoup de doute. (x) Loc. cit, p. 548. — Le cheval à cinq pieds représenté par le même auteur, p.537, serait aussi un vrai gastromèle, à en juger par la oué; mais ce cas manque entièrement d'authenticité. 270 PARTIE III tre duquel pendaïent deux membres plus petits que les mem- bres abdominätix normaux, placés én arrièré ét à peu de distance d'eux. Cette disposition ne diffère de la précédente , que par la séparation dés deux membres sur toute leur Jon- PHEUR | . Je re borne à indiquer ici ce genré aussi peu connu que curieux; et à le signalér à l’attention des anatomiste® qui vicndraient à rencontrér de nouveaux cas Gi) Genre Ill. Norouëze, Moiomeles. La notomélie, ou l'existence d’un ou de deux membres accessoires insérés sur le dos, est encore une monstruosité inconnue chez l’homme , et très-rare chez les animaux. Elle n’est même bien constatée jusqu’à présent que dans uné seule espèce (2) , la vache, chez laquelle j'en connais deux exemples par moi-même, et plusieurs autres par les ob-. servations de divers auteurs. On montrait, en 1745, au public parisien, une vache adulte, annoncée comme aÿant cinq jambes et une figure humaine au haut de l’une d’elles. Cette prétendue figure humaine n’était autre chose qn’une tumeur informe repo- sant sur le dos et l'épaule du côté droit , et formant la basé” d’un membre accessoire, un peu plus court qu'un membre (x) Davsenron , dans l'Aise. nat, de Buffon, t. XIV, p. 39b, no 1400 indiqué en cinq lignes un chat chez lequel un second train sortait du ventre. Peut-être s’agit-il ici d’un ‘cas mal décrit de gastroméli£ — Je ne puis qu’émettre ici les mêmes doutes sur un poulet très-1M" parfaitement figuré par Recnauzr, loc, cit. , pl. V. (2) Les auteurs des traités anciens de tératologie, et Haller füi- même , citent, il est vrai, un grand nombre de cas qu’on pourrait croire au premier aspect très-analogues à ceux que je vais décrir® sous le nom de notomèles, Mais lorsqu'on les exainine avec soin, A MONSTRES DOUBLES POLYMÉLIENS. > 271 normal, et, comme à l'ordinaire, imparfaitement con- - formé, La dissection, faite par Sue.(r), prouva en effet que le métacarpe et les doigts offraient seuls une conformation à peu près normale. Les os de l’avant-bras, le cubitus.sur- fout, étaient irès-difformes, et l’humérus, sans ses con- DEXIONS , était presque méconnaissable. Ge membre acces- _ Sole pendait un peu en avant de l'épaule , et on pouvait e faire mouvoir à volonté, son extrémité supérieure n'étant articulée avec aucun os, mais seulement attachée par des ISamens aux vertèbres antérieures du dos et aux dernières cervicales. ï daremdle pos : Dans les deux cas que j’ai moi-même observés, la dispo- Sition générale des membres accessoires était la même que chez le notomèle de Sue. Leur conformation offrait aussi diverses anomalies, et il existait de même à la base du Membre un renflement considérable et arrondi. Maïs, dans lun d'eux, on trouva, de plus que chez le notomèle de Sue, Une omoplate imparfaite et un os plus imparfait encore, Aiculé avec celle-ci, et dans lequel j’ai reconnu avec cer- ltude un second fémur. Chez ce sujet, c’était donc , à pro- Prement parler, deux membres, il est vrai très-inégaux, qui $e trouvaient implantés sur la partie antérieure du dos (2). oit que ce sont des cas mal décrits de monstruosités d’un tout autre ordre, et spécialement du genre déradelphe. — Cette remarque doit être étendue au genre mélomèle, qui, dans la réalité, est fort rare, et que l’on pourrait croire commun à en juger parles citations des auteurs. (x) Davsæwror , loc. cit, , t. IV, p. 534, donne dans leur entier les Sbservations de Sue. — C'est cette même vache que l’on trouve figu- Tée dans les ouvrages déjà cités de Rrenauzr, pl. XXXIX, et de Gürur, pl, XIIL, fig. 5. (2) Voyez encore sur des vaches, taureaux ou veaux notomèles: TDROVANDE, loc. cif., D: b40.— BrancaarDp, loc, cit, — BUcHNER, See phys. med. math., in-40, Erfurt, 1780. — Poyez aussi la ie Semmlung, où plusieurs cas sont mentionnés ; de 1720 à ae ns. he. “ PARTIE III. Genre IV. Cérnasonbte, C ephalomeles ë Voici un genre sur lequel son excessive rareté, et plus encore la snsuleité de ses conditions d’ existence ont spé- cialement appelé, depuis que je l'ai fait connaître par mes premières publications tératologiques (1), l'intérêt d’un grand nombre de physiologistes, et le doute de plusieurs autres, Le cas de céphaloméle alors sans aucun analogue dan$m la science, que j’ai observé il y a quelques années ;m’a été présenté par un canard mâle de l'espèce commune, qu. j'ai vu d’abord vers l’âge de deux mois, et que j'ai suit ensuite dans tous ses développemens. Le membre accessoire, unique chez ce sujet, était implanté sur la ligne médiane, dans les tégumens de la partie supé” rieure de l’occiput. Sa base était en contact avec le crâne» non ossifié en ce lieu, maïs seulement dans un très-petit espace ; vice de conformation que l’on observe au resté _très-communément chez tous les oiseaux, et surtout che? les poules à tête huppée. Quant à sa disposition générale, ce membre accessoire était exactement comparable à celui des vaches not07 mèles. Beaucoup plus petit que les membres normaux (2) mal conformé dans toutes ses parties, incapable de se sou’ tenir sur lui-même , il pendait sur le côté droit de la têtes 1724. — Un cas analogue. est aussi indiqué par Erxex, De natur® animal,, liv. XI, chap. 40. (x) arr sur la monstr. chez l'homme et Les animaux, 5, Uhèse inaug Paris, août 18°9, p. 31. (2) se -ci ont, mesurés depuis le point de la jambe où commen” cent les écailles, un peu plus de quatre pouces de long: le membre accessoire, mesuré de même , dépasse à peine un pouce et demi- Deere sie mmgmemert | MONSTRES DOUBLES POLYMÉLIENS ae. et; Comme dans les précédens, l’on pouvait à volonté le TeJcter en avant, en arrière, ou à droite. En Mais une circonstance à laquelle les faits exposés jus- qu'ici ne nous ont nullement préparés , c’est que le mem- bre accessoire inséré sur la têle était analogue, par sa confor mation, aux membres, non de la paire la plus voisine, Mais bien de la paire placée à l’autre extrémité du corps. Ce n’était pas une aile, mais une patte, très-petite, mal faite ; il est vrai, mais parfaitement reconnaissable. Le larse, au dessus duquel la jambe n’était représentée que Par des parties rudimentaires à demi cachées dans les plu- mes , était écussonné comme dans un membre ordinaire. Les doigts étaient au nombre de trois : mais les deux laté- raux n’avaient pas même d'os à l’intérieur, et l’un d'eux, extrêmement court et rudimentaire, semblait un simple appendice du doigt médian. Aucun des trois n’avait d’ongle; Mais la membrane interdigitale était bien développée entre les deux doigts principaux, et l’on voyait même des traces Manifestes de palmature dans l’étroit intervalle qui séparait le doigt médian du plus petit des doigts latéraux. Toute la patte aecessoire était, pendant la vie, aussi bien que les deux pattes principales, d’une belle couleur orangée ; et sa base, comme dans l’état normal, était au centre d’une touffe de plames molles, blanches et un peu frisées , très- différentes des plumes occipitales ordinaires, toutes un peu rudes ,couchées, et d’un beau vert métallique, Ce canard, aujourd’hui conservé dans les galeries z0olo- giques du Muséum d'histoire naturelle, avait vécu plusieurs années dans cet établissement. La patte accessoire était, dans le jeune âge , beaucoup plus grande à proportion, et peut- être mieux conformée qu'on ne la voit aujourd’hui dans la Préparation. Gette dernière circonstance était très-propre à justifier TI, 2 18 a7/4 PARTIE. les doutes qui se sont élevés dans quelques esprits sur cette rare et singulière monstruosité , lorsque je lindiquai pour la première fois. On pensa alors, et J'avais conçu moi- même ce soupcon, que la paîte accessoire avait pu être entée sur l'occiput, comme on implante quelquefois des “ergots sur les côtés de la tête d’un coq. Mais les pre” miers possesseurs du canard céphalomèle ont bien voulu me transmettre des renseignemens qui remontent jusqu ’au. moment de son éclosion, et qui, aussi certains que com plets, me permettent de garantir, de la manière la pluf positive, l'authenticité de l’anomalie. Au surplus, s’il pouvait encore rester dans quelques es= prits des doutes sur l’existence de la céphalomélie, if disparaîtront devant la confirmation imprévue que Tie- demann est venu donner , en 1831 (1), à mes propres ob- servations , par la publication d’un second cas de céphalo- mélie. Présenté aussi parun jeune canard, cet autre exemple” esttellement semblable au précédent, qu’on serait tenté, au 4 premier abord, de les considérer comme ün seul ét mêmé fait, deux fois décrit par des auteurs différens. La patte” accessoire insérée à l’occiput était de même pendante la: téralement. Sa longueur était de deux pouces et demi en viron. Sa conformation générale s’écartait , à beaucoup d’é gards, du type normal. On ne distinguait que deux doigt, tous deux mal faits et très-rapprochés l’un de l’autre. Ce canard céphalomèle, d’aprèsle célèbre physiologiste au” quel j'en cree la description, avait vécu, et était même parvenu jusqu’à l’âge adulte. Cette observation reproduit donc avec une similitude frappante toutes les circonstances observées par moi-même, deux ans auparavant, chez Un autre sujet. + r)Dans son mémoire.intitulé : Besokr, einiger seltenen..Thier«Monstrée Voyez le Zeitschrift für Physiologie, t, IV, p, 127, avec figure. LT MONSTRES DOUBLES POLYMÉLIENS. 279 # Genre V. Mézomëce. M elomeles. Caractérisée par l'insertion d’un ou de plusieurs mem- res accessoires sur un ou plusieurs des membres nor- Maux, ou, en d’autres termes, par le redoublement ou la multiplication des membres, la mélomélie peut se présenter l'observation sous deux formes principales. En pre- Mier lieu, une omoplate ou un os coxal peuvent porter deux membres séparés l’un de l’autre dans toute leur lon- gueur ; mais cette disposition ne m'est encore connue par aucun fait authentique , et elle doit être en effet rendue pour le moins très-rare par la tendance à l’union qui existe si marquée entre toutes les parties similaires (1). En second Nieu , et tels sont tous les cas de mélomélie que je citerai . Comme bien établis, äl peut arriver que, sur une omo- late ou un os coxal, s’insère une extrémité, d’abord unique er apparence , mais subdivisée ensuite, ordinairement à Partir de l’une des articulations principales , en deux por- tions distinctes. Au surplus, si on les observaît également, ces deux formes, directement inverses de celles que j'ai désignées, parmi les monstruosités ectroméliques , sous les noms d’hémimélie et d’ectro mélie, se ramneraient très- facilement l’une à l’autre. Il n’est pas besoin d’avoir par- couru, comme je viens de le faire, toute la série des mons- très doubles, pour reconnaitre que la seconde ne serait que la première, modifiée par la soudure plus où moins intime lune portion des deux membres (2). Le plus souvent même, (x) Poyez sur cette tendance, la seconde partie de cet ouvrage, t. I, P-2ret p- 537. (2) Parmi les diverses monstruosités doubles , l'hétéradelphie nous à surtout présenté, pour les membres thoraciques, des cas dont la ressemblance avec ceux-ci est frappante. Foyez plus haut, p. 218, M, ht Past, NO OR Le SR ) 276 > PARTIE II les deax humérus ou les deux fémurs sont distincts encore» en tout ou en partie, sous les tégumens communs, la réu- nion n’ayant lieu que par la peau et les parties molles. À en juger par les faits rapportés dans les anciens traités de tératologie , la mélomélie présenterait diverses varié” tés, quant au nombre des membres qu’elle affecte à la fois. Ainsi, la duplication d'un seul membre, soit thoracique, soif abdominal; celle de deux membres, soit de la même paire soit da même côté; celle de trois, ou même de tousensemble, s’observeraient également et presque avec la même frés, quence. Mais lorsqu'on soumet à un examen critique Je faits rapportés par les auteurs, on trouve que la plupart manquent entièrement d'authenticité, que plusieurs reposent même très-certainement sur de fausses déterminations (1). ou sur des erreurs matérielles, et qu'il s’en faut de beaucoup que tous les Den de pygomélie indiqués ou figurés par les auteurs, SE soient réellement présentés à l’observation. C’est ce qui a lieu, par exemple, pour la pygomélie tri-. ple ou quadruple. Tous les cas, au moins tous ceux qui me sont connus, sont, ou indiqués seulement par d'anciens auteurs dont le témoignage est sans valeur, ou faussement déterminés, ou enfin établis sur des pièces fabriquées. Il en est un toutefois qui se place hors de ligne par l'au’ torité du nom de l’anatomiste qui l’a publié. L’illastre Ru” dolphi (2) a décrit un chat à huit pattes et à un seul corp“ (r) Une partie d’entre eux ne sont autre chose que des cas de déradelphie ou d’hétéradelphie mal décrits ou mal cités. — Quant à l’equus octo pedibus d'ArDRovANDE, loc. cit., p. 538, il n'avait, que quatre pieds: seulement chacun d'eux se terminait par deu doigts. C’est un simple cas de polydactylie. (2) Reisebemerkungen, p. 180, n° 29. Voyez aussi, d’après Rudolphi, plusieurs auteurs, tels que: Wresr, De monstris animalium, thèse, in-#, Berlin, 1812,et Gurzr, loc. cit., p. 275.— Pour les autres cas, voyeZ ef anciens traités de tératologie, et quelques autres ouvrages cités PA? —— "1; el quiserail assurément l’un des objets tératologiques les Plus précieux de ce riche établissement. Publiéil y a envi- nr. Un quart de siècle par un des anatomistes les plus dis- ués de l'Allemagne, reproduit depuis lors par plusieurs ns tératologues, sans que personne l'ait jamais démenti, Sans qu’on ait va même Je moindre doute élevé sur son “actitude , ce fait se présentait entouré de témoignages d'une telle autorité, il offrait si bien tous les caractères Pparens de l’authenticité, qu’il semblait désormais et pour toujours acquis à la science. J’en jugeai cependant tout autrement , tant l’observation de Rudolphi, si bien attestée qu’elle fût, me semblait difficilement conciliable (1) avec la véritable théorie de la monstruosité double. Elle vraie, la théorie me semblait sinon démontrée fausse, au moins re- placée au rang des simples hypothèses. Elle fausse au con- traire, et surtout reconnue fausse sur les seules inductions _ dela théorie, celle-ci devait recevoir une confirmation d’au- ‘ant plus frappante qu’elle était plus imprévue. Or, comme je l’espérais, cette confirmation ne lui a pas manqué. Par- venu à me procurer le sujet de la célèbre observation de Rudolphi, je reconnus aussitôt qu’il portait en eflet huit pattes, savoir , deux à chaque épaule , et deux à chaque côté du bassin ; mais seulement, parce que quatre membres accessoires avaient été adroïitement cousus à la racine des quatre normaux. Ainsi ce cas, signalé par Rudolphi comme un fait aussi intéressant que rare, et déjà cité d’après lui par plusieurs auteurs, ne devra plus trouver place dans les Harrer, loc. cit. p. 4. — Les faits que l’on y trouve indiqués sont tellement douteux que presque tous les auteurs se sont accordés à ne Pas même en tenir compte: GURLT, par exemple , loc, cit., p. 275, in- dique le cas de Rudolphi comme le seul connu, ? () Foyez plus bas, p. 288. MONSTRES DOUBLES POLYMÉLIENS. TER LN . à LE ue . à à QUI dit avoir observé au Muséum d histoire naturelle de Pa- PARTIE IL annales de la science, on du moins n’y sera qu’un exemple de plus des fraudes scientifiques par lesquelles se laissent abüser quelquefois les auteurs les plus instruits. L'existence de deux membres accessoires est une anoi lie beaucoup mieux établie, mais extrêmement rare: P _ les cas que je trouve cités par les auteurs , iln’en est même qu'an seul dont l'authenticité me semble complète. de veux parler d’un canard décrit par Meckel(1}, et chez le’ quel deux paites surnuméraires se trouvaient soudées dans une grande partie de leur longueur, non pas aux deuf pattes normales, mais bien à une seule d’entre elles, ainsi devenue iriple; disposition entièrement analogue à celle que m'ont présentée les membres thoraciques chez deux hétéradelphes (2). Dans un autre cas, que j’ai moi-même observé chez 02 mouton adulte, c’est -encore cette même disposition que j'ai observée. Sur l’épaule droite, plus volumineuse qu'à l'ordinaire, et très-difforme, sont insérés à la fois trois mémbres, tous mal conformés, et tellement que l'animal me peut, dans la marche, s'appuyer sur aucun d’entre eux. Sur ces troïs membres, l’un, représentant le membre antérieur droit du sujet principal, est de grandeur ordi- maire , mais dirigé en arrière : les longs sabots qui le ter- minent viennent, dans la marche, rentrer entre les deuf extrémités de la paire postérieure. Les deux membres acces” Soirées, confondus sous les mêmes tégumens presque jus “qu’au tarse, sont dirigés en bas et en arrière : beaucouP plus courts que le membre principal, ils s’insèrent su? Tépaule immédiatement au devant de lui, et il s’est même (7) Loe.cit. , p. 61. D'autres cas, tous plus ou moins douteux, soni rapportés dans presque tous les anciens traités de tératologie. (2) Voyez plus haut, dans le chap. VIE, p. 218. Ce MONSTRES DOUBLES POLYMÉLIENS. ? établi entre les trois humérus une ankylose , d’où résulte 279 ent la direction en arrière et l'immobilité presque complète du Membre principal. * Quant àla duplication d’un seul membre, non seulement Cette anomalie est depuis long-temps constatée par plusieurs faits authentiques , mais je l’ai moi-même observée chez un Mouton adulte. Cet animal a deux membres postérieurs gau- Ches, presque complets, mais réunis sous des tégumens com- Muns, et n’en formant en apparence qu’un seul jusqu’au cal- Canéum. On sent très-bien à l’intérieur de la portion com- mune-du membre les os des deux jambes, séparés dans toute leur longueur , et seulement articulés entre eux par l'extrémité supérieure de leurs calcanéums. À partir du point où il se sépare du membre principal , l’accessoire, à demi ankylosé avec lui, s’en écarte sous un angle presque droit, et se dirige en arrière et en dehors. Comme dans tous les cas de monstruosités polyméliques , il est mal con- formé dans presque toutes ses parties, et un peu plus petit que les membres normaux , à l'exception toutefois des sa- bots qui, ne portant point à terre, et ne s’usant point par le frottement au far et à mesure de leur accroissement, ont acquis des dimensions considérables. Observée aussi avec des conditions très-analogues dans | une autre espèce de ruminans, le bœuf (1), la mélomélie | _ paraît s’être montrée surtout dans une espèce qui nous avait À présenté à peine jusqu'à présent quelques légères anomalies, chez la grenouille (2}. Gette monstruosité n’est pas non plus sans exemple chez l'homme, au moins pour les mem- (1) Poyez Guazr, Loc. cit, P. 277, et pl XHT; sous le nom de Pleuromelophorus triscelus. = . @) On en connait trois exemples. Voyez SurxRwizre, Some reflec- HORS on generation and on monsters, dans les Philos, transact., t. XUL* # 980 mé PARTIE ill bres abdominaux (1), Malheureusement le petit nombre d'observations que l’on possède , sont plus ou moins Im- parfaites, et l’on ne peut en tirer aucune conséquence gé- nérale , si ce n’est que la séparation de la jambe accessoire a généralement lieu dès le coude ou le genou, ou même plus haut (2). part. I, p. 302: une patte accessoire insérée sur l'épaule droite. — GUETTARD , Mém, sur différentes parties des sciences et arts, t, V , premier mémoire, p. 25, avec pl.; une patte postérieure surnuméraire insérée en dedans et un peu en avant de la patte droite principale. — Orro , Sel- tene Beobachtungen, Breslaw, 1816, premier cahier, p.24; une cinquième patte postérieure, insérée à droite, à côté de la patte normale, aussi longue qu’elle, et, suivant Otto, bien conformée. (1) Voyez, outre les anciens répertoires tératologiques: HarTÉs Observ. sur un enfant à trois jambes , dans le Recueil périodique d’observe de médecine, 4, II (avril 1955), p. 227, avec planche : une troisième jambe accessoire insérée dans la région iliaque droite. — Frænk. An- merk., t. TT, p. 164.—C'est aussi le lien de rappeler ici l'enfant à deux membres abdominaux surnuméraires , à l’occasion duquel mon père 4 proposé le genre iléadelphe. oyez plus haut, P- 147, note. (2) Outre tous les cas précédemment cités ,on en trouve, dans les anciens ouvrages surtout, un grand nombre que l'insuffisance de leur description ne permet pas de rapporter à leur genre. Parmi eux, il en est un qui mérite d’être cité, si imparfaitement décrit qu'il puisse être, en raison de l’espèce qui l’a présenté. Voyez Mém. de l Acad. de Stockholm, ann. 1762, p. 168 ; chez l’aigle. La science possède aussi quelques cas de multiplication, soit des pattes, soit même des ailes chez les insectes ; mais ces cas n’ont que des analogies très-éloignées avec les précédens, et ne peuvent êlré considérés comme se rapportant naturellement aux genres établis suf les divers modes de multiplication des membres chez les animaux ver tébrés, Voyez: pour les ailes: PauzziN, De muscé monstrosä viridts dans les £pkem. rat, cur,, déc. IIL, ann. 3, obs. 186, p. 316. « Duæ » (alæ) erant in loco ordinario, tertia suprà podicem : magnitudine æg#4- » bat maximam avellanam, » L'auteur ajoute 'seulement à ces détails très- usuffisans que l’insecte à trois ailes fut conservé quelque temps vi- vant. Cette observation est, comme on le voit, lein d’être compléte- ment authentique. . è > p* HAS ‘cd F 5 “ MONSTRES DOUBLES POLYMÉLIENS. _ eê1 K IT. Remarques générales sur Les monstres doubles polyméliens. _ À quelque genre qu’ils se rapportent par la disposition | Spéciale et Je lieu particulier d'insertion de leurs membres ac- Cessoires, tous les monstres doubles polyméliens présentent entre eux une très-grande analogie , soit dans la conforma- lon externe et interne des parties parasites, soit dans l'in fluence physiologique exercée par elles sur l'individu auto- Slle qui les porte. É: Considérés dans leur ensemble, les membres parasites , Pour les pattes: GERMAR, dans le Magazin für Entomologie, t. IT, p- 335, avec pl.; duplication de la patte antérieure droite chez un Elater variabilis, — Trepemanx, Beschreib. einiger selt. Thier-Missgebur- ten, dans le Dentsches Archi für die Physiol., t. V, p. 125, avec figures. Hanneton commun chez lequel deux pattes accessoires s’inséraient à la racine de la troisième patte postérieure du côté droit. Il s'était ainsi formé une patte triple : disposition très-remarquable , analogue à celle qui a été observée par Meckel chez un canard mélamèle, et par moi- même chez un mouton mélomèle (voyez plus haut, pag. 258) et chez deux chiens hétéradelphes (voyez pag. 218 ). — Arex. LEFERVRE, Insertion de deux pattes surnuméraires chez un Scarite Pyracmon , dans le Magazin de zoologie, publié par M. Guérin, première année, n° 40. Même disposition que dans le cas de Tiedemann , mais au trochanter de la patte antérieure gauche. — Doumerc, Notice sur quelques mons- truos. entomologiques, dans les Ann. de la, soc. entomologique, t. IIT, p. 193. Encore un exemple d’une disposition analogue chez un hanne- ton commun. Elle avait lieu ici pour la patte antérieure droite, — Bassr, Morice sur une monstr.; tbid. p. 373. Cas entièrement analogue au précédent, chez un Rhizotrogus Castaneus. L'auteur indique aussi un Telephorus fuscus à patte gauche intermédiaire double. — Srrnora, Indication d’une Ratela pulchella à huit pattes, ibid., t. IV, dans le Bulletin, p. XL. — Srannius, Üeber einige Missbildungen bei den Insecten, dans Archiv für Anat., Physiol. und wiss. Medizin, ann. 1835, p. 306. C’est encore un exemple de la disposition décrite par Tiedemann, et par MM. Lefebvre, Bassi et Doumerc. Stannius l’a observé chez une _ Agra Satenulata, pour le trochanter postérieur du côté gauche. » { A RE gen gr TM ee PARTIE HU beaucoup plus souvent analogues à des membres abdomi- naux qu’à des thoraciques, sont plus petits que dans l’état normal. Leur conformation est vicieuse dans presque toutes leurs parties ; et, presque toujours, leurs diverses articula- tions sont ankylosées ou demi-ankylosées entre elles. Lors- qu'on examine l'organisation intérieure , on trouve les 05 fort mal conformés, quelquefois imparfaitement ossifiéss ou même seulement carlilagineux., L'intervalle qui les sépare de la peau, est rempli, n°2 par des muscles, mais par du tissu cellulaire et de la graisse (1). Quant aux autres parties accessoires qui exis- tent ordinairement à la base des membres parasites, elles varient suivant que ces membres sont abdominaux ou tho- raciques, et aussi, suivant qu'on les observe chez des mam- mifères ou des oiseaux; etiln’y a ici à noter sur elles au- cune généralité, si ce n’est que leur fusion avec les organes du sujet principal, lorsqu'elle a lieu, se fait par la rencontre et la soudure des parties homologues. Tous les caractères généraux de la conformation, soit externe, soit interne, des membres accessoires chez es polyméliens , sont trop complétement analogues à ceux que nous ont offerts les membres accessoires des héléra- delphes , pour qu’on ne prévoie pas aussitôt, entre les monstres de ces deux groupes, une similitude physiologique très-marquée. Cette similitude, conséquence nécessaire de la similitude de leur organisation, est en effet constatée par l'observation. Chez tous les polyméliens que j’ai observés» (x) L'absence des muscles, et leur remplacement par du tissu adi- peux ; ont été signalés depuis long-temps par Ruysem Chez des mou” tons polyméliens. Voyezses Adversaria anatom., déc. 1, 6 VIIL, n° 15- Le genre tératologique auquel se rapportent ces moutons, n€ peu être déterminé d’après les renseignemens très-incomplets que donne Ruysch. A MONSTRES DOURLES POLYMÉLIENS, _ 288 les membres accessoires étaient inertes, privés de tout Mouvement propre , et leur sensibilité était plus ou moins Obluse. Leur accroissement , quelquefois très - faible (1) , avait le plus souvent suivi celui des parties normales , Mais sans lui être exactement proportionnel. + les ai toujours vus complétement inutiles aux êtres Qui les portaient. C’est par une pure fantaisie de leur ima- Siation que tant d'auteurs nous ont transmis l’histoire ou la figure de poules où de pigeons solidement établis sur leurs irois ou leurs quatre paites, et marchant à la manière des uadrupèdes. Au surplus, si ces parties accessoires sont sans utilité pour le sujet qui les présente, elles sont aussi presque toujours sans grand inconvénient pour lui, l’homme excepté, chez lequel leur présence constitue une difformité grave, mais heureusement très-rare, Chez les animaux , suivant la position qu’elles occupent, elles ne sont nullement nuisi- bles, ou bien, sauf un très-pelit nombre de cas , elles cau- sent seulement un peu de gêne dans certaines attitudes ou “Certains mouvemens. On ne voit d’ailleurs presque jamais que leur nutrition, si active qu’elle puisse être, porte un préjudice sensible à celle des organes voisins. C’est là, à égard des hétéradelphes, une légère différence .qu’expli- quent suffisamment la petitesse et le peu d'importance des parties parasites des polyméliens. | I suit de là que ces monstres sont non seulement viables, mais jouissent fréquemment d’une robuste santé, .et ont à Peu près les chances ordinaires pour parvenir à Ja vieillesse. De même, à moins que la monstruosité principale ne soit e a. “& * LA e e. e - e. A \ (x). Chez une oïe pygomèle, où il en était ainsi, j'ai même vu tom- er une patte accessoire insérée dans la graisse du croupion. Il y avait û » ; 9.4 *°0rs quelques semaines que l'oiseau couvait, et l’on supposa qu'il ‘avai i 1. pu , pendant ce laps de temps, exercer sur le membre accessoire u à ° , 1 ñ "RE Cempression prolongée ou une traction violente, À { 284 | PARTIE IL compliquée de quelque anomalie sexuelle grave, comme il peut arriver dans la pygomélie, les polyméliens sont par- _ faitement aptes à se reproduire. Il est remarquable que: comme ceux des hétéradelphes , leurs produits ont été nor- _ maux dans tous les cas connus. Ainsi la brebis gastromèle, ‘que j'ai décrite plus haut, a été fécondée plusieurs fois, et ses agneaux ont tous été bien conformés. Deux oies et deux poules pygomèles , que j'ai observées il y a quelques an- nées, ont pondu un grand nombre d'œufs, et il n’en est pas sorti un seul individu monstrueux. Enfin, d’après des renseignemens que je crois pouvoir donner comme authen- tiques , l’accouplement même d’une vache et d’un taureau, | tous deux affectés de notomélie, a donné un produit par- | faitement normal. Ainsi les monstruosités polyméliques paraissent n’être , pas ou n'être que rarement héréditaires : fait physiologique ! très-remarquable , qui, au reste , comme on le verra par la suite, doit sans doute être étendu à tous les monstres \_doubles parasitaires (1). Îlme paraît en effet résulter, comme | une conséquence nécessaire, de l’individualité essentielle | des individus composans, dont un seulement, l'individu ) autosite et bien conformé, prend part à l’acte reproducteur. Rs On voit, par cette dernière remarque, que je consi- dère un monstre polymélien, aussi bien que tout autre monstre double parasitaire, comme un être essentiellement composé de deux sujets : l’un principal, généralement bien conformé et autosite; l’autre accessoire , incomplet, greffé sur le premier et vivant parasitiquement à ses dépens. Gette opinion est non seulement nouvelle, mais directe (1) Et même d’une manière plus générale à tous les monstres COM” posés. Voyez le livre premier de la quatrième partie de cet ouvrage. GEI ont "ri | MONSTRES DOUBLES POLYMÉLIENS. 285. ‘ment contraire aux idées généralement admises dans la science, En effet , quelque théorie qu’ils aient adoptée sur la Monstruosité double en général, tous les auteurs se sont accordés à voir dans les monstres à membres surnumérai- res, comme ils nomment les polyméliens, des êtres essentiel- ement simples , essentiellement unitaires, chez lesquels des Parlies accessoires sé sont produites par un véritable excès de développement. Personne n’a essayé de démon- irer , par un examen quelque peu attentif des faits, la vé- rité de ce système ; mais les auteurs se le sont mutuelle- ment transmis comme une sorte d’axiome auquel on ne sentait pas même le besoin de donner pour base une dé- monstration scientifique. Et cependant ce système, non seulement ne saurait fournir une explication rationnelle des faits, mais ilest contradictoire avec plusieurs d’entre eux; tandis que lamême théorie générale, quinous a rendu compte de tous les monstres doubles précédens, peut nous fournir, sur les polyméliens , des indications tout aussi satisfaisan- tes. Or, s’il en est ainsi, pourquoi abandonnerions-nous ici une méthode qui nous a, jusqu’à présent, heureusement guidés ? Pourquoi romprions-nous la série si naturelle des monstres parasitaires, en deux portions explicables par des théories contraires ? Gertes, nous ne saurions adopter une marche aussi peu rationnelle que s’il nous fallait céder à des objections d’une haute gravité, et, comme on va le voir, celles que-l’on peut opposer à la théorie, tombent, pour ainsi dire d’elles-mêmes , devant les faits. | Nestil pas singulier, pourra-t-0n dire, de considé- rer, non comme une simple partie surnuméraire de l’être qui le porte, mais comme un être distinct, comme unindi- Vidu greffé et vivant parasitiquement sur un autre sujet, un ironçon aussi incomplet que le sont un membre et quelques organes imparfaits implantés autour de sa base ? Et l'admis- Î 286 PARTIE HI, sion d’une telle explication ne choquerait-elle pas toutes les idées reçues ? Je ne le conteste pas; mais qu'importe qu’une EX plication soit en contradiction avec des opinions conçues avant les faits , si elle est d'accord avec ceux-ci ? Or déjà Ja série tératologique nous a présenté des monstres dou- bles, les polygnathiens, chez lesquels le parasite était tout aussi simple, et plus simple même que chez les polyméliens; dans un genre même, l’augnathie, il était presque unique” ment réduit à la mâchoire inférieure, Or, niera-t-on que cette mâchoire représente à elle seule un individu distinct? Mais alors il faudrait nier aussi l'individualité du parasite | dans les autres polÿgnathiens, puis dans le genre épicome, puis dans le genre hétérodyme, puis dans les autres hétéro- iypiens. Car, depuis les hétéropages complétement doubles jusqu'aux augnathes presque entièrement simples, tous les parasitaires forment une série aussi continue que naturelle: “toute explication générale, applicable aux premiers, l’est aux derniers , et réciproquement, En second lieu , les polyméliens eux-mêmes ne $e ratta- chent pas seulement par des liens indirects à cette série si naturelle et si bien continue. Des hétéradelphes les plus imparfaits on passe presque par nuances insensibles aux pygomèles et surtout aux gastromèles: et cela est si vrai qu'un examen très-attentif suffit à peine dans certains cas pour déterminer si un monstre parasitaire est un véritable hétéradelphe ou bien un polymélien. Si l'on veut des preu- ves, je citeraï ces types ambigus, décrits et figarés par divers auteurs, que j'ai été obligé de laisser, en quelque sorte, flot: tant sur les limites des deux groupes, parce que leurs figures et leurs descriptions , imparfaites il est vrai, ne suffisaien pas pour permettre une détermination rigoureuse. Ges considérations et ces rapports portent tellement L MONSTRES DOUBLES POLYMÉLIENS. 28% — eux [a conviction, qu'ils eussent suffi à me faire con- Sidérer, au moins pour beaucoup de cas, les parties acces- Soires des po iens un individu distinct parasite de ini pets même que Fées de ce ? Parasite ne se retrouverait pas, COMME les analogues des Parasites hétérotypiens et polygnathiens, dans la série des Monstres unitaires omphalosites ou parasites. Mais Ce défaut de concordance n’a même pas lieu. L'existence, Parmi les monstres unitaires, d'êtres aussi imparfaits Que les parasites des polyméliens , et en étant les analo- gues parfaits, est mise hors de doute par les observations d'Everhard, de Bonn, de Rolfe, d'Antoine, d'Emmert et surtout de Hayn; observations dont j'ai précédem- ment donné l'analyse en faisant l'histoire des péracé- Phales et des mylacéphales (1). Donc un être aussi simple que l’est un parasite polymélien, non seulement peut Vivre dans cet état de parasitisme ; mais il peut même, dans le sein de sa mère, avoir une existence isolée, et recevoir, Comme un autre embryon , sa nourriture par un cordon Ombilical propre, implanté sur un placenta normal. L’in- dividualité de ce parasite est par là mise hors de toute contestation , et avec elle, la possibilité qu'un monstre po- lymélien résulte de l’association de deux individus, très- inégalement développés, et dont l’un, greffé sur l’autre, en devient comme un membre parasite. | "+ l'aide de ces vues théoriques, on comprendra facile- ment, et on ne le pourrait autrement, pourquoi, dans les Cas les plus complexes de multiplication des membres insé- tés sur un corps vraiment unitaire, leur nombre est de cinq, de six au plus, jamais de huit où même de sept; par G) Foyez le chapitre consacré à l'histoire des acéphaliens, t. 11, P: 480 et suivantes. | sed 2: à : ® dé ' 288 PARTIE Il, ‘4 quelle nécessité physiologique les deux membres accessoi- \ ; res, lorsqu'il en existe deux, sont unis par des connexions li- times, et le plus souvent même sont conjoints entre eux dans une grande partie de leur étendue ; comment enfin : eb par { quelles raisons , dans un cas qui semblait former au milieu . de tous les añtres une remarquable mais authentique €X ception, la juste autorité du nom de Radolphi (1) ne m'a pas empêché de soupconner dès le premier abord, et bien: tôt après de démasquer une erreur née d’une fraude. Su vant la théorie que je viens d'exposer, un monstre doublË" polymélien à sept ou huit membres, devrait résulter de l'association d’un sujet autosite, plus ou moins régulière ment conformé, et pourvu de quatre membres, avec un paf rasite formé seulement de trois ou dequatre membres, sañ$ corps. En d’autres termes, il faudrait que le parasite fùt con stitué par la réunion de deux membres abdominaux à u® ou deux membres thoraciques, ou réciproquement, sans Îles parties normalement interposées entre la paire thoraciqué et l’abdominale, c’est-à-dire sans le tronc. Or un tel par ar site ne peut exister. L'histoire des monstres unitaires nous 4 montré, et celle des monstres doubles a confirmé la po sibilité qu'un embryon, très-prématurément arrêté dans son évolution, se trouve réduit à l’une des régions de 50% corps; mais nul n’a jamais observé, et l’on ne saurait mêmé concevoir l'existence de monstres composés d’élémerf épars, extraits, si l’on peut s’exprimer ainsi, "de deux région distinctes et éloignées du corps. Pour que, chez un monstre double, un parasite puisse être pourvu de trois ou de quatre membres , il faut donc que le tronc soit plus on moins com” plétement conservé; et s’il l’est, le monstre double n'est plus caractérisé par la simple multiplication des membres’ (x) Poyez plus haut p, 276 et 277. de DE RE 18 -fore mtsen Dore D # a MONSTRES DOUBLES pOLYMÉL ÉLIENS. maïs par la soudure de deux individus irès-inégaux, ‘mais ïen distincts : en d’autres termes, ce n’est Peu un du des “lien, Mais un hétérotypien QG} L TE En se représentant unmonstre double ii |. résullaint de. Fimplantation d'un. parasite très-imparfait, sur Pün des points du corps d'un autosite, on se rend. éga- lement comple, et c'est ce qu’on ne pourrait faire. dans aucune autre hypothèse , des dispositions si variables Présentent les membres accessoires. | On comprendra PR ” Quoi ces membres , que. ’on regardait dE une dépen- Re dance et une production È que l'on croyait seulement explicables par la bifarcation des 2) des membres principaux, et artères formatrices des membres, s’insèrent aussi souvent au milieu du ventre et sur le dos- que/sur les membres ; ef comment il se peut que j aie trouvé même , dans un. cas, et Tiedemann dans un autre, un véritable membre: pelsien implanté sur de sommet de la tête (5). Oravest-ce pas aussi | Ses Sd ns = ea de la vérité ts une de pe ni Ja pos- | *. r)Il est ere un cas däns + 7. pourrait concevoir l'existence de huit membres insérés sur un seul cor ps vraiment unitaire: c’est celai où, sur un autosite, se troüveraient implantés à à la fois deux para- Sites. Mais un tel cas se rapporterait à à la monstruosité polymélique triple, Il supposerait d’ailleurs réunies tant de conditions, et des condi- _ tions tellement difficiles ? à réaliser, que sonfexistence doit être, considé- rée comme improbable. Il importe toutefois de ne pas en perdre de ‘ vue la possibilité : car; comme on le verr a bientôt, d’autres Mmonstruo- sités tiples dont la production ne suppo$ait pas un moindre pre de conditions . , se sont cependant présentées à l'observation. (2) Progenies , suivant une expression de Mroxez, loc, cit. 6) La soudure de deux sujets très- -inégaux nous rend aussi. très- vien :sompre, Fa tout: autre système échouerait devant son explica- : on, d'un ças e pygomélie cité plus haut(p. 266, note 3), dans. lequel J'ai trouvé les deux bassins placés bout à bout en sens inverse, some les re mppaprtihe ts one I, RE : age æ #5 PARTIE DL ER: , sibilité d'expliquer par elle l’ensemble des faits, quand , dansde;système contraire, 6n pourrait à peine se rendre : à isolés (1})2 | compte de quelques cas isol ) G) Depuis la rédaction de ce chapitre, j'ai eu occasion d'examiner Plusieurs autres monstres polyméliens, parmi lésquels deux, très-diffé- rensde-tous ceux qui précèdent, offrent trop d'intérêt pour que je _ puisse mé dispenser de les indiquer ici. +, . Lun d'eux est un jeune poulet double , mort au moment de l’éclos sion, et que je dois à l’obfgeance de M. le docteur Pouchet, profes” seür d'histoire naturelle à Rouen. Ce jeune poulet offre la confirma- tion Ja plus positive et la plus frappante que l’on puisse désiver, de la théorie que je viens d’exposer; ou plutôt, si lon peut s'exprimer ainsi, il la traduit sous une forme matérielle et visible oculairement: Ce monstre, double se compose , en premier lieu, d’un-sujet autosite; régulièrement conformé dans son ensemble; en second lieu, d’un parasite, composé de deux pattes mal conformées, réunies supérieu- rement à un bassin rudimentaire. C’est ce que j'avais vu déjà dans un grand se de cas, et ce que plusieurs auteurs avaient observé | avant moi : mais icige trouve celte circonstance très-remarquable que le parasite, Là lign ; d'être immédiatement accolé à l’autosite, est cOmme suspendu à distance par üne sorte de cordon ombilical, long d’un pouce environ, qui partant de l'extrémité supérieure du para- site’, se porte vérs la récion ombilicale de l’autosite. L’individualité’de Pun' ét de l'autre des sujets composans, l'impossibilité de voir dans le parasite une simple partie surnuméraire de Pautosite, sont donc ici de Toute évidence. | | L'autre monstre est un veau que j'ai d'abord observé vivant daus. une métagerie ambulante, puis dans la ménagcrie du Jardin du Roi, Où il fut placé par mes soins. Le sujet autosite portait à la face dorsale de sôn corps, dans larégio@lombaire , deux membres assez bien con- formés, êt à leur originé, ‘une tumeur considérable, représentant m4 nifestement un abdomen opposé par sa face dorsale au dos du sujet principal. Cette tueur, dont l'accroissement était très-rapide, ne cofitenait aweun viscère, mais était remplie d’uñe:quantité considé- rable de sérosité, communiquant, au travers d’une large fissure lomPO- spinale, avee “intérieur du canal vertébrat. Aussi latpression de la “tumeur, Pour peu qu'elle fit prolongée, faisait-ellé ressentir 8es effets sui l'axe cérébro-stinal du sujet prinéipal, qui par moment tombait Lee } ‘+ | MONSTRES DOUBLES ENDOCYMIENS. | 291 + à 2 « - 4 ‘ er. un $ 2 | RSR sa £ É £ i 72e ‘ F9 trees RARE À XI. Li 2 »f4 LL 53 Rppôrts des notstre Sig avec es autres parasitaires. - a Difficulté de l'étude de ces monstres. — Tncl sion ‘sous- cutanée. — à Inclusion abdominale. — - Exemples divers. utres modes d’inclu- . — Remarques générales. _ + me de la naissance et De la vid Inclusion chez les animaux. — ‘Tnclusion d’un sul dans “un autre, — Insuffisance des théories pr oposées, | RS vanié et quelque singulier que. fût le mode du nion de leurs sujets FORPOSRRE ; tous les monsires paräsi- taire$. dont j’ai traité jusqu'à présent, se ramènent, sans exception , à la greffe d’un individu très-petit , irès-impar- lait et parasite, sur un individu plus grand, bien. conformé | dans la plupart de ses organes’, et autosite, Geite disposi- 1 \ à tion relative des’ deux, _composans est la seule peut-être que lon eût pu concevoir à priori; mais Jobservation cn à » présente une. auire, et c’est elle qui caractérise | le g groupe | >» “a a) dans: ‘une nach cataleptique, et, dans d' au tes insians , Et e LA proie : Lt convulsions. Lorsqu'on cessait de comprimer la tumeur, Vanimal rentrait bientôt dans son état habituel, Ce moüstre Patologie, fütsans doute parvenu al état adulte: mais ROuS fûmes obli- és de Je faire tuer apr ès l'avoir soumis à diverses expériences » parce { qu affecté de aplégie, et contrat int de restér constlammeñt couché \ dans la même tion , il réclamait des soins cotitinuels que l'accrois- À des de say Ed et de son Ah sendit hierttôt vinpasbligé ses gai ich, ï Pr \ déuble, aussi intéressant pour la physiologie générale. que pour la 16. | dont al me reste à faire l’histoire, les. monstres. doubles Lu 292 PARTIE IIF inclusion ou endocymiens. Ghez ceux-ci, comme dans ouS Jes autres parasitaires, On {rouvera aussi deux indivi- dus très-inégaux en volume et en développement ; mais le plus petit, ou le parasite, au lieu d’être greffé et comme suspendu sur un point du corps de l'autosite , sera renfermé . comme at celui-ci. La monstruosilé consis” tera dans une sorte de grossesse congéniale, Lee extrà-utérine, peut-être même, dans quelques cas, intrà? utérine; et celte grossesse, sauf celte dernière disposition: pourra se présenter aussi bien chez un sujet mâle que cheZ f un sujet femelle. ; # Les monstres doubles par inclusion forment donc, parmi tous les êtres anomaux, uñ groupé très-remarquable €! très-distinct ; groupe que j'ai considéré dans ma classifica” tion générale (1), comme une tribu, divisible peut-être par la suite en deux ou plusieurs familles. On pourrait se demander si l'inclusion monstrucuse ne devrait pas être élevée au rang de l’une des divisions générales et primaires des monstruosités doubles, et plusieurs auteurs l’ont même déjà considérée comme telle. Mais un examen attentifet complet des faits et de leurs relalions, démontre qu’il n8 peut en être ainsi dans une classification fondée sur une ap. préciation exacte des rapports naturels. En premier lieu ÿ: chez les monstres doubles par inclusion, aussi bien que che tous les monstres doubles par greffe, l'un des individu" composans est très-imparfait , accessoire et parasite dé 7” l'autre, qui seul jouit d'une vie propre et active. Or.ce ca” ractère est tellement fondamental, il résume si bien en 1! toules les données essentielles de l’organisation et des fonc” tions, que lui seul suflirait pour réunir tous les êtres quile (x) Foyez lexposition que j'en ai faite plus haut, p. 24, et le tableaï synoptique qui est annexé à la page 179 du tome II, Le | MONSTRES DOUBLES ENDOCYMIENS. 298 Présentent en une seule et même grande division, et les descendant à des considérations plus spéciales , les monstres * doubles par inclusion se lient intimement avec les autres pa- 4 - l'äsllaires, et même passent presque par des nuances insensi- bles à une partie d’entre euxs notamment à plusieurs po- lyméliens (1). Tels sont ceux dont les membres accessoires Sortent d’une tumeur plus ou moins volumineuse , renfer- Mant en elle diverses parties parasitiques (2) : disposition irès-analogue à celle que présentent plusieurs end5cy- miens , et pouvant même déjà être considérée comme une _ demi-inclusion. F ; re e 4| Le rang que j'assigne ici aux endocymiens, est donc très-conforme à l’ordre naturel. Il est en outre justifié par cette considération importante, que les monstres par inclu- sion nous offrent dans beaucoup de cas des parasiles , non mm ot (1) Ce rapprochement est juste; mais les considérations sur les- quelles on l’a presque toujours appuyé jusqu’à présent, sont tout-à- fait erronées. La plupart des auteurs qui ont rapproché les endo- à Cymiens des autres monstres doubles, se sont surtout appuyés ne sur les rapports des premiers avec les hétéradelphes, dont on con- sidérait les parasites, non comme acéphales, mais comme ayant la » tête renfermée et cachée dans le corps de leurs frères. 1! me suffit, di pour la réfutation de cette grave erreur, de renvoyer au Chapitre où j'ai donné l’histoire des hétéradelphes. Foyez page 215 et suivantes. D D ro, par exemple, les dissertations déjà citées ( voy. p. 268) - de Lrscnrne et de DAnNenN8rRGER, publiées toutes deux à Tubingue à à soit dans la conformation du pénis, Enfin la moelle épinière peut se terminer inférieurement d’une manière insolite, par exemple sans queue-de-cheval, et l’on a vu la portion sacr0- coccygienne du rachis affectée de fissure spinale (2). Lorsqu'on examine l’intérieur de la tumeur, on recon- naît qu'elle est tapissée d’une membrane dont l'aspect rap” pelle celuidés séreuses, et qu’elle est séparée par cette mem- brane de toutes les cavités normales. Toutefois les vaisseaux du parasite ne sont pas Sans communication avec ceux de l’autosite. Mayer et M. Ollivier ont vu les artères du premier se réunir par leur branche principale , qui même paraissait être la continuation de celle-ci, à la sacrée moyenne du su- jet autosite, égale (3) ou mêthe supérieure (4) en volume . dans ces Cas anomaux, comme dans les premiers âges de l'embryon, aux iliaques primitives elles-mêmes. De même, au moins dans le cas de Mayer, il existait entre le parasite et Tautosite une communication nerveuse, par l'intermédiaire ‘d’un filet délié de la queue-de-cheval. Quant au parasite lui-même ;'Sa conformalion , toujours analogue à celle des monstres unitaires parasiles, ou tout at plus des derniers omphalosites , est très-variable. La tête, (x) Wepewsver, dans le Journal déjà cité de Graefe,, t.IX , cab. # P- 114, et, par extrait, dans le Zuller, des Sc. médic. de M. de Férussacs no de sept. 1827, et le Journal analytique de médec., n° 2. Ce casa été observé chez un fœtus mâle de six à sept mois. L’embryon inclus était également mâle, M s (2) Himxx, loc. cit, p, 58, pl. IV. Excellente notice sur un cas très" intéressant par lui-même. | | (3) Ocrivrer, Loc. cit., obs. XIV, p. 548 et Suiv. ; observation inté- ressante recueillie et communiquée à M. Ollivier par M, CaPuRoN. (4) Max, loc, cit. / Ps { MONSTRES DOUBLES ENDOCYMIENS. 801 Mais une tête très-rudimentaire, informe et presque mé- COnaissable, est peut-être la partie dont l'existence est la Plus Constante , soit qu’elle présente encore des vestiges plas où moins marqués d'organes sensitifs, et même une . tbauche de cerveau (1), soit qu’ on ne distingue guère en elle que de longs cheveux et des mâchoires imparfaites Avec ou sans dents. Quelquefois elle est la seule partie que on puisse distinguer dans la masse , partout ailleurs amor- Phe, du parasite; mais il y a aussi des cas où d’autres par- lies plus ou moins reconnaissables coexistent avec elle; par | exemple, un scrotum imparfait et quelques vertèbres (2), ou bien quelques vestiges des membres (3). Dans d’autres cas, au contraire , la tête étant indistincte, on reconnait seule ment dans la masse parasitique diverses portions des ment bres ou de la colonne vertébrale, ou même quelques viscères imparfaits. Ileu était ainsi, par exemple, dans le cas remar- Quable qu'a recueilli Mayer : la dissection très-soignée que ce célèbre anatomiste fit du parasite, lui montra des rudi- Mens de vertèbres un corps glanduleux indéterminable , des cellules re ; d'un De qui parut représenter la pulpe cérébrale, L une anse intestinale avec son mésen- tère, ses artères , ses veines, ses nerfs, et même ses vais- seaux eb ses ganglions lymphatiques te à Fe À (x) Huxmam, loc, cit, — HrmLy, doc. cit. (2) WaDemEyEr, loc, cit. (8) Lassone, dans lAist. de l'Acad. des Se. pour 1771, pe 38; ; d’ après Guxox, chirurgien à Carpentras. (4) Outre les cas déjà cités d'inclusion sous-cutanée , voyez : Wor.- rune, y Asclepieion, Berlin, 1811, n° 47, avec fig. — Orrrvir, loc, cit. Obs, XV, p. 556, d’après le docteur Marin, LA Lyon. — re dans. les Memor. della reale accadem. delle scienze di Torino (voyez V , Histoire, p. 89), a décrit un enfant né avec une énorme tu- Meur bursiforme, appendue à à la région lombaire. Malgré quelques f ifférences dans la position de la tumeur, ce cas more sembler au e bi bi we R À. VISE 7) LR en is L £ 602. PARTIE IIE, On vient de voir que , dans l’inclusion sous-cutanée , le parasite est contenu dans une poche anomale, absolument indépendante de la cavité abdominale. Voici maintenant des cas où c’est l’abdomen lui-même qui contient le para” site ; d’où le nom d’inclusion abdominale sous Sage ils on été réunis par divers'auteurs. -Les conditions très-remarquables de cetié anomalie, € la difficulté de son diagnostic mobligent non seulement à exposer ses caractères généraux et ses prihcipales modifi: calions, mais aussi à éclairer leur histoire par la relation succincte desquelques cas. de choisirai, comme les mieë connus, ceux qu'observèrent vers le commencement dec «siècle, en France, M. Dupuytren? et, en es le. octeur Young (1). | æ Lesujet dés observations de M. Dupuytren naquit en 1799. cé en euil, C'était un enfant mâle d’une constitution telle- ment délicate, qu'on craignit d’abord de ne pouvoir l’élevers Inais on ne reMarqua a'iserd en lui aucune anomalie. Ce- pendant on ne tarda pas à s’apercevoin que le côtés gauche du venire élait très-gonflé , au point même qu'on supposä l'enfant ee du carreau. On reconnut aussi par la suite que les deux dernières côtes gauches étaient plus élevées él plus saillantes que les droîtes. Enfin des douleurs de côté q reparaissaient à de courts intervalles, des appétits fort irr& “guliers s, des indigestions fréquentes, indiquaient auss} quel que chose d’insolite dans cet enfant. Néanmoins il avait déjà atteint l’âge de treize ans, lorsqu’ il fut pris tont à cop a une douleur aiguë au côté gauche, ct d’unefièvre conti” premier aspect un cas analogue aux faits précédens. Oh avait adssire” gardé d’äbord la tumeur comme ure seconde tête. Mais fa discéetién ne mottra rien autrè chose ans itéiedt &a Lunieur qu’une gra à dé. ht de sérosité, !çr) Poyez DÜPUVTRER , locis cit, = Yovxe , loc, vin HA + MONSTRES DOUBLES ENDOCYMIENS. 803 nu AE 3 ; ° a F7 Re : é we 1ue avec des redoublemens et de l'oppression. En même t * F F : | Fe } à le ventre se tuméfiait de plus en plus; les douleurs ab- fils étaient très-violentes, et le malade dépérissaitra- Pidement, [mourut vers la fin du sixième mois de Ja maladie, ss ot eu pendant plusieurs semaines des selles purus poil félides , dans lesquelles se trouvèrent une fois des | S roulés sur eux-mêmes, Cette circonstance singulière en- se les médecins à faire l’autopsie (1), et bientôt ils virent PParaître au côté gauche de l’abdomen, dans le mésocolon ransverse , une très-grande poche membraneuse, épaisse , ädhérente à toutes les parties environnantes, communiquant avec Fintestin colon, mais seulement par une ouverture toute récente et manifestément pathologique. Elle renfer- Mait, au milieu d’un liquide purulent et jaunâtre, deux Masses , l’une inférieure, c’étaient des cheveux entrelacés + % Comme feutrés , l’autre supérieure, c'était un em- . 0, long d’un peu plus de trois pouces et demi, ét très- “Mparfait, Ramassé et comme plié sur lui-même , il repré- “ENtait une masse ovalaire couverte d’une peau blan- Châtre et sur divers points de quelques bouquets de poils. La tête n’était pas distincte; mais plusieurs dents , insé- rées irrégulièrement sur sa surface, firent reconnaître la ré- fion céphalique dans l’une des deux extrémités de la masse, ùVon trouva, en effet, par la dissection, quelques rudimens des organes des sens, une masse osseuse analogue au Crâñe: Ne au dedans de cette masse, une cavité presque entièrement Vide, La colonne vertébrale existait, mais très-imparfaite, À affectée de fissure spinale dans une portion de sa lon- &leur, Elle contenait une moelle épinière distincte, dont … Xlrémité supérieure présentait, dans la cavité crânienne, ü & 7 : Sat Le LL la î 4 . (123 " Mès-peLit renflement. Considéré par M. Dupuytren (2) (DE à | * :@ Elle fat faite par MM. Guérin et Berwun. DismarDELzLes,. |) (3) Le, ae, ps sh ess _ » P. 261: : a us 304 "+ PARTIE II. comme représentant à la fois le cerveau et le cervelet , ce renflement donnait insertion à quelques filets nerveux distrl _bués dans les rudimens des organes des sens. Il existait aus$! des nerfs rachidiens, presque tous appartenant à la peau Les deux membres thoraciques n’existaient guère qu'en TU M} dimens, et l’un des abdominaux, le droit, manquait entière f ment, Le gauche, au contraire, était bien distinct, et te". miné même par Lrols doigts : il prenait insertion £ur un DAS sin mal conformé et même presque sans cavité, mais où l'O pouvait encore reconnaître un sacrum et deux os cost” sans cavités cotyloïdes. Comme chez presque tous les part sites précédens, il n’existait point de véritables muscles fl lon ne trouva non plus aucun viscère respiratoire, digef tif, sécréteur ou génital, la paroi antérieure da corps gran! immédiatement appliquée sur la colonne vertébrale, et p conséquent les cavités abdominale et thoracique n'étant pÉ même mdiquées. Le cœur n'existait pas plus que les autre viscères. Se vaisseaux, qui se ramifiaient dans le cO'P du parasite, aboutissaient à deux troncs, l’un artériol lat” tre na , réunis en une sorte de COTON ur ; sû rendant vers le mésocolon transverse. Là ils se divisaien! de nouveau, et se subdivisaient en branches et en rameau” distribués dans une portion très-épaissie du kyste ; sorte dé masse placentaire , et peut-être même, suivant l'opinion de M. Dupuytren, placenta véritable , mais imparfait, . Ce fut peu d’années après la mort de cet enfant, en 1807 qu'Young eut occasion d'observer en Angleterre un aël!° sujet de même sexe, et affecté de semblables anomalies. 0! ne remarqua d’abord rien de particulier , ni dans sa con{or” mation générale, ni dans sa santé; mais il devint bientôt suje! à desomissemens fréquens, et l’on s’aperçut alors Que * région épigastrique était tuméfiée et douloureuse au 00” cher, À trois mois et demi, l'enfant fut présenté pour Ja 4 1 MONSTRES DOURLES ENDOCYMIENS. Première fois au do Mortelle. En effet, en proie à des douleurs de plusen plus vi- ves, Presque entièrement privé de sommeil, il tomba bientôt ans le marasme ; Ct, après une amélioration momentanée, LE MOurut au commencement de son dixième mois. À l’ou- Yerture de son corps, on trouva es. En rempli Par une tumeur volumineuse, arrondie, et placée, ainsi ‘Qu'on le reconnut par un examen attentif, entre les deux euillets du mésocolon transverse. Elle renfermait , avec en- Yiron 80 onces d’une sérosité jaunâtre et un peu sanguino- lente , un fœtus mâle très-imparfait , sans tête distincte , et n’ayant d’autres viscères qu'un inteslin faisant hernie hors de Ja cavité abdominale , et peut-être quelques rudimens de Poumon, et de cerveau. Les quatre extrémités existaient et les inférieures même avec un plus grand nombre de doigts que dans l’état normal : mais elles étaient toutes très-mal Conformées. En outre des os des quatre extrémités et du : Assin , le squelette se composait de vertèbres très-impar- faites, ou pluiôt de corps vertébraux sans éanal ni apophy- Ses, de quelques côtes, et d’une masse osseuse irrégulière Paraissant représenter la base du crâne. Les muscles n’é- taient pas distincts, et l’on ne trouva pour système nerveux qu’un plexus situé dans la région moyenne du Corps ver commencement des intestins. Le système vascul Posait d’une artère et d’une veine distribuées à peu près Comme dans le cas précédent. Le kyste qui contenait toutes CS parties, et qui recevait une petite branche de l'artère Clique gauche, s’épaississait beaucoup près de l'intestin du Sujet accessoire , et fournissait en ce point une membrane étachée de sa face interne, paraissant une streuse, et se réfléchissant sur l'exomphale, *$ deux observations de M. Dupuytren et d’Yoang se SOVENT si bien l’une à l’autre de complément, et pour ainsi s le cteur Young, ct déjà sa maladie fut jugée aire se com- « age PE ARE 306 PARTIE IT, dire de commentaire, par la diversité des circonstances qui ont précédé la mort de l’autosite, et des caractères du pa- rasite; elles sont en même temps si complètes et si précises: qu’à peinemereste-t'il à ajouter quelque chose sur l’inclaston abdominale. de doistoutefois rem arquer que si elle s’annoncé dès l’enfance par des douleurs ou au moins un sentiment de gêne dans l'abdomen, et par la tuméfaction plus on moin$ marquée de cette région, l'inclusion abdominale peut n0 causer aucune maladie, et, pour ainsi dire, rester latente ju® que dans un âge avancé , et même pendant toute la vie (1}- (1) M, Lacnëse, Loc. cit., p. 44, mentionne, d'après M. Scourerr£ un soldat à l’ouverture duquel on trouva dans le véntré des débris de fœtus; et un autre cas analogue, observé chez un homme de tif” quante ans , est cité dans la Francfurt. Ober - Post, Z eitung, mars 1831. — On peut consulter encore sur l'inclusion abdominale: PRO” cHASKA, d’après Ræiter et STRININGER, loc. cit., p. 67.— PHILLIPS) dans les Medico-chir. transact. de Lonäres, t. Il, p. 124; notice traduité dans lArchi für P'hysiol. de Meckel, t. TE, câh. 2. Les cas suivans ont été cités aussi comme des exemples de la même anomalie; mais ledieu de l'inclusion, déja imparfaitement déterminé dans les précédens, est ici tout-à-fait indéterminé: Pauzr1x, dans les Ephem. nat. cur., déc. IT, ann. 4, append. p. 108, et dans les Obs. medié: physic. raræ, cent. T, obs. 70, Leipz., 1706; cas recueilli par deux homme étrangers à la science, et sans aucune authenticité. — ArprovanD£" Monstr. histor., p. 414, d’après Tarrarenro. — TyLrowser, Disquis phys, ostenti puerorum duorum , etc. , 1674, p. 11,et aussi, RzaczynsÆh Hist. nat. cur. regni Poloniæ, 1721, p. 356. — Ce dernier auteur, dab$ l'auctarium du même ouvrage, 1736, p. 461, paraît indiquer encor® … un cas différent. — Lenvtin, d'après Scnurier, Observar. medit®, fase, T, 1764; p. 56 ; voyez aussi le Journal der pract. Arzneikunde de Hufeland , année 1804, cab. II, p. 170. Cas remarquable en ce que Ja &uérison eut lieu à quinze ans et demi, par Pexpulsion de divers dé- bris qui se firent jour dans la-région hypogastrique. Je dois encore citer ici un cas décrit par Scnürzer, dan$ les ‘Abhandl. der Schwed. Akadem., 1. XX, p. 173, et d’après lui; par K£- RATIO , Collect. de différens morceaux , in-12, Paris (sans date), p- 210 avec pl, Foyez encore un exirait dans la Co, acad, écrangères & ## MONSTRES DOURLES ENDOCYMIENS, 307. * | On viènt de voir que l'extérieur et l'intérieur de la cavité bdominale sont les deux régions où inclusion monstrueuse S observe le moins rarement ; ces deux formes de l’anomalie Sont même les seules que l’on distingue ordinairement. Onne Peut guère douter cependant qu'iln’enexiste quelques autres. La plus authentique de celles-ci (1) est celle à laquelle on Peut donner le nom d’inclusion testiculaire , c’est-à-dire d’in- Clusion dans le testicule, soit dans son parenchyme lui- Même , soit entre celui-ci et Ja tunique vaginale.-C’est une Monstruosité très-distincte de l'inclusion abdominale, mal- grédles rapports qu’elle offre avec celle-ci à quelques égards. Quant à l'inclusion sous-cutanée, avec laquelle on l’a con- fondue, elle n’a véritablement que des analogies éloignées avec celle-ci, si ce n’est par le degré de développement du Tœtus accessoire, toujours beaucoup plus imparfait que dans les cas précédemment cités d’inclusion 2bdominale.… P. 33; chez une fille de quinze ans. L’extrême jeunesse du sujet con- tenant semble bien indiquer une monstruosité double par inclusion : Mais d’autres circonstances tendraient à faire considérer ce cas comme un exemple de gestation extra-utérine d’un monstre unitaire parasite. (x) Malheureusement le rapport des parties incluses aves Île tes- ticule contenant, n’est indiqué avec la précision nécessaire dans au. cune des observations que possède la science. La meilleure de toutes, et elle-même laisse quelque chose à désirer sous ce rappôft, est celle de Drerric, publiée d’après lui par plusieurs auieurs. Foyez Waewbr, Tabule votive brev. kistoriam schol. medicarum complectentes, Vrausl., 1829, et par extrait dans le Bulletin des sciences médidutes, (XV, 231 —Mronaeurs, dans le Journal déjà cité de Graefe, t, V, p. 183;traduct. del'article de Wendt.— FRIEDLANDER, Descr, des rudimens osseux d'un fatus renfermé dans le testicule d’un jeune enfant, dans la Revue médi. Cale , t, VEHE, P- 361.—Kauson, Memorabil, der Heilkunde, elc.,t. TI, üllichau , t8r9, paraît aussi indiquer le même cas. — Enfin voyez RS les MNorizen aus dem Gebiete der Natur-und Heilkunde de Froriep, XIV, ne de mai 1826. LES F Quant AUX autres cas, tous très-imparfaitement connus , que les Pc RE 308 PARTIE III, L'existence , dans le médiastin antérieur, d’ane masse ren- fermant sinon un embryon dislinct,au moins des cheveux, plusieurs os dont l’un analogue au maxillaire supérieur et sept dents (1); l'inclusion d’une masse semblable dans l'es- tomac(2); plusieurs anomalies analogues à l’égard des ovaires äuteurs rapprochent du cas de Dietrich, ils pourraient bien n'être que des exemples d’inelusion scrotale, et par conséquent d’une 19° clusion à peine différente de l'inclusion sous-cutanée ordinaire. 7 97€# Procxasxa, loe, cit,, p. 80, d’après RosENBERGER et Harmmann. Ex, dans les Wotizén de Froriep , t. XILE, avril 1826. — On peut €0 core citer ici un cas indiqué , d’après SAINT-DoxarT, par DUVERNEY) dans l’Hist. de l’ Acad, des Sc. de 1666 à 1699, t. IL, p. 298 ; par Su” Essais hist. sur l’art des accouchemens, t. IT ; p. 238. £ (x) Foyez Gornon, dans les Med. chir. transactions de Londres t. XIII, P- 12. : (2) Ruxséx, Adversar. anatomica, déc. IIL. — On a inséré dans le Bullet, des sciences médicales, t, NIX, janvier 1811, la copie d’un vieux manuscrit qui paraît relatif au même cas. — Le journal grec le Sother» no du 31 août 183%, et d’après lui, le Journal des Débats, n° du 7 octobre 1834, ont annoncé les premiers un événement qui a fait trop de bruit dans le monde savant pour n’être pas noté ici, ne füt-ce que pour le démentir. Un jeune enfant de l'ile deSyra aurait vomi, en juillet 1834, après six Jours de pénibles efforts, un embryon humain mal confor- mé, mais parfaitement reconnaissable. Une enquête faite à ce sujet pa” les autorités grecques , et dont toutes les pièces furent transmises à l'Académie des Sciences de Paris dans sa séance du 8 février 1830 (voyez les Comptes rendus hebdomadaires), parut d’abord établir l’authen” ticité de ce fait paradoxal. Mais le prétendu embryon vomi ayant été lui-même envoyé quelques mois plus tard à l'Académie, l'examen qui en fut fait par monpère et quelques autres anatomistes , fit reconnai” tre en lüi un fœtus de chat, qu'on avait aplati et déformé , sans doué afin de le rendre plus Mméconnaissable, Y aurait-il eu substitution, à la masse vomie, d’un autre objet , et doit-on croire encore du moins 4 fait du vomissement, si bien attesté en apparence par l'enquête ? C'est ce qui serait à la rigueur possible , mais ce qui est peu vraisem- blable dans l’état présent de la question : toute cette histoire paraît n’offrir qu’an mélange de fraudes adroitement combinées et d'erreurs involontaires,—On trouve dans les Comptes rendus de l'Académie des a ._ of Uk en % MONSTRES DOUBLES ENDOCYMIENS. 509 avant l’âge où la conception estpossible (1); enfin l'inclusion dans l'intestin, soit de quelques parties embryonnaires (2), “0it même d’un embryon beaucoup plus complet (3), au- Fait de même été observée, selon quelques auteurs : mais leurs relations manquent malheureusement de la précision et de l'authenticité qui pouvaient seules mettre hors de con- iéstation l'existence de ces añomalies (4). Quant à l'in- Sciences, deux communications de mon père relatives au prétendu em- Tÿon de Syra (Séances des 11 et 18 avril). Voyez aussi le Compte endu de la séancé du 4 avril, où se trouve l’extrait d’une note de M. Lesauyace sur la monstruosité par inclusion, publiée à l'occa- sion du monstre de Syra, pour expliquer comment, en supposarts ce cas authentique, on pourrait le ramener à la théorie proposée par » ce savant médecin. (x) Entre autres exemplés , voyez Nysren, dans le Journ, dé méd. chir., pharm., Brumaire an XI, p. 144. ; @) Huxwvr, Loc. cit. Cas dans lequel des dents et des poils furent "ejetés par l'anus, chez une jeune fille qui guérit ensuite: (8) Quelques auteurs, Himly entre autres, citent comme exemple Va cas publié par Hreumonx, dans le Medic. repository de Londres, t. 14 P. 173, et avec plus de détails dans sa dissertation intitulée: Case of @ fœtus found in the abdomen of a young man., Lond., 1875. Voyez aussi Sur ce cas le Bullet, de laSoc. philomatique, ant. 1814, p: 32, etla Med. chir. Zeitung de Salzbourg , ann. 1814 ,t. IV, p. 25%— Ce cas est en général assez bien connu: malheureusement il reste quelques doutes Sur le point le plus important, la position du parasite dans l’autosite. Peut-être est-ce simplement un cas ordinaire d’inelusion abdominale, Comme l'ont pensé quelques auteurs et notamment M. Ollivier. (4) Je crois même devoir écarter trois cas rapporléspar Davsenrox, Hit, nat, de Buffon, t. XIV, p. 381 ; cas très-imparfaitement onnuet 'elatifà un enfant né avec une tumeurcervicale, renfermant destheveux % une masse qui parut ressembler à des intestins. — Par MORGAGNT, Epist, anat.. Epist, XX, n° 58; cas dans lequel destpoils et de là graisse Ormaient une petite tumeur près de la tente du cervelét. — Enfin par ARNES, dans les Medic. chir. transact, de Londres; t. IV, P- 816; cas dans lequel on trouva une dent daïis l'orbite. — Quelques auteurs ont Tapproché ces trois cas des précédens ; mais il s’en faut de beaucoups è 310 PARTIE III, clusion dans la matrice, on peut dire, quoiqu’elle soit admise par quelques auteurs, qu’elle n’est attestée par aucun fait digne de quelque confiance. Îl serait sans nul doute très-Cu- rieux de Yoicune anomalie réaliser chez la femme ce modes merveilleux de reproduction, que Bonnet a démontré cheZ les pacerons,par d’ingénieuses et célèbres expériences : mais toutes les preuves que l'on à prétendu trouver dans les 20” nales de la science, se réduisent, au moins pour l'espèce humaine, à une indication vague et équivoque de Bartho- lin (1) et à un récit évidemment fabuleux de deux auteur$! du dix-septième siècle, Otto (2) et Clauder (3). Qui vou” dra croire sur leur seul témoignage , qu’une petite fille, âgée de huit jours, donna naissance, par un accouchement naturel, à une autre petite fille bien conformée et vivante; dont la longueur égalait célle du doigt médian? Et que dire des auteurs qui ont cru à un tel phénomènes et l'ont même cité à l'appui d’aütres faits non moins absurdes , ce nest queleur crédulité est presque aussi merveilleuse que Je conte lui-même d'Otto et de Glauder ? L4 dans l’état présent de la science, que la production isolée de poils et de dents puisse être assimilée à l'existence d’un fœtus. Foyez l'histoire des monstres parasites, t. II, p. 536 et suiv. (x) Dans ses Centuries , loc, cit, Voyez aussi De insolitis partés wiiss p. 97. — Bartholin rapporte qu’en ouvrant un fœius mort-né, on Ÿ trouva un embryon femelle , et que celui - ci était situé dans Le liell ordinairew( in loco _consueto situs ); expression vague qui peut signifier aussi bien la résion abdominale en général que l'utérus lui-même. A surplus, Bartholin écrivait de souvenir plusieurs années après quele fait s’était passé; et son témoignage ne saurait, dans toute su ppositions avoir qu'une très -faih] valeur. (2) Son récit a été publié par JEan-Aucusre Orro, Epistola de fœtu puerpero , Weissenfels, 1748. (3) Forez les-Ephem. nat. cur., déc, IL, ann. 2, obs. 72, 70764 aussi sur cé CAS SOHURIG , Syllepsilogia historico-med,, p. 328. MONSTRES ENDOGYMIENS, 311 que je viens de. rapporter où de citer, on voit que la Monstruosité double par inclusion est dès à présent con- D par un assez grand nombre dè cas. Les au- $ Qui l'ont regardée comme une des añomalies Les plus rares pe puisse présenter l'o l'organisation humaine , ont donc Mis une erreur qui, au reste, a déjà été relevée pa plu- auteurs. | Fe *. É 1. CRE || } | Parmi les cas connus dans dfepecs. humaine, la moitié | environ ont été observés chez des individus da sexe mâle. A celte remarqué déjà faite, j ’ajouterai cette autre , que le. . sexe du parasite est généralement le même que celui de Ê l’autosite. Sur onze parasites dont le sexe a pu être déter- . “ Miné , six étaient mâles ,*et se sont trouvés inclus dans des individus mâles. Quatre autres, de sexe féminin, et | même cinq, si lon veut tenir compte du cas très-dou- AU eux: d'Otto et de Clauder, étaient renfermés dans autant ! d'individus femelles. Ainsi la similitude des sexes des deux Nr smomdéebles ; jusque parmi les monstres parinclusion. a naissance a | ordinairement lieu à terme sans de | we difficultés dans les cas où la tumeur qui renferme _ le parasite est extérieure et volumineuse. Quelquefois même la il devient nécessaire, pour terminer l'accouchement , d’ou- … Mirlatumeur, ainsi que l’a fait une fois M. Gapuron (LE | ët de donner ainsi écoulement à une grande partie du l-  Aide contenu. | U est très-rare que les monstres par inclusion soient ju- ÿ Meaux : : May er (2) seulnous a fait connaître un tel cas. Cette fl À ie * @) Foyez Obrnss, loc. cit, rs " ; + € FE @): ë, cit. En résumant tous les faits plus ou moins authentiques 4 | individus composans, est un rapport qui se maintient, chez 4 % Tareté est d'aileur un fait que l’on eût pu facilement Re. te TR n 312 | PARTIE. voir : car la naissance simultanée d’un enfant bien conformé et d’un monstre double par inclusion , est réellement une naissance triple. L'organisation dés fœtus inclus esttoujours très-simple ét. très-imparfaite,ét semble très-irrésulière ; néanmoins il este facile de reconnaître que les parasites endocymiens, aussk bien que les parasites des autres Monstres doubles, ont géné- ralement leurs analogues dan#la série des monstresunitaires: Tantôt, et ce sont les cas où il est le moins imparfait , le sujet accessoire représente nn monstre paracéphalien ou 0? acéphalien , spécialement un mylacéphale. Tantôt, au con traire, ce n’est qu'une masse informe d’os, de dents et de poilsg comparable soit à un anidien, soit surtout à un mons- tre unilaire parasite; ce que l’on voit principalement dans l'inclusion Sous-cutanée, dans l’inclusion testiculaire, et, aü- tant du moins qu’on Ja connaît, däns l’inclusion ovarienne. Ce dernier genre réalise, jusque par le siége de anomalie, les conditions des monstres unitaires les plus imparfaits , et offre avec eux une telle ressemblance, qu’il estbeut-être im- possible de l’en distinguer avec certitude, si ce n’est par l'examen de l'ensemble de l'appareil sexuel ét par l’appré- ciation de l'âge du sujet contenant ,; de son état de santé à toues les époques de sa vie (1), et des autres circonstances accessoires de l'observation (2). | Quant au sujet principal, il est généralement bien con- (1) L’inclusion monstrueuse s'annonce ordinairement dès l'enfanc® comme on l’a vu, par des souffrances ou au moins par un sentiment de gène. Au contraire, les symptômes d’un commencement de grossess® indiquent les premiers développemens d’un monstre unitaire parasite et ils doivent en effet l'indiquer » Puisque celui-ci est ‘un fœtus forme dans le sujet qui le porte. : | : (2) Un nouvel exemple, bién propre à montrer la difficulté que l’on éprouve souvent à faire cette distinction, est un débat qui vient de s'élever à l’Académie des sciences. M. le docteur du Var)a | Roux ( 5 + MONSTRES DOUBLES ENDOCYMIENS. 313 formé q 0 ; RE — © dans la plupart de ses appareils ; mais les auteurs ont MIS une erreur grave en affirmant que son organisation est ordinairement ,: quelques uns disent «même toujours, : Nas AE. .. . 4° Pie d'irrégularité (1). 1," ED est exactement sous ce rapport des monstres dou- $ endocymiens comme de tous lés autres parasitaires : | = Principal n’est jamais monstrueux; mais il est tou- Jours affecté, dans la région qu'occupe le parasite , d’une Conformation vicieuse, qui même se'manifeste constamment à l'extérieur, au moins par quelques modifications de la forme Bénérale, Il neue ces modifications peuvent être très- légères et tont-à-fait insuflisantes , non seulement pour dé- montrer, mais même pour indiquer l'existence intérieure lu le rer août 1836, à cette société savante, un mémoire sur un cas téra- lologique récemment observé à St-Maximin, et qu’il considère comme Un exemple de monstruosité par inclusion, ou comme il l’appelle, d’a- Près M. Lesauvage, d Énadelphie abdominale. Voyez les Comptes rendus hebdom, des séances de l’'Acad., année 1836, 2° semestre, p- 113. Une *Plnion toute contraire vient d'être émise par M. Vincenrx, qui 4 Pris part aux dissections (voy..les Comptes rendus, loc. cit. p.372),et par * Dexisy ibid.; p. 434) : l’un et l’autre neveulent voir dans les os, les dents et les poils inclus, que les débris d’un fœtus extra-utérin. Cette dernière opinion ne peut être soutenue , par plusieurs raisons que J'ai ailleurs développées d’une manière générale (voyez t. IL, p. 54à et suivantes ): mais du moins MM. Vincenty et Denisy me paraissent fondés dans les doutes qu’ils élèvent sur l'explication donnée par M, Roux; tant est grande l’analogie qui caractérise les monstruo- Silés unitaires parasitiques, telles qu'elles se présentent ordinairement observation , et le cas tératologique recutilli par l'habile chirurgien ù Var. | (1) Cette erreur, que j'avais adoptée, sur la foi de tant d'auteurs Jüstement estimés , dans mes premiers travaux sur les anomalies | ue Voyez mes Propositions sur la monstruosité, thèse, in-40 , Paris, 1829, LE 25 }> avait d'abord conduit à voir dans la monstruosité par in- en Uné véritable monstruosité unitaire, développée au sein d’un S FÉhtier es es ne .. $ ns de bn. i É # 614 PARTIE II, d’un sujet parasite : ce qui a lieu par exemple , ek même le plus ordinairement, dans l'inclusion abdominale. Mais 1l est aussi des cas, et tels sont tous ceux qui se rapportent à l'in- clusion* sous-cutanée, où la Conformation générale subit des changemens importans et nombreux. ‘ Toutefois, et dans ces derniers cas eux-mêmes, la mons- truosité par inclusion n'exclut jamais la viabilité d’une ma- nière absolue. Seulement.elle devient Ja cause de souffrances qui commencent presque tou jours à se manifester dès les pre” miers temps de la vie, et souvent même d’une graye maladie dont les symplômes et le danger sont en raison de larégion occupée par le parasite. Si cette région est accessible au ché rurgien, si la tumeur qui cause les symptômes morbides peut être enlevée, la guérison est manifestement possible; et elle a été obtenue en effet dans quelques cas d’incluston soit sous cutanée, soit testiculaire ou scrotale, Si le parasite ( est placé intérieurement , les chances de guérison ne peuvent être et ne sont que bien faibles: cependant on a vu quelquefois divers débris du parasite être rejetés par l'anus ou par une fistuie, et le malade recouvrer la santé (1). Chez quelques sujets plus heureux encore , l'inclusion monstrueuse est restée même presque sans influence sur la santé.de l'individu principal : un peu de gêne ou quelques douleurs vagues dans la région occupée par le sujebacces soire, tels étaient les seuls effets pathologiques produits. Dans le très- petit nombre de cas où il en avait été ain$l pendant toute la vie de l’autosite , et où sa mort avait été l'effet d’une maladie ordinaire , le parasite intérieur ne pré? sentait aucune trace d’altération mar bide et surtout de dé- composition Cadavérique, Il para + donc avoir contin jusqu'alors sa vie imparfaite et latente au sein de son fr ére. (x) Foyez Er LenTix et Huxrr, locis cit, Se, mean AGE , uelques unes de ses fonctions sont gênées oustroublées MONSTRES DOUBLES ENDOCYMIENS. 315 Linyerse à eu licu au contraire toutes les fois qu’un être doute par inclusion a té frappégde cette 1erribl Maladie, à laquelle ont succombé les sujets des observa- tions de M, Dupuytren , d’Young et de tant d’autres. Il est 200Lré que, dans tous les cas, le parasite, non seulement » depuis à un temps plus : ou moins long, privé de vie, ais qu'i il présentait même tdes altérations rès-marquées et Vraiment cadavétiques. Ces altérations étaient plus ou moins Manifostes chez tous les sujets, dont Lautopsieta pu être faite ; ; el Pour les cas. où-la on à eu dieu, leur existence est. démontrée par des preuves indirectes , ilest vrai, mais non Moins certaines ; par l'expfflsion des débris Ends et puru- État, lens du fœtus accessoire, | On peut donc dire de manièré Br, au moins” Por tous les faits connus avec quelque précision, que l’é- lat sain du parasite coïncide avec cet état de Pautosite , où. Mais où sa vie n’est pas Com romisés à au contraire, la mort déjà ancienne et Ja dééomposition cadavérique du parasite, # Avec cette gravemaladie de l'autosite dont quelques auteurs, : % sartoutM. Dupuytren, ont . en sodiqué les prinoi- -paux symptômes, “etque temni e plus souvent le ma- rasme et la mort: Or; s’il.emsest ainsi, n’estfce pas-pärce que Île fœtus inclus, d abord-vivant dela vie de son frère, tkniétant, pour ainsidire qu ünideses membres , devient, Sn qu'il cesse de vivre, un. corps. étranger et nuisible dont |. grue tous Les “phénomènes pathologiques Le par tous les auteurs comme les effets ordinaires d’une , … elle canse ? Ges phénomènes, come tout le mondele sait, Consistent ‘en effet essentiellement dans V inflammation, puis dans la Suppuration , Venfin , si le pus peut se faire jour à l'extérieur. dans l'expulsion de matières purulentes et f£- * tides dans | lesquelles se. frousg mêlés ks SéDns 6 du corps ë “4 ‘816 PARTIE Ill, étranger ; en d’autres termes , exactement dans ces mêmes phénomènes que lon sait d’une manière certainé se succé- der les uns aux autres dans la monstruosité par inclusion. En admettant ces idées dont la concordance avec les faits ne peut être révoquée en doute, il en serait donc en- core des monstres par inclusion comme de tous les au- tres monstres doubles. La mort de l’un des sujets COM” posans entraîne presque toujours celle dé l’autre, alors même que la vie s'éteint d’abord dans cette masse acce$- soire, et souvent si peu importante eh apparence, qui cons" titue le sujet parasites | Telles sont les seules considérations générales 4 croie pouvoir présenter dans l'état présent ‘de la scie comme résultant avec certitude des observations diverses faîtes jusqu’à ce jour ur l'inclusion monstrueuse chef Thomme. Quant aux animaux, malgré les cas nombreux dont plusieurs auteûrs sé sont plu rapporter la longue gé- re, on peut dire que l'existence dé la monstruosité par > inclusion est à peine biem constatée pour une ou détis! espèces. Ainsi, ni Aristote (1) lorsqu'il parle d’embrÿons déjà formés, trouvés. em Perse dans des fœtus femelles def rats ni Pline , ni Élien ; ni Antigone Carystius , ni Gar- dan (2) , lorsqu'ils reproduisent cette assertion vague et complétement dénuée de prèuves; ni Malespina (3), lors (:) Histor, añimälium à Lib. VI, cap. 9% RE V1 (2) Pine, Wat. hist. , Uib. X, cap. 85: = ÆErren , ist anim. $ iv FX, “cap. 3. — ANTIGONE, Hist mirabilium , c@p. 113. —CarDAK , De subtil late , lib, X.— On a même vou xpliquér par la gestation congénia des rats leur prodigieuse multiplication dans certaines circonstances" Voyez Nierisort, Lettera nella quale si consid: d'invasione fatta 42 ss nelle camp. di Roma, Ferrare > 16938. Fr A (3) Grardino di fiori curiosi, in-8,, Venise, 1600, P- 19% — V'oJ er aussi NierEmsERG, Hisr. far, liv. VI, Anvers, ps. 64% à MONSTRES DOUBLES ENDOCYMIENS. 51% RS rapporte , d’après un auteur espagnol, Torquemala, qu une jument donna naissance à deux mules dont l’une, Plus petite “contenue dans la plus grande; ni Bartholin &t plusieurs autres (1), lorsqu'ils admettent , d’après un Passage ma] compris de Langiüs (2), l'inélusion monstrueuse - 5 de faon dans un cerf ; niSchurig et “Wolfgang We- del (8), lorsqu'ils nous parlent d’an crâbe trouvé dans un Autre quatre fois plus grand; ni ce même Schurig (4), qu’il mentionne , comme un cas dégestation congéniale, le fait très-douteux dobhienaie devenue mèré à l’âge de deux mois ; ni d’Hombres Firmas (5), lorsqu'il parle, sans lavoir va, d’un fœtus de _chevréau ayant lui-même, dans la matrice, un petit embryon; ni enfin les compilateurs nr cité ou admis un ou plusieurs de ces prétendus? xémples, ne donnent aucun détail qui en atteste et tendes s° ën démontrer laréalité. Le témoignage de Bartholin (6) au. SWet d’une génisse née pleine, n’est guère plus admissible, Ct anatomiste n'ayant pas constaté l'anomalie par lui-même. “RE RS Fr LS a +1 (1) Barre LIN, De ins. par. À - DS ; pP-128. = Francx px “ Ro Satyræ médicæ, p. 78. — Gasr, RETEs , Elysius jucund. quæstionu , à. XXXVI, n° 2858 + + (2) Episto., Lib.T, ep. ÿ0. REF. à <- E. (3) Senurie , loc, cit., p. 334. — W. Wébez, De cancro in cancro, dans les Ephem, nat. cur., déc. L, ann. 6,et 7, obs. 122, p, 159 ; simple Noté de quelques lignes. ss F e (4) Scnvric, loc. cités pl'335e 24 6) Reration d'un phénomène , dans le Journ..de Physique, t. LXXXIX, *: D. 63, 18 19. 5. Fa « (6) Ephem. nat, curs, déc. I, ann. 1 Gbo,, p- 105, d’après SPILEN - mu ve aussi sur ce Cas VELscuIus, Obs, medic. Episagm, IX, hist “autre cas a été indiqué récemment par Anson Smiru; mais son O1 ne $ * a F x Ë ï di FE laisse éhcore beaucoup à désirer, Payez Deutsches Archiv für. US CS 7 ‘v 5 ; P: 70° D 2 2e ee mniget. -nRETs rmat 318 PARTIE Int. Enfin un auteur contemporain, Renner (1), en annonçant récemment la découverte chez une vache, de l’un des Cas les plus paradoxaux que l’on puisse imaginer , l'existence d'u embryon imparfait situé. dans un kyste derrière l’une des parolides , ne donne malheureusement lui-même qu'un® relation incomplète et peu précise d’un fait que la deserip” tion la plus exacte et ja plus rigoureusement scientifique mettrait à peinehors de doute: s L’inclusion d’un œuf dans un autre est au contraire #06 anomalie parfaitement âuthentique; j'en ai vu moi-mêmét quelquegexemples chez la poule, et la science en possède üh très-grand nombre d’autres (2). Dans quelques cas, les deux (x) Beobacht, einérhüchst-merkwurd. Balggeschwulst, dans le Zéttsche für die orSan. Physik de Heusinger , t. L;p. 3or. ee | (2) Foyez: Birriortx ; Oum duplici cortice, dans Histor. anatom: e med. rariorui, cent. V, ôbs. 95, — Barrhorrn et Saoms , De 0vo pri gnante, dans les Ephem. nat. cur,, déc. ï. ann. ;, p. 104. —JUNG, Qour 0pO Pl'éé ra? ibid., déc. I, an. 2; obs. #50, p. 348. C’est l’undes C*$ Mes plus remarquables par la conformation presque normale de l'œuf intérieur. — Versauius, id, , déc. I, ann, 34 obs. 32. — Ersnozt" ibid, , ann. 6% obs. 80, p. 125. — Rrvarrerz , Ovum ovo pregnansydans les Acta eruditorum, ann. 1683.— Museum Wormianum, lib. IL, P- 317 — Harvey, De gener. animal. exercir, X1.— Sonunie , loc. cit. , p. 334 —BrancaarD , Jaarregist., cent. VI, n° 45.—Actes de Copenhague: 1677-1679, obs. 17. — Rzaczynskt, oc. cit.— Prior, Natur. hist. 0 Oxfordshire, p. 184.— Ruvson, Thes..anat, I Javéc pl. — VazrisNERI* Opere, 1. IL, p. 76, n° 12. Cas remarquable dans lequel l'œuf intérieu} renfermait un corps arrondi, charnu , comparable au parenchyme du “foie : c’est, dit l'auteur, une Mola per cosi dire embrionata- — PrrRAUE dans les Mém. de l’Acad. des Se. de 1666 à 1699, X, p. 559.— MéE*! dans l’AÆist. de l'Acad. pour. 1706, p. 23. — Perir , ibid., 1742, P: 43 — Ibid., 1795, p. 24. —SrAkParr van Der Wÿter, Obs. rar médit’ anat., cent, posterior, Part. E,: obs. 49. — Harrer, De monstris, Aan$ ” Opera minora , t. HI, p.tor,— Guerrarp, dans ses Mém. sur différ. parties des sciences et des arts, t. XL, p. XEV. 2é Licuressené, dans S0ËN Magasin Jür das Neueste aus der Physic und Naturgesch., Gotha, ann. 7 78f, CU étaient ; il est vrai , dépourvus de vitellus ; dans d'au- MONSTRES DOURLES ENDOCYMIENS. 819 TS, le vitellus n’existait que dans un seul; mais il en est AUS où les denx œufs offraient l’un et l’autre , ru volume _Drès, une organisation à peu près normale, Ces derniers cas Surtout ont F paru à la plupart des auteurs réaliser parfaite- F chez les oiseaux, la duplicité monstrueuse par in- Clusion, telle qu’on l’observe chez l'homme; mais ilÿ à as eux et cette dernière anomalie une différence capitale éjà signalée par Himly (1). Si, dans ces doubles œufs , le Plus petit œuf est compris tout entier dans les enveloppes du plus grand, les deux germes, loin d’être de même inclus l'un dans l’autre , n’ont pas entre eux la moindre relation, Si même la coquille dupetit œuf est bien formée (2), ils Sont non seulement tenus à distance, mais séparés et isolés Pèr un diaphragme calcaire ; d’où l'impossibilité abso- ue qme les depx embryons, en supposant leur dévelop- Pement plus ou moins complet, viennent jamais à se met- re en rapport par aucun point de la superficie de leur Corps (s).. CAR à LI, p. 83 et 84; deux cas. — Housser, Obserp. hist. sur quelques écarts Ou jeux de la nature, Neuchâtel, 1785, p. 72.—LacuësE , loc. ait. , p. 17 d'après M, P. Ménrère, — Tous ces cas paraissent relatifs à des œufs de poule. — Pour le dindon, voyez: Franxewau, doc. cit.; Hooke, Exper., p. 32, et Amsrox, dans l’His. de l'Acad. des Sc. pour 1745, Ps 28, — Pour le cygne: GREW;, Mus. rar., p. 78. — Entin, pour l’oie: TOLTERFOHT , Op prægnans ; dans les Nova litter, maris Balthici, ann. 1699, p. 29; Hooke, ibid. ; et Moraaz, Bericht weg cen ongem. groot er tar Ganzen-ey, dans Algem: genceskund. Jaarboeken, t, IX, p. 44. @ Loc, cit., p. 106. D ; (2) Depuis la rédaction de ce chapitre, j’ai connu encore deux nou- Yeaux exemples de cette disposition, l'un par mes propres observa- Vous, l'autre par une communication faite à l'Académie des Sciences, ma 2835 , par M. Frourens ( Voyez les Comptes rendus hebdo- S,n X,, . 183. ; 22 £ F (3) De semblables remarques sont applicables à divers fruits dou- 390 PARTIE Hit Ainsi, après avoir constaté que de tontes les anomalies COn- sidérées comme représentant , chez les animaux, la monf- truosité double par inclusion, une seule est parfaitement authentique, l'inclusion d’un œuf dans un autre; nous af rivons maintenant à reconnaître qu’il n’existe entre celle-£i et la véritable duplicité par inclusion, qu’une analogie très” éloignée ; et, sous plusieurs rapports, bien plutôt apparent® que réelle. En voyant la monstruosité par inclusion, presque dou” teuse encore chez les animaux, rester à tant d'égards im” parfaitement connue chez l’homme, on s’étonne pea quo la théorie, qui doit un jour embrasser dans leur ensemblé € relier tant de faits divers, soit encore presque entière” ment à créer. Grâce au mouvement qui porte maintenañl tant d'hommes distingués à vouer leurs effogts à l'avance” ment de l’embryogénie, le moment où l’observation aur* rempli les plis importantes des lacunes signalées plis haut, sera voisin, on peut l’espérer du moins, de celui où une explication générale pourra être donnée de M monstruositépar inclusion, Mais, jusque là, il faut nous yré soudre, tous les essais qui seront tentés, auront le sort com mun de tous ceux qui les ont précédés. La plupart ne con duiront qu’à des hypothèses erronées : les plus habiles ou le plus heureux, à des aperçus ingénieux, à des vérités 19° portantes, mais seulement à des aperçus, à des vérité partielles dans lesquelles on devra se garder de chercher” comme on l'a fait trop souvent, la solution complète d'un : bles par inclusion, cités par plusieurs auteurs comme analogues æ les végétaux, à la duplicité monstrueuse par inclusion, La perse essentielle de ces deux Sortes d'anomalies, a été signalée déjà Leg Himiy, loc. cit. et aussi, bien avant lui, par M. DupuxrR£n ; (06 dif! p. 254 eta35, MONSTRES DOUBLES ENDOCYMIENS. 321 Problème qui n’est. pas même encore complétement posé. … Toutes Les explications qui ont été proposées jusqu'à ce Jour, SL sans doute aussi toutes celles qui le seront par la | “tie, peuent se ramener à cinq principales; l'inclusion ori- | à ginelle d'un ovule dans un autre, et leur fécondation simul- fl ‘anée; la formation d’un ovule à deux germes: l'inclusion “ü ovule ou d’un très-jeune embryon dans un autre em Tyon antérieurement conçu et déjà plus ou moins déve- | “CPPÉ ; l'inclusion d’un ovüle ou d’un embryon dans un au- le conçu en même temps que lui ; enfin la production de EPCER l'embryon inclus par Je sujet principal. TE ME TE Pour la première de ces cinq explications, il me suflira d'une seule remarque. Le système des germes originaire ment monstrueux (1),ici comme dans son application à Want d’autres anomalies , n’a en sa faveur qu'un seul argù- Ment ,*et toujours le même : l'impossibilité où l’on Eh | Ge puiser une explication complétement satisfaisante dans \ 195 £ la théorie de ’épigénèse. Celte impossibilité est réelle : ; Mais qui prouve qu’elle soit inhérente à la nature même de \ la Monstruosité par inclusion, et non relative seulement à l'état présent de la science ? Cette impossibilité, étendue d’abord à tout l'ensemble de la tératologie, a été successi- , xement restreinte par les progrès de la science, jusqu’à ce _qu’enfin ellene subsiste plus aujourd’hui: que pour ün seul Sroupe, et même, à vrai dire, pour quelques cas de cé groupe: Gomment donc se refuser à l'espoir qu'un progrès de plus : Yiendra détruire dans son dernier asile un système qui , A Après tout, n’a même pas le mérite d'être une véritable Rs @ L'hypothèse d’une inclusion originelle n'est en effet autre chose © 7 hs An cas particulier de ce système.—J.-Auc. Oxro et Scnürzer, loc. régr" étéles premiers partisans de celte hypothèse quel'a encore ment reproduite par le célèbre Lawrencz, dans l s coché. | FR Frarsactions de Londres, ann, 1814,t, V, p. 165. ab «Soit UT, ee 2 berne 322 PARTIE LI. explication , et se borne à rejeter celle- -ci dans les ténèbres des premières formations? - C'est Fattori (1) qui est l’auteur de dre de deux germes emboîtés, non plus par une inexplicable préexis- tence, mais par un mode de formation qui n’est guère plus facile à saisir. Himiy (2) à adopté, sauf quelques légères différences , la même hypothèse, et elle se trouve ainsi avoir réuni les suffrages de deux des hommes qui ont le plus con” tribué à éclairer cette partie de la tératologie. Mais on n® voit dans les ouvrages ni de l’un ni de Pautre de ces auteurs aucun argument de quelque poids (3) en faveur de leur commune opinion , dans laquelle il n’est que trop facile de reconnaître une simple variante de l’ancien __— de l’em- boîtement originel. La production de l'embryon inclus par le sujet principal hypothèse bien différente de la précédente, a du moins Je mérite de l'originalité et de la nouveauté. Mais , malgré tout le respect que l’on doit au nom de Meckel (4) , ce mérite est vraiment le seul que l’on n puisse attribuer à cette explication (1) Loc, cit,, p. 41. (2) Loc: cit,, p. 118. (3) Himly se borne presque à dire que si l’on n’a jamais vu dans vésicule de Graff lemboitement qu’il indique; on ne peut rien € conclure contre son opinion, cet emboîtement étant nécessairemeñl rare, et, alors même qu’il existerait, fort difficile à à voir. (4) Loc. cit., p. 83 et suiv. cet Ueber regelwidr, Haar-und Zahnbildut® gen, dans le Deutsches Archiv für Physiologie, t, 1, p.519; mémoire tra duit en français dans lé Journ. complém. des Se. médie. ;1. IV, p. 172 et suite p. 217. Il est juste de remarquer que Meckel ne présente cette explication qu'avec une louable réserve: — J’ai déjà eu occasion P sd haut (voyez tome ÎL; p. 557, note, et 560 ) de réfute cette opiñ/0" £ Meckelgetid'indiquer comment elle lui a été suggérée parle décour verte délffelques deats et de quelques parties ôsseuses, faite chez une fille adonnée à à la masturbation, _ MONSTRES DOUBLES ENDOCYMIENS. 3923 Elle est formellement contredite par tous les cas dans - lesquels on à vu l'embryon inclus très-développé ou même À Presque complet, et par l’intime analogie qui lie ceux-ci avec les cas dans lesquels le sujet inclus se trouve réduit à quelques parties amorphies. Voir seulement dans la forma- ‘on de quelques parties organiques par l'appareil généra- _ teur d’un embryon et unenfant , le développement et l'éveil lrès-précoces de cet appareil; prétendre qu'entre cette gé- nération , qui serait faite sans le concours des deux sexes , et l’éruption prématurée des règles ou la sécrétion précoce du sperme, il n’y à qu'ane simple différence dans le degré et non dans la nature du phénomène: soutenir que cette différence est explicable en général par l’activité extrémé de la nutrition chez le fœtus et l'enfant, et, dans quelques cas, par une excitation isolée des organes sexuels; c’est vérita- : Blement substituer à l'interprétationet à l'explication rai= Sonnées des faits, des opinions pureémeñt conjecturales; qui, doutenses même pour quelques exemples particuliers , les blus favorablés de tous, sont en contradiction directe et _ fvidente avec les circonstances de l’anomälie dans la grande Dans les deux autres explications proposées de lincla: sion , l'embryon inclus est considéré comme le frère du su jet qui le renferme; mais, dans l’une » comme un frère concu dans le même acte génératèür , | et dans laut ë, Somme un frère créé par une fécondation postérieure, on L’argument que font valoir les partisans de la superféta. lon , par exemple Capadose et Grüithuisen (1), se présente de lui-même à l'esprit dès:qu’on s'occupe de là monstruo- Sité par inclusion : c’est l'extrême inégalité du sujet conte- bizarre. fant et du sujet contenu. LS dans une note de la page 166, BR SINGER 18rt 824 PARTIE IT, Cette inégalité peut, en cifet, être expliquée par une inégalité dans la durée de l'évolution des deux sujets ; Mals ilest manifeste qu’elle peut aussi être expliquée tout auire- mené : par conséquent, elle n’est Pas une preuve démonstra” tive, et surtout une preuve applicable à la totalité des cas. Les motifs sur lesquels les Partisäns de l'opinion con- traire se sont appuyés à leur.tour pour rejeter la su- perfétation, me paraissent à leur tour peu concluans : car ils se réduisent, en dernière analyse, à l’inutilité de faire intervenir l'hypothèse de la superfétation dans une expli-. calion qui, sans elle, semble pouvoir être complète, IL est incontestable que l’on observe très-souvent entre deux jumeaux, soit normaux, soit surtout l’un normal et l’autre anomal , üne inégalité qui parait dépendre ‘uniquement de différences dans les circonstances de leur évolution. Il'est prouvé même, par diverses observations curieuses dues à Haller, àmon père, à M. Defermonet à M. Duvernoy (1), que de deux jumeaux dont le développement a d’abord marché parallèlement , l’un s’arrête quelquefois atrophié et comme écrasé par l'autre. Mais tous ces faits, et plusieurs autres de di: vers genres que l’on per citer après eux, n° ’établissent pas l'impossibilité (2) qu’une superfétation soit dans quel- pepe la sue d’une ren dans le volume de deux G). Voyez: Hassan, De monstris, dans les Op. minora, t I, p- idee or GEOFFROY Sarnr-Hirarre, dans les Comptes rendus hebdom. de ? Acad. des Sc,, 1 semestre de 1836, »P- 384. — Derremon, Sur une espèce. de grossesse double, dans le Bulletin des Sc, médic., t. XVIII, ann. 1829,ip. 28: re Duveawor, Note sur une grossesse double parvenue à son terme; etc: dans les Nouv. mémoires de la soc. des sctences et arts du dép. F= Bas- Rhin, t. AL p- 2, 1836. (2) M. Ovrivrer, loc cit. après avoir fait valoir ces om argumen$ n'ose rejéter d’une manière absolue impossibilité de la superfétation. — M. Lesauvacr, Loc, cit, p, 14, seponsse au contraire la superféta- tion d'une manière absolue, me manne” _ MONSTRES DOUBLES ENDOCYMTENS. 18e Jumeaux , et par suite ne puisse parfois intervenir, Comme : Une donnée i importante , dans. les conditions physiologiques qui amènent la production des monstres doubles par inclu- sion, (? est pourquoi, dans l'état présent delascience, tout en rPOussant comme une hypothèse sans fondement l’explica- tion générale de l'inclusion monstrueuse par la superfétation, il est prudent de ne pas non plus conclure prématurément, d une manière absolue , en faveur de la généralité contraire. . Au reste, soit que l’on admette ou que l’on rejelte la | re d’une manière générale , soit. que l’on croie à la réalité de ceite anomalie physiologique pour quelques cas seulement , on n’a encore abordé que la première et peut- être la plus facile moitié du problème. L’inégalité des deux sujets composans est une condition commune à tous les _ monstres parasitaires : : ce qui est propre aux endocymiens, eb ici surtout s "épaississent les ténèbres de cette difficile ques- tion , € ’est la singulière disposition de ces deux individus , contenus, ernboités l’un dans l’autre. Sans doute là Loide F affinité de: soi pour soi nous laisse concevoir d une manière générale la possibilité aussi. bien d’unions internes que de : ‘jonctions et de fusions extérieures; mais elle est loin de suffire à l'intelligence des premières , et nous laisse égale- ment dans le doute sur les trois questions dans Jesquelles on peut décomposer le problème ; : par quelle cause, à quelle k: époque ; par quelle voie le plus petit des rpels. composans S’est-il introduit dans l'autre ? : Pour exposer et discuter les solutions que} on à données de ces trois questions , il me faudrait consacrer , à l’ exemple de Himly, un volume tout entier à l'histoire. de la monsirue- Sité double par inclusion; et ce long travail ne me condui- Tait qu’à de nouveaux doutes. J'aurais à reproduire pour ces solutions ce que j'ai dit plus haut des cinq systèmes géné- Faux XProposés pour l'explication de l'inclusion monstrueuse. PARTIE HI. | Les unes, et c’est lé plus grand nombre, ne peuvent sou- tenir l'examen , et doivent être complétement rejetées de la science : les antres, ingénieuses el fondées sur des faits vrais, sont sans doute applicables à uo plus on moins grand nom- bre de cas; mais léurs anteurs les ont rendues inexactes en les présentant comme générales (1), (1) En renvoyant à l'ouvrage de Hewzy, qui a fidèlement exposé le opinions des auteurs ( loc. cit,, p. 95 et suiv. ), je citerai spécialement: Osanx , remarques faites sur l'observation insérée par Young dans les Medico-chir. transactions ; voyez Himix, doc. cit, P- OT. — Marsnwer, Forséhungen des Neunzehnten Jahrhunderts im Gebiete dés Geburishülfe, ete., partie ILE, p. 356, Leipzig, 1826. — Orrivren, /o@ cite, p. 375.et suiv.—Ces trois auteurs ont successivement admis, mais avec des différences importantes dans les détails de leurs explications, l’adhérence du plus petit des deux sujets aux intestins du sujet prin” cipal, à l'époque où ils pendaïent hors de l'abdomen, Cette adhérénce une fois admise, ôn concevrait très-bien comment la rentrée des in- testin$ du sujet principal aurait pour résultat la traction de l’autre à leur suite, et finalement son inclusion, Ce système est celui qui‘paraït aujourd’hui le plus généralement adopté; il est même. considéré par beaucoup de médecins comme une explication définitivement acquise à la science. Maïs, outre qu'on ne peut se rendre compte, dans ce système, que de l'inclusion abdominale et tout au plus avec elle de quelques Cas d’inclusion sous-cutanée , l'hypothèse de l’adhérence, qui en es! la base, n’est pas à l'abri de graves objections, comme l'a montré M, Lesauvacz, doc. cit. , p. 16 et suiv. — Je dois ajouter que l'expli- cation par laquelle M. Lesauvage à proposé de remplacer celle d'O- sain, de Meisner, et spécialement de M. Ollivier (voyez ibid., p. 19 et suiv.), ne me paraît non plus, ni exempte d’objections graves, ni Surtout applicable à la totalité des cas, alors même que toutes les ob- jections pourraient être heureusement résolues par l’auteur.— Depuis la rédaction de ce chapitre, une nouvelle explication vient encot£ d'être proposée par mon père, Voyez les Comptes rendus des séances 4° PAcad, des sciences , 1836, ame semestre, p. 116. MONSTRES TRIPLES | ME : OU SOS UV AN AU AUD VEUU VUUU A UU Ar + Ÿ v 6 . ne XII. Ds MONSTRES TAIPLES ÊT DES ribrexDts MONSTRES = PLUS QUE TRIPLES. a s > Extrême rareté de monstres triples. héidoiten des A de l'union triple aux lois de Punion double. — Monstres triples par. ‘union si- milaire et par union dissimilaire. — - Exemples divers: — Prétendus sn ri dé Fe Li Es : ÆEn proposant une classification générale. des êtres ano- maux, basée sur l’ étude approfondie et l appréciation rigou- Teuse de leurs affinités naturelles, j'avais eu d’ abord pour bu principal de mettre en évidence une foule de rapports qu un Système purement artificiel , si ingénieux qu'il pût être , eût nécessairement laissés inaperçüs (1 1). Mais je n’ai pas tardé à reconnaître que cet avantage n était ni le seul ni même le plus important que pût procurer, à la science + l'adoption, pour J ensemble des anomalies , d un ordre na turel et. vraiment méthodique. Par lui, et par la marche ‘qu l prescrit de suivre dans l'étude des faits tératologiques, | Chaque groupe d anomalies se trouve: toujours expliqué. à l'avance par celui qui l’a précédé immédiatement , et ainsi de suite jusqu au premier ; dont les conditions sont les Plus simples et les plus : faciles à déterminer par les seuls. Secours de observation. Ainsi, j'ai. d'abord établi BA .# $ roi D qes e prémière partie, le hapitié où 1j ’ai “traité: De l'application de la méthode naturelle à la. tératologié , à à p. 97 et suiv- < 328 | PARTIE HE. . toute monstruosité unitaire peut être considérée comme résultant de l'association, et pour ainsi dire, du mélange de deux ou plusieurs hémitéries, Plus tard , j'ai dé- montré qu'à son tour,, tout monstre double est essentielle ment composé de deux monstres upitaires ; et tellement que, les monstres unitaires une fois connus, l’histoire tout _entière des monstres doubles pourrait à la rigueurse réduire à la détermination des modes divers suivant lesquels s’unis- sent les deux individus Composans, Enfin » parvenus main” tenant aux êtrés les plus composés de tous, aux monstres triples où même plus que triples , nous allons voir que leur histoire tout entière , encore si obscure, si douteuse, imparfaite x tous égards , peut se réduire à quelques corol- laires de l’histoire des monstres doubles ; corollaires telle- ment directs ct tellement simples, qu’il serait facile de les dé- duire presque tous , avant même de connaître un seul fait par l'observation. 1 En premier lieu, les notions générales que nous avons aC- quises sur les monstres doubles, nous donnent immédiate- ment ja clef des caractères essentiels des monstres plus que doubles, considérés en général, et surtout nous en expli- quent la nature. Si les monstres doubles sont, comme je. l'ai établi, des êtres véritablement composés , et non des êtres unitaires, chez lesquels se scraient produites’ des parties surnuméraires , à plus forte raison en sera-t-il ainsi des monstres triples, ou plus que triples, $’il en existe de tels. Rien de plus évident que cette proposition : la nier se” rait tout à la fois regarder comme impossible la produc- tion surnuméraire d’une tête, d’un’corps, d’une paire de membres, et admettre Comme possible celle de deux, 4€ trois, de quatre, Donc, si un monstre double résulte de l'association de deux individus égaux ou inégaux, un MONS- 4 | MONSTRES TRIPLES. 329 ‘re triple on plus que triple sera composé de trois ou de P à de trois individus, re Mojéursss L'extrême. rarelé des monstres plus que doubles est une “Onséquence manifeste de ces premières notions. D’après à formation d’un monstre triple suppose qenx condi- "1 présence simultanée de trois jumeaux dans l'utérus, % la réunion de tous trois ensemble. en un seul. fœtus SOmposé, Or pour l'espèce humaine, on sait combien Sont rares les exemples d'accouchement triple, même lüdépendamment de toute.monstruosité. Sur 57,441 ac- Couchemens observés à la Maternité dans un laps de vingt ans environ , 36,992 étaient simples, 444 doubles, 5 seule ment triples (1); ce qui donnerait 88 doubles et un seul Wiple sur 7,400. En outre, dans ces grossesses triples si ra- “8, trois cas peuvent se présenter. Les trois jameaux.peu- Yenkêtre isolés, c’est le cas normal et ordinaire, Deux peu- Vent être réunis, le troisième étant libre ; ce qui suppose un “semble de conditions dont la production doit étrgmani- lement très-rare , et ce qu’on a vu .en effet seulement. dans un très-petit nombre d'exemples. Enfin ; la réunion des lrois sujets en un seul être , constitue le dernier de ces irois cas , néceisairement beaucoup plus rare : car il résulte de deux unions monstrueuses,. et non d’une seule comme dans le second caf: par conséquent , il suppose dans l’œuf Commun toutes les mêmes conditions, et de plus beau- Coup d’autres encore. PMR. - à \ La rareté des monstres plus que triples doit être chez -omme beaucoup plus grande encore. En supposant les “Couchemens quadruples et quintuples seulément aussi ra< j @) Temprunte ces renseignemens à l’intéressant mémoire de D UGS sur ‘les accouchemens multipares ou, sémellaires, dans la RO on, D FES fe | édicale , année 1826, t. Ï, p.349. Re 330 PARTIE HI. res que les triples, les monstres quadruples et quintuples devraient déjà être plus rares que les triples : car quatre où cinq individus coexistans dans l’utérus peuvent se grouper en dés Combinaisons très-variées que ne peut offrir une grossesse triple, . par exemple en un individu libre et u monstre triple, où bien en deux monstres doubles. Maisil s'en faut d’ailleurs de beaucoup que l'hypothèse que j'ai d’abord admise, soit exacte : la pareté des naissant quadrüples surpasse autant celle des tripes que celle-ci la rareté des doubles. Sur un total de 108,000 accouché mens dont M. Dugès à fait et publié (1) le relevé d’après registre de la Maternité et de l'Hôtel-Dieu, il ne s’est p# même présenté un seul exemple d'accouchement plus qu triple (2). La naissance de quatre ou de cinq jumeau*? abstraction faite de toute union monstrueuse, est donc W cas rare chez l'homme ; ét même pour l’accouchemeï! quintuple , à peine la science en possède-t-elie quelques exemples authentiques. paie tons à 2 La cahséquen ce rigoureuse de ces faits est, pour l'homme et pour 16s animaux normalement unipares comme lui ; que les monstres triples doivent être extrémement rares, etque. (x) Loc, cit, p. 350 | (2) Les faits saivans, rapportés récemment par un journal russes lé Sévérnaga Pichela , n° 88, seraient, comme on le voit, extrémement remarquables, S'ils étaient authentiques. — Eu 1755, un nommé Ki” À rilo était. père de cinquante-sept enfans vivans, ués de la même mèr® | en dix couches doubles, sept triples et quatre quadruples. On ajouté que ce même homme eut d’une seconde femme quinze enfans nés €” . Six couches doubles ét une triple. — Un autre nommé Wasiliewit? tait, en 1782, quatre-vingt-trois enfans, et en avait perdu quatr? autres. Sa première femme avaiteu seize couches doubles, sept #” ples ét quatre quadruples. = Ces exemples vraiment merveille”* E fécondité-ne sont attestés. par aucune preuve: il faut ajoute” ;; ilé sont rendusencore plusincroyables par la viabilité attribuée à pres4° tous les enfans nés dans les couches multiples: kessees | 7 MONSTRES HËLes. 561 les Chances de Ja production” des monstres quadruples ou Plus Complexes encore, sont si faibles qu’elles équivalent Presque à l'impossibilité. Quant aux espèces animales qui Produisent. ordinairement à la fois plusieurs petits ,; l'une es Conditions de l'extrèmé rareté des monstres plus qué oubles » N'existe plus; mais l’autre subsiste , ét son impor- ance est telle qu’elle doit manifestemeni# rendre très-rare a Monstrüosité triple et surtout quadruple safran , où Plus complexe encore. Ces donnéés théoriques sônt maso avec Les résultats de l'observation. Les monstrés triples sont tel- ment r rares, que leur existence passe encore pouf. douteuse, Ainsi, sans remonter jusqu’à l'époque de Haïler (1), et Pour ne citer que des auteurs contemporains , MM: Chaus- Slep et. Adelon , dans le savant article sur les monstres dont il ont enrichi le grand Dictionnaire des: sciences médica- . 6), déclarent ne connaître, ni par eux-mêmes ; ni par ‘examen des faits consignés de les annales de la science, eucun exemple hothettiqe de monstruosité triple ; et ce lémoïgnage est d’autant*plus important, que M. Chaussier, ‘l'avantage. d’une, vaste érudition, joignait celui d’une po- L Sition éminemment favorable. à la recherche des faits térato- logiques. Meckel lui-même qui avait visité une grande par- le des musées scientifiques. de l Europe et auquel les faits uieux de. tératologie, recueillis en Allemagne , siens de déclare comme M. Chausser, ne. : connaître aucun exem- Ple authentique de monstruosité triple: il signale même Sxpressément: comme ‘une des lois de l'organisatioh! des “Hostres Apr La jut NE nn du ombre @. ne. GT mir, dans is Op. minor. t I, peiars | ) Tome XXXIV. Voyez p.158, 332 PARTIE IL. des parties paraît ne s'élever jamais au- -delà de la dupli- cité (1). Quant aux monstres quadruples ou plus complexe encore , > personne n’a même songé depuis Haller à discule” les faits qui en attesteraient ire: tant ils sont Join de présenter un caractère scientifique. Ces: opinions, émises par des hommes aussi ET" qué distingués, suflisent à démontrer , de la manière la plis positive , l’extrême rareté des. monstres plus que doubles: Au surplus , si, après elles, de nouvelles preuves pouvai" encore être nécessaires , je puis dès à présent ajouter qu pi jourd’hui même la monstruosité triple m'est seule cd authentiquement, et me l’est, en tout, par trois exemP Les dont l un, constaté par mes proper observations; est encore inédit, Les Faits étant aussi rarés, on concoit cornbièn il serali difficile de s’en rendre un compte exact et vraiment scientr fique, comment Surtout il serait impossible de s'élever à quelques généralités sur les monstres triples, si lon tail réduit pour leur étude aux seules données de l'observation: Heureusement leur histoire, comme je l'ai dit, n’est dan son ensemble qu’an vaste corollaire de l'histoire des mons, tres doubles, et toutes les questions que j’ aurais ici à traitef” peuvent se ramener par des considérations très- simples ? d autres déjà traitées et résolues. : Les trois individus composant ‘un monstre triple offrent nécessairement l’un des deux modes suivans d'umogs à il n’en est point d’autres possibles, de (x) Voyez De duplicitate monstr. commentarius , p- AO rats Voici jes ” pressions elles- mêmes de Meckel. « Hactens igitur firma starë ir » Sententia, rRumerum partium. ad summum contra normam duplicar: à Re à, Suivant lui, une Li, dont il-faut, dit-il, chercher surtout t raison dans la répétition seulement binaire des. PARA dans l’éta nor mal, MONSTRES TRIPLES. | 868 Ou bien les trois individus s’uniront tous ensemble, et A POur ainsi dire , coïncideront tous ensemble sur un même | Point, » Sorte de centre commun ; ; ou bien, un premier indi- ü S’unira à un second; et celui-ci, placé intermédiaire Ment e deux cas. ne sont pas également faciles à concevoir D expliqner. ‘par les notiéns que nous à fournies l’histoire a Monstres doubles. Dans le premier Cas, chacun des trois fêtes serait uni aux deux autres, et ilexisterait au point com- Tun d'union des organes communs à tous trois, et par con- | Séquent essentiellement triples. Mais ces conditions, diffici- ment conciliables avec les lois ordinaires de l'union des : Parties, sont Jusqu'à <. présent sans exemple , mêmeen tenant Compte des cas douteux indiqués par plusieurs auteurs an- Giens ; et peut-être même ne les observera- t-on jamais :. Aussi ne sont-elles indiquées i ici que pour mémoire | | Dans le second cas, l’un des trois individus, placé entre S8S frères , s unit d’un côté avec l'an, de l’autre avec l’ autre. onc il n’y a d’ organes triples formés sur aucun point, mais ien des organes doubles formés sur deux points; en d’au- tres termes, point d'union ternaire ; Mais deax unions bi. aires. Ainsi une monstruosité triple se ramène de la ma- ère la plus simple à deux monstrnosités doubles , l'une “sultant de l’union du premier jumeau avec. le second, aatre du second, ou de l'intermédiaire , avec le troi- sième (i in. Ù : Si simple que soit cette expression des condo géné- - 'ales de La monstruosité triple, elle peut être Te da- 'antage encore dans conan cas it] ne arriver que le] pre e () On pourrait dire aussi que ha: monstruosité triple n’est bdire: °se que Ja monstruosité double au second degré ; car elle résulte es Ê ina lement de l'union d’un individu simple avec un autre sujet, à ? même formé de deux individus réunis. | LS k ; S'ünira à son tour à un troisième. F1 334 PARTIE HI. ; ï : er mier et le troisième sujet composans, on pour leur donn des dénominations plus exactes, que les deux etrémes» diffèrent entre eux par le degré de leur développement 4 par d’autres caractères, et notamment par leurs rapports x d'union avec l'intermédiaire : le monstre triple, résultant ‘alors de deux unions dissimilaires , sera nécessairemen! asymétrique; et les deux modes d'union qu’il présenter” réunis en lui, correspondront à déux monstruosités double Mais il peut aussi arriver que les deux composans extrêmes se ressemblent et par leur organisation propre et par 15 mode d’union ayec l'intermédiaire: le monstre triple sa alors symétrique ou du moins divisible par un plan médit? en, deux parties analogues ; et il présentera en lui, non def” modes divers d'union, mais-bien le même mode d’anio? une fois repété, En d’autres térmes , la monstruosité triple” ‘lorsqu'elle résulte de deux unions similaires ; est rédu6” tible, non. seulement à deux mopstruosités doubles , ma ce qui est bien plus simple encore; à deux fois la mêm® monstruosité double, tentait ane. | Ces deux formes de la monstruosité triple sont évident ment très-distincies; et il importe d'autant plus de ne pt les confondre, que l’une.ét l’autre sont, non seulement cof cevables d priori, mais même réalisées dès à présent" observation. Cest. ce. que je vais montrer en passant ®” revue les cas soit authentiques ; soit douteux; qui se rapp0” tent à chacune d'elles. | Les monstres triples par unions similaires sont évidemme" ceux dont les conditions sont les plus simples; et ce He aussi ceux dont la rareté paraît portée le moins lo AIS % ss : . EP Ÿ - * sn e- même l'on voulait s’en rapporter aux auteurs, il sê hr na ‘e + « er: à: . 1$- rait à peine quelques familles de monstres doubles quin et sent leurs analogues parmiles monstres triples: * RE MONSTRES TRIPLES, 535 Ainsi Lycosthène (a) a mentionné et paraigrait avoir VU Même un cas dans lequel trois fœtus de chat se seraient trouvés réunis latéralement dans la région sus;pmbilicale. Ge Sujet, s’il à réellement existé, est parmi les monstres tri- es Fanalogue parfait des monstres doubles monompha- °DS; @L paraît même. correspondre spécialement à notre &enr € xiphopage. Ce serait donc, pour donner ici à notre Momenclature tératologique une extension qui découle tout läturellement de ses principes , un véritable monstre triple Monomphalien., et si l’on veut descendre jusqu’à sa détermi- lation générique , un éri-ciphopage. + Far: Les annales de la science ne nous offrent point d’antre exemple d’un monstre par unions similaires , triple à la fois dans les extrémités, céphalique et pelvienne. On n’en a Également qu’un seul de monstre simple dans la région cé- Phalique , triple dans la région pelvienne , et celui-ci, quoi- 4e publié par un auteur presque contemporain ; me paraît Æaucoup plus douteux encore que le chat triple de Lyco- Sthène.. Je veux parler du chien à trois croupes, dont la fi $ure, donnée d’abord par Regnault (2), a été reproduite out récemment par Gurlt (3). Ge chien aurait eu, d’après Regnault, deux bassins et deux paires de membres posté tieurs, et, entre eux, un anus et ne queue : il pourrait donc être pris au premier aspect ponr un. monstre triple Monocéphalien correspondant au genre iléadelphe ; c'est-h- dire, d’après notre nomenclature, pour un tri-iléadelphe , dont deux membres postérieurs auraient avorté. Mais Re- (1) Prodig. et ostentorum chronicon ( faits relatifs à l’année 1554 ). — Poyez aussi: Lrorrus, Jraité des monstres, P: 16-et r7.—SOHENCR , lonstrorum historia, p. 120-—ALDROVANDE, Monstr. hist, p. 668 e1.659, SR unraineenne, PTE LS Qaguaranèsf () Lehrb, der path. Anat. der Haus-Sæugethiere, 1832, part. Il, p« 20%; Ê pe IX, fie, 3 , sous le nom générique de cormorridymus, x € = 336 PARTIE III, gnault dit expressément que la colonne vertébrale se divi- sait postérieurement en deux branches términées chacur® par une queues et ce seul faitsuflirait pour démontrer; dans le prétendu chien à trois croupes, un véritable monsire double ; un iléadelphe ordinaire ou di - -iléadelphe. C'est, cn effet, ce que confirme la disposition de la troisième queue ajontée sans doute par une main adroite, ou figurée par Je pinceau ordinairement peu fidèle de Regnault, d après quel que appéndice cutané plus ou moins caudiforme. Les exemples de monstres simples dans la région per vienne , triples dans la région céphalique, sont plus noM° breux dans les annales de la science. Plusieurs auteurs me2° tionnent chez les aniMAUX , et même chez l’homme , dé monstres à trois têtes , ‘soit distinctes , soit réunies plus 0! moins intimement dans la région crânienne, et réalisan! plus ou moins exactement les conditions de nos genres dé” rodyme, atlodyme, iniodyme et. opodyme. Ce seraient donc, s’il était possible de les déterminer avec précision?» des tri-dérodymes, tri-atlodymes , tri- iniodymes et tr1-0p0" dymes ; malheureusement ils ne sont connus que par dés détails insuffisans même pour établir leur authentititié Iles est ainsi, par exemple, d’un agneau cité par Paré (1), et don! les trois têtes bélaient à la es d’un autre agneau figurés d’ après Fincelius, par Aldrovande dans son iii des mols tres (2), et qui avait trois faces, deux assez bien confû!” mées, l’autretrès-imparfaite ; d’un chien, véritable Cerbèr® que le même Aldrovande mentionne dans un autre de #® ouvrages (3) , mais que lui-même regarde comme très-d0t” 9. pres , livre Des MONSITES, — Foyez aussi À Axpnovaxpe) ic trorum hist, ,p. 416. 48e (2) Foyez AEDROVANDE ; Be, indication très-succincte, et abE- pp. 419° (3) De quadrupedibus digit, vipiparis, p: 527. 1 MONSTRES TRIPLES. | 557 Fu d'une vipère à trois têtes qui aurait été tuée , encore d'après Aldrovande (1), dans les Pyrénées, et dont on ne sait rien de plus ; enfin de trois monstres humains analo- gues, indiqués l’un par Engelbert de Westhoven (2), l’autre Par Sariholin 8L de ‘troisième A, divers journaux ré- cens L] f + ces monstres Een être. regardés | comme égale- Ment dénués d'authenticité. Nous ne savonsrien., en effet, U premier, si ce n’est qu’il était né d’une vieille femme de Soixante-quinze ans ; encore les parens de cette femme attri- Jüaient-ils au monstre une. autre origine toute. merveil- ‘leuse (4). La réalité du cas de Bartholin est encore moins admissible : car sur les trois têtes, l’une était une. tête de loup ; ; une autre élait ensanglantée ét sans ELE Je monstre serait néanmoins né vivant, et il n’a expiré, ajoute Bar- tholin, qu après avoir fait devant le sénat de la ville de si- Distres prédichions, Quant au troisième monstre humain icéphale , on.n’a sur lui d’autres documens que l’an- once faite par plusieurs j Journaux, de sa naissance, qui au- lait eu lieu à Harlem, et de son phantéme sous le triple nom de Pierre, Paul et 1e Ki) Tous « 5 ons, RS 5 es (2) D'après Cucrrmsonc. Voyez, Vetule partis monstrosus , dans les Ephem. nat, cur., déc. IV, cent. 5-6, obs. 28,1p.48, 3717. 6) Hist, anat, et medic. rariorum, cent. VL obs. 49. , : (4) Les pareus du monstre prétendent, dit Vauteur, qu on. pe Üté, par incision, -du ventre d’un églefin (Non prodiisse ex genitricis | vo, sed excisum et esctractum ex. “visceribus piscis aselli minoris ), … (6) Quelques autres enfans à trois Lêtes se trouvent indiqués ; mais lus suecinetement encore, par des historiens anciens ou dans diver- ses Collections, par exemple dans les Bollandistes, t. IV, part, I, Pe 48 ; 13me siècle, « Mense octobri, est-il dit, ratns est Riccio rés trés FPS, et statim obtit, » | In, 32 338 À PARTIE IL ‘Tels sont les seuls exemples de monstres triples par unions _ similaires que rapportent les autéurs où du moins les seuls qui puissent mériter quelque attention (1). Toussont, comme on 16 voit, tellement douteux où même si manifestement fiux, Que je serdis presque tenté d'adopter sur eux l'opinion . de Meckel, sijen’avais moi-même eu l’occasion récente d'op- sébver, ur th monstre vivant, el même présqué adulte ; 0? genre très-remarquable de monstruosité triple. Sar chacun dés côtés d’une tête généralemenit bien conformée et 48 grandeur ordinaire , existait ; près et en ävant de l'oreille . une facé très-imparfaite , extrêmement courté; et comip0$6e uniquement d’une petite bouche et des mâchoires; encore la mâchoire inférieure était-elle la seule qui füt bien dis” tincte et peut-être qui existät. Celle-ci était manifesté” ment soudée avec la branche voisine de la mâchoire 10” férieure Erincipale, et par conséquent s'élevait où s'a” baissait nécessairement en même temps que celle-ci. Les deux botches Tatérälés étaient tellement petites qu'of D pouvait en examiner l'intériéur par l'ouverture buccale. Je ÿ’ai apercu dans chacune d’élles qu’une seule dént'situéé (1) Gunzr, Loc. cit, p. 200, propose, sous le nom de melotridyrns | un genre de monsires triples, qui aurait pour type un chevreau à dis pieds, dont l'indication a été donnée, avec une figure, dans le Jourtt des sayans, ann. 1683, p: 179-180 , par le père Mérinnoz, de l’Obséf! vatoire. J'ai montré ailleurs combien ce cas est vaguement indiqué, él combien ses conditions seraient bizarres: ce n’est sans doute qu'u monstre double mal décrit et mal figuré. Foyez plus.haut, p. 239 © 240, note.—Il en est de même d'un monstre à pieds très-nombreux cité en deux lignes par Rzaczvnsxt, ist. natur. eur. regni Poloniæ, p- — Quant au monstre humain prétendu triple, dont BorDENaV 7. raitdonné l’histoire dans les Mém, de l'Acad. des Sc. pour 1776, P: 697, c'est un monstre double du genre jäniceps. Voyez sa descripti®P ; p.122, note 1.— Enfin, pour l’Arimal-africanum deforme-d'AzpBOTAN PE Loc. cit., p. 323, on doit penser qu'Aldrovande lui-même n’a jamais cru à son existence, MONSTRES TRIPLES, _ 55 partie antérieure ; peut-être quelques molaires exis- taientelles plus profondément. | Telles Sont les senles remarques que j'aie pu faire sur ce Monstre arissi curieux, que rare : sa mort seule permettra Par Ja suite de les compléter. Néanmoins, même dans l'état arfait où je suis obligé de les présenter i ici, elles saffisent déjà > non seulement pour démontrer l'existence d’une vé- tltable monstruosité triple chez ce mouton, mais même Pour déterminer rigoureusement. les rapports de cette Monstruosité, Elle reproduit en effet, évidémment , per loutes ses conditions d'existence, ‘celles que nous a of- fertes lune des familles les plus curieuses des monstres don: à la bles parasitaires , les polygnathiens , et spécialement un genre , encore très-peu Connu, qui sera à établir par la Suile, et que déjà même j'ai indiqué sous le nom dé para- 8nathe. L” analogie de notre mouton monstrueux avec ce &enre est même si complète qu'on ne saurait l'en distin- guer en le. voyant seulement de profil; aspe ivant lequel lune des deux faces accessoires est uns ae Par la tête principale. | à _ Le mouton àtroïs boucles due je viens de décrire, app tien dra donc, comme détertiination. ordinale, +üx mMons- tres triples parasitaires ; comme ‘détermination de ft mille, aux monstres triples poly gnathiens > enfin , comme détermination générique , il servira de type à létablisse Ment d'un genre “distinct ne devra être appelé e- SRothe G 1). 6 nl j L'extension dés ae 2 de notre RORERCARS, aux ©) .. cite ici que pour mémoire l'oie À à trois becs superposés, Mebtionnée el grossièrement figurée par SomaGuT , dans les Wova lic- riammaris Balhicï , année 1700 ,p. 253-256. Ce cas, füt-il vrai, ne 'oduirait en rien les caractères de noire mouton à trois bouches. rep To PARTIE II, monstres triples par unions similaires , est, comme on voit» très-facile, en même temps qu'elle indique d’une manièr 8 très-précise les rapports de chaque groupe de monstres ti. ples avec son analogue parmi les monstres doubles. La difli- culté de dénommer, d’après ces mêmes principes, les mons” tres triples par unions dissimilaires , n’est pas plus grande ? seulement toute dénomination imposée à ceux-ci devra né- cessairement résumer en elle les dénominations de deux groupes de monstres doubles, et par conséquent elle de- viendra un peu longue et un peu moins claire. Au surplus; . ces légers inconvéniens ne se-présenteront sans doute qué bien rarement : car, jusqu’à présent , nous ne trouvons 1°. diqués par les auteurs que trois exemples de monstruosité triple par unions dissimilaires. ss TOR L'un d'eux a été récemment indiqué , mais d’une manière . très-Imcomplète , par Gurlt (1). Il à été présenté par ui agneau dont le possesseur est le docteur Froriep. Deux dés sujets COMPOSANS sont unis-entre eux de la tête au thorax». Je troisième tant au Contraire joint aux autres que dans la région thoracique. Telles sont malheureusement les seules et très-incomplètes notions que j’aie pu recueillir. sf ce monstre curieux. Aussi sa détermination générique est- elle entièrement impossible, et ce n’est même qu'avec doute que je le rapporte à la famille des monstres monom phaliens (2). | | | 2 Un autre cas beaucoup mieux décrit, mais qui parait avoir été ignoré même des auteurs les plus récens, est cel dont on doit la connaissance aux docteurs Reina et Ga (x) Loc, cit, p. 207, sous le nom générique de somatotridymgs. (2) Depuis la rédaction de ce chapitre, Barkow à fait parait” second volume de ses Monstra animal, per anat. indagata (Leipzig 1836) et il y indique aussi le même monstre, mais sans ajouter aucun dé tail nouveau. Fe ele 4 { MONSTRES TRIPLES. 541 vagni (1), de Catane, Il est à la fois plus intéressant que * précédent, parce qu’il a été recueilli par l'espèce hu- Maine, et plus authentique encore, puisque ce sont les Auteurs eux-mêmes qui ont fait la difficile (2) extraction ‘Monstre, Sur un tronc unique, mais très-volumineux., sé: éVaient deux cous, l’un, gauche, de forme normale, l'autre droit, très-gros et manifestement. double. Le premier por- lait une tête de conformation régulière : le second, au con- lraire, était la base commune de. deux têles distinctes , Presque aussi bien conformées que la première. Les mem- bres n'étaient cependant qu’au nombre de cinq ; deux tho- raciques, disposés comme à Tordinaire ; “un troisième tho- : racique placé postérieurement comme chez les dérodymes, et deux abdominaux. L'appareil g générateur, de sexe mas- Culin, était unique, de même que l ombilic. Ainsi ce monstre irès-curieux était, à en juger par sa conformation extérieure, triple dans la région céphalique, double en apparence dans le cou et la partie. supérieure du thorax et simple dans la moitié sous-ombilicale. C’est aussi ce qui ressort de l'examen anatomique fie par les deux auteurs. Il existait trois larynx, mais seulement deux trachées-artères, le larynx intermé- diaire et le droit n ‘ayant qu'une seule trachée: pour eux deux. De même il existait supérieurement trois æs0phages ; Mais bientôt le droit et l'intermédiaire se confondaient en un seul. Il existait deux cœurs et même deux _péricardes , €L deux paires de poumons ; placées chacune dans l’une des Moiliés d’un unique, Mais très-ample thorax à deux rangs de côtes et à un seul sternum antérieur (3). Dans l'ab- = Su Voyez Sépra A umano tricefalo, dans les Au de ” accadem. Givenia, t. VIII, Pe 203,— Ce travail a été communiqué à lPAcadémie Lévrier et mais 1832. ? Te (2) On fut obligé, pour sauver la mère, Paire deux des tètes. ( En arrière, les côtes se réunissaient entre elles par Jeurs extré- 842 | PARTLE HI. domen, on trouva un estomac unique, et de même, un seul duodénum ; mais après lui, et c’est l’un dés faits anatomi- ques les plus curieux qui aient élé constatés chezce monstre» venaient deux jéjunums et deux iléons ; à partir du cœcum: le canal intestinal redevenait au contraire unique. Le foie: la rate, le pancréas, appareil générateur , les organes url. paires furent de même trouvés simples : il n "y avait même qu’un seul rein. Cette disposition de larégion inférieure du tronc est d'autant plus remarquable , qu'il existait deux colonnes vertébrales complètes dans toute leur étendues bien que réunies sur quelques points, et même encore infét rieurement deux sacrums. Tels sont les principaux faits prêt sentés par ce monêtre triple, analogue tout à la fois, comme: il est facile de le reconnaître , aux dérodymes et aux atloz dymes, et qui-pourrait être nommé {ri-déro-atlodyme , S4 pouvait être utile d’ériger dès à présent en genre un cas isolé, et encore RTE connu à ste égards: C'est également à deux auteurs lier » Bettoli (1) et Fattori (2), que l’on doit la connaissance da troisième cas authentique d’union non similaire, Ge dernier*est fort diffé: rent des deux autres, mais il »’est pas moins curieux : Car c’est un tn jusqu’à présent unique (3), d'un monsire mités comme chez les dérodymes. Il y avait, dienk À les auteurs, ai bordo cartilaginoso formato daile costole. (1) Voyez le Giornale della soc. medic. biais di Parma, 1, X, n° 2? P. 81: s (2) Foyez le Giornale di med. prattica , t. T, p. 396, et surtout la dis- sertation déjà citée de Farronr, De feti che rachiudono feu, Parm£ ' 1815. | (3) A moins que l’on ne veuille tenir compte d’un veau mâle, , lequel, aurapport de quelques historiens, se trouvaient contenus pt autres veaux; mädis ce cas n’a aucune valeur scientifique. Forez Joe. OBsEQUENS, De prodisiis, no 53. — Un autre auteur a décrit un Le d’oie dont la citation doit aussi trouver place ici, Cet œuf» plus dans 141 ME i| "nis Chez Je MONSTRES PLUS QUE TRIPLES. 345 Wiple p Par inclusion. Il a été présenié par un fœtus de sept Mois, renfermant, dans & sa cavité abdominale, un embryon rés-incomplet , et _dans une tumeur. située. à. la partie pos- ÊTeuE et droite du bassin, un autre tout” aussi impar-. allement développé. Ainsi, dans ce cas, se trouvaient réu- de la ‘inclusion sous-cutanée, l'une et l’autre avec leurs carac- lères ordinaires. 8 En MAR les faits que je v viens s d’ exposer , ‘on. oiéra que de tous les cas de monstruosité triple , rapportés par les auteurs comme observés dans lespèce humaine, deux seulement , ceux de Reina et de Galvagni , de Bettoli et de Fattori, sont parfaitement ‘authentiques, J'en ai fait con- naître moi-même un autre exemple pareillement irrécu- Sable , àl égard d’une espèce de ruminans, le mouton. Après ces trois Cas on peut en citer, chez les animaux, un où deux qui, sans être aussi bien constatés , semblent offrir quelque garantie de vérité , et, chez l’homme et les ani- Maux, plusieurs autres Privés de toute valeur scientifique. Tels sont particulièrement tous ces prétendus exemples d’enfans à trois têtes, admis sur de vagues renseignemens par divers anajamietes anciens, - di de Fhistoire de:la monstrussité riple: dés si pleine de doutes et de fables, nous voulons maintenant passer à Celle de Ja monstruosité quadruple ou plus complexé en- Core, nous la verrons se composer entièrement, ou. de. faits Vrais, mais mal en où de récits évidemment fabuleux. Brand ç de. d'ordinaire ;: et à coquille plus épaisse FOR deux = Rae étentre eux un-petit œuf, Voyez Rex apate: Diss., sp intrà œ z “D. 44; amies MoRass. De 4 sh AS 687 » même sujet les. deux modes les plus or dinaires. à Monstruosité par inclusion, l inclusion abdominale et. + 344 PARTIE IL, Dans les espèces qui produisent à la fois un très-grand nombre de petits, il n’est pas très-rare de trouver quel- ques uns d’entre eux ou même de es trouver tous adhé- rens par l’intermédiaire de leurs cordons ombilicaux ; S0i que ceux-ci se trouvent réunis en partie, soit seulement qu'ils se trouvent entrelacés, Ces dispositions insolites phf sieurs fois observées chez les rongeurs (1), et, parmi les carnassiers , chez le chat (2), ne peuvent être assimilées à de véritables monstruosités composées: ce sont de simples hémitéries, dans lésquelles on peut voir un premier pas fait vers l'union monstrueuse de plusieurs individus, mais que l'on ne pourrait confondre avec elle sans rompre tous lef rapports naturels. Gette distinction une fois faite, il ne réste plus, pour attester l'existence de la monstruosité plus que triple, quê quelques vagues et merveilleuses relations dont le caractère fabuleux ne saurait échapper même aux personnes les plus étrangères aux sciences. Quel esprit doit Pourrait croire » par exemple, sur la seule autorité de Licetus (5), à l’exis- tence d’un monstre humain à sept bras et sept têtes, avecuñ seul corps porté sur deux pieds de ruminant ? Et lorsqu'on (x) Foyez Senrcmammer , Murés majoris monstr. partus, dans l& Ephem. nat: cur., déc, Il, ann. 9, obs. 147, p. 254. °— Poyes aussl Breslau. Sammlung , mars 1722 et février 1726. : (2) Poyez Oznrevsxovsry, dans les Mém. de l’Acad, imp. de Saint” Pétersbourg, t. L(1809), pt 313 ; six chats se trouvaient réunis dan ce cas. — Deux autres cas analogues inédits me sont connus, l’un ie mes propres observations, l’autre par une communication qui m'a élé faite récemment. Dans tous deux il y avait adhérence entre quatre fo" HS.— Quantaux six chats joints ensemble que l’on trouve indiqués PE Prister, dans le Commerc. litterarium de N orimberg, année 1737, P° ? 97 deux d’entre eux n'étaient pas seülement réunis par l'intermédiaire de leurs cordons ombilicaux , mais adhéraient directement entre EUX. (3) Loc, cit., p.208, ÈS MONSTRES PLUS QUE TRIPLES. 67) R ur ce serpent à deux pieds et à sept têtes, dont : (1) nous donne Ia figure, ne voit-on pas aussitôt que celte imitation modérne de l’hydre de Lerne doit être IMputée; non à Ja nature , mais à une grossière supercherie Ont personne aujourd’hui ne serait plus dupe (2)? 1 reconnaissant la nullité complète de telles autorités, ‘en admettant que la science ne possède pas un seul . *emple d’union-plus que triple, nous devons d’ailleurs nous Strder de conclure que jamais une monstruosité quadruple °ü plus complexe encore ne se présentera à l’observation. La théorie nous démontre que les chances de la production jette les yeux s d’une telle anomalie sont extrêmement faibles; maiselle n’é- tablit point l'impossibilité réelle de son existence: et le Manque absolu de faits dans les annales de la science , con- fitme ces données théoriques , mais n’y ajoute rien. Au surplus si jamais la nature venait à présenter des Monstres quadruples, quintuples ou plus complexes encore, il n'est guère permis de douter que ces monires ne fussent ‘Oumis aux mêmes lois qui régissent l’union des monstres (x) Locuplet. rerum naturæ thesaurus, ts pl. CI. = BR | (2) Les exemples suivans de monstruosité plus que triple sont moins absurdes, mais ne sont pas plus authentiques. — Ferreras, Histoire d’Espagne , trad, de d'Hermiery ; Paris avoit à LE, D 88, cite un enfant à quatre têtes qui serait né dans le royaume de Léon en 462.—Dans le Chan hay king (c’est-à-dire le Livre des montagnes et des mers ), ouvrage qui date de 220 ans environ avant l'ère chrétienne, J'ai trouvé des animaux à plusieurs têtes: l’un d'eux a jusqu’à neuf Xlrémités céphaliques, et les autres, ‘quoique moins extraordinai- Te, ne paraissent pas davantage avoir existé. +=, 98; dois ajouter Me M. d'Onnrenx m'a assuré avoir Vu à Buénos-Ayres un monstre Sextuple, Malheureusement ses Souvenirs sont extrémement vagues nr composé, qui aurait 7 d'après M. d'Orbigoÿ; une masse Se de têtes, et six trains postérieurs. Ces renseignemens sont les a tp me donner ce savant voyageur : se rapporteraient-ils à Stre fctice? ee PRET 24 à sas nes nccmatetiiee,… PES fn me — GTAN PARTIE JT, doubles et triples; et dès lors rien ne serait plus facile que de déduire leur explication de celle de ces derpiers. On vient de voir que, dans les monstres triples, es trois indi- vidus composans , au lieu de se joindre tous trois ensemble» se réunissent deux à deux, c’est-à-dire l’un des extrêmes l'intermédiaire, et celui-ci à l’antre extrême : ils ont ainsi non pas un seul axe d'union.sur lequel se formeraient des | organes triples ; mais deux axes d'union sur chacun desquek se forment des organes doubles : en d’autres termes, deux axes dont chacun est exactement semblable à l’axe cent d'union chez les monstres doubles. En supposant quaire individus réunis d’une manière analogue ; l'être quadruple qui résulterait de cette union aurait nécessairement J$ organes réunis autour de trois axes comparables à J'axé d'union d’un monstre double; un monstre quintuple , au” tour de quatre axes, et ainsi de suite, le nombre des axes d'union étant.toujours inférieur d’un au nombre des indie vidus composans.. BARS On peut dire aussi d’une manière générale que chez tous les monstres formés d’un nombre impair d'individus , l’ax@ central du monstre tout entier coïncidera avec l'axe parti culier où vertébral de l’un des individus composans : 44 M contraire, dans tout monsire composé d’un nombre pal d'individus, l’axe central du monstre tout entier sera nécéf” sairement l’axe d’union des deux individus composans, s'Y en à deux seulement, et des deux individus placés le plus en dedans, s’il y en a plus de deux. £ > ann uv. ” < : da PRE LAURE À LUE AV LUE VU SUVES LES VAE IAA vuv “QUATRIÈME PARTIE. L : Æ: FAITS GÉNÉRAUX. MOTS, | APRORTS 2 es : ET CAUSES DES ne PS Dans fa re ee ee troisième ans re ect Qu. Yrage, ePPAYÉ sur quelques principes posés dans la pre-. Mière, j'ai fait successivement, de chaque groupe d’ano- Malies soit simples soit complexes une étude d'autant plus Pprofondie qu'elle offrait plus d’ intérêt. ou plus de difficul- à lès. Embrassant à La fois la nature, l'influence physiologique &l pathologique, les rapports et le mode de production des Anomalies, mes recherches ont été constamment dirigées "ers un double but, savoir : la connaissance, par l’obser- Yation immédiate, des conditions propres. aux divers genres d'un groupe ; puis, Ja détermination, par la comparaison \ etle raisonnement , _des conditions générales du fFonpe lont entier, : - Tous les faits Darceliers que ÿ ai étudiés A cet ou- Vrage , ont donc été, à bien dire, déjà généralisés, et ilen ait être ainsi : car J'exposition d’un certain nombre de faits amène aussi naturellement après elle un premier degré le généralisation, que. des prémisses leur conséquence ln- Médiate. Mais toutes les généralités que j'ai déduites jusqu’à Présent, sont renfermées dans le cercle étroit d’une seule famille > d'un seul ordre ou tout au plus « d’une seule élasse d anomalies: ce ne > sont que des résultats partiels et pour rm 348 PARTIE IV. émes ainsi dire fragmentaires, comme les recherches elles-i e qui les ont produits. La quatrième partie de mon où” 25 aura au contraire pour sujet l’étude des conditions les plus générales des anomalies , de leurs lois, et, autant que ï permet l’état présent de la science, de leurs causes. Les recherchés que je vais entreprendre ici, ne different de celles auxquelles je me suis livré jusqu’à présent, ni par les méthodes d'investigation que j’aurai à employer, ni pa la nature des résultats que je devrai en obténir , mais seule- ment par le nombre beaucoup plus considérable des faits qu j'aurai à émbrasser dans mes considérations. Ce sera, si 10? veut, le même travail, mais exécuté sur de plus grandes proportions : sa base sera l’ensemble tout entier des 427 malies ; son but, la recherche de vérités très-générales, a brassant dans leur vaste étendue les généralités du premief degré, comme celles-ci comprenaient en elles les faits PA” tculiers. | LE » Parmi les considérations que j'aurai à présenter dans cett® quatrième partie, les unes, sujet d'un premier livre, seron!, relatives aux caractères , à l’organisation des êtres anomau# aux circonstances qui précèdent ou accompagnent ordinal” ‘rement leur production; en d’autres termes, à toutes ces données qui pour chaque cas particulier sont révélées immé” diatement par l'observation. © 2 Le second livre aura au contraire pour sujet les géné” ralités qui se rapportent au mode lui-même de la produ®” tion des anomalies , et à leurs causes : questions très-d#”" cileset abstraites, dont la solution, impossible par les seules données immédiates de l'observation , ne peut être 0ptenU® que par induction. | | VVVYY LIVRE PREMIER... 5 À pen, « » « Va: (PES cnconsranens GÉNÉRALES, DES RAPPORTS ET DES LOIS . DES ANOMALIES LES | | à Dans un ordre nes méthodique, l'étade Ji Il Mganes précède celle des fonctions, et par conséquent, Étude des conditions anatomiques des anomalies, celle de leurs circonstances générales de production et de leur influence sur les fonctions. Get ordre, si naturel qu'il puisse paraître, est précisément l'inverse de celui que je Vais suivre. Tous les avantages qu à peut offrir, m'ont paru : 1e Compensés et au-delà par un grave inconvénient, celui de | Placer, avant des faits révelés par une observation facile et tout extérieure, des considérations qui ne peuvent. être Que le fruit de recherches anatomiques , et dont plusieurs + ae et d'un ordre ess | ne : ed t : te > ‘ j - ñ 2 “ Ter ï à > PL 7 * TT D e 4 # LS re 2 : # F (l LT E £ : < : : AAA wi ' Fe Te ë : . ré abat sde À AS DEEE : ; = a CHAPITRE PREMIER. | nn: ne À : se DE LA FÉQUENGE DES ANOMALIES. En in le mot tie dans toute son extension, | # mbrassant sous ce nom, COMME ON doit le faire, sons y ayez sur tous Ces sujets ma dissertation Sur la monsthuosité CONSis. dérée Chez l'homme et les animaux , Uhèse inaug., août 1829, dans la- Le nelle se trouvent déjà consiguées presque lautes les propositions éta- 2, = lis ous ce chapitre. : SEE ni 458 ES & ag binoe " MR quon à 7, rm _— doivent être considérées comme excessivement communes: 390 : PARTIE IV, les déviitions du type spécifique, aussi bien les plus légères que les plus graves, il est incontesiable que les anomalies Les anatomistes même les plus novices savent combien il est rare, pour ne pas dire plus, de trouver dans l'espèce humaine un sujet exempt de toute variété dans la distribu” tion de ses vaisseaux ; ét il en est exäictement ainsi des 22° maux domestiques, soumis, comme l’homme, à l'influence de tant de causes modificatrices, Chez les animaux sauvage eux-mêmes , les anomalies sont encore, sinon aussi. C0 muüunes, du moins très-fréquentes ; et c’est un fait qu'il im” porte d'autant plas-de rappeler, que les zootomistes 2'el ont jusqu’à présent tenu presque aucun compte. Chadt° jour-encore on les voit s'autoriser de l'examen d’un st . ludividu, soit pour déterminer les caractères anatomique nérmäux dedespèce ; soit. même pour nier-comme erro1® et faux les résultats des observations faites. antérieuremeñl sur d’autres individus. :_- oi Heureusement toutes celles des anomalies que l’on peut dire très-communés, sont denuées d'influence physiolo gique, et ne produisent même aucune difformité : toutes sont de simples variétés. Tout vice de conformation, toute hétérotaxie, tout hermaphrodisme, toute monstruosité ‘est au contraire comme fine rare exception par rappa aux conditions normales du type spécifique : car, pour 2° seul individu offrant uné telle anomalie , il'en naïtra 0 très-grand nombre d’autres qui ne la présenterônt pas. - Toutefois ils’en faut de beaucoup que Ja rareté des mon" truosités elles-mêmes soit aussi grande qu’on le suppos? autrefois. Depuis que les progrès de la raison publique 27"* ôté uve grandé partie de leur force à ces préjugés absu? des. qui faisaient d’un accouchement anomal un sujes de hontë pour touie une famille; depuis surtout que l'intérêt ef 1 : Di \ L FRÉQUENCE DES ANOMALIES. a Piipériance réelle des études tératologiques ont été révélés tous les médecins instruits par les travaux de l’école ana- ‘omique moderne, les exemples de naissances monstrueuses Se Sont beanconp mulipliés, parce qu'une portion beau- RS Môifidre d’entre élles a été dérobée à la science par S Craintes des familles ét la négligence des accoucheure: Ainsi, dépuis que je mie suis livré avec quelque soin à Vé- tulle des faits tératologiques , ilne s’est passé aucune année 0ù je n'aie eu connaissance de quatre ou cinq exemples au Moins de naissances monstrueuses dans l'espèce humaine, ulement pour Paris. Or iln”y a nul doute que plusieurs âütres cas ne restent chaque année inconnus, surtout parmi ceux où la naissance a été très-prématurée. En sup- posant le nombre total de ces cas inconnus seulement égal à celui des cas connus, évaluation qui est sans doute au dessous de la réalité, on trouverait encore pour Paris en- Won gnaissances , je ne dis pas seulement anomales, mais Véritablement monstrüeuses , sûr un total de 27,000; ou, " réduisant le rapport à sa plus simple expression, 1.nais- fance monstrueuse sur un total de 3,000 naissances. - Ge l'apport, s’il pouvait être étendu à Ja France tont entière, _ Où l’on compte chaque année uñ million de naissances (1); 4 = er it pe | . de re Re . (1) Et peut-être plus encore. Les nombres des naissances inscrites Snr les registres de l'état civil, ont été: Pour 1880, . 5 à tnt 9 + + + + de 067,824 : 1831. à < e ss .. A e ES e e :# sr] - 986,709 5 D ln RE D Or ces nombres , dont là moyenne est 965, 675 , comprennent seu- ment les produits des accouchemens qui ont eu lieu à terme ou à ane éDoque três-rapprochée du terme ordiiaire, ét nullement ceux SS Faussés-couchés , dont il importe cependant beaucoup de tenir ici Compte; car, parmi ces derniers, se trouvent très-certainement plus d’ê- nil 3592 PARTIE IV. donnerait pour le total annuel des naissances monstrueuseÿ en France, le nombre effrayant de 3,300. Quant aux sujets qui, sans être monstrueux , offrent une conformation vicieuse dans une des parties de leur corps» leur nombre, absolument incalculable dans l’état présent de la science (1), est sans nul doute beaucoup plus considérable encore, quoique lui-même soit de beaucoup inférieur à celui des enfans que rend anomaux une simple variété an tomique. d Le nombre des naissances monsirueuses qui ont lieu chi” que année parmi les animaux, nous échappe: encore pl complétement que le nombre des naissances dans l'espèce humaine. Cependant le rapprochement des faits déjà connif peut fournir quelques conséquences intéressantes que J? vais énoncér succinctement. Les naissances monstrueuses ne sont pas également fré- quentes dans toutes les espèces et il y'a même souvent des différences très-dignes de remarque entre les. espèces qui. offrent entre elles le plus de similitude, tant pour le circonstances de leur genre de vie que pour leur orgas nisation. Ainsi je connais plus de monstres chez le chat que chez le chien, plus aussi chez le bœuf que chez le mouton . quoique la première de ces espèces comprenne un nombré è L . ; ° # F | u 5 tres monstrueux que parmi les fœtus nés à terme ; proportion gardé£ avec le nombre total des cas... (1) Dans une de ses dissertations tératologiques, qui fait partie des Mémoires de la société médicale d'émulation, t. 1X, mon père a émis 4 Yœu « que les déclarations des décès concernant les enfans morts-16% » les distinguassent en deux classes , en êïen et en mal conformé® ” Une telle distinction, si elle était prescrite par l'autorité, serai! à plusieurs égards très-utile à la physiologie et à la médecine légale elle: même, s | FRÉQUENCE DES ANOMALIES. 355 beauconp plus grand d'individus que la seconde, et que la Tatrième couvre nos champs de ses nombreux troupeaux. Certaines espèces paraissent aussi avoir pour la produc-\ ti Ë ( On de certaines monstruosités , une sorte de prédisposition \ expliquent quelquefois les données de leur organisation * 1OrMale. Cest ainsi que le cochon, remarquable dans l'état Normal par le développement de son groin, et appartenant, dans la méthode zoologique, au même ordre que les élé- Produisent le plus souvent les monstruosités cyclocéphali- ques caractérisées par l'existence d’un appendice cutané en forme de trompe, et en outre, celle où cet appen- dice présente le plus de volume. De même, on conçoit bien Pourquoi le chat, espèce où il naît dans chaque portée ‘un Phans et les tapirs, est, de toutes les espèces, celle où se La è . Stand nombre de petits, offre très-fréquemment, et peut- être plus fréquemment qu'aucune autre, des exemples de Monstruosité double. Mais il y a aussi des circonstances qui échappent complétement à P’explication. Ainsi l'espèce bo- Ye , qui est ordinairement unipare, présente presque au- Plus que le chien RE 0: Il est des monstruosités qui se produisent , Mais non avec la même fréquence, dans une multitude d'espèces très-diffé- | Tant de monstrüosités doubles que le chat, et beaucoup , S : LES y SE " ER rentes par leur organisation. Telles sont, par exemple, l’ec- ! tromélie, la rhinocéphalie , la triocéphalie, plusieurs mons- uosités doubles autositiqués, et plusieurs parasitiques , telles que la pygomélie. D’autres , au contraire, ne s’obser- Yent que dans un très-petit nombre d'espèces à la fois; et, il en est que l’on pourrait dire la propriété exclusive d’ane | Seule (1). Toutes les monstruosiiés exencéphaliques, pseu- i 5 Q) Mxorez, dans son Anar. comparée (Foy. trad. franc. de MM. Ries- e Rs _—— z : ret A, Sanson, LT, p. bbo), a déjà remarqué que certains animaux sont LI, 23 354 PARTIE IV, dencéphaliques et anencéphaliques, peu rares chez l’homme» sont presque entièrement sans représentans parmi les air maux. Îlen est à peu près de même des monstruosités 166” phaliques et paracéphaliques. Réciproquement la déradel- phie, peu rare chez les carnassiers el les ruminans, l’est al plus haut degré chez l’homme; et l’hypognathie , ainsi qus le genre voisin, l’augnathie, plusieurs fois observées cheZ les ruminans, chez le bœuf suriout , ne se sont jamais pré: sentées dans l'espèce humaine, De même encore, et pour emprunter un exemple à un autre ordre de faits, now avons vu l’hermaphrodisme mixte rare chez l'homme, ti dis qu'un de ses genres , l’hermaphrodisme superposé , a € observé plusieurs fois chez la chèvre , et qu’un autre , l'het* maphrodisme latéral, est presque commun chez les ins@ tes, Spécialement chez les lépidoptères, | Parmi les monstres doubles, il est à remarquer que les genres Supérieurs, caractérisés par l’état plus complet des deux sujets CROSS ONE riches Surtout en cas présentés par l’espèce humaine. Il en est ainsi, par exemple, de Ja première tribu tout entière des autositaires et de la première famille de chacune des deux tribus suivantes, Au contrairé c’est principalement, et quelquefois exclusivement d'# nimaux monstrueux que se composent les genres inférieurs En comparant entre elles les diverses classes du règné animal , on trouve aussi que les trois quarts aa moins de° monstruosités Connues appartiennent aux mammifères ; € le dernier quart presque tout entier aux oiseaux, On: connaît, en effet, qu’un petit nombre de monstruosités: €! Plus spécialement disposés à des altérations d' organisation déterminée" = Plus anciennement, Hunrer avait aussi fixé son attention sur ee MÉTE fait dans son éélèbre ouvrage sur l'économie animale; mais il … été beaucoup trop loin en prétendant que chaque espèce d'animaux a ses monstruosités particulières. a! KA | Î FRÉQUENCE DES ANOMALIRS. Le Meme d'une manière plus générale, d'anomalies parmi les \ "#83 Moins éncore parmi les poissons; moins encore Panmi les. amiculés ; moios encore parmi les mollusques et °s vers intestinaux ;: enfin à peine quelques unes dans les | Véritables radiaires. Le nombre des anomalies décraît donc, Mestre qu’on descend. dans la série animale; en d’autres | “68; à mesure. que le nombre et la complication des : “ganes. diminuent, Or il est. facile de. voir qu'il devait .en être ainsi. En effet, avec le nombre et la complication des ‘rganes, d’un êtres s'accroît manifestement Je nombre des | iles de formation et de développement, par lesquels il doit s'élever, de sa simplicité. originelle; à son état définitif, et énimême temps-le nombre des:anomalies dont il peut être atteint dans le cours de son évolution. . dE Cette remarque explique. d’une manière. générale pour- toi le nombre des anomalies est, pour chaque classe, en 1 _ laison de son degré d’élévation dans l'échelle zoologique ; .— ‘iselle ne rend nullement compte de l'énorme dispropor- Une part , aux deux premières classes, et de l’autre, atout leréste du-xègne animal. Cetio disproportion dépend vie, démment d’autres données ; et celles-ci résident dans le. grand nombre des espèces des deux premières classes qui se trouvent réduites à l’état de domesticité, Î est manifeste que les animaux sauvages doivent présenter moins d’ano- Malies individuelles , dussi bien que moins de variétés héré- ilairés où de races , en raison du nombre beaucoup moin- | Le de causes de variation auxquelles ils sont soumis, Mais plus , leur genre de vie les dérobe presque. entièrement otre observation: ct quand des anomalies viennent à se Produire parmi eux, elles ne peuvent nous “être révélées que Par des circonstances fortuites. Aussi les exemples qui FOUS sont connus ont-ils éié presque tons présentés par en que présente le nombre des anomalies; appartenant } , je, 356 . ‘12 PARTIE IV. des espèces vivant à la portée de l’homme, sans cesserecher- chées ou poursuivies par lui, et dont quelques unes RÉ raient même être dites à demi domestiques, C'est ainsi que? si nous nous renfermons dans le cercle des monstruosités véritables, nous ne trouvons guère d'exemples : authentiques à citer parmi les mammifères , que chezlecerf, le daim , le chevreuil, le sanglier, le lièvre et. la taupe, et parmi: Jes oiseaux, que chez le chärdonneret et dans une por in déterminée de perroquets (i). Dans toute comparaison numérique à établir entre le anomalies dans divers groupes d'animaux, il est donc cessaire de séparer les espèces sauvages des races domesti” ques. Et même, si l’on veut comparer ‘entre elles soit des espèces sauvages , soit au contraire des races domestiques” il faudra, sous peine d'erreur , examiner et apprécier ave0 exactitude les circonstances particulières dans lesquelles chaque espèce se trouve placée par rapport à notre obser- vation. Gette remarque est Spécialement applicable au +. bleau synoptique suivant, dans léquel j’ai cherché , par comparaison de diverses monstruosités chez l’homme € chez plusieurs animaux domestiques, à résumer, et pou ainsi dire, à rendre visibles presque toutes les considéra tions qui précèdent ee +4 (x) M. ARE dans son article Maladies des femmes du Dicts des sciences médicales ,t. XIV, p. 578, a, comme on le voit, commis, une grave erreur en considérant ies espèces sauvages comme exemptes 4° monstruosités. (a) J'ai réuni dans ce tableau les cas que j'ai recueillis dans 7 ännales de la science, et ceux qui me sont connus par mes. propre observations. Il ne faut pas oublier, en comparant les sombre relatifs à à l'homme aux nombres relatifs aux animaux, que les cas PES senlés par Vespèce humaine ont presque toujours été recueillis . soin, tandis qu'on a souvent négligé de conserver les esemp ” monstruosités offerts par les animaux, + & | D CS oo ren =: Ki à . : anod ‘2940 4 ) ‘oomd 10anox3 À nd quo ab soppoo rwivd 310$ envojge ej suep sopnbrput sanadss soç tuutd 3105 snuUO9 #k9 sui 4 . ('adno:8 enbeyo op-operopds ouais] ‘19-52/f29 saf snoz juouusaduwoo xnt07 soiqtou sa (1) A LC | Di be De Det ed Del Det Di 4 M NN mA NO D Ne OM nm mm) ee où se + se ve + ++ La Le) El Lyc | el <4 = Q 4 < an ra a el U Æ a > © # gi E . ts » 10 + sœoyouKjod “X "soqieusne Jo someusodAtr rte suardfogioq _. sdoorutp ‘suorjeydwuouou s21)SU0J & se + ex + + *'suotpiue N _ 4 Pr SES d’un être affecté d’une grave monstruosité, soit : 3 mes de circonstances anomales ; survenues ; - LS soit pendant, ou après le moment de la concep* | * Parmi les grossesses qui se sont terminées par des accou- € Cmens monstrueux, un grand nombre avaient eu même Ua cours parfaitement régulier ; et leur triste résultat , tout: PA | à-fait imprévu des médecins aussi bien que des parens, n’a pas causé moins d’étonnement que d’affliction. On peut même ajouter, comme un fait presque général j | Quant aux circonstances antérieures, que les femmes qui ht donné le jour à des êtres monstrueux, jouissaient ordi- i Aie fairement d’une très-bonne santé, et avaient eu déjà ane | l ou plusieurs grossesses. Cette dernière circonstänce est sur- | | À tout très- constante, et tellement qu’ en faisant. abstrae- | ton de la famille, -à tant d’égards exceptionnelle ; des Pseudencéphaliens, # reste à peine à citer quelques : 200 ples de monstres nés d’une femme primipare. Il'existe donc des cas où tout , circonstances de la gros- sesse et circonstances antérieures, concourt à donner, sur le produit de l accouchement , des espérances qui doivent être: cruellement déçues. Mais ilest aussi des cas où di- Vers indices peñvent, sinon annoncer l'existence d’un être Momal au sein de sa mère, du moins faire concevoir rss Ques inquiétudes sur l'issue de la grossesse, fé r De premiers indices résultent de la tendance que FR ù S êtres anomaux ont à transmettre à leurs produits les ca- | r'actères organiques qu'eux-mêmes possèdent. Gette ten- ! Sn RS comme je le montrerai, existe dans les êtres ano- | 360 PARTIE IV. maux aussi bien que dans les êtres normaux; mais dans les uns comme dans les autres, elle a ses limites, LAN commetlrait une erreur grossière en prétendant que d'an père ou d’une mère affectés d’anomalie ne sauraient paire des enfans normaux. Loin qu’il en soit ainsi, j'établirat bientôt qu'il est même des monstruosités qui ne se trans- mettent jamais, et même ne peuvent se transmettre hé réditairement. : La connaissance des produits des grossesses antérieuref s’il yen a eu, peut aussi, dans certains cas, fournir d'u tiles données. Indépendamment de toute transmission Hé: réditaire, certains individus, même parfaitement normaü# ontune sorte de prédisposition à donner naissance à des être” anomaux, comme d’autres à des êtres affectés de telle outell® maladie, comme d’autres encore à des êtres bien conforméf? mais jumeaux, Cette singulière prédisposition, aussi bien qu£ tous les autres phénomènes analogues, est encore loin de PO voir être expliquée d’une manière complétement satisfaisante; mais Je fait n’en est pas moins vrai et important, et la ais’ sance d’un premier individu anomal n’est que trop souvent l’annonce d’un second événement de ce genre. J’ai rapporté plus haut, d’après Clauder, un cas curieux dans lequelsur huit frères et sœurs, le second, le quatrième , le sixième et le huf tième furent nains, les quatre autres étant au contraifé normaux ; et l’histoire des hémitéries, notamment du #4 nisme, du géantisme et de l’albinisme, ont fourni un gra? nombre de faits, sinon aussi remarquables, du moins entiè- rement analogues. J'en ai même recueilli quelques uns che? les animaux (1). Quant aux monstres proprement .ditss Jes exemples sont très-peu nombreux dans les annales d " science , non seulement chez les animaux, mais aussi € pi (x) Voyez surtout l’hist, des monstres ectroméliens, t. JE, p. 206 etsuiv® : NAISSANCE DES MONSTRES. 361 l'homme : Mais on ne doit pas conclure de là qu'ils soient dans la réalité très-rares. En effet, les familles dans lesquel- a des monstres viennent à naître, cherchent toujours à lenir secrets des événemens qu'elles regardent comme de grands Malhieurs et presque comme des sujets de honte, ñ nfin d’autres indices au sujet du produit d’une gros- Sesse, sont souvent fournis par les circonstances qui ont pu Survenir pendant son cours. Si dans certains cas aucun SYmptôme anomal n’a précédé la naissance d’un être ano- Mal, dans un grand nombre d’autres; la grossesse avait été lroublée dans l’an de ses premiers mois par des causes di- versés , par exemple , des maladies, des chutes, mais sur- tout des violences extérieures, ou de vives impressions mo- rales. Lorsqu'il en est ainsi, il arrive souvent que la mère Paraisse, après un temps quelquefois très-court , s'être com- Plétement remise; et tout lui fait espérer que le trouble qu'elle a éprouvé, n’aura aucune suite fâcheuse. Quelque- fois aussi lamère, qui avait joui d’une bonne santé jusqu'au Moment où sa grossesse à été troublée , ne peut se réta- blir et reste souffrante jusqu’ à l’époque de l’accouchement. S$ IL De l'époque et des circonstances de la naissance : | - chez les êtres anomaux. Fosp ar + Lés êtres affectés. seulement d'anomalies peu graves ou | Circonscrites dans l’une des régions du corps, ne diffèrent Sensiblement des êtres normaux ni par l'époque ordinaire de leur naissance ;nipar les circonstances dans lesquelles . le a lieu. Mais les. êtres gravement anomaux, et spéciale- Ment les monstres, offrent pour la plupart, sous ces deux rap- Ports, des conditions très-curieuses et très-dignes d'étude. Ai, en premier lieu, l'existence d’une monstruosité Change 1e plus souvent, pour l'individu qui en est affecté, 362 PARTIE IV, le terme de la naissance: elle l'avance fréquemment (1 recule quelquefois, se | | Les monstres chez lesquels le terme de la naissance est le plus constamment avancé, sont, chose singulière, tout à la fois les plus complexeset les plus simples de tous après les parasites, c’est-à-dire les premiers dés monstres doubles 40” tositaires, et, parmi les monstres unitaires, les derniers des autosites et les omphalosites, | S La haissance ordinairement prématurée des monstres doubles, mais seulement des plus complexes, est démon" trée de la manière la plus positive par la comparaison des faits nombreux que possède la science : ces êtres anomat* viennent le plus souvent au jour vers huit mois, ou même à sept. C’est, au reste, un fait que l’on pouvait en partio prévoir: On sait que les grossesses doubles normales se ter minent presque toujours plustôt que les grossesses simples * et toutes les raisons ‘que Pon a données de cette circon- stance physiologique , sont applicables.d’une manière génér rale-à la coexistence de deux sujets dans l'utérus, soit que ), le ceux-ci soient libres, soit qu’ils se trouvent soudés et coë stituent un monstre double. Tous les monstres unitaires des premières familles, at ss! bien que les monstres doubles lesmoins complexes, attei gnent Je plus souvent le terme ordinaire de la gestation. Maïs ? n’en ést pas ainsi des dernières familles des unitaires -aul°” sites et de l’ordre tout entier des omphalosites. Les cyclocé phaliens et les otocéphaliens naissent presque toujours 7 fin du huitième mois où au commencement du neuvième? (x) Ce fait, depuis long-temps et universellement connu, tention de plusieurs auteurs.—AuTENRIETH, Suppiem., ad histofs FL P- 38, l'explique par une sorte de tendance providentielle de n°2 ture qui chercherait à assurer Ja conservation du type spécifique x empêchant la vie dés êtres anomaux. NAISSANCE DES MONSTRES. 365 les Paracéphaliens et surtout les acéphaliens, plus tôt en- Core, À ne voir que ces genres, il semblerait que la durée à Sestation, chez les monstres unitaires, fût en raison in- Fe de l'importance de leurs anomalies , ou, ce qui revient “4 même ; de Ja simplicité deleur organisation, Mais ce rap- POrt est infrmé et détruit par les données suivantes, pui- 8, 1 est. vrai, dans l'étude de deux familles extrême- Ment anomales. nb ot Des Les pseudencéphaliens, si analogues à tant d'égards aux äencéphaliens dont ils sont les plus proches voisins, ne haïssent pas comme eux à huit mois; ils atteignent et Même, dans quelques cas, dépassent le terme ordinaire de ‘la gestation, | à à ta Enfin, et c’est un fait bien plus digne encore d'intérêt, le dernier ordre tout @itier des monstres unitaires, c'ést-à- dire précisément ceux de tous qui sont les plus anomaux, Ron seulement ne naissent pas plus Lôt que tous les autres, Mais, au contraire , prolongent presque indéfiniment leur Vi au sein de Jeur mère, et. précisément ; comme je l'ai lait Voir ; à-cañse de leur haut degré d'anomalie et de l’ex- irême simplicité dé leur.organisation, RHPVERS rs” | naissance des monstres, & lient intimement ayec celles que j'ai maintenant à pré- Senter sur ses circonstances, En constatant la naissance or- dinairement préaturée de Ja plupart des monstres, et no- imment des plus complexes d’entre eux, j'ai, par exem - ple, expliqué x l'avance ce fait, très-opposé sans doute à Ules les prévisions théoriques : qu'aucun genre de mons- Uosité unitaire on même double n'exclut absolument Ja Possibilité d’un accouchement soit naturel , soit manuel ; Cest dire d’un accouchement terminé par les.senls efforts itnre où aréc le seul secous dois Main, mais sûns Ces remarques sur l'époque de la 36/4 PARTIE IV. l'applicatiou du forceps, et, à plus forte raison, 7. 2 ploi de l'instrument tranchant. Qu'il en soit ainsi à l'égar | des monstres unitaires, rien de plus simple: par ARS que l’une des régions de leur corps, et prineipalement “ région céphalique , est chez presque tous atrophiée OU gr” complète, on peut concevoir à priori que leur naissanC® doit être plus facile même que celle des êtres normauX? ” c’est en effet ce qui a lieu (1). 128 Par la raison contraire, l'accouchement se complique beaucoup, lorsqu'il s’agit d’un être double. Si l’on songé ce qu’un léger excès dans le volume d’un enfant d’ailleuf normal, ajoute parfois aux difficultés ordinaires de ’accot” chement ; et si l’on calcule d’après cette donnée l'impor” tance des obstacles qu’oppose à la,naissance la duplicatio® totale où même partielle da fœtu#@ aura-t-on pas lieu P craindre qu’ils n’équivaillent à une impossibilité absolue Heureusement les résultats de l'observation sont ici plus ‘rassurans que toutes les prévisions. Par mes propres recher :ches , et surtout par le dépouillement des nombreux fall consignés dans les annales de Ja science, j’ai recueilli pl” sieurs cas dans lesquels l'accouchement, très-laborieux;, grès” douloureux, n’a pu être terminé qu’au bout de plusieur jours, soit par les soins manuels d’un accoucheur habile’ soit par le secours des lacs ou du forceps; mais ces excel” ples exceptionnels se rapportent à des genres dans Jesque” on à vu aussi la naissance se faire naturellement , et rien 64 prouve-qu'’il n’en eût été de même pour eux, avec plus i dresse de la part de l’accoucheur ; ou avec des circonsia" ces plus favorables du côté de la mère. Je ne connaif # leurs pas un seul exemple d'accouchement impossible rP (1) Toutefois les pseudencéphaliens font à cet égard une her très-remarquable, dont la cause’a été indiquée dans Ieur histo! _ spéciale, Foyéz tome IL, p. 346. - La NAISSANCE DES MONSTRES. 565 un seul cas dans lequel la mère ait péri après d'inutiles dou- EUrs, ou dans lequel on ait cru devoir recourir pour la sau- Ver, soit à Ja symphyséotomie ou àl opération césarienne (1), Soit à l'embryotomie (2). Les exemples d'accouchement fa- cile, ou du moins peu laborieux, sontau contraire peu rares, etla Science possèdmême plusieurs cas dans lesquels la par- lürition s’est opérée par les seuls efforts de la nature (3). insi les monstruosités unitaires tendent, pour la plupart, faciliter la naissance ; et- si les monstruosités doubles la Tendent plus difficile, il est au moins irès-rare qu’elles ui opposent des obstacles insurmontables. (4). il tyani BRUCKMANS ; k | Epistol, itineraria 1, en donnant la figure” d'ün is- _ chiopage, dit, il est vrai, que le monstre avait été tiré, par Lopéra- tion césarienne, du sein d’une femme morte ( Sectione cæsareé, natre Mortud, ex utero in lacem tractum ); mais l’auteur n° ajoute aucun détail, x etil y a lieu de supposer que la mère était morte d’une maladie sur- Yenue pendant le cours de sa grossesse, — On ne saurait : non plus Allacher une grande valeur aux observations très-imparfaites publiées Au sujet d’un monstre sysomien indéterminable génériquement, PRE ATEL, dans son mémoire intitulé : Cas d'accouchement rendu impossi- par la conformation monstrueuse du fœtus. ES ez 2 Bulletin Le la fac. de. ‘médec. de Paris, 1818, n° IL, p. 32. | (2) Je rappelle que je ne parle ici que dés monstres dorées: Parmi Jes- triples, le monstre tricéphale -de Reina et de Galvagni offre un exemple contraire : on fut, en effet, obligé d'exciser deux fles têtes. (3)Ilena été ainsi, - par cape! dé. [L hétéradelphe de dandthtit et Pour citer un monsire beaucoup plus complexe éricore, du monstre Monomphalien décrit par KLINKENBERG, dans les Act, nat. cur., ame sé lie, t, Il, p. 280.— On pourrait citer aussi comme. exemples, quoi- . Me les circonstances de leur naissance n'aient eu awcun témoin, plu- Sieurs animaux doubles, et notamment des lièvres à deux cor ps tr ouvés Yivans et quelquefois adultés dans l’état sauvage: Ir est évident que x ces monstres ( si toutefois ils ont réellement existé) étaient nés Sans Secours, el que la mère avait survéeu à la parturition, puis- AW w? eussent pu vivre privés de ses soins et de son lait, (4) Je n'ai aucune remarque. générale à à présenter sur Ja manière 366 PARTIE IV, “Les monstres doubles naissent ordinairement seuls, Cl non jumeaux : il y a toutefois des exemples contraires ; mais Îls sont peu nombreux ; et il n’en peut être autrement: La coexistence dans l'utérus d’un monstre double et dun sujet unitaire, constitue une grossesse triple; et l'on # vu combien de tels cas sont rares (1Ïe crois toutefois pouvoir affirmer que la proportion des monstres doubles 26° jumeaux aux monstres doubles nés seuls, est plus forie que celle des grossesses triples normales aux grossessC$ doubles. | Les monstresunitaires, principalement ceux du seeond 0! dre, sont au contrairetrès-fréquemment jumeaux : plusieW® sont même nés trijumeaux;, et un quadrijumeau. Le frèl® jumeau du monstre est presque toujours bien conformé ; €! de même sexe que lui. Tous deuxn’ont ordinairement qu'uf seul placenta qui, leur est commun, et c’est l'individu bien conformé qui vient au monde le premier, Ces rapports sont surtout coustans pour les monstres paracéphaliens ; cb plus encore pour les acéphaliens ; à péine même ai-j® trouvé à citer une exception parmi les cas si nombreux qui composent ce dernier groupe, S'il est très-rare que deux jumeaux naissent monstrueu# il l’est moins. qu’ils naissent affectés; l’un d’une mon truosité, l’autre d’une simple hémitérie, où bien tous deu” d'hémitéries Dans les cas de ce dernier genre, les ano@%° lies de l’un et de l’autre n’ont quelquefois entre elles aucul rapport facilement déterminable ; mais il arrive auss? | : n dont se présentent les fœtus monsirueux dans l'accouchement O7 LU ù à LA Le y 174 ik i LL louve à-cet égard des-différences nombreuses. même entre les #. D 2e 06) 4 “De même que chaque groupe de monstres a son époque déterminée de naissance, demême il a son degré propre de Vabililé et son mode particulier de vie. En effet, les fonc- Vons d’un être vivant étant nécessairement en raison de sôn organisation ; toute modification anatomique entraîne “ne modification physiologique de même valeur, et d’une ‘TSanisation gravement anomale ne peut résulter qu’une vie $'aYement anomale comme elle, 2 Les anomalies de la vie des monstres sont de deux genres; ês unes portent sur sa durée, les autres sur ses circon- ftances, À KES C Pp GS RE Parmi les monstres unitaires, la durée de la vie hors du Sein de la mère, est généralement en raison inverse de l’im- Pôrtance des anomalies. Ainsi les parasites, les plus im- Parfaits de tous, non seulement ne vivent pas un seul MStant, mais comme on l'a vu, ils ne naissent pas même 4ù monde extérieur, si ce n’est dans quelques circonstances “XCeptionnelles, Les omphalosites naissent; mais leur vie elnt au moment même où ils quittent le sein maternel. ds Contraire, tous les monstres du premier ordre , tous les “Uosiles, peuvent vivre, et leur vie se prolonge d'autant 368 | PARTIE 1Y. plus qu’ils sont placés plus haut dans l'échelle tératologique» ou, ce qui revient au même, ‘qu'ils se rapprochent davañ- tage du type normal. Ainsi, pour les deux dernières fa- milles , les.otocéphaliens et les cyclocéphaliens, la vie ne se compte que par minutes : dans deux cas seulement.0n l'a vue dépasser la durée d’une heure. Les avencéphaliens” mais surtout les pseudencéphaliens, les exencéphaliens Gi} les célosomiens et les syméliens, vivent au contraire Pl7 sieurs heures, quelquefois plusieurs jours: et les ectromé- liens, qui composent la première famille, peuvent atteindre ‘âge adulte et même la vieillesse. On voit que tous les monstres unitaires, une seule fa mille exceptée, naissent sans vie, ou ne survivent à Jeuf naissance que de quelques instans ou tout au plus de qu?” ques jours : une prompte mort est pour eux la conséqnen® nécessaire de leur organisation incomplète, et pour quelque uns même, à peine. ébauchée. Si, les monstres doubles éprouvent presque toujours le même sort, c’esb au COM traire en grande partie à cause de l’époque ordinairement très-prématurée de leur naissance, et des dangers qu’ils co rent pendant le travail de l'accouchement. Les familles dont l'organisation exclut la viabilité sont parmi eux, on peut Je dire, celles qui forment les exceptions. Ra | Ainsi toutes les familles de parasitaires nous ont. offert de exemples d'individus âgés de plusieurs années ou même devenus adultes. IL en cst de même parmi les autositaie5! qu'un voyageur aurait vu en Russie, et sur lequel il n’a d’ publié. Lesilence que tous les auteurs russes ont continté nuent à garder sur Cet être anomal , justifie de plus en pluÿ crédulité. mon in” ER = —— VIE DES MONSTRES. ‘369 SOit des eusomphaliens et des monomphaliens, c’est-à-dire €$ monstres doubles supérieurement et inférieurement, soit “S Sÿsomiens et des monosomiens, c’est-à-dire des monstres doubles Supérieurement , simples inférieurement. Deux fa- Milles, celles des monocéphaliens et des sycéphaliens; en *utres termes , les monstres doubles inférienrement, sim- bles Supérieurement, sont donc les seuls chez lesquels on ait loujours vu la vie s’éteindre très-promptement ; encore n’en Serait.il ainsi que chez l’homme, si l’on devait croire aux dou- leuses assertions de quelques auteurs-sur des lièvres à dou- le corps, pris vivans à diverses époques et dans divers lieux. Comme le montre ce simple résumé, les différences de viabilité ne peuvent nullement être ramenées, pour les monstres doubles , au même principe que pour les unitaires. Loin que la durée de la vie décroisse, chez les uns comme Chez les autres, des premiers genres aux derniers , la série S Monsires doubles nous offre d’abord des familles viables, Puis d’autres non viables, puis encore, et même en grand ombre, des familles viables commeles premières. Ainsi ce ont ici les genres les plus disparates anatomiquement qui $ ressemblent le plus par leurs chances de vie : rapport tellement singulier et inattendu qu'il semble accuser un vice &rave dans les principes de notre classification , et qu’on Peut croire au premier aspect à l'impossibilité de s’en ren re un compte satisfaisant. Rien de plus simple cependant, S l'on soumet les diverses familles de monstres doubles * Une comparaison quelque peu attentive, Ds _ Les premiers des monstres doubles, c’est - à - dire ceux qui Sont les plus voisins de leur type normal, la duplicité Mplète, sont composés de deux individus complets , “Atièrement distincts , plutôt accolés que confondus, et dont Chacun, par suite, jouit de sa vie propre, Tels sont *Usomphaliens et d’autres encore, tels que les xipho- _. | 24 370 PARTIE IV. pages. S'ils ne sont point nés {rop prémaburéme n’ont point été blessés dans de travail de l’accou rien n'empêche qu’ils ne puissent prolon ger leur do tence pendant de longues années. _ Aprèseux, viennent d’autres genres composés d individus intimement confondus, ayant un grand n0 d'orgañes communs, d’aatres propres à chacun d'eux: ; la fusion a lieu dans la région inférieure seulement ; gi SUET tout les deux appareils circulatoires sont restés distincls dans leur portion centrale, et par conséquent ont conseff leur action propre; ou bien si, la fusion ayant lieu dan ? région thoracique, les deux cœurs se sont confondus en 1? seul cœur de composition normale , centre «inique de un pulsion du sang, on conçoit encore, quoique moins faCile" ment, Ja possibilité de la prolongation de la vie; aussi a-1:@h 1èbre nt, el s'ils chemenk, uble exis- e deux mbre lieu FRANS chez les sysomiens, et l'exemple si célel de Rita-Cristina est même presque le seul que j’aie 0 à citer parmieux, Mais sitel n’est point le degré de la fusion: SPA exemple, les deux cœurs se sont joints en un cœur unigif mais très-complexe; s’il n’y à à proprement parler ni u seul ni deux-agens d’impulsion pour le sang, mais 4 organe anomal dont les diverses parties ne peuvent ag hârmoniquement; si d'autres viscères présentent de sem blables impossibililés physiologiques, la vie ne peut sep? Jonger long-temps après la naissance; d'où la mont op nairement si promple des monsires doubles inférienren®1" simples supérieurement. | VE # Plus bas, au contraire, dans la série, la viabilité rederien" possible, mais avec une différence immense con À tervalle qui sépare l’organisation des premiers el derniers genres. Dans ceux-ci, les deux individus comp®” sans sont tellement incomplets et siintimement confondus qu'ils finissent presque par équivaloir à.un soul; c'est l? VIE DES MONSTRES, 373 cas des derniers autositaires : E ou bien, l'an des individus ant à peu près: normal, l'autre, réduit à un éLat d'extrême ; lrophie, n est plus qu'une. masse inerte greflée sur son a rà est le. cas de tous les parasilaires. Dr l'un et l” au- tre e ces Cas, l'organisalion, uoique essentiellement dou- 6, se lrouve ainsi ‘amenée, par: Ve excès même de ses ano- mMalies, à un Lype voisin du type unitaire normal; d’ où Ja Possibilité de la vie, mais d’une vie unitaire. comme r 'orga- disation d'où elle résulte. ER à = mr il ya viabilité aux deux extrémités de Ta série: dans $ premiers genres, parce LES *l va une organisation com- js ent binaire et deux vies distinctes : dans les derniers, parce qu 1 a une organisation unitaire et une seule vie, Entre les deux extrêmes , au contraire , la vie devient i im- Bossible ; car organisation est. irès-complexe , mais non É ‘ouble ; il J: a trop peu pour deux vies, trop pour une seule, x WT circonstances de Ia vie des êtres anomaux et Spé- Ciälement dés monsires , , sont, comme leur degré de via- bite, en rapport avec les données de leur organisation , , ét 0 rent, suivant les genre ss, une multitude de variations, dontje ne pourrais offrir le tableau même abrégé, sans repro- duire des détails ailleurs présentés, IFest téiiefots quelqués Yemarques générales qui trouveront icileur place naturelle. Le nombre et l'importance des fonctions vitales que les Monstres peuvent accomplir, sont Join d’être les mêmes Pour tous. Ils sont en général d'autant moindres que la vie st plus courte, les genres qui vivent le moins long- “lemps, lant aussi ceux qui vivent le moins complétement : d où l’on Peut dire que Ja vitalité est chez les monstres proportion- Aelle à la viabilité (1). dé A , est à peine besoin de dire que je u ni nis point ici ce mot sens absolu qu’on lui donne cn médecine légale, 872 PARTIE IV. | Ge rapport est une conséquence directe de Ce fa à dent par lui-même, que l’accomplissement plus où MODS parfait des fonctions vitales règle nécessairement la durée de la vie. IL est vrai par conséquent des monstres doubles aussi bien que des monstres unitaires (1) : mais c'est surtout parmi Ces derniers qu’il est intéressant de le suivre en raison des différences plus marquées de viabilité qui existent entre leurs principaux groupes. Sans parler i£i des omphalosites qui naissent morts, et des parasites qui même ne naissent pas du tout , les derniers autosites , les otoct phaliens et les cyclocéphaliens, se bornent ordinairement» pendant leur vie de quelques minutes, à des mouvemens. spasmodiques des membres et de la face, ou de celle-€l seulement; et leur respiration ne se fait que très-impal” faitement. Dans les familles, au contraire , qui précèdent “celles-ci dans la classification, et dont la vie se prolonge ordinairement plusieurs heures, quelquefois même plu- sieurs jours; chez les pseudencéphaliens eux-mêmes ; el jusque chez les anencéphaliens, malgré l'absence con”. plète de l'axe cérébro-spinal, non seulement j'ai eu à cas gnaler l'existence de mouvemens plus nombreux et d’une respiration moins imparfaite ; mais on a vu de.plus la vié se manifester par des cris, par une sensibilité parfois même très-vive sur quelques poinis, par des actes plus où moins faciles de déglutition, et quelquefois même paf Ja it évi- (1) I ne l'est pas au contraire, au moins sans quelque modifiea" LM" perforation de l'anus, par exemple, quoiqu’elle soit, aba elle-même, une cause de mort, n'empêche pas que l’ensemble fonctions ne s'accomplisse d’abord comme dans l’état normal: Il y 5 ici, comme à tant d'autres égards, une différence très-import22 saisir entre les simples vices de conformation, essentiellement et les monstruosités véritables, Voyez t. I, p.47 et suiv. VIE DES MONSTRES DOUBLES. 375 SUCCion (1), Enfin, quant aux ectroméliens, de même qu'ils sont Complétement viables, de même aussi toutes les fonctions Miales s’accomplissent chez eux dès les premiers temps de la Ye presque exactement comme chez les individus normaux, armi les monstres doubles, je n’insisterai pas sur ceux t la mort à lieu peu de jours ou même peu d'heures “Près la naissance. Il me suffira de dire qu'ils sont pour la Plupart comparables, quant aux circonstances de leur Courie vie, à des sujets normaux nés très-prématurément, ét dont les fréles organes sont encore impuissans à remplir Curs fonctions. Mais ceux des monstres doubles dont la vie . fe prolonge, ceux surtout qui parviennent jusqu'à l’adoles- tence ou même à l’âge adulte, présentent des phénomènes Extrémement remarquables, et qui n’intéressent pas moins la Psychologie que la physiologie. Eee don … Deux individus réunis pour composer‘un monstre dou- =, sont exactement par les phénomènes de leur vie ce ils sont par les conditions de leur organisation. De même ‘quil ont des appareils communs à tous deux, ils ont des lnctions communes : de même aussi que certains organes . Appartiennent en propre à chaqne individu composant, de hême certaines fonctions sont spéciales à chacun. Sous le Point de vue analomique, un monstre double est toujours . Plus qu’un individu unitaire, moins que deux; mais il se fapproche plus, tantôt de l'unité, tantôt de la dualité : de Même; sous le point de vue physiologique , il a toujours , St l’on peut s’exprimer ainsi, plus qu’une vie unitaire , et Moins de deux vies; mais sa double vie peut se rapprocher à Avantage ou de l’unité ou de la dualité. Le | insi , pour me borner Mere aux D (x) Voyez l'histoire spéciale de diverses familles, p cipalement -PSeudencéphaliens et des anencéphaliens, F MP SET ET SEEN es seront perçues à la fois par deux cerveaux; et tous deux 374 PARTIE IV, phénomènes de la sensibilité et de la volonté, un monstre composé de deux individus presque complets, unis séule- ment par un point de leur’ corps, un pygopage Où un kipbopage , par exemple , sera double moralement comme _ physiquement. Chäque individu aura sa sensibilité et 54 volonté propre dont les effets s’éténdront sur son propre Corps, mais sur s6n corps seul; ét il peut même arriver due lés deux jumeaux, très-différens par les traits de leur visa5 leur taille et leur constitution physique, ne le soient P‘* moins par leur Caractère et leur degré d'intelligence. Dans le même mstant, la physionomie de l’un pourra exprimer des passions gaies ; celle de l’autre portera l'empreinte de H douléur ou sera animée par la colère. L'un dormira, l'autre veillera. L'an voudra marcher, l’autre cardér le repos : ei de ce conflit de deux volontés animant deux corps indiss0” lublement liés, pourront naître des mouyemens sans résul at, qui ne seront ni Îe repos nila marche, Ces deux moitiés d'un même être pourront se quereller, se porter des COUP l'un à l'autre, comme à un être étranger ét hostile. Ans leur dualité morale, conséquence de leur dualité physiques se montrera par centet cent preuves ; mais en même temp” de même qu'il est un point du double corps, placé su ; limite des individuscomposans, et commun à tous deux d’autres phénomènes, mais en plus petit nombre, mor. treront en cux un commencement d'unité. Les impressio1 faites sur la région d'union, à son centre principalemen" 4 pourront de même réagir sur elle. Il y à plus : si JU te malade, l’autre le devient bientôt, et sa maladie prend S : : se ; | à CE ve grave, du moins analogu®: de onto si des discussions où même des querelles : | . lèvent quelquefois entre ces deux volontés enchaînées PE même corps, et dont l'une ne péut présque jamais se saus” VIE DES MONSTRES DOUBLES. 375 fire que par les sacrifices de l'autre; si la paix est quel- Guefois troublée entre les deux jameaux , presque toujours règne entre eux un aecotd de sentimens et de désirs, une sympathie et un attachement réciproques dont il faut lire tous les témoignages pour en comprendre la portée. Ces deux êtres , à nos yeux obstacles continuels l'un à É autre , finissent par se devenir un bésoi : chacun d'eux croirait n'être pas complet s’il était libre ; et si le génie d’un grand chirurgien conçoit le projet de les rendre à l'état Rene et à la vie des autres hommes , il léur arrivera de refuser. ‘une Opération qui détruirait intimité de teur quion GY. < ‘De semblables phénomènes et d’autres encore existent lorsque , l'union devenant plusi intime , il n'existe plus pour deux têtes qu'un seul corps et que deux membres pelviens. L'analyse anatomique démontre que, dans de tels êtres, chaque individu possède en propre un côté de l'unique %, Corps et l’une des deux jambes; et l observation des phé- nomènes phy siologiques et psychologiques confirme pleine + Ment ce singulier résultat, Les i impressions faites sur toute l'étendue de l’axe d'union , 3; Seront perçues à Ja fois $ par. les “deux têtes ; ; hors et à quelque distance de l'axe, par üne seule; etilen sera de Ja volonté comme des sensatiohs, Le cerveau droit séntira seulement par Ja jambe droite, et _ agira seul sur elle; le ganché , sur Îa gauche ; en sorte que ù marche résultera de mouvemens Été par deux mem- bres appartenant à deux individus différens , et coordonnés Par deux volontés distinctes. ne re Enfin dans les monstres parasitaires, en même temps Que l’organisation devient presque unitaire , tous les actes Vitaux, toutes les sensations, toutes les manifestations. pie (1) On pra qu Mn tel reas a été fait par des frères Siamois dont j'ai Plus haut donné l’histoire. Voyez p. 86 et suiv. do dl LE 1 DU PARTIE IV. la volonté, s’accomplissent presque exactement comme chez les êtres normaux. Le plus petit des deux individus, devenu comme une simple portion accessoire et inerte du plus grand, n’a plus sur lui qu’une influence très-faible et bornée à un très-petit nombre de fonctions. S IV. Des circonstances de la reproduction chez les êtres anomaux , et de l’herédité dés anomalies. D'après les considérations relatives à leur appareil repr0” ducteur, les monstres, ou d’une manière plus générale , les êtres anomaux , peuvent être rapportés à quatre groupes. Les uns sont dépourvus d'organes sexuels, ou n’ont que des organes incomplets ; par conséquent , qu’ils soient ou n0û viables, ils 7e peuvent se reproduire. Tels sont principale ment un grand-nombre d’hermaphrodites et de monstres unitaires ; notamment, Parmi ceux-ci ,; tous les ompha- losites et parasites, et parmi les autosites, les syméliens, les agénosomes et quelques autres. D'autres, et tels sont beaucoup de monstres doubles ét la plupart dés monstres unitaires du premier ordre, ont les organes sexuels normaux ; mais , affectés d’ailleurs de vices graves de conformation , ils ne sont pas viables, et par con séquent ne peuvent non plus se reproduire, D’autres , en plus petit nombre, ont les organes sexuels bien conformés, et sont viables ; Mais, comme cela a Heu pour le sexe masculin, chez la plupart des nains, des géans et des albinos parfaits de la race nègre, la puberté n’est pas complète (1), et ily a Impuissance, (r) Foyez dans le tome I, p. 188 et suivantes, les considérations que j'ai présentées sur la puberté, et en général sur les phénome nes de développement, Comparés aux phénomènes de simple aCCroi#" sement. REPRODUCTION DES MONSTRES. | 377 =. Lorsqu'on à éliminé da nombre des cas à comparer, £ SEUX qui rentrent dans l’un de ces trois groupes, il reste . ‘Acore une multitude d'anomalies parmi lesquelles il s’en trouve de tous les embranchemens. Ainsi non seulement ‘es 1e Plüpart des hémitéries, les hétérotaxies, et, comme je e k. al Montré , beaucoup d’hermaphrodismes n’excluent pas À © reproduction; mais on connaît même plusieurs exem- bles de. génération chez des monstres soit unitaires, soit 1 doubles, aussi bien dans le sexe masculin que dans le fémi- Mn, et chez l’homme que chez les animaux. Ainsi j’ai 11 rapporté plus hant, d’après Buxtorff ; l'histoire très-cu- | rieuse d’un hétéradelphe humain devenu père de quatre n | enfans ; et j'ai recueilli ou vu moi-même des cas analogues ! * + Chez divers animaux, savoir, un bouc et une chienne ectromèles, une brebis gastromèle, un taureau et unevache | ; Motomèles ; enfin , parmi les oiseaux, deux oies et deux / Poules pygomèles. | ESS PERRET On pourrait penser que la fécondation, la gestation et la Parturition , lorsqu'elles ont lieu chez des monstres, doi- Yent offrir des circonstances très-anomales. Au premier äspect ce principe » tant de fois rappelé dans cet ouvrage, Que les fonctions sont nécessairement en raison des orga- nes, semble vouloir cette conséquence. Mais, pour peu que lon réfléchisse aux données de la question , on voit qu'il Peut et qu’il doit en être autrement , en raison même du Principe que je viens de rappeler. ee. Un monstre n’est apteàse réproduire que si son appareil Sénérateur offre une conformation normale ou très -voisine ©l'état normal, et par conséquent les circonstances de la ‘4 * léproduction sont chez lui, ou peu s’en faut, ce qu'elles r: Seraient chez un être régulier ou atteint seulement de quel- TS légères anomalies. C’est en effet ce qui lieu; dans tous les Cas qui me sont le mieux connus, rien d’insolite 378 PARTIE IV. d'a été remarqué dans aucun des actes dela. reproduetion ? si ce n’est une fois dans la copulation (1); et le pl même le produit, loin d’être affecté de la monstruosité paternelle, offre une conformation parfaitement normale us souvent Il ÿ a, aRerE une distinction importänte à faire ici entre les monstres doubles, chez lesquels la reprodnetio" mé paraît se faire avec des conditions toutes spéciales; © tous les êtres unitaires , soit anomaux, soit même normaux C'est un fait connu de tout temps, que les parens, come als transmettent à leurs enfans leur constitution physique» leurs traits, et jusqu’à leurs qualités morales ct intellectue” les, leur transmettent souvent aussi les anomalies d' organi- sation dont ils peüvent être affectés dans une où plusieurs parties de léur corps. Tantôt le père ou la mère ne lègue ce _ triste héritage qu'aux enfans, soit de son sexe, soit du sexe opposé; tantôt, au contraire, il passe également à des enfans des deux sexes; et les manx d’un individa deviennent ainsi ceux d'une race entière. Quelquefois même un individu com plétement normal, mais issu deparens mal conformés, voibre naître däns ses enfans les anomalies qui avaient afiligé ceux L’explicätion complète de tous ces faits est hors de M portée de la science actuelle ; mais leurs preuves ne sont malheureusement que trop multipliéés et trop positives; et si celles que j'ai rassemblées dans cét ouvrage; malgré Je caractère vraiment concluant de plusieurs d’entre-elles OL pouvaient laisser quelque doûte, il n’est pont d’ observateur qui ne pût trouver dans sa mémoire le souvenir de plusieurs faits analogues. (1) Chez un bouc séronisie. Foyez tome II, p. 230. (2) Poyez, par exemple, l’histoire de l’albinisme, p. 307» nr tout celle de Roses p. 678, et celle de la pôtydactylie P 2 F0 ef suivantes. \ # (REPRODUCTION DÉS MONSTRES. 379 Mais Si la transmission héréditaire est prouvée pour lés icés de conformation, ou, d’une manière plus générale , Pour les hémitéries, devons-nous, par celà seul, l’admettre conime possible pour les monstruosités, et d'abord pour À Monstriosités unitaires? Il sera facile de prévoir la solu- ion de cette question, si on se rappelle que les seuls Monstres unitaires ; qui soient viablés et par conséquent éptes à la reproduction, sont les ectroiéliens ; : groupe qui - Ne présentant encore qu'imparfaitement les caraëtères de là Mmonstruosité, conserve des rapports si intimes avec les vices de conformation. L’ analogie in e donc la possibilité de la transmission héréditaire ù er ectroméli- ques, el je puis en effet, dès à PE en citer un éxemi- ple. La chienne ectromèle dont }’ jai fait mention, a donné fäissance à des petits semblables à elle-même. Mais, de Même que potir les vices de conformation, la trahsmission ne doit pas être Constante; et c’est aussi ce qué j'ai vérifié | bar l'obéérvation : car les produits d’un bouc pareillement Lg ectromèle ; qüe " ai eu aussi Et g 2 d’ obsttt el, ont tou- j jours êté noktiäux, era / “Les HBAAPAGSEE ‘côiposées PTE dige® ‘éoûis ée Fippott être assimilées aux vices de conformation ? Au- cuné Considé ération théorique ne me’ paraît l'indiquer , _ œil y à des cas pour lesquels le conträire semble ré- Sulter de la nature même des anomalies qui caractérisent les moñstrés doubles. Si nous exceptons le petit nom- bre de genres .dans lesquels il n'existe qu'un seul appa- Teil générätént appartenant pour moitié à chaque individu; si Nous portons seulement notre attention, d’une part, sur les monstres les plus complétement doubles, et dé l'autre sûr es Parasitaires , nous trouvons que tout acte générateur Sera ecompli dans la,réalité, non par le monstre tout en- ticr, mais bien par un des individus composans. Or, parce pr ele ain ph 9 Ve 2 Lé 330 PARTIE IV. que cet individu sera accolé par un point de sa périphérie à un autre individu semblable à lui, ou parce qu’il portera suspendu à son corps un autre sujct incomplet, presque ru- dimentaire et inerte, sera-t-il condamné à donner naissance à un monstre double ? Le contraire me semble indiqué par la tendance même qu'ont tous les êtres vivans à transmettre leurs qualités propres à leurs produits. Qui ne voit, en ellet qu’un monstre double ne serait nullement le représentant d’un être qui, pour faire partie d’un monstre composé, n'El est pas moins, considéré en lui-même, un être unitaire? Et soutenir le contraire, ne serait-ce pas raisonner Comme celui qui voudrait qu’uffp lype donnât naissance, non à des polypes simples et Sémblables à lui-même, mais à des masses semblables à celles dont il fait partie? sé D était, d'autant plus intéressant pour moi de pouvoir soumettre ces prévisions théoriques au contrôle de l’ob- servation, quele raisonnement sur lequel elles sont fondées, à nécessairement pour prémisses mes idées sûr la. composition essentiellement binaire de tout monstre double, et sur l'in dividualité de chacun des individus composans. Si, au con- traire, comme l’admettent Meckel et presque tous les au” teurs modernes, un monstre dôuble est un monstre par excès, en d’autres termes un être essentiellement unitair® avec quelques parties surnuméraires , la transmission héré ditaire devient possible et même probable pour la duplicité Monsirueuse, comme elle l’est pour la polydactylie et Jes autres anomalies par excès. Or jamais celte transmission 2 4 été observée. L'hétéradelphe de Buxtorff a eu quatre enfañ et tous étaient parfaitement normaux. Plusieurs age40* issus d’une brebis gastromèle , plusieurs oiseaux n° F œufs de deux oies et de deux poules pygomèles, étaient de même bien conformés. Enfin, et c’est là un fait presque décisif, le croisement d’un taureau notomèle avec une vache MORT DES MONSTRES. _ 88r affectée de la même monstruosité, a lui-même donné un Produit exempt de toute anomalie. | \insi les faits, il est vrai peu nombreux, ‘que possède "à $Clence, s'accordent pleinement avec les données théo- | iqu | 4 CC “és « : \| st Pour m’autoriser à considérer la transmission hé- réditai “aire des monstruosités composées , comme une cir- “onslance, sinon complétement impossible (1), au moins ‘à “XCéssivement rare et tout exceptionnelle. . d V. De circonstances de la mort chez les étres ‘anomaux. différentes, suivant qu’on les étudie chez les monstres via- bles, ou chez ceux auxquels les anomalies mêmes °rganisation rendent la vie impossible. Tes Les circonstances principales et les causes de la mort, ne 4 autres chez ceux-ci que chez un fœtus normal sorti “S-prématurément du sein de sa mère. Enlevé tout à coup à la vie intra-utérine, seule compatible ec la délicatesse de ses organes inachevés; jeté danse monde extérieur, et Cbligé désormais de se suffire à lui-même, un tel fœtus est _Youé à une mort prompte et nécessaire. Et cependant il n'est pas malade; mais l'harmonie, condition première de _Houte vie, n'existe pas entre l’état de ses viscères, de ses Poumons , de sa peau , et la nature des agens physiques et | chimiques avec lesquels ils sont en rapport. Il en est exacte- | -Ment de même des anencéphales, des acéphales, des rhino- Céphales, des symèles.et de tous ces êtres anomaux qui nais- ‘ent sans vie, ou dont l'existence éphémère n’a pour ainsi de leur La ; Pourrait donner naissance à un autre monstre double, comme quelquefois un être normal : seulement ce serait, pour l’un € pour l'autre ; non la règle, mais l'exception, , o $ le fait Comm Les circonstances physiologiques de la mort sont très- G) 1 est évident que l’un des individus composant un monstre | hr ege ee Bogse 3) Ÿ 582 PARTIE AY. dire que. deux instans, celui de la naissance et celui de la mort. Arrêtés dans le cours de leur développement, encore embryons ou fœtus imparfaits dans le septième» Je huitième, le neuvième mois même de la gestation » ils sont viables seulement pour la vie intra-utérine (1): €t le jour où ils sont soumis à l’action pour eux inharmoniqué du monde extérieur, ces êtres, jusqu'alors robustes: eb comme l’atteste l'état, d’embonpoint dans lequel ils naissen presque tous, jouissant jusqu'alors de la plénitude de la santé, commencent à souflrir, et bientôt s’éteignent. ! Si au contraire un monstre est né viable , si son organ” sation, d’abord coordonnée avec les circonstances dé la vie intra-utérine, peut encore s’harmoniser avec celles de Ja vie extérieure, il entre, mais non complétement, dans Jes conditions des êtres normaux. Sa mort sera l'effet dés mêmes causes qui nous menacent tous ; mais de ces cau£C$ modifiées dans leur action par l’anomalie dont Vinfli 4 pourra LU e que très-faible et à peine apprécia 2 “Hen sera ainsi Surtout des ectroméliens, ceux de tous le monstres qui s’écart@ht le moins da type normal, Dans Jes parasitaires , si l’on éxcepte les monstres par inclusion, Jes causes pathologiques conserveront encore à peu près Jeu puissance et leur mode ordinaire d’action, en raison dû | a d'influence du sujét accessoire sur le principal. Mais fl À sera tout autrement des autositaires , de ceux surtôüt do l'organisation est presque entièrement double où au moins très-complexe £ et ici l'inflacnce de la conformation 400" malé de l'être sur ses lésions patholoviques, apparaitr d’une manière très-manifeste, à ité ailleurs tée avec. (x) Cette remarque a déjà été faite par mon père. J'ai © (tome T, p.118) un passage de ses ouvrages où il l’a présen beaucoup de précision: 458 MORT DES MONSTRES. | s85 Lorsque, chez un monstre double, un des sujets compo- Sans vient à être atteint d'u ne grave maladie, la santé de l'autre , comme je V'ai dit, est bientôt troublée aussi, mais . manière moins grave ; en sorte qu’ au bout de quelque temps, les deux jumeaux : sont malades, Fun plus, autre moins, Mais | Rà ne se borne pas | l'influence qu exercent lune sur autre ces deux vies associées et pour ainsi dire solidaires, Le plus malade des deux sujets continue ? à agir Sur l’autre; les liens vasculaires et nerveux qui les unissent he permettent pas que | l’un marche à la mort sans y traîner après-Jui son frère ; ;.et si le premier s succombe, ou même dès le commencement de son agonie, Je second, dont Tétat n avait encore présenté que des symptômes peu alarmans , parfois même sans aucune gravité, expire tout à Coup , ou tombe dans une faiblesse que La mort termine bientôt. | Cette influence funeste de l’un des sujets composans sur bc facilement explicable par ‘le mélange de leurs sangs €t par les communications nerveuses qui existent entre tous deux, n’est attestée que d’une manière trop positive par Éohserrtie (1), etal serait superflu d’insister sur elle Pour la démontrer. Mais ces relations physiologiques sont- elles les seules à signaler ? Le moins. malade des deux frères n’agit-1l pas sur le pins malade , en même temps que celui-ci sur ut -même, mais En Sens inverse ? En apportant conti- nuellement dans les ôrganes COMMUNS , en yersant. dans le torrent de deux circulations qui communiquent, entre, elles, des matériaux élaborés par: des organes sains ou légèrément ‘alectés, quand ceux de son es sont déjà. gravement al- os en préparant même , flans quelques. cas, dans son () Consultez l'histoire spéciale des divers monstres doubles, morts ‘dans \ enfance ou même daus l’âge adulte , et notamment dé ceux qui “Sont devenus si célèbres sous les noms d’Hélène-Judith dé de Rita- Gri IStina, Voyez plus haut haut, p. 20 et Pal 166, #3 à : DA os du Je 384 PARTIE IV. estomac et dans son duodénum propres, un chyle qui par- vient ensuite dans une cavité commune, n’exerce-t-il pas sur son frère une influence favorable, et ne tend-il pas à entraver, à diminuer au moins la puissance des causes Pa” thologiques qui agissent sur celui-ci ? Les observations qu£ possède la science, sont jusqu’à présent en trop petit nombre et trop peu précises, pour que leur comparaison puisse dé- montrer directement cesphénomènes, par leurnature même si obscurs et si difficilement appréciables; mais les seules do nées de la théorie suffisent pour en rendre l'existence presqu® incontestable. Comment , en effet, l'échange de matériaux que font entreeux les deux individus composans, en devenañl funeste à celui qui reçoit dans ses organes sains des élémen* viciés ouimparfaitement élaborés, pourrait-il n’être pas profi- table à celui qui recoit des matériaux sains et bien préparés dans ses organes incapables de les élaborer par eux-mêmes NUE AW us V ; an = 5 CHAPITRE IT. DES CONDITIONS SEXUELLES, ET DES CIRCONSTANCES PRINGIPAL* DE L'ORGANISATION CHEZ LES ÊTRES ANOMAUX, Après avoir considéré dans le chapitre précédent les êtres anomaux et principalement les monstres dans les cire” stances de leur naissance, de leur vie, de leur reproduc” tion et de leur mort, je dois, dans celui-ci, pénétrant pou” ainsi dire dans le cœur de mon sujet, les étudier e” EUX mêmes et relativemént aux conditions générales de leur” organisation. Ces mêmes cas différentiels dont j'ai dévoilé la longue série dans les deux parties précédentes, mais ju di les considérant encore que sous un point de vue spécial 04 CONDITIONS SEXUELLES DES ÊTRES ANOMAUX, 985 tout au plus incomplétement général ; ces Cas dont le nom- . 76 et la variété sont immenses et peuvent sembler infinis, Je dois maintenant les rapprocher, les comparer dans leur “semble, afin d'arriver, s’il se peut, à Ja détermination # limites entre lesquelles se renferment les anomalies ; à < Connaissance de leurs règles et: de leurs lois ; à des no- NS précises sur leur nature: enfin à l'appréciation des Pports et des différences qui existent entre les modifi- Cätions anomales des espèces ‘zoologiques , les altéra- lions morbides et vraiment pathologiques, et les déviations iératologiques si souvent confondues avec celles-ci. Toutes tes questions , sujets de ce chapitre et des deux suivans, ra _Mfrent en elles-mêmes de graves difficultés : heureusément k solution de la plupart d’entre elles se trouve préparée et Présque donnée implicitement dans les deux parties précé- dentes ; et quelquefois il me suffira, pour arriver à des vé- Miés d’un ordre très-général , de réunir et de combiner Plusieurs généralités d’un ordre secondaire dont la démons- lation a été donnée à l'avance. se À | SE Du sexe des êtres anomaux et. principalement des. : k FE : monstres, | ag L'auteur d’un système singulier, mais devenu célèbre, Su la procréation des sexes à volonté, Millot, a. remarqné Premier (1) que les sujets composant un monstre double, (x) Voyez son Art de procréer les sexes à volonté, me éditionsp. 273. A nest pas hors de propos de remarquer que des idées plus ou Moins analogues à celles que Millot a soutenues, avaient été émises NE EPS avarit lui par divers auteurs. Voyez, par exemple, CaRDAN, "late, liv. ra, et LEGENDRE, Traité de l'opinion, 3me édit. t. VI, Pe 414, d'après plusieurs auteurs anciens, Cette remarque est sans Ni #9 386 PARTIE 1Y, sont ordinairement , ou tous deux mâles, ou tous deux.fe- melles. Ge rapport, déduit d’abord de la comparaison d’un très-pelit nombre de faits, et par suite très-mal établi, a été vérifié et mis hors de toute contestation par plusieurs au teurs modernes et principalement par Meckel (1), relative ment àla plupart des autositaires, aux hétérotypiens et aux polyméliens. Mais là ne se borne pas la généralité de ce rap- port. Je puis maintenant ajouter qu'il est également appli cable, non seulement à toutes les autres familles d’ autosi- taires , mais aussi aux parasitaires en général, et parmi eu*? jusqu'aux monstres eux-mêmes par inclusion, malgré les singularités sans nombre et les modifications si | exceplio® nelles de leur organisation. Plusieurs auteurs anciens ont, il est- vrai. , mentionné ul) petit nombre de monstres, suivant eux, mâles d’un côté el femelles de l’autre; mais, outre que la similitude sexuelles alors même qu'elle ne serait. pas absolument constantes serait. encore une circonstance physiologique d’un haut 1 térêt, il est facile de reconnaître que ces exemples prétendu de la coexistence des deux sexes manquent en général d'a thenticité, Plusieurs d’entre eux paraissent, et d’autres s00 même sans nul doute, entièrement faux, ou relatifs à dé sujets régulièrement mâles ou femelles d’un côté, et de l’autre affectés d’hermaphrodisme masculin ou féminin? . doûüte de peu d'importance , puisque le système de Millot n’est auj00" d’hui admis de personne: mais il n’est jamais complétement inutile relever l’erreur même la moins grave, lorsqu’ elle se trouve repro” duite xesque par tous les auteurs. Re , ox _@ ‘duplic. monstrosà commentarins, p- 27. Poye z aussi Er ji our SarntT-HiLaine, Rapport sur un monstre nommé Sy notus, dans le compl. des sc. méd,, & XXXIIT , p.11. — J'ai moi-même “confirmé celte généralité, d’après un grand nombre de faits, Voyez Loc, cite P- 43 etp. 40. : * qui a été indiqué, il y a déjà plusieurs années, par Meckel et Par M. le docteur Lesauvage (1), et ce que j'ai montré moi- Même pour plusieurs cas dans le ‘cours de cet ouvrage. - Ainsi, lorsqu'un monstre double est composé de deux in- dus séparés inférieurement, et pourvus de deux appareils érateurs distincts, il est, Ou bi-mâle, ou bi-femelle, ou, ais très-rarement , bi-hermaphroditez et c’est 1x, sinon Une règle exempte de toute exception, au moins l’un desrap- divi gén En, confirmant ici et en élendant même l’idée émise par Millot ; j'ai an contraire à restreindre. la généralité d’un autre rapport également relatif au sexe des monstres. On. à dit depuis long-temps (2), et l'on admet aujourd’hui uni- Parmi les monstres, le nombre des individus femelles. l’em- qu'il emploie (5), sur cette loi générale dont il croit l’exis- trs ; | ät Us. hd no de bp ds GE D'e -() Mémoire sur les monstruosités dites par inclusion , in-8°. Caen, 182 P. ÿre ) £ Ê ; $ < a frs, - P: 463. Il est à remarquer qu’on à donné aux idées de Hailer une ex- lension très:grande et tout-à-fait imprévue de Jui. 2 G)Dans son Comment. de dupl. monstrosd, où il s'exprime ainsi, P- 14: ex est Seneralis, paucis tantm exceptionibus subjecta , monstra féininina franc, 551. / CONDITIONS SEXUELLES DÉS ÊTRES ANOMAUX. 987. Ports les plus constans que l’où puisse citer en-tératologie. Yersellemént, que parmrles êtres anomaux, et:spécialement; Porte de beaucoup sur le nombre des individus mâles, Meckel: &Surlout insisté sur ce rapport, ou, suivant les expressions. : tence liée aux principes mêmes de la théorie des arrêts: des 1 développement, Suivant lui, le sexe féminin étant.le. seul. ‘qui existe dans Jes premiers temps de: Ja vie intrà-utérine,. et tous les individus le présentant d’abord également, il est. tout naturel de le rencontrer chez, le plus grand nombre de, D. (2) Harrer, de monstris; voyez aussi les Nov, act. nah eur, 1. TEE 2 æpius occurrere masculinis, — Voyez aussi son Anat. générale, trad. » l,p, 86 , et sôh Anat. comparée , trad, franc., t I, p. 422 et A à die hatii < 5 -— À fer peer Sois Ÿ 388 Fay PARTIE IV. ceux: dont l’évolution a été incomplète (1). Quant aux monstruosités auxque lles Méckel assigne pour cause un ex- cès de la force plastique, ce serait au contraire le dévelop- pement excessif des autres parties se aurait retardé l’évo- lution des organes sexucls. … Avant.de rechercher jusqu’à quel point ces deux expli cations sont conciliables entre elles, j'ai dû examiner si les rapports auxquels on les applique , sont rigoureusement établis par les faits: Or voici quel à été le résultat de mon examen, 1 Le sexe féminin emporte de beaucoup parmi les mons”. tres doubles les plas complexes, c'est-à-dire parmi les eu” somphaliens et les monomphaliens. D’après les observations de Haller, qui aële prémier fait cette remarque, et d’après les faits plus nombreux encore qu’a recueillis Meckel , le. rapport numérique des femelles aux mâles est d'environ trois à un; et les cas notiveaux que ÿ ’ai pu moi-même ré. cueillir, confirment ce résultat: Parmi les monstres unitaires, la prédominance du sex® féminin, m'a paru de même incontestable , sans toutefois. être aussi marquée, dans quatre familles de l'ordre des autosites, les célosomiens, les anencéphaliens, les cyclocé” phaliens et les otocéphaliens. Dans l’ordre des omphalosites les paracéphaliens ont offert aussi un peu plus de sujets fe melles que de mâles; mais la comparaison a porté ici SU un si petit nombre d'individus, que son résultat est san$ nulle valeur. EU zG: ET (1) Un grand nombre d'auteurs ont admis aussi. ceîte expliestion? entre autres, en France, M. Axpraz,, article Wonstriosités di Pit - médec., 1. XIV, p. 446, et M. CHanver, Rech. pour serpir àdhist. dé la monstruosité ( Thèse de la Fac. des sciences), Pari is, in-40, 1827) pet 4. Ce dernier auteur paraît ayoir irouvé lui- _— l'explication déjà ro | + CONDITIONS SEXUELLES DES ÊTRES ANOMAUX. 989 Voici donc six familles, deux parmi les monstres dou- les, Quatre parmi les unitaires , où le sexe féminin est sans nul doute le plus fréquent. Mais, hors de là, les mêmes ‘apports ne subsistent plus. Dans plusieurs familles, je trouve le nombre des mâles égal à celui des femelles; et il Æn est même ainsi pour l’ordre des omphalosites considéré dans son ensemble (1); c’est-à-dire, précisément pour celui de _ fousles groupes où les arrêls'de développement sont les plus nombreux, et où, d’après les vues théoriques de Meckel, la fréquence relative du sexe féminin devrait être la plus | grande. Enfin il estmême plusieurs familles où lenombre des mâles est supérieur à celui des femelles, Tels sont surtout, _ parmi les monstres doubles, les hetérotypiens , Ce que _Meckel, et avant lui, Haller, ont déjà reconnu; parmi les Unitaires, les ectroméliens, et peut-être les pseudencépha- liens. . 1 * y De toutes ces remarques, il résulte que, s’il y a prédomi- hance du sexe féminin dans l’ensemble tout entier des ù Monstres, ce que.je ne conteste pas, cette prédominance _6st du moins peu prononcée, et surtout ne peut être érigée | en loi générale (2). tr. sée par Charvet, — Burpacn, Physiologie , t, 1, p. 279, la combat au Contraire en termes très-explicites. RE Te. Rise (x) En effet, sur le nombre très-considérable de cas qu’il comprend, la différénce en faveur du sexe féminin n’ést que de deux où trois. Jai démontré ce fait à l'égard des acéphaliens, par:un tableau inséré ans ma thèse inaugurale, Loc. cit, p.4n PGA (2) Cette prédominance, déjà peu märquée-chez les monstres, paraît Même ne plus exister du tont parmi les êtres affectés, non de vérita- ©S monstruosités, mais d'anomalies appartenant aux premiers “Mbranchemens. Ainsi l’hermaphrodisme masculin ne parait pas moins léquent que l’hermaphrodisme féminin; et l’on a vu que dans Vex= trovors: 5 k ne Es < Yérsion de Ja vessie, presque la seule de toutes les hémitéries °At la présence puisse avoir quelques rapports avec les conditions nero pages RE LOU re are Te = Ÿ PARTIE IV. — _ #4 ee $ IL Du siège ordinaire des anomalies. On a vu dans de chapitre précédent que toutes les espèces sont sujettes à des anomalies, mais avec des différences très-marquées dans la fréquence et dans la nature des 219- malies qu’elles présentent ; différences dont ilnous a été p0$” sible de nous rendre compile dans plusieurs cas. Ge qui est vrai à cet égard des animaux comparés entre eux, l’est, danf le même ali dé de ses diverses régions, et plus spécialement encore de ses divers organes pareillement comparés entre eux. Ainsi, certains genres d'anomalies seront propres à 00€ seule région ou à un seul organe ; d’autres s’observeront dan$ toutes les régions et dans tous les organes, mais plus fré- quemment dans les uns, plus rarement dans les autres. Pour apprécier ces différences avec exactitude, et pour nous en rendre un compte précis, suivons-les principale ment dans les’ organes; Car étudier ceux-ci, c’est étudie” les régions elles-mêmes dans leurs élémens ; et par const” quent les deux questions que j'ai à résoudre, se ramènenf | r une à l’autre. Relativement aux organes, je rappellerai d° abord an fait» et, à cause de son imuense généralité, je pourrais dire 09 loi, queson importance, et les lumières qué sa connaissan® devait jeter sur l’ensemble des anomalies, m'ont obligé d'é- noncer dès les prolégomènes de cet onvrage (1). Gette loi esb la sûivante : Les organes qui sont plusieurs fois répétés ans P Organisation state ou plus exactement, qui ont plusieurs sexuelles, © estle nombre des mâles qui l'emporte sur celui. des femelles Voyez tome I, p. 386. - (x) Payez le chapitre IT, p. 58 et suivantes. + À SIÈGE DES ANOMALIES. | _3q1 homologues, peuvent avoir, pris tons ensemble, une grande _ ; IMportance et être très-constans : mais chacun d'eux en 4 Particulier est peu important, et sujet à des variations, | 0 anomales, soit même normales, d'autant plus nom- Euses qu’il a plus d'homologues. Les développemens dans tsquels je suis entré au sujet de cette loi, aussi générale qu'elle est simple ; les preuves nombreuses par lesquelles * ; $ à Pai établie (1), me dispensent d’insister ici sur elle, Li àjouterai seulement que les anomalies des organes multi- 4 Ples, si elles sont les plus communes de toutes, sont en h, | Même temps et nécessairement les moins graves : en effet, tofs ces organes, exécutant généralement en commun une Seule et même fonction, peuvent se suppléer les uns les | à autres, et cela d’une manière d'autant plus complète, que i #\" le nombre des homologues est plus considérable (2). t #4 ri | Unantre fait presque aussi général, et dont chacun peñt, ‘moins dans certaines limites, prévoir l'existence, C’est { “Yariabilité plus grande des organes qui se forment et sé développent. les derniers. Qu’une cause d’anomalie sur- _ Yienne à quelque époque que ce soit:de la vie intra-utérine, et sur quelque appareil qu’elle agisse spécialement , ses Sets, nécessairement nuls où presque nuls pour les orga- + | nés déjà parvenus au terme on près du térme de leur évo- À lation pourront être au contraire très-marqués sur les Organes encore très-imparfaitement | développés, et à bien |. (®) Dans le cinquième livre de la seconde partie, t. E, p. 620 à 729, à Ve qui n’est pour ainsi dire dans son entier qu'une démonstration longue et détaillée de la variabilité des organes à nombreux homol: êtes, y, oyez surtout l’histoire des anomalies des organes multiples, P- 648 et suivantes. SE RS ee dans ,12) Tai essayé, 1,1, page 649, mote, d'exprimer d’une manière gé- Nérale ces résultats par une sorte de formule algébrique. ne ere gag 0 V5 392 . | PARYIE IV. : plus forte raison, sur ceux qui ne sont pas même ébauchés : les anomalies de ces derniers pourront s’étendre jusqu'à une atrophie complète. Si l’on ajoute que, dans Ja plupart des appareils, les différens organes sont véritablement subordonnés les uns aux autres dans leur formation, Le : second étant en quelque sorte appelé par le premier, le troi- sième par le second, et ainsi de suite: on verra que le plus souvent la suppression de l’an d’eux, sans influence sur tou$ ceux qui l'ont précédé, entraîne comme sa conséquence nécessaire l'absence dé tous ceux qui devaient suivre (1) Ces considérations sont, on peut le dire, évidentes P® elles-mêmes ; car elles équivalent à cette remarque, qu'un? Cause quelconque, accidentelle ou non, peut bien empè cher ce qui est encore dans le futur contingent, mais noi ce qui est déjà effectué. = — Si néanmoins il peut paraître utile d'ajouter à la cerli- , tude du fait général que je viens d’énoncer, je dirai que les | résultats de l'observation [ui sont parfaitement conformes * Ainsi, pour choisir quelques exemples dans la multitude d£ ceux que renferment les deux parties précédentes de m0M ouvrage, l’ombilic et l'intestin sont ce qu'il ya de plus constant chez les monstres, même les plus anomau#? comme ce qu'il y a de plus promptement formé chez l'en” bryon. De même, la moelle épinière qui précède l’encépliale manque moins souvent que lui, et, lorsqu'ils coexistent offre plus fréquemment les conditions normales, De mêmn° encore l'aorte, antérieure au cœur, est plus constante qu lui. SK Je pourrais citer encore plusieurs autres faits analogues” déduits comme ceux-ci de la seule comparaison des organes (x) M. ANDRAL, loc. cit., p. 450, indique très-nettement la variabi" lité plus grande des organes dont le développement est le plus tarde, SIÉGE DES ANOMALIES. centraux les uns avec les autres ; peut-être même devrais- je. | 6 faire, si je n’avais à invoqner une autre série de preuves z beaucoup plus éohchiantss : : ce sont celles qui. résultent de +, Ja comparaison générale des organes centraux avécles Orga- | re 11çs Périphériques. pen EL LE C2 ASS + 1 > Ces preuves, on peut les résumer toutes: dans. le fait A2 É- 4 Sénéral suivant : les parties périphériques et plus spéciale- | | MD Ment latérales d’un appareil, sont beaucoup plus constantes À ; que les parties centrales ou médianes ;. elles existent ré: ; LE quemment quand celles-ci manquent ; elles offrent souvent ! une conformation régulière, quand celles- -ci sont gravement modifiées ou très-incomplètes. J'ai insisté trop souvent sur la Théorie de la PRE et 1" _ du développement centripètes, cette admirable clef de « 11 l'embryogénie tout entière (1); j'en ai exposé les principes | | : vec trop de détail , pour qu’il coit nécessaire de démontrer CR { 1 les rapports qui existent entre ces deux faits : Ja constance LD. Plus grande des « organes anciens, et la constance plus grande h des organes latéraux. Les organes latéraux préexistant aux : médies. d après la loi générale établie } par M. Serres C2), _ces deux faits se lient évidemment dela manière la plus i mn time , ou plutôt, ils ne sont, à vrai dire ; qu un. seul etmême se fait exprimé sous deux formes. diverses, considéré sous deux rapports différens ; en premier lieu, relativement àr ‘époque de. #* à; et au mode de formation et de développement des organes ; # en sécond. lieu , à leur disposition définitive , qui est la con- pe | Séquence indirecte peut- être, mais certaine, de leur mode de formation et de développement. RES À #- @) Foyez tome I, p. 440 et suivantes, 586, p- 552, p. 595 et 7" p- P: : Süivantes :Pe 733, ete. | 22 crriana, sûivant une axnbslion des Allemands, royen EPS * ECKEr, Descriptio monstr. nonnullorum 4, Leipzig, 1826, p: 95. An): | KO r w, < À ve FE f 14. “ Ed 394 PARTIE IV. La constance plus grande des organes latéraux n'est donc pas seulement un rapport curieux; c’est un fait “intimement lié aux plus hautes considérations de la phY- siologie actuelle : sa confirmation çu son infirmation équi- vaut à la confirmation ou à l’infirmation de la loi elle- même de la formation centripète, Heureusement la dé- monstration de ce fait capital est aussi complète que pet l’être celle d’une vérité physiologique : où ne peut le nier sans renverser toutes les règles de la critique scientifique En faisant abstraction des cent et cent preuves de détail que M. Serres a accumulées dans ses divers ouvrages (1), celles que présentent à chaque page presque tous les chapitres de ce Traité, suffiraient, ét au-delà, pour mettre hôts de toute contestation la constance plus grande des organés. périphériques. Quela été, par exemple , le résultat de mes recherches sur les embranchemens anomaux des vaisseaux et des nerfs , si ce n’est la fixité très-remarquable des ramuscules périphériques , la variabilité des-rameaux, 1 variabilité plus grande encore des branches et des troncs ? N'avons-nous pas vu, dans ane multitude de cas, des parties ou des organes réduits pour ainsi dire à leur écorce, et paf exemple à leurs tézumens, comme le nez chez beaucoup de cyclocéphaliens et d’otocéphäaliens, presque tous les 0f ganes des sens chez les paracéphaliens , quelquefois UP membre abdominal et même un double membre chez le sysomiens , enfin, je pourrais ajouter, l'être tout entier chez les anidiens ? L'histoire des monstres en général, M4 surtout celle des exencéphaliens , des cyclocéphaliens > 4° Otocéphaliens , ne montre-t-elle pas à chaque pas la ne sûIV- (1) Anatomie comparée du cerveau, t. I, p. 470 et suiv., po3 et — Recherches d'anatomie transcend, et pathologique, in-4v, Paris 1832; p.13 | e+ suive, pe 43 _ Suiv. ; ouvrage extrait du tome XI des Mémoires de | L'Institut, Acad. des sciénces. Le. SIÉGEDES ANOMALIES. 595 “-imparlait? Bien plus, n’avons-nous pas vu parmi les Pseudencéphaliens , les anencéphaliens , les paracéphaliens bles acéphaliens, un irès-grand nombre d'êtres pourvus de berfs “ans qu'il existât aucun vestige de moelle épinière et quel- fuefois aussi de colonne vertébrale? Enfn, pour citer un érnier exemple , les omphalosités , presque toujours privés Cœur, vont-ils pas constamment un système vasculaire tès-complexe : fait. tellement remarquable, tellement frap- Pant, que Goeller, ne le connaissant encore que par une seule observation, s’en faisait dès 1683 (1) une arme puissante tontre le système embryogénique alors universellement Admis ; et que cet anatomisie, dont le nom mérite de sor- ldel’oubli, devinait presque, sur un de ses points fon- dimentaux , la réforme opérée un siècle et demi plus tard {4° Par M. Serres. Après tous les progrès récens de la science, et quand le, ; dt signalé par Goeller se perd au milieu d’une multitude ‘autres semblables, connnent se peut-il que les consé- Juences qui se présentaient si vivement à l'esprit de cet an- tien observateur, soient encore contestées par beaucoup d'auteurs? Et surtout comment concevoir que l'on trouve Parmi ces auteurs, non seulement de ces hommes que leur éprit stationnaire condamne à se faire en toute occasion les défenseurs des anciennes doctrines, mais aussi des savans A, essentiellement amis du progrès, inventifs par eux- Mêmes , derraient être les premiers à sentir, à propager, à étendre les vérités nouvellement acquises à la science ? Le C’est cependant ce qui a lieu. Je ne m'arrêterai pas ici su Aelques objections partielles, et dont leurs auteurs eux- » + (À) royezt. IE, p. 44a et suivantes. La mnes-rt: tence de nerfs bien développés avec un axe cérebro-spinal L * SOuvent même de nerfs-complétement normaux, | * ++ 3 4% ‘ ip 306 PARTIE IV. ‘5 2. À mêmes ont quelquefois reconnu par la suite le peu,de va” leur (1). Mais je dois citer un travail qui résume à la ee toutes les objections, et auquel le nom de son auteur ‘f l’assentiment de plusieurs anatomistes allemands, Pa exemple d'Otto (2), donnent-une double autorité. Je veu* parler d’un mémoire de Mayer (3), dans lequel cet anab0” | miste distingué discute dans son. ensemble ‘la question de la‘constance plus grande, et par suite, de l’antériorit des organes périphériques , et où il arrive à des conclusio® ‘trop directement contraires à celles que j’aï admises, pou" que je ne me fasse pas un devoir de les traduire ici Jittéra” lement. «En montrant, avec autant de détail qu'il était PA »sible, qu'il ne se trouve dans l’histoire de la monstraosli » aucun cas où l’on ait constaté positivement l'existence de » parties périphériques d’un système organique sans ses pal” ».ties centrales > Nous avons aussi démontré, par J'anato+ » Tnie pathologique , que tous les systèmes organiques se : » forment et se développent de dedans en dehors, du ce” »tre vers la circonférence; proposition qui a déjà été éta » blie par l'anatomie du fœtus et par l'anatomie comparée” Il me semble qu’avoir cité dans leur entier ces conclt ‘sions, c’est déjà les avoir presque complétement réfatées Après tous les faits authentiques qui se trouvent consignés d'hup men pres Sr du és -(r) SuiyantiM. BécrarD, par exemple ( voyez le Traité d'anato" topographique de M. BLanDis, qui cite, mais avec doute, cette opinion” q : à L z É ' ; y sAl l'absence des centres nerveux causérait et par conséquent précéder? édit: , celle des nerfs ; mais, dans son Anatomie générale, p. 600, 2 me # La ce célèbre anatomiste se range aux idées de M. Serres; et adm Jui lantériorité des nerfs. {5 » -G@) Lehrb. der pathologischen Anat,, t 1,6; 12, notes : 1, (3) Voyez Archiv für Ahat. und. Physiol, de Meckel, 1826; RE P: 228. Le mémoire est intitulé : Éind die peripherischen Theile eires Pr ganischen Systemes vorhanden', wenn die* entsprech, Gentraltheile Reis Systems mangéin ? 7. À 4 Se SIÈGE DES ANOMALIES. 4 dans les. annales de la science, et quand il suffit de porter = SCalpel, pour ainsi dire, sur quelque monstre que ce soit Pour en apercevoir de ses propres yeux une multitude ? : : : 7 ? #. d'autres, il est: de toute évidence ‘qu'un malentendu , qu'une confusion , qu’une erreur quelconque peuvent seuls 3 Sxpliquer cette étrange assertion : qu'on n’a constaté dans 3 “ucun cas l'existence des parties périphériques d’un système Méanique sans ses parties centrales. Sans entrer dans Les développemens, très-mal placés ici, d’une discussion contra- Cloire sur tous les points, rien n’est plus facile que d’indi- er, par la citation de quelques uns des argumens de l’au- teur, le genre d'erreur dans lequel il est tombé. Le premier ärgument, par exemple , ést la constance très-grande des lesticules par rapport aux autres organes sexuels mâles ; le _ Second, celle des ovaires, par rapport aux organes femelles; € troisième, celle des reins, par rapport aux organes uri- Maires, Or.je laisse au lecteur à décider si cette constance St plus favorable à Ja thèse du développement centrifugé | Le: à celle du développement centripète ; en d’autres termes, SL ces parties, dont chacune est l’anneau extrême d’une Chaîne d'organes étendue des parties latérales du tronc au Périnée, sont de. véritables. ofganes centraux ou médians, tomme lé veut Mayer, ou bien des organes essentiellement. Rtéraux et périphériques, par rapport aux autres portions, ds mêmes appareils ? Et si.ce dernier cas était vrai, qui he voitque les faits invoqués par Mayer contre la théorie qu. veloppement centripète, en ofriraient la confirmation la Plus positive ? Ajontons , pour être juste , que Mayer n'a pas. loujours ainsi déplacé la question : c’est bien véritablement. à Constance d'organes, centraux et médians qu’il essaie do ÉMontrer. dans la seconde partie de son Mémoire ; mais : Ve TE argumens sont de peu de valeur, ou plutôt tellement faibles, qu'on peut encore vraiment Yoir en eux j ji gt RSS ; RE = MP LS CU a D PARTIE IV. une confirmation de opinion contraire. Et par exemple lorsque l’auteur, voulant établir la constance de la moelle épinière, ne trouve à produire en faveur de sa thèse que la supposition toute gratuite d'un cordon nerveux plus ou moins rudimentaire, tenant lien de la moëlle lorsqu'elle, - paraît manquer ; lorsqu'un anatomiste aussi instruit en est réduit à invoquer de tels moyens, l’évidente faiblesse de son argumentation n'est-elle pas favorable bien plutôt que contraire aux idées qu’il attaque? | 1 st Ainsi, soit que nous portions nôtre attention su Je nombré et l'importance des preuves qui l’attestent , 0 que nous considérions la nullité des objections qu’on D oppose , nous-voyons également confirmée et démontrée Is constance plus grande des organes vraiment périphériques ou; pour éviter toute équivoque , des organes latérau*? par rapport à ceux des organes centraux et médians quileuf correspondent et ont avec eux des relations de formation ef de développement, 2 NU : 10 Gette proposition , telle que je l'exprime: iéi ; a toute # géhéralité que lui attribuent:à la fois les faits et la loi-de formation centripète ; loi dont elle est: une conséquencl directe et nécéssaire. On doit d’ailleurs se garder de do#” ner au principe de la constance des parties périphérique “une extension qu’il ne comporte pas ; de vouloir l'appligue" à des organes indépendans les uns des autres dans leur 10” mation et leur développement ; en un mot de le change” en cette assertion très-large, mais fausse, que toute parti® est d'autant moins variable qu’elle est placée plus Join u : centre. Les objections se présénteraient en foule contre "7€ | telle assertion., et contre les Conséquences non, Moins 4 ronées qu'entrainerait nécessairement son adoption. Parmi ces conséquences, je n’en citerai qu'une; Ja plus i : 6," ÿ 1 à Burns EE ae TS iige C'est aux faits à confirmer ou à infirmer cette.constance. contestable que .le crâne, comme l’a établi mon SIÉGE DES ANOMALIES: 599 Témarquable. de toutes; c'est la prétendue constance des Pariies -Contenantes par rapport aux contenues ,. spéciale- ‘ent du crâne par rapport au cerveau, des lames verté- | brales et des apophyses épineuses par rapport à la moelle épinière , des parois thoraciques et abdominales par rapport C4 ! est in Père ( 1) > que le canal yertébral, que les parois du tronc, sont plus souvent imparfaits ou atrophiés quand il y a atrophie où imperfection du cerveau, de la moelle et des viscères. lhoraciques et: abdominaux. Il existe ainsi dans une mul litude de cas, et éommie on pouvait s’y attendre, des rap borts intimes entre les anomalies des parties contenantes et Celles des parties contenues ; mais cette corrélation n’est que fréquente , et non entièrement constante. Or ce ne Ont pas seulement les parties contenantes qui peuvent pré- Snter des conditions ‘presque noriales quand les parties _ontenues sont très-imparfaites, el même exister en l’absence *€ celles-ci : il est incontestable que l'inverse peut aussi avoir eu. Ainsi, les- exencéphaliens nous ont fourni des cas de - ne Do PROS DT. « cuis ; TES CS Cerveau existant sans voûle du crâne, de même qu’on a vu dans d’autres cas La voûte du crâne ne couvrir qu’un cerveau Wtès-rudimentaire ou même nul. Päreillément on a constaté Plusieurs fois chez des célosomiens la coexistence de parois. #bdominales très-mal conlormées avec des viscères beau- Coup moins anomaux qu’elles, dé même que l'observation a MOntré, sous des parois abdominales au moins en appa Ne G@ oyez dans la Philosophie anatomique, IL, p. 17, le paragraphe “htitulé Des relations et des actions réciproques da cerveau et dé la boîte éetge, Des exceptions à ces relations sont signalées plus bas, p. CIE — “SS idées émises par mou père ont été exposées «et discutés d’une Ranière très-lucide par M. ANDRaz, loc, cit, p. 456, È hs hoo PARTIE IV. rence normales , l’absence d’un ou plusieurs organes impor- tans (1). Enfin, pour citer un dernier exemple, si les para céphaliens et les acéphaliens sont souvent privés de CŒUF.: sans l’être de sternum, on saït aussi que le cœur existe quel- Pe quefois > ilest vrai, anomal et placé hors du thorax, cher des sujets à sternum très-imparfüit ou même sans sternum- Il n’est donc pas vrai que l'absence ou l’anomalie grave des parties contenues entraîne nécessairement l'absence OÙ l’anomalie grave des parties contenantes, ouréciproquement- Tout ce qu’il est permis de dire pour rester dans les limites du vrai, c’est que les unes ne sont jamais supprimées OÙ modifiées dañs leurs conditions essentielles , sans que les: autres s’écartent aussi » Mais quelquefois d’üne manière K presque insensible, des conditions du type réculier, SIT. De la réunion de plusieurs : anomalies chez le même | L:Supele, Ê Ïl arrive très-fréquemment, et l’on pourrait dire presque toujours, que le même être se trouve affecté d’anomalies plus ou moins importantes à la fois dans plusieurs organés de la même région , ou dans plusieurs régions à la fois. ce fait, que les auteurs ont tous et depuis long-temps indiqués s’explique suffisamment , ontre l'influence qu’exercent LS organes premiers formés sur ceux qui les suivent dans For dre des développemens, par cette considération très-simple» qüe la même cause a git souvent à la fois sur plusieurs organé Les diverses anomalies qui coexistent chez le même SŸ jet, sont souvent de mêmé genre. 1 est surtout très-C077 Mun de voir un enfant naître , soit prématurément où | terme , avec plusieurs vices de conformation résultant d af” r . É : D . : ’ fa es (1) Poyez l’histoire des. anomalies par absence des organes doubl et des orgañes uniques, À F P- 703 et suiv, -COBXISTENCE DES ANOMALIES. 401 rêts de développement ; mais il n'est pas très-raré non | Plus de Voir coïncider la présence de quelque partie surnu- ! Méraire avec une ou plusieurs anomalies par défaut, La. | 'Iydactylie est de toutes les déviations par excès celle qui : rnit Je plus fréquemment des exemples de ce genre de Mpensation, ou , suivant l'expression usitée par mon Père QG), de ce genre de balancement organique. | “+$ Monstruosités doubles elles-mêmes, malgré une as- ion contraire de Meckel (2), sont compliquées quelque- d'anomalies par excès, par exemple de polydactylie mais 6st de fait que les anomalies du genre contraire sont beau- toup,plus communes chez les êtres doubles. Les deux corps Peuvent être atteints à la fois du même vice de conforma- “1 Yon ou de la même monstruosité : ; 1l arrive aussi que l’un Ê À h : Veux étant très-mal conformé, l’autre n’offre d’autres | ‘“iations que celles qui résultent de l’union monstrueuse | ‘Même, Ces deux cas se présentent avec la même fré- ence. BBD 2H" S | À Ghaque genre d'anomalies , Soit simples ; Soit complexes, S tprésenter diverses Complications ; mais il arrive pres- ue toujours que l’une ou quelques unes de celles-ci mon nt une tendance toute particulière à se produire. IL e$t rieux d’avoir à ajouter que les complications les plus fre Mentes d’une anomalie affectent souvent une région très- | fois æ , Même Ja région opposée. Ainsi le pied-bot et l’ectrodac- Slie, par exemple, coexistent si constamment avec les oStrosités acéphaliques et paracéphaliques , qu'on les | “OMptés au nombre de leurs caractères distinctifs, De (2) Anar, gén. loc. cit., p. 85. — Meckel cite la polydactylie comme jouple Sp Ds , &. Pécialde ces anomalies dont la monstruosité double exclut 1 I, 26 | “tignée de celle qui est le siége de l’anomalie principale, | 402 PARTIE IV, même , une anomalie d’une nature précisément inverse , a polydaciylie, complique, dans la plupart des cas, les mons” truosités cyclocéphaliques. | Par ces remarques, On voit que certaines anomalies COExIS®. tent rarement entre elles, d’autres fréquemment, d'autrs | enfin presque constamment, maloré la différence très-grande de leur nature, et quoiqu’elles puissent paraître complète” ment indépendantes lesunes des autrés. Il y aune très-grande différence entre tous ces cas, et je n'exceple pas même dernier d’entre eux , et ceux où nous voyons plusieurs an0 malies, non seulement coëxistant très-constamment , mai intimement associées entre elles ; se fondant l’une dans la tre, se pénétrant , pour ainsi dire, et ne formant géritabl” ment toutes ensemble. qu'une:seule et unique anomalie’ mails une anomalie; complexe. Ce n’est plus Jà+ 602 chez un monstre affecté à Ja fois de cyclocéphalie et de ps lydactylie, et comme dans tant d’autres cas analogues; % simple rencontre, une simple juxtà-position de deux op plusieurs anomalies qui restent ce qu’elles seraient, isolée? et réparties sur deux. sujets normaux : c’est;une. vérii®” fusion, une combinaison où chaque anomalie élément? est à la fois modifiée parles autres et modificatri®, celles-ci. Cette distinction importante, prémisse nécess® j de tous mes travaux de classification , a été, dans def p' légomènes (1) de cet ouvrage, le sujet de développe®° F étendus ,-et l’histoire tout entière des trois embranche® “5 d'anomalies complexes, l’a mise ensuite dans tout. s0J° . Je ne reviendrai doncici , ni-sur la valeur.de coteidistn ton elle-même , ni sur la possibilité de réfuter Le elle de 4 d'une obiéèis Là sDilité d'u? bjections en apparence spécieuses contre Ja poss! ité | (x) Poyez le second et le troisième chapitre, t. 1, p. 47 à 70: Lu Ne { À a COEXISTENGE DES ANOMALIES. 403 classification naturelle en tératologie (1); mais il me resle à compléter par une courle remarque Jes considérations que j'ai présentées antérieurement. J'ai réuni, sous le nom d'anomalies complexes, Jes hé- . WKrotaxies, les hermaphrodismes et toutes les monstruo- Sités, parce que toutes les anomalies de cestrois groupes Ont pour Caractère.commun et essentiel de pouvoir être dé- Composées par la pensée en plusieurs hémitéries; anomalies que j'ai appelées pour. celte raison même simples ou élé- Mentaires. C’est ce qui résulte d’une manière positive de toutes. mes recherches antérieures. Mais ces anomalies à. leur. tour, ces élémens des anomalies com- KE ne sont-elles pas décomposables en d’autres plus $ simples encore? Leur simplicité n'est-elle que relative, ou bien est-elle absolue ? C’est une question dont les faits vont … " donner facilement la solution. Prenons quelques exemples. Dans l imperforation de l'anus, n'est-il pas@@Mident qu'avec l'existence de la membrane oblurante coïncide une disposi- tion particulière au moins de quelques vaisseaux ? Si une Main est atteinte d'ectrodactylie où de polydaciylie, les muscles fléchisseurs et extenseurs des doigts et les arcades vasculaires pe sont-ils pas nécessairement modifiés ? Enfin, ‘pour prendre comme dernier exemple la plus simple de toutes les hémitéries, une lé: gère augrentation ou diminu- tion dans le volume d’un Base n ’entraîne-t-elle pas une augmentation ou une diminution dans + diamètre ou ke ombre de ses vaisseaux nourriciers ? "A Si lon éxamine avec soin ces anomalies , si à té tros exemples on en ajoute une multitude d’autres, on trouve Gü’une hémitérie elle- même, si qu 4 qu'elle soit, entraîne Fo n = 2 : a. _—— le troisième para graphe du chapitre V vi des ae olé somènes, 1,p. 108 et suiy. as RTS es 5 = A ue ue TU Lo PARTIE IV. toujours une disposition quelque peu anomale dans la dispo- sition des parties qui ont des relations intimes avec l'organe affecté, notamment dans celle du système vasculaire. En d’autres termes , il n’est point d'anomalies véritablement simples , véritablement élémentaires , si l’on veut employer” ces mots dans le sens qu’on leur donne dans plusieurs sciences, et principalement en chimie ; car toutes sont dé- composables en plusieurs déviations de genre différent » et par conséquent doivent être comparées bien moins 40* corps simples des chimistes qu’à leurs principes immédiats: AAA AE A VA A VE VU AE AVR AV VE EE AU MAL UE AV AUS art L( CHAPITRE IV. @P® ZA NATURE DES ANOMALIES, L'embryogénie tout entière, et par suite Ja tératologie, dont tous les faits, toutes les lois ne sont que des”Consé- quences des lois et des faits embryogéniques , a aujourd’hüi pour base fondamentale ce principe, que les organes n’exis” tent point toul formés dès l’origine, ou , suivant le mot co” sacré par l'usage , ne préeæistent point, mais, au contraif®» se forment à des époques d’aälleurs variables pour chagtf d'eux. Nécessairement très-petits et très-simples au moment où ils viennent d’être formés, ils s’accroissent ensuite, % en même temps se développent (1) par une série de-cha2” simple (1) Sur les différences qui distinguent les phénomènes de 5 anta® accroissement el les véritables développemens, et sur l'espèce gonisme qui existe entre les uns et les autres , Voyez le tome À ouvrage, p. 188 et suivantes. oyez aussi sur les lois de la formatio® et du développement des organes, p, 272 et suiv. à NATURE DES ANOMAIES. 405 3 LA s°Mens: auxquels on donne, suivant leur importance, les a de métamorphoses , de transformations , de modifica- us ou simplement de mues(1).Le nombre et l'importance des changemens sont Join d’être égaux, soit pour les mêmes } | & °'sanes comparés dans plusieurs êtres différens, soit pour | _ % | différens organes d'un même être comparés entre eux ; 1 t Msn que parvenus à leur état définitif, les uns ont tra- f | “étséun plus grand nombre de phases et se sont écartés da- ë ntage des conditions primitives, dont les autres, au con- j aire, se sont moins éloignés. En d’autres termes, les uns s'élèvent plus haut dans l'échelle des développemens, les auires, au contraire, ne sont point appelés à dépagser les échelons inférieurs. Tel est l’ordre normal , mais non l'ordre | Constant. Un organe peut s'arrêter au dessous de son degré | Ordinaire de développement, ou même avorter compléte- ent, Il peut aussi dépasser le terme ordinaire de son évolu- n; et de là deux groupes d'anomalies , Inverses dans leurs nditions d’existence et nécessairement aussi dans leurs uses, sur lesquels je dois en premier lieu présenter quel: | _ es remayqnes. Je m’occuperai ensuite des anomalies qui | _{ Merésultent ni d’un défaut ni d’unexcès de développement; | Anomalies qui se composent presque entièrement des mons- | truosités doubles, si généralement, mais si faussement con- 4 Sidérées comme des monstruosités par excès. : rs © jniss | | SI. Des arréts de formation et de développement. Je ne chercherai pas ici à établir l'existence d'anomalies Tésultant d'arrêts survenus dans la formation ou le dévelop- Pement q vanes. Je n’insisterai même pas sur ce fait rc- des organ 1 12 ( Jai montré dans l’article Mue du Dictionnaire classique d'histoire | es ñ 4 0 . # # { + 1 D. t XI, p. 277 etsuiv., l’analogie, généralement méconnue, mais S-réelle » Qui existe entre les mues et les métamorphoses, 406 « PARTIE IV. marquable,que les anomalies de ce genre affectent le plus sou- | vent les organes ou lesrégions dont l’évolution s’accompliten dernier lieu, et par suite la région et les organes médians plus fréquemment que la région ou les organes latéraux. Ce sont Jà choses cutrop évidentes on trop bien démontrées par cequi précède, pour qu'il soit désormais nécessaire de re*€" nir sur elles, Mais il sera utile de donner quelques éclaircis” semens sur la question, si souvent mal comprise, des ar rêts de formation et de développement, et surtout sur la part qu'ont prise plusieurs, auteurs de diverses époqu£f : l'invention et à l'établissement d’une théorie qui est incon” testablement l’une des acquisilions les plus importantes de la scieñce moderne. PS di Il importe en premier lieu de distinguer nettement l’arré | de FR etParrét de développement. Beaucoup d'auteur emploient ces deux termes comme de parfaits synonymes etilest de fait qu'ils peuvent être pris l’un pour l’autre dans beaucoup de cas : mais ils n’en ont pas moins tous deux let signification propre et distincte , puisque la formation et le développement d’an organe sont des phénomènes intimemeñ} liés, mais distincts. Un organe se forme d’abord ; puis , une fois formé , il se développe; donc il est d’abord sujet à arrêts de formation qui peuvent être complets ou partiels g. c’est-à-dire qu’il peut manquer complétement:ou partiel “ ment; et ce n’est que plus tard, après son époque de for- mation, qu'il peut être atteint d’arrêts de développeme"t; anomalies qui consistent essentiellement dansla persistance à une époque donnée, de formes, de structure, de von en un mot , de caractères appartenant normalement . NÉ époque antérieure. Ainsi, pour citer quelques exemp Es genres différens , l’imperforation de l'anus ; Ja persistanc® : du canal artériel, l'exomphale., sont autant d’arrêts de dé” veloppement : au contraire, l'absence dela fin durectum, ie NATURE DES ANOMALIES. 467 TU Coexiste si souvent avec l’imperforation de l'anus, le Manque de cloison entre deux ou plusieurs des cavités du \ Ras > Le défaut d’une partie de l'appareil sexuel, eompli- | cation fréquente de l'exomphale, sont à proprement parler _/ S arrêts de formation. Exemples d’où l’on voit, en premier eu; que beaucoup d'anomalies peuvent résulter à la fois, d'un arrêt de formation et d’un arrêt de développement ;-en “econd lieu, qu’un arrêt de développement peut résulter de l conservation d’an organe au-delà du terme ordinaire de $on existence (1), quand tout arrêt de formation consiste hécessairement dans uné absence totale ou partielle. * Ces distinctions, généralement négligées par les auteurs, tirent une importance non contestable de la multitude des cas où elles deviennent applicables et utiles. S'il n’est Pas vrai que toutes les anomalies , comme on l’a quelque- fois pensé (2) ; résultent d’arrêts de formation ou de déve- °ppement, il n’y a nul doute que l’immense majorité d'en | re elles ne doivent recevoir cette explication. C’est un fait ue la théorie pouvait faire prévoir, et que l'observation a _Complétement mis hors de doute : ses preuves , multipliées à l'infini, remplissent presque cet ouvrage tout entier. Ainsi presque toutes les hémitéries par diminution, plusieurs même _par äugmentation,soit de volume, soit de nombre ; les di- verses variétés de l’albinisme ; un grand nombre d’ano- (x) Les preuves de détail et les conséquences de ce fait remarquable, Ont été exposées dans un grand nombre de passages de cet ouvrage. Voyez surtout le tome I, p- 273, p. 537, p. #60 et suiv., et les prolé- Somènes du livre cinquièmé de la seconde partie. HÉCES . . (2) Poyez, tomel, p. 77, la définition que Bécrañp a donnée des Monstruosités, mot synonyme pour Jui d'anomalies, — AUtExRIETR, Additam, ad hist. embryonis, p.38, Tubingen, 1797, ne dit pas positi- Yement, mais paraît très-porté à admettre, que toutes les anomalies, Même les monstruosités doubles, sont explicables par des développe- nens incomplets. M ” Egg dé et 2 hate 408 PARTIE IV, malies de forme, de structure; toutes les variétés de l’al- binisme ; diverses anomalies de connexion; Ja plupart des déplacemens, les dispositions, les cloisonnemens anomaux ; les hermaphrodismes masculins et neutres, et les mixtes eux-mêmes; enfin les trois ordres des monstruosités uni- taires, et je puis ajouter la plupart des monstruosités com posées elles-mêmes ; toutes ‘ces déviations, qui, réunies ensemble, comprennent au moins les neuf dixièmes du nombre total des genres tératologiques, doivent être COn* sidérées comme réalisant plus ou moins complétement» dans une époque de la vie, les conditions organiques d'u âge antérieur, et comme explicables, au moins en partie» par des arrêts de formation et de développement. J Un fait d’un ordre aussi général a dû être, sinon établi dans la science , du moins entrevu et indiqué dès l’époque où les formes et l'organisation embryonnaires ont com- mencé à fixer l’attention des observateurs. Nous VOÿOnS; en effet, dès le milieu du dix- septième siècle , l’illustre Har- vey émettre des idées où l’on trouve en germe la théori£ des arrêts de formation et de développement, et essagéf de se rendre compte par elles de quelques anomalies ; pat exemple du bec-de-lièvre, auquel il assigne pour cause, € termes très-explicites, un arrêt dans le développement de la lèvre supérieure (1). Un siècle plus tard, Haller conçoit à son tour de semblables idées, et il donne dès-lors de plu” sieurs anomalies , telles que l’exomphale et quelques autre déplacemens herniaires (2), une explication qu’on n’a fait de- puis que compléter et rendre plus précise. Après ces grands () Voyez les Exercitat. de Sencratione animalium , Exerc. LXIX; = d'Amsterdam » 1662, p. 239 et 300. — La première édition de En portant ouvrage est de 165r. =: à (2) Voyez le traité De monstris , lib, IT, cap. VI; dans les Opera ME nora, t. IL, p. 135. apport, | (3) On s’étonnera peut-être de re pas voir cités parmi eux Buffon, NATURE DES ANOMALIES, 409 Viennent Gaspard-Frédérie Wolf (1) qui, peu près Haller, et précisément à l’occasion des mé- Mes faits tératologiqués , présente des remarques analogues; Puis Autenricth, le premier qui ait indiqué l’arrêt de forma- ds p OU de développement comme pouvant fournir une ex- Plication très-générale des anomalies (2). Mais tous ces au- que S (5), de même que Reil (4) au commencement de notre Sècle, s’en étaient tenus à de simples aperçus dénués de fonte preuve comme de toute application ,. tombés aussi- 10t dans l'oubli, et remis seulement en lumière. lorsque Rommes, d années a eur valeur eut été enseignée par la réinvention moderne - des mêmes idées ‘et par leur établissement définitif dans la science, Ce progrès important , conséquence nécessaire du 'apide mouvement imprimé aux sciences zoologiques et bhysiologiques dans les dernières années du siècle précé- dent et au commencement de celui-ci (5), ce progrès est, on Peut le dire, l’œuvre commune de tous les anatomistes de l'école moderne : mais trois d’entre eux, Meckel, mon père, S Serres, ont surtout , et à des titres divers, contribué à l'accomplir. E mg à œ (x) De ortu monstrorum ; dans Tes Novi comment, Fe ae Petropolis lanæ , t. XVII, p. 560 et suiv. + A a > . (a) Loc. cit, On a vu qu’Autenrieth allait même trop loin sous ce B Onnet, Blumenbach, et les auteursqui ont admis comme eux un groupé € Monstres par excès , et un autre de monstres par défaut (voyez dans la Première partie de cet ouvrage, chapitre V, l'historique des diverses assifications proposées par les auteurs), Ce mot, monstre par défaut, Süt paraître synonyme, mais ne l'est nullement de cette expression, Mstre par arrét de formation et de développement, ainsi que je l'ai Montré ailleurs avec détail. Foyez tI, p. 624 et suiv. È 6 5 Dans #rchio für Physiol. ,t. IX, p. 63. ) Voyez l'introduction de cet ouvrage. qi PARTIE IV. C’est Meckel qui, le premier, donna à l'explication des anomalies par la théorie dés arrêts de formation et de dé- veloppement, un caractère vraiment scientifique , €t En établit tout à la fois l’incontestable vérité et l'immense im- portance; Un volume tout entier de son Anatomie patholo- gique {1}, publié dès 1812, est consacré à la comparaison d’une multitude d'anomalies avec les divers états transitoires de l’organisation embryonnaire ou fœtale, et à la démon5” tration de l’analogie frappante qui existe entre les unes € les autres. Éisid on analyse ce beau travail tératologiques d’une si immense supériorité sur. les ouvrages mêmes d ne l'ont précédé que de quelques années, on est porté ? penser que Meckel eût dès lors amené la science àu poin où nous la voyons aujourd’hui parvenue, s’il n’eût flécbi sous le poids dé ces deux grandes erreurs des siècles précé: dens: le système de lamonstruosité + ee et Je sys du développement centrifuge. | Etablie par Meckel d’une manière aussi positive 14 bientôt adoptée par plusieurs physiologistes de l’Allemagné: principalemeg par Tiedemhann, la théorie dés arrêts de développement resta au contraire complétement inconn0° en France; tant on s’y occupait alors peu de tératologie: ‘ ne fut qu’au commencement de 1821, que mon père, ao au début de ses recherches sur les anomalies , émit pari nous pour la première fois (2) des idées en grande a analogues à celles de Meckel. Grâce à la direction philos®" phique récemment imprimée à l’anatomie, et à la nature destravaux qu ’ilayait exécutés antérieurement, il put 25 naître, dès les premiers pas qu'il fit dans l’ étude ne. : (x) Handbuch der pathologischen Anatomie , t. I. (2) Poyez son mémoire sur les faits ARE et. jhysol de l’anencéphalie, lu à l'Académie des sciences en maïs 1821) primé dans la Philosophie anatomique , t, IL, p. 125- logiqué® et 1m” on regain TETE NATURE DES ANOMALIES. fi des Monstruosités, et il montra dès lors la possibilité de aire Pour les anomalies ce qu'il avait déjà fait quatorze ans plus tôt (1) pour les différences zoologiques normales ; c’est à-dire, d “expliquer les unes , comme les autres, par des ar- rêts, ou, suivant l expression qu'il employa € d’abord, par des rétardemens de formation et dedév eloppement. Gette grande idée une fois conçue par lui, il n’entreprit pas de la suivre ans tous ses détails, et d’en faire l’ application à tous les Cas particuliers ; mais, faisant moins sous ce rapport que Mecket, il Gt plus sous le rapport, théorique. Dégageant enfin Hé doctrine des arrêts ou retardemens des inexactitudes et des fausses données qu’ y avait introduites le système de la monsiruosité originelle , il proclama qu'un être anomal | Par arrêt est un être dont la formation et le développement, (x) En effet, si Meckel avait précédé mon père dans l'application de la théorie des arrêts à la tératologie , mon père a au contraire précédé eckel ‘et tous les autres auteurs contemporains dans la conception Bénérale de ceite théorie : : il en avait même fait, dès 1807 , une appli- Gation importante à l'examen des, variations normales des organes de à série animale. La position particulière et quelque peu embarras- Sante dans laquelle j ‘pos trouve placé pour traiter une telle question de priorité, m shgAge à ne point la discuter moi-même, mais à emprun- ter une note où je la trouve succinctement, mais exactement présen- Ldée, Cette note est de M. Serres voyez le tome I de son. Anatomie du cerveau, p. 188. « Au moment où l’idée que les poissons sont pour un» » grand nombre de leurs organes des embryons permanens des clas- » » ses supérieures, devient en quelque sorte classique parmiles 200 » * lomistes ; Ja justice nous fait un devoir de rappeler que M.le profes. » * Seur Grorrroy SArNT-HILAIRE A le premier émis cette grande VÉ- » _* tit. Il imagina , pour son travail de$ parties analogues du crâne, » » de compter autant d'os qu il ya de centres d’ossification distincts, » »elil eùt lieu d'apprécier la justesse de cette idée, en considérant » * que les Poissons dans leur premier äg ge étaient dans les mêmes conditions ; » , relativement à leur développement, que les Jœtus des mammifères. Voyez F * Consid. sur les pièces osseuses de la tête des animaux vertébrés ; Annales * du Mas, d'hist, nat. (1807), t. Xp. 844 | EEE At2 PARTIE IV. d’abord réguliers, ont ensuite été entravés, et dès lors, ar- rêtés par des causes accidentelles (1). “À En soutenant avec mon père et confirmant celie opinion par des preuves nouvelles et importantes , en contribuant puissamment sous ce point de vue à asseoir la théorie des arrêts sur ses bases véritables et rationnelles ,; M. Serres lui a fait faire un autre progrès non moins important (2) La grande loi de la formation et du développement centripète a immédiatement révélé la véritable nature d’un grand n0M” bre d’anomalies jusqu’alors incomprises ; et c’est ainsi qu M. Serres, et moi-même , dans un grand nombre de ca» ayec le secours da principe si fécond qu'il a posé, nous avons pu donner l'explication très-simple, par des arrêts de formation ou de développement, d’hémitéries, d'hermaphbro” dismes et de monstruosités que tous les auteurs, et Meckt Jui-même, avaient jugés inexplicables, ou expliqués, en s€1° inverse de la vérité, par des excès de formation (3). (x) Les graves dissentimens qui existaient entré Meckel et mon pèrt relativement à la manière dont ils concevaient la théorie des arrêts’ n’ont d’abord point été aperçus par eux: mais tous deux les ont en” suite reconnus, et chacun d'eux à même cherché à réfuter les idées de l’autre dans un travail spécial. 7oyez par exemple Meckel, Descr. nonntl ; monstrorum, in-4,0, Leipzig, 1826, p.06, et Gxorrroy Sainr-Hrrarre, #9” sur quelques dissentimens de théorie dans des questions de monstruosité , de la Revue médicale, ann. 1827, t. I. — On peut voir dans ce dernier are - comment, Meckel ayant assisté à la lecture du mémoire plus haut cit® de mon père , et l'ayant averti de la similitude de leurs idées, celui"© invita Meckel à établir lui-même sa priorité dans une note qui À imprimée à la fin du mémoire, . (2) Voyez son Anatomie comparée du cerveau, ses divers Mémoire” 4 R@tomie transcendante imprimés dans les Annales des sciences #4#47*"° » et Surtout son important travail inséré sous le titre de pacherches 4 l'anatomie transcend. et pathologique, dans lé tome XIE des Mémoires 46 l’Acad. des sciences , p. 583-895. (3) Voyez surtout l’histoire des anomalies de nombre. ne Aa tie à Remarquons en terminant que, si l'on veut, comme ? Constamment fait Meckel , combiner la théorie des ar- rêts avec celle de la monstruosité originelle, on ne doit Plus-admettre , et encore est-iltrès-difficile de s’en faire une idée neile ,. que de simples arrêts de. développement ; et ce noi arrêts de formation , si souvent employé par les auteurs : loutes les écoles et de tous les pays, n’est qu'un Syno- yme très-vicieux du premier. C’est. donc en me confor- ant aux idées de mon père et de M. Serres, que j'ai donné Us haut ces deux termes comme ayant. leur sens propre, air et bien distinct : remarque très-simple et Purement frammaticale , mais qui n’est pas, à dédaigner, puisqu'elle Peut prévenir de fausses interprétations sur une question - Aussi difficile que grave (1). () J'ai cherché dans ce paragraphe à donner une idée succincte, mais exacte, des principaux travaux tendant à-utiliser pour la térato- le la théorie des arrêts de formation et de développement: là se , ne la tâche que m'imposait le sujet spécial de cet ouvrage. Quant + isloire complète de cette théorie et des applications diverses qui Ont été faites ou peuvent l'être (histoire que j'ai esquissée aïlleurs ; M te qui concerne la zoologi + des sciences naturelles, {. XXX, pb. 36r, décembre 1833 ), c’est un jet déjà immense, et dont il est surtout impossible de prévoir tonte txtension future. Non seulement l’idée fondamentale de cette théorie mmence à éclairer d'une vive lumière presque toutes les branches Sciences anatomiques, de la zoologie et de la botanique ; mais on. Mirevoit même dès à présent la possibilité d’appliquer des considéra- "s analogues à l'appréciation de faits d'un tout autre ordre, par embple, des différences intellectuelles, morales et sociales, existant Mein diverses races humaines, et même entreles divers peuples d’une ème race, Il est en effet manifeste que certaines races où certains bles sünt arrêtés dans des périodes de développement que d’autres | grsversées depuis plus-où RÉ Be ARE fait d’une ui impor- Se indiqué par plusieurs philosophes, notamment par M. Baz- ; 2, dans sa Palingénésie sociale, et qui surtout n’a pas échappé SSprit Sagace et habilement généralisateur de M, l'abbé FRène, NATURE DES ANOMALIES. 413 € et la physiolcgie générale, voyes les” RE 44 PARTIE IV. SIL Des excés de formation et de développement. | En confondant l'arrêt de fbtihation avec l'arrêt de déve- loppement , les auteurs devaient, pour être conséquens avec eux-mémes, confondré également entre eux les deux me, res inverses d'anomalie, l'excès de formation et l veloppément. Gest cependant ce qu'ils n’ont pas fait. N part, il est vrai, on ne trouve établie d’uné manière que qué peu précise une distinction entre l'excès de formation et l'excès dé développement ; mais elle résulte implicite” ment de cette assertion émise ou répétée par plusieurs : ph teurs : qu’ aux organes normaux peuvent venir sé surajo® ter des organés surnuméraires correspondint aux pren je par leur un de développement, maïs que l’on ne voit JF mais les premiers s "élever au-delà du degré ordinaire leur évolution. : En SRE RE = Cette double assértion , dont da constatation serait me dermment d’une haute importance, est-elle suffisamne) élablie par les faits ? C'est ce que je vais examiner en, p de mots. La suraddition à l’ensemble des organes normaux d'e ganes vraiment surnuméraires et anälognes à ceux-ci incontestable pour moi aussi bien que pour tous les autel qui m'ont précédé : j'en ai vu des exemples irrécus" dans une foule de cas d'augmentation dû nombre des \ ièbres ; des côtes, des doigls, des dents et de peauco | d’autres Organes , principalement parmi ceux qui ont 4 ‘sieurs homologues disposés en série. Toutefois ces ge it formation sont beancoup moins COMMUNS qu ‘08.8 Lines crus En effet, une grands partie des anomalies ordinaire ee | ais Fay son tableuu intitulé : Plulosophie de histoires in-Folio, Pi 1834. , hi NATURE DES ANOMALES. hs ment attribuées. à des excès de formation, résultent de cau- ses toutes différentes, comme le groupe tout entier des Monstruosités composées; et plusieurs hémitéries numé- riques ; où même .de causes inverses, c’est-à-dire précisé- KE at de Yéritables arrêts de développement, comme .un grand, nombre d’autres: hémitéries par* augmentation dans “nombre des parties, et aussicomme T'hermaphrodisme la léral ( His “Voyons roionant si les Dog , qu'il est. si commun * voir s’arrêter en decà des limites ordinaires de leur dé- veloppement , ne peuvent quelquefois les dépasser. Ge se- cond genre d’excès , bien distinct-des anomalies précéden- tes, ne se présente-t-il jamais à l’obsérvation, comme pa- taissent le penser plusieurs anatomistes distingués.(2) ? * Meckel a déjà essayé de démontrer queles déviations or- aniques_ résultent souvent d’un développement ultérieur des formations normales {3); en d’autres termes, qu’elles Sont souvent de véritables excès de développement. Mais ilne donne de son opinion qu” une démonstration très-obs- 4 LS Fe Per l'histoire. spé de ces ct gr roupes # Ke Pour les monstruosités. composées > on peut consulter aussi la suite de ce chapitre. 6) AKDRAL, loc. cit, pe FRS Ceux-ci (les êtres “uféiouts) ne » peuvent jamais se développer »; ‘dit M. Andral dans son excellent äiticle déjà plusieurs fois cité, « de manière à ce que leurs organes » » deviennent semblables aux organes correspondans des êtres supé- » » rieUrs, » — BranDrn, loc. cit. P. 10, note: « Jamais les, déviations » À Rsapiques n ’élèvent 15 avimal à un degré st supérieur d'organisation. » Avant ces auteurs, M. SERRES, avait déjà émis les mêmes idées, Mais en les restreignant à la comparaison des. diverses classes entre elles. Voyez son Anat. comp. du cerveau, 1.1, discours prélimivaire, P- 62 » €t Mém, dan. transc., dans les Ann. se. nat. te XI, :Pe 142, 1827. 6) Forez son Anat. comparée, $ 134; trad. franc., tds P- 552. 416 : PARTIE IV, cure et surtout très-peu constante, déduite d’une courte comparaison entre les deux moiliés droite et gauche du sys- tème vasculaire ; et je croirais devoir encore considérer les excès de formation comme très-douteux , si je n’en voyais l'existence attéstée par des preuves beaucoup plus positives. Sans reproduire ici toutes celles que m’ont fournies mes études de détail sur les anomalies, je me bornerai à rapP£- ler ici, soit l'analyse que j’ai faite des caractères de l’herma* phrodisme féminin, résultant manifestement de la combi- paison de plusieurs hémitéries par excès de développe” ment (1),‘soit mes remarques (2) sur des cas d’ascension de Ja moelle épinière et de disparition de la queue, constatés chez des animaux où ne s’observe pas normalement cell sorte de métamorphose, l’une des dernières que subissé l'embryon humain, \ + Il n’est donc pas exact de dire que la nature ait posé de- | vant chaque espèce des limites que ses développemens n6 | ‘sauraient franchir ; et les organes peuvent , mais non avec la même fréquence, ou rester en-decà du terme ordinaire dé leur évolution, ou le dépasser, Ainsi tombe l’une des plus graves objections que l’on pût opposer à cette hypothèse hardie et bien douteuse encore, mais assurément grande el féconde, qui, admettant le progrès dans les œuvres elle-Mé mes de la nature, cherche, dans des espèces ou des ra anciennes d’une organisation plus simple, l’origine des êtres complexes qui peuplent aujourd’hui la surface du globe (6): (x) Voyez tome I,-p. 97 et suiv. (2) TomeT, p.737. — Foyez encore, ibid. , p. 535 et suiv., l'hist des anomalies par réunion et par fusion médiane ; qui résultent * de véritables excès de développement. Il en est de’ même enc0'® 4 plusieurs anomalies d’embranchement. P (3) Cette hypothèse, à laquelle quelques esprits hardis Ont pr une si immense extension , est incontestablement vraie dans certaines oire ussi | NATURE DES ANOMALIES. 417 S UT. Des anomalies qui ne résultent ni d’un excès ni © d’un arrét de formation ou de développement, Plus 1a science acquiert de nouvelles lumières sur la na- nee _des anomalies, et plus s’accroit le nombre des cas tune analyse exacte peut ramener soit à un excès, soit ‘out à un défaut de formation ou de développement. Il NNERT ainsi depuis plus de vingt années , et l’on ne peut . Süère douter que les progrès ultérieurs de la tératologie ne 'ésolvent dans l'avenir > par de semblables déterminations , üne partie des difficultés graves que présente encore l’ex- «a Un certain nombre de déviations dont ne pourront rendre Compte ni la théorie des excès ni même celle des arrêts ; et KE sont, pour citer les deux exemples les plus remarqua- 68 , les divers genres d’inversions, et le groupe tout en- Her des monstruosités composées. A l'égard des inversions, le fait est de toute évidence , ét il est presque inutile d’insister sur lui. Qui ne voit, en effet, qu’un individu dont deux ou plu ÿ à le mode, mais nullement par le degré de son développe- . Ment? Chez tous deux, en effet, à moins qu’il n’existe quelque complication , les organes sont en même notbre, limites, Elle l'est, par exemple, en ce qui concerne les races domes. tiques comparées à leur type sauvage , et, aussi les races humaines “omparées au type primitif humain ; type inconnu, mais dont la plu- Tt des conditions peuvent être déterminées approximativement par à théorie. L'examen de cette grave question, déjà traitée plusieurs "te mes cours, est l’un des premiers travaux que je compte Publier après l'achèvement de cet ouvrage. I, 7 | . Ë & …plication de tant d'anomalies. Toutefois il restera toujours : R sieurs organes, par | _ Exemple deux ou plusieurs dents, ou bien dont tous les | viscères sont transpôsés, diffère d’un individu normal par na ul à UNS PE 418 PARTIE IV. de même volume, de même structure, et, sauf l'inversion, il ÿ a parité complète. HS Quant aux monstres composés, si soavent , mais SI 1 proprement nommés monstres par excès , il est .yrai que les individus composans présentent constamment des arrêts de formation ou au moins de développement; arrêts qu vont même souvent jusqu’à l’atrophie presque complète d’une moitié tout entière du corps, et quelquefois beau coup plus loin encore. On ne peut donc contester que Ja théorie des arrêts soit applicable , et même soit nécessaire à l'analyse de l’organisation des monstres doubles, Mais: ©à même temps, il faut remarquer que cette théorie laisse D} tièrement en dehors d’elle le fait capital de la monstru9f sité composée, c’est-à-dire la réunion elle-même des COM posans. Celle-ci résulte essentiellement d’un groupement insolite de matériaux , qui d’ailleurs peuvent être normat* quant à leurs conditions de nombre , de volume, de Siruc4 ture et de forme , et qui par conséquent ne sont ni plus #À moins développés que chez un être régulier. Ainsi, lorf qu’il n’existe pas de complication, les deux visages d'u janiceps , les deux poitrines ou les deux abdomens de tanl de monstres doubles, les deux symphyses pubiennes d 02 ischiopage , ne sont-ils pas exactement parvenus, et n@ 8 sont-ils pas arrêtés précisément au terme ordinaire de Jet” développement ? Et ne doit-on pas voir en eux, abstrachi0? faite de leur double origine et de leur état composé 6 parties complétement normales ! Les monstres composés ne sont done ni par excès, com on l’a dit et cru silong-temps, ni même , considérés dans | leurs conditions essentielles, par défaut, mais bien"? “- réunion de parties plus ou moins normales, appartenant À des individus différens. L G : NATURE DES ANOMALIES. 419 S IV. Remarques complémentaires. 2É. F1 Les considérations que je viens de présenter n’ont pu Manquer de rappeler la célèbre classification tératologique de Buffon (1), si satisfaisante en apparence par son extrême Simplicité , et par suite si généralement adoptée par les “üeurs modernes. Un lecteur inattentif pourrait même Croire que je n’ai fait ici que développer et commenter les idées de Buffon, tant la similitude est frappante entre les trois classes établies par cet illustre naturaliste et les trois groupes généraux d'anomalies que je viens d'admettre, Mais cette similitude est-elle aussi réelle que frappante ? C’est ce qu'il importe d'examiner, moins encore pour éclai- rer un point intéressant de l’histoire de la science, que Pour prévenir de fausses interprétations. Quelques considérations , que les faits exposés précé- demment me permettront de présenter en peu de mots, Yont suffire pour montrer combien cette similitude appa- _ Tente cache de dissemblances réelles. Par ce mot monstre par défaut, Buffon et tous ceux qui l'ont suivi, n'entendaient qu’exprimer un fait.et non lexpli- quer; qu'indiquer des caractères , et non l’analogie de ces caractères avec les conditions de l’organisation embryon- naire ou fœlale. Ce dernier sens est au contraire celui du Mot anomalie par arrét de formation ou de développement. La même différence existe entre la monstruosité par ‘xcès , telle que l’entendait Buffon, et l’enomalie par excès de formation et de développement ; terme que sa presque identité avec le premier peut faire regretter de voir consa- Sté par l'usage. : () Poyez tome I, page 87. 4,20 = PARTIE IV, Ges distinctions peuvent paraître plus subtiles qu'impor”- Mantes : mais on en jngera tout autrement si l’on se rappelle dans combien de cas j'ai dû expliquer, par un arrêt de dé- veloppement, de prétendues Monstruosités par excès, ©t réciproquement. Rappelons aussi que les monstres doubles, qui formaient Ja plus grande partie de la classe des monstres par excès, n’offrent rien en eux qui ait le moindre rapport avec un excès de formation ou de développement. Enfin, et c’est Rà une différence plus importante encore Buffon a proposé ses divisions comme bases d’une classili” cation, que l’on a vue en effet adoptée par un grand nomb'® d'auteurs. Or non seulement je n’ai pas cherché à prendre pour base d’une classification nouvelle les considérations présentées dans ce chapitre ; mais il m'est facile de démon” trer qu’une telle base ne pourrait nullement être admise» sous peine de réunir les anomalies les plus disparates ; et de séparer celles qui ont entre elles les rapports les plus in- times. Son admission obligerait, par exemple, de briser le groupe si naturel des imperforations ; car les unes résultent d’un arrêt de développement, d'autres d’un excès de for” mation. De même, l’hermaphrodisme féminin, qui est u2® anomalie par.excès, devrait être considérablement écarté de l’hermaphrodisme masculin , qui résulte d’un arrét, € qui cependant ressemble tellement au genre précédent qe la distinction de Pan et de l’autre devient presque impo5®" ble dans certains cas, Ajoutons qu’alors même qu'on 0” drait passer sur lous ces graves inconvéniens, et réunl'? malgré tout, en un groupe toutes les anomalies par excès en un autre , toutes les anomalies pär défaut de déveloPP®" ment, on serait arrêté dans l'exécution de ce travail Æ une impossibilité absolue, En effet, comme on l’a YU» _… multitude de monstruosités, et même beaucoup d'hémr iéries, résultent tout à la fois d'anomalies par arrêt et d'a- | LIMITES DES ANOMALIES. 421 ROMalies par excès, et participent ainsien même temps des Caractères des deux groupes que l’on voudrait établir. Ainsi » Soit par les définitions qui leur servent de base , SOIt par les anomalies que comprend chacune d'elles, soit Par le but que se proposait Buffon dans leur établissement, les trois classes admises par cetillustre naturaliste diffèrent également dans Ja réalité des trois groupes auxquels je viens de rapporter les anomalies : groupes dont il serait absolu- Ment : impossible de faire Ja base d’une classification, et dont Ja conception ne peut être utile qué sous un point de Yue général et purement théorique. PR wv cb dE à AS AA IVUV LEA CHAPITRE V. DES LIMITES DES ANOMALIES, ET DE LEUR RÉDUCTION ; A UN NOMBRE DÉTERMINÉ DE TYPES, e. Les anciens anatomistes paraissent n’avoir pas même soupconnéque les anomalies de l'organisation pussent avoir des limites , et à plus forte raison , qu’elles fussent réducti- bles à des lois certaines et précises. Dans le seizième, dans le dix-septième et même encore au commencement du dix-huilième siècle, un auteur, trompé par de fausses äpparences ou par un bruit populaire, n’avait pas plus tôt annoncé un fait paradoxal qu'il était admis par tous, et toujours avec d'autant plus d’empressement qu'il devait Paraître plus incroyable. On eût dit qu'alors la science 4Vait pour but la recherche, non du vrai, mais du merveil- leux, Souvent même lorsqu'un auteur avait donné d’un être Monstruenx une de ces désignations vagues qui tenaient 422 PARTIE 1, alors lieu de descriptions, ses successeurs ne se faisaient aucun scrupule d'imaginer, d’après ces seules données , une figure quetous les ouvrages ultérieurs reproduisaient comme authentique, et il n’est pas jusqu'aux monstres nés dans l'antiquité, dont les portraits n’aient été ainsi plus d’une fois construits sur quelques mots vagues de Tite-Live, de Valère Maxime, ou d’un autre auteur d’une égale autorité scientifique. De là toutes ces fausses anomalies, tous CES faux monstres plus étranges les uns que les autres, et don? tous les anciens tératologues ont rempli leurs ouvrages (1), et cela jusque dans une époque où plusieurs sciences ; € l’anatomie elle-même, riche déjà de plusieurs découvertes fondamentales , commencçaient à s’avancer à grands paf dans la voie du progrès. | S I. Des faux monstres. Le nombre de ces faux monstres, créations bizarres et désorennées , non de la nature , mais de l'imagination (1) Voyez les ouvrages de Lycosruëxes et de presque tous les autres tératologues anciens, sans excepter Licerus lui-même, — Voyez aussi parmi l8s auteurs qui ne se sont pas spécialement occupés de téralo” logie: Puzécon De Traures , De rebus mirabilibus liber. — Istnons DE SÉVILLE, Origines , liv. X[.—Soxtx , Polyhistor. , Paris, in-4°, 1503. Vincenr De BEAUVAIS, Speculum naturale, dans le Speculum majus 7 BaRTHEL, GLANviz, De proprietatibus rerum, — Scuotr , Physica ourios® sve mirabilia nat. et artis , liv. I à VI. — Depuis la rédaction de ce cha pitre, M. Berezx vx Xtvrey vient de publier sous le titre de Trad tions tératologiques ( Paris, in-8°, 1836), un ouvrage dont la citation Pourrait suppléer à celle de beaucoup d’aütres recueils sur 1es 27 monstres. L'auteur rapporte et souvent discute avec érudition er tout ce que l'antiquité et le moyen âge nous ont transmis de Fe hé tératoloMques. On doit aussi à ce savant commentateur d'avoi” publié divers manuscrits dont plusieurs passages offrent un intérêt réel POUF la science des anomalies. ir E | LIMITES DES. ANOMALIES. _ 423 hütaine est si grand, qu'il est presque nécessaire, pour $ €n faire une idée exacte, d'établir parmi eux une sorte de Classification, et de les rapporter à cinq genres distincts. Les uns sont des objets évidemment fabriqués , à l’aide desquels d’adroits spéculateurs ont exploité la crédulité des Savans de leur siècle. Ges monstres factices peuvent n'offrir qu'une réunion bizarre d’attributs de plusieurs espèces très- différentes ; mais le plus souvent ils étaient faits à limita- tion des êtres mythologiques. Tel était sans doute le Cen- laure qui, au temps de César, fut envoyé d'Arabie en Egypte, et. d'Egypte à Rome, où on le voyait encore long- témps après dans le palais impérial (1). Telle était aussi, et d’une manière plus certaine, cette hydre à sept têtes que l'on montrait à Hambourg au commencement du xvi° siècle, et dont Séba nous à transmis {a figure (2). Enfin tels étaient * aussi ces dragons qui furent à plusieurs époques offerts à différens princes ou exposés à la curiosité publique (3), et Quelques uns de ces tritons et de ces sirènes (4) dont tant (x) Voyez Parécor, Loc. cit., chap. 34. (2) Locupler, rerum naturæ thesaurus , t. À, pl CI, s «(G3) 7arez DonreuiLrr ; Dissertation sur l'existence des dragons ,in-8, Saint-Maixent , an VII. re As (4) J'ai vu moi-même, il y à peu detemps, une sirène factice, pré- cieusement conservée sur des coussins de velours et de soie par une personne qui l'avait acquise à très-haut prix : c'était un poisson dont Une main adroite avait déformé plusieurs parties et changé quelques autres, Au sujet de ces sirènes et tritons, on peut {consulter entre autres autèurs : ALDROVANDE» Monstr. historia, p. 27 et suiv.—CHrese TEX, Sur um homme marin, dans le Journ. des savans; avril 1672, = Lrcexore , Traité de l'opinion, 27° édit.; t. VI, p. 4o ; — mais surtout Demarrer, Telliamed, éd. de 1748, 1. IT, p. 151. Tout le monde con- fait le singulier système que cet auteur a fondé sur l'existence pré- tendue de femmes et d'hommes marins, etsur quelques autres argumens € même valeur. —Je dois d’ailleurs remarquer au sujet des histoires de sirènes et de tritons, données par divers auteurs, que si quelques unes RE ME on 7 7 MR de 424. PARTIE IV. d'auteurs assurent avoir constaté la merveilleuse exis- tence (1). Plus souvent les indications et les figures des auteurs pas raissent avoir pour sujets, non des monstres factices » gt des êtres purement imaginaires, ou inventés du moins à l'occasion d'individus dont les anomalies réelles n’offraient aucun rapport avec la conformation bizarre qui leur était attribuée. [ci se placent tous ces monstres moitié hommes et moitié animaux, ces monstres faits à l’image du diable, et tant d’autres dont on peut voir les hideux portraits dans tous les anciens recueils icratologiques (2). Un grand nombre d’antres monstres sont des êtres pour” paraissent avoir pour sujets des monstres factices > la plupart sont re” latives à des animaux marins » principalement à des lamantins ou à de* dugongs, vus de loin par des voyageurs ignorans et amis du merveil’ leux. Pour apprécier la valeur de leurs témoignages , il est curieux de : consulter, entre autres ouvrages, le Journal des savans , avril 1672 OU la Coll. acad. étrangère, 1.7, P: 268; où l'on donne le portrait fort res- semblant d’un homme pour celui d'un être marin qu’on avait à peine entrevu , ainsi qu’il résulte du texte même de l'observation. — Voyef sur cette explication des sirènes et des tritons, indiquée déjà depuis plus d’un siècle par divers auteurs, Cuve, qui l’a le premier ét4 blie dans ses Recherches sur Les ossem, fossiles, t. V, 1re part. (ame éd) P- 240.— On peut consulter aussi l’article Lemantin , que j'ai moi même publié dans le Dict. class. d’hist. nat. »t. IX, p. 178 et 179. (1) On peut mettre aussi au rang des monstres ou du moins dé êtres anomaux factices, les coqs cornus par implantation artificiele d'ergots sur la tête. Il y a très-long-temps que cette sorte d’ente 42! male, dont j'ai vu moi-même plusieurs exemples, est connue et pl” tiquée. F’oyez, par exemple, Vazzisnert, Opere fisico-mediche , t: ll, P. 76.11 n’est pas inutile de remarquer, au sujet des monstres factice® qu’il s’en fait encore presque chaque année. J’en ai vu un assez le nombre fabriqués avec plus ou moins d’habileté. Le plus remarge est le chat à huit pattes qui a tromffé Rudolphi lui-même. 22° PS haut, p. 27. — Poyez aussi un autre exemple, t. II, p. 264: pe (2) Les auteurs les représentent même quelquefois comme Er je vécu, Voyez dans plusieurs ouvrages, et notamment dans celui d'AL etre k - ru nr — mr S LIMITES DES ANOMALIES. 425 YUS d'anomalies réelles don l'ignorance, et plus souvent © Charlatanisme, ent, en les décrivant ou les figurant, changé la nature et accru l'importance pour en augmenter Intérêt, Mibshon-ne peut douter que des rhinocéphales et d'autres Monstres à trompe n’aient été changés par les pré- Jugés Populaires en des enfans à tête d'éléphant. De même, #8 Poules à mandibules imparfaites sont plus d’une fois SYenues des poules à visage humain (1); et ainsi d'une Muliitade d’autres exemples (2), : Dans beaucoup de cas aussi les auteurs font mention d’a- maux d’une espèce nés dans une autre, soit que l’on ait ättribué une origine singulière à des êtres normaux, soit que les anomalies de certains sujets les eussent fait prendre pour des individus d’une autre espèce, C’est ainsi que tous les Anciens tératologues font mention d’enfans nés de divers “Mimaux , mais surtout d'animaux nés de femmes : on au- Tait 88 lions, des rats, des souris, des pigeons, des canards, $S crapauds , des saumons, et: jusqu’à des licornes (3). ” DROVANDE ; doc. cit., p. 653, l'indication et même la figure d'un moine À deux corps , l’un normal, l’autre surmonté d’une tête de chien. (r) J'en aimême trouvé plusieurs indiquées dans le Chan hay king, Voyez aussi le Journal der Chirurgie de Græfe et Walther, t. XIL, # me cahier, ou la Gazette médicale de Paris, dans son premier nu- Méro ; d’après Fiscuer , Opisan. hurizu, ete., in-8°, Moscou, 1815. (2) Quelques anomalies de la peau semblablement exagérées ont Sans doute donné lieu à l'idée d’enfans nés avec des manteaux ; des Chemises ë etc. On en trouve de tels dans presque tous les anciens Süvrages de tératologie ; voyez par exemple ALDROVANDE, loc cit, P:582 et Suiv. ; SCHENCKIUS ; Monstr. histor, memor., p. 86, etc.; et Aussi Brucuer, Sur ur enfant monstrueux né avec une chemise et un Onnet , dans le Journal des savans , décembre 1683, et la Coll, acadé- Lt l,p.297. - » | ; ee Poyez Jacosæus, dans les Act, de Copenhague, RRIGS 1674 et > Obs, 69. ' » par exemple , vu naître dans notre espècé des chiens, PURE AE PARTIE IV. Enfin il est un dernier gerte de faux monstres dans le- quel on reconnaît des êtres parfaitement réguliers, dont les caractères normaux ont été, par l’ignorance de CEUX à cs les décrivaient, considérés comme des anomalies singulières: Cest ainsi qu’un auteur de la fin du dix-septième siècle, Wedel, ayant rencontré un batracien en voie de métam0}" phose, croit voir en lui un poisson pourvu de pieds» ei le signale comme un monstre très- curieux (1). C'est en” core ainsi qu'une chauve-souris, normalement pour vie de ses oreilles et de ses oreillons, est prise par un autre auteur (2) pour un animal à oreilles monstrueusement doublées (3). | es * elles sont les bizarres croyances dans lesquelles l1807 rance et, plus encore , un amour irréfléchi du merveilleu# ont entraîné et si long-temps retenu nos pères. En songeanl à tous les trâvaux qui n’ont eu d'autre point de départ que, ces grossières erreurs, il est difficile de se défendre d'® sentiment de regret et presque de pitié pour tant d’efforts consumés en pure perte : mais aussi qui n’éprouverait D vive satisfaction, qui n’admirerait la puissance. de l'epr humain , en voyant que la tératologie, une fois lancée d#? » à - 1 la voie de la vérité et du progrès , a pu, dans l’espace du (1x) Son observation est intitulée : De pisce monstroso pedatos jf les Ephem. nat, cur., déc. x, ann. r (1682), p. 381, et pl. 385. (2) Voyez Hanov. Seltenheiten, t. I, p.280.— Hazzer cite celte malie dans son traité De monstris (voyez les Op. minora, t. IL; P*? sans en signaler la fausseté. ë (3) On doit sans doute aussi rapporter à ce genre de faux rh ; Bufo caudatus ab utero mulieris egressus, figuré par AzLprovANDE j u'uné P:599.—La figure que cet auteur en donne , n’est évidemme? Re, mauvaise figure de saurien, peut-être de caméléon.—Ce ° ran comme il arrive toujours en pareil cas, a!été cité depuis dans UD 8 nombre d'ouvrages. an0” : res le 1 à! mi - ss de = DEPRAT PASS L pr PS CR Re; LI RES . LIMITES Dré ANOMALIES. (y, Seul sièele (1), s'élever de si bas à la hanteür scientifique nous la voyons aujourd’hui parvenue ? Il. Des limites des anomalies. à Après avoir parcouru , comme je l'ai fait, la série tout Atière des anomalies; après avoir reconnu la possibilité de lapporter toutes à des groupes aussi nettement détermi- $ ét aussi régulièrement subordonnés entre eux que le Sont les divers groupes de la série zoologique normale ; en- 1, après avoir pu expliquer par des considérations très-sim- Îles, et souvenigmême prévoir théoriquement les circon- lances diverses de l'organisation des êtres tératologiques ; iserait plus que superflu de chercher à établir, par une dé- Monstration rigoureuse, qu'il existe, pour les variations ano- Males_ comme pour les variations normales, des limites terminées et précises. Ge travail inutile, je ne l’entre- Prendrai pas; et les remarques que je vais présenter sur les Miies des anomalies, tendront , non à démontrer, mais à Xpliquer l'existence de ces limites. se Sn … suit des faits rappelés où exposés dans le chapitre pré- tédent, que les anomalies résultent, pour la plupart, de sim- es arrêts; d’autres, d’excès dans Ia formation ou le déve- Ppement des organes qui en sont le siége; quelques autres MR do modifications qui ne sont entièrement explicables par un arrêt ni par un excès. Par leur nature même, les préluières sont nécessaire- nt limitées, L'absence complète d’un organe , ou bien son: Le Encore les vingt-cinq années qui Viennent de s’écouler, ont-elles “Plus à elles seules pour le progrès de la science que tout le reste Yu Voyez les considérations que j'ai présentées sur l'histoire de 'atologie dans l'introduction de cet ouvrage. PARTIE IV. | arrêt dans l’une des phases qu'il devait traverser pour 56 lever à son état définitif : tels sont les deux seuls Cas qué l'on puisse concevoir comme possibles. L'application de l'embr yogénie à la tératologie est ici directe et facile : dé- terminer le nombre des phases du développement d'un 0f° gane, c’est déterminer en même temps le nombre possible de ses anomalies par arrêt, ; La limitation des anomalies par excès ne résulte pas aus? nécessairement de leur nature même, Le mot excès indique que tous les développemens normaux se sont effectués» e après eux un ou plusieurs autres encore; et l’on pourrait À la rigueur supposer le nombre et la nature de ceux-l! exempts de toute limite et de toute règle. Mis l’observatiol | ne nous montre rien de te]. S'il y a excès de formalion ( | les organes surnuméraires répètent constamment, par Jet nature et par la position qu'ils occupent ; des organes ex de normalement dans l'espèce : à vrai dire, leur présent ne donne pas même à l’être qui les présente, des caractèré nouveaux et étrangers à son organisation normale. S'il Ÿ* excès dé développement, une ou plusieurs parties se tro vent, il est vrai, élevées à une structure ou à des foi que l'espèce ne présente normalement à aucune époqué son évolution ; mais , pour être insolites dans l'espèce, celf structure, ces formes ne manquent ni de lois et de limit” ni même d’analogues dans l’organisation normale. En € % les développemens en excès qui peuvent survenir dan$ je espèce , représentent toujours les modifications qui S'UASS nent normalement, 7 rue organes , dans d'autre” espèces, après qu’elles ont atteint le degré d'évolation caractérise celle-ci (2); ou bien, dans la même %? A Vis AOC, son et les G) Pour la distinction à faire entre ls excès de fermatiorr excès de développement, voyez plus haut, P: 414. (2) Telle est l'ascension de la moelle épinière et la dispari tion de | . LIMITESYDES ANOMALIES, 429 ot organes dont les phases de développement Le alogues, mais plus nombreuses (1). Insi tout excès, comme tout défaut de formation , de 1 1 4 d ] e ; ,. 2: . eloppement , à ses limites et ses règles, parce qu'ils ré- D à ni! : ‘ Re 6 l sat q un changement, non dans la direction normale de é évolutio | Lo R organique, mais seulement dans le terme, trop Pproché dans un cas , trop reculé dans l’autre, où l’évo- lion s'arrête. Ris Quant aux anomalies qui ne sont entièrement explicables ÿ f L Par un arrêt ni par un excès, je ne puis, Comme pour les _ À lécédentes {établir d’une manière générale la possibilité fi la nécessité même de leur limitation. Ce troisième "s 1 tomme tous les groupes fondés sur des caractères tifs, Wunit des anomalies trop disparates, pour qu’il soit possible . Que je ne puis faire ici pour leur ensemble, je lai fait à *Yance pour presque toutes én particulier; par exemple, Pour les hétérotaxies, dont la régularité, comme on l’a vu, te cède en rien à celle de la conformation normale elle- _ Même; el pour toutes les monstruosités composées, dont les LA toanes tendent toujours à reproduire les conditions norma- U !s, et souvent même, abstraction faite de leur double ori- ne, sont complétement normaux. Dans ces cas, et il en st de même de Lous ceux qui peuvent en être rapprochés, Sn peut dire que, si les développemens ne suivent pas exacte- 4 ent la direction normale, ils suivent du moins une di- fueue chez Le chien, anomalies qui réalisent chez lui des conditions DR Cine: ; nr er | # (t) Tels sont tous les cas de réunion de deux organes üorma- ke Pairs et latéraux; déviation qui réalise pour ces organes les ER ions régulières de ous. qu; dans l'état régulier, sont NN médians, après avoir été pairs et latéraux, Voyez, tome I, le de les embrasser dans de communes considérations. Mais: ja FRE à PARTIE IVe rection , non seulement bien déterminée , mais dérivée de la direction normale, et que la théorie peut toujours ramener à celle-ci par des considérations très-simples. C'est ce que l'étude des faits de détail a démontré par cent et cent preur ves , el ce que la suite de ce chapitre mettra de plus en plus en lumière. | S IL. De la réduction des anomalies à un nombre limité de familles et de genres. Si la production des anomalies n’était soumise à auCuD®) loi, et ne devait se renfermer dans aucune limite, il ou évidembqu’elles varieraient à l'infini, et qu’une classificati0? quelqté peu régulière des cas tératologiques serait de tout? impossibilité. Loin de s'élever à la formation des classeÿ : des ordres, on ne pourrait même arriver à l’établisseme? des genres : car, autant on observerait de cas, et presque 4! tant on aurait à signaler de conditions nouvelles , la sisi tude de deux ou plusieurs êtres anomaux ne pouvant ré sulier dans cette hypothèse que de circonstances fortuil® et nécessairement très-rares. 6. ; Du moment, au contraire, où nous admettons, pouf 4 variations tératologiques aussi bien que pour les variatio® la zoologie normale, l'existence de lois et de limites précise” 4 nous devons. nous attendre à voir les déyiations , bien d'être variables à l'infini, se renfermer dans un 61° ! en dehors duquel l'imagination peut encore concév0”” mais l'observation ne présente plus de nouvelles anomali® 5 Dans cette hypothèse, dont la vérité est aujourd'hu! 4 contestable, il n’est plus qu’un certain nombre, pes dont la production soit possible , parce : a qu'un certain nombre de types dont l'existence SOI 60 palible avec Jes lois des formations anomales. Or comme Jes LIMITES DES ANOMALIES. 431 d'un autre côté, le nombre des cas tératologiques est né- “éSSairement illimité, comme il s’en présente chaque année Une multitude , il doit arriver que plusieurs d’entre eux se irouvent établis sur un seul et même type, et*se répètent Pour ainsi dire les uns les autres. Bien plus, les progrès ultérieurs de la science peuvent et même doivent amener n moment où tous les types dont la réalisation est possible, ‘ant été observés, les cas qui surviendront par la suite, | offriront plus aux tératologues que de légères modifica- lions de ces mêmes types déjà connus ; en d’autres termes, Sonneront lieu à l'établissement , non plus de nouveaux £nres , mais seulement d'espèces nouvelles dans des genres déterminés à l’avance. .Examinons si ces prévisions de la théorie sont justifiées Par l'observation. Et d’abord, que l’on voie souvent en té= Fatologie, comme en zoologie, le même type reproduit avec de légères modifications par plusieurs individus, c’est ce que histoire spéciale des anomalies a démontré del a manière à plus positive, Sans parler ici de cette multitude de va- Bétés et de vices de conformations dont l’extrême fréquence st un fait presque vulgaire, et pour me renfermer ici dans le cercle des anomalies les plus complexes, mes recherches h'ont conduit à ce résultat, que, sur près de quarante gen- tes présentement connus parmi les monstruosités doubles, Plus de la moitié renferment douze, quinze, vingt, trente, Juarante exemples , et souvent davantage encore; et il en st à peine quelques uns , tels que l’épicomie, l’augnathie, | Céphalomélie, où je n’aie trouvé à citer qu'un ou deux xemples seulement. Parmi les quarante genres de mons- Wuosités unitaires, une moitié est de même connue par dix, Vingt > trente cas, quelquefois même par plus de soixante: Un tiers comprend de quaire à dix cas ; quelques uns, un 0Mbre moindre encore, trois ou deux; et il n'en cst pas Sd : PARTIE IV. Fe même un seul qui paraisse ne s'être présenté qu'une fois à l’observation. PA à PT AE Quelque concluans que soient de tels résultats , Je PUIS encore allef plus loin. Dans la série tératologique comme dans la série zoologique, il arrive le plus souvent que plu sieurs genres se lient entre eux par des rapports très 1” times, se répètent plus ou moins manifestement les uns leS autres, el par Conséquent puissent et doivent eux-mêmes » sous un point de vue plus général, être considérés comm établis surun type commun. Delà le groupement de nosqü® tre-vingts genres de monstres, soit unitaires, soit double‘’ en familles dont le nombre s'élève présentement à vingf trois. Or on a vu, que sur ces vingt-trois familles , vingr et-une comprennent deux, trois, souvent même quatre? cinq et jusqu’à six genres, et deux seulement ; les anidiel et les hétéraliens, un genre unique (1). Il n’est donc pas de fait mieux démontré que la fréquenté répétiuon du même type parmi les états anomaux coma parmi les états normaux de l’organisation ; et l’on cherch® rait Même en vain sous ce rapport quelque différence entf® les uns et les autres. Que penser maintenant de cette opinion, encore si je pandue, qu’il est absurde de vouloir établir des genres BE néens parmi les monstres comme parmi les êtres régulier” en raison de la multitude des modifications individ@". qu'il faudrait regarder comme autant de types génériqu®” Si elle eût pu paraître rationnelle à l’époque où l'02 ? voyait encore dans les monstres que de vains jeux d® ; | _Ony famille des 6 d'établir e esl d’ail- ..(@) Voyez le tableau général de classification , t. II, p. 179 Temarquera que le seul genré zoomyle est indiqué dans Ja Zoomyliens : mais son isolement actuel tient à l'impossibilit dès à présent d'autres genres de zoomyliens , dont l'existenc leurs certaine, | LIMITES DES ANOMALIES. _ 455 lature, une telle opinion est aujourd’hui en pleine contrae Iction avec les nouveaux principes de la Science , aussi In que démentie par les faits. Sans nul doute les tra- Vaux ultérieurs des tératologues augmenteront le nom- 27e des familles et des genres tératologiques ; mais cette U8Mentation , que l’on s’est plu à supposer si rapide et si mesurée , ne se fera que très-lentement, et toujours sui- ‘ant une progression. décroissante. Le passé et le présent 4 la science sont à cet égard de sûrs garans de son avenir. Ainsi * malgré le mouvement si rapide imprimé depuis vingt ns à la térätologie par Meckel en Allemagne et par mon père en France, on ne peut évaluer à plus d’un cinquième le nombre des genres qui ont été décrits pour la première fois dans notre siècle; encore était-ce souvent d’après des individus conservés dans des'collections anciennes , et par conséquent observés, sinon publiés, long-temps aupara- Yant. Et si l’on veut un exemple plus frappant, je puis ajouter & Que toutes les recherches faites par moi-même depuis sept ans, une corréspondance suivie avec les anatomistes de di- Yers pays, l'analyse des nombreux trayaux publiés récem- _ Ment , enfin l’examen même que j'ai fait en France et en Belgique de plus de douze collections importantes, soit pu- bliques, soit particulières ; tout cela, en doublant presque le nombre des cas que j'avais à Comparer, ne Ma pas fait Connaître plus de quatre où cinq genres que je n'eusse Pu sinon décriré, du moins indiquer, lorsqu’encore au ADO mon travail, je venais de terminer, en 1829, le dépouillement des cas jusqu'alors recueillis -par les Auteurs, LR ER mn à Ainsi, dès à présent, la découverte d'un nouveau genre SSt, contrairement à la croyance commune, un événement “Aucun p plus rare en tératologie qu’en zoologie ; et si l'on 7 Peut caleuler, pas plus pour l’une de ces scierices que 113, 28 s > PE PARTIE TV, | pour l’autre, le nombre des types qui restent à CONR on est du moins fondé à le supposer, dans toutes deux, rieur au nombre des types déjà connus. | aître, infé- vues Vs MY LAAAR CHAPITRE YL. DES RAPPORTS DES ANOMALIES AVEC LES VARIATIONS NORMALE” DE L'ORGANISATION DANS LA SÉRIE ZOOLOGIQUE. | . On a vu quelles différences d’un être anomal par rapport à Sontype normal, peuvent, pour la plupart, se ramener dernière analyse à des excès ou à des défauts de formatio! où bien à de simples inégalités de développement. Etmêmer * s'il est quelques änomalies qui -ne puissent recevoir um telle explication, celles-ci, comme toutes les autres, diffès rent de l’état normal, non par la nature des déviation” qui les caractérisent , mais seulement par quelques mod fications dans le mode d'évolution d’un ou plusieurs or” ganes. | F S 4e Rapprochons ces résultats tératologiques, déducio” _ certaines de tous les faits qui précèdent, des hautes gen. ralités auxquelles la zoologie philosophique s’est élevée" cemment sur les rapports analogiques ét différentiels animaux ; et voyons si de ce rapprochement re pour naître quelque vérité utilement applicable au sujet de n° présentes études. L'unité. de plan dans le règne animal, explig® théorie des inégalités de formation et de déveloPP tel est le gränd fait qui domine aujourd’hui la 5 zoologique tout entière, Agmettez pour chaque êWTE, L 1015 5 par la ements. cience l'exis- = PRE Re Re ne cr M RET RAPPORTS DES ANOMALIE. 435 tence d’un plan propre ét disbnét » Et vous réduisez la science | k stérile observation de faits sans lien réciproque, sans inalogies rationnelles, sans conséquences possibles. Admet- bg l'unité de plan pour toutésles espèces d’ un même genre, een Même classe ; d’un même embranchement ; ramenñez ° nombre immense des variétés du règne animal à mille, Cent, à dix types ; embrassez ainsi un horizon moins oit : vous pouvez saisir des rapports, déduire dés côn- Séquences ; fonder des théories, mais séulement des théo- . Mes, des conséquences, des rapports pañicls; car vous N'avez encore que los frigmens épars d’ané séience et non:la science elle-même. Elevéz-vous au contraire à l’idée de l’unité de plan ; ne voyez dans li mültitude dés êtres dé k série animale que les innombrables parties d’ün immense out, que les manifestations diversifiées à Pinfini dan seul t même type; éoncevez. unité de l'effet visiblé , éomime : € la cause suprême et inconnu ; puis, én marchant à Ta ‘echerche de cette grande vérité > appliquez à Ja solution es. difficultés -qui se présenteront à chaque pas, la théorie des inégalités de formation et de développent faëile ct ädmirable clef de Ia Zoologie comme de la tératologie : dès -lors. l'horizon s'étend immensé- devant vous: les obstacles tombent les rapports se manifestent comme éux-mêmes; et bientôt apparaît cette vérité vraimient fonc damentale, qu’une du plusieurs métamorphoses en plus où în moins > quelquefois un simple changement dans Te modé évolution d’un crgane, expliquent toutes ces variations Mi, au premier aspect, semblaient accuser d'innombrables différences de nature et d’essence, Ainsila série des espèces sé ms développemens dans lé même être > OU, En un mot, AVEC NA série des âges; l’une reproduit les faits de l'autre ; et toutes deux se coordonnent et s'expliquent réciproquement, Æ un parallélisme manifeste avec la sérié des formations 436 PARTIE IV. Le lien qui ünit la tératologie à la zoologie, € nant facile à apercevoir. La théorie des inégalités de orme”, tiôn et de développement ramène à la série des àge$ la série des espèces zoologiques, comme aussi la série des C?° tératologiques ;, elle démontre le parallélisme de la pre” mière et.de la seconde, comme de la première et de la troisième : or, par cela même, la série des espèces 001081 ques et celle- des cas: tératologiques-sont nécessairement réductibles aussi l’une à l’autre et parallèles entre elles. Ainsh sous un point de vue abstrait, toutes les différences des ; êtres, soit normaux, soit anomaux, peuvent être em” brassées dans de communes considérations , et raménét” aux mêmes formules , par exemple aux suivantes : Les être inférieurs sont comme des embryons permanens des êtres supérieurs; et réciproquement , les êtres supérieurs ; avant de présenter les formes définitives qui les caractérisent, Of offert transitoirement celles des êtres inférieurs. : _ De À les resseinhblances: (1) que j'ai eu _& Échec signaler entre les anomalies d’une espèce et Pétat nornil d’une autre. Tout animal frappé d’un arrêt de formation 2" de développement, doit réaliser des conditions appartenD® normalement à des genres, desordres, souvent à des classé inférieures. Tout excès donne au contraire au sujet qui “4 est oflecté, une ressemblance ou une analogie plus ou moins manifeste avec les êtres placés au dessus de lui dans °” rie. Cest, en ellet, ce.que l’on a pu vérifier de la manière lus positive dans une multitude de cas ; et si je croi devoir citer encore ici quelques faits, c’est pour offrir» 7” st mainte- RESF TIRS" 0 explication (x) J'ai,déjà insisté sur ces ressemblances et sur jeur“explic es dans mes Propositions sur la monstruosité, ete, , thèse ina08r? ui s re NU € ro” e - A z Fe — On'peut consulter aussi sur ce sujet important, presque jeu 7 puyrages de Mecxer., de M. SERRES et de mon père, . SR TS | RAPPORTS DES ANOMALIES, . 4 des Preuves présentement inutiles, mais des exemples pro- Dres à bien faire comprendre ma pensée. de 8 Cas les plus nombreux doivent être et sont ceux dans | ue On voit les espèces supérieures présenter, par suite. arrêts de formation ou de développement, des caracte- TES appartenant dans l’ordre normal à des genres , à des Classes, même à des embranchemens inférieurs, Ainsi, pour Prendre comme sujet spécial de comparaison notre espèce frir l'état imparfait des pouces, ou l’atrophie d’un, de deux, de trois doigts; par plusieurs anomalies dans la forme, soit des membres, soit du corps, soit de la tête ; par le défaut de Conque auditive ; par l’absence de la vésicule biliaire, des Yésicules séminales et de divers. autres organes, modifiea- tons que l’on trouve toutes normalement reproduites dansun Brand nombre de genres ; par une multitude d’embranche- Mens anomaux, soit vasculaires, soit nerveux, et d'anomalies Musculaires, qui réalisent autant de conditions normales dans des espèces de divers groupes ; cloaque, la fissure labiale médiane , la daplicité de la ma- trice , la petitesse de l’encéphale , l'absence ou l’état très- imparfait des circonvolutions , caractères ‘qui. se: retrou- :Yent tous chez divers rongeurs; par la bifurcation du gland Soit pénial, soit. clitoridien : par l'existence de deux vagine, disposition existant normalement parmi les marsupiaux ; “Par l’imperforation de la vulve, l’aspalasomie, l’état im- °le-même, rien de plus commun que de voir l’homme of- lr des traits marqués de ressemblance avec divers mam- - Mifères; par exemple, par la persistance de la queue ;: par, Parfait de l'œil , conditions normales chez la taupe ét quel- Ques autres insectivores ; par la phocomélie qui existe ré- Sulièrement chez ces mêmes insectivores , chez les phoques *E Chez Les cétacés herbivores ; par l'ectromélie bis-abdomi- | El | Mile, qui reproduit une des conditions caractéristiques des par l'existence d’un | 4358 PARTIE IT. cétacés ordinaires ; par l’état mullilobulé des reins : égale: ment normal. pour les cétacés et de plus pour les ours el quelques autres ; et par un grand nombre d’autres 21007 lies de diverses classes. | _ Soûvent même ce sont des conditions entièrement étran” _gères à l'organisation normale des mammifères que Ja térat0” logie nous montre accidentellement réalisées chez ’homM® Ainsi on a vu chez lui dans un plus ou moins grand nombre fe cas la voûte palatine très-rudimentaire, comme chez les po" sons; le diaphragme largement perforé au centre, caractère qui rappelle , mais ne reproduit pas encore l'atrophie s complète de ce muscle chez tons les ovipares ; l'absence de la vessie ou sa bifurcation profonde, la communication des diverses cavités du cœur, comme chez les reptiles; l'ectro” mélie. bi-thoracique , comme chez les bipèdes ; l’ectrom® lie quadruple comme chez les serpens , la cécilie ei pl sieurs poissons ; l’état très-imparfait du pénis comme che? les oiseaux ; sa scission comme chez divers reptiles ; j'éta très-imparfait de l’appareil sexuel comme chez des poissons? état cartilagineux d’une plus ou moins grande partie de squelette, comme chez les chondroptérygiens ; enfin multitude de cas d’atrophie ou de déformation, et surto® de fissures pareillement normales dans un plus où moi’ grand nombre d’espèces. | : IL n’est même pas jusqu'aux invertébrés dont de graves anomalies ne puissent reproduire chez Thomm° quelques caractères. Sans parler de l'absence d’ane M 7. tudé d’autres organes, ilen est ainsi de celle du cœur» de À état tout à-fait rudimentaire, enfin de la non-distP te desroreillettes ét des ventricules, dispositions diverses RÉ série des invertébrés montre reproduites dan$ #% ss” nombre d’éspèces ; de l'absence de la moelle épinière À à les anencéphaliens, groupe dans lequel les ganglions et le plus SR Te er im a PE L LA RAPPORTS DES ANOMALIES. .. 43g nerfs composent seuls un système nerveux très-analogue à Celui des articulés; de l'existence chez plusieurs acépha- + liens d'un ganglion central d’où partent tous les nerfs, et Qui est sque exactement semblable à celui de quelques 6 brachyures, et spécialement des maïa; enfin de loules les monstruosités unitaires des deux derniers ordres, 1 présentent des rapports nombreux et manifestes avec toutes les classes d’inyertébrés, et.avec les véritables ra- diäires eux-mêmes dont les anides rappellent à la fois et Î Organisation si simple et la forme si caractéristique, d * x _ Aùtant sont nombreuses les anomalies de ce genre , AU- tant sont rares celles qui, résultant d’un excès de formation ou de développement, tendent à donner à une espèce in- | Kérieure quelques uns des caractères des êtres supérieurs (1). de rappellerai cependant parmi elles la disparition de la eue et l’ascension de la moelle épinière chez quelques Mammifères carnassiers : conditions qui sont normales chez ‘homme et les premiers des singes, mais aussi, en même temps, dans d’autres gronpes de mammifères, et beaucoup Plus bas encoro dans la série, chez les batracions anoures, G'est encore par un véritable excès que la polydactylie, nor- male chez les mammifères supérieurs, s’observe quelquefois chez le cheval, par suite du développement anomal des D nd doigts latéraux ordinairement rudimentaires, L'existence inès-fréqüente de cinq doigts dans les espèces normalement | tétradactyles, par exemple chez le chien. pour les pattes | “Posiérieures , résulte aussi d’une modification semblable ; - {x) Plus rares par leur nature même, ces anomaliés paraissent l'être fncore beaucoup plus qu'elles ne le s6nt réellement, en raison du DOMbre immense d'individus de l'espèce humaine, et du nombre pro- Pottionnéllement si faible d'animaux , qui sont chaque année soumis À bus dissections: 440 PARTIE [Ye elle doit par conséquent trouver place ici, de même que plu- sieurs autres cas analogues. Enfin diverses dispositions 1n7 solites des vaisseaux, des nerfs et des muscles pourraient 7 fournir plusieurs autres exemples, moins remarquables iL est vrai, d'anomalies représentant chez les animaux quel- ques uns des caractères humains. On pourrait se demander quelles modifications produi- raient les arrêts de développement chez les êtres les plus simples de tous; et de même, ce que seraient les EXC chez les êtres les plus complexes et les plus élevés de tou Les degrés inférieurs de l’échelle animale se perdent en” core dans une obscurité trop profonde pour que la premièr® question puisse être complétement résolue ; mais la théor® et l'observation permettent également de répondre à Ja seconde. » sn ï ”: Cest, en effet, une conséquence nécéssaire de la loi dE balancement des organes, que chez les premiers des mag” mifères et chez l’homme lui-même, Je premier de tou” plusieurs organes ou régions, par cela même que d’autfé s'élèvent à leur maximum, doivent rester et restent dans? medium, et quelquefois dans un minimum de développemeP"" Entre cent exemples que je pourrais citer, n’en est-il pe évidemment ainsi du système pileux tout entier, des dents elles-mêmes, d’un grand nombre d’os et de muscles, de". atrophiés et quelquefois tout-à-fait rudimentaires! 27° l’homme , très-développés, au contraire, dans tañt d'autres espèces ? Et l'homme, si remarquable entre les mammifèr 4 par la masse de son encéphale , ne l'est-il pas autant me” petitesse de sa face; région dont l'étendue est constamment inverse de celle de la région crânienne ? Op, s’il en €5t ? qui ne voit que l'accroissement hyper-normal de C€S RÉ cles, de ces os, du système pileux, qu’un développement plu” qu'ordinaire de la face, véritables anomalies par excès che7 insl, RAPPORTS DES ANOMALIES. AA l'homme ; réaliseront chez lui les conditions . normales d'êtres vraiment supérieurs à lui sous ces divers rapports, Juoique l'ensemble de leur organisation leur assigne d’ail- SUrS, dans la série animale, tout compensé, un rang très- Inférieur à divers Organes pairs et latéraux que nous voyons restér nor- Malement séparés pendant toute la vie de l’homme, il en “St qui, chez divers animaux, n'étant retenus à distance par “ücun obstacle, se rapprochent sur la ligne médiane et fi- Dissent par s’ÿ réunir en un seul; c’est ce qui a lieu pour | les reins chez les poissons et plusieurs oiseaux aquati- ques (1), et pour les yeux eux-mêmes chez des animaux d'un rang bien inférieur encore ; tels que les monocles et quelques autres entomostracés (2), Or que l'obstacle qui em- Pêchait la réunion chez l’homme, vienne à disparaître, et la réunion s’opère aussi bien chez lui que dans les êtres où elle a. eu normalement : cas très-remarquable dans lequel ce sont & conditions d'animaux très-inférieurs quiapparaissent chez “homme par suite d’un excès d'évolution. Il est vrai que Cet excès, au moins dans le cas de la réunion des yeux, Da lieu qu'au prix de plusieurs anomalies graves en sens inverse, c’est-à-dire au prix, de l’atrophie de quelques or- ganes et d’arrêts notables dans lé développement dé plusieurs autres, Mais cette complication ne fait que rendre l’analogie | celui de notre espèce ? Il y a plus; parmi les P blus complète, parce que tous ces mêmes défauts de forma- | bon et d'évolution coincident avec l'excès de développe- Ment, aussi bien dans le cas normal que dans l’anomal. -2 (x) Par exemple, chez les grébes, d’après les recherches récentes de JE Marvin Sirnr-Ancr. Voyez les Ann. des Sc. nat., t, XEX, p.328, Mars 1830. FRÈRE 2 : | 4 : j pe 44: 444 PARTIE IV. : thologiques forment deux genres de déviations très-distincts et souvent même inverses par leur nature. Et s’il en est ainsi, confondre ces deux genres, c’est commettre Une (5 teur grave et opposer à la fois aux progrès de l'anatomie pa- thologique proprement dite et à ceux de la tératologie, des obstacles que des distinctions. quelque peu précises leve- raient aussitôt. D'où vient que l’étude des mêmes faits ait conduit les 2 teurs, et m’ait conduit moi-même à des résultats diamétrale” ment opposés sur les rapports des anomalies avec les 1900 maladives ? D’où vient que la tératologie, intimement C0” fondue dans leurs ouvrages avec l'anatomie pathologiqu®? n’en soit pas même pour moi un rameau distinct, et que é constitue à mes yeux une science spéciale, parallèle, il ie vrai; à l'anatomie pathologique, mais isolée de celle et non moins étendue qu’elle-même ? "1 C’est que les anomalies ont été principalement considé” rées, par presque tous les-auteurs, sous le point de vu pratique ; par moi, sous le point de vue théorique. Ds sont proposé pour but leur guérison ; et moi, leur conn}* sance approfondie, et par elle, la vérification et l'extensio” des lois générales de l’organisation. | Or, sous le point de vue pratique, les anomalies sonf deux genres. Les unes , et ce sont les plus nombreuses rendent point nécessaires les secours de la médécine 0". la chirurgie, soit que, très-peu importantes, elles soien sans influence sur les fonctions vitales, soit au contraire d7° :trop graves elles excluent complétement la viabilité: D” : tres, au contraire, plus ou moins nuisibles aux êtres . les présentent, ou même, si elles sont abandonnée À “. Fe . mêmes, nécessairement mortelles, sont susceptibles d LE guérison complète on au moins d’une amélioration: He À mières sont pour les praticiens presque comme elle d . ne de y nd digaet fs “étés altération , une déformation ; une véritable anomalie est une RAPPORTS DES ANOMALIES. 45 n'existaient pas : aussi en a-t-on souvent fait abstraction, ou ne:les a-t-on mentionnées qu'accessoirement et seulement | pe” Pour mémoire , à la suite des secondes, les seules dont la “onnaisSance importe directement à là pratique. Pour les Praticiens .et pour tous les auteurs qui ont pris le même Point de départ ; la science s’est ainsi trouvée par le fait ré- Ule à la connaissance d’äñomaliès équivalentes à .de véri- lables maladies. par l'influence fâcheuse qu’elles exercent ‘ir l'organisation, comme aussi par la nature des ressour- ces dont “" peut disposer contre elles ; d'où la réunion : 1. loute naturelle de la tératologie à l’anatomie patholo- : "+ D nt, ON . En théorie, au contraire, une maladie et une anomalie sont choses toujours très-dissemblables, souvent contraires. Une maladie survient après que les organes se sont formés “et développés , et les éloigne des conditions normales aux- Quelles ils étaient déjà parvenus (1). Une anomalie survient Pendant leur formation ou leur développement (2), et les émpêche d'arriver à ces mêmes conditions normales. L'une Change cé qui a déjà êté fait, l’autre ce qui doit se faire. En d’autres termes, pour Fanatomiste, une maladie est ane Armation insolite. 2: réa fes ci: La maladie et l’anomalie ne sont pas moins différentes sous le rapport physiologique, La maladie ést toutce qui trouble la santé, indépendamment de toute modification organique (x) Ce qui peut avoir lieu ,on le conçoit facilement ; même chez le ; fœtus. Chaque époque de la vie fœtale a son type normal propre, ; pe différent du type normal définitif. : | a ts llfaut excepter toutefois les anomalies par excès de développe- "Ent, Mais celles-ci sont en très-petit nombre, et leur détermination réa VPOrt aux altérations pathologiques, n'offre jamais de difficultés ep ‘Se TE “: ss. tm MT 446 PARTIE iV. appréciable ; d’où la possibilité , souvent réaliséé ; Comme chacun le sait, qu'un individu soit malade et même grave” ment malade, sans que la conformation d’aucune partie de son être ait subi ur altération sensible, L’anomalie, 40: contraire, est toute imégalité, toute modification insolite dans la formation ou le développement des organes, indé” pendamment de toute Influence exercée sur la santé; d'où Ja possibilité qu’un être anomal, et même gravement a00” mal, jouisse d’une santé parfaite. S'il s'agissait de citer ii de exemples, je n’éprouverais d'autre embarras que celui du choix, au milieu d’une multitudé de cas également remar” quables. Quel rapport existe-t-il entre des êtres malades €? ces êtres anomaux de toute classe que j'ai montrés parCoUu” rant pleins de santé toutes les périodes de la vie ? Quel 2” port entre les symptômes d’une maladie , premiers pas faits vers la désorganisation etla mort ,.et les circonstances and” males de la vie des monstres, lesmänifestations insolites d® leur volonté et de leur sensibilité, liiéshabé ru dés et leurs conditions singulières d'existence; phénomènes qui n’e%” cluent en rien la santé parfaite, et qui, loin d'offrir le moindres indices de trouble et d’ältération, sont les éfet5 nécessaires du jeu libre d'organes éntièrement sains, mais étrangers par leur conformation à l'espèce qui les présente Iy a plus; on a vu que cés êtres anomaux qui ne vien2e7 au monde que pour mourir, ou naissent déjà privés vie, ne sont point eux-mêmes des êtres malades; ils suc O0 bent, sans que leurs organes aient subi la moindre altéra” tion vraiment pathologique ; mais parce que, transporté tout à coup au sein d’un monde nouveau, leur organisaton sonstances e inachevée cesse d’être en harmonie avec les ci nouvelles qui les entourent. ; Îl est vrai qu’une anomalie et une maladie existent quel- quefois chez le même sujet, et s’y modifient réciproque” j “RAPPORTS DES ANOMALIES. 447 ; il est vrai même, et c’est ce que j'établirai bientôt, 44 elles Peuvent être causes l’ane de l’autre. Maïs cette co- “Mstence, cétte relation de cause à effet , et quelques diffi- Cultés de détail qui en peuvent naître, n’empêchent pas que nomalie et la maladie né soient déux modifications très: difrentes de létat régulier , l’une étant complétement _ Mépendante de l’autre, et existant, si ce n’est par excep- Bon, sans celle-ci, comme celle-ci sans la première. La science des maladies, ou la pathologie, et encore bien Moins, l’anatomie pathologique (1), qui n’en est qu’une ment Simple branche, ne peut donc comprendre en elle-même l science des anomalies ou la tératologie, pas plus que telle-ci ne pourrait comprendre la pathologie. Confondre Pune avec l’autre, ce serait, en faveur de quelques cas, les Plus importans, il est vrai, en pratique, oublier cette mal- litude d'anomalies qui, n’exerçant aucune influence fâcheuse Sur les êtres qui en sont affectés, et ne réclamant l'emploi tucun moyen thérapeutique, ne peuvent être, sous. quel- Ue rapport que ce soit, assimilés aux cas véritablement Pathologiques. Placée d’ailleurs, par ses rapports naturels, aire la pathologie et la zoologie ; la iératologie n’emprunte ft je puis ajouter, ne prête pas moins de lumières à celte dernière science qu’à la première, et n’a pas des rapports Moins intimes et moins multipliés avec lune qu'avec Pau (+) À moins toutefois qu’étendant contre l’usage le sens de ce mot, ( ne veuille faire de Vanatomie pathologique une vaste science com- Prenant à la fois l’étude de toutesles altérations et de toutes les dévias lions organiques. Cette science se diviserait alors nécessairement en *Ux branches, l'anatomie pathologique proprement dite, ou, pour lui °Uner un nom spécial, l'anatômie nosologique, et l'anatomie tératolos que, An reste cette innovation , sans. doute difficile à introduire dans angue médicale, n'aurait peut-être aucun avantage assez important 0 à ; LES 4r en compenser les inconvéniens, 448 PARTIE IY. tre. Aussi, pendant que les médecins, préoccupés surtout de l'étude des vices de conformation, assimilatent les dévia- tions tératologiques aux altérations pathologiques » les na- turalistes , fixant principalement leur attention SUT les simples variétés et sur les hermaphrodismes, faisaie l'étude des anomalies un simple appendice de la zoologi£ G} autre rapprochement justifié aussi par quelques considé- rations, infirmé par une multitude d’autres, et qui ?. de même que le premier, ne prouve rien en définitive, $1 C° n’est l'intimité des liens qui unissent entre elles toutes Jes sciences de l’organisation , et la possibilité logique de A en elles sous un point de vue élevé, autant de rameaux di- vers d’une séule et même science générale (2). nt de CPC me ché sens TP ae LE x SRE ES S Il. Des analogies des anomalies avec les altérations pren RTS pathologiques. ee i ne ” De ce que les anomalies et les altérations pathologique’ . constituent deux genres essentiellement distincts de modif” cations dutype régulier, ilne suit pas queles äneset les aulre ne puissent présenter entre elles des analogies plus ou moi? nombreuses, plus ou moins frappantes. Les divers états em” bryonnaires, et de même, les variationsnormales des espèce” ne sont pas môins différens des anomalies, que peuvent e. les altérations pathologiques, et cependant il est impo%” : de comparer la série embryogénique, la série zoologid® la série tératologique, sans être frappé des rapports inumes © pour ainsi dire, du parallélisme qui existe entre toutes Aroi” \ ç) Ainsi il n’est guère de traité un peu étendu de le l'histoire des nains, des géans, des albinos, des mélañ®*” dactyles , des hermaphrodites et de beaucoup d’autres êt"* ne se trouve au moins esquissée.. 4 (2) Forez la préface de cet ouvrage. s anomaux RAPPORTS DES ANOMALIES. 449 En serait-il de même des altérations maladives, et la série Pathologique nous “offrait: elle un quatrième terme de com- 9 tn tire à. LUCE . Qu'il puisse en être ainsi : les remarques théoriques qui y précèdent nous l’indiquent elle-mêmes, quoique tendant Surtout à établir des distinctions j jusqu’ ’à présent trop négli- gées. Mais c’ est l'observation, c’est l'analyse anatomique qui ‘seules peuvent nous apprendre si l’analogie n’est que Possible en théorie , ou si elle existe en fait pers un n plus ou Moins grand nombre de cas. 3 : Or l'observation a résolu à l'avance la question ue) mäière affirmative. Les anomalies par persistance de l’état primitivement mou des os. ne sont-elles pas parfaitement | comparables au ramollissement pathologique ? Le pied-bot, qui résulte souvent d’une modification aromale ou même dun véritable arrêt de développement, et quelques autres ! Cas analogues, ne sont-ils pas aussi très-fréquemment des | lats vraiment pathologiques ? L° exomphale et l’éventration, anomalies qui. résultent de la persistance des conditions em- ryonnaires , ne sont-elles pas pour, ainsi dire reproduites tonsécutivement par certaines. hernies ? Enfin n’ai-je pas montré (1) la nécessité d'admettre deux sortes d’ albinisme, l'un, Palbinisme pathologique, dépendant d’une muladie , D l'autre, l’albinisme proprement dit, constituant une véri- table anomalie ; l’un résultant d’ une véritable désorganisa- tion de la peau, l'autre d'un arrêt dans son organisation ? Par ces faits, et par quelques autres exposés coitiile Cux dans le premier volume de ect ouvrage, l'analogie des anomalies et des altérations pathologiques se. trouvait déjà démontrée , mais seulement pour quelques cas particuliers, €t ce: n° était IA qu'un premier. pas fait vers la dét ermihation (1) Li tI, p. 320. UT, 45c PARTIE IV. précise et la généralisation des rapports de la tératologie et de la pathologie. Cette détermination, cette généralisation, ne pouvaient être accomplies que par un savant er PE Le premier rang parmi les pathologistes comme parmi l ratologues , et dont les.larges conceptions pussent dominer : . la fois ds deux sciences qu’il s’ agissait de comparer. Aussi ce . nouveau et important progrès est-il l’œuvre de M. Serres Gest dans ses Recherches d'anatomie transcendante € pathologique (1), que ce célèbre anatomiste à énoncé pOur la première fois et déreleppe cette proposition : « De même » que la monstruosité n’est souvent que le reculement du? » organe vers un autre plus simple, ou son arrêt à un de 5€ » étais embryonnaires et primitifs ; de même les maladies ! or- » ganiques ne sont fréquemment qu’un retour de-la strué” » ture des organes vers la structure qu'ils ont eue naturelle” » ment à une époque de la vie embryonnaire (2). » 1] faut lire dans Fmsange même de M. Serres les nom” G) Voyez dans le tome XI _ Mém. de l'Acad. des Se., p.720 à A6 et dans l'édition à part, p. 130 à 154. — Il està peiné PAR de dir& après tout ce qui précède, que mes idées s’éloignent à quelque égards de celles de M. Serres. Je n’ai pu adopter, par exemple, celt proposition, que aberration dans la forme produit la monstruosié! l'aberration de structure donnant au contraire naissance aux mal dies. — Dans un autre passage, M. Serres indique la possibilité © comparer aux anomalies par excès de développement les cas patho giques dans lesquels il y a production de tissus nouveaux. Ceite 000 Jogie est très-admissible à priori ; maïs il reste à en donner la démon” stration par les faits, (2) En citant ici textuellement, à cause de son importasseslii PES position énoncée par M. Serres, je dois ajouter qu elle mesembleP"" €e= voir être rendue plus générale encore. Âinsi ce ne sont pas seul ment les caractères de structure, mais aussi, comme on favuP exemples plus haut cités ,‘les caractères de position, € sans doute même des caractères de tout genre, qui peuvent faire retour ,dans les cas pathologiques , aux conditions embryonnaires, ar les A2 RAPPORTS DES ANOMALIES. 452 breux exemples présentés par lui, et les développemens ans lesquels il entre sur chacun d’ eux, Jl faut y suivre les parallèles qu'il établit successivement entre la structure et lc disposition du cerveau et de la moelle épinière aux diffe- | rens âges de l’ embryon, etles divers cas d’ hydrocéphalie et. d hydromyélie ; entre l'état primitif de la fibre musculaire, / € les modifications qu'elle subit chez les paralytiques ; entre les formes.et les structures diverses que présente suc Cessivement le cœur chez les embryons, et ses altérations pense ues dans diverses maladies , et. spécialement | dans ee ilatations anévrysmatiqués ; entre da disposition | et le volume primitif du foie, et ses divers cas d’ byÿpertro- phie ; ; entre les divers états primitifs de la membrane mu- queuse gastro-intestinale, et ses divers états pathologiques ; 4 enfin entre la structure des poumons, chez l'embryon, et leur hépatisation ; altération qui reproduit, en même temps que des conditions -primitivement normales pour les pou- Mons chez l'embryon, une partie « des caractères normaux | et définitifs d’un autre organe , le foie. à : À ces analogies signalées par M. Serres , et dont plusieurs sont er à par elles-mêmes , d’autres démontrées. par l'analyse anatomique ; à celles que j'ai moi-même in dust plus haut, d’autres viendront : sans doute s ’ajouter « en grand nombre par la suite, Mais , alors même que] la science en | resterait, contre toute vraisemblance, au point où l'ont | amenée les premières recherches de M. Serres, ler rapport | qu ’ila signalé n° en serait pas moins solidement établi; et l’on | n’en serait pas moins en droit d'admettre comme rigou- reusement démontrées, à l'égard des dévialions anomales et des altérations pathologiques, les deux propositions sui Vantes, qui résument à la fois tout ce que j'ai dit des dif- férences et des analogies de ces deux genres d’ aberrations. Les anomalies et les sléérations patholoziques résullent a L/ : LA ‘ Rat AA QE : tk FEAR ET 4 LORS PTE 2 PT 452 ._ PARTIE IV. irès-fréquemment de l’ existence de conditions organiques, étrangères, non à l'espèce, mais seulement à l’âge dans Je- quel on les observe : : d’où l’analogie des altérations patho- logiques et des anomalies. Ges conditions insolites existent tantôt, parce qu -elles ont persisté, par : suite d’un arrêt de developpement, au-delà du terme normal de leur existence ; c’est le cas des anomals tantôt au contraire, parce qu'après avoir disparu, elles <€ sont reproduites par suite d’une rétrogradation de dévelop. . pement, et c’est le cas des altérations pathologiques : d'où \ la différence de celles-ci et des anomalies. È" EN AR AAA A UV AU AY A VAN PET AA GHAPITRE VIIL. DE LA RÉDUCTION DES LOIS. TÉRATOLOGTQUES AUX LOTS GÉNÉRALES DE L° ORGANISATION: Le ‘temps n'est pas loin É nous où les zootomistes osaienl. à peine soupconner l'existence de hautes généralités, de rapports, de lois embrassant à la fois dans leur vaste éten” due, et ramenant à l'unité philosophique les modificatioPf si variées de l’organisation normale. Toutes les branches ge e en” la zoologie et de l’anatomie comparée restaient presqu e qu tièrement étrangères l’une à l’ autre. Le seul lien par le on eût essayé de réunir én un corps commun tous ces Jam” beaux divers d’une seule et même science, était celui d'une classification qui avait pour premier but la gistineno® nelle et précise des êtres, et, pou moyen principal» | SEE préciation de leurs différences. Aussi, partout de° Fiudes, fragmentaires : ; nulle part des conception d'ensemble; + tout l'analyse, ét nulle part la synthèse. LOIS DES ANOMALIES. 455 Cette époque de la science, toute récente encore si l’on Compte par le nombre des années, $ "éloigne déjà beaucoup de nous, si l’on considère les progrès qui se sont effectués depuis elle; car, dans l'histoire de l'esprit humain comme dans celle des révolntions politiques , les. événemens n’ont Pas une marche régulière et proportionnelle au temps, mais iour à tour se atisant et se précipitent : tel siècle vaut Une année, et telle année un siècle. C’est ainsi que la pé- riode contemporaine, après avoir vu tous les efforts des z00- lomistes engagés dans la recherche des différences, les àavu se tourner vers l'étude des analogies , Ja comparaison. philo- sophique des faits de détails, et leur généralisation, d’abord timide et restreinte, puis. audacieuse et vaste, quelquefois même ; il faut l'avouer avec franchise, téméraire et portée au-delà des limites rationnelles. Grâce à cette tendance nouvelle, en peu d'années la science a pu embrasser dans des conceptions générales et unitaires les faits zoologiques , ânatomiques, physiologiques établis, à l'égard des êtres nor- aux, par l'étude, non seulement d’une ou de quelques classes, mais bien du règne animal tout entier ; en d’autres termes, s'élever à Ja découverte de plusieurs lois générales, zoologiques, anatomiques, physiologiques. Ce progrès ob- tenu, un autre l’a suivi de près. Le même esprit philoso- phique , heureusement appliqué! à l'observation des êtres anomaux, à it pour ceux-ci à de semblables résultats , et la un 2 comme la zoologie el anätômie compa- rée ordinaire , a présentement. ses généralités, ses princi- pes, ses lois Rx 1): Ainsi ce qu onn “avait point ru et il ) _( 1! ab ‘curieux, pour l'histoire de le science, de voir r ces lois , si récemment établies, prévues par des auteurs fort anciens. Licerus lui. Dême, dans un passage de son, Histoire des monstres, d’autant plus re marquable que l'auteur contredit presque à chaque page l’idée qu’il ÿ a onsignée ; __—— remarque et répète css dei a que les 454 PARTIE IV. faut le dire, ce qu'aujourd’ hüi mêmele scepticisme outré de beanconp de zootomistes n’ose encore croire possible pour les êtres normaux eux-mêmes, se trouve réalisé jusque Le les êtres. anomaux; ces jeux vains et bizarres, ces merveilles inexplicables de la nature, ainsi qu’on les appelait autrefois; ces créations irrégulières, ces êtres d'exception, ainsi que répèlent encore aujourd’hui tant d’auteurs. : Qu'il existe réellement des lois tératologiques , que l'or ganisation des monstres eux-mêmes ait ses règles constantes et précises, c'est une ÿérité dont je ne chercherai même pas ici à esquisser la démonstration; car tout ce qui précède n’est autre chose que cette démonstration elle-même, pr é- sentée dans tous ses détails, et amenée, je crois pouvoir Ie dire , par la multitude des faits qui lui servent de prémisses et par les remarques qui lui servent de développemens, à un degré de certitude et de lucidité après lequel il ne resté plus rien à ajouter. Mais une autre question se présente ich question aussi importante et plus générale encore. Voici d’une part des lois zoologiques, anatomiques , physiolo- giques, déduites de l'étude de la série normale ; de l’autre des lois tératologiques , révélées par celle de la série dés « monstres se font suivant les lois d'un second ordre de la nature. (Poyezir ad: franc. de Leyde, 1706, p. 42 et 43.) Il est vrai qu texte latin rà un peu moins explicité; on y lit seulément : Ex rio rate 07 stitito, Voyez éd. d'Amsterdam, 1665, p. 4o et 4r.—WarLisNer? pere fisico-mediche , t. IL, p.76, n° 8, émet aussi l'opinion: « Che erri ben€ » qualche volta la hatura , ma che negli errori ci sia là sua legge, la qua’ » lascia giugnere sino al mirabile, ma non entrare nella linea dell’ ë”P — » bilite giammai. » Je citerai encore, comme exemple, ce pa5528° ha auteur beaucoup moins connu, Fe. DELrus : « Sunt cerrè inmittiss 8e » Satis, salibus, fossilibus , in plantis , in animalibus sunt formé ? APeLSNES » turæ leges; et deformationum quoque leges.» Voyez les. Nov. act: nat, CUTes t. V,p. 241. — Enfin on verra plus bas que MonraGNE » dans Ss Gé. sais, a aussi émis cetle idée , et même l'a suivie beaucoup plus loin. DOTE . LOIS DES ANOMALIES. 7 455 êres anomaux : quelle relation existe entre les unes et les Autres? sont-elles différentes, analogues , ou identiques fntre elles? S il pouvait me suflire de donner de cetté est une solution Vague et approximative, je la déduirais sans diff- . Culté des considérations générales qui précèdent. N’ai-je pas faioir que les anomalies consistent presque toujours, on dans la production de caractères étrangers à l’organi-. sation normale, mais seulement dans la production de Caractères étrangers à l'espèce ou à l’âge des êtres qui en sont affectés ? Et n° ai-je pas montré entre la série- z00lo- gique normale et la série tératologique une analogie géné- rale, on peut dire même un parallélisme manifeste ? Or, s’il en est ainsi, n'est-il pas évident que l’anomalie, loin d’être, comme on l'a si long-temps répété , un désordre aveugle, peut être plus ou moins complétement ramenée à ordre général de la création zoologique? ce qui suppose | au moins quelque: analogie entre les lois qui régissent l’or- Sanisation des êtres anomaux, et les lois ordinaires des êtres normaux, Mais il y a plus encore. On a vu que les modifi- cations , soit normales , soit anomales , résultent également d’inégalités dans la formation ou l'évolution des organes, eb par conséquent sont de même nature : ‘fait dans lequel segrouvent la confirmation et deplus 1 explication générale de lanalogie qu offrent les lois tératologiques avec. les” lois de la zoologie et de la physiologie ordinaire. Ar Ainsi les considérations exposées précédemment suffisent pleinement. pour révéler cette analogie’, et même elles con- duisent, par deux voies différentes, à la notion de celte impor- tante vérité, Ajoutons qu’on eûtipu même au besoin la pré- Yoir avant toute étude de détail sur les anomalies, comme “une, conséquence g générale de la théorie de l'unité de compo- sition organique, Comment, en effet, associer cette théorie, 456 PARTIE IV. comment concilier l’idée d’un type unique et de lois com- munes à toute la série zoolegique normale , avec l'exis- tence dans la même espèce, chez l’homme par exemple , de deux types, l’un normal, V’autre anomal , irréductibles l’un à l’autre, et régis par des lois essentiellement diffé- rentes de formation et de composition ? Mais tontes ces considérations générales , sir nelles qu’elles puissent être, ne TS pas; car de rcent bien plutôt qu’elles ne démontrent l’analogie des lois de l'organisation des êtres normaux et des lois tératologiques et surtout elles ne mesurent ni l'étendue de cette analogie » ni le degré d'intimité des rapports sur lesquels elle se fonde. Il; importe donc. d’arriver à la comparaison directe , seule méthode qui puisse conduire à des notions suffisamment précises ; et c’est ce qué je vais faire successivement pouf les généralités et les dois les plus importantes. Ç I. 7 ét généralités relatives à la fréquence et à l’étendut. des variations. Comparons en premier Jiea les conditions, les limites» les degrés divers de variabilité des organes, dans l’ordre Rs et dans l’ordre tératologique. | En recherchant ve sont les organes les plus sujets. au variations anomales, j'ai d’abord. établi cette généralit . portante : fesorganes les plus variables de tous sont Cet qui ont plusieurs homologues placés en série; et l’on peut dire même que la variabilité anomale d’un organe est ge raison du nombre de ses ‘homologues. Cr j ai mosffé qu en est exactement de même de la variabilité normale des organes : toute partie qui a plusieurs homologués» 95 PE" constante aussi bien que peu importante, evarie, dans | l'ordre normal, d’une espèce où d’un genre à l en 1 LOIS DES ANOMALIES. EE tout quand il y a disposition sériale des homologues ; et c’est une généralité qui, pour n'avoir encore été FRTe net- lement Pañaucun auteur, n’en est pas moins une loi de ‘organisation des animaux et mêmé aussi des végétaux. Les organes , les régions , les systèmes dont la formation et le développement : s "accomplissent le plus tardivement, Sont, toutes choses égalés d ailleurs les plus variables. eue proposilion est une conséquence directe del’ influence exercent nécessairement les parties déjà formées où dé- veloppées sur celles qui sont en voie de formation ou de développement : aussiest-elle applicable aux êtres normaux Comme aux-êtres anomaux. | : Les parties périphériques d’un re ou d’un et sont plus constantes que ses parties centrales ; ; par exemple les vaisseaux plus que le cœur, les nerfs plus que l’axe Cétébro-spinal. Ce principe , que j'ai rig goureusement dé- Montré à l'égard des êtres anomaux , est également vrai des _ êtres normaux; et il n’en peut: être autrement, puisque Ja Constance plus grande des parties périphériques est un Corollaire de la grande Loi de la formation et du développe- Ment centripètes , dont ‘a démonstration a été donnée par M. Serres pour l'ensemble de la'série animale. Les caractères de forme et les caractères de grandeur varient à l'infini däns la série tératologique comme dans la série zoologique. On a vu, en effet, que de simples i inéga- lités dans la nutrition des organes suffisent pour produire les premiers aussi bien que lés séconds, Parmi les caractères de connexion, les uns ne varient . ue rarement , les. autres très-communémént parmi les êtres anomaux. Les premiers. sont Ceux qui se rapportent aux deu genres de connexions de ke ai Li sous les nous d'impl E 458 PARTIE IV. giqué, ainsi que mon père l’a surtout démontré, et CO le savent tous ceux qui se sont livrés à quelques étu philosophiques sur l’organisation. | Les deux autres genres de connexions , les embranche- mens et les embouchures , sont plas constans encore que les précédens pour la portion périphérique des organes ; ais ils présentent dans la portion centrale un nombre presque infini de variations. Sous ce point de vue encore séric tératologique ne fait que reproduire des rapports dé) constatés chez les êtres normaux, et dont l'explicatio"” comme celle de l'existence plus constante des organes per” phériques , se déduit facilement de la Théorie de la forma” tion centripèle. AE | Er } L'absence des organes est, après le changement de leur connexions essentielles , le genre le plus rare d’anomaliéÿ: Dans beaucoup de cas où un appareil, un organe, une por tion d’organe parait manquer, l'analyse anatomique démon tre que ses élémens sont conservés, soit qu'ils se trouvent mme des rudimentaires et sans fonctions, soient qu'ils constituent! 1 ‘ . . . ? des parlies accessoires de l’un des appareils ou de Far, des organes les plus voisins. C’est ce qui à lieu aussi irès” fréquemment chez les êtres normaux , ainsi que mon père Ta montré par un grandnombre d'exemples; et c’est. mên® de ce résultat très-remarquable qu'il a fait l’une des pase* principales de sa Théorie des analogues. 447 Lorsqu'un organe manque ou n’existe que rudimentalre et de même lorsqu'il présente soit un volume moindre soir une structure plus imparfaite que dans l’état régulier’ “ 4 à presque toujours accroissement d’une ou de plusieu” “he parties avec lesquelles l’organe imparfait ou absent FM devait être en rapport par l'intermédiaire de 5 valsseaUXe Il n’est point d’anatomiste qui ne reconnaisse immédiate” ment l’analogie ou plutôt l'identité parfaite de cette géné” LOIS DES ANOMALIES. 459 ralité tératologique, avec la Loi du balancement des organes, dont mon père et {ant d’autres ont fait des applications si Mullipliées et souvent siheüreuses aa zoologie et à l’anato- Mie COMparée, Enfin il faut éncore remarquer que les variations an6fa- ” eS'et les variations normales dé. l’organisation ont les Mêmes limites. Les unes et les autres-étant explicables Par des inégalités de formation et de développement, et Poüvant même être considérées pour la plupart comme de véritables arrêts par rapport. à une espèce supérieure Prise ] pour type, l'homme par exemple, cette similitude de imites poux ait être à priori regardée comme vraisembla- ble; mais il restait à la vérifier par l'observation. Or, . non Seulement c’est ce que j'ai fait précédemment, mais je < suis Même parvenu à reconnaître entre les trois groupes prin- Cipaux du rè ge animal, tels qu'ils sont présentés dans . Classification deM. de Blainville, et les trois groupes prin- Cipaux de monstres unitaires (1) , une de si Pante et Lout-à- fait inespérée. Le : Ainsi les variations anomales et les variations normales, Parfaitement comparables les unes aux autres par les ré- gions, les appareils, les organés qu’elles affectent le plus fréquemment , non moins analogues par le genre de modifi. Cations qu’elles impriment à ces parties, se correspondent éncore par les limites entre lesquelles elles se renferment; en forte ‘que, sous tous les points de vue , ce qui est vrai de la Variabilité normale de l'org ganisation , l’est aussi de sa varia- bilité anomale , _@£ réciproquement. | (x) Quant aux monstres composés, ils sont aux unitaires ce que les imaux composés sont aux animaux simples. Foyez plus haut, p. #55. € $ Témarques que j'ai présentées sur le rang des monstres composés ans lrelassification générale. 4 460 . PARTLE IV. SIL Lois el généralités relatives aux circonstances des | variations. . Après ces remarques sur la fréquence relative ;. SUF le ‘siège ordinaire, sur les limites des anomalies, voyons si l'examen de leurs circonstances principales peut nous cer duire à de semblables résultats. Une première et curieuse considération est celle de ls prédominance du sexe féminin chez les êtres anomaux P# arrêt de développement, comme chez les animaux inférieurs" Cette prédominance est, il est vrai, d’ après les résultats même de mes recherches, beaucoup moins marquée che les premiers qu’on ne l'avait cru ; aussi l’analogie que Je sF gnale ici , est-elle loin. d’avoir à mes yeux toute LEE tance qu’on lui eût attribuée autrefois. | La conservation, sinon de la symétrie: ; au moins de disposition binaire, jusque vers la fin de la série tératologf que, établit entre celle-ci et la série zoologique un rap d'un intérêt beaucoup plus réel. Les derniers et les P À simples de tous les monstres, comme les derniers et les plis simples de tous les animaux , sont les seuls qui ne puis” sent être ramenés que très-difficilement et très-imparfaite ment à la loi générale de parité. SE Enfin voici des rapports plus directs encore et par C0 quent plus importans. L'analyse anatomique que j’ai faite dans les deux P précédentes, d’uné multitude de cas tératologiques” mis à même de vérifier plusieurs généralités impr a 4 déjà signalées depuis long-temps par M. Serres ; €! Eos à la D ie des anomalies du. système vasculaire ge les anomalies des autres systèmes. Ainsi, lorsqu'il ya hypertrophie où atrophie d un 07 Ja nsé- arties m'a gane LOIS DES ANOMALIES. 461 = d'un appareil , il y a aussi, sauf quelques cas exception- nels dont il est facile de se rendre compte, hypertrophie 9ù atrophie de ses vaisseaux, et réciproquement. Or, non | Seulement il existe aussi dans l’ordre normal un rapport Manifeste entre le volume, où mieux, la masse d’un organe Où d'un appareil, et le calibre de ses vaisseaux; mais Ce rap- Port subsiste même, comme chacun le sait, dans les cas où ‘On voit le volume des. organes. aCCru où diminüé par de évitables altérations EE dhes L'augmentation ‘du nombre des organes, añomalie qui lient évidemment de très-près à leur hypertrophie, - et leur iminution numérique, qui se ramène mieux encore al atro- bhie , entraînent aussi généralement une augmentation ou ne diminution proportionnelle dans 16 nombre des vais- Saux; rapport qui a lieu aussi bien dans la série zoologi- ue que dans la série tératologique. Gette augmentation ou “lie diminution dans le nombre des vaisseaux est ici bien Plutôt l'effet que | la cause de l augmentation ou dela diminu- tion correspondante du nombre des organes. Eneffet, d’après 68 belles recherches sur lesquelles M, Serres a fondé sa nou- elle théorie organogénique , des vaisseaux se forment dans les: organes, et ne sont pas, come on l'avait toujours dit, _ les agens de la formation des organes , sur lesquels ils réagis- sent E ailleurs ensuité, et dans le développement ultérieur desquels ils jouent un rôle des plas importans. . | La distribution des nerfs aussi ibien chez les êtres anomaux que chez les êtres ROPTRAUK » suit les mêmes lois e celle k des vaisseaux. | | Il est toutefois des” cas où le nombre des organes varie, Soit en moins, s soit en plus, sans changement dans le nombre | Se Vaisseaux et des nerfs. C’est qu’alors Ja diminulion ou ! “ugmentation du nombre des organes est seulement appa- | satin." NE ee 462 PARTIE IV. ; rente, et non réelle ; ce qui a lieu, par exemple, lorsqu il Y a réunion de deux ou plusieurs organes en un seul, Où SRE sion d'un organe en deux ou plusieurs. Les anomalies de cf, deux genres sont trop remarquables, pour que leurs lois principales ne soient pas au moins mentionnées ic. 6 La plus importante de toutes est celle-ci, développée ail- leurs (1) avec soin, et plusieurs fois rappelée depuis: ln ÿ a d’unions qu'entre parties semblables ou au moins anale- gues. Or cette loi, que j’ai démontrée à l'égard des êtres anomaux, n’est pas moins applicable aux êtres normaux” ainsi que chacun peut s’en convaincre en repassant dans 53 mémoire le mode de formation des organes composés tels que les reins, la rate, une multitude d’os (par exemple canon des ruminans), et d’une manière générale, toutes Jes parties impaires et médianes. | | Si générale que soit la proposition que je viens d’énoncéf elle peut être rattachée à une autre plus générale encorg” lorsque. deux ou plusieurs organes se ressemblent parfailé ment; ils ont une tendance manifeste à se rapprocher el à | s'unir, Gette haute généralité, pour la première fois sig2® _ lée par mon père sous le nom-de Loi de l’affinité de s0i%4 été, Je crois.pouvoir le dire, démontrée dans cet ouvra8° de la manière la plus complète en ce qni concerne les 422 malies : toutes les fois, en effet, qu’une atrophie où ## déplacement a supprimé, entre deux organes similaire" Vobstacle qui.les séparait normalement , on a vu ceu#"©" ; F porterl’un vers l’autre-sur la. ligne médiane, y venir 24 con tact, et le plus souvent même s’y confondre intimement 4 la même loi est présentement établie d’une ra À rh moins certaine à l’égard de la série zoologique 29% #3 À divers trayaux de mon père et de M. Serres; et JR re (1) Poyezi. L, p. 535, LOIS DES ANOMALIES. 463 ajouté aux preuves déjà connues une considération curieuse, en Montrant que, s’il est quelques organes similaires séparés EnCore l’un de J’ autre dans l’état adulte comme dans l’état Primitif, ils doivent cette disposition , ou à l'interposition entre eux d’ une cloison soit osseuse , soit fibreuse, ou à leur rejet sur les parties latérales du corps et à grande distance "un de l’autre, € même 1 n Yi a réunion qu "entre parties s similaires , | de même il n° ya scission qu'entre organes ouportions d’or- Sanes semblablés ou analogues l’un à autre. Gette proposi- | tion est également vraie pourla série normale et pour la série Ë inomale, etiln’en po -être autrement ; car c’est une con- 4 Séquence nécessaire, quoique peut- -être inapérçue au pre Wier aspect , de la Loi générale de Taffinité de soi pour so On ne saurait, en ft. ‘regarder un organe comme divisé Onaffecté de scission, en d’autres termes, comme décom- . Posé en deux ou plusieurs parties , si l'on ne voyait ces par- ües ordinairement réunies entre elles , et constituant un seul Organe. Or, comme il n’y a pas de réunion sans ressem- lance « ou analogie entre les parties réunies, il ne peut y àVoir non plus de division sans ressemblance ou analogie rs les Ps séparées. | La Loi del’ affinité de soi pour soi Dire lemént 5 Sa haute généralité les modifications si remarquables que Subit l'organisation chez les êtres composés, soit anomaux, Soi normaux. Chez ceux-ci il y a réunion d'individus en- liers , et non plus de simples organes ou d’ appareils , mais toujours réunion suivant les mêmes règles. | Ainsi, dans la monstrnosité double , les sujets composans Sont généralement unis l’un à l’autre par des fases homolo- Sues, ainsi que mon père l’a reconnu le premier. Il en est $ ème de la monstruosité triple , et il en serait de même th" MARS: L ce ed re PARTIE IV. des monstruosités plus complexes encore, si la nature ver nait à en présenter, puisque toutes, ainsi que Je l'ai fait voir, pourraient être ramentes par la pensée à Ja he stence de plusieurs unions doubles. Or, c’est exactement suivant la même loi que se font les réunions d'individus chez les animaux normalement composés , ainsi que je m'en SUIS assuré par la Comparaison d’un assez grand nombre ER ples. Bien plus, ilest facile de reconnaître que le mêmePr" cipe préside aussi au groupement des rayons, et à Jeu’ dis position si régulière autour d’un centre commun, dan$, 2 grand nombre de genres de radiaires et spécialement à # chinodermes ; êtres qui ne doivent pas être confondus aY26 les véritables animaux composés , Mais qui ont avec eux une incontestable analogie. F1 En outre, dans ces réunions qui amènent la formati0" d'êtres composés, ce qui est vrai du.corps tout entier , l'est de ses diverses partiés, soit chez les monstres doubles 0Ë triples, soit chez les êtres composés normaux. Sauf de ff exceptions , dont il est presque toujours possible de se ren’ { dre un compte satisfaisant, l'union des-individus com? | sans se fail toujours entre parties similaires ; d’où résult®” * formation d'organes communs, très-singaliers sans dou par leur origine double on multiple, mais très-réguliers , 4 ne voir que l’analogie et l'harmonie des matériaux qu, À constituent. | : & Dans tout mônstre double ou triple, les sujets com? sont constamment incomplets. Lors même que l’umon est À | plus superficielle , l'observation démontre déjà une atroP _ | que l’on voit devenir de plus en plus considérable en. * que la fusion devient plus intime ; et tellement 4 D Lee nicrs monstres doubles , quoique essentiellement €° ; de deux sujets, surpassent de très-peu en compiicali seul individu, Ici encore les monstres composés ne font que — PERL «2 De nr (E Lette . DE mener Ans 4 mpceses on un. LOIS DES ANOMALIES. 465 'éProduire des conditions existant normalement chez les ‘Mimaux composés. Il suffit d'examiner quelques polypes férégés , et de les comparer à des polypes libres > Pour voir que chez Eux aussi l’atrophie est proportionnelle à la fusion. Remarquons enfin , pour signaler une dernière analogie, “Me ni les êtres composés anomaux, ni les animaux Compo- sés *Ormaux , n’offrent un type d'organisation qui leur soit Propre, mais qu’ils résultent du simple groupement d’indivi- üs dont les analogues existent parmi les êtres unitaires. Ainsi, tout le monde sait que les animaux multiples normaux sont Composés d’un plus ou moins grand nombre d'individus qu; Ont leurs analogues parmi les mollusques acéphales et parmi; : _ les polypes simples. De même , j'ai montré qu’un monstre double parasitaire peut être considéré comme résultant de l'union d’un omphalosite ou d’un parasite avec un autosite ; “monstre double autositaire, comme composé de deux Auiosites. . ss | | ; . à vt J à x z ” . ‘. On est donc en droit de considérerles êtres anomaux conf Posés comme parfaitement comparables > Sous un point de ue général, aux animaux composés normaux; et l'analogie des lois tératologiques avec les lois zoologiques se troûÿe encore ici mise en évidence. Au reste, cette analogie eût pu être déduite, en ce qui concerne la monstruosité composée, ane comparaison directe avec le typË normal. L a diffé tence essentielle de l’'uné et de l’autre se réduit, en effet, à ceci par l'analyse anatomique : dans l’état normal, chaa \ = = : E FE n | Mue demi-organe, par exemple, chaque demi-stérnum, Chaque demi-bassin ; vient, au moment voulu par les lois Mganogéniques., s'unir sur la ligne médiane avec un demi pt he 0rgane homologue , appartenant au même sujet. Dans l’état ! “homal, dans la monstruosité double , chaque demi-organe VIEN de même s'unir sur une Îigne médiane À un demi-or- ë : È | : à | + ns | gane homologue ; mails Ce demi-organe n'appartient pas au | FAR, : 30 VAN _ PARTIE IV, même sujet, et la ligne sur laquelle se fait la jonction, est, non une ligne médiane individuelle , mais-la hgne médiane du monsire;.ou, comme je l'ai nommée, Vaxe d'unlon: En comparant ainsi l’anomalie à l’état normal qu’elle remr place, on trouve, il est. vrai, que la loi générale à Jaquelle se ramène l'ane , et celle qui régit l’autre, ne sont pas identiques; mais il est évident que toutes deux ne sont que des cas particuliers d’une loi plus générale éncore, ja Lot 46 Punion similaire, la Loi de l’affinité de soi pour soi S'IL. Résumé. L'analogie des lois tératologiques avec les-lois de l'ofgt” pisation normale, corollaire de la théorie générale de Yumi de composition 6rganique , était confirmée par toutes/les notions auxquelles nous étions parvenus sur la nature dé’ anomalies. Îl restait à démontrer rigoureusement celte alogie ; il restait surtout à en apprécier l'étendue etpour ainsi dire à la mesurer par une méthode:plus directe? el de à, le parallèle que je viens d'établir entre deux ordres d® rapports presque toujours séparés, même par les auteur? contemporains, comme étrangers l’un à l’autre. La conséquence générale et incontestable de cet exam est celle que la thébrie avait annoncée à l'avance, 1/a89°7 - gie entre les Jois tératologiques et les lois zoologique _ réelle ‘et. frappante : elle va jusqu'à l'identité-abs010e” toutes les fois qu’on sait se placer dans la comparaison nee point de vue suflisamment élevé. À vrai dire ; point de à spécialemeut zoologiques, point de: lais tératologia"e" mais des lois générales , àpplicables à toutes les manifesla” tions de l'organisation animale , et rene tant de considérations secondaires toutes les 8 restreintes à un seul ordre-de faits. en ’ énéralités LOIS DES ANOMALIES. 467 Ainsi toutes. les voies ouvertes à nos investigations , nous Conduisent au même résultat; tant la vérité, comme disait Pacon, est surabondante. Ainsi tombent de toute part, entre les êtres normaux et les prétendus prodiges de l’ordre änomal, ces barrières élevées _par.la superstition el l'igno- fance, et deyant lesquelles l'esprit de rouline a sl long-temps à aisé la science au lieu de les briser devant elle. Désor- Mais celte pensée si connue d’ Aristote, que les anomalies Sont des erreurs de la création (1); cette autre non moins | célèbre. de Pline, que les monstres sont pour. la. nature des jouèts, pour l’homme des merveilles inexplicables (2); ces pensées qui résument en. elles toute la prétendue philosophie des siècles précédens, et dont Ja uoilié des ouyrages de notre époque conservent encore religieusement boost ces pensées et toutes.les conséquences qui .en gs Dress % doivent plus trouver place dans l’histoire de la tératolo- 8leque pour en marquer le point de départ. Pour la science tuelle , telle que l'ont faite mon père, Meckel, M. Serres ; lous ces. êtres que J'on appelaiL. exceptionnels, anomaux, Monstrueux : même, ne-font ‘exception, n’offrent d'anomalie que par rapport. à leur type. spécifique, et. non par rapport àu type général de la création animale : ils échappent au cercle étroit des règles de.leur espèce, mais jamais ne fran- chissent les limites imposées par les lois invariables de la formation et du développement des organes. La tératolo- &ie perd : ainsi le caractère merveilleux et mystique qu ‘elle | avait revêtu dans sa pér iode fabuleuse; mais elle devient bositive et physiologique. L'amateur de science ne cher- Cher plus dans son étude le vain plaisir d un étonnement (1) Aristote donne d'ailleurs plusieurs idées exactes sur les mons= res dans son traité De gener. anim., liv. IV, ch. 3:et 4. (). Voici Jes propres expressions de Prune, His. Rate Liv, VI, ER; Ludibria sibi, nobis miracula i nsenQUE fit RATE f PARTIE IV. sans but; mais le véritable savant y pourra puiser certains, des notions précises, et par leur SC ‘assurera sa marche, souvent même ils’ouvrira de n voies vers la recherche de la vérité. Il appartenait anx hommes éminens dont les travau* renouvelé la face de l'anatomie comparée ordinaire , de fonder aussi sur des bases nouvelles la tératologie Un. autre anatomie comparée, désormais le complément] pensable de la zootomie ordinaire comme de l'embry05°" nie, Aussi tous les progrès déjà effectués que résument _ propositions précédentes , tous ceux que l’état présent de tératologie promet à l’avenir, ont leur point de départ dans Ja direction philosophique si heureusement imprimée aux sciences physiologiques par l’école contemporaine. Méco?” näître celte vérité, ce serait nous rendre coupable d'unt grande injustice envers notre pays et envers notre ép# que; mais en même temps l’histoire de la science ne peu laisser ignorer que l’idée philosophique de la régularité des êtres anomaux s'était déjà présentée dès le seizièm® siècle à l’une des plus grandes intelligences de cette épo” que si mémorable dans les annales de l'esprit humain G} des faits ours, il ouvelles ont ndis- idée» (x) Ilest juste de citer ici, comme ayant entrevu celte même é k æ - ieu un auteur d’une époque beaucoup plus récente, mais antérie" . encore aux travaux de l'école contemporaine. Je veux parler de LacépÈpe, qui, sans s'être jamais livré à des études spéciales Fa anomalies , écrivait il y a près d’un demi-siècle le passage suivants. non entièrement exact, au moins très-remarquable pour cétté époar « Au premier coup d'œil, une monstruosité paraît une exception 2 » lois de la nature; ce n’est cependant qu’une exception A ù m » qu'elles produisent ordinairement. Ces lois, toujours } yarie ur les » comme l'essence des choses dont elles dérivent, ne 5% » les temps ni pour les lieux... L'étude des monstre Ts, ez » doric nous conduire quelquefois à des vérités importantese + Hist, nat. dés serpens, KW AI, p. 479, in-4°, 1580. J ! | 2 LOIS DES ANOMALIES. 469 Cette idée, on la trouve en effet consignée dans les Sais (1) de notre immortel Montaigne, et elle y est, non Pas seulement indiquée, mais énoncée de la ianière Ja Plus explicite et ri lucide. Les phrases dans lesquelles Ontaigne résume ses pensées sur les êtres anomaux, _ Pourraient encore aujourd’hui être adoptées comme le ré- ‘ fumé | Ré philosophique de la tératologie : on s’élonne, en les Sant, de voir exprimées dans la langue du temps de Ghar- $ IX des idées que l’on pent aujourd'hui appeler toutes fonvelles , et que l’on pourrait même dire acquises à l'ave- © plutôt qu’au présent ; puisqu'on ne les admet ‘encore U dans la plupart des ouvrages contemporains, ni même dans la présque totalité de nos écoles. Voici les propres pressions de Montaigne : «Ce que nous appelons monstres ne le sont pas à Dieu qui veoid en l’immensité de son ou- "Vrage l'infinité des formes qu’il y a comprinses (2). » Et Plus bas : « De sa toute sagesse il ne part rien que bon, *% commun , et réglé. ; mais nous n’en Voyons pas l’assor- ’Uement et Ja relation... Nous appelons contre nature ce. "Jui advient contre la coustume : rien n’est que selon elle, ‘quel qu'il soit. Que cette raison universelle et natürelle / £ ileté nous apporte (5). Eu chasse de nous l'erreur et l’estonnement que la nouvel- () Liv. I, chap. XXX. Ce chapitre, déjà. cité dans cet ouvrage à dcasion des hétéradelphes, est intitulé : D'un enfant monstrueux, L (a).« Et est à croire, ajoute ici Montaigne, que cettefigure qui nous ‘estonne se rapporte et tient à quelque aultre figure de mesme genre ire. * Sogneu à l'homme, » I] est à peine besoin de ‘remarquer que celte Phrase n’exprime pas une idée entièrement exacte, C'est la seule tache P Mi dépate cè morceau. Æ: FRS RER {8) Dans l'ouvrage qu’il vient de publier sous Je titre de Traditions. “atologiques : Paris, in-80, 1836, M. BenGer DE XiVRE ( voyez tee AV) présente ce passage de Montaigne comme un simple dé- ù loppement: une idée de Saint Auvçusæm. Voici les: phrases aux= PARTIE IV, En pensant que des idées si vraies, si judicieuses si phi losophiques, ont été conçues et exprimées avec cette Juci- dité dès 1580, je ne sais eñ vérité si je dois davañtage admirer la puissance o# déplorer la faiblesse de l'esprit hu- main. Îl est béau dé voir un auteur du seizième siècle s'élé- ver par les seules forces de son génie à d'aussi hautes C0 ceptions ; mais il est triste d’avoir à ajouter que là raison publique a où besoin de deux siècles et demi pour parvenir pas à pas à la réinivention et à là démonstration des snies idées (1). | #4 quelles Montaigne, suivant M. Berger, aurait fait un emprul : artübuss talis de monstrosis quibusdam gentibus redditur, Deus enim.creator est 0 T4 sciË « Qualis autem ratio redditur de monstrosis. apud nos hominum P nium, qui ubi et quando creari quid opôrteat vel oportuerit, ipse noVil 3 ok rsù us 9” Fe RE effets fenditur : quoniàm cui congruat et quà referatur ignorat. » D ya en a dans ces phrases, le gérme de l’une des idées si bien exprimée, F Montaigne, mais rien de plus; et ce germe se trouve perdu au a . 1 4 : + i 2, DES À CPE 6! an d’une foule de contes tératologiques , indignes même de | épodeyl laquelle ils ont été écrits. Voyez le traité De cipitate Dei, WE gs à À L * jo chap. VIII, livre rempli de mensonges absurdes, et qui esl au) 7 1 re 1 è L d’hui reconnu comme apocryphe. | T7 mis (r) Bacon, Voltaire, Châteaubriand, ont, comme Montaiÿ HOT . "# La # à L ? 4 quelques idées générales sur les monstres. — Bacon, Movurt O8 n0Y* —" - 2% “TT ; ‘ a Es liv. II, 6 XXIX, prévoit la possibilité d'éclairer l'étude des 4 maux par celle des êtres anomaux, et réciproquement. « (ST universitatis pulchritudinem quarum partium vel singlitudine vel dive contexat. Sed qui totum inspicere non potest, tanquäm defor mitate par ’ naturæ hoverit, is deviationes etièm facilius observabit. At rursüs » tiones nôverit, is accuratiùs vias describet » Cette idée est belle et ble pour le temps où elle a été émise : mais, dans le reste de A sur lesmonstres, Bâconse montre partisan des croyances supers" communes à tousles anatomistes et à tous les philosophes de 7 Montaigne excepté. Le savant traducteur de Bacon, M: RAA pres, t, V, p. 286 et 287, lui attribue, il est vrai, des idées gues à celles de Montaigne ; idées qu’il résume ainsi semblagt « On’peut regarder ce qu’on äppelle un monstre gomme Un , Mais » extraordinaire de choses érdinaires , comme une espèce de guiée | 4 une not” Nas RP D ; à, ie : à DES CAUSES DES ANUS. re Les mille et Re Erobiethes sur Rsquels PEÉREE s’e la persévérance et la sagacité de l esprit humain , se rédui- sent , en toute science, à deux principes, la connaissance des faits. et celle de leurs causes ; en d’ autres termes et d’une “manière générale , La recherche du comment et la recherche cette pensée ne se trouye tencht exprimée dans le texte original — Vozrarre, dans son Dicr. philosophique, article Monstres, s'occupe biiûcipalement de la définition du mot monstre ; il insiste Sur ta diffi- Culté de tracer une limite précise entre la monstruôsité et l’état nor- Mal, CHATEAUBRIAND | ,ens "occupant à son tour des monstrés dans | up passage du Génie du Christianisme (iv. V ,(éhap. IL), sy montre | bien plutôt grand poète que grand philosophe : : «Il y a, dit-il, des » monstres dans la nature, et.ces monstres ne sont que des êtres privés » de quelques unés de leurs causes finales. T1 est digne de remarque que ces êtres nous font horreur ; tant l'instinct de Dieu est fort chez D? > les hommes ! tant ils sont.effrayés aussitôt qu’ils n’aperçoivent pas la * marque de l'intelligence : suprême... … Il nous semble que Diex.a pere » MIS Ces productions de la nature pour nous apprendre ce que c ‘est que la |» création sañs Li : c'est l'ombre qui fait ressortir Ja lumière; c’est un échantillon de: ces dois du hasard qui, selon les athées , doivent’avoir en- ® fanté l'univers. » = Ainsi les idées de Bacon sont incomplètes et en ès-grande partie fausses ; ; elles de Voltaire, presque nulles; celles de Châteaubriand, grandes ét belles en elles-mêmes, mais hors de la vé- D: MOSS ré. Combien ici Montaigne est snpéciqur à à Bacon, à Voltaire, à Ghâ- D on mi 472 PARTIE IV« | du pourquoi, De ces deux grands problèmes, le pRoReE presque seul m’a occupé jusqu’à présent dans mes épades tératologiques : j’ai examiné comment sont les anomalies ; à quelles lois elles se ramènent : reste cette autre et non moins vaste question, pourquoi sont les anomalies ; pee quelles causes elles se produisent. Or ici se présentent d'im- menses difficultés, les unes inhérentes à toute recherche dirigée vers la connaissance des causes, et qui par consé- quent appartiennent en commun, mais à des degrés iné- gaux, à toutes les sciences ; les autres résultant du gene particulier de faits et de considérations que comprend Ja térMologie. * Ad | | F8 Les difficultés communes à toutes les sciences sont, elles seules, déjà immenses. La nature ne présente à notre ob” servation que des effets, ou tout aû plus, avec eux, leu causes prochaines. De Jà suit la nécessité que toute notio® approfondie de causalité soit pour nous le résultat, non de Jobservation des faits, ‘pas même de leur généralisation ? mais bien d’une induction; encore faut-il ajouter, d'u induction du genre le plus difficile et le moins sûr : ca s’agit ici, non de descendre des causes aux effets, mai? contre le cours naturel des choses, de remonter des effets aux causes ; ce qui équivaut logiquement à deviner les pré misses d’un raisonnement par sa conséquence , au lieu®° déduire la conséquence des prémisses. DE 4 De plus, et pour ce qui concerne en particulier Ja ol. tologie, l’état présent de nos connaissances embrÿ0g0/7 ques. oppose de très-graves obstacles à la découverte e causes. Les anomalies résultent d’inégalités où de cr ne. Stances insolites dans la formation et le développe" Er organes. Si les lois tératologiques dérivent des lois emb FJCE # niqués, et c’est ce dont nous ne pouvons désorais HR ñ est irop évident que là découverte dés causes-des f0rmatlons ©? Le CAUSES DES ANOMALIES. 47% | des développemens anomaux est en très-grande partie sub- ‘donnée à la connaissance des causes des formations et des développemens normaux. Or non seulement cette connais- * Sance nous anque-encore presque entièrement , mais l’ob- Servation/directe est encore loin de nous avoir fourni toutes ls lumières que l’on peut attendre d’elle sur les premiers Phénomènes. de la gestation, sur les conditions organiques du très-jenne. embryon, etsur ses développemens initiaux. Rest le nœud de la difficulté, et jusqu’à ce qu’il soit dénoué, loute recherche sur les causes des formations soit normales, soit à plus forte raison anomales, pourra conduire à quel- Ques aperçus partiels, mais jamais à des résultats complets et entièrement satisfaisans pour l'esprit. Les considérations qui vont suivre, ne montreront que lrop cet état encore si-imparfait de la tératologie. Dans la recherche des causes, on la verra souvent réduite à ne don- der pour les plus importantes questions que des solutions incomplètes ou incertaines, quelquefois même à poser le Problème sans le résoudre aucunement. 7 » LATE r Fi # CHAPITRE PREMIER. DES CAUSES DES ANOMALIES EN GÉNÉRAL, . : ; 1 \# 21 yaun peu Blis d'oû siècle que s’éleva au sein de l'A- Cadémie des sciences dé Paris, entre deux de ses membres les plus distingués, Lémery et Winslow , une longue et s0- énnelle discussion sur les causes générales des anomalies. °mmencée par Lémery en 1724, reprise par Winslow A 1755, continuée avec uné ardeur toujours croissanie par 474 PARTIE IV. les deux adversaires de 1734 à 2740, et ter ment en 1743 par la mort de Lémery, cette discuss ne dura pas moins de dix-neuf années, et dans Haller intervint en 1769, signale l'une des épodue les plus remarquables de la tératologie. Par l'éclat qu 7 “répandit dans le monde savant , elle contribua SU tont à appeler l'attention des anatomistes sur l'étude J2°” qu’alors si négligée des anomalies. En même tempf elle rendit sensible à tous l'intérêt de cette étude par Pimp” tance ‘scientifique soit des considérations que Lémerÿ ° Winslow invoquaient comme argumens, soit des cons quences qu'ils faisaient découler de leurs hypothèses. Ainsi 50 prépara cette troisième et mémorable période de la scienc® dont l'ouvrage général de Haller marque le commencemehl et dont j'ai exposé ailleurs la tendance sans cesse et de pl en plus progressive (1). c minée seule- jon, qui Jaquelle Ayant de résumer ici les opinions et les argumens de Lé- mery et de Winslow, avant de faire connaître les nouveaux élémens que l’on peut aujourd’hui introduire dans #% célèbre discussion, ilest nécessaire de présenter un 60% apercu de l’état de la science avant eux, en ce qui concern® la recherche des causes des anomalies, Un fait, un événe” ment que l'on étudie isolé, est un fait, un événement r: l’on étudie mal : ce qui l’a précédé et produit est soujou” indispensable , ce que lui-même a précédé et produit hr jours utile à sa connaissance parfaite. | | TEA ET" Leu Et , cforment | . (9) Foyez les Considérations historiques sur la tératologie qu En. l'introduction de cet ouvrage. — J'ai déjà signalé dans celte pars ce tion (tome I, p. 9) l'influence qu’a exercée la célèbre dise 0" Lémery et de Winslow sur les progrès de la tératologie | CAUSES DES ANOMALIES. | 475 Ÿ # I. Ha de la science avant la discussion de a 6 À et de. ee ES ” de ae fs 7. A Les Causes des anomalies tiennent de trop près à tous les . Mystères de la reproduction pour n’avoir pas comme Eux OCcupé les physiologistes ét les philosophes dès les temps és plus reculés. Aussi, pour trouver les premiers essais de à esprit humain sur-cette grave question , faut-il remonter jusqu’ à Empédocle. Suivant ce philosophe ; _dént les ôpi- Mons nous ont été transmises par Platarque (i};les mons- : tres $’engendrent , “nous emplo yons ici les ge ge gs du “traducteur ‘Amyof, « pour y avoir trop où trop de se- » mence , ou par la turbulence.et perturbation dü mouve- “ment, Ou pour ce qu “elle se divise en plusieurs parts , où "Pour ce qu’elle panche ». Ges causes, déduites des sys- tèmes sur la génération qui régnaient älors, et purement hy- Pothétiques comme eux , sont évidemment de naturé très- différente ; mais en même temps toutes ont quelque chose de commun, et peuvent se résumer dans le trouble ou l’i enéon de J'acte fécondateur, Il en est à peu près de même de quelques autres causes admises par Aristote ou seulement méntionnées pe re d’ ne Démocrite G} (@) Voyez son inforiant Traité re opinions des han: iv. Ÿ, chap: 8; œuvres traduites par Amxor, éd, in-8° de 1784;t. XII, p.534. ax D'après quelques auteurs, et principalement HazLer au commence : ment du second livre de son traité De monstris , ÉLrEN aurait aussi consigné dans son ouvrage De naturâ animalium, BV. XVE, ch. 29, les | £pinions | d'Empédocle sur les causes des monstres doubles. Cette asser tion renferme deux erreurs : Élien parle seulement d' après Empédoclé de lexisrence de monstres de deux natures, par mi en PE tie hom- mes. ten partie animäux. , Les) wDémberis verd», dit Anxéroxr, De generatione, animalium, liv. IV, Chap. 4, « monsITa feri à causé scribit ao duo sübeunt Semine ‘a Reine 476 PARTIE IV, Au quinzième, au seizième siècle, et même encore dans le dix- septième, -nous voyons les idées des philosophes grecs reproduites et admises par tousles auteurs. Il'en devait être ainsi dans un temps où chacun se croyait obligé de courber sa pensée, sous le joug de l'autorité de ses prédé- cesseurs, et où il semblait que toute chose anciennement dite eût acquis à jamais , comme par une sorte de prescriP” tion , le droit de n’être plus contéstée. Toutefois, en admet tant les causes indiquées par Aristote , Empédocle, Démo crite, on croyait au moins pouvoir en établir ou mieux €? imaginer de nouvelles ; et c’est. ainsi que Licetus, dont l'our yrage peut être regardé comme le meilleur résumé des idées desson temps (1), mentionne jusqu’à trente genres Sdont la citation , d’un intérêt réel sous le point” de vue historique, doit ici trouver place. Les unes, analogues à celles qu’adméttait Empédocle, ou même identiques avec elles , sont relatives à l’état de la liqueur séminale trop of trop peu abondante, où bien suffisamment abondante, mais restée imparfaite ou dégénérée. Après ces-causes se placent l’étroitesse de la matrice, sa mauvaise disposition, sat" ‘» terum -anteà, ‘alterum poste > quæ cùm utero confundantur , éveil » ut membra, coalescant atque dissideant.» — Aristote, après avoir rap” porté et discuté l'opinion de Démocrite, expose avec assez de détails» mais avec peu de clarté, ses propres opinions. Voyez aussi le chaP du même livre. | : Le (1) Voyez aussi les Traités.de Par£, d'ArnrovanDs et des autres ratologues anciens. Âu surplus, on peut dire qu’après avoir Îu js d'eux; on les connaît tous, non seulément parce que tous partagent les mêmes idées, mais parce qu’ils se copient les uns les autres cul une fidélité que l’on qualifierait aujourd'hui par un autre Le cul Consultez aussi, outre les auteurs de traités, généraux Ue ; Commentatio de ortu monstrorum, in-80, Vratis|., 1595.—ScmPT? as parts Monstrosi, Mavbourg, 1684 ;—et une foule de notices €l ap insérés dans les recueils périodiques anciens, principalement dans Îes Éphémérides dès. curieux de la naturé. | À à 2: | CAUSES DES ANOMALIES. | 477 8"ande viscosité, l'existence, au temps dela conception, d’une Môle ou d’une maladie ntérine, la présence du flux mens- iruel , et quelques autres modifications tendant également a troubler où à rendre imparfait l'acte fécondateur. La dé- bilité des parens ou de l’un d'eux, à plus forte raison, Jeur conformation anomale et la transmission héréditaire sont des Causes d’un ‘ordre très-différent, mais qui agissent de Même dès l’instant de la conception; et il en est encore ànsi de deux autres admises par Licetus comme par tous les “üteurs de son époque : l’acéouplement de deux êtres d’es- Pèces différentes , par exemple l’union d’un homme ou celle d’une femme avec un animal (1); et l'opération du : (x) Licetus croit ces unions adultères et leur fécondité mises hors de doute par plusieurs exemples dont l'authenticité lui parait incon- lestable. Il cite, entre autres , d’après Plutarque , un centaure né dans ÿ . Tes, : # ’ à , SX . l'antiquité d’une jument et d’un berger , et une fille nommée onoscelis, C'est-à-dire à jambes d'âne, dont la mère était une ânesse; d’après ‘historien Castanenda deux jumeaux issus d'une femme qui avait été x iolée par des singes, et qui faillit être brûlée pour ce crime involon- ‘ire; d’après plusieurs auteurs aemands et suédois , un homme tout velu, fils d'an ours, ét bisaïeul de Suécon, roi de Danemarck ; enfin, d’äprès le crédule Del Rio, et aussi, ce qui étonne davantage, d’après Riolan , un homme né d'une vache, et dont l'esprit, dit Licetus , eut des inclinatiôns de vache, qui sont de païtre l'herbe er de ruminer. Tous ces faits semblent à Licetus si bien constatés , qu’il n’hésite pas, d'après eux, à considérer comme vraisemblables, soit la naissance du Minotaure de la fable, issu, comme chacun sait, de Pasiphaé et din taureau, soit l'ori- 8ine monstrueuse d’Attila, fils d’une femme et d’un chien, selon une troyance populaire, recueillie par quelques anciennes chroniques, Il fst curieux de voir Licetus, au milieu de toutes ces absuraités par les- elles il paie un si ample tribut à l'ignorance et aux préjugés de son Siècle , s’armer d’incrédulité et de scepticisme contre d'autres récits nalogues dont il relève vivement la fausseté et la folie, et qui dans la léalité ne sont ni plus ni moins incroyables que ceux qu’il admet lui- RS IL cs triste, en terminant ce Court aperçu des croyances ab : $S de nos pères, d’avoir à ajouter qu’elles he sont point encore PARTIE IV, démon (1) qui peut, dit Licetus, faire dégénérer la pa séminale d’une espèce en celle d’un animal inférieur (2). Toutes ces causes, vraies on fausses, rationnelles sais absurdes, peuxent, si différentes qu’elles soient, se ramener toutes. à une action exercée sur Je produit. de la génération au moment même où s opère la conception. En voici main- tenant plusieurs autres que Licetus indique plus ou moins explicitement comme ägissantdans le cours de la gestation et venant troubler le cours d’ abord régulier des dévelopP® mens. Telles sont, selon. l’ordre où les place Licetus, la mar Jadie.du fœtus, l'influence de l'imagination et des impr” sions morales de la mère pendant la grossesse, la super tation, l’effusion réitérée de la sémence maternelle dal” l'utérus , la nutrition insuflisanie $ inégale ou excessive di fœtus , et l’ébranlement de la matrice soit par un exerci® trop violent ou une |. de la mère , : soit pa un co éleintes Part pu de nos jours. 1 yaà peine six ans qu’ un gps synole à été envoyé à à l’Académie des sciences , comme le pr “oduit. 4€ l’'accouplement d’une brebis et d’un chien. Et même un auteur per coup plus rapproché de notre époque que de celle de Licetus, 4% core, s’il ést possible, renchéri sur celui-ei, en considérant comm£ 23 cause de monstruosité l’incubation d’un œuf par un animal d’un£ 4 tre espèce. Je veux parler d'un certain Fossier, qui en 17724 pub %, sous le nom de Canard-Chat, un monstre né, dit l’auteur, d'u auf canne couvé par un chat ; planche gravée, in-4°, sans texte. | erra _(r) Poyez l'introdiction de cet ouvrage, t. I, p..5. — On ta daus le même passage que les monstres, souvent attribués at por\° du démon, l'ont été souvent aussi au pouvoir de Dieu, qui veut» p” leur naissance , faire éclater sa gloire ou sa colère. (2) Une cause non moins absurde est l’influence, admise par quel ques auteurs, d’une fécondation opérée sous le signe des icéréh ciens trouve, par exemple, rapportée sérieusement, dans plusien” _ F | OUVrages, Fhistoire d’une femme qui, ayant congi 50% Fe pe donna naissance à Ja fois à munie monstres dont trois EPA 7 bles, | CAUSES DES ANOMALIES. 439 Porté à son abdomen. Enfin ici se retrouve encore la puis- Sance lu démon, qui, loin.de se borner à l'instant de la Wnccption, pent s'exercer même, dit Licetus , sur’enfant Jouveau-né, si.ce n’est pour le rendre véritablement mons- trueux, au Moins ponrile faire paraître tel à tous les yeux. ÿ préjugés de «son temps y ont introduit de bizarre et “absurde, on: voit clairement-qu’au commencement du dix- éptième siècle les-physiologistes admettaient deux genres Principaux-de causes d'anomalies, les unes agissant dès l'instant mème dela fécondation , les auires postérieures à Celles-ci. Telles. sont les idées de tous les auteurs de cette époque, et aussi de tous ceux qui ont précédé ou Suivi de près Licetus. Mais dans les dernières années du _ dixseptième siècle commença à se produire une nouvelle doctrine , celle des. germes originairement anomaux, ou, Pour en exprimer plus clairement l'idée: fondamentale , (elle des anomalies originelles. et préexistant à la féconda- on (1).. D'abord obscure et pour ainsi dire latente au séin * lasscience, cette doctrine dut surtout à Haller et à Winslow de briller dans le cours du siècle suivant d’un vif éclat, mais d'un éclat seulement ‘passager, et dont sang doute il ne resterait plus rien aujourd’hui, si Meckel n’eût &ssayé récemment d'en prolonger et d’en, ranimer les. der- hières et mourantes lueurs. | | Ce fut en 1690 -que hypothèse des germes origi= lairement anomaux, vint se placer dans la science à té du système des anomalies produites accidentelle. (t) Je substitue ici ces mots germes ofiginairement aromaux , ano- Malies originelles aux termes, parfaitement équivalens ; dans le sens 1% leur donnent les ateurs, de germes originairement monstrneux, mon; ÉRRNST IE “"sruosités originelles. En dégageant ces opinions de Licetus de tout ce que | be 4380 PARTIE IV. ment. Elle y fut introduite par un médecin beaucoup plus connu par ses œuvres philosophiques que par 565$ ni si physiologiques où médicaux, Pierre Sylvain Régis. ncé trouve en effet exposée dans le Système de philosophie de cet auteur (1) l’idée alors très-neuve, queles germes des monstres peuvent bien avoir été produits à l’origine des _choses avec ceux des êtres normaux, la génération ne °° sant, ajoute Régis , que lesrendre plus propres à croire d'une manière plus sensible (2). Gette idée, Régis la présentait» au reste, non comme un résultat démontré ,, mais seulemen" comme une hypothèse, selon lui, vraisemblable.et logiq!®” et je ne vois pas qu'aucun physiologiste aitcherché, pendant! le premier quart du dix-huitième siècle, à faire plus 4% n'avait fait Régis , c’est-à-dire à établir d’une manière qu® que peu rigoureuse la doctrine des anomalies originelle Cette œuvre, quoi que l’on puisse inférer de citations faites dans plusieurs ouvrages anciens ét reproduites en parti par quelques contemporains, n’a en-particulier été celle, 1 de-Littre en 1701, ni de Duverney en 1706, ni de Mérÿ® 1716, l’un de ces savans académiciens » Duverney, ne fi sant qu'indiquer en termes très-vagues (3) son pench®? G) T. I, liv. VEUT, part. I, chap. IX, in-4o, 1690, p. 29. — 24%" teur admet d'ailleurs aussi plusieurs causes accidentelles, prinoipil ment l'influence de l'imagination de la mère. | (2) « Sans qu’il importe, poursuit Régis, de dire que Dieu 2€ P dé » être l’auteur des monstres, et qu’il le serait néanmoins si lé5 De. ’ » des monstres étaient depuis le commencement : car il est aisé ds 2 » pondre qu'il n’y a rien dans le monde, hormis le mal moral, dont DE » ne soit l’auteur, et qu’il ne produise lui-même très-positie" » quoique librement. » de | eut 6) Foyez la fin de son savarit Mémoire sur deix enfans je" a 2 (Ischiopage ), dans les Hém, de l’ Acad. des sciences pour Lo » F un. — À est prouvé, par le témoignage de plusieurs ee D Duverney eroyait à l'hypothèse des anomalies originelles.. Il para ! SERA CAUSES DES ANOMALIES. | 481 Vers l'hypothèse de Régis, et les deux autres se renfermant Même sur cette question dans un silence complet (1). Telle était, sur les causes des anomalies, l’état de la Science dissen timens qui bientôt se changèrent en une discussion des plus vives. L'an, Winslow, consacra cinq mémoires Successifs et onze années de sa vie (2), à développer et à défendre, l'autre, Lémery, neuf mémoires et seize an- Rées (3) à réfater Thypothèse des germes originairement Même qu’il avaiteu l'intention de s’en faire le défenseur contre Lémery; Celui-ci nous l'apprend en termes explicites dans les Mém. de l’Ac. pour 1738, p. 306; mais jamais cette intention n’a été réalisée, C’est donc tout#à-fait à tort que l'historien de l’Académie pour 1743, Maraw; dans l'éloge de Lémery , p. 206 , et surtout dans le compte rendu de la discussion de Lémery et de Winslow, p. 54, représente Duverney ‘omme ayant traité et is er règle la question soulevée par Régis, et. “mme presque aussi fécond que Winslow luismême en argumens fontre l'hypothèse inverse. | (1) Les passages sur lesquels on s’est fondé pour faire de cés auteurs *S partisans de la doctrine des anomalies originelles, sont extrême- Ment vagues, et peuvent recevoir telle interprétation que l’on voudra. -oici par exemple la phrase de Méry que l’on a principalement ci- lée : « L'exomphale..,, ne pouvant être rapportée ni à aucune cause ex- » térieure ni au mouvement du ventre, ne peut être que l'effet d’un « vice de conformation, Voyez Mém. de l'Acad. pour 1716, p. 139. (2) De 1733 à 1743, — Ses cinq mémoires sont : Remarques sur les Monstres, première partie, dans les Mém. de l’Acad. des Sc, pour 1733, P. 366. — Deuxième partie ; ibid., 1734, p. 453. — Obsery.. anatomiques sur un enfant né sans tête, eic. L ibid,, 1740, p. 586. — Remarques sur deux dissertations touchant les monstres , ibid. , 1 742 ÿP- o7. — Enfin Rem arques Sur les monstres, ibid, , 1948, p: 335. | e (3) De 1724 à 1740, — Voici la liste de ses neuf mémoires : Sur ur fœtus monstrueux , dans les Mém. de l’Acad, pour 1924; P. 44. — Obser- ’ations sur les monstres ; premier mémoire , dans lequel on _éxamine Telle est Ja cause immédiate des monstres » ibid. , 1738, p: 260. — Second MÉMOër e, même volume, p. 305. — Mémoire sur les monstres à deux tétes, ee, T740, p. 109— Deuxième partie même vol,, p. 210.— Troisième un : 81 > lorsque éclatèrent entre Lémery et Winslow des 2x ss 482 PARTIE IV. anomaux: tous deux, appuyant leur opinion sur l'examen et l’analyse de faits nombreux; tous deux, et surtout Lé- mery, ne cessant de s'élever, dans le.cours de leur longue argumentation , à des preuves et à des objections de plus en plus importantes; tous deux enfin s’y montrant presque partout physiolôgistes pleins de savoir et de sagacité en même temps que dialecticiens habiles, S IL. Des opinions de Winslow, et des argumens qu'il opposait à Lémery. Winslow a toujours été considéré comme le défenseur, et pour ainsi dire comme le représentant principal du système des anomalies originelles : de l'accord de tous, CES à lui qu’il appartient surtout d’avoir revêtu d’un caractèr® scientifique l'hypothèse d’abord hasardée par Régis. C'est pour avoir dirigé ses travaux vers ce résultat qu'il à ét loué par presque tous ses contemporains, et combattu par Lémery et plusieurs auteurs modernes. Douter aujourd'hti , après un siècle écoulé , de l'opinion de Winslow, demander s'il est bien vrai qu’il ait été partisan de l'hypothèse 5 Régis, ce serait donc mettre en discussion un fait que jo n’a jamais eu même l’idée de contester, et cependant c'es ce que je suis obligé de faire ici. On va voir que la 42 tion mérite au moins d'être examinée, | Dans ses troisième et quatrième mémoires , wibsio avertit qu’il ne prétend nullement exclure en. toute occastor le système des accidens, ni admettre en toute occasion-cél+ : esse PUS « = a A Partie, méme vol, P» 324, — Quatrième mémoire | premiélé me 1740, p.433. — Deuxième partie, même vol., p: 51947 ” sédiesil # un, ROupeau MONSIrE ; même vol., p. 607. — Lémery 4% l'intention continuer encore l'exposition et la défense de ses atteint de la maladie, à la suite delaquelle ilsuccom CAUSES DES ANOMALIES, | 483 des toiraordinaires originels (1). Ge qu’il combat, c’est, tomme il l'appelle dans son dernier mémoire , Le système tœclusif des accidens (2), et dans un autre, lesystème exclu- Sibement universel des monstres par accident (3). Voici donc à l'hypothèse des germes criginairement anomaux une pre- mière restriction ; mais celle-ci est indiquée par Régis lui- même , et par conséquent lui et Winslow sont ici d'accord, En sera-t-il de même d’une seconde restriction que fait inslow dans un passage , assurément très-remarquable , de son quatrième mémoire-(4) ? «Dans tous mes mémoires ’Sur cette matière, je n’ai, dit-il, parlé que des germes, »des conformations primitives, des extraordinaires origi- »nels, ete. , et je n’ai point fait mention d'œufs, non » pas parce que je nie leur existence ou que j'en doute, “mails parce que je n’ai encore trouvé ni appris aucune *preuve réelle (5) de la préexistence des prétendus linéamens dans les œufs avant leur fécondation par le concours des » deux sexes; et qu’ainsi-dans tout ce que j'ai avancé sur ?Celte matière, je n'ai considéré les germes, ou, si l’on veut , » les œufs, que dans leur état naturel (6), après la fécondation et avant leur altération par aucun accident. » "2 _ Gertes, après un tel passage, on devrait peu s'étonner (1) Mémoire de 1740, p. 897. Poyez aussi le mém. dé 1742, p. g2et Be Tog Re FPS SC per (2) Mémoire de 1743, p. 340. (3) Jéid,, p. 349. À de ion RS Ses (4) Mémoire de pie pré et 111, Ce passage est reproduit, mais avec deux modifications assez importantes, dâns le mém. de 1743, P. 356 et 357. JALOTÉ 2 rene * (5) L'auteur ajoute ici: mi méme aucune probabilité valable, Mais ces “nots Gnt été supprimés dans le mémoire de 1743. 6} Winslow avait d'abôrd dit immédiatement après la fécondation (mém, de 1742 ); mais le mot immédiatement a été ensuite supprimé Mém, de 1743 ), à + > D04 4 | EE Ée + 484 PARTIE IV, de voir un jour invoquée, contre le système de la monstruo- sité originelle, l'autorité de ce même Winslow, toujours Cité jusqu’à présent comme le plus habile et le plus ardent de ses défenseurs. À netenir compte que de ces seules lignes ; il paraît difficile de se déclarer plus formellement contre ce système: Lémery lui-même est rarement plus explicite. Mais cette espèce de profession de foi, placée par Winslow dans ses derniers mémoires , perd beaucoup de son importance pour qui la soumet à un examen approfondi. Lisez, en eflét, avec atlention tous les mémoires de Wins low, réduisez ses argumens, presque toujours présentés | d’une manière quelque peu confuse (:), à leur expression la plas simple et la plus claire , et vous verrez qu'ils tendenÿ précisément à détruire l’idée de causes agissant seulemeni après la fécondation. Ouvrez le quatrième mémoire de Wins low (2), ei vous y voyez Winslow citer, comme des auteurs dont l'autorité vient à l'appui de.sa propre opinion, D verney ct surtout Régis dont le passage est même rapporté en entier : au contraire vous Chercheriez en vain da$ tous les mémoires de Winslow une seule ligne indiqu#* , Ca PL ; ° . F0 d’une manière positive la nécessité de modifier et de restrel® (1) Il y a toutefois des exceptions. Quoi de plus clair que le passa£® suivant du mémoire de 1733, au sujet d’une disposition anomale © cœur et des gros vaisseaux : « Mais les troncs artériels, par quelle mé” tre en” gt cet uteur p cas » canique accidentelle auraient-ils, dans un germe ordinaire » pu ê » tièrement exclus des ventricules ordinaires ?» Foyez p. 380. — autre, p. 378, d'autant plus important qu'il est reproduit par a dans son dernier mémoire, 1743, p. 352, Celui-ci est relatif à U d’inversion splanchniqüe. « Je demande par quel accident, dit Winslo® » cette construction particulière à contre-sens pourrait arrive” 2 z » germe originairement ordinaire, » Il faudrait fermer son esprit De, dence pour ne pas reconnaître que ces deux passages équivalent re” sément à l'affirmation de l'existence de germés extraordinail*? de germes originairement extraordinaires. ee ea (2) Année 1742, p. 106 et 107. -@ De re a Ar à ee meme CAUSES DES ANOMALIES. 485 dre les idées deces auteurs. Enfin , et c’est une preuve plus décisive encore, consultez dans l’Aistotrede l’Académie (1), l'analyse de la discussion de Lémery et de Winslow, faite par le sécrétaire perpétuel Mairan , évidemment ami de Winslow, et au courant non seulement de ses travauxeffec- tués, mais aussi de ses intentions pour l'avenir. Selon cette analyse, très-partiale en faveur de Winslow, et sans doute lédigée sur des notes fournies par lui-même, le résultat es travaux de cet illustre anatomiste serait l'établissement définitif dans la science de l'hypothèse de Régis, c’est-à- dire de l'hypothèse suivant laquelle les monstres seraient issus de germes originairement monstrueux, et par consé- quent, je cite textucllement les expressions de Mairan, seraient directement produits par l’auteur de la nature. Comment donc expliquer le passage plus haut cité.de Winslow? Rien de plus simple, en suivant pas à pas la Marche de l’autear. Dans ses deux premiers mémoires, fn 1753 et 1734, il se déclare partisan de l'hypothèse des germes originairement monstrueux, Lelle qu’on l’admettait àvant lui, et c’est sur ce terrain que Lémery l'attaque Yiyement et à deux reprises en 1738, puis de nouveau en 1740. Dès lors, sa marche devient plus prudente et plus réservée. Dans son troisième mémoire, en 1740; il fait déjà une première restriction, el l’on -peut dire une concession à Lémery , en accordant que l'hypothèse des monstres accidéntels est applicable à quelques cas. Enfin, de nouveau pressé par Lemery, il fait, dans ses deux derniers mémoi- (1) Année 1743 Loc, cit, — On peut consulter aussi l'histoire de 1740, où se trouve, p. 37 et suiv. , un compte-rendu très-bien fait et très. impartial des premiers mémoires de Lémery et de Winsiow. Fonxx- NELLE, qui est l’auteur de ce compte-rendu , est d'accord avec Mairan POUr faire de Winsiow un partisan du système des anomalies-préexis- lante : 22 RL à ; s, | - 486 PARTIE IV. res, en 1742 et 1745, une nouvelle restriction , €t ER ne s'occuper que des germes dans leur état naturel aprés la fécondation , c’est-à-dire qu'il se retranche dans la défense de la partie de son opinion qui lui paraît le mieux à Pabri des attaques de Lémery (1). La partie la plus contestable de son opinion, celle qui est relative aux germes avant la fécondation , n’est d’ailleurs point positivement abandonnée par lui : il dit seulement en faire abstraction, n’en point parler, ce qui est bien différent. Ainsi s'explique ce qu'une lecture attentive du passage de Winslow y fait reconnaitre d’ambigu dans l'expression et de vague dans la pensée : ainSl s'explique aussi cette intention, exprimée dans un autre passage du même mémoire (2), d'éviter de'se précipitél hors des bornes des sciences académiques dans des difficultés dont la discussion appartient à des sciences supérieures (5) En voyant Winslow céder ainsi pas à pas devant LémerŸ et craindre de plus en plus d'émettre son opinion tout entière, on peut déjà prévoir que celle-ci ne reposait p4$ sur des preuves solides et bien concluantes, Ces preuves 5 réduisent, en effet, toutes à un seul argument, etàun argl” (x) Les changemens qu'il a fait subir à cé passage de 1742 à 745 (voyez plus haut les notes de la page 483 }, sont très-significatifs d27° ce sens. É-s LP, (2) Année 1742, p. 106, — Winslow dit, il est vrai, avoir espriP® cette intention dès 1734 dans son second mémoire ; mais on l'Y cher- che en vain , de même que dans le mémoire de 1540. (3) Winslow ajoute même positivement dans cé. passage qu'il à Es = l s ON % 4 | eTY fermé la question dans ces limites, à cause de /e manière dont 7 Fe À pi F5 3 a s'était déclaré contre Le sentiment adopté ar Duverney et atp41%° . 440pté par Luverneÿ et ap luans blié par Régis.—Ce passage est, comme on le voit , des plus sal & en faveur.de la manière dont j'explique les restrictions D. ee er Winslow, de plus en plus pressé par Lémery, a fait subir à Figee thèse de Régis. * CAUSES DES ANOMALIES. 487 Ment négatif : l'impossibilité d'expliquer par des causes aCcidentelles snrvenues après la formation du germe, des déviations qui, pour s’écarter du type ordinaire ,- n’en pré- Sentent pas moins, dans la plupart des cas, une admirable _ Fégularité, Winslow accordait que l'impossibilité d’explis quer les anomalies tenait, pour une partie d’entre elles, à limperfection de la science, et n’étaft que relative à son état Présent ; mais il soutenait qu’elle était pour d’autres absolue ét éternelle. De ce nombre devaient être les anomalies qui Sont le plus remarquables par leur régularité et leur com- Plication. Aussi voyons-nous la discussion , après ayoir erré Sur une multitude d’hémitéries de divers genres , reportée et fixée par Winslow, dans son dernier mémoire, sur deux groupes d’anomäalies dont l’examen lui avait servi de point de départ, l’inversion splanchnique , et la monstruosité double par union profonde. ah Au point où nous sommes présentement parvenus, il serait fort inutile de suivre Winslow dans l'examen de ces deux groupes si remarquables d'anomalies, et dans les remarques qu'il déduit de son examen: Disons seulement que ses argu- Mens, opposés à ceux de Lémery, laissèrent entre eux la victoire incertaine à égard des monstres doubles ; mais que Winslow, dans la discussion relative aux hétérotaxies, triompha complétement de son adversaire, réduit à se réfu- gier dans une vaine et subtile distinction de .synonymie, Sontriomphe toutefois-ne fut que passager, et l’on a vu, dans la troisième partie de cet ouvrage que linversion elle-même des viscères, comme aussi la monstruosité _ tomposée , péuvent être aujourd’hui ramentes à l'hypo- thèse des anomalies produites dans le cours des formations et L.. développemens, Ainsi ce que Winslow. croyait Méxplicable, n'était qu'inexpliqué, et les progrès de la Science en amenant l'explication, ont brisé la base fragile - PARTIE IV sur laquelle reposait. principalement l'argumentation de Winslow. | ms On se tromperait toutefois gravement, si l’on supposait qu'il ne reste rien aujourd’hui des idées de Winslow, et que ses travaux de onze années ont été en pure perte pour la tératologie. Il est sans exemple dans l’histoire des sciences qu’un. esprit droit et persévérant n’ait vu, même en888È dans une fausse voie, ses efforts récompensés par la décou- verte de quelques résultats utiles. Il en.est ainsi de WinsloW: son argumentation porte aujourd'hui à vide ; mais il I reslera toujours , outrele mérite d’avoir enrichi la sciebC£ d’une multitude de faits ou de notions particulières, celu! d’avoir puissamment contribué à‘la démonstration de l'u2@ des vérités fondamentales de la tératologie, la régularité des êtres anomaux. , SIL. Des opinions de Lémery., et des argumens qu’il opposai} à Winslow. | € Le nom de Lémery a eu dans la postérité beaucoup moin$ de retentissement que celui de Winslow, et celui-ci n’a ff que conserver sur Lémery une prééminence que lui avait déjà décernée la voix unanime de ses contemporains { 1). À les juger par leurs travaux tératologiques, -les seuls 44 puissent servir de base à une comparaison équitable entre. ces deux anatomistes (2), Lémery se montre cependant (1) On amême été jusqu’à considérer Winslow comme égal à Hallere , re : < CR Epi RS ne Haller et Winslowus, magni æquè viri, écrivait Wozr deux 425 A la mort de celui-ci, Voyez 1 ent. OpolHe res e celui-ci, Voyez Novi comment, acad. scient. petf pe t- XVII, p. b5o. : (a) Lémery, qui professait la chimie au Jardin du roi? le e ; ‘ . 1 repair presque tous ses travaux à cette:science. Ses contemporains !€ 66 daient comme un chimiste des plus éminens, . a consacré . pu Éd meme + CAUSES DES ANOMALIES. 489 irès-supérieur à k. non seulement par le système Plus rationnel qu'il défend , mais aussi par la manière dont ille défend : son exposition est beaucoup plus lucide, le plan de chacun de ses mémoires mieux tracé et plus logique , Son argumentation plus serrée et plus juste, et, quoi qu’en ait dit la partialité de ses contemporains, sa discussion moins ‘crbe, moins personnelle et plus loyale. | La clarté de Lémery ne permet pas d’hésiter sur son Opinion comme sur celle de Winslow; il la formule nette- Ment dans son premier: mémoire ; et ne la dément jamais. Ainsi ; dès 1 724 , le système des germes originairement Monstrueux lui paraît inutile et erroné: « Il n’a été, dit-il, » imaginé par les auteurs que pour épargner l'embarras de >rendre raison de plusieurs faits compliqués dont la méca- nique ne se présente qu'après avoir bien médité sur cha- »Cun de ces faits. » À ce système il essaie de substituer l'hypothèse de germes primitivement normaux, mais trou- lés accidentellement dans le cours de leurs évolutions; hypothèse qu’il ‘applique dès lors aux monstres doubles. vin d’être le produit d’un germe unique: primitivement double et monstrueux , un monstre double est pour Lémer y Composé de deux fœtus issus de germes normaux, mais appliqués l’un contre l’autre et réunis par pression. Si la Pression est modérée, il n°y à, dit-il, d'union que par les Parties externes; si plus forte, l'union s'étend jusqu'aux Parties internes. HAT SEUR 190 sit Les nombreux mémoires de Lémery, le huitième >xcepté ue j'omets comme peu digne de lai (1), sont principale- | Ment consacrés au développement de ses idées sur les : () Voyez l'année 1740, p- Br7.— Ce mémoire est relatif à l'inver- _ Splanchnique. Dans l'impuissance d'expliquer cette anomalie par 1e cause accidentelle, Lémery essaie d'échapper aux objections. de PARTIE IVe monstres doubles. Il soumet à unéliscussion détaillée plusieurs cas obéervés par lai-même ou publiés par d’autres anatômistes, insistant avec force sur tous les faits qu! Jui paraissent favorables à son système. Par une partie de ces faits il cherche à démontrer directement la duplicité esse” tielle de quelques üns des organes médians des monstres dou- bles; il fait ici preuve de beäucoup de sagacité, et émet 507 vent des idées justes et ingénieuses. Par d’autres fails > établit que les monstres doubles présentent quelquefois dans le détail de leur conformation des vices , des défectuosités’ des défauts d'harmonie plus ou moins manifestes ; et il ess2là de réfuter par cette considération très-vraie, mais de pet de valeur, les arguimens que Winslow avait tirés, contrè l'hypothèse des causes accidentelles, dela régularité en” preïnte partout dans l’organisation des êtres anomauxs 4 À ses raisonnemens physiologiques, Lémery en join d’autres métaphysiques. L'idée de germes monsiruet*” directement créés par l'auteur de la nature, si sage, si régu lier‘et si constant dans ses productions, Jui paraît un contre” sens, une absurdité, et presque un outrage à la puissant? divine; et lorsque Winslow objecte la liberté souveraitf Créateur; Lémery répond que Dieu ne peut faire, en vert de sa liberté sans nul doute infinie, ce que désavou® x sagesse : car les attributs divins ne se séparent pas; ils _. nent nécessairement les uns aux autres. «Je suppose, 40° » Lémery (1), un horloger du premier ordre + si quéld” a. » ne sachant de qui sont beaucoup de très-mauvaises mon” »tres, s’avisait de les attribuer à notre horloger, et préte”” » dait, en le faisant, célébrer le pouvoir de sa liber 1 ouais ment transposés» fes autres n’ont Winslow en distinguant les êtres à viscères régulière des êtres monstrueux, et en prétendant que les uns ét presque rien de commun entre eux. (1) Année 1740, p. 6r2. CAUSES DES ANOMALIES, 4o1 »lastreindrait point à ne faire que des montres excellentes , et qui lui permettrait d’en faire de monstrueusement mau- Vaises, je demande ce qu’on devrait penser d’un éloge de *cetle espèce ? » è bn: 1:00 aires C'est Par cette comparaison , aujourd'hui bien usée, et *$ MmÊme peu neuve; que Lémery termine.le dernier de Ba mémoires , croyant sans doute accabler Winslow sous le Poids d’un argument sans réplique. Mais. ce n’est pas une telle Preuve qui pouvait forcer la conviction de son adver- Salre : siles discussions de fait sont souvent longues, les Controverses _métaphysiques sont inépuisables ; et c’est Amsi que nous voyons bientôt après Winslow reprendre la Plume et se décerner, dans deux mémoires consécutifs, une Victoire qui dans la réalité ne pouvait appartenir ni à l’un ni à l’autre des deux partis HTéet e re | Si, en effet, Winslow était engagé dans une fausse voie, St Lémery avait pris une route meilleure , il s’en fallait de ‘aucoup que sa direction fût complétement bonne. En Prétendant que les monstres sont issus de germes ou d'œufs labord normaux, produits seulement par un trouble sur- Yenu postérieurement à la fécondation, il soutenait une thèse excellente et dont la seule apparition dans la science était pour l'avenir le présage assuré de nombreuses et im- Portantes découvertes. Mais il se trompait gravement, lors- il voulait expliquer toutes les circonstances de Forgani- ‘ation des monstres par la pression ou d’autres causes sem- blables ; lorsqu'il admettait partout des accidens ; ce mot flant pris bien plutôt dans son sens vulgaire que dans son \Cception philosophique ; lorsqu'enfia il était conduit -par “lie idée à ne voir dans les êtres anomaux que les produits ‘eugles et désordonnés du hasard. Aussi suivez-le sur ce “rain et vousne le voyez plus s’appuyer quesur de faibles Misérables argumens, recueillis par Juià grande peine » * bo2 PARTIE IV. et que Winslow brise aussitôt, en leur opposant lar égula- rité si évidente des organisations anomales. . | Si l’histoire des sciences n’avait montré depuis Jong- iemps comment chaque vérité naît à son tour dans l es : des temps, et comment une idée qui, à un moment donne deviendra simple et facile, reste long-temps inac ces” sible à tous, on pourrait s'étonner de voir Lémerÿ? 5 milieu de toutes ses recherches pleines de sagacité SUF É monstres doubles , laisser échapper le principe régulateur de leur organisation, la Loi de l’affinité de soi pour S0* Les objections de Winslow semblent faites pour amener pas à pas Lémery à la découverte de cette grande loi; Œ la lui rendant nécessaire, elles le forcent , pour ainsi dire» à passer à chaque instant auprès d’elle; mais ilsemble tr jours près de l’atteindre, et jamais ne l’atteint. Lémerÿ k esprit fin, sagace et logique , n’avait point assez de gén pour franchir les deux ou trois idées intermédiaires qui séparaient encore de la Loi de l’affinité de soi pour soi; la découverte fut reculée de près d’un siècle. el S IV. État de la science après la discussion de Lémer € | de Winslow. Dans l'analyse qu'il à publiée de la discussion de Lémer) et de Winslow, Mairan nous apprend que le système ; germes originarement monstrueux vit accroître » et u . avant la discussion , dans le sein de l’Académie. paraît même leregarder comme définitivement ét2 lascience (1). Et cependant peu d'années s’étaient © bli A M ux argumens? (1) 11 cherche toutefois à l’appuyer sur de nouv? Cé argumens « à sde . Cès mais en les présentant pour ainsi dire comme su perflus CAUSES DES ANOMALIES. Ton Je’ Voyait déjà en grande partie abandonné par ceux mêmes que leurs opinions antérieures ou la tendance géné- rle de leurs idées semblaient destiner à en être les plus fer Mes et les plus zélés partisans. Parmi lès nombreux exemples que je pourrais ici | énu- rer, je citérai seulement comme les deux plus remar- Tables ceux de Charles Bonnet et de Haller. Bonnet, comme chacun sait, n’est pas l'inventeur du Sstème de la préexistence des germes (1), mais il en est é plus zélé défenseur et le représentant par excellence. Our lui, rien n’est proprement engendré; tout a été originai” | lement préformé ; ; les germes qui ne seront appelés à venir LLE jour qe dans mille ans, ont actuellement dans un rac- Courci nexprimublé toutes les parties qui caractérisent l'es- Pèce (2). Les animaux ne croissent donc que par un véri= table développement , et ce développement ne consiste que dans l'extension graduelle des | parties en tous sens (5). Certes lun té] système il n° ya qu'un pas à Pidée des germes ori- Einairement anomaux, ou plutôt celle-ci n *ést qu’un simple RUES de ce système : elle est implicitement contenue . Sont tirés dE SU des probabilités &: iotis- de nulle és ; ence qu’il admet pour point de départ que touteanomalie non préexistante St l'effet d’un hasard aveugle. Peu importe donc que, d après son tlcul, une explication de la | polydactylie, prise hors du système des ätomalies originellés, ait seuléme” £ un degré de probabilité ar à ü un divisé par l'unité suivie de plusieurs centaines de zéros. (1) Il ne l'est pas même de l hypothèse de l’embotcement, Lui-même \imarque qu'elle avait été présentée dans toute son extension par Drencn, dans = livre premier de la-Recherche de la été Foyez sk à 6. | D: (2) Voyez ses Mémoires sur Le germe, dans ses OEuvres, éd i in-4v de Neuchatel, 1779-1783, & V,, part. I » P. 5. €) Contemplation de la nature, part, x, chap: 95 OEuvres; te M, Part, VI, p, 67, . à s 4 k et 494 | PARTIE IV, dans sa vaste étendue. Et cependant, Bonnet , s’il ne rejette pas absolument et pour tous les cas l'hypothèse de Régis et de Winslow, se rapproche infiniment plus par $€$ opi- pions de celle de Lémerÿ qu’il confirme par quelques argu- mens nouveaux. Il est même un passage de ses Considéra tions sur Les corps organisés, dans lequel il se déclare for- mellement pour elle (1). Les monstres doubles, si difficiles à expliquer par des causes accidentelles, ne l’arrêtent P dans sa croyance : il les regarde comme composés de deux sujets qui, d’abord distincig, se sont greffés ensuite» ei illes compare , non sans justesse, à deux branches où del fruits greflés par approche. Quant aux**monstres par défauts leur explication, sous l'influence de causes accidentelle » lui paraît simple; et, loin de s'étonner qu’ilsurvienne 4U° quefois de telles perturbations dans l’évolution des organ6” on devrait, dit-il, s'étonner bien plutôt qu’elles ne soient Pi plus communes. | Quoique Haller ait toujours regardé les inversions 39 hémitéries par excès, la plupart des monstruosités coMP®” sées et quelques autres anomalies, comme explicables seu lement par le système des germes originairement mon" trueux ; quoiqu'il soit a&fäsi. beaucoup plus voisin que Bonnet des opinions de Winslow, son exemple a peut-Ë” encore plus de valeur contre elles. Haller avait été n02 7, lement témoin de toute la discussion de Lémery et de Wns low, mais lui-même y avait pris part. À trois reprise différentes, d’abord en 1755, puis en 1739 et en 1742: y était intervenu pour prêter à Winslow tout l'appui © son talent et de son immense savoir: et, la discussion 7, à : è = ti e en mince en France, il l'avait même en 1749 continué | (x) Part, IT , Chap. 8; OEuvres, t. IEL, p. Bod.-:2f depuis reproduits i 0 NE -S k le mais d'une manière plus succincte, les mêmes idées dans sa Contemp de la nature ñ part. VII : chap. 293 OEuvres, t. IV ; parts 1, p.288. termine CAUSES DES ANOMALIES. 495 Allemagne, soutenant toujours une doctrine si bien d’ accord avec ses idées générales sur a reproduction des êtres (1). Ainsi > autant par ses travaux antérieurs sur la question spé- Ciale des causes des anomalies que par l’ensemble de. ses doctrines Physiologiques , Haller se trouvait engagé: aussi avant que possible dans la défense du système de la mons- Uosité originelle. Mais , dans.son traité. De monsiris , lrevient sur ce système , il le soumet dans Ne. à un nouvel examen, et là on le voit, avec cette bonne foi et. cette probité scientifiques qui. couronnent si ignement. son. immense talent , faire de larges concessions aux idées de Lémery. Et même, s’il reste sur beaucoup de points fidèle au système de Winslow, il ne le défend fque faiblement, et souvent même exprime des doutes Mont la cause est évidemment le peu de valeur des argu- mens sur lesquels il se voit réduit à s’ appuyer. Ces argu- Mens se ramènent à deux. principaux, l'un, déjà employé *s Winslos, l’autre nouveau. Le premier qu ‘ilapplique à beaucoup de cas divers, savoir, l'impossibilité de les xpliquer , est purement négatif; ét les progrès. ülté- tieurs de la science lui ont chaque jo jour êté, comme il de- Vait arriver, une partie « de sa valeur : le moment est pro- Che sans doute où. il sera réduit à rien, Le second est 3 exis- tence, chez divers monstres . composés de parties » par exemple de branches vasculaires , qui n ent point, suivant ques d analogues chez les êtres anomaux, Mais il suflit {:) Le 7 ais dissertations publiées par x Haller de 1735 à 1745 , ‘Sttoutes été refondues dans son traité général De monstris, principa- lement, en ce qui concerne la question générale des causes, dans le ivre res —Les deux plus i importantes de ces dissertations sont les Suivantes : : Descriptio fœtus bicipitis ad pectora connati (c'est un ectopage) \n-4, Sans 173911: Dé monstrorum origine mechanicé , in-49, Goet- nés 2745. | Frs 496 PARTIE IV. d'examiner ces organes nouveaux , comme il les nomme, POUF reconnaître en eux des matériaux fournis par les deux sur jets composans , 3768 joints enire eux sur l'axe d'union, CON- , formément au principe général de l'union similaire (1). Comme les premières , les preuves de ce second genre 5€ sont donc effacées peu à peu devant les progrès récens de EE FE 2 C'est ainsique l'hypothèse des anomalies originelles, aprè avoir un instant dominé dans la science , est venue jus" nous ; pérdant sans cesse de son autorité et de sa puissance réduite à des partisans chaque jour moins nombreux’ . restreinté dans des limites de plas en plus étroites. Ausslr quand, dans l’époque contemporaine, Meckel (2) essaie © la relever de ses ruines , il sent la nécessité de faire d’ab0f de larges concessions au système contraire (3) , et ce 2 ‘€ qu'après avoir ainsi resserré le cercle des anomalies origf nelles (4), a tu tente de renouveler quelques uns des vieux (1) Voyez par exämple ce que Haller dit des ischiopages dan. j chap. 23 (fœtus pebibus obversi). (2) Voyez Handbuch der pathol, Anatomie, t.T, p. 21 et suiv. Lie F idées développées dans cet-ouvrage sont AIX AE succinetement P# l'auteur dans son De duplicitate monstr. commentarius, p. 2,et al? de son dernier ouvrage sur les anomalies, intitulé : Deseriptio: monstro" zum nonnullorum, in- 4°, Leipzig, 1826, | sé (3) Ainsi il ne soutient plus que les germes ont or riginairemen! ‘ créés monstrueux , mais seulement qu’ils sont monstrueux dès leu première formation. — Meckel, il est vrai, est très-peu explicite à ce 2 “je ;mais l’idée de la Méeristenes des germes anomaux dan5 EN "étendue de ce terme, serait contradictoire avec les opinions A “ Mt anatomiste professe dans plusieurs de ses ouvrages? ?° à ment dans les plus récens. * (4) Il en est encore ainsi de TREVIRANUS, qui, ad anomalies originelies, exclut même du nombre decelles partie des monstruosités Éqabies, Voyez sa Biologier Ve II, pu: ie mettant aussi des -€i une gr “ande ME SES CAUSES DES ANOMALIES, 497 “Tgumens de Winslow et de Haller ; inutile et sans doute dernière tentative en faveur d’une doctrine qui ne peut se Soutenir plus long-temps , parce qu’elle manque de ce prin- “pe essenliel et unique de la vie des idées , la vérité. Ainsi, _ Par une coïncidence singulière, mais facilement explicable à Ce même Meckel , l’un des chefs de l'école moderne , et * Premier de tous peut-être qui ait commencé ce qu’on Peut nommer la tératolôgie du dix-neuvième siècle , il a été donné ‘être en même temps le dernier défenseur d’une doctrine qui appartient essentiellement aux dix-septième et dix-huitième (1). : É— s. | (x) Ici se. placerait naturellement la liste de tous les auteurs qui ont émis quelques idées pour ou contre la préexistence des anomalies; mais cette liste ne serait rien moins que la liste presque complète de ceux qui ont publié des ouvrages généraux ou des mémoires quelque Peu étendus sur la tératologie. Et même il est peu d'auteurs qui, en Soccupant d’un- cas particulier , se bornent à le décrire: la recherche 8S causes, ou plutôt une ébauche imparfaite-de cette recherche, suit Présque toujours la description; d'où la répétition, dans une foule articles divers, des mêmes argumens et des mêmes idées. C’est ainsi que l’on comptait déjà, vers 1750, jusqu'à trente auteurs et plus qui €ussent pris quelque part à là discussion des importantes questions soulevées dans le sein de l'Académie des sciences; et depuis, ce nombre s’est considérablement accru. —- Dans l'impossibilité de faire Pénu- : mération des ouvrages ou mémoires de tant d'auteurs , je me bornerai aux citations suivantes , renvoyant pour les, autres travaux où l’on trouve quelque chose pour ou contre la question de la monstruosité originelle, aux nombreuses notes bibliographiques qui précèdent, — Warnriou ,; Comment, de ortu mon strorum, in-8°, Breslaw, 1595.— Mar. TINIUS, Epistola de monstri generatione, in-[ol., Venise, 1738.—Hunatip à Rech. sur les Causes de là structure singulière qu'on rencontre quelquefois “dans diverses parties du corps humain, dans les Hém. de l'Acad, des Sc, Pour 1740 , p. 379. Quelques unes des idées de Hunauld (voyez tome I, P. 669), mais surtout quelques uns des faits qu’il rapporte, ont été sou- Yent invoqués et commentés dans les discussions sur la monstruosité Oiginelle.— MorcAGN CR De sedib, et causis morb. , epist. XLVIIL.—Ror- DERER, Fous. parasitici descriptio, dans les Commentarii societ. scient, Got= TI, 32 / 498 PARTIÉ 1V: SV. Ætat présent de la sciences ÿ ’ LS : =; L'impuissance où sesont trouvés les défenseurs mM0- dernes du système des anomalies originelles, de ren dre quer que. force aux argumens anciennement présentés en sà fa- venr ; l'inutilité de toutes les tentatives qu'on a faites de- puis Winslow pour le fortifier de quelques preuves nou enfin la tendance constante et de plus en plus marqu la science vers l'abolition de ce système suranné, son $ doute très-significativés contre lui , et attestent d'une mt nière-irrécusable la fragilité. des bases sur lesquelles on l'a” vais un instant élevé si haut. Cependant ce n’est point me sez., et il importe ici, comme dans toute question scient” velles; de de ans tingensis, L. IV, p. 186, 1954.— Wozr, De ortu monstrorum, loc. cils anDe “1772).p. 54 9-571.—BLUMENBACR, Ueber den Bildungstrib, Goettingel in-12, 1789. J'ai eu occasion d'indiquer ailleurs CEE, p.75 et 76)les idées que Blumenbach a déduites à l'égard des monstres, de sa doc” trine générale sur le Wisus formativus ; idées avec lesquelles celles des deux auteurs précédens, Roederer et Wolf, ue sont pas sans analogie. Luce, Ueber die Ursachen der Degeneration organisirter Æœrper, in-8°? Goetting., 1794. — WIENHOLT, Vorlesungen ueber die Enstehur£ , Missgeburten, in-80, Brême, 1807.—ViREY, article Monstres du Dict. sciences médicales, t. XXXIV , p. 140.-—-CHAUSSIER Et ADELON ; article Monstruosités , ibid., p. 236 et suiv. 7’oyez aussi les articles aualogue* dans les autres dictionnaires. — Cidestos Site METRE anatomique , t IT, p: 478; article consacré à des remarque ” monstruosité considérée dans ses rapports avec la question de la préexistent des germes. Les divers mémoires publiés, soit par mon père, soit P2 ‘d'autres auteurs, sur les adhérences considérées dans Jeur® ee. “ports avec la production des anomalies, et sur d’autres 2 ront cités successivement quaud j'aurai à traiter FT ARE générales auxquelles ils sont relatifs, — J. B. BÉRAED ? sg le la monstruosité, thèse, in-40, Paris, 1835; dissertation __. taie - J'auteur paëse en revue les divers genres de caust® auxquels AE mène la production des anomalies, des sur la = CAUSES DES ANOMALIES. 499 lique de n’asseoir notre jugement définitif ÿ°° sur l’auto- rité des faits et de l'expérience. Or, sans rappeler ici tonte les considérations qui plaident Conire le Système de la préexistence des germes en géné- ral, voici quelques faits dont La valeur est aussi irrécusa- ble que l authenticité. : rns lieu, le système qui clice origine des ano- mal S dans des perturbations survenues’ après Ja concep- tion , est déjà incontestable dans un grand nombre de cas où l’on à VU un accident, par exemple, une chute, un coup, une vive impression morale, venir troubler une grossesse jusque-là régulière , et celle- ci, dès-lors toujours difficile , maladive , extraordinaire, se terminer à sept, à huit, à neuf mois , par la naissance d’un monstre (1). - Comme | je l'ai déjà faitremarquer ailleurs (2), il naît mins dé monstres dans les classes aisées de la société que dans les classes les plus pauvres , où les femmes sont obli- _ &ées de se livrer , Jors même qu ‘elles sont enceintes , à de pénibles travaux, et de plus, où elles ont souvent à souffrir de mauvais traitemens de Ja part des personnes gros sières et brütalés au milieu desquelles elles vivent. nets Un fait très-analogue au précédent, et que j'ai pu vériz ® fier aussi par moi-même, est la fr équence plus grande des grossesses monstrueuses parmi les femmes non mariées. Les inquiétudes, les chagrins , les tourmens moraux de Lout genre qui accompagnent ét troublent si souvent les grosses ses illégitimes, surtout chez les femmes enceintes pour la mire fois, expliqueraient déjà suffisamment cette fré- to Re plus haut, p. 358, le chapitre s sur és circonstances de la “aisance chez les étres anomaux, SI. @) Propositions sur la monstruosite. vide ches P homme et A ans maux, p, 793 thèse, in-4°, août 1829. PT en En EP + À | lanatomi ue, t. IE, p. 511. (£ AAC > P- 2: » décisif (2). | : Fe. .: Journ. complémentaire des sciences médicales, 1, XXXIV.— D'auir | périences avaient été indiquées plus anciennement dans la 500 PARTIE IV. quence plus grande : mais elle tient aussien partie , COMME on le verra pr la suite , aux précautions dangereuses 4U£ les femmes non mariées prennent souvent pour dissimuler leur grossesse , ou même aux tentatives d’avortement aux” quelles elles ont recours pour Ja faire cesser. - Voici donc déjà ; sans sortir du cercle des faits r à l'espèce humaine , des considérations qui excluent beaucoup de cas l'hypothèse des germes originaireme” anomaux. Si maintenant on passe aux animaux , ON doit s'attendre à trouver des preuves bien plus conclaantt encore, puisque, pour ceux-ci, on a non seulement Îe5 ressources de l'observation, mais aussi celles de l’expé sience. | elati fs "pour ment C'est, en effet, ce qui a lien; et l’on peut dire que la dé monstration a été portée, à leur égard, au dernier degré d'é +vidence. On est venu jusqu’à pouvoir créer à volonté des anomalies chez les oiseaux en troublant de diverses M7 nières leur développement pendant les premiers jours F l'incubation : et c’est à des expériences faites en 1820, 1822 et 1826 par mon père (1), qu'est dû ce résultat pe Dir 7 (1) Il en a publié une partie dans les Mémoires du Muséum, V p: 289. Sa notice est intitulée : Sur des déviations organiques prov0 observées dans un établissement d’incubation artificielle. Voyez au es €X° philose (2) On lit ce qui suit dans l’article He ze M. CHAUSSEE et Aprzon ; loc. cit. , pe 263. « Un argument bien puissant encore Poe » veur des causes accidentelles, c'est qu’on fait en querane sorte des » monstres à volonté dans des fécondations artificielles ; » des expériences de Jacont sur des œufs de truite et de saumon. ? Si les ex” périences de Jacobi, expériences dont les résultats ne sOnÈ indiqué comme il résulte CAUSES DES ANOMALIES. bot Déjà on avait pu remarquer que , parmi les oiseaux éclos Sous l'influence d’une chaleur artificielle , on rencontre, Sur un nombre donné de sujets, plus de monstruosités et de vices de conformation que sur un nombre égal de sujets éclos naturellement. Mais ce fait, que j'ai signalé ailleurs (1) ; tait resté complétement négligé, lorsque mon père re Slna un plan d'expériences qui devait amener à un résultat, Ron seulement analogue, mais beaucoup plus marqué et Plus concluant. een diet Dé |: Ces expériences , faites d’abord à l’aide de lincubation naturelle , furent reprises ensuite dans des circonstances : Le ; j > qu’en peu de mots, avaient le degré d'importance qui leur est attribué ici, elles seraient au contraire à invoquer en faveur du système des monstruosités originelles : car les seuls monstres dont Jacobi fasse Mention comme issus de ses fécondations artificielles, sont des mons= "es doubles ; ce qui suppose des œufs doubles, et par conséquent une Circonstance réexistante aux expériences de Jacobi qui n'agis- Sait et ne’ pouvait agir que sur les œufs déjà pondus et définiti- Yement établis. Mais,- dans la réalité, les expériences de Jacobi ne À et. . . Ps . Z - - . Prouvent rien ni pour ni contre Ja monstruosité originelle, Jacobi se borne à dire qu’il « remarqué quelquefois des monstres , certaines années plus , d'autres moins , et à donner une courte indication des plas remar- quables d’entre eux. Voyez les Soirées helvériennes, et le Traité général. des pêches de Dunamez pu Moncrau, seconde partie, P- 209 et suiv, C’est la relation elle-même de Jacobi, relation dont Duhamel ignorait l'auteur, que Fernis a fait réimprimer, comme un travail original de Duhamel, dans le Journ, de physique, t. XX, pe 322. — Grebrrscu donne, dans lÆise. de l'Acad, des Sc. de Berlin pour 1764, p. 47, une autre relation des expériences de Jacobi, et cette fois elles lui sont bien at. tribuées. Mais cette relation renferme plusieurs inexactitudes. . : C'est aussi à tort que Swammernam a été cité comme auteur d’ex- Périences importantes sur la production-artificielle des monstres. Cet ilüstre observateur, dans sa Biblia naturæ, t. H, p. 567 ,se borne à re- Marquer que. l'on peut rendre des papillons mal conformés par cer= laines opérations ( quédam encheiresi ) faites sur leurs nymphes. () Loc. cit. , Ps 70, cn | L#- t ÿ : Ed n 5oc BARTIE IVe beaucoup plus favorables (1}, et avec beaucoup plus de succès, par les procédés de l’incubation artificielle. Elles consistaient à faireincuber des œufs , d’abord placés à ous égards dans les conditions ordinaires, puis au bout ar certain Japs-de temps, le plus souvent de trois jours; _ versement modifiés ; par exemple, secoués plas où Mm9InS violemment, perforés en divers points, mais surtout Ma" éenus dans une position verticale, soit sur le gros, soit SUP le petit bout, ou bien revêtus, sur une moitié de leur surface: d’un enduit de cire ou d’un vernis propre à rendre la coquille imperméable à l'air, L’effet constant de ces perturbations , été la production d’un nombre relativement très-considé- rabled’anomalies, soit simples, soit complexes, parmi lesquel les je puis citer la triocéphalie, l’atrophie ou même J'avor” : tement complet des yeux, l’éventration, la fissure spinale et diverses déformations. Il ne se trouva, au contraif@r parmi elles aucune monstruosité double, et c’est ce qui de- vait en effet avoir lieu (2), s'il est vrai, comme je l’admels. que tout monstre double soit essentiellement composé de déux embryons distincts. | Les expériences de mon père ont été toutes faites , ainsi que je l'ai dit, sur des œufs dont l’incubation avait été normale dans ses commencemens, et qui, par conséquent, étaient dé] parvenus à un certain degré de développement ayant d'éprot” ver l’action d'aucune causeperturbatrice, Mon père avait PT" cédé ainsi, non seulement afin de rendre plus décisifs lesrésu” Ft gtablisse- (x) Il existait iors à peu de distance de Paris un ment d'in-ubation artificielle, qui depuis a été abandonné: as (2) À moins toutefois qu’il ne se fût trouvé par hasard, PAT œufs ordinaires, un de ces doubles œufs, dont l'existence » plus Poe mune qu'on ne le croit généralement, explique seule les Ro doubles chez les oiseaux. : : = À CAUSES DES ANOMALIES. 505 tte de ses. expériences, mais aussi parce qu. il considéraitles | nomalies comme les effets d'actions. exercées bien plus sou- \l [| | Yent après les premiers développemens de l'être qu'au com- À? | mencement même de sa formation. Gette opinion était née chez lui d'nne étude- attentivé des circonstances ordinaires des grossesses dont le produit est monsirueux ; mais il restait à en constater la vérité par des preuves positives et direcles, el a été le but dè nombreuses expériences que j'ai Moi- même entreprises en 1891 (1), et ui forment la. contre Les de celles de mon LÉ ee Eve É< | e J'ai its à Prabobtiéon des œufs ds scie dont < avais préalablement , et avant qu'aucun développement fût com- mencé, aliéré de diverses manières la structure. Employant le secours ; non d’une chaleur artificiellement produite 3 pe poules ordinaires ou de poules d'Inde , je nepou- Vais, à l exemple de mon père, agir sur ces œufs en les Maintenant dans une position soirées mais me restait Plasieurs autres moyens d'action. Ceux que } employai lurent l'ébranlement par une ou plusieurs séCousses ; im- primées dans le sens de l'axe, ou perpendiculairement à Jui; l'application sur tout ou partie de la surface d’un enduit destiné à empêcher ou à diminuer la porosité de la coquille; l amincissement de celle-ci sur un point par l’a pplication d'un acide étendu d’eau; l ablation, à l’aide d’une aiguille où d’un scalpel, d’une petite plaque qui i était immédiatement rémpla- cée par une. Fe très- ns enfin la ps su * J'ai aussi fait sur des œufs input d abord dans les ei rconstan- te ordinaires, des expériences, analogues à à celles ae ’avait faites moi bère, Je me ropose de donner dans un mémoire 5 : détaillée de toutes ces expériences et de leurs BAS qui n appar- ti E "Ennent pas exclusivement à la tératologie , et Es conséquent sont en Partie étrangères à cet PUBS: mé Sr ; 3 ba - * pécial la relation LE Sr EU 504 PARTIE IV. | _perficielle ou profonde à l’aide, soit d’une petite épingle de _ laiton , soit d’une aiguille d’acier , soit d’une aiguille de , _ qui, tantôt était immédiatement retirée ; et tantôt mainte- nue en place au moyen de diverses précautions. . De tous.ces moyens d'action , le seul qui n’ait point CN tièrement empêché ou pour le moins modifié très-gravement le développement du poulet , c’est la secousse dans le sens’ de l’axe. Contrairement à ce que j'en attendais, les ®U . sur lesquels j'avais ainsi agi ,.se sont trouvés, vingt-deu* jours après la mise sous la poule, contenir de petits PO ælets, bien vivans, exempts de toute monstruosité , mais of frant un retard manifeste “dans leur évolution. Pour lu? d'eux, le retard pouvait même être évalué à plusieurs jours Aussi l’éclosion n’avait-elle pas eu lieu au terme ordinaire et même.ne paraissait-elle pas encore se préparer. Dans deux autres œufs je trouvai, également au ving!” deuxième jour, des poulets bien conformés dans toutes I parties de leur corps , mais offrant un arrêt général et très” marqué d'évolution, et pouvant être presque assimilés à dé nains, L'un d’eux, il est vrai, avait cessé de vivre, et mêm° suivant toute apparence, depuis plusieursjours, lorsque nl vris l’œuf qui le contenait. L’imperfection de son dévelop” pement et sa mort avaient élé causées par l'introduction dans l'œuf de la moitié d’une aiguille très-fine, que j'y avais ais 4 à demeure, et que je retrouvai entre le fœtus et la coq £ Dans l’autre œuf, la coquille avait été seulement amin cle aux deux bouts , et sur un très-petit espace , par l'applic?” tion de gutiules d'acide nitrique étendu d’eau. A 20) : ture , je trouvai la cavité remplie seulement à de” P E— fœtus , et presque tout le reste vide: une moitié ap = seaux était noirâtre , oblitérée et comme gangrenées fan parfaitement. saine. ne Se DE ? Dans tous les autres œufs, le fœtus avait complétement tion, des œufs non fécondés. D’autres étaient putréfiés. Dans “Ayait ensuite été bouché avec soin par deux couches de pa- = es 12 er dr sieurs de ces globules avaient jusqu’à deux tiers de ligne de A: CAUSES DES ANOMALIES. 509 4 avorté, La plapart, et quelques uns même dont le vitellns avait | 4 été perforé par une épinglette de laiton, ne présentaient rien À 6 Particulier, et paraissaient tels que sont, après l'incuba- a: Plusieurs parmi ceux où se trouvait ‘introduite et fixée | 4 ne aiguille d’acier , je trouvai , ‘au milieu de la matière Yitelline changée én un liquide visqueux, verdâtre et fétide, Un cordon ligamenteux, blanchâtre, comparable à un gros Vaisseau oblitéré ,. tourné sur lui-même en spirale ; se per- dant dans le liquide par l’une de ses extrémités, et allant s’insérer par l’autre, près de l’un des bouts de Pœuf, sur une membrane, blanchâtre, épaisse, résistante, et dont la disposition était d’ailleurs variable. Dans un autre œuf, dans l'albumine duquel une aiguille fine d’or avait été intro- duite par le gros bout et laissée à demeure, et dont le trou Pier gommé , Je trouvai dans le sac vitellin, da côté du gros Out, de petites masses irrégulières et des globules parfai- tement sphériques , paraissant composés’ de jaune d'œuf Coagulé , et flottant dans le reste du jaune , resté liquide et exempt, au moins en apparence, de toute altération. Plu- diamètre, et d’autres , c’étaient lesplus petits, mesuraient Un quart de ligne; une partie d’entre eux étaient libres et iso- ls, d’autres diversement groupés deux à deux, trois à trois, Où plus encore; et il suflisait d’un peu d'attention pour re- Connaître ; dans les masses irrégulières qui flottaient avec | tux dans le jaune, l'assemblage de semblables globules, téunis plas. intimement et en nombre plus considérable, Le ‘este de cet œuf ne présentait rien de remarquable , et l’on TR L ni A nie L' pa A 9 AY voyait pas même la moindre trace de vaisseaux (1). () Poyez la planche XI, fig. 4, où j'ai fait représenter de grandeur 506 PARTIE IV. | Toutes ces expériences ont sans donte besoin d'être re- prises et variées de diverses manières , pour devenir parfai- tement concluantes; mais on ne peut nier du moins que leurs résuliats ne soient jusqu’à présent très-conformes aux prévisions de la théorie, et en particulier à l'opinion anté- rieurement émise par mon père. Parmi les causes PE turbatrices que j'ai mises en jeu dès le commencemtr de d’incubation ; les unes, plus énergiques , ont empêc le développement du fœtus ; les autres , plus faibles » ont frappé d’un retard ou d’un arrêt général ; aucune n’a F0” duit de véritables monstruosités, ni, d’une manière plus gé- nérale , d'anomalies que l’on puisse considérer comme por tant spécialement sur certaines régions ou certains organé® Ainsi se trouve confirmée, sirion par des preuves rigourel” ses, au moins par des indices de plus, cette idée assurémen très-rationnelle, que les anomalies qui offrent ce dernier racière, le doivent principalement à l'influence de causes PO turbatrices survenues quand certäins organes sont en voie de formation, d’autres au contraire déjà développés, et P?° là soustraits à l’action de ces causes. | Les résultats de mes expériences, quoique en grande P# tie négatifs, ou plutôt par cela même qu’ils sont tels , C0P7 cordent donc avec ceux qu'avait obtenus mon père, On 477 rive ainsi, par toutes les voies, à la même conséquente 8" nérale, savoir : l’origine accidentelle et non primitive des sk malies. L'hypothèse des germes prédéstinés à la monstru0sli ne doit plus figurer aujourd’hui que dans l’histoire du P2% de la science: au système contraire appartient so 2 -Gardons-nous toutefois ‘de donner aux faits qui précèden”, une portée plus grande que celle qui leur appartient poor $ 2 x : j ; 2n 6 naturelle divers échantillons des globules et des petites masses 17 gulières que je viens d'indiquer. DR LEUR TEE CAUSES DES ANOMALIES ‘!” 507 hellement. N’allôns point, par exemple, cédant à un entrai- fement exagéré vers le système des déviations accidentelles, Conclure que les inomaliek ont toutes , et sans exception ; leurs Causes dans des perturbations survenues dans le cours des développemens. Une généralisation aussi absolue, aussi “Xelusive, non seulement ne ressort point des expériences ét des observations qüe, la science possède présentement ; Mais elle ne pourrd ressortir de ceux mêmes que la science ‘Cquerra par la suite : élle ne serait pas seulement dou-} leuse ; Mais très-certainement erronée. ; : En premier dieu , il ÿ.a des anomalies qui datent, quant à lenr cause, de l'instant même de la fécondation. L’héré- : ; 4 ‘ à Ÿ dité paternelle , c’est-à-dire la transmission aux enfans des #nomäalies du père, en estla preuve certaine et évidente; Puisque tonte action du père sur le produit cesse nécessai- / lement ayec l'acte fécondateur. En second lieu , n’y aurait-il pas plus encore ? Et cer- lines anomalies n’auraient-elles pas leur première origine dans une circonstance anlérieure.même à la fécondation ? ns doute aucun fait , du moins à mä connaissance ,; De prouve qu'il en soit ainsi ; mais qui oserait nier la pos- Sibilité, la vraisemblance même ; que la cicatricule, telle ? qu’elle ‘existe dans l'œuf avant la fécondation, ne puisse tlle-même avoir été troubléé et modifiée dans sa formation, fi contenir ainsi en elle, si l’on peut parler ainsi, le principe | de quelques unes des anomalies qui apparaîtront par Ja Suite ? Ce serait là, je l'avoue volontiers, une sorte de Préexistence, mais une préexistence essentiellement diffé ‘tate de celle qu’avaient imaginée les anciens, aussi ration- Melle que celle-ci est contraire à toutes les données actuelles science physiologique, et pouvant véritablement luiêtre ( ; ; Pposée presque sous tous les rapports. Quoi de moins sem- le en effet, quoi de plus contradictoire même, quela sim- fn [4 508 PARTIE IV ple préparation par la ère non encore fé riaux de l’œuf, et la formation par le créateur de 36 plutôt d’embryons imperceptibles, mais déjà complets » que la génération ne ferait plus qu'animer et accroître? condée des malé- germes ou PT dat | CHAPITRE IL. REMARQUES COMPLÉMENT AIRES SUR LES CAUSES DES ANOMALIE" Si l'examen qui précède nous eût conduit, avec Régis € tant d’autres ,. à reconnaître la création de germes origina” rement frappés d’anomalie et prédestinés à produire id monstres, il ne nous resterait guère qu'à incliner-n0b° raison devant un mystère dont l’existence se rattache ai immédiatement à la cause première, et nous serait inc0" préhensible comme elle.. Si, au contraire, les êtres 22° maux sont créés et formés par l’acte fécondatenar selon Je lois communes ; si leurs déviations sont les effets de trou? jé et d’empêchemens survenus pendant le cours des dévelop” pemens ; si leurs causes sont seulement accidentelles” c’est ce dont on ne peut plus douter présentement ; nn au sujet de recherches , sujet important , immense, capital y SC présente aussitôt : la déternunation de -ces causes. Gest 0 second problème qui forme le complément naturel et He saire du premier , et l’on peut dire que, la solution de _. étant une fois donnée, l'autre est par cela même MS °° équation, - + Par malheur, c’est ici surtout que se pressent | cultés ; c’est ici que se font sentir à éhaque PAS Les de la science. L'embryogénie, et surtout cette bran es diffi- lacunes che 5! | CAUSES DES ANOMALIES. 509 dificile , l’ovologie, de qui seule on peut attendre les élé- Mens d’une solution rationnelle, en donne à peine quelques Uns. Quant aux autres, les efforts si bien dirigés dont [a France ée l'Allemagne sont aujourd’hui le double théâtre , donnent ane juste espérance de les voir bientôt acquis à la physio- °gic ÿ Mais, pour Je présent , ils manquent complétement ; a avec cux, la seule base sur laquelle on puisse trouver un Point solide d'appui pour s’élever à la détermination précise “es causes des anomalies. Tout ce qui est présentement Possible, ou du moins ce qui me paraît l'être, c’est donc de poser à l'avance quelques faits, d'essayer quelques théo- ries partielles, fragmens inachevés d’une théorie générale que l'avenir produira ; c’est de placer quelques jalons sur les points déjà accessibles d’une route qu’il est interdit à la Science actuelle de parcourir dans son entier, : En émettant cette opinion sur les difficultés présentes de la recherche des causes des anomalies, je n’ignore pas Melle pourra paraître timide et empreinte d’une réserve Exagérée. Ce que je juge aujourd’hui impossible, d’au- res l’ont regardé comme possible dans un temps où la lératologie était loin d’être aussi avancée ; et il ne manque pas d'auteurs qui aient cru l'avoir déjà plus ou moins com blétement réalisé. Mais leurs tentatives elles-mêmes, tagt le succès en a été douteux ou même l’insuccès manifeste, ne sont que des preuves de plus en faveur de mon opinion. Ges remarques préliminaires étaient nécessaires pour que l'on comprit bien le but de ce chapitre. Ce que J'ai essayé Ty présenter » ce n’est point une histoire générale des Fauses des anomalies, maïs seulement, parce que cela seul Me paraît présentement utile et possible, un simple résamé des notions déjà acquises à la science et de celles qu'on peut Y tjouter aujourd’hui, Je traiterai, en prémier lieu, des “usés prochaines des anomalies , causes inhérentes à l’em- bio PARTIE IV. bryon ou à ses enveloppes; puis des causes effcientes, relatives aux parens, € pr incipalement à la mère. Celles-ci, COMME l'indique leur nom, et comme on le verra, sont, à propre” ment parler, les causes véritables et essentielles: ce sont elles qui produisent, les causes prochaines ; premiers effets de- venant à leur tour causes de ceux qui suivent, et n'étant» par par conséquent, dans Ja réalité, ee ce qu’on nom A en des moyens (1). SE Des causes prochaines des anomalies. Toute inégalité dans la nutrition de 'nbere tout? différence en plus ou en moins par rapport à ses condition ordinaires et moyennes ; toute altération dans son étati® Santé ; toute déviation un peu importante dans sa situati0l au sein de l'utérus, dans la disposition de ses membran€ÿ! dans la quantité des eaux de l'amnios ; toutes ces modif cations et une foule d’autres, ou déjà observées, où inoh” servées, Mais indiquées par les prévisions de la théorie» ou même entièrement ignorées , tendent nécessairement» lo qu’elles existent dans les premiers temps de la vie: int” utérine , à modifier les formations ou au moins les dé . SR futurs. De là, dans le volume, dans la forme? dans la strücture, dans Ja disposition, dans Je 19% ùs même des organes , des différences qui sont le plus $ souvent presque insensibles , maïs qui , si les causes ont agi. avef (1) Les mnihologtes ont, comme chacun sait, divisé: De se, maladies en une multitude de genres, les prédisposantés? acc rrait sans nul mais il mia FREE soires s LC, et déterminantes, les internes et externes, les pr ncipales eiwoce* : Tout ce cortége de noms, la plupart mal définis, P2 doute être introduit en tératologie comme én patholes gie t pe u beaucoup plus propre à embarrasser pé à enrichir la. signe j'ai mis grand soin à l'éviter, ss CAUSES DES ANOMALIÉS,. 511 n; Plus d'intensité, peuvent, les effets étant proportionnel *ux causes’, devenir très-manifestes ; en d'autres termes, Constituer de véritables anomalies, soit seulement légères ft locales, soït même graves et complexes. re j Parmi les causes Lrès-nombreuses que je viens d'indiquer, il en est quelques unes’ sur lesquelles je dois particulière- Ment insister > Soit pour importance qu'elles ont réelle- Ment , ‘soit pour celle que leur ont attribuée quelques au- . Ses adhérences avec le placenta ou les membranes de l'œuf. / La théorie et l'observation démontrent également que ou l’âge adulte. Le fœtus présente même quelquefois des lé- Sons qu’on peut appeler chirurgicales, par exemple, des à luxations, comme le remarque Hippocrate lui-même, ou des factures, comme ‘on l’a constaté par de nombreux exem- Ples, Pour n’en citer qu’un seul, tel est un cas rapporté _ Par M, Chaussier (1) , et dans lequel on trouva, chez une Pélite fille nouvellemént née, jusqu'à cent treize fractures, les unesencore crépitantes, les autres déjà consolidées; cas vraiment singulier, et presque incroyable, s’il n’était attesté bar un physiologiste d’une aussi grande autorité , et con- _ Îrmé par plusieurs autres faits moins remarquables mais ‘nalogues (2). | Pere L traction du système musculaire, eten même temps de V uié- &i à rs; que les membranes fœtales se trouvent ainsi tont à | coup resserrées , et qu’il en résulle une légère dilacération, deux phénomènes pourront survenir, savoir, l'écoulement LÉ d'une partie des eaux de l’amnios , puis l union des lèvres Fe. de la petite plaie des membranes avec le point correspon- À £. [ dant du corps de l'embryon. De 1à des lämes d’adhérence Ou brides qui, suivant les circonstances, se détruisent plus Ï où moins prémptement, ou bien au contraire se fortifient et subsistent assez long-temps , SOI pour que des cicatrices manifestes en attestent, chez le fœtus naissant, l'existence passée, soit pour. qu’ "elles-mêmes soient encore conservées entières au moment de la parturition. à En C'est ainsi que mon père explique la formation de la- ! mes ou brides placentaires. Voici maintement quel rôle el- } (x) Outre la Philosophie anatom! que, II D 208 et suiv., et p. bo8 re et suiv.. 5 voyez : Considér. générales sur la monstruosité, dans les Ann. des Sc, nat. SN re RE avril 1825, p- 45, et dans le Journ. complémentaire du | Dict, Ps Sc. médicales, t XXI, p. 236. — Sur des déviations organiques i Provoquées , dans les Mém. du Muséum , 1. XIII, p. 289,-et le Journ, com Plémentaire, t. XXXIV.— Article Monstres du Dict. classique d “hist. nas - trelle, t, XI, p. 149 —Des adhérences de l'extérieur du fœtus, dans les #— Arch, se. de médecine, t, AY, Fe 392, ann. 1827. x 522 PARTIE IV. les jouent suivant lui; et ici je citerai ses propres Expres- sion. « Des brides , lames où membranes, dit-il (1), inter posées entre le sujet en développement. et entre les mem- branes ambiantes du placenta, paralysent l’action vitale , ou l’entraînent violemment dans des voies détournées. Or ces membranes sur-ajoutées par la monstruosité exercent leur influence de deux manières ; d’abord mécaniquement; en tant qu’elles font l'office d’une lame de suspension» quant au fœtus. Effectivement on conçoit que, fixées d’uné part aux membranes ambiantes de l'œuf ou au placenta; el attachées de l’autre à quelques organes du fœtus , elles tien” nent ces organes en particulier dans un tiraillement qui est d'autant plus puissant et plus efficace pour les entraîner aŸ dehors, que le poids, les mouvemens et peut-être les soubre sauts du fœtus agissent en sens contraire. Les James placen- taires ont en second lieu ce résultat, qu'insérées sur plusieurs organes du sujet et s’y distribuant à la manière d’un dia- phragme vertical, elles privent les vaisseaux qui ordinaire- ment rampent à la surface de ces organes , de revenir. les uns sur les autres et de s’y anastomoser. . . Elles exerceni en outre une influence toute contraire, s’il leur arrive de servir de véhicule au système vasculaire pour entraîner celui-ci du sujet au placenta , ou vice vers ; d’où résultent les plus singulières et les plus fâcheuses aberrations. » Deux sortes d’objections peuvent être faites contre € système ; savoir, des objections contre quelques détails de l'explication qui luï sert de base, ct des objections contre sa généralité , les unes tendant à le rectifier, les autres à Fe restreindre ; car je ne pense pas qu'aucun argument ratl0n- nel puisse tendre à le détruiré complétement. Il me parait également incontestable, que le système des adhérences S (x) Dictionnaire classique d’hist. naturelle, loc- cit, pr LR dr A CAUSES DES ANOMALIES. “ 593 embryonnaires n’est point applicable à toutes les anomalies, ce que son auteur lui-même a depuis long-temps et le pre- Miér reconnu (a), et qu’il l’est à une partie d’entre elles. Toutes les monstruosités composées, par exemple, et, parmi les anomalies des autres groupes, les hémitéries par a augmen- lation numérique, la plupart des anomalies de structure, et beaucoup ‘d’autres déviations de presque tousles embranche- Mens, échappent évidemment à toute explication déduite de Cesystème.Ancontraire, ilest d’ uneapplicationtrès-heurense à à diverses anomalies par défaut, par fissure, par déplacement Soit intérieur, soit herniaire, ét principalement aux monstres célosomiens, quiont encore presque toujours à leur naissance leur paquet viscéral adhérent au placenta et aux membranes de l'œuf. Tels sont du reste les seulset incomplets résultats que ÿ ose. croire présentement acquis à La science, et peut- -être ne Pourra-t-on de quelque temps aller plus loin, non seulement Par la difficulté inhérente à la question elle-même, mais aussi €n raison des obstacles qu’oppose à sa solution l’incurie avec . laquelle les personnes qui recueillent ou décrivent des êtres _inomaux , laissent de côté les membranes et les placentas ; où se bornent à transmettre sur eux ‘quelques renseigne - . mens imparfaits et de nulle valeur scientifique. Quand donc Comprendra-t-on généralement que, s’il-peut être bon de dé- crire minutieusement les formes et de donner les mesures précises d'un être anomal, il serait cent fois plus utile dé faire connaître avec exactitude ses connexions avec les mem- trees de l'œuf et le pr LP | 3 Fe Nes Es syéities queje viens d’ indiquer, étaient spécia- Ement applicables aux anomalies simples et aux monstres (x) Depuis 1826. Voyez Ets D mémoires. cités s plus haut et Surtout le mémoi re Sur ur fœtus né à terme et blessé dans le ir oisième mois de soR âge; Mém. dé La société médic, d’'émulation, ” 13e ; 524 PARTIE IV. par défaut, Une théorie qui embrassait en même temps les monstres composés , est celle qui, considérant l'appareil vasculaire comme le formateur et le régulateur de tous les autres appareils , tendait à expliquer tout manque ou toute atrophie, toute duplication on toute hypertrophie d’un 0f- gane ou d’une région , par le manque ou l’atrophie, la du- plication ou l’hypertrophie de ses vaisseaux sanguins». € spécialement de ses artères. Cette théorie ingénieuse était l'œuvre de M. Serres (1), qui avait cherché à la fonder suf une étude approfondie des modifications du système vasc laire chez les êtres anomaux ; et certes si elle eût été vraie c’est de tels travaux que füt sortie sa démonstration. Mais l’auteur lui-même, éclairé bien moins par les objections souvent mesquines et futiles de divers médecins que par les progrès ultérieurs de ses recherches embryogéniques et de ses hautes généralisations , a considérablement restreint se$ premières idées; et les rapports qu’il admet aujourd'hui entre les anomalies des organes et celles de leurs vaisseaux, sont bien plutôt des rapports de simple coexistence qué de causalité (2). 5 Les objections qui avaient été dirigées contre les idées de M. Serres , étaient de trois sortes, Les unes, relatives à quel- ques exceptions que l’ontrouvait à opposer au principe de la corrélation du volume des organes et de celui de leurs vaisseaux (3), étaient des difficultés de détail dont la-dis= (1) Voyez son Essai sur une théorie anatomique des monsir. animales dans les Zuller. de la société d’énntation de Paris, sept. 1821, p- 333, et cahiers suivans ; el son Anatomie comparée du cerveau ste; P- 478 et Suiv. (2) Voyez ses Rech, d'anatomie transcend, et pathologique, dans les Hem, de l'Acad, des Se., loc. cit, p. 739, et dans l'édition à part P- 155. (3) L'exemple sur lequel on s’est surtout fondé pour combattre les dées de M, Serres, est l'existence d'artères carolides internes qui } CAUSES DES ANOMALIES, 595 Cussion ne peut ici tronver place, et elles ne sauraient em- êc her que le rapport signalé par M. Serres ne soitune vérité d'un ordre très- général. D’autres objections plus & graves, ou du moins plusspécienses, portaient sur ce que les dispositions änomales des vaisseaux sont des déviations dans lesquelles 6n ne doit pas voir de véritables causes, mais bien plutôt és.eflets (1). Mais-il est évident que l’anteur n’avait jamais Prétenda signaler les anomalies vasculaires comme les Causes primordiales. des monstruosités , Mais simplement Comme les modifications initiales d’où procèdent ensuite € secondairement toutes les autres. modifications. D’autres 0bjections enfin étaient relatives au fond même de Ja ques- Lion, et basées sur l'impossibilité dé décider, au moment présent de la science, ce qui, dans cet ensemble de modi- fications qui constitue une monstruosité , précède ou suit # ce qui est cause ef effet, la formation des organes. par leurs Yaisseaux n'étant, comme on le remarquait (2 2), rien MOINS que démontrée. Toutes ces objections De CE. comme on le voit, à jeter du doute sur la question, sans être concluantes dans âuraient conservé leur calibre td chez un LS hydrocBite, présenté le 8 mars 1825 à l’Académie de médecine par M. Baron. Voyez par exemple Anpraz, article Monstruosités du Diet. de médecine ; XIV, p. 454 Or la sérosité très-abondante qui remplaçait len- Gphale, pourrait expliquer dans ce cas la conservation du calibre des artères, si elle était bien réelle; et encore ÿ a-til doute sur ce Point. ; Comme on peut le voir par la vive polémique à laquelle ce cas ? à donné lie entre MM. Serres, Baron et Achille Comte. Foyez les 4r« “lives générales de médecine , numéros de mars et avril 1825. On peut onsulter aussi sur ce même cas la Rev. médic., avril 1825,p. 144 4147, le BuZerin des Sc. médicales , juin 1825, p. 197. | | () M. Cuvrer, dans son Analyse des travaux de l'Acad. des sc'ences Pour 1835, à indiqué, p. 34, cette objection autant que le di permet- lait Ja os spéciale de son tr avail. cts Poyez Anpraz , loc. cit. ; à’ apr ès BécranD, Lecons orales de 1822. æ 4 526 | PARTIE IV. aucun sens ; et il ne pouvait guère en être autrement avant la découverte et même avant la généralisation complète | de la Loi de la formation centripèle, La démonstration de celle-ci entraînait l'abandon d’un système qui supposait les vaisseaux préexistant aux organes dont au contraire ils émanent; et c’est ainsi que M. Serres a effacé lui-même une exception qu'il avait créée à sa théorie embryogénique avant de l’avoir découverte, et faitsubirà ses premières idées une restriction dont plusieurs avaient soupçonné, mais dont lui seul pouvait complétement démontrer la justesse et 11 nécessité (1). I me reste maintenant à ajouter quelques mots sur les systèmes imaginés spécialement an sujet dés monstres com posés, Ges systèmes se rapportent à deux genres princi- paux, suivant que les auteurs voient dans les monstres doubles et triples des êtres essentiellement unitaires , mais pourvus d'organes surnuméraires , en d’autres termes , su vant l’anciénne expression , de véritables monstres par excés; où bien qu'ils les considèrent comme résultant de l’union» soit superficielle, soit profonde, de deux ou de trois sujets: Ayant ailleurs (2).réfuté l'hypothèse qui sert de base au* systèmes du premier genre, il me suflira de les mention” nerici pourmémoire. L'un, supposant l'existence de germes (x) C'est dahs ces limites que j’ai adopté dans cet ouvrage les idées de M. Serres sur les rapports de la formation des organes N: celle de leurs systèmes vasculaires: idées qui, même ainsi restreintes, Oht encore une très-grande importance, comme j'ai cherché à le faire "2e Sois dre dans l'introduction, t.I, p. 19, dans l’un des chapitres précédens, LIU, p. 460, et plus anciennement dans mes Proposit. générales sur le Mronstruositégghèse inaug. ; août 1829, propos. 100 et-r01- (2) Voyez l’histoire des monstres composés, el principalement les chapitres consacrés aux parasitaires, L ET CAUSES DES ANOMAËIÉS. 527 "Créés primitivement doubles ou triples, ne fait, comme loutes les explications puisées dans l'idée des. germes ori- &inairement anomaux, que reculer la difficulté , où pour Mieux dire, il l accroît encore. Ge système est cepen- dant, comme on l’a vu dans le chapitre précédent , celui, non seulement de Winslow, mais aussi de Haller, et encore, Parmi les contemporains , de Meckel lui-même , dernier défenseur d’une doctrine que l’on peut dire présentement bannie de Ja saine physiologie. Un autre système , qui a du Moins le mérite de chercher une base dans les faits, et non dans de pures abstractions, admet des germes primitivement simples , dont le développement , effectué sous l'influence de circonstances particulières et avec une énergie insolite , amène ultérieurement la production d'organes plus nom- breux que dans Pétat normal, ou même la duplication d une ou plusieurs régions du corps. La plpart des auteurs de la fin du dix-huitième. siècle et du commencement du dix-neuvième se sont rangés à ce système, mais. en l’in- diquant d’une manière extrémement vague , et il n’a revêtu un caractère -véritablement scientifique que lorsque M. Serres à cherché à le préciser et à l’établir rigoureusement , en ramenant : da. ‘production des orga- nes en excès à celle de vaisseaux et principalement d'artères surnuméraires préexistantes, dont il restait d’ail- leurs à chercher à leur tour la cause et le mode de for- Nation, Parmi FE systèmes fondés sur l'hypothèse de la réunion de germes primitivement séparés (1 1), on a doit en distin- (:) Tous ont cela de commun, qu ‘ils supposerit, en premier lieu, ” | Coexistence de deux on de trois jumeaux, en second lieu leur réunion € un seul être composé, De là, dans la détermination des causes de la Monstruosité double ou triple , deux questions dE re - et égas * 528 PARTIE IV. -guer deux principaux , suivant que la rénnion est consi- dérée comme passive et fortuite, ou comme déterminée par les lois mêmes des formations ét des développemens organiques. R De ces deux sysièmes , le premier est le plus simple ef celui qui a dû se présenter je premier à l'esprit des physio- logistes. Ainst, entrevu par les auteurs du dix-septième siècle (1), nous le voyons défendu avec chaleur et persé- vérance par plusieurs auteurs du dix-huitième , &t princi- palement par Lémery. Suivant ce célèbre anatomiste , la réunion de deux embryons serait principalement l'effet d’une pression qui les aurait appliqués l’un contre l’autre» soit par suite de la conformation imparfaite ou de l’étrol- tesse de l'utérus , soit par toute autre circonstance. Tel est le système soutenu et développé par Lémery, dans sa mé morable discussion contre Winslow (2). Tel est aussi celui que M. Ollivier, au moins en ce qui concerne la monstruosité par inclusion (3) , a récemment essayé de faire revivre ,Ü est vrai en Jui faisant subir quelques modifications, et en le complétant par l’idée d’une inflammation adhésive qui serait la cause immédiate de la réunion des fœtus appliqués et pressés l’un contre l’autre. Mais tout le talent et le savolf lement difficiles : mais de ces deux questions, l’une relative aux causes des grossesses doubles ou multiples en général, est étrangère au but spécial de cet ouvrage, et doit être renvoyé aux traités de physiologie (1) Et méme, mais plus vaguement encore par cenx du seizième siècle: — Quant aux auteurs de l'antiquité, par exemple Empédocle et Démo” crite, leurs explications, déjà rapportées plus haut (voyez page 476); étaient fondées sur l'hypothèse du mélange des semences dans l'utérus, etsur d’autres suppositions de même genre. (2) Poyez plus haut, p. 453, le résumé de cette célèbre discussion et p+ 481, la citation des divers mémoires de Lémery- G) 7 oyez son Mémoire, Première partie, dans les #r chives gén, de mé» decine,t. XV ,p. 374 et suiv., 1827. or re path a LÉ Ge nn am _ CAUSES DES ANOMALIES. 529 soit de Lémery , soit des défenseurs modernes de son sys- ième, ne sauraient prévaloir contre l'argument principal par lequel le combattait Winslow, ailleurs faible contre Lémery, ici complétement victorieux (1) : $Woir, l’admirable régu- larité de l’organisation des monstres doubles. ÎLest de’ toute évidence que des causes fortuites ne sauraient rendre Compte de réunions qui ont toujours lieu sans désordre , -omme le disait si bien Winslow , et qui se font. ‘toujours - Comme ‘on peut l ajouter aujourd’hui, pes des. faces simi- laires et entre des organes analogues. É Si l'hypothèse de la pression , ou toute autre aies 7 | ne peut. suffire à l'explication des unions Imonstrueuses 7 par quelles considérations pourra-t-on se rendre compte de. ce: fait si remarquable, que deux ou trois ‘embryons con tenus dans les mêmes envéloppes (2), tantôt restent sépa- rés jusqu’à la naissance -et dotionhat. des jumeaux nor- Maux , tantôt se conjoignent ou même se confondent pro- fondément : et deviennent un seul être composé et mons- trueux ? Des résultats aussi ‘différens doivent évidem- : Ment correspondre à des dispositions différentes : car , dé circonstances entièrement. semblables, ne sauraient naître | que des effets semblables. Or il est des différences de dis- position qui semblent être directement trâduites à V’exté- rieur par les données communes dé l organisation des mons- tres composés. L'union des sujets composans ayant tou- jours\lieu, non par des faces dissimilaires, mais-bien par les faces de même nom el entre ses analogues, nous sa- / _&) Poyez le chapitre précédent p. 488 el 490. : (à) Je laisse ici de côté les cas où chaque. embryon a, soit des en- Yeloppes complétement distinctes, Soit un amnios distinct avec un Chorion commun , et où, par conséquent, laréunion des embryons est EMpéchée par la présence. d'ün diaphragme mb ue. inter posé Che eux. ”“ - UE, é #4 530 PARTIE IV, vons par cela même, d’une manière positive, que si , dans œuf commun , le dos d’un embryon correspond à l’un des flancs où au ventre d’un autre , il n° y aura point d'union ; que si, au contraire, il®ont opposés côté à côlé , où se E- gardent face à face, et en mêihe temps sont dirigés dans le même sens ; l’union sera possible. C'est là ul corollaire : rigoureusement déduit des faits, et ilest per! mis d'affirmer avec touie certitude, qu’aux différences de situation relative que peuvent présenter des embryons C0” existant au sein d’un œuf commun ; correspondent , tantôl Pimpossibilité, et tantôt la possibilité, soit d’une. joncti”” superficielle, soit d’une fusion ; c’est-à-dire d’une unioP beaucoup plus complète et plus profonde ; sans doute € raison de l’ époque ee à plus reculée à laquelleelle ’esi opérée. “3e , | La téhdañce que les parties similaires ont à s’umir , où ? comme appelle mon père, qui Fale premier démontrée, ” Faffinité de soi pour soi, est donc le principe auquel se ré mène la formation dés monstres doubles. Elle est icidt cause générale de la réunion des individus composans €! c'est pourquoi elle se montre comme la règle suprême de tous les arrangemens et de toutes les modifications © orga" niques chez aol êtres composés. “fn abéint une aussi grande impôrtance à l'emploi du principe de l’affinité de soi pour soi pour l'explication de la monstruosité double où triple ; ; en considérant la ten” dance À l’union qui existe entre les organes similaires , \ comme cause de Ja jonction des sujets composans ? je suis | d’ailleurs loin de croire le: problème complétement ré } solu. par J’admission de. celte seüle théorie. Il faut rer ‘ connaître, au contraire, que parvenu àce point de mon ex _ position, je n’ai fait autre chose que signaler une tendance CE ee A EEE < à CAUSES DES ANOMALIES. _ $5fa Ou, si l’on veut, une force , sans fournir la moindre notion sur Ja nature de cette tendance ou de cette force, En d’autres termes, j ai donné une expression générale , une formule embrassant en elle tous les faits particuliers , et fondée sur un aperçu abstrait de la cause , mais sans dé- terminer cette cause en elle-même. Gelte dernière et difficile partie de la question est pré- cisément celle que MM. me et Coste ont abordée dans un mémoire remarquable (1 1}, communiqué par eux à V’A- cadémie des sciences au commencemeut de ? année 1832 4 ét qui, resté depuis lors inédit, est connu seulement par les courts extraits qu'en -ont publiés divers journaux (2). Suivant ces habiles physiologistes : l'existence . de cou- rans électriques dirigés dans le même sens chez les em- bryons placés caen et opposés par les faces ho- mologues ; et au contraire, de courans dirigés en sens inverses chez les embryons offrant Ja disposition contraire , | expliqueraient la réunion des premiers et l'isolement con- Stant des seconds. Ainsi tout se réduirait à une nouvelle ap- plication des belles loisélectro- dynamiques de M. Ampère ; : lois destinées peut-être à répandre un jour sur la physio- Jogie une lumière égale à celle qu elles jettent aujourd’ hui sur la physique % corps inorganiques, Si cette prévision vient à se réaliser, l’idée de MM, Delpech et Coste , que je. dois signaler ici comme une. hypothèse plus hardie en- core qu'ingénieuse , pourra devenir une vérité d'autant plas importante, qu'elle ne peut être applicable à l'union des deux embryons composant un monstre double, sans Y être à touies les autres unions similaires normales Ou ano- ° (x) Séance du » janvier. Leur mémoire a pour titre: Nouvelles recher. ches sur la formation des embryons: | 2) Poyez les journaux qui rendent habituellément compte des . un. del'Académie, notamment la G azeile médicale, à 832,n°],pit 532 | PARTIE IV. | males, toutes coordonnées suivant les mêmes'principes, et ré- gies par les mêmes lois qui président à l’organisation des monstres composés. SIL Des causes efjicientes des anomalies. Cest principalement sur les causes efficientes des an0- malies que les auteurs du seizième et du dix-septième siècle ont exercé leur imagination et accumulé des hypothèses bizarres et souvent absurdes, dont la conception , il faut bien le remarquer , n’est d’ailleurs pas entièrement dénuét d’une certaine logique. Les monstres étant, aux yeux des auteurs anciens , des êtres placés entièrement hors du plan général et des règles ordinaires de la nature, il Ÿ avait pour eux nécessité de recourir à l’action de causes merveilleuses , ou, pour lé moins, étrangères à l’ordre na- turel des choses. De là ces naissances anomales attri- buées à des unions adultérines entre l’homme et la brute, par de déplorables préjugés que des malheureux ont plus d’une fois payés de leur liberté, ou même expiés dans les supplices. De là aussi l'intervention supposée de la divinité, créant des monstres pour l’étonnement ou la terreur des hommes, et celle du démon, ce principe du mal, presqué partout placé après Dieu, par un accord singulier de 1 superstition grossière des peuples, de la plupart des reli- gions, et de la philosophie de plusieurs sectes (1). Toutes ces hypothèses, issues des ténèbres du moyen- âge, et d’autres encore presque dignes de prendre place à côté d’elles , ont dès long-temps disparu devant les progrès de la raison publique ; et déjà même il n’en restait PIUS de (1) Foyez sur les câuses admises par les anciens auteurs, let, » introduction, p. 5, et le tome II, p, 475 et suivantes: Éd RENE dt a Tes CAUSES DES ANOMALIES, 56% * trace dans la science, bien avantque s’y fût introduite l’idée de la régularité des êtres anomaux et de l'identité des lois iératologiques avec les lois générales de la physiologie. 1] Y à eu ainsi une époque où l’on admettait à la fois, sans avoir conscience de ce qu'il y avait de contradictoire dans une telle doctrine ; des effets très-complexes , irréguliers, et S dehors du plan général de la création, et des causes Stmples, consistant en des phénomènes de l’ordre commun. Cette époque, essentiellement de transition, devait exister entre celle où tout, causes et effets, était irrégulier et mer- veilleux, et l’époque actuelle où tout, causes et effets, com- mence à paraître simple, rationnel et régulier. .Tel est en effet le caractère commun de toutes les causes d'anomalies, constatées jusqu’à présent par l'observation (1), et dont les principales sont, outre l’hérédité, une. maladie Survenue chez la mère, une violence exercée sur elle, prin- Cipalement sur son gone , une chute. ou une commo- tion physique épro éé par elle, enfin l'influence d’une ‘mpression vivé ou prolongée de son moral dans les pre- Miers mois de la grossesse. Ces causes, les mêmes qui, agis- sant avec plus d'intensité ou dans d’autres circonstances, amènent si fréquemment la mort dé l'embryon et l’avorte- ment, sont déjà plus ou moins appréciées dans tous les bons traités dé tocologie. Mais il est nécessaire d’ajouter quelques remarques sur les dernières de ces causes, dont la valeur lératologique demande à être déterminée avec toute l’exac- ltude possible, en raison des rapports intimes qui lient “es unes à des questions importantes de médecine légale, . “s autres à des préjugés populaires encore aujourd'hui gé- Néralement accrédités. ( Voyer dans le chapitre II du livre précédent y mes remarques sur <° Circonstances qui précèdent ou accompagnent la naissance des res anomaux. 534 PARTIE 1V. On doit tout à la fois à mon père la première découverte et la démonstration (1) de ce fait remarquable, qu'il est des genres de monstruosités dont la production résulte con- .stamment d’une action mécanique exercée sur l'abdomen; 1 ‘| presque toujours d’une violence extérieure. Ces genres s0n \ là nosencéphalie et la thlipsericéphalie (2). En effet, quand ‘il a été possible de connaître avec exactitude les cireof” stanñces d'une grossesse terminée par la naissance d’un thlip- sencéphale, on à toujours su, d’une manière positive , que la mère du monstre avait, ou reçu un coup violent sur 'ab- domen ; ou exercé sur cette région une compression prolon” gée, ou fait une chute dont le contre-coup s'était fait ressen” ir vèrs l'utérus. Dans le petit nombre de cas où Fonna pointconstaté une violence extérieure, lamère avait du moin éproûvé üñe révolution morale (3), dont l'effet immédiat avait été hécessairemént une vive et subite réaction sur les viscères de l'abdomen ; ou biensencore elle avait été atteinte d’ane grave maladie abdominale, par exemple, comme dans un cas récent (4), d’une entérite accomp#- gnée de fièvre , de violentes coliques et de délire. : (x) Foyez son mémoire déjà mentionné sur le genre thlipsencéphalé dans les Mém. de la société médic, d'émulation, loc. eit,, et aussi le Dicte classique d’hist. naturelle, article déjà cité ; p. 146. LE (2) La räreté de la pseudencéphalie, et le défaut de renseigneme"5 sur les circonstances de la production de cette monstruosité, im’obli- gent de laisser de côté ce troisième genre des monstruosités pseuden” céphaliques. Il est d’ailleurs vraisemblable qu’on le trouvera différents au moins à quelques égards, de ses congénères, la gravité et le nombre plus grand des anomalies qui le caractérisent, paraissant assigne" * sa _ prodction une époque plus voisine de la première formation de l'em- | bryon. 6 | 6 AE 7 (3) Dans un cas, à la suite d’un violent effroi ; dans ur auire, par a brusque annonce dela mort d'un père tendrement aimé. . (4) Ce cas na étécommuniqué par MM. les docteurs Goprer et Sa varien.— La mère du monstre avait eu aussi dans le cours de sa gr0° nn re ne rm os CAUSES DBS ANOMALIES. 535 : Le rapport de causalité qui existe entre l'influence. de - tes diverses perturbations et la production des mousiruo- / sités pseuden gliques, est établi, non seulement, parle corrélation ct te des unes et des autres, mais aussi par les circonstances que présente quelquefois la gros- Sesse, Très-régulière pendant. plusieurs mois , et promet- tant une issue heureuse , c'est après une maladie, une chute ou un choc accidentel, quelquefois après une. vio- lence coupable, qu'elle présente: tout à coup des sym- ptômes fâcheux. Tantôt des douleurs plus ou moins vives se produisent dans la région abdominale , eb persistent jusqu’à l'accouchement; tantôt, avec l'apparition de don- leurs: sourdes dans l'abdomen , coïncident sa tuméfac- tion, d’abord très-sensible, puis très-manifeste et souvent gonsidérable. Quelquefois se montrent tous les symptômes précurseurs d’un avortement , et il arrive même , après un £ertain nombre de j jours , que la vulve livre passage à une abondante sérosité; mais le fœtus ne suit point ses eaux, il continue à vivre au sein de sa mère , et plusieurs mois s’écoulent encore, avant qu’il soit lancésdans .ce monde extérieur avec lequel il n’est point en harmonie, * où sa naissance “précédera de si peu sa mort, : L'importance pathologique et médico-légalé de tels faits m'impose le devoir d'ajouter à cet aperçu général l’indica- tion ; au moins succincte, de quekques € cas pariatiiens dant me Sacs: >. k re c . sesse, êt postérieurement à une entérite, uné fièvre intermittente; et elle était restée sujette à des dérangemens abdominaux dont elle ne fut complétement débarrassée qu'après son accouchement. Toute celte Suite malheureuse d’événemens était due au violent chagrin qu’é- Prouva, en se sachant enceinte, cette femme, domestique non mariée, Mais devenue déjà plusieurs bé mère, et menacée par sa maîtresse d’être houteusement RAR si_elle s fexposait à une nognalle gros - S Sesse, «9 . : : 536 PARTIE IV. la comparaison fera mieux connaître que de longs raison- memens, le genre d’accidens et de violences à la suite des- , quels a ordinairement lieu la productiongde la nosencé- phalie et la thlipsencéphalie, LL Une jeune femme de vingtet un ans, brodeuse, et vivant du travail de ses mains, habitait, sous les yeux et la sur- veillance sévère d’une sœur plus âgée qu’elle, au dernier étage d’une maison peuplée de nombreux locataires : u set lit recevait les deux sœurs. Néanmoins la plus jeune forme une liaison, dont, au bout de peu de mois, elle 2€ peut se dissimuler les suites. En proie, dès ce moment, au* remords les plus déchirans , aux idées les plus horribles > elle conçoit tour à tour la pensée d’un suicide; puis celle de la destruction de son enfant. Dans ce coupable espoir ;: elle a recours, mais sans succès, a l'usage fréquent de baïns de pieds. Elle imagine ensuite de se faire un corset bardé de buscs épais et nombreux, se l’applique étroite- ment sur le ventre, et l’y maintient jusqu’au terme de sa grossesse, décidée à tout, même à sa propre mort et à celle de son enfant, pourvu qu’elle épargne à sa sœur À douleur etda honte de son déshonneur. Ce but de tous se$ désirs , elle l’atteint en effet au prix de six mois de douleur et d’anxiété, Une absence de sa sœur lui permet d’allet passer en secret cinq jours chez une sage-femme, et elle peut, quelques heures avant le retour qu’elle redoutait , re- venir dans sa mansarde sans son enfant, né thlipsencéphale, et mort au bout de peu d’instans (1). … Dans ce cas, la monstruosité et la mort du fotos étaient l'œuvre d’une mère “eue »-€t plus digne encore de pitié (f) Pour ce cas ét le suivant , voyez GEOFFROY” Sarvr-Hcbarne lose cit, — Je crois inédit celui que je rapporte en troisième lieu, be à CAUSES DES ANOMALIES, 537 ue coupable. Les passions basses ou farieuses, qui ont . Produit les autres faits dont il me reste à parler, n° inspirent au contraire que de l’horreur. Un habitant d’° un village voisin de Paris, sachant sa femme enceinte pour la sixième fois, forme l atroce projet de la blesser et de faire périr son enfant , dans lequel il ne voit qu’un surcroît futur d’embar- ras et de dépense. Il se jette un jour sur sa femme, alors enceinte de deux à trois-mois, la maltraite horriblement , : la frappe violemment du genou vers la région utérine, puis la renverse et la foule aux pieds. Comme l” espérait son mari, elle se sent aussitôt blessée ; et bientôt l’état de son ventre, douloureux, et considérablement tuméñé, ajoute à ses craintes et l’oblige de consulter une sage-femme, qui pro- nostique une fausse-couche. Seule ressource de sa famille, la malheureuse mère, de plus en plus souffrante, ne peut cependant discontinuer ses travaux journaliers : : elle va À chargée d’une hotte, offrir, de rue en rue ; les comestibles dont la vente soutient ses. cinq enfans. Quinze jours après Sa blessure, et déjà grosse comme une femme enceinte de Aeuf mois, elle sé sent tout à coup prise de douleurs et inondée d’une sérosité sanguinolente , mêlée . de matières _ demi-solides, dont l’écoulement ramène en peu de. Hp le ventre au volume normal. Depuis ce moment jusqu’ au terme de sa grossesse, elle reste très-souffrante et sujette à un flux presque continuel de sérosité. Enfin, redevenue extrêmement grosse dans les derniers mois de sa grossesse, ellé accouche, au terme ordinaire, d’un thlipsencéphale déjà presque sans vie : les vœux du père avaient été ExXaucés. L'observation suivante est de de servir de L’utilité d’ une réforme dans la te patholo- gique, ne se montre pas moins évidemment pour beaucoup de cas. Dans presque tous les traités d'anatomie patholo- gique et surtout de chirurgie, on voit les auteurs. employer indifféremment Jun pour l'autre, et comme des synonymes parfaits, les mots .congéniaux et aviginais, qui, dans un lan. LE gage rigoureux (et la science n’en peut admettre d'autre), : expriment des. idées très-diverses, et souvent même direc- : tement contraires. ; Dans ces mêmes ouvrages, les. dévia- tions tératologiques sont toujours confondues avec les alté- talions yraiment pathologiques, et l’on trouve ainsi compris dans les çadres nosologiques, et par conséquent appelés du 552 WE PARTIE Ve nom de maladies, des états de l’organisation qui, pour être anomaux, n’en sont pas moins parfaitement hygides, puis- qu'ils n’excluent la possibilité ni d’une bonne santé ni d’une longue vie. L'étude approfondie des classifications tératologiques ; et leur comparaison avec diverses classifications nosologiques; proposées en France et en Allemagne, peuvent fournir aussl des inductions utiles sur la valeur dé celles-ci. Pour qui à cherché à se pénétrer de l'esprit des unes et des autres , il n’est pas difficile de reconnaître la similitude des bases sur lesquelles elles reposent, des imperfections dont elles sont entachées dans leurs résultats, et par suite des améliorations que réclame leur état présent. La plupart des auteurs des classifications nosologiques , comme ceux des classifications tératologiques , ont suivi la voie qui se présente naturelle- ment la première à l’esprit. Partant de considérations très- simples déduites de faeiles observations on même fournies par le seul raisonnement, ils ont établi d’abord un petit nombre de groupes primordiaux, puis divisé, subdivisé et fractionné l'immense étendue de ceux-ci, jusqu’à ce qu'ils fussent graduellement descendus aux groupes du dernier ordre. Gette marche, par la simplicité des considérations qui lui servent de point de départ, par la corrélation régu- lière , et souvent presque symétrique, dés divisions aux- quelles elle conduit finalement, satisfait à double titre, jus- qu'à ce qu'on en soumette les résultats à l'épreuve des faits ; mais on n’obtient , en définitive , parelle, qu’un sy ème purement artificiel , dont l’emploi entraîne de graves infractions à l’ordre naturel, et dont le cercle, si vaste qu’on lait tracé, laisse en dehors de lui , ou ne comprend que Comme des appendices arbitrairement placés, un plus ou moins grandnombre de cas non prévus par les données Rep APPLICATIONS A LA PATHOLOGIE, | 553 _ Premières de la classification. De telles imperfections exis- _ tent en très- -grand nombre dans la plupart des systèmes hosologiques , et ne démontrent que trop bien, pour la no- Sologie, la nécessité d’entrer enfin dans la voie des réformes récemment Opérées par mon père en tératologie. C'est qu'il n'est point de classification naturelle post pour des états d'organisation aussi complexes que le sont les maladies ét: les monstruosités , si elle n’est établie suivant la méthode des naturalistes ; en d’autres termes , si elle n’a pour base, non la formation arbitraire de quelques groupes primor- diaux que l’on divise et subdivise ensuite, mais la coordi- nation des faits isolés et individuels, après leur étude appro- fondie, en groupes , d’abord spécifiques, puis génériques, puis plus étendus encore, et ainsi de suite jusqu'aux groupes les plus généraux. Cette méthode, précisément inverse de celle que tous les nosologistes, M. Alibert et quelques autres exceptés, ont toujours suivie, procède, Suivant le précepte logique, du simple au composé, et à, €n outre, A la première, cet autre et immense avantage de grouper les faits selon leurs ressemblances > au lieu de les diviser d’ après leurs différences : genre de rapports qui essentiellement négatifs, ne peuvent fournir l’expres- sion des affinités vraiment naturelles. Telle est la voie dans laquelle les progrès récens de la tératologie semblent , “ppeler à sa suite la nosologie, comme elle-même y a suivi ‘si heureusement la botanique et la zoologie normale Ge Après ces applications iératologiques ; relatives seule- ment, du moins en apparence , à la terminologie et à la (x) Sur les différences qui existent entre les systèmes et les classifi- Cations vraiment naturelles ou méthodes, et sur les avantages de celles- ci » Voyez le commencement du chapitre V et le chapitre VI des pro- Somènes, t. I, p. 80, et p. g7 et suiv. | PARTIE Ve. difisation des maladies , il en est d’autres plus directes, et qui pénètrent pour ainsi dire dans le cœur même de la pathologie : ce sont celles qui découlent de l’analogie, plus haut signalée (1), entre les déviations tératologiques et les altérations véritablement pathologiques. Considérées dans leur nature intime, les dévialions téras tologiques sont , comme nous l'avons yu, des formations ; des. développemens inachevés ou mal faits, des malformar tions ; ainsi qu'on pourrait l’exprimer par un seul mot en faisant un emprunt à la langue anglaise. Les altérations par thologiques sont, au contraire, Le déformations produites après-coup, el. venant modifier des développemens déjà eflectués. Une anomalie et une maladie sont donc. en soi choses fort différentes, et les faits dont ces définitions renferment l'expression générale , semblent même au premier aspect élever -entre l’une et l’autre une barrière insurmontable. Mais, en comparant les malformations téra- tologiques aux déformations paihplogiqes. on trouve que celles-ci ne font souvent que reproduire consécutivement les mêmes conditions qui; survenues pendant Ja période de formation ,:caractérisent les premières. Ainsi, dans un cas; arrêt de formation et persistance de caractères embryon? naires ou, fœtaux ; c’est alors une anomalie : dans un antre achèvement normal de la formation , puis postérieurement, xétrogradation de développement et retour aux mêmes ca? ractères fœtaux ou embryonnaires; c’est alors une maladie ? par conséquent, dans l’un et l’autre,cas, diversité de moyens et de marche; mais en résultat, analogie évidente, La découverte d’une aussi caille analogie due surtout aux beaux travaux tératologiques de M, Serres > est tout à la {6is par elle-même une très-belle application de la G) Voyez le chapitre VIL de la quatrième partie; WELL p. 448. e. Em D APPLICATIONS 4 LA THÉRAPEUTIQUE, 555 tératologie à l'anatomie pathologique , et, par ses ‘consé- “ences, une source très-importante d'applications: d’un °rdre moins général. La série des déviations tératologiques et celle des altérations pathologiques, se trouvent ainsi avoir Un grand nombre determes, non pas communs et exacte- ment identiques, mais analogues et utilement comparables, L'étude des anomalies ne peut donc manquer de s’associer Avec un immense avantage aux recherches de pathologie pro- prement dites, soit pour résoudre quelques questions diffi- ciles de la théorie générale des maladies, soit surtout pour éclairer l’histoire particulière des affections morbides dont Feflet est de ramener un ou plusieurs organes à leur structure ou à leurs formes fœtales ouembryonnaires, Sans entrer ici dans des détuils trop étrangers à la nature de set ouvrage, j'indiquerai surtout, parmi ces maladies, certains anévrysmes du cœur, d'après les remarques. si ingénieuses de M, Serres , le rachitis, et bien plus encore ; l’hydrocé- Phalie et l’hydrorachis ; états organiques qui me paraissent Presque -entièrement inintelligibles dans leurs causes et dans une grande partie de lenrs effets , pour qui n’associe pas les lumières de la tératologie à celles de la patho- logie (1). | | $ IL Rapports avec la thérapeutique , ét spécialement avec la RMI. uv médecine opératoire. 9? BAD5S2. La thérapeutique, en oubliant la signification étymolo - gique de ce nom pour l’acception plus Jarge qu’il tient de | (#) Je me propose de consacrer un mémoire spécial, à la fois téra- lologique et pathologique nel l’histoire de l'hydrocéphalie , sujet sur Cquel la plupart des auteurs même les plus justement estimés mé Paraissent être tomhés dans de graves enmreurs. | SES 556 PARTIE Y. Vasage, embrasse dans son vaste domaine tous les Moyens propres, non seulement à combattre et à guérir les mala- dies proprement dites , mais aussi à atténuer ou faire dispa- raître les difformités et tous les vices organiques de quelque genre qu’ils soient; en d’autres termes , et d’une manière plus précise, à ramener l’organisation à son type hygide et normal. Dans cette expression générale du but de la thérapeu- tique; se trouve implicitement contenue l'indication de se$ rapports avec la tératologie. La thérapeutique peut s’ap- pliquer aux êtres anomaux en vue de deux résultats très différens, savoir : la réduction à l’état hygide, par la guéri son des maladies ; et la réduction à l’état normal, par la cure des anomalies elles-mêmes : l’une conservant la vie momen- tanément menacée, apaisant des douleurs , opérant un heureux retour aux conditions antérieures, mais laissant subsister les infirmités congéniales ; l’autre faisant plus en- core, effaçant toutes les misères d’une organisation impar- faite, et complétant ainsi véritablement, par la restitution des conditions normales, une œuvre inachevée dé la nature. | Entre ces deux résultats, l’un de conservation et de ré- paration, l’autre d'amélioration et de perfectionnement, le second, lorsqu'il n’est pas entièrement au dessus des res” sources de la thérapeutique , doit être évidemment le but de.tous les vœux et de tous les efforts du médecin. L'art se montre quelquefois plus ingénieux et plus hardi dansses moyens, mais jamais plus admirable dans son but, que lors- qu'il vient doter un être humain de fonctions et de facultés que la nature lui refusait : car alors l’art ne sauve pas la vie, il la donne : il ne guérit pas , il crée. De tels succès sont rares pour la médecine proprement APPLICATIONS A LA THÉRAPEUTIQUE, 557 dite. Aussi habile et savante, souvent aussi hardie que la chirurgie elle-même , mais moins directe dans ses moyens d'action > elle ne peut le plus souvent que pallier, et non ! faire disparaître l’anomalie; qu’empécher ou retarder les funestes effets d’un vice de conformation, et non le détruire D 0m jamais. Tel est, par exemple, le résultat le plus ordi- Aaire des soins qu’elle donne aux individus nés avec une Communication médiate ou immédiale des cavités artériel- les et veineuses du cœur, à divers hydrocéphales et hydro- D rachiques , et à d'Attres encore. Pour la chirurgie, au contraire, sa bienfaisance envers GTCH les êtres anomaux s'exerce dans d'immenses limites. Opé- | AAY rant d’utiles réunions, pratiquant des issues nécessaires , réparant de fâcheux déplacemens , enlevant des parties ac- | cessoires et nuisibles, on voit la médecine opératoire , tan- tôt rendre viable un être qui ne l'était pas, tantôt le délivrer de vices organiques qui semblaient n’épargner sa vie, que Pour en faire une longue suite de souffrances physiques ou de douleurs morales. ; sur - Les méthodes médicales, mais surtout les opérations chirurgicales applicables au soulagement ou à la cure des « êtres anomaux , sont aujourd’hui en nombre presque infini. L'exposition et la discussion de la plupart d’entre elles oc- cupent une place importante dans tous les traités de théra- peutique , et leur emploi est très-fréquent dans la pratique, principalement en ce qui concerne la cure des imperfora- tions, des fissures extérieures et de plusieurs autres vices de FE conformation, Tout détail sur ces applications si bien con- | hues, serait complétement inutile ici, en même temps qu'étranger au plan de cet ouvrage (1); et il me suflira (1) J'ai toutefois présenté, dans le cours du premier volume de cet Ouvrage, quelques remarques sur la cure de divers vices de eonfor: Mation, | È eu 558 | PARTIE V. de m'arrêter quelques instans sur un genre d'opérations que leur extrême rareté fait considérer comme hors du domaine de la chirurgie ordinaire : je veux parler de celles qui auraient pour but la restitution à l’état normal des monstres composés, et spécialement des monstres doubles (1). Les cas où il est possible d'atteindre un tel résultat, 00 da moins de s’en rapprocher, doivent être et sont en effet ‘très-rares. Parmi ces monstres doubles, dont Ja produe tion est déjà si rare par elle-même , la Slupart sont con” damnés à une mort prompte et inévitable, en raison Soit de leurs anomalies elles-mêmes, soit de l'époque très-préma turée de leur naissance; ou bien ils vivent plas ou moinslon£" temps , mais avec des conditions d'union qui rendent com Plétement inutile toute intervention de la chirargie. Les annales de la science nous Gffrent toutefois plusieurs exem” ples de tentatives, suivies ounon de succès, dont l’une re monte même à près de neuf siècles. Ainsi, les historienf byzantins rapportent, parmi les érénemens du règnét de Gonstantin VIT, l'apparition à Constantinople de deux e27 fans réanis par le bas-ventre, leur vie merveilleuse prolon” gée pendant plusieurs années, puis , après la mort de Pun d'eux, la séparation du cadavre tentée et effectuée par de hardis et habiles chirurgiens , malheureusement sans autre succès que la prolongation pendant trois jours de là vie de l'autre frère ( 2). Vers la fin du dix-septième, en Allemagnt un monstre double fort voisin du précédent, un xiphopase bi-femelle, fut soumis, peu de temps après sa naissance» | é à er: re“ (1) Il suffit de parcourir la série des monstres unitaires étre Connaître que ceux-ci, viables ou non, ne peuvent devenir sd Fe, r . " D» d . 1 « quelques exencéphaliens exceptés, le sujet d'aucune application portante de la chirurgie. | . : ; . 28: (2) Poyez Leprau, Hist, du Bas-Empire, t, XVI, liv. LXXIV,P j. APPLICATIONS -A LA THÉRAPEUTIQUE, 559 | à Une semblable opération, commencée par ligature, ache- Vée par section >et suivie du plus heureux résultat : car, au » Fapport de Koenig ; les deux enfans n’eurent pas même de convalsions ; et vécurent (1), ainsi restitués à l'état normal par l’une des plus hardies ‘tentatives dont la chirurgie ait ‘conservé le souvenir. Peu d’années après, en 1700, et dé Même en Allemagne, une opération analogue fut exécutée Sur un: monstre double; bi-femelle >» appartenant au genre Pygopage (2), rnais par une” toute autre méthode, la cau- térisation , et avec un succès bien différent : car les deux petites-filles périrent à quätre ‘mois at milieu “d'horribles convulsions. Depuis lors, l’ablation de membres surnumé- raires chez des polyméliens ; l'extraction de quelques dé- bris dé fœtus inclus chez des endocyniens , sont les seuls exemples que jé puisse citer, encore sont-ils en petit nombre : il semble que la chirurgie ; en devenant plus sa- Yante , soit aussi deveriue plus timide. Disons cependant Que dans ces dernières années, deux “opérations d’une im- Mense hardiesse ont été conçues presque simultanément par plusieurs grands chirurgiens de France ét d’Angle- terre, et eussent Cté San ‘doute réalisées, l’une ; Ia réduc tion d'un hétéradelphe aux conditions nôrmales, sans sa mort arrivée presque subitement À l'âge d’an an, l’aûtre, | laséparation d’un xiphopage en, ses deux individus compo- FA e $ N Lorsque de tels cas viendtont à se présenter dahs lave. dir, d’après quels élémens le chirurgien devra-t-il résoudre % | Tee. ré set : É 1 A . cette prémière. et difficile question; si l'opération est Possi- ble et utile, puis cette autre nôn moins importante , quelle Méthode est là plas propre à én assurer lé succès ? Évidem. (a) Foie plus baut l’histoire des xiphopages, P: 84 F6 Foyez plus haut, p. 54. MANN Ta 560 PARTIE V. ment les enseignemens du passé sont ici pour lui presque complétement nuls : comment déduire des règles quelque peu précises, ou même de simples indications, d’un aussi petit nombre de faits , plutôt mentionnés que rapportés par les auteurs, et dont l’authenticité même n’est peut-être pas suffisamment garantie ? Ici donc le chirurgien devra être lui-même le créateur de ses règles de conduite et de ses méthodes : il devra procéder par invention, et non par mi- tation. Mais créer, inventer, ce n’est pas se déterminer san$ élémens acquis à l'avance, ce n’est pas construire sans ma” tériaux. Or les élémens, les matériaux sont ici tous le$ faits d'observation que possède la tératologie sur l’organi sation et les fonctions de chaque genre de monstres doubles: ce Sont les considérations qui découlent, sur les rapports naturels de la série tout entière, d’une étude approfondie de la classification générale et des notions qui lui servent de base. Citons ici comme exemple une indication que. sa généralité place naturellement dans cette partie de mon ouvrage. : Ona vu que tous les monstres doubles se partagent, d’après leur organisation générale, en deux classes, les autositaires;et les parasitaires ges premiers, composés de deux individus égaux en développementet par suite participant également à la vie commune ; les seconds, de deux sujets très-inégaux” dont le plus petit n’a qu’une organisation très-imparfaite €t vraiment embryonnaire, et une vie très-obscure , inerte» et toute parasitique. De ces notions générales, de cetl® division des monstres doubles en deux grandes classes ; dé” coule immédiatement, comme son corollaire, la division, également en deux groupes, de toutes les opérations que Péuvent avoir pour but la restitution d’un monstre double au type normal. Êe ce Dans tout monstre autositaire, les deux individus com” rpm gt mages APPLICATIONS A LA THÉRAPEUTIQUE. 5 100 Posans étant égaux en développement et en vitalité, chacun d'eux (1) a nécessairement les mêmes chances de survivre à l'opération, et l'opérateur également bienfaisant envers les deux frères, doit tendre à les restituer tous deux au type normal et à la vie ordinaire, Ce résultat, il ne peut l’obte- nir qu’en opérant la division exactement sur l'axe d'union; tar s’il n’en était pas ainsi, l’un des frères, après la sépara- Fr: > aurait en moins quelques parties que l’autre posséde ait en plus, et il serait par cela même, ou non vi LR où affligé d’un vice de conformation à jamais incurable. L’opé.- rateur aurait ainsi sacrifié un individu à l’autre, quand tous deux avaient droit à retirer les mêmes bienfaits d’une opé- ration également périlleuse et douloureuse pour tous deux. Dans un monstre parasitaire au contraire , l’un des indi- vidus est un être presque normal , l’autre une masse inerte, parasitique , dénuée de mouvemens , de sensibilité, et d'ayant guère d'autre vitalité que celle d’une loupe. En ef. lectuant, dans Ex de ce genre, la séparation sur l’axe d'union, on aurait donc d’un côté un individu normal , de l’autre un être informe et complétement privé de viabilité, Iciiln’y à donc aucune raison pour que Je chirurgien s’astrei- gne à ne porter la ligature ou Vinstrument tranchant que sur l'axe d’union : s’il y trouve de lavantage, il. peut agir principalement et mêmeuniquement sur la portion de l'être double qui appartient au parasite. L'opération réntre alors presque exactement dans les conditions d’une simple ablation de loupe : les mêmes avantages sont à en espérer, les mêmes règles à y suivre , Mais aussi les mêmes dangers à y craindre. … Pie To pe | Ainsi , dans chaque classe de monstres doubles , la ré- () Si ce n’est toutefois dans les cas oùil s'agirait de séparer un in- . Nidu déjà mort ou mourant de son frère encore vivant, TITI, 36 562 PARTIE V. duction au type normal doit se faireselon une règle et suivant une tendance très-différentes et même mverses. L’ opérationa pour principe , dans les autositaires , l'égalité des deux in- dividus composans , dans les parasitaires, leur inégalité ; pour lieu d’élection , dans les autositaires , l'axe d'union, dans les parasitaires, le lieu le plus favorable à l'individu autosite ; enfin pour but , dans les autositaires , l’améliora* tion du sort des deux individus composans par la restitu” tion de chacun d’eux au type unitaire et à la vie indépeñ dante d’un individu normal ; dans les parasitaires , l’amé- lioration du sort de l’un des individus, l’autosite , paf l’ablation de la masse parasitique qui constitue l’autre. Dans tous ces cas où il s’agit de ramener à son type spéci- _ fiqueun individu plus oumoinsanomal, ilest detoute évidence que des notions tératologiques approfondies sont pour le médecin ou le chirurgien des conditions de succès tout aussi indispensables que la possession des préceptes eux- mêmes de la thérapeutique. On va voir maintenant que la tératologie est encore pour la thérapeutique un guide né- cessaire dans les cas plus simples, où il s’ägit seulement de la réduction des êtres anomaux à l’état hygide, Appelé pour rétablir la santé momentanément troublée d'un être anomal , sans doute le médecin peut écarter de sa pensée , et pour ainsi dire oublier momentanément les anomalies de l’organisation qu'il traite , si elles sont pure” ment locales et sans nulle importance physiologique. Mais peut-il appliquer de même à son malade les règles ordinaires dela thérapeutique, si la déviation Nraieisenl consiste dans un yice important de conformation ou dans ne anomalie complexe, dans une monsiruosité surtout? Evidemmentnon. Si des différences d’À âge, de sexe oùde tempérament suflisent ? pour modifier, suivant les individus, la marche d’une maladie | | | | | } | | | | _gique et d'une lésion pathologique tend . à | APPLICATIONS A LA THÉRAPEUTIQUE. 565 au fond identique cheztous, et pour faire varierles indications thérapeutiques s il en sera de même, et à bien plus forte raison , des différences , si souvent de valeur spécifique , Sénérique, ou plus grande encore, qui séparent une organi- sation anomale d’une organisation normale. Îeile praticien ME parait être exactement dans le même cas que lorsqu'il S’agit d'appliquer à une espèce les résultats d’une expérience ges par l'observation d’une autre espèce : par exemple, “e transporter les préceptes de la médecie humaine dans Ja médecine vétérinaire , ou réciproquement. Les règles fondamentales, les indications générales peuvent passer sans altération. d’un type à l’autre ; mais une multitude de modifications spéciales doivent approprier le traitement à chaque organisation spéciale, l'analogie thérapeutique se renfermant précisément dansles mêmes limites que l’analogie anatomique et physiologique , qui en esb tout à Ja fois Ja caseuet la mesure, : Fes . de dois me borner ici à l'exposition dece principe général, Sans entrer dans le détail des applications qui peuvent en être faites à chaque cas particulier. Ajoutons toutefois que la coexistence chez le même sujet d’une déviation tératolo- généralement à ren. dre lefdiagnostic (1) et le traitement plus difficiles par toutes les données insolites dont Je médecin doit alors tenir Compte; mais que cette coexistence peut quelquefois aussi Offrir des moyens utiles d’action, totalement étrangers aux ressources ordinaires de la thérapeutique. L'hypospadias, (1) Les erreurs de diagnostic, occasionées par la présence d'ano- Malies non visibles à l'extérieur , sont peu rares, J'en ai rapporté un assez grand nombre d'exemples dans Le premier volume de cet DA 2 à Eles annales de la science esusent pu m'en offriv une multitude d'au- res, dont les plus remarquables sont relatives à des déplacemens, no- AMMent à ceux du cœur, et aux imperforations de divers orifices. 564 PARTIE V. par exemple, de même que plusieurs autres dispositions anomales , soit de l’urètre , soit de la vessie , penvent sin- gulièrement faciliter le traitement de certaines maladies des voies urinaires, et notamment l'extraction des calculs ; et cela est si vrai, que, dans plusieurs cas, l’art pratique des” incisions, qui sont , on peut le dire, des imitations par” faites , quoique non cherchées , de diverses fissures naturel- lement produites par de simples arrêts de développement: Les fissures de l’intérieur de la bouche et des fosses nasales peuvent de même faciliter l'introduction , soit du doigt soit des instrumens du chirurgien, et par conséquent , 2$° surer dans certains cas , soit le diagnostic , soit le traitement des maladies. La non-réunion et l'écartement des denx moitiés latérales du sternum , ou son absence partielle ; vices de conformation qui placent le cœur presque immé- diatement sous le regard et le toucher du médecin , et un grand nombre d’autres anomalies , surtout parmi les fissures ét les déplacemens, peuvent amener des résultats pareille- ment susceptibles d'applications à la pratique. Enfin, pour terminer par cet exemple , sans nul doute le plus remar- quable de tous , mais celui de tous aussi qui se réalisera le plus rarement , la monstruosité double, mais surtout Ja réunion de deux sujets en grande partie distincts, offre la possibilité presque paradoxale, d’un traitement subi par un individu au profit d’un autre : en effet , l'intimité des len$ qui unissent les deux moitiés d’un être double , ne permet pas que l’une reste étrangère à l'influence quelque peu puis- sante d’une action sNdioutsies exercée sur l’autre, soit sl une augmentation ou une diminution de nourriture ? Soil Par pincéstton d’un médicament , soit à bien plus forte rai- On par une saignée ou tout autre moyen exheRen et ner- gique. APPLICATIONS A L'HYGIÈNE. 565 * SIL Rapports avec l'hygiène. >: À ces deux vastes problèmes , auxquels se ramène toute la thérapeutique des êtres anomaux , la guérison de leurs maladies et celle de leurs anomalies elles-mêmes , corres- | pondent.en hygiène ces deux autres problèmes non moins jee importans : prévenir les maladies chez les êtres anomaux, | et prévenir les anomalies elles-mêmes. De là , deux genres de rapports entre la tératologie et l'hygiène, ou, si l’on veut, deux genres d'applications qu’il me suflit presque de men- tionner ici pour mémoire. -Sur l'hygiène employée pour prévenir les maladies des êtres anomaux, je ne pourrais en effet que répéter ce que je viens de dire de la thérapeutique de ces mêmes maladies. Les principes fondamentaux , les préceptes généraux de È la science subsistent , mais les règles de détail doivent se = ployer à tous les accidens , à toutes les particularités de cha- Que type anomal. La prévention des anomalies elles-mêmes est une ques- Lion d’un ordre bien plus élevé, mais par cela même pen accessible à nos connaissances actuelles. Prévenir les ano- malies , c’est éviter les causes de leur production. Or détermination des causes est précisément en tératologie, comme -dans toute autre science , la partie la plus incer- taine ei la plus obscure. Ajoutons que du petit nombre de causes déjà connues , on ne voit pas qu’il puisse se déduire beaucoup de préceptes pratiques d’une utilité réelle ; car les mieux déterminées et les plus ordinaires de ces causes, si l’on excepte la transmission héréditaire, sont, comme je l'ai montré , ces mêmes perturbations que tout le Monde sait être aussi les causes les plus fréquentes des avor- iemens , par exemple , les chocs reçus directement ou Ep | =” EE D ue 566 PARTIE Vs | par Contre-coup sur l’abdomen, l’inflaence de pressions long-temps continuées Sur la même région , les chutes, et toutes ces vives actions morales que le langage vulgaire nomme; par une image qui ne manque pas de vérité; des “révolutions: Sans doute , il est utile aux médecins de sa- voir que toutes ces causes ct d’antres encore peuvent aussi bien vicier le développement intra-utérin de l'embryon ; qu’en provoquer la naissance prématurée ; mais la science n’avait pas besoin de ce triste complément de lumières pour signaler comme dangereuses de telles perturbations ; et il n'est même pas une femme enceinte, quelque peu prudente; qui ne mette tons ses soins à se prémunir contre elles ; san$ autre conseiller que son expérience propre et son bon sens. Jusqu'à présent du moins , la tératologie tend done bien plutôt, par l'autorité de ses nouveaux faits, à confirmer qu’à multiplier les règles hygiéniques dont la science et l'expé- rience prescrivent l’obsérvation pendant la grossesse. Parmi ces règles , je n’excepterai pas même celle qui dé- fend aux femmes enceintes l’approche et la vue de tout objet hideux , dégoûtant ou même simplement d’un aspect très-désagréable, Tour à tour admise , rejetée et rétablie dans la science ; consacrée de tout temps par les croyances populaires ; cette règle n’est an fond qu’un reste des vieux préjugés de nos pères , mais un reste qui me semble devoir être respecté, au moins momentanément, et je dois d'autant plus en faire ici la rèmarque expresse, que le contraire peut paraître résultér de mes opinions ; plus haut exposées sur l'influence de l'imagination de la mère. J'ai cherché en effet à établir qu’une impression passagère de désir , de dégoût et . même de frayeur, ressentie par une femme enceinte, réste toujours sans effet fâcheux sur l’embryon ou le f@tus qu’elle porte ; et c’est une assertion dont la vérité ne me paraît pas APPLICATIONS À L'HYGIÈNE, 565 le moins du monde ébranlée par le moncean de faits con- trouvés et de raisonnemens absurdes qu'ont élevé à l’envi tant d’Auteurs des trois siècles précédens. Maïs on sait , et les exemples ne sont malheureusement qu'en trop grand nombre , combien Ja vivacité et la durée des impressions pendant la grossesse ; se mesurent peu sur l'importance réelle des causes qui les produisent. La seule vae d’un objet dégoûtant ou hideux ; sur lequel s’arrêterait à peine quel- ques instans la pensée d’une femme jouissant de son calme et de sa santé ordinaires, suffi quelquefois pour laisser des traces profondes dans l’imagination d’une femme enceinte ; et dès lors elle peut devenir dangereuse, l'impression pro- düite étant chaque j jour renouvelée et comme ravivée par le souvenir. Le danger est surtout très-réel, si la mère vient à $e frapper de craintes sur cette obsession presque conti- nuelle d’an objet hideux , si elle se figure qu’il doit impri- mer son affreuse ressemblance à l’enfant qu’elle pérte dans son sein, et malheureusement, sous Pinfluence de préjugés , encore pleins de force et de vie, cette idée ne pourra pas manquer de venir mettre I&comble à un trouble d’ esprit, qui, s’il se prolonge » Téagira sur la santé de la mère , et par suite, sur le développement lui-même du ke tus (1). C’est ainsi qu’une cause tout-à-fait indifférente, et sans nulle puissance par elle-même , grandit et devient redou- table pour un esprit disposé à l'avance à plier sous elle par sa faiblesse propre et par les préjugés qui l'obsèdent : c’est ainsi és le danger , s'il en existe après une impression | Ct(x) Il est presque inutile de répéter ici que la science ne fournit aucune raison solide de considérer ce trouble survenu Consécutive- ent dans le développement dufoctus, comme devant produire une Zessemblance entre Œ et l'objet, cause des aptéhenstons de h ère, 568 | PARTIE V. reçue par une femme enceinte , n’est créé que pal son ima- gination même. Si donc il est prudent , suivant le précepte ancien , d'éviter pendant la grossesse la vue de tout objet d’un aspect désagréable, ce n’est là qu’une précaution insuf- fisanteet d’unordretout-à-faitsécondaire, Le véritablemoyen de prévention, ilfaut le chercher plushaut, dans un progrès de la raison publique qu’il n’est donné à personne"d’effectuer , mais qu’il nous est donné à tous de hâter par le concours de nos vœux et de nos efforts. Faire passer dans les croyances populaires la conviction qu’une impression reçue par les femmes enceintes n’a d'importance que celle qu’elles lui don- nent elles-mêmes ; rendre évidente à toutes les femmes l’absurdité de préjugés au joug desquels un si petit nombre savent échapper aujourd’hui ; prévenir ainsi des craintes qui sont par elles-mêmes des souffrances, et qui en engen- drent d’autres plus graves encore: tel est le seul moyen vrai< ment eflicace de prévention, car c’est le seul qui pare di- rectement à la cause du mal, S IV. Rapports avec l’aft des accouchemens. Considérées dans leurs rapports avec l’art des accoucher mens, les anomalies, quelles que soient d’ailleurs leur nature et leur importance physiologique , se rapportent à trois groupes principaux. | Les unes, et c’est le plus grand nombre d’entre elles, n’impriment aucune modification importante ni au volame ni à la forme du fœtus, et restent de même sans influence = à l’époque de sa naissance : elles n’augmentent donc ni nedimi- nuent pour la mère les chances d’un heureux accouchement. D’autres anomalies, non seulement ne compliquent point l'accouchement de difficuliés insolites, mais font évanouir même une partie des obstacles matériels et des souffrances € APPLICATIONS A LA TOCOLOGIE, 569 ‘imposées à l’accomplissement de cette fonction par la na- ture, infidèle ici aux bienfaisantes lois qu’elle suit partout ailleurs." Telles sont par exemple la presque totalité des Monstruosités unitaires , soit qu'il y ait absence totale ou "partielle de la tête ou d’une autre région , et par conséquent diminution considérable de volume; soit que l'acconche- ment ait lieu prématurément; soit même, comme il arrive le Plus souvent , que ces denx causes s'ajoutent l’une à l’autre pour faciliter l’inutile naissance d’an être que leur double in- fluence condamne à une mort presque immédiate. De tontes les anomalies qui rentrent dans l’un de ces deux groupes, les tocologistes ne disent rien ou presque rien dans leurs ouvrages; mais il n’est aucun d’eux qui n’ait fixé son attention sur celles des anomalies qui tendent à compliquer l'accouchement de difficultés insolites: par exemple, l'excès de volume du fœtus , l'existence d’une tu- Meur hydro-encéphalique ou hydrorachique, l'éventration , diverses gtbbosités, mais surtout la réunion de deux ou plu- Sieurs sujets en un monstre composé. … Les auteurs récens qui ont écrit sur l’art des accouche- mens , principalement M. Dugès (1), savant également dis- tingué par ses connaissances tératologiques et tocologiques, et après lui, M. Velpeau (2), ont déjà déduit des notidhs acquises sur ces diverses déviations, plusieurs règles d’obs- létrique dont l’utilité ne peut être méconnue ; et l'on ne Peut douter que léur nombre ne se mulliplie encore consi- dérablement en raison de l'extension chaque jour plus grande de la science des anomalies. | Ce n’est pas à moi, et dans cet ouvrage surtout , qu'il APpartient de discuter et de chercher à compléter les rè- () Dans les Mém. de Acad, de médecine, t. I, p. 317. (2) Traité élément. de l’art des accouchemens , t. IL, p. 666 et suiv, 570 PARTIE V. gles pratiques, applicables à chaque eas particulier. Maïs il est deux déductions de mes études sur les anomalies, deux applications de la tératologie à la tocologie, que leur nature plutôt théorique que pratique , en même temps que leur ge à néralité, placeront convenablement ici. #+ L’une est ce fait remarquable que la présentation par la tête est beaucoup moins commune pour les fœtus affectés de. monsiruosités où de vices un peu graves de confor- mation, qu'elle ne l’est pour les fœtus normaux. Ja recueilli des observations , soit publiées, soit inédites, en assez grand nombre pour qu'il ne me reste aucun doute sur. l'exactitude de ce résultat : mais jé n’ajoute qu'a vec doute, et comme une opinion dont je demande moi- même la vérification aux observateurs futurs ; que la pré- sentafiôn se fait très-fréquemment, et comme de préférence; : par la région frappée d’anomalie. Cane TT SR L’aatre résultat, beaucoup plus remarquable encore, est qu'il mest aucun genre d'anomalie, les monstruosités triples exceptées , qui exclue absolument la possibilité de Paccouchement. Non seulement les individus afféc- tés de simples vices de conformation ou de monstruosi tés unitaires peuvent naître avec plus ou moins de facilités soft par les seules ressources de la nature, soit avec le 5€” coûrs dé manœuvres plus ou moins habiles ; mais les moñs- tres doubles eux-mêmes, sans en excepter les plus c0m- plexés, offrent, ét presque dans tous leurs groupes, dés exemples plus ou moins nômbreux de naissances heureuses, - {et quelquefois même étonnamment faciles. J'ai insisté ail- leurs (1) sur cétie vérité, très-invraisemblable peut-être, Mais bien constatée par les faits, et j'y insiste EnCore, afin de prémunir les praticiens contre des €ITEUrS ac- 4 (x) Voyez plus haut, p.563, 566. SG pe messe ST NE ie Te APPLICATIONS A LA MÉDECINE LÉGALE, 571 Créditées par plusieurs auteurs, et contre les graves con- Séquences que Pourrait avoir leur admission. Sans doute ans un Cas où l'accouchement serait rendu impossible par la duüplicité monstrueuse du fœtus , le praticien , placé en- We la cruelle alternative d’un danger mortel pour la mère - Où pour son double enfant, peut et doit, comme on Pa Conseillé, essayer la Séparation des deux fœtus, si elle est Praticable, où même récourir à J’( embryÿotomie, sacrifiant ainsi à la sûreté de la mère les faibles chances de vie qui Pouvaient rester à l’être anomal. Mais un tel sacrifice, si douloureuse; si cruelle que puissé être la vie d’un être ano- ‘Mal, n’est permis que s’il est inévitable. Le praticien , ayant d'y recourir, doit se rappeler ces naissances si compléte- ment impossibles aa premier aspect , et cependant si heu- eusement terminées , dont l’histoire des monstres doubles nous offre des exemples ; il doit ne négliger aucune des res- Sources de l'art pour obtenir an succès qui peut n'être qu'in- Wäsemblable, ét non absolüment hors d'atteinte ;il doit, en tn mot, ne s’arrêtet que dévänt lé danger de la mère. Alors seulement il peut prendre éür lui Ja responsabilité d’ün àcte rigouteux ; unique dénouement possible d’une situation qui place l’art philanthropique et conSerVatéur par excellence entre le choix de déux homicides, Wu … GHAPITRE IL DES RAPPORTS De LA TÉRATOLOGIE AVEC LA MÉDECINE LÉGALE, Dans ce vaste ensemble d'applications à Ia législation gé- érale et À l'administration de la justice ; qui se déduisènt ’k médéeine ; de la chirurgie, de Panatomie, dé la phÿ # 572 PARTIE V. siologie , de la chimie, et que l’on comprend sous le nom très-impropre de médecine légale , la science des anoma- lies fournit aussi son contingent de faits et de notions utiles. Il est plusieurs questions qui, soulevées devant les tribu- naux , seraient insolubles sans l’intervention d’un médecin instruit en tératologie, et je me trouve ainsi dans la né cessité de présenter quelques remarques sur un genre d’ap- plications tout-à-fait étranger au sujet ordinaire de mes ré, cherches, SI. Rapport avec les questions de sexe. Les anomalies de l'appareil générateur peuvent rendre douteuses , soit l’aptitude d’un individu à remplir les fonc- tions de son sexe , soit les conditions sexuelles elles-mêmes. De là, deux sortes de questions qui, soulevées devant les tribunaux, peuvent y exiger l'intervention de médecins | instruits en tératologie, savoir : les questions d’impuissance; et les questions de détermination de sexe. Les premières ont perdu presque toute leur importance légale. Depuis que la législation a exclu l’impuissance des causes d'annulation du mariage, ce n’est plus que dan$ quelques cas particuliers qu’il peut devenir utile. de con’ stater légalement l'impuissance d’un individu ; par exem- ple, si l’on imputait une grossesse à une femme inapte à concevoir , un viol à un homme pourvu seulement d’un pénis rudimentaire. Ces cas, et quelques autres qui pour” raient leur être ajoutés, sont tous très-rares, et ne doivent point nous occuper ici. Les questions de détermination de sexe sont beaucoup plus importantes, Les lois de toutes les nations admettent , parmi lesmembres des sociétés qu’elles régissent, deux gran- des classes d'individus fondées sur la différence des, sexes. APPLICATIONS A LA MÉDECINE LÉGALE. 579 * À l’une de ces classes sont imposés des devoirs dont l’autre Sst exempte, mais aussi accordés des droits dont l’autre est privée. La destinée de chaque enfant nouveau-né, du mo- Ment où Son sexe est connu ou déclaré connu , Se trouve donc réglée à l'avance pour les circonstances principales de Sa vie : il est rangé dans l’une ou l’autre de ces deux grandes Classes à laquelle appartiennent des fonctions non seulement différentes , mais presque inverses dans la famille aussi bien que dans la société. A cet égard, point d’intermédiaires ; nos lois n’en admettent pas l’existence, n’en prévoient pas la possibilité. è . Seulement elles ont reconnu, et la fréquence de tels faits ne leur permettait pas de le méconnaître, que la dé- termination du sexe d’un enfant peut être entachée d'erreur, quelquefois même de dol. Aussi ont-elles accordé aux tri- bunaux le droit d’une révision authentique et d’une ré- orme par laquelle un individu puisse être rendu légalement à son véritable sexe. Les questions à résoudre dans l’exer- cice de ce droit, sont le plus souvent très-simples : car, dans la plupart des cas , Perreur devient évidente au moment de la puberté, ou même plus 1ôt: et l'individu qui en avait été le sujet, s'empresse de demander par lui-même ou par ses parens la rectification de son acte de naissance. Mais il peut arriver aussi que desgimdividus aient passé une grande par- tie de leur vie = d'eux-mêmes , ou qu'ils se Soient tus sciemment. Dans ce cas, ils auront dû rem- plir des fonctions, ou pour le moins mener habituellement un genre de vie attribué exclusivement , par les lois et les Usages , à leur prétendu sexe : il sera même possible, Somme je l'ai montré par plusieurs exemples (1), qu’ils se (1) Poyez l’histoire des hermaphrodismes masculins, t. IE, p. 7x celle des hermaphrodismes féminins proprement dits, p. 95, et celle #8 hermaphrodismes féminins complexes, p. 160, note, 4 4 } | | # Ÿ : 1h 2 L< du 1 FE NAN TT RE Re re ET 574 PARTIE V. soient mariés comme appartenant à un sexe qui, dans Ja réalité, n’est pasle leur, La question est alors bien autrement grave en raison des conséquences que l'erreur de sexe a en- iraînées après élle , et dont l’une va jusqu’à la réunion par un mariage, nécessairement nul pour la Loi (1) comme pouf la nature, de deux hommes ou de deux femmes. Appelé dans de tels cas à éclairer les magistrats des lu- mières de son savoir et de son expérience, le médecin lé- giste reconnaîtra, par un premier et facile examen, si l’ap- pareil sexuel est normal ou anomal; par suite, si l’erreuf doit être attribuée à une fraude ou pour le moins à yn€ ignorance grossière; ou bien si elle est pour ainsi dire du fait de la nature elle-même. Dans cette seconde supposition l’œuyre du médecin se trouve évidemment ramenée à la 50- lution d’une question tératologique : c’est un fait d’herma- phrodisme que l’on a sous les Yeux; et la détermination précise du sexe n’est possible qu'au prix d’études appro- fondies faites antérieurement sur l’ensemble des anomalies + comprises dans notre troisième embranchement. & Tous les auteurs de médecine légale, dans l’exame qu'ils ont fait des questions de ce genre, ont indiqué des caractères et donné des règles simples et très-propréf en apparence à guider le médecin légiste vers une solutio® exacte. La plupart d’entre eux, . le disent pas € pressément, donnent du moins à en re que les règles po’ sées par eux sont exemptes de graves difficultés dans Fäp* plication, en même lemps qu’infaillibles dans les résultats auxquels elles conduisent. Or c’est là une double et- reur; je l'ai montré dans l’histoire de l’hermaphrodisme, par la discussion .de plusieurs de ces prétendues rè- 8les infaillibles, et je dois le redire ici : a détermi- _æ (1) Ilest en effet évident qu'il y a ici erreur de personnes. SRE EE CRD AE METRE a 1 APPLICATIONS À LA MÉDECINE LÉGALE, phrodite est presque toujours > @t souvent même elle est absolument impos- halion du sexe d’un herma irès-difficile Si l'on recherche pourquoi la plupart des auteurs ont cru Pouvoir résoudre d’une manière très-simple presque tou- les les questions relatives à la détermination du sexe. des “ermaphrodites , et. pourquoi au contraire ces. mêmes issent si souyent d’une solution difficile le, on trouvera la raison de cette diffé- reñce , outre l’accroissement numérique et la variété plus grande des faits connus, dans l'appréciation nouvelle qui a dû en être faite sous l'influence des progrès récens de l'a .Auestions me para Ou même impossib Pour l’ancienne physiologie, comme pour notre législa- tion, le type mâle et le type. femelle étaient deux états sexuels, non seulement dislincts , mais contraires : point de Papports analogiques entre eux ; point d’é rigoureusement possibles, au moins explicables ; et ne pouvait voir dans un hermaphrodite qu’un mâle simulant une femelle par le hasard d’une conformation ambiguë el tout incompréhensible de son appareil sexuel, ou bien l'inverse. Sous l’influence de ces idées qui jusqu’à ces derniers temps ont dominé dans la sci ce ;les médecins légistes ont presque toujours raisonné, bien qu'ils connus- sent quelques exemples d’un genre fort différent, comme S'il n'existait que des hermaphrodismes masculins et des hermaphrodismes féminins. Dès lors, point de difficultés, Si ce n’est dans quelques cas rares et exceptionnels : un Caractère essentiellement masculin ou féminin une fois Constaté, par exemple l'existence des testicules ou la mens- uation, on devait se croire et l'on se croyait autorisé à füribuer à appareil. générateur tout entier les condit du type mâle où du type femelle, tats intermédiaires, K VF be VND NES URI ON MT TUE CR à. 576 PARTIE V. Les progrès de l’anatomie philosophique ont conduit à des idées bien différentes sur l’hermaphrodisme. L'appareil mâle et l’appareil femelle ne sont pas deux appareils essen- tiellement et élémentairement divers, mais bien, si l'on peut s'exprimer ainsi, deux formes différentes d’un seul ei même appareil : ce sont partout les mêmes matériaux; diversifiés seulement d’un sexe à l'autre par le degré et le mode de leur développement. Or cette première notion un6ys fois acquise, si l’on y ajoute cette autre vérité, établie pal” mes recherches antérieures , que l’appareil générateutise compose de six segmens, dont chacun peut se montrer indé- pendant de tous les autres dans sa formation et son dévelop” pement; si l’on se rappelle aussi que des organes surnt mérairés peuvent se surajouter à un ou plusieurs des six segmens normaux, on comprendra immédiatement que le ‘nombre des formes possibles de l'appareil générateur est presqueillimité; qu’un seul caractère, quelque important qu'il puisse être, ne suffit presque jamais à la détermination dû sexe d’un hermaphrodite ; que cette détermination n’estsou- vent même et ne peut être qu’une simple approximation, les hermaphrodites que les auteurs appellent mâles ou femelles n’ayant pas, à vrai dire, dans beaucoup de cas, les caractères du sexe qu’on leur attribue, mais seulement s’en éloignant moins que de ceux du sexe contraire; enfin qu’il peut exis” ter des hermaphrodites placés par la conformation de Jeur ‘appareil générateur précisément à égale distance des deux sexes, et par conséquent aussi complétement irréductibles à l'un qu'à l’autre. égligées en méde- genres toutes les hermaphrodisme, Pour préciser ces considérations trop n cine légale , on peut distinguer en trois questions de détermination de sexe dans l suivant la nature de la solution à laquelle conduit leur ex | ABPLICATIONS À LA MÉDECINE LÉGALE, 577 men. Celle-ci pent être positive et exacte, positive encore, mais seulement approximative, enfin négative. … Le premier cas est celui des hermaphrodites masculins et des hermaphrodites féminins : les premiers sont bien de véritables mâles, les seconds de véritables femelles, qui seulement sont modifiés par une conformation plus ou Moins vicieuse. L'hermaphrodisme masculin complexe et l’hermaphro- disme féminin complexe sont deux groupes où l’ nérateur n’estréellement nimâle ni femelle, mais ouileste + posé inégalement de parties mâles et femelles. Il ÿ a de même, non pas existence complète , mais prédominance de l’un des sexes dans l'hermaphrodisme semilatéral, dans l’hermaphro- disme latéral, si les deux demi-appareils sexuels sont inégaux, et même dans l'hermaphrodisme bisexuel, si, des deux ap- pareils générateurs coexistans, l’un est plus imparfaitement développé que l’autre. Chez tous les hermaphrodites qui offrent de semblables conformations, il est ‘évident que le sexe est encore détérminable par approximation : car de tels êtres anomaux, s’ils ne sont ni complétement mâles ni complétement femelles, tendent avec une prédominance marquée vers l’un des deux sexes , au. point qu'ils peuvent même dans quelques cas en remplir les fonctions. L’hermaphrodisme qu'à l'exemple de Paré j'ai appelé _meutre, mérite au.contraire Ce nom aussi bien légalement que sous le point de vue. physiologique : comment rap- porter au type mâle ou au type femelle un appareil géné- | rateur qui n’a de rapports analogiques qu'avec le type sexuel encore indéterminé du jeune embryon? L’herma.. phrodisme mixte par superposition est également dans le même cas : caractérisé par le mélange inbarmoniq ni Le Certain nombre de parties mâles et de parties femelles en nombre égal, il se place précisément au milieu de l’inter- TT, s . . appareil gé- = 1 à : RUE LE: à UE RE” AS à RP Se 4 VEN ne mea — RENE TT SNS bdltoune comme SET ES \ PARTIE Ve valle qui sépare les deux sexes, sans qu l'on puisse trou- ver aucune raison de de rapporter à l’un plutôt qu à l’au- tre. Enfin la même impossibilité existerait à l'égard d’un hermaphrodite par juxtà-position latérale de deux demi- appareils égaux et de sexes contraires, ou bien encore d’un hermapbrodite bisexué offrant deux appareils, soit égale- ment parfaits, si ce cas pouvait se présenier, soit égale- ment rudimentaires. Heureusement pour le médecin légiste, les cas de ces deux derniers groupes, les uns n’ayant qu’une solution difficile ct seulement approximative, les autres sans solution positive possible, sont tous très-rares dans l’espèce humaine, et c'est ce qui explique comment, avec des règles impar- faites, des déterminations exactes de sexe ont pu être données dans la grande majorité des cas. Il n’en devient pas moins. nécessaire aujourd’hui de donner à la déter- mination du sexe des hermaphrodites , toute la rigueur et la précision que comporte l’état présent de la science ; eb c’est pourquoi, après avoir discuté précédemment les règles de cetie difficile détermination, j’ai cru-devoir in- sister de nouveau sur l'insuffisance de celles qui ont été jusqu’à présent admises par la plupart des auteurs, S Il, Rapports avec les questions de viabilité, La détermination du degré de viabilité propre à chaque -genre d'êtres anômaux, a été donnée avec soin dans la se- conde et la troisième partie de cet ouvrage, et ramenée dans la quatrième (1) à des principes généraux, à Paide desquels tous les faits particuliers se trouvent coordonnés d’une manière très-simple et satisfaisante pour ai si it, Les (1) Foyez p.867 et suivantes, APPLICATIONS A LA MÉDECINE LÉGALE. 979 applications qui peuvent être faites de la tératologie à la solution des questions de viabilité , se trouvent ainsi données toutes à l’avance, et je pourrais à la rigueur me dispenser d'y revenir ici, J'ai pensé toutefois qu'il ne serait pas inu- tile de présenter ici réunies et classées, des notions qui se trouvent déjà dans cet ouvrage, mais répandues et disper- sées dans un grand nombre de chapitres, Tel est l’objet du tableau Synoptique suivant, où les divers groupes de monsires , Soit unitaires, soit doubles, se trouvent classés selon l'ordre de leur viabilité (tr), c’est-à-dire ‘saivant Je temps plus ou moins long qu’ils peuvent vivre hors du sein 4 _ maternel. | : ee 1 _ (r) Les mots viable et viabilité sont plusieurs fois reproduits dans nos codes, mais nulle part ils ne s’y trouvent définis. Cependant on’ac- corde; en jurisprudence et en médecine légale, à entendre par fœtus viable, un être qui, au sortir du sein de sa mère, a les organes assez _ bien conformés pour faire espérer qu’il pourra. être élevé. Tel est aussi . lesens vulgaire du mot viable, par exemple, dans cet adage (dont la vé- rité n’est d’ailleurs pas sans exceptions, qu'un fœtus uéavant la fin du septième mois n'est pas viable. es + à Dans cette acception , le mot viabilité a un sens déterminé et absolu : il n’y a pas plusieurs ordres, plusieurs degrés de viabilité : tout fœtus est viable ou non-viable, c’est-à-dire, assez bien conformé pour pou. voir prolonger indéfiniment sa vie ;ou bien condamné, par les imper« … fections de son organisation, à une mort très- prompte, J'ai cru néanmoins pouvoir, à l'exemple d’un grand nombre d’au- teurs , employer quelquefois daus cet ouvrage le mot viabilité conime synonyme de faculté de vivre, et distinguer plusieurs degrés de viabi- lité, certains monstres étant absolument incapables de vivre jusque dans l’âge adulte, mais pouvant trainer leur débile existence pendant des heures, des jours, des mois. Au surplus, j'ai eu soin, dans l'emploi Que j'ai fit du mot viabilité, de le placer toujours , de manière à pré- venir toute équivoque et toute confusion entre les êtres qui sont viae bles complétement et d'üne manière absolue, et ceux qui jouissent seu= lement d'une viabilité incomplète et limitée à quelques mois, quelques Jours, quelques heures, où même moins encore, € D 6 qe me meneur ce nn PARTIE V. *sueJsut sonbjon() :: *AHW9p ja on I ‘(orwnuoque sues svo un suepsanol ri) sujd 30 anof x “sanol ç *sanof ÿ "SaUTEU9S & *sujé 70 siouu *sujd 3° sioux / *SUE QT “Sujd Jo sue cz "Su 13 ‘sossed sue Y e 2yporuaproon our ‘SNUUO2 eo XN9P S0P UN] sUECT “sn ne sue og ‘Ge ‘oz "IP UX9QEU-EAT UT quamoinos 1A *2[[9 19} "eIJUt iuetuones OTA ae es ‘aanay L & Sopnurm sonbjonb 2 * * *soanoy sonbjon() * * * *soinoug Ye & 1 \Ÿ *soxnau soubjon() ‘sainog sonbron() (e suyd dnooneaq e19-mod ) simof sonbyon£) (esnçd dnoonroqeno-mnod ) sanof sonbjon@) * (ésnrd dnoontaqeno-inod ) sou sonbjon() * (ésnid dnoongaf{ou?-1nod ) siow sonbjen() ‘ uauiarer-oi} ste oppnpe o8e | enbsnp * ‘Juowouvei-soip sie ‘ sypnpe o8e,[ eubsnp AUDWOLEI-SOA sæmu “oginpe CRLA e nbsunf A CON RON PP OS Ov SRE CR TUN CAL. 2977 juouerrsæu ‘oyqnpe 88e j e nbsng “quoworer snpd set * ayjupe 958] suep onbsup uowaiei sud nod un sim “oypnpe o8e,j suep onbsng ‘OTA 9P SATEUIPAO soute :o)jnpe o8v{ surp onbsng + * *a8vdo)» ydo9 EAN CES) ‘SNUUOD SDAU98 $0] snoL] …. “shUUOS S91U98 Sa] sn. k *Snuuo)o soixuo$ Sa] SUOT, *“sNuUO2 s94U98 SaT sno x, ‘sQUUO9 S21U98 $0] SnOJ, f * ‘'a]0ydo2uapog owtton) Ï ‘SRUUCLI S21U98 S9] Sn J, *2]DY4?IUSJO NT } "ap ydoousoucy Ga * *.* o8bdoryosg oiuon) ‘snuuo> S21U98 S9] SUOT, * * oupoydix aauos * * *asvdoydix oauos) * * aSvdo8{y oxuor) °° * * -awonda ouuer) "SNuUUO9 so1U9$ So] SnOT, *SNUUO2 Sa1U9$ S9[ su T | *snuuO> So1U28 SO] SUOJ, ‘SNUUOD S1U98 SIL SUOI, *.* * * SKAIÏIANOOZ NY" "SNSIGINY + "SNAITVHAHOV * CSNATEVIHdHO VU VA Li ES {: * * 'SNAÏIVHIHOOIO * * SNAIIVHAYIO 1940 ‘ ? * 7" * * SNHNOSOTHO ‘JA * *'SNATVIVHAHINENV IN SNAITVH4HONAENASA "* ? SNATIVHAAIINEXT HW * SNST'TVHdYIO KOW } Le * SNAFIVHAADAS * *SNATTYHEIONIXT * SNETIVHANONOK ‘A -* SNATIVHANOSNA ‘A ‘ ‘.* * SNAIKOSONOK € * * * :SNHINOSAS ‘Œ *SNATIYVHAWONOKN *Œ * SNATIVHAMOSAE ‘A °° + SNATIVUALAH * SNAIAALOULLAE ‘A ‘JA * + *SNSIKAOOGNE ‘A JU *SNAITAWA TO SATNOQ ‘JA *SNATIANOULII SAELSNON "SAUVE SYD SIG SNYA LENCO FHIXPFU .'SLITVYOATE SVO SAT sNYa SIA VI HG AAUAG *SAUNSO | sac NOILVOIGANT -"SATIINTA sac NOFLYOIANI APPLICATIONS À LA MÉDECINE LÉGALE. 583 On voit, en parcourant ce tableau , que tous les groupes de monstres, soit unitaires, soit doubles, s’y trouvent , quant à leur viabilité, rapportés à quatre sections. | | Dans la première se trouvent placés tous les monstres que NOUS savons, par des observations authentiques , pouvoir parvenir jusqu’à l’état adulte. Elle ne comprend qu’une seule famille de monstres unitaires , tandis que sept familles de monstres doubles lui appartiennent, soit en totalité, soit au moins pour un de leurs PORES ET Domipe «2 La seconde section comprend quelques genres où la pro- longation de la vie jusque dans l’état adulte est sans exemple, mais non peut-être en dehors de toute possibilité. Is doivent donc être distingués avec soin des genres placés dans la troisième section, ceux-ci non seulement n'ayant jamais survécu que de quelques jours à leur nais- sance , mais même ne pouvant lui survivre, en raison des anomalies elles-mêmes de leur organisation (1). À Ces deux sections sont composées à la fois de monstres composés et de monstres unitaires : mais ceux-ci sont déjà en immense majorité , principalement dans la troisième SeCHOn, a ; gx Fr Enfin, dans la quatrième et dernière section, composée _tout entière par le second et le troisième ordre des mons- tres unitaires , se trouvent des genres pour lesquels la vie extra-utérine, non seulement ne se prolonge pas, mais n’a pas même de commencement. Nous ne connaissons, en effet, que deux de ces êtres imparfaits, encore les observations ne sont-elles pas parfaitement authentiques, chez lesquels Ja naissance ait été (suivie de quelques mouvémens, ré (1) Il est bon de rappeler ici. que l'impossibilité n’est peut-être pas complétement démontrée à l’ésard des monstres doubles sycéphaliens . monocéphaliens. Pour tous les groupes suivans, au contraire, la non- Viabilité est en dehors de toute contestation, F< sims ie tt à. PARTIE Ve S EL. Rapports avec quelques autres questions. Les applications aux questions de détermination de sexe , d’impuissance, de viabilité, sont loin d’être les seules que la tératologie puisse fournir à la médecine légale. Il en est d’autres encore, les unes destinées peut-être À occuper un jour une place importante dans les traités de médecine lé- gale , les autres dignes au moins d’être indiquées après cel- les-ci, ne fûüt-ce que comme intéressantes et curieuses. Quelques auteurs, et principalement le docteur La- chèse (1}, ont, par exemple, appelé l'attention des méde- cins légistes sur ces grossesses congéniales, dont la dupli- cité monsirueuse par inclusion offre de si singuliers exem- ples. L’inclusion d’un fœtus dans le sein d’une jeune fille , dans celui d’une femme mariée, mais éloignée de son mari ; l'accouchement anomal qui en est quelquefois la suite, peuvent donner lieu à des imputations que le médecin, s’il n’a pu les prévenir, doit au moins savoir apprécier et ré- duire à leur juste valeur. D’autres applications, et celles-ci propres à la justice criminelle, sont à déduire, ainsi que mon père l’a remar- qué (2) , des recherches que lui-même a faites sur les causes des monstruosités pseudencéphaliques. Ces causes, en effet, sont presque constamment des violences physiques , exer- cées sur une femme enceinte, soit par elle-même, soit, bien plus fréquemment , .par d’autres ; et j'ai même cité, des cas où ces violences avaient pour but exprès de blesser. le fœtus et d’en déterminer l’expulsion prématurée. Or, blesser un fœtus et déterminer l’avortement à une époque où n’est point encore viable ; ou bien produire en lui une (x) De la duplicité monstrueuse par éncde siene A 45 , Paris 1823. (2) Voyez les Mém, de la soc. médic: d'émulation , t. IX: | APPLICATIONS À LA MÉDECINE LÉGALE, 583 conformation anomale qui exclut la viabilité, c’est en dé- finitive atteindre le même résultat; c’est commettre le même crime, et appeler de même sur soi la sévérité des lois. Les applications médico-légales se présentent donc ici presque d’elles-mêmes ; et il peut être d'autant plus important de les faire rentrer dans le cercle ordinaire des investiga- | tions du magistrat et des recherches du médecin légiste, que _ rien n’est plus fréquent.en tératologie que la production des L monstruosités pseudencéphaliques ; et, par conséquent, la _ 1" miseen action des causes qui la déterminent srdinairement. DOTE de < S'il n'existe EE PS ouvrages qui bte à | ces dernières applications , On trouve en revanche soulevées dans plusieurs de ceux-ci des questions d’un tout auire or- dre. Les monstres , dans les cas rares où ils peuvent s élever et vivre , doivent-ils être assimilés légalement aux individus normaux ? Doivent-ils être baptisés et inscrits sur les regis- tres de l'état civil? Peut-il leur être permis de se marier ? Sont-ils aptes à exercer les droits accordés aux autres hom- mes, par exemple à hériter ou à tester ? ss La loi n’ayant frappé les êtres änomaux d'aucune incapa- cité , toutes ces questions, dont quelques unes, par exemple celles qui sont relatives au baptëme, ont autrefois donné lieu à de si longues discussions , tombent et se réduisent à rien. Mais, par celamême, se présentent à l'égard des mons- tres composés , Ces questions non moins importantes : : Un être double devra-t-il être considéré comme un ou comme deux ? L’inscrira-t-on sous un nom ou sous deux noms sur les registres de l’étateivil? Héritera-t-il comme ün où comme | doux? Puis comment $e marieratil ? Comment s’ exercera À sur Jui la vengeance des lois , si l’un des deux sujets compar | “<< sans vient à l’encourir ? Sur ces questions, ct sur vingt autres qu'on pourrait “jo ou- 204 PARTIE V. ter à leur suite, il y a peut-être matière pour des avocats à d’nterminables discussions : mais, pour qui possède les don- nées scientifiques de leur solution, la plus importante de toutes est du moins très-simple, et tellement que dans tous les pays où des monstres doubles ont véeu, le simple bon sens a presque toujours conduit à la résoudre de la même manière. Tout monstre double à deux têtes, qu'ilait ou non deux corps séparés, a été considéré comme deux ; toui monsire à une seule tête, qu'il ait ou non deux. Corps » comme un seul individu. Lorsqu’on recherche les motifs qui ont dicté dans tant de pays divers et à des hommes si inéga lement instruits cétte solution identique, on les trouve presque constamment dans les idées chrétiennes , et notam- ment dans le mode prescrit par nos rites pour l’adminis- tration du baptême. Rien n’était plus naturel , en effet, que l’idée de baptiser séparément les deux têtes, lorsqu'il en existait deux ; et rien n’est-aussi plus rationnel et plus con- forme aux données de l'observation, puisque avec deux têtes (1) on trouve constamment deux volontés ,- deux indi- vidualités morales ; avec une seule tête , une volonté unique, une seule individualité morale. On peut même ajouter que toutes les données anatomiques tendent à justifier aussi cette solution déduite de considérations d’un autre ordre : car avec une tête unique, il n’existe jamais, parmi les mons- tres viables, qu’un corps principal et vivant par lui-même, le second corps, dans les cas même où il est le plus déve- loppé, étant très-imparfait et seulement parasitique. D’un . (x) I faut dire toutefois, pour rendre cette assertion complétement exacte, deux têtes Bien développées. La petité tête d’un hétéropage> d’un hétérodyme, d’un hypognathe, d’un épicome même, est toujours sans importance, et tout monstre double parasitaire, quelle que puisse être ne = " + 2 LE sa conformation , ne peut être assimilé moralement et légalement qu’à un être unitaire. ES firmer la règle admise dep APPLICATIONS A LA MÉDECINE LÉGALE. 589 autre côlé, on ne connaît aucun monstre viable parmi les Sycéphaliens , et je suis ainsi dispensé de m’arrêter devant les sraves difficultés auxquelles donnerait nécessairement lieu la tête unique, mais composée, de ces monstres singuliers. La détermination de l’état civil d’un monstre double est donc, à bien dire, exempte de graves difficultés : toutes les données présentement acquises à la science ne font que con- uis plusieurs siècles par les pré- tres Chrétiens , c’est-à-dire la dualité morale et légale des monstres à deux têtes, l'unité de ceux: qui n’ont qu’une tête, Les ‘questions relatives à la successibilité, an droit de tester, à la plupart. des autres droits civils, sont résolues : par la solution même de la question principale. Quant à celles qui serapportent aux peines afflictives que les lois peu- vent avoir à infliger à l’un des individus composans (1), mais Surtout celles qui sont relatives au mariage (2), je metairaiici Sur toutes les conséquences que pourrait entraîner l’indivi- Sibilité des deux corps dans des actes où leur séparation semble une condition nécessaire. Rappelons seulement que les conditions de la monstruosité composée ne se transmet- tent pas de génération en génération; résultat important que j'ai établi par plusieurs faits relatifs soit aux animaux, soit à l'homme même, et qui pourrait au moins rassurer la société sur une des conséquences fâcheuses de l’union d’un monstre double avec un autre individu, soit Monstrueux Comme lui, soit normal. | . (r) D'après lérudit Sauyaz, Hist, des antig. de Paris, t. II, p. 564, un monstre double tua un hormme d’un coup de couteau dans le dix- Septième siècle , et fut condamné à mort, mais non exéculé , à cause de l'innocence de l’un des individus composans. : - + (2) Les mêmes raisons qui mie font laisser de côté ces questions , les Ont faitrechercher comme données d’un roman bizarre par M.PreAuzr- BRUN, Voyez Gause célèbre, dans les Mélanges : & IL. LR "3éa NM Sante ot dat ds di 586 PARTIE Ve PUR VU AAA AAA A URL AU VR V CHAPITRE IL. DES Ra np tr DE LA TÉRATOLOGIE AVEC L’ANATOMIE ET LA PHYSIOLOGIE. Considérée autrefois comme un simple appendice ou même comme une partie intégrante de l’anatomie pathologique classée ou pour mieux dire confondue , sans même qu'elle parût y mériter l'honneur d’une place et d’un nom distincts, Parmi les sciences médicales, la tératologie a dû aux travaux contemporains un classement nouveau parmi les sciences aussi bien que des bases nouvelles et une extension jusqu'’a- lors imprévue. Non seulement il n’est plus permis de voir dans la tératologie un simple rameau de l’anatomie patholo- gique , nteusôme simple annexe de la pathologie : mais il faut reconnaître dans l’histoire comparée des êtres anomaux une branche particulière des sciences naturelles, essentiel- lement complémentaire de l’histoire comparée des êtres nor” maux, et pouvant lui être assimilée tant pour la nature d£8 ses divisions que pour celle des méthodes dont elle réclamé l'emploi. C’est ce qui à été démontré, en théorie, du jour où l'anatomie philosophique a mis en lumière le parallélisme remarquable de la série”des espèces et de la série des an0- malies , et en fait, depuis que l’on est parvenu à fonder : «si les êtres anomaux, à côté de la zoologie et de l’anatomie comparée de Ed ds une autre AR et une autre ana- tomie comparée, presque aussi vastes que les premièr es, el non Moins régulières, non moins remarquables par la ri- gueur de leur marche et la certitude de leurs résultats. APPLICATIONS À L’ANATOMIE. | 583 Je n'ai pas attendu, je ne pouvais pas attendre jus- u’ici pour signaler les rapports intimes de ce qu’on pent nommer l'anatomie tératologique avec l'anatomie com- Parée proprement dite , et pour en déduire comme con- Séquence la possibilité d'applications nombreuses à pres- Que toutes les branches des sciences naturelles , mais Surtout à l'anatomie et la physiologie. Lorsque j'ai entre- pris l'ouvrage qu'après sept années je termine présente- ment, le désir de contribuer à l'avancement de la térato- logie, la certitude de trouver sous mes pas dans ce champ trop peu exploré une ample moisson de faits nouveaux: et Curieux, l'espoir lui-même de réussir, par l'application des méthodes zoologiques , à coordonner en un corps de science une multitude de vérités trop long-temps éparses et sans lien logique, n'étaient que le but secondaire de mes recher- chies : mes vœux tendaient plus haut encore. Ce que je de- Mandais à l'étude des anomalies, c'était moins leur con- naissance elle-même qüe, par elle, une intelligence plus Complète et plus approfondie des conditions normales » OÙ _ plus exactement, de ces lois générales qui, planant au des sus de tous les détails de l’organisation , résument en elles l’infinie variété de toutes ses formes normales où anomales, Or, me proposant un tel but, il pouvait m'être permis de d'indiquer qu’en terminant, et comme dans une sorte de hors d'œuvre, les applications médicales de la tératologie ; Mais je ne pouvais perdre de vue un seul instant ses appli- Cations physiologiques et anatomiques : c'était mon œuvre tent entière qu’il fallait consacrer à en dérouler la longue Série , et non un chapitre accessoire À en resserrer les prin- Cipaux traits dans un cadre étroit et insuffisant. Telle est la pensée qui à présidé à la conception et à l'exécution de cet ouvrage : sans doute la trace s’en perd Tuelquefois, dans le cours de mon exposition, au milieu IR | 588 PARTIE V. des nombreux et minutieux détails dont la nécessité m’é- tait trop souvent imposée : mais on la voit du moins repas raître dans la partie théorique de chacun de mes chapi- tres, soit que, dans la seconde et la troisièié partie, j donne successivement l’histoire de chaque groupe tératolo- gique, soit que, dans la quairième , je tente de mé lever à des vues d’ensemble sur la série tout entière des déviations ‘organiques, Ramener l’anomalie à l’ordre nof- mal, Constater, et, pour ainsi dire, mesurer la valeur des différences qui les séparent, expliquer l’une par l’autre» enfin démontrer la réduction possible de toutes deux à des lois communes : tels sont les résultats que j'ai atteints DRM et cherchés toujours. * Ge n’est donc pas ici qu’il conviendrait d'établir que tout progrès dans l'étude des êtres anomaux est un pas fait vers la connaissance plus parfaite dés êtres normaux. Cette proposition et toutes celles dont elle renferme en elle l'ex’ pression, ont été si souvent répétées dans cet ouvrage (1} elles y ont été démontrées théoriquement depuis si long” temps et par tant de voies différentes, elles y ont été sur” tout confirmées pratiquement par des exemples si nombreux qu’elles y sont presque devenues des lieux communs. Ge s€ rait désormais perdremon temps et mes paroles que d'essayer d'ajouter quelque chose à l'autorité irrévocablement acquise à ces importantes vérités par la double sanction de la théori® et de l’expérience, Aussi, ce chapitre et le suivant, con” sacrés aux applications zootomiques et. zoologiques de la tératologie, quoique formant le complément naturel de celte cinquième partie, eussent-ils été sans doute omis par moi comme inutiles , s'ils ne m’eussent offert une oCCasion @) Poyez principalement le livre premier de la quatrième > parties et en Particulier le chapitre VIII intitulé : De La réduction des loïs tés. ratologiques aux lois générales de l’organisation, p. 452 Et Suivantes, she ROSE Pt 7 DR 5 APPLICATIONS À L’ANATOMIE. 58 ioute favorable de résumer; à la fin de mon ouvrage, sa ten- dance la plus générale et ses conséquences les plus élevées. \ 2 SL Rapports avec l'anatomie et la Physiologie générales. La tératologie nous offre , dans chacun de ses innombra- bles faits, un exemple.de différences seulement partielles énire des êtres qui, issus de la même espèce, offrent d’ail- leurs, hors de la région anomale, une ressemblance qui Ya le plus souvent jusqu’à l'identité parfaite. Il suit de . que l’appréciation des différences, considérées soit dans leur éssence , soit dans leur valeur, se trouve dégagée, dans les comparaisons entre l’état normal et l’anomalie , de tous les élémens d'incertitude qu'introduit, dans les Comparai- Sons entre deux êtres d'espèce différente, la nature seule- - Ment analogique de leurs rapports. Les applications de la lratologie aux. diverses branches de l'anatomie et à Ja Physiologie , si elles le. cèdent en nombre à celles de la Zootomie, sont donc au moins plus directes, et par cela même , outre qu’elles sont plus faciles, se présentent avec un caractère de certitude qui manque trop souvent à celles- ci. On pourrait dire de l'étude des organes et des fonctions des êtres anomaux, qu’elle offre à l'anatomiste une série de dissections toutes faites; au physiologiste, une série d’expériénces toutes préparées par La nature, etoù les Causes Koritee, qui viennent si souvent modifier les résuliats de os recherches zootomiques , Se trouvent presque —loutes annulées. . | LE Cest à Harvey et à quelques esprits avancés du dix-sep- lième siècle qu'il appartient d’avoir les premiers soup- Conné , à Haller et à ses contemporains d’avoir démontré immensité des seryicés qui peuvent êtfe rendus par les Sù ol. | d'u fi nt ae La PS MES dE. mg - d'Hner } Si Nan nds 590 PARTIE Ÿ. études tératologiques à l’anatomie et à la physiologie. Après Haller, et sur ses pas, d’autres sont venus continuer son œuvre, multiplier les applications, les étendre même à des questions d’un ordre général. Mais l'honneur d’ avoir - cherché dans la connaissance des êtres anomaux uñ =. strument, soit de vérification , soit même d'invention pour les lois les plus générales de l’organisation animale» le mérite d’avoir ainsi rattaché Ja éhstoue à ce qu'il y? de plus élevé dans les sciences disais appartiennen? essentiellement aux anatomistes contemporains , et ne pou’ vaient appartenir à d’autres. Pour que ces progrès pusseñh être réalisés, il fallait qu’on ne se bornât pas à soupçonner À possibilité de ramener à quelques lois générales et simples linfinie variété des formes DOrHsates mais qu’on crût fér- mement à leur existence , et qu’ on se vouât activement à leur découverte ; il fallait que de hardies genéralisations eûssentélé conçues, proposées, discutéés, ‘qe l'on eût usé pour et contre elle, une multitude d’argumens : alors seu” lement la nécessité pouvait être sentie de franchir les limites du règne normal pour aller chercher dans l'étude des 20 malies un autre terrain et d’autres armes. Ainsi ont été faits non par hasard, mais par la force des choses , les premiers pas vers les plus hautes applications de la tératologie, sa Voir , la confirmation ou la découverte de pasiené lois où généralités importantes LÈI LE di Le de lunité de com’ position organique , de la loi de subordination dés carac” tères, de la théorie des arrêts de formation, de la varia- bilité des organes en série, de l’affinité de soi pour soi, (4 de la Mc centripète de la formation et des prémiers développémens de l'être. Je crois avoir suffisamment établi, dans jé par ties pré- cédentes de cet ouvrage , ce. que chacune de ces vérités gé- nérales a pu gagner soit en ee ct cn Jacidité , soit el APPLICATIONS À L’ANATOMIE. 593 certitude ; par les progrès de la tératologie : c’est ici le lieu de le rappeler sommairement. RE . L'unité de composition organique, ou , Pour me servir ” ; we . HT: ” TS d’une expression moins abstraite, la tendance à l’analogie Qui se manifeste au milieu des innombrables variétés de , ee \ : < l'organisation, est peut-être , de toutes les hautes concep- ü blétement en dehors de tonte démonstr La réduction, non pas seulement à quelques règles, mais à l’unité de {Ype, des aberrations sans nombre de la mons_ truosité , devait paraître une œuvre plus que difficile : mon bère l'entreprit néanmoins, et précisément en raison de Son impossibilité apparente. Sans doute, retrouver les traces d'un plan commun au milieu de toutes les formes en appa- Tence si bizarres et désordonnées des créations anomales, Cen’était pas démontrer directement l'unité de composi- Üon dans la série des espèces normales; mais c'était donner *ux preuves directes l'appui d’un succès d'autant plus pro- Pre à porter la conviction-dans les esprits, qu'il était le Plus imprévu de tous. Tel fut l'espoir avec lequel mon père tborda, en 1820 (1), l'étude dela iératologie, se portant, dès s premiers pas, sur l’une des questions Jes plus fondamen- lales, mais aussi les plus complexes ; la composition. de la tête osseuse chez les monstres alors appelés acéphales ; puis, dans les années suivantes, poursuivant son œuvre par des techerches étendues successivement à d’autres groupes de . Monstres unitaires et aux monstres composés. Le résultat de toutes ces recherches s’est constamment trouvé en r'ap- Port avec les prévisions théoriques de leur auteur : jamais, (5) Son premier mémoire tératologique fut lu à l'Académie dés lences-en octobre 1820. Voyez les Mémoires du Muséum, t, VII, pr 85, S la Philosophie anatomique, t IT, P. à. re ” Ons des zoologistes, celle qui pouvait paraître le plus com-, ation tératologique. 592 PARTIE Ve à chez aucun des êtres anomaux examinés par lui, pas même chez ceux qui lui avaient offert les plus étranges exemples d’aberration , il ne s’est trouvé une seule partie vraiment étrangère à l’état normal et nouvelle pour l’organisation; c'étaient toujours les organes ordinaires , mais altérés par des modifications plus ou moins multipliées, plus-ou moins graves, et souvent telles qu’une analyse approfondie pou” vait seule en pénétrer le secret, Un tel accord entre un grand nombre de faits de genres différens , parlait déjà bien haut par lui-même en faveur de. l'unité de composition dans la série tératologique : toute” fois il était possible d’ajouter encore à la rigueur de la dé”. monstration en l’étendant aux groupes restés en dehors des recherches de mon père, C’est à M. Serres qu'il appartient surtout d'avoir réalisé ce progès : dans plusieurs de s€$ travaux sur les anomalies, mais surtout dans ceux qu'il à publiés récemment sur la monstruosité double (1) , les rap” ports d’analogie des formes normales et anomales de Porga nisation, se trouvent démontrés avec une exactitude presqué mathématique. Moi-même enfin, obligé, par le plan de cel ouvrage , d’élendre mes recherches , NON pas seulement à un plus où moins grand nombre de groupes arbitrairement choisis, mais bién à la totalité de la série, jai trouvé, dans l'examen de chacun des genres non encore étudiés sous C2 rapport, une preuve de plus à l'appui des idées de mo? père. Ainsi tous les faits de la tératologie concordent entrê eux ; et peuvent décidément se résumer dans cette formule générale : Variété presque infinie dans les formes et l’orga” nisation des êtres anomaux; mais, soit qu’on les comparé entre eux, soit mêmequ’on les mette en parallèle avec Jes | ae 4 (T) Poyez son Anatomie transcéndante et pathologique ; Paris, 4°, 18921 | ou bien, dans les Mém. de l'Acad, des sciences, t. XI; P. 583, | APPLICATIONS A L’ANATOMIE. 595 êtres normaux, unité essentielle, analogie constante dans les organes, ou au moins dans leurs élémens constituans, Cette formule et celle, presque identique , que les zooto- mistes modernes ont proclamée et tendent de plus en plus à établir pour l'ensemble de la série zoologique, se con- fondent ensemble dans l'Unité de composition organique, celte autre expression plus générale encore des rapports analogiques et de la tendance unitaire que révèle l'étude philosophique de toutes les variétés de l’organisation ani- male, Si maintenant nous portions notre pensée sur les formules générales dans lesquelles se généralise lexpres- sion des différences des êtres anomaux, si nous les com- parons à celles qui résultent de l’appréciation des diffé- rences des êtres normaux, nous allons trouver de même les unes ct les autres réductibles à des expressions plus générales encore, et dès lors également vraies de toutes les différences soit anomales soit normales des êtres. Ainsi _ loi d’unité, lois de variété, toutes sont également, non des lois exclusivement Zoologiques ou tératologiques , mais des lois générales, vraies sans exception de toutes les formes de l’organisation animale. Tel est en effet le caractère évident de la loi du balance- ment des organes, dont mon pére à fait l’une des bases principales de la tératologie aussi bien que de la zoologie ; de cette règle, la plus simple et la plus évidente de toutes, et cependant partout omise , que la variabilité des organes est proportionnelle à leur nombre (1), du principe de la tendance à l’union des parties similaires, ou, suivant l’ex- pression concise adoptée par mon père, de l'Aflinité de soi (r) Foyez principalement pour l'exposition, t 1, p. 57, et pour la démonstration , l’histoire des anomalies numériques des organes mul: Uiples , igsd, p. 649 etsuiv, | Hi, 28. 594 | PARTIE V. pour soi (1); haute vérité non pas importée de la physiolo- gie générale dans la tératologie, mais transmise au Con- traire à la physiologie générale par la tératologie, que l’on peut.dire désormais quitte envers cette dernière science des innombrables emprunts qu’elle lui a faits; enfin et surtout _de cette Théorie des arrêts, ou plus généralement, des inéga- lités de formation et de développement (2), dont la décour verte, devinée il y a près de deux siècles par Harvey; accomplie par l'école contemporaine, honore égàlement l'an et lautre. Par elle, l’'embryogénie, la tératologie, la 200logie , l'anatomie comparée se trouvent intimement as- sociées et comme reliées en une'seule science, dont toutes les parties s’éclairent et se complètent l’une par l’autre; par elle, les différences innombrables de l’organisation des ani- maux deviennent elles-mêmes autant de preuves de leur ana- logie fondamentale : et cette form ule, long-temps l’expression la plus philosophique des rapports des êtres, l'unité dans la variété, et la variété dans l'unité, se transforme en cette autre où l’idée de causalité se trouve substituée à celle de sim- ple coexistence : l’unité par la variété, et la variété par l'unité. R | | Ainsi, pour l'établissement de ces hautes généralités dans lesquelles se résume l'appréciation des différences des (1) Poyez principalement pour l'exposition de cette loi, t. I, p. 2, et pour sa démonstration, l'histoire des anomaliespar réunion, t. I, p. 536, celle des monstres unitaires, t. IL, p. 404, et celle des monstres compo sés, t, IT, p. 110, 115, 265, etc. Voyez aussi les généralités de la quar trième partie, t. LL, p. 463 (2) Les appleiations de cette théorie à l’histoire des anomalies rem plissent pour ainsi dire cet'ouvrage tout entier : je-me-bornerat ici à renvoyer aux chapitres IV, V et VI de la quatrième.partie» principa» lement au quatrième intitulé : De la nature des anomalies ; \. ET, P: 408: & APPLICATIONS A L'EMBRYOGÉNIE. 595 êtres, la tératologic et la zootomie se présentent encore Comme deux voies parallèles ouvertes à de semblables dé- Couvertes , ét toute vérité établie par l’une peut être im- médiatement appliquée à l’autre ; et en recevoir une im- portance toute nouvelle. La loi de variabilité des organes | multiples, le principe infiniment plus important de affinité de soi pour soi, à peine nés de l'observation des êtres ano- Maux , sont repris , généralisés , fécondés par la zootomie. De même, si elle emprunte à l’histoire des êtres normaux le principe de la subordination des caractères et Ja théorie des inégalités de formation, la téralologie leur donne ans- sitôt l'autorité de ses faits propres, ajoute à leur certitude, les présente sous un nouveau jour, et les élève am rang de généralités de premier ordre, ; — SIT. Rapports avec l'embryogénie, La concordance si parfaite des lois tératologiques avec les lois zootomiques suppose presque nécessairement aussi leur concordance avec les lois embryogéniques. Expressions gé- nérales des formes définitives de l’organisation, les lois té ratologiques et zootomiques sont-en effet aux lois embryogc- niques, dans lesquelles se résume Ja longue série de toutes es formes antérieures et transitoires, ce que sont des consé- quences à leurs prémisses. Aussi cetie mutuelle réaction que nous venons de signaler entre la tératologie et la zootomie, nous allons la retrouver, aussi constante, aussi marquée entre la tératologie ct l'embryogénie, F5 L’antique théorie de la préexistence des germes ( | 1) est + ° e bi il : 0 ; arrivée jusqu à nous, mais faible et vacillante sur se s fra- (1) Poyez, p. 473êt suivantes , le chapitre premier du second livre de la quatrième partie, “ie: & 596 PARTIE V. giles bases, La tératologie , qui déjà dans le cours du siècle dernier avait contribué À l’ébranler, est venue dans le nôtre s'associer utilement à l’'embryogénie pour lui porter de derniers et mortels coups. En même temps qu’elle at- teste, par l’ensemble de ses faits, l'impuissance et la stéri- lité d’une doctrine dont le caractère propre est d’exelure le progrès , la science des anomalies en montre directement Ja fausseté par des preuves chaque jour plus nombreuses et plus concluantes. Après les expériences dans lesquelles mon père est parvenu àrendre à volonté anomaux des êtres d’abord parfaitement réguliers; après les faits de genres divers par lesquels M. Serres et moi eh avons confirmé les cdrieux résultats, on peut regarder comme hors de Contestation, sinon l'entière fausseté du système des pré- existences, au moins l'impossibilité de l'appliquer à l’im- mense majorité des cas. Les progrès üllérieurs et combinés de l'embryogénie et de la tératologie viendront-t-il forcer les défenseurs de cette vieille ruine scientifique jusque dans leurs derniers retranchemens ? Ne restera-t-il rien d’une idée qui a régné en souveraine pendant deux siècles sur lembryogénie, et exercé une influence si puissante, bien qu'indirecte, sur l’ensemble de la physiologie, et sur Ja zoologie elle-même? L’avenir répondra : c’est assez pour le présent d’avoir franchi les limites du cercle étroit, à Ja mesure duquel nos pères se croyaient si religieuse- ment obligés de restreindre leurs conceptions physiolo- giques. N’eût-elle contribué à rendre à l’embryogénie que ces ser- vices tout négalifs, la tératologie eût assurément fait beaucoup Pour son avancement : mais sa part n’a pas été moins grande dans l'établissement de la théorie de l’épigénèse que dans le renversement du système de l'évolution et des préexis- tences. Confirmant souvent par l'autorité de ses propres mm ae APPLICATIONS A L’EMBRYOGÉNIE, 597 faits l'observation directe embryogénique , la science des . anomalies l’a même quelquefois devancée : la loi générale que j'ai indiquée sous le nom de rénovation des or- ganismes, en est une preuve; le grand principe du dé- veloppement Centripète, une autre plus éclatante encore. . La loi générale suivant laquelle chaque fonction est suc- Cessivement exécutée au moins par deux organismes, l’un primitif et provisoire, l’autre définitif et permanent, in- verses dans leur développement, et Comme antagonistes ; en , d’autres termes, la loi de la rénovation des organismes (a). | m'a été en effet, sinon démontrée, du moins indiquée d’a- l bord par les résultats de mes recherches téralologiques. L'observation de ce fait, que des excès de volume ou de nombre.résultent assez fréquemment d’arrêts dans le dé- veloppement général, et réciproquement ; le désir de trou- ver une explication satisfaisante de ces contradictions ap- parentes : tel a été mon point de départ. L’embryogénie est venue après coup justifier une idée d’abord purement hypothétique ; puis l'anatomie comparée lui donner une confirmation et une extension nouvelles » En résolvant par elle l’une des difficultés les plus graves de la théorie de l’u- nité de composition, l’existence chez les : êtres inférieurs de parties étrangères à l’organisation des êtres supérieurs, L'origine première de la loi générale da développement centripète, montre bien mieux encore la valeur de ce qu’on peut vraiment appeler les révélations de la tératologie, M. Serres rapporte dans ses Lois, encore inédites , de l'ostéogénie , qu'appelé en 1817 près d’un enfant nouveau (x) Le temps m'a manqué jusqu’à présent pour développer cette loi dans un mémoire spécial, et l’élevér au rang d'importance et de généralité qui me paraît devoir lui appartenir. Je n’ai pu encore que l’exposer dans mes cours, et l'indiquer dans quelques passages de _ Cetouvrage, Foyez principalement le tome premier, p. 272 et suive 598 PARTIE V. né dont le cœur faisait saillie à l'extérieur entre les deux moiliés largement séparées du sternum, il comprit presque instantanément, à la vue de cette anomalie, l'impuissance et l'erreur des anciennes théories; et l'idée da dévelop- pement centripète apparut immédiatement à son esprit, préparé à cette haute conception par de longues études embryogéniques. L'histoire des sciences à enregistré avec Soin dans ses annales la chute mémorable du cristal qui échappé des mains de Haüy , lui révéla les lois de la structure minérale : elle Pourra noter un jour la décou- verte de la grande loi physiologique de M. Serres, comme un autre exemple de ces inspirations qui, par la coor- dination subite des élémens long-temps confus d’un im- mense problème, font jaillir tout à coup Ja lamière sous le choc d’une circonstance indifférente et toute vulgaire. Une découverte, née d’une observation tératologique , ne pouvait manquer d’être uliérieurement confirmce par l'étude des êtres anomaux. Réciproquement elle devait ren- fermer en elle le germe d'applications importantes à la té- ratologie, et resserrer encore les liens intimes qui l’unis- saient déià à l’embryogénie. Aussi M. Serres ne manqua-t-1l pas d’associer dans tous ses travaux, à l'avantage mutuel de Ja tératologie et de l'embryogénie , l'analyse des faits tératologiques, et aussi zo0lomiques, avec l'observation directe des organes de l'embryon; trouvant partout un accord parfait entre les résultats dé ces méthodes diverses , et, par leur emploi combiné, élevant graduellement la loi du développement centripèle au rang d’une hypothèse probable, puis d’une théorie établie avec toute la certitude qe comporte une démonstration physiologique, La loi générale dæ développement centripète, et toutes les lois secondaires qui s’en déduisent, n° étaient pas de ces vérités qui trouvent à s'intercaler sans éclat et sans reten- RE TE APPLICATIONS À L'EMBRYOGÉNIE, — 6599 tissement dans le cadre des idées scientifiques antérieure- ment admises, humbles matériaux qu’il est toujours temps d'ajouter à un édifice déjà construit : elle venait, non pas compléter, mais renverser ét remplacer dès systèmes dont jusqu'alors nul n’avait même soupçonné la fragilité. Or découvrir et démontrer de telles vé rités, ce n’ésl encore, pour leur inveñteur, qu’avoir accompli la moitié, et la plus facile moilié peut-être, de sa tâche : il lui reste à porter la conviction dans des esprits ENT A mais nécessairement prévenus ; il lui reste à triompher | dans cette lutte sans cesse et sous toutes les formes renais- sante entre les tradilions du passé et les idées de l’avenir. La loi du développement centripète ne pouvait échapper à cette destinée commune de toutes les grandes innovations : l'opposition aété vive en efet; elle l'est encore, et plus de la moitié des anatomistes de l'Europe restent séctateurs fidèles des doctrines que leur a léguées le siècle précédent. Dans de telles circonstances, la vérification de la loi du développement centripète par la tératologie se posait d’elle- même comme l’un des buts principaux de mes recherches. Le plan même de cet ouvrage embrassant la” série tout entière des anomalies, je ne pouvais éviter, alors même que je l'eusse voulu, de mettre la nouvelle théorie embryo- génique à l'épreuve , non seulement des faits déjà étudiés par M. Serres, mais aussi de tous ceux qu'il n'avait ‘pa embrasser dans ses recherches partielles : ainsi m'était düvérté ane voie certaine vers la confirmation éclatante ou l'infirmation d’un principe qui ne pouvait être que vrai s’il était d'accord avec tous les faits, faux s’il les contredisait. Tel devait être l’un des résultats principaux de mes études tératologiques ; et tel il a été, Il m'est présentement permis d'assurer que la tératologie nest dans son ensemble qu’un imensé corollaire de la loi du dévelgppement centripète 600 PARTIE V, qu’elle ne la confirme pas seulement, mais qu’elle en offre dans son ensemble une démonstration presque aussi com- plète et plus facile peut-être que l'observation directe elle-même. Il peut sembler exagéré , et cependant il est rigoureusement vrai de dire que, dans cette série presque innombrable des faits tératologiques, je n’en ai pas trouvé un seul contraire à la nouvelle loi embryogénique, pas plus que je n’ai. déduit de celle-ci une prévision con- traire aux faits. C’est un accord complet, constant entre la théorie et l'observation , et tel que la physiologie pourra le citer comme un de ces cas encore si rares où la préci- sion cet la rigueur de ses méthodes le cèdent à peine à celles de la physique elle-même. Ainsi la tératologie qui la première a indiqué la loi du développement centripète , eût presque suffi à en poursui- vre et à en achever la démonstration , et à doter ainsi la science, par ses seules ressources, de la découverte tout entière, Get honneur lui a manqué; mais elle aura du moins apparu constamment comme l’auxiliaire le plus utile des méthodes directes, soit dans la création elle-même et l'établissement de la théorie cmbryogénique, soit dans l'œuvre très-secondaire qui reste aujourd’hui à accomplir; celle d’en rendre sensible à tous la vérité et l’impor- tance (1). (x) Il est à peine quelques chapitres de cet ouvrage où la loi du dé- veloppement centripète ne soit appliquée à l'étude des anomalies et confirmée par elle. J'indiquerai comme les principaux d’entre eux les chap. IT et IV de l'histoire des anomalies de disposition, t. I, p. 55% et 556, presque tous ceux qui composent l'histoire des monstrés dou- bles, et, parmi les généralités de la quatrième partie , les chap: Il et WII; €, II, pe 303 et 455, tm l ! | # ; peu APPLICATIONS À LÀ ZOOLOGIE. = Go MAAan L NA S AA A VARAAA UN a WW w AU AURA MU CHAPITRE IV. DES RAPPORTS DE LA TÉRATOLOGIE AVEC LA ZOOLOGIE ET LA PHILOSOPHIE ZOOLOGIQUE. _ La tératologie, cultivée depuis l'origine même de l’ana- tomie, par tout ce que cette science a possédé d’hommes éminens, était restée, jusqu'à mon père, presque étran- gère aux travaux des zoologistes. Buffon , que sa célèbre classification des anomalies a souvent fait citer comme le législateur de la tératologie, a écrit en tout sur cette science cinq ou six pages, où même il se montre bien plutôt com- pilateur qu’auteur original;.et les autres zoologistes ne nous ont guère transmis comme lui que quelques vues ou quelques faits isolés, ou même ont laissé les anomalies com- plétement en dehors du cercle de leurs études. ; La raison en est simple : elle est dans ce classement vicieux qui a si long-temps fait dela tératologie une partie , indistincte même, de l'anatomie pathologique. En décri- vant une anomalie, à moins que ce ne fût un cas de nanisme, d’albinisme , ou quelque variété irès-simple, da zoologiste devait croire alors qu’il s’aventurait dans le do- maine de la médecine. | Dans l'avenir, au contraire, et dès à présent , une cause inverse semble devoir amener un résultat inverse aussi S la culture de la tératologie par tous les zoologistes jaloux de pénétrer profondément les mystères de leur science. La théorie des inégalités de formation et de développemegt, nous montre dans les anomalies une série parallèle, non 6o2 PARTIE V. seulement à la série des âges de l'embryon et du fœtus humain, mais aussi à celle des variations normales des espèces, et par conséquent associe la iératologie par des liens intimes aussi bien à la zoologie qu’à l’anatomie et à la physiologie. Au surplus , la zoologie et la tératologie sont l’une et l’autre assez avancées pour que l’utilité réciproque de jeu association ne soit pas seulement une vérité théorique. Par la transmission mutuelle , déjà réalisée, de leurs principes les plus généraux, ces deux sciences reposent solidement établies sur des bases identiques; ét le nom de zoologie anomale, que les auteurs modernes ont quelquefois donné à la tératologie, n’exprime plus une simple tendance, mais un progrès accompli. Ainsi, pour la chssthe bon mêmes principes, la subor- dination des caractères , et la prééminence de ceux que fournit la forme générale; mêmes résultats, l'existence de groupes vraiment naturels , et le parallélisme des séries. L'extension à la iératologie du principe de la subordina- tion des caractères (1 ), si ÉRNTTR établi dans la zoo- logie par M. Cuvier, est un des progrès que j” ai eu le plus à cœur de réaliser, et heureusement aussi l’un de ceux qui se sont trouvés le plus faciles. Il suffisait de s’être familiarisé par des études quelque peu approfondies avec l'emploi que les zoologistes, et aussi les botanistes, font chaque jour de ce principe, pour reconnaître que toutes les conditions de son application se trouvent réunies aussi bien chez les mons tres que chez les êtres anomaux. _: La prééminence des caractères de la forme générale, principe plus récemmentintroduit dans la zoologie par M, de (x) Poyez les chap. Îl et VI de la première partié, t.£, p. 47 et p. 104: LT A Là étrangère à ln tératologie » semble avoir été calquée fi APPLICATIONS A LA ZOOLOGIE. 603 Blainville, est par sa nature même compris dans l’immense généralité de la loi de la subordination des caractères : mais il ne Jui cède pas en importance théorique , ét peut-être l'emporte par limmense valeur de ses applications pra- tiques , comme règle principale d’où se déduisent iMmmé= diatament les divisions primaires du règne animal. [l pou- vait donc me sembler utile, ilm’ct le plan de cet ouyrage > de chercher aussi à importer dans la térat6logie le principe zoologique de M. de Blainville » CL d'établir ainsi entre les deux sciences un lien de plus. J’avoue n'avoir point eu cetie pensée : mais telle est la puissance de la méthode naturelle, que ce que cherché, elle m’a conduit d’elle “même à le réaliser com- plétement, If se trouve en effet finalement, que toutes les divisions primaires que j’ai déduites de l'observation et de l'änalyse des faits à l'égard des monstres unitaires, et par suite, des monstrés: composés , sont parfaitement identiques avec celles que j'aurais pu déduire immédiate- ment, el avant toute étendue approfondie, du principe de la prééminence des caractères de la forme générale : et alt même commandé par je n’avais point _ tellement que ma classification générale des monstres unitaires, faite indépendamment de toute considération dèle- À ie PRE À HO ANTRE sue ment sur la classification zoologique de M. de Blain- ville (1). ee L'existence de groupes naturels parmi les êtres anomaux, “par conséquent , la possibilité d'appliquer à leur classifica. tion comme à celle des espèces anomales , les formes de la méthode linnéenne , sont des résultats admis déjà par la plupart des tératologues. Les travaux de mon père les avaient mis dépuis plusieurs années hors de toute contesta- ! ; (1) Voyez l'histoire des monètres unitaires , t, IL, p, 197. 604 PARTIE V. tion. Îl faut toutefois rappeler cette curieuse conséquence de Mes propres recherches : que la méthode linnéenne n'est pas applicable et de plus ne serait pas utile à l'étude de tous les embranchemens des anomalies, la possibilité de son emploi cessant précisément , par une singulière et heu- reuse concordance , là où cesserait aussi son utilité (1). Le parallélisme des séries est aussi un fait général , égale- ment vrai en zoologie et en tératologie , mais nouveau en- core pour la première comme pour la seconde de ces sciences. Par une conséquence nécessaire de la direction que mes recherches ont suivie depuis quelques années, J'ai même jusqu'à présent porté beaucoup plus loin la démonstration de ce fait en tératologie qu’en zoologie. Les quatre classes des animaux vertébrés et celles des crustacés et des échino- dermes , sont les seules classes du règne animal dans les- quelles j’aie reconnu , la classe des mammifères et celle des oiseaux, les seules dans lesquelles j’aie essayé de démon- trer (2) l'existence dans chaque groupe étendu de séries analo- gues les unes aux autres, reproduisant avec des modifica- tions déterminées une semblable succession de caractères , se dégradant peu à peü, ou, si on le prend en sens inverse , se perfectionnant graduellement d’une manière similaire, suivant par conséquent une direction commune, et pouvant être ainsi dites parallèles les unes aux autres, Parmi les ano- malies , au contraire , c’est successivement dans toutes les classes et dans tous les ordres des hermaphrodismes et des +. (x) Voyez le chap. VI de la première partie, t. I, p. 104. (2) Encore est-ce principalement dans mes cours. 7 oyez dans l’Echo du monde savant, n° 81, la quinzième analyse de mon cours de 1835 Sur les mammifères. — On peut consulter aussi mes Considérations sur les caractères employés en ornithologie dans les Nouv. ann. du Muséum, t. I, p. 357, et le travail zoologiq ue que j'ai publié dansle grand Ouvrage sur la Morée, t. LIL, p. 5 et suivantes. ni em ES APPLIGATIONS A LA PHILOSOPHIE ZOOLOGIQuE. 605 Monsiruosités (1), que j'ai étudié et signalé le parallélisme des séries , ct la classification que je viens de développer _n'esi même déjà plus une simple classification linéaire , mais ce que J'ai nommé une classification parallélique (2). | e° e 4 , Dans un autre ordre de considérations ,; dans l’examen philosophique de ces hautes mais problématiques ques- tions qui forment comme le couronnement de la ‘science, la zoologie et la tératologie s’unissent de m PEN une alliance intime , dans une fraternité tour à tour profi- table à toutes deux. D ES : Ainsi, la tératologie n’éclaire pas seulement l'origine des variétés de localité etdes races domestiques qui, après tout} ne sont que de véritables déviations du type spécifique ,! transmises plus régulièrement que les autres par voie de gé- nération, et devenues ainsi communes à un plus grand nom- bre d'individus. L’explication elle-même des différences vraiment normales des êtres, mais surtout de leurs diffs- rences spécifiques, ne reste pas entièrement en dehors des enseignemens féconds de l'étude des anomalies. Deux systèmes sont présentement en lutte sur ce sujet, l’un plus grands qui aient jamais divisé les opinions scientifi- que des hommes : la fixité desespèces, leur variabilité sous l’in- (x) Les hémitéries et les hétérotaxies étaient nécessairement exclues de ce genre de considérations ; les'premières, à cause de l'impossibilité de leur appliquer la méthode naturelle; les secondes, par le nombre extrêmement petit des cas que renferme ce groupe. (2) Ce n’est pas ici qu’il m'est possible de faire comprendre nette. -ment ce qu'est une classification parallélique, et à plus forte raison, quels avantages elle offre, soit pour l'expression des rapports naturels des êtres, soit pour la simplification de leur étude. Ces avantages im- -Portent infiniment moins à la tératologie qu’à la zoologie, en raison dela variété et du nombre beaucoup plus grands des êtres qui rentrent dans le domaine de cette dernière science. D caves GER se nn mare 7 — US he ATUTe Ç AT ie 3 Du à D PÈRE % ARS CDS Se x Et) ts fu SARL UNS à. x ju ip REA is AE éd à as ii s #1 ace PR ARLES RAR Ne ne Les Si A EE kr: AR Dé À yat 1 ET 4. PT Art PR A no vv | Fan < rare “xt ; Co 6o6 | PARTIE V. fluence des Circontnte extérieures qui réagissent sur elles, Le système de la fixité des espèces , en Désiré termes , celte hypothèse toute gratuite que les espèces aujourd'hui existantes ont été créées initialement, et se sont trans- mises immuables depuis leur origine , est encore la base. presque universellement ess de la zoologie. La dé- finition de l'espèce , telle qu'elle est presque partont repro- duite (1), est fondée sur cette pure abstraction s et c’est sur la définition de l'espèce que s'élèvent à leur tour suc- cessivement les définitions du genre, de la famille et de tous les groupes supérieurs. Il est donc vraï de dire que l’écha- faudage tout entier de la classification zoologique repose sur une base bien peu solide, et presque qu'il est suspendu sur le vide, | De même qu’une vérité une fois découverte ouvre la voie à d’autres vérités, de même aüssi une erreur , une fois aC- créditée dans la science, enfante rapidement d’autres er- reurs. Née, à l’insu peut-être de ceux qui l'ont créée, de l'idée de la préexistence des germes, l'hypothèse de la fixité des espèces est àson tour devenue l’origine de tous ces abus de la doctrine des causes finales qui, pour la ES des zoologistes , ont si longtemps tenu lieu de toute P sophie. ee livres sont pleins de raisonnemens où la puis- sance providentielle de Dieu est représentée comme inter- venant dans la conservation des: espèces, non par ces lois générales d'harmonie qu’elle a posées à l’origine des cho- (1) M: Cuvrér lui-même, suivi en cela comme en tout par le plus grand nombre des zoologistes modernes, s’exprime ainsi dans l’in- troduction du Règne animal : «On est donc chligé d'admettre certaines » formes qui se sont perpétuées depuis l'origine des choses sans excé- » der ces limites ( les mêmes dans l'antiquité qu’aujourd’hui ), et tous » les êtres appartenant à l’une de ces formes constituent ce qu'on ap- » pelle une espèce, ; Voyez première éd., p. r9, et deuxième, p. 16. 19 4: | : | APPLICATIONS À LA PHILOSOPHIE ZOOLOGIQUE. Go7 ses, mais par des soins apportés minutieusement et spécia- lement à la création de chaque être. Raisonnemens absurdes dont le talent de plusieurs écrivains, et peut-êlre aussi ce besoin d'explications qui est une des règles de notre nature, ont pu seuls protéger sl long-temps la fragilité. Que de rait-on d’un astronome qui enr substituer à la théorie newlonienne, dans la mécanique céleste , l hypothèse d’au- tant de causes et dé principes particuliers de mouvement que les espaces -renferment d’astres errans ? Les faits de la tératologie #endent avec évidence : au renversement de toutes ces doctrines et des conséquences secondaires qui s’en dédaisent. Non seulement ils sont in- conciliables avec le principe de la préexistence des germes, qui est la prémisse commune de toutes; mais ils frappent directement chacune d'elles en particulier, La fixité de l'espèce dans l’ordre normal et la variabilité de l'individu dans l’ordre anomal sont deux faits qui, à la ri- Sueur, pourraient ne pas $ exclure l’un l’autre. Il n’y aurait rien à conclure du second contre le premier, siles diversités quise produisent par anomalie entredeux individus de même espèce , étaient dune autre nature que les diversités nor-, males des espèces, ou bien si les premières , quelle que pût être leur nature, n'étaient point transmissibles par voie de génération. Or il ÿ a à la fois similitude et.transmission héréditaire. Etmême la similitude est si complète, que, dans une multitude de cas, les anomalies d’une espèce sont identi- quement les conditions normales d’une ou de plusieurs au- tresk(x) : la transmission héréditaire , si facile, qu'on peut créer à volonté des races anomales , et trop souvent même ” à (x) Foyez par exemple le parallèle que J'ai fait, t. Î, p. 285, entre plusieurs déformations du crâne de la car pe et les conformations ca= ractéristiques, dans l’état normal, des Mormyrus dorsalis et M, labiatus, 608 PARTIE V. le croisement d’un sujet normal avec un individu anomal , laisse reparaître la conformation vicieuse de celui-ci dans les générations suivantes. Il peut donc naître d’une espèce un type différant de celle-ci exactement par des modifica- tions de même nature et de même valeur que celles qui distinguent d’elle d’autres espèces soit congénères soit d'un autre genre; et ce type, après avoir appartenu en propre à un individu , après avoir été une simple déviation acciden- telle, peut devenir commun à toute une race, et se changer enune variété constante, Maquelle il ne manque, pour être appelée espèce par tous, que d’avoir été produite à une époque et par une cause inconnues. De même, les faits tératologiques montrent avec un rare degré d’évidence le vide de toutes ces explications tirées de la finalité, dont le grave inconvénient est de substituer à la généralisation des faits l'interprétation toute conjecturale M des vues intentionnelles de la Providence. Ils confirment par conséquent tout à la fois et rendent manifeste la nécessité ; déjà reconnue par les z00logistés , de substituer à cette an- cienne maxime , telle est la fonction , tel l'organe , cette au- tre formule, expression générale et positive de tout ce qu’on nomme fonctions en physiologie, mœurs et habitudes en histoire naturelle : tel est l'organe , telle la fonction (1). Tous ces abus de la philosophie des causes finales que jes zoologistes se permettent encore chaque jour ; tous ces rai- sonnemens illusoires qu’ils parviennent à rendre si souvent spécieux, parce que l'erreur de leurs prémisses se perd dans la profondeur des ténèbres qui enveloppent encored'o: rigine des espèces animales ; tous ces systèmes imaginés, €t non déduits, apparaissent dans toute la nudité de leur illo- (1) Grorrrov-Sarmr-l:zatRe, dans plusieurs de ses ouvrages el dans ses cours, É [APPLICATIONS A LA PHILOSOPHIE Z00LOGIQUE. 609 gisme et de leur fausseté , quand on les étend à des types | produits , comme le sont les êtres anomaux > Sous notre re- 14 LS gard et quelquefois à notre volonté. Un monstre double, par exemple, diffère à la fois des êtres normaux par ses organes ‘etses fonctions. Or qui voudrait soutenir que ses anomalies physiologiques sont les causes finales de ses anomalies ana- tomiques , et non ses anomalies anatomiques , résultats d’une associalion accidentelle entre deux embryons, les causes déterminantes de ses anomalies physiologiques ? Parce que dans l'iléadelphie le sujet autosite s’asseoit sur le train sur- numéraire que porte son bassin, serait-il rationnel de dire que ce train surnuméraire était destiné primitivement à servir de siége au corps principal ? Parce que les hypogna- ! thes emploient quelquefois les dents de leur tête accessoire : à se gratter le dos et les flancs (1), serait-il logique de con- clure que l’atrophie de l’un des sujets composans, sa sou- dure avec l’autre , et toutes les modifications secondaires de lhypognathie, ont été réalisées par la nature en vue d’ob- tenir un si mince résultat P gi] ne faut chercher dans les enseignemens des faits téra iologiques ni une réfutation cerfaiñe de l'hypothèse de l’in- variabilité spécifique, ni encore bien moins l'intelligence complète des relations des êtres avec leur monde extérieur , 5 est donc au moins vrai qu'ils éclairent et aplanissent Ja voie qui doit conduire la zoologie à Pun et à l’autre de ces progrès. Ils ne prouvent pas qué ce que nous appelons es- pèces soient dans un plus ou moins grand nombre de cas de simples variétés , dont l’origine.se perd dans la nuit des temps; mais ils démontrent la possibilité physiologique ; ils indiquent la vraisemblance de cette thèse hardie de Bacon, n Mon père a déjà cité cet exemple, Zoyez plus haut, p, 257. x, # ‘39 À F Liga jus . .. RE - die” adii ti tr Rad) ke Hi a = ° S ET ét 2 "A = à Re aa SM EL SR unes “ea HR REr ETES EEE + 60. : à PARTIE V, de Lamarck (1), de mon père, et réduisent désormais Je problème à ces termes simples: les espèces étant susceptibles de variations, déterminer si elles en ont éprouvé? Ils sont loin de nous donner la clef de ces réactions mutuelles et multiples des organes sur les fonctions, ét des fonctions sur les organes, des êtres sur leur monde extérieur et de leur monde extérieur sur eux-mêmes, Mais ils nous arment d’une sage défiance dans l'interprétation de phénomènes , dans Ja détermination de causes presque infiniment complexes , et abaissent les barrières éleyées devant les progrès futurs par des systèmes prématurément conçus. À > Lo « Ainsi ces questions elles-mêmes qui appartiennent bien plutôt à l'avenir qu’au présent, ces questions qui ne sont plus de simples problèmes zoologiques , mais touchent au fatie même de la philosophie naturelle , n'ont plus rien qui dépasse la hardiesse des inductions de la tératologie. Et ce- pendant 1l y a peu d'années encore, débile et impuissante , sans principes, sans applications et presqué sans faits bien observés , cette même branche de nos connaissances , far- deau bien plutôt qu’appui de la science qu'ils cultiväient, fixait à peine l'attention des anatomistes ! La cause de si rapides progrès, je l’ai exposée dans l’intro= duction dé mon ouvrage : je dois la rappeler dans cette page finale, C’est la direction philosophique maintenant imprimée | P pq P 4 (x) Les travaux de Lamarck sûr linfluence modificatrice exercée par les circonstances extérieures sur l’organisation, seront peut-être aux yeux de la postérité le plus beau titre de gloire de leur auteur. El est triste d'avoir à ajouter que leur apparition dans la science n’a été sa= luée qne par la critique acerbe de quelques erreurs de détail et de LE 1 quelques écarts d'imagination; taches déplorables, mais inévitables peut-être dansune œuvre aussi hardie, RÉSUMÉ GÉNÉRAL. © ne : _ Gri à l'étude des sciences de l'organisation : c'est enpaiticulies la rechérche difficile, mais féconde des analogies, substituée à la simple, mais stérile observation des différences. Dès:lors, et par ce seul changement de point de vue, tout a paru Sous un nouveau jour. Pour latéra tologie en Ms la rénovation de la méthode était, elle seule, plus qu’un pro- grès : me une révolution scishtique. Les anciens auteurs TES les anomalies, ils les met- taient en parallèle avec les conditions normales; ils appré- “ciaient , ils mesuraient pour ainsi dire la différence des unes _et des autres ; ils s ’étonnaient devant elles, sielles étaient grandes et frappantes; et leur œuvre était présque accomplie. - Dans la nouvelle direction de la science , là connaissance _ desrapports des êtres anomaux entre eux et avec les êtres normaux, devénait le but principal des recherches ; dès-lors leur découverte en devint promptement le:prix. Des analo” gies furent aperçues , des-généralisations furent faites, d’a- hd restreintes à un petit nombre et à un faible intérêt, puis de plus en plus multipliées et plus importantes. jusqu’à ce qu ’enfin toutes pussent se résumer dans cette vasté pro position : toute loi tératologique a sa loi correspondante dans l’ordre des faits normaux , et toutes deux rentrent comme cas particuliers dans une autre loi plus générale encore. 5 Les anciens auteurs Liraien See de leurs études sé les anomalies quelques corollaires anatomiques ou phy- _ siologiques ; encore étaient-ils le plus souvent inexacts, Les études analogiques sur les anomalies ont eu, pour an deleurs premiers résultats, de faciliter, de multiplier et d’as- surer les applications pour l'anatomie et la physiologie , de . les étendre à la zoologie. Mais le progrès ne s’est pas arrêté là, L'histoire des êtres anomaux s’est presque faite une avec AD PE NE de FEES F * à Lust dé EST LE ta 2 MA, à RARE ec F? bd sé j — sad? € 612 cg RÉSUMÉ GÉNÉRAL. celle des êtres normaux par la similitude de leurs bases et de leurs méthodes, conséquence nécessaire de la similitude de leurs lois générales. Les anciens autèues; orsqu'ils voulaient s'élever à l'appréciation philosophique des‘anomalies , voyaient, dans les monstres , des êtres destinés à faire éclater la gloire de Dieu , par le miracle de leur existence étrangère aux règles et aux fins ordinaires de la nature, Dole - Nous disons volontiers, aprèseux, maisnon dans le même sens , que les anomalies nous offrent d’éclatantes manifes-@ tations de la grandeur suprême du créateur. A la science + . moderne il appartient , non plus de s’incliner , étonnée et à admiratrice, devant d’apparentes merveilles, mais d’en pé- nétrer le mystère ; mais de démontrer l'harmonie et la ré- gularité de toutes les formes, même anomales, des êtres vi. vans , et de se créer à elle-même de sublimes et fidèles images de l'unité, de l’invariabilité. de la majesté divines, par la découverte des lois générales de l’organisation , toutes unitaires , invariables , majestueuses comme leur cause première. FIN DU TROISIÈME VOLUME, J CT drame ‘poète AT": ie RE eg x #Æ aa aut w: an Anv EAU AAA AAA vas TABLE DES MATIÈRES É Æ CONTENUES DANS CE VOLUME. - nanas, TROISIÈME PARTIE ({Surrx }. L _ LIVRE SECOND. DES MONSTRES COMPOSÉS. Des LIMITES DE LA CLASSE DES MONSTRES COMPOSÉS. ) Des DÉTINITIONS ET DES DÉNOMINATIONS PROPOSÉES POUR LES { MONSTRES COMPOSÉS. | À Du RANG DES MONSTRES COMPOSÉS DANS LA CLASSIFICATION E à GÉNÉRALE. ke DE LA CLASSIFICATION DES MONSTRES COMPOSÉS. _ Des RAPPORTS DE POSITION DES INDIVIDUS COMPOSANT UN | MONSTRE DOUBLE OU MULTIPLE , ET DES AXES. DE LA NOMENCLATURE GÉNÉRIQUE DES MONSTRES COMPOSÉ. à | CHAPITRE I. Des MONSTRES DOUBLES EUSOMPHALIENS, Division en trois genres. — Pygopages. — Histoire des jumelles | hongroises Hélène-Judith. — Métopages. — Céphalopages. — Remarques sur les monstres doubles eusomphaliens, - CHAPITRE IT. Des MONSTRES DOUBLES MONOMPHALIENS. Division en cinq genres. — Ischiopages. — Analyse de leur organisation. — Complications diverses de l'ischiopagie. — Ischiopages syméliens. — Xiphopages, — Séparation chirur- en gicale des deux individus composans dans un cas de xi- phopagie. — Histoire des Jumeaux Siamois Chang-Eng. — O1 dé dat LE 1 614 TABLE DES MATIÈRES. Sternopages, — Ectopages. — Analyse et comparaison des caractères de ces deux genres, — Hémipages. — Remarques générales sur les monstres monomphaliens. CHAPITRE Il, Des monsrRts DOUBLES SYCÉPHALIENS, Division en trois genres.—Janiceps ou monstres à tête de Janus. — Îniopes. — Synotes. — Remarques générales. CHAPITRE IV. Des MONSTRES DOUBLES MONOCÉPHALIENS. Division en trois genres. — Déradelphes. — Thoradelphes. — Synadelphes. — Jüdication du genre Iléadelphe. — Remar- ques générales. à CHAPITRE V. Des monstres DoOUBLES sysomrens. Division en trois genres.—Psodymes.—Xiphodymes.— Histoire de la fille dicéphale de Sardaigne, Rita-Cristina. — Déro- dymes. — Remarques générales sur les monstres sysomiens. CHAPITRE VI. Des MONSTRES DOUBLES MONOSOMIENS. Division en.{trois genres. — Atlodymes. — Iniodymes. — Opo- dymes. - Remarques générales.— Fréquence des monstruosités monosomiques chez les animaux. : 4 CHAPITRE VIL Des monsrres Dougres HÉTÉROTYPIENS. Remarques générales sur les monstres doubles parasitaires. — Nécessité de les-considérer comme un ordre distinct. — Ca- ractères des hétérotypiens, — Leur division en trois genres. — Hétéropages. — Hétéradelphes. — Modifications diverses du sujet accessoire dans l’hétéradelphie. — Observations faites sur les sensations et les autres phénomènes de la vie des hétéradelphes. — Hétérodymes. = Remarques générales sur les monstres doubles hétérotypiens. «CHAPITRE. VIIL. Des MONSTRES DOUBLES HÉTÉRALIENS. Rareté des hétéraliens. — Caractères des épicomes, genre uni-. que de:cètte famille, —-Histoire de l’épicome de Home. — Epicome de Vottem. CHAPITRE IX, Des MONSTRES DOUELES. POLYGNARHIENS. Caractères des monstres doubles polygnathiens. — Division en trois genres. —Epignathes. — Hypognathes, — Augnathes.— Indication du genre Paragnathe, — Remarques générales, CHAPTPRE X. Des MONSTRES DOUBLES POLYMÉLIENS. : Division'en cinq genres. = Pygomèles. Gastromièles, — Noto- TABLE DES MATIÈRES, mèles. — Céphalomèles. — Mélomèles, — Remarques géné rales. \ CHAPITRE XI. Des MONSTRES DOUBLES ENDOCYMIENS. 29 Rapports des monstres endocymiens avec les autres parasi. taires. — Difficulté de l'étude de ces monstres, — Inclusion sous-Œutanée, — Inclusion abdominale, — Exemples divers.— Autres modes d’inclusion. — Remarques générales, — Cir- constances de la naissance et de la vie. — Inclusion chez les animaux. — Inclusion d’un œuf dans un autre.— Insuffisance nee à "à des théories proposées, CHAPITRE XIL Des monsrees TRIPLES, ET DES Se MONSTRES PLUS QUE TRIPLES. | “> Extrême rareté des monstres triples. — Réduction des PE de l'union triple aux lois de l'union double. — Monstres triples par union similaire et par union dissimilaire. — Exempl : + divers. — Prétendus exemples de monstruosités plus qu 2 . triples. : QUATRIÈME J PARTIE. FAITS GÉNÉRAUX. RAPPORTS, LOIS ” CAUSES DES ANOMALIES, 347 LIVRE PREMIER. DES CIRCONSTANCES GÉNÉ. + RALES , DES RAPPORTS ET DES LOIS DES ANOMALIES. 349 CHAPITRE I. DE La FRÉQUENCE DES ANOMALIES, HT 4. Fréquence des anomalies en général. — Fréquence de certaines anomalies dans certaines espèces. | | é CHAPITRE IL Des CIRCONSTANCES DE LA NAISSANCE, DE LA VIE, DE LA REPRODUCTION ET DE LA MORT CHEZ LES ÊTRES ANOMAUX ET PRINCIPALEMENT CHEZ LES MONSTRES. 358 Circonstances qui précèdent et peuvent annoncer la naissance _des êtres anomaux, — Epoque et circonstances de leur nais. sance, — Durée et circonstances de leur vie.—Circonstances ° de leur reproduction. — Hérédité des anomalies. æ- Circon: Stances de la mort chez les êtres anomaux. Pre MD ci LE. 616 TABL£ DES MATIÈRES. CHAPITRE IIL. Des cowprrrons SEXUELLES, ET DES CIRCON- STANCES PRINCIPALES DE L'ORGANISATION CHEZ LES ÊTRES ANOMAUX. Sexe des êtres anomaux et principalement des monstres.—Siége ordinaire des anomalies. — Réunion de plusieurs anomalies chez le même sujet. CHAPITRE IV. De 14 NATURE DES ANOMALTES. Arrêts et excès de formation. — Arrêts et excès de développe- ment. — Anomalies qui ne résultent ni d’un excès ni d’un arrêt de formation ou de développement. CHAPITRE V. Des LIMITES DES ANOMALIES, ET DE LEUR RÉ- DUCTION A UN NOMBRE DÉTERMINÉ DE TYPES. Faux monstres. — Limites des anomalies. — Leur réduction à . nombre limité de familles et de genres. ch RIATIONS NORMALES DE L'ORGANISATION DANS LA SÉRIE Z00- LA LOGIQUE. PITRE VI. DEs RAPPORTS DES ANOMALIES AVEC LES VA- Parallélisme de la série zoologique et de la série tératologique. — Anomalies reproduisant dans une espèce les conditions normales d’une autre espèce. CHAPITRE VIL Des RAPPORTS DES ANOMALIES AVEC LES AL- TÉRATIONS PATHOLOGIQUES. Différences des anomalies et des altérations pathologiques. — Analogies des unes et des autres. CHAPITRE VIIL DE za RÉDUCTION DES LOIS TÉRATOLOGIQUES AUX LOIS GÉNÉRALES DE L'ORGANISATION, Remarques générales sur lès lois tératologiques, et sur leur analo- gie avec les lois zootomiques. — Lois relatives à la fréquence, à Pétendue, aux circonstances des variations. — Résumé, , LIVRE SECOND. DES CAUSES DES ANOMALIES. CHAPITRE I. Des dAUSES DES ANOMALIES EN GÉNÉRAL. Opinions des anciens auteurs. — Discussion célèbre de LémerY etde Winslow.— Opinions de Charles Bonnet, de Haller, de Meckel. — Etat présent de la science, —Expériences sur Vin- cubation des œufs et la production artificielle des anomalies, fe" V4 TABLE DES MATIÈRES, CHAPITRE IL. REMARQUES COMPLÉMENTAIRES SUR LES CAUSRrS DES ANOMALIES. z Causes prochaines. — Théories et systèmes divers proposés par. : les auteurs. — Hydropisie, et spécialement hydrocéphalie et hydromyélie considérées comme causes d'une multitude d’a. : uomalies, — Adhérences du fœtus au placenta ou aux mem- branés de l'œuf. — Anomalies du système vasculaire, consi- dérées comme causes des anomalies des autres organes. — Causes diverses assignées à la monstruosité double. — Causes efficientes des anomalies. Influence d’une action mécanique “ exercée sur l'abdomen. — Observations diverses. — Influence des impressions morales et des passions de la mère,—Distinc- tions importantes. — Réfutation des préjugés populaires au sujet des envies de la mère. CINQUIÈME PARTIE. … RAPPORTSET APPLICATIONS DE LA TÉRATOLOGIE. _ CHAPITRE L Des RAPPORTS DE LA TÉRATOLOGIE AVEC LES SCIENCES MÉDICALES. Rapports avec la pathologie et l'anatomie pathologique. —De la classification des maladies. -— Remarques diverses, — Rap- ports avec la thérapeutique et spécialement la médecine opé- ratoire. — Double but de la thérapeutique dans son applica- tion aux êtres anomaux, — Opérations chirurgicales exécu- tées sur les monstres doubles. — Principes qui doivent les régir, — Rapports avec l'hygiène. — Danger des préj ugés sur linfluence de l'imagination maternelle. — Rapports avec Part des açcouchemens. CHAPŸÊTRE IL. Des RAPPORTS DE LA TÉRATOLOGIE AVEC LA MÉ DECINE LÉGALE. Rapports avec les questions de sexe: — Impuissance. — Déter. iination du sexe dans les cas d’hermaphrodisme. — Viabilité : des monstres. — Applications à diverses autres questions de Médecine légale. 508 F2 Par an, pour Patis : + ranco pour épartements : ù : 34 fr. ANATOMIE DE L'HOMME, Où Description et Figures lithographiées de toutes.les parties du corps humain ; par Jules CroQuer;. professeur de Clinique chirur- _ gicale et Chirurgien de l’hospice.clinique de’ la Faculté de Médecine de Paris. Paris, 1821-1851, Ouvrage complet... et ein mg 2 2 iiestionlhgin bons Dans la description des organes, l’auteur a suivi dans cet ouvrage l'ordre généra- lement adopté dans l’enseignement ; c’est ainsi que son livre est divisé. : 19 Tome +5, Dé l’ostéologie ou des os et des ligaments, 158 pages dé texté, avec sis : & ; EL 56 plañcies. 20 Tome 2, De la myologie ou des muscles-et de leurs annexes, 164 pages de texte avec GUN 3e Tomie 3. De la névrologie ou.desnerfset desarganesdes sens, 218 pages avec ; #6 pu3 . 4° Tome 4. De l’angiologle ou des vaisseaux, 116 pages de texte ayec … : Gb és Fo st 5° Tome 5. De la splanchonologie ou des viscères ét de l’embryotomie où du fœtus et de se8 dépen. dances, 117 pages de texte avec 15 Tags É ses à : 1. ne ." “Ges trois cents planekss contiennent 1,515 figures dont plüs de là moitié ont été dessinées d’après nature sous la direction de l’auteur. 18 #4 L'Anatomie de l’homme de M. le professeur 3, Cx Acquéreur du petit nombre d'exemplaires restant de cegratidrét bél ouvrage, j'en &i réduit le prix de près de deux tiers. Prix d’un exemplaire complét, 5 vol: gränid __ in-folio avec 300 planches, .au-lieu de 468 fr... PRE : “146 Îr, »* _: Nota. Il ne reste que très peu, d'exemplaires des dernières livraisons, D de AUCUSTE SARNT-ILAERE: Ficax pou Efiototres. dre x à AUGUS NT-HILAIRE, FLonA Brasiriensis, Ou Histoire et description +: 3ù a - les plantes qui croissent dans les différentes provinces du Brésil, pa RE dE toutes Sainr-Hivarme, membre de l’Institut de France, prof x Les ù esseur de Botanigüe-à-}à Fa- culté des Sciences, Ce bel ouvrage à été publié-en 34 livraisons formant 3 MUE grand in-f, avec 192 planches gravées. Prix, au lieu dé 560 fr, :.. © hote. Les dernières livraisons pourront êlre fournies äu prix chaque de 15 fr, nur H y a quelques exemplaires, ‘3 vol. grand in-foli : 0, papier vélin, figures coloriéés et - retouchées au pinceau. Le Aou 17, fées j: À eng 22 Mai à 500 fr. … Les planches ayant élé détruites et ne possédant qu'un très petit nombre d’éxeinplai- tes de ce magnifique ouvrage, je ne pourrai fournir à ces Prix réduits que pendait beu OALG M Pis cris 0 Le : £ . “ee ? OEUVRES COMPLÈTES D'AMBROISE PARÉ, revue et collationnée sne toutes “és éditions, avec les variantes; ornées de 217 planches et du portrait de Paut + ‘accompagnées de notes historiques et critiques, et précédées d’une i Ur ; Vorigine-et les progrès de la chirurgie en Occident du niroduction sur ! ones “au Vie au xvié Siècle ét sur lu vie ét les ouvrages d'Ambroise Paré, ‘par J. F : Miscaienr, chirurgien de l’hos- «pice de Bicêtre, professeur agrégé à fa Faculté de Médecine de Paris > êtes Paris, 1840, 3 vol. grand in-8 à deux colonnes, avec un grand nombre de figures intercatée s däns le texte. Ouvrage complet, Prix ; S »à “EG fr. . À: Paré est avec raison considéré comme le père de la chirurgie française et. son auto- xité ést chaque jour invoquée par nos grands maîtres; c’est done rendre service #tx amis € la Hünne chirurgie, que de publier, dans un format commode , üñe nouvelle édition complète de cet important ouvrage, Indépendamment d’une appréciation historique de la chirurgié avant et après À. Paré, travailimportant qui lui a demandé-de nombreuses recherches, M. Malgaigne s’est appliqué à collatiouner le texte sûr les douze éditions qui ont été publiées, à faire disparäître une grande quantité de fautes introduites Principa- lement Par les éditeurs de Lyon, et à conserver dans toute sa pureté le style naïf de : l'anteur, Em Preint d’une grande bonne foi, Nous avons reproduit dans le texte toutes Les : Planches qu’il'était important de conserver; nous ne doutons pas que cette belleédition ne trouve place dans la bibliothèque de tous les chirurgiens, ë: : ee. = | ‘ / ; : : OQUET, à été publiée en 53 livrai- “sons grand'in-folio, au prix de 9 fr. chaque. : : REY Votants DE Jen a Vi: nd te ' me rai Hd + RS use msi 25 « Ads 4 4 Lo était cé ai DT LES S doser. 5. ETS enr Sie ’ J.-B. Bannèas , rue de l'Ecole-de-Médecine, 15. 4 ŒUVRES COMPLÈTES D’HIPPOCRATE, traduction nouvelle, ° grecen regard, Collationné sur les manuscrits et € rédicaux, de variantes et de notes philologi- d'une introduction , de commentaires n A mn avec le texte. toutes les éditions; accompagnée ques; suivie d'une table générale des matières, par #, Etrrré, membre de l'institut de France. Paris, 1839-1840.—Cet ouvrage formera environ 7 forts vol. in.5, de. 6 à 700 pages, Chacun ; il sera publié un vol. tous les six mois. Prix de chaque vol. 10 fr Il a été tiré quelques exemplaires sur jésus-vélin. Prix de chaque volume. Les tomes 1 et 2 ARCHIVES ET JOURNAL DE LA MÉDECINE HOMOEOPATHIQUE 20 Îr sont en vente. ; publiés par une société de médecins de Paris. — Collection complète de juillet 1834 à juin 1857» 6 forts volumes in-8. — La quatrième année, rédigée par MM. publiée, de in-8. Prix à Paris : C'est dans l'Organon etla Matière médicale doctrine nouvelle. Mais, qui peut mettre en état de mieux apprécier le caraclère 30 frs les docteurs Libert et Léon Simon, a été jauvier à décembre 1838, tousles mois par cahicrs-de cinq feuilles 18 fr pure, qu'on trouve les prineipes et les moyens d'application de cell quelque indispensables que soient ces deux livres fondamentaux, bièn des questions #6" condaires, soulevées par la théorie et la pratique, n’ont pu dant été examinées y discutées, approfondies à l'étranger, ÿ trouver place. Ces questions importantes ont cepefl” en Allemagne surtout. Ce joûrnal a reproduit tout € et la haute portée de l'homæopathie. ANNALES D'HYGIÈNE PUBLIQUE ET DE MÉDECINE LÉGALE ; par MM. Anecowr Anprac, »’Arcer, Barnogr, Cnevaccrer, Guérard KerauDren, Lxcrer, Mané, CHATELET, TRésucner, ViLLERMÉ. Les ANNALES D'HYGIXNR PUBLIQUE ET DE régulièrement tous les trois mois La collection complète 1829 à 1840, par cahiers de 15 à 16 environ 2150 pages, avec des planches gravées. - Le pe de l'abonnement par an pour Paris est de. 21 fr., franc de port, pour les départements. Deveñcre, Esquiroz, Gaurrrer DE CLaura# Ouvrier (d'Angers), Onfiza, Parenr-D0” MÉDECINE LÉGALE paraissent depuis 1829 feuilles d'impression in*0s" 18 fre — 24 fr. pour l’étranger. domi il ne reste que peu, d’exemplaires ; of vol, in-8., fig., prix 216 fr.—Les dernières années séparément; prix de chaque : 18 Î* TasLes ALPHABÉTIQUE par ordre des matières et par noms d'auteurs des Tomes I à XX; pour 1829 à 1858, in-8. a fre Table des principaux Mémoires publiés en 1840. HYGIÈNE PUBLIQUE ET STATISTIQUE MÉ- DICALE. Essai statistique sur Ja mortalité du canton cs * invoqué, la responsabilité médicale, par M. Olivier port nosologique, par M. Marc D’Espine, — Asphyxie ! par 4: Guérard, — De la dis" pour servir aux besoins des! de Genève, considérée tant en général que sous le rap- pendant une exhumation, tillation de l'eau de mer, équipages et du remplacement des caisses en fer em- ployées à contenir l’eau sur les vaisseaux, par M. Ke- rauden. —Stastique médicale de Strasbourg, par M. For- get. — Ordonnauce concernant ie moulage, l’autopsie, l'embaumement et la momification des cadavres. — Co= lonie agricole de Métray.— Des classes dangereuses de la population dans les grandes villes, par, M. Frégier. — De l'influence du cardoge des frisons de la soie sur Ja santé, par M. Boileau Castelneau. — Mémoire stalistique sur Phospice des aliénés. de Nantes, par C, Bouchet, — Rapport au prefet de police sur les faits de move du cheval iquée à l’ho .;— Recherches sur la fréquence des bernies selon les sexes, Les âges, et relar tivément à la population, par M. Maigaigne, — Examen comparatif de Ja fonte des suifs à feu nu, et pat i'inter- iédiaire de l'acide sulfurique | par MM. D’Arcet et faullier de Claubry. — Rapport sur une eau-de-vie éti- quelée : Elixir de garus , et conténant {de- Pacétaté de plomb, par M. Boutigny. — Sur l'écoulement des eaux fournies par les abattoires dela ville de Ranen, par M.J. s‘irardin, — Keimarques sur la nécessité d’une nofvelle mesure à prescrire après la vidange des fosses d’ai-| rances, par M. Oitivier d'Angers. — Epluchage des lames de?plomb. dans la fabricaion de la céruse, par.M+ De mesmay. — Dangets des cheminées construites en cuivre -et entole, par M. Kuhlmann. = Physiologie et hygiène des’ hommes livrés aux travaux de l'esprit, par M. Ré. veillé Parise, — Recensement de la population sarde, par AT. Piliermé. — Rapport sur la nécessité de colorer les substances toxiques dans le but de prévenir tes empoi sounements, par MM. Lecanu et Chevallier.— De lassai nissement des villes, par M. Chevallier.— L'ocument offi- ciel propre à éclairer la question relative aux revaccina tions, par M. Villeneuve. — Note sur les secours à porie: aux naufragés pfès des côtes par M Keraudren. —Le Fin- flucnce de Pâge des maladies de l'homme adutie, par M: Fenger. — Pr #tatvbysioue et moral des ouvriers. par M. F'illermé el des saisons sur la fréquence et la durée ; MÉDECINE LÉGALE, Consultations médico lé” : ; ïE gales sur plusieurs cas d accouehement dans lesquels © d'Angers. — Quelques faits et expériences sur l'asphyn® par le charbon, par M. 4. Devergie. — Observation Pa dico-légale sur la monomanie homicide, par M. Fer É — La phyénologie aux prises avec le crâne Soufilard” par M. James. — Nu suicide, de l’aliénation mentale © des crimes contre les personnes, par M. Cazauvieilh. re Rappoït médico-légal sur Gilbert et Rodolphe, inculp” d’assassinat, par MM. Baruel, Chevalier et Henry. —#s, . médico-légale sur les cicatrices, par M. Malle. —Rappo, médico-légal sur un -visionnaire inculpé de tentativ® d'homicide par MM. Ollivier et Leuret- — Lettre médier légale sur les plaies d'armes à feu, par M. Malle, — a moire sur l’empoisonnement par le tartre stibié Ps ï M. Orfila. — Mémoire sur l’'empoisonnement par Gore de cuivre, par M. Lefortier. — Mémoire sur l'empoie uement par l’arsénic ; nouveau procédé pour retrant l’arsénic absorbé, par M. Devergie. — Recherchessuf , cuivre et le plownb qui existent dans le corps dé thus par M. 4. Devergie. — De la folie considérée dans “ rapports. avec les questions médico-judiciairés, we M. Marc. — Observations sur l'empoisonnement par w. sènic, pat M. Orfila. -Mémoire sur la mort pat EP sion; appréciation de la valeur de quelques 215 de bénomènes considérés comme signes de €© EN 0 mort, par M. Olivier d'Angers. — con ie légales sur plusieurs cas d'infanticide et sur la a ESS de ce crime, par M, 11. Bayard. — Rapport médicu- At sur la monomaänie homicide, par MM: Esquirol et Fig —Sut la nécessité de séquéstrer &e honne mé £ nés dangereux, par M: Leurete — Observations Est da légales sur l’ivroguerie et la méchaneetéconsidérées or leurs rapports avec la folie, par M. Lévret, — Raph médico-légab sur un cas de bigamie, par MM. Esgë ef et Leuret, Mes médecins sont-ils tenus d'obtemP®! ‘: aux réquisitions des ofliciers de poliec judiciaires, 4 ua fe il s’agit d'un crime où d’un delit pàr M. Chan breliñs 2 Rapport médico fégal Sur nue rupture de a colon krertébriie; pre Me 4, Cofson, _” ‘ BAUDELOCQUE. TRAITÉ Du LA PÉRITONITE PUERPÉRALE, par A. C, BAUDELOCQUE, mé- BAUDRIMONT. Du sucre #7 DK SA FABRICATION, suivi d’un précis de la législation qui Jangues sur les vertus des agens thérapeutiques ; 2° de conclusions générales tirées de ces faits com BEAUVAIS J.-B, Bannière , rue de PEcole-de-Médecine, ne É A es ADET DE ROSEVILLE et Mad. MERCIER. TRAITÉ COMPLET DES MANŒUVRES DE TOUS LES ACCOUCHEMENTS , aVeC 180 apborismes sur les soins que réclament la mère et Venfant pendant et après Je travail et pendant les neuf premiers jours qui suivent la parturitions par BE. Aper ox Rostvitre et Mad.-3. Mercier, professeurs d’ac- Couchemients, avec 13 planches. Paris, 1837, in-18. PTS Si DOC, _ AJASSON. Maure compirr DE PHYSIQUE ET DE MÉTÉRÉOLOGIE, par Ayasson pr Gnann- _ SaGNE et L. Foucné, se édition augmentée. Paris, 1836, in-18, avec figures. 5 fr. 50€. LARD, DE L'INFLAMMATION DES VAISSEAUX ABSORBANTS, LYMPHATIQUES, DERMOÏDES ET SOUs-CUrANÉS, maladie désignée par les auteurs sous les différents noms d’éléphan, 2 tiasis des Arabes, d'œdêne dur, de hernie charnue, de maladie glandulaire de Bar - bade, etc., avec quatre planches en taille-douce, représentant les diverses formes Ë etc., par M. Arano, D. M. P., membre de l’Académie royale de Médecine, Re de la Maison royale de Saint-Denis, etc. ; deuxième édition. Paris, se = : in-8, = ‘ , fr, ALARD. Du s1éce er pe cA Narore pes marapres, ou Nouvelles considérations tou- chant la véritable action da système absorbant dans les phénomènes de l'économie animale ; par M. Ararn, Paris, 1851, 2 vol. in-8. e ere ANGLADA ,TPrAITÉ DE TOXICOLOGIE GÉNÉRALE envisagée dans ses rapports avec la phy- siologie, la pathologie, la thérapeutique et la médecine légale, par M: 3. AncravA, professeur de médecine légale à Ja Faculté de Médecine de Montpellier, in-8, et ta- < bleaux toxicologiques servant à la recherche analÿtique des poisons. : 5 fr. 50 c, BANCAL, Manurt PRATIQUE DE EA LITHOTRITIE, où Lettres à un jeune médecin sur le broiement de la pierre dans 1 vessie; par À.-P. Bancar, docteur en médecine; suivi d’un rapport fait à Plustitut royal de France, par MM. Percy; Chaussier, Déschamps, Pelletan et Magendie, en faveur de:son nouvel instrament pour l'opération de Ja cataracté par extraction, et d’une leitre descriptive de la ma- nière de la pratiquer au moyen de cet instrument. Paris, 1829. in-8, avec cinq planches, le portrait de M. Dubois, et un fec-simile de son écriture. : 5#fr. BARTHEZ. Traïré DES Matanies courreuses, par P. J. Barrmez, professeur de l'école e. de Médecine de Montpellier, etc. Pariss-a819; 2 vol, in-8 az fre decin de l'hôpital des -Enfans, ouvrage couronné par la Sociëté royale de Médecine de Bordeaux. Paris, 1830, in-8. : 6fr. 50 c. régit cette industrie, par À. Tresucuer, Paris, 1841, in-8, avec 21 figures. 2h BAYLE. Biriomifque DE THÉRAPEUTIQUE, ou Recueil de mémoires originaux ct des travaux enciens et modernes sur le traitement des maladies et l’emploi des mé- dicaments, recueillis et publiés par A.-L.-J, Bayle, D. M. P., agrégé et sous-hiblio. thécaire à la Faculté de Médecine, etc. Paris, 1828-1837, 4 forts vol.in-8. 28fr. ‘La bibliothèque dethérapeutique, ayant pour unique-but le perfectionnement des maladies, déduit de l'ob- seryation pure, est essentiellement un ouvrage de médecine pralique expérimentale , et n’a ancun rapport avce les traités de matière médicale consacrés en grande partie à des détails sur Phistoire naturelle, Les propriétés phy- Siques et chimiques des médicaments, ue 2 2 ab «: “ + Elle se-compose : 1° du recueilde tous Les faits anciens et modernes publiés jusqu’aujourd'hui re be PR 1 U A arés, analysés St comptés : conclusions qui sont placées à la suite de chaque recueil d'observation sous le nom de Résine Les faits cliniques enfermés par extrait ou en substance dans les quatre volumes de la bibliothèque de the Peutique s’élévent à 11,953. ra Voici le nombre des faits sur chacun des agens examinés : : Sur Pémpioi de l'inde........e..s See ne Op ET Our l'emploi de la belladones….. ,,5.,4...,,.,, «587 ii de l'émétique à haute dose....... 1086 * RL PCT IE) CARPE NES “2725 © e de l'écorce de racine de grenadier. . 140 du seigle ergoté. .... es. ts. 1545 ST du baume de copahu...... fran _ de Iacigé, 2. en ges : : ie de lacupuncture..... Ge SILFRAR ES METT — dela compression. e,,,.,,,.44 % EX _… du phosphore. ....... cosmos à 100 = dufer et des ferrugineux. . . 11... 259 ‘ ÿ sl © dela noix vomique.............. 470" — de Phuile de thérébenthine.. . .. 554 s 2e di ÉTAMODIM + Le dorer e 209 ’ i S BAZIN. Du SYSTÈME NERVEUX, DE LA VI£ DE RELATION ET DK LA VIE ORGANIQUE, de leurs Connexions et de leurs rapports physiologiques, psychologiques et zoologiques, par À. . Bazix, professeur d'anatomie, de physiologie et de zoologie à la Faculté des Scien- | Ces de Bordeaux, etc. Paris, 1841, in-4, avec 6 planches. ; EAUVAIS, Cinque nomosoraTique , où Recueil de toutes les observations pratis - : ques publiées jusqu’à nos jours, et traitées par Ja méthode homæopathique. Ou- vrage éomplet: Paris, 1836-1840, 9 forts volumes in-8. Prix de chaque. gfr. AIS, ErFers TOXIQUES ET PATHOGÉNÉTIQUES DES MÉDICAMENTS Sur l’économie ani- male dans l’état de santés recueillis et mis en tableaux synoptiques; par le. docteur Beauvais (de Saint-Gratien). Paris, 1838. — Cet ouvrage est publié par livraisons de 5 feuilles in-8 ;accompagnées de tableaux. . (6 livraisons sont en vente.) Prix de £haquelivräison, EE B She 2 fr. 50 €, . mit es de dit - 8. nu Lux Les 1 tléhilt 258 = 8 << 6. Eee JB. Bainuère, rue de P École-te-Médecine, 17. BEBIAN. MANUEL DE L’ENSFIGNEYENT PRATIQUE DESSOURDS-MUETS ; par M. DErran, cen- .….seur.desétudes de l'Institution royale des Sourds-Muets, suivi de l'Art d'enseigner à parler aux sourds-muéts, par l’abbé de L'Épée. Paris,1827, 2 vol., dont un in-#, modèle d'exercices contenant 32 planches en taille-douce, et un vol in-8. : 16 fr. . BELMAS, Traité pr LA GYSTOFOMIE SUS-PUBIENNE, Ouvrage basé sur près de cent obsers + ations tirées de Ja Pratique du docteur Souberbhielle , par D. Bermas, docteuf -en chirurgie de la Faculté de Paris , ete. Paris , 1827, in-8 fig. - 6 fr BERTIN. Des MOYENS DE CONSERVER LA SANTÉ DES BLANCS ET DES NÈGRES AUX ANTILLES ou climats.ehauds et humides de l'Amérique, contenant un exposé des causes des. maladies, propres à ces climats et à la traversée, relativement à la dif- férence.des positions;, des saisons et des températures, et le traitement en parti” culier de-quelques maladies communes chez les Nègres, telles que le pian, le mA d'estomac et la lèpre; in-8. = 2 fr..50:C BERTON: Trarré ves Mavapres pes. Énranrs, ou Recherches sur les principales afs fections du jeune.âge;depuis la première dentition jusqu'à la puberté, fondé suf de. nombreuses observations physiologiques, cliniques et pathologiques, suf l'examen et la discussion :de la plupart des auteurs quise sant occupés de cett® partie dela médecine, ouvrage. faisant suite à celui de Billard, avec des notes paf M. le docteur Baron: Paris, 1837, in-8. 4 za 7 fre . BERZÉLIUS. Traïré pe GraE, par J.-d, Berzéuvs, traduit par A.-J.-L, Jounpaniet M Essunczs,sur les manuscrits inédits de Pauteur, et sur la dernière édition allemande, Paris, 1829-1833. 8 vol. in-8, fig. 56 fr. BERZÉLIUS, Taéonie p£s PROPORTIONS CHIMIQUES , et tableaux synoptiques dés poids _ atomiques des corps simples, et de leurs combinaisons les plus importantes ,@af — J.-J, Benzézius. 2e édition considérablement augmentée. Parts, 1855, in-8. Sfr BICHAT, Axaromie PATHOLOGIQUE. dernier Cours de Xav. Bicaar, d’après un. ma* nuscrit autographe de PA. Béeranp, ayec une notice sur la vie et les travaux de -Bicnraz, par F.-G.Borsseau, D. M.P.,etc. Paris, 1825,in-8, portrait ét fac-simile, 5, fes BIGEL, HomoœæoParTaiEe Domesrique, comprénant l'hygiène, le régime à suivre pendant, le traitement des maladies et la thérapeutique bomæopathique, par le docteur Bros} * précédée d’une notice sur l'hôpital homæopathique de la Charité de Vienne ; deuxième édition entièrement refondue, par le docteur Beauvais (de Saini-Gratien). Paris, 1839 in-18, de 624 pages. 5 fr. 50 Cs BIGEL. Mawuës D’Hyprosuboparuig, où Traitement dés maladies par l’eau froide; l4 Sueur, l'exercice et le régime, suivant la méthode de V. Priessnitz, employée dan ” l'établissement de Graenfenberg+ par le: docteur Bret; suivi d'un Mémoire sur la * chaleur animale; par M. Precceran, professeur à la faculté de médecine de Paris * Paris, 840 , grand in-18, A iv : : frs BILLARD, TRAITÉ DES MALASIES DES ENFANTS NOUVRAU=NÉS ET À LA MAMELLE, fondé su! de nouvelles observations.cliniques et d’anatomie pathologique, faites à l'hôpita des Enfants-Trouvés de Paris, dans le service de M. Baron; par C. Bisranp., De : M. P., antién interne de Cet hôpital; troisième édition, avec uné notice sur la %i€ et les ouvrages de l’auteur, et augmentée de notes ; par Oiuivier d'Angers, D. M. P: - Paris, 2837; à fort vol. in-8. ; ia « La CR BILLARD. ArLas D’ANATOMIE PATHOLOGIQUE, POUr servir à l’histoiré des maladies dés enfants; par C. Bitéérvo, D, M. P. Paris, 1828, in-4 de dix planches coloriéess | avec un texte explicatif. , $ ee Les planches, ex pinceau avec soi à : : : k + Al : 8 la gastro-entérite, le renversement des fièvres essentielles, enfin Ja révolution opérée par M. Broussais dal s = 27 , Li & ; É. =: vu d,:B. Baiuiène , rue de l'Ecole-de-Médecine, 15. #° * LA re _ er et dañs la pratique médicales, faisaient vivement désirer une nouvelle nosographie où l'étatdes-connais- #ancesmédieales actuel fût exposé avec méthode, avec clarté. : dr de - | cas Telle est la tâche ques’est imposée M. Peisseau, auteur de la Pyrétologie physiologique, dont quatre éditions at- testent le suceès. Versé dans Pétude de la médecine antique, diseiple indépendant düréforniateur, il s'est proposé de racer un tableau exactet complet des eauses.et des signes des maladies considérées dans les organes, d'unir les Liiés ançiennes aux rérités nouvelles, de présenter les véritables indications thérapeutiques dans chaque affec: on ; en un mot. de résumer, dans interet des étudiants et des praticiens ; Pétat présent de là pathologie, de fa thérapeutique médicale. : ; ke Nes. ROGERS A Le _BOISSEAU. Pynérorocir rmys1ooeique ; ou Traité des fièvres considéréés dans 1 e8- prit dé la nouvelle doctrine médicale, par F::G. Boisseau. Quâtrième édition , augmentée. Paris ; 1831, in-8 de 725 pages. are Chan: 5 -g fr. BOISSEAU. Traité pu CHOLÉRA-MORBUS, CONSIDÉRÉ SOUS LE RAPPORT : MÉDICAL REA DMI1- Nisrrame ; où Recherches sur les symptômes, la nature et le-traitemént Ge cette maladie, et sur les moyens de Péviter ; suivi des INSTRUCTIONS SUR LA POHIGÉ SANI- - TAIRE, publiées par ordre du gouvernement ;par F.-G-BoïssEau. Paris, 1832,in-8. 648. BOIVIN. Mémoniax DEL’ ART DES ACCOUCHEMENTS, OU Principes fondés sur la pratique de l’hospice de la Maternité de Paris. et sur celle des plus célèbres praticiens nationaux éf'étrangers; avec 143 gravures représentant le mécanisme de toutes les espèces d’accouchements ; par madame Boivin: Ouvrage adopté par le gouver- nement comme classique pour les élèves de la Maison d’accouchement de Paris. Qua-. trième édition, augmentée. Paris, 1836; a vol. in-8. +. de bd BCIVIN sr DUGES. TrAITÉ PRATIQUE DES MALADIES DE L'UTÉRUS ET DE Ses ANNEXES, | appuyé sur un grand nombre d’observations cliniques ; par madame Botvin, doc- teuren médecine, sage-femme, surveillante en chef de la Maison royale de Santé, et À. Douéis, prof. à la Fac. de Méd. de Montpellier. Paris, 1835, 2 v. in-8, 14 fr. - Atlas de 41 planches in-fol., gravées ct coloriées , représentant les principales alté- . rations morbides des organes génitauæ de la femme. Paris, 1833, in-fol. ; avec expli- cation. | sa | ete l sp 6o fr. — L'ouvrage complet pris ensemble, 2 vol. in-8, atlas in-foi. 30 fr. La qualification de pratique donnée À ce travail est pas une expression vaine et destinée éeulsment ae prés! ’ sentér soûs des aüspiees’ prus favorables 3 il la mérite; parce qu'il est entièrement. déduit de l'observation, Les auteurs ont donné aux maladies les plus fréquentes à celles dont Je diagnostie est lesplus important.et lc plus difficile , à celles dont fe traitement et ses divers modes peuvent êire discutés d'après les résaliats de l#xpérience, toute l'extension nécessaire pour fes rendre plus proftables au lecteur: en un môt, nf trouvé tléliaque pas . Vexcellents préceptes débt une.longue pratique pouvait seule eonfirmerdla justesse et J'ütilité. Précision etrharté, jugement sain, érudition choisie, savoir solide : telles sont les. qualités qui distinguent ce livre éminemment remarquable, destiné à ocenper ume des premières places dans les bibliothèques de tous les médecitis, de tous les acconcheurs. Les observations personnelles de madame Boivin, fruit d'étûdés longues, soit dans fes hôpitaux. consacrés spécialement aux femnres, soit en ville dans uné pratique éténdue.;.les vefarques eu Jes de M..Dugés,des souyenirs de madame Lachapelle, tout se reunit pour ajouter à l'attrait du sujef.… Ün bel Atlas, in-folio, de quarante et une planches gravées et coloriées avec soin, exécuiées Sur les dessine de madame Boivin elle-même, par À. Chazal, si contu para perfection qu'il appoñté dans lesbplanetés an: tomiques , Forme le co plément indisp hle de: Pouvrages Ces planches-ne consribueront Pas pe & iépandre un grand jour sur des malalies-que tant de causes ont laissées dan s un vague et une ohscurité aussi pénibles ro * lesgens de l’art.que funestes pour les malades. es cs ; - LRO É \ : L - # ù up MOGFAME CIE Y viiar(l- HORS BOIVIN. RECHERCHES SUR UNE DES CAUSES LES PLUS FRÉQUENTES RT LA MOINS CONNUE or pres , e se = e n £ A2 Len L'AVORTEMENT, suivies d’un mémoire sur l’intro-pelvimètre, ou mensuratéür intért.e d'a bassin ;.par.madame Borwx. Paris , MAS ess ‘outre. JU RBOLUVIN. NouvELLES RECHERCHES SUR L'ORIGINE, LA NATURE EX LE TRAITEMENT DE à à more vésicuzase, ou Grosséssé hydatiqne ; par madame Boivin, Paris, im-8 ,. F5 (.s i PE É ps b ot à fr. 55 e BOUILLAUD. CLIQUE MÉDICALE DB L Horirac pe LA Crariré, on Exposition statis. observations tique des diverses maladies traitées à la Clinique de cet hôpital; par J. Bouirtaun, professeur de clinique médicale à la Faculté de Médecine de Paris, médecin de l'hôpital de la Charité. Paris, 1837, 3 vol. in-8, PE. e BOUILLAUD. ThRaïTé CLINIQUE DES MALADIES Du CŒUR , précédé dé recheréheg nou- velles sûr lanatomié et la physiologie de cet organé; par J. Bomituaur. Détaième . édition considérablement augmentée, Paris, 184r, 2 forts vol. in-8, avec 8 planches gravées, S 16 fr. BOUILLAUD. TrairÉ CLINIQUE DU RHUMATISMR ARTICULAIRE, et de là loi de-côïnci- : dénece des inflammations du cœur avec cette maladie; par J.. Bowerauvs Paris, OR pet ee | > viol di # { Sov: BOUILLAUD. Essai SUR LA PHILOSOPHIE MÉDICALE et sur Îles généralités de la clinique ‘Médicale, précédé d’un Résumé philosophique des principaux progrès de Ja mé decine ét suivi d’un parallèle des résultats de la formüle des saignées conp sur COUP avec, ceux de l'ancienne méthode dans le traitement des phlegmasies aiguës: Jar J. Bôtirraus, Paris, 1837, in-8. GS Sd pu 6 VO 7 hr B UILLAUD. Traité PRATIQUE, THÉORIQUE FE STATISTIQUE SUR LE CHOLÉRA-MORRUS DE Pris, appuyé Sur ün grand nombre d'observations recueillies à Fhôpital de la Pitié ; par J. Bovrrraun. 1832, in-8 de 450 pages. | ÉfrsiSic. À ne D dd me Le PCR PAR RE AT $ J,-B. BaAïrLLièRE, rue de PÉcole-de-Médecine, 1% SÉRIE | BOUILLAUD, TRrAITÉ CLIMIQUÉ er exPérimenTAL des Fièvres dites essentielles ; par J. Bourczaup. Paris, 1826, in-8. fr, BOUILLAUD. Exrosrrion RaisowNér d’un cas de nouvelle et singulière variété d’her- maphrodisme , observée chez l’homme, Paris, 1833, in-8, fig. 1 fr. 50 Ce BOUILLAUD. De r'inrropucrion DK L'AIR DANS LES VEINES. Rapport à l’Académie W royale de Médecine. Paris, 1538, in-8. | 2 fr. M BOURDON. Pinces pe puysiococie comrarée, où Histoire des phénomènes de la, vie dans tous Jes êtres qui en sont doués, depuis les plantes jusqu'aux animaux les plus complexes ; par Isid. Bourrox , D. M. P., membre de l’Académie royale de Médecine. Paris, 1830 , in-8. ce 2x7 fre BOURDON. Principes DE PHYSIOLOGIE MÉDIGALE; par Isid.: Beurpon. Paris, 1828 : 2 vol. in-8 # { 12 if. BOURDON. RecuerGnEs sur LR MÉCANISME DE LA RESPIRATION €Ë sur la cireulation «lu sang; essais qui ont obtenu une mention honorable au concours de PInstitut: par Isid: Bounbon, D: M. P. Paris, 1820, in-8. ; + 2 #2 BOURDON. De L'INFLUENCE DE LA PESANTEUR Sur quelques phénomènes\le la vie; :: Isid. Bounvon. Paris, 1823, in-8, get - rä BOUSQUET. Trairé De LA vacaine et des Éruptions varioleuses ou varioliformes vrage rédigé sur la demande di gouvernement, -par J:B. Bousquer, D. M. secré: taire du conseil et membre de l’Académie royale de Médeciwe, chargé des veé- cinations gratuites. Paris, 1833, in-8. Fe 6 fre BOUSQUET. Norice sur Le cowpox, où pete vérole des vaches, découvert à Passy en 1836, par d.-B. Bousquer. Paris, 1836, iu-4, avec une grandé planche. 2 fr. 5ue. : BOUVIER. Mémoirg sur la section du tendon d'Achille dans LE TRAITEMENT DES PIKDS 80Ts, par H; Bouvier, directeur de l’établisssement orthopédique de Chaillot, me decin de l’hospice de Larochefoucault, ete. Deuxième édition augmentée. Paris, 1841» m8, fig: ; L j BRESCHET. Mémornes SHIRURGIGAUX sur, différentes espèces d’anévrismes: par-G; Brescner, professeur d'anatomie à la Faculté de Médecine de Paris, chirurgien de l’Hôtel-Dieu. Paris. 1834, in-4, avec six planches io-fols = ras ro fre BRESCHET, RECHERCHES ANATOMIQUES RT PHYSIOLOGIQUES SUT l’Organe de l'ouie et sur l’Audition dans l’homme et les animaux vertébrés; par G. Brescuer. Paris, 18364 in-4, avec 13 planches gravées. | 16 fr. BRESCHET. RECRERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES sur l’organe de l’ouïe des - poissons; par G. Brescuer, Paris, 1838, in-{, avec 17 planches gravées. 12 fre. BRESCHET. NouveLLes RECHERCHES SUR LA STRUCTURE DE LA PEAU; par G, Beescuer ct Rovssec de Vauzème. Paris ,1835 , in-8 avec 3 pl É 4 fr. 50 €. BRESCHET. Le Sysrème LymPmarique considéré sous les rapports anatomique, phy- siologique et pathologique. Paris, 1836, in-8, avec 4 planches. CHE BROC. ThRAITÉ COMPLET D'ANATOMIE DESCRIPTIVÉ ET RAISONNÉE. Paris, 18355, 2 gros vol. in-8. 3 <é - 16 fr. BROCG. Ivrroovcrion À L’érung De: L’ANATOME, Où l’homme considéré en grand sous le rapport des appareils’ et des fonctions. Paris ; 1835: 1 vol. in-8., el atlas in-4 de 12 pl., avec explication. à. #E .* 40 fr BROUSSAIS. Cours be PATHOLOGIF ET DE THÉRAPEUTIQUE GÉNÉRALES, professé à Îa Faculté de Médecine de Paris, par F.-J.-V. Broussars, professeur à la Faculté de Médecine de Paris, médecin en chef de l’hôpital militaire du Val-de-Grâct, membre de Plnstitut. — Ouvrage complet, composé de 129 leçons. Paris: 1835, 5 forts volumes in-8. - - 4o fr. 8 Séparém., leçons 61 à 129, formant les tom. 3, 4, 5. Paris, 1855,3 v.in8. 25 fr. BROUSSAIS. Dr L'IRRTATION ET DE LA FOLIE, Ouvrage dans lequel les rapports éu - physique et du moral sont établis sur les bases de la médecine physiologique, par F. J. V. Baoussats, membre de l’{nstitut, _professeur à la Faculté de médecine de Paris, el. Deuxième édition, entièrement refondus, Paris, 1859, 2 vol.in-8. ‘15 fr. C'estsurtout dans le Traité te lIrritationet de La Folie que M. Broussais a déployé cette puissante de raison- nement et'celte force de logique qu’il apportait dans la discussion. Ici les questions les plus ardues de Ia philo- sophie et'de Ja physiologie sont développées avec cette chaleur de style et cette hardiesse de pensée qui-n'appaf- . tiennent qu’äux hommes de génie. : £ $ L'impression de cette deuxième édition tait commencée lôrs de la mort de l'auteur. C’est, d'après ses vœux M. le docteur Casimir Broussais, son fils, qui à dirigé cette publication, et ris en ordre les nombreuses additions qu'il avait laissées, < EL BROUSSAIS, Cours DE PHRÉNOLOGIE , fait à la Faculté de Médecine de Paris. Paris .1836, un vol, in-8 de 850 pages, fig. ch x fr. BROUSSAIS. Trarré ne Paystococie appliquée à la Pathologie, deuxième édition. Paris, 1834, 2 vol. in-8, : _. ji k 13 fr. æ | BROUSSAIS. Ponrrait po rnorxsonun B \ ont cette science s’est : IRgénieux, étudit profañd Fe Dr: . +. Fe CR F J.-B, Baurtriène , rue de l'Ecole-de-Médecine, 17. vx: à BROUSSAIS, BxAMEN pxs DOCTRINES MÉDICALES ET DES SYSTÈMES D& NOSOLOGIE, précédé de propositions renfermant la substance de là médecine physiologique. Troisième édition. Paris, 1829-1834, 4 forts vol. in-8. a 21 fr. :: BROUSSAIS. CommEnrTAIRRS DES PROPOSITIONS DE PATHOLOGIE consigntes dans PExamen des Doctrines médicales, Paris, 1829, 2 vol. in-8. : : 13 fr, BROUSSAIS. Mémoires sur LA PHILOSOPHIE DE LA MÉDECINE, Er SUR L'INFLUENCE QUE 3 z = ° LES TRAVAUX DES MÉDECINS PHYSIOLOGISTES ont exercée sur l’état de la inédecine en France, Paris, 1852, in-8. .. 7 ES rfr. Soc. BROUSSAIS. Le cHocéra-morgus ÉPinÉMiQUe, observé et traité selon la méthode-phy- siologique, avec notes et supplément. Paris, 1832, in-8. 3 fr. 50 © BROUSSAIS. De La œnéorie MÉDICALE dite PATHOLOGIQUE, ou Jugement de Pouvrage de.M. Pyus. Paris, 1826, in-8. ; Ge 5 fr. BROUSSAIS. Annaves DE LA MÉDECINE PHYSIOLOGIQUE, journal publié par M. Broussars. Paris, 1822-1834, 13 années. Collection complète ; formant 26 forts volumes in-8. : ROUSSAIS ; gravé par Bonvoisin, d'après le ‘tableau de Dachesne, gravure grandin-4.… fr. — Lettre grise, 10 fr..— Papier de Chine, 12 fr. ue BROUSSAÏS. Notice mSrORIQUE sur la vie, les travaux, les opinions médicales et phi- losephiquess de F.J. V. Broussars, précédée de sa profession de foi, et suivie des discours prononcés sur sa tombe; par le docteur H.'ox Mowrécrx, secrétaire de . M. Broussais pendant plusieurs années. Paris, 1839, in-8 de 158 pages, avec un beau portrait gravé. afr. 50 c. BROUSSAIS. Arcs HISTORIQUE ET BIBLIOGRAFMIQUE DE LA MÉDECINE, Où Histoire px LA MÉpecine, composée de tableaux sur l’histoire de l'anatomie, de la physiologie , de l'hygiène; de la médecine, de la chirurgie, de Pobstétrique , de la matière : médicale, de la pharmacie, de la médecine légale, de la police médicale et de la-bibliographie, avec une introduction, etc. ; par C. Broussais, professeur agrégé à Ja Faculté de Médecine de Paris, médecin et professeur à l’hôpital militaire du Val-de-Grâce, Paris , 1834, in-fol. : : =. Laség 22 8 fr. BROUSSAIS. Hrerèxe morare, où Application de la Physiologie à ja Môraleset à l'É- : ducation, par G. Broussars. Paris, 1837, in-8. es See: 5 fr. BROUSSAIS. DE La STATISTIQUE APPLIQUÉE À LA PATHOLOGIE ET A LA THÉRAPEUTIQUE ; ar CG. BnoussAïs. Paris, 1840, in8. : 2 : 2 fr. 50 c. _ BROUSSAIS. De LA cyMnASrIQuE considérée comme moÿen thérapeutique et bygié- nique; par G. Broussais. Paris, 1828, in-8. | a fr, BULLETIN DE L'ACADËMIE ROVALE DE MÉDECINE, Publié par les sois de la commission de publication de l’Académie, et rédigé par MM. £. Pariser, se- * crétaire perpétuel, L.-Ch. Rocxs, secrétaire annuel, et J.-B. Bousquer ; secré- taire du conseil. | Le Bulletinest publié tous les quinze jours; par cahiers de 3 feñilles in-8. Prix de | l'abonnement pour un an franco pour tonte Ja France. Er, - Les première, deuxième, troisième el quatrième SHAPESy du 1eroctobre 1836 au = 3o septembre 1840, formant 5 vol, in-8; prix à Paris, chaque année: 0 fr Ce Penaita officiel rend un comple exact et impartial des séances de l'Académie rogale de Médecine, et Présentant le tableau fidèle de ses travaux; il offre l'ensemble de toutes les questions importantes que les pren 8rès de la médecine pourront faire naître; l'Académie étant devenue le centre d’une correspondance Universelle, c’est par les documents qu lui sont transmis que chacun de ses membres peut suivre | Vements dé la science dans tous les lieux où ellé peut être/eultivée, en connaître, tlles naisent, les inveutionset/les découvertes. — L'ordre du Balletin est celui.des, séances : on insert d’a- Or la correspondance soit officielle, soit manuserile, soit imprimée ; à côlé de chaque pièce, on fit les noms ds commissaires chargés d’en rendre compte à la Compagnie. Le rapport Est-il lu, approuvé, les rédacteurs © donnent en totalité oaen partie, suivant son importance et son étendue: est-il suivi de discussions, ils s’appli- ent avec la même impartialité à la-reproduire davs ce qu’elle offre d'essentiel, principalement sous le rap Port pratique. C'est dans Je Bulletin seulement que sont reproduites dans tous leurs détails et avec impartialité les disctissions relatives à l Empyème , au Magnétisme, à la Morve, à la Fièvre typhoide, à la Statistique’appliquée à la Médecine, à V'Introduction de l'air dans les veines, au système nerveux, etc. Ainsi, tout correspondant, tout Médecin, tout savant qui transmettra un écrit quelconque à l'Académie, en Pourra suivre Les discussions et con- Baltreexactemefñt le jugement qui en est porté. : ï presque es mou- BURDACH, Tauré p6 PaysiOloere considérée cotime science d’observolion, par Ÿ. Burpacn, professeur à l'université de Kœnigsberg, avec des additions par MM. les Professeurs BAR, Moser, Meyer, J. Morrer, Rarnre, SIÉ80LD, Varenrin, An SNER. Traduit de l'allemand sur la deuxième édition , par A.-J.-L, Jourpan. Le ge Complet, Paris, 1857-1841,-9 forts vol. in-8, figures. Prix de chaque : 7 fr. | Foire 9° et dernier contient une Tasre GénéR#LE ALPHABÉTIQUE pour tout Ce que Halles fit . : urle siècle dernie h l’exécute pour-le nôtre: il nous donne “un raïté dans £quel on trouve l’état *; M: Burdach l'exécute p T Présent de la physiologie, et surtout l'inventaire méthodique des ianombrables recherches, enrichie depuis l'illnétre prolesseur de Gœtlingue. Anatomiste habile , éxpérimentateur PSAVANE Initié: par la connaissance de toutes les langues, aux trasaux des diverses - % 3 x < , + De à: 200 fr. Fresqu'au moment où | M 1 re 74 | % 4 1 à 1 | | » ñ se ras doué, ADD RANE, Lelu dues . Ê 10 3.-B. Baruaère a rue. de l'Ecole-de-Médecine, 17. nations de l’Europe. et philosophe digne de l'école qui. s'enorgueillit d’avoir produit Kant, il rapporte , examine, diseute et apprécie les faits avec ceite élévation de vues et celte largeur de pensée qui caractérisent jes hommes supérieurs. Trop ami du vrai pour se livrer aux mesquins ealeuls de la vanité, et convaineu qu'un seuléerivain ne-saurait aujourd’hui embrasser dans 1ôus ses détails un sujet anssi vaste que la biologie ; 1 à invoqué, l'assistance de ceux d’entre ses compatriates qui en ayaient plus spéciilement étudié’ quelque partie. MM. Baer, Meyen, Meyer, Multer, Rathke, Siebold, Valentin et Wagner, ont répondu avec empressement à cet appel rénéreux, él du concours de tant d'illustrations ete sortie une véritæble eneycloptdie physiologique, qui preudra rang dans Phistoire, à côté de Pinestimable traité de Haller, dunt elle est devenue le complément nécessaire. Toutgsles abservations modernes y sont non pas réunies sous les formes sèches d’une simple énumération, mais eourdonpées sous les inspirations d’un virtualisme en harmonie avec es tendances plitoniciennes de notre epoque et dunt pourront aisément faire abstraction ceux qui sont demeures fidèles aux principes d'une autré phibosophie, | CABANIS. Rarponts De PHYSIQUE nr Du monAL DE v'nomwe; par P.-J.:G. CAsisié! dé PInstitat, professeur de la Faculté de Médecine de Paris, précédé d’une table änalÿtique, par M:le comte Desrorr px TaaGv, et suivi d’une table alphabétique ; nouvelle édition. Paris, 1824 , 3 vol. in-12 de 1100 pages. rt 8h. CADET GASSICOURT. FormuLAIRE MAGISTRAL et MÉMORIAL PHARMACEUTIQUE , par CH. Canet Gassicourr , 7e édition ; augméntée par F. Cadet Gassicourt, pharmacien, Gottereau et L. »8 La Morrièrs, D. M. P., et contenant le Rapport dé l' Asadémic royale de Médecine sur les nouveauæ poids et mesures et la concordance des poids an- ciens avec le système décimal. Paris, 1840, in-18 de 700 pages: Sfr. CALMEIL, DE va PARALYSIE CONSIDÉRÉE cnez Les ALIENÉS, recherches faites dans le service et sous les yeux dé MM. Royÿer-Cotllard et Esquirot: par L.-F. Carwete, D. M. P., médecin à la Maison royale des aliénés de Charenton. Paris, 1826, in-8. 6 fr. 50 c. « Résultat de huit années d’ebservations faites aux cliniques de la Salpétrière et de fa Maison royale de Charen- ton, M. Calnieil a fait ane étude spéciale de ce genre de maladie sur laquelle ôn n'avait que des idées confuses. Son ouvrage,;riche d’un grand nombre d'observitions pathologiques, doit fixer l'attention dans un moment où la pa- thologie du cerveau est devenue l’abjet d’une étude spéciale.» CAP. Parnoiwes, érémentames pe PHarMacEeurIQUE, on Exposition du système. des counaissances relatives à l’art du pharmacien : par P.-A, Cup, pharmacien, mem- bre de la Société de pharmacie de Paris. Paris, 1837,in.S. 6 fr. 5o-c. CAPURON, Cours. THÉORIQUE ET. PRATIQUE D'ACCOUCHEMENT > par Je Caruson ; professeur d’acconchements, membre de l’Académie royale de Médecine; he éditionsaugmentée. Paris, 1828, in-8. * 9 fr: CARAULT. Guipe DES MÈRES QUI YRULENT NOURRIR , OU PRÉCEPTES SUR L'ÉDUCATION DS LA PREMIÈRE HNFANCE ; par. Æ, Caraurr, docteur en médecine de la Faculté-de Paris, membre de plusieurs Sociétés: savantes. Paris, 1828 , in-18, _2fr, 50C. GÆZAUVIÉILE. Du SUICIDE; DE-L'ALIÉNATION. MENTALE. ET DES. CRIMES CONTRE. LES PERSONNES, Comparés réciproquement ; recherches sur ce premier penchant chez les habitants de Ha compagne: par. M. Cazauviensm, médecin. de l'hospice. de Liancourt, ancien interne de l’hospice de la Salpêtrière, Paris 1840, in-8, Sfr. CARRON DU. VILLARDS. RéPerTOIBE ANNUEL DE CLINIQUE MÉDICO-CHIRURGICALE, OÙ | Résumé de tout ce que les journaux de médecine français et étrangers renferment d'is- - téréssantsous le rapport pratique..Paris, 1833-1838, 5 vol. in-&, - 35 fr. CARUS. TRAïTÉ ÉLÉMENTAIRE D'ANATOMIR COMPARÉE, suivi de RECHERCRES D'ANATOMIE | PHILOSOBHIQUE QU TRANSCENDANTE-Sur les parties primaires. du système nerveux.et du squelette intérieur et extérieur; par G:-C: Craus; D. M:, professeur d’anatomie comparée, médecin du roi de Saxe; traduit 'de l'allemand sûr la deuxième édi- tion, et préeédé d'une esquisse historique et bibliographique de Anatomie comparée, par A.-J.-L. Joürdan, membre de l'Académie royale de Médecine. Paris ; 1833. à forts vol. in-8, accompagnés d’un bét atlas de 1 planches gr. in-{ gravées. 34 fr. - Dans cet orage; l'auteur explique successivement les différents organes etsystèmes dans les-différentes elasses d'animaux." Cetraité est digne d'une étude sériense, tant-à-eause de lexpasition clairé.et précise des fais prinei- paux de laScience ; que des remarques pleines-de-profondeur etde nouveauté que l'auteur prodigue à chaque étant. Remplidésidées générales qui sont nées pour lui de la contemplation des détails, éelairant les partieula riiés par R'limière direes idées générales; l’anteur jette du-charme et. de l'intérêt sur-des objets que lon oure pirfois arides, 6E provoqué-dans l'esprit du-lécteui de longueset-sérieusesnéflexions. C'espun-excellenttraité d'a- valomie comparée, avec l'étude duquel lessavants français se familiariseront âux idéesallemandes,avan}age qui a,50n Importance à Uné-époque où les Allemands rendent tant de services à la-zoologie. C ; Un atlas fort bien gravé facilite l'étude et donne la représentation fidèle des formés les plûs Importantes du ré gne animal! {leottient aussi Les construstionshypothétiques d'après lesquelles M: €arus conçoit üne formatiet desêtres erganisésy elles servent à l'intelligence du troisième volume, oÿl’auteurexposeses théories sur f'anato- mie philosophique. ‘ ; . L CASSAN.-Recuerenes ANATONIQUES ET, PHYSIOLOGIQUES-SUR. LES CAS D'UTÉRUS DOUBLEÉT | we surerrétarton; par À.-l..Cassan, docteur en médecine de la Faculté d£ Paris, ancien interne des hôpitaux: Paris, 1826, in-8, figures. 2 fr. 5oC- CASAMAYOR. Rérrexions #7 OBSERVATIONS ANATOMIGO-CHIRURGICALES SUR L'ANÉVRISNÉ SPONTANÉ EN GÉNÉRAL, ét én particulier sur celui de l'artère fémorale, parJ.-L.-E- Gasaswavon, doct. en médecine de la Faculté de Paris, ete. Paris, 1825, in-8. 6 ff De \ _ + s JB. Bauuèns, rue de P'Ecote-de-Médecine , TS ri CELSE (A.-C:). Trarré De £a MÉDe@InE en vin livres; traduction nouvelle par 1824 ,.in728. de:550 pages: 163$ : : 4 fr, 50 c- * CELSE (A.-C.). De RE Mepica LIBRI OCTO; editio novr, Curanhibus P. Fouquier , in saluberrim Facultate Parisiensi professore , et F,-S.-Rarienÿ D. M, Parisiis, 1823, ; in-18, pap. fin des Vosges. TE PSE 4 fr. 50 c. l — Le même, papier vélin. 2 spi PS 8 fr. CHELIUS. Ta ré Pnarique »'oPaTRAEMOLOGIE, par M. Gueuus, directeur,de. la. cli- nique chirurgicale et professeur d’ophthalmologie à l'Université de Heidelberg ; F traduit de lallémand par MM. Rugr ét J. Devser. Paris, 1859, t. 2. in-8; 5 0 re . CHEVALLIER. Essar sur LA DISSOLUTION DE LA.GRAVELLE ET DES CALCULS DE LA VEssir : royale de Médecine; ete. Paris, 1837, in-8. Sfr. 50 c. CHERVIN,. LOUIS et TROUSSEAU.-DOcumrnrs SUR LA FIÈVRE JAUNE, recueillis par ÿ les membres de la commission médicale envoyée à Gibraltar par le gouvernement francais, pour observer l'épidémie de fiëvre jaune qui a régné dans cette place en 1828. Paris, 1830, 2 vol. in.8, avec cartes et plans. cl6 {r; teur Civiats. Paris, 1827, in-8 , avec sept planches. PO EEE Yo re CUVIALE, LETTRES SUR LA LITHOTRIIE ÿ OU Broiement de la pierre dans la vessie , pour servir de suite et de complément à l'ouvrage précédent ; par le doctéur Giviars. lre Lettre à M. Vincent Kenw. Paris, 1827.— Ile Lettre. Paris, 1828. — Ille Lettre. Lithotritie uréthrale. Paris, 1831.—1Ve Lettre à M. Dupuytren. Paris, 1853, ; 4 part.in-8. 2: id : $ Rise ri Las 11 fre 50 c. ; eLéttre. De la Lithotritie uréthrale, Paris, 1831,in.8, 3fr. 5oc. Séparément la {Ie Let rê ; fr Séparément-la IVe-Lettre à M..Dupuytren. Paris , 1833, in-8. 2 fr, 50 e. En 1826 etaSey l'Imstitutroyai de France à récompensé M. Civraze poux Le grand nombre. d'opérations qu'il a faïles-éur-le vivant, et poutles besux succès qu'il à obtenns, C'est pour répondré à un.suffrage aussi honorable queM. Cite publié son premier ouvrage: et dans ses Lettres il mdique les diverses modifications que ses nombreuses observationsluiont suggérées. | E : è CIVIALE. PARALLÈLE DES DIVERS MOYENS DE TRAITÉR LES GALGULEUX, . Contenant l'examen comparatif dla lithotritie et de la cystotomie, sous le rapport de leurs … __ divers procédés;.de leurs modés d'application, de leurs avantages ou inconvé- ' nients respectifs; par le docteur Civrane. Paris; 1836, in-8, fig. o 8 fr. CLARK, TRAITÉ DE LA CONSOMPTION PULMONATRE ; COMpretiant des rechegches sur les causes, la nature ete traitement des maladies tuberculeuses et scrophuleuses en ge- néral; par J, Crank, médécin consultant du Roi des Belges, etc. , trad. de l'anglais , ‘par À. Lebeéau, docteur-médecin, Paris, 1856, in-8 Hiqasent fr COLLIN. DEs DIVERSES MÉTHODES D'EXPLORATION DE LA POITRINE ET DE LEUR APPLICA- ” Faculté de Paris ; deuxième édition augmentée: Paris > 185 1; in-8: SE : fr. Soc. COOPER (Asruex) er TRAVERS, Œuvres CHIRURGIGALES contenant des mémoires sir les Inxations, l’inflammation de l'iris; la ligature de l'aorte, le phimosis ét le peraphimosis , l’ésostose, les ouvertures contre nature de F ürèthré ; les bles- … sures et les ligatures des veines, les fractures du. .col du, fémur et des tumeurs enkystées ; traduites de l'anglais par G. BERTRAND, docteur en médecine, avec 24 planches. Paris, 1823, 2 vol. in-8. | D gro is 14 Pr. COTTEREAU. Traïré ÉLEMENTAIRE DE PHARMACOLOGIE, Pal F, L.Corrsrrav, professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, Paris, 1835, un fort volume in-8, + COUTANCEAU. Révision DES NOUVELLES DOCTRINES CHIMICO-PHYSIOLOGIQUES , suivie dexpériences relatives à la respiration; par M. COUTANCEAU , D. M. P., méde: in et professeur à l'hôpital milit. d’instruct. du Val-de-Grâce. Paris, 1821, in-8,br. 5 fr. mme cm nature de l’une des espèces les plus remarquables , et souvent non eneore figorée, de chaqne genre d’animanx ; pouvant servir d’atlas à tous les Traités de zoologi. ; b par E. Guérrv, membre de la Société d’'Hist.nat. Paris, 1830-1838, 7 vol:grand in-+, À . Ce bélouvrage est complet. Il a été publié en 45 livraisons, ch * de 10 planches gravées. Prix deschaque livraison in-8, figures noires. : j HS Fes ü le, & même in:8, figures color. | LP A mème in-4, figures eclor. £ 6 AT LA *ONYrAgE compter est composé de 46o planches, avec un texte eæplicatif pour chacune des divisions qui se rendent séparément in-8 , savoir: ‘ : + , we » PRIX, 7 + È À “ pl. fig. ne fig. col. re Mammifères, avec Je portrait de G. Cuvier. 55 52, fr. : Sofr. FT ONEATES Airis , L soi dre 7° ka 106 5e Reptiles. 4... IS PU el 18 45 4° Poissons, /, - ? à EL us 20: ; ba 105 pr 5° Mollusques et zoopbytes. : ° Fe 63 38 , 95 i 6° Annélides, crustacés et arachnides. . , 55 32 80 Insectes, avec le portrait de Latreille. . 111 66 hs : 165 ) Danse dernier rapport que le baron Cuvier a fait à YAcadémie royale des Sciences, l'ouvrage de M. Guerin * MM. Fovodrer , professeur de la Faculté de Médecine de Paris, et Rarien. Paris, % e. } y ne . s + par À. Cnevarrer, vrofesseur à l’École de Pharmacie, membre de l’Académie CIVIALE. De ra HTHOTRITIE , OU Broiement de la pierre. dans la vessie, par le doc- , TION AU DIAGNOSTIC DE SES MALADIES ; par V. Corriw, docteur en médecine de là GUVIER. IcoNOGRAPHIE DU RÈGNE ANIMAL DE G: Guvier, ou Représentation d’après son ’ ue écarte ris: Lt : : ré: AS, Dsl its « x Séveri LISE x AX D + — + ai désire 1e. ECM us Eaus JB, BatLuèRE, rue de l’Ecole-de-Médecine , 17. ianalé-comme-lun des plus utiles que l’on ait conçus en faveur des personnes qui veulent se familiariser avec les ables formes de le nature vivante qui composent le règne animal, L'illustre rapporteur ajoute qu’uñ grand tre d'espèces nouvelles Ont élé représentées par M. Guérin ; que lui-même a vérifié une grande partie des figures de l'Ecorographie, ebqu'il les à frouvéestoutes aussi exactes gu'élégantes, . té CRUVEILHIER. ANATOMIE PATHOLOGIQUE DU CORPS HUMAIN, OU Descriptions ; avec figures lithographiées ét coloriées, des diverses altérations morbides dont le corps humain est sacceptible ; par J, Croveirmier, professeur d'anatomie pathologique à la Faculté de Médecine de Paris, médecin de l’hôpital de la Charité, président perpétuel de la Société anatomique, etc. : s Ce bel Ouvrage sera publié en 40 livraisons; chacune contiendra 5 à 6 feuilles de texte in fol. g'and-raisin vélin, earactère neuf de F. Didct, avec 5 planches couloriées avée lé plus grand soin, et 6 planches lorsqu'il n’y aura qi'une partie de coloriée, Les dessins et la lithographie sont confiés à M. A. Chazal. Les livraisons se suivront de Si smaïnés en six sémaînes, Le prix de chaque livraison est de à 11 francs. Les Livraisons À À 37 SONT EN VENTE, Table des livraisons publiées, — Les livraisons 1 à 20 forment le tome premier. BAVY. Écémexrs DEA Maladies du placenta ; des nerfs ganglionnaires, des reins, vices de conformation. Maladies des vaisseaux lymphatiques , de la rate du cerveau, picds-bots. ; * Apoplexie etgangrène du poumon, anévrismes de l'aorte, maladies duifoie, de la moëlle épinière. Maladies de l’estomac et des intestins, des articm- lations (Goutte), de la colonne vertébrale , delPu- térus. ù Maladies du testicule, de l'ovaire, du larynx, du. cerveau { idiolie,, apoplexie). ‘ Maadies des méninges, de la moelle épinière, du , rein, du placenta, des extrémités. ; Entérite follicuieuse , hernie étranglée, produe- Lions cornées. Maladies du cervean (tumeurs des méninges, dure- mère , hémiplégie, atrophie, idiotie.) “Maladies du testicule, des articulations. Maladies de l'estomac { ramollissement, cancers, ulcères.) ‘ : Phlébite et abcès viscéranx : gangrène du Pou- mon. Polypes et tumeurs fibreuses de l'utérus. Maladies du foie, de l'estomae. Maladies dePutérus, * { " Choléra-morbus. £ Absence de cervelet, hernie par le trou ovalaire; maladies de Ja bouche, de l'œsophage, de l’esto- imac, du poumon, du thymus, du pancréas, apo- plexie et hydrocéphate chez les enfants, Maladies du placenta, de la moelle épinière, pé= ricardite, phlébite du foie, déplacements de l’uté- -_ tus, varices des veines. Maladies du cerveau. de la vessie , de la prostate, es muscles (rhumatisme}, du cœur, des intestins. Maladies des reins, du cervelet, kystes pileux de lovaire , fœtus pétrifiés. Acèéphalocystes du foie, de fa rate et du grand épiploon: maladies du foie et.du péritoine, can: cer mélanique de la main et du cœur, maladies du fœtus. é Maladies du cerveau , du cœur { péricardite) ; de os (cancer), de l'estomac (cicatrices etperforation). Maladies des os [cancer, eæostose) hernie du pou. Mon, anévrisme du cœur. Maladies du cer- veau (axoplexiz) , maladiesdes intestins. Maladies du foie, maladies-de Ja prostate, apo- Plexie, du cœur, maladies de l'intestin grêle (invagination ) à # à CRUVEILHIER. Dys Devoirs ET DR LA morauiré pu Mivecin ; Discours prononcé à la Faculté de Médecine de Paris. Paris, 1837, in-8. : CUVIER. Rapport RISTORIQUE sur et sur leur état actuel, présenté parle baron G. Cuvier sénm d'histoire nature Van-Moxs, 7 M. Decescn, professeur de | in-8. P.-J, Dresavrr, 23. 24. Île ; nouvelle édition. Paris, 1827, in-8. PHILOSOPHIR CHIMIQUE ; trad. de l’angl., avec des additions, par : correspondant de l'Institut. Paris, 1829, 2 vol. ins; fig. DELPECH. Érope.pu CHOLÉRA-MORBUS EN. ANGLETENRE ET EN FCOSSE, en 1832; par Maladies des 68 et des veines, tubercules can: _ céreux du foie, cancer de l’ütérus. Maladies de l'utérus (gangrène , apoplexie), can- cer de la marelle chéz l’homme, productions cornées, hernie ombilicale. Kyste de l'ovaire, maladies du cerveau, maladies du rectum, mal. des os. (Luxation}), vice de conformation (athésions), ; cancer des mamelles, maladie de la dure-mère, des os, déplacement de l'utérus, maladies de la prostate, des intestins. | Cancers de lestoman, dés mamelles: de l'utérus, maladies des véines (phlébite), maladies ‘des ar- tères (gañgrène spontanée), : à Maladies des artères (anévrismes), du cœur , mA° ladies des os (luxations du fémur). , Maladies des os, cancer du cœur, maladies du foie, maladies du poumon (pneumonie). : Maladies de Ja vessie et de la prostate, des infesr tins {entérite folliculeuse } perforation du cœur, péricardite, tissu érectile accidentel des veines. Erosions et ulcérations de Z’estomac, cancer des mamelles, maladies du gros intestin, de la rater, bernies intestinales. : Maladie de la moelle épinière {paraplégie), ma.a= dies de la peau, maladies du poumon... Maladies et cancer du rectum, maladies du cer: veau (apopletie, céphalalgie), tumeurs érectiles du crâne, vice de conformation du fœtus. Maladies des articulations, maladies de l'estomac et des intestins, maladies des os (Eæastoses) , hernies de l'utérus. 1 Kystes acéphalocystes de la rate, maladies des nerf, maladies de la. protubérance annulaire, maladies du larynx, de la trachée et du ‘corps thyroïde, maladies des veines (phldbité), mala- dies de Ta moëlle épivière (kyste ldatique pa- raplégie}. : Maladies du cerveau (apoplexie capillaire), ma- ladies du poumon (mélanose, kyste acephalo= cystes), maladies des reins {caleuls, kystes}, ma' ladies de l'ovaire (grossesse extra-utérine). Maladies du péritoine, maladies de l'utérus {gan- grène et abcésj ; cancer géjatiforme de l'estomac et de l’épiplôon, cancer et abcès enkystés ‘du foie ; apoplexie capillaire, tübéreules des nerfs du cerveau, hernie inguinale double, 2, LES PROGRÈS DES SCIENCES NATURELLRS depuis 1789, au gouvernement en 1808 par l’Institut, rédigé ; membre de l'Institut, professeur administrateur de Mu- 6 fr. 50 ec. 18 fr. a Faculté de Médecine de Montpellier, ete. Paris. 1852: : 4 fr. DESAULT. Cuvres cminuncicaes , Ou ExPOSé DE LA DOCTRINE ET DE LA PRATIQUE LÉ chirurgien en chef de. l'Hôtel-Dieu de Paris: par Xav, Bicnat, troisième Édition, Paris, 1830, 3 vol. in-8 avec 15 pl, 18 re }l J.-B. Baituiène, rue de l'Ecole-de-Médecine, 1%. LA : 1 £ d ! Es A DESCHAMPS, Traité HISTORIQUE ET DOGMATIQUE DE LA TAILLE, par K.-J. Discuame A chirurgien en chef de l'hôpital de la Charité : membre de l'institut, ete. avec un supplément dans lequel l’histoire de la Taille est continuée, depuis la fin, du siècle dernier jusqu’à cejour,.par L:-J. Béain, chirurgien en chef de l'hôpital Militaire du Val-de-Grâce. Paris, 1826, 4 vol. in-8, fig. f- 20 fr, — On vend séparément le Supplément par M. Bégie, cienne édition de Deschamps, 1n-8. x 16 fr. DESCOT, ZiissRRTATION SUR LES AFFECTIONS LOCALES DES NERFS,. Gurichie de nom- breuses observations, par P.-J. Descor, docteur-médecin. Travail fait sous la di - rection de M. Réclard, et orné d’un fac-simile de son écriture.’ 1 vol. in-8. 6 fr. DESGENETTÉS. Écoces pes AcADémIcIRNS De MONTPELLIER, pour servir à l’histoire des sciences dans le xvarie siècle, par le baron R. Desegxermes, professeur de la Faculté de Médecine de Paris, etc. Paris, 1811, m-8. 4 fr. DESGENETTES. Hisroire MÉDICALR DE L'ARMÉE »'Orrentr, par le baron R, Dr NETTES ; 2° édition , augmentée de notes. Pris 1830,in-0, 7. "HOT: DESRHEIMS. Histoire NATURELLE wr MÉDICALE DES SANGSUKS, contenant la Gescription anatomique des organes de la sangsue officinale, avec des considérations physio- logiques sur ses organes, des notions trés étendues sur la conservation domestique de ce ver, sa reproduction, ses maladies, son application, etc. ; par JE. - Desruemms, pharmacien, etc. Paris, 1825 ,in-8, avec six pl — SATA :TS DESROCHES. TRaïTé ÉLÉMENTAIRE DE CHIVIE ET DE PHYSIQUE; par DrsrOGHES ,; ancien élève de l'École Polytechnique. Paris, 1831, 1 fort vol, in-8, avec 15 pl. gravées. Sfr. DESRUELLES. TrAïTÉ PRATIQUE DES MALADIES VÉNÉRIÈNNES, COmprenant l'examen - des Théories et des Méthodes de traitement qui ont été adoutées dans ces mala- dies , et principalement la Méthode thérapeutique employée à d'instruction du Val-de-Grâce; par H.-M.-T, Dr ital du Val-de-Grâce, chargé du service des Vénéricens. Paris, 1836, in-8, 8 fr. DESRUELLES. TRAITÉ THÉORIQUE HT PRATIQUE DU CROUP , précédé de réflexions sur l'organisation des-enfants ; par H..M.-J, Drsnuecres. Deuxième édition, entière. -mentrefondue. Paris, 1824, 1 vol. in28e pa 5 fr. 50c. . DESRUELLES. Trawré De £a coQuerucne ; par H.-M.-J. Drsnurires, duvrage cou- ronné par la Société médico-pratique de Paris. Paris, 1827, in-8. "De. Soc. DÉTILLY. FORMULAIRE ÉCLECTIQUE , COMprenant un choix de formules p'u connues et recueillies dans les écoles étrangères, des paradigmes indiquant tous les cales relatifs aux formnles, avec des tables de comparaison tirées di gente c tables relatives aux doses des médicaments héroïques ; tableaux eaux minérales, un tableau des médicationsapplicables à la méthode ecdermique et un choix de formnles latines, Paris, 1839. 1 beau volin-18. ro c. DICTIONNAIRE DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIE. PRATIQUES, par MM. Anprac, professeur à la Faculié de Méde- Fovirze, médecin de l’hospice dés Alie- cine, médecin de Phôpital de la-Gharité. nés de Charenton, dE : Bécix, chirurgien eu chef de l'hôpital , Guisourt, professeur à l'École de phar- militaire du, Val-de-Grâce. / macie, ! : 5 Buanpix, chirurgien de l’Hôtel-Dieu. Jozxx,memb. de l’Acad. royale de midec. Ovirraud, professeur de Clinique médi- :-LALLEMAND, professeur. à la Faculié d cale à la Faculté de Médecine. | "| - Médecine ce Montpellier. Ouviex, agrégé à Ja Faculté dé Méde- | Lowne, membre de l'Académie ro; ale ce Cine, membre de l'Académie royale de | Médecine. SGE « l'hôpital militaire SRUELLES , chirurgien-major à j'hô- ux des réactifset des 8 19 pour les possesseurs de l’an - uldécimale des - Médecine. 25 É-< Cavvairmier, professeur d’Anatomie pa- thologique à la Faculté de Médecine. ULterier, chirurgien de l’hospice des + Vénériens. : À. Devrzets, agrégé à la Faculté de Mé- €cine, | ne DeszanDes , docteur en médecine, UGÈS : professeur a la Faculté de Méde- cine de Montpellier. É | UPUYTREN, chirurgien de l’Hôtel-Dieu de Paris, Professeur à la Faculté. Ouvrage complet. Paris, 1830=1836, 15 vol. in-8 de 600 à 700 pages chacun. Prix de chaque volume : | La réputation début, cet : du Dictionnaire de Médecine et de Chirurgie pratiques est faites A Ouvrage futrangé parmi les livres classiques, et en mêmetemps qu'ils Macewnis, membre de l’fnst cin de l'Hôtel-Dieu. ie Manrin-Soron ,: médecin de l'hôpital Beaujon. : Rarier, docteur en médecine. | Raver, médecin de l'hôpital de la Cha- rité. : Rocr, membre de lAcadéinie royale de Médecine. | Sawsow, professeur de Clinique chirurgi- cale à la Faculté de Médecine de Paris, chirurgien de l'hôpital de Ja Pitié. 7 fr. son a itut, r éde- ax ébspmatnéer He) mi ir di cdi EE ï TE Miles V2 am de sc a ES ECTS ms ae : _ J.-B. BAisLiÈRE, rue de l'École-de-Médecine, A prit la première place dans la bibliothèque des étudiants , il devint le vade mecum du médecin et du chirurgien praticien. Maintenant que la publication de éetim- 4 portant ouvrage est terminée, nous pouvons rappeler qu’il doit son immense succès s . / a e .» 1° 32 à la:manière large et à l’esprit consciencieux que les auteurs n’ont cessé d’apporter dans sa rédagtion. Placés pour la plupart à la tête de l’enseignement, des grands hôpitaux ou établissements importants, et au milieu de toutes les difficultés de lapra- tique, mieux que d’autres, ils pouvaient comprendre le besoin d’un Dictionnaire | F4 o e . « no] ,. e - dix à de Médecine et de Chirurgie pratiques , et mieux Qué d’autres aussi ils pouvaient ac- complir avec succès une pareille entreprise. DICTIONNAIRE UNIVERSEL DE MATIÈRE MÉDICALE ET DE THÉRAPEUTIQUE GÉNÉRALE, contenant l'indication, la description et l'emploi de tous les médi- caments €onnus dans les diverses partiés du globe ; par F.-V. Mérar et A.-J. Dezens, DD. MM. PP., Mémbres de l’Académie royale de Médecine, ouvrage complet. Paris, 1829-1834, 6 forts volumes in-5. 5afre Pour donner une idée du cadre immense que les auteurs de ce Dictionnaire ont embrassé, fruit de vingt an- ñtes de recherches , il nous suffit d'indiquer que, selon l’importance du sujet, l’histoire de chaque’ médicament coniprend ais ‘ L 1 £ . LEE w Noms linnéen, officinal , commercial , vulgaire, ancien et moderne dans les diverses langues ; définition. - 20 Découverte historique ; gisernent ou lieu natal; extraction ou récoile; état commercial ; espèces, variétés: sortes, qualités. ; 3 x + 3% Deséription pharmacologique ; choix, préparation pharmaceutique ; altération, sophistication, substitution: 4% Analyse chimique. + i BO Action immédiate et méditation chez l’homme etles animaux, dans l'état sain et dans l'etat morbide; ef fets thérapeutiques; doses; formes; mode d’administrätion, adjuvants et correctifs; mdications et contré-ndia- tiofs ; inconvénients. : d À t | ‘ 69.Opinions diverses des auteurs; Elassification. * 7% Combinaisons ; mélanges ; composés pharmaceutiques. 8° Bibliographie , article important qui nranque daus les ouvrages analogues. : Cetouvrage-inmense contient non seulement l'histoire complète de tous les médicaments des troïs règne sanS oublié» Les agents de fa physique, tels que l'air, le calorique, l'électricité, ete:, les produits chimiques ; les eaux minérales et artificielles, décrites au nombre de 4800: { c’est-à-dire le double au moins de ce qu’en çentien” nent Les Lraités spéciaux); trats il renferme de plus l'Histoire des poisons , des miasmes , des virus, des YeniRs » considérés particulièrement sous lé pointe vue dutraitementspécifique des aécidénis qu'ils déterminent: enfin erlle des akhiments envisagés sous le rapport de. diète er durégime dansle# maladies: dessarliclesgéné aux: relatifs aux classes des médicaments et des produits pharmageutiques, aux familles naturelles etaux genres, ani- tnaux et végétaux; enfin certaines pratiques où opérations chirurgicales ; applicables a traitement dés ma- Jadies internes, complètent l’ensemble/des objets qui sont du domaine de la tiatière médicale et dela théraipeu- tique. Une vaste synonymie-embrasse tous les noms scientifiqués, officinaux, vulgaires, français el étramgerss évlle mé de pays, c’est-à-dire les noms médicamenteux particulièrement propres à telle ou telle contrée: afin que les voyageurs, cet ouvrage à la faim, puissent rapporler à des noms certains les appellations & plus-barbares. + Ko . N - Tous ces avantages réunis font, de ce Dictionnaire polyglotte, un ouvrage pratique à l'usage de toutes les natüons, le seul jusqu'ici dont soit enrichie la littérature médicale, DICTIONNAIRE DE L'INDUSTRIE MANUFACTURIÈRE, COMMERCIALE ET AGRICOLE ; ouvrage accompagné d’un grand nombre de figures intercalées dans, M le texte, 16 forts volumes in-8. Prix de chaque : 8fr. Par MM. | Bauprimont, préparateur de Chimie au Collège de France. LT Branqui aîné, directeur de l’École spé- ciale du commerce , professeur d’Éco- nomie politique au Conservatoire des arts et métiers. 3 368 Coranon, professeur à l’École centrale É Le à des arts et manufactures. - : Coros, professeur à PÉcole polytech- nique, & : L> SR D’Arorr, de l’Académie royale des scién-. ces, diréctéur des essais des monnaies, H. Gavcrien pe CLausry, répétiteur à PEÉcole Polytechnique, membre da col" seil d'administration de la Société d'en couüragement. Bus | Gouezier , architecte, secrétaire du CCD seil des bâtiments civils. dr T. Ouvier, professeur à l’École centre! des arts et manufactures. | - Parenr-Ducnarecer,; médecin, memlxrt da conseil de salubrité, Sxivru-Preuve, professeur de physique du conseïl-général des manufactures. :P, DÉSORMEAUX, auteur du Traité'sur l’art du tourneur. ; Drsrnerz, professeur de physique an col- | lége Henri IV. y + Fsray, professeur de mécanique à PÉcole | centrale des arts et manufacturés: ” * En signalant ici les noms des principaux collaborateurs de ect ouvrage, l’éditet savants qui en font l’objet de leurs études. au collége Saint-Louis. Soucanex Bonix, membre de la Société royale et centrale d’agrieulture, vcier, avocaks ehtf du buresi anufactures à la Préfecture de p?° = ice, : 1 - ° s'empresse d’avertir que des articles originaux sur des points spéciaux, qui lui PA raissent nécessaires à la perfection de celle publication, lui seront fournis par 4 Des fabricants, des chefs d'atelier instruitf {el raite non-seüle ouvrage ces nombreuses et intéressantes questions, qu'ils ont espéré faire un livre utileet d'un, intérêt général. aux Cultivatéurs et à toutes les per$onnes chargées du soin et du gouvernement et centrale d’Agriculture de Paris, et Pb sociétés nationales et étrangères. DNS I NP DM IT IT xs RE AGE EG er bas A LE es RES S p Deuvième édition entiérément refondue. Paris, 1838-1830, @ forts al. in-8? A3 fr. Cet ouvrage est adopté pour les écoles vétérinaires de France, ct Ja plupart des vétérinaiessemeetvent dans la pratique comme d'un guide ou aide-mémoire, Ilest devenu le point de départ de 4ous les travaux et Pretniers articles en profitant de tous les faits observés et qui sont entrés dans le dornäine de science: c’est donc avec une entière confiance qu'il présente cette seconde édition comme un ouvrage presqüe entièrement neuf. À DICTIONNAIRE (Nouvzav) DES TERMES DE MÉDECINE, Crinuneie, Prañiacr, l’'étymologie de tous les termes usités dans ces-sciences, et l'histoire concise de ne Cioouer, et OnriLa. Paris, 1833. 2 forts vol. in-8 de 1500 pag, imprimés sux 2:col. . 2 en petit-texte, augm. d’un Supplément, publié par les mêmes auteurs,” 20 fr. E LA NOUVELLE DOCTRINE SUR LA MALADIE VÉNÉRIENNE; Par DUBLED. ExpPosrrion p R ice des ns. Paris, 1829, in-8 - 2fr, 50 c. IS: -HLiSTOIRE PHILOSOPHIQUE DE L’HYPOCONDRIE ET DE PHYSTÉRIS, par F. Duposs 'Ainiens);membre de l’Académie royale de Médecine. Paris, 1837, in°8. 7 fr 5oc. D" À. Durcen, D. M. P., professeur agrégé à la Faculté dé Médecine de Paris, an D Eur _ cien interne dé lhospice des” Véné DUBOIS. UBOIS. PaAÉLEÇONS “DE PATHOLOGIE EÉXPÉRIMENTALE, premiére partie. Observations et Expériences sur miens) avec 3-planches, nées ch - MES O0 €, DUCAMP. Traité pes RÉTENTIONS B’URINE causées par le rétrévissement de l’urètre, . êt des moyens à l’aide desquels on peut détruire complétement les obstructious de ce canal, par Tu. Ducawe, D. M, P., membre de la Socièté de Médecine, Troi- . Siéme édition. Paris, 1825, in-8, fig. tr ateton” » DUFOUR. ReGHERCHES ANATOMIQUES Er PHYSIOLOGIQUES SUR LES HÉMIPTÈRES, CCOm- | pâgnées de considérations relatives à l'Histoire naturelle et à la classification de ces insectes; par Léon Durour, D. M. P., membre correspondant de l'fnstitut. : Paris, 1833, in-4, avec 19 planches gravées, UE talon Or. DUGÈES. Essai PHYSIOLOGICO-PATHÔLOGIQUE SUR LA NATURE DE LA FILYRE» LÉ L'INFLA M ) “ - MAMION ET LES PRINCIPALES NÉVROSES appuyé d'observations pratiques ; suivi de s histoire des maladies observées à l'hôpital des Enfants malades, en :818 ; Mc- moire couronné par la Faculté de Médecine de Paris ; par Ant. Duers, professeur is née faculté de Médecine de Montpellier. Paris 1825, 2 vol. in.S. 335 f D . DE L'INFLUENCE DES SCIENGES MÉDICALES ct accessoires sur les progrès de la chirurgie moderne ; pan Ant. Ducs. Paris, 1827, in-8. $ fr. 5o c. Dans ce travail; M. Dugès avoulu faire sentir la liaison intime qui, existe entre les diverses branches@e l'art de guérir, la mutuelle dépendance de chacune de ces branches, et la nécessité de Les étudier toutes. À DUGÈS, Mémoire SUR PLUSIEURS INSTRUMENTS et procédés nouveaux relatifs à l'Obsté. ” tfiqte : par À. Ducis. Paris, 1833, 0-8, Be fr. Soc. DUGES 5.P - , , » 1Se DGES, Mémoire SUR UN NOUVEAU FORCEPS à Cuillères tournantes, et sux son emploi; bd ar_A. Ducés. Paris, 1833, Os Be eu snif TR MoDe.. BÜGES, Sunr-wx inter ascirem et peritonitidem chronicam certa discrimina quitus { “neséiqueant;auct, Ant. Ducts, D, M P. Parisiis, 1824 sin-4 _ 2 fr. 50 ce _ DICTIONNAIRE DE MÉDECINE, DE CHIRURGIÉ ET D'HYGIÈNE VÉTÉRIL NAIRES; ouvrage atilé aux vétérinaires, aux officiers de cavalerie, aux propriétaires, des animaux domestiques ; par Munrner, »’Arsovar, membre de la Société royale dépuñs dix ans qu'a paru l& première édition, l’auteur ma pas cessé de revoir, de corriger où dé réfondre ses . Puaysique, Crime, Histoire Natoreze , ART vérériname, etc, où lon trouve chacune des matières qui y ont rapport; par MM. Bécrann , Cuomnes Het J. l'hypérémie capiilaire,ipar M. Dusois (d'Amiens). Paris, 1541, in-8 * & . » RS =. 3.-B. Bartuabre ; rue de Ecote-de-Médocino, d7s la * DUPUYTREN. Mémornr SUR UNE MANIÈRE NOUVELLE DE PRATIQUER L'OPÉRATION, DE «4 & risnre; parle baron G: Düptyzren ; terminé et publié par, M: L.-J..Sansons chi- rurgien de l’Hôtel-Dieu ; et L-J. Béeix, chirurgien en chef de VPhôpital mili- | taire du Val-de-Grâce, Paris, 1836. 1 vol. grand in-fol. accompagné de 10 belles planches lithographiées par Jacob, et représentant l’anatomie chirurgicale. des diversesrégions intéressées dans cètte opération. A "20 fr. «Je lègue à MM. Sanson aîné et Bégin lé soin de terminer et de publier un ouvrage déjà en partie impine eur fa taille de Celse, et d'y ajouter la description d’un moyen nouveau d'arrêter Les hémorrhagies. » Testament Dupuytren. #S ; e ? é __ DUPUYTREN, Sun Les ÉTRANGLEMENTS DES HaËIIES par le collet du sac. Paris, 1892» in, r fr. 50 C- :: PDUTROCHET, Mémoinxs pour servir à l’histoire anatomique et physiologique dés légétaux et des Animaux; par H. Durrocxet, mémbre de l’Institut. Avec cet ept graphe :.« Je considère comme non avenu fout ce que j'ai publie précédemment Su ces matières'et qui ne se trouvent point reproduit dans cette colleetion, » Paris, 1837+ a forts vol. in-8, avec atlas de 30 planches gravées, : | MS ; Dans cet ouvrage M: Dutrochet a réuni. et cocrdonné ensemble de tous ses travaux: il contient non seule- | nent les mémoires publiés à diverses époques , revus, corrigés el appuyés de nouvelles expériences, mas encore un grand nombre de travaux inédits, !. DUTROCHET. RECHERCHES ANATOMIQUES ET PHYSIOLOGIQUES SUE la suructure intimé des animaux et des végétaux et sur leur motilité; par H. Durnocenur. Paris ; 1824 ; in-8 , avec deux planches. k L ' | fr DUVAL. TrairÉprariqué bu viu-50r, par M. V. Duvas, directeur dés traitements 2 thopédiques des hôpitaux civils de Paris, etc. Paris, 1869, in- 8; avee un grand nom “bre de figures intercaiées dans le texte. LAS ESQUIROL. Des MALADIES MENTALESs considérées ‘sûus les rapports médical, hygié-. nique ét médico-légal, par E. EsQuiroL, médecin en chef de Ha” Maison w des aliénés de Charenton, membré"de l'Académie royale de Médecine, etc. Paris,s 1838, 2 forts vol: in-8, avec un atlas de 27 planéhesgravées. 20 fr. a L'ouvrage que j'offre au public est le résultat de quarante ans d'études et d'observations. J'ai observé les symptômes de la Folie et j'ai essayé les meilleures méthodés de traitement: j'ai étudié les niœurs; les habi- - tudeset les besoins des aliénés, au milieu desquels j'ai passé ma viesmatiachantiaux faits, je les ai rappro- chès par leurs affinités, je les raconte tels que jeles ai vus. J'ai rarement cherché à les expliquer; ét je me suis ‘arrêté devant 168 systèmes qui m’ént toujours paru plus séduisants par leur éclat qu’utilés par feur application. » ‘ 20 Extrait de la préface de l’auteur. FAUJAS SAINT-FOND. Essar ne céorocre , où Mémoires pour servir à l’histoire na- - turelle du globe ; par B. Fauras Ssiwr-Fon»., professeur au Jardin du Roi. Paris, 1809, 3 vol.in-8, avec 29 pl., dont 5 col: 1 fre FITZ PATRICK, TRATTÉ DES AVANTAGES DE L'ÉQUITATION, COSidérée dans ses rapports avec la médecitie, par le docteur Firz-Parrier, directeur du manége hygiénique pour le traitement des confalescents. Paris, 1898,.in-8. 3 fr. FODÉRA. Histoire Dk QUELQUES DOCTRINES MÉDICALES COMPARÉES A CELLE DU DOCTEUR Broussaïs ; suivie de considérations sur les études médicales considérées comme science et comme art, et d’un Mémoire sur la thérapeutique; par M. Fonéna; ‘correspondant de PInstitut de France , docteur en nfédecine et en philosophie de VUniversité de Câtane, etc, Paris, 1821,in-8. 3 fr. 5o c: : FODÉRA. RRGH&ACHES EXPÉRIMENTALES SUR L’ABSORPTION KT L'EXHALATION » Mémoire e " courônné par l’Institut royal de France, Paris, 1824, 1-8, avec une planche cos, TOME 3 fr. 50 c* connaissances naturelles, d’après leur nature et leur filiation, Paris, 1826, in-8- : Hi, : ù JOEL METEO CI FOISSAC. De L'INFLUENCE DES CLimaTs so L'nommue, par P. Foissac, docteur en mé decine de la Faculté de Paris. Paris, 1837, in-8. ( 2 : FORGET, TRAÎTÉ DE L'ENTÉRITE FOLEICULEUSE (fièvre typhoïde), par C.-P. FonG£T, pro” y fussetr de clinique médicale à la Faculté de Strasbourg, président des jurys médicaux, membre de l’Académie royale de médécire. Paris, 1841, in-8 de 850 pages. 9 1T° FORGET, Méoscnne navaur, ou Nouveaux Eléments d'hygiène, de pathologie et de thérapeutique médico-chirurgicale, à l’usage des officiers de santé de la marine es cé Aingmmerces var C. Forerr: D MAP nrafacsss 1e TT E FODÉRA. Discouis sur £4 Bioroers, où Science de la vie, suivi d’un Tableau des, | À 7 A EL L 1.8. Bauer, rue de l'Mcole-de-Médecina, 15. À ‘5 S k FREGIER. Des CLASSES DANCEREUSES DE LA POPULATION DANS LES GRANDES VILLES, Gt : + D0 0. 7" dés moyens de les rendre meilleurés; ouvrage récompensé en 1858 par l’Institut (le . France ( Académie des sciences morales et politiques ; par ‘À. FréGer, chef de :, à 1 7 bureau à la préfecture de la Seine. Paris. 2840, 2 beaux vol. in8. . 14. ne L'ouvrage que nous annonçons touche aux intérêts les plus graves de la société ; il se rattache teut”à la fois à è ‘ : : Ja physiologie, à l'hygiène et à l'économie. socidle ; cat, à côté de la population riche , à côté des classes bo. see | * “rieuses etdes classes panvres, les grandes villes renferment forcément des classes dangereuses, L'oisiveté ; le jeu, | le vagabondage, a prostitution, la misère, grossissent sans cesse le nombre de ceux que la police surreille et que ! à la justiceattend. Hs habitent des quartiers particuliers, ils ont un langage, déshabitudes, des désordres, wie nie ui fear est | , a ; y 2 ï ù ; AE A EAU ÿ trouvera non seulement des documents et des traits de mœurs pet conti jüeqü'ici sur ls classés dangereuses et misérables qui foisennent dans Fi ville de Paris, et qui existent également dans des auties _eäpitales du monde civilisé s mais encore des détails sur la classe vicieuse lettrée, détails cürieux à cause duirôte que l'intelligence joue dans Ht'dépravation des individus qui composent DAME TI pourra juger des précin- “tions Ft des moyens répressifs employés par Vautsrité publique pour gavantir l'ordre intérieur de cette grande k é cité; dinsi que Lx sûreté ide ses habitants et de‘leurs propriétés. © AG Hoi é l - Lemoräliste etle philosophe y:pourront étudier le vice dans ses principales variètés, ‘en approfondir les cauics Et y'suivré par à paslé pregrès de «és développements. és Er £ à Pour complétér tt! important, téavail ÿ (M: Frégier a visité dans Îles inteñtions les? plus louables que - ï a puissent inspirer Ja morale et l'humanité; {les cabarets, les tripots, les garnis les plus infects, les plus hideux rr.- - < 1 paires. les Hôpitaux, cles npiière, # prisons, les Gachots; son livre, qui abonde en peintures, en détails, en obser- - “vations étranges, CMS PRE pu GENS re We renferme des renseignements précieux, en ce qu'il él + j ‘un point de vue de la LU Me A qui, jusqu'à présent, avait pas érélobservée. Eu effet ; les tablearix < j - officiels publiés annuellement sur le mouvement, dé Ja criminalité en France, se bornent à constater les fai ; judiciaires accomplis , tandis que M. Frégier a recherché les éléments dangereux de Ja population, qui vit aix "dépens de la Société, et qui ne se trouve pas sous la main de Ja justice. - GALL. Sur res FoncrIONS po cerveau et sur celles de chacune de ses parties, avec Mes 1 ! des observations sur la possibilité de reconnâître les instincts, les penchants, je, talents; ou les dispositions morales et intellectuelles des hommes et des ani- | maux, parla configuration de leur cerveau et de leur tête; par le docteur F 1, 4 Ga. Paris; 1825, 6 forts vol. in-8, br. ex Lo. 4 GABTIER! Trairé DB PHARMACOLOGIE ET DE L'ABT-PE FORMULER, par C.-P, Gazrire, ne | - ! docteur eh médecine de ia Faculté de Paris, professeur de pharmacologie, dé matière 1 ? médieale et de toxicologie, etc. Paris, 1841. In-8. à 4 fr, 50 c. 1 GALTIER. TRAITÉ DR MATIÈRE MÉDICALE ET DES INDICATIONS TRÉRAPEUTIQUES DES Mi- 1 nicamexrs, par C.-P. Gavriee Paris, 1811. 2 forts vol. in 8. cer: PR 1 GAMA. TRAITÉ DES PLAIES DE TÊTE ET DE L’ENCÉPHALITE ; principalement de celle qui 1 leur est consécutive ;. ouvrage dans lequel sont discutées plusieurs questions ren - È tives aux fonctions du système nerveux;en général; par' J.-P, Ganra, ex-chirurgic: A 0 Phôpital militaire du Val-de-Grâce. Deuxième édition. Paris ; 1835, in-8. 7 li. à 4 | GASTÉ. ABRÉGÉ DE MIRE DE Ga rr La considérée comme science ei comn.e en. | | art dans ses progrès et son exercice, depuis son QpRrué jusqu'au xixe siècle; per ÿ 0 | L.-J. Gasré, D. M. P., médecin de l'hôpital de Metz, membre currespondar t À s À de l'Académie royale de Médecine. Paris, 1835, in-8. ; ST k , À : (NES GAULTIER DE CLAUBRY. Recuenoues sur les analogies el les différences qni US 4 5 IE tententrelezvenus et la FLÈVRE TYPHOÏDE , dans l'état actuel de la science, par CE. | + HE Gaurmen où Cuausry, D. M. P.. membre de 1 Académie royale de. Médecine, ete. 4 Le). Ouvrage couronné. par Académie Troyes de DÉPART Paris, 1838, in-4.. + = 3 A | GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. Hisrounr cénéearx et particulière des Anomalies de 3 le : Porganisatien chez l'howme CE les animaux , OUVrABE Comprenant des recherches ; De «ur les caractères, Ja classification, l'influence physiologique et pathologique “les 4 re" | rapports BÉNÉTEUX » les lois et ae oe des AIONSTRUOSITÉS , dés variétés et yÉces Fr à cn | _ conformation on Traité de térata'onies Par Isid, Grorrroy-Saixt-Hitaine, D.M.P.. < #1 Ce membre. de l'institut, Paris , 1932-1836, 3 forts volumes ïn-S et KE | ps 20 planches. aidé, © L 3. « _—— Séparément les tomes 2 et. , US j Ca GEOFFROY-SAINT-HILAIRE. PaiLosorHiE ANATOMIQUE; par Et. Gzrorrroy-Sainr- | ë Hivaree, membre de l'institut, professeur de zoologie au Muséum d'histoire n2- 4 L'2 turelle, ete. — Tome Eer, Des Organes respiratoires. — Tome 11. Monstruosités 1 FA humaines. Paris, 1818-1823, 2 vol. in-8, .aveca atlas in-4. 22 fr. N “, :GEORGET. De La PHYSIOLOGIE BU SYSTÈME NERVEUX, Cl spécialement du cerveau à Eecherches sur les maladies nerveuses en général, et en particulier sur le ne : S le la nature et le traitement de lhystérie, de l’hypocondnie, de l'épilepsie Re | = Pasthme convalsif; par E. Groncer , D, M, P., membre de l’Académie royale de k Médecine. Paris, 1821, 2 vol in-8. 2 GEORGET., DiscusciON MÉDICO-LÉGALE SUR LA FOLIE CU Aliénation mentale, suivie de l'Examen du procès criminel d’Hvnriette Corvier , el de plusicurs autres procès dans lesquels cette maladie a été ailéguée comme moyen de défense ; par E, Geoncer, D. M, P. Paris, 1826, in-8, Bfr. 5oc. x 4 = è : a « E ‘ RS M PONS Se mn + M 3.:B. Baïctière, rue de l'École-de-Médecine, 15, GERANDO. Dx L'ÉDUCATION DES SOURDS-MUETS pk NAISSANCE ; par de GéRANDO, mem. bre de l’Institut , administrateur et président de l'Institution royale des Sourds- Muets, Paris, 1827, 2 forts vol. in-8. , | 16 fr. GODDE. Mancez PRATIQUE Des MALADIES VÉNÉRIENNES des hommes , .des femmes et des enfants, suivi d'une pharmacopée syphilitique, par M. Gonvë px Liancourr, D. M., membre de plusieurs sociétés Savantes, Paris, 1834, in-18. ie «0e GORY st PERCHERON. Monoa RAPHIE DES CÉTOINES ET GENRES VOISINS, formant, dans lés familles de Latreille > Ja division dés scarabées méliléphiles ; par H, Gor+ et À. Percnenon, membres dela Société entomologique de Paris. Paris, 18391836. Ge bel ouvrage est complet, il à été publié en 15 livraisons formant un fort vo. ‘ lümé in-8, imprimées sur papier g'and-raisin, accompagné de 77 planches cole- riées avec le plus grand soin. 90 fr. GOUPIL, ExrosiTion DES PRINCIPES DE LA NOUVELLE DOCTRINE MÉDICALE, avec uñ Précis des Thèses soutenues sur ses différentes parties ; par J.-M.-A. Gôcrit, profésseur à la Fac. de Médec. de Sicasbourg. Paris, 1824, in-8 , de 650 pages, 8 fr. GRISOLEE. Traité PRATIQUE De LA PREUMONTE aux différeuts âges et dans ses rapports avec les autres maladies aiguës et Chroniques, par À. Gnisoiir, médecin du bureau central des hôpitaux, membre dela Société médicale d'observations. Paris, 1841,in-8. GUEYRARD. La poor aénic ee HOMOROPATRIQUE examinée dans ses rapports théorique et pratique. Paris, 1834, in-8. Fra à 4 fr. 50e. GUILBERT. Gonsinéarions PRATIQUES sur Certaines affections dé PUtérus, en parti. culier sur la phlegmaste Chronique avec engorgement du col de cet orgahe , 6 sûr _ les avantages de l'application immédiate des sangsues méthodiqueméet employées . añs cette ialädie ; par J,-N. Guicérar > Professeur de la Faculté de Médecine de Paris. 1836, in-8, fig. st 2 fr. 50 c. HAAS. MémorrAL DU MÉDRCIN HOMŒOPATHISTE , Ou Répertoire alphabétique de trai- tements et d'expériences 26m&æopathiques pour servir de gaide dans l'application de l'homæopathie au Bt du malade; par le docteur J.-L. Haas: traduit de j’aile- mand, par A.-J.-L. Jourpan. Paris, 1834 , 1 vol. in-24. 3 fr. Cet ouviage à pour but de mettre en évidence tout ce que l'homæopathie a Produit jusqu’à ce agé il aéryira à . diriger l'attention vers tel ou tel d'entre tous les nombreux moyens dont cette méthode dispose ÿ it servira dé guide - à l'homæopathiste au début dé sa carrière, et à lüi faire connaître, sous le point dé vue pratique, l'éflicäcité des sübstarreës sur lésquelles son clioix doit le fixer. HAHNEMANN. Exvostrion br LA Docraine MÉDICALE HOMOEOPATHIQUE, OU Organon de l'art de guérir; par S. Haunewanx ; traduit de Pallémand sur La cinquième édition, par A.-J.-L, Jourban, avec divers Opuscules de l'auteur et suivi de Ja traduction sur la 5e édition de La Pharmacopée boinæopathique de Hartmann. Seconde édi- tion avec lé portrait de Habhneñrann, Paris, 1854, in-8. . æ fr. HABNEMANN. Docrrine £r TRAITEMENT HOMOËOPATHIQUES DES MALADIES CHRONIQUES; Par le docteur S. Hannemann : traduit de l'allemand par A:-3..L, JourDan, membre de l’Académie royale de Médecine. Paris, 1832, 2 vol. in-8& LEA Pre HAHNEMANN. Trairé DE MArière MÉDICALE PURE, où de l’Action homæopathique des médicaments : par S. Hanxemann, avec des Tables Proportionnelles de l'influence que diverses circonstances exércentsur cette action; par GC. Bonxincmausen ; traduit dé l’allémand par A.-J.2L. Jourban. Paris » 1834 , 3 forts vol. in-8. x 54 fr. Lés progrès que fait chäque jour la doctrine médicale bomæopathique, Le grand nombre de partisans qu'elle Compte rendaient nécessaire là publication d'ouvrages qui missent à même de pouvoir la discuter avec connais- sance de cause et impartialité. C’est dans les ouvrages d'Habnemaun, son fondateur, qu’il faut l'étudier : enr si l'Exposition ou Organon de l’art de guérir contient les principes généraux, c’est dans la Matière médicale purg ctia Doctrine des. maladies chroniques qu’ii faut en suivre l'application pratique : ces trois ouvragrs forment dene len- semble Complet, théorique et pratique, de la doctrine homæspathique : la célébrité du decteur Hahnemanp, ia bonne foi qi signale ses productions, commandent de ne le juger qu'après examen, HATIN. Cairurere PRATIQUE, Ou Choix d’observations cliniques recueillies à l’Hôtel- Diett de Paris ; dans le service de M. Dupaytren ; par M. Jules Harin ,) DM. , professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, professeur d’aecoiche- ments, etc. Paris, 1832, in-8, | e 6 fre. - MATIN, Perit Trarré Se mégeorve OPÉRATOIRE €t Recueil de formules à F'usaïe des sages-femmes. Deuwième édition, augmentée. Paris, 1837,in-18, fig. 2 fr. 50e... HENRY. Précis DESCRIPTIF Sur les Instruments de Chirurgie anciens et modernes, contenant la description de chaque instrument, le nom dé ceux qui Y ont apporté des modifications, ceux préférés aujourd’hui par nos meilleurs praticiens, ét l'indication des qualités que Pon doit rechercher dans chaque instrument : par Huxny, fabricant d'instruments de chirurgie, Paris , 1825 ,in8, fig. Gr. HOBGSON. Trarré Des maLaDirs Des AnTÈRES er Des Veines, traduit de langlais avec des notes par G. Bausencr, professeur à la Faculté de Médecine de Paris. Paris, 1819, 2 vol. in-8, 13 fr. HOFFBAUER. Mivecine LÉGALE RELATIVE Aux ALIÉNÉS, aux sourds-muets , ou les lois appliquées aux désordres de l'intelligence ; par Horrrauer ; traduit de l’allem. Te di N.-B. Baricthn, rue de l'Etole-de-Médecine ,; 19, +9 CRAMBEYRON , D. M. P., avec des nôtes, par MM. Esquiñot et Iraho, Paris : 1827, in-8. La justé réparation dont-jouit l'ouvrage de M: Hoffbauer,lesnôtes nombreuses et importantes qu’on tujoutées à ty — [ces travail MM:-Eéquirolsur les aliénés, et Lard sur Les sourds-muéts, en font un ouvrage du premiet ordre, qui Sert consulté avee fruit par les médecins; les uvocats, les inges, éte: Voici les principales divisions de cet ouyrage. = Des maladies mentales él de leurs’suites légales. — De l'erreur de sentimènt .et des maladies analogues..— De la manie etdes maladies analogues Du somnambulisme, — Des sourds-muets, -— Des élats passagers de l’âme qui peuvent être du ressort de damédepine légale. — De l'ivresse. = Dé Pétat iütermédiaire de la veille et qu Sommeil = De légarement mivinéntané. — De l'impulsion insolite. ge De la mu homicide; —, De l'in- fluence qu'exercent surla validité d’un moin les maladies et les étais indiqués ci-dessus. — Règles gériérales pour reconnaître une maladie mentale quelconque, ou un état mental qui vient à être duressori de. la médecine légale. HOUDART: Érv os historiques êt critiques sur la vie et la Docrmine »'Hirrocrara et sur l’état.de la médecine avant lui; par le docteur Houparr, membre de l’Aca- démie royale de médecine, 2e édition augmentée, Paris, 1840, in-8, 78,50 c. HUFELAND, La Macnosioriqué où l’Art de prolonger la vie de l’homme, suivi de rConséils sur Education physique des Enfants; par C:-G, Hurgrann ; premier médecin du roi-de Prusseÿ traduit de lalleinand par Ai-J.-L, Jourpan, D. M; P., Deuœième édition atgmentée: Pariss 1838, in-8. 6 9 fr. 4 La durée de la vie, ses conditiois, Jes divérsés mél ho $ mises en usage. pour. la prolonger; sont étudiées dans Ja premiere partie de cet ouvrage; les causes qui Pa règent comprennent la deuxième ;' dans là troi8ième il eët question de la santé et de tous les moyens de la maintenir flotissanté. Paris li quatrième partie l'auteur traité de l'éducation physique des enfänts, après avoir indiqué les, moyens. à : l’aide desquels on peut arriver à forrner-des hommes bien portañts, aples à ivre longtemps el utiles à la'société.s. il examine ensuite les points les plus essentiels du régime diététiqué et du traitetueñt 1 édiéal des enfants Une.instruction variée, des ob- servations nombreuses, des anécdotes pour la plupart curieuses, - rendent la. lecture de cet ouyrage fort agréable, et en font an des livres les plus instruclifs qu'on puisse lire. En. Ga mot ; c'est un livre bien fait, et qu'on est fâché de voir finir. » L Se Énns ni = É Sie HUFELAND. Trairé.De LA MALADIS SCROFULEUSE ; Ouvragé Couronne par l’Académie s . à à 7 * 1 L ic c î = impériale des Curieux de la Nature ; par C.-G. Hurecanr, médecin du roi de Piüsse: traduit de l’aemand, accompagné de notes, par J.-B. Bousquet, D. M., fuivi d’un Mémoire sur les scrofules et de quelques réflexions Sur le tiditément du cancer, par M. le baron Lanrer. Paris, 1821, in-8, fig. 6f. HUMBERT. Traité DES DIFFORMITÉS DU SYSTÈME O588Ux,. Où de l’émploi des moyens mécaniques et gymnastiques dans le traitement de ces affections; par F. Humnenr, médecins directeur de l'Etablissement orthopédique de Monret, et N. Jacouren, D. M. Paris, 1838. 4 vol. in-8, atlas dé 174 plañch. grañd in-4. 65 fr. HUMBERT. Essar Er vBsERvATIONS Sur la nanière de réduire les luxations spontanées ou symptomatiques de articulation ilio-fémorale ; méthode applicable anx luxa- tions congénitales et aux luxations anciennes par cause externé ; par F, Howserr et N. Jacquies. Paris, 1855, in-8, et atlas de 20 planches in-4. 18 f. JAÏR. ManuEz DE MÉDRGINE HOMOROPATHIQUE, Où Résumé des priñicipaux éffets des médicaments homæc6pathiques, avec indication des observations c iniques, divisé en deux parties 1° Matière médicale; 2° Réjertoire sympiomatologique ét thérpeuti- que, par G. H. G. Jaur, Paris, 1840. À vol. grand in-12, sa 18 fr. JOURDAN. Paamacorés UNIVBRSELLE, Où Conspectus des pharmacopéés d'Amster. dam, Anvers, Dublin, Edimbourg, Ferrare, Genève, Grèce, Hambourg, Lonüres, Oldembourg , Parme, Slewig, Strasbourg, Turin, Wurtzbourg ; américaine , ati- trichienne, batave, belge, danoise, espagnole, finlandaise, française, hañôvrieune, hessoise, polonaise, portugaise; prussienne, russe, sarde, saxonne, Suédoise et wurlembergeoise ; des dispensaires de Brunswick, de Fulde , dela Lippe éttu Palatinat; des phärmacopées militaires de Danemarck, de France, de Prusse et de, Wurtzbourg; des formulaires et pharmacopées d’Ammon, Augüstin, Berai, Bories, Brera, Brugnatelli, Cadet de, Gassicourt, Cottereau, Cox, Ellis, Foy, Giordano, Guibourg, Hufeland, Magendie, Phæbas, Piderit, Pierquin, Rädins, Ratier, Saunders, Schubarth, Sainte-Marie, Soubeiran, Spielmann, Swiédaur , Taddei et Van-Mons; ouvrage contenant les caractères essentiels ét la sÿhônÿmic ‘de toutes les substances citées dans ces recueils; avec Pindication ; à chaque pré- pärätion, de ceux qui l'Ont adoptée, des procédés divers recommandés peur l'exécution , des vatiantes qu'elle présente dans les différents formulaires, des noms officinaux sous lesquels on la désigne dans divers pays, et des doses aux- quelles on l’admanaistre ; par A.-J-F. Jousbax, membre dé PAcadémie rôÿile de Médecine, Deuxième édilion entièrement refondue et considérablement aug mentée, et précédée de lableaux présentant la concordante des divers poids médici- maux del'Europeentre cux ct ave le système décimal, Paris, 1849, 2 forts volumes in-8 de chacun 800 pages , à deux colonnes. ti: ; L 25 f. JOURDAN, DiCriONNAIRE RAISONNÉ , ÉLYMOLOGIQUE , SYNONYVIQUE ET POLYGLOTTE des termes usités dans les sciences naturciles; comprenant lanatomie, l’histoiré natu- relle et la physiologie générales ; l'astronomie, la botanique , la chimie , la géogra- phie physique , la géologie , la minéralogie , la physique, la zoologie, etc. ; par : ER 20 38. Bancière, rue de l'Ecoie-de-Médecine, 15. ::AJ.-L. Jocapan, membre de l’Académie royale de Médecine. Paris, 1834. 2 forts ‘vol. in-8. à deux colonnes. : iSd, Le goût desscieñces naturelles est si généralement répandu aujourd'hui, qu'il y avait une véritable nécessité de mettre à la portée du public instruit, un Dictionnaire des termes que les savants emploient, eu indiquant leur étymologie leur synonymie dans les langües grecque, latine, ailemande, anglaise et italienne, les acceplions diverseset particulières sous lesquelles ils ontété employés dans tels ou els auteurs: C'est en consultant tous Les travaux entrepris en histoire naturelle depuis 40 années, que M. Jourdan est parvenu à faire un livre nécessaire à toutes lex personnes qui se livrent à l'étude des sciences naturelles, il sera surtout indispensable à toutes celles qui consultent des ouvrages écrits en langue étrangère , puisqu'elles y trouveront réunis non seulement plus de dix-huit mille enûts, dont rrüs Dre bEUx TIERS NE SE TROUVENT 8NCONE DANS #UCUN GLOSSAIRE, Mais encore une masse iniposaute d'exemples. . JOURNAL HEBDOMADAIRE DE MÉDECINE, par MM.Axoraz, Brannix, BouiLLAU», Cazenave, Dazmas, Littré, Revnaun, H. Rover-Corrarr. Octobre 18:8 à sep- tembre 1830. Collection cemplète,: 104 numéros ou 8 fort vol. in.8, fig. 60 f, JOURNAL UNIVERSEL HEBDOMADAIRE DE MÉDECINE ET DE CHIRURGIE PRATIQUES £r Des INSTITUTIONS MÉDICALES , par MM. Anpraz, Bécix ; Boissrau . Bouisrauo, Carre, Devuncie, Donxé, Henvez de Cumécow, Joiur, Méurr, Monrauzr , Rocue , Sansox. Vinar (pe Cassis), octobre 1850 à décembre 1835, Collection complète, 170 numéros formant 13 forts vol. in-8, fig, . 8of, Une année séparément, 4 vol. in-8. : -30 f, Ces deux collections forment la rre et la se série du Joürnal hebdomadaire des progrès des sciences et institutions médicales; elles contiennent un choix de travaux originaux du ‘plus grand intérêt. On y trouvera la série des ob Yservations et des faits les plus importants recueillis dans les hôpiiaux de Paris pendant près de six années. C'est à Ja fois ‘un recueil 1e monographies.sur les divers points de la'science, et une clinique médico-chirurgicale. = né reste qu'un trés-petit ombre de Collections complètes, -KIÉNER. SPÉCiEs GÉNÉRAL ET ICONOGRAPHIR DES COQUILLES VIVANTES, COmprenant le Musée Masséna, la collection Lamarck, celle du muséum d'Histoire Naturelle, et les découvertes Les plus récentes des voyageurs; par L.-C. Kiéner , conservateur des _Gollections du prince Mssséna et de celles du Muséumd’Histoire Naturelle de Paris. Chaque plañche contient, l’une dans l’autre , de 8 à 10 figures presque toutes de grandeur naturelle ; Quelques grandes espèces seulement devront être réduites afin de pouvoir les faire tenir dans le format. On grossira les espèces trop petites de manière à rendre les caractères plus visibles; dans ce dernier cas) émaura soin de donner toujours à côté l'individu au trait de g'andeur naturelle. Au commen- cement de chaque genre, on donnera la figure de l’animal, et l’on y ajoutera, lors- que ce sera nécessaire, quelquts détails anatomiques. É .. Chaque livraison est composée de six planches gravées, coloriées avec le plus grand soin , et dn texte descriptif formant une feuille et demie d'impression. L'ouvrage se composera d'environ 150 livraisons, publiées de mois en mois Les livraisons 1 à 60 sont en vente. Prix de chaque : Grand in-8, papier raisin superfin satiné, figures coloriées, 6 f, Grand jn-4, papier vélin satiné, figures coluriées, 12 f, LACHAISE. ToPOGRAFHIE MÉDICALE DE PARIS, Où Examen général des causes qui peu- vent avoirune influence marquée sur la santé des habitants de cette ville, lecarsc- ire de leurs maladies et le choix des précautions hygiéniques qui leur sont appli- cables, par OC. Lacnaise, docteur en médecine de la Faculté de Paris, etc. Paris, 1822, in-8. 5f. 5oc. LACHAPELLE. PRATIQUE Des ACCOUCHEMRNTS,ou Mémoires etohservations choisissur les points Les plus importants de l'art; par Mme Lacnareive, sage-femme en chef de la Maison d’accouchements de Paris, publiés par A. Docès, son neveu, D. M. P., proi. d'accouchements de la Faculté de Médecine de Montpellier, avec une Notice sur la vie et les travaux de Madame Lacmarezts, par le docteur Gunavssier. Paris , - 1825.53 vol. in-8. PE 5 2of. C’est après trente années d’une pratique continue en qualité de sage-femme en chef de la Maison d’accouche- ments de Paris, et ptus de quarante mille acrouchements opérés naturellement ou artificiellement, que madame Lachapelle livré à larméditation des gens de l’art le fruit-de sa longue expérience. Son livre est un cours de cli. nique complet des Accouchements , et qui. pour nous servir des expressions de M. le professeur Chaussier, est riche d'un grand nombre d'observations nouvelles , de réflexions judicieuses, qui doivent obtenir l'approbation de tous ceux qui fe livrent à Part des accouchements, . LAMARCK. MÉNOIRE SGR LES FOSSILRS DRS ENVIRONS DE PARIS, comprenant la détermi- nation des espiCES Qui appartiennent aux animaux marins sans vertèbres, et dont ‘Ja plupart sont figurés dans la collection du Muséum : par J.-B.-P.-A, Lamarcr, Parissin-4. | 10 f. LAMAROK. Flisrorme NATURELLE DES ANTMAUX SANS VRRTÈBRES, présentant les caractères généraux et particuliers de ces animaux , leur distribution, leurs classes, leurs familles, leurs genres et la citation synonymique des principales e-pèces qni #y rapportent; par J,-B.-P-A.de Lamanck, membre de l'Institut, professeur au Muséum d'Histoire Naturelle, Deuxième édition, revue et augmentée des faits nou- ’ \ JB. Baivuière, ru de l École-de-Médeciné, 15. s veaux dont Ja science s’est enrichie jusqu’à ce jour; par M.G.-P. Desnaveset H. Mine Enwanns. Paris, 1835.— +840, 9 forts vol. in-8. Prix de chaque : 8f. Cétte édition sera distribuée sinsi: T. 1, Introduction. Infusvires ; T. {, Polypiers; T. UT, Radiairns, Tuniciers, Vers, Organisation des ansertes ; T. IV, Insectes : T. V, Arachnides, Crustacés, Annélides, Cirripèdés; Ts VE, VA, VII, IX, Histoire des Moliusqurs. : ; ÿ = C'est bien certuuement Le plus important des ouvrages de Lamarck : il snppore de: recherches et des 1ravau iunmenses. les circonstances es plus heureuses el la persévérance la plus longue et la plus infutigable. Ce livre place M. Lämarek au nombre des légis'ateurs de la science, el foule personne qui ‘eut étudier aveé quelque suc- aès les sciences naturelles en général, ou en particulier celle des animaux inférieurs, doit méditer | Histoire na turèlle des animaua: sans vertèbres: car, malgré les travaux entrepris davs ces derniers temps, c'est encore dans ce : livre que l’on trouve l’histoire la plus complète des Infusoires, dés Zoophytes, des Polypiers, des Vers, des Mol. Eu S cours deuxième éditions M. Destravre s'est chargé de revoir et de compléter l'introduction, les coquilles et les mo'lusques; M. Mihie Eswanvs, les infusoiressles zoophytes, les polypiers , les radiaires, les vers, les arachides, les :rustacés, ét l’organisation des insectes. : Les tomes 1, #, 5, 4, 5, 6, 7 et 8 sont publiés. LAMARCK. Prirosorure zoococique, ou Exposition desconsidérations relatives àl’his- toire naturelle des animaux, à la diversité de leur organisation et des facuités qu’ils en obtiennent , aux causés physiques qui maintiennent en eux la vie et donnent lieu aux mouvements qu’ils exécutent: enfin à celles qui produisent, les uves le sentiment, et les autres l’intelligence de ceux qui en sont doués: par J:-B-P.-A. Lawarcr, membre de l'institut, prof. de zoologie au Musée d'Histoire Naturelle, Deuxième édition. Paris, 1830. 2 vol. in-8. | à 12 f. LANTHOIS. Tuéorie NOUVELLE DE LA PHTHISIR PULMONAIRE, augmentée de la méthode préservative; par M. Lanrnois, docteur en médecine, etc. Deuxième édition. Paris, -1818,in-8. ; 6 f. LARREY. Cumoue cmnunercae exercée particulièrement dans les camps et les hôpi- {aux militaires , depuis 1792 jusqu’en 1836 , par le baron D:-J, Larrey, membre de Pinstitut de France et d'Egypte, membre du conseil de santé des armées, etc. Paris, 1830-1836, 5 vol. in-8, avec atlas de 4; planches. i of, . = $éparément le tome Ve, Paris, 1836, in-8, atlas de 15, planches. 10 LATOUR, Histoire PHILOSOPHIQUE ET MÉDICALE 08s HÉMORRHAGIES, de leurs causes essen- tielles, immédiates ou prochainess.et des méthodes de. traitement qu’il: convient d'employer dans cetteclasse de maladies ; par D. Lavour, docteur en médecine, ancien médecin de l’Hôtel-Dieu d'Orléans. Paris, *828, a vol. in-8. | 12 f, LATREILLE. FamiLirs NATUR&LLES DU RÈGNE ANIWAL, EX posées succinctement et dans un ordre analytique , avec l'indication de leuts genres; par Larrwizce, membre de Pinstitut, à vol. in-8. gf. a Traiter en un seul volame toute la zoologie, réunir dans autant de cadres les anim: aux ârticulés et les z00- phytes. offrir en p-u de mots l'organisation tant extérieure qu'intérieure de chacun de ces groupes: préfenter . leurs divisions en autant de rares de classes, de sections, d'ordres, de familles et de tribus; décrire leurs caractères distinciifs, et arriver enfin jusqu’à l'énumération de tous les genres:® e L'est le plan adopté et suivi par l'auteur, Nous er0y ons surtout cet ouvrage nécessaire aux personnes qui, ayant un dictionnaire d'histoire naturelle, de. sireraieut pouvoir rattacher chaque article à un ordre naturel. Sous ce rapport, l'ouvrage de M. Lutreille offre Uo avantage précieux daps toutes ses parties. » (Annales des sciences naturelles.) LAUFH. Du MÉCANISME PAR LEQUEL LES NATIÈRES ALIMENTAIRES parcourent leur trajet de la° houche.à l'anus, par E.-A. Laura, professeur de la Faculté de Médecine de Strachourg.: 1833. In-4.. 1 TS 5 fr. LAUVERGNE. Les FoBçatTs CONSIDÉRÉS SOUS LE RAPPORT PHYSIOLOGIQUE, MORAL ET inietscruez, observés au bagne de Toulon ; par H. Lauverene, médecin en chef de la marine et de l'hôpital du bagne de Toulon. Paris , 1841. In-8, fr. Cri uvrage est divisé en neufchapitres qui comprennent, 1 5à Phrénologie et physiognomonie du forçat.-25 Des iebetriers: éludes morales sur celte classe de forçats. — 3° De la Corse, intérieure : de la, Yendetta. — 4° Des différentes classes d'assassins et de leur psychologie. — 5° Du vol; des grands et des petits voleurs; mœurs aù lagune. —— 6° Faussaires, faux monnayeurs, forçuts lettrés. — 79 f'es forçats condamnés pour viol, — 8" Législation des bagues, réglement intérieurs — 9° Statistique des bagues de France, Les bagnss sont-ils nécessaires ? LAVYRENCE. TRAITÉ PRATIQUE SUR LES MALADIES DES veux, Ou Leçons données à Pinfir- werie ophihalmique de Londres sur l'anatomie, la physiologie et la pathologie de l'œil; par Lawsence, chirurgien en chef de cet hôpital, membre du collége royal des chirurgieus de Londres ; traduit de l'anglais avec des notes , et sulvi d’un RéGIS DK L'ANATOMIE PATHOLOGIQUE DE L'œiL ; par C. Biurann, docteur en médecine de la Faculté de Paris, etc. Paris, 1830. in-8. a LEBLANC er TROUSSEAU. ANATOMIR CHIRURGICALE DES PRINCIPAUX ANIMAUX DOMESTI- ques, qu Recueil de 30 planches représentant: 1° l'anatomie des réyions du cheval, du ba uf, du mouton, etc., sur lesquelles on pratique les opérations les plas graves; 2° les divers états des dents du cheval, du bœuf, du mouton, du chien, indiquant ! âge de ces animaux ; 3° les instraments-de chirurgie vétérinaire ; 4° un texte €x- plicatif 5 Par U. Lesranc, médecin vétérinaire, ancien répétiteur à |? cole royale véteripaire d’Alfort set-A. Trousseau, professeur à la Faculté de Paris, Atlas A. mr ma à Daudet Fa st en un de daté | | 1 os 3,-B. Baumhas, rue de l'École-de. Médecine, 13. pour servir de suite el de complément au Dictionnaire de médecine et de chirurgie à vétérinaires; par M, Huryauz D'Ansova Paris, 1828, grand in-fol,, composé,de 30 planches gravées et coloriées ayee soin. \ | 4af. © Getatlas est dessiné par Chazal, sur des pièces anatomiques originales, ef gravé par Ambr. Tardieu. 5 LECIEUX, rc. MÉbkoinx LÉGALE, Considérations surd'infanticide, sur la manière de rocéder à l'ouverture des cadavres, spécialement dans ie cas de visites judiciai- “res, sur les érosions ct perforations de l'estomac, l’ecchymose , là suggillation , la contusion, la meurtrissure ; par MM. Lecreux, Renan, Laisné, Rieux, docteurs en médecine de la Facullé de Paris, 1819, im8. 4f 50 0. LECOQ. ÉLÉMENTS DE GÉOGRAPHIE PHYSIQUE ET DE MÉTÉOROLOGIE, ouRésumé des notions - acquises sur les grands phénomènes et les grandes lois dela nature, servant d'in- trodüction à l'étude de la géologie ; par H. Lscoo, professeur d'Histoire naturelle à Clermont-Ferrand. Paris, 1856. 1 fort vol. in-8, avec 4 planches gravées. 9 F. Les questions importantes lraitées dans cet ouvrage le recommandent à toutesles personnes qui désirent treries phé ènes delà nature; nousäudiquerons les sujets des principaux ehapitres : Ë 1° De l'univers; 2° Astronomie sidérale : 5° Système planétaire ; 4° de l'attraction et des loïs de‘la pesanteur ; sx soleil; 60 des planètes inférieures ; 7° de la terre ; 8° de la sphère terrestre, des latitudes et longitudes ter- restdes ; So des rapports des sphères terrestre et céleste ; Méridienne et position des astres; 10° de la parallaxe des astres : 11°-de l'inégalité des-jours ei de la eause dessaisons ; 12° de lalube, de ses phénomènes.et des marées 239 du caléhdrier ; 14° Jupiter Saturne et Uranus ; 15° des comètes 4 169.de Ja formation du monde ; 17° de l'atmosphère 189 du baromètre et -de ses oscillations ; 19° du son ; 20° de, la lumièré ét de ses phénomènes; 31° de la témpérature et de $es phénomènes; 22° des courants produits par lès chargements de température sur dés différentes couches de l'atmosphère ou des vewrs3:25° des méléores agueux ; ak du brouillard , du se- rein , dela. rosée ; du givre, du .yerglas , du grésil, de la neige; 25°,des phénomènes éleciriques. qui.ont liew dans l'atmosphère ; 260 des phénomènes magnétiques ; 27° des feux follets ; 280 des matièrés qui tombent de Patosphèré: des aérolithés , des globes defeu , des étoiles filantes. LECOQ. ÉLéuents pe GéoLocie #r D Hyprocrarmix, où Résumé des notions acquises sur les grandes lis de la nalure, faisant suite et servant de complément aux Élé- “ments de géographie physique et de météréologie, par H. Lecog: Paris, 1838, : 3 furts volumes in-8, avec vin planches gravées. 15 Î. LECOQ sr JUILLET: DicrrOnN AIRE RAISONNÉ DES TERMES DE BOTANIQUE ST DES FAMILRES NATURELLES , contenanii étymologie et Ja description détaillée de tous les organes , léur synonymie et la définition des adjectifs qui servent à les décrire ÿ suivi d’ün “vocabulaire des termes grecs et latins les plus généralement'empiloyés "dans la *Glossologie botaniques par H. Lecoo, et 3. durcuer, D. M, P, Paris, 1831, + fort vol. in-8. 9 f. Les changemenfls intréduile-dans le langage par Jes progrès immenses qu'a faits la botanique depuis trente, ans; rendaient nécessaire un nouveau dictionnaire, el c'est pour répondre à ce besoin que MM. Lecoq et Juillet ont entrépris celni-ci. ; J EÉLUT. Qu’Esr-cx que LA PHRÉNOLOGIR ? Ou Essai sur la signification et la valeur des Systèmes de pis en général.,-et de celui de Gas en particulier, par F, Léror, médecin de l'hospicé de Ja Salpêtrière. Paris, 1836, m-8, 7 tr LUT..Dx L'ORGANE PHRÉNOLOGIQUE DE LA DESTRUCTION CHEZ LES ANIMAUX, OU Examen de cette question « les animaux carnassiers ou féroces ont-ils, à l’endroit des tempess le cerveau et par suite de crâne plus large proportionnellement à a longueur que ne l'ont les animaux d’une nature opposée, par F.Lérur. Paris, 1858, in-8, fig. 2f. 50e, LEMONNIER. PROGRAMME DE L'ENSEIGNEMENT DE L'HISTOIE NATURELLE dans les collèges, adopté par 1e conseil royal de l'instruction publique, disposé en 49 tableaux mé- thodiques; Par GC. Lemonnier, professeur d'hist. naturelle au collége Rollin. Troisième “édition. Paris 1840, in-4. cartonné, fig. coloriées, 24 fr, — fig. noires, 10 fr: Le seul moyen dé faire apprendre l'histoire naturelle aux jeunes gens et de là rappeler äux personnes qui véulépi en prendre une prompte connaissance était d'offrir dans une série de tableaux un texte rapide avec un g'and nombre D por Pour remplir ce but, M. Lemonnier a groupé dans les 49 tableaux qui composent cet ouyrige plus de 700 figures de zoulogie, de botanique et de géologie. Son texle, en comprenant les caractères prineïpaux, présente fa connaïssance de l'ensenrbie ‘et des détails, et épargue à la personne”qui étudie le choix toujours Tong à faire. La claseifcation, & pénible à retenirpour les commençants, devient claire sur les tableaux, etest a107s 2 nt Hinsrdire par wo seul regard. k LEONBA D. Giorocir rs cens puy monve, par C.-K. de Léonhard , professeur à J'Université de! Heidelberg ; ‘trad: de lallemand sous les yeux de l'auteur, Par »P. Grimmrot et PA, Tovrôvzan. Paris, 1850, 3 vol. in-8, avec un grand nombre “de figures. Les lômies 4 et:2 «ont en vente. Prix de chaque volume: : 9 fr. LEPECQ pe 14 CLOTURE: Gorrerion D'OBSEAVATIONS SUR LES MALABTES WT CONSTITU- TIONS ÉPIDÉMIQUES 3 OUVrage qui expose une suite de quinze années d'observations, et dans lequel les épidémies , les constitations régnantes et interCurrentes sont liées avec Îles Causes météorologiques , locales-et relatives aux différents climats, Paris, 183, 3 vol. in-4. & Qu 20 DE 4 €. LEROY. Exrosé pes piveis PROCÉDÉS EMPLOYÉS JUFQGO”’A GE JOUR POUR GUÉRIR DK LA PIERRE SAKS AVOIR HECOURS À L'OPÉRATION DE LA TAILLE; Par J. Leroy , d'Etiolles , docteur en chirurgie de la Paculté de Paris ; ete. Paris, 1825, in-8. avec cinq planches. 4 f. LEROY. Hisrôtke ne La mimornrns, précédée de réflexions sata dissolution des cal- tüls-érinaires, pat 3. Leroy »'Émovves. Paris, 1850, in-8, fig. b s118@fr; 50 c. J.-B. Bannière, rue de l’Ecole-de-Médecine, 174 25 Alphonse Leroy, professeur de la Faculté de Médecine de Paris, Seconde édition. Paris, 1830, in-8,. : ; 6£ + LÉURET, ANATOMIE COMPARÉE DU SYSTÈME NERVEUX considéré dans ses rapports avec ' l'intelligence, comprenant la description de l’encéphale et de là moelle rachidienne, des recherches sur le développement, le volume, lé poids, la striclure de ces organes, chez l'homme et les animaux vertébrés; l'histoire du système ganglionnaire des abi= maux articuléset des mollusques; et l'exposé de la relation graduelle qui'existe éntre la perfection progressive de ces centres nerveux et l’état êes facultés instinctives, intel- léctuelles et morales, par Fr. Leurer, médecin de l’hospice .de Bicètre. Paris, 1839-1841, 2 vol. in-8, et atlas de 53 planches in-fol., dessinées d'après nature ct gravées avec le plus grand soin. » : ë Ce bel ouvrage sera publié en 4 livraisons composées chacune d’un demi-voluie de texte et d’un cahier de 8 planches in-folio. I paraîtra une livraison tous les quatre mois. Les livraisons 1 et 2 sont en vente. Prix de chaque livraison : 12 fr. — Figures coloriées : 24 fo LEURET. Du TRAITEMENT MORAL DE LA FOLIE, par FT. LuuRET, médecin en chef de _l'hospice de Bicètre. Paris, 1840, in-8. . 6 fr, 50 c. LIÉBIG. ManuEL POUR L'ANALYSE DES SUBSTANCES ORGANIQUES, par G. Lignie, professeur de chimie à l’université de Giessen ; traduit de l'allemand par A.-3.-L, JourDan, suivi de l’'Examen critique des procédés et des résultats de l'analyse élémentaire de corps organisés, par F.-V. Rasparr, Paris, 1538, in-3, figures, 3f.. 50 c. Cet ouvrage, déjà si important pour les laboratoires de chimie, ei que recommande à un si haut degré la haute réputation d’exactitude de l’auteur, acquiert un nouveau degré d'intérêt par lés additions de M. Raspail. LOISELEUR-DESLONCHAMPS. FLrona GALLICA, Seu Enumeratio plantaram in Gall - spontè nascentinm, secundüm Linnæanum systema digestarum, addila Familiarem naturalium synopsis; auctore J, L.-A. Loiseceur-Drsroncmawps.'Editio setunda, - aucta etemendala, cum tabulis. 31, Paris, 1828, a vol, in-8., 7 nd LONDE. Nouveaux ÉLÉMENTS D’ayqiine; par Charles Love, ,D.M. P., membre de l’Académie royale de Médecine, de Ja Société médicale d’'Émulation de Paris,etc. Deuxième édition gntiéreient refondue. Paris, 1858,2 vol.in-8.. _ . 12.fr. LOUIS. RECHERCHES ANATOMIQUES, PATHOLOGIQUES ET THÉRAPEURIQUES sûr la. maladie connue sous les noms de Fièvre Tyrmoïoe, Putride, Adynamique, Ataxique, Bilieuse, Muqueuse, Entérite folliculeuse, Gastro-Entérite, Dothinentérite, etc, considérée dans ses rapports avec les autres affections aiguës; par P.-Ch. Louis, D. M. P., médecin de} Hôtel-Dieu, membre de l’Académieroyale de Médecine. Deuxième édition cansidérablement augmentée. Paris, 1841, 2 vol.in-8... 15 fr. EQUIS. RECHERCHES ANATOMIQUES-PATHOLOGIQUES ET THÉRAPEUTIQUES SUR LA PHTHISIE, parP.-Cx. Louis, 2° édition considérablement augmentée. Paris,1841,1in-8,s0uùs presse. LQUIS. Mémoires ou Recherches anatomico-pathologiques sur le ramollissement avecamincissement et sur la desiruetios de la membrane muqueuse de leslomsc ; lPhypertrophie de la membrane musculaire du même crgane dans le cancer du pylore ; la perforation de l'intestin grêle; le croup chez l'adulte; la péricardite ; la communication des cavités droites avec les cavités gauches du cœur;dles abcès du foie; l’état de la moelle épinière dans la carie vertébrale; les morts subites ct imprévues; les morts lentes, prévues etinexplicables ; le ténia et son traitement ; par P.-Ch. Louis. Paris, 1826, in-8. br. 7 À. “LOUIS, Examen pe L'examen De M. Buoussars, relativement à là phthisie et aux affec-" tions typhoïdes; par P.-Gh, Louis, Paris, 1834, in-8. 3 f, 50 €. LOUIS. REecHERCHES SUR LES RFFETS DR LA SAIGNÉE dans EU D maladies inflamma- toires, et sur l’action de l’émétique et des vésicatoires dans la pneumonie; par P.:Ch. Louis. Paris, 1835, in-d. 2Æ. 50 c. LUGOL. Mémoires 1° sur l’emploi de l’iodé dans les maladies scrofuleuses ; 2° sur Pemploi des bains iodurés , suivi d’un tableau pour servir à Padministration de ces bains , suivant les âges ; 3° troisième mémoire sur Femploi de l’iodè , suivi d’un Précis de l’art de formuler les préparations iodurées ; par M. Lucos , médecin de l'hôpital Saint-Louis, etc. Ouvrage couronné par institut de France. Paris, 1829-1831, 3 parties, in-8. 8f. — On vend séparément le troisième Mémoire: Paris» 1851; in8, :: 3f.56e. LYONET. RecmenCREs SUR L'ANATOMIR UT LES MÉTAMORPHOSES DB DIFFÉRENTES ESPÈCES »’inseotes; par L.-L. Lvoner, publiées par M. W. de Ha1an, conservateur du Muséum d'Histoire Naturelle de Leyde. Paris, 1852, à vol. in-4, accompagnés de 54 planches gravées. re la El MORE “2 id LEROY, MéoxcinE MATERNELLE, Où lArt d’élever et de conserver les enfants; par € 1 do Et > 24 - F8, Basrièez, ras de FÉvoie-de-Meéiecine, 17: MAGISTEL, TRAITÉ PRATIQUE DKS ÉMISSIONS SANGUINES, par À.-J:-L. Macisrez, doc: . teur en Médecine de la Faculté de Paris. Paris, 1837, in-8. TT « MAILLOT. TRAITÉ DES FIÈVRES OU IRRITATIONS CÉRÉBRO-SPINALES INTEBMUITENTES , d’après des observations recueillies en France, en Corse et en Afrique; par F. G. Maircor, professeur à l'hôpital militaire d'instruction de Metz, ancien médecin. en chef de l’hôpital militaire de Bone. Paris, 1836, in-8. 6f. 50 c. MALGAIGNE. Taarré »'AnaTOmIE cHirurcicaLe et de chirurgie expérimentale, par J.-F, Marcaicne, chirurgien de | hospice de Bicêtre, professeur agrégé à la Faculté de Médecine de Paris, etc. Paris, 1838, 2 vol. in-8. _ 14fr. MANDL ET EHREMBERG. TraiTé PRATIQUE D mickostorr et de son emploi dans l’é- tue des corps organisés, par le docteur L. Mano, suivi de RecnenGHEs sun L'oreani- SATIOW DES ANIMAUX INFUSOIRES, par ©. G. Eureurrnc, professeur à l’université de “tn. Paris, 1839, in8, avec 14 planches 8 tr. MANEC. Anaroëie Anazyrique, Tableau représentant l’axe céréhro-spinal chez l’homme , avec lorigine et les premières divisions des nerfs qui en partent; par M. Maxec , Prosecteur de l’amphithéâtre des hôpitaux de Paris. Une feuille très grand in-folio. ” ES o0 ec, MARANDEL. Essai sun Les 1RRiTaTiONS. Paris, 1807, in-4. 5 €. MARCÇ. De LA FoLtE considérée dans ses rapports avec les questions médico judi- ciaires, par C..C.-H. Marc, médecin du Roi, médecin assermenté près les tribu vaux membre de l’Académie royale de médecine. Paris 1849, 2 vol. in-8. 15 fr. MARC. La vacotnr SOUMISE AUX SIMPLES LUMIŸRES DE LA RAISON, ouvrage destiné aux. pères ct mères de famille des villes et des campagnes, par M. Mauc, médecin du Roi. membre du Conseil supérieur de Santé, ete. Paris, 1836. in-12. Pr, 39e, MARTIN-ST-ANGE. Mémoines sûr L'ORGANISATION pes cirninienes et sur leurs rapports naturels avec les animaux articulés : par G.-J. Marrix-Sr.-Ance, D. M, P. Paris, "1835, in-4, avec planches. a. AFS82e. MÉMOIRES DE L’ACADÉMIE ROYALE DE MÉDECINE. T. I, Paris, 1828 —T. Il. Paris, 1832. — T. LI, Paris, 1833. — T. LV. 1855.=1:V,1936. —_T. VI, 1857. T VII, 1858 — T. VIII, 1840. 8 forts volumes in-{, avec plane: Prix de la col- ‘lection complète des huit volumes pris ensemble, au lieu de 160 fr., réduit à 96 fr. Le prix de chaque volume pris séjarément est toujours de à 20 . Cette nouvelle Collection peut être considérée comme la suite et Je complément des Mémoires de la Société royale de médecine et de l’Académie royale de chirurgie. Ces deux sociétés célèbres sont représentées dans la nou- * vélle Académie par ce que la science à de médecins plus distingués soil à Paris, dans les départements ou à l’é- tranger. Par celle publication, l'Académie vient de répondre à l'attente de tous les médecins jaloux de suivre les progrès dela science. é F Le Ier volume se compose des articles suivants : Ordonnances et Règlements de l'Académie, mémoires de: MM. Pariset, Double, ltard, Esquirol, Villermé, Léveilté, Larrey, Dupuytren, Dugès, Pauquelin, Laugier, Virey Chumel, Orfila, Boulay, Lemaire. : d Le tome IT contient des mémoires de MA. Pariset, Breschet, Lisfrance, Ricord, Itard, Husson, Duval , Duchesne P, Dubois, Dubois (d'Amiens), Mélier, Hervez de Chégoïin, Privu, Toulmouche. Le tome IIT contient des mémoires de MM. Brexchet, Pariset, Marc, Velpeau, Planche, Pravaz, ‘Chevalier, Lisfranc, Bonastre, Cullerier, Soubeiran, Paul Dubois, Revcillé-Parise, Rouæ, Chomel, Dugès, Dizé, Henry, Villeneuve, Dupuy, Fodéré, Ollivier, André, Goyrand, Sanson, Fleury. ï Le tone IV contient des mémoires de MM. Pariset, Bourgeois, Hamon, Girard, Mirault, Lauth, Reynaud, Salade, Roux, Lep#lletier, Pravaz, Ségalas, Civiate, Bouley, Bourdois Delamotte, Ravin, Silvy, Larrey, P. Dubois, Kaæmpfen, Blanchard. - : * £ Le lome V contient dés mémoires de MW. Parisel, Gérardin, Goyrand, Pinel, Kéraudren, Macartney, Amussat Sieltz, Martin Solon, Malgaigne, Henri, Boutron-Charlard , Leroy d’Étiolles, Breschet, Itard, Dubois (d'Amiens), Bousquet, wc. ,+ lome VT contient : Rapport sur les épidémies qui ont régné en France de 1850 à 1856, pi M. Piorry. Mémoire sur la Phthisie larynvée +, par MM. Treusseau et Belloc; Infinence de l’Anatomie pathologique sur les progres de [a médecine, par Risueño d'Amador; Mémoire sur le même sujet, par C. Saucerotte; Recherches sur le Sagou, par Âf, Planche ; De la Morveet dû Farcio chez l’homme, par M. P. Rayer. . - Le tome VII contient : Eloges de Scarpa et Desgenettes, par M. Pariset, des mémoires par MM. Husson, Mérat, Piorry, Gaultier de Claubry, Montault, Bouvier, Malgaigne, Dupuy, Duval, Gontier Saint-Martin, Lvuret, Mirault, Malle, Froriep, ete. | ‘Le tome VUT centient : Eloge de Laennec, par M. Pariset: Eloge de Tiard , par M. Bousquet ; des Mémoires de MM. Prus, Thortenson, Souberbielle, Cornuel, Buillarger, J. Pelletun, J. Sédillot, Lecanu, Jobert. Le tome 11° est sous presse, | MERAT, Do rÆNIA, où Ver solitaire, et de sa cure radicale par l'écorce de racine de - grenadier, précédé de la description du Tænia et du Botriocéphale ; avec l’indica. tion des anciens traitements employés contre ces vers, par F.-V:Méear, D, M, P., membre de l’Académie royale de Médecine, Pais, 1832, in-8. | 3 f. MERAT. Manugr pes EAUX MINÉRALES DU MONT-D'0R »parE. V. Ménar. Paris, 1838, in-18. ufr, 25e. MONFALCOON. Paxcis D& BIBLIOGRAPHIE MÉDICALE, COntenant l’indication ét la classi- .: fication des Ouvrages les meilleurs et les plus utiles, la description des livres de luxe ét des éditions rares, et dés tables pour servir à l’histoire de la médecine; par 3.-B. MonraLcon, médeein de l'Hôtel-Dien de Lyon, Paris, 1827, uo fort Vol. in-18, pap. vélin. ._ 6506. j.-B. Brie, rue de lÉcule-ds-Médéciné, 13. | 25 mb eme MONGELLAZ. De LA NATURR ET DU SIÉGE DE LA PLUPART DES AFFECTIONS CONVELSIVRES , comaTeusss, MexTAL#S, telles que l’hystérie, l’épilepsie, le tétanos, l’hydrophobie, la catalepsie, lapoplexie , l’hypocondrie ; etc. Paris, 1828, in-8. ‘ MONGELLAZ. RéFrLu\ions SUR LA THÉORIE PHYSIOLOGIQUE DES FIÈVRES INTERMITTENTES et des maladies périodiques. Paris, 1826, : vol. in-8. | 3 f. 50 c. MORGAGNL. De sEDIGUS KT CAUSIS MOREORUNM PER ANATOMEN INDAGATIS, NOVA editio Cum Notis Adelon et Chaussicr. Paris, 1820-22. 8 vol. in-8. VE: 45 f. MONTAULT., Des mèvres rvraoïnes er pu rypaus ; histoire.et description de ces af- … fections, analogies et différences qui existent entre elles, par J. IT. MontauLr, D. M. P., ancien chef de clinique de l’hôpital de la Charitésetc. Ouvrage couronné par l Académie royale de médecine. Paris, 1838, in-4. | g 6 fr. MOULIN. Nouveau TRAITEMENT DESRÉTENTIONS D’URINE et des rétrééissements de l’urè- tre par le cathétérisme rectiligne; suivi d’un Mémoire sur les déchirures dé la vulve è et du périnée, produites par l'accouchement; par Et. Mouun, D. M. P. chirurgien du collége royal de St-Louis, et des pensionnaires de la Société philanthropique. Paris, 1934, in-8, avec 10 planches gravées. : MOULIN. Traité De L’APOPLEX1E, Où Héinorrhagie cérébrale : consid érations nouvelles sur les hydrocéphales ; description d’une hydropisie cérébrale particulière aux - vieillards, récemment observée; par Et. Mourix. Paris, 1819. in 8. 3f.5o c. MULLER. Puvysiorocix Du 8ysTÈME NERVEUX , ou recherches et expériences sur les di- verses classes d’apparciis nerveux, les mouvements, la voix, la parole , les sens et les facultés intellectuelles, par J. Muzzer, professeur d'anatomie el de physiologie à l'université de Berlin, traduit de l'allemand sur la troisième édition, par-À. J. L. Jourpax, membre de l'Académie royale de médecine. Varis, 1840, 2 v. in-8 avec un grand nombre de figures intércalées dans le texte, ét 4 planches gravées. 16 fr. NAEGELÉ. Des PRINCIPAUX VICES DE CONFORMATIONS et spécialement du rétrécis-ement oblique ou sassio, par F.-Cw. Nascrié, professeur d'accouchement à l’Université de Heïdelberg ; trad. de l’allemänd, avec des notes, par A.-C. Dawvau, professeur et chirurgien adjoint de l’hospice de la Maternité. Paris, 1840, 1 vol. grand in-8, avec 16 planches. RTL DT sis: Sfr PAILLARD. R&LATION CHIRURGICALE DU SIÉGE DE LA CITADELLE D'ANVERSS$ par Alex. Parcarb, docteur en médecine de la Faculté de Paris. 1833, in-8. LE PARENT DUCHATELET. De LA PROSTITUTION DANS LA VILLE DE Paris, considérée sous le rapport de l’hygiène publique , de la morale et de l'administration ; ou- vrage appuyé de documents statistiques puisés dans les archives de la préfecture de police, avec cartes et tableaux; par A.-T.-B. Parent Ducaarecer, membre du Conseil de salubrité de la ville de Paris Deuviéme édition revue, corrigée et aug- mentée , avec un beau portrait de l'auteur, Sravé. Paris , 1837. a vol. in-8. 16 fr. «Pour composer ce Livre, di Pauteur, j'ai eu recours aux documents renfermés dans les ärchives de la Préfecture de police. Il existe daus cette adu.inistration une division connue sous le rom de Bureau des mœurs : là se trouvent des regisires et des papiers d’une haute importance. J'ai puisé largement à celte source précieuse , et je puis dire que c'est dans ce buréañ que j’ai composé mon livre ; j'en suis redevable à la bienveillance de MM. les préfets de police Delaveau, Debelleyme , Mangin, Girod (de l'Ain), Baude, Vivien, Gisquet , ete. ,» Ï na fallu plusieurs années pour achever dans le Bureau des mœurs le relevé, non seulement des “écritures qu'on y tient et des registres qu'on y conserve, mais encore des dossiers individuels, tenus sur _lotles ces femmes qui se trouvent à la tête des maisons de: prostitution, ques que administration a pu soumeitre à «a surveillance. » ; c : PARENT DUCHATELET. Hycrëne Puosuique , ou Mémoires sur les questions les plus importantes de l'hygiène appliquée aux professions et aux travaux d’utilité publique. Paris, 1836, 2 vol. in-8, avec 18 planches. | 16 fr. PARISET, Minorre sur Les causes De LA P#sTE et sur les moyens de la détruire , par + E, Paniser, secrétaire perpétuel de P'Académie royale de Médecine: Paris , 1857, in-18. 3fr, 50 c. PARISET. Écoce De Duruyrren. Paris, 1856, in-8. avec portrait, fr. 50c. PARISET. Écocr pu saron Drescenerres. Paris, 1858, in-8, avec portrait. a.fr. 50€. PATISSIER. Trarré Des MALADIES pes ARTISANS et de celles qui résultent des diverses «professions, d’après Ramazzini ; ouvrage dans lequel où indique les précautions que doivent prendre , sous le rapport de la salubrité publique et particulière , les administrateurs, manufacturiers , fabricants, chefs d’ateliers, artistes, et toutes les Personnes qui exercent des professions insalubres; par Ph. PariSsi£r, rnembre de l’Académie royale de Médecine , etc. Paris, 1822, in-8. rar .PATISSIER. Nouvecrxs RÉCHERCHES SUR L'ACTION THÉRAPEUTIQUE DES EAUX MINÉRALES et sur léur mode d'application dans les maladies chroniques. Pants, 18%0,in-8. 2 fr. .PATISSIER RAbront SUR L’ÉMPLOI DÉS EAUX MINÉRALES DE VICHY POUR LE TRAITEMENT BE LA GOUTTE, lue à l’Académie royale de Médecine au nom d’une commission, par Ph, Parissiu, Paris, 1840. In-8, 2008 f, 50 0. et sur chacune des filles publi- a eo © à à, et pi mem in opens, hr aa in, PR — ' : ï nb al sn el Ces Je + M 0e Dm ne rt os Rd ï 3.-B. Bannière , rue de l’École-de-Médecine, 1y. PERCHERON. Bisz10GRAPHIE ENTOMOLOGIQUE, comprenant lindication par ordre alphabétique des matières et des noms d'auteurs : 1° des Ouvrages entomologiques publiés en France et à l'étranger depuis les temps {es plus reculés jusqu'à nos jours ; 3° des Monographies et Mémoires contenus dans Les Recueils, Journaux et Collections académiques français et étrangers. Paris, 1837, 2 vol. in-8. 14fr. PHARMACOPÉE FRANÇAISE, ou Code des médicaments ; nouvelle traduction du Codeæ medicamentarius , sîve Pharmacoræa galliea, avec des notes et additions ct suivie d’une table synoptique des eaux minérales de France; par F.-S. RatiER, ct par O. Hrwny fils, membre de l'Académie royale de Médecine. _Parie, 182, 1° vol, in-8. 8 f. PHARMACOPÉE DE LONDRES, publiée par ordre du gouvernement , en latin et cn français. Paris, 1837, in-18. nd 4 fr. PHILIPPS, AMPUTATIONS DANS LA CONTINUITÉ DES MEMBRES, par le docteur Cr, Par- Lirrs, avec 16 planches, représentant les articulations des membres, 1838, in-8, > fr. PISEL. Puysiococxe DE L’'RoMME AMÉNÉ, appliquée à l'analyse de l’homme social, par Scie. Piner, médecin de l’hospice de Bicêtre, Paris, 1833, in-8 6.fr. PIORRY, De LA Percussion méviare , et des signes obtenus à l'aide de ce nouyeau moyen d'exploration , dans les maladies des organes thoraciques et abdominaux ; par P.-A. Pionry, professeur de la Faculté de Médecine de Paris, médecin . de l'hospice de la Pitié. Paris , 1828, in-8, avec 2 planches. 6 f, L'Institut royal de France a accordé un prix à M. Piorry pourles avantages qui doivent résulter, pour le diagnostic des maladies de poitrine, des modifications qu’il a apportées dans l'emploi de la percussion médiate. PIORRY. Des nasrramons et de l'influence de leur disposition sur l’homme. en sanié et en maladie, suivi du plan d’un cours d'hygiène, par P.-A. Piorry, Paris, 1838, in-8. 3 f, 50 ce. PORTAL. OBSERVATIONS SUR LA NATURE ET LE TRAITEMENT DE L'HYDROPISIRS par À: Por- raz , membre de l'Institut , président de l’Académie royale de Médecine; Paris, -.1854,.2 vol. in-8, ai Ê. PORTAL. OBs&RVATIONS SUR LA NATURE ÊT LE TRAITEMENT DE L’ÉPILEPSIR; par À. Portac. Paris, 1827, 1 vol, in-8. 184 PROUT. Trarré pe La GrAyezce, du Calcul vésical et des autres maladies qui se ratta- chent à un dérangement des fonctions des organes urinaires par William Psour, membre de la Société royale de Londres ; traduit de l'anglais avec des notes par «Oh, Mourqué, docteur en médecine. Paris, 1823, in-8. ie 27 PUJOL. Œvvars pe méDE cine PRATIQUE, de À, Pusor, D, M., contenant : Essai sur les -- inflammations chroniques des viscères, les maladies Iymphatiques , l’art d'ex- citer où de modérer fa fièyre pour la guérison des. maladies chroniques, des maladies de la peau , les maladies héréditaires, le vice serofuleux, le rachitisme , la fièvre puerpérale, la colique hépatique par cause calculeuse , etc., avec une notice sur la vie et les travaux de l’auteur , et des additions , par F.-G. Boïsseau, :* Paris 1825, 4 vol, in-8., br. s 15 Ê, RaApronTs ET Discussions à l’Académie royale de Médecine, SUR LA FAÏILLE ET LA LITHOTRITIE, suivis de lettres sur le même sujet; par MM. Dezuas, SOURERBIELLE, Rocnoux , Crviare, Vecrgau. Paris, 1835, in-8. 3 f, 5oe. Rapports ET iINSrRUCrIONS de l’Académie royale de Médecine SUR LE CHOLÉRA- MORBUS, suivis des conseils aux administrateurs, aux médecins et aux citoyens, publiés par ordre du gouvernement. Paris, 1832-52, 2 parties in-8, £. “Rapport DU CONSRIL DE SANTÉ D’aNGLETERRE ; sur la maladie appelée dans l'Inde CHOLÉRA SPASMODIQUE, publié par ordre des dords composant le conseil privé de Sa Majesté Britannique, et suivi d’ane Lettre sur {contagion du eholéra ; {ar M: Mac Micmarz, médecin du Roi, membre du Collége des médeoips ; traduit de langlais. Paris , 1832, in-8. 2 . Soc. RaproRTS ET Diseussrons de l’Académie royale de Médecine SUR LE MAGNÉTISME - ANIMAL, recueillis et publiés avec des notes explicatives, par M. P. ForssAc, docteur en médecine, Paris, 1833, in-8. 2h. 7 fr. 5o c. RASORI. THéoRlE DE LA PaLocose, trad. de l'italien par Cinus PrronDt , docteur en Médecine, Paris, 1839, 2 vol. in-8, | 12 fr. PASPAIL, Novveau SYSTÈME DE PHYSIOLOGIE VÉGÉTALE ET DE BOTANIQUE, fondé sur les méthodes d'observations développées dans le Nouveau système de chimie orga- : nique, par F.-V, Raspas, accompagné dé 60 planches, Contenant près de 1000 gares d'analyse, dessinées d’après nature et gravées avec le plus grand, soin. Paris, 1857, 2 forts vol. in-8, et atlas de 60 planches. | "So fr. Le même ouvrage, avec planches coloriées, Re on Dames RAYER. TRAITÉ DES MALADIES .tèrés, Îles usages et la valeur. Cest Jà la partie principale de l'ouvrage; car 3.-B, BAILUÈRE, rue de PEcole-de-Médecine ,17 29 RASPAIL, Noureau sYSrÈME DE CHIMIE ORGANIQUE, fondé sur de nouvelles méthodes d'observation ; précédé d’un Traité complet sur Part d'observer et de manipuler en grand ét en petit dans le laboratoire et sur Le porte-objet du microscope; par F.-V. Rispax. Deuxième édition, entiérement réfondue, accompagnée d'un atlas in-4 de 20 planches de figures dessinées d’après nature, gravées avec Île * plas grand soin. Paris, 1838, 3 forts vel. in-8, et atlas Lier eg RRMCLTT Jusqu'à présentnous ne possédions pas de Traité de chimie organique. ouvrage que publie M. Raspail, fondé sur uñ ensemble d'expériences rigoureuses , SE done entièrement neuf; il est divisé en quatre parties priucipales : La première est intitulée Manipalation où chimie expérimentale. Elle est divisée en denx sections. La première traîle des manipulations en grand , de celles dont la ehimi organique “emprunle les appareils à la chimie inor- Binique ; la seconde est consacrée aux manipulatious en petit, :e’ést-à dire à a méthode d’expérimentation au microscope que l’auteur a créée pour l'étude générale des corps crganisés. RE ! La deuxième parlie, intitulée chimie descriptive ;* se divise en deux sections : l’une dans laquelle Tauteut- expose les bases de la classification , et l'autre où il décrit chaque ordre de substances et en discute Les carac- F elle en forme les deux tiers: La : 19-Les substances organisées ; 2° Les chimie descriptive est divisée en quatre groupes principaux, renfermant substances organisatrices; 5° Les substances 6rganisantes : 49 Les substances organiques: STEE Daws lé groupe des organisées , les articles qui ontreçu les plus longs développements, sopt ceux de la fé- cule , la première des découvertes de l'auteur; de la structure musculaire et nérveuse , de l’embryologie animale, des tissus parasites, du sang, du lait, des substances alimentairee, ete. L'article de la substance saccharine à été. lrailé avec tous les développements que commandait l'essor nou véau qu'a-pris la fabrication du sucre indigène Là topographie du suere, son extraciôn, ses divers mélanges ; sourees de tant d'illusions, etc. La troisième partie intitulée Théorie où chimie conjecturale , renferme la théorie des Porganisation. déduite de là chimieet de l'anatomie. Après avoir descendu de Ja physiologie à la chimie inorganique dans la deuxième partie, l’auteur remonte ici, sous forme de récapitulation , de la molécule chimique à la vésicule organisée, Dans la quatrième partie intitulée-Analogie où Chimie générale, franchissant toutes les lignes de démercation qui séparent les diverses sciences , il indie l’atometen lui même, le trouve identique chez tous les corps. L'atlas d'un ouvrage semblable demandait, pour rendre la démonstration plus, visible à l'œil, une exécution aussi parfaile que possible; ustensiles, instruments, organes, détails microscopiques , figures mathématiques et de précision, tout y a été rendu avec Le même soin et la même éxactitude, Cardans: ces :sorles, de dessins ct de gravures la moindre négligence impliquerait une erreur. RATIER. TrAvté ÉLÉMENTAIRE DE MATIÈRE MÉDICALE ; par F, S. Rarmer, docteur éñ médecine de la Faculté de Paris, directeur de l’École préparatoire de Médecine, : , PR” 5 . membre de plusieurs Sociétés savantes, Paris ,1829, 2 vol. in-8. 10 f. 50: c. RÂTIER. Cour p'œrz sur LES cuiniques mévicices dela Faculté de Médecine-et des hôpitaux civils de Paris; par Fe-Se Ramæn: Paris, «650 ; in-8. AE - RATIER. Quelles sont les mesures de police médicale les plus propres à arrêter la PROPAGATION DE LA MALADIE VÉéNéRiENNe ® par F.-S: Rarier,- Mémoire couronné par la Société de médeeine de Brucwelles. Paris, 1836;in-8, à fr: 05 Le RATIER. FonmuraiRg PRATIQUE DES HOPITAUX CIVILS De PARIS, Où Recueil des prescrip- tions médicamenteuses employées par les médecins et chirurgiens de ces établis- sements, avec des noles Sur les dosés, le mode d’administration , les applications particulières , et des considérations générales sur chaque hôpital, sur le genre d’affections auxquelles il est spécialement destiné , et sur la doctrine des prati- “ciens qui le dirigent. Quatriéme édition, rèvue , corrigée et augmentée d’un appen- dice. comprenant les nouveaux médicaments. Paris, 1852 , in482 7" Gfr. xs RES, et des aliérations de la sécrétion urinaire , étudiées en ellesmêmes et dans leurs rapports avec les maladies des uretères, de la vessie, de la prostate, de l’urèthre, etc.; par P. Rayer, médecin dé l'hôpital de la Charité, médecin consultant du Roi, etc. Paris, 1839-1841; 3 fortsvol.in-#. 24 fr, Le bel atlas pour cet ouvrage, représentant l'Anatomie pathologique des reins, de “a vessie , de la prostate, des uretères, de lurètre, etc, élé publié en. 12 livraisons éontenant chacune 5 planches grand in-olie , gravées et magnifiquement coloriées :d’après nature, avec un texte descriptif. Ge-bel ouvrage composé de 60 planches grand in-folio est complet. Prix" 184 ? 25 192 fr. Division de l’ Atlas de ce bel ouvrage. : ‘1, = Néphrite simple , Néphrite xhumatismale , Në-: 7e— Anémie, Hÿpérémie, Atrophie, Hypertrophie des phrite par poison morbide. PL 3,255 » reinsetdela vessie, — PI. 31, 52, 95, 54, 55. L 8. — Hypertophie, Vices de conformation des reins 2e — Néprite albumineuse {maladiés de Bright). | et dés uretères.… PI.:56; 37, 38, 59. 40. pl 6, 7; 6,9; 10. F J À: 9. == Tnhercules, Mélanoses des reins..— PL 44, 42, % + Pyélite (inflammation du bassinet et des cali- 43, 44, 45. : 5 , ÿi £es), = PL 11,,12, 13, 14, 19. 10, — Cancer des reins, Maladiés des veines renules, — & + Piélo Néphrite, Péri-Néphrite, Fistules Rénales. PL. 46, Hi, 48. 4960. | au, — Maladies destissus élémentaires des reins et de — PI. 16, 17, 18, 19, 20. leurs conduits excréleurs. — PI. 53,,59, 55, 6. = "Hydronépiniose, Kystes urinaires. PL. 1,22, 23, 24, 25. ; ! 54, 65. 5 é 21 Maladies des capsules surrénales. — PL 56, 57, 58, 59, 60: | a — Kystes séreux, Kystes acéphalocystiques ; Vers. | 12: 7 FL 06, 27; 28, 29. 50. _4 d RAYER. De za Monvys er pu F'ARGIN CHEZ L’HOMME, Par P, Rayer, médecin de l'H0- ital de Ja Charité, Paris, 187, in-4, figures colorées ‘4 ne tm ommerterernete slt éreanstete at “o fr. \ re Ed à x # 2 D ce ru LU * Es rar TT tnt eme rnntetemenmedsnerr 28 3.-B, Baeribes, rue de l'École-de-Médeciné, 7 RAYER, Taaité THÉORIQUE er PRATIQUE des maladies de la peau; par P. Rayun, mé- decin de l'hôpital de la Charité; deuœième édition entièrement re fondue. l'aris. 1835, 5 forts vol. in-8, accompagnés d’un bel atlas de 26 planches grand in-4, gravées et coloriées avec le plus grand soin, représentant, en {00 figures, les diff:rentes ma- ladies de la peau et leurs variétés. Prix du texte seul. 3 vol. in-8. 23 fr. — Prix de l’atlas seul, avec explication raisonnée, grand in-4 cartonné. 70 fr. — Prix de l'ouvrage complet, 3 vol. in-8 et atlas in-4, cartonné. 88 fr. Cette seconde édition du Traité des maladies de La peau a subi de telles améliorations et a recu des additions si nombreuses et si importantes, que c'est en réalité un nouvel ouvrage. Le passage suivant extrait de l'ouvrage est propre à donner une idée de l'esprit dans lequel il a été composé : « L'ubservation de chaque jour rend de plus en plus frappante cette vérité, que l'étude des maladies de la peau ne peut être séparée de la pathologie générale et de celle des autres affections morbides avec lesquelles. elles ont des rapports nombreux et variés. : En effet La conmissance de ces maladies embrasse celle des infections générales, des vices héréditaires, des effets du ré- #ime, etc.s elle comprend celle des maladies qui les ont précédés, des lésions internes qui les accompagnent , l’sppréciation des modifications organiques qui succèdent: à certaines éruptions, [a prévision des maladiés qui peuvent survenir après leur disparition ,.elc.; mais pour que ces vues générales acquièrent une utilité pratique, pour qu'elles puissent être appliquées avec fruit au troilement des affections cutanées, l’étendué de ces rapports r1 de ces influences est frappante dans quelques cas, contraciée où tout à-fait nulle dans quelques autres, doit être éludiée et appréciée autant que possible daus Les espèces et même dans les individualités morbides, avec téutes leurs considérations er tous leurs eléments. » | . Enfin, pour que rien ne manquât à l'utilité et au succès de cet ouyrage , l’auteur a réuni, dans un Atlas pra- fique entièrement neuf, Là généralité des nraladies de La peau ; il les a groupées dans un ordre systématique pour en faciliter Le diagnostic; et leurs diverses formes y ont été représentéesavec une fidélité, une exactitude et une perfection qu'ou n'avait pas encore atteintes. ; ; g G RÉGNAULT, Du pecRé DE coMPÉTENCE DES MéDecins dans les questions judiciaires relatives aux aliénations mentales, et des théories physiologiques sur la Monoma- nie; suivi de Nouvelles Réflexions sur le suicide, Îa liberté morale , ‘etc.: par. Elias Récwausr, membre de la Société médicale d’émulation, avocat à la Cour royale, Paris, 1830, in-8. a 6fr. RÉGNIER. De LA PUSTULE MALIGNE , ou Nouvel exposé des phénomènes observés pen- dant son cours,suivi du traitement antiphiogistique le plus approprié à sa véritable pature, et de quelques observations sur les effets du suspensoir; par J.-B. Réenier , médecin de l’hospice de Goulommiere. Paris, 1829, in-8. 4 fr. RIBES. MÉMOIRES &T OBSERVATIONS D’ANATOMIE, DK PHYSIOLOGIE, DE PATULOGIE EF DE cuirurGi8, par Fr. RinEs, médecin ea chef de Fhôtel royal des Invalides, membre Ffde l’Académie royale de médecine. Paris, 1841, 2 vol. in:8 avec 9 planches. 15 fr. RICHOND. De LA NON-EXISTENCE DU VIRUS VÉNÉRIEN , prouvée. par le raisonnement, l'observation et l'expérience, avec un Traité théorique et pratique des maux vé- nériens ; par L.-J.-R. Ricuon», D. M. Paris, 1829, 3 vol. in-8. 18 fr. RIGHOND. Ds L'inrcurnes De L'esTomAc sur la production de l’apoplexie ;in-8. 3fr. RIGORD. Traité PRATIQUE DES MALADIES VÉNÉRIENNES, Où recherches critiques et ex- périmentales sur l'inoculation appliquée à l'étude de ces maladies, suivies d’un résumé thérapeutique et d'un formulaire spécial, par Pa. Ricon», chirurgien de l'hôpital des vésériens degaris. Paris, 1838, in-8. 9 fr. RISUENO D’AMADOR. MÉMOIRE SUR LE CALCUL DES PROBABILITÉS APPLIQUÉ À LA . MÉDECINE, lu à l’Académie royale de Médecine, par Risuexo v’Amanor, professeur de pathologie et de thérapeutique générales à la Faculté de Montpellier. Paris, 1837, in-8. : 5 a fr, 50 c. ROBERT. RECHERCHES ET CONSIDÉRATIONS CRITIQUES SUR LE MAGNÉTISME ANIMAL3 par : Rorerr, médecin en chef des hôpitaux de Langres, Paris, 1824, in-8. 6 fr. ROBERT. TRAITÉ THÉORIQUE ET PRATIQUE DU RHUMATISME, DK LA GOUTTE et des maladies des nerfs, par A. Roserr, docteur en médecine Paris, 18/0, in-8. 5 fr. 50 c. ROBINEAU DESVOIDY. RecnenCuEs SUR L'ORGANISATION venrésrace des Crustacés, des ‘Arachnides et des Insectes; par J,-B. Romneau Desvoipy, D. M. Paris, 1828, in8 , fig. 6 fr. 50 c. ROGHE er SANSON. NouveAux ÉLÉMENTS DE PATHOLOGIE MÉDICO-CHIRURGICALE, Ou Traité théorique et pratique de Médecine et de Chirurgie; par L. Cn. Rocue, membre de 1 Académie royale de Médecine, J.-L. Sanson, chirurgien de l’Hôtel-Dicu de aris, professeur de clinique chirurgicale à la Faculté de Médecine de Paris. Troisième édition, considérablement augmentée. Paris, 1833, 5 vol.in-8, de 600 pages chacun. | 36 fr. — Il reste encore un petit nombre d'exemplaires des tomes 3 et 4 de la première édition, Prix de chaque. Paris, 1827-1828, in-8. 5 fr.. ROGHE. Dé LA NOUVELLE DOCTRINE MévicALe, considérée sous le rapport des théories et de la mortalité; par L. Ch. Rocrs. Paris, 1827, in-8. 4 fr. ROCHE. Mémoirx suR Le CHOLÉRA-MORBUS ÉPIDÉMIQue observé à Parig ; par L.-Ch. RocHE.. Paris, 1852. In-8. 1 fr. 50 ec. ROESCH. De L'ABus DES BOISSONS SPIRITUEUSES, Considéré sous le point de vue de la police fiedicale et de la médecine légale, par lé docteur Crances Roœscx. 7. pe iu-8. D IF 90 Ce ere se nine pete _ SAINTE-MARIE, De L'nvirre et de son usage comme aliment et comme remède — 4 J.-B. Baicrièas, rue de PÉcote-de-Médecine, 17e : : 29 - Manque 5 fr. Avec cette épigraphe : « Le Muséum l'histoire naturelle‘de Paris est le plus vaste établissement qui ait jamais té consacré à la science de la nature. » É e (G. Cuvier.) ROUX. Hisromme ménicars de l'Armée française en Morée, pendant la campagne de 1828 ; par G. Roux , médecin en chef de l'expédition, elc. Paris ; 1829 ,in-8. 4 fr. SABATIER. R£ECHRACHES HISTORIQUES SUR LA FACULTÉ DE MÉD&CiNE De Paris, depuis son origine jusqu’à nos jours, par J.-C. Sasarier, D. M. P.; membre de plusieurs Sociétés savantés. Paris, 1837, in-8. 5 fr. SAINTE-MARIE. LeCTURES RELATIVES A LA POLICE MÉDICALE , faites au conseil de $alu- brité de Lyon ; par Ét. Sainte-Marie, D. M., membre du conseil de salnbrité et de la commission de statistique, précédées du Précis élémentaire où Introduction à la police médicale. Paris , 1829, in-8. Sfr. Lyon, 1 Poe ris, 1820, 1827. In-8. RES SAINTE MARIE. Nouveau FORMULAIRE médical et Pharmaceutique. Pa in-8. SAINTE-MARIE. Dissertation sur les Médecins poëtes. Paris, 1825 10-0: SAINT-MARTIN. MoxocrAPmie Sur LA RAGE; Ouvrage couronné par le Cercle de Paris; par A.-F..G. De Sar-Mantix, docteur en Médecine de la Faculté de Paris, ete. Paris, 1826, in-8. É fr. SANSON. Des néMORRNAGIES TRAUMATIQUES; par L. J. Saxson, professeur de clinique chi. rurgicale à la Faculté de Mécecine de Paris, chirargien de l'Hôpital de la Piué. etc. Paris, 1856, inu-8, figures coloriées. ET 6fr. SANSON. D£ LA RÉUNION IMMÉDIATE DES PLALES de ses avantages et de ses inconvé- nients; par L.-J. Sanson. Paris, 1854, in-8. ; se SARLANDIÈRE, Trarré pu système senveux, dans l’état actuel de la science, par le docteur J.-B. Sancannikre, membre de plusieurs soclétés savantes. Paris :18{0, 1 fort vol, in-8, avec 6 planches. PR of. SARLANDIÈRE. Mémoise SUB L’ÉLECTRO-PUNCTURE, COnsidéré comme nourean moyen de traiter eMicacement la goutte, les rhumatismes, et les affections nerveuses , et sur l’emploi du moxa japonais eu France ; suivi d’un Traité de l'acupuneture et du moxa, principaux moyens curatifs chez les peuples de la Chine, de la Corée ét du Japon, ornés de figures japonaises ; par SARLANDIÈRE, ih-8. 3 fr Soc. SAUCEROÏTE. De L’INFLugNCE DE L’ANATOMIE PATHOLOGIQUE sur les progrès de la mé- decine depuis Morgagni jusqu’à nos jours, Mémoire couronné par l Académie royale de Méderine. Paris, 1855, in-4. RCE -SCOUTETTEN. La méruons ovazaime ; ou Nouvelle méthode pour amputer des arti- Culations : par H. SCOUTETTEN 4 D M.P., chirurgien mejor à l’hôpital militaire de Metz, avec 11 planches bthographiées, Paris, 1827, grand in-4. d'ifr. SCOUTETTEN, MÉMOIRE SUR LA CURE RADICALE DES PIEDS -BOTS , par H. Scourerrex, _brofusseur de médecine opératoire. -Paris, 1858, in-8, avec six planches, “> SÉDILLOT. Mévoite SUR LES REVACCINAT.ONS : par M.-J, Sévizror, membre de l'Aca. démie rovale de médecine, Paris, 180. in-4 avec 4 pl 5 ne médical -3 fr, 50 c. SEGALAS. Essai sur LA GRAVELLE ET LA PI&RE, considérées sous le rapport de leurs eauses, de leurs «futs et de teurs divers modes de traitement, par P, S. Sicuras, membre de l'Académie royaie de Médecne. Deuxième édition, augmentée, Paris , 183$, in-8, et atlas de butt planches gravées et coloriées. 15 fr, Sr te te nesstdhmetes or re monteerrtssieiiiintennitiné tn De 3.-B. Blniténe, rué de l'Écot-de-Médeciné ; y. $ SRNAC. TRAÏTÉ DE LA STRUCTURE pu cœur, de son action ét dé sés Maladies, par M, Senac; seconde édition, augmentée pär À. Ponra, Paris, 1787, 3 vol. in-4, avee 23 planches. , 20 fr. SERRES, RECHERCHLS D’AnATOMIR transcehdanté et pathologique ; théorie des for- mations et des dé‘ormations organiques, appliquée à l’anatomie de la duplicité monstrueuse; par E. Sexres, membre de l’Institut de France, médecin de l'hôpital de la Pitié. Paris, 1832, in-{, accompagné d’un-atlas de so plauchesinfol. 2rfr. SERRES, AxATOMIE comparée dü cervéau dans les quatre classes des añimaux vet- itbrés , appliquée à la physiologie et à la pathologie du système nerveux, ouvrage couronné par l'institut. Paris 1827, 2 forts volumes iv:8 et atlas in-4. : 24 fr. SIMON. LEÇORS DE MÉDECINE HOMOEOPATHIQUE, par le docteur Léon Simon. Paris, 1835. 1 Fort vol. in-8. à. 8 fr. Cei ouvrage est divisé en dix-sept leçons , elles comprennent :4° Vüe générale de la doctrine homæopathique; 2° De l'homæüpathie dans $es rapports avec l'Histoire dé Ja médecine; 3° De la méthode Homæopathique;: 49 Loi dé spécificité ; 5° Dynämisme vital ; 6° Institutidn de l'expéritiehtatiôn: 70 De la Pathologie horn@opathi- que ;,8° Diagnostic et Prognostie bomæopäthiques 4 9° e4100 Théories des maladies chroniques; 14° et.42 Movens - de conuaître les vertus curatives des médicaments ; 430 Thérapeutique . générale homæopathiqne ; 440: Répé tition des doses homnæopathiques ; 450 Modes de préparations et d’admimsiration des médicaments hômoæo- pathiques; 469 Hygiène botæopathiqué; 470 Physologie boméopathique. SIMON. Mémoire SÛR LES MALADIES SCROrULEUSÉS. Paris, 1837, in-8. : afr. 5oc. SPRENGEL. Historné De LA MÉbecine depuis on origine jusqu’au dix-neuvièmesiè- cle, avec l'histoire des principales opérations chirurgitales et une table générale des matières ; traduit de l’allemand de Kunr Spaexcez, par À, J. L. Jounpan, D. M. Paris, 1825-1820, 9 vol. in.8, br, 45 fr. Les tomes 8 et 9 séparément , 2 vol, iu-8. 12 fr. SWAN. La NÉvroLoGie, ou Description anatomique des Nerfs du corps humain, par le Docteur J, Swax;ouvrage couronné par le colléve royal des chirurgiens de Londres, traduit de l'anglais, ayec des additions, par E. Cnassucwac, D, M, prosecteur à ia Faculté de Médecine dé Paris, écompégné de 25 belles planches, gravées à Lon- dres avec le plus grand soin Paris, 1858, in-4, grand papier vélin, cartonné. 24 f, Cet ouvrage a acquis un grand intérêt par les nombreuses et importantes additions qu'y faites-M. Chassaignac, lesquelles, jointes à dés planches d’une exécution parfaite, en font ur livre indispensable pour l'étude si jntéres- sante du système nerveux. TÉALLIER. Dü canGen pk LA marnice, dé ses causes, de son diagnostic ét de son traitement, ouvrage qui a remporté le prix à la Socièté de Médecine de Lyôn; par M. Téaruer, D. M. P.,mémbre de la Société de Médecine de Paris. Paris, 1836, in 8. F 3 ‘ : 5fr. TESTÉ, MANUEL PRATIQUE DE MAGNÉTISME ANIMAL. Exposition méthodique dés procé- dés employés. pour produire les phénomènes magnétiques et leur application à l'riude é£ au traitement dés maladies, par J,-A, Tesre, docteur en médecine de la Faculté de Médecine de Paris, Paris 1840, r Ÿol. grañd ïn-18. 4 fre THEVENOT. TRAITÉ DES MALADIES DES EUROPÉENS DANS LES PAYS CHAUDS , Spéciale- ment âu Sénégal, ou Essai médico-hygiénique sur le sol, le climat êt les maladies de cette partie de l'Afrique; par J.-P.:F. T#eétenor, chirurgien de ure classe de la marine, chargé en chef du service des hôpitaux au Sénégal, publié par ordre dun ministre la marine. Paris, 1840 , in-8. | 6 fr. THIERRY. Des DiVERSKS MÉTHODES OPÉRATOIRES POUR LA CURE RADICALE DES HERNIES# par Alex. Tarignay, docteur en médecine de la Faculté de Paris, âncien aide “anatomie, étc. Paris, 1841, in-8, figures. s ” Te 220.0 THOMSON. TRAITÉ MÉDICO-CHIRURGICAL DE L'INFLAMMATION ; par J. Taomson, profes” - scur de Chirurgie à l'Université d'Edimbourg ; traduit de l’anglais sur la dernièrt édition et augmenté d’un grand nombre-de notes, par A.-J.-L. Jounpax et F.-G: Eoisseav, Paris, 1827. 1 fort vol.in-8. 9 fr TIÉDEMANN, Traité COMPLET DE PHYSIOLOGIE, par F. Tiéprmawx, professeur d'ant iviuie et de physiologie à l'Université de Heidelberg; traduit de lallémand,p:f A.-d.-L. Jourvan, D. M. P. Paris, 1831, 2 vol. in-8. : di ii TIÉDEMANN er GMELIN. Recuenenxs EXPÉRIMENTALES, physiologiques et chimiqu'® sur la digestion considérée dans les quatre classes d'animaux vertébrés; par Fe Fuipemann et DL. GMeun, professéurs à l'Université de Heidelberg; traduites de l'allemand, par A.-.-L. Jounpax. Paris, 1827, 2 vul.in-8, avec srand nombre de tableaux. 15 ff TISSOT. Dre LA SANTÉ DES GENS DE TETrRES; par Tissor, avec une notice sur lawlié de l’auteur, et des notes, par F.-C. Borsseau, Paris, 1826, in18, 2 fr, 50 C+ TORTI (F.) TugrapguTICE SPRCIALIS AL FEBRES PERIODICAS PERNICIOSAS 5; NOVA editio ‘edentibus et curantibus G:G,-F. Fomexvr et O, Barxns, D. M. Leodii et Parisiis 1821, 2 VOL. in-8, fig. 16 HF+ rs adieu ne El Fa 3.8. Barcrikne, rue de t École-de- Médecine, 1% | 31 “ TREBUCHET. Jomsrauoencx de la Médecine, de la Chirurgie et de la Pharmacie en France, comprenant la niédecine légale, la police médicale, la responsabilité des médecins, chirurgiens, pharmaciens , etc. l'exposé et la discussion des lois, ordonnances, réglements et instructions concernant l'art de guérir, appuyée des , jugements des cours et tribunaux; par A. Tresucusr, avocat, chef du bureau de la - police médicale à la Préfecture de police. Paris, 1834 1 fort vol, in-8, AFAA AT TRELAT, RecmERCHES HISTORIQUES SUR LAŸ FOLIE ; par U. TRELAT, docteur en mcde- cine, ancien interne de Ja maison de Charenton. Paris, 1859, in-8. 7. … TROUSSEAU #r BELLOC. TRAITÉ PRATIQUE DE LA PHTHISIE LARYAGÉE , de la laryngite chronique et des maladies de la voix , par A. TKoussEeau, professeur à la Faculti de Médecine de Paris, médecin de l'hôpital St-Antoine, et HI. Bertoc,D, M. P,; ouvrage couronné par L'Académie royale de Médecine. Paris, 1837, un volume 7. accompagné de 9 planches gravées. ; 7 fr. — Le même, figures coloriées . É : 1èfr, - FÜURCK. Es MÉDEC'N Des DOULEURS, goutte, rhumatisme ; tic douleureux, sciatique ; sivi de recherches sur la nature et le traitement des affections de poitrine; par le doc, _ teur À: Tuncx: Paris, 1841, iu-22, É- at dass c VALLEIX. CuiniQuE DES MALADIES DES ENFANTS NOUVEAU-NÉS, pôr F.-L. Vacéeix, médecin du buréau central des hôpitaux civils de Paris; ancien interne de l'hopital des Enfants Trouvés. Paris, 1858, 1 vol. in-8 avec 2 planches gravées et .coloriées représentant le cephalématome sous-péricränien et son mode de formation. 8 fr. 50 ce. VALLEIX. Traité pes névraccies, ou Affections douloureuses des nerf; par L.-F, Vazrmix. Paris, 1841. n-8. - VELPEAU. Nouveaux ÉLÉMENTS DE MÉDECINE OPÉRATOIRE, accompagnés d'un Atlas _ de 22 planches in-4, gravées, représentant les principaux procédés opératoires et un grand mombre d'instruments de chirurgie, par À. À. Vererau, chirurgien de l'hà- pra dé la Charité, professeur dé clinique chirurgicale à la Faculté dé médeéiné de ariss Deutième édilion, entièrement refondue, et augmentée d’un traité de petite chi- . rüurgié, avéc 191 planches intercalées dans le texte. Paris, 1839, 4 forts vol. in-8 de Chacun 860 pages et'atlas in-4.. PE: À fs -— Avec les planches de l’atlas coloriées. FES +. 200$ fr. Les nombreuses augmentations el lès changements qu'a subis cette deuxième edition émfont un livre nowvete » … en-effet, depuis la publication de là première édition, placé à Ja tête de Ja clinique FF de l'hépisal de . li Charité, M. Velpeau a pu exécuter, discuter et rectifier un grand nombre de procédés opératoires pe A Surtout sous le rapport pratique qué son Livré à acquis ne plus grande lrhportance. Cet dass Bai af VE * considéré fout à la fois connme le compendium du chirargien praticien et à cause de l'immense éradition nn: par l'autear comme une véritable encyclopédie chirurgicale. : plos é . VELPEAU. Maxuët PRATIQUE DES MALADIES DES Yeux, d’après les leçons de M. Velpnau professeur de clinique chers à l'hôpital de la Charité; par M. ee ph ? Paris, 1840, 1 fort vol. grand in-18 de 700 pages. . FREE ne Cet ouvrage est divisé en quatre parties principales: 1° maladie des paüpières, 2° maladies du globe de lo: SOimaladies des votés lacrÿnrales, 4° ophthaîmies considérées sous le point de vue de leur spécificité, Davs un pouce se trouvent 1° des remarques pratiques sur la manière d'appliquer les différents moyens propres à gu €s ophthalmies, 2° les formules thérapeutiques mises en usagé par M. Velpeau dans Je traifement des alac ies e$ yeux. U’estseulerrent dans cét ouvrage, d’une importance toute pratique, que sont exposées avec tous Hé rs développements les idées de M. Velpéau sur l'ophthalmie. : ) : | s VELPEAU. Trarré comPLer px L'ART DES ACCOUCHEMENTS; Où Tokologie théorique ct pratique ; avec un abrégé des maladies qui compliquent la grossesse, le travail, et les couches, et de celles qui affectent les enfants noëveau-nés ; par À... A, Vers av. Deuvième édition, augmentée et accompagnée de 16 planches gravées av ec le plus g'on4 Soin , 1835, 2 forts vol. iri-6. s ET VELPEAU, Da L’opénarion ou rRépan dans les plaies de la tête ; par AA. Viwreau. Paris, 1854, in-8. . , fr. vu, VELPEAU. Eusnyorocie ou OvoroGre HUMAINE, contenant l'his’toire descriptive ct iconcgraphique de l’œuf humain ; par A.-A. Vecrav, accompagné de 15 planches dessinées d'aprés nâtüré et lithographiées avéc le plus grand soin, par À. Cazs. Paris, 2835, 1 vol. in-fol. » CSS AT, VELPEAU. Des cONVOLSIONS CHEZ LES FEMMES , péñdant la grossesse, pendatit Le téa- Vail et après l'accouchement; par A.-A. Vesrrau. Paris, 1834,in-8. 3fr.5oca VELPEAU, Perir raarré DES MALADIES DU SEX, par A.-À. V pregau, Paris, 1838, in-&. e pe VIDAE. Frerré. A | > Re 5 fr. AU, Ftarépe PATHOLOGIE EXTERNE EE DE MÉDEGINT; OPÉRATOIRE, par-A. Vinar (de Cassis), chirurgien de l'hôpital de Loërcise, profe ssaur agrégé à la Faculté de + Médecine de Paris, ete. Paris, 18359-18425 5 vol. in-8, Les tomes I, If, III et LV sont en vente; prix de chaque : æ 6 fr. 50 c. L / qq rromdertharettses rer F3 . $a 3.-B. Bauuèbne, rue de l l'cole-de-Médçcine , 17. VIDAL Fssar SUR UN TRAITEMENT. MÉTHODIQUE DE QUELQUES MALADIES DE LA MATRICE, | injections vaginales et iutra-vaginales ; par À, Vinar (de Cassis). Paris, 1840. In-8. : 1'fr1 56 C2 VIDAL. DES INDICATIONS ET DES CONTRE-INDICATIONS FN MÉDEC NE OPÉRATOIRE. Paris, 1841. In:4. o fr. VIREY. Pnicosormie DE L'HISTOIRF NATURELLE, Où Phénomènes de l’organisation des animaux et des végétaux; par J.-J. Virev, D. M. P., membre de l’Académie royale de Médeeine , etc. Paris, 1855, in-8. 5 7° Frs VOISIN, De L’nomux AnIMAL, par F. Vorsix, médecin de l’hospicé de Bicêtre, et spé- M cialement attaché au service médical des enfants épileptiques, aliénés et idiots." Paris, 1839, in-8, avec figares. u 7 fes 50 c. "VOISIN. Des causes MoRALES kr paysiques des maladies mentales , et de quelquésau- tres affections nerveuses , telles que l’hystérie , la nymphomanie et le satyriasis ; "8 par F. Voisin. Paris, 1826, in-8. | 7 fr: 0 “ZIMMERMANN. La socrrone considérée par rapport aux causes qui en font naître M le goût, de ses inconvénients et de ses avantages pour les passions, l'imagination, l'espritet le cœur; par J.-G. Ziumermann, nouvelle traduction de l'allemand, par A.-J.-L Jourpan, nouvelle édition augmentée d’une notice sur Fauteur, Paris, 1840 , à fort vol. :in-8. 7 frs Personne n'a mieux écrit sur les avantages et les inconvénients de la solitude que le célèbre Zinnmermanr : k tout son livre est empreint des pensées lex plusgénéreuses. Un livre aussi fortement pensé ne peut manquer d'être recherché avec avidité, et d'autant qu'il est écrit avec ce charme sarticulier qui caractérise les productions de a us les penseurs mélancolique. . . * : ' 4 " , L k « î THE ANATOMY OF THE NERVES OF TE UTERUS, by Rob. Lee, D.:M- London, 1841, fn-fol. avec 2 belles planches gravées, 10 fr, $o c. ILLUSTRATIGNS OF CUTANEOUS DISEASES, a series Of delineation of the Skin in tbeir more interesting and fréquent forms; with practical summary of their symstoms, diagnosis and treatment, including appropiate formulæ, by R. Willis, D. M. London, 1839-1841, publié en 24 livraisons, chacune de # jlanchés in-fol. # colories. 22 livraisons sout en vente, Prix de chaque : 6 fr. 56c. ODONTOGKAPHY,A TREATISE ON THE COMPARNTIVE ANATOMY OF THE reera; their physiological relations, mode of developpement and microscopie” -structure in (he vertebrate animals, by Ricmann Owex, membre de la Société royale À de Londres, correspondant des Académies royales des sciences de Paris, Berlin, etc. Londres 1840. Ce bel ouvrage sera accompagné tte 150 planches gravées et publié en trois parties, grand in-8.—Lesure et 2° parties sont en vente, Prix de chaque 40 fr. CHEMISTAY ORGANIC BOD1ES , by Th. Thomsox, professor of chemistry in the university of Glascow, London , 1858, in-8 de 1076 pages. 30 fr. AN QUILINE OF THE SCIENCES OF HEAT AND ELECTRICITY, by Tu, THOM- sox\second'edition entirged. Londen, 18/0, in-8,"fig. : 20 fr. 4 ELEMENTS OF CHEMISTRY, insluding the applications of the science ir the attss à by Tr, Granam, professeur of ciemistry in the London University. London 185;-180; parts 1, DE ITI, IV, V ins. 1q fr OUYLINES OF COMPARATIVE ANATOMY, by R. E. Grant, professor of com Parative agatomy in the university of London, accompagnés de 118 planches en bois. Londres, 1833-1849, 6 part. in-8, SAR "3716 60% THE BRITISA ANNUAL OR ALMANAC, and Epitome of the Progress of « “ sc'ence, Edited by Rover D. Trousox , M. D. London, 1859. — In-18,/ avec” figures. S , Ar: 50 Ce M — Le même pour\183> et 1838, in-18, fig. Prix de chaque + 2 ANT: 50 CM THE EDINBURGA DISSECTOR, or System of practical anatomy for the use of su dentsin the discèting Room, Londom 1837, in-1a, 11 fr. 56 COR On ELOOND-LETTIAIG, an Accountof the Curative effects of the Abstraction cf E . 1 ; \ € ! ; à a L … Bivod ; with Rules Nr employing, both ‘Local and General Blood-lctting in the Treatment of Diseas\s. By James Wanvoaur, M, D. Sargeon io the late King London, 1856, in-12. ; D 5 fre TRARIS, ZIMPRUMERIE DE BOURGOGNE ET MARTINET, He. \ Rue Jacob , 30, | cp ‘$snou cs AMmoIssaUr snap s99 9948 snou | HAOG “Sp Oe ‘NA 1 ‘ {99410} 9948 sfoqe H 9S U9rg) Un ‘JUEJSUI ougut dy “ropet RS Ru. TD" m] S9SS0JS9(F 19 1910 “NN æfoaus neoqe|d «ms sorugedu09 samoisnqd g “es Dre} 9P } ÿ ftqssod ej ms QUATOSUDL Juauruesgns cqenruue f °nbsxo < 110} np jodered a] xoon0Y op Auawrou nu: h _11m)9 sd sonbçonb 9p JOUVAE FEIDS mb ‘ UTSUON had | uomereg op Joyo Of ‘I ‘S:MOÎMOy suorgo eut SnOU À WT 19 fsooard Sp 99[0A E SOS SOI SUOT 189 souaquu | /, ; LS IUXANOI9P so sovwmed- SHOT JqauoIg. ji D249]D. 4 = | ‘Sorpunuss Sp aJJI9A 9p KO 9] “SOUDO]D SOp AU + L .-un I EE 2 ai e 99 J10j nP So01Jrp? Sa] TonSUnsP Ie} AU SNON “INOYOT TE 9MOT onou dHreuuoaaa mod souestp u9 S2UEISTP 9P souuOU sa LeOP queuuoyel 49 ‘symaiq SOIPUIOUT S9T UOUIE. 94e FUEMOI9 ‘sedne 19 AUITISNOTOUNTIS SUOIDUEAE | | Snou SNON ‘1S9n0 ] € uODUTY 9p 9/22 ‘ PUO99S OT “19 [ 2 2 [On ST-ueS ap 919718 ET 2XTEUHOIIT FEAI9P _ HIutoad OT “outerg neosstea op aureq1deo 97 ‘IN Me À Same 419 “59100 sos v JOULIT a qreae mb ‘ qeartue [ td Paurp my un quop ‘suo10jod xn9p U9 . BSIAID 95 aUUOrOo 9110N *HLION8 9p JOUEISUOITO NO suep xnoro91d auwmoy un L puox JISNÿ np an | LE Mod sareurproer] ME uos onb ur k °P AUBIITI9S NUIJON “NI 12 “7109 ‘NW on32 109 | noue ATAXL AE ROLLVANE 97 de - | LL" Ge ge nn ES PU On trouvé.chez le même Libraire : HISTOIRE NATURBLLE DES ANIMAUX SANS VERTÈBRES A et red . tant {es caracières géhéraux et particuliers de ces animaux ; ieur moe 'ibulion, leurs. classés , leurs familles, leurs genres et la citation ces principales éspèces qui S'y rapportent; par J.-B.-P.-A. DE HAMARCE membre de:llnstitut, professeur au. Muséum d'Histoire naturelie. Deuxième’ édition, revue et augmentée des faits nouveaux dont la science s’est enrichie jusqu'ivce jour; par M. G.-P. DesHaxes Cl H, MILNE Ebwañps, aris, 4835-4937, 9 vol, in-8. Frix de chaque 8ir. Uelle Houvelie ediion, cuhsucrabitinent auguicites, Sera distrabuee ASE : t, À, 2rtroduction, 1rfusoires ; +, {1 , Polypiers ; L. AL, tadiaires, AeREIanE > Vers, Organisation des insectes ; t. 1V , 2nsectes; t. N , Arachnides, Crustaces, Annélides ; 1, NL, Nik, VA, IX, Histoire des Moilusques, « 3 PHILOSOPHIE ZOOLOGIQUE, ou Exposition des considérations relatives à l'histoire naturelle des animaux ; à la diversité de leur orgauisation et des facultés qu'ils en obtiennens, aux causes puysiques qui maiu- uennenten eux la vie ei donnent lieu aux InouYemens QU'is executent, enfin à celles qui produisent, les unes Le sentiment, et les autres l'in- tlligence de ceux. qui: en sont doués; par d.-B.-P.-A. ne Lamarck. Paris, 4830, 2 vol. in-8. 42 1. SYSLEMÉ ANALYTIQUE DES CON NAISSANCES POSITIVES DE L'HOMME, resiréintes à celles qui provienuent directement ou indi- rectément dé l'observation ; par” 4.-B.-P.-A. de Lamanck. Éuris ; 158, in-8. 6 tr. DICTIONNAIRE RAISONNÉ, ÉTYMOLOGIQUE, SYNONYMIQUE EL | POLYGLOYTE DES TERMES USITÉS DANS LES SCIENCES NATU- RELLES ; comprenant l’anatumie , l'Histoire naturelle et la physiologie générales; l'astronomie, fa botanique , la chimie, la géograplue physi- que, 11 geclogre, la nuiuéralogie, ta physique, la zvologie, eiv.; par 4.-d.-L. Jouroan , membre de l'Acadenue royale de’ Médecine. farès, 1834, 2 forts vol. in-8, à deux colonnes. ENTRE TRAITE COMPLET DE PHYSIOLOGIE, Physiologie générale et compa- rée; par Fred. TiEbEmaN, professeur d'anatomie ét de physiologie à l'université de Heidelderg; traduit de l'allemand, par A.-J.-L. JOURDAN, D. M. F. Paris, 1851, 2 vol. in-8. HEAT. RECRERCHES EXFÉRIMENTALES > PHYSIOLOGIQUES ET CHiñi- QUES, SUR LA DIGESTION considérée dans les quaire classes d’a- himaux vertébrés; par F, Trenemann et L. GMELIN ; traduites de l’alle- mand, par À.-J.-L. Jourpan, D. M. P. Paris, 1827, 2 vol. in-8, avec grand nombre de tableaux. 45 fr. ANATOMIE COMPARÉE DE L'ENCÉPHALE DE L'HOMME ET DES MAMMIFÈRES , comprenant l’histoire de son développement , de sa +: conformation et de sa structure; par EF. Levrer, docteur en luédecine, | . médecin de Fhospice de Bicêtre. Paris, 1837, 4 vol. in-folio , avec 30 Planches gravées. DES MALADIES MENTALES considérées sous les rapports médical, hygiénique, statistique et médico-légal; par E. Esquimor, médecin en chef de Ia maison d'aliénés de Charenton, membre de l'Académie royale de médecine , ete. p aris, 4837 , ? vol. in-8 , avec 24 planches : gravées, 2 *" sx À es Mie VA cime sur re ane 2 none Pari —Imprimerie de Cosson. 2 ET RE UDE y EUR LEE os + Latete : sé Ft 447 Vas. ra ñ n tree pete anti ; COPIE À + K ge CHÈRE Mie ai o COPSCEC TE CIE à titi EE LACICEES : Lada dde. Atetites die n BAS NE 18 18082878 AY AR " LH ÿL ÿe