Purchased by the Mary STUART | - Book Fun» Founded A.D. 1893 HISTOIRE ALE QU AE MAI TOIRE GENERALE DES PLANTES, CONTENANT .XVIIL LIVRES EGALEMENT DEPARTIS EN DEVX TOMES: Tirée del Exemplaire Latin de la Bibliotheque de Me lacovrs Darrcera mp Puis faite Françoile par M°IEAN Des Movzrns Medecins tres- 5 fameux de leur Siecle: OF SONT POFRTRAITES ET DESCRITES INFINIES PLANTES, par les noms propres de diuerfes Nations, leurs efbeces ; forme , origine , failor, temperament naturel, & vertus conuenables à la cMedecine AVEC VN INDICE CONTENV AV COMMENCEMENT DV SECOND Tome, cres-vrile & cres-neccffaire pour monftrer les proprietez des Simples, & donner gucrifon à toures les parties du Corps Humain: ENSEMBLE LES TABLES DES NOMS EN DIVERSES CS TOME PREMIER. Derniere Edition , reueue , corrigée » & augmentée de plufeurs Plantes & Figures, qui manquoient dans les precedentes, & illuftrée de ds. FRERE comme il ef déduit pas amplement dans l'Epiftre au Lecteur, A LYON, Che Philip. Borde, Laur. Arnaud, & CI. Rigaud. CHR MER ACTOR E IEC Auec Priuilece du Roy: AUOT FAR ST UM RL Ce 9 A a , "+ ie Rue ELA: ENS EP MIRE TE L'ONU TE ei pi , x R D SA à > Qi à x IR NT be CA ‘UE A à 4 la poflerité. LL: RELAX 0 ! EE «UE Æ Ra CI de AV LECTEVRS Le defir in[atiable que l'homme à de [cauoir, fait paroiffre | que la curicfité eff une chofe enracinée dans [a nature: d'où SS vient que l'œil, qui eff l'organe le plus recommandable du ŸE corps humain , n'eff jamais tellement [atisfait des obiers [ur DES SS lefquels il s'arrefle, quoy qu'ils foient les plus rares € les plus beaux de l'Vniuers, qu'il n'afbire ucefamment\a découurir des chofes nou- uelles pour pouffèr plus auant les termes de [a connoiffance ; laquelle ne peut efire bornée que par [on propre defir,qui reprend naiflance dans [es fatisfattions , © fe porte auec plus de vigueur à des nouuelles conqueftes infques à l'infiny. | Quelle merucille l que ce puifflant defir de fcauoir,ayt tellement éleué l'homme at deffus de [oy-mefine , que méprifant les delices dans lefquelles 11 fémble nager refpi- rat l'air de [a Patrie,€5 oubliant les biens € les poffeffions que le droit de [a naif- fance, oule bon-heur de [a fortune luy ont acquifes.il fe [oit tranfhorté auec des tra- wanx incroyables dans les pays effrangers.és regions les plus loingtaines non feule- ment de La terre habitable : maïs qu'il ayt penetré les plus horribles deferts, € les contrées les plus effroyabless€S dans ces lieux an dela de toutes les vifires des homes, sly ayt recherché d'on «il ialoux ,€9 plein de ele, infques aux plantes les plus ab- ftrufes,lefquelles fémbloient mefme [e vouloir écarter de la connoiffance de l'homme. Ces efbrits prodigieux,qui portoient toutes les merueilles de l'Vniners dans leurs idées inconceuables, confiderans que Dieu € la Nature ne font chofe aucune inutile: que la Pronidence nous ayme iufques aux delices : qu'elle n'a que des tendrelfes qui l'obligent à procurer toutes fortes de remedes a nos infrmitez , & nous fournir les moyens de mener vne vie pleine de vigueur € d'allesrefle ; [e font portez; auec ardeur à contempler iufques aux Plantes les plus minces, & qui fembloient de nuls effects ES de nulle valeur : ils ont tafché de les reconnoifire , ont remarquées leurs différences , leurs qualitex ; vertus € proprietez; © pour éniter toutes confufions en ont confernée les formes €& les fgures,afin d'en renouueller la memoire ” à 2 Ca z # Ce font les fruits de leurs trauaux ramalfrsemcetleEiffôire des Plantes; que nos expofons maiñtenant à la’ veuë de tout le monde, anecdèenouneaux ornemens, € enrichu de dinerfes Figures;quine [e tretnent pas dar s les Editions preceden Les: on'a corrigé des fantes innombrables qui s'yefloient gli lées par le. pallé ; Les noms des Plantes ; qui auoient eflé changez bar méftarde, èn plufienrs.endrois sy(ce qui ponunoré cau[er grande perturbation à ceux qui exercentla pharmacie, € de grands dangers dans leurs operations ; ) ont efté remis conformement au deffein de Au- theur : les barbarifines du langage, € [ur tout , ceux qui fe rencontroient à tous moments dans Orrographé, de forte qu il fémbloit que quelque Payfan on Idiot eaff dité,cef? œuure à [a mode. Le tout à effé poly anecvn foin € n defir fingulier de vous donner vne [atisfaction telle que vous la pouuez, [ouhaitter en la lecture de cés œuvre. C'eff avvous maintenant de moiffonner les douceurs de tant de peines € de trauaux: € de prendre vos esbatsdans ces parterres efinaillés de toutes les va- rieter, de la nature, vous ne courrerez; aucun danger des belles venimenfes cachées bien fouuent [ous les plantes les plus belles ES les plus verdoÿantes svous ne [ouf frireX aucune incommoditéen parcourant par laletture de ce Volume;toutes les con- crées de l'uniuerss ce thre[or fera les frais de tous vos VOYAGES 3 toutes vos courfes féront abbregées par le moyen de cette Hiffoire , € toutes vos peines feront foula- gées par celles de l'Autheur, qui à recuetlly toutes ces merweilles. C’eft Maiffre la- ques Dalechamps l'Oracle des Medecins de [on fivcle à qui vous en auez, l'obliga- tion, pour auoir tiré de diners Autheurs tant anciens que modernes cette grande va- rieté de plantes, &9 l'auorr dispofé auecvne methode fj admirable, que parmy les La- byrinthes qu'il [émble y auoir dans le vafle pourprix de la nature ‘chacun y peut divertir [on e$brit [ans aucune confufion ; car les arbres ; qui croiffent dans les fo- reffs, y [ont reprefenrez: [eparement d'anec ceux qui croiffent dans les vergers s les plantes,qui portent des ombelles, d'auec celles qu portent des fleurs; €$ ainfi chaque plante [elon [a qualité eff range dans le linre qui luy eff propre. Perfonne ne penis prendre aucun degouf? , car S'ilne [e plaïff dans'les forests, on sil s'ombrage € S'efpouuante [ous ces grands arbres, [ous les Chefnes Esles Cedres qui Jemblent tou- cher le ciel de leurs cimes : iltrouuera [on dinertiffement dans les vergers ondansiles parterres diaprés de ‘fleurs, on en quelque autre endroït de ce volume: au pis aller, l'aura recours à l'ellebore, dont les adrnirables effects [ont racontéz encette Hiftoire, pour luy purger le cerucau, € le de[charger d'une fr noire melancholie. Voÿlas Le- “Éeur,onnous a porté le defir que nous auons de os contentemèns. Adieu" SOMMAIRES —.. DES NEVE LIVRES CONTENVS AV PREMIER TOME de l'Hiftoire. generale des Plantes. LIVRE PREMIER. Dépripin dr pourtraitts de tons les Arbres qui croilfent aux foreffs fans li plantez. fol.x | * INV-R ES AGO N D: AO é pourtraicts de tons les Arbriffeaux qui croilfent de leur bon gré éparmy les hayes,d* baiflons.o9 LIVRE TROÏSIESME Dai au HUE des Arbres qui croiffent dans les Vergers.243 LIVRE QYATRIESME Defcription dy pourtraitts des Bleds, d* Legumes, de autres Herbes croiffens pelle melle anèc Les Bleds emmÿ … des champs labourez, 312 À LIVRE CINQVIESME Defcription pourtraicts des Herbes porakeres, G autres qui croiffens dans les Iardins.436 D ur eu LIVRE SIXIESME re ë portraits des Plantes qui portent des ombelles. 589 LIVRE SEPTIES ME Defoription de pourtraités des Plantes qui font recommandées à raifon de leurs belles fleurs. 684 LIVRE HVICTIESME. Defcription & ponreraiéés des Plantes odorantes, qui feruent à faire des chapeaux & bouquets.763 LIVRE NEVFVIESME Defcription d pourtraitts naturels de toutes les Plantes quiviennent és lieux marefcagenx. 858 | . A VV A Fr UN A A AA A PA PM ÉNORE PRIVILEGE DV ROY AGE O VIS par la grace de Dieu Roy de Gÿ D France & de Nauatre. À nos Amez & Feaux les Gens tenans nos 4.3) Cours de Parlement , Maiftre des Requeftes Ordinaires de noftre D Hoftel , Baillifs ; Sencfchaux, Preuofts, Lieutenans, & tous autres nos AA Officiers qu'il appartiendra. SALvT : Noftre bien-amé Laurens Arnaud Marchand de la Ville de Lyon, Nous a fait remonftrer qu'il luy a efté misés mains vn Liure intitulé ?Hifloire des Plantes, recueillies par Dalechamps , de nouuean angmenté , lequel ledit Arnaud defireroit faire imprimer par noftre permiflion , qu’il nous fait fupplier luy vouloir accorder. A ces Caufes defirant bien ê&cfauorablement craicter ledit Expofant : Novs luy auons permis & oétroyé, permertons & octroyons par ces prefentes faire imprimer, vendre & diftribuer en tous Lieux, Terres, Pays & Seigneuries de noftre obeyffance que bon luy femblera ledit Liure par tels Impri- meurs qu'il voudra choifir, en tel volume & charaétere qu'il voudra , durant le temps de fepcans, à compter du iour qu'il fera paracheué d'imprimer, faifant deffences à toutes per- _ fonnes de quelques qualitez & conditions qu'elles foient de le faire imprimer , vendre & diftr buer durant ledit remps en aucun lieu de noftre obeyflance , fous quelque pretexte que ce foir, à peine de trois mille liures d'amandes, payable fans deport nonobftant oppo- {1 ivnsou appellations quelconques, pour lefquelles & fans preiudice d’icelles ne fera diffe- ré : & pour chatun des contreuenans , applicable vntiers à Nous, vn tiersà l'Hoftel Dieu de noftre bonne Ville de Lyon , & l’autre tiers audit Expofant, confifcation des exemplai- res concrefaits, & de tous dépens dommages &interefts, (a lacharge de mettre deux exem- plaires dudit Liure en noftre Bibliotheque, & vnautre en celle de noftre tres-cher & Fealle Sieur Seguier Cheuallier Chancelier de France) auant de lesexpofer en vente, à peine de nullité des prefentes du contenu defquelles, Nous voulons & vous mandons que vous fafiez ioüir plainement & paifiblement ledit Expofant, & ceux qui auront droit deluy, fans fouf- frir ny permettre qu'il luy foit donné aucun trouble, ny empefchement. Voulons auf qu'en mettant à la fin ou au commencement dudit Liure vn Extrait-des prefentes, elles oient tenues pour deuëment fignifite & que foy foit adiouftée aux copies collation- nées par vn de nos amez & Feaux Confeillers & Secretaires comme à l’Original:man- dons au premier noftre Huiflier ou Sergeant fur ce requis , faire tous exploits neceffaires, fans demander autre permifhon que cefditesprefentes, car tel eft noftre plaifir nonobftant clameur de Haro, charte Normande, prife à partie,ny autrechofe à ce contraire; aufquelles Nous auons dérogé & dérogeons par ces prefentes. Donné à Fonraincbleau le vingt- feptiéme iour d’Aouft l'an de grace mil fix cens quarante fix , & de noître icone le quatorzicfme. | Par le Roy en fon Confcil. BERAVD, Achené d'Imprimer le quinziefme de Septembre 1653. PO | 4 D) j El a LIVRE PREMI sn a r E LHISTOIRE GENERALE DÉS PLANTES: AV QFEL SONT DESCRIPTS, ET. POVRTR AITS TOVS LES CARBRES qui croiffent aux Foreffs fans eftre plantez. | Du Chefne. | C ECASPA NA. NT ES anciens Grecs ont entendu toute forte d'arbre par le mor dus, qui YS vient du verbe, die, lequel fignifie poufler., 8 bourgconner. Les La- res nos. NP tins fous le mor G/zns ; ont comprins toute forte de fruits, comme dir Tabolenus Vallegnantl'exemple du mot dhus en la langue Grecqué, en laquelle routes fortes d'arbres font appellez dxpcdpue, qui vienr‘du SNL mot dj 3 par lequel Caius dit eftre enténdué toure forte de’ fruit. CE jé que les Aücheurs Latins ont nommé G/apss 00 Glandifers ÿ les Grecs le Aux Coroll. nommeur Gañawez. Hermolaus dit, que fes Grecs par le morts} ont Ra ets entendu toute forte de bois dont vient que Gerandryon fe prend pour de Diof. quelque arbre que ce foie, vieil, & à demy bruflé;oucomie qui diroit, /eche demieilleffe : vn vieil bois branchu. Mais cefte fi ample figiiäication fe réftraimercllement, que Œwsfe prend feulement pour tout arbre qui perce gland : principalement pout lé Chefne. Or les arbres qui portent ce que les Latins ont proprement nommé G/ans , comme dit Pline, foncle Roure, le Chefne, l'Iféhin, lé tivxe. | Cerre, l'Ecufe, @ le Liege. Angodjua font proprement fruicts, qui ont l'efcorce dure comme bois, #6 Pline dit, qu'il n’eft poffible de comprendre en vn mot Latin tous-les arbres qui portent gland, comme font les Grecs par le mordhus ; & parle morancièn S4roz, quia donné nom: au goulfe Saronien. Saro auffi eft vne foreft en Arcadie par delà le fleuue Ladon ; de laquelle le goulfe Saronien a pris fon nom : parce que tout autour ‘il-eftoit garny de Chefnes , que les’ anciens non moient, Saro : combien que Paufanias veut que ce goulfe ait efté ainfi nommé par Saro, qui regna apres Altipus. Quelques vns!, comme Theodorus Gaza , onc eftimé, que toutes les fortes de Chefnes pouuoient eftre comprinfes {ons le mot de Rosre ‘mais mal à propos ; veu queRoureeft vne’efpece tant {ulement encre plufieurs, comprinfésfous le genre db Matthiolauffi eftime que es Diofcoride a comprins fous lemor dxus-rous lesatbies porrans gland comme nous faifons icy: fx Lio, mais en Latin 9sercusfe prend tantoft pour le genre rantoft pour vnefeule efpéce, liquelle °°" eft ainfi nommée, par ce que cet arbre eft dur , &'pefant, & croift en fort grande eftendue. Carfe- lon l'opinion de quelques vns Qwérqwerus vaut autant à dite, comme grand & pefant. Or tanc les anciens , que les modernes ont diuerfement diftingué, & defcript l'luftoire des arbtes, qui por- tenr gland , & fur tout des Chefnes. Car comme dit Théophrafte , les bucherons‘du mont Ida content pour efpeces de dhus Hemeris | Ægilops, Platyphyllos, Phagus, @'Haliphlœus où Eutyphlœns: 1es efpeces, les Macedoniens content Etymodris , Plaryphyllos; Phagus’, Afpr, @ Haliphleus. Pline dit, qu'il y a plufieurs fortes de gland differentes en leur figure , grandeur; & sfofleur naturelle, aw terroir Lir. de Phi auquel ils naïiflentau fexe & au gouft: & que leRovre, ChefoesT{chin, Cerre, &* Écufe, portent le Ne * fruiét, qui proprement eft appellé G/ard. Hermolaus met quatre fortes de Roures : à fçauoit le chap.ro. Chefne;Roure,I[chia,Cerre,qui font l'Hémeris; Ægilops.Haliphlens dr le Platyphyllos dés Grecs mais Eu : : (dic'il} ie ne fuis pas encor afleure fi l'Haliphizus eft le Roure: D'autres les ont autrement dHfin- Chap.6, gue & expliqué. Surquoy,encor qu'ily ait fi grand difcord'entre les doétes , qu'il eft mal-aisé d'en decider: çe neantrioins ie ne lairray en premier liewde traiéter forc clairement, & exaétement de Tome premier. À Toutes SAS à AU Liu.4.ch. ç. 2 Liure I. de lHiftoire des Plantes, toutes les fortes de Chefnes:puis apres des autres arbres,qui pottenteland:& ce par laduis, & in gement de M. Jaques d'Alechamp Medecin tres-dodie,& rresbien verfé par longue experience,& Le eferes V{age,en la connoillance des fimples. Il y a donc cinq fortes de Chefnes, Platyphyllos, Hemeris,Pha- der. L5 Ægilops,e Haliphlæus, qui eft aufli appellé Cerrefemelle,& Farnina des Jraliens.Celles-cy fonc © Lesroms, differentes én fueilles,rronc,matiere,ou bois,& quafi en route leur cfpece: plus au gout du frui®, 1e #.& $- en fa groffeur, forme & couleur. Le Platyphylos des Tdeens,& Macedoniens , que Pline traduifanc TP motà mor, appelle Lerifolia : c'eft à dire Large-fueille , eft le Quercus des Latins, qui s'appelle en François Chefneien Iralien Qxercia : en Allemand,£ichhaum. C'eft vnarbre des plus haurs (apres | læÆgilops)qui a le tronc droit, l'efcorce afpre par le bas, & Large-fueille male. toute creuaflée:mais lifsé par le haut,auec fon aubour def fous,qui fe pourroitaucunement comparer au lard,ou graif- fe des animaux.Il ictre plufeurs brâches en roùd, defquelles l'ombre eftendue,n’eft aucynement mauuaife.ll a les fucilles. 3 grandes, plus larges,que le Cerre,& l'Haliphlœus,poulpues, & fort inçifées par lés coltez , quand l'arbre eft vicil. Celles qui fortent de l'arbre coupé, où esbranché font moins 3 decoupées ; mais plus lârges , & efpaifles : & lors qu'elles tombent , pluftoftnoites ,. que jiaunaftres. Le gland eftde moyenne grofleur, plaifantaux porceaux : & parainfi pro- pre à les engraiffer.Il eft moins doux, que celuy du Phazws, & du Hemeris : mais plus que celuy l'Haliphlœns , 8 Aegi- lops: eftantà comparaifon d'iceux moins afpre , & amer au gouft.Sa coupelle n’eft point picquante : mais feulement af- pre, & raborteufe, auec quelques boffertes. Le gland fort au plus haut des branches, court, & comme rebouché au bout, ayant l'aiguillon qui fort au bout du gland, court, & quine picque point. Il y en a fouuent au bout d’vue branche trois enfemble, ou deux, peu de fois vn feul. La queué, qui les fouftient , eft groffe , & courte, & fort delabranche en- € femble aucc la fucille, par vn mefme endroit: l’on en voie fouuentesfoisau bout d’vnietton, troisemfemble d’ynco- ftc, & de l’autre deux; &au prochain vn feul, à mefure que la feue qui les nourrit s’efpand mieux d'vn cofté , que d’au- tre. Ses racines s'efpandent fort au long, & au large. Son bois eftle plus maunais pour baftir, apres celuy de l'Hali- R | phlœus : & ne vaut rien pour brufler, ny pour faire du Lis.delhi- Charbon, non plus que l'Haliphlœus, & eft fubieët à eftre vermolu, comme dit Thcophraite ; ad- fhoir.ch, ro. iouftant vn peu apres; Le bors (dit-il) du Large-fuelle eff mauvais en bafliment : Cax cftantrabotéil il eft du tout inutile, {e rompt, & ne tient pas ferme, mais il eftmeilleur fans raboter : & ponttant l’on s’en fert fans ofter l'efcorce. Il n’eft pas bon aufli pour brufler , ny pour faire du charbon : ear le charbon n'en vaut rien du tour : parce qu'il petille , 8 faute; & eft bon feulement pour les for- ges,où fe fond le cuyure; pource qu'il s'efteinét incontinent que l'on cefle de le fouffler, & en s'e- Li3.de l'hi- fteignant ne fe confume pas beaucoup. Or nous auonstraduitce paflage de Theophrafte autre- floir.chr0, enr qu'il n'eft aux liures Grecs & Latins imprimez : parce qu'il nous femble yeftre corrompu. Carildi, que le gland de l’A4egilops, eftle plus mauuais, & le plusamer de tous: & vn peu apres il dit, que /Afpris porte vn fruiét fi mal plaifant, qu'iln”y à aucun animal; qui en mange, horfmis “Lisidethi. Je porceau : & ce par faure autre viande.Dont il s'enfuyuroir que /4egilops des Idéenseft /'Affris floir.ch.5. des Macedoniens À quoy toutesfois contredifent les paroles, qui fuiuent ainfis Sex bois awffi eff mannais:& ce que nous auons dit cy deflus. Car commeeltil pofibleque le bois de /’4fbris foic fi mauuais, & inutile tant pour brufler, que pour faire du charbon, veu que(felon ledit Theophrafte mefme)il eft forc droiét, haur,& leger, 8 d'vn merrein cresfort en long? Parquoy fans douteil faut dire ainfi:Le merrein du Large-fueille eflmanuais :comme defianous l’auons cv deffus tranflaté. Ce quife prouue tant par Theophrafte mefines, que-par l'authorité de Pline. Car Theophrafte repete icy.ce qu'ilauoit dit au precedent chapitre dusmerrein du Large-fueille. So bois (dit-il) apres celuy del'Haliphlæus , eff le pire pour baSfir, ne vaut rien pour brufler, ny pour faire du charbon:Pli- neattribue au Large-fueille tout ce qui cftoit.mal à propos raporté à l'CAfpris en ce lieu de Theo- phrafte : Difanc ainfi, /e Large-fueille ef leplus haut apres V'Aegilops. Toutesfois il ref fi bon à la charpenterie, ny à faire du charbon Et effant efquerréil eff fubiet a pourriture : à Auffion n'en fait que ducharbon rond , quine fert'que pour des forges à cuyure : parce qu'incontinent quon ceffe de le foufler ; il $ efheinét, & ainiiil Je recuis fouuentesfois. Aurefle.il iette force eïtincelles, d* eff meilleur effant fait de ienne bois. Ce que nous-cfprouuons tous lesiours en noftre charbon de Chefne. Gas celuy Liu.16.ch. 6 Chap.10. Des Chefnes. Chap. & celuy quife fait du tronc, ou des gro les branches fendues, que l'onappelle communement char- bon de quartier , petille , & faute au feu, & ne s'allume , fi on ne le fouffle toufiours : car ceflant de le fouffler , fi on ne l'entretient auec quelque bois qui btufle aifémenr, il s'efteinét iucontinent: mais celuy qui fe faiét des branches plus minces, que nous appellons charbon de branche, s'allume aifément, & fans le fouffler beaucoup & fouuent, & retient fon feu iuquà ce qu'il foic reduiten cendres. Il faucicy comme en paffant corriger les fautes, qui de long cemps font aux fufdits deux Auctheurs en ce paflage. En Theophrafte , au lieu delire, /es AMacedoniers content quatre fortes de Large fuville femelle À A ——) 02) LA Clands du Large- fueilles antiers. faiéés. ñ 2 \ fe #4 4 PA ; AE \ \e Ma! (RE RALELUS & il ARE l F2 1 Æî # £r “N VO GE parer à la cauiré des animaux.Le Large tre cfpece de Chefnes ft Hemeris de Tome premier. Glards impar. y Chefnes, faut lire, cg afin que les Macedoniens en facent autant, que les Idéens, veu qu'incontinent apresil en met autant : aflauoir , Etymodris, Efculus, “Platyphyllos, Afpris, Haliphleus. En Pline; au lieu delire; Sed minus vtilis #di- fcijs , atque carbone , dotata vitijs obnoxin eff: faut liüre, Minas vtilis «dificijs, atque carboni, dolata vitijs obnoxia ef. Car Theophralte, duquel Pline a traduiét les mots: dit, qu'eftant cfquerré ileft du tour inutile. Retournons à noftre propos du Large-fueille. Aucuns doctes fimplici- Îles difent, que le P/atyphyllos où Large-fueille , duquel nous parlons , eft le mafle; & que la femelle croift le plus fouuenten lieux pierreux, &afpres, plus baffe que le maf- le’, fon efcorce aux petits furjcons eft rougeaftre , & non blancheaftre, comme au mañle. Sa fucille , moindre, plus courte , &eftroidte., plus aiguë aa bout, & decoupée fi dru. par les coftez , que de loin on iugeroitqu'elle eft crefpée. Sa couleur verde , luifante, & plus ioycufe. Son gland eft petit, & mal nourry. On en treuue vrayement de vels aux montagfes de Sauoye, à de Dauphiné, parmÿ les ro- chers, en lieux qui font pierreux, & à l'abry, quelque peu - differents à l'œil pour raifon de l'afpreré, & fechercfle du terroir : mais la femelle croilt aufli aux autres forefts de Chefnes, quia la fueille plus courte, que le mafle, plus large au bout, & pafle par deffous , l'efcorce des bran- ches plus noire, le fruiét fort petit, fortant au bout des branches .& furjcons, quelquefois fix, ou cinq enfemble, fouuent trois ou quatre, rarement deux: & encor plus rarement s’en voit il vn qui foitfeul. Il eft comme rebou- ché , l’aiguillon petit. Ileft fort auant enchafsé en fa cou- pelle, à laquelle il fctiencbien ferme. Mettons au nombre- des Large-fueilles la forte de Chefne qui verdoye tou- fiours, tel qu’eftoit céluy. que lon defcouuroit ancienne- ment de la ville de Sybaris qui iadis eftoiten Calabre, le- Ÿ #73 quel ne perdoit iamais {es fueilles, & ne bourgeonnoit point Theoph. liu, 1.de l’hift- chap.15. auant la moitié de l'efté. On en voit de femblables en lAp- PR n pennin , &au terroir d'Angers, tellement que ceque Pline ñ 3 , \ treuuoirefmeruellable de fon temps ,ne l'eft point à nous. Liuré. ch.6: Il y a bien plus dequoy s'efimeruciller de ce que Pline dit, que l'on cognoit li bonté du gland du Large-fueille, en : D (on .- ce qu'en la longueur de chafque coftcil y croift vne fub- ftance dure comme pierre, & que le glandeft meilleur , fi telle durté croift en l'efcorce que li elle croifloit au corps du noyau : 8 que cécy ne fe reñtontre qu'au mafle ; veu qu'ayant voulu, comme il femble, exprimer les mots de Thcophrafte, il dit courau rebours de luy Car Theo- phrafte, ne dirpas, que cela tefmoigne la bonté du gland: 8 mefines n'attribue pas celaau Large-feille mais au Phagus &Halipblæus. Le Phagus dit-il, & Halphleus ont cela de particulier, que leur gland , aux mafles tant fculement, a vue pierre cnchafque bout, qui eft quelquesfois en l'ef- corce , & d'autresfois dans le noyau: tellement qu'ayant offéladire pierre, il y refte vn creux, qui fe pourroit com- sidéens , Etymodris des Macedoniens, les Latins lanomment, ur Robur, Li, 3. del'hi- ftoire ch.9. -fueille croift merucilleufement grand en nos forefts. L’au- ,, pue, A Liurel.del'Hiftoire des Plantes, Robur,les Traliens, Rotero. En quelques lieu de Sauoÿe il s'appelte Roure. Feftus die, que Robur -eft vn liey en la prifon ; auquel On Precipitoit les malfacteurs , que l'on auoit accouftumc aup2ra- uant d'enfermer en coffres faits de Roure.Plautus appelle auffi ledir lieu,robaflum carcerem.prifos de Roure. En Lucrecc, Roëur {e prent pourvne mafle de bois > auec laquelle on battait les malfa- éteurs. Gaza traduit affez hardimenr, à fon accouftumnée, le- mot, Hemeris, Vappellant P/acida. Pline {e{ert du mot Grec. C'eft vn arbre, duquel l'efcorce n’eft pas life : ains afpre, & creuaflée , qui ne croift pas fort en hauteur: mais demeure bas. Son tronc ne croift pas droit : mais tortu, & percé de branches en diners lieux. Son mertrein eft fort & dur: non toutefois autant, que celuy du Phagss. Son gland eft LE le plus doux , apres celuy du Phagns : mais plus long, & plus À N gros: mefmes iln'y ena point , qui les porte fi gros. Il tom- QU De aifément de fa coupelle, laquelle eft petite & racourcie, Le Roure. J'aforre. WW Chermillat ; comme quidiroit , Chefne Hemeris. Les Sauoi- CRE LP SNEAN\Y "1 2. liens le aemmen’t , Drylie : qui vient du mot Grec Drys. Il . Ve À WU S croif en licu fablonneux, & picrreux, & enterre menué, & = fterile. La croifiefme efpece de Chefnes eftle Phagus, ainfi nommé par les Grecs du verbe Day. Les Latins l'appel NN lent Efculus, du motefcz. Deuanc que rraicter de cefte cy, NX il faut aducrtir le lecteur, que le ry26 de Theophrafte,n'eft pas noftre Fagss : combien que plufieuts, & mefmes Pline l'ait ainfi creu , ayant efté trompé. par la femblance-dés noms. Mais noftre Fzeus eft l'Ochyx de Theophrafte. Car le Phagus de Theophrafte eft petit comme l’Hemeris, ayant fes Eftulus ou petit Chefoe malle. ; : Efèulus ou petit Chefue femelle. fe S — branches en rond, & non efleuces. Mais noftre Fagws eff fort haut , & croift fort droict :n'eftant rien moindre en grandeur, quele Sapin. Dauantage Theophrafte dit tout clairement, que fon Phagus porte gland, veu qu'il diét , que quelquesfois en l'efcorce des glands du Phagus , & Halt- phlœus , & quelquesfois dans le noyas , ilcroift des pierres, lefquelles eftans oftécs, il y refte vn | Cieux; Des Chefnes. Chap. | creux , comme aux animaux. Ce qui doit eftre entendu du vray gland, & non du fruit de noftre Fagus , qui ne porte pas des glands : mais des noyaux affés longs, triangulaires,& aigus,qui croif- {ent dedans leur couuerte heriflée. loinét que les Macedoniens veulent que le fruiét de leurgläd {oit rond : ce qui ne conuient aucunement auec le fruiét de noftre Fagws , {oit que l’on confidére fa coupelle heriflée,ou bienl'efcorce de fon fruict,ou mefmes le noyau,qui eft triangulaire.En ou-. tre Theophrafte a fi naifuemét defcript noftre Fagws fous le nom d’Ochia qu'il n'y a perfonne,finon F5 debhie qu'il foit du tour abruti & fans iugement, qui l'ofaft nier. Le Phagus donc des Idéens, & Mace- re RS doniens, ainfi nommé du mot Grec Payäy par ce que fon fruit eft doux , & par ce moyen plai- fantau gouft , & bon à manger, comme la chaftagne : au lieu que celuy des autres Ghefnes n'eft bon que pour les pourceaux. C'eft vn arbre bas, qui a fes branches en rond, comme l'Hemeris,non releuées. Il eft routefois moins tortu, que l'Hemeris,& a le tronc fort gros , la fueille plus eftroitte, & plus courte, fa couleur de verd plus obfcur, blancheaftre par deflous. Son gland eft. fort: doux, rond , & long : plus court toutesfois, que celuy du Rowre pendant de fa queué courte , & grofle &., bien attaché à fa coupelle , laquelle embrafle vne bonne partie d'iceluy. Il fort des furjeons des brâches,prefques auec chafque fueille il en fort vn feul & rarement deux.Il'eft plus petir,que celuy du Large-fueille, & plus aigu, & fon aiguillon eft plus poignant, ya aufli vnarbre de celte mefme forte, qui porte le gland du tout femblable a celuy, que nous venons de dire, fi non qu'il eft plus gros, plus grand, & plus plein, & qui à raifon de fa groffeur, & pefanteur , abandonne aifément fa coupelle. Les bucherons tiennent que l'vn de ceux cy eft mafle, & l’autre femelle. Les païfans, qui mangent de ce gland cuiten la braife, ou bien bouilly en l'eau, fentent puis apres vne pefan- teur de telte, & fonr comme yures,ne plus ne moins que’ceux qui ont mangé du pain, auquelil ya. | de l'yuroye meflée. Le merrein du Fagus eft cresfort,& n'eft point fubieét à pourricure.Ce que Pli- de rs neattribue au Chefhe en ces mots;Le Chefne a le bois plus fort,» moins [ubieët à corruption. Au lieu foire. ch. », que Theophrafte dit expreffement cela du Phagus. Pline dit, que fi nous voulons croire à Virgile, Fe nes Le qu'il ef auffi profond dans terre qu'il eft haut furicelle. Les Larins l'appellent E/cu/us,fuiuant l'opi- nion de Seruius,de Ef#s,ou bien du mor e/ca,qui veut dire , viande Les Tofcans 1/chia du mot£/- culus corrompu.Les païfans d'autour de Rome lenomment encor à prefent E/cwlo : Les Efpagnols appellent l'arbre Enzinasêc les glands, Vellotas, defquels pour leur douceur ils mangent au deffert de table,les ayant cuits fous les cendres. Comme ceft arbre ne croift pas par toute l'Tealie; aufli ne fait il en France.Horace toutesfois monftre qu'il y en a abondance en la Pouille,difant ainfi; fleft certain que la Pouille guerriere. Ne nourrit point une belle Ji fiere Dans [es forefts, de Roure bien garnies. | | Il én croiftauffi en ce quartier de la Sauoye, quieft lelong du Rhofne, aupres du village d Am- blerieu, & pres les caues des perrieres , qui fonc là : ceux du Le lien, Le Cerrus. lieu les appellent petits Chefnes, à comparaifon de l'Etymo- ŒN y AY dris, ou Roure, dont il y a grande abondance en ce lieu la : & im L | MS ; : Re SN < l'appellent Grand Chefne, Lesautres Sauoifiens retenans en . j . . *6/PETEs partie lemot Latin ,le nomment Roure. La quatriefme ef- E ( pece eft /4egilops des Ideens , /°4fpris des Macedoniens, Cer- DA pus des Latins. Les Iraliens lenomment, Cerro C'éft vnar- GC bre incogneu en France : & pour cefte caufe il n'a point de nomen François Mefmes Pline dit, qu'il n'y ena point, EX enlapluspartde l'Italie. Il croift merueilleufement grand = dans les forefts de la Grece, & de la Tofcane. Il aime ;, forme, Me les lieux champeftres ; croift fort droiét : fon merrein eft ps à > = SAN S, > C1) 2 7. RAINSZ NZ > W EX à 2 SX LE AL AA EN EY À NS 4 ONE Ne ASS al } p d Ne Ÿ | \ Ji LS x : e ï 5 A Sp DZ routesfois Pline attribue mal au gland de l'Haliphlæus. Le \ À À: glandeft qua tout enclos dans fa coupelle , laquelle eft È 22 garnie, & entourée d’aiguillons afpres , larges, &c qui font é SA GN de couleur décendres, ne reffemblant pas à ceux des cha- N\ #Y ftagnes , comme dit Pline: car ceux cy fonc plusgros , & ÉS plusroides.Les marchans par fois apportent les glands du 2 dl Cerrus couuerts de leur coupelle des Îfles de Cypre , & de Tome premier. À :3 Chio; la ç- efbe-e. Les 075. Liure 3 de & lHiftoir.ch. RS 3°. La forme. 6 Liure I. de l'Hiftoire des Plantes, Chio, & autres licux aufquels le Cerrss croit. I yena, qui lesappellent Gallonss les autres , allons. L'on sen fert en lieu de galles, pour teindre les drapsen noir : mais la ceinéture n'en eft pas bonne, & fe perd aufli roi : & pourtant elle eft peu prilée. La cinquie{me efpece ,eft l'Haliphlœus Æ4 des Ideens & Macedoniens. Quelques vns la nomment Cerrss femelle. = Les Iraliens, Farnis, En France elle ft incogneué. Elle n'a point de nom Latin : à cefte caufe Pline la nomme toufiours du nom Grec. Ce que Gaza deuoit pluftoft enfuiure., que de controuner mal à propos le nom Efcorce falée : comme fi le nom eftoit composé des mors Grecs æA6, . qui veut à dire fe/ ; & QAucs qui figniñie efcorce. Au lieu quil viendroic pluftoft de dus, 8 Qauës: à caufe de la groffeur de fon efcorce : comme le tefmoigne Pline,difant ainfis L'Haliphlæns ne fert ny à baffirey à faire du charbon: À V G° 4 l'efcorce fort efpeÎle ; & le fronc gros ; C" qui le plus ZAR VAT) Jounent eff creux d troïé. Ce qu'ayant fans doure efté pris « AS EN TVUS de Theophrafte , monftre que ce lieu cy de Theophra- J EE 5 Île elt corrompu aux exemplaires imprimez: où il faut quil b SYaitainfs D'autant que l'Haliphlœus à l'efcorce fort. greffe, a file tronc, quieftcreux, & tendre : au lieu qu'il y a 5 par- LA ce que l'Haliphleus a l'efcorce crenfe, & tendre Cefte erymo- =) covis donc eft plus receuable que celle de Gaza, qui l'ap- L pelle efcorce-fale : comme fi vrayement l'efcorce de /'Huli- phleus eftoit falée. Il croift aux forefts de la Tofcane , far tour aux lieux maricimes parmi le Cerrus, &cle Phelodrys:fon merrein ne Vaut(rien, ny pour bañir, ny pour faire du char- Son ; parce qu'ayant le tronc creux & troüé , il pourritin- continent. Ce qui proccde de la nature de l'arbre , lequel } eftanc tout rabotteux, & tenant fes fucilles quañ droites, reçoit aifément la pluye , laquelle degoutant peu à peu far le tronc, qui eft rendre & fpongieux , legafte & le poutrit. I y ena aufli qui difenct qu'il n'y a que ceft arbre qui foit fans cœur : mefme il eft {ouuent frappé de la foudre , en- cor qu'il ne foit pas des plus hauts: 8 à caufe de cela on ne = 4 UE s'en {croi pas aux facrifices en certain endroit de l’&olie, mais on en faifoit feulement des eflieux. Il a le tronc fort haut & droit, l'efcorce quafi de couleur Haliphlæus, ou Cerrus femelle. AUS QU _Ilsen se perfe : il eft bien affez branchu, mais {es branches ne font pas fort longues, ny de grande eftendue, RNA comme.celles du Chefne, maisfontcourtes, & ictrent peu de petites branches: rellement qu'à voir tin Le lien, tout l'arbre ; il femble qu'ilaireflé coupé , ou esbranché. Il a les fucilles femblables à celles du Cerrns, plus longues, & plus eftroires , & beaucoup plus noires, & les deconpeures aux coftez di celles plus petites , & moins entrouuerres : elles font aflez afpres deflus , & deflous , & dures au toucher, & qui tombent l'hyuer : fon gland eftle plus petit de tous , excepté celuy de /'Eofe. 11 n'eft pas long, mais pluftoft rond,ë&z vn peu rabatu , comme celuy du Cerrus mafle,8& quai tout en- clos en fa coupelle, laquelle eft garnie d’efpines longues, jaunes, & menuës,& efpefles comme cel- les des chaftagnes: non routesfois fi fortes,ny fireleuées:elles ne font pasaufñi fi groffes que celles du Cerrus, Les coupelles, dans lefquelles le gland eft enferré; fortent le plus fouuent deux à deux par chafque boutoni& fonc attachées aux branches & furgeons,auec vne queué qui eft fort courte. I ales racines fortes, lefquelles il ne ierte pas droit en bas mais les efpand çà & Là de tous coftez,& en trauers. L'efcorce qui eft la plus prochaine du bois, tant aux branches, comme au tronc, & à la racine, eft merueilleufement aftringente:mais les fueilles ne Le font pas tant. La coupelle du gland a les mefme faculrez que l’efcorce.Les glands font plus aftringents, & mefme fonc amers : & pour- ce aufli les pourceaux n'en tiennent conte , finon qu'ils n'ayent tien d'autre à manger.Son merrein ef forc&c dur.Il croift aux montagnes, & pluftoft en lieu gras, qu'au maigre, & fablonneux, lequel toutesfois ait le fonds pierreux. Ilaime les lieux fpacieux, & expofez à tous vents.Il y en a grande abondance fur l Apennin : mais il s'en voit peu en la plaine. ; Ily avneautre forte de Chefne(diét Bamhinus)lequel fe pourroit appeller l'Haliphleus des Bour- guignons. Il croiften vne petite foreft, qui eft fur le chemin quand on va de Dole à Befançon, au- pres du village de Sxiné? Pi. Il a la fueille femblable à celle de l’'Hemeris verdoyante : de laquelle les decoupures font affez rares. Ses glands font aflez grands , & croiffenr le plus fouuent crois , ou quatre enfemble; & font atrachez auxbran chesfans aucuue queuë. Leur coupelle eft fort herif- _ ée,& refemble celle de l'Hzliphlæws..ou du Farnin. C’eft donc ainfique M. d’Alechamp a diftin- gué toutes les fortes de chefnes, apres auoirbien confideré leur naturel, & fuiuant l'hiftoire de Thcophrafle ‘ Des Chefnes. Chap. I — Theophrafte ( car ce que Porphire reconte des chefnes marins de Portugal eft fabuleux. Ilen pare La le à la Grecque ; Il faut laifler engraifler les Tons de leurs glands, (comme dit Scaliger) & plus exa- cauldes Pa. éterent qu'aucun autre ; mefmmes mieux que Pline. Car veu qu'il eft rout certain que Pline a em- Thorhs ce. prunté plufieurs chofes de Theophrafte, il fera bien aife à cognoiftre, à qui conferera diligem- ment leurs efcrits, que Pline a efté aflez nonchalant en plufieurs endroits, & qu'il eft bien em- brouillé en d'autres. On pourra touresfois adioufter , ou rapporter à quélqu'vne des efpeces des fufdites le Chefre eftranger, ou de Barbarie : car ily a là vne riuicre quientre dans la mer Atlanti- … Scaliges que. En ce lieu là les Chefnes portent du gland qui eft fort gros, & vn peu long, & beaucoup plus ES doux, & de meilleur gouft que la Chaftagne. Ruel dir, que le Robwr de Pline eft l'Agriadmys de Theophrafte, ce quecommunementen Francois on appelle Chefne : maisil fe trompe, fice Chef. ne eltle Quercus car Pline les faict differents de l’vn à l'autre par la groffeur du gland,qu'il diteftre Liwr.ch86. fort gros au chefne ; mais que celuy du Roure eft petit : combien que (comme nousauons defia dit) Plincaefté aflez negligenc à remarquer la difference qui eft entre les arbres qui portent gland.Plu- fieurs eftimenc que /'E/cwlms eft le Platiphyllos des Grecs, du nombre defquels eft Bellon : Ex /# Liure 2. des Thraconitide,div-il,croiff l'Efculus,qui S'xppelloit par les anciens Grecs Platyphyllos,@ à prefent Vela- bleru. cha. guidaXporre le gland de la groffeur d'vn œuf de pigeon,& duquelles hommes fe pourroientnour- Fe tir eu temps de famine : car il a quafi vn mefme gouft que la chaftagne. Mais Pline fait mention Liwr6.ch.6 du P/atyphillos, & de l'Efeulus en vn mefme lieu, comme eftans differens l'vn de l'autre. Dauanra- gel Efculus(comme tefmoigne Horace)}elt vn arbre raboteux,& qui ne croift pas fort haut : mais le Platyphillos, apres l'Ægilops eft des plus droits, plus hauts, & ne vaut rien pour baftir! Il y a auñli difference quant au gland : car celuy de /'E/culus eft fotr doux , comme le montre l'erymologie de fon nom. Nousauons dit cy-deflus, felon l'opinion de Theophrafte,que le gland du P/atyphyllos, ne tenoir que le troilisfme rang en cas de la bonté. Ccux qui cftiment que À Ægylops , ou le Cerrus; enoftant , ou changeant la premiere lertre, eft le Heffre des François, fe trompent grandement. Anguillara traictant de tous les arbres qui portent gland , defquels Theophrafte a fait mention, & qui font cogneus en Italie, dit que /’Haliphlæus eft le Rouero des Italiensien quoy il eft certain qu'il fe trompe : cartous les aucheurs Latins difent que c’eft le Robur ; &mefmes l’affinité du nom le monftre. Pline faittout notoirement difference entre le Robur 8 l'Haliphlæus : Le Roure , dix-il, Liwré.ch6. a le gland petit, duquel la chair eff flaque:l'Haliphleus n'en porte pas founent ; @ ceux qu'il porte font amers, Goya queles porcensx qui en mangent , encor eff ce par faute d'autre pallure. L'Hali- Phlœus né vaut rien ny pour baftir , ny pour faire du charbon. Il a l’efcorce, & letronc otos, & le plus fouuent creux & croûé s & n'y a point de Chefne qui pourrifle en plante que cefluy-cy. Le merrein du Roureeft dur & ferme. Plutarque ait, que le fruit du chefne eft le plus beau d’entre tous lei arbres fauuages, & que c'eft l'arbre le plus fertil : car les beftes fauuages, 8c les oifeaux s'en Les excrements des Chefues. NN . Deux ex- reprefér= crements PRUSN EE quelque forte Deux Galles De Pro- ACCES 27 SK CAE NUE XL; Excre- Ye AA ment fait AK Ë en forme TS de nôbril, SC Excrement chenelses, femblable à la _tefle d'un Tau= TT 8 LiureT. de l'Hiftoire des Plantes, nourrifent. M.Caton conte la foreft à gland entre les chofes qui fonc neceflaires en vne bonne Ce quepor- metairic. Les Chefnes portentaufi plufieuts autres chofes outre les glands,felon que Thecphraite sèt lesChef- Le tefmoigne. Ils portent deux fortes de Galles, l’yneeft blanche &z petite, & l'autreteft noire ;'qui La 7 les Le fait par fois aufli groffe qu'vne pomme , quieft pleine d'vn fuc refineux : combien qu'il y ena Gale blan- Lui lifent zirloudy : c'eft à dire, de La couleur deila poix. Mais la premicre leçon femble eftre la meil- ae lcure, laquelle aufli Gaza a fuiui; par laquelle Theophrafte dir que cefte Galle eft refineufe & noi- Galle noire. te : Caril dit qu'elle brufle en la lampe auffi bien que la peloite, de laquelle nous parlerons tantoft. LaMeure. Ce quin'aduient, finon d'autant que fa fubftance eft grafle & refineufe. Ils portent aufli vne cho- …, à … tequirefemble à vne meure, mais quieftdure, & malaifée à rompre : toutesfois il s'en treuue Membre, rarement. Ils portentencoriene {çay quoy, qui au commencement refemble le membre viril, & auec le tempsfe fairdur, & deuient comme la celte d'yn taureau : & au dedans y a va fruiét qui eft comme le noyau d'vneoliue. Ces deux fruits derniers font confufément defcritsaux exem- plaires de Pline imprimez , lefquels il faut ainf corriger: caril porte routes les deux fortes de gal- les, & certains fruicts qui refembleroient aux meures, s'ils n'eftoient durs & fecs ; & d’autres qui Pelortes 1e plus fouuent refemblent à la tefte d'yvntanreau. Il croift aufi fur les Chefnes des boules cou- 4 1e je 4 nertes d'vne efcorce dure, qui font pleinesau dedans d'vne laine molle, laquelle eft fort propre ; pour faire les mefches des lampes : carelle brufle fort bien comme la galle noire. Pline adioufte, Boules ve- Qu elle brufle fans huile : ce que Theophrafte ne dit pas. Er certes il eft bien mal aifé à croire, lues. qu vne chofe brufle en vne lampe fans huile , ouautre graifle, Les Chefnes portent en outre des 6 boules velues qui ne fcruent à rien : toutesfois au princempselles ont vn fuc doux commemiel. Boules fäns I] en croit auffi d’autres aux aifles des bafles branches , qui font fans queuë, creufes au dedans, & 1 dediuerfes couleurs, ayans comme vn nombril, qui tire furle blanc, quelquesfois marqueté, & quelquesfois noir : 8 au milieu font de couleur efcarlatine, & fontnoires, & pourries par dedans. Par ces motsil nous femble d’auoir corrigé , & efclairci le lieu de Theophrafte, duquelnousauons tiré ce que nous auons dir cy-deflus : car aux exemplaires il y a ainfi;Z/porte au bas des branches une autre boule fans queuë,é attachée par fon creux une queuë. Mais nous lifons ainfi: 1/ porte an de- dans des branches, onrameaux des petites boules ou pilules [ans quenë,qui font creufes dedans,qui font lés mots que nous auons ditcy deffus : au lieu que Gaza licainfi: 4x alles des branches il fait wne boule fans queuë, é attachée par [a caniréaufquels mots il ya de la contradiction. Car fi ces boules n'ont point de queuë , 8 fi, comme dit Pline, elles fonc attachées par leurs corps, & non par vne queué : comment peuuenr elles eftre attachées par vne queuë à leur concauité ? En apres en vn au- tre paflage Gaza le traduit ainfi; Car ils ont comme des nombrils relenez,de couleur blancheaftre,on qui font marquetez de taches noires. Nous y auons adioufté vne particule difiunétiue,ê lifons ainfi; vs font où marquetez,ou noirs:laquelle diuerfité de couleur aufdits nombrils Pline mefines n’a pas bien exprimée. Car il dit, que ces nombrils font de couleurblancheaftre, & qu'au refte il y a des raches noires. [l n'a pas auñli bien remarqué ce qui eft adioufté fur la fin, où il dit, 57 0» Les ouure,elles ont le Pierres dedans noir, € amer:au lieu que nous lions ;E//es font noires @ pourries dedans. Les Chefnes auffi porces. (mais peu fouuent) portent des pierres quireflemblent des pierres ponces (non pas de couleur cha- z 5 4 ftagné, comme il y a aux Thcophraftes Latins imprimez.) Plus rarement encor portent-ils des bou- fueilles * les faites des fucilles ageancées & repliées enfemble,& vn peu longuettes.Il croiftaufli au dos des fueilles,non pas,côme dit Pline,en la fueille rou geaftre,des petites boules,& non des petits noyaux, Boules plei. Comme luy mefmes dit, qui font blancheaftres, tranfparentes, & pleines d'eau, cependant qu'elles nes d'eau. {ont tendres,dans lefquelles il vient des moufcheronsi& lors qu'elles font meures, elles fe font du- 19 res comme la petite galle polie.Le Cachrys auñfi croift deffus les Chefnes:c’eft vne mafle de fucilles Cachr}s. entaflées, qui croilt entre le vieux bois, & les nouueaux furieons : car Theophrafte en parle ainfi : 1171 0 \ N r \ \ ta FR nm ss lt c nn % t x 4 "4 Liure 3.de Esi dé ar Ep HUAGIS ŒuRuxr mera£u HU7IOUT CE 4s Groyhe éTIQuortue, Wan'Ep The DuAusns Basics sZowdivas: l'hift. ch7. Ceftà dire mot à mot: C'ef comme vne conception de fucilles fortant au miliewdu bouton lors qu'il croit GS ponfé,comme fi c'efloit vne femence de fueilles:Gaza totefois lit dhdiosus, & l'interprete ainfis7/ fe ait comme vne generation de fucilles entre deux du vieux bouton, dr celuy qui fort de nouneau:telle- ment qu'il prend ces mots; #Z #pxñs Jiduci,pour lemboucheure precedenre,;commeil parle, ou le premier nœud qui fait la liaifon.Ce mot de Cachrys aufli {e prend pour la femence de celleforte de Liu.3.ch.72. Rofmarin, laquelle porte fruict. Icelle femence eft acre,& brufle‘la langue fi on la mafche:fur quoy ne voy Diofcoride. Pline s'eftant trompé par la femblance des noms, a prins le Gachrys des Chefnes,& celuy du Rofmarin pour vne mefme chofe , combien qu'elles foient du tout differentes. Le Row- re, dit-il, porte auffi le Cachrys : ainfi appellent les Medecins vne petite boule, qui eft de vertu cau- ftique & bruflante. Ilyena touresfois plufieurs qui n'appellent pas la femence du Rofmarin C4- chrys, mais Canchrys. Or ce qui s'enfuit au mefme paffage en Pline, ef fort corrompu & imparf: ait, fe zl de ]à où tout ce que Theophrafte dit ducharon du Coudhrier eft raporté au Cachrys par Pline : qui tou- "7° resfois a emprunté tout ce qu'il en dit dudit Theophrafte : tellement que ce paffage peut eftre ainf corrigé:Le Cachrys croift auf far le Sapin.fur le Melefe, fur le Pin fauuage, fur le Til,fur le Noyer, &cfur le Plane, apres que leurs fueilles font tombées , & dure rout l'hyuer. Au Coudrier, Fe de | cfruié Des Chefnes. Chap. fs 9 Je fruict en efttotnbé, il croift vn chaton, lequel refemble à vne pomme de Pin nouuelle, Iceluy croift en hyuer, & au prin temps s ouure tout, & tombe lors que les fucilles commencent à fortir. Entre tous les arbres qui portent gland.le feul 4egi/ops (dit Pline } porte des boulets fecs,couuerts Liw.6.cht. d'vne mouffe blanche, qui croiflent no feulement fur l'efcorce, mais aufli fur les branches ( Theo- phrafte dit, qu'ils forrent de l'efcorce : non pas des furjeons) qui fonc de la longueur d'vne couldce, & fentent bon,comme nous auons dit en craittant des vnguents. Or cesmots eftans prins de Theo- phrafte,nous monftrent qu'il faut corriger ce paflage , auquel il ya quelques faures à oùilya ainfi 6 ? #aAcuei rives Paionar, ouoinc ris Bexyxios, n ciysAod pôn Depd morue, % Beayxi, &cc. Gaza le iraduit ainfi : Or ce qw'aucuns appellent Vit,qui femble les ouyes des poiffons, croiff [ur le feul Cerrus, tout blanc, @ counert de mouffe. Au lieu de Daiouer, nous y lifons Dao: par l’auchorité de Pline , qui Liwxe.c.25 ditainfi:F#pes plus bas que ces regions là, en la prouince Cyrennique, il ÿ croiff le Sphagnos,que les au- tres romment Bryon : le fecond en bonté eff celuy qui croiff en Cypre:le troifiefme en la Phenicie. Lon dit quil en croifl auf en Egypte, mefmes en France, de quoy ie ne fay point de doute:car c'eft une moufle blanche qui croit fur les arbres;telle que nousen voyons [ur le Chefne, mais qui [ent merneilleufement bon. &c.Er en vnautte paffagcildit,Le Sphagnos, ou Syacos,ou bien Bryon, croiff anffien France, comme Liu 1406. nous auons dit,8cc.I] y en a qui l'appellent aufli Sp/achnos,8c Hyprossles Arabes le nôment Vfnea:co- bié que Phauorinustraduit ce mot Paex@r,pource qu’il croift fur les Chefnes. Au lieu.du mot Lex- aise, nous y mettons Bpuais,qui fignifie #erffe,comme il y a en Pline, Etau leu de réaer, © Begy- Linracs. manouslifons goacr, à Bpuèdes:c'eft à dire, blanc, & couxert de mouffe:ou bien vaxôdes c'eft à dire, ? Eine femblable à an linge defchiré:cax incontinent apres il compare cefte moufle veluë à vne longue pie- ho. ce de linge defchirée. Ainfi les Chefnes produifenc plufeurs aucres chofes cutre le gland :comme lili 16.ch, mefimes les potirons , lefquels forrenc de leur racine, & autour d’icelle. Le guy auffi,commele ‘ miel, & les abeilles y croiflenr, ainfi que dit Hefiode. Il eft bien certain qu’il tombe plus de manne fur leurs fucilles-que fur celles des autres arbres : mefmes Theophrafte efcrit, que du, Chefne Liu-16«h8. bruflé il s’en peut faire du nitre. Ce que Pliné & Gaza qui l'a fuiui ont autrement expofé, di- fans que la cendre du Chefne bruflé tient du Nicre. Le Polipode aufi , 8 l’Agaric croiflent fur le tronc des Chefnes. Or deschofes fufdites , les vnes font propres aux Chefnes feuls ; & les au- tres croiflenc aufli {ur lesautresarbres. Quant à la galle , au guy , aux champignons, au miel, bryon ,agaric,& polipode , lefquels croiflent fur les Chefnes , nous en tra‘trerons en leur lieu. Ruel dit, que l'on a veu le Chefne eftant enté porter de bonnés poires. L’efcarlate auf croift Liu-r.ch#2. fur les Chefnes de Cilicie, en fagon de petits limaçons, laquelle les femmes du païs cueiïllent auec la bouche, comme dit Diofcoride. Auquel paflagcil y a de l'erreur, felon l'opirion de Marcellus , qui dir, qu'au lieu desper,c'eft à dire, bouche, il fautlireautremenc:& quecemet doit eftre encendu du temps auquel il faut cueillir l'efcarlate : aucuns lifent, 7 gépuars ; com- Liu.4.ch48 me qui diroir, ex tordant : pource que les femmes de ce païs à cueillent l'efcarlate en tordanr. Touchantàcefte petice befte nommée Dryn0s, laquelle fe nourtit aux racines des Chefnes, pour fçauoir d'où elle a pris fon nom, & comme elle eft fi dangereule, que fi quelqu'vn fans y pen- fer foule deflus , la peau des pieds luy encherra, & les cuifles luy enflcront merucilleufement; _faudravoir Nicander #4 traiéfé de la Theriaque, & auffi Diofcoride,& Galien. Les vers que lon Te appelle Races , viuent dans laracine du Chefne. Ceux qui croiffent dans l'Efculus, s'appellent LUE à Pis proprement Galbes. Le Chefne eft de tres- longue vie , &c a la racine longue & groffe : Combien plili. 17.ch. que Theophrafte efcriue , que de tous les arbres qui ont la racine groffe & longue ,il n’y en a pr. point qui foit de longue vie. En quoy (dit Scaliger) il paffe mefure, & eft odicux : car les autres 4,5. autheur mettent le Chefne au nombre des arbres quine prennent quaf jamais fin. L'on dit que ÊUte a les Chefnes , qui font pres la ville de Troye fur le tombeau d’flus, furent femez lorsque la ville Fe commança à eftre appellee Zium. En la region de Pont, & à l'entour d'Heraclée il y a des auvels . can de Jupiter Stragius ; & deux Chefnes au mefime licu, lefquels furent femez par Hercules, ainfi que cp," 7° di Pline. Plutarque recire qu'il y auoit pres de la ville de Cephefus vn vieil Chefne, que l'on ap- Liu:16.chap. Pelloit, le Chefne d'Alexandre, par ce qu’on croyoir qu'il s'eftoit campé là. Les Chefnes anffi de la +# foreft de Dodone ne font-ils pas tres-anciens , aufquels l'antiquité folle & fuperftitieufe alloit demander confeil en temps de necefliré > Er non feulement les Chefnes font quafi d'eternelle durée: mais auffi il y en a quelques vns (encor que lenombre en foit petit )efquels font dou- ble profit, en s’entretenant eux mefmes, & augmentant leur efpece. En quoy leur naturel eft d'autant plus cfmerucillable, en ce qu'ils portent plus de fruiét lors qu'ils font vieux. Il ya des Chefnes de merueilleufe grandeur & eftendue en la Foreft noire, deuers le Septentrion, quin ont jamais efte touchez, ainfi que Pline le recites & femblent auoir eu leur origine dés le COMMEN- Liu é.ch 2. cement du monde: tellemerc qu'eftans quafi immortels, ils furmontent tous autres miracles. Il y a des forefts aupres de Saintonge, lefquelles font remarquables à caufe de la hauteur des Chef- nes , qui y font fi hauts , qu'vn traiét d’arbalefte ne {çauroit aller plus haut. Aupres de Bourges en la Foreft de Tronfac, il ya vn Chefne de prefque incroyable grandeur & grofieur, donti nuine cible & tres. doéte Roy de France François premier, l'ayant en admiration, le fitenuironn È Fe . chaufsée, 1O Liure FE del'Hiftoire des Plantes, chauffée, pour ponuoir pañler le temps deflous en retournant de la chafle. Touchant le Chefne, qui eft à Bafle au bois de fainét Pierre, qui à le-tronc fi gros, que trois hommes ayans les bras Liu. €. del, tendus ne le fçauroyent embrafler , voy Cardan. Le chefne a efté fort honoré par les anciens; parier, c.23. De là vient que l’on en faifoir les couronnes ciuiquies , où bourgeoifes , pour feruir de cres-feur tefinoignage de la proüelle des foldats , au lieu qu'anciennèment on n’en donnoit point , finon aux dieux. Ils eftoient confacrez à lupiter : on en faifoit les ftatuës des dieux: on leur facri- fioit : on s'addrefloit à eux comme aux oracles. En Bretagne on plantoir des Chefhés en droiéte ligne au deuant des maifons des Gentils-hommes , & leur feruoienrde porche, ou gallerie. Iccux eftans deuenus vieux, tefmoignoient n6 feulement l'ancienneté de lafamille: mais aufli la fine: té. Car fiquelqu'vn commetroit quelque aëte infame . non feulement il eftoir puny : mais auf on coupoit les Chefnes de deuant fa maifon ; ce qui elboit eftimé pour vne cres-grande note Fach. ch.84. d'infamie. On pourroit adioufter plufieurs autres chofes touchant les Chefhes , dont les liures RU des anciens font cous pleins: mais elles ne feroient pas à propos de la matiere que nous traiftons. Le lien. — Le Chefnesroïft par cout aux forelts , & autres lieux. Ilaime Les lieux fablonnceux, maigres, & fecs. Le Chermillar, où Hemeris croift en terre mince & fterile ; en lieu fablonneux , & picrreux. Le Phagus en lieux fablonneux , & maigre. Le Rowre aime les montagnes, & valiées ; ainfi que dit Letemps. * Pline. Le Chefne bourgeonneau printemps : mais plus tard, que beaucoup d'autres arbres. Theo- er ae phrafte neantmoins le met au nombre de ceux, qui bourgeonnent des premiers. 1lfaiét {es fueil- Fuchà mel les nouuelles au mois de May. Le gland eft meurau mois d’Aouft. Les galles croiflencen efté, Lire 5. de 87 commencent à tomber au mois de Septembre. Theophrafte dir, que le fruit du Chetne n’eft F'hift.ch.7. : ; 3 Dodon. I1.6, pas fi‘toft meuf : ains feulementenuiron le mois de Nouembre. Il defleche, &eft afringeanc. H chap.68 : , “1 ; ; PTE un p.68. efchauffe vn peu moins que le devré du milieu; fçauoirau rang des ciedes. Lesfueilles, l'efcorce; La terspera= x CS RENE ,© 4 ? foie ture, & les & la coupelle du gland , fonc fecs iufques au troifiefme degre , &aftringeans. ‘Les glands ont le PRE a: mefme temperament , horfimis qu'ils fonc plus chauds, & moinsaftringeans. Le gland, felon Aui- RÉ RTAUE . à 5 / : n desfimpl Cenne,eftfroid,& fec : froid au premier degré,& fec au troifiefme. Tout Chefnceft de vertu aftrin- Hans li, geanre, mais principalement la petite peau, quieftentre l'efcorce, & lebois : &aufli la peau , qui Liu. 2. chap, Enuironñe lcgland par deffousla premiere efcorce. On donne leur decoëtion aux malades de 286. dyfenterie , 8 aux cœliaques., & à ceux qui crachenr le fang. On en faiét des peflaires apres les auoir pilées ,-pour reftraindre le crop grand flux des femmes: Les glands fonc les mefmes effets, prouoquent l'vrine , & font douleur de refte ; & engendrent des ventofitez à qui en mange, & re- fiftenc aux picqueures des beftes venimeufes. La decoétion des glands auec l'efcorce, eftans cuits aucc du Jai de vache; fert contre le poifon, fi on boit de ladite decoétion. Sion en met fur les inflammations apres les auoir pile tous cruds , ils appaifentl'inflammation. Ils feruent con" Litrchrar tre les durtez des vlceres malins, eftans meflez auec de la graifle de porceau falée.. Voilà ce qu'en pres & #8 dir Diofcoride. Galien dir,que routes le$parties du Chefne particicipent d'vne vertu aftrimgeante: mais fur cout la petite peau qui eft deffous l'efcorce du tronc ; & celle aufli qui eft, non pas fous la coupelle du gland , comme Gerard l'a incerpreté : mais fous l'efcorce , à fçauoir celle qui enui- ronne le noyau. Parcant elle eft eftimée eftre.propre pour eftancher letrop grand flux des fem- mes , le crachement defang, &tous lux de ventre, quiont duré longuement. L'on fe fert prin- cipalemenr de fadecottion. 1eme fouuiens d’auoir gueri vne playe faiéte par vn coup de ha- che, n'ayant point d'autre medicament, que de fucilles de Chefne. Ie les pilois auec vne pierre vaie, puis enfrotrois la playe , & tout à l’entour d'icelle. Le fruit du Chefne a la mefme vertu, que les fucilles ont; 8 y a des Medecins, qui s'en feruent au commencement des inflammations, se fe ma- & cependant qu'elles croiflent. Hippocrare faiét vn parfum de fueilles de Chefne , au fuffoca- Liuredes af- tions de l'amarry : luy mefimes vfe du mot Bande , au lieu de deucs : là où il ordonne de mettre BA ms far les inflammations BaAdye Que, c'eft à dire, des fueilles de Chefne. Chacun fçait bien aufli, que 118 da sin, Jes glands prouoquent l'vrine, fi on les mange. Car on les garde communement apres les auoit fechez, pouren vfer, fi quelqu'vn a dificulré d'vrine. L'eau desfucillesrendres, cueillies inconti- Auch121. nent quelles commencent à fortir , diftillée par vnalembic de verre, dans vn bain d’eau tiede, fur Le 1.liu. Es 1 - : dDiofor arrefte lesinflämations du foye, rompt les pierres des reins , & eftanche le flux blanc des fem- ” mes. Elle ferr auffi en la dyfenterie , & à ceux qui crachent le fang. 11 y en a, quil'ordonnenrà ceux, qui font malades de fieure peftilentieile : par ce qu’elle a grand vertu contre les venins, Les fueilles verdes tenuës fur la langue, appaifent la chaleur de l'eftomach. L'eau qui fe treuue dans le creux des Chéfnes pourris , guerit toute forte de gale vlcerée. Ourre plus fes pelottes che- ueluës, feches, & mifes en poudre font forc aftringeantes. Et pource aufli c'eft vn fingulier remede contre tout flux de ventre. Enfommeelles feruent lors qu'il fauceftancher. Et aux exemplaires, qui font en langage Allemand , il adioufte ce qui s'enfuit ; l'efcorce moyenne d'arbre , & celle qui-eft en dedans du gland , fion les cuit en eau, & vinaigre, amortifentJe feu volage, fi on les metdeflus. Les fueilles de Chefne appliquées fur les puftules chaudes, appaifenc la chaleur, & les gucriffent. Les femmes qui endurent difficulté d'urine doiuentierter du vin fur les charbons de Chefnes ardenrs, & receuoir la fumée par vn entonnoir, dans leurnature. Au flux des femmes il | | faudra Des Chefnes. Chap. J1. faudra fomenter leur nature auec la decoétion des fueilles de Chefnes cuitesen l'eau. Les gland deChefne font lemefimeeffeét. Hierofme Tragus. L'eau diftillée des fueilles des Chefnesten- Liu;.ch.70. dres , & lors qu'elles commencent à fortir , ou bien des glands , qui ne font pas encor meurs, eftan- che tous flux de ventre , & de matrice : & mefines la chaude-piffe. On en donne aufli à ceux qui crachent le fang,, 8e à ceux qui oncefté mordus, ou picquez par Les ferpents , ou autres beftes ve- nimeufes. Si quelqu'vna beu du poifon, ou des cantharides, rellement qu'il en pifle le fang,com- ine nous auons yeu quelquesfois , qu'il boiuc des glands reduitsen poudre, &c il s’en treuuera {ou- lagé. Aucuns ordonnent les glands fechez contre le mal de la pierre. Les fucilles de Chefne ten- dres, & rouges , cuittes au vin appaifent la douleur des dents, fi on s’en laue la bouche, & ane l'on $ En gargarize ; poutueu que la douleur foit caufce par vne defluxion froide : mais il faudra fouuent lauer la bouche auec Jaditte decoction chaude. Dodor. L'efcorce du Chefne puluerisée eft bonne Lix.6-ch-68. aux peticsenfans contre les vers. On mefle auec grands fuccez la coupelle des glands, & l'efcorce du Chefne parmy lesonguents , huiles, & emplaftres, qui feruent pour eftancher le flux de fang, &tousautres. Democrire dit, que les ferpens meurent, fi on leuriette la fueille de Chefne def- fus. La sacine bien pilée {ert contre la morfure du ferpenrnommé Hidrws. Sa decottion prife auec * du lait de vache , {ert contre les venins, & mefmes fi on en frotte la morfure des ferpens. Le char- bon de Chefne, pilé auec du miel, gueric le charbon : duquel deux Romains qui auoient efté Con- fuls,mourutent iadisen vne mefme année ; à fçauoir Julius Rufus & Quintus Lecanius,commele ;5,, recite Pline. Ainfi mefines aux chofes perduës ( comme Pline l’a for bien dit) & qui ne font com- Liu; cu me plusen cftre ,comme en ce charbon, il {e treuueencor des remedes. Galien fair boire contre {7 re Ja douleur d'eftomach du li® , apres y auoir ictté des charbons de Chefñe bien allumez. Si lonufes faciles à bouche l'entrée des trous des fouris champeltres auec de la cendre de Chefne , en touchant fou- Rene uenc ladicte cendre ils deuiendront rongneuz,& en mourront.Le Chefne & l'Oliuier font f grands aol ennemis, que fi l’on plante l'vnen vue fofle, de laquelle on aura araché l'autre, ilenmourra. Le ss + Chefne meurt auffi, f on le plante pres du Noyer. Il eft certain par le tefmoignage de plufieurs Ha ouér icy , que les hommes iadis fe nourrif- foient de gland , n'ayans encor treuué l'vfage du fromenr. Pelaigus fut le premier qui aprint aux ae Re Arcades d'vfer de celte viande , laquelle leur eftoir fi aggreable , mefmes defpuis que les autres FE See Grecs vfoient defia du bled, que l'Oracle Pythien, aduertiffanc les Lacedemoniens qu'ils ne leur nu Plus aï 5 Liu,2. à Ar- ce yà pañler , & onr vn gros fuc, dont s'enfuit qu'ils font de dure digeftion. ætius endit de Hs : imeon . e ; . ; . es" | 12 Liure FE de F'HifoiréedesPlantes, Simcon Sechi dit, que les glands font mal-aifez à digerer, qu'ils fonc tardifs à pafler , & qu'ils cn- gendrent des cruditez. Pour ces raifons les Medecins défendent d'en vfer.@alien'entre autres cho- {es les deffend aufli,non feulement en la dôuleut de tefte caufée par lé confenrement de l'éfto- mach ,mais aufh en toutes les maladies dela tefte. Pythagoras commandoir auffi le mefme, com me dit Ælianus. Or en cetemps icv les glandsne-feruent qu'à nourrir les ahimaux, & fur toutles Chip. sa porceaux:ar ils en deuiennéent gros & oras, ainfi que Varrol'a cfcript:car par le moyen des glands plufieurs peuples, tant de la France, qu'antresrégions, en graiflent vne infinité de porceaux patmy Lit. 6ch. 3. les forefts à gland. Caton veut qu'on les eueille apres-les femailless, 8: qu'on les mette dans l'eau, pour en bailler au beufs , apres qu'ils ont faiét les femailles, vh demyboiffeau, & au pritemps vñ Re À boiffeau à chacun. Columella veut qu'en hyuer oi nourtifle les beufs de glands, & des fueilles de obferu.c 2, Chéfne en efté, & en l'Automne. En fommele Chefnc apporte pluficuts autres & grandes com- Lix.j.c. 70. moditez. Les Tanneurs & autres tels ouuriers fçauent bien fe feruir de l’efcorce : combien que Bellon efcriue, que les Grecs, & ceux d’Afie fe fernent pouf conroyer les cuirs des coupelles des glands de l'Efculus . comme en France on fe fesrde l'efcorée desiChefnes. Quantau bois; Tragus dit, qu'il n'y à perfonne qui fçeur dire, combientileft vtile & profitable : car il n'y a pointde bois | quidure fi long temps en fon entier, & n'y en a point, qui foic en plus grand vfage ; foit à baftir,où NE à faire des meubles & autres inftraments pour feruir ranc en rerre que fur l'eau:Orce que Tragusen "7 dit ne doit pas eftre entendu du merrein de toutes les fortes de Chefnes,comtme nous l'auons mon: ftré par l'authorité de Theophrafte, 8 de Pline,qui difent que le Roure eft vn' de ceux qui demeu- rent plus long temps à fe gafter 8 pourtir. Que fi on le coupé au prinrempsiilefbfuje®æ à cftré ver- moulu.Que le Lotuselt le plus fec de rous,& apres luy lé Roure, qui eft noiraftre; apres qu'on luy a ofté fon aubour:Que le Route eft fi crefdur,qu'on ne peut le percer, fans l’auoir premicremet trem- pé:& qu'alors mefmes il eftimpoflible d'en arracher va clou,qui y aura efté fiché : Qu'ily en a qui durent plus lon cemps en vn ouurage, qu'en l'autre:Que lOrme dure long remps à l’air,le Roure en cerre,& le Chefhe cachéen l'eaa : Que l'eau marine corrompt le Roure Que /'E/culusn'enduré point l'humidité : Que le Roure & l'Oliuier fe courbe & plie fous le fais : Qu'il eft plus aifé deles fcier eftans {ecs,qu’eftans verts, finon le Roure, & le Bouis, qui refiftent micux, & rempliflent les dents de la fcie d'vne fcieure molle; 8 pourtant en les fciant, on ne meine pas egalement la cie, mais de biais, à fin que la fcieure {e puifle vuider. On tire de l'huile des glands, qui'eft propre pour les lampes en les preffant apres les auoir efcorcez | & vn peu fechez, & pilez. Ejuter. co. paits : + Des Galles. CA #PI NT Plin.liu. ré. chap.6. Liofc. 1. ch. 123 OmBrEN que tous les arbres, qui portent gland;portentauffi des galles;ainfi que dir Pli- 2, 5ne : pource touresfois qu'elle vicncplus fur les Chefnes ; que fur les autres arbres, dont : … imefines Diofcoride appélle les Galles;frui de chefne : I ne fera pas hors de propos , apres auoir traité des Chefnes, Les noms. de parler aufli des Galles. Elles s’appéllenten Grex xxis: en Latin & Iralien Gal/a:en Arabe Haf : ou bien Hufus , en Alemand Galoepfel, & Eychoepifel:en Efpagnol 4bogalla:en François, Noix de Galle. T1 y en a vne forte appellée 077- Les ebeces Phacitis , c'eftà dire, Verte, où Mal-meure:, qui eff petite, & froncie, comme les ioinétures des mains : car Matrhiolin- cerprete ainfi le mor xawdunudy | Iequel éft comme vne defcription de la Gale Omphacite , fi prémierement on €x- PRET prime la groffeur. Elle eft folide, & n’eft point percée : l'au- Galli7. des tre eft pleine , leégere, & percée. Galien& Ærius font la fs Act. meme diftinétion , mettans la galle omphacite , & l'autre 7.chap.r. qui eft iaune , grande , & flacque. Ce qui n'eft poinr con- - r, - 1 traire à ce que nousauons ditcy deflus, de la diuerfité des fruits , par l'authorité de Theophrafte. Car la Galle blan- \ ee J i ide nefme , que la grande, percée &c PRE A che, petite & folide , efllamefme , que la g > P chap.4. noire , comme dit Pline. Nous ne mettons pas moins de fortes de Galles’, difanc qu'elle eft folide , percée , ou blan- che , noire, grande ou petite. Ce quifé preute par lautho- rité de plufieurs bons aucheurs. Les Chefnes font des noïx de Gallétous les ans : car en Iralié, outre le gland , ils por- ES Re cent deux fortes de Galles, comme dirt Marthiol:lés moin- É 'S dres qui ont la peau froncie , defquélles les foulons &: ran- neurs fe feruent, & que les Grecs appellent Owphaeitides: les plus grandes qui font plus legerest Nénobftant tour ce qui Des Galles. Chap. II 13 qui aefté dit cy deffus:Cornatius affeure que la Ga//e Ompharite de Galien & Diofcoride,n’elt au- tre chofe que la coupelle,à laquelle les glands fonc attachez:ce qu'il tire d’vn feul paflage de Paul Ægine, qui dit ainfi: Del'Omphacite bruflée. C'effce creux duquel fort Le gland du Chefne, & duquel des tanneurs Je Jernent. Auquel pañlage il veut qu'il y ait étDexind@X, 8 non pas éuPaxioG, difanc qu'il ne changera point d'opinion, fi premierement quelqu vn ne luy monftre que cepafla- ge de Paul Ægine,eit corrompuiou bien que ce motouPaxide en fubftantif fe prend par ledit Paul, pour la coupelle du gland. Mais Macthiol reprend lédir Cornarius & À bon droic : car (dit-il) fi , cl } \ S + " Paulus n’euft penfe quece mor ouPaxid@ , pour eftre rare, & peu en vfage ; feroit obfcurà plu- fieurs ; Comme mefmes il a femblé obfcur à Cornarius, il n’euft poincefté de befoin d'en adioufter linrerpretation. Il eft auffi aisé à cognoiftre, que Paulus par la Gall Omphacite n'a pas entendu la coupelle du gland: par ce que parlant en vnautreendroit des galles, & non des glands, il met deux fortes de galles,defquelles il en appelle vne Omphacitide, & l'autre qui eft iaunc,orande & de moindre vertu que la precedente, fuiuanten ce Diofcoride & Galien, quine les ont poinr diftin- gué autrement, & nontiamaisprins la Ga/le Omphacitide pour la coupelle du gland, fachancs bien que les glands & leur coupelle, eftoient du toutchofes differentes d'auec les Galles. D'auanrage Diofcoride, Galien & Paulus n'ont iamais vsé du mot Omphacitis, pour fignifier la Gallé, finon en s'en feruant comme d'vn adiectifioinét auec fon fubftantif ms. Parquoy il me femble, qu'il fanc lireen Paulus uDaxid@, & non pas éPaind@ , comme Cornarius le maintient: & que les Grecs appellent lacoupelle des glands éuPaxide ; combien que Cornarius & Andernacus (lequel a traduitle mot u@axide, grape de werius : encor qu'ils fuffent tous deux bien entendusen la lan- Sue Grecque)n'ont pas efté de ceft aduis. Mua,dit Cornarius, far Le mot Omphacitis, il ne peut cftre que la Galle mal meure [oit entendne,puis que toutes deux,lors mefme qu'elles font en Leur [aifen, font malmeures. Or quand Diofcoride & Galien nommentla Galle Omphacite,, ils n’entendent pas par ce mot celle qui n'eft pas meure,combien que plufieurs les ayenc ainfi tranflatcz: Afais celle, come dit Galien,gws eff fort afpre,à comparaifon de l'autre Galle,quine l'eff pas fi fart:laquelle luy mefmes dit que, les paifans de fon païs la nomment, cvemide, c'eftà dire, Galle de win,parce que Roù il ya befoin de grande aftrition, il la faur cuire dans du vin qui foit vn peu afpre. Aucuns rouresfois penfent que la groffe Galle ait efté appellée par Galien évoxymida , c'eft à dire, Galles des Afnes. Les autres eftiment qu'elle foit appellée Frreufe à caufe qu'eftant moins aftringeanre,elle approche plus à la qualité du vin.. La Galle Omphacite,felon que dit Galien, deffeche au troifiefme degré , & re- froidit au fecond:l'antre deffeche bien aufli; mais d'autant moins qu'elle eft moins afpte.Auicenne dit,que la Galle eft froide au premier desré , & feche au fecond : Dodonée veur qu'elle foit froide & feche iufqu'au troificfinc depré,& fort aftringeanté. Diofcoride dir qu’il faur choifir la Galle qui a plus de vertu , & que l'vne & l’aucre eft cres-aftringeante. Si on les pile, elles empefchent lex ex- croiffances de la chair, & les defluxions des genciues , & de la lutte, 8 les vlceres de la bouche. Le noyau d'icelles mis dans le creux des dents appaifes leur douleur. Si on les brufle fur les char- borisiufques à tanr, qu'elles iettentde la flamme, en les ietrans puis aptes dans du vin , ou du vin- aigre , ou bien dans dela faumure force, elleseftanchentle fang. Leur decoétton eft fort proffita- ble contre la cheute de l'amarry, & contre les defluxions d’icelle. Trempée dans l'eau ou vinaigre noïrcifent les cheueux, Il eft bon d'en oindre , ou en donner à boireaux dyfenteries ou cœliaques dans du vin,ou bien dans de l’eau apres les auoir pilé.Hles faut cuire parmy les viandes,ou bien les faire bouillir toutes enticres dans l'eau,dans laquelle il faudra cuire ce que l'on veut qui ferue auf- dites maladies. En fommeil en faut vfer, quand on voudra reftraindre, arrefter ou deffecher. Ruel corrige la traduétion d’Andreas Lacuna en ceft endroit:là où il dit, que le noyau mis dans le creux des dents appaife la douleur, 4# Gréc, dit-il, 5/ y à ainfi ro 5 wérev abrav, c'eft à dire Le dedans d'ivel- les.Auquellieu Diofcorideentendle cœur, le dedans & la moëlle,non pas le noyau,veu qu'il n’y a point de Galle qui en ait,& qu'elle font d'vne mefme fubftance pat tour leur corps Mais Ruelfe peut defendre par l'auchorité de Pline, qui efcricainfi des Galles : Lenoyau d'icelles mafché appaife . La douleur des dents. Mais il ne fe faut pas eftonner fi Pline dit le noyau des Galles,veu qu'il appelle l’acier,royan du fer. La Galle Omphacite(dir Galien)deffeche, repouffe les fluxions. Dauantage elle reftraïnét & referre les parties qui font flacques & molles, & à grande vertu contre toutes deflu- xions:mais l’autre Galle deffeche moins : parquéy eftant cuice feule , & broyée, on en fait vn ca- taplafme qui eft fouucrain pour les inflammations du fondement, & pour la cheute d'iceluy. Or il a faut cuire en, l'eau, s'il n’y a pas befoin de grande aftriction : que s'il faut mieux reftraindre, illafauc cuire dans du vin : Et pour la rendre encor plus aftringeanre, il la faudra cuire dans du vin qui foit vn peu afpte. Bref les Galles eftans bruflées acquirent vne faculté d'eftancher le fang, receuans par la brufleure vne chaleur & acrimonie, & ont les parties plus fubriles, & deffe- chent plus que cellesquine font pas bruflées. Or pour faire qu'elleseftanchent lefang, il les fauc “mettre fur les charbons iufques à ce gnelles foient toutes enflammées , puis les eftaindre dans du vin , ou vinaigre. Matchiol dir, que l'on fait de fort bonancre à efcrire auec la Galle omphacire, Tome premier. - B du Liu: 1,des côp.& emb: 120. liure 2 Diofc. Paul Æp. li. 3-Ch.42, Liure. 17. Les efpeces: Liure7, des fimpl. Liu.2. chäp, 335" Liu.6. c 68. Liu. 1.chap, 123 Liu, 24.054. liu.34.c14, Liu.7.des funp. Sur.le.r.liu. de Diofc. chap.123. 14 LiureL. del Hiftoire des Plantes, du vicriol, de la gomme & du vin, en cefle forte : Prenez cinq onces de galles pilées grofierements. de vitriol Romain trois onces, de gommme Arabique deux onces, de el vne dragme ; mortez le tour en vn pot de terre bien verniffe : puis iectez deflus cinq liures & quatre onces de bon vin blanc tout bouillant, & apres auoir bien eflouppé le pot, mettez le an Soleil quinze iours durant, ou bien en hyuer derriere le fourneau d'vn poële , le braffant tous, les iours auec. vn bafton. Les: gro fes Galles ont cela de particulier, qu'elles monftrent tous l:s anssily aura abondançceou chertéen en cefte année là. Car en ouurant celles qui font enticres & non percées, il en fort, ou vnemou- che, ou vnearagnée , oubien vn petit ver : Si la mouche s’en vole , c'eft figne de guerre: il en fort vu vermifleau , c'eft figne de cherté : fi c'eft vne aragnée, c'eft figne de pefte. Etne fe faut ef. meruciller fi ces petis animaux croiflent en routes les Galles : Car, dir Matthiol, ex 47 fouuent fait l'experience, & n'en trouuay iamais une qui ne fuf} percée, dans laquelle il #'y eufl un de ces trois animaux. Mais fi elle cft percée, ileft bien aifé à voir que la befte en eft fortie: Nous pouuons donc à bon droit dire,que le Chefne produit des fruiéts 8 desanimaux. Ce que les anciens ayane bien remarqué, n'ont pas dit fans caufe, que le Chefne eftoit confacré au grand lupiter. Albert le Grand dir , que fi la galle demeure furle Chefnc , elle pourrir, & qu’il s’y engendre vn ver , 8 que fi ledic ver eft au milieu de la galle, c’eft figne que l'hyuer prochain fera afpre : mais s'ileft au- pres du bord, l'hyuer fera doux. Du Guy. are CHAP. HI E Guy croift fur diuers arbres : toutefois pource que celuy qui croift fur les Chefnes eft le meilleur , encor qu'il foit rare il femble qu'il ne fera pas mal LR GAY Lb:2< Las ES WA feanc d'en raiéter aptes les Chefnes. Ariftote le nomme ge , d’où eft venu gener. ch, 1. le mot Latin Yi/cum. Theophrafte l'appelle i4& , qu'il dit eftrele nom com- Li mun: les Arcades, Hyphear : ceux de Negrepont,Srelis: les Arabes Debach,8c LAINE Dabach, & Hele:les François, Gwy,les Italiens, i/chio:les Efpagnols, Liza wor- liu.des.cauf, © dago:le Allemands A4ifel, & Eichenmältel,& Vogellem.Le Poëte lon l'appelle Jcur de Chefne. Le Glu qui fe fait de fon frui@, retient en Latin Le nom de la plante , comme auñfi en Grec il s'appelle fé. D'auantage à fn que la fimilitude des noms nenous trompe, il faut noter que le Chameleon blanc,ou Chardouffe eft nommé par aucuns i£iæ, par ce qu'il fe treuue du glu au- Liu. ch. 8. tour de fes racines, comme dit Diofcoride. Mais Pline met deux fortes de Chameleon 3 affauoir le En HA blanc, quieft appellé iZix, &cc. En outre Diofcoride met /'Ixias au nombre des racines venimeufes. Embo du; Laquelle #xéss, Pline voyant (comme dit Cornarius} qu'elle prenoit fon nom de #xes, c'eft à dire, liu.de Diofs, Gay,a par tout vfurpe le mot de Fifcum, | Le Guy. pour / {xias , qui a la racine venimeufe. En quoy il ya eu dela faure,à caufeque ce mot là fe prend pour le Gay des ar- bres, & pour le G/# auee lequel on prend les oifeaux. Ce que Leonicetus aaufli remarqué. Pline mer trois fortes de Guy: l'vne qui croift en Negrepone 2 54 fur le Sapin, & la Meleze, qu'ils appel- D lene Séelis : 8& l’autre dite parles Ar- cades Hyphear. Mais que le Guy croiff fr le Chefae,@r Le Roure, ére. Selon l'opi- nion de Fheophrafte l'Ilex,ou Teufe du cofté de Septentrion porte Le Fif/cum: Thcophr, If. & du colté de midy l'Hiphear. Mais ils Se ont tous vne mefime nature, & n'y a Liures.de. difference qu’en l’hab ets lieux. Il en faudroit donc bien met- lhifchré Lee plufieurs autres fortes , puis qu'il en croift auffi fur les autres arbres. Aucuns adjouftent cefte difference , que le Guy tombe, s’il croift fur vn arbre qui perde fes fueilles : mais qu'il dure rou- fiours fur ceux qui ne les perdent pas: dautant qu’il reçoit continuellement nourriture fur ceux-cY, & non fur les autres: A44is(dit Scaliger)ows voyons que le Guy ne perd pas une fucille fur nos pomiers. | EE encor quil foient tous deueflus par l'afpreté de l'hyuer Ce qui aduient d'aurang qu'ila vn fuc glueux, des eufes. qui pour ceftc caufe eftaffez baftanc pour l’entretenir : comme il en prend aux animaux , qui de- meurent cachez en hyuer fans manger , ainfi auffi faut il croire qu’il en foit des arbres , qui ne fe Chap. 124. defueftent point de leurs fucilles. Pline dic, quele mafle eft fertile, & la femelle au contraire eft La forme. infértile. Le Guy eft vne plante laquelle ietre plufieurs branches , ayant fes ierrons rous nouëz , qui : s'entrauerfent l’vn l'autre , & font de couleur de pourreau au dedans, & iaunaftre en dehors, comme dit Fuchfe, & Diofcoride auffi , quitoucesfois femble raporterces mots au Glu:, Le fe ait . D Güy: Chap.ITl TS fait de cefte plante, & non à la couleur de la plante , laquelle Pline dir, qu’elle cft toufiours ver- _ doyante. Ila vne mauuaife fenceur , la fueille qu'afi comme celle du bouïs , toutesfois plus pctire, plus longue,& plus groffette : fa couleur eft verte tirant fur le noir: Il n’eft jamais guiéres plus haut d'vne coudée. Ruel 8 Fuchfe difent, qu'il ne fleurit point : & routefois il fait de petites fleurs jaunes defquellesilctoift des petites bayes , rondes , & palles , pleines d’vne humidité vifqueufe, & dans lefquelles’il y a vne femence noire. Le 64y ef du nombre des plantes, quine peuuenr _croïftre fur la cerre, mais croiflent furles arbres, & n’ayans poine de lieu p-opre, elles croient en _celuy d’autruy ,ainfique difent Pline & Thcophrafte. Ce qui vrayementeft digne d'admiration, que le Guy croifle par tout fur les rroncs des arbres, fans aucunes racines, & s'y entretient coute l'année, & mefmes l’hyuer; comte dit Virgile: Comme le Guy à La fuctlle nouuelle Croiff aux forelfs ex-hyner quand il gele, Sans ce qu'il foit de fon arbre [emé. Tiu 16. chap. 44 Liü.1.c.140, chap.123, , Le lien, Pline liu,r 6: chap.4 4. Thecophra- fte liure 2. des caufes: ch.23. ” Ceux dé Negrepont appellent celuy qui croift far le Sapin & la Melize, Srelis: ceux d'Arcadie TVappellenc Ayphezr. Plufieur afferment que le Guy ne croiftque fur le Chefne , le Route, l'Yeufe, le prunier fautiage, & le Terbentin, & non fur Îles autres arbres. T1 croift abondamment fur le Chefng, & eft appellé dhuos Hyphear. Yen ctoift auffi fur le Chaftagnier, pommier, poitier, Sorbier, furlé Saule , ful le Til & furle Bouleau , & fur d'autres. Mefmes Diofcoride dit, qu'ilen croift für la racine de quelques perits arbriffeaux. Bellon dit, qu'il ya des Oliniets en la Paleftine, fur Ifquels le Guy croift & porre des bayes touges , & que pour ceftc caufeils en deuiennenttériles, I Aeurie fur la fin de May. Son fruit eft meur au commencement de l'Automne, où à la fin “de Séptembre,& duré tour l'hyuer: Ilefchauffce auec vne acrimonie, ainfi qu'efcrit Paulus. Il eft composé d'vne matiere aëréc & aqueufe, ayanr peu de fubftance rerreftre : car l’acrimonie fur- = ” £ 3 ni 3 2 ! SJ 4 monte fon amertume. Selon Auicenne, il éfkchaud & fecau troifième degcre. Ses fucilles ë& fon fruit cfchauffenc & deflechent, & font compolez de parties afles fubtiles. Le Guy amollit , re- foult & arrire, fait meurir les parotides, foroncles , & autres apoftumés , mis en emplaftre auec autant de refine & de cire , il guerit les perits charbons : ‘ioinc'auec de l'encens , il amollit les vieux viceres , & apoftumes malins: cuitauec de la chaulx, &zla'pierre Agathe , on Affene, con- fumelaratelle, fi onle mer deffus. Auec orpigment ou arfenic fait romber lesongles : meflé auec dela chaux,& lie de vin fa vertu s’augmente,ou comme aucuns lifent, il augmente leur vertu. Lé Guy felon Galien, attire puiflamment les humeurs des parties profondes , &non feulement « pe à ê À : : ET 1 n, « L Ve à les fubrils,mais auffi les grofes,& les diffipe & refoult. Or eft-il du nombre de ceux quin cfchauf: fent pas f roft qu'ils font appliquez,mais qui demeurent quelque tem ps,comme la Thapfa. 2e Marthiol dir, qu'il y en a qui reduifent le bois du Guy en poudre bien menué, & la fontboire à ‘ # + < ceux qui tombent du haut mal, & afleurent que plufieurs ont efté gueris par ce feul remede : mais il en faut vfer cousles jours par l'efpace de quarante iouts, & prendre garde quele bois, apres qu'il aure efté coupé, ne touche pointeerre. Le mefme bois penduau col, où au bras auec fon efcorce, aïde les femmes enceintés: mais ay conneu plufieurs lefquels ne {çachans que c'eftoit ny du mal, ny du medicament,au lieu dû bois faifoient prendre du glu mefi mes en pillules. Nous fcauons bien que le Guy qui croift fur le poirier fauuage , eft vn fonuerain remede à cCCux qui ont les membres tetirez. [lle faut piler auec fes fueilles & branches, & de Ja graifle de chappon frefche Pour les dartres il fauc premierement les frotter auec de la pierre ponce, puis les oindre de la fleur du Guy meflée auec de la chaulx. ne: | | PE RE a Tragus dir, que le fuctiré parexpreflion de routes lés fortes de Guy, f on le pile lors qw'ileft encor frais & vert, & puis que l'on en mette dans les oreilles ; refoult les apoñtumes froides d'i- celles, & les amolliten peu de iours, & appaile la douleur. : Il y a encor pour le iourd'huy des Chteftiens fi {u pérftitieux , qu'ilcroyent ; que le Guy du Chefne fért contre les enchantémens, | & illufions du Diable , & pour certe raifon , ilsen attichent au col des petits enfans. Aucuns Empiriques eftimenr,que fi l'on met en poudre le Guy; qui croift {ur le'Chefne, Coudrier où Poi- rier , deuant qu'il touché terre ;& que l'onen donne boire auec du vin, qu il guerit du haut mal. Ils en fonc aufli des chapelets ou Patenoftres , qu'ils eftimtent feruir à mefme effet. Les au- Scaliger au mel. Dodon li- ure 6.ch.6a Liu.3.ch.87 Liure 2, des obferuar. ch.8 3- Le tembss Le Tempe= rArsent. Les vertuss Lin ‘des temperam. Gal. liu.6. des fimp. Liu.2, chap. 728. Dodon liu. 3.chap:69. Liure 6. des fimpl. Sur le ch.37 du z.liure de Diofcar, Pline liu.2s chap.4. , Larache re ? TRE ! ste TE ; PS DE re Geurilis, & tres l'enchaffent en dés coliers d'argent. Gentilis de Folegni, & laques de Partibus ont creu fa vercu cfre fi grande, qu'ils l'ont appellé, “Bow de /a fainife Croix, fe perfuadans,que c'eftoit vn EX céllent remede contre lémal caduc, l'Apoplexie & Paralyfe,tanr pris dedans, comme pendu au col: Curcius afferme que le Guy quieftereu fur le Nefplier efpineux ; guerit ceux qui ont la iau- Iaq. de Par- tib. nifle. Le glu fefaic, comme dir Pline; des grains du Guy cueilliz au témps des moiflons , auant in ch. qu'ils foienc meurs: ear s'ilpleur deffus,, ils en deuiennentbien plus gros, mais ils ne valenc plus FE: 6.ch rien pour faire leglu: "On lesfeche , puis eftans feës on les pile & les meron pourrir en l'eau par 24. l'efpace de douze ioursomenuiron ; 8 n'y a que le feul Guy qui deuienne bon en fe pourriffanc. Apresonle pile dérechefanec vnpilon,en l'eau courante ,iufque tant qu ayant perdu {on cfcor- | ce , la chair de dedans deuienc gluante. Ete'eft le glu auec lequel on prend les oifeaux , | ayant #il Tome premier. B 2 + premie : TT: _" 16 Liure I. del'Hiftoire des Plantes, premierement deftrempé & meflé auec d'huile de moix. Matthiol dit,que le glu fe fait en pluficurs façons ; mais que le meilleur fe fait des grains de Guy, qui croift fur le Chcfne. IlLya grande abondance de Guy en la Tofcane , outre celuy qui croift fur les poiriers , 8; pommiers , quin'a au- cune vertu, car ilencroift de fort bon , non feulement furle Chefne, mais aufi {ur le Cerrus, l'Yeufe, & la chaftagne, fiigulierement en noftre marine de Siene, où il y a de grandes forelts,que ceux qui font le gluarreftent bien cherement, Ils cucillent les grains du Guy, puis les cuifenten l'eau, tant qu'ils foienccreuez : en apres il les broyent, & les lauenc fi long remps en l'eau que route l’efcorce en foit oftée. Il s’en faic auili en Syrie des Sebeltes , duquel les habitans de la Lombardie fe feruent pour prendre les oifeaux, parce qu'ils n’ont point de glu d'arbre. Ils l'achetent des Veniciens , qui le fonr venirde la ville de Damas en Cyric; Et pourccauff eft-il appellé Damaf- quin :-mais il n’eft pas fi bon que celuy du Chefne. On fait aufli du glu de l'efcorce des racines de houx, & de la viorne enfeuélies en vne foffe, auec les fueilles de ces arbres en vn lieu humide, au- quel on les laiffe iufqu’à tancqu'elles foient pourries. En apres onles ofte de là, & ou les pile tant à qu'elles acquierenc vne vifcofité , puis on les laue en l’eau chaude, les meflant enfemble auec les Chap.167. mains, Onen faitaufli en la mefme forte cn d’aucuns lieux des racines de Guimauues. Serapio efcricauffi qu'il fe fair de bon glu de l'efcorce des branches de l'arbre nommé Tarabella. Les ha- bitans de Tofcane tirenc vn grand feruice duglu: Car outre ce qu'ils s’en feruenc à prendre les oifeaux , ils en frottenc les feps de leurs vignes ; de peur que les chenilles & autre celle vermine dont il y a grande abondance en ce païs-là , ne montent pour manger le bouton, lors qu'il ne fait que fortir.Les Griues fe nourriffent du fruict du Guy,principalemenr les groffes,que ceux de noftre païs appellent Twrdellesidont l'efmeut eftät tout plein de la feméce du Guy,il fe feme par ce moyen fur les arbres, fur lefquels lefdits oifeaux fe perchent & fe paiflent,& de certe femence fort la plan- re du Guy, de laquelle fe faitle glu. À raifon dequoy Plautus a plaifamment dit, que la grine chie Lu & fa mort,Pline cft de mefme opinion touchanrl'origine du Guy : J/#e peur,dit-il,croiffre effant Jomé, fi premierement il nn pafépar le ventre des oifeaux, fingulicrement des Ramiers €» Griues. Et eft fa nature telle,qu'il ne peut croiftre,fi premierementil ne fe meurift au ventre. Ce qu'aufli Theophra- fte efcrir & admire,parce que mefmes le Guy produitfruiét & femence,de laquelle il pourroit s'e- Liure 2. des gendrer. Mais Scaliger nie cela,8r preuuc que le Guy croift de l'excrement des arbres,qui a vie,cü- GER me d’vne femence auec laquelle il a quelque proportion comme auffi la Galle,8&: non de la femen- Aux comm, Ce efmeutie par les oifeaux, Comme fi dans l'effomach (dic-il) des Ramiers G* Grines le grain du Grÿ VS ne fe pounoit digerer , dr toutesfois les grains des lambruches on vigne-faunage , qui font de beaucoup 168. plus durs & gros,y font bien confumez.Ce que nous auons effayé ayäs donné à mâger à vne Griue des grains de vigne, & puis apres de ceux du Guy , fans en pouuoir remarquer aucune refte en leur efmeut. D'auantage les oifeaux mangent ces grains là fur la fin de l'Automne, & au fommer de quelques branches droites, fur lefquelles le Guy croift:comment donc eft-il poffible qu'il fe main- rienc là cout l'hyuer, fans qu'il foit laué & emporté par rant de mauuais temps ? caril n'eft pas vray-femblable, qu'il croille tout à l'inftant. Le Guy donc formé au commencement par la cha- leurinterieure du fuc, qui luy eft aucunement femblable , &c aidé par la chaleur exterieure qui l'at- tire en dehors, s'engendre & croift en forme d’vne plante, comme les cornes fortent des os des animaux. Il ne faut pas oublier à ce propos ce qui eftoit digne d'admiration aux anciens ‘Gaulois. Car les Druydes (ainfi appelloicnc-ils les Preftres ) n’eftimoienc qu'il y euft chofe au monde plus + TA facrée que le Guy,& l’arbre,fur lequel il croift,pourueu que ce fuft vn Roure.Tonchät Ja vaine fu- caudela perftition defquels, & de l'aucuglement du peuple qui en efloit abreuué, faut voir les plus amples guerre de difcours de Pline, & lules Cefar. Les Draydes (dit Cefar) e» certain temps de l'année s'affecient en- Liures. des feble en vu liefncré, fur les confins de Chartres. Ce quartier-là s'appelle aujourd'huy la Comté FRE Em de Dieux. Le Guy fait mourir les arbres, comme le recite Theophraîte,& Plineaufi, qui dit,qu il apr he peut eftre corrompu, par le feu ny parl'eau. L'hyphear ft le meilleur pour nourrir les brebis: Liwr3., caril les purgepremierementdes mauuaifes humeurs , puis engraifle celles qui ont peu fupporter Pix [1 purgation. Car celles qui ont quelque partie gaftéc au dedans, ou interefféeine la fçauroiencen- Liu. 16. 244: his durer. Le temps d'vfer de cefte purgation, eft en efté, quarante jours durant. LTeufe, U: CHAP.. Ib BA ’Izex des Latins s'appelle en Grec #@,pource qu’à caufe de fa durtéille "S faurfcier. Les Arabes le nomment Barbe, ou Carmas. Les François, 7eme & xKS Eoufe.Bellon l'appelle Chefze-vert n'encendant pas toutesfois le Chefne tou- SE jours verdoyant , duquel nous auons fai mention au chapitre du Chefne. En Yè\) Italie on l'appelle E/ice ; en Efpagne Axis 8e Auzinheira & Cofcoiaien Ale- rer EEE mand Srecheychen, Eingattung. NY a deux fortes d’I/ex, ou Tenfe,l'vne quiala . RE fucille picquante,& l'autre qui ne picque point. Il y a grande abondance de Liu6. ch. ceftui-cy en Tofcane,& de l’aurre en Efpagne. Calumella fair mention decous les deux : Low pens é ù , dit-if, Surlerliu. @ Nil S; L TS Re = De lYeule. . Chap. I V. IT, (dicil)donner aux beufs des fueilles de figuier, sil y en a abondance:Tontesfois lafucille de Chefnes eff mellieure , ou bien celle de l'Yeufe , pourueuque ce foit de celle qui #'a point d'efpines:carle beflailne mangepas l'autresnon plus que celle du Geneure. Parquoy ceux là fe trompent, lefquels meusfeule- menr par l’auchorité de Pline, Theophrafte tiennent que celle qui n'a pas les fucilles picquantes, n'eftpas lavraye YeufeJ'Ilex a les fucilles comme celles du Laurier, & qui dureut roufiours :elles | font blanchcaftres par deflus,&afpres & à l'enuers font ver-£s forme de tes & polies;taillées tout àl’entouren façon defcie,dont les 1 40e fur pointes de l'vne des fortesfont roides, & picquances,8& l'au- Hiofc.a rar. tre non:leur queuë eft courte : le gland petit femblableàce- luy du Chefne, plus petit, & qui eft attaché bien ferme le- quel Homere nomme Achilon, le diftinguant ainf de celuy du Chefne : l'Yeufe porte le Guy, &lHiphear.Il ne fleurit nu 7 . point. C'eft vn arbre haut, & auf grand que le Roure, Theoph là! pourueu qu'ilait leterroir propre. Son efcorce eft roufle- nie e ï ; CIE s - in. liu.r6. g noiraftre. Son merrein eft folide, maflif & cres-fort, & de chap, us couleur noire tirant fur Leroux. Il a grand nombre de ra- cines, qui entrent affez auant en terre. Theodorus traduit, a fort atant. Et de fait, Theophrafte efcrit ailleurs: qu'entre hit Ds tous les arbres fauuages , il n'y en a point, quipoufle fi : > auant fes racines en la terre, comme l'Yeufe , & que fon “ARE tua merrein eft merucilleufement fort & maflif : & qu'à celte ftoire.ch15. caufe il endure d’eftre pelé plus longuement: & qu'ileft rougcaftre tirant fur le noir.De là viencqu'Atiftophaneap- pelle les hommes mo, c'eft à dire, d'Teufe, pour deno- cer des gens du tout rudes & grofliers. Hermolaus toutes- fois dit,que l'Yeufe efclate & fe rompt de foy-mefmes, Et 1e pour cefte caufe Pericles difoit, que les Bœotiés refem- El Sione à l'Yeufe , comme dit Ariftote : d'autant qu'ils-fe confumoient par difcordes mutuelles & inteftines. L'Yeufe de laquelle Marthiol a donné le pourtraidt, qui a la fucille A SAS Z € Diofc. (Ke plus longue & eltroite , eft peut :eftre cefte forte là que LS Wééæ — Pline die, qui croïten ftalie; laquelle a la fueille quin’eft pas beaucoup differente de celle de l'Oliuier, & eft aflez cognzuë en Prouence , & Languedoc, mefnies des femmes, & petits enfans Ses fueilles font plus perites que ceiles de la premiereforte de liege , & plus rondes, & la plus part fans pointes, aux arbres qui font defia grands : lors routes: fois qu'elles fortent & commencement à croiftre,elles fonc vn peu decoupées & poincues:car celles des petitsarbres,auantqu'ils portent gland, font toutes aiguës & picquantes , parle refmoignage mefmes de Clufodorts. Pline faitmention d’vne l'Yeufe efmerucillable,difant ainfi: 4upres dudir Viu16.c44 bois y a vne Teu[e admirable,qui a trente cinq pieds en rond de groffeur,produifant de [oy dix arbres de remarquable grandeur, tellemët qu'elle feule fait une forejf.Il met auflil'Yeufe aunôbredes arbres, qui font de plus longue durée. 44 mont Vatican,dit-ili/ y a vne Veufe plus ancienne que la ville, en laquelley avn tableau d'airain,grané en lettre Tofcane,qui monffre que defia de ce tëps la on auoit de- sotion à cefl arbre. Onf{çait bien aufliquela ville de T'yuolieft plus anciennes que Rome.Or ily a Phi. 16. À trois Yeufes plus anciennes que Tybur qui fut celuy qui baftit Tyuoli, fous lefquelles il fut con- *P# facré. On faifoir au commencement la couronne bourgcoife, ou ciuique d’Yeufe defpuison aima mieux prendre l'efculus: d'autant qu'ileft confacré à luppiter. L'Ycufeeft dela nature desarbres, Thcophraft: lefquels aimans les montagnes,ne peuuent croiftre en la plaine, Entre rous les arbres fauuages il eft tre Fhie coufiours verdoyant. Il y en a foifonen Languedoc, furtout à l'entour de Montpellier En fealie c'eft pi. Lu vn arbre aflez cogneu.En Ida montagne de Candie;auiourd'huy appellée Pfloritiil y a force Yeu chape Les ; &au mont Athos,& auffiaux montagnes d’älenrour de Hicrufalem , & és enuirons du mont {4 bte, Amanus. L'Yeufe bourgeonne au prinrémps, comme dit Theophrafte: Ceux, dit-il, g# demeurent & “ee 44. 10g temps à porter fruict,c qu'aucuns effiment qu'il leur faut un an à meurir leur fruité,comme le Ge- à. D res neure, GLTeufe, bourgeonnent au printemps. Son fruiét auffi, fuiuant l'opinion du mefme autheur,.ch.s1.& 167. meurit bientard : tellement que le nouueau treuue encor le vieil fur l'arbre. Et pour cefte caufe au- 5 en ” cunsont penfé que ceft arbre portoit deux: fois l'an. Il dit auffi en yn autre lieu, qu'il ny.4 POÏNET'hift. ch. 6. d'arbre, qui foit fi long temps à rendre:fôn fruiét meur, comme l'Yeufe:car Gaza lie ainfi zero rs À éiairate,8cc.Er l'exemplaire imprimé à Baflé ravrey dé mhasilv, c'eftà dire, le plus abondamment Liwr.chrar, de tous érc. Au mefime lieu il dit, quele Chefne & le Chaftagnier {ont des plus cardifs à meurir Ze verms leur-fruiétaffauoir enuiton le mois d’Oëtobre ; femblablenientle Philires,8c l'Teufe. x Diofcoride dit, que les Glands de l'Yeufe fonc de plus grande vertu que ceux du Chefne.L cf- corce de la racine de l'Yeufe cuite en l'eau iufqu'à tant qu'elle foit amollie, 8 appliquée par | Tome premier. | 3 l'efpace 18 Liuref.de l'Hiftoire des plantes, 'efpace d'vne nui& fur les cheueux que lon aura premicrement nettoyez avec de laterre cirolie, les noircit. | Tiure & des Galiendit, quele Phagus, & l'Ycufe fonclesplus aftringeans , foir que l’on les mette au nom- pue usx bre des Chefnes, ou bien qu'on y mette de:la difference. Leursfucilles eftanttendres, & apph- chap. 17. quées deflechent fort & plusque le Chefne: d'autant qu'il eft auffi moins aftringeanc, Divico- ride parle en general des fucilles de toutes les fortes, & dit, qu'eftant broyées, & pilées , clies fer- uentaux enfleures, & fortifient les parties des membres quifontfoibles. La racine de l'Yeufe bro- Drymus af. yée,& appliquée fur la morfure du ferpent nommé Drynus y fert beaucoup. Galien efcrir en vn au- pee “ils tre lieu , qu'il fe faut garder de manger des glands de l'Yeufe, queles Grecs nomment énvass : Pas. d'autant qu'ils font afpres & durs,8&c par ainfi mal-plaifans & mefmes que fi quelqu'vnen mange de se bouillis, ils font de dure digeftion,&c ont vn fuc gros. Cornarius dit que Galien appelle le gland de d. l'Yeufe 4cylon, le faifant de moinge vertu en toutes chofes que celuy du Chefne, comme aufli ce- Euh 309: ftui-Cy n'eft pas fi bon que les chaftagnes, qui font {es meilleures d'entretous les glands. Et tontes- Dior. fois entousles exemplaires communs tant Grecs que Lacins il y a en ce paflage Aemecylon, qui fi- Liure 2. des gnifie Arbowfier.Hippocratc dit, que les Acyles,c'eltà dire, Glands de l'Teufe, & ceux du Chefne & pers la. & du Fau, tant cruds que roftiz#eftreignent le Ventre,;mais mins eftans boïillis. Luy mefmes ot- Lier. donne pourles brufleures , de cuire les racines tendres de l'Yeufe dans du'vin doux, & à petit feu, Hire 1 des ji fues à rant que le tout s'épefliffe. On les peur auffi cuire en l'eau. Ce qu'eftant inf, dit Cor- Aufmef narius, il me femble qu’au prouerbe qui dit, éxAv Ta LAA1, 4 aüxw Oüca ,ceftàdire, emplir [a te aux Couche d'un morceaw, G non d'une figues au licu de de en Suidas, il faut lire, éulAv; veu que Chiliad.. Suidas dir, que ce prouerbe nous aduertit de nous arrefteraux chofes faines 8 fermes. Quant à moy ie n'y contredis point, parce que ce n'eft pas chofe de grande importance.Le Gland de l'Yeu- fe fait le porceau eftroit & net, &c fa chair maigre & pefante.fuiuant le dire d'Horacc: Et le fanglier nourry de glands cheuts de l'Teufe. Rempliffe les plats ronds de latable pompeufe : « De celuy quireiette vne groffiere chair. Matth. au Le charbon de l'Yeufe eft bien eftime en Tofcane , nonfeulementpoutce qu'il tient lon temps fon mer feu : mais auffi pource, comme ils difent, qu'il n'entefte point. Le merrein de l'Yeufe fert à beau- Li.s.de l'hi- Coup de chofes , comme celuy du Chefne. Theophrafte dit, que l'Yéufe eft bonne, pour faire les foïechs. aixieux, & pour les chariots qui fe tirent à vn ioug : & auffi pour faire les Lyrés ou Guiterres. Pline Liu. 16.c,43, ditque de l'Yeufeon en peur faire des fucilles, ou tables forc defliées & minces , 8: qui mefmes font-de belle couleur. Mais fur tout l’Yeufe eft propre aux outils qui font fubieëts à s’vfer, comme pour les aixieux des rouës , L'on dit, qu'il fe fair de bons eftuis de perceures du bois de bouis, ou d'Yeufe.Higinus veut que l'on face les manches des inftruments qui feruent pour le labouragé, de Livre des bois dé cherpine ou d’Yeufe.Oribazius dit par l'authorité d'Heliodorus , qu'il faut faire les machi- &ach nes du plus dur merrein qui {oir, comme d'Yeufe ou dc frefne. / LeLiege, | CHAP. P. E Suber des Latins,s’appelle en Grec Pé%s:en François Liège à caufe de fa le- S gcrété, comnie dit Ruel,parce qu'ilnage fur l'eau,8& ne va jamais au fond. Et MS pour cefte mefme caufe auff il s'appele @», parce qu’il va toufiours contre- M mont.Les Italiens le nomment Sygaro:les Allemands, P##toffelholtz:les Efpa- Ze\) gnols, 4/cornoque. I1ÿ à deux fortes de Liege , qui font differentes en la formé Zee des fucilles:l’vn a la fucille plus longue 8 plus aigué : & l'autre l'a plus cour-- La forme, = te,ronde, & enfaçonde fcie. Le Liege, ainfi que dit Thcophrafte, a la fueil- Lier-delhi [e comme celle de l'Yeufe,ou de l'olinier, mais plus groife, & plus longue, & qui eftoufiours ver- LR da doyante. Ce que toutefois luy mefrnes nic, s'il n'y a de la faute au liure. Er aufli Pline luy con- __ trédit,& à bon droiét, mettant le Liege au nombre des arbres qui ne fe defueillent iamais. Aucuns re … éftimenc qu'il faut lire ainfi en T'heophrafte ; Lafueille femblable à l'olinier, plus groffe > plus lon: du 1. liu. de we laquelle ne tombe point,mais dure tonffours Ceft arbre eft moindre que l'Yeufe,comme pourront Dh fire foy ceux qui font allez de Baccano à Rome, pource que fur ce chemin là il y a grand nom- Liuné. ebe. bre de Lieges:Car il eft,;comme dit Theophrafte,de moyenne hauteur,é quivaen croiffant:non pas comme Gaza l’a tranflaté, fort bault, C* s'augmente grandement. Mefines Pline l'appelle peris ar- breH ale tronc gros. & ictre peu de branches. Son gland eft fembiable à celuy de l'Yeufe, qui n# vaut rien, &mefmes il n'en porte guiéres.On tire feulement du profit de fon efcorce, laquelle cft fort groffe, & qui reuient apres auoir efté couppée, 8 fi grande, qu'il s'en trouue des pieces Plin. liu, 16: larges de dix pieds en routé quarreure, Son bois fe rompt aisément, comme celuy du Pin fauuage, Fa “ru, Mais il fair plus grands efclats, comme l'eferit Theophrafte : 8 comme il dit ailleurs, aisé 4 manier | foir,.ch. 16. @ rendre:mais, qui rompt ou qui [é fend aisément, non pas roide comme, Gaza l'a cran flaré. Il fucvn remps iidis que l'on en faifoit les images dés dieux : mais on fefert du palmier, qui luy a fuccedé pour Les noms. Les efpeces A March fur le Ÿ VE r.liu.de Dio- JW fcor. ch.121. 1 sl IG Eiese Chap Vi. 19 Liege à lafucille courte Liege à lafuerlle pluslongue 065 larve. | es effroite. ? 2 S TE, NI 224 WP NN : kb pour ceft effe@&. Le Liege veur eftre toutefcorcé , autrement l'arbre en vaudroit moins, puis apres dans trois ans l’efcorcefe refait. Et comme dit Matthiol ; Nature preuoyant que l'on ar- L racheroit l'efcorce à ceft arbre, l'a garny de deuxefcorces. Pline dit , que les arbres meurent fi Liu.17.chap. on les efcorce tout à l’entour , excepté le Liege, qui mefines en vaut mieux : car l'efcorce deue- cmt nant grofle , le ferre trop fort, & l'eftouffe. Il ya vne forte de Liege, qui a la fueille plus longue, & plus aiguë : & l'autre l'a plus courte, plusronde & decoupée tout a l’entour en façon de fcie, dont ,,,, les pointes quelquesfois fonc picquantes. Theophrafte dir, que ceft arbre eft fort commun en Li. del'hi- migenviæ. En quoy Viétorius eftimequ'ily ait de l'erreur , & qu'il faut qu'il y ait rugomvie 5 car auñli ar FRE ceft arbre eff fort frequent par toute la cofte marine de Tofcane , laquelle iadis eftoit habirée par diuerflegos. les Tyrrheniens , comme il y en a de grandes forefts pres de la ville de Piombins , & d’vne autre ville , laquelle à cefte occafon eft appellée Sughiero : car en leur langage, le mot S#ber eftant cor- rompu cft changéen Sughiero. Celuy qui a lafucille plus ronde, eft plus commun au terroir de Rome ; & l'autre qui l'a plus longue, à l'entour de Pife. On voit des Lieges en la cofte de Genes. Liu-16.ch.s. Tellement qu'il ne faut pas adioufter foy à Pline, quand il dir, qu'iln’en croift pas par route l'Italie, & qu'en France il n’en croift point du cout. Ruel auffi dit, qu'il y en a des perirs en Efpagne,&e qui Liur.ch.89; ont peu de branches , mais que peut eftre ils font plus grands aux monts Pyrences. , Le Liege eft Les vers. fort tardif à bourgconner. Il s'en fait dela cendre, fingulierement des conneaux à vin Qui En ONE plin lité. efté faits, laquelle deffeche meruéilleufement : on en mefle auffi aux medicaments que l'ont fait chap2s pour les dyfenteries. Paulusordonne de boire parmy d’eau, & vinaigre la cendre du Liege bruflé FANS 7 en vnpor de terre , pour le trop grand flux des femmes : la mefine cendre du Liege ainfi bruflé, Fr fert grandement au mefme mal, fi on en fait inieétion dans l'amarry , auec du vinaigre, ou bien auec de l’eau & vinaigre meflez : l'efcorce du Liege, pilée & beuë auec de l'eau chaude; eftanche le flux de fang de quelque lieu que cefoit. Sa cendreaufli, comme dit Pline , prife en breuuage, Liu:24ch.4: auec du vin chaud, fert grandement à ceux quicrachentle fang. Ce que cefmoigne aufli Serenus en ces mots: L Si le fang coule trop, de quelque lie qui Joit, Il sesfanche foudain, fi daus l'eau chaude on boit | Le Liege bien pilé, auec grandidiligence. | | _ On fe fert, ainfi quedirPline, du Licge, fingulierement aux cables des ancres des nauires, & aux Liu.16.ch.84 filecs des pefcheurs., & pour boucher les tonneaux : & dauantage pour les {ouliers des femmes’en : hyuer. Parquoy les Grecs appellent plaifamment les femmes Arbre d'éfcorce ; non pas comme il ÿ a aux autres exemplaires,E/corce d'#rbres.Car les Grecs difent duidhépaas,c cf à dire, Arbre d efcorce, ï ou p/ein d'efcorce. Aucuns appellent le Liege Tewfe femelle, & s'en feruent à faute d ECS Liu 166.49, 4 au À 20 Liure Ï. de l'Hiftoire des Plantes, aux baftimens : comme aux énuirons d’Elis & Lacedemone. Le Liege cft mis au nombre desar- , Hwréch8, Pres qui demeurent pluslong-remps à {e pourrir. Son gland fait la chair molle & lafche. Son efcor- ce eftaffez cogneuë par les cordonniers, fauctiers & pefcheurs : car ceux-cÿ en mettenr au deflus de leurs filets de peur qu'ils n'allent à fonds: & ceux-là en garniflent les femelles des foulicrs con- tre le froid. | LS "AU: Du Smilax. | CHAR. PI. Es diuerfes &ambigues fignification du Swilax , ont fouuenit eaufé des erreurs en la matiere des fimples , & en peuuent encor caufer & elles ne font bien diftinguces. Premierement il y a deux herbes rampantés quifont äppellées Swilax, comme aufli quelques arbres. Pline dit, qu'il y a deux fortes d'Yeufe ; dont celle qui a les fueil- les aflez femblables à celles de l'Oliuier , eft appellée par aucuns swslax , &en Pro- uence Aquifolia Qui pluseft, l'arbre que les Latins appellent Taxws, eft appellé Silax, par les Grecs. Finalement il y a aufli d'autres arbres portans gland , qui ont le mefme nom, defquels Les efbeces. NOUS parlons en ce lieu cy. Or auons nous pris garde qu’il y en a de deux fortes: l’vne que Theo- es & Yi phrafte nomme Swilax des Arcadiens : l'autre qui eft plus petite , & à grand peine croiftelle à la Laforme. hauteur d'vn arbre. Le Smilax des Arcadiens refemble, dit Theophraîte , 4 /'reùfe , > ejl de Là mefme, woyesne hauteur: Il a l'efcorce de couleur de cendre ; & blanche au fommer des branches , & pleine de mouffe. Sa fucille refemble à celle du laurier, n’eftant point decoupée, & qui n'eft pas picquante comme celle de l’Yeufe. Elle eft verte par deflus, & blancheaftre au deffous, & plei- nc d'vne mouffe qui eft molle au toucher. Il fait la fleur comme celle de l'Olinier ou du Roure, & iaune , & qui a des chattons longs & efpez , defquels l'Yeufe n’en a point. Son gland eff forc # petit. Les Grecs le nomment Af/aci & Acilaci, qui font Smilax de arcadiens . Motscorrompusde ouinax@, 8 axvs. En François ceft portant glands. arbre n'a point de nom propre. Son merrein n'eft pas fort & folide , comme celuy de l'Yeufe : mais lafche & mol, comme dit Theophrafte. Et pour cefte caufe Marthiol Les noms. Liu.16.c.60. Là mefne. condamne l'opinion de ceux quidifent, quele Swilax des Arcadiens , eV Yeufe nonefpineufe : L'autre forte de Sw:- tal ne À lax eft perite , & ictre beaucoup de branches , fans s'efle- de Diof..ch. LES { uercnarbre. Ila [à fucille de l'Oliuier, blanche, & qui 121. Es” | n'eftny decoupée, ny picquante': fon fruict eff comme ce- LD |: luy du fufdit , & ny a autre difference entre eux ; finon que SX X ceftui-cy a la fueille plus eftroitte. Theophrafte donc a rai- er | ZUZZE fon d'efcrire que lafucille du Swilax quiporte gland , n’eft DA point picquante ou efpineufe , au lieu que le Swi/ax afpre Ne ë &c qui rampe, a le bout de fa fueille , & les coftez picquans : AU LT 1 Fi &c qu'il a la fucille plus droite que l'Yeufe ( car r'eftime SEEN 2 qu'il faut lire Gureper non pas comme Gaza, Gaburego, qui À w 44 LÆ fignifie , plus profond) parce qu'elle n'eft ny crefpée , ny de- PUR N #4 coupée à l'entour : Elle eft auffi molle , d'autant qu'elle eft & > garnie de mouffe d'vn cofté , & eft differente en plufcurs (0 chofes. La premiere efpece du Swilax qui porte gland, C4 4 f Ë P. cft fort commune aux enuirons de Montpellier,que les Her- LEE SR PTS biers appellent fauffemenc Robur. L'autre croift fur les co- faux qui font à l'encour du Rhofne , en tour ce quartier À qui eft defpuis Vienne en Dauphiné , iufqués'en Arles. Le LORS ”; | Smilax felon l'opinion de Galien , a la vertu de réftraindre: Liu.6,ch.des °° ë ‘car apres auoir dit les remedes qui feruent aux petites in- part.chap.;. flammations de la luette, il adioufte : La decoifion des fucilles du Myrte, G de [es bayes,, eff de plus grande efficace , comme auf celle des coings afbres de non mœurs: @ des branches tendres de l'reu- Lin. fe,del'Arbonfier, du Smilax , G° du Phagus. Auquel paffage Cornarius dit ainfi. Pline & Diofco- ride difent , que l'arbre Swilax elt appellé en Latin Taxws, & qu’il eft poifon à quien boic, faifanc . mourir fubirement. Ce que Diofcoride dit aufli, mefines qu'il n'eft pas feulement poifon à ceux quien boiuent ; mais aufli que fon ombre eft nuifante à ceux qui fe repofent, ou dorment def- Liw4. fous, dont plufieurs en meurent. Ce que Diofcoride & Pline difent aufli en vn autre endroir. ni1c10 Tellement que c’eft merueille , que Galien ordonne icy la decoëtion destendrons dudit arbre, fmp. pour lesinflammations de-laluerre, veu mefmes, que luy mefmesefcripr, /e Swilax,on Ti axus ef um arbre venimeux : auquel paflage on lit mal, commeïeftime xdxr@N, au lieu deGZ@*, comme auñi en Paulus. Or qu'il ne faille pas entendre d'vnautre Swmilax, ililappert, parce qu'il a de se C ‘appeller Des Phellodris, Chap. VI 21 d'appeler le Swilax doux & afpre Milax 8 non Smilax,comme fay monftré ailleurs:& qu'aufli en ce paflage il mer entre l'Yeufe , l'Arboufier, & le Phagus , aufquels Pline dir que le Taxus refem- ble. Er Diofcoride efcrit , qn'ilrefemble cant aux fueilles comme en la hauteur , au Sapin. l'eftimc donc que vrayement en ce paflage Galien parle des branches du Taxus, qui refemble au Sapin & Yeufe, parce qu'elles font merucilleufement aftringeantes. Or que le Taxus n'eft pas par tout mortel & venimeux , il appert , par ce que Divfcorideefcrit particulierement de celuy qui croift en Jtalie, &en la Gaule Narbonnoïfe , qui eft fur la frontiere d'Efpagne. Au lieu qu'il y a malen Pline , Arcadie, comme j’eftime. Or Matthiol refure tour ce que deflus en peu de mots : $/ Corm#-Sur Re rius dit-il, exff bienregardé en Theophrae, combien qu'il ait bien leu,lequelmer (comme nous auons à “ni À monftré cy-deflus)vre forte de Smilax arbre, qui refemble à l'Teufe, il euff bien mieux (à mon aduïs) € emmoins des paroles expliquécette matiere. Mais Cornarius({ans auoir , comme ie penfe , veu p,,p].68.du Matthiol)monftre en fes emblemes,d'auoir bien leu ce paffage de Theophrafte,;auquel il defcript le 2.ti-de viof. Smilax des Arcadiens, & dit, que ce Smilax n'eff pas le Taxus. I recognoift bien aufli le Smilax de Diofcoride,& de Pline, en ce qu'il dir, que Theophrafte traicte en vn autre endroiét du Taxus, & l'appelle aie. Toutesfois pour tout cela il ne laiffle de perfifter en fa premiere opinion:car ayant vn peu apres, fairmention dudit paffage de Galien, il efcrie ces mots : Auquel lieu (dit-iljie n'a pas EH Liu.6.ch.des tendu en mes commentaires [ur La medecine,comme auffine fais ie à prefent, d'un autre Smilax, que de in celuy qui eff appellé Taxus.Car l'autre Smilax de Theophraïle eff ainfi nommé [eulement par les Arca- fens, G eff un arbre qui leur eff particulier. Des Phellodris, CHAP, VII. ÆPres queTheophraftea traité de l'Ycufe, & du Smilax, iladioufte : Aa ce pe noms >; que les “Arcadiens appellent Phellodris , participe de La nature de l'Teufe ; du Chefze, os l'his { . k oincha 16. N #efmes aucuns ont penfé , que ce fut l'Teufe femelle. Touresfois qui confiderera Phellodris blanc à | Smilax petit a la La fuerlle effroite, | fueille effroite &/ €5 dentelée. | non dentelée. Fa es sg) Gi: LA Er [l À an 2 ont de couleur devert-brun. L’vn doncques a les fueilles blancheaftres d'un cofté eftroites , & La forme, longuertes , & quelque peu crenées tout à l’entour , & pluftoftafpres QUO PIEQUANEESS: fon efcorce elt dé couleur de cendre , le gland lors qu'il eft meur , eft tiranc fur le ner dy à | obfcur. 22 Liurel.del'Hiftoiredes Plañtes,! Phellodres blarc aux fueilles ee tn Phéllédris noïr à Larges filles mo pennes. PPhellodris noir, aux J #eilles larges. | Phellodris que a les fueilles faiéles obfcur. Ceftuy-cy femble eftre celuy dont Matthiol a à pointes, € la coupelle du baillé le pourtraiét ; fans toutesfois adioufter la defcri- ne pion. L'autre a les fueilles blanches d'vn cofte, plus lar- Gland herifsee. | dE Pres | ges, & peu entaillées aux bords,dont les aiguillons ne font, A pas fort picquans. L’efcorce & le gland cftant meur font de couleur Roufle-noire. L'autre a les fueilles de moyenne grandeur, noiraftres , ou de vert-obfcur: au tour defquelles” 3. il y a peu d'entailleures, & qui n’entient guieres auant, & foncmoins picquantes. La coupelle de fon gland eft vnie, &z le gland eft comme iaune-obfcur ; l’efcorce cendrée ou grife. Ily en a encor deuxautres, quiont lafueille noiraftre, & groffe : dont l'vne a les fueilles plus eftroites, & qui font - crenées tout autour, mais non pas fi menu; & qui ne pi- quent pas beaucoup : l'autre les a beaucoup:plus larges ;.de- - coùpées plus menu, fortefpineufes. La coupelle du gland eff life & vnie: la couleur du gland & de l’efcorce eft {ém- blable à celuy quenousauons ditau precedent. Tous ceux cy ont le gland froncy, & petit, la couppelle non picquante, mais comme aux Chefnes rabbotteufe, & pleine depctites / boffettes. Anciennement on appelloiteegland-cy, com- me auf celuy l'Yeufe dwAG*, commedit Theophrafte. Dont les Grecs retiennent encor auiourd'huy le mefme : nom en partie, appellans routes ces fortes degland, 4c44- cas. La derniere forte de Phellodris a les fueilles moindres : que ke precédenr, palles, & fort dechiquerées, & pleines de . pointes comme /’Aguifolis x la coupelle, du gland eft fore t | _ heriflée; le gland eft fermblable aux deflufdits ; l'efcorce Ze es, ie Toutes ces fortes croiffent fur les coftaux qui font pres du Rofñe, ou qui n'en font pas fort CHOIgNEZ. 1 ‘th | … “LT enfe Aguifolia, ou l'arbre de la graie d'efcarlate. CHAP. WI El. NC VEVSE Aguifolia de Pline, ou bien Tenfe petite Aguifolis eft paraucasmommée Pheilodris Li3.del'hi. Na coccifera.ox qui porte le Fermillon. Theophrafte la nomme.dunom commun x @+Diofcoz. a ni S ride t@xxos BaQixr. Les François l'appellent,/ Arbre de La Graine d'Efcarlate.Pline mer deux + {fortes De l'Yeufe Aquifolia, : Chap. VIII. 23 fortes d'Yeufe , donc l'vne croift en Italie, & à les fueilles fort approchantes de celles de l'oliuier, de laquelle nous auons fait mention cy deffus. L'autre croift aux Prouinces, & eft appellée 4qwi- folia. Or cet arbre eff petit, qui a force furicons, l'efcorce rouge tirant fur le blanc. Son gland eft 14 frs. rond , auec fa coupelle heriflée, & pleine d’aiguillonis, laquelle enuironne quafi tout le gland, comme au Cerrus : Ses fueilles font petites & defchiquerées , comme en L'Agrin ou Aguifolia, & tres-picquantes tout à l'entour, attachées à vne courte queuë. Au bas de la tucille & là où elle-fe Plin. liu.16, joint auec fa queué, & au deflus d'icelle, quelquesfois auffi au neud des furieons , il-croift vne "#** graine ronde, petite, & de couleur grife tirant fur le rouge parle dehors, & pleine au dedans d'v- ne liqueur luifante, qui femble du fang, faite en façon de veñies qui croiflent fur les fuciiles de | lorme : & eft comme l’excrement & l’ordure de ceft aïbrif Leufi Aquifolia, ow arbre dela feau, que nature pouffe vers les fueilles, & non vne baye ou vel graine del Ef® arlate. fruiét. Theophraîte appelle cetre graine xéx#ov Qousy. Dio- tbe fcoride xoxxev.. Pline l'appelle granum Coccum, Quifquilium, Linxé.c14 combien que Gelenius lit Cu/Culium. Car( dit-il) c'eff um mor Hiut6-ch8. ND HAT RU, 4 | EfPagnol, non pas Romain, Gr femble qu'anciennement on ap- ES \ | A FANS pelloit Cufculiatum ; ce qu'apre(ént on appelle du mot corromps Scarlatum. Mais Hermolaus eftime que Plineappelle Qzif- quilinm le vermifleau , c'eft à dire , la graine mefme d'Efcar- # late. Cr comme dit Feftus, Qwsfquilie fe prend pour tout ce qui tôbe des [uriéons Gr fneilles des perits lus 4 ee eflé pris. De là vient que Cecilus dit:7# mous as raconté les or- sn «) N Ko LA + pag + } di ont efté changées par ignorance. Mais il vaut mieux mettre LES \ D RS icy ce qu'en dic Pline, afin de corriger les fautes qui font en \f ce paflage , & lérende plus clair & inrelligible , s'ileft pof- * fible. Lafeulegraine d'Efcarlate, dit il, furpalfe tont ce que Le 1416 os Roure à de bon. Cefle graine au commencement comme la queuë de la petite Teufe Aquifolia,on l'appelle Cufculium. Ainfile txa- a duic Gelenius.Mais Hermolaus & Ruellifenr, Cefe graine eff SE rouge dan commencement comme les petites branches de l'Ilex du Coc. Aquifolia.On l'appelle Quifquilium.Aucunslifent, 44 commen- Libssç.98, cement comme vne ordure:les autres.,an commencement come vn fraiét,@re. Mais mal à propos. Car le Coccus n'eft pas fruict de l’Ilex,ou Yeufe,comme nous monftrerons. Mais Dalechamp lic a n5:Granum hoc primoque [eu Sca- Posdc.Cefle graine au commencement fort comme de la queuë tellement que par le mot Sczpus Pline entend la queuë. Carla graine vient à l'endroit où la fucilleeft attachée auec fa queuë,comme nous auons dit. Turnebus dit, qu’il a treuué efcriten des vieux exemplaires, primoque [eu fcabies fruricis parue Aquifolie Ilices : Dont,dic-il /es Correéfteurs ont mal changé le mot Scapus:Car il faut qu'il y air, Scabies.Les Arabes appellent cefte graine, Chermer,Kermes, ou Quermes:les Apothicaires, Granam 15707 tinétorum:les François Vermillon,@ graine d'Efcarlate:les Italiens, Grana de Tintori:les Allemands, Scarlachher:\es Efpagnols, Grana Para tegnir,&, Grana en grano. Sérapion traiétant du Chermes le defcric cout de mefime comme Divfcoride fair le Permillon.Doncil eft aisé à iuger,que le Kermes des Arabes & le Coccus dés Grecs.font vne mefme chofe. Parquoy c'eft fans raifon,qu'il ÿ en a qui dou- rent,f le Chermes ou Coccus infeforius,& la graine d’Efcarlate de noftre Yeufe(qui eft affez cogneüe aux Apochicaires,& Teinturiers:parce que ceux là s’en feruent aux confeétions cordiales, fingulie- rement en celle quieft nommée 4/kermes : & les Teinturiers à teindre les draps) font vne mefme « chofe. Marchioldit, qu'il ne fçait pas fi ceft arbrifleau croiften Icalie : & baïlle le pourtraiétd’vn p qui a efté apporté de Conftantinople. Mais Pena affeure , que cefte perire Yeufe eft forr commu- ne en beaucoup de lieux d'Italie, fingulierementen la Fofcane, &aux enuirons deRome, & de Siene, aux montagnes parmy le grauier , & en lieu fterile , parmy diuerfes forces d'Yeufe, le Smi- Jax afpre , les Terbencins & Lentifques : combien qu'il y en a peu qui porrent la graine & en pe- tire quantité, & mefmes ils n'en portent pastoutles ans ; & pource qu'elle eft petite, & qu'il yen a peu, & qu'elle fe perd suffi toft , ou on ne la cognoift,, ou bien on n'en fait pas conte. Of parce que la graine d’Efcarlare commune, { qui eft vne baye ronde & vuide , comme il dit) ne refemble enauçune façon la lentille , ainfi que Diofcoride le veut; il conclud par À , qu'il y adiuerfes for- ; tes de graines) & que la noftre eft celle que Pline dit : qu'elle eroift à l'entour d Athenes & en Hi-#4 6.4 Aphrique , qui eft appellée Sco/écion, à caufe que de fa moelle il fort des petits vermifleaux : ce que lon cognoift, parce qu'on le treuue vuide dedans : mais l'arbre qui porte la graine , duquel il bail- le le pourcrai®, eft fans doute la petite Yeufe Aquifolia: Er ce que Diofcoride dit, que ds Graine ea ” attachée Th. 1. furle liu.4. ch,16+ iure 4 de, io(c.ch43 - = 3 ° L) : x LE 24 LiureÏ. de l'Hiftoire des plantes, attachée à [es branches,comme de lentilles, ne doit pas eftre-entendu de la forine de 1 graine , Mais de la mode qu'elle eft attachée,comme Marcel Virgil l'a remarqué.Or Quant aux vermifleaux,il cit à fçauoir que le fuc de toute forte de graine fe tourne en Vermifleaux,combien qu'elle foit cueillie en faifon, ou hors de faifon, fi l'on ne l'expofe au Solcil ardant , ou que lon la mette dans vn four chaud,ou que l'on l'arroufe de vin blanc,comme font les Teinturiers quien achettent grande quan- tité(de telle forte que la gouffe demeure du tout vuide, fon humeur s’efuanouiffant ainfi) & l'ayans reduit en poudre rouge, la gardent en cefke forte. Pour cefte caufe comme les anciens l'appelloient Scolecion,c'eft à dire,pleins de vers;aufli les François pour lamefmetaifon l'appellent,Ferwllon, Cor. Embl 39. li. natius-dit,que nous n'auons riende certain touchant l'origine de la graine d’Efcarlate,combien que 4.de Diofc: ce foit vne chole cogncué,& de grand priu & vfage pour tein- Fa qui porte le Vermillon, bi les draps He de {oye qu'auttes. Mais s'il euft pris garde à D TEA Tee Agaifo Za,qui porte la graine d Efcarlarre,en Prouëce, é , Eipagne,& ailleurs.fans doute il euft fceu auffi bien fon Origi- ne,;comme la graine mefmes & fon vfage.Oriladiôufte vnra- pofc qui luy auoit cfté fait par vn fien amy, lequel prennoic fort grand plaifir à voyager, touchant Le vermillon : Z/ croiff, dit-il, ex wr quartier de la Sarmatie,appellé Podolie, [ur les confins de la Ruffiesvne herbe femblable au Plantain. En la ra- cine, de cefle herbe il croifl un grain appellé communement Tfchirbitz , du mot Chermes corremps , lequel effant cueilly fur la fin de May, à au commencement du mois de luin, par l'efhace de quatre Jemaines ; deuant qw'il fe change en vn ver, ST 7 qui puis apres à des ailles ,on enteint les draps de foye, € au- tres de la couleur que ceux de moffre pais appellent Scalsh Chermcfin. Là où l'on amalle ceïle graine , La cinquiefine par- tie d'un talent ; que nous appelons qüintal, Je vent cinq on fix _efeuX de Rhein. Maïs en la fechant,@ préparant pour la met: (ÿ tre en poudre;elle fe decale tant qu'effant apportée à Francfort, À la liure Je vend enniron trente , on quarante e[cus. Iladioufte encor , que le grain qui croift tout feul à chafque plante, TT COCA , ; : x LR pe se n'eft pas plus gros qu vne lentille. Ave Ji cela eff veritable, ‘cj NX F A dit Cornarius, comme 1e Lay creu, aaiouffantfoy au rapfort ARS de celwy qui me l'affeuroit , ces anciensont bien‘eflé deceux en Zeur opinion. Mais c'eft Cornarius luy mefme qui fe trompe, nc faifant point de diffeence entre Macth.liu.4. de Diofc.ch. du Cacçus. le Chermes, ou Coccus, & ce qu'on appelle Cramefir, qui eft attaché aux racines de la Pimpinelle;ou d'vne autre herbe qui croilten Allemagne femblable au Plancain. Or les anciens quand ils ong dit,que le vermillon croifloit fur lArbrifleau ou plante que nous eftimons la petite Yeufe Aquifolia, n'ont pas toutesfois ignoré, qu'il en croifloit ailleurs. Car Diofcoride dir , qu'il en croift furles Chefnes de Cilicie, qui refemble à des petits limaçons,& que les femmes du païs les cueillentauec la bouche, & l'appellent Coccus : lequel paffage Cornarius luy méfie à fort bien corrigé à mon ad- uis. Ec au lieu qu'il y a en Diofcoride yuvaiuis ref sopari a añéysn, c'eft à dire 5 Les femmes Le cueil- lent auec la bouche, il veur qu'il y ait au lieu de la bouche, ty ref pes, c'eft à dire er Efféafin que nous entendions , que les femmes la cueillenc en Efté. Ce que Marcellus auoit remarqué deuant que Cornarius , comme nous l'auons dit. D’aucuns lifent xd péupan ,afin que le fens foit rel , que les femmes le cueillent & larrachenr en rordant. Marthiol s'accorde à l'hiftoire de Diofcoride, difant, qu'il croif} beaucoup d'Efcarlate fur les ChefnesenBoheme,crqu'elle fe perd tous les ans,pource que ceux du lieu ne lacognoiffent pas Er,qu'il es croifl aulfi en Pologne,où ils La cueillent diligemment. Parquoy fi auiourd'huy la graine d'Efcarlate croift à la racine de quelque herbe, ilne s'enfuir pas,que les an- ciens n'ayent bien fceu le lieu,&c la maniere de croiftre de la leur. Les Moines qui ont fair descom- mentaires fur l'Antidotaire de Mefues , en l’expofition dela confection A/chermes mettent deux principales fortes de graine, de laquelle les Teinturiers vfent: l'vncabfoluément appellée Grass tinéForum,Coccus Baphica,8c par Serapion Chermes:l'autre qui ne s'appelle pas fimplement Granwmi: mais Granum Chermes,de laquelle feule les Teinturiers fe feruent pout teindrela foye,au s'appelle Cramoyfi, du mot Chermes. Cefte-cy fe trouue à la racine de certaines herbes, mais le plus fouuent àla racine de la Pimpinelle. Selon l'opinion donc de ceux-cy il y a difference entre le Chermes , & l'Efcarlate. Erc'eft auec le Chermes, que l’on teint auiourd’huy les draps de foye en cramoify. Or nous auons defia monftré par l’authorité de Serapio,que le Chermes des Arabeseft le CoccusBaphica des Grecs. Aufli noftre Cramoifin ef different du Chermes des Arabes,& du Coccus des Grecs,mef- mes-par leiugement des Teinturiers,qui appellent le Coccys graine,&c le Chermefin,quis'amaffe aux racines des herbes,ils l'appellent, Crawoify. Mais les Moines, comme auffi plufieurs autres, ont efté trompez au mot Cramoi/j,qui eft tiré du Chermes des Arabes,parce qu'il eft femblable à noftre trameify, Ê | F : DuChaftagnier,! ChapIX. 24 cramoify, combien que cé ne foit pas vne mefime chofe , commenous auons dit. Les mefines Moines (comme vn erreur ameiné l'autre ) en la compofition en laquelle entre la graine d'Efcar- late, & en routes les autres , aufquelles entre la foye teinte, veulent que l’on y mette la foye téitite en cramoify , difans que les Aporchicaires pour faire lefdites confeétions, la pourront acheter des Teinturiérs. Cequi cit finotoirement faux & abfurde,, qu'il 'éft point de befoih de le refu- cer : car il faut que les Apothicaires prennent la foyecruë , blanche, ou iune , teitite du fuc dela graine fraichement exprimé , & tout pur, fans l'alum êc autres telles chofes , que l'on mer pour faire la teinture, lequel {uc ou liqueur eftant gardé quelque temps, fe change, comme nous auons dit, en vermifléaux : mais eftanr feché en faifon & preparé par les marchands, il {e reduit en pout dre , de laquelle les Teinturiers vfent: Er ce que Belon efcrit de la graine, conferme noftre opi- Liure des tion : cat il efcrit , qu'on l’amañle d'vn arbrifleaufemblable à l'Yeufe qui porte gland ,quia les °°Æ9517 fucilles comme Agwifolia,&opointues,8c que c'eft vne graine ronde, de la groffeur d'vn petits pois, percée du cofté qu'elle eft attachée aux furieons. Pline dit , que la graine d'Efcarlate croift en zetie. Galatie, Aphrique, Pifidie , Cilicie, & la moindreen Sardaigne. La graine de Galatie , ou celle piuté,ch.s, qui croift aux énuirons de la ville de Meridaen Portugal , font en grande cftime. Il y a auffi vne Lies cie je autre forte de grainé, qui croiften la region Arrique, & en Afie, qui fe taurneincontinenten ver- mifleau , & pour cefte caufe elle éft appellée Scolecion, &c n'eft point en prix. La meilleure graine, dir Diofcoride ,eft celle qui croiften Galatie, 8 Armenie, puis apres celle d'Afic, & Cilicie : la Liw4ch.as, Moindré de toutes c'eftcellequi croift en Efpagne. Ilencroift auflien Candie , ainfi que Belon le tefmoigne. Sur le chemin quimeine de Hicrufalemen Damas, il y a de petits arbrifleaux, fur iéC uels on amañle de la graine d’Efcarlare, laquelle ceux du paîs vendent aux marchands Venitiens. Én la foreft de Grarmont aux enuirons de Montpellier, il y a grande quantité de ces arbrifleaux qui portenrle Vermillen. Nous fçauons bien auili que l'on en amafle deflus le mefme arbre 8:.en Prouence, & au cour de Narbonne. Eten Efpagne les pauures en fonc eftar comme d’vn reuenu, ainfi que Pline le recite. On l'amaffe au mois de May &en luin. Les femmes & filles s'enc vont à Lim16-ch.s, grands troupes retrouflées pour la cueillir : dont puisapres elles font de largent, pouracherer leurs ne joyaux & actifets. Diofcoride dit, qu'ila vertu d'efpefhr. » I ferc bien d'en mettre {ur Les playes 8 Li4. ch.43. nerfs coupez, apresl'auoir pilé dans du vinaigre. LEA | | Galien. Lagrained'Efcarlate none qualité aftringeante €" amerc;C'eff pourquoy elle deffeche fans ie 7: des acrimonie, pource eft elle propre aux grandes playes;ëe fingulierement des nerfs :maisence casau- 7” - cunsla pilent auec du vinaigre, les autres aucc dé l'Oximél. | Pline:1/ye# #quimettent la graine qui croiff fur l'Teufesfwr les playes frefches,mais alors 115 la pilemt tiwzachs. auec du vinaigre. Onen degoutte dans lesgeux;auec de l'eat,aux defluxions © Catharatles. MatthioliLes femmes d'Italie fe feruët auecgräd fuccés de La graine d'Efcarlate pour empefcherque sur Doc x. les femmes enceintes w'auortent, leur en faifant boire dans va œuf mal-cuit anecun peu d'encens @ de ac En maffich. Fuchfe: Ceffe graine ef? fort profitable aux femmes qui font en danger d'anorter, ff on leur en bind fait boire, auec autant d'encens. Gs | È Siluius:Ele conforte les parties; par fes qualitez manifestes;ou bien mefrres comme quelques uns effi- Liure 1.des ment, par la familiarité de tonte fafubflance, laquelle on dit eflre principale à l'endroit du cœur. Les fimpl.medic, Teinturiers auec la poudre que nous auons dit dit,reignent les laines en celle couleur viue;quireluit aux rofes , laquelle éftoitiadis dediées pour lesrobes des Empereurs, & qui eft merueilleufement agreable à la veüe;& aufli les pourpres Tyriennes appellées Dibapha,oüLaconiques.Car on auoit ac- couftumé de les teindre premierement'en pourpre;puis en graine,où au contraire, 8 les teignoit on trois, quatre & cinq fois. De là viennent ces noms Momocoros, Dicoros, Tricoros.T. etracoros, Pentachoros, | dont il eft parlé aux vies des Princes. Quand cefle graine n'a qu'uman, dit Pline,'ele fair la couleur Liu.s-char, blaffsrde,ayant quatre ans,elle à perdu fa vertu. Ainfi il ne fe faut feruir ny de la nouuelle ny de la vicille. Le Chaflagnier, CHAP. 1X. = I quelqu vn veut dire que ceft arbre n'eft pas du nombre de ceux qui portent ; E| gland, il ne peut pour le moins nier qu'il n approche bien près de leurnature, | : | puis que l'on appelloit fon fruit Sardiane glandes, clands de Sardes, &clands Len, | de Inppiter Le Chaftagnier donc porte vn fruiét qui eft nommé de fon nomen N| Latin, que les Grecs au commencement appelloïèent #asave 8 xäraaæ, com: | me ditPhocion,du nom de Caffane,ille de la Magnefie,ou,comme dit Stra Liwrs c.2 3. = 4%. | bo, del Apoulie, non guicres loing de Tarente,d où il a efté apporté. D'où Fo mef. vient peut eftre que liodorus l'appelle ox Caffanaique. Ou bien du motde Cafliras:Car Pline dir Fuch.ch. des qgw'on le gardoit pour les iours de ieufne, Ces mefmes fruiéts font appellez capoasai Ban: eft àdite, ns glands de Sardes, pouree qu'ils vindrent premierement en Sardés : 8 non pource qu il encroift de Achen.liuzs bonnes en Sardaigne. Je treuue aufi qu’ils ont efté appellez Euboides & Euboïques. Mais Ruel &c id chade Tragus eftimenr que par ces mots les noix fonrentendues. Outre-plusils font appellez Dos Baoes, ? Tome premier. c'eft e ï , . re 26 Liurel. de l'Hiftoire des Plantes, ne c'eftà dire Glands de Iuppiter : au lieu que les Latins ont attribué ce nom aux noix, doncils les ont ee appellées Zuglandes. Nous appellons aufliles Chaftagnes, Noix xaçanne sepua, combien qu'elles china, approchent plus de la nature du gland. Fybere appelle Ba/ani, celles qui oncefté entées & que l'on SE es à faie meilleures auec grand foin. Elles s'appellent aufli Lopims,àcaufe qu'elles ont l'efcorce grot- Gal. liar.des Le, que les Grecs appellent /épos : & aufliLencena ; à l'occafion d'vn endroit du montkda quien eft ASE Ge ane bien garny. Onappelle aufli la Chaftagne, Nux heracleotica,, comme Macrobelemonftre par va Op. Aua. Paffage du liure qu'Opius a fair des arbres fauuages, difant, Cefle noix heracleotique, que quelques ï 3 ra Sa vns appellent Cafanes. On l'appelle aufli Euboica, à caufe de cefte region à. T'heophrafte coute- __ fois & Theodorequi l’a traduit, prennent la Noiferte pour la Noix heraclcorique. Agelochus, ainfi Line, qu'efcrit Atheneus,appelle les Chaftagnes uvre, Aux exemplaires de Diofcoride ilvaus ræ,lequel mot i’eftime auoir efté obmis par les interpretes, à caufe, qu'il n’eft pas entier. le ne fçay s’il feroit bon d'y lire auure. Les François appellent l'arbre Chafla- Chaftagnier. grier,& le frui@:Chaffagne : les Arabes Sadiaralach,Cafial, & Srebulor :es Italiens Caffagne : :s ANemands Caffant & dV « Kéflen:lesEfpagnols Marrones. Matthiolen fait deux efpe- A à N NN N N S SN £ QT : ! : ; As ur — Se a \= D seér CS» à fçauoir les domeftiques & fauuages. Rueldit, que ‘ » pe Fi ZX = PS (qe mn d à tel de Diofk. NN ; Ve 227 “D ceux de fon païs ontrremarqué deux fortes de Chaltagncs; cha. Re NN PEU 2) ra =, les vnes quiont elté plantces, qui font beaucoup.plus grof- 1 LÉ 14 NDS fes, qu'on appelle communemeit ##rrons : les autres beau- < 71 | LL coup plus petites, & comme fauuages. Les anciens en mettoient bien plus d’efpeces , leurimpofant les noms des lieux d’oùonles apportoit. Les Tarentines, dit Pline, font liffes & d'affeX bonne digestion :les Balanitesfont plus rondes, G* leur efcorce s'offe plus aisément, & quai de foy-mefme. La plus nette Gplatte ef la Salarienne. La Tarentine eft plus < re À mal-aifée à peler-On eftimc plus les Coreliennes, & les Me- pe Se Ue FAR A cerennes qui font faites de Corcliennes (commenous dirons * EE LE NAS A à au traite des cntes,)qui ont l'efcorce rouge,èc font plus pri MAR fées que les Triangles, ‘& noires qu'on appelle commune- (A FROKS # 1 Gi DE Vi ment, Chaffagnes pour cuire. Les meilleures font celles de Tarente & de Naples en la terre de Labeur.On laifle les au- tres pour nourrir les porceaux, qui font pierreufes , & ont la petite peau touteentrelaffée par dedansle noyau. Le Cha- ftagnier auecle cemps deuient auffi haut, grand,& gros que les vieux Chefnes. Ila les fucilles grandes , faices en façon defcie, & pleines de veines. Les Chaftagnes croiflent prin- cipalement au bouc des branches, parmy.les fueilles , foli- des par dedans, & Le plus fouuent platres, quafi en forme de cœur, euuironnées de trois couuertes , premierementd’vne peleure rougeaftre & amere, puis d'yne efcorce , ou foit cuir, quife plicaifémenr , & eft tour vni, de couleur rongeaftre tirant fur le Er fs f noir, & velu par dedans: Er finalement dela coupelle heriflé , au lieu que le gland n'eft couuert "7 qu'à demy) laquelle eft auf veluë par dedans & quafi toufours blanche. Erc'eftmerucille , que SN à l'on fait fi peu de compte de ce que nature a fifoigneufementeaché. Galien-les appelle Aeru# 70 Liu Diol. YaVé, Barbe d'efcorce. De là vient, que Virgile les appelle, Caffaneas hirfutas, Chaflagnes heriffées, e. des Chaît, ou picquantes. Combien qu’ilfemble que Hermolaus l'a autrement entendu, quand ildir. Il y a des Chaftagnes, queles Grecs nomment Pogonias, qui ont comme des petites barbes, finon qu'on le vucille entendre de celles qui font lanuës , comme il y en a qui ont comnie vn poil herifsé. Ils’en treuuc quelquesfois trois en vne coupelle,mais ce n'eft pas le meilleur : car ellesen fonc pires,8c plus Theophrait. petites, cout ainfi qu'aux animaux qui portent en plus grand nombre. Deuant que le frui£t forte, La forme, del'hiftoire. 17. : £ ; hé il vient des chattons longs & iaunes, femblables àceux du noyer. Aucuns penfent de ces chat- Le leu tonslà.que ce foit la fleur : & d’autres eftimentque le Chaftagnier feurit. Il aime la terre noire, Liu,4.ch.3 7. 8 legere , comme dit Coluimella, auquel paffage de Columella, Ruel, au lieu de Pullam, Vic param: & routesfoisil croift bien en terre fablonneufe & humide. Il fe plaift auffi en lieu ombrageux, & aux lieux penchants expofez à la bize. Il haïtle terroir gros & où il y a dela Marne,ce que Dame- geron arermarqué. Il s'aime bien en lieux fecs & fablonneux. I ne crainr point le froid, & neant- moins il ne fe treuue pas mal du chaud, pourueu qu'il ait de l'humidité. 1] viencbien aux coftaux vmbrageux , qui font rournez deuers labize, & aux montagnes & vallées. jl y en a grande abon-, dance en plufieurs lieux d'Allemagne. De routes les Chaftagnes qui croiflenr en France, celles du, Fuch. es Daaphinéfontles meilleures , & pour leur bonté on en porte partout le pais d'alentour. Toutes- a rl foisilyena plus grande abondance cn Perigort, 8: mefnes on y voit de fort grandes forelts de chap.ë 2. Ÿ Chaftagniers. Ceux de ce païs là en nourriflenc Le beftail , & mefmes les poules, oyes, &autres | oifeaux - Du Chaftagnier. Chap.IX: 27 oifeaux domeftiques. Le Ghaftagnier bourgeonne au commencement du printemps, &c fait fon cure fruiét bien tard, enuiron le mois d'O&tobre. Les Chaftagnes font meures fur la fin de Seprembre,& 1. del hife, . durent quaf tout l’hyuer. La Chaftagne reftraint & defleche,comme les autres glands,mais elle eft san ; 4 don:l.6 chaude, & feche au premier degré. | chAp.sse Diofcor. Les Chaftagnes font aufli aftringeantes , 82 font les mefmes effects que lesautres Fuëh. au glands, fingulierement la petite peau, qui éft entre la chair, & l'efcorce. La chair eft profitable à R ceux qui oncmangé du Tue-chien. line ts Mi V2 Lidrc,1220 E Plive. Les Chaftagnes [eruent grandement pour arieffer tous flux,foit de l'eflomach,ou du'ventre,@ à ceux qui crachent le [ang. Leur chair nourrit bien. Fn D N di ….Matchiol: Les Chaslagnes pilées & incorporées auec fel@ miel, font fort vEiles contre la morfure Sur le x. liu, du Chien enragé, fil'onenmet defus. Gueriflent les durtez des marnmielles en les mettant deffus de. Piofcor: auec de la griorte & du vinaigre , prouoquent à luxurte; d'autant qu'ellés engendrent des ventofi- as à cez. Sion enmangeen quantité elles font douleur de téfte, & enflent, referrent le ventre, & forit de dure digeftion. Toutesfois celles que l'on cuit fous la €endre, apres auoir entamé l’efcorce-par Jecofté ; font moins. de malque les crues ;ou bouillies en l’eau , finguliérement fi on les-mange auec du poyure & fel,-ou bien auec dufucte. La petite peau rouge interieure, quiemuironnela :.. chair blanche de:la Chaftagne, prinfe aupoids de deux dragmes , auec du vin gros , arrete mer- Le ” | ueilleufement tous Aux de ventre, & crachement de fang. D'auantage eftant prife auec aûtant de poudre d'yuoire dans l'eau du nenufar blanc , elle reftraint èe arrefte le flux blanc des femmes. On s'enfcrt, pour arrefterles mois des femmes ;latrempant au vin, puis la reduifancen pefaire auéc de la farine. | 1 | | Dodon. Den farine des Chafiaghes anecdu mielil s'en fait un Eleëtunire , qni fert à la toux, crachement de fang. | un à. Le PI. Valerianus: Les Chaffagnes entre tous les fruids, font de grande noñrriture,mais de dure dige. ffion. Elles féruent à ceux qui on la coux;fi l'on en baille à. ieun aptes les atioir cuitres en la braife, “owrofliesen vn pot de terre, puis mefléesauec du miel. L'eau en laquelle elles ont efté cuites aucec leurefcorce, fefrgrandementaux dyfenterics, cœliaques, & à ceux qui crachent le fang. La peau de dedans , quieft entre la chair & l’efcorce, éuite en l'eau iufqu'à la confamption de la tierce partie, arreftemerucilleufentle flux de ventre, fon en boit. Tellement que mefmes Diofcoride eftime, que l’on peut remédier par ce moyen à vne medecine qui purgeroit trop. Galien dit, que les Cha- ftagnes fontexcellentes entre routes les fortes degland, & que de tous les fruiéts fauuagés.iln'yen 4 Gure du à point,qui foit de bonne norriture, qu'elles. Mais il faut noter, qu'encor qu'elles nourriflent beau- viure leger. coup; fi n'en faur-il pas fouuent manger: Car, dit-il ailleurs, fois gw#'lles foient cuites en l'eaw,os bien EM roÿties, ou fricaffces, elles nuifent toufiours à ceux qui en mangent. Eten vn ancre paflage il les met au nombre des viandes, qui engendrent vn fucgros.. } | Liu,23 c.8. me Dodoï ai inél. Liu. dés Simeon Serhidit , qu'elles nourriflenc abondamment, & font long-remps à paffer, & difficiles à digerër. Ellesengendrentvne humeur grofle,douleur detefte,& des ventofirez eferrent le ventre: eftans rofties ou fechées elles ne fofit pas fi fort dommageables. | Pline. Lx peau gnieff pres de là chair ; tant dés Chasagnes ; que des noix ; les rend de manunis gouffs fi onne l'oste. Elles font plus plaifantes eftans rofties. On en faitauffi de la farine , qüi fert de pain aux femmes és iours de ieufne. us | e Matthiol. Les domefliques fe pelent mieux , mais celles que l'on appelle comminement Marron font les plus effimées d'autant qu'elles font plus groffes, de mzillewr gouff.@> plus belles. Ceux qui ha- bitent aux montagnes , à faute de bled , fe nourrifient de Chaftagnes en hyuer : car apres les auoir fechées far des clayes,& ofté l'vne & l'autre efcorce;ils en font de la farine, & puis apres du pain. ve Mhefitheusen Achenée dit , que les Chaftagnes font de difficile concoétion , & qu'elles engen- mire d ge drent des ventofitez : mais fi elles font bien digeréees enl’eftoimach , elles engraiflent Ceux quien RRNAURNE mangent : & au lieu qu'ils eftoient maigres, ils fe fonc replers. Mais Diphilus dit, qu'elles nour- Arhelà mefe riflent bien , & Font vn bon fuc , mais qu'elles font mal-aifées à digerer, d'atfrant qu'elles demeu: rent long-rempsen l'eftomach ; & que les rofties font moins nutritiues; mais de plus facile dige- tion : & Les bouillies engendrent moins de ventofitez; mais nourriflenc mieux. Les riches fe font feruirpour le defferr de table des groffes Chaltagnes que nous auons dit éftre appellées Aarrors par les François. Les petites féruent de viande aux pauures : l'on cuir les Märrons fous la braïfe : imais On fait bouillir en l'eau les petites ,dontla populacefe remplit: De R vient que Pline les ap- pelle populares, &c coétiuss ; commie nous l'auons ditcey-deflus. Deuant que les couurir de cendresil les faut entamer ,à fin que par l'ouuerture de la fente le vent qui s’efmeut par la chaleur du feu, puifle auoir ifue: autremencen fentantle feu elles fautent auec vn grand bruit , non fans danger des afliftans : mais le vent.fortant par la fente , parce moyen ne nuira point: d'autant que cefte im- pctuofiré s'efuacuera par vn petit fifflerent. L'on cognoift les bonnes en les mettant dans l'eau froide : car celles qui fontentieres ; vont au fond , & les gaftées nagent fur l'eau. On les garde eftenduës fur-des clayes , oubien énterrées dans du fable ; en forte neangmoins , qu'elles ne {e cou- _ Tomepremier. : & chenr Au fef.liay Ruel au meft LS 28 LiureI. de l'Hiftoire des Plantes, chent point l’vne l’autre, ou bien l'on les met dans des vaifleaux neufs de terre, puis on les enfeuc- lir en quelque lieu fec : ou bien dans des paniers de Fau, & enduits de bouë , à fin qu'elles n'ayent 1: Chaftagne Cheua ine. Liurs.c.7 Lie 5s.c.13. Le nor. < 1Z Laforme. AN (7  AE Th S uk ZA ON d Lelieu. : NATH Liu, de Qx. NN Hiltor. SNS ‘4 V6 \ PRES NUE + VE Æ EN UN 2 SN TAKE Du Fan, Liu.s. de J'hift c.10. Les noms. Les fortes, La forme, point d'air : ou bien couuerts de paille d'orge tres-fale : ou bicn dans des paniers bien efpés faits de l'Alga des marets. Il y en-a qui les enfilent pour les garder apres les auoir {e- chéesaufeu. Les Indiens, ainf que dit Pline , faifoient de l'huile de Chaftagnes, & non pas du vin, comme l’éfcrit Curtius. Le bois de Chaftagnier eft fort bon pour baftir & faire des vtenfiles de maifon : car on en fait non {eule- ment des poultres , foliueaux , des aix, & des efchalats: mais aufli des tonneaux & des cercles. Mais ilne vaut rien à faire feu. = … Matthiol donne le pourtraiét d'yne nouuelle forte de Chaftagne , de laquelle aucun des anciens, ny modernes n’a fair mention , qui s'appelle Chaffagne chenaline. C'eft van atbre de bonne hauteut , qui a la fueille comme la quinte- fucillle , mais de beaucoup plus grande que la paume de 14 main d'vn homme , & mefmes plus grande que la fueille du Palma Chriffi, pendante d'vne queuëé longue, 8& menue. Il porte à la cime fon fruit, ayant fa couuerte heriflée , aufi grande que celle des noftres, roufle, mais qui a l'efcorce plus dure , & plus groffe : dontles aiguillons font clair -femez, mais forts & roides , & iaunaftres. Il n’y à en chacune cou- uerte qu'vne Chaftagne, quafi femblable aux noftres , mais plus groffe, & plus ronde, & de fort bon gouft. Son efcorce eft noiraftre, finon à l'endroit par lequel elle eft attachec par dedans à l'efcorce heriffée : car ceft endroit là eft blanc , & faict en façon de cœur , comme nous voyons en la femence du Baguenaudier grimpant. Toute cefte couuerte eft forte, & fimple, n'ayant point d'autre peau au dedans, comme nos Chaftagnes ont. Ce Chaftagnier croift en Leuant : fes Cha- ftagnes font tres-bônes aux Cheuaux pouffifs & qui coufsét: & pour cefte caufe ceux de Conftantinople les appellent Chaflagnes Cheuallines. Xean du Choul fair mention d'vne perite Chaftagne,qu'il dit auoir veu pres du mont de Pilate, laquelle n’auoit point cfté cognuë de perfonne auparauant: eftant meure, elle eft sroffe comme vne noifette, &c eft cou- uerte d'vnepeleure, & d'vne efcorce , & d'vne coupelle he- riflée.Elle n’eftiamais feule en fa coïpelle,inais il y en a plu- fieurs attachées enfemble en forme de raifin. Elle n’a point le gouft plaifanc. CHAP: X, Oms1rEn quece Fagys, duquel nous traictons icy ,' ne foit pas propre- ment du nombre des arbres , qui portent gland / toutesfois pource qu'il a fes noyaux couuerts d'vne couuerte heriflée , comme les Chaftagnes, & que l'on le trouue fouuent dans les forefts parmy les arbres à gland, il ne fera pas hors de propos d'en traiéter apres ceux là. Theophrafte l'appelle dguy : les Latins , Fagws , & Gaza Sciffims, d'autant qu'il fe fend aifément par lames. Les Arabes le nomment Chinaos , ou Chiacas:les François Faw, Fonteau, & Heñtre : les Italiens Faggio: les Allemands Buchhaum , ou Bache : les Efpagnols His. Les François appellent fon frui& Faine. Il y à vne forre de Fau , qui croift aux montagnes, dont le bois eft blanc; & l'autre croiffant aux plaines eft noir. C’eft vn arbre quafiauffi haut, & auñfi grand que le Sapin,quialetronc droi®, plain, & fans neuds, & fes branches enrond. Il fait des fleurs, qui ne fontautre chofe que petits chattons iaunes , & qui rombent aifément, moindres que les chattons du Bouleau , & fem- “blables à iceux quant au refte. Les fucilles groffes, pleines &z vn peu larges, & comme à demy ron- dès, femblables à celle du Peuplier : mais plus petites , quiau commencement font verdoyantes, püis apres vraÿement vertes, & en vn inftant deuiennent iaunes, qui fouuent font au milieu, ou au bou, vne pctice baye pointue en la cime , qui eft premierement verde , puis apres rougcaftre ; & creufe, Du Fau, Chap. X. 29 creufe, en laquelle il s'engendre de petits vermiffeaux. Ceft arbre n’a point beaucoup ny de gran- desracines. Son fruiét eft vn noyau triangulaire, qui a l'efcorce vnie, 8: de couleur rougeaftre Fan peint par Mattiol. Fau perl? par Dodon. * + : e \ ; fl re (Re N\ | F TN : er . ARR CA UN le RSN ZA NE F TA à h AA \4 LES Ù NA ARR AL à r à 4. IS ie Ne je é, TS ñ) re D [LL = tirant{ur le noir, comme celle des Chaftagnes ; & eft enclos dans vncconuérte qui n’a point d’e- fpines , mais douce , & qui n'eft point picquante comiie celles-des Chaftagnes, anfquelles toutes- fois lefruict refemble , en douceur 8 augouft. Son bois eftde couleur blancheaftre , tres-fort, & nerueux. Îe-croy que chacun peut iey recognoiltre la defcription du F4gw des Latins, lequel il n’y a perfonne de tous ceux quiiufques à prefent oncefcrit dela nature des fimples | au moins de ceux quefay leu, quiait clairement remarqué , qu'il fuft different d’auec le Phazws des Grecs, ex- cepté Valerius Cordus, & laques Dalechamp. Il femble feulemenr que Hérmolaus l'ait aucunc- Se le sua ment cognué, quand il dit : 1/y a deux fortes ou noms de Phagus: l'un qui porte gland;dontle bois eft or er rabboteux, que les Greesappellent Onyov ; 8: Hippocrate appelle aufñli le fruiét du mefme nom. SE lee L'autre que les Grecs appellent 0x4 : les Lydiens 47/0 , dont il y a grandeabondance au mont Dog" Olympe ; & de là font appellez les Myfiens , comme difent Strabo & Euftatius : les noftres l’ap- pellenc Sciffima, de. Ce que Ruel à tout rapporté au chapitre d# Faw , fans faire aucune diftinction. Marthiol dit, que Diofcoride metle Fax , au nombre des arbres qui portent gland , combien qu'il Liu.r.eh.8. voye clairement ; que le fruiét ne refembleen rien les glands. Belon efcrit que l'arbre que nous für le ch. da appellons Fouteau, elt fort frequentau mont Arhos,& elt appellé de tous 0h74 : & en vnautre paf- Linre 1. des fagc:La plus grade partie des arbres,quifont ences mütagnes font Heflressque les Grecs appellët Offrias: obleruarch. Fouteaux,qu ils appellent Oxias. Or nous auonsmonftré,combienily a de differéce entre ce Fagws, Chap. Fa &le Phagus de Theophrafte, en faifant la defcriprion de cefte forte de Chefne , qui eft nommée ee Qnyès. Le Fan croiften grande abondance aux montagnes & aux forefts de France , d’Alemagne, Tee Carinrhie, Sririe, & de la Carniole. Pline dit, qui le Fau aime la plaine &z les lieux expofez au So- Le remps. leil& humides. Il ierre fes fucilles & fleurs fur la fn d’Auil, ouau commencement de May. 777 Son. fruiét eft meur en Seprembre comme les Chaftagnes. Les fueilles du Fau refroidiffent : le Les vers. fruict eft vn peu chaud & humide. Les fucilles frefches, pilées,& apliquées fur les enfleures chau- Po des,y fonc bonnes, # les refoluent. On en metaufli fur les puftules & vlceres.On les mange quand Dodon.liure onamalaux genciues ou auxleures. Pilées 8 apliquées renforcent les membres, qui font en- Faites gourdis. Ja cendre des noyaux fert bien à la grauellefi on en Fait des linimens , & à la pelade ;.cha.3. eltanc meflée auec dui miel.Le 70ya,comme dit Marthiol,e/? doux, ér un peu affringeant.Les Glirons RO a aiment fort celte viande, & s'en engraiflent ; Er pourtant lors que ce frui® eft meur, on prend vne Pline ji, 4. infinité de Glirons aux forefts de la Carniole, Stirie & Carinthie. On voit les habitansde ce païs cu de là qui rapportent le matin des facs tous pleins de Glirons , qu'ils auront pris en vnenuiét. Les {ou- de DioÉch, ris audi aiment le fruict du Fau: & pource vont il a grandes troupes dans les forefts;eftans pouflez 12:. Tome premier. C 3 pas 20 _ Liure Ï. dél'Hiftoire des Plantes, par vn inftinét de nature. Les Efcurieux aufh fe plaifent fort à manger de ce fruiét , & les Griues, Là mefmz Merles,& autres oifeaux. Mefmes Cornel. Alexander recite, que.les habitans de Chio eftans af- fiegez vefquirent de ce fruiét pendant que le fiege dura. Dodonée, dit que le noyau du Fau ne fert à rien, & que routesfois il eft doux, & bon à manger, & aux mefmes chofes, aufquelles feruenc les pignons. L'eau qui fe rrouue dans les creux du Fau, fert à Ja rogne, cratelle , & au feu volagc, Au mefime tant des hommes, que des cheuaux, beufs, & brebis, fi on les en laue. Ce que Traguselcrir auoir dir " experimenté, aux brebis &aux hommes. L'efcorce du Fauainfi que dir Pline, fert grandement aux Pline. li.ré, paifans, quien font desipaniers , corbeilles , & hottes , pour porter leurs bleds, & vendanges, & chap 43. mmefmesen conurentleurs cabahnes : mefmes on fe {ert de l’eféorce aux facrifices. Le Fau auffi fe met aifémenten œuure,combien qu'il foit fraifle & rendre’ On en fait des fucilles fouples & me- nuës, 82eft plus propre à faire des boctres & petits coffres,que point d’autrebois. Les vaifleaux de Liu.».e.ss. Ce bois ont efté prifez parles anciens. Manius Curius iura qu'il n'auoit rien touché de toute la Fi de defpoüille des ennemis, finon vn goutteron de Fau, pour s'enferuir aux Sacriâces. Rucldit, qu'en de frappant, ou prefencant vne petite branche de Fau à vne viperc; elle s’arrefte. Du Cedre,' (CEA GE ’ à D la . 0 + . , del Omsren que Marthiol à fort fubrilement traité des arbres qui porrentla deDiofc.ch - bé auf i À ë NE NS poix, & Belbñ aufli forramplementen vn hiure exprés;fi eft ce quecelane Re à ie doit point empefcher,queie n’en cfcriue ce que i'en ayremarqué par vn chattons & long eftude,8c par la leture des autheurs,tant Grecs que Larins.Premicre- ment donc ie diray,combien il y en a de fortes:puis aprés ie pourfuiuray à Sa dirél'hiftoire & la narure d’vn chacun d'iceux. Tours les arbres quiportenc la Refine,& ceux qui les refemblentquantaux fueilles,portent des bayes, PA ou foir grains,ou bien des pommes efcailleufes.Ceux qui porrent les bayes | 7 font/'Oxycedrus,le Thia de Marfcille,ou bien Cedrws Lycia de Belon,lc Ce- drus Lycia de Matchiol,le Lentifque,le Terbentin,\e Taxus.le Sauinier,qui refembleau Cyprés,& ce- luy quireséble le TamarifcCeux qui portent les chattôs font le Cedrus Phænicien.le Pin, \e pin Sau- “age, la Torche, la Pecié, le Sapin,la Meleze,le Cyprés l'autre TI hya,ou arbre de wie de Belon. Ie com- menceray par la defcription des Cedres,quin'a pas efté bien traitée par les autheurs de noftre réps, à mon aduis.Et femble que Pline lessait fait faillir,pour auoir mal entédu les mots de Theophraftc, à caufe qu'il n'auoit pas entiere cognoiffance des chofes. En premier lieu ie diuiferay le Cedre par RU fes efpeces:puis apresie dôneray à chacune fon nom.]l y ena deux efpecesle Phænicien & le Lycien. Lis dcr. Le Phæœnicien(cas Plinetraduit ainfi le mot Savxke duquel vfe Theophrafte,& Gaza letraduirmal, fhois.ch.r + Punica)eft ainf appellé de Phænice,qui eft vne partie dela Syrie, dont auffi ils’ appelle Syris,8c Syria- ñ is casd'autant qu'il croift en ce païs là,& que ceux de la Phœnice & de Syrie,s’en fetuét pour bafir les foire. cho. nauires au lieu de Pin.Il s'appelle aufli Cedrelate,parce qu'il efgale ? sAarbv,c'eft à dire e Sapin: & as Dendrolibanus aux Geoponiques:les Arabes le nommér Zerbin:les Fräçois Cedrriles Italiens Cedro : Les noms. les Efpagnols Cedro:les Grecs xéd9 @ .Le Cedrus Lycien elt auf appellé Oxycedrus.T hcophtafte l’ap- cine pellexedeida. Gaza l'appelle Cedrula.Touresfois il y a faute en vn lieu,ou au lieu de kedei dE, ily à Pere xedpiac, 8 Gaza n'y prenant pas garde l'a traduit Cedrias Cedrides au nombre plurier fignifient en qanes ce Diofcoride & Galien /es bayes de l'Oxysedre.Or ceux-cy eftantles deux efpeces de Cedre, Diofco- fhoir. hace, tie ditainfi comme il eft efcrit aux linres pluscorreéts:Le Cedre eff un arbre grand, duquel l'on re- 2: as cueillit La Cedrie.Orla Cedrie eflant recueillie, c.où commnc il y en a d’aucres,£uxed@+:ou bien, Le 1 - petit Cedre a les fueilles cle fruiéf comme le Geneure,de la groffeur de celuy du Myrte.Ou bien côme Marthiole lit,fuiuant l'exemplaire de Caracuzene Conftantinopolitain:Le Cedre eff vn arbre grand, duquel on recueillir la Cedrie.il à le fruiét comme celuy du Cyprés:mais plus grand le plus fouvent: I! y à auffivn autre Cedre petit picquat côme le Geneure,qui porte un fruiéf plus grd que celuy du Myrte, Liure 7. des @ rond.Galien auffi a iufte occafion de mettre deux fortes de Cedre,l'vne quicft vnarbrifleau com- tr, me le Geneure:l'aucre qui eft vn grand arbre. L'vn & l’autre Cedre a la fueille comme le Geneure, mais celle de l’Oxicedrus et plus duresaiguëé;& picquante. En outretous deux; fonc vlc Pusséeæ Liures. de 69 4 ap aeulG@r:Car il faut lireainfien Theophrafte,c'eit à dire,plus hauts que le Geneure Maisil vaut À SL mieux traicter de chacune à part.Le Cedre Phænicien où Syrien a beaucoup,& de groffes racines,qui du Cire N'entrent pas fort auant en terre (ce qui eft vray-femblable , pource qu'il croiften lieux afpres & Phænicien. … Parmy les pierres) mais vont courant par deflus la terre. Son tronc eft droiét.,8& fort haut, & furpaf- fancrous les autres arbres en hauteur:il va toufiours s’eftreciffant iufques à la cime,rellement qu'en le regardant de loin, il fe monftre aigu , comme vne pyramide ; d'autant que les branches d'en bas s'eftendenc au large, & en rond, fort loin du tronc; & d'autant plus qu'elles aprochent de la cime, tanc plus foncelles courtes & petites. 11 a l'efcorce life, quifemble auoir efté polic par art, fingu- lierement au fommet, (car celle de vieux eft creuaflée. & afpre au bas du tronc iufques au pre- mier rang des branches) mince, & grifaftre : & fi on la gratte auec l'ongle, elle eft-verte : Frs on | cnrame refine. i Du Cedre, Chap.l. 31 Pentame plus profond , elle eft rouge. Sesbranches ne font pas pendantes contrebas, mais affez egalement diuifées &rendantes contremont, qui fortenc deça & delà comme des bras, auaf Noffre Cedre Phænicien. Cedye Phœnicien de Matthiol. SN y Sr NE { FT > . ER = ï M NA < JREN N PUR OER 40 7 CGR tout aupres de la racine, par lefquelles on peut aisément monter à la cime de l'arbre, pourueu que l'on puiffe atteindre aux premieres branches. Etencores qu’elles enuironnent le tronc tout à l'en- tour;fi eft ce qu'on le decouure bien à crauers d’'icelles , à caufe qu'elles font aucunement TECOur- bées.Les plus grofles, qui font bien eflargies refiftenr bien à la charge 5 mais fi on les plie , elles fe rompenttout en vn coup, en faifant vn grand efclar. Les petites fortent des grandes par ordre en | façon de pigne , comme celles de la feuchiere. I a les fucilles comme la Meleze , quine tombent FAITES iamais, courtes, eftroites, & fort efpefles, quifont afez roides au fommet de la pointe , & ne font ET pas touesfois aigues. Elles fortent en grand nombre à chafque bouton des branches; & quelque- fois d'yn neud il en fortira cinquante ou foixance, difpofées en tel ordre par la brancherte, que _ couurant le bour d’icelle , on diroit , que c'eft le pinceau d'vn peintre: & font odorantes , vn peu aigres, &aftringeances,auec vn bien peu d'amertume. Il porce des chatons ou pommes qui font 1 »'yaque le efleuées contremont , ce quiluy eft propre , comme aufliau Sapin , plus petices que celles du Pin, Fe mais plus grofles, grandes, & dures, que celles du Sapin , qui ont cinq, ou fix doigts de longueur, Core ciranc fur le fauue, & obtufes , eftans comme compofées d'efcailles agencées l'une fur l'autre , 8 su EN fi bien attachées aux branches , que l'on ne les peut deftacher, fans arracher vn morceau de a branche. Or quandelles s'ouurent eftans mouillées par la rofée & la pluye qui entre dedans, elles {e fendent , & alors abandonnans leur queuë qui eft ferme , 8 qui pafle tout au long d'icelles, les efcailles d'à l’entour tombent. Ce quin'aduiént qu'au bout de deux ans caril leur faut vnan pour meurir.Or Belona failli efcriuär que cefte queué elt appelléc par Pline Haffula,v eu qu'en ce paffa- Liure 1. des ge là ily a Affula,non pas Haffula:&e que lil n'eft faire aucune métion du Cedre,mais dela Pecie. HS S Les mots de Pline fonttels:0zowwre l'arbre du coffédu Soleil , non par incilion , maïs oflant une piece “à de l'efcorce de la longueur de deux pieds, on enuiron, G'vne condée pres de terre,pour le moins ,* ne craint on point d'entamer le corps de l 'arbre,comme aux autresscar on fe fert des efclats.Il porte la fe- mence femblable à celle du Sapin, de la groffeur d'vn grain de raifin, douce au gouft comme celle du Pin, qui eft enuironnée d'vnfuc huileux , qui fent merucilleufement bon. De ce Cedre Phæœni: cien-onamalle deux fortes derefineou Cedria, l'vne liquide, comme celle du Sapin, qui coule des bourons de l'efcorce du tronc, pendant qu'elle eft encor tendre, 8 deuant qu'elle foir froncie, lefquels les païfans ouurent, y fourrant vne corne, comme l'on fait au Sapin : l'autre qui deuient dure, & qui fe prend fur l'arbre; les Cedres la fuenc de leur bon gré. Si on la mafche, elle s’atta- che fi fortaux dents, qu'ileft puis apres mal-aifé de l'ofter. Si on l'approche du nez elle reiouïft, par fa fouefue odeur, & fent comme les fraifes. Ce qui contredirà Diofcoride ,qui dit que la ce- driaseft Bapäa ri sour, C'eft à dire passe. Mais Macchiole a corrigé ce paffage fur vn Fe 4. efcrit tn Liure 7.des fimpl, Liu,16 cr. Sur le 7. liu, de-Diofcor. c. du Cedre, Liu 1$- ch.7. Le lieu. Liu $.c.9. Liu:16.c.40. La forme. de l'Oxyce- dre. Eiu.3. de. l'hift. ch.12. Liu.13.ch.5. Au mef, licu. Au mef, lieu, Au mef. lieu. fort, qui coule dans Le canal,efi 32 Liure[.de l'Hiftoiredes Plantes, efcrit à la maih, auquelil y à Lrax@ TA caen c'eft à dire, qui [ent tres-fort. À quoy s'accorde ce que dit Virgile, 12 , Pour de la noire nuit chaffer l'obfiurité Du Cedre qui fent fort le feu [ert de clarté.” | Ce que Marcellus auoit remarqué deuant que Matthiol,difant que la Cedria fentoit tres-fort.Elle s'appelleen Latin Cedria, & par Galien xed}éæ parles Arabes Kirran , & AMkitran. Touchant la- quelle Matthiol reprend l'opinion de Belon, & à bon dtoit : caril dit, que la Cedria fe fait de tou- tes les parties des arbres qui portent la refine, fans difference aucune, pourueu qu'elles foient graf- fessfçauoir de la Meleze, fi fon bois eft gras, du Cyprés,du Bouleau,du Gencure, À laquelle il fem- ble qu'il attribue autant de vertu, que les anciens ont attribué à la vraye Cedria aflauoir de confer- uer les corps morts & corrompre les viuans; & induit à croire cela par les mors de Pline,qui efcrit, qu'en Syrion appelle la poix Cedris.]l y aces mots:£# l'Europe on fait la poix fondue de la torche de Pin, @" s'en fert on pour calefretter les nauires,@ en plulieurs autres chofes.On met Le bois da Torche-pis capieces,@ apres les auoir entallées,@ couuertes,on fait un gros feu à l'étour.La premiere f[ueur qui en claire comme eau.Les Syriens l'appellent Cedrinm,ér eff de fgrande Vertusquilsen contregardent les corps morts en Egypte,les en ayant engraiflé par deffus.Defquelsmots on ne fçautoit tirer autre confequence, finon que les Syriens a pellent Cedrinm cefte premiere li- queur qui coule des efclats du Cedre,parce qu'ils ne faifoient I poix que du bois de Cedre, côme en Europe on la fait du Torche-pin.La Cedria donc,comme dir Herimc laus,tétoft eft appellée poix de Cedre,&tantoit Refine de Cedre,qui n'eft autre chofe à proprement parler, que la larme crue du Cedre.Mais le Cedrium elt le fuc du Cedre,qui coule le premier comme eau de fes efclats allumez aux fourneaux : car celuy qui coule puis apres n'eft plus Cedrinm, mais c'eft poix.Or les autheurs confondent ces noms;prenans le mot de Cedria & de Cedrium , tantofkpour la refine,rantoft pour la fueur des Torche-pins,& tantoft pour la poix,& quelquefois aufli pour l'huile de Cedre,que l'on tire des pommes de Cedre, & eft appellé, comme dit Pline Cedreleon : cartoutes ceschofes , COIN- bien qu'elles foient diuerfes,ont neätmoins vne mefme nature.Le Cedre Phænicien croift au mon- tagnes hautes couuertes de neige & de glace;comme ‘au mont Amanus, Taurüs,& au Liban,d'où j'en ay fait apporter les branches qui font icy peintes, fur le nauire d’vn mien amy , qui reuenoit de Tripoli +8 ne croift pas en tous les endroits de montagnes , maisen ceux qui font arroufez & humides & quiont quafrtoufiours leur cime couuërte de neige, & en des precepices &-valons ombrageux, far le bord desrorrents. Theophrafte dir ; que fur les montagnes de Syrieil y a des Cedres de longueur efinerneillable , & fitres-gros , que c'eft tout ce que trois hommes peuuent faire, que de les embraffer.Pline di, que les Rois d'Egvpte & de Syrie à faute de fapin vfoient de Cedre , pour faire leurs nauires. Ceftuy- eftoit mcrucilleufement grand , qui furemploye.en la galere de Demetrius, qui auoit onze efpaliers par blanc, & fur coupé en Cypre: Il auoit cent trente pieds de longueur, & trois brafles d'homme de-groffleur. L'Oxycedrus , ou Ce- drus Lycia eft moindre quele Cedre Phænicien, & plus grand'ique le geneure. Il efpanche fes racines qui fonc laf- ches, & rares par ledeflus dela terre. Ilrefemble au Cyprés quant à l'éfcorce,çcommc dit Theophraîte; & non par fa fe- mence, comme, Pline l'a mal efcrit. Son bois {elon le mef: me Thcophrafte eft comme celuy du geneure plein de neuds &tortu; dont le cœur eft rouge.ll eft toutesfois diffe- rent d'auec le geneurc, en ce que le boisdu géneure, eft pe- tir, & qui ne fent point, & n'eft point {olide , qui pourritin- | x continent apres qu'il a efté coupé : mais celuy de l'Oxice- Æ drus eft fi folide,que c'eft quafi tour cœur,& n'eft point fub- icét à pourriture ,& fenc bon. Il faut ainfi corriger ce pafla- ge en Theophrafte par les exéplaires plusentigrs & corrects: Tous deux , aflauoir le Gencure & l'Oxyccdre, font pleins de Oxycedrus. NUE | > SN IA nends © fort branchuz , €? ont le bois torts, fingulierement le D NN Li Genceure qui à le cœurefbez, & quifé pourrit incontinent QU LAN NI SP 2: J 4 : Fe NU Z apres quil a eSle coupé; Maiïsle bois du Cedre cf quali tout cœur ne [e pourrit point. Ia les fucilles comme le gencure. # mais plus dures, aiguës & efpineufes. ‘IE porte de bayes Ds Ke qui refemblent à celles du geneure, qui font verdés au com- NZ mencement, puis iaunes, & enfin rougeaftres. Theophrafte: Le fruit de l'Oxycedre eff iaune , de la grandeur de celuy du 4 Myrte, quifent bon, & eff plailant au gouff : non pas com- ae me Gaza la traduit , de belle fenteur, & plaifant sg ser e fruié Du Cedre. Chap. XI. 33 Le fruit dure toufouts fur l'arbre : car le nouueau croift deuant que le vieil tombe , mefimes les Arcades difent , qu'il y a coufiours trois fruicts enfemble ; l'vn de l'année precedente , qui n'eft pas encor meurs celuy de l’autre année auparauant ; qui eft meur & bon à manger, & le nouueau qui fait le troifiefime, lequel ne fair quefortir. le croy que ces fruicts , ou bayes ont efté appellées Kedrides par Diofcoride & Galien. Car le grand Cedre porte des chattons ou fruiéts fermblables Liwr3.cles, au Pin , aufquels, ce que les autheursontefcrit des Gedrides ne conuient pas bonnement ; ny à la femence, qui eft enferrée dedans, qu'ils euffent plutoit appellé æripuæ , comme Pline la appellé Semen; ou bien rugive,c'eft à dire noya#x,que non pas fruity bayes.Pline parlant des vins mixrione Liwr4ecré. nez : Entre les arbriffeaux \ dit-il 7/5 cuifent dans le mouff les bayesou le bois de tous Les deux Cedres, du Cyprés,du Laurier,du Geneure,du Terbentin,du Lentifque. Auquel pañlage il fautnotet que Pline à affez negligément dit, Le vin de l'un l'autre Cedre,en lieu du Cedrin & du Cedrites,defquels l'vn fe fair des bayes de l'Oxycedre, & l’autre dela Cedria.Ilfautaufli corrigerle paffage de Dioftoride Liu s.ch.4f au mefme traicté,des vins compoes,en ces mots :1/[e fait auffi du vin du fruiét des petits Cedres: Ce qu'il appelle xépze, Pline dit, Baccws, C'elt à dire Bayes. Cequi conuientfortbien auec ce quis'en- fuit en Diofcoride : 1! fe fait auffi du win des Bayes du Geneure j,'ne plus ne moins que le Cedrites. Maïs ce qui s'enfuit en Diofcoride :Er les fruiéfs d'iceluy font appelleX Cedrides,en plufieurs exéplais Liurch 89 res cfkmarqué d'vne eftoile,qui monftre qu'il y a de l'erreur en celieu,dont ie croy fermernent,qu'il | faut qu'il y ait ainfi: Or les fruicfs de l'Oxycedre font appellez Cedrides.Que fi quelqu vn veut retenir la commune leçon, nous entendrons cecy du perir Cedre, & de fes bayes, nommées Cedrides. Com. meauffi en Galien,quand il efcrit,que les Cedrides font le fruiét du Cedre,comme il dit clairement en vnautre endroit:/'oz appelle (dit-il) Cedrides le fuit du Cedre,qui refemble à la couleur & figure celuy du geneure:car il efl iaunaflre & rond, mais il n'eff pas ff acre. Etnes'en faut pas beaucoup,que ce fruit ne foit du nombre des medicaments qui ne donnent aucune nourriture au corps, finon que l'on le face tremper dans l'eau : mefmes comme il'eft plus dur & fec que celuy du gencure,auñli eft il plus petir,& n’a rien rien d’aromatique. Or il eft tout notoire , qu'il nuit à l'eftomach., & engen- dre douleur de tefte,finon que l'on en prenne fort peu. Ce fonc cy les mots de Galien , qui doiuene Lintes. des eftre entendus des bayes du petit Cedre, où Oxycedre, non des pommes du grand Cedre, comme FE il eft tout euident. L'Oxycedre aime les lieux pierreux & froids. Il ierte vie gomme dure, luifanté, Le Her, & fi femblable au Maffic, qu'il eft mal-aifé de les difcerner , finon en ce que le Maftic eftant maf: ché , s’efpeflit en la bouche : mais la gomme de l'Oxycedre fe reduit en poudre,& ne fe prend pas. On appelle communement cefte gomme Vernis, comme aufli celle du geneute. Les paifans auffi & pafteuts des enuirons de Marfille tirenc du bois de l'Oxycedre fendu en efclats vne liqueur huileufe, noire , & puante, qui eft vne forte de poix liquide , de laquelle nous traitterons en{on lieu, qu'ils appellent en leur langue huile de cade, qui vient du mot de Cedre corrompu. Ceft huile cftexcellent pour la rogne des chiens, & des brebis : maisil eft du tout puant. Marthiol a four: Aureftieu: trait trois fortes de Cedres, & a defcrir en peu de mots le grand Cedre du mont Liban, ou le Zergpees, Cedrelares , duquelnous auons traité plus amplement. Et a adioufté ce qui s'en treuue efcrit en diuers endroits de Thcophrafte, & dePline. Et deux fortes du petit Cedre : le Phænicien, qui ala fucille du geneure ; mais dure, aiguë , & efpineufe, qui s'appelle auffi Oxycedrus; & le Lycien, quia la fucille moindre , plus efpefle , & moins aiguë , & refemble aucunement au petit geneure , &£ ft couuert d'vne efcorce ronge, iettant des branches qui fe plient aifément ; comme les oziers. L'un Gl'autre,dit-ilporte fruidt en tout tèps,mais celuy de l'Oxycedrus ef plus gros, G'plus bean.il crosff, dit-il, ex grande sbondäce en Iffrie,@ en certains lieux de la Tapidie.fort séblable as gencure,n'y AYEË autre difference, finon qu'il a le fruicé plus grosrouge, cr doux. Le Lycien croift en certaines montagnes de la Morauie, & fi on broye fes fucilles auec les doiges, elles fencent fort bon, quafi comme les pi gnons. . Ses bayes font beaucoup moindres , que celles du Phœnicien ; forrans du fommer des pe- tices branches, vertes au commencement, puis iaunaftres , & en fin eftant meurcs elles font rou- ges. Elles fententbon, & font vn peu ameres au gouft. 11 me femble que f'ay affez montré par Theophrafte, que le premier de ceux-cy eftle Cedre Phænicien,ët l'autre eftle Cedre Lycien;où Oxy- cedre. Le troifiefme, qui certes eft vne rare & belle plante,& croift aux montagnes de la Morauie, que quelques vns eftiment eftre la Thysa des Marfcillois , eft aflez mal peint, duquel noustraitre- rons cy apres. Les autres eftiment que ce {oit vne cfpece de Thyr», mais differant de celuy de Mar- feille.Serhblablemér le Cedre Phænicien de Belon eftle vray oxycedre, on Cedre Lycien.Et fon Cedre, Liure r. des qu'ilnornme Lycien, eft vne efpece de Thyia, qui porte de fort belles bayesrouges. Dodon enfui- Nr _. uant ceux-cy,dit,qu'il ya vn Cedre grand, & vn petit;que le grand s'appelle Cedrelate,& Cedre Co: rifere : qu'il y a deux fortes du petit, l’vn quia la fucille aiguë & picquante comme le geneuré; l'autre quine picque point: doncil appelle ce dernierLycien , que f'ay dit eftre vne efpece de Thyins & l'autre Oxycedreou Cedre Phænicier,que j'ay moftré eftre le vray Cedre Lycien ou Oxycedre.Loni: moin. 2. de -cerus mefle & côfond Les pourtraicts,vereus & vfage du grand Cedre,& du perit,ou Oyxcedre.Pli- DEA ne les a cous trompez , quiaefcrit les differences du Cedre de Theophrafte aflez nonchalam- "77 ment, & come penfant à autre chofe,difancainfi: Les Phæniciens ont le petit Cedre,@ celuy es 7 | emble " 5] LR ” 1 24 LiureL del Fiftoire des Plantes, {èmble autenenre.lly tn adèux fortes,le Lycien & le Phœnicien,qui font d iners quant aux fucilleser celuy qui.a la fueille durcsaigué G* picquate appelle Oxycedrus,é eft brächu, plein denœnas:l'au- #re ef} plus odorant. Puis va peu apres : 4/7 a deux Jortes de grands Cedres;celuy qui fleurit ne porte point de frsiéé : celuy qui porte fruit ne fleurit point ; € le Jruiét nosueau fort toufiours deuant. que le fruict de l'année precedëte foit meur.Safemenceefl femblable à celle du Cyprés. Quelques vns lappel- lent Cedrelate.Ft vn peu apres,Le Cedre eff come un arbre.en Arcadisien Phrygie c'eft un arbriffean. Ce font là les mots de Pline,qui eft contraire à Theophrafte,en ce qu'il mer deux efpeces de petit Cedre,& antât du srâd,& que le petit Cedre Phœnicien eft séblable au gencure.Car Theophrafte n'ayant mis {elon l'opinion de quelques vns.que deux efpeces de Cedre,dit,qu'au mont Ida,8& non en Phænicic,il y en a vn quirefemble au geneure, &'elt appellé Oxycedrus:8e puis apres il pourfuit plus amplementla fimilirude ou difference qu'ily a entrele geneure,X l'Oxycedre. Or voyons C- me Pline seneft malacquitté:L'Oxysedras, dit-il: ef branchu @ tout plein de seuds.Ex Thcophrafter Le bois du gencure GduCedre.efl plein de neuds,branchu,er tortu.Pline adioufte, L'eutre eff plus odo- rant,comme fi l'Oxycedrus ne fentoit rien.Car ilappert par ce qu'ila defia dir,qu’il faiticy compa- raifon des deux petits Cedres,difant:1/yes.4 deux ebeces,dre.Erce qu'il adioufte:Tous desx portent frui,drr. Au lieu que Theophrafte ditiLe bois du Cedre eff odorant, &° no pas celuy du geneure. Et puisil y a deux efpeces du grand Cedre:celuy qui feurit ne porte point de fruiét,& celuy qui porte fruict ne fleurit point. Or nous auons monftré qu'il n’y a qu'yne efpece de Cedre grand,qui croiftau mont Liban,& fleurir come la Pece,& ne porte-pas des bayes, ains des pommes:mais lOxycedrus, Au meflien où Cedrus Lycien ne fleurit point, auffi peu que le geneute, felon l'opinion de Theophrafte, mais porte desbaycs. Parquoyil y en a qui lifent ainfien Pline:Celuy qui fleurit ne porte point de bayesse» celuy qui porte des bayes ne fleurit point. Ce qui et veritable.Pline dit,que fa feméce eft cômecelle du Cyprés.Et Theophrafte:L'efcorce refemble à celle du Cyprés,mais elle eff plus afbre.Pline adioufte, Le Cedre eff comme un arbre en Arcadie,G en Phrygie c'efl un arbriffeanice qui eft die mal propos. Car Theophraîte dit;Les autres difent qu'ilny en à qu'une efhece, commeles habitans du mont Ida. Lis veus, Quant aux vertus desCedres & de la Cedride,Diofcorideen dit ainfi:LaCedrie # vertu de cot reg Ar- Aumeflieu Je Jos corps morts,@ de corrompre les viuans. Pour cefte caufe aucuus l'appellent, La wie des morts. Elle corromptauii les veltemens & peaux, par la grande faculté qu’elle a d'efchaufer,& deflecher. Elle fert grandement aux medecines pour les yeux:car fi on les en oingt.elle efclaircir le veüe,net- toye les tayes & cicatrices d'iceux. Sion en fait diftiller dans les oreilles auec du vinaigre , elle tue les vers d’icelles. Meflée parmy la decotion de l'hyffope appaife leur bruit & filement.Elle rompre les dents,fi on en mmerdansle creux,& appaife la douleur. Elle fait le mefme.fi on fe laue la bouche auec du vinaigre,où il yen aura.Quant à ce qui s'enfuit:$il'osen frotte le membre deuät que d'auoir affaire à vne femme enceinte;il eff certain qu'elle fait auorter:Ruel l'a mal traduit, ne fuiuänepoint Liu24ch.s le fens de Diofcoride,;mais de Pline.Carilefcritainf :C'e/fchofe monsfruenfe ce qu'on dit qu'en fiot. a” tant le membre denant que d'auoir affaire à vne femme enceinte on la fera aserter. Et Theophralte dit:$7 l'onenfrotte le membre deuant que de s'accoupler,elle empefche de conceuoir Car amor fignifie Embl.84.du Cela.Ce que Cornarius & Lacuna ont bien remarqué. Diofcorideadioufte :L'on em oingt en La Squi- “liuauran yypcie aux infiammations des glandes du col;Elle tue les ponlx Glendes en s'en oignant.Appliquée SEUbies auec du fel guerit la morfure da ferpent Cerafte : prife en breuuagé auec du vin cuit, fert contre le venin du Licure marin, & contre la ladrerie, fi l’on s'en oingt,ou que l'on en prenne en looch. Elle: mundife les vlceres des poulmons, & les guerit du tout, fion.en boit vingt dragmes. Prinfe en cli ftere tue les vers, & fait forcir la fruit du ventre.On tire auffi de l'huile feparé de la Cedric;quand on la cuiteftendant de la laine fur la fumée de la chaudiere,;comme il a efté dir de la poix.Ceft hui le fert à rout ce à quoy fertla Cedric: mais particulierement il guerit la galle des chiens , beufs, & autres beftes à quatre pieds.fi l’on les en frorte bien fort:8& rue les tiques atrachées cotre leurpeaux & gucritles playes qu'on leur faiten les condant. Les Cedrides ont vertu d'efchaufer, & nuifene à l'eftomach , feruent à la toux, a la conuulfion , aux rompures , à ceux qui ontdifficulré d’vrine. Prinfes auec de poudre de poyure prouoquent les fleurs desfemmes. On en prend auec du vin concre le venin du Lieuremarin. Si l’on en frotte le corps auec de la graifle ou moelle de cerf, les ferpens ne s’en approcheront point. On en mefle aux antidotes. Galien explique plus clairement Eatempers. CCS chofes. Tous les deux Cedres font chauds & fecs enuiron le troifieme degré ; mais la Cedria ture, (ainf s'appelle l'huile de Cedre) fembléapprocher du quatriefme degré, eftant fort chaudeë& de parties fubtiles. Pour cefte caufe elle pourrit en vninftant la chair molle &fans douleur, comme \e les autres chofes , lefquelles eftans chaudes au mefme degré , ont auff cefte fubriliré de paries. Mais és corps durs, elle demeure plus long-remps à faire fon operation, & à grand'peine peutelle . operer. Ortels medicaments fontappellez Sepsica & Sepra ; mais ils font differens entre eux, felon. . que lvna plus ou moins de vertu quel'autre. Er entre ceux qui ontcefte vertu , la Cedric eft des moindres, & a fes operations plus foibles : car il y en a pluficurs qui font de grande-efficace &c ver- tu, Ceux là corrompent la chair des corps morts , mais la Cedrie deffeche, & tout enfemble gar- de les corpsmorts de pourrir , & ce en confumant leur humidité , fans toucher les.parries Bises \ | ais Du Cedre. Chap.XI. 35 Maïs aux cotps viuans, la chaleur qui eft en iceux augmentantles forces de la Cedrie , fair qu’elle brufle la chait rendre. Il ne fe faut donc efbaïr , fi ayanc tant de vertu , elle peur tuer les lendes, poulx, tignes, & les vers des orcilles, & mefmes fi elle tue l'enfancau ventre de la mere , & le fait fortir eftant mort : comme aufli clle confume la femence , fi on en frotte le membre auanr que de s'accoupler. Parquoy c'eft vn medicament qui empefche la conception plus que rous ‘autres, fi l'on en vfe comme ila cfté dit. Elle fait auffi plufeuts autres femblables etfeéts, qui monftrent qu'elle efchauffe bien fort, comme en la metranc dans le creux des denis : car elle appaife la dou- leur & les rompr. Elle confume aufli les cicatrices des yeux, & guerit l'obfcurciflement de la veuë caufé par groffes humeurs. Or cequieft de gras en elle & vrayement huileux, que l'on amaf: fe en mettant de la laine fur la fumée qu'elle fait quand on la cuit , ef plus fubril que la Cedrie, mais moins acre ; combien qu'il efchauffe bien autant. Parquoy elle eft plus groffe & plus mor- dicatiue , & eft plus aperitiue : & pour cefte caufcelle augmente la douleur des vlceres , 8&c les faic enfer. Mais l'huile de la Cedric eft fi benin que les païfans apprins par experience cn gucriflent les playes qu'ils font aux brebis en les toudant , comme aufli auecla poix liquide. Ilsen vfent auf fi pour larogne des brebis, & contre les tiques. Les Cedrides ont vne faculté plus moderée, relle- ment qu'on.en peut bien manger.Si routesfois on en mangetrop, elles font douleur dereftc,& cau- fent vne ardeur & mordicationau ventre, Pline conferme les fufdites chofes en partie, & contredit Liu.14. es à vne autre partic:0n fait , dit il, de la poix du grand Cedre, que l'on appelle Cedria, fort bonne pour les douleurs des dents : car elle les rompt, & arrache ; @ appaife la douleur. Nous auons enfeigné comment il en faut tirer le fuc , lequel {ert grandement à la veuë, s'ilne faifoit mal à la tefte. Elle contregarde les corps morts fort long temps, & coirompr les viuans ; qui font deux contrarieres merucilleufes,veu qu'elle olte la vie à ceux qui l'ont,& fert de vie aux morts.Elle corrompt auffi les robes , & tue lesbeftes. Et pour celte raifon ne confeilleroy-ie pas d'en vfer enla Squinancie,ny d'en prendre pour les cruditez de l'eftomac ; comme ily en a qui l'ordonnenr. Iecraindroy auf d'en lauer les dents auec du vinaigre, &d’en diftiler dans les oreille. C'eft vne chofe eftrange ce que l'ondir, que fi vn homme en frotte fon membre deuant que d'auoir affaire à vne femme en- ceinte, elle en auorte. Maisie nc fcrois point de doute d'en frocter les pouilleux & ceux à qui la peau de cheueux fe tourne en efcaïlles. Ily en a qui ordonnent d'en prendre auec du vin cui&, contre le poifon du Lieure marin. l'aimerois mieux en oindre les ladres. Il y a des autheurs quien mettent {ur les vlceres fales , & aufquels il y croift de la chair fuperflue , & mefmes dansles yeux, contre les tayes ; & pour la veuë grofle : mefmes ilsordonnent d’en prendre la valeur d'vn gobe- let contre les vlceres des poulmons , & aufli contre latigner On en faitauffi de l'huile qu'on ap- pelle Piffelæon, qui aplus de vertu en toutes les chofes fufdires que la Cedrie mefmes. Les fciures . du Cedre chaffenr lesferpens , & fes bayesaufi, fion les incorpore auec huile, puis qu'on s'en frotte. Les Cedriles, c’eft à direle fruit du Cedre, gueriflenc la roux, prouoquent l'urine, re- ferrent le ventre, & feruent aux rompures, aux fpafimes & conuulfions , à la difficulté d'urine, & à l'amarry, eftant appliqué. Ec eft bon contrele Lieure marin , & aux autres maladies que deffus; De la natu- 8&c mefmes aux apoltumes & inflammations. Hippocrare ordonne aux viccres de l'amarry , de AE cuire le Cedre de Candice dans du vin , puis en faire inie‘tion, & faire des parfums des coupeaux Liure1. des de Cedre. Ilordonne auffi de boire du vin de Cedreen la fuffocation ce l'amarry , lors qu'elle Es 4 done monte contremont. Quant au vin, Cedrin & Cedrite, voy Diofcoride. Pline dit , que le Cedre Liu-16.6.40. n'enuieillit & ne fe pourrit iamais.Alefmes,dit-il,ur bois qui fera frotté d'huile de Cedre,ue fera point Fe vermauls Pour cefte caufeonen faifoit les ftatues des Dieux. Salomon fit la voute du remple du Rois, ch. 6. Seigneur de bois de Cedre. L'on tient pour chofeaffeurée,que le remple de la Diane d'Ephefe,qui Etn#t ee demeura quatre cents ans auant qu'il fut finy de baftir aux defpens de toute l'Afie, auoit fa cou- uerture de bois de Cedre. C'eft aufli vne chofe remarquable, que le rémple d’Appollon en la ville de Bizerte,où l'on voitencor lesfolineaux de Cedres de la Numidie ou petite Aphrique, enmé- me eftat qu'ils y furent mis lors qu'on commença à baftir la ville, il y a onze cents,8z otante huiét Liu13.013, ans. Pline raconte anffi que les liures de Numa qui eftoient de papier, durerent cinq cents trente cinq ans enfeuclis en terre, àcaufe qu'ils eftoient gainis de poix de Cedre. De la longue durée de ce bois eft venu que les Latins difent , que les chofes qui mericent d'eftre immortalizéés , font dignes ou mericent /e Cedre. Et à ce propos Horace dit : L'efbere des vers compofer Qui Je pourront dans le Cedre enchafer. Et Perfe, de qui les bons difcours mericent d'eftre enclos, Dans le Cedre immortel. 0 « Thcophr. Ec Aufone, s’adreffantà fon liure: liu.s de l'hie e S'ellevent tu feras dans le Cedre enchaffé, | ftoir.ch.8. , Plin. liu.z 6e CAntrement tu feras parles vers confumé. TUE + Le Cedre auf eft fort bon pour baftir les nauires, & pour les planchers des maifons.Il ne fe fend poince ny ne s'efclate, & fi netienc point les cloux. | Ds Pin 36 Liurel. del Hiftoiredes Plañtes, Da Pin, @ de la Pece, D CAPAP, HRTE Les noms. $Æ E fuis bien d'accord auec Matthiol , que Fheophrafte appelle le Pin, æévx ; &c 4 Pece mirug : Mais plufieurs au contraire, comme entre les autres Belon , appellent /4 Pece t . / \ ft e ii . { | avr, &le Pin riruw, peureftre à caule des mots qui feréfemblent, aflauoirle wevxr, Fo RUE x Fes auec Picen , & Pitis auec le Pin. Or nous pouuons afleurer noftre opinion parpluficurs Liure 2. des raifons. Theophrafte appelle la noix de revay;gpoGiAo par lequel mot, (au ‘refimongnage de rous alim. ceux qui onttraduit Galien,, & les autres autheurs Grecs) eft entenduela pomme de Pin: Gaken ditainfi: Lapomme de Pin fait vn bon & gros fuc, d nourrit bien: mais elle n'eff pas aifée à digé- rer. Or les Grecs la nomment à prefent nom pas navors mais pétiny. Et ailleurs, Le noyau du Pin Li des bons fat wnfuc plus gros queceux-cy, qui n'effpas toutesfois maunais ; c'efl Adireud ©, que les 2n- ri ciens ont auffinommé Strobilon: & én autrelieu: Le fruit du Conns;que quélques dns nomment Cocca- fimpl. lus, @Strobilus, eff bon manger, mais il eff de dure digéflion. Ccquiné peuc eftre entendu Es , du fruit de la Pece ; (car Theophrafte appelle auffi Gorés la noix de fon Pitys) qui ne vautrien cauf. ch. du pour.Manger, au dire mefmes de Belon. D'auantage Theophrafté mer deux éfpeces du'Pece, Pin. la domeftique , & la fauuage. Mais on ne vit iamais | commmeïe ctoy, vré Pecé plantée en vn iar- -. din:8au contraire on y voit des Pins par tout. Outre-plus ildiuife lereuwn, en celle qu'il ap- pelle Zen’, & l'autre Afaritime., lefquelles deux efpeces’ font cosneuës de tous. Mais nonpas par les Peces ; que chacun fçaitbien , qu'elles ne croiffent ; finon aux hauresmontagnes , froides, Aumer. & toutes couuertes de neige,& qu'iln'en croift point le long dé la marine: Finalement Theophra- lieu, fte-efcrit , que l'ontire grande quantité de poix des arbres qu'ilappelleridur 118 que c'eft leur pro- ptenaturel de fe changer en Tede. Mais il nous eft tout notoite; que l'on tité grande quantité de poix des conpaux & du cœur de nos Pins, non pas des Pecesipartoutésies montagnes de la Fran- Comp. 101 © &autre lieux. Nous adioufterons encor letefmoignage de Scribonius Largus elcriuants Refre Pityina, id eff ,ex Pices arbore : la poix pityine, c'eft à dire; de l'arbre de la Pece, Quefi quelqu'vn pour renuerfer ou esbranler noftreopinionrecherche vnpeu curieufement quelques lieux de P- ne, par lefquels il monftre , qu'il a autrement pris ces mots; nous luy refpondrons; que Pline n'a pas bien cognu tous les arbres coniferes,& qu'illes a diuifé à la Romaine, comme il dit de foy-mef- Li meñne, TES: Ce qui mefmes fe peut prouuer en ce qu'iltraduitle mor Pisys en Picen ; 8&le Teva en La- Liu 16. cuo. 2x. Les mots de Theophrafte font: 7/9 en # qui affeurent,.que le Pin ne reieite ixmnis, (îor luy bruf- | A e leé. fes racines, mais que la Pece reiette bien comme il: s'efl venten l'Ifléde Lefbos ; lors que le Port fhoik, cha. 3. PArhéen fut bruflé. Et Pline V'attaduitainfi Le Larix ne reiette point, fi onbrufle fes racines: mais la Li, 16.c159. Pece reietre,comme iladuint,c:Erenvn autre paflage là où Thieophrafte dit,Za femelle du Pin a ce FIRE que l'on appelle Ægidn:&c Pline l'a traduit Le Larix femelle à ce,éve Eten vnautre lieu ila traduirle | | mot ?/4s, Pin fauuage. Entre les arbres’ fauuages le Sapin, Pin domeflique.. Je Laris,& le Pinatreou Pin fauuagesne perdent point leurs fucilles. Et Theophrafte dit:£srre les fauunages ceux-cy tien- nent toufiours leurs fueilles,le Sapin,le Pin,@* la Pece.En quoy il ne faut pas adioufter foy à Pline car Theophrafte , qui efloit Achenien ; ne peut pas auoir cogneu le Larix, veu qu'il'en croift point entoure la Grece : & s'il l'euft co- Liure r..de | \ Ehiff, ch. 15: : te Les mors. ee ; > Mendes gneu, il n'en euft pas fair cant d’efpeces, veu qu'il n'y en a qu'vne.Parquoy il me femble que rayaflez&c plus que fuff- .famment monftré, que le eut de Theophrafte cft le ‘Ps- nus des Latins, que les Arabes appellent Sesabar : les Fran- Ts CT çois Pin:les Italiens & Efpagnols Piéiles Allemands Hartz- Y'hift. ch.r0. baum,c@ Fichtembaum, 8 Pinholtz : Yes Anglois Pinerre: les ti Q Flamens Pinsap pelboom : les Bohemiens Boronuié,Or il yen .a deuxefpecesfelon Theophraftc;affauoir le Pix domeflique, & le fauuage. Le domeflique ierte plufieurs branches à la ci- me defon tronc, lefquelles fe mipartiflent en d’autres pe- cites branchettesrondes , reucftucs de fueilles fort efpefles, menués à forme décheueleure, longues, roides & aiguës, - de couleur vert-blanchealtre , & qui durenten cout remps. Il porte des pommes grofles, folides , qui font comme com- pofées de plufieurs efcailles,hauct efleuces , dans lefquelles _ily a de pétits noyaux, longs, enchaffez en leur lit , & re- ucftus d'vne coquille, ou membrane noire. Le noyau qui eft dedans eft enuironné ou reueftu d’vne petite peau iau- naître, aifce à ofter en la frotrant auec les doigts. Il eft doux, & de plaifanc gouft; de fubftance grafle,& huileufes : Les ; Du Pin. Chap. XII. 37 Les Grecs appellent ces pommes xévus, qlAge. xoundrss, 8x navale , commeiay defia dit, Les François Pommes de Pin , &e les noyaux Pignons, Son bois eft rougealtre , & pefant , & plein :# de- dis pres du cœur d'vne certaine liqueur. Cefte efpece croift enplufeuts jardins de la France , & s'en voit de fort beaux & grands. Il y en a auffi à foifon aupresde Rauenne, pres de Bo dels mer Adriatique : & aufli en d'autres lieux d'Italie, fingulierement dans les Sade de monafteres Quant aux Pins fauuages ou Pinaftres (car comme Pline dit , Piaffre refl autre chofe que Pin ne age, ) nous en faifons pluñieurs efpeces. Donc il y en à vne qui porte fruit, & l'autre eft ftcrile. Efperes di ù … ! La fürtile eft Zdéenne,ou foit de montagne ou hi ins [anna : ou ##Aritime.Celle de montasne Pins Jauuaa | 74 tagne refemble au Pin dome- FM Pin faunage portant frui6r. Pin Maritime. = CELL sue f CS TL Nm TT, — 2 FR ftique , & porte des pommes femblables, fermes, & compofées de femblables efcailles, pleines de refine & odorantes. Il fe treuue de cefte forte de Pins de montagne en plufeurs montagnes de l'Efpagne , & de Portugal, fi fertiles , que lon en apporte en France vne grande quantité de pi- gnons.Quanc aux maritimes il y en a beaucoup aux enuirons d'Aigues-morres,aflez pres de Mont- pellier, en vne grande foreft de Pins qui eft fort renommée pour l'abondance des pommes de Pin, femblables à celles que nous auons defia dit , finon que leur pomme eft plus courte , plus ronde, & s'ouurentplusaifément, comme dit Theophrafte. Mais la pomme des Pinsde montagne eft . Een plus grande, plus longue, & demeure plus longuement ferrée : d'autant que le terroir eftanc f2- Hoi AC blonneux pres de la meril ne fournit pas tant de nourriture aux maritimes ; & pour ceftécaufe la pomme eft moindre , & plusfeche. D'ailleurs auffi à caufe de l'air de la mer, & le riuage quieft chaud & barru du Soleil; & aufi que le vent de midy fouffle fouuent aux lieux maritimes ; de à vient que la noix s'ouure plus aifément, tout ainfi que quand apres l’auoir cueilly fur l'arbre nous l'approchons du feu pour la faire ouurir. Etau contraire celles des montagnes font mieux nourries & l'air des montagnes eftant de fa nature plus froid , ne permet qu'elles s'ouutent, ains pluftoft les referre. Or combien que la raifon & experience monftrent aflez que ceschofes font vrayes , Ce Lir.deDiof neantmoins il femble que Matthiol { quimec deux efpeces de Pins maritimes, n’eftans en rien dif- ch.74. férents que pour raifons de la groffeur de la pomme) foit de contraire opinion que la noftre, qaand ileforir, qu'en latharine de Siene les Pins fauuages portent vn fruiét long d'vne paume , en forme de pyramide , ferme & maflif, & quinesouure pas aifémenc: mais que ceux qui croiflent aux montagnes d’Ananie & de Trente, & en Boheme, Morauie,8r Pologne produifenc vn fruict petit, & cour , & lequel éftant feché s'ouure aifément , & tombent de l'arbre ; & que cela aduienr pour raifon de la diuerfité des recions & clymacs , oubien pource qu'il ya plufieurs fortes de Pins ma- sitimes. Mais il a tort ence qu'il compare les Pins maritimes qui portent fruiét, auec ceux qui Là mefne) ctoiflent aux montagnes, qui font fanuages & fteriles. Car il faloit comparer, (comme à fait Theo- phrafte ) les Pins fauuages des montagnes, qui font fertils , aucc les maritimes qui portent auf Tome premier. | fruiét Lc lien, Le lien, Liu 16,c‘10. Lides Co- ni. c. de la Pece. 28 Liute LE de l'Hiftoire des Plantes, fruicts. Les autres differen s sariti PROS. Cou ces ne De des montagnes, & les maritimes , fonc celles-cy , felon op ontagne font plus droits , & hauts, & le bois plus gros: Les marignes Second Pin maritime. W 18 = (Æ UTILE ont la fueille plus menuë , & qui tombe plus aifément , l'efcorce plus vnie, & quieft bonne pour tanner les cuirs, au lieu que celle de l'autre n'y fert derien. Le bois du maritime eft plus fort ; ce- luy de montagne eft plus branchu , & plus gros, commeil a efté dit, & porte plus de poix. Le Pin fauuage (que nous appellons fferile , non pourcequ'il ne porte point de fruit: caril porte des pommes , mais d'autant que fes noyaux ne valent rien pour manger) a la racine droite , fichée en terre, comme vn pau, fort dure , comme bois, noire par dehors, afpre au gouft. Son tronc le plus fouuentceft tortu , couuerc d’vne efcorce rougealtre , &creuaflée, quand l'arbre eft vieil, afpre & fpongieufe. L'efcorce des branches eft life , fingulierement des plus tendres, & cire fur la couleur du Laurier. Les branches fe rompent aifément, fionles plie, & en ferompant font vn bruit, Le tronc eftant deuenu grosietre en s’efpanchant plufieurs branches tortues, qui font en tour temps couuerte de leurs fueilles vertes. Les fucilles font petites, fermes , & toufiours deux à deux, {or- tans comme d’vn tuyau, & atrachces enfemble en fortant, vn peu aigres au gouft &aftringean- tes. Iliette en hyuer des chattons en lieu de fleurs. Ses pommes croiflent perir à petit ; ayans leurs “efcailles ageancées qui s’abouriffent en pointe , attachées fermement aux branches, Lcur queué cft courte, droite aux nouuelles, & recourbée aux autres , & fe tient fi ferme, que le fruiét nou- ueau vient toufiours deuant que le vieilrtombe. Il y a foifon de ces Pins fauuage aux montagnes d’Auuergne, & de Sauoye, defquels ils ramaffent la refine, de laquelle ils font de fortbhonne poix: & les appellent Pis fauuages, & Pinnateaux. Pline dic , que le Pin fauuage croift en merualleu- fe hauteur? ce qui me femble eftre faux, & ne fçay pas d'où ila prins cela:car de cefte forre d'arbres noftre Sapin , & la Pece, & le Cedre de Syrie fonc les plus hauts. Mais rous les Pins fauuage que l'ay peu voir,aurant les fertiles, que les autres,font petits,ou de moyenne hauteurs combien que Be- lon dir, que ceux de Candie font merueilleufement gros, & grands., & que ceux qui croiflencau fommet de l'Olympe , montagne de la Phrygie, ou des autres montagnes tres-froides, fonc droits, comme le Sapin. Mais il appelle la Pece, Pi faunage flerile & la defcrit au lieu du Pin fauuage, &z ei baille le pourtraict mal à propos, & contre l'authorité de Theophrafte,& de Pline,comme nous le monftrerons. Macthiol eftime, que Belon nomme cefte forte de Pin fanuage, Péxaffre, mais il [e srompe , dit-il: car le Pinaffre, felon l'opinion de Pline, eff autre chofe, que le Pin Jauvage , de mer- ueilleufe hauteur, qui croiff aulfi bien en la plaine qu'en la montagne. Etau contraire le Pinaftre de Belon eft plus petir que Je Pin , 8 mefprifant la plaine, & les coftaux , ne s'aime qu'auplus hautes cimes des montagnes. Or ie ne fuis pas d'accord auee Marhiol en cecy.Car l'ay montftré que le Pi: naître de Belon ef l'arbie que Pline appelle Teds Et quant au Pinaftre que Pline dit eftre merueil- | leufement Du Pin. Chap. XIX 39. Jeufement haut, j'en ay auf defia dit ce qu'il m'en fembloit. Matchiol a bien plus de raifon ewce qu'ilreprend Belon, de cé qu'il dit qu'il a fouuenr leu ce mot de Pinaffre aux liures de Theophra- fe traduits en Latin, cômbien que Theophrafte n'air iamais cogneu le Pinaftres, pource qu'il n'en sine ;. de croit point aux montagnes de Grece, ny d'Afes&c que pour celte eaufe aufli pas vn des autheurs l'hift che. Grecs n'a fait mencion du Pin fauuage, ou Pinaftre.Car T heophrafte ne dit-il pas qu'il y a vne Pew- ce domeftique, & l’autre fauuage? Or nous auons prouué que la Pesce de À heophrafte n'eft autre chofe que le Pin:&c que Le 70 wi #g5e de Thcophralte ett le Pix famuage où Pinaflre. Car ie ne co- cederay jamais à Belon ce que Matthiol luy accorde; que Theophrafte en ce paffage-la parle de la Pece fauuage : ains au contraire l'allegueray deux autres lieux de Theophrafte aufquels le rraug dei cit pris pour le Pin fauuage,au iugement mefmes de Belon. Et Marchiolfe trompe en ces paf. fages de L'heophrafte, aufquels plufieurs autres ont failli : car le mot #9g12 fe prend quelquefois pour l'atbre que Pline nomme Agwifolia , & les Apothicaires Agrifolinm,quelquesfois c'eft vn cpi- chere des autres arbtes;comme quand Theophrafte dit ré xlo run A fureur en, rl 5 aogias ; c'eft Lis. Le l'his à dire, %w'1/ y à un Pin domeflique & vmattre [auage. Puarquoy quand Theoprafte raconte les nr arbres qui font propres des monragnes, en cefte force , die 5 @ vav opera, dés ruis mrédVeis $ QUErar, a ye Aaxsdoviay, Adr yærus d'ogia : Ces mots ne doiuent pas eftre diftinguez ny intepretez ainfi: Or ceux là font propres aux montagnes, lefquels ne croiffent pas en la plaine : En Mace doine le Sap LAPE 3-de l'Hts la Pece, Gr le Pinaffre : mais en celte forte, Cex-là font propres aux montagnes, le[quels ne croifferf floue 10. pas en la plaine. En Macedoine Le Sapin, Le Pin, La Pece,l'Aquifolia. Car 1 beophrafte traitrant de la Pece ne la diftingue pas'en domeftique & fauuage :commeil anoic fait du Pin. Combien que ie nignotre pas que Pline a efcrit, que de fon cemps on plantoir la Pece dansles maifons, d'autant qu'elle eft aifée à esbranclrer. En outre ce que Theophrafte ecrit, deifuña le out rar a'ogiir à % méérapol EAdrn, man, rirus dois ne doit pas eftre interpreté en celte façon : Entre les faurages donc, Prat ceux-là gardent toufiours leurs fueilles , que nous suons defia dit le, Sapin, la Pece ,€ le Pinfammage: ces, maisainfi:Entre Les [nuuages dont ceux-là gardent toufours leurs fucilles,que nous auous dit anpremier SALE liure,le Sapin,le Pin,la Pece,@ l'Aguifolia,ou le Houx.Outre les Pins fauuages,defquels nousauons parlé, il y en a encor d’autres , tant fteriles, que portans fruiét , comme celuy que Pline nomme, Pin Tubalus:8r les Italiens Mugo, lequel eft fkeriles & l'autre appellé par le mefme Pline Tedx arbor, 1e bien. | lequel porte fruict. Belon le nomme Pinaffer:les Italiens Cebro: les Sauoiliens Awa. Le Tubulnus, La forme: ou(comme il y a en d’autres exemplaires de Pline) 7; bulus & en d’autres S/#bulus, croift fur les plus hautes montagnes n'ayant point de troût. Ses branches fortenr des racines , & font efpan dues de tous coftez par deffuslaterre, en forme de ce que les Latins appellent Tubw/us, c'eft à dire,à forme Pin fauvage 111. de lEclue Pin Tubulus, appellé par le plas petit de tous. les Lialiens Mugo. Liu,16:6. 10, Ni) | V \\ li | TA TA Tome premier. D 2 Cd AO Liurel. de l'Hifoire des Plantes, Teda arbre, ou Torchepir , detuyaux: dont peuteftre ila prins ce nom. Elles fonc Lopbro des TEE longues quelquesfois de dix & de quinze coudtes, grefles, & fans neuds, defquelles on failoir iadis les brigantins, atiourd'huy on en fair des cercles de tonneaux à vin ; à caufe qu'elles-fonc longues , & fe plienr aifément & fer- £e Torche- ï : : rs renc bien. Son fruiéteft vn peu. plus oros que celuy du Pin Le lien. commun fanuage & fterile , mais plein de refine & quifenc D fre, aflez bon. Le Téda où Torche-pis croilt aux plus hautes, & froides cimes des montagnes, du cofté de la bize, n’a- yant poin peur de neiges, ny des glaces, defquelles il fe refouïit pluftoft que d'en eftrc offencé, & n’y a poinr d’au- tre arbre; qui croifle en fi hauts lieux, & coupers des mon tagnes. [ eft le plus fouuent plus petir que le Pin, & quel- quefois aufli grand. Iliette fes branches de mefme façon, qui vont plus en s'aiguifant à la cime que celles du Pin, 7 ny de quelqueautre forte d'arbre conifere que ce foit. Son l} efcorce pres de terre eft route fenduë à ondes,& non en li- gnes droictes: mais au haut du tronc & aux branches.elle eft fans fueilles, lifle, & mince, blanchcaftre comme celle du Sapin, non pas rougeaftre, commeau Pin , de laquelle on fair des boëttes, & panniers, pource qu’elle eft fou- ple, & fe plie auffi aifément que le cuir. Ses branches for- tent & s'efpandent comme des bras, par les coftez,& fonc tortüies comme celles du Sapin, de la Pece ; & de la Mele- ze,defquels il en fort beaucoup de petites. Eftans verdes elles font comme enflées, pour raifon de l'humidité qui abonde enicelles: mais eftans feches elles {e fronciffent. . Ses fucilles font comme celles du pin, longues, & aigtes, fortant cinq, à cinq, de chaque bouton, au lieu qu’au Pin elles ne fortenc que deux à deux, & font fientaflées au bout des furjeons, qu'elles refemblent vn pinceau , ou comme vnecheuelure : au milieu de laquelle le fruiét nouueau eft enclos, & croiffant peu à peu, fe fair comme les pommes de la Pece, & de couleur rougeaftre tirant fur le noir : mais il eft plus petit, plus tendre &refineux: , duquel lesnoyaux, petits , & triangulaires , font quaf de mefme gouit , que ceux du Pin dome- ftique , finon , que comme en tous fruits fauvages , on fent qu'ils laiflenc quelque afpreréà la langue. Ils font fi rendres & fragiles, que non feulement les hommes les caflenraifément auec les dents, mais aufli les oifcaux que les Sauoyards nomment Piquereauxs 8& Gefner Caryocataëtes, les Liwrs.eto. ouurentauec le bec. Pour cefte caufe il femble que ce font les fruicts,que Pline en traittantdes ef- peces des noix de Pin, appelle Nuces Tarentinasnoix de Tarente. L'autre efpece , dit-il font Le Noix Tarentines , defquelles l'efcaille eff tendre, quelle eff aifée à rompre anec les doigés & pource font Jubieëtes à eflre mangées [ur l'arbre par les oifeaux. Non que Pline ou les anciens ayent voulu, qu'il: À eneuft vne forte croiflant feulement à Tarente, comme Matthiol & Belon l'ont cftimé; mais RSR d'autant qu'on apportoit ces noix-là de Tarente à Rome. Or fi quelqu'vn veut conferer ce que des Coni£& nous auons ditcy deflus aucc ce que Belon recite au chapitre du Pin fauuage;il s'apperceura claire- Ë _ fu- ment, que tout ce que nous auons dit de cefte ef pece de Pin , conuient entierement à celle efpece, laquelle feule Belon appelle mal à propos, P/# fauuage. Matthiol dit qw'en'Italie l'on l'appelle com- LYfsge. munemét Cermbro 8 Cirmolo:8c qu'il yen a grande quantité aux enuirons de Trente,en Gauic mon- Livrée ro, (AgNE de la vallée du Soleil, aux Montagnes de Flemes, de Voltoline, aux mons des Grifons & au omté de T yroleaflez pres d'Hifpruch:& qu’il en fort de la refine blanche, odorante, comme des autres de mefme genre. Les Allemands fontgrand cas de ce bois pour baftir,non feulement pource qu'ileft beau, &c bien madré : maisaufli pource qu'il fentbon. Nousauons dir, que ce mefme arbre cftle Teda ou Torche-pin dePlineipource qu'iceluy mertant fix fortes d'arbres Coniferes,ilne peuft eftre que ce foitfon Pin:car il femble qu'il parle du domeftique:ny auffi fon Pinaftre : qui croift en meruéilleufe hauteur,&aufli en la plaine. Auffi ne peut-il eftre fon Tsbwlus ? carilne s'accorde pas _ auec ce qu'ilendit:ny la Pece aufli,ny la Melezes come il eft aisé à cognoiftre par leur defcription. I s'enfuir donc que c'eft la fixiefme efpece appellée propreméët Teda. Qui a,come dit Pline, p/ws de Juc que les autres, moins que la Pecesmais plus liquide: car il faut lite ainfi,& eft propre pour le feu des facrifices. Il la met aufli vn peu apres entres les arbres qui s’aimentaux montagnes ; Le Cedre, dit-il, /a MeleXe, @' le Torche-pin &r les autres arbres defquels on tire La Refine,s aiment aux PORTA - gnes En ces paflages Matchiol,Belon & d’äutres accufent fauflement Pline d’auoir failly,en ce qu'il met 7ÿda pour vn arbre,veu qu'ilfe prend pour dada ,ou dadiy ; c'eft à dire, pour les pieces grales du Pin , du Pinaffre, & des autres arbres qui portent la refine, & non pour vnarbre. Comme file Re Chap.s. Du Pin Chap. XIL ai mot Teda ne pouuoir fignifier l'vn & l'autre : ou comme fi Pliné n'euft pas fceu cefte fignification de Teda veu qu'au mefme lieu ilefcrit , que c'eft vne maladie de la Meleze , de fe chan ger en Tes de. Il ne doic donc fembler eftrange à perfonne, que Tedx fe prenne tantoft pour vnarbre , 8 tans toft pour les coppeaux gras des Pins : ny auffi ce que nous auons dir, que l'arbre Tedseltoir prapre pour le feu des facrifices ; veu que d'iceluy aufñli bien que des autres de la mefmé forte ; on entire la refine : & que fon bois, comme celuy des autres , eftant gras & refineux, fe change en Tede Et pour cefte caufe les Romains s'en feruoient à faire feu, tancaux maifons, comme aux facrifices. Mais puis que nous fommes rombez fur le propos de Tede ; il faut plus amplement expliquer que c'eft. Les Idéens,(comme efcrit Theophrafte ) difent, quec'eft vne inaladie qui furuientau Pin, à Fhrs quand non feulement fon cœur, mais aufli la partic exterieure de fon tronc.fe chañge en Tede:car "7 alorsil eneft commeeftouffé:& qu'il eft bien aifé à conieéturer que celaluy aduient pour auoir crop çà des de nourriture, s’il fe change touten Tede.Or cefte maladie eft propre & particuliereaux Pins,de las çaufes, cer ge quelle Thcophrafte rend la caufe en vn autreendroit;Toure la racine,dic il, du Pin [e change en Te: de:la raïon eneff telle qu'aux animaux.affauoir qé'une partie de la nourriture qui corinuellemer s'ef: chauffe &> fe cuit, effant purifiée [e raffermir,& eflant unie & efpel[e.fait vne facon de graife.Le re: fte de la nourriture qui vaaux autres parties,8& monte pour nourrir ce qui eft hors de cerre,ne pañle pas par cefte graifle,mais par d’autres conduits:car toutes les racines eftans changées en Tede,les ar- bres meurent.à caufe que les efprits font comme eftouffez , n'ayant lieu pour pafler, comme ilen prend aux añimaux, qui deuiennent ttop gras:car la graïfle efpeñlie bouche les conduicts.fi bié que les efprits n° peuuent paruenir iufques anx extremitez'Les Auuergnats appellét la partie grafle du Pin 770,8 T bese,quifont mots venans de Teda:8 l'ayant mife en petites pieces lesallument,& s'en früent en licu de l&pe. Au refte,d'autant qu'il faut beaucoup de T'ede pour faire la poix.on a trou- Liuré 3: dé ué‘fnoyen de faire que lé Pin deuint Tede, non feulement par nature:mais aufli par artifices lequel l'aift.ch.21 Theophrafté enfeigne parces mots:Les Idéens offent l'efcorce du fronc du Pin deucrs le Soleil lenant: énuiron deux ou trois condées au delfus deterre,c affeurent que l'année [uisante il [e fera beaucoup de Tede(pource q#'ils y amalle unfuc gras & refineux)laquelle 115 coupent auec une cognée L'an apres il s'y fait auf dela Tede,& femblablement latroifiefme année. Apres cela l'arbre eflant pourry à caufe de ces incifions ef} abbatu par les vents, @ lors on en tire le cœur,duquel [e fait principalement la Tede: On tire auffi les racines lefquelles, comme nous auës dit, font toutes de Tede,Noila ce qu'en dit Theo- phrafte. Or onappelle aufli Tede:mais impropremét, lesautres bois quibruflent à mode detorche, aptes auoir efté craiflez d'huile on dé poix.De là vient que Cerés eft appellée par les poëtes, Deeffe porte-torche,&t Teda fe prend pour les nopces,ou pour le mariage mefimes, pource que l'on portoit theoghn if des torches au déuant des nouueaux mariez.Aucuns ontdiuifé toutes les fortes de Pin en cefte fa- s:ch.108 con ? voulans quel vn foit domeltique, & l'autre fauuage. Er envte les fauuages, qu'il y ait le male ëc la femelle,eftimanc que lemafle foi le Pér maritime,&c la femelle foit l’Idéen;ou Pin de montagne: aufquels les Macedoniens adiouftent la troifiefme efpece,quieftle P5# fferile Cefte diftinction n'eft en rien differente aux deflusdictes.finon quant aux iots.Îls difenr, que le mafle eft plus bas,& a la fueille plus ferme, le bois dur,qui fe tord eftant mis en œuure : mais que la fueille eft plus haute, & a les fueilles plus graffes, plus molles, & plus recourbées: & qué fon bois eft plus aifé à Mettre en ” œuure, plus mol, & ne s'eftend, ny ne fe tord. Oril faut lire en Theophrafteæpals , c'eft à dire, qui n'efi pas tort, \& non pas Lpaba,comme il y a aux exemplaires communsi affin qu'il foit Oppo- LÉ md peDouéo , qui fe tord aisément Le Pin femelle a ce qu'on eppelle 4egis, qui eft vn bois efpés, eh fie: blanc & beau, quis'engendreaux vieux arbres, On en fait des tableaux pour peindre, & des petits 3.ch.10. liures. Or c'eft lecœur, qui fair moins de poix, & de Tede. La Meleze femelle, dit Pline , 4 ce que Liux6.c,3 9e les Grecs appellent Aegis, qui eff de couleur de miel. Les Peintres en ont treuuél'ufage, d'autant que ceboisdurevneinfinité, & ne fe fend inmais. Heff le plus prochain de la moëlle. | Apres auoir traitté de la nature & diuerficé des Pins,il faur maintenant parler de la Pece. Theo- phraîte & les anciens Grecsohtnomméla Picez des Latins, saules Boutguignons auiourd'hay l'appellent Pece:les Arabes Arz:les Italiens Pezzot les Allemands Thawmen ban : les Efpagnols Pizo negro:les François Pece ou Soiffe:les Anglois Piche tre : les Sauoyards Sosffe.Belon l'a defcrit fous le £eiies, mor de Sapin. Elle croift aux plus hauts coupets dés montages, & a le pied droit bien aufli haut Laformks que le Sapin : l'efcorce grife-obfcure, foupple, & qui fe plie comme vie corroye , quieft vn peu afpre , & en fe fronciffant fe hauffe tant qu'elle femble crefpée. Ses branches font comme celle du Sapin, & difpofées en mefine ordte: mais ellés font pendantes contre bas , auec force furjeons, lefquels penchent auffi contre terre. Ses fueilles font femblables à celles du Sapin , fais d'vne couleur de vert plus gaye, & non pas ainfi noires, ny difpofées comme celles du Sapin , en façon de dents de pigne:mais quicouurent les furjeons des branches fans aucun ordre. Ellés font vn pen aiguës, & quafi rondes, & cendres, au lieu que eelles du Sapin font plus larges & plus dures. Ar Li j.de RY cuns dit Theophrafte, effiment que le Pin € la Pece floriffentiles autres tiennent Que DORA QU el. floh.ch6. | Ze porte un chatton fait en facon de figue. Pline dit que le Pin ,ny la Pece ne fleuriflent point. Et Li, 16.615 gouresfois l'experience monftre le contraire : chacun peur remarquer eu la Pecé ve fleur longue Tome premier. Dfez écrougeaftre, Les no!M$, 42 Liurel.delHifioiredes Plantes, La Poce. êc rougeaftre.Aurefte;la Pece porte beaucoup de fruiét,qui eft long,& lequel on defcouure de bien loing,attaché au bout des branches,& pendant contre.bas, refemblantau membre dvn | bomme,rant en longueur,eomme ea groffeur.Iceluy demeure long temps fur l'arbre:à la fin s'enuicillianc il ouure fes efcail- &. les, defquelles il eft compofé, & la plus grande partie defafe- mence tombc;qui cft deux à deux arrangée dans le creux def- dites cfcailles, f:mblable à celle du Pin fauuage , mais vn peu plus grofle &noire. Le bois de fa Pece eft lache, & rate, p:opre : à faire des poutres & des cables & plus beau que celuy du Sas pin, & plus aifé à charpenter: d'autant qu'il a fes veinesplus droiétes,8z n'eft pas fi plein de neuds. Entre lefcorce, & le bois de la Pece il s’y amaffe de la refine en façon de gomme & nef œ mes quelquefois il en coule de la liquide , que les Sauoifiens KES appellent Bo , duquel ils font grand cas pour guerirles pla > SS ; LS AN À ff£ W \ Ki - x yes freches, 8 fanglanres. ILeftaife à voir,que celte Pece eft la Ni 115522 A æirvs de Theophrafte, fi l'on la veut conferer auec ce qu'il dir 7 NUZ HE du Pin. Mais, premierement il-faut corriger quelques faures | \ QUES qu'il yaence paflage de Theophrafte,& le mieuxtraduire es 11 LE quena pas fait Gaza. Il y a donc ainfi au rexte, A425 ceux d'Arcadie ne font pas la d:ffinstion du Pin, en domestique & flet il , A rile : mais difent, qu'il y 4-difference entre le Pin & La Pecés ‘ LA 5 NO | | j ji AN Le, d'autant que‘le tronc de la Pece eft plus haut, > tout uni, @* gros, SN A a BEL _ propre pour la charpenterie , comme effant.plus gros plus vni é? JAN EL FA plus grand, que celuy du Pin. Outre-plus Le Pin eff bien fueille, KES a les fueilles graffes, efhefles, & recourbées : mais que la Pere | T ONE qui auffi porte des pommes eff moins fueillue ; @ [es fuerlles plus Jeches , & plus afbres. D'auantage, quil [e fait plus de poix du Pin, que de la Pece, de laquelle 1l en coule peu, @ qui eff amere : @ qu'auifi elle porte fes pommes moindres : mais que du Pin il [e fait plus de poix & qui fent bon.En Arcadie vrayement il croifl peu de Peces:mais il y en a beaucoup aux enuiros d'Elée. Ainfi ces deux arbres font du tout differents, Or la Pece femble efre differente d'auec Le Pin, d'autant que le Pin eff plus gras, @ plus petit , @ a la fueille moindre , & n'eff pas Ji droit & porte la pomme plus courte & plus afbre,@ Jon noyau plus refinewx.Tous deux ont les fueilles deliées en facon de cheueux:mais le bois de la Pece eff plus blanc.@ plus femblable à celuy du Sapin.Il yaencor vne autre difference entre le Pin d la Pece & ce qui s'enfuit.Belon fcachant que l’Abies des Latins s'appelloie en François S4p,ou Sapin,8c que l'arbre duquel nous auons mis icy le pourtrai® eftoit fort séblable Limré.e.s9. au Sapin, il la nommé Sapin, en lieu de l'appeller Pece, comme il deuoit:car par le mor Szpinws ne Liuis.c10. s'encend pas feulement/e bas de l'arbre; comme auf F4/fer#a feprend pour le haut de l'arbresainfi quedic Pline,mais il s'entend auffi de l'arbre entier.Ce qui fe peut prouuer par l'auchorité de Pline mefines:Fay l'arbre de ton preffoir,dit-il,de Sapin. fur tout du hant d'iceluy En vn autre endroit en ef- criuant toutes les cfpeces des pômes de PiniLa troifiefme,dit-il,e/f celle qui eff appellée Sapinen qui croiff fur les Peces domeftiques,qui à lapeleure,plulfot qW'efcorce, fitendre, qu'elle fe peut manger avec le Pignolat.De ces mots il eft aifé à cognoiftre qu'il a enrédu l'arbre du Sapin, affauoir la Pece dome- ique,les poinmes de laquelle il appelle Sapéreassfoic qu'il enréde /e Peuce.ou le Pieys en ce lieu-là. ie Mais quel arbre eft-ce que T'heophrafte au premier liure des caufes entend par sirus Phacoep@», feschaps. que Gaza traduit, Portequent,& Scaliger, ayant queuë ; eft-ce vne autre Pece que celle dont il parle Liu, 16. c10. en fon hiftoireiou fi c’eft la mefmeseft elle point auffi nommée Dapapoe@, d'autantque , comme ee dit Plines elle fes gouffes plus petites & plus grefles:& en icelles fes noyaux pecits,&t noir refem- Le lie, blans à des poux? Le fruict du Pin & dela Pece eft meur au mois de Seprébre.Le Pin aime les lieux RE h chauds & expofez au Soleil : mais au lieux ombrageux ou il n'y croift pas, ou bien c'eft à grand chi +1 peine. Diofcoride dit que le Pin & la Pece font mis fous vne mefme efpece : toutesfois ils doiuent Lin ch.74. eftre diftinguez. Ces arbres font aflez cogneus, defquels l'efcorce eft aftringeante. Elle fert aux Festin, efcorcheures qui fe fonten cheminant, ou aux repenties , fon la pile, &: qu'on la merte deffus, & aux vlcéres, qui ne font pas profonds & aux brufleures, auec de licharge d'argent, & manne d'en- cens. Incorporée auéc du Ceror myrtinellecicatrize les vlceres des corps delicars , qui ne peut uent endurer les chofes qui ont quelque acrimonie. Broyée parmy du vitriol elle arrefte les vice- res quis’auancent toufiours : filonen fait vn parfum, elle fait fortir le fruiét & l'arrierefaix aux femmes : prinfe en breuuage reftraint le ventre, & prouoque l'vrine. Les fucilles de ces arbres broyées & mifes fur les inflammations les appaifent, 8& empefchent qu'il ne furuienne inflamma. tion aux vlceres. Pilées & cuites en vinaigre appaifent la douleur des dents, fi on les en laue tout chaudement. Elles fonc bonnes à ceux qui ont lefoye debile, s'ils en boiuent vne dragme auec dr | d’eau, Déla Pece Chap.XIT A3 d’eanou xydromel. L'efcorce de la pomme du Pin', & les fucilles prifesen breuuages font le mef. me cffect. Leur bois gras ou Téde, taillé en petites pieces & cuit en vinaigre, appaife la douleur des dents, fi on les laue de ladire decoction. De ce bois aufli on en fait les f patules, qui font propres. pour les medicaments qui delafient , & pour les compoñtions des peflaires. La fuye auffi de leur bois bruflé , fert pour faire l'ancre à efcrire, &c aux liniments que l'on fair pour noircir & farder les fourcils , 8 aux angles des yeux rongez ; aux paupieres, aufquelles il y a de la callofité & qui perdent le poil ; & aux yeux qui pleurent. Le fruit qui fe creuue dans les pommes du Pin & de la Péce s'appelle Pityide. Iceux ont vne vertu aftringeante, & quirechauffe vn peu. Ils font bons à la toux & aux maladies de la poitrine,prins feules on auec du miel.Si l’on mange des pommes de Pin mondées , ou que l'on en boiue auec du vin cuit, ou auec femence de cocombre, elles font vriner , & appaifent l'ardeur des reins’, & de la veflic ; adouciflent les douleurs de l'eftomach : & prinfes auec du ius de pourpier, fortiñient les corps debiles , & amortiflenc le mal qui pourroie eftre cauié par les humeurs corrompues. Les pommes de Pinentieres , cueillies frefchement def. fus l'arbre , concaflées & cuites dans du vin cuit ‘ feruent à la vieilletoux & aux phtifiques , s'ils boiuent tous les iours cinq onces de cefte decoétion. Voilà ce qu'en dit Diofcoride {uinans la tradution de Ruel , laquelle il faut efplucher foigneufement & y remarquer quelque chofe. Et premierement ce que Diofcoride dit felon que Lacuna l'a traduit:La Pece,qui effun arbre commun, Cle Pin font d'unmefme genre:mais ils different en efpece:mais cecy efkpeu de chofe. L'efcorce pilée {er pour les efcorcheutes faites par trop frotter, fi ontles en oin ot. I yaautexte. Z/e/f propre aux éfcorcheuresles en oignant, @ eflant appliqué. Cornarius veut qu'il y ait: #5 par deffus,Car,dit-il,/4 cholemejmes mollre comme il en fant ver:car on n'oingt pas auec la poudresmaisonen tette par def[us. L'efcorce de la pomme de Pin.& les fueilles font le mefme efe&.or l'efcorce du Strobilos fait Le mef- me,c les feilles eflant beuës.Cornarius ne veut pas que cela s'entende de la pomme de Pinsmais de l'arbre appellé Sirobios,qui eft le Pinaffre ou Pin fauuage. Ce qu'il conferme par l’authorité de Pli- ne qui dit, que les arbres que l’on appelle fur la frontiere d'Italie Srrobiles, ont Pins fannages,ainfi que quelques vas l’eftiment. Ilallegue auffi Paul Ægine : lequel ayant dit de l’efcorce des pommes &c desfueilles tout ce que Diofcoride ditde l'efcorce du Strobile & des fueilles,traitte puis apres à part du fruit des pommes du Srobile. En outre,quand il parle de la fuye,il nomme le Piy,le Cowus, & le Picea, comme trois diuers arbres. Cefte opinion de Cornarius eft aifce à refurer : car nous auons trouué en vn vieil exemplaire de Pline efcrit en parchemin, au lieu de Ssrobilus, Tubulus, qui eft vneefpece de Pin fauuage, dugnelnous auons traitré entreles Pins. Et quant aux mots de Co- nus 8 Strobilus, ils ne fe prennent pas pour l'arbre , mais pour la pomme de Pin , comme nous l’a- uons prouué par Galien, & lemonftrerons encor. Mais pofé le cas que Ssrobilus fe prenne pour le Pinaffre,puis que Diofcoride a defia parlé en general de la vertu de l'efcorce du Pin, tant domefti- que, que fauuage, pourquoy rediroit-il les mefmes chofes pourneant ? Or puis que le fruiét du Pi- naître n'eft pas bon à manger , comment elt-ce queles Ssrobiles, c'eft à dire, (felon l'opinion de Cornarius , } le fruit du Pinaftre , pourront augmenter les forces , & faire cout ce que Diofcoride attribue aux Scrobiles ? Parquoy r'eftime, qu'en Galien, Paulus , & Diofcoride , Conus & Strobilus fe prennent pour la zoix de Pin. Mais cnmment entendrons nous l'efcorce & les fucilles de la pom- me de Pin ; veu que les fueilles ne s'entendent finonauxatbrés, aux herbes ; & aux flcurs ? Nous voyons que les pommes de Pin font compofées de certains chattons ou ongles agcancées en fa- çond’efcailles, fous lefquelles font cachés des noyaux,charnus.rédres & bons à mäger. Les Grecs appellent quelquefois ces pommes entieres,8c les noyaux qui font bons à manger,d vn mefmenom, fans aucune diftinction xevsse, monnaies, spaGiAss ; quelquefois aufli ils adiouftent vn epithere pour les diftinguer, comme Diofcoride, qui dit Age spobiAas por Daras 8: Galien GAëg xhapés : C'eft à dire, des pommes de Pin entieres encor verdes , frefches, tendres : non pas comme Ruel l'a traduit en Diofcoride, frefchement cueillies deffus l'arbre Er spelinsc naapse, c'eft à dire , defquelles on x o$té l'efcorce , comme on les vend auiourd'huy. Afclepiades & Andromachusles appellent spobiase xexabapehsc : Galien spoSiacrupäivas , noyaux de Pin. Et Paulus, save zapaor, fiuitf da Conus. Nous les appellons communement Pignons. L'efcorce des pommes de Pin c'éft leur partie exterieure, & côme leur robe,qui les couure & affuble de tous coftez,qui fe peutofter & racler auec vn coufteau. Leurs fucilles font ces efcailles de bois quife couchent l'vne far l'autre , léfquelles couurent les noyaux, & leur feruenrcomme de coffre: par lefquelles ainfi ageancées COMME par deprez la pom- me de Pin fe forme, & s'aboutit en pointe,& font appellées fueilles,d'autär que lors que les Pignons tombent eftans meurs.elles s'eflargifienc & s'efpanniflent en mode de fueilles.Ces fueilles & efcor- ce ont les méfmes vereus que les fucilles,& l'efcorce de l'arbre mefmes,à fçauoir de reftraindre. Or ce que dit Diofcoride touchant la Tede, Galien en dit de mefme : L'on fe Lane les dents qui font dou- leur auec La decoëtion des Tedes gralfes cuites en vinaigre : ou de La decoifion de | 'efcorce da Baghenau- dier & de la Tede,apres qw'elles auront longuement boully en vinaigre.On bien lon fait cuire des pieces de Tede,de | ‘efcorce de grenades & de l'alumde plume,däs du vinaigreiufqu'à taf que la tierce partie Joit confumée puis on Lane la bouche auec ladite decoëtiontiede. Yordonneaufli de mefler vn certain | D 4 medicament Emb. 711.1, Liu.16,c.10+ Liu,7: Ærius liu.g, chap.46. Liure 6. des med. gene Liure ç. des med, part, chap.9. Li23. ch. 8e Emb,.71. du 1.li.de Diof. Liure 7.des fimpl. Li.r.deDiof. chap. 79. Les noms. Eu forme, LATOURÆELL AA Liure [. de l'Hiftoire des Plantes, medicamér qu'il fait pour la douleur des déts,auec vne fpatule de Tede,cepédär qu'il cf far le feu. Diofcoride dit,que le fruit du Pin & de la Pece eft appellé Pithyides en ce pallage:0r le frui},dir-il, dy Pin Gy de la Péce eff appellé Pithyides Matthiol tient ce paflage icy pour fufpett:ear il eftime que ces mors 776 reuxss, ont efté adioultez au texte par quelqu'Yn. En quoy il a bien raïfon : car le mot riruides ne peut fighifierautre chofe , que rév miruey xæpær, c'eft à dire, /e fruithdes Pecesicom- me le mor éGracr, defquels le mefme autheur parle puis apres.fignife /e fruiéé rov meuxav, c'eit à ai- re, des Pins. Ce que Diofcoride dir des Ssrobiles où Pignons mondez,en ces mots :0r elle confole les rongemens de l'eflemach prinfe auec le fuc de porchnille:renforce la foibleffe du corps,@ refoulr les bu- meurs corrompues:il femble que Pline l'a craduit,difant:Les Pignôs appaifent l'acrimonie,er rongemës de l'eflomach dr Les maunaï(es humeurs quiy font,@ renforcent ceux qui font debiles.Dontileft cuidée que Pline a prinsles Ssrobiles pour Pignons.Et qu'au lieu de Aa@Sopæs, corrnptions, commeilya aux exéplaires communs de Diofcoride, ila leu daDepss différences. Finalemét que ces mots #epsidaotv, renforcent amie car Gr, les langueurs du corps;illes a interpreté,remforcent la vertu debile. Etrou- tesfois Cornarius penfant qu'au lieu de #spädèair, il falloir qu'il y euft téoeSev,a traduit ainfi Ce paf fage.offent La foibleffe du corps. N'oicy ce que dit Galien des Pignôs:LePignon verd &r entier avr peu amertume @ acrimonie coiointe aucc l'humidité; > pour celle cauft il adoncir La roux de cerx qui ont quelque apoflume en la poitrine,@r la rend ailée àtous ceux qui ont befoin de poaffer hors dé la poi= frine Gr des poulmons ce qui eff,par le müyen d'icelle. Or ce fruict eftanc mangé eft de dure digeftion & fait vne grofle nourriture : mais il fert de medecine pour guerir l'afpreré du gofier apres l'anoir trempé en l'eau iufqu'à carqu'il ÿait delaiflé toute fon acrimonie:car ainfice qui refte eft moins mor- di carif,& rien plus de la nature d'emplaftre, & acquiert vne chaleur & froideur mediocre, meflée d'vnefubftance aqueufe &terreftre , & laquelle participe peu de l'air. Manhiol a adioufté ce qui s'enfuit: L'eau des pommes de Pin verdes diffilée par vn alambic efface les rides dn vifage, fait abbaif- fer Les mammelles qui croiffent par trop, fi l'on met deffus des linges qui foient trempez dans ceffecas. Elle reférre auffi les parties büteufes des femmes, @ empeche les defluxios d'icelles:mais le [uc n henu- coup plus d'eficace pour ce effecr. Les pignons des pommes, de Pin doméftique font fort proftables au corps de l'homme,ayant quafi leurs qualitez temperées,mais tirant vn peu fur le chaud.fls meu- riflent, adouciflent,agglutinent, refoluent,engraiflent, & picquent auec vne legere acrimonic. Is nourriflent bien,& cobien qu'ils baillent au corps vne affez sroffe nourriture, f ne font ils pas à cou- damner:car ils corrigentles humeurs quife pourriffent aux initeftins.Et coutesfois ils font de diffici- le digeftion,& pour cefte caufe ils les faut donner auec du miel à ceux qui font froids de nature, & à ceux qui font de chaude côplexion;auec du fucre. Au refte ils perdent leur acrimonie & ce qu'ils ont d’huileux eftans trempez en eau tiede. Sion en mange fouuent ils gueriffent les douleurs des nerfs, & du dos. Ils font fort profitables à ceux qui ont h fciatique , aux paralytiques , à ceux qui ont les membres endormis ou tremblants. Nerroyent les poulmons & leurs vlceres , purgéanrles humeurs vifqueufes, & leur corruption, pource auffi on en donne à ceux quiont la toux. Ils pro- uoquent à luxure fi on en mange apres lesauoir crempé en l'eau tiede, & couuerts de miel ou de fucre. Ils augmentent la femence genitale. Jls font bons aufli pour ler vlecres des reins & de la veflie : & pource ils foulagent grandement ceux qui on difficulté & ardeur d'urine. Le patfurm de la decoction de l’efcorce des pommes de Pin, cuite en vinaigre tres-fort eft grandement prof- table aux difenteries. Ils’eft treuué vne certaine cable aux ruines du temple d’xfculape, qui fut ia- dis en l’ffle Tiberine bafty de marbre , en laquelle eftoirefcrit en langue Grecque vn refmoigrage fort euident que les Pisnons feruent à ceux qui ont des vomiflemens de fang. C'eft vne chofe qui eft à la veriré fort remarquable , & digne de memoire que ‘ay puifée dans les liures de Mercurialis tres-docte Medecin De arte Gymnaflica, & le veux bien aduoüer pour rendre l'honneur qui eft deu à vn cel perfonnagc , & donc les termes fonc tels : Zi/zan effant traunillé d'un vomiflement de [ang infques Là qw'il efhoit hors d'efpoir de fanté par l'aduis detous ; euffrejhonce de l'oracle ,qw'ilvint, & qu'il print des graines de Pin de trois autels,6 qu'il les mangeafl srois iours durant nec du miel.il fur guery par ce remcde,cr Sen allant a5 temple en prefence de tous il rendit grace deuant tout le peuple. « Du Sapin CHAP: XII. ‘Agres des Latins s'appelle en Grec éaarn: en Iralien 4bere : en François, À Auet,Sap,8 Sapir:en Alemand,7! hannem,& Thannenbaum:en Efpagnol, Aéete, S arbol:en Anglois Mafitre & Deele. C'eftvn arbre haur, plus grand quele Pin, ny que la Pece,mefmes plus que tous les Coniferes;excepré le Cedre,rres-baur, NA NES) Fort droit,& fans beaucoup dencuds. Somefcorce eft blancheaftre,& fe rompe HAN LONEE/R aifément,fi sn la plie.Le bas du Snpin, dit Pline;gui eff fans neuds,ér à desveines PTE S eflant efcorché, eff appellé par les Latins Sapinus : mais le deffus qui eff plein de neuds,cr plus dur que le bas eff appellé Fuflerna.Ses branches ne pendent pas contreterre,come cel- les de la Pecesmais font droites & efleuées concre-mont,& ierrent d’yn cofté & d’autres des petites | branches Du Sapin, Chap. XHI AS Le Sapin. branches en croix, comme aufli la Pece. Les fucilles (one auffi femblablement difpofées, forrans des coftez des bran- ches & furieons. Æ#, comme dit Pline, elles font arrangées comme les dents d'un peigne,un peu largesscourtes,efbeffes, que piquent vpeu, @ ne tombent pas en hyuer , & de couleur de vert blaffard.\ porte fes pommes longues d’vne paume,fem- blables à celles de la Pece, danslefquelles y a vne femence blancheaftre , qui n’a poinr de moëlle. Theophrafte dit, qu'il y a vn Sapés male, 8 vn autre femelle , & qu'ils font différens quant aux fueilles : car celles du mafle font plus aiguës , picquances , & plus repliées 5 & pourcec auffi cout l'arbre femble plus crefpu à le voir. Ils font aufli differens quant au bois : car celuy de la femelle eft plus blanc, plus doux, & plus aifé à mettre en œuure. Son tronc eft auf plus haur. Le bois du mafle eft plus diuers,plus large, plus dur, plus plein de moëlle &z n'eft pas fi beau à voir. Dauan- tage la pomme du mafle a peu de noyaux, & ce au gros bout tant feulement. La femelle ne porte point du tout de pommes, comme on ditles Macedoniens. Des fucilles du Sapin fortent d'autres fucilles petires, comme les plumes aux ailes des oifeaux, eftans couchées les vnes fur les au- tres, en telle façon, que les plus petites & plus courtes font toufiours les dernieres deuers la pointe, & fuccedent à celles qui fonr deuant elles en façon de tortus, ou des voutesà la Bæ&otienne. Carilme femble qu'il faut ainfi cor- riger & cranflater par circonlocution ce paflage de T heo- phraîte, 1] a les fucilles comme des aifles &> fort larges,de for- 1e qu'elles font comme voutées , @* repre[entent tres proprement les canernes Bæotiennes : & Gaza au lieu du dernier mor lit, à des raffes. Les exemplaires communs zusstous de chien. Ces fucilles fonc fi efpaifles, que la neige ny la pluye ne fçauroir pafler à trauers. En fomme c'eft vn arbrebeau à voir grand, & plus hauc que le Pin, duquel au ileft different quant au bois : car celuy du Sapin eft ner- ueux, tendre, & leger ; au lieu quecéluy du Pin eftgras, pour raifon dela Tede,plus pefant,& plus folide. Le Pina plus de neudssmais ceux du Sapin font plus durs,8c mefines plus durs que de route autre forte de bois, combien que fon bois foitmol. Comme le Pin a ce qui eftappellé 4egs, ainfi le Sapin à ce que les Grecs nomment Asosw , quirefpond aucunement en proportion à l'Aegis. Et encor aiourd'huy les marques dudit mot demeurent ; car les bucherons du mont Jura nomment Onchon, où Lonchor, les troncs blancs du Sapin , ou de la Pece, quine font point noteux , mais qui ont les veines droires & font bons pour ouurage de menuiferie. Le Sapin contient entre fes efcor- ces cefte excellenteliqueur, que les Iraliens appellent communement, Zagriso, c'eft à dire, Larme de Sapin. Matchiol eftime que les anciens n’en ont rien laiffé par eferit, finon que quelqu'vn die, que Galien a prins celle refine liquide de la Pece , que les reuendeurs vendoient en lieu de Tere- benthine, pour la larme du Sapin, tant pource qu'il efcrit qu'elle à le gouft, & l'odeur fort fembla- ble à la Terebenchine ; ce qui eftaufiapparant en la larme du Sapin, qu'auffi pource qu'elle eft quelque peu plus acre que la T'erebenthine, lefquelles qualitez nc font pas en la refine liquide de la Pece. Ce qui a fait fouswonner à Marthiole, qu'il y euft de l'erreur aux mors de Galien', fingu- lierement pource qu’en la compofition du medicament d'Euforbe il efcrit, qu'entre toutes les re- fines , la T'erebenchine, & celle du Sapin font les plus odorantes , & que celle du Sapin ef la plus chaude : Combien que,die Marthiol,/es anciens ne s'accordent pas en la defcriprion des arbres qui por- tent la refine. Ceux qui penfent que la larme du Sapin'foit la plus cire refine de la Meleze,fetrom- pent fort:car la larme du Sapin s’amafle entre les cfcorces comme vne apoitume, ët fe cire apres auoit coupé la peau, comme la fange d'vne apoftume que lon ouure: mais celle de la Meleze coule du tronc apres qu'on l'a percée iufqu’à la moëlle. Ceque Marchiol afleure d'auoir veu par experien- ce. La larme ou refine liquide du Sapin fe nomme en quelques lieux d’Iralie Og/io d'aneto ,comme qui ditoit, huile de Sapiw. Pour raifon duquel mor Belon a creu que ce fur la refine éhmwdn, C'eft à dite, huileufe de Diofcoride. Auquellieu il n’explique pas les efpeces de refine, ce qu'il auoit fait Liu,16.024, Liure +. de Phil chre, Les elPeces Au meflien, Liure 3. des comp. med. gen. - Au meliew, Liure x, des con. ch. des Refin. Liu.1.ch.77 Belon des Conif. ch. vn peu deuanr ;mais monftre comme elles fonc differentes en couleur. Aux boutiquès Jon lap- des Refn, pelle Terebenthina Veneraien François Terchenthine de Venife. On l'amafle des ieunes Sapins, def- quels l’efcorce n’aencor point de creuafles : mais eftant polie, a beaucoup de durillons ou boffet- tes, au lieu que celle des vieux Sapinsn'en a point, & eft froncie & creuaflée. Les vachiers percent ces boffettes auec vne corne aiguë fi auant , que cefte refine en {orre; Er ayant percé beducoup de ges bofferres cout le long duiour,ils penfentauoir fair beauçcoup,8r comme yn chef- d'œuure s'ils en | raportent 46 Liurel.del'Hiftoire des Plantes, a EN » Q . . rapoitent au foir à la maifon vne corne plaine, qui tisndra enuiron quatre onces:caren chaque … Foflertesiln/yen a qu'vne où deux gouttes, qui fait que cefte larme ef fi rare & par ainfi plus che- ju re. On amafle auff du Sapin comme du Pin & de la Pece, vne refine feche & blanche qui refem- Dodon. liu. ble à l'encens, & s'en fercon communementen lieu d’encens. Le Sapin croift aux montagnes & Fo I nonaux plaines. {Il :ims les lieux ombrageux. Il Aeurit vn Peu deuant la Solftice, comme dit Le TO heophrafte. Sa Heur cftxexa@e, cit à dire, de couleur d'Efcarlatin, comme il ya aux liuresim- 1 ee primez. Mais Gaza lit xpoxn@r,c eft à diresde coule ur de Safran Son fruict ef: meur enuiron le mois ire Octobre, | Toutesfois Matthiol dit que le Sapin ne porte ny fleur, ny fruict aux monragnes de es Trente, où il y a de grandes forefts de Sapin. L'efcorce & la refine feche du Sapin, ont quafi les Le Top mefmes qualirez & vertus , que l'ef corce & la refine feche du Pin ; finon que pour eftre plus acres Er e sh elles fonc plus detergeantes. La refine liquide du Sapin eft chaude & {ccheau troifiicfme degré, & hihi, Par fon acrimonie a vne vertu detergcante, & approche des qualitez dela vrayc Terebenthine.El Marr.&Do- le eft fort bonne pour les playes frcfches, fin gulierement de la tefte : carnonfeulementelle les mun- An difie ; mais aufli les confolide. Prife au pois de demic once, elle purge par deflous les humeurs | bilieufes, nettoye les reins, & gucrir leurs vlceres, fait vriner, & fait forcir la pierre : appaife ics dou- leurs des gouttes, & de la fciatique. Prifeenuiron Ja groffeur d’vne noix, auec de noix mufcade, haute “ de fucre , gueritla franguric , OÙ difficulté ane, quand elle fort gourre à goutte, &c fert gran «de Phif, dément aux viceres des parties honteufes. Le Sapin eft fort propre pour faire les nauires :caronen chap.8. fait les galeres & autres tels vaifleaux longs à caufe de fa legereré. Lors qu'il eft bien vicil, il eft fo:c £ “ie bon pour baftir, pourucu qu'ilne {eit vermoulu. On s’en fertaufl pour faire des tableaux à pein- Thcophraft, dre & à d'auges viages. Le Sapin & le Pin fouftiennenr bien le fais: carils refiftent & ne fe rom- # £ sa Li pent pas aifément, & faillent pluftoft par pourriture qu'autrement. De la Melezr, CHAPNEIT: is ‘ARBRE que les Latins appellent Zarix, ou Larex, fe nomme aufli en Grec Acey£ : Si EE en François Ae/eze : en Italien, & Efpagnol Larice :en Alemand Lerchenbaum. C’eft té. à LS @ vn arbre merucilleufemenc haut > toutesfois il eft pour la plus part plus petit que le Rae dt Sapin, quelquefois aufliil eft bien auffi grand. Ila l'efcorce fort efpefle, & fort cre- uaflée , rouge par dedans : les branches fonc diff pofées à l’entour du tronc comme par degrez , & icttent plufieurs autres perires branches , qui fontaifées à plier comne celles du Saulx , iaunes, & qui fentent afléz bon. D'icellesfortent plufieurs fucil- La Melexe: les des boutons qui fonc affez efloignez l'vn de l'autre, & fontforrefpelles, & cheueluës, dontil y en auraquelques- foistrente ioinétesenfemble , comme vn pinceau de pein- tre , longues , & cendres, plus eftroites que celles du Pin, & quine picquent point, & tombent à l'entrée de l’hyuer, Tellement que la feule Ae/eze entre tous les arbres qui portent réfine mefprifanc la rigueur du froid, pale l'hyuer fans fueilles. Pline donc a ‘failly mettant la Meleze au nombre des arbres qui ne fe deueftent point deleurs fucile les, & aunombre de ceux qui ont les fueilles picquantes. Mais nous auons monftré cy-deflus, que c'eft qu'il entend par le Aeleze. Etfe void aflez clairement en cecy l'in- conftance de Pline , qui en vnautre lieu dir, que les fueil- les du Larix ne font point picquantes ; mais bourrues,graf- fes, & qui fe plienc aifémene, finon qu'il yait faute aux exemplaires communs. La Pece,dit Pline,” e/fpas fi hante que la Meleze. Celle-lx à l'efcorce plus groffe,& vnie,& »# la fueille plus veluë,grafle,d: efpelle,d* plus ailée à plier : mais celles de de laPece sot plus rares, plus feches,é> plus minces,@ SEtet plus le froid:aufrelle eff plus jauuage, d'a plus de refine. Il eft aifé de corriger celte faure en Pline,en chägeant feu- lement vnmotainfi:Lz Pecen'efl pas fi haute que lanteleXe. Cefle-cy a l'efcorce plus gro[fe, dr plus life, La fueille plus ve- luë,& ce qui s'enfuit, Tellement que Ceffe-cy,s entend de la Meleze, laquelle correction eft neceflaire tant pour le fens, que pour le rexte. Car fi ces mors, La fueille plus veluë, crc. fe doinenct entendre de la Pece, comment eft-ce que ces fueilles peuuent éftre graffes, efpeces, & molles ? veu qu'vn peu apres il dit, qu’elles font plus min- ces, plusrares, & plusfeches. Ourre-plus, s'il falloit entendre cout ce qui aefté dir D - dela A D 4 La forme. Liu. r6.€.11. chap.r2. Liu.r6,c.1e. De la Meleze. Chap. XIV. 47 dela Pece, & non de la Meleze, pourquoy y autoitil adioufté cefte particule diftinétiue 44, ax: quand il dit mais celles de La Pece,@c.Il eft donc aisé à voir par ces mors,que l'efcorce dela Meleze qju ne eft plus lifle que celle de la Pece , felon l'opinion de Ruel ; mais que {es fucilles ne font paspic- | quanrss ; veu que picquant , & velu font chofes contraires : car ce qui eft velu, eft mol au toucher, nons pas les efpines ou aiguilions. Les fleurs de la Meleze fortent du bout des petites branches Liw16.c.2 5, au printemps , & fentene fort bon, contre l'opinion de Pline , qui mer la Melezc au nombre des arbres criftes & qui ne fleuriflent point. Ses fleurs ornent grandement l'arbre, d'autant qu'eftant attachées aux fucilles cheueluës , & de couleur de pourpre , rouge-enflamme, elles fe font repat- der par les paffans, & les refouiflent. Ses pommes font fort femblables acelles du Cyprés, va peu plus lonsues, &fenrent affez bon. Elles fe tiennent aux branches auec vne queuë courte, fe couchans furicelles , &fonccompolées de menuësefcailles comme fucilles ageancées enfembles dans chacune defquelles il y a deux noyaux , qui font couuerts d'vne petice peau , qui eft comme l'aifle d’yne cigalle. La femence qui eft enclofe dans iceux ; eft petite, de h groffeur de celle du Cyprés, qui a vn mefme gout que les Pignons. Le bois de la Meleze eft tres-dur , fur cout celuy qui eft rouge , & au milieu du tronc, & a l'odeur plus acre : pource eft il meilleur que toute autre forte de bois pour quelque baftiment que ce foit. Pline dit , que la Meleze ne brufle, ny ne fe Liniéero. conuertit point en charbon , & fe confume au feu comme les pierres , au lieu que les autres bois refineux eftans mis au feu rendent vne groffe fumée , & iettenc incontinent leur charbon au loing enpertant. Virruue dit, que la Meleze ne s'enflamme poinrau feu, & ne peut brufler feule , finon Chap-s.du que l'on la brufle auec d'autre bois, comme on faitles pierres pour faire la chaulx : & mefmes cs à alors il ne faut ny flamme ny charbon; mais fe brufle & confume petit à petit, d'autant que fon tempcrament participe peu de la nature de l'air & du feu : & eltant compofée d'vne matiere humide, terreftre & folide, & n'ayanr point de vuide par où Le feu puifle entrer, elle repouffe fa violence & ne fe laifle offencer du premier coup. Et aufli pour raiton de fa pefanteurelle ne na- ge pasfur l’eau, &c Mais la raifon & experience monftrenr, que cela eft faux : car puis que tous Marchhiu.s, lesautheurs, & mefme Pline & Vitruue d'vn commun confentement difent, que la Meleze fait pe “RS ve refine liquide, graffe, & qui s'allume aifément au feu , ne plus ne moinsque le bitume ; qui eft te si. celuy qui voudra croire, qu’vn bois gras & refineux ne prennent pas feu; veu mcfmes que les pier- de Ês cpift, res, qui ne bruflent pas de leur nature, neancmoins eftans pleines de bitume, bruflent comme bois , icttans flamme continuellement iufqu'a tant qu'elles foient reduitesen cendre ? Ce que pourront fort bien teftifier les Flamans Brabançois & autres nations Seprentrionales , lefquelles à faute de bois font du feu de ces pierres. Qui plus eft , fi la Meleze ne brufloit pas, ny ne faifoir du charbon , les habitans des montagnes de Trente feroient mal venus, & fur cour ceux de la val- lée du Soleil, qui confine à celle d’Ananie, & de la vallée Camonique, & de Tropian, & des en- uirons de Brefle, qui fondent le fer aux fournaifes , aufquelles on brufle grande quantité de char- bon de Meleze. Étn'y a, (comme difent ceux qui font bien experts enceft art) point de charbon qui fafe fi toft fondre la mine de fer, que celuy de la Meleze. Son Fois aufli eftant fec, d’autanc qu'ileftrefineux, fait vnfeu fort vehement. Pour cefte caufeils ne chauffent le four aux mon- tagnes de Trente qu'auec le bois de Meleze, foit pour cuire le pain, foitpour chauffer leurs poël- les, Quant à ce que Vitruue raconte d'vn certain chafteau dans les Alpes, où Cefar auoit fon armée , au deuant la porte duquel il y auoit vne tour de ce bois baftie de poutres entrauerfées en- femble comme vn tas de bois, laquelle ne peur eftre offencée par le feu des fagors & rorches al- lumées , que l'on mettoit tout contre : il faut croire ; que cela foit aduenu , non paspourcequele \ bois de la Meleze ne puifle eftre bruflé , mais pource que s'eftant endurcy aux vents, neiges, froi- dures , & à toutes les autres iniures du temps , comme l'on voit le plus fouuent ces temps di- uers aux Alpes, & par longue fucceffion de temps fon fuc gras eftant confumé, il eftoit deuenu comme pierre , & pource ne peut-il eftre allumé par ces fagots & torches, veu mefmes que tout. bois entier eftant dur & folide ne prend pas feu aifément du premier coup , tant moins celuy de la Meleze , qui cft plus folide , & dur que ccluy de tous les autres. Il faur encor noter icy Liu16.œr2. eftre admirable , que Pline fe contrarie ainfi à foy-mefime en la defcriprion de la Meleze:carayant 7 dit ,que la Meleze nebrufle, ny ne fait charbon , iladioufte puisapres: £x Aacedoine on brufle la s Meleze malle :maïs de la femelle, on n'en brufle que Les racines. De la Meleze,comme luy mefmes ef- crit,il en fort vne liqueur efpefle comme micl, laquelle ne s'endurcit iamais. Eten vn autre lieu : La , AMeleze rend vne refine fabrile, & de La couleur du micl,qui [ent maunais : ce que Vitruue auoit dit mit246h;6 deuant luy:La Meleze a vne refineliquide,de la couleur du miel Atrique:parquoÿ elle ferc auffi aux phchifiques.Les Grecs la nomment ÉTIYY ARE M OÙ Adeyé :les Latins Refea l'aricea,ou larigna,8c aux boutiques Terebentina,mais faulfement. Il croift auffi de fortbon Agaric fur la Meleze,duquel ze vieu. © nous traitterons en fon lieu’ Ily a vne vallée au deflus du lac‘ de Garde,laquelle s'appelle Vallarice pour l'abondance des Melezes qui font.Ily a auffi des Melezes fur la riue du Pau,& en la Slefie. Ses fueilles commencent à fortir à l'entrée du mois de Mars par les mefines bourons , defquels elles Zere7?s. cftoient combées l'année precedente. Son fruiét eft meur au mois de Septembre. de à la elezc A8 Liuref. de l'Hiftoire des Plantes, Le Terpe- PATENT Car Tertase Les noms. Les efpeces. Plin, liu, 16, chap. 3 3. La forme. Plin. iiu.17. chap.1o. Liute 1. des caufes ch, s. Scaliger. là mel. Theophraft. liure 4. de lhifkch.6. Lelieu. Plin. liu.r6. chap. 33. Liu.4. ch. 1. Le temps. Liu.r6. c.17. Le Tempera- nent dr uer- tus Liu. r.ch.96. Meleze , fes fueilles, fon fruit , & fes noyaux ont le mefime temperament que ceux du Pin : Mais non pas auec fi grande efficace. La rcfine de la Meleze eft chaude & feche , comme auf les au- tres refines, mais elle eft plus abftergeante. Onla méfle auec grand fuccez parmy les emplaftres & onguents, qui feruent à mondifier & guerir les playes. Elle purge la poitrine, fi on en baille auec du miel en façon de looch à ceux qui ont la toux. Prinfe par la bouche elle lafche le ventre, fait vriner, & iette hors la pierre. La Meleze demeure long-remps auanc que d’eftre vermolué où pourrie pour raifon de famercume de fon fuc ; ainfi que dit Vitraue. Da Cypres, Cat, HAP. XV. E Cupreffus des Latins fenommeen Grec «rdexrl@N, ou xuraeros ©, > nudv f { 3 4 2 \ « 347 à mn UN raenirscs rés dueruivar, C'eft à dire, pource qu'iliettéfes branches efgales. Les KS Arabes le nomment Syro & Seru : les Boutiques Cypreffusles François, Anglois 8 Flamans Cyprés: les Italiens Cypreffo:les Alcmands Cypreffen: les Efpagnols  el Cyprés. Il yen a de deux fortes, à fçauoir le mafle & la femelle. La femelle se 5% va roufiours en pointe iufqu'à la cime : le mafleefpand fes branches en large. TE SSS L'yne& l'autre eft haut, & droit, & a letronc gros, quin eft branchu que vers lacime. Ila les fucilles commele Sauinier portant fruit, maïs plus verdes , plus longues & qui font roufiours verdoyantes. Ses pommes font femblables à celle de la Meleze, plus courtes, plus grofles, plus dures, & plus ferrées. Les Lacins les appellent Nuces Capreff, ou pillulas: d'autres les nomment Ga/bwlos, dans lefquelles eft la femence,qui font Le Cyprés. de petits grains , lefquels à grand peine peut on voir. En quoy eftbien à remarquer le miracle de nature, qui d'vne fi petite femence fait croiftre de fi grandsarbres. Les for- mies font fort friandes de cefte femence , qui eft pour ac- croiftre le miracle, que dans vn fi petic corps foit confu- mée l'origine de fi grandsatbres. Theophrafte dit, que cefte femence eft non pas miruôdes, comme il y a aux com- muusexemplaires ; qui vient à dire émblable à la femence de la Pece:mais rirupudec, c'eft à dire,comme du Son:car aufli elle refemble fortau Son. Le bois du Cyprés eft iaunaftre, dur, folide, ferré, & quifent bon,fingulierement lors qu'on Je mer au feu. Son tronc fait vne refine liquide , comme celle de la Meleze ou comme la Terebenthine, maistres- acre au gouft. Le Cyprés ne croift volontairement finon aux lieux chauds ,comme en Candie , Lycie, Rhodes, & aux enuirobs de Cyrene : maisen Candie en quelque lieu que l'on laboure la terre , fi l'on n'y feme autre chofe, in- continent le Cyprés y croift de foy-mefmes. 1] croift auffi de foy-mefme & fans cultiuer la terre aux montagnes d'Ida, que l’on appelle blanches , & mefmes aux plus hau- es ANNE " S > S EN ES ces cimes d'’icelles, aufquellesil y a toufours grande abon- DORE dance de neiges. Etailleurs, ce quieftà efimerueiller, il ne . >) EAN a vient qu'aux lieux moyennement chauds , & comme par Le defpit de la terre quilenourrit. Voilà ce que Pline en dic | EE CZ APTE Theophrafte. Le fruit du Cyprés eft meur au mois = = a de Septembre , ou au commencement du Printemps. Pli- | ne dir, qu'il fait fon fruit crois fois l'an, & que l'on amafle fes pommes au mois de Januier , au mois de May, & en Septembre. Lesfueilles du Cyprés & fon fruict auffi deffechent iufqu'au croifiefme degré, fans apparente chaleur, &fontaftringeances. Le Cypres felon Diofcoride refroidir & reftraint. Ses fucilles prinfesen breuuage dans du vin cuit auec vn peu de mirrhe feruent aux rheumes , ou catharres, & à la difficulté d'vrine. Ses noix pr- les, 8 beuëésauec du vin font proficables aux dyfenteries , Aux de ventre, à la toux, à ceux qui ne peuuent auoir leur haleine fans tenir le col droiét , & à ceux qui crachentle fang. Leur deco- étion fait les mefines effects. Pilées auec des figues amolliffent les durtez ; & gucriffent le poulpe du nez. Cuites en vinaigre & broyées auec des lupins,font tomber les ongles rabborteufes.Empla- ftrées elles gucriflent la rompure parlaquelle le boyau tombe. Les fuëeilles ont femblable vertu: Aucuns eftimenr que le parfum des noix de Cyprés auec le bout des branches , chafle les mou. cherons qu’on appelle Coufrs. Les fueilles broyées mifes fur les playes les confolident , & eftan- chent le fang. Pilées auec du vinaigre noirciffent les cheueux. On les applique feules , on auec griotre feche fur les Erifipeles, & vlceres qui vont rongeant, furles. charbons , & inflammations 1 | des yeux, L : - Du Serbin: Chap.XVI 49 desyeux. Mifes fur l'eftomach auec du Ceror, elles le fortifient. Galienfe fert aufli des germes Tiure 3. des de Cyprés, & declare toutes les qualitez de la plante, qui font les effects que Diofcoride leurar- *%P* cribue. Les fueilles de Cyprés, leurs germes ou bourjeons, & leurs noix frefches & tendres fou- dent les grandes playes aux corps durs; dontilappert qu'ellesont vertu de deffecher, fans gran- de acrimonie ouchaleur, comme aufli le gouft le monftre : car on aperçoit en toute la plante vné petite acrimonie, & vne grande amertume , & encor plus d'aigreur. Orl'acrimonies& cha- leur y font telles , qu’elles fufhifent pour faire penerrer auant l’aigreur fans aucune mordication ny chaleur. Pource il confume feurement , & fans danger les humeurs cachées au fonds des vl- ceres fleftris, & pourris, au lieu que les autres medicaments qui efchauffenten deffechant, con{u- ment bien ces humeurs ; maispour leur acrimonie & chaleurils en attirent d'autres. Le Cyprés eft bon à la rompure, quand le boyau s’aualle, parce qu'il deffeche & renforce les parties relachées par trop grande humidité ; d'autant que la vertu aftringeante penetre au dedans conduite par la chaleur , quieft fi bien remperée, qu'elle fert bien de guide, mais fans mordication. Aucuns vfent du Cyprés pour les charbons & viceres corrofifs ; Le meflant auec de la griotte feche pour confu- mer l'humidité qui caufe la maladie, fans efchauffer. D'autres s’en feruentaux Erifipeles ,1e me- flant auec griotte feche & d'eau pure , ou bien auec du vinaigre bien trempe d'eau. Voilà qu'en dit Galien. Aëce prend la fcieure ou les coppeaux de Cedre qu'ilappelle reéaevquale & roiual, Liu.s. ch. 33 pour donner bonne couleur au corps, 7/faut,dit-ilcuire les coppenux de Cyprés & de Chefne en huile, puis en oindre Le corps. Matthiol dit, que la decottion des noix de Cyprés cuires en vinaigre , ap- Liure 1. de paifc lædouleur des dents. La decoétion des fueilles en faitautanr. On en guerit aufli les caches EI du corps , appelées Y'isiligines. La cendre du Cyprésaueccelle des ongles de mulet, meflées auec huile myrtin , 8 appliquées, empefchent le poil de romber. Les mefmes noix, comme dit Mar- cellus ; pilées en nombre imper en poudre tres-menuë , & beuës auec de vin viel , appaifenc mer. ueilleufementlatoux. Frefches & verdes, font fingulieres aux rompures, filon bait tous les iouftrois onces de leur decoétion auec du vin vieil : it faut routésfois ce temps pendant frotter les genitoires des fueilles de Cyprés broyées : ce qui a feruià plufieurs. Les bourjeons tendres de l'arbre font le mefine effe&, fi on les mafche, & que l'on aualle leur fuc. Dodon diten ou- tre que les noix de Cyprés ou bien les fucilles cuites en huile , fortihient l'eflomach, appaifent les vomiflements & reftraignent le ventre, & tous les lux d'iceluy , & gueriflent les vlceres des parties honteufes. les mefmes noix pilées auec des figues gueriflent les'enfleures des genitoi- res : en y adiouftant du leuain , elles difloluent les apoftumes des haines ; qu'on appelle bubons. L'on dir , que les autres femences eftant meflées parmy celles du Cyprés , ne feront point rongées par les vers. Son bois ne perd jamais fa bonne fenteur, pour vieil qu'il foit : pour cefte caufc on en fait des tables &des coffres. Ileft mis au nombre des chofes qui ne fe pourriflent jamais. Les a Mu 6. anciens ont laïflé par efcrit, que Pin, & le Cyprés n'eftoient point fubiets à eftre vermoulus ; Theobhs Hi, pour cefte caufe en faifoientils les ftatues de leurs Dieux. Theuet raconre, qu'eftanr en Egypte nr l'hift. il viten Damierte vne caifle de bois de Cyprés, laquelle auoit efté enfeuclie en vn lieu humide dix Thenetanr. pieds profond dansterre , & en fut tiré toute entiere fans eftre aucunement paftéeny corrompue. de laCofmo. Et toutesfois elle auoit efté là enfeuelie du temps que Sultan Selim conquefta l'Egypre,enuiron l'an UE du Seigneur 1512. Te 55 LA Liu.6,ch.86, Plin. Liu.rg. ch. 17: Du Serbiu, CHAP. XWI. PRE s auoir parlé des arbres qui fonc la Refine & portent des pommes ou 249% db noix,il faut maintenant traitter de ceux qui portent des bayes. Nous com- Liure de Cu- mencerons donc par la Thui4 que Belon a eftimé eftre le Cedre Lycien:8 nif fay monftré cy-deflus qu'ilme fembloit que ce fut vne efpece de Thuia,8c He non de Cedre.Les Marfeillois 8 Prouençaux;qui en ont grâde abôdance, la nomment Serbin, quiapproche du nom de Sabina, pource aufitil y en a qui veulent que ce foit vne efpece de Sawinier. Lobel eftime que ce foit le Cedre Phænicien de Pline,& de Theophrafte.Et ceux de Môtpelier veuléc que ce foit l’Oxicedrus ayant la fueille de Cyprés, ou bien le grand Sauinier. Du bois de ceftarbreeftär vert, côme auñfi du bois de geneure, du frefne,de tous les deux Sauiniers, L'Age. _&z de l'Oxycedre;ilfe fait vne forte de poix liquide,qui eff tres-puâte, que l’on appelle comunemét huile de Cade. Son tronceft gros comme le bras,afpre,& fauue,plein d'vn fuc gras.Ses fueilles font Laforme, fort femblables à celles du Cyprés.obtufes,& commme entaflées en façon de petites efcailles, s'ap- puyans lvne fur l'autre, & eftans broyéesauec les doigts fenrent bon. Il fait des bayes rondes, affez approchantes de celles du geneure.qui font verdesau commencement,puis deuant qu'eftre meures deuiennentiaunes , & finalement rouges , qui fonc belles, vn peu ameres au gouft, & fentenc bon. L'autre efpece de de Thui4 à mon aduis,eft l'arbre que le mefme Belon appelle Sabina altera,ou Sa- 2. epeces: ainier croiflant en arbre,qui eft fortfrequente aux somets du mont Amanus & du mont Olympe de Aumeflieu. | Tome premier. RE Phrygie, Es forrpe. Za 3.efperce La forme. SO Liurel. de l'Hiftoire des Plantes, Le Serbin. Phrygie, lequel a le tronc tortu, bien fouuent fi gros qu'v ! | homme ne le fçauroit embrafler, 11 a l’efcorce femblable à celle de la vigne, moyennement grofle , & roufle : Son bois eft blanc par déhors, &iaunaftre en dedans, & ne s'en treuue point de femblable ; car il ‘a vne rougeur paile com- me celle du vin,qui tire fur le noir. Il eft vert en tour temps. Ses fucilles font du tout femblables à celles du Cyprés, rel- lement que de loing ceux qui font les plus experimentez à grand'pcine les peuuentils difcerner , fingulierement lors qu'il n'a point de bayes. Toutesfois il a les fucilles plus cfpeces,ameres au gouft.fentans l’aromatique,& ayant ie ne fçay quoy de refineux. Ilne porte point de fleur ,. mais fon fruict fort dés le commencemenr.C’eft arbre porte force bayes, lefquelles y demeurentroutlhyuer, & lors que les nouuciles fe meuriflent les vicillestombent- Elles font ver- des auant qu'eftre mêures: mais eftans du tout meures font noires , tirant fut le bleu ; rondes, & ne font guieres plus groffes que les Cedrides : qui ne croiffent qu'au bout des petits furicons, 8 en chaque furieons il n’y a qu'vne baye. Elles font ameres , & d’aflezbonnc odeur. Les Grines & les inc.lesen font fortfriands. Les Turcs fe feruent fort de ce bois pour faire les luchs & autres tels inftrumens, d'autant qu'ilne fefend point. Latroifiefine efpece de Thsia croift aux jardins du Roy à Fontainebleau , & en quelques autres à Paris, &eft appellé Arbre de Paradis, qui {ent merueilleu- La IIL effrce FT fement bon ; laquelle celuy qui la donna au Roy François PR re nomma Arbre de vie ; peut cftre à caufe de fa bonne odeur. $ C'eft vn fort beau petit arbre, toufiours verdoyant & fueil- lu , qui ale pied droic, le bois dur, plein de neuds, l’efcorce rouge tirant fur le noir. Ila plufieurs branches efpandues, qui fonc diuifées en d’autres petites branches.lefquelles for- tent par les coftez, garnies de fucilles longuettes quafi com. me celles du Cyprés, & entaflées en façon de perites efcail- Les ; qui font toufiours quatre à quatre, attachées enfem- ble ; au bout defquelles les fleurs fortenrau printemps com- me celles du Cyprés, petites , iaunaftres, defquelles il pro- uient vn petit fruit de la groffeur d’vn Pignon , compolé en façon de pomme de Pin de fix petites efcailles tendres ; lequel au commencement cftvert, puis pafle , & eftant du tout meur , il eft noiraftre. Au milieu d'iceluy il y a Le plus fouuent quatre femences dé couleur de paille, dans lefquel- les il y a vne moëlle acre & amere. Toutl’arbrecft fort odo- rant, La quatriefme efpece de Thuia , comme ray dit,eft le Cedré Lycien de Matthiol ; qui a la fueille, durant que l'arbre eft ieunecomme celle du gencure, mais moindre & vn peu plus courte , & plus molle : mais apres trois ou quatre ans elle eft ronde , femblable à celle du Cyprés, & quelquesfois aiguës aux bafles branches,& picquanres:maisaux branches hautes, elle eft obtufe & ronde. Auquel changement fi on ne prend bien garde,il fera bien aifé de fétromper,8& penfer ue c'eft vne autre planté lors qu'elle croift,& vne autre lors qu'elle eft defia grande. Aux exemplaires incorreéts de Dio- À | {coride il fe treuue efcrir, que le grand Geneure, que quel- ques vns nomment Cyprés faunage , eft cogneu de tous, qui eft femblable au Cyprés, & croit le plus fouuent en lieux afpres & pres de la mer , &a les mefmes facultez que le Cyprés. Aucuns Ce _efliment que ces mots de Diofcoride font fort bien conuenables à cefte plante. Le pourtraiét que “Marchiol en donne, femble eftre dela ieune , & le noftre eft de celle qui eft defiagrande. Que fi Li:s.de Phi- ftoïr ch. ÿ- quelqu vn veut reprendre cefte noftre opinion touchant les efpeces de la Thuia ; & aider de l'au- thorité & raifons de Matthiol, d'autant que felon Theophraîte, le T huion, où T huin, qui ales bran ches, les fucilles, le tronc & le fruiét femblables au Cyprés y DE croift point en autre lieu que pres le cemple de Tluppiter Ammon, & en la region Cyrenaique; ie refpons , que Theophrafte a fait | mention ï ce ET ï Du Terebinthe. ,Chap.XVIT ss: 7! LalP. espece du Thuia. mehtion de deux fortes de Thuia ; l'une dé laquelle ie viens | de parler, qui ne croift qu'en a region Cyrenaïque , qui cit le Thuion d'Homere Citre. Et de fait,ie croy que cefkce cr- tre , don il ya des forefts bien fameules au mont Atlas, du bois duquel on faifoit des affiettes pour feruir fur les tables des riches qui eftoient fort eftimées des plus grands de Ro- eft fort communeen la Grece, de laquelle il dit,qu'elleaimie les cimes des montagnes & les lieux glacez ; 87 qu'elle de- meure long-tempsà faire fon fruiét , comme difent aufli les Atcadiens. l'eftime que ces quatre, defquelles ie viens de parler, font efpeces de celle Thwix d'Arcadie. Ie ne feray pas toutesfois opiniaftre , fi quelqu'vn allegue des raifons qui ! s { : 2» : dre, ny duquel on face de plus riches ouurages, que l'on fait de fa racine. Du Tercbiatbe, | CH A P, XPII a #16 2 &7. #1 La hi AUS “en Arabe Paton, Boren, Botin', où Albotin ren François Te erebinthe : en Italien Tercbintho : en Efpagnol Cornicabra : en Anglois Terpentiñe tree. Ceft arbre la fueille comme le Lentifque,plus grande;plus groffe,& plus grafle,8r qui eft coufiours tres-chaude , & laquelle Matthiol eftimeeftre le Cedre BU de Athlantique de Pline: combien que Heérmolaus {uiuant la er me < commune opinion, & les vieux exemplaires dit , qu'il faut Enlacorrec, qu'il y ait Cirre au lieu de Cedre : 8: que Macrobe interprete Fr me en leurs delices, L'autre de laquelle parle Theophraîte, DURE € de Ai , Ce l, foient meilleures, & plus probables. Le bois de la Thai ne Theophraf ; : 3 . ‘ RTC fe de lhi- fe corrompt lamais, & n y a point de bois qui foit plus ma- & ; oir,chap, ÿ PE \ L de E Tercbinthus des Latins s'appelle en Grec récuve Les rom. \ 7 ÿ = La forme, verte. Il faic des petites fleurs en forme de raifin,qui tirencfur le roux, défquelles il fort des fruiéts Liu2.6 310: rends, qui du commencement fonc verds, puis apres ils deuiennent noirs, pleins de refine, odorans & durs: Auicenne jes appelle srzésuerds. Son bois eft fort Terebinihe. beau,noir & folide.T heophrafte parlant de cefte plante dit, Zes speres. i Liure 3..dé TlyavnTerebinthemafle,é vn autre femellesle mafle ne por: vif. eh. 1 51 re point de fuict.Touchat la femelle.ily en a une forte qui por- te fon fruité rouge dés lecomencemer,gros côme une lentille, puis rougenfire € qui efmeur en vendange. Er fin il denient Pline interprete ainfi le mot Suwdisse. Mais Gaza veut qu'il y ait Sodiséper, c'eft à dire, Sulphurée. Au mont Ida & &e toute tortue.En Damas de Syrie elle elt grande;abondan- te,& belle : car on dit,qu'il y à vne montagne garnie de Te- rebinthe en laquelle ilnecroift point d'autre arbre.Son bois eft fouple. Ses racines font groffes & entrent bien auant en = de in à terre. Tout l'arbre eftcomme incorruptible, 8, comme dic CRMENA VPERESRE Pline, feur pour la vicilleffe, é’eft à dite,de longue durée. Sa — A ; fleur eft comme celle dél'Oliuier,touge. Ses fucilles s’en- tretiennéc eftans attachées plufieurs enfemble à vne queué, &c font femblables à celles du Laurier, doubles comme cel- les du Sorbier, 8 ne font pas efgales au bout des perites branches. Elles n'ont pas aufli tant d'angles comme celles du Sorbier,& femblent mieux celles du Laurier. Elles font grafles, comme auf eft lefrui@t. Il produit auffi certaines vellies creufes comme fait l'Orme , dans lefquelles s'en- w, T 2») RE ÎDh, CRIE El L < Ë CI} nl ÿ Th} HP qu b S FPE A SÉPARUNNAE ESA = =>! = >, L É\, ifaurlireainf en Theophrafte , Deyd 5 € xagunodn rie ua. Ale, non pas #oguaidn, comme il y aaux liures imprimez , ny auf tapoadn , comine Veut Gaza, qui letraduitainf: 2/porte auffi certaines welfes qui femblent des noïx.Ces veffies font petites cornes rou- ges, comme les cornes des cheures. Elles font pleines d’vne humeur refineufe & efpefte : toute- fois on n'en fait pas larefine, mais du bois. Le fruiét auili ne rend pas la refine, mais feulement fe | Tome premier. F E 2 tient en Macedoine celte plante eft petite comme vnarbrifleau, : quine fe peus diverer:l'antre verd\(Pline traduit #\apor,palle) Liuex3:che60 noir, de La grolfeur d'une feue,refineux, Ô* qui [ent bon. Cax Aumeflieu, gendrent des petis animaux comme des moucherons. Cat Liu.13.ch.6, s2 Liurel.del'Hifoiredes Plantes, M 4 fes aux doi otss & fi l’on ne le laue sp Ten cueilly,il s'attache enfemble : mais eftant laué, le Ybift.ch se anc qui n eltpas meur, nage fur eau &c. € noir va au fond. Voilà les mots de Theophrafte ; qui ait mention en vn autre paflage d'vn Terebinthe d'Indie, duquel noustraitterons en fon lieu. Le Terebinthe iette vne refine laquelle eft lameilleure de toutes & odorante : on a commencé à l'ap- porteren Jralie n'y a pas fortlong-temps. Onfe feruoit au lieu d'icelle de celle de la Meleze , la- quelle mefmes en auoit prins le nom, comme j'ay dir cy-deuant. A prefent on l’apporte de Cypre PRES : Venife. Du commencement on l'apportoit cuite, foi qu'elle fur plus aiféc à porter, ou qu'elle Be 0 uft plus aifée à falfifier. Les Grecs la nomment CATIVA Téppiybsir : les Latins Refina Terebenthina, Auicenne G/uten Albotin. Le Tercbinthefe plait aux montagnes. Icroiften Syrie & en Grece, & en plufeurs endroits de la Tofcane, fingulierement aux mafures des vieux edifices : maisil eft CORNE fort frequent aux collines de Carfo , pres la ville de Profecho , qui n'eft pas forcefloignée de la Diof che. ME Adriatique, & de Triefte.Ilen croit auffi en Prouence. Il fleuritau commencement du Prin- Le temps TCIMPsS, & fait fa femence durant les moiflons. Diofcoride dit,que les fueilles, la femence, & l'efcor- HR ce du Tercbinthe , font aftringeantes ; & font bonnes aux mefmes chofes que le Lentifque, pre- Liurch76, parées & prinfes en mefme façon. Le fruiét eft bon à manger, mais il nuit à l'eftemach. Il efchauf- rx ee fe, fait vriner, & incite à luxure. Il eft bon, fi on le prenden breuuage, contre les morfures des ara- na gnées nommées Phalangies. On apporte {a refine de l'Arabie pierreufe. Il en croiftauflien Judée, Syrie, Cypre, & Afrique, & aux Ifles de l’Arcipelago. La meilleure eft là blanche,tranfparente,de couleur de verre tirät fur le bleu,qui sétle Terebinche.LaTerebinthine eft la meilleur de toutes les des refines.Galié en ditrourautät:L'efcorce du Terebinthe,dic-il,les fueilles Gle fruiét ont ie ne fcay quoy d'affringeant ; & efchauffent au fecond degré , parquoy il appert qw'ilsdeffechent auff. Kftansfrais ils font bien mediocrement humides : mais eftans fecs il deffechent au fecond degré. Or lefruiét eftant fec deffeche pres du troificfme degré : car il eft fi chaud qu’en le mafchanc on s’appercoit in- Au meflieu continent de la chaleur. Pour cefte caufe il prouoque l'vtine, & fert à la ratelle. Etre Les refines, dit-il, /a Terebenthine eff plus effimée , qui à bien manifeSle vertu de reSlraindre , non toutefois tans que le Maffic : maïs elle a vne amertume coniointe , par le moyen de laquelle elle digere mieux que le Maflic. Pour raifon de cefte mefme qualité elle eft auffi abterfiue , f bien qu'elleen guerit la Pfore , qu'aucuns appellent mal fainét-Main. Mcfmes elle attire mieux que les autres refines des parties profondes ; d'autant qu’elle eft compofée des parties plus fubtiles. Matthiol dit.que la Te- rebenthine eft bonne aux douleurs de cofté, gueric les fentes des leures, 8: du vifage : elle nettoye la rongne & le feu volage, fi on s'en oingt : nectoye les vlceres : confolide les playes recentes. Sion en mange elle diminue laratelle. Elle fert aux douleurs des iointures , à la goutte des pieds, & mains, & à la fciatique , filon en prend fouuent au poids d'vne once, auec de la poudre de flue Liu.1.ch.35 mufquée, ou de Sauge, ou du Sthecas. Diofcoride dit, que l’huile de Terebenthine fe fait du fruiét du Terebinthe eftant meur , comme aufhi celuy du Lentifque, lequelefchauffe & reftrainét , non pas lefroidir & eftraint , comme il y a mal aux liures imprimez. Mefue dit, qu’il s’en fait du fruiét h'eftanc pas encor meur, lequel confolide les playes, & eft profitable au Spafme , à ceux qui ont le col roide , 8 immobile, & à la durté des nerfs. Nous ne nous feruons point de ceft huile: on ne nous en apporte pas aufli d'aucune part : mais nous vfons bien auec grand fuccez de l'huile de Terebenthine aux maladies froides des nerfs, & en toutesautres maladies froides &z. flatueufes. Il eft fouuerain pour les Afimatiques, & qui ontdifficulté d’haleine , s'ils en pren- nent rous.les iours deux dragmes. Il fert auffi à ceux qui ont apoftume en la poitrine, & en fom- me en quelque indifpoftion que ce foit de la poitrine , prouenante de la pituite , comme auf il eft grandement profitable aux douleurs de la colique , 8 à ceux qui fonc pleins de ventofitez : il couure aufli les cicatrices , & les rend belles. Combien que la Terebenthine foit quañ huile ; toutesfois les Alchymiftes en virent d'huile qui eft fort beau, & en grande quantité , & ceft la plus fubrile partie d'icelle. Les Grecs appellent la Lesnomé Refine EnTiV" : les Arabes Ratim,ou Natig: les Italiens Ragga : les François Refine : les Allemans Hartz. Jâure 8. finp], Terebinthe - DuTerebinthe, Chap. XVII , Terebinihe d'Irdie, premier de Theophraffe. © CHAP, XVUL L CO = N vend par toutes les boutiques #4 dés Apothicaires en ‘Syrie des le fruiéts du Terebinthe, qui oït vn à cel gouft que les Piftaches, Ceux | du païs,airifi qu'éfcric Rauuolf.en mangentcomrmunemét , comtne JE tes. Quañt à moy en les mafchanr VE 2 es ; LE bes les appellét Borir,& les Perles Therbaick. Orils'en treuue de deux fortes differentes quant à la grofeur.Les Arabes pour remarquer la difference appellentles vns Bosin quibir, c'eftà grands font de la figure de nos Piftaches, de mediocre gran- plus ronds.Les petits font gros comme vn bon pois,de la fgu- re d'vn cœur, ou dumillet d'Indie, & s'en treuue à force en Perfe,Mefopotamie,8& Armenie.Les Terebinches qui portenc ces fruicts croillent par cout en ce Païs là, & ont quelqüefois & la fucilic longue comme les noftres, quelquefois plus grande & plus ronde, comme celle de l'arbre des Piflaches, Da Lentifque, | CHAP. XIX, AIN PR D Fur; L à: LE 1 NPA E Léntifque eft appellé des Larins Zew- ! FAN tifeus,peureft à caufe que fes fucilles font MS aucunement lentes ; & vifqueufes : les na Grecs l'appellét sxVG%, come qui diroir ZT) cvicse: C'elt à'dit 3 des SMS exists: C'elt à dire ferdable;d'autanne EE eh 2) > AC | He EYES l'on auoit accouftumé de le fendre < We TS faire des cure-dents. Les Arabeslé nord 1£ :à 4 N? ÿ Q\ ÉZ x E KZ) “4 #\ fi CE f meñt Durs les Francois Lentifque : les Taliens Léntifco : les RAIN T Efpagnols Aata,ou Aruerisiceux de Narbonne Reffucle : les IN Cire Allemans A44/fichaumi:les Anglois Mafhicrrée.Il refemble au d Ce petit Terebinche,quant aux reicttons,ë& à la couleur dutronc. EN PRE ILiette pluñeurs reiettons dés laracine,fans faire point de gros SIN tronc , comme les Coudriers fautages : maisil a les branches | RUN & les fueilles plus efpefles ; & le haut de fes branches « _eftplus baiflé contre verre. Ila les fueilles comme celles À 7) La du Myrte,dont ily en a huiétatrachées à chafque queuë, qui . DS À ï fortent efpalemet decà & delà, & fentent bonsgrafles;frailes; AE NC: de couleur de verd-ob{cur, | Elles font toutesfois rouges aux RS enuirons,& ont quelques veines aufli rouges.Le Lentifque re- At SE tient en tout cémps {a fueille verte, Ilal efcorce roufleaftre, W KRSS fouple,vifquenfe & ployable, ILporte fon fruit cn grappe de KE @\ Cl À raifin, comine le Terebinthe;& outre ce certaines goufles re- Sn | \ coquillées comme de petites cornes pleines d'vne humeur li: Ve; F: quide, laquelle finalement fe change-en petites beftes,comme f celles qui forcentdes veflies de l'Orme & du Terebinthe.Hip- à " pocrate appelle le fruiét ou bayes du Lentifque g'yividas,coth- bien qu'aux exemplaires Grecs il y aitmai épndas. C'eft mer- ueille que Matthiole dit , que tonte la plante fent mal , & qu'elle fait mal à la cefte de ceux qui les Allemands magent des noifet. LI ils m'ont femblé aucunement fa- lez,8& mediocremétfecs.Les Ara- Lesnoms, - Les efbecés dire, grands, & les autres Boris Songier, c'eft à dire,petits: Les” deur;,toutesfois ils ne foût pas longs comme les Piftaches,mais * Leliet La formés Les noms: La formés Liu. du hat; fœmin, au ch.7 5 lire la fenrent ; veu que Pena au contraire afleure qu'elle fent bon, & que fes fueilles tenuës dans la bôuche eftanchens la foif, 8 humeétentle gofier. Enoutre ceux quifçauent que c'eft du Mañic, & fçauent que l’on prend aux boutiques les bourjeons du Lentifque à faute du Bois de Baulme, & que l'on fenettoye les dents apres lerepas auec des cute-dents de Lentifque, font bien de con- traireopinion. Il fort du Lentifque la plus excellente & meilleure refine de toutes, que les Gtecs nomment énrénoxmim : les Larins Refra Lentifea 5 Communcmenr on l'appelle A4affic, & aux _ Tome premier. F3 boutique "TT. ° : 9 TR * : SA Liurel. de l'Hiftoire des Plantes, ... boutiques Æ4/fix. Celle-cy n'eft pas liquide & nee prend'pas comme les autres refines > mais 3 lt cflanrmifeen pieceselle demeure ainfi. La meilleure de courtes eft celle qui vient en l’Iflede Chio qui eft en la mer Ægée ; tellement que les Medecins pour dire le Aaflic , ne difent finon fimple- ment Chir. De là on l'apporte par route l'Europe. On la cire feulement des Lentifques domefliques, defquels eftans cntamez elle diftile fur la cerre,qui eft pauée tout àl'entour. Tour le Maftic qui fe fait en cefte Ifle.eft deu à la Republique. Ceux qui le cucillenr du temps des vendanges en leurs propres pofleffions, le portent tout au publicfans fraude. Et quiconque cou pe vne plante deLentil- que quiiecte le Maftic , foit en fa pofleffion , foicen celle d'autruy ,a le poing coupé ; fi grand cas font ils du Maftic en cefte Ifle À, & non fans caufe : cär quafi coute monde recognoilt ce tant Cx= * gellent & faluraire medicament venir de cefteIfle. Le Lentilque d'Italie pote aufli du AMasfir,mais D + de peu, & qui n'eft pas à comparer à celuy de Chio. C’eft donc à tort,qu'il ÿ en a qui reprennent Aui- pe cenne,de ce qu'ilfaic mention du Aaffic d'Italie, eftimans peut eftre qu'iln'en croift point ailleurs, | qu'en file de Chio. En quoy ils fe trompent grandement,& peuuent eftre conuaincus par l'autho- rité de Galien & d’Auicenne,lefquels ne parlent pas feulemenc du Maltic de Chio,mais auffi de ce- Ha ss Juy d'Egypte. Thcophrafte raconte, qu'il yavne plante efpineufe, qu'ilappelle Zxie, laquelle iette LR cr UE larme,qu'ilappelle 444/fic Acanthice:& Gaza l'appelle,Efpineufe. Cefte efpine eft le Chameleon- blanc , aux racines duquel il fe treuue vne liqueur blanche, & glucufe, qui a efté nommée A74ffhc, pource qu'elle refemble au A44/ic.Pline aufli met plufieurs fortes de Maficire vies dit-il, 2#A4affic, qui fe fait és fndes d'une petite efbine,& aulfien Arabie,qu'ils appellent Lama. Toutesfois HOUS AUONS auf deux fortes de Maflicicar il [e treuue en Afie,@* en Grece vne herbé;les fucilles de laquelle fortens dés la racine mefme,@ iette un chardon femblable à une pôme,qui eff plein de Jemence,duquel il forz ne larme apres qu'on l'a entamépar def[ons laquelle il eff fort mal-aife dè difcerner d'auec le Majlic, Il y en à aff une tierce efbece , quiretire plus au Bitume. Le plus excellent eff celuy de Chio, qui eff blanc, duquel la liure Je vend vingt deniersRomains, dr la linre du noir douXe. L'on dis, que le Maffic de Chio Je fait au Lentifque,en façon de gomme.On le fophitique auec de l'encens dr: de La refine. Car il faut ainfi corriger ce paffage-là aux communs exemplaires , fuyuant les mots de Diofcoride , au lieu qu'il y a, Oz le falfifie comme l'encens auec poix refine. Le vray Masñic eft celuy feul qui fort du Lentifque ; mais celuy qui fort de quelque autre plante quesce foit, s'appelle improprement Maflics d'autant qu'il luy refemble. En Candie le Lentifque faitauffi vnce refine , mais jaune , amere , & Beaucoup pire que celle de Chio. Le Lentifque eft fort frequent en Ialie,fingulierementen Tofca- ne, & en laterre de Labeur. ILcroift aufli en grande abondance aux enuirons de Narbonne fur le riuage de la mer. Ilierce fes fleurs en façon de grappe de raifin , pleines de moufle au commence- ment du printemps , non pas en diuers temps, comme aucuns ont eftimé à caufe des vers d’Aratus & de Ciceron ; | Matthiol au mefme lièu. Le Lentifque quieff toujours en [a verdure , Qui de fes fruits trois fois nous rend la moiflon meure, Nous marque la faifon que les coutres tratchans | | Employez au labeur doinent fendre les champs. Liu r.ch76, Ce que Theophrafte attribue à bon droirà la Sgwille : mais les autres trompez par la refemblance des noms, l'atrribuentau Lentifque. Tour le Lentifque,dit Diofcoride,# vre vertu aïfringennte:car Jon fruié?,[es fueilles, @ l'efcorce de [es branches, @tde [x racine, font d'une mefme faculté. Ainfi le cra- Emblysdu duit Lacuna autrement que Ruclauec lequel s'accorde Cornarius.le eraduifant ainfi felon letexte, Pr quieftcel: Car/on fruitt.fa fueille,@ l'efcorce de [es branches, de faracine font de mefme vertu.Le Lentifque par fa vertu aftringeante fert contre le crachement de fang;les flux de ventre , & les dy- fenceries, eftanc prins en breuuage, & auffi contre le flux de fang de l'amarry, & pour la cheute d'i- celle, & du fondement. Il fait les mefmes effects que l'Acacie & l'Hypoaiftis. Le fuc auffi de fes fueilles a les mefimes vertus. La decoction d’iceluy remplitles cicatrices, f'on les en eftuue : elle foude les os rompus , arrefte les defluxions de l’amarry , guerit les vlceres corrofifs , prouoque l'v- rine, & raffermit les dents qui branlent , fon lesen laue. On fe fert de fes menuës branches vertes pour faire des cures-dents en lieu de canne. Il fe fait d'huile de fon fruiét , qui eftaftringeant, & fert où il eft befvin de reftraindre. Le Lenrifque produit vne refine appellée Lezrifcine , laquelle -ptinfe en breuuage eft bonne à ceux qui crachentlefang, & à la vieille toux. Elle aide à l'efto- mach, mais elle faict roter. On en mefle aux medicamens que l’on fait pour nettoyer les dents, &c pour farder la peau du vifage, & la rendre belle. Elle renuerfe les paupieres des yeux. Eftanc mafchée fair bonne haleine, & referre les genciues. On eftime plus celle qui eft luifanrecomme les vers appellez Lsifantines , & qui blanche comme la cire de Tofcane, pleine , feche, & qui fe froiffe aifément, & eft odorante : mais la verdeeft de moindre pris. Voilà les mots de Diofco- ride:defquels nous en auons traduit quelques vhs autrement que Ruel ; & à bon droit : Car ce que Ruel dit,/4 femèce,la fueille,les bräches, l'efcorce @r les racines,ontles mefmes vertuss Lacuna le tra- duit autrement,comme nous auons dit.Er ce que Ruel dit:£/Ze renuer[e les paupieres qui nuifent aux Jewx:Lacuna le traduit ainfi:£//e replie le poil aux yeux: c'eft à direselle affeure & raffermit les pau- pieres, Du Lentifque. C | + Du Lentifque. Chap, XI X. ss pieres,G> les fait mieux tenir. Et Cornarius le traduit ainfi:E//e reioinc auf le poil des nus anx yeux.Ce qu'il faut ainfi entendre; aflauoir , que fi apres auoir renuerfé les ch quent les yeux; auec vne pinfette, on met du Maftic chaud fur les paupieres pefche que puis apres elles ne retournent en dedans, & par ainfi ne piquenc plus les yeux. Il ne fera pas aufi hors de propos de dire » que ce que Diofcoride dit (ain que Cornarius l'interprere) Le bois vert [ert aux dents, en liewde canne,&r les nettoye, {e doit entendre des cure-dents que l’on fai- foit du bois de Lentifque comme encor auiourd'huy on les en faitien lieu d’en faire de canne : non pas des medicaments que l'on fait en poudré menuë pour frotter les dents, comme il dira uis apres du Maftic. Parquoy Diofcoride a mal v{é du mor ahyraCrhe , fi quelqu'vn entend, qu'il en faille frotter les dents, non pas les nettoyer, & ofter la viande qui eft demeurée entre deux. À quoy auffi peuuentferuir les plumes , comme Île monftre Martial: Curant [es rares dents nuecques du Lentifque. Et en vnautre lieu : £ Le Lenti[que ef? meilleur , mais fi fn #'en 4s points PR La plume pourra bien te [eruir en ce princt. FAX Or quand Diofcoride veur que le Mañic foit avez, Cornarius entend qu'il foir bien fec, & «1, veut qu'il y ait xererves duquel mot Diofcoride vfe vn peu apres en la preuuc déla refine, la- bite eut quelle ne doit point eftre xarvex, c'eft à direstres-féche, Galien aufli en vfe au liure,De /a conferwa- Le fin, tion de la fanté , auquel lieu l'exemplaire imprimé à Bafle a le mot #arwmpè 3 Ec Fuchfe Le voulant corriger dit , qu'il y faut lire xamrnsar,& le traduit fée: comme auffi il ya en la vicilletradution. Toutesfois il euft mieux fait sil y euft mis xærvpèr. Marcellus Empirique appelle le caffie Mafqné, peuteftre dit Cornafius , pource qu'eftant meflé parmy les fards , il donne luftre au vif ge: comme Diofcoride dit, qu'ileft a@ouainis, c'eft à dire, quimafque: où bien, pource qu’on s'en {ert pour faire les mafques ,ou mefmes pour pourtraire au vif, le meflant aucc de la cire blanche: comme fcauent bien ceux quifontce meltier là. Le Lentifque, comme dit Galien , ef compoié Liure 8. des d'vnefubftance aqueufe , quia peu de chaleur, & aflez de cerreftre, & froide. Il deffeche donc SEE au fecond desré, ou au commencement dutroifiefme. En chaleur 8 en froideur ileft'comme Mo- wént gp ver yen & temperc. Il eft.efgalement aftringeant en toutes fes parties, aux racines, branches f\ urjcons, outendrons ,aux boutons , aux fucilles , au frhiét & en la racine. Le fuc aufli tiré par expreffion de fes fueilles vertes eft de mefme qualité , moyennement aftringeant, Pour cefte caufe on le prend en breuage, outoutfeul ,ouauec d'autres medicaments qui gucriflenc la dyfenteric, & autres maladies du ventre. Il fertaufli au crachement de fang,au flux de fang,de l'amarry,aux cheutes & defcentes du fondement & de la matrice,çcommeapprochant dela vertu de FHypociftis, Le Maffic es 7- des blanc, qui croiften Chio, eft aucunement compofé de qualirez contraires aflauoir de l'aftriétiue l'E4 & remollitiue : pource elt il bon aux infammations de l'eftomach , du ventre, des inteftins & du foye,comme eftant chaud & fec au fecond degré. Le noir,que l'on appelle 244/ic d'Ecypte,defleche & reftraint d’auautage: parquoy il eft plus propreaux chofes qui requicrent plus d’eftre digerées par tran{piration : pour cefte caufe eftil bon aux foroncles. Or l'huile & Ponguenr Mafticin fe fonc du Maftic de Chio, & non du Maftic noir , & font d'vne mefine vertu. Le AMaflic, dit Matthiol, ne 1. de eflanche le [ang quicoule par le nez eflant incorporé auec de l'encens, du fang de Dragon, dr: du poil de DV UE dieure bruflé, . auec vn blanc d'œuf, @ appliquez fur Le front, le liant par deffus auec un linge qui ferre fort. On le mafche meflé auec ciré odorante pour la douleur des dents, & pour atrirer le phlegme du cerueau. Le Maftic appaife,& mefmes ofte du tout les douleurs froides des ivintures, fi on l'incorpore auec du miel, en y adiouftant du Cumin, du Pouliot , de la Sauge;des graines de Laurier, & du Sauinier: puis le mettant fur le lieu malade. Il eft bon aux douleurs d'éftomach, fon en aualle trois grainsen allant dormir. Ca par ce moyen il guerit non feulement la douleur pre- fente, mais aufli ilempefche qu'elle ne retourne vne autre fois. Diofcoride enfeigne comme il faut Liwr. co, faire l'huile de Lentifque du fruit meur:Cef huile,dit-il, gwerit la rongne des iuments,@ des chiens, & eff fort propre aux pelfaires, aux opguents qui fe font pour delaffer, aux oignemens pour les lepres : il empelche de fer On en fait en Tofcane , 8 en l'Elba & Giglio, qui font les de la mer Tyrrhene, Marthtiuir. & en quelquesautres de la mer Adriatique, fans y point adioufler d'autre huile, en cefte façon: de Diofor. Hs prennent vne bonne quantité de grappes de Lentifque, & apres leur auoir ofté l’efcorce, ils les © F4? laiflenc Aeftrir en vn monceau par l'efpace de quelques iours : puis les ayant mifes en vne grande chaudiere , &ietté d’eau par deflus , ils les tiennent furle feu iufqu'à tant qu'elles s'ouurent. Et alors ils les oftent de là, & apres les auoir enuelopé dans des facs. il les metrent au prefloir, & gar- dent l'huile quien fort. Ceux quilecirent ainfi, affeurenc qu'il eft bon meflé parmy les viandes pour faire bonne veué, & ofter tout esblouiflemegt des yeux. C'eft vn tres-bon remede pour la 1... mea dyfenterie, fi l'on en mefle dans les clyfteres. Il fert bien aufli, comme dit Galien ,aux inflamima- pare | tions des genciues qui meinent douleur, fi l’on en tienten la bouche. L'huile maflicin fe fait du Fe F _ Maftic broyé : ILeft bon contre les maladies de la matrice. Ii efchauffé moyennementsil reftraine | & remolli. Il eft bon contre les grandes durtez de l'eftomach, la cclizque paflion,ë&r les tourmencs | E 4 dela panpieres qui Fr: EUEUX Qui Pi- lieu. il les retient , & em- mef Liure 6. dés fAphor. 56 Liure J. del'Hiftoire des Plantes, a de la dyfenterie, Il netroye la face , & fait belle couleur. Selon Mefuë il fe fait de trois onces de sutid. Maitic, quarré ou huict onces de vin,vne liure d'huile rofat,euifant le tout en vn bain d'eau chau- de ,iufqu'à ce que le vin foir confumée. Ceft huile renforce le cerueau , les nerfs , les ioineures, Peftomach, le foye, & le cœurs amollir lesenfleures dures, & appaife les douleurs. Le meilleur de Liwr 50,56. rous fe fait du Maftic pur dans vn Alambic de verre. Pline efcrir, que l'on'confit les grains du Len- Lesnoms — Tifque dans des barils, comme les Olines & les Cormes, afin qu'il n’y ait rien qui ne ferue pour le ventre de l’homme, Cefte refine fe nomme en Grec pasiwr:en Latin, caffiche,ou Refina Lentifci- a :en Arabe Maffech, Mafleche , où CWafloche : en Italien Afaffiche : en Allemand & François Maffic : en Efpagnol, 4/ Mafliga, 20 Du Geneure, CORAN, 7 E v que le Gereure produit vne refine, ou gomme, ou larmerefemblant fort à l'encens Les noms, j & au Maftic,& qu'il fait des forefts entieres en quelques montagnes:il le fautmettre par- Ruel. lu, x. my les arbres de noftre foreft, qui portent la refine. L'on eftime que le Gesewre eft ap- chap.20. pellé en Latin Zuriperus , pource qu'il noufle le ieune fruiét tandis que le vieil fe meu- Las efjeres, VE: Car On dit, qu'iln'y a que ceft arbre qui retienne {on fruiét deux ans , Il s'appelle en Grec Laforme, Aexdols 8 Apu&lGr : en Arabe CArormas : où CArchenas : en François Geneure ; où Geneurier en Italien Gizepro ; en Efpagnol Enebro :en Allemand Fsekholtz & Kremetbaum:ien Anglois Zumi- pertre: en Flamand Geveuer boom. Ï] y en a deux efpeces : vn grand, & l'autre petit. Noftre com- mun Geneure eft le plus petit , de la grandeur d'vn petit arbre où arbriffeau. Ses branches font couuertes d’yne efcorce mince & membraneufes , qui fe rompt de foy-mefme, & souure. Ses Grand Geneure. | Petit Geneure. LR K | VÆ =, NS 77 LÉ ee LES f û / PS PT g À =£ Q \L NL S] \ “nn fucilles fonc petites, minces, eftroites, dures, piquantes, qui font pluftoft efpines , que fucilles. Ses bayes , ou grains font petits, ronds & verds au commencement : mais cftans meurs il fonc noirs, & fenrenthon, comme auñfi toucle bois; quand on les mafcheils femblent doux du premier coup, mais puis apres ils font amers. Les Grecs les appellent aprdtides:les boutiques Grana Iu- niperi. I] y a grande abondance de cefte efpece de Geneure en plufieurs collines ; & cimes de mon- Mauh tir, tagnes de la France. En la Tofcane il yen a de domeftiques, qui deuiennent. grands comme d'ar- AT bres. Ily en a grande quantité au terroir de Sienne, qui one le grain plus gros, & plus doux que | les fauvages. Le grand Geneure eft fort frequent en Prouence: ils l'appellent Gade, &a fes grains trois fois plus gros que l’autre. Il y a en outre vn grd Geneureen Efchüonie , qui a fon fruiét de gouleur perfe, qui eft peuceftre celuy que Diofcoride dirauoir le fruit auf gros qu'vne me Wen OULES Du Geneure. Chap. XX: 7 Toutes ces efpeces de Genceure font toufours verdoyantes! Leur bois eft roux, & odorant : duquel il fort és païs chauds vne liqueur femblable à l'encens,rant en couleur,comme en odeur , laquelle eftblanche quand on l'amaffe;mais en vieilliffant elle deuient rouffe. Nos Gesesres ne portent pas le fruit fi gros que Diofcoride efcrit,difant,qu'il y ena d'auffi gros que de noix,8& d’autres comme de noifetres. Matthiol mefmes ne-dit pas , que le fruiét des plus grauds Geneures de Sienne foit f gros ,parquoyie ne fçay s'ilfauc attribuer cela à la: froïdeur & fechereffeides lieux, veu qu'aucüs afleurent d'en auoir veu d'aufi gros qu'vne feue,ë& quafi comme vne noiferte, qui auoienc efté ap> portez de la Greceiou bien s’il y a de la faute en ce paflage aux exemplaires de Diofcoride. Car Marcellus & Matchiolaffeurent, que ce chapitre du Geneure eft corrompu en plufieurs façons, Se- rapio ne dir pas que le grain d# Geneure loit auffi gros qu'vne noiferresmais qu vne feueitellemene que peur cftre au lieu qu'il y a au texte : De Jon fruicf il Sentreune de la groffeur d'une noix, C" d'au- tre qui eff comme une moifette: au lieu de sapus qui fignihie voix ila leu aveux qui fignifie feve. Et faudra lire ainfis 4ffn que Le moindre fruitf du Geneure foit auÎfi gros qu'une feues Gr le plus grand, foi aulfi gros, qu'une noifette. En corrigeant le paffage de Diofcorideainfi:De fon ffuicf il s'en treuue dela groffeur d'une noifette ; d* d'autre gros comme une feue. Certainement quand Pline eftrit ain- fi: Le Geneure à les mefines vertus que le Cedre: Il croifl merncilleu[ement grand en Efpagne, mefnes [on fruié, érc.il femble qu'il parle d'vn autre Gerewre que du noftre , lequel a mefrnesls fruict plus gros. Et de fait , il y a beaucoup de tels Geneures en Efpagné , en la Gafblle neufue, au deflus de Segouia , fur le chemin de Madril, lefquels deuiennent arbres, fi hatrs que les habitans du lieu en fonc les poutres & foliueaux de leurs maifons. On appelle auiourd huy la laine du Ge- neure Zer1X, que les Medecins de noftre remps ont voulu, (tant infolens font ils) empefcher les sestiser ta Arabes de l’appeller en leur langue Sandarax, pource que ce nom approcne de celuy de la Sarda- Re racades Grecs. Qu'ils deffendent ‘donc par leurs loix , que Brizo n'ait efté la Deefle des diuine- ii. ments, qui fe faifoient par les fonges , puis que Bry za au langage de Romanie eftoic vne efñece de bled en Thrace, & que Diofcoride n'appelle #Aærr la couucrture de la fleur des palmiers, pource que tous appellent le Sapér éAëry Mais les doctes appellenc bien Ferniz felon la faifon de l'année; A 8 Vernilago, ce qu'Ariftote au traitté d# wiel appellé Erithace, Cornarius dit,que ceux la fe trom: ri pent,quiaffeurent,que Vernigo,ou Vernis. {oit larme, ou gomme de Gencure,d’autant que c cit vne dis anim chofe compofée auecl'ambre &z huile de femence de lin,& non vne chofe fimple ou produite par la Es ae nature. Ce qu'il conferme par ces raifons:Le rom la gomme Vernis, dit-il Vient d'unmot Allemand: ;'ie D'or qui habitent au pais où l'ambre croifl, d* le portent pour paresre à l'entour du col, appellent cest 1 Re 5 Se arbre Verniten, @ Berniflen lequel mot femble venir de ce que l'Ambre cfant allumé, brufle & rend A une odeur comme La Tede.Ce que Pline @° Tacitus affenrent anff.Oren ces mefimes lieux là de cefle mef- . si mé gome auecl'huile de femence de lin fe fait ce qu'on appelle Verriz., qui effvune chofe affez cognenë “ST AUX peintres, qui fert de bitume auiourd'huÿ en beaucoup de lieux. Or 5 appert affez par le tefinoi- AC gage de Pline que les anciens [e feruoient du bitume come nous faifonsauicard buy de ceffe gomme.Les Vins3 38e mots de Pline font tels : Quant à l'autre vfnge du bitume on en frotte les ouvrages d'airin où de cuyure pour les garder contre le feu.On en vernit auîfi les imas es des dieux : les marefchaux sen Jéruent pour verniffer Le fer,& fingulierement les tefles de cloux, g à plufieurs autre vfages Ainf Cornarius cfti- me,que le nom du Vernis tant fimple que compofé{oit venu mefmes defia detoute ancienneté de mots Allemans Vernffen & Beruffen,pour la femblance qu'il ya ch la pronunéiation de ces deux let tres V.8 B.Mais chacun cognoift le mot de Verniz come venac de Perë ros,pource qu'il fe fair pour la plus partau printéps,& fe parfait en efté:& fe préd cant pour la fimple larme du Genewre,que pour celuy qui eft côpofé de certe larme,& de l'huile du lin:duquel les peincureseftans eniduites gardent fi bien leur couleur,;qu'il eft mal-aifé de les effacer , afin que perfonne ne penfe, qu'il nes en Fate finon auec l'ambre, & ledit huile dè lin. Les Doéteurs Arabes appellent l'ambre Karabe, qui n'eft pas fort different quant aux vertus : routesfois, c'eft tout autre chofe que la larme du Geneure,la- | quelle ils appellent Sardarax ou Sandaros. Auicenne en a traitté fous diuers chapitres. Dutemps de Linisse.rt Diofcoride & Galien le 7erriz n'eftoic pas encor en vfage. Pline racontant plufieurs fortes de _E gomme fait mention de celle de Genewre, qu'il dit ne feruir à rien : ce qu'on voir clairementeftre Dodon tiuté faux:car on en vfe fortfouuent en medecine, comme nous dirons. Le Geneure aime les montagnes, are 8 ne péut croiftre en la plaine.ll ne fleurit point, finon qu'on vucille prendre pour fa fleur, comme fi an aucuns ont fait, vne certaine poufliere qui fe leue du Geseure aû mois de May ; apres laquelle fon FA n fruiét commence à fortir petir, qui meurit au mois de Septembre : mais en Vne mefine plante lyars des fruiéts meurs, & des verts, & des perits & des grands tout enfemble. L'vn & l’autre Gereure felon Diofcorideelt de qualité acre. Il efchautfe : il prouoque | vrinesfon parfum chaffe les fer pens; fon fruiét efchauffe mediocrement, & reftraint,& eft ban à l'eftomach.Il profite grandement prins en breuuage conrre lés maladies de la poitrine, la roux,les ventofitez, trenchées; & morfures de ferpens.Ils fonc vtinér, feruent aux rompures, fpafmes,& fuffocacions de matrice.Ce qui senfuit ne fe treuuc pas eferit aux exemplaires Grecs , qui font corrects. Les fueilles ont vne certaine acrimonie : parquoy ileftbon de boire ou d'icelles, ou de leur fuc auec du vin contre la pe ! À 3 Q L , 58 Liure[. de lHiftoire des Plantes, . Fer des viperes ; ou bien d’enoindre la morfure. La cendte de l'efcorce detrempée dans l'eau nettoye Liofe. .s7. les lepres, fi on lesen frotte. Mais Matthiol-treuue encor plus abfurde la. conclufon du chapi- tre, quidit: Lesraclenres du bois prinfes em brennage font mourir, Car ny Galien, ny Paulus, ny Serapio, qui a tranfcrit de mor à mot tous les chapitres de Diofcoride , mont iamais efcrit telles chofes de racleures du bois du Geneures veu que fon fruicteftanc mangé fert contrela morfurg des férpens : & que l'on applique, & boit on le ius de fes fueilles contre la morfure des Viperes: us Outre ce que l'experience monftre que cela eft faux.Parquoy plufenrs citiment que ces chofesont lus, efté fauflemenct attribuces à Diofcoride. Toutesfois Scaliger ne les tient pas pour faufles , qiand ilefcrit, que a decoëtion du Geneure eff [aine, en laquelle on a mefléde Jon fuc: mais que les racleures * fucnt Îf on les mange, felon Diofcoride. La raifon eft femiblable à celle que l'on donne touchantia preparation de la Coloquinte : car on dit, qu'il la faut bien piler, & pafler par va tamis bien me- Ace EU de peur quellene s’arrefte & vlcere: ainfi aufi laracieure du Gencure, d'autant qu'elle ef fe- lieu che,cftouffe en s'arreftanr. Le Gerewre dit Galien, cf chaud & [ec au trofiefme degré. Son fruiét {emblablement eft aufli chaud ; mais il n'eft pas fifec, ains feulement au premier degré. La de- coction des fueilles @ du fruit du Geneure, dit Matthiole,beré à merneillenfe vertu pour faire jortir des fleurs des femmes. La-decottion d'icelles mefmes’, faire en vin blanc auec des rofes , noix de Cy- prés, & fucilles de Myrre,eft vn fouuerain remede pour appaifer la douleur des dents,f l'on latient chaude en la bouche ; fingulierement en y adiouftant vn peu d'eau de vie. La lexiue faitre des cendres de Geneure & de vin blanc a forr grande vertu pour faire vriner, fil'onen boit quatre ou cinq onces : tellement que Marchiol afferme, qu'il a veu des hydropiques gueris par ce feul remede, Elle guerit aufli larongne, f les rongneux s’en lauent. On fait vn baïn excellent pour les goutteux , en prenant douze Jiure de bois de Geneurier coupé en pétites pieces, & les faifanc cuire en eau iufques à la confomption de la tierce partie. Il fant puis mettre cefte decoction auec tour le bois dans vn grand cuuier , dans lequel le malade s'eftant auparauant tres-bien purgé , cn- tre iufqu'au nombril, & s'en frotte & eftuue les parties incereflées. Si l’on donne à manger au foir de deux iours l’vn à vne femme qui eft prefte à enfanter vne vorterelle roftie, & furfondue de graifle de poule , dans le ventre de laquelle on ait mis premierement que de la roftir, fepr grains de Geneurier, 8 autant de Laurier, auec demy dragme de Canelle commune , & vne dragme de Cinamome , cela la fera enfanter aifément. On fait des parfums du frui& du Geneure, de fes branches, & de routfon bois, pour corriger l'air ; 8 par ce moyen euiter la contagion de la pefte. Les Alchymiftes tirent de l'huile du bois de Geneure par le defcenfoire, comme ils appellent, . lequeleftant cenu chaud en la bouche , appaife mefueilleufément la douleur des dents caufée par defluxion froide. Il s'en fait aufli du fruict, lequel a beaucoup plus grande vertu, & fentbon. Le7erniz ec, c'efta dire, la larme du Geneure, ainfi que dit Serapio, arrefte les dcfluxions, & le flux des menftrues, deffeche la nature de la femme, fion en met dedans ; &fion en prend il def- * fecheauñli la pituire, quieft attachée à l'eftomach & aux inceftins , & truc les vers & autres ani- maux qui font dans le ventre. Il eft bon pour la refolution des nerfs caufée par humeurs froides. Il gueritles diftillations de la cefte, fi on l'en parfume. Prins en breuage gueritle crachement de fang , &aufli les hemorroides qui coulent, fion les en frocte : meflé auec huile rofac & myrtin, il guerit les creuafles du fondement, commeaufli celles des mains,& des pieds caufées pat gran- de froidure, fi on les en oinort. Si l’on en mer fur le feu, & qu’on recoiue la fumée dans la bouche par va entonoir , elle appaifé la douleur des dents. Sa poudre meflée auec vn blanc d'œuf, & ap- pliquée fur le front, & aux remples eftanche le fang qui coule par le nez. En fomme il echauffe & defleche au premier degrè. Le Verniz liquide qui fe fait de cefte gomme auec d'huile de femencé ne: delin, ne fert pas feulement pour donner luftre au peintures , & faire reluire le fer ; mais il eft SRE bonauffi aux brufleures , & auxenfleures, & douleurs des hemorroides. Le bois du Gencurene fe pourri point : parquoyaufh les Alchimiftes afleurent, quele charbon de Geneure biemallu- Exerci. me, & couuert defacendre, gardera fon feu vn an entier. Ce que Scaliger ne peut croire qu'il 328.liu. 15. {oit vray. : u h De la Refine, © de la Poix , CHAP. XXI ZE 7 Yan T acheué de traiter des arbres qui font la Refine,, tant de ceux qui portent des CAN Lesnos. | A Ÿ pommes, comme de ceux qui portent des bayes, ou graine; il me femble qu'il eft ee < bien requis de rraitter de la Refre, 8&c dela Poix. Il faut donc declarer leurs efpeces, 140,10. 7 ; Ja façon de les cuire, l'vfage & leur vertu. La Refine, où Poix-Refine,que les Grecs ap- Les efpers… pellenc prrivn, eft vn fuc gras,qui coule volontairement de quelques arbres.Ce que Pline declare is: 24-66: par ces mots:Essre les arbres qui portent la Pix @* la Refine,les vns croiffent en Lenant,@* les autres en Europe,cre.Touces Refines ont ou liquidesou feches.Pline dit,gwe /a liquide vient fur le Terebia- the,la Meleze,le Lenti[que,er le Ciprés.Eten vnautre paflage il met le Térebisthe,le Lenrifque & le Cyprés, De la Refine, & delaPoix. Chap. X XI. 59 * Cyprés;fans parler de la A£e/ezr,Diofcoride dit,qu'on la fait d# Pin,de la Pere, de La Meleze , > du 12 Cyprés. Aufquelles il faut adioufter celle que nous auons dit,qui couloir d4 Cedre Phænicien.Ce que ap d Pline dit és deux pañlages cy deflus alleguez de la Refine liquide du Lentifque,cft du tout faux:car Je Maftic n'eft iamais liquide, mais s'efpeflit fur l'arbre mefme. Cela cit aufli faux, qui eft efcric en vn.de ces paflages là: Tous ces arbres, dit-ilierrent leurs Refines liquides tant fculement:mais le Cedre iette vne Pois-Refine efpeffe,& propre pour faire la Poix:laquelle faute fe peut ainfi corriger:Tous por. Liu t#c20 ten feulement la Refine liquidesmais le Cedre qui efl propre pour faire la Poix;porte la plus efheffe:cax ileft certain que la Poéx ne fe fait pas de la plus efpefle Refize du Cedre, ny aufli de quelque autre _Refine que ce foit:mais de la T'ede, ou des efclars des arbres qui fonc pleins de fuc. Il eft bien vray que, comme Pline luy mefme dir, l’on faifoic en Syrie la Poix du Cédre. La Refne feche coule du Liwrée, ss Sapin,du Pin,de la Pece,c des pômes de Pin. On tire la Refine ainfi que Theophrafte Fenfeigne du Pin sa ns appres l’auoir defpouillé de fon efcorce tant feulement;(non pas de la Tede,comme dit Hermolaus, Refre. fuyuät Gaza)car il coule à l'endroit de cefte playe beaucoup d'humeur. Mais à la Pece 8e au Sapin;il DEAR faut entamer non feulement l'efcorce;mais aufli le tronc. Eten cecy fe cognoift l'erreur de Pline au Surle-chap, pañlage que nous alleguerons cy apres qui dir, que la Refre coule de la Pece,en enramant{eulemét pe l'efcorceice que ‘1 heophrafte a efcrit du Pin:&que ce paflage efkcorrompu:L'on #'efhargne point le Liu 162. tronc aux autres on comme aux autres,& doit eftreainfi corrige:l'onefhargne le tronc, non pas comme aux autres. Mais d'autant que Pline a tiré tout ce qu'il dit couchant la façon de la Poix,de Theo- phrafte,ie croy qu'il ne fera pas defplaifant,ny inutile au lecteur, fic confrontc l'vnauccl’autre,af- fin que par celte conference on cognoiffé comme Pline à mal enfuyuy fon aucheur. Pline ditainfi: Fe Onouure La Pece du coffé du Soleil, now par incifion , mais en oftant l'efcorce, Le plus founent de la lar- in geur de deux pieds, é» pres de terre pour Le motus vne condée : > l'on d'épargne point le tronc , comme aux autres : car Les efclats en font bons : mais celle qui fort pres de terre eff la plus eflimée : car celle qui fort plus bant eff amere. Apres cela toute l'humeur de l'arbre S'efconle par lasautant en fait on de la Tede.Or Theophrafte dir : les 1déens apres avoir entamé l'efcorce du tronc (or ils l'entament du toflé LR À in du Soleil, deux ou trois coudées au deffus de terre:)l'année fuyuante il S'amafle principalement lv L' fuc gras Grefineux. Voilà comment Pline eft diffesant d'auec Theophralte.Apres Pline dit: Qrard il n'en coule plus,on ouure femblablement d'un autré coflé, dr puis apres d'un autre. En fin on coupe toux l'arbre, duquel on brufle Le cœur.Et Thcophrafte dit:Or apres awoir offé auec une coignée ce qui eff com lél'année apres il y coule derechefun fuc refineux, où il y fait de la Tedes & femblablement pour la troifiefte fois. Or ces arbres eflans atufi coupeX par le pied, pourriffent, © Jont abbatus par le vent, def. quels les Idéens offent le cœur,pource quil ef} fort gras, plein de fac, ér finglierement les racines, lef* quelles, comme ay dit.jont les plus abondantes en fuc gras,ou bien font chagées en Tede.Plineadioufte: Ainff auf offent ils l'efcorce des T erchinthes enSyrie,mais 1lstirent La Poix des bräches,@r des racines, encor que La Reine quien fort ne foit pas bonne.Et Theophraîte efcrit:1/s entament les Terebinthes en toutes ces parties pour tirer La Refinesaff[auoir en l'efecrce,ér aux bräches:mais la Refine quiconle par Le tronc eff meilleure, @ en plus grande quantité, que ci lle des branches Or il y a de l'erreur,mefmes en Theophrafte en quelques endroits, aufquels il traitte de cefte matiere: Caril faut lire ainfi, La ! playe ne Je foude pas, nyne fe remplit pas de bois quiy recroilfe: mais elle [e remplit de Reine : où il 6 faut lire, énrire Refine non pas mixe, de La Poix,comme il y a aux exemplaices imprimez ; ce qui ap- ee perteftre vray d'autant que la Poixne coule pas des arbres,& aufli par le tefmoignage de Pline,qui traduit ainf ces mots, Or la playe fe remplit de Refine, & non de l'efcorce,ny du bois:d'antant que ceff arbre ne fe confolide point. En ouvre il faut lire en cefte forte:(d'autant que Gaza ne l'a pas entendu, 8&c mefmes l'a mal traduir, commeie croy ) /4 Refine donc fe fait en celle efpace temps (affauoir en trois ans.) Or eff il neceffaire (pource que l'6 ofte la Tedé au bout de trois ans,de laquelle ontire la Poix en la bruflant)qwe Le bois prenne quelque nourriture)veox rive méérQuow, faut fuppléer ris cœoQñs, Sur Le r. lin, qu'ilfe folle quelque adioncfionde nourriture D'autres lifent:Les arbres effants entamex pour auoix La ee fcors Refine,onne fait point de Poix en tout ce temps la,aflauoir en trois an s:lefquels paflez on fait la Poix J de 1x Tede, Tufques icy nous auons dit des efpeces de Refine,des arbres qui la font, & de la manie- fe de la faire fayuanc, ce que Thcophrafte & Pline en ont efcric, Il ya d'aucuns qui en mettent d’autres efpeces : l’vne qu'ilappellent £urwdr, c'eft à dire, pleime de bois, laquelle ne fe fait qu'en Ita- lie, de laquelle Hermolaus à remarqué qu'Oribaze & Paulus s’en feruoient pour faire des ONgUENS Lu, ea pour arracher les cheucux, eftimant peut eftre, que ce foir de celle de Tofcane, ou de France, ou Aumef 4 bien dé celle que Columella appelle Corticata. Mais feftime qu'au lieu de Eva dy , il faut lire I ï t£uds c'eft à dire, g/nenfe:cax la Refine glueufe meflée parmy ces medicamens à caufe de fa vifcofi. chap.is “o tés'atrache mieux à la partie. Or Columelle nc parleen aucun lieu de Pix Corticata, mais de la Poix d'efcorce, qui fe fair en Sauoye, de laquelle nous parlerons cy apres. En outre Hermolaus en la compoñtion de l'emplaftre qu'il appelle Basè,qui eft à dire,perir au lieu queie l'appelle Passr c ef à dire, brun, dit, qu'ily entre de la Refine qu'il appelle évy, c'eft à dire,d Erable. Mais qui elt celuy qui parla jamais, ou a veu de la Refine d'Erable? l'eftime donc, qu'au lieu de {um il Faut lire Phry- giam, affin qu'on entende la Refine qui fe faifoit au mont Ida en la Phrygie, laquelle cftoit renom- | mée 6o Liurel.del'Hiftüire desPlantes, # . Theo ME entre toures les autres. Galienauff appelle vne efpece de Refine fort fechewr/ ina @emua. rom oph.liu UP . : nr : sde PRE 776 veffie dePeccic eftà dire,côme des gouttes de Refine 8 des petites veñies;qui fortent de la Pece, hp. : & endurcies fur {on efcorce par les pluyes & vents,par la chaleur & par le froid , blanches, fi for iUre 2, des fi | a? CEA : /, ? > TE : : : Med. Sen, & {emblable al encens,que iadis on auoir acouftumé de l'en falifier: Oz fophifhique, dit Diofcoride, ke li. 1Èes toute forte d'encens auec Refine de Pin , & gomme. C'eft peut eftre cefte Refine de Pece, dont Pline HAT 70. . ». , = ui s a 2 d s L "AJ AUS dit, qu'il sen fait de tref-blanche en Afie ; qu'ils appellent Spagadn; Hermolaus lit érepye, qui fi- Liu.r.ch.70, gnifie blanc, ou Pfecada, comme qui diroit #rroufée. Mais peut eltre ne {eroitil pas hors de raifon, ET Le à fon y lifoic Sragoniam, ou Stalaihin, c'eft à dire, degoutant goutte goutte ou diffilée, comme Dio- Lia.r6.e 10. fcoride appelle certaine forte d'encens, & de Vitriol. 11 femble que Pline parle eu vn autre endroit de celte mefme Refine : La Pece iette beaucoup de Refine, memes wn bouton blanc fi femblable à l'encens,qu'eflant meflé parmy il #'eff poffible de le recognoiltre à la veuë:de là vient que les parfumeurs l'en fophiffiquent. V'adioufteray encor deux points de Pline:dont l'vn c’eft qu'il appelle f#sr crue de Refine Vne partie fubrile de la Refine crue & feche,qui boutonne & comme fleurir etes tre que c'eft merueille de ce que Pline efcrit,ronte Refine fe diffout en huile.r/ yen a toutefois qui eff1- ment que cela fe face auec de la terre de Potier. Caxil n'elt pas vray que la Reline {e puifle fondre ou difloudre auec de la terre de Potier. Mefmes fi quelqu'vn mefle de a croye parmy de la Refinefon- due ou autre rerre grafle, il s'en fera vne mañle cres-dure, plus folide qu'aucune forte de ciment. Parquoy i'eftime qu'il faut ainficorriger ce paflage:Torte forte de Refine fe diffout en buile.T ay honte de confeffer qu'elle effen effime pour arracher les cheuenx du corps de l'homme. Aucuns effiment , que Jela fe peut faire auec de la terre de Potier. Car on ofte les cheueux ou en les arrachanr , ou en les tirant. .On les arrache ou auecles doigts,ou auec des pincettes,ou en mettant des medicaments vif- queux deflus. C’eft pourquoy Archigenes en Aece ordonne de raire premierement le lieu deuanc que d'y appliquer les dropacifmes , de peur qu'enles voulant ofter ils ne facenc douleur en arra- Lune chant les cheueux. Or lesmedicaments qui ont celle VErtu font la Refine, la Poix, la Terre-grafle. NS Eee Pline dit,qu on les arracheauffiauec la terre qu'ilappelle A1e/icome,combien que Diofcoride efcrit qu'elle fubtilie feulement le poil.On les ofte auec iles medicaments pucrefa ftifs,& qui bruflent,co- me la Chaux. l'Orpigmér,le laiét de Salamädre,& autresséblables.l'eftime que la terre de Potier eft plus feure pour arracher les cheucux,que la Refine,fingulierementen la face;d’autant qu'elle n'ef- chauffe pas come la Refine,n attire pas le humeurs,&c n'excite pas des boutons;puftules ou veflies. Façen deu. Ïl refte de parler de la façon de cuire la Refine.On met donc la Reine liquide en gros morceaux: relaRdfine durs & folides, dont chacun pefe enuiron deux cencs liures : & la cuit-on auec deux fois autanr d’eau iufqu'à tant qu'elle perde fa fenteur, & qu’elle fe puiffe efmier , & qu'elle foit fi feiche, que l'on ne la puifle plus manier auec les doigts , comme on fait deuant que fa vifcofité {oic du touc confumée. Oril la faut fondre, puis la. pafler pour en ofter l’ordure , auant que de la mettre en l'eau boüillante. La Refine cuire en cette maniere deuient tres-blanche, quafi comme neige, combien qu'auparauant elle fuft roufle comme la vraye Colophonienne ; ou bien de couleur d'huile, ou de miel,comme celle de Meleze, Donril eft aisé À voir, que Ruel n'a pas bien expri- primé les mots de Diofcoride couchant cecy ; J4fqu'à ce,dic-il, qw'elle fe puiffe efinier,d qu'elle foi bien feche; é qu'elle S'etende fous les doigts : au lieu qu'il faur lire ainfi: feche,@> quine s'eflende pas fous les doigts Vnpeuapres, la Refine , dit-il, fe fait auf tres-blanche , fi l'ayant fonduë on la palfe, dre. Evil falloir lire ainfi: Ore/le [e fait trés blanche, à fcauoir en la cui[ant comme il à efté dit:mais il faut foudre toute Joite de Refine, puis la paller & nettoyer denant, érc. y ena mefmes plufieurs qui s’eftonnent, & à bon droit, de ce que Diofcoride declarant la façon d’efpeflir la Refine liquide en l’eau boüillante, vfe du mot ete) cu » qui fignife brufler ; au lieu qu'il deuoir pluftoft dire tax, c'eftà dire, boäillir. La Refine s'efpeflitauñi cuite fanseau dans des chaudieres de cuyure, faifant premierement vn petit feu, & puis l’accroiflant lors qu'elle commence à s'efprendre, “infqu'à tant que toute l'humidité foitexhalée. Quila veut endurciren cette façon, il la faut eui- re continuellement trois iours & trois nuiéts, iufqu à ce qu'elle ne fenre plus rien, & quelle s'ef- mie, & foit feche, & qu'elle ne s’eftende plus entre les doigts enla maniant, comme auparauanr. Mais qui la voudra mettre par morceaux apres qu'elle eft defia feche, il fuffit de la cuire vn iout durant. Les Grecs appellent la Poixainfi cuire & endurcie Oouxr , comme qni diroit fricaffée : & les François Poix-refine. Les Alchymiftes auiourd’huytirent l'huile de Terebenchine quaf de mef- me façon. Ils mertent fur le fourneau vne grande phiole de verrre, bien lutée ; & pleine de refine iufqu'àla moitié,& font entrer dans fon col celuy du recipiane, quief-vuide,& dans lequel ce qui . diftilera; doit couler : en apres ils allumenr le feu deflous , en la maniere que ñousauonsdit. Il en coule premierement vne {ueur liquide, que les Alchymiftes appellent £4#, quieft quafñi comme le Piffeleum des anciens : toutefois on le iette là, comme n'eftant bon à rien, combien qu'il ait les mefmes vertus que l'on attribue au P/ffeleum. En apres il decoule vne humeurhuileufe, laquel- le eftant toure diftilée , la.poix demeure feche, & friable au fonds de la phiole. On l'appelle au- iourd'huy Co/ophonienne , de laquelle on fe fe beaucoup en medecine, aufi bien qu'au remps paifé. Il eft à noter coutesfois , que le nom de Co/ophonienme {e prend en plufieurs façons : car on | appelloit Liu.r4c:20. Liu,:.c. 180, L.1 Dela Refine, & dela Poix. Chap. XX. 61 appelloit iadis ainfi la Rene fritte, comme dit Galien, & aufli la Refze crue du Pin, & de la Pece, quirefemble au Maftic, laquelle £e prennoir en la ville de Colophon. Onappelloit encor de mef- Lane me nom vne Ré(/e liquide coulant des mefines arbres , & au mefme païs , ainfi que Galien l'atre- 36 fte, laquelle eftoit forc:chere, d'autant qu'ellefentoit tres-bon, & qu'il s’en amafloit forc peu. Lors mc ae qu'on bruflela Refine, comme nous auons dit que font les Alchymiftes , ii faut que de chacune chap.2. liure il coule vne once d’eau,& quacre onces d'huile. Pline merranc en peu de morts la fagon de cuire la Refine, s'efbgrandement trompé : Quant à celle, dit-il, g#'ov fait de la Porx-Refise, on la fond, tire on la Poix auec des cailloux ârdens endes grandestines de Chefne, qui-ont les donnes ef: pelles:anu defaut de quoy on fait un tas de bois de Pece, comme on fait em fnifant le chabon : (Hermo- Le. Jaus lit,ez vfant) car on ne cuit pas la Refine en allumant vn tas de bois tout à l'entour,comme on Re brufle lechatbonsmais la Poix:comme Theophrafte dit,g4e pour cuire La Poix-on fait vn ras de bois, Eee comme quand onveut faire du charbon.Mais ce qui fuit apres,qwe l'on met laRefine ainfi cuitte dans Phfédiss Levin reduiteen poudre comme farine ; mais plus noire ; il né le faut pas prendre comme fi ellereftoit du tour noire(carla poudre menuë de quelque Refine que ce foit; eftanc cuite , eft blancheaftre ti- rant fur le roux) mais qu'elle eft moins blanche que celle qui eft cuite en l’eau bouillante: Apres quandil dit, La mefime Refine effant cuite en l'ean,il dit lenius:&c Diofcoride dit atéos, c'elt à dire,a petit fen:Si on la couleelle eft roufleaftre & vifqueufe,& s'appelle diftilée.Elle fe fait ordinairement zic de Ja craffe de la Refine & de l’efcorce de l’argre. Et vn peu apres:0» cuis wn conge de Refine blasr- | che en deux conges d'ean depluye : ce quieft mal traduit,&nonfelon que Diofcoride enfeigne de cuire la Refine en l'eau car on ne cuit pas vn conge de Refine blanche ,mais vn conge de Kefine : de que l'on veut blanchir : moins deuienc elle roufle en l'eau : car elle deuient éfénus Ann , c'elbà di: Diofccch. 61 te , merueillenfement blanche. me femble aufi qu'il eft meilleur de lire deponuntur, c'eft adire,on ojfe ; puis que Diofcoride vie du mot,xs gi, que non pas /éponuntur, c'eft à dire, on mer à part: caril entend ce que nous auons defña dit, que fi l'on fond, & qu'on paffe la ‘Refine deuant que la Z'efrede Cuire , par ce moyen la crafle, l'ordure & l'efcorce s'ofte, & qu'on la cuit puis apres ainfi purifice. ee d Pline dirque c'eft la couftume en Italie & ésregiôs voifines,de fophiftiquer le vin auecla Poix. On & 20. Ne eftime que la fleur de la refine crue donne force aux vins qui fonc petits. Palladius. Qse/qweswns, ti T4 mettent trois onces de Refine feche paluerisée dans vntonnens, & désbraffent, affeurans que par ce ARTE ES moyen leswins font vriner. Columeleentre les medicamens qu'il ordonne de mefler parmy le vin nouueau, cuit iufques à la confomption de laroifiefme partie, mec vn liure &e demie de Refne de Terebinthe. Par cefte fophifticarion ils amortifloient les vins fumeux,8& augmentoient la force des petics , vfans coucefois de celle proportion , qu'ils metoient plus de fophiltication aux vins puif- fans ,& moinsaux petits. Orils mettoient dans le vin la Refine toute telle qu'elle auoit efté cucil. lie für l'arbre , fans la preparer plus curicufement: où bienils y mectoient la fleur de la Refine preparce comme s'enfuit : ils la coupoienten petits morceaux apres auoir raclé & cire {a fleur des efclats aufquels elle eft attachée, puis l'hafchoient fimenué , qu'on la peut pafler par le crible, puis apres ils la cuifoient en l'eau : catils tiroient ainfi faifant de Ja Refine, mais en petite quan- tité, &ne s'enrreuuequ'enpeu de lieux d'Italie au pied des Alpes Elle eft excellente pour fo- phiftiquer les vins , & fertaufMi en medécine. Pline appelle cefte fophiftication Crapula; pource Liu.14. cha: commeiccroy, que les vins eftans ainfi mixtionnez font douleur de refte, fingulierement eftans Ets nouueaux. Ce qu'il déclare par ces mots, le vis mounellement refiné se vaut rien pourperfonne: car Liurs.ckr. il caufe des douleurs € tournoyements detefle:de làvient le mot de Crapulz. C'eft pourquoy plu- Rte L fieurs doctes perfonnages eftiment, qu'en ce paflage de Columelle;auquel racontant les medica- | ments defquels on vfoit pour fophiftiquer le vin,ilmet Crifam pampinaceams, il faut lire Crapulam Ron refinacenm:mais Hermolaus eftime qu'ilfaut qu'ily ait Sera Campanicam,pource comme ie croy Plin.au mef que comme Palladius letémoigne,on s'en feruoit pout fophiftiquer les vins. On eftimoir que les lit. vins mixtionnez aucc la Refine eltoient bons à l’eftomach ; mais nuifoienc à ceux qui eftoient fubiccts à vomir, comme aufli le moult, & le vin cuit, Galien dit, quetourés les Refinesfechenc EURE 8. des 8c efchauffent : mais qu’elles font différentes entreelles!, pource qu'elles ont plus où moins d'ACRi Les vert, monie au gouft , & aufli de chaleur quant à leur qualité: pource aufli que les vnes font de parties plus fubtiles que les autres:8r en outre d'autant queles vnes font aftringeanres,les autres non.Eten vn autre lieu: De routes les Reffmes, dit-il,/4 plus chaude effcelle des pommes de Pin, qui auffideffeche es + W vitement : læplustemperée c'eff la Terebenthine. La PoixRefinefeche & efchauffe. Elle defleche ""* bien au tant,que celle des pommes de Pin,mais elle n'eft pasfi chaude de beaucoup, La Refine de Sapintient le milieu en chaleur,entre la fleur de la Refine 8 la Refine des pommes de Pin: comme auffi la Colophonienne qui fent l'Encens eff moyennement chaude.La plus humide detoutes,c'eft la feconde quifé fairde la Meleze : car il y en a de deux fortes, l'vnequieft femblable à la Tere- Liu,16,c11, 54 * benthine, l'autre qui eftplusacre, plus chaude , & plusliquide , & quifenr plus fort &c eftamcre au gout. Celle aufli qui va au fonds des pots de terre, aufquels on tient la Refine de la Pece, &c eft liquide , refemble du tout à la Térebenchine, quant àla confiftence ê&t couleur : mais eft diffe- rente quant au gouft & à lafenteur: &a bienl'odeurplus mal-plaifante, comme auf elle eft plus Tome premier. F acre L] 62 LiureÏ. de l'Hiftoire des Plantes, M. | a Le PARERnt de Cypréseft vn PE aflringeante. Quelqu'vn penfera ; die Galicn, CAE SR iofcoride n'a pas efté de mefme Opimon que Hous,quand il e{crit alnfi : Evtre toutes Les Refi- liurchde 765 la meilleure eff la Terebenthine: celle du Lentifaue tient Le Jecord rang, puis la Refine de la Pece, la Tercbent. du Sapin. La derniere effcelle du Pin, (ox des pommes de Pin. Car par ces mots il femble que Dio- fcoride vucille inférer, que la moindre c’eft celle des pommes de Pin, que la meilleure c'eft la Tce- rebenthine : mais quant à moy ie dis,que de ces trois Refines, de celle de Sapin, & de la Terebenthine, celle des celle de Sapin & la Terebenchine en dernier lieu, Or c’eft affez parlé de la Refine, parlons mainte- Gore sien, PANE de la Poix. La Poix, dit Pline, ef autre chofe que la liqueur qui fort de La Poix Refine bruflée. de Diofeh, Mais nous auons defia monftré,que la Poix ne fe fait pas de Refine, mais dela Tede bruflée. Par- sa” quoy Hermolaus voyant que cefte definition n’expliquoit pas bien la nature de la Poix , dit, que la Poix, c'eff la Refine, quicoule du bois de La Tede bruflée : car tout ainf que la Refine coule des arbres, ou liquide & coulante, ou bien efpeffie fur iceux ; ainfi aufli la Poix, coule de la Tede ? c'eft à dire, qu'elleeft tirée à force de feu des efclats des arbres pleiris de fuc & refineux, eftans bruflez. Or ces efclats le prennent ou des arbres eftans encor en pied , aflauoir de ceux que l'on entame pour atti- rer la Refine: ou l'on les prend des arbres lefquelsne iettent plus de Refine, ou qui ont efté abba- tus par les vents,ou bien par les païfans pour en faire la Poix. Les racines de ces arbres & fingulie- tement celles du Pin, ontgrande quantité de fuc gras, duquel on fait la Poix , & principalement le ie purs milieu du tronc, que les Grecs appellent xæpdias 8: areas, c'eft à dire cœur & Matrice. Diofcoride Poix. a bien dit que l'on amafñloitla Poix du bois le plus gras, du Pin-& de la Pece : mais ce que Pline pu pee dit, qu'on la fait de la Refine de la Peceeftfaux. La Refine qui fe fait en Efpagne des Pins fauuz2- Linre 9. de ges ou Pece baftarde, eft des moindres: car elle eftamere , feche & puante. Theophraite efcrie. Fhifkch2. qu'en Syric on fait de /4 Poix du Terebinthesaucuns adiouftent /4 Pere & le Cedre Phenicien {Gaza a mal traduit, /e Cedre e la Palme.) Mais d'autant que cela aduient peu fouuent , il faut eftimer que ce foit vne chofc faite conune àl'aduenture, & par hazard. Car les Macedoniens ne bruflent pas mefmes le Pin pour faire la Poix , fi ce n’eft le mafle, carils en mettent vn mafle, & l’autre fe- melle » & vn troifiefme qui eft fterile : mais ils prennent feulemencles racines de la femelle pour ceft effect : car la racine de tous les Pins eft graffe & pleine de fuc. Pline a ainfi tranflaté ces mots: En Macedoine, dit-il, {/s bruflent la veleze mafle (affauoir pour faire la Poix) & feulement les Liur4ch7. racines de la femelle : ce qu'ayant puis apres oublié en vnautre endroiril dir que la Poix qui fe fair Lo du du mafle n'eft pas la moilleure : Entre Les efpelles, dit-il, Le meillenre pour la cMedecine eff celle de FT Galabre: carelle eff fort graffe dr ReJineufe.Aulfi fert elle de Refine, & de Gomme. Et Dicfcoride dir, elle participe de la nature de la Poix , @° de la Refine : auffieff elle plus rouge que les autres. Aurefte ie n'entens point comme il peut eftre vray ce qu'aucuns difent que la Poix, faite de l'arbre mafle eft Façons de fi- Meilleure. La Poix fe fair en deux fortes: la premiere eft qu'ils ageancent la Tede grafie, oules re la Paix. efclats du tronc du Pin, vieux & gras en vne aire enduite de terre grafle, rout en la mefme façon qu'on ageance le bois pourfairele charbon. Ils couurent ces tas de fucilles de Sapin & de Pece, l'enduifants de bouë par deflus , de peur que la famme n’en forte : car fi cela aduenoit la Poix fe pert : & ayant laillé vne entrée au bas dutas, ils y metrent le feu lequelbruflant la Tede & fon- dant la Poix ; elle coule en vn canal qui eft fait cour à l’enuiron du tas, & de la dans des foffes qui FEU font garnies de bois par dedans, de peur que la verre ne boiue la Poix, Apresils l'oftenr de là, & l'hifth;. en empliffenc des conneaux, des barils & desoutres. Theophrafte dit, queles Macedoniens font la Poix en la mefme maniere. L'autre façon eft , qu'ayant enfouy en terre de fort grands vaif- feaux , ils accommodent par deflus vne grande plaque de fer toute troïée, ou bien ils luy font va canal tout au tour. Suricelleils drefflenc vn forneau qu'ils empliffent de Tede decoupée en petits efclacs , & puis le bouchent & alument vn feu tour à l'enuiron. Quand la Tede commen- ce à s'efchauffer , elle rend premierement vne fueur aqueufe, puisla Poix liquide, qui eft plus _efpeffe que laditte fueur. Les pafteurs & bergers des enuirons de Marfeille tirent la Poix de l’Oxicedre quaf du tout en la mefme façon : car premierementils enfoüiffent vn pot , puis en.rem- pliffent vn autre qui ait l’ouuerture aufli grande queceluy qui eft enfouy des efclats de 'Oxicedre mettanc des petites verges en trauers , en façon de claye, depeur que les efclats necombent. L'ayant ainfi remply ils le renuerfent fur fon ouuerture, & le mettent droit deflus celuy qui eft enfouy ; &enduifentl'entredeux de bouë ou terre grafle. En apres ils font le feu à l’entour- Les Liux6.c.11 Syriens appelloient la premiere eau qui couloit par le canal, Cedrium ou Cedria, comme dir Pline: d'autant que n'ayants point de Pins ny de Peces , ils brufloient quelquefois des Terebinthes ; mais le plus fouuent des Cedres, pour en tirer la Poix comme nous auons dir ailleurs en refutant l'o- pinion de Belon, qui appelle cette liqueur de quelque arbre que ce foir qu'elle coule, Cedrium. Les fre. Cette fueur aqueufe eft laferofité de la Poix. 11 y a deux fortes de cette Poix, comme auffi de la Les noms Refine : l'vnceft liquide, que les Grecsappellent vga : les Arabes Erff, Zefs, ou Kir : les Icaliens Pece liguida:les Allemands appellent toute forte de Poix Bech,comme les Efpagnols Pex regra:les François l'appellent Poix fondue. Cefte Poix n'ayant point encor fenty d'autrefeu que a se que affauoir de celle des pommes de Pin, pommes de Pin eft la plus chaude, puis apres Liu,23.che1. Luy.r6,c.12. DelaRefne,& dela Poix. Chap.XXL. 63 lequel elle a efté faire,cft appellée par Theophrafte en diuers lieu ciæn,c'eft à direscrne. La meilleure aftcelle quielt claire , nette & polie. L'autre Poix eft appelle fêche , qui a efté endurcie à force de cuire,ou bien s'eft efpeilic auecle temps dans le tonneaux ou barils, dans lefquels on la garde. Les fraliens l'appellent Pece fécca : les François Pois féche. I la faut cuire par deux fois ; ouauec vn fi grand feu, & fi longuement, qu'ayant confymé route l'humeur qui la faireftre vifqueufe, ellé de- meure feche, &aifée à rompre & à froifer , ou iufqu'à canc qu'elle foit efpeflie comme glu, On ap- pelloit cefte cy Broada, peur eftre pource qu’on la mettoir & védoir däs des peaux r&v Brrumuérur, c’eft à dire, de brebis ; ou bien pourcc qu'elle guerit la rongne des brebis ; ou pource qu'on en frot- tait les brebis pour les marquer. L'autre premiere eft appelée /£che.Les Grecs appellér l'vn & l'au- tre Palimpifa , Cet à dire, Poix recuite ; ou faite à deux fois. Pline dit , que l'on efpeflit la Poix dans des chaudieres en y metcant du vinaigre : aquel pañlage Belon dit qu'il faut lire, qu'elle s’efpeffit auec le feu. Mais feftime qu'il n'y faut rien changer , & que c'eftoit bien fair de mettre du vinaigre dans la Poix lors qu’elle s'efpeñic fur le feu , de peur qu'en ka cuifant éllene fe brufiaft , & à fin qu'apres eftre cuire,elle demeuraît plus feche : car chacun {çait affez que le vinaigre defleche. C'eft peut eftre la caufe pout laquelle Pline dit;que la marque de la bonne Poix , & qui n'eft point bruflée, eft fi fes pieces reluifent,& eftans mafchées s'adouciflent,& ont vne aigreur plaifance.Thee- pompus dit, (ainfi que Pline recite } qu'en Apollonie on treuuc de Poix minérale aufli bonne que celle qui fe fait en Macedoine. C'ett le Piff4fphalium de Diofcoride:qui s cit ainff eff eñi comme La Poix par vn long efpace de temps. La Poix cuite de laquelle on fe fert en Medecine doit eftre nette, _ Igraffe,refineufe;odorante & roufleaftre, comme celle de Calabre,& la Lycienne, ainfi hommée du nom d’vne Prouince d’Afie,qui foit mediocrement cuite,& non pas du rout defpouilléc de fon fuc lent,& refineux;ayanc la nature dela Refine & de la Poix tout enfemble, En Afic on faifoie cas de la Poix Ideenne, ainfi nommée à caufe du mont Ida qui eftoir pres de la Troye. En Grece ils prifoient Ja Pserie,qui s'appelloit ainfi à caufe d’vne montagne de T hcflalic nominée Pierus en tirant vers là Macédoine. Virgile louë la Poix Narafia,non pas comme Belon dit Laricie , à caufe des Narxfiens peuples de la Croatie , qui ont des montagnes qui abondent en Pins. Les autres veuient qu'il y ait Naryrie, pour raifon des Narytiens qui fonc peuples de la Grece, qui font grande quantité de Poix. Pline die aufi touchanccecy : P/ufieurs efliment , quil [e fair plus de ‘Poix aux montagnes, qu'elle eff miènx colorée € plus douce, > qu'elle ent meilleur ,eflant encore en Refine : mais qWeslant cuite Diofc.l €. ÿ $s Fagôn de cris re La Poixs Liu. L6.6.1#," Liu.16.€ 4: Liu.f, Pline. lin. 14 chap:z1. liu.2, dés Georg. Lius1 6,82 élle rend moins de “Poix,pource qu'elle [e réfouit en env,c> que les arbres y font an (fe plus petitsqu'en la plaine, @ que lesvns & les autres rendent moins de Poix, lors que Le temps ef} beau G ferain. Les ‘uns rendent La ‘Poix dés la premiere année apres qu'ils ont efléentamez; les autres attendent la feconde, & d'autres latroiffefnesére. Or il ne nous faut pas laifler paler ces mors à la legere fans les bien & diliemment efplucher en les conferant auec ceux de Theophrafte , defquels ils ont efté pris. Ce qu'il dir,qw'il fe fait plus de “Poix aux montagnes, qui eff mieux colorée > plus douce : Theophraîte dit, que du Pin Ideen ou de montagne il fe fait de la Poix en plus grande quantité, plus noire, © plus douce. Tellementqu'il faut lire en Pline , de coglewr plus noire €> de meilleure odeur. Pline lit Lude- exr,non pas comme il y a aux communs exemplaires Lrepvodesea, à Cudisteu, comme Gaza y femble auoir receutous ces deux mors : car il y a ainfi en fa craduétion , p/s belle & plus oderante. Mais aux exemplaires plus correéts il y a uxeaeséear, x Ludkcieas, plus nette & plus belle, &: de plus agreable odeurPline dit, Cependant qu'elle eff encor en Refine. Theophrafte dit,éunr,c'eft à dire, ‘crue "car ilne parle point icy de la Refine. En outre Pline dic,g#'effant cuite elle rend moins de Poix : Et Thcophrate dit, ez /4 cuifant elle defcroifl, & fe diminue, d'autant qwelle fe refoult eneau. Pline dit, que les arbres font plus petits : Et Theophrafte dit , que la Poix du Pin Ideen eff plus Jabrile que celle du marin: car d'autant plus que la Poix a de ferofité , d'autant eft-elle plus fubrile ; & fi elle à : moins de ferofiré,elle én eft d'autant plus groffe. Pline ditigve leswns dr les autres rendent moindre quantité de “Poix, quand Le temps eff beau : Et Theophafte dit , que d'une mefme quantité de Trde de Pin.il s'en fait plus de Poix,@r qui a plus de ferofité,c plus en temps de pluye.qu'en temps de fechereffe, comme auf ceux qui croiffent en lieux glacez G* ombrageux eh portent plus,que ceux qui font en lieux chauds @: à l'abril Pline dic: les vsrendent La Poix dés La premiere année qu'ils ont efléentamcz,les ‘autres en la feconde,@r les autresen la troifiefme,é:c.Et Theophrafte dit,d#g6cbo évdadev,c'eft à dire, or amas Refineux d gras,comme nous l'auons des-ja cy deflus déclaré en cemefme chapitre. La plus nette & meilleure Poix,felon Theophrafte fe fait aux lieux expofez au Soleil & à la bize ; mais celle qui croift és lieux ombrageux , eft Bacouporiez , plus laide à l'œil : & Pline dic,p/rs afbre ,fale @ mal nette, 6° comme bourbenfe, RopCepude , Pline le traduit, puante : & fi l'hyuer eff doux , 51 sen fait plus, qui eff bonne, © plus blanche": mais fi l'hyuer eff afpre, il s'en fait pen , qui n'eff pas fi bonne, © moins colorée. Ce que Pline à adiouSté, comme s'il y auoit ea Ti heophraïte oAiyn, dyeës , LoxbnpoTéeg. Tufaues icy nous auons declaré la nature de la Poix, les arbres qui la font , & comme elle fe fait; il refte maintenant À parler des autres façons de Poix , qui femblent eftre d'autre efpece , que celles defquelles nous auons parlé. Ily auoit iadis vne forte de Poix appelée Nemeturica,à caufe d'yn peuple habitant aux Alpes qui eftoit ainfi nommé , duquel Pline fair mention, combienque Tome premier. F “a Columele Jiu.9. ds l'hift.ce2 Liu.g. de l'hift.c.2. Liu.16.c.124 Liu.3.c20, Liu. c.24 Columel, au mefme lieu chap.13: 1 . - 3 e "15 ee DAT 64 Liurel. de l'Hiftoire des Plantes, Columele dit , qu'elle fe faifoit le long de la riuiere de Genesicefte Poix eftoit liquide , comme luÿ mefmes dit. La Poix appellée Corticata,de laquelle les Dauphinois fophiftiquoient leur vin , eftoit peureftre ainfi appelée, pource qu'on l'apportoit dans des boëttes faire d'efcorce d'arbres, ou pource qu'elle cftoit fi dure, que l’on la pouuoit diuifer en plufieurs pieces en facon d’efcorce & de corroye, Cette Poix eftoit feche & dure, & eftoir meilleure tant plus elle eftoir vieille, pource qu'ayant perdu toute fon humidité, elle eftoir plus aifée à mettre en poudre , & à palier par lecri- ble. Columele nedicpas fiéllceftoitcuiteou non. Il eft toutefois vray-femblable qu'elle eftoit cuite. I eftauffi fait mention aux exemplaires vulgaires de Columele d'vne Poix qui eft appellée Rafis,au lieu duquel mot ie croy qu'il y faur lire Rajilis. celle n’eftoit pas fechée au feu ; mais crue, & par longue fucceflion de temps s’eftoic ainfi endurcie , qu'elle fe pouuoit rediger en poudre, & racler. l'eftime que c'eft celle mefme que Pline appelle Rsbilans,ou Radulana,où Rafulana,non du mot de Radula,qui eftoit le nom d’vn inftrument de fer aucc lequel on racloir & oftoit la Poix des Aux annot, CONNCAUX, Cornme Beroal l'a penfé. Et toutefois il femble qu'Hermolaus a efté de mefme opinion : “+ So quand il cferic: Avcuns aiment mieux lire en:Columela Radulans que Rabulana , pource qu'il à ap- Au chap.r9. Pelé un inflrument qui feruoit à racler La Poix Radula » Come venant duverbe Rado. Mais le mot Bur4Pline. 2 sbula peut bien auff effre derinéde Rado, anffi bien que Fabula, & Pabulum font deriuez des verbes Liséch y, For, © Pafco. Les autres cftiment qu'il y faut lire Rhetica , pource que Conftantin Cefar en prife L'ufge. beaucoup vne forte qu'il nomme ainfi. Ceux qui oncefcrit de l'Agriculture, ont remarqué, que Ja Felne Poix feruoit à double vfage : car ils poifloient les tonneaux , barils & autres vaiffeaux qui feruoient "7 ‘ atenirle vin, iufques au quarantiefme iour apres la veidange faite en vne façon : & ceux qui eftoient enfouïs en terre , d'vne autre: & ceux que l’on tenoit hors de terre d’vne autre. Caren ccux qui eftoient enfoüis dans terre , l’on mettoit dedans vn chauffoir plein de feu, pour fondre la vieille Poix , laquelle on tiroit hors auec vne ratifloire courbe attachée à vn manche de bois : puis ayans-nettoyé le vaiflcau auec vn petit balay,ils ietcoient de la Poix boüillante dedans, & l'efpan- dôient par tout aucc vn pinceau attaché à vnmanche long. Mais quant aux vaiffeaux qui eftoient hors de terre, ils les merroient au foleil plufieurs iours deuanc que les poiffer, 8 les ayans bien laiflé fecher ainfi, ils les renuerfoienc {ur leur ouuerture ; les faifant fouftenir defluscrois petites pierres. Apres ils allumoient du feu deffous iufqu’à tant, que le fond qui eftoit au deflus fur fi chaud qu'on n y fceuft tenir la main deflus ; & que la vieille Poix fur fondue. : Quoy fait ils couchoient le vaifleau en terre, & ayans ietté dedans de Ja Poix toute botillance ils letournoient deçà & delà , à fin qu'il fut bien poifié par rout. Pour ce faire la Poix dure & recuite eftoir la plus eftimée, MR EE en adiouftant la cinquiefme partie de Poix de Calabre : our , comme dit Pline , /4 Poix de Calabre Liur4c19. ef eflimée la meilleure en Italie pour empoiffer les tonneaux à win. Et ailleurs il dit ; que les ron- neaux eftans poiffez font que le vin en dure d'auantage fans fegafter. Et la Poix auffi bouche les fences s'il y en a , & empefche que le vin ne degoutte. L'autre vfage de la Poix eftoit pour fophifti- quer les vins. Les Grecs, dit Pline,addouciffent leurs vins auec de l’Argille;on de la pondre de Marbre 04 auec du [él , on anec eau marine. En quelques lieux d'Italie ils fe ferment de la racleure de Poix. Pour ce faire ils iertent la Poix par deffus le vin,lors qu'il comence à boüillir ; car il cefle de boüilli le plus fouuent dans neufiours, à fin.qu'il en prenne l'odeur , & acquiere vn certain gout piquant. Anciennement les Romains prénnoient plaifir an vin qui auoit le gouft , & l'odeur de la Poix, & l'appelloient 7irum Picatum. Galicn l'appelle civoy xoviar & riosiryr. Ces vins eftoient tels ,'OU arti- Hut4er. fcicllement, ou mefmes naturellement, comme ceux de Vienne en Dauphiné. Ce que Pline re- marque, difant ; 7 S'eff treunédes vignes le[quelles donnent naturellement le gouft de la Poix au vin, comme celuy de Vienne ; lequel à donné bruit au païs d'alentour. Le commun dit,que ces vins là fen- Liv.r4c2. tent la violette. Pline appelle le raifin dont on faifoit ce vin là, ww picata. Or les anciens ne me- ee floient pas feulement la Poix parmy leurs vins pour les fophiftiquer : mais auffi plufieurs autres Liurz.c1o Chofes ; comme du Maftic noir, (ainfi que Pline le refmoigne ) qui croift en Ponte , & refemble au ” Bitume, & la racine de la Flamme. Le folium(car il faut lire ainfi,non pas Oleum.) Du Naïd Gallic- gwe,comme dit Columela,l'Elara de la Palme, c’eft à fçauoir, l'efcorce groffe qui enuelopefes fleurs, lc Soucher, le Squenanthe, la Myrrhe & plufieurs autres chofes, auéc la racleure de la Poix. Car tout ainfi qu'ils auoient accouftumé d'accouftrer les vins qui cftoient fi foibles qu'ils ne fe pouuoiée garder tout l'an ,où iufqu’à tant qu'on les vendir, où quieftoient en danger de s’aigrir , ou de fe tourner, ou de moilir ; auec dé la Refine , fleur de Réfne, vin cuir iufqu'à la confumption de la morié , ou de la tierce partie, & auec d’autres chofes odorantes : ainfr les fophiftiquoient ils quel. quefois auecde la Poix feule , & par fois meflée auec d’autres chofes , comme nous auons dit > & par fois auec de la Poix liquide, telle qu'eftoit celle qu'ils appelloient Newerurica, oubien feche, comme la Poix d’efcorce qui fe faifoir en Dauphiné & Sauoye, la racleure de la Poix ,la Poix de Calabre. Toutefois auanc que de ce faire il ieccoient la Poix fonduë dans de lexiue de cendres, ou d'eau de mer, quieuft efté prinfe bienauant en mer. pour ofter la puanceur de la Poix, & ot ue mat toyer par ce moyen. Il faut adioufter encor deux autres vf ges de la Poix:car premierement les an leçonsc14. Ciens S'en feruoïent pour atracher le poil aux. endroits du corps qui naturellement fon veluz ; ce que Liu.r2.c.20. De la Refine, & de la Poix, Chap. XVIL 6 que les Grecs appellent mubloud SE xaremilou qui font mots deriuez du mot de Poix , laquelle ils cmploient en cefte chofe peu honefte. Clement Alexandrin vfe fouuent de ce mot à , blafmantla couftume des delicats , & effeminez , & la mefchanceté de ceux qui auoienc inuenté cefte façon. Ils en vfoientaufli comme pour vne efpece de tortures & en cefte fignificarion le mot xararrileus £e prennoic en bien autre façon que pour empoifler les vaiflaux : car c’eftoit autant à dire comme bailler cefte efpece de rorture: Ecc'eft ce qu'entendoit Lucrece quand delcriuanten peu de mots les peines & tormens des hommesil dit: Le fouët @ le bourreau ,prilon , poix, é les torches. Et aufli Plaute,lors qu'il introduit Ariftophon rabatant la fine refpôce de fon feruiteur;lequel anoit dit, que la melancholie tourmentoit {on maiftre; Afais , dic-il, f? l'éffois fage, la Poix noire te tour- menteroit chez. le bourreau , qui tala feroit reluire [ur la reffe. Diofcoride attribue à la Poix les ver- tus qui s'enfuiuent. La Poix liquide eft bonne contre les venins, aux Phthifics , à ceux qui cra- chentl'apoftume contenue en la poitrine , contre la toux, & ceux qui ont difficulté d’haleine, & à ceux qui ne peuuent cracher,& poufler hors les groffes humeurs vifqueufes conrenuës en la poitri- nc , fi l'on en prend au poids de vingt dragmes auec du miel en forme de looch. Elle fert bien auf: f; fi on en oingt les inflammations des glandes du col, & les inflammations de la luetre, & en la Squinance. On en met dans les oreilles qui iettent fange, la meflant auec huile rofat, & fur les mor- fures des ferpensauec du fel menu. Meflée auec autant de cire elle fait comber les on gles gaftées ë&t rabouteules, & guerit la gratelle & l'afpreté de la peau. Elle refoult les durtez de la matrice, êt les dures enfleures du fondement. Elle rompt les efcrouélles, eftant cuite auec farine d'orge, &z vrine de peticenfant. Elle empefche les vlceres de croiftre, fion les en oiNgt aue£ efcorce de Pin, ou fouffre, ou auec du fon. Elle remplit les vlceres profonds, & les confolide, eftanr meflée auec manne d'encens, & cerot. C'eft vn fingulier remede pour les creuañles du fondement, & despicds. Elle remplit les vlceres , & les mondihe auec du miel. Mefme auec des raïfins de pafle& du mielelle rompre les carboucles, &efcaille les les vlceres pourris. On la mefle auec profit parmy les medicaments corrofifs. La Poixfecheefchauffe , & amollir les durtez, meurit les aPo- ftumes, & refoulr lesenfleures, & tumeurs des glandes, & remplit les vlceres. Elle eft fort bonne meflée parmy les medicaments pour les playes. Selon Galien la Poix feche deffeche , & echauffe au fecond devré : toutefois elle defleche plus qu'elle n'efchauffe. La Poix liquide au contraire cfchauffe plus qu'elle ne deffeche:, & a vne {ubtilité de parties par laquelle elle aide fort à ceux qui ont courte haleine, & ceux qui crachent l’apoftume de da poitrine. Or il fuffir d'en prendre cn looch au pois de deux onces & demieauec du miel: Elle a vne vertu deterfiue, digeltiue, & refolutiue, comme aufli elle a au gout vn peu d’amertume , & acrimonie ; pour cefte caufe l'vne & l'autre nettoyeles ongles gaftées, eftans meflées auec de cire, & nettoye les galles & afpretez de la peau. Elles fontmeurir toutes tumeurs dures & crues meflées dans les cataplafmes. La liquide a plus de vertu pour toutes ces chofes : mais la feche combien qu'elle ne foit pas fi bonne , eft tou- tefois meilleure pour fouder les playes. La Poix liquide ; dit Matthiol , chauflée anec encens & Ma- flic, & appliquée fur Le chignon du col, releue la lnétte tombée. Pline apres auoir raconté les vertus _du vin fophiftique auec la Refine,adioufte puis apres,/ eff moins nuifible eflat accouflré anec la Poix feule. Ce vinainfi accouftré efchauffe, digere, 8: nertoye ou purge. 11 eft bon aufi aux maladies dela potrine, & du ventre,& aux douleurs de matrice, qui font fans fieure , aux vieux catharres, aux vlceres interieurs, aux rompures, fpafmes , & aux apoftumes qui font dnas le corps, à la debi- lité des nerfs , aux ventofitez, à la coux , à ceux qui ont courte-haleihe,& aux diflocations, eftanc appliqué deffus auec de laine fourge. Celuy qui naturellement fenc la Poix, eft meilleur pour toutes ces chofes, & eftapplique des Latins Picarum. De If DOTE PAPIER. Æ Ovsauons mis au nombre dés arbres qui portent la Refine,ceux-lquileur À refemblent quant aux fueilles, combien qu'ils ne façent point de Refine ny 5, de fuc,comme /'If,& vous les deux Saviniers. Il faut donc icy traiter de l'If, K d'autant qu'il eft fort femblable au Sapin,& à la Pece,tant en la fucille,qu'- a } autrement,referuant de traiter du Sasinier en lieu plus à propos. Le Trxws NE MNNa F7 des Latinseft appellé par Theophrafte ma@,8 par Nicander suiA@. Dio- ANA CN LS fcoride & Galien lenomment quiaf : aucuns felon Diofcoride l'appellenc € RE ND Thimalum,8& non pas, Tithymaluim.Paulus toutefois l'appelle Thy#4,8 non Thymalum:les François le nomment files Italiens Taffo:les Allemans Esberbau:les Efpagnols 7£x0, L'Ifcroift entre le Sapins & les Peces,8r leur refemble fort.fingulierement au Sapinic eft pourquoy Nicander l'appelle \ermide; combien qu'il n’arriue pas à leur hauteur. Ila le tronc gros ; couuert d'yne efcorce de couleur cendrée, creuaflée & efcailleufe. Ses fueilles font femblables à celles du Sapin, plus longues, eftroites, & de couleur de verc-brun ; toujours verdoiantes ; difpofees par les | Tome premier. | | RE branches Liu. 3. de.la pæd. Aux captifs. Les verras Chap. gr. Liure 8, des fimpl. . Liute r. de Diofc.c. 78. Liu, 123.64, Liure 3. de l'hift. ch.to, Liu. 6.ch. 12, La forme. . En l’AlexiP, {ur la fin. A Le lies. Theoph.liu. 4. de l'hift. chap.1. Le Temps. $ Liu. 3.ch.6. Li.4. de l'hi- ftoir, ch, 10. Liu,ré, c.10. Embl.68. li 4. de Diofc. Liure 4, des fymp. Liure 4. des Georg, Liure 8. des fimpl. Liu.4. © 75e Sarle 12.ch. du liu. 6. de Diofcor. 66 Liure I. de FHiftoire des Plantes, ] ’ s . , , Lif. branches l'vne vis à vis de l'autre. Il poite des bayes rou- ges comme celles de l'arbre du Vermillon,douces & plei- 2 nes d'Vn füc comme de vin. Son bois eft rongeaftre & Z AU, NU Je plein de veines, & ne fe pourrit point: pour cefte caufe les = charpentiers en font grand eftar. L'If croift en Italie aux montagnes du Val d’Ananie en lieux pierreux & en des precipices. Îl en croift auffi en Languedoc, en Efpagne , & Allemagne. II aime fort les lieux ombrageux. Il demeure long temps à bourgconner apres les autres. Son fruit eft meurau mois de Septembre. Voicy ce qu'en dit Thco- phrafte : Z/ »'y a qu'une efbece d'If, qui eff fort droit, € croiff en pen de temps, G* refemble an Sapin, excepté qu'il me croifl pas fi haut que le Sapin : mais il eff plus branchu. Sa =; fucille eft femblable à celle du Sapin: mais plus molleëc ( ee - = plus grafle. Celuy qui croiften Arcadica le bois noir ; & ECS bay : mais celuy du mont Ida eft fort iaune , & femblable au bois de Cedre. Parquoy ceux qui le vendent, trom- penr les acheteurs le leur vendants pour bois de Cédre: car apres qu'on luy a ofté fon efcorce , ce n'eft quecœur. Ila l'efcorce femblable à celle du Cedre , tant en l'afprete, qu'en la couleur. Ses racines font petites,kmenuës,qui vont rampant par deflus la terre.Ceft arbre eft rare au mont Ida. TRENC En Arcadie, &:en Macedoine il porté beaucoup de fruit (JE NQ rond, vn peu plusgros qu'vne feue rouge, & rendre. On dit, que fi la Cheualline mange des fucilles de l'If elle meurt; mais qu'elle ne nuit point aux beftes qui rumi- nent. Il y a des hommes qui mangent de fon fruit : car il eft plaifanc, 8 fi ne nuit point. Pline apres auoir traitré de la Pece & du Sapin, adioufte puis apres, l'Ifretire fort au Sapin : il n'eff pas Ji vert, & Ji eff grefle , & mal-plaifant avoir, * ne rend aucun [uc ; & n'y & que ceff arbre qui porte des bayes. Le fruiét du mafle eftvenimeux , & fingulierementen Efpagne. Seftius dit, que les Grecs l'appellent Smilax, & qu'il'eft fi venimeux en Arcadie, que ceux qui mangent ou dorment deflous, ne meurent. Il yen aaufliquieftiment,que le motancien de Taxicum,que maintenanr on appelle To xicum; (qui fe prend pour le poifon dont on empoifonne les fleches)eft venu du mor Taxws,qui figni- fie J’If, Ona treuué par experience, que l'If perd fon venin fi l'on fiche dans fon bois vn clou de bronze. En ce paffage là Cornarius lit Narbonia: au lieu de Arcadia,commeil y a en Diofcoride: car ils parlent de /’7fqui croift en Efpagne, & aux enuirons de Narbonne en tirant contre l'Efpagne. Plutarque dir, que l'If n'eft point venimeurx , finon lors qu'il commence à fleurir, à caufe qu'en ce . 411 4 OA _cemps là il eft plein de fac. Virgile deffend de planter l'If pres des ruches des mouches à miel,com- me leur eftantnuifible, difanc: ÆEt ne plante point l'If aupres de ta maifor. Galien dir ce peu de mots couchant l'If: L'If eff d'une faculté venimeufe, (en ce paflage aux exem- plaies Grecs il ya mal, #axr@, en lieu de r#Z@+.) Diofcoride dir, queles oïfeaux qui mangenc du fruit de l'If d'Italie, deuiennent noirs : & fi les hommes en mangene, ils ont vn flux de ven- tre. À Narbonne il eff fi mortel, que fi quelqu'vn dort deffous , ou s’aflied en fon ombre, ileneft malade, ë& le plus fouuent en meurt. Eten vnautre endroit ; l'Ifrefroidit tout le corps, estrangle & fait mourir foudainement. Le remede y eft tel qu’en la Ciguë. Nicander n’ordonne que de boire du vin, & ce en grande quantité. Matthiol afferme , qu'aux montagnes de Trente non feule- ment la Cheuäline , mais aufi les beftes à corne; ayant mangé de /1f en meurent , 8 qu'en ce païs là mefimes fon fruiét eft venimeux, & qu'il a guery des pafteurs & bucherons : lefquels alle- . chez de la douceur de ce fruiét , en ayans mangé eftoient tombez en des fieures ardentes,& en des Au mel licu. Le Tempe- rament. flux de ventre, non fans grand danger de leur vie. Au contraire Pena affeure , que les enfans en mangent en Angleterre fans aucun defplaifir, & que luy mefmeen a goufté fur l'entrée del'hy- uer, qui n'auoit point mauuais gouft , mais fade , ou vn peu amer, & qu'en ce pais la les porceaux en mangent comme du gland: & qu'il y en a par route l'Angleterre, ou il eft roufiours verdoyant, ombrageux , & a les branches fort efpefles , 8 efpanduës çà & 1à comme le Sapin, faites en façon de plume ; & fes fueilles longues comme des dents de pigne , de couleur de verd-brun. Ilsle plantent aux cimetieres & places qui font au deuant des portes des Temples pour tenir à lom- bre ceux qui efcoutent le Sermon , & que le commun peuple s’affemble ordinairement deflous fans s'en treuuer aucunement mal. Matthiol fair icy vne queftion : à fçauoir mon fi /’7feft froid ou chaud ? Diofcoride & fes fectateurs eftiment qu'il eft de froidetemperature , pource qu'ils or- donnent vn mefme remede-contre l'If& contre la Ciguëé. À quoy Matchiol oppole l'amertume qui | DelOïme.. Chap. XXII 67 quieft en l'efcorce : fa fueille coufiours verdoyante comme celle du Pin , du Sapin ; & de la Pece, aufquels fa fucille refemble ; la douceur de fon fruit, auec vne acrimonie, auec ce que les oifeaux qui en mangent deuiennent noirs ; qui font tous indices d'vnetemperature chaude. Et que pour cefte caufe ceux qui mangent de ce fruit rombent en des fieures chaudes ; d'autant que par fa chaleur, elleenflame lesefprits, & le fang. Que fi quelqu'vn refpond, que les fieures & le flux de ventre {ont caufez par la putrefaétion des humeurs,comme il aduient en efté pour auoir trop man- gé defruiéts froids ; 8 que les oifeaux peuuent deuenir noirs aufli bien pour le froid que pourle chaud ; que refpondra il couchant l'amertume des fueilles, & de Pefcorce de l'arbre, de la douceur dufruiét, & de l'acrimonie, & de la fueille qui eft toufiours verde ? car iln'y a perfonne quiofe nier , que cela ne prouienne dechaleur. Oril eft certain, que les fieures & le flux de fang proce- . dentpluftoft d'vnechaleur excefliue ; comme iladuient à ceux qui ont mangé des Anacardes, que de putrefaétion d'humeurs:8 celte noirceut des plumes des oifcaux leur prouient pluftoft de man- erde viandes chaudes que non pas de froides : car le froid ne noircift pas, finon qu'il foic bien ve- hement : & alors il feroic mourir. Parquoy la noirceur prouient des humeurs bruflées ; comme ils {e voit aux Mores. On faifoic anciennement les arcs & arbaleftes d'1f, & encor auiourd'huy on enL'ufige. fair. Virgile dic: +4 On fait de l'Ifdes arcs à la Turquelque. On en fait auffi des fueilles qui feruent à ioindre les coffres & efcabelles , & aurres femblable vrenfiles, RE | XXIITI. De lOrme, CHAP, ’Esr affez parlé des arbres qui portent gland , & des pommes, & chattons, 8e de \K ceux quifonr la Refine; traitrez en noftre forelt. Il relte de parler des autres arbres qui fe treuuentaux Forefts, qu'aux montagnes. Premierement donc nous craicterons des AN noftres , & qui font les plus cogneus sen apres nous viendrons aux eftrangers. Ees Grecs appellenc 7rste l'arbre que les Latins nommen 7Ywus : les Arabes Didar , Dirdar, 1e5 nom, Luzach; les François Orme : les Italiens 0/0 : les Allemans Ve, RifinholiX, Lindbaft , Iffen- holtz : les Efpagnols F/mo : les Anglois Etre : les Flamans Olimboom : les Bohemes Gi/#. Thcophrafte met deux efpeces d'Orme : Tvn qu'il appelle cparisAëa : Gaza traduit ce mont 440#- tinlmum , au lieu qu'il leult peu appeller auec Pline, Vlwus montana ; Orme de montagne : Theophrafte appelle l'autre 7rsAée, c'eft dire, Orme. Pline lenomme Orse champeffre, &c fait quatreefpeces d'Orme. Les Grecs, dit-il, ot cogneu deux efbeces d'Orme : un de montagne, qui éff Le plus grand + * le champeftre ,qui n'efl qu'un arbriffeau. En Italie on appelle les plus grands Ornes Ariniens : ©@ entre ceux là on fait plus d'eflime de ceux qui croiffent en lien [ec, & qui nef} point arrousé : les autres font appellez Ormes Gaulois. Il yen avr autre qui croiflen Lalie,qui ef! plus fueillu, branchu que les autres: Le quatriefme eff l'Orme faunage. Columela dit, qu'il eft Liws.eh 6. tout notoire qu'il y a deux efpeces d'Orme. Le Gaulois & le commun: ce/fuy-là s'appelle Atinia,@'cefluy-cy,dit-il, eff le noffre. I femble donc que le Pselex de Theophrafie, l'orme Italien de Pline;que Theophrafteappelle Cape/fris, & celuy que Columele appelle /wws Vernacula, ne font qu'vn mefme arbre : comme auffi l'guñeata de Theo- phrafte, l'Orme de montagne,ou fanuage de Pline, & celuy que Columele appelle Arinien, ou Gaulois, font vne mef- me chofe. L'Orme eft vn gros & grand arbre, quia les ra- cines longues,& efpandues, comme aufli les branches. Sa fucille n'eft point fendue : elle eftvn peu decoupée à l'en- tour en façon de fcie, large, & vn peu plus longue que celles du Poirier, & n’eft pas lifle, mais afpre. Son bois eft dur, iaune, nerueux, non pas beau à voir, mais laid, pource qu'ileft cout cœur-Eftant vertil ef aisé à couper:mais ileft Les efheces Liu.r6.c.17: La mefme, POrme. De , ER SR ñ à th 2 Pas SSÈ SL LÈE 1) +, “pe OLD LoA) y: . N D 2} La forme, 2) LT 2 x, = À >. f LC > Ur | c OC ALT ET Wr 5 arr L CIE l Ù À 7 2 A bien mal-aisé à couper eftanc fec: L'on en fait les portes aux maifons desgrands. Il fe maintient bien ferme; dit Pline; auf eft il propre pour faire les membreures, 8 te- nons des portes, pource qu'il ne fe ierte point. Il faut tou- refois employerautenon de deffus le bois le plus pres de la racine, & celuy deuers la cimeau tenon d'embas.L'Orme porte vne feménce vn peu large;ronde, & menué:parquoy 4 ceux-là Liu.16.c 49 68 Liurel.del'Hiftoire des Plantes, Ti. ch F ceux-là fe trompoient; lefquels, ainfi que dit Theophrafte,eftimoientquel'Orme fut fterile : car Liu. ée17 l'experience monfre le contraire, & mefmes l’authorité de Pline,qui dir,qwe tous les Ormes,excepté Pb les Atiniens croiffent de femence ; & mefmes Columele contredit ouuertemenr à Pline en ce qu'il "" efcrit, qu'entre tousles arbres les Ormes Atiniens , le Tamarife , le Peuplier , l'Aulne ne portent ny fruict, ny femence ; car, dit-il, Trewellins Scrofa s'eft trompé, effimant que | ’Orme Atinien ne por- toit point de Samara( qui eft la femence-de J'Orme : ) car fans doute il porte peus € pour cefle caufe plufieurs ont pen[é qu'il fut flerile. Sa Jemence ejfcachée entre les Premiere s fi Ales iletreiés pour tant Derfonne n'en plante de la femence :nnis de plancons aÿans racine. Noildce qu'en dit Columele. L'Orme porte auffi vne gomme & xopuxsis | dit Theophrafte ; c'eft à dire, dans deswelfies, (non pas comme Gaza l'a traduit, dans des petites quenës)& des petites beftes cbr moucherons. Ces vef- fies font aflez groffes, quafi rondes, faitescommeles Bourfes des genitoires d’yn homme, dans lef- quelles il y a au commencement vne liqueur vifqueufe ; laquelle en fin deuientgomme par la cha- leur du Soleil. Il porte auffi le Cachrisen grande quantité en Autumne, noir & menu. L'Orme Ati- |! nieroù de montagneeft beaucoup plus grand,quitoutesfois nefpand pas fes branches fort au large. 1 a la fueille com- ime le precedent , aflez découpée tout àl'entour,& le bois tout femblable,blanc.efpez comme celuy du Bouïs,& tres- folide, & qui n'eftpas aisé à fendre. Pour cefte caufeonen fait les rouës de molin ,les polies , & les vis : & autres els inftruments, qui fouftiennent grand fais. Tragus l'a defcrit fous le nom d’Ore : les François l'appellent Charme, & Charpene ; dont aucuns à caufe de la femblance des noms ont pensé quece fuit leCurpinus ; quieft vne efpece d'E- rable,& non pas d'Orme. Quañ routes:les parties de l'Or- me feruent en Medecine. Les: fueilles , l'efcorce & les branches felon Diofcoride, ont verru d’efpeflir., Les fueil- les ipilées auec vinaigre gueriflent: les lepres , fi on les en frotte , confolident les -playes ; mais fur tour la petite pe- lure qui eft deffous d'efcorce , fi on én lie la playeen lieu de bande ; car elle fe plie aifément comme vne corroye. Sa grofle efcorce prinfe en breuuage awpoids d’vne once dans du vin ou eau froide; purgele phlegme. -Les os rom- pus fe fouderont plus viftement., fi on les fomente de. la decoétion des fucilles , de l'efcorée.ou delaracine. La liqueur qui eft dans les veflies qu'il produit lors qu'il com- menée à bourgeonner , donne luftreà la peau, fi on l'en 28) Fe frotte , & fait le vifage beau. C'eft l'humeur que nous A ARE auons dit, qu'en fechänc ilfe change en moucherons; Ses vi (| KP 731 fueilles tendres cuites comme lesdherbes porageres font L'Orme Atinien, ou de montagne. Liu.3.ch.73. Leevertss, Lim? 8. bonnes à manger.-Pliné en dir quaf de mefme. Nous anons Liure 8, des + ver Re) fimpl. quelquwefois,dit Galien.foudé des playes frefches auec les fueilles d'orme, fcachas qu'elles ont une vertu Affringeante cr deterfine."L'efcorce eft plus altringeante, & plus amere, parce auec le vinaigre elle guerit la lepre. Eftant frefche & verte, elle peut confolider les plavés , fi onles enlie comme d'vne bande. Lesracines ont la mefme vertu: car il y en a quicftüuuent auecla decottion d'icelles les fratures des os,quionc befoin d'vne callofité & furos pour eftre reunis.Sur quoy faut noter, que les * mors dé Diofcoride doiuent eftre incerpretez ainfi; Es ff les os rompus font efluueX auec l# decoifion des fucilles ow de l'efcorce des racines, ils feront pluffoff foudez:tellement que Diofcoride attribue la decottion des fucilles , ou à l'efcorce des racines , ce que Galien, &: ceux quil'ont enfuiuy, comme Päulus, & Aëtius, attribuent à la fimple decottion des racines. Ilfemble que Ruel l'a voulu ainfi entendre , ou qu'ilaitleu ces mots en Diofcorideios de La fueille, ou des racines.Er touresfois ie n ay point veuen pas vn desexemplaires imprimez que cefte particule #, c’eft à dire, y fuft. L'hu- meur:qui eft dedans.les veflies de l'Orme guerit lesrompures des petits enfans aufquelles le boyau deualle , fi on applique fouuent fur la rompure.des linges trempez dedans icelle, les liant parideffus : auec vne ceinture ou brayet: ce que Matthiol afleure de le fçauoir par experienee. Liure r. de Ceéftemefme liqueur mife en vn vafe de verre, & enfeuelie dans verre, ou dans du fumier pat Diof ch.o5. Pefpace-de vingr:cinq iours.que le vafe foic bien bouché,& le fonds d’iceluiy pofé fur vn liét defel | commun, fait vne-ie au fonds, & au deffus vne liqueur trefclaire, laquelle eft de fi grande efficace pour confolider les playes frefches ; que c’eft vne chofe efmerueillable comme elle fair fi bien *êc fi coft ; appliquant deffus auec des linges ou delacharpie. La decoftion de l’efcorce des ragines amollit les durtez des iointures ; refoulr le recirement des nerfs, fi on en vie en fomentation oùen ea :D'auantage elle diffout les enfleures. qui viennent au col des beufs pour le frocremenr du ioug Du Frefne,& de l'Orne. Chap. X XI V. 69 _ joug. Sifon faic cuire long-temps les racinesinterieures de l'Orme, & puis que l'on amaffe la prail- fe qui nagera par deffus,& que l’on en frotte fouuent le lieu auquel les cheueux feront tombez, ils renaiftronr en peu de temps. Son efcorce piléeauec de la faumure iufqu'à rant qu'elle foit reduite à- _ forme d'emplaitre, appaife la douleur des gouttes aux pieds ; fi on les en frotte. Les fueilles de l'Orme qui font du cofté d'Orientscueillies en nombre impair , & pilées auec des grains de poyure, puis prinfes en breuuage auec de la Maluoifie àieun : font merucilleufement proftables à la toux par laquelle on crache l'apoftume de la poitrine, felon Marcellus. 11 femble que Galien s'eft feruy de l'humeur qui eft contenu dans les veflies de l'Orme,pour en compofer vnemplaftre qu'il appelle Liure 2. des Melinum , 8x dit l’auoir apris d'vn païfan. Caril dit PéAëas rue SuAaxios dhaxis. Ce que le tran- med,gene flateur n’a pas bien traduit difant : de l'Orme enclos dans des petits [acs de cuir au poids d'un deniert car il falloit dire ainfi, de l’hämeur qui eff dans Les veffies de l'Orme, quinze dragmes , afin que l'on y fuplée r£ v9e8,ou quelque chofefemblable:autrement ie ne vois pas que c’eft qu'il voudroit entédre de l'Orme: car le mot JvAaxiwen Galien n'eftautrechofe , quele xopuxes de Theophrafte, (ainfi Liure s, de faut-il lire &:non wguxde) & le Pure de Diofcoride : lefquels mots fignifienc vre gouffe, vne petite Ein ny bourfe , où velfis. Paulus metau nombre des remedes contre le venin dela Cerufe ; /4 gomme des Liu.s.ch.6o Pruniers ou l'humeur qui fetreune dans les velfies de l'Orme. Auquel paflage, combien que Pavlus air vfé du mot uAaus , duquel Galien a accouftumé d'vfer, f eft ce que puis quileft certainqu'il | a prins tout ce chapitre là de mot à mot de Diofcoride. il fera aifé par ce moyen de cortigér vn ee ol page , lequel eft corrompu en Diofcoride, couchant la mefme matiere : à où il dit, felon que l Ruel l’a traduit, ou des Prunes, ou de la gomme que l'Orme a pleuré, on du fuc des fueilles d'Orme,@re, Au lieu qu'il faut qu'ily ait ainfi: 04 de La gomme de pruniers , ou l'humeur qui ef} dans les veffes de l'Orme auec d'eau tiede. Maisiln’eftpoint befoin d'alleguer Paulus , veu que Diofcoride mefme le Liu,tickp #2 declare afez en vnautre paflage +ù és ræs Quoar, faut fuppléer #eAéess & il ÿ aura l'humeur qui eff eff dans Les welfies de l'Orme, lors qu'il commence à bourgeonner. Du Frefue, € del'Orne. CHAP. XXIP. Es Grecs appellent Aie l'arbre qui eft appellé en Latin Fraxéous :en Fra Lermmee AN çois Frefne : en Icalien Fraffiro: en Efpagnol Prefno , & Frexo: en Allemand HOW Efchern, Efcherbaum, Steynefchern: en Anglois CA4fchetre: en Boheme Gefem 2 aa en Flamand E/chen. Theophrafteen met deux efpeces , l’vn qui eft haut & Es cp Ut) 22) grand, qui a le bois blanc ; nerueux, tendre, & plus madré, mais fans neuds. juif, ee PASS L'autre qui eft plus petit, & qui ne s'efpand pas tant, plus afpre, plus dux, &e plus iaune, Aucuns eftimenc que c’eft celuy que les Latins appellent Ornws, 8 Le Frefne. « one Le M NZ V A \ NA ru | A PU | Liure J. de l'Hiftoire des es, ve - iure 1. de l'EHiltoire des Plantes, : Colymele Frefne fauuage ; les Yraliens Orriello. Les Macedoniens,ainf que dir Theophrafte appel- Liu. des arb. Jemt le premier BautAiw, c'eft à dire grand Fréfne (non pas comine Gaza l'a traduit, Frefne de beuf) Shapé | Comme s'ils vouloient dire, roAuuehæ 3 d'autant que cette particule @z, fe prend pour exprimer Aux fm. la grandeur; pource que les Æoliens prennent le (8) pourle (r) en la difion ro, &oftans la po Jétfre À prononcenc Bs, ainfi que Plutarqué le témoigne. Ce/uy qui croiff aux montagnes , dit Theo- ” phrafte, eff bier coloré, poly, efpés, & doux on Jouple : mais celuy de Lx Plaine eff plus mal coloré, lafche Liu.16.c13. @rabbotteux. Ce que Pline a ainf defcrit : Les Grecs ont mis deux efpeces de Frefne, dont lux eff haut fans nends: l'antre eff plus bas, plus dur, y plus noir, ca les fueilles comme le Laurier. Les Macedoniens appellent Bumelia vne Jorte de Fre[ne,qui eff fort grand € large. Les autres mettent la difference felon les licux où ils croiffent ; difans que celuy de la plaine eft plus madré, & celuy de montagne a le bois plus dur. Virgile metauffi l'Orne aux montagnes, quand il dir: Enchantant des hauts monts amenez les durs Ornes. Lafirers L'vn & l'autre a les fucilles comme le Lauricr à large-fucilles > plus enaiguilant au bout, vn peu defcoupees à l'entour en façon defcie,mais quine piquent pas. Car ie croy qu'il y a fauteen Theo- phrafté, là où il y a % émaxwbi£are, on commeil fembleque Gaza aie leu, Jmaabitare,c'eft à dire, qui fe conchent, au lieu de dire x éraxai{evræ, c'eftà dire, quinepiquent pas. Mais ce qui s'enfuit femble eftre plus correéten Gaza qu'aux exemplaires communs , là où il ya, rw À hop #A@vov, 01m dans poyéDuor,m due DuoPopër, &ec.c'eit à dires L'on diroit que toute La bréche r'effatune fucille, pource qu'elle porte [es fueilles anccvne feule queuë, lefquelles y font attachées deux à detx comme par Livrée.r3. seuds,effans attachées affez pres les vnes des autres comme ax Sorbier. Dont Pline les appelle d’aflez bonne grace,di/pofées en ailes. Le petit Frefne a les‘entrencuds courts, 8 moins de fucilles accou- plées : car'il faut qu'il ait ainfi: A4zss Les liaifons des blancs > de ceux de montagne, font plus longues, d'en plus grand nombre;pource qu'elles font plus feparées l'une de l'autre, & y a plus grand entredeux. Liu.desarbr, Ce qu'il femble que Columeleait entendu,quand il efcrir,que l'Orne a vn peu plus larges fueilles: Eclog.6. chape ais que chaque fucille eft plus longue& plus eftroite,& de couleur de verd plus brun,ou couleur de pourreau. Car Theophrafte dit, de couleur de pourrean.s& Hermolaus ylic, de couleur d'herbe. Il a l'efcorce lifle,efpelle,& rougeaftreser les raciries efpeñles,groifes 8 qui vont bien auant en ter- N OS AL re. Les Ideens eftiment qu'il ne porte ny flenr ny fruitt : & Le Fr Joe auec fes fr HIÉES €Ÿ . routefoisil porte vne ie nie: de des gouffes, fem- fes p1 lules. blable au noyau d'amende, & va peu amere. Il porte en ou- DA Es | LED , Por tre certaines chofes qui font comme de moufle , comme Je tuer Q\N) SEE W] # Laurier, ainfi que dit Theophrafte : mais plus efpefles, & | 4 à j plus ferrées, rondes comme les boules du Plane, quifoht à as quelquefois pres du fruit, & d'autrefois & le plus fouuenc es LR bien loing d'iceluy. Fay veu & cueilly de ces boules de UP Es Frefne rondes & moufluës, fur la fin del'Hyuer. Orelles ___ fontaflez dures, comme fi elles eftoient faites d'vne mouffe glueufe, qui fe fuftendurcie,. Elles ont le gouft vn peu AN aftringeant » &£ au dedans vn neud de bois , auquel la mouf- Ce 2 À & {e eft attachce : mais ich ay pas encor prins garde , sil croift es quelque chofe de femblable fur le Laurier. Toutesfois ie L fçay bien, que Theophrafte racontant les arbres, lefquéls = outre leur fruiét ordinaife porcenc quelque autre chofe, dir, RÉ GP" que l'Orne porte le raifin, & des veflies : le Figuier des A SEL figues meures & nonmeures ; l'Yeufe du gland, & de la (À NW SRNA NE SRE graine d'efcarlare ; & queles Lauriers qui. portent fruit , o ‘ AN non pas toutefois rous , portent des bayes & du rain, & (finon qu'au lieu de Bereuer , qui fignifie raifr, il faille lire Bevo, c'eft à dire, #ouffe ,tourefois que le raifin croift plus fouuent fur le Laurier qui né porte poinc de fruiét , qui ef te appellé Ze mafle. Quant à moiie ne me fouuiens point d'a- uoir iamais veu, nyraifin, ny moulle fur le Laurier, Le - Frefne vny, comme die Theophrafle, aime les lieux bien ombrageux (en Grec #Babuorias, au lieu duquel.mot il 7”. V femble que Gaza air léu Bafueiaas ; car il craduir,/iewx creux nee “a & humides) afpres.fecs, & picrreux. Pline dit,que le Frefne aime les montagnes humides: roure- Fire fois il fe treuue aufli des Frefnes & Ornes en la plaine. Le Erefne fe plaift en lieux humides , com- Pret 2 mme aux bords des riuicres. L'Orne croift aux montagnes & forefts ombraseufes. Le Frefne porte fon id Aa fruiét enuiron le temps des moiflons. Il n’eft point fait mention aucune du Frefneen Galien entre Les vrrus.… Îles medicaments fimples.ny aufli en Aërius.Le fac des fueilles de Frefne,dir Diofcoride,d Les fueil. des memes prinfes en breunage ancs du vin ferment entre là morfure des viperes,é mefmes appliquée | effus Du Frefne, & de l'Orne. Chap. XXIV. 71 deffus. La cendre de l'efcorce meflée auec d'eau guerit la groffe, maligne, & afprerongne nom- mée Lepre des Grecs. On dit, que la racleure ou la fcieure du bois , fait mourir fi on en boit. Paulus 4 defcrit les mefmes mots de Diofcoride fans yrienadioufter. Ce que Diofcoride dit tou- chant les fueilles , & leur fuc , Pline l’efcritauffi: 7/ #ya rien, dit-il, qui foit meilleur contre La mor fire duferpent.que de boire le fuc des fucilles du Frefne Mais en ce qu’il adioufte. fes fueilles font mcu- vir lacheualines mais elles ne nuifent point aux belles à corne : ce que les Grecs ont auñfi remarqué; ilfetrompe grandement,& Manard & Matthiol ont bonne raifon dele reprendre de ce qu'il a pris en Theophralte le mais, qui cftle Frefne , en lieu du mA@ , qui eftl'If. Les mors de Theophrafte font vels:07 on dit,que fi les inments ou befles de charge,magent de [es fueilles, qu'elles en meurëtimais que les befles qui ruminent ou remafchent n'en fentent point de mal.Ce que Thcophtafte efcrit de /’7f & Pline l'a entendu du Frefse. Mefmes Columele racontant, les fueilles defquelles on nourrir les beufs en l'efté, & en l'Automne ; met au premier rang celles du Frefne, puis du Peuplier, & cel- Jes de l'Orme apres. Plinedit, que les fueilles ont fi grande vertu contre les ferpens, qu’elles ne S'auanceront point fous l'ombre d'icelles, mefmesau matin ou au foir lors qu'elle eft plus grande, fifort lacraignentelles : l'ay veu par experience, dit-il, gw'un ferpent enuironné de fueilles de Frefue, C de fen, aimoit mieux fe ietter au feu, que de [e fauucr parmy les fucilles Eten cela nous pouuons remarquer combien lanature fe monftre benigne, faifant que le Frefne Aeurift deuanc que les fer- pens fortent dererre, & ne perd point fes fueilles iufqu'à rant que les ferpens fe foient retirez. Or Pline n'a pas feulement attribué au Frefne, ce que nous auons dit auoir efté dit de l'If par Thco- phrafte ; mais aufli ce que le mefine Theophrafte auoit dit touchant le bois de l'If : car Pline dits AQuele bois duFrefne du môt Ida effoit fi femblable à czluy du Cedre,que les marchäds y effoient Le plus Jouent trompez;quand il estoit efcorcé. Et Theophrafte dit: fais celuy qui croill au mont Ida eff plus cause, © femblable au Cedre,@> pource dit-on que les vendeurs en tropent les marchads les verdarts our du Cedre : car il eff tout cœur eStant efcorcé. Que fi quelqu'vn dir, qu'il fe fait auioura huy des tables de Frefne fi bienmadrées & pleines de veines s'en allans à ondes naturellement bien pliflées, & qu'ellesne cedenten rien à celles du Citronier, du Cedre,ou del'Erablie refpons que combien que cela fut veritable, il nexcufe pas toutefois Pline , qui n'a pas parlé du Frefne en cefte intention là : mais voulant traduire les mots de Theophraîte il a malraporté au Frefne ce que Theophrafte auoitefcrit de l'If, Au refte Pline attribue beaucoup plus de vertus au Frefne , que non pas Diofco- ride: /produit, dit-il,une femence entre [es fucilles, qui fert aux douleurs de foye, & des coffez srinfe auec du vins elle euacuë l'eau qui efhentre cuir & chair. Ses fucilles pilées en vin nmaigriffent peu à Peu ceux qui font trop gras. Il faut toutesfois auoir e[zard à la portée de ceux à quion lesordonne:car fi c'effvn ieune enfant on pourra broyer cinq fucilles dans quatre on cinq onces de vin : > pour ceux qui Jont de plus forte complexion,on pourra prendre fepr fueilles en [ept onces de vin. M ne faut pas auffi ou- blier, qu'il y en a qui difent, qu'il fe faut garder de boire où manger les fcieures ou rabotteures du Frefne. Pline dit Rzmenta,8c Scobem, pource que Diofcoride appelle dual, & ce queles Grecs appellereiquara, &rexemveual. Galien centre les medicamenrs dont il die, qu’Afclepiades vfoir pour les maladies du foye , fair mention d'vne confettion en laquelle entre la femence du Frefne. Aëtius fait auffi mention dudit medicament d’Afclepiades, & dir qu'Oribazius ne veut pas, qu'on y mette la femence de Frefne, adiouftant que le Frefne eft vn arbre duquel le bois eft propre & aisé 2 faire toute forte d'ouurage. Matthiol dit, que la femence de Frefne , que les Apochicaires nom- ment Lingua auiseft bône en breuuage pour les douleurs de cofté,& pout faire vriner:qu’elle prouo- que à luxure, fingulierement fi on la mange confite en fucre auec des piftaches & des pignons, ou auec la noix mufcate,comme le difenc Ifaac,Rhafis, Damafcenus,& les autres Arabes. Eftant cueil- lie au mois de Nouembre, & fechée au four, & beuë en vin vicil, elle eft forr bonne pour les graue- Icux. L'eau efcumeufe qui forc du bois de Frefne vert quand on le brufle ; auec autant de fuc de Pain de porceau , de Scille, & de Rue, apres les auoir fait boüillir vn peu enfemble , eft fort bonne contre la furdité , fon diftile de cefte liqueur toute chaude dans l'oreille faine, ou comme véulenr d’autres , dans la malade , lors que le parient fe va coucher , & apres il fe faut coucher für l'oreille malade , Ou bien , comme d’autres ordonnent , fut lafaine. Et fi l’on eft fourd de toutes les deux. oreilles, il la faudra diftiler dans la moins malade, & fe coucher fut l'autre. Du bois vert de Frefne coupé en petites pieces , on cire de l’eau & de l'huile par le defcenfoire comme du Geneure. Cefte cau auec la quarte partie d’eau de violetres rouges , guerit lesrougeuts du vifage, & les petics bou- tons qui fortent tout enfemble auec la rougeur , fi on les enlaue. L'huile, comme dit Manard, fert grandement à ceux quiont le foye, ou la ratelle offencée , s'ils en boiuent. La decottion de Pefcorce des branches cuite en eau confume la ratelle, fi on en vfe longuement. Dodon dit, que les fucilles & l’efcorce du Frefne font mediocrementchaudes , & de partiesfubriles. Sa femence efchauffe & deffeche atirroificfme degré. La decoëtion des fueilles & de l’efcorce prinfe auec du vin guérit les obftructions du foye , & de la ratelle : & fertàla douleur du cofté. Les feuilles cuites en l'huile, & appliquées fur le cofté font le mefmeeffe&. Les fueilles , l’efcorce , & les tendrons font bons aux hydropiques ; pource qu'ils purgent l'eau. La femence cuite en vin en fait tout Liu,5. Liu.16,c,14s Liu, 3. ep. £« Liure 1.de Diofc.ch, 92 Liure 3. de l'hift.ch. io. Liu, 6. ch.3. Au meflieu, Liure 3.de l'hift.eh, 16: Éiu,24. €8. Liüre 8, des med, pärt, ch.8. Liure 10. Liu. 1.de Diofc.ch. 92 Liu,6. €.o: Le Terpera= met: 72 _:.Liurel. de l'Hiftoire des Plantes; toutautant, tefmoin Serenus qui dit: | La femence Àu Frefne, anec vin il faut boire. On fait des gobelers du bois de Frefne , dans lefquels (comme l'on dit) fi quelqu'vn continue de boire , fa ratelle fe fondra. On en faït auffi des tables , vafes &z diuers vtenfiles : car fon bois, Liuiée13 ainfi que dit Pline, fert en plufieurs chofes, & a efté bien celebré par les vers d'Homere,à caufe que la Jaueline d’Achilles en eftoit. 4 Du Peuplier, CHAP. XXP. à HEoPHRASTE & Pline mettent trois fortes de Peuplierà fçauoir le Po- Q pulus alba des Latins, que les Grecs nomment Ad : les Arabes Hzwr: | les Iraliens Popo/o biancho:les François Awbean,&c Penplier:les Allemans Bellere,Poppelbaum,8& Salbaum, Abiolbaum :les Efpagnols 4/amo blan- cho.Le Populus nigra des Latins eft appellé des Grecs «/yae@rides Ara- bes Haur romi:des Fräçois Peuplier,8c Tremble:des Italiens Popo/o Nero: N des Allemans 4fper:, & Poppeluneiden : des Efpagnols 4/amo Nigrilho. N®] Le Populns Lybica des Latins eft appellé xépxe par Theophrafte, & par \{ aucuns Populus Alpins:en François petit Ti remble:en Anglois 4/fp,ou Po- ns plertresen Boheme Topel. Le Peuplier blancelt vn arbre grand;8 haut, qui a letronc gros, l'efcorce fingulierement aux branches eft blancheaftre &r life. Ses fueilles font comme celles de la vigne.larges & angulaires,verdes au deffus,& blanchcaftres par deflous,veluës & molles;comme celles du Pas-d’afne, qui pour cefte caufe a efté appellé Ghameleuce, c'eft à dire, Le Peuplier blanc. Le Tremble,ou Peuplier notr. Les efperes. Les noms. La forme. AE NÉ PLLRLS font vt peu longuettes, cé aîigues au bout. La couleur cl quafi femblable du delus & du > deffous. Elles font attachée à une queuë longue & mennë,pour- 2 ts ce n'eft cle iamais droite,mais courbée.Son cfcorce eff plis afbré NN rabbotteufe que celle duPeuplier,@ comme celle du Poirier S faunage:Nous parlons icy de la Cercis,qui ne porte point de e D À NL Es Ÿ \ AS RAA A gouflesen traittantdes Baguenodiers,ou Colutées. Oï en vn | autre paflage Théophrafte dit: 4wc%s effimét que le feul Peu- plier noîr [oit fvrile,côme ceux d'Arcadie,&> que tous les autres qui croifjent es motagnes portent fruicr: maîsen Candice il yaplufieurs Peupliersnoirs qui portent fruit. Siquelqu'vn préd occafio de ce pallage de Theophrafte,de nous reprendre,eñ ce que nous auons mis differéce entre les fueilles du Peaplier blanc,& celles du Peaplier noirsau lieu que Thcophrafte dir,qu'elles fonc femblablesiie refpons par le mefme T heophrafte,que les fucilles de cous les autres arbres,retiennent coufiours vne mefme f- gures fhais que celles du Pesplier, du bierre , & du Palmes Chriffichangentde figure:cat les fueilles nouuelles de l'un & l'autre Perplier,comeaufli celles du Palma Chriffi font rondes, (8 c'eft ce que Theophrafteaentendu;quand il a dit,qwe fous deux auoient les fueilles femblables:) maïs en finils'y faivdes angles.Etailleurs ilefcript,que le Peplier blanc fe change du tout ; prenant lesfueilles &c la forme du noir.Pline efcrit ce qui s'enfuit touchant le Peuplier:7/y # #rois efheces de Peuplier,le bläc, Le noir:@ celuy qui eff appellé Lybique, qui a les fueilles plus petites:@& fort noires, fous lequel il croifé de fort bon champignons. Le blanc à les fucilles de deux couleurs, blanches par deflus; & verdes par deffous. Le Peuplier blanc cr lenoir,comme suffi le Palma Chrifli, ont du commencement les fueilles rondes mais partraitt de téps elles deniennent angulewfes. Tous Peupliers ont leurs fueilles fort borrues dcotonnées. Quant au Pcuplier blancsqui eff plus fueilleu,il fort de la bourre de [es fueilles comme des chattons. Aufquels mors Matchiol dit, que Pline a failly : car en premier lieu il dit que les fueïlles du Peuplier blanc font blanches par deffns, & verdes au deffous,au lieu qu’elles font tout au con- traire,verdes deflus & blanches deffous: Puis en ce qu'il dit fans difference, que rous les Peupliers onr leur fucilles bourrues & corônéessau lieu qu'il ny à que les facilles des. blics & non celles des noirs:& finalement en ce qu’il mer le Peuplier au nombre des afbres qui ne portent ny fruit ny {e- mence, veu que le Peuplier noir, comme nous auons dir, porte vn fruiét en façon de grappe, plein goufles:& parlerons de l'autre; qui porte fon fruict dans des Le lies: À Liu.16,c.18; Liure 3. dé l'hiftic.14: Liu.i.6, 14; Liure 3.de Philbch. se Liure 1. de Phifkich. 16: Liure ee des Liu,3.ch.21. Liu.16,c,23: Liure 1 de Diofc.ch,9 3 Lin.r6,0.16% d'vns bourre blanche; & mefme que Diofcoride eferit, que fa femence beuéë auec vinaigre fért Liwr.eh.s 3e pour le haur-mal. Mais Pline luy mefme dit en vnautre lieu,que le Peuplier porte des grappes & vpe femence:& que la grappe ferc pour les onguents& la femence à ceux qui ont le mal caduc.Léf= quels mots femblent auoir fait errer Ruel,qui efcrir que l'onguent appellé des Latins Popwleur, & pasles Grecs Aegrinon, (e fair de la grappe du Peuplier, qui eft le ry07 ,au princemps lors qu'elle Liu.2:.ch.8 Liu.1.c.11e. eft plus pleine de fucrefineux. Afuis, dit Matihiol,qwe les Apothicaires fe gardent bien de faire léUT Ligrer. de cnguent Popsleum des grappes du Peuplier:car Nicolas Myrepfitusne fe fait de grappes, mais de boutos Diofe.c.r36. du Penplier,comme il 4 eflédit, lefques fortent au commencement du printemps, font odorantes & pleins d'une humeur côme de cire,aw lies que les grappes me fentent rien.Or Matchiol doute;fi lesañ- Au mefms ciens fe feruoiéne des grappes déPeuplief aux onguents odorants : car Pline traitant de la matiere Tome premier: G des 16Us Liu:.ch.20. Liurr 6. des fnp!, Liu 10,18. Aumef.licu, Liu.14.c.8: Liure 7. des fmpl, Liure 6. des £mpl. Au me£lieu. 7A Liurel. del'Hiftoire des Plantes, desonguents, mouitre que la grappe du Peuplier n’eft autre chofe que fon Bryon , c'eft à dire, f# méuffe, laquelle Diofcoride & Galien aufi ont meflée parmy les onguents, & huiles, 8 la mettent au nombre des chofes odorantes. La meilleure,dit Diofcoride,c/ celle du Cedre & en apres celle du Peuplier,@e. Parquoy Pline s’eft trompé,penfant que la moufle qui croift fur le Peuplier, eftoir vne 2efme chofe que fes grappes. I dicainfi : /e Bryon fert auf à mefme vfage,qui ef} La grappe du Peu- plier blanc : le meilleur croiff aux enuirons de Gnide €> de Carie,aux lieux fecs & alpres: l'autre croif£ Jur le Cedre Lycien:voilà ce qu'en dit Pline.Orle Cedre ne porte point de grappes,mais vne mouile odorante.L'un ér l'autre Pesplier dit Matthiol,cro:/f en grande abondance au territoire de Mantoïe, G'deFerrare,non feulement [ur la rine du Pau,mais aulfipar les champs & prez,@r fur les bords des fof[- ex. Diofcoride artribue au Peuplier les vertus quis'enfuyuent. L’efcorce du peuplier blanc prinfe en breuuage au poids d'vne once fert à la fciatique,8c à la difficulté d'vrine,& à eux qui ne piffenc que goutte à goutte.On dit, qu'elle empefthela conception, & rend les femmes fteriles,fion en boit aucc le roignon d’vne mule : car il faut ainfi traduire ces mots isspärey 5 à du évey, &c. Et non,0» dit qu'elle fait auorter:comme Ruel l’a traduit. On dir auffi,que les fucilles prinfes en breu- uage aucc du vin, apres les purgations des femmes fontle mefime effe&. Le fuc des fueillestiede eft bon pour la douleur des oreilles,f on en diftile dedans. Les petits grains ronds qui paroiffent à la premiere fortie des fueilles, pilez & appliquez auec miel, gucriffent la debiliré de la veüe. Au- cuns ont laïflé par efcrit, que l'efcorce du Peuplier blanc & noir,coupée en menuës pieces, & mife enterre bien fumée, fait fortir cout du long de l'année des champignons bons à manger. Les fueil- les du Peuplier noir appliquées aucc vinaigre font fort bonnes aux douleurs dela goutte des pieds. Le peuplier fait vnerefine, de laquelle on fe fert aux emplaftresremollitifs. Sa femence beüeauec du vinaigre fert au haut-mal. Pline en dit de mefmes, adiouftanten outre, que ceux qui tiendront vne verge de Pcuplier en cheminant , ne s’efcorcheront point enrre les cuifles. La liqueur quiforc des creux du Peuplier noir eft fouueraine aux verrues,aux efchambouilleures,& meurtrifleures du corps. Le Peuplier porte aufli certaines gouttes aux füucilles , dont les mouches à miel fong la cire, appcllée des Latins Propolis. Serenus dit : Sounent vn mal caché la cuil]é tant tourmente Qui fait que l'on ne peut marcher qu'aucc douleur: L'efcorce de l'Aubeau àce malte prefente, Si boire tu en veux ,vn remede tres-[eur. Galien. Le Peuplier blanc a vn temperamentmeflé d’vne effence aqueufe tiede, & d'vne terre- ftre 8 {ubtile : parquoy auffiila vne vertu dererfiue. Les fleurs du Peuplier noir font chaudes au premier dégré par deflus les temperez : mais quant à la faculté de deflecher ou humeéter.elles font deficcatiues , vn peu par deflusle degré du milieu ; mais aufli elles font pluftoft compofées de par- ties fubtiles que grofles. Les fucilles fonc aucunement femblables aux fleurs , finon qu'elles font plus debiles & n'ont pas figrande vertu. La refine aufli du Peuplier a vne mefme faculté & mef- me eft plus chaude : mais la femence eft compofée, de plus fubriles parties que la refine ny queles fleurs, & deffeche plus, & fi n’eft pas fort chaude. Matthiol efcrir, que les femmes fe feruent des premiers boutons du Peuplier noir, qui font odorans & vifqueux , pour faire leurs cheueux Aët. hu.r. Paulus liu.7, Liu,16c 40. Liu.ré-c.37. Liter7.c12. Les norñs. Leselbeces. La forme, beaux. Ellesies pilent auec du beurre frais, 8 les ayantrenus quelques iours au foleil, les coulent, & s'en oignenr les cheucux,;ayans premierement bien laué leurtefte. Les fucilles du Peuplier Lybi- que font bonnes aux mefmes chofes que celles du Peuplier noir , toutefois elles font de beaucoup moindre efficace. Le Peuplier blanc couppé à rez de terre iufques à laracine, & arroufé d'eau chaude, en laquelle on aura detrempé du leuain, dans quatre iours produira des champignons fort bons à manger. L'onguent Populeum, duquel nous auons parlé cy-deflus, eft fort bon pour ap- pailer la chaleur des ficures, & pour faire dormir, fi l'on en oingt les temples, & les arteres aupres de la main. On fair l'huile appellé œyéigzve , de la femence du Peuplier noir, cueillie en efté , lors qu'il n'y a point de refine à l'entour. On prend fes grains , & apres les auoir vn peu pilé, fur quatre onces d'iceux on met dixhuict onces d'huile doux , & le mer-on au foleil par quaranteiours : en apres on le coule, pourle garder. Ceft huile efchauffe & eft de parties fubriles, & amollit auec vne plaifante odeur. Le bois du peuplier eft mol,pource eft il propre pour faire des targes , ainfi que dir Pline, La vigne fe plaift bien fur le Peuplier, pource qu'il ne rend point d'ombre, d’autantque fes fucilles volcigent toufiours. | Da Tillet, CHAP. XXVI. NA n ; 3. CP À ‘ , : $ ter . He caufe qu'il fe fend aifément par petites aïfelles : les Icaliens l'appellenc 75/44 : les te SPACE) Efpagnols Teia: les Allemans Linden, Lindenbaum, Steinlinden: les Flamans Linden: @s71) les Anglois Lidentre :les Bohemiens Lip. Il y a deux foîtes de 757, le mafle & la femelle. La femelle eft Le plus commun & cogneu. C'eft vn arbre grand , qui iette plufieurs DuTillet. Chap. XXVL 75 plufieurs branches eftendues fort au long & aularge, faifans beaucoup d'ombre. L'efcorce eft roufleaftre par dehors , vnie & nue, blanche par dedans , fouple & aifée à ployer , de laquelle on fair des cordages. Encre celte efcorce & Le bois, il y a d’autres efcorces minces , qui font comme LeTilletfemelle. | Le Tillet male. PU AR yneperice peau, à lafemblance defquelles les Lacins appellent l'efcorce interieure des autres arbres Tilia,& Philyra.Ce que Pline declare par ces mors:Le Tiller aentre l'efcorce groffe le bois plufieurs Linxé.e.re peleures, 'reilles, dont on fait des liens appellez Tilia.Les plus imenueseStoient appellées Philyre.def- quelles les anciens [e [eruoient pour faire les rubens à lier leurs chapeaux on couronnes , & en failoient grand cas.Et parlät de l'Orme il fe fert dudit moten ladite fignificacion,difant:/4 £eille interieure de Linzaçche. d'éfcorce guerit les lepres.Et va pou apres:La teille de l'efcorce fait le mefsne effeit. Le bois de ceft ar- La forme breeft vny,fans neuds,& aisé à mettre en œuure:duquelon fait du charbon,quieft bon pour faire la poudre d’harquebeufe. Les fucilles fon fort verdoyanres,vn peu largettes,& vn peu decoupées à l'encour en façon de fcie, fort femblables à celles du Licrre. Ses fleuts font blancheaftres,odorantes, attachées plufieursenfemble à vne petite queué’, laquelle fort du milieu d'vne petirefucille. Ses fruiéts font petites pillules, ou bayes rondes, eftans enfemble par bouquers,comme celles du Lier- re, dans lefquellesil ya vne petite graine, ronde, & noiraftre, quicombe lors que les bayes font meures & qu'elles s'ouurent. Le Ti/et mafle eft auffi haut que la femelle, gros & branchuella bien l'efcorce fouple,mais elle n’eft pas fi aisée à manier, & eft plus afpre,efpefle, & fraile, de couleur de cendre : mais aux branches clleeft plus blanche, que celle du Ti/ez femelle,non toutesfois tanrque célle des petites branches de l'Orme. Son bois eft plus dur & plusnotieux, & plus roux, fort fem. blable à celuy de l'Orme. Il a les fueilles plus larges,afpres,vn peu crenées à l’entour,retirant fort à celles de l'Orme. Ceftuy-cy ne porte pas toufiours fruit : & c'eft pourquoy aucuns ont eftimé qu'il eftoit fterile:par fois neantmoinsil fair des petires goufles rondes,& plattes,8& bien ferrées,auec vne fente au bour, & foncattachées chafcune à {a queuë. Theophrafte-en dit ainfi:7/y a,dit-il,ve Tiles Lis: delhè malle, > vs autre femelle. Ils font differens entre eux de leur forme, € au bois, @* de ce que l'un porte Lauls | fruct, & L'autre Wen porte point : le bois du mafle eff roux, dur noïüeux : & mafificeluy de la femelle ef plus blanc : l'efcorce du malle eff plus efpelle, & eflant arrache ne [e peur ployer : celle de la femelle eff plus blanche, @° plus fouple, de laquelle.on en fait des paniers , &* eff plus odorante. Dauantage le mafle eft ftcrile & fans fleur ; la femelle porte fruitt & fleur. Sa fleur fort en forme de coupelle pres de la queué de la fueille , 8 du bouton nouueawr, atrachéc à vne perire queüe , & demeure verde tanr qu'elle eft on fa couppelle ; mais eftanrefpanouïe elle eftiaunaftre. H fleurirau mefme temps que les autresarbres domeftiques. Son fruiét eft rond & longue autant comme vne feu, femblable aux grains de Lierre , .eftant vn peu creux. [la cinq coftez comme cinq filets releuez, qui s'affemblentau bouten pointe. Sile fruict eft petic , ils ne font pas fiapparens. En ouurantles Tome premier. G 2 gros 76 Liure I. de l'Hiftoire des Plantes, gros il en fortyne petite graine menuë comme celle des etpinars : la fueille 8 l’efcorce font douces & de bon gouft. Sa fuerlle eft faire comme celle du Licrre 1 8 , mais elle s'arrondit mieux peu à peu & ce qui fair comme vne bofle pres de la quené, fe va mieuxallongiffant dés le milieu de la fuerile, & vient en pointe au bout.Les fueilles font crefpées & denrelées à l'enrour.i.c bois a peu de moelle, & plus molle que celle des autres bois : car fon bois de foy-mefmes eft aflez mol. Pline a efcnir vne FRTET4 partie de ce que deffus en cefte façon ; Le Tilles maîle & femelle font du tout differents:car le bois du malle eff dur,plus roux > noïeux G* plus odorant:l'efcorce auf eflplus maîfiue,g effant arrachée ne fe Pliepas aisément, Il ne porte auffi ny femence #y fleur, comme fait la femelle,qui fait l'arbre plus grand Ca le bois blanc & fort beau.C'ejf merueille quiln'y à point de beffe qui mange defon fruief,d neant- moins le fuc des fueilles > de l'efcorce eff doux.Son bois n'efl point Jubjet neïlre vermolu,ér eff ceff ar- bre fort petit,mais de grand vfage, Par ces mots il appert que Pline à prinsle Qiavez de Theo- phrafte pour le Tiller, 8 qu'il dit, que l'efcorce du mafle eft plus odorante que celle de la femelle ; au lieu que Thcophrafte dit cela de la femelle.Mais ce qu'ildit,c'eff merneille,érc.eft prins du mef- me T'heophraîte,qui dit : Or /4 Philyra a cela de particulier,que [es fueilles font douces & pinfieurs be- {fes en mangent : mais il #'y ér a point qui mange de fon fruiéf, Enoutre ce qu'il dit, que le Til eft vn arbre fort petit , au lieu que chafcun fçait , que c’eft vnatbre grand & gros , monftre euidemment, Hs ia comme Matthiol l’a fort bien remarqué , que Pline s’eft abufé pour l’affiniré des mors , confun- Aumeflieu. dant la Philyrz de Theophrafte;auec là Phillyrea de Diofcoride; laquelle Diofcoride dit que c'eft FEAR ë- vnarbrifleau de la grandeur du Troëfne. Ce qui a fait auf füillir Ruel, comme aufli Hermolaus * & Marcellus’, lefquels fuiuans Pline ont pris le Phifyrex de Diofcoride pour le Ti/let, penfañs que ce fut vne mefme chofe quele Phylira qui eft le vray Tiler. Er c'eft bien merucille que ces per- . fonnages fi dotes fe foient ainfi crompez , veu que les marques de la Phillyrea font du tour diuer- roi « fes d'aucc la Phylira, comme nous le monftrerons en fon lieu. Or le Til aime les montagnes Liv.6.ch73. humides, dit Pline, & croift aufli bien en Ja plaine qu'enla montagne. Son efcorce & fes fueilles Le Temér- felon Dodon, font temperées en chaleur, & deffechent, & fonc vn peu aftringeances , & ont le Les vers IMEfMe temperament que celles de l'Orme. La decoétion des fucilles du Tillet cuites en eau, gucrit les puftules , & vlceres malins de la bouche des petitsenfans’, fionlesenlauc. Les fueilles broyces en eau font bonnes aux enfleures des pieds, fi onles metdeflus. L'efcorce du Til pilée auec vinaigre, ofte les taches du corps appellées Vitiligines albzæen Latin, & autres femblables vices ee + qui viennent fur la peau. Matchiol dit, que l’efcorce du Tiller mafchéeeft bonne pour guerirles Plineliu4, Playes en l’appliquant deflus : les fucilles pilées & arroufées d’eau, font refoudre les énfleures des ches.8. pieds. L'humeur qui fort de la moelle du Tillet, qui a efté esbranehé, fait renaiftre les cheueux, & les empefches de tomber, fon enlauelatefte. Or quivoudra exaétament confiderer ces chofes, & lire diligemment Pline , il s'apperceura comme ie croy, que Pline a attribué routes les chofes que deflus à l'Orme: & au Tiller feulement ce que Diofcoride a attribué à la Phi//yres. Carapres auoir parlé des fucilles de l'Orme, de fonefcorce , & de l'humeur de fes veflies ; il adioufte puis apres:Les premiers bourgeos des fueilles cuites en vinsgueriffent les enfleures @ nettoient l'apoflume des * fiftules.L'efcorce du Tiller à larnefme vertu.Plufieurs efhiment, que l'eftorce mafchée eff fort bône pour mettre Jur les playes,@ que les fueilles pilées > arroufées d'eas feruent à l'enflure des pieds.L'humeur auffiqui fort, comme nous auons dit,de la moëlle du Til esbranché;empefche les cheueux de tober,€r les faït renailtre. Apres il côméce 1 dire du Tiller:/e Tilet pilé legeremët eff bé quafi à tout ce,aquoy [ert l'Oliuter fauvage.Or on fe [ert feulement des fucilles.Effis mafchées elles font bounes,aux vlceres de la bouche des petits enfzns:leur decotfion fait vriver:appliquées dehors elles arrefièt le flux des menffruës: Prilesenbrennage elles enaruët le sag fuperflu. Or ce qui a fait qu'on a rapporté au Tiller cequi eftoit dit de l'Orme,eft la faute qui eft aux exemplaires cômuns de Pline,aufquels on lic ainfisidé prafar Tilt cortices,côme fi ce qu'il a dit deflus,& ce qui s'enfuir apres,deuoit cftre enrendu de l'arbre du Tilau liew qu’il parle de la peleure qui eft deffous la groffe efcorce de l'Orme,;comme nous l’auons remarquétau commencement de ce chapitre fur le mot Ti/ix,8 Hermolaus l'a fort bien corrigé.Ce qu'eftant vray,il'eft certain que Pline efcriuant les vertus du Tiller neluy a ricnattribué que ce que Liu r.ero8, Diofcoride auoit efcrit de la Phillyrea par ces mots : Les fueilles de La Phillyrea font affringeantes, ayans les mefmes proprieteX que l'Oliuier [aunage, lors qu'on » befoin d'affrictionsfingulierement eflans mafchées elles [eruent aux vlceres de la bouche, ou fi l'on Lane La bouche auec leur decoéfion:prinfes en Liure $. de bremsage elles pronoquent l'urine &r les mois des femmes. Theophrafte dir,que le Tileft aife à mettre Fu ch:7-. Jen ouurage, à caufe qu'ileft cendre, & eft bon pour couurir la courfie des galeres, & pour faire des L'ofige. Coffres &:mefures.On fait des paniers de-fon efcorce:auffi elle y eft fort propre-caril faut lire ainfiau tuxtt:07 l'a l'efcorce propre à faire des paniers : car ils font faits d'icelle:8c non,d'iceluy,come ilyaux communsexemplaires. Il femble mefmes qu'il s'en faille quelque chofe deuantce ras misas : cat Gazal'atraduit ainfi : Soze(corce aulfi eff bonne pour faire des cordes dr des berceaux. Diofco- Lire x. au ride ordonne d’enferrer les fleurs , & rout ce qui fent bon, dans des boertes faitres de Til. Pline RE 2e dit, que lebois du Tiller eft le plus tendre & le plus chaud detous : ce qui eft aisé à cognoïftre, "d'autant qu'il reboucheincontinent le trenchant des coignées. Le ville eft bon pour faire les targes, DuBouleau. Chap. XXVIL >> tatges, pource qu'il eft mol, & que l'oouuerture fe referre incontincnt: Pour cefte raïfon quelques yns des anciens vfoient des ceintures de Tiller. Tulius Capitolinus efcrit, que l'Empereur Antonin Pie, à caufe qu'il eftoir grand, & vicillard > &C qu'il deuenoit vouté , portoit des aiflelles de Tillides fur le deuant de la poitrine. On dir que Cinefus le Poëte eftoit fi grefle, que pour fe renforcer il falloir qu'il tint des aix de Til liez à l'entour de fon corps : pour cefte caufe Ariltophane lap- pelloit le PoerePhyllirée. Le feul Tillet de tous les arbres fauuages nuiraux abeilles, ainfi que dit Liu. ea Columele. Le Til{elon Tragus eft d'une fubftance molle & gralle : il a les fueilles molles ,vafuc Lin3c74 lent : fa petire efcorce quieft deflous la groffe aupres du bois, eft douce & vifqueufe. Aucuns donnent à boire de fon cau diflilée contre les tranchées du ventre, & non fanscaufcicar elle guerit les inteftins qui ont cfté rongez par la dyfenterie. Lesautres en donnent contre le haut mal. Si apres auoir bruflé le Tillet on cftaint fes charbons ardens auec du vinaigre , & puis qu'onen don. ne apres les auoir pilé auec des yeux d'efcreuices à ceux qui pour efre combez de quelque lieu haut crachent le fang,cela leur fera cracher celuy qui fera caille. On à treuucrpas experience, que le fuc vifqueux que l'on tire de la petite cfcorce du Tiller trempéc en l'eau eft merucilléufemenc bon pour la bruflüre. Du Boulean, CHAP. XXPIL \ E Bouleau , ou Bés ,S'appelle en Latin Betula , ou Betulla : Theophraîte l'ap- Lesnom. pelle enmuda: ceux de Trente Bedolo : les Allemans Birchenbaum : les Italiens See NI . : = E Ce Lire Betula & Bettola:les Bohemes Brixza. Il croift fonuentcomme vn grand ar- ht bre, & fort branchu. Il forr plufieurs verges de fes branches, qui fontaifées 7, fève. C7 futtreuuée. Tragus afferme d'auoir veu à Coira ville des Liu.3.c75 Grifons certains vers efcrits fur celle efcorce de Bowlean. Ses fucilles font largettes , vn peu dentelées , moindres que celles du Fau : mais au refte fort femblables àicelles. Le Bouleau porté des chatrons comme le Noifelier, vnpeu plus courts, dans lefquels il y a de la graine : ils font meurs auec leur dite graine au mois de Seprembre., Ilaimeleslieux 1e ex froids, & cro Ît aux forefts , & aux montagnes. Le Bou- Lis. de Jeau felon Theophraîte a la fueille du Noyfclier, peur eftre Fi qu'il y doit auoir Oxfz: d'autres lifent fegxArunxf napua, c'eftà dire, de Condrier,) vn peu plus eftroite & de diuet- fes couleurs. Son bois eft mol, & ne vaut rien qu'à faire des verges. Pline dit, qu'il y a vn Bouleau François qui eft mer- Liuté cr, AZ ou ucilleufement blanc & delié , qui eft efpouuantable , à a LR caufe qu'on en fait les verges pour fouêtter ceux que la iu- £ ftice veut chaftier. On en fait aufli des cercles,& des coftes SNVÉE pour faire des corbeilles. Les François en font aufli de glu. là En vn autre endroit il metle Boz/eaw au nombre des arbres Liu16.6.40: D. qui vont le bois fort mol , & qui font bons por cefte occa- 7 P fion a faire des carges: d'autant que l'ouuerture fe remplir incontinent. Matthiolefcrit, qu'il y a grande abondance RES de” de Bouleau auterritoire de Trenre , qui ale bois fouple & F7 tenant, dont on fait de meilleurs cercles , que d'aucune zrevertms, autre forte de bois.Et que ceux du Val d’Ananie font de fort : bon charbon du Bouleau pour fondre les meraux aux for- font des torches pour brufler de nuit , lefquelles pour eftre | . ; ; : . Pa :. … pleines d'vne graiffe comme de Bitume, bruflenr comme la Tede, &iettent vne refine , qui eft de la couleur de la poix : Et peur effre , dit-il , 4 i/ effé appellé en Latin Betula, d'autant aw'il eflpléin de Bitume. Si on perce fon tronc auec vné taricre, il 1ettera vne eau qu'aucuns difent auoir grande proprieté pour rompre la pierre ,tantaux reins, qu'à la vefie, fi l'on continue à en boire quelque temps. Elle ofte auñli les taches du vifage, & fair le reinc beau. Si on s’en laue elle guerit les vkceres de la bouche .Comme les anciens Magiltrars Romains {e feruoient du Bouleau ; ainfi auiourd’huy ceux qui ont charge d’enfeigner lesenfansen France en font leur fceptre pour les tenir en crainte. Tome premier. G 3 On Les noms. La forme, Liu.t2.c,x1. LVfage, Liur. de Phift.c.1r. & liure 3. chap 1. Liu.r7.c.44, Liu.4. de Phil. c.14- Liu.1.c91. Les vertns. 78 Liure L del'Hifloiredes Plantes, Onen fait des verges & ramafes oubalais. En Auuergne e » Comme aufli en Brefle , & en Sauoye on en fait Jes Cercles pour relier les tonneaux à vin. Du Piane. CHAP. XXYIIL y" Done EN E Ê &harw@ des Grecs, eft auñfi appellé en Latin Plarnnus , à caufe de {à À $ CAS grande cftendue. Les Arabes l'appellent Dulb : les François Plane : les Ita- E HER ON CRUE Il nen croiftipoint en Allemagne. C'eft vn arbre qui eft ce jX 4) ? A grand, & fort haut, & a beaucoup & de longues racines. Ses branches font = Ke grandes & cftendues çà & A : dont les Grecs l'ont appellé éuDiaDi mAc- Nr MG, c'eftà dire, qui embraffe de tous costez, Ia l'efcorce grofle & efpeñle, ue À a ie a ei celles de la vigne, attachées à vne queüe Ci A 2 IV TS DU D - Ï fait de perites fleurs palles &entafléez, & des ba- SET TSH) yes rondes, afpres, & bourrues, groffes comme vne noilette. Le P/ane, {e- Jon que dit Pline, a efté apporté de loingtain païs pour feruir fenlemeut d'ombre : & far premierc- Le Plane. ment apporté par la mer d’Albanie en l'Ifle de Diome- j des, auiourd’huy dite Pelagofà, pour enrichir le fepulchre À de Diomcede, Deli of en porta en Sicile, puis on commen- çaäle planter en Italie. Defpuis on en à fair fi grand cas, que pour Îe faire croiftre on l’arroufoit de vin, treuuant que cela Le faifoit mieux croiftre: tellement que nous auons ap- pris à nos arbres de boire du vin , combien que Theophra- fte efcriue, que les arbres ayment les eaux, & d'eftre arrou- fez. D'auantage on a fait grand’ eftime des Planes qui D} Ne LL cftoient au promenoir de l'Vniuerfité d'Athenes, figrands E TE | Re que les racines d'vn {eul pafloient l'ombre des branches.de ES = trente fix coudées. À prefent celuy de Lycic eft fimeux;qui. eft fur vn grand chemin aupres d’vné fontaine fort froide, &c eft creux comme vne maifon : 8 a de creux octante - vn pied. Sa branchureeft fi efpeñle qu'elle femble vn petitboïs, & {es branches fi grofes , qü'on diroir que ce fonir de gros arbres. Son ombre tient vne grande campagne, & affin À quonne puille rien defiter d'auanrage en ladite cauerne; il LT Mr AN AA ya dedans vne croupeé faite en rond , qui eft compofée de L < D Tuf ou Pierre - ponce , couuerte de moufle. Tellement que cefte srotte fut fi admirable que Licinius Mutianus, qui auoit efté trois fois Cohful , eftant gouuerneur de celle prouince voulut bien laifler la memoire à la pofterité , de ce qu'il auoit fouuent banqueré, luy dix-huictiefme, dans ledit creux , ayant affez de fueilles pour faire leurs matras, .. fans danger du vent : & qu'il prennoit grand plaifir d'ouit le bruit de la pluye tombant goutte à goutte par deflus les fucilles:: 8: qu'il y aymoit mieux cou- cher , qu’en vnefale la mieux enrichie de marbres, & la mieux peinte, & lambriflée, qu'on euit {ceu choifir. Il allegue encor vne autre hiftoire de l'Empereur Caius , qui creunavn Plane efmer- ueillable à Velieri: car il auoit fes branches difpofées en plancher, & d'autres qui pouuoientferuir de bancs : fi bien que l'Empereur fit vn feftin fur ledit arbre , où il eftoir aflis luy quinziefme: 8 neantmoips il y auoit encor aflez de place pour les officiers feruans , pout pouvoir librement faire leur {eruice. Er l'Empereur nomma ce feftin Nid. A:Cortina ville de l'Ile de Candie, il ÿ a vn Plane aupres d'vne fontaine , laquelle pour cefte raifon eft fort celebrée rant des Grecs que des Latins: carce Plane n’eft iamais deueftu de fes fueilles ;rellement que les Grecs inuenteurs de fa- bles on dit, que luppirer viola Europe fous c’eft arbre là, comme sl n'y auoit point d'arbres de telle forte en Cypre. Er comme les hommes font toufours curieux des chofes nouuelles, les Candiots ayans replanté des iertons de ceft arbre là en d'autres lieux, s'afleurerenctant mieux en leur pre- miere opinion, voyans qu'ils perdoient leurs fueilles en hyuer: & qu'ils ne feruoient qu'à garder de la chaleur du Soleil en efté. Le mcfme Pline auec Theophrafté metau rang des arbres de lon- gue durée le Plane de l’Ifle de Delphe, & vnautre qui eftoir en vn bois d’Arcadie, lefquels Aga- memnon auoir planté de fa propre main. Ælian efcrit,que Xerxes print f grand pläifir à l'ombre d'vn Planeen Lydie qu'il y feiourna deffous vn jour entier.auec vne tref - grande armee’, ne fai- fant point de cas de. faire retarder rant de gens pour fi peu de plaifir. Diofcoride dit , que les fucilles tendres du Plane cuites en vin, & appliques fur les yeux arreftenrlesrheumes qui tom- benr deffus , 8 appailent les enfleures &inflammations d'iceux. La decoétion de l'efcorce cuite en ER VinAIgre RE AISSSES NKK EE K à _DelErable Chap. XXIX. 39 vinaigre , eftbonhe pour en lauer les dents, lots qu'elles meinent douleur. Son fui vert, beu auec du vin fert contre la morfure des ferpens , & incorporé auec de la graifle guerit les brufleutes. La moufle ou bourre qui eft deflus les fucillés , nuit aux yeux & orcilles, Galien efcrit, quele Pla- Lid.8. des ne eft d'vne nature froide & humide,mais non pas fort loing de la temperée. Pourceauff fes fuel. "Pt les vertes pilées & appliquées font bonnes au commencement des inflammations, L'efcorce & lé fruiét ont vne vercu plus deficcatiue : tellement que l'efcorce cuite en vinaigre eft bonne pour la douleur des dents : & le fruit mefle parmy de graifle ferc à la brufleure. -Aucuns bruflent l'efcor: Ce pour en faire vn medicament deficcatif, & deterfif, qui gucrit la lepre detrempéauec de l'eau; & l’appliquent feul aux viceres trop humides, vieux , &fales. Luy mefmes aduertir qu'on fe don- ne garde de la poudre qui eft für les fucilles ; careftant attirée par l'haleine elle blefle l'artere af pre, la deflechant fort, & la rendant afpre, & nuit à la voix comme aufñii à la veué, & à l'ouye, fi elle entre danses yeux, ou oreilles. Le Plane , dit Pline, efkcontraireaux {corpions. Son fruit Liu.2ä.ch8: beu en vin {ert de remede contre tous Vcnins dé ferpens , & à la brufleute. Piléauec vinaigre fort, ou pluftoft fciliric, ileftanche le fang , de quelque lieu qu'il coule. Meflé auec du miel il mondi- fieles chancres , les léntilles, & les taches noires pour inuererées qu'elles foient. On fait d'on- guent des fucilles& de l'efcorce, qui eft propre pour les enfleures ; & apoftumes qui purgent: L'eéfcorce cuire en vinaigre appaife la douleur des dents. Lesfueilles tendres cuites en vimblanc font fort bonnes pour les yeux. La bourre qui vient fur les fucilles eft contraire aux yeux, & aux oreilles. Les cendres dufruict feruent aux brufleures, foit de feu ou de froid. L'efcorce punfeen vin, amortitle venin des piqueures des {corpions. La difette contraint quelquefois de tirer‘de l'hui- Litrr ex le pour les lampes des fruicts du Plane apres les auoir fait tremper en eau & fel. LE Del'Erable, CHAP, XXI. ERABLE elt appellé par les Grecs cPérdauGX : en Latin Acer, où , comine dit Soli- Li. 3. dé linus, Aceris ; eh talien P/e d'Occa , > Platano Aquatico. Thcophrafte mérile cpu HG _dawG, c'elt à dire, l'Erable au nombre des arbres qui croiffent en la plaine , nom- 1e noms, SRE A mant celuy qui croift en la montagne Qoyie , que Gaza traduit Carpiuns : & celuy qui croit en la plaine yAëvo , que letraducteura incerpreré Ga//ica; vellement que peur eftten'ail pas leu yAdver ; mais ya Adrétor : combièn que , (dit Theophrafte,) aucwes effiment , que le Dada G- ASS Cle Copa Jont de diuerfes efpeces. Et en vn autre paflage : awcw#s font deux efbeces du cDudaui Cr, Les efprces: € les autresitrois ,dont le premier s'appelle cOadaw@ du nom commun aux autres, c'eft à dire Erable : l'autre {pa , quieff l'Erable ol. Le troifiefine efl appellé par les Stagirites Clinofrochos. Le Pline auffi en met plufieurs efpeces.Le premier eft le blanc, Erable de nontagne madre, duquelle bois eft fort blanc , qu'il appelle Ga/licus, qui ou ianne. _ ctoift en la Lombardie au delà du Pau ,; & en Piedmonr: En PE Ceux de la feconde efpece font fort madrez: quifont ap- Liu r6.c:16; pellez Erable dé Paon par fingularité, d'autant qu'ils ont leurs madreures faites en mode de queuë de Paon: dont les meilleurs viennent en Iftrie, & au païs des Grifons: Ceux qui font les moins eftimez font appellez Groffésueines. Les Grecs auf, dit-il, y #ettent difference pour la dinerfité des lieux où ils croiffent : car, difent als, l'Erable de campa= gne eff blanc © n'efl point madré, & s'appelle Glinon celuÿ de montagne eff plus madré & plus dur, fingulierément celuÿ WE dumalle, duquel on fe fert aux onurages plus exquis: Le tror- po Jiefine eff celuy qW'ils appellent Zyzia, qui à le bois rouge € fendant , l'efcorce ternie &> fort afpre. Aucunsle mettent à part; & l'appellent en Latin Carpinus : en François Charme. Nous mertonsicy trois efpeces d'Erable qui nous font co- gneuës,à fçauoir l'Erable de mbtngne, dont il ÿ a déux efpe- ces : l'vneft blanc , que ceux qui habitent les Alpes, & les Auuéronats aufli,appellent Plane, pource qu'il a les fueilles comme le Plane. L'autre iaune ou madré, qui eft /'Opulus montanus appellé Erable madrée où Erable inunecar fa cou- Icureft plus belle, & fes véines apparoiffent mieux, fingulie: rement fi on l'engraïffe d'huile. Encor auiourd'huy les bu- _ cherons de Bourgogne diftinguent l'Erable de montagne,en metrans vn mafle & vn autre femelle, dont le mafle a la couleur plusiaune : sais la femelle eft plus pafle. Le bois du mafle eft plus dur ; plus plein de veines & mieux madré; G 4 à ee EE SRE SE SSSR RSS sas wt j SN 2) L Le e AE 3 x ñ « 80 Liuref. de l'Hiftoire dés Plantes; & celuy de la temelle eft plus flacque,;mel, &moins madré, Le mafle aufli Aeutift le premier, au tefinois nage mefmes de Pline, & la femelle plus tard. La feconde elpece d'Erable, eft celuy dela Liuxéc.r6. Campagnc,ou qui creiit én la-plaiñe,appellé par les anciens, Opulus Carnpestris. Encor auiourd'huy les Lombards rerenans le mot anciens l'appellent Opa/o : 8 s'en feruent pour fouftenir cafe ErcoË de vigne treillée qu'on appelle Hostains. Nous l'appellons Ersble mol,& Erable madré, à comparai- fon de celuy de montagne: d’autanr qu'ileft plustendre. Nous nommions celuy de la troilicfme efpece Ersble de Montpelier, d'autant qu'il croiften grande abondanccen vne foreft qui eft presde Montpelier appellée Valena , en laquelle ëcux de Montpelier fe fourniflent de bois, Ileft quafi Erable de plaine mol,ou madre. Erable de Montpelier. je MATE NZ a Ê f /. NEAVR S SAN S NS TE SE A = KE g —— MS a 67 RS US Le lien Yemblable à J'Erable commun. L'Opulus où Erable de plaine (pour commencer par le plas cogneu ) La forme, croiften la plaine , parmy les hayes'& buiflons , ou fur les couraux ; quelquefois il demeure petits Dodon.l.6. par foisaufh , fur tout eftant cultiué , il fe fait comme vn grand arbre , gros, & bien branchu. Il a C74 l'efcorce efpefle, & vn peu blancheaftre. Son bois eft blanc , & plein de veines longues, & ondo- yantes, moins folide que celuy de montagne. Ses fucilles font larges, & à cinq angles : Le frnict eft long, plar, & delié, refemblantaux plumes d’vn petit oifeau, on aux aifles des grofles mouches. Il flourit an mois de May. Son fruit eft meur au mois de Septembre. L'Erable de montagne ,où Era- ble iaune eft vn bel arbre, grand & branchu, ayant les fucilles grandes comme celles devigne, pen- dantes d’vne longue queuë, mince & rouge. Il a les fleurs mouflues & iaunes. Il fair vne gouffe, qui eft comme vne fucille , & femble aux aifles d’vn papillon , dans laquelle il y a de chafque cofté vne + ee femence. Son bois cft dur : tellement qu'Ariftophane appelle les hommes rudes c@erdigmve , c'eft ‘ à dire, d'Erable. Tbourgconne vn peu deuantl’Equinoxe ,ainfi que ditPline. Sa femence eft meute au remps des moiflons. L'Erable de Montpelier eft yn arbre de moyenne hauteur, qui a les branches aflez eftendues : fon efcorce eft comme rougeaftre : Ses feuilles fonc comme celles de l'Erable commun. Elle n'ont toutefois que trois angles , & font grofles& pleines de veines, atra- chées à vne longue queuë l'vne decà & l'autre delà & vis à vis l'vne de l'autre. Son fruiét eft dou- ble, compofé de deux petites peaux, attachées enfemble , qui femblent des aifles de mouches. Au- cuns cftiment que c'eit cefte forte d'Erable que Pline dit qu'elle croift en Iftrie & aux païs des Gri- fons, qui eft le plus madré,doptles plus eftimez ont pris leur nom de la queuë d'un Paon, à laquelle Lesvriss. eur bois refemble. Quant à moy ie n’y confens ny contredits. Pline dit , que la racine de /’Erable Ph2#62% pile eft fort bonne pour lés douleurs de foye, fi on lapplique deflus. Ce que Ssrenus aufli affeure | par ces mots : | Situ [ens an coffévne douleur extreme | Flte faut un caillou tout chaud end'enuietter, Que tu boiras apres : ou bien te faut piler Larvacine d'Erable.@ dans du vin l'humer: Car c'eff comme l'on dit un remede fupreme. Le remps. _Galien DelAune: Chap. XXX Si e l'A une. ap. XXX. 81 Galien recirant les medicamens defquels Afclepiade fe feruoit pour le foye, met riv rie cDevdäuvs éiQas xwomäcu, à Auabeire , C’eft à dire, 4 racine de l'Erable ; pilée de broyée. De laquelle il en or- AE . Lu donne de prendre vne dragme dans quatre onces & demie d'eau meflée auec du vin: auquelpaf- ch. fage Cornarius eft en doute, fi au lieu de c@eveäurs , il y faudroit point lire cDerduais , à caufe de l'affinité de ces mots, qui ont peu pour cefte caufe cftre mis l'vn pour l’autre:car ce remede de l'E- sable n'eft pas fort commun. Meimes les Grecs qui ont traitté des fimples medicamens n’en ont fait aucune mention , comme Diofcoride, Galien , Paulus & Aëtius. Pline feul en dit ce quiaefté . ditcy deffus , Mais Diofcoride affeure que la racine du Spendilium eft bonne pour ceux qui ontla Li 3 er iaunifle , & debilité de foye. Et Galien aufli, qui dit, qu'elle a vne vertu acre & incifiue. l'Erable fmpl. auttefimongnage de Pline mefines eft le plus eftimé apres lé Cedre; on apres le Citronnier, comme MA LE 8 Hermolaus l'a bié corrigé pour faire de beaux & riches ouurages. Mais le Brouffin d'Erable que les Fa Latins nomment Br4feus, eft fort beau , & ce que l'on nomme Æfo/yfcus eft encor plus éftimé. L'vn & l'autre fonc neuds de l'Erable. Le Brufcus eft plus madré & entortillé ; mais la madreure du 440: lufeus eft plus eftendue. Er de fait, fi l'on treuuoit des pieces de Ao/ufcus aflez grandes pour faire destables, il feroit fans aucune doute plus eftimé que les Citronier, À prefent on s'en fétt pour fai: re des tabletes à efcrire, & pour enrichir les lits. Or ces tablettesfonc iaunes. Les Latins les appel: lent Silaceas, c'eft à dire zaunes, comme eftans teintes de la couleur de Sile, qui eft la couleut de l'Erable ; &s'en voit fort peu. À ucuns au lieu de Si/uceas lifent Sicilicia,& Laminas,c'eft à dire de: conpeures, ce mot Venant du verbe Sicé/io , qui veut dire couper. On fait auñffi des tables du Brufeus. qui tirent fur le noir. Voilà ce qu'en dit Pline. Or nous auons bien encor auioud’huy du bois fern- biable au rafcus ; maisil eft d'vn autre arbre. Car au Languedoc fur les frontieres d'Efpagne, & aux monts Pyrennées, fingulierement aux enuirons d'vne ville qu'on appelle Limons, non guic- res loing de Carcaflone, ils appellenc les racines de Bouïs, dont ils ont grande abondance, 8r04- thin , defquelles les Allemans font grand cas, & les achertent, à caufe qu'elles font marquetées,8z bien madrées, pour en faire de beaux ouurages. Mefmes ceux qui demeurent au Bourg de Sainét Claude au mont-lura en font de for belles cucilleres, De l'Aune, | CORAN: st Avxe eft appellé en Latin 4/5 : en Grec xAdbnez : en Îtalien 4/% & Oxo: en Les noms: % Allemand Erlenbaum , 8 Elcrabaum :en Bohemce Fuolfe. C'eft vn arbre grand & 27m 4% haut, quia plufieurs branches ; lefquelles n'endurent pas qu'on lesplie, maisrom- SH) pent comme les autres bois qui croiflent en lieux aquatiquès. Son éfcorce eft ‘rouge-brune. Son bois cft allez dur, , qui deuient rouge incoñtinient qu'il eft defpotillé de fon efcorce , &-mefmes quand il eft vieil & L'Aulne. fec. Sa fucille eft ronde, & vn peu ridée on froncici reti- rant aflez bien à celle du Coudrier : mais elle eft plus erof- fe & plus nerueufe, & glueufe, comme s'il y auoit du miel deflus. Pline dit, qu'elle eftfort groffe. Ses fleurs ce fonc Liurée. #4 chattons, longs comme ceux du Bouleau. Son fruit eft de la groffeur d'vne perite oliues vert & long, fait en façon de theure, compofé de plufieurs efcailles, dans lefquelles il y a vne petite femence de couleur rouffeaftre tirant fur le noir , laquelle tombe lorsque cés efcailles, le fruiét eftané meur , fe fechent & s'ouureñr. Dontilappert que Pline à failly par le cefmoignage mefmes de Theophrafte , qui dir, si que lAune ne porte ny fruict ny fernence. L'Auneaime Zen æ es eaux, & vienttoufoursen lieux humides. Il bourÿcon- ds ne & iette fes fucilles au mois-d'Autil. Sonfruiét eft meux Liu:3.dé cû Septembre. Theophrafte dit , que l'Aune eft fterile, it — ; 1 d'vnfeul genre, & c'eft vn arbre naturellement droit , qui HA TO 24 à le bois mol, la moelletendre : rellemeñtque fes plus me- ne nuës branches font routes creufes. Ila les fueilles comme le Poirier, ais plus grandes , & plus pleines de nerfs: l’ef corce afpte,roûge au dedans,de laquelle on tanneles euirss Sa racine eft quafi à fleur de terre, non guieres plus gran- de que celle du Laurier. Il croift aux lieux aquatiques & non ailleurs. Vn peu apres il dit, que l’Aune 2 la fucille comme celle du Noiféier. En vi autre lieu il né ditpas que l’Aune foic fterile, quañd ilefcric: Le Terebinthe etre fa femence environ les wvoiffons ; o#-wm peu plus tard: Le Frefne (A Rd AU À NS NÉE D Dani ape > = SUD 82 Liure:Ï. de l'Hiftoire des Plantes, FT ! Frefne & l'Erable en efté: l'Aune , le Noyer, * quelque forte de Poirier en Automne: L'efcorce & la Lodon.liure fueille de l'A unc refroidiflent,deffechent & font aftringeantes. Les fueilles appliquées fur le enfleu- Le 68 les diffoluenc & amortiflent les inflammations : foulagent grandement ceux qui font laffez par de Diofcor, trop cheminer, s'ils en mettent fous la plante de leurs pièds nuds. Elles tuent les puces, fi onen Te . MCE PATMY la chambre en efté, lors qu'elles fontencores toutes baignées de rofée. On fait la cein- chap.6,. ture noire de l'efcorce de l'Aune , auec laquelle onteint les chapeaux & feutres, les gros draps, & autres chofes femblables. Aucuns s'en feruent auffi comme du fruit verten lieu de galles pour faire l'ancre äefcrire, y adiouftant de la gomme & du Vitriol. Le bois de l'Aune cft fort eftimé | pour faire les nauires & bafteaux , & pour les piloris lefquels on planre pour baftir en l'eau ;ouen me es FA lieux marc{cageux. L'Aune dit Vitruue , d'autant qwiln'a pas beaucoup d'humidité en [oy, eflant fi- furles Pand, CP6 em pilotis bien efpez pour fouflenir les fondements des edifices, attirant à [oy l'humidité dont il a LES befoin , dure à perperuité, LE ifouflient de merueillenfes mafles de bafliments. Budxeaainf cotrigé ce paffage en Vitruue au lieu qu'il eftoit incorreét aux communsexemplaires. L’4use dit Pline, # Une ombre gralle, mais qui mange les bleds qui font aupres ; & en vh autre paflagc, combien que les Aunes feruent de rempars contre les desbordements des rivieres, Pour contregarder lesterres voifines, que pour courts qu'on les face , ils tronchent en terre &> multiplient d'auantage. Liure z, Del'Aune noir, | C'HAPIERA-XUI. Les noms. CAvsE que ceft arbre a les fucilles comme l’Aune, il a efté appelle par aucuüus modernes, 4/z4s #igra: en François Aune noir:en Allemand Feul- baur. D'autre l'appellent 4/rus baccifera, c'eft à dire Aure qui porte bA- Jes.H ne croift par volontiers à la hauteur d'vn arbre : & ne fe faitpas gros : mais ictte plufeurs verges, longues , droites ,defquelles il en fort d'autres petites, couucrtes d’vne. petite efcorce noire, rachetée de verd. L'efcorce et jaune par deffous. Son bois eft blanc. Sa moëlle eft rouge cifant fur lc noi. Il à les fucilles comme l’Aune, le Cerifier, ou le Cor- mier, brunes. Ses fleurs font petires & blancheaftres, apres lefquelles il L'Aune noir. vicnt de petites bayes rondes, comme grains de poyure,qui font premierement verdes, puis apres rouges, en fin cftans meures, elles deuiennent noires, & font du tout mal plaifan- tesau gouft. Il croift aux forefts marefcageufes, & cefeule- mentaux païs plus feptenrrionaux,comme l'Angleterre, lA- lemagne , & en Normandie. Il fleurift au mois d'Auril:fon \ - fruiét eft meur au mois d’Aouft. Aucuns eftiment que c'eft le VAAVSSS Siler de Pline : d'autant qu’il croift en l’eau,8 que fes fueilles AN) appliquées fur le front appaifent la douleur de tefte. Safe- mence pilée en huile, empefche les poux de s'engendrers chaffe les ferpens : c'eft pourquoy les paifans en portent vo- lontiers vn bafton en la main.L’efcorce interieure qui eft iau- ne defleche : trempée en vin & prinfeen breuuageelle fait vomir ,& purge merucilleufement l'humeur phlegmatique, & pourrie qui cft dans l’eftomach , & mefines l’eau des hy- dropiques. Cuitc en vin appaife la douleur des dents, fion tient la decoétion en la bouche: guerit la rongne fi on s'en lauc. Ses fucilles font bonnes à manger pour les vaches; car clle fonc venir beaucoup de laié. | La forme. Le lietés Leremps. LEE Leliee : Les noms, Liu: 3-C,2 pa Du, Sureau, ou Suyer fauuage, CH AP. XXXTII. SATA E Sureau faunage , où de moniazne croift aux fo- LE refts ombrageufes 8& marefcageufes.T ragus l'ap- RUN pelle Sauvage ,& Ceruin , d'autant qu'ilnecroift | KA finon aux forefts & montagnes, & queles Cerfs en font fort friands. C'eft peur eftre ceit arbre de montagne laquelle Thcophrafte entend;parle mot ruyo,quand il dit,Cewx /2 s'appellent proprement de montagne, le[quelsne peunent croiffre en la plaine,comme le Sapin,le Pin,la Pece, l’Aquifolin,le Tille Charme, @: le Pyeus Quelques vns au lieu de lire ruyos, lifent,rv?@,qui fignife le Bois Or au lieu où nous traittons des Baguenaudiers NOUS regarderons fi cefte plante eft point la feconde Colutea de Theophrafte, & l’Idéenne. Or Gaza en fa traduction a obmis le dernier, Ileft du tout femblable au Sureau commun , tant en la fueille, cfcorce, bois,moelle, qu'en la couleur, en l'odeur & au gouft. Il n'y a autre difference , finon quant aux Liu, 3.de N} Phift.ch.r4 | La forme. \ DuCormier. Chap. XXXIIL 83 | Sureau,ou Sayer fanuage. aux fleurs, & au fruit, &en la hauteur : car il eft toufiours plus petit que le Sureau commun. Îl a les Aeurs comme jaunes , faites en façon d'eftoille, qui ne croift pas en om- belle, comme le commun; mais en grappe,comme le fruiét du Troëfne. Il les porte aufli beaucoup plus toft , à fçauoir au mois d'Auril , defquelles il fe fait de petits grains ; qui deuiennent rouges au mois d’Aouit , & de couleur de ver- % millon ,& iamais nefe fonénoirs, qui font artachez à leur Ÿ__ queué à mode de grappe de raifin, & ne fonc pas de plai- fant gouft. Tragus eftime que le Sureau faunage eftfroid, tellement qu'on s'en peut feruir à faute de Magdiagore. mat ; Quantaux facultez des grains ,ildir qu'il neles a pas re- marquées : bien dit il auoir veu par experience, quele Cerf cherche diligemment ce Sureau par les foreftss 8e s’il fçait quelque place, où il y en ait deux plantes, il s'y retire ra : ce qui eft efmerucillable. Ce Suver & le communauffi aiment tous deux vn mefme terroir : le Cerf eft merueil- leufement friand du Sureau, & en mange feulement la fucille ; non pas le fruict. Dont il elt aisé à entendre , qu'il cit d'vn temperament froid , & pourtant n'eft pas fain aux beftes fauuages ; & encor moins aux hommes & animaux domeftiques. Pena dit, que fi on en mange, il fait dormir & mefmes caufe la lethargie , canrileft nuifible Mais (ce qui eft plus à remarquer) c eft qu'on a prins garde , qu'il n’y 4 be le que le Cerf qui mange de fes fueilles,& la biche n'en man- — z 2 TES ge point, finon lors qu'elle ef pleine, & porte vn Cerf maf- PTT ANSSS | le : car alors elle les cherche, & en mange, & non autre- ment. Matrhiol appelle ceftuy Swrezs de montagne, & dit qu'il eft different d'auec le commun quant au fruit : car celuy de montagne fait le fruict en grappe de raïfin , &: non en ombelle, com- me l’autre, & mefmes ce fruiét ne deuient iamais noir mais eft coufiours rouge. Le commun aufñi ef plus haut & a le bois plus leger. | … Du Cormier Torminal. CHAP. XXXIIL LP 2—SRRBVA EsTarbreet fauuage,& eft appellé. Les #67, ANS Sorbus Torminalisen Latinid'autant ne. Le 3. f 23 quileft bon conrreléstranchées de ZRRK Ventre. En Bourgogne on l'appelle VE à Tormigne. C'eft arbre croift quel- S% quefoisfort grand:mais le plus fou- j, me SAC uent il demeure petit, à caufe que LÉ A les païfans les coupentlors qu'il eft SN PES" Ÿ petit parmy les buiflons, & ne le \ Jaiffent phs croiftre.Il a l’efcorce brune quafi comme celle de CÙ l’Aune.Ses fucilles font grandes & lôgues,dontil yen a plu- AS fieurs attachées à vne queue, vn peu roides,comme celles du Cormier;dentelces à l'entour en façon de fcie. Ses fleursfonc blanches, attachées enfemble à mode de grappe deraifin defquelles il fort des bayes rondes,qu'au comencement font verdes,puis apres rougeaftres, & mal-plaifantes à manger. Il croift aux grandes Forefts.Pline mer ceft arbre pour la qua- triefme efpece de Cormes: On appelle , dit-il , Zz guatriefme nr efbece Cormier Torminal , à caufe que [on fruit eff bon pour les Fe A ue trenchées,que les Latins nomment Tormina.\n eft iamais fans frui®, toutefois fes fruicts fonc petits. Il eft differanc des au- tres,& a la fueille qua£ come le Plane, Matchiol le tient pour le Cormier fylueftre,& en dit,qu'il n’eft pas guieres differant d'auec le domeftique, finon pour raifon du fruiét, qui croift * par ombelles comme celuy da Sureau. Ses grains fontde couleur de faffran tirant fur le rouge femblables à ceux de l'Aubefpin , & quafi de mefme grof- feur; courefois quant au gouft il eft quai femblable à celuy du Sotbier domeftique. Les paifans | le Liu.1. de. Diofc.c.13 6x | : ; : : : 84 Liurel.del'Hiftoite des Plantes, Corsmier Torminal, [ilueitre de le gardent pour prendre les vifeaux en hyuer, d'autant que Marthio!, les Griues en font fort friandes. Or parce que nous èn traitterons cy aprés en noltre Verger ,&t en donnerons en- cor x defcriprion & le pouitraict, nous ÿ renuoyons ie lecteur, où il le Pourra voir en fon lieu. Dodon l'appelle Frefne de bænÿ, & Orne, Liu.3.ch.16. Lig.6,ch.7o. Da Crategus, C H AP. Peretre Le licus UP EsT arbre croiftaux forefts. efpelles , & eft HAT) S de moyenne haiteut : toutefois eftant replan- KE . te aux jardins il y croift aifément. Son tronc SERA N cit reucftu d'vne cfcorce life , blanchea- Ta feu tre. Il à les fucilles comme le Sureau aquatiqu*, 7 peu moindres ; faites en façon'd'vn pied d'oye. I fair Gm les fleurs blanches, palles , amaflées en grappe , quafi RS comme le Sureau commun, lefquelles effans tombées il y $ croift des petites pommes blanchéaftres, de la stoffeur des Oliues aftringeantes au gouft, comme les Nefties ; route- fois elles ne font pas pleines au.dedansde femence picrreu- ZS Î{e,comméles Neffles; mais ont de petits noyaux noirs, Comme ceux qui fonc aux poires communes. Ses pom- ( - et NI mes deuiennent tendres en automne , & alors ayant pCr- ROIS sc { << du leur afpreté, ont affez plaifant gouft. Tragus eftime Liu. 1 3:ch.44 Ut LS D Ÿ quecC cit le Sorbier Torminal. Aucuns eftiment que c'eft Liu.3. ce 30 QY Q, /’Hypomelis de Palladius. L'Hypomelis (di Palladius ) à fes Pommes comme le Sorbier , qui croiffent. ur l'arbre qui ef} de S FE SE aS A 4 r / \ S4 à 7] À NRÉSE "0 ÿ = Cratezius de Theophrafie, Sorbier Torminal Cratagus de Theophraffe , Sorbier de Tyagus eÿ de Matthio!. Torminalde M atthiol. AY JL 1} PES LA SX (3 ANULER à À TE JP RAD S = Y moyenne hauteur ; d à les fleurs blanches. Cefruiét a Vne douceur meflée auec vn peu d'aigreur. If aime les lieux remperez, qui font à labril, & mMefmes leslietix maritimes & pierreux. Il craint la grande froidure. Or nous traitrerons cy apres de l'Hypomelis où Amameli plus amplement. Il eft bien vray-femblable que l'arbre qui eft icy pourtraiét , foitle Graregus de Theophrafte, comme lAnguilaraa eftimé,à quoy Matchiol contredit, & eftime que ç'eft le Sorbier Torminal,8& en baillele | pourtraiét Du Coudrier. Chap. XXXV. 8s pourtraiét fous ce nom. Cratagus, dit Theophrafte, les autres l'appellent Cratagon, a la fueille com- me le Nefjiier. (qui eft l'Aronia de Diofcoride, & l'Anthedon de Thecophrafte:duquel feul il a defcrit les fueilles, & non des aucres)roide, (car il prend le mot rerayos aufli pour defcrire la fucille d'u A4- thedon)mais plus grande,plus lsrge,cr plus longue,@r decoupée tout de mefme. L'arbre meffpas fort haut ny gros. Son bois eft de dinerfes couleurs, folide € iaune. Son efcorce efl Liffz comme celle du Neffier. Le plus founentil ne fait qu'une racine qui va bien auant en terre. Son fruict eff rond, de La groffeur d'une oline, lequel eflant mour deuient iaune, tirant un peu fur le noir. fl ale fuc &> le gouff de la Neffle: Para quoy il pourroit fémbler que c'ef un Nefflier faunage.Ces mots de Theophrafte expriment aflez bien la plante quieft icy peinte;laquelle a la fueille come le Nefffier Aronien.Son bois elt blanc au dedans tirant fut le jaune. Son fruiét a deux grains au dedans,qui fontfemblables à ceux d'vne Poire quant à la forme & mefmes au gouft, qui toutefois font enclos deffous le nombril , dans vne chofe qui eft dure comme pierre:en quoy il participe de la natuté de la Neffle , quiala femence dure comme vn os: & du Sorbier qui a lafemence comime vne poire. Oril femble que Marthiol fe puifle couurir par l'auchoriré de Pline,qui ditainfi:Les Cormes de la quatriefie efpece jont appellées Torminales pour raifon quelles fort bonnes à La colique.Ceft arbre n'ejt iamais [ans fruit, ( car il porte tous les ans, & beaucoup)/e frni#f eff fort petis. L'arbre ef} differant des autres Cormierssayant quai! ln fucille comme le Plane(car il faut qu'ily ait Perd, & non Plane,qui fignificroit ds tour,ce qui feroi: faux, veu qu'el- les font bien differences du Plane.\Wy Les vus #y les autres ne portent point denant trois ans. Caton or donne xuffi de confire Les Cormes en vin cuit Mais il eft vray - femblable que Pline a efcrit ces chofes éomme à demy endormy:caril ne parle point ailleurs , ny du Sorbier Jannnge, quifans doute eft le Torminal,ny aufi du Crategus , qui font coutefois deux arbres, defquels les autheurs fontfouuenr mentions finonen ce paflage là, où il efcrit fauflement que le Craregus de Theophrafte , qu'il appel- Linte 1. dé Fhift, ch, 154 Chap. ke Liurs.car lé Crareogonss , ft l'_4amifolia des Italiens. Parquoy il s'eft peu facilement tromper, efcriuant à la Liu27.c.8. hafte, & felon ce qu'il en penfoir, des chofes qui font quafi de mefme faculté , & qui ne font pas beaucoup differentes quant à leur forme: en appellanc le Craregus , Sorbier Où Cormier Torminal: Line à Achenée, quieft vn autheurbien fameux, mais qui n’auoit pas grande cognoiflance des plantes, dit fans aucune railon, que le Craregasieft le Cerifier aigre, que Lucullus appoïta le premier en Italie de la ville de Zephano ditte Cerafuns en la prouince de Pont , alleguant fur cel'hiftoire du Cratægus: ce qui peut eltre refuré, mefmes par cefte feule raifon, que les Cerifes eftant meures n'onr aucune- ment le souft des Neffles, comme le Cratægus. Nous defcriuons le Crarægus & le Cormier Tor- mlnalen noftre Verger, où tu en pourras encore voir la defcription & 1: pourtrait. Le Conudrier ou Neïfètrer, CHAP XXXF. DS p'a) 72 = QU NE PS ! Ÿ AG < SAN LAN Grec xapua ronxi : en Latin N#x por- LS 1i0A filueffris, & Coryluss en Allemand Hafelffranch. Quant au Noifttier do. meflique,nous enparlerons en fon lieu, , & defon fruit aufli.Le Coudrier eft vn ESS arbreou le plus fouuent vnarbrifleau, qui a la racine large & qui s'efpanche çà & là, pleine de neuds, de laquelle il fort plufeurs troncs, dont les vns font hauts , gros & bien branchus L’efcorce qui eften de- hors ,eft mince , grafle , tachetce de blanc. La moëlle eit petite &z iaunic : les autres font longs , & grefles , def- quels on fair des lignes à pefcher, acaufe que leur bois eft fouple , & ne fe rompt pas. Leurs fueilles font froncies comme celles de l’Aune; mais plus larges ,eftans d’vn co- fté verdes-brunes, & blancheaftres de l’autre , decoupées à l'entour. Le Noifetier ne fleurift point: maisil porte des chattons en lieu de fleurs , lefquels tombent lors que les fueilles commencent à fortir, entre lefquellés fortent les Noifettes , qui font le plus fouuent trois ou quatre enfem- ble , & quafi toutes couucrtes d'vne coupelle verte, froncie qu bout &decoupée , molle& barbue , L'efcaille et dure comme de bois , le noyau eft folide & couuert d'vne petite peau palle 5 en d'aucunes ileft long , & en d'autres il eft | > rond. Il apparoit au milieu d'iceluy comme vn petit nom- bril releué. Tragus efcrir, que toutes les fortes de Noiferier font de petites fleurs rouges enuiron le mois de Feurier , qui refemblent aux filets du faffran deuant que les fucilles forrenr, & lors que Tome premier. … | H les 1 V2 > £ Vs L # < , , Q ni . 2 Y à EAN We MS y, . a 2 F %i) Qi %s L de SCA . ï 74 ? EN LE “ 4 = DR Hi (et à. SE < ie ï WA rai" LS Liu 3.c.16, E Cosdrier ,ou Noifétier eft appeli cn Zero. 86. Liure TL'delHiftoire des PI: iure LdelEliftoire des Plantes, pre a se (que quelques vns difent fauflement eftie les fleurs du Coudrier ) deuienhent iaunes: rhine, douchatfes Aeurs Fheoshraîte en'efcric ainfi: Aycuns,dic-il,#fiment que le Chefne,le Condrier,@r Le _ Chaflagnier fleuriffent , comme auifi le Pin, & la Pece. Les autres font de contraire opinien , eflimans qgu'iln'y en à point de cewx-cy qui fleuriffeatimais que les chattons du Noyer, la moufle des Chefnes, & les chattons de la Pece, font à proportion des figues vertes qui {ortent au commencement du Fi- guier. Le Coudrier aime les lieux gras & humides,& fe plaift aux taillis, & ne craint point le froid. Liure 3, de En France on voit des montagnes toutes garnies de Noifetiere:8: mefmes les Taillis enfont pleins. l'hifteh. 17. Ils croiffent bié auffi en la plaine. T'heophrafte efplufche par le menu quelques parties du Coudrier, difant:Le Condrier apres que fon fruicf eff tombé, porte comme vne grappe de la groffeur d'un gros ver, pendanteà HE quen (C3 gralfe:aucuns appellent cela des chattons. fs font compofez de petites pieces, comme efcailles,arrangées comme celles des pommes de Pin , tellement qu'il font fort femblables à vne noix de Pin nonnelle, excepté que les chattons font plus longs, auffi gros àwn bout qu'a l'autre.Ils croif- Jent en hyuer,s'ouurent an commencement du printemps.Ces efcailles deniennent iaunes,@ croiffent en- aivon de la longueur de trois doigts. Ilstombent au Printemps lors que les fueilles fortent : & alors il [e fait en leur place autant de coupettes qui font jointes enfemble | &° attachées à ne quené,comme 11 y auoît de chattons,@ en chacune de ces coupettes ily a vne Noifette. Voilà ce qu'en dit Thecphrafte. Tetemts. Les Noifettes font meures au mois d’Aouft. Diofcoride dit, que les Noifertesnuifent à l’effomach; Ro routofois eftans pilées,& prifes en breuuage en eau micllée elles gueriflenr la vieille toux:rofties &z beuës,auec vn peu de poyure,elles meuriflent les defluxions.Les cédres d’icelles bruflées auec graif- fe de porceau, ou d'ours font reuenir le poil. L'on dit,que les efcailles bruflées & incorporées auec tn buile,appliquées {ur le deuant de la refte des petits enfans, leur font deuenir les yeux NOÏS s'ils les iure 3. de AuOient pers.Cce que Cornarius afleure d'auoirexperimenté &treuué veritable. Galien dit ; que les Diofcor. Noifettes ont plus de fubftance terre@re , & froide, que les noix : auffi l’efcorce tant de l'arbre que rer 7. des Qu fruit eft plus afpre au gouft. Quant au-refte , elles font femblables aux noix ; Simcon Sethi dit qu'elles font chaudes & humides: mais qu’elles nourriflent mieux que les noix ; font de plus dure digeftion, & engendrent des ventofitez. Etcomme quelques vns veulent , elles nuifent au boyau qui eft toufiours vuide:& qu'elles font plus aifées à digerer, & referrent moins le ventre, fi on leur ofte la petite peau qui les couurent. L'on dit que celuy qui en aura mangé auec dela Rue àieun, ne pourra eftre offencé par les morfures de ferpens , ny par autre-venin de tout ce iour-là. Etmefmes que les fcorpions s’enfuironr de luy. Elles feruénc à ceux qui ont efté piquez par les fcorpions, s'ils en mangentauec des figues feches. Elles fonc bonnes à l'acidité ou aigreur de l'orificede l'eftomach, Livre3.ce7- Cauféc par l'humeur melancolique. Tragus dit, que les Noifettes font contraires à l'eftomach , & aux inteftins menus, fingulicrement n’eftant pas encor du tout meures ; ce quieft monftre pas le vers de Macer: Le lien, La Noifette à auci n'eff viande falutaire. | | | Et mefmes l’experience le conferme : car les enfans qui mangeñt des Noifettes au mois d’Aouften Liwerde grande quantité,tombentaifément.en vne dyfencerie.Car comme, dit Matthiol, elles augmentent piole.c.142. La cholere. Luÿ mefmes dir, que leur huile meurit fort bien les‘defuxions , & foulage les douleurs des iointures;fi on les en oingr:leur efcaille crue reduite en poudre menuë, & prinfe auec du vin ru- de au poids de deux dragmes.arrefte le flux deventre, & les flux blancs des femmes. On dit route- fois que la petite peau ou moëlle rongeaftre qui eft attachée à l'efcaille par dedans , & enuironne le noyau, eft meilleure pour ceft effeét. Plutarque a laiffé pa efcric , que les fcorpions n’entreront RueLligre , POint en la maifon,en laquelle il yaura des Noifettes atrachées au plancher.Il ne faut pasicy oublier chap.ss. Ce que les païfans ont obferué,que fi vn ferpent eft frappé d’vne verge oubafton de Coudre, il de- H567: meure cout eftourdi , & en fin il meurt pluftôft eftanc frappé d'vne verge de Coudre que non pas d'yne autre, à caufe qu'eftant fouple elle embrafle mieux le ferpenten quelque endroit qu'elle le touche, & parainfilay rompr l'efchine, par ce moyen le ferpent priué de fon mouuement naturel, ne s'en peut fuir, & meurt peu apres, tant de douleur que defaim, De l'Arbre du Raïlin,ou Pifiache fanuage, CHAT. XXXVI DQ ETTE plante, comme auñfi plufieurs autres arbres fauuages , n'eft quel- rés quefois qu'vn arbriffeau. Aucuns eftiment que ce foit le Szxphyloden- I ms de dron , de Pline. Matthiol efcrit , qu'en quelques lieux on appelle Pifaches LEAGUE Jaunages les fruiéts d’vn arbre , que Pline appelle Ssaphylodendron , com- Sur le. la Ÿ D bien qu'ilsn'ayentny la forme, ny le gouft des Piftaches. Scaliger le met ru Sp au nombre des Piftaches. Tragus l'appelle Nux Veficarin, & Follicula- Lin1.c.68. sis. Dodon dit qu'aucuns l'appellent Pi#zche des Allemans, & que les re md ! Allemans appellent fon fruit, ‘Pimpernufzle. Gefnerus dit, qu'il y a AS =" des Iraliens qui l'appellent comme aufli à Rome, Sawmbucus valida. An- guillara l'appelle 4/bero de luna & en d'aucuns lieux Péfacio falnaticho. C'eft-vn petitrabre, * qui mr Se. | De l'Albour. Chap. XXXVII 8> L'arbre au raïfin,ou Piflache Qui à les fucilles comme le Sureau ; mais plus vertes, & fa HHage. plus tendres: Il fait enuiron le mois de May des fleurs blan- ches, rondes, de plufieurs fortes, qui font quelquefois trois ou quatre enfemble, & en fin fe changent en des veflies creufes, dans lefquelles lors qu'elles font meures en Au- tomne il y a deux ou crois petites Noifetres , faite à mode d'vn pois ciche, mais plus grofles , & dans icelles il yades noyaux tirans fur le verd, qui font doux au gouft, mais : font enuie de vomir. Pline dit , qu'au delà les Alpes il y a vnarbre ayant le bois femblable à l'Erable blanc, qui sap- pelle Staphylodendron. porte des goufles, & dans celles des noyaux qui ont le gouft des Noiferes. Defquels mots de Pline il appert, que cela eft faux que plufieurs main- tiennent ; que le Sszphyladendron de Pline eft la Co/ytex de Theophraîfte , qui à la fueille comme le Saux , & eft fort branchue, & eft vn grand arbre, qui porte fon fruiét dans des goufles,côme les legumes,qui font larges,& non eftroi- tes. Le fruiét quieft enclos dans icelles , eft petit, & affez dur,& y en a peu eu efgard à la grandeur de la gouffe. Tou- tes’ ces marques font differentes du S42phy/odendron de Pli- £ h 11, PAT TUUIRE Ml É ie er LPO UD 7 à É, SN + : Ni ni 1 f re 1 | AN ne. Mais, dit Tragus, vexque Pline dit,que le Staphyÿloden- 19) 7 dronporté des gouffes, & ceff arbre icy porte des velfes, ie ne UNIT ES fcay comme ils l'appelles Staphylodendron, finon que peut effre ils appellent les velfies, gouffes. Scaliger adefcritcemefme Liure 3: de arbre fort clairement difant : Cliez, nos Iefuates il ya vn Hs arbre, duquel fi on plante vne branche, elle croift en vnin- ftant, & reicttant par le pied, fait plufieurs reietonsautour AA PTE de foy. Il a fort peu de neuds , & aufli peu qu'aucun autre Que ce foit. Sa fucille eft comme celle de l'Oliuier, fimple , & fort approchant des fucilles de Saux. Uierte des gouffes par les branches , comme celles da Baguenaudier ; mais qui font dures. Dans “celles il y a deux outrois grains bons à manger , ayans la nature, la couleur , &c le gouft des Pifta- ches ; mais ils{ontplus ronds. Parquoy ne cognoiffant point l'arbre qui porte les Piflaches , apres auoirmangé du fruiét de ceft arbre, ie ne fais aucune doute de le mettre pour vne efpece de Pifta- ches. La Noix weficaire , dit Tragus , croiff aifement en quelque lieu qwelle foit plantée. Or on peut planter fes noyaux, ou bien fes petites branches , où reietrons, qui fortent tous les ans de fa racine, ‘comme aufli au Coignier , ou Coudtier. On peut arracher ces reietrons en l'Automne , ou au com- mencement du printemps, & les planter ailleurs. Il croift ( die Gefnerus) en nos quartiers defon bon gré parmy les buiflons ; toutesfois il s’en treuuepeu, & femblequ'ilaymeles lieux humides. I1 THE. #4 s’'entreuue d'auantage aux enuirons d’Arouia, comme iäy entendu, De fes noyaux on en fait des à | Patenoftres ou chappelets. | Er De l'Albour, on Aulbour, CHAP. XXXVIL. , n r. . - Ê À 4 Te L > À IS Esre plante n'eft qu'un arbriffeau,qui croift en façon d'arbre,comme dit PRET ! chées à vne longue queuë,qui femblent les fueilies de Saulx,vnies, verdes par deflus, & blancheaftres pardeffous. Auprès des queuës des fueilles il fort des fleurs iaunes côme celles du Geneft,ou des choux:qui pendent à des queuës longues,8&qui - ne font pas efgales.Ses bouquets ainfi garnisde fleurs ont quelquefois vne coudée delog:les Abcil- les n'éraftét point. Apres que les fueilles font rôbées,il fort côime de petites cornes ou goufies,come celles des pois de Iardin ; mais plus plattes & mal-aifées à rompre : au bout du dedans defquelles,êc d'autrefois au milieu,y a vne feméce groflé côme vneléntille,ronde en fa largeursmais vn peu creu- fe à l'endroit par lequel elle eft attachée à fa gouffe, faite en façon de roignon. Elle eft verre au cô- mencement auant que d'eftremeure, apres qu'elle eft meure elle cft de diuafes couleurs,dure & fi b polie qu'elle en reluit. Il fleurir au mois de May,8& au commencement du mois de Juin, puis il fait Zesemps petit à petit fes gouffes durane l’efté : en fin elles deuiennent dures,quand les raifins fe meuriffent, 2 (s'4 88 Liure I. de l'Hiftoiredes Planrés, L'Alkour,ou Aulbour. ë& font entierement meutes {ur le commencement de 5°. prembfe: Dalechamp eftime que ce foit icy le Labarnams de Pline : quien ditainfi, 7/ Javn arbre atx Alpes gnit ef Pas fort cognen ; qni à le bois dur, € blanc; la fleur d'une coudée de long ; que Les abeilles ne touche point. Ce qui con- uicnt fort bien auec la plante, quiefticy peinte, de lacuel- le les païfans qui habitent aux montagnes en difent tout de mefme, Elle croift aux Alpes, & quafi en toutes les montagnes de Dauphiné, & de Sauoye,& aux terres qu'on appelle Neufues ; parmy les lieux boccagers, &ombra- geux; mais le plus fouueaten lieux fecs, quelquefois auf aux humides. Les habirans defdits lieux corrompans le mot Labur #um,Vappellent Albour, & Aulbour. Son bois cit fort dur, & bon pour faire des paulx; mais contraire aux abeilles. Matthiol eftime, que ceftarbre foir l'Anagyris de Diofcoride, affauoir la premiere efpece, qui eft la grande; qui croift en abondance en la Pouille & en la campagne de Rome, entre Terracine & Fundi, pres de lamer ; dontles fueilles approchent fort de celles.de Ja plante Chaîte, La fleur eft comme celle du chou, grappuefon fruict eff fem . blable au Phafcol, enclos dans des goufles , plus largesr&c plus courtes, &eft rouge, & fi tres-dur que mefmes eftanc trempéenl'eau il ne s’amollift point. Mais l’Amacyris de Diofcoride eft vn arbrifleau fort puant: & les fucilles de noftre Anbour ny auffi fes fleurs ne fonc poinr puantes. La femence del’ Anagyris eft en des gouffes longues, & celles de l'Auibour font courtes : mefines il a les fucilles plus grandes, & plus larges que l'Anagyris comme ilfe verra en [a defcriprion de /'Asagyris D'auantage il n’y à perfonne qui ait dit de l’Ana gyris ce qui a efté cy deflus dit du Laburnwm: affauoir qu'ilcroift au Alpes, que fon bois eft dur: & propre à faire des paulx, & que lesabeilles ne touchent point {a fleur.Or Pline luy attribue tou - ces les qualirez. Ce qui tefmoigne , que l'arbre qui ef icy peintn'eft pas l'Anagyris s mais le Labur- zum. Cordus & Gefnerus pour auoit elté de cefte opinion fon repris par Matchiol; difanr, que Pline efcritque le bois du Labwrnum eft blanc, non pas noir au milieu, & faune aupres de l’efcorce en façon du bois de Guayac, & comme eft le bois d'Eghelus. Dauantage l'Eghelus eft va arbre Liu.x6.c.18. Le lieu. Liu.3.c.149. de Diofc: La forme. S 2 LEA) 2 ÿ D À ? Second Anlbour. Ep 4 =) a A Nr \ PE) HE 2 ct La forme, SE Le temps. ES) Matthiolau EF mef lieu. #,; ‘ quafi cogneu de rous,d'autant qu'il s'entreuue partout és forefts, uon incogneu à vn chacun, comme Pline dir du Laburne.Qui plus eft,les fleurs de IEghelo qui pendent de l'arbre comme fi c'eftoient branches , me font point plus longues d’vne paume : & Pline dit , que celles du Labur- num ont vne coudée de longueur.Finalement l'experience monftre , que les abeilles mangent bien des Aeurs de l'E- ghelo. Tout cecy ne fuffit pas pout renuerfet noftre opi- nion : car Macthiol prend icy pout le Laburmum , la plante qu’il met pour la feconde efpece,ou bié le perit Anagyris, que les païfans des enuirons de Trente appellent £ghelo, Mais nous prennons pour le Labareum , comme fait auffi efnerus, ce que Matchiol met pour la premiere efpece d'Anagyris,ainfi que lafigure le monftre,ê que nous auôs ditcy deuant:d'autant que tout ce que nous en auons dit, luy conuient fort bien,non pas ce qu'il efcritde fon fecond ou plus petit Aragyris. Quefifuyuant l'opinion de Gefne- rus & lanoftre,l'arbre quieftici peint. 8 que Matthiolmet pour le premier Anagyris, eft le Laburnum de Pline ; nous pourrons bien auffi dire, que celuy que Matthiol appelle Anagyris fecond, eft vne feconde efpece de Labarrum.,veu qu'il croift aux mefmes lieux,a‘les fucilles & leur difpoñ tion toute femblable; les mefmes vertus, &:le bois aufli bien dur. Il produit vne fleur qu'il fait bon voiraux mon- tagnes au mois de May & de [uin.Ila la fleur iaune com< . me le premier Anagyris, ou noftre Laburnum. Sa fucille © n'eft point puanre,ny de mauuais gouft,quafi comme celle du Trefle Es ï. e 5,6 LS , : Fr de us AL. Du Bois puant. ChapXXXVIIL 89 du Trefle des prés. Il porte des petites cornes ; comme celles du Genelt, dans lefquelles éft la fe mence , aufli de la groffeur de celle du Geneft, mais longue comme vn Phañol ; & noitaftre, Qué fi les pafteurs fans y penfer ,ou la cognoiftre en mangent , comme ils mangent d’autres lecumes, elle les fait vomir de telle façon , que Matthiol affeure d'en auoir veu qui vomifloient iufques au fang. Le bois de cefte plante eft tref-dur, iaune an dehors comme Guayac, & noir an dedans. Il dure long-temps fans fe pourrir , pource les vignetons en font des efchalats pour les vignes ; qu'ils difent eftre les meilleurs de cous. On en faitauñi des arcs fortroides. Touve'la vallée d'Ananie, & le terroir des enuirons de Trente font pleins de celte plante. Solerius afleure que l’efcorce de nas l'Albourdes Alpesfechée & mifeen poudre, fion en prend enuiron vne dragme plus où moins, HTTER dans quelque liqueur que ce foit, purge tresfort, mais en diuerfes façons : car fi on l'efcorce de bas eñ haut elle fera vomir , & l'efcorfant du haut en bas ,elle purgera fort bien par deflous, Or fi quelqu’vn veuteftre opiniaftre à füiure l'opinion de Matthiol, pour le moins il faudra qu'il Mm'ac- corde par raifon, que Le premier Laburnum eft l'Anagyris des Alpes, & peur eftre que le fecond en cltaufli vneefpece, Ds Bot puant, CHAP. XX XVIIT ’ANacvyrts des Latins eft appellée en Grecarayuexs;& dvéyup@X ten Fraÿi- RARE cois , Bois puant : en Italien, Anagpri. Ceux d'Arles le nomment Pydis..C'elt vne petice plante ou arbrifleau , qui a petires branches, defquelles lesfucilles fortent trois à trois , femblables à celes de l'arbre Chaîte : les fleursiaunes & pafles comme celles du chou , apres lefquelles ils croift des goufieslongues; auec vne femence au dedans , dure & plate comme les Phañols ; mais moin dre. Toute la plante eff fort puañte. Sclon Diofcoride l'Anagyris eft vne plante EH comme vn arbre, qui fenc forc mal , ayant les fucilles de l'arbre Chafte , & les branches auifi , & ETS EN (L AS R 7 Ù > EE AE, La x, € SP 82 / LP TR (Q AnAgyris de Dodan. Vray Anagyra d'Arles. L Nr QE JS 4 ts A G C 45 NS = = É 2 ” A es fleurs de chou. Il fair fa femence dans des petites cofñes , à demy ronde, dure &c de diuerfes Liu.2 7.64 couleurs, de la forme d'vn roignon , laquelle s'endurcift quand le raifin fe fair meur. L'Anag pris de Pline, qu'aucuns appellent 4copon, eft vn arbrifleau puant ,qui a la fieur du cho, & fait fa femen- ce en des petits cornets longs , faire en façon de toïgnon , qui $ endurcit par moiflons. En quoy il s'accorde auec Diofcoride : car il n’y a pas srande difference, foit que là femence s’'eñidufcifle au temps.des moiflons , ou lors quele raifin meurit. Dont il appert que c'efticy le vray CARRE: quieft fipuant, queie ne croy pas qu'il y air perfonne qui le voyant ne fe perfuade incontinent, que ce foir J'Anagyris, veu mefimes qu'il a les mefmes marques que Diofcoride & Pline luy actri- | Tome Premier. | H ‘3 buent; + 1 "+ | 45 ‘4 : 1 = | ; 90 Liure Ï. del'Hiftoire des Plantes, attribuent , & que nous: anons dit cy deflus. De là vient le prouerbe Latin Awagyrin mouere , de , ceux quife pourchallent cux mefme le mal, faifans que quelqu'vn sitritecontreeux: Ilyena auffi , qui pour celte mefme railoneftiment que Plaure l'appelle Nate : mais ils n’ont point d’au- Aucr4s. cheur qui face pour eux. Or Feftus efcrit;que Naurea éftvn herbe puanre,de laquelle les Tanneurs Fe nee "Le feruent, qui a prins fon nom de Nawis , comme qui diroit Nauféa. Matthiol a pourtraiét deux , precedent. autres efpeces d'Anagyrà, que nousauons monftré cy deflus n’eftre point efpeces d'Anagyris., mais Fa nue de Laburmum. L'Anaryris croift aux lieux non cultiuez, & marefcageux aupres d'Arles, d’oùa efté Lesvers. apportée la plante fur laquelle nous auons fait tailler la figure au vif. Elle Aeurit en Auril &en Duc139. fav, 87 fait fon fruict en Septembre , & le parfait en automne. Ses fucilles tendres pilées, felon Diofcoride, gueriflenc les enfleures & lesempefchent de croiftre eftans appliquées deflus. Si l'en- fant ne veut fortir, ou que l'arriere-faix , ou les menftrues {oient atreftez , il en faut boire au poids d'vne dragme en vin cuit. On les attache aux femmes qui enfantent auectrauail, mais il les faut ofter incontinent qu'elles font accouchées. L'efcorce de la racine eft bonncoù ileft befoin de meu- . rir & refoudre. La graine mafchée fait fort vomir. Voilà ce qu’en dit Diofcoride. Or Ruel a traduit ces mots : l'efcorce de laracine, rc. autrement que ne porte le rexte Grec: r$s dé eine xuA0s diuo- pä à Cnmætosa ; c'eft à dire, Le fuc de La racine refout & meurit. Pline dit, que l'on applique les fueilles far les enfleures, & qu'on les attache aux femmes qui endurent de la peine an trauail d'enfant : mais qu'il les fant offer incontinent qu'elles font accouchées. Que fi l'énfans effant mort ne vent [ortir,on que l'ayriere-frixsou les menflrues foient retenuX, il en faut boire an poids d'une dragme en du vin cuit. On en dène auffanec du vin vieil à ceux qui ont difficulté d'haleine,@r qui ont eflé mordus par les Phaläges. L'on fe fert de la racine pour diffoudre, meurir. La femence mafchée fait vomir. Ences mots Pline eft en partie d'accord auec Diofcoride, & en partie luy eft auffi contraire. Car Pline dit,;que lara- cine refout ; & Diofcoride dit, que c'eft le fuc de la racine. Galien & Oribaze difenr, que c'eft l'e- fcorce de la racine. Sinon que quelqu'vn vueille dire , que ce que Pline dit fimplement de la raci- ne , Galien l'a dit de l’efcorce de la racine , & que peut eftre faudroit il lire en Diofcoride:/ ‘efcorce de La racine 3 & non pas,le fuc de la racine. Mais ce qui s'enfuit eft bien de plus grande importance. Là où Pline , dit qu'on donne les fucilles en du vin vieil contre les morfures des phalanges : Dio- fcoride dit, pour la douleur de tele dans du vis. Tellement que Pline à mis le mot Pahayyia pour le mot xPararyio : ou vrayement il faut lire en Diofcoride DaAdyyie , au lieu de x@aAtA ia : ce qui eft plus vray-femblable. Car comme peur il eftre, que les fueilles de /’Anagyris qui font acres, Liu. des & ont vne vertu d'efchauffer & attenuer , puiflent feruir à la douleur de tefte ? Erde fait, ileft Grapl. plus aifé à croire, que le mot xPañæ\yia ait efté mis en Diofcoride au lieu de Phalangia 3 que de dire , que Pline ait traduit Le mot Phslangin , douleur de teffe. Galien parlant de la mature de l'Anagyris efcrit ainfi : l'Anagyris eff un arbriffeau bien puant , qui a la faculié d'efchanfier &: dif foudre : mais les fueilles vertes eflans moins acres, à cau[e qu'il y a de l'humidité meflée parmy, repri- ment les enfleures , € effans Jechées elles ont vertu de refoudre cefchauffer. L'efcorce de la racine à quai les mofimes vertus : mais lafemence eff de plus [ubtiles parties : & fair vomir. Oxibaze en dit tout autant. | Du Roux, ou Rbus, | CH A P. XKXIX. HAS QE IPPOCRATE appelle cefte plante goüc, & cac, pource que fa femence F SA & eft de couleur d’efcarlare : car cd fignifie rouge. De là eft venu le mot La. Liurgenr. CN INDE ee tin Raffus:& le mot François Roux. Les Larins, ainfi que dit Pline, ne Fr Lo luy ont point donné de nom, encor qu'on s'en ferue en diuers vfages : Le mais retiennent le nom Grec, l'appellent Rhws ou Rhos. Tourefois Gaza 2, (commeilefttrop hardy) letraduit Fluid, eftimant que ce nom vienne 5" de so, qui fignifie couler. Les Arabes la nomment Swwzch , LÆdurion, GS) Rosbar Sadisficos, ou Rofaidicos : les Italiens Rhw, & Sumacho! les Efpa- FE Milo gnols Sumach , & Sumagro : les Allemans Gerberhaur. C'eft vn petirars L briffeau , de la hauteur d'vn homme , ou enuiron de deux coudées , ainf que dit Diofcoride. ? Il a pluficurs branches, les fücilles longues, rou ocaftres,difpofées deux à deux vis à visl'vne de l’autre, & dentelées à l'entour, comme celles de l'Yeufe : car Diofcoride dit, r# mÉiQipaar Ésrerunues Se meries œescadas. Ruel & Marcel ont oublié ce dernier moren la traduétion : dequoy Matchiol dir, qu'il duntuede en Et esbahy, veu qu'Oribazius mefme l'y adioufte , & auf queles fueilles du Roux retirent fort Diofc. bien à celles del'Yeufe. Cornarinsletraduit , erailles à l'entour comme wne fie, & neftime pas qu'il y ait Séivoadie c'eft à dire , en facon d'Tenfe mais mpauvoadôe , c'eftà dire, comme vre fcie. Son fruit refemble à des petits raifins, eftanr fort eff pez, de la groffeur de celuy du Terebinthe, vn peu large, duquel la peau ou efcorce eft grandement vtile : car aux communs exemplaires de Diofco- ride il y a: dont l'efcorce de deffous ou 14 penu eff fort utile :au lieu que Cornarius lit utile, tradui- fantainf ; duquel la peau qui l'environne ef inutile: car , dit-il, Diofcoride n'en donne point l'ufage en toit ce qui s'enfuit apres. Thcophrafte traitre de cefte plante comme s’enfuic : Entre les Roux, | lun Les noms, Laforme, _—_ DukRoux. Chap. XXXIX. 91. Le Roux. D CE FR Pur Pur RER é Porte fiuiif,@ n'a pas [es bräches droitessny croffes.la la fucille . Lémblable à l'Ormeimais petite, un pen longuette & velme (cat N° Pline traduic ainfi éridaco, 8 Gaza le traduir,vz pes éjpeffe.) tiwrsch.s. Les fueslles fortent des branches nonnelles par les collez deux à deux diffates efgalemët l'une de l’auire.Les Tanneurs s'en fer- #èt acoroyer les peaux bläches.La fleur eff bläche en grappe de raifin,ronde,@> velue comme celle du raifin.La fleur eftant tom bée le fruict eff rougeafire,& comme fi c'effoit plufieurs lentilles entallées, dr perites,ayat auf figure de raifiu.En ce fruitl ily » une chofe dure come d'os,qur fert em medecine;qui s appelle auffr Rhus qui s'efcoule deçà Gdeln;lors qu'on paffe la grappe.or on & la pal]e pour anoir le ius,qui ef bo pour faire des faufes aux vis Æ des,ñcanle de on aigreur , & pour ce auffi on l'appelle Rhu des UP Viandes. Laratine varempant par deffus terre; eff fort fim- OU. | ple:auffi l'arbre eff bien aisé d'arracher anec toute [a racine.Le es bois n'a points de moëlle G éflant conpé ne [e pourriff point. ff (Ex Hi 9 CA h, NN À ? ail rh à ( Une w ee croift en tous lieux, mais il s'aime aux verres grafles & argil- Æ F. leufes. Voilà ce-qu'en dit Theophrafte, où il ÿ a quelques fau- 4.7 LES AUX COMATUNS exemplaires , QUE nous AUONS accommodé 4 y) de cefte façon le mieux que nous auôs peu:& fi nousn'auons AÈE = bienexprimé cous fes mors, le leéteur doit prendreen bonne partce que nous auons tafché deles mettre au net. Plinene Liu: ché. les'a pas tous traduits, paflaut par deffus ce qui luy a femblé eftre obfcur:Ze Roux malle, dit-il, porte fruicf,cr la femelle eff ferile. Ils ont les fueilles comme L'Orme, vn peu plus longues & ES veluës. Les queuës des fucilles font toufiours l'une vis à vis de l'aatre.Les branches font grefles C courtes.On er acconffre les peaux blanches.La femence eff cône une lentille:elle denient rouge aucc le raifin. Ce qu'on appelle Rhus ef? bon en medecine. Et en vn autre en- droit ilfemble que Pline metretrois forte de Rhws:car,dic-il,i/ y 4 zuffivne herbe,qui à les fueilles co- Liuracirs le Myrthe,@ le tronc court,laquelle eff bonne contre les venins drles wers.Il y à auffivn arbriffleau du- quel on v[e pour nffaiter les cuirs Ileff rourenftre,d'vne condée de haut,de la groffeur d'un doiçt.Les af= faîitteurs de cuirs [e feruët de [es fueilles feches,en lien d'efcorce de Grenade, Et vn peu apres: Qwär au Rhns;que les Grecs appellët Erythrosc'efl vn arbrifféandont la graine efl aflringeñte,@ refrigeratine. Elle Jert de [el fur les viandes.Elle lafche Le ventre,e dine bon goufl à toute chair meflée anecle Sil- Phion. Auquel paffage il femble que Pline fe foir tompé.efcriuanct à part de celuy des affaitteurs, & Linre r. de le faifant differant d’auec celuy duquel les anciens voient parmy les viandes. Car combien que les Dre CS Medecins,& principalement Galien en diuers lieux, & entre les autres aux liures des medicaments des parties , metre plufieurs noms de Rhus, l'appellant Siréaque,Pontique,Rhu des viandes des Tan: #ewrs,rouge : cen'eft pas toutefois à dire, que ctfoient noms de plantes de diuerfe efpece, veu qu'il n yen a qu'vne efpece, que Diofcoride a defcrit. ais il faut noter que le Rh4s des viandes n'eft autre Chofe, que la femence de la plante: & le Rhus des Tanneurs{e prend pourles fueilles & bran- ches dela mefiméplante. Galien dit, que les Tanneurs fe feruent du Rh4s, pour affaitter les cuirs, Liure 9. des 8c que pour cefte caufc on l'appelle Coriaria. Or les Medecins fe feruent principalement du fruit pl & du fuc ; qui font d'vne qualité fotc afpre. On appelle hs rouge {a feménce, qui n'eft pas en- cor meure, laquelle eft beaucoup plus aftringeantéisqu'apres qu'elle eft meure , & a fes grains vn peunoiraftres. Elle s'appelle Syriaque , & Pontiquefelon lésregions où elle croift, comme auf on | là pourroit appeller d'Effagne, 8 d'Italie. Mais Cornarius dir, que Pline n'a pointfailly, & corrige sabliidu ce paflage fur vn vieil exemplaire efcrit à la main :auquel apres auoir traitcé du Rhus des Tanneurs s es 4 iladioufte quant & quant: /e Rhus qui eff appellé Erithos, eff la femence de cet arbriffean. Elle avne vérin añlrincéante& refiigeratine.On emmet en lieu de [el fur les visdes,quad on a le flux de ventre: elleréndtoute forte de chair plus [auoureuften La meflant auec du Silphion.Quät aux mots de Theo: phrafte on ne fçauroit conelutre pariceux, que le Rhws des viandes {oit differant d’auec le Rhus des Tannews. Carles ayant diftingué enmafle 8: femelle sil dir, que l'vn & l'autre feruent à conroyer léscuirs. C'eft donc xbon droit que Fuchfe doiveltrerepris , dece qu'ayant mis deux efpeces de Marhiaf it Rbus, Vvn appellé cayaeser, c'eft à dire, de cuifine ; l'atcre Bupsodeduer, c'eft à dire, des Tanneurs rt adioufte, que Galien Nicolas Mirepfus , & les aurresfont:imention d'vn autre Rhws Syriaque ; Qui comm. med. ER differant des deuxautres, & cftle fuc d'un petitarbre quicroift en Syrie. Maisle Rhus Syriaque, Tue 6, des comme Cornarius l'a bien remarqué, n’eft autre chofe quede Rhas, quicroiften Syrie. Etle fuc du part. Rhus; qué l'on apporte deSyric, eft limefme chofe, que le Rhus de cuifine,& des Tanneurs, mais Fire a ileft appellé Syrlaque, àcaufe qu'ils'enfaifoir grande quantité en Syrie, Fa: il apperc par les parc. 4 mots 74 EZ E 2 N De "LRLIÉ AR Liurel. de l'Hiftoire des PI: 02 Liurel. del'Eiftoire des Plantes, mors de Pline,qui dit.que la femence du Rhos(quieft vneplante croiffanc en Syrie, de laquelle on affaire les cuirs)laquelle s'appelle auffi Rhw5, eft bien neccflaire en la medicine.Finalement Paulus Linz. a declaréen peu déparoles, que le Rh4s des viasdes, où rouge, ou de cuifine, & le Rhus des Tannelrs eft vne mefme plante, difant ainfi:Le fraiét @ le fac du Rhus que les Medecins appellent Rhus des Fe n Tanneurs, font de grand vlnge en la medecine : car ls reffraignent € fechent au troifie[me de gré, difp. refroidiffent au fecond.Ceux là donc faillent lourdement, qui difent, que Celfe par Rhos Syrisque à entendu /4 Manne,qui eft vn medicament qui lafche legicremét le ventre,que l'on apportede $y- rie: veu que le Rhws Syrinque meft autre chofe,quel'Erithros où Rhus rouge où des Tannenrs:êc qu'il ne faut pas lire en Celle Ros,tmais Rhos,ou Rhus Syriaque,côme auffi en Columele il ne faut pas lite Rorem Sutorium:mais Rhocm Syrincmmiveu que les Latins fe{eruent aufi bien du mot Sy riaque,cO- me les Grecs:ear il ne faut pas penfer qu'il aittreuué vn nom nouueau l'appellant S#sori mm, à caufe Liusz.ear. Que les Cordonniers & Tanneurs s’en {eruoient, comme aucuns ont mal penfé. Il ne faut pas auf FRE des lire Vn peu apres, Ro/warinum,comme il y a en ceux qui font nouuellement imprimez. Er le mefme ar Columele en vnautre paflage; en vne confection qu'il fair des coings , y mefle neuf onces de R xs Syriaque pilé &c criblé, duquel Galien mefme vfe en femblables compofitions.Marcellus Medecin toutefois fait mention d'vn Rh4s maris, où Rhus Oriental, qu'il ordonne de boire à ceux qui ont la dyfencerie pilé en du vin, comme auffi on pourroit bien lire en Columele Rhoem marinum & non Lu.rde PS RoremAl cft bien auffi vray-femblable que le Rhus s'eft acquistanc de diners noms à caufe des medicdes diuets lieux où il croift,veu que Damocrates fait mention d'vn Rhws Enpatorica & Pontica.Diofcori- US de dit,que le Rh#s croift en lieux pierrcux. Matthiol dit , qu'il croift en Italie en plufieurs lieux du Liurer.de mont Appennin , aufquels on conroye les peaux des boucs & des cheures auecfes fueilles fcches, Diofe.e.124. qu'ils appellent communement Sorschi. Anciennement on.en mettait fur les viandes en lieu de fel, 24.6 Comme Pline & Diofcoride l'ont efcrit. Ce que Marthiol & plufieurs autres entendent, qu'il s'en Embli21. feruoient en lieu de fel,commeils difent que ceux d'Egypte & de Syrie en vfoient.Aufquels lieux il HR croift d’excellent Rhs: & qu'encor auiourd’huy ils s'en feruent ainfi. Mais Cornarius dit, qu'ilne peut pas bien comprendre, fi l’on fe feruoir de cefte femence là en lieux de fel:car il eftime quel'on en mettoï* feulement fur les viandes de ceux qui auoient le ventre trop lafche,fingulierement aux cœliaques & dyfenteriques, pour reftraindresnon pas en lieu de fel mais auec du fel, côme ceux de Saxe quafi en toutes leurs viandes meflent de la groffe farine d'auoine,qu'ils appellent Gore, auec le fel.Diofcoride efcrit,que le Rhws a les proprietez qui s’enfuyuenten la medecine. Les fueilles,dit- il, ont une vertu afiringennte , @ font le mefme effeët que l'Acacin. La decoéfiôn noirciff les cheseux. Onen met aux clyfleres des dyfenterics, & leur en baille on à boire.On en degoutte dans lesoreilles que iettent fange. Les f'ueilles meflées auec du vinaigre dr micl, arreflent les Gangrenes, d les apollumes, qui viennent nu bout des ongles. Des fueilles feches cuites en l'eau infqw'à tant que le tout foit efpeffy co- me miel,on en fait un medicament, qui a les mefines vertus que le Lycium. La Jemencé fait les mefmes efects.On en met fur les viandes des dyfenterics @ cælisques.Elle garde d'inflammation les rompures des os,les meurériffeures & efcorcheures, appliquée delfus meflée en eas. Elle nettoye les afbretez de la langue ; arrefle le flux blanc des femmes : guerit les Hemorroides, pilée auec du charbon de Chefne d appliquée deffus.L'enn en laquelle la femence aura trempé, eflant cuite s'efhelfir, fe prend, da plus d'effcace que la femence mefines.Il croillvne gomme [ur ceff arbre laquelle mie dans le creux des dêre appaife La douleur.Galien dit;que le Rhus eft vn arbrifleau,qui reftraint & defleche:car les Täneuts Liure 8. des en vfent pour deflecher &referrer les cuirs: c'eft pourquoy:on l'appelle Rhus des Tamneurs. Orles smpl. Medecins fe {eruenc principalement dufruiét,& du fuc,qui font fort afpresicomme mefmes le gouft Liu,o,ch,13. Lesvertns, . le montre. Ce medicament donc eft deficcatif au troifiefme degré , & refrigeratif au fecond. Les Lakerr 2e ecins, dit Pline.fe feruent du Rhus aux meurtrifeures,@ pour les cœliaquesaux-vlceres du fonde- ment, aux autres qui vont rongeant l'incorporant cs miel,@ l "appliquant asec du vinaigre.Ondiflile leur decoéfion ds Les oreilles fangeufes.Elle eff auf propre pour les maladies de la bouche, fien cuit fes Liure 6. des branches gr fert aux mefmes chofes que le Dismoron: maïs elle à encor plus d'efécace, fi l'ony adioufle mi 2 de Je l'alum.Onl applique anffi fur Les enfleures des hydropiques. Galienauïi mefle le fuc d u Rosx parmy Liurey.des les medicaments de la bouche. Darnocrates auffi , felon que dit Galien , en mefle en la confettion no x) des qu'il fait des teftes de Pauors contre les-defluxions, & le trop veiller. Oril faut adioufter les plan- Liu. 14 eur. tes que les Simpliciftes eftiment eftie efpeces de Roux. Ilfembleque Pline metre pour la premiere celle dont nous venons de parler : Le Rhus dit-ilr'#point de nom en Latim : car c'efvne herbe fau- #nze, qui a les fueilles de Myrte, lesbranches courtes,é eff bone contre les venins * contre les wers. Aucuns combien qu'ils voient que ceft arbriffeau a quelques marques differentes d'auecle Rhss de Pline ,commeil fera diccy apres , pour cetoutefois qu'il refembleen piufieurs autres chofes, tancen la nature, qu'en laforme ,au Rhus , aiment mieux en donner de pourtraiét fous ce nom là, que de perdre le temps en difputanttrop curieufement des noms, comine nous faifons. Cefte plante donc croiftà la hauteur d'vn homme: Sontronc eft dela graffeur dupouce, fraile, & creux comme le Sureau.Son efcorce cft grifaftre , & tachcerée , fous laquelle il yreñ a vne autre rougeaftre ; qui fait par interuallesefgaux cercains neuds releuez , defquels Pen Es | oupples, | Du luiubier de Cappadoce. Chap.XL. 93 fouples,8 quife plient aifément Les fucilles font attachées aux branches deux à deux l’vne de- cù & l’autre delà, par diftance efgale , refemblants à celles du Myrte à larges-fucilles ; mais vn peu plus grandes, & pleines de veines , & rougeaftres d'vn cofté. Les fleurs font de couleur de poupre, & fortent deçà & delà au bout des branches. Son fruiét eft noir, atraché à vne queuë mince, vn peu plat, & comme fronci , & féparé paï quatre petites veines, d'vn gouft afpre : la fe- mence qui eft dedans ;eft blanche, froncie, & femblable aux grains de raifin. Elle conuient donc - bien, rant à la difpofition des fleurs & du fruiét , qu'au gout & à la forme des fucilles , aucc la de- fcription du Roux de Pline, fi ce n'eftoic que la plante eft plus haute, & a le tronc plus gros,& les branches plus longues. Elle prouient aux hayes des enuirons de Montpelier , en grofle terre & Le Rbus fauusge de Pline. Autre espece de Rhus [anuage. >. LE & = D \ — (k RE À = _ 1 à grafle. Il femble que le Rhws faunage de Dodon, & le fecond £us de Pline, foit vne plante,qu’au- Liu.6.chuz, cuns appellent Ayrte ; les Pfeudomyrfine ; & Myrte de Brabant ; les Allemans Gagel. C'eft vne petite plante, dure comme de bois, quia plufieurs reiettons, aufquels il y a des fueilles vn peu lon- guettes, reflemblans aflez bien celles du Boüis. Entre les reictrons il fort de petites branches, qui portent comme plufieurs efpics,& font premierement chargez de plufeurs petites fleurs, puis apres de plufieurs grains,qui ont beaucoup d’angles & font pleins d'vne liqueur grafle. Les fueilles,les fleurs, le fruit & les furjeons font fort amers au gouft ; mais de bonne odeur. Ceux de Rhoan, qui en ont grande quantité aux bocages pleins d'herbe , & humides l’'appellent en leur langue P:- ment Royal ; comme qui diroit A4e/iffe Royale. Les païfans lient les branches par poignées en efté, lors qu'elles font chargées de fueilles & de grains ,. & les vendent pour faire fentir bon les vefte- mens,& les garder d'eftre rongez par lestignes. Toutefois leur gouff, quieft fi fort amer,monftre qu'elles ontgrande faculté deficcatiue, & refolutiue ; mais fur tout qu'elles font bonnes pourtuer & chafler les vers , tant prinfes en breuuage, qu'appliquées deffus. Cette plante fleurit en May & en Juin, & fait fon fruiéten luillet, & en Aout. à Le lies} Les vertus, Letermbse D luiubier de Cappadoce, CHARME EE. ER Line appelle ceft arbre Iwiabier de Cappadoce , des fleurs duquel refemblans à Liu2rch.s. 7% celles de l'Oliuier on faifoit des chappeaux. Aucuns l'appellent Arbre de Paradis, + ci à raifon que fa fleur fentfort bon : mais ce nom eft commun auffi à d’auttes : card FRE y en a qui appellent aufi la Thwya odorante, Arbre de Paradis, comme il a efté dit. Ce luiubier croift à la hauteur d’vn Saux, ayanc pluficurs racines, grofles, efparfes çà & là, & occupans beaucoup de place, & qui vontrempant à fleur detetre , defquelles il fort plufieurs reiet- ons, lefquels fi onne les coupe, amaigriflent leur tronc & en fin le font mourir : mais fi on les - L oîte, “Liure 1. de Diofc.ch, du Vitex. Chalef arbre. Le lies, = Liure E del'Hiftoire d | OA. € L de lEiitoire des Plantes, ofte, & qu'on les plante ailleurs ; ils reprennent 87 fe ‘ont arbres. L’efcoree eft blancheaftre, & fort groffe & froncie AU tronc ÿ mais aux branches elle eft plus mince, & cou- uerte d’vn cotton mol. Or ceft arbre ft plufieurs bran- ches, longues, & garnies d’efpines parinterualles. Ses fueil- les font blanches, lon gues , femblables à celles de l'Oliuier, -ou du Saux, efpefles , dont les farjeons font fort garnis. Sa fleur eftant ouuerte eft jaune , & fe fend en fix pointes: de- uant qu'elle foit ouuerte elle eft otofle par deflous & và €n appointant ; de couleur de vert-blancheaftre , petite comme celle du Neprun , ou du Citronier, pendante com- me par bouquets. Il en {ort pour la plus part trois au bas de la fucille ou pres de fa queuë, quifenrent fort bon, & meilleur (au moins à monaduis.) que celle du Citronnier, qui toutesfois font eftimées tenir le prémier rang en cas de bonne fenteur. 11 fait vn fruict , à fçauoir vne petite baye comme celle de l'Oliuier fauuage ; mais plus petite, verte, attachée à vne queüe courte , 8 qui rougir du colté du fo- leil; couuerte d’vne menue pouflicre comme Cotton, qui à le gouft vn peu aigre. Sachair eftfortfeche, & fans aucun fuc, comme celle des bayes de l’Aubefpin, quand elles font meures. Lesiettons dé ceft arbte eftant couppez & replan- tez, reprennent aifément , & font racine comme le Saux. Ï femble qu'Amatus Lufitanus a appellé c'eft arbre S2/x Æmerina Bellune interprete d'Auicenne defcrit vn arbre Le fous le nom de Chalef, qui refemble le Saux ; & croift en Oliuier de Bobeme , on Eleagnus Vieux humides, ayant les fucilles de Cerifier : ceft arbre ne INA porte point de fruiét, mais des fleurs fort odorantes au md UE commencement du printemps , deuant que les fueilles for- À) D 1 2 > sn ; defquelles on diftile vne eau en Syrie qui fent fort = «\\ LS on, de laquelle ils fe feruent aux maladies du cœur. D'i- KK AN LS celles mefmes trempées en huile on en fair l'huile appellé Fuiubier de Cappadoce. GES 77 me ji à RON [RE qe SON 71) À Chalef, comme on fait l'huile violat. Aucuns eftimenr que à à ce Chalef des Arabes, eft le Juiubier que nous auons dit cy- sd deflus, pour raifon feulement (comme ie croy ) de ce que les fleurs de l’vn & l'autre fentent meruëilleufement bon. Car autrement il y a grande difference entre ces arbres : car ce luiubier fleurit apres auoir ietté fes fueilles ; mais le Ch4- lef fleurit deuant queierter les fueilles, & porte des bayes: au lieu que le Zwubier n'en porte point. Toutesfois ie ne doute point , qu'on ne puifle tirer de l’eau par l'Alambic des fleurs de ce luiubier, laquelle fentira fort bon : & que l'on n'en puifle faire del’huileauec lesamandres, comme il a efté dit du Chlef, qui fentira fort bon, & fera de grande eftime. Ceft arbre eft fauuage en fon païs naturel. Il y en a auffi de plantezen quelques iardins de Lyon , & fur appor- té iadis , ainfi qu'on dit, par vn procureur des Cheualiers de Rhodes, deuant que Solyman Empereur des Turcs euft aflujety ladite Ile. Il yen a auffi de fort beaux au iardin du Conuent de fainét-Irenée. Matthiol en donne le pour- trait fous le nom d’O/inier de Boheme, ou Eleagnus. Il croiff. | dit-il, ex Boheme vne plante branchue , qui à la fueille com- à . mel Agnus, mais molle @* lanugineufe x vne fleur blanche, qui fort par les branches de degré en degré pres de la quenë des fueilles d'odeur affez plaifante, de laquelle ilne fort aucun fruitt. I] yen a vne autre du tout femblable à cefte-cy au iardin de l'Empereur Fer- dinand à Vienne en Auftriche, produifant vn fruiét de la figure d’vne Oliue ; mais moindre, qui a en la cime vne pointe comme vn efguillon. l'eftimeroy que ce fur /’Elengnus ; pource que de fueil- les & de branches elle refemble à 1A gnus, & du fruiét à l'Oliuier. * © DuCarouge, Chap.XLL 0s Du Carouge, CHAP. XLI. £ AzrEN & Paul appellent l'arbre des Carouges Keegrunaæ comme qui diroit,Goaffe-cor- ze: noms. nue 5 & le fruiét xseamer : les Larins l'appellenr S4//9#4.8& Siliqua dulcs:les Arabes Char- Lure 7. des & nub: les Italiens Carobe , & Carobole Cincelle :les Efpagnols Alcarobas : les Allemands PER S. Joans brot : les Bohemes Sunarheo, & Ianachleb. Les derniers autheurs Grecs l'appel- lent ÉvAoxéeære. C'elt arbre croift d'aflez bonne hauteur:fon efcorce eft grife tirant fur le pers, com- L4rme. me celle de l'Alifier : fes branches s'efpandent plus en largeur qu’en longueur. Ses fucilies tone “*thlimr arrangces comme celles du Frefne ; toutefois elles fonc plus larges que celles du Frefne, plus du- se Me) | : res , plus rares, & plus rondes, eftans au deflus de couleur Le Carouge. de vert-brun , & plus claires par déflous. Il feurit fur la perempn de. fin de l'hyucr, ou au commencement du printemps. Son | fruiéteft meur en efté & en Automne. Or ce font certai- nes goufles , larges , plattes , quelquefois de la longueur . d'vn pied & plus , dans lefquelles il y a vn gros grain , lar. ge, & plat, de la couleur d'vne chaftagne. Ces gouffes eftans frefchement cucillies fur l'arbre {ont de mauuais gouft : mais apres auoir efté fechées fur,des clayes, deuien- nent douces & plaifantes au gouft. Elles ont au dedans ou- tre la fémence vn fuc comme miel , fingulierement celles qui croilient en Leuant , duquel les Indiens & Arabes en confifencle Zinzembre,les Mirabolans,noix Mufcades, 8 Liure rc. de autres telles efpiceries , ainfi que Strabon le témoigne, ls G:ogr, efcriuant des arbres d’Indie. Cét arbre aime les lieux ma 7°" ritimes chauds, fecs, & en plaine. Il eft fort commun à Nice, &aux habirans de la siuiere de Genes, là où les enfans en mangent, & mefmes les porceaux. il croift aufli au Royaume de Naples particulierement en ia Poüille, & en la terre de Labeur. : Il s'en voit aflez fur le chemin qui va de Rome à Napiesappellé, 74 A4ppia. Ceux du païs en donnent anxcheuaux de trauail en lieu d’auoi- ne ; & l'appellent Se/equx. Pline ne dit pas grand cas des Carouges.Les Caronges,dit-il,approchent du gouff de chafla tin sera gnes,finor qu'elles font fort douces, é> que leur efcorce ef} bon- ne à manger. Ses gouffes font de La longueur d'un doigt, quel- | quefois font recourbées, ont vne poucée de large. Et vn peu apressaw lien qu'aux autres fruitfson aime la graine,celle des Carouges ne vaut rien. Etailleurs,ce qu'on mange, dit-ilaux Carouges qu'efl-ce autre chofe que bois ? Leur femence aufli eft d'vne nature fémar- quable : carelle ne peur eftre nommée ny bois, ny chair, ny cartilage , 87 ne fe treuue point d'autre nom qui luy foit propre. Or le Carouge que T'heophrafte appelle Cerosiz eft bien different d’auec ceftuy-cy:Le Ceroniem;dit-il,iette fon fruiét de [es branches,;mais il emporte peu:car on appelle Ceroni& Liure y, de l'arbre qui porte les fiques,que l'on appelle figues d'Egypte. Plineen parle en cette maniere. Les Carou- l'hift.ch2 3. ges que ceux d'Ionie appellent Ceronies, font Jemblables aux Sycomores : car l eur fruiët ef attaché A4 Liu.x3.ch.8 tronc,encor que fon fruiér foir vne gouffe.Pour cette caufe aucuns les ont appellees Figyiers à Egypte, mais ils faillenr à veuë d'œil : carilsne viennent pas en Egypte, mais en Cypre, en lonie » à Pentour du Cap de Scio, & en l'ifle de Rhodes, Ereft cét arbre vert cout du long de l'année, & fait vne fleurblanche , qui a vne odeur violente. Il iette fort par le pied,aufli eft-il jaune au deflus & com- me mort, d'autanr que lesreiettons confument la feue qui le deuroit nourrir. Apres quon a cueilly fon fruit enuiron le commencement des iours Caniculaites, ilne demeure pas long tempsä en produire d'autre, & puis fa fleur nourriffant fon fruiét tout l'hyuer iufques à la retraite d'Aréturus, ,;,, 5,0 où iufques au mois de May. Diofcorideexpofe en peu de mors la nature des Carou ges defquelles Lesvertus, * nous auons parlé cy deffus, difant, Les Carouges frefches fout contraires à l'effomach, ou lafchent le ventre : effant feche elle referrent , @ fon meilleures à l'effomach.Elles font vriner ; Jingulierement A celles qu'on garde dans le marc des raifins:ou comme Cornarius le traduicscelle qui sot entaflées AREEEU les grappes [eches des railins,Car on a accouftumé de les garder ainfi , comme les raifins que les Latinsappellent , Uve Ollares,; & les Oliues auf, lefquelles on ageance dans des pots de terre en faifanc va li& de raifins ou d’oliues, ou de Carouges, & vn autre de marc de se &ainficon- 2 & fequemment. Diofcoride appelle cefte compofition r& éx ruv u@uAer curibeéma. Car felon Ga- alim, lien sëu@uha fe prend pource qui refte de la grappe du raifin » apres qu il a eftéfous le prefloir que nous appelons le wwrc. Iceluy mefines Galien condamne l'vfage des Carouges difant A Me En NN Q À (2 N 96 Liure [. de l'Hiftoire des Plantes She 7: des Carouges c'eft vue viande de manuaife fublance, > pleine de boiss dont s'enfuit qu'elle eff auf de fmpl. dure digeftion. Cefle iscomaodiré y ef} de plus, qwelles font long temps à pafler & s'enacuer. Pour- tant feroit il meilleur , qu'on ne nous en apportafl point de Lesant ;owelles croiffens. Eten vnautre pañlage : l'arbre.des Caronges avne faculté deficcatine & añtringeante, comme auÎfi fon fruité, qui ou- tre ce a quelque peu de douceur. Il en prend des Caronges comme des Cerifes.. Sivous les mangeX fref- ches,elles lafchent le ventre,crle referrent eflans feches,d'autant que toute l'humidité ef} confumée,& #'y a de refte que ce qui eff de plus groffe effence. Matchiol dit, que combien que les Carouges fe- ches foientaftringeantes au dire de tous, fi eftce qu'ileft certain,que fi on boit leur decottion,elle eft merucilleufement bonne à la toux , pour raifon de leur douceur & fubftance mielleufe qu'elles ont. | Liure-r, de Diofc.ç,130, Dela (af, CHAP. XLIL ÿ E s Grecs appellent celte plante , #405i2 péAeuve : les Latins Caffa nigra: les Medecins & % Apothicaires fuyuans les Arabes qui onrrreuué ce Medicament,la nomment Call fffula ; les autres Caflia folutina: lesautres Siliqua Æsyitia , où Cathartica : Ves Jra- AE A liens Caffia, & le vulgaire Cannelaïles Allemans Zimmer Roertim : les Efpagnols Cx- Laforme mela:les François Caffe. Il faut merrre l'arbre qui porte cette goufle entre les plus grands. Il croift Ales © fort grand aux ag & en l'Ile de Zeilan, anciénnement appellée Taprobane : en Arabie & en apr Egypreil eft de mediocre hauteur. Ila les racines grandes comme le Noyer, l’efcorce cendrée , fon bois eft mafñlif & bien ferré. Aupres de l'efcorce il a ‘La Calfe. la couleur de Bouïs au milieu ; il eft noir comme l'Ebene, ou Gayac. Eftant vert il eft puant ; mais fecilne fentrien. Sp, à à # = il a les fucilles du Carouge ; mais plus grandes , & poin- ; \ J} tues:les gouflespendenrdes-branches, mañiues, longues pour la plus part de deux pieds ,rondes & dures. Eftanr meureselles fonr dela grofieur du pouce, de couleut noi- re cirant fur le rouge. Elles font pleines au dedans d’vne moëlle douce & noire , qui ne s’entretient pas comme la moëlle des os, mais eft feparée par petites peaux, minces, ligheufes &z femées fort efpez. En chafque feparation il y a vn grain dur, fi femblable à celuy des Carouges , qu'ieft mal aifé de cognoiftre l'vn d'auec l'autre. Ce qui peur eftre Sfait errer quelques vns, qui ont penfé que ces ar- bres eftoient d'vne mcfme efpece. 11 faut choifir celle qu'on apporte du grand Caire, & d'Alexandrie d'Egypte, quia la gouffe sroffe , pleine, pefante , & frefche, en la- quelle on n'ouït point fonner les grains en la fecoüant, luifante & graffe au dehors &au dedans auf. La moëlle eft chaude & humide au premier deoré. Elle purge be- nignement , & fans danger la pituite & la bile qui font en l'eftomach. Elle eft bonne au commencement des F fieures. Elle purifie le fang ; elle appaile fon acrimonie, & celle de la bile auf : elle lafche commiodement le ventre. Sa vertu ne pañle pointl'eftomach. Pource les Medecins la peuuent affeurément ordonner au commencement des , CS fieures, & autres maladies chaudes, deuant la faignce. Elle refout les inflammations de la poitrine, & des poulmons ,: & du gofier , & les adoucit; d'au- tant qu'elle n'a point d'acrimonie. Elle eftanche la foif, fingulierement eftant prinfe auec le ius de Cichorée, ou d'Endiue , ou de Morelle, efpuré commeilfaut. Elle corrige l'inremperie chau- de des reins, fi on la prend auec d'autres medicamens qui font vriner , & auec la decottion de I Replifle : & pour cetre caufe elle empefche le calculde s’y engendrer. Aucuns mefmes affeurent, que celuy-là ne fera jamais graueleux s & n aura point de douleur ny d apotume en 1 eftomach, qui prendroic tous les iours trois dragmes de Caffe deuant le repas. Appliquée par le dehors elle eftcintles Erifipeles, & autres inflammations qui fortent au deffus du cuir. Quand le ventre eft seferré, il faur augmenter la lubricité de la Cafe auec huile d’amandés douces. Que fi le ventre cft affez lafche, il la fau reprimer en adiouftant des Mirabolans ou de Rhubarbe, où de l'eau en laquelleil yaura cuit du Mafie, on en y adiouftant du Nard. Si nous voulons clle paruienne iufques aux conduits de l'vrine, il y faut mefler des medicaments prouoquans1 vrine : car ainñ elle fert merueilleufement à ladifficulté d'yrine. Si nous craignons qu'elle demeure crop long temps à purger, ou qu'elle ne purge pasaflez, il y faut adioufter quelque chofe qui Dr fa force, fines dE qui SZ ax VA. 2 NS MTS Les vertus, îl ire \Tn [Lt RS Vin si \ VE d laraul oyre Su = TT Du Styrax. Chap. X LIIL 97 force, comme le Thim ou l'hyflope , ou pluftoft quelque medicament de ceux qui purgent fort: Elle purgera mieux fi on la prend auec du petit laict. C’eft vn medicament fi doux & benin,qu'on en peut bailler memes aux enfans, 8 aux femmes enceintes. Elle eft bonne aux fains & aux ma: lades, pour lafcher le ventre. Onen donne apres l’auoir tirée de fon efcorce, & ofté les femences & pañlée par le crible, de demie once iufqu'à vne once & demie, ou dix dragmes au matin, où de- uantfoupper. Oril eft meilleur de la prendre frefche , que gardée dans des pots. A ceux quina- turellement ont le ventre referré ,on en peut donner deux dragmes outrois, deux ou trois heures auant lerepas. Aucuns treuuent qu'elle eft plus aifée à prendre fur la pointe d'vn couteau. Les habitans du païs où elle croift, la conffent auec le fucre eftant frefche pour le mefme yfage. Les Venitiens & Portugais oncefté les premiers qui l'ont apportée ainfi confie. Maintenant on en ap- porte aufli en France, Or quant à ce que Manard dit, que la femence de la Cafe purge mieux que fa moëlle , Mufa affeure d'auoir fouuent experimenté le contraire. Etce qu'aucuns Medecins cfti- ment quefonefcorce fait venir Les mois aux femmes, & aide à enfanter, & chañler l’arrierefaix ; ces la eft du tout abfurde , & doiteftre entendu de l'efcorce de la Cafe aromatique, ou odorante, DuStyrax, CHAP,'XLIIL, à L'AAcS À Es Grecs & Latins appellent cefte plante Syrax : les Arabes A5ha, Mababa,ou Aña- teiroms bat rach;les Italiens Srirace : les Efpagnols Ef/oraque : les Apothicaires Sorax calamita. 459 C'eft vnarbre qui a la hauceur & figure d'vn Coignier ; toutefois fes fucilles font plus Laforme: x petites, blancheaftres par deflous , fermes ,longuettes , & vn peu plus larges. Sa fleur eft blanche, femblable à celle de l'Oranger._ Il produit des bayes ou fruiéts pendans à vne longue queuë , couuers d'une petite bourre, ronds & pointusau bout, de la groffeur quafi d'vne noifette, dans lefquels il ya vn noyau, qui contient la femence, Il coule ve liqueur où larme de ceft arbre, laquelle a le mefme nom de l'arbre. C'effun arbre, dit Pli- Liu.r.c2$. Le Siyrax ne, quia le mefme nom,@" refemble au Coignier:qui eff plein | d'un fuc affre , ou commeaucuns lifent , p/4s doux , & plus plailänt. Au dedans il refemble un Rofeau.. Au commence- mèêt des jours Caniculaires il y a certains petits vers volans qui feiettenct fur ceft arbre & le rongent. Iifetreuuede cesarbres là en Italie,non feulement aux iardins & vergers: É4bew mais il en croift auf fans cultiuer , auxenuirons de Rome & de Tyuoli. Ily en a mefme vne foreit en Prouence qui n'eft pas fort loing d’vn temple, que ceux du, païs appel-. ! j! lent les Maries : mais ils ne portent point de gomme; Le Liurcis NI nn" 4 Styrax, dit Pline, croiff en celle partie de Syrie, qui confronte É \ ; 2 la Indée, aux enuirons de Gibbel, de Marratbh; & du mont = / Cafus de Solduo. Et peu apres il dit ; apres celuy de Syrie on que TX fait cas de celuy de Pifidie , de Sidon, de Cypre , de Cilicie, Le > = de Candie. Celuy qui vient au mont Amann'el pas prisé = pas les Medecins: mais les Parfumeurs S'en feruent le plus. I/ AN NT x en.croiff auf er Pamphylie ; maisileff plus [ec (es autres li- be. LANG | fent plus acre) qui à moins de fuc. Le meilleur Ssyrax fe- VF Jon Divfcoride eft celuy quieftgras , roux , 8 refineux, Liw.1.ch.68 qui a fes grains blancheaftres .. qui garde longtemps fa bonne odeur : & eftant ramolly ,rend vne liqueur comme ..miel ; commeceluy que l'onapporte de Catabale, Pifidie, & Cilicie. Orilne faut pasoublier, qu'aucunsau lieu de Mrapè, c'eftèdire gras, lifenteuaæpss , c'eft à dire, fale , Ÿ AU: — raw MN dE lil mn | MUDE] | QUE \\ SN \ É Nu in fl | Ci 4| AN \\ LT 2 AI a L - , PA à \ 4: NN TT rs 7 D © comme fait Ruel.. Mais Pline fauorife à noftre leétu- Au meflien. ANS à Lin 7 Fa : A : F Qg'SS LS ; 2, te, loüant celuy qui eft gras 82 vifqueux; La meilleure r à . « pa x | conlenr, dit-il67 tous païs c'efl.larouffe € celuy qui efFaras | Gvifqueux. Eten vnautrepaflage : Le meilleur, ditil, Nù el celuy qui eff gras , net , dr: qui à les grains blancheaftres. Aëce loüe à tous coups le £cbès à Ame- Liiras 6: püs,roux G gras. Oribaze en ces mors rire À éçu à xarabanirns, c'eft à dire, celuy de Catabale eff seb.sau lieu de Catabale veut qu'il yait Gabale;à quoy Marcellus s'accorde , fuyuant ce que Plinecn efcrit. Caril dir, que le Sryrax croift à l’entourde. Gabala, ou Gibbel, & Marrath. Mais ce n'eft paschofe de grande importance de fçauoirs’il.doir.eftre appellé Catabalite , on Gabalite 3 car le Séyrax croift en plufieurs lieux. Le moindre eft le noir, fair à mode de fon, qui fe froiffe aife- | ment, &ceft moify. Cornariusa oublié ce dernier mot, pource qu'il n’eft pas aux exemplaires Liwrre2, Grecs : mais Ruel l’a adioufté de Pline, quicefcrirainfi.: Zepire de touseff fait à mode de fon, @ avre Tome premier. | Ï certaine Matthiol au mc. lieu. Liure r. des An idet, Liure 2. des med côp. Li 9. del'hi- ftoir.ch.r6, Au mel.lieu Embl.6 s.du 1. liure de Dio'c. Liure 12 Au mef.lieu, Liu.r.ch.68. . FER . | 98 Liure I. de l'Hifloire des Plantes, certaine motÎfe blanche, Or ur fréuue, dit Diofcoride, war forte de cefte liquenr,aui efl comme gore tranfbarente retirant fort A la M. (yrrhe (loir qu'il fall enténdre cela de la couleur,ou de l'odeur)#74/5 il yen a peu. Les Grecs & les aurheurs plus fameux ne font mention que d'vn S/yrax.Les Efpiciers en mettér va fec & vnliquidéau licu que le Hquidéc'eft la A4yrrbe appelée Ssaéfe, fel6 l'aduis de plufieurs, & ne doit pascftre appellé Séyrax. Hs appellent le fec S1074x calamit a, lequel nom fembie eftre prins dé Galien, qui dit, qu'ilfe treutie peu du Styrax calamita, tas que c’eft le meilleur, & qu'il furpafle autant les autrès en bonté, comme lé vin Phalerne eft meilleur que celuy qu'on vend aux cabarets : & qu'on l'appertoit de Pamphylie dans des cannes ; d’où il a prins le nom de Cu/a- mita. Et adioufte, qu'il faut choifir le plus pallé, Comme eftant de plus forteodeur &gouft. Oril femble que cé foit ce Séyrax que Diofcoride dit eftre comme gomme, & qu'ilsen teuue peu. Et d'autant que ceftuy-cy eft le meilleur de tous , les Médecins ont accouftumé en ordonnant du Styrax,en leurs médicaments, d'adioufterfe nom dé Calamita, afin que les Apothicaires entendent qu'il ÿ faut mettre du meilleur. Manard à caufe de cefte appellation eftime que là où il ÿ a en Diofcoride,Te/ eff le Catabalite, il y faut lire, Té/ eff le Calamite. Mais nous auons defia monftré, qu'il y falloitlire Gabalite. Fuchfea penfé que le Styrax Calamita eftoitliquide, peut eftre pource qu'on l’apportoit dans des cannes : mais Diofcoride dit,que le Ssyrax eft la larme d'vn arbre,ë& que le meilleur eft le roux, refineux,& qui a des grains blancheaftres,& qui eftant amolly,a vne humeur comme miel:dont il appert , que cé $#yrax 'eftoir pas liquide , mais pat petits morceaux, Que fi du temps de Galien on l'apportoit dans des cannes , où enueloppé dans des fueilles de cannes, il ne s'enfuit pas pour cela qu'il fuit liquide : car ils ne l'enueloppoient pas ainfi , comme j'eftime, ( foit que ces füeilles fuffent roulées à l'entour , ou qu'on en fit des panniers) finon pour contre- gatder fa bonneodeur. Ce que faïfoient auffi en Candie ceux qui cueilloient le Dipram,comme Thcophrafte l'efcrit , de peur qu'ilné s'efuentaft. Mais le nom de Calamita a fait efcrire impru- demment à Pline, qu'il y auoit dedans comme vne monftre de cannes, encor qu'il ne foit pas viay. Mefmes ayant efté deçeu par la figrification du mot Sco/ecitis, qui fignifie , femblable à des vermifleanx ,ila fongé cefte fable des petits mouchons qui enuiron les iours Caniculaires voloient für l'arbre, & lerongcoient. Strabon efcrit , qu'il croift beaucoup de Styrax en Selga ville de Pifi- die, & que c'éft vnarbre qui n'eft pas fort grand, droit, donr on fair les hances des armes d'Aft, qui refemblent celles de Cornoüillier. 11 fait auffi mention d'vne liqueur,qui difile dudit arbre, & fe prend aifémentrefemblant à l'ambre.” Pline dit , qu'on falfifie le Sfyrax auec la refine de Ce-. dre, où gomme, où auec du miel, & d'amandres ameres ; mais on le recognoiftau gouft. Diofco- ride dit, qu'on le falfifie auec la poudre de fon bois , que les vers fonten le tongeant , auec du miel & de la lie de l'huile Irin , & quelques autrés chofes. Les autres prennent de la cire ou graifle aro- matizée,& la pettriflent au foleil auec du Storax durantles plus atdantes chaleurs, puis la font cou. ler par vn crible quiait les pertuis aflez larges, dans de l'eau froide, tellement qu'il fe fait comme de ” vermifleaux, qu'ils vendent. Er à caufe qu'iltefemble ainfi à des vermifleaux, ils l'appellent Sco/e- Li mefme. Les vertus. Liu.24.ch.6. Liure 8, des fmpl. Liure 1. de Dioi.-ch.6g, cite : lequel les ignorans approuuent comme bon &z pur,fans confiderer ce quieff le principal.à {ça- uoir, vne odeur qui penetre : car celuy qui n'eft point falfifié a vne odeur fortacre. Diofcoride def- crit amplement les vertus du Styrax, difarit : Le Siyrax efchauffe, remollit, & meurit. Il ef} bon à la tous, aux rheumes, enroïeures, roupies, & à la voix perdue:à la matrice clofe. &* aux durétez d'iceile, Efhant ben on appliqué il pronoque les menffraes. Il lafche legerement le ventre, [ion en prend'um peu avec de là Terebenthine,en forme de pillules.Ileff fort bon miellé parmy les emplaftres refolutifs, cr ceux qui font faits pour delalfer. On le brufle pour en auoir la faye;comme de 1 encens, laquelle fert aux me: mes chofes que La faye de l'encens. (W\Y a ainfi au Gréc:0# lu brafleson la roSlit,é ex fait 07 de la fuyes dc. où il faut lire ae A8re, qui fignifie proprement #w4ffer lafuye en bruflant ;aulicu de Sarëre, qui fignifie fimplemét germer, verdoyer.) Onen fait asifr de ? huile en Syrie, lequel efchanffe bien fort, G amollit:mais il fait mal à latele,@ l'appefantit, d° fait dormir. Plineen dit de mefme,adiouftant, Ze treuve, dit-il, que prennant peu de Styrax, il chalfe la sriffele, & en prenunnt beaucoup il fait effre srifle. 1] guerit les oreilles brugantes, ff oh er diffille dedans & les efcroüelles, fi on les cnoimgt, (ox les nends desnerf. Il eff contraire aux ventns quinuifent par leur froidure par confequent à là Ciguë.Ga- Jien dir, que Le S#yrax efchauffe ,ramollit G*'meurit : pource eft ibbon à la toux, aux theumes, & di- féillations phlematiques,& entotieurés. [l prouoque les mois,prins en breuuage & appliqué.La fuye qu'on én fait en le bruflant.eftaucunement femblable à celle de l'encens.Marrhiol cnfeigne de faire l'huile du Scyrax én cefte façon : On met le Styrax apres l'auoir life crémper dans d’eau rofe par deux iours,dans vn Alémibic de verre bien luté àl entour,enfemble auec l'eau 5 puis l'ayant counere défa chappé, & mis an fourneau , on fair vn feu moderé iufques à ce que toute | eau foi diftilée. Quandl'huile commence à forrir, il faut faire plus grand feu iufques À ce qu'il foit rout tiré. Ceft huile éft bon non feulément pour parfumér 5 rnais auffi à cou ce à quoy le Séyrax peut feruir , & à plus d'éfficace que le Sryrax. hdi : Éuréde l'hiffoire Generale des Plantes. LIVRE LIV DE LHISTOIRE - Generale des Plantes: | | Auquel font deferits es peints tous les arbriféaux qui croiffént de leur bon gré parmyÿ : les bayes, € buiflons. | De la Ronce, €C H A P. “de O mms le plus fouuent ôn voicäupres des bois & grandes Forelts,fingtt liererent à l'entour des montagnes , des arbrifleaux & buiflons croiflans pour la plufpart en terroir fec & fablonneux , & par fois auffi en lieux hi mides & marefcageux : ainfi aufli nous adiouftons les arbtifleatix & buif= fons à noftre Foreft.Or comtne les Latins appellent Dsmerum,(ou ainfi que » dic Feftus, que les anciens difoienc Dumeélum, comme qui diroit Dumice= LR #em)vn lieuplein de touces fortes d'efpiñes,qui reiectent quaf routes par la { racine, foit qu'elles {eruent d'hayesou cloflures aux champs , & prés ; ou ” Ÿ autrementsainfiappellencils Frwserwm va lieu garny d'arbriffeaux où plans tes, qui y croiflent de leur bon gré , & auquel il ne croift rien d’aucre: Or donc nous mettans en deuoir pour traitrer des plantes qui fe nourriflent dansles hayes & garehnes ; nous commericerons par la Ronce.à caufe qu’elle eft la plus cogneuë.T heophtafte en met crois fortes, Ga: @,xauæiour @, tosopars, æuvoréar GN. Pline en met tout autant: mais non pas les mefmes : Des Ronces, dit-il, /eswnes portent Kne à. de des meures, & les autres des fleurs éomme des Rofes appellées par les Grecs Cynosbatos. La troifie[me tini6.c. 374 efpece efl appellée par les Grecs Ideenne;dn nom du lien oùelle croiff. Nous en faifons cinq fortes:B4- PrUEes Ji t05,Chamabatos,Rubus Ideen,où Framboilier efbineux, cé Rubus Ideen, on Framborfièr [ans efpines,é 4 nd le Cynosbates.Le Batos des Grecs eft appellé en Latin,Rwbys Les noms. La Ronce. magnus, & Sentis : les Arabesle nomment Baleich, où Has leicho:lés Frañçois Ronce, qui vient du mor Latin Rarcatio, qui appartient feulementaux buiffons : les Italiens Royo:les Allémans Bromber,Bremen, & Bramen:les Anglois Bramblée bulbe : les Efpagnols Cara. Elle éroift parmy les buiffons, ze 4; forefts,hayes,8 bornes des champs,auec les autres efpifies. Elle a l4 racine pleine de neuds,de laquelle il fors plufieurs branches , qui font bien dtoites, mais à caufe qu'elles font longues & minces, fi elles ne s'appuyent fur les phis pro- chaines,elles {e recourbenr,& fichant la tefte en terre pren- nentracine. Ce que Pline a fotr-bien efcrit dé toutes les Liui.e13: Ronces , combien que Theophrafte l'ait efcrit feulement de Hi 3° de lapetite Ronce. Les Ronces,dit-Plinc-pour effre tropgrefles & longues, fecourbent La pointé contreterre, @ reprennent Yaci= ne, & rempliroient incontinent tout le terroir à l'entour , fi on ne les cultine &effarteitellement qu'il fémble que les hommes foient nexpour cultiuer laterre, 6" vne chofe fi mefchante comme eflla Ronce, a monstré la maniere de prouigner, d* de tirer Les barbues pour Les replanter. Theoplhrafte dit, g#e l'e- fhine appellée Chamebatos fe ioignant à la terre, reprend ras cine.Ses branches font garties d’efpines crochues &c fort pis quantes , pat lefquelles elles-s'agraffent aux veftemens de ceux qui paffent aurour,& les retieñinent êt defchirenr. Sa fueille eft entrecoupée, afpre, & armée par le dos d'efpines :crochues,blancheaftre par deffous,& noiraftre au deffus,qui. ne tombe pas volonciers en hyuer, iufqu'à ce que la me Athéti.Hu,2) À ueElule Ÿ SN PES ÿ) J : 4} Tome premiers | , » CE 100 LiureÏT. del'Hiftoire des Plantes, uelle y reuienne,Sa Aeureft faite en façon d’eftoillés&blantheaftre Son fui eftatié meute noir, douxau gouft,;auec vn bien peu d’amercume. I] refemble àla/Franche meuremais il eft plusperit, pletn d’vn fuc qui eft comme de fang noir, & teint & noire lesmains. Phanias Etefius efcrir en Athence: Lx Mewrede ls Ronce dont la pilule defechée eff femblable à la Franche Meure, n fa fe- mence dans des petits refernoirs faits à angles, comme ceux de La Franche Meure, é rendvn aliment Liure 6, des qui à la verité el} de bon [uc,mais fluide. Gaïien dit, queices Menres de .Ronce s'appellent en Grec nd Brive, (que quelques aucheurs Latins corrompans le mot ont apppellécs Varicans) comme les &lius. des Franches Meures s'appellent déea & axdpe,qui font motsttirez du nomède la plante GerCvopte on & curamivæ. Or il ya vn'paffage corromputn Galien, Rà où il parle de ées A£ewres,lequel Gornæ AUX comm. tius corrige ainfi, Pv 7av Ga ru napnèr évoue Can oi map fus Apwmroi Banvo) tela ae Hope TE x CUtaquræe n ss 7? The Loptaig à oUVeLUAVÉE. Lefquels derniers motsne font pasauxexemplaires communs ; cellemenc des parer. qu'il dtoit impofhible d'en tirer aucun fensicar il veut dirc,comme il a efté dit cy deffus,que le mot Liurs.c14 Batina Vient de Batos,comme le mot 44074 vient de Morea , 8 Sycamina de Sycaminez. En Latin on les appelle Aforx rubi. Il croiff auffi, dit Pline, des Aeures fur les Ronces . qguitontefois ont le Grain : de dedans differant d'auec les autres. Combien qu'aux communs exemplaires il y a, Roma nafcun- tur in Rubis, dre. quieft vne petite faute , à laquelle toutefois perfonne n'a pris garde, ainfique Aux comm. dit Cornarius:caril-croift des Aéwres {ur les Ronces, non {culement à Rome ; mais auf par tout,ce fur le 6. liu. >1: ES v - : 2 Per des medic, que Pline dit bienen vnautre pañage difant:Les Ronces portent des Meures,drcEt Ouide qui dit, des part.c.r. Et les Meures croiffant fur les fafchenfes Ronces. A 1 € \ “He 4, On amaffe les fueilles des Ronces au printemps,8 les fleurs au commencement de l'efté, & lc ftuict Meramorph. Jors qu'il eft meur, au temps des moiffons, & fur Ia fin de l’efté La Ronce, dit Diofcoride, vers ARR de deffecher d reStraindre, & de noircir les cheveux. La decoëtion des branches prinfe en breunage, Les veus. Yeferréleventre, & le flux des femmes, ©eft bonne contre La morfure des ferpensnommez Prefter:Les fueilles machées raffermiffent les gencines, & gueriffent Tlemal de ln bouche, arreStent les vlceres qu S'aunacent toufiours, font bonnes à la tigne dé latefle, é7 aux yeux qui fortent horsdela teïte. On ap- Plique [es fueilles sux hemorroides , & enfleures du fondement | @° à'ceux qui [ent fabjeës aumal de cœur, aux douleurs de l'esfomach. Le fuc tiré des tiges @: des fucïlles pilées, œ efpelfiawfoleileftun Jounerain rémede pour toutes les chofes fufdites. Le fuc dés Meures de Ronte bien meures ef? fort bon Por les maladies de la boiche.Les Meures vertes mangées refèrrent le ventre d mefine là fleur beuë en vin. Mais ce que Ruela traduit , c'e on fingulier remède pour ce que deflus , il y à au cexte Grec! C'efl un remede plus founerain que tous les autres.Etce qu'il dits/es Meures vertes referrent le ventre: Lacuna il y a au Grec: Le fruitf de la Ronce à demy meur;referre Le ventre:onu comme Cornarius le traduits ESS qe, fruicf fi on le mange à demymeur;referre le ventre. Selon Galien, Les fueilles les bourgeons;les fleurs, .'aCs ‘ = Ph 7 F 23 F et : \ à 3 fimpll leffié,@ laracine ont une qualité aSfringeante qui r'eff pas petite:mnis il y » difference en ce que les’ fueilles nonuelles tendres ont en elles beaucoup de fubStance aqueu(e, peu d'aîtriéfion,@ par mefme raifon les germes auff. Parquoy eSfant mafchées elles guerif[ent les wlceres de la bouche tant faperf- ciaires qu'autres:mefimes elles font bonnes pour fouder les playes;car leur temperature ef compofée d'v- ne effence terrestre, dr aquenfestiede Mais leur fruit eStant meur a beaucoup de fuc chaud > temperé, qui eff douxice qui eff canfe anec ce qu'il eff vn pen aSfringeant,qwiln'eff pas mal-plaifant à manger: mais n'estant pas meur ln fabSfance terrestre & froide furmonte en luy. Alf eff-il afbre &> fort deficca- #if.L'vr G' l'autre eflant gardé deffeche mieux que quand il eff frais.La fleur aulfi x la mefine vertu que le frui£f qui n'eff pas meur.L'un dr l'autre [ons bons pour La dyfenterie,au flux de ventre au crache- ment du fang.d* à cenx qui font debiliteX par maladie longue.0r le racine outre l'affriction à beaucoup Liure2. des de fubffance fubtile en foy,par laquelle elle rompt la pierre des reins. Eten autrepañageil dir,queles. alim. Meures de Roncefont plus aftringeantes que les autress& fiquelqu'vnen mange en quantité, il aura douleur détefte;parquoy il fautlauer ce fruiét deuant que lé manger. Ectoutefois il ne lafche pas le ventre:ains le referre pluftoft:mais fi quelqu'vn'en mange lors qu'elles ne font pas encor meuress& les fait fecher pour les garder.elles referreront bien mieux:Ert firousles medicamens,que l’on a ac- Liure 6. des couftumé de faire du fuc de Meure font faits detcelles-cy;ils feront de plüs grandeefficace.Parquoy Se l'on fait vn medicament pour la boche aufi bien du fuc de Meures de Ronces, que'de celny des : Liurac:,. Meures de Meurier. La mature dit Pline,r’4 pas fait les Ronces feulement pour nuire a l'hümescar elle a'fait qwelles portent des Meures dont mefines les hommes en mangent.Ellesont vertu de deffécher & reffraindre;@ font bonnes pour Les genciues,éinflammations des glandes quifont [ous ln langue,er des Genitoires.La fleur ou le fruiét font contraires aux plus mefchans ferpés de tous;qu'on appelle Hemorrois, GPréfler.Ec pourfuiuätau long rour ce que Diofcoride en dit,ilvientà parler du medicamét qu'on! fait des Meures 8 dits 943+ aux Meures qui croiffent fur les Roncés;on en feroit de Diamoron,qui [eroit beaucoup meilleur pour La bonche;que celuy qu'on fait des Meures de Meurier.Prin[es auec ladite com- pofitionsoufeulement'anecl Hypociffis &mielelles font bonnes à la cholerique palfon,er à ceux qui [ons Jubjetsaux défauts de cœur,é à la morfure des ragnes Entre tous les medicamés aftringeans,il n'y En a point qui ait plus de vértu,que la racine de k'R 6ce qui porté Meures,eftät cuite en vin iufqu'à *conshprio de la tierce partie pour en lauer leswleerers de:la bouche & du fondemét. Car elle eft + fi | : grande DesRofes Chap.ÏIL 103 Ronce ldéenne, ou Framboifier fans d'efbines crochues d+ moins piquantes, & croiff fous l'ombre nt : Cham aies Tragus. des arbres. Sa fleur incorporée en miel eff bonne aux defln- \ a “+ ñ xions chaudes [ur les yeux, & au feu fainit-Ahthoine. Où en donne auec d'eau ceux qui ont douleur d'eflomach(aux vul- gairesil ya, one donne aux maladies de {a bouche, dc. Au demeurantelle a les mefmes vertus que lés autres Ron- La Ronce . Ces. La Ronce fdéenne,ou de montagne fans efpines,n'eft-pas Eee fi cogneuë à tous. Ilen croiftenabondance en vne nonta- Penn gne de Dauphiné pres de Grenoble, qui eft appellé Ja sp Motte. Elle a plufieurs tiges ; longues d’vn pied & demy: tellement qu’on la pourroit à bon droit appeller pesite Ron ce,où Framboilier de montagne,ou Idéen.il eft bien fucillus, & fans aucunes efpines. Sa fueille eft femblable à ceile du Framboifier, blanche par deffeus, & couuerte de bourre. Son fruiét eft rouge, non pas rond , commele Framboifier piquant, ny aufli doux ; mais il eft compofé de pluficurs petits grains , en forte qu'ilaboutiten pointe, & a vn gouft aigreler, mefmes eftant meur : & eft gros comme vne frai- fe. Les habitans de ce païs-là l’appellent des 4fnes, & le font bien differant d’auec le Framboifier, dont nous auons crairté cy deuant, qu'ilsappellent des Ampes. Tragus efti- mequeceft vne efpece de Chamaæbatos | ou petite Ronce- Lin ;.hrs & qu'elle doiteftre mife auec la Ronce Idéenne ,ou Fram- | boilier : car fi on la plante aux iardins elle fe changeen Framboifier & que tour cequiaefté dit de là Ronce luy conuient fort bien. Des Rofes, CH AP. Il EE Ë Rofier eft du nombte des arbriffcaux &efpines 5 mefne c’eft pluftoft vne efpine \ Z2 qu vnatbriffeau; ainfi que dit Pline.Les Grecs lappellenit ééder,pource qu’il a fortbon- Liu.24.6.4 Si Le ne odeur, felon Plutarque: les Arabes Nard, Naron, ,ou Vuard : les François Rofesles ;,. Feet 7 Icaliens Ro/z :les Allemans Ro/ez : les Efpagnols Rofas:les Bohemes Rwoze. Les Rofiers font fauvages ou domefliques. Quant aux fauuages il yena Le Rofier. plufieurs efpeces, quicroiffentparmy les bois , & äux buif- fons 8 hayes, parmy les Ronces, & autres efpines. Quant aux domeffiques il y en a encor plus de fortes. Or pource que pour la plus partils ont efté prins dans les bois , &ap- priuoifez en les culriuant, & qu'auff ils ont grande affni- : té auec les fzusages, nous traitterons de tous enfemble: combien qu il {emble qu'il feroit plus à propos d'entraitter re au liure des fleurs,entre lefquelles les Rofes tiennent le pre- mierrang , & s'en ferron communement à faire des bou- quets. T'heophrafte declare la difference qu'il y a entre les Rte dé Rofes de l'vn à l'autre, difant: La démerfité des Rofes fe co gnoiff à la multitude des fueilles ,on au petit nombre : en ce _ qu'elles font ou afbres on liffes en la couleur dr odeur. Car ily a des Rofes qui n'ont que cinq fucilles en leur fleur : les au- tres en onr douze:les autres vinar, & encor d'auantage:car ily en a qui fontappellées Cewsifoliz, come celles qui croif- fent à l’entour de Philippi , où l’on les apporte pourlesre- planter du montPangée, auquelilen croiftenabondance qui oncles fueilles de dedans la fleur fort perires. Car elles croiflenten telle façon qu'elles ont des fucilles en dedans, & en dehors : elles nefenrene pas fort bon, & ne fonc pas fort grandes. Entre les grandes, celles là font les plusodo- rantes , qui ontles fucilles de deffousla fleur afpres. Or les Rofers faunages onv les branches & fucilles plus afpres, la fleur moins colorée, quine fenc pas fibon, & eft plus petite. Plinemer plufieurs efpeces de Rofes differences en Eiu2rch4 I 4 couleur, IHERS ve Lesnoms. Le Pofiers Tiu,21: C18. Liu.1.c112. Liu, 4. des medic. des Part. Liure IT del'Hiftoire des 104 iure il. del Hiftoire des Plantes, couleur,& felon les lieux où elle croiffent: Ewrre Les Rofes, dit-il, Les plus eftimées font les Premeflines, & celles de la terre de Labewr.Les antres y ont adionflé la Milefienne,qui eff La plus haute en couleur, cu a point plus de douxè fueilles.La Trachinienne ya apres,qui neff pas firougespuis Ÿ Alabädique, qui eff moins eflimée,@r a.les fueilles blanches.La Moins eflimée(ou comme d’autres lifent,/a plusprofita- ble)eff La Spineole,ayant plufieurs fueilles,maisfort mennés1l yen » auffiune forte wo appelle Centi- folias@ vne autrequenons appellës Grecqne:les Grecs l'appelle Lichhis qui ne croiff finom és lieux hu- mides,@ na iamais que cinq fueilles,@ efl gradecôme la fleur du Violier. fans aucune odeur.Encores y. en ail vre chere appellée Gracula,qui a fes fueilles toites entortillées one s'efpanit iamais finô quon l'ounre auec les maïns:auff diroit oæ que c'efl tonfiours un bouton,côbien qu'elle ait Les fucilles fort lar- ges.Ily en à d'autres qui ont leur tige côme la Maulue,la fucille come l Olivier, cr s’appellet Mofchen- towEntre toutes celles-cy celle qui croiff en Antomne eff de Moyenne grandeurion l'appelle Coroneolé, € nya que cefte-cy qui fente bon, dr celle de l'Eglantier J'eftime que ce font nos Rofes blâches,defquel- les noustenons moins de compte que de toutes les autres,apres celles de Damas. Aucunes onrgrad nombre de fueilles,çcommeles Alabandiques des anciens. Us cftimenr que les Spivoles font ainfi ap-. pellées à caufede leurs efpines:comme les Gesrifolie,à caufe de la multitude de leuts fucilles. Mais les Preneffines eftoient rouges,comme,auñli les Milefiennes qu'on appelle en Fräâce Rofes de Prouins. Les Trachiniennes eftoient moins rouges:nous Les appellons Ro/es incarnates.La Grecque auffi à mo iugemét eftoit rouge;combie que Pline m'ait point fpecifié la couleurs& eft celle quenous appelons Rofe de Damas ronge,comme plufieurs eftiment. Celle qui s'appelle Geculaselt auffi felôn l'aduisde plufisursvne efpece de Rofes de Damas,dont la fleur eft blanche, tirant va peu fur le baye, & ont comme l'odeur du Cinnamome: nous les appellons Rofes de Damas incarnates. Onelt én doute, qu'elle eft celle qu'ils appelloient Æ4o/cheutos, Aucuns penfenr que c'eftoient Rofés de Damas: les autres les mectent entre le Rofes fanuages , quicroiflent emmy le buiflons. Lefcorce de celles de Damas elkbien plus verte que les autres, comme l’efcorce des Maulues : mais ie n’en ay point én- cor veu qui cuftla fueille comme l’Oliuier combièn qu'en quelques exemplaires il ya folia leutn, Ceft à dire ;vvies , au lieu de O/ce : Aurefte Dalechamp-eftime , que la Mofcheuton "eftoir ainfi appcliée par les anciens , non pa$ pour dire qu’elle fencir le mufc : ‘car ils ne fçauoient encor que c'eftoit que mufc : mais poarce qu'elle fait plufieurs reiettons que les Grecs appellent ucyxc: ou bien pource que fi on en planté des chapons , qu'ils appellent aufi méoss, elle reprend aifément comine la vigne, fans qu'il ÿ ait point de racine. Quafi tous font d'accord , que celle qui eftoit appelée Coroteola , à caufe-qu'on en faifoit les couronnes où chappeaux de fleurs, ou Rofe rardine, ou d'Automne, ceft la Rofe de Dainas ; pource qu'elle croiften Automne, & qu’elle fenr fort bon. Nous l’appellons en François Rofe mufquée,8&zMufquadelle:les Italiens Rofx Mofchetta:le Anglois, Allemans &.Flammans Ro/arbaum. 1] ÿ en a de deux fortes : car l'vne n’a que cinq fueilles: l’autre PEUT | en aplufeurs. Ce qu'on eflime auoir efté fait par l'indu- Rofe Myfquée de Damas ftrie des lardiniers. Toutes deux ont vne odeur fort plaifan- mn pags te Tfaucadioufter à celles-cy la Rofe same, dont lesan- ® ‘ ciens n'ont pointfait de mention. Pline appelle routesfot- tes de Rofes faiuages Cyrorrhôdon, ainfi que nous süons defia dit cy deflus. Or les fimpliciftes ont remarqué, qu'il yena deuxefpeces : l'vne eft la Rofe Jaunase commune, qui ctoïft par cout fur les buiflons: & l'autre qui eftappellée Cynorrhodos Poliachante c'eltà dire Rofe de chien Efpinenfe, laquelle refemble aux Rofes domeffiques.Le Rofiera les raci- & nes branchues, &ligneules, quiiertent des branches lon- gues & ligneufes , garnics d'aiguillons , où pointes cro- chues. Les fueilles font vn peu longuetres, denrelées, noi- raftres &afpres : entre lefquelles forc au bout d'vne aflez longue queuë le bouton enuironné dé cinq perites fueil- les vertes , dontil y en a deux qui font barbues d’vn cofté & d'autre, & deux quinele font point. Lacinquiéme ne left que d'vn cofté. Ces fueilles fonr appellées en Latin Cortices. La Rofe s'ouure peu à peu , & s’efpannit: doncil en fort des fueilles rouges , ou blanches, qui fonc bellesà voir, & ont vne fort bonne odeur. Leur bout eft blanc, par lequel elles tiennent, au bouron, & que l'on ofte quand, on fait Ja conferue, ou Syrop de Rofes;cit appellé par Pline, Ongle, des Rofes. Diofcotide les nomme #uyes ré cédun : & les fucilles donc on l'a ofté duyvoudeg, 8 aruxvauduæs comme qui diroit defonglées. Galien appelle foutencées ongles AG , c'eft à dire, Dour : car il dit god xAwpü PAT IE E Dela Ronce.! Chap. ro: grande vertu , que mefines elle fait deuenir les éfponges dures comme pierre. L'autre efpece de Ronces eft appelléeen Grec Chamabatos, qui eft à direperite Ronce.Gaza l'appelle Humirubum Ron- No ce de terre. Icelle croift fur le bord des riuieres,aux ruines des murailles, & aux champs qui ne font£e Her. pas cultiuez. Ilme femble que Theophrafte ait entendu celte-cy , quand il efcrit Barr évudhar , où Liure 4, de mépudha, C'eft à dire que cefte Ronce aime l'humidité comme le Paliurus. Cefte Ronce s’efpand 1hi c 13. au long &zau large, eftendant fes verges menuës & garnies d’efpines par deffus la terre , qui ne s'ef- “EC leuent iamais; pendent toufiours contre tetre & rampent. Elle a la racine,la fleur, & la fucille comme la precedente: mais fon fruiét n'eft pas femblable: car eftant meur, il eft de couleur de pérs, & non pas noir. comme celuy de laprecedente , & eft plus petit, a aufli moins de fuc, & eft quafi auffi doux que celuy du Meurier. L'autre efpece de Ronre, eft celle qui porte les Rofes, ainf que dit Pline. Diofcoridé l'appelle #wver6erG*. Elle croift dans les hayes parmy les autres Ronces. L'Eglanrier: En Latinrelle s'appelle Rubws Canimus , où Canirubus : en Arabe Sent : en Jralien Rouo Canino. Au- EE £ cuns effiment que c’eft celle qu'on appelle en France Englantier | 8& Eglantieri ce qui s'accorde Le liens cé _auéc les marques qu'en donne Diofcoride. Car cefte plante eft plus grande, que la grande Ronce 8e La plus fermé : car elle croift en hauteur comme vn arbre, & né rampe pas fur verre comme la Roz- ce Fit, dcaufe da fa foiblefle. L'Eglantier a les fucilles du Myrte ; mais plus larges. Ses branches fou garnies de forres efpines, quieft lacaufe pourquoÿ nous l'auons pluftoft mis au nombre des Ronces, que des Rofes.Il fair le plus fouuent {es fleûrs blanches, quelquefois vn peu rougeaftres, de fort bonne odeur. Son fruiét eft long, fair comme lé noyau d'vne oliue , qui deuient jaune eftant meur, & cft plein de bourre. Ce fruiét, (apres en auoir ofté la bourre, car elle nuit à l’artere)cftanc feché &'bouilly en vin,prinsen breuuage, referre le ventre. Ruel fuyuant les communs exemplai- res incorreéts à ainfi traduit ces derniers mots ; Sos frwiéf feché apres en auoir offé la bourre de de- dans,reftrre le ventre : car eflant cuit an vin épris en brénage, il wuit à l'artere. Mais au texte cor. reét il y a ainfi : So fruiét refraint le ventre ayant ofé ce qui pique(car fa bourre fait mal à l'artere) effant cuit en du vin & pris en breunage. Ce que Cornarius a fort bien traduit, comme nous l’auons mis cy deflus. La fleur dé l'Eglantier a encor cecy, outre ce que Diofcoride en dir, qu'eftant fror- tée encre les doigts, elle fenc bon, & fà fucille auffi. Serapio apres auoit efcrit cout ce que Diofcori- de en diradioufte, que la racine de /'Eglantier eft plus chaude que lefruiét: qu'eftant pilée & mife deffüs en façon d'emplaftre, elle attire dehors les efpines qui font fichées dans le corps.Les fueïlles auffipilées & appliquées far les inflammations les empefchent de croiftre.Il femble,& à bon droir, que les communs exemplaires de Diofcoride foient manques en ceft endroit; d'autant que ces chofes que Serapion a adioufté, n’y font pas. Or combien qu'il m'y ait point de marque en Diofco- ride, qui ne conuienne fort bien à cefte plante, & que Ja plus part de ceux quien ont efcrit en font bien d'accord. il y a neantmoins aucuns qui en doutentDodon efcrit qu'il eftime,que le Cyr0504- #os de Theophrafte foit l'Aubefpin. Tragus auf l'a peine & defcrit fous le nom de Cyroshatus. Les Liu. 3 € 3x, autre y contredifent ouuertement, comme fait Matthiol:Czr dit-il, fé /e Cynosbatos effoit vne efbece Are à rie de Rofes fauuages, il [uféfoit à Divfcoride de dire , que l'Eglantier efloit femblable aux Rofes;fans di- Lin.3.c. 18. re 8 il croiff baut comme vn arbre,@ beaucoup plus grand que La Ronce,D'anatage les fueilles du Ro- To fier fauuage font bien differentes d'anec celles du Myrte. Leur fruitf meme eff beaucoup plus gros,mon Diofe.c 106. feulement que les noyaux d'oline, mais que les oliues mefmes, En outre Pline appelle la Rofe fauuage 7, Rae de Cynorrhoder.qui eft vn nom particulier, & non pas Cyrosbates.Qui plus eft,luy mefmes efcrit que les 2.Raîün anciens par le mot de Cyrerrhodon, qui veut dire Rofe de chien, n’ont entendu autre chofe qu'vne : de petite efponge qui croift au milieu des branches des Rofiers fauuages.Ec traitcant du Cyrosbafos Où Liure 3. de Ronce dechien, il la faitbien differente d'auec la Rofe fauuage, difant, qu'elle a la fucille comme pie ch, 4 la plante d'vn homme,& qu'elle porte(ce que Matthiol a oublié ) va raifin noir,dans les srains du- Eh ne quel, il y a vn nerf raifon duquel ileft appellé NewrofBaflos. Or Theophraîte dir,que le Cynosbatos FRS eft femblable au Grenadier, & porte vn fruiét aufi femblable , mais que fa fucille eft femblable à Fitch 18. l'Agnus Caftus.Mais on refpond à toutes ces obicétions; Premierement ce que Matchiol s'eflayede Rain | prouuer contre Marcellus, gwe le Cynosbatos on Ronce de chien eff differant d'auec la Rofe de chies 04 “ es fanuage, en la groffeur dutronc, en la hauteur & grandeur, & en la multitude & forcé des efpines, Le sh# & en ce que la Rewce de chien a la fucille qui fent bon,comme dit Pline, & eft eftroite, au lieu que * "+ celle dé Rofé fanmngene fent du tout rien. Celle-R eft aiguë,& celle de la Rofe Jaunage eft vn peu large au bout, & eff diuiféc par entrecoupeures plus grandes. Ÿ ayant donc fi grande difference Diofcoride ne denoir poinc faire comparaifon de la Ronce de chien ,ny auec la Rofe fauwage :nY auec la domeflique : 8 ne fert rien de dire, que Pline appelle la Rofe fauuage Cyrorrhodon :.8e nôn Cynosbaton : car il n'efcrit pas aufli , que les anciens n'appelloicnt Cyrorrhodon, que cefte petite cfponge , qui croiftau milieu des branches des Rofes fauvages , comme lc dit Mathiol: mais que lontiroir vn medicament du Rofer de chiens c'eft que de la cendre de l'efponge qui croift au Ini- lieu defesbranches ,onen faifoir recroiftre les cheueux tombez par la pelade. Or il eftaifé à Aléz, voir par cefte defcription, que la fueille dela Rofe de chien, refemble fortà celle du Myrte, fingu- lierement du fzsage :mais qu'elle eft plus large. & dencelée à l'entour, & vn peu moins aigue; ê&& SA Tome premier. E 3 que 102 Liure [de l'Hiftoire des Plantes, que fon fruit refemble à l’Oliue. Car Diofcorde dit éoxôTæ ; C'eft à dire femblable : & non pas ivar, À Ï * Pr : . “ 2. 2 = _ qui figniferoit auf gros, combien qu'il n'eft pas plus gros que les Oliues d'Efpagne,ou de Langue- Aa 6. s doc. Ur ce paflage auquel T'heophrafte dir,que la rence de chien, c'efl vn arbre femblablé au Grens- -iure 3. de fau Phi, chus, 4485 qui fait Jon fruit comme luy:cit corompuicaril faut qu'il y ait:/emblable à la Rofe.Car Pline Liusé.c.s7, a ainfh traduit ce mefme paflages 7/4, dit-il,uze efhece de Ronce,quiporte des Meures,@ vne Añtre, qui porte comme vne Rofe, qui ef} appellée Cynosbatos. Dont il fera aifé de corriger le demeurant de ce paffage en Theophrafte,en lifanc ainfi;L4 Ronce de chien à le fruict rongefire séblable à celuy de A las. Rofier; 8 non du Grenndier, comme il y a aux communs exemplaires. Er apres il faut lire ainfi que Liaz4614 Pline l'a incerprecé, La fueille femblable à la plante d'un homme,8t non pas, séblable à lafueille du Sanle;comine on lit communement. Car qui confiderera la plante où trace du pied d’vn hôme;elle eft au commencement vn peu large,puis au milieu elleeft plus largcsen fin elle aboutit en pointe & vacn s'eftreciflant,côme on peut voir en mettant le pied chauffé en du fabte,ou en la fâge,fur tout. ayanc des fouliers comme on les voir aux ftatues antiques , à la façon qu'on les portoir ancienne- ment.Car cefte marque ou impreffion reprefente entierement la forme des fueilles de la Roce de chien Mais quand Pline efcrit,que la Rowce de chien porte vn raifin noir,il confond,comme il fair en plufieurs autres endroits;la Ronce de chien , auec la pesite Ronce, appellant fon fruiét improprement Raïfin, au licu de l'appeller AMewre, combien qu'ils ñe font pas: beaucoup differents l'vn de l'autre. Ce qui eft aisé à cognoiftresd'autant qu’il femble qu'il vueille mettre en ce paffage là les trois fortes de Ronces,defquelles Theophrafte fait mention:car apres auoir parlé de la grande Rones il adioufte: l'autre forte de Ronce eff celle guiporte des Rofes. Mais il ne parle point de la troifiefme efpece, finon. que nous y rapportions ce que nous auôs defia dit:à quoy s'accorde vn vieil exemplaire.auquel il fe Ho : treuue ainfi efcrit : La petite Ronce porte un railin noir,au grain duquel, @rc.i] croift tant fur la Ronce, Liure 7. des que fur /’Eg/antier vn certain excrement roñd;afpre au roucher, Pline dit,que celuy de la Rozce,eft FR vhe petite boule faite comme vne chaftagne,qui eft fort bonne pour les graueleux, Ilappelle auf celle de l'Eglantier petite ue Galien parlant de /4 Ronce de chien, ou Eglantier dit ainfi : Sos Liure 2. des 4 eff fort aflringeant , ér les fucilles refiraignent mediocrement, parquoy fonvfage particulier efl alim, affeX cogneu.fl fe faut garder de manger de fon fruiticer il eff plein d'une bourre ; qui eff mauuaife à Larme lArtere.Eten vn autre ptflage:/e fruit} de l'Eglantier eff bien plus affringeant ,que celuy des Roncess Idée; où pour cefle caufe ilrefèrre mieux le ventre.Or les paifans en mägent fouuent,&r ell de peu de #ourriture. ch Or c'eft affez parlé de l’Eglätier Venons à la Ronce Idéenne,tantà la piquäte, qu'à celle qui n’a point 4. éfeus d'efpines. Elle eft appellée Zdéenne , non pource qu'elle croift feukément au mont Ida, & non pu +e 4 ailleurs, comme Pline l'a penfé : mais d'autant , ainfi que dit Diofcoride , qu'il y enaabondance Liure 3. de le de 6 : l'hift. 3.17. aû mont Ida. Or Theophrafte racontant les arbres particuliers du mont Ida ne fait aucune mention Au meflieu, Les noms. , dela Ronce Idéenne. Et de fait, la plus part des Herbiers tient LEA Ronce Idéenne ,ou Framboifier que c'eft vnarbriffeau queles François nomment Frawmboi- Laferme. piquant. fier, comme qui diroit Fraifferde bois:les Allemans Hymber- | ren,fi bien que cela eftquañdutout hors de doure:carainf Vs, À Ne M qu'efcric Diofcoride, cefte Ronceeft beaucoup plus tendre : ) 4 que l'autre, & a les efpines plus petites ,combien qu'ils'en “RS tcrouue auffi fans efpines,fur tout aux nouucaux furjcons qui ù n'ont pas encor vn an. Ila les mefmes vertus que la Ronce cy deuant dite. Pline en dittourautant: 0x appelle , dit-il ob 2 derniere efpece Idéenne,dunom du lieu où elle croifhielle ei Va / fi plus tendre que les auires (car Hermolaus l'a ainfi corrige fur fa Ji N Diofcoride , au lieu qu'il y auoïit, ef plus petite, ) a les efpi- TER \ Xe nes moindres © moins crochues. Sa racine elt longue, qui va WA S'eftendant par deffus terre, & iertetous les ans des fur- [Zn jeons , lefquels en la feconde année fleuriflent & portent vn fruit, qui refembleaux Meures des Ronces; coutefois elles (À be A (/)) CLR TZ LS 22 Re Liu.16,c.37. À ue 4 f rh, ” ; a font rouges : & font apppellées en Latin Rubi Idei mors : en “e NO ÿ * FrançoisFrzmboifes : les Dauphinois les appellent 4wpes: APE UN Sés les Italiens Awpomele. Le Framboifier fleuriten May, & en vas "fS en Juin. Son fruit eft meuren luillet. Sa fleur, felon Dio- fcoride, incorporée auec miel eft bonne pour appliquer fur les enfleures des yeux. Elle cftaint la chaleur des Liur6.c.37. # + Erifipeles. On en donne à boire à ceux qui font fubjets aux SEE ” douleurs d'efomac trempée en eau. Selon Pline la fleur eft \ bonne appliquée fur les yeux chaflieux aueceau. Cequ'il NUE redicenvnautre endroit : La Ronce Idéenne dit-il, a eflé A ainf appelée, d'antant qu'elle ne croiff point autre part que fur le mont Ida. Or eff elle plus tendre & moindre, & à moins d'efpines Des Rofes. Chap. IT: 10$ * CE CL V : # qoeps roy Aoeër,c'eft à dire,le vert des Rofes feparé d'anecles ongles:8c 6du Der guess Tor AdÇars Læ fueille des Ronfes défongléesCar Acbds en Grec fignific Ze bou de quelque chofe.Les petits grains iaus nes qui fonr au milieu de la Rofe artachez à des filets menus, s'appellent en Latin Flores Ro/arum. en Grec dvn rôr pédur.* Ceux qui les appellent A4zthera faille grandement: car Anthera feton Galien, Celle, Paul, & Aëce , eft le nom d'vne compofirion, dont il y en a diuerfes defcriprions en‘diuers Autheurs. Caril y ena qui feruenc pour les maladies de la bouche; & d’autres pour d'autres maladies. Ils'enfaitaufli de feches, defquelles on fe fert en poudre; & d'autres qui font incorporées en miel, &ne s'appellent pas ainfi pour eftre compofées de fleurs de Rofes; veu quil y én a beaucoup aufquelles on n'en met point: mais à caufe de la couleur de fleur que l'on donne àces compofñirions là. Ce bouton vert qui fouftient la fleur , & qui eft plein dé femence s'ap- pelle en Grec xt@aAa rôv pod: en Latin Capus Rofarum. Apres quel fueille 8z la fleur eftrom- bée, quand ce vient fur l'Automne il fe meurit, & fe fait rouge, & eft plein d'vne graine dure en- uironnée de bourre. Le Rofer Grec que les Grecs nomme Lyichnÿ , pource qu'ila les fleurs com- us melherbe appellée Zychmis, croift de fon bon gré aux hayes, & eft fort petit, fans efpines : ce qui Le lien. luy eft particulier. Sa fleur eft rougeaftre, & fort au. Printemps & en Automne, comme auf la Coromeole-, & celle qui cit appellée Gracula. L'onen planreauxiardins , & mefmes il en croiften quelques montagnes qui nc fentent rien. Tontefois Dalechamp en a cueilly au plus haut fom- met d’vne montagne des Ceuennes pres de Lyon, que l'on appelle la montagne de Pilate, qui fentoient fort bon , dont la plante eftoitrempante fur terre , & fi baflc, auec les fueilles fi petites, que l’on n'euft point pensé que ce fuflencRofes. Et au contraire il s’en voir en Ja grande Char- trouffe pres de Grenoble, qui ne fentent du tout rien: tellement que cela eft cres veritable que Theophrafte parlant de cesmefmes Rofes dit , à fçauoir qu'elles ont l'odeur felon le lieu où elles Liu. &. de croiflent, & que pour la diuérfité du tertoir il aduiendra_qu’vne mefme forte fentira bon en vn DhHbeh,e lieu, & en vn autre ne fentirarien.Or Gaza n'a pas bien traduit ce paflage.Si quelqu vn nié,que ce foit icy la Rofe Grecque de Pline, au moins puis que c'eft vneefpece de Rofe faunage Al m'accordera que c'eft vneefpece d'Eglantier liffe:8t fans efpines. La Rofe appelée Gracula fent fort bon, & fleu- #92 Gre- rit au commencement-de l'Efté, vn peu plas tard que celle de Damas, & continueà fleurir tout de long del'Efté. Elle a les fucilles plus larges que celles de Dames blanc,8t qui ne s’efpanniflent pas, L4frme. fion neles eftend auec la main: mais font comme colées &entortillées;comme efcrit Pline. L'on dit communementque cette Rofe fentla Canelle. La Rofe iaune owdorée eft ainfi nommée à cau- RTE {Le de fa couleur Elle à la fleur & la couleur d'autre façon que les autres:car {es fueilles font petites, De rondes,de couleur de vert-brun,fort decoupées: dont les pointes fontquafi poignantes. Ses bran- La forme. ches font bien garnies d'efpines , la fleur ft dorée ou iaune;femblableaux autres quant aurefte , fi. nonqu’elle n'eft pas double comme celles de iardinsmaisn’aque cinq fueilles.Elle a vne odeut fort Eglantier efpineux. La Rofe taune. ner A F: Est UX fi Ve L + l'odeur qu'elle de- mal:plaifante,dont nature a eu grand tort d'auoir priué vne fi belle fleur de | | | uoit 106 LiureII. del'Hiftoire des Plantes. uoit auoir comme les autres Rofes ; car fi elle fentoit bon,ellenetiendroit pas le dérnier rangentré les belles fleurs. Il en croiften Italic,& depuis quelques temps En çà on en commence à planter aux jardins. La Rofe fauuage, que nous auons dit que Pline appelloit Cynorrhodon , a les fucilles afpres, & pleines d'aiguillons. Ses branches & furjeons font conuerts d'efpines , comme ceux des Rofiers, Rofier fauwage portant pommes. ii a ils font plus perirs 8 les fucilles auf. Les ples, blanches, ou bien tirans fur la couleur de pourpre,êc ne fentent rien.Apres que la fleur eft tombée il y croift des petits boutons ronds , comme aux domeftiques, qui rougiflentlors qu'ils font meurs,& font pleins d'unc fe- 8 mence enuironnée de bourre. Ila defia cy-deffus efté dix, Les Rofes faunages. , qu'il croifloit au milieu de fes branches vne petite boule ou SS petire boffe heriffée, que Pline nomme Æffonge. Aucuns * Aporhicaires la nomment Bedegar, non fans erreur; veu que, que Bedegar cft vne efpece de Chardon. Il ya pluficurs for- tes de Rofes fauwages qui font bien à rernarquer,dont les vnes = fententcla Canelle, & ont la fueille plus petite que toutes, VYeZ "À les autres. Il en croift naturellement par les champs en Fran-, ue E =. _ ce, cn Flandres,en Angleterre ; & font bien cogneuës pour CO raifons deleurodeur. Leésiaunes fauuages croiflent en Bar-. 2 Q AVR re / É DE $ au 1ÿ V2 à x $ L ‘ «4 , A te PRE baric. Il en croift aufli de bleuës en quelques iardins d'Italie. AND ANR "Il y en a aufli vne efpece, quia les fueilles comme le mytrte, ” mais plus larges, dont lafleur eftauffi belle que des Mufca- des. On l'appelle communement Eg/antier,de laquelle nous couleur, & en la figure, & quelquefois auffien la groffeur, qué qui n'y eft bien exercé ne les peut difcerner d’enfemble. L'autre forte d'Eglantier, pource que fatige, fes branches.furjeons,&fucillés font bien garnies d’efpines, eft appéllée par Dalechamp Cyrorrhodon Polyacanthon , c'eft à idire Eglantier efpinenx. Ceft Eglantier n'eft iamais plus haut d'vn pied. Sa fleur eftrouge & petite. I Le rolyacan- s'en treuue au bois de Gramont pres de Montpelier. Quant aux Rofes de iardin, dit Pline , Le thon. Limorchs 74770if aide beaucoup à leur donner odeur : celles de Corene de Barbarie font les plus odorantes de routes : auÎfrs y fait-il de fort bononguent Rofat. A Carthagene d'Efpagneil y à des Rofes d'Haflincan tont d'hyuer. La failor auffy [ert beaucoup : car il y à des [aifons , où les Rofes #'ont point d'odeur. Celle qui croifl en lien [ec à meilleur odeur , que celle qui croiff en lieu humide. Le Rofier ne aime en lieux gras, nyen lieux nréilleux , ny anffi pres des ruiffeaux drdieux aquatiques": car il aÿme one terre legere, r fur tout vn licu auquel om ait mis des platras on curailles de mailon. Ceux de lacam- pagne de Rome font fort baflifs à fleurir : mais les Milefiens font tarifs : toutefois ceux de Pilaffro font des derniers à porter. Il les faut planter plus profond que les bleds ; non toutefois ff profond que La vigne. Ceux que l'on [eme font fort tardifs à venir. Leur femenceefl dans le bouton qui ef? Jousla fieur, & toutecnuironnée de bourre : dela viont qu'on en plante pluffoff des fions quede les femer. On plante aaffi des yeux des racines comme on fait des Cannes : mais c'efl d'une Jorte appellée Spineolez. quiefl blaffardce,c iette de grandes verges comme celles de la Quintefucille. Cette forte eff differen- te d'antola Grecque. Or tous Rofiers iment à effre coupez & emondez, © d'efrebruflez. Ils aiment anffid'effre replantez comme la vignes: car ils croiffent incontinent. Il [ufit que le Sion ait quatre doigts hors de terre, ox dauantage qui voudra. Il les faut planter à la fin d'Oëfobre : mais pour lesre- Llanter, ilfart attendre que le vent fueillu, tire & les mette vn pied loin l'un de l'autre, @remuër Jonuenida terre, àl'entour. Ceux quièn veulent auoir des premiers font vue foffe d'vn picd de larce Liure € ae 0%t Aentour du Rofier, Geémphilent ladite foffe d'eau chaude,lors que le bouton commence à pouffer. l'hift.ch. «Voila ce qu’en dit Pline. Dont il fera aife à corriger vn paflage de Theophrafte, duquel Pline a emprunté quai tour ce qu'il en dit:On lit ainfi en Theophrafte.ainfi que Gaza l'a rraduir:Celes de Corene-font les plus odorantes de toutes,auffiy fait-on de fort bon onguent.Or generalemët les violettes € añtres fleurs de ce pays-la ont vne odeur pure : au lieu qu'il faut lire, Or generalement les violettes autres fleursont une fort bonne odeur en ce pays-là,[f la faifon eff propre:car elle y fert grandement à changer la fenteur, Car Pline dit:la faifon y fait anffi besutoupscar en quelquesaunées elles font rioins odorantes, Le lieu, -DesRofes. Chap.fI. 107 odorantes, Et vi peu apres Gaza pourfuiuant en fa traduétion de Theophrafte le fait pailér ainf : Le Rofier croiff auÎfi de femence, qui eff vne pomme qui croiff fous La flear , &r eff de couleur de Safran baflard,@ piquante,couuerte de certaine bourre qui eff auprees des premiers grains : ce qu'il faut ainfi corrigér:La Rofe croiff auffi de feméëce,qui eff enclofe dans vne ptite pôme qui croiff fous La fleur;couner te d'une bourre comme on voit au Saffran baïtard,@* aux teStes des chardons, laquelle enuironne toute La graine. U ÿ aquelques temps qu'aupres de Grenoble en Dauphiné il fortit du milieu d'vne Rofe rouge, de laquelle les fucilles eftoient défia rombées, vhe petite tige;menuë, longue de trois doigts, qui porta vne autre Rofe comme la premiere,auec fon bouton deffous qui fouftenoit la fleur, Pline dic,qwe les Rofes demeurent long-temps à croiftre de femence, laquelle eff enclofe entvne efcorce ; qui eff deffous La fleur , &* couuerte de bourre. Cela donc que Theophrafte appelle en la Rôle minw , Pline l'appelle Corsicem ; éomme auffi vn peu deuantil dit : Elle croiff enclofe dans vne efcorce plaine de grains. Nous auons auf dit,que ce bouton s'appelloit xeDaAr, Theophrafte dit : Or d'antant que les Rofiers demeurent long-temps à croiïtre l'on conpe des [cions qu'on plante. Effant bruflé & efmondéil porte de plus belles fleurs : car [ion le laille il croisf en vne extreme facon & s'abaftardit. Or il le faut tranfflanter founent : & en cefte forte il fera detres-belles Rofes. Ge que Pline dit ainifiipource que les Rofiers demeurent long-temps à croistre de la Jemence,on plante pluftoff des Jcions, Or tous Rojiers aÿ- ment à eftre emondez,@ bruflez : (car f£on ne les cultine,ce que Plinea oublié,s/s s'abaflardiffent.)ils croiffent auf bië & visfe en les réplantant comme la vigne. Les Roferstaht domefliques,que fausages, fleuriffent au mois de May,& de luin, comme aufñi les Ro/es de Damus, où muquées, quieuriflent pour la féconde fois au mois de Septembre,ou en autornne. Ce qui ne doitfembler eftrange à per- fonne ; veu que Virgile fait mention des Peftanes qui portent deux fois. La Refe felon Diofcoride; refroidit,& referre;mais eftant feche elle eft plus aftringeante.Ce que Pline dit auffi. Or poutce que ce paffage eft corrompu, & que ce qu'ilauoit dit du fonc odorant eft rapportée à la Rofe ; Cornarius l'a ainf corrigé fur vn vieil exemplaire : Sx decoéfion [ert aux maladies des femmes. Ond'appliqué auecrefine feche aux conuulfions qui font retirer lateïle en arriere , pour efchauffer. Tufquesicy il a parlé du lonc,apres il parle de la Rofe : /4 Rofe referre & refraichit, dre. Mais en noftre exernplaire cfcrit à la main il y a 5 On La met pour efchauffer : la Rofe referre & refroidir , dc. Galien dit, que là Rofe eftcompofée d’vne fubftance aqueufe, chaude, meflée anec deux autres qualitez, aftringeante & amere : & que la fleur des Rofes ef plus aftringeante,& auffi plus deficcatiue; Et vn autre lieu 1l dit, que l'huile Rofat eft froid au premier degré 3 & que le fuc des Rofes elt de temperatüre plus froide : mais non pas de beaucoup ; ains de chaleut riede , & d'vne effence fubtile. Ces autheurs âyans efgard à diuerfes raifons ont toutefois dir vray 3 difans les vns que la Rofe eff froide ; & les autres qu'elle eft chaude : car la Rofeeft aucunement mediocre entre chaud & froid, veu que l'vné où l'autre qualité ne fe peutcognoiftre par les fens : car les chofes qui efmeuuent les fens par leur chaleut ou froidure, font mifes au rang de celles qui efchauffent ou refroidiffent au fecond degré : mais celles defauelles on nie cognoift la vertu que par le difcours & iugement.font mifes entre cel- les du premier degré. La Rofe donc, comme Mefue a forr bien dir, eft froide aupremier degré , & feche au fecond, & eft compofée de diuerfes fubltances , qui mefmes fe peuuent feparer , aflauoir d'vne fubftance médiocrement aqueufe , & d'vne terrefte aftritigeante ; & d'vne aërée , douce, & aromatique s & finalement d'vne fubftance ignée, de laquelle prouient l’arnercume, la rougeur; la perfection & la forme. Toutefois la force de la fubftance ignée , qui luy a caufé la rougeur & là forme, a efté plus violente que celle qui l'a fait eftre amere. Parquoy auf céfle qualité s'efuanoüic en la Rofe feche : mais les autres y demeurent toufiours. Et c'eft pour raifori de cefte amertume, _ que les Rofes frefches & principalement leur fuc purge la bile, &les aquofitez. Ce qu'il femble que les anciens Grecsayent ignoré : fais quand elles font feches , la chaleur qui les fait eftre ame- res s'eftant amoindrie , elles manifeftent leur vertu aftringeante , &oppilatine. Parquoy elles font plus froides , & plus aftringeantes, fingulierement celles qui fonc moins parfaites , & les blanches plus que les rouges. Leur fuc eft chaud quafi au premier degré : d'autant qu'il eft feparé de la fubftance terreltre & froide. One tire , dit Diofcoride ; des fueilles frefches ; apres auoir coupé les ongles des Rofes anec des cifeaux on pile le reste dans un mortier ; puis le faut exprimer à l'ombré infques à tant.awil foit efpel]y , &* le garder ainfi pour Le liniment des yeux. Onfeche aufli les füeil- les des Rofes, en les remuant toufiours, de peur qu'elles ne fe moififfenr. Le fuc efpraint des Rofes feches cuice en vin, eft bon pour les douleurs de cefte, dés oreilles, des yeux,des genciues,du fonde- ment, du boyau culier, & de la matrice, appliqué auec vne plume, ou mis dedans. Les mefmes Ro- fes pilées fans eftre efpreintes font bonnes aux inflammiations des hypochondres, à ceux qui ont l'eftomach hutmide , & aux erefipeles , ou fcu fainét-Anthoine. Sechées & puluerizées font bonnes pour mettre {ur les cuiffes efcorchées.On iaccouftumé d'en metre aux medecines des yeux & aux compoftions qu'enappelle 4thers. On brufle lesfucilles poiir embellir les fourcils. La fleur qui eft au milieu de la Rofc eftant fechée cft bonnc pour les defluxions des genciues.fi on les en frotte. Les boutons des Rofes prinsen breuuage arreftent leflux de ventre, & ferueñt à ceux qui cra- chencle fang. Les fucilles fortifient le cœur, l'eftomach , le foye , &c la vertu retentrice ; ge | | es Leterips Liu:4. des Georg. Le Tempera* ment Gr ‘ver= ts. Liu.r-c.112- Lit:2 1,018: Eimbl.109. Liu.r. de Dibfc. Liu.8, des fimpl. Liu,3. des fimpl.c. io, Liut, des imedic.purg Liu:x.6.i12 Matrh.l.5.dé Diofc.c.112: 108 Liuré Fidel Hiftoire dés Plantes, les douleurs qui vienñent de chaleur , & guerilleñe les inflammations: Les ongles font bonnes Linraary Pour mcitre dans les lauements & chftéres pour reftrainde les defuxions. La fleur, {clou Pline : fair dormir , atrefte les purgations des femmes , fur tout les blanches prinfe én eau & vinaigre, & aufli le crachement de fang. La coupelle & le bouton arreftent le Aux de ventre, & le crachement de fang. Le fruiét du Rolier eftanc bien meur & rouge, & la femence & la bourre quifont dedans, ont notoirement vertu dercftraindre. Pource aufli ce fruict eft bon au Aux de ventre, à tous Aux immoderez des feimmes , & fingulierement aux flux de la femence genitale. Le fuc des incarnates eft de plus grande efficace. Celuy dés rouges a moins de vertu. Le fuc auñi des cfpannies eft meil- leur, & l'infufiondes Rofes rougés trempée en l’eau , sombien que celles de Damas ou mufquées font beaucoup meilleures: car en mangeant vne vingtaine des fueilles elles lafcheront aifément le ventre, & fans torment. Le fuc des Rofes purge, &.eft aperitif, refolurif, & deterfif. Il purgele le fang de la bile ,tantaux veines qu'aux arteres ; il eft bon à la iaunifle pource qu'i l defopile l'efto- mach & le foye, & les purge. Il fortifñie le cœur;l'eftomach &z le foye : guerit le battement du cœur, d'autant qu'il purge les humeurs qui en font caufe , & fert à toutes les fieures caufées par la bile. L'infufon dont les Apothicaires font le Syrop rofatlaxatif, eft du nombre des medicaments, que les modernes appellent BerzrX, à caufe qu'ils lafchent le ventre doucement, & fans violance ne fafcherie. Il eff fain pourpurger en cfté la bile , & l’eau des liy dropiques , fi on en prend de deux onces iufques à quatre. Les Rofes blanches ne purgent rien , ou bien peu: elles font plusaftrin- A AM geantes, & fortifient plus que les rouges. Ce que Mefue ayant entendu des Rofes communes, & ” quife treuuent par tout fur les buiflons ; Manard a eu tort de lereprendre difanc, que les blanches qu'on appelle de Damas ,onc plus grande vertu d'euacuer que les autres: car i'eftime que Mefue ne fçauoit que c'eltoit des Rofes de Damas, ny mefime les anciens Grecs, & Latins, pourcequ'il ny à pas long-remps que l’on a commencé d'auoir des Rofes de Damas en Italie, 8:en France, &: pour- ce aufi, que pas vn des anciens, que ie fache, n'en a parlé, fi ce ne font celles que nous auons dit que Pline appelle Coroneolas. L'huile Rofat, & l’eau Rofe renforcent le cœur, l'eftomach, le foye;, 8z la faculté rerentrice d’icelles parties, en referrant leur fubftance fi elle eft par trop flaque & molle, _amortifent routé forte d’inflammation, & appaifent la douleur quien prouienc, & font dormir. Ils font tourefois efternuer & font venir la roupie, fpecialement fi on fent les Rofes frefches : car leur odeur nuit à ceux qui font fubiersaux rheumes & catharres; referrent la luetre& le goufier & les renforcent : empefchent d'enyurer , & gucriflent la douleur de tefte ,qui vientapresboire. L'in- fufion des Rofes nettoye & euacuë : mais leur eau tirée par l’alembic renforce bien , 8 ne purge pas, pource que fa chaleur fubrile s’eft efuanounye par le feu. Le vinaigre Rofat appaife toutes fortes d'inflammations, diffipe, purge, & fortifie. Les Ro/és faunages font plus aftringeantes que les dowe- fliques , mais elles ne fentent pas fi bon , & fi ne purgent pas. Eftans meflées auecde graiffe d'Ours, Lu RS {clon Pline , elles gucriflent merueilleufement bien la pela- lee Prunier [usnage,. de. Il dit auffi que la cendre des petites efponges qui croiffent se Pr RTE au milieu des branches de l'Eglantier , eftant incorporée Dodon.l.6, RE de. € #2 auec du miel , fait les mefmes. effects :.& que le vray & fou- FÉES É uerain remede pour ceux qui fonrmordus du chien enragé fut reuelé diuinement n'ya pas long -temps , & eft prins de laracine de l'Eglantier. Les petites efponges & le fruict de l'Eglantier font fort bons: contre le calcul, & la difficulté d'vrine, fi l'on en baille à boire apres des auoir reduit en ;) poudre. Du Prunier faunage; CH AP. 111. E Prunier [aunage., où Prunelier, où Peloffier eft nommé en Latin Prunus fyluestriss en Grec 0x- À xUUmAËG yep, Où dypoxextuutAËe, pource qu'il : ee : ZA porte des pommes femblables à celles de l'arbre de l’'Efcarlate: Le Péloffier croift par tout aux hayes, parmy , les ronces, & buiffons, dont il eft auffi vne efpece. C'eft vnatbrifleau lequel bien rarement deuientarbre. Sa raci- ne eft fouple , & ligneufe , qui s’efpand au long & au lar- ge ; de laquelle il fort plufieurs branches, pleines d'efpi- nes. Il a les fucilles comme le Prunier domeftique, mais beaucoup moindres. Son fruiét.eft rond , moindre que= les Prunes domeftiques , afpre au gouft & forc aftrin- geant. Galien die qu'il sappelle aypawxxfaa , & en Las nos. Le l1e4, La forme. Libre. des Me j PET A alive és Pre Ê ee Qi Du Groifelier. Chap. I V. 109 & en Afe rpëuæ. Les Latins l'appellent Prerww féluefire ; Prunellum , &c Prunulum :les François Prunelles. Theophrafte l'appelle ærealede, ou comme il y a en Athenée araajgde. Les Prunes [au- 1e rempera- ages refroïdiflent, deffechent, & referrent. Leur fuc guerit le flux de ventre, & ferc contre le flux #71 6 le de fang, & les purgations des femmes, On fe fert du fuc que l'on entire apres les auoir cuit, &renu long-temps au foleil puis diuifé en petites pieces , en lieu de la vraye Acacie. Ce que Siluius dit …. eftre fait à bonne raifon, parce qu'il eft refrigeratif, deficcarif , & aftringeant , comme l’Acacia des FT tie anciens. Les Prunes fauuages, dit Pline ; ou l’efcorce deleur racine cuite en gros vin afpre , iufques Liw23- 67: à la confumption des deux tiers, teferrent le ventre, & les trenchées d’iceluy. I fuffic d'en prendre v ne once & demie. Lontreuue vne gomme fur les Pruniers tant fauuages, que domeftiques,qui eft dite par les Grecs Licher, laquelle eft finguliere pour toutes fenres & creuafles cant des leures que du fondement &des pieds. Ds Groifelier, CHAP. IF. 7) rois arbrifleaux qui fuiuent cy apres. Et d'autant que la plus paït affeurent & qu'ils n’en ont eu aucune cognoiflance, nous nous feruirons des noms com- SZ muns que les Simpliciftes leur baillent auiourd'huy. Le premier eft appellé Les noms. TS J Ù| Fun Crifpa,pource que fes fueilles & fes grains font come entors & crefpez. RAY) Les autres l'appellent Fw4 #arina.Vne grande partie le nomment Y#4 cre- NS fpina. Le vulgaire l'appelle Groffularia, d'autant qu'elle refembleaucunemét WX À aux petites figues. En François on l'appelle Groffelier: en Allemand Krwfel- beer. Aucuns eftiment que cefoitla iris Precia de Pline,mais fans raifon : , cat la Vifis Precia porte du vin. Theophrafte apres auoir traitré des Nepruns fair mention de 1/05, ou Liu.3. de Oefos, defquels il y en a vne forte, qui a la fleur & le fruit blancs : l’autre a la fleur 8 le fruiét noirs. Phific,17< Aucunseftimentque/I/os , ou Oefosblanc foit noftre Groff/elier. Nousenparleronscy apres plusà plein. Gefnerus eftime que le Groifelier {oit l'efpineque Theophrafte appelle Cearothos. Anguillara ÉD A ditque Cearorhos eft vn chardon affez commun , que les païfans des enuirons de Padouë appelleñr Liure 4. de Affoni. Mais nous difcourrons ailleurs touchant cecy. Le Groifelier eft vn petit arbre, quia la racine PRG 4e menu, dure, ligneufe , &: comme cheueluë; plufeurs petites 24 for. Groifelier blanc. branches blancheaftres, garnies d’efpines droites. Ses fueilles : font de couleur de verd-palle,decoupées côme celles du Per. fil. La fleur eft rougeaftre tirant fur Le vert. Ses grains fonc blä- cheaftres,aigres du commencement : quand ils font meurs ils reluifent ; & deuiennent iaunes , quelquefois vn peu rougea- ftres,8&c ont vn peu de douceur. Nous appellons ce fruiét Gros- 4 felle.Il en croift par toutes les hayes & buiffons en France.On £e ie en plante aufli aux iardins. Ceftarbrifleau commence à bour- geonner dés le premier commencement du Printemps, & >, jette premierement fes fucilles , puis apres les fleurs, & fina- GOe lement les grains ou le fruit : duquel auant qu'il foit meur Ÿ FR onfe fert en lieu de verius. Il eft froid & fec au fecond de- 1e réper: oré, &aftringeant : & a quafi les mefmes qualitez que Je ver- 7% 6 las j verts DEN EPST Lvsrevrs fonren doute ; files anciens Grecs & Latins ont cogneu ces Fuchf. C:68u 22 + jus: Aufiail vneaigreur plaifante, & en met on aux po- A | : ñ ‘ » « : : ASE tages, fur lefquels il nage. Il efucille l’appetit, raffraifchit 45e l'eftomachquieftefchauffé par la bile. ILeft bon d'en mer- y3 tre aux potages de ceux qui ont la fieure. Quand il eft &.meuril eft doux &-bon à manger : mis on n'en tient plus de ZA En DA We . compte aux bonnes cables. Les femmes enceintes font fort SEA “ Se friandes tant du. meur, que du vert. Eftant vertil arrefte le D 4 flux de ventre, & du fang, fingulieremenr le fuc que l'on en ER À SLR CAP à : ARE ; tire eftant feché. Ileft bon de mettre du mefme fruict {ur FRE LÀ ÿS PE lés inflammations ; & aux erefipeles. Les fueilles auffi y font nb / à 7%... bonnes : maisellesn'ont pastant de vertu. Si on les mange ; a Le LÉ ——\ fraiches & crues elles font vriner, & fonc bonñes pour les fa LORS 7 grauelleux., L'autre arbriffeau eft appellé cofimunement Le Groifélier FN F ; h Pr I: ; rotige. Groffularia rubra , & Vus tranfinarina, & en François, Groifelier rouge ; & Groifelier d'oufre mer. LEE Les Apothicaires l'appellent Ribes. Gefnerus le nomme Ceanothus Lenis : les Allemans S. Lohanf[z Re treublin , oder beerlin. Wa les branches ligneufes , couuertes d'vne efcorce rougeaftre. Les fucilles Rs L larges, noiraftres comme celles de Vigne ou du Peuplier blanc : mais moindres, entre lefquelles fort la fleur en façon de grappe , puis apres les grains , qui fonc premierement verds ; puis eftans Tome premier. meurs Lelies. Le Tempera- wicnt. Matrh.bu.r. de Diolc. chap.tos. Les vertus, Liu. des Co- nifer. Au mef.lieu. Les noms. La forme, L'ufage. Letersbs: Lelliéu, Liure 3. de lhift.chrs8. ES Liure ÏL. del 'Hiftoiré des Plantes, G rozfèlier rouge: FA : Um 7 CHAINE t meurs ils font rouges , attachez à des queués longues, & menuës; & ont vn goultaigrelet;auéc vn peu de douceur, &c font gros comme vn grain de Poyure. On appelle Gro- felles rouzes,où d'outre mer. Ceft arbrifleau n'a point d'efpi- nes , & cft beau pour garnir les iardains. 11 croift de {on bon gré aux Montagnes de Bourgogne & en Dauphinéc. Nous nous en feruons pour garnir à l'entour des quarreaux & allées des iardins. Son fruict eft meur au mois de luiller, & eft aftiingeant ; froid & fec au fecond degré. Ceux qui eftiment que ce {oit le Ribes des Arabes, fe trompent bien fort ; car felon Serapion Ribes eft vn arbre qui porte des petits fleaux rougeaftres tirant fur le vert ; les fucilles lar- ges grandes, rondes. Ce qui ne conuient pas auec cefte plante qui eft icy peinte; comme il eft aifé à voir, combien que le fruiét a les mefmes qualitez que le Ribes : car il eft aigrelet & doux, comme Serapion dir de fon Ribes : auñffi fait il les mefines effects. Ileft bon aux fieures ardentes. Il rafrodit l'eftomach tropefchauffé , eftanche la foif , appaife le vomiflement & ofte l'enuie de vomir. H fait reuenir l'ape petit perdu. Il ferc aux cœliaques & lienteries, & à ceux qui ont des defluxions bilicufes, Il appaife l'ardeur du fang , & dompte l'acrimonie dela bile, & fafureur. Par- quoy les Apothicaires font bien de faire du vin de cefrui&, & de le garder pour s'en feruir, comme deflus eft dit. Be- lon efcrit , qu'il a treuué le Ribes de Serapion au fommec du mont Liban , ayantles fueilles comme la Parelle, plus grandes , plus moufles , du milieu defquelles fortent des grains rouges, entaflez en grappe comme on voit en l'Hippogloife, le Rufc , & le Laurier Alexan- drin. Mais Matthiol n'eft pas de cefte opinion : car le Rsbes de Serapionn'a pas les fueilles com- me la Parelle ; mais rondes , & ne ietre pas fon fruiét du milieu des fucilles. Il a mefmes des Aux jardins fleaux , & le Ribes de Belon n’en a point. Gefnerus dit qu'il croïft de cefte forte de Groifelles d'Allemagn. rouges, ou Ceanothus life à l'entour de quelques forefts qui font fous la iurifdiétion des Bernois au païs des Suifles , qui n'ont qu'vne coudée 8 demie de hauteur : & que les païfans du lieu les ap- pellent Keozbeer, à caufe qu'elles feruent à la roux. Le troifiefme’arbrifleau eft appellé par aucuns Ifos,ou 0efos noi de Theophrafte:par les autres Groffhlarianigra,ou Piperella,pource que le fruiét a la groffeur & grandeur du Povure. Poyarier, ou Groifelier moir. KR lun AE VN du A val NA er à SK \ RUN À 1 1 ï ï 1 À \,, si al 19) all) (7 N ! & Fi RES a HAS EN LES RSS + AN Les Apothicaires l’appellent Rébes miger : en François ‘on l’ap- pelle Poyurier , & Groifelier noir. Il croift comme le Groife- lier rouge, & luy refemble quant aux branches, fucilles, fleurs, & fruict, finon quil a les fueilles plus larges , & qui “ont vne‘odeur forte quand on les mafche : toutefois elles ne font pas mal plaifantes. Le fruiét eft noir, douceaftre &aigrelet: on l'appelle Grosfelles noires. Aucuns en meflent tandis qu'il eft vert parmy les falades , potagés, & fauffess. &difencqu'ileft fain d'en vfer, Autrementon ne s'en fert point en medecine. Il fleurir & fair fon fruiét au mefme temps que le Groifelier rouge. Il croïftde fon bon gré aux lieux humides ;8 qui ne font point cultiuez, fur les bords desfoflez, & au bord des riuicres. Oraflin que nous n'ob- méttions rien qui puiffe donner de la peine au Icéteur di- ligent , faut noter que Thcophrafte traitrant des arbrif- feaux 8 ‘arbres qui eftans comprins fous vn genre, ont quelques marques differentes; mer pour exemplele gate vOicG ulor, 8 Bar OS& traitre particulierement de leurs differencess fingulierement de /’1fos , où Oefos , quiporce la fleur & le fruiét blanc; quelquefois noir , quelquefois moyen, qui m'eft pas du toût blanc, comme du vin trempé, ny aufli fi ñoit comme du gros vin noir ; mais rougcaftre. Orquelqu'homme doéte & de grand iugement ayant mis en li marge du liure do@ au dieu de € , qu'il ne co- enoifloit pas , il eft aduenu que ceux qui puis apres l'ont tran{crit , ont adioufté au cexte lic@ , fans effacer l'io@x de : Du Ribes des Arabes. Chap. NT. Hrr de Theophrafte, faifans ainf double faute, en laquelle Gaza auñfi eft tombé. Aucuns eftiment que l'airos eft vne efpece de Saux , que les Parifiens recenans le mot Grec appellent encor auiourd'huy Offer : mais il appert que cefte opinion cit faufe , en ce que toutes les efpéces d'oisas portent fruit ; &iln'ya poinc de Saux qui portent fruiét. Bien eft il plus vray-femblable ce qu'aucuns eftimenr, que l'éices cit l'Agnus Cajtus, auquel on voit les crois differences que Theophraftemer, quant à la fleur & au fruit ; & que pour celte caufe Pline traduifant ce paflage de Theophrafte'a mis deux efpeces d’Agrus , l'vne qui a la fleur blanche-rougeaftre, & l'autre eft de couleur perfe. Maisie treuue que Theophrafte parle en vn endroit de /’A4gnos, (que Gaza a mal appellé 4merira ) com- me d'yne plante differente d'auec l'éicer. Euftache l'yn des plus fameux interpretes d'Homere : fans aucun arreft dit rantoft que cefte plante eft appellée Avyer oicav , 8 cisonaomev d'yvéxexxer ; 8: puis en vnaucre endroitil eftime , que cirtæ quieft vne plante ef] pineufe , foit la mefme chofe que /’0ef6s, au lieu que l’Agnus n'a point d'efpines, aufli peu queles Ofiers & Saux. En vn autre pañage il ex. pole ce vers min Afguaes ciouivasr, des paniers faits de branches de Saux. Voilà ce qu'en dir Da- lechamp qui fera examiné derechef en parlant des Saux. e Ribes des Arabes, CHAP. F, az V x plus hauts endroits du mont Liban,outre la Scorzonera à la fleuriaune, Es &c le Tulipam aux fleurs iaunaftres, ie treuuay aufh,dic Rauuolfle vrayÿ Rz- NS] bessmais d'aurac que c'eftoiten automne qui eft vnefaifon mal propre pour chercher les plantes, il eftoit fans Acur,ny graine, & n'auoitque deux fueil- : les nouuellement forties,afpres & rondes.fembl:bles à celles du Perafires, RUE Ve atrachées à vnequeüe coutte,8& alez grofe.S1racine eftaffez longuc,grof- NN Ÿ ) > fe, dure, recourbée froncie, &c de couleur brune, d'vn gouft & odeur mal- plaifante. ILs'aime és lieux humides & ombrageux.On rire vnfuc aigrelec É des fleaux de cefte plante quifontà mode de lonc, afpres& raboreux par dehors, verts à lacime, & rouges par le bas, ce que Serapion efcritaufi commeauff des tiges , du fruit, & des queües des fueilles, cout ainfi comme desraifins de nos Groifelles rouges, duquel les Arabes font vn Rob , quife vend bien cher aux grands, &aux riches. JL din Raifin d'Ours.… nm Es CHA Pas À A xTE appelle cefte plante deuTs jé Es : Dur, c'eft à dire rafin d'Owrs: Elle a plufieurs racines, oroffes:lecronc droit 7 & fort, blancheaftre ougrifaftre, fem- = Elle a plufeurs branches, longues, ef- = D U7R 2 parfes çà &clà,pleines d'efpinesitres-for- SRE tes droites & bien piquantes. Les fueil- AE Si Ni 27 à FE @D les comme Arboufer, ou le Poirier fauuage, pleines de vei- D QU #2 nes , & dentelées à l’entour ; de couleur de iaune rougeaftre. NE ME 2 . : : , EN a? D Sonfruiéeft auffi iaunetirantfur le rouge entaffé bien efpez, :) A rond, &afpre au gouft. Il croiftaux vallées des Alpes pleines 2 À CON de pierres vers Briançon , & d’Ambrun , aux endroits où les np torrents amaflent le fable, &le grauier. Il en croift auñli aux f #/”" enuirons de Sienne en Tofcaneaupres de Montalcino. Galien BP: defcricainfivn medicament qu'il appelle Porticum,de la com- à > Sd poñition d’Arrhabianus, pour ceux qui crachent le fang : de NET AT Raïlin d'Ours liures [exe d'eau de pluye vingt @ quatre livres; ON faut faire cuireile tout iufau à la confummation de La troifiefine U | S partiepuis ejpraindre le clair Ge garder.Puisil adioufte, Ce A / =L petit arbriffenn qui a la fueille comme l'Arboufier , > porte un {) D. A rouge,@afpre au gouff,que l'on appelle Raïifin d'Ours. us Aucuns eftimentquele Groifelier rouge, duquel nous auons traitté cy deuant, foit le Rxi/fn d'ours : mais il appert parles mots de Galien que nous auons dit,que leur opinion eft faufle : car il dit que le Raïfin d'Ous a 14 fueille comme l'Arboufier. Tome premier. | AS ET K 2 | De | qu'on appelle Railin d'Ours croiften La region de Pont. C'eflun Liu,2 4.ch.9, Liure 1. de Phil, ch,5, & 22: Le lier. La forme, Liure 7. des medic, des part. Le nom. La forme. Liure 1. de Diofc.c.10$. ILE à EST a Ke F. blable à celuy de l'arbre que Marcchiol 220} A EAP A LE à pourtrait fous le nom d'Oxyacantha. Lelien. Au mef.lieu, 112 Liurell del'Hifioire des Plantes, De L'Aubefpin, RC AP. «ER Es autheurs font en difpute, quelle eff la plante que Diofcoride entend fous le sem Ge, d'Oxyacanths; encre tant de plantes cfpineufes que nous auons. Hermolaus dit.qu'el. RD € le elt appellce parles païfans Oxyacantha Crifpina, comme qui diroit Efhine aigre , des Diofcor. grains de laquelle on fait du vin qu'il dit eftre appellé Crifinum , & qu'il fert au mef- Liureros, PE vfage que celuy qu'on fait des Grenades. En chafque grain il y a vn noyau. Les grains font longuets ; & entaflez comme par grappès: les fucilles font auffi longuettes. Ruel fayuant Hermo- laus efcrit, que les François appellent l'Oxyacantha, Efhine vinerte à caufe que de fes grains on fait Lin.de rhin, du vin,& que lesautres l'appellent s/gre Effine. Fuchie, Tragus, Cornarius,& quafi tourles moder- sal à nes Medecins ont elté de cefte mefime opinion. Cordus pour leur contredire dit, que les autheurs : Linie se OR confondu fous le nom d Oxyacantha deux plantes du tour differentes; & que l'Oxyacantha de ee Diofcoride eft differente de celle de Galien : car, dit-il, celle de Diofcoride eff la Pyracantha, c'eftà Piotr - dire Efpine blanche , ou Aubef}in : & celle de Galien eff le Berberis des boutiques. Or il preuue, que Surle r lin. /'Oxyacantha n'eft pas l'Efhine vinette , ou Berberis des boutiques , par la defcription mefmes de “eu Diofcoride : car l'Efpine vinerte n'a rien de femblable au Poirier fauuage, veu que le Poirier fauua- Liure 8, des gele plus{ouuent n'a qu'vn tronc, affez tortu, qui iecte au deflus plufieurs branches aufli tortues: fmpl. &c l'Efpine vinette iette plufieurs branches comme vnbuiflon & droites. L’efcorce du Poirier fau- uage deuant qu’il foit vieil eft vnie & life , iaune tirant fur le baye, & marquetée de rachesblan- cheaftres : celle de /’Efhine vinette elt bien de differente couleur , & eft creuaflée dés le commen- cement & froncie. Le fruict de l’Efhine vinette eft bien rouge ; mais il ne refemble en rien celuy du Myrte : carileft long & aigu aux deux bouts : & celuy du Myrte eft rond. D’auanrage Diofco- ride dit, quele fruiét de /’Oxyachant ha eft puñ@,c'éft à dire, frisble. Le grain de l’Efpine vinet- se pour auoit la peau fouple, & pleine de fuc au dedans, ne peut eftre friable : on ne peut pas dire qu'vne chofe fouple, humide & pleine de fuc, foit friable ; mais bien vne chofefeche, aifée à rom- pre, & qui fe peur mettre en poudre auec les doigts. Parquoy il conclud , que /’Oxyacantha de. Diofcoride eft differente d’aueccelle de Galien, laquelle il dit eftre aftringeante &incifiue : ce qui {e voir manifeftement au Berberis des boutiques. Or pour monftrer que c'eft que l’Oxyacantha de Diofcoride, il dit que Diofcoride metfouuent Oxyacantha , & Pyrianthi pour vne mefme chofe, lequel mot a eflé malà propos adioulté, dit-il,ve qu'il #'y à point d'autre autheur qui en vfe. Et pour- ce que Diofcoride en ce mefme liure parlant du Nefflier, fait mention de Pyracantha.il eftime qu'il faur entendre cefte plante par ce mor corrompu de Pyrianthi ; d'autant qu'il a efté bien aifé d'e- {crire l'vn pour l’autre. Il dit donc que Diofcoride a defcritle Berberis qui eft lewray Oxÿacantha fous le nom de Pyracantha; & que l'Efpine qu'il defcric fous le nom d’Oxyscantha, eft le Pyracan- Lius.c 105. has & l'Efpins que les anciens Latins mettent au rang des arbres, l'appellans fimplement Spixs;,les Chap133. François la nomment A4wbefpis, comme qui diroit 4/b4 fpina: les Allemans Hagedorn : car l'Aube fhin a la grandeur & figure d'vn Poirier fauuage: toutefoisil eft plus perit, &a plus d'efpines. Sog fruict eft comme celuy du Myrte, rouge, dans lequel il y a vn noyau; & n'a du tout point de fuc: tellement qu'il fe peut aifément froiffer. Ce que Pline auffi tefmoigne difant ; que le fruiét de /4- Liurs.c24 gyifolis, 8 de l'Efpine n'a poinrdefuc. Outre plus il y a ce que les fueilles font comme celle du Perfil; car la Pirachantha, les doitauoir telles; d'autant que Diofcoride compare les fucilles du Neffier Aronienauec celles du Pyracantha : & Theophrafte dit, que le Neffier Anthenoide, qui eft Liure. 3. des /’Aronien de Diofcoride,a les fueilles come le Perfil. Voila ce qu'en dit Cordus.Or en vnautre en- Plantch7. Qroit,où il craicre du Sorbier efpineux, c'eft affauoir du Pyriacantha, Gefnerus y apourtrait / Awbe- Aux jardins /p7, adiouftant qu'il luy femble, que c'eft/’Oxyacantha de Diofcoride,& Spira appendix de Pline. d'Allemeg Te mefme paflage Gefnerusen vnautre paflage dir, qu'ileftime que l'Oxyacatha de Diofcoride eft Sur. le 1. liu. l'arbrifleau qu'on appelle communement Alba fpina, que Pline appelle Spisz appemdix,ou fimple- de Diofor. nent Spza.Matthiol refure fort fubtil mét ceux qui penfentque /'Oxyacantha foit l'Vun Crifpiea, chap.ros. ou Crefpinum, où Efpine vinette:Car dit-il, Diofcorideefcrit,que l’Oxyacantha refemble au Poirier fauuage ; tourefois qu'elle eft plus petite, plus efpineufe, & qu'elle porte vn fruit comme celuy du Myrte, plein & fraile,8 rouge, ayant au dedans vn noyau:8 qu'elle a pluficursracines qui vonc fort auant en terre. Dontil appert que Diofcoride a parlé feulement des marques de l'Oxyacantha quant à la hauteur , & la groffeur ; dutronc, des branches , des racines & du fruit, fans par- ler des fleurs , des fueilles , ny delefcorce. Or qui confiderera diligemment routes ces chofes, s’apperceura que le Crefpinus,ou E fhine vinette a les marques du tout differentes du Poirier fauua- ge: car le Poirier faunage en fortant de terre n'a qu'vntronc, &croiffanc ainfi en fin fe fait grand arbre. Mais l’Efhine vinette ne iette pas Vn tronc de fes racines : mais force furjeons , qui croiflenc comme des houffines, 8 ne deuient iamais arbre finon rarement, & par longue fuccefion de temps : car les plus groffes branches ne font à grand peine plus groffes que le pouce, & ne font pas pour la plus part de la hauteur d'vn homme. Dauantage le Poirier faunage , el M 2 cfcorce [l à 4.1 4 te k DefAubelpin. Chap. VIE 113 efcorce afpre , grofle & cfcailleufe : celle de l'Efpine wimerte eft blanche, liffe ; &'fimiince qu'aucc le moindre coup ou de pierre , ou de fer elle fe rompt; & eft jaune deflous. En outre combien que le Poirier fauuage ait des efpines comme le Prunier fauuage, & qu fes branches foient garnies de plufieurs efpines, noires & fortes ; courefois il n’en fort qu'vne à lafoiss mais en l'Efpine vinette el- les forrenc trois à trois d'vn mefme endroit, blanches, lies, & ne font pas rondes, qui eft vne mar- que que Diofcoride n'euftiamais oublié. Qui plus eft Diofcoride dit, que J’Oxyzcantha porte vn fruit gros comme celuy du Myrte : mais l'Efhine winetre le porte en grappe, qui a les grains lengs & rouges. Les fueilles aufi de /'Effine wincette ne font pas femblables au Nefier Aronien : mais pluftoft au Grenadier, finon qu'elles font plus larges ; & ne font pas fi aiguë , & garnies de petites efpines cout à l'entour. Ses racines fontiaunes & en grand nombre ; mais minces , & qui ne vont pas fort auancen terre, commé celles de l'Oxyacantha ; ains vont s'entortillans à fleur de rerre: Finalement elle a la fleur bien differente d'auec le Poirier fauuage; car elle eft jaune, {ortantd’vné grappe comme celle d'vn raifin, & dela mefime couleur de la plante, qui {ent fort bon quand elle s'efpannit. Dont Matthiol conclud ;que /'Oxyacantha de Diofcoride, c'eft à dire Efpine aigue, n'eft pas l'Efpine vinette, ains ceft arbre garniy d’efpines qui a le tronc, l'efcorce,& les bratches; la hauteur, les Aeurs, & le bois du tout femblable au Poiricr fauuages & que les Italiens appellent E4: 7% Bagaia ; ceux du Val d'Ananie & des vallées de Trente _4”perlo:les autres Par d'Orfo:ceux de Goritie Barazzo bianco: les Arabes Amirberim, où Amirbarin, où Berberim : les François Aubefhin: les Efpagnols Pirlirero:les Allemans Hagdorniles Bohemiens H/oc.Ce qui appert afez parletroncde . l'arbre , & les branches armées d'efpines fortes & bien piquantes , quiluy ont donné ce 1fom ; & DS 0 “1 par le bois, & l'efcorce afpre, & efcailleufe, comme celle du Poirier fauuage ; la leur blänche aflez | femblable au Poirier fauuage : le fiui& de la groffeur de L'AubeSpin Où Effine aiguë de celuy du Mvrté, rougeaftre, plein, & fraile, vn peuafpre au el © * gouft, dans lequel il n’y a quelquefois qu'vn noyaux, & en d'autres il yen a plufieurs : {es racines qui vont fort auant eñcerre. Ileft bien differant quanraux fueilles du Poirier fauuage : car elles font decoupées comme celles du Perfil,. -& vn peu plus longes ; mais cela ne repugne point à l’opi- Ve ni nion de Matthiol : carles comparaifons {e prennent de la À he plus grand part des chofes aufquelles on compare les au- = (I YANN tres, non pas de la moindre. Diofcoride donc ne dit pas air: SLR À quellcef la facile de /'Oxyacanthns mais seft contenté de El Ÿ hu > A dire qu’ellerefemble au Poirier fauuage,ayant plus d’efgard au tronc , à l'efcorce ; aux branches, aux fleurs & au bois, que non pas aux fucilles ; & coutefois on peut fçauoir com- ment elles font par Diofcoride mefmes , & Thcophraîte : car Diofcoride traittant du Neffier CAromien dit, que c'eft vn arbre efpineux , qui a-les fucille:comme lOxiacantha, (les autres lifent Pyracamthn , comme il a efté dit. ) Or Theophrafte dit, que le Nefflier Anthemoide, (quieft, com- meiladefiaefté dit , /’Aroniem de Diofcoride }a les fueil: 1,;,. de his les decoupées & femblables au Perfil parle bout. Orquel- for: 14: qu'vn pourroic conuaincre l'opinion de. Marthiol par pes à thorité mefme de Theophrafte , qui en deux diuers paña- HR A ges met l'Oxyacantha au ñombre des arbres qui verdoieñt &l3.c.+ toufouts, & celles de /’Aubefhin tombent tousles ans,com- me chafcun fait. Mais il appert que ces paflages font cot- rompus :en ce qu'ilmet le Teil, le Tamarifc, le Chefne &.le Terebinthe au nombre de ceux qui font toufiours fucillus : & tous ceux qui cognoiflent ces plantes fçauent bien que cela eft faux. Tellement qu'il ce. y a de doéfes perfonnages qui lifenc Pivacantha en ce Paflage, au lieu d'Oxyacantha. Noïlà l'opi- gars nion de Marchiol , & les raifons par lefquelles il l'afleure. ’Oxyacantha doncques, où Aubefpin et : ar fort frequent parmy les buiflons 8 hayes , fur le bord des pofeflions. I] eurit au mois de May: 7e smperas {on fruict eft meur en Seprembre. Ilelt refrigeratif &aftringeant. Prins en breuuage felon Dio- went ér les oO te) te] {coride , ou mangt il atrefte le cours de ventre, & le defmefuré flux des femmes. Sa racine pilée podonle. & appliquée tire hors du corpslesefpines & les fleches. On dit , que fi on en bat le ventre d'vne chapssr. ferme par crois fois , ou doucement , ou fi l’on en applique deffus , qu'on la fera auorter. Galien EE de dir que comme /Aubefhin eft femblable au Poirier fauuage quant à la figute, aufli l'eft il quant à fimpl, la vertu. Orle fruit du Poirier fauuage eft du voucafpre ; mais celuy de l’Aubefpin eft de par- tics fubriles , & a quelque qualité incifiue. Le fruit de /'Aubefpin n'eft pas femblable à celuy du Poirier fauuage : mais à celuy du Myr&,rouge & tendre , (il femble qu'il faut lire felon Diofcoride Tomepremiers K 3 dd pès ; Liu.i,c.r 33: Liurer, de Phiftchrs. & lin. 3» Cd, Liu,4a. de Phiff.c 4. Liu.3.0,12: Les Hors. Liu.24.Cc.13» Laferme. March liu.r. de i iofcor. chap.1of. Les vertus. 114 LiureÏT.del'Hiftoiredes Plantes, édhès, c'elt à dire, pleirs à au lieu d'apæès qui eft à dire,rare.) Ila mefmes des noyaux. Eftant mangé où prins en breuuage il appaife toutes lcs maladies prouenans des defluxions que les Grecs appel- lent éudus, Serapion traitrant de /’Amirberi,ou Berberi a elcritles mefmes mots que Diofcoride 8z Galien ont efcrit de l'Oxyacantha. Anguillära ne peut eftre de leur opinion : car il eftime g4'0xy4- canthn eft ce que les Italiens appellent Spésbianco , tant à caufeque Theophrafte met l'Oyacancha au nombre des arbres qui font toufiouts fueillus ; Que pource aufli qu'il fait comparaifon des efpi- nes du Citronnier auec celles du Poirier, ou de l'Oxyacantha. Ce qui ne s'accorde auec / Aube- Pi. Mais Marthiol dir, que ce premier paffage là eft corrompu : 8 quant à la comparaifon des efpi- nes du Citronnier auec celles du Poirier ou de l'Oxyacantha,elle n’eft pas mal prinfe : carilÿades Poiriers cultiez qui ont des efpines , comme il s’en voiraflez à Lyon, qu'ils appellent pour cefte io Poirier d'efpine, 8 leut fruict Poir efpine, Ce fruict eft gros & vert , qui fe garde tout l’hyuer, & eft de fort bon gouft , fingulierement eftant cuit fous les cendres 8 mangé auec lefucre. Les iardiniers difent qu'on en a apporté les greffes de Naples. C’eft fans aucune doute ce Poirier, du- quel Theophrafte compare les efpines auec celles del'Oxyacantha, & à bon droit : earelles fonc fort femblables. Mais Anguillara a bien plus de raifon de contredire à cefte opinion là, difant, que les facultez que Diofcoride 8 Galien attribuent à l'Oxyacantha ,ne conuiennent pas à /'4wbefhin. Car fon fruiét n'eft pas afpre ; mais pluftoft doux , fingulierement quand left meur : & qu'il lafche pluftoft le ventre que de le referrer; & qu'il fait pluftoit venir les menftrues aux femmes que de les arrefter. Voilà ce qu'en dit Anguillara. Et de fait, Ruel dit, que la populace en France lefert du grain qui eft appellé Sesele d'vn nom particulier , comme d’vn fouuerain remede pour faire fortir lapierre , le prennanc aucc du vin. Les païfans en font les hayes viues, à caufe qu'il empefche bien que les beftes n'entrent dedans les pofleflions par la multicude de fes efpines : on en fait cas, principalement à caufe de fä bonne odeur ; combien qu'il y en a qui difent, que cefte plante com- me aufli le Laurier n’eft iamais frappé de la foudre, ny du tonnerre, On dit aufli qu'en touchant les poiffons de mer auec la eur de l'Aubefpin ils font incontinent corrumpus. Ce que Ruel eftime prouenir de fa grande odeur. Aufl les pefcheurs n’ont garde d'en approcher les poiflons qu'ils pren- acht. C'eff bien vre chofe efinerneillable, dit-il, f cefle plante ne craint point la foudre : mais le bruit erefttel fans qu'il y ait aucun autheur affeuré qui en face foy. Or les poiffonsne fe corrompent pas pour la grande odeur des leurs de l’Aubefpin , ou qu'elle leur nuife en quelque autre forte : mais pource que ceft arbre fleurit fur la fin de May , auquel temps les chaleurs font defia grandes: ainfi en apportant le poiflon aux villes qui font loin de la mer, il eft incontinent corrompu à caufe des grandes chaleurs. L'Efpine vinette, | CHAP, VIIL AABES Ki Allemans Porffelbeel, Saurach , Ver- à ie fêch : les Bohemiens Drac, ou Drisfal: LS 6 CAT E Lo 4 « - ne 4 . « à. é JE » les Anglois Berberis. Plufieurs efti- = g/, gs 2 ), ë . ë à : ; 6 ment que c'eft la Spina appendix de di = rm Di MES LE Le l AN À > = PSS Pline. L'Efpine vinette produit de NE terre pluficurs iétrons comme le Coudrier, garnis d'efpines % A TT bien piquantes défpuis le bas iufques au haut;longues,plat- tes,blancheatres, 8c frailes fortans trois à trois par vn mef- mé endroit. Sonefcorce en dehors eft par tout blanche, vaie & mince : mais celle de dedans qui eftencor pluspeti- te,8z qui eft pres du bois,eft iaune, Son bois eft blanc, fraile & fpongieux. Elle a plufieurs racines fortiaunes, qui vont rampant à fleur de terre. Les fueilles font vertes-blanchca- ftres comme celles du Grenadier ; mais plus minces & plus larges , & moinsaiguës , garnies tout à l'entour de petites efpines. Les fleurs font iaunes entaflées comme grappes de raifins , qui ne fenrent pas mal. Le fruiét fonc des grains ny ill & ” NS À à { ’ FF AT R— — | il EU Ni Ni | il (|| LE TRE He NE 4 & e À No \ longuets, pendans de leur grape , reprefentans affez bien STE) | À les grains d'vne Grenade, combien qu'ils fonc plus longs, < Re & ont des petits noyaux dedans. Quand ils fonc meurs ils \ pi font fort rouges, & vn peu aigresau gouft, & afpres. On en 09 fait du vin, que les Apothicaires appellenc fauflement vi de Berberis Ieft plus aigre &z afpre que celuy des Grenades. 1l éft bon d'en donner aux feures chaudes, &peftilentielles meflé auec du Julep violat & d'eau: Car Z\ \ Ki } à Du Rhamne. Chap. IX. 11 Cär non feulementileftanche la foif : mais il appaife auffi les fumcés ptoueñans de la bile ; & peftia lentielles. Il ferc aux cœliaquesà ceux qui vomiffent la viande,aux dyfenteries, & à ceux aufquels la bile regorgeant du foye dans l'eftomach caufe la cholerique paffions. 11 fait ceflei les Aux des femmes prins en breuuage &appliqué deflus. Il tueles vers du ventre, fingulierement fi on en boit aûcc d'eau de Grame , ou de Pourpier, ou d’Auronne: en y adiouftant vn peu de fucre;il ef: bon à ceux qui crachenr lefang. Ilaffermir les dents qui branlent , fi onen tient fouuent en la bouche: fortifie les genciues , fi on s’en gargarife; il refoultles inflammarions du golier , & de la luetre , & reftraint les defluxions qui y combent, Il foude les playes frefches, qui ne fonc pas forr profondes, & dellecheles vieux vlceres. Il eft nuifible à ceux qui ont douleur d’eftomach caufée par froideur &c ventofitez, & à ceux qui ontdifficulté d’haleine. On confit auffi fon ftuiét en miel ou fucre pour cftancher lafoif, & pour faire reprendre l'appetit à ceux qui onc la fieure, & qui pour auoir la bou- ché trop delicate ne treuuent aucune viande bonne : car l’aigreur de cefte confiture reueille mer- ucilleufement l'appetit perdu. Pline dit que l'Effine winetie elt appellée en Latin Spira appendix, pource que le fruict rouge qu'elle porte s'appelle 4ppendices. Ge fruiét crud prins routfeul, ou fec cuit en vin, refcrre le ventre, & appaile lestrenchées d'iceluy. La lexiue én laquelle la racine aura trempe, fait deuenir les cheueux blonds, fi on les en laue fouuent. On fait du verius de fes fucilles vertes comme de celles de l'Ozeille pour manger auec les viandes,qui raffraichit, & aiguife l'appe- tit, & eft fort bon à ceux quifontbilieux de nature, & qui ont la fieure. Cefte plante croift en plu- fieurs lieux, aux forefts, aux buiffons, emmy les champs, aux moñragnes en lieux fecs &humides, Elle bourgeonne au commencement du printemps, & fai {on fruiét fur la fn d'Ottobre, quifert d'ornement aux champs & forefts durant les mois de Septembre & Oétobré. Du Rhamme, CHAP,)IX. FN 'Histoïre du Rhawwr eltautañt embroüillée &empefché qu'auctine FRE ÉE KE ARE EEK autre qui foit, & à caufe que ceux quien onc efcrit ne font pas rous d'ac- cord, elle eft aufi fort obfcure : cat en premier liéu le chapitre ariquel Diofcoride entraitte, eft notoirement corrompu, & plein de fautes. Ce VY re, fur lequel Ruel a fait fa tradution, quiautrementeft bien corre&. La R premiere eft fur ces mors DuAa png * Caraumun, &ec. La feconde fut 52 9% éréex *Adbweréez, &c. La troificfme fur scies * doPadéhe. Dauantage Theophrafte ne met que deux fortes de Rh#wnus , le Blanc , & le Noir, & fait leur fruit differant,combien qu'ils font tous deux fornis d'efpine. Pline én fairauñli deux fortes: mais illes met fans aucune raifon aunombre des Ronces.Or d’autit qu’en ce qu'il en ditil eff con- traire à ce que Diofcoride en a efcrit, & qu'auifiily a de la faute en ce paffage, il fauricy mettre fes mots, come Cornarius lesa corrigé fur vh vieilexem plaire:Entre les ofbeces des Ronces il y es ave quiceff appelée par les Grecs Rhamnus,qui eff plus blanc, @ à plus de branches armées d'effines droites, guine font pas recourbées comme celles des antres Ronces, @ a les fueilles plus larges. L'autre efbece de Rhamnus eff fauvage,@ eff plus noir tirant fur le rouge, > porte comme des goulfes. De La decoition de fa racine on fait vn medicament appellé Lyciuni, La faifant cuire en eau (ce que tous les Arboriftes fçauent eftre faux.) L'ansre porte une femence. Cecy n'elt pas en Diofcoride.Galien,& Paul,& Aëce, quif'on füuiuy ; n'onc parlé que d'yne efpece , ou pour le moins ont traitté de tous enfémble, fans aucune diftinétion. Diofcoride en a defcrit trois efpeces ; & à caufe qu'ileft fi bref, & que nos exemplaires font fi corrompus, cela fait que l’on eft en doutcentre tant d’efpines, laquelle c'eft qui doit eftre appellée Rhamwus. Ortoit que Diofcorideait prins l'hiftoire de Rhamnes de Andreas où de Crateuas; Oribaze toutefois & Serapion l'ont füiuy , & ont auflimis trois efpeces de Rhærnns, fans parler aucuement du Pa/vrus : qui toutefois eft vne plante notable, & bien remarquable pour la faculté qu'elle a de rompre la pierre de la veflie, comme sil cftoit comprins fous la defcription: des Rhamnes , ou qu'il fuft d'vne mefme efpece.. Noustraitrerons coutefois de l'vn & de l'autrefe- lon Diofcoride , combien que nos exemplaires foientainfi corrompus. Lé Rhamne, dit-il, eroiff és hayes, @ a [es branches droites, auec dés efpines comme l'Aubefhin. Ses fueilles font petites longuettes graflettes,@ molles.Il y en à vue aatre efpece qui eff plus blanc.Celuy de La troifefine efpece a les fueil- les plus noires @ larcis, vnpen rougeañtres. Ses branches font longues enniron de cinq condées, plus efpineufes; mais lesefhines font plus foibles ; G* moins piquantes. Il fait un frniét large, blanc, min- ce; comme une vehe, femblable à un fufcau. Surces motsil y a diuers autheurs qui ont pins di uerfes plantes pour celles que Diofcorideentend. Cornarius & Tragusonteftimé , que le Groi- … fcliér, dont nous auons traiteé.cy deuant , eftoit vne efpece de Rhamnus. Le mefme Tragus, Her- molaus & Ruel ont penfé que ce que les Iraliens appellent Spizo Cerwimo, &c les François Bour- guefhine , en fut vne autre cfpece. La premiere efpece de Rhamnus, dit Anguillara, felon la com: mune opinion eft celle qu'on appelle à Rome Spivo fanto , & en l'Abbruzze Spizo di Chrio : &c K 4 Marcel qui appert par trois marques qui ont efté miles {ur le texte de Fexemplai- b L Ruel lire à chap.106, Liu,24t.ré: Dédon.liurs 6.chur;: Le livy, Letenpsi Lidr:é 101: Liute 3: de PHilt. ch 17 Les ef? CLESe Liu,r 4.614 Embl.58.dn 1. liute de Diofe;, Eti1. ©1021 Liu.r. é 102; Eaforme, Les norës L 5 “as 1 É 116 Liureil! de l'Hifoiredes Plantes, Marcel en {1 Medecine la nomme Salut aris, & Spina albasdifantainf, Pre poignée de l'herbe Salus taire, celta dive dé l'Efpine blanche; de laguelle noffre Seigneur tefus-Chrifl fut conronné. Corte audi dirque le Rhæmmus s'appelle en Latin $i24 #1b4, adimoneltant toutefois fort fagement de ne mefler pas diuerfes fortes de plantes fouscenom. Carouttele Rrhamwes qui cft vne Efpine croif- fant en arbre, les autheurs appellenrtcommunement Spina alba deux és de ch ue FOLIES conde éfpece, dit le mefine Anguillara;eft du tout femblable à la premiere, excepré qu'elle eft plus blanche, & a les fucilles plus longues & plus minces ;& croift en abondance en lftrie , dont ils en fontles hayes. Quantà la troifiefime efpece que Diofcoride mer, il dit, qu'elle n’eft pas legitimé : pource qu'il{e contredit à foy-mefime en la defcription d'icelle,difant,gue fon fruit eff large,blanc, mince,comme une elfe, femblable à l'Alphodele. Or le fruiét que l’on monftre de ce Rhamnns com- bien qu il foir large & plat , fine refemble il pas à celuy de l'Afphodele , qui elt rond , & n'eft pas plat. Mais celte raifon fe peut refuter en corrigeant le texte corrompu : car Diofcoride ne dit pas que la troifiefme efpece de Rhamnus foit femblable doDodiaw ; mais cDarduis, c'eft à dire, à vn pe | eau. En outre {es cfpines nc font pas foibles’, comme Diofcoride dit qu'elles font. Quiplus eft, ne de Theophrafte n'a mis que deux efpeces de Rhammus,difant qu'ils gardet leurs fueilles en tour temps: Sue Le chap. MAÏS ue le Paliwrus ne les garde pas. Marthiol fait trois efpeces de Rhammus : dont la premiere Een croit aux hayes ,; & des efpines de laquelle les femmes de Tofcane fe feruent pout fecher les figues, quand elles fontfrefches , Is enfilanten ces efpines, & les pendansau foleil. Ces efpines Rhamne premier de Matthiol. Rhamne fecond de Mattbrol. 2 -$v EEK font comme celles de l'Aubefpin. Les fucilles font longues , molles, & graffertes , fon tronc eft blanc & vny , & a des fruitsrouges entreles fucilles. Cefte plante efpineufe de Macchiol eft fort commune {ur la riue du Rofne aux guez fablonneux , qui ef le plus fouuent petite, quelquefois elle croift à la hauteur d’vn homme , &a l’efcorce cendrée , les branches fortes , qui en produifent d'autres petites d'vn cofté & d'autre ; garnies de fueilles par certains interualles , comme aufli les efpines , & fonc toufours pointues au bout : en quoy ileft differant desautres. Le fruit eft en grande quantité à l’encour des branches, rond , & rouge, femblable à vne bourfe, ou veflie, plein d'un fuc jaune, aigre , & quin'eft pas mal plaifant, duquel on pourroit fe feruir pour faire les faufles en lieu de verius. Ceux de Grenoble l'appellent des Argowffes. La troifiefme efpece des Rhamnes de Marchiol eft plus noire que les autres, quafi de la hauteur de cinq coudées. Elle a les efpines plus foibles que les autres, dont les vnes font droites, lesautrescourbes. Ses fueilles font plus larges , plus fermes, & plus nerueufes:” Les fleurs fonrmouflues & iaunaftres. Le fruit eft menu comme vnebourfette, rond , femblable à vn fufeau , au milieu duquelil y a vnnoyaurond; de: la groffeur d’vn poix ciche, dans lequel la graine eft contenue , platte commie vne lentille , dont | F'efcorce eft ronge, pleine d’vne moëlle blanche au dedans. Celuy de la feconde efpece eft plus À ii blanc Du Rh Rhamne [econd de Dodo , de Pena, amne. ChapIX. \ blanc quetous les autres. Voilà ce qu'en dit Matthiol. Le Premier mhamnus de Pena lt vne plante qui croift pres de la mer en Italie , France, & Hollande , pleine de branches dés le fond iufques à la cime, & garnie d’efpines. Ses furjeons font blancheaftres: les fueiiles eftroites, & en grand nom bre , femblables à cel'es du Bois gentil. Son ftuiét eft au fond des branches , entafié en grappe comme celuy des Afperges, ou du Houx : mais plus petit, plein d’yn fac iaue , ñe. Dodon l'appelle Rharmus fecond, & l'a pourtrair & des PA fcrit fous ce nom là. Le mefme Penaefcritque le Rhamwns fecond de Montpelier reprefente plus exattement celuy de Diofcoride , que ne fait celuy que Marchoil met pour le fecond. Toute la plante eft blanche, & a l'efcorce verde- palle ; les fucilles comme l'Oliuier , mais plus blanches, & - les fleurs plus petires. Clufius met trois forces de Rhammuss . defquels le premier eft propre pour faire les hayes: Il a les branches droittes, qui iettent plufieurs petires branches, blanches , garnies d'efpines fermes & roides. Les fucilles font pour la plus part quatre à quatre, ou cinq enfemble, au commencement de l'efpine , longues, & graflettes com- me celles de l'Oïiuier, blancheafties, tendres & pleines de fuc lefquelles tombent quelquefois en automne , & y en croift d’autres en leur place. Ses fleurs fonc longuettes, blanches, diuifées fur le bord en cinq parties, lefquelles eftans tombées, il y demeure comme vn commencement de femence, ainfi qu'au lafemin. Îla plufieurs racines & grofles. Il dit aufli quil en a remarqué vn autre de la mefme efpece, quali femblabie ;, mais plus petit, & ayant Rharmne fecond de Montpelier, Rhamne premier de de Pena. 7" éd J' plus de branches: les fucilles moindres, & plus poulpues, & qui ont vn gouft falé; plus blanc qué les autres, ayant les fleurs d’vnemefme façon ; mais du rout rouges. Le premier croifteñ plufieurs lieux d'Efpagne , de Portugal, & de Languedoc. Quant au fecond de la mefme efpece, il dit f’en auoir trouué qu'en vn feul lieu aupres de la ville d'Orcelim fur la riuiere de Serabim en la frontiere du PEftlafe 117 Rate de Pen Rhamne Àe Montpelikfs Rhamns dé l'Eclufe. Liuré des rlant.d'Efps chap.16, Ramne de Basiere, 118 LiureILde l'Éiftoire des Plantes, Rhamne éroifiefné dé l'Efclufe, Rbhamne [ecord del'Efclufe. Ve VE) % 7 d TR l 4 A 2 \P BE? QE NT VÈ W LS y nt en Er du Royaume de Valence. Celuy qu'il mer pour la feconde efpece à fes branches & fcions plus foëples, anffi garnis d’efpines. Ses fueilles font plus eftroites , & moins poulpues , qui durent toufiours; la fleur comme celle de l'Oliuier ; mais verte , dontil yena quantité autour des bran- ches. Son fruict eft rond , & iaune lors qu'il eft meur ; & demeure tout du long de Phyuer fur la plante; laquelle femble eftre toute couuerte de poufliere. Il croift en quelques lieux de Flandres pres de la, mer, & entre les montagnes le lono des torrents, comme auf le precedent. Il adioufte le troifiefme, quieft vn arbrifleau Rhamne de Bauicre. ayant force branches de la grandeur du Prunier fauuage ,cou- uertes d'vne efcorce noire, & garnies d’efpines longues. Les fueilles fortent de certains boutons comme à celuy duquel je J à . * nous auons defia parlé , plufieurs enfemble , longues, eftroices & poulpues, vertes, qui ont. vn gouft aftringeant, quafi comme la Rheubarbe, & font toufours vertes. La fleur fort au com- mencement du printemps , pétite & en grand nombre, aupres des fueilles , & par bouquets, verte. Son fruit eft noirenefté, femblable à celuy du Prunier fauuage ; rond, & aigre. Il dir en auoir trouué grande quantité au Royaume de Grenade & de Mureiano aux lieux deferts‘& non cultiuez, parmy les autres buiflons. Il y a eu aufli vn Allemand d'Ingolftad fort curieux des fimples, qui a apporté à Dalechamp vue plante efpineufe, pour vne efpece de Rhamnus,8& l'appelloit Rharmnus de Baniere, n'ayant point d'autre nom plus propre. Cefte plante, comme difoit ceftuy là, eft plus haute qu'vn homme : elle a lefcorce rouge , & eft garnie d'efpine. Ses fueilles foncefpeffes , palles, & toutes dentelées à l'entour; donccelles quifont au commen- cement des branchés font longues, & citroittes , aflez fembla- bles à celles de l'Yeufe : & celles qui font au bout des bran- ches font plus courtes & rondes , refemblans vn peu celles du Sumach. Elle eft bien garnie d’efpines minces , &bienpi- quantes ,& accompagnées de fueilles, comme celle du pre- mier Rhammus de Matthiol. Car il faut noter, qu'entre les plantes efpineufes ily en a qui ont leurs efpines nues & fans fueilles, comme le Paliurus , le Neffiers 8c l'Olinier fauuaces mais les autres ont leurs branches fueilues , qui fonc:vné efpine bien piquante au bout ; comme ce Rhamnus 1 &le prefnier Du Paliure. Chap. X. 1 119 Premierde Matthiol, & quelques autres. Le Rhæmme felon Galien deffeche & refour au fecond de- gré: ilrefroidit à la fin du premier, ou au commencement du fecond. Pource il guerit les dertres, st 8; 44 & les erefipeles , qui ne fonc pas fort chaudes : & pour ce faiét il faur prendre des fueilles tendres, Les ver Diofcoride auffi dit, que les fueilles de tous les Ahamses fonc bonnes pour appliquer furles erefi- peles, & viceres corrofifs. On dit que {es branches mifes fur les portes & feneltres des maifons chaflent hors tous enchantemens & lorceleries. Ce qu'Ouide attribueà /'Efpine blanche,qui eft vne cfpece de Rhamnus , comme nous auons dit + ou bien à la Verge de Ianns, qui eft la meme chofe, difant : CAinfi dit, un rameau d'Efpine blanche il donne Qui tous enchantemens dechaffe hors des mai[ons. Et vn peu apres: à , ; où pe Liure & Etpar vn petit trou qui La chambre efclairoit Fallen 4 Il faifit le vamean facré de Bourgueffine. ‘ Du Palrure, | CHAP,0 X, Joscoribe ne fait mentionque d'vn Paliure , qu'il dit eftreappellé en Grec rañis@. ÿ) Les autresen ont fait plufieurs efpeces, & entre autres Theophraite,difanc,quil y a plu- ns epetet 7 4 ficurs efpeces de Paliure , qui tous portent fruiét. Puisapresil dit, que le Paliure à [a V'hifhchs 274 graine dedansvne gouffe qui effcomme une fieille : (car il faur lire ain au texte Grec, & QUPEDE kapaor pe tale ae ra GuMw s au lieu de rov Dur , C'elt a dire faerfle, comme il y aaux exemplaires communs; les autres lifent rà uosa , c'eft à dire, use weffhe ; les autres Suauxiw , c'elt à dire , gonffe : les autres xadaroe aDevdoauor, comme un fufean ; (commeil y aen Diofcoride) dans T4 lieu. laquelle il y à trois où quatre graines, dont les Medecins Je feruent pour La toux : car elles ont ie ne Jay quo de vifqueux @ de gras; comme lafemence de lin. Il croiff aux lieux bumides, & aulhien tisre 4 4e lieux fees comine la Ronce : #l croiff bien auf pres descaux. Ses fueilles tombent, & ne durent pas Yhifkch. toufiours comme celles du Rhamnus. Ecvailleurs il dit: En Afrique il y à grande abondance de Lotus, comme auf de Paliure. Puisapres: Le Paliwre effplus petit que le Lotus, © à la fueille comme le noffre; mais lefruicteff differant 3 car il n'eff pas large mais rond, gros comme les Cédrides, on on Luis rs Pen plus. Ila au dedans vn noyau que l'on ne mange pass tel que celuy des grenades. Son fruict ef Lun fort plailant, &x fe fait encor plusplailant : [ion le met tremper au vin, & le vin mefmes en de- sient meilleur commelon dir. Pline le traduit bien en moins de paroles: Ex la Region Cyrenaique, dit il, ox fair plus grand cas du Paliarusque du Lotus. Il cf} auf plus petit da le fruitf plusronge, (ce plus là n’eft pasen Throphrafte ;)1lovron ne mange pas le noyau. Il ef} plaifant de foy, ( faut entendre cecy du fruit, felon Theophrafle) 4 e/ meilleur elant trempé au vin fon fuc mefmes rend le vin meilleur. Noïacequ'en diPline. Mais le Paliurus d’Agachocles, felon Athenée,eit vn arbre grand comme vn Orme, ouvn Pin , qui a beaucoup de branches longues vn peu efpi- neufes : la fucille tendre, verde, & ronde : fon fruiéteft fort doux, de la groffeur d'vne Oliue, &z a la chair & le noyau tout femblable: mais il eft de beaucoup meilleur gouft. Il produit fon fruit deux fois l'an, affauoir au printemps, &en Automne. On le mange frais: mais lors qu'il eft fec onen fait de la farine que l'on nepeftrit pointauecles mains, & n'y mer ont point d'eau: mais on la foule des pieds affez negligemment; puis on s’en fert de viande ordinaire. De ces trois efpe- ces de Paliure celuy de Diofcoride eft aflez cogneu, quieft vn arbriffeau efpineux , & dur, & a vne femence grofle, & de couleur d'enfumé, s'iln'y a fauteau mot Ayrmwwde. Les deuxdernieres defcriptions ne s'accordent pas: car le Paliure d'Agathocles a là fueille ronde , & celuy de Bar- barie l’a comme le commun. Aufli celuy d’Agathocles porte du fruiét deux fois l'an, de la grof. feur d'vne Oliue Phaulicnne, qui font des plus grofles + car on les appelle aufli Royzles 8 Maiori- ñes, à caufe de leur groffeur , comme dir Pline, non pas fausages, comme Anguillara d'a inter- preté :au lieu que l'autre Paliwrusale fruict de la groffcur des Cedrides, ou vn peu plus gros. Parquoyil faut que ce foienr diuerfes efpeces de. Paliwrus Le premier “Paliure de Thcophraftez he x. _fuyuant l'opinion del’Anguillara, eft vn arbriffeau aflez commun en Italie, 8 en Grece: & c'eft latroifiefme efpece de Rhamnus }de laquelle Diofcoride fait mention: çar'il-croift rancenlieux fecs , que humides &7eft fort efpineux ; ayant ies fueilles-du Tuiubier fauuage 3 mais plus larges & plus rondes , & plus noires deuers laqueuë Il ierre plafieurs branches deterre, de quatre ou cinq coudées de haut, defquélles ilenforc beaucoup dé pesites:de la couleur d’vne, chaftagne ; comme auffi les efhines qui font toufours deux: à deux, dontila deflus et droite, & celle de deffouseft crochue: Il fait vn fruilarge , rond, vn pettreleué'par de milieu, de la façon d'vn fufeau, dontles branches font bien garnies : du commencement il eftblancheaftres mais eftant fecileft noir enfu- mé (ceque Diofcoride dit de la femenceou graine, non pas de fa couuerte.) Au dedansil ya trois où quatre grains de la grandeur & figure de la f:mencedelin: Ceftarbrifleau me femble du tout eftrele premier Palinre de Theophrafte;8&celuy de Diofcoride;qui a rerenu encoriufques à us on Liu.r.c104 Eiu.1s.ch.3 Liu,r.6.104. Le luiubier. LiuTs.C14 120 Liurell de l'Hiftoire des Plantes, LePalivre. Rhamnus III de fonnom en plufieurs lieux de la Grece, combien qu'il foit Matibiol. Vi peu corrompu:car ils l'appellenc 4pa/izs,& Paliru. Voilà ce qu'en dic Anguillara 5 qui a pluficurs Herboriftes de fon Ve TX cofté & de mefme opinion. Or que le Pa/iure de Theophra- / 2) fte {oit le mefme que celuy de Diofcoride , il appert parles 0 | A facultez qui font attribuées à lvn & àl’autre. En outre la femence de l’vn & de l’autreeft grafle , & {emblable au Lin. Car il faut lireen Diofcoride Ave Gwao , ou quelque chofe de femblable ; non pas Ayruides, c'eft à dire noir. Or pource que le Rhammws troifiefme de Diofcoride à plufieurs mar- ques de celles que Theophrafte donne à fon ?24/iurus, il eft vray-{emblable, qu'il falloir adioufter la defcription de ce Rhamnus là au Paliure , & que ce troiliefimne Rhamne a efté fauflement & mal à propos inferé au texte de Diofcoride. Ainf felon l'opinion de plufieurs le Rhawme troifiefme de Diofcoride , & le Paliure de Theophrafte cet cefte plante, de laquelle Matthiol donne le pourtrait fous le nom de - Rhamnus troifiefme. Et mefines les Medecins de Montpelier | ont confermé cefte opinion , la nommant Paliurus | ayans efpreuue par longue experience & heureux fuccés, que fa femence a vne merueilleufe vertu pour faire vriner, & pour rompre la pierre , & la faire fortir hors. Ceque Diofcoride efcritainff: La femence du Paliure prinfe en breunage fert à la toux ; rompt les pierres de la vefie : & eff contraire aux morfu- res des Jerpens.Les fueilles @r La tige ont vne verte affringezte: © ft on boit leur decoétion elle referre le ventre, fait vriner, M eff bonne contre le poifon, @ Les morfures des ferpens. La raci- Fa) ne refout toutes tumieurs,@ enfleures,effant pilée € appliquée deffus. Orilfemble qu'il y a quelques raifons contraires à cefte opinion. Premierement ce que Theophraîte dit, que la femence du Py/iure eft enfermée êv AoGs, c'eft à dire, en we gouf[e longue € pourpue , comme celle de la feue ; non pas large , &: membraneufe comme celle de celte plan- te. Mais Adéz ne fe prend pas feulement pour use gouffe longue G: pourpne ; mais pour toute forte de gouffe , de quelque figure qu'elle foit. Le Paliure donc a fa femence enclofe dans vnegouñle, ou veflie , qui coutefois eft d'autre nature que lesautres , d'autant qu'elle eft comme vne fueille, 8& d'vne fubftance membraneufe & large. Parquoy Theophrafte n'euft fceu exprimer plus claire- ment la femence du Pxlivre , que quand il dit, que le Palivre a la femence fueilluë, qui eft enclo- {e dans vne gouffe ou veflie. L'autre raifon eft, que Theophrafte dit, que le fruit de l'Erable eft long & aiflé, comme celuy du Paliwre. Suyuant donc cela le fruiét du Pylivre deura eftre long, & non pas rond. Maisileft auf aifé de refpondre à cefte raifon comme à la precedente:car le fruiét. de 'Erable eft fort femblable à celuy du Pa/ivre, non pas quant à la rondeur de fa couuerte, ny quant à ce qu'ileft fait en façon de fufeau : mais en ce que la femence eft vn peu dure comme cel- le du Paliure, & que fa couuerte eft membraneufe & longue, & femblable aux aifles des grandes mouches ; toutesfois celle du Paire n'eft pas fi longue. En quoy faut admirer la diligence de Theophrafte , lequel ayant dit del'Erable ; Que le fruiét de l'Erablen'eft pas fort long , & toutefois qu'il eff femblable au Paliure : adioufte incontinent:Ce/wy de l'Erable ef plus longque celuy du Pa- liure quiéff rond. Voilà quant au premier Paliure de Théophrafte & de Diofcoride. Quant à celuy d'Agathocles ; Anguillara dit, qu'il ne le cognoift point, fi ce n’eft lé Zuiubier. Il éftime aufli que le Paliure d'Afrique de Theophrafte eft le Iuiubier [anuuage ; d'autant qu’ilrefemble au Pz/ivre, dont nous venons de parler , non feulement quant aux fueilles ; mais aufli quantaux branches & efpi- nes : car le Zuinbier [auuage eft vn arbre de la hauteur de quatre où cinq coudées, & d’auantage: dont les branches font fi pendantes contre terre qu'elles font comme vn demycercle. Ses efpines font groffes & bien auffi piquantes, qui font toufours deux à deux , difpofées en mefime propor- tion comme celles de noftre Paliwre. Ses fucilles font difpofées comme celles du Sorbier., Son fruiét eft femblable aux luiubes douces, s’il n’eftoit beaucoup plus petit; approchant plus du fruit de l'Oxycedre ou du Laurier. Eftant meuril deuient roux , & mefmes on le mange, excepté le noyau quieft dur comme vn os. Aucuhs auff eftiment , que le Pzlivre ee de Theophraîte, & l’Egyptien d'Agathocles font vne mefme chofe , & que ce n’eft que noltre Z#isbier : dont en voicy les conieétures : il eft certain par letefmoignage de tous les anciens, quele Palivrus croifloit detourcempsen.Afrique.. Pline auffi efcrit, qu'il n'y auoic point de Z#iubier finonen Afrique, & que Sexrus Papinius fut le pemier qui enapportaen fralie. Ce qui fut du temps de fainét Auguftin. Parquoy Diofcoride qui a vefeu du temps de l'Empereur Antonin, eftanr Grec de ne à mais | abiranc TS LA : | “ À ù - Du Bourguelpine, Chap.XI 121 habitantà Rome n'a point cognu le Zwisbier, & n’en a rien efcrit, ne fachant que c'efloit , pource qu'iln'en croifloit point encoren Italie. Theophrafte mefmes qui a efté bien diligent à efcrire des plantes eftrangeres qu'il auoit veu, ou fçauoit auoir efté defcrites par d'autres, ne parle aucune- ment du /#inbier , ny pas vn de ceux qui ont efté vn peu deuant ou apres luy. Ils eftiment donc que les premiers d’entre les Grecs ; quipaflans en Afrique virent c'eftarbre , ne fachans pas fon nom le nommerent Paliure d'Afrique , pource que fes fueilles refembloientau Paliurus de Grece, Ceux qui les ont fuyuy puis apresont mieux aimé retenir le mefme nom ; qui ne leur efloit point malaifé à prononcer, que l’appelier dvi mot barbare & inufité Ziphziphi; duquel ileft vray- femblable queles Aphricains vfoient pourlors, & qui defpuis a efté receu par les Romains , apres l'auoiraccommodé à leur langue. Puis donc qu'ainfi eft qu'il y a toufiourseu des Zuinbiers en Afrix que ,du fruit defquels ceux de ce païs là cirent vn grand proffit pour nourrir leurs feruiteurs, comme il appertpar les efcrits de ceux quionctraitté des couftumes & façon de viure d'Aphri- que , qui a le gouft quaficommelespetires Datces , ou les Raifins de palle, & eft bon pour nour- rir les feruiteurs, fuyuant la couftume de ce païs là : & que la defcription du Paliurus d'Aphrique, conuient fort bien à noftre Zwiubier , tanten la figure des fueillesqu'en la façon du fruict ; ils ont raifon.de penfer, que le Pa/inrus de'Thcophraîte & d'Agathocles foit noftre Zuiwbier;fans toutefois vouloir opiniaftrement contefter contre ceux qui pourroient alleguer quelque meilleure raifon, Que s'il fautcroire quéce Palmwrus foit vn arbre d'autre forte quele Zuinbier , is fe font accroire, qu'il n'y a point d'autre arbre qui approche plus de fa nature ; quele Rabich des Arabes Aphri- quains, ou ceft autre duquel lean Leon fait mention au chapitre de Hain Elchalu. Le Rabich,dit-il au chapitre de Zarfa;efun arbre efpineux,ayant le fruitf plus petit que le Cerifier,eÿ le gouffquafi tel que les Juinbes. Et au lieu cy deuant aliegué de Hain Elchalus Il croiff, dit-il, ex ce lies là des Cor- miers ; © plafieurs arbres efpineux, qui ont le fruiif rond;taune , femblable aux Tuiubes, dont le noyau eff plus gros que celuy des Oliues, @ qui font d'affeXhon gouff. Voilà ce qu'en dit Dalechamp, Taus al- leguerles autheurs de cefte opinion. Du Bourguefpine, ou Nerprun, CHAP. XI. S& ESTE planteefpineufeeft appellé communement en Latio Rharmmus Catharticus fon 5%, Ye pas quece foit vne efpece de Rhammss, où qu'il ait quelque affinité auec les efpeces NS de Rhamnus, defquelles Diofcoride & Theophaafte ont craitre: carileft plus femblable au Prunier fauuage, qu'au Rhamins : mais pource qu'il a des efpinescomme le Rhamnus,8c luy rez #emble quelque peufeulement en cela. Or d'autant queles anciens ne luyont point baillé de nom, il a efté loifible à Matthiol de l’appeller Spina infeciorix: en Tofcane ils l'appellent : Spivo werlo : les Lombards & Venitiens Spin cerumo, à Friul Spie guerzo : les François pourguefpine 8 Nerprun : les Allemans Vseghedornbeer, qui : vient du mor de Voyc;d’autant qu'ilne s'en treuue pointant ailleurs que parmy les buiflons .qui font du long des che- mins. C'eft vn arbrifleau qui a le cronc gros comme la iambe La forme. Le Bourçuepine. ; AL | : je d'vn homme. Son efcorce eftnoiraftre & nette comme celle # x du Cerifier , verte par dedans, & puis apres jaune. Son bois Le par dehorseftblanc , mais au dedans pres dela moëlle il 2 j ER moe, At ï ( () eftrouge. Ceux de nos quartiers en font des arcs bien roi- des. Les branches font garnies d'efpines dures ; & bien pi- quantes. Les fueilles fonc larges aflez femblables à celles du AN AY = Poe d 5, 1) L « PS AUS 7 Poirier. Ses Acurs fonc blanches. Son frui& eft rond, fembla- AT hu ASE RTE ble à celuy du Myrte. Du commencementil eft vert par dehors ; mais efkanr meur , ileft noir par dehors, & vert au dedans , bon pour faire la peinture verte : car apres l'auoir detrempé en d'eau en laquelle on aura difiout de l'Alum, ils’en fait vne couleur verte, qu'on appelle en François Perd de welfe. Mais fi ont le detrempe en l'eau deuant qu'il foitmeur, ils'en fera vne couleur iaune. Ce fuc icy a ver Les vers, tu de purger ; car on en fait vne compofñition pour lafcher ve ventre,quife peut garder lôgremps.Orelle fe fait en cette forte:il faut premierement piller legerement ce fruiét qui foit bienmeuripuis lemertre en vn pot de terre bien verniflé , & le laifler à l'efpace de quatre iours en quelque lieu chaud;au bout defquels faut rirer le fac par la prefle, duquel prendrez deux liures, & y adioufterez vne liure & demie de fucre fin, Tome premier L. ou Letemps. Liu.r6.ch.6. CAR Les 071$, Liu.16.c.24 Liu.r6.c. 18 Liure, 3, de Phift ch. 4 Lia 27 ch.8. Jiure 3. de Eh:ft. ch: 16. Liu.r.ch.s3. _ &68. Liv.rch.73. & 88. Liu.6.ch.34, Liu.3.c,154. Liute r. de Dicfc.c.104. Les noms. La figures , ; : . 122 Liure ÎT def Hiftoiredes Plantes, ou autant de bon miel,efcumé, Faites cuire le routiufques àce qu'il foit efpez comme vn lulep , où {yrep,puis Îe paflez par Vn linge rare ; 8: y adiouftez de la poudre de fine Canelle & Zinzembre de chafcun quatre dragmessde cloux de Giroffle deux dragmes : 8: gardez le tout en vn vaifleau bien ner.On en donne vne once & iufques à dix dragmes.]l euacuë aifémeér le phlégme,dit Marthiol,& les grofles & vifqueufes humeurs.Les autres,dit Pena,le dônét plus fagemét & auec meilleur raiso, tout au contraire,non pas pour purger la pituite groffe & vifqueufe:mais pluftoft la fubtile , & pour la derourner des iointures,& arrefter {on cours:caril purge fans grande chaleur qui puiffe nuire, & renforcé les parties par vn peu de qualité afttingean te qu'il a, & ne fait pas fondre les humeurs ; ce qui augmenteroir la defluxion. Parquoy il eft fort bon aux goutteux. Les autres pilent le fruiét en vn mortier de pierre,puis le preflenc & le coulent,& font cuire ce fuc iufques à la confomption dela quarriefme partie ; puis le coulent vne autre fois. Apres ils prennent vneliure de ce fuc ainfi coulé, & cfpeffi,& huit onces de miel efpume, & les font cuire enfemble iufques à cant que le rour foit cfpez comme vn fyrop bien cuit : & lors qu'ileft cuit, & qu’on le veut ofter de deflus le feu, ils y meflent de Maltic & de fine Canelle,de chafcun deux dragmes,puis le gardent pour léur vfage.On le peut donner dans du vin,ou dans du boüillon de la chair, Ce fyrop purge les humeurs fereufes, comme auffi le precedent,& quelque peu de la cholere;mais il ne purge pas fi bien le phieotme & les groffes humeurs. Cefte plante fleuritau mois de May.Son fruit eft meur en Septembre &au com- mencement d'Oétobrée. | | Da Houx, CHAP. XII VaxpD Pline dir que les Tewfes s'appellent 4qwifolie aux prouinces, il 2 femble qu'ila voulu declarer,que les fucilles des Yeufes fonc ainfi pi- 1 quantes & faites comme celles de /’Aqnifolis,ou du Houx :ear le Houx ve porte pas du gland , &n'eft pas vne efpece d'Yeufes mais au con- À | traire il eft ennemy des païs chauds,aufquelsl Yeufe croift,côbien qu'il 4 cf roufiours verdoyant cômelYeufc.Enrre les arbres [aunages, di Pli- j ne, ceux cy ne perdent point leurs fueilles,l Teufe, l'Aquifolia ou le Houx, EN > Here. Et Theophrafte dit : Des fauvages ceux qui gardent roufiours leurs D'INEX TS fueilles l'Teufe,le Houx,G'e.où Gaza a fort bien interpreté le mot æyg{æ PACA VS 2 pour le Hox Pline dic:Cevx-cy aiment les montagnes, lé Cedre,laMe- lefésére.Et puis,/e Houx.le Bours @ l'Tenfe. Et Th cophrafte dit:Cewx-cy croiffent fur Les montagnes le Sapin,le Pin,la Pece,le Houx Parquoy veu que Pline,& auffi Gaza qui la fuiuy ontprins le Houx pour l'éyeza de Theophrafte,nous eftimons que c'eft vne mefme plante.Si ne faut il pas oublier de dire, qu'ilfemble que Pline prend Agwifolia pour Vn autre arbre,quäd il dir, Theophrafle appelle Cratæo- gon l'arbre que les Latins appellent Aquifolia: mais vous les doîtes Arboriftes eftiment que Pline a lourdement failly en ce lieu.ll femble aufli que luy mefmes à voulu donner à éntendre,que Theo- phrafte par le mot aye4x entend quelqu'autre forte d'arbre,quand il efcrit que Le Phellodrys des.Ar- cadiens efl l'é yes des Doriexsiear Gaza a leu ainfi & l'a traduit S#/4e/frem Mais aux comuns exem- plaires il y a 2erwrau lieu de éye/er. Il y a aufli vn autre doute en ce que Theophraite efcrit, que le Liege porte un gland come l'Aqnifolia,veu que l'Aquifolia qui eftle Howx,porte des bayes ou grains. Mais ce doute fera aif£ à ofter parle moyen de la correéton de ce pafage, à où il faut lire ; 7 porte: vent comme un gland femblable à celuy du Phellodrys,que les Doriens appellent 2ia,duquel il a-parlé vn peu deuant.Ruel prend lie 8 l'éye42 pour vne mefiné chofe mal à propos,quand il dis que les Doriens prennent l2giæ pour l'Ilex Aquifolia. Au refte l'opinion de ceux là eft à condäner, qui penfent que le Howx duquel nous craitrons.foit le Pz/iure de Diofcoride : car le Paliure a fa fe- mence dans vne goufle graffe,& noire, le Howx porte des grains rouges. Donc !’Aqwifolium{elon Ruel,Dodon;,Tragus & Matthiol,eft la plantequ'onappelleaux boutiques 4grifolium.Theophrafte comme nous l’auons dir, l'appelleæyez. Les Lyonnois rercnansquelque-trace du mot Grec l'ap- pellent Agron,&c Agreuon: les autres François la nomment Houx,8c Houffon, eftant aflez cogneu des païfans qui quelquefois apprennent à le cognoiftre à leur dam. Les Italiens l'appellent 4erifolioiles Efpagnols Asebo:les Flamans Hwlÿiles Anglois Holy:les Allemans Y#alddiffel. Cetre plante eft vn arbriffleau qui eft fi petit en plufieurs lieux,8 demeure tant à croiftre,qu'il doit eftre pluftoft mis au nôbre des buiflons,que des arbres,/En quelques lieux où il tteune le rerroir bon & à propos;il croift à la hauteur d’vn arbre, & eft tojffiours verdoyant. Son tronc & fes branches fonc liffes, cou- uertes de double efcorce ; dont! l'exrerieure eft verte ; & celle de dedans eft palle, 8 fent mal, Son boiseft blanc tres-dur, & bien pefant , qui va à fonds quand on le met en l'eau, comme fait le bois du Gayac, auquel il réfdmble aucunement. Ses fueilles retirent Vn peu à celles du Laurier, poulpuës, 8 fermes, garnies tout au cour de pointes aiguës; & fonc verdes comme celles des Orangers , ou Citronniers ; attachées à-vne courte queuë , &n’ont pas fi mauuuais gouft que l'e- fcotce. Ses fleurs fonc belles, blanches, petites, dont y en à plufieurs enfemble , cenans à des petites queuës courtes comme celles du Laurier ; 8 ont quatre petites fucilles , & quatre Ne : filets D - Du Lycion Chap. XHT. M Cr | filets ; au milieu défquels onc voirlecommencement des Le Houx. grains, qui deuiennent en bayes rondes, rouges, faites en fa- çon de nombril, & petites refemblans aucunement à celles 3 delAubefpin, douces au gouft ; mais d'vne mauuaife fa- ueur , dans lefquelles il ÿ a quatre noyau triangulaires, & cannelez. Il y a du Houx en plutieurs forcfts de France. Il en ‘2e /e# croift auffi fouuencefois aux lieux quine font pas cultiuéz, ESA AT pA\| \2 1e pres les grands chemins, & aux hayes parmy les autres AN ae , j% buyflons. Son fruiét eft meur au mois de Septembre , &de- F7. No 7) FR wi, meute long temps fur l'arbre. Il cft d'vn temperament ment les AE 0 SV . chaud. Martthiol dit que la decoétion des racines éft fort TU DS pr Ra À re | bonne pour eftuuer les iointures, lefquelles apres auoir cfté viofe.c.104: JE D Ç 2 defnoïces ,auroient acquis quelque durté, d'autant qu’elle 4 LP Gt a amollit ,refout, & difipeles enfleures, & foude les osrom- LP à De NE ÉUS pus. Le Howx, dit Pline , effant planté aupres d'une maifon, ANS PAR ou metairie empeche toute forceleries. La fleur du Houx fe- hs al 4 fa lon Pychagoras fait glacer l'eau. Item vn bafton de Hovx FAR eftant ietté contre quelque animal , encores qu'il tombeaf- fez loing de l'animal,à faute d’auoir efté ietté aflez forr, fi ne laifle-il pas de s'approcher pres de l'animal en roulant par vne proprieté de nature que ceft arbre a. Dodon efcrit, qu'il yen a quiaffeurent d’auoir eflayé, que fion engloutit.cinq grains où bayes de Houx, elles font fort bonnes contre la douleur de la colique , & lafchent le ventre. En nos quar- | tiers on fait de glus de /’Howx en celte maniere : on arrache fon efcorce , & apres auoir fait vne fofle en terre, enlicu qui foit humide, on y met l’efcorce, lenueloppant de fueil- L Jes d'arbres, puis on la couure deterre. Onlalaiffe à pourrir s ce qui aduient le plus fouuentren douze iours :ainf eftant pourrie on la deterre ; & onlapileen vn mottier, iufqu à ce qu'elle de- uienne glueufe. Apres cela on la laue en la riuiere pour en ofter ce qui feroic refté d'efcorce, &auf- fi les ordures, & apres y auoir meflé vn peu d'huile de noix on le ferre dans des pots pour chaffer aux oifeaux. À TUNRE D D RS ni es \ a\n)\ UN" f\ AIN ES, à =) b-Ÿ 1 ; {y AIX IX D D4 Lycion, CHAP. XIII. E Zycion , felon Diofcoride, eftvnar- riurerrg bre efpineux , quieft aufli appellé Py- Les nom. xacantha, commeaufl le fuc qu'on en tire. Or il s'appelle Lycio de la Lycie, Lycion des Alpes. Li Le a = EME ( ST Brafauola , Matthiol, & Dodon, ie n'ay point fait de doute UN > \ ES Se pos 3 EL 0 \ q, de en laquelle comme aufñli en Cappado- HAN f V CV Le \ Je ceil s'en fair grande quatité, combien N'a y f\ 2e TE { Es © que celuy d'Indie eft eftimé pour le NS À GATE AIR | NQr meilleur , comme nous dirons fuyuant l'auchorité de Ga- | FA) Né, lienlleft auf appellé Pyxacantha,à caufe qu'il retire aucu- WC EvZ | (19 nementau Bois: Car Tifdxwdæ en Grec ne fignifie autre N\\ Ge = 2 Û Le chofe,que le Bouis piquant. Les Arabes l'appelléc Hdhadh, FE j Rat Û gs" Hadad,Kilulem où Felzagarag:les Italiens Licio. C'eft donc ces Ÿ MS D, vn'arbre efpineux , qui a les branches longues de trois V: à 4 coudées & quelquefois de dauantage. Les fucilles fonc aù EX, Fr comme le Bouis, efpefles.. Le fruict cft comme de grains VI 4 { Fe | PR de Poyure , noir > Nny , amer & maflif S l'efcorce palle, G (ÿ }} < nie = femblable au Lycion trempé. Ma plufieurs racines tortues, & Q Var Jér LE dures comme de bois. Eftant appuyé par l’authorité de pare & à À de mettre la plante qui eft icy peinte pour le Lycion , pour- ce qu'elle a quafi toures les marques du Zyczo7 , & quon en faicaufli du bon Lycion. Il croift aux montagnes de Genes, 71. & en Dalmatie. Il y a vne autre plante, die Matchiol, reti- Liré. c 33° rancaflezbien au Lycion, qu'il dic luy auoir eftémandée de Verone par Calzolarius Medecin , de laquelle nous auons icy mis le pourtrait. Lobel aufli en donne le | L 2 pourtrait Tome premier, a 124 LiureÏl de l'Hiftoire des Plantes, Lyczon d'Italie. Lycion d'Efpagne. pourtrait d'vn Lycion d'Efpagne, que l’Efclufe à defcrit en cefte façon : c'eft vne plante efpineufe; qui iecce plufieuts branches dés la racines, d’vne coudée de hauteur , & quelquefois dauantage, droites, grailes, rouges, qui ont beaucoup de petites branches, defquelles pour la plus part le bout eft piquant comme vue efpine, combien qu'elles ont d’autres efpines d'vn cofté & d'autre: quelquefois courtes & foibles ; & par fois longues, fermes, & garnies de pluficurs fueilles, lefquel- les font difpofées par ordre , & retirent à celles du Myrte Tarentin , ou du Bouïs, liffes, & quiont vne aigreur piquante au gouft. À l'encour de Alcala & autres lieux de Taftille la vicille, & en ce quartier de l’Andaloufie qui eft appellé Eftremadura , ilen croift aupresdes ruiffeaux &aux lieux pendans , comme l'Efclufe dit l'auoir obferué. Pline dit, que l'Efpine de laquelle on fait le Lycion cft appelléeen Grec Pyxacanthon Chironion ; & eft vn peu differant auec Diofcoride en la defcri- ption. Il y a vne efpine , dit-il, laquelle porte des grains comme du Poyure , qui font fortamers. Elle a les fucilles petites, efpefles , comme le Cyprés; fes branches font enuiron de rrois coudées, l'efcorce eft palle; la racine large & dure comme bois, de couleur du Bouïs. L'ayant mife tremper auec fa femence dans l'eau en vn vafe d’airain on en fait vn medicament appellé Lycion. Cefte ef pine croift aufi far la montagne Pelion , dont on falfifie le medicament, comme auec la racine de l'Alphodele,ou du fiel de bœuf,del'Abfinthe, de l’Encens, ou lie d’huyle. Le meilleur Lycion pour -a medecine c'elt celuy qui eftefcumeux. Les Indiens l'enuoyent dans des peaux de chameaux où Diofcor, au mef-lic u. Liu.24-C.14. Chap.8. de Rinocerots. Aucuns appellent l'Efpine mefme en Grec Pyxacanthon Chironion. Diofcoride dit quelle à les fueilles comme le Bouis. Pline dit, que La racine eff de conleur de Bouis @* larges au lieu que Diofcoride dit qu'elle eff tortue peut eftre que Pline à leu rAsräæ, large : au lieu de A@- Ma, tortue, comme il y a auffi en Oribaze. On tire le fuc des fucilles & de toute la plante, apres les auoir laiflé tremper par plufieurs iours & pilées, & fait cuire apres cela on fait euire derechef le fuc , enayantofté le bois iufqu’à ce qu'il foit efpais comme miel. On le fophiftiqueen adiou- ftant à la decoction de la lie d'Oliues, ou du fuc d’Abfinthe , ou du fieldebœuf. Onfait auffi du Lycior en cfpreignant la femence , & laiffant le ius fecher au foleil. Pline dit, que l’on fait vn me- dicament de la racine du Rhamne fauuage, qui eft le plus noir, que l’on appelle Lycion, dontnous auons defia traitté. Mais il adioufte , que le meilleur Zycion fe fait d’vne efpine appellée Pyxacan- tom Chironion., vel qu'il a efté dit qu'il s’en faifoit aux arbres d'Indie: carceluy d’Indie eft le plus eftimé. On cuit les branches pilées en d'eau , & les racines qui foncfort ameres dans vn por d’ai- rin quafi par l'efpace de trois iour: & puis on le fait recuire apres en auoir ofté le bois, iufques à ce qu'il foit efpais comme miel. En quoy il difcorde auñfi d’auec Diofcoride, veu qu'il dit, que l’on cuit Les braches & les raciness&c Diofcoride dit es fueilles anec La plante. Toutefois Ruel en la trä- flatiô à mieux aimé fuyure Pline que Diofcoride:caril dic Les branches pilées auec les petites racines: au lieu qu'il y a en Diofcoride:07 amal[e le [us en pilant Les fucilles auec la plante,érc.Le meilleur Lycion ce Du Lycion. Chap. XIE 52: Lycion eft celuy quife peut brufler, &c quand il eft efteint, monftre vne efcume rouge, Oribaze lit à » x . 4 : xamvèr, c'eftadire fumée 5 noir au dehors, & en dedans en le rompantil eftroux, & n'a point de mauuaife odeur; qui eft aftringéant & amer, de couleur de fafran comme celuy d'Indie, lequel eft le meilleur & de plus grande efficace que pointd’autre. Ce que Galien confrmeauffi, difants à ; Ce Lycion croiff em abondance en Lycie & Cappadoce : mais celuy qui croiff en Indie et meilleur pour des cdi. es part, Ë Liure & des toutes chofes. I] faut diligemment grendre garde à ces marques, pour connoiftreile bon Lycien d'a- IUtE 7 des ol uec celuy qui cit fophiftique : combien qu'il foit:bien malaifé de le connoïltre au tefmoignage Antid. mefmes de Galien. Il appert donc bien , que celuy que l'on vend aujourd'huy aux boutiques eft {ophiftiqué, d'autant qu'il ne s'allume pas en le metrantau feu, & n’elt pasroux dedans,& finale- ment qu'il n'a aucune marque du vray Lycion : caril y en aquiont efcrit qu'on le fophiftiquoit auec le fruit du Troëfne. ouauec la graine du Cheurefueille. ou auec les grains du Sanguin, ou - auec routes ces chofes enfemble. Or ce que Diofcoride dit qu'on fait le Lyron en Indie d'vnar- Emblærr. briffeau nommé Lochitis. Cornarius eftime que cela foit faux, & que ces mors ont efté tranfpor- jar de tez là du traicté de l'herbe Lonchitis, de laquelle ilen dit quafi de mefine vn peu plus bas. Le vray Liurcrra, Lycios , felon Diofcoride, eft aftringeant. Iolte tout ce qui troubiclaveüc. Il guérit la rongne, “7% la demangeaifon, & les vicilles defluxions des paupieres. IL eft bon aux oreilles quiicttent fange, aux genciues vlcerces, aux tonfilles, aux creuafles des lévres,& du fondement, & aux meurtrifieu- res & efcorcheures aduenues par frotter. Il eft bon aux cœliaques &zaux diflenteries pfins en breu- uage , ou en clftere. On en donne à ceux qui crachent le fang,8 à ceux qui ont la roux auec de l'eau, & en pilules contre la morfure du chien enragé, ouen breuuage auec de l'eau. I faitles che- ueux jaunes: Il gucrit les apoftumes qui viennent aux racines des ongles, & les vlecres quivont croiflant, où qui font pourris. Æftanc appliqué ilreftraint le Aux des femmes. Il fert contre la morfure des enragez beu auec du lait, ou en pillules. Oren ces derniers mots le cexte ef notoi- rement corrompu: car veu qu'il a defia parlé des morfures du chien enragé , qu'eftoit-il befoin de zedire incontinent les mefmes chofes?parquoy Cornarius y lit qu'en ces mors de Diofcoride:Ef/ans apliquéil arreffe le flux des femmes.ouprins en breuuage auec du laittjon en pillules.Car Pline dit,qwe des femnes en boinent auec du lait contre leur flux. Er Galien auf dir,que le Lycios ou Pyxacanthon Lure», des ft vnarbreefpineux, duquelon faitle Lycion , qui eft ce medicament liqude , duquel on fe fert fimpl. pour les meuttrifleures, pour les inflammations , & vlceres de la bouche,8& du fondement, & aux vlceres qui s'auancenttoufiours, aux pourritures, aux oreilles fangeufes , aux vlceres qui font mal« aifez à guerir, aux efcorcheures aduenues par frotter, & aux apoltumes qui viennent à la racine desongles. Oreft-1l deficcatif, compolc de diuerfesfubftances; l'vne eft de parties fubules,refo- lutiue & chaude ; l’autre cerrèftre & froide, par laquelle il eft aftringeant : maisil tient peu de certe qualité : & au contraireil eft fort refolurif, & deficcatif, {çauoir au fecond degré. Quantà fa chaleur elleeft quafi temperée. Aufi on s'en fert à plufieurs chofes ; car comme eftant aftrin- geant on s'en fert pour nettoyer ce qui offufque la prunelle de l'œil; pource qu'il referreon en don- ne aux cœliaques , & aux dyfenteries , & au crop grand flux des femmes. L'efcume du Zycior qui €ft prinfe pour fa fleur , felon Pline, entreen plufieurscompofitions pouries yeux. Lerefte duius Lisaserg {ert à netroyer la peau du vifage, & à mondifier les grattelles. On s'en fett aufli quand on a les angles des yeux rongez, aux defluxions inuererées , aux oreilles fangeufe , aux tonfilles, aux gen- ciues , à laroux, au crachement de fang , en prennantla grofleur d’vne feue, ou en l’appliquant fur les vlceres defquels le fang coule; aux fentes & creuafles des pieds ou du fondement , aux ylceres des parties honteufes , aux efcorcheures , aux vlceres frais & qui vont courant, &tendent à pucrefaction; au nez, & aux apoftumes. Les femmesen boiuent auec du lait contre leurs trop grandes purgations. Le Zycion des Indes fe cognoift en ce que fes morceaux font noirs par de- hors ,8& roux dedans, & eftans rompus ils noicifent aufli toft. Ileftaftringeanc & a vnetref- grande amartume. Ilfertaux mefimes chofes que l’autre Lycion 5 maïs principalementaux parties bonteufes: Garcicen fon hiftoire des plantes aromatiques d’Indiedit, queles Indiens font vn Lirero. medicament qu'ils appellent Care ou Cato , qui eft amer & aftringeant: & que l'arbre duquel on tire ce fuc , eft de la grandeur d'vn Frefne , 8 a la fueille menuë comme celle dela Bruyere, ou du Tarmarifc, qui eft toufiours verdoyante. Ondit qu'il fleurit ; mais qu'il ne porte point de fruit, &qu'ila beaucoup d’efpines. Le bois de ceftarbre eft fort, dur, maflif, &pelant, & ne pourrir pointeomme l'on dit, foit qu'on le tienne au foleil ; ou dans l'eau. Aufliles habitaïis du Jieu l'appellent Ze bois touffourswif. Is appellent l'arbre Hacchic. Mais il dit qu'il n'a pas peu fçauoir pourquoy ilsappellentle fuc Care. Oril dit que l'on tire le fuc en cefte maniere. Ils font bouillir “les branches apres les auoir defconpé bien menu , puis ils les-pilent :en fin ils en font des trochif- “ques outablertes en yadiouftantde la farine de Nachan (c'eft vne grdine noire & menue qui a le . gouft du Soigle ; & eft bonne pour faire du pain ) 8 auec la fcieure d'vn certain bois noir qui “croiftencepais à. Quelquefois aufliils n'yenmettentpas. Apres ceils les fechent à l'ombre, “de peur qu'en les {echant au foleil leur vertu ne s'efuanoüifle, C’eft vn fort bon medicament son feulement pour r'affermir les genciues , & deffecher & reftraindre: mais aufli pour guerir le L | Tome premier. | L 3 Aux Cete on CAi0 126 Liurell.delHiftoire des Plantes, | flux de ventre, & la douleur des yeux:auquel mal il dit en anoir vf£ fouuent auec heurcux fuccise Ileftime mefme que ce medicament appellé Cate n’eft autre chofe que le Zycion des Grecs & des Latins, d'autant que tous ont vne mefme façon dele tirer, & qu'il a les mefmes facultez quecelles Liu2,c 359 que l’on attribuë à l'ndien : ioinét que Diofcoride, Pline, Galien , Auicenne & Serapion eftimene Mie { plus le Zycion d'Indie, qu'ils appellent 4dh4hd. Voilà ce qu'en. Lycion de Dalechamp , o4 dit Garcie. Maisil ya vne difference que l'Efclufe a bien remar- graine d Anignon. qué ; c’eft que le Lycion de Diofcoride a les fucilles de Bouïs, & | De cft vn petit arbre,rellement quil femble que le Lycion des Grecs D L foit vn arbre differanc ; combien que Diofcoride cft allez va- ar riable en la defcription du Zycio 5 fi la fin du Chapitre où il eft ) 5 traitté du Lycion eftde Diofcoride. Au refte Dalechatp efti- 44 bi Jr . Mmeique la plante qui ft icy pourtraite peut à bon droit eftre )) 9° appellée Lycion : car c eft vne efpine de la hauteur de trois cou- | ces, quia l'efcorce grifaftre, & plufieurs racines pleines de bois | cp les fueilles efpeñles , affez lemblables à celles du Bouis, appro- Va LORS chans aflez de celles du Prunier quanc à la couleur, grofleur , & CAEN SE ‘aux petites veines qu'ellesont. Elle a plufienrs efpnes , roides, & garnies de fueilles : le fruict de la grandeur du Poyure noir, attaché à vne petite queué , quelquefois triangle , & d'autrefois quadrangle, & quelquefois fit'en forme de cœur, felon lenom- bre des noyaux, qui ont au bout vn double poil fort delié. Son gouft eff aftringeant , & foriamer, Les tcinturiers fe feruentc de fa graine pour teindre les draps de foye en jaune, & l'appellenc Graine Ateindre, où graine isune , ou bien Graine d'Auignon. Ce que Diofcoride dit du Lycion, à fçauoir qu'il iaunic les cheueux, fait que ie me fais accroire , ce que pluficurs afleurenc auffi, que combien que eette plante ne foit pas le vray Lycées, coutefois fi nous Voulions vfer du fuc d’icelle, que nous rreuucrions qu’il féroit Les mcfmes chofes que les anciens ont efcrir de leur Lycion. Elle croift en des lieux afpres & pierreux aupres d’Auignon & de Carpentras & par tout le Contat de Veniflin. Le rer. CHAP. XIP. % Es Latins appellent O/eaffer, où Olen [ylurftris, & Acthiopica arbre queles Grecs appellent À dopisAic , xoTIVEN à œiliominy &Aaïa. Il eft quaf Le à femblable à l'Oliuier domeftique : mais il a les fuailles vn peu plus petites ; entre lefquelles il fort des ai- guillons piquans. Son fruiét eft aufli plus perir, & malaifé à meurir. L'huile que l’on en tire eft vert, & n'eft pas meur. On ne s'en fert point aux boutiquès des Apothicaires en France : toutefois Diofcoride monftre, qu'il y a pluficurs parties de l'Ohiuier faunage qui féruent à diuers-vfages en . la medecine : Les fueilles, dit-il, font aStringeantes. Broyées & emplaftrées elles arreftent les ercfipeles , les vlceres qui | > Croiflent toufiours, les cpiniétides, les charbons, les apoftu- | mes des ongles, & les vlceres qui vont rongeant la chair vi- | ue. Elles font tomber les efcarres des cauteres , ointes aucc ! miel. Elles mondifient les vlceres fales. Appliquées auec || miel elles font difloudre lestumeurs, qu'on appelle en La- | Les ntonis. La forme. Liu.r. c118. Les vertss, tin Pan, font reprendre la peau feparée du ceft. Eftans-ma- {chées gucriflent les vlceres de la bouche , fingulieremenc des petits enfans. Leur fuc & leur decoction font les mef- mes effects. Leur fuc appliqué eftanche le fang,& les fleurs des femmes. Il eft bon au mal des Yeux nommé V4a, 8 aux puftules d'iceux. Il arrefte les vlceres & les vicilles deflu- xions. Pource onen mefle aux collyres , & eft fort bon aux | corrofions des paupicres. On tire le fuc des fueillesen les | *_ pilanc, & arroufanc, de vin ou d’eau, puis on le mer fecher au Séleil, apres en auoir fait des trochifz ques De la Phillyrea Chap. XV. 127 ques. Mais célay qui efttiré auec du vin eft de plus grande vertu & durée , que celuy qui eft tiré auec l'eau. Il cft forc bon aux oreilles ou vlcerées,ou fangeufes. Les fueilles broyées,& appliquées ancc de farine d'orge, feruent aux cœliaques. On brufle les fueilles auec les fleurs pour fe feruir des cendres en lieu de Spodium , en les mettant en vn por de certe crue bien luté & les Jaifflant au forneau iufques à cant que le pot {oit cuirs puis on les efteincauec du vin, & en fait on des trochi- fque pour les brufler encor vne fois. Finalement aptes auoir laué ces cendres comme de Cerufe, on les forme en trochifques. Il eft certain que cette cendre a autant de vertu pour les Medecinés des yeux,que le Spodium. L'huile des Olines fauuages netroye les genciues gaftées , & pourries par crop grande humidité ; raffeure les dents qui branlent. La fomentation de cét huile chaud eft bonne aux genciues, fur lefquelles ilrombe des defluxions. Il faut tremper dedans de la laine at- tachée à vne efprouuerte,& en frotrerainli les genciues iufques à ce qu'elles deuiennent blanches. ;,,, 4 La larme où gomme de l'Oliuier Aethiopic relemble aucunement à la Scammonée , roufle,efpaifle, l'oltier Æ en petites gouttes, & mordante : mais celle qui cftfemblable à l'Ammoniac,ou à la gomme,qui eft ‘#5 noire & n'eft pas mordante,ne vaut rien. Nos Oliniers cultiuez & fauuages iectent ve larme bon- ne pour efclairer la veué, fion l'applique deffus, & pour guerir les cicatrices,& les tayes des yeux. Elle prouoque l'vrine & les mois des femmes. Si on en met dans les dents creufes elle eft fort bon- ne pour ofter la douleur. On la met au nombre des poifons , où comme d'autres l'interpretent on Liure z. des Ja conte entre les chofes qui font mourir l'enfant aù ventre &t le fonc fortir hors. Elle guerit les Pafad: des lepres, & le feu volage. Hippocrateentre les autres medicaments defquels il fe ferc pour le Aux Liurz.e2 rouge des femmes, met la rongne de l'olinier fauage : car Plineincerprete ainfi le mor ex pour Lin-23.ch7. one maladie des arbres, Yappellant aufli Lis, 8e Lichen, Combien, dit Marthiol , que la larme de Diolcriae l'Olinier fauuage où Acthiopic ait beaucoup de vertus,on n'en vfe point toutefois en medecine, & gs larme de mefines on n'en apporte point en ce païs. Aucuns eftiment que CE foit ce que les modernes Mede- Sao à cins & les Apochicaires appellent Gurms Elemni: mais le gouft montre qu'ils faillent lourdement: is bonne Car cette gomme n'eft point mordanre au goult, & ne pique poinc la langue: [l appert aufli que ce St n'eft pas proprement vne gomme,mais reline ; d'autant qu'eftant mife fur le feu elle fe fond incon- tinent,comme la refine du Pin,& de la Pece, & autre tels arbres. Car il n y a point de gomme qui {e fonde au feu, finon que l'on yadioufte du vinaigre , ou du vin, ou quelque autre liqueur, Mais elle { brufle pluftoft. Au refte. combien que la plante doncon tire la gomme Elemmi en Leuant nous foit incogneué , routefois fa vertu elt bien manifefte aux Chirurgiens, qui s'en feruent aux emplaftres,& onguents.pour les rompures du teft,& pour gucrir les playes, comme d'vnfouueran remede. Il y a vne aucre Larme de l'Olinier de la mer rouge, {elon Theophraîte, de laquelle les Medecins font vn medicament excellent pour guerir les playes frefches,8e fanglantes. Phillyrea de Matihiol. ” De la Phillyrea. COCA L ONF. == L n'ya plus perfonne auiout- d'huy qui doute,que la Philyra deT heophrafte ne foit du tout differente d’auec la Phillyrea de Diofcoride , ce qui appert clairement pat la defcriprion K| de l’vne & de l'autre, comme | nous l'auons monftré en trait- ; SN rant du 7i/. Car Philyra elt vn 14 firme. [D Er TS re il ni fl Hu Liu.r,ç.108, di (AH Le 1 LS D Un — | NAT + RQ JHANNERSS nr D— = ES Ts Ke 2, HU 2 LTEL D ) | & N fl iT jet {] ftre,entaflé en grappes.[l croift en des lieux afpres. Matchiol £e lis n’en baille que le pourtrait fans adioufter la defcription, pource qu'elle accorde aflez bien à la defcriprion de Diofcoride. Iln'affeure pas toutefois que ce foit la vraye Phillyrea, pourec que fon fruict n'eft pas douceaftre. Pena. eftime qu'il faut dire Philelaia au licu de Phillyrea, c'eit à dire l'amie des Oliniers, comme il dit , pource que non feu- 1=ment elle refemble à l'Oliuier : mais elle croift parmy les Oliuiers, tellement qu'elle n'eft quatien rien differente ET . SP à d'auec les Oliniers fauuages. Mais il faudroit pluftoft lap- peller Puma, c'eft à dire #yaf Va fueille femblable à | Nr L 4 l'Olinier \ La 128 Liure IE del Hiftoire de toire des Plantes, TOliuier. Or ilen donne le pourtraiét & la defcriprion de deux n z long des grands chemins en la Prouence, ëc Feu les Oliuettes d'aupres de Montpelier. La plus grande qui eft aufli la plus rare, refemble fort à vn petit Oliuier,ayanc le tronc & les branches _ ro plus longues que celles de l'Oliuier fauuage, la fucille retire mieux à celle du Troëfne Ï e = 3 + à . % *: ÿ US APM en a us petit, forrant de la branche auec fa queuë, plus pecit que en de er es HO PITPRR IG GORE celuy là , mais douceaftre , ayant vh noyau dedans comme celuy d'vnecerife. La plus petite eft bien plus commune aux mefmes lieux , & aux colli- nes des enuirons de Montpelier , qui font fablonneufes. Elle a la fucille auffi Jongue ; mais plus eltroite au double: car aufli toute la plante eft au doubl ; | able plus petite. du Lentifque ,-aufli entaflez en grappe, attachez À MU De Dre ; de » 4 Vne queué courte, qui deuiennent doux quand ie font meurs, vn peu actes ; mais non pas Mal-plaifans , comme font les Oliues ant plantées que Des Nous ed mis le pourtrait de toutes ces deux rlantes cy apres au chapitre 19. de ce iurc ous le nom d 4/aferm#. Serapion defcriuantle A14haleb à tranforit tout le chapitre de qui deuiennent atbres,croiflans le Mabaleb de Matthiol. Phillyrea Mahaleb de Serapion. HAINE LS ER CU LE LATE D f D < Vie SIA AS Ve re ee ( LS o Surte chan Diofcoride touchant la Phélyrez. Mais la plante, dic Matthiol,qu'aucuns appellent Af4baleb, dont 1o8.liur. Iles parfumeurs fe feruent desnoyaux de fon fruiét pour faire des parfums , ne femble point s’ac- | --corder auec la Phillyrée de Diofcoride : car cefte-cy a les fueilles comme l'Olinier , mais plus lar- ges. Son fruict eftenraflé en grappe: ee qui ne fetruue pas au A44haleb qui eft icy peint. Mais comme il nieque ce AMzhaleb , des noyaux duquel les parfumeurs fe {eruent , foit la Philyrez de Theophrafte ; auffi fe fait il accroire par plufieursraifons , que c'eft le vray A4haleb, duquel les Arabes ont efcrit : car les Arabes que Serapion allegue, attribuent des vertus à leur A14h2/eb du tout contraires à celles de la Phillyren : d'autant que la Phéllyrea felon Diofcoride, eft aftringeante, comme l'Oliuier fauuage : mais le AMahaleb fuiuant l'opinion de Serapion, Aben, Mefue , & Rha- fis ; efchauffe & remollit : ce que fontauffi manifeftement les noyaux du Aabaleb vulgaire , dont nous auons dit que les parfumeus fe feruoïent ; ainfi que Marthiol l'affeure, Car ils adoucifent 2moliffent la peau afpre & dure , fi on les applique deflus ,ou qu'on l'en frotte. Dont il con- élud que ceux là ontraifon , qui eftiment que la plante qui eft icy peinte, foit le wray AMabaleh des Arabes. Que fi cela cft vray , Serapion s’eft grandement trompé, penfant que le Azhaleb des Arabes eftoir la Phillyrea de Diofcoride , veu mefme qu'il allegue les Arabes, qui difenc du 44- baleb,ce que nous auons dit , & en outre, qu'il chaffe les vers du ventre, ce que la Phillyreane fait ! - pas. Penaapourtraitau vifvne autre Phillyres , que nous auons icy adioufté. Elle croift en Pro- uence aupres de Tholon. Elle à le tronc & les reietrons comme le Prunier & le Cerifier:la fucille du toutfemblableàla Phillyrea , vn peu plus large; la fleur mouflue comme celle de l'Yeufe, blancheaftre, & a plufeurs grains entaflezenfemble,plus gros que ceux du Tercbinthe,nciraftres, tirans 8 Du Morgfani. Chap. XVI 129 tirans für le verd, douceaftres, les noyaux commeteux que t'on vend du Axhaleb. Cefte cy pour. xoit bien eftre le c4#haleb de Serapio, où Phillyrea. Les fueilles de la Phillyréa font aftriigeantes | ; {elon Diofcoride , & fontbonnes aux mefmes choles que Phillyrea feconde de | Efclufe. l'Oliuier fauuage quand il y a b efoin d’aftriétion , fpeciale- | | ment aux vlceres de la bouche, eftans mafchées , ou fion ] F le] vrincr , & prouoquent les menftrues. Ourre les Philly- P » \ 77 grofleur du pouce , ou peu plus, l'efcorce verte, les fucilles W comme celles de l'arbre de l’efcarlate, mais plus grandes, plus vertes, plusefpefles, vn peu piquantes à l’entour, d'vn gout aftringeant, mais affez plaifant , Son fruiét n'eft pointe plus grand que celuy du Lentifque , fortant auec la fueille, & noir; lors qu'il eft meur. L'autre eft plus grande que cefteicy , & iecre plufieurs branches couuertes d'vné efcor- ce blancheaftre. Ses fueilles retirent quaf à celles de l’ar- } briffeau, qu'ilnomme 4/atermus , & que nous appellons Apharcas maïs plus fermes & moins noires, d'vn gout vn peu acte auec-vne amertume. On a veu fon fruit pendant en grappe entre les fueilles au mois de Decembre, de la groffeur des orains de Poyure, ou des grains de Myrte, noir & chaud, ayant au dedans vn noyau dur comme d'os, & couuert d'une efcorce blanche & -rendre. Outretous ceux \ cy, l'Efclufe donne le pourtrait de deux autres ,quifoncles mefmes que la grande & la petite de Pena,dont nous auons parlé cy deflus , & que nous auons defcritailleurs pour l'A« Rrernus. CHAP. XVI. Es Syriens, ainfi qu'efcrit Rauuolf,ap- S Rue SES à pellent cefte plante Aorgfani, laquellé Aù . NZ Je + , _efttare, belle à voir, & de bonne grace, A AV 21e DA ul # de moyenne grandeur , & fucilluë. Sa DEN Er | inc eft long fechequaf « SS A \ j f PE racine € | ongue, & ec 1equaii COM- DS GAL LL A LE &p me de bois ,de laquelle il fort quelque S a Le Dan TE nombre de tiges. Ses fucilles font ton< Te DEN des,femblables à celles des Cappiers,& fortent deux à deux # d'vn cofté & d'autre, commecelles des Feues, entre lef- ENEe quelles viennent les fleurs, rouges par dedans & blanches QG AS © par dehors: apres ily vient des goufles longuetres comme A ls & IN celles du Sefame. Toutela plante a vn gout , & odeur mal N\ plaifante & facheufe. Ceux dupaïs s'en feruent pour faire mourir & chafferles vers du corps. Orilsfonten doute, & mefmes ne {çauent pas comment c’eft qu’elle eftoir appellée ? anciennement ; quant à moy eu efgard à fa defcription &c fa- cultez, j'eftime que c’eft celle qu'Auicenne appelle 4rdrifigi, 8 Rhafis Andirian. De Q dti 4 AN) TILL # — Des Cappes, CHAP, XVII. Omme les Grecsappellent cefte plante 4472 ragss auffi les Latins La nomment Capparis. Au- cuns felon Pline Font nommée Cyrosbatos , à | RQ caufe, commeic croÿ ; qu'elle a quelque chofe de commun auec la ronce. Les autres l'ont appellée Ophioffaphile , c'eft à dire rain de vipere, au lieu duquel mot il y a aux exemplaires de Diofcoride qui ne font pas correéts Phy/loffaphyle. Gaza l'appelle Zrurin : les Arabes Cappar, ou Kappar : les Italiens Capparo: en François Cappes: en Âlle- mand Gappern : en Efpagnol Alcaparas. C'eft vnfruict aigu , quand elle eft plantécen jus ; e s clpan | laue la bouche de leur decottion. Prinfesen breuuage font Les verts Liu.1,&108° Les nôris: Eiu,r L0 CES Ci La forme. Lelen. Liure 6. de Phift.ch. ç. Liu.19.ch.8. Liu.rr.ch,3. Le temps. Liu.2 c.169. Lesverius, dr l'ofage. 130 LiureI{ del'Hiftoire des Plantes, Le Cappier, _ Cappier à la fucille aiguë. AN ZW ., ES A ) TT NA NE ARTS SA QUE (sise UT à | 7 HA ARE © PP SIDE TE TE à (n) <& AU "SE EEE Ty | wo RO Le s'efpand çà & là en rond & a des efpines crochues comme la once; les fueilles comme le Coignier , rondes , le fruiét comme l'Oliue, lequel en s'efpanniffant fait vne fleur blanche, & apres qu'elle eft tombée , il y refte vne chofe faite comme vn gland long, au dedans de laquelle il y à des grains comme ceux des Grenades , petits & rouges. Elle iette plufeurs racines grandes, qui font comme bois. Nous auons mis cy le pourtrait d'vn Cappier quia la fueille obtufe, & vnautre qui l'a aiguë , entre lefquels il n’y a point d'autre difference. Le Cappier croift le plus fouuenten rerremenuë, en lieuxafpres , aux Ifles, &.parmÿ les vicilles mafures. Theophrafte dir qu'il ne croift pas és lieux cultiuez. C’eft pourquoy nouslauons mis entre les efpines & buiflons. Toure- fois on les plante , & culrine comme les bleds & les legumes. Pline dir, que les Cappéers aiment les lieux fecs, & que pout les planter il faut faire vnefofle, puis la murer tout à l'enrour, autre- ment ils s'efpandroient par tout &rendroient la place fterile. Columella efcrit , que le Cappier croift de fon bon gré en plufents regions aux guerets. Mais là oùiln'en croift pas, fon yen veut auoir, il faut choifir vn lieu fec ; qu'il faudra enuironner d'vne petite foffe , & la remplir de pierres & de chaux, ou d’argille, pour feruir de deffence ; afin que ces plantes ne paffenr à crauers: carautremencelles s'efpandroienc par toute la poffeffion, fi elles ne font empefchées par quelque clofture. Ce qui n'importe pas feulement pour l'incommodité , car onles peut bien. arracher aifé- ment ; inais d'autant qu'elles ontvn venin pernicieux; dont leur fucrend la terre fterile. [ne les faut rien cultiuer , ou bien leserement: car elles croiffent mefmes aux terres defertes fans au- cune peine. ‘On les feme au temps de l’yn & l'autre equinoxe. Il en'croift beaucoup en Cypre, & Italie ,en Efpagne & en Languedoc. Le Cappier fleurir enefté , & demeure verd iufques à la retraité de la Poufliniere , aimant les lieux fablonneux.. Orvoicy ce queles Autheurs difent des Cappes touchantleur vfage, tant pour viande , que pour medecine. Diofcoride dit, que l'on confit la vige , & le fruit pour manger. La Cyppe efmeut le ventre, nuit à l'eftomach, & altere. Elle eft toutefois meilleure à l’eftomach eftant cuite quecrue. Les Cappes prinfes en breuuage parmy du vin aupoids de deux dragmes par l'efpace de quarante iours,confument la rarelle , font wri- ner & pifler les excrements fanglans. Elles font forrbonnes aux fciatiques s’il en boiuent , aux paralyfies , aux rompures& conuulfions : prouoquentles fleurs & purgent le cerueaux. Leur fe- mence cuite en vinaigre appaife la douleur des dents, fon s’en laue la bouche. L'efcorce feche de ha racine fert aux mefmeschofes. Elle mondifie les vieux vlceres & fales & qui ont pris cal On l'applique auec farine d'orge fur lemal de la ratelle. Elle guerit la douleur de la dent en la mor- dance de celle qui fair mal. Pilée en vinaigre elle guerit la morphée blanche. La racine &les fueil- les pilées font fondre les efcrouëlles., & autres durtez. Lefuc diftilé dans les oreilles tue les vers qui y viennent. Les Cappes d'Afrique, & mefmes de la Marmarique engendrent de grandes ven- cofitez. Celles de la Pouille fonrvomir. Celles que l’on apporte de la mer de Lybie, & de la mer rouge, Des Cappes. Chap.XVIL 37 rouge , font merucilleufement acres : car elles font enleuer des veflies en la bouche, & rongent les genciues iufques à l'os. Parquoy on deffend àbon droit d'en manger. Selon Galien. En l'efcor ce de la racine du Cappier la qualité amere furmonte , puis apres la qualité acre , & puis l’afpre, dont il appert, qu'elle eft compofée de qualitez contraires, & repugnanres. Car par fon amertu- me elle peut eftre abfterfiue, purgatiue , & incifiue : par fon acrimonie elle efchauffe , incife & refout: & par fon afpreté , elle peut referrer , etpefñlir, & reftraindre. À raifon de quoy silya medicament qui puile guerir la ratelle endurcie, c'eft ceftuy. cy, foit qu'on le mcfle parmy d’au- tres medicaments bons pour ceft effe£t , & qu’on l'applique par dehors , ou prinfe en breuuage , eftant cuire en vinaigre, ou vinaigre miéllé, ou bien {echée, & pilée & meflée auec les fufdits. Car eftant ainf prinfe, elle euacuë les grofles & vifqueufes humeurs , non feulement par les vrines: mais aufl par le ventre, fouuent aufli elle euacué les humeurs fanglantes, dont lararelle s'en gue- rit, & les douleurs de la fciatique. Mefmes elle prouoque les mois, purge la tefte, & aide aux rom- pures , & conuulfions. L’efcorce de la racine du Cappier, appliquée én mode de caraplafine fur les vlceres malins, y eft forc bonne: d'autant qu'elle eft deterfiue & qu'elle deffeche fort. Et à cau- fe des meimes qualitez elle appaife la douleur des dents, aucunefois cuite en vinaigte, aucunefois en vin, & melmes eftant mafchée route feule. Le fruit eft femblable en vertu à l'éfcorce de la racine : finon qu'il n’a pas tant d'efficace. Les fueilles melmes & lazige ont les mefmes vertus. Ie me{ouuiens d'auoir autrefois query en peu de iours vne durté de.nature d’efcrouëlles auec les fueilies {eules. Mais nous meflons parmy les fueilles quelque chofe, qui puifle reprimer leur vche. mence. 1! n'eft donc pas de merucille file fuc par fon amertume tue les vers des oreilles. Or les Cappes qui croiflent aux regions fort chaudes ,commeen Arabie , font beaucoup plus acres que les moftresstellement qu'elles ont vne faculté fort bruflante. Eten vn autre paflage. Les Cappes dit-il, /ot compofees de fort [ubriles parties:auif font elles de peu de nourriture à veux qui en mangent, comme suijfi les autres viandes qui [ont compolées de parties ainfi fubtiles. Nous Vfons du fruit de cer- te plante pluftoft pour medecine que pour viande. On nous l'apporte {alé ; Car fi on le gardoit feul il fe poutriroir. left certain qu'eflät vert ilnourrit plus qu'apres qu’il efl falé. Car le fel luy ofte tout ce qu'il avoicde nourriture. Et de fai. fi on ne le deffale bien , il ne nourrit rien du tout, tourefois il afche le ventre:mais ayant bien cftétrempé & deflalé, rant qu'il ne fente plus le fel combien que c'elt vne viande de peu de nourriture, elle eft toutefois fort bonne pour aiguifer l'appetit, & pour arracher & nettoyer le phlegme quitient contre l’eftomach ,& pour defopiler le foye & la rarelle: iure 7, des fimpl, Liste 2. des a‘im. mais pour ceft effet il le faut manger auec vinaigre miellé, ou bien huile & vinaigre , deuantque rien manger d'autre. On mange les tendrons & furjeons des Cappiers, comme ceux du Terebinthe, & eftans encores verts on les confit en fel & vinaigre, ou en vinaigre {eul.J'adioufteray icy ce qu'en dit Pline: Les Cappes croiffent auffen Egypte, d ontle bois dur: Leur fruitt eff alez cogneu à cauje qu'on en mange , & mefmes ou apporte fouuent des branches de Cappier parmy les Cappes. Il [e faus bien garder des Cappes effrangeres. Car celles d'Arabie font dancerenfes er peflilentielles. Célles d’A- frique gafiët les genciues. Les CMarmariques font contraires à l'Amarry,@" donnent destrenchées,d'an- tant gwelles engendrent des ventofitez. Celles de la Poñille font vomir, > deuoyent l'eflomach € le ventre. Orilappelle Marmariques celles que Diofcoride dir qu'elles croiffent en la Marmarique païs de la Lybie. Touchant leur vfage en medecine le mefme Pline en dicainfi:2//e faut garder d'v- fer de celles d'ontre mer.Celles d'Italie ne font pas Ji maunnies.On dit que ceux qui en mangent tous les iours ne font point fubjets à la Paralyfie,ny aux douleurs de lratelle.Ses racines broyées, gueriffent les taches blanches de la peau que l'on appelle en Latin Vitiligines.fi on les en frotte au Soleil. L'efcoree de Ja racine eft bonne à ceux qui font fubiets au mal de lararelle , la prennanct aucé du vin au poids de deux dragmes', pourueu qu'ils fe gardentbien de fe baigner ou efluuer:& dit on qu'en trente-cinq iours toute la ratelle s'en ira par l'vrine & par le bas. Elle eft bonne aux paralyriques, & à ceux qui ont l’erniere prinfe en breuuage. La femence pilée & cuire en vinaigre, ou bien laracine eftant mafchée , appaife la douleur des dents. Cuite en huile , elle fert à la douleur desoreilles , fi onendiftile dedans. Les fücilles frefches & auf laracine font fingulieres aux vlceres corrofifs, appliquées auec du miel : la racineauffi refout toutes efpeces d'efcrouëlles. Cuite enl'eau elle eft _ forr bonne aux apoftumes qui viennent derriere l'oreille , 8 aux vers , & mefmes aux maladies du foye. Onen donne contre la vermine auec vinaigre & miel. Cuite en vinaigre elle guerit les vlceres de la bouche. Tous les autheurs font d'accord qué les Cappes nuifenc à l'eftomach. Nous vfons auf bien que les anciens des fleurs 8 du fruict des Cappes confit en fel. Celles qui font con- fites en vinaigre tresfort, comme piufieurs les accouftrent en Tofcane , fonc plus plaifantes au gouft. Les pluséxquifes fonc celles que l'on apporte d'Alexandrie d'Egypteà Venize. Il en croift en abondance en la Pouille : mais elles ne font pas fi bonnes que celles d Egypte. Ilen croift auffi LÀ . l : É 1 \ À Rome aux murailles ruinées des vieux baftiments , & parmy les mafures ; fur tout à l'entour du Liu,13,0,23. Liu.20.c:154 Matth.liu,2 à de Diofcon chap.16g. Liu,r. c.74. temple de la Paix : & aufli à Sienne, qui ne cedencrien en bonté à celles de la Pouille Pauluscom- nt mande d'en vferauec huile & vinaigre;d'autant qu'elles font auoir appetit, & relafchent la ratelle, & purgentle phlegme par lebas, Theuer a efcrir, qu'en l'Ifle de Suachen voifine de l'Ethiopie il y | croift Cofm.r. liu, s-chap.é, ne ne PAT DRE , ‘à 1232 LiureÏT del Hiftoiredes Plantes, croit vne herbe; fur les rochers ; nommée 4/haut , laquelle s'efpanche fort , & a les fucilles quafi comme les Cappiers. Le fruiét ce fonc fes germes & bourgeons ronds. Or les fueilles , la racine, & Le iruiét fonc de fort plaifant goaft,& fains pour le cœur. Ceux du païs en vfent pour toute forte de douleur d'eflomac, & pourles maladies du foye, & des poulmons, prennans la decoétion de toute la plante auec poudre de Coral blanc. De l'Apharca, ou Bourguefhine, CHAP., XVIII W L ya des Simpliciftes qui eftiment , que la plante qui eft icy peinte , foit '4pharca de Thcophrafte. Les autres penfent que ce foit le Lycion, duquel nous auons trait- tC En Vnautre endroit. Les autres tiennent que ce foit la Phillyrex de Theophtafte. Les Apothicaires de Montpelier l’appellent Bourguefpine, comme qui diroit éfpine de Bourgogne: Pena en donne le pourtrait & la defcriprion fous ce nom la, eftant en doute fi c'elt / Apharca de Theophrafte. Quant à moy ie ne contefte point pour les noms , & ne defire que de mertre en lumiere autant quil me fera poflible les plantes qui ne font pas encor bien co- gneuës , mais font comme cachées. Car'ie m'afleure qu'il fe treuuera bien des gens de bon ef- prit, qui apres les auoir cogneuës treuueront bien leur nom , ou par hazard ( comme il aduient Je plus fouuent, ) ou en lifanc attentiuement les anciens au- theurs, Au reftecefte plante fe fait quelquefois comme vn arbre , de la grandeur d’vn Grenadicr, ayant le cronc droit, & branchu, l'efcorce aflez dcliée, grifaftre, & laide À voir, Ses fueilles par le bas font eftroites , affez larges par deflus comme celles du Pourpier , quelquefois obtufes , & quel- quefois aiguës au bout, decoupées à l’entour , dont le bout des decoupeures eftaflez ferme. Elles font poulpues, com- me celles de l’Yeufe, ou de l'Oliuier, pleines de veines, auec vne cofte efleuée par le milieu. Sa Aeur eft blanche, fon fruict font des grains attachez enfembleen grappe, car- rez ; VEITS au Commencément , & puis noirs quand ils font meurs , & douceaftres. C’eft arbre eft roufours verdo- yant, comme le Laurier, l Yeufe , & les autres atbres qui ne perdent point leurs fucilles. Theophrafte efcric que les fueilles de Z'Apharca ne tombent point: & dauantage it dit, que l’Apharca & Ÿ Adrachne bourgconnent au mefme temps que les arbres domeftiques, & que l'vn & l’autre porte deux fois. Voicyfes mors, lefquels Gaza a maltra- duit, & me femble qu'il lesfaut ainfiinterpreter: Le pre- micr fruit de l'Adrachne @ Apharca cSl menr-lors que le railir commence à noircir, @ le fecond au remps que Lavigne fleuris : car tous deux portent leur fruitf deux fois, au commen cement de l'hyuer. Ceft arbre croift aux lieux afpres & pierreux , le long de la Marine, affez pres de Moncpelier par où on va au village de Vic, où il fe fair de fort bon mu{cat. Apharba, Boureuefhine de oa there Î. De l’Alaternus de l'Efclufé:Celafirus de Theophrafte, CHAP. XIX. Lvsrevers de ceux qui ont eu la cognoiffance des Simples s'efmerueillene 8 à bon droit, pourquoy c'eft que Pline n'a point traitté de l'4pharca , Phylli- cn, & du Celaffrus , qui font plantes defquelles Theophrafte fait fouuent men- tion. Quanr à moy ieftime que ça cfté d'autant quil croyoit que ces plan- es re croifloient finon en Grece, & aux païs eflognez de l'Italie , comme auf l'Adrachee. Quelques vos penfent qu'il a fait mention de la Phyllica fous le nom d'AlAIErANS , d'auraut que là où croift la Phyllica on l'appelleencor A/aterno, Linterno, & Alar- ders, qui eft vn mot approchant d'Alaternus. Nous en traitterons plus amplement cy apres. Plufieuts fe fobt accroire, que la plante que l'Efclufe trefdocte Simplicifte appelle Alaternns, {oit le celaflrns de Theophrafte. Or l'Efclufe en met deux fortes : le grand qui croift quel- q uefois en arbre he qui ales branches longues ;, non pas fort groffes , & qui ne font point d'aifles. Ses furjcons fout fouples ; l'efcorce verte -blancheaftre, ayant vne peau iaune deflous. Les facilles font dfpofces fans aucun ordre, de grandeur moyenne entre celles de l'Oliuier & de l'Yeufe il ares 2 RQ A À A FA JMS NZ. 41 S. 'Æ —— + Del Acacia. Chap. XX: 133 Alarernus premier de l'Efclnfe: Celafirus cAlaternus fecond de l'Efiluf : Cela ffrus malle deTheophrafie. ui femelle de Theophrafte, ne aie TE 'È TT RS me, JE 4 à ANNEE \\\ A De fi Yeufe, affez groffes & vn peu dentelces à l'éntour, vertes-noiraftres, de mauuais Souft , ameres, auec vn peu d'acrimonie. Ses fleurs font comme celles de lOliuier , palles , croiffans pres de la queuë de lafueille, entaflées en grappe deraifin, qui fortent au princemps,& quelquefois en hyuer. On dit, queceftuy-cyeft le mafle. L'autre qui eft la femefle , eft le plus petit, & a les branches plus courtes. L’efcorce eft de couleur de blanc; vert, & rouge meflez. La fueille moindre & plus ronde , dentelée , & de vert-blaffard. La fleur femblable au precedent, plus grande & plus palle. Le fruit eft comme vne grappe de raifin. Les grains font gros comme ceux du Lentifque , com- pofez comme deitrois femences. Ileit premierement vert , puis apres rouge, en fin il deuient noir. Il fleurit à la fin du mois de Feurier , & au commencement de Mars. Selon Theophrafte le Ce- Lerempn Jaïtre ef toufiours verdoyant , &aime les lieux releucz & expofez au froid , 8 au mauuais cemps. */#* Son fruit combe au gros de l'hyuéer, & meurit bien tard, commeenl'Ycufe, & au Geneure. Ilne | veut point eftrecultiué. Orceux-là fe trompent qui éftiment que le Ce/affrus puifle croiftre aux Alpes; en l'Appennin & aux montagnes des Ceuennes, & autres de mefine hauteur, d'autant que Theophrafte dit, qu'il croift aux montagnes.tres-hautes & tres-froides ; car il faut entendre cela des plushautes & plus froidesmontagnes , non pas de ce païs icy , mais de ce païs là où il croift. Car le Thwsa croit bien & en grande hauteur aux cimes des montagnes froides , felon le mefime Theophrafte: 8 routefois ceftuy à perdroit fontemps qui en voudroittreuuer aux Alpes;où mef- . Meésonnena pas ouv parleriufques à prefenc: Thcophrafte entend des quartiers froids du mont Taurus 8 Amanus , & autres femblables de l'Añe & de l'Europé;non pas des noftres qui font plus {eprentrionnaux. De l'eAcacia, | | CHAP., XX, ; = _ 5 - x J F ne (7 1 NOMBESTE planteefpinenfe s'appelle en Grec d'xaxie ; &en Latin Acacza : en Arabe 4c4- «\ ji chie.. Or le mor Grec vient du verbe dxafu, ceft à dire sigmifer, dont vient caca, commequi dirdit-ÿgé. Theophrafte l'appelle fimplement dxade, c'eft à dire Effine: ne F pour le nom du fuc de l'Effine. Eten difant Shi Ægyptia, il faut entendre l'arbre méfmes , qui s'appelle 4ccia: à Caril femible que Diofcoride en air fait ainfi quand il dit : Z croiff vre autre forte d'Acacinen Cappadoce & em Pont, rc. Et Aëce , difanc, l'Efpine d'Egypte de lagselleonfait l'Acaciasgre. Oxl'Efpine d'Egypte eft bien differente de /Arabique,qui eft comme Er à FEfpinc blanche, de laquelle Diofcoride fairmétion. Toutefois Galien dit qu'il y en a quiappellent rius ç dis aufli l'Efpine d'Egypte Efpine Arabique; laquelle eft femblable à l'Efpine blache:& craitre à parc de fmpl. Tome premier. M. l'Acacia 134 Liurel IL del'Hiftoiredes Plantes, l'Acaeix & de fon fuc, Pline auffi, met difference entre lEfpine Arabique, & l’Acacia. Nous auons, dit-il, efcrir les loüianges de l'Efpine d'Egypte ou Arabique, au trairté des fenteurs (car il yaainfiau Lin4.cr. Vieil exemplaire,au lieu, qu'aux communs ces deux mots d'Ecypte,on n'y font pas. Le mefme Pline au mefme chapitre dit : Z/y x auffi l'Efpine de l'Acacia, rc. Lesnieichis doncont tait deux fortes d'Efpine d'Egypte,\ vne qui s'appelle auffi Asnciai& l'autre appellée Spisz Arabica.Par laquelle fem- Liuer. blance des mots Aëce s'eftant trompé a prins ces deux plantes pour vne mefme chofe, quand il ef- crit : l'Efhine d'Egypte, dont onfnit l'Acacta , à vertu de reffraindre & deffecher. Aaff fert elle au | flux des femmes er cicatrise les wlceres du fondement , fi on en Joue dedans. Car celte efpine dont Eiure 6. des parle Aëce, eft /’Arabique , de laquelle il defcrit les vertus felon Galien : & non l'éffine d'évypte, Lich dont.on fait /’ Acacia , de laquelle il auoit parlé vn peuauparauant. Oren Pline if faut qu'il y ait ainfi: Nous avons dit La loiange de l'Effine d'Ezypte autraitté des Jenteurs. Quant àl' Arabique elle Éapg & efpeffir, dre. Caril dit puisapres tout cé que Diofcoride ditde l'Arabique. Mais ce qu'il dit ,gn'il * à dit les loianges de l'Efpine d'Egypte, c'eft au liure 3.Chap.1 3. où il parle de PEfhine d'Egypte, dont Liu.13.ch.9. on fait l'A cacia ; & non de l’Arabiqne : ce que letexte monftre aflez : J/ Ja vue autre efine, dit-il, qui eff bien auf eflimée, principalement celle qui eff noire, d'antant qu'elle ne pourrit iamais en l'eas, € eff fort bonne à faire les flancs Sr iointures des nauires. La blanche [e pourrit aifément.-Ses fueilles memes font piquantes. Leur graine croiff en certaines gouffes , de laquelle on tanne les cuirs en lieu de galles. La fleur eff belle pour faire des bouquets, @r fert auf en medecine.L'Acaciaierte aujfivne com- me : mais le plus grand profit qu'on en tire,c'eft qu'eflant coupée elle renient grande en trois ans. On en treune en grande quantité aux enuirons de Thebes parmy les Chefnes,les Oliniers,@ la Per[ée,enuiron trois cents flades loing du Nil , eñ un endroit plein de foreffs, qui eff arronfé des fontaines quifourdent parmy. Et vn peu apres il adioufte, 7/ e/f certain au ingement de tous que la meilleure gomme «ff fai- sus te d'Acacia. Ruel alleguant ce pañlage de Pline en' la defcription qu'il fait de l'Efpine Arabique, Diners (etrompe grandement, prennant J'Efpine d'Egypte, 8 l'Arabique pour vnemefme chofe. Selon Diofcor, au Diofcoride il ya deux efpeces d’Acacia, l'vne qui croift en Egypte, & l’autre qui croift en Cappa- aan : doce,& en Pont. Celle d'Egypte elt vne efpine en mode d’ar- Acacia d Ë£ ppte bre; fort branchue,ne croiffant pas en hauteur.Ses branches Lx ; fonc piquantes , & pleines d’efpines , entre lefquelles les Ë & fueilles croiflenc qui font diuifées en d’autres petites fueil- les. La fleur eft Blanche. Sa femence croiften des goufles A femblable à celle du Lupin , de laquelle on tire le fuc que l'onfeche à l'ombre. Si la graine eft meure, le fuceft noir:fi elle eft verde, lefuceftrouffeaftre. On choifir celuy pour le meilleur, qui eft moyennement roux,& odorant;tel qu'il peut eftre en ceft arbre. Aucuns tirent le fuc des fueilles & dela femence. Cefts éfpinefaitauflivne gomme. (Nous .… auonsmis icy le pourtrait de / Acacia d'Egypte de Dodon, laquelle eft bien differente d'auec la premiere L4cacia de Matthiol. Voyons ce qu'en dir Pena. Sequin Martel, dit-il, : Medecin @ Apothicaire ‘tres-expert | xenuoyéde Syrie à Al- bert Martinel [on frere (qui eff vn Apothicaire bien diligent d'expert) des [acs tous pleins de gouffes d'Acacie d'Egypre,de la Jemence defquelles ayant eflé [emée au inrdin de Padeuë,& enplufienrs autres iardins de Venie,eft creuë ceSte Acacia qui eff icy pouriraite. Morganus aufli.en receut n'y a pas long- temps des Ifles du Peru qui fontenla merde Ponant, vne plante, afin que perfonne ne penfe que celte plance ne croift finon en Egypte,ou Arabie.Elle a fes fueilles attachées à des petits nerfs comme l’herbe appellée Scorpioide , oucomme celles de l'herbe que les Italiens appellent Sférra Cauallo. Toute la plante eft graile, ayancaupres des furicons des ef- pines bien piquantes.Toute la goufle de lafemencen'eft pas plus longue que deux Lupins ioinsenfemble ; les grainsont chacun fa chambrette. Matthiol donc ne donne pas le pourtraict de /’Acacia : mais d’vnarbre d’Indie s'iln'y auoit des efpines, lequel a les gouffes qui ne refemblent pas à celles des Lupinss mais pluftoft des genefts, & deux fois plus larges & plartes , comme celles du Sené: Celle de Penaeft la plaswraye. L'aucre efpece d'Acaria eft femblable à J’'Efpine d'Egypte, mais plus petite de beaucoup, plustendre,8& bafle, & garnie d’ai- guillons. Elle a les fucilles comme la Rue. Sa femence eft comme celle des lentilles , & plus pe- tite, qui croift en des petites gouffes courbes, dans chafcune defquellesil y a deux ou trois grains. Seconde ca On la cucillit en automne. Les plus fçauans Simpliciftes eftiment ; quela feconde © 4cacia icy a pourtraite foic la vraye, laquelle a les fueilles comme la Rue, ou le Citifus, dont il ÿ en à coufiours trois RS = JE FU TSe, Tant Lin.6ch.22. Sur le chap. uç liux. 25 DelAcacia! : ChapiXX. 135 Premiere Acacia de Matthiol. | Seconde Acaciaide Maïtbiol, EEE ni) Es 7 a au (UD D T7 ” Ca troisenfemble , fes goufles font comme celles du perit Gencit, où de laRegliffe commune en fa- çon derafoir, ayans le dos obtus, & de l'autre cofté elles font plus aiguës, comme fi c’eftoit le trénchant , dans lefquelles il y a trois ou quatre grains durs comme ceux du Geneft pet. Lors qu'ils ne fonc pas:meurs ils fonc iaunes,mais par apres ils font noiraftres. Il en croift tout le long de * da marine de Tofcane, & de Genes, & de la mer Mediterranée,& en plufieurs aurres lieux d'Italie: Thecophrafte efcriuanc de /’Aracie & deies efpéces dirainfi:Spivx à efléainfi appellée de ceque l'ar- tres 4 bre ef} tout garny d'efpines, excepté le tronc. Car clean niufques furdes bourgeons dr fueilles. Elle ef LS de bonne hauteur.iufques à douze condées.On conppe [om bois qui eff bon pour faire les toiéts des maifons. Ily en à de deux fortes, l'une eff blanche &> l'autre noire. La blanche ef} faible & pourrit ai[ément:l# noire eff plus forte, @nepourrit pas, Pource on l'employe à faire les nauires, pour en faire les flancs & iointures,. Le plus founent elle ne croiff pas droite, Elle pote [on fruiéf dans des gouffes comme les legu- gumes, duquel les gens du païs accouffrent les cuirs au lieu de galle. Sa flear eff fi belle à voir que l'on en fait des guirlandes. Elle eff auffi bonne en medecine, & pource les Médecins l'amaffent. C'eff arbre 1a Gomme: iette ve Gomme efhant entamé @ mefmes [ansentamer. Effant coupé il [e fait grand en trois ans. Il yen a grande abondance à l'entour de Thebes, &*vne grande foreftoù le Chefue;la Perfe & l'Oliuier croiffent auffi, [ans effre arroufez par Le Nil: car ils en font efloigrez deplus de trois cents flades ; mais de plufieurs fources de fontaines dont ily » abondance en ce quartier la.Pline a efcrit ces mefmes mots de Thcophrafte au paflage cy-deuant allegué. Er en vn aucre lieu (lequelil faur corriger aux com- Liu.r3.6h.5; muns exemplaires fuinant ce quife treuue aux plus vieux) 1l dit ainfi:L'Acacia efl auf ur fuc d'efpi- ne. I] fe fait en Egypte d'un arbre blanc dr d'un autre qui eff noir aulfi de la femeuce verte & de la meure: mais ilefl meilleur de laverte. Il s'en fait auÎfien Galatie d'un arbre efpineux &> plus ten- dre. Il 4 la femence comme vne petite lentille , excepté que la goulfe &r lagraine font moindres. On l'amalfe en automne, car eflant cneillie deuant,elleeff trop vehemente.On trempe [es goul[es en en» dé Pluye,@ apres les auoir pilées en un mortier, on Les preffure:puison met fecher le [uc au [oleil dans des mortiers,& finalement on en fait destrochifques. IS en tire auf des fucillessmais il à moindre vertu. Onfe fert de fa femence pour accouffrer les cnirs en liewde galles. Le fuc que l'on tire des fueilles ; © de l'Acacia de Galatie,qui eff fort noir,eff le moins eflimé,comme auf celuy qui eff fort roux. Icy Pline appelle Acacia de Galatie celle que Diofcoride dit qu'elle croift en Cappadoce,ë& en Pôt:8 la con- fond auec la premiere qui croiften Egypte, difant que la femence de routes deux & non celle de l'Acacia de Galatie rantfculement,eft comme vne lentille:car Diofcoride dit, que la femence de la premiere eft comme les Lupins, & que celle de l'autre eft plus petite qu'vne lentille. La meilleure à Gomme de /'Efpine Acacia eftcellequi eft faitecôme de peries vers,& eft tranfparente come verre, 1 lee fans aucü bois.La bläche va apressmais celle qui eft fale & refineufe ne vaut rien.Pline dir auffi que Gore AL ; : : : L jure 4. dé la meilieure eft celle quifemble despetits vers , tirant fur le verd , nette, & fans aucune efcorce, rhiféhrs Tome premier, M 2 s'attachanc En an si TT. : ' 136 Liuré IT del Hiftoiredes'plañtes, s’attachant aux dents, fi enlamafché. Theophrafte dit, que cefte éfpine porte vne liqueur comte Es = de vhe larme ; non pas en l'efcorce , mais au gouffes. Serapiol'appelle LArabique, pource que de fon La gomnie de TEMPS On l’'apportoit de l'Arabie qui confine à l'Egypte, gomme dir Matthiol. Oril ÿ agrande à Re difference entre la Gomme que les Aporhicaires appellent Arabique , & celle de l'Efpine d'Egypte: se Arab FA car celle à ne refemble pas à dés vermiflcaux s Mais eft en petits morceaux de diuerfes couleurs. nt 0 . On a commence il ny a pas long- temps d'apporter en ce païs de lawraye Acacia d'Erypte, laquelle Pen de eft fort requife pour faire la Thcriaque, & autres compofitions medecinales, au lieu qu'auparauant É ue onu'en amenoit pas. Galien appelle quelquefois cefte Gomme »Thebaique , peur eltre poutce que fu. Theophrafte dir qu'il y a grande abondance de ceft arbre efpineux aux enuirons de Thebes. Lefüc de l'Efpine d'Egypte felon Diofcoride eft bon aux medecines des yeux, auxerefpeles, aux vlceres qui s’auancent , aux mules des talons, au mal desongles, quand la chair croift par deflus, & aux vlceres de la bouche. Ilretientles yeux qui fortent de leur place, arrefte le flux immoderé des femmes , & retient la matrice qui tombe de fon lieu ; referrele ventre prins en breuuage, ou en clyftere. Il noircitles cheueux. Surquoy Ruel a failly en fatraduétion ,quitraduirces mor izt%4 éoud yuvæinéor, Il arreffe les fleurs des femmes qui coulent partrop ; au lieu qu'il deuoit dire, 1/ arrete le flux des femmes. Car y a difference entre le Aux & les mois dés femmes qui coulenten trop gran- Lit;.ch6; de abondance, comme Paulus l’enfeigne clairement. MaisRuel encecy a füuiuy Pline, qui dirles mefmes chofes que Diofcoride. L’Acacia purpurée, où blanche, & Qui fe diffout aifémenr, a grande vertu d'efpeflir & de raffraichir, & eft fort bonne pour les medicaments des yeux. Pour s'en feruir à ceft effeét il y en a qui lauentcestrochifques, les autres les bruflent, Ils font bons pour noircirles cheueux. Ils gueriflent le feu Sainét-Anthoine, les vlceres corrofifs, & les humidicez du corps; les apoftumes, les efcacheures des iointures, les mules des talons, & la chair qui couure les ongles. Ils font aufli bons pour reprimer l'abondance des mois des femmes,êc à la cheute du fondement,ou de l'amarry, & aux yeux,aux maladies de lxbouche, & des geniroires. Mais ce n’eft pas en ce lieu feu- Les vers de lement que Pline met les fleurs, pour le Aux des femmes. Quant à la Gomme de /’Acacia.Diofco- aa a ride ditqu'elle a vertu d'efpellir & refroidir, & qu'elle referre les pores de la peau,& qu'elle rompt Liure 6. des l'ACrimonie des medicaments, efquels on y'en mefle. Emplaftrée auec vn œuffur les brufleures.elle fragile fait qu'il ne s’y fait point de veflics. La plante de / Acacia, felonGalien, eft afpre, 8 auf le fruiét & le fuc , lequel eftant laué, fe rend plus debile, & moinsacre; car en lelauant il perd fon acrimo- nie,c'eft à dire fa grande vertu aftringeante,par laquelle elle fait retirer la partie du corps qui en au- ra efté touchée quafi éomme fi elle la rompoit, eftant, dis-ie, lauée, cefte vertu là fe diminue. Da- lechampexpofe ainfi ce lieu : car l'Acacia n'a point dutout d’acrimonie, encor que nous voluffions accorder à Galien, que fa fubftance eft compofée de quelques parties chaudes. Or fi or l'applique fur quelque partie faine,incontinent elle la rendra plus feche & plus retirée fans donner aucunfen- timent de chaleur, ny guieres de froideur aufi ; dont il appert que ce medicament eft froid &ter- reftreaucc vn peu de fubftanceaqueufe meflée. Ainfi on voit qu’il n'eft pas d'vne feule effence, ny de parties femblablessmais qu’il y a auffi en foy des parties fubriles & chaudes, qui s’efuanoüiffenc quand on la laue. ILeft donc deficcatif autroifiefme degré, & refrigeratif au fecond eftant laué ; &c n'eftant laué il l'eft au premier. Les Apothicaires, & la plus part des Medecins au lieu de /Acia fe Liurc#4 feruent du fuc que l'ontire des Prunes fauuages, l'ayant mis en trochifques,& feché au foleil.Tou- &75.&109. tefois Diofcoride à faute de!’ Acacia {e fert des fucilles de Sumach , & du fuc des fueilles du Len- tifque,ou de l'Hipociftis,defquels il vaudroit mieux vfer, que de cefuc de Prunes fanuages. Du Scorpius deTheophrafte. CHAP. XXI. 13 Le noms. Es Simplicites eftiment que cefte plante qui eft icy portraite.foir le Scorpius TE S de Theophrafte, laquelle Gaza appelle Nepz en Latin , d'autant qu'elle à plu- Lhift. ch. r. S ficurs marques de cellesque Theophrafte donne au Scorpius:Le Scorpius,dit-il, eflvne plate efpinenfe,toute compofée d'efhines côme l'Ajperge [anuage, & effant Es temps, grande n'a point de fueilles, maïs les efbines feulement qui luy [eruent de fueilles, Enontre elle n'aqu'unerncine courte Elle ne poul[e point deuat l'eflé,ér puis apres elle côtinue infqw'en autône.Sa fleur fort d'un bouton qui eff au bout de l'aiguillon. lite 6. de Ce que Theophrafte attribue rout au Scorpius. Or ce qu'il diten vnautre pañage, que La racine du FR : FL Scorpius eff faite come vn [corpion,G* qw'elle eff bone aux piqueures de [corpion,é à d'autres chofes,cela 1hift. ch.14. ne contreuient point à noftre opinion : car Theophrafte mefmes monftre qu'il faut entendre cela ich. du The/yphonns,8c non pas du Scorpion efpineux,quâd il dit en ces mors:Le The/yphonus,que les autres Liu. 9. de appellent Scorpio d'autant qw'il a la racine comme un fcorpion,dre.Parquoy Gaza ne deuoit point l'ap- F'hift. ch.14. peller au commencement Nepa, confondantce dernier Scorpio, ou Thelyphonus auec le Scorpio efpie Zafom. … neux,. Or la plante qui eft icy peinte a la racine groffe , durecomme bois, noire, & n'en a qu'vne feule , longue de demy pied. Elle a plufeurs troncs, quafi d'vn pied de long, qui font tous garnis d'aiguillons forts & roides. Quandla plante eft petite, elle a des fueilles fort petites, ee celles Du Scorpius. : Chap. XXI 137 Scarpius de Teho- à . sdatre Scorpiuss 1. de l'Efülufe, on Gencfl efpineux:Vlex de Pline. 54 SR SAN N \Nsw7 XL > À RS D me, Fe. \ ER = oi celles de Drégante : mais eftant creüe elle n'en a du tout point. Safleureft petite fortant au bas bout des aiguillons. Ga femence eft enclofe en des goufles largettes. Elle croiften lieux fecs &c Le lien bien battus des vents. L'Efclufe ena faitla defcription d’vn qui luy retire fort , fi ce n'eft le mef- me : qui n’a pas le plus fouuent qu'vn pied de hauteur , tout garny d'efpines bien efpez , qui for- tenc par certain ordre, & croiffent toufiours deux à deux, l’vne vis à vis de l’autre, & non les vnes _ desaurres. Au bout des petites bräches il fort deux ou trois Acurs jaunes enuiron le mois de Mars, & au mefme remps il fait des goufles petites &z courtes , ou pour mieux dire fa femence de la gran- deur d'vne vefle noire, bien couuerte d'vne bourre blanche, & afpre, cachée parmy fes efpines qui font forcefpefles. Il n’a du commencement qu'vne racine, dont puis apres il en fort plufieurs autres, dures comme bois. Voilà ce qu'en dit J'Efclufe. Aucuns mettent pour yneautreéfpece de Seronde efhace Scorpius vne planteefpineufe, laquelle Dodon a prins pour la Seconde efbece du Ceneff effineux. Elle ES n'a point de fucilles,& eft toute garnie d’efpinés.Il efcrit qu'elle fleurit au mois de May & en luin. Lin; 3,6k4 Quelques vnspenfent que cefte plante foit celle que Pline appelle 7fice,quirefemble au Rofmarin, & eft piquante. Les Flamans l'appellent Gafpeldoren. En Bretaigne, où il y en a de grandes forefts quafi auffi hautes que d'arbres, ils l'appellent des Lans. Pena en traitteaiufi : Geffe plante, dit-il, re- tire fort au Geneff, mais elle eff fort hideufe à voir, ayant vne infinité d'efbines fort dures ; & diffofées par ordre, qui font toufiours vertes. Ses branches font canelées comme celles du Géneff d'Effagne. Ses efpines font fi efpeffes qu'elles cachent guafi les fueilles. Pour cefle raifon il y x ende doctes perfonnages qui ont dit, que c'efloit La Nepa de Gaza, 0 Scorpio de Theophrafle. Mais il y a difference en ce qu'elle porte des goufles comme celles du Geneft, vn peu plus courtes ; les fleurs aflez fembla- bles, de mefine couleur, & de mefme gouft, qui reluifent comme l'or, & durent toutl'efté , & mefines l’hyuer en Angleterre, ouil y en agrande quantité aux lieux fteriles , & parmy les bruye- res : &en Languedoc auffi, qui eft de mefme hauteur. Mais parmy les coftaux pierreux pres de Montpelier elle eft trois fois plus petite, plus afpre & hideufe tellement qu'elle ne retire que comme rien au Gencft , ayanc les fucilles foupples. Ils la prennent là pour l'Afpalatus fecond, combien qu'elle n’aitaucune fenteur , & qu'elle fe plie comme vne corde ; eftant par cé moyen malaifée àrompre. Aucuns vfent defa fleur contre la iauniffe. On fe fert detoute la plante en ce pais là pour chaufferle four. L'efclufe a mis Je pourtrait d'vn fecond 4/fpalatus, qui et ainfinom- mé à Montpelier, & à Salamanque ; comme il dit : 8 n'eft pas plus hauc d'vne coudée.forttouffu, & garny d'efpinescoutbées contre bas, dures , aiguës, defquelles il fort des petites fueilles de la grandeur d'vne lentille, verdes. Elles font routes femblables en fes branches nounelles , finon qu'elles font plus tendres, & ont vn aiguillon qui fort deflous. Les fleurs fortent trois à trois , ou quatre à quatre des plus fermes & dures efpines , comme celles du Gencft ; mais moindres, quel- Tome premier. | M 3 quefois Afpalatus II. d'Efpagne: Scorpius Quefois iaunes ; & d'autrefois palles. La femence enclofe LL. de quelques vs. dans des goufles eftfort petite. Bien eft il vray que l'Efclu- pource qu'il eftoit ainf appellé par aucuns il ma pas voulu luy bailler vn autre nom, ne fçachant fous mefmes quel \o)y de Theophrafte. C'eft vn Genefl efpinenx , ou pout le moins LUZ elle y retirefort. e 3 . . 138 Liure [T.de l'Hiftoire des Plantes, fe n'afleure pas que ce foit le oray Afalatus Jecond ; mais SE 1 | 2m nom les anciens en ont traitté, $; ce#'eff, ditsil , /e Scorpius NANTES A \ Du Bouïs, | CHAP. XXII. 3 E Bouïs fe nommc en Grec rv?@: ES en Latin Buxws , 8 Buxwm : en Ita- \ Wÿ} lienBoffo:en Efpagnol Bex:en Bohe. 4Ÿ me Poffparien Anglois Byrs:en Fla- PC, mand Palmeboon : en Allemand [ Buxbanm. Il y à deux fortes de A Bouïs ; dont l'vn eft toufours bas, & n'eft qu'vn arbrifleau : l’autre croift quelquefois à la hauteur d’vn aibre. On en treuue de trois fortes, {elon Pline : Le Gaulois qui croiftle plus haut, & en pyramide; l'autre qui eft appel- lé Oleaffre: ou Oliuier fannage, a vne odeur fafcheufe , & ne vaut rien pour quelque chofe que ce foit. Le tiers que nous appellons Bouÿs d'Italie, & Bouis faunage appriuoifé, com- ic croy.Il s'efpand plus que les autres,& en fait on des hayes bien efpefles. Il eft toufiouts vert, & fe peutrondre. C'eft merucille que Pline appelle icy la feconde efpece de Bovis Oleaffre, ou Olinier Jaunage. Surquoy Dalechamp eftime que Pline, ou fon efcriuain qui eftoit fon affranchy, fe fonrtrompez en ce mot d’Oleaftre. Car ayant treuué en quelque autheur Grec, que la feconde efpece de Bouïs &yg4er oho dvey , c'eit à dire, efloit toute Jausage, & que fon bois ne feruoir à rien, comme celuy de la premiere efpece, & qu'il ne valloitrien pour faire des hayes comme celuy dela troificfme , mefmes qu'il eftoic puant, il s'eftabusé en lifanc éyg/eñcor ve, qu'il s'appelloir La fume. Olenffre. Le Bouiseft vn arbre qui a le tronc gros,maflif,dur,& fort. Hierre plufeurs branches com- ; me les autres arbres,dures & {olides,bien couuertes de fueil- Le Bouis. les femblables à celles du Myrte ; mais plus petires & plus ef- peffes,ä demy rondes,du tout vertes,8 qui ne combent point. Sa eur eft de couleur d'herbe. Son fruiét au fommereft mi- . party en quatre pointes, de la groffeur d’vn poix ciche. Sa fe- mence eft rougealtre;haye de tous animaux, laquelle Plineef- crit fans raifon qu'elle eft appellée Crategoz : car pource que Theophraftetraitte du Crategon incontinét aprés auoirtrait- té du Bouïs, Pline meflant vn traicté auec l’autre , dit que lé Bouïs porte vne graine appellée Craregor.Et ce qu'il adioufte eft encor plus hors de raifon, quand il dit du Bouïs ce que Theophrafte dit de l'Yeufe , à {çauoir que du cofté deuers le Septentrion il porte le Guy , & du cofté de Midy l'Hiphear. 2%, La troificfme efpece du Bois eft vnarbrifleau , qui le plus — fouuent iette fes branches déslaracine, & quelquefois d'vn _petit tronc deçà & delà. Ses fueilles ne font pas fi verdes que de l'autre, & plus petites. Quant au refte il eft du tour femblable aux autres deux efpeces. Selon Theophrafte le Bouïs n'eft pas fort haut , & a la fucille comme le Myrte: Pline dit qu'elle eft creufe. Ilaime les montagnes, & ne croift pas volontiers en la plaine. 1ly en a force aux monts SA Pyrences, &au mont Cytorius , & au mont Berecynthus. Il croift fort gros en l'Ifle de Corfeque , quia la fleur affez belle, ou comme les aucreslifent , que les Abeilles ne mef- prifent pas ; d'où vient que le miel qu'elles fonteit amer. n'y a point d'animal qui mange de fa graine. Le Boüis du mont Olympe de Macedoine eft graile & petit. Il joe | 5 Les MMA "À Tes efbeces. SN Dodouliure SSSR 6.chap.32. N IU-L6: CLÉ AN Liu-16.c.x We Liuré.c,3o. Liure 3. de Jhift, ch.r 5. Liu.r6.c.24. Le lies, DuBouïs. Chap. XXIL 139 les lieux froids, &:expofez au foleil. H eft quaf auf mal-aisé à brufler que le fer: 8 ne fait nÿ AM Liu rée.26r me, ny charbon. Plinea prins ces mots de Theophrafte, qui en efcricainf : Le “Bowis croiff en Her LHR sas, froids > ares : car les monts Cytoriens,où il y en à abondance, font tels. Le mont Olympe auf de Me cédoine eff froid, Là owil en croilt ; mais il eff petit. Or les plus grands & plus beaux croiffent en Corfe= … gue.Carils y croiffent plus gros G° grands qu'en aucun autre lieu. AuÎfi le miel qu'on fait là cf mal-plar fant,fentant le Bouïs,combien qu'il s'y en fait en grande quantité. Pline dit,que le Bonïs de Corfegue efl fort gros , ayant la fleur qui n'efl pas à melprifer, & que c'efl lacaufe pourquoy le miel y eff amer. “ Thecophrafte dit, que Le “Boss eff fort gros en Corfegne,@* que le miel qui fe fait là eff mal: plailant canfe qu'il fent Le Bouïs. Les Poëtes ont bien aufli parlé du Bouis du mont Cyrorius : car Catulle ap- pelle cefle montagne là porte- Bonis ; & Virgile aufli difant : tin du Et le Bouïs ondoyant de loing il fait bon voir Gcorg: An mont (yforicri. | | ; Le Bouïs fleurit au mois de Feurier & de Mars. Sa femence eft meute en Septembre en d'ancuns x M ire lieux. Le gouft des füeilles du Bouïs monftre ouuertement, dit Dodon , qu'elles font chaudes , fe- 7% & les ches & aftringeanres. Fuchfe en dit de mefme, adiouftant que les modernes difent, que la fubftan- Lin de l'hiff, ce du Bowis eft temperée ; mais que cela n’eft pas vray-femblable, pour plufieurs raifons : toutefois Plant, qu'ileft aftringeanc & deficcatif. Pource que le Bows eft coufiours vertil eft propre pour faite des Pline né. ouurages de verdure aux iardins : car on le peut bientondre. Mais fur tout fon bois eft en eftime, ares qui n’eft pas fouuent madré, & mefmes s’il l'eft ce n'eft qu'en la racine, Toutefois il eft plein, & ne us retentic point, & eft en prix pource qu'il eft dur & iaunaftre. Eten vnautre paffage le mefme Pline oui dit, Les plus maffifs @ pefans de tous les bots, Jont l'Ebene &' le Bouïs, qui font grailes (ou qui eft £rai- ee EN le de nature , ) à fin que cela foit dit feulemenc du Boss. Ne l'vn ne l'autre ne nage fur l'eau, ny lé Liege auffi, eftant efcorcé, ny la Meleze.Le Bouïs ne fe pourrir point. À prefent on ne fert du Bowis, finon à faire des pignes, & des aixieux de charrettes, & les manches des charrues. Onen fait auffi des fleutes & fiers, qui ont des petits trous ronds;fur lefquelson mer lesdoigrs,& puis on lesofte, pour faire tel accord que l'on veut auec la fleute. On en fairaufli des boëttes , qui font appellées Pixides en Latin,du mot Grec #1Z@*, qui fignifie Bouis. On ne fe fett point du Bouïs èn Medecihe, fi non que l'on fait de la lexiue auec fes fcieures pour faire les cheucux blonds. Aucuns difent que la fcieure du Bouÿs prinfe en breuuage gucrit Le flux de ventre.Il y à mefmes des modes quidifenc que 1e Bois#ef noftre Bouïs n’eft autre chofe que le Gayac des Indes,pource que l’on a veu par experience des gens LR : qui ont efté bien gueris de la verolle par la decoétion du Bouïs. Mais Marthiol contredie à cefte Diofeor. / opinion. Car, dit-il, combien qu'il foit vray que le Bouïs a ceftc vertu , ilne s'enfuit pas pour cela chep.114. que le Boûis & le Gayac des Indes foit vne mefme chofe : car le bois du Gayac eft gras , rcfineux, & noir au dedans, quañi comme l’Ebene, amer, & acre. Or il eft certain que le Bouïs fec n’a pas vne de ces qualitez. Dauantage le Gayac, (au cefoignage de ceux qui l'ont veu en Indie) a les fueiles comme le Plantin, plus courtes, plus groffes , & plus dures ; les fleurs iaunes, le fruit gros comme vne noix. Mais le Bois a les fueilles commele Myrte, & plus courtes ; la fleur verte, fon frui& n’eft iamais plus gros que celuy du Myrte. Ileft fort dangereux pour le cerueau de dormir fous ceft ar- bre, d’aurant qu'il a vne odeur du rourennemie de nature. On dit qu'vn ferpenc qui aura efté bleffé ef incontinent guery, s’il peut manger de la racine du Bouës. Les-Allemans font conduite en leur païs vne grande quantité de racines de Bowys madrées,qu'ils prennent aux quartiers de Languedoc qui confinent auec l'Efpagne, fingulierement aux monts Pyrenées , aux enuirons de la ville de Li- mons non pas fort loing de Carcaflonne : defquelles ils font des cueilliers, des manches de cou: feaux,.des efchers, & des petits marmoufers, principalement ceux qui demeurent à fainét Claude au mont Jura. Et combien que retenans le vieil nomils appellent lefdices racines Browcin fans y faire difference, fi eft ce que l’on y peut aifément remarquer comme aux boffes de l'Erable , ce que les anciens appelloient Brwfcus, ou Moluftus, qui ont leurs veines ou fimplement eftenduës , ou entor- tillées. Les Bucherons auffi du mont lura gardent encor le mot Grec Agos ; duquel Theophrafte à V{é appellans Loschon les quartiers de Sapin , & de Pece , qui font fort blancs , & aifez à fendre à çaufe qu'ils ont leuts veines droites, & font fans neuds, & propres pour mettre en œuure , comme Fachf an ila efté defia cy-deflus.Les Auuergnats appellent les groffes branches de quelque arbre que ce foir, Hsle Zuf}e. L'ufrges Du Geneft , on Spartion de Dioftoride, e$ des Grecs, CHAP. XXIIL YE Es autheursfont en grande difpute touchanr le Spartior , le Geneff , le Spartion de le Leo. 4 Lonc. Hermolaus & Marcellus eftiment que Diofcoride traittant du Spartios aentendu je. 1g la Geneste , 8: non pas le Geneff d'Efpagne. Ruel qui autrement fuit le plus fouuentieur opinion, dit que ceux là fe trompent, qui cftiment que la Genesfe, & le Spartionfoit vne mefine chofe. Amatus de Portugal , & Andreas Lacuna font du mefine aduis que Hermolaus &z | M 4 Marcellus, Û Er , NA RTE % 140 LiureÏT. de l'Hiftoire des Plantes, Marcellus. Matthiol a efté quelque temps de méfine Opinion, En fin changeant d'aduis il dir, que le Spartion de Diofcoride & le Genef! d'Effagne ; font vne mefime plante , qui eft differente Linderpir, dauec le Gene} commun. Fuchfe & Tragus prennent pour la Genefle celle que nous nommerons des Plant, 6, CY apres Geseffe quarrée : mais Fuchfe entend en nommant {on Spartion la plante que Matrhiol ere a ui nomme Spartion. Mais Tragus prend l'herbe à iaunir > dont nous traittérons cy-apres, pour frume.c,z3. 1e Spartion. Dodona traité fous le nom de Genefl d'Efpagne , du Sparton, qui croift en Efpagne & en Languedoc , & donne le pourtrait de celle plante ;qué Fuchfe & Matrhiol ont peint pour le Spartion. Eten vne autre hiftoire: Le Sparton , dit-il, n'eff pas ce que l'on appelle Gencite, qui croiff en Italie ; ou ailleur: mais c'efl vne autre plante qui croifl en Efhagne , qui retire aucunement à la Gencile d'ftalie , en ce qu'elle avne infinité de Verges longues & minces: mais ellen'a point de fueil- es , on pour Le moins fort pen ; € qui [ont fort petites , @ me porte pas des gouffes comme la GeneSte, ou Quelque autre graine : mais des petites lobes, c'eft à dire, de petites restes ferrées de tous cofleX, rondes S vn pen longuettes, & blancheafires, ayant la figure € la groffeur &* couleur, d'une petite feue, blan- che , dans lefquelles il ya un grain noir ou deux , vn Penplat , retirant au grain d'une vefle fanvage. Voilà ce qu'il en dir,c6bien qu'il femble qu’il fe contredire à foy-mefine en la defcriprion du Gezeff. 7 Carnommät toufiours le Gereff d'Effagne,Sparton,& non Spartionil dit vne fois qu'il croift en Efpa- gne & Languedoc, & puis que celuy d'Efpagne eft differant d’auec celuy d'{ralie : au lieu que la Gencfle d'Efpagne & d'fralie eftvne mefme chofe ; 8 qu'Amatus Portu gais & André Lacunan'y mettent point de difference. Or ne peur pas dire ,que nommant le Spartion , ou Geneff d'Efpagne il ait entendu le Sparton ,ou Genelle d'Effagne. Car il en traitre à part en vnautre pafage fuiuañt l'opinion de Pline. Cordus efcrit, que le Sparron s'appelle en Latin Genifla, & qu'il y en a de deux fortes ; de l’vne defquelles ou fait des cordages & des cabats , pour garder les Raifins de pañle , 8& les figues en Efpagne , laquelle les anciens ont nommé Sparton. Mais que l'autren'a pas es ver- ges fi foupples,que l'on s’en puifleferuit comme de la precedente. Eten vnautrelieu il a mis le pourtrait & la defcription a'vne Geneste qui eft comme vn Ze, qui eft la mefme que Fuchfe & - Sur le 4. lin, Matthiol appellent Sparsozs & la font differente d'auccleGeref. Toutefois il ne fe faut pas esbaïr, Liofc.c1$8. {1 les autheurs modernes en font ainfi en different , puis que Pline mefmes doute, fi la Geresfe elt ‘Je Sparton des anciens , dont ils faifoient des filers pour pefcher. Cornarius veut que la Genefle ns A foitle Spartion de Diofcoride, d'autant que Pline luy attribue les mefmes vertus que fait Diofco- Diofcor. … ride à fon Sparfion 5 & ne fait point de doute, comme Pline, que la Genefle ne foit le Spartor des Grecs : toutefois il entend de celle d’Efpagne , qui eftoit rare en Grece , & donr ceux d’Afiefe fer- uoient pour faire les cordages deleurs filets; ce qu'on ne fçauroit faire du Geeff communs Dont ilappert que Cornarius met difference entre le Geeff d'Efpagne , & celuy duquel on fait les cor- dages pour pefcher,qui eft peuteftrénoftre Geneff quarré : & qu'il y a deux fortes de Spzrtion, dont Liure j. de il y a grande abondance de l’vne en Effagne ; & l’autre qui eft celle que Diofcoride appelle Sparton, Thiftc.s54 & Pline Gerifla. Sur cefte diuerfité d'opinions s’il m'eft permis d'en dire mon aduis , 'eftimé qu'il ef plus feur de fuiure l'opinion de ceux qui difent , que le Sfarton de Diofcoride, & des Grecs &c la Genoeffe ; & que le Spartion eft vn Lonc d'Efpagne. Caxil eft bien aifé de refuter les raifons que Ruel & Matrhiol alleguent. La premiere eft, que le Sparte de Diofcoride eft vne plantequi n’a point de fucilles , au lieu que la Geseffe en a force. L'autre , que le Spartion porte vne fleur fem- .blable à celle du Violier blanc, & la Genefle fait la fleur iaune ; comme celle des Pois. Car Dio- {coride defcric le Spartion qui cft defia grand & porte des fleurs, eftant defia vieil , auquel temps il n'a poit de fucilles , ayant obmis de le defcrire tel qu’ileft eftant ieune , & lors qu'il ierte premie- rement fes branches : car en ce temps Rila des petites fucilles. En cefte mefme forte il dit , que Lius.e;t Île Déffarh n'any fleur ny femence, & que la Chamefice ne fleurir point. Que fi cela eftoit vray, les Gé plantes que nous recéuons pour le Diéfam , & Chamelycé ne feroient pas vrayes. Parquoy il ne s'enfuit pas , que d'autant que le Spartion eftant grand n'a point de fuciiles , que pour cela il ne foit pas la Geefle , pource qu'elle a des fucilles eftant ieune. Quant àce qu'ils difent de la fleur , cela ne veut rien dire : car Diofcoride ne compare pas la figure des fleurs l'vne à l'autre mais feulement Lies rer. la couleur. Caril dit ailleurs , 4w’57 y # des Violiers qui ont La fleur blanche, les autres jaune , vc. Cefte plante donc s'appelle Spartion ; d'autant qu'elle fert de lien pour lier les vignes, comme le arr @, qui cft vneefpece de Je. Elle s'appelle aufli Geriffa, peut eftre à caufe qu'elle fe plie aifément comme fait le genouil ; ou bien pource qu'elle guerit la douleur des genoux;ou bien un Hu comme quelques vns eftiment , pource qu’elle croift aifément, & bien foudain de {a femence. Les © François l'appellent Geseff, & celle quieft plantée aux iardins Geneff d'Efpagne , ou de Florence. Auiourd'huy par toute la Grece où ils n’ont point de ce Sparton, quieft vne efpecc de Ionc, ils l'ap- Liu 4. de Dioic.c 152, Pre bellenrasr@ : les Icaliens l’appellent Gereffra : les Efpagnols Gereffra, Gieffn, & Giefleira. Ce Geneff icy , ou le Spartion de Diofcoride & des Grecs , eft vn arbifleau ayant des branches qui Cod La, POTTENE plufieurs verges longues, droites , rondes, fans fucilles , qui refemblent au Joncs, & font : Oord. Hu des rlanre +Crmes , mal-aifées à rompre. Au dehors ce n'eft qu'vne efcorce fouple & nerueufe bien verte. cbap4z. Au dedans elles fonc creufes, fpongicufes & blanches , refemblans du cout au lonc. Quant ji | | fucilles. er Du Geneft. Chap. XXII rai La Gene$le, on Spartion de Dioftoride. _ La Genefle, on Spartion de Matthiol, # AA ie Ca ” HE f, CS, => ED = K ALT HI TETT Firm 3 } . À PSG Sp rer = 2 >. fucilles ; qui voudra/y prendre garde foigneufement , ils’apperceura qu’il y en a d’aflez largettes, aiguës aux deux bouts;mais peu,& qui fortes vue à vne par interualles, non pas crois à crois comme au Geneft commun & quarré,& dont on fait les balaiss & ce feulementaux vergesrendres, & quine font que fortir : car ranc plus la plante fe fuit grande ; tant moins elle a de fucilles, & plus eftroites. Aux lieux chauds elles fonr fi pecices , qu'eftanc fechées il femble aduis qu’il n'y en ait pointeu du tout. Aux vicilles plantes quifonr des-ja grandes, 8 portent des gouffés,les petites branches & les verges n'ont point du tout de fueilles. Ses leurs font iaunes comme celles du Violieriaune, re- femblans quant à la forme aux fleurs des pois , apres lefquelles il vient tout autant de souffès, vn peu plus longues, que celles du Gezeff quarré; mais plus eftroites, dans lefquelles il y a vne graine plarte;qui refembleà vne lentille. Cefte femence croift comme les Phañols, & eft du cour fembla- ble à celle du Gexeff quarré. L'efcorce dutronc, des branches, & de laracine a le mefime gouft que le Genefl quarré, comme aufi la femence. Toutes fes parties toutefois fontplus débiles, quant au gouft & à la fenreur; mais le bout des verges & les iettonstendres n’ont point.de mauuaife fen- teur, qui face mal au cœut , & mefmes ne font pas ameres ; ains ont vn gouftfade commele lonc. qe. Mefuë la defcrit ainfien moins de paroles: Le Spartion que les Latins appellent Genifla, ejlun arbre ner. pure: croiffant aux montagnes, les branches duquel portent plufieurs verges, droites, fonpples, & mal-aifées CRap:29. à rompre, dont on lie les vignes , & autres chofes: Ses fleurs font innnes , en forme de lune. Ses gorffes STE Jont comme celles des Phafiols, dans lefquelles y a la femence qui [emblewne lentille, & feparée l'une Diofcor, d'auec l'autre. En quoy Matthiol dit; que Meluë n'a pas bien pris garde à la femence dela Genefle, ©1521, d'autant qu’elle refemble plus à vn Ers ;ou Vefle, qu'à vne Lencille. Mais il fe faudroit pluftoft c{meruciller de la nonchalance de Matthiol , qui a fi legerement confideré la femence du Gexeff, qui eft fi commun en Jralie, qu'illa compare à vn Ers , ou Veffe ; au lieu qu'elle eft platte comme vné Lentille,felon l'opinion mefmesde Fuchfe, Ruel, & Dodon, fon qu’en parlant de la femence il entende les goufles : car celles de ce Geneff icy fonc plus femblables à celles des Ers , ou Vefles, qu'a celles des Lentilles, La Geeffe croiïft en Italie , & en Languedocen des lieux fecs ; & en fi ben grande abondance, que les paffans prennent grand plaifir d'en voir les collines fi bien parées au mois de May, & de Iuin, lors qu'elle eft fleurie, fi bien qu'on diroic qu'elles font couuertes d’or. En plufeurs autres lieux elle ne croift pas par touts mais on la plante aux iardins. Sa femence eft meure au-mois d'Aouft & en Septembre. Or fon gouft , & fa vertu monftrent qu'elle eft chaude £eremps. &feche. Ses fleurs felon Diofcoride, purgent merueilleufement par le deflus , en faifanc vomir, nn Fr à ainfi que l'Ellebore, 8 fans danger, comme auffr la femence prinfe au poids de deux fcrupules & de. met.lieu. my en eau mielle. La graine purge par lébas: le ius tiré des branchescrempéesen eau, & puis pi #72 lées eft bon pour la fciatique , & pout la fquinancie , fi on en boitàieun douze dragmes, & quart vers. fcrupules. Aucuns aiment mieux lescremper en eaumarine , & faire des clyfteres du ius pourla Hu#e152 fciarique, [1 | 5 74 s CE 4 Fr 142 Liure ITde l'Hiftoiredes Plantes, {ciatique,lefquéls toutefois raclent les boyaux iufques aux fang: Ces derniers mbrs fonrainf expri- mez au texte Grec, Aucans les mettent tremper en cal falée 06 marine , @ en font des clyfferes pour La [ciatique ; car il attire vne humeur Janglante & comme des raclenres de biyanx, Pline eftanten doute du commencement, fi cefte Gesefle eftoit le Spartion des Grecs,en luy attribuant tout ce qué Diofcoride dit de fon Spartion,en fin dit affeurément,que c’eft vne mefme chofe,comme Ccrnarius ab 137. 1 a bien remarqué : La Jemence., dit-il, qui croiff en des Souffes fémblables à celles des Phafiols ; purge Dioror 0e Ellebore,prinfe en breuvage dicun au poids d'une drnemée dr demie én fixonces d'eau rniellés.Les Plindiu24 Oräches auffi trempées auec les fueilles en vinaigre par plufieursiours,& puis apres pilées,rendent vnuc AP Qui ef bonpour La fcistique,fi on en boit une once é> demie. Aucuns ayment mieux le tremperen enn de mer, @ en faire des clyfleres. Eny adiouffant de l'huile il eff bon pour oindre les fciatiques. Onélques Üns difent que La racine [ert à ceux gaine peuuëk vrinier que goutte à goutte. Le Géneffpilé € incorporé der € 0/n08 querit la douleur des genoux. Outre plus,ce qu'il efciit,que l’on fait des liens du Gereff , & qu'en Afe on en fait des cordes , qui font fort bonnes pour les rets des pefcheurts, d'autant qu’elles durent long-temps , apres l’auoir laiflé tremper dix iours : cela doit eftre entendu de rofre Genefte: Marhiolau Car ons en fert en Italie en lieu d'Ofiers pour lier les vignes : & Ja met: onnaifer en l'eau commele “eleu Chanure, puis apres on en fait des cordes, & des groffes toiles bonnes pour faire des facs. Or Cor- narius Voyant que cela ne pouuoit eftre entendu du Gezef quarré, a forgé vne certaincefpece de Genefl d'Effagne. Pline eft auñli en doute, affauoir-mon fi Homere entend parler du Gezeff, quand il A dit Nauium fparta diffoluta; les fhartes desnauires rompus : Mais puis apres il monftre aflez queécela +®3 nefçauroit eftre entendu ny du Gezeff, ny du Spartion des Grecs, ny du Gene} d'Efpagne : &/com- bien que les nauires fuflent coufuës , ils fe feruoient de Lin, &non pas de Geneff: caren vn autre pañlage il dit, que les plus doétes eftiment, que les cordages des nauires dont Homere fair mention, eftôient de Lin ; d'autant que par le mot Sperts il a voulu entendre des chofes fermées , comme le Chanure, & l'eftouppe. Il y a ainfi au vers d'Homere, | Had : Key di deg cécnrereüy, à ardpra Aénuvra. 2 re L'interprece dit , que $parsz c’eft à dire araprie, cyavi ; Les cordages, @ cables. Selon Mefuë l2°Ge- rent. #effe eft chaude& feche au fecond degré : la femence eft plus chaude.Les fleurs & les branches ont vne humidité incifiue s maïs excrementeufe : pour cefte ciufeelles font vomir. Mefmes toutes les parties de cefte plante troublent le corps , & l'efmeuuent eftans aufli incifiues , & fubtiliatiues. Elle purge auec grande force le phlegme , & les humeurs des iointures par vomiflement & par deflous._ Elle nettoye les reins de toute forte d’excrements , prouoque merucilleufement | vrine, & rompt la pierre aux reins, & mefmesen la veflie , & ne permet pas que la matiere dont s'engen- dre la pierre s’y efpeffifle, & s’endurcifle. Ses fleurs prinfes auec du miel rofac, ou auec vn œuf, gutriffent les cfcrouélles. Onen fair de l'Oxymel, & mefme de la femence ; qui guerir l'enfleure | de lratelle. Si lon en prend fouuent pour vomir, cela eft Gencfle d'Efpagne de l'EfCufe. fort bon pour la fciatique, pour la goutte des pieds, & la douleur des reins. Elles nuifent à l'eftomach , & au cœur. Pour cefte caufe Philagrius ordonne de les prendre auec miel pour les empefcher de nuire à ces parties là; ou bien auec des Rofes, & du Maftic, pour la mefme raifon. Il faut prendre lafemence auec d’eau demiel. La graine aufli de l’Anis & du Fenouïl , ou du Daucus corrige cefte nuifance. La fleur n'endure pas d’eftre longuement cuire ; mais la fe mence l'endure mieux: On donne des fleurs de deuxiufques à cinq dragmes , & de la femence de deux infques à quatre Ar nef lieu La Pia. dragmes. Galien dit en brefles qualités de la Genefte: La STE graine ; dit-il, de /4 Genefle , de laquelle nous lions les vignes, Genef} d'E- © le fuc de fes verges ont vne vertn fort attraëfine. Paulus fPagne. en dit les mefmes chofes que Diofcoride. Les Abeilles font forcfriandes des fleurs du Gezeff, parquoy il eft bon d'en planterautour des ruches : meftnes les anciens en faifoient des guirlandes. Nous auons icy adioufté deux nouuelles fortes de Genefle , que l'Efclufe dit auoir veu en Efpagne, defquelles il n’y aautre que Iuy quien aicefcric iufques à pre- fent. La premiere a le plus fouuent fon tronc d'vne coudéc de haut, gros comme le pouce ; l'efcorce afpre & rayée : & iette plufieurs branches longues d’vne coudée, vertes &z ra- yées. De celles - cy il en fort des verges qui femblent de Joncs, & font auffi vertes & rayées., & du commencement lors qu'elles pouffent ,elles onr-quelques fucilles, qui com- bent fi coft que la plante commence à fleurir cellemenc qu'il nen Det Genefte, Chap. X XIV. 143 tellement qu'il n'en demeure point du tout fur toute la plante, Deça & delà des verges il fort des queuës ; aufquelles font attachées quelques petites fleurs , qui refemblent à celles de la Regliflé . commune, & au Trefle des prez ; & font iaunes, fans aucune fenteur : puis apres il y vient des pe= vices goufles cartilagineufes, & vn peu rondes de couleur de iaunc-roux, dans lefquelles il n'y a le plus fouuent qu'vn grain, & bien rarement deux. Il eft dur, noir, fait comme vn petit roignon, qui fonne dans fa gouffe quand on la fecouë. La racineeft dure comme de bois. L'autre Grseffe cft quañi femblable à cefte-cy ; mais beaucoup plus grande : car il s'en treuue de la hauteur d’vn hom- Autre Genefle d'Effagne Genefle fans fueilles ePineufe, ayant au bout x; de l'Efclufs. : des tefles coronnées comme le Ionc. MR fe me. Ses verges font plus minces quecelles de la precedente, plus fouples, & qui fe plient plus aifé- ment. Sa-fleur cft vn peu plus grande & route blanche. Ses goufles font comme celles de la prece- dente: mais plus petites,commeauñfi la graine qui eft dedans. La premicre croift en diuersendroits dé l'une & l'autre Caftille, en lieu fablonneux ,& fleurit au mois de May. Sa femenceéft meure en Juin. L'autre croift en Calis, & lieux circonuoifins qui ne font pas elloignez de l'air de la marine, en lieux fablonneux & fterile. Elle fleurirau mois de Feurier. Pena donne le pourtrait & la defcription ‘d'vneautte Geneffe fans fucilles, qui iecte par le pied des efpines comme des Tonés , qui ont au fom- met vne tefte cotronnée. C'eft vne plante rare, croiffant aux pentes des Alpes dela Magdelaine en Prouence ; & eft vn petit arbrifleatmiecrant deçà & delà fes furjeons comme ceux de la Gexe/fe , ra- vez, de couleur de Bouïs,pleins de bois, de la longueur d'vn pied & demy ou enuiron. Sa racine eft comme celle de la Dregante, mais plus longue: Elle n'a point de fucilles , mais plufieurs aiguillons foides en façon de loncs, crochusfeulement au haurbourt , qui ont tous âu fommer des petits bou- tons de cotton entaflé, femblables aux petits bourjeons dé vigne , mais plus perits , & d'vne mefme coulcur;,les vns vnpeu longuers & recourbez ; les autres plus courts , ayans quelque amertume au bouc auec vne faculrédeficcatiue & aftringeante. Elle n'a ny fucille ny fleur , au moins qué l'on ait peu remarquer e : Lee Te - ou | Della Genefle à plufieurs coins, ow Genejle commune, CHAP. XXI7. DEZ£ Esre efpece deGenesle n'eft pas celle que les anciens ont appellé Géneffe : 8 cothbien ŸZ2 que Dodon l'ait ainfieftimé, neancmoins il en fait la defcriprion fous le nom de Gexeffe, come auffi Fuchfe a fait. Cordus l'appelle Geneffe à plufieurs coinssadiouftant le pourtrait du Chamelhartion ou perit Genefi de Tragus. On l'appelleen François Gencff,&t Geneffe : en Italien | | : Gereflra; Lelieik. Le temps Liu.6. ché: En l'A, ehap.79: Liu.s. des {ant ch 33 Les noms: La forme. Le lien, Dodon Du.6.c.6. Letempera- nent € les vVérius Les noms. Dodon liu.6.c.6. Enforme. Le lien. Fuch£. 80. Dodon au mel.lieu. Le tépera- . rent G les Verts, 144 LiureÏL' de lHiftairedes Phintes, Gencffra: en Efpagnol Gereftra Gieflas& Gieflra: en Allemand Ginff, & Geinit, Pfrin, 8 Pfrimmens Celle plante à des branches qui ietreñe plüficurs verges, longues ; grailes comrie de loncs ; &qui oht plufieurs coins, couuérres d'vne cfcorce dutoutvertesdroités ,fouples , &:quifc ployenraifés ment, malsaifées à rompre, & fort efpelles, en façon deramaffe saufquelles il y à de perités fucilles longuertes, & aiguës aux deux bouts; qui fottent quaf toufours trois à crois. Touteses verges font | gatnies de fleurs au printemps ; qui refémbleñt quantà la figure à celles des pois, & font fort iaunes, defquelles!il fort autant de goufles,petites, qui du cômencement font afpres, &zplattes: Lors qu'elles font meures elles font noires:la grai- ne qui eft au dedans eft brune, femblable-à vne lentillesmais plus petite & aflez dure. Elle à plufieurs racines nerueufes, fouples, mail-aifées à rom pre,& iaunes. Toute la plante fenc mal,quafi comme le Sureau.L’efcorce du tronc & des bran- .ches,comme auffi les fucilles,les verges, les Aeurs.lafemeñce &c les racines ont vn gouft amer,qui fait prendre enuie de vo mir, Comme tous autres medicaments purgatifs.Elle perd fes fucilles fur la fin de auromne:8 neantmoins {es verges font P. [ toufiours verdes, mefmes au milieu de l'hyuer, & deffous la ) Y nege, Elle croift aux montagnes & lieux afpres,& aufi enila Ro plaine. Il y en a Force fur les montagnes d'Auuergne &par- & my la Breffe. Elle eft chaude & feche qua autroificfme de- gré, derergeante & de fubriles parties. La decoition defes Î fucilles, 8 du bout de fes branches cuites en vin ou eau , eft * fort bonne pour les hydropiques , & à tous ceux qui ont le foye, la ratelle, les reins, & la veflie oppilez ; d'autant quelle purge par deffous,& par les vrines, les humeurs aqueufes,&z les autres fuperfluitez. La femence a la mefme vertu , fi on en prend au poids d'vne dragmé:. Ileft bon d’en mefler par- my les medicamens qui font vriner,8 quirompent la pierre: car par fa fubrilité elle accroift leur vertu. Les fleurs pilées auec de l'oint, & appliquées appaifent la douleur des gout- tes. En fomme Dodondit, quecefte Genefle a les mefnes . vertus, que le Sparsion de Diofcoride. de Gencféa plufieurs coins , on commune. C'H ALES FAE ae CavsE quecefte planterefemble Ci (NS fort à la Gereste,de laquellenous ve- | RES) nonsde parler, les Simpliciftesmo- | 37/7 dernes l'ontnômé Geristellaspour- ce qu'elleeft plus petite & moindre. Ki On l'appelle en François petrte Ge- D peste Où petit Geneit : en Allemand ” Erdpfrymmen | & StechendeGinst. C'eft vne petite plante quiierte plu- fieurs verges;grailes,& pleines de bois:du cômencement lors qu'elles fonc encortédres.elles font garmics de fucilles vertes, &c d'efpinesfoibles,& qui ne fonc pas fortpiquätessmaisapres qu'elles ont vn an,elles n’ont come point de fucilles,& leurs efpines font fermes& bien piquätes. Entre les fucilles il fort * des fleurs jaunes côme celles dela Gereÿte, dontnousauons i parlé au precedent chapitresmais moindres,& plus palles. Sa graine ft enclofe en des petites soufles,& eft ronde & roufle. Sa racine eft fouple , & iaunaftre. Elle croift és lieux qui ne font pas culriuez,& enterre fablôneufe, & pres des chemins. Elle fleurit au mois de May & de luin. Ellea vne faculté e. - aftringeante coniointe auec vne amertume:aufli elle deffeche #27 "#7 forr,fans acrimonie. La decoction de{es fucilles faiteen vin =. ou eau arrefte les mois des femmes, fi elles en boiuent, & cft = S bonneaufli pour le flux de ventre. Paiquoy ceux là fullenc 7. lourdement qui en vfent au lieu de la-Gereffe, veu que leurs qualitez TS e : M) ee Russe RTE = EE rene AN USA DS crelbées, affeX fer- » mes fortans l'une de l'autre du nerf quiefl au milien d'icellescommeen la Chamageniffa.que quelques £ vus appellent Sagittalis: par fois il er. fort deux owtrois enfemble.. : Or cenerf croift peu à peu, & fe à fait gros en façonde branche: carautrement toute la plante n’eft que fueilles. Au bout de ces fueil- les il fort. de cértaines coupelles veluës cinq oufix fleurs ; &.quelquefois d'auantage iointes enfem- ble, femblables à celles du Geneft ; mais plus petites, jaunes comme l'or, defquelles les deux fueil- | les plus baffes font couuertes d'yne bourre blanche. Elle fleuricau.mois de Mars, &c croift en quel- ques lieux non cultiuez du Royaume de Valence. | Tome premier. à N 2 Ds 148 Liure II. del'Hiftoire des Plantes, / Du Sparton d'ESpagne, CHAP. YXX. Coroli,160: Qu ErMoLavs, Marcel, Dodon, Cornarius, Amatus de Portugal, & An- Liure 4.de dré Lacuna ont eu raifon dé penferque le Spars à Hifpanici eftoit vne cho- Sr SD fe differente d’aucc celuy des Grecs. Ilen croiftauiourd'huy en l'Andalou- fram. ch 33: fie, qui eft vne proüince d'Efpagne, & en Algarbia ville de Portugal,quieft Se DE 2a voifine de la Barbarie , & eftappellé encor auiourd’huy par les habitans du Dior. À lieu Sparto. C'eft vne plante qui croift de fon bon oré en touffe, comme le AE a S Jonc pigant : fes vergesfont longues d'yne coudée au plus ,fermes, & mal- Diofe. Le 1. Sp aifées à rompre , & ne portent ne fueilles, ne fleur, ne {emence. On s'en fert SR 1 2 di principalement pour faire des cordages. On en fait aufli des corbeilles, pa- TEA niers, & cabats, qui feruent pour tranfporter les figues & les raifins de pafle en diuers lieux. Pline a La forme. fait difference entre ce Spartion, & celuy des Grecs, & en met la defcription à parr, difanc: L'ufage Litioce p accouffrer le Geneft aeflétrenuélong-temps apres , * ne [canoit on que c'efloit denant que les Car- thaginoss fiffent la guerre en Efhagne. Ceffe herbe vient de foy-mefme, & ne peut effre femée. Et de faict on la peut bien appeller Ionc de terre feche, &* imperfeifion du terroir. Cax la terre où elle croift ne vaut gueres , & n'y fçauroit venir rien d'autre. En Barbaric il y enccroift bien ; mais il eff petit & ne vaut rien à faire cordages. Aux enuirons de Carthagena la nueua,qui eft au Royaume de Mur- cia en Efpagne, il en croift à force, mais non pas par tout ; ains feulement en quelques montagnes quien font toutes couuertes. Aufli les gens du païs en font leurs licts, & s'en feruentc à faire du feu, & des torches & flambeaux. Mefme les pafteurs en font leurs fouliers & veftemens. Ceftcherbe eft mauuaife au beftail , excepté les petits bouts & rendrons : mais pour s’en feruir à autre vfage ils prennent grand peine à l’arracher : car ils fe bottent & couurent les mains de mouffles, & les encor- tillent pour la tirer aucc des preffons d'os & de bois : & auec rout cela il eft quañi impoflible de l’arracher en hyuer, mais faur attendre depuis le quinziefme de Mayiufques autrezicfine de Juin : car alors il eft meur, & s’arrachcaifément. Apres qu'on l’a arraché, & qu’on en a fait des perits faif feaux , on les mer fecher deux iours tout debout en vn monceau. Au troifiefme on le delie , & l'eftend on au foleil pour le faire{echer. Ce qu'eftant fait, on le relie, & le porte on enla maifon. Apres cela on le met naifer en eau marine, ou en eau douce à faute de la marine , puis on le fait {e- cher au foleil en l’arroufant toufiours : mais fi on eft preflé , & qu'on enaitaffaire {oudain, il le fau- droit tremper en cau/chaudedans vne cuue, & le faire fecher : eftant feché s’il fe tient ferme , c'eft figne qu'il eft aflez naifé. Cela fait on le bat pour s’en feruir : car il fe maintient fort bien tant en eau douce que falée. Toutefois les cordages de Chanure font meilleurs en lieu fec. Au contraire la corde de Geneff {e nourrit en l'eau , comme s'il fe vouloit recompenfer de la foif qu'il a endurée eftant creu en lieu fec , &alteré. Il eft aufli fort aifé à renouueller , & pour vieil qu'il foit on le peut mefler parmy du nouueau. Or pour bien admirer la nature miraculeufe de cefte herbe, il faut con- fiderer à combien de chofeson s'en fert, foit à equipper nauires, on pour faire des cordes pour les Maflons & Charpentièrs , & à d’autres chofes requifes pour l’enrretien de celte vie. Voilà cequ'en dit Phñesadiouftant vn peu aptes que Theophrafte n'en fait aucune mention , combien qu'il ait efté fortdiligent & curieux à rechercher les Simples quatre cénts nonante ans deuant Pline. Tou- Embl:37. téfois Cornarius tient pour tout afleuré que le Lixofbarton de Theophrafte eft vne mefme chofe, EE de que le Spartor , dont Pline dit que l'on fait de fort bons filerz pour pefcher: & que Theophrafte Liuxo.chr, En à fait mention, le mettantau nombre des plantes qui ontplufeurs efcorces, difant ainfi : Ceux- ve “+ de cy ont plafieurs efcorces, comme le Til, le Sapin, la Vigne , le Linofbarton, dr les Oignons. Martthiol a Liure a. de mis difference entre le pourtrait de la Genefte , & le Spartion de Diofcoride , qu'il eftime -eftre le Diofc c.152. Geneft d'Efpagne , que Plinea defcrit: Mais ceux qui font bien verfez en la cognoiffance des Sim- Bree Les cognoifientbien que ce pourtrait n'eft pas naïf. Et rourefois Dodon &c Fuchfe fuiuans fon Liuzsdes opinion l'ont pris pour Le Spartior. Gefhnerus l’a joint auec le Gencft en façon de Ionc de Cordus : ARE car fes fleurs ne doiuent pas eftre diuifées en quatre combien que Diofcoride dit, que le Spartioe a la fleur comme lé Violiér: carilentend cela de la couleur, 87 non pas de la figure, comme il à efté dit. Or le Gencft d’Efpagne n'a aucunes fucilles , ny fleurs, ny femence , & n'a point &e bran- Liure 2. des ches dont il én forte d'autres. En fomme ce n'’eft autre chofe , qu'vn monceau de petits loncs. Et Plans d'Ef. } fn que les diligens Simpliciftes puiffent mieux en iuger en faifanc comparäifon de l'vn à l'autre, nous auons icy adioufté quelques figures du Sparton prinfes de l'Efclufe. Le Sparron d'Efpagne ou de Pline , à beaucoup de fuéilles minces & comme celles des Ioncs , & verdes, qui fottent d'yne mefme racine , de la longueur d’vne coudée, lefquelles éftans ieunes & nouuelles , font affez largettes & blanches par dedans: mais auec le temps elles fe retirent & s’enrortillent , & de- uiennent comme celles dés Ioncs ; dures ; neantmoins elles font aifées à plier : & {ont leurs bords fibien liez, qu'il n’y appert comme point de fente, finon qu'on ÿ prenne garde debien pres. De ces fueilles il en fort des ruyaux vn peu plus longs, lefquels portent'au printemps & en efté des efpics cotimce ceux des rofeaux, & fleuriflans cout de mefine , aufquels il eroift vne femence lon- | Li guerce, L . DuSparton d'Efpagne. Chap.XXX. 149 Sputon de Pline, felow l'Efclufe. guerre, celle comme il s'en voit en quelque efpece de Dent "TU } | de chien. Ila la racine cheueluë, & qui ne meurt point. Ces plantes croiflent par touffets comme les Joncs, telle- ment que quelquefois vne plante, ou à tour le moins vne touffe de pluñcurs plantes ramaflées enfemble , tiendra > x FT ee ge ù de Sparton au Royaume de Murcia , fpecialemenr en lieux humides,plus mince que le precedent, duquel on ne fe fert guieres à faire des natres & autres telles - Sparhon fecond de Pline, felon l'Efclufe. Troifiéme Sparton de l'Efclufe. 2 | NA AE AZ (\Q VA LE D # F W | \E X £ \h | tu sp \ : se 8 : Tome premier. | | N°23 endroits fe. WC 1 L'EST PRES A 3524 | ‘iso - LiureÏl. de l'Hiftoire des Plantes, endroits de la France fur.des mottes fablonneufes pres de l'Ocean, vne forte de Sparton,, que ccux du païs appellent H4lm , qui vient du mot GrecæAos , qui veut dire fe/. Il eft quafi femblable au premier, mais beaucoup plus grand &roide,qui donne vn merueilleux ennuyaux jambes de ceux qui cheminent par là où il y en a, fans bottes : car il pique fort, &mefmes perce là peau. Il croift comme les precedens,& porte vn efpic quafi comme le foigle. Voilà tout ce qui fe creuue par efcrit & qui a efté remarqué couchant le Sparton d'Efpagne. æ pre : Da Tamaris. | | CH À P. XXXE Les noms, Le E Tamaris s'appelle en Grec uugixs; eù Latin Myrice, 8 Myrica, & Tamarix. iu,13.C21 + Ÿ N Plinel'appelle aufli Tawarice ; en Romanie on le nomme Bria fannage. Les Loue À ns Apothicaires l'appellent Tamarifeus :les Arabes Tarfa, où Carfa: les Iraliens TR ne Liur.ch.9a. Tete Tamarigio:\es Allemans Tzwari[cken,ou bien Porff:en Efpagnol Tawmarçneira. … Ad y, Diofcoride en met deux efpeces, l'vne fauuage,qui eft vn arbre affez conneu, ee FR dont nous auons mis icy la figure : l'autre qui croift en Egypre & en Syrie cft Pr: vn peu plus cultiué. Cordus aüffi dit qu'en Allemagne il {e creuue deux fot- tes de Tamari[e, dont l'vna le bois plus folide, & fort peu de moëlle , & les fueilles bien petires.le- quel croift en abondance le long du Rhin pres de Strasbourg : l'autre a plus de moëlle , les fueilles plus larges,& le bois moins folide. Il croift à force en Bauiere le long du Danube, & du Vuertach kbfre fpecialementaux enuirons d’Ausbourg. Le Tasarifc qui croiftcommunèment en Italie & en Lan- _ guedoc, eft vne plante ou arbriffeau qui n'eft pas le plus fouuent plus haut qu vn homme : à caufe Tamaris de : Languedoc. Tammris de Mat- M Tamaris d'Al- thiol | lemague. QU? NI KA 4 À . W M \ à: L JET LM Lot fs à @ ë \ NA ji “) NE \ À NS NAU Ivre "ENT M HORS à , ai 7 À 4) NS (1) \ GE # A : Sn gré É L A TS ét ©” CE Te dequoy Virgile a dit,Humilefque myrice.le petit Tamarifc. I] a plufieurs branches , qui font par fois L de couleur de verd-palle,& d'autrefois brunesiles fueilles comme le Sauinier, ou comme la Bruye- PA re,petites,poulpues,& qui ne tombent iamais.ainfi que dit Pline. Son fruiét femble vne fleur;tirant Liué.c.e. {ur le rouge,& mouflu.qui en fin s'en va en papillottes. Pline dit,que le Tzwarifc ne porte paint de fruid,ny mefmes de femence,& qu'il ne fert finon à faire des balais où ramaffes, traduifant ce que Diofcoride dit, Qui porte un fruité comme une fleur moflue, ce. comme fi Diofcoride auoit dit qu'il ne porte ne fruiét ne femence. Pena defcrit le Tawarifc de Languedoc & d'Allemagne en cette fa- çon: Quant an Tamarifc commun, dit-il, qui refemble la Bruyere , il S'en voit le long des risieres de de La mer en Prouence, © à Lio pres de Venize, qui peut auoir le tronc auifi gros qu'ur Coigrier; duquel on fait des gobelets autour , qui font bons pour ceux quiont mal deratelle. Mais celuy qui efticy peint croift de foy-mefme fur le bord du Rhin en Allemagne , & eft plus petit de beaucoup, & ne Eclog. Du Tamaris. ‘Chap. XXXI. ISI & ne paruient iamais à la hauteut.d'vn arbre, mefmesil metirc en hyuer-en pluñeursfarditis d'An- £lererre aufquels on en plante, Ses fleurs fonc moufluës, & cottonnées ,qui fe perdent auec le fruiét , quañ femblables à celles de la Saune, mais elles font rouges. Celuy de Langu-doc ales fleurs branchuës & petites, & ne fonc pas bourruës, mais pluftoft rondes , comme celles de l'Oli- uier, blanches,cirant {ur le bay, qui portent des petits grains,qu'il ditauoir veu fauteler troisiours entiers apres les auoir mis au foleil.Ce qui aduient pource qu'ils y engendre des petits vermifleaux qui les fonc ainfi remuer, lefquels en fin apres auoir percé le gain, où bien le grain s’eftant ouuert de foy-mefme,le vermifleau fort dehors. Le cultiué eft femblable au fauuage.& fait fon fruit com- me vae Galle , inegalement aftringeant au gouft , duquel les anciens vioient bien à propos.en lieu Éit-246,95 deGalle aux médecines des yeux, & de la bouche. Ceux d’zlentour de Corinthe , dit Pline , difens gw'il y à deux efheces de Tamari[c. dont le fauuage ne porte point de fruité: l'autre qui effplus cultiné, "à porte en Egypte Gen Syrie un fruitt dur comme bois, plus gros qu'une noix dé Galle;lequel a vn gouft ne me pr afre, duquel les Medecins vfent enlien de Galles aux comyofitions qw'ils appellent Anthera. Celuy \ que l'on treune en quelquesisrdins, dicMatthiol, qu'on effime eStre plus cultiné,n'efl autre chofe que le fainage tranfplantéen lieux plas cultinez Ce que les fruicis &* les flèurs monflrent cuidemment, qui font du tout femblables au faunage, & non à vne noix de Galle. 1 dit'aufli auoir veu vn Tawarix de belle hauteur en vn petit iardin à Rome: & combien que tous eftimafllent qu'il fut cultiué , fi por toic il {es fleurs & fon fruit durout femblables au fauuage. Il croift pres des eux mortes,& qui ne £e lin, courent gueres. Enltalie il en croift à force és bords des riuieres. Quant au cultiué ils'en rreuueen pin sens, Syrie & Egypre.On eftime ceftarbre #4/heureux Dont Pline rend laraifon.en vnaurre paflage, Les arbres,dit-il, que l'oûne plante point,;@ ne porte point de fruic?,font eStimeX malheureux. Er vne au- trefois parlant du Trwmarife:On apppelle dit-il commumement cell arbre malheureux, d'autant quilne Mn | porte rien,@ qw'onne le plante inmais.Les arbres donc qui font fteriles sôteftimez malheureux. Qu'il pie Rat” foit pendu, dit Ciceron , à un arbre malheureux, & Tite Liuc auf. Ettoutefois le mefme-Pline dic, que ce Tamatife.duquel le boisefteftimé #4/he#reux.porte vn fruit femblable à vnenoix de Gal: le; & que les plus #4/hewreux arbres croiflenten Gréce,;comme /0frimqui porte l'Offris:8c neant- Chap2r Ti moins il porte vne graine femblable à l'Orge en forme &en couleur. Orla fille de laquelle. parle °* Catulle,qui fait vœu qu'elle mettra au feu les plus beaux vers du Poëte Volufius pour cftre bruflez auec du bois malheurenx, ne dir pas cela fans caufe: car les anciens auoient de couftüme lors qu'il ses furuenoit quélque prodige ou chofe monftrueufc, dela faire brufler auec du bois malheureux. Ma- nan ; crobe dit que l'on appelle malheureux les arbres, qui font fous la proteétion des Dieux infernaux, Lis ch18 &c adioufte qu'il faut brufler les monitres auec ce bois là. Les Grecs auoient accouftumé de les bru- fler auec du bois efpineux, eftimans que ce futle plusinalheureux : puis apres il iettoient les cen- drés en l'eau courante, comme Theocrite le monftre, traitrant des ferpens qu'Hercules tua eftanc dans fon berceau. Celte fille donc de Carulle voüoir qu'elle brufleroit les plus elegans vers du Poë- te Volufius auec du Lois malheurenx, comme les ayanténeftime de chofe mauuaife & prodigicufe. Mais pourrerournerau Tamaris,on donne à boire, dir Diofcoride,du fruiét du Tawarife à ceux qui £es vois crachent le fans, & aux cœliaques, & aux flux immoderez des femmes, à la iauniffe,8c aux morfu. Hiur.ch.ss. res des aragaées qué l’onappelle Phalangés. Applique fur les enfleures il les empcfche de croiftre, On ve de l'efcorce pour le mefme effe&. La decoétion des fueilles beuë auéc du vin diminue la ratelle. Il ft bon d'en lauer la bouche au mal des dents, 8 aux femmes fujettes aux flux immode- rez fi elles en recoinentla fumée pardeflôus. Elle tue les poux , &c leslendes, flonles en laue, La cendre du bois applique deflus arrefte le flux immoderé des femmes. On fait des tafles du tronc du Tamarife. pour ceux qui ont la ratelle mal difpofée, affin qu'en beuuant dedans ils en reçoi- uent proffic, & vrilité. Selon Galien ; le Tawarifc a la faculté detergeante, & incifiue, fans defle- Mine 3. des cher manifeftement. Ila auffi vpeu d'aftriétion. Pour lefquelles vertus , &'qualitez ileft fore “?* bon à la durté de laratelle , foir que l’on cuife fa racine , ou fes fueilles’, ou fes tendrons en vin ou vinaigre. Il gucritaufli la douleur des dents. Or le fruict & l'efcorce font affez aftringeans, pref- que autant que les Galles mal meures , excepté qu'aux Galles il yavne manifefte afpreté ; mais le fruit du Tararifc eft d'vne Temperature incgale,pource qu ileft compofé de beaucoup de par- tie fubriles, &'a vne vertu deterfiues ce qui n'eft pas aux Galles. Toutefois à faute de Galles on fe peut feruir dudit fruit pour les mefimes effects que la Galle, & de l'efcorce auffi. La cendre du Tamari[e a vne faculté merucilleufément deficcatine , & deterfiues mais elle neft pas fortaftrine | geante. Lenæus felon Pline appelle le T amarifc Erice ( car Cornarius a ainfi corrigé ce paflage, Liheu e8 fuyuant vn vieil exemplaire efcric à la main , au lieu qu'il y auoit aux communs exemplaires A4- pReEe = “rice, que Lenæus appelle aufi 7 amarife) & dit qu'il refemble à / Aguus Cafluss & que fon le CUT pif. en vin, & puis qu'on le pile l'incorporanten miel , il eft fingulier au chancre. Aucuns eftiment : que ce foit la planteappellée Tamarifc. Son ius prins en vin cft excellent pour la ratelle, 8 diton “que le Tamarifc & la ratelle font naturellement fi fort contraires’, que files porceaux boiuent en des auges faites de Tamarife,on ne leur creuuera point de rate. Aufli on a accouftumé d ordonner à ceux qui font fujets au mal de la ratelle de boire &: manger en des vafes faits ner Il } à Liu 16:62 (A 1592 LiureIldel'HiftoiredesPlantés, : Vnautheur bien eftimé entre les Medecins qui dir, . qu'atrachant vne branche. de Tawaïi/c fans qu'elle touche terrt , ny aucun ferrement, qu'emfe ceignant par deflus la. chemileauec vne telle branche de forte qu'elle ferre le corps, elleguerira les douleurs & trénchées du ventre. On ordon- ne l'efcorce pilée à ceux qui crachenr le fang, & aux femmes. qui fe purgenr partrop:êc aux cœlias ques. Pilée & appliquée ellerepouife toutes enfleures. Le fuc.des fucilles fait lesymefines effects, &c aufli les fueilles cuites en vin. Reduites enliniment auec miel, elles fonc fingulieres aux gangre- nes. La decoétion defdites fueilles cuites en vin prinfe en breuuage, ou appliquée auechyilerofar : _ & cire mirigue les gangrenes. En quelques exemplaires ces mots {onrainfi confus:10 es cuit aalf anecduvin, dr en y adiouflant du miclon les applique fur Les gangrenes ; ouañec d'hrile rcfat de cire. Leur decoétion aufli faite en vin appaife les gangrencs, fi on lesen fomente,, mefmes elle 5e ces boutons queles Grecsappellent Episiéfides , Elle eft auf bonne pour la douleÿr des ents & des oreilles, comme auñfli la racine & lesfueilles. En outrelés fueilles incorporées en griot- te, fcruent grandementaux vlcerescorrofifs. Le fruit du 7: amarife pris en breunage au poids d'yne dragme eft fingulier contre les morfures des araignes, mefines de celles que lon appelle, phalan- ges. Incorporé en graifle de beftes domeftiques il eft bon pour mettre {ur les foroncles on s'en fert aufi contre les morfures de toutes fortes de ferpens excepté celle des afpics. Sa decottion mife en clyftere eft bonne à la iaunifle , fait mourir les poux , & les léndes , &-reprime l'abondance:du flux des femmes. La cendre aufli du Tawarifclertà tout ce que deflus. Columelle dit, queles porceaux ayans foifon de viande douce en efté ; la ratelle leur croift outre mefures. à quoy l'on x. remedie en faifant des auges du tronc de Tamari[e ; (car il faut qu'ily aicaiofis mon pas comme de Diofcor, On litcommunement, de Tawarifc & de Brufc, ) que l'on remplir d’eau pour en faire boire aux chap». porceaux. Car le fuc de cebois qui porte medecine eftant beu guerit l'enfleure-detla rarelle, Sera- pion dit que la cendre du Tamarife defleche merueilleufementtous vlceres caufez. par le feu. La decoétion des fueilles felon Matthiol , auéctoure: la plante repouflent routes.enfleures froides, & les empefchent de croiftre ,fionlesen fomente. Lesbranches concaflées, & appliquées auec vinaigre font fondre la ratelle. On ordonne l'efcorce des branches au. flux de ventre quia duré longuement. Son fruiét pris en breuuageeft bon contre la mor{ure des viperes. Alcanze Arabe dit, Aumeflieu. que la decoétion des racines du Tawwrifc beuë auec des raifins de pafle , gueric Ja ladrerie qui pro: uienc de l'indifpofition de la ratelle: 8 qu'ill'a veuen deux femmes infetées de ce mal. Donc mr Matrhiol dit, qu'il croit fermementquece feroitvn fouuerain!remede pour la verolle , non dif- hues, ses femblable à celuy du Gayac.Ily a eu destrompeurs qui vendoienc les racines de Taarifc pour la fem. Caffe odorantes mais la mefchanceté ayant efté cogneué par des fçauans Medecins, on en a obmis l'vfage aux boutiques.Hippocrate en vn mefme liure faitmention deux fois de zéomæn, que Cor- narius prend pour le Tawarifc. Au dernierlieuwil le recommade poux faire des, parfums à l'amatry qui tourmente.en fe remuant de fa place, Mais au premier paflage il v a ainfi felon l’incerptetation de Cornarius: 57 le flux dureencores, il faut brufler du Tamarifc, > l'ayant piléen donner à boire. Auffi les dictionaires Grecs intérpretent le‘mot Promalompour le Tamarife. Aucuns entendent par éc mot le Tamarife qui eft creu en peu detetps. Or il femble. qu'Hippocrare laiffe au choix:fi on veut vfer du fruiét , ou de l'efcorce du Tawarifc, comme aufli Diofcoride dit, quel vn & l'autre éftbon pour le Aux defmefuré des femmes. Liu 7.c.20« Aumef.lieu. Du Sanrnier. og 251 , CH ALRAXX XII, Les noms. A E Sauinier s'appelle en Latin Sabinz,ou Sawina : en Grec Beahus &Eapubper:en | % Arabe 4bhel,ou Albararien lralien,& Etpagnol Sabiraien Allemad Seberbañ: Les effece. xs en Boheme K/affierska Canogka:en Allemand Sanelboom:en Anglois Saw tre. A M Les Apothicaires ont retenue mot Saviws.1ly a deuxefpeces de Sawinier,fe- de Z&\) lon Diofcoride & Pline. L'vnales fucillesfemblables au Tawarife, & l'autre ÿ do 22% les à comme le Cyprés. Pour cefte caufe aucuns l’onc nommé Gyprés de Can- La forme. 29 © die. L'vn & l’autre croift en plufieurs iardinside la France , & eft d'vne mer- ucilleufe nature , & qui merite d’eftre bien confiderée. Le Saninier'qui refemble au Tamarifc elt plus commun que l’autre. Il croift à la forme d’vn petit arbrifleaus toutefois ileft coufiours plus pe- cit que l'autre, n'eftant à grand peine jamais plus haut d’vne coudée &: demie, ou de deux coudeés. Son tronc eft par fois gros comme le bras , icttant plufieurs branches efpandues deçà & delà.Ses fueilles du commencement font femblables à celles du Cyprés, puis apres ellesfæ font. comme celles du Tamarifc ; toutefois elles font plus-blanches , & vn peu piquantes, & toufiours vertes, Cefte plante à vyne odeur vehemenre & puante, Celuy qui refemble le Cyprés eft le plus haut : carileft quelquefoisauffi haut qu'vn homme, & quelquefois plus. Ses fucilles nouuelles & tendres refemblent à celles du Tamarifc ; mais eftans plus grandes elles fonr comme . celles du Cyprés. Il n'a pas fi vehemente odeur; & puante comme le precedent, & fi eft coufiours verdoyantaufli bien que luy. Tous deux porcent des grains noirs comme ceux du Geneure par le tefmoi ] De la Sauinier. Chap. XXXIL 153 S'auinier refemblant au Tamarifc. Sauinier refénblant an Cyprés. tefmoignage de Fuchfe , Dodon , Cordus, & Gefnerus, comme aufñli on le voit par experience. Chap 54.de Marthiol donc n'a pas eu raifon de dire , que des deux Ssssriers Pvn eftoit ferile , & que l'autre lhit porte fruiét ; & que de cefte forte il. y en a vn qui porte le fruit pers, & l'autre le porte rouge : at Ho . combien qu'il fe pourroir deffendre par l’auchorité de Pline , qui efcrit quele Sawizier ne porte d'Allemags point de fruit, difant ainfi : Le Savinier fe peu coucher,ou bien on en arrache vn fcion:pour le replan- Diotecaos. ter. Et vn peu apres : Oz plante , dit-il, /e Rofmmarin comme le Sauinier : car on le couche , ou bien on Liwx7.e15. en plante vue branche : car ny l'unny l'autre n'a point de graine. Ourre ce il y a le tefmoignage de Serapion,quiefcrit ainf : 4bhel,dit-il,c'e/? à dire le Saninier, Autre Saurnier portant frurët. qui auÎfs appelle Brathys, na point de fruiét. Maisilne faut Chap.280. | pas legerement adioufter foy au dire de cesautheurs : car &c SE * le Rofinarin & le Sauinier portent femence, comme l'expe- tience le monftre tous les ans. Or Île Suwivier ne porte pas feulement graine, mais auffi vn fruit femblable à celuy du Geneure, & en couleur &en groffeur ; toutefois il eft va peu plus gros, & a vn gouft acte: mais pource qu'ilne por- ce pas fruitentous lieux , & mefmes n’en porte finon rare- RSS RTE Le + ETS A ) ÿ, ment, cela a fait que plufieurs l'ont eftimé fterile. Il faudra EN rapporter à la fecondecfpece de Sauinier vn autreque Lobel oi | defcrit, qui luy refemble dutour, fi cen’eftqu'il ales bran- ‘ A . ÿ À) -chés plus minces,& les fucilles moins afpres,&c femble quafi tite AUS participer vn peu du Sawinier &c du Cedre Phænicien : mais {es fucilles font plus minces & plus delicates, n'eftans aucu- nemét afpres ny piquätes. Son fruiét eft aufli gros que celuy du petit Geneure,de mefme figure & couleur. Il s'aimeaux Le Lies. montagnes de Calabre &de Poüille , où il croift en abon- dance. Voiläce qu’en dit Lobel.Ilen croiftauffi en quelques vallées au deflus.de Grenoble pres du.village de Bourgdui- fans. C’eft merueille que Pline appellele Sawinier , Herbe, veu que chafcun fçait que c'eft vnarbriffeau , qui fe fait comme vnarbre aucunefois ; & non vne herbe, Or ce Saus- nier que Matthioldit;qu'il porte des grains rouges,n eft pas Sauiniersmais la Thuis de Marfeille,qu'ils appellent Zerbsy, de laquelle nous auons defiatraitté cy-deflus. Belon eftime Liure des que ce foitle Cedre Lycien, qui a non feulement : fraiét Gonifer, | l'autre es 2 ER SSSSS 154 Liure il delHliftoire desPlantes, d'autre coleur ; mais a mefmes vne autre odeur quelle Suxinier. Le mefme Belon affeure d'auoir veu grande quantité de l’autre efpece de Sawinier qui retire au Cyprés, aux montagnes de Phry- gie sppellées Amanus, & Olympus. Sa figure cft toute telle que celle du grand Geneure , de la hauteur d’vn grand Noifettier, Ses fucilles font toutes femblables à celles du Cyprés. Son fruict cftant meur et de couleur perfe tirant fur le noir. Sontroncporte de la refine. Or Marthiola bien raifon de le reprendre , de ce qu'il mer mal à propos cefteplante au nombre de celles qui por- tentreline, Ÿeu que Diofcoride ne la fait pas fi differente d’auec l'autre. Or Belon vn peu apres né fe fouuenant pas de ce qu’il auoit dit auparauant, dit que cefte plante qu'il difoiceftre le fecomd DU 17 Sainier de Diofcoride, eft l'arbre que Pline appelle 8rures, comme fi Pline n’auoic pas fait particu- FF 877 Jiere mention de l'vn & l’autre Sawinier, fans parler aucunement du Brutes en les defcrinant. Or nous auons traicté de ce Saxinier de Belon cy-deflus, & l’auons mis pour vneefpece de Th/y#. Au* En l'hift, _ cuns eftiment qu'Auicenne a prinsle Sawirier pour le Geyeure, 8 en vn autre endroir, pour /’4b/##= chapté be marin, oupetit Fort. Au premier paflage il y a ces mots : Qu'e/ffce que Abhel ? c'efl le fruiét Liu.ch, s, d'Aharar qui refemble lAlzarur.Et vn pou apres, 11 y 4 deux efjeces de cej} arbre l'une a les fucilles = comme le Cyprés,ayant plufieurs efbines qui s'eflargit biensmars il ne deuient pas bant :l’autre qui à les fueilles comme le Tamarix.Orils mterpretent ce paflageen cefte maniere, Abhel effle frui& du Gene- ure,qui retire au Néffier Azarole. Tellement qu'il ne faut pas entendrece qui fuitapres du Geveure, (qu'il appelle Harar en vnautre paflage,& dirqu'il y en a vn petit & l'autre grandimais du Sawmier, Aumeflieu. qu'il mefle mal à propos auec le Geneure., Pour cefte caufe aufli difentils,que Matthiol voulant montrer que le Saivier portoit fruiét,s'eft trompe par la femblance du nom 44he/d’autant qu'il a eftimé,que comme Serapion par ce mot là entend le Sawinier, qu'Auicenne en euft fair de mefme, difant que fon fruiét eft appellé Harar.Mais ie croy au contraire qu'ils fe trompent, & faillent gran- dement : car André de Bellune dit, 4bhel,n'eft pas le vray 4/hararimais que s'en eft vne efpece, &c qu'ileft efcrir au liure Ebenbitar : que ceux là faillent qui difent g# 4bhel foit 4/harar : car il ap- pert par {es elfects,& par ce qu'il les fueilles comme le Tamarifc,que c'eft le fruit du Sauiaier,ou de quelque autre plante de mefme efpece, & non du Geneure. Tellement qu'Auicenne entend en ce pañlage à, qw’Abhel eft vn fruit refemblanc à celuy du Geneure, & Neffier Azarole, ou Aro- Lia.c. 668. nien, &c. En l'autre pallage Auicenne traitte de Secha, c'eft à dire d# petit Fort:& dit:1/ y à deux ef- peces de Sechasl'une eff efpineufe,ayant les fueilles comme le Cyprés,éc.Et l'autre à les fueilles comme De Le Tamarife de. Orveu qu'il craicre en ce lieu là d# petit Fort , felon l'opinion de Diofcoride, il n’a point de propos dele diftinguer en deux efpeces comme le Sauinier , difant que l’vn a les fucilles comme le Cypres, & l'autre comme le Tamarifc. Venons maintenant aux vertus du Saninier- Les perte. fucilles de l'vn & de l’autre arreftenr les vlceres qui vont rongeant iufques à la chair vine!, fclon Diofcoride , appaifent les apoftumes eftans appliquees deflus: me fion s'en oinct auec mic, elle nettoyent toutes ordures & taches noires de la peau, & rompént les apoftumes appellées charbons. Prinfe en breuuage aucc du vinelles font piffer le fang; appliquées par dehors, ou en parfum elles font fortir l'enfant du ventre de la mere. Ce que Diofcoride dit des charbons , au Emb 83 liu, CCXTE Grecilya * dleanes measev ne , C'eft à dire, il ote les eharbons, ce qui eft faux , comme Cor- de Diofe. narius l'a remaätqué 5 car il fauc qu'il y ait égérie, c'eftädite, Z/rompt , & en offe la croufie ou l'ef- Liure 6. des 472: cellement que c'eft la mefme chofequ'il a dit de la Poix liquide TÉxapaose dbeaxac. Selon fmpl. Galien, le Szsimier eft du nombre des plantes qui deflechent fort , 8 ce par crois qualitez qu'ilre- prefente au goult, comme le Cyprés fice neft que le Suwinier eft plus acre, & plus aromatic , où odorant. Il a donc l’acrimonie qui procede de fon tempérament chaud. Ia aufli de l'amertume &c de l’aftriction ; mais moindre qu'elle n'eftau Cyprés. Et cânc plus il a d'acrimonie, il refout auf- : fi d'autant plus. Parquoyilne peut fouder , pource qu'il eft érop fec & chaud. Car il a rant-de l'vne & l'autre de ces qualitez , qu'il fait enfler , & caufe inflammation aux parties: mais on le peu ap- pliquer aux vleéres pourris, commele Cyprés, principalement à. ceux'qui font inuererez & mal- aifez a guerir : Car ceux là peuuenc fupporter fans danger ‘la force des médicaments. Outre ce eftant incorporée auecdu rmiel il mondifie les vlcéres qui font deuenus noirs , & fales, & rompt les carboncles. Or à raifon de la fübriliré de fes parties il prouoque les fleurs des femmes autanc quechofe qui foit, & fair pifler le fano. Il tue le fruict au ventre de la mere & l'en faitfortit quandil eft mort. C'eft donc vn medicament qui efchauffe & defleche au troifiefme degré & du nombre de ceux qui fonr compofez de parries fort fubriles.-Aucuns. à faute de Cinnamome met- tent du Sawisier le double poids : car eftantpris en breunagc il à grande vertu defubrilier, & re- Lurscrr. foudre. P/ufieurs fe feruent, ditPline, du Sauinier en lien d'encens peur parfumer. On dit qu'il fait le mefmes effecrsque le Cinnamome fi l'on en double le poids. diminuë les apoftumés , & empefche ler viceres corrofifs de s'auancer fur la chair viue. Eftant appliqué il mondifielesviceres, & fait fortir l'enfinr mort au ventre de la mere. Ce que faitauflifon parfum. Il eft fort bon pour le feu fainét Tr Anchoine ,& au charbon. Prins en breuuage auec miel & vin, ilguerit Ja iaunifle. On disque le Lite et. parfum de cefte herbe eff forc bon pour lesrheumes des poulles. Matthiol dir,.que la poudre du | Sauiniermeflée parmy du beurre eft fort bonneauxtignes dela tefte des perics enfans. Prinfe 2 “ C pot $ Li2.c.368: De la Bruyere. Chap. XXXIIL rss poids d'une dragme, auec trois onces de beurre & deux de miel, elle fert grandement aux afthma. tiques. On «donne aufli auec grande vilité aux femmes qui enfantent auec grand peine deux dragmes du ius de Sagnier auec vne dragme de Borax mineral, & vne once de vin blanc: mais il ne la faut ordonner pour ce fait, qu'en vnextreme neceffité. Tragus fait mention d'vne herbe Lurers. qu'ilnomme Sawine: mais pource que c'eft vne efpece det#4ffe, nousen traitterons en lieu plus à propos. < De l4 Bruyere. CHAP. XXXIIL ENS7 À Bruyere s'appelle en Grec tguxy; enLatin Erfca, comme auffi en Italien: Ze #78 tæ: Le 25 È À , SENS les Allemans & Flamans l'appellent Heyderiles Efpaguols Qweiro: les An- 2} glois Heth. Pline dit que les Atheniens l’appelloient Tesralice , & les Eu-tiuirere 40 bœens S//4r4. Aux liures il y a Terradice,& Sifarum: Theophrafte mer le sine ç. + NC Tetralix au nombre des plantes efpineufes , & qui bourgeonnent en Efté; l'hift. ch.3. { maïsie ne croy pas qu'il entende dela Brwyere. Warro l'appelle Sifara, di- Mus3cr6. IN fant que de la fleur du S//2r4 il s'en fait du miel liquide.L enæus, comme Liu24.c.9. %\ dit Pline, appellela Brsyere Myrica, où Tamnrifc : & à caufe que ces deux ( _ plantes fe refemblent aucunement, il les confond enfemble comme fait auffi Palladius,quand il ditainfi : 4# commencement de ce mois (de Nouembre) /es abeilles cueillent FT de miel fur les fleurs du Tamarifc,@ autres herbes [auuages.Ce que Pline dit de la Brwyere, commeil Liunteé. fera dit cy-apres. Or la Brmyere et yne plante dure comme bois,branchuë,femblable au Tamarifc, fr | mais plus petite de beaucoup, plustendre, & plus bafe, Ses He Presastcre espece de la Bruycre , de fueilles {ont fort petites, retirans aflez à celles du pétit Cy- Matthiol, prés ; mais plus brunes & plus dures. Ses fleurs font bläches | tirant fur le rouge, & fort elles squelquefois auffi elles fonc blanches, & font faites comme fi c'eftoit vn petit bouton miparty en quatre, defquelles les branches font garnies de+ puis le bas iufques au haut. Sa racine. eft longue & pleine de bois,rouge, tiranc fut lenoir. Diofcoride dir,que la Bruyere eft fémblable au Tamarifc, mais qu’elle eft beaucoup moin- dre, Eten vn aurre lieu il dit, que la Cor a la fueille comme la Brayere, plus grafle, 8 moindre. Pline dit que la Brwyere eft vnarbriffeau qui n'eft guieres differant du T'arnarifc,de ha couleur du Rofmarin, & mefmes qu'elléa quafi la mefme füeille. Doncil appert qu'il ya plufieurs efpeces de Bruyere. Or il y a plufieurs chofes qui monftrent que. la plante icy cintela premiere eft la Bruyere des anciens. Car c'eft vn Liwtie.rto, arbriffleau branchu refemblant au Tamarifc ; mais moin- Lu2#ch.s. dre; ainfi qu'efcrit Diofcoride. Dauantage elle fleurir au commencement du Printemps, & en Automne, eftant la premiere & la derniere à fleurir entre toutés les plantes fau- uages : ce que les aurheuts ont particulierement efcrit de la Bruyere. Dauantage les abeilles fe paillent des fleurs de cette plante en Automne , comme aufli les anciens l’on dit de la Bruyere.Car Diofcoride dit,que le mielque les abeilles \ eciien font de {à fleur eft fort mauuais. Et Plineefcriuantainfi La Liuticré croifieme forte de mel n'eff point efimée : car il eff fauvage, G eff appellé Ericeum. Les abeilles l'amaflent apres les pre- ee mieres playes d'Automne ; lors quil 79 4 point d'autre plante qui foit fleurie parmy les bois : suffi eff-il tout graueleux. Elles commencent à le faite apres le leuer _d’Aréurus, enuiron le dernier iour d’Aouft. Aucuns eftendent lacucillette d'Efté iufques au leuer d'Aréturus, pource que depuis ce cemps-l iufques à l'Equinoxe d'Automne il y a treze ours : & depuis l'Equinoxe iufques à la retraite de la Pouffiniere, il y a quarante-huiét iours : & durant ce temps la Brwyere eft coufiours en fleur. Dodon & Fuchfe ont pris.cette mefme plante pour la Bruyere. Elle croift aux pais froids & feptentrionnaux;en terroir maigre & fterile : 8 aufli aux païs L,,.. 6. chauds toufioursenfemblable cerroir ; mais plus rarement. Marcellus a fauffement efcrit que la Chap sde Bruyere eftoic vne efpece de Geneft. Or les Simpliciftes mertét pluficurs fortes de Bruyere Matchiol a ar mer vne feconde efpece de Bruyere,quan'eft peut eftre moins vraye que | autte.Elle croift en gran- de quantité pres faïnét:Martin,qui eft vn bourg prochain de la Paliffe, part tout ce bois par lequel Line 1 de on paffe en allant de Lyon à Paris. Cefte plante eft plus haute qu'vne coudée, & fort branchue. Diofc. c.119. r | , è ‘ À 2. efheces Sesfeuilles font longuertes, minces, petites , 8: en grand nombre ; couurans les PA tout à * | cntour, 3-efpere. Liu.6.c.16. aefpeces 156 Liurell.del'Hiftoire des Plantes, Autre Bruyere de Matthiol, > = S = NU > 27) Trorfiéme éfpece de Bruyere de Didor: . AY NS e lentour, Au bout des branches ilfort beaucoup de fleurs, qui s’auancent mefines pat deflus le bour des branches. Elles font rougeaftres, fort belles à voir, incitans par leur beauté les paffäns à en cueillir. Ellea le mefme gouft que la premiere efpece de Brwyere , excepté qu'elle eft vn peu plusamere. Ileft vray-femblable que les Abeilles aiment mieux la fleur de cette-cy que de la précedente. Elle fleurit au mois d’Aouft. Dodon mer vne autre efpece de Brygere,quiierte plu- ficurs pétits reiettons , tendres, & grailes , fortans de la racine, de couleur rougcaftre ou brune, Montpelier. NU Ni ‘ } QU dt à 1 QU) > V Nb \ " Ni 1} À AE o NA \ ÿ ND NV À NA AUTIE SA M 4 SE Ÿ , KA Pr NZ \ ÿ £ M VA 4 A É NE VA fl SE V£ A a NE a"; NZ nl à 12 Al ir #4 RU AN AUREZ \s \# h URI 7 VU \) =" ‘À y LU 5 NC) à 114 D SH AE 2 SA 4 Ÿ NC ÿ NS LE AA ANA oY, We QUE UE NANE By ï 1 f 1 AN |UEZ) RAA RE { f hi À AN NZA IV #6 RS AAA L 5 A ANA £ , fa SNA PAUAEANE VI IA % AAA A 5 QE À AE Ve NU AAPTEN & k AU AN f AQU : LAN NNARILEAURE RE fi NA À 11 A A x É TS a AE DA “ep ER NA ASE WA RO QU AEN DE NS NPA AA À PNA IA AU AA À ANS NA A4 S d AA Z VATAZ = ÈS Pr RÉ RTS EL 77 RU NE ne LUN ik FA si À | pi dont on fait en France les vergerres*pour nettoyer les ac- Quatriéme espece de Bruyere de couftremens. Parquoy onla pourroità bon droit appeller en Latin Scoparia , comme qui diroit ergertiere. Elle a les fucilles fort petites , qui ne font pas beaucoup differentes de celles du Thim commun , toutefois plus petites & plus minces. Les fleurs fortent au fommer de fes branchettes cinq ou fixenfemble ,pendantes contre bas , de couleur de : rouge incarnat, longues 8 rondes, creufes & ouuertes au bout comme vn petit tonneau. Sa racine eftrendre, &e - train par deflusterre, iectant en diuers lieux de nouueaux reiettons. Elle aime les lieux fablonneux, pleins de mouf- fe, & qui font continuellement arroufez par quelque ruif- feau , ou fontaine. Il en ctoift à force pres d’vn village d’Au- uérgne qu'on appelle faint-Anthemin. Ailleurs onnes’en fert à rien. Les marchans de Roüan & de Lyon l’achettent là , & la font conduite en leurs boutiques, & raclans auec des couteaux ces petites branches minces , ils redreflent celles qui font tortues pour en faire des vergettes. La quatriefme efpece de Brwyere croift aux enuirons de Mont- pelier , & parmy les bois de Gafcogne aupres de Bordeaux où on l'appelle Brozde. Elle a la racine groffe, longue & du- re comme bois. Ses branches peuuent auoir vn pied & de- my de longueur, Ses fucilles font petites comme celle du Thim commun , ou du Coris. Sa fleurrefemble à celle de la Bruyere commune 5& cit petite, de couleur de pourpre, fortant au fommer des branches tour à l'entour. Cefte efpe: ce croit à la hauteur d'vn homme en Gafcogne, fionne la coupe, ou files beftes ne la mangent .’ou bien s'ils nela bruflenr, De la Bruyere. Chap. XXXHIL 157 bruflent comme ils font fouuent-On dit que fa racine eft fort bonne pour faire du charbon,duquel les Marefchaux & Serruriers fe feruent volontiers, pource qu'il ne s'allume finonen foufflant, & s'efteint auffitoft que l’on cefle de lefouffler ; tellement que par ce moyen il fe recuit fouuent. La cinquiefme efpece eft appellée Chryfanthemos , à caufe de la couleur de fa fleur. C’eft vneperite 5. affuce, plante, quia la racinegrofle , noire, dure comme de bois,dont il enfort plufieurs autres cheueluës. Byuyere cinquie[ine ayant la fleur Sixiefine efpece de Bruyere , ou Bruyeré de couleur d'or. portant fruréf, de Dodon. 1} kL—— LD) CU «Ÿ Elleictte plufieurs petités branches,qui le plus foutent: vont rampanit par :deffüs la terre, aucune- fois elles fe hauffent vn peu, & fontbien garnies de fueilles, comme celles de Coris;ayans vn gouft aftringeant. Sa fleur eft comme celle de la Violetteiaune. Sa femence eft dure, vn peu plus grofle que le grain de millet, enclofe dans des petites goufles rondes , qui vont en aiguifant au bout, & fonttayées. Quand elles font meurés elles deuiennenc iaunes. Elle croift en lieux fablonneux, au fommét de quelque colline, en lieux battus du foleil & dés vents. Elle fleuric en luillet. Nous 4 de mettrons pour la fixiéme efpece de ‘Brwyere,celle que Matrhiol en la derniere edition de fes Com- | _ Mentaires fur Diofcoride appelle 8#yere portant fruict.Elle Byuyere portant frui&,de Matthiol. croift, dit-ilaux montagnes qui feparent le païs de Bohe- me de la Siléfie , & va raimpant par deflus rerre , occupant grande place. Ellé a la fueille prefque comme la Brwyere commune, & produitt des fruiéts purpurezaufli gros que ceux du Gencure ; mais dechair plus molle,glueufe , & de couleur tirant furle vert, comme celle des Prunes. Ses branches font ligneufes, foupples, noires cirans fur le rou- ge. Dodon appelle certe plante Fsccirinum paluÿtre, & die Hiwréerr qu'on l'appelleen François Coufines de maraë. Et que fes tiges font petites, courtes , grailes , 8 rendres,couchées fur Ÿ laterre , couuertes de petites fueilles eftroires, qui refem- blent affez bien à celles du Thim vulgaire : vourefois elles font plus petites. Au deflus de fes riges il croift des bayes | qui font attachées à des queuës forc menues, & font pref- que femblables aux Coufines rouges; mais plus longues & plus grofles : de couleur feulement rouge par fois ; & d'au- crefois de rouge racheté ; d'vn gouft afpre & aftringeant. L’Efclufe dit que la premiere efpece de Bruyere refemble Liu. x. des au Tamatifcs & l’autre n’y-refemble pas: mais a la figure LS . des fucillés du Coriss & croiften mafmestieux : &que de ñ cette-cy il y en a plufieurs efpecès, qui fonc differentes de l'vne à l’autre , qüanc à la grandeur, & à la forme des füeil- N les, & des fleurs. La premiere qui eft la plus grande de xdel'Efclnfe UE 2 toutes , eft quelquefois plus haute qu'vn homme, fort D 4 branchue, ayant le bois dur, rouge tirant furle noir: les fucilles petites & courtes, qui enuironnent les branches Tome premier. | [@) quatre 158 LiureÏl. de l'Hiftoire des Plantes, , "nf ! Bruyere 1. de l'Eftlufe. Bruyere 11. de l'Efclu/e VA VE # HE 2.: y Œ Ve Ne 4 ji EN É NZ ILE ! A4 à 3 L PSE VIRE PX 6 ù VER LD) SPRAA NES ER NE 7 NE = NE LE Ca aa RR NE à = CA 12 É Do 2 (2 y } < » f DD D } VA » 2 Li quatre à quatre; d vn gouft fort aftringeant. Elle iette plufcurs fleurs , qui fortent quafi par tous les endroits des branches en façon de grappe , tellement que quelquefois on verra les plus groffes branches chargées de fleurs d'vn pied de long. Ces fleurs font creufes comme vne clochette longues, belles, blanches, 8 de bonne odeur. Elle croift aux deferts de Portugal entre Vlisbon- ne , & Conimbrica, & fleurir au mois de Nouembre & de Decembre. Il femble que ce foit celle ñ delEfk- que Matthiol met pour la premiere efpece. La feconde eft quañi de mefme hauteur quela pre- -miere, &c aufli branchuë ; mais elle a les branches plus minces, de mefme couleur que celles de Ia | precedente. Ses fueilles foncaufli fort petires , & enuiron- Bruyere III. de l'Efclufe. nentles branches quatre à quatre. Au bout des branches il y a des fleurs longuettes, de mefme façon que celles de NL - K Ve A D - ji la precedente . & de couleur de pourpre. Elle eft mefmes SYLE APE auffi bien toute aftringeante , & croift aux mefmes lieux Ne TE que la premiere,& en plus grande abondance, & fleuriten à QLES 4 Se mefme temps. Il s'en treuue aux enuirons de Narbonne Ÿ \Z VAR U de KUX vne qui la refemble quaf en tout &c par tout, fi ce n'eft W À Le À À k en SU qu'ellea la fucille plus longue » & en porte en plus grande Es 5 : 2 ER Ÿ S à DE abondance 5 la fleur purpurce, moindre » fortant du bôut aie AIN A 4 VAE. V7] . des petites branches. Il femble que ce foit celle que Mat- : tEfu. NZLRÉSS ds S ES PT Us 4 Tome premier. ar certains interualles, qui font enuironnées de forr petites fucilles , qui fortent par ordre aufi trois à trois. Ses fleurs {ont vn peu plus grandes que celles des cy-deflufdites,& en grandnombre , attachees à des queues longues tout autour des branches , de couleur de pourpre defia deteinte. Elle croift en Portugal en des lieux non cultiüez au deflus de Lisbonñe. Elle y fleurit au mois de Décembre. La fixiefme luy retire fort , voutefois elle eft moïndre , & n'eft pas bran- chue , ains elle iette fes verges dés la racine ; fimples , cou- uertes d’vne efcorce grifaftresenuironnées de quelque com- mencemént de branches; ou bourjeons , qui fortent trois à trois par certains interualles ; & font compofez de plufieurs fueilles qui fortent toutes à la fois , pluftoft noires qu'autre: ment.Scs fleurs font creufes,ayans la mefme figure que cel- les dont nous venons de parler ; de couleur de pourpre fort chargée, & fort belle, qui font atrachées à des longues queués tout en rond au fommet des branches. Elle croift en la vieille Gaftille en Efpagne,& en France auffi aux enui- rons de Paris, & en Angleterre autour de Vindelifore. Elle fleurir au mois de Septembre. La feptiefme eft fort bran- 7: 44 FEfélu- chue. Ses branches font longues enuiron d'vne coudée,”” frailes, & ont l’efcorce plüs noire que les autres; les fueilles femblables , mais plus noires & plus grofles , auec vn gouft vn peu chaud & aftringeant , arrangée ttois à crois autour des branches. Elle fair vn fruit en Seprembré & Oëtobre, differant d’auec les autres,attaché au fommet des branches, qui eft fort beau à voir, blanc, & reluifant, & qui refçemble, À tant sde PEfeln ke. 6.de fEchE: fe C3 G 560 Liurell. del Hifioire des Plantes, } ' >, : } LE DE DD 24 Bruyere V V1. de l'Eftlufe. Brayere V I1L de l'Ejclufe 3e : Ka à # ) AV ï NA | SANS | mg SUN NES 7, IE ’ à VO 1 NZ Ve LC NZ NZ = NI A2 IE ANUS NZ NE ie MN D) VA AA AN VAN AN VAN EURE XNA AZ = MN SNS Va NN AA NN = NI A RE QE Ÿ = SANAN. É ENS Z VIA SR NAN ES SZ * ZA) NE = / NUE, NN + { FA EX SN de DS > > , Se À à À à \ %, Ÿ À À © ! A 4, (res fr. tant en ja couleur, qu’en la forme aux perles plus obfcures, eftant plein de fuc,& d’vn gout afpre, dans lequel il y a pour la plus parttrois petits grains. Il deuientfec au mois de Nouembre , & tombe de foy-mefme. L'Efclufe dit qu'il ne fçait pas fi cette plante fleurir; mais que ceux du païs luy affeuroient que non. Or celle-cy eft fort differente d’auec celle que Matthiol dit q'elle porte fruiét , & qu'il appelle Baccifere. Il dit aufli n'en auoir point veu ailleurs qu'en Portugal au- 8. de l'Eftla- pres d’Vlisbonne. La huiétiefme peut auoir vne coudée de hauteur , & aufli fort branchue, &a fr des branches fort petites, forcans trois à crois des plus groffes par certainsinterualles. Les fucilies font auffi trois à crois : rourefois elles font plus petites que celles dont nous auons parlé cy-deflus, va peu blancheaftres par deffous, heriflées , &cayans vn gouft aftringeant. Les bouts des bran- _ches font parez de fleurs qui fortent par certains interualles à l'endroit par où les fucilles fortent, trois à trois en rond,diftantes également l'vne de l’autre, & routes tournées d’vn cofté,plus grandes que celles des autres efpeces, creufes, &'ayans le ventre vn peu plus gros, de couleur rouge tirant fur le pourpre, dontil y en a neuf ,ou douze, ou quinze, ou bien dauaritage. On en treuue le plus fouuenrparmy la feptiéme efpece, auxlieux fablonneux de Portugal. Elle fleuric en Oéto- bré. Safemence eft comme celle des aütres excepté de la feptiéme efpece, petite &noiraftre. La 3. del'Efilu- neufuiefme n’a pas les fucilles beaucoup difemblables d'auec cefte-cy; & croift en plufieurs eux fe. de Brabant, & en la vicille Caftille, ne iettant fes branches que de la longueur d'vn pied, minces & rouges tirant fur le noir, enuironnées de plufieurs fucilles, difpofces quatre à quatre par ens- femble , plus eftroites que celles dont nous venons de parler, & plus petires quecelles du Thim commun, heriflées. Au fommet de ces petites branches'il y a le plus fouuenr cinq ou fix fleurs iointes enfemble , quirefemblenr à celles du Muguer, toutefois elles font vn peu plus longues, & n'ont pas fi gros ventre, que celles de la huiétiefmeefpece , de couleur rouge, tirant fur le pour. pre blaffard, & quelquefois blanches. Elle fleuritau Printemps, & en Automne. Voilèles efpeces de Brnyere dont l'Efclufe a fait mention. Venons maintenant aux facultez de la Bruyere. La Aeur Les venus. 8x les fucilles de la Bruyere , dit Diofcoride, appliquées en emplaftre , gueriffent les morfures des pue. ferpens. Selon Galien, la Brayere a vertu de refoudre par tranfpiration. Paulus adioufte qu'elle fmpl fait cela fans aucune mordication, ouacrimonie. On vfe principalement des fleurs & de la fucille. ARS 0 Pline dir, que la Bruyere eft bonne contre les ferpens. Il dit aufli que la fueille de Brugere ett con- Liuegco. traire aux Serpens. Selon Matchiolla decoétion de la Bruyere commune cuite en eau benë riede | Sa 1-4 foir & matin au poids de cinq onces trois heures deuant le repas par l'efpace de trente iours, efk © for bonne pourrompre la pierre dela veñfie , & la ieer hors ; mais apres cela il faut que les mala- des fe baïgnent en la mefme decoétion, & qu'ils s’affeent dans le bain fait de ladire decoëtion, & le fouuent reicerer. Or Matchiol affeure qu'il en à conneu aucuns qui ont piffé la pierre de la vef- ; fie en pieces, fans prendre autre chofe que la decoétion fufdicte, gardans cependant vn bon regime * DefAirelle. Chap. XX XIV. 161 regime de viure. La decoétion des fleurs guerit la douleur des reins:& duventre. Le fuc des fueil- les guerit la debilité de la veué, fi on en diftile dedans goutte à goutte. Rondelet vfoit auec grand fuccés de l'huile fait des fleurs de Brwyere pour guerir les dertres laides, inueterées & qui couurent tout le vifage. Les Coufines de marais, felon Dodon, appaifent ka foif, & foncbonnes pour La cha- leur des fieures, & pour inflammation du fang, & des parties interieures. De l’Atrelle. CHAP. XXXIF. (Ce Arr ELLE eft appellée en Latin Pris Idea. Elle croift, ainfi que dit Theophrafte, Là en ce quartier du mene Ida, qui eft appellé Phalacras. C'eft vne plante branchue, % quiierré des verges & petits rameaux de la longueur d'vne coudéc,ou enuironiau cofté ! defquels il.y a des grains atrachez, noirs, de la groffeur d'vne feue, doux , qui ont SRE Pa graile, fouple & pleine de bois. [Îlen croiftemmy nos forefts , en terre afpre & maigre, és lieux AURA PL in" y? Y & NU l AUS É D S ST ET SN LEE ES F à RES = RS A ET FE N ) D SR ANS D Ra D. Ê ze = CZ Toine premier. | France Lenom,” Liure 3. de Phift.ch.17 Lu forme. Hetmol fur Pline. Liu.rs.c.re8. Le lieu, Liu 6.ck:11e 16% Liure Il. del Hiftoire des Plantes, Frauce on l'appelle Conffnes, Aucuns eftiment, que la 7is5s 1/24 Loic le plant quiporte celte {otre de Aïx iardins rajfin {eC,que l’on appelle commun-ment Rafr de Corinthe, Mais, dic Gefneir s ce railin là qui ft d'Almagne G excellent,ne croift pasau mont Ida,ny auxautresmontagnes hantes,& couuertés de negc:mais en Letemps. la plaine Ou en des coftaux expofez au foleil, eftanc bien diligemment cultiué: L'Airelle fleuritau Letempera- mois de May. Son fruict eft meur au mois de Juin. Il eft refrigeratif au fecond degré, aftringeant & Pos yn peu deficcatif. [left bon aux fieures chaudes & bilieufes mangé cru,ou cuir;auec ou fans fucre,8c contre la chaleur de leftomach, & pour l'inflammation du foye,& autres parties interieures. Ilre- e_ ferre le ventre,& ofte l'enuie de vomir. Or le Ayrte d’Allemagne,dont Lobel donne le pourtrait eft 7* bien differant de /Airelle,encor qu'il aït les fueilles ainfi decoupées & de mefine Sen dem fleur &e le fruict du tout femblables , duquel Macthiol efcrit ainfi : Ex Allemagne & Bobeme , dit-il, /es Apothicairés [e voyans depourueus du vray Myrte en ont treunvévn autre aux foreffs, qu'ils ont appellé Myrtillus. C'eflun arbrilfent de la hauteur d'une codée, ayant le tronc & les branches vertes ; les fueilles comme celles du Bouïs , plus minces, d* vn peu deconpées à l'entour : les fleurs faites en façon de cloche , pendantes de leurs queuës entre les fucilles, de couleur rougeaffre,auec des filetz rouges dedans. Apres les fleurs vient le fruict,lequel eflant meur eff de couleur & de grandeur femblable aux grains de Geneure, plein de vin alez tendre, & fait en facon de nombril. Les Allemans wfent de ce fruitf G* de toute La plante au lieu de Myrte, non fans efficace: mais principalement pour teindre du filet, &° du papier en bleu. Les païfans auffi en mangent : car il eff d'affeX bon gouff. Voilà ce qu'en dir Matchiol. Petit Myr, d'Allèm De la Racine d'Ida, CHAP, XX XV: sus (hi de P Vovxs cftiment que cefte plante foit la Racine d’Idn , ou vne efpece de Vigne d'Ida, A 7 laquelle eft du tout femblable à la precedente, quant à la grandeur , & aux branches, Laforme. Æ S fi ce n'eft que fes fueilles font plus grandes, plus dures, femblables à celles du grand MRRÉES Bouis, & qui netombent pas enhyuer. Ses fleurs font blanches, rougeaftres, lon- gues , rondes , dont il y en a plufieurs enfemble au fommet de branches. Ilfaicvn fruict rond, qui n'elt guieres differant d'aucc le precedanc: toutefois il n’a pas rant de fuc, &z eft afpre au gout, & Liu.6.chrr. aftringeant. Sa racine eft ligneufe & longue. Dodon l'ap- Ryatise d'Ids. pelle Faccinia nigra. Lobel & Pena l'appellent Chamartio- dodendros odorante L'Efclufe l'appelle F#awrfi: les Italiens n sk le nomment Rododaphne petit, € fannage : aucuns Baume . _K V Dre K, À d'Italie vulgaire. Guillandin l'appelle Thersomarca de Pline. LS SL éaÿe La Racine d'Ida,dit Diofcoride,a les fueilles comme le Rufus, À 12 QW RC pres defqnellesfortent des petits tendrons d'où fort la fleur. La LR L, 2 racine a vertu de referrer , &* eff bonne quand il eft beoin de Liu.4.ch.40. A } NN, reffraindre, Prinfe enbreusage, elle referre le ventre, le flux / \) CC È VA ÿ HRENN LE SAS à aus : NS LR Liuizcir. /7 A Fe j IN QN Le = : DL (Li Ÿ TE (à LENS EN SELS a DENES Le } Liure 8. des fimpl, H» 4 , É A Ê UN ÈS à NC » Cogg ygria de Theophraftre: Liure 3. de Fhift. ch.16. Le nor. des femmes, & tout flux de fang. Pline dit,que l'herbe Ideen- ne a les fueilles femblables au Brufc, aufquellesil y à des ten- drons attachez , qui portent fleur. Œlleeff fort propre à refer- rer le ventre ; G:reffraindre l'abondance du flux menstruel, pour effancher tous flux de fang:auffi elle ejbeffir @r reftraint de fa nature : car il y a ainfi au vieil exemplaire. Ce qui s’ac- corde fort bienauec ce'que Diofcotidé,endir.finon que Pli- ne appelle herbe ce que l'autre appelle racines & qu'il dit /es menfirues, à fonaccouftumée ; au lieude dire/e fux des fem- mes. Galiendit, que la Racine d'Idaieft fort afpre au gouff, &: monftre bien fon afpreté par effect : car eflar prife en breuuage ou appliquée deffus, elle arrefte le Aux de ventre, les dyfenteries, le Aux des femmes 8z autres maladies fem- blables. Or puis que toutes ces chofes conuiennent fort bien à la plante qui eft icy peinte, nous ne Fauons pas peut eftre mis icy mal à propos, pour la Racine &'Ida. Elle croift aux plushautesmontagnes deDauphiné,ietrantfes perices bran- ches çà & là par deffus laterre, CHAP. XX XVI. HsopHRASTE fait mention d'vn petit arbre,qui reéfemble l’Arboufier & l Adrachne, ÿ difant gw'1l n'y a point d'autre arbre qui ait ce qw'ila, c'eff que fon fruitt fe perd en pa- S pillotes. Auquelpaflage Gaza lit xwuxuumAéar , &c l'interprete Pewsier : mais 1e croy qu'ils’eft trompé , n'ayant pas pris garde à vne lourde faute quieft au cexte de Theo- phralte, Dela Coggygria. ChapXXXVI 163 phrafte laquelle il deuoit corriger par l’authoricé de Pline, qui l'appelle Cogeygria, où Cogepria, Or Minis ëss Thcophralte apres auoir parlé de /’Arboufier , & de l’Adrachme adioufte : La Coccymile à les fueilles fémblables à ceux cy,ma c'eflun arbre plus petit. Il a cecy de particalier,que [on fruit fe perd en pa. Pillotes, cequemous n'anons point ouy dire d'aucun autre arbre. Mais Pline apres auoir traitté de /_4- drachne dit ainfi : Le Cogcyeria à les fueilles toutes femblables, toutefois il ef? plus bas, Son fruiéf fe pérd em papillottes, ve quin'adnient à autre arbre quelquil foir. Auîlin'y a il chofe plus abfurde, que de dire , quele Pranier eft vn atbre, duquel le ftuiét fe perd en papillotes, ou en bourre. Peue eftre que ceft arbrifleau pourvoir bien eftre le Cosimus de Pline , lequel a auffi le mefme nom en Italien , comme il fera ditey apres Neantmoins il ne laiffera pas d'eftre le Cozeygrix de Theo- phralte , comme pluficurs eftimenc , d'autant que fon fruiét s'en vaen papillotes ; ce que Pline dit | luy eftre particulier. C'eft vn arbrifleau, lequel eft quelque- £a fre Coggygria deTheuphrafe, Cotinus fois bas, & par fois il deuient aufli haut qu'vn Grenadier, A3 line. ayant plufeurs racines de moyenne groffleur, les branches pleines de petits fcions ,couuerts d'vne efcorce rougeaftre, \ pla fucillecomme celle du Terebinthe, poulpue, & efpeffe LES. comme celle de l'Arboufer, liffe, & vn peu dechiquerée, VE . Mais Moins aiguë , & pleine de veines , plus large & plus = grande. Ce qu'il refembleainfi au Tercbinthe en a trompé KR quelques vns,qui pour cefte raifon ont eftimé que ce fuft le ST lerchinthe de Macedoine. Sa fleur du coinmencement eft KKY CLÉ D SSI - RSR N EN SON. … faire en façon degrappe, de couleur de verd-obfcur ; en fin RAD 244 F4 SALE SP : F de / 0 6 SLR RUE RE cle s'ouurcen façon d'vn efuentoir à chafler les mouches, Ce È ANS * & fe perd eftant pleine d'vne cheuclure menuë , qui nere- \) (\ DS ° tire pas mal aux pennaches que l'on met pour voleter fur LV: lesmorrionsdesfoldars. Parmy la bourre de ces papillot- tés il y a des grains noirs, qui font faits en façon de cœur. Ilen croift aux montagnes de Dauphiné en des lieux qui £e/# :] font à l'abril, montueux, & afpres, qui toutefois ne font pas fort hauts , ny couuerts de neige. En aucuns lieux il croift parmy les Terebinthes, petits , bas , & vortus , reis que Theophrafte efcrie qu'il en croift fur la croupe des mon- ragnes d’Ida & de Macedoine. Ses fueilles, fes fleurs, & fes cendrons eftans broyez ont vne odeur de refine comme le Terebinche,qui n'eft pas mal-plaifante, Leur gouft ef afpre À | & fort altringceant,&c aflez bon. Ceux de Die en Dauphiné Ze vers l'appelléren leur langue Ra, 8r fe feruent de l'éfcoice à con- F'ufiges rover les cuirs,dontaucüs ont eftimé,que ce fut le Rx des Tanneurs.Ceux de Grenoble vfent de fes fucilles & rendrons pourteindre les voiles en noir, dont ont fait des garderebbes pour les femmes pour contregarder leurs robbes de l'ordure & dela poufliere. Les Samoyards vendent l'arbre tour entier ou les plüs grofles branches apres en auoit ofté l'efcorce,& appellent ce bois 1à du Fuifer, duquel on fe fert pout teindre les draps en couleur itunes car auffi eft-il iaune. Ceux-qui habirent au pied de l'Apenninl'appellent Roffolo: mais ceux qui habitent à la cime du mefime Apeñnin, l’appellent Scofano, & voulans denoter vn qui a la iau- nifle , ils difent qu'il eft plus jaune que le Scotaso, exprimans par ce moit le Corimws que Pline dic Liurécrs auoir le bois rouge comme pourpre, lequeleft propre pour faire des barres en marqueterie; com- bien que ce pañlage eft fort fufpect d'y auoir de la faute : car la couleur jaune que l'on fait de ce bois’eft bien differante de la couleur rouge, finon qu'il faille entendre cela de l'efcorce qui eft rougeaftre ; ou cirant fur la couleur de pourpre , car pour cette caufe il eft appellé Roffole, de la couleur des Rolès. Orplufeurs dourent, à {çauoir-mon s’il n'y a que ce feul arbre, duquel le fruict x cfuanoüifle en papillottes , veu que la graine du Rofage eft enclofe en des goufles pleines de ourre. I, = \Y ï DE Trr De la Joubarbe, CHAP, XXXVIL Es Simpliciftes efbiment que ce foit cette plante eppellée Barba lou, de la- Le Le quelle Pline faic mention. Et poutce que les Apothicaires appellent l'Aë%oon MOT > Darba lours, ou loubarbe, aucuns ont aufli appellé cette plante foubarbe arbre, * pourla diftinguerpar ce moyen d’auec l'herbe qui s'appelle aufli Zowbarbe. C'eft vu petit atbrifleau , qui a plufieurs branches. Il peut auoir la hauteur La firme, d'vn homme iles branches fort efpefles : les fucilles comme le Lentifque , de couleur argentine, difpofées en celle forte qu'elles croiffent efgalement . 4 à deux LEE UE s . à .295w ; “ 8 164 Liure 1 E def Hiftoiredes Plantes, Laloubarbe, de Dälechanp. à deux par les coftez ; mais au bour de la branche il n'yena qu'vnce feulc. Ses branches foncbien propres pour faire des ouurages de verdure : carelles fonc efpeiles en arrondifiant. IL féroit bon voircefte plante, fi onla plantoit aux jardins pour en gaïniriles carreaux & allées de mefme qu'on fair de la Lauande. Elle porte plufieurs fcurs au fommec des bran- ches,entaflées commeen vn monceau, iaunes coume celles du Geneft; ce qui s'entend de chafcune à pat de tout le monceau. Elle croift en lieux pierreux pres de la marine, fin- gulierement aux montagnes qui font pres delamer. Cefte belle plante croiften la montagne appellée Capde Sesfe,non guicres loing d'Agde & de Befiers. Anguillara dit qu'il en croift fur la montagne Noire, quieft pres de Liuorne; & qu'elle ales fueilles difpofées en ordre,blanches,& reluifan- tes comme celles des Lentilles; mais plus eftroires ; les bran- ches aifées à plier, & qu'elles fait des Aeurs iaunes. Le Lies Del'Arcoufier. CHAP. XXXVIII 2. & 3. des : Geore. Les 0715 fh'ArBovzier appelléen Larin 4btus, elt vn Éarbrifleau, & quelquefois vnatbre. Virgile appel- € le fon fruit Arbutum, difant: --- Cum iam glandes atque arbuta facre Deficerent filue. | En Grec on l'appelle Comaros, & le fruiét peuæsxvAor : El Arabe Huriladib:enlralien 4/harro : en Efpagnol Aadronbo,ou Madromeiro. Le fruict s'appelle Lafuwme en Francois 4rbouzes. L'Arbouter eff vn petit a: bre de la grandeur d'vn Coignier.L'efcorce de fon “arh ch tronc eft rougealtre, afpre, & cfcailleufe,de laquelle fortent les branches plus rouges, & plus lifles, 1, Sliure 2 nee fpecialement lors qu'elles {ent encor rendres. Ses fucilles Dodénan | 10 Arboufier. refemblent à celles du Laurier, eu de l'Yeufe s tourefois RE 2 elles fonc vn peu plus courtes , plus grofles , 8: ne combent AE | M à jamais, Elles font dentelées tout à l'encour en façon de {cie ; de couleur pañle , pluftoft que verde , & ont vne cofté rouge , laquelle trauerfe la fueille par le anilieu tout du long. Ses fleurs font petites , blanches, &rcreuies, de mef- & me façon qué celles du Muguer, pendantes en force de & grappe. Son fruict eft petit, rond, de la groffeur d'vne forbe : du commencement ileft verc ; puis aprés il fe fait jaune : en fin eftanc meur il deuient rouge, vn peu afpre au >, toucher : n'ayant point de noyau dedans comme les Frai- fes aufquelles auffiilrefemble. Ilavn gouft fade, &c afpre tout enfemble. Quand onle mange il pique la langue & AT TS NS 4 1) ] = SL Un >> TITRE i}) ? - DE TD Ne At le palais . ie on quoy qui cften . “. + _. 6138 TRE N comnie paille & arcftes, Il femble que Diofcoriäe n° é A 7 dit pas cout de mefme , quand il dit,que c'eft vnarbre fem ol blable au Coignier , ayant la fueille mince , le fruiét Ste FE comme vne prune , fans noyau au dedans; que les Grecs l'appellent Aemeoylon. Eftanr meur il eftiaune où rouge, plein de bourré , & de paille quand on lemange. Mais Marhiol au quand il compare /'ArbouXier au Coignier ; il faut plus en- mel.lieu. tendre cefte comparaifon de la grandeur du Coignier , que des fueilles & de l’efcorce du tronc. Ileft aufli à craindre, que ceftendroit de Diofcoride ne foic incorrect : car Sera- | pion , qui a emprunté de Diofcoride toute la defcription de & | ceft arbre, ne le dit pas eftre en cout & partoutfemblable au Coignier ; mais feulement qu'ila les fucilles moindres que le Coignier : & ne dit point qu'il ait les fucilles minces. Aucuns interpretent ce mor AeñoQuAe, non pas ayant la fucille mince , mais eftroi- te. Pline compare à bon droit les fucilles du Citronnier ou Orangier aux fueilles de JA4rbouxier. Liu 12,ch.3, Theophrafte le defcrit ainfi:Z Arbouzjer, qui porte le fruiéf appellé Memecylon, qui eff ben 2 MANGET, Fe die d'effpas fort grand. Il a l'efcorce meuuë comme celle du T. amarifc, la fueille moyenne entre celle de l'Tenfe,& du Laurier Il fleurit au mois de luillet Ses fleurs sôt atsachées enséble à une quenë pr le ia embas De l'Arbouzier. ChapXXXVIE 165 d'embas en facon de grappe.Chafcune eff femblable à on grain de Meurte ,wm peu longuette, & de mefine grandeur fans fueilles, crenfe commen œnfvnide, la bouche ounerte, Quand il defleurit , la queuë meme de lafleur Je perce, Ce qui refle apres qW'il eff defleury fe treune mince comme vr pèfon à L'entour d'un frfenu;on comme le chapiteau d'une colomne à la dorique.Le fruiéf demeure un an à meu- rir,de forte qu'il y à le fruiéf meur & la fleur tout enfemble.Les Fraifes,dit Pline,ort une autre chair & les ArbonXes une autreicar ce feul arbre a le fruictfemblable aux fruitfs des herbes. C'eft arbreelt fort branchu , & on y treuue toufiours du fruit meurauec les fleurs: mefmes on le cueillitdeuant que les Fraifesicar il n'y a quafi rien fi femblable à ’ArbouXe, que la Fraife! Pour cefte caufe quand Ouide fait mention des Fraifes de montagnesaucuns difent qu'il parle des 4rbouëes,8& qu'il les ap- pelleainfi pour les diftinguer d'auecles Fraifes qui viennnenten terre.Or pource que Theophrafte a autrement & mieux defcrit /’Arbouzier aucuns eftiment qu'ilparle d'vnautre Arbouxier differät d'auecceluy de Diofcoride.Mais felon l’aduis des plus doétes, c'eft vn mefme arbre,affauoir celuy que nous auons icy peint. Les anciens auffi ont efté en difpute touchant fon fruit. Diofcoride & Theophraftecommeila defialefté dir, l'appellent A1ewecylon.lefquels il femble que Galien ait fuy- ui. Car en plufieursendroits il l'appelle Afewæcylon. Pline appelle l'arbre & le fruit 7zedo Fredo,dit- iLeffun fruit quin'effpointeflimé.qui a eflé ainfi nommé à caufe que l'on n'en [cnuroit manger qu'un. Toutefois il à double nom en Grec, à [cauoir Comarus, & Memacilus dont il'appert que nous en failons tout autant d'efpeces: car nous l'apellons anff Arbutus. Suyuant quoy Pline artribue à vn mefme ar- bre & fruit ces quarte noms Vredo; Comarus, Memacilus, Arbntus Et en vnautre endroit./ Arbutrs, dit-ihos Fredo fait un fruiét qui eftde difficile digestion, @ contraire à l'effomach. Toutefois Galien dic que 7#edo n’eft pas le fruit de /'ArbouXier ; mais dé l'Epimelis, vfant de ces mots:/ Epimelis eff one plante albre, & pour mieux dire,un Pommier faunage.Lespaïlans d'Italie l'appellent Vnedo.il er croiff à force en Calabre. Son fruiéf eff afpre, contraire à l'effomach, > fait anoir douleur de teSle:car il a une certaine qualité estrange meflée. Eten vnaïtre endroit ilfait tout notonément difference, entre le Memæcylus&/ Ynedo, difant, la plante qui porte les Epunélides, Or onappelle ce fruit là enYtalie, Vnedo. Ileff contraire à l'eSfomach, Gr fait douleur de tefte, € eff meïueilleufement zfpre, Ayant toutefois quelque peu de douceur. Peu apres il adioufte:Les pailars mangent communement des Cormés, @> du fruiit de la Ronce, des Glands, & des Memacyles; ainfi s'appelle lefruiéf du Comarus. Paulus à auffi fuiuy Galiéh. Parquoy ilefft certain,que /'Epimelis eft vn arbre qui s'appelle en Ialic Pnedo, comme aufli fon fruit : & l'Arbutus va autre; le fruict duquel eft appellé par lès Grecs 4e- macylus. Peut eftre que Pline a prins ces arbres pour vnéimefme chofe ; à caufe qu'ils fonc fembla- bles en vertu. Il appert doncpar ce qui a efté dit ey deffus,que ce que Ruel dit;que Galien & Pau- lus ont efcrit que /’Arburns 8: Comarus s'appelloient en Italie Pnedo,comme aufli leur fruidt,eft faux. Etmefme ce qu'il dit en vn autre endroit , que felon Galien & Paulus, Zpielis elt vne efpece d'Arbutus qui eft âppellé en Grec Cowmaros, aufquels ils ont attribué vne mefme vertu, adiouftant que les Grecs appellent fon fruict Afeecylon.Car ils ont tout clairement fait diftintion de /47bu- tus d'auec l'Epimelis,8& en ont traitté à part. Ercombien qu'ils foient tous deux femblables en ver- tu, fine s'enfuit il pas pour cela, quie ce foitvrie mefme plante. Caril y a beaucoup de plantes bien differantes l'vne de l’autre; lefquelles font toutefois femblables en vertus.Or nous dirons que c’eft gu'Epimelis en traitant du Neffier.L'Arboufier croift en grande abondance aux forefts d'Ialie,& de Languedoc.Belon dit,queles Arbouziers croiflent fort grands au mont Athos;,au lieu qu'ailleurs ce ne font qu'arbriffeaux. luba a laiffé parefcrit, felon ce que Pline en dit, qu'il en croift en Arabic de la hauteur de cinquante coudées.Il fleurit en luiller & en Aouft.Sonfruiét eftméur en Septem- bre & fur l'entrée de l'hyuer, lequel par fa froidure eft contraire à l'eftomac, ainf que dit Diofcori- de : & faitauoir mal à la tefté. Galien en dit de mefme:/’A4rbouzier, div ileff d'une gaalité afpre auffi fon fruict,gn'on appelle Memacylon. Il ef} matnais à l'eflomach, canfe douleur de tejfeMefmes il deffend de manger du fruiét de l’Arbonzier lors que l'on a douleur detefte. Aucuns eftiment, dit Matthiol que /Arboufier foit fott bon contre lapelte. Ils font diftiler de l’eau des fueilles, y ad- iouftant des os,que l’ontreuue au cœur de Cerf,& en baillenc à boire au commencement à ceux qui font frappez de pefte. Les Griues & les merles aiment fort le fruiŒ de /'A4rbouzier: auf les chaffeurs les prennent bienaifément parce moyen en hyuer, lors que ce fruiékeft meur: Les che. uteaux font fort frians des fucilles,felon ce que Virgile dit: | La pluye eff bonne aux bleds ,l'Arbouzier aux cheureaux. Du Cornouillier femelle, CHAP. XXXVIIL BE Hiormraste appelle le Cornonillier femelle Smwneardai&e d'autres Yodidexezrea, c'eft à 2 dire Cornouillier faux: lesautres l'appellent autrement,8& mefmes ne font pas d’accordde PT la plante du Corrouillier femelle : car on en monftre diuerfes fous cemefmenom. Le Cor- nouillier femelle, dit Ruel, croiff parmy Les bois dr buiffons ; mais pource qu'il porte un fruiét qui v ef pas bon à manger, les pailans ne le daignent pas appeller Cornouillier. Gefñerus a adioinr à l'arbre Liu.rçac.£ds Ea la cor: rect {us Fin, Liure 7. des fimpl. & liu. 2.des med'c. des parties ci. &liu.z. des alim, Liu 1s c24, Li. 28: ch. 8. Liure 6.des fimpl: Liure, 2: des alim. Liure 7. Liurchiio 9 Liu. © 97: Le liéit, Liure 1: dé obferua. ch. 43 Liu.rs.c24 Le remps. | Le temperz= ment den les Verts. Aumef.liei, Liu. 7. des impl. Liure 2. des medic.des part.ch.1. Au mef,lieu n Éclog. 3: Lesnoms. Le malle eff au Nerger chap 15° Lius.ch71e Liu. 3, c269 que 166 LiureII.del'Hiftoire des Plantes, | que Cordus appelle ?/ewdocranie, &qu'il defcrit fous ce nom, la figure de la plante laquelle Tra- el 7 eus dit eftre appellée en Allemand Haririegel, à caufe de la durté de on bois. Le mefime Gefnerus ‘au méfie lieu meten doute ,fice ?/endocrania de Cordus.eft peiar l'abrifleau , ou plante que les Ehapsce. Allemans nomment Hartriegel, & que Pline appelle Virga fanguinea. Aucuns doftes perfonnages eftiment que ce foir le Cornouillier femelle : mais Vn peuapres Cordus defcrit vnautre Corsonillier Lius.cha7. féwelle, auquel Gefnerus a adioint la figure du Corrouillier fuyuant la defcription de Tragus. Le Aux iardins mefme Gefnerus dir, que la plante que Pline appelle 75:g4 fanguinen, laquelle croit par tout par- À arms my les buiffons, eft le Corsowillier femelle {uyuant l'opinion de quelques vns.Cornatius eftime,que se de ce que les Allemans appellent Faw/beerbaum, & Faulhotz,foit Le Cornouillier femelle : maisil eft Aux Éla.ch, mal-aifé de cognoiftre s’il parle de l’Aure noir de Dodon ; duquel nous auons traitté cy deffus ; ou. 30. bien s’ilenrond le Fawlbaum de Tragus ; quia prins fon nom de ce quilavne odeur & vn gout fi ue 5 43 puant. Dodon eftime que le P/eudocrania de Cordus foit le Cornowillier femelle ; 8 fauuage, & l'o- obferu.c 56. plus de Columelle. I femble que Belon ait prins le Corrouillier femelle & le Sanguin pour vne mefme plante , quand il dit : L'arbre que les CWacedoniens appelloient iadis Cornouillier femelle, & que Les François Juywant le mot Latin appellent des Sanguins,croiff en la montagne appellée Caïtagna, laquelle ef entre laville de Philippes @* de Caualle ou il devient quafi auffi haut que nos Carnonilliers | males. Nous parlons donc icy de la plante que Tragus appelle Hartriegel ; Cordus P/cudocranias La fm. Dodon Cormowillier femelle, & fauvages 8& que Columelle appelle Opwlus. Le Cersouillier femelle eft vne plante quine croift pas à la haureur d’vn arbre: dont Le Cournouil'ier femelle. le bois du tronc,& des vieilles branches elt fort dur.Lgg peti- tes branches nouuelles font pleines de neuds,& de moëlle en façon de Sureau.Il a les fueilles comme le Cormouillier malle; > la fleur blanche, qui croiften des efmouc hetres. Ses grains font ronds , verds au commencement, & puis noirs quand ils fonr meurs. Il croift emmy les hayes & buiflons auecles autresarbrifileaux. Il Aeurit au mois d'Auril & de May. Son Le lien. En pue fruiét eft meur en Seprembre , duquel on ne fe fert point en medecine. Quantau Sanguin, fi c'eft la mefime plante que le Cornouillier femelle, Pline en dit ce peu de mors: Le San- guin n'ef} guieres plus fortuné:la teille qu'il aentre l'efcorce &> Liu.z24.c10. s à fé À le bois eff bonne pour faire ouurir les playes qui Je font trop toft ermées. Les autres auec des verges de Sangçuin touchent les herbes qu'ils veulent preferuer contre la vermine. Etenvn Liu!10.c 10. autre endroit il met le Sanguin au nombre des Oziers. Mat- Liu 19 c.37. chiol dit que la plante qu'on appeleen Tofcan Sanguino, Sc | Sanguimello, de la couleur de fes verges qui font rouges Liute 1. de = 4 Liofecizs. comme fanp, eft aflez femblable au Corsowillier Elle croift RAS dans les hayes, & buiffons ; portant des verges plus menuës que le Cornouillier, fermes, noueufes , d'efcorce ronge com- Ê me de fang, de fueilles qui retirent à celles du Corrowillier, Ÿ « plus larges, nerueufes , attachées à vne queuë rouge. Elle à | flcuricagprinremps, & porte des ombelles blanchea ftres. 2 an Apres les fleurs viennencles fruicts entaflez en grappe, pen- LR RM a D. 7 dans de MENUËS queuës rouges comme fang , de la grofleur en NN GT DS d'vn Ers,qui font verts au commencement : eftans meurs ils deuiennent noirs. Les païfans des enuirons de Trente ,apres auoir fait boüillir ce fruiét en eau en tirent de l'huile au preffoir pour brufler aux lampes. Le bois eft dur comme os , autant que celuy du Cornouillier. Aucuns eftiment que ce foit leCorzouillier femelle : mais ils fe fondent far des rai- fons fort legeres. Il y auroit bien plus de raifon de dire que c'eft la Werge fanguine , dont Pline fait mention. Toutefois Matthiol n'affeure pas cela, n'ayant pas experimenté fi la plante appellée Sa- guin, fait les effeéts que Pline attribue à fa Verge fanguine. Son fruit eftant meut à vn gouft amer, afpre &aftringeant. Pource eft il neceflaire que l'huile que l'on enfait foir tel. Del'Eprmelis, ACER AE EXT A ERNITE Liurtr33 À plante que Diofcoride appelle Epimelis, la mettant pour la feconde efpece de Neffier, Lines & des! \Ÿ & s'appelle auflien Latin Epimelis. Selon Galien,Epimelis eflvne plate afpre come vn Pom- f RE G mier fausage.Les Italiens l'appellent Vnedo.l en croiff en abondance en Calabre Noilà ce 4.des alim. 7 qu'il efcric de /'Epimelis, non comme d'vne efpece de Neffier : mais en va traittéà part. Liurer.de C'eft pourquoy aucüs ont eftimné,que /'Epimelis de Diofcoride & celuy de Gali£ n’eftoient pas vne ! Diofc c.1,3. mefme chofe.Matchiol dit,que l'Epmelisde Diofcoride eftnoftre Neffier commun:mais que Galien a bien t DefEpimelis. Chap. XXXIX. 167 a bien pris l'Epimelis pour vne autre forte d'arbre. André Lacuna eft auffi de cefte opinion. Cordus eftime que l’Epimelis foit leNefffier COMENT ; & que Galien s'eft trompé en efcriuant fes facultez. sur piroc. Car Cordus dit que ceft arbre eft appellé Æpimelis, où Hamamelis , pource qu'il croift aupres des liuzcha70. Pommiers: & qu'ilen croift à forceen Allemagne cftant planté , & mefimes fans planter:&que lors qu'il croift de fon bon erc ileft toufiours pres d'vn Pommier fauuage, d’où eftvenu lenom queles Grecsluy ont donné : & que fon fruict cftoit appellé parles Italiens Zzedo, par le tefmoi- gnage méfme de Galien, pource quil n'y a perfonne qui en fçeuft manger plus d'vn , deuant qu'il {oit meur , fi fort il reftraint le goufier : mais qu'il a eutort de dire qu'il faifoit mal à l'eftomac & à Liu,6.c.43: la refte : ce qui eft le propre de l'Arbouzier, & non de l’Epimelis, veu qu'il eftroutafleuré que l’E- A. pimelis, ou le Neflier commun ne fait point mal à l’eftomac, Epimelis. &c ne Caufe point de douleur detefte. Dodanauffi a mis la defcription du Neffier commun fous le nom d’Epimelis, & en baïlle le pourttait, Gefnerus l'appelle Chamemefhilum, c'eft à dire perit Nefflier. Or Dalechampeft d'vne opinion toute differente, pource que le Neffier commun wa pas les fueilles femblables au Pommierny moindres, comme Dio- fcoride dit de l’Epimelis; mais pluftoft font elles femblables au Laurier,& plus grandes que celles du Pommier. Dauan- tage le fruit du Neffiern’eft pas rond,comme celuy de /'E- Pimelis, mais longuet, eftroic par le bas , & large par deflus. Il cftime donc que l'arbrifleau qui eff iey peint foit /’Epime- lis de Diofcoride ,&le Neflier que Theophrafte appelle | Anthedonoide,8& Epimelide, pour la femblance que fes fueil- les ont auec celle du Pommier; d'autant que fon fruict eft rouge, rond, & fair au bout comme vn nombril, refemblant en cela au fruict du Neffer Anthedon (duquel il fera parlé en fon lieu:)qui fait vn fruit bien differant du Neffier com- muren Ce qu'il va en aiguifant au bout, & eft roux;tirat fut la couleur de plomb.Or ileft vray-femblable que la marque que Diofcoride donne à J'Epimelis,difant que fon fruiét à le aombril creux,a fait croire aux fimpliciftes que le Arffier eftoit l'Epimeliss d'autant que fon fruiét a cefte marque là, comme chacun fçaït:mais elle eft aufli bien euidente en /’£- pimelis qui efticy peinte, à laquelle toutes les marques que Diofcoride en dit, conuiennent fortbien, & non au Neffier commun, Cefte plante doncappellée Epimelis, eft vn arbrif- La forrre. feau ayant l'efcorce rougeaftre ; mais couuerte d’vne certai- ne petite peau cendrée. Ses fueilles font comme celles du Pommier, blanches par deffous & couuerte de bourre; ver- NN APE 3 , A NE AU tes par deflus, pleines de veines.Son fruict eft rougeaftre, S A KE rond,pendant à vne queué longuette, ayant vn nombril lar- ge,& trois os ounoyaux au dedans, dur & longuers,qui ont . plufieurs coins d’vn cofté,& de l'autre ils font plains & vnis, Cefruit eft aftringeant quañ du mefme gouft des Nefles, mais plus afpre, & pource eft il plus mal-plaifant. Ila defia cfté dit felon Galien,que les Italiens l’appelloient iadis F#e- do. Ceft arbriffeau croiïft en grande abondance aux Alpes 87 Zetien, en l’Appennin.à la cime de cefte haute montagne qui eft au deflus du monaftere de fain@-Rambert en Dauphiné Hipo- crate apelle ce fruit éuapeñidas, comme Galien lemonftre Liure 1. des en fescominentairesfingulierement énce paflage:Fuwr me- EE si Jler du miel ondes Hamamalides, puis faurle faire boire auec duvin noir. Or nous ioïgnons icy vne autre efpece d'Epime- d lis, dont la planteeft branchué & a plufieurs reierconss l'ef- re ire corce rougeaftre;les fueilles comme le Coignier,nerueufes, vn peu plus obtufes, blancheaftres,par deflous,& bourrues; vertes par deflus. Son fruiét-eft petit, rougeaftre , ayant vn nombril;& refemblant à vne petite Nefle,d'vn gouft afpre. Gefnerus Philofophe & Médecin tres-renommé , & plu- | à Q\ fieurs autres Simpliciftes l'appellent Coronaffre, à caufe que | | | fes fueilles refemblent fort à celles du Coignier. Iceluy j | cn : La forme. . | rs » . | = 168 Liure IT de l'Hiftoire des Plantes, en ayant enuoyé vne branche chargée de fruit à Dalechamp dit . qu'il eftimoit que ce fut vneef- pece d'Epimelis, à caufe de la figure & gouft de fon fruiét. . x 4 . nl w. Du Figuier ldéen, CHAP. XL. Liu.2.ch26. j Racvs & Lonicerus ontmis le pourtrait de la plante qui et icv RS MIGE NICE peinte , pour l'Halimus, ou Branche pute; combien qu'ily ait grande du Ribe. \ difference de l'vneà l’autre , Comme nous monftrerons en traittant de ai l'Halimuss Aucuns efliment que cefoirle Figuier Idéens & les autres le Chamaemefhilus. Cefte plante iette fes branches d’vne racine grofle, dure, pleine de bois, & branchue, & en f-grand nombre, qu'vne feu- le plante tiendra vne condée tout à l’entour de place. Ses branches croiffent le plus fouuent à la hauteur d'vn homme,quelquefois moins, fouples & aifées à plier, fortant tout en rond, fans efpines. Leuref- corce eft cendrée , & releuée à l'endroit paroù fortent les branches, comme fi c'eftoient iointures noüeufes. Son bois eft tortu, lifle parle bas, iettanc fes fueil- les par deflus. Sa fucillé eft comme celle du Coignier , molle ; & pleine de veines ,verte Noffre Figuter Jdeen; vulgaire Frangula de Mat- ment F rangula. thiol. 1< RTS ‘| NS Ye A 4 S ÿ TPS PTE Li TL ra Aie, IA be De K DUMP dr a “ii d'yn cofté, & palle de l'autre ; ou blanche , ageancée de telle façon , qu'à chafque aile ilen {ort toufours deux à la fois , beaucoup plus large & plus longue que celle de l'Oliuier & suxmefnes bien differente ; combien que Tragus & Lonicerus en ont efcrit autrement. Sa fleur eft de cou- FF leur entre rouge & baye, faire en forme de pannier , retirant aflez bien à celle de la Frs Chap.30. de 74e4, que Tragus appelle Aewrte d'Allemagne, & Dodon Coufines noires. Son fruiét eft rou- ce li, ge comme le Coral , pendant à vne longue queuë, attaché deux à deux comme des beflons , & {eparez feulement auec vnc ligne, formans quafi par ceft aflemblage la figure d'vn cœur, gros comme les Groifeles rouges, 8 ayant comme deux petits YEUxMMOIrS au bout. Du commen- cement il a vn gouft douceaftre , qui eft en fin fi mal-plaifant , qu'il fait foufleuer le cœur, 8 vomir. Ilen croiften Allemagne parmy les autres arbriffeaux , le long des chemins dans les ha- yes & buiflons , en la prouince appellée Alface. En ce païs icy iln'en croift qu'au deflus des plus hautes-& froides montagnes de Bourgogne & de Dauphiné , & ne s’en voit point en la plaine. Elle | fleuritau mois d'Auril. Orilfemble à Dalechamp, que l'opinion de ceux là eft la plus receuable, Letemps. quieftiment que cefte plante foitle Figuser Idéen , d'autantqu'elle s'accorde bien auec cé que Liure 3. de Thcophrafteen efcrit ,difant ainfi: Le Figuier Idéen eff vue plante branchue, qui n'effpas fort Ls lien. Ji. ch.17. AUES Du Chamæcerafus. Chap. XLI 169 haute ; mais grofe,tellement que [es branches & furieons tiennent bien vne coudée de place tout en rond, Son bois ef} tortu, Jouple, life par lebas,@ ans neuds, @ iettant Jes branches au deffus en rond. Les fueilles > l'efcorce font de couleur palle. Sa fueille eff faire comme celle du Tiller, molle, large, © de mefine grandeur. Sn fleur retire à celle du Nefier,é fort env mefme temps. Le fruict que l'on ap- pelle figue,eftroure, de Lx groffeur d'une Oline ; mais plus rond, & a le gouff des Nèfles. Il a des groffes racines comme le bon fignier,é fouples. Cét arbre ne pourrit point:car tl a le cœur [olide,@ [ans moël- Le. D'où Pline aprins ce qu'ilen dit: Les Figues du mont Idaidit-il, Jont rouges, dela groffeur d'une RARES Oline, plus rondes,ér ont le gout de la Neffie. On appelle en ce pais-laces Figuiers Alexandrins. 1/5 font gros de la largeur d'une coudée,@ fort branchus. Leur bois eff forts toutefois il eff fouple. Ina point de laitt. Son efcorce eft verte: la fueille femblable au Tillet, & fort molle. Gefnerus appelle cette plante Chamacerafus de montagne, & efcrit qu'il a ouy dire,que fi on mange quatre ou cinq de ces Cerifes, qu'elles font vomir , & quelquefois lafchent le ventre. Or il ya pluficurs autres plantes & diuerfes, que l'on a nommées Chamaecerafus. Du Chamaccrafus, ou petit Cérifier, CHAP. XLI. E mefmce Gefnerus, duquel il a efté parlé cy-deuant, & qui a eu fort bonne connoif- 4e fance de plufieurs ‘& diuerfes chofes rares, auffi enuoyé à Dalechamp le pourtrait ë RUN de la plante qui elt icy peinte, laquelle croift fur les rochers pendans, & precipices du sas ; A mont Genereux en Lombardie , ayant la fueillecommele Plane ; mais plus large &- ag | , plus grande, fort deconpée tout à l'entour. Son fruit eft rond,rouge, retirant aux Ce- chap 22, rifes; c’elt pourquoy il eft appellé Chamecerafus, c'eft à dire pesit Cerifier. Il y a aufi vn autre Ch:- Mxcerafus des Alpes,duquel Lobel a mis le pourtrait,que Cordus appelle auf Chamacerafus. Au- Chamaecera[us du mont Gencre:x. Chamacerafus des Alpes. Gel f LE SSNN ER + S ( ; ny ÿ TP \ ji. De Pres, (a220p) 4 » HE ( “0 pui cuns l’appellent Xi/offeum fecond. Cette plante eft rare, de la hauteur d'vne coudée, ou d’vn pied. Ses fucilles,fes branches , & fon tronc font femblables à celuy du Cornouillier, blancheaftres, palles, & pleines de neuds. Ses fleurs font blanches, palles, ou iaunaftres. Il porte fon fruit deux à deux atraché à des queues longues, ‘& pendant comme des Cerifes, au bas duquelil y a deux petits trous blancheaftres, qui refemblent à la prunelle de l'œil , au dedans duquel il y a cinq ou fix grains blancs, & luyfans , de la grofleur de ceux de l'Efpine vinerte. Ce que Pena efcrit com- - me d'vne plante rare; & conneue à peu de gens, femble saccorder fort bien auec la defcriprion “du Figuier fdeen , quia efté mife cy-deuants car cé pourtrait , fi on le confidere bien n cf pas fort, ou mefmes du tout rien differant d’auec celuy que nous auons mis cy-deflus du Figwier Idcen. “Marthiol efcric , qu'il ya vne éfpece de pesites Cerifes fauuages , qui croiflent de leur bon gré aux Tome premier, P enuirons 170 LiureÏl.delHiftoire des Plantes, Chamacerafus de Matthiol, Enuirons de Trente,8 en Boheme à l'entour de Prague, & à l'entour de Vienne en Auftriche , qui ont vn gouft fort ai. jamais noïres. Elles ont la queué courte, & croiflent fur des SN petits Cerifiers, dontily en a peu où point du tout qui ait WA, la grandeur d’vne paume. Téllement qu'il croit fans toure- JE fois l'afleurer, que ce font les Cerifes que Pline appelle Macedoniques : mais il dit qu’il aimeroit mieux apeller cec- re plante Chamacerafus. Pline auf fait mention d'vn Ch4- au mefine AA AAA NZ) mace[arus plus petit que le Cerifierde Macedoine.Il y à auf, fe bI\ 27 = PU LÉ PE EE" dit-il , des Ceriliers de Clacedoinepetits, qui ne Palfent ia- Liu.15,0.2 5. { N Ve Na cor plus petits. De l'Alrfier, CHAPL. XLII. Les noms. biers appellent 4/4. C’eft vn petit N arbre s’il eft en vnraillissouenquel- US que baye ou buifflon : mais f on le ? ? Jaifle croiftre,il fe fait gros & grand, & branchu , autant comme vn Orme ou Tillier. Son efcor- ce tire Vn peu fur la couleur perfe. Ses fueilles font grandes Alifier auec La fleur € le Puit, ce comme celles du Til, ou de la Viorne de Marthiol, LD pleines de veines decoupées par les bors, vertes par deffus, CS p.. & blanches par deflous. Sa fleur eft telle qu'on la voit en {) ( f certe figure,eftant au bout des branches blanche,efpeñle , & LE f., odorante : Son fruit eft rouge comme celuy de l'Efpine vi- S La forte. | notre, dentelé par le bout, & ayant vne douceur plaifante. #3 Safemence eft femblable à celle d'Yn Pommier ou Poiriers ayant vne efcorce tendre, & noiraftre , qui eft pleine de Le lieu. à ‘tes montagnes, & ne veur pointeftre cultiué. Auñi efkanc planté aux iardins il n'y ptofice pas. Il fleuritau mois de May. Son fruict eft long-temps à meurir. Les païfans l'a- maflent lors qu'il cft meur, & le gardent : carilne fe gafte pas, mais dure iufques en hyuer, fion le garde bien. Ilap- païfe la toux autant que les luiubes , aide à cracher, & cuit les crues humeurs dont le poulmon eft remply. Le bois de cét arbre eft dur, blanc, bon à faire des baftons : car ils en font forts & folides. Thecophrafte met /’4/iffer au nombre des arbres qui ne fe pourriflent point, & ne deuiennent point N à vermolus. Ecvn peu aprésil dit que le Chefne & l’Alifier k— + font mal-aifez à mettre en œuure : & quele charbon eft fort Letemps, Les vertus: Liure s de Philt ch.s. A2 mef. liu. chap.6 Chap. 1o. | N : & de l’Arbouzier. : De l'Hamamelis d'Athenee , | CHAP. XLIII. Les noms. 2,9 AzrcHamp» eftime, que laplantequiefticypeinte, eft celle qu'Athenée appelle Liure 14. 7 duaumis, 8 ouounric. Cordus l'appelle Myrtomelis, à caufe que fon fruit retire RM D roit manie, c'eft à dire , we Pomme miellée , où Hamamelis. Ceux de Nantua lap- LS. pellent AManternier, quifemble venir du mot d'A/aternus corrompu, combien que ce ne peut Liu16.c16. pas cftre l'Alaternus, veu que {elon Pline, l'Alaternus a la fueille entre l'Yeufe & l'Oliuior ;8c qu'il ne gre, ou pluftoft afpre, & font toufiours rouges, ne deueñant. F à mais trois coudées de haut , & des Cerifiers mains qui font en- . moëlle, d’affez bon gout. Ilcroift aux plus froides & hau- à celuy du Myrte. Les païfans en Dauphiné l'appellent Awalenchier, comme qui di- bon eftant fait de bois fort, commede /’4/ifier, du Chefne | Du Laurier Tinus. Chap.XLAV. 171 ne porte point de fruit. C'eft vne plante de la hauteur d’vn homme , ayant l'efcorce rougeaftre; la fille quafi comme celle du Prunicr , pleine de veines , dentelée , verte d'vn cofté & blanche dé l'autre ; la fleur blanche. Son fruiét eft comme celuy du Myrte, fait, en façon de nombril , & ort doux. Eftant meur il eft rouge, mais auparauant il eft rougcaftre. Il a au dedans deux ou La forms. Hamamelis d'Athenée à larçes Hamamelis d'Athenée à la fueille fu illes. effrozte. D 12 INA DL) ÿ (22) trois grains comme ceux du Poirier noir, Ce qui fait croire que C'eft l’'Hamamelis d Athenéc;pour- ce que fon fruict eft de couleur de pourpre , fort doux, & ar0pm@X, c'elt à dire fans noyaux durs; mais en lieu d’iceux il a vne femence qui n’eft point dure, ny pierreufe;mais comme celle du Poi- tier,couuerte d'vne efcorce tendre. Voilà ce qu’Athenée dit de l’'Hamamelis. I] croiften lieux afpres &c ombrageux. Il fort quelquefois des fentes des rochers, & n'eft pas comme aucuns eftiment , ce que les François appellent L4/fer, duquel il a efté parlé au precedent chapitre. : De Laurier Tinuss CHAP. XLIPF. ÿ Ovs les doftes Simpliciftes tiennent pour tout afleuré , que la plante | qui efticymife,eft le Laurus Tinus de Pline,qu'’aucunsdifent que c'eft pes” EN vn arbre à parts & les autres que c'eft vn Lawrier fausage, que Theo- Liure 1. de À phrafte metau nombre des arbres roufiours verdoyans, combien que DHEER Gaza en ce pañlage R traduit fimplement Laurier, au lieu qu'en nos D] exemplaires il y a dogia din, c'elt à dire Lawrier faunage. Les autres ®] aiment mieux que le Laurier fauuage foit le vray Lawrier , qui croift SS fans eftre cultiué, de fon bongré, qui pour cette caufe eft appellé /24- - uage, comme il s'en voit plufieurs parmy les hayes aux enuirons de Si Moncpelier. L'efcorce de cét arbre eft rougeaftre. I1a plufieurs bran- La forme, ches, des nicuds defquelles fotent lés fucilles toufiours deux à deux, ayans la queüe l'vne au droit de l'autre, pleines de veines,poulpues & qui ne font point -decoupées,& vonten aiguifant au bout. Sa fleur croift par ombelles,blanche;purpurée,& y en a beaucoup.Ses grains qu'il porte en grande quantité, font pers:longs,8c angulaires, aftringeans au gouft. Cet arbre ne perd iamais fes fucilles, Auf eft. il fort beau à voir à caufe qu'il garde ainfi es fucilles vertes, & que fes ombelles reluifent - comme l'or,& fes grains fonc pers,8& entaflez. Il croift en lieux afpres , pierreux , & maritimes de 1e lien. Prouence, & de Tofcane , & en la Campagne de Rome. Les Italiens l'appellent Lantagine, 8 Lauro faluntico,qui eft different d'auecla Zantama,que Matthiol prend pour le Véburmuwm,ou Fiorne Il en croift auffi en plafieurs lieux du mont Ceftius parmy les arbres qui portent l'efcarlate. L'Ef. … clufe mer deux autres efpeces de Laurier Tinuss dont l'vn eft de la mefme hauteur que le prece- dant, & plus branchu. Ses branches aufli font plus fortes , couuerres d'vne efcorce rouge tirant | Tome premier. F2 fur Le lies. Liu3s.c 30. 172 Liurelf. de l'Hiftoire des Plantes, Le Laurier Tinus de Dalechamp. A MEN D A n 1 te ; pr, Cm VE | Tipus IL de l'Efctule. fur le vert. Ses fueilles font plus eftroites & vn plus longues, A | ayans plufieurs veines , & croiflans lvne vis à vis de l’autre O7 comme au precedent. Ses fleurs fortent au bout des petites VA VE " p branches, en façon d'ombelle,de couleur rougcaftre,qui ne fentent pas fibon comme celles du precedant. Son fruiét cit LEONE ST auffi moindre, plus plein, & plus noir.Il dit n’en auoir point 47 QN lo ee veu ailleurs , qu'en vn Monafterc de Portugal appellé ?era +a\( A y a de IS K 1h À Ja Marineen Andaloufie. L'autre eroift dans les iardins S ) NS 2 ae SR? = Ia, Ÿ à LA à CS À Fe — Q. © = cn es Q co ke (57% O 5 {s) (a) bb] Œ TS Lau © - on (as Le) Le) Q 2, D = Ta Te pt © La O u qui a efté apportée d'Italie. Il eft de la hauteur d’vn arbri£ feau,8 fleurir & porte fon fruitrous les ans. Il a la fueilie moindre que les precedents,comme celle du Laurieritoute- fois elle eft vn peu plus large, liffe , & noiraftre, & dure en touttemps, enuironnant les branches par certains interual- Jes,çcommeaux precedenrs.Ses fleurs croiflent par ombelles, & font blanches, vn peu rougeaftres en-dehors, fortans du bout des branches. Son fruiét eft de couleur de pers, tirant furle noir.lifle,8& moindre queceluy des autres I] fleurit fou- uentefois deux fois l’an,à fçauoir au printemps, &à l'entrée © | de l'hyuet.Les Portugais l'appellent 744 de Perro,8& Fallado. \ > R & Ls D NS ER RENE Les as e< SS Du Laurier Taxa , .Chamedaphre de Dioftoride, CHAP. X LV. is NX D SS É > Lie raconte plufeursefpeces de Laurier , tant de 2 APN ceux quifont vrayement Lauriers,come le elphi- que,le Cyprien,le Mufiace,le Royal, le Chafiré,& celuy duquel on fe feruoit és triomphes,qui eft fte- rile ; que de ceux qui ne font pas vrayement Lawriers ; & ce neantmoins ils fontappellez Lañrsers tanc par les Grecs, que par les Latins: à caufe que leurs fucilles retirent aucunement à celles du vraÿ auLrier;comme le Laurier Tinus,le Laurier Taxa,la Lawreole,le Laurier AlexAdrin,le Bois gë- sil. Ce que Manard n'ayant pas bien confideré,il dir qu'il fautlire au lieu de Laurus Taxa, Laurus Fraxines;ou Fraxinum Laureum (car il ne declare pas clairement lequel ilaime mieux de ces-deux noms) pource;dic-il,qwe Le Frefne.n lafueille comme Le Lawrier. Mais,veu que perfonne entre cant de : | | fortes | a DelHypogloffe. Chap.XLVIL 173 fortes de Lauriers n'y 4 jamais compris le Frefne, & mefmes qu'on ne treuue point qu'aucun au- cheur ait fait mention d'vn Lawrus Fraxinea;il deuoit bien s'enquerir & rechercher diligemment , que c eftoir que ce Laurus Taxn, (veu mefmes que Pline luy baille vne marque fi notable, laquelle ne conuient aucunement au Frefne, ) pluftoft que de vouloir changer le texte de Pline fans pro- pos. Le Lawrier Taxa {elon Dalechamp eft cefte plante , que Macthiol & Dodon appellent Hippo- gloffenles Italiens Bislingua,SBonifacia:les Efpagnols Lengua de Canallo:les Allemäs Z epfjiir kraut & aucuns Para lingua-les Herbiers 7#w/aria.Fufche l'appelle Lawrus Alexandrina:& Diofcoride: | Ka» Chamzdaphne. Ce qui appert eftre vray, quand il n’y auroit Le Laurier Taxa. que cefte feule marque fi notable , qui ne peut appertenir à aucun autres à fçauoir qu'au milieu de fes grandes fueilles il en fort vne autre petite, qui eft faite à mode d’vn reply, qui cache la queuë, à laquelle eft attaché le grain. Car Pline dit ainfi: I/yen a vne autre [orte nommée Taxa , qui eff fort pro- pre à hifforier en verdure,lequel ictte au milieu de [a fueille vne autre petite fueille faite à mode d'un reply de fueille. En outre le nom de Lawrier & de Taxa,ou Ifqui luy fied bien; d’autantqu'ila les fueilles comme celles du Laurier; & qu'il a la couleur de /'1f, & que fon fruiét eft fait comme celuy de lIf, & de mefme grandeur. Ce que Dalechamp a remar que le premier. Luy mefme eftime auffi, auec_rHeurs & viues raifons , qui diront plus amplenent au chapitre de la Lawreole , que cefte plante elt celle que Diofcoride ap- pelle Camedaphne.Ce Laurier, qui ef / ’Hyppogloffor de Mat- GA À Je thiol, croift aux montagnes de Gennes, &c au terroir d'Vr- AQU jf bin, & aux autres forefts parmy les montagnes. Les Simpli- ciftes le plantent aux iardins._ Les Modernes difent, qu'vne cucillerée de poudre de la racine ou de l'herbe prinfe auec du vin , fert aux fuffocations de l'amarry. Er que c'eft va fingulier remede pour la rompure, quand le boyau deual- Je, fi on continuë d'en boire par quelque efpace de remps au oids d’vne dragme & demie tous les matins auec la de- cottion de la grande Confolide : mais il faut que le patient durant les premiers iours porte vn brayet & foit bien ferré PRET ER & lié, de peur que le boyau ne retombe dehors. Les fueilles & laracine gueriflent lesenfleures de la luette , du goulier , & des glandes quifont fous la langue, & mefines les vlceres defdites parties, fi on fe gargarize auec la deco ion d'icelles.Marcellus efcrit, que l'on attache cefte plante au col des petits enfans pour reftraindre la luette appellé en Latin Vuas & que delà eft venu cequ'on l'appelle Fuularia. Cordus efcrit, que c’eft vne chofe bien cf- preuuée, que la racine de / Vuularia fait meurir la boffe de la pefte. Er qu'elle fert grandement aux femmes qui enfantent auec trauail, fi elles en boiuent : qu'elle fait venir les fleurs aux femmes, & fait fortir la pierre : &.combien que ce foient receptes de vieilles fieft ce que les autheurs ont at- tribué les mefimes vertus au Laurier Alexandrin. | De l'Hypogloffe, CHAP. XLVI. AG, L faut maintenant voir que c’eft que le vray Hypog/offon. Premierement donc Marcellus V2 Virgile voyant qu'en plufeurs exemplaires de Diofcoride il y auoir Hippogloffon , &en Pline Æypogloffume , Il atrairté de la diuerfré de ce nom en cette forte : Tous affewrenr, dit-ilgwe l'Hypocloifen a les fueilles comme celles du Rufeus : maiselles ne font pas figran- des , & fi vont en s'aiguifant au bout. Parquoy foit que l'on confidere la grandeur ou la figure d'une langue de chenal, en ce nom là ellen'a point de proportion auec [es fueilles. Mefme quand or vondroit Prendre ce nom comme composé de la propofition Grecque tam, auec yAcesov, il ne s'accordera pas pour cela auec l'hisfoire de Diofcoride : car il efcrit qu'il fort au bout des fueilles comme des petites langues, € Le long des fueilles, entendant de celles qui font au bout de la tige. Et toutefois il ne fort pas des fueilles du bout de la tige ; mais vue chofe qui enueloppe un efbic de bourre, &: fe va ouvrant; comme il S'en voit en quelques efbics portans graine , en quelques fleurs ; toutefoisil ne refemble pas un ef Pic ; d'autant que les efbics pour La plus part font ronds, on bien ils font quarrez. Eten cefle plante ce qui fort au bout de la tige fe va eflargiffant : @* pource qw'il à la figure d'une langue d'hom- (mes pour ceffe caufe on l'a nommé Hippogloifon, comme qui diroit grande langue. Voilà l'origine & la caufe du nom, felon Macälus, & combien, dit-il, qw'il femble que cela foit contraire à ce qu'en dit à Pline (car il dirqu’il y a comme des langues, & vne petire fueille qui fort de l'autre) Z/ faut croire Tome premier. | P 3 Ex à Les noms. Liure 4. de Diofc. c.17. Liu.6.ch,14s En l'hift, chap. 87. Liurs.,50, Liuré 4, de Diofc c.17. Le lien Les verinise Liure 4. de Diofc c.132: Sur le 4 liu, de Diofc. chap.133< 174 Liurell: de 'Hiftoire des P lantés, que nous fuyuons Les antheurs Grecs, ( chtre autres Diofcoride.traduifans fideliment fes mMoissCmes eff requss.quand il dir,qW'il fort des langues en l'Hippoglof}e à La cime cr le long des fucilles & non pas des fucillesimais au bot de la tige lñou il ny a plas de fucillesscar le mot tn aups,fignifie ounertemet cela. Par ces mots Marcellus veut donner à entendre ; que /’Hippog/cffen n'a pas pris ee nom dela grandeur de fes fucilles, qui font fem. blables à celles du Rufcus,ny aufli pour cftre formé à la façon d’vne langue de cheual;& que Pline a eu tort de l'appeller Hippogloffon,veu qu'iliette au fommet ce qui refemble à vne langue d'homme ; mais qu'il doit eftre appellé Hippogleffon, c'eit à dire grande Liure + de Langue. Orilfemble que Cordus n'a pas bien entendu le dire de Marcellus , quandil dit, que. Diolc.c132 Marcellus eftime qu'il ne fautpas lire Æippogloffon : car c’eff rout le contrairé, commeilaefté dir: mais ila bien meilleure raifon de dire, que Marcellus ne defcrit pas le vray Hippogloffen en fes. Commentaires , veu qu'il parle d'vne certaine bourre en façon d’efpic , de laquelle il n’y a aucun autheur qui en aît parlé en cefte plante. Qui pluseft,ie fuis de mefme aduis que Cordus, à fçauoir qu'il faut efcrire Hypogloffor, ou Hypogloffidion ou bien Hyppoglottion, comme venant de la propofi- tion Grecque Üz, comme il fera monftré cy apres. Mais aufli ie ne m'accorde pas auec luy ence qu'il dit, que J'Hpyogloffon eft la mefme plante que le Laurier Alexandriæ, à fçauoir celle quenous auons cy deflus nommée Lawrus Taxa : ny aufli peuauec Marhiol ; qui appelle la fi ufdire plante Hypogloffor, encor qu'illa face differente d'auec le Laurier Alexamdrin Car fi C'eft là / Hypoglcffor de Diofcoride , comme pourra on entendre ce qu'il dit, g#i/ 4 les fueïlles comme Le Rufe? Où quel- les Ungues à il qui fortent de fes fueilles ; car il n'en fort pas , ny des fucilles du milieu‘de la plan- te, ny déellee du fommer, ny aufli du plus haut de la tige. Doncques Dalechamp croift, que l'Fy- pi « pogloffon de Diofcoride toit vie autre plante ; à fçauoir celle qui ef iey peinte, laquelle Matthiol a ©" mispour le Laurier Alexandrin: & qu'il y a tout plein de fautes en ce chapitre de Diofcoride; le- | | quelil faut ainfi corriger : l'Hypoglofe efbwun petit arbriffeau, FER Hypogloffon. Jemblable au Meurte J'aunage (8: non pas au Rafc , comme LE ie Ruel l'a traduit) #ince , (il feroiemieux s'il yauoit bare : car Diofcoride mefmes dir que le Myrre fauuage ef blanc, & à la fucille plus large & plus grande que le Meurte noir:) Au fommet il y à des fueilles piquantes,er des petites langues aupres des fneilles.Ou bien comme André Lacuna le lit fuy- | uant vn viéil exemplaire : Et à la cime des fueilles il y des Petits tettons comme de langues. Ce que fi Marcellus euft leu, 24 11 n'euft pas tant pris de peine à declarer ces mots, e7° dos. & n'euft eu que faire de forger ie ne fçay quelles langues. Oril n'ya point de fucilles qui puiflent à meilleur droit . cftré comparées enfemble , ne fi à propos, que celles de l'Hypogloffon , & du Myrte blanc faunage ; car elles fonc pi- N À quantes au bour, & outre ce il croift aupres des fueilles des We. queuëés longues & grailes , comme de langues qui fouftien- 4 nent le fruiét. Pour plus grande confirmation de cecy il y à 4 lc tefmoignage de Galien , qui doit beaucoup feruirs car il cfcritainfi: L'Hypogloffon à eflé ainfi nommé,à canfe qu'il fait des petites langues au deffous de [es grains. Dont il appert que ces langues ne font pas perires fucilles qui fortent du mi- lieu des grandes ; & que pourtant /’Hypogloffer de Marthiol & des autres, qui a,ces petites fueilles , n’eft-pas le.vray Æy- pogloffon : mais que ce font petites queués, aufquelles les grains font attachez. 'Mefme il met la raifon pourquoy il a efté appelleainfi:car,dit-il,/4 effe appellé Hypogloffen, d'as- tant que deffous [es grains il y à de petites langues. Mefmes ue Galien a fuiuy monftre cela. Paulus auffi lit en la mefme façon.Pline mef- ne me l'appelle Hypogloffon,& le defcrit ainfi : L'Hypogloffor, dit-il, 4 les fueilles comme le Myrte fauna- Liu27ce11,£e,creufes @ piquantes,@r enicelles comme des langues,@> une petite fucille qui Jort des autres freil des, @e.Or en ces derniers mots il a mal traduit ce que Diofcoride dit aa m6 dnAasicar veu qu'il aperr que Pline a emprunté de Diofcoride tout ce qu'ilen dit , il fembleroit aduis qu'il euft ainf rreuué au texte : L'Hypogloffon eff vne plante qui refemble au Myrte faunnge. Il a les fucilles treufes j (ou bien) 47 4 plufieurs fueilles piquantes,e en icelles comme des langues. Or pource qu'il a obmis le mot de #ince , aucuns ont penfé, qu'il fuft fuperfluen Diofcoride. Ceux qui l'y adiouftent difénr, qu'Oribafius l'a ainfi leu , & difent qu'il a efté adioufté auec grand raifon , pour monftrer en quoy l’Hypogloffon doit eftre comparé au Myrte fauuage. Car il y a deux fortes de Myrte fauuagesvn qui €ft odorant, dont il ÿ en a grande quantité le long de la Marine en Prouence, & croift à la hauteur d'vn homme,ayane le cronc gros : l'autre qui ne fencrien,8z eft perir,iettant pluficuts perites verges, qui Liu, 8. des CG 7) fimpl, ES Du Éaurier Alexandrin. Chap.XL VIT. :7< qui cft appellé Rufcusen Latin. Les fucilles de ce dernier font plus groffes : celles du premier fonc plus minces,aufquelles celles de! Hypog/offoñ font comparées. L'hypogloffon croift aux forefts & lieux. re lien. montueux: Diofcoridg dirqu'vne couronne desfueilles d'Hypogloffon amoindrit la douleur de refte Aumeflieu- en la mettant deffus : on mefle fa racine, & fon fuc parmy les cmplaîtres. Selon Galien, {a racine Au meflieu. & fon fuc ont vne vertu d’amollir. | . PL Ve Da Laurier Alexandrin, CHAP. XLVPII. ’AvranT que cestrois plantes ont les fucilles;le fruit & leur nom fm blable , cela a efté caufe , qu'elles onteftc diaerfement nommées par les aucheurs : car celle quieft appellée B/finguz aucuns l'appellent Hypog/ofe Les noms. rs Jon; 8 les autres Lanrier Alexandrin, comme il a efté dit. Cordus prend Ce no. À la Bimzua, l'Hypogloffon.& le Lanrier Alexandrin pour vne mefine chofe. Liure 4. 48 Matthiol & Cornarius-eftiment, que /'Hypog/offon &c le Laurier Alexan- Rai ca drin fout plâtes differentes. Dalechamp Les diftingue autremér 8 mieux, Liure 4. de À mon aduisicaril veut que la plâre appellée Bifinzua,Boifacia 8 Punta. 1% ria, foit le Laurier Taxa de Pline; & que la plante defcrice au chapitre precedent, foit /'Hypogloffos de Diofcoride,& de Galien, & l'Hpogloffa de Pline:8 que la plante qui \ \\ mi: CUT) ; SUULE à ui S D À “GE SN 3 in Pa =; 9! AA S GG j' 2 [ [l De Be HE HS AY AN \e VV À A \ : fs trois pieds ou quatre pourle plus: elle a les branches courtes, mal-aifées à rompre. Son efcorce & fes fuéilles ont vne couleur verte-palle comme celles de la Laureole, ou du Troëfne, ou deloli- uier. Ses fleurs font odorantes, de couleur de pourpre , ortans le long des branches: En apreselle porte desipetits grains, qui font verts du commencement, puis apres rouges quandils meuriflenr. Effans du tout meurs & {ecs, ils font noirs & froncis, On appelle ces sains le Poywre de village , & I ta de Cr è . 3 \ ; à a = Granum Gnidium, mais mal à propos.Sion ofte 1 cfcorce à ces grains,omdecouure vn grain plein de soëlle; tel que celuy du Chanure, ou de l'herbe aux Perles , qui a vn gouft infiniment chaud , qui brufle la bouche & le goufer. Elle croiftaux montagne , & lieux non cultiwez, en Bourgogne, g 3 505 = . f s 0 Allemagne, Suifle;s &auffiaux montagnes de Sauoye , du Dauphiné & de Gennes ,parmy lesbois és lieux ombrageux. Sa fleur eft belle à voir, de couleur baye : & fort au mois de Mars deuant que ;, Je les fueilles. Sa femencceft meureenuiron le mois d’Aouit. Elle purge le phlegnie gros & vifqueux Les verms par le bas en raclant les inreftins aufi bien que la Laurcole mafle, laquelle elle refemble quant aux faculrez:toutefois elle eft plus vehemente.ll la faut auffi corriger en la mettant tremper au vinaigre. Nousen auons fait pourtraire icy vne branche coupée, comme Marthiol a fait Eñ Bourgogne on } | 508 l'appelle (comme il a efté dit) Bois gentil, à caufe que fa fleur cit fort belle, & fort au commence . nent Lélieus 180 Liure Il del'Hiftoire des Plantes, ment du princemps deuant que les autres : mefme pour fa beauté ils la cueillent & la gardent pour plaifir dans des vales. On n’euft pas fçeu que cefte plante fur vne efpece de Daphrodes, fi Theo- phrafte, qui autrement eff fort bref, en faifant la defcription des plantes n'euft dit bien clairement, qu'il yauoit deux efpeces de Daphroides differentes , principalement quant au fruiét , pource que le fruit de l'vne efknoir , & l'autre eft de la couleur de Safran, fçauoir de la couleur de ces che- ucux que l'on amaffe dans les fleurs de Saffran ; nonpas de la couleur de Safran detrempé en eau. Teliement que cefte efpece pourroit à bon droit eftre appellee svre. . De la Colutea l'eficaria, ou Baguenaudier, IN CHAP. L. SNS HEOPHRASTE appelle le Prevemandier xonaria.finon qu'il y ait sue SK iN faute aux liures ; & #Asréa, Aucuns l’appellent xexwrée. En Latin on Y'hift.ch. 1 6, & l'appelle aufli Colurez Cefte plante croiffant-en lieu qui n’eft pas cul- Re . tiué,n'eft qu'vnarbriffleau: mais eftant cultiuée elle deuiér comme vn ch17. arbre iettant plufieurs branches. Son bois eft quafi comme celuy du La ferme. Sureau,aflez dur. L'efcorce cn dehors eft grifaftre; mais en dedans el- leeft verde. Au milieu duboisilyavn creuxenlieu de moëlle. Ses 1 fucilles font femblables à celles du Fenugrec , plus rondes que celles du Sené, & ne fonc point aiguës au bou. Elles font lifles & Si verdes par deflus , & blancheaftres & veluëés par deflous, &ont vn gouft amer. Elle porte pluñeurs fleurs attachées à des longues queuës comme celles Baguenaudier de Theophrafle. | Baguenaudier de Matihrol. PO AS à RUES a K (D pi à (K c . ja ji te A CUT & DL di 002 En il SR HANLERS l, : 7 ANR ve É 4 1) D S > Q CD | | “( “) A) à ÈE mn > 7} (= Cr UN des Pois, ou des Jefles, & faites de mefme façon , & comme celles du Genelt ; & non miparties en quatre, comme Matrhiol les peint. Apres les fleurs il y vient des soufles membraneulfes , re- luifañces, quelquefois rougeaftres, & fort enflées ,& comme remplies de vent ; rellement que ft on les prefe, elles font vn bruit en s'efclatant. Au dedans il y a plufieurs grains , lefquels n'eftans encor meurs font fair en façon de roignon, & iaunes , du gouft des Pois ou des Feues : mais apres qu'ils font meurs, ils fontcomme vne Lentille , noirs , durs, & plats parle milieu. Le Bagrenan- Liure ;. de djer, dit Theophraîte , croiff principalement en Libari. C'eff on arbre haut, qui porte [on fruiéf dans FRET es couffes de La groffeur d'une Lentille, qui engraiffe merueilleuf[ement les brebis. Il croiff effant femé : c fumé de fumier de brebis. Il le fant [emer apres que l'effoile Aréfurus eff pale : mais premièr que de le femer il faut tremper en l'eau la femence, infques à tant qu'elle foit enflée, ou pleine de went(cax il faut lire ainfi au Grec , 6rav 1dn diaQusäre , ou bien diaDuoirey és ref var: : Iufques à tant qw'elle Joit enflée : & non pas daQuyre ; Iufques à tant qu'il germe, comme Gaza l’a leu , & comme il y a aufli aux communs exemplaires ) 54 feslle eff femblable à celle du Fenugrec. Une fait du com- mencement Liure 3. de Diofc,c. 70: Du Baguenaudier. Chap.L. 181 mencement qu'une branche ,@ ceinfqnes à trois ans auquel temps ile? bon pour en faire des baflons dont les vieilles gens S'appuyent. Toutefois fi on Le coupe par le picd,il meurt : d'autant qu'il ne fait ia- ma des reicttons. Au Grec il y a5 à Pa aa Chase ei ce que Gaza traduitainfi : car il ne pouffe pus Par les coflez.En fin il commence à ictter {es branches , au bout de quatre’ ans il eft grand comme vn arbre. Cefte Co/utea de Theophrafte, qui ne croifloit pas'ailleurs qu'à Lipari, maintenant croift en France, où l'onl'appelle Bagsenaudier, comme nous auons dit : car elle à les mefmes Marques, luyuant l'opinion de Dodon,de Matthiol & de Ruel. Toutefois Ruel d't,quele Barsenandier eftle Senéde Barbarie, peut eftre pource que Thcophrafte dir, que le fruit du Bagéenaudier engraife merucilleufement les brebis: & qu'aufi Serapio en la defcriprion du Sepé dit,que les bergers cucil- lent fes goufles quand cles combent, pour autant qu'elles font fort bonnes pour engraifler les bre- bis. Mefire Rucl dit, qu'il sefmerueille, que Diofcoride, Pline,Galien, & Paulus n’ont point fait mention de ceft arbre , combienque Theophrafte l’a d’efcrir:s & que maintenant on vfe tant de » {és fucilles, goufles & furjeons, qu'iln’ya quafi aucun medicament, auquel on n'y en mette. Mais Macthiol refureaifément celt erreur de Rucl, d'autant que le Seze eft vne herbe qui ne dure que durant quelques mois : &le Baguenaudier C{t vn arbre qui dure long remps , & porte des goufles premierement rougealtres, puis blancheaftres, pleines de vent, dans lefquellesil ya Vh grain petit, rond, comme vne Lentille : au lieu que le Sexé porte des gouffes faites en croiflant & plates, dans lefquelles il ya vn grain come vn pepin de raifin. Fuchfe dit,quele Bagusnaudiers appelle en Grec HeAureæ, 6c en Latin Co/yeaion Colutea : &cqu'il y en a deux elpeces : l’vne qui s'appelle parriculie- Cment Colyrez, doncles Apothicaires ne fe feruent aucunement; queles Allemans a ppellent Puelchlinfer:les François Baguenaudier : \'autre dont les Medecins & A pothicaires {e feruenc forc communemét,qui s appelle en langue Barbarefque Se44. En vne autre ecition craiträr dela Co/érea & du Seréid dit, que deuanrqu'auoir leu T'eophrafteen Grec,il auoit penfé que cefte plaate s’ap- pelloir en Latin Co/ptea, & Coluten : mais aprésauoir veu Theophrafte en Grecil à aifément co- Bheu,que Co/ytea & Coldiea eftoient plantes differétes.En quoy il a bié raifon:car apres que Theo- phrafte a traitté de la Colutea qui croift principalement à Lipari,iladioufteincuntinanc g# il y à une autre plante appelléé Colytea laquelle croift à l'entonr de la mütagne d'Ida.branchue,pleine;de neuds, ayant plufiewrs concauitez aux efbaces d'entre les branches é& le tronc, é qui #efl pas fort rare,areivio 58 roAv: Gaza lit, ar-dvsor D À 8 meAv,rare,@ dont ilne s'en treune pas beaucoup Elle à a fueille comme Liu.1.ch.70: Liute 3. de Diofc, c. 710% En l'hift des Plant. c.168. Chap 170. Liure 3.1e l'hift, ch 17. le Laurier à largefueillessimais plus ronde,@ plus grandestellement qw'elle refemble à celle de l'Orme, Ji ce eff qu'elle eftun peu plus longuetre verte par deffus, blanche par defons,pleine de pesits nerfs rond ssqui fortét du milieu d'icelle en façon d'e cofles:car il faur lire ainfi {elon l'interpretario de Gaza: Er des petits nerfs fort deliez, cr flets,qui-fortent entre les plus grandes du milieu de la fueille en fa- con de coftes. Son efcorce n'eft pas voie, mais quafi comme celle de la vigne. Son bois eft dur & {o- lide. Ses racines vont rampant par deflusvcerre,8z font grailes, fpongicufes & refroncies,&: merueil- leufement jaunes.On dit qu’elle ne porte ny Aeur ny fruit. Elle produit auffi au bout des branches vne chofe appellée Cachris,& des boutons à l'entour des fucilles, c'eft à dire des boutons qui cou- urent la mañle des fueilles deuant qu'elles foient ef] pannics.fort liffes, gras,& blancs, femblables à ce qu'on ppelle Cachris.. Eftant coupée, ou bruflée par le pied, elle ne life pas pour cela de reietter. Aucuns eftiment que la Co/ytea de Theophrafte qui croift en la montagne d'Ida , eft noftre Berbe. ris : &z ce qui le leur fait croire, c’eft pource qu'elle a les racines grailes, fpongieules, & fort iaunes. Toutefois la durté de fon bois , & la defcription de fes fucilles ne femble aucunement conuenir u Berberis. Pour le regard du fruiét & de la fleuri'efclairciray tantoft ce poinct. D'autres aimenc mieux dire, que C'eft le Sureau de montagne : ce qui {eroit croyable, fi le Swreas auoit le bois dur & folide, & les racinesiaunes : car Theophrafte n'affeure pas ce que les bucherons du mont Ida di- foient de cette plante, qu'elle ne portoit ny fleur ny fruiét. Aufli en difoient ils de mefme du Cor- noüillier mafle ; au licu que les Macedoniens difent qu'il porte fruit , comme chacun {çait bien qu'il eft vray. Or le Cachris du Sureau de montagne, c'eft à dire le premier bouton des fneilles , ou comme dit Pline les neuds entaffez au bouc des furjeons;les fleurs & le fruit, fonc du tout xœuvdy, C'eft à dire.fairs en facon de mal[e au bour:ce que Theophrafte mer pour vne principale marque du Cachris de la Colytez. Quant à la fucille du Surez commur,qui n'eft pas beaucoup differente de cel. le du Ssreanide montagne {elon Theophrafte,elle refemble à celle du Laurier à largefueilles ; cou- tefois elle eft plus grande » Plus large, & plusronde veïs le commencement & au milieu, & plus aiguë au bout. On y voit mefme au commencement du Prinremps, ou fur la fin de l'hyuer, lors qu'il commence à bourgeonner, des boutons faits en facon de mafle. Sonbois eftant vert eft fpongieux : mais eftant fec il eft fort,8& ne fe corrompt point, fingulierement fi onl1y ofte l'efcor- ce smefmes eftant dans l'eau. Ses racines vont rampant par deflus la terre. Or routes ces marques que Theophrafte met dela Co/yres du mont yda fe creuuent au Surean de montagne. Or ilme femble qu'il fautlire en Theophrafte fur la fin de la defcription de la troifiéme efpece de Colyes,commeil “s enfuit:Ls Cercis à des goulles comme auf La Colytea, qui ef vn arbre plein de neuds,bien fueilly, & \grond, qué porte Jon fruitf dans des gouffes larges comme legumes. Sa graine eff petite en à pen au Tome premier. | Q regar à Liure 3e de l'hift, ch. 14. 182 LiureÏl.del'Hiftoiredes Plantes, regard de [a grandeur , enclofe dans des gouffes; & affeX dure. Or il y mpeu de tels arbres, rc. Et faut _ofter ces autres mors qui fonc ridicules, & fans aucun fens, indignes du langage poly d’vn tel Philo- fophe fi bien difant.Et ainfi le fens fera clair & aifé à encendre.Que fi c’eft Îà le vray fens de Thco- phrafte, ie croy fermemencque cefte plante foit celle qu'on appelle 4rbor nd, où Guninier, & fur rout fi fuyuant la defcription dela feconde Colutez nous voulons dire qu’elle ait la fudille verde “par defus : mais blanche par deffous, pleine de petits filets nerneux, qui font entre les autres qui for- ten du milieu de La fueille en façon de cofles.Cat la figure de cefte fueille | combien qu'elle ne foit ! pas beaucoup differente de celle des fueilles du Sureawde montagne, elle fe voir routefois plus clai- rément aux fueilles de cefte plante.De fait Theophrafte a mis la Co/utez & la Cercis, comme eftans “ d'vne mefime efpece , entre les plantes qui portent des gouffes. Aucuns prennent cefte #roifiefwe Colaten,ou pour mieux dire Cercis,pour le Sezé, comme a fait Amatus Portugais , dont il eft repris Cora. Par Matthiol,ë& à bon droit, pource que le Sezéeft vne herbe ou vne petite plante , & la Co/prezeit mat. Enar, Va grand arbre ayant les fucilles comme le Saule;(comme il ya en nos exemplaires,) en quoy elles AE) 3-de font bien differentes de celles du Sesé. Mais Conftantin a bien plus de raifon de s’eftonner par l’au- Liu 166,48. thoriré de qui Amatus Portugais veut maintenir que l'arbre que Theophrafte appelle Co/ures , eft l'Alburnum des Latins veu qu'vn chafcüfçait que Pline appelle 4/bwrmum cefte partie que la natu- re a donné aux arbres en lieu de graïfe ou lard: caril dic ainfi; Naswre à donné au cores des arbres comme aux autres animaux la peau, le fang,la chair,les nerfssles veines lesos & la moëlle,car l'efcor- ce leur fert de pean,(enplufieursil y à, La-graiffe tout joignant à la peau.) qu'on appelle en Latin A1- | burnum, à canfe de [à couleur, c'eff la plus molle partie &* le pire endroit du bois, qui pourrit mefines - au Ronure @ eff fubiette à la vermonleure : anffi la faut il toufiours couper. Er en autre lieuil appelle leRouure Exabulrnatum , duquelon aoflé l'Aubour. Or au lieu que du temps de‘Theophrafte Ie " Liwté 40. Baouenaudier ne croifloit qu'à Lipari à prefent , ainfi que dit Matthiol, il croift de foy-mefme ent Liure 3, de Plufieuts lieux, {pecialement ésenuirons de Trente,en Ananie. Il en croiftaufli en France, comme piofc.ch 70. il a efté dit. Il fleurit au mois de May.Sa femence eft meure au mois d'Aouft.Ses fueilles &z fa grai- 5 un, ne font mediocrement chaudes , felon Dodon. Fuchfeditque le Sesé8&le Bagrenandier ne out \ Letempers- pas differans en vertu. Toutefois Matthiol dit que cela eftfaux, & qu'il fçaitfort bien pour Fa- Per Gr les toir effayé: que la femence du ‘Bagsenaudier fait auf bien vomir que celle du Geneft. DErIHS. Liu EC ET. re a Colutea,on Baguenaudier Scorpioide. CHAP. LI Zés noms. = L femble que ce foit icy vne fe- | conde efpece de Bagwenawdier, qui cftappellé Scorpioide, à caufe qu'ilporte des chofes qui refens- À blent la queuëé d'vn Scorpion, C'eft vne plante laquelle d'vne =] racine grofié & bien efpelle fete | plufieurs tiges, fouples 8z aifées à plier faites à angles , couuérres 2 SK, d'vne efcorce afpre, verte, titant fur ie roux. Il fort tous les ans pluféurs branches de neuds dés plus dures racines, qui font en façon de verge, & ont plufieurs angles , defquelles il fort des reietrons ‘garnis au oÙ bout pour la plus part de fept fueilles : comme celles des, GP Lentilles, defquelles il y en a fix visà vis l’vne de l'autre, & : D) la feptiéme eft au bout : fi bien qu’à la voir'auec les deux qui À font pres d'elleon diroit, tant peur-raifon de la difpofition, . que de la figure d’icelles, que ce font füeilles ce Trefle. Sa fleur eft eemme celle du Pois,iaune , & en porte beaucoup. Elle porte des goufles qui fonc quafi toufiouts deux à deux, longues & minces, attachées à vne queué longue & graile, rondes, feparées comme pariointures fans neuds En ceften- s Due droit là elles font grailes, mais l'endroit où eft la graine, cles font plus groffes, faices en façon d'vne queuë de Scorpion , ou comme la Scorpioide done Mat- thiolfaitmention. Sa graine eft quaf ronde, refemblant vn peu au Fenugrec ; mais plus longue,éc faite à angles , noire, & de mefme gouft que le Fenugrec. Elle croift és lieux afpres &r pierreux,8c bicn fouuent aux fentes desrochers. On attribue les mefmes vertus à cefte herbe qu'au Bague- M naudier, | ñ (k SE À y A) Z NN EAN NS Le lieu. U D Du Sené Chap. LIL 1 82 Du Sene, CHA. LIL ERMOLAYS appelle le Sen, Senna. Serapion l'appelle Seze , cornme auffi les Apothicaires. En Iralien on l'appelle Sex : en Efpagnol Sené d'Alexan- D Jrie : en Afabe Sene : en Allemand-Sezes. Aucuns eftiment que ce foit le Delphinion de Diofcoride,ou bien le Polecynon,ou le Peplion.on ! ’Empeiron, S la Colaten troifiefme,ou bien la Colytea premiere. Toutefois il femble,que ce * foit pluftoft vne pläre nouuélle,de laquelle lesanciens authetürs tant Grecs que Larins n'ont aucunement parlé. Le Sezé'a les fucilles comme la Re- | _ glifle,groffes,& vn peu grafletres,qui ont vn tel gouft que les Feucs.Sà tige eft de la hauteur d’vne coudée,de laquelle il fort des perires branches,qui fe plicüt comme vie cor- ma roye. Ses fleurs font jaunes comme celles des Choux;ayane Le Sene, des petites veines purpurées. Apres les fleurs elle porte des gouiles courbes côme de faucilles, & fi plattes naturellemét, que la peau de deflus éft atrachée à celle de defflous,dans lef- quelles il y à vnegrainé noire tirant für le Vert, fifemblable aux pepins dé raifin, qu'ileft mal-aifé de les difcerner du pre- Mmier coup. Les goufles pendent des petites branches, atta- ; chées à vne petite queüe ; qui eft la caufe qu'elles tombent eftans meures au moindre vent quiface. Cefte plante craint fort le froid , pource la faut il femer en May, & ne pafle pas l’autorane : car fi on la feme pluftoft , le froid la fait mourir, 8e la femanr plus tard, elle né peur endurerl'hyuer. Sérapion en dit ainfi ; Le Sené fe garde [ec : il porte des gouffes loncues, © faites en croiflant , dans lefquelles la graine eff enfer- rée par ordre. Elles pendent à une petire quenë ; paranoy lé vent les fait choir aisément.Les bergers amalfent celles qui [ont tombées. Mefuë dit,que lé Sexé'eft la gouffe d'vne plante que | les Perfes appellent 4ha/zemer, qui croifl commé vn Ets. Il # y eù a vne forte que l'on feme, & l'autre elt fanuage I croift : en Syric & en Egypte, pour celle caufe on l'appelle 4/exan drin. Maintenant on le feme par tout en Tofcané , ainfi qué dit Marthiol, fur tour à l'entour de Florence, & en la riuiere de Génes,& en Prouence. Le Sezé d'Egypte, d'Alexandrie &z de Syrie eft le meilleur. On le feme au printemps, il fleurir &z porte fes soûfles au milieu de l'éfté. La goufle du Séné feion — Mefuë efchauffe au commencement du fecond degré, & de- L'é feché au premier. Atuarius tout feul entre tous les Grecs én a fait mention, difant qu'elle purge fans auéun danger,& euacue le phlegme,, & la bile,ce qué l'ex- perience conferme, combien qu'Auerrois dir que le Sezénc fçauroit euacuer le phléome. Manard au contraire dit,qu'il a veu pr experience,qu'il purgele phlegme,ë& qu'il eft fort bon en la verolle. Siluiusafleure qu'il a veu pareffe&t,que le Sesé purge l'eau des hydropiques. Selon Mefuë le Sevé eft dererfif, digere, & purge doucement la melancholie,& la bile adufte du cerueau,des inftrumens des fens, du poulmon,du cœur, du foye, 8 dela ratelle. Pour cefte caufe il eft bon aux maladies de ces parties là, qui font caufées par celle humeur , comme aux fieures melancholiques & vieilles. 11 caufe l'allegrefle, d'autant qu'il purge l'humeur, qui caufe la trifteflé, & tend le corps idyeux,& ou- ure les obftruétions des partiesnobles. La deécottion de fes fucilles & de la Camomile renforce le cerueau , & les nerfs, fon s'en laue. Prinfe en quelque façon que ce foic , il conforte la veuë &z louye. Pour le faire purger plus viftement , à caufe que de {a nature il derneure long-remps à faire fon operation, on y adioufte des chofes acrés,commé du Zinzembte,du fel Mineral,ou du {el d'In_ de , ou fel Gemme ; &afn qu'il ne nuife à l'eftomac, il y faur mefler des medicamens qui font . propres au cœur & à l'eftomac. Parquoy fuyuant le precepte de Galien ille faut cuire en grande quantité dans le boüillon d'vn poulet , ou d'vne poule , où d’autte chair, afin qu'il purge fans faf- cherie. Ou bienille faut mettre en infufion dans du petit-lait, auec du Spica nardi, puis apres le faire vn peu boüillir. Ou bien il en faut prendre la poudre dans du laiét doux. Ily a eu quel- qu'vn, qui mettoit vne grande quäntité de Sezé dans du vin nouueau, duquel il faifoit puis apres boire au bout de trois mois. Ainfiil purgeoit le cerueau, les inftrumens des fens, & augmentoir l'allegrefle. Aucuns vfent heureufement de fa decoétion auec des prunes & du Spica naïdi. [ne fouftient pas d’eftre cui fort long-temps. On le mec en infufion de quatre-dragres iufques à yne once. Voilà ce que Mefuë endit, alleguant malà propos Galien en la preparation du Sesé Tome premier. Q_ 2 veu = = Les noms où bien / 4/ypon. Les autres le preñnent pout le Cercis de Theophrafte, ou Laforme Matth 1% 3: de Diofcer, chap,70, Chap: 58, Liureé 2. def fa pl. purg: Le lies Le temps. Le teinpera rent cr ies VEFÉUS. Liu 3.ch.40: Lin s. de I& merh. ch 8: Liu, 15. dés coll. - Liure 3. de Diofc c.70. 184 Liure ff. del'Hifioirerdes Plantes, Le veu qu'il n'a pas fçcu que c'eftoit. Serapion dir que le Seré ef merucilleufement bon à ceux qui refuenc , êc font hors du {ens, aux vlceres de tout le Corps, aux paralyfies, aux maladies qui engen- dtenct les poux, aux douleurs de la tefte, à la rongne, aux puftules , à la gratelle ,& au mal caduc. Ï1 forcifie le cœur , principalement fi on le mefle parmy des medicaments propres à ce, comme les Violetres de Mars. Il ordonne de prendre de la poudre vne dragme , quifemble eftre peu , &la decottion de cinq dragmes. Manard dit, que la decottion d’vne once cuite en eau purge mc diocrement. . Mefuëé dir que les goufles purgent mieux que Ja fueille, fpecialemenc felles fonc verdes tirans fur le noir, & font vn peu ameres.. Elles font vn peu aftringeantes , flans meures & frefches ; mais eftans vicilles elles perdent leur vertu. Les meilleures fonc celles qui ontivn gtos grain plat. Les blancheaftres & qui ne font pas meureé, ne font pas bonnes. Les fucilles vertes font meilleures que les blancheaftres & minces. Ses branches ne ferueur à rién. Jfemble qu'A- étuarius dit qu'il n'ya que la gouffe du Sezé qui purge. Et au contraire Manard affeure qué les fueilles purgent mieux que les scouffes, fuyuant mefimes la longue experience des Medecins, com- bien que Brafauole foit d'opinion contraire en deffendant Mefuë. Or pour ofter ce differant Matthiol apres en auoir fouuent fait l'experience, dir en fn, qu'il y a deux fortes de gouffe s: les vnes font fechées fur la plante, & tombées d’elles-mefine, donton tire vne graine noire , & toute fleftrie. Les autres font cueillies deuant qu'elles foient meures, 8: font pleines de fuc , grofles, & pefantes. On les eftend fur des clayes & les fait on fecher à l'ombre. On n’en treuue guicres à vendre de cefte foire. Celles cy font d’aufi grande vertu laxatiue que les fueilles : mais les autres que l'on treuue en grande quantité aux boutiques non feulement purgent moiss que les fuciiles, mais ne putgent quafirien du tout. Or que Mefue ait parlé des goulles de la feconde force ; il appert par fes propos que nous auons allegué cy-deflus, & qu'il n'entend pas de celles qui tom- benc, & font Aeftris, defquelles vfent ceux qui luy contredifent. Quant à ce que Mefue dit,que le Sené nuit à l'eflomach , 8& que pour cefte caufe il y faut mefler des medicaments qui fortiñent Je cœur , & l'eftomac ; Manard 8 Matthiol font de contraire opinion; & mefime contre ceux qui difene qu'il donne des tranchées : car veu qu'il eft vn peu amer, & aufli qu'il participe de quel. que aftriction, & eft deficcatif, il faut croire qu'il fortifiera pluftoft l'eftomach, que de le troubler & debiliter. Que fi quelques vns, principalement les femmes, apres auoir prinsl'infufon de Seré . fentent des tranchées de ventre, cela ne procede pas de la qualité du Sepé; mais de la diuerfité de nature de ceux qui le prennent , & des humeurs phlegmatiques , qui font srofles & vifrueufcs, lefquelles pouflées par le Sezé rempliffent les inteftins, & faifans folution de continuité engen- drent des douleurs par ce moyen. Mais à grand peine fe treuuera il perfonne qui fe plaigue de la douleur d'eftomac apres auoir prins du Sezé en breuuage. Tellement qu'Adtuarius à eu raifon d'efcrire que le Sezé purge la colere & le phlegme fans nuifance. Toutefois c’eft à bon droit que Mefue dit qu'il faut corrigerle Sezé en y adiouftant des medicamens propres pour l’eftomac & pour le cœur : car s'il eftoir dir, qu'à caufe de fa ficciré & aftriction il deuft fortifier l’eftomac: il faudroit aufli que le Chou marin , 8: le Mezereon, & le Bois gentil, par leur fechereffe forti- faffent l'eftomach : & rourefois elles luy nuifent par leur mauuaife odeur & qualité purgatiue, dontles fucilles du Srvéparticinenc aucunement , comme on peut apperceuoir , quand elles font vertes , ou qu'on le met en infufion. L’infufion du Sezé, pourueu qu'elle ne s’exhale point , eft meilleure que la deco‘tion. Cinq ou fix onces d’infufon lafchent le ventre fans donner fafcherie, & en peut on donner feurement aux femmes enceintes, aux enfans, & à reutes fortes de perfon- nes. Onfortifie le See pour mieux purgerle meflant auec de la Cafe, de la Manne, ou de Rhu- barbe , ou de fyrap Rofar folutif, ou fi on le met tremper dans du petit laiét de cheure. On fait auf vn fyrop de Sexe prins cout vert fur la plante, & d'infufñon de Rofes , lequel purge feuremene & abondamment toutes humeurs. Mais la meilleure infufion fe fait ainf : il faut prendre fix dragmes du meilleur Sezé que l'on puiffe treuuer, de Zinzembre ou de Canelle pilée vne dragmes | de fleur de Buglofle deux dragmes ; le tout meflé enfemble faut mettre dans vn pot de terre ver- niflé , ou dedans vn vafe d’eftain ayant la gueule eftroite ; puis faut ietter de l’eau chaude deflus, ou de petit lait de cheure dix onces, & bien boucher le vafe qu'ilne prenne point d'air en forte quelconque. Puis apres il le faut enueloper d'vn couflin plein de plumes d'oye , bien chauffe au- ” parauant au feu , & le mettre ainf en va coffre tout le long de la nuit. Parce moyen la chaleur {e conferuant pluslonguement , ce en quoy l’infufon eft faite artire à foy toute la vertu du Sexe. Lixx.ch70. Ruel s'eftonne de ce que les brebis s'engraiflent & fe rempliflent en mangeant du Seré, ce que Vefner aux jardins d'Al. (03 lemagn (8 Les ny. nous auons dit cy-deuant que Theophrafte l'efcriuoit du Baguenaudier : au lieu queles hommes s'amaigriflentée {e vuident. Du Gusainier, CAP. : AMPE 3 Evx de Montpelier appellét ce bel arbre icy 4rbor Iudz:en François Guyinier.à caufe que $ {es goufles font comme des Guaines.Aucuns l'appellét auioutd'huy Ceratonia hu | taliens- Du Guainier. Chap. LITH 185 Tealiens l'appellent Carrobariai combien que ce nom appartient mieux au Carroubier. Il a la fucille du tout ronde, comme le Cabaret, ou Pain de poutceau , nerueufe & pleine de veines, groffes &c nette. I fair beaucoup de fleurs, qui fortent du gros tronc rond , & non des branches, & furjeons L en mefme cemps, & aufli deuant que les fueilles, de cou- Le Guainier, ou arbre de ludas. leur de pourpre , & d’vn beau luftre , de la façon de celles dvneleflé ,ou d'vn Pois. Ses goufles font meures enuiron APE $ le mois d’Aouit , dans lefquelles il y a vne graine platte AE ; TSX comme vne Lentille, ou comme celle du Geneft.Les pout- pes Le. MES Les font blondes ou bayes par dehofs, &reluifantes,plattes, | ayans plus d'vn doigt de largeur , retirans aucunement à celles du Sent, finon qu'elles font droites. Icroift pres des ruifleaux , ou fur les bords des champs gras ,mefime À fur les coltaux pres de Veronne, & de Narbonne, comme auffi en Tofcaneaflez pres de Sienne, & aupres de Tin,qui eft va bourg affis fur la riue du Rofne vis à vis de Tour- non. Aucuns le prennent pourle Labarmum , où pour le moins ils croient que c'en foit vne efpece: D'autres le pren- gent pour la troificfime Co/ytea de Theophrafte. Or com- bien que‘ceft arbreicy porte des gouflés , ce neantmoins | Geferus eftimequ'il eff bien differant du Laburnum ; 8 de la Colytez ; d'autantque felon Pline, le Labwrmnm eft vnar- bre des Alpes, ayaneia fleur d'vne coudee delong; cequi n'efft pas en c'eft arbre : & la Colytea qui porte goules , fc: lon Theophrafte a les fucilles comme le Saule , ou comme le Baguenaudier ) ainfi comme ont hr aux communs exem- plaires,) & la gouffe large , comme le Sené , & non éftroite. Mais nous auons dit noftre aduis touchant cefte contro- uerfe en la defcription du Bagenandier. Ce ne feuraufli pas eftre l’arbre duquel Ruel efcrit ainfi: En nos quartiers SE, on voit dans les cours des maifons va arbre, qu'ils nom- DNA a ( 3 La forme Liure 3. de l'hift, ch.14 Aux jardins d’Allemao. Aux (yl chap.36. . Chap 49e Liu, Ke. 79. Liure r. de l'hift.ch.18. Liure 3. de Cercis , Ga Colutende Lipari. Et toutefois en vnaucre paflage auquel il craitte particulierement st, Es Matchiol. Or il ny a aucune difference entre {a figure & la noftre cy jointe, finon que celle là Tome premier. Q_ 3 cft 186 LiureÏl. de l'Hiftoire des Plantes, eft garnie d'fpines: Ceque toutefois plufeurs Herboriftes de noltre temps y regardant de plus pres eftiment eftre faux. Du Cotton, - CHAP. LIF. NS Omme les Grecs appellent cefte plante ÆvAov, 8 Ycosimier , ainfi auffi (NS elle s'appelle en Latin Ky/oz & Goffipium. Les Apothicaires l'appellerc À Bombax : en François on l'appelle Cotton : en lralien Bambagin, & | Cotome : en Efpagnol Æ/godon : en Allemand Bawmmol. C'eft vne L 22) petite plante ayant les fueilles larges à grande decoupeures, quaf S» comme celles de la vigne ,ou de la Bifmauue : mais moindres , & blan- « cheaftres. Sesfleurs font jaunes, tirant vn peu fur le purpurée par le mi- > A lieu , & denrelées par les bords. Son fruit refemble quafñiaux noifettes * plates & larges, ou à vne petire pomme, de couleur de oris enfumé, ! plein de laine tresblanches, dans laquelle la femence eft L’ Arbre partant le Cotton, de cachée comme celle du Tetebinthe oudes Cubebes, ie 1- Mattbiol. guette, & en grand nombre, pleine de moelle blanche & huileufe, & d'aflez bon gout, comme celuy des pignons où Amandres, fingulierement lors qu'elle eft frefche. Pline Les noms. N La forne, Liu.ïo chu, s NÉ = Le dit,qu'enla haute Egypte tirant contre l'Arabie il croift D G KA vne plante, qu'aucuns appellent Goffipiwm , ou Kylons &c les Are | toiles qu'on en fait Ky/i24. Cefte plante eft petite, & porte ED va fruit femblable aux noifettes barbues, quia vne bour- re cottonée au dedans que l'on file ,& n’y a laine au mon- de plus blanche ny plus délicate. Les Preltres d'Egypce en fontfaire leuts robbes par fingulariré. Ce Cotton qu eftoit fi rare, &C comme incogheu aux anciens, eft maintenant fi commun , qu'il n'eft pas befoin de l'aller queriren Afabie: carilen croiften plufieurs lieux le long de la mer Medi- cerranée, dont onle porte vendre ailleurs. Plufeurs cfti- ment que les anciens n'ont pointeu cognoiflance de celte plante ; toutefois ils {e trompent : car il la faut mettre au rang des vignes portaus laine , defquelles T'heophrafte fait mention : En l'Ifle de Tyle , dit-il, /aquelle eft dans le goul- fe d'Arabie du coflé deuers Orient , ily afi grande guanti- te d'arbres apres que la mer Sel retirée , que l'on laiffe le lieu fans cultiner. Or ily en a plufieurs qui porteut laine ; qui ont la fueille comme la vigne , mais plus petite : ils ne por- tent point defruiét (ilentend peut eftre qui foit bon a man- ger.) Ce en quoy la laineell eñclofe, eff de la groffeur d'une pomme. Il croiff au printemps, ferré. Maïs effant bien meur il …. s'oure, G'onemofle le Cotton duquel on fait des rroiles de % petit de grand prix.fl Sen fait autant en Indie @* Arabie. Le lien. Le Cotton ne croift pas feulemen tde fon gré en Egypte & en Indie:mais on en feme auffi auiour- ’huy eo Cypre,en Candie,à Malte, & en Sicile en grande abondance, & mefine en la Calabre re en la Pouille, & autres regions. Le Gortor efchauffe & deffeche, & eftant brüflé a vne merueilleu- ET {e vertu d’eftancher le fang qui coule des playes. Sa femence felon Serapion eft chaude 8 humide. La moelle de la femence eft fort bonne à la toux, & à ceux qui onr difficulté d'haleine. Elle aug- mente le fperme : par ce moyenelle efchauffe à l'amour. On en tire de l'huile qui cft fort propre pour effacer les lentilles du vifage & autres taches du corps. | AE (Crest ED (0 IL î Liure 4. de l'hift, ch.s. Du Cifius. , CHAP. LP. Les noms. Esre plante s'appelleen Grec xi5©v, & ui ©, xiSagoi 87 tiosæga: en Latin Ciffws, & Ci- ffhus : en Arabe Ramer:en Italien Gffo:en Efpagnol Cerguacos : Elle s'appelle peut eftre Ciflns, à caufe qu'elle a les fueilles rondes comme le #is5@N, c'eft à dire /e Lierre. y en a deux efpeces 5 l'un qui porte le Ladanon & l'autre qui n'en porte point. Ceftuy- y cft auf de deux efpeces, àfçauoir wafle & femelle, aufquelles nous adiouftons le 47/2. Le La forme. Ciftus qui ne porte point de Ladanor , elt vne plante ayant fon tronc rond , heriflé, plein de neuds Mah.liux. & branchu, Le #afle a les fueilles rondes , crefpées , heriflées, blancheaftres & aigres. La femelle Se D les à longuetres comme celles de la Sauge : pour cefte caufe les païfans d’alentour de Padoue l'ap- chap. 109. À pellent Les efperes. Du Ciftus. Chap. LV. 187 Ciflus mmafle de Cifius mafle à la frcille ronde, Maïthiol. de Matthiol. dl SE é Ron pellenc Saree faunage. Sa fleur {orr au bout des branches comme celle du Grenadier,ou de la Ro- fe fauuage. Celle du safe eft rougealtre: celle de la celle eft blanche. Il porte vne petite femen- - ce commecelle du fufquiame , ce que font aufli les autres C/ffes, enueloppée d'vne couuerture à ; trois coins. Diofcoride ditquele Ci/fe elt vne plante branchuë & fusillue, qui croift en lieux pier- Hu reros reux.Ses fucilles font rondes; d’vn gouit afpre,& velues. La fleur du mafle eit comme celle du Gre- nadier. Les autres lifent garer cédo, c'elt à dire comme La Rofe. Celle de la féwelle et blanche. Les | Grecs, dit Pline, our appellé Gifs, ( quielt vn nom appro- Lin 24c.t0. ( iffas fesselle ,de Mattbrol. Chant du nom du Lierre}uze plante, auiefl un pe plus hau. | te que le This, #12s fueilles femblables au Bafilic. On en treune de deux efbeces,le male à la fleur incarnate;la femel. le l'a blanche. Or il n'y a pointde doute que Pline parle du Cifle de Diofcoride , combien qu'ilsne s'accordent pas en tour & par cout.Or fi Pline fe faft fouuenu dé ce qu'il a dit du som du Zierre.iln'euft pas confondu l'hiftoire du C/ff4s, c'eft à dire Zierre.& du Ciffus,eftant 4bufé par la fimilitude des noms,quand il dit parlant du Lierre:7/y ex 4 deux efbe- tiure + ces le malle, € la femelle: le malle efl plus gräd,@ à la fueil- Le plus dure,@> plus graffe,@ La fleur tirant [ur La couleur de pourpre. L'un @ l'autre à la fleur come la Rofe faunage, excepté quelle ne fentrien. 11 y a defia long-temps que Leo. nicenus a remarqué,que Plineauoit rapporté ce que deffus au Lierre an lieu du Cifus,ayant confondu ces plantes,qui toutefois font bien de differente nature, combien que Col- lineau fe foiteflayé de defendre Pline par quelques raifons de peu d'importance. Marecllus, Matthiol, Cordus & Ruel fonc de mefine opinion que Leonicenus. Ie croy que letex- te de Theovhrafte eftanc corrompu ait fait faillir Pline : car Su il y a ainfi: Car on rapporte deux efpecesde Ciffus, le mafle, 7 co la fermelle. Or cestuy-cy à les fueilles plus grandes, plus af° pres, plus groffes,c La fleur tirant [ur le purpurin. L'un &r l'autre femhlable aux Rofes fanuages. Or eft:il certain que Pline atraduit les mefmes mots; veu donc qu'il y a encor auiourd’huy aux exemplaires de Theophrafte xos£, au lieu L Q 4 de / 188 LiureÏl de l'Hiftoire des Plantes, K de mise, tellement que mefme Gaza a traduit Lierre, au lieu de dire Gifle, il eft vray femblable que CHR Pline a efté deceu par la faute de l'exemplaire,ë&z qu'il a prinsle Zierre pour le Ciflus.Car mefmeces Diof,. mors uw apres éyer, & gadois, deuant rs dogios, ne font pas aux exemplaires imprimez de Theo- phraîte. Or il appert par T'heophrafte mefme qu’il y a en ce paffage icy xioss, au lieu de xi5s, Caril dit en vnautre endroit,qu'ily a plufieurs efpeces de Lierre,l vne qui rampe par rerre,&c l'autre qui croift en hauteur. Er qu’il a plufieurs efpeces de celle-cy, La blanche, La noire, & l'Helse. Hfetur donc bien contredit à foy-mefine , fi ayant mis tant d’efpeces de Lierre , il n’eneuft vn peu apres Liripriflit… mis que deux, à fçauoir le wafle & la femelle. L'Hypociflis croiftaupres des racines de l'vn & l'autre Cifle,& meme du Ladane,qui eft fait comme la fleur d'vn Grenadier , ou pluftoit de l'Orobanche. L'Hypocifle,dit Diofcoride,appellé d'aucuns Orobetron, & des Le Ciffus\auecl'Hypocifiis, de autres Cytiuns,croiff pres les racines du Cifle,6 refemble à la Matthiol, fleur du Grenadicer. One treuus de roux,de vert © de blanc. On en tire le ius comme de l'Acacia. Toutefois aucuns le fechent, & apres l'auoir pilé le mettent tremper, & le fonc cuire, & font tout le demeurant comme au Lycioy. L'Hypo- cifle, dit Pline,croiff principalement fous le ciffe; &c en vnau- tre endroit , l'Hppocifle qu'aucuns appellent Orobeth ren, ef femblable àvne pomme de Grénade,qui nel pasmeure, Elle croiff comme ï'ay dit deffous le Cifle , d'où auff elle à prins [en Liu.24.c.10. Liu.26.c. 8. Les "vertus de L'Hypociflis. } nom. L'Hypocifte fechée à l'ombre, & prife auec du vin af- RES, KR pre,& noir, referre le ventre. L'vne & l’autre fait cer effet: L: : Gb . car il yena deux efpeces, la blanche &la rouge. Oribaze CAO a ne faitaufi mention que de ces deux efpeces, laiffant celle que Diofcoride appelle 7erte. Fuchfe examinant les tro- chifques d’Ambre ditfauflement, que l'Hypociite eft vne chofe {pongieufe comme vn potiron. Car /Hypacifle, die Marthiol, n'eft pas efpece de potiron ; mais comme vi germe fortant des racines du Cifte , refemblant aflez aux fleurs du Grenadier, comme fçauent ceux qui ont fou- uent veu le Cifte, & l'Hypocifte en fes racines, laquelle:il feroit bien requis que les Apothicaires cueilliffent , & en tiraflent le fuc : car l'Hypocifte dont on vfe commune- ment, eft falfifié auec le fuc de l'herbe nommée Barbe de EL SN) bonc, feché au foleil. Les Arabes ont efté caufe de cét abus, METAL, LE à d'autant qu'ils nomment le Ciffe, Barbe de bone , d'où les RE: 1] : wi} er, ne on WE ; : 7 MALE RU EE RES autres penfans que ce fuit la plante appellée par les Grecs Liure 1. de Diofc,c 109. A = h eu S & [CrTrre HE RE Es KE? 2% a] LEZ Nos | ES: JX RO rezyorayar,c'eltà dire Barbe de bouc, en ont contrefait l’Hy- | = Nr pocifte. Le Ciffe croift en Cypre, en Candie, en Sicile, en Leliet Jtalie, commeenla Tofcane, fingulierement fur l'Apennin, &en Languedoc, en lieux non culti- Le tempers=… UC2 afpres , & picrreux. Les fleurs & les fucilles du Cifte deffechent au fecond degré, & font pre les mediocrement aftringeantes. L'Hppocifle cft de mefme remperament; mais elle eft plus aftrin- Dodon ur geante. Le Cifte, dir Diofcoride, a vertu de reftraindre ; de forte que les fleurs beués auec du s.chap.s. vin afpre deux fois le iour font bonnes aux dyfenteries , & empefchent les vlceres corrofifs de s'a- uancer dauantagc eftans émplaftrées deffus. Incorporées auce cire elles gueriflent les vieux vl- ceres,& les brufleures. L'Hypocifle a les mefmes vertus que l’Acacia;mais elle defleche vn peu plus, êc reftraint. Pour cefte caufe elle eft bonne au dyfenteries, aux cœliaques, à ceux qui crachent Liure 7. des le fang , & au flux immoderé des femmes, prinfe en breuuage &z appliquée dedans. Selon Galien, dE le Ciffe eft vn arbrifleau aftringeant au gouft, & en toutes {es particulieres operations. Toutefois les fueilles, & les petits cendrons broyez deffechent & reftraignent fi fort,qu'ils foudenrles playes:; mais les fleurs ont plus d’efficace , tellement que prinfes en breuuage auec du vin elles gueriflent la dyfeuterie, la debilité d’eftomac, les flux, & les humiditez. Appliquées en cataplafme elles font fortbonnes aux vlceres pourris: car leur qualité eft fort deficcatiue , quafi au fecond degré com- plet. Orcette plante eft tellementfroide, qu'elle participe d'vne chaleurtiede. Quant à /’Hypo- cifle elle eft bien plus aftringeante que les fueilles , & eft vn fouuerain remede contre toutes for- res de maladies caufées par defluxions : au crachement de fang , aux flux des femmes , aux cœlia- ques & aux dyfenteries ; mefme s’il eft queftion de fortifier quelque partie affoiblie par trop d'hu- midité, l'Hypocifte la renforcera & la deffechera fortbien. À raifon dequoyon en mefle aux Epithemes qui fontordonnées pour l’eftomac, & pour le foye,& enla cheriaque d'autant qu'elle Lin 14.010. renforce & fertifie le corps. L'vn & l'autre Ciffefelon Pline , eft bon aux caquefangues, aux flux de ventre , en vfant des fleurs autant qu'on en pourroit tenir auec trois doigts dans vn vin vert deu x foisle iour. Incorporces en cire elles font fort bonnes aux vieux vléeres, & aux brufleures, | | Elles Matthiol au mefme lieu. D AR FE #2 Là Du Ciftus. Chap. LV. S 89 Éllesfont auffi bonnes toutésfeules aux viceres dela bouche. Ofilfaut adioufter icy plufeurs ef- npeñles deCiffus. que l'Efclufe a remarqué 8 defcrit. Premierementil met cinq forces du mafle, “differences quant à la façon des fucilles , oubienenlacouleur. Le premier Cifle , qui eft icy peint “auec fon Hypocifte , croift le plus fouueñit à la hauteur d'vn homme, ayant le bois allez fraile, cou- Duert d'une efcorce blancheaftre auec pluficurs branches deça & delà, fortans coufiours deux à deux l'vne au droit de l’autre, comme auf les fucilles gardent le mefime ordre : & font blanches, Cifle 1. de l'Efclufe. Ciflemfle LL delEfufe Gif mafle 11. de l'efelaf. Ed Let & Se ds TE f 27 Va VE an) 12 g x & RSS SANS AN UN mi A\\E 1 du W Due molles & longues, aux iaunes plantes : maisaux Viclles elles fonc plus courtes, dures & afpres, refemblans aux fucilles de Sauge , aiguës , & avans vn gouft aftringeant. Sa fleur ef comme celle de l’Eglantier, ou des Rofes fauuages , ayant cinq fucilles de couleur de rouge-blaffard , au milieu de laquelle il y a plufieurs filets iaunes comme en la Rofe commune. Apres la fleuril y vient des petits boutons à cinq angles , durs, velus, blanchaftres & aigus, dans lefquels il y a vne perite fe- mence, rouge-brune, de la grandeur de celle du lüfquiame ou du Pauot. Des racines de ce Cie, qui vontrampant par deflus terre, ilcroift de /’Hypociffe en grande abondance, qui eff la plus belle de toutes, & fort au printemps lors quece Cifle eft preft à fleurir. . Du commencement qu'elle fort de terre on diroir que ceft de foye cramoifie ; mais croiflant peu à peu & s'efpanouiflant elle perd bien de ce beau luftre , iufques à tant qu'elle iette fes fleurs blanchaîtres, & pleines d'vn fuc vifqueux, duquelles Aporhicaires bien expers en l'art font le fuc de7Hypociffe. Ce Ciste croift en Le Lim. grande abondance en Efpagne, fpecialement en l'Andaloufie , en Portugal & en Languedoc. Le fecond qui eftaufli peinticy, croift aufli grand que le prermier, & quelquefois plus, & iecre bien au- cifle II. de tant de tiges dés le pied , & abien autant de branches; toutefois il meft pas fi blanc. Les fucilles DESREA font difpofées en mefine ordre, plus molles, plus longues, plus eftroites, & plus aigues : la fleur eft | commecelle du premier , blanche-purpurée. Quant aux boutons & à la femence il y a peu de -_ difference. Ceftuy-cy croift auffi en Efpagne, & fleurir plus long temps que les autres mafles. Il croift auffi furces branches plus cendres vn ie ne fçay quoy enuiron l'automne de gras & odorant, Le sroifiefine eft plus perit que les deux precedens, toutefois il à bien autant de branchesimais plus cife 117. de menues. Ses füeilles fonc plus courtes que le fecond, & d’vn vercplusblaffard , plus froncies, PEJFIE plus grafles, & plusodorantes, Sa fleur eft femblable à celle des autres, de. couleur de rouge-blaf- fard, & vn peuodorante. Ses boutons font plus petits que ceux des precedens, & demeurent pluslong-remps caches dans leur couucrte, qui fert de coupelle à da fleur. La femence quieft de- dans eft comme celle des autres. Il croift de foy mefme en Porrugalau deflus de Lisbonne., Le Le quatricfme croit le plus fouuentauffi haat qu'vn hommme, & eft vn arbrifleau comme les autres, Gife 17. de ayant les petites branches aucunement blanches ; les fucilles plus grandes que celles des autres, *#F#F 8&c comme rondes , vn peu vélues & froncies. Ses fleurs font comme celles des autres, vn peu plus | grandes, CifleV. de l'Efclufe. Liure des Plant d'Efp, chap.; fs , CiSle femelle. Autres efbe- ces de Ciffe de 1 Efciufe. 190 Liure IL. deliftoire des Plantes, grandes , & plus rouges. Ses boutons font velus, durs, & à cinq angles, plus grands que les precedens , dans lefquels il y avne femence rouffe plus groffe que celle des precedens. On en treuue au Royaume de Valence & d'Arragon. Le cinquiefme eft bas, & trainant pour la plus part. Il a les branches enuiron de la longueur d'vn pied ou vn peu plus, qui fortent en grand nombre d'vne mefine racine. Ses fucilles fonc crefpées, & vn peu pliffées , blancheaftres , & velues , d'vn Cifle malle P.del'Efelufe.… eo CfefimdledelEfhfe. x M gouft afpre & aftringeant. Ses fleurs fortent au fommer des petites branches toutes cf gales, & quafi comme par ombelles , vn peu plus petites que celles des precedens ; mais d’vne fort belle couleur de pourpre. Leurs boutons font plus petits que ceux des autres , quafi toufiours cachez danseurs couuértes , ayans au dedans vne femence comme celle des autres , mais plus noire. L'Efclufc dit qu'il n’en a point veu ailleurs qu'en Portugal. Oril diftingue auf le Cifle femelle pax fesefpeces : carou il eft plus grand , & fait des verges droites comme le male ; ou bien il va ram pant par deflus la terre. Toutes les efpeces font la fleur de diuerfe couleur : car elle eft toute blanche , ou jaune, ou de couleur de l'Ocre. Or le Ciffe femelle ft vn arbrifleau branchu ; par fois de la hauteur d'vne coudée, & par fois rampant. Ses branches font grailes, noiraftres : {a fueille eft de la grandeur de celle du mafle de la quatriefme efpece , quafñ ronde, rude & af pre, verte , de gout aftringeant & afpre , comme celle du mafle. Sa fleur eft vn peu plus petite que celle du mafle , quafi femblable à celle du mafle de la cinquiefme efpece : aucunefois blanche » & d'autrefois jaune , ayant des files iaunes au milieu comme aux Rofes fauuages. Ses boutons fonc plus petits & plus noirs que ceux du mafle, & ne font pas aigus : mais vn peu plats au deflus. La femence qui eft dedans , eft vn peu plus noire , & plus grofle. Il y a grande quantité de celuy qui a la fueille blanche , tant de celuy qui croift haut, comme du rampant en Efpagne , en Portugal, en Languedoc &en Guienne, Mais celuy qui fait la leur iaune ne croift finon en quelques lieux d'Efpagne , & fur les confins de la Guyenne, vers la Bifcaye à l’entour de Narbonne. L’Efclufe dit, qu'il a remarqué quelques autres efpeces de Ciffe en Efpagne & en Portugal, qu'il eftime de- uoir eftre pluftoft mis au nombre des femelles que des mafles , ou du Ledon ; à caufe qu'ils n'ont point de vifcofité , ny la fleur incarnate : fi cen'eft que peur eftre quelqu'vn mette au nombre des efpeces du Zede cefte efpece là qui a la fleur comme le Thim. Le premier d'entre ceux cy a la füueille comme la Blanche-pute, Il iette des branches enuiron d’vne coudée , ou vn peu plus, grailes, aflez branchues. Ses fucilles font femblables à celles du Pourpier marin ; mais toutes blanches, comme celle de 1a Blanche-pute. Elles ont la pointe plus obtufe, & font d'vn couft afpre & aftringeant. Il fort grand nombre de fleurs au bout de fes branches, qui onc cinq fueil-, les jaunes aucc leurs filets au milieu, plus petites qu'aux precedens, Sa femence croift en des petits boutons longuets , & faits en triangle, petite & roufleaftre. L'Hypociflis croift aux racines de DuCiltus. Chap. LV. 01 Cife L. aux fucilles femblables à la Cifle 11. ayant lafueille dela Blanche- Blanche-pute.de l'Efclufe. pute, de l'Efclufe. \Z 77 À { D \ | N | À à { )/ F 2 QI } | 2 | D A4 4 ; Re # WA | 4 | 7 ES À° / La < | S CARD ) V4 S #4 / 12 ÿ CEA a K HN / RRQ ER N\/) NN " Le ie % AN x SN X( VA ANKKE KT Ke Ÿ | NT is de ceftuy-cy, du tout iaune, ou de couleur d'ocre ; refemblant quant à la couleur à la fleur de fa plante. L'autre Cf/e ayant la fueille de la Blanche-pute , eff plus vrand que ie premier, & a es branches plus fermes , blanches comme celles du precedent ; mais fes fueilles font vn peu plus longues , eftroites , & plus aiguës; leur dos eft plus releué ; coutefois elles font plus blanches, & feches, & ont vn gouft vn peu afpre & aftringeant. L'vn & laure eff affez commun en Portugal, DT | aux lieux fablonñeux , & pres de la marine , parmy Îles Che ayant la fueille de la Lauande, bruyeres affez pres de Lisbonne. L'Efclufe dit qu'il n'en a de l'Efclufe, poine veu ailleurs. Le Cÿfe ayant la fueille comme la Lauan- de eff le plus fouuent de la hauteur d'vne coudée,fort bran- chu ; toutefois fes branches font courtes. Ses fueilles croif- fent par monceaux, & fonteftroites , blancheaftres d'vn gout aftringeant. Ses fleurs font petites , blanches , quai femblables à celles du precedent. Cette plante refemble fi fort à la Lauande , que fice n’eltoit le gouit , & l'odeur , on _la prendroit pour la Lauande. Les fleurs aufli y mettent de la difference. Il dit n’en auoir veu ailleurs qu'au Royaume de Valence, en des lieux fecs &pierreux;quatre mille loing de Valence, au commencement d'Autil. Le Cifle ayant la fueille de la Mariolaine , efkvnarbriffeau qui ierte plufieurs VS ZA branches minces. Ses fucilles fontpetites , quafi rondes , &. < blanchealtres comme celles de la Mariolaiié , vn peu plus petites, & auec vn dos releué. Elles fonc aftringeantes auec va gouft vn peu afpre & falé. [lporre pluficurs fleurs blan- ches au bout de fes branches ayans les filets jaunes au mi- lieu de la fleur, comme les autres Ciftes ; &ont cinq fueilles chacune , aumilieu defquelles il ya vne tâche de pourpre brun. Leurs boutons font petits , quafi comfhe ceux du Lin, à trois coins ou angles, daf$ lefquels il y a vne femence menuë comme celle du lfquiame, noire tirant fur le blanc, ou de couleur de cendre * Toute la longuë branche , qui a porté la fleur & le fruid, fe feche apres qu'ileft meut ; com- me auffi en tous les autres Ciftes.Ce premit fe creuue en la vieille Caftille. Il y en a aufli grande abondance en la Cañille EE) ANA 6 2 PA 7 SE és 192 Liurell de l'Hiftoire des Plantes, Cifle ayant les fueilles comme la Mariolaine, de l'Efclufe. Cifle aux fueilles du T him, de l'Ejclufe. ) SN = N V7 721 =, IN f UANTE A SU = VZ D, | AU 19) | 7 à AU : EF =? N L 4 \A = EN }» \ PN] Y / (l D SN JE Caftifle neuue, & en tout ce quartier de l'Andaloufie, qui eft entre les riuieres de Tayo, & Gua- diane.Le Ciffe qui à la fueille du Thim eft vnarbriffeau de la hauteur d'vn pied.Ses branches petites fonc de couleur de rouge-brun,dures & ligneufes,lefquelles le plus fouuent font fans fueilles finon à! . ; . au bout,où elles croiffent en vn tas, fort perires, verdes femblables à celles du Thim, ayans vn gouft aftringeant. La fleur fort au bout des branches,comme la precedente ; mais moindre,8c fans tiches. _Autresefperes * de Cifle, de 12e : l'Efeluf Ceftuy-cy croift aux confins de l'Andaloufie , deuers la Caftille & Portugal. L'Efciufe-adioulte Cifle annuel I, del'Efclufe. Cifle annuel 11. de Lobel. Le EN È re e LU 2. cs Ass Ca re K AL (Q Ë É É Œ =] S PE 4 à 4 SE S is HS K À Ô à ï ke a Hp FR "| S à AE | LEA | 5 AG HT , F DA él AGE h: b = É 22, gg, < ÈE ES? Ë Z LR? ISS y à % É \ 2 Î, e à | GhCOL | . ‘Dulede Chap. LVI 192 encor deux autres plantes auec les preccdentes, dont la Premiere eft appellée par les Herbiers He- lianthemon blans,$ Y'autre Helianthe inune.La derniere {elon l'Efclufe croift {ur Je bord des vigno- bles de Salamanque, & au Royaume de Grenade : & fait des verges longuertes & rares. Elle a les fucilles plus larges que l'He/innthemon: & plus vertes, & d'vn gout aftringeanc. Sa fleur eft pañle ou blancheaftre, Sa graine cft menuë, rougcaftre, dans des petits boutons à crois angles. I] dit aufli qu'il s'en treuue vne autre plante en la foreft de Madril , à deux lieuës de Paris, laquelle doit etre mile au nombre des Ciffes, quieft de la hauteur d’vn pied,& a les tiges fort pcrites, droites, ten- dres , & qui ne fonc pas fort branchues. Ses fucilles font longuettes, eftroites veluës,& verdoyan- tes, quiiont garnies & les petires branches aufi d’vne humeur grafle & vifqueufe durant les iours Caniculaires. Sa fleur eft petite,& à cinq fueilles, pañles & tachées de violet. Ses boutons font fort tendres,à trois quarres , däns lefquels il y a vne petire femence grife. Lobel donne le pourtrait de cette-cy. Ces deux plantes dernieres ne durent qu'vnan,ou pour le moins elles fleuriflent la fecon- de année,& puis apres elles meurent. Tous les Cifles fleuriflentau mefme temps que le mafle, Leur Le rem: femence meurit auffi au mefme temps. ls gardent tous leurs fueilles tout le lon g de l’année : mais leur fleur fleftrit incontinent & ne dure pas long-temps. Leurs racines {ont dures, ligneules , diui- fées & s'efpandans ça & là de tous coftez, Du Lide, | CHAP. LFI.. nn: FJ Grec Aider , ( peur eftre à caufe que fes fucilles ne font ne lifles, ne polics ; mais afpres à LS &commedechirées: car Af 26 en Grec fignific we robbe de toile rare &> vfée. )On — l'appelle auffi Adde : &:en Latin Ledum, & Ladum:en Arabe Chafus,C'eff vn arbriffean, ÿ; L ya vne cfpecece de Ciffe fur lequel croift le Ladane , laquelle eft appellée en Le rx, dit Diofcoride, qui croift comme le Cifle ; mais il à Les fuerlles plus longues, plus noires,lefquelles fur F3 "1e le Printemps amalent de La graille. Galien n'en traite pas come s’il eftoir differant de celuy duquel Nous auons parlé cy deffus; mais il dit ainfi:Le Ciffe qui croilf és regions chaudes,combien qw'il ne foit o La forme, > ; fe ; F 1 Liure 7, des pas d'autre efpece que le noffre, fieft ce toutefois que le pais luy donne ie ne [cay qguoy d'exquis, G ve Fr 2 Particuliere chaleur refolutine , d eff differant d'anec le noffre en deux fortes , fant en ce qu'il a laif- Jéroute [a froideur, & qu'anffr il à acquis de la chaleur. Cefte graifle , que l'on amañle fur le Cife, S'appelleen Grec Addao : en Latin Ladanon. Les Apothicaires l'appellene Lapdarum : es Arabes Leden , 8 Laden : les Italiens Loduno , 8 Odamo: Îes Efpagnols X4r4. Diofcoride dir qu'on l'a- mafle en deux manières. Quand les boucs & les cheures broutentles fueilles du Ciffe, elles amaf- lent manifeftement la graille auec la barbe ,& en rapportent, d'autant par {a vifcofité elle s’atta- | che à leurs cuifles veluës, lefquelles les païfans pignenct Lede de Matibiol. pour en reticer la graifle , & sapres l’auoir coulée, la met- tentpar gros morceaux pour la garder. Ou bien ils ra- clent auec des cordes ceftc craiflede deflus les fueilles , & | à s Fa Sd À Gi:70 2 . : : 23 VS À. #4 la formant en males enfoncie Ladane. L Arabie, dir Pline, A) La NX \, 7-5 ; | £ À 7) ed . La | Ê ee NN If de Je glorifie pour le Ladanum, qui y croifl. Plufieurs difent iQ qu'il fe fait par cas fortuit ,& au grand tort de cefteforte de fenteur: car les cheurés , qui autrement ne font que mal aux arbres , eftans fort friandes des plantes odorantes, com- me fielles en cognoifloienc li valeur,brouttent les tendrons de l'arbre , qui one chargez de -cefte liqueur fort douce: ainf ce fucquien difbile s'attache à leur vilaine barbe; par apres la poufliere qui combe deflus le reduit en petites pe- Jotres, puis ilfe cuit aufoleil: 8 que c'eft pour cela qu'il y a du poii decheure parmyle Zadanon: & que cela ne fe fait finon en la region de Baarac , quieft és frontieres d’A- rabic du cofté de Syrie. Les autheursplus modernes l'ap- pellent Ssrobon, & difent que les cheures gaitens routes les forefts d'Arabie , où croiflent ces arbres, & que cefucs'at- tache à leur poil : mais que levrzy Ladanum fe fait en Cy- pre, pour parler gencralement des fenteurs fans s'arrefter à l'ordre des regions. Hs difent donc, qu'il fe fair aufli là en la mefme façon , & que c'eft vne graifle attachée à la barbe des boucs & des cheures, & au poil de leurs genoux , apres qu'elles ont broutté la fleur du G/fe au matin, quand la ro- Re fée eftencore deflus. Er apres que le foleil a confumé la ro- fe ; la pouffiere s'attache à leur poil ainfi gras, duquelon fire le Ladame en les pignant, Aucuns appellent Lada vne Tome premier. | KR herbe A SIA ZE Liu.12,c 1% Liu 26,0 8. Liute x. des Obferu €. 7. En la cor- red. de Plin. liwi2 c17. & Cor. 130. : liure 1. de Diofc. Liu 1 109. Le list. Liu 1.c.110. Liure 7. des fimpl. Eju.r2 c.17. Limzé c.8. Liure.té. Chois du La- dane. Biu.26,c. 8, + a 5 * s Fe Le LR 194 Liurell. de lHifioiredes Plantes, herbe qui croift en Cypre, far laquelle onamffe le Zadane,8r de à difenc-ils vient le mot de Lada- je. Gar, commeils dilent, fes fueilles font toutes chargces de cefte liqueur, que lon amañle en crainant des cordeaux par deflus, aufquels elle s'attache, 8 ainfi on en tait des mafies. Le metme Pine enfeigne vne troilic{me maniere de le cueillir: L'herbe,dit-il.de laquelle on fait le Las snum ca Cypre, s'appelle Lada.Hl fe treune attaché à la barbe des cheures.ll s'en fait null en Syrie * Afrique, qu'ils appellent Taxicon : car ils enuelsppent de laine les cordes de leurs arcs, @ arnfi raclét la rofée qui eff deffusles fueilles.Ce Ladanoneft appellé Toxicoà caufe de la maniere que l'on tiét pour le cuail lirid’autant que Toxoz en Grec fignifie v# #76. Belon efcrit encor vne façon de cueillir le Ladane,äe laquelle on vfe auiourd'huy en Candie.Ezrre les chofes.dit-ilqui font les plus remarquables en Cdie, ilne fant pas oublier la facon de faire le Ladane,qui eff fort renoméentre les parfums.On me le fair pas de laplante appellée Ledon,come les ancicus ont eflimémais d'un arbriffleawgx'on nomme Cifle (com- me ff Ledon n'eftoit pas vne efpece de Ciffe) dont lesmontagnes de Candie font toutes garnies. Ceffe plante de [a nature eff soufrours vertes toutefois [es fneilles de L'hyner &r [es fleurs du printemps efans tombées, quand ce vient em eflé,celleiette des nouvelles fueilles,qui font quafi toutes cottonnées, au deffrss defquelles il $ amalle par la chaleur du (oltil,éx par l'humidité de la roféesune certaine grailfe.Er tar plus il fait chand.plus il y a de ceffe rofée fur les fueilles.Ceux qui l'amalfent [e feruët à ceff effect d'un instrument qui S appelle en leur langue Ergafliri.ll eff fait comme vn rasfeau fans dents, auquels ily » plafieurs corroyes dé cuir roide,attachées,@ pendantes.Or enpa (Sat doucemët ces corroyes par deffus les ficilles,la rofée $y attache,laquelle ils raclët puis apres auec des couteaux,apres auoIr fem çes corroye Là au foleil bien ardent.La plus grande abondance dn Ladanon(e fait au bas du mont Ida,er un villa- ge qu'on appelle Gigualin,aupres de Milipotame.Noilà ce qu'en dit Belon.Or on peut remarquer deux chofes aux paflages de Pline,que nous auons allegué cy deffus.Premierementila faute qu'il a faite; &c en fecond lieu,en côbien de regions le Ladanwm croifloit:car nous auôs defia cy deuant mortftré qu'il a notoiremét failly vfanc du mot Cif/#sau lieu de ciflus, Ce qui fe voit bien plus euidément en ce qu'il ditiqu'en Cypre le Ladane s'atrache à la barbe, & au poil des genoux des boucs, lors qu'ils brourtent la fleur du Lierre au matin cependant que la rofée eftencor deflus.Er luy mefnie monftre bien aufli qu'ila vfé du mot de Giffussc'elt à dire Lierre,au lieu de Ciflus,quäd il die puis apres;qu'au- cuns appellent Leda l'herbe de laquelle on faitle Ladane en Cypre. Or Diofcoride, Galien,8 tous lesautres monftrent bien, que le Zadane ne fe fait pas de toute forte de Ciffus , c'eft à dire Léerresr mais feulement du Gite appellé Lede. Parquoy ie ne fuis pas de l'opinion de Hermolaus,en ce qu'il: reprend Pline à tort de ce qu'il nomme Léerre l'herbe dont on fair le Ladane:car Paulus lanomme bien aufli quelquefois Lierre : & Diofcoride dir,que l'herbe de laquelle on fait le Ladane eftappel= lée par aucuns Cifarion c'eft à dire petit Lierre:caril ny a point de propos de dire que le Zadarefe fair de quelque autre plante que du Lede,d'aurant qu'il l'appelle Ciffaror, ou Ciffarion. Que fi cela euft efté vray, Diofcoride & Galien n’euflent pas oublié de le dire. Er fi le mot Ciffos au lieu de Cifos {e treuueen Paulus, ilen Aautattribuer la faute aux efcriuains , aufquels ilaefté bien aisé de failli À caufé de la fimilirudede ces mots. Er ne faut pas croire que luy,, qui a fuiuy Diofcoride 8 Ga- liens aic penfé,que le Zadame fe fie d'vne autre plante que da Cfe Lede. La-mefime faute fe treuné bien aux liures de Galien , Rodal allegur les vers de Rufus Ephefien , lequel cfcriuanc du Ladane dit ainf: Pa treuscres as {Ban champs de la Lybie Le Ladane pendant aux barbes des boucquins: Ge fac leur eff fort doux brontépar grande enuie | Sur La fueille duCiffeenleurioyeux feflins. | Cat il y azesé , au lieu de isg. Parlons maintenant des lieux où le Ladane: ctoifloit. Diofcoride efcrit, que le meilleur croilt en Cypre,& le moindre efkceluy d'Arabie, & de Lybie. Galieh dir, qu'il s'en fair aux regions chaudes & en Afe auf. Pline dir, qu'il s’en fairen Jaregion de Baarat en Arabie : puis apres il adioute,que le vrzy Ladnne fe fait en Cypre; &que le plus renomé ft ce* luy d'Arabie toutefois qu'il en croift aufñli en Syrie, 8 Barbarie, Rufusdir qu'il croift au pais des Erembes, qui font peuples de l'Ethiopie, qu'on appelle auf Troglodytes, ayant efté nommez de ces deux noms pour vne mefme raifon : car les Grecs les appellent ipéuGes, Dur. TÉ Un 0 1%) ea die Coivew, c'eft à dire,powrce qu'ils habitent fous terre: Comme auff ils les nomment saÿAcdurac, 27e rÉ nara ras céciy reg dussans c'eftàdire d'autant qu'ils fe cachent dans des cauernes. Poffidonius.ainft que recite Strabon, dit, que les Erembes,& Arabes,ce n’eft qu'vu peuple, 8 n'y ayant finon vn peu de changement au nom. Auiourd’'huy il fe fait du Zadane en Candie, comme il a defia efté dir. Il croift auf du Lede en Languedoc, donc nous en mettons icy le pourtrait d'yne efpece , quia efté. remarquée par Bauhin, ayantles fucilles blancheaftres, aiguës au bout; l'efcorce rougcaltre, & la, fleur iaune,bien garnie de fueilles tout à l'entour. Le meilleur Ladane, dit Diefcoride , eft celuy qui eft odorant, tirant fur le vert , qui samollir aifément, qui n'a point de grauier meflé, & qui. n'eft poincmoify, & eft refineux. Selon Pline, le vray &c bon Ladane eft pur & net , ’odorant mol, vert, &rcfineux. Or veu que celuy fe treuue communement aux boutiques n eft pas tel , il eft | | bien ml :Dulede, Cha LVL 195 1 Éfece de Ledede Banhin, bien aifé à connoiftre, quece n'eft pas du vray Ladane , & qui cft falñfie , & fans aucuné vertu. Le Ladane , ainfi que Diofcoride efcrit, efpeilic , efchauffe, & mollifie : ouure le veines , empeche les cheueux de comber, le meflañtauec du vin, dé la Myrrhe, & d'huylede Myrte. Il embellit les # Cicatices , fi onles en oint auec du vin. Il guerit la douleur Ÿ. des orcilles fi on en met dedans auec de l'Hydromel , ou d'huile rofar, Il fait fortir l'artierefais, fi on en fait du par- : © fum. Meflé parmy les peflaires , il guerir les durcez de la macrice. [left bon d'en mefletparmy les medicamens qui feruent pour guérir la douleur des orcailles, & la toux, & aux emplaftres remollirifs. .Beu auec du vin vieil il referre 1 # le ventre, & fait vriner. Les fueilles font aftringeantes , &c fon les mefmes effects que le Cilte. Le Ladahe, füinantl'e- Liure ;. des 4 pinion de Galien ; eft chaud au premier degré complet, & au commencement du fecond ; & elt va peu aftringéant. #e% dr Les Outre ce il eft d'vne fubftance {ubile; 8 pourtant eft-il re- mollitif, & moderément refolutif , & digcftif, Parquoy ce n'eft pas de merueïlle s'il eft boit aux maladies de la ma- trice à raifon du'outre lefdites qualitez il a de l'aditriftion. Pourcetre caufe il embéfche les chéueux de tomber: car il confume routes les mauuaifes humeurs qui font aux faci- nes des cheueux,; & referre les conduits par où fortenr les cheueux. Toutefois il ne peut pas guerir la pélade , & l'in: flammation des yeux : dar ces maladies là réquierest des medicanrens qui foient de plus grande efficace & vertu,que n'eftpas lé Ladane ; d'autant qu'elles font caufées par des Mauuaifes humeurs, groffes , & vifqueufes, qui ne peuuent cftre attirces, 8 éuacuées, finon par dés medicamens deficcatifs & relolutifs , qui foienit toutefois compofez de parties fubtiles. Ce pendant il n'eft pas befoin qu'ils ayenc vnetelle fubtilité de parties, & foient fi deficcatifs , qu'ils ideffechenr par trop , confumant par ce moyen non feulement les manuaifes humeurs amaflécs, mais auf l'humidité naturelle, qui fert de nourriture aux eheueux : cat ainfi non feulement ils ne Bueriroienc pas la pelade :. mais rendroïcnit la perfonne chauue: Pline dir qué le Ladane eft molli- Liwr6.ch.7 HF, deficcarif, & maturatif, &c qu'il incite à dorntir : empefchele poil de comber , & lé maintient poir. Onen mer dans les orcilles auec de 'Hydiomel ou ve fueilles de Pena. d'huile rofar.Appliqué aucc {el il guerit les furfurés.; quand (fe Lede à lar la peau eft toute couuerte comme de menuës efcailles, & les vléeres coulans de latefte, ou la rache, Il eft bon pour la toux pris auec du Storax , & fingulierement à ceux qui 9 font fubiets à rotter, Le Ladane de Cypre ptinsen breuuage, Liu.ré.ch.s. # ouerit les maladies des paties interieures ; rend vie belle couleur aux cicatrices, & corrige les imperfeétions de la matrice, fi on l'en parfume. On l'applique aux doleurs & ] 7 aux viceres d'icelle. Ouvre les Cyffes defquels nous auons parlé cy-deflus, qui font toutiours verdoyans, Pena a mis Æs le pourtrair & la defcription d'vne autre efpeèce qui-porte Tome premier, auflile Ladane? ayancles bourgeons & fucilles beaucoup plus grofles, plus larges, plus longues, & qui iecte par le pied comme la Rhois de Pline , où comme le Brufc; & a la femence àtriangle. Ilen ctoift en grande abondance au deflus d’vne montagne tres-haute des Ceuenes appellée fainéte-Colombe 3 & a le gouft du Ciffe Lede , fentant aucu- nement mal. Ila aufi fait pourtraire vne petite branche d'vn arbre eftranger , qui a la fucille comme le Cife Lede: fes fcions font ligneux-au bout , femblables à ceux du Ciste & de mefine couleur. La fucille eft froncie, longuette, com- me celle de la Sauge ou dela Mente. Au bout des petites brariches il y a des petites pelottes veluës, comme celles du Platane. Voilà ce qu'endit Pena. Or l'Efclufe a fait la Ts, defcription de plufiéurs, autres efpeces de Ciffe Lede. Le ÿ; k \ k à x : ifle L dé rbrifleau croiffant à la couleut l'Efciafe, . premier Lede;dital, eft va a R à d'vn Liu,26: €.143 196 LiureIl. de l'Hiftoire des Plantes, Ejhcce de Cifle Lede eflranger, de Pena. | Cifle Lede I. de l'Efilufe. lie ALT ACALTUENTE : aies F ; d'vn homme, & quelquefois plus, qui a plufieurs branches ligneufes, dures, & noires. Ses fucilles comme auff lesbranches fortent à l'endroit l'vnede l'autre , & font longues, de la largeur d'vn doigt en trauers , quelquefois plus noires par deffus » blancheaftres par deffous ; couuertes & les petites branches auf d'vne graifle odotante , & d'vne liqueur chaude & reluifante, fiabondam- ment qu'on la voit de bien loin; & mefme on en fent l'odeur d'vn demy quart de lieuë. Il à La fleur plus belle que rous lesaurres Ciftes, & plus large, de la grandeur d'vne Rofe , n'ayant qu'vn rang de fucilles. Quelquefois elle ef toute blanche ; mais le plus fouuent elles ont ;jvne tache | uadrangulaire vers l'ongle de rouge brun, tantoit petic, & par fois plus grande, & large. Le milieu de la fleur eft cour plein de filers iaunes comme aux autres Cifes. Apres Rs, que les fueilles en font tombées , il y demeure des boutons , de _. plus gros qu'en tousles autres , quafi ronds , liffles & non : aigus & ayans par fois dix angles, durs, iaunes par dedans. 152, Lors qu'ils s'ouurent il en fort force graine rouflaftre, plus D menué que de tous les autres. Il y en à abondance en plu- 44 ficurs lieux d'Efpagne & de Portugal. Celuy de la féconde 4@ cfhece , aux lieux où il vient de fon gré ne croift pas fi hauc : ÿ car ilne fait fes reiettons que de à hauteur de deux cou- TE dées, qui ont plufieurs branches frailes. Il a les fucilles plus larges que celles de tous les autres , vertes par deflüs, & vn peu blancheaftres par deflous , retirans quelquefois aux GA fueilles du Lierre., & du Peuplier noir, aflez poulpucs, & PSS afpres , vn peu rouges en hyuer , d'vn gouft vn peu afpre, N &c aftringcant. Sa fleur refemble tant à la figure , qu'à la => grandeur à celle du Cife femelle, & eft blanche. Ses bou- S rons font pentagones , aigus, pleins d’vne petite gzaine noi- raftre. Il s’en creuue encor vne autre efpece quafi du tour femblable à celle-cy ; mais elle eft plus perice, n'eftantiamais NN plus haute d'vne coudée. Ses fucilies font aufli moindres. Ÿ Autrement elle a la mefme figure , fleur , & graine, & auf ” lemefme gouft. L'vn & l’autre croift en la montagne de Sierta Morena , par laquelle on pañle en allant de Lisbonne à Seuille. 11 s'en rreuue aufi fur les coftaux pres de Gre- nade.Le Cifle de la troifiefme efbece eft creu en Flandres de la graine Lede 11 de l'Efclufe. Crise III de l'Efelafe, Il Du Lede Chap.LVI it >, Ciffe Lede 111. ayant la fuerlle graine qui auoit efté enuoyée d'Italie ; de la hauteur d’vnc | de Penplier. coudée, & quelquefois. plus. Il fair pluñeurs reietrtons. Ses ; branches fonc noiraftres : fes fucilles poulpues , vertes , ti- rans fur le noir, de moyenne grandeur entre celles de la premiere & de la feconde efpece ; toutefois elles font plus courtes , que l'vne & l'autre , & font quafi de figure qua- drangulaire. Ælles font couuertes & les branches auffi d’v- _n€ humeur vifqueufe & gluante 3 mais non pas en fi gran- de abondance comme la premiere efpece ; & mefme elle n'eft pas fi forc.odorante. Sa fleur eft blanche comme en celuy de la feconde efpece. Sa graine croift aufli en des petirs boutons , petite & noire. Iobel met le pourtrair d'un Cifle ayant la fueille comme le Penplier , 8 en fait vne defcription à part, combien qu'il n’y ait point d'autre diffe- rence que ce que l'vn eft cultiué & l'autre non. Il croiff, dit-il, en vn jardin eri Flandres, ayant la fucille plus large que le precedant ; & a vne odeur plaifante,comme le Lede rancois. I a aufftia Aeur coute femblable : mais il deuienc quelquefois aufli haut qu'vn homme & dauantage. La CRE quatrième effece de cifle jette plufieurs branches, qui ont l'Efelufi. À plus d’vne coudée de long , fouples & aifées à ployer, ve- luës & blancheaftres. Ses fueilles font plus molles que cel- les des autres Crfes, approchans aflez de celles du Cife fe- melle ; mais elles fonc plus eftroites , velues & plus noires, couuertes d'vn fuc gras & vifqueux , non feulement au Prinrempssmais auffi toutle long de l'Efé, Sa fleur eft blan- che, de la grandeur de celle du Ciffe femelle , & quaf de Lede V’. de l'Ejclufe. 4 $ 7 Ge LS AA ÈS dl 2 | = PTE (a ? - | - HZ je 4 Ë Tes & 7 LS “ EPA a à F Le Q DS 4 , 4 k ñ # YA EE 54 à F 2) A 1° #2 , ay ——— M as NUS > £ À 4 Z À 7 3 He: f: 4 5 EX TT av. x Z = — LEE 4 = F. A TR À PA) / buses) è SR 2 L QUE Lu X HE Vs : À Dre ETS <> > ANIINRE = re X EU ke mefme façon: Sa feménce eit plus groffe,que celle de tous les autres, noire, enclofe dans des bou- tons, qui font couuerts d'vne peau membraneufe, large. L’Efclufe dit n’en auoir poinc treuué ail. leurs,qu'en la vieille Caftille pres le village de fain®% Martin du Caftannal, où ils l'appellenc 4rdi. uieja- Le Cifte de la cinquiéme efpece croiften mefme hauteur que le quatriéme ; routefois fesbran- C7: de chés font dures , ligneufes , noiraftres. Ses fueilles fonc longues, plus eftroites que celles de l'Oli. pas Luicr, noiraftres, grafles. Elles fonccouuertes, comme aufli les ieunes branches, d'vne humeur Tome premier, | R 3 vifqueu CijteV'I- de L'Efclisfe Lere VII. de l'Ejclufe. Lede VIIL de PEfcluje. Lede IX ‘de "Efclafe. : Le ; ; - tt: a 4 198 Liurell dél'Eiftoité désPlantes, vifqueufe. Sa fleur eft blanché plus petite quafi que celle de rous lesautres. Ses boutons font longuers, faics à anglès, danslefquelsil y a vne grainérouffe tirant fur le noir, & petice. Iln'y a rien plus commun par tout le Royaume de Valence & aufi en Languedoc. Ils’en treuue auft en plufieurs autres lieux d'Efpagne & de Portugal. Lé fxéefme eff qua vout femblable à ceftuy- cy : roucefois il eft Vn peu plus perit ; & a les fueilles moindres & plus eftroites, fur lefquelles auf il ÿ a Va fuc vifqueux. Sa fleur eft plus grande, n'ayant que cinq fucilles ; & blanche. Saw Lede V1 I. de l'Efclafe. SR KA "23 @) A ESS SE SS = CA \ < À LES A graine eft auf toute femblable. Le /eptiefme eft de la hau- teur d'vne coudée ; ayant pluficurs branches, & bien efpefles ,de couleur de gris cendré, bien couuertes de fucilles femblables à celles du Rofimarin 3 mais du tout blancheaftres & afpres, & ont bien autant de fuc gras & . vifqueux & les branches aufli comme celles de la cinquief- me éfpece. Il porte grande quantité defleurs blanches au bout de fes branches, comme celles du precedant : & la graine aufli toute femblable. Ces deux dernieres efpeces croiflent au Royaume de Valence. Le hriiefme croiftu auf haut que le precedent :mais il a fes branches mieux efpandues, les fucilles plus minces, de couleur de vert- brun par deffus, & blancheaftres par deffous, refemblans affez bien à celles du Rofmarin; mais elles ont vn gcouft aftringeant , combien qu’elles fonc auñli couvertes d vn fuc gras & vifqueux , & leurs branchesauffi. Ses fleurs fortenc en grand nombre tout du loug de la branche , petites, jaunes, & nayans que cihq fueilles. Sa graine vient en dés petits boutons, de couleur de gris-brun. Ifs’en treuue à force aux lieux qui ne font pas cultiuez par deçà la riuie- redu Tayo au deflus de Lisbonne parmyle Cifte quia la fucille comme la Blanche-pute, & en quelques lieux de l'Andaloufie. Le zeufuiefme eft plus petit que le hui- étiefme, & a la fucille vn peu plus grande: toutefois elle n'eft pas blancheaftre par deflous. Elles fontaufh plus ra- res, &ont plus de fuc yvifqueux. Les branches où la fleur croift fonc grailes , & fans aucun fuc, & du tour feches. Ledel X. de l'Eftlufe. 7 À A 20) AA TEL TE AT ss N mr Ily DüuMyite Chap. LVir 199 Lede X, de PEfclufe. Il y vientauffi des boutons. Le dixiefine n'a pas plus d'vn | | - pied dehauteur, Ses branches fonc fort minces, ligneufes rede x. de & aflez frailes, noiraftres, grafles , & pleines d'vne vifquo- J'Efdne. \ fité , quieft comme de faliue. Ses fucilles font beaucoup DE plus petites que celles du ncufuicfme, affez femblables à WA 2 celles du Thim. Ses fleurs fortent au bout des branchettes [LS longues, apres lefquelles il y vient des perits boutons en 2 façon d'ombelle. Ces deux derniers croiflentaux confins de Æ l'Andaloufie , du cofté de la Caftille. Cesefpeces de cifle font aufli bien fueillus en tout temps, comme le mafle & la femelle. | Du Myrte. CHAP, LPII Les n0/£s © qui s'appelloit Myrfine, laquelle cftoit &\} renommée pour fa beauté & force, & fe -ftoit amie de Pallas, Or vn ieune . 0 homme efimew d'énuie contre elle à caufe qu'elle auoit emporté le prix fur luy, & à la courfe , & à la lui te, la tua ; 8 poutce aufli qu'elle furpañloit en beauté & aurres dons de nature les autres filles : apres la mortde laquelle Minetue aima le Afyrte pour fouuenance de Jadire pucelle, en faifant aufli grand cas que de l'Oliuier. Aucuns, | y à ) _ ainfi quedit Pena ; difent qu'ila efté ainfi appellée ; à caufe SEE $ 7: Mauc fon fruit à vne odeur quaf femblable à celle de ia Myrrhe , tandis qu'il eft frais. Il s'appelle a) auf, comme dicHermolaus, AMyrfinos. Antiphanes l'appelle Phibaleos , & Archilochus le nomme Zyrton. Les Arabes Aes, Alas,Asles Italiens A4yrto:les Efpaonols A44r#a,où Raiam.Ïl y a plufieurs efpeces de Myrte : car il y a vn Myrtefauuage ,& domeltique , & de l'vn & l'autreil ÿ en a vnnoir ## AE & l'autre blanc. Oreft il À noter, quecquand nous difons icy le cAferte [auuage, nous n'enten- dons pas le 8wfe, que Diofcoride & Piine appellent Arte f'auiage, 8 piquantumais le vray Myrte faurage. qui eft ainf appellé pour ie diflinguer d'aucole domeftique. Et combien que-Diofcoride n'ait pasexprefflemenc fur mention de ces deux efpeces de Le Xiyrte. Meurte : il ne laffe pas pour cela de croire, qu'il y a vn 447- | re [ruuage , de la mefmeefpece que le domellique. Ge qui Liurcris appert en ce qu'il dic: Le Afeurte noir cultiné eff meilleur, dre. Etailleurs, du Meurte noirfauunge ou cultiné, 'c.Toute Liu re. 37, la cofte de la marine de Tofcane eft pleine de Afeurté fru- uage. I croïftauffi du Meurtre fans eftre planté auxenui- | /É rons de Gennes, de Naples & de Rome. Et mefmes en 7 Languedoc; mais fingulierement le long de la cofte de Pro- … uence. Onle plante aufli en plufieurs iardins de lealie Le 7 cyrteacftébien chanté parles Poëtes, mais il eft encor M” A plus renommé pour fes vercus medicinales. Celuy qui cft AN Cy cultiué fe fait aflez haut fi on y prend de la'peine,& deuient Ÿ comme va arbre.Il a les branches fouples, l’efcorce rouge, } les fueilles longuettes, toufiours vertes ,femblables à celles 14 forme, . du Grenadier,, ou à celles du Lentifque , ou du Bouis, exce- be pté qu'elles font plus aignés, ayans vn gouft aromatique, 14 & {ont odorantes. Elles foncnoiraftres au CAeurte noir, & A blancheaftres au blanc. La fleur de l'vn & de l'autre eft ÿ/ = blanche, & odorantc. Ils portent aufli des grains: mais ceux 7 da culriué font longuets, refemblans- aucunement aux Oliues fauuages , & plus gros que ceux du fauuage:com- 1 bien que Marcellus foit d'autre opinion ; & contre ce quife SD soit par experience : car nous voyons que le fruiét du A4ewr- re cultiné, commé auffi. de toures les plantes cultiuées , fe À faicplusgros par la cultiuation, & mieux: nourry. Le c7fyrre ER NY Janvage n'eft pas beaucoup differant du cultiué , mais ileft CLRE < ; R 4 plus TE sil (| at à fl RE LÉ en | Ù 200 LiureIf.del'Eliftoire des Plantes, plus perit.Ses fueilles refemblent à celles du Bouïs, plus petites, & plus eftroitres, & ne font pas fi vertes. Ses fleurs fonc blanches. Le blanc porte vn fruiét blanc, ou bien tirant vn peu fur le rouge. Le #oir fait fon fruit noir à raifon dequoy Ouide dir, Vn bois de LMeurte y a, plein de grains bigarrez. | Le fruit s'appelle en Grec pvpra:en Latin A4yrta,& Murta.Les Aporhicaires les appellent 44r- till.Or les anciens ont cogneu plufeurs efpeces de Ayrte, defquelles Pline atraitré bien ample- ment:mais il en dit principalement ce qui s'enfuit:Dy temps de la fondation de Rome il y auoit des cMyrtes là où eff maintenant la ville :car les hifloires font foy, que Les Romains @ les Sabins effans prefts de combatrespour ce que les Romains anoient rauy les filles des Sabins,poferent bas leurs armes au liewoù eff maintenant le temple de Venes Cluncine, c'eff à dire purgatrice : Car les anciens La- tins prennoient Cluere pour nettoyer:ér furent purifieX auec du Myrte de la Verueine. On fait nuffi Chap133 des parfums du Myrte:car ils le choifirent alors, d'autant que ceft arbre eff confacré à Venus, qui prejide fur la conionéfion. Caton fait mention de srois efpeces de Meurte ; affauoir ds blanc, du noir; & du coniugal , lequel peut eftre eftoit {orty dela race des Aewrtes de Venus Clua- cine. Les autres eftiment qu'il a efté appellé Coriugal, à caufe qu'il a forc bonne grace , & fe lic bien auec lestreilles & parois des iardins pour faire des ouurages de verdure. } À prefent nous diftingons autrementles AMeurtes : carnous les faifons ou Jaunages où privez. Les lardini- niers diftinguent auffi les priuez appelant Tareztin celuy qui a la fucille petire : & noftre ewr- te celuy qui l'alarge : & Aeurte eSfranger celuy quielt bien fucillu, & a ordinairement fix rangs de fucilles.On ne fe fert point de ceftuy-cy.Les autres deux fort fort branchus.Quantau A4ewrie ee 1. de Conugalie cioy que ce foit offre Meurte commun. Voilàce qu'en dit Pline. Macthiol dit qu'il a #8 bien cogneu le Afyrte Tarentin,& Peffrangers8c en a baillé la defcription & les portraits icy ioins. _— Ta LeMewrie Tarentin, dit ilainfi nomme de Tarente ville de Pouille,a la fueille de beaucoup plus Liurs.6.29. Myrte deTarente. | Myrte plus petit à petites fuerlle:. >—> 1 = SES == = \ Z menuéë, & plus forte que le noftre; le fruit moindre,& en plus grande quantités au bout duque il y a plufieurs pointes, qui font comme vne coronne. Il eft de couleur de pourpre-brun , ayant au dedans plufieurs petits os blancheaftres: fes fleurs fonrcomme celles du Æ1yrte commun. En LR Fräçois il s'appelle Aeurte petit:en Itahé Myrto mortella.Lobel le diftingue en d'autres efpeces, gr. donrlvneft le Aewrte plus petir, qui a les fueilles eftroittes comme le T him de Candie ,& plus longues. Le Ayrte effranger de Pline ayant plufieurs rangs de fueilles fe plante auiourd'huy aux iardins & vergers d'Italie. Sa fucille eft quafi femblable à celle du Afyrte communs mais non pas fi verte - plus aiguë, & en plus grande quantité, & fi dru, queles branches en font couuértes par L M tout.Il porte vn fruiét longuer,retirant affez bien à celuy du A4yrte commun Tous deux font fort nr Fi propres pour faire des ouurages de verduie, & ont les mefmes vertus que le noftre. l'Efciufe chap. a bien remarqué plus d'efpece de Myrte, vant en Efpagne qu'ailleurs. Il y en a va, dit-il, ss a de ranc DuMyrte, Chap LVL 201 Meurte effranger. branches affez groffes, les fucilles difpofces deux à deux, | & aflez clair femées , grandes, tellement qu'elles {ht par fois quafi anffi grandes que celles du Laurier à périte fueille, ou bien de PArboufer, de couleur de vert plus clair, & odorantes. Il ne porte ny fleurs, ny fruit, que bicn rarement ; d'autant que l’on s'en fert le plus fouuent à faire les hayes que l'on a accouftumé derondre L’Efclu- fe dit qu'il n'a point veu de cefte forte de Afeurte, finon en vi certain monaficre de Scuille, & aux plaifans vergers ls … des Mores de Grenade, où les hayes font toutes de cefte INK forte de AMyrte: 8 encor d'vnautre quiluy retire fort ; tou- - tefois il a les fueilles plus petites & vn peu plus efpefles, qui eft icy peint , & lequel il'appelle Arte d'Andalouie à larges fueilles démeflic fecond. X met aufli le poureraït d'vn aurre Ayrte d'Andalonjie faumage , qui ne fait pas tant de branches, & qui ne croilt guieres en hauteur, ayanrles branches minces & frailes : lés fucilles aiguës, qui fortent des brinches deux à deux, aflez loing vn rang de l’autre, hoirattres, & odorantes. Sa fleur eft blanche comme celle desautres. Son fruict eff rond , forrant au pied de la fueil- le, attaché fermement à vne longue queué, & en grande quantité. Du commencement il eft vert, puis apres il fe faic blanc; eftant meur il eft noir, plein defuc, d'vn gouft bien 4 = LMI Se AUHHU MES \\ : à Plufant, auec vn peu d'afftiétion.. I croit de fon bon gré Q EF À e ne en plufieurs champs & coftaux de l'Andalcufie pres la ri € nn uicre de Guadiane , & auili en Portugal, & en fi grande T'as su NEC : e Myrte d'Andalaufi: à larges faeilies, Morte fanuage d'Andalo::fre, STE CAYS | PRCRERETELT ae L'Efclufre, ae l'Efclufe. KE _ TP 16} IL NP a ENV ÉD RETE ss RE 7 KITS RE SE ; R abondance > qu €n certains endroits on ne creuue point d’äutre plante par l’efpace de quelques : uës, Il leuric quelquefois au mois d'Oétobre:mais le plus fouuentil eftgarny de fruiét en ce téps 4 4 œ. à Le Myrte, ainfi que dit Theophiafte, eft inconcinent bruflé par le froid ; pour cefte caufe il n'en rhif. c 6.8 croift point au mont Olympe, ny en la region de Pont, encores qu'on taiche de l'y faire venir auec livre s fes ; 5 D DÉEN L re ; ; à 3 : cauf. ch.r8. grand foin & diligence, mefimes par deuotion. Le Roy Mithridates, dit Pline, Les autres babitans Dauer du deffroit de Caffa de La Mer noire & meme ceux de la ville de Panticapeum , tafcherent entoute forte 202 LiureÏl. de l'Hiftoire des Plantes, forte de peupler leur contrée de Lauriers & Menrtes, pour Sen feruir aux facrifices : maïs il leur fus impofible.Ils ne s'aimér donc pas aux montagnes,nyaux lieux froids:& routefois ils croiflent bien loin de la mer aux iardins,vergers,8& aux vignes,cftans culriuez;mais ils profitent merucilleufemét bien en quelque belle riue d’eftang où de lac,mefme fans aucun artifice;ê fingulierement aupres Flute s. de de la mer. Pour cefte caufe aufli font ils confacrez à Venus, qui eft fortie de la mer, & font auf r'hit. ch . dediez pour les ceremonies des mariages. Theophrafte dir, que le Cap de mont Ceïicel eff tout garny de Aenrtes, où ceux du lieu tiennent que Circe a habité, monftrans le fepulchre d'Elpe- nor, duquel il fort de petits A4yrtes, comme pour faire de chapelers , aü lieu que les autres fonc Huire29. grands.Pline dit que les premiers Afeures qui farent veus en Europe,furent aupres du fepulchre ES d'Elpenors&e qu'ils ont gardé leur n0 Grec,qui montre que ce font arbres efträger.Le 27 (yrte aime œutehg, Auf les ombres ainfi qu'eferit Theophrafte.Selon Diofcoridéle A1erte outre fon fruiét fait auf Liu.r. cs. le Adyréidanon,qui eft come vne excroiflance releuée,incgale;en façon de verruë,bofluë,& route + Mrtida- d'yne couieur,qui embrafle come vne main tout le tronc du Myrre.Ce qui eft dit Marthiol,affez Au mef lieu. COgneu aux lieux où le Meurte croiften grande abondance. Galien l'appelle Myrtada 8 Paul ne 7 des Ayrtida. Toutefois le mefme Galien en fes cémentaires fur Hipocrate dir,que plufieurs appellent Line. Je Ayrtidanon,Poyure,& alleguant ce paflage de Diofcoride,où il dit,que c'eft vne excroiflance à mn des l'encour du tronc du Meurte, il adioufte, qu'Hippocrate appelle ainfi le fruiét de la planre,lequel fem, ildit eftre appellé Poyure parles Perfes. Cequielten diuers lieux d'Hippocrate; mais finguliere- ment en deux:en l'vn defquelsil dit:Le fappolé, ou trente grains d'efcarlate apres en auoir ofté l'ef. corce,> du medicament Indique pour les yeux , ce qui appelle Poyure, © efPrond , de chacun trois grains. Il faut piler ces chofes,€r les ayant trempéen vin vieil en former vn fuppofitorre à l'entour Liure 2. des d'une plume , Gr l'appliquer ainffEnV'autreil ditainfi:Trezte grains d'efcarlate defponillez de leur peed ds Dezs,de l'Indic,que les Perfes appellent Poyure,qui a une chofe ronde,que l'on appelle Myrtidand:faur Piler le tout enfemble auec du laitt de femme, L'incorporer enmiels & apres avoir effendu letont deffus de La laine molle & nette,le mettre à l'entour d'une plume, le mettre dedans. Aucüs liféns ainfi au Grec; Du medicamët Indique,qu'on appelle Oculnire, affaoir du Lyrion:& encor ces mots: Et du Poyuue rond. Et au dernier paflageils lifent en cefte forte: Trente,@ ce que les Perfes appel- PE 14 lent Indique;dn Poynre ronds ce qu'ils appellens Myrtidanon,ére Or Pline dit que Z4yrtidamcn elt liusses. du Vin fait du fraiét de Arte faunage. Toutefois en vn autre liure, Nous auons dit,dit-il,comme fe Co-n Embl. fifoient le Myrtidanon:&c quant & quât en adioufte l'vfage,& en ditles mefme chofes que Dio- 12 < li =: : ; . 2 À on AT Re er, des HCoride dit de fon Ayrtidanon, qui eft vne excroiflance fur le tronc du Myrte : / ferr.dit-il, à /4 fimpl. matrice appliqué deflus, & prins en breunage: & Jion l'en oingt, G* ce auec plus grande eficace,que L ol; ‘ F — : ml Vefcorce,la fueille,on la femence.Le Meurte.felon Galien,eft côpolé de fubltances contrairessrous verens. cefois la natureterreftre & froide furmôte.Ila aufli quelque chaleur fubrile;à raifon dequoy il def feche tresfort.Or ce qui furcroift aux branches & au tronc qu'on‘appelle A4yrt4ds, d’autanr qu'il cf plus fec que les autres parties du A4yrte,auffi eftil plus defccarif &aftringeät. Aucuns le pilér, 8 auec du vin en font des trochifques.Les fueilles feches deflechét auffi plus que les vertes, lef- quellles ont vne humidité méflée.On tire du ius non feulement des fueilles vertes:mais auf du fruit. Toures ces chofes onc vertu de reftraindre;tät appliquées par dehors,que prifes par dedan: & n'ont auenne fubftance venimeufe ny laxatiue meflée. Voicy cequ'en dit Diofcoride, Le Myr- te fon fruict affringcans ont donné du fruiéf verrou [ec à ceux qui crachent le fané,@ aux erofions de laveffe, Le fuc efpraint de fes grains meurs fait les mefmes effects. Il fait vrimer , I fert contre * la morfure des araignées q#on appelle Phalanges,@ contre la piqueure des fccrpions,prins en vin.La decoifion de La graine moireit les cheueux: fait en vin elle guerit les wlceres qui viennent aux.extre- mitez des membres. Apliqué auec fleur de griotte feche,il apailent les inflammations des yeux , les Pflules qui font pleurer continnellemet les yeux.Le vin efpraint de fes grains apres auoir efté vn peu bouillis,de peur qu'il ne s'aigrifle;empefche d'envurer,fi on en prend deuant que boire du vin,La femence fair le mefine effect.Il eft bon d’en faire des bains, quand la matrice tombeaux maladies du fondement, & aux flux des femmes. Il nettoye les efcailles du cuir mort de la tefte , & la rache &c empefche de venir des boutons & garde les cheueux de tomber.Onen met aux medicamens, nomimez Lipare , comme auff l'huile qu'on fait de fes fucilles.La decoction des fucilles eft forc propre à faire des bains pour s’'afloir dedans aux mébres difloquez, & qui ont difficulté de feco- folider,Il eft bon d’en fomenterles os rompus mal-aifez à fouderElle nettoye les Ziriligines, On en diftile dans les oreilles qui font de la fange. Elle noircit les cheueux. Le fuc en fait tout de mefime. Les fucilles broyées, & appliquées auec eau font bonnes aux vlceres humides,& à toutes les parties courmentées par defluxion,aux cœliaques : & incorporées auec huile omphacin ou rofat en periré quanticé,& vn de vin elle feruent pour les vlceres qui s’auancenc toufouts, aux crifipeles;aux inflammations dés geniroirés, aux epindides,& aux rides dures & enflces du fon- dement. La poudre des fueilles feches eft bonne pour mettre aux apoftumes qui viennent à la racine des ongles,& à l’excroiflance de la chair des ongles,& aux aiffelles,8: au dedäs des cuifles trop humides, Il reltreincles fueu rs de ceux qui fout fubiets au mal de l'orifice de rs He UCILICS Liure x. C.I21. D Du Mryit, ChapL VII 63 fucilles erues, ou bruflées incorporées auec du cerot,gueriant les brufleures,les apoftumes 8: lex croiflance de chair qui viennent aux racines des ongles. On tire du ius des fucilles,en y adiouitant duwvin vieil,ou de l’eau de pluyesduquel il {e faut feruir randis qu'il eft fraisicar eftant fecil fe moifit ES ncontinent, & perd fawertu.Le Afyrfidaron eft plus aftringeant que le A4yrte.On le breye auec du gros vin rude pour le reduireen trochifques, que l’onféche à l'ombre: auiñ eft il de plus grande ef- ficace,que les fueilles ny lesgrains,pour mefler aux cetors, pellaires, demy-bains,& cataplafme,lors 4 eft queftion dé reftreindre. Pline auffi dit les mefmés chofes du Myrte : & quelque chofe da- “uantagc:mais bien confufément: & méfiné il redit vne mefme chofe plus d'vnefois : Les grains du | Myrte, dit-il, font boe à ceux qui crathent be [ang ; G* 2 ceux qui ont mangé des champignons, jlcen boinent ancc du vin. Ils font anoir bonne haléine,cncor qu'on n'en auroit mangé qwuniour denant. Auf “le Poire Menhnder dit,que les Sinariflufeens en mangoient ordinairement pour cet effect. On en donne “aux dyfenteries aupois d'un denier auec du vin. Effans cuits en vin ils férnénit aux vlceres malins qui {ont mal-nileX à guerir, & mefme qui viennent aux extremiteX du corps. Is font bons pour les ÿewx chafieux,eftans imcorporez en griotte feche @ appliquezdeffus. Mis fur le retin gancheils feruent aux “douleurs de l'orifice de l'eflomac. Anec du vin pur ils font bons contre la piquenre des fcorpions,aux ma- ladies dela velfe,aux douleurs de la refle ; &* aux fiflules qui viennent entre lil leñez, auant quelles apoflument. Sion les mestoye de leurs popins, dr qw'on les incorpore auec du wir vieil "ls font bons aux enfleures, @ apoSlumes canfées par humeurs phlegmariques. Leur fuc reffraint le ventre, faituriner. Onl ‘applique amec cerot à la rougeolle à la verolle, @ auffraux trorfures des pha- langesk il moircit les chenenx. L'huile du Meurte eft plus doux que lefuc:& lé vin dé Meurteen- cor plus; car on ne s'en feauroir cnyurer. Eflans vieil il referre le ventre, & l'eftomac, guérit les tranchées du ventre, & reucille l’appetir à ceux qüi Font perdu. La poudre des fueilles feches garde de fuer ceux qui s’en faupoudrent, mefmes ayant la ficure. Elle eft finguliere aux defluxions de l'eftomac, &à la matrice qui rombe , aux maladies du fondement, aux vlceres qui coulent , & auxercfpeles , fi on lesen fomente. Elle raffermit le poil quitombe , & nettoye le corps de la peau morte qu'ila deflus. Elle eftaufi bonñe aux brufleures, & à routes fortes de veflies. On en _mefle parmy les medicamens queles Grecs appellent Lipara pour les mefrnes accidens, aufouéls on fe fert de l'huile de ewrte , laquelle eft fott bonne aux parties humides, comme font là bou- che &la matrice: Les fueilles broyées en vin font fingalieres à ceux qui auroient mangé des champignons vénimeux. Incorporées en cire elles feruent aux gouttes & generalement à touxes apoftumes ; cuites en vin elles {ont bonnes aux dyfenteries, 8 à l'hydropilic prinfes en breuuage. On les feche pour faire de la poudre ; quieft propre à mercre furles vlceres, & pour eflancher le fans. Elles font bonnes pou ofter les lenciiles de deffus la peau, & pour les apoftumes qui vien- nentauxracines des ongles, & pour les bontonsirouges qu'on appelle Episiéfides ; pource qu'ils viennent la nuit. Elles feruent audilaux creules duffondement, aux maladies des. genitoires, & aux vlceres malins, & aux brufleures auce du ccroc: Où fe fert des fusilles bruflées, & de leurfuc, & dela decottion aufi pour les orcilles fangeufes. Onles brufle auffi pour fcruir de contrepoifon. À quoyauffi feruent les tendrons des Aéesrres cuciilisauec la-fleur , 8 bruflez en vn pot de terre bien bouché, & tout neuf; puis apres il les faut piler & prendre auecdu vin. La cendredes futilles . meflée en vin eflbonne aux brufleures. Pour empefcher que l'aifne n'enfle point quelque vlcere qu'on air, il fuffit de porter aucc foy vn rcjetton de Atewrte,qui n'ait point touché de fer ny la terre. On tire le fuc des fucilles cendres pilées en vn mortier en y meflantpeu à peu du gros vin rude ,ou d'eau de pluye,& apres onlefpraiat pour s’en feruir aux viceres de la bouche & du fondement, de la matrice & du ventre, pour noircir les cheucux;& pour s’en frotter quand on fue fous les aiflel- les. Ifert auf pour ofter les lentilles du vifage, &-quand'il eft befoin de rettraindre. Car il faut qu'il y ait ainfi, au lieu qu'aux communs exemplaires il ya, pour s'en frotter les iouës. Car c'eft ce que Diofcorideen dit, 0w en frotrelles niffelles trop humides: Y fair auffi en ce mefme lieu lire en Liu.2 :.ch ps Corn.Embl, 12 $, liu.r.de cefteforte. Onen mefle parmy les medicamens appelez Lipara : car cela s'entend des medicamens Diofcor. ouemplaftressque Celfus a mieux aimé appeller Lérin;que de dire Pingwia , celt à dire, gras. Et Coôtn.liu.r. des medic. = . . 5 . : AY WATT A l Pline aretenwicy le mor Grec: Brenvnautrepaffages Owen mefle aux medicameïs quon appelle des parr. à Liparas.Ot cesemplaftres font ainfi appellez,à cauférqué l'on y mefle del’oingr de porceau , & au- Hus-e-19. L Ï PI q ar - Lo trés otaifles & huiles: & au contraire les emplaffres aufquiels on n'en mefle point ou bien peu, font appellez d'Airavra combien que lerexte cf corrompus qu'ily a Aipene. Lawature,dit Pline en vn autre paflage , s'efmonstrée du tout admirable au fe du Morte , attendu qu'on en tire deux fortes d'huile, & deux fortes de vin. Étaufile Ayrridnnonfcomme nous auons défia dir. Mefme deuant . Liu:33.c.6: Liurs.c29 iure 1. dé que lePoyurefuft treunéon feféruoirda 41747 ch lien de Poyure. On en faifoir aufli vne viande pic£ c.128 cxquifeappellée Ayrratum: De cefruict auflion fait vne fauffe fur le fanglier pour luy donner Plin-lin.ra. gout. Les: dames de Tofcane, die Matthiol, font vne fauflédes grains de Afewrte , acc laquelle on Diofe lin, ;: mangela chairroftie,& de fort bon gout. La fauffe qui eftainfi faite du fruit de 4fe4rre fortifie ir Myrein. l'eftomac debile;& eft bonne aux cauéfangues,&'aux immoderées purgations des femmes. , à- a 4 TS + F TA. 5 > faifoitaufli anciennement du vin de 26,87 del'huile:mais cé vin à n'eft plus en vfage. Quant à l'huile Ou Haile Myrtin. 204 Liurell de l'Hiftoire des Plantes, Siltau ; lhuileii s'en fait encor pour le iour d'huy. Celuy qui fe fait en preffant les grains de Afeurte bu (is An- reftraint & dffcche. Celuy qui et compolé auec de l'huile, & des grains, ou fucde Afeurte n'a $ Me foulement que l'aftriction qu'ilretient du Æfeurte ; mais à caufe de l'huile il eft aufirefolutif. Les fueilles du Myrse , ainfi que dit Matchiol , &: la graine pilees font fort bonnes à ceux qui font er danger d'eftre fuffoquez pour auoir mangé des champignons. La decoction des fueilles 4: du fruiét eft bonne aux apoftumes chaudes , comme aux crefipelles & dertres. Le fruiét prins en quelque forte ou en breuuage , ou en viande, fortifie le cœur , & eft merueilleufement bon au battement d'iceluy. On brufle les fucilles feches dans vn pot de terre crue iufques à tantqu’elles foient conuerties en cendres tres-blanches : puis on les laue , & s'en fert en pour le Spodium ; ou Tutthie. L'eau diftilée des fleurs de 44yrte a vne merueilleufement bonne fenteur: auffi les parfu- meurs en font grand cas : toutefois celle qui eft faire des fleurs du Afewrse d'Egypte doit eftre en- cor plus odorante, d'autantque le 4yr£e d'Egypte eft merueilleufement odorant , ainfi que Pline Fois l'a efcrit apres Theophrafte. En la Tofcane on tanne les cuirs auec les Adewrtes. Le Meurte , die Fhift. cm7. Pline, s’eff auffi voulu mefler de La guerre : car Poffhumius Tubertus Conful Romain,qui fut le premier je Le se qui entra enpetit triomphe à Rome,retournant de La guerre contre les Sabins,qu'il auoit vaincu quai Plindiurs. /225 comp frapper,a fon entrée dedans Rome pottoit vne courênie du Myrte,dedié à Venus viétorienfe: hepas que les Sabins commencerent des lors à aimer le Meurte. Dépuis: tour ceux qui encroinit en moyen triomphe , furent couronnez deceurte, excepté Marcus Craflus , qui vainquit les Efclaues & leur chef Spartacus : car il porta vne couronne de Laurier. Maflurius dit , que ceux qui entroienr fur chariots triomphans dans Rome,portoient vn chapeau de Afeurte fur la tefte. Pifo a laiffé par efcrit, que Papyrius Maflo,qui fut le premier qui ft fon triomphe au mont Alban,ayant vaincu les Corfes, auoit accouftumé de regarder les ieux Circenfes couronné d’vn chapeau de Arte. Mar- cus Valerius auoit auffi accouftumé de tenir deux couronnes fur {atefte.l'vne de Lauricr,& l’autre de Ayrte. D4 Brufc. CHAP. LV1III Les noms, Es Apothicaires appellent cette plante Brwfcus en y adiouftant vne lettre ,au MN lieu qu'au Latin elle s'appelle Ry/cus, 8c Rufcum : en Grec mvpoi dygxa, c'eft à dire Aenrte faunage 5; & Œvuvpoin , c'eft à dire Meurte piquant s &c aufli uve- a ranwba. Les autres, dit Pline , l'appellent Chamæmyr{ine : les autres Acaron, 2 Ù) à caufe qu'elle eft perite. Theophrafte l'appelle serreouvéoñin Les Arabes les 70% appellent Cubebes, confondans ces deux plantes enfemble. Les Itahens l'ap- SY pellent Rufco , & Pongitopis c'eft à dire , Pique-Sourÿs ; pourte qu'ils en enue- loppent la chair falée, de peurque les rats s’en approchent : les Allemans Bro/ch: les Efpagnols | fnsbarba. En quelques lieux de la France l'on appelle Boss | Le Brufc. piquant : les Anglois Kwebull, 8 Kuchulme. C'eft vn petit D. arbrifleau plein de bois , ayant la racine blanche , les tiges VE 7 rondes , fort branchuës ; couuette d vne efcorce brunaftre, Fe NE + &efpefle,qui eft bien fueillu. Sesfueilles font brunes, qui ea QE ne font pas beaucoup differentes d’auec celles du Myrte,ow 2 ê4 du Bouïs : toutesfois elles font dures, aiguës & piquantes. LÉ Pour cetre caufe Virgile l'appelle Rude, & {es branches 4f° pres. Le fruiét croift aux fueilles mefme, rouge , ayant vne femencedureau dedans. Le Rafc, felon Diofcoride ;ales fueilles{emblables au Meurte,vn peu pluslarges , faites en \URZS façon de fer de lance. Son fruict eftanr meur eft rouge;rond, Ë attaché au milieu de la fucille | ayant vn noyauau dedans 167 4 qui eft dur comme vn os. Il iétte des la racine des perices : ACTE L AV? branches hautes d'vne coudée , fouples comme farmens, RTE 2. & mal-aifées à rompre;fueilluës: [lala racine comme cel- @' 7” le du Grame, afpre au gouft &vn peuamere. OrRuel en 4. fa traduction a failly, difane ; quele fruit pend au milieu de la fueille;au lieu qu'au texte Grecil ya; Erdes bayesron- des au milieu de la fueille. Car de fair, le fruict ne pend pas de la fueillesmais y eft attaché,comme on voit parexperien- ce. Et mefme fuiuanc l'authorité de Theophrafte, qui dit ainf: Le Laurier Alexandrin à cela de particulier,qu'il porte fon fruitt.en [a fueille comme le Brufc. Car le fruit de l'un & de l'autre fort au dos de la fueille. Ox ily agrande difference entre ce fruiéticy & les Cubebes , qui font grains aromati- DIS ET ques : & toutefois Serapiona penfé que c'eftoir vne dar | ( | cuole Liure 3. de | Phift.ch.r7. k | Liu.4.c14r Liure 3. de Phiftch.17. | Du Brut. Chap.LVIL 205 chofe. Ce que Leonicenus perfonnage trefdoéte a remarqué long remps ya; comme il fe peut voir par fes efcrics. Le Rufc croilt en lieux afpres &en des precipices. Ceux qui fe plaifenc à la cognoif- F7 fance des Simples le plantent aux iardins. Il bourgeonne au printemps, comme les efpargess route- Lo fois fes iettons font plus courts, plus gros , & velus, lefquels on fait bouillir pour les manger auec huile, vinaigre 8 fel : mais à caufe qu'ils font amers au gouft , on en vfe pluftoft pour medecine, que pour viande;d'aucant qu'ils fonc excellés pour faire vriner,& defopiler.Pline met le Brafc.entre Linzrers es herbes qui fonc bonnes à manger, & qui viennent d'elles mefmes, qui font rares en Italie. Son fruiét eft meur au mois d’Aouft.Sa racine & fes fucilles font chaudes au fecond degré, & deffechene au premier. Galien, Paul, 8 Aëce n'ont aucunement parlé du Br#fc entre les fimples. Or voicy {es re Vertus felon Diofcoride : Le fruit & les fueilles beuës en vin font vriner , prouoquent lesmen- Le tempers ftrues, rompent la pierre de la veflie , gueriffent la difficulté d'vnne ; quand on ne pile que gourte 27,2" à goutte : gucriffent aufli la douleur de la cefte,& la iauniffe. La decottion de la racine cuite en vin Liu4e 14. Fait les meimes effects. On mange fes iettons cendres à guife d’efparges ; coutefois ils font vriner. Pline en efcrit quafñ cour de meme : Le Myrte [aunage, div-il, ox Oximyrfine,ou Chamemyr fine , cJl MR TE: sont femblable au Meurte, fison qu'il eff plus bas ; @° a [es grains fort ronges. Sa racine efl prifée,pour- ce qu'éflant cuite envi, elle efl fouueraine à la douleur des reins, fon boit de la decoéfion ; & à la dif ficulré d'urine, fingulierement quand on pife trouble > que l'urine efl puante. bilée & prife auec du vin elle ef? bonne à la isunille, é pour faire purger La matrice. Ses premiers iettons aufh effans man- gezen facon d'efparges, © cuits fous les cendres, comme auffi la femence beuë auec du vis Gr'huile, où vinaigre, rompent la pierre. Lagraine auf broyée anec du vinaigre @ huile rofat , appaife la dou. Meur de la tefle: dr prinfe en brengage elle guerit La iauniffe. Caftor appelle Rufcus ce CMLeurte fauna- “ge qui à les fueilles femblables an Myrte, ji ce n'eff qu'elles font piquantes,dont les paï[ans font des ra- alles, dit qu'il à les mefines proprietez. En vu autre paflage le mefme Pline dir ainfi: Larncine du bois picuant ef} bonne fon en prend la decoëfion de deux ours l'un, pour le malde la pierre ; € à ceux quine penuent vriner que de trauers , ou qui piffent le fang. Or faut 4l tirer la racine le jour de- mant, © la cuire le lendemain, @ fant meller de cefte decotfion un fejfier dans trois onces de vin. Ancuns pilent laracine crue, @ la boiuent auec de l'eau. En fomme on tient pour certain que c'eff vne chofe founeraine pour les genitoires, (ou comme d’autres difenc) 2/4 dificulté d'urine ,que de broyer les tendrons du Brufc pilez en vis & vinaigre (ou bien comme il y a aux vieux exemplaires) fes zer- tons pilez en vinaigre, c.Ox quand Pline dit/ “urine tortue , ilfaut entendre, quand l'vrine fort par ondes, & par interualles, à caufe des grofles humeurs qui bouchenr le conduir de l’vrine, ou bien Pôur quelque carnofité que les Grecs appellent Hyperfarcofis. Or il faut noter, qu'il eft certain, que teontcenus Pline confond icy le Brufc auec le Myrte fauuage, duquel nous auons parlé cy deflus, fur tout Lin. 15 e.7 quand il craitte des huiles artificiels. L'huile du Myrte noir elt cout femblable ; toutefois celuy du { Meurce à largefueilles eft meilleur. On fait tremper les grains en eau boüillante, puis on les pile, & les fair on cuire. Les autres font cuire les plus cendres fucilles en huile, & puis apres les preffenr. D'autres les ayans mis dans de l'huile les font cuire au foleil.On en vfe de mefme à faire l'huile des Myrtes cultiuez; toutefois on eftime plus celuy du fauuage, qui a les grains plus petits, lequel eft âppellé par quelques vns Oxémyrfine, où Chamamyrfine , de. appert donc que Pline a pris icy le Myrte fauuage pour le Brufc, par ce que nous auons die cy deflus. Orileft certain par letefmoi- gnage mefme’de Diofcoride , duquel Pline a emprunté toue ce quilen dit, qu'on ne fait pas de l'huile de Brwfc ; mais du Myrte fauuage , qui eft ainfi appellé pour la difference qu'il y a d’auec le le cultiué.Car Diofcoride dit ainfi: L'huile Myrtin fe fais en cele maniere. On prend les plus tendres fueilles du Myrte noir ou fauvage, on du cultiné, puis on les pile ; @ apres em noir tiré le [uc, onyime- Île enfemble autant d'huile omphacin que de fuc, & les fait on boïillir au feu de charbon, iufques à ce que le tout [oit cuit à fufifance : apres on ofte l'huile qui nage par deffus : mais cefle autre facon eff plus aifée. On fait cuire en huile eau les plus tendres fueilles apres les auoir pilées puis on amalle l'huile qui nage par deffus. Les autres mettent tremper les fueilles, dans de l'huile, @ le font cuire au 1ÉLC NERO En outre quand il parle des facultez de l'huile Myrtin fuyuant ce que Diofcoride en efcrit, à fçauoir qu'il referre , endurcit, qu'il guerit les genciues, la douleur des dents, la dyfenterie, la matrice vl- cerce , & la vefie , les vieux vlceres , & ceux qui coulent continuellement, incorporé en cire & batteurce de bronze ; outre ce qu'il fert aux inflammations , aux brufleures, aux efcacheures , aux creuafles des pieds, & du fondement , aux diflocations, & à la mauuaife fenteur du corps : finale- ment qu'il eft bon par tour là où il faut reftreindre & efpeflir, comme dit Diofcoride: il adioufte quel'huile de Chamamyrfine, où Oximyrfine, c'eft à dire du Brufc , eft de mefme naturel: en quoy il appert qu'il a pris le Brafc pour le vray Myrte Jautage. Care Brufc n'a pas les qualirez que Pline & Diofcoride attribuent à l'huile Myrtin,comme il appert par ce quiena efté dir cy deflus fuyuant je mefme autheur. Les anciens fe feruoient des branches fouples du Brwfe pour lier les vignes, ain- Mi qu'il appert par Virgile difants 42e 4 | D# Brufc lOfier piquant faut cueillir dans les bois. CGR Ft Tome premier. $ Du Liu2r.c2y Liu.r. C.378 206 Liure II.de l'Hiftoire des Plantes, | — = -— / T4 4 L € F 3 € Les noms, & Esre planteelt appellée par les Grecs wezor, 8x éedédedher , &c par d'autres £6drdi@ue, NU. = \ ; : . ne HE 2}, pource que fa fleur retemble à la Rofe , & qu'elle a les fucilles comme le Laurier. Ni- : … AVEC ; : : \ : « ; ; , #4 riaq. ÆS canderl appelle Neris. Quant à nous, dit Pline, d'astant qu'elle wa point encor treuné Liu.24 CII ST 3 © denom Latin, nous l'appellons Nerium, & Rhododendron , on Rhododaphne. Apulée la nomme "Ro/x laurea :les François Rofage, ou Rofagine : les Italiens Rofalauro, & Olenndro : les Et- pagnols Adelfn : les Allemans O/ander. C'eff, dit Diofcoride, ve arbriffean commun, ayant les fueil- \ Laforme, Les plus loncues que celles de l'Amandier, & plus gro[es. Sa fleur eff ccmme une rofe : fon fruict eff cor | au ,,@° fait comme vne Amande , lequel eflplein d'une cer- Le Rofage ,04 Rhododen dron. taine bourre ou laine,commee le cotton des chardons. Sa racine eff longue, aiguë, > ligneufe, d'un gouff [alé. Voilà ce qu’en Lacun, , è dit , Les fueilles plus longues que l'Amandier, il y a au vicil exemplaire: Ayant les fueilles comme l'Amandier , plus lon- $ cefte autre claufule,où il dit,gwe Le fruiét eff plein au dedans d'une bourre comme celle des chardossau lieu qu’en quelques exemplaires il y a, comme celle de l'Hyacinthe. Or til que PHyacinche ne fait point de bourre, parquoy il faut lire co- me deflus , & comme il y a aux exemplaires plus corrects, 8 comme mefme l'experience le monftre.Quant à la refem- blance du fruit auec vne Amande, cela fe doit entendre l'efcorce , & de fa groffeur : car autrement quand la goufle cft defia grande, elle eft eftroire & longue, & n'a point de noyau dur au dedans; mais eft pleine de bourre.Ainfi elle ne peut acunement eftre comparée auec l’Amande. Quant an Rhododendror, dit Pline , encore que les Latins l'appellent Lit 16.020. ël appert par le nom de Rhododendron. Les autres l'appellent suffi Nerios , @ Rhododaphne. Ceft arbre retient toufiours [a fueille verte. Il fait vne fleur femblable à la Rofe, & fait à force branches. Aucuns lifentau lieu de Sabina,Sabinè,c'eft à En la cor- rect. de Plin, &n difant, que Pline veut dire, que le Ro/age eft appellé Herbe Sabine,encor qu'il ne foir pas venu des Sabins,comme len5 , Grec le monftre : car il y a vne autre cfhece d’arbrifleau quia nom Ssbina, & en Grec Brathy. Le Le liers. dit Diofcoride fuyuant la craduétion de Ruel.Or là où Ruel ! & ques,plus groffes,plus larges & plus afhres.Maisil a bié traduit | lors que la goufle eft encor petite, ou de la couleur verte de . dire 44 langage des Sabins:mais Hermolaus n’y confent pas, { 1 { Herba Sabinai ce ncantmoins elle eff venue des Grecs, comme : | Rofage croift és lieux cultiuez pres de la mer, & au long desriuieres. Il yen a grande abondance. Tiure4. de aux montagnes qui fontentre Nice & Gennes, & qui portent des goufles. Le premier queMar- Diofée. 77. chiol ditauoir veu, ç'a efté fur le bord du lac de Garde, & au mont Argentier en la marine de Sie- ne. C'eft vne plante, qui refemble au Laurier , laquelle eft forc belle à voir , fingulierement lors qu'elle eft garnie de fes fleurs , par lefquelles peu s’en fallut qu’Apulée , (ayant efté transformé en Afne, & cerchant des vrayes Rofes , par le moyen defquelles il deuoir eftre remis en fa premiere forme) ne fur trompé, à caufe qu'elles refemblenc fi bien aux Rofes, & qu'il n'en mangeaft fans y penfer : mais eftant fort expert en à cognoiffance des herbes & vertus d'icelles , fe fouuenant que les fleurs du Rofage eftoient poifon aux afnes, il retiraincontinent fesbabines , &z s'en rerournales oreilles baitlées. Lucian dit auffi, qu'il luy en print de mefme, lors qu'ileftoit tranfmué en afne:tou- tefois ilappelle le Rofage déDny ciggiw, c'eft à dire Laurier faunage,& dir, qu'ilcft poifon aux afnes & aux cheuaux:& que tous affeurent,qu’illes fait mourir incontinent qu'ils en auront mangé. Dio- au meflieu, fcoride ditauffi,que fes fleurs & fes fucilles feruent de poifon aux mulets,afnes,chiens,& à plufieurs zum. beftes à quatre piedsitoutefois qu'elles font bonnes aux hômes contre la morfure des ferpenseftane /prifes en breuuage auec du vin ;fingulierement fi on ÿ adioufte de la Rue : & que le menu beftail, comme les brebis & les cheurés meurent;fi elles boiuent de l'eau dans laquelle les fueilles du Ro/- Linge Se ayenc trempé. Pline en dit de mefme : Le Rofage eff poifon aux beStes de charge , € aux cheures &: brebis. Il fert auffi de nee aux bommes contre la morfure des ferpens. Ce qu'ilredit en vn au- tre paflage: C'eff merneillé, dit-il , que Les fueilles du Rofage feruent de poifon aux befles de charges En Lucius. Liu 24 ç,11 au contraire c'eff un remede pour les hommes , qui ont eSlé pique% des ferpens, fi on en boit dans du vin | auec de la Rue.On dit auffi que les brebis c les cheures,qui auront beu de l'eau das !aquelle les fueilles Linre 8, des Je Rofage auront trempé,meurent incontinent Or Galien contredit à ce que deflus, efcriuant ainfi:Le Emgl Rofage eff va arbriffeau affeXcogneu. Appliqué dehors da corps il x vertu de refondre: mais prins uw | | dedans De la Reglifle. Chap.LX. 207 . dedans ileff dangereux, @venimeux , non feulement aux hommes ; mais auf au beflail, Mais Mar- thiol refpond qu'il faut dire,gse Le Rofage eff poifon aux hommes quine font pas mordus des ferpens;8e que felon Diofcoride ilferräà ceux qui en ont efté mordus : ainfi qu'Auicenne dit des Cantharides, qu'elles guerifflent ceux qui font mordas du chien enrage , & que l'Euforbe eft bon contre les pi queures des fcorpions , commeily a des poifons qui fonc contraires aux autres. Cordusdit, qu'il DE rte y a moyen d'accorder ces autheurs en a façon: à AsAIE ; que fs ROIAge Prins qu léCOpe ET . : poifon: mais qu'eftant apppliqué par dehors il fert contre le Rofage à la fleur blauche , de Lo bel, ARE id beftes ne ps Toutefois Diofcoride ñ . vrayement entendu, que le Rofage prins dans le Corps {ers uoit contre les matfures des ferpens : car aux exemplaires plusentiers il y à ow co muégve , benës auec du vin à fc uoir /es fleurs y les fueilles. y a mefme ainf en Pline, qui femble auoir emprunté de Diofcoride ce qu'il en dit: dauan- cage, on met des fleurs de Rofage , comme feruantprincipa- palement contre les venins , dans l'Antidote appellé Efdras lequel fert principalement conte la morfure des beftes ve- nimeufes. Or il y a de la faute en la defcription de cefte com- NE! he potion en Aëce & Paul, & d'autant qu'il dir premierement Liu:7. char, Les fleurs du Nerion, & vn peu apres, des Rofes de Rhododa- phne : cale Nerion & Rhododaphne et vne mefme plante; 8 les Rofes de Rododaphne font les fleurs du Nerior. Il (em- ble donc que quelqu'vn auoit mis les fleurs du Ner/os en marge, pour l'interpretation des Rofes du Rhododaphnes ce quia efté puis apres adioufté au texte par quelqueignorant. Cordus afleure que les fleurs du ko/age font enrager ; mais non pas toufiou:s; & que cela n'eit qu'en certains lieux & temps : & que l'arbre eft venimeux en certain temps, des fleurs duquel & de celles de l'Aconit les abeilles cueillenr van miel qui cft venimeux en la region de Ponr, Galien aufi En texhor- efcrit , que l'on pinçoir les luitteurs auec du Rofage, Lobela taraux arts Ÿ mis le pourtrait d'vnautre Ro/age, qui a la eur blanche,que Pena dit auflien auoir veu en des jardins d'Italie, & le long dela marine, Û Au mellieg D. la Rogliffe, CHAP. Lx, LUE Omme les Grecs appellent cefte plante yAuxiéete, auffi en Latin elle s'appelle G/ycyr- Les vertuss \N 7224, 8 Glycyrrikon : & Dulcis radix. Les Âpothi£aires l'appellent d'vn nom corrompu, LS ou pluftoft barbare, Ligwiritia: Les Arabes $ys: en Françoiselle s'appelle Reg/iffe & Re. SR 27///fe en Italien Regolitia : en Efpagnol Regaliza : en Allemand LechkrirX , & Snefz- boltz : en Boheme Lekorice : en Polonois Lackriicya. C'eff vne plante branchue , dit Diofcoride ayant les branches de deux coudées de long. Ses fueilles font femblables à celles du Lentifque, rires éfpefles , graffes , €: gommeufes au manier. Sa fleur ef? comme celle de l'Hyacinthe. Son fruié "7" " cf grand comme les peloites du Plane , plus afpre , dans des gouffes comme celles des Len- filles , rouffez @ petites Ses racines font longues comme celles de la Gentiane , de la couleur du Bouts , un pen afpres au gouff &° douces, defquelles on efpeffit Le fuc comme du. Lycion: où bien (comme il ya au vieil exemplaire, } vague darep © yhatum ,À Alma, c'eft à dire, defquelles on tire le fac, comme du Glaucion on Lycion, C'eft cefte plante que nousauons mis icy la premiere , qui a les branches de trois ou quatre coudécsde haur, aufquelles les fueilles font attachée deux à deux vis à vis l'vne de l'autre, {embiabies à celles du Lentifque. Ses fleurs font attachées à des queués courtes, & font de la couleur de l Hyacinthe, entaflées comme par pelottes, apres l’efquelles vient le Fuid , la maffe duquel d'autant qu’elle eft ronde , Diofcoride compare aux pelortes du Plane. Car ce fonc des petits boutons ronds, velus, de la grofleur des pelottes du Plane, ou plus gros, compofez de plufieurs petites gouflles veluës, & comme garnies d’aiguillons tout à l’entour, comme on voir en la figure ; de couleur noire tirant fur le roux , dans lefquelles il y à vne pecite graine platte. La racinceft longue commecelle de la Gentiane , noire par de> hors , 8 jaune pat dedans, & douce. Il ya encor vneautre Regliffe, que Matthiol amis en la pre- Liuxe 3. de imiere edition de fes commentaires für Diofcoride, pour la wraye Regliffe de Diofcoride, donc il Piofe ch.s. dit qu'il y a grande abondance en la Poüille, ff pecialementau mont fainét-Ange, d’où onenap- 2e ris, Porte tous les ans le fuc en pains, & grande quantité de racines. Il s'en voitaufli en plufieursiar- ins de l'Ivalie, où on la plante non feulement pour plaifir : mais auffi pour s'en feruir en medecine. Toms premier: Se Car 108 Liure Il del Hiftoire des Plantes, Regliffe portant fruit, de Marthrol, | Regliffe portant fruiér, de Dodo. \ 4 wi # 2) V y AR SAN SAINT NN | TILL D À n  1) NT =) Car la racine frefchement rirée de rerre eft meilleure que la feche, & a meilleur gouft : mais ayant (comme ie cro ) plus diligemmienc efpluché cetteefpecede Regliffe, & voyant qu'elle ne portoit point de frui@ , qui peur eltre comparé à celuy du Plane, ny'en groffeur, ny en afpreté ; il dicen fa feconde edition, qu'il y a deux forces de Reg/iffe, dont l'vne , quieft celle de laquelle nous ve- nons de parler, ne porte point de fruiét : mais que l’autre dont nous auons parlé cy-deflus, en porte , & eft celle de laquelle Diofcoride a mis la defcription, qui croift en abondance en Aile- magne , au territoire de Bamberg pres de Noremberg, qui luy fur enuoyée, comme il dit, par eau Liué c28. Heflus Medecin deNoremberg. Dodon auf a mis la defcriprion & la figure de celle qui porte le fruit velu, difant que c’eft la wraye Regliffe de Diofcoride;& appelle l'autre qui n’a pas le fruict velu,Regliffe d'Allemagne,ou commune; & dit qu'elle croit aufli bien en Allemagne comme en Ita- _lie, & qu'elle porte de perites goufles. Ce que Cordus dit auf, quine font ny afpres ny velués FA des mais lifles, comme celles des Lentilles, dans lefquelles il ya vne petite femence. Fuchfe a mis le M6 79 Dourcrait decelle-cy memes & dir qu'ilencroift de bonne en quelques lieux d'Allemagne, fins Ruel liu, 3. Sulierement aux enuirons de Pabomberg. Aujourd'huy on la plante quafi par tous les iardins, & chap.s. defpuis qu'elle a vne fois pains recine, elle fe peuple fi bien, qu'ileftmal aifé de l'en defengers fi. forrelle s'eftend & boutseonne par laracine. Cordus en fait vne longue & curieufe defcription, Du Le difantainfi: La Regliffe d'vne fouche de fa racine produit plufeurs tiges comme celle des Gui- * mauues, de deux ou trois coudées de hauteur, & dela grofleur du perirdoigr , aupres de terre, rondes, folides & de bois , verdes-iaunaftres, pleines au dedans d’vne moëlle fpongieufe, afpres au toucher par le bas, & defquelles il fort plufieurs petites branches par interualle & fans aucun ordre, quiont leurs fucilles difpofées en façon d'ailes, doncil yen a de chafque cofté de la bran- che cinq ou fix. & quelquefoisfepe, qui font quafi egalement diftances lvne delautre, en telle forte qu'ilen forttoufiours deux à la fois vis à vis l'vne de l'autre, attachées l'vne concre l'autre à des queuës courtes. Au bout dela brancheily en avnefcule, qui fair le nombre impair ; au lieu que les autres font toufiours deux à deux. Chafquefueille a crois doiges de longueur ; & deux de largeur , ou vn peu moins & quelquefois plas. Elles font auffi grofles, & vifqueufes de teus les coftez, & par ainfi s’attachentaux doigts enles maniant. Outre ce elles ont vne particuliere pro- prieté de nature , donc il s’entrenue peu d’autres qui l'ayent ; car au leuer du foleil toures les fucil- les s’efpandent premierementen large efgalement,& puis fe vont hauffant à melure que le folcil monte; tellement que quelquefois elles font du rout dreffées contremont , formans auec leur branche comme le fonds d'vn nauire, ou la carine : au baiffer du foleil elles s’abaiflent auff, & font pendantes. La conftitution du temps aufli lesgouuerne en cela :car fi le tempseft beau, elles font ainfi droittes, &releuées, comme, il a efté dit : mais en temps fafcheux, de brouillards,on de pluye ou quand il fait froid,mefmes en efté, & à l'heure du midy,elles s’abbaiflenr, Te qu'il faut ae Et es DelaRegliffle. Chap. LX.. 209 des fueilles feulement , & non de leurs queués, qui ne changent point leur place, ny pour le foleil, ny pour le changement de temps. Aux plus hautes ailes des tiges il fort des petits boutons longs, decoupez , & comme garnis d’aiguillons. Cordus dit fans raifon, que Diofcoride les compare aux pelottes du Plane , les appelant improprement fruits : car ce n'eft pas le fruiét de cefte efpe- ce; mais de l’autre, de laquelle il a efté parlé cy-deuant, que Diofcoride compare aux fruicts du, Plane, Ces boutons ont ve queuË quelquefois de la longueur de huict ou dix doigts, garnie tout. à l'entour iufqu'au bout de petites fleurs longuettes , qui refemblent aux ailes des papiilons , de . couleur blanche , ou perfe tirant fur le rouge, defquelles il fort vne petite goufle dela longueur de deux doigrs, graile, &rougeaftre, & plate, dans laquelle il y a trois ou quatre grains longuets. Ou bien comme dit Dodon , il fort à l’entour des queuës grailes des fleurs & des petites goufles en Aumeflieu. » « « façon d'efpic , comme en la Galega , ou en la Vefle fauuage, & non pas comme de petits boutons ronds & velus , qui font compofez de plufieurs souffes veluës , & qui refemblent aux pelorttes du “Planç, comme en celle efpece dont nous auons parlé cy-deuant. Cefte plante demeure long- temps, deuanc que fes fucilles combent. Quand ce viencle remps que les fleurs doiuent tomber, elles ne rembenc pas l'vne apres l’autre ; mais tout en vn coup auec leur quetie. La racine au def- {us refemble vn tronc ; & d'autant plus qu'elle eft vielle elle eftaufli plus grofle , le plus fouuene de la groffeur d’vn pouce. Par le bas elle eft diuifée en pluficurs racines fort longues qui s'efpan- dent deçà & delà rour à l’entour , tellement que fi c’eft en lieu fablonneux elles tiendront bien vne brafle de place, &encorplus. Elles font nerueufes , fouples, & mal-aifces àrompre. Auf quand on les cire élles ne fe rompent que bien peur fouuent, fur tout en lieu fablonneux. Au de hors elles font de couleur baye,, ou d'vn roux-palle ; au dedans elles fonc de la couleur du Bouïs- Le deflus de la racine, de laquelle fortent celles que nous venons de dire , & qui eft comme leur. tronc , & la mere racine , fait d'autres racines du tout differentes de celles là, de la groficur du pecit doige, qui vont trauerfant comme celles des afperges , & ramÿent ça & là à fleur deterre; & apres auoir couru ainfi enuiron vne coudée ou deux, ou bien dauantage , produifent vn germe, qui eft aigu en fortant de terre , font des tiges, qui l'année fuyuante pouflent leurs racines en bzs, comme celles dont nous auons parlé cy-deffus. Er lors ces racines traucrfieres, dont ces tiges “ont forries, fleftriflentc & meurent. Au printemps elles font de couleur blanche-palle , & fonc cendres , pleines de fuc, & frailes : mais depuis l'efté infques en automne le deflus d'icelles deuient fpongieux, & au dedans elles fe font nerueufes comme les autres : tougefois elles ne fonc pas fi fermes ou fouples, & ne recirent pas fi bien à la couleur du Bouïs. Les racines ont vn gout fort doux , voire plus que le fucre, vn peu aftringeant , &t VN peu acre , AUEC Vn bien peu d'amertume. On en plance en Allemagne pour le proffr, fingulierement à Bamberg en Franconie, là ou il yena ze ie. Regliffe fars fruité, Plante S'cyhique. NP ren En PAS LA & A HX Al ee UNS Tome premier. grande abondance, Or ie croy que par ce que nous venons de dire il fera aifé à va chifcun de cognoufire la Reg/iffe de Diofcoride, & l'autre efpece aufli que Matrhiol & Dodon ont defcrite. Au demeurant Pline en la defcription de la Re- Liw22.e 9. gliffé a faiuy Diofcoride , finon qu'illa mer fauflement du nombre des plantes piquantes où éfpineufes: Car, dit-il, /z275 doute elle eff dunombre des efpineufes.ayat les fueilles garnies d’efpines, gralfes > gommeufes au toucher, & iette plufieurs branches de deux condées de hauteur. Sa fleur ef} comme celle de l'Hyacinthesle fruitf gros comme les pelottes de Plane.Eten Linirers: vnautre lieus7/ y 2,dit-il,des herbes qus ont les fueilles piquan- tes,comme le Chardon, le Panicaut,laRegliffe, & l'Ortie ; car toutes leurs fueilles font piquantes. Ox Matchiol, Cordus, & Liure 3. de Cornarius attribuentcefte faute de Pine à l'exéplaire Grec £a Do" duquelil fe feruoit,lequel eftoit incorrect, d'autat qu'il aleu jee eh, nD1.5. IL, SN / 2 [ > d : . 7) \ 7? F « QuAa éodre syive, Les fucilles femblables al Heriffor , au lieu one qu'il yaen Diofcoride ture we femblables an Lentifane, d'autant que lefcriuain s'eft bien facilement peu tromper 8 mettre éxie, au lieu de que. Etne fe faut arrefter à ceux qui difenr pour defendre Pline , que.du temps paflé la Re- gliffe eftoit-efnineufe ; mais que defpuis parartifice & lon- gue cultiuation on luy à fait perdre fes efpines : car, comme ie croy, la diligence pourroit bien rendre les efpines moin- dres,& moins piquantes ; Mais NON pas les faire du tout per- : dre. Quanc à la plante que Thcophrafte appelle Scythica,ce Plante sys n’eftautre chofe quela Reg/iffe d'Allemagne,;que nousauôs Qu mis pour la feconde: laquelle croift bié aufli aux païs froids, &eft ainfiappellée à caufe que les Scyches fecontenteront 3 3 de » “ 3 y ec] L 1 210 Liure [{.de l'Hiftoire des Plantes, de la feule Regliffe fans autre viande ny breuuage durant quelques iours, Liu 22.ch 9. font foy : & toutefois Pline en traicte à part & de L'Hippice aufli, comme ferentes de la Regliffe. Mais veu qu'il a empruntéde Theophrafte toutce accribuant les mefmes vertus que Diofcoride attribue à fa Scythique Liure #. de Thcophrafte appelloit Scyrhique ce que les autres nomment Regliffe. l'hift, ch,13. i comme les Hiftoriens en fi ces plantes eftoient dif qu'il dit de la reglffe, luy 3 > il a bien peu cognoïtre que Or voicy les mors de Theo-" phrafte: La Scytique qu'aucuns appellent Recliffe cf auf douce (car il faut lireainf fuyuanc les vieux exemplaires.) Nez croiff à l'entour des Palus Maotides.Elle ef bonne pour la difficulté de refbirer,à La toux feche,dr en fomme aux maladies de la poitrine. Elle Cf auf bonne aux vlceres 1nCorporée en miel. Elle eflanche la foif,fi on en tient en la bouche.On dit,que les Scythes S'abfliendront de PARLE aHcUnE autre chofe one ou douze iours.par le moyen de la Regliffe de l'Hippace Or c'eft vne chofe efträge, Liu25.ch8 côme Pline a fi mal entendu & traduit ce paffage. 7/»'} #:dit-il sation quir ait treuné quelque herbe. Car les Scythes ont effé les premiers qui ont treuué celle gw'on appelle Scythica laquelle croiff aux enui- rons de Bæotie,@ eff fort douce,ér fort propre aux aithmatiques(cat il faut qu'il y ait ainfi,non pas cô- me il y a aux comuns exemplaires, fort douce,@ wne autre qui eff fort büne aux fpafmes & counlfions.) Ceïte herbe à cecy de fingulier,qu'en la tenant en la bouche on na ne faim ne foif. Autät en fait l'her- be qu'ils appeller Hippice,faifant les memes effects à l'endroit des cheuaux.Er dit on gu'ancc ces denx herbes Les Scythes demeurerôt Eien douXe iours [ans manger,ny boire,en {ant [eulemët de cefte herbe. Voilà comme Pline dit que la Seyhique croift aux enuirôs de Bœotie,au lieu que Theophrafte dit, à l'entour des Palus Mwotides. Et vourefois il ne faut pas accufer Pline pour cette faute,mais Les exé- Liu.27.chr. plaires incorrects dot il fe feruoit.Car en vnautre pañage il dit,qu'on apportoir la Scyfhique des Pa- lus Mæotides:8 que les Scythes à faute d'autre viande viuoient de l'Hippace,c'eft à dire de fromage de cheual, comme auf ils s’eftanchoïent la foif à faute d’eau de la douce racine de Regliffe en che- minant par les grâds deferts arides.Or Pline au lieu del'Hippace qui fignific le fromage fair de lait de iument, a forgé vne herbe qu'il appelle Héppice,y adiouftant vne auff fotte deriuation, & difant qu'elle a prins ce nom à caufe qu'elle empefche les cheuaux d’anoir ny faim nyfoif. Et toutefois Liur2 c.s4. craitrant cefte mefmce matiere il a fort bien entendu que c’eftoit queHippace.ll y #,dit-il,des chofes, qui pour peu que l'on en goufte,appaient La faim Clafoif,& maintient le corps,côme le beurre, l'Hip- Liuis8.chs. pace,la Regliffe.Ïl dit aufli que Hippace fignifie le fromage de iumenc.Setfzus dit-il, attribne les mef- Huricré es vertus au fromage de inment comme à celuy devache, € 1 appelle Hippace.ll dit aufli que la pre- fure de cheual s'appelle Hippace:La prefure de chenal dit-il,g#'aucuns appellent Hippace. Or Pline a cfté caufe que Gaza a failly,& tous deux ont fait faillir Hermolaus:car Gaza à traduit le mot Hippa- Coroll. 80. ce herbe de chenal:8& Hermolaus a dit qu'il y auoit difference entre Hippace;' & Hippicescat Hippace FU Ne prend pour le fromage & pour la prefuresmais Hippice eft l'herbe Scytique;que Gaza appelle Che- Zeliem. … salline Diofcoridedit qu'il croift beaucoup de reg/iffe en Cappadoce & en Pont.Mais fi nous vou- EL | lons croire à Pline , la meilleure croift en Cilicie, la feconde Re eliffé faut age. en bonté eft celle de Pont, qui a la racine douce , dont on fe b fert feulemenc & non durefte de la plante. On l'amafle fur le commencement d'O&obre, &eft longue comme les raci- nes de vigne,de couleur de Bouïs. Celle qui eff noire & fou- ple eft meilleure que celle qui cftfraile. Ile» croiftaufien \ Jralie & en Allemagne, comme il a efté dit. Oril ÿ a encor WE, Vneautre eece de Regliffe faunage,que Lobel appelle Glaux commun. Cordus l'appelle Po/yzalon : & Gefnerus Regliffe CL faunage, pource que fa racine a le gouft de la Regliffe. Celte racine ef grofle, longue, branchue, noire, ligneufe, &pro- — duit plufeurs tiges qui font rouges par le bas,rondes,& cou- où )) RSR chées par deffus laterre, douces au gouft,& demefme gouft NPA } à 8 odeur , que la Regliffe que l'on planteaux iardins. Pour celte caufe auffi on l'appelle Reglife faunage. Elle produit € beaucoup de fleurs, de couleur de iaune obfcur. Ses goufles LS ETC Là (SA 7 NA F2 AS Crete SET Per 7 2 NV 4 ù 34 Va Hire is Liu2. ch. 5. NASA: Le lien. & = Keà = Y \] À à PR {| ct dut o C3 7 Et 3 =) Lee] = ne] [er et on © 5 en Le pee (ie) o [en ts ae [er ae se) S [om] ok = x) [er] Cast = Ler] 4 7 — Les verts. Ein 3,ch $. C7 SA Cr aufli Du Mode Chap. LXI 211 auf fur les playes. Eftant mafché il eft bon pour l'eftomach. La decoétion de la racine frefche- ment cueillie fair les mefimes effcéts. La poudre d'icelle eftbonne pour l'ongle des yeux. Pline en dit quaf toutes les mefme chofes , y adiouftant quelque peu : Pour s’en feruir , dit-il, à tenir fous Ja langue , on la fait cuire iufques à la confomption de la tierce partie, ou bien on la reduit infques à ce qu'elle foirauffi efpefle que miel : quelquefois aufli on la pile, & on l'applique ainfi fur les playes , & à routes les maladies du goufier. Le fuc eft fort bon pour la voix, fi on le fait fondre fous la langue, & auffi pour la poitrine, & pour le foye. Nous auons defia dir, que la racine appai- fe la faim & la foif, &c que pourcefte caufe aucuns l'ont appellée Adypfon , & l'ordonnent aux hy- dropiquespour defalterer. Par ainfi eftant mafchée, elle eft bonne pour la bouche & pour les vlceres d'icelle, eftant fouuent faupoudrée deflus, & mefme aux ongles des yeux. Elle guerit aufli “ la galle dela veflie, la douleur des reins , les creuafles & les vlceres des genitoires. Aucuns or- ‘donnent d'en boire en la fieure quarte au pois de deux dragmes auec vne dragme de Poyure en “ vachemine d'eau. Eftantmafchée elle eftanche le fang d’vne playe. Il y ena mefme qui tien- nent qu’elle eft bonne pour faire fortir la grauelle. Voilà cé que Pline en dit. Or comme il S'eft trompé en lifant en Diofcoride, éxlve au lieu ivz : ainfi maintenant il ÿ a de l'erreur en Diofco- ride Roüildit, que le fuc eftant mafché eft bon pour l'eftomach : & au contraire Pline a bieg dit, qu'ileftoit propre pour la bouche, comme il me femble que Cornarius a fort b.en remarqué. Car RE apres auoir dit auparauant, qu'il eftoit propre pour l'ardeur de l’eftomach, il adioufte , que la racine & le fac font propres pour la bouche. Or ce que Pline dir qu'on amañle la racine de la Reg/iffe en- uiron la retraitte dela Pouffiniere , & qu'elle eft longue comme celle de la Vigne, de couleur de Bouïs , Diofcoride dir qu'elle eft longue & de couleur de Bouïscommela Gentiane. Lefucdela racine de cefte plante , felon Galien , eft fort vrile ; ileft doux comme la racine : & vn peu aftrin- es 6: dés geant. Pource eft ilbon pour addoucir l'afprere , non feulement de l’artere , mais aufli de la galle à de la veflie, à caufe de la mediocrité de fon temperamenr. Il doit donc eftre propre à noftre tem- perature ; car nous auons monftré que ce qui eft doux , efteel : mais attendu qu'il a vn peu d'aftri- tion coniointe, tout fon temperament quant à la chaleur & aftriction , eft tiede , approchant forr - d'vne temperature mediocre : & pour ce quece qui eft doux , eft aufli mediocrement humide, il {e- ra à bon droit propre pour defalrérer , comme eftant mediocrement humide, & plus froid que le temperamentnarurel de l'homme. Diofcoride dir que la racine fechée reduire en poudre fort de- . : =. liée eft bonne pour l'ongle des yeux ; fi on en met deflus. Liu.22,ch.94 Liu.rs.çs4 LeTroë/ne: CHAP, LXL E Troëfne s'appelle en Latin Liguffrume: Les noms, S en Grec «va, : en Arabe Kezne , ou S Hume. Les Apothicaires l'appellens Alcanna:les Italiens Guiffrico,Olinella, Olinctta,& Chambroffena : 8 à Padoüe Conaëtello: les Efpagnols 4/fr2, ou a PTS Alhena :les Allemans Rhein vuciden, Beynholtzlin,& Mundholrz : les Boëmes Pracÿ,Zob : les An- olois Pryer:les Flamäs Keeleruyt,8c Mondthoudt Le Troëfne eft vne plante ou arbriffeau iettant plufieurs verges grailes, * fouples, & aifées à ployer, lefquelles font garnies de fucilles femblables à l’Oliuier, va peu plus larges, plus molles, & de couleur plus verte. Les fleurs forrent au bour des bran- ches, blanches , moufluës , ou, comme Oribaze lit, faites en façon de grappe, odorantes ; mais elles fleftriflent incon- , tinentapres auoir efté cucillies. Apres les fleurs ily vient Ï des grains entaflez en grappe de raïfin en façon de pyrami- de , {ermblables à ceux du Sureau, noirs, plus petits que ceux du Lierre, plusliffes & plus noirs,de gouftamer & mal plai- fant,pleins d'vn fuc rouge.Marthiol & plufieurs autres Sim- Dire r. de pliciftes onr deferir le Troëfre où le Cyprus en cefte mefine Lee eV façon: & mefmes Cordus, quandil dit , Le Ligs/frum , ou F Diofcor, w VAT 74 ARENA Troëfne fans doute eft vn arbriffeau que les Grecs appellenc 225" D | ; Cyprus ; parquoÿ Pline ne fe doit poinr retraéter de l'auoir im Û ST: Y 7 Laforme, ; o 1 = | Cr ñ AN ai PAGE AS Fr mm Æ (RES ue d CREER Su) ainfefcrit. Ruel dit que le Ziguÿ/rum ef le mefme arbre, Liu.x,ch 94 quel’onappelle Cyprus en Orient &én Grece ; & Troëfne en France, &cles Boutiques 4/cavra, & Linz. ch27. Henne. Tragus & Amatus Portugais font de mefme opinion, d'autant que le Troëfne a les mef- Hipnte L : n r . 3 Le ñ [1€ Ti ù mes marques que Diofcoride baille au Cpprus: car ila les fucilles comme celles de l'Oliuier ; mais & Diog. $ 4 plus 212 Liure[[.delHiftoire des Plantes, plus larges 8 plus molles,& plus vertes,aftringeantes au gouft; la fleur blanche, lefruict noir comme celuy du Sureau. Qui pus eft,die Matchiol : che que leLiraflrum a voutesles mefmes vertus que Diofcoride & Galien ont attribué à leur Cyprus. En l'hiftdes To ENS CN utefois il y en a d'autres qui penfent quele Zzeuffrum,& Cyprus foient plantes differétes. Fuchfe PEL an dit, que nous ne fommes pas afleurez comme les Grecs ont appellé le Ligustrum : cax,dit-il,ce n’eft pas le Cyprus , comme tous les modernes eftiment , veu que Pline dit, qu'il a la femence comme le Coriandre,8& que c’eft vn arbre eftranger : car le Ligustrum n'a pas les grains comme le Coriandre, qui cft rond & iaunaftre ; mais pluftoft il les a noirs, larges d'un cofté, & vn peu creux , entaflez en grappe. En outre ce n'eft pas vn arbre eftranger ; mais il Croïfbipar coutaux hayes & buiflons. 11 a s hs eftime donc que le Liguftrum eft la Phylirea de Diofcoride. Dodon appelle la mefme plante que HO ES Fuchfe met pour la Phylires de Diofcoride , Ligustrum, 8 ditque c'eft le Lignÿfrum de Pline, Vir- gile, & Columelle, Anguillara auffi ne nie pas que ce ne foit le Liouftrum des Larins; toutefois il n'afleure pas aufli que ce foit le Cyprus. Er dit que le Liguflrum eft la Phylirez des Grecs.Lonicerus auñli dit,queleZigusfrum des Latins eft Ja Phylirea de Diofcoride,& que la defcriprion que Diofco- ride fait de fa Phylirea luy conuient fort bien. Donc fuyuant l'opinion de ceux-cy, la plante qui ap efticy peinte fera le Liçuffrum ; mais ce nefera pas le Cyprws. Conftantin dit, quele Liguftfum & macliu.de CYP7# cit vne mefime plante; mais que l’on ne {çait pas pour leiourd’huy voir que c’eft. Que Pline He appelle bien le Cyprus, Liguffrum en deux endroits , donr le premier eft quand il dit: Ze Liguffrum ue se eff le mefme arbre que l'on appelle en Lewant Cyprus. Ceux d'Europe s'en feruent. Son fuc eff bon pour | les nerfs, dc. Er derechef quand il dit: 7/7 zum autre Cyprus en Egypte, qui a les fucilles comme le Iu- éubier, la graine comme le Coriandre; la fleur blanche odorante. On fait cuire cefle fleur en huile, que l'on preffe puis apres ; & eff appellé Cyprin. La linre couÿte cinq deniers romains. Le meilleur vient de Canope ou Borcari le long idu Nil. L'autre d'apres fe fait en Afcalon cité de Iudée. Le tiers em bonté € qui [ent meilleur que tous les autres, cf celuy qui fe fait en Cypre. Aucuns tiennent que c'eff l'arbriffean que l'on appelle en Italie Liguïtrum. Mais le Cyprus de Diofcoride a les fueilles comme l'Oliuier , & le Liguftrum de Pline les a comme le luiubier, &les grains comme le Coriandre ; au lieu que le Cyprus de Diofcoride les a comme le Sureau. Mefines ils ne s'accordent pas touchant la fleur,veu que Diofcoride dit gw#elle eff mouffue : & Pline ne dit finon qwelle eff blanche,c odorante. Parquoy le Cyprus de Diofcoride eft differant du Ligusfrum de Pline. Et ces deux autheurs s’accor- dent feulement en ce que l'vn & l’autre dit, que c'eft vn arbre : laquelle marque mefme eftantfeule fuffit pour monftrer que ce n’eft pas cefte plante vulgaire , que nous auons mis fuyuant l'opinion des autres pour le Cyprus & le LiguStrumr: d'autant que cefte plante n'eft qu'vnarbriffeau, qui viene parmy les buiffons, & ne deuient iamais arbre. Cen’eft pas donc le Cyprus de Dicfcoride, ny le Lé- grffrum de Pline, ny celuy de Columelle auffi peu, veu qu'il dit : --- Et nigro permifla Liruffro Bal[amn. On peut auf preuucr par le tefmoignage de lofephe , que le Cyprus, ou Liguffrum, c'elt à dire l'Alcanna des Arabes,eft vnatbre rare, & qui eft du nombre des plus exquis Simples : car Iofephe L'iu.4. ue parlant de la vallée de Hiericho, dit ainf:1/ y croiff le Baume,qui ef? le plus exquis des fruifs.qui [ont Es) # J3,@ le Cyprus,e les Mirabolans,adiouftant qu'ils font rares & beaux. Sainét Hierofme dit:Le Cyprus auec le Nard, & le Nard cr le Safran, la Calle & la Canelle auec tous les bois du Liban. Voilà ce qu'en dit Conftanrin.Or pource qu'il dit,que nous ne fcauôs que c'eft que de ceft.A/canna des Ara- bes, ou ce Cypras qui cft fi rare , il nous faut vn peu voir ce que les autres encefcriuent. Ceux qui ont traduit en Latin les autheuts Arabes, pour lemot Heye, où Alcanna, ont traduit Cyprus, fuy- uans comme ie croy, l'authorité de Serapion, qui dit, que Henne, ou Alcanna n'eft autre chofeque le Cypras. Ifaac Ebenamram dit,que Hewxe, c'elt à dire 4/canma,et la fleur de l'Alcanna.qui refem- ble les fleurs du Myrte,excepré qu'elle eft en grappe, & fà fleur eft blanche, tirant fur le pers,d’vne odeur piquante. Diofcoride dit, que c'eft vn arbriffeau ayant les branches gatnies de fucilles , & ce qui s'enfuit, qu'il n'eft pas befoin de mettre tout au lon g,veu que ce fonc les mefmes chofes que Diofcoride & Galien on dit du Cyprus. L'interprete d’Auicenne appelle auf Zigu/frum l'Alcanna, à laquelle Auicenne donne les mefme qualitez que Diofcoride & Galien donnent au Cyprss. PAS PER Bellon efcrit que l'arbre Here, ou Alcamna croift en Egypte, 8: qu'il eftdifferant en cela du Ligu- Liure 2. des frum , que le Liguffrum perdfes fucilles en hyuer, & l’autre non. Et en vn autre endroit il dir que ObRr «74 C'eft vne planre ou arbriffeau que les inter reres des Arabes ont faufflement nommé Zigwffrum ; d'autant que ce font plantes differentes. Car l'Henne croift auffi haut qu'vn Grenadier. Mais pource que les Ægypriens le couppent fouuent, & le cultiuent diligemmenr , iliette le plus fou- uent des verges comme d'Ofiers : & que l'on feche fes fucilles pour les mettre en poudre , qui fert atcindre en iaune. Or d’aurant que ceux qui font fous la domination des Turcs, & d’autres na- tions auffi . prennent grand plaifr à cefte couleur : 8 que les femmes mefme fe tiennent pour bicn prifées d’auoir les mains, les pieds &les cuifles, & les parties honteufes iufques au nombril ainfi teintes en cefte couleur; que pour cefte raifon l'Empereur des Turcs tire vn grand Fo e Æ moflue,odorantes ilny a aucun Medecin qui ne fça- Liure re. Liu.zich.s1, Du Troëlñe. Chap. LXI 212 de celte poudre. Comment donc nommerons nous cefte plante que nous auons icÿ inis pour le Ligufirum ? Peut efkre , dit Conftantin, que c'eft le Zign//rum de Virgile, Et melime les autheu:s pee day defa alleguez qui eftiment que ce Liguffram foit le Cyprus de Diofcoride, n'en font poinc e dote, & reprennent Seruius le Grammairien en ce qu'en ce vers de Virgile : Alba Liguffra cadunt ; Vaccinin nigra leguntur. | Ecloga Ii dit que le Liguftrum elt le Liferou Campanette, qui a la eur blanche , comme le Lis, ou en façon de pannier , qui s’agraffe à toutce qui eft pres d’elle* Aucuns mefine eftiment que Virgile appelle les grains du Ligutrum Vaccinia nigra: mais ils fe trompent, dit Macrhiol. Et Fuchfe auf V La forme. 7 SS S #2 S FS ESS SSSE SsS SS [Ka a Z Vfage. NE ses sx xs IL les fleurs. Ceux du païs les aiguifent & les poliflent pour s'en curer les dents: aufñli les vend on pour cefteffet. Ses fucilles durent tout le long de l'hyuér , defquelles apres les auoir trempées en fuc de Citron ils tirent vne liqueur la- quelle ils gardent, & s’en feruent és iours defefte pour fe teindre en rougeles ongles des doigts , & les cheueux des enfans, comme aufli le crin &la queuë des cheuaux à la façon des Turcs. Les Arabes fontle Spodissm (duquel Auicenne parle an chap. 17.) de laracine. de ceft arbre broyée , ou bruflée. | | Du Vacciet de Pine, CHAP. XL, Les nos, Liu. 6.c.18. liure 4. de Vcvxs eftimenc que la plante qui eft icy peinte, foit-ectie que Pline ap- pelle Vaccinium , & l'arbre que Theophrafte appelle Lacatha,difant qu'il croift parmy la plaine en Maccdoine.Ëlle croift parmy les buiflons & cftle plus fouuent va arbrifleau , quelquefois aufiellecroift auf haute qu'vn Coignier,8& a plufieurrs brâches & reietrôs, fans aucune.efpine;fes racines font groffes & branchues:fon tronc quäd elle croift en arbreeft quañ rou- fiours tortu.ayant l’efcorce creuaflée,afpre & grifaftre:mais celle des bran- ches rire fur le rouge-brun,Sa fueille eft comme celle du Prunier fauuage, mais plus verte , & pleine de veines.Sa fleur eft blanche, & fenc fort bon: elle eft compofée de quatre fucilles petites, & a des petits filets blancs au dedans, à la cime defquels il y a vne petite cefte rouge.Ses grains sôt noirs,rôds,& vnpeuamers au gouft,& neärmoinsils ne s6e pas mal plaifans,pleins d'un fue purpurin, duquel on teint les toiles, 8 les cuirs decraiflez,8& blancs en couleur de pourpre qui a for beau luftre, lequel elle garde long téps fans le perdre.Ses noyaux ont le mefine gouft & odeur que ceux des Cerifes & font ainfi couuerts d'vne coquille dure côme vnos,defquels on tire de l'huile qui feat bon,duquel on fefert pouroindre les gäs.Les merles,griues & autre oifeaux font fortfriands de fes grains lors qu'ilsfonc meurs:& pour cefte caufe on en fai- foit les hayes en Italie, pour y actirer les oifeaux;ainfi que dit Pline:Le Faccier,dit-il,fert pour chaf- Jer aux oifeaux : mais en Gaule, à caufe qw'ileff de couleur de pourpre , on s'en fert à teindre Les gros draps Le lien. La forme, Liu.16,c,18, | Dela Viorne. Chap. LXIHIT. 215 D Lelidr si a les valets. Aucuns eftiment que cefte plante foit amacerafus où petit Cerifier, où Cexifier fannage : mais Theophrajte. clle n'a rien de commun aucc quelque efpece de Cerifier À 3e que ce foitid'autant qu'elle fleurit incontinent,& fair les fucilles pecites , le fruiét amer, & au dedans de la Aeur ül ya 4 des petites teftes rouges,au lieu qu'elles font iaunes aux Ce- sy 4 rifes. Quant au fruiét il refembleroir bien aux Cenifes fauua- # ges, s'il n'auoit la queué plus courte,& n’eftoit plus petit:car LES il ne paffe pasla groffeur d’vn Pois. Les Romains appellent le Variet Hyacinthe,& le mot François Faciet femble venir du mot Latin Faccinig. Ruela eftimé que Vaccinium fe pren- noit pour / Hyacinthe:mais ie ne fuis pas de fon aduis:car ce. fte appellation ft tirée du liure qui eft fauflement attribué à Diofcoride , & eft prinfe fur vne conicéture incertaine , à caufe de l'affinité des noms. Mefme on ne fçauroit fe feruir de l'Hyacinthe pour chafler aux oifeaux en aucune façon: & les fleurs auffi de l'Hyacinthe combien qu'on les broye entre les doigts ne les fçauroient ceindre en couleur de pourpre. Dauantage Pline metle Faciet ay nombre des arbres & non des herbes. Que fi quelqu'vn vouloit direque JE tar == 2/4 Nez quatrie[me Phillyreade laquelle T hco- Phrafte dit par la traduction de Gaza:Z£4 Philyca efl fort fou- ple,er eff blanche come le Celeslreileult micux fait de dire,e/- le efftres fortesmais il faut qu'il ait leu xeurte Ou süceyor,ou quelque chofe de femblable. Au refte la Philycaelt de la gr2- deur du Troëfne.forr brâchue,& eft garnie de fueilles en tour cemps.L'efcorce de fatige eft grife & frôcie.Ses fueilles font quafi femblablesà celles du Lentifque, plus grandes & plus longues , charnues, de couleur de vert-brun , & aftringean- tes au gouft. Son fruict eft entaflé en façon de grappeiqui elt angtileux deuant qu'il foir meur:mais apres eftre meur ileft rond & noir.Iceluy eft compofé d'vne chairtendre,& pleine de fuc , quieft au commencement doux, & puis amer, auce à va bien peu d'acrimonie. En le mafchant on fent vne odeur plaifante, 1 | … Du Cytik. Chap.LXV. 217 Petite Philyrea de Pena : 1. de | Philyea LIL. de Da- l'Efclufe, Philyca DEN ; lechamp. | + Ê >, 1 ANSE) plaifante, quafñ comme celle des grains de Geneure. Au milieu de cette chairil y a vne efcaille de bois, qui touefois eft forttendre &ffaile, dans laquelle il y a vn noyau rond, & amer au gouft. Nous en auons mis icy le pourtrait. Cette plante croit en la foreft de Gramontaflez pres de Mont- pelier,aux endroits qui font pierreux & fablonneux. | Du Cytife, CHAP. LXP. WW E que les Grecsappellent moriGr n'eft pas vne herbe ; mais vn arbriffeaur, res noms, TM appellé auffien Latin Cyri/#s,du nom del'Ifle de Cythnos, où il fut premic- LS rement decouuert,8& de tranfporté ésautreslfles Cyclades,qui puis apres < en peuplerentles autres villes dela Grece, dont paf ce moyen elles eurent ; ; ) beaucoup plus de laict & de fromage; tellement que Pline s'eftonne dece HE 08 S qu'il eft firare.en lralie.Or le Cyrife.felon Diofcoride.eft vn arbrifleau tout La forme. : LA) blanc comme le Rhamne;ieträt {es branches de la longueur d'vne coudée, QA quelquefois plus grandes,defquelles fortentles fueilles femblables à celles =" ? du Fenugrec,ou du Lotus à trois fucilles: mais pour la plus part moindres, ayans vne cofte releuce par le milieu du dos.fcelles broyées entre les doigrs fentent la Roquette,ëz ont le gouftdes Poisciches frais Cette defcription n'eft pas fi exaéte,que lezr4y Cytifus puile eftre Cognü par le moyen d’icellc:car il yadiuers autheurs qui ont pris diuerfes plantes pour le vray Cy- zi[e: entre lcfquels Matchiola efté quelque temps en cette opinion,que le Cytife eftoir certe elpece de Trefle odorant que les Italiens appellent Tr#foglio Cauallino, c'eftà dire Trefle de chenaux, à caufe que les cheuaux en font fort friands: mais depuisayant cognü que ce Cytife Là eftoir le Lotus Priné,& que le Cyrife n'eft pas vneherbe;mais vn arbrifleau de la grandeur du Meurte, felon ce que Galien en efcrit:& mefme que Pline & Strabon le mettent au nombre des arbres, changeant d’opi- nion il a fait pourtraire vne autre plante de Cysife,que Cortufus luy auoit enuoyée,laquelle il croift anoit toutes les marques du ray Gyrife,non feulementquant aux fucilles & à la couleur de la plan- te; mais auf pour le bois,qui eft noir & tres-ferme, comme l’Ebene : ce que Theophrafte & Pline ont efcrit du Cyrife. Er dit,qu’il a ouy dire que certe plante croift en grande abondance au Royau- Las de Naples , & qu'ileroit bienqu'il en croift en d'autres endroits d'Italie ; toutefois qu'il n'en auOit pOint veu auparauant. Neanrmoins les doétes Simpliciftes ne prennent pas cette plante pour le Cytifes mais pour vne cfpece de Medica. Le Cyrife,felon Tragus, eft vne efpece de Trefle que :: 1 aucheur des Pandeétes appelle Pes Milui,de laquelle ilfera encor traité cy-apres-auec les Treffles. ue ; | Et n'eft autre chofe qu'vne tige haute, 8 pleine de neuds , qui en ierre plufieurs autres pleines de Tome premier, É | T jointures Sur le c.108. du 4 liu, Lctermÿsé Liu13.c24: 218 Liureé il, de l'Hifioire dès Plantes, Cytife de Matthiol. | Cytife de Traçus, iointures en façon de bras , ayant les fucilles du Trefle, qui refemblent aucunement à celles du Fenugrec; toutefois elles font plus grandes,plus fermes,plus aiguës & plus longues; va peu den- relées à l'entour en façon de fcie,blanches,& qui ont le gouft du Trele.Elle croift d'elle mefme parmy les champs. Marcçellus Empirique defcrit auffi wz Cyrife, qui croift de foy-mefme parmy les champs, comme il dit; difant, qu'il y a vne herbe ou vn petit arbrifleau,qui croift principale- ment à l'entour des hayes des vignes, lequel eft appellé en Larin cysifus.Ses verges font tortues, ou coutbées : fes furilles longues, bien verdoyantes. Ses fleurs font ferrées, longues , blanches, qui fentenc bon, & ont l'odeur du miel. La plante eft roufiours verdoyante en hyuer &enelté. Ceñte defcription conuient peut cftre au Cyrifus de Tragus Conftantin en fes annorations fur Diofcoride dit auoir veu le wray Cytife au iadins du Moraftere de fain@-Germain de Paris, lequel auoit toutes les marques de celuy de Diofcoride: & aufi awiardin des Cordeliers à Lyon. Dalcchamp en a fait la defcription fort fidelement & exaétement, comme aufli de plufeurs au- tres plantes.Or voicy ce qu'il en dit:Il y a eu du Cyrifus par l'efpace de plufeurs années auiardin es Cordeliers à Lyon , lequel mourut ; pource que pour la crainte du fiege on fur conrraint de gafter ceiardin là, ce qui fut en plein efté; cellement qu'encor que le lardinier le replanraft, ce neancmoins il ne reprine pas.C'eft vn arbrifleau quafi de la hauteur d'vn hommeavantplufieurs branches blanches ; la fucille du Fenugrec qui dure roufours : la fleur jaune , femblable à celle des Pois , tachetée de noir. Sa graine eft comme celle du Genelt, enclofe dans des souffes lon- guerres, &r larges comme celles du Geneft qui la tiennentenferrée. La racine pour la hauteur de la plante eft fort groffe;tirant obliquement contre bas, poulpue, comme celle du Raifort: rendre & douce au gouft.Il Reurit tout le long de l'hyuer infques au mois de Mars, & fait fes goufles en cité. Son fruict eft meuren automne. Ses fucilles pilées fentenc dutout comme la Roquetre, & out le gout des Pois ciches frais. Or voicy pourquoyil fait fes fleurs en vn temps fi mal propre comme l’hyuér , felon ce que Conftanrin dit en fes annotations fur Diofcoride: c'eft que cefte plarite eftant de celles quine font poincfrilleufes,8&c qui necraignent ny chaud ny froid,nynece, ny grefle,eftant fertile de fa nature,fa chaleur naturelle eftant accreuë par la violence du froid ex- cerieur attire par ce moyen plus de nourriture de la racine,qui auffi eft rendre,&z par ce moyen elle ierce les fleurs. Quant au Cyfife dont le pourtrait eft icy mis, Gefnerus l'enuoya à Dalechamp. Or c'eft ve plante que luy mefme appelle, reiPuAGr, c'eft à dire gwz 4 les fucilles comme le Trefle, ayant vn gouft vifqueux comme celuy de la Mauue , tel que Galien attribue au Cyrife. L'autre Cytife qui eft apres, eft appellé Cysife des Alpes ,pour raifon du lieu .oùilcroift. Caril croiltfur l'Apennin, & eft vn arbriffeau de la hauteur d’vn homme, quelquefois plus petit,quia plufieurs tiges branchues: les fucilles comme celles du Fenugrec, ou du Lotus à trois fueilles , roufiours trois a trois, qui fortent par les boutons des branches,& font attachées à vne queué graile. Quel- quefois Du Cytik. Chap. LX V. 219 Cyrife de Gefuerus. Cytife des Alpes,de Dalechamp. VA qué fois il y a trois queues enfemble, qui ont chafcune trois fucilles. Il fait beaucoup de fleurs au bout des branches, iaunes ou palles, femblables \ celles des Pois. Les fucilles & les bourgeons 8z mefime toute la plante, font blancheaftres. Pena apres auoir longuement efté en doute tou- Chant le wray Cyrife ; en fin ayant bien pe{é coutesles circonftances, & conferé enfemble pluficars plantes, ildic, que qui voudra en juger fans paflion , prendra pour le vray Cytife celte plante qu'il dit auoir reumé fur le grand chemin de Rome à Florence pres d'vn bourg appellé Aguapendente, * en vne plaine baffle, & fertile. Orc'eft vn arbrifleau , quia cinq ou fix coudées de hauteur , & da- , uantage ,& plufeurs branches comme celles du Genet, Cytifé I. de Pena. grailes, fort dures & canelees , quifortent de terre, ou bien : vnpeuau deflus dela racine qui eft de bois. Il a les fueil- NW les trois à trois, attachées à vne queue, & n'en fait pas 48 beaucoup. Elles font femblables au Fenugrec, plus eftroi- M tes, & plus poulpues, comme celles de la Rue. Sa fleur eft ne; mais plus perite. Ses goufles fonr comme celles du Gencft, grifes, plus grailes, & plus plates, dans lefquelles il y a la graine femblable à celle du Geneft, de couleur de ; vert-brun, & chafque graina fa place feparée. Toute la planteeft blanche comme le Rhamne de Montpelier. Son ” ef Ÿ souft eft comme celuy des Pois ciches , au autres Icoumes. Fe o VQ QT PA. Oril en mer encor vnautre plus cogneu & plus frequent Us * WP \ SA, FE Iralie & en Prouence, qui croit en des coftaux maigres 2 x Aa a É + 24 & pierreux parmy les arbres de l'efcarlate:; & les grandes UN V à4Ë V7 Bruyeres; & fair beaucoup de fleurs belles à voir, & dont À e À à: à } EE ST ASS D » ER f} DE } À RE Ver Ÿ ( les cheuresfe paillent au commencement delefté. Cefte 02h V7 plance iette des branches longues d'vne coudée & demie, VA grailes & ligneules, branchues , defquelles les fueilles for- . : . -1 , tent trois à crois ( ce que le peintre a oublié, n'y en mettant . dent , rondes & de couleur de vert-brun. Ses fleurs font femblablesà celles du Geneft, &en fort grande quantité au bout des branches. Elles fonc petites , iaunes, & bien ; SA: entaffées pour la grandeur de-la plante; fur lefquelles les abcilles-fe-pofent volontiers. Il a vne odeur plaifante, & le | F 2 mefme Cytife I de Pense comme celle du Geneft ou du Spartion , ou des Pois ; iau- Cytife II. de Pen que deux.) Elles fonc plus grandes que celles du prece-. 202 LiureÏl.del'Hiftoire des Plantes, Cytife 1. de Pera, jl RS UP TE JS KU GS tD (à ji UT UIER <ÿ ü Cyttfe d'Effagne 1. de l'Efclufe. - LS 7 NZ {Ls : s SE S 4 NN 2 ET SZ (2 SUN 2 SR mefme gouft que le precedant. Sa gouffe & fa graine font plus petites. Voilà les plantes que les doétes Simpliciftes prennent pour le ray Cyrife. Outre celles à l'Efclufe a mis d’autres plantes Cig . qu'il eftime deuoir eftre mifes au nombre des Cy#ifes. La premiere croift de la hauteur d'vn arbrif “’Eane. {eau , ayantquelquefois le cronc de la racine dur, le bois iaune , & la moëlle noire. Les grofles branches , & aufliles petites font couuertes d’vne efcorce blancheäftre. Les tendrons font tous velus. Les branches font bien garnies de fueïlles attachées trois àroisà vne queuë, comme celles de la Medica ; mais d'vn vert plus palle, ayant le gouft des Legumes verts 3 routefois il y a Cytife d'Efpagnell. de l'Efclufe. D (l D p n VAR Li S à FO Da S a)» OP SU @ cri 11 sue VE d'Ejpagner, AN F SN ON SN JA TRE Va ; CN H\) y, S Teben. Le temps: Cyrife LIT: d'Efpagre. vnpeu d’amertume. Il y a quelque peu de fleurs au bout des branches en façon d'efpic ,comme celles des Gencfts, jaunes & vn peu odorantes :apres lefquelles il y vient des gouffes femblables à celles du Geneft , longuettes ; routefois elles font afpres & veluës. Au dedans il ya vne femence petite, vnpeuenflée, & noiraftre, plus petite que celle du Genceft. Sa racine eft de bois & fe va efpandanr çà & là. Le fecond n’a que deux coudées de hauteur, & eft fort branchu. Il ietre des verges du tout blanches, minces, branchues. Il a les fueilles comme le precedent; toufiours trois à trois at- rachées à vne queuë ; mais moindres , & du tout blanches, qui ne s'efpandent.iamais ; mais fonc quafi coufiours pliées, auec vn dos releué, & fort ameres. Il fait fes fleurs au boue des branches comme le precedent , qui font du cour fem- blables ; mais de plus belle couleur, comme d’or. La gouffe aufli eft longuette, afpre , ayanr le bout courbé contre bas, de couleur de. pourpre-brun. Sa graine eft plus grande que celle du preccdent , & noiraftre. Il a aufli la racine du tout femblable. L'vn & l’autre croift aux enuirons de Salaman. que , &enl'vne & l'autre Cafille le long des chemins. Ils fleuriflent au mois de luin , leur femence eft meure en luil- let & Aouft. Le #roifiefme iette des branches de la hauteur d'vn pied : rarement arriue. il à la hauteur d’vne coudée. Ses branches font grailes , toutes blanches, garnies de fueilles qui font attachées trois à crois à vne queué courte, donc celle du milieu eft deux fois plus longue que les autres. El- les fonc de couleur de gris cendré, & blanc, d'vn gouft aftrin Du Cytife. Chap. LXNAT . 221 Cytife d'Effagne Ill. de l'Efclufe. Cyrife d'Espagne IV. de l'Efclnÿe. pe PA \| Y ST ZA HE JAN eh US D =. (x (1 GAL afringeant & qui deffeche la langue. Les branches iettetit quafi depuis le bas iufques à la cime des fleurs qui fortent par mefime endroit que les fucilles deux à deux, ou trois à trois, enclofes dans vne petire ouaine couuerte d'vne bourre blanche & molle , de couléur d'or , reluifantes, & “de plaifanté odeur, de mefime façon que celles du precedent , fi ce n'eft qu'elles font plus petites. J1 s’en treuue en plufieurs lieux d’Efpagne , fingulierement en l'Andaloufie; mais iln' yen a point tant ailleurs comme au Royaume de Valence, où ils s'en feruent pour diuers vfages: car ceux qui nonrriflent les vers à foye , fe feruenc des branches dece Cyrife, les metcant par deffus les nattes, afin que les vers eftans faoulez de fucilles de Meurier , montent deflus pour filer leur foye , d’où if r- les femmes & les enfans les oftent.puis apres. Le guatriefme eft de la hauteur d'vn homme , ayant PEER des verges longues, qui ne font pas fort branchuës , ny fouples , couuertes d'vneefcorce noiraftre. Ses fueilles font comme celles du Trefle, ou dé la Medica, attachées trois à crois à vne queué, verdes par deflus , & rougeaftres par deflous, & veluës. Elles ont le gouft comme les legumes: mais vn peu amer. Ses fleurs fortent par les ailes des branches, femblables à celles du Geneft , iau- nes comme l'or. L'Efclufe ditqu'il nena point veu ailleurs qu'au pied des montagnes qui font aupres de Gilbatar, & le long de la Marine de l'Andaloufie, & qu'il fleurit au mois de Feurier, Diofcoride dir, que les fucilles du cyrife font refrigeratiues. Broyéesauec du pain & appliquées Line to8: elles font refoudre toutes les enfleures quicommencent à venir. Leur decoction prinfe en breuua- RER) ge fait vriner. Aucuns le plantent pres des ruches , parce qu'il attire les abeilles. Les fueilles du Cyrile, dit Galien, ont vne vertu refolutiue, auec vne fubftance aqueufe temperée, comme les... fueilles de la Mauue. Oreftoit il en grand vfage du temps des anciens pour nourrir les brebis ; & en L les faire porter , & auoir beaucoup de laitt; comme Columelle en à diligemment efcrit , difant ; Il eft bienréquis d’auoir beaucoup de Gyrife aux merairies ,pource qu’il eft bon aux poules, aux abeil. te chap les, aux cheures, aux beufs & à toute forte de beftail, d'autant qu'il les en en graifle bien tot, & fait pe auoir beaucoup de laËt aux brebis, & parce qu'on le peut faire manger vert huiét mois durant, & puis apres {ec En outre il croift aifémét en toute terre pour maigre qu'elle foit, 8 endure toute tem- pefte fans danger. Siles femmes n'ont pas affez de laiét , il faut cremper du Gyréfe fec dans l'eau , & apres l'auoir ainfi trempé vne nuiét, le lendemainil faut exprimer cefte infufion , & en donner trenteonces parmy du vins & pat ce-moyen elles en vaudront mieux, & les enfans auront du ‘lai& à foifon pour {e nourrir mieux, &c. Pline en dit tout autant , difantainf ; Le Cyrife ef vn ar- TEE brifleau merueilleufement celebré par Ariftomache Athenien pour la paîture des brebis, & pour les porceaux, quand il ef fec: carildit, qu'vn arpan de terre, encor que le fonds ne fera pas de meilleurs, femé de Cyrife vaudra de reuenu à fon maiftre deux mille fefterces, qui font “a vinot neuf efcus fol 8 dix fols , à raifon de foixante fols pour efcu. Il eft d'aufli grand proffit qué J'Ers: mais il faoule pluftoft,& n'en faut pas beaucoup au beftail pour l'engraifler , cellement que Tome premer » LEURS la Ets noñis. Hermol, corrc.i12 liure. 1. de Diofcar. Corn.Embl. oliure 19. de Diofc. Li 22. C4. Liwrcte;. LA formes . 5 DE . 522 Liure IT de l'Éiftoiredes Plantes, la cheualine en ayant goufté ne fe foucie plus de l'orge. Jln°y' à point d'autre pafture.qui faces auoir plus, ny de meilleur laiét. Outre ce il preferue le beftail quien mange, de toute maladie, comme vne medecine: d'autre lifent comme vne medecine contre toutes maladies : les autres comme yne medecine pour lesmaladies des brebis : mefme ilcommande d'en donner auce dt vin aux nourrifles qui ont faute de laict, de celuy quieft fec apres l'auoir Cuiten eau, & que les! enfans en feront plus grands & plus forts. I1eft bon de le donner vert aux poules, & sileft fee, il le faut faire tremper. Democrite & Ariftomache promettent qu'il n y aura jamais faute de mouches à miel là où il y aura du Cp#ife. Et n'y a chofe qui coufte- moins. On le femeaucc l'orge ou Ja graine au printemps comme le Porreau: oubien on Alyffor re[emblant at Cyvife fèle # plante on Fo Re deuant l'hyuer. Sion le fe aucuns, de Lobel. me il faut quela graine air trempé auparauant;@c-s'il ne pleut il le faut arroufer, Quand ileft de la hauteur d’vne coudée , on le plante dans vne fofle profonde d’vn pieds On le plante enuiron les Equinoxes, qui fonc vn peu de uant la my.Mars & la my-Septembre lots qu'il eft encor ; tendre. À trois ans ileft en fa parfaite grandeur. Il le aus ” tondre à l'Equinoxe de Mars, quand il eft deficuri, pars ; quelque enfant, ou par quelque vieille quine fçauroit auf bien faire autre œuure. Il eft blancàle voir :& pourens faire vne breue comparaifon!, c'eft vh afbrifleau de ‘Trefle aux fueilles eftroises ( ou pluftoft larges.) On en donne aus beftail de trois iours l'vn. En hyuerquandil eft fecille faue mouiller. Il n'en faut que dix liures pour faouler vn cheuals &c ainfi aux autres beftes à proportion, &c. En eefte defcri ption du Cytife Pline a mal traduirce mot,comme le Porrea:l car au Grecil y aderezcims Pméuesk, le femer bar quarreaux, comme aufli Columelle l'a traduit. On peut bien adiou-" fter auec les Cyrifes,!” 4/yffon quirefemble au Cyrife, &ietre {es branches tout de mefme , ainfi qu'efcrit Lobel.C’eft vne fort belle plante, peu cogneuë, eftrangere, & rares ficen'eit aux plus beaux vergers de Flandres: où elle fait en efté des! fleurs iaunes comme le violier; mais moindres, qui forrent. d'vne infinité de tiges efparfes ça & ltortuës comme celles! du Ben blanc,& canelées. Sesfucilles fonc commeceiles du PR ag ge KE 7 oh A SE =, Cyrife,plus poulpués,blancheaftres, afpres, & veluës. Sa ras ! AT SAT à cine eft de bois,dure. Sa graine vientaufli en des soufles. Du Halime, CHAP. LXVI. L, va eu diuerfes plantes qui ontefté defcricres par les autheurs fous* le nom de Hu/ime,defquelles ils ont auffi adioufté le pourrrait.Or nous" >=1 cfperons de parler icy du wray Halime, felon l'opinion de Dalechamp. 1 Quelquefois il s'efcritfans H, & quelquefois auec vne H. Il eft befoins ÿ de l'y mettre, pource qu'il a prins fon nom de l’eau falée ; pour celte raifon aufli Aëce dit que / Halime s'appelle aufli A/myrida , à caufe 1} de la faleure. Solin dit qu'il wa vne herbe qui croift en Candie, & eft appellée Aimusquia vn merueilleux effets il faut croire à ce qu'ilen ‘dit. C'eft qu'eftant feulemenc morduë;,clle fair perdre la faim pourtour ce iour là,& que fonnom eft venu de là d'autant qu'elle empefche d'a- uoit faim:& que pour cette caufe il faut efcrire fon nom fans H. Les Latins,côme Pline,;ontappellé l'Halimus Anreone. À Tolofeilsl’appellent l’Herbe.dé Mafclou, qui vaut autant à dire,come berne pour la colique. L'Halimus a audi plufieurs autres noms,comme l’on peût voir au liure des noms des fimples faufflement attribué à Diofcoride , lefquels il n'eft ia befoin d’adiouftericy. Pour raifon deu l'Halimus,dit Pline,5/ y # grande controuerfe entre les autheurs:car les uns difent que c'efl une plante fort ebeffesbläche,& tout ce que Diofcoride’en dit:les autres difent,que eff une herbe potagere venäta le long de la mer, tiennent qu'elle eff nômée Halimus à caufe de [on gouff falé. On dit encore qu'il s'en treuue de deux efpeces,dont l'vne eff fauuage;& l'autre priuée,Crareuas en adioufte vne croi fiéme.Il y a encot d’autres plantes nommées Halimus,comme nous anons dit:Or nous parlôs icy de l'Halimus de la premiere efpece,c'eft à dire du vray,& celuy de Diofcoride.L'Halimus elt vne peritem plante ayant vne grande racine,courbée,& qui s'efpandbien au long,grofle & dure,Elle à plutieurs: tiges, qui s'efpandent deçà & delà en rond , plus hautes d'vne coudée, anguleufes & Besucisie Ses fueilles fontentaflées par monceaux, forcans du tronc & des branches par diflances et grofles HAE UNRES RSS Du Halime. Chap. LXVI. 223% grofles 8: blanchès femblables à celles de lOliniersmars plus courtes, combien que quelquefois elles font aufli longues que celle du Rhamne , telles que l'Efcluté.les baille à {or … Halime dé ln feconde efpece. Dioicorideles met plus larges, 8e ; Pline dit gwelles font plustendres. Er 'vn & l'autre eft vrays À qui fonc vertes mefine en hyuer, ayans vn gouft premiere- ment falé,8c vn peu aftringeanr,tel que l'on apperçoit en plu- fieurs plantes:, qui croiflenr le long de la mer; & puisapres _ilefkvn peu doux. De ce gouft falé ilaefté appellé Ha/imus (afin que perfonne ne penfe qu'ilait prins ce nom là de cé qu'il ne croift{inon le long de là marine, & non ailleurs) Ilfairvnefemence large! blanche, &en grande quantité au Liu.ré-ras - bout des branches. Lasroifiefmeelpece d'Halime ; que l'EF- UE De clufe defcrir,8quieft forecommune le long de la mer, ef le Lime 4. de -Chrithmum de Diofcoride, queles fcaliens appellent B'doue, ne je commé nousmonftrerons en fon lieu. L'Hslisuss{élon Dio- caufch.:2. fcoridee/fune planre propre pour faire les hayes, Jemblable an Rhetmne, fans effines , ayantles fueilles comme l'Olinier mais plus larges: Icroiff parles ages G> lieux marfiimes. En Ori. ù baze il yales mefineschotes. Theophrafte dir que / Halime k . tueles plantés quiluy font proches mieux que le Lierre, > ou le Cytife ,carle Cyrife auili les tue, }& ce d'autant plus | quil eft plus falé.-Rucldir, que /'Halime eft fort commun Liu.x.ch8 f- ee FN parmy les hayes viues en France, 8z que les païfans l'appel- au lent Blanche-putain , qu'ila vn gouft vn peu afpre, tirant Vrap Halime de Dalechamp. etre re 1ta true: = Tr tr: nm furle falé;8 que pour celte caufe fes fucilles rendres {ont d'aflez bon goufOrs'ileftime.queccfte plante là foit /'Halimus, il Le trompe grandement comme nous auons ditau chapitre de la Spiraer. Belon fait mention de l'Halime en plufiéurs endroits ; & toutefois ileft impolhble de comprendre par ce qu'il en dit, quelle plante c'eft, En Candie, dit:il, on appelle l'arbriffeau dur Hafiwies , Hali- 1 is 1. des obleru.c:18. matin, y elt fi frequent, que la plus part des hayes en foncfaites. Ses tendrons font doux Even rec viautte licu, L'Hnlimus, dit-il, elt du nombre des plantes qui font toufiours verdoyäntes. Luy chap 44 mefine afleure auoir veu du Aalimss en vn certain pré, qui rampoirpar deflus la terrecommeles ee Cappiers, combienque/ Halimus dela nature croift en arbriffcau branchu fans efpines. Er en'Vn Liure 1. des autre lieu. On garnit , dit-il ,les chauflées du Nil'ausc desfagots d'Halime. Et puis : On fait les Un hayes en Egypre du Hafiiwe. Amatus Portugais difrourt auffibien au long couchant l'Halime, fans DIR En que toutefois on puifle cognoiftre l'Haltme par fes difcours. L'Anguillara n'en parle pas plus af: feurément, qui dit que l'Halime croilt en quelques feux de l’'Abruzze pres de la mer , rel que ce- _luy que Diofcoride a defcrit, qui eft bon à manger, & à faire des hayes: & qu'il sen voit vne au- ; À | = tre efpece aflez femblable en d'autres lieux maritimes. Finalemant que cefte plante s'accorde bien aucc tour ce que Diofcoride aefcrit du Halime ; S&iqu'on en mange en Candie, À oùils l'appel- lent Sandalida , & qu'on en fait auf les hayes en Sicile, Cordus confeffe de ne cognoiftre pas debat d'Halime, & dit, qu'il faut bien prendre garde comme l'on pourra accorder Diofcoride & Sérapion chap. rar. en la defcription de cefte plante. Car Diofcoride dit, que l'Halime xefemble au Rhamne, finon aise 8;.des quil n’a point d’efpine. Et Serapion dit, que l'Halime eft plus cfpineux. Voilà comme Serapion ue en parle. Diofcoride. Ce qui croift de cefte plante parmy les champs refemble au Rhamne, c'eft à dire , au Naufesi, fi cen’eft qu'ila beaucoup d'efpines, & que fes fueilles font comme celles de l'Oliuier. Dont on ne fçauroit comprendre autre chofe, finon que l'Halime xefemble au Nanfesi, cet à direau Rhamne ; fi ce n'eftoit que le Rhamne a beaucoup d’efpines ; auquél fens Serapion ne ditpas que l'Halime qu'ilappelle Melochia ait des efpines , & par ainfiil n'eft point befoin de Vaccorder auec Diofcoride. On plante l'Halime dans lesiardins à Tholouze. Il croift aufli de SOA | foy-mefme parmy les buiflons, comme Diofcoride efcrir, principalement en va village à trois FAUNE licuës prés de Tholouze, qu'on appelle fainct-Honrens éslicux maigres, afpres,& efleuez, tellement EURE qu'Oribaze abien dit, qu'il croift en lieux maritimes, & aux precipices & hayes. Galien dit qu'il HA AA ER en croift beaucoupen Crlicie , là où ils en mangent les tendrons, &les gardent pour la prouifion fmpl de l'année. Cefle plante porte fermence, & fait auffi du lait. Er cft d'vn gouft falé & vn peu aftrin= es Li geanr. Dontil apperrqu'’elleeftcompoféede parties de diuerfes qualirez. Pour la plus part elle eft chaude moderement auec vne humidiré crue, & vn peu venteufe. On cuit fes fueilles qui féne . "e - . f . bonnés à manger. La racine mirique les fpafmes , ruptions & les trenchées du ventre prife en breuuage auec d’eau miellée au pois d'vne dragme. Elle fait aufli venir le lait aux femmes Quant à ce que Diofcoride dit de la racine,ceux de Tholouze l'experimentent tous les iouts aux fucilles: car ils en prennent vne poignée, qu’ils font piler , & la baillent à boïreen RES , dont CEUX Liu.r.e 163. 4 qui L 1 224 Liurelf.delHiftoire des Plantes, qui en vfent fe fencent m erueilleufement allegez des douleurs de la colique,& tranchées du ventre. Pour cefte caufe ils l'app ellenc Herbe du Mafclon, Quant a fire venir le laiét, & engendrer la {e- mence,il y bien de la raif on : car la fubftance falée & nitreufe,attenué le gros fang,& par ce moyen le fait micux penetrer iufques aux mammelles : 8 par fon aftriétion il fortifie les Parties glandu- leufes pour mieux cuire la maticre donc fe fait le laict: 8 par fa qualité douce il augmente le {ang, pource que les chofes douces fe changent aifémenrenfang. Les p-ïfans fe font accroire qu'én meflanc du fel parmy la pafture des brebis, cela leur fait auoir plus de lai. Du Sureau, CHAP. LXVIL LP RÈE 3 E Sureau.ou Suyer,s appelleen Latin Sambucemsien Grec éxrr : en Arabe I- NS facti : les Irahens l'appellent Szwbuco; les Efpagnols Sabugo, & Caninero: Coroll. 184. ” les Allemans Ho/der , pource quil eft creux , ou bien Hofer. Hermolaus FU + eftime qu'il a efté appellé Sambucas en Latin,de Sambyca,qui et vninftru- (© ment de mufique,que les vns appellent Pééida.les autres Magadin. Or il { a cfté appellé Sambuca de c:luy quiena efté muéreur qui s'appellcit 54%- NN Pix. On dit,que la Sibylle fur la premiere qui en vfa Quineus Serenus ap- pi 4 c168. , pelle aufli ceft atbre Szbwcs.Diofcoride fait deux efpeces de Sureas,doit 0% l'vn eft le Surean commur,qui croift comme vnaibre ; l'autre plus peut ap- pelle Ebulus,duquel nous parlerons au chapitre fuyuant. Quant au premier,combien que Diofcori- à de n'en mer qu vne efpcce, qui eft celuy qui eft cogneu de tous, & qui eft icy peint: routefois les AP: 31e modernes en ont'obfcrué deux autres cfpeces;à fçauoir Le fausage,ou de montagne, QUE NOUS AUOI $ mis dans la Foreff,8c auons mis les marques par lefquelles on le peut cognoiftre d’auec le preceder. L'autre qui eft de muraïs,où aquatique, duquel nous traitt - Le Sureau. rons Cy apres. Le Sureau vulgaire ft vnarbrifleau,qui croift | Ur fouuent à la hauteur d'vn arbre;ayanr le tronc gros,ligneux, Ve duquel il fort plufñeurs branches, rondes comme les cannes, VAE ôgues,droites,pleines de neuds,creufes,pleines d'vne moel- , € blanche,& douce,& couuertes d'vne efcorce orife,{ous la- quelle il y en a vne autre verte, que les Apothicaires appel. ‘ $ lent Afedianus Cortex. Des neuds il fort des furjeons, fe autour defquels il y a des fucilles de couleur de vertforc DEN. chargé, vn pu dentelées à l'entour, & qui fencent mal. Les fleurs fortent à la cime des branches,qui foncblâches & par f rmbelles ; apres lefquelles il y vien des grains ronds,qui du 1 5mencement {ont verds,en fin ils font de couleur de pour- . pre brun, pleins d'vn fuc vineux, dans lefquels il y a vne fe- méce menué & : latte.Selon Diofcoride le Sureau a les bra- ches come canncs,rondes,creufes, blancheaftres,& longues. Ses fueilles refemblét au Noyer,fortans crois à trois ou qua- tre à quatre des branches,parinterualles. Elles font puantes, DEeA & decoupées menu tout à l'entour. En la cime des branches li FL & & {urjcons il y a des ombelles rondes, qui portent des fleurs Æ blanches, & puis apres des grains comme ceux du Terebin- 7 the, de cou'eur de pourpre-brun, en grappe, pleins d’vn fuc qui eft comme du vin. Ce que Ruel à traduit , Les branches mr a creufes,ilyau Grec tamis, c'eft à dire, vx peu creux. Et Ni 4. de fait les branches du Swyer ne font pas du rout creufes,m is ANUS R SIN À à CA 10 \ pleines d'vne moelle fpongieufe. Er lioùildit: Les fuerlls Liure re HE ET < puates decoupées menu tour à l'entour, il y a au viel exemplai- Liure 3. de re:De maunaife odeur, plus ameres.Oribaze lit uaxpérses, c'eft à dire,p/us longnessles autres pixpare- lift. ch13 Le, c'eft à dire, moindres. Theophrafte à defcrie plus au long le Syreau, Orie mertray icy ce qu'ilen dit, pource qu'à mon aduis, Gaza ne l'a pas bien traduit : Le Surean croiff principalement aupres des eaux, @ en lieux ombrageuxs € toutefois il ne Laife pas de croiffre bien ailleurs. C’eflun arbriffean brancha:fes branches du premier an iufqu'à ce que leurs fueïlles tombent,ne croiffent [inon en longueur: apres celaelles croiffent en groffeur.Les bräches ne [ont pas fort grädes,@r ne palfent inmais fix condées au plus Ke vieil tronc eff rros comme cefle piece de bois qui fait l'efheron aux galeres : car felon Pollux méscsParaia eft s0A@vic'eft à dire,ce bois eflené fur le milieu du nauire auquel l'ancre eft attachée ; &c sutour duauel on arrache de chafque cofté des perches de bois, aufquelles on atrache vn bec d'aiin ou de fer, droites & auancées en dehors, que les Grecs appellent ép6ca@, auec lefquelles on heurte les nauires des ennemis pour les rompre. Theophrafte donc compare le vieil tronc du Surea“ DuSureau. Chap.LXVIT 225 Sureau à cefte groffe piece de bois , & non pas auecwx heaume on bourguignotte : car le mot dont il » vfe;qui eft vn terme de marine,eftoit aflez cogneu & en vfage aux Atheniens,8 à ceux de l'Ifle de Lesbos , auiourd’huy appellée Metelin. } Son efcorce eft life, mince & roufle. Son bois eft fpongieux & leger eftanr {ec , ayant vne moëlle tendre, tellement que toutes les branches font creufes.On en fait des baftons legers. Eftant fecil eft cresfort, & ne fe pourrit point en l'eau, pout- ueu qü'on en ofte l’efcorce. Orelle s'ofte lors qu'ileft fec.lliette fesracines à fleur deterre ; mais non pas beaucoup , ny fort grandes. Ses fucilles fortent l'vne apres l'autre, molles, longues,com- me celles du Laurier à larges fueilles ; mais plus grandes , plus larges, & plus rondes , au droit du milieu & par lebas; & plus aiguës & eftroites parle deflus, & dentelees à l'entour. Ortoute la » fucille eft attachée à vne queuë grofle, & nerueufe, qui femble vne petite branche. I] en fort decà & delà par les neuds de la queuë deux à deux, & lvne vis à vis de l'autre ; & à la cime de la queuë il en fort vne feule vn peu rougeaftre & rare. Elles tombenttoutes enfemble, Parquoy on peut dire à bon droitque ceneft qu vne fucille. Les branches nouuelles ont auffi comme des ioin- tures. La flcureft blanche, compofée de plufieurs petites , en façon d'vn rayon de miel, au deffus de la queuë diuifée en plufieurs ietons. Elle a vne odeur forte comme du Lyrioñ , aucunement mal-pleifante. [1 fait fon fruict en grappe , attaché à vne groffe queué, lequel eftanr meur eft noirs mais n'eftant pas meur il eft mPaxddne, c'eft à dire , 4fpre , & de la groifeur des raifins verts, de la groffeur d'vn Ers, vn peu plus gros. Ce qui s'enfuit eft fi corrompu, & manque, qu'à grand peine en péuton rirér aucuns fens. Aux communs exemplaires il ya ainfi, riv voganiu Ÿ oivwdy rÿ dla, À Taie À yéeas ) reduce, dyabAdse 7 à ras neDañas ; eye de, &cc. : Ce que Gaza à ainfi traduit ; 77 fée : gii femble du vin,@ an dedans des grains comme la Iugioline. Mais on le peut corriger ainfi {uiuanc Dicfcoride , & Pline: +#v Dopgacie oives cf Th ce xapros TEAGGN ira, Tus yieas dvaGarisrar, à Tac xeDaños égea 5. 8&cc.C'eft à diresLe fruité cffant meur à vn fur comme de vin, qui teint les mains € les choneux. Ce qui eff an dedans refemble à la Iugioline. Le Sureau eft fort commun parmy les buiflons,& s'aime és lieux humides & ombrageux.Il euritau mois de May,au plus tard.Son fruit eft meuren Septembre. Lobela mis le pourtrait d'vn Swrezx , qui a la fucille dechiquetéeaux + bords, & decoupée menu, qui croift aux jardins de Flandres : & au refte il a le fruict, la fleur, & ne le bois comme le Sureau commun. Diofcoride dit, que le 14; pere j Surean aux fueilles deconpees Surean & l'Hicble ont mefme vertu, à fçauoir de deflecher, de Lobel: & d’euacuer l’eau du corps ; & {ont contraires à l'eflomac. Les fucilles cuites comme les autres herbes potageres fer- uznt à purger le phlegme & la cholere. Les tendrons cuits entre deux plats en font tout autant. La racine cuire en vin & mangée cft bonne aux hydropiques , & contre la moifure des. viperes. La decoétion d'icelle fertà amollir les duitez de la marrice, fi l'on en fait vn bain, dans lequel la femme foit aflize : ouure les conduits d'icelle, & guerie fes maladies. Ses grains prins en breuuage auec du vin font les mefines effe%s, & noirciflent les cheueux , fon. lesen frotte. Les fueilles tendres appliquées aüec griotte feche appaifent les inflammations, & font bonnes aux bruf- | leures & aux morfures des chiens, fi on les applique deflus, ÿ foudent les vicéres qui font prefts à {e changer en fiftu- le. Elles feruent auffi aux goutreux, eftans incorporées auec du fuif de taurçau ou de bouc. Pline dit en partie les mefimes chofes que Diofcoride.& y en adjoufte encor d'au- tres de furplus. La decoétion, dit-il, d# Suyer & de l'Hieble, Liu24 ce, _ c'effà dire de leurs fueilles ,on de la femence , ou de la racine, cuites en vin vieil, @ prile en breuuage au pois de trois onces elle eff bonne pour euncuër l'eau du ventre, combien qu'elle foit contraire à l'effomac. Elle eftauffi propre pour rafraichit les inflammations, & principalement les brufleures frefches. Les fueilles cendresincorporéesauec griotte feche font fin- é À gulieres aux morfures des chiens: Leur fuc eft fort propre Œ LS SK pour les apoftumes du cerueauw , principalement de la " * \ membrane qui enuironne le cerueau, fon en diftile de- dans. Leurs grains ne font pas tant d’operation; routefois ils feruenc à noircir les cheueux: Prins en breuvrage au pois de deuxonces ils prouoquent l'vrine. Les fueilles les plus tendres eftans man- gces auec huile &c {el purgent le phleome & la bile. L'Hieble a plus de force en tout que le Su- eau. Ladecoction de fa racine cuite en vin prife au pois de trois onces euacue l'eau des hydro- Hiques, ramollit la matrice, & mefme la decoftion des fueilles, fi on s’afliec dedans. Les teydrons - du Le lieu, Letemps. SSI es Tres S € 226 Liure Il. del Hiftoire des Plantes, du petit Sureau cuits entre deux plats lafchent le ventre, Sesfucilles prinfes en breuuage auec du vin font bonnes contre les morfures des ferpens. Les tendrons incorporez auec fuif de bouc font fortbons pourles goutteux , fon les applique furle mal. On les met auffi tremper en l'eau, laquelle tue les puces, fi on en arroufe. La decotion des fücilles tueles mouches , filon en verfe en quelque lieu. Les branches du Swreau font bonnes à la rougeole, fi on en bat le coïps. Lefcor- Dur6.c37 Ce du milieu pilée &prife auec du vin blanc, lafche le ventre. Eten vn autre endroit il dit, que le Sarean & l'Hieble ont des petits grains noirs pleins d’vn fuc vifqueux, qui eft bon pourteindre les Lire €, des CheUCUx, & mefme on les mangeeftans cuits en l’eau. Selon Galien l'vn & l'autre Swréau tant ce- fimpl. luy qui eft grand comme vn arbre , que celuy quieft petit comme vne herbe, que lon nomme en Grec Chamanéte, ont vertu de deflecher , fonder & refoudre mediocrement: à quoy Paulus adiou- fe, qu'eftans pris en breuuage ou en viande, ils euacuent l'eau par le bas. Matthiol dit, que l'eau des fleurs du Sureas appliquée au front & au deuant de la tefte, appaife les douleurs d'icelle cau- fées par les humeurs chaudes. Le fuc de l'efcorce de laracine prouoque grandement à vomir, & euacué l'eau des hydropiques. On fait vn onguent excellent du Swrezs pour la brufleure du fem, en cefte maniere : prennez vne liure de l'efcorce verte qui eft deflous la premiere du Sureas ; deux - liures d'huile quiait efté fouuent laué auec l'eau diftilée des fleurs de Surezu : faites les bouilliren femble quelque peu : coulez les & les preflez, & apres auoir adioufté quatre onces de cire neuue, & autant de ius de tendrons du Sureaw faites les derechefbouillir enfemble, iufques à tant que le fuc foit confumé. Et ainfi l'ayant ofté de deflus le feu, remuez les toufiours auec la fpatule : en fin adiouftez y deux onces de vernis liquide, quatre onces d’encens bien pilé menu , & le blanc # de deux œufs apres l'auoir bien battu auparäuant auec vn cuciflier. Meflez letout enfemble dili- : gement, & legardezen vn vaiffeau net. Les champignons qui croiflent au pied du Swreaw trem- pez en eau rofe appaifenr les douleurs & les inflammations de la tefte, L'eau diftilée des racines tant du Swyer que de /’Hieble, eft merueilleufementc bonne à ceux qui font afigez de cefte efpece d'hydropifie qu'on appelle en Latin Tywpanites, quand le ventre plein de vent refonne eftant frap- pé comme vntambours fi duranttrente iours ils prennent deux onces de celle de l'Hieble, ou qua- ere de celle du Sureau. Les fucilles du Swyer bruflées & reduitesen poudre, eftanchent le fang qui « coule par le nez, Le fuc des grains du Sureaw bien purgé, & cuicauec bon miel, iufques à tant quil foit efpez comme vn fyrop , appaife la douleur des oreilles, fi on en diftile dedans tourchaud.Les fueilles plus tendres du Sureas, lors qu'elles commencement à fortir , pilées auec autant de facines de Plantain, & de viel oingt de porceau, gueriffent en vn inftant la douleur des gouttes. La graine menuë & platte qui eft dedans les grains, eft bonne pour les hydropiques, 8: pour ceux qui veulenc amaigtir, pour eftre trop gras, s’il en boiuent tous les iours vne dragme parmy du vin: maisil fau continuer cela plufieurs iours. | | Liure 7 Liure 4. de Diofc.c.168. DelHicble. CHAR. LXVPIIL D OmB81EN que l'Hicblefoit pluftoft vne herbe, qu'yn arbre, nyarbrifleau ce neant- moins fuyuant l'exemple de tous les anciens autheurs nous l'auons icy mis apres le 5#-" SD reau. Is'appelle en Latin Ebw/us, 8& Ebulum: en Grec xauiuri,c'eft à dire, perir Su= SR Q Peau: & par aucuns Helio, ainfi qué dit Pline. En Arabe Kamenëbis : en Italien Ebulo: en Eipagnol Hiezgwos , 8t Sabuzo Pequenno : en Anglois cAfaluowrt , & Bloedtuourt : en Allemand Attich, & Niderer holder :en Flamand Hadick. L'Hieble fait des tiges longues, srofles, droites , & La fume, anguleufes, toutes chneuds comme les petites branches du Surean. Ses fucilles font de cou- leur de vert obfcur, femblabies à celles du Sureau , tant à l'odeur qu'à la forme. Les fleurs font Liu4ci6s au bout destiges, fur des efmouchettés, apres lefquelles il y vienc des grains comme ceux du Sureau. L'Hieble eft beaucoup plus petit que le Sureau, felon Diofcoride, & doit eftre pluftoft” misau nombre des herbes. Sa tige eft quarrée , & noëufe. Ses fucilles font comme celles de l'Amandier , plus longues, fortans des neuds par interualles, & eftendues en façon d'ailes, | dentelées à l'entour & puantes. Son efmouchette ou ombelle eft femblable à celle du Sureau,” Les noms. Liu. 2 4. c. 8. F £ : ‘2 lies. ayant la fléur & le grain ront de mcfme. Il a la racine longue grofle comme le doigr. Il croift és ? 54 : : \ s : CPP lieux non cultiuez & le long des chemins, quelquefois aufh parmy les champs. Il fleurit tard; j À {çauoir en Juin & en luiller. Ses grains font meursau mois d'Aouft. LeSureau & l'Hieble | Liu.2$.c 10. Lesveus. Me auflinous auons fait au precedent chapitre, Toutefois nous adioufterons quelque aurre chofe. Pline dic, que la fumée de l'Hieble chaffe les Jérpens : &* que l'Hieble tendre pile auec fes fucilles, & pris auec du vin , fait fortir la pierre, guerit les genitoires etant appliqué deffus, Chaux, Etvnpeuapres ; La racine de l'Hicble eff dnnombre des medicamens, qui gueriffent les hydropiquess Il La faut (eulement fecoucr [aus la lauer, d en prendre autant qu'on en peut tenir auec deux doigts dus wne bemine de vin blanc chaud. Et derechef, La racine de l'AGte qu'ancunsefliment effre l'Hiez ble, pilée en quatre onces > demy de vin, pourneu qu'il n'y ait point de fieure; ou bien la racine en du vi font fifemblables, que tous lesautheurs ont traitté des vertus de l’vn & de l’autre enfemble, com | Liu.16. c 8. _ LJ ( L DelObier Chap LXIX. 227 L'Hieble, vin moir. Tontéfois on eflime fort Le fur de l'Hieble pour ce fait. Et en vn autre paffage : Les fueilles de l'Hieble pilées, & #p- | fliquées anec vin vieil gueriffent La rougeolle. Cornarius dir, Evil. 3x qu'il femble que Pline appelle en vn autre endroit /'Hieble, Dita ds Aïtea, difant 5 Aéfen qui a les fueilles puances , la tige an. 10 27à gulcufe, & non afpre ny d’Anis,comme il y a aux communs ; LEP nel exemplaires, pleine de neuds; la femence noire comme le pas/'Ebuluss Lierre ; les grains plus mols. Il croift én lieux ombrageux & afpres, & pres des eaux. On en donne deux onces & demie aux maladies interieures des femmes. Paülus aufi ordonne aux hydrépiques , de boire la decoétion de l’Aësa faite en ù, vin; auquel endroit Cornarius & Andernacus ont traduit l'Alten, Suream, combien qu'incontinent aprés Paülus or- donne le fac de l'efcorce de la racine du Syrear aux hydro- put ju à: piques. D'autres eftiment que /’4@es et bien differente deDiotc d'auec l'Hieble , de laquelle nous parlerons en fon | jeu. Or 168 pour retourner aux vertus de l'Hieble ; le fuic tiré dés raci- nes de l’Hieble cft merucilleufement propre pour faire vO= mir , & euacuë l'eau & le phlegme gros qui coulé fur les iointures. La graine de l'Hicble apres auoir elté lauée plu* fieurs fois en léat infques à cañc que lefuc noir en foir tout ofté, eft forc bonne prinfe en breuuage au pois d'yné dragmé auéc la decodtion de l'Iue Pour les gouiteux, pour ceux qui ont la fciarique , & pour le mal d'E Efpagne. Car ellé appaif: F douleurs en retirant la defluxion des humeurs, & les eua: uañt. Aucuns tirent le fuc des racines de /'Hicble,8c l'ayani | — mis fecher au foleil en font des pains.Ce fuc mis en clyftere appaife les douleurs de la Due &c des inceftins,caufées par le froid :& les venrofitez. Eftané meflé auec de la laine on la mec dans la nature des fenimes pouf faire venir leurs mois. Le fuc des “icines de / Hieble cftant appliqué deflus fait retirer le fondement quitombe, &z gueric la fquinan- “cie, fon l'applique tout chaud deflus. . L'Ober. CHAP, ELXIX, >) Ovs auons dit cy-deffus,qu'il yauait Le #5: vucautre efece de Sureaw , a {çauoit le Surean de marais, où aquatique 3 que l’on appelle en Frâcois Obier,ou Opier : les Latins le nomment S#: | bucus LR en Alle mand 4 Liu. 3.ch.38: Toutefois ce n'eft pas l'Opulus, com- L | iu: 1. CIO: me Ruela penié. Thecphialte com- Lin. à de we plufieurs eftiment, l'appelle Sogiranor. C’ an va arbrife ai ch: fcau qui croift en lieux humides &marefcageux. Ha les bran- LEA ches comme le Sureau nouëufes, pleines d'vne moëlle blan: ches mais d'vn bois fraile &ctendre. Sa fucille cft comme celle de la vigne; mais moindre.Sa fleur eft blanche, par om Lk belles comme celle du Sureau , go vi n'a pas mauuaife odeur. LE En plufieurs lieux d'Allem agne ils le cultiuent tellement É _—. que fa fleur fe fait fort cpeñe, êc la met on aux bouquets, GE & ef fort belle à voir. Apies la fleur il yvienc des grains rouges comme ceux de l'Efpine vinetce,pleins d'vh fuc com me de vin lequel fait vomir fi on en mange.ll Aeurit au MOIS Lei > de May. Ses orains fonc meurs en Septembre. De l'Enonyrus, CHAP. LXX: N cree Lés #o%s. ai L ÿ en à qui eftiment que la plante qui eff icy peinte * (sk) {oit l'Euonÿiyes , ( qu aucuns difent auoir nom 4#0#y- Lin RS É Bus, comme S'il auoir pris fon nom, dit Ruel , de ce qu'il n’a point de nom , éombien que Pline Liure x. dé P ibpclle vne autre plante Arorymos, qui eft vne ae & que ce foit celuy que Theophralte defcrit; Fhift-ehx 8: £omMmmMmeE 28 LiureÏ L de l'Éiftoire des Plantes, comme de fric elle en a plufieurs marques. Les autres l'appellent Chamenerion , c'elt à dire, pezie Rofage, où Rofage des Alpes, d'autant qu'il a les fueïlles, & la fleur, & les goufles aflez femblabiess Fa De: Rofage. Toutefois quant aux goufles elles font differentes. Gefnerus l'appelle Ba//arrnm Alpre de Dior. #77, Baule des Alpes, 8 Rofes des Alpes. Matchiol l'appelleGzecrer,combien que puisapres il met Hiur4 vnautre pourtrait pour le Czcoros de Theophraîte. Ceux quitiennent que celte plante foit JE | ayrs nient que l’atbre qu'on a creu iufques à prefenc effte l’Esonymus, à {çauoir le FrXair, foit l’ES Liure 3. de MO7YPHESSNAÎS difent que c'eft la Terragonia de Theophrafteses la Verge [anguine de Pline , qui tou St tefois eft differente d'auec les arbrifleaux qu'il appelle Sazguins. L'Euonyme , {elon Theophrafte LUORS ra croit bien ailleurs,mais principalement au mont Ordymne,quieften l'Ifle de Lesbos:car il faur lit Phi, ch.18, ainfi en Theophrafte, felon Pline (8: non pas : Ex/4 montagne Orycnie, qu'on appelle Ordyne( com Ten 4. Meil y a aux communs exemplaires de Theophrafte.) Il eft de la grandeur &ca les fucilles du Gres La forme. nadier ainfi tendres ; plus grandes quele petit Laurier. Il L'Eucnymus de Theophrafte commence à bourgeonner enuiron le mois de Septembre 4 &c fleurit au printemps. Sa fleureft comme celles des Vio= . Jiers, puante,fentant comme vne charongne qui re MES à {c gafter, ou comme fi c’eftoit vne charongne: car à A 102 ÜR aduis il faut ainf traduire ces mots 80e Ÿ denèr diares Qve 5 JE” aulieuque Plinea dir, gw#1l prefagit la pefle: mais malà | WP»? propos: car veu qu'il Reurit tous les ans, il faudroit par CCM À CP j, moyen que la pefte aduint tous les ans.Son fruict auec fa TS Liu.13.c, 22: WW y gouile cit femblable aux goufles du Sifame, qui eff folide au () ‘#4 dedans, finon qu'il fefepare enquatre. Ceft arbre fait mou? INIEZ rirles brebis,& principalement les cheures qui en mangent, autant le fruiét que les fueilles, fi elles ne fe purgent.Or pour toute purgation il faut qu'elles ieufnent & s'abftiennent de” ess Asochon. Parquoy il feroir mieux d'y lire, dveyñ, c'eft à dire, ! TT par abflinence de manger. Aucuns interpretent A#ochon; uo=\ milfement G euacuation par deffus , comme venant du mot ävw, comme a fait Dodon efcriuant que les cheures meurene ayant mangé des fueilles, fiellenefe purgent par deflus 82 ; par deflous. Et Pline dir que le flux de ventre y fert prinei- palement. Or noftre Esonymus croift aux montagnes afpres & pierreufes du Dauphiné aupres de la Mure, qui eft à dix lieues loin de Grenoble: & n'eft point plus haur que le Grenadier, mefine le plus fouuent il eft plus petit, & branchu, ayant plufieurs branches &reiettons ; la fueille charnue , longue comme celle du Grenadier , ou du Meferconi blanc, & femblable à celle du Rofage, fi elle n’eftoit plus petite. Pour cefte caufe aufli aucuns l'appcllentpesit Rofage. Elle eft molle au roucher , verte par deflus, & rouffe par deffous. Il faiel plufeurs fleurs au bouc defes branches, femblables à celles du Violier rouge, & bellesà voir; mais, puantes, fentant comme le fang gafté & corrompu. Son fruict eften façon de goufle. Les ber- gers difent, que les cheures & les brebis n’ont garde d'en manger. Et de fait Dalechamp a pris foigneufement gardeen voyant paiftre les cheures , qu'il n'ÿ en auoit pas vne qui en mangealt : 8e mefme fi on leur en prefentoit , elles n’en vouloient point. En Dauphiné, ouileroifEen abondan= ce, ilsl'appellent des Ourles. Or ceux qui contredifenr à cefte opinion difans, que cefte plante n'eflks pas l'Euonymus, pourront dire,que !'Esonymus de Theophrafte à la fueille plus grande que le petits Laurier; au lieu que cefte plante l’a plus petite. En apres que la fleur de l’Enorymus eft femblable en couleur à la Violette blanchesmais cefte plante a la fleurrouge. Finalement que cefte fleur n'efls pas fi puante. Mais il eft bien aifé de rcfpondre à ces obiections. Car R où il eft efcrit que la fueils: le eft plus grande que du petit Laurier , il y a vne eftoileau deffus, qui monftre que ce paflage là eft incorrect, & femble que Gaza veut qu'il y ait Cematidem , 8 non Chamedaphnem : car il elcrits en craduifant , la Peruenche. Quant À la fleur ilneft pasdir qu'elle refemble Adxo 1®, mais Auot, c'eft à dire, #4 Piolier, fingulierementau rouge:car il y a plufieurs forres de Violiers, outre Le blanc & le iaune, qui font differentes en figure & couleur. Qui pluseft il peu bien eftre que ce Le mor Dé@, ne fignifie pas vne odeur fi puante : car outre éefte fignification. ile prend auffi pou 0 laftnteur du Chardon bemit , qui eft appellé par aucuns @w@>, ainf que Theophrafte mefm l'eterit, auquel pañlageil y en a qui au lieu de; Or elle avne fenteur graue , G* comme du [ang cors rcnbas lent puante: & les autres refineufe , de refine. Ex defair ceux qui cognoiffent ce - | plants Liu,6.h.78. Le lieu. î D | : | DuFufain. Chap.LXXL 229 f plante fçauent bien qu'elle a cefte odeur. Qui plus eft le fruiét de noftre Eonyme elt compolé “de quatre gouffectes que Thcophrafte appelle r& Ad) longues , lefquelles eftanc iointes en- femble il femble que ce n'en foit qu vne, qui refemble au pourtraic que Marthiol a mis pour le Sifame, &a vn grain folide au dedans. Du Fufam, CHAP. LXXI. bete © vs auons defia dit cy deffus, que la plante qui a efté prife pour /’Exomy- ee qu ER Ps eus par la plus part des Simpliciftes, eftoit felon l'aduis de plufieurs la Te- { FA? sragonia de Thcophrafte, Marthiol dit, qu'en Tofcane ils l'appellent So, 22 & les autres F#/aro, pource qu'on en fait de bons fufeaux. Les modernes l'appellenc Fuforia , &c Fufanum. En France on l'appelle F/air, ou Cowil- Jon de Preftre, & Bois à faire lardoire , pource'que les cufiniersen font des lardoires pour larder la chair. Les Allemans le nomment Spéxdelbaum. C'eft vn arbrifleau qui ne deuienc iamais arbre , ayant plufieurs branches. L'efcorce des vicilles branches & du tronc eft blancheaftre ; mais celle … desieunes branches eft verte. [celles femblent eftre quar- rées, à caufe qu’elles ont quatre lignes releuées qui s'elten- dent droit par deflus l'efcorce,& font dentelées en façon de {cie, ce qui n'eft en aucune autre plante. Mefme la goufle de fes grains eft quarrée.Et pour cefte caufe eff elle appellée Tetragonia. Gaza le traduit Qsadratoria. Il a le bois dur, jaunes les fueilles longues,vn peu largettes,rendres:les Aeurs blancheaftres, qui font cinq ou fix enfemble, Ses goufles =, fontpetites,rondes, & font toufiours quatre à quatre iointes e Q enfemble , lefquelles s'ouurent lors que la graine de dedans , eft meurc.fcelle eft couuerte d'vne petite peau jaune; laquel- 7 le ayant trempé en l'eau la fait deuenir iaune. Il croift emmy n les hayes,&c autour des poffcflions, & des forefts.[] fleurit au é > 5 = : ‘ } mois d'Auril;fon fruict eft meur en Septembre. T ragus erre bien grandement, difanc que cefte plante eft celle que Theo- phralte appelle dome, c'eft à dire, Charpene, Le Fufain, Tetragonia de Theophr. # De laCheurefueille troifffine, CHAP. LXXIL LMSESTE plante croift en plufieurs lieux de Sa- VAS uoye , & de Suifle. Dodon l'a peint pour la D zrorfiefme efbece de Cheurefueille. Elle ef diffe- SK rene des autres cfpeces de Cheurefueille ; en ce qu’elle n'a point de filets pour s’agraffer aux plantes voifines mais fe haufle de foy-mefme fans aucune aide. Ses fueilles font longues , molles. Ses fleurs fontaufli longues, blan- ches, dans lefquelles il y a plufieurs filets, & y a touf- jours deux fleurs attachées à vne queuëé, & aufli deux bayes ou grains ronds , lefquels eftans meurs font de couleur de rouge-brun. Dodon dit que les Suifes appellent ces grains Hwndf. “kirfer, ceft à dire Cerifes de chien. Gefnerus faic aufi mention ds celte plante, difant: il y a vne plante qui refemble au Periclymenon , qui eft fort commune en nos quartiers és lieux pierreux, aux hayes, aux murailles & aux forefts, portant des grains rouges, qui font tou- | Miiours deux à deux. Ellenc s’entortille point. Les Suifles l’appellent rérrhurlgen,à caufe que fombois eft dur comme vn os; dont auffi Dodon l'appelle Xi/o$f4on , c'eft à dire Bois d'os, defcri- uant cefte plante plus à plein en vnautre lieu. Sox #ronc ; dit-il, eff de moyenne groffeur; [on bois eff “blancs [es branches rondes, couvertes d'une efcorce blanchenÿtre ; toutefois an commencement quan elles fertentielle eff rougenffre. Ses fueilles refemblent à celles du fecond Periclymenon, où Cheu- refueille, molles , verres-blancheaftres , plus blanches par deflous; & vn peu velués. Ses fleurs font moindres,que celles du Peric/ymenon où Cheurefueille de La feconde efpece blanches, pendant deux à deux à vnequeuësapres lefquelles il vient deux grains comme des petites Cerifes, rouges, “defquelles l’yn eft plus petit que l'autre pour la plus part.Il Aemiren Auril & en May.Son fruiét eft meur en automne. L'Efclufe her deux autres éfpeces de Chesrefheille droit, & qui n’a point faute d'appuy , &en donne la defcription. Le /écord Cheurefueille, dit-il, eft beaucoup plus petit que le precedenr,& a les branches beacoup plus minces & rares,couuertes d'vneefcorce blancheaftre,Ses fucilles {ont plus cendresque celles du premier, plus1bhgues,& vn peu dentelées à l'encour,vertes } Tliome premier. \4 par Les nom8, Liure 3. de Phift.ch 6. Sur L iofcor Jiur.ch114. La forme Le lien. Le temps, Liu.3.ch,17. Liure 6, (ur la fin. La forme. Lire 3.des purg-ch.22, Letemps. Liurei. des Plant. d'Efp, chap.z f - grandes que celles du Laürier, aiguës au bout, 87 fans aucunes denteleutes à l'enrour, vertes pag l Le temps. Liure 3.de Jhit.ch: 13, Les mms fi vilte, qu'il femble aduis qu'il faute. Pour la mefme caufe il s'appelle en Grecsiréæ. Les Arabes Les efpeces. L / 230 Liure Il del'Hifioire des Plantes, Cheure fueille troifefine de Dodon. | | j + W | 2 : 7) A (j\ AS ES A ÏL Ni LEZ A TS NN SN MN dt AA SARL F 7 7 F7 PT, Le cer e ET} LS — PES UT BTE LANNTTS + A NS ER) ANS a ; ÉTIENNE" à PEL RQ MEN FE NE À DN JF N FE > 2 ET ÿ Va Cherre fusille droit II. de L'Ecl: fer DNS ÿ NN Par deflus, & vn peu veluës par défflous , non toutefois tant que Île precedent. Des tendronsil | fort entre les facilles des queuëés minces, qui portent vne fleur, & le plus fonuénc deux, plus pe- cires & plus tendres que celles du cy deuanc dir, 8 qui ne font pas palles comme celles là, mais rougealtres, apres lefquelles viennent les fruicts deux à deux , auffi gros que ceux du precedent toutefois ils font noirs, pleins de fue, & de gouft mal- plaifant. Sa racine eft dure, & de bois. Celuy dela sroifiefine efpece eft du tout peur,8 à grand peine ef il iamais de la hauceur d'vnécou- dée. Il a les branches plus groffes que le fecond ; plus blanches, duples, 87 malsaifées àrompre, contre la nature des deux preccdens. Ses fucilles font plus grandes que celles des autres, aufh deflus & blanches pardeffous fans aucun cotton, plus dures quecelles des preceilens.. Ses fleurs fontattachées deux à deux à vne queuë longuerte , &-aflez.grofle , ferablables à celles des prece- dens, & blanches, Lé plus fauvencil n'v a qu'vn grain rarement deux, combien qu'il y aiteu deux fleurs : maisil ef le sus gros derous, & de la grofleur d'vne perite Cerife , fouge &piein de fac, reluifane, & ayant d'ux marques à la cime, Rà où eftoient lesfleurs. Au reflciln'aqu'vnserain dedans. Tous deux fleusiflenr au mefmie temps que les autres. Be gtain du fecond eft meur en luillet, &ccluy du troificfimeen Aouft. Le fecond eft fort rare. L'Elclufe dit qu'il n'en a treuué qu'vne plante és monts Pvrences, & deux ou crois aux montagnes de Sauoye , & autant aux Alpes ; ATTE RENE / tes d Hongrie. Le troficfme eft plus commun aux monts Pyrences, & aux montagnes de Sauoyes mais | il y en à grande quantité és montagnes d'Hongrie. - ik, Des Sales, CH AP, LXXILI que, & que pourtant il eut efté bon d’entraitter parmy les plantes quis'ai- aufli des Suwles parmy les bois ;buiffons , 8 hayes , à l'entour dés iar- dins, des vignes , des champs, & le long dés eaux, & des maifons de y village s il ne fera pas hors de propos de traitter icy des Sawles, combien a efté appellé en Larin,: comme l'on ‘di-, S4/ix ,pource qu'il croift le nomment 84/cf, Bhulles, Safsaf, où Chalif:en François Sanlx,ou Sanlesen Iralicn Sa/ice:8c Salcios en Allemand Fariden,8c Felbinger,& Meydenbaum:èn EfpagnolSzlce,& Salgueiroen Boheme Fr- baien Flamand Milgheboem.Les anciés ont misplufieurs efpeces de Sawles donc les vns fonc &/zwes, V w les OmMsB1ENque Theophrafte appelle le San/e mapudbar c'eft à dire, aquaties rA . ; - -2' A ment és lieus ombrageux , 8 marefcageux toutefois pource qu'il croile que peuteftre pour k fuite du traitré il fera de befoin d'y enadioufter | quelque efpece,qui pourroit eftre plus à propos defcrire ailleurs.Le Saxe ñ pr Des Saules. Chap. LXXIII. 231 les autres soirs, ou de couleur de pourpre , ou chaftagné : les autres font £aunes, ou rouges ; & tou- Mecs ces couleurs fe voyent en l'efcorce. Ils font aufli differens pour raifon de l'vfage: car les vns portent des perches ; les autres des Ofiers, & les autres font bons à fendre : & finalement pource que les vns portent des Ofiers propres pour lier 3 & les autres en portent qui font bans pour faire des paniers , & autres tels mftrumens , ne feruans d’ailleurs à point d'autre ouurage , pource qu'ils MHontfoibles. Les autres en portent de plus fermes & plus gros. Il y à encor vne autre difference outre les precedentes ; c'elt qu vn chafcun confefle, que tous les Saules en general ne portent point defruiét; & neantmoins aucuns difent qu'il y en a vne efpece qui porte fruit, comme celle que les Arcades appellent Helice. Orilya deux fortes de Sawle blancs l'vn qui croift à la hauteur d'un “arbre,& porte des perches fort grandes,defquelles on fe fert à faire les treilies des vignes,les efcha- Macs, & des paux pour tenir les hayes fermes & en pied, C'efi de cefte forte que parle Pline quand “il dit ; que tant plus on tond le Saulx, tant plus il tronche & deuient efpez , & qu'il prend pluftoft Ha crue d'vne tefte courte, que d'vne branche: car il faut ainfi corriger ce lieuicyenen Pline. La éconde force de Sawle blanc, eft celle qui porte les Ofiers , que rous les autheurs nofmment Szwle Gaulois , excepté Columelle ; qui appelle l'offer noir ; Gaulois. Ses Ofiers font plus forts que de tous les autres, (non pas comme Pline dit p/us minces) & plus gros (il ya en T hcophrafte ruxvo- » répæ, c'eft à dire plus efpez, & non pas rugéoreecy,c'eft à dire p/ws roux, ) qui fonc fort propres à faire des corbeilles, des chaires , & plufieurs vrenfiles de village, & dont on fait des vaifleaux qui fone “meilleurs que s'ils eftoient de cuir (car aucuns veulent qu'on life ainfi en Pline :) combien que fuyuant la commune lecon il n'y auroit point de mal de dire , que ces vaifleaux fonc à fi bon mar- che, qu'il vaut mieux en achetter que de ceux de çuir qui couftent beaucoup plus cher. Son efcor- cc cft bien blancheaftre de nature , & vn peu afpre, mais Le bois eft encor plus blanc apres que l'efcorce en elt oftée, & s’adoucit 87 polir en le maniant,ou en le frottanr. Cela eft donc vray que Plineefcric que rous.les deux Sawles blancs feruent aux laboureurs. Le Sale noir eft celuy qui a lefcorce noire, ou baye felon Theophrafte, ou de couleur de pourpre , felon Pline. Columelle l'appelle Gawlois , comme nous auons defia dit cy-deflus, & dit que fon efcorce rire fur la couleur de pourpre. Ceftuy-cy porte aufli des Ofiers , lefquels fonc bien eftimez pour faire des corbeil- Mes, & petits paniers fort gentils, à caufe qu'ils font merueillenfement fubtils. Le Saw/e Grec porte aufli des Ofiers, & eft rouge, ou de couleur deiaune d'œuf. En Lacinon l'appelle Sa/x Amerina. Les François retenans ce mot l'appellent 4warines, & Ambres. Columelle appelle les #anc-Ofiers, Qui font iaunes , Grecs, & les rouges qui fonc plus grailes Sabins 5 & dit que ceux-cy font les vrais Amerirs. Pline appelle les iaunes, Pire/lins,de la couleur d'vn jaune d'œuf : car Hermolaus dit qu'il faut lire ainfien Pline fuyuant vn vieil exemplaire ; au lieu qu'aux communs il y a Nitelina; & en d'autres ZÆalina. Toucainfi que l'on fend les perches du Sawle blanc, qui croift en arbre, pour s'en feruir, comme nous auons dit, ainfi aufli l’on fend ces Offers : car ainfi fendus ils fe ployent & fer- rent mieux , {oit pour accoupler les vignes , pour les lier , les paileler, ou pour efleuer les Rofiers le long des allées des iardins. A quoy l'on fefert aufli de l'efcorce des perches du grazd Saule, à “çauoir de celle sroffe que l'on ofte quand on les fend;pour faire des efchalats.Aucunslifeutainfien Pline, & auec bonne raifon à mon aduis:07 fend les Grecs rouges, Amerins,comme auff les blancs : car ainfi ils en font plus fouples, > lient mieux, au lieu que s'ils efloient plus frailes (cômeil ÿ a aux com- muns exemplaires) /s#e pourroient pas ferrer ff fort. Theophrafte die qu'il y a vne forte d'Ofers tant blancs que noirs, (comme aufli aux Cedres &Palmiers, ) qui ne font jamais grands , foir que cela Liu.16.c.37. Chap. 30e lin 4 vienne de leut naturel,sou pour la fechcrefle du lieu ; ou bien pource que ceux qui s'en feruentles : tondent fort fouuent.Il dicauffi,que ceux d’Arcadie les appellent He/ice,pource qu'ils rampent par deflus la verre comme le Lierre , qu'ils appellent He/ice , ou bien pource qu’ils fe ployenc aifément quand onles merenœuure. On fait conce,dir Columelle,qu'il y a #rois principales cfpeces dé Saules à fçayoir les Grecs,les Gaulois, &les Sabins,que plufieurs appellent 4zerins. Les Grecs fonc iaunes; les Gawlois font de couleur de pourpreobfcur, & font les Ofiers forriminces : les Awerins font fort grailes , & rouges. Or rour cela doit éftre entendu des fers, comiéil appert par ce qui a efté dit cy-deflus , & par le refmoignage mefme de l'autheur , qui dit, qhilentend de parler là des | Ofers. Marchiol mer quatreefpeces de Suwles : car il y en a qui croïflenc fi hauts, qu'en la cofte de Gennes on enfait desperches & efchalars pour les vignes : les autres font roufieaftres , & ne font pas fihauts, & font fort fouples, lefquels on fend pour lier les cercles des tonneaux. Catonles appélle Grécs. Les autres font plus fermes , & fort bons à faire corbeilles.. & autres vrenfiles de Village. Les autrés font encor moindres, & fort minces, propres à faire des petits paniers , & coffres pourles femmes. Tragusmer quatre fortes de Suxles, Fuchfe crois , Dodon deux , dont les vns croiflent hauts comme arbres ; les autres font petits & portent Les 0f/ers, qui ont quelque- fois l’efcorce rouge ; d’autres fois blanche, & quelquefois iaune. Or nous mettrons icy la diffe- rence des Syules , pour raifon des lieux où ils croiflent , de l'vfage À quoy on les employe, & de la couleur de l’efcorce., felon l'opinion de Dalechamp. Entre les Sales donc, les vis fonc répudper, ? + Ê> L'eft à dire,gw ls croiffent en lieux aquatiques : \esautres croiffent bien auñli en lieux fecs, comme les ls. Tome premier. V 2 AMETINS) Liu,17.6,10, LeseSpeces. Liu.4.cl30e Sur Diofs chap.117 du 1,l1u. Liu.3.ch.60 En l'hiff.des Plant,ch.2 5. Liu.6-ch.67. LI / Saule vul- gaire blanc 1.efpece. Liure 3. de Phift.ch.r 3. Liu,16.c 37. Liu; co, Au mef.lieu. La forme, Le lieu. Seconde cfere de Saule blanc. Dr LiureIL. de lHiftoire des Plantes, Amerins où Francs-Ofiers,qui croiflent parmy les vignes pour fec que foit le tetroir. Entre les aqua- tiques les vns aiment les eaux dormantes , & croiflent fur le bord des ruifleaux & riuieres ; ou des caux qui coulent tout doucement, ou qui arroufent le terroir gras. Les autres s'aiment aux ri-M uages fablonneux & pierreux des torrçens & riueres , quicourentroide. Il ya aufli de la differen- ce quant la couleur , pource que les vns font blancs, les autres noirs, bayes, ou iaunes. La pre-\ Sauleblanccommu , donton is 7 y = 2 , << > à 7 wZ De % NS eZ EE S < D} ? Zh Z GQ D 0 Y | (L 2 & Ca pr É Ca" ESS , EURE ESS ,. Ÿ û \ 4 \ Ÿ, Dj} ù S RSS y) en PS ESS SN er ALP] 4 ll N NQ miere efpece felon Dalechamp, fonc les Sawles vulgaires,qui \ deuiennent grands comme les arbres , & ent l'efcorce blanche, Theophrafte & Pline les appellent Suzles blancs, qui deuiennent arbres, & portent des perches. Cariene fuis pas de l'opinion de Fuchfe , qui croit que les Sawles que M Theophrafte appelle b/arces, foic ceux que Pline appelle 7:- tellins , où jaunes ; d'autant que le izue n'a pas les veroes plus groffes que le soir, ou comme d’aurres lifent xeœuga- repas , C'eft à dire , plus frailes, comme font celles du Sawle blanc , {elon Théophraîte : mais p/us grailes, felon Pjine : ou comme il a éfté dir cy-deflus, p/as fermes. Au refte le Saule qui croïft en arbre a les fueilles longues , eftroites , fembli- bles à l'Oliuier, vertes par deflus & blancheaftres par def- fous. Il croift és lieux aquatiques, & fpecialement aux prés humides. La feconde efbece de Saule eft le Platyphyllos, ou Léncophlæos, c'eftà dire, largefueille, & ayant l'efcorce blan- che.Car de fait,il a l'efcorce blanche tirant fur le gris, la fueil- le plus courte & plus large, blanche par deflus , & verte par \@ deflous, & dentelée à l'entour. L'efcorce en dedans eft rou- ge, ce quin'eft pas aux autres efpeces. Celle de dehors eft propre pour lier,comme auffi les branches eftans retorfes 8 mailles. Auff les paifans du Dauphiné en liencles fagots de bois , qu’ils veulent porter aux villes pour vendre ; tou- tefois fon bois eft plus fraile que celuy du precedent. Au- cuns ont peint ce Sale icy pour /'E/eagnus. I] croift en lieu maigre, fablonneux & pierreux, pourueu qu'il foit humide, & aufli au bord des torrents , & aux forefts ombrageufes, fpecialement là où le terroir eft humide pour l'eau qui s'y Saule à larges fucilles, ayant l'efcorce blanche, de Dalechamp. D q j ne UD . A CU D M \ ET | La VA GE N 12 \t A va PÊA ES El ia pe é R 40 S amafle Des Saules. ChapLXXITL 2 32 amaffe de la pluye, ou bien là où il y a des fources de fontaines. Le charbon que l'on en fait pred vifte feu, & pour cefte caufe on s'en fertà faire la poudre d'harquebuze. Il fert aufli aux pein- . - tres pouf crayonner leurs peintures deuans que d'employer les principales couleurs. Il fe voit / » aux vallées des cres hautes &-tresfroides montagnes dela Brefle aupres des fources des fontai- es, & deseaux des petits ruifleaux qui couurent les prés, vne forte de ces Sawles , qui font pe- tits comme fi c'eftoient auortons, & ont les fueilles fort petites , rondes , efpeffes, blanchea- ftres deflus & deflous, & veluës, Toute la plante n'a pas vne paume de hauteur; fi bien que pour {a peticefle , & pource que les branches & les fueilles font ainfñi entaflées , il eft mal - aifé S'aule purpurin noir, portant des Ofiers. Ÿ l 11] ve ai ta SN. \ À F : QT SN \ 1 Kg SAN fe = OR def} à . Brel NS = À 71) LE = 12 } Fe de le prendre pour wwe efhete de Saule. Les Saules de La ÉTOE- Sanle purpi fiefme elbece font lespurpurees, qui ont la couleur de l'efcor- ”“3- = €éJpece, ce tirant fur la couleur de pourpre. Theophralte, & ceux Liure 3. de ce noire. Pline les appelle purpurees. On en fait les verges & lb 4 pour faire les corbeilles , hottes , paniers, nafles , & autres À je yrenfiles & vaifleaux; d'autant qu'ils font fort deliez. Ils N\ WE croiffent aux riues fablonneufes des riuiéres impetueufes Ù à 4 & qui vont tournoyant, comme le Rofne,& Lifere , de \ WA la hauteur d’vn homme, branchus, & qui ont l'efcorce æ, comme ila elté dit : les fucilles pleines de véines, de cou- de #7 leur de verc-brun, dencelées à l'entour. Aupres de la queuë bé de chaîfque fucille il y à toufiours deux petites fucilles DT ay rondes, ce qui n'eft en pas vne autre efpece. Les autres trois AB celpecesde Sayle ; aflauoirle Phæxicien, l'Helice, &c l'Eleaguis LE croiflent aux mefmes lieux que les autres. Le LPhenien à efté ainfi appellé , à caufe qu'ila l'efcorce de la couleur des P, 1 LE ; ; j k PES Dares. Il a la fueille comme le precedent ; mais moins LE dentelée. I n'y à aufli point de ces perites fueilles aupres de de la queuëé: en quoyil eft aifé à recognoiftre d’auec l'au- # cre. Ses verges fonc femblablement grailes. Le plus petit de tous c'eft l'Helice, qui porte fruit, & eft differant d’auec le Noir, & le Blancs combien que Fheophrafte dit , que de l'une & l'autre efpece il y en a de perirs. ILfait des verges fort grailes & minces , couuerces d'vne efcorce iaunaftre. Saule Helice de Theophrafle. Tome premier, + efgales, de l'Afie l’appellent mexaé@aue c'eftà dire ayant l'efcor- FD rs lu.16.6h 7 Le Saule Phaœnicieñs 4e Peces L'Hélice $e efpece de Sale. Liu. 6.çh.ge Ses fucilles fortenr toufiours deux à deux par diftances Liure 3. de Fhift.ch.r3. L’El eAgRIS 6.ebecede Saule. Liu,16.c.37. Liure 4; de l'hift,ch.u sr, Les Saules AMnerIns, 7.eÿhece. Leseïperes, Liu.23.ch 0. Linu.r6.c.37. La forme. Liu.r,c, r41. _rifiens fes appellent des Ofers; les Normans & Breffans les appellent A4wbres. Theophrafte en Liu, 6.ch.2. Sañle BATIR, 8.2 eve 224 LiureIl. del'Hifoire des Plantes, efgales ; au licu que celles des autres fortent fans aucunordre. Elles font blancheaîftres , courtes & en grand nombre, & fi ne fonc ny veluës, ny denrelées: au pied de chafque queuëil y'a vn bouton, comme fi c'eftoit la femence des fucilles à venir, ce qui n'eft pas aux autres. Oril y 2 fouuent deffus {es fucilles des veflies rougeaftres, comme celles aue l'on voit aux Ormes. À la cime desbranches il y a des mäffes de fucilles compofces par efcailles , comme les reftes des char aons, fi ce n'eft qu'elles ne font pas piquantes, & demeurent {ur la branche apres que les fucilles en font tombées : pour cette caufe les Arcades ont eftimé que ce Saule eftoit fertile , ainfi que dits Theophrafte.Or pource que luy-mefime dit,que l’on appelle He/ice les petits Saules foirqu'ils foient blancs ou nofrs, nousauons appellé cette forreHelice , pource qu'elle eft la plus petite. L'Eleagnns, felon Dalechamp,eft vne efpece de Saules croiffans és bords Eleagnus, de Da'echamp. fablonneux des riuieres impetueufes, comme le long du Rofne, où ily en a beaucoup; au lieu qu'il ne s’en voir poinc le long de la Ssofne , qui eft tout aupres. Ils ont l'efcorce jaune, les fueilles plus longues que tousles autres Szw/x, fort eftroites, & fans veines , ayans vn nerf par le milieu , & ne font point dentelées à l’entour. Elles font blancheaftres M d'vn cofté & d'autre, & veluës par deffous. Dort il eftap- pellé Eleagnus, d'yn nom venant du Grec 1 éAcast dyvE, c'efta dire, de l’Olinier & de l'Agnus,pourceque fa fucille ft femblable à celle de l’Agnus , & blancheäftre comme celle de l'Oliuier. Theophrafte dit que l'Eleagnns eft vne plante branchue, femblable à l’Agvus , ayant la fucille coute fem blable, molle, & veluë comme celle du coignier. Il porte des fleurs comme l'Aubeau ; mais moindres & fans aucun fruict. Car il faut ainfi traduire ce paffage Jà de Theophra- fe. Il croift principalement aux Ifles qui nagent , eftans pouffées par les vents, ou auec des perches, comme il yen a au lac Orchomenien,& en Egypte à l'entour des marais,au Jac Thefprodite, & aux autres eftangs , defquels Pline faic mention au fecond liurechap. 95. Aucuns eftiment que certe mafle de fucilles, qui font entaflées en façon d'efcail- les comme les teftes des chardons , & ne font pas piquantes, ! lefquelles on treuue en l'Eleagnus , & quelques autres efpe- w ces de Saulx , foic leur fruiét; & les autres difenr que non. # Quantaux Saules Amerins, Pline en mer deux efpeces , di- fant:La femence des Amerins noirs,crc.cr des rouges En vn autrs paflage : O fend, dic-il , les Saules Grecs Amerins auîfi bien que les blancs, re. Nous auons auf deux fortes de Saules Amerins: car les vas ont l'efcorcerouge , lefquels Pline appelle Awerins Grecs, & rouges; en France on les appelle Franc-Ofiers: les autres l'ont noire. On fend les verges de l'vn & de lautreauec des coings faitsà triangle; & quand on s'en veut feruir, pour lierles vignes, ou les cercles des tonneaux, on les met tremperen l'eau. Le rronc ou la celte d'où fortent ces verges , eft fort bafle, & ne fe haufle iamais : car on les cond tous ‘les ans. Ruel ayant efté trompe par le liure des noms des Simples que l'on attribuc fauflement à Diofcoride, dir, que fuyuant Diofcoride, on appelle l’Agous caffus en Latin Sa/ix Areerina : maïs il ya grande difference cntre ces plantes, comme nous dirons. À Lyon & en Dauphine ilsappéllent Zes Saules Amerins, des Amarines fuyuant le nom Lariniles Pa- traitranc des Sawles ne fait point de mention des Ofiers ,finon qu'il les appelle usxe, oùildit: . Dour cefle caufe on en ufe ( parlant des racines du Cneoron) pour lier & affembler, comme des Ofiers. Gaza l'atraduit, comme des Ioncs. Car il y en a quieftiment que Theophrafte par ce mot sGen- | tend les Offers, & de là peut eftre venu le mot François Offer. Toutefois vne chofe contredit à leur | opinion ; c'eft qu'il ya vneefpece d’Oif6s, quia la fleur perfe , & le fruit noirs & l'autre a la flenr \ & le fruiét blanc; au lieu que les Ofzrs ne portentaucun fruit. Mais nous auons traitté de cefte queftion plus à plein en parlant de /4 nature des Groifelles. NY a encor vne autreefpece de Sale Petit rampant , qui a les fueilles eftroites, croiffanc parmy les Bruyeres aux enuirons d'Anuers. Ses M tiges font de la hauteur d’vne paume, ou d'vne paume & demie. Ses fucilles refemblent à celles du Nebrun premier:& a les fleurs cottonnees comme les fleurs du Sawle , qui ont vn goult amer. M Nous auons adioufté icy le Sawle maris, combien qu'il pouuoit eftre mis au nombre des plantes marines. Il croift fur les efcailles des huitres, & fur les rochers qui font dans la mer; & yeftatta- ché en relle facon, que l'on diroit qu'il eft fiché dedans, au lieu d'eftre creu deflus. Il faic plufieurs M branches fueillués , de couleur perfe , tiranr fur le rouge. Ses fueilles font longues , femblables à celles du Szw/x 5 dont la prus partne fonc point decoupées à l'enrour, lesautres femblent l'eftre. AUCUNE M Des Saules. Chap.L XXII 235 Saule petit rampant aux fueilleseffroites. Saule marin. aucunement, & fonrfalées au gouft. Entre les branches il fort des perites verges. ferablables au reictron qui porte la fleur des Sawles, auecplufieurs pointes , qui font comme compofces de plu- Saule rare.ou fieurs efcailles, tout ainfi que les chattons des Szwes. Rauuolfadioufte encore vne autre efpece de Safa de Sy= Saule rare, qui croilt aux enuirons de la ville d'Halep, & eftappellé par ceux du païs, Safaf. A 2 FE La forms croift, dit-il, en ce pays là beaucoup de tels arbres, quine fon, pas tous femblables en grandeur, & retirent quantautronc, au bois, &aux branches , au Bouleau, fherialementquant aux verges, lefquelles font fort menuës , fouples , & de couleur blaffirde qui ti. fur le blond, ou fur le iauna- {re , & font garnies de fucillesfemblables à celles des Oli- Safsafde Syrie, de Rauuolf. uiers, vertes par deflus , 8 blanchealtres par deflous , com- | me celles de l’Agnus caftus. Àu demeurant ceft arbre pro- duit des bourgeons tant par le tronc que parles grofles branches , comme le Figuier de Cypre, finon qu'ils ne font pas fans fucilles , desquels ils fort au princemps des perites ‘ JE fleurs menuës, molles & cotronnées, comme celles du Peu- 2. plier blanc, blaffardes & de bonne odeur. Ceux du païs ; it arrachent ces fleurs, pource qu'elles ne portent point de N fruit, & entirent de l’eau auec le feu , laquelle eft fort pro- Ag pre & fouueraine pour fortifñier le cœur, Les Arabes appel- à \ œ Et Es) Œ à SN cr FR AY Æ TRS ê S\ re) L} ll [4 5 \ nepenfe pas que ceftarbrefoitle Zxiubier de Cappadoce,du- quel ie traite quai au mefime endroit fous le nom de Sez/e- À. fun, axendu que ce luiubier qui eft aufli aflez frequent en N Syrie, porte fruit saulieuque noftre Safraf elt fterile. En outre ic ime fouuiens d'auoit fait mention au traitté de mon voyage d'vne autre e/pece de Iuiubier queïay veu fur les co- fins de Tyr & de Sydon , qui femble approcher entiere- ent au Paliurus de Theophrafte, qui voudra en {çauoir dauantase, qu'il voye le dittraitté au fucillet 461. En ou- ere lefufdit Rauuolfmet vneaurreefpece de Sawle rare © fait de fort bon falpetre pour faire la poudre à canon. Les babitans du païs, comme dit eff, l'appellent encor à prefent 4 Gaï ab L£ lentcel arbre Zarneb 8 Zarnabum | comme fait Razis & 27 ss. Auicenne. Mais Serapion-l'appelle d'vn. nom commun Chap. ire Zurumbeth, commeil appert par leurs efcrits. Au refte ie Chap.z6. 749 eftranger, qui eft appellé Garab parles Mores, duquel on uns fe 236 LiureÏl.del'Hiftoire des Plantes, Garab des Mores, deR auuolf. Garab comme les Arabes l'appelloient anciennement. Ceft arbre ne croift pas fort haut ; mais fe ietre incontinent en branches, qui font plus grofles & plus fortes, que celles de nos Sawles , 8 parainfi font moins fouples, & moins propres pour faire des liens. Aurefteelles fonc couuertes d'vncef- corce qui eft iaume-blaffarde , comme aufñli fonc les fueilles, lefquelles ont enuiron vne paume de longueur, & deux les des Arroches;en quoy elles font differentes de celles des À doigts de largeur,& fi font dentelées à l'entour comme cel. cure autres Sales. Ces fucilles, à ce que ray peuremarquer, font & 686. mediocrement feches & aftringeantes. Quant aux fruicts & { aux fleurs, dont Auicenne fait mention , ie n’en puis rien ef-" j;\ crire d’affeuré, d'autant qae ie ne les ay pas veuës, & fi n'en ou 2 ay pointouy parler à perfonne. Or voila quant aux efheces Fe) des Saules. Au reftele Szwle fait au commencement du prin- 2" temps vne fleur, ou foit vn chatton, fait en façon d’efcaille, & velu, faifant comme des petits boutonsentafiez en efpic, a k 1. liu. à vne certaine laine , comme dit Scaliger. Theophrafte en | AL Es + parle en celte maniere : Mais le Saule Lailfe bies toff tomber L'hfff. ch 2. Jon fruict denant quil foit creu, & qu'il l'ait meurs: ; € pour ceffe cafe le Poëte l'appelle bien à propos, Perdanr-fruié.Ce KM\ que Pline à traduit en cefte manicre:0r/e Saule perd vifte- Liw16.c.2,6 LEZ do mn UL] met Jon fruict, deuant quil foit Me, pour cesle caufe Home- EE S & | lue re l'appelle Fruiit-perdant. Voilà ce qu'en dit Theophrafte, er 7 LES À quoy Plineadiouft, que ceux qui font venus apres Ho- Au 10.liu.de ) DD mere ont par leur mefchanceté autrement interpreté fon 3 Tres se dire, ayans cogneu par experience que la graine du Sasx la fmence x empefchoit la conception. Ce que Diofcoride a dit des fueilles; rellement qu'ils ont entendu ce Sanle. mot de Fraité-perdant,pource qu'il perd bien toft fafeméce,8c qu'aufliil rend lafemence delhom- me infertile, & malpropre à faire conceuoir aux femmes. Or ce qu’ils appellent fru44 & femence, il femble que Galien ,8: Aëce, & Paul qui l'ont fuyuy l'appellent, fwr, d'autant qu'il ne fait iamais Les vertus. de femence meure. Ceft arbre qui fe treaue par tout, a beaucoup & de grandes vertus. Selon Dio- Bur e117 (Loride, la femence, les fueilles, l'efcorce, & le fuc ont vertu d’efpefir. Les fueilles pilées auec vn peu de Poyure, & prinfes en breuuage auec du vin, feruent grandemenrc à l’Iliaque paflion. Prinfes feules & auec de l’eau elles empefchent les femmes de conceuoir. La femence de Saule prinfes en breuuage eft bo nne à ceux qui crachent le fang.L'efcorce en fait rout autant.La cendre de l'efcor- ce meflée auec du vinaigre, & appliquee, guerit les cals, & les porreaux. Le fuc des fueilles & de l'efcorce auec d'huile rofat,chaufté en l'efcorce d’vne grenade;aide fort aux douleurs des orcilles.Il ane % eft fort bon defomenterles pieds des goutteux auec leur decottion. Elle nettoye aufli les furfures, & cuir mort du corps. Onamalfe le fuc qui en fort quand il fleurit, ayant coupé l’efcorce : car en cefte coupeure il s'y creuue vn humeur congelce , quieft fort bonne pour ofterrousempefchemens qui ofufquent la veuë. Pline en dit les mefmes chofes : mais il enfeigne crois façons de cueillir le fuc, au lieu que Diofcoride n'en dit qu'vne Le fruitf du Saulx, dit-il, deuans qu'il foit meur, [e con uertit en vne matiere nraigneufes toutefois fi on l'amalfe deunnt qw'il fe change ainfiilfert à ceux qui crachent le [ang. La cendre de l'efcorce des premieres bräches mellée en eau gueris les cals &r les galës, Elle [ert à offer les taches duvifage, fingulierement fi on y adiouÿte du [uc. Or il yen à troisfortessdont l'arbre en iettevn a mode de gommeïl'autre fort de l'ounerture, fion entame l'efcorce pour le moins de la largeur de trois doigts, lors que le Saulx eff en fleur. Cefluy-cy fert à nettoyer tout ce qui trouble La L'EHË,C pour efpeffir ce quien a de befoin;pour faire vriner,@ pour toutes apoflumes interieures.Auduns lifenc , pour attirer toutes apoflumes eflant appliqué en facon d'onguent.) Le troifiefme [uc eff celuy qui coule des branches, apres qu'on les # coupées. L'vn de ces fucs bouillyauec huile rofac dinsl'efcorce à d'vne grenade,eft bon pour mettre dans les oreilles. Il eft aufli bon de cuire les fueilles, & apres les auoir incorporé en cire, les appliquer deflus, & mefme aux goutreux- La decotion de l'efcorce,& des fueilles, faire en vin, eft bonne pour fomenter les nerfs. La fleur broyée auec les fueilles gueric les efchafques & furfures du vifage. Les fueilles pilées & prinfes en breuuage , refroidiflent ceux _ qui font trop efchauffez en cas d'amour : & mefme qui continueroit d'en prendre, elles rendroient la perfonne du tout inhabile à ce meftier. La graine des Offers noirs incorporée auec litharge Ligre 7, des d'argent par efgales portions, fait tomber le poil, fi on s'en frotte au fortir des eftuues. On peut fmpl. fer, dit Galien , des fueilles de Saule pour fouder vne playe frefche & [anglante , Mais quañi tous les Médecins vfent principalement de fes fleurs à faire vn emplaître deficcatif, qu'ils appellent pour cefte caufe Ag iris, c'eft à dire fair de Saux. Car elles deffechent fans aucune mordication, | ê&c ont Liu24c. 9. De l'Agnus Caftus. CR LXXIV. 237 & ont auffi vn peu d'aftriétion. Aucuns en virent le fuc & le gardent comme vn medicament fans “acrimonie & deficcatif , & qui fert à plufieurs chofes. L'efcorce de l'arbre a les mefimes facultez he les Aeurs & les fueilles, finon qu'elle eft plus feche, comme font routes efcorces. Aucuns la Bruflent & fe feruent de la cendre par tout là où il faut deffecher fort : car en la meflant auec Vinaigre ils en gueriflent les cloux, les callofitez & les verrucs. Il y en a aufli qui entament l'efcot- Ce du Saulx , lors qu'il eft en fleur , & en amaflent vneliqueur , de laquelle ils fe feruent pour ofter “cc qui trouble la veuëé, ou qui couure la prunelle de l'œil, comme eftant vn medicament deterfif & de fubtilesparties. Tawt plus on coupe Le Saulx, dit Pline , p/us il croif, @ tette plus de branches, Liuxc.c.,7. Prenant [a creué pluffoff d'un conrt bois ,que de la branche ,( non pas d'un petit poing, commeil y a Aux communs exemplaires.) Au refte il ne le faut pas mettre au nombre des arbres,dcfquéls on tient peu de conte:car il n y a point de plus afleuré reuenu,& qui coufte moins àentretenir,ne quicraigne moins le mauuais temps. Caton en faifant eftat du reuenu d’vn Domaine , metles tee au troi- Hius17.620. ficfme rang , les preferant à la cueillette des Oliuiers, des bleds & des prés ; non que pour cclail vucille inferer , qu'il n'y ait plufeurs autres chofes dont on peur faire des liens. Et-vn peu apres il dit, que les Sawes tiennent le premier rang entre les arbres qu'on nourtit pour feruir ailleurs, & finguherément pour les vignes. De l'Agnus Caflus, CHAP. L X XIF. A 'Acnvs Caifus, en Larin s'appelle Firex sen Grecéy@, qui veut à dire 14: nom. RS Chañte,pource(ainfi que dit Galien)qu'il maintient en chafteré ceux qui en AUTRE 5 AR) mangent ou boiuent,ou qui en tiennent dans leurs couches.Ou bien,com- CRU me dit Diofcoride,pource que les matrones d'Athenes qui votent leur Liwr.czté chafteté durant les facrifices de Ceres, qu'on appelloit Te/#ophoria , met- YF toient de cefte pläte deffous elles en leurs couches. Il s'appelle auffi auy&, EU A c'eft à dire Offer.à caufe que fes branches font fort fouples.Les Apoth:cai- … =") res conioignans le mor Grec & Latin l'appellent 4emus Caffus : les Arabes ù Famanchefi,Samachef}, Bengiecheff : les Italiens Virice,& Agno Caïto,les Ef- pagnols Gafillo Caffo:les Allemans Schaffs mullem,& Keufchlamp:les Bohemes Drimek. C'eft vnar- briffeau qui ietre plufeurs branches, fouples & mal-aifées à rompre.ayant les fueilles cinq acinqg,ou La formes. fept à fept enfemble comme le Chanure, longues, eftroites, allez femblables aux fueilles de Saule; toutefois elles font moindres. Les fleurs fortent à la cime des branches en façon d’efpic, quequefois | \ Agnus Callus, de Asnus Callus à larges fueilles % S [de 3 « - ‘ Matthiol. dentelées. de Lobel. SD \u Ÿ VW se Se, NE N AS NS, 27, EN V0 SC DR. A EN) VE RE à SYRL ES PIN FINS 1 ee 2 LR 5 AL Ü 4)\ Se R\p) R \Z U W A as , cs, Le LE SZ De ER AA Ah AN ZE \PAA VERS, 1 VE SNL Le Ne HAN NS 4] \ZARQ ê DURE di af ) (Ne ù NE So BRU SES > NE ee SA VER, SRE RS QE er Q È EN RP NNE & \E D C USE 2 K = NS AU A AT "2 = Ne CE SD PL ÿ S Î 7 2t ES NS \| a nl ( ï S SSS 2 % S3s SS cé Pine : À : LTÉE SA EN, SL K ÿ | A RS DAS S rougeaftres Iiyalcrré. T' élftc Se Pi 4.ch CE Telieu. Les vertus. Liute 6. des fimpl, LE Lermpera- sent. Liure y. Liure x. Liure x. des alim Corn. Embl. 114\liu. 1,de Dioïc, . 3 ‘ « 1 | 238 Liure [TL del'Hiftoiredes Plantes, | rousenftres,$ par fois ayans du blanc meflé parmy.Sa femoce eft appellée par aucuns Poyvre pour ce qu'elle refembleforr au Poyure, Selon Diofcoride, Agnus Caflus elt vo arbriffæu qui croit à 4 haureur d'vn arbre és bords des riuieres, & torrens, & aux lieux afpres. Ses branches fonc lon guess mal-ailées àrompre : fes Fueilles commecelles de l'Oliuiers mais plus molles,ilyena deux efpeccs# 1 ya faic les fleurs blanches-perfes : celles de l’autre font fimplemenr perles. L'vn & l’autre a la fe imenñce coinme le Poyure.Pline dit que /’Agaus Caflus retire fort xl Ofier quant a l’vfage des vergesM & méfie au fueillage. Les Grecs l'aphellent Lygos , ou 4gnos , c'eftà dire Chafle , pource que les Dames d’Athenes pour garder leur chafteté durär les feftes de la deefle Ceres,dittes Thefimophorins faifoicnt des materas des fueilles d’Agaus Caflus, On en treuue de deux efpeces. Le plus grand dez vigne arbre, comme vn Saulx : mais l’autre qui eft moindre, eft fort branchu , & a les fueilles plus blanches , & plus cottonnées que le precedanr. Le premier qui eft auffi appellé Blarc,fair vne fleur | blanche, & perfe. Au contraire celles du noir font toutes rouges. L'vn & l’autre croift en terre marefcageufc. Selon Diofcoride /’Agnss Cajfus a vertu d'efchauffer & reftraindre. Sa femence” prinfe en breuuage eft bonne contre les piqueures venimeufes, aux hydrapiques,& à ceux qui ont Ja ratelle enflée on mal-difpofée. Elle fair venir le laid, prouoque les fleurs prinfes en vin au pois d'vne dragme, difflour le fperme, fait mal à la relte & ait dormir. La decoction des fucilles & de la femence fert aux inflammarions & autres maladies de la matrice, en fe feant dans vn bain d’icel- le. La graine prinfe enbreuuage auec du Pouliot, ou en parfum, ou appliquée fur la partie fait ve-\ nit les leurs aux femmes. Elle ofte la douleur de tefte, fon lapplique deflus en façon d’onguent. On en fair difiler {ur la trefle aux lechargies & phrenefes, auec vinaigre & huile. Les fueillés en parfum , ou eftendues fur le lieu, chaflent les beftes venimeufcs : appliquées deflus les moôtfures des ferpens elles les gucriffent :incorporées auec beurre, & fueilles de vigne, amoliflent Les durtez des genitoires. La femence appliquée auec eau guerit les creuafles du fondement. En yadiouftant des fucilles elle oucritles defnoüeures & les playes. Quien tiendravne verge enf1 mainen che* ‘minant, ne s'efcorchera point en aucun endroit du Corps , comme vn dit. La femence prinfeen breuuage, fclon Pline, a le gouft du vin, & dit-on qu’elle guerit les fieures. Incorporée en huile elle fait fuer ceux qui s’en frottent. Elle eft aufi bonne à ceux quifontlas &recreus. L'vn & l’au-. tre prouoquent l'vrine & les fleurs des femmes. Ils font auoir mal à la tete , comme le vin , aufli ont ils tous deux l'odeur du vin. Ils font fort bons à chafer les ventoftez par le bas, referrent le ventre,& font fort propres aux hydropiques, & à ceux qui ont la ratelle mal difpofée.Ils font aucir abondance de lait, & font contraires au venin des ferpens, fingulierement à ceux qui ont leur ve- ninfroid. Le plus petit eft meilleur contre les ferpens. Il faut boire vne dragme de fa femence auec du vin , où eau & vinaigre, ou deux dragmes des fucilles tendres, L’vn & l’autre appliqué en liniment, fert contre la morfure des aragnées. Si on en fait du parfum, ou qu'on fe couche deflus, ou qu'on s'en frotte, les ferpens s'enfuiront. Ils rafroidiflent la perfonne au ieu d'amour : pour ceftc caufe font ils bons ; contre la piqueure des aragnces que l’on nomme phalan ges, qui efchauf- fent la perfonne àce ieu. La fleur & les tendrons de l'Agnus Caflrus incorporez en huile rofat gucriflent les douleurs de relte caufées par trop boire. 1left bon de fomenter la tefte de la deto- ction dela femence , quand la douleut eft fort vehemente. Appliquée en parfum ou éataplafme elle purge la matrice. Prinfe en breuuage auec du Pouliot & du miel elle purge le ventre. Incor- porée auec farine d'orge, elle amollitles apoñlumes qui viennent à maturité duec difficulté. La graine d'Agnus Caflus mefléc auec du falpeftre & du vinaigre , guerit les derres & feu volage, & les lentilles du vifage, &z les vlceres, & veflics de la bouche. Incorporée en beurre auéc des fueil« les de vigne, elle guerit les durtez des genitoires. Enduites auec d'eau elles fertaux creuafles du fondement, & eft forrbonne-aux diflocations, eftant incorporée en fel nitre, & vinaigre. On mefle b graine & les fueilles aux emplaftres qui feruent pour les nerfs & pout les soutres. La grainç cuite en huile & vinaigre eft fort bonne diftillée fur la tefte aux lechargiques-& phrenetiques. On dit que qui portera vne houffine d’4gwus Castus , ou qui s'en ceindrale corps, ne s'efcorchera point encre les cuifles. L'Agnus Caffus , ainfi que dit Galien, eft chaud & fec au troïficfmé degré, & cft de fort fubriles parties , & acre & aftringeant au gouft. Toutefois fes verges fonc inutilesen Me- decine. Au refte les fucilles & la graine font chaudes &c feches , & d’effence fubrile, comme on Voit en ceux qui en vfenc: car la fucille, la Aeur, & la femence font acres au gout & aftringeantes.. On mange bien de la femence, mais elle efchauffe fi fort qu'elle en caufe douleur de refte : & routefois cflant fritte, elle ne fait pas fi grand maldetefte. Or elle.chaffe les ventofirez cftant fritre, beauconp plus quenel’eftant pas. Elle refroidit fort la perfonne au ieu d'amour, ou frirte, ou nonfrirte. Aurant en font les fucilles & les fleurs. Paul 8 Aëce fuyuans Galien ont dit, que l'Agnus Caflus eftoit chaud & fec au troifiefine degré, & d'effence fubtile. Toutefois Galien fe contredit bien à foy mefme en deux autres endroits,ce qui eftbien à remarquer en va tel perfonna- ge:Car, dit-il, /4 femèce de l'Agrus Caflus n'efl pas femblable en vertu à celle du Chanure encor que ces deux pläres ferefemblër affèz bien:mais font beaucoup differéres:éar la graine de l'Agnus Caflus eff.de difficile digesfivoffence l'eflomac € la tefle Gfait vn maunais fuc Toutefois ancis apres l'auoir frit en vfens \ * 0) | DelFAlpalathus. Chap.LXXV. 230 dfent parmy les autres dragées au deffert de table. Orelle efchauffe fort : pour ceffle caufe fi l'on en rend allez grande quantité, elle caufe douleur de tefte; la remplif[ant de vapeurs @+ femées, chaudes Mr medecinales.On mange auf la graine de l'Agnns Caflus, ou crue,ou fritte,er tient on qu'elle refroi- dit La perfonne au iew d'amour, Or élle eff de Peu de nourriture,qui deffeche & refroidir:mars elle diffipe erucillenfement les ventoirez, & pour [es vertus elle ef} bone à ceux qui fe veulent maintenir en bafferé. Ce qu'il conférme en vnaurre lieu examinantles medicamens compofez par Archigenne | 2m pour la douleur de la tefte; entre lelquels il met ceftuy-cy: A$palathus 1. de Mortpe ler. Des fueilles de Laurier, € de | Aubeat, > de l'Agnns Caflus aucc huile vinaigre. Cefle medecine, dit Galien, ef com- polée de fimplesfacultez contrairesicar les fueilles de Laurier Jont treféhaudes: celles de l'Agnus Cajlus font mediocrement froides: & celles de l'Aubenn tiennent le milieu entre chaud 0 > froid. Il appert donc que Galien dit, que l'Aznus Caflss (DS cftfroid & fec 3 au lieu qu'il auvit premierement die, qu’il ESS eftoit chaud & fec, mefime jufques au troificfme degré. 1. à) Na Toutefoisnous nous en feruons comme eftant chaud & {cc a] Ÿ1 par cour ià où Diofcoride dit qu'il.eft bon, Oril y a des per- NEA fonnages de boncfprit, lefquels pout defendre Galien , & empclcher qu'il ne fe contredife à foy mefme, difenr, qu'il y faur lire en ce paflage [à comme s'enfuit: Car es fueilles de Laurier {ent tres-chaudes: celles de l'Anbean font mediocre- tr froide s: reclles de l'Agnus Cajfas, tiennent le milieu entre chaud € froid. Ce qui eft tres veritable. De l'Afpalathus Premier de A1 ontpélrer, CE SA F0 LL XX V’. Joscorips metdeux autres efpe- ces d'Afpalathus, dont il deferic la premicre aflez clairement , &dit, que le fecond ne fent rien, eftant hgncux & blanc, 8 que c'eft le pi- * se Les Aporhicaires de Montpelier tiennent que la plante qui cfticy peinte eft le fécond Afpalathus de Pre 4 « Diofcoride, & ce fans grande rai- fon,comme l'eftime, Toute la plante n'a pas plus d'vne cou- dée de hauteur,& ef fort branchue, pleine d'efpines cour- bées contre bas, fermes & piquantes, aufquelles il vient des petites fucilles vertes de la grandeur d'vne Lentille. I y en aauñli de toutes femblables aux nouuelles branches > fice / neft qu'elles font plus tendres,deflous lefquelles fortent les À cfpines, Les fleurs croiflent fur les plus fermes efpines, trois Afpalathus \Id'Effaïne,on Scorprus II. ÈS RNA Sv y J Del ASfalatus fecond d Effagne, appel e par aucuns DL fecond Scorpius.. CHAP. LXXVI + éESsTE plante eftbien rarement plus haure d’vn pied, toute garnie d’cf pines efpeiles, quinefor- » tent pas fans ordre comme en la precedente; . Maistiennent vn rang; fortans coufours deux à æ deux l'vne contre l'autre. Elles font bien aucunement ver- pit s Der MD ANT nn “rs si dess Liüre 2. des medic. des pairs Les eifècess La forme Le lié, La forme, sr. Li TT: "EN 240 Liurell del Hiftoire des Plantes, \ des; mais non pas tant que celles de la precedente, & ne fortenr pas l’vne de l’autre. À Ja cime des Letmps petites branches il fort deux ou trois fleurs femblablesà celles de la precedentesiaunes , & ce au mois de Mars, auquel temps on y treuue des petites goufles, courtes , ou pluftoft vne graine dela: grandeur d’vn Ets, couuertes d'vne bourre blanche & afpre, & cachées parmy les efpines qui font fort efpefles, comme elles y eftoient tombées l'année auparauant. Lors queie les vis elles eftoient fi blanches que feftimoys du commencement que ce fuffent toiles d’aragnée. Elle fait vne racine , de laquelleilen fort plufeurs autres decà, & delà, dures & pleines debois. Elle croit aux collines pres | - de Grenade. HR: Fin du IL. liure de l'Hifloire Generale des Plantes. LIVRS LANURYE" CT'ROMSTESME BÆMISTOÏIRE Generale des Plantes: Contenant la defcription, € les pourtraits des Arbres qui croiffent dans les Vergers. Du Pommier, CH A,P..1, PRES eftre fortis des Forefts , & que nous nous fommes depefchez des efpines & buiflons efpez, il eftremps maintenant de fe pourmener parmy le Verger,dans lequel nous confidererons les Arbres qui portent les Pommes, & autres fruicts , qui pour la douceur de leur fuc ont feruy à » dit Pline. Soit qu'ils foient naturellement bons, foit qu'on leur ait ac- DSERAE quis ce plaifant gouft en les entant, & comme par adoption & ma- * °° ° % riage; defquels on tire aufli de bons & profitables medicamens-: car fi Les Forefts, & les plus hideufes plantes que nature produife, ne font pas defpourueuës de vertus medicinales ; combien en treuuerons nous en plus grande abondance dans les Fergers , où il y a de toutes fortes de plantes culrinées & entrerenues auec grand foin & diligence, qui fe peuuent à bon droit dire eftre faites par l'induftrie & entendement humain ; pluftoft que d’eftre nées d'el- les mefmes ; Or eft ila noter, que comme il fe voir des Plantes, lefquelles eftans parmy les Fo- re(ts croiflent grandes comme des arbres, & fi elles font parmy les buiflonselles demetrent pe- tires , & des arbrifleaux , qui ne croiflent pas feulement parmy les buiflons ; mais auf ailleurs: inf aufli dans les Forefts & parmy les buiflons il y a des Plantes , qui y croiffent de leur bon gré, efquelles on replante dans les Vergers, auec beaucoup de peine & de trauail , & defquelles on peut Hraitter à propos autant en vn endroit qu'en l'autre. Nous commencerons doncla defcription de noftre Verger par les Pommiers, d'autant qu'ils font cogneus par les femmes mefme & par les petits Enfans. Ceft arbre s'appelle en Latin Afa/us , 8 Malum : en Grec prréæ, &c minor : en Arabe Tufa, Les noms. Tufaha : en Italien Afele,8& Pomi: en Efpagnol AManfamus : en Allemand oepffel, Apffel : en Anglois & en Flamand 4ppe/.En François pource que le fruict de cét arbre eftappellé Poyse,ils nomment Marbre Powmier. Mais le mot Pomwm en Latin s’eftend bien plus loin: coutefois par long vfage il eft aduenu, que commeon prend le mot Caw/is, pour le Chow, encor qu'autrefois il fe print plus ge- neralement ; ain on appelle le Power , Pomus & le fruict Pomum. Ceneantmoins Pline appelle Liwr see 17e auf l'arbre Powm au genre neutre, là où il dit qu'il faut pouër les Powmiers comme les Vignes: Le il vfe du mot Pos. Selon Hermolaus le mot Pomwm en Latin comprend tout ce que les Corollér. 5 entendent par le mot érwez:car en cefte fignification les Medecins difenr, que toutes les Pom- fie Det mes font froides & humides, ée.Scaliger dir, que les Grammairiens ont fortement diuifé routes les Au liu.2.des Plant, “ortes de fruicts, les appellans ou Pommes, ou Noix voulans que ceux qui ont la poulpe en dedans, & l'efcorce en dehors, foient appellez Nosx 5 & au contraire que ceux qui ont la poulpe en dehors, le noyau en dedans, foientappellez Pommes. Car , dit-il, ceux qui ont la poulpeen dehors, & e noyau en dedans, ne laiffent pas d’auoir vne efcorce par deflus: 8 ne vit ont iamais aucun fruiét dans cfcorce , cuir ou peau. La Pomme n'a que la chair au dedans, & la peau au dehorssmaisle Pry- #ier a la peau au dehors, l'os au dedans & la chair entre-deux. Comme auffi l'Abricor,qui a la peau en dehors, le noyau au dedans, la chair fous la peau.& vn os à l'entout du noyau.lequeleft enuiron- né d'vne peauitellement qu'il a deux chofes bonnes à manger: la chair, 8 le noyau:l’os qui.ne vaut Liu. 2. tien, 8c les peaux quifontindifferences. Pline appelle les Noix, Pommes, difant : 1/ »'y a que cefe ue Pomme, à quinature ait donné une counerte affemblée: Er les Meures aufli, quand il dits Les efbrits cs. Pont guieres auancé à l'entour de cel} arbre, ny aux noms,ny à Les enter,ny en autre chofe, finon à ren- dre groffes fes Pommes. Scaliger auffi n'eft pas d'accord auec Varto , qui dit, que les Pommes ont peur 637: Eftre efté ainf appellées en Latin, pource qu'il faut boire auec. Car, dit-il, elles auroient pluftoft Tome premier. | | ZX] 0 . 3 = # 0 Ë 2,42 Liurel if del 'Hiftoire des Plantes, efté ainfi appellées ; pource que la plus parc eftanchent la foif fernans de viande 8 de hrounage tout enfemble. Diofcoride mer pour efpeces de Pormes les Communes, les Coings , les Pefthes È lé Roue Abricors, les Citrons. Pour les Comiunesil met les Pommes du printemps, celles qui'il appelle Mrli Dre * meles, les Eyirotiques , &C les Saunages. Ceux qui font venu apres en ont bien adioufté dauantage: Linrerzr çar en premicrlieu , quantaux Communes , il y en a quafñ vn nombre infini ; tellement qu'il n ci poffible de les mettre toutés icy , qui fotit differehtes au gout, & à la formé, &'pout raifon de ce luy qui a les a treuuées , ou pour plufieurs autres raifon. Pline en met auffi pluficurs efpeces: à fras Liurnex4 vioitles Cétrons, les Iwiubes,& les Tuberes;ÿque nous appellons Péfrhe-noixser les fruiéts AS Lannta, c'elt à dire Bourris ; ou Cottonmez ; dofitil ne Sen tréuue qu'au terroir de Vcronne. Adious ftant vn peu apres, qu'il ne faut pas s’'ennuyer dé les nommer l'vncapres l'autre , puis qu'elles ont immortalizé le nom de leurs inuenteurs., comme ayans fait en cela vnaéte di gne de memoire. Ets fi iene me trompe la fubtilité d’enterapperra par ce moyen , & verra-on qu'il n'y a chofe fi petires de laquelle on né puiffe acquerir honneur.Les vnes donc ont pris leur nom de Marius, & de Cel fus (dont aucuns appellentles Pommes de Capendu,Mala Cestiann) & de Manlius & de Claudius! Mefinesile Pommes qui viennét fur vn Coigmier enté.font encor dittes Apiennes, pour raïon Ta pius premier aucheur d’icelles, qui fur de la maifon.des Claudes. Elle ont l'odeur de Coing, & : fonc de la grofleur des Claudiennes, auecvne couleur rougeaftre. Et afin que perfonne ne pen{e que ce nom là leur eft demeuré pource qué l'inuenteur efloit d'illuftre & ancienne’ mailon ; il y aaufli des Pommes appellées Sceptiennes, pour raifon de Sccptius leur inuenteur,qui toutefois eftoiss fils d’vn efclaue affranchy. Catonfaicauffi mention des Porsmes Quiriennes , & des Scantienness qu'ilcommande de garder dans des conncaux. Les dernieres qui ont efté trounées ; font les ?22%3 fienñes, qu'on appelle en François 4pio/es, qui toutefois font fort bonnes; combien qu'elles foient petites. Les Pommes de Camerin,&e les Grecques ont donné bruiräleur païs. Il yen à auñfi qui one pris leur nom de quelque marque qu'elles ont, comme les Pommes fœurs, 8 les Gemelles, qui font. ainfi appelées , pource qu'elles vienneut toufiours à double, & attachées les vnesaux autres. Les autres pour raifon de leur couleur ont efté appelée Serigwes, (en François Sufrés.) Les A4e/apiena Ar 14 mes tiennent leur nom pour la refemblance, (car ilne faut pas dire qu'elles ayéntpris leur noms caphpa d'aucune famille ou maifons, comme il y a aux communs exemplaires, } mais de ce qu'elles refems chap blent aux Poires. Onles appelle communement Girawdettes,ou Pomme-Poires, Les Potsme appela lécs Auffea,pource qu'elles font meures des premieres, ont auf efté appelées Aelimels, Pommess de miel,pource qu’elles font douces comme miel:on les appelle en François Pommes de [aintt- legs Les Pommes rondes retiennent leur nom de leur figure : on les appelle en France, Pomes-Rofes.[ess Grecs les appellerent Æpirotiques, en quoy l'on peut voir qu'elles vindrent premierement d'Alba nie. Les Orthomafliques furent ainfi nommées, pource qu'elles refemblent aux mammelles : et François Pommes Taponnes. Les Flamans appellent certaines “Pommes Chaftrées , à cafe aue leurs grains n'ont point de germe. Ce font celles que l'on appelle communement Pormes grillottes , ' = Pommes deffepPomme.Les Pommes fueillues soc ainti nommées, pource qu’il leur fort quelquefoi vne fucille & quelquefois deux du milieu des coftez. Celles que l'on appelleen Latin Parrynceam en François Panettes, fleftrillentinconcinent. Les Pommes pulmonieres. où Follanes font grofles & flacques. Il y en a qui font rouges comme fang, pource quelles ont efté enrées fur des Meuriersh &c font appeilées commuanement groffes Pommes rouges. Toutefois touces les Pommes font quali'otsl dinairement rouges du cofté qui eft tourné deuers le Soleil. Il yen a auffi de Sasvages; qui fones petites, & font de fort bos gout &c fort odorantes ; & routefois.elles font fiafpres qu'elles rebous chent lctrenchantdu cofleiu qui les couppe. Voilà ce qu'en dit Pline. Au refte'il n'ya aujouts d’huy prouince qui n'ait diuerfes fortes de Pommes. EnFranceily ena vn nembre quafi infinis Rues Toutefois celles-cy font les principales, à fçauoir les Capezdus , ou Court-pendus , qui ont vn gouts chäp.96 particulier , fi bon toutefois que l'on en porte , mefme par deflus mer, en païs eftranges. Elles ens durent d’eftre portées plus qu'on ne fçauroit croire , attendu qu'elles font de f bon couft , & dus rentiong temps. Elles font de moyenne groffeur, & eftant meures elles, font iaunes. Ce peu 1 fenteur qu'ellesnt, eft bon & refiouit le cœur. Leur chair eft dure; aufli fe gardent elles bien vi an. Il s'envoir quelquefois de Gemeaux. Les fecondes en bonté font celles que l'on appelle coms munement à Amiens Rawbures , qui font fort svolles , rondes , & ont la chairfi fraile, &rendres qu'effansabbatues par le ventelles s'efclarent en combant. Et d'abondant {ont de fi bon geuft firendres, que les morceaux s'en fondent en la bouche , Mais elles fe gaftent inconrinent, & pcineles peut on garderiufques à la fin de l’automne. Les Palfespommes viennentapres, quifont bien auffi bonnes; mefine elles ont ce nom, pource que fi elles'n eftoient, de fi peu de durée,elle {eroient les meilleures de toutes. Elles font de moyenne sroffeur , & en façon de Poire, & ont vn chair fort delicate & tendre, & merueilleufement bon gouft. Quand elles font meures , leu grains fonnent dedans: mais d'autant plus qu'elles font bonnes, elles fe gardent aufli rant moin Les Pommes qu'on appelle de Paradis , font apres celles-cy; & font ainfi appellées pour raifon d leur bonté comme f la race en eftoir venuë du ciel. Elles font petites, doucescomme miel, font D Des Pommes. Chap. I. 243 fontmeures des premieres, & fine font pas de longue durée. Aucuns eftiment que ce foient cel- les que Pline appelle Daciques, ou de Tranffylanie. Les femmes enceintesen font fort friandes, hcore qu'iln y a point d'autre forte qui dure moins. Il y en à auffi d’autres qui font douces & qui Ont la chair dure, & font rondes. Ceux quifont vn peu delicats ne les aiment pas, pourraifon de fur crop grande douceuripeut eftre eftoient elles appellées AMe/inela aticiennement,comme ayans an gouit de miel ; 8 AMuÿfea ; d'autant qu'elles font incontinent nes Toutefois Martial monftre Bien par ce diftique : Si l'on te fert deuant des Coings confits en miel, PRET Tu Les pourras nommer à bon droit Pommes-miel. | que l'on peut appeller Ae/imela , non feulement ces Pommes qui font telles de nature : mais auf ls autres qui font confices en miel. Or Columelle enfeigne la façon de les y confire , & dit que Fu1#645 le fuc de cefte confiture s'appelle AMelimeli. On appelle communement Pommes aigres celles qui dont aigres au gout, longuetres, & qui ont la chair ferme, aigre, qui tient vn peu del’afpre. Elles MIE gardent ordinairement vnan. L'on permet quelquefois d'en manger aux malades pour les “nectre cnappetit. Ourre celles-h 11y ales Pomes-Chaffaignes ; qui font vn peu plus afpres, & “dures comme la chair d'vne Chaftagne, de moyenne groffeur , & longuettes. Il y'en a encor d'au- res que l'on appelle communement Pommes de franchetur,qui font rondes & grofles,& ont la chair “dure, & vneaigreur plaifante, quife change finalement en douceur. Elles fe gardent, long-témps, bien fouuentiufques au bout de l'an.En outre il y a les Pommes de Rouneau,qui ont l'efcorce rou- Fa comme fang, & fa chair tendre, & de bon gouft,tirant fur laigre-doux,8 fe gardent aflez long- emps, En Dauphiné ils fonc cas des Pommes qu'ils appellent Grrodeites ; qui font petites , rondes, ee vn peu lirges, & rouges tirant fur le roux, & font long-temps à meurir, Nous pourrions bien ad- ioufter icy les autres efpeces nom par nom , comme aufli celles que Cordus a defcrit; & d’autres Liure # “dciquelles Athenée atraitre aflez fuccinétement, oùil dit, que Denys fut le premier inuenteur des Pormes ; ce n eftoit que cela retarderoit noftre deffein, qui tend à chofes plus vriles & pro- tables. Dauantage il ne pourroit eftre que nous ne fuflions quelquefois abufez , attendus la gran- de varieré des noms , qui font quafi differans en chafque païs , & qu'il s'en fait tous les iours de mnouuciles fortes , par le moyen de l'enteure. Mefme il eft impoñible de les denombrer toutes, & “d'en traitter particulierement, veu la fi grande diuerfité des noms qui font en chafque pays: tou- refois nous auons dit celles qui font plus communes en France. Le Pommier deuient aflez haut & £a formes grand arbre auec le temps ,-& n'a qu'vn tronc, duquel il ictte incontinent fes branches, qui s'efpandent au long & 4 _ au large, couuertes d'vne efcorce aflez efpeñle, de couléur | a SL à el de gris cendré au dehors, & iauné au dedans , pluftoft vnie ! Le | __ qu'afpre. Ses fucilles font verdoyantes, longucttes,aigués, | dit Pline, & poulpues , vn peu denteléesà l’entour, qui Pr f24 tombent au commencement de l’hyuer, & reuiennent au mois de May. Ses fleursfonc fucillues , blanches pour la plus part, quelquefois tirant fur le rouge, defquelles il fort . vne infinité de fortes de Pommes , comme ilaefté dit. Il fait peu de racines, qui n’entrent pas fort auant ; mais vont courant à fleur de terre. Onle plante aux iardins & ver- relieu, À gers:aufli il aime les lieux gras & fertiles. Il Acurit à la fn “72% d'Auril ou au commencement de May. Le fruict d’aucuns eft meur en Juillet, & des autresen Aouft, & des autres en NT) Em Septembre. Quand les grains des Pommes font noirs , c'elt . A = LATE figne qu'elles font meures. Matthiol dit, que les meilleu- Sur Diofco. Hr SN res Pommes de Tofcane font celles qu'ils appellent 4ppiole, liwr-chiss UT 8 Melerofe, pource que ces deux fortes fencent fort bon,& mn ont vnbon gout. Pargwoy, dit-il, ie penfe que celuy ne failli- roit pas qui diroif.que ces Pornmes qu'on nomme Apie, font celles que Diofcoride nomme Melimelas & les Pommes rofes [ont les Epirotiques , qu'on nomme en Latin Orbiculata. Cornarius MN eftime que les Pommes que les anciens appelloient Peffiana 02 \ mala,8 Columelle Sefiana fontles Oranges,que tous met- | 1 tent au nombre des Citrons. Et ce qui le perfuade de croire Linre 2 des medic. des Le Pormmier. : {l je R ET AA Te Minis G cela,c'eft que Galien Les met fouuét au nombre des Coings. si Mais Pline Iuy deuoit bien faire perdre cefte opinion, Liuress. quand il efcrit , qu'elles ont efté appellées à Rome Ceffianes, du nom de l'inuenteur, comme les Eiw1sb14e Latianes de Matius ; & les autres des noms de ceux qui premierement les ont apportées à Rome: arquoy quand Galien , felon Appollonius, en la douleur de tefte qui vient de trop boire dit, que Tome premier. K- 02 les Le tempern- Dents Les ° UértRs, 244 Liureff.delÆiftoire des Plantes, ' PE AN RU les Poxmes, qu'on appelle à Rome Cefiemnes, y font bonnes;fi on lés mange cuites; ilne peuteftre LR : ï ° ‘ na qu'ii encendic de parler des Orazges, tant pource qu'on eftime qu'Apollonius ny Galien ne les 4. : 3 cs ; LS Q + 2 + . ont pas cogneués , # qu aufli on n'ouït iamais dire que l'on en ordonnaft de cuites. Or Galien nous enfeigne cominent nous poutrons cognoïftre le remperament & les vertus des Pommes, encor qu'il y en ait fi grande diuerfite, difant : Z/ y # des pommes qui font afbres,les autres aigres, Gr les au Lure des 3res douces s aucunes [ont de faueur meflée & font douces & aStringenntes tout enfemble. En outteil v alim, en a qui ont vne douceur meflée auec vne manifefte aisreur. Lesautres font afpres &aigres : mef= meil s'en treuue qui ont ces crois faueurs enfemble, eftans'douces-aigres, & vn peu apres. Etva peuapres. Les Pommes aftringeantes ont vn fuc froid & terreftre : celuy des aigres eft bien froid ; mais il eft de fubriles parties. Les douces font de mediocre temperature ; toutefois elles tiennent plus de la chaleur; come celles qui font fades & fans aucune qualité manifefte,8&: comme aqueufes, tiennent plus de la froideur. Nous vfons donc des Pommes felon les qualitez qui furmontent en elles : des afpres quand l'eftemac eft debile pour raifon d’vne trop grande chaleur , ou trop d’hu- midicé : des vertes, quand ces deux intemperatures font fort accreües : des aigres , quand nous foupçonnerons qu'il y ait des grofles humeurs amañlées en l'eftomach, quine font pas fort froides: car l'humeur froide ne veut pas des chofes aigres ; mais pluftoft des acres. Il eft bien vray que tant les chofes aigres que les acres, incidentles humeurs grofles : mais il y a cecy de difference, que les vnes font ceft effeét moyennantleur chaleur, comme les acres, & les aigres le fonc parle moyen de leur froideur. Or la nourriture qui eft aux Pewmes qui font fimplement douces fans aucune acrimonie , ou groffe fubftance, eftincontinent diftribuée par le corps , entant qu'eften elles; mais silyade l'actimonie , où de fubftance groffe , elle s'euacué pluftoft par le bas. Au refte il fe faut bien donner gaïde de manger des Pommes de quelque forte que ce foir deuant qu'elles foient meuries fur l'arbre , pource qu'elles font de difficile digeflion , froides , 8 de mauuaife nourriture, & demeurent long-remps à pafler. Outre ceelles ont vn fuc froid , & aflez groflier. Mais celles que l'on garde eftant bien meures pour lhyuer, ou iufques au printemps, font bonnesen plufeurs maladies, ou couuertes de pafte , ou cuites fous les cendres chaudes, ou bien à la vapeur del'eau boüillante. Oril les faut bailler incontinent apres le repas, mefme quelquefois auec du pain, pour fortifier le ventre & l'eftomac de ceux qui font degouftez, & digerenttard , & qui fonc fubjers à . vomir , ou qui ont vne diarrhée ou dyfenterie. Les vertes font auffi bonnes pour ceft effet : car , / .1 . . 3 4 M . Linre7. des eftans accouftrées comme j'ay dit, elles retiennent vn peu d'aftrition. Le mefme Galien en vn fimpl. autre endroit dit ; tous les Powmiers ne font pas d'vne nature , ny leurfruitaufli peu. Carilya des Pommes qui font douces : les autres afpres ; d’autres font aigres; les autres font du tout fades, & aqueufes, aufquelles l'aquofité furpafle : tellement que leur temperature eftfroide , & humide: mais celle des vertes eft froide & terreftre : celle des afpres «ft erreftre, aqueufe & froide ; comme aux douces il ya vne aquofitétemperée. Ainf aufli le fuc , l'efcorce, & les fucilles des arbres font dedifferente nature. Parquoy fi elles font afpres & aigres, on s’en pourra feruir pour fouder les playes, & pour reprimer la defluxion au commencement des inflammations , où bien pour con- forter l'eftomac & le ventre lafché & débile. Er fi elles font aqueufes, elles pourront feruir pou adoucir les inflammations qui cemmencent. Oril appert que toutes les Pomes ont vne humis dité froide , pleine d’excrement ; pource qu'on ne fçauroit garder le fuc de pas vne d’icelles : car il Liurcxsr. aigrit & fe corrompt. Selon Diofcoride, les fueilles, les fleurs, & les tendrons des Pommiers Âpez cialement du Coigrier, font aftringeans. Les Pommes vertes font aufli aftringeantes, &c les #eures au, contraire. Celles qui viennentau printemps engendrent la bile, offencent tous les nerfs,& engens drenr des ventofitez. Les Pommes [ainct-Iean lafchent le ventre & en chaflentles vers , nuifent à l'eftomac, & Fefchauffent partrop. Plufieurs lesappellent Powres douces. Les Epirotiques, que les Latins appellent Rorde 5 en François Pommes rofes {ont bonnes à l'eftomac, referrentle ventre, 8e fonc vriner ; rourefoiselles font de moindre efficace que les Coings. Les Pommes fauuages font femblables à celles du printemps, & font aftringeantes, comme aufli font toutes celles qui n€ T-: - . à. Û en Liua3.ch 6. font pas meures. Quantaux Pommes du printemps ; dit Pline , eftans vertes elles font contraires à Sur Diofc, l'eftomac , &referrent le ventre, & la veflie, & offencentles nerfs : eftans cuites elles font meilleu- res. Les Posmes fainé?. Tean, & autres Pommes douces lafchent le ventre & l'eftomach; toutefois elles alterent, & cfchauffent fans offencer neantmoins les nerfs. Les Pommes rofes;appellées Rondes, en Latin, referrencle ventre, repriment les vomiflemens, & prouoquentl'vrine, Les fzwnages font femblables à celles du printemps mal meures , &referrent le ventre, comme auffi font toures cel- les qui font mal-meutes. Les Powes douces, dit Marthiol , font bonnes aux paflions melancoli- jiu,Z.ch,z31, > | LÉ k . à LRU ques, & pour les pleurefies, fi on en baille à manger aux pleuririques apres les auoir fair cuire fous les cendres chaudes , èn mettant deflusforce fuc de Reglifle , amydon & fucre fin ; & qu'ils en mangent oir 8: marin deux heures deuant le repas. On fait du vinaigre des Pommes vertes OU Ruel fiu. 1. fzwages en cefte façon il les faut renir en monceau ‘trois iours durant, puis les mettre en va chap.v6. ronneau , & y mcfler de l'eau de fonraine, ou de pluye ; puis les couurir & les laiffer ainfi par rren- Liuracré. teiours, puis apres s’en feruir, & à mefure que le l'on en ofte, il y faur remettre d'eau. Plines dit, | : | Des Coings. Chap.Il. 245 dit, que l’on fait du vin des Pommes. Aujourd'huyil s'en fait auffi de deux fortes. Le premier que l'on appelle Cidre,fe fait des Fommes piles fous la meule, & preflées au prefloir. Le fecond fe fait de a grappe, ou marc trempé en eau: tellement qu'on le peut appeller defpence de Pommes, qui eft fort bon pour eftancher laloif des paifans. Aux regions feptentrionnales , où les vignes ne peu- went croiltre pour raifon du froid, ils vfent du vin de Pommes. Les Pommes pourries fout bonnes ournourrir les porceaux. Au demeurant les cheuaux font fort empefchez quand ils font char- à de Pommes : carils ployent fous le fais , encor que la charge ne foit pas fort pefante : d'auraht Que, (comme dit Apulée en fon Afne doré) l'odeur des Porimes les affoiblit tellement, qu'ilsne peuuent {ouftenir leur charge. Pline dir cecy vn peu d'autre forte, c'eft que les cheuaux fen- tent INCONTINENT quand il portent des Pommes , & fi on ne leur en monftre du commencement, “Qu'ils fuent incontinent , combien qu'ilsne foient guieres chargez. En general pout bien garder lès Pommes , Pline ordonne, qué l'on face des planchers pourles tenir en lieu froid & fec ,& que Jon ouure les feneftres qui font rornées contre la bize , quand le iour fera ferain. Sur tout il fe faut garder des vents de midy, & mefime de la bize , pource qu'elle fait rider & fleftrir les Pommes Aurefte illes faut cucillirapres l’'Equinoxe d'automne , ou apres la my Seprembre : & faut que la Lune air pourle moins quinze iours; & qu'il foit pour le moins vne heure de iour. Or il faut met- tre à part celles qui font tombées de l'arbre , & les mettre fur de la paille, ou des nattes, en forte qu'elles ne fe touchent point, à fin qu'elles foinc mieux efuentées. Des Coings, CHAP. IT. AE N ST Es Grecs appellent cet arbre purée xuduvia ; & les Latins AZ4/s Cydonia, N\FFENT ERCÆS du nom d'vne ville de Candie, laquelle s’appelloit Cydo , d’où on les ap- porta premierement. Les Apochicaires l'appellent Ci#0#4 : en Françoison l'appelle Coigrier, & Coignacier: en Allemand Quitien,8c Kuttum . Kut- tenbaum, & Quittenbaum. Son fruit s'appelle en Grec praa xudaner : en Ÿ” * Lacin Aalum Cydonium , & Cottoneum : les Apothicaires l'appellent Cito= A DR sum : les Arabes Saffargel: François Coins, & Pomme de Comg : les Allc- _—— LV mans Kuftemopffel, & Quittenopffel : les Italiens cAfclo Cotogno : les Efpa- ue gnols AMesbrilho, & Marmello: les Anglois Quintetre : les Flamans 9re perreboem. Selon Diofcoride & Galien il y a deux fortes de Coings, dont les vrais font ronds, pe- tits , & odorans : mais ceux qu'on appelle Strutthia, font bien gros ; mais non pas fi bons. Galien efcritqu'entre les Coizes il y en a qui font plus doux, plus grands, & moins afpres que les autres; lefquels on appelleen Afe Sérurhsa. En vn autre paflage il fait differance entre les Coéngs qu'il ap- pelle Cydonia.& les autres qui font appellez Srrhia,& qu'il appelle aufli Sruthiomela,,difant que le fac des Cydoniens eft plus mal- plaifanc & fort aftringeant. Columelle en met crois efpeces , aflä- Uoirceux qu'ilappelle Sérsthia,puis apres Chryfomelia(au texte il ya mal Chryfomelians)8&c Muflea. Pline en dit tout autant; mais il en adioulte bien dauantage: aflauoir les dorez , qui font compartis par dernes. Ceux qui font les plus blancs font appellez Coivgs d'Iralie, & fencent fort bon. Ceux de Naples font auffi fort eftimez. Les moindres que les Grecs appellent Ssrushea fentent merueil- eufement & font fort cardifs.Maisles Afuffees ou Coings vers font incôtinent meurs. Au refte fi on jente les Cydoris ou Pômes-Coings {urles Ssruthea, ou Poires- Coings,il y croiftra vne forte de Coings, qu'on appelle c4wlaiens,ou Miluiens,lefquels feuls entre les Cofgs font bons à manger crus. On en treuue aufli de /z#vages parmy les buiffons,qui font les plusodorans apres les Poires-Coings. Voilà ce qu'en dit Pline. Virgile mer les Congs dorez au nombre des Pommes faunages,difant: L'ay mandé à l'enfant, ne pounant dauantace, Dix Poires d'or cueillis [ur un arbre fauuage, Et lay en enuoi ray demain encor autant. Or Pline a failly manifeftement, quand il a dir que les Poires-Coings eftoient les plus petits, ou bien il y a de la faute au texte : car Diofcoride & Galien difent en termes exprés,gw'#ls font plus gros , & que les vrais, ou Poires-Coings, font petits, & ronds Aëce aufli pour la compofition du Corigrac or- donne de prendre les plus gros Coings, @ les plus doux, qui font appelez Struthia, commeil dit,c'eft à dire Posres-Coings. Parquoy il appert qu'il faut lire en Pline,w4f0r4 au lieu de #ir0ra.Matchiol dit, qu'il fe creuue de srois fortes de Coings en Italie, dont les meilleurs font ceux qu'on appelle propre- ment Pommes de Coing, qui font applatis, & compartis par dernes, de couleur d’or, velus, & beau- coup plus odorans que les autres. Les feconds apres fonc ceux qui fonc fort gros , que Diofcoride & Galien appellent Sérwthia. En Tofcaneils les appellent Poires-Coings , pource qu'ils font mieux faits en façon de Poires que de Pommes. Is ont plus de chair & de fuc que les autres ; maisilsne fentenc pas fi bon, & n'ont pas fi belle couleur ne fi grande vertu. Les derniers font ceux que Pline appelle A4//#iana,qu'aucuns appellét Coivgs baffards,pource qu’ils croiffenc fur des Coigniers, Eye: 2 Ruel au mef, licu, Liure 24. en la pref. Liuzs.cré. Les noms. Liuizse.13re Liu.6.de Ja conferu, de Ja fant. Liure 2, des Alim. Liu.s.ch.10. ARENA ES Eclog,3] Sur Diofco, Hu.rch.13 qui onc cfté entez {ur Poires-Coings. En Franceon en fait aufli tout autant de fortes: dont les vns Ruel liu. 1, font moindres ,ronds, & plus odorans , que nous appellons fimplement Coéngs:les autre font plus Tome premier. | 3 gros, ” chap.72, 1246 . Liurelll.de l'Éfiftoire des Plantes, Pre Forrae Le la Ze Permber BEM T hiuine. 131. Liure tr. des alim Liu.23.ch.6, gros , de la grofleur des pommes de Pix, couucrts de peu de cotton, & de couleur d’or ; tant dé dans que dehors ; & ne fentenr pas H fort. On les appelle communement Coighaffes. Les derniers tiennent le milieu encre ces deux cfpeces, & s’appellene Céings proprement. Au reficle Coigriénl * er Ce s ar . ME L eft quafi femblable au Pommier commun, finon qu'il a les fueilles plus efroices, plus lifles, plus poulpuës & du=s | pn . res, blancheaftres par le dos, & verdes de l'autre coités 1 CETTE = AŸ) fait la fleur blanche, ou tirant vn peu fur le fOUGE , faite, 00 AN cemme la Rofe fauuage , ayant cinq petites fucilles. EL ar KEY 7 es bre n'eft pas fort grand; d'autant que le fruit fait courbet / A les branches, & empefche fon pere dé croiltre , eftant au ÿ refte couuert d'vn cotton mince. [croit és lieux cultiuez : & aux fardins. Or il.s'aime en lieu froid & humide. Que } s'ileft en lieu chaud, il le faut atroufer continuellement Toutefois il croift bien és lieux temperez entre chaud &M froid. Il s'aime en la plaine 8 aux couftaux. Son fruit ef meuren Septembre & O&tobre. Les Coises font d'vnés temperature froide & cerreltres & pource qu'ils font fort, aftringeans, ils fonc aufi moins humides que les autres Pommes. Ils font donc froids au premier degré, &c fecs aum Le Co terer. ù 7) AT = QUI, lil e S: cQ LA Ÿ | À F] 7 fecond. Selon Diofcoride , Les Coins font vriles à l'eflom 67 x “CU mac, & font vriner. Eftans cuits ils font plus doux. Ils 2) fontbons aux cœliaques, aux dyfenteries, à ceux qui cra- ) Chent pourry , à la cholerique pañlion , principalement N\ effans crus. L'infufñion des Comgs ferc bien au flux de ventre, 8 d'eftomac.Le fuc des Coings crus fert grandemét à ceux qui ne peuuent refpirer fans fe cenir droirs. La de- = 7 /coction fert pour fomenter la matrice, & le fondemenr quicombe. Ceux qui font confits en miel fonc vriner. Or a le miel atrire leur vertu, par laquelle ils fonc aftringeans, an %& cfpelliflenr. Ceux qui font cuits auec le miel {ontplus agreables à l'eftomac, &à la bouche; maisils ne referrent pas tant, On les mefle crus aux emplaftres pour referrer le ventre, & pour les deuoyemens de Teftomac, & pour appaifer l'ardeur d'iceluy, & les vomiflemens, pour l'inflammation des mam= melles, pour la durté de la ratelle, & pour les rides & creuafles du fondement. On fair du vin des Coings pilez en les preflants mais à fin qu'il fe garde, fur vingt cinq liures de fucil faut mettre deux liures de miel ; autrement il s’aigriroit, On en fait auffi de l'huile, qui eft appellé Melinum, duquel nous vfons quand il eft befoin de reftraindre. On mefle la fleur des Coivgs ,ou feche ou verte, aux cataplafmes qui feruenc pour reftraindre , & pour les inlammations des yeux, & cra- chement de fang. On en boit dans du vin au flux deveñtre, & quand les fleurs coulent en trop: grande abondance. Les Pommes-Coings, felon Galien, ont ie ne fçay quoy d’excellent, qui n'eftpas. aux autres, Car outre ce qu'il fonc fort aftringeans, leur fuc fe garde long temps, pourueu qu'on le face cuire auec du miel ; au licu que le fuc dés autres Pommes s'aigrit, fi on le garde: pource qu'il a beaucoup d'humidité. Le fuc des Poires Coings fe gardebien aufli eftant bien preparé, com. me celuy des Pommes - Coings routefois ceftuy-cyeft plus mal plaifant, & fort aftringeant.Parquoy ileft bon d'en vfer, pour renforcer l’eftomac debile. Selon Pline, Les Coings {ont meilleurs eftans cuits. Toutefois il eft bon de les manger crus, pourueu qu'ils foient bien meurs, à ceux qui cra-" chenr le fang, aux dyfenteriques, à la cholerique paflion , & aux cœliaques. Eftans cuits il n'ont pas la mefme vertu ; pource qu'ils perdent cefte aftriétion, On les appliqueaufli fur la poitrine aux fieures chaudes : neantmoins pour s'en feruir à tout ceque deflus, il les faut faire cuire en eau de pluye. On les applique crus, ou cuits, en façon de cerot, aux douleurs de l’eftomac. La bourre qui eft par deffus eftant cuite en vin & incorporée en cire, eft fort bonne aux charbons, & gueric la pelade. Ceux quel'on confit en miel tous crus lafchent le ventre ; mais ils donnent bon gouft au miel, & fonc qu'il foit meilleur pour l'eftomac. Quantrà ceux qui font cuits, & confs en miel ,aucuns ordonnent d'en manger eftans broyez auec fueilles de Rofes cuites, pour les douleurs de l'eftomac. Le fuc'des Coings cruseft forc bon à larate , à ceux quine peuuént auoir leur haleine fans tenir la tefte droite , & aux hydropiques de mefme pour les accidens äes mam- melles , aux creuafles enflées du fondement, & aux varices. La fleur des Coigniers ou verde ou fe che, eft bonne aux inflammations des yeux, au crachement de fang, & pour reprimer d’abondan- ce des fleurs des femmes. En les pilantauec du vin doux, on en tire vnfuc lenitif qui eft bon aux cœliaques 8 au foye. On fe fert de leur decobtion pourfomenterla matrice , ou le fondement qui A 1, 2 < \ ) \] EN È 74 & fl f il 1 (Su je TE _deualent: On fait de l'huile des Coings,paurueu qu'ils ne foiét creus en terroir humide.Les Latins appellent DesCoings. Chap. IL 247 appellent ceft huile A1e/mwm. Les meilleurs pour ce fait font ceux qui croiflent en Sicile. Les Poires-Coings ne font pas fi bons à faire ceft huile, encor qu'ils foient de la race des Comes. Philar- Fr A cus à laiflé parefcrit, que l'odeur des Coirgs diminue la violence des poifons: mefme il s'eft veu, d qu'vne forte de poifon appellée Pharicon,, ayant efté mife dans vn panier qui fentoit encor les Coings qui y auoient efté auparauant , perdit tout fon venin ; cellement qu'ayant efté puis apres donné en breuuage ; elle n'auoit point fait de mal à ceux que l'on tafchoit de faire mourir par ce moyen. Ce qui fut remarqué puis apres par celuy qui auoit vendu le poifon; car il s'apperceut, que cela eftoiraduenu , pource qu'ily auoit eu des Coings dans le panier. Ceux du Royaume d’Az ragon ont prins garde par long vfage, que le fuc de l'Ellebore blanc, dont il empoifonnent leurs fleches pour faire mourirles beftes qui en feront frapées, perd tonte faqualité venimeufe, fi on le tient en lieu où il y ait eu des Cofzgs auparauant: & au contraire qu'il reprend fon venin fi on le laifle pendu par quelques iours aux priuez. On a aufli prinsgarde, que les Coizgs que l'on garde pour l'hvuer, par leur acrimonie fonc pourrir incontinent les raifins.; & que pour cette caufe il les faut garderen'n lieu à part. Aujourd'huy les Apothicaires font beaucoup de compofitions des Coings : car apres les auoir coupez par morceaux, & fait cuire en l'eau, iufques à tant qu'il foient entierement cuits, & puis paflez par vn linge fans les prefler, on fait cuire ce qui a elté ainfi paflé auec du fucre iufqu'à ce qu'il foit efpez. Er cela s'appelle Ge/ée de Coing. Elle eft tranfpa- rente, fortbelle, & de bon gouft. De ce qui refte eftant bien preflé , on en fait le gros Corignar, en le faifant cuire auec du fucre iufqu'atant qu'ilfoitefpez comme vn emplaftre. Si on pañlele clair & l'efpez toutenfemble, & qu'on le face cuire auec du fucre , comme deilus, on en fait ce que l'on appelle communement Cotigpze, dont tourle monde fe fere Silon mange vne once de ce Cotignac deuant le repas , il referre ventre; mais fi on en mange apres le repas, il fait auoir bog ventre, & empefche que les fumées de l'effomac ne montent au cerueau : mais cela n'eft que Cofignac fimple Oril s'en fairauffi de compoié auec la chair des Coings cuite en vin, à petit feu auec du miel qui ait eéauparauant bien efcumé ; en yadiouftanc de la Canelle, des cloux de Giroffle & de la Ga- langa, & diuerfes autres efpiceries, fclon le deffein de celuy quien veuc vier. Ce Cofignac ainfi pree paré fortife l'eftomac, aide la digeftion, arrefte les vomiflemens bilieux & phlegmatiques, rend la primiciue chaleur au corps, chaile les ventofitez, &autres chofes femblables , fi le mal eft caufé par des humeurs froides. Mais fi ce font humeurs chaudes, il faut faire cuire les Coisgs en vinai- gre, 8 y adioufter des chofes quiraffraichiflenc. Aucuns pour faire qu'il purge fabile, y meflent dela Scammonée: & à fin qu'il purge le phlegme, ils y mectént du Turbich & la graine du Safran baftard. On faitaufli du Cosigmacaucc le fuc des Goings en adiouftant des efpices pour reuciller M:fa liu, 3. l'appetit à ceux qui font degoutrez , pour fortifier l’eftomac & le foye, pour aider la digeftion, & ae ai pour conforter la vertu rerentiue de. l'vn & de l'autre, Ils’en fait aufli cefte compoñition que les * Aporhicairesappellent Ass Cydoniorum ; quife fait quelquefois fimplement du fuc des Coives » cuiren vin, & yadiouftant de bon miel bien efcumé : quelquefois on la fait aromatique, en y ad- iouftant diuerfes efpiceries enuelopées en vnlinge, cependant que l'on fait cuire le fuc, comme deflus. Ceftecompofition fortific l'eftomac , le foye, & les autres parties incerieures: fait reueiller l'appetit , & aide la digeftion , appaife les vomiflemens , & le flux de ventre. Galien dit , que l'on que * faifoit du Corignac en Syrie, qui fe gardoienr fi bien , que l'on l’apportoit à Rome toutfrais dans desplats. Or,on lefaifoit auec du miel & dela chair des Coings pilez & cuitstourenfemble. Il fait auffi mention d'vne compofition , où iln'y auoit pas feulement du miel& du fuc des Coingss Liure 6, de maisauffi du Poyure blanc , & du Zinzembre , & du vinaigre. Ilappelle cette compofition Diacy- de je perte donion ; & la de{crit à plein en d’autres lieux ; & Aëce auf, difans, qu'elle eft bonne pour reueiller liure. 8, des l'appetit à ceux qui l'ont perdu , & pour aider la digeftion à ceux qui ne la fonc pas bonne, & qu'el- As Je forrifie le ventre; comme aufli celle qui eft faite de la chair des Cofngs auec les mefmes chofes. Lino. 6. 24. Ces compofitions ont prefque les mefmés vertus que le Discydonion de Mefuëé, fait du fuc des . Coings, ou bien de la chair d'iceux. Galién appelle celuy qui eft fait du fuc Afe m#Aor, &: MaumAar, L'ure 6. des c'eft à dire, des Pommes àçauoir des Coings, quifont appellez Pommes fimplement, comme auf Pharm: parr. l'huile des Coines eft appellé uw : & les emplaftres qui font de la couleur des Coings., à caufe du Liure 2. des verd de gris, font appellez miawæ. La compoftion que Paul appelle Hydrowilon , qui eft faire de Ds trois liures de fuc de Coig, quatre liure & demie de miel, auec neufliures d’eau , le tout cuit en- Lie. femble, a les mefines vertus , que celle quieft appellée Ava Cydoniorum fimple. Les apothicaires vfentauñfi fort du fyrop des Goings, qui eft compofé du fuc des Coiegs auec du fucre, lequel eft fort propre pour la dyfenterie prouenant de la debilité du foye:mais il eft meilleur eftanc fait du fuc des _ petits Coings , que non pas des gros. L'huile melin rafraichit & reftraint : pour cette caufe il fortifie le ventre, & les nerfs qui fonc relafchez, & guerir ceux quifuent par trop. C'eft merueille de ce que Matthiol au plufieurs difenr, que fi vnefemme enceinte mange fouuent des Coisgs, elle fera vn enfancindu- ef lieu. {trieux & de bon efprit. La femence des Comgs cuite en eau iufqu’à ce qu’elle s’efpeffiffe , eft bonne pourtoures inflammations , & adoucit merueilleufemeht l’afpreté de la langue. Vne liure defüc de | Coings, dans lequel on aura fait boüillir iufqu'à la troifiefme partie du Coral rouge de femence de X 4 Rofes (2 "1 _- de Paul. 2 A8 Liure NT. delHiftoire des Plantes, Rofes rouges, & de Rheubarbe, de chafcun vne dragme , auec deux fcrupules d'Hypocifte 8& Aca- cia , eft va fingulier remede contre les vomiflemens bilieux 8 convre la dyfenterie. Îlen faut don- ner à boiretous les iours deuxfois,au matin & au foir, deux heures deuant le repas. Toutefois il faut: que Je malade ait efté purgé auparauant. Dw Pefchier. CHAP. Il. Le ant À E Pefchier s'appellcen Grec ao uméæien Latin A4a/us Perfica:en Allemand S Pferfichhaum.Le fruiét s'appelle en Grec aower pinw:en Latin A44lum Per[i- MS cumien Arabe Sawch Chauch:en François Pefche :en Italien Perfiche : en Alle- iursens, 4 mand Pferfing:en Efpagnol Pexeges.Pline dit,queles Pefches en general c'eftoic Liusécz6 deRhodes,on ils furent premieremët apporteX d'Ecypte.Il dit aufli que les Pefchiers ne portent que les fleurs en l'Ifle de Rhodes. À auoy auffi il femble que Theophrafte s'accorde,difants que le Pefchier Liure 3. de APTE bien fruiét en Egypte, er lieux circonuoifinsimais en l'Ifle de Rhodes il ne porte que la fleur fimple- Yhütch.s. et. Toutefoisil y a de la faute en ce pañlage au rexre Grec,où aucuns lifent l'arbre de Perfeus s au lieu du Pefchier.Cornarius dir,que les Pefchiers, & les Pefches aufli soc appellées Rhodacena.Et qu'il y a de l'erreur en tous les paflages de Pline, de Paul, de Palladius , & en l’Agriculrute de Conftan- Fe ee tin; là où il ya doegre, & Duracinas au lieu qu'il y deuroitauoir £edaume, & Rhodacenn:comme fi part.& liu.r, 1€ Mot Grec ne venoit pas du Latin Duracina: mais au contraire que le mot Duracina vint du Grec Rhodacena.Qui plus eft,dit-il, Aëce fait bien mentiou de l'Arbre Rhodacina: & vraitrant des Pefches RIMRE il les appelle Frvéfus Rhodacenorum, difant ouuerrement que ce fruiét eft appellé Rhodacenon. Ce SEA que toutefois ie ne treuue pas en mon exemplaire. Or Cornarius eftime que ce mot là foit venu du Lier. mot de Rhodes, pource que ce fut à Rhodes,où l’on apporta premierèment les Peféhiers dépuis l'E- gypte,comme 4 auons dit {elon Pline;comme auf on appelle les Prunes Dzwmafcena,de l'Ifle de sur Dion. Damas. Or Matthiol contredit fermementà Cornarius, & dir qu'il n’a pas entendu que fignifie liur.ch131 Duracine en Pline &en Palladius, & dopaxie en Paul Ægineta; & Rhodacena en Aëce &c Conftan- tin, & quelques autres autheurs Grecs , pource que ce font fruiéts differens entre eux, quantau nom & à la chofe mefine. Ileft toutefois bien d'accord auec Cornarius, que Rhodacene eftle Pe- chier, & quele Pefches font appellées Rhodacena , Mais il dit , que cregixiæ ï Paul fe prend pour le Abricots; ce qu’il declare par ces mots : Precocia, Doracia, © Armenia, (c’elt à dire les Abricots) font meilleurs que les Pefches : car ils ne Saigriffent pas, Gr ne Je corrompent pas comme les Pefches. Matthiol donc a bien raifon de dire , qu'ilfaur qu'il yaiticy Doracia: car Rhodacens fe prend feule- ment pour les Pefches,& non pas Abricots : car combien qu'aucuns mettent les 4bricos au nombre des Pefches, fi eft ce que ce ne font pas Pefches: autrement Paulus parleroit bien fortement, s’il di- foit, Les Pefches font meilleures que les Peches,puis que Rhodacena fignifie les Pefches.Q uant au mot Duracina Pline le prend pour vneforte de Pefches,& non pas pour toute Pefche en general:comme auf il dit Cerafz Duracina.pour les Cerifes qui ont La pean dure:&c vus duracine, Raïfin qui à lapeau dure, qui fontefpeces de Cerifes , & Raïfins en Pline & Palladius. Ainfil appert que Duracina fe prend pour autre chofe queRhodacena, parce que Rhodacena fignific en general toute forte de Pez fche, & non pas vne feule efpece.Auffi on n’appelle point Duracina vne forte de Pefches quiont le noyau plus dur que les autres, comme Cornarius veut:mais fuyuant les anciens, pource qu'elles ont la chair plus dure, & de meilleur gouft,8& durent plus long temps, comme Pline a dit ouuertement, que Vun Duracina.c'eft à dire le Raifir àpeau dure,fe peut garder fans vaiffeau en la vigne tant il ef ferme, & refiftant contre le froid, le chaud , & les rempeftes. Voilà ce qu'en dit Matrhiol. Au re- Leseferes.… te Pline mer quelques efpeces de Pefches. Les Pefches Duracines, oules Preffes fonc les plus efti- Liw15. 022. mées detoures.Les Gauloifes & Afennes porcentlenom de leur païs. Elles font meures apres l'au- tomne : mais les Abricots font bons en efté, qui ont efté treuuez defpuis trente ans. Du commen- cement on les vendoit vn denier Romain la piece. Les Pefches de Spino de la campagne de Rome font communes. C’eft vn fruiét qui eft bon aux malades & ne leur nuit point; de forte qu'elles valent communement trente nummesla piece; quieft vn pris furpaffant celuy de tous les autres fruit. Chofe cfmerueillable , veut qu'il n'y a point de fruiét fi toft paflé que ceftuy-cy : caronne le fçauroit garder plus de deuxiours defpuis qu’il ft cueilly ; tellement que l'on eft contraint de Sur.le 1. lu, le vendre. Matthiol dit , qu’il y a plufieurs fortes de Pefches ; à {çauoir des rouges de couleur d'or, de ha 3 vertes, de blanches,de vermeilles comme [ang. Aucuns font nommées Daracines,ou Preffes en Fran- çois ; les autres Pefches-coings.Outre ce il yen de douces, d'aigres, des vinenfes, & d'autres qui font vn peu ameres, & d'autres g#i Jont afbres. Les meilleures font les Dyracines, quiont efté ainfi ap- Lines. pellées, pource que la chair tient fi fort au noyau , qu'elle ne le life iamais net. La chair des Dura- cines,dic Pline, rié? au noyau & n'enpeut effre féparée;au lien qu'aux autres elle eff ai[ée à ER | cefte Liure r. Liu 14 ch.3. | Des Pefches. Chap. IIT. 249 … cefteforte les meilleures font celles que pour raifon de leur couleur d'or, & pour leur bonne fen- “ reur on appelle Pefches-coings. Les fecondes en bonté font celles , quieftans pelées rendent vn{uc vermeil, non pour eftre de meilleur gouft que les autres; mais pource qu'elles font plus groffes & de bellecouleur. Celles qui s'appellent Pefches-noix , pource qu'elles font femblables aux noix, font bien aufli bonnes , & ont le mefime gouft & couleur que les Pe/ches-coings. Elles ontaufñi la chair cellement dure qu'il y a du plaifirà mordre dedans. Outre celles-là il y a en Tofcane, & en plufieurs lieux d'Icalie vne forte de Pefches , qui fontartificielles, qu'on appelle ?cfches-amandres, pource qu'elles ont le noyau doux comme les Amandres. En general il y a pluficurs efpeces de - Pefches. Lapremierc cf la Pefche commune , qui a la chair pleine de fuc ; tourefoiselle eft flacque, molle , & ne fent rien , & qui fe fepare du noyau. On l'appelle communément Pefche qui laiffe Le noyau. De cefte forte il y en a qui font petites ; les autres font fort groffes : les autres font du tout … verdes ; les autres ont des taches rouges ; les autres ont la chair fitres-rouges qu’elle femble de fang. Erde celles-cy les vnes ontle noyau rouge par dehors : les autres l’ont noir ; neantmoins elles font toutes cottonnées. La feconde forte cft de celles qu'on appelle en Latin Dracina ; & en Grec Rhodacena.Orils les appellent Duracina,non pas pour dire qu’elles fe puiffent garder long- temps : mais pource qu'elles ont la chair plus dure & folide que lesautres. Elles fonc auffi appel- lées Rhodacena , ou pource qu'elles fentent'bon comme les Rofes, ou bien pource que le plus fou- uentelles font de la couleur des rofes, c'eft à dire rouges d'un coffé. En François quelques vns les appellent Preffes, & Perfes : & d'autres Auberges fur tout fielles ontla chair blanche. Les autres Îcs appellent Afrecottons ,fielles ont la chair iaune comme les Coings. Toutes celles de cefte forte ont la chair ferme, dure, & folide, & qui tient fermement au noyau, & la fent on dureen mor- dant comme celle des Pommes ou des Poires. Pour cette caufe il eft bon d'en manger apres le repas ; car elle n’efmeut point l'eftomach , &ne fe corrompt point : aulieu qu'il faut manger les autres à l'entrée du repas , autrementelles font aifées à fc gafter & corrompre. La diuerfité des … Duracines {e cognoit en la variete de la couleur de Ja chair, d'autant que les vnes l'ont blanhe , les autres qui font les plus communes font jaunes ; d'autres font blanches rougeaftres. Toutes ant » metueilleufement bon gouft & odeur : mefinc fi on les trempe au vin apres les auoir pelé , elles donnent bon gouitau vin. Onlesente ; ou bienonplantelenoyau. Oril yfaut procederen ce- fte façon: il faut planter le noyau en terre , & apres qu'il eft creu, ilfaut crans-planter l'arbrifleau au bout de deux ans. Apres qu'il a efté ainfi trans-planté il le fau couper au bout de l'an vn pied pat deflus cerre , & recouurir la coupeure. Ainfi les branches qui fortent puis apres portent leur fruit plus gros , & plus fauoureux , que fi l'arbre eftoitenté. En outré l'arbre qui eft creu en cefte foite, dure plus long-temps que s'ilefloit enté. Or au liure de Paulus, qui arerenu les mots La- tins.il faut lire depaxmweasau lieu de dépaxne. Aucuns mettent les Pefches-norx au nombre des Pefches. Plufieurs font en doute, s'il y faut mettre les Abricots, & à Le Pefchier. bon droit: Car l'arbre eft tout differant du Pefchier tant pour raifon de lagrandeur , que des fueilles. Quant au fruict il y a bien quelque refemblance ; mais non pas f grande que pout cela on les doiue appeller Pefches, Au de- meutant le Pefchier eft petit au pris des autres Pomiers, ayant les fueilles comme l’Amandier : vn peu plus oran- des , dentelées legerement à l’entour ; la fleur perfe, fem- blable à celle de l'Amandier. Il porte vne Pomme char nue , pleine de fuc, & couuerte de cotton, ayant la peau par fois blanche , quelquefois rouge , & quelquefois jaune. del'vn des coftez il ya vne taille ou creuafle, qui va tout dulong , & vn osau dedans dur & afpre , dans lequelil ÿ a vn noyau femblable à vne Amande, finon qu'il eft plus petit, &fortamer. Ses racines font foibles, & ne vont pas ji w2% fort auant en cerre. Auff il enuieillit incontinent , & fe 14, 2 JR FRS Uk laifie mourir. Son bois eft fbongieux &e foible. Les Pefches AU PF 114 noix ont l'arbre petit , de la hauteur d'vn Abricortier. Ses NY 3 er fueilles font femblables àcelies de l'Amandier, plus gran- \ À FL à des. Ses fleurs fonc perfes, Son fruict eft verd ; charnn & plein de fuc , fans aucun cotton par deflus : au dedans du- quelil y a vn os dur & afpre :quia vn noyau dedans com- me celuy des Amandes. Le Pefchier croift par tout, aux réfieu. Vergers, lardins , & Vignes. Ilaime aufli les lieux aquati- ques , & qui fontà l'abry. Il Aeurit au printemps. Son Leteps. fruiét eft meur en automne , & pourritfoudainement. Les Pefches-noix ineuriflent à la fin de l'automne ; l'arbre dure plus At Liu tra. Leterpera- ment çœ les TVEriHs.- Liure +. des fSmpl, Liure 2. des alim. Liu 15.012. Liu 23.ch.7 Enl'hift.des Plant. c, 28. Sur le 1.liu. de Diofcor, chap,131. Les n0rñ:, Liu.r.c131. Liure 7. det fimpl 250 Liure HE de l'Hiftoire des Plantes, plus que celuy des Pefches. Selon Diofcoride,les Pefches meures font bonnes à l'efomac, & au ven- tre:les verdes referrent le ventre, & plus encor fi elles font /éches, La decottion des Pefches feches reftraint le Aux de ventre & de l'eftomac. Galien dit, que les fueilles & rendrons du ?efchier ont vne qualité amere , qui domine en iceux: & que pourcefte caufe les fucilles du Pefchier pilées, & appliquées fur le nombril tuent les vers : & que c'eftauffi vnmedicamentrefolutif. Son fruiét qui eft bon à manger , eft d'vneremperature froide & humide. En vn autre paflage il dit, que le {uc- ou la chair des Pefches eft aifée à corrompre , & qu'elle eft du tout nuifante. Pour cette caufe qu'il ne les faut pas manger apres le repas , comme aucuns font, pource que nageans au deffus des vian- des elles fe corrompent. Or en general il faut noter, que toutes les viandes qui font aifces à fc corrompre , eftans humides & gliffantes, & qui paflentaifément, doiuent eftre mangées à l'entrée de table,8& deuanttoutes autres: car par ce moyenelles paffent vifte,& font comme le chemin aux autres viandes. Mais fi on les prend à la fin du repas, elles font corrompre les autres. Pline Va- lerien dit, que la Pefche eftant mangée eftinutile à l'eftomach;pource que fon fuc fe corromptin- continent, & fa chair auffi, cependant que la digeftion fe fait ; toutefois qu'elle ne le charge pas, pourueu qu’elle ne demeure pas lorfguement dans les inteftins ; mais qu'elle pañle vifte, Les Mede- cins difent , que les Pefches ne nourriflent point: mefme Galien confeille de n'en prendre iamais apres lerepas, pource qu'elles fe corrompent en nageant par deflus lesautres viandes. Les fueilles des Pefchiers pilées & appliquées tuent & font fortir les vers du ventre. Eftans feches &z reduires en poudreelles font bonnes pour confoliderles playes frefches. Les noyaux des Pe/ches pilez auec huile & vinaigre , & enduits, font bons à la douleurde tefte. Toutefois aucuns aiment mieux les mefler fimplement auec huile rofat. La gomme ou larme quifortidu tronc des Pefchiers fert au flux de ventre. Eftancmeflée en vin ellerompt la pierre dela veffie. Broyée en vinaige elle repri- me le feu volage. Cuire en vinaigre elle appaife l'enfleure du gofier, & adoucit le conduit de l'afpreartere. Elle fert grandement à ceux qui crachent le fang : ouure la concauité de la poitrine, fi elle eft oppilée, & nertoye les maladies du poulmon. C'eft donc à tort que Pline dir, que les Pef- ches font bonnes aux malades, & quelles leur font plus profitables queles Prunes,8& mefme leur fuc_ eftantefpraint en vin, ou vinaigre:& qu’il n’y a point de fruiét qui foit moins dangereux, ne quiait moins de framboife : & neantmoins elles font pleines d'vn fuc qui alrere ceux quien mangent. Ses fucilles broyées & appliquées eftanchent le flux de fang. Les noyaux de Pefche reduit en liniment auec huile & vinaigre font bons au mal de tefte. Lesfleurs du Pe/chrer,ainfi que dit F uchfe,confit- tes en fucre en façon de Rofes ou de Violertes, lafchent le ventre à bon efcient. Selon Matthiol, elles en fonraurant , fion les mange , & font vomir , purgent l'eau des hydropiques , fi on les mange frefches en falade : mais ce n'eft pas fans tourmenter la perfonne. La gomme du Pe/- chier prinfe auec eau de Plantain ou de Pourpier eft bonne pour ceux qui crachent le fans. ÂAuec eau miellée , ouauec la decoétion du Pas d’Afne , en y adiouftant vn peu de Saffran , elle fert à la toux, & à ceux quionrcourtehaleine. Elle fert aufli aux enrotieures & empefchemens de lafpre artere. On l’ordonne aux graueleux auec le fuc de Limon ou de Raïfort,ouauec du vin au poids de deux dragmes. Les fucilles pilées auec vinaigre fonc bonnes eftant appliquées fur le ventre pour cuer les vers. On en diftile auffi du fuc dans les oreilles fangeufes , & où il y des vers. Les noyaux des Pefthes gucriffent les tranchées du ventre, fion en mange. Ils font merueilleufement bons pour garder d'enyurer, fi on en mange fix ou fept deuant que boire. Onles pile & les fait on cuire en vinaigre iufqu’à ce qu'ils foient deuenus comme de la boüillie, pour la pelade: car c'eft merueille commmeils font bien reuenir le poil fi on en applique fur le lieu. Le laiét d'iceux tiré auec eau de Verueine apres les auoir pilez , eft bon pouren frotter le front & les remples , pour guerir la dou« leur de tefte. Auranten fait l'huile qu'on en tire , qui eftaufli particulierement bon à la migraine, 8c fait dormir: ce que fait aufli leurlaiét. Ce mefme huile eft bon pour diftiler dans les oreilles, quand elles meinent douleur.Prins en breuuage ouen clyftere il appaife merucilleufement les dou- leurs de la colique caufées par ventofitez, ou à caufe des excremens trop endurcis. On l’ordonne auf à boire en l'Iliaque pañlion, & en la grauelle au poids de quatre dragmes. Mais fur tout les no- vaux des Pefches font bons pour les graueleux en les accouftrant en cefte maniere s il faut prendre cinquante de ces noyaux, & cent noyaux de Cerifes,vne poignée de fleurs de Sureau,crois liures de Maluoifie , & mettre le tout dans vn por de terre neuf , &l'enfeuelir en fumier pat l'efpace de dix. jours ; puis apres diftiler le tout par vnalembic de verre. Si l'on prend de l'eau qui en fortira au pois de quatre onces deuant le repas, elle a merueilleufe vertu de faire fortir la pierre desreins. Des Abricots. CHAP. IF. M'ABRICOTTIER fe nommeen Grec prAéei apuluiax en Latin AMalus Armenia. Ec 2 fruict s'appellcen Grec mine 2yfmana, En Latin A4/4 Armentaca;on Armenia , 8 Pr4- Æ cocinfelon Diofcoride & Galien:. On les nomme aufli Precoqua. Les Grecs prononcent qua fi Bericoca : en François 4bricors : en Arabe Mermex , où Mirmix, Mex , Mefmes, Mifmÿ: | en Des Abricots. Chap.IV. "#1 “en Jralien Arreniache, Bacoche, Monische,Grifomeles8z à Rome Bricoccoliien Efpagno! 4/biricoanes, “Alberchigas, & Aluaricoques: en Allemand $. Zoas Pferfich.Galien les mer au nombre des Pefches, Lines, des “lyena de plufieurs fortes, differentes pour raifon du gouft; mais princi palement pour la grolfeur. Alim, Ce qui n'auient pas feulement par ladouceur de l'air,& bonté du terroir ; mais auäi par l'induftrie: car cane plus on les ente;plus ils profitent & fefonrgros. Oril y en a principalement deux efpeces ren France, qui ne different en rien que pour raifon dela grofleur. Les plus gros qui fonc auf plus Hauoureux, pource qu'ils ont elké entez, font appellez en François gros Arbricors.Les petits font ap- pellez en Languedoc #rmegres. Par tour le refte de la France on les appelle perirs Abricors, pource "qu'ils croiffent d'eux mefines. L'_Ahricetier eft vn arbre haut ,femblable au Pefchier, finon qu'il à les fucilles comme celles du Peuplier noir, aiguës au bout, & dentclés à l'entour , fortans quatré à Les éfharese Grand Abricottier. Petit Abricottier. A ; D iasbAi à 4 BUT { CR NU es À ARS ET de QU ARS) Lu | NE EN) D 774 ET D : jp N Ke Nr it à 7 < ie PT li  Wt \ LCA hi, ARE Sa quatrc,ou cinq à cinq enfemble .Ses fleurs font blanches comme celles du Cerifier,apres lefGuelles » vient le fruict,quirefemble aucunement aux Pefches,de couleur d’ormeflé auec de pourpre, Pource … ils les appellenr à Rome Grifomele,côme qui diroit Chryfomele,c'eft à dire Pommes d'or,& principale- ment ceux qui croiffent là,de la groffeur des Pefches.Ils ont vn osau dedars,quin’eft pas raboreux & afpre,comme celuy des Pefches,vn peu enfé de chaque cofté,;au dedansduquel il y a vn noyau, qui eft amer en aucuns comme celuy des Pefches ; en d'autres il eft doux comme vne Amanñde: D'vncoftc il fais le dos life tourdu long, 8 de l'autre ila comme deux canelures qui fonc à leur aflembligc vne arefte come letranchant d'vn coufteau.On les plante aux Vergers 8 lardins. Leur 1e, fruitelt meur au commencement de l'efté au mois de luin , deuant que les autres fruiéts quine Leteps fontpas de garde, dôcaufli les Latins les ont appellé Precocia.Galien dit.aueles A4bricots font meil. leurs que les Pefches:car ils ne fe corrompent pas ainfi 87 n'aisriflens pas en l'eftomac.Or cômune- NE * imentils ont meilleur gouft & pour cefteraifonils font plus plaifans à l’effomac. Luy mefme en vn vers. » autrclicu dit, L'Abricot eff froid > hamide ennirenle fecend degré.Les Abricots,dit Diofcoride, font ap 7: des — moindres quelesFefches Gmeilleurs pour l'eflomac. Toutefois aucuns Medecins modernes font de one, contiaite opinion. afleurans qu'ils fe corrompent pluftoft que les Pefches. L'huile tiré des noyaux des LR FL Abricors felon Marthiol, eft du cour bon pour en oindre les heorroides qui fontauec inflamma- dus À. | . cion,ëc aux cnflcures des vlceres.aux empefchemens;dela langue,&z à la douleur des oreilles. L - Des Citrons, Limons, Oranges, e$ Pommes d'Adam, CEA EU, ) “ 7) DL BE que les Grecs appellent mice plis, les Larins l'appellent Afalus Medica, & Afÿ- Les ie AN AN rire , qui font tous deux noms prins des regions. Ils les appellent aufi Ciér'a, ou Citrea, | SAS Le fruict s'appelle Aa/z Medion , & Cedrosels , & Perfica, felon Diofcoride & Liwrersr. SEAT Thcophrafte, quiditainf:La region de Perfe > de Mede, porte plafieurs autres chofes, TE 4 ce que L'on appelle, Pommesde Mede Gr de Perfe.En Latin onjesappelle Cisrix, Citrea & Citromela: \ CI 252 Liurelil. de l'Hiftoire des Plantes, en François Cifrons : en Îralien Cedri, & Citron : en Efpagnol Cidras ; en Allemand Citrinocpffel Iudenoenffel& Citro natan:en Anglois Citron tre:en Flamand Citroen. Le Citronier eft de lamef= | me grandeur que l'Oran ger, & le Limonnier. Il fair {esfueil- Le Citronier. les comme le Laurier, ou comme l'Oranger, toutes plei- nes de petits pertuis , qui font fort mal - aifez à voir. C’eft ha Rue en a donc à bon droit, que Matthiol & d’autres perfonnages sa & & doétes cftimenc que ce paffage eft corrompu en Theophra- | 2, \ fte , 8 que Gaza l'a mal traduit, difant que les fueilles du ES 1e Citronier font femblables à celles du Pourpier : car Theo- & Æ , | phrafte dicainfis ga 5 © désdher rér QuAy pp ouosor, à opedè 7 ice md vie edhayvns , dnavbas © cias dmiC? , 1 Evdxw IG», Adas à cÉcias c@ro}a nr loves ç ce que Gaza traduitainfi:Céz À < arbre à la fusille femblable , & quafi de mefme grandeur que ane DES À Le Pourpier:les efpines comme le Pairier,ou l'Aubefpine ; mais AE / lifes.fors piquantes & roides. Martthiol dit qu'aucuns lifent \= no au lieu d aiopazins, degxmeC eft à dire,comme des toiles d'A- NL _ 4 raigne , d'autant qu'il leur femble que ces fueilles pour eftre Liu.13.c.22, Liu 2.ch,3. Liure 3, Liure 3. de l'hift. ch.16. Liu.12c3. Au mefme lieu. Liu &ch.4. de l'hift. Matth. au melime lieu. Liure 4. (| = toutes pleines de petits pertuis, en forte que l'on peut voir à crauers Comme par vn linge, peuuent aflez bonnement eftre comparées aux toiles d'Araigne. Toutefois il eft de contraire opinion, & fuiuant Pline il met sde, au lieu d'aidhæyun : car Pline appelle Adrachne vn arbre fauuage, qui ne croift pas en la plaine, femblable à l'Arbouzier , à [a fueille duquel il compare la fueille du Ciéronnier. Outre ce 1lya vn pañfage en Athence , auquel il allegue ce lieu de Theophrafte,& dit ainfis Cét arbre à la fueille quafi [embla- ble à celle du Laurier,de l'Adrachné & du Noyer; & toutefois il y a aux exemplaires communs ædeaye, qui fignife le Pourpier. Mais ce qu'il met celles du Laurier , & du Noyer, monftre euidemment qu'il faut qu'il y ait édegxvns. Car au- trement quelle proportion y a il des fueilles du Lasrier , & du Noyer auec celles du Powrpier? Nous pouuons bien aufli adioufter pour defendre Gaza, qu'il femble bien qu'il aic leu ædhexvne , 8x non acharné, d'autant qu'il y 4,ainfi en fa traduction, C'ef? arbre a la fueille femblable & qua efgale à celle du Eourpier: car il traduit ainfi d'épexvns,pour mettre par ce moyen difference auec ah yv1, qui ef le Pourpier. Le Citronnier donc fair les fucilles comme celles du Laurier, ou 4drachné, quia la fueille felon ce qu'en dit Theophrafte,çcomme l'Arbouzier,& le fruiét auffi, finon que l'vn & l’autre eft plus petit. Ce que les Grecs affeurent encor pour le iourd'huy,principalement les Candiots, qui ont grande abondance d'Adrachne : laquelle ils appellent 4zdracle, retenans aucunement le mot ancien. Orl'Arbouzier a la fucille moyenne entre le Laurier &l'Yeufe. Pline donc compare les fueilles du Ciéronnier auec celles de l'Arbouzier. Le Citronnier a les branches fouples, couuertes d'vne efcorce verte,& garnies d’efpines. Ses fleurs foncblanches,de la façon d'vn petit panier auec des petits filersau milieu.Cef arbre comme dit Pline,porte fruicf en tout tempsicar quand les Citrons meurs tombent.il y en à d'autres qui meuriffent, > d'autres qui ne font que fortir, Par lefquels mors il a interpreré ce naflage de T heophraîte, Déga 5 re una mc de. re pô yep éQrpn, (il a dPripure en Athenée) ra'5 «94, re turévia. Or il porte en tout temps des fruiéfrcar ceux-cy S'en vont (ou font meurs) ceux. Là font en fleurs Gr les autres tombent Il y a quelque diuerfité entre les Cifrons,tant pout raifon de la groffeur que du gouft. Car les vns croiffent auffi gros que des Melons , comme ceux de la cofte de Gennes, & des Ifles du goulfe de Venize;& de l'Archipelago,;qu'on appelle en Fran- çois Pomscires,comme qui diroit Pommes-citres.Les autres font moindres. Les autres font de la grof= {eur des Limons,ou vn peu plus gros,comme ceux du lac de Garde,qui font les meilleurs pour maz ger,& plaifans à la bouche,combien qu'ils foienc plus petits que les autres : car ces gros la,combien qu'ils foienr beaux à voir, fi eft-ce qu'eftans quafi fades , ils ne font pas fibons à mauger frais que les petits. Mais pource qu'ilsont beaucoup de chair, ils font recherchez par les Aporhicaires pour les confire en fucre ou en miel. Au refte ils ont tous couleur d'or, & font longuets, comme Li- mons ; maisils ont la chair & l'efcorce plus efpeffe,ridée par deflus,& pleine de petits boutons, & de bonne odeur & plaifante. Le dedans eft plein d’vne moëlle remplie de fuc aigre dans laquelle eft la graine en façon d’vn grain d'orge, mais plus groffe , amere au goufft, & couuerte d'vne peau dure.Athenée introduit les Deipnofophiftes Pr Jsauoir mon (iles anciens ont fait mentiom des Citrons. Entre lesautres Æmilianus dit,que Iuba Roy de Barbarie en fair mention aux memoi- res qu'ila faites couchant la Lybie, ou Afrique, difant que les Lybiens appellent ce fruiét Poes des Hefberides,8& qu'Hercules en tranfporta en Grece,où pour raifon de la couleur ils les appellene é Pommes ES LE 9 PTE S'ef [{TENS fs Cane ' a A | De 2) JU TER ) 1 x Z EN) LE be sé # CN f Ro Î = U . + Des Citrons, &c. Chap. V. 253 Le d'or:&c que les fables-portent,qu'il fut produit lors que la terre recent les nouvelles du ma- riage de Tupiter & de [unon. Tellement qu'ils veulent que ce fruit ferue pour les nopces. Mais De- “mocrite dir,que l'on ne treuue point le nom des Crérons aux liures des anciés:T< outefors, dit-il, 4/ faut confeffer que Theophrafte à parlé des Citrons au quatriefme liure de [on Hifloire des plätes,où il dit les Chap.4 mots que nous auons defia dit cy deffus,& que nous dirons cy apres Dutéps de Plineiln ‘yen auoit point n Italie,come ilrefmoigne difant:0z s eff effayé de les tranfporter;pour raifon de leur excellence con. He Les poifons en les mettant dans des vafes de terre,troneX par delfous , à fin que les racines ne falfent éffouffées. Mais, dit-il va peu apres.i/s#e veulët point croiffre ailleurs qw'en Perfes > en Mede, Thco- Phrafte dit,On le plante auÎfen des pots de terre troneX côme les Palmiers. Maintenant au contraire ils “font fort communs,& font fi bien accouftumez au terrroir d'Italie qu'il y en a force aux Jardins & Vergers, non feulemenc pres de lammerimais aufli bien auant en terre & loin de la mer & le longdes lacs renoômez;defpuis que par la diligence & induftrie de Palladius(qui fut le premier,côme l'on dit: Qui en treuua lafcience)ileft aduenu,qu'eftans träfportez de Medie en Italie, ils y ont profité & sy Mont forr peuplez.Defpuis la pofterité à fon exéple en a peuplé la France & l'Efpagne.lls meuriffent toure l'année. On les amafle lors qu'ils font iaunes comme l'or. Du temps de Thcophraîte on ne Hangcoit pas encor les Cifrons : ce qu'il tefmoigne difant:0» re mange pas fon frutéfitoutefois 11 [ent Lis ch. 4 bo,comme aufi la fueille de l'arbre.Et fi l'oe mofle le fruict parmy les veslemens,il les contregarde d'e- Thil. “re imrereff[ez.Il ef} auff bon fi quelqu'us à beu du porfon. (Athenée lit, 1/eff vvile fi quelqu'un par for- tune à aualé quelque mortel poifon:car pris en vin il dilate le ventre, chaffe le poifon.) 11 fait bonne haleine: © ft quelqu'un boit du [ac dans du boïillon où Le citron ait cuit, ou bien‘en quelque autre li- Queur,cela fera qu'il aura bone haleine. Le Citronnier,dit Pline, fers contre Les Poifons Il à La fucille co . “ne l'Arbouxier auec des efpines parmy. On ne mange pas fon fruité, @ neantwoius il eff fort cdorantct- NC me aff font les feillesstellement qu'il fait [entir bon les veSlemens, fi on en meflepærmy, & les garde ‘2 Hejlre mangez de la vermine. Etvn peu apres; C’eff de ce fruiét dont les Seigneurs de Parthe font cuire % graine parmy les viandes pour fe faire aoir bonne haleine Democrite auffi dit felon Athence,qne “le Citron fert de remede contre tous venins.Ce qu'il auoit appris d’vn fien combourseois Gouuerneur dEsyprc.lequel ayant condamné quelques malfacteurs à deuoir eftre expofez aux ferpens ; ainfi | comme on les menoit au fupplice,vne tauerniere ayant:pitié d'eux leur donna vn Cirror qu'elle te- doit d'auature en fa main & le mangeoitilequel ils mangerent.Or vn peu apres eftans expofez aux Plus dangereux & gros afpics,& mordus afprementiils ne s’en treuuerent rien plus mal. Dequoy le Juge fort eftonné & penfñf,demäda au foldat qui lesauoit en garde,s'ils auoient beu ou magé quel: que chofe. À yantfceu qu'on leur auoit donné vn .Cisres fans ÿ mal penfer,il commanda que le len- “demain on en donnaft derechefà manger à l'vn deux & à l'autre non.Geluy qui n’en mangea poine : Mmourucinconcinent,& celuy qui enauoir mâgé ne fencit aucü mal.Par ce moyé l'on cogneut apres “pluficurs experiences, que le Citron eftoit contraire à routes fortes de poifons. Celuy qui fera cuire Na Cifron vout entier auec la femence dans de bon miel iufqu'’à tant qu'il foit cout pourry à force de ire; puis qu'ilprenne de cefte decoétion trois ou quatre doigts ous les mativs,il fera affeuré con- tre tous venins. Virgileattribue aufli les mefmes vertus au Cirror, delcriuant l'arbre en celte façon: N. En la Medie croiff le Citron an [uc aîgre, | Au 2. des « > 1 : Georg. Heureux fruit tout doré d'une faueur allaigres “ Il n'eff point de meilleur remede , fi par fois Les maraîtres mefloient dans les pots Achelois Le poifon venimeux accompagné des herbes Quelles vont recucillant fur les croupes fuperbes Des coffaux , marmottant des propos incognus : ñ Il vient toff au fecours, & des membres perclus Z chafe le venin. L'arbre eff Lean d femblable k An Laurier; © weftoit [on odeur diffemblable , fl efloit le Lawrier: [es fueilles par les vents ner Ne fe bongent ixmais tant foient ils violens Sa fleur tient bien auf. Pour adoucir l'haleine, Et le Jouffle puant , les CMedes par La plaine Soigneux la vont cueillant 3 € les veillards tremblans Pour appailer leurs poux qui fe vont redoublans Trop Joudain , vont prenant de celle medecine. | es elon Diofcoride, le Citroneft ridé & raboreux, de couleur d’or de bonne odeur auec ne faf- Liuner;x Cheufc meflée. Il à la graine comme la Poire : laquelle beuë en vin refifte à rous venins, lafche le entre, fair bonne haleine fi on fe laue la bouche de fa decoétion ou de fon ius.On en donne à man- er aux femmes enceinces qui ont l'appetit depraué. On tient qne fi on met de cefte graine dans es coffres où l'on tient les habillemens, que cela les empefche d'eftre rongez des vers. Onboit es Gitrons, dit Pline , contre tous venins, & auffi leur femence. Sion fe laue la bouche auec Liurs.cé. | Tome premier. | Y leur Liu.12 € hs Le liés Liu. 3% Liu, 3 E 1 | Li.7.des fire Sur le v. liu. de Diofc.ch. ji 3 L. ç Liutre 2. des Can. Liure 2. des Can.ch 319 Traiét.z.c. 3 Aumef.lieu, 254 LiureIiT dél'Hifioire des Plantes, leur decoétion, ou auecleur fuc, cela fairauoir bonne haleine Leur graine eff finguliere aux fem- mes enceintes qui font degouflées, & fouhairent des viandes eftranges. Les Crrons font auf bons pour la debilitation de l'efte mach ; toutefois il eft, mal-aisé d'en man ger, fice n'eft auec du vinaigre. Galien dit , que le fruict du Pommier de Mede ne s'appelleplus Pomme de Medes mais C1- trom. La graine de cefruiét a vne qualité afpre & feche; tellement qu'elle eft froide & {echeau troifiefme degré. L'efcorce aufi defleche auec grande acrimonie. Par ce moyen elle eftdeñc- catine au fecond degré: & rourefois elle n’eft pas froide ; mais remperée ou peu-efloignée de Ja mediocrité. La chair eft de grofle fubftance , flegmarique & froide. Onla mange comme l'ef- corce. Tour le fruiét n'eft pas bon à manger , carce fuc elt aigre, duquel ay parlé au commence- ment , ny la graine aufli qui eft dedans qui eft vrayement lafemence , ne fe mange pas. Cefte vrai- ne eft amere , & eft refolutine & deficcatiue quañ au fetond degré. Les fucilles auffi ont vertu deficcariuc & refolutiue. Voilà ce qu'en dit Galien. Sur quoyil faut noter , dit Macthiol , que quand Galien dit, 4w fruit la qualité aigre &> fèche domine , ére. celane fe doit pas entendre des grains qui font la vraye femence ; mais du fuc aigre du Cisron, parmy lequel cft-enclofe lafemen- ce. Ce quiappert parce qu’il adioufte à la fin du chapitre : Tout le fruité n'efl pas bon à manger: à fcauoir ce [uc aïgre, duquel ay défis parlé, & le noyau'de dedans qui eff la vraye femence ,érc. Aui- cenne n'ayant pas bien entendu ce paflage de Galien, dic que la grainé du C#roz cit chaude & feche au fecond degré. Et au traitté des vertus du cœur , il dir qu’elle eft froide & feche au roi- fiefme degré , fans faire aucune meation duiusaigre du Cirroz, lequel Galien a compris fous le nom de Ja femence, comme nous auons moufiré. Mais quant à moy ‘ay leu au liure d'Aui cenne imprimé à Venile, & corrigé par André de Bellune, que Fefcorce du Gitro» et chaude au premier degré, & feche à la fin du fecond ; & que fa chair eft chaude & humide au premier degré ; & fon fuc qui eftaigre, & froid & fec au troificfme degré: & la graine eft chaude au premier degré, &feche au fecond. Et au liute des vertus du cœur il ditque la graine eftfe- che au troificfine degré ; & en d’autres exemplaires il y à qu'elle cft froide & feche au fe: cond degré. Matthiol dit, que fi on mange les Citrons crus , ils font de difficile digeftion, & engendrent grofle nourriture. Parquoy il eft meilleur de les manger confits en miel où fucre : car ainfi ils efchauffent, & fortifient l'eftomac. Toutefois auiourd’huy tant le mon- de eft fubieét à fa bouche, on aime mieux les Citrons crus pour manger aucc le rofti. Les Citrons font bons contre la melancholie, & la triftefle prouernant d'icelle. La graine fers particulierement contre les piqueures dés ferpens prinfe en breuuage , 8&c appliquée deflus, Leur fucaigre reprime fort la cholere, & eft bon contre la pefte; pour cefte caufe les Mede-. cins de noftre temps vient auec heurèuxfuccés du fyrop qui en cft fait aux fieures peftilences. Le Limonter. | L'Oranger. D | 77 ve 1) 2 INT #5, \ Fd de \W Wa NS ARTS A S JTE LE A \ FL 7%; ci rh j ti + si V È ar bre DEP 2 me WE = E ? L me ls Ci ÉEuTR : PR AL ME ter pe Au DesCitrons, &c. Chap. V. 255 Au refte l'induftrie des hommes a fait qu'il ya plufieurs efpeces de Crrrors,-en les tranfplantant, & en lesentant & cultiuant en diuerfes façons , dont les vns font plus doux ‘ou plus aigres que Îes autres & plus iaunes ou plus blaffards, Comme fontles Limons,les Oranges,& les Pommes JA Les L#ons font appelez en Latin Limonis:enltalien Limone:en Anglois Limon tree Is refemblent Meet # les Cirrons en la forme & aux vertus. "Foutefois ils foht plus petits, longuets, & n’ont pas l’efcorce Fo ob fi grofle , plus pañles , & plus pleins de fuc, qui eft aufli plus aigre. Leur lemence eft prefque fem- 22/7 blable,mais plus petite.Les Oranges s appellencen Latin rantia Pomn,ou Aurantia,;pource qu'el- les fonc de couleur d'or:tellement qu'on les pourroit à bon droit appeller Aala aurea Pommes d'or: en Italies Aranes : en Efpagnol Naranzas :en Allemand Pomerantken:en Anolois Orenge tree : en Flamand A4rangieoppel. Elles font plus rondes que les Zimons, 8 ont l'efcorce plus efpele, & plus L#/7e, amere ; quicit verde au commencement;:maïs lors qu'ellés font meures, elle eft entierement de la MS couleur de l'or, & toute marquetce de petits poinéts. La éhair de dedans eftblanche, enclofe dans des membranes quila feparent, & abondante en fuc, qui en quelques vnes elt aigre , en d’autres doux & en d'aucresileft vineux. Sa graine eft petite & amere. Les Orangers demeurent rouf- iours vers , Comme aufliles Cisrons , ayant les fucilles féemblables à celle du Laurier à larges-fueil- les, efpelles, liffes, odorantes , & finiffans en pointe. Or les fucilles des Oranrers ont cela de par- = À NS EI ds To ON “ ticulier, que le comméncement de la queuë de toutes les fucilles eft comme vne petite fueille fai- te enfaçon de cœur, de laquelle la grande fucille fort, & yeftiointe. Leurs branches font auf louples comme celles des Cisrons, cfpineufcs , couuertes d'vne efcorce de couleur de verr-blan- chealtre. | Les feu rs fontblanches , &c d’odeur fort exquife. Les parfumeurs font fort{oigneux de les cucillir, là où ij en croift en grande quantité, pour en faire diuers parfums, Mais principale- ment on en tire de l'eau, qui eft excellente non feulement pour raifon de l'odeur : mais auñfi pour feruit en medecine, fingulicrement aux fieures peftilencielles coioinces auec le rac. Caren pren- nant enuiron fix onces de cette eau elle attite les humeurs pourries du dedans au dehors du CO ps ’ A4 E > , J rm | par le moyen des fueurs ; d'autant qu'elle fait fort fuer , & foulage grandement le cœur. L'Oranger & le Lion font toufiours chargez de fiuits comme les Citronniers. Vies Orañges ont l'efcotce plus chaude queles Lions , & Citrons : car aufli eft elle plus acre & amere au gouft, Les douces font chaudes deroutes leurs parties. Le fuédes autres eft refrigeratif, & refilte à la pourriture : pour celte caufc elles fonc bonnesaux ficures, &les douces aucontraire. Du ins des Lions comme de celuy des Cisrons on faic vn fyrop bon pour elteindre l'ardeur de la bile, & pour les ficures peftilen- ticlles & contagieufes. L'eau diftilée du fuc de Zion par vn alambic de verre, outre ce qu'elle eft bonne aux Dames pourembellir & farder le vifageselle net- tove aufii.les vitiligines , & autres taches de tour le COrps. efface les boutons du vifage , qu'on appelle eñ Lazin arr, &wtue les cirons, Elle eft fort finguliere pour les fieures * chaudes , & contagieufs, fi on Ja mefle auec les fyrops. Le Prinfe en bréuuage elle tue les vers du ventre, ce que fair S auf le fuc Frefchement efpreint , fi l'on en bcir vne once &c demie. Beuë auec Maluoile celle fair fortir la grauelle auec grandeefficace: Les Pommes que l'on appelle com- munetment Powmes d'Adam: en Latin Pom: Af]yria, où Po- “na Adämi, ne font pas beaucoup differentes 8 de nature , & de vertus d’auccles Limons.. Gar l'afbre qui les porte à Zafôrme Æ la fucille comme le Limonrier , plus grande & plus large ; È ds les branches femblables ; lesfleurs comme Île Crrromzier : le fruiddeux ou trois fois plns gros que les Orasges, rond, j Quinia pas l'efcorce forrefpefle pafle, froncie& inegale, auec quelques fentes comme fi oh lauoir mordu auec les dents ; cellementque les idiotseftiment que ce foit la Pom me dont Adam mangea au paradis terreftre. La chair de ce fruit eft pleine d'vn fuc aigre , qui a le gouft affez fembla- ble à celuy des limons; toutefois il n'eft pas fi plaifant, dans lâquelleil y a des grains commeceux des Cisrons, ou des Limons® Leur fuc eftbon aux mefmes chofes que celuy des Lesvertass Porines d'Adam. SNS SES S Z —— = + > { 5 F ï À SRE & Qt DU SGN] Lions y finon qu'il n'eft pas de fi grande efficace. Specia- e * Jement ces Pommes font bonnes à larongne, fi les ayant fen- ter / J 72 | | dues par le milieu, & faupoudrées de foulfre bien puluerifé, puis apres cuites fur les cendrés chaudes, on en frorre lesparties rongneules. . Tone Premier. Rens: Ds À 256 Liure HL. de l'Hiftoire des Plantes, Du Grenadier, à. CALAD: Fi. & æ At ; r , 9 € À ASATT ©) , ? 1 : ; 2 Les noms. Kers MESA E Grenadier s'appelle en Grec gois 8 02, come aufli le fruiét:en Latin A14/w Liu13.c19. SE Punicum, comme ditPline. Le Aalum Punicum croilt en Afrique aux enuirons Lidela nar. © AU UPUE T Dhs de Carthage. Aucuns l appellent Granatum. Hippocrate appelle Cr vie s Liurer, des @fé Ua cidas, difant, aides onadds, AQi QG Duproas mi quAw Enoavar, Cet à dire, Ayant ef- mal des IN) PAUL : ; ; ; e + TS sl ( Ze) praint des Grenades vineufes, faut mefler parmy le [uc de La griotte feche. Etvn Nb SE DES peu apres il dit éode,ynuneile, Vne Grenade douce,8z en vn autre endroit gcdlse PTT S iyrcoinwde@ my qua, boire Le [uc d'une Grenadc vinenfe.Les Arabes l'appellent Kuman,Ruman,on Roman:les Italiens Afelagrano,8&c Pomo granato:les Efpagnois Granadus,8c Roms- nas:les Allemans Granatoepffel.en Fraçois on appelle l'arbre Gremadier,& le fruict Pomme de Grena- de,ou Migraine:en Anglois, Pomanarat tree pource qu'ellessôr pleines de grains au dedäs.D'aurres eftiment qu'elles {ont appellées Grezades,du nom de Grenade ville d'Efpagne, où il en croift gran- Lesefees. de quantité. Oril ya plufeurs efpeces deGrenzdes. Pline les diftingue mefme par genres ; dont il Liutzc 1. dicqueles Apyrives n'ont point de noyau en leurs grains, & qu'elles fonc plus blanches, & ontles grains plus doux queles autres, n'eftans pas feparez par rant de pellicules ameres comme les au- tres. Peu apresiladioufte, Quand à celles qui ont des noyaux, il s'en treuue de cinq efbeces ; dont les vnes font douces, les autres acres,ou de gouffmellé,ou aigres, ou vineufes. Veu donc qu'il n'en mericy Lin23.h6 que cinq efpeces , il y a dela fauce en ceft autre paflage où il dit : Z/ neffpas befoin de conter icy de- Lez pechefles neuf efbeces de Grenades. Diofcoride n'en mer quetrois efpeces,les douces.les zigres,& les vinenfes,qu'il dit eftre de moyenne qualité entre lesaigres &r les douces. Aucuns les’appellent mére, c'eft à dire #oyemnes, qui ne font ny douces, ny aigres. Les Arabesles appellent 4424, ayans ainfi changé le mot Grec. Ceux de Montpelier les appellent Aez4y4s, retenans en partie le mot Grec. Diofcoride donc comprend fous vneefpece les douces, & fous l'autre les aigres, & acres, & {ous la troiliefme les weflées &c les vineufes.En outre il s'en treuue de fauuages & de domeftiques qui croif- La forme. {ent és lieux culriuez. Au refte le Grezadier eft vn arbre,lequel n'eft pas fort grand,ayant la fucille nn et | eftroite, &c bien verte,comme celle de l'Oliuier ou du Myr- Le Grenadier. re; allez efpeñle , femée de plufieurs trais rouges, & attachée à vne queué rouge. Il fait plufieurs branches fouples,8& gar- nies d'efpines. Ses fleurs font rouges.longuettes, ouuertes en façon de panier , dont l'entrée eft decoupée en façon d’eftoile, de laquelle il fort des fueilles minces, rouges, fem- blables à celles.du Pauor fauuage, auec des petits grains au milieu deflus desiperirs filets comme en la Rofe. Le fini 7, quicft la Grenade , eft couuert d'vncuir ou d'vne peau, qui 2% eft rouge par dehors, & iauneparñ dedans, pleine d'vne inf- nité de grains faicsa angles, rouges, & remplis d'vn fuc comme de vin, auec des petitsmoyaux dedans. Ces grains. font feparez par certaines peauxminces,& iauhes, d'en mer- ucilleux artifice. Le bois du Grezadier eft iaune , couuert d'vne efcorce crifaftre. Pline metles Grezsdes au nombre des arbres qui perdent aifémentr leur fruiÆ deuantqu'il foie meur , & defquels les fleurs tombent mefme pour les trop grandes rofées., Pour cefte caufe on plie leurs bran- ches à fin qu'elles nereçoiuent & ne retiennent pas fi bien l'humidité ,: comme fi elles éftoient droites" Or fi le Grenadier eft fubié£&t à perdre fa fleur, il faut mefler de Éyrine qui ait efté gardée , auec de l'eau par efga- les portions , & verfer cela par defflus les racines. Ce qu'il faut. fairetrois fois en l'an : ou bien enuironner,le | = tronc de l'arbre lors qu'ileften fleurs auec vn cercle de Bin. lai. aie €, plomb. Aucuns difent que les Greñades ne s'ouuriront chapers. ele) TS : pas fur l'arbre , fi on paue le terroir defflous les Grena- Lime. diers. Diofcoride appelle Cytimus la fleur du Grezzdier domeflique ; & celle du faunage, Balanffion. ._ Hurgers Pline nomme indifferemment la fleur duxGrenadier, Balauflinm , 8 dit quelle eft bonne en me-» decine , & pour teindre en/cefté couleur que l'on appelle pour cefte caufe en Larin Paricew. En Liu23ch.6 vn autre endtoitil dit, que les Grecsappellent Cyfinws les premieres Pommes, lorsqu'elles commen- cencàfleurir. En ce Cyrinus il. a la leur qui en fort deuant que la Pommefoit formce. On appelle cefte fleur 84/auïlion. | Auñi les Apothicaires ignorans que Cprinws foit le nom de la. fleur du Gréradier domeflique , appellent indifferemment la fleur de l'vn & l'autre Bxlauÿtions Les Liu.16.c.26. Des Grenades. Chap. VI. 237 Les meilleurs Cyrizes font ceux que l’on apporte auiourd'huy de Candie & Cypreà Venize, lef- quels fonc fort rouges & beaux à voir, & ont plus d'efficace que les autres. Onen fait venir de femblables en Icalie par artificestoutefois ils font de moindre vertu. L'efcorce afpre de la Gresade % appelleen Grec Sidion : les Apothicaires corrompans ce mot, la nomment Pfdion : en Latun on J'appelle Aalicorium:; pourse,dit Pline,qwe l'on s'en fert communement à accouftrer les cuirs. Toutes “les fortes de Grenades croiffent non feulementen Afrique: mais aufli en Italie , en Languedoc, & en Efpagne , dans les Vergers, iardins & vignes. Le Gresadier aime les lieux argilleux & mai- gres x courefois il croift bien aufli en cerroir gras. Il s'aime fort aux païs chauds. Toutes {or- “res de Grezades font de bonne nourriture, felon Diofcoride , &. propres pour l'eftomach ; mais “elles nourriflent peu. Les douces font meilleures pour l'eftomac , mais elles l'efchauffentc vn peu, & engendrent des vencofitez : & pour cefte caufe on les deffend à ceux quiont la ficure. Les zivres fontaftringeantes. Elles font bonnes auxardeurs de l'eftomac ; & referrent fort, & fontvriner. Les vineufes font de moyenne qualité entre les aigres & les douces. Les noyaux des "Grenades aigres fechez au Soleil, & cuirs auec la viande , ou faupoudrez par deflus , referrent le veñtre. Trempez en eau de pluye ils font bons pour donner à boire à ceux qui crachent le fang; pour les dyfenterics, & aux femmes qui perdent trop de fang par la matrice, fi elles en reçoi- uent la fumée par deflous. Le fuc de ces noyaux cuit auec du miel, eftbon pour les vlceres de la bouche, du membre viril, & du fondement ; aux vlceres qui mangent à l'entour , aux apoltu- mes qui viennent À la racine des ongles, aux excroiffances de la chair , aux douleurs desoreil- les , & aux accidents du nez, principalement le fac des noyaux aigres. Les fleurs du Grena- dier s'appellent Cytiri. Elles font aflringeantes, & deficcatiues , & repouflent auf. Elles fou- dentles playes frefchess & ontles mefimes vertus én tout comme la Greszde. Leur decoction eft bonne pour les accidens des genciues caufez par humidité, & pour les dents qui branlent, fi on s'en laue la bouche, On en fait des caraplafmes pour repoufler la rompure , quand les in- teflinscombenr. On dit que quiconque mangera trois fleurs de Grenadier pour petites qu'e- les foient, n'aura point les yeux chaffieux de route l'année. On en tire du ius comme de l'Hy- pocifte. Sidios , ou CWalicorion eft l'efcorce grofle de la Grenade. Elle a vertu de referrer, & eft bonne aux mefmes chofes que les fleurs. La decoëtion de la racine du Gresadier prinfe en breu- uage fait fortir hors du ventre les vers larges. B4/awffion elt la fleur du Gresadier fauuages elle re- M femble au Cytivus. Il s'en treuue plufieurs fortes, de blanc , de roux , & de couleur de rofe. On en tire le fuc comme del'Hypocifte , lequel eft aftringeant , & fait les mefnes effects que l'Hypo- cifte & le rire. Voilà ce qu'en dit Diofcoride. Sur quoy eftà noter, que là oùil y a au rex- te Grec, ds éyxadiouaea dusevregpnar , à pcinas guet ,'Ruelletraduit, pour les dyfenteries, & pour Les femmes qui perdent trop de [ang par la matrice, fi elles en recoinent La fumée. Mais Corna- rius le traduit autrement:Le #oyau,dit-il, ef? bon pour les dyfenteries,c* flux de ventre,érc.prennant est, pour ceux qui ont le flux de ventre, & non pas pour le flux des femmes. Les Grenades douces, dit Pline , qu'on appelle autrement A4pyrirs , font fort contraires à l'eftomac , engendrent des ventofitez , & offenfent les denrs & les genciues : mais celles qui ont le gouft aflez appro- chant des douces , que nousauons appellé véseufes, & qui ont les noyaux fort petits, fonc vn . peu meilleures : car elles referrenc le ventre, & font bonnes à l'eftomac , ‘pourueu qu'on en man- ge peu, & qu'on ne s'en faoule pas. Les douces font de peu de nourriture. En general il n'y » énla point qui foient bonnes à ceux qui font en fieure , ny lapoulpe des grains, ny le fuc. Toutes font bonnes aux vomiflemens , & à ceux qui rendent la bile par deflus & par deffous. Nature leur faitrendre leur vin du premier coup, fans auoir efté ny en grappe, ny en moult. Les vnes & les autres ont l’efcorce afpre. Celle des Grezades brufques eft bonne à plufieurs cho- » fes. On s’en fert communement pour affaiter les cuirs: à caufe de quoy les Medecins l'appel- lent en Latin Aalicorium. On dit qu'elle eft bonne pour faire vriner ; Eftant cuite en vinai- gre auec des noix galles , elle eft fort propre à raffermir les dents qui branlenr. Elle ferc aufli grandement aux defgouftemens des femmesenceintes, pource qu'elle leur fair auoir faim auf- fi tot qu'elles en ont goufté. La Greade eftanc mife en pieces , & crempée en eau de pluye trois iours durant, rend cefte eau propre pour les cœliaques, & pour ceux qui crachent le fang; s'ils la boiuent froide. On fairvn médicament appellé des Grecs Stomacice , des Grenades aigres, le- quel eft forc bon pour les accidents de la bouche , du nez , des oreilles, aux troublemens de Ja veuë , & à l'excroiflance de la chair fur les ongles, & aufli aux genitoires , & aux vlceres corrofifs , & à routes excroiflances qui viennent és vlceres. On s'en fert en cefte maniere con- tre le poifon du Lieuremarin: On pile les grains apres les auoir feparé de l'efcorce, & faicon cuire le fuc qui en fort iufques à la confomiprion de latierce partie, en y adiouftant du faffran, d’alum deplume, de myrrhe & debon miel, de chacun demy liure. Les autres font en cefte forte: Ils pilent plufieurs Grenades aigres,& en font cuire le fac en vne chaudiere qui n'ait point encor feruy,iufques à tant qu'il deuienne efpez comme miel. Ce fuc ainfi preparé eft b6 pour les accidens des parties honteufes,8c du fondement: & pour tour ce à quoy le Lycion peur feruir.Hl eft bon aux . i Tome premier. | \Y 3 > orcilles Liu. 23.06. Lelien. Les vertus. Liu 1C,127 Liu.23-ch6. Liure 8. des fimpl, Diofc.liu,s. chap. 34. " 3 Ts . = 258 Liureli[ delHiftoire des Plantes, | oreilles fangeufes, aux defluxions fur les yeux qui comtmencent encor, &aux taches rouges. Siot | porte vne branche de Grenndieren la main,cela chaffe les ferpens, L'efcorce de la Grenade cuireen | vin, & appliquée guerit les mulesauxtalons. Vne Gremade concaflée cuire en deux liurés de vin, iufques à la confomption des deux tiers, appaife les tranchées du ventre , & chafle les vers du corps. Les Grenades calcinées au four en va por de terre neufqui oic bien bouché, &. lutté eftans | pilées, & prinfes en breuuage auec du vin, font bonnes pour referrer le ventre, & guerir lestran- chées d'iceluy. Ce fruict lors qu'il commence à fleurir eft appellé en Grec Cyrimus. On dirqu'ilà e grandes proprietez , qui ont eftc bien cfpreuuées ( Diofcoride en di bien autant fans y mef. ler de la fuperfticion.) Car on tient que fi vne perfonne 'ayantaucun lien fur foy, ny chaufles, ny fouliers, ny mefme des anneaux, vient à cueillir vne de ces fleurs auec le pouce , & le quatrief- me doigt de la main gauche, fans la toucher auec les autres doigts, & puis qu’il s’en couche lege- rement tout à l'entour des veux ; & cela eftant fait qu'il l'aualle fansla toucher auecles dents, il n'aura aucune debilitacion de veuë de toute cefte année À. En outre fi on fait fecher & puluerifer ces flcurs,cefte poudre eft bonne pour toute excroiffance de chair,& pour les genciues & les dents. Mefime leur decottion où fuc raffermit les dents qui branlent. Les petits boutons-des Gresades pilez, & appliquez à mode d'onguent, font bons aux vlceres corrofifs, & qui tendent à putrefa- étion. Is font aufli fort propres pour les inflammations des yeux, & des inteftins, 8 generalement à tout ce à quoy fert l'efcor ce des Gresades. Mefimeils refiftent contre le venin des {corpions. Or on ne fçauroit aflez s’efmeruciller de la diligence des anciens, qui n'ont laiflé aucune chofe fans l'efplucher, iufques à prendre garde à certaines petites fleurs qui fortent deuant que la Grenade {e forme,lefquelles nous auons dit qu'on appelloit B4/a4ffia. Ils ont donc treuué parexperiéce qu'el- leseftoient contraires aux fcorpions. Prinfes en breuuage elles arreftent les fleurs des femmes, gueriflent les vlceres de labouche, & les accidens des glandes qui font fous la langue, ceux de la luette,8 le crachement du fang, les deuoyemens du ventre & de l'eftomach, &fonc propres aux parties honteufes, & aux vlceres fangeux, en quelque partie qu’ils foient du corps. Ils les ont auf= ii fait fecher, & ont rreuué que Jeur pourdre peut guerir ceux qui feroient à demy morts de la dy- fenrerie, & qu'elle referroit le ventre. Ils ont mefme fait l’effay des noyaux des Grenades aïgres , à ont cogneu qu'ils eftoient bons pour 'eftomach, eftans-roftis & pilez, & meflez parmy la viande , ou en breuuage. Ilen faut boire auec eau de pluye pourreferrer le ventre. La racine du Greradier eftant cuite rend vn ius, lequel eftant pris en breuuage au poids d'vn viétoriat fair mourir les vers. Cuite en eau iufquesà tant qu'elle s'amatifle, elle fait les mefmes effeéts que le Lycion. Au demeu- rât il y a aufli des Grenades fauvages, quiont pris ce n0 à caufe qu’elles reséblenr fort aux Grezades priuées. L'efcorce de leur racine eft rouge- Icelle prinfe en vin au poids d’vn denier prouoque le dormir. Leur graine prinfe en breuuagc deffeche l'eau qui eft entre cuir & chair. Les parfums de l'efcorce des Grenades chaflent les fcrpens. Voilà en fomme ce que Pline en dir. Galien efcrit que toute Grezade eft de qualité aftringeante, toutefois que cefte qualité n'eft pas extreme entoutes: çaril y en a des aires, des douces, &r des afbres. Par ainfi l'operation d’vne chacune d'icelles proce- cede de la qualité qui furpafle en elle plus qu'auxautres. Or les grains font plus aftringeans que le fuc 8 aufli deficcarifs; & l'efcorce plus que les grains,que les Grecs appellent S/dix. Les fleurs ont les mefmes facultez que l'efcorce. Marrhiol dit que l'on fait vne coferue des fueilles rouges 8 min- ces du dedas des fleurs des Gremadiers cultineX auec du fucre,come des rofes,rouge qui eft dé mer- ueilleufe vertu pour limmoderé flux des femmesou blanc ou rouge, fi on en prend au poids de de- my once aucc du vinrouge brufc, ou auec le fuc des Grezades aigres, ou en eau ferrée ; ou à faute deceux-ldans du boüillon de la chair. Elfe eft auffi excellente pour les cœliaquesdyfenteriques, & pour la chaudepifle. L'efcorce des Grenades fechée,& pilée auec d’efponge de mer aufli fembla- blement feche,& auéc de l'Aloë par efgales portions auec vn peu d'alum bruflé,guerit en peu de temps les vlceres du membre viril, & de la matrice. Les fueilles du Gresadier bien pilées , ou bien leur fuc meflé auec huile rofat.appaife merueilleufement bien les douleurs inuererées de la celte, fi on s en ojnt fouuent le front.La Pomme de Grenade mile dans vn pot de terre, ayant fon couuercle bié enduir de cerre grafle,8& bruflée au four,guerit foudainemeét la dyfenterie & les trachées de ven- tre,fi on en préd vne dragme & demie apres l'auoir puluerifée. Vne once des grains de Grenade ai- gre auec Vne dragme d'encens bien puluerifez, font fort bons pour les femmes qui ont leur flux blanc; fi elles prennent tous les iours deux dragmes de certe poudre en eau rofe. On fait du vin de Grenades meures en efpreignant les grains de celles qui n’ont point denoyau dedans,qu'on appelle Apyrena. On fait cuire ce vin infques-à la confomption de la tierce partie , puis apres on le garde pour s’en feruir : car ileft bon contreles defluxions interieures, & contre la fievre qui feroit furue- nue auec vn flux de ventre. Il eft auf profitable à l'eftomach:il referrele ventre, & fait vriner, Au- iourd'huy on fepare les grains d'auec l'efcorce ; puis on les met fur le prefloir, pourtirer le vin ; le- quel on coule auecdesfacs propres à cela;puis on le laifle iufques à ranr qu'il foit rafhis, &c apres en auoir ofté la lie, on le ferre en mettanr de l'huile deflus, de peur qu'il ne fe corrompe;ou qu'il ne deuienne aigre. Ds D . Des Poires. Chap. VII. 259 Dx Pozrrer, CHAP. WII. ! à NS 2 baum. Le fruit eftappellé en Latin Pyras em Grecäriæ:en Arabe Hwmeétbe, Cirime- 7 tre, ou Kemetri : en ftalien Pere : en François Poires : en Efpagnol Piras: en Allemand Pyren, Byren, & Byr :en Anglois Pear : en Boheme Hr4ffky : en Flamand Perre. Les anciens ont eu plufieurs fortes de Poires auili bien que de Pommes, , lefquelles ont eu le nom de leurs premiers Les efjeres inuenteurs , du païs où elles croifloiencs de leurcouleur , de leur gout, & de quelques mar- ques , & dutemps , quel'onlésamalle. Les Superbes, dit Pline, font petites s toutefois elles [ont des premieres meures, (nous les appellons Poires cMufcadelles ) celles de Cruflumino Jont cffimées Liu& 1) partout de bon gouff (ce fout les Poires-perle. Les Poires de Falvrne vont apres, qui Jent ainfi ap > pellées à caufe de l'abondance de leur vin, (on les appelle Poires Bergamottes.) Il y em aquis ap- | pellent en Latin Laëten, pource qwelles font blanches, (ce font les Poires blanches es.) Hen — croilt en Syrie qui font rouresnoires. Les autres changent de nom felon les pais où elles croillente mais celies quifont les pluscogneuës par Rome ont il Luftré le nom de leurs inuenteurs, comme les Decimiennes , defquelles font venuës les Decimiennes baffardes. Quantaux ‘Poires de Dol abella elles ont fort longue queuë, (ce font les Poires Atufertes{) Les Pompinnes font aufli appellces Poi- res À tetine , ( ce font celles de Eon-Chreflien.) 1 y aen outre les Liceriennes, (Poires d'argent ) les mScucricnnes, & les Tyranniennes, qui font de la race des Sexeriennes, finon qu'elles ont la queué plus longue. Les Favoriennes rougeslont vn peu plus grofles que les Superbes,(ce font nos groffes Mufca- …delles.) Les Lareriennes font ainfinommées pour la couleur qu'elles ont aux coftez, (ce font lePs oi- “res Preuoft. Les Agitiennes vont apres celles d'antomne , 8 ont Vn gouit aigreler qui eft plaifant. On appelle Tyheriennes celles que l'Empereur Tybére aimoir fort, ce font nos Porres Forefl:) le Soleil: . eur baille couleur & les fait groffcs: car autrement elles font femblables aux Liceriennes. Ï1 ya | aufli des Poires qui ont Le nom du pais oùelles croiffent , comme les Poires d’amerina, d'aupres de …Viterbe, qui fonc les plus tardiues de toutes (on les appelle Poires de fainét- Martin.)Les Picentines, Numantines, Alexandrines, Poires de Barbarie,les Grecques qui croiflent fur vn arbre efpineux, que “les Grecs culciuent foioneufement, & Pappellent Achras(ce font les Poires d’Efhine.)Les Poires Ta. rentines, les Siguines. qui font aufli appelées Teffacées pout raifon de leur couleur quirefemble à celle d'vn pot de terre, (ce fonc les Posrés chats:) comme auffi les Onychines,qui font ainfi appelices pource qu'elles ont la couleur desongles, (ce fontles Cuiffe-madame.) On les appelle auili Parpari- nes. Lesautres prennent le nom àcaufe de leur odeur, commeles Poires Aromatiques , qui fentent comme lesonguens odorans(Ca/sau rofat:) les Laurines, & Nardines. Les autrespour Îe temps au- quel elles meuriflent,comme les Poires d'orge,qui meuriflent quant & l'orgc(Posres de Jain&t-Iean.) Ou caufe delafiçon de leur col,comime les Ampullacez, où à Bouteille (Peire d’Angoiffe)Ou pour “raifon de leur pcau,qui femble eftre affaittée, (nous appellons Poires de inloufie.)Les Poires de Brutus “ont faites à mode de courge ( Poire Courle) Ou àcaufe de leur fuc quieft aicreler comme celles quonappelle Acidula, (ce font les Poires-pommes. ) I1y en a aufli dont on ne fçauroir rendre caufe de leurnom,comme les Poires de Barbarie, Poire de Venus,qu'on appelle auffi Co/orées("Poire Aciole) à les Royales qui fonc platres & ont la queuë courte, &c'eft la Poire Carmagnole, les Pafriciennes, “les Poconiennes.les verdes,(ce font les Poires d'hyner)8& les longues (Poires de Gerteau.)Nirgile dir que “les Folemiennes font venues de Caron , & font ainfi appelées , pource qu'elles rempliflent la paume “de la main,que les Latins appellent 72s4(ce fonc les “Poires de liure.Illes appelleauffi Sementines,8r “7uflées. Et va peu deuant Pline luy-méfme auoir efcric : Z/ y # auf des Poires qui ont eflé appelées Liurs core, Hibralis , pource qu'elles pefcient une linre.Or il y a bien aujourd'huy plus de fortes de Poires,voire Mefme il y en a vn nombre infiny par toute l'Europe; tellement qu'il eft impoflible de les corter Re toutes. Toutefois celles-cy fontles plus eftimces en France ; à fçauoir celles de Bon-Chreflier , qui AE “ont les plus excellentes de toutes, non feulementpource qu’elles font fort groffes, iufques à pefer “nc liure, ayaps en outre vn merucilleufement bon gouft: mais aufli pource qu'elles fonc fi tendres qu'elles fe fondent aufñli toft qu’elles fonc en la bouche , & qu'auflielles fe gardent long temps, & endurenr bien d’eftre portées. Le Roy Charles huiétiefme en apportala race à Naples au voyage quil y ft, 8& enpcupla la terre de Labeur. Apres celles?cy viennent celles qu'on appelle Porres offre Dame, qui {ont quafñ aufli groffes que celles Ià & pleines d'vne fort bonne eau douce,& font aufli bien tendre; mais elles ne {e gardent pas fi long-temps. Les plus petites fonc les Poires Adufca- lelles , qui font aufli appelées Poires de Chie. Elles ne font pas plus grofles que desbayes, 8 {dr- ent cinq ou fix, & quelquefois dauantage par vn mefme endroit, attachées à des longues queuës, fenrent comme le mufc ; dont auf elle ont pris leur nom. On les confit en fucre, pour les fai- e durer toute l'année. Les Poires de Cailloïau font de moyenne groffeur , & ont la chair plaifante, douce , odorante, &rendre. Il femble que leur nomfoit riré du mot Grec, à caufe de leur bon- , comme fi _on les appelloit Jes meilleures. Les Poires d'ean Rofe ont prisce nom dece qu'elles | | 4 fentent Sur Diofc. liu.1.c.132, Liu,r.c132. Ze LEP Se LiuxC.132. 260 Liure II del'Hiftoire des Plantes, . \ + + fentent commeles Rofes. Les Poires à deux teffesainfi nommées pource qu’elles ont comme deux celtes, font bien eftimées , ayant vne chair délicate, & qui n'eft rien graueleufe, vne eau plaifante qui contente mefme les plus delicats. Les Poires de Certeau,où Poires à cloche vont en aiguifant cn façon de pyramide, Elles endurent bien le froid » & ontla chair ferme, de fort bon gouft , & peu d'eau. Eftans cuites au feu elles fuppléent à la fin du printemps aux Be d'Haflinean.On les con- fitaufli en fucre, en yadiouftant vn peu de Canelle pour manger au deflert. Il y en a aufli qu'on appelle Poires de [ainét-Martin, qui demeurent {ur l'arbre iufques à l'entrée del'hyuer, &ontbon gouft & Ja chair aflez dure. On neles mange guieres finon cuites. Celles quon appelle Poires de fin. or;Pource qu elles font entierement de la couleur de l'or, ontlachair afpre,& dure & ne valent rien à manger qu elles n'ayent fenti la gelée. Au demeurancelles font de lon guc durée , combien qu'il sen creuue de cefte mefine forte qui font meures en efté.On fait grand cas des Bergamottes & n'y a pas fort long cemps qu'elles croiflenren France, d'yne eau & d’vn gout excellent. Il ne faut pas oublier cefte forte de Poires, lefquelles font fort belles, rouges,ou iaunes,comme fi elles eftoient meurs; &£ neañtmoins quand on vient à mordre dedans, elles font fi mal-plaifantes , & fi afpres, qu'il n eft poffible d'en aualler, ainfi il les faut reietter incontinent:auffi les appelle on Poires d'eftrz- gwillon.Or combien qu'elles foient fi mal-plaifantes , neantmoins il s’en fait du vin qui s'adoucitau bout de quelques mois ;en force que plufieurs ne fçachans le recogñoiftre le boiuent pour vray vin blanc: d'autant que cefte afpreré là s'efuanouir en peu de temps, fe changeant & prénnant le gouft du vin,ce qui vrayement cft efmerueillable.Or nous auons defia dit, qu'il n’eft pofible de denom- brer toutes les fortes de “Poires, veu qu'il s’en fait tous les iours de nouuelles par le moyen de l’en- reurc. Ceux de Tofcane,dit Marchiol,fuyuans les anciens ont aufli donné diuers noms à leurs Poi= res, pour diuerfes raifons,les appellanc 0/catelle, Guignole, Ciampoline, Roëgie, Ghiaciuole , Spino- Je, Quadrane,Caronelle, P Apali,S Nicolo,Durelle, Zuccaie,Campane, Vernareccie;Gentili, Porcine, Se- mentine;8 plufieursautres. [l y a aufli en general deux fortes de Poirier:l vn eft domeffique,8c l'autre Jausage, qui s'appelle en Grec dyess, & dxvms en Latin Pyrafler. Toutefois quand Diofcoride efcrit: Achras ef} vne efpece de Poirier fausage, qui meurit tard:il met! Achras pour vne efhece de Poires.Et neanrmoins Theophrafte & tous les autres {ppellent 4chras toute forte de Posrier faunage, dont il s'en treuuce de plufieurs fortes. Or nous auons defia couché cy deffus qu Achras eft vn Poirier , le- quel combien qu'il foit plein d'efpines , comme les fauuages , il porte neantmoins vn fort beau & bonfruiét. Ce que r'eftime eftre aduenu par le moyen de l'enteure. Mais cr", qui eftaufli plein d'efpines, eft du cout fauuage, & non cultiué:quelquefois c’eft vn arbre de moyenne hauteursmais le plus fouuent ce n'eft qu'vnarbriffeau, qui fait vn petit fruiét d'vn gouft du rour mal-plaifanr, & qui n'eft pas bon à manger pour les hommes. Quant au Poirier , c'eft vn arbre de la grandeur d’vn Pommier; & quelquefois plus grand, & plus haut. Il a vn tronc gros, ayant plufieurs branches. Le bois du tronc eft luifanr & madré. Ses fueilles font rondes, Le Poirier. liflespar deffus, & bien vertes, quelquefois vn peu blan- cheaftres par deflous. Ses fleurs font fueillués. Le fruit va enaiguifant, & y en a pluficurs differences tant en la gran: deur, qu’en la forme , couleur, & au gouft. Au milieu du fruit la femence eft enclofe dans vne peau. Le Poirier perd aifement fon fruiét deuant qu'il foitmeur , combien qu'il ne pleuue pas, pourueu feulement que le vent du midy coure, & que le remps foit couuert : car fi le temps eft cel ED Us °. \ re | ES Per Jors qu il commence à defleurir,il perd fes fleurs,8c fes pre- #73, miers fruicts.Ec fice vent là court lors qu'il commence à À fleurir, & qu'il vienne à pleuuoir quant & quañt, toutes LR = les Poires fe perdent ; mefme fi tantfeulemenc le temps eft QU |\\FA couuert & le vent du midy tire. Le Parier [aunage et vn À 2 atbrébranchu , quifait beaucoup de reierrons , ayant l'e- fcorce de fon tronc toute creuaflée & entr'ouuerte. Sa fueillé eft ronde. Ses fleurs fonc auffi fueilluës, & fon fruit va femblablement en aiguifant , & eft fort afpre & aftrin- geant. Son bois eft fort dur. Le “Poirier eurir au mois d’A- uril & en May. Son fruit meurit en efté, &auromne. Le Poirier fauuage pout la plus part garde fon fruiét iufques en hyuer, lequel demeure long temps à meurir. Toutes les Poires font aftringeantes , felon Diofcoride ; pourceil eft bond’en méttre aux Cataplafmes repercuflifs. La deco- étion des Poires feches,8& mefime des Poires crues referre le ventre.Elles nuifent à ceux quien mangentà ieun.4chres, c'eft à dire la Poire Januage eft plusaftringeante que la do- É meftique AN Du Cerifier, Chap. VIE : 26: meftique, & cft bonneaux mefmes chofes. Ses fucilles fonc auf aftringeantes. La cendre du bois de Poirier elt fort bonne pour ceux qui font en danger d'eftre eftouffez pour auoir mangé des champignons. On di que les Champignons ne feronc point de‘mal , fi on les fait cuireauec des Poires faunages. Pline dit que les Poires font pefantes, mefme à ceux qui font en bonne fanté,auffi Liu.13.chy les deend on aux malades comme le vin : neantmoins eftanc cuites, elles fonc faine & de fort bon gout ; principalement les Posres-perles. Toutes les Poires cuites en miel aident à l’eftomac. On fait des Cataplafmes de Poires, qui font bons pour diffoudre toutes enfleures. Leur decoétion eft fort refolutiue.XLes Poires amortiflent la malice des potirons & champignons,& les pouflent en bas par > Icur pefanceur , & par Va naturel qu'elles ont contraireaux champignons: Quantaux Poires fzuna- ges, elles foncfort tardiues à meurir. On les coupe par morceaux, & les enfile on pour les mettre “{ccher: à fin de s'en feruir pour referrer le ventre : mefme leur decoétion en fait tout autant;On fait F aulfi cuire les fucilles auec le fruiét pour lemefme effect. La cendre du Poirier eft encor plus fin- | guliere que Le fruit à ceux qui fe creuucront mal pour auoir mangé des champignons. Voilà ce - qu'en dir Pline. Au refteles vertus & proprictez des Poires {e cognoiflent à la faueur & au gout : car les douces font differences d’auec les vertes, aigres ou afpres ; &au contraire. Galien donc à eu raifon de dire ; Ce que nous auons dit des Pommes, fi onle raporte tout aux Poires, isefera pas befoir d'en dire danantags : car 14 4 aulfi des Poires qui font fenlement afbres, on verres; comme auffi ily en a d'aîgres, & de douces; > d'aucunes meflées de dinerfes Jaucurs qui n'ont aucune qualité qui furpale Les autres : parce effans aquenfes elles n'ont aucune vertu de fortifier. Il faut donc v{er ainfi des ‘Poi- 25, conne Lay dit des Pommes. Oril dit en vn autre endroit; qwe les fucilles des Poiriers comme an Îf Liure 6. des les temdrons font afpress maïs le fruitf à un peu de douceur aqueufe. Dont il appert quelle lt leur fmPl. temperature à fçauoir inefoale , felon la diuerfiré des parties : car vnie-partie eft rerreltre , & l’autre aqueufe 3 toutefois l'vne & l'autre eft froide. Il y ena mefine vnetemperce.Par ce moyen les Poires {ont agreables à l'eftomac , & empeféhent d’auoir foif. Appliquées en liniment elles deffechent,& refroidiflent mediocrement : car ie me fouuienr d’auoir foudé vne playe enappliquant desPoires deflus,pource que ie n'auois rien de plus propre. Les ‘Posres faunages font plus aftringeantes que les autres, & deffechent ; pour cefte caufe on en peut guerirles plus grandes playes,& repouffer les de- fluxions. Matthiol dir, que les Poires, principalement les grarides qu'ils nomment en Tofcane A4e- sut Diofe, zate , donnent quelque nourriture. Pour cefte raifon on les coupe par rouëlles, & lesfait on fecher liusrch154 pour les garder. On les fait cuire pour en manger en hyüer & au printemps à faute d'autre viande. _ En France on garde des Poires {echées au fout, & les mangent ainfisou bien ils lés mettent tremper en quelque liqueur : ou vrayement ils les font cuire au vin auec du fucre iufques à rant quelles {oient ramollies ; & les mangent ain{58z mefine en donnent aux malades pour les mettre enappctit, Liure 2, des alim. Du Cerïfier, CHAP. WIIL Es Grecs ont appellé /e Cerifier Kéeao@ : les Latins Cerafwsles Allemans Les nom. D Kérfchenbaum:Le fruit s'appelle en Grec xtexaia:en Latin Cerafia,ér Ce- rafaten Arabe Surafie:en ltalien Ciregie : en François Cerifes, @ Guignes : en Efpagnol CereXasten Allemand Kir/en,8 Chirfchen:en Anglois Cheriff: en Flamand Krickew:en Bohème Puifoè. Athenée a laiflé par efcrit, que Livres. F. Luculle.Chefde l'armée Romaine apres agoir vaincu Mithridates fut le AR premier quiaporta des Ceréfiers en Italie de Cerafus ville de Pont ; dont auf il appela le fruit Cerz/a du nom deladitte ville, Aquoy s'accorde | RE Ÿ Pline,difant:Z/ »'y awoit point de Cerifiers en L'alie deuant que Luculluseuff Lints.e2$ deffaitMithridates, qui fut enniron l'an de la fondation de Rome fix cents buictante. Iceluy fut le pre- … Orluymefme en merles éfpeces5 à fçauoir les Aprogiennes,qui font fort rouges : mais les Aéienmes Aumef lien, ; Les ejpeces, fort friandes,mefme deuant qu'elles foient entieremérmeures.Il n’y a que certe forre qui feienc ap- a A pellées Liu,1.ç6h.64. _ raifon Rueleftime , que ce font celles que les Latins nommoïient Duracina , miefme à L'yonelles Au mefilieu. Sur Diofcor. liu1.ch.129 Liurerz. Liure 2. Liure 3. de l'hift.ch 13. La forme: Au meflieu, Liu.r6.c.30. T - 3 3 à ‘ 262 LiureÏlf de PHifioire des Plantes, pellées Cerifes en France ; mais aux autres prouinices dela France on les appelle Griortes & Tarbre Griottier Rueleftime que ce foit le Chamacerafus. {y en a d'autres, qui font quafi femblables aux precedentes, finon qu'elles ont la queuë plus longue, & font plus aigres, & verces:& l'arbre qui lies porte,eft plus grand. Au refte elles fon mal-plaifantes,pour raïfon delleur aigreur : ce qui eft caufe qu'on n'en tiènc pas tant de conte, comme aufli de celles qui font trop douces, defgouftans la per- fonne par ce moyen. En outre il s’en voit d'autres qui croifent fur des grans arbres, eftans plus longues, & faires en forme de fabot, aucc vne longue queuë, & foitent plufieurs enfémble, en par- tic rouges , en partie blanches, quelquefois du rout rouges: Leur chair ft fort douce & de bon. gout, auec vn os tendre au milieu,dans lequel il ÿ a yn noyau,qui n'eftpas detmauuais gouft.Elles . { “ j font bien pluftoft rournées que les aigres:aufh foncelles des premieres meures.On les appelle com- munement Guignes & Guindonles. Il y ën a de cefte forte qui font grofles,& ont beaucoup dechair : ferme, & {ont quafi routes blanches, fort douces. Leur chair eft fort attachée au noyau; pour cette ont vn nom quafi femblable : car il les appellent Dareines. Quant à celles qui font du tout rouges,el- les fonc plus molles. Celles qui font moitié blanches moirié rouges,tiennent de la mature des vnes & des autres. Celles qui ont la chair rendre font des premieres meurs. Li s’en treuue auf d'autre forte dans les bois, & forefts , quelquefois parmy les buiffons , qui font beaucoup plus perites ‘que les fufdites, & font plus rondes, Leur chair eff fort attachée au noyau, rouge du coft£ battu du fo- leil, & blanche de laure. Elles font bien douces ; toutefois elles font fides. Elles croïflenc d'elles mefme parmy les champs fans qu'on les cultiue. Outre-plus il y en a d’aucres fort noires, qui one va fuc comme defang , & tachenr les mains & les leures comme les meures. On appelle les vnes êc les autres Seffianes. Toutefois Ruel eftime que ces dernicres font celles qui eftoienrappellées Attianes ; & les autres Cecilianes ; 8: que les François mangeans la moitié du mor, à leur accouftu- mée,les appellent Cefianes au lieu de dire Ceciliames. Matthiol efcrit,.qu'il vaaufli pluficurs efpeces de Cerifiers caltiuez en Italie, qui ont aufli diuers noms ; mais, dit-il,les meilleures fonc celles que l'on appelle en Tofcane Aarobiane, 8& Duracine dont il y en a de grofles & de petites; 8 d'autres quifont du tour rouges, & les autresblanches. Celles que Plinenomme Z4/iana, & en Tofcane Aquainole,c'eftà dire #qnenfes,ne ont point eftimces,pource qu’elles font fi molles,que fi on neles mange fur l'arbre,elles fe gaftent en les portant,& fe pourriflent. En outre elles font fades , &: mal- plaifantes au gouft pour l'abondance de l'eau qu'elles ont. Cellesqu'ils appellent Corbizes, à caufe qu'elles font noires comme les Corbeaux, (Pline les appelle 4#iara, & Ceciliana.) pour eftreaflez fermes , & douces, font d’affez bon gouft : mais on n'en fert guieres à rable,à caufe qu'ellesmoircif” {ent les mains, & les leures. Il yen asauffi qui croïflent en façon de grappe de raifin,& d'autres qui font trois à trois, quatre à quatre, ou cinq à cing, dependanres d’vne queué. Celles qu'on appelle à Rome Fifciole, à Siene Amarine, & par le demeurant de l'Italie Atarafche , à caufe qu'elles ont vn peu d'amertume qui n’eft pas mal plaifante.fonc aufli du nôbre des Cerifes,Oril y en a de plufieurs fortes,& combien que toures foient aigres.fi eft-ce que les vnes le font plus quelles autres. A Tren- te on appelle communement Aarafche celles qui font moinsaigres sdontiily ena d'aucunes qui ont vne douveur meflée parmy l'aigreurs& pour ceftecaufe fonc plaifances àla bouche"lLes autres fontnommégs Mariee, & Marinelle : qui font bien de mefme gouft que les autress toutefois elles font moindres, plus rondes,8 ontla queuë plus courtes Ii en a encor vne troificlme efpecerqu'on appelle communement Fersle,qui ont la queuë lôngue,& de fruiéplus gros quelés autres,degouit fort afpre & aigre,& font roufiours rouges fans'iamais {e noircir: awlieu que les autres etant meu- res font éomme rouges-noires Touchant les Ceréfiers mains,8& faunares,que Matthiol nomme Chaz macerafus notsenavons traitté au Livre des Buiffons. Il y a bienañi des Ceri/ésfauages,qui croif- fent en grande abondance parmy les montagnes, & les bois,qui feruent pluftoft de nourriture aux oifeaux, qu'aux hommes, à caufe de leur afpreté & amertume. Voilèenfommeles differences des Gerifes prinfes du gout , déleur couleur,& dulieu où elles croiflent. ‘Afclepiade Myrle faie men- tion d'vncautre efpece de Cérifier naimaïnfi qu'Athenéele recire, lequel croift en Bichynieayanr vné petite racinesaufli n'eft-ce pas vnarbresmaisfenlement va atbrifleau,refemblantaflez bien aux petits Cérifiersmefme quant au fruiét & toute autre chofe. Au refte cofruiét, fi on en mange beau- coup, remplit la refte comme fi onauoit beu du vin , & faitauoisdouleur de tefte. Toutefois À- thenée eftimequ'il faur entendrecela des Arbou%iers , d'autantqu'ils portent vn tel fruiét. Athe- necfuyuane l'opinion de Theophrafte dit, que le Cersfier eftvn arbre qui a la feuille de Nefllier, fort dures& plus large. l'efcorcefemblable à celle du 7#Yer ; lestfleurs blanches;comme le Poirier, ou le Neficr , ioinres en façenide grappe, qui fentent comme les rayons de miel ; le-fruiét rouge, comme celuy du Diofpyrus, dela groffeur d'vnéFeue; combien que losdu Diofpyrus eft cendre, & celuy du Cerifier elt dur. Theophrafte adioufte bien d'autres chofi:s à cefte defeription ; c'eft,que le Cerifier evoïft à la hauteur devingr & quatre coudées; & qu'il eft fort droit;eftant fort gros vers la racine: de l’efpeñleur dedeux coudées. Pline dir, que le Cerifer eftbranchu,:& qu'il s'en eft veu te : x / ’ « def grands, qu'ils auoient quarante coudées de longueur, & deux coudées d'efquarreure cour du long Des Ceriles, € bap. VIIL 262 L long. Dodon dit, qu'il faut entendre cecy feulement de Le Cerifrer. cefte efpece de Gerifier, qui porte les Cerifes qu'on nomme en France Guigressd'autant que les autres Ceriffers qui por- cent les groffes Cerifes, ou aigres,ou douces, {ont plus petits en France, & ne croïflént iamais fi grands. T heophrafte en cfcrirbien plufeuts autres chofes, qu'il n’eft pas be- foin de mertreicy. Au demeurant le Cerifier, dont nous auops parlé vn peu deuant, eft vn arbre gros & grand, ayant l'efcorce life , efpeffe , de la couleur du Chaftagnier; les fucilles grandes, longues, & denrelées ,ks fleurs blan- ches , compofées de cinq fueilles perites : le frui& petit, doux , qui eft quelquefois rouge, quelquefois tirant fur Le noir aucc vn gfain dedans ,dans lequelil ÿa vn noyau, Le Ceriier qui porte les grofles Cersfes, cit vn per:t arbre, cendre, & quine dure pas fort long temps. [la les fueilles femblables au precedent , & toutefois elles font moin- dres. Ses fleurs font aufli femblables : fon fiui& eft rend, &c aigre , quelquefois rouge , 8: quelquefois noitaltre, dans lequel il y a vn noyau plus petit & plus rond. Fous ces arbres font vue gomme ou larme comme le Pefchier ou le Prunier, fpecialement {ion entame leur efcorce, ainfi 4 que le refmoigne Theophrafte. Ceux qui porrentles gro/- Jes Cerifes, comme auf les aigres,croiflent parles Vergers: les autres croiflent parmy les plaines , aux champs &fo- refts. Ilss’aiment és lieux Septentrionaux , & froids. [ls fleuriflenten Mars & Auril; & font les premiersentre rous les arbres à rendre leur fruit tous les ans. Aucuns tien< Liu,6 C. sos Le lien, Le temps Cerifier portant pluficurs Ceri[es Cerifis armeres,de attachées à Vne feule quiue. | lat tbrol. \ SELS NS RE 0} ce 4 RER NS Se SES D ON SSP SE se 2 Ê NSSE aà S Æ AW, | à Éà] ? S | NE A | WT # à È QE Lun ( ji , IN AZ M, ES) a Fe ESS A À ee ES) Z F À tre \ « LE l A LAAALEENR ul Ù CRAN nent que la plante qui efticy peinte. foi vne cfnece de Cerifier; routefois d’Alechamp eftime que c'eft le Padusde Theophrafte, C'eft le.plus fouuent vn arbriffeau,8& quelquefcis vn arbre de bon- ne hauteur. L'efcorce de fontronc eft'de couleur de cendre, & celle des branches tire fur le rou- ge. Il a les fueilles comme le Grioctier , pleines de veines dentelées menu tout à l'entours la fleur blanche , de la longueur d'vne paume ou enuiron, femblable à celle de l'Aubour,qui fent merueil- leufement 264 Liure II. de l'Hiftoire des Plantes, + | Cerifes qui croiffent en Grafpe Padus de Theophrafle , de ru/ir. | om Putrer. AS ñ ES ;' l ÿ 7] Û FËs | CAP Qi à | » NE à leufement bon, & d’aufli bonne odeur que celles du Citronier, qui coutefois font des plus ex- quifes en cas de fenteur. Il porte vn fruit rond, noir, de la grandeur d'vn poix, afpre au gout, ayant comme le gouft de la neffe. Quand on le mange il a affez mauuaife odeur. Pour cefte cau- fe on le nomme Purier en Dauphiné, comme qui diroit 4bre puant; doncie fuis fort eftonné : car on ne Voit pas fort fouuent,qu'apres vne fleur fentanctres-bon il vienne vn fruict puant.Les Bour- guignons l'appellent Psdis , qui vient du mot Padus corrompu. Aucuns eftiment , comme nous auons defia dit.que-c'eft vne efpece de Cerifier fauuage;pource qu'il retire forraux Cerifers,tant aux fueilles qu'au fruiét. Toutefois la fleur eff bien differente d’auec celle des Cerifes,au moins à mon aduis, eftanc fort belle & odorante , en forte que ie crois fermementque cefte fleur & celle de sil l'Aubour furpañlent toutes les autres en beauté, I croift éslieux fablonneux le long des hayes & Zesvesus. Duiflons. Orileft temps maintenant de traiter des vertus des Ceri[es. Diofcoride dir, que les Ce- Liurcr129. rifes frefches font bonnes pour le ventre; eftantfeches elles le referrent , La Gomme des Gerifiers beuë en vin trempé gucrit la toux inuererée, faic venir bonne couleur, & bonne veuë, aiguife l'ap- petit. Prifeen vin elle fert à la grauelle. Les Cerifes, felon Pline, lafchent le ventre ; toutefois elles Lix23.7. nuifentà l'eftomac. Eftans feches elles referrent le ventre,& font vriner. Ze reune,dit-ilez certains autheurs,que fon-mage des Ceri[es au matin,tadis que larofée eff deffus, cr qu'on aualle aff le noyaus elles lafchent tellement le ventre,que ceux qui ont mal meine aux pieds s'en [entent allegez. Toutes | Les Cerifes,dit Galien,se font pas e[calemët asfringeantes:car come il y à des Pommes G> nul] des Gre- FES des pades aigresou donces,ou afpressainfien préd il des Cerifes:mefne de‘celles qui font douces,aucunes d'5- celles denñt qw'effre meures,sôt fort afbresiles autres aigres comme les Meures:mais aux Meuresvertes l'aigreur furmonte l'affreté.Ce qui n'eff pas toufiours aux Cerifes.Lesldouces dôc lafchentplus le ven- tre : mais elles ne font pas fi bonnes à l’eftomac:& les afpres au cotraire.Les aigres font bonnes aux eftomacs phlegmariques,& pleins d'excremés:car elles font plus deficcatiues,& vn peu incifiues.La Gomme du Cerifier a la mefme qualité que les medicamenits vifqueux fans mordication,& eft fort propre pour adoucir l’artere afpre.Particulierement elle eft bonne, (s'il eft vray ce qu’aucuns en ef- cruent)à ceux qui font fuiers à la grauelle, en la beuuant auec du vin. De Prunier, CHAP. IX. ï. Q = E Prunier {e nommeen Grec 1xxuumhte en Latin Prumus : en Allemand Pflanmenbaum. ND Les noms. Les Prunes s'appellét en Grec xxxiumaa:en Latin Prunaïen Arabe, 4nas, Auassou Hagias: 77 en Italie Prune,& Succine:en Efpagnol Prunas, Andrinas,& Amexeas,en Allemand Prau- AL. men,8c Pflaumen & Pflaumenboen:en Anglois Plumtrée: en Flamäd Pruymboon. Il y a,dit Liurseus Pline,us gräd nôbre de Pruniers de dinerfes fortes:car ily en à qui font de dinerfes couleurs:d autres qui Essefpects. font noires, @ d'autres qui font blanches. Les Prunes d'orge ont pris çenom de ce qu'elles font | Imeures #4 Du Prunier, Chap. IX. 205 meures au mefme temps que l'orge.Il y en a d'autres qui font de mefime couleur, qui font plus tar- diues & plus grofles,& les appelle-on Prures d’Afre;pource qu'on n'en fait pas grand conte.ll y en a. aufli de noires : toutefois on fait plus d’eftime de celles qui font iaunes comme cire,& de celles qui donc purpurines. Il y en a d'autres qui ont pris leur nom des païs eftrangers, comme cellesd’Arme- nie, & font prifces entre toutes les autres pour raifon de leur odeur. Quantaux Prwnes-Noix , elles “ont cefte particularité , qu'elles retiennent la forme de leur pere, & neantmoins elies ont le gouft “des noix ; auffi leur nom eft compofé de l'vn & de l'autre. Il n'y apas longtemps que l’on a com- mence d'enter les Pryriers fur les Pommiers en Flandres, &appelle-on ces ‘Prénes qui en prouien- nent Afelines, comme Amandrines celles qui onefté entées fur des Amandiers. Elles ont le noyau doux comme les Amandes.Et de fait,c'eft vne des plus belles inuentions que lon euft fceu treuuer Liwrs: € g: our Conioindre deux fruiéts enfemble. Quantà celles de Damas, nous en auons parlé en traictant Ldes arbres eftrangers. Elles portent le nom de Damas ville de Syrie. Or il y a defia long remps qu'il cn croift en [talie, combien qu'elles ontie noyau plus gros, & moins de chair, & ne fe rident point “quand on les feche ; d'autant qu'elles n'ont pas le Soleil & propre comme en Syrie. Orileft certain quil n yauoit point de Pruses du temps de Caton.Voilà ce qu'en dit Pline.Il y a auffivneefpecede , «rumiers qui croiflent particulierement en Egypteainfi que Theophrafte a laifle par efcrit difant:7/ ae Rey “y + ve autre arbre,qui eff le Prunier,@ eff d'vue fort grande hauteur. Il porte un fruité femblable aux fes de pour le plus fouvent de mefme groffeur, finon qu'il a un osrond.Il commence de fleurir an mois Ë de Juillet.Il meurit fon fruiét enuiron Le folffice d'hyner.Ses fucilles demenrent tonfiours: (cat il faut lire “Que, z toujours [es fueilles, {elon Pline & Gazas& non pas Dior 5 és, or La fueslle,comme il ya aux communs exemplaires.)Or ceux qui habitent autour de Thebesfont fecher ces fruiifs,pource qu'ils | ont grande abondance de ces arbres, & en ayansoflé le noyan,ils les pilenr @ les mettent en maffe. Ce Huraero, que Pline femble auoir traduit autrement qu'iln yaaux communs exemplaires, & Gaza au fi. Car Pline dic ainf;0» rreue, dit-il, vaeefpece de Pruniers em Egypte, qui retirent fort àl'efpine,dont nous venons de parler: font leur fruiéé commevne Nefie,qui meurir au cômencement de l'hyuer,d* neper- dent éamais leurs fueilles.Il y à un gros noyau dans ce fruict.Ees gens du lieu tiennent ce frui&f pour vne cueilletteicar après l'anoir modéils le Pilét, dr le mettët en malle pour garder.Et Gaza dit eninterpre- tat ce paflage,r/ Ja Un certain autre arbre;qu'o tièt pour un Prunier,@ eff fort grad,portat ur fruit qui tétire Aux Neffes quat à [a nature, Gr: [» groffeur, finé qu'il a vn noyau rôd.Il cômênce à fleurir au mois “de Tuilles:s6 fruicf eff meur fur l'êtrée de l'hyuer. An reffe ilne perd point [es fueilles.Les habits des en- mAir0s de Thebes for fecher ce fruiéé.pource qu'ils en ont grade abodñce,c en ayäs oflé le noyns ils le p1- 1ët le & mettéren pains. Aurefte Cornarius dir qu'iln’y a point d'arbre qui reséble mieux 44 Prunier panbl, 134. 4 Egypte quelePrunier faunageXlyenad'autres qui eftimér que ce foit. l'arbre qui porteles Sebeftes, sa 2 de Quart aux Pruniers il yenavneinfinité deforresenFrâce,dôt les pluscflimées soc celles deDamas,qui 7 mont la peau noire, & la chair fort bône,& l'os rôd dés lequel il y a vn petit noyau.Les Perdigônes vont apres Rucleftime que ce font celles qu'on appelle en Latin herica,pource qu'elles sôtvenues d'Ef- Linre.rar. Mpagnc,come dir Aëce. Elles ont vn fuc doux,& la chair ferme & debô gouft.Du cofté que le Soleil bar deffus clles sôt rouges;& de l'autre elles fonc bläches,ou à demy rouges.Le noyau fort de toutes “ces deux fortes , quand on les prefle auec les doigts. Il y en a d’autresde couleur de cire , qui fonc “blanches tirant fur le iaune palle, qu'on appelleGereoles:8 d'autres qui font vn peu plus groffes,mol- les, püpurines.On les appelle Prunes pouilleufes;pource qu'on n'en fair point de conte.Les villageois en nourriflent les porceaux. Ce font peut eftre celles qu'on nommoit anciennement Pranes d'afnes. Onfaitauffi grad cas des Prunes dattes, que Ruel dirauoir efté ainfi noômées,pource qu'elles sôr 16- pes come le doist.Elles font de couleur de pourpre,de la forme d'vn œuf,& croiflent par tour eftäs “cntccs.[l ÿ en à aufli quel'onnôme Noherdiennes,&c d'autres Iuliennes, qui meurifléc tard,eftans de couleur perfe.Elles croiflent par moceaux fur les branches,& fi on tord vn peu la brâche,elles y de- “Mcurent iufques à tant qu'elles foient feches.Quant aux autres differences qui font prinfes ou pour raifon de la couleur,ou du gouft, de la grâdeur,ou figure;de ce qu'elles fonc dures ou molles,il n'eft rs Pas befoin de les mettre icy toutes. Let premieres Prunes, en cas de bonté, dit Matthiol, font celles ;;; aus k de Damas que l’on apporte de,S yrieà Venize. Les meilleures apresen Allemagñe fontc elles qu'on | «pporte d'Hongrie & de la Tranflyluanie, defquelles celles qui font moindres font de meilleur Souf,fi on le fair cuire‘en vin,en y'adiouftant du fucre:car eftäs ainfi apreftées,& mangées à l'entrée de table ; elles lafchent le ventre, d'autant qu'elles font douces fansaucuneaftriétion. Au refte /e runier eltant bienentretenu {e fait fort grand, &iertefes racines à fleur de terre, & n'en fait pas Leaucoup.Son tronc eft aflez droic,afpre, & iecte plufieurs branches. Sa fueille. eft longuerte tirant dur le rond, & denrelée menu toutà l'entour.Ses fleurs font blanches, ayans cinq ou fix fueilles, & dont attachées au bout du fruid lequel eft compofé:de chair & d’vne peau : ayant vn os durau de- dans aflez longuer , dans lequel il y a:vn noyau amer. Le Pruvier domeftique croift par cousle Ver- gers. Il aime les lieux gras & humides.Ilcroift bien aux lieux temperez ; toutefois il ne laifle pas de retien. Veñir aux païs froids. S'il eften lieufablonneux il’ perdra tout fon fruiét , fi on n'y mec dufu- Pnrcs mier; ou bien il le fera tout vermoulu & petit. Ilfleurit en Auril & pluftoft. Son fruiét eft Fes) Tome premier. "A meur Aumeflieu La forme. Lite 23: 7. Liu 6 ch.des Ehaïm part. Liure +. des fmyl, Sur Diofc.li. F,ch137,. Liure 2. des alim. Aumeflieu Liure 2, des finipl. purs. ch.19. Le tempera- CITE mn L . 0 LiureÏT£del'Æiftoire des Plantes, meuren efté ; principalement au mois d'Aouft. Lefuift dus Prunier, dit Diofcoride, eft bon àmanger ; mais il eft maus uais à l'eftomac,& fair bon ventre.Les Prunes de Syrie momie mément celles de Damas eftans feches font bonnes à l'eitos mac,& referrent le ventreé.Les fueilles du Prusier cuites env vin arreftencles defluxions quitombentfurles genciues 8 fur la luette , fion s'en gargarize. La gomme des "Pruxierss confolidésprinfe en breuuage elle rompt la pierre;appliquées aucc vinaigre elle gueritla gratelle des petits enfans. Les fucilles du Prier, dit Pline eftans cuitesen vin font bon“ nes aux accidents des glandes de deffous la langue,aux gé= ciues,& à la luette , fi on S'en laue fouuentla bouche: Les” Prunes lafchent le ventre, & {ont bonnes à l'eflomac ; mais c'eft pour peu de temps.Apollonius,aipfi que dit Galien,or- donne de cuire les fucilles de Prwnier broyées, & mefler dus laiét parmy cefte decottion pour les vlceres de la bonche des petits enfans,leur ordonnant l'vfage de ce laiétauec les: fucilles pilées,comme Diofcoride & Pline ordonnent la de=s coétion des fueilles auec du vin,pour les perfonnes plus aa= gées, & aux accidens plus dangereux. Galien dir,que les Prunes lafchevr le ventre; ce qu'elles font mieux frefchess que feches. Mais ie ne fçay à qu’elle occafon Diofcoride: dit,queles Prunes de Damas fechces referrent le ventre,veu qu'il eft tout certain qu'elles le lafchent , toutefois moins® que celles d’Efpagne. Celles de Damas font bien plus aftrin- geantessmais celles d'Efpagne font plus douces. Mefme les. arbres oncles mefmes proprierezi car ceux d'Efpagne ne font pas fiaftringeans que ceux de Damas. En fomme la decoétion des fueilles,ou des tendrons, qui one quelque aftriétion manifefte , eft bonne aux inflammations de la luette, ou des glandes de deffous la langue. Quantà la gomme des Pruniers , aucunsafleurent qu’en la beuuant auec du vin , elle romptla pierre, &eftant meflée en vinaigre elle guerit la galle des petits enfans. Que s'ileft vray qu'elle face ces effects, il fautqu’elleait vne vertu incifiue & attenuatiue. Or Galien conz-edit à Diofcoride, en ce qu'il dit que les Prunes de Damas feches lafchent le ventre : Mais Brafauole contredit à Galien, difant qu'il n'a pas pris garde , que Diofcoride parloit des Prunes de Damas feches , lefquelles outre ce qu'elles fontfeches , onles fent aufli au gouft eftre aigres & aftringeantes. En quoy, dit Matthiol, Brafauole s'eft trompé grandement; car non feule- ment les Prumes de Damas [eches , mais aufli plufieurs autres medicamens fimples font aftrigeans, & ne laiffent pas pour cela de purger, comme fontles Tamarindés, les Mirabolans , & la Rheu- barbe, lefquels lafchent premierementle ventre, &le referrent par apres. Laquelle vertu des “Prunes Galien a fort bien cogneuë ; parquoy ayant dit au lieu cy deflus allegué ; que les Prunes de Damas feches efimouuoient le ventre, il efcrit bien en vn autre lieu qu'elles font aufli aftrin- geantes, difant: Les Prunes ont cela de bon ; comme aulfi les Figues. qu'elles ne laiffent pas d'eflre bonnes , combien qw'elles foient feches. Celles de Damas ont le bruit d’eftre les meilleures : les fe= condes.en bonté font celles d'Efpagne. Les meilleures de celles de Damas font celles qui font grandes, & molles & mediocrement aftringeantes. Mais les petites, durés & afpres, font mauuai-! fesà manger, & fi ne font pas fi propres à lafcher le ventre, à quoy celles d'Efpagne font fort pro- pres. Eftans cuites en çau miellée , en laquelle il y air affez de miel , elles lafchent fort bien le ventre, combien qu'on ne mange queles Prunes , & beaucoup plus fi on boit la decoétion. Il. appert donc par ce que nous venons de dire ,que Brafauole a tort de contredire à Galien : &: mefme l'experience lé monftre tous les iouts :caril eft plus qu'euident , que les bonnes Prunes de Damas lafchent fort le ventre. Que s’il faut defendre Diofcoride, on ne peut dire autre chofe, dit Matchiol, finon que les Prures de Damns eftans fechées font plus aftringeantes que les au- tres ; fans que pourcela il vueille dire qu'elles ne font pas laxatiues. Orfelon Mefuëiles Pre- nes lafchent le. ventre, & l’efmeuuent ; mais les blanches, iaunes , & rouges ne font pas fi me-! dicinales que les noires, defquelles celles que les Grecs appellent pére , c'eft à dire aigres-dou- ces efineuuent dauantage le ventre ; mais les douces purgent mieux ; toutefois les vnes & les aurres efméuuent & purgent les vnes plus, lesjautres moins. Celles de Damas ,& d'Ar- menie font l'vn & l'autre mieux que toutes lesautres , & plus frefches que feches ; neantmoinss elles fe corrompent plutoft en l'eftomac eftans freches que feches. Les: douces font temperces entre chaud & froid, ou vn peu tirant plus fur le froid ; 8: humides au fecond degré. Lesaigres- douces font froidesau commencement dufecond. Toutes neantmoins lauent & font lénitiues 8 refrigera Le Prunier. Def Amandier, Chap.X. 167 refrigeratiues, & purgent la bile ; & à caufe de ces deux dernieres qualitez elles font propres aux fieutes & autres maladies bilieufes, Elles nuifent à l'eftomac,& font de peu de nourriture.Or pour- ce qu'elles purgemt forc doucement;on mefle parmy fur cout en les mettant en infufon,des Thama- rindes, de la Cafe, de la Manne,des Violettes confites, Du fuc des Pruses on vn {yrop, & de leur “chair vn eleétuaire,qui ont les mefmes facultez.En Armenie ils percent le cronc du Prunieren deux ou trois endroits , faifans des petits trous vne paume loin l'vn de l’autre , & apres auoir remply ces trous de Scammonée ils les enguifent de terre grafle; par ce moyen les Prures font plus purgatiues. On donne iufques à vne liure du fuc on de la decoétion des Prunes auec du fucre. Del'Amandier, CHAPM Xe ES AMANDIER,Ou 4wamdrier fenommeen Grec auvydaa : en Latin 4wygdalus:en , Allemand Afandelbaum.Son fruict s'appelle duvydaan, &auvydano : en Latin 4#y- gdala, & Amygdalum :en Arabe Lans, Kaus,Lauzien François Amandes,& Amandres: Ne en Italien cAandole: en Efpagnol 4/mendras:en Allemand Afandelkerr: en Anglois Almondirée. Herodian Alexandrin dit, que les Grecs l'appellent Amygdale, pource que deflus fon efcorce verde il ya plufieurs peticstrous & creuafles , que les Grecs appellent duvxas Les anciens ont mis les Amapdes au nôbre des Noixsmefme Caton les appelle Noix Grecques.Pline apres auoir traité des Noix,& des Noifertes adioufte: Quant aux Amandesc'eft vue troiliefme efpece de Noix, AyAs one counerture come les Noixsmaïs plus mince: vne autre qui eff [on efcaile.Mais {on noyau eft | different decetay des Noix.à caufe qu'il eft plar,& plus dur que celuy des Noix. Il n'eft pas cer- “rain s'il yauoitdes #wandriers en Italie du temps de Catonicarles Noix qu'il appelle Grecques, font tenués d'aucuns pour vne‘efpece de Moéx.Cloatius eftimoic , que les 4mandes eftoicnr les mcfmes “qu'on appelloit Grecques,& Thafiennes.Athenée dit,que l’on'appelloit aufli les Noix Amygdalas. Il séble que Columelle mer differéce entreles Noix Grecques, & celles qu'on appelloit Zeglandes, qui “oncles vrayes Noix, &c les Amadesfinon qu'il ait entédu les Amädes ameres par les Noix Grecqnes. Les anciens Grecs faifoient grand eftat des Amandes de l'Ifle de Niofa,& puis de celles de Cypre, lefquelles contre la couftumée des aut:es font larges au bout.Or il ya deux fortes d'Amandess car les vnes fonc douces & les autres ameres.Celles-cy font eftimées plus faines:mais les douces font de meilleur gouft.On fait deuenir les ameres douces en defchauflane le pied de /’Amandier tout àl'en- , toutipuis le perçant,& nettoyant toufiours l'humidité qui en L'Amandier. coule,;come Pline l'efcrit felon Theophrafte,qui dir en cefte forte : 8j l'on perce le tronc des Amandiers , &> que l’on net- W | | roye l'humeur qui en coulera , continuant cela deux ow trois < À ans,onfera deuenir les Amandes douces, fi elles efloient ame- res. Au refte l’Amandier ne fait le plus fouuent qu'vne grofle racine, & forte qui va fort profond enterre. Îl fait {or tronc aflez haut , gros & droit , au bout duquel il iette L'h NN @ A plufeurs branches, ayant lefcorc rude. Ses fueilles fon comme celles du Saulx , longues, & du tout femblables à celles du Pefchier, auquel auff il refemble quafi en tour & partout. Sa fleur eft fueilluë , blanche, & quelquefois rou- geaftre. Il porte vn fruiét de la figure d'vn cœur , couuert de deux efcorces,comme les Noix, dont celle de deflus éft EN ù cottonnée , & l'autre eft dure comme de bois, dans laquel- ENS (UE SE 4 leilya vn noyaufolide, couuert d'vne peau afpre. L'arbre HS eftplein d'vn fuc gras, & iette vne larme par les creuaf- fes, qui fe prend incontinent comme de Gomme ; toute- fois on ne s'en fert point en Medecine. Or /’Amandieraime les lieux chauds ; & pource il yen a grande quantité en la Poüille,& en Sicile,& aux Ifles. Toutesfois il aime vne ter- re menuë , felon Theophrafte, & qui foit battuë du Soleil, pour corriger fa trop grande auidité à tirer fa nourriture, & pour l'empefcher de bourgeonner trop toft : car il eft fi ha- ftifà bourgeonner ,que quand Theophrafte en parle, il vfe du mot &vCei(e, qui fignifie faire outrage infolentement : pource que combien qu'on le plante pour auoir ie fruiét, il fait neantmoins tore à fon fruict : car combien qu'il at- tire beaucoup de nourriture , il l'employe à produire des fueilles ; confumant par ce moyen ce qui deuroit feruir pour nourrir le fruiét. Er c'eft comme f'eftime la caufe pourquoy il bour- de l'Aigle eunironlamy-Decembre, les Amandiers flewriffent des premiers, à [cauoir au mois de Ian- Tome premier, Z 2 #ier Les noms, Achen lit, Liu1s.c.22. Hermo Cfa rol.178.li.1. Liure 2. Livre des arbres. Athen, au melme lieu, Les efpeces Liu.r7.c 2% Liure 1. des cauf. chz1, La forme Le lies, Liure 3. des caufch.7. Au meflieu conne de fi bonne heure. Æwyre lesarbres, dit Pline, gwconcoinent en hyner an leuer du figne 1inxé.c2s: 268 LiureIIT del'Hiftoire des Plantes, Liuxé.c 26. gjer, cr repdènt leur fruiët meur ai mois de Mars I dit auffi que les 4andiers perdent aifé ment leut fruiét deuant qu il foit meurt. Aux pays plus froids leur fruiét eft meur en Iûin, ou en luiller,lequel on mange entier deuañt qu'il sendurcifle, principalement les femmes enceintes : car iln'eft pas de ER mauvais gruft.On Jes amale au mois d’'Aouft;quand la premiere efcorce s’ouure.La decoétion des ere racines de Z Amädier amer pilces fclon Diofcoride,nettoye les taches du vifage.Les 4wandes mef- me sppliquées en linimenten font autant. Mifes au lieu fecret desfemmes elles prouoquenc les méftruës. Emplaftrées fur le front,ou fur les temples auec vinaigre ou huile rofat,elles gucriflenc la douleur de tefte. Auec du vin elles gueriffent les veflies rouges qu'on appelle en Grec Epiritfides. Incorporées auec du miel elles guerifenc les vlceres pourris, & qui s'auancent coufiours,mefme la morfure des chiens. Eftans mafchées elles appaifent les douleurs,amoliflenc le ventre, font dormir, & prouoquent l'vrine. On en vfe auec de l'amidon & de mente contre le crachement de fang. On les boit pour le mal des reins, & pour l’inflammation des poulmons, auec de l’eau,ou reduires en looch duec refine de Terebinthe. Beuës auec vin cuit elles feruencaux graueleux, & à la difficulté d'vrine: & mifes en looch auec du miel & du laidtelles font fort proficables à ceux quiontle foÿe incerefle, à la coux, & aux inflammations du gros boyau, prinfes de la groffeur d'vne noïfette. Les yurongnes ne s'enyureront point s'ils mangent fixou fe pt Amandes ameres deuant que boire.Siles Renardsmägent d'Amandes ameres auec quelque apafl,ils en meurent.La Gomme des Amandiers efchautfe & reftraint. Prinfe en breuuage elle eft bonne à ceux qui crachent le fang.Fondue en vi- naigre elle guerit les dertes ou feu volage qui eft fur la peau du corps,eftancappliquée deffus.Prinfe en breuuage auec du vin trempé elle gucrit la toux inueterée. Elle eft bonne pour les graueleux s'ils ‘en boiuenrauec du vin cuit.La Gomme des 4wandiers,come aufli celle des Pruniers eft bône pour rompre la pierre des reins & la faite fortir. Dauantage on s’en fert fort pour danner l'eau aux draps de foye,à fn qu'ils foient plus fermes, & qu'ils ne fe gaftenc pas rant côme ils feroient s'ils prenoiéc beaucoup de plis. Les 4sandes douces font bonnes à mangersmais elles n'ont pas tant d'efficace en Liu23.ch8 Medecine comme les 4weres, toutefois elles atrenuent & fonrvriner. Celles qu'on mange vertes auec leur efcorce,corrigent l'humidité de l'eftomac.Pline leur attribue les mefmes cffeëts,8c viage, excepté qu'il adioufte quelque autre chofe,ou de luy-mefme,ou l'ayant pris de quelque autheur.La decotio,di-il,des racines de l’Amädier amer nettoye la peau du vifage.& réd la couleur plus naï- ue. Quant aux Awandes ameres elles font dormir, & reueillent l’appetit:elles prouoquenrl'vtine &z les mois des femmes.On les applique en linimenc pour le mal de tefte,nômément quandoneft en fieure:mais fi la douleur de tefte viét d’auoir trop beuil les faut appliquer auec vinaigre,huile rofat & en vn feftier d’eau.Elles font bonnes poureftancher le fang.Auec amydon & mére elles font bô- nes côtre le haut mal,8z à ceux qui font du tout aflopis auec fieures Letharciques,fi ones applique fur la tefte. Auec du vin vieil elles guerifsét les veflies rouges appellesEpimiétides.Incorporées auec miclelles gueriffenr les vlceres pourris, & la morfure des chiés,& les efchaques ou furfures du vifa- ge,pourueu que l’on air vfé de quelque fomentation auparauant.Prinfes en breuuage auec de Feau elles feruent aux douieurs du foye & des reins,& à la toux eftans reduires en looch auec de Tont- mentine. Prinfes en vin cuit elles font bonnes pour les graueleux , &c pour ceux qui ont dificul- té d’vrine. Broyées en éaw miellée elles font propres pour nettoyer & embellir la peau. Prinfes en Jooch en y adiouftant vn peu de Sauge elles feruêét au foye:à la toux,& à la colique.ll en fant pren- Liure 2. des dre la groffeur d'vne noifetre.Galien rend raïfon de ces chofes;difantainfi:Les Ainandes ne [ont au- toi cunemèt affringeatesscar elles st tar feulemët attenuatines & deterfines,à raisô de quoy elles müdifiës: Les parties interieures,ér euacuët les humeurs cotenues en la poitrine, @" aux poulmos.Or 1l yen a qui ont fi grädu vertu d'incider @ attenuer les humeuxs groffes & vifquenfes.g#'à caufe de leur amertume on ne les fcauroit mafcher.Toutefois elles ont vne qualité huileu(e côme lés Noix,par laquelle elles deuien- nët huilenfesiauec le tëps,toutefois nà pas tt que les Noix:tellemët qu'elles font plus l6g téps deuñt que d'effre huileyfes,que les Noix.Dequoy il eff aisé à coprendre,qu'elles ne lafchèt pas le vêtre,G* ne nour- © riffent pas beaucoup Le corpsmass celles qui font extrememët ameres. font fort bünespour faire fortir &* Liure 6, des cracher l’spollume, cles humeurs groffes SG vifquenfes de La poitrine &r des ponlmis Eten va autre heu Ne il dic,que les Amädes ameres font attenuatines, ce que leur qualité moffre,ér l'experièce aufficar elles offèt Les létilles du vifage,é-fernët beaucoup a faire cracher les groffes G*vifquenfes humeurs de la pois trine,d> des ponlmos.Il à eflé auff declaré cy deffus,qw'ellesont par accidét vertu de defopiler:car elles purgët le foye des groffes &vilquenfes humeurs qui opilët les extremitez de [esveines:me(ne elles gue- riflent les douleurs de coffé,@ de la ratelle,des reins, du gros boyan aduenses pour mefine caufe. Or l'arbre à anff la mefme vertu : carla decoéfion de [es racines nettoye Les lentilles du vifage , fi on l'en frotte. Quant aux Amandes douces elles ont bien auf vnpeu d'amertume : mais elleef} cachée par la douceur qui furmontes@r toutefois elle [ecognoiff auec le tëps. Or nous auds müffré que la qualité douce ell moyennement chande.Noilà ce qu’en dit Galien.Quant à ce qu'ileft dir,que les Amandes ameres empefchent d'enyurer, Plutarque en fait auffi métion,difant qu'il yauoirvn medecin chez Drufus fils de l'Empereur Tybere,lequel beuuoit d'autant contre tous venans, &c n'auoit point de pairen cas de boire du vin. Otonfe print garde, que deuant que boire il mangcoit cinq ou fix 4w#rdes 5 | ATBCTER | . : | D . Du Coudrier. Chap. XI. 269 | nreres, de peur de s'enyurer : parquoy l'ayans vn iourempefché d'en manger, il fut incontinenten- | Sur fans rourefois auoinbeaucoup beu au pris de ce qu'il faifoit les autres fois. Achenée le recite auf en cefte mefme façon. Plurarque dit, qu'elles onccefte vertu , à caufe de amertume, laquelle d:ffeche & confume les humeurs. L'huile des Awandes douces adoucit lafprecé-du gofier , des oulmons , êc mefme des parties cxterieures ; & corrige la durté & les iointures , & autres parties qui fonc trop feches. Pour cefte caufe ilengraifle , & eft bon aux hettiques; mefme il augmente la lemence genitale. I fert aux ardeurs de l'amarry & de lvrine, fi on en met dedans. L'huile des Amandes ameres ouure les opilarions , refout & difipe les ventofirez ; mefme aux oreilles qui cor- nent, rant que pour cefte raïfon l'ouye en eft plus groffier. Il adoucit les apretez,appaife la douleur des nerfs, & les amollit s'ils fonc endurcis. Il ofte les lentilles & taches du vifage. Or l'vn & l'autre e fairen cefte façon : Apres auoir ofté l'efcaille des Amendes, & la peau dont elles fontcouuertes, nes faitbien piler, & les mer on par pains, & ainfi on les tient en quelque lieu chaud par l'e- Hpace d'enuiron cinq heures. Ou bien on les fait cuire. vne heure durant en double vafe. Quoy fait, on les pile derechef, & les ayant mis en vn fac, on les preffe. Ou bien ; apres les auoir bien emondé de routes leurs couuertes,on les pile, puis on les met dans vn vafe de verte ou d’eftain, que l’on met | puis apres tremper dans de l'eau chaude ; & apres les y auoir laïflé enuiron trois heures, il les faut prefler à l'inftant cependant qu'elles font encor chaudes. Du (oudrier priné CHAP, XI. Æ O vs auons traitté du Coudrier fauvage au liure des Forefts. Urefte à parler maintenant | du Prinéqui fe nomme aufli en Grec ave rovruxn, Aerruapua , c'eft à dire Noix Por- È 5 tique, & petite Noix : en Latin Nvx Pontica ; Auellana ; Prenelina ; Heracleotica. Le | “ TT fruit a aufli les mefmes noms:8 en Arabe Agilenz , ou Bundurh:en François Noifertes, “Noifilles, Ancllaines: en Italien Nocinole, Anellane , Nocelle :en Efpagnol Awcllanas: en Alleman Hafelrufz en Boheme Fuoredi Lis Kouui : en Anglois HaXel trée. Pline dit, que du commen- “cement on appelloir Noifettes, CAuellanas, du nom d'eAnellina ville du Royaume de Naples, “ou il en venoit de fort bonnes. Defpuis on les apporta de Pont en Natolie, & en Grece ; & pour cefte caufe on les appella Noix Pontiques. On les appelle aufñfi pefires Noix ,à comparaifon des autres qui font plus groffes. Theophrafte les appelle Herzcleotiques , pource qu'elles ont ete apportées d'Heraciée ville de Pont. Matthiol dit que des Moifetres cultinées les vnes font longuertes, les autresrondes. Les /orgnettes font plus exquifes, & de meilleur gouft , principa- lement celles qui ont la coquille rouge, & ne font pas mal-aifées à cafler , comme font celles - de Vicence, qui font fi bonnes qu'ellés ne doinent guieres de retour aux Piftaches: çar toutes Noifettesn'ontpas vn mefine gouft, & ne fonc pas fi bon- nes à manger les vnes que les autres, Les /ozgues meurif- fent plustard , & les rondes pluftoft. Aufiles longues ont le noyau mieux nourry , & fe gardent plus long temps. Le “Le Coudyier priué,ou Noix Auellane. gue durée & fortes ; defquelles:il fort plufieurs troncs , qui font garnis de plufieurs branches au deflus, & de verges courtes, & fans neuds,dontil y en a quelques vnes qui font grofles. Il a les fucilles comme l’aune, mais plus larges, den- telées à l'entour. Son bois eft fort fouple:l’efcorce de dehors eft mince, orafle, 8 rachetée de blanc. Celle de deflous eft jaune, &fe peut feparer. Ily a cefte difference entre le Condrier priné ,& le faunage, c'eft que la fueille du privé eft plus grande, & qu'il a lé troncplus haut, & le fruiét meil- = leur, dont il y en a vne forte quieftcouuert d'vne peau rou- ai RUES SE A & CY F NA K fait des chattons en hyuer, qui souurent au printemps, &c fe monftrenrapres que les fueilles font tombées. Les Nos- fettes foncmeuresau mois d’Aouft. Elles fontreuéftues d'v- ne couuettetendre & barbue, ainfi que dit Pline: mais tant ont comme van nombril au milieu de leur ventre. Les Moz- fettes, comme luy mefmeefcrit, font douleur detefte, & elles font bonnes contres les cathafres. Pilées 8 prifes en breuuageaueceau miellée, elles font bonnes à la vieille roux. Aueunsyadiouftent des grains de Poyure: d'autres les | Z 3 boiuent Tome premier, Liure 2. Melu.liu 3. des Anridet. Cha.3 re ES PUITS, Liu-r5!c.22. Sur Diof.ch. 142. lu, 1 Les efeces. Condrier a les racines menuës, profondes dans rerre;de lon- Laforme. ge. On le plance aux iardins, 8e vergers, és lieux humides. Il ze lien. Letemps, * l’efcorce que le noyau fontronds 8 tour d'vne piece. Elles Liurs.e. 12. rempliffent l'eftomac de ventofitez. Au demeurant elles en- Liu. 23. c.8. oraffentle corps plus qu'on ne fcauroir croire. Eftans rofties £# va 250 LiureÏil de l'Hiftoiredes Plantes, Plnelig Le POINT auCC du vin cuit.On fe feruoit four anciennement des Gosdrss pour faire des torches nupta- CHU, 16 ; M > : Fr A : : / 4 … » F ch.18. les Diocles;ainfique recite Athenée, dir,que le Noifertes nourriflenr moinsque les Amädes,& qu'i- Line: es nagent au deflus de la viande;mefme que fon en mange beaucoup elles fontauoir mal à larefte: & que les vertes ne font pas fi dangereufes que les feches. Or Diplulus adioufte,que les Mosferres | font mal à la tefte;smais qu'elles ne nagent pas tant fur la viande comme les Noixs & qu'ayans fenti Enla Foreft ]e feu elles en font plus faines;d'autant que par cemoyé ce qu'elles ont de gras fe côfume parle feu. ch. . * < md 24 « mt - o Quant à leurs vertus & téperament,nous en auons parlé plus à plein en craittât du Coxdrier faunage. Du Noyer, CHAP. XII. Les noms: SR tR O v r ainfi que le mot Grec BC , comprend plufeurs fortes de = NS UN fruiéts; auffi fair le mor Kkaguer : car en premier lieu, les Atriques, com- Ÿ & DR LMD] Heracleotica pour les Noifettess Nux Myreplica, Nux Lidica Nux Syria- fruicts couuerts de coquille dure Kéove. Aufli on dir en Latin, Nux SNA 64, Nux Mofcata Nux Pinen, Nux Cupreff, & d'autres femblables. Or MMS > NE nous parlons icy de celle forte de Noix, qui eftappellée Noix Roya=! le & Perfique ; pource que les Rois l'apporterent de Perfe. Elle s'ap- > pelle aufli Z4glans : aucuns voulans tourner ce nom à honneur inter- Pinelitis- precent ce mot, Noix de Iupiter. Cloatius ,ainfi qu'efcri Macrobe , dit qu'on l'appelloir du com- forlius. IMmencement Dixglans , comme qui diroit G/ard de Iupiter ; defpuis en retranchane la premiere lec- tre, on l'appelle Zglans. Les Apothicaires appellent autantle fruiét que l'arbre fimplement sx Liursc22. COMME auflt on Îles appelle ainfi communement. L'arbre s'appelleen Grec Kagva 3 & le fruict Kapuoy d'autant que par fon odeur il fair mal à la tefte, comme dit Pline. Eren vn autre lieu : Les Grecsont appellé le Noyer ainfi à caufe de la pefanteur de la tefle : car, dit-il, 4 fenteur de l'arbre & Liurycu2. de fes fueilles penetre incontinent le cerueau. Et en vn autre paflage : L'ombre du Noyer, dit-il, appe- aux fympor Jantit Gr offenfe le cerueau des homimes, & porte nuifance à tout ce qui eff planté aupres Plutarque dit , qu'il a efté appellé Cyr, pource que par vne odeur forte qu'il a, il fait mal à la cefte , faifant endormir ceux quiferepofent deflous. Les Arabes le nonunent Ze? ou LewX, où Gianzi : Les Ita- liens Noci : les Efpagnols NueXes: les Allemans Nvffen, Nul, Vuolchnufz, & Vuelfchnnffbaum : les Flamans Nofreten, Ockernoetenboon, 8& Nottelnere:les Anglois Fsalunt trée. Nous appellons le fruiét Fe APE Noix, & l'arbre Noyer. Toute la difference, dit Pline, qui eft és noix, oift en ce que les vnes Liu; ch2s, ontlefcaille plus dure & rendre que les auvres ; ou plus mince, ou plus efpaïfle , ou plus fron- RE Ce plusliffe. Celle qui a l'efcailletendre & fraile , s'appelle c0/4fca, Sueue Poëre ancien EM &tres-doéte , ainfi que dit Macrobe, l'appelle Perfica. Tuglans, dit Scaliger, eft la mefme cho- fe que Nux Tarentina ,oupour le moins de mefme nature , avant l'efcaille fraile, & large : car Corell.r80. En nos quartiers on appelle les Noix qui ferrentfort le noyau avares. Hermolaus dit qu'aucuns lise Diof. ont appellé les Noix cHoracias, Sc Moracillas , pource qu'on demneure quelque temps à les rom- pre. Macrobe en prenant ces mots Ao/ufen, & Perfica, poutle ‘Pefchier, s'eft manifeftemenct trompé : car Afalum Perficum, Nux Perfica, & Perfea , {ont chofes differentes. Orles Noix tendres s'appellent Tarentines, pource qu'il en croiftà Tarente, , & aufli des Pommes de Pin qui font ten- dres : dont auffiaucuns veulenrdire qu’eft venule mot Tarentum , pource qu'en la langue des Sa- bins Tarentwm Le prend pour mol : dont Horace appelle auffi cefte ville Tarenturm molle. Or Colu- nn melle enfeigne la façon de faire les Noix Tarentines , ou frailes. Gefnerus dit, qu'il ya dés Noix Lides. Arb. en Allemagne qui font de fort bon gouft: & en outre ont l'efcaille fi tendre, qu'on la rompre Et cz en ferrantles doigts. Mathiol en dit quaf cout de mefme:1Il ya; dit-il, plufieurs fortes de Noix d'Allemas. differcntes de forme, & pour auoir l’efcaille tendre, ou dure. Les meilleures font les longues, de HN qui ont l'efcaille blanche, &frailes& le noyau de dedans blanc, quine tient comme rien à l'ef- "7% caille, & qui eft doux.Il yena auffi vneautreforte , qui pour saifon de leur grandeurfonr ap- pellées Cheualines. Elles font auffi groffes que des Pommes. De leurs efcailles on en fair des bour- {es pour les perits enfans. À Solieu, qui eft vne perite ville en Bourgongne , il fe faic des gans fi de- liez , qu'ils en font cheuir vne paire bien artificiellement phée dans l'efcaille d'vne de ces Noix: Corotiso 1 Hermolaus adioufte encor vne.autre efpece de Noyers, qui porvent deux fois ; &dir qu'ilyen nde Diofc. ! a en vn village aupres de Padouë qu'il appelle Sy/vaciano. Ce que Pline auoir defia dir deuanet Lius3$.c,22, que luy. Z/n'y a pas long temps, dit-il , que d'ouis dire a un qui x eflé Conful de Roine ; qu'il auoit des Liu,23.ch.8. Liu.s. 66. Noyers qui portoient deux fois l'an. Il ne faut auffi oublier ce que Tragus dit, qu'en vn lieu pres da Rhin, quil nomme V#fonis , il fe treuue des Noyers qui ne ierrenr ne fucilles ne Noix de- uant la Sainc-lean : mais venant ce temps ils font comme les autres quant au fruiét & aux faciles. Ce qu'il attribue à vn grand-miracle de nature, adiouftant en la marge, qu'il s'en rreuue deux tels à Gengembach encor auieurd'huy. Bauhin Medecin tes-doëte ; & bien experi- menté en la cognoilfance des fimples ; dit qu'il a veu de cefte force de Noyers à l'entour de Zurich Palechamp S\ me dit Athenée , & d'autres autheurs, appellent en general tous les! Amygdala pour les Amandes; Nux Euboica, pour les Chaflagnes; Nux Des Noix. Chap.XIT. BI Dalechamp affeure , qu'ily a plufieurs Noyers de cefte forte à l'entour de Lyon, lefquels fem- blenc eftre fecs & morts deuant la Sainét-[ean , &le iour de la veille Sainét-ean ,ils bourgeon= nent & pouflent leurs fueilles : & qu'on les appelle communement Noix de [a Sainif - Iean. Leur fruit meuric bien tard , au mois d'Otcbre, & lors que l’on ne treuue plus des autres Noix vertes, on fert les cerneaux de celles-là fur table. Au refte elles onc l'efcaille rort dure, & leur noyau y ft fort attaché, tellement qu'ileft mal-aifé, deles feparer ; mefimeelles ont le gouft plus fade, & douccaltre , que les autres. Oril eff certain que la force du Soleil les fait ainfi bourgeonner fou- dainement, lors qu'il commence À s’en retourner ; auquel temps , comme dir Columelle ; la cha: leur eft vehemente, & l'air efchauffé, & reucille le naturel froid & rardif de ceft arbre. Au demeu- tant /e Noyer cltvn atbre fort grand , ayant beaucoupde racines, longues ; le tronc haut, auce plu- fieurs branches au deflus, qui eft fouuent de l'efpefleur de trois coudées 3 l'efcorce entrouuerte, grifaftre, & fort cre- uaflce aux vieux arbres. Son bois eft beau, noiraftré, & Ma- _ dréàondes. Ses fucilles font cendres au commencemertr, rougeaftres , odorantes; mais eftans creuês, elles fontlar- ges & longues, fortans d’vne queuë deçà & delà ; fentans allez ben ; toutefois leur odeur eft vehemente. Elles fonc vre ombre fort grande, & mal faine , & rombent en au- tomne. À l'entrée du pfnremps, quand il commence à bourgconner, il fair certains chattons quafi femblables à ceux du Saule : mais ils font plus longs , compofez d'efcail- ies en façon de Pommes de Pin, lefquels en s'ouurant de- Ÿ wiennenc jaunes , & fletris, & tombent dés auffi coft que es fucilles commencent à forcir: & alors fur la queuë de | ces chartons ii fort des fleurs , 87 autant de petites couper- res ferrées. attachées à des petites queües,comime Il y auoit de fleurs, dont chacune contient vne Noix couuerte de double couuerrure. La premiere eft vne coupetre tendre & rabborreufe ; & l'autre ell l'efcaille qui eft dure comme bois. C'effpowrquoy, dit Pline, elles fernoient aux Céremonies Larsen nuptinles, àcaufe que ce fruicf eff Ji bién couvert. Ce qui eft plus croyable que non pas de dire, que ce fuit pour raifon des fauts qu'elles fonc, ou du bruit qu'elles meinent quand elles tombent en terre. Ainfi donc les Noix croiffent entre “les fueilles cachées de beaucoup decouuertes : premiere- rement d'vnecefcorce verte &afpre , qui s'appelle en Latin Guliocas Feftus la nomme Culeolur, puis d'vn efcaille creu- N + -: {e comme le fonds d'vn nauire : en outre d'vne peau min- ce, qu'aucuns nommenten Latin Nawrci. Son noyau qui eft dedans eft tout froncy,, & diuiféen quatre,auec vne peau entie-deux dure comme bois.Or Scaligerdefcrinane la diuerfité des couuet- Autiure +. ces des fruiéts dir,que Pline a failly, d'autant qu'il die, que les Noix foules entre cous Les fruits ouc des Plane lefcaille compartie en deux,& que ce font comme deux efquifs ioints en emble : car combien que cettetointure foic plus manifefte aux Noix qu'aux autres fruits 8 aifée à ouurirtoutefois elle eft bien auf manifefte au noyau des Pefches de l'vn des coftés:combien qu'il eft plus difficile à ouurir. Quant aux Pignons elle ne s'apperçoir pas fi bien, & encor moins aux Nofettes. Elle eft aflez def- couuérte aux Amandes,& aux Piflaches,qui s'ouvrent quelquefois d'elles mefmes pour auoir efté long temps gardées ; & y en voir oncomime les marques. Or les Noyers haïffenr les eaux, & ai-,, Lou ment les montagnes & le froid. Le Noyerainfi que dit Palladius, aime les lieux montueux, humi- € hap. 16. des & froids ; 8 mefme les lieux pierreux. Toutefoisil ne laiffe pas de croiftre aux lieux rempe- ÉÉMRUR rez,pourueu qu'il vait de l'humidicé. ‘Il y en a grande quantité en France 8c en Ivalie lelong des chemins, & aux vergers. Îlen croift quañ partouslesiardins en Allemagne. Il eu croift à force Gefo. aux aux enuirons de Zurich. Or ils nuifent auxiardins., ant pour lombrage qu'ils meinent eftans fi RiSSÈUer grands, qu'aufi pource que par leurs grandes racines ils amaioriflenc le terroir, attirant deux tou _tela meilleure nourriture. Le Nuyer,commenceà bourgeonner apres que le vent fueillu atiré, & ze temps. ne commence pas par la cime, commela plus part des arbres, mais par les coftez, en pouflant le vieil borcon. Msfuie lerronc & les groffes branches coiffeur en cette façon. Leur fruict eft meur en automne. Leschatrons fortent au mois de Mars, ou pour le plus tarden Avril. Les Noëx font meuresfur la fin du mois d'Aouft: Les Païfans riennent que file Noyer charge beaucoup de fruiét en défleuriffant, queceft figne debonnevinée pouricefteannée là; pource que les Noix & les rai- fins s'entrefuinentvolontiers : & s’il eftfaifon de l’vn , qu'il fera aufli abondance de l'autre, On amafle les Noix , dir Matthiol , au commencement d'automue, en lesabbarant auec des perches: Au meflieu. Z 4 puis La forme 272 LiureÏIl.del'Hiftoire dés Plantes, RER cie puis on les fait fecher à l'ombre apres auoir ofté la premiere efcorce. Fuchfe ditque les Mox ver- IE des font{eches au premier degré, & chaudes au fecond. Dodon au contraire dit, que /es Noix ver- ées € freches font froides & humides.La Noix Jeche eft chaude & feche, & de parties fubriles.L’e- fcorce défleche & reftraint fort : les fueilles aufi ont le mefme temperament. Selon Curce, les Noix freches {ont chaude au premier degré; &c effans feches elles font chaudes au fecond, & font de fubriles parties & deficcatiues, Les noix , dit Diofcoride , font de difficile digeftion , nuifible à l'e- flomac , augmentent la bile , & font douleur detefte , & fonr ennemis de la toux. Toutefois clles font bonnes à ceux qui veulent vomir s'ils en mangent à | jeun. Mangées auec de la Rue & des figues deuant & apres le repas, elles feruent de contrepoifon ; mefme fi on en mange apres auoir prins le poifon. Si on en mange beaucoup elles chaflenr les vers larges du ventre. On en fait des liniments auec vn peu de miel & de Rue pour les inflammations des mammelles, aux apo- ftumes & diflocations:8 auec des oignons, fel & miel contre la morfure de l'homme , & du chien. Eftant bruflées auec leur efcaille, & appliquées fur le nombril , elles appaifent les tranchées du ventre. L’efcaille des Noix bruflée, & pilée auec huile, & vin , nourrit les cheucux des enfans , fi on leur en frotte la tefte , & les font renaiftre là où ils fonttombez. Les Noyaux des Noix bruflez arreftent les pürgations des femmes, fion'les pile auec du vin. & qu'on les applique. Lesnoyaux des Noix vieilles mis fur les carboncles , gangrenes , & fiftules Jachrymales les oueriflent. Eftans mafchez & appliquez deflus les lieux d’où le poil feroit tombé, ils le font toft reuenir. On tire l'hui- le des Noix pilées. Les Noix freches nuifenrmoins à l'eftomac, comme eltans plus douces. Eftant meflées auec de l'ail elles perdent leur acrimonie. Elles oftenr les meurtrifleures du corps.fi on les Aux anno- en frotte. Lacuna eftime qu'il faut autrement traduire ces derniers mots: à {çauoir : Éftans frefches ME fr elles nuifent moins à l'eftomac, pource qu'elles font plus douces. Aufi on mefle des aulx parmy Liu; hs. pour ofter leur acrimonie:caril ya ainfi au Grec: Effans plus douces ; @ partant on y molle des ails Pour ofter leur acrimonie. Pline ayant efcrit les mefmes chofes , adioufte puis apres : les Noix font bonnes feulement eftant mangées à ieun pour faire vomir ceux qui ont à tous coups enuie d'al- ler à felle, fans toutefois rien faire:car elles purgent le phleome. Incorporées auec huile & Rue elles fonc bonnes à la fquinancie. Elles font contraires aux oignons & amortiffent leur acrimonie. On les applique auec vn peu de miel aux inflammations des orcilles. Les coquilles feruent à bru- \ /fler les dents creufes. L’efcorce fert aux dertres & aux dyfenteries. Les fueilles pilées auec vinai- gre font bonnes pour la douleur des oreilles. Cneus Pompeius apres la deffaite du grand Roy Mi- thridates treuua en va cabinet dudit Roy vne recepre efcrite de fa propre main:c'eftoir,de prendre deux Noix feches,@ autant de fines, @* vingt fueilles de Rue é les broyer enfemble auec vn grain de felëc eftoit adioufté,que quiconque vferoit de cefte compofition à ieun ,feroit affeuré de tout venin Ô* poilon pour tout ce iour La.On dit aufli que mafchant vne Noix à ieun c’eft vn fouuerain remede con- tre la morfure du chien enragé , fion l'applique deflus.Ceft antidote ,ou contre-poifon , combien Liure 2. des qu'il foit vrayement de Mithridates,ce neantmoins Galien dit qu’Apollonius Mus en eft l’autheurs Ro , & Aëce le defcrir en la mefine façon,& dit l’auoireu de Struthon. Au refte Pline en vn autre paf- fage dit, que l’on fe fert de l’efcorce des Noix lors qu’elles commencent à fortir, pour teindre les laines,& iaunir les cheueux.Ce qu'ona appris à voir qu'elles teignentles mains{eulemét en les ma- Livre 7 des Niant. Au refte tant plus on garde les Noix elles font rant plus d'huile. Galien die, que le Noyer cit fumpl, aftringeant,tant fes fucilles que fes tendrons ; mais l'efcorce de la Noix tant frefche que feche, eft bien plus notoirementaftringeante, pource lesteinturiers en vient. Mais nous vfons de fon fuc comme de celuy des meures ; & des Ronces .le faifant cuire en miel pour feruir aux accidents de la bouche; &en vfons àtourcs les chofes anfquelleslefdirs fucs feruent. Or ce quieft bon à man- ger en la Nosx,eft huileux & fubtilpource onentire aifement l'huile:8& cant plus on gardelesANorx, elles rendent tant plus d'huile. Parquoy fi on peur tirer de l'huile des Noix vieilles, il eft fort bon pour digerer & refoudre par tranfpiration. Pource auçuns en gueriflent les-gangrenes , les char- Liure 2. des Pons, & les fiftules du coin des yeux. En vn autre endroitil dit. La Noix a aflez de qualité aftrin- Alim. geanre, laquelle fe perd auec le cemps; d'autant que toute la fubftance fe conuertit en graifle; cel- lement qu'elle ne vautrien à manger; pource qu'elle prend le gouft du vicilhuile , ougraifle. La Noix verre & encor humide n’eft nyaftringeante ny huileufe; au moins qu’il fe connoifle ; mais ellecft pluftoft comme fade, & fans faueur. Elle eft de plusfacile digeftion que la Noifetre, &eft meilleure à l'eftomac, principalement fion la mange auec des figues. Plufieurs Medecins difent, que fon mange de ces deux fruiéts auec de la Rue deuant toute autre viande, que le poifon ne nuira pas grandement. Dauantage, il eft certain que les Noix frefches font meilleur ventre que les feches. Plufieurs mangent des Noix anec du Garum deuant toute autre viande pour lafcher le ventre ; à quoy les vertes font plus propres que les feches , comme eftans moinsaftringeantes. Or Liure 6. des les feches aurontles mefmes faculrez que les verdes, fi on les merrremper en eau. Eten vnautre | di paflage il examine par le menu vne compofition pour la bouche, qu'il auoit drefléeauec grand iugement, &experimentée par plufieurs fois. Elle eft faire du fuc de l'efcorce exterieure des Noix verdes auec du miel , & eftfingulicre pour les inflammarions de la bouché, à caufe jo: eft gvng Ê i DesNoix, Chap. XIT 272 d'yne eflence fubtile, de bon gouft & aifée à faire. Diphilus, ainfi que recire Athenée, dit que les Noix fonc mal à la tefte,& qu'elles nagent par deflus les autres viandes: que les Nosx freféhes pe- lées font plus douces , & meilleures ; & qu'elles font de peu de nourriture, fi ones far fécher au four. Les Nosx verdes , {elon Pline Va'erien , comme pleines d'vne’ humeur aqueufe fonc altrin- “geantes, & froides ; toutefois elles confortent aucunement l'eftomac ; & prinfesauec du Garum Athen.Jiu2. } elles font bon ventre. Si l'on prend cent Noix vertes deflus l'arbre, defpuis le premier iour du mois de luillet iufques au quinziefme ou enuiron : & incontinent apres les auois cueilly qu'on les cafe aucc leur efcorce , puis qu'on yadioufte trois liures d’alun de plume , mettant le tout en vn pot de rcrre neuf :apres que l'on mette par deflus trois liures dé’bon huile ; puisqu'on mette le cour dili- gemment couuert de terre en lieu qui nefoit ne trop humide ne trop fec ; l'huile que l'on en cirera ‘au bout de nonante iours eft excellent pour faire reuenir les cheueux qui tombent. Simeon Sechi dit que les Noix lafchent le ventre : pourée aucuns en mangent au commencement dufepas aucc Mdu vin cuit. Elles fonc aufli de meilleure digeftion que les Amandes. Les Noix feches four enflam- “imcr la bouche, & l'vlcerent. Elles font plus profitables à l'eftomac, fi on lck mange auec des figues, nn ! - : à 3 & ! : , e é FREE 4 “rcc., que fon mer des Noix werdes pelées dans du mielfans lestroppreffer, qu'elles fe ciendront cha. “Les citomacs froids digerent aifémencles Noix ; mais elles fe changent en hile en ciux qui ont leftomac chaud. Elles font bonnes pour la demangaifon des dents. On tient pourcholealleu- 5,5 vertes toute l'année ; & que ce miel à c'® par ce moyen bon pour en faire desbreuuages pour les maccidens du gofier, & de l'artere. Aucuns difent, queles Noyers fe peuuent enter fur vn Arbou- “zicr , 6 qu'ilfaut que ce foit au mois de Feurier; toutefois il eft meilleur de lesenter fur leurtione, -{ccher la grofle efcorce des Noix , & l'ayant reduit en poudre, s'en feruent en lieu de poyure pour où fur-celuy d'vn Prunier. Les Noix verres cucillies au mois de May , où au commencement de Math. au Juin, deuanc que leur efcaille s'endureiffe, & confites en fucre ou miel, fonc bonnes à l'eftomac & mr eu deplaifant gouft. Les chattons des Noyers fees 8 puluerifez, & pris en vin blanc au poix d'vne dragme, font fingulierement bons aux femmes quiendurent fuffocarion de matrice. Aucuns font Ha ag C9aP.6 6e donner gouft aux viandes. Et fi on mefle parmy cette poudre des fueilles de Sauge feches & pi- r ‘ = + = , les , le souft en fera encor meilleur. On fe peur aufliferuir pour le mefine effeét des premieres fucilles tendres lors qu'elles font encor rouges, en les puluerifant comme deflus. Pline dit, que le tiuréc ue 4 5 i - s l ; DS ; . . Noyer fe courbe aifément & neanrmoins on en fait des poutres & foliueaux. I croiflit ordinaire- ment deuant qu'il rompe, ce qui feruir à ceux de l'Ifle d'Antandros, qui fe fauuerencouyant croif- … bles,& autres beaux meubles. Or ie ne veux pas oublier de mertre icy ce qui pouuoit eftre dir em la fir les poutres deséftuues. Toutefois Theophrafte dir cecy du Chaftagnier. Le Noyer, aiñfi que dit pire +, de Pline,demeure fort long-rempsauant que d'eftre vermoulu ou oaftésausfi on s'en fert à faire des ra- Î hift.ch.7. | Il 16.640 defcripion des Chefnes : à fçauoir, que c’eft que 1/c4.Ce que Paulus Ægineta declare ainfi difant; Lia.6.ch.45, 7/64 font certaines chofes fPoncieufes croiffants fur les Chefres &Noyers:dont les Barbares [e feruët fort. \ Luy mefme dit, que les anciens s'en feruoienit pour faire des caurefes, quand il parle de cauterizer » l'eftomac,difant: 4x longues defluxions de l'effomac les modernes ont mis en vfnge le Cautcie:car les "uns font trois brufleures auec desfers chauds pointuzil'one pres de l'os que l'on appelle Xiphoidessér les » deux autres un pen plus bas en triangle, fi profond que ln peau foit soute percée. Les autres n'en font qu'une grande [ur l'orifice de l'eflomac. Il yen à auffi quin'ufent point de fersmais de ce qui eff appellé Tfca.Parlant'aufli de cauterizer les hydropiques.itdit,qu’aucüs ont appliqué des caureres für l'efto- Liu.6 ch se mac, fur le foye, fur la ratelle, für le nombril,& fur le ventre,faifans par ce moyen cinq cauteres, 8e pour ce faire aucuns vfent de fers chauds: & lesautres de ce que l'onnomme //c4. Or Cœlius Au- relien enfeigne la façon de mettre en œuure /’1/64 , difanc : Aucuns aiguifants des pieces de cham- Lite ç. des pignons dela dures comme bois,d'vn cofté & d'autre, les mettent fur le membre malade: & ayant et mis le feu à l'vn des bouts de ces pieces, ils les laïffenc brufleriufques à ce qu'elles foient reduites A, en cendre, & qu'elles tombent d'elles mefmes.Ce que les Turcs enfuyuans auiourd'huy appliquét: vn farment bienfec fur la partie dolente , & puis l'allument au bout de deflus. Cornarius a mal traduit ce mot 4/64 (au moins à mon aduis) le prennant pour la wcë//e de Noyer , encor qu'il a bien traduit les mots d’Aëce rf Tee avi T ae puiyeor ZUAGY, taBow, ivtas, ce que Cornarius à ainfi in- Liu. fer terpreté, La socle du bois de Noyer, qu'on appelle Ifcus. Hermolaus dicaulli, que 1/64 eft vne moël- SE LIEN le : caril dit q'Aëce appelle la moëlle du Noyer,Ifca. Peuteftre , que ce mora efté pris du mot Latin fix, de viof Efca corrompu comme plufeurs autres, pource que les Medecins s'en feruenc pour brufler. Hip- pocrate ou l'aucheurdu liure desmaladies des parties interieures, appelle les Champignons If{ca,di- fanc, 1] Je faut briler à l'endroit où il y a des os auec des Champignonss mais aux lieux charnus, anec » des fers. En la vicilletraduétionil ya, 4 endroit des'os auec des champignons,on Cantharidessmais la chair anecplufieurs ferremens de bois & profond Or iecroy qu'il efoit en doute touchant le mot xu- #ira,dontie n'ay point veu de lieu, où il fut prins pour /es Cantharidess mais bieu pour les Cham- pignons qui croiflent en rerre,8& fur les arbres, ou au bout des meches des lampes; Et aufli pour va vermifleau ou petir animal,que celuyquiacommenté Ariftophane defcriten cette façon; C'effur aux GueG | fort petit animal femblable aux mouches guelbes,lequel pour eire Ji petit craint fort le froid: @* pour + : cette , Live tee. 3 se Aux ‘Com. lurle ch.35s. du :.liure de Diofc. Sur Diofc, ur. ch,14 Enonym. de Thef, Brunfuicef. Les noms Les effece. Liu.15.c24. La farme. 274 Liurelll del'Hiftoire des Plantes, cette cafe il ua tournant à l'entour de La flamme des chädelles,on lampes, G les hurtant il en fait [or tir des eftincelles , ce qui eff figne de pluye. On pileles Noix, & les met on au prefloir pouren tire" l'huile qui eftappellé en Grec Caryrion,lequel Diofcoride dit auoir les mefmes vercus que celuy de Ben.Voicy ce que Marthiol en dits Quant à l'huile de Noix ie netreuue pas qu'il ferueaucunement" en medecine , combien que ceux qui cherchent l'efpargneen vfent aux lampes pour la lumiere, « pource qu'il ne s'en gafte pas tant que de l'huile d'Oliue Les Peintres auffi l'aiment mieux que l'huile de Lin pource que l'huile de Lin eftant meflé parmy la Cerufe, change de couleur auec le temps : mais celuy des Nozx ne fe change point. Defpuis en fes Commentaires fur le chapitre 4 Noyer ne fe fouuenant pas de ce que deflus;il dit,qu’on faitde l'huile des Noix,duquel les Lôbards vient pour les lampes:& les Peintres & Menuifiers pour donner luftre à leurs ouurages.Eftant beu au poids de cinq ou fix onces il chaffe auec grande efficace les vencofirez;pour cefte caufe il eft ex- cellent à la colique venteufe.Il refout les enfleures, fi on les en oint,& ramollir les nerfs retirez; prin- cipalement fi on y adioufte de la chaux viue.Il guerit la vieille rongne. Ce qu'il a fort bien dit fuy- uant l'opinion de Galien,& de Mefue. Or ceft huile à cela de particulier, felon Aëce,qu'il eft bon pour dorer & embrunir,8z fair durer long.remps la doreure,8: embruniffement.L'eautirée des Noix enuiron la Sainét-Jean eft bonne aux playes & vlceres chauds , & au charbon peftilent, eftant appliquée deflus. Mefine eftant prinfe en breuuage au poids de deux ou trois onces,elle raffraichit & refifte à la contagion de la pefte.On diffile de l’eau de l’efcorce verte des Noëxiloit qu'elles foient defia meures, & que l’efcorce s’ouure abandonnant /4 Noix, foi qu'elles ne foient pas encor meu- ress& ce au mois de Septembre;& n'importe pas,encor qu'elle fera defia noiresains au contraire elle en fera meilleure,pourueu qu'elle ne foit pourrie. Cefte eau ainf diftilée,fi on en boit mediocremét, en yadiouftant la tierce partie de vinaigre,eft vn rémede que l'on tient pour tout affeuré contre la pefte,fi elle commence auec chaleur, pourueu que la perfonne ait efté faignée auparauant. Elle eft auffi bonne aux oreilles qui bruyenr, & à la difficulté de l'ouye,8 auffi à la fquinancic, fi on s'en gar- garize. On fait grand cas de l'eau diftilée des fueilles de Noyer au mois de May fur la fin pour def. fecher & referrer les vlceres, & les confolider, fi on les en laue foir & matin, & que l’on applique deffus vn linge trempé en ladite eau. Dalechamp a pris garde, que la manne rouffe qui rombe du ciel fur les fueilles des arbres durant les grandes chaleurs d’efté, tombe pluftoft far les fueilles 4x Noyer, que des autres arbres, & que ces fueilles ainfi arroufées de ce miel celefte eftant mifes én la bouche, eftanchent la foif ; au lieu que celles des arbres prochains font feches & fans fuc , com- me fi c'eft arbre auoit plus grande affinité auec le ciel que les autres. Le Meurier noir, | CHAP. XIII. A) ARBRE queles Grecs appellent mo- de où pie, &ouxaumw@ , s'appelle en Latin Re Mormsen François Meurier: en Italien . , 3 : F ë 3 L > : alt, tanbqu'ils'efpehife come lie d'hnile:puis apres il faut piler une dragme de [affran,de myrrhe deux dra- Au meltieu ges de ins d'aigretsfecune dragme,d'alüde plume vs [crupule & demy:d'incorporerle tout snecvne bemine 276 LiureIIl de l'Hiftoire des Plantes, hemine d'huile. Cefte compofition eft bonne pour les accidens de là luette , & des glandes du go- fier , & pour routes inflammations de la bouche qui viennent tout À coup. Le. mefme Galien met vné autre compoftion appellée Ssomatice, fuyuant la defcription d'Andromachus.On dit des cho- Liu.23.ch+. fes efimerucilables de ceft arbre, dit Pline: cat ontient que les petites Afewres, que les Grecs ap- pellenc Ricinos (Hermolaus veut qu'il y ait Cyfinos : car combien que Cytiaus à proprement parler Au mel lieu foit a fleur du Grenndier,on s'en fert bien toutefois en autre fignification : Car Diofcoride appelle . les fleurs du Iufquiame Cytr#0s, ) eftans cueillies auec la main gauche, quand l'arbre commence à ietter , deuant que les fueilles foient forties , fans touchet aucunement terre , éftanchent le fang eftans liées fur le corps, foir que le fang coule d’yne plave, ou de la bouche, ou du nez, ou des he- morrhoides. On dit qu'vnebranche de Aewrier rompueen Lune pleine,quand il commence à iet- ter fon fruict, en fait cout autant, pourueu qu'elle n'ait point touché terre. Elle fert particuliere- Ment aux femmes à qui les fleurs coulenten trop grande abondance, la portant liéeau bras. Les : . 1 / . 7 L fucilles de AMeurier pilées vertes , ou cuites, fi elles font feches, font bonnes pour appliquer fur les morfures des ferpens , ou prinfes en breuuage. Le fuc de l'efcorce de la râcine dy Menrier prins en vin, ou eau & vinaigre , eft fingulier aux piqueures des fcorpions. Les anciens tiroient du ius des Heures vertes & de celles qui eftoient meures,& le faifoient cuire en vn vaiffeau d’airain iufques à tant qu'il fut efpez comme miel. Aucuns y adiouftoient de myrrhe ou cypres , ‘ou bien (com- me d'autres lifent ) du vin cuit , & ayant fait endurcir ceftecompofition, mettoient le vafe au So- Îcil pour la faire cuire , la remuant auec vne fpatule trois fois le iour. Telle eftoit lacompoñtion qu'ils appelloient Ssomatice , de laquelle ils fe feruoient pour confolider les playes. Ils la faifoient cncor en cefte autre maniere:carils faifoient fecherles A£ewres vertes 8r en tiroïennpar apres le ius, duquel ils fe feruoient en lieu de faufle pour donner gouft aux viandes. Et pour le fair dela Me- decine ils s’en feruoient aux viceres corrofifs , & poureuacuër le phlegtme de la poitrine , & par tout là où les parties incerieures auoient befoin d’aftriétion. Ils en lauoient aufli les dents, On ti- roit encor vne troifiefme forte de fuc en faifant cuire les fucilles 8: la racine enfemble, & {e fer- uoient de ce fuc de l'huile pour les bruflêures. Les feuilles aufli feules font bonnes pour appli- quer deflus. La racine entaillée en temps de moiflon rend vn fuc qui eft fort propre pour la douleur des dents ; & pour les apoftumes quifont preftes à percer. Il purge aufli le ventre. Les fueilles du A£ewrier detrempées en vrine-font tomber le poil des peaux que l’on veut affaiter. V oi- là comme Pline dit quelque chofe d'autre façon que Diofcoride , yadiouftant mefme de la fupér- fiction. Mais fi quelqu'vn veut conferer le refte auec ce qu'en dit Diofcoride, il treuuera que c'eft tout vn. Et furtour ce qui cft dit, dw fuc fortant de la racine du Meurier entamée en temps de moiffon.Ce que Pline repetant en d’autres endroits;il attribue imprudemment au fuc dy Aewrier ce Liu16.€. 38 quiappartient au fuc 4 Sycomore: An lien , dit-il,que les animaux ont La penu,les arbres ont l'efcorce, Or c'effgräd cas du Meurier,que les Medecins en voulant tirer le [uc,ne font qu'entamer La peau auec Une pierre Adeux heures du iour,@* en ont ce qu'ilsveulent,au lieu que [ion entamoit plus profond, il Liuz3.e7 y'en fortiroit no plus que S'il effoit fec.En vnautre lieu il ne dit pas cela de nos Aewriers; mais de ceux d'Egypte:Er Egypte,dit.il & ex Cypre ilsont une particuliere efbece de Meuriers. Or ils font pleins de fac. fi on entame [eulemèët ! ‘efcorce par deflussmais ce qui eff e[merueillable.fi on l'entame plus profod, on diroit qu'ils [ont fecs,@ ne rédent aucun [uc.Mais nous moftrerons en lieu plus à propos que cecy Liu s.ch.des doit eftre entendu dy Sycomore,felon Diofcoride.Galien appelle auffi ce fuc fortantde la racine d# RU Adewrier entaméc,ydha,c eff à dire, Laié,difant;Ow bien faut mettre le laitf du Meurier dans du vin, leurdes Gefhreindre de La laine fource dedans, @r faire qu'il foit tiede puis auec de la laïneifourgeen mettre dans la dent crenfe.ll enacuë le phlegme,@r appaife La douleur.Ox combien que Diofcoride dit, que le fuc du Spcomore s'appelle Sycaminus.f eft-ce que Galien monftre bien qu'iln'entend pas de parler Tue du Sycomore,quand il dit, Sycaminus c'eff le lait du Meurier.Or il femble que Cornelius Celfus na iu,3 î pas fceu que c'eftoit que ce {uc;lequelil appelle Zarme:car entraittant du moyé pour faire dormir . * ECTS 2 . F . \ “ les phrenetiques;il dit ainfi:Si nonobftant ce que deflus les phreneriques continuent à veiller, au- cuns cerchent de les faire dormir en leur donnant à boire la decottion de pauor,ou de lufquiame: d’autres mettent des pommes de Mandragore fous le éheuer du malade:les autres appliquent fur le front de l’Amone,ou bien la Larme du Sycaminus.le treuue ce nom és autheurs : mais puis queles Grecs appellétle Meurier, Sycaminus\e Meurier ne fait point de Larme:mais il y a vne Larme d'un « arbre qui croift en Egypte.que l’on nomme ainfi, lequel arbre ceux du pais appellent 440r0/con.Or ces derniers mots femblent auoir efté adiouftez de la glofe de quelqu'vn quivouloitofterce doute, Li7.des fim, auquel Celfe auoit efcrit.Selon Galien,le fruiét du AMeurier eftant meur lafche le ventre: mais les Meures vertes fechées {ot fort aftringeares.Pour cefte caufe elles font fort bonnes aux dyfenteries, aux Cœliaques,& autres femblables paffions.Oril les faut piler & les mefler parmy les viandes. CG- me la graine du Sumach.Ou bien qui voudra en pourra boire parmy de l'eau ou du vin.Qunär au fuc de celles qui fontmeures,chafcun fçait bien qu'ileft fort bon pour faire-les medicaments pour la bouche , à caufe de fonaftriction. Dauantageil eft bon à pluficurs autres chofes qui ont befoin de à à E , ‘ se reftraindre mediocrement:mais les Meyres vertes,outre la verdeur on afpreté,ont aufli vne aigreur. | Mefme l l Du Cornouillier mafle, Cha p. XIV, 277 Mefine cour l'arbre en toutes fes parties femble auoir vne vertu meflée ; païtie aftringeante, par- tic laxatiue, Toutefois la vertu laxatiue furpaffe en l'efcorce de la racine 'auec quelque amertu- te ; tellement qu'elle rue les vers larges du ventre : mais aux autres parties il ya plus de qualité aftringeanre : & neanrmoins les fucilles & les tendrons font cfgalemernt laxatifs & aftringeans. Eten vn autre lieu il dit , que les Afeures defcendenc viftement , & vont deuant les autres vian- fl des des , pourueu qu'on les mange denant toute autre viande , & que l’eftomac foit bien fain:mais fion les prend apres d’autres viandes, ou fi elles treuuent l’eftomac mal habitué elles fe corrom- pent aifement aucc les autres viandes d'vne extraordinaire façon de corruption. qu'il n’eft polli- bic d'exprimer, comme auñi il en prend des courges. Il en faut vfer comme des Melons lors que le corps eft en chaleur pour la ficcité de l'eftomac : caril n’eft poñlible que le foye aufli ne s'en fente de mefme. Or la Courge, &le Cocombre, & mefmeles Melons ne fonc aucunement aftrin: gcans , ny deuant , ny apres qu'ils font meurs : mais les Afeures font manifeftemenr aftrin geantes, fingulicrement deuant qu'elles foient du tout meures : mais eftans verdes, elles font imefme ai- gres. Parquoy aucuns les font fecher pour les garder pour s’en feruir aux dyfenteries & flux de Ventre, qui ont duré long temps. Quant à ce qu'elles paflenc vifte, cela procède de ce qu'elles font -d'vne fubftance humide, qui les fait glifler, & peut eftre auffi pource qu'il y a vne acrimonie meflée.laquelle fuffit pour les faire cuacuer : car quant à la qualicéaftringeante tant s'en faut qu'el- 1e férue pour faire vuider , que mefine elle reftraint de fa nature. l’eftime donc que la faculté eua- cuariue ef£ petite aux meures , au lieu qu'elle eft grande aux medicamens purgatifs , par le moyeg de laquelle non feulement elles paflene vifte ; mais auf elles fe corrompent fi ciles demeurent long temps au ventre. Que fiellés ne fe corrompent , ileft certain qu'elles humettent : rourefois elles ne rafraichiflent pas, finon qu'on les mange du tout froides. Or elles font de fort petite nout- tirure, comme aufli les Melons:toutefois elles ne font pas vomir, & ne nuifent pas à l'efomac com- me des Melons. | Du Coruouiller mafle, CHAP, XIF. 5 2402 Esr arbre s'appelle en Latin Corus : en Grec xegsla en François Cormonilliers Les moins. Er AS en Jralien Corsiolo : en Efpagnol Cerezo Jilueffre : en Allemand Cornelbaum | Kur- OS berbaum,T hierlimbaur , 8 Dierlem : en Flamand Cornoeliebaon : en Anglois Cornel NN 27e : en Boheme Dréskouny. Le fruit s'appelle en Latin Gors: & en Fran- GOIS Cornowslles : en Iralien Corriole : en Allemand Pze/fchkirfen , &c Corneleie : en Ef- pagnol Corsizelss. Theophraîfte dit quil y en a deux efpeces , Le sale , & la femelle. Lia sde Quant à la femelle nous én auons defia craitté : tellement quil ne refte plus à parler que mue du #afle, ou domestique. Le Cornonillier mafle eft fouuent his d'aflez bonne hauteur comme lesarbres communs ; quel- ARE quefois ce n'eft qu'vn arbrifleau iertant plufeurs verges,qui ch.3$. fortent d'vn tronc couït, nouëulfes, roides, & fortes. Tout £4f77%* l'arbre eft couuert d'vne efcorce afpre ayant vn gouit fort aftringeant, Il a les fueilles comme la verge fanguine, plus lifles , mediocrement efpelles & veineufes. Les fleurs {ont mouflues , de couleur d’or, dont il fort des grains rou- ges, longuets comme d'oliues, auec vn noyau au dedans qui x eftforrdur. Le Corzouillier, dit Diofcoride , efvx arbre dur, portant un fruiéf longuet comme l'Oliue,qui eff premiere- rent vert, puis apres eflant meur il ef rouge, ou de couleur de Cornouillier rafle. D £ } 5 S = S £ APE É % je me CI 4! ù À , à } fil is A {il = a ñ AP CN MANN cire, (felon l'incerpreration de Ruel qui a fuiuiles communs (22 NN Ne Z S à AN exemplaires. ) Or au vieil il ya ainfi: Le Cornouillier eff un arbre grand € fort,qui porte un fruiét lonquet comme les Oli- nes, lequel eff premierement verd puis teint en couleur de cire, en fin apres qu'il eff du tout menril eff rouge. Sel Theophra- auneftieu: fteil y à deux efpeces de Corzotiller, le mafle , & la femelles Les éfeces. l'vn & l’autre a les fueilles comme le Pommier commun, ou comme le Coignier , finon qu'elles {ont plus graffes & plus efpeñes, l'efcorce nerueufe, mince ; letronc n'eftpas fort gros. L'vn & l'autre produit des verges comme l'Agnus caftus : mais celles du Corsomillier femelle {ont moindres, combien qu'il en porte en plus grand pombre. Tous deux ont des nœuds comme l'Agnus caftus vis à vis l'vn de l’au- tre. Le bois du #4//e cft fans moëlle, & folide ou mañif, auñfli fort & dur comme de corne : mais le bois de la femelle Tome premier, À A adela h TT: : 278 LiureÏll. de l'Hiftoire des Plantes, a dela moëlle , & eft plus rendre, & fe peut creufer : aufli n’eft - il pas bon àfaire des efpieux: Le #afle neft quafiiamais plus haut de douze coudées, autant que les plus longues piques; ear tout fon tronc n'a iamais plus que cela de hauteur. Les habitans du mont Ida pres de Troye difenr, que le wafle eff fterile, & que la femelle porte frui®, Le fruit à vn noyau comme vne Oliue, doux au gouft , & de bonne odeur. La fleur eft comme celle de l'Ohmier , produi fant plufeurs Cormouilles pendantes d’vne queuëé , & quafñi au mefime temps que lOliuier. Mais les Macedoniens afleurent , que l’vn & l'autre porte fruit, & que celuy de la femelle ne vaut rien à manger. Ses racines font fortes & de longue durée, comme cellesde l'Agnuscaftus. 11 croift aux lieux humides & non aux fecs. On le peut femer ,ou bien le replanter , ou arracher vne barbue de la racine. Voilà ce qu'en dit Theophrafte: fur quoy Matthiol s’eftonne , & à bon droit, de ce que Theophrafte dit, que le Corsowiller à les fucilles comme l’Amandier, veu qu'elles font bien differentes. Parquoy il eftime qu'il ya dela fauteen ce pañlage. Au refte le” LT fruict du Cornoñillier eft meur enuiron le Solftice > OÙ la my-luin. I eft premierement blanc: puis apres il deuient rouge comme fang , ainfi que dit Pline. Les Cornoäilles du Cornoïiller femelle {ox- tent apres l'Automne,& fonc fi afpres qu'il n'y a animal quien puiffe goufter. Son bois aufli ne fert à rien, pource quil eft fpongieux ; au lieu que celuy du mafle elt des plus durs qu'il fe treuue, tant eft grande la differencecn vne mefme efpece d'arbre. Le Corsouillier domeffique {e plan- Letemps te aux lardins & Vergers. IlHeuricincontinent , & des premiers ,aufli coft que le premier vent Liui6.c2$. fieillu commence à fouffler , fclonle tefmoignage de Pline. Sen fruicteft meur au mois d'Aouft. Lesverus… Les Cornouilles eftans mangées font fort aftringeantés, comme Diofcoride l'a bien dit. Elles font Liure.135. bonnes au flux de ventre, 8 à la dyfencerie , foit qu'on les mange feules, ou auec du vip cuit. On lés confir en fel comme les Oliues. L'humidité que les fueilles rendent quand on les brufle, eft fort bonne pout oindre la gratelle, ou les dertres. La Gomme ou liqueur qui fort des branches Liu.23.c.8. du Cormier, ainfi quedit Pline, tombant fur vné plaque de fèr chaude fans toucher le bois fait vne rouilleure , laquelle eft fort propre à gucrir les dertres, quand elles commencent à venir. Et de fait , ilfemble que ce medicament foit de plus grande efficace à caufe de la rouilleure , que non Liure 7. des pas l'humidité des fueilles, ou la fueur des verges & du bois fimplemenr. Les Corsowlles, dit Galien, M ortort al pres, & bonnes à manger. Pource il ne fe faut p#s esbahir , fi elles referrent forrle ven» tre, commeles Nefles. Ses fucilles aufli & les tendronsfont fort afpres & fort deficcatifs: à raifon de quoy ils font bons pour fouderles grandes playes , principalement és corps robuftes. Mais is font contraires aux petites playes, & aux corps délicats : car ils les referrent & deflechent par trop. Matthiolan On faitde la chair des Cornouilles vne confection femblable au Cotignac. De leur decotion auec méfie lieu, du fucre il s'en fait vne gelée , laquelle outre ce qu'elle eft de fort bon gouff, eft auñli profitable aux Pinus dYfénteries, & aux femmes qui fe purgent par trop. Il fe faut bien garder de planter des Cor- chr2, noïillers pres les ruches des Abeilles : car les Abeilles ayant cafté de leur fleur prennent vn Aux de ventre qui les tue; au lieu qu'elles font vn effeét tout contraire aux hommes. Le Corzowsllier Liu6.c.2,. #Afle n'a point de mouëlle,ainfi que dit Pline,adiouftant en vn autre lieu : Tous ceux que HOUS AHONS dit”, ont Le bois fort maÏfif. Apres ceux-là vient celuy du Cornouillierscombien que pource qu'il demen- - retoufiours petit, ilne merite pas d'effre mis au nombre des arbres dont on fait de la fufte:car on ne [e fert point de fon bois à autre vfage qu'à faire des rayons des rouës ,on à faire des coings on chevilles, pource qW'elles en font fortes comme de fer. | Du Sorbier. | CHAR. XF, Le lien, E Sorbier elt appellé en Grec ën & #1: en Latin Sorbus:en François Sorbier, ou Lesnoms, ZEND 3 / GUESS Cormier : en Allemand Speruerbaum : le fruit s'appelle en Grec #@ &c 6« : en EN Latin Sorba : en François Cormes, & Sorbes : en Italien Serbe : en Efpagnol Ser- Re ES b,s : en Allemand Spererling, Sporcepffel, & Sperbieren. En Boheme Kzerbiny. lurc 3- de V@)\ Theophrafte a conneu quelques differences aux Sorbiers, quand il efcrit, qu'il LES y a deux efpeces de Sorbier , dont la femelle porte fruiét, & le mafle eft fterile. WC Aurefte ils font aufli differens quant aux fruits , pource que les vns ont le fruit rond, les autres longuet,& les autres en ouale.Mefine ils font differens quant au fuc : car pour la plus partles Sorbes rondes font plus odorätes,& plus douces: les O#4/es font le plus fouuêt aigres & moins odorantes. L'vn & l’autre a la queuë des fueille longue,& nerueufe. Les fucilles font di- {pofées par ordre en façon d'ailes fortans par les coftez comme fi ce n’eftoir qu'vne fucille qui faft decoupée à franges infques à la groffe queuë. Toutefois combien qu'elles font bien efpeffes, fi fonc elles feparées l'vne de l’autre &rombenttoutes enfemble:s & non l'vne apres l'autre. Toute cette queuë ageancée en ailes eft plus afpre & plus pétite aux vieux arbres, qu'aux ieunes TT oute- fois Gaza au lieu de m£t re up émirañouoreez, lit met ra up ruouoreez , C'eft à dire aux plus vieux. Tous ont au bout de la grofle queuë vne fueille qui fait le nombre impair , comme auffi elles font difpofées routes parnombre impair, Au refte elles font femblables à celles du Laurier aux | fucilles l'hift.ch 12, Du Sorbier. Chap.XV. 279 fucilleseftroites , excepté qu'ellesfont quelque peu dentelées , & ne font pas fi aiguës au bout : mais vonten arrondiflant. Ses leurs fonc en grappe , pendantes comme d’vne mafle, & vonten aboutiffant au bout comme le fer d'vne lance; eftans en grand nombre , blanches & petites. Le fruict aufli quand il en eft bonne faifon, eftentaflé en grappe, & ya pluficuts Sorbes pendantes d'v- ne mefine cefte, reprefencant aucunement vn rayon de miel. Les vers mangent ce fruit fur l'arbre, mefme deuant qu il foit meur, plus que ny les Neffles , ny les Poires cultiutes où fauuages ; com- bien qu'il foit beaucoup plus afpre que ne font pas ceux là ( car il faut ainfi corriger les vieux exemplaires.) Mefme l'arbre eft fubiet à eftre vermoulu : tellement que cela le fait enuicillir & fecher pluftoft. Ler ver qui a accouftumé de le ronger , eft rouge & velu. Cependant que l'ar- | bre eft icune il porte du fruit aflez honneftement , & dés qu'ilatrois ans, il ne cefle de porter. En Automne apres que les fucilles font tombées , il y a comme la monftre de ces boutons que les Grecs appellent Cachrys , qui font gras & enflez comme s'ils vouloient'bourgeonner à l'in- fant , & durent tout l'hyuer. Au refte le Sorbier n'eft point efpineux commele Neflier. Les | Sorbiers ieunes ont l'efcorce lifle , jaune tirant furle blanc : car il faut lire 42% un ra yepæidpuæ , au licu qu'il y a aux communs exemplaires dom @ yep deux ; mais celles des vieux eftafpre & noire. . L'arbre eft grand , droit, & de beau ramage, fait le plus . Le Sorbier. fouuent quafi en façon d'vne Pomme de Pin, pourueu que rien ne l'empefche de croiftre. Son bois eft mafhf , efpez, coloré & fort. Il ne faic pas beaucoup de racines, & ne les pouffe pas fort auant en verre : toutefois elles font grofles & fortes,& durent long-temps fans fe gafter. !1 croift eftane femé, ou replanté auec laracine, ou d’vn reietton arraché. IL s'aime en lieu froid & humide : car eftant planté en tel lieu il y dure longuement fans fe gafter : & rourefois il croift bien aufli aux montagnes. Voilà que Theophrafte efcrir touchant les efpeces des Sorbiers & de leur forme, Pline dit qu'il fe treuue quatre efpeces de Sorbes ; car les vnes font rondes, les autres vont en aiguifant comme vne Poite ; les autres font faites en ouale, comme l’on voie aucunes Pommes ; celles-cy s’aigriflent incontinent. Les rondes font les meilleures 8: plus odorantes ; mais les autres ont le souft du vin. Les plus excellentes de tou- res font celles qui ont des fueilles molles & delicates à LP l'entour de leurs queuës. Celles de la quarriefme efpece fonrappellées Trascheres. Matthiol dit, qu'il y a deux for- re Ar, TE à , 2 cesde Sorbiers, de domefliques, & de faunages. Quant aux domeftiques il y en a deux efpeces,vn #afle,& l'autre femel- le. L'vn & l'autre, dit-il, eft vn arbre ayanc le tronc droit, - long , & des branches qui font toutes efleuées contre- D Es ——— , 2 mont ; la fueille comte le Frefne ; mais plus eftroite,blan- CR pr LT |) _ cheaftre par deffous, & dentelée à l’entour, Il fair vnefleur LL LÉ “ . LE mm” blanche fortant en façon de grappe, de laquelle les fruits | fortent entaflez en grappe. Chafque fruiét à fa queuë, & feantmoins fortent routes d’yn mefme endroit ; dont l'vn les porte ronds ; & qui ont vn fuc Plus odorant, & plus doux ; l'autre les porte faits en ouale comme vne Poire, plus afpres , plus mal-plaifans , & moins odorans ; de couleur pafle , & rougeaftre d'vn cofté. On amafle les Sorbes en automne deuant qu'elles foient meures , & les ayantlié par poignées , on les pend; «ou bien on les efténd fur de la paille pour les adoucir : car autremenr il ne feroit pas pofli- “ ble d'en manger ou aualler à caufe de leur grande afpreté. Leur bois eft ferme & fort mañif. » Leur efcorce cft aflez afpre , de couleur iaune-blancheaftre. Ils ont peu de racines : mais el- les font mañliues & fortes. Quanrau Sorbier fannage , qui eft nommé Torminalis ,1l n'eft guieres différent du domeftique , finon pour raifon du fruit, qui croift par ombelles comme celuy du Sureau. Ses grains font de couleur de Safran tiranc fur le rouge, femblables à ceux de l'Au- « befpin , & quaf de mefme sroffeur. Toutefois quant au gouft il eft fort femblable à celuy du Sorbier domestique. Les païfans le gardent pour prendre des oifeaux en hyuer ; d'autant que les … Griues en font fort friandes. Or nous en auons traitté au liure des Forefts , & du Craregus » auf, lequel a la fucille comme la vigne, ou le Plane, life, & ferme ; les grains longuets, “ronds, & vn peu afpres , entaflez en grappe, & atrachez à des longues queuës, de couleur d'en- fumé, verts & afpres. L'arbre eft affez haut , ayant l’efcorce life , le bois dur , & mal - aifé à rom- pre. Or combien que ; commeil a efté dit, nous auons defia miscy deuant fa defcription ; toute- fois nous auons bien voulu redireicy ces deux mots pour rafraiçhir la memoire du lecteur, & quanc Tome premier. AA 2 êt quant WIN Un Î (l TA I" É Et La forme Le lien, LiuTs,c.21, Sur Diofcor: 1 chr36. Le Sorbier domeflique. Chap.34. 280 LiureÏif.de l'Hiftoire des Plantes, Sorbier faunage de Matthiol, es le Cratægus de Theophrafle, Sorbicr Tor- vray Torminali. * minalà de Matthrol. NS BA 2 CE A La == JE) SN y { e SN AIS FA SD ' SK > KB LPS LILAE h 1h fi Teliew. 8 quant nous auons adioufté le pourtrait de l’vne & l'autre plante, mieux fair & plus gentil. Au TR refte, on plante le Sorbieraux lardins & aux Vergers.Il fleuritaumois de Mars : fon fruiét eft meur Liu13.ch.7. en Septembre. Les Sorbes, {elon Diofcoride , eftant coupées en pieces, cependant qu'elles font jaunes deuant qu'eftre meures , & fechées au Soleil, font bonnes à manger pour referrer le ventre. Reduites en farine elles font les mefmes effects , fi on en mange en lieu desriotrefeche. Autant en fait la decoétion d'icelles prinfe en breuuage. Pline dit, que les Sorbes feches referrentle ventres nt 8. des eftans frefches elles fonc bonnes à l'eftomac, & au flux de ventre. Les Sorkes, ainfi que dit Galien, R opt vne qualité aftringeante: mais beaucoup moindre que les Neffles ; aufli font elles bonnes à manger, & referrent le ventre, moins tourefois que les Neffes. Du Noffier. CHAP. XVE Lès noms. G E Neflier, Meflier , on Meflier, s'appelle en Grec née \© & wear: 4 en Latin Aefhilus en langue Arabefque Zurar, ou Zarur, & Alzarur : en Jcalien Nefbolo : en Allemand, Nefpelbaum : en Boheme Nyffpule :en An- glois Aederre, & Medeler. Son fruiét fe nomme en Grec uéanAw :en Latin Mefilum ; en François Néfle, Mefple & Mefle : en Allemand NY Mefpel:en Efpagnol Nefperas. Theophrafte met pour efpecesde Nefiier, US l'Anthedon, 8 le Satanios Anthedenoides. Pline lit Setawios , füiuant la di- uifion qu'en font les Ideens. Le Safanier porte le fruiét plus gros , plus , blanc , plus mol, & a les noyaux plustendres. Les autres ont le fruiét plus petit, plus odorant, & plus afpre : tellement qu’on le peut garder plus long-temps. Leur bois aufli eft plus folide, & plus iaune ; au demeurant il eft tout femblable. Tous ont la fleur ‘comme l’Amandier , finon qu'elle n'eft pas rouge comme celle de l’Amandier , mais aucune- mentpafle. Le Neffer Anthedon n'a pas l'arbre fort grand , (car il fauclire ainfi ueyéSes d uéya rè cédpo ,-combien que Pline , comme nous dirons tantoft, dit que les Neffiers font mis au rang des grands arbres , & que Gaza mefme craduit ainfi : cef? arbre croiff fort grand, & produit {es branches en rond. . Il à [a fueille fort fendue ( Gaza a malleu doxiso, & l'a traduit, #07 fen- due.) En nos exemplaires il y a émiAvoyides, au lieu qu'il faut qu'il y ait roauoxides, fort fen- dues , où à plufieurs defcoupeures, femblable par le bout à celle du Perfil : mais aucc plus grandes decoupeures : (non pas comme Gaza lit fuiuant les exemplaires communs meé£eai oxiuaos., c'eft à dire, plus grandes en figure , au lieu qu'il faut qu'il y ait péon oyicuae, à plus grandes def= coupeures , comme il aefté dit) ferme & neruerfe , plus afpre & plus longue quecelle du Re ly a Les efpeces. Liure 3, de Y'hift, ch 12. Lu 15 c 20. | Du Neffier. Chap.X VI. 28: Ïyàau rchte Grec rélvr, ivddes, Aëryéreper céAivou ; ce que Gaza traduit, longue, nerneufe , € plus mince que celle du Perfil ; pource qu'il a leu Aer TEpOY deAivou. | 8E FOUTE decoupee À l'entour. Son fruiét cit pendanc à vne queué longue ,& mience, & eft fort rouge deuant que les fueilles tombent. Car au lieu qu'aux communs exemplaires il ya ainfi , xej ro co karagiouala mEmtnap- per à GAW. Wioop d\, 5% Aer maxpor , il femble qu'il fauc lire en cefte manicre , xx ro OAoy HaT Û rime, ou bien ACL ATEN aixepaesy mor iosos À 0 LPO Ex henry, &c. Ce que Gaza tra- duit ainfi, EVe eff toute coupée à L'entour, @ ef} attachée à une quenë longie © grefle. Denant que 19- ! mber elle eff fort rouge. Pline auf dit, es fueilles denant que tomber deuiennent rouges. Cét arbre a Liwrsgta. Mbeaucoup de racines, & bien profondes en terre ; aufli il dure fort long-temps, & ne meurt pas ai- ms éinent. Son bois cit maflif & folide , & n'eft pas fubieét à-pourricure, On le peut femer,ou bien en planter dés barbuës. Ces arbres eftans vieux font fubicéts à eftre rongez par des vers, qui font fort orands,& differents d'auec ceux des autres arbres. Voilà ce qu'en dit Theophrafte, duquel Pline a emprunté tout ce qu'ilen dit. Qrant aux Neffles, dit-il, 4/ y en a de trois efbeces, affaoir l'An à cn shedon , x le Setanien. Ceux de ln troiliefme ejbece font comme baflards ; toutefois ils retirent plus Mo; “un Néffier Anthedon. Onles appelle Nefliers Galliques. Les Seraniens ont le fruit plus gros, & plus hic, ayant auf les grains plus tendres. Mais les Neffles des autres font plus petites, € plus odoran- tes, @ Je gardent plus long temps. Au refte les Neffliers font du nombre des plus grands arbres. — Leurs fucilles deuant que comber deuiennent rouges. Ils ietrent plufeurs racines, & qui vont fort “ auanñt En terre , TANT qu'il eft quafi impoñlhible de les arracher. Du remps de Caron il ny auoit point de Neÿliers en Iralie. Diofcoride n'en mer que deuxefpeces. Le Noffier , dit-il, g# aucuns Liure, 15 3e appellent Aronia, ef vn arbre, @'e. Et puis apres, 1/ y a vue autre efbece de Neflier en Italie, qu'au- mm cons appellent Epimelis,, @ les autres Seranion. Combien qu'en quelques exemplai.es efcrits à la main il y ait ainfi , Z/ y 4 vne autre efpece de Nefficrs en Italie, qu'aucuns appellent Epimelis: & un autre nommé Seranien. Tellement que fuyuant cefte leçon Diofcoride en mer bien aufli trois efpe- ces, aflauoir /’Aronien, qui éft / Anthedon de Theophraîtes l'Epimelis , qui eft l’Anthenoides , & le » Setanien. Or quafi tous les Simpliciftes tiennent , que le Neflier Ifalien , que Diolcoride appelle mm Epirmelis, eft noftre Neffier commun : Matrhiol auf eft de cefte mefme opinion. Erque Galienfous lenom d'Epimelis a entendu vn autre arbre que Îe Neffier commun. Toutefois Dalechamp n'eft pas 2 et de ceft aduis À. Etde fut nous auons defia cy deuant , fuyuant fon opinion , mis la defcri- prion d'vn autre Epémelis bien différant du Neffier,ou del’ Anthedonois de Theophiafte. Le Nef 1e Nffier: À jlier Aronier , où Ti icoccos , où Anthedon de Theophrafte cit bien diffcrant de noftre Nejffier ; car Aronien, felon l'opinion de Dodon, de Cordus, & de Marthiol, celt l'arbre que les Neapolitains aç- “ Le Neffer Aronier. Le Nefflier Serarien. LT) j ame & TU + A ip D 1 » Me S Ÿ, Vrr a 2 m7 pellene “Tome premier. Oo e A DH 7 à . 1. D ; 282 LiureÏlf de l'Hiftoire des Plantes, pcllent fayuans les Arabes Azarolos d'autant que les Arabes appellent le Neffier Zaror, Za- rur , © Alzarur. Car C'elt vn arbre de moyenne hauteur , refemblant aflez au Prunier, La forme. quant à la hauteur, en l'efcorce, &z au bois, garny d'efpines, qui tourefois nefont pas fort pi-, quanres , les fueilles decoupées comme celles du Perfil. Ses fleurs font blanches , entañlées en grappe. Son fruict eft rond, rouge , femblable aux Nefles communes ; finon qu'ila lenombril Dis petit, & n'ya que trois petits os au dedans. Au refte Thcophrafte l'a defcrit f. diligemmenr, Liu.ne.t33 qu'il n'eft pas befoin d'en traitter plusà plein. Diofcoride aufli n’a pas oublié fes principales marques, quandildit, Le Nefflier Aronien eft vn arbre efpineux , ayant Les fueilles comme l’Aubef- pin ( car il faut qu'il y ait ainfi , non pas comme le Pyracantha,ou Pyxacantha.) Il porte vn fruict affeX bon. [emblable à ve petite Pommes, ayant au dedans trois petits os, ou noyaux , dont aucuns l'ont | 5 ra #osimé Tricoccos. Le Neffiier Setanien eft noftre N'efflier commun, qui croift aux Forefts , buiflons, BÉGPL « Î ? , ; £ longue , vn peu dentelée à l'entour. Ses fleurs font cnmme celles de l’'Amandier, palles, Son fruit & hayes, & eft efpineux, plus petit qu'vn Pommier. Ila la fueille comme le Laurier: mais plus _ n'cft pas du tout rond ; mais fait en fabot, & blanchcaftre. Du commencement il ef fi afpre, qu'il n'eft poflible d'en manger deuant qu'il foit meuri par le froid. ILa comme vne crefte au bout, & vn nombril garni de cimes herbues ,& plus grand que celuy des aires Neffles, plas mol, plus Le lieu. blanc, & auec cinq petits os au dedans. Ceft arbre eftant fouuent enté aux Vergers & lardins, s’appriuoife tellement qu'il ne tient rien du fauuage , & fait font fruict auf gros que les Pommes, | & n'a point d'efpines. Quantau Neffer Aronienil y en à abondance à Naples dans les Vergers, Letemps.. Jardins, & dansles Vignes. Le fruiét n’eft pas meurdeuant le mois de Septembre. Le Seraniez Sn fleurit en Auril & en May; fon fruiét eftmeur auffi en Septembre. Diofcoride dir, que le Xef Îlier Aronien meurit tard, & eft aftreingeant au manger ; ileft bon à l'eftomac , & referre le ven- Liunzc.7. tre. Les Neffes ,felon Pline, excepté les Setaniennes, qui approchent plus des Pommes, reftrai- Lité.c4+ gnent toutes l'eftomac & referrenc le ventre. Dodon dit, quele fruit & les fucilles de nos Nef- iure 7, des ‘3. LE + L 74 fimpl. fiers refroidiffent, deflechent, & referrent. Selon Galien,/es Neffles font fort afpres,tellement qu'à eine en peut on manger, & referrent fort le ventre:mefme cefte qualité fe treuue aufli aux fueil. A lès & tendrons:& en vnautre paflage, Tous deux, dit-il, font affringeanssmais les Neffles le font bean- FN co#p plus que les Sorbes, Pource il eft bon d'en donner au flux de ventre;stoutefois les Sorbes font de meilleur gouit : car elles ne tiennent rien du verd, comme les Neffes:mais leur fuc eft fimplement afpre fans verdeur. Or ie croy qu'vn chafcun fçait bien qu'il ne faut pas manger de ces fruiéts icy en grande abondance, comme on fait des Figues, & des Raifins:car nous n’en vfons pas comme de viande; mais pour medecine. Les Nefffes Aroniennes, on Azaroles font de plaifant gout : rellement Sur Diofc.i. qu'ainfi que dir Matthiol, on ne les mange pas feulement crues; mais auffi confites en fucre, ou en 4138 miel: mefine les femmes enceintes les aiment fort , non feulement pource qu'elles les treuuent bonnes, mais aufi pource qu’elles s’en treuuent foulagées en leurs degouftements. Luy mefme dit, que les Neffles communes font bonnes à manger aux cœliaques, & à ceux qui ont le flux de ventre. Leur decoition arrefte les defluxions qui tombent fur la gorge, fur le gofier, fur les dents, & fur les genciues, fi on s’en laue la bouche. Siles femmes fe tiennent quelque temps affifes dans cefte decottion, celaarrefte la trop grande abondance des menftrues. Des Xeffes feches incorporées auec füc de rofes, en y adiouftant des cloux de Girofle, du Corail rouge, & vn peu de Noix mufca- _ de, on fait vn caraplafine fore bon eftant appliqué fur l'orificede l’'eftomac , pour appaifer les vo- miflemens; fingalierement quand on vomir la viande. Les fucilles feches,& puluerifées foudent les playes frefches, & arreftenc le flux de fang. Elles font bonnes aufli à ceux qui crachencle fang, & par tour là où il fautreftreinde, & renforcer, tancles fueilles que lefruict. Les os de dedans les Nefles puluerifez chafencla pierre des reins, fi l’on en boit vne cueillerée dans du vin, auquel on ait fair premierement cuire des racines de Perfl. Du Figuter, CAP. XPII ni E Figwier appelle en Latin Fcus : en Grec ouxi: en Allemand Feighenbaum : en Fla- ä mand Frignenhaum: en Anglois Figee tree: En Boheme Fiikflepei. Son fruitt fe nomme 19 en Grec cute; en Latin Fici, & Ficus ; en Arabe Sin, Fin, ou Tw: en Iralien Fichi sen LU TEEN SF rançois Figues : en Efpagnol Higos : en Allemand Feighen. 11 y a deux efpeces de Fi- 5 su des guier; Vvn cit fauuage, & l'autre domeftique. Galien appelle le Saunage su y che, BC SgAveès On le nomme en Latin Caprficus Les Figuiers [aunages,dit Pline, s'appellent Caprificus, qui ne font iamais Liursers leur fruité meur. Le fruit des fauuages fe nome en Grec aûxer tepveë.le domeflique auxi néep@sec fon fruit aüror. Auranr le fruict du famsage,qui ne meurit iamais, que celuy du demeffique deuanr qu'il . foit meur, fe nommeen Grec: ww en Latin Groffus Diofcoride dit qu'on appelle auffi ces Fi- so Me gues à Erine; Macrobe appelle les Figwes quine meuriffent iamais Groffos. Toutefois,à proprement parler, Groffi font tant les Figues [aunages , que les domefliques n'eftans pas meures, Les Figues feches s'appellent en Grec ispcides :en Latin Gurica. On ne lesappelle pas en Grec x@£}Kg} , COÏMIME aU- | | cuns ME Cp Des Figues, (Chap. XVIT 2832 cuns ont penfe : car Carica eft vne particuliere forte de Figue qui croift en Syrie, ainf que dir Pli- set. ne, Z/y a dit-il, des arbres en Syrie qui ne croilfent pas ailleurs ; comme entre Les autresles Piflaches, qui eff vne efbece de noix > ce qu'on appelle Caricas, qui effune efpece de Figues petites ; de la forte de celles que l'on appelle Cottana. Et toutefois il femble que Paulus a prinsle mot Carici pour les » Figues feches , quand il dit ; Des Carices huit dragmes, de Surean vne dragme , faut le tout incorpo- | | | | | ; ver ér huile, Gen faire comme vn Cerot, > en ver. Car il {emble que par Carici en ce paflage on ne peut entendre autre chofe,que ce que les Grecs appellent auffi iqæs. En l'Incant des vies de Lucien, quand ce vient à celle d'Epicure l’encherifleur s'enquiert quelles viandes il aime: Et Mercure ref. pond , Z/ xime Les viandes douces , & où il y à du micl:mais , dit-il, mise ras igaidas, c'eft à dire, Principalement des Fiques frefches :Et\'Encherifleur refpond : 7/#y 4 rien de mal-nisé. car ie luy achcterai des grofes malles de Cariques. C'eftà dire de Figues feches. Soit donc que cenom vienne o A : “ . . » e du lieu où elles croiflent, ou bien d’ailleurs, il eften vfage autant en Greç qu'en Latin. On treuue aufli en Hippocrate deux compofitionsqu'il nomme Carigues, dont l'vnceftfeche, & l’autre li- quide : & toutefois il n'y va point de Figues , ny en l'vne ny en l'autre , & n'apas prisce nem pour les Fignes; mais du païs des Cariens, auquel ces compofitions eltoient forten vfage, Quant aux F5- Sues domeffiques ,i1y en a de diuerfes façons & couleurs : car les vnes font faites comme des Poi- LS ; les autresfont plattes , & les autres moyennes entre ces deux fortes. Il y en'a aufli qui font blanches, d’autres noires, d’autres rougcaftres, de rouffaftres , de vertes,de palles , & d’autres qui font de diuérfes couleurs. Nous #nons, dit Pline, plufieurs Fiqnes effrangeres en Italie, dont aucunes ontesté apportées de Chalcis, é7 de Chio > font de diserfes fortes: carelles reffemblent celles de Ly- die, qui font rouges, @ aux Fiques qui font faites en façon de tètine. Les Calliffruthiennes ne font pas » de guieres meilleur gouff que les autres, € font Les plus foides de toutes. Les Figues d’Alexardrie [ont #oires, @ ont des fentes blanches, On les nomme delicates : Oubien comme il y a au vieil exem plaire de Parme; Les Therines font blanches, & font nommées Delicates. Les Rhodiennes font auffi noires, & cellesde Tyuoli, qui font des premieres meures. Celles de Rhodes Jont auflinoîres, Les Liviennes, LC" Pompeiennes ont pris ce nom de ceux qui les ont apportées en Italie. Il Les faut fecher au Soleil, > lé peunent garder tout l'an, auec les Fiçues folles qui font tachées comme les fueilles des Rofeaux, Les —— _— ; h. ‘1 , Fiçues Herculanes, Albicerates, @ Aratiennes, ou Aritiennes [ont blanches, fort plattes , ont la quené fort petite. Les Porphyrites viennent des premiers, G* ont la quenë fort longue. Apresviennent les Fiques qu'on appelle Populares, qui font des plus petites. Les Chelidonienves au contraire font meu- res des dernieres à l'entrée de l'hyner. Ily en x aulfi de cétre mefine forte, (combien que ces derhiers mors ne font pas aux exemplaires efcrits à la main ) gwz font tardines re aufi d'haffincaus + portent deux fois l'an, à fcauoir par moëilfons, Gas temps de vendanges. Enoutreil y en à de tardines que l'on momie Duracines, pomce qu'elles ont La peau dure , qui viennent de certains Figuiers de Chalcidie, rie qui portent trois fois l'an. A Tarente il» y a qu'une (orte de Fi- Le Frgurer, guesqu'on appelle Oma, qui font fort douces (eu l'exemplaire | efcrit à la main il y à Oexs,ce qu'aycuns entendent comme a ; Ÿ ’ fi elles auoient le gouft du vin. ) Theophrafte fait aufli | SE sul My mention des Figues de Cypre, & de celles d'frdie, defquel- ae Les Strabon & Pline ont traitté, & font bien differentes des ” noftres. Quantaux Figwes d'Egypte, defquelles Pline fait mention nous en auons parlé en fon lieu : touchant le Fi- guier Idéen nous en auons defia traitté. Ilcft donc temps maintenant de parler de nos Figuiers domefliques.Le Figwier $ pour la plus part à le pied tortu & court: l’efcorce blan- cheaftre, pleine d'vn fuc blanc comme lai& , d’vn gouft SE Y 77 aftringeant , acre & amer ; tellement quil vlcere. Il iette fé DT plufieurs branches, que l’on appelle particulierement Cra- ZA ALLA das , pleines de moëlle comme les petites branches du Su. BE) (eut CAES EAN REA (2. Ko D > \ Si Æ>> reau , couuertes d'vne efcorce life. Ses feuilles font com- , mecelle dela vigne , larges, noiraftres , rudes, & fermes, attachées à des queuëés rondes, & forces. Le Figuier ne fleus tit pas; mais produit fon fruict rond ,& de diuerfes façons, SES Ko fi ail il e) faire des targes & boucliers. Il iette plufieurs racines qui vont courant à fleur de verre, qui eft caufe qu'il ne peu endurer le froid. Cependant que les Figues ne font pas meures., elles font pleines d'vn fuc comme de lait ; mais eftans meures , il ef comme de miel. Dauantageelles ont AAA vne Ce SDS à : " . A 2 comme il a cfté dit, au bout des branches, aupres de 1 NN DE) . . . . = CA queuë desfucilles. Son bois eft blanc & fpongisux com- QUE me celuy dela vigne , toutefois ileft fort, & propre pour ORAN, LUN PE POUND În L Ÿ Ur ] We _ LITRES = ÿ DUREE Lu Y MN TER € PSN \ db > ; TPJEE aux Corol, c,18 s.liu.t, L'odon 11.6, chap.46. Liu,r3 cg Liu.4.ch. 73 Liure deg vlceres, Les efheres, Marthicl fur Diofg. Bu.r. chap 145. Liu.zs c18» Liu 4.de Phift.ch.2. & ç« Liure 1. des Georg. Enlaforeft, chap.4r. Aux Efpi- neux ch. 40, Matthiol au mefme lieu, Liu, sc 19. Le lier, Les vertus. Liu.r.c.14s. 1 284 Liurell. del'Hiftoire des Plantes, vne chair molle, fort bonneà manger, & pleine de plufieurs grains,que les Grecs appellenr xy%e#- pidas ; 8 Pline Frumenta Car, dic-il, soutes Pigues font tendres à manier. Quant elles font meutes elles font pleines de grains , & vie de ce mor Frumentaintus. Au refteles Figues les plus eftimées font celles qui ont la peau creuaflée, & qui ont la chair plus orafle , eftans plus douces, & de meil- leur gouft queles autres. Elles font meurés en auromne au mois d’Aouft, 8 en Septembre : mais les Primes-rouges , où Figues-fleurs , font meures en efté. On les amañle eftant meures: puis on les fait fecher au Soleilfur desclayes , rant pour manger , que pour feruir en Medecine. Eftans feches on les garde dans des tonneaux. Il y aabondance de Figuiers en Italie , Efpagne , en Languedoc, & Prouence. Aux païs froidsil n’en croift finon dans les Iardins , 8 Vergers , aux lieux qui font à l'abry, & couuerts de la bize. Il n'ya pas long temps, que l'on a treuué la façon, tant les hom. mes font curieux , de planter au printemps les branches des Figwiers à l'enuers, mettant le bout de deffus de Ja branche en terre. Par-ce moyen ôn les peut Chamayce,on petit Figuier. planter dans des pots de terre pourles tranfporter cà & la où l’on veut: carla plante demeure ronfiours petite 8 baf- {e , n'ayant iamais de hauteur plus d'vne coudée; &neant- moins elle né laiffe pas de porter aurant comme fi elle croif- foit bien haute. Ce qui eft fort beau à voiraux Vergers & Jardins , quand il yena le long desallées”; & qu'il fe faut CR BARS, baifler pourrecueillir le frui&t ; ou bien aux feneftres & aux 1 MER) BEEN / À D EN) Vin @N, Cutrées des grandes maifons, dedans des beaux vafes. Fe quand ce vientl’hyuer on les peur mettre dansles caues , 8e lieux chauds ; dont par ce moyen ils bourgeonnent, & por- tent leur fruit pluftoft que les autres. Les Figses meures frefches cucilliesnuifent à l’eftomac, felon Diofcoride, laf- chentle ventre; mais ce flux là eft bien aifé à guerir. Elles font fuer, & fonc venir des boutons par le corps, appaifent la foif , & amorttiflent la chaleur. Les feches font chaudes de leur nature, & nourriflent bien ; mais elles alterent , & fontbon ventre. Elles fonc contraires aux defluxions qui tombent fur l'eftomac,& le ventre:mais elles font fort bon- nes augofier ,à l'artere afpre, aux reins, alaveflie, & à ceux qui ont mauaife couleur pour auoir efté long remps malades , à ceux qui ont l’haleine courte, aux hydropiques, & à ceux qui ont le haut mal. Bouillies auec de l’hyffope,ës prinfes en breuuage elles purgent la poitrine, & font pro- pres à la toux vicille, 8 aux longues maladies des poul- mons. Pilées auec du Nitre , & femence de fafran baftard, &c mangées elles lafchenrle ventre.Leur decoétion eftbon- ne pout l'inflammation de l’artere, & desglandes de def 7 }) 4 ja ur Ci. JR: IH À ET AP A 2 11, Ce = AT (AT EE fous la langue , fi on s'en gargarife. On les mefle auec farine d'orge pour faire des Cataplafmes. Onen vfe auec du Fenugrec pour fomenter les lieux fecrers des femmes auec de la phchifanne. La decottion-d'icelles auec de la Rue eft bonne pour faire des clyfteres pour les tranchées du ventre. Eftans cuites & appliquées elles font refoudre les durtez. Font meurir les apoftumes de derrier l'oreille, & les foroncles ; & auffi ces apoftumes larges qui visnnentaux lieux glanduleux, qu'on appelle Pari Singulierement fi l'on yadioufte de la Flamme, du Nitre, ou dela Chaux : mefme fi on les mefle toutes crues auec lefdires chofes elles font la mefme operation. Auçc de l’efcorce de Grenades elles nettoient l'excroiflance de la chair furles ongles. Auecdu Vitriolelles gucriflent les defluxions defefperées desiambes; & les vlceres malins. Mefme elles fonrbonnes pour les hy- dropiques, fon en fait des Cataplafines, en les faifant cuireauec de l'Abfnthe, & farine d'orge parmy du vin. Bruflées , & incorporéesauec de la cire elles gueriflentles mules aux talons. Pilées crues & incorporces auec Mouftarde , & quelqueautre liqueur, &c diftilées dans les oreilles, elles gucriflencleur tintement, & les demangeaifons. Le lait des F/gues tant fauvages qu'autres fait cail- ler le lait comme la prefure , & fair decailler celuy quieft caillé , comme levinaigre. Ii vicere le corps, ouure les conduits, lafche le ventre, ouure les conduits de la matrice, beu auec des Aman-" des pilées. Appliquée auec vniaune d'œuf, ou cire de Tofcane ilprouoqueles menftrues Ileft bon en Cataplafme auec farine de Senegré, & de vinaigre pour les gouttes des pieds. Mefléauec de griotte feche il nettoyeles lepres , les derres, vitiligines , les caches du vifage ; le mal Sainét-Main, la tigne de la tefte. Ileft bon contre les piqueures des fcorpions, &àla morfure des befles veni- meufes & du chien enragé, fion en fait diftiler dedans. Il appaife la douleur des dents, fi on met de- dans de la laine qui en foit abreuuée. Ilofte ies demangeaifons des verrues , fionen frotte la peau à l'entour, l'ayant incorporé auec de l'oingt. Auvanten fait le fuc ‘des branches rendres Figuer AuHAGE, … DesFigues Chap. XVIL 285 Jauvnge. Or poux Ie tirer il les faut cueillir lors qu'ils fonc pleins de lait, deuant qu'ils bourgeon- nenc, & les piler , puis faire fecher le fuc à l'ombre. On vfedulaiét, & du fucaux medicatments qui vicerent. Les petites branches cuites auec de chair de bœuf la rendent tendre. Si en cuifant le lait du Figuier on le remue auec vne verge de Figuier au lieu de fpatule , il en fera plus laxatif. Les Fignesn'eftans pasmeures, qu'aucuns appellent Frines, cuites, & mifes en Caraplafme amols Jliflent les efcroüelles, & autres neuds eftant appliquez deflus. Meflées toutes crues auec du Ni- tre , & de la farine elles font choir les poireaux, les verrues, & les excroiflances qu'on nomme Thy- mia. Les fucilles en fontroutautant. Enduites auec fel & vinaigre elles gueriflent la tigne de la telte , les veflies quiviennenrt de nuict, & les furfures , ou peau morte. On en frotte les bourons ‘oucxcroiflances qui viennent au fondement, & l'afprete des paupieres., Les fucilles des Figuiers zoirs, & lestendrons , font Bons ponr frotter les vitiligines. Ils{ont aufli bons contre la morfure des chiens, & aux vlceres que l'on appelle Fami. Les Figues qui ne meuriflent pas mefléesauecles fueilles de Pauot fauuage', tirent hors les osrompus. Incorporées aucc de la cire elles font refou- dre les foroncles Appliquées auec des Ers, & du vin elles foncbonnes aux morfures des Mufarai- » gnes ; & contre le vénin des Scolopendres. Des cendres des ieunes branches du Frgnfer tant cul- “ciué que fauuage on en fait de la lexiue, dans laquelle il faut faire fouuent tremper ces cendres, iufqu’à tant qu'elle enuieillifle : carelle fe fait cauftique. Elle fert aux gangrenes, elle nettoyc & confume les excroiflances. La maniere d'en vfer elt de tremper vneefponge dans certe lexiue; & l'appliquer deflus. Quelquefois on en fait des clyfteres pour les dyfenceries ; & aux flux de ven- tre qui durent long temps. Onen {yrin oueaufliles vlceres profonds, cauerneux & grands. Carel- ce mondifie ,foude, & fait reuenir la chair, & reioinét les bords des vlceres, ne plus ne moins que ls emplaftres qu'en met fur les playes frefches & fanglantes. On en boit pout diffoudre le fang caillé. Onen donne auf à boire de tourc frefche coulée auec vne once & demie d'eau, & Vn peu d'huile , à ceux qui fout tombez d'enhaut, aux ruptions , & retiremens des nerfs. On en ordonne baufi vne once & demie de toute pure aux cœliaques & dyfencerie. Elle eft bonne meflée auec “d'huile pour oindre les nerfs intereflez, &les nerfs retirez : car elle fait fuer. On en boit quand kon 2 beu du plaftre , ou qu'on a efté mordu des phalanges, Toutes lexiues fontles mefmes effects, principalement celle du Chefne;toutes neantmoins font aftringeanres. Pline dit, quele fuc du Figurer quieft comme laid, tient de la nature du vinaigre : aufli fait il cailler le lait comme la pre- … fure. Or Diofcoride efcric cela autrement ; à fçauoir, que le fuc du Figuier autant du prié com- me du fanuage fait cailler le lait comme la prefure ; & diflout celuy qui eft caillé , comme le vin- … aigre. Mais reuenons à Pliae:Le remps,dit-il,de cueillir ce fuc eft anant que les Figues Joient meures a » Le faut faire [echer à l'ombre. Il eff propre pour ouurir les vlceres ; &* pronoquer les menfirues eflant ap- … pliqué auec un iaune d'œufou prins ex breunage auec d'amydon. Au lieu que Diofcoride dit : A vlcere Le corps,@ defopileslalche le ventre, @ ouvre la matrice prins en breunage auecdes amandes. Appliqué avec un iaune d'œuf il pronoque les méflrues,c.Là où Diofcoride dit:1/ fait meurir les apolumes lar- _EQ des glandesiprincipalement [ion y adioufle de la Flamme,du Nitre,ou de la chaux:{] ya aux com- M imuns exemplaires de PlinesCe qw'il fera auec plus d'eficace.fi on y adioufte de la chaux ou du Nitre. … En l'exéplaire efcri à la main que Cornarius à, il y as Avec plus d'effcace.eny adiouffat de la chaux, ee mes … du Nitresou de la mouffarde.Là où il y a au Pline vulgaire;Oz l'applique fur les vlceres des jäbes auec grenaille de bronze , @* auec des Grenades, à La chair qui croiff aux racines des ongles : Il ya au vieil exemplaire; Aux vlceres des playes,auec grenaille de bronXe,@raux apoflumes de derrier les oreilles, & excroiffances de la chair aux racines desongles,auec des Grenades. Tellement que là où Diofcoride dit;l’Efcorce des Grenndes;Pline dit les Gremadess Etlà où Diofcoride dit, Avec du Vitriol; ilfemble que Pline ait leu ff anus se, c'eft dire, la roïilleure on fleur d'airin,s'eftant laifié tromper par l'af- . finicé des mots. Or ce qui s'enfuitapres en Pline;E/es referrent le ventre, ff on en mangesl] faut qu'il … Vait, Elles lafchent. Quant à ce que Diofcoride dit:Effans pilées crues auec dela monflarde,& quel- que liqueur,elles fernent aux demangaifons & aux oreilles qui corment Jr on er diflile dedans:cela n'eff pas en Pline.Ruel en fa traduction a leu omrvamur à dypo ri Cornarius ne lit pas ainfi:car il traduit ainfi ce paffage.Pilées crues @ meflées auec de Mouffarde claire, @ mifes dans les creilles elles guerif- … {ext dre. Er de faitil a raifon de dire,qu'il les faut incorporer auec delamouftarde claire.& ainfi il D'yfaudra point d'autre liqueur,& par ainf il ne faudra pas lire come Ruel.Ou bien'au lieulde vye0, il faudra lire rw, felon l'opinion de quelques vns. Cequi eft adioufté en Pline:7/#y 4 point d'arbre qui face les cendres plus fortesielles nettoyent les vlceres s & ce qui s'enfuitspar les cendres il faut en- tendre la lexiue,que Diofcoride appellé sevfwFinalemét ce que Diofcoride dit,que toutes les lexines … font affringeantes: Galien reprend cela; d'autant que la lexiue acquiert la vertu dela cendre parla- pue 8. Je quelle elle pañle. Et veu que toutes les cendtes n'ont pas vn mefme temperament, par confequent ST ie la lexiue qui fera paflée à trauers d'icelles,ne l'aura pas aufñli femblable, Or fuyuant l'opinion de Ga- lien, les Figres engendrent moins de mauuais fuc, quetous les autres fruicts d’haftiueau, & mefime Liure 2. des » que ceux d'automne qui font de garde. Sine font elles pas du tout exempres de ce vice : toutefois Alim. elles ont cela de bon , qu'elles fonc toft digerées, & penctrent viftement par tout le corps, pource | quelles Aumef lieur 286 Liurelll.de l'Hiftoire des Plantes, qu'elles font abfterfiues. Auffi les graucleux apres en auoir mangé, piflent force menuë grauelle. Et combien que tous les fruiéts d'automne font de peu de nourriture ; toutefois iln’en prend pas ainfi des Figues. Toucefois elles n'engendrent pas vné chair ferme & mafliue, comme la chair de Por- ceau : mais bouffe & molle, comme les feues. Mefine elles {ont femblablement venteufesidontel- les feroient aflez facheufes,fi ce n'eftoir qu'elles paffent vifte ; au moyen dequoy la ventofiré qu’el- les engendrent ne dure guieres. Et pour cette caufe elles nuifent moins que tous les autres fruicts. Au refte les Figues meures font beaucoup meilleutes que les vertes: ce quife voit aufli en tous les autres fruiéts, combien qu'il ny a pas tant de difference : car les Figues menres ne font comme rien nuifibles. Et au chapitre fuyuant où il traitte des raifins, ildir ainf : Tout ainfi que les Figues & les raifins tiennent le premier rang entre tous les fruictssaufli nourriffent ils mieux que vous les fruits d'haftiueau, & engendrent fort peu de mauvais fuc: fur tour quand ils font bien meurs. Or qu'ils _ foient de bonne nourriture il appert en ceux qui gardent les vignes : car combien qu'ils demeurent enuiron deux mois fans manger autre chofe que Figues , & raifins, fi ce n'eft qu'ils mangent quel- que peu de pain parmy , ils ne laiffent pour cela de fe remplir & engraifler. Tourefois leur chair n'eft pas ferme & mafliue comme de ceux qui viuent de chair; mais daque & humide. Aufli elle s’abaifle incontinent , & fe retire auffi toft qu'ils ne mangent plus de ces fruiéts. Parlanct aufli des Figues feches ildit ainf ; Les Figues féches font de grand proffit & vciliré ; toutefois fi on en mange beaucoup, elles nuifent ; car elles engendrent vn fang qui n'eft pas bon ; dont elles font venir tor- ce poux. Elles font incifiues & attenuatiues ; au moyen dequoy elles efmeuuent le ventre, & ner- voient les reins : mais elles nuifent à l’inflammation du foye & de la rarelle, comme les Figues fre[- ches ; non pas que cela vienne de leur propre natute : mais elles ont cela de commun auec toures les viandes & breuuages doux. Que fi ces parties-là fonc opilées, les Figues feules ny fonc ny bien ny mal : mais eftans meflées auee des medicamens incififs, atrenuarifs, & deterfifs elles y feruent grandement. Pour cette caufe aucuns Medecins en tels accidens du foye, & dela ratelle ordon- nent de manger des Figues long-temps auantle repas aucc du Thim, ou du Poyure, ou du Zin- zembre ; ou du Pouliot, ou de la Sariette, ou du Calamant, ou de l'Origan, ou de l'Hyflope. Sem- blablement , fon mange des Figues féches auec quelque chofe qui foir de qualité acre, ouincifiue, ou attenuariue , elles feront profitables non feulement à ceux qui ont le foye, ou la ratelle oppilez: mais auffi à ceux qui font en fanté ; veufqu'il eft bien requis non feulement pour les malades : mais auffi pour les fains, que les conduits du foye par lefquels la nourriture pañle, foient ouuerts. Pour ce on a accouftumé de manger les Figues auec du fel, quieft exrenuatif, & du vinaigre, & du Ga- rum , pource que l'on a cogneu par experience , que cela eftoit profitable : mais ceux qui en man- geut auec quelque viande groflicre, en font grandement offencez. Ourre-plus en vn autre paf- fage traittant de la vertu & cemperament des Figses il dir ainfi; Les Figues feches efchauffent au premier degré complet, ou mefme au commencement du fecond. Auec-ce elles font de parties aucunement fubriles ; parle moyen de ces deux qualitez elles font mourir lesenfleures , & font aufli refoudre viftement. Mefme eftant appliquées feules elles fonc telles operations. Toutefois quand il eft queftion de faire meurir micux, il les faut mefler auec farine de froment , &c'auec fa- rine d'orge pour refoudre. Le pain tient le milieuentre ces deux facultez. Or ileft à fçauoir, que celles qui fonc plus grafles, fonc plus propres pour faire meurir ; mais celles qui font plus acres, fontaufi plus deterfiues & refolutiues. Sion les fait cuire en l'eau long-temps , il fe fera vne li- queur femblable au miel, non‘feulemeut quant à la confiftence : mais aufi quant aux faculrez. Dauantage les Figues frefches à caufe de l'humidité qu’elles ont, font de moindre vertu ; éoutefois autant les vnes que les autres lafchent le ventre. Ze Figuier eft d'yne temperature chaude , & de. parties fubtiles. Ce qui appert par le fuc rant du bois que des fueilles ; car l'vn & l'autre eft forc chaud. Parquoy il n’eft pas feulement mordicatif , ou fort deterfif ; mais auñffi il vlcere, 8 ouure les veines,& fait tomber les verruesimefme ileft laxatif. Orle fuc du Figuier fauuage queles Grecs appellent, Eriseum, & les Latins Caprificus, et de plus grande efficace en toutes chofes, que celuy du domeffique. Mefme fes branches font d’vn temparament fi chaud , & de fi fubriles parties, que fi l'on en met cuire parmy la chair de bœuf qui foit duré , elles la feront deuenir tendre & friable. Aumeblieu. Marchiol dir, queles Afthmatiques fe fentiront merucilleufement foulagez , s'ils mangent rous les matins deux ow trois Figres, qui avent trempé toute vne nuit en eau de vie. Le laict du Figuicr guerit les oreilles qui font pleines de vers. On ouure facilement les hemorrhoïides en les frotrant auec des fueilles de Figwier. Les Fignes cuites auec des racines de Flambe ou de Guimauue,ou bien des oignons de Lis, font fort propres pour faire meurir les apoftumes larges qui viennent aux glanduleufes. Democrite dit,qu'on aura des Figwes d'haffineas.fi on oint le Figuier d'huile aucc du fumier de pigeons : Et au contraire des rardiuesfi on ofte les premieres Figwes lors qu'elles font vn. peu plus groffes qu'vne feue. On peur faire des Figniers qui feront fi petits par artifice, qu'on les pourra tenir aux feneftres dans des pots de terre en la maniere qui s'enfuit : Il faut coupet au prin- temps vne ieune branche de Figuief vn peu deuant qu’il bourgeonne, quand il eft defia botronné 5 & ayant tordu la cime, la faut planter en vn vafe plein de terre, la cime contre bas ; & femer à l’en- tout Liure 8. des fimpl, 1 » DuFiguierdeCypre, ChapXVIIL 2387 Mtout vnpeu de millet, &-d'orge ; & la couurir de terre , laiffant le bout par où elle à cflé coupce hors de reste, Par ce moyen elle iettera des petites branches, lefquélles s'efpandans à lentour du vafe, produifent en peu de temps des Figue:; & neantmoins l'arbre demeure toufours fort petit. On tient pour afleuré, que le Figwier n'eft iamais frappé de la foudre non plus que le Laurier: Frenrerde Cypre, de Rauuof, CHAP. XVIII : V x enuirons de la ville de Tripoli, quieft en Sy-'Ze lié. , rie, il s'y voic ainfi qu’efcrit Rauuolf,plufieurs {or- | ZEN LE tes d'arbres; comme entre autres de ceux que les WA 0) 2 à ” Grecsappellent Sycomores:8& les Arabes Afumcir2, 4 / Ë CA je defquets Theophrafte & Diofcoride eftabliflent deux efpe- res spaces. Se } } | p on de abondance. Or ces Figuiers de Cypre,quicroiflent aufli en UD (2 0e orand nombre en Syrie, fonc arbres grands & hautsicarils’en Î = voir d'aufi grand que les Meuriers blancs, aufquels ils reti- 14 formt: R 2, OS rencaufi quant aux feuilles, finonque celles-cy font vn peu (£ SES x , : dl plus ronds, & ne font point dentelces à l'enrour. Ils portent f à leur fruict quatre fois Fan, non pas pat le tronc & par les AE ÿ zrofles branches;comme le Frgszer d'Egyptesmars fur des bra- chettes ou reictrons qui en fortent. Cefruiét refemble à vne Figue, finon qu'il eft plus petit, de la groffeur d'vne Prune, & / plus doux : cellement quil en eft plus mal-plaifant , & pat confequent de peu d'eftime : & toutefois les pauures gens VA 7 en achertent.Ceft arbre s'aime aux valées & en la plaine. ut 2) 7 & ; N 70 ” NS Du S'yco/nore. C H À P, X1LY: 7 CE le Li 7 F221 nn Ur. » PERS ! L ‘ NE] NZ Esr arbre eft nommé en Grec cvwuep@: en Latin A PUTPAN, : : : : nn | Sycomorus, & Ficus Ægyptias Pline & Theophra- Site l’appellenc Aorss Æcyptia : les Arabes A14- Les noms SN 5 dc. de 3 se Iralien S _ Liu23;.ch+. | IREIÀ ; CAUMIPEIZ,, OÙ Grumme1zt : EN Italeù $yco & liu.13. c.7 | Le Sycomore. m0t0,8c Fico d'Egitto: en François Sycomore : en Boheme A10- tiure £ de rise. Aucuns l'appellentaul Sycaminon , fuyuant le tefmoi- l'hift.chz. gnage de Diofcoride. Son fruit s'appelle aufli en Latin Syco- mort. Or les plus doétes Simpliciftes tiennent pour tout af- ; A feuré : que la plante qui eft icy peinte, foit lewrsy Sycomores = 2 d'autant quelle a les principales marques que les anciens au- ES AV theurs onr attribué au Sycomore. Car Diofcoride dit, due NX > i) | à — c'eft vn grand arbre comme lé Figuier, fueillu ; & ayant caucoup de lait ; & les fucilles comme le Meurier. Il pro- Ni v À VA Qt cas ire \ / À ES = 4 z = ; ; : N IRSMEE 2) ) A duit fon fruiét croisou quatre fois l'an ; & ce nom parles La forme. | KT =] Ÿ LE Ée Le 4 ir 1 ; 3 s = blab À Linie, rt 2 A {: LS ranches comme le Figuier 5 mais par le tronc , femblable à ‘ la Figue faauage , plus doux que les Figues qui ne font pas meures,8 fans aucuns grains au dedans. Îl ne meurit point, fi on ne l'eforatigne auec les ongles ou quelque ferrement. Il croift aufi vn arbreen Cypre d'vne autre forte, comme luy RE mefme dit:Car eftanr Or il a la füeille du Sycowore,le fruict SE de la groffeur d’vne prune, baucoup plus doux, & tout fem- A] blable aux fufdirs quantau refte Theophrafte l'appelle 24e4- Ÿ vier d'Egypte, difant ; Ez Ecypte il y à plufieurs arbres ( Pline lir, des arbres propres,c'eft a dire qui ne fonc pas ailleurs, )cow- me le Sycomore,@ La Perfea, érc.Or le Sycomore, eff pour le plus PRÉ Jounent comme le Sycomore qui croiff icy : car il à [a fueillé n Éà Jemblable,@ la grandeur,ér toute [x profpettine. Or il porte le à fruict en fon particulier diffemblable à tous les autres € par- tant il ef remarquable entre tous : car il ne jette pas [on fruité +, | , par fesbranches, ny par [es rameaux; mais par le troncs [em- blable à la Figue en grandeur dr à la moñffre ; mais au [nc @ en la douceur aux Figues [auuages beau: coup plus doux pour le plus fouvent, n'ayant pourtant aucun grain, @ vient en plus grand nombre. Ilne peus meurir fonne l'efcratignentimais ayans des onglesde fer ils l'efgratignent.Ef quäd ils l'on efgra- | > | figné Anmefliei: PA) — TN Nes == ERÉE SL 288 laiurellil. del Etiftoire des Plantes, rique, il meurit dans quatre tours. Ayant oslé celles-Làil en produit d'autres,é du mefne lieu, fans riéro changer : G' difent que celn Je fait iufques à trois fois , voire infques à pluficurs. C'eflun arbre qui 44 beaucoup de lait , Gr dont le bois eff wtile à beaucoup de chofes. or il femble auoirie ne [cay Quoy de particulier entre tous les autres ; car mis en l’eau effant encor verd, il s'en va incontinent au fonds:car 45 le jettent aux foffes @* aux effangs , pour le fecher. Or eflant plongé au profond , il [e deffeche ; quand il eff entierement deffeché il vient au deffus, é*furnage, & Jemble qu'il eff alors bien deffechés car il denicnt leger, & tendre. Voilà donc les chofes particulieres qu'a le Sycomore. Or le naturel du FIN guier qu'on somme Cyprien en Crete.luy femble retirer en quelque façon. Car auffi iceluy porte fon frucÆ Par le tronc, où par Les plus groffes branches, fe ce eff que Les ramcaux en 1CterRÉ AUCUMS ; qui font pe-. #55, fans fueilles , comme fi c'eftoient des racines , aufqnels eff le fruiét. Or le tronc effgrand , & fort femblable an Pin; @* à la fucille comme l'orme, ILictte fon fruict quatrefois , autant de fois q#'il fait de pouffées : mais il n'en meurit point, fon fruité n'ayant point eslé fendu,&r fon ne fait Jortir fon lait Quant à la douceur, @ au dedans il eff femblable aux Fiçues [auuages; la groffeur ef comme des Sor-\ bes. Car il fauc lire ainfi felon Pline, & non pas uéye@ maires wexxuwiaw. Ce que Pline a emprunté Liui3.chye de mot à mot, difant; Ex Egypte on treuue plufieurs arbres , qui ne font point ailleurs; Jincalicrement des Figuiers, qui pour celle caufe font appelle Ecyptiens. Ceff arbre à la fueille comme le Mcurier es grandeur & à la monftre. Il porte Jon fruict Par le tronc, @ non par les branches. Ce frui ef} comme vue Figue fort doux , fans aucuns grains Au dedans: L'arbre eff fort fruëlueux : mais le fruiét ne meurik point, ion ne l'efgratiqne auec des ongles de fers quoy fait il ef} meur dans quatre tours € apres, qu'on l'a cueilly il s'en treune un autre deffouss de forte qu'il porte ainfi infqu'à fept fois en eflé, auquel temps ileff plein de lait. Mefine [ans l'efgratigner il ne laiffe pas de porter quatre fois en.esté, le fruiét nor:= aeau faifant tomber l'autre deuant qw'il [cit meur. Son bois eff de grand feruice,er fi ef fingulier en or efhece : car incontinent apres l'ancir conppé, il le faut plonger en vu esfanss parce-moyen 11 [e feche. Du commencement ilua à fonds , puis apres il rage [ur l'eau ; de forte que l’eau, qui à accoulumé d'arrou- fer tout autre bois, [ucce maturellement toute l'humeur de ceSlui-cy. Quand ilcommence à nager [ur l'eau c'eff figne qu'il eff bien affaifonné. Or il fe treune en Candie des arbres quafi [emblables aux Syco- mores, qu'ils appellent Figuiers de Cypre: car ilsont bien leur frui&f attaché au tronc Gr és groffes bras ches. Ils iettent aulfi certains boirgeons fans fueilles , qui refemblent a des petits raifforts Letronc dé l'arbre eff conime celuy du Peuplier , à la fucillecomme l'Orme. Ils portent quatre fois l'an, r bourgeon- nent autant de fois. Leurfruict aulfi ne meurit pas, [iron qu'on en face fortir le luiët en efgraticuant. 1} a le goust @ eff fait dedans comme vne Fique, > de La groffeur d'une Sorbe. Voilà ce qu'en dit Pline: ones Quant à ce que Diofcoride dit que le fruiét du Sycomore eftoit appellé Sycowore, à caufe de fon Alim. gouûit fade, & qu'il n'a aucune aigreur: Galien l'en taxe roût notoirement: difant que ceux-là fonr tidicules, qui difent qu'on a nommé ainfi les Sycomores, pource qu’ils ont le fruiét comme les F5- gues folles : car au contraite ce nom là eft venu de ce que l'arbre rient en partie du Meurier, & en partie du Figuier. Quant à ce aufli qu'il dit, que le Sycomore eft vn arbre bien fucillu ; cela driea efté caufe que plufieurs ont douté, s'il y faudroit point lire commeil y a en Theophrafte rcAterot 5 rù dsdhoy cQédia in, Ceff arbre eff bien plein de fuc ou de laitf Ruelen fa traduétion à mis l'vn&z l'autre.freillu dr plein de laiéf,cowbien que cefte derniere claufulene fe treuue en aucun exeplaire, Aug En outre ce que Diofcoride dit aufli, we Le fruit du Sÿcomore ne meurit pas.fi om ne l'ouure auec l'on œuf. leon auec quelque ferrements Theophrafte & Pline difent qu'il faut que ce foient des ongles de fer. Dont Thcophrafte en rend laraifon: Le Menrier d'Egypte porte [on fruit par le tronc, d'autant quil eff plein de fuc & fertil. Ce qui appert ence qu'il pouffe fon fruiéf plufieurs fois par un mefnie lieuapres quon à o$té le premier. Et de fait, iln'y a rien qui l'empefche de meurir fon fruit, from que l'on l'efgra- signe, @ quon l'engrail]e d'huile, que la trop grande abondance de fuc G' de nourriture : car ér l'ef- _ gratignant on en fait fortir quelque peu; ainfi l'huile anec la chaleur du Soleil fai vilement meurir ce tea F Les fruit apres qu'il eff onuert. Et en vn autre éndhoit il dit, que le Meurter d'Égypte ne peus meurir for FT feuiét pour effre trop abondant en fuc G* nourriture,finon qu'on l'efgratiqne &* qu'on le! engrailfe d'hui. Au meflicu, e- Diofcoride eft encor different d’auec Thcophrafte , quand il efcrits#/ croiff auÎfiun arbre d'autre forte en Cypre, car eStant Orme il # lafueille du Sycomore. Au lieu que Theophrafte dit, J{ [e treuné: en Candie des arbres quafi femblables, qu'ils appellent Figuiers d'Egypte. Puis apres 1/4 le tronc fem- blable au Peuplier, € la fueille de l'Orme: Pline dit que le fruiét eft gros comme vne Sorbe : mais Theophrafte & Diofcoride difentuéy20€ fier xouxvunAors Le fruict eff gros comme une Prune. Suye uant donc l'opinion de fi braues autheurs il appert que ceux-la faillent qui prennét pour le Sycoe. a 24 ge cefk arbre que l'on voitfouuent aux Conuents,aux places des Temples,8c Cimerieres , des grains duquel les Moines font des Pacenoftres,ou Chapelets pour la deuotion des femmes. Sa defcriprion ef mife cy apres fous lenom de Zivbier blanc Or le Sycomore et vn arbre quine croift point ailleute qu'en Egypre, au cefmoignage de Theophrafte, Toutefois il en croïft aufli en Carie & àRhodesen quelques lieux où le bled ne peut pas croiflre , eftant de grand proffit en temps de cherté , pource Liare.r44. qu'il porte beaucoup rous les ans. Il eff roufiours verdoyant , & produit à diuerfes fois fon fruiét ess Lstétis Qfé Selon Diofcoride,le fruit du Sycowore fair bon ventresmais il nourrit fort peu,& eft contraire à l'éltornac, : DelOliuier, Ch el'Oliuier, Chap. X X. 289 l'eftomac. On tire du fuc de c'eft arbre lors qu'ilieune , & deuant qu'il porte fruiét ; en entamant le deflus de l’efcorce auec vne pierre ; car fi on l’entamoit plus auant, il n’en fortiroit point de fuc. On amafñle cefte larme aucc vne efponge ou de Ja laine 5 & l'ayant fait fecher & reduit en trochif- ucon lagarde dans des pots de terre. Ce fuca vertu de remollir, & fouder les playes , de re- [ foudre les apoftumes qui ne peuuent venir à maturité. On en boit auflicontre la morfure des ferpens i où bien on lapplique deflus ; & pour la durté de la rarelle , pour les douleurs de 1 eftomac , & pour les friflons des fieures. Au refte il fe gafte incontineñt. Pline dit, Lin 23.e7t : quily a vne particuliere forte de Meures qui croiflent en Egypte, dont l'arbre eft plein de fuc , fi on entantne l'efcorce par deflus : mais fi on l'entame plus auant, iln'en fort point; ce quieftef- merucillable. Ce fuceft bon contre le venin des ferpens, & à la dyfenteric. Il fair tefoudre les apoftumes larges desparties glanduleufe , & toutes enfleures. 11 confolide lesplayes , appaife la douleur de telte , & des oreilles aufli. On ordonne d’en boire à ceux qui ont la ratelle mal difpoféc.On l'applique aufli contre les friflons des fieures. Il fe gafte incontinenr. Or Pline dit LHiuré.cz8, ces mefmes chofes en vn autre endroit , & mal apropos , de noftre Afewrier , & non pas A Es du Sycomore ; comme nous l’auons defia remarque cy deuant. Galien dit auoir veu en Ale- Liure 2. des xandrie vne plante de Sycoore auec le fruit , femblable à vne perite *Figue blanche. Cefrui®, in dit-il , n'a point d'acrimonie : toutefois il cft aucunement doux, & plus humide & froid que les Meures, Ou bien il faut dire , qu'il eft de nature moyenne entre les Afeures & les Fignes. Et c'elt de la » Comme ie croy, qu'il a pris fon nom : car c’eft vne moquerie de dire que ce fruiét foit ap- pellé Sycomore àcaufe qu’il refemble aux Figues folles. Or ce fruit croilt autrement que les autres: , “caril ne fort pas des branchettes , ou tendrons ; mais des groffes branches & du tronc ; car E ce paflage fur la fin, le mot Grec d'xpeudrer eft mal mis , au lieu de gérer, qui figrifie “Le FYonc. Del'Olinier, | | CHAP. XX. “ OLIVIER domeflique fe nomme en Grec &xie jue@ en Latin Oea fati- Les noms. ua:en Arabe Zaiton , ou Caiton: en Italien Olivo domeflico : en Efpagnol © tes & moindres , aiouesau bout, efpelles, & graffes, attachées à vne queuë for courte, vertes par deflus, blancheaftres par deflous , & qui ne tombent jamais, ayans vn ! QU. __ gouft amer & vn peuacre. Il fair des fleurs blanches atta- | l'Oliuier domefique. chées en grappe, defquelles fortenc les fruiéts, qui font pre- mierernent verds , puis apres palles; puis deuiennenc pur- | Er |A purées ; en fin ils font noirs, [ls s'appellent en Grec du | nom de l'arbretAæiæ én Latin O/ive: en François Oineÿ. Liwts.cx. | Pline dit, que quand les O/ives commencent à noircir , on re les appelle en Latin Drwpas,8&c en Grec Drypetas Etenvnau- Hw12e:7 tre lieu il dit, qu'on appelle l'O/ive Drupa deuant qu'elle * foit bonne à manger , lots qu'elle commence à changer 7) decouteur. Lebois de/’O/inier eft beau , mañlif, veineux, y &cmadré, & brufle aufli bien verd que fec. Virgile met ærois efpeces d'Olines; les Orchites , les Ronguettes , & celles qu'on nommoit Paufiennes. I] dit auñli qu'elles n'ont point de befoin ny de houë , ny de ferpe , ou autre culture; difant. \\\lES CARLA Te ] I) ) 7 IL Fe JE d 7) #) ‘Up pq L'Olivier à cela,qu'il ne demande point \ La jarpe ny la houë, eflant planté à point Liure. 2, des Depuis qu'ileff repris. À . Georg Matthiol dit auffi , qu'en la Tofcane il n’y a que de trois fortes d'Olines ; les premieres {ont celles que les peñrés Oliniers portent, qui toutefois foncbelles, & aufli grof- surDioge 1i, fes que celles de Bologne. On ne s'en e que pour f-chairs. manger apres les auoir confites en fel:car elles ne font pas propres pour faire de l'huile ; d'autant qu'elles fonc plus de lie que d'huile. La féconde efpece eft de celles qui font fort groffes & de belle couleur ; soutefois elles à fontmoindres que les precedentes, & fort bonnes à faire Tome premier, BB l'huile sa £iu.15. ch3. Liu.r7.c.x2. Liu.4.ch.8. Aumef lieu. Au meflieu, Lelien. , Liu,rs.ch. 1. Liu 2r.c.10. Eu: s,c8. Liu.241c.r, Liu:18-c.18. Le temps. Limrs.c3. 290 LiureÏlT de l'Hiftoire des Plantes, on. l'huile : car non feulement elles le fontiaune, doux, clair, & meilleur que celuy des autres : mag elles en fonc aufli beaucoup. Elles croillent fur des 2r4nds Olinisrs hauts comme Noyers,qu'on ap4 pelle à Sienne Ofiuaftres.La troifiéme cfhece eft de celles qui croiffent ordinairement par touc,& font fort communes. Auiourd'huy Les plus groffes oliues, & les meilleures, fonc celles que l'on appoité" d'Efpagne confites en fel. Pline en mer bien plus de fortes; Les Liciniennes, qui font fort bon hui: le, principalement en vn quartier à l'entour de Venaffii. Or Venaffri eft pres de Traiette, & den Fregelle pres de la riuiere de Gariglian furles confins de la terre de Labeur, là où Strabon dit qu'il croilt de fort bon huile. Puis apres il y a les Comines, Conties, Sergies. En outrés il y ales PUY PUTÉESM les Superbes , les Royales, qn'on appelle auf Æfaiorines. Les Phanlios , celles de la marque d’Anco- ne, les Sidicines. Il y en a aufli qui eftans fechées toures feules , font fort douces d'elles mefime, voire plus douces que raifins de cabats; toutefois il s’en treuue peu,& ce en Afrique feulement, & à l'entour de Merida Ciudad. En l'Andalouzie n'y a point de plus grand arbre que /'O/inier,com- me dit le mefme Pline, Mais en Afrique les autheurs fonc foy qu'il y a des Ofiniers qu’on appelle Miliaires, pource qu'ils rendent tous les ans vn milier d'huile. l'eftime , dit Columelle , quetout ainf qu'il y a diuerfes fortes de Vignes , qu'il en prend de mefme des Oiniers:tourefois isn’ay peu remarquer que dix fortes d'Ofines, les Paufianes, Algianes, Licianes, Sergies,Neuianes, Culininianes Orchiteï, Royales, Circites, Murtiennes. Entre lefquellesles Pawfiennes font les plus douces ; &les Royales font les plus groffes: lefquelles feruenc pluitoft pour manger, que pour faire d'huile. Tou- refois l'huile dela Paufienne eft de vres-bon gouft, tandis qu'il eft encor verd ; mais il fe gafte cftant gardé quelque cemps : les Orchires aufli , & les longues font meilleures pour manger con- ices en fel, que pour faire huile. Les Liciniennes font vn fort bon huile : les Sergierses en font beaucoup. Et qua routes les O/înes grofles font meilleures pour manger: & les perites pour faire l'huile. Voilà ce qu'en dit Columelle. Au refteles Orchites, & celles que l’on nomme en Latin R4- di, {ont ainfi nommées pour raifon de Îeur figure. Les Orchires, pource qu’elles fonc faites } mode de genivoires; & lesautres Radiy, pource qu'elles font longues comme des rais. Les Paufiennes, comme aucuns eftiment, ont cfté ainfh nommées pour raïfon de leur gouft, pource qu’èraifon de leur amertume on ne les fçauroitmanger. Les autres, entre lefquels eft Seruius, difent qu'elles font ainfi appellées ; pource qu'on les pile ; car autrementelles ne rendroient point d'huile. Quant à la premiere deriuarion, Columelle y contredit, veu qu'il dit, que les Paufiennes {ont fort douces, & queleur huile eft d’vn tres-bon gouft eftant vert, contre l'opinion de Virgile. Quancà l'autre elle conuient à foutes Olines. Au demeurant, au tefmoignage dudit Columelle, il n’y a point d'o/i- uier entre tant de fortes,qui s'aime aux regions ny trop chaudes , ny trop froides. Pour cefte caufe aux lieux chauds ils veulent eftre plantez en lieu expolé à la bife ; 8 aux païs froids en lieu qui foit tourné deucrsle midy. Ils ne s'aiment pas aufliaux lieux bas, mais pluftoft aux petites collines: d'autant qu'il ya toufours quelque peu de vent qui adoucit la grande ardeur du Soleil ,& pour- ce y croift il de fort bonhuile. Mais en lieu plain & champeftre , les Olisiers eftans moins (bat- tus des vencs fentent mieu l’ardeur du Soleil, & ainfi font l'huile plus gros. Les Olviers , dit Matchiol, s'aimentaux lieux expofez au Soleil, aux collines ‘& païs chauds &, ne peuucnteroi- ftre aux lieux froids : pour cefte caufeil yen à force en Italie, Efpagne , Languedoc , & Pro- uence. Pline dir, que par le temoignage de Theophrafte lan apres la fondation de Rome quatre cents quarauteil n’y aoit point d'Offniers qu'à quarante milles pres de la mer. En en vn autre endroit, 4/ers , dit-il, oz efhimoit. que l’Oliuier ne pouuoit point croiffre [inon à trois cents Sadespres de la mer. Plañcurs eftiment , dit Columelle , que les O/iwiers ne peuuent pas croiftre plus auant que foixanre milles enrerre ferime ; ou bien qu'ils n'y portent point de fruit. Luy mef- me dir, que fon coupe va Chefhe, les racines qui demeurent dans terre nuifent aux O/iwiers , 8e les font mourir. Pline dir , que le Chefné & /'Olinier font fi grands ennemis , que fi on plante l'vn d'iceux en vne foffe d'où on ait tiré l’autre , cela le fait mourir. Et en vn autre pañlageil die qu'il n’eft pas bon de mettre vn O/évier à où il y a eu vn Chefne; pource qu'en la racine du Chefneil s’y engendre des vers qu'on appelle Rawce, ( Theophtafte les appelle Eruce) lefquels vont puis apres en l'Olinier. Tous-Oliuiers fleuriflent au mois de Juillet. On amafe les O/ives en Nouembre & en Decembre. Les premieres que l’on amafle au commencement d'automne font les Paufiennes, non pas qu'elles foiét meutes, mais pour le profr:car c'eft alors qu'elles font en faifon pour faler, parce qu'elles ont beaucoup de chair.Apres viennent les Orchires,qui font fort huileufes,puis apres on amafle les Longues : car la chaleur les penetre incontinent pour eftre fort tendres, & la lie les fair tomber. Il y en a d'autres qui font dures, & qui refiftent bien à la pluye ,à raifon de quoy elles font perites. On ne les amafle point deuant le mois de Mars, comme fonc les Liciniènes, Comi- miennes, Contiennes, Sergiennes,que les Sabins appellent Roysles,lefquelles ne noirciffent iamais que le venrfeuillu ne commence àtirer, quieft enuiron le huiétiefine de Feurier. Au refte c'eft vn erreur cominun de penfer que l'huile croifle quandles Ones sengrofliffent:car les Olines,çqu'aucuns ap- pelléc Royales 8 les autres AMaiorines,ou Phamliesiencor qu'elles foient grofles,elles rédent fort peu d'huile.Ce qui môltre,que la groffeur du fruiét n'eft pas caufe de l'abôdance dé l'huile, Me En | És ESS 3 ” CR : DelOliuier, ChapXX. 201 les d'Egypte font fort poulpues 3, & ncantmoins elles rendent fort peu d'huile, - Et au contraire celles qui croiffent à l'entour de Decapolis de Syrie, encor qu’elles foient petites comme Cappes … font ncantmoins beaucoup d'huile. Aufliles O/ives d'outre-mer font meilleures à manger : mais celles d'Tralic font plus d'huile. Onauance les Q/ives, encor qu’elles foient bien verdes, en les met- nr tant tremper en eau chaude. Les O/zves font compofées d'vn noyau,de la chair, de l’huile,& de lie, Ke 2 ñ qui ét vne fondréé amere. Elle s'engendre d'eau ; auffi y en a-il peu en temps fec , & beaucoup en Lerempers- temps depluye. L'Oline iaune &frejche eft bonne à l'eftomac,& nuitau ventre:mais celles qui font ER. À noires , & meures , font aifées à pourrir, nuifent à l'eftomac, & aux yeux, & font mal à la tefte, Diofe. liu.r —Eftans fechées elles arreftent lés vlceres corrofifs, fi on en applique deflus ; & font tomber l'ef- CHBPEUTES earre des charbons. On confit les O/izes en la faumure ; aufffi font elles appellées Co/ymbades,pour- ce qu'elles nagent dans la faumure. On les appelle auffi Ha/mades, pour raifon de ladite faumure. On les confit, dit Pline, avec Le fel, on bien comme les autres, auec de la faumure & duvin cuit. Aux Hat sch.3 communs exemplaires il y a mal, awec de La lie, D'autres les laiffent tremper en leur huile fans au- »ucfaçon. Celles qu'on appelle Co/ymbades nagent en la faumure, Il yen a aufli qui les rompent, &c lesconfifent auec des herbes odorantes. Or pource qu'on les entamoit pour les mettre en la M faumure , Diofcoride dit qu'il faucwfer de la faumure apres qu’elle a prisle gouft des Ofiues, en Lin re as. cefte maniere : Les O/ies confites pilées & appliquées fur les brufleures, empefchent que les veflies n'y viennent, & mondifent les vlceres fales &ords. Leur faumure referre les genciues, & affer- it les dents quibranlenr. Il faut maincenanttraitter à part de chafcune dés parties de l'Oline. Et premierement de f'Huile. Le fuc de /’oline c'eft l'Hnile. On le tire des Olines apres les anoir laiffé “quelque temps fur le paué , iufques à tant qu’elles fe fronciflent ; puis on les fait pañler fous la meule , & les ferre-on au prefloir. Etfiles Ofîves ne font pas meures , on appelle l’Huile qui en fort Omphacin , & Omotribes , c'eft à dire vert & cru. Cettuy-cy refroidir, & cft aftringeant. Mais files Olines font meures,on entire L'Huile commun. L'Vn & l'autre peut eltre falé, ou non ; & laué, ou non. On le laue pour le deffaler , ou pout le rendre plus blanc, & fans acrimonie. Pareillement - l'vn & l’autre eft frais, ou vieil ; & de ce lieu icy, ou de ceft autre. Or ces differences font bien remarquables , à fin qu'on puifle mieux compofer les medicamens. Car felon les differences, il à aufli diuerfes faculcez, & alrere beaucoup le medicament auquel on le mer. Selon Galien , l'Huile d'Olines, qui eft proprement appellé Huile, eft humettarif , & moyennement chaud. Telef celuy qui cft fort doux , quieft faitdes Oives que les Grecs nomment dpureres , & les Latins Drupas. Quant à l'Omphacin, & Omorribes, autant qu'il eft aftringeant, il eftaufli froid ; mais l’Huile vieil, qui eft fait de l’Huile doux gardé long remps, eft plus chaud, & plus propre pour refoudre. Celuy qui eft fait d'Olines vertes, enuicillit, Ceftuy-cy randis qu'il retient vn peu de fon aftriction , ft . de temperature meflec ; mais apres qu'il l’a toute perdue, il eft femblable à l’autre. Ceux aufli qui en faifant /’Huile ietrent les tendrons des Oliniers dedans, ils le font femblable à l'omphacin Or » ilne faut pas s’enquerir comme il a efté fair ; mais pluftolt il le fauc after; & s’il tient quelque peu de l'aftringeantil faudraiuger qu'il eft auf froid, comme ccluy qu'on apporte d'Efpagne. Que s'il ne monftre point d’aftriction au oouft smais qu'il femble eftre doux , il faut inger qu'ileft medio- crement chaud. Dauanrage, s’il femble eftre fubril , (comme ef celuy qui eft pur & cranfparant) & qu'en ayant mis vn bien peu fur la main il s’eftende largement , fans toutefois fe feparer, &a incontinent percé dedans, il le faut tenir pour le meilleur , & de plus grand vertn; comme eft ce- luy aues nomme Sabir Quand à l'Auile Lau il a moins d’acrimonie que tous les autres. L'Ompha- cir,felon Diofcoride, eftbonià plufieurs chofes. Le meilleur eftceluy qui eftfrais, odorant , 8 Hx-réh 28. n'eft point piquant au gout. left bon à l'eflomac, & pource qu'il eft aftringeant il referre les genciues , & raffermit les dents fi on letient en Ja bouche, & empefche de fuer. Touchant Huile commun, vant plus ileft vicil & gras, il eft rant plus propre en Medecine. Or en general tout Hwile efchauffe, ramollit le ventre (les autres lifenc il amollit La chair.) Ilempefche le corps d'auoir froid, & le rend plus prompt executer routes fes a@ions. ILfaic bon ventre. Ilaffoiblit fa force des me- 4 decines corrofiues , fi on en mefle parmy. Il fert de contrepoifon , fi on en boit fouuent en le vo: miflancapres. Prins auec orge mondé pallé , autant de l’vn que de l’autre, il lafche le ventre , où mefme prins auec de l'eau. Il chaffe les vers du corps. Apres qu'il a efté cuit auec de la rue il eft bon dele boire chaud contre lestranchées du ventre au poids de quatre kures 8 demie. Il eft auffi . bon enclyfteres pour les douleurs de l'Iliaquepafion. L'Huile viel cfchauffe mieux, & eft plus re- folutif. Ilrend les veux clairs fon les en oinr. Afaute du vicilil en faut faire cuire dans vn vafe iufques à tant qu'ilfoic efpez comme miel, & qu'il fente le vieil. Or au texte Grec il ya ainfi, felon que nous le iugeons deuoir eftre traduit : Afaés 2 faute d'Huile qui foit ainfivieil, il faut prendre dy meilleur.que l'on pourra treuner & le mettre dansun pot, dr le faire cuire iufques à ce qu'il-foit efpez, comme miel,@ env{er,car il ales mefmes vertus que le fufdit.Le mefme autheur dit,que les fueilles Liv.r.c.118, de l'Olinier cultinéfontaftringeares;mais vn peu moins que celles du faunage;8 pource. qu'elles font plus propres pour les medecines des yeux;& que l'eau qui fort de /’O/inier yerd,quand on le brufle, gucrit la gratelle, la peau morte & la rongne;f on les en frotte. Les noyaux de l'Olinier gueriffent | Tome premier. | | BB 2 lapçau Liure ÿ. dss funpl K 3 » C7 292 LiureÏlf de l'Hifloire des Plantes, la peau morte, & les vlceres carrofifs , fon les applique deflüs : mais ce qui eft dedans le noyau citant incorporé auec graille, & farine, faittomber les ongles rabborteufes. Il femble aufli qu Hip- | pocrate fefert dudit noyau, pour quelques medicamens des yeux, & qu'il n'entend pas de parkt se 2. Epid. d'autre noyau,quand il dit,felon que Cornarius a interpreté:Powr Les yeux. Du Spodionvne donXcef- PH me partie,de Saffranla cinquiefime,des noyaux d'Oline vne,de Cerufevne,de Myrrhe wne.ll faut uer- «fer de l'eau froide fur la tefte,@r donner à manger des aulx auecde la boïnllie. Toutefois il y en 1qt i eftimétauec aflez bône raifon,que par le mor rwLi@r il faut entédre les noyaux de Grenade.Nous auons defia parlé des o/ives,de leur fuc;ou Huile,8 de leur Noyau. refte à parler dela Lie de l'Huile. Liurch. 20. Diofcoride dir,qu'eftant cuite en vn vafe de cuiureiufques à tant qu'elle foit auffi efpefle que miel, elle eft aftringeance,& fair lesmefmes effeéts que le Lycion. En outre il eft bon de l'appliquer auec du vihaigre,;ou du vin ou bien auec du vin miellé aux douleurs des déts & aux playes.On en mefle aux medecines des yeux,8& à celles qu'on faitpout referrer. Or il cft certain qu'elle eft meilleure eftant vicille. Elle eft bonne pour fyringuer dans les vlceres du fondement, des genitoires,& de la matrice. Er fon la fait recuire auec Hwrle Omphaciniufques à tant qu'elle foit efpefle comme miel, elle fait tomber les dents creufes. Elle gueritla rongne des beftes cheualines, eftant appliquée def- fas auec decofion de Lupins& du Chamæleon. Elle eff finguliere eftant crue &c frefche , pour fo- mener les gouttes des picds, & des iointures. Sion en eftend fur voe peau veluë, &c qu'on la met- Lin. 23.3. te fur le ventre des hydropiques.elle abbaifle & refout l’enfleure.Pline en dir quai tout de mefrre façon touchant lvfage.de la Lie de l'Huile en medecine ; finon qu’au lieu qu'il y a aux exemplaires Grecs: Elle fait tomber les dents ponrries auec Huile Omphacin. Ce que Rucl les ayant fuiuy a ainfi traduit,comme il a {té ditsséon la faitrecuire auec de l'Omphacin.&cc.Et Pline dit, S£on la fait cuire : auec de P'Huile Omphacin infques à tant gw'elle Joit efheffe comme miel, elle fait tomber les dents qui RL ia branlent. Cornarius approuuant cefte-leçon de Pline,aainfitraduit ce lieu de Diofcoride : Elle fais TE Cu somber Les dents caflées eflant cuite auec de l'Huile Omphacin infques à tant qwelle Joit ef- pejfe comme miel, d> appliquée deffus. Car l'Huile Omphacinreferre les genciues,& renforce fes dents, comme nous auons dit,& ne les fait pas comber. Ilcorrige auff ce paflage de Pline,lequel eft cor- rompu, fuiuant vn exemplaire efcrit à la main,8c mer Caufarios dentes,c'elt à dire les dents malades: enlicu de cafuros, qui font preftes x tomber : car,dit Cornarius, fi elles font preftes à tomber. elles n'ont point de befoin d’eftre arrachées. Or on appelle canfarios dentes en Latin, celles qui font inte- Liuzs cr. reflées en quelque façon,comme Diofcoride les appelle O Jupe, c'eft à dire gaffées. Pline vfe du mefme mot,quand il defend de donner de l'Ellebore caufariis,uel latere vel fancibussc'eft à dire,à ceux qui ct Le gofier , ou les flancs mal difpofeX, Caton fair grand cas de la Lie de l'Auile, auquel le lecteur aura recours, & à Pline auf, pour voir ce qu'ilsen difenr. Seulemene diray-ie, qu'ileft fort bon d'en mefler en baftiflant les bouriques 8 magafins oùl’on veut renir les draps de Laine ou de Soye. Car fon enduitles murailles auec de la chaux,parmy laquelle ont ait meflé de la Lie d'Huile, auec les voutes & planchers tant deflous que deflus , non feulemement la muraille ne rendra point d'humidice : mais auffi il ne s'y cngcndrera point de reignes, aragunées, cloportes, ny autres cels animaux, qui ne font que mal: . Dan Lotus, ou Micocoulier, : _ CHAP. NOT LE y a pluficurs plantes quifont nommées Lotyssimais nous traitons iCV Les n0#35. de l’arbre quiet ainfi nommésen Grec Awros dérdpasen Latin Lofus ar- LA poricn Arabe Sadar,Sedar,ou Alfadar:entalien Loto Albero; à Trente ET & en Goritie Bagolaroràl'entour deVerone Perlaro:en Efpagnol Ale TU TA 5] en François Adicocoulier ; & fonfruiét AMicocoules, d'vn nom deriué de Liuei 3.617, Lotus;comme qui diroicpetit fruicf de Lofus.Les autheurs font mention detrois efpeces de Lorus arbre,ou Micocoulier.Car il ya celuy que Pline | appelle Celrs, qui eft fort commun en Afrique,ë& en l'ifle des Gerbes, qui eftoir appelle Lotophagis, duquel il a misla defeription fuiuant cc Si que Theophrafte en a efcrit. Erde cette forte il y en a deuxefpeces, Liure 4 de, l'vne qui fait fon fruiét aucc vn noyau au dedans, & l'autre qui n'a point de noyau. Le /econd Lotus ibdh4 Je Theophrafte eft differant d’auec céluy des Lorophages. Le croifiefme eft appellé auffi Losus par Plise (combien qu'il ne foit pas proprement Lotus,)poarce qu'il a le fruiétaufli doux que les prece- Livre 3. de dénrséc auf Faba Greca,8c Diobyros par Thcophrafte. Le premier Lotus Done liene hit chr3. de Pline eft celuy qui efticy pourtraitau premier lieu, appelléen François Aicocoulier ; en Italien * Bagolaro, fuiuant l'opinion , de Machiol, de Dodon, de Dalechamp ; & d’autres doétes Simpli- Line 4 de ciftes. Theophrafte met la defcription du Lotus en cette maniere : Or1lya vne efpece de vray Lotuss Se RM à eft baut,de la grandeur d'un Poirier,ou peu moins,ayant La fueille defconpée comme l'Teufe. (Corx- linde Dioi natius eftimequ'il faut lire reurides , c'eft à dire denrelée.) Et Le bois noir. Il yen a plufieurs efheces qui [ont différentes quant a fruitt, lequel eff gros comme vne Feue, @ meurit comme les graïns de Railin,chargeñs de couleur-Il croiff l'un apres l'autre, comme Les grainsdn Meurte, dr eff fort elhez fr | | es Du Micocoulier, Chap.XXT. 292 Mrcocoulier ,ow Lotus Celris Les bourgeons.Ceux que l’on appelle Lotophages en mangent, dr cf doux,é* de bon gouffans faire aucun malimefme il fait bon ventre. Celuy qui n'a point de noyau eff plus fauoureux. On en fait auff du vin. Il y à grande abondance de ces arbresence pais là,@ qui portent beaucoup de fruict. Anfi dit on que l'ar- mec d Ophelle allant à Carthage ve[quit à faute d'autre vian. de plufieurs jours de ce fruict la.1l y à donc grande quantité de Micocouliers em l'Ifle des Lotophages, qu'on 1omme Pharis à prefenc/’1ffe des Gerbes. )or ceste Ifle eff peu efloignée de terre ferme. Andemeurant il n'en croifl pas feulement en c'efle Ifle Là; mais anîfi en terre ferme , &* en plus grande abondance:car en Afrique sl y en aforce,comme aufsi du Paliure. Pline defcri- uant ces mefmes chofes y a adioufté quelque peu du fien. SRE Le Lotus , dit-il , qu'aucuns appellent Celsis , croilt en Afri- ; Ru. | f j AE du cofté qui regarde contre l'Italie. [ls’en creuue auff | É Pe al en Italie; mais il change de naturé auec le terroir. Les 4 da UN 2 meilleurs viennent pres les Baxes , ou Sccagnes de Barba- | rie, & en Nafanconnée. Il eft dela hatreurtd'vn Poirier, combien que Cornelius Nepos dit qu'il eft petit. Ses fueil- les font defcoupées fort dru, autrement elles refemblenr af. fez bien à celles de l'Yeufe. Ily a plufeurs efpeces de Lo- tus , qui fe cognoiflent principalement par les fruiéts. Ces fruiéts font de la groffeur d'vne Feue, de couleur de Saf- fran ; toutefois deuant qu'eftre meurs ils changent de beau- coupde couleurs , comme fait le Raifin. Ils font Fort cfpez parmy les branches , comme les grains de Myrte, non pas comme les Cerifes en Italie. Ce fruit ef fi doux en ce païs À, que la contrée ena prins fon nom, eftant ficratieu- fe que ceux qui y vont ne fe foucient plus de retourner en leur patrie. On dit que ceux quien mangent nontiamais mal au ventre. Le fruit du Loéus qui eftfans noyau , eft meilleur que ce- luy quiena. On en fait aufli du vinqui eft comme vin miellé: toutefois il ne fe peut pas gafder plus de dix iours , ainfi que dit Cornelius Nepos. Il-dic aufli qu'on cafle les grains du Zoss, & qu'on les garde dans des tonneaux auec de la fourmentée, pour manger puis apres. Mefine housauons ouy dire, que lesarmées allant & venant parimy l'Afrique onc vefcu de ce feul fruit. Le bois de ceftarbre eft noir. Onen fait de fort bonnes fleutes. De la racine on fait des man- ches de coufteaux , & autres petites befongnes. Voilà quant à la nature de ceft arbre en ce païs | “à. Ainf Pline dit , que le vin qui cft fait du fruit du Losns fans noyau ne fe garde pas plus de dix iours; ce que Theophrafte , duquel toutefois il a emprunté tout ce qu'il endit,aobmis. Vray ct, qu ‘il dit biens que le vin quieft fait du Lors de La feconde efpece {e gafte au bout de deux ou “crois iours. Or Pline a enfuiuy Polybe lequel ainfi qu'efcrit Athenée, dit que le vin qu'on fait du Lotus eft femblable au vinmiellé, & qu'il ne fe garde pas paflé dix iours. Pline dit, que l’on Liwr4- fait des fleutes du bois du Losws , & des manches de coufteaux de la racine, & autres petits ou urages. Etneanmoins T'heophrafte dit cela du bois & de la racine dur Zorus dela feconde efpe- ce, ainfi qu'ilfera dit. Le mefme Pline nomme auec bonne raïfonle Lows arbre Syriique. Etvn Liw:4 ch. peu apres ne.fe fouuenant pas de ce qu'ilenauoit cfcric, il l'appelle F462 Graca, & luy attribueles #4: au mefmesvertus que Diofcoride efcrit de fon Lotus, Fe que c'eft vn grand arbre, qui porte Diofs lux. vn grain plus gros quele Poyure, doux & bon à manger, & profitable à l'eftomac. Or qui con- ch134. fidercra diligetnment noftre Lotus ou Micocoulier ,iltreuuera que toutes ces chofes luy conuien- nent fort bien :car ceftyn arbre grand & sros , fouuent de la grandeur d’vn Poirier , & quelque- £4 fre » fois plus, ayanc le tronc fort gros, l'efcorce lifle, la couleur perce- -brune , les branches grofles, …& fort eftendues. Ses fueilles font larges , albres & dentelées. Sont fruiét eft rond , plus gros -quedu poyure , pendant d'vne longue queuë. Il eft premierement verd , puis iaune, en fin il “deuient noir, & de bon gouft. Or fi quelqu'vn vouloitinferer , que ce n ‘eft pas icy levray Lotus, Mpource qu'Homeredit, qu'il eftoit fi doux, que les compagnons d'Vlyfle apres en auoir rafté ra Ve “ne s'en voulurent pas retourner , finon à Eee de coups 3 tellement que l'on dit en prouerbe, ' “que ceux-là ont taflé du Lotus, lefquels apres auoir goufté quelque chofe de plaifant , y font du toutaffectionnez, & ne s'eu peuuent diftraire : Si, dy-ie, quelqu vn veut dire que noftre Z4i- cocoulier neftpas le vray Lotus, à caufe de celte douceur , quine s'y retreuue pas; & que le fruict de noftre Aicocoulier n'eft pas fi delicat : qu ilfe fouuienne de ce que Pline dit, qu'il “croift en Afrique vn arbre remarquable nommé Lotus, & qu'ils’en treuuc aufñfi en Italie: tou- cfois qu'il change de naturel en changeant de terroir , & perd cefte bonté & douceur: Ce Tome premier. BB 3 noftre = arbre. OR een PRES + < à = e N° / N À }, KT | Li « ? + " 204 Liure HIT. de l'Hiftoiredes Plantes, FA 4e noftre cAicoconlier croift auffi en plufieurs lieux de Languedoc, fingulierement autour de Mont- pelier, aufli haut & grand que quelque autre arbre qui y foir. Son fruiét eft meur en Seprembre: aug uel temps fes fucilles commencent à tomber,8 reuiennent au printemps auec les fleurs. Quant à la feconde efpece dx Micocoulier , Theophrafte dit ; que c’ef vn arbriffeau branchu , qui à le tronc ferme, la femence enferrée dans vn noyau couvert par dehors non pas de chair mais comme d'une peau, laquelle eff pas fi douce comme elle est plailante, G* de bon gou fl nson A doter ajf un pas de duré, > quine [e garde que pour deux ou troisicurs, € Micocoulier de la feconde efpece. puis apres il aigrit.Son Gui Rte en la contrée des Lotophages. Son bois eff fort, bon en la region de Gyrene , qui eff plus chaude que celle des Lotophages. Saracine eff beau- coup plus noire que l'antre bois de l'arbre; toutefois elle eff moins [olide, & ne fert de guieres, finon pour les poignards, pour affembler > conioindre les petites tables, au lieu que le bois de l'arbre eff bon pour faire des fleutes @ pluficurs autres chofes. Dalechamp eftime que l'arbre dont nous auons mis icy le pourtraiét de l'vne de fes branches, foit la feconde ef- pece de cAicocowlier de Thcophrafte. Aucuns doétes Simpli- ciftes l'ont appellé Lawrecerafus, pource qu'il a les fucilles comme le Laurier, & le noyau comme le Cerifier. Il croift À Genes au Jardin du Prince Doria, où il aefté apporté de Barbarie. C’eft vn arbrifleau branchu, ayant Îe troncfer- me , & la femence cachée dans vn noyau, qui eft forcren- dre , & n’a pas beaucoup de chair par deflus, comme l'A- mande : maisileft pluftoft comme vne pau molle, tout ainfi comme aux Cerifes. Le fruié eft longuet, de couleur per- e tirant fur lerouge: il n’eft pas fi doux que le precedent: \E a mais ileft plus plaifanc & de meilleur gouft. Pline ny Mar- ES | 7 thiolaufli nont pas cogneu ce Micocoulier. Quantau 74:- Auimef lieu. *coconlier duquel Polybe parle en Athenec, les fimpliciftes {ont en different ponr fçauoir quel arbre c'eft. Dalechamp eftime que ce foit vne forte de laprewiere efpece de Mico- Se coulier, {elon Thcophrafte, qui fait {ont fruiét fans noyausou sil yen aileft fipetir qu'il femble aduis qu'iln'y en ait point Diopyros,ou Fene Grecque à large + du tout, comme la defcription le monftre. Caril dit, que ueilles, faux Micocoulier de Matth. c'eft vn arbre haut, rude, fans efpines, ayanr les fueilles ver- fueilles, fa SEE des. femblables à celles de l’Yeufe, (car fuyuant Theophrafte il faut qu'il y ait abaer\ieiw TA see , & non éauye ) toute- fois elles font vn peu plus efpeffes.& plus larges.Le fruict du commencement eft de la couleur & groffeur des grains de Meurte blanc,lors qu'ils ont toute leur groffeur, Commcil vient à croiftre il eft de couleur baye, rond , de la groffeut SC 7 US NZ LL K PP 1 {< 1 1 Ï Î 0 27) VÆ TER \ pour en nourrir les feruiteurs:mais pour les autres qui nesoë TN an NC | à l S) GÀ {eruir.Onen fait auffi du vinaigre, Voilà ce qu'en ditPolybe. äl ile SE Ÿ Les fueilles du Æicocoulier font afpres à voucher ; mais per- = te sône n’a efcrit qu’elles fuffent piquäte. Theophrafte a bié dit, Z KR JS NEO qu'ila les fueilles quañ femblables àl Yeufe,& que le fruit a UN chäge de couleur quad il meurit ; qu il croift côme les graing @ | de Meurte,& qu'on en fair du vin.Ce qui fetreuue au A4/0- TS UY coulier fafdir.Le Micocoulier de latroïfiéme fevoit icy peint, &c cobien que ce ne foit pas vrayement 77 Micocoulier, fi eft il mis au nombre d'iceux, & en a retenu le nom. Pline “ pere [A Tr TA q qe à Mirocon- 5 liér LI, LS < : , | Ve Du Micocoulier, ChapXXL 205$ Drofpyros , ou Feve Grecque aux pelle Lots, où Faba Graca. À Rome, dit-il, on l'appelle Lo- fieilles efroites ; ou Lotus #us, pource que combien que {on fruict foit fauuage de fon d'Afri que naturel, fi eftil de bon gouft , & approche de la nature des £ Cerifes. Ceft arbreeft fort communen lralie , & eft appel- ÉRRR, LE en Tofcane Wa d'fndix , fingulierement à Florence,d'où Mix) Dalechamp l'a fait venir. Il s'en voir aufli en quelques iat= NZ. dinsàLyon.llaletronc court , & plufieurs branchestres A no longues & puiflantes , qu'on diroit quece font autant d’ar- UN 4 bres. Elles font fort grand ombrage, iufqu'à paffer fur les & prochaines maifons ; toutefois leur ombre n’eft pas de du- réc. Ses fueilles font quafñi femblables à celles du Cornouil- - lier, plus longues , plus eftroitces, plus palles , & pleines de veines. Sa fleur eft rougeaftre au milieu , ayant quatre pe- cites fueilles, de couleur d'herbe, & fi eftendue le long de la branche qu'il femble qu'elle n’ait point de queué. Le fruiét eft fair comme les Cerifes , eftanthlanc deuant qued eftre TS SU LIL vn petitaiguillon qui s'auance , & attaché aux branches &g furjeons fans aucune queuëé. Au refte il eft doux & d’affez plaifant gouft à la bouche, Toutes ces marques monftrent, comme j'ay defia dit, que c'eft la Fee Grecque de Pline. Car comme, il dit,elle eff branchue au deflus; & à le tronc court, les branches fort longues à proportion de l'arbre , fortes , & bien efpefles, 8: qui n'empefchenr point que le Soleil ne pafle à crauers apres que les fueilles en font tombées, pource qu'il y a fort peu de furjcons. Son fruiét refemble aflez bien aux Cerifes, finon qu'ila le noyau plus dur que celuy des Cerifes. Ce que Theophrafte a remarqué. L'efcorce eft de couleur de sou ge blaffard , quieft bel- le à voir, de laquelle ileft bien vray-femblabie qu'on pourroit bien teindre les peaux , comme auffi les laines dela racine. Dont c'eft merucille que Matthiol dit de l'efcorce de fon Lotus qui eft fort laide , ce que Pline auoit dit de ceftui-cy, de laquelle il dit en vn autre endroit;qu’on en fait la cou- leur rouge , & que les coupeaux de ce bois cuits en vin font bons pour la dyfenterie , &c. Puis apres, Ils font aufñli lescheucux roux , & les empefchent de tomber. Car c’eft ainfi que Ruël a cor- rigé ce palage fuyuant vn exemplaire plus entier’, lequel autrement eftoit fort corrompu. Aucuns eftiment, & non fans quelque raifon, que ceft arbre foitle Déoffyrus de Thcophrafte , qui a le fruit comme le Cerifier, fi ce n'eft qu'ila vn noyau dur & folide au dedans ; ‘au lieu que celuy des Cer:i- {es eft aifé à rompre ; fpecialement que Pline, qui autrement a accouftumé d'enfuyure par tout Theophrafte, apres auoir traitté de la Fee Grecque, nefairaucunement mention du Diofbyras. Fal- loppe l'appelle Guuiac de Padonë : Pena & Lobelle prennent pourie vr4y Lotus de Theophrafte. C'eft l'arbre duquel Belon efcrit qu'on l'appelleà Conftantinople Cerifier de Trebizonde. C'eftaufi ceftuy-lh duquel Auger de Busbeck enuoya le pourtrait à Matthiol, fous lequel il eftoitefcrit, Dar- tes de Trebi%onde douces, & de plaifant gouf? Matthiol met deux pourtraits de ce faux Micocoulier, où Feue Grecque , qui ne font en rien differentes finon pour raifon de ce que les fueilles fonc plus courtes, ou plus longues & plus larges , ou plus eftroites ; mais cefte diuerfiré peut aduenir pour la proprieté du terroir, auquel ils croiflent , 87 pour l'aage de l'arbre.” Au tefte Diofcoride dir que le fruit de {on AMicocoulier referre le ventre. La decottion des coupeaux du bois fert aux dyfenceries ou prinfe en breuuagéou en clyfteres & qu'elle ferc aufli aux femmes qui ont va flux continuel ; & jaunit les cheueux , & guerit le cours du ventre. Pline confondant la Fewe Grecque auec le Lotus de La premiere efpece , comme nous auons dit cy deffus ; en dit les mefmes chofes que Diofcoride. ce Lotus. dit-il, que nous appellons en Latin Faba Grecn , fait un fruicf qui reflaure le ventre. La deco- éfion des rabbotteures de [on bois cuites en vin(Diofcoride ne dit pas cecy) fert aux dyfenteries,& aux menfirues. (Diofcoride dit 4 flux des femmes) aux tournemens de lateïle, y à ceux qui ont le baus mal. (cecy n'éft pasen Diofcoride.) E//e empefche auffi les cheueux de tomber. Ce qui s'enfuit n'eft pasauffi peu en Diofcoride.C'eft vne chofe eftrange que ces rabotteures font fi ameres,au lieu que le fruict eft fi doux. Des fcieures de ce boiscuittes en eau de Myrthe bien peltries, & reduites en trochifques, on en fait vne medecine, qui.eft fort propre pour les difenteries , fi on en prend au poids d'vn viétoriar auec quatre onces & demie d'eau. Mais Galien defcrit bien plus clairementles facultez de ceft arbre difant; Le Micocoulier n'eff pas fort affrivgeant : mais il eff aulfi de parties [ub- ries S cæliaques.On les fait cuire quelquefois en vin, & quelque fois en eau felon qu'il femble eftre de befoin, Et s'en ferr.on non feulemenren clyfterés : mais aufi en breuuage. Mefme ellé garde les BB 4 cheuux Liu16,0.30. ficur : mais eftant meur il eft roux ayant au milieu comme Linre 4. de Phift.ch,r3. Sur Diof.li, Li ch.134 Liu,24, C2 Liuxr,ç 95 Liure 3, de Lhiit. chu13e Sur Diofcog liu,c.134 Liu. 1.0 13 4 Les vertns, Liu. 241 Gen Liure 7. 8$ tiles Gr defficatif. Parguoy les racleures de ce bois font bonnes pour le flux des femmes, pour les dyfente. freh Lesnoms, Lesesfeces. La forme, Zelien, Liu.16.c 32. Le temps. Le tempera- ment Cr les VETLAHS, Liu ich. go. Liu.23.c.8. 296 Liurelil. de l'Hiftoire des Plantes, cheucux de tomber.Ce qui monftre qu'elle cft quelque peu aftringeante , 8: moyennement defic- catiuc. Veu donc que Pline & Galien difent, que la decoction des racleures du bois de Aficorou- lier empefche les cheucux de romber, il femble que ‘le texte de Diofcoride foit corrompu, où il y a5 Elle iaunit les cheueux & arrefle le flux de ventre: Et qu'il y faut lire ainfi, Elle iaunir les che- eux, @> les empefche de tomber. Car puis qu'il auoit defia dit auparauanr, que fon fruiét referroit le ventre, & que la decottion des racleures eftoit bonne pour la dyfenterie, à quel propos eut il ad- ioufté vne autre fois , qu’elle referre le ventre. Du Laurier, CH AP. XXII À E Laurier s'appelle en Latin Laurus : en Grec da@un: en Arabe Gawr,ou Gar:en 4N Jtalien Lawro: en Allemand Loybeenbanm,Sc Loorbeeren:en Efpagnol Laurel,on S Laureiro:en Boheme Bobek:en Anglois Lanreorbay trée:en Flamand Laurusboë: en Portugais Lawreito. Ses grains s'appellent da@vides en Grec. Il ya de deux ®)) fortes de Laurier , dont l'vn a les fueilles eftroites; celles de l’autre fonc larges. à Tous deux font fort odorans , & bien cogneus par tout, fingulierement en Italie. Car il en croift non feulement aux lardins & Vergers , & aux vignes; mais aufliaux Forefts : principalementaux lieux maritimes ; & mefme aux montagnes, & colli- nes qui font à l'abry, le long des lacs ou dela mer. Ze Lauriera lesfucilles longues, larges du commencement, & aigués au bout, grofles , folides & odorantes. L'vna les fucilles larges, & l'autre les a eftroites, & plus minces : & pour raifon de cefte Le Laurier. diuerfité de fucilles, on appelle l'vn Afafle,& l'aucre Femel- | le. Iproduit des fleurs petites, mouflues, quañ fembla- bles à celles de l'Oliuier, blancheaftres , tirans fur le jaune, aprés lefquelles il fort vmfruict, qui eft premierement vert: mais apres eftant meur il eft noir, ayant vngros noyau au dedans comme le Brufc. Le Lawrier cftfort commun en Italie, comme il a efté dit, en Efpagne & en Languedoc & autres païs chauds, aufquels il deuient fort grand arbre, ayant l’efcorce grofle & dure. Mais aux païs froid ontie plante auxiardins, 8 prend on grand peine pour le con- tregarder du froid : caril luy eft fort contraire. -Ectoute- fois Pline dit , que c'eft l'arbre le plus commun au mont Olympe. Mefme il en croift dans les iardins de Lifieux, &z de Bayeux en Normandie, qui font expofez à l'air de la marine. Aurefte les fseilles de Laurier font toufiours ver- doyantes. Il bourgeonne en Mars & Auril. L'on amañle fes grains fur la fin de l'automne, ou au commencement de l'hyuer, comme les Oliues. L'vneft l'autre Laurier ,felon Diofcoride, à vertu d’efchauffer , & remollir. Zes fuerlles ÉE 7 vertes, (d'aucres lifenc /e bois vert) referrentpeu à peu. Bro- La yées & appliquéeselles oueriffent les piqueures des mou- de E C2 | da ches auefpes,& des abeilles. Appliquées auec griotte.feche, —— a y sh) & du pain elles diminuent toute inflammation ; prinfes ,cn g 4 si breuuage elles relafchent l'eftomac,& font vomir. Au-Grec & N + ilya ro 5 roavivd soxayer, À éuilés minà. Cornarius EN lic au lieu de spaiyd,c'eft à dire appaifent Bapid,c'eft à dire, nuifent Pline dit fimplement,qu'elles font vomir eftans pri- fes en breuuage. Les grains du Laurier font plus chauds que les fucilles. Parquoy cftans pilez, & reduits en looch auec du miel, ou du vin cuir, ils font bons aux phchifiques , à ceux qui ne peu- uent refpirer fans venir la tefte droite , & à tous catarrhes tombans fur la poitrine. On en boit auec du vin contre les piqueures des fcorpions. Ils nertoient les viriligines. Le fuc de ces grains elt fort bon mis dans les oreilles auec du vin vieil & huile tofar, contre la douleur d’icelles, & à l'ouye dure: car en Plineil ya ainfi, au lieu qu'il y a au vieil exemplaire,awx oreilles bruyantes On en met aux medicamens qui feruent pour delaffer, & aux onguens quiefchauffent, & font refolurifs. L'e- {corce de la racine romprtla pierre ,tue l'enfant au ventre dela mere, & eft bonne à ceux quiont le foye gafté prinfe au poids de trois oboles auec bon vin odorant. Plineen dit les mefmes chofes: adiouftant de furplus , que /es fucilles du Laurier cuites auec de l'huile font bonnes pour les purga- tions des femmes. Celles qui font rendres eftant broyées auec griotre feche font fingulieres aux inflammations ; ou bien commeilya en l’exemplaire efcritàla main, aux enfleures des yeux: ! » = RS R : meflées auec de la Rue elles font bonnes aux inflammations des genitoires + & auec'huile rofar, ou | d'Ireos : | Du Eaurier, Cha p.XXIL 207 d'Ircos EURE la douleur detéfte. Si on en mafche trois, 8 qu'on les aualle trois ours durant lvn PES l'autre , elles gucriflentla toux. Incorporées auec du miel elles {ont bonnes en la difi- culte d’haleine.L'efcorce de La racine eft dangereufe aux femmes enceinres. La racine *Opt la pierre & eft bonne pour le foye, eftant prinfe en bon vinodorant'au poids de crois oboles.Ses gr477s pilez ëc appliquez,ou prins en breuuage prouoquét les fleurs des femmes. Quatre grains de Laurier prins en vin {cruent aux picqueures des fcorpions. Toutes beftes venimeules s'enfuyent de ceux qui fe feront frottez du fuc dece fruit. Ileft bon auffi d'en prendre en breuuage contre les mortures des beftes venimeufes : principalement des grains de Laurierà petites fucilles. Les grains de Laurier prins en vin {eruent contre les ferpens, {corpions, & aragnes. Reduits en linimenc auec huile & vinaigre, ils fontbons pour la ratte & pourle foyc. Incorporez en mielils feruent aux gangrenes. I eft bon aufli de s’en frotter à ceux qui fonc las & recreux, en y adioultant du Nictre : & à ceux qui font flleux. Aucuns eftiment que la racine du Laurier eft fort bonne pour faire deliurer les femmes qui font en trauail d'enfance, en la prenantauec d’eau au poids de deux onces. Eftant frefche elle eft meilleure que féche. Trois onces de grains de Laurier.&t des fueilles cuites en trois celtiers d'eau iufques à la confumprion dela troifiefme partie, fonebonnes à ceux qui ont la luer- te baifiée : fion fe gargarize de Jadire decoétion toute chaude. Irer prenant en nombre impair des grains de Laurier, & les pilant zuec de l'huile, & leschaufant parapres, ils font bons aux dou- leurs detefte. Les fucilles & fruit du Lawrier felon Galien, deflechenr & efchauffent bien fort; . & plus encor le fiuict que les fucilles. Mais l'eféorce de la racine et moinsacre, & chaude; & tou- tefois elle eft plusamere. En outre elle eft auffi vn peu aftringeaute, Pour certe canfe elle rompt la pierre, & eft bonne au foye. On enboit aucc du bon vin odorant au poids de trois oboles. Mat- thiol dit, que Zes rendrons du Laurier cuits en vin auec du Nard gucriflent l'ouye dure , & le bruit dés oreilles ; fi on reçoit la faméce de certe decoction chaude dans les orcilles par vn entonnoir. Les grains du Laurier font redrefft r la luetre tombée, eftansincorporez enmielauec autant de Cu- min, d'Hyffope, d'Origan, & d'Euforbe, &appliquez chaudementau defius de la tefte. Ces mef- » mes grains pilez auec du fon de froment , des grains de geneure, & des aulx , & eftans fouuenrar- roufez de vin fur vne tuile chaude, & appliquez furle penil , font fortir l'vrine qui ne pouuoit for- tir. Si les femmes eftans preftes à accoucher auallent /epr grains de Laurier, quand elles vont dor- mir , elles enfanteront aifément & fans danger. Les pluscendres ces du Laurier pilces auec du {el, & du Calamenc, & prifes auec de l'eau tiede, lafchenr le ventre, & font fortir hors les vers, &c le phlegme. Des grains de Laurier cftans meurs en les cuifant en l'eau il s’en fait l'huile Laurin {lon Diofcoride : car de l'efcorce aui eff à j'entour elles rendent vne graifle, qu'on reçoit en vn vaif- feau apres l'auoir manice auec les mains! Mis felon Mefue il faumprendre la graive de Laurier meure, & la piler toute frefche en vn mortier, 8 la faire cuire en virehanderon auec de l'eauiapres C STATE CE . . de à CS 1 MR FENTE cela on la prefle en vn prefloir-plat, & faut receuoir ce qui en fort dans vn vale, & recueillir l'hui- le qui nagera par deflus l'eau. Le plus fimple eft ie meilleur ; & auf canc plus il efb frais & de cou- leur verde. Il eft tres-amer & acre. On lapporte de Languedoc dans des peaux de cheure, com- MC l'huile d'Oline, 8: femble mieux fon onguent que d'huile. Ikelt chaud & d’vne effence fubtile. » Ieftremolitif, aperitif&refolutif. Pour cette caufe il gueric toute intemperie froide, foit qu'eile {oit fimple, ou qu'il y ait du phlegme conioint, ou des ventofitez ; & eft excellent mis en clyftere . aux douleurs de la colique, qui font caufées par ventofirez ; comme aufli à routes les parties du Cerueau, fi on les enengraifle ; aux iointures, a l’eftomac, à l'efpine du dos, à la paralyfie, aux crém- po & friflons qui precedent accés desfieures. Enfommeà routes maladies de nerfs , aux i 4 \ $ 19 19 toidures, à ceux qui font las & recreus , aux cararrhes , aux douleurs. doreilles, du foye, de la ra; telle, desreins, & de la matrice, prouenans du froid. Onfait aufli vn emplattre de ladite graine, qu'on appelle aux Boutiques Ersplaffrum de Bacois Lauri, duquel Mefue eff l'autheur. Il y entre _d'Encens, de Maftich, de Myrrhe de chafcun vne once ; de graine de Laurier deux onces,du Sou + Cher,&e du Coftus,de chafcun demie onces de miel pañlé rant qu'l en faut pour incorporer le tout. Que fi on y mcfle vne once & demie de Souchet, & du fien de cheure où de vache fec aurant que tout le refte pefe,il fera excellent pour l’hydropifie, Mais fans cela il gueritla douleur de l'eftomac, ‘ ” = … " $ " ; / des inceftins, du foye, des reins,de la vellie,de la marrice, & autres parties, qui feroir procedée des vencofitez où d'inremperie froide. : Parquoy il eft bon de l'appliquer tout chaud fur le ventre con- | 1 1 - $ . se DV tre lacolique , qui eft caufée par ventofité ou phlegme , apres auoir premierement feigné le mala- de. On en mefle aufi dans les clyfteres vnc once ou vne once & demie auec d'autres chofes pro- RE cela. Par mefme raifon il eft bon contre toute forte d'enfleure, quand quelque partie eftfort cnflce parles ventofitez.Il y a en Galien vn emplaftre remollitif 2Je dapride,c'eft à dire de la grar- te de Laurier, de Nitre rouge, d’'Ammoniac, de Cire,de refine de Pece,& de poix de Calabre. Au- cuns font des baftons du bois de Laurier pour les vieilles gens, qui fonc fortlegers & beaux. Les Poëtes feignent, que Daphné fur vne fille de Ladon, laquelle eftoit fort belle, & de laquelle Apol- lon eftant extremement amoureux , & luy coutantaptes ; comme elle s'enfuyoit& l'ayant areinre, h : : : ; à L . : kz elle pria la Terre qui eftoit fa mere, qu’elle ouurit fon fcin pour la receuoir. Laterre efmeuë par {es Liure &. des funpl. Huile Lane Fi. Liurge 30 Liure x. des Metamorph. Fa , Fr PE fEg re à 4 is, | 295 LiurelIT. dél'Hiftoire des Plantes. fes vœux & prieres;la changea foudainement en Atbre.Quoyvôyant Apollon en fur tout eftonné: & ayant donné le nom de la Pucelle à l'Arbre, en print vne branche de laquelleil fe fr vne Coron- ne. Or fous cette fable il ya quelque vériré cachées C'eft à fcauoir , que le Laurier , qui fignifie la Prophetie, eft confacré à Apollon, qui eftoit le Dieu des propheries. Ils prennent la fille pour la Sageffe, de laquelle vient lafcience de fçauoir deuiner. En ourre le Lasrier comme eftant plein de feu eft aimé d'Apollonsou foit du Soleil qui eft le feu.Le Solcil eft ennemy des efprits 8 des fan- cofmes qui vont de nuit; aufli on les chafle auèc d# Laurier. Le Laurier donc, comme les anciens ont dit , eft vn arbre quifert pour deuiner, & eft confacré à Apollon. : Dont aufli on appelloit le Laurier, Arbor Delphica, Mefme les Deuins voulans faire leurs deuinations,mangoient du Lawrier, & s'en coronnoient, afin qu Apollon qui aime ceft arbre,les voyant ainfi accouftrez,&c y prennant phaifir, les remplit plus volontiers de fon diuin efprit. Ainfi le Poëte Tibulle dic: Ce que ie dis eff vray. Ainfi du [ain Laurier Toufiours manger ie puille, & demeurer Pucelle. Et Chaudian appelle le Laurier, Deninant. Auf pour la mefime raifon Lycophronappelle les deuins Daphnophages, c'eft à dire,mangeurs de Laurier. On dit que les Mufes donnerent àmanger du Law- rier à Hefiode, pource qu'ileft derelle vertu , que quiconque en mange, il peu deuiner. En l'Ifle de Delphos on en coronnoit ceux qui eftoient viétorieux ; comme aufli ceux quitriomphoient à Rome : ainfi que dit Pline, Le Laurier eft dedié proprement pour les criomphes , & eff le plaifant portier des Empereurs & des Poncifes. Car on pare les maifons de ce fenl arbre, & le fait on feruir pour garder les portes. Mefme en le portant à defcouuert par le milieu d’vne armée, c'eft figne de paix & de repos. Il {eruoit principalement aux Romains pour annoncer les bonnes nouuelles,ë& les victoires ; mefme ils en paroient les mifliues , & les lances & corfelques des foldats. Les Archers auffi de la garde des Empereurs en paroientleurs armes. On en pare auñfi le fein de Iupirer pour l'alegreffe de quelque nouuelle victoire, fuyuant le Poëte : Vraiment ie ticndray pour mon Arbre , à inmais Mon Luth, G mon Carquois, mou cheueul, ny mes rais Ne feront defpourueux de ton gentil fucillage. Aux guerriers triomphans tu fera env{age, Quand ioyeux ils iront montez [ur des chariots Pompeux an Capitole, @ que les clairs E chos Des voix chantans triomphe iront frapper lanuë. Comme garde affeurée aux portes eflendue. Des Monarques @ Grands tu feras en honneur : Tu garderus le Chefne heureux fous ta faueur. Et comme de mon chef la trefle vagabonde Ne s'enuicillit iamais demeurant toufiours blonde Toy de mefme ie veux que ta frefche verdeur Se maïnticune toufiours en fou luffre G* vigueur. | Or pource qu'il y auoit des Lauriers fort beaux fur le mont Parnafle , il eftoit agreable à Apollon, plus que pour eftre toufiours vert, ou pource qu’il fignifie la paix. Aufli defia du temps des Rois Romains ils y eauoyoient des prefens,ainfi que dit Lucius Brucus.Il aduint aufli des chofes memo- rables à l'Empereur Augufte rouchant le fait du Lawrier : car vne Aigle ietta d'enhaut au giron de Liuia Drufilla , (qui fut defpuis Imperatrice, ) lors qu’elle eftoit promife à l'Empereur , vne Poule fort blanche fans l’auoir aucunement bleffée : 8&: comme elle regardoir ce miracle fans s'eftonnér, elle s'apperceur que la Poule renoit'en fon bec vne branche de Laurier chargée de grains.Sur quoy les Arufpices eftans interrogez , ilsrefpondirent, qu'il falloit garder la Poule, & la race qu elle fe- roits & qu'il falloit planter cette branche , & la bien conferuer. Ce qui fur fait en la merairie des Cefars à neuf mille pres de Rome aupres du Tibre fur le paué de Flaminius ; laquelle metairie s ap- pelle pour certe caufe /a Maifon aux Poules Le Laurier S'yipeupla merucilleufement. Defpuis l'Empereur Augufte.entrant en triomphe à Rome portoit en {a main vne branche de ce Laurier, & vn chapeau fur fa tefte. Ce que tous les Empereurs ont continué apres luy. Et eftoit la couftume de replanter ces branches de Lawrier qui auoient ainfi feruy en triomphe.Entre tous les arbres cul- tiuez & qu'on plante dans les maïfons , le feul Laurier ef exempt de Ja foudre 3 fi ce n'eft pour prefage d'vnmalheurà venir. Mefme ontient , qu'vne maifon où il y aura des branches de Lau- crier, eft afleurée de la foudre. Pour certe caufe on dir que Tibere Cefar portoit vn chapeau de Lautier quand il tonnoit, craignant fort la foudre. Le Laurier,ainfi que dit Pline, perte dans le feu, comme lé voulant-chafler de foy. C’eft pourquoy, peuteftre, Virgile dir, Et fragiles jucende bitumine Lauros, c'eft à dire, Et brule dans bitum les fragiles Lauriers. | - encendanr par fragiles qu'ils percent.en bruflanc: car iln'ya rien qui face sant de bruit en bru ne co - DelaSyringue, Chap. XXI 299 comme le Lawrier, Or fragihis {e prend bien quelquefois en celte fignificarion là, comme en Lucrc- ce quand il dit, k Et fragiles fonitus chartarum commeditatur. | Car pource que les chofes en rompant font du bruir,& ce bruir à s'appelle quelquefois Frager cela auffi quifait le bruit s'appelle Fragilis. Au refte le Luwrier fait du feu de foy-mefme : car fi on frotte des #ranches de Laurier feches \ vnecontre l’autre , iettant du fouffre puluérizé deflus, il en fortira » du feu incontinent. Il faut frocter deux pieces de bois l'vne contre l'autre ; dit Pline, & auoir quel- que maticre feche & quiprenne aifément feu , comme des bouletsou dés fuciiles. Maisil n'y arien meilleur que de frotrer le Lierre auec du Laurier. Parquoyil faut ainfi inrerpreter lés mors de Thecophralte, quand il parle de cefte mefme maticre, difanc ; AG 5 rh tgapap x T8 ru maiëv, 16 ceiGavoy x diDrye, & non pas rever , comme il y a aux exemplaires : c’eft à dire, de cefle-cy il faut faire la matiere feche pour brufler s Gr ce qui frotte de Laurier; tellement que minw vient de réiceso, c'eft à dire frorrer : car on fait fortir le feu en frottant & frappant , & non pas en perçant. Le mot égciex fe prend , felon Pline , pour la matiere feche qui prend incontinent feus & non pas qui le » garde, comme Gaza l'a traduit. La Nielle qui eft vne grande pefte fur les bleds , nérombetra point fur iceux, fi on plante parmy eux vne branche de Laurier s mais tout le mal retournera fur les fucil- les de Laurier ainfi que Pline a hifié parefcrir. Les Ramiers, les Geais, les Merles, & les Perdrix fe putgenttous les ans auec les fueslles du Lawrter. Le Corbeau ayant tué le Chamæleon,qui nuit 4 cé- - luy Gui l'a vaincu, mange d# Laurier pour contre. poifon. Theophrafte recire, qu'au goulfe d'He- roe, où defcendent les Esypriens, il y a va Laurier, Vn Oliuier & du Fhim, qui ne fonc poine verdss mais comme de pierre en ce qui elt hors de la mer. Toutefois ils femblenc eftre verts , ranutaux fucilles qu'aux bourgeons: & que ces arbres là ont trois coudces de longueut De la Syrinçne, CEÉVAB.LEX XIE, Es r arbre eftauiourd'huy commun en plufieurs fardins d'Traliesfpeciale- ment à Florence, & à Pife,où il eft appellé Syriaga, peut eftre du nom Afri. quain. C'eft vn arbre de moyenne hauteur, &z crandeur,ayant l'efcarce ti- rant {ut le roux, & faifant beaucoup de ictions, & petites branches. 1] a la 1) ) fueille comme le Tiller, mais plus aiguë , & quelquefois plus eftroire, fort En defcoupée à l'entour , finon lors qu'elle eft encor bien price. Sa fleur cit blanche , & fent fortbon, pour cefte caufe auf on plante ceft arbre aux À jardins , dans-fiquelle il ya des perics filecs , palies, Son fruict eft petit, àc À noir, dans des coquilles longuettes, qui refemblent à vn grain d'orge, & à Syringue à La fleur ones se Roue de sr eftiment que Fe Fe l'offrys de . de PEfelae. Thcophra e, veu que la defcription de L'Oflrys uy conuient ù à fort bien ; & fur tour cefte marque ,c'eftà fçaucir , gwe Jon È non, fruit refémble avn grain d'orge. L'Elclufe dit,qu'iln'eft pof- Te à S Al fible de fçauoir pour certain ; ficeft arbre a efté cogneu par DT les anciens ou nom. Mais communement les Simpliciftes l'appellent F/os Coronarius,pource que l'on fait des bouquets de {à fleur:8c auf Syringa s peut eftre pource qu'il a des ver- ges droites & longues, & pleines au dedans d'vne moëlle fpongieufe. Ilyaaufi vne autre plante , que les Flamans appellent Syrizga, qui toutefois eft differente de la precede- te : car combien qu'elle iette plufieurs verges dés la racine, noüeufes ; elles {ont neanrmoins beaucoup plus petites, & refemblent mieux les ieunes brançhetres de Frefne,que cel- les de la Syringue ; car elles ont moins de petites branches, defquelles il fort deçà & delà vne fucille de chafque cofté B par courles neuds, & visà vis l'vne de l’autre. Ses fucilleg de 2 font plus larges que celles dela precedente , & atrachées à DA LE KI ) /f vne queuë plus longue, plus grofies plus dures , & plus noi- 4 RS NF re SE res approchans de la figure des fueilles du Peuplier noir,ou ce quecelles de la Syrirgue, de couleur perfe defteinte, qui fenc 222 fleurs il y vient vn fruiärlonguet, compofé comme de deux ES quaiffessdans lequel il y a deux grains longuets & plats , de S couleur noire tirant {ur le roux. On plante aufli ceft arbrif- ; {eau « ô NS Liu16,040, Liut8:c.t17. Liure 4, de l'hift.ch.s. Les 053 I,4 far me, 200 Liurell.del'Hiftoire des Plantes, 1977 S; l 12 Liure 3. de EVA Thif, ch 10: À Liu,13.c.27. À < CE (7 VE 2e e G k7 Ÿ æi Y 1, | fueille n'eft guieres plus longue que celle du Poirier , & plus | D LES, 2 en façons de coftes du dos qui eft au milieu de la fucille,fro- 4 cie à l'endroit de ces filets, & dételeé legerement à l’entour. Son bois cft dur,palle,blächeaftre.Son fruiét eft petit, ls Ouct; jaune, femblabie à vn grain d'orge. Îl a les racines hautes. Cefte plante aime leslieux pleins d’eau, & les precipices. On ditqu'elle porte malheur de la porter dans les maïfons : car elle faiét mourir , & fait que le femmes endurent beaucoup de trauail en accouchant,en quelque lieu qu’elle foit plantée. Voila ce qu'en dit Theophrafte. Ce que Pline a ainf cranfla- | té; l'Offrps qu'aucuns appellent 0/74 , croift en Grece. C’eft Liu 13.621 Vn arbre folitaire, croiflant parmy les rochers , qui font bien artoufez. Il eft femblable au Frefne, quant à l'efcorce &aux branches. Ses fucilles refemblenr à celles du Poirier,toutefois elles fonc plus longues,& plus efpefes,& defcoupées tout à l'entour.Sa graine eft comme vn grain d’orge,en la fi- gure,& en Ja couleur.Son bois eft dur & for. On dit qu'en la maifon oùily aura de ce bois, il y caufe des morts miferables, & trauail, aux femmes quand elles enfantent. [) NS : LE : \ | enaiguifant, plus grande, ayant plufieurs filets gros ,fortans RSS Dulurubier, CHAPI XXI 2 nre e$ D DZ ST" O LVMELLE appelle le Zsiubier Zizyphus. Son fruiét s'appelle en Grec ARE CN te QGPa,ChCUPa, & Cir@u Pa en Latin Zizypha: en Arabe Hunen, Zufalzef, É, 2) \Z où Hanab : les Apothicaires les appellent Z4inbe : en François Zuiwbes: mn. ff NCA en Jtalien Gisggiole : en Efpagnol L4zufecifn | 8 tAcofeifo : en Fla- umeflieu, °} > Ni RE 47 2 ) mand Rorbusbeerle , Bruflbeerlin. Columelle dit, qu'il ya deux efpeces Mauh. fur a ne de fainbier, dont l'vn eft Laye & l'autre eft blanc. Le luiubier baye e@ vn ie Lis Fe AK arbre vn peu moindre que le Prunier , ayant le tronc rortu , l'efcorce rab- La forme A ANA borteuf c prefque comme Ja vigne. Son bois eft fort femblable à celuy de 7 l'Aubefpin: Ses racines font forres & mafliues. 11 eft prefque tout garny d'efpines, longues,fortes, & tres-aiguës , de couleur noire tirant {ur le roux. De fes branchesilfort certains fcions ou verges de couleur palle, fouples, plus longues d'vne paume, defquellés il fort des fucilles deça & delà par certains interualles , comme au Frefne & au Sorbier toutefois elles ne fortent pas efgalement. Eiles font longuettes , petices, fermes, comme celles dela Peruen- che, peu dentelées à l’encour. Les fleurs fortent pat le mefme endroit que les fueilles, palles , & ci ve defquelles il fort vn fruiét femblable à l'Oliue : premierement il eft vert, puis blanchea- ftre , ên apres de couleur d'or : & comme il vient eftre meur, il deuient rougeaftre , ou baye. Au dedans d'iceluyilyavn noyau dut, comme celuy des Oliues. Sa chair eft verte deuant que d'e- Ître meure, d'vn gouft afpre: mais eftant meure elle detiientiaune, & eft douce, & d'aflez bon zeliém, GOUT. Le Tuiubier croift aux païs chauds, &en Italie & Languedoc. On amañfe les luiubes à la fin de Septembre auec leurs branches qui fontcomme loncs; & les ayant liées par poignées, & tenu au Soleil par quelques iours , on les pend aux planchers des maifons. Apreson les ofte de Aumellieu ces branches, & les met on dans des boëttes pour s'en feruir en medecine. D'autresles cucillent, 4 net les fontfecher au Soleil fur des clayes & nattes iufques à tanc qu'elles fe fronciffent. Au re- "Der. fte Matchiol dit, que les luiubes font rempérées en chaleur & humidité. Voicy ce qu'Auicenne Liuuc.369 en dic des Zuimbes,c'eftà dire Seriques.Les plus groffés Iuiubes font les meilleures. Or cles font a | cs L LeEr. à RER _ & L | +: Du luiubiet, Chap. XXIV. 301 Le luiubicer. des; mais quant à la fechereffe & humidité, elles {ont tem- | perées, tenans vn peu plus de l’humidé. Elles corrigentie, fang acre 8 chaud; pource, comme ie croy, qu'elles le font gros ; & vifqueux. Car ceux-là {€ trompent qui difent qu'elles purifient le fang , & le’ nertoyent : & quant à MOY ie he fuis pas de ceftaduis à. Elles nourriffent peu , 8 font de difficile digeftion: Ie ne puis pastefmoigner,dit Galien, ji ; deg éombien les Serigwes feruent à contrégärdet la fanté,& chafe alim ferles maladiés. Au refte elles font de peu de nourriture, & de difficile digeltions pour cefte caufe elles nuifenrà l'efto- imac, & font bonnes pour la poitrine & pour les poulmons. Aucuné eftiment qu'elles feruent à la douleur des reins , & de la veffie. Aétuaire fair mention d'Vn Syrop de Iuiubes pour les fieures ardentes,qui purge le fang, & fert contre la toux & les catarthes caufez par la chaleur.Simeon Szthi dit, que les fuinbes font temperées en chaleur & humidité, & qu'el- ji ; echo les ont celte proprieré de reprimet l'acrimonie du fang; qu'ellesengendrent vn bonfuc ; & euacuentr la feroûiré du fang : que leur decoétion eft bonne contre la toux, & à ceux qui ont difficulté d’haleine , & pour la poitrine, les reins , & la veflie :que les plus grofles fonc les meilleures, comme celles d'Edeffa : qu'elles appaifent les vomiflemens caufez par les humeurs acres; rourefois qu’elles fonr difii- 3 DAC (D N ciles à digerer, & nuifent à la ratelle. Pour celte caufe il ef ns À meilleur detboire leut decoftion.Ainf les aurheurs font dé P'hVA ÿ. diuerfe opinion , & ñie s'accordent päs pour le regard des 4 Ë Me NN uinbes. Auicenne dit, quelles fontfroides, & temperées Quant à la fechierefle & à la chaleur:Sieon dir, qu’elles font temperées en l'humidité & en la cha- . me NAT = 7) 9 AL +7 AA == c } &-W WIRD > A PK, ” Li 12 S net) =: 7 SE 7 == Séräp.ch.77t leur: Auicenne dit,qu’elles ne purifient pas le fang. Et toutefois Adtuaire dit,que le Syrop des Seri- ques purifie le ang. Simeon dir qu'elles euacuent la ferofité du fang, & font vnbonfuc. Tous font d'accord, qu'elles font de difficile digeftion,& qu'elles font bonnes à latoux, aux maladies de la poitrine, & des poulmons, & qu'ellesappaifent l'actimonie du fang: Aucuns eftiment que Galien appelle les Zsbes Serica, defquelles il efcritn’atioir point cogneu qu'elles euflent quelque vertu Laure 2, dés our confcruer la fanté, ou pour guerir les maladies,8c qu’il n'y a que les enfans diflolus, & les fem: Alim. Mmes quien mangent. De quoy Fuchfe à prins occafon de reprendre Auicëne,& rous lesautres au- “heurs Arabes, difanr,que tout ce qu'ils ont efcrit des {winbes ëft faux:En quoyil ne blafiüe pas feu- lementles Arabes;mais aufli les modernes Grecs. Car,comme il a efté dit, A&uaire mefle les Zwivbes aux medicamens qui font pour les maladies de la poitrine prouenäns des humeurs chaudes:& par- ny les medicamens qui fetuenr à purger la bile, à quoy aufli s'accorde ée que nous auons alleoué de Simeon Serhi cy deflus.Nicolas Alexandrin en mefle auffi fouuent parmy fes copofitions de me- ; dec ine.En outre où a fi bien cogheu cela par experiéce,que l'on eft defia tout affeuié, que ce qu'A- tüicéne en a diteft vrayà fçauoir que esTuinbes reprimét l'ardeut & l’acrimonie du fang:8 que pour cefte caufe elles feruent aux maladies de la poitrine & des poulmons,prouenans d'humeurs chau- des,pource qu'elles engroffiffent le fang. Que fi quelqu'vn condäne ceux qui en vfenc à tous pro- pos fans diftinétion, à la toux,& autres accidens de la poitrine, prouenans de quelque humeur que ce {oir, foir chaude ou froide, il fera fort bien, & fuyuant l'opinion des Aräbes.Or il ÿ a mefme des is doites Medecins,qui doucent,f ce que Galien appelle Seicz font les Tuinbes,veu que Pline femble Au meCtièt y mercre de la difference: Les Iniubiers, dit il, & Les Tuberes font auli arbres eftrangers;qu'on a ap- Hr15-c14. porté n'aguicres ea Iralie.Les Tuberes sôt venus d’Afrique,& les luiubiers dé Syrie.Sextus Papinius que nous auons vew Conful, fat le preinier qui en apporta fur la fin de l'Empire d'Augufte, & les fit planter {ur les ram pars du camp.Leur fruit réfemble pluftoft à vne baye qu'à vne Pôme: & neant- moins il fair bon voir ces arbres fur les rAparsicar ils commencent defa à ffirmonter les maifons, Quant aux Tuberes ily en à de deux efpeces:car il y era desblancs,& d’autres qu'on appelle Serzcz; à caufe de leur couleur. Eten vn autréendroit; Les Abricots, dit-il, feuriflent apres les Aman- ji diers , puis /es Tuberess. Quant awx Tuberes, c'eft vn abre eftrangér : mais les Abricots font venus Log n" par contrainte, On plante les grains des Isiubes au mois d'Auril, Mais il eft meilleur d’enver /es Tüberes {ur vn Pfunier fauuage & fur vn Coignier , ou en vne forte d’efpine qu’on appelle en Las tin Cx/abrice.Mais Columelle ne faitaucune mention des Tuberes:kdir feulement qu'il ya deux fpeces de Juinbes, cômenous anons dit. Parquoy Marthiol foupçône que le texte de Pline ne foit incorre@,& qu'il faudroit entédré des Iuiubes ce qu'il dit des Tuberes,pource que n6 feulemét Colu- melle,mais auffi Auicéne,&Simeÿ Sethi engre les Greçs modernes;metrét deux efpeces de luiubier: Tome premier. OL: & Pline AVAGAATE » | | t Les noms. Lajforsme, Le lieu. , " \ 302 LiureÏIT de l'Hiftoiredes Plantes. 6 er 4 , *] « | = 2 cd hi &z Pline n'en mer qu'vnce. Finalemenre, pource que felon Auicenne , Serapion 8 Galien , Serica ee : Luiubes c'eft tout vne mefme chofe; Matrhiol eft auffi de imefine opinion. À quoy toutefois Cor= narins contredit, fe faifanc accroire , que fuyuant ce que Fline en a efcric, il ya deux fortes de Tue beres., dontl'vn elt blanc, & l'autre eft appellé Serique, pour raifon de la couleur, c'eft à dire ran= raflre, telle qu'eft la couleur de la foye crue. Et que ces Seriques font celles mefme que Galien ap= pelle cipuxa , que Pline a fait differentes d’auec lés Zuinbes.Quant aux Taberes qu'on appelle com- munement Pe/che noix, il y en a deux efpeces , qui font bien cogncuës detous, dont les vnes mef ane eftans meures fonc blanches tirans {ur le verd , & tourela pomme eft de mefmecouleur. Les autres font toutes rouges, ou bien rougeaftres du cofté qui eft battu du Soleil, & de l’autre cofté iaunaftres, qui font renuës pour les meilleures & plus delicates. Ce font cellès-cy qu'on rienteftre les Seriques de Pline. Or Petronius le Poëte fait mention de ces Tuberes en ces plaifans vers: Malhewreux ! tout aff heure On que la pomme ronde Plus béan que »'efl Phæbus, Que fait la Pefche-noix Ny fa Sœur, en parure An iardin qui de l'onde De blonds cheucux menus, S'arroue : dont ie vois Th brillois [ur La troupe: more tu Juis ceux qui rient. Maintenant plus rafé | Et que mefmetu crains Que la fonante coupe Les Filles qui te crieut. D'airain anné-trafsé, Or il vfe du mot Horti Tbere que Tigauit Vrda. Du luiubier blanc, | CHAP, XXF. ÈS «| NA Es Arabes, felon ce qu'efcrit André de Bellune en l’expoñirion des noms ra» = Te “RA bes d’Auicenne, ont appellé ceft arbre 4zadarachr : en Damas ils l'appellent EC zaisalacht. Aucuns en ftalie l’appellent Sycowore , fans aucune raifon : 8 les È LS femmes A/bero da le paternoffri:les Turcs l'appellent Thefpic. Ceft vnarbre es d'affez bonne grandéurs ayant les fueilles quafi comme le Frefne 5 Hsness 5% dres,d'vn vert plusbrun,la fleur perfe,compofée de cinq fueilles, au mileu € PSS Jaquelle il y a vn'petit filet noir qui s’auance en dehors , fort femblable Ho cillets. Il porte vn.fruidt rond en forme d'vne Cerife, qui eft doux quand on commence à le gou- fter ; mais puis apres il eft tres-amer, &z de mal plaifanc gout. Les noyaux Ont naturellement vne, canelleure fort belle , & fe peuuent percer aifément auec vne efpingle; auffi les femmes & les. Moynes en font des chappelers pour prier par nombre. Il s’en treuue, dit de Bellune , à Venize luisbier blanc, de Dalechamp. Tuiubier blanc de Maithiol,ou faux S'ycomore. / RS 5 2 ( 11m SR \ | r 1 at 7 TIR N\ = TES ji L Del Arbre des Sebeftes, Chap. XXVL 303 à à radouë aux Conüents des Moines. Onen plante aufñfi en quelques fardins de Montpelier. uicenne dit, que le fruiét & le bois de ceft arbre tue les mefmes beftes , que le Rofage fait mou- Lin4 fee 6, rit; & qu il faut vfer des mefmes remedes ; dont on vfe contre tous poifons, & nommément de +. rs ceux qui refiftent au venin du Rofage, : Del Arbre des S cbeftes, € A À P, XXVI. Toscor1DE & Galien n’ont fait aucune mention de ceft arbre:mais les modernes Grecs , Paul, Aëce, Pfellus, & Adtuaire en font fouuent men- _Hon:-Ïl commença d'eftre planté à Rome du temps de Pline.ayanteftéen- te fur des Sorbiers. Il s'appelle en Grec HG" ; & fon fruict pif, pügæ, Liwrsie,r3à mv£aesa. Pline l'appelle Afyvailes autres Ayx4,8: Myxaria,pour la vifco- Lg fire de ler fruiét. Cat les Grecs appellent wv£er, {4 vifcofiré. Les Apothi- caires fuiuans les Arabes, l'appellenc Sebeffez ; les Arabes l'appellénc auf | Motheica, Mukeit x, 8& Mokaita:les François Sebefles. Ruel eftime que les or, chrzte vi: Syriens oïtnôiné ces fruits Seb2/fas en l'hôheur de l'Erapéreur Auguite, d'où eft venu le mot Sebejlen des Arabes & des Apothicaires. Le Sebeffe ft vn arbie aflez fembla- £#frre. ble au Prunieritoutefois il eft plus petit. L'efcofcé de fon tronc eft blanche. I fait des branches qui font fort verdoyantes ; les fucilles plus rondes que celles du Prunier,& plus fermes. Ses fleurs fonc Fonee blancheaftres, grappues,defquelles fortent des ftuicts come des petites Prunes,attichez par les bas chapit Fe à à Vne petite coupelle comme les glands; atiec vn noyau au dedans fait à triangle, quieft affez bien Prutiier Sebeften, de Maithiol: | Myxos arbre; ou noftre Sebeflen. ENG ave il + Te REX \ EE ’, ve ST 3 44 7 (3 ri 2 ARE u DA RTE & Ù & Ha au fruit. Ce fruict eftanr meur eft de couleur de vert-brun,d’vn gouft fort doux, & . md yvne Chair fort lente & vifqueufe.On l'amafle apres qu'il eft meur , & le net on au Solèil pour le F de pe faire fécher & le garderapres qu'ileft fec.Les Sebeffes,aïufi que dit Pline,croiflenc du coméncemét à le Frs à men Damas de Syrie,& en Ecypre;puis apres ôn cômença d'en planter én Italie. À prefencil en croift er fe “En quelques lieux chauds & en quelques Vergérs d'Italie. Les Sébeffes font doüées d'vne tempera- y ie cure cfgale,quin eft ny chaude ny froide.Elles font laxatiues comme les Prunés,parle téfmoignage ce tant des Grécs qué des’ Arabes combien que Fuchf{e eft de contraire opinion, difant qu'ellés font PE 7 pluftoft aftringeantes. Mais rantles anciens que les modernes Medecins , & mefme l'experience Liu. 7. 7 montre le contraire. Paul ditquees Sebefles c’eft vn frai& vn peu plus petit que les Prunes,rmais Emo S ayant les mefmes facultez ; 8& qu'elles lafchent le ventre comme les Prunes. Galien aufli dit que les Pruneslafchenrle vencre, & plus eftanr vertes que feches. Aétuaire mefle /es Sebeffes en plu- feurs compofirions qui purgent labile, Sion prend de/#chaër des Sebefles au poids de dix drag- Tome premier. CC x tes, Lesnoms. La forme. Sut Diofco, Lx,ch. 140: . Ÿ Liure 14. Lir13-ch,s. | ï | : ° À 3 auf = : 204 : Liure IT delHiftoire des Plantés, mes «ou douze au plus, elles feront les mefmes effects que la Cafe. L'opinion donc de Fuchfe elt à condamner, quand il dit , que l’eleétuaire des Sebefles, que les Apochicaires appellent Diafes besten , ne purge pas à raifon des Sebefles , mais à raifon desautres medicamens qui y entrent: Car W f les Sebefles feules à part foy purgent , comme nous l'auons monftré ; elles en feront bien autant eftans meflées parmy d’autres. Il eft bon auffi , felon l'opinion de Paul, Aëce, Pfellus & Aétuaire, d'en donner aux fleutes bilieufes. Elles adouciffent aufli merueilleufement l'afpreté de la langue. Elles font aufli bonnes à la poitrine, & à latoux. Elles chaflent les vers du ventre. Elles font ex- cellentes contre l’ardeur de l’vrine prouenant dela bile ou du phlegme falé, f-on en mange trente ou quarante. Elles lafchent commodement le ventre, fi on les fait tremper'en duboüïllon, de la chair, & qu'on les mange à l'entrée dela table, Les meilleures font les pleines , oraffes , charnues, qui ne fencent point le moifi, 8: ne font point vermoulues. | De l'arbre des Prftaches. y à CHAP. XXPIL x Binpern ES . RSS Z NS 17,2 NE USE S Vie LS NS: 4 î EE ) KE MON A NM " il EE NI] = TZ h laregion des Batfrians , * porte fruicts de ln grofeur des Amandes , non pas du toit, mais de pareil- le figure, @* de meilleur gouff, é pour cette caufe les habitans de ce pays-là en mangent plus volor- tiers que des Amandes. Outre plusil y a le tefmoignage d’Athenéc. Poffidoine Stoique au troifief- me liure de fes Hifloires dit ninfi: Le Biffacier croiff en Perfe, Arabie, € Syrie ayant Jon fruité entallé engrappe , counert d'une efcorce onchss long , Jersblable aux noix , (non pas aux larmes) qui eff couché l'un fur l'autre en faconde railin. Lachair de dedans effverte ; a le Juc quineff pas fi bon que celuy du “Pignon 3 maïs il eff plus odorant. Les Freres qui ont efcrit les Georgiques difent aiofi au troifiefme liure. Le Frefne , le Terebinthe que les Syriens maintenant appellent Piflacia. C'eft ce qu'Achenéeenefcrit. 1/7 4, dit Pline, p/wfeurs arbres particuliers en Sy- rie | comme pour vne efbece de Noix ils ont des Piflaches qui font affez cogneuës. Lucius Vitel- lius qui fut. Cenfeur , fur le premier qui les apporta en Jralie , ayanr cfté ee e Syrie Dela palme Chap. XX VIIL 305 de Syrie fur la fin de l'Empire de Tybere Cefar. Apres Flaccus Pompeius Cheualier Romain, qui auoi efté foldat auec ledit Vitellius en porta en Efpagne. Hermolaus dir, qu'il a veu vn Péffachier Coxol 179 à Venizcen la ludeque, qui eftoir venu de femence. À prefencil s’en voit à Naples, & à Gayctte, 7, je, & endautres Vergers d'Icalie. Mefme Rueldit, quilyena vn à Paris en l'Eglife de noftre Da- Lin. 1G.L16, me ; qui eftoit venu de femence. Il s'en eft aufli veu de bien grands à Lyon, qui ont porté fruiét. “Celles dont on vfe communement aux boutiques, viennent de Syrie. Au refte /es Prffaches, qui Liw.r.cr40, “croient en Syrie, comme dit Diofconde, font femblables aux Pignons, & bonnes à l’eftomac. Broycesauec du vinelles font bonnes contrela morfure des ferpens , foit qu'on les mange ou zesverus “qu'on les boiue. Plincdit, que/es Piffaches font bonnes contre la morfure des ferpens ,rancen S #76" breuuage qu'en viande : & qu'elles font bonnesaux mefmes chofes queles Pignons; & outre cela ÉAAAN aux morfures des ferpens , ou mangées ou prinfesen breuuage. Galien dit, qu'il encroiften Ale- Hu-23-ch8. .! n *. : . . ol ? L * d xandrie : mais qu'il y en a plus grande abondanceen Alep ville de Syrie : qu'elles font de peu de aïim. " “nourriture 5 mdis qu'elles font propres pour renforcer le foye, & le defopiler: d'autant qu'elles ont vne qualité aromatique, vn peu amere & aftringeante.Or, dit-il se ne fcaurois dire au wray ft elles ’ puifens à l'effomac, ou fielles y font bonnes , > Ji elles lafchent leventre , ou le referrent. En vn autre Gimp. Ÿ- lieu il dit, qu'il croift des Piffaches en Syrie, & en grande abondance, & qu'elles font d'vne eflence {ubtile, ayans vn ic ne fçay quoy vn peu amer & odorant : & que pour cefte caufeelles defopilent, principalement le féye , en apres aufli la poitrine & les poulmons. Selon Auicenne, les P:Sfaches Mont chaudes & hutnides à la fin du fecond degré. Ceux qui penfent qu'elles foient froides, fail- Ment grandement. Elles defopilent le foye par leurqualité amere & aromatique, & tiennent peu de bl'aftringeanr. Elles nourriflent forc peu, & font bonnes à l’eftomac, principalement celles qui croif- fent en Syrie, fémblables aux Pignons, à caufe de leur amertume qui eft conionte auec vn peu d'as friction. Vn certain efcric, qu'iln’a point aperceu, fi elles nuifenc à l'eftomac,ou fi elles y fonc bon- nes; mais quant à moy ie dis qu'elles forrifient l’orifice de l’eftomac, 8 oftent l'enuie de vomir , & qu'elles ne lafchenc point le ventre, ny ne le referrent. Leur decoétion auec du bon vin fert contre “la morfure.des vers venimeux. En quoy Auicenne ne voulant pas reprendre Galien manifeftemenr, 2 dit ainfi: z certain eferit,&cc. Et ce aucc bonne raifon:car il n'y a perfonne qui ofe nier qu'elles ne fortifient l’orifice de l'eftomac par ce peu d'amertume & aftriction qu'elles ont. Pour cefte caufe il y a des Medecins, qui ne les ordonnent pas feulement pour defopiler lefoye: maisaufli pourle tohforcer, & l'eftomac aufli, tant en viande, qu'aux medicamens:mefmes pour incirer à luxure, * à & pour remettre en bon point ceux qui font amaigris & attenuez. Liuw2.c,276 De la Palme, CHAP, XXVIIL NZ Ars E£ queles Grecs appellent Peirif, s'appelle en Latin P4/m4 5 en Arabe Machla, ou Bel: 7 Naval: en François Palme , Palmier, & Dattier : en Italien Palma: en Efpagnol Pa/mer- AE ra: en Allemand Dartelbaum :en Anglois Daetzitre :en Le Passer. Flamand Dayeboom ‘en Boheme Daktyle. Son fruit s'ap- \ pelle en Grec déxruaa, & Poiness en Latin Pa/mule, 8 Da- éyli:en Arabe Thamar : en Italien Durtoli:en François Dattes : en Efpagnol Tawaras , & Dattiles. LePalmier eft vn arbre beau & grand, qul a le tronc droit & DE ge Laforme, l'efcorce eft toute raboteufe en façon de degrez,par lefquel les Orientaux montent aifément {ur l'arbre. [ne iette point debranches qu'à la cime , qui ont leur bout tourné con- tre terre Ses fucilles font longnes, doubles , en façon d'efpée lou camme celles des Rofeaux ; lcfquelles on fend dés aufiltoft qu'elles commencent à boutronner pour fai- re des cordages à lier les vignes, & pour faire des lobies , ou chapeaux legiers, ainfi que dit Pline: car ilfaut qu'il y aitainfi: Il croift du tronc mefme entre les premie- res branches vne couuerte d’efcorce de la longueur enuiron de deux paumes , aflez large, comme poutroit eftre vne 1 efpée des plus larges, qui eft appellée felon Diofcoride, Liurcri6; Palma, du nom de tout l'arbre & Elatéou Spatha. Celte couuérte enuironne la fleur & le fruiét du Palmier. Car les Grecs n’appellent pas feulement celte couuerte E/até, mais Au meflieu, auffi le fruit quieft couuert, ainfi que dit Diofcoride. D'au- tres l'appellent Boraffus. Parquoy quand Galien efcrit : Ce ES PA qu'ils appellent Elaté, qui eff le germe rendre du Palmier, à fon lamefue vertu, que La moëlle du tronc mais fa couuerture 3 fembla ‘ }=5 a) VOT Hs AU RAY = Le é) ù SE À Se NES Ne 2 je ee NE NS : "Tome pretuier. Lit. 1. de Phift. ch. 4 Liure 4, des TC < alim, Liu.r3,c. 4. Liure. 2. ne l'hift.ch.s. Les épeces. Liu,23.ch 4 À on Sumel en, Ligys.ch.d- 206 LiureIll. del Hiftoire des Plantes, | fcemblablement ef aflringeante, &re. appelle Elatéle germe du fruiét de /a Palme ; & facouuer= cure que Diofcoride appelle abxervuua,Galien l'appelle éudisue : car il fau lire ainfi : au lieu de dire aDerue, comme il ya aux comimuns exemplaires. Cefte couuerture qui couure ainfi la fleur & lefruiét , & qui eft appellée E/aré , Venant s'ouurir tour du long , il en fort vn grand nombie de fleurs atrachées à des filets menus, & entaflées à forme d’vne orofle grappe de railins , fem-w | blablesaux fleurs du Safran , finon qu'elles font blaucoup Laflur es lefrufldes moindres, & blanches, D'icelles viennent les Dartes ron-: Palmier. des & longuertes »ayans au dedans vn noyautres - dur auec ve caneleure, & longet. À la cime du tronc il ya la cer- 5. ne eo Utlle, que Théophraîte, Galien & les autres Grecs appel- )» ad PAS lent éyxidaue ;,& Diofcoride éyaaeoloy TÉ TpEUYS c'eft à MON dire, /4moëlle du tronc , & ce mal à propos, veu que Theo- moëlle ; laquelle il ditauñi eftre appellée kapdia , UiTea BC so, difant que c'eft ce qui cit au milieu , &quitiené letroifiefme rang apres l'efcorce. Mais Galien appelle la phraîte vie du moc éyxagdhor, par tout là oûùil parle dela. SAR (:\ à cime & le bout du Px/mier , Ceruelle, difant, Corne quel= DURS 9265 uns mangent le fommet des Palmiers ; qw'ils appellent IN /2 Ceruelle. Pline l'appelle indifferemment moëlle ; & IN Ceruelle: Leur moëlle, dit-il, eff douce à la cime: on l ap- NV pelle ceruelle : 6n la peut offer [ans que l'arbre en Pere Ù Pour cela, ce qui n'aduient point en autre arbre HE il NŸ foit. Selon Theophrafte, il y a p/ufieurs efbeces de Pai- de, NY miers. Car les vns portent fruiét , les autres font fteri- les. Ecentre ceux qui portent fruit ; les vns fonc swafles , 82 les autres femelles. Qui font differens en ce que le A4afle fait premicrementf2 fleur en vne couuerte qui eft appellée Spatha:mais a femelle fait fon fruiét long, cout des le commencement. Quant aux fruicts du Palmier il y en a de plufieurs fortes : car il fetreuue de Dares qui font fans no- yau , & d’autres qui en ont:& de celles-cy les vnés l'ont dur, & les autres cendre. Car Theophrafte dit ainfi, au lieu que Pline dit: Entre ceux qui portent fruit? , les vus le font auec le noyau au dedans > les autres long. Celles-cy l'ont tendre, > les autres dur. Wya aufb difference pour raifon de la couleur du fruié : car les vnes font blanches , les autres soiree, & Îles autres sunes. En fommeil yen a d'autant de couleurs comme aux Figues, & autant dé fortent. Il y aauñli difference en la grandeur, & en la figure: car les vnes fonc rondes comm Pommes , & f grofles qu'iln'y en a Que quatre par chafque grappe. Les autres fonc petites comme des poix Ci- ches. Elles fonc aufli differentes pour raifon du fuc. Toutefois on tient que Je meilleures tant des moires que des blanches font celles qu’on appelle Royales, tant pour raifon de Jeur groffeur , qu'auffi de kur proprieré. Erde fair, elles font fort rares : car il ne s'en treuue qu'au Jardin ou Verger de. Bari: (il y a Cars ennosexemplaires; Gaza lic Barovs 8c Pline Cayo's, les aurres BxAz) en Babylonne. Oril y a vne particuliere efpece de Palimiers qui croiflent es © ypre, donr le fruiét n’eft iamais en- ticrement meur: tourefois il et de fort bon gouft à le Mañger tout cru, ayant vne douceur extra- ordinaire.fly a aufli des Pamiers qui {ont differens désautres, non feulement pourraifon du fruits mais auf pour la hauteur de l'arbre & quanta la forme: Car les vns ne font hy gros ny grands : mais courts & plus fertiles que les autres :telleraent qu'ils commencent à porter à trois ans, COM- me il s'en voit plufieurs en Cypré. En Syrie {& en Egypte ilcroift des Palmiers de la hauteur d'vn homme , qui portentfruiétau bour de quatre ou cinq ans. Il yen a auffi vne forte er Cypre , qui ont la feuiile large ,& le frui& fort grand , &c fait d'autre façon que celuy des autres : carileftauf- fi gros qu vne Grenade, & longuet. Son fuc n’eft pas fi doux comme aux auttes; mais comme celuy dés Grenades opoins ras gene, &t non pas étais, c'eft à dire, des racines. Auf on nel'a- ualle pas : mais apres l'auoir mafché on le reiette. Plinedir, qu'il ya quarante - neuf efpeces de Zaîtes. Les principales de toutes font les Royz/es, qui oncefté ainf appellées, pource qu'on les gardoit pour la bouche des Rois de Perfé, Elles croiflent en Babylone , au feul Verger nomme ago, Car on appelle ainfi les Chaftrez , qui ont eu la domination fur les Perfes. Et eftoir ce Tardin toufiours à celuy qui commandoir. Mais aux regions Meridionales les plus efti- mées fonc celles qui font furnommées Sy4res. Apres lefquelles fonrles Afargarides.Celles-cy font courtes, blanches, rondes, refemblants pluftoft à va grain qu’à vne Date, Auf les a onainfñ appel- les, pouree qu'elles font faites comme des Perles.On dit qu'en la ville de Chora il y a vn arbre qui poire lés Datres de certe faços& vnautre qui porte les Syzgres. Duquel nous auoos enrédu des cho- . ) {es admi WE : SE 2 LT, Z 2, UT X Gun, CA Le en ( _ LE Es LL RCE TEL, TL LL Du Palmier, Chap. XXVIHE 307 fes admirables » dit Pline s C'eftà fçauoir, que ceftarbie meuit quañd lé Phœnix meurt à & que l& / Phoœnix 2 prins fon nom pout raifon de cedit arbre; & qui reuienr de foy-mefme. Et du temps se efcriuois cefte hiftoire , il portoit fruit. Or il fait fon fruit gros , dur & afpre, d'vn gouft tout different des autres : car il fent le fauuage, comme fait le Sanglier ; dont aufli il a prins fon nom. Les Sardalides tiennenc le quatriefme rang en cas de bonté ; & fonc ainfi appellées , pource qu'elles refemblent aux Sarsdales. Etditon, qu'il n'y en a que cinq arbres au bour de lEthiopici Qui font aufli bonnes, comme elles font rares. Âpres celles-là on fait grand eftat des Garyores, qui . fontfort bonnes à Manger ; & en ouvre elles rendent beaucoup defuc, dontles Peuples Orien- taux font leurs principaux breuuages. Vray eft qu'il fait mal à la teftes & delà aufli vienc leur nom. Mais furtoutes celles de ludée font les meilleures, & y en croift en grande abondance ; non toutefois par route la Judée; mais tant feulement autour de Hicricho. Combien qu'il s'en rreuue auf de fort bonnes auxvallons d’Archelais, de Liuias , & de Phafelis, qui font au mefme païs, lefquelles font fingulicrèment eftimées, pource qu'elles rendent vn fuc blanc comme lait , qui a L 1e gouft du vin, & fieft:doux comme miel. Les Dattes les plus feches fonties Wcolaïtes , quifont æ | fort groffes ; car les quatre font vne coudée de longueur. Aucuns difent, quatre coudées ; pour SEX dire qu'elles {ont d'Yne monftrueufe grandeur , quafi comme par miracle. Les Sœwrs ; que les Grecs Dioi. Qu nomment Adelyhides ,ne font pas fi bélles; mais elles ont quafi le gœouft de Curgotes ; toutefois il Sert faut quelque peu,qu elles ne foienc fi bonnes.De celles cy il yen a wxe rroifiefime forte,qui font AoMmCES Patetes, qui font fi pleines de fuc, qu'elles creuentfur l'arbre , & rendent tant de fuc que l'on diroit qu'ellesontefté foulées. 11 ÿén a vue autre efpeffe, qui fonc fort longues, grailes & {e- ches, 8 quelquefois recourbées. Celles qui croiffene en la haute Egypte appeliée Thebaide, font du tour feches , comme aufli celles d'Arabie, maigres & perites. Car elles fonr fi battues du So: Jeil, qu'on ditoit pluftoft qu’elles font couuertes de croufte que depeau. Celles d’Ethiopie for f feches » quelles fe froiflent aifément, & en peut on faire de la farine pour fure du pain: Orelles croiflent fur vnatbriflezu, quia les branches de la longueur d'vne coudée, & lesfueiles fort larges. Elles fontrondes & plus groffes qu'vne Pomme. Onles appelle Cyce. Theophrafté dit Coice: Auiou:= d'huy ceux qui nauigent en Ethyopie les appellent Coccos, & les Apothicaires Noix d’Indie , de la- quelle nous traitterons à part. Ses frui£ts demeurent trois ans à meurits cellemeñt que la plante et toufiours chargée de fruit ; car deuant que les vns foient meurs, les autres pouilent. Quantavx Däites dela haute Egypte, il les faut mettre dans des barils auffi coft qu’elles font cucillies auec - leur chaleur faturelle : car autrement elle s'efuanouiroitincontinent: mefmeelles pourriroient , 1 on ne les fechoit au four. Quant aux autres Daftes, on les rient pour la minuilaïlle.. Les Syriens & le Roy luba les mettent pour le defferr de table. Touchant celles de Phæœnicie & Cilicie, vous les appellons £z/4ni, comme au lieu où ellescroiffent. Oril yen a de plufienrs efpeces : caril yeri à de rondes , de longues , de rongeastres , & de noires : en forte qu'onen treuue autant de couleurs commedes Figues. Toutefois /es blanches font les meilleures. 11 yaauffi dela difference en ia groffeur , felon qu'ilen faut plus où moins pour faire vne coudée. Lesäutres ne font pas plus srof= fes qu'vnc Feue. Athenée dt , que celles que Pline appelle Nicolaïres, qui font de la forte des Ca- Yyotes, & fort grofles, furent ainfi nommées par l'Empereur Augufte pour faire honñeur à Nicolas Philofophe de la fete des Peripateticiens, qui luy en enuoyoit fouuent. Plurarque dit, que l'Em- pereur Augufte aimoit fingulierement ce Philofophe là, quieftoit vn excellent perfonnage , & de ji, . bonne vie. Mais au refte il auoitle corps long & graile, & le vifage rouge,& pout l'amour d'iceluyal appella les plus gtofles & plus Lelles Dattes, Nicolaïtes. Paulus faitaufli mention de ces Dartes las quand ilordonne de mettre dans l’Epitheme fair des Pepins de raifin , dix Dartes Nicolaîtes. Aure- AE PPS tte il {e treuue des Pa/miers en plufeurs lienx d'Italie, 8 de Languedoc dans les Jardins & Vergers, qui font merueilleufementhauts , 8 de belle grandeur : mais ils font fteriles ou bicnils ne rmeurif- fenc pas leur fruict. Car ces atbres ne croiffent pas ailleurs qu'en païs chauds:8 leur fruiét ne meu- tit point, fi ce n'eft aux regions quifont extremement chaudes. Le long dela marine d'Efpagne ils portent bienfruiét , comme dit Pline : mais il eftafpre. Celles d'Affique font douces; mais celte ;,,. douceur fe pert incontinent. Ilen croift auffien Candie, Cypre, Afrique, Egypte, Phænicie, Syries mais les Dasres de ludée foncles plusexcellentes. Auiourd’huy on apporte les Dustes à Venize de Syrie & d'Alexandrie d'Egypte, & aufli de Naples, où elles ont efté premierement apportées du Ro- yaume de Tunisen Barbarie. Ceftarbre, ainfiqu'efcrit Theoplirafte, aime leterroir fablonneux, &e falé ( ce mor dus n'eft pas aux communs exemplaires.) Parquoy À où la terre n'eft pastelle GED ME denature , on feme du fel à l’entour. Or que les Palmiers aiment les lieux fablonneux, il appert,par- ce que par tout là oùil y en a abondance, le terroir eftel. Car on dir, qu'il eft cel en Babylone B où: ilÿa abondance de Pa/miers; comine auf en Lybie, Phœnicie;& en la baile Syrie, & aux quartiers de l'Indie, aufquels il en coift beaucoup. Il ny a que les Darres qui croiffenr en terte fablonneufe, Liure z, 4 quife puiffenc garder : car celles qui croiflent ailleurs ne font pas de garde ; mais pouttiflenr incon- FH ER es tinent: Car il fauc ainfi corriger le texte Grec , Er cn Phænicie, & en Syrie furnommee Creufe, aux lieux circonuoifins ily en # Llufieurs, qui croilfent feulement aux liénx fablonneux, G n'y 4 que celles-là - 4 ape Liure 7. 2308 Liure il. de l'Hiftoire des Plantes, qui Je puiffent garder: celles qui croifent autre part ne peuvent effre gardées, mais Je pourriffent. Du. quel Gaza à oublié vne partie le traduifancainfi: Ex la Syrie Jurnommée Creuxe, 1l #en croifl qu'en trois endroits qui font fablonneux, le[quelles foient de gardeïmais celles qui croilfent ailleurs,ne [e gar- Letemps. ? k ; ne ‘auf fôrt d’eftre arroufez.Au reftele Pa/mier eft toufiours verdoyät: fleurir au printemps.Son fruiét Liurci2s. €Îtmeuren automne,au mefme temps que les Figues. On l’amafle eftanr meur,& aufli deuanc qu'il foit meur,comme dit Diofcoride:0% smaffe,dit-il,/67 fruité en automne, quand il eff à demy meur,qui eff Jemblable au Myrobolan Arabic furnommé Pom, de couleur verte, ayant l'odeur du Coing. Que fi on le laife du tour meurir,alors on l'appelle Phæricobalaras Or là où Ruela mis en fa traduétion, qu'on l'amalfe eflant à demy meur, ily aau texte Grec, On le cueillir vers le milieu del'antomne: car il faut lire ainfi. Ce que Lacuna a bien obferué , quand il a dit qu'il s'en raporroit au iugemenc des hommes doétes,s’il n'eftoit pas mieux de traduire ainfi ces mots:0» les amalfe au milieu de l'an-" Embl,125.li, 2. de Diofe, 07€ Cornarius les a traduits ainf, 07 amai]e le ffuicf des Palimiers an milieu des iours Caniculai- res:Car, dit-ilémoes,eff Le commencement quand l'éfloile du chien commence à fe lener,à fcanoir la [e- DUREE conde partie de l'Effé Comme Galien a efcrit en fes Commentaires fur les Aphorifmes d'Hippocra- Liuune.22, (@ difant,que l'on amafle ce fruiéf des Palmiersen ce temps là, combien qu'il ne foit pas meur. Pli- ‘ . ne ditquafñ les mefines chofes de ces Dattes mal-meures,que fait Diofcoride difant:Les Dattes d'E- LPte,qu'on appelle Adipfos, eftans vertes, font quafi auifi bonnes pour les onguens que le Ben. Elles fen- sent auf comme le Coing , C* n'ont point de noyau dedans. Car comme il dit ailleurs , “ Dattes du commencement font fans noyau, puis apres le noyau’ y vient qui leur fert de graine. Pat cela ilap- pert, que fur vn mefme arbre lesieunes Dartes font fans noyau. Oronles amafle va peu deuant qu'elles commencent à meurir. Celles que l’on laiffe meurir s'appellent Phænicobalani, 8 deuien- nent noires, & enyurentceux qui en mangent.Or il auoit dit au precedent chapitre;quele Ben croif- foit aux païs des T'roglodytes,en la haute Egypte, & en l'Arabie , qui fepare l'Egypte d'auec la Ju- dée, pour feruir particulierement aux parfumeurs , comme fon nom le montre. Dont il apperc aufli que c'eft le fruit d’vn arbre qui a la fueille comme l’Heliotropion, de laquelle nous traitterons en- tre les herbes, qui eft de la groffeur d'vne Noiferte. Or il eft tout notoire ; que ces chofes fon dites du Ben , que Diofcoride appelle Ba @ uupeduxr, c'eft à dire Gland onguentaire, & Myrobolanus Arabique. Et toutefoisil appert que Pline n’a pas fceu que c’eftoit , quandilefcrit que les Dartes Liu.4,c.1 54 e Car ces Dattes là ne font pas aufli bonnes aux onguens que les Myrobolans : mais font femblables, ainfi que dit Diofcoride,à fçauoir en la figurc,&c en la grandeur,qui eft comme vne Noïifette,çcomme Pline mefme le tefmoigne, & Diofcoride l’affeure au liure quatriefme, où il appelle Baianus Myre- plica, ce qu'il auoit appellé en ce paffage, A4yrobolanus Arabica. Toutefois feu mon precepteur Guil- laume Rondelet.fort curieux-rechercheur de ces matieres eftime,que Diofcoride côparant les Dar- Les vertes aux Myrobolanus,n'a pas entendu le Gland onguentaireïmaisles A4yrobolans iaunes,qui fer- uent à purger le corpsi& que les Apothicaires appellent Crsréss,qui sôc fort comuns en ces quartiers d'Egypte où les Dartes eroiflent.Ceux qui veulent defendre Pline, difent,que quand il a efcrit,que Liuzs hs les Dares d'Egypte font qua auffi bonnes pour les parfumeurs,que les Myroboläs,a entendu l’E/aré des Palmiers, dont les parfumeurs fe feruent pour efpeffix leurs onguens.Or fi le texte de Pline n'eft incorre®, où il ya A{yrobolarus , au lieu de Phenicobalanus Aa grandement failly, confondant ces fruiétsiquandil efcrit;Les meilleurs Palmiers;qui portët les Myrobdlans font ceux qui croiffent en Exy- pte.Ses fruicés n'ont point de noyau au dedans, comme.il y en aux autres:car on les amale deuant qw'ils Joient meurs, & que le noyau y foit creu dedans. Is arrelent le flux de ventre & Les mois prins en bren- a du vin afpre, & confolident les playes, Car le Palmier ne porte pas les Myrobolans : Mais Liurecis Ceft vn autre arbre,que Diofcoride dit eftre femblable au Tamarifc.Theophrafte dir 44 Meurte;Et ; Pline,dit qu'il a la fueille comine l'Heliotropion. Er quand aux vertus medicinales que Pline accri- bue icy aux Myrobolans, Diofcoride les attribue notoirement aux Duftes, qui he font pas meñres, comme nous dirons. Or Diofcoride appelle ces Dares vertes rüuæ,qui fignific Brewsage : &c Pline Adipfos, pource qu’elles eftanchent la foif. Au refte ceux qui eftiment qu'il y a vne particuliere force de Dattes que Pline appelle 4dipfos,8& que les Apothicaires appellent A4yrobolans , font clairement conuaincus par Diofcoride,qui dit que ce qu’il appelle rèue, qui eft le fruiét non meur, & les Dat- zes aufh croiflenc fur les Pz/miers. Et par Pline mefme, qui dit les mefmes chofes de !4dipfos , que Diofcoride efcrit de fon Pom wert,adiouftant,que le fruit mefme venant à meurir s’appelle Phæni- Re rl ynns, c'eft à dire DattesParquoy ces mots de Pline. La Palme qui croiff en Egypte, qu'on appelle Adipfos,érc.doiuenteftre entendus du fruit, & non pas de l'arbre. Or Pline dir,que les Darres wer- Luis #esn'ont point de noyau an dedans; çe que toutefois Diofcoride a obmis. Toutefois Ariftote aux li- Lure 2. à uresdes plantes faic mention , ainfi qu'Athenée le recite,des Dartes, qu'il appelle avegxss d'autres 1hift, ch, 8. lifenc évsyse,les autres d'avenrsc, c'eft à dire fans noyau. Comme aufli Theophrafte, & mefme Aëce, . difantiLes Dattes Caryotes de la Thebaide,qui n'ont point d'os foit qu'elles foient telles naturellement, ou bien artificiellement. VParoùil monftre, quetoutes les Dyrtes de celle force ne font pas ainf naturel dent pas, mais pourriffent incontinent:c toutefois elles font bonnes à manger etant verdes. Us aiment d'Egypte qui font furnommées 44/p/0s , font quafauffi bennes pourles onguens queleBen , &c. | 4 . | DuPalmier, Chap.XXVIIL 309 nacurellement ; mais par in duftrie.Or il les appelle xapuoras comme aufli Varto & Pline les ont ap- Eure 125. pellé Caryotas. Au réfte, fuyuant Diofcoride,les Datres deuant qu'elles foient meuxes,ont afpres &c + Me ftringeantes. On en ordonne contre le flux de ventre, & au flux immoderé des femmes, auec du vers. ros vin afpre. Elles arreftent les hemorroides, & confolident les playes, eftant appliquées deflus, es Dattes meures @* frefches font plus aftringeantes que les feches. Elles font douleur de refte: fi on en mange beaucoup ellesenyurent.Eftans feches elles fonchonnes à ceux qui ont l'eftomac def- “noyé, aux dyfenteries, & à ceux quicrachent le fang. On les met en caraplafme auec des coings & du Cerot Oenantin pour les accidents de la veflie. Les Dattes nommées Cariotes gueriflent d'afpreté du gofer, fion en mange. La decoition des Dartes Thebaiques prinfe en breuuage appai- Ve la grande chaleur ( felon la craduétion de Ruel s toutefois veu qu'il y a au texte Grec raud xau- una, il femble que la traduétion de Lacuna eft meilleure qui dir, Elle appaife la fieure.ardente,que les Grecs appellent Casfxs comme auffi Cornarius l'a traduit.) Prinfe auec de l'Hydromel fait dés JS ellereftaure les forces, comme aufli fi on en mange, : Onen faitauffi du vin qui fert cela mefme. Ladecocfion feule prinfe en breuuage , ou gargariféeseferre & reftraint fort.. Les royaux des Dattes bruflez comme les autresen vn pot de terre cru,& efteints auec du vin, puis re- “duits en cendres bien lances , feruenren lieu de Spodion. On s'en fert aufli pour noircir les pau picres. Ils fonc fort aftringeants, & referrent les pores du corps fiond'en frotte. Ils font forc bons “au mal des yeux nommé #4, aux puftules d’iceux, & au poil des paupieres qui rombe, appliquées fuec du Nard. Auec du vin ils repriment, & cicatricenr les vlceres. Apresles Vignes & les Oli- uicrs,ainfi que duc Pline, les Dartiers emportent le deflus.Les Dattes frefches enyurent,& fontmal Liu.24.ch 4 à la tefte, toutefois quand elles font feches elles ne font pas fi mauuaifes. Au refte elles ne font pas “fi bonnes à l'eftomac comme on diroit bien :car elles enaigriflent la toux , combien qu'elles foienc nutriciues.Les anciens donnoient /# decottion des Dattes aux malades au lieu d'Hydromel, pour les “refaire & remectre en vigueur; & eftimoient plus pour ceft effet celles @e la haute Ecypte, Elles «fonc aufli bonnes à ceux qui crachenrle fang;fur tout eftancmangées au repas. Les Dates furnom- mées Caryotes font bonnes appliquées en liniment pour l'eftomac, pour la veflie, pour le-ventre, 8& pour les ineftins. Incorporées auec des coings, de la cire , & du faffran elles font fingulieres aux meurtrifleures du corps. Quant aux oyaux des Dattes eftant bruflez, & salcinez en vn pot de cer- -re neuf, & que leurs cendres foient bien lauées, ils peuuent feruir en lieu de Spodion, On enmer aufl dans les Collyres des yeux, &c pour orner le poil des fourcils, auec du Nard.. Puis apres il ad- Cheb 7. ioufte : Les Dartes d'Egypte referrent le ventre’, & repriment l'abondance des fleurs, (Diofcoride 5 lu n dit gour yuvaxäar,c'eft à dire,le flux des femmes.)Prines auec du vin rudeelles confolidét les playes. La counerte des fleurs des Dattes qu'on appelle E/aré,ou Spatha, ertainfi que dit Diofcoride, pout efpeflir les onguents & leur donner corps. Elle cft aftringeante. Elleempelche les vlceres quiman- . gent à l'entour , rejoint les jointures defloueës. On la mefle parmy les caraplafmes & emplaftres. Elle eft bonne aux parties nobles de dedans le corps, À la debiliré de l'eftomac, & aux maladies du foye, incorporée en cataplafmes propres à cela. Sa decoétion noircitles cheueux, fon les en frot- ce fouuent. Elle eftbonne prinfe en breuuage aux maladies des reins , de la veflie , & des parties intérieures du ventre. Elle arrefte le flux de ventre, 8 dela matrice. Incorporée auec refine & ci- » re, tandis qu'elle ef verte,elle guérit la rongne en l'appliquant deffus vingtiours durant. Le fruiét qui eft enuelopé dans cette couuerture qui s'appelleauffi Elaré, & par d’autres Boraffns,eit aftrin- geant , & fait-les mefmes effelts: routefois il n'eft pasfi propre aux onguens. La moëlle blanche _ du tronc mangée frefche en viande, ou cuire fait les mefmes effects que le 8 oraffus. En quoy Pline A dE s'eft bien trompé:car pource qu'ilauoit leu g# Elaté s'appelloit aufli Palma,du norn de l’arbre,eftant 4 Do deceu par ce moyen il a eftimé qu’il ÿ auoit vn arbre particulier qui s'appelloit Palma Elaté, ou bien Sparha,& dit que fes tendrons, fes fucilles, & fon efcorce feruent en medecine ; au lieu qu'il n'yaqu'vne partie du Palmier à fçauoir la couuerture du fruiét,qui face les effects qu'ildir,comme nous auons dit{elon Diofcoride. Toutefois il y en aqui deffendent Pline, difants, qu'ila eu raifon _deédire que /'Elaté ou Spatha du Palmier porte des tendrôs,à {çauoir les furjeons aufquels les fleurs {ont attachées, & le fruiét.qui feruét en medecine:&c que par /es fueilles il entend l'efcorce exterieur | re, Qui enuelope les fleurs & le fruict. Pline ditainf :/es tesdrons,les fueilles,@ l'efcorce ds Palmier, Liu chere où Elaté,ou Spatha,feruent en medecine On applique les fueilles fur le Diaphragme,fur 1 eftomac, 8e für le foye, aux viceres corrofifs, & qui font mal-aifez à confolider. Lewr efcorce tendre incorporée auecrefine & cire guerit la rongne & le mal Sainét-main en vingtiours.On la fait cuire pour les ma ladies des genitoires. Sos parfum noircit les cheueux,8c fair fortir l'enfant mort au ventre de la me- re. On l'ordonne en breuuage aux maladies des reins.& de la veflie,8z aux partiés incerieures.Tou= ? tefois elle fair douleur detefte, & offence les nerfs. Sa decoétion arreftele flux deventre , & dela matrice. Sa cendre prinfe en vin blanc eft finguliere aux tranchées du ventre ; & aux accidens dé l'amarry 5 ou comme d’autres difent, aux maladies de la luette , d'autant que par fa grande ver- eu deficcatiue elle reprime & referre la luette relafchée , 8 qui combe. Luy-mefme auoit defia au- Liu chap parauant confondu fort lourdement l'Elatéauec le Sapin, qui s'appelle aufli E/afé en Grec. . # : derniÿr, | MC-UE, Line 2, des Alim: Eiute $, des fimpl. Étheliuré Atheliwrgs Liu. F3 ch. 4s Liuré.c 14. lic.r:.ch.4. Chap.3-liur. 2.de l'hift. me : D D à : 310 LiureIIT de l'Hiftoire des Plantes, dic-il,us 4rbre.qui eff nulfi propre pour les 0RGUERS QU aucuns appellent Elaté.d» les Latins Abies, &r les autres Spatha du Palmier. Selon Galien, il y a gräde difference entte les Dartesicar les vhes fonrle” ches, & aftriñngeantes ; comme ce/es d'ÆEgyptes les aucres foht molles, humides, & douces, commen celles qu'on appelle Caryores, dont les meilleures & plusexquifes croiflenc en Syrie,& en Paleftiné & en Hiericho. Toures les autres font moyennes entre ces deux efpeces. Orelles fonr de difficiles digeftion, & engendrert douleur de tefte. Toutefois les vnes font plus où moins humides & dou ces ; ou feches & aftringeantes: Mais ayant conceu les deux extremirez , il féraaifé à cognoiftren ._+ 1: 5 s k « 4.4 5. h ris r x : 4 T ; 3 ce qui eft au milieu. ln ÿ Eñ a point qui n'ait quelque douceur , & aftriétion. Les Caryotes Ont" fort peu d'aftrictiori, & les 7: hebaïques ont fort Peu de douceur. Ofnous auons défia monftré, que | ce qui eft. doux eft auffi nourriffant ; & ce qui eft afpre , eft agreable à l'eftomac , & referre le ven- tre, Mais en géneral toutes Darres font de difficile digeftion ; fi on en mange beaucoup , & font. auoir mal à la tefte : mefmeil y En a qui font fentir quelque acrimonie en l’orifice de l’eftomac. Au refte a nourriture qu'elles donnent au corps,eft grofle,& vn peu vifqueufe ; far cout files Das- zes font grafles, comme font les Cargotes: Or siladuient que parmy vn fucainfi gros il yait de la douceur meflée il peut incontinent opiler le foye qui par ce moyeñ eft offencé , fi on en mange beaucoup ; car cela luy caufc vne inflammation ou vn Scirrhe. Apres le foye la rateile auffi s'Op=. pile & en eft offencée. Mais fur tout les Darfes vertes font les plus nuifibles en toutes fortes, fi on cn Mange par trop. Les douces fon plus chaudes ; 8z les aftringeantes plus froides. Mefme les Dar- zes vertesengendrent dés ventofitez , comme les figues. Es regions qui ne font pas fort chaudes les Daftes ne viennent pas à parfaitreimaturité , tellemenr qu'on les puifle garder ; d'où vient: que les gens du païs eftants contraints dé les manger vertes , fe rempliflent de cruditez, & de froi- deurs, qui font mal-aifées à rechauffer; & tombent en des oppilations de foye. Ce qui appert par l'exemple d'vn certain, lequel du temps de Galien s'eftant faoulé de Dares mal meures en Alexan- drie par plufieurs iours, en entrant & en fortant des eftuues , fentit vn friflon & tremblement par plufieurs fois fans aucune apparence de ficure. Le mefine Galien dit;que le Palinier eft aftringeanr entoutes fes parties. Le fuc des Rameaux eft afpre, compofé d’vne fubftance iqueufe , tiede, cer- reftre, & froide. Son Cermean, qui eft bon à manger, eft de femblable nature. (Serapion dit , que C'eft vne féconde efpece de Bdéllion) mais {on fruit, principalement s'il eft doux, éft fort chaud. Or outre ce qu'il eft bon à manger, il eft auffi bon à plufieurs chofes, non feulement eftant appliqué par dehors, quand il eft queftion de fortifier , deflecher, referrer, efpeflir & boucher les pores du corps : mais aufli eftant mangé feul ou auec d'autres viandes. Au demeurant ce quon appelle Elatéqui eft le germe tendre du Palmier,a les mefines vertus que le Cerueau:mais ce qui le couure, eft d'vne qualité fort aftringéante , & defléche beaucoup plus que tout le démeurant dont nous auons parlé ; comme eftant de fa natute d'vne fubftance plus feche, & ayant moins d'humidité. Pource ceux-là ont raifon qui en vfentaux viceres pourris , & en meflent parmy les medicaments, qui referrent les iointures par trop relafchées: & aux medicamens pour l'éftomac, & pour le foye, tant pour appliquer au dehors ;que pour prendre par le dedans. Mefmeé [a racine de l'arbre eft deficcatinie fans mordication, ayanc aufli quelque peu d’aftrition meflée parmy. Ilseftoient defa arriuez,dit Xenophon,en ces villages où il falloit faire prouifion de viures. Il y auoit là force fro: ment, & du vin de Daftes ; qui eftoit plaifant à boire ; mais il faifoit mal à la cefte : & du vihaicre auf fait de Dartes cuites, Les feruiteurs mangeoient de plus belles Dattes, qu’il ne s'en voit poiñt en Grece. On mertoit à part pour les maiftres les plus grofles, & les plus belles, qui refembloient du tour à l'ambre ; lefquelles ils gardoient apres les atioir fait fecher pour manger au deflert. Ce fut à où les foldats commencerent premierementà manger la Cervelle des Palmiers, dont tous ceux aufquels on l’oftoit fe fechoient ; & y en anoit plufieurs qui s’'efmerueilloient d'vne telle forte de viande, & de fon bon gouft, & delicateflé particuliere,encor quelle caufe grande douleur de cefte, Nicander en fes Georgiques dit ainfi ; Ils coupent, dit-il, les bourgeons du Palmier , & en oftene le Ceruean ; duquel les ieunes gens font grand cas pourlemanger. Diphilus Siphnius dit, que le Cerueau du Palmier remplit, & eft de grande nourriture, qui toutefois appefantit, & ne fe diftribne pas aifément par le corps ; &altere, & referrele ventre. Pline dir, qu'il y euft des foldats d'Ale- xandre qui furent eftranglez pour auoir trop mangé de Dartes vertes. Ce qui aduint au Royaume de Guzerat par vne proprieté des Daftes : & en d'auttes endroïts pour en trop manger. Car les Da- £es vertes font de fi bon gout ; qu'on ne s'en peut faouleriufques à ce qu'elles commencent à faire mal. Au refte le Palmier denoté la viétoire ; pource que comme Ariftote , & Plutarque l'ont ex- pliqué , il ne plie poinr fous le fais, quelque pefant qu’il foic, & ne s'ouure point ; mais {€ releue con- tre a charge. Pour celte caufe anciennementaux ieux on ne donnoit point d'autre recompence que la Palme; ainfi que Paufaniaslé recite. Pline dit; qu’en Leuant on fait de tres-bonnes cordes des fseilles du Palmier, lefquelles durent long-temps en l’eau. Le mefme Pline met entre plufieurs cipeces de Palmiers,ceux qu'il appelle Chamaæropas,& Theophrafte vapaghiQäs, dont il y en a abon- danée en Candice, &c plus encor en Sicile, qui ont la fucille large 8 molle, propre pour feruir en lieu d'ofier , à la cime defquels ily a vne moëlle douce, qu'on appelle Cerwele.La plantene meurt point, | ID. 7 AVAES ES Bt « | Du Palmier, ChapXX VIT 211 » point, encorque l'oncofte ladite moëlle. Ce qui n'aduient pas aux autres Pamiers lefquéls éhicor -que l’on les coupe parle pied, ils ne laiflent pas de reietter. Dalechampeltime, que la planté qui. = # . = 4 % 1 La ir cft icy peinte, en foit vne efpece. Elle croift le long de la marine, quaf de la hauteur d'vne cou ‘ / 1 À de, quelquefois plus grande , ayancau dedans de fon germe comme vn morceau de Cerwelle, qui. l * » PalmrerChamarops, de | Charmaeriphe,ou petit Paliniey, | Pline, de Marthiol. St SEA TS SES & SESSS > = à DT EE = € RE etre s EE ane $, SR SE SE —- LE = = SNSSSSE ER too - : = = = S : à RUSSE Re = S à SSSR ë = = : = Se. : SU SEE > > nee eft de fort bon gouft, enueloppé deplufeurscouuertes ; dontles vnes font comme d'efcorce ou … cuir; & lesautres font comme des cheueux; qui font en'partie roufles | entaflées l’vne fur l'autre, . &bien ferrées. Du milieu de ceft ama$ fortent des fuéilles dela longaeur d'vne coude, efiroi- tes,dures, & comme f elles eftoient de cuir. Cefte Cernelle eft eftimée eftre de meilleur gouft que les Truffes, Cardes, nyrArtichaux, & autres telles viandes. Les Grecs l'appellentéyzxéQæAc, com- menousauons dit. Serapion lenomme Cef/io , quicft vn mot corrompu; les Italiens Cefaglione. Des fueilles liées enfemble on en fair des balais pour fecouër la poufliere de deflusles tables, bancs, ouefcabelles. On en fair aufli des cofins & des paniers. Matthiola aufli mis le pouttrait de cespetits Palmiers, difant qu'ilen croiff à force en Sicile, & en la marine de Siene , qui ont vn peu plus d’vne coudée de hauteur, & les fueilles femblables aux autres ,excepté qu'elles font plus peti- tes, & plus courtes ; & produifent la fleur par le cofté attachée à vne queuëé cheueluë , doncil fort des grains enfaçon de grappe deraifin. La partie qui eft le plus pres delaracine, eft pleine d'vn gros germe rond, qu'on appelle Cerwelle, &enuelopée d'vne infinité de couuertes, fort rendre, fa- uoureufe, & plaifante à la bouche. : On la mange à l'iflue de table auec du Poyure & de fel en fa con d’Artichaux : & de fait c'eft vn plaifant manger. De cefte force de Pa/miers on en fait des çor- beilles, nattes , & balais. Fre du 11 1. liure de l'Hifloire Gencrale des Plantes. LIVRE 4 NS LIVRE QVATRIESME DE LHISTOIRE Generale des Plantes: Contenant la defériprion € les Pourtraits des Bleds , € Legumes, eÿ autres Herbes crorffars pefle. mefle auec les Bleds emmy les champs labourex. Da Eroment. CAP A 9,5 PRE s nous eftre aflez longtiement efgayé en la frefche ombre du Verger; } Co) & prins plaifir à contempler , & fauourer les beaux & excellens fruicts d’i- y celuy; Il eft remps maintenant d'entrer aux champs pour nous y pourme: SE ner a plein, là où nous treuuerons autant de miracles de nature dignes de CSN remarque , qu'en aucun autre lieu qui foit. Varro eftime qu'on appelle vn Ÿ Champ labourable, Ageren Latin, du mot Agere: pource qu'on y fait quel- WW que chofe. Ou comme dit Donat, pource qu'il y à beaucoup à faire. Quinti- SR SE 0 2 lianau contraire dit, que Ager vient du mot Grec dopo qui fignifie vxe À à) ETS NZ (Sr p = : : Poffeffon.Or nous entendons icy par les Champs, vne Poileffion ou Piece de terre : laquelle eft cultiuce par les mains & induftrie de l'homme pour en tirer beaucoup de com- moditez neccflaires à l'entretien de cefte vie, rapportant le plus fouuent profit, & jamais pertes fi ce n'cft par quelque defaftre venant du ciel , ou par le moyen des larronss ainfi que dit Columelle, Nous declarerons donc principalement la nature des B/eds, & Legumes, & adioufterons auffi leurs maladies&, imperfeétions:car les B/eds font fubieéts à des grands changemens. Il y a auf plufieur- Plantes, qui croiflent d'elles mefme aux Terres labourées, defquelles nous craitrerons aufien ce Li: ure , comme aufli de quelques autres quicroiflentaux terres qui fonteh friche. Nous declarerons, di-je, bien diligemment la nature & proprieté de toutes ces Plantes,rant en ce qu'elles feruent pour la nourriture des hommes, &des animaux, comme aufii pour le fait de la medecine. Ectraïtterons … premierement des B/eds,par lequel motnous entendons toutes les Plantes,qui produifent vn chau- me notieux, & ont la fueille comme les Rofeaux, portans leur graine propre à faire du pain, en des Le mms | efpicsscommençansipar le Froment,côme le plus cogneu & proffitable.Les Grecs l’appellent zypèc: en Latin Triticum:pourceainfi que dit Varro,gu1l à effe offé des efpics. Les Arabes l’'appellent, Hesse: Hencha,Hantha.en Xealien Frumento,8&c Grano:en Efpagnol Trigo.en Allemand Vueyffen : en Anglois Vueet:en Flamand Terune:en François Froment,qui Vient du mot Larin Frumentnm, Toutefoisle mor Latin Frumentum fe prend en plus ample fignification , que le mot Trisicum.Ect le mot Fruges encor Liuug. ch,7, PIUS que Frumentum; comme Pline le monftre, quand il dit:7/y # deux fortes de Bleds, dont la pre- miere comprend les Froments , comme le Froment. l'Orge:la feconde comprend les Legumes , comme les Feucs:les Poix ciches :car le mot ffuges comprend tout ce qu'on [eme en terre pour [eruir à noffre nourri- ture. Frumentum eft appellé ainfi en Latin à fuendo, id eff , vefcendo > pource qu'il nourrit @ qu'on le … mange, Narro dit,,que Frumentum cC'eft ce que le chaume a porté,ou ce qui porte des efpics,comme QE re dir Seruius.En Grec cir@ T heophrafte met plufieurs fortes de Fromenf prinfes des lieux où il croift chap.48. IE SCEUIUS P P pr Le Les éfeces. … ou de leurs vertus, & proprietez, du temps auquelonle feme , de ce qu'il rend plus ou moins,& de ceque l'vn eff grand, l'autre petit, lvn croift vifte, & l’autre eft long tempsà venir, & de plufieurs Le 8, a autres raifons s difant ainfi, 1/3 4 auffiplufieurs fortes de Froment , qui fe nomment [elon les lieux os lhftcha Zscroiffeutscomme l'Afriquaïin, Pontique, Thracien, Affyrien , Egyptien , Sicilien , qui font differentse” conleur, groffeur, efpece € proprieté. Aucuns prennent leur nom de la vert qu'ils ont , tant AUX AUÊVES chofes qu'aux viandes; comme les Cachrydiss,Stlengys, Alexandriniles differences defquels [e prennens des chofes deffus dittes. flne [era pas auf hors de propos, fi on prend les differences , de ce que leswns meuriffent tof, les autres tard;l'un perte beaucoup & l'autre peus l'un fait de grands efbics , > l'autre Les fait petits l'un demeure long temps en [x gouffe. &r l'autre peu, comme l'Africain , l'un à le tuyns, since d delié comme L'Africain:@ l'autre l'a gros,comme le Canchrydias. En outre l'un à beaucoup de bafle,;comme le Thraciens @ l'antre en apen. Item l'un ne fait qu'un tayau,@ l'autre en fait plufieurss =. ] | ad de NX A «Tin, i chero, ! 2 Du Froment, Chap.I. D, 1e € lesvns plus les autres moins. On quelque chofe de femblable: car ces differences font plus propres €» naturelles que point d'autres. Come auÎfi ce qu'ily à du Froment de trois mois, @ l'autre de deux ; dr 54/7 en à qui meuriffent en moins de temps:côme ox dit qw'ily en a en Negrepont, qui meurit dans qua- rante jours; qui toutefois eff plus ferme © pelant,que celuy de trois mois.Et que l'on en fait le pain des valets,é quil ne fait pas beaucoup de fon.Il ff donc le plufloff meurÿmais 1l Sen trouue peu. Il yen à auÎfide deux mois que l'5 à apporte de Sicile en Achaye:mais ils portèt peu, ne sût guieres fertiles, en- cor qu'ils foient bons > plaisas à mäger. Il y en à anjfiquelques autres en Negreponr, er fpecialemët pres Caryfle. Quant au Fromes de trois moisil Sentreune par tout,@> en quätité. Ils font legers G* ne portent guicressne ietiat qu'un tuyau, © s0t du tour de peu de f[ubfläce.Et pour dire envn mot;le plus leger Fro- net qui foit,c'efhiceluy de Pôt.Le plus pesat de tous ceux qu'6 apporte en GreceeSf celuy de Sicile: tou tefois Le Bæotique ef} encor plus pesät.Ce qui fe cognoifl en ce qu'o dit,que les Luiteurs, qui À peine Pey- ment magervne liure dix onces € demie de Froment de Bæotie par home,cilans en Athenes en magens vien à l'aile trois linres vne once @ demie. Celuy qui croilt en Lacedemone ef} auffi bien leger:dont il faut attribuer la caufe de cefle diuerfité à la terre & à l'air.Car on dit,qu'en Afie par de la Baffra il Ja vs lien où le Froment croifl auff gros qu'un noyau d'Oline. Au lieu nommé Piffoti le Froment eff fr nonrriffant qu'il fait crener ceux qui en mangent par trop. Voilà ce que Thcophraîte en dit,duquel Liurg.ch 7. Pline a emprunté vne partie de ce qu'ilen efcrit, difantà bon droit ,qu'ily a plufieurs efpeces de Froment, qui sot differétes pour rais6 du lieu où il croift:87 toutefois qu'il n'y en a point de meilleur que celuy d'Iralie:car il eft plus bläc,&z plus pesät que tous les autres,alleguärà ce propos vn vers du poëteSophocleenlatragedic intituléeTriproleme,auquelilloutpardeflustousleF ométd'Iralie,disat: O heureufe Lialie ! Dont les champs ennoblis D'une treffe iolie - De Fromens palle-gris | * Blanchiffent en tes plaines À Auec leurs cheueux blonds. i Mefme,dit Pline,le Frowent des montagnes d'Iralie fe peut parangonner 4w meilleur Bled qui vien- ne aux païs eftrangers ; encor qu'ils facent grand cas de celuy de Bœocie , puis apres de celuy de Sicile, & de celuy d'Afrique apres. Le troifiefme en cas de la pefanceur eft celuy de Thrace, & de Syrie; en apres celuy d'Egypte. En Grece on faifoi cas de celuy de Pont: Quand au 8/4 de Thrace il eft enuelopé de plufieurs couuertes pour refifter au grand froid de ce païs là. Mais ce qu'il dit, qu'il y a d# Bled par delà fe Golfe de Thrace , qui eft meur dans quarante iours apres qu'il a efté femé; & neantmoins, ce qui cft efmerucillable, , il ne fe treuue point de B/ed qui foit plus pefant : & en outre qu'il ne fait comme point de fon : & que les montagnars de la Sicile & de l’'Achaye en vient, comme aufli ceux de Caryité en l'Ifle de Negreponr. Thcophrafte efcrit cela diuerfement, comme nous auons dit: caril dit qu'il y a du B/ed qui meurit en moins “derempsque de deux mois, comme en Nesrepont, où il yenaqui meurit en quarante jours: qu'ily a auf de Bed de deux mois , qu'on apporte de Sicile en Achaïe : & qu'il y en a aufi de ce- Mtui - cy en Negrepont, principalement pres Caryfte. Il eft auffi different auec Thcophrafte en cc qu'ildit; qu'on dit , qu'enlalegion Baftrianc ily croift des 8/eds fi gros ,qu'vn grain de ce ed. là eft auffi gros qu'vn efpic entier du noftre. Au lieu que Theophrafte dit, qu'en Afie “par delà la region Baftrianée , le Froment y croift iufqu'à eftre aufli gros qu'vn noyau d'Oliue. | | Diofcoridé ne mer que deux fortes de B/ed , don l'vn eff frais, bien meur , & iaune : & béeriEre l'autre eft le B/ed de trois mois, où Tramis, qu'il dit eftre appellé par quelques vn Sifanion, qui fignific auffi de trois mois. Car rires Le prend pour &s r de ré éra, c'eft à dire ,ceffe mefme gala ao année. Les Doriens difentcires, Tellement que cnrdn@r ævpès, comme Galien l'interprete, c'eft, fur Hipp. Ô Cx T8 énecmer ON érac, 7 T° Eeuv,5 tara rù cap carapuh@x. C'eftà dire, Le Froment delaprefente an- née, qui a eflé femé au printemps. Pline efcrit, que les Grecs l’appellenc Triwenon. Tout ainfi donc que l'on moiflonne ce Bed en efté , qui a efté femé au princemps; ainfi moiflone-on aufli en efte celte autre forte de B/ed, qui fut femé l’année precedente en automne , duquel Columelle fait plus Liwz co, d’eftar que de tous les autres, difant ainf, que fi lelieu , & le cemps le permer, tant pluftoft on fe- mera /e Bled , tant plus beau il fera : caril n'ya point de Bled (comme quelques vns penfent) qui vienne naturellementen trois mois : car ce #/ed là quiet ainli creu, viendra plus beau, fi on le fe- me en automne, Ce que Plinereprend , quand il dir: Il y a auffi du B/ed de deux mois à l'entour du tin 18c.71 | golfe de Thrace, qui cft meur dans quarante iours apres qu'il a efté femé: & c'eft merueille qu'il nya point de B/ed plus pefant que ceftui-cy, ne quiaic moins de fon. Ils en vfentaux montagnes de Sicile & d’'Achaye, & en Nesrepontaufli à l'entour de Caryfte. Or Columelle eft bien trompé “qni ne croit pas mefme qu'il yait du 8/ed qui vienne naturellement En trois mois ; VEU qu'il ÿ2 long remps qu'on voit le contraire, & mefme de toute ancienneté. Toutefois Pline en n'a pas bien confideré ce que Columelle adiaufte puis apres; Neantmoins, dit-il, ily en a qui eft meil- leur lvn que l’autre, & qui foufient la ticdeur du printemps , comme /e Segle , & l'Orge _ Tomepremier. | DD de Au meflieu, Liu. 18,c7. Liur.ch.é. Liu 2:ch.6. | De re ruft, ch.48. r ! s *% o | = + 214 LiureIV.de l'Éifioire des Plantes, de Galatie,8 l'Halicaëfre, 8: les Fenes imarfiques. Cæril faut femerles autres A/eds forts deuant l'hyuer aux regions temperées ; non pas celle forte qu'il auoic mis auparauant pour la #roi- Jicme efbece de Bled, Vappelianc 8/ed de trois mois, 8c difant que c'elt vne efpece de Sr/igo.Ses mots font tels : Nows anoms,dic-il,cogmen plufieurs fortes de Bleditontefois il vaut mieux Jemer de celuy qu'or appelle Robus pouree qu'il eff plus beau & plus pefant. Apres ceflui-cy il faut faire cas du Bled appel- lé Siligo,duquel on fait de fort ban pains toutefois il nef pas fe pefant que l'autre. Le troifiefine eff céluy de trois mois, dont les païlans font grand cas:car quand ils w'ont pas pen femer en bon temps à canfès des tlayes, on pour gmelque autre accafion ils ont recours à ce bled là : qui eïtune efpece de Siligo. Or nous diflingucrons autrement le 8/ed, fuiuant ce que Dalechamp en eftime de plus conuenable, en fais! fant deux principales efpeces , qui fonc les plus cogneuës &c frequentes , fur tout en nos quartiers, dont l’vn eft Hlanr, & eftappellé communement 8/ed blanc l'autre rox,qu'il eftime eftre le œueès | des anciens, appellé communement 8/ed rouge : 8& le Robus de Collumelle , xinfi appellé à caufe de fa couleur faune, que les anciens appelloient en Latin Rwbeum, 8: Robeum;8c les Grecs £a, donc Seruius l'appelle Nirela, Mus agrefhis, Robers; 8c fur ces mots de Virgile, | Sanguineis frontem moris, @c. _Jl explique, Robeus color dits attributus. Eten vne vieille infcription il y a ainfiÿ/# Pretor,cni bec regio fertiobuenerit litaturum [e [ciat.alits- ve quis magiffratus Volcanalibus X.Cal.Septemb.omnibus annis vitulo robeo & Verre. C'elt à dire, Que! de Preteur auquel cefle region fera efcheuëpar fort, [cache qu'il luy faudra facrifier, ou quelque autre Magifirat,aux Vilcanales le X.des Calendes de Septembre tous les ans d'un vean rouge, © d'u» porc. Où vitulo robeo fe prend pour va veau rouge, ou de couleur de Fromenr. Derechef il y a deux {6r- - tes de ces deux efpeces, rant blanc que rouge, qui font bien cogncuës, donr l'vne à l'efpic garny d'arcftes, & l'autre a l'efpic matter, c'eft à dire, fzws arefles , comme tient Varron. Le premier n'a point de nomparticulier en François; le dernier s'appelle Bed mutrer. Or ce que l'efpic eft. ainfi garny d'areltés , ou fans icelles, aucuns difenr que ecla vient de la propriete , & du naturel du grain : d'autres difent, que c'eft le terroir, qui eftgras ou maigre, gros où menu, fumé ou non fumé : car ils difent quele 8/ed blanc en vneterre grofle, grafle, & bien fumée fait l'efpic muttet: mais en celle qui eft menuë , maigre & qui n'eft poinr fumée ; il fait les efpics garnis d’areftes. Au- cuns auñli eftiment que cela vient felon leremps qu'il fait cependant que le 8/ed croift:car entemps pluuieux l'efpic eff fans areftes ; mais en tempsfec , il en efttout garny. Les autres difent, que cela vient des vents : car s'ils courent fort, ilsabbatrent ces areltes ; mais s’il ne court point de vent im- pétueux, les areftes demeurent entieres ; d'autant que les efpics ne fe frottent pas l'vn contre l'autres ainfi lesareftes ne peuuent pas eftreabbarues. Mefme il yen a quieftiment que cela vienc du Bled, quieftrare, ou efpez : car fi le B/ed'eft efpez, les efpics font murtetss mais s’il eft rare , ils font garnis d’areftes. Au refte les Bolangers difenr, que le B/ed blanc fait plus beau pain que le rouge: toutefois ileft plus leger & nourritmoins. Mefme ils eftiment plus le B/ed blanc, qui ft. mutret,que celuy qui a des areftes. Combien que le grain du muttetfoit plus petit 8& plus grefle: _carilrend plus de farine, & peu de fon ; & à l'encontre celuy qui alesarcftes fait beaucoup de fon, LaSiligo eff ve efbe- co de Éro- PRET « PTS: Chap 9. Chap. ro. Eiu2 cc. & peu de farine, En outre ,que la farine du B/ed mutrer eft fort blanche , quafi comme de nee: mais l'autre a la farine plus noire, & plus fale. Orileft aisé à pfeuner par le tefmoignage des an- , ciens autheurs, que ke B/e4 blanc elt celuy qu'on appelloiten Latin Si/igo; d'autant qu'ils mettent le Siligo pour vne efpece de Froment, & difenc qu’elle eft plus blanche , 8 plus legere ; quetoutes les autrésefpeces de Fromenr, commecelt noftre Bed blanc. Pline dit queles Fromentsne fontpas Lu” F , M . Li, Ta = . , , - par tour d'vné mefme forte, 8 mcfme combien qu'ils font d'vne mefme forte, fi ne retiemnenc ils “pas touficurs va mefme nom. "Toutefois les plus communs font ceux que les Larins appellent F4; &c que les anciens appellojenc Adoreum : & celuy qu'ils appellent Si/igo, & Triticum, Quand au Bled blanc, qui eft appellé Si/igo , l'eftime que c'eft le parangon & le plus delicar de rous les B/eds caril eft blanc & leger, & n'a aucune vertu. Il s'aime és contrées humides , comme eff l'iralie & la France. Le meilleur pain fe fair de ce Bled qui eft fort aisé à peltrir;(combien que S#/go fe peut . prendre icy, tant pour la farine blanche du B/ed blanc,que pour le B/ed mefe.) Le Bled blanc, ou Chap 9" De reruftie chap 73. Lirmigse.s. Liu. L8.c.9 Liu.s,ch.18. Siligoue meurit iamais efgalement come les autres B/eds,8cc. Quant à Columelle, voicy ce qu'il em * diciNons suons,dit-ilrewarqué plulieurs fortes de “ledsentre lefquels il faut [ur tout femer de celuy qui ef? appellé Robus,pource que c'eff le plus beau, & le plus pefant. Apres il faut faire efat du Rled blancs 04 Silige, duquel on fait de fort bon pain ; tontefois il ne pee pas tant que l'autre, crc. Or yenade moilleurs les vns que les autres,qui endurent bien latiedeur du printemps, comme le B/ed blanc, 8e l'orge,&c. Caton enfeigne comment il faut faire lamydon du B/ed blanc. Pline dit qu'on le fait de toute force de, Bled,8& du Siligosmais que le meilleure fait du B/ed sramis, Au refte Siligo ne fe préd pas feulement pour ce bon B/ed,& tres-blanc &tres-legers mais aufli pour la fleur de la farines car Pline dit, que le Froment chaftré dela terre de Labeur , doit rendre par chafque boiflean qua tre feffiers de fleur de farine; & dit, Sexrarios quatuor Silliginis. Nn peu apres il direncores, que le “led de Pife rend cinq feftiers de Siligo. Les ‘leds de Chiuf & d’Arezzo rendent ordinaire= ment fix fefliers de Si//go, ou de fleur de farine. Peuteftre aufli que Celfus parle de la fine mue: quan Du Froment, Chap. 316 quandil dit: Exrritico firmifima Siligo.deinde Simils + infirmior panis e[f ex polline : deinde cui nibil ademptum eff, quare abrémves Graci vocant : infirmiffimus cibarins panis, id efl, fordidus, & furfara- » ceas. Tuuenalauffi dit: . . | Sedtener ninews, mollique filigine faëtus | SatÿEge - Sernatur domino. sRNÈ En outre, il femble que les anciens ont appellé s5/iz0 vne maladie desbleds,côme quäd Colurnelle Liw2.ch.s: CÂCHt,Ez ne faut point que.nows nons tropions,cême fenous deuios grandem£ët [ouhaiter d'auoir du Silige: car c'efl ve imperfcétiondesbleds;d'antant que cobienquil efl fort blanc,ce neantmoins il eft leger Et vn peu plus bas ; Z/ #e font point.dit-il.que nons nous mettions en grande peine pour en auoir : car tonte forte de Froment apres auvir eflé femé pour La troiliefine fois en terre humide, fe change en Siligo. Her- Curoll.xor: mous, Budée,& Ruel difent.que fuiuant l'opinion de Pline,0/rs, des Grecs eft Si/igo des Latins, al Tourefois ie ne treuue poinr d'endroit en Pline où il die cela : car il efcrit ainf,Les Bleds plus com- Liu. cher. uns font ceux que les Latins appellent Far, qu'on nommoit anciennement Adoreum, Siligo @ Triti- Liy r8.chg Cu, Qui viennent aufken plulieurs regions. Quant à l’Arinca clle croifl particulierement en Gaule, en Italie auffile Zea,on E fpeaute,Olyra,@ Tiphe croiffent particulierement en Exypte, Syrie, Cilicie,ér Aie, Gen Grece, Et va peu apres: Quant à l'Arinca dit-il, elle fait fort bon pain. Son grain el mieux Chap1o. #HoUYry;que celuy du Bled ronge : > fait l'efpicplus gros & plus pefant. Le plus fouvent le boiffean de ce bled pefe [exe linres.Il eff mal-ailéàmoudre en Grecepource Homere dit,qu'on le dinoit aux cheuayx: car ceff ce Bled, aw'il appelle Olyra. Et long temps apres : Nows auons, dit-il, defia dir, que l'Arinca Line ass S'appelloit Olyra. Dontilappertique felon Pline 4rivca des Gaulois, & Olyra des-Grecs , c'eft vne mefmechofé ; & qu'il atoufiours mis à part le Si/igo. Voilà quant au $7/2ç0, ou Bled blanc. Venons maintenant au B/ed rouge. Il y en a plufieurs differences , outre celle de l'efpic garny d'areftes, ou fans icelles, felon lenaturel & la diuerfité des lieux. Affez pres de Lyon, aux villages qui font voi- fins de la montagne haute, qu'on nomme Ze Mont d'Or, il y croift vne forte de Froment, que ceux du lieu appellent led rane,8z gros Bled. Il fait l'efpic muttert, & le grain gros ; & toutefois il n'eft ‘à des meilleurs pour faire du pain. Les païfans apres l'auoir mondé en font de laboüillie.. le aifant cuire auec du lait, dont ils font fort friands ; pour certe caufe ils s'eftudient d'auoir de ce. Bled À. Aucuns eftiment que ce foit le Fur , ou 4doreum des Anciens, duquel Pline dit , que les Romainsont vefcu fort long-temps de la boüillie faite de ce Bed, difant; Entre tons Bleds, le Eareff le plus dur, cd refife le mieux au froid. Il fe treune bien és licux froids € mal labourez , G* Liuas.chs, mefmes lieux chauds} fecst Les anciens Latins n'ufoicnt point d'autre Bled. Ce quon peut voir | _ és prefensque Le peuple failoit, qui eStoient appellez Adorea , comme nous aucns dit. Or ilefl certain | que les Romains demeurereut longtemps qu'ils ne mangeoient que de la boullie , [ans poinf de pain, dont encor auiotrd'huy on vfe du mot Pulmentaria. Le Bled rouge de Chiuñi ayant efté apporté d'Italie, &femé en bonne terre eft creu auffi haut qu'vn homme, voire plus, ayant fix neux par tuyau , & autant de fueilles, & cinq ou fix petites racines comme des filecs ; l'efpic de la lon- gueur d'vne paume, garny de fort longues areftes ; le grainenuelopé de plufieurs gouffes ef. pefles, long & menu, auec vne caneleure profonde, fec, &:mal-aifé à battre. Tellement que | -c'eft à bon droit, que Pline dit, qu’on nc le peut battre en l'aire commele Froment, Orge, on Siligo: mais qu'on le fair roftit pour le nettoyer, comme le Panic , le Miller , que l’on feme crus auec leurs goufles , &c qu'auffi on garde le Far auec fes soufles pour le femer fans le roftir. Toutefois les anciens ont pris le Fr pour toute forte de 8/ed. Dont aufli ils difoient Far Triticum , pour le Froment , & Far Hordaceum , poux l'Orge :& Far Adoreum. Apresce, dir Colamelle, 47 es faut Ling.ch.e. enfermer envne cage auec leur mere , © les nourrir Farre Hordacco cum aqua incoéto ; vel Adoreo Jarre vino afperfo. Etvn peu apres, 744 labrufca de vepribus inmatura leifa cum Farre triticeo mi- auto cotfacbiicitur efurientibus. H{emble auf que Pline a prins Far pour la Farine du ‘Bled , ou LwiE.chr. M ï ; ne My, À ETES —. pour /z botiliie ,ou pour le grais monde, quand il dit : Populunt Roman Farre tautiin è Framento érecéntis anus vfum Verriustradidit. Oxla Farine srofliere du gros 8/ed monde de laquelle on … fait dela boüillie, s'appelle en Grec xg/mv : en Latin Siwils : en François Fromentée : d'autres 'appellent du mor lealien corrompu Semowle ,; qui vient du mot Siw/a. Toutefois Diofcoride Lin.z.chs; dit , que Crémmon fe fair aufli bien de l'Efpeaute , comme du Fromenr, & auffide/'o/yra. Ily a #4 vne forte de Bed rouge , qu'on appelle en François B/ed 2 fix quarres : d'autres, comme aux en- &irons du village dErieu en Dauphiné l'appellent B/ed Riguer, comme qui diroit en Latin Tyéi- cum Rigidum , pource qu'il a l'efpic ferme &roide, diuife par fix rangs ÿaudieu qu'aux autres il n'yenaquequarre. Eryneautreforre, queles païfans du Lyennois appellent F/ed qui Truche, | é F RES. JET ; ; À - pource que de fon efpicil en fort d’autres efpics en façon de branches. Car Trwcher à Lyon, elt au- tânt comme ester plufieurs branchesau langage des Lyonnois. Pline l'appelle Trficum ramofum. Liu 18.0) Le plus fertile de toutes les fortes de Bled, dit-il, eff le Ramofum on branchu , &* celuy qu'on ape pelle Centigranum, Froment à cent grains. Et au contraire à l'entour de Mafcon en ces rerres hu- -mides de la Brefle , il y croift Le pire 8/ed de tous , & fort menu , & mal nourry, qui a le grain long , menu , noiraftre , & couuert de beaucoup de bafle.” Les païfans l'appellene | Tome premier. DPD.23 Long Liu,z.ch.s, D à » dd RE > 4 216. LiureÏV. del Hiftoire des Plantes, Long gra 3 & à faute d'autre en temps de neceflité ils en fonc du pain. Les autres en donnent à A: : manger aux porceaux & aux poules.’ Il femble que ce {oir | Far de Chufi, ou Bled rouge [elon la ‘Brixa de Thrace, dont il fera parlé en fonlieu. Par- Dalechamp. …! quoy Columelle auec bonne raifon efcrit , que le Froment | - _ en lieu humide fe conuertit en Si/igo , fpecialement fi la cerre cft maigre & menuë : car noftre B/ed blanc creu en bon lieu eft preferé au rouge. La terre menuë & maigre rend le grain menu , dont on fait du pain blanc, qui eft plus beau qu'il n’eft nourriffable : car il eft de peu de nour- riture; & le mefme ÿrain femé en terre grafle, retourne en fon premier naturel : & non feulement le B/ed blanc : mais aufli le rouge eft fubier à ce changement : car s'il eft femé en terré mince & humide, comme au païs de Forefts, il empirera & deuiendra noiraftre,, & ne fera pas fi bon pain. Tellement qu'il y en a qui aiment mieux du pain fait du Segle de celieu là, que du Froment. Il en prend de mefme en Dauphiné. En Bugey, qui eft vn quartier de la Sa- uoye entre la riuiere d’Ains & le Rhofne , il y a grande abondance du bled nommé Tragws , que ceux du lieu rete- nant quelque refte du mocancien appellent 8/cd Turquer. Ilcroift aux montagnes , és lieux fecs & battus par les vents, & ne craint point les broüillars, gelées, nvautres telles iniures du ciel , aufquelles les lieux montueux font fubiets : & encor qu'il foir bien tourmenté par les vents , il tient toufours bien ferme fon grain. L'efpic eftant meur eft cout garny d’areftes, & eft comme de couleur perfe , contre le naturel des autres B/eds , qui font l'efpic iaune. Il n'eft pas de grandenourriture. I} y aën diuers païs diuerfes fortes de B/ed , qu'il feroit | mal-aifé de raconter toutes , & la diuerfité de leurs noms. ÂAu refte toute forte de Bed fait plufieurs racines menuës, defquelles il fort vne Tragus, efpece de Froment ayant l'efpic | | Le Froment. de couleur perfe : Bled Turquet. = CZ = & ES S ÈS D = Le mer _ : = = HT = = Er 4 —= Du Froment, Chap.£ 11 317 herbe verte , laquelle croift peu à peu , & fait le plus fouuent plufieurs chalumeaux ronds, ». dont les vns onttrois nœuds, d'autres en ont quatre: le Bed rouge en a fix, comme dit Pline, lef- Liu 18.07, quels commençans à s'efleuer font enclos comme dans des guaines ; 8: en forcant d'icelles ils pouflent vn efpic,lequel n'eftant pas mutter comme au Fro- Froment muttet. ment & en l'Orge, a trois chofes qui s'entretiennent; à {ça- | nt in uoir le grain , la bafle, & l'arefte. L'Efpic s'appelle en La- i LEE tin Spica: ahciennementon l'appelloit Speca ; & femble que ES Dre ce mot foit venu de Spes, ainfi. que dit Varro : car on la fe- Hiwr.ch48, me pour l’efperance qu'on a d'en receuoir proffit. On ap- | pelle Granum en Latin ce qui eft folide au dedans de l'efe pic, & eft ainfi appellé du verbe Latin geroi d'autant qu'on le feme, à fin que l'efpic le porte, & non pas la bafle, ou l’a- refte. G/uma en Latin c'elt la baffle, oucouuerte de grain, & vient de g/ubendo, d'autant qu'elle engloutit le grain de-" dans foy. L’arefte mince comme vne aiguille longue, fort de labafle, & eft appelléeen Latin 4/4, pource qu'el-. le eft feche la premiere ; comme fila bafle eftoit l'eftuy du grain , & l'arelte luy fert de cime, Toutefois il ya du 8/4 . tast duiblanc que du rouge , quieft fans areftes. Le E/e4 blanc a le chalumeau plus gros, plus ferme, & plus folide, & l'efpic droit, qui ne penche pas contre terre. Auf eft-il moins fubie® à lanielle. Ce que Pline efcric aufli du Sz/;- go:mais, dit-il, le $//igo eftant debout eft moins en dan- ger que tout autre bled, pource que fon efpic efttoufiours droir, & ne retient par la rofée qui le.pourroit nieller. Au 2e. relte le‘B/ed blanc s'aime en terroir gros & gras, & humi- de, pres des éftangs , pour eftre roufours entretenu en SZ humidité par leur vapeur: Il s'aime aufli aux vallées entre AD NN NE NY 3 N ; x INÈSSS les montagnes, à où es cotrents viennent à Croi- ( ftre pir lé moyen des plhyes , ils ameinent quant & eux du haut de la montagne/la bonne terre. Au contraircil ne croift pas en terre maigre , froide , 8 battue des vents. Le B/ed rouge s'aime en terroir gros &t gras, Sc fec. Varro dit, quele Froment demeure quinzeiours en la guaine, ê quinze IOUrS àeurir, & quinze à fecher. Apres qu'il eft fleury, ainfi que dit Theophrafte ilcroift en grofleur, & cit … moeur dans quarante iours. On le moiflonne au plus tard huict mois apres qu'il aeftéfemé, & en Egypteau feptiefimemois. Nous femons le B/ed d'hyser au mois de Septembre où Oûobre, cle Tramis au mois de Mars. lisfleuriffent en May &en luin. On les moiflonne en luiller, Mais le Tramis , que les Lacins appellent Triweffre , pource qu'il eftoit meur en trois Mois ;.en ce païs icy n'eft meurfinon au cinquiefme mois, àfçauoiren luiller. Parquoyilfautquefelonla diuerfité des païs ils meuriffenc plus toft où plus tard: Oril eft temps de venir à l'vfage du os . Bled, foit en nourriture; foiten medecine. Le meilleur Frowent pour la fanté , felon Diofco- ; ride, eft celuy qui eftfrais, 8 bien meur, de coulcuriaune. En apres le Froment Tramis. Galien Frs r. des ditque le meilleur Bromenr, & le:plus noutrifableteft,celuy qui et efpez , maflif, & fi ferre qu'il en ft mal-aiféà rompre : car eftant tel il nourrit bien, encor qu'on en mange peur. Mais celuy qui eftaifé àrompre, & eft mol& vuide , eft de peudenourriture , encor qu'on en mange beau- coup. Mefme fronen prend vne mefure efgale de. lvn & de l'autre , on creuuera que celuy qui cfmafif , pefe beaucoup plus. ILeftaufli plusiaunéque l'autre. Orilne faut pas feulemenrJes confiderer par dehors : mais il faut les rompre , &c les fendre, commèéil a defia efté dit : car il s'en treuue quieft bieniauneau dehors ; & {emble eftre maflif » & toutefois au dedans il eft -vuide , mol&blanc. Le Pain fair de la fleur de.farine de Froment elt plus nourriflant, felon D'iofcoride, que celuy qui eft fait de la farine fans cftre bluttée. Le Pain du ‘Bled Tramis elt de plus DAMES lcgcte nourriture , & plus aifé à diftribuer par le corps. Or Ruel à mal traduit ce mot cuyremisan de Diofcoride, quand il die Pasem Cibarium : car le Pain auyrousès eft le mefme que avÿrarupO", 0 . duquel on n’a point ofté le fon. Cornarius l'a traduit Ex toto comportatum. Ce que Galien declare, es défanc: 7/7 a vne autreforte de pain qui el moyen entre ceux que nous auons dit,qui ef? celuy ge on ap- pelle Antopyrus:les-anciens Medecins l'appelloient Syncomyffum. Or il eft notoire à vn chafcun, qu'il eft fait de la farine fans-en-ofter le fon: car fon nom eff venu de là, pource que aircæueGr eft com- modurs0 ruse, C'eft à dire,raur Le Bled:8 cvyrepasès, poutce que pour le faire on y mer toute la fa- rine fans la feparer aucunement d’auec le fon. Mais Celfe prend le Pan qu'il appelle Cibarinm Yic:2. quatre on. ces de pain blanc , deux liures & demie de pain moyen, @* autant de gros pain, auec fix feSfiers de Liu.s.de AC fon. Defquelles paroles de Pline Budée conclud , qu’il falloit que le B/ed d'Afrique fuft excellents FF veu que de fa farine on enleuoit premierement la fleur , qui s’appelloit Séwilago, & Simila, par vn tamis fort delié : tellementque de la farine qui reftoic on en oftoit encor comme vne autre fleur de farine , & puis on feparoit encor vne autre groffe farine d’auec le fon auec vn crible large. C’eft de cefte derniere que parle Celfe difant , que la quatriefme efpece de pain fe faitde Pollen. Liuo.c18. Turnebus dit qu'en vn exemplaire de Pline efcrit à la main, au pañlage que nous auons allegué des Animad ;] y aainfi : Ef @ alia diflinitiofemel tempore L. Pauli nata, Pondo panis reddere vifs xviÿ. tertie xix. cum triente; comme aufñli il y a de mefme en vn exemplaite que ray, lequel eft efcrit à la main. Toutefois ï'eftime qu'il y ait de l'erreur. Quant à la Swila, on Similago, Yeftime que c’eft ce qu'on appelle cômmunement Séoule ; à fçauoir le Bled mondé [ous la meule, puis reduiten petits grains, comme on à accouftumé de faire aux païs chauds, comme en Afrique , en Sardaigne , aux Ifles de Maiorque & Minorque , en Sicile, &c autres lieux femblables ; dontles habitans de ce païs là en mangent aufli volontiers en potage cofmme du pain. Er de fait, ce fonc chofes diuerfes que la farine & la Simoule. Et Pline a fort bien témarqué, combien c’eftque le Bled rend defarine , & de Simoule 3 & combien on peut faire de Pair blanc, &c de Pain moyen de la Simoule ,& dela grof- fe farine. Or Pollen , ou Pollin , e prend aufli quelque fois pour la farine bluttée. Etappelle onla farine la plus deliéeen Latin Po/irem primarium 3 & la plus erofle, Pollinem [ecundarium ; &* Ciba- rium. Quelquefois aufi "Pollen {e prend pour la farine legere qui vole par les moulins, & s’atra- che aux murailles , dont on fait de forcbonne colle. En François on l'appelle fo//e Farine ; com, me fi on voloit dire vole: Ie n'ay point leu en pas vn autheur que l'on fit du P4fr de certe fari- ne là.Or la diuerfe fignification de ces mots retarde merueilleufement ceux quilifent les autheurs, cumme aufli le mot Si/iço , qui fe prend tantoft pour une efpece de Froment fort leger, & delicat; & quelquefois pour la fleur de la farine paflée par vn tamis bien efpez, Or il femble que Bu- dée, l'honneu de noftre France , a confondu le Swmi/x , où Swilago auec Siligo, qui fignifie farine, ne fçachant pas la difference qu’il y auoit , pource qu'on n'en vfe comme pointen France. Quant au Pain que nos Bolangers vendent, il s’en treuue communement de trois fortes: à fçauoir le premier, qu'on appelle Pair blanc,8c Pain de bouchesà Lyon de la Miche.Le fecond,qui eft appel- LE Pain bourgeois, & Pain de mefnageïà Lyon, Pain ferain.\equel eft fait de la farine de laquelle on n'a ofté que le fon de gros en gros. Le troifiefmeeft le gros Pain ,que les Latins ontnommé Panis ci- barins : 8cer Grecs Syacomyflos, ou Autopyros Pline l'appelle adiliraris:ée à Lyon Pain à tour,duquel onna be his Pain ; dit Galien € { 1 ; celuy qui eff cuit en la ter dE ac te : PER 12 y qui eff t raÎle ; de la façon que nous auons dit : & PUIS APIES au mellieu, de fomenterla rompure de l'eau en lquelle aura boüilly ladite paille.Galien recite vn medicamet Se x Le DD 4 deCrifpus j TI 220 JLiure[V. del Hiftoire des Plantes, de Crifpus qui eft compofé de Froment , & fert pour les dertres , ou feu volage, eftant au menton ouautre endroit du vifage : [1 fau metre dir-il plufieuts grains de Front fur vne enclume , puis, … mecrre deffus vne plaque d'airain tonte rouge;& prendre la liqueur qui en fortiratoute chaude, 8z Sur le z,liu. Ce. 0 L . à de Diopar enftocter les dertres. Nous {çauons que plufieurs ont elte gueris par ce feul remede. Matchiol dit chap.78. aufi, qu'on fait de l'huile des grains de Fromcnt preflez entre deux lames de fer toutes chaudes, qu'on eftime eftre fort bon pourles vlceres cauerneux. Atcunsen vfent aufli pour les creuafies des pieds & des mains caufées par le froid : & pour adoucir l’afpreté de la peau & la-rendre life. Liw:.ch.78 Mais Diofcoride traitre bien plus à plein des vertus du Froment : Le Froment , dit-il, mangé cru en gendre des vers ronds au ventre. Ileft bon contre la morfure des chiens eftant mafché & appli qué deflus. Onapplique la Farise de Froment auec le fuc de lufquiame aux defluxions qui tom- benr fur les nerfs , &contreles ventofitez des inteftins. Meflée aucc vinaigre miellé elleofteles lentilles. Le fon cuit auec du vinaigre bien fort empefche les mammelles de croiftre. Au Grecily. a3 Le fon appliqué anec vinaigre fort , guerit le mal Sainif-Main: mefme il appaife toutesinflamma- tions qui commencent à venir, eflant appliqué defus. Effant boüilly en l'eau où l'omauroit fait cuire au- Lacua. barauant de La Rue, il empeche les mammelles de croiffre. Oril y a aux communs exemplaire aee- vale, c'eftà dire , qui croiffemt par tropsmais au vieil exemplaireil y a podnailes, c'eft à dire, fors endurcies. { fert aufli aux morfutes dés viperes, & auxtranchées du ventre. Lé lesain fait de la fa rine de Froment efchauffe & attire; fpecialement il diminue les cals ou durtez &z verrues des pieds. Il fait meurir & ouurir les foroncles & autres apoftumes appliqué auéc du fel.Z4 farine du Froment 1ramis meflée auec vin ou vinaigre fert contre les piqueures venimeufeseftant appliqué deflus. Et fi on Ja fait cuire & efbeflir comme colle, elle eft bonne au crachement de fang. Cuite auec de la menthe, & du beurre, elle fert à la toux ; & à l'afpreté du gofier. La groffe farine de froment cuire auec eau micllée, ou en huile & eau, refout toute inflammation. Le pain cru, 8caufli cuit auec eau miellée appaife coute inflammation, eftant appliqué deflus, pource qu'il amollit & rafrefchit quelque peu ; mais il le faut meflerauec des herbes, ou auec le fuc d'icelles , quifoit propre à cela, Le painralfis & fec, en yadiouftantautres chofes propres à cela, referre le flux dé ventre. Le pain frais trempé en faumurce , mondifie le feu volage fi on l'applique deflus. Za colle faite de fleur de Froment , & de la groffe farine , de laquelle on colle le papier , fert à ceux qui crachent le fang fi on la fait humertiede, & liquide au poids de trois fcrupules. Il pourroit fembler que c’eft aflez parlé du B/ed, fi ce n'eftoit qu'il y a du B/ed eSfranger duquel il faur maintenant traitrer. Du Froment d'Indie, CHAP. II. Chu RER SE N l'appelleauiourd’huy fans raifon 8/ed de Turquie,au lieu qu'il deuroit del'hift. des Ke Fr) 1! EE PR : (A CA i Dianreet LÈ\ me el eftre nomé Fromêr d'Indie:car il a efté apporté des Indes occidentales, Sur Diofcor. D NÉS 8c non de Turquie ny d’Afie,côme Fuchfe a eftimé. Matthiol dit,qu'il. liu.2,ch 78. I s’en treuue de quatre fortes,differétes{feulemét pour raiso de la couleur dugrain & de l'efpic. Carl'vna les grains rouges; l'autre noiraftres, où |iaunaftres ou blancheaftres. Orila cecy de propre qu'iliete la fleur À! d'en cofté& l'efpic vient par vn autre endroitiau lieu que toutes les au- SA cres places produifent le fruiét par le mefme endroit par où fort lafleur. rame Ce Froment a plufieurs racines,dures & nerucufesitoutefois elles ne font Er NP pas grofles,defquelles il fort vn tuyau en façon de cäne,gros par le bas, &c rougealtre,8& qui va en appetiffant vers la cime,rond,haut,noïüeux.& plein de moëlle fpongieufe au dedis.Ses Fucilles fonc longues,larges,pleines de veines,8z côme celles des cannes.A la cime de ce tuyau il fort des efpics de la longueur d'vne paume;efparpilléesen façon de crins, 8: pendäscotre bas,imparfairs & fans aucun grain.Ïls produisét feulemét des fleursiaunes,ou bläches.ou purpurées, felon la couleur naturelle des efpics qui portét le grain. Les vrais efpics fortent par les neuds , fort gräds,enuelopez de plufieurs couuertes fucilluës côme d'vne guaine,de laquelle il fort des cheueux longs.Ces efpics eflär defia auâcez font aufli gros,& aufli longs qu'vne Pôme de Pin,à l'entour def- quels les grains font entaflez,&z bien ferrez,nuds,polis,8c aflez ronds,de la groffeur d’vn pois,ë8s dif- Liu.4 cho. pofez en huiét ou dix rangs droits.Dodon dit,que Pline a nommé ce Fromèr, Millet d'Indie.Les In- Livié.ch7. diens l'appellécauiourd'huy 44/2587 le plantenten cette maniere.Ïls vôt plufieurs au chäp quils veulent femer,tous difpofez en droire ligne,efloignez efgalemét l'vn de l'autre.lls font des trousen cerre aucc vn bafton pointu qu'ils tiennét en la main droitte, 8 auec la main gaucheils iettét qua- tre ou cinq grains en chafque trou , qu'ils bouchent puis apres auec le pied,de peur que lés perro- quers ne les mangent, Ainfi mefurans les diftäcesauec leurs pas, ils fement cout le chäp,cheminants à reculons. Toutefois deuant que le femer ils mettéctréper le grain par l'efpace de deuxiours,&ne . le fement point que la rerre n'ait efté abreuué de la pluye.ll croift en peu de réps,& on le moiflonne Le des dâs quatre mois en Indie.Il y a aufli vne autre efpece de-ce Fromët,qu'onfeme & amalle däs deux - mois:&c vne autre dont il eft meur dans quaräre iours apres qu'ila efté femé:maisil eft plus menu.êc | n'eft Da Froment Satrazin, Chap.IIL 321 Frement d'Indie: de Turquie, Froment d'Indie de V felon Pline. Matthiol. NVETE S PR TE jo « « SR < À Û = F VE in, ù è FAT | M * À à E E TN) | toners ESS Fr w'eft pas f bon, & ne fe feme finon quand ona peut de la cherré, ou difette de viures. Au reft: il femble que le Froment d’Indie foit de mefme temperature que le noftre, fi ce n'eft qu'il ioic vn peu plus chaud. Ce quiappert par la douceur du pain qu'on en fait. Il fait vne farine blanche, de L'ufage &rle laquelle on fait du pain, qui toutefois eft de fubftance plus groffe & plus vifqueufe, que noftre 714% Pain commun. Parquey il engendre vne grofle nourriture , qui peucaifémentc caufer des opila- tions. Sa farine eft bonne pour mefler aux cataplafmes qu'on donne pour meurir les apoltumes : Car par le moyen de fa vifcoficé ; en bouchant les pores du corps, elle les fait aifément venir à maturité. Du Froment Sarraxin, Eryfimon de Theophrafle : e$ Irio de Pline CH'AP. 0, TI, | L ya vneefpece de Froment appellé Sarrazim,pource qu'il a efté appot- z, A] cé premierement d'Afrique. En quelques lieux d'Icalie on l'appelle ae À Sarracino, 8c en d'autres Fromentone,comme qui diroit Froment vil. En jy, 3 À la haute Allemagne on l'appelle Heydenkorn ; en la bafle Bockuseydr, M ou Bacckuueydt , c'eft à dire B/ed de bous,ou de Far. On lepourroit notnmeren Grec æayomuger, 8: Dnywmuear: & en Latin Hircotriticum, phrafte,& l'Irio de Pline,8& des Latins.Car Theophrafte dir,que la grai- ins À de aucoup, comme le Millet, le Pauor, le Cumin,combien qu'elle foit pe- Chas, 13,7 322 Liure[V. del'iftoire des Plantes, id Sarrarin, Eryffmon de Theo- mauuaife couleur , anec vne moëlle blanche au dedans. On Phrafle, rio de Pline, Je feme au mois d’Auril , & on le moifonne au mois de luillet ASE ae aux pais chauds; rellement qu'on yen peut recueillir deux fois SN ÿ l'an. Ce qui fe faiten plufieurslieux d'Italie. Les païfans non. $ NY feulement font du pain de fa farine : mais auffi de la boüillie, \ y ÿ a = qu'ils mangenten hyuer. Ilsle pilent auf en vn mortier, & le font puis apres cuire au boüillon de la chair ; & eft vne viande aflez bonne; pourueu qu'on la cuife bien. Il ne faut pas toute- fois tant cuire les grains qu'ils fe defacent : mais faut qu'ils de- meurent entiers. Les païfans qui habitent és confins d'Italie 8z Allemagne en font de la botillie, qu'ils nomment Po/enta: puis auec vn filer ils coupent cefte mâfe par dernes , ou mor-. ceaux larges & minces,& les mangenr ayant mis du beurre 8 du fromage deflus. C’eft vne viande aflez plaifante , & qui ne charge pas tant leftomac comme fair la botillie, que font ceux qui demeurent ésbois, dela graine de milliet 3; & combien quelle engendre quelques ventofirez , toutefois elle n'enfle. pas tant que les Phafols,les Feues, ou les Pois. Dont il appert, que ceux-là fe trompent grandement, qui penfent que cefte efpece de Froment foit ceque les anciens ont appellé Ocy- Eiuz. chers. num, Où Ocyrt , qui feruoit à purger la cheualine. Entre lef- quels eft Tragus , qui non feulement a penfé que ce fur /'Ocy- #müm, que l'on a accouftumé {emer pour nourrir le beftail, pource qu il eft fort propre pour l'engraïfler en peu de temps : mais aufli il luyattribue toutes les vertus que les autheurs at- tribuent à noftre Bafilic. À, De l'EfBeaute CHAP. 17. OR ARS EspEAvTE s'appelle en Grec Zéa & Zéa,ainfi que dir Galien:en Latin Zes, alim. 2 8 Semen:les Italiens l'appellent communement Spe/ta,8 Pirra:ll y »,dit Pline, Liu18.ch8. © S beaucoup de Zen en Italie,fur tont en la Terre deLabeur,où on l'appelle Semen:le- quel nom luy a cflé impofé par fingularité:car Homere à appellé la terre adoy@r dpseasà canfe de ce grain, Gr non,comme quelques uns perfent,pource qu'elle donne JD la vie. Parces mots Pline veut;que cette graine foitappellée See pat excel- 79 Jence ; & qu'Homere a appellé la terre Sédwpar dpsear , pource qu’elle porte …_ … l'Effezute,& non pour ce qu'elle donne la vie.Les Arabes l'appellent Hass:les Efpagnols Spe/sa:les à sis * Allemans Spe/z. Aucuns lappellentTikel, & Dinckelkern. Diofcoride dic , qu'il y a deux fortes à d'Efbeaute,dont l'vne eft fimple,& l’autre,dit-il, Mores na de èr dun tadreas Exaca ouvs(éy pd À ar'égua, CEE à dire, S'appelle Diccocos, pource qw'elle à fes grains conjoints enfemble en deux gouffes on Rene balle. On, comme Ruel l'a traduit, pource que [es grains [ont enfemble deux à deux enclos en la bafle. chap.ro.. Dont il appert,que ceux-là fe t'ompent,quiinterpretent ce mot Dicoccos,comme ayant deux grains Re le 4 07 chaque balle. Er que lafimple n'a qu'vn grain par bafle. Le Zes des anciens, dir Matthiol.eft ce: : qu'on apppelle communementen Iralie Spe/ra,8& Pirra. Carl y a deux fortes d'Efpeaute aufli bien que du Zez.L'vne fait les efpics quin'onr qu'vn grain de chafaque cofté:& l'autre en à deux, Dauan- tagc aucuns,;comme ceux de Friul,l'appellét Pérra Farra,pource que l'ayant defpotillée de fa bafle, ils en font de ia Fromenté comme les anciens faifoient du Far. En quelques lieux auffi de la Lom- bardie on l'appelle 4/:,comme qui ditoit 4/ics,comme aufli les anciens appelloient /'Efpeaute ef bourrée 8: mondee, 4/4. En outre Pline dit,qu'il y a force Zen, fpecialemét en la Terre de Labeur, b8.ch8. où on l'appelle Sewence. Et puis qu'il y en auoit force en ce rempslà, elle a bien peu continuer d'y croiltre iufques à prefent. Les Tofcans, fuyuant les anciens appellent l'Efheaute, Biada. Car comme | Semen eft vn nom commun à toures srainesainfi B:4d4 en Tofcan fignifie toute forte/de grains.Or l'Efheaute a efté appellée Zes, par excellence. Doncques Zes que nous appellons communement Efheaute;eft aflez femblable au Froment,toutefoisellea letuyau plus menu & plus ferme.Mais elle cit differente d'auec le Froment quant à l'efpic: car elle l'a plar, & les grains feulement difpofez decà & delà de deux coftez , garnis d’areftes 8: minces. Quanr à la grande Efpeaute , ou Dicoccos, elle a letuyau plus ferme & plus grand , & fait auffi l'efpic plus grand, auquel les grains font deux à deux conjoints & enclos en leur bafle. La petite Efpeaute a le tuyau & l'efpic plus petit,auquel les grains font ageancez yn par vn,8& enclos dans labafle. Aurefte l'Efpeaute croift en plufieus lieux Lolie. Mltalie,France, 8& Ajlemagne. Elle croift en toute force de terroir,combien qu'il foir humide,pour . £e, comme n LA 4} F. b SR 2 En ETS DelEfpeaute, Chap.IV. 322 … Efpeante de deux fortes. © | ce,comme dit Columelle,qu'ellea la bafle, dans laquelle fon Ki RE grain cft enclos, ferme, & qui peut refilter contre quelque humidité que cefoit. Toutefois elle croûft mieux en terre ciafle & fertile. Onlafemecommele Froment en Septem- Le rwps bre 8 en Octobre. Et on la moiffonneen luiller. On dit,que l'Effeante fe changeen Froment non pas du premier an, Mais Linrgie ro au troificfme.Auñlteft-ce vneelpece deFromentbaftard,ain- Liw2.ch 82, fi que dit Pline.Diofcoride dir,gwe l'Efheante nourrit plus que Ne l'orge, & eff de bon gouft..On en fait du pain:qui nourrit moins FR que le Froment. Ot encesmors de Diofcoride;au lieu de Üsauor, c'eftà dire, plaifante À La bouche ; il faut fuyuanc va vicil exemplaire bien correct mettre Gauzx@, c'eltà dire, ie: des profitable à l'eflomas ; comme au{fi Galien a leu alleguant ce 4lim. paffage de Diofcoride. Et luy mefme dic ainfi parlant de J'E- ra 6 des fPenute. L'Efpeaute dit-il, dé toute fanature ef} aucurement moycene entre le Froment & l'orge. Dont il eff a: d de cognoi- + ffreyquel eff Jon naturel. Comrae l'on faifoit aticiennerment ie Crimnon,on grofle farine des Froment ; ainfiom fnifoit le Chon- drus on Alica de l'Efpénute. Où ilappert que xorbs des © Grecs ef l'Alien des Larins parle telmoignage des hom- mes doctes, qui onttraduir les liures des Medecins Grecseu Latinscomme auf par les derniers Medecins Grecs, lefquels vfans du mor Latin a, conioiguent fouuent enfemble ces deux mors gévdha ux@ , comme fair Aëce difant, macho à dhdoreg vordhor dun @N per’ ous Adbre, Et en vn autre raflage, { Ébdée Le Chorus, lé2 Altea & ù WW üe Liu.s.ch, ro . PS 5 2 © Énbpuraidy 5 dura) axes , À povdbay aux Ch y aura EubanrEN. à, fe Er derechef, raxloo yordher d'Aix @N pl? üdaes Jeouë ednadpev, 8e. Mais nous le mopftrerons cy- chap.r2. apres plus cértainement fuiuant la proprieté de la chofe mefme.Or ilfemble que le mot Latin 4/5- ed) ca Vienne de A/o qui fignifie sowrrir : comme elle s'appelle auf en Grec xévb@v,qui fignifie graine, ‘ par fingularicé , #61@ auffi fe prend en double fignification , comme aufli C4//64. Car il {e prend pour vné forte de graine& aufi pour vne chofe artificielle. A/licaeft faitre d'Ejpeaute; & Chon- drus ef fair de Fromeñt. Paulus dit, que le Chondrws elt femblable au Froment, fice n'eft qu'il eft plus vifqueux,commeauffi Suidas-en dit de mefme.Er Galié Chondres efl vrayement de bonne nour- riture, comme Le Froment.Et puis aptes : Pour cefle caufe aucuns ont eflimé qu'il fut grandement dejic- catifsc eff à feanoir [on grain. Aucuns,dit Pline, tiennent pour bleds de printemps,le Millet,le Panir,les Vus. des Ciches, & l'Alica, on Efpenute. Et vn peu apres; Le Froment eff bien couert de bourre, mais l'Orge eff. ee 20, l'Efpeaute l Arinca\ y en a Vn vieil exemplaire, @ principalement l'Auoine. Mrefle mainte- res nanede declarer comme fe fait le Chondrus,ou Alica. Diofcoride dit,qu'elle fe far de /'Efpeaute n6- mée Dicoccos,c'elt à dire 2 double grain. Elle elt plus nourriflanteque le Riz,referre mieux le ventre êc eft meilleure à l’eftomac. 4/ica dit Galien, eff we efbece de Froment ; qui nourrit grandement, @ Vui faire efmonder aux Efclaues. Au bout du pilon il y an fer fait en facë de boëtte,duquel il [e feruët pour esbourrer l'Efpeaute.Et apres qw'elle eff esbourrée ils concaffent le grain auec le mefine inffrumét. Ainfi 31 fe fait trois fortes de Fromentée, la petite,la moyenne, cr La groffe.que les Grecs nomment Apherema. Voila comme Pline declare la maniere que l’on tenoit à faire la Fromentée.Et en met trois fortes. fe- Jon qu'elle eftoit plus où moins pilces la plus petite qui eftoit la premiere, & concaflée fort menu la feconde ou moyenne,qui l'eftoit aflez groflierement, & la plus grofe de toutes qui eftoit le grain es- bourré feulement & quafi cout entiersdontaufli elle a efté appellée d@apeue.de ce que la bourreen eftoit feulement oftée: ou bien de ce que ce n’eftoit que ce quireftoit en efmondanr les autres, qui Au mellieu. font beaucoup meilleures. Or Pline monftre qu'il fe faicauffi dela Fromentée d'autre graines Quart à la Fromentée baflarde, div-ilon la fait d'une forte d'Efpeaute, qui s'abaflardit en Afrique, laquelle a fon efbic plus plat, plus noir que l'autre, @ la paille plus courte. Ervn peu apres, On s'effaye de la contrefaire par tout. Et defait,on choifir les plus gros grains de Froment , @ les micux nourris, Cr plus blacs, cd apres lesauoir fait cuire à demy en un pot de terre.ils les fôt puis apres fecher an Soleiliu(qu'à ce qu'ils Joient aulf fecs comme auparauñt.Puis les ayant arrousé d'un peu d'enn,ils les concaffent [ous La meule. Dontil appertque la Fromentée fe fait de l'Effeaute vraye,8t Lastarde,8& auf de Froment, co- me il a cfté defia dit du Chozdrus.Et parce mefme paflage nous pourrons reconcilier Paul Ægincte auec les autresautheurs Grecs & Latins, en ce qu'ilmerle Chosdrus pour vnechofe diuerfe dela Fromentée Ce qu'il n'a fait pour autre occafion, que pour monftrer qu'il s’en faifoit de beaucoup de forces, felon la diuerfité du grain doncelle eft faite, & pour mettre difference entre celle qui fe faie de Froment,& celle qui eft faite d'effeautesappellant celle qui eft faite de Froment Chondruscomme Galien l'appelle Chordroptiffana,& Priflana de Froment : & CAlica , celle qui eft faitre d’Efpeaute, vfant du nom Latin.Car il dit ainfis Entre Les viandes qu'on fait de graîne,le Chondrus nourrit forr.é> engendre vre humeur vifqueufe. Toutefois f on le laue il eff du tout mal-fain, pource qw'il s'efpefft in- Linr hs, 2//26nt, tellement qu'il ne fe peut pas digerer. Mais fi on le pale & gwon le face bien cuire comme Liure r« des Alim. l'orge, il eff plus à lonër. Quant à l'UAlica elle cff du tout femblable au Chondrus, excepté qwellere- Jerre mieux le ventre.Galié efcrit donc de mefme du Chosdrus, où Fromentéesà fçauoir qu'elle nour- tit bien, & a vn fuc vifqueux :quele Chordrus eftanc vifqueux s'efpefit comme colle, & demeure fans eftre digeré ; mais que fon fuc eft meilleur eftant bien cuit en façon d'Orge mondé & paf. Or les anciens mefloient parmy la Frowentée du plaftre, ou Craye de Puzzole, pourlarendre plus: tendre & plus blanchc;eftimans qu'elle retenoit de la qualité du fonffre, à caufe des minesdefouf- fre qui font en ce quartier là,qui bruflent continuellement:& penfoienten meflant ce plaftre parmy la Fromèntée de la rendre plus blanche:(car de fait,la vapeur du fouffre blanchit) & confumer la vif quofité , de laquelle elle participe, & fon humidité fnperflue , & la rendre par ce moyen plus fauau- reufe, plus feche, & par confequent plus tendre & plus aifée à digereren l’'éftomac. Eten fomme plus fainesd'autant que fon humidité eftant confumée elle oppiloit moins les parties interieures du corps. Or apres que Plinc a monftré la façon de faire la Fromenrée , comme il a efté dir, il adioufte puis apres:Ezvcor n'eff elle pas fi blanche, comme celle d'Alexandrie, qui eff tenue pour La plus exquife. Puis apres ; C'eff merueille , dit-il que l'on y mefle du plaffre , qui Sincorpore auec La Fromentée, & la rend plus blanche &r plus tendre. Ce plaftrefe treuue entre Naples & Puzzole en vne colline appel- lée Leucogeum. Et fe treuuc vn Arreft de l'Empereur Augufte, par lequel ilordonne vingt mille dragmes d’annuelle penfion aux Neapolitains , à payer des deniers de fon threfor , lors qu'il crigea à o vne Colonie à Capua; Adiouftant, qu'il faifoit cela, pource que les Capuansafleuroient, que fans ce Ditas.c ir. plaftre ils n’euflent fceu faire de bonne Fromentée. En cefte mefme colline il ya du fouffre , & les fontaines Oraxines en fortent, qui fcruent pour efclaircir la veué , 8 pour guerir les playes,& raf- fermir les dents qui branlent. Et vn peu apres parlant de la Fromentée, quieftoir falfifiée, de laquel- le nous auons defia dit quelque chofe cy deffus:Ils la pilent, dit-il, parmy du Sable: ce quieft rou- tefoisbien mal-aifé, eftanc esbourrrée elle ne reuient qu’à la moitié de ce qu'il y en auoit aupa- sauant qu'elle fut esbourrée. Puis apresils iertent par deflus la quatre partie de plaftre, 8: apres qu'elle eft bicn incorporée ils la camifent comme la farine. La plus groffe qui demeure au crible,eft appelléeen Latin Exceptitin. Quant à celle quieft pañlée, on la pañle derechef par vn'tamis plus eftroit : & ft appelle Securdaria. Finalement on la repaffe pour la troifiefme fois par vn tamis fi ! elpez 7 DefEfpeaute. Chap.IV. 325 cfpez qu'ila y peut pañler que la menue poudre:& eftcefte-cy apellée Cribraria. Aux Geoponiques, . de Caflian,dôt on dir que Coôftantin eft autheur,il fe treuue par efcritique les anciens en faifant la Liu: 3.cb.s. Fromentée y mefloiét du fable & du plaftre.Caril ya en cefte forte: L4 maniere de faire le Chondrus. 4 faut piler l'Efpeaute,er la ieteren l'ean bonilläte puis l'exprimer. Apres il faut piler du plâtre bläc, © le reduire en poudre bië menuë,é mefler peu à peu la quarte partie de [able bien blic,@ menu anec le plaftre parmy l'Efpeante,laquelle il faut derechef piler , Or il La faut preparer durät les iours Cami- culaires, de peur gwelle n'aigriffe. Apres qw'elle eff toute pilée, il la faut palfer par le Crible.Le Chon- drus,on Fromentée qui pal[e La premiere eff la meilleure, & lafeconde npressmais La troifiefme eff la Pire de toutes. Or pource qu'il eftoit dangereux de prendre du plaftre ou craye par la bouche;pour la feparer d'auec la Fromentéeils la lauoit bien foigneufement deuant que la faire cuire, la remuant fouuêt dedans l'eau auec vn baftonipuis laiffoient rafloir ce qui nageoit fur l'eaui& le faifoient cui- tiuse à. des re, comme Galien le declare en fes Commentaires fur Hippocrate , à où il enfeigne de guerir le Alim. nezrompu. Galien mefme entend bien cela, quand il dit : Or 5/ faut diligemment prendre garde quand on apreffe de la Fromentée lanée, Or Voicy ce que Pline dit:de l'utilité de la Fromentée : Tou- Liu 22 as. chant, dit-il, 4 Fromentée de l'Efpeante, les Romains en ont efé les premiers innenteurs, € n'y A PAS long temps qu'elle eff en vfage : car autrement les Grecs euffent pluffoft defcrit [es proprietez que cel- les de l'orge mondé. Mefmeie croy qw'elle w'efloit par encor ex afage dutemps de Pompée le grand. Anîf les feétateurs d'Alcibiades n'en ont comme rien ecrit, Nenntmoins il n'y a perfonne quine fcache bien qw'elle ef? fort bonne, foit qw'apres l'auoir lance on la prenne en eau miellée, ou.bien qu'on en fafle du bouillon, on bign de la bouillie. Et vn peu apres. Hippocrate, dit-il, # fait un liure entier des loiian- … gesde l'Orge mondé, & de [es vertus : proprietezslefqneiles neantmoins on attribue maintenant tou- tes à la Fromentée. Ce qui s'accorde fort bien auec ce que nous en auons dit cy deflus, fuyuant l'o- pinion de Galien là où il monftre comme on la fait cuire en diuerfes façons: quelquefois auec l'eau toute pure, ou aucc du vin miellé. Ce que Martial monftre par ces vers : Nos alicam mullum poterit tibi mitrere diues ContreXery Si tibi noluerit mittere diues, eme. Ou bien auec du vin doux,ou aftringeär,quelquefois auec huile & fel en y adiouftant vn peu de vi- naigre.Ce qu'il declare aufli en vn autre pañlage, quand il dit:La fromètée eff une boune nourriture, come auffi le Fromët. Mais il n'eft pas icy queftion de traittet côment elle nourrit. Toutefois en ce qui à des cocerne la medecine.elle a vertu d'opiler.Quantau téperament, il eft séblable à celuy du Froment, Ê fin6 qu'elle eft plusvifqueufe,auffinourritelle mieux.C'eft auflivnematiere propre pour incorporer 1 zmper auec le vinaigre,eau marine, faumure,& autres chofesfemblables fort deficcatiues.Parquoy aucuns #7 & so > =}. : = Lu, “ les vertus ont pésé qu'elle fuft du nôbre des chofes qui deffechet fort. Toutefois il la faut mettre au nôbre de 4 r alice celles qui digerét plus qu’elles ne deffechent,côme auffi le Fromét.Mais eftät meflée auec d'autres medicames deficcatifs,la côpofition venär à eftre deficcatiue fait que plufieurs Medecins fe tropent, y & Ca : « - ei - . . = / > i | eftimäs que la Frométée foit ainfi deficcatiue,säs confidérer ce qui a efté ainfi meflé.Aurefte Diof- Huïiic:8. coride dit,quelaFrométée d'Efpeaute cuite en vinaigre &cappliquée guérit la lepre,oule mal S.Main: &cfaittôberlesongles gaftées.Ellegueric lesfiftules quicomencenrà venir au coing de l'œil.Sa deco- étion mife en clyftere eft bonne aux douleurs de la dyfenterie. On fait auiourd'huy de la Fromenrée d'Efpeaute en Ialie & en Sicile,dôr on fait gräd cas,tant pour les fains,que pour les malades:mais on l'appelle fauffement Farro.Ce qui a fait penfer à quelques vns ; que Zes n'eftoit autre chofe que le Far. Or Denis Halicarnafien tefmoigne côme les anciés Latins appelloient le Far,Zea:Les anciens Romains,dit-il, appelloient les noces en leur ligue Farracia , pource que les maries mangeoient d'un mefine Far,que ous autres Grecs appelés Zen.Er Afclepiade au rapport de Galien, dit Papea , à a Rd Aëcs (ea : du Far qu'on appelle Zen. Or nous auons declaré plus amplement en vn autre lieu com- *"*"°"t3- me on faifoit les mariages, parofage,par achept,d par confarration,qui eftoit vn facrifice qui fe fai- foit à la folemnité des nopces.Touresfois Pline contredit à cecy,quäd il dit tout clairemêt,que Far eftoit vnee/pece de Bled differéte de l'Efpeauteiëz qu'6 l'appelloit auffi 4dorez: Ceux, dit-il gui VSEE Liua8.ch7 de l'Efpeauten'ôt pas du Far Luy mefme môftre bié que Fareftoit vne chofe artificielle faite de Fro« met differéte du Chondrws,ou Fromentée d'Efpeante, quäd il ditique le peuple de Rome, fel le dire de Verrius, n’auoit vefcu que de Far,qui eftoit fait de Fromét,par l'efpace de trois cêts ans. Auquel téps lesRomains ne fçauoiét que C'eftoir que Fromëtée d'Efpeaute.Ce qu'il affeure en vnautre paf- Liwarcrs fagc,disät,que du tépsde Pompée le Gräd la Fromêtée d'Efheante n'eftoit pas en vfage àRome. À quoy s'accorde ce qu’Archigene en dir,ainfi qu'Aëce lerecice:mais,dit-il,ce qui s'appelle Far en La. tinaux anuirons de Rome fe faiten cefte maniere: Il faut faire tremper quelque peu le Fromar en Hana r l'eau,puit l’ayanctire de là,le piler en vne pile de bois, & l’esbourrer, comme on fai l'Orge : apres séecormmens lauoir esbourré , il le faut mettre fechet au Solcil ; puis le frotter auec les mains iufqu'à ce qu'il/#re. {oic du tout esbourré, puis le moudre groficrement, tellement que d'vn grain il s'en face cinq où fix pieces. Cela fait ille faut faire fecher & le garder. Et quand on s'en veut feruir , il le faut cuire comme la Fromentée.C'eft vn bon manger pour ceux qui {ont fains : mais pour les malades on l'ap- prefte en diuerfes façons , mefme on en met aux Epithemes , ouù medicamens pour le cœur. Au- Tome premier. EE çunÿ Liu.18 c 8. 226 Liure IV dél'Hifoiredes Plantes, cuns prenneix les efpics du Bled,; lors qu'il eft encor verd, &en font le Far, qui s'en fait plus beau &: de meilleur gouft. Ilappert donc de ce que deflus ,que Fur eft vne chole artificielle, & qu'il Lime r. des Le prennoit anciennement pour diuçrfes fortes de Froment; comme nous pouuons bien dire aufli Alim, de l’efpeaute, mefme par l'authorité de Galien, quidir, füyuant l'opinion de Mnefirheus, que per- | fonne ne fçauroit mangenpartrop de pain fait de Zes, finon au preiudice de fa fanté. Que fi quel- qu'vn n'y eftant pas accouftumé vient à manger de ce pain, il en fera malade,combien qu'ilen mar ge peu:car ileft pefant, & de difficile digeftion. Toutefois ceux qui habitent aux pais froids , fonc contrains de viure de ce grain ; & d'en femer s pource qu'il ne craint pas le froid. Ce qui ne peut eftre entendu de la Zes, ou Effeaute, de laquelle nous venons de parler, fuyuant l'opinion de Diof- | coride & de Pline:ny aufli de la Zez de Theophrafte,qui femble auoir entendu la mefme que Diof- ce ; “ coride:car il en parleainfi,Ewtre les graines qui refémblent au Froment à l'Orge,comme Zea,0lyra, Tipha,P Auoine, & Aegilops la Zen eff plus ferme , & porte beaucoup ,iettant beaucoup de racines & bien profondes, plufieurs gros tuyaux:mais [on grain eff leger, n'y a point d'animal qui n'en mange. Puis apres il adioufte:07 ces deux,affauoir le Zey,@ le Tipha , retirent au Froment. 1] femble aufli qu'Herodote fait mention d'vne autre Zes,quand il dit:-P/ufieurs fe nourriffent de Froment é> d'orge: mais en Egypte on tiénéroit pour om gravd deshonneur, [ion cm auoit mangé:car ils [ent de l'Olyra,qui eft appellé par d'autres Zcin,qui s'efcrit par un Z. | Liu,2, _Del'Olyra, CH AP ar A AN ZA ‘OzLyraA s'appelle auffi en GrecsAvez & en François Arirca , comme dit &22.c.12ç. HRSEN Pline, L'Olyra, dit Diofcoride, eff une efpece d'Efpeaute. Ce que les hommes = SR N GS É F v : : . - D t ak doétes cftiment deuoir eftreentendu , non pas que Diofcoride vueille ; dire que ce foir vne troificfme efpece d'Efpeante, veu que les anciens n'en ont mis que deux efpeces; mais qu’elle ales mefmes faculrez, & eft de mefmenatu- JE rel que l'Efpeaute; Toutefois l’Olyra ne nourrit pas tant que l'Efpeante. Si #Ÿ et - ce pourtant que l'on en fait du pain comme de l'Efpeante. mefme on en offe farine,qui eft appellée Crimros en Grec. Moefitheus, fuyuanr le tefmoignage de Galien;dit,qu'ily a deux fortes de graines comprifes fous vn nom, difancainfi : Entre les graines, le numero, F0%6nt Orge font plus nütritifs. Apres ceux y cy on en met ur quia deux noms, G* toutefois c'efl ie s- de VAE mefire chofe:car les vns l'appellent Tipha, les autres Olyra: Neanrmoins Diocles, ainfi que Ga- "lien mefmelerecite,met de la difference entre O/yrs, & Typha, commeaufli Theophrafte:l'opinion delquels Galien appreune & reprend Mnefitheus , difanc ainf: Quelqu'un pourra, & à bon droit, S'esbair de ce que Mnefitheus n’a pas cogneu la difference qu'il y à entre Olyra & Tiphasveu que l'une Cr l'antre ft aflez commune en Alie, fpecinlement au delfus de ‘Pergamc.on les parfans én font ordi- Liurs.s, #46rem0t du phin,pource qu'ils portent tout le Fromcnt aux villes. Quant an pain fair d'Olyrs, pourues que ce foit de la boune,c'eff le meilleur apres celuy de Froments@ puis apres ceux qui font fais de Tipha: Te mais fi le grain de l'Olyra n'efl bon, le pain fait de Tipha fera bien aff bon que celuy d'Olyra. Pline. "met /'0/ÿra pour ve cfpece de Froment,& la fait differente de Tipha:L Arinca,dit-il,croiff en Gaules toutefois il en croiSfbicn auffenlinliesmaisen Egypte, Syrie,Cilicie; Afie &* Greceil y croift particulie- sement di Zen, Olyra,@ Tipha: Ervn peu apres, d'Adrinca on fait de pain fort doux:Elle-eft plus ef- peñle que le Far, & a l'efpic plus grand,& eft plus -pefante. Le plus fouuenr vn muüis de grain pele dixfept liures,Blle ft mal aifée à esbourteren Grecc,& pource Homere dit,qu’on la donnairaux Linge. , Cheuauxtear c'eft celle qu'il appelle 0/yr2. Elle s'aime bien en Egypte & ymultiplie bien: Marthiol dit qu'on ne feme point d’'O/prz en Italie , & n’en donne poirit de defcriprion ny de pourtrair auf. Dodona mis le pourtrait qui efticy deffous, pour.celuy de /'0/yra,qu'ilditeftre-appellé en Alle- imagñe, Aimelkorm& que c'eft vne efpece d'Ffpeaute.ayat leruyawnctieux,8 de la grofleur de celuy du Fromér,& l'efpic garny d'areftes comme l'Orge;& fon grainenclos dans fa bafle come l’Efpeaus Le leg. te, lequeleftantesbourré eft femblable à celuy du Froment. Elle croift en plufeurs lieux d’Alle- Fe magne ,où on la feme deuant l’efté, & on la moiflonne en luiller.. Awrelte Dodon dit, quecem- nas. Mec'eft vneefpece d'Efpeauteainfi elle les mefmes vertus, 8: remperament:6c qu'elle tient le mi- le fernhera= Liurer. des à Alim. fait sie lieu entre lé Fromét & l'Orge, faifant les mefmes effects que l'Efpeautes8c que lepain qu'on en fait Sur Je cror. : : ê ES s du. lu de etfemblable aucunement à celuy qui eft fait de Froment: Marcellus Virgile eftime que ceque Diofe, TFheophrafte & Pline ontefcrit de 0/yra, fe doit entendre deccite forte de Bled, qui eft appellé Se- le stoutefois il ne l'affeure pas. Or Plineofte l’occafñon de route doute, difant, que /0/yraeît diffe- rente d’auec le Segle: Car ayant dit de J'Olyra ce que nousauons alleoué cy deffus, il dit encores Linagee VI autre paflage que ce quon appelle Secale , 8 Farrago ne veut finon cftre herce : Toute- fois dit-il, ceux de Turin en Piemont appellent le Seglé Afin ,:quine vaut guieress auÎf ne ser Jért on qu'en temps de famine. Et toutefois il rend beauconp , @* fait la tige on paille minces mais il eff noir, encor qu'il foit bien pefant: On mefle du Bed rouge parmy pour mo-. derer vn peu fon amercume : toutefois il né laiffe pour cela d'eftre mal- plaïfant ‘du roue F | Etau æ | “ Ù : _ DuTipha Chap. VE 327 HO Olyra de Dodon. Et au contraire /'O/ra fait le pain fort doux, comme nous | auons dit cy-deffus, fuyuant l'opinion de Pline. En outre Hitrer: des Galien efcrit, comme nous auons defia dir cy-deuant , que re le pain fait de bonne 0/yr4 eft le meilleur apres celuy de Fro- ment. Quantà ce qu'Hermolaus , Manard , & Ruel difent, Que fuyuant l'opinion de Pline , 0/yr4 eit le Si/ço des Latins, nous auons défia monftré que cela eftoit faux , 24 chapitre du Froment , par le tefmoignage dePlinemefme, Aureftetout ainfi que de l'Efpeaure & du Froment on faifoit le Chordrus, Chondroptiffana, & ptiffans : ainfi aufli on faifoit le Tragus de l'Olyra. Or nous auons dit cy deuant,#4 chapitre du Froment, que Tragus {e prennoit aufli pour vne efpece de Froment, com- me aufli il {emble que Galienen ait vfé en mefine terme, alle. Liu 1, des guant Diofcoride,où il dit ain; Le Traçus refemble au Chon- ° . drusstontefois il nourrit moins que l'Efpeante,pource g# il a bean- coup de bafle;aulft eff il de plus dificile digeftion.er lafche mieux Le ventre. Toutefois en nos exéplaires de Diofcoride ces mors font autrement efcrits ; car il y a,Le Tragus efl bien de la forme de l'Alica ; maïs il nourrit moins que l'Efpeante, pource qu'il à beaucoup de bajle, & auf eff de plus mauuaife digefhion,gre.Ox aucuns eftiment, que parce mor de Tragus il vaut micux en- tendre vne chofe artificielle, que non pas vne efpece de grain. Quant à ce que nous auons dir,que lon faifoit le Tragus de l'Olyra, Galien le téfmoigne,quand il dit:Des plus beaux grains Aumellien. de l'Olyra eflant bin eshourrez comme il faut on en fait du Tra- gus,daquel plufieurs vfent,le failant premierement cuire en can, | laquelle par apres ils efcoulët," y mettent du vin cuit.ou du vin “doux,ou du vin miellé,& des pignons qui ayent auparauant eflétrempez en eauiufqu à ce qu'ils fceyent bonffs. Item furle liure d'Hippocrate,de la maniere de viureaux maladies aiguës,il dit que l'on fait le Tragus de l'Efpeaute,difant ainfis1/ 4 donc eu raifon de direque l'Orge mond éeffmeilleur que toures … Les autres viandes deFroment,àfcauoir le pain.le Chondrus,&TEfbeante de laquelle on fait le Tragns. Quant à la maniere defaire l'Orge mondé, elle eft aflez commune, dit Pline : le Tragws fe fait en a Liu 18ch7. }mefme maniere du grain de Froment: mais il ne s'en fait finon en la Térre de Labeur & en Ecvpre. Cafianus Baflus en fes Geoponiquesenfcigne la maniere de faire le Traçus du Froment Alexan- drin.Facor du Traçus. Il faut mettre tremper le Bled Alexandrinipuis l'ayant esbourréon le feche an Soleil. Puis apres il faut derechefrecommencer.iufqw à tant qu'il foit du tout bien esbourré. Ainfi auffi faut 1l faire fecher & garder le Tragus qui fe fait de bonne Olyra, dont il'appert qu'on auoït accouftu- mé d’esbourrer,& accouftrer toutes fortes de Froment,comme l'orge monde : & que l’on a confon- du leurs nos, commeauffi des viandes que l’on en aprefte pour la nourriture du corps. Dé el COUGHAP TEE Liu.z.ch.rs _ Les H07m8 Ina , ou Tiphe, s'appelle en Grec rids. Ruel l'appelle Tpha Cerealis, pource qu’il ya vne autre plante croiflant parmy les Rofeaux és lieux humides qui s'appelle aufli Tipha.Theophralte mer Zea,Tipha,& Oly- 7a du nombre des orains qui femblent le Froment& l'Orge. Apres il À adioufte, que T5ph4 eftle plus leger de tous, & ne iecte qu'vne tige, fe . | ; UT > #4 : >» A. . Liure x. des contentant d'vnc terre menué : & qu'elle ne fe foucie pas d'eftre femce ji enterre vraffe,çcomme l'Efpeaute. Mnefcheus,ainfi que dit Galien,mer le Tipha au troifiefme rang apres l'Orge & le Fromenr.Diocles dit que l’olyra 8& Tipha font femblables en vertus & facultez à l'Orge & au RS SNS y > EU) = Tome premier. EE 2 sclme “5 Liu.4.ch.4, Les R0775, Ea l'hift chap.1 so. \ La forme, Liu,18.cr0. Le lieu, Les vertus, e ; CE» e * re 328 LiureIV.del'Hiftoire des Plantes, mefme fe plaifent d'enmanger; 8 lemangentauec vne forte de fromage, qu'ils appellent en com= mun langage, Oxigalaoinon. Or il faut que le fromage foittendre , & que le pain foit encor chaud de la terrafle. Et de fair non feulement les païfans ; mais auffi les plus delicats fontfort friands de ce pain à, quandil eft ainfi cuit. Mais apres qu'il a efté gardé trois ou quatreiouts, les païfansw meme ne le treuuentpas bon., Qui plus eft. il eft de dure digeftion, & demeufe plus long-temps" à pañler par le ventre, ce qui n'aduient pas quand:il eft chaud:; car combien qu'ilñe defcende pas fi viftement comme le pain d'Orse, il n'eft pas pourtantfi à condamner comme celuy de miller. Mefme il nourrit bien le corps éftant chaud,quafi aurant que le pain à tout de Froment.Or le grain. de Tipha par dehors a l’efcorce femblable à l'Olyra,& à l'Orge: mais on l'esbourre pour én faire du pain , quieftfort bon : car on le mange eftant boüilly en l'eau | comme celuy que les païfans/ap- pellent Apothermus , en y adiouftant du pain cuit, quelquefois auffi on n'y metitien que dufel. Voilà ce que Galien dit du 75ph4. Au refte plufieurs doûtes Simpliciftes ne fçauent qu'elle forte de Bled des noftres on doit prendre pour le Tiphs. Dodon appelle Tiphs celle forte dé grain qu'il croit eftre appellée en France Afereil, 8c en Allemand 7xe/fche Vuyffer, & Roomfchetermme , ceftà dire B/ed d'Italie, ou de Rome. Fuchfe la peint pour la sroifiefine efbecéde Froment. Toutefois il fe trompe, comme aufli Dodon : car ce qu'on appelle Æereil en Françoïs n'eft pas ivne forte de Bled cftranger, & incogneu : mais vn meflange de Froment , & de Segle , qu'on appelle à Lyon de/z Mefcla. OrceBled a letuyau noüeux, & l'efpic garny d’areftes comme l'Olyra, excepté queles : Tipha de Dodon. | Tipha de Fuchfe. ÿ N S NK SE Fr Et. efpics de Tipha font plus longs , plus afpres , & plus ronds ; & les grains plus ferrez emfemble. Son grain eft couuert d'vne bafle feule , femblable à celuy de Froment. Ce grain eftant bien ef bourré, puis apres femé fe change en Froment, comme l Efpeaute. Ce que Pline efcrit auñfi du Tipha, difantainfi : 0» dit que l'Efpeante € la Tipha Je changent en Froment , fon les [eme apres les auoir esbourrénon pas du premier conp.mais au bour de trois ans:auÎfi[ont ce efpeces de Froment baffard. On le feme aflez communement, ainfi que dit Tragus,en Alface : mais il n'eft pas fi commun aux autres quartiers d'Allemagne: ainsfeulement ésmontagnes là où les Sanglier mangent les Bleds lors qu'ils fonr meurs : car ils ne mangent pas de ce Bled, pource qu il a l'arefte fort dure, qui les bleife. Au refte la Tipha eftfemblable en vertus & remperament à l'Olyra, finon qu'elle n'eft pas fr bonne , ainfi qu’il a efté dit, fuiuant l'opinion de Galien. Du 1 Du Zeopyron, Chap. VII 329 | | Ds Froment Tiphin, CHAP, VIL 7 SZ E Froment Tiphin eft aucunement PNORUÆS femblable au noftre ; routefois il UE (D) a la paille plus mince & plus cour- AP tes l'efpic garny d'areftes dures &c ÉQVZ RCA longues, comme l'Orges le grain = JV dur,efpez, iaune, qui fe fepare ai- à \à fement d’auec la bafle. On treuue _… des grains de ce Bled parmy la HET graine de Phalaris, qu'on apporte d'Efpagne & des Canaries. Ce Froment cela de com- münau Tipha, qu'il fait fa paille mince , & fimple: que fa graine eff fort legere & petite , & roucefoiselle eft efpeñle &c ferrée, plusrouge quele Froment: 8c en ce qu'ila l’ef- pic garny d'areftes dures & longues. Et au-contraire il eft different en ce que le grain de Tipha eft couuert de plu- * fieurs bafles , defquelles il fe fepare mal - aifément : mais \ le grain de ceftui - cy n'eft pas fi couuert, & s'en fe- pare facilement. Aucuns eftiment que ce foit du Fro- ment qui a efté ainfi changé en T ipha par la faute du terroir. | "XÈ £ RE Ÿ Pas di HN IN Ne LPS 2 En Da Zeopyroz, | CH AP, VII. À L 1 N met le Zeopyron au nombredes Bleds, difant: quilya vie graine qui éroift aux quartiers les plus froids de Burtia, laquelle eft appelle Zeopy- M 707 fans, i,en la premiere fyllable, au lieu qu'Homere y en met vn, quand il 97 dic, Er la Zeia & le Froment , auec l'orge fertil & blanc. D'icelle on fait de = meilleur pain que celuy qu'on faicde Briza en Albanie, ou enRomanie. Et Le comme fon nom eft composé de Zex, qui fignifie E/peaute , 8 Pyros ; Fro- ns ment, ainf cft elle composée d'vne fubfiance moyenne entre ces deux là, * qu'elle eft moindre que le Froment , autant eft elle auf meilleure que la 8riza d Albanie. Or les villes où croiftce grain font Nichia, Bource, Craffopoli, Claudiopoli,He- liopolis , Dorile , qui eft la derniere ville de la Phrygie Afiatique. Ilen croift bien auf au terroir mefme de Phryoie , comme aufli aux enuirons de quelques autres villes voifines. Or il eftaife à Voir , que le pair qui en.eft fait, eft d'autant meilleur, que celuy que l’on fait du grain de Briza en Albanie & Romanie, comme il s’en faut qu'ilne foicaufli bon que celuy de Froment. Dodon efti- me que le grain que les Allemans appellent Kerz, 8&c brinkelkern, & Kernfamen,, foit le Zeopyrus quiale tuyau , les neuds & l'efpic à peu pres comme lefpeaute. Son grain refemble aflez bien à celuy du Froment, non toutefois tant que-celuy de l'Efpeaute:& croift enuelopé dans fa baîle , de laquelle il fort aifément, & eft iaunaftre comme le Froment. On le feme en quelques lieux d’Alle- magne pour le manger en lieu d'Orge. Le pourtrait que Dodon en met eft du tourfemblables à ce- luy de l'Efpeaute: tellement que ie croy que Dodon a eftimé qu'il fut femblable à l'Efpeaute ; ou Liure x .des Alim, comme fi elle tenoit de l'vn & de l’autre meflezenfemble Par ainfi d'autant . Le lies. Liu.4.ch 5. & au traitté des Bleds; chap.8. La forme pour lemoins qu'il yauoit peu de difference. Le Froment que Ruel appelle Scowrgeon lincerpre- tant /écors, qui a le grain petit & maigre femblable à l'orge, & duquel les païfans fement en Au- tone en temps de cherté, fembleroit eftre vne efpecc de Zeopyron ; fi ce n'eftoit que fon grain eft SN * ? mal-aifé de feparer d'auec la bafle, comme celuy de l'Efpeaute, Tome premier. | _ ÊE 3 Zeopyrof À . 3320 Liure [V.del'Hiftoire des Plantes, Zeopyron Gymnocrzthon, CHAP. IX. ed O8 E rappelle le .Zeopyron Gymnocrithon , Or- Sac ge mud, & n'en dir autre chofe que le nom tant FD eX feulement, fans en donner la defcription. Sion wh} {eme l'orge esbourré il croiftra tout de mefmes DS eh tellement qu'ilnñe fera point befoin de l'esbourrer pour faire l'Orge mondé. Le gouft de ce grain eft aufli bou que de l'Orge mondé, en quelque façon qu'on l'apprefte, & eft rout M femblable À l'Orge commun, fi ce n’eft quele grain eft tout » nud en l’efpicgarny d'areftes. On dit qu'ilen prend tout de mefine aux autres fortes de Blèd, fi on les monde deuant que les femer, Au reftcil ales mefmes proptietez en medecine que l'Orge monde. DelaBrixe, CHAP. X. ZEN Erre plante sappelle Briz4 en Les noms. 7 4 Grec; & en Latin aufli. C'eft vne ; D \E ZE efpece de Bled , de laquelle Galien Liure 1 :des E NZD! - di d Alim, 2 apres auoir long temps dilcourü de . TS K< * : VE SV ) la Zes de Mneficheus , adioufte LE», puis apres: Le me fais accroîre , que \G V ps 2 Ê< les Grecs ont appellé ce grain Zein nee N ) mais que les Barbares lay ont donné D DÉB Ÿ op nom propre. Or ayant pris garde en diuers lieu de Romanie & Albanie, que non feulemens | | Jon efhic , mais auffi route la plante effoit femblable à offre Tipha d'Afîe s ay demandé à ceux du lieu, comment c'eft qu'ils l'appelloient ; > tous ceux defquels Ge ve en fuis enquis n'ont refpondu, que tant la plante que [on grain s'appelloit Briza. Or.il ser fait du Pain qui [ent mal, G> efl noir, & d'une Jubflance membranen(e, (comme parle Mhnefñithée.) Que sil euft efcrit, que le pain que l’on fait de Zes eftoit aufi noir ,iecroirois aifement que c'elt ce grain qu'ilappelle Zeés, Au refte, Dodon a mis pourle Briza le pourtraiét d’vne forte de Bled, que les Allemans appellent auiourd'huy B/icker, Santpeters kors, Br ixa, de Dodor. & eimkorn ,c'eft à dire fmple grain , dont aufliil eft appel- lé Momococcos. I] a la paille plus courte que l'Efpeaute, & plus mince : les efpics ont le grain difpofé par certain or- dre comme l'Orge, les areftes afpres, & le grain plus pe cit que celuy de l'Efpeaure, dontchafque grain eft à part : foy enclos en fa bafle, Yen croift en plufieurs montagnes, - & lieuxafpres d’Allemagne.On le feme en Auromne,com- me les autres Bleds : mais il demeure long-temps àmeurir, à fçauoir iufques! en Septembre. Tragus dit, que toute la plante, à fçauoir la paille, la bafle, les areftes, & lé grain font | de couleur noire tirant{ur le rouge. Dodoneftime que ce F } À foitle Froment rouge,ou Locar de Rucl,p#urce qu'ileft enue- | lopé de plufeurs bafles. Ce Bled s'appelle aufli Pw/lare en Latin, pource qu'il eftde couleur de rouge-brun.Mais Do- donfe trompe manifeftement : car le B/ed Locar eft vne efpece de B/ed rouge, qui eft ainfi appellé de ce mot venant du Latin,comme qui diroit Focularé, pource qu'il eft enue- lopé de plufieurs bafles. Ruel tient, que ce Froment barbs eft vne efpece de Far. Les François, dic-il , le ferment dans les lieux bas, qui foncfubiets à la nielle:caron tient qu'il ne craint point ny les geléesblanches , ny la nielle:8: combien qu'il croiflebienauffi éslieux efleuez,& battus des vents.ils difent toutefois qu'ilne s’y aime pas tant. Dodon dit, que cen'eft pas vne efhece de Far: pource, dit-il, que l'efpic du Farn'a point d'areftes. Et au traitté des ‘/cds ildit, qu'il eft aucunement femblable au Far appellé Far ven- niculum. Toutefois qu'ileft mal -aifé de deuiner que c'ef, A , . = . . = à caufe que Columelle n’en dit comme rien. Le mefme Dodon en fon hiftoire des Plantes dit, que Liu.4.ch.6, La forme. | Le lieu. Y \\ Le temps \ Liu.2.ch.17: ZA a = En ANLLE HS Er, ÉE ss <= æ DU A ET NN LE Le lies, RAS Du Segle, Chap.X[L. 2331 … que ce n eff pas vne efpece d'Effeaute : Cardit-il, on fait du pain de routesles fortes d'Efpeaute, qui x « « et a : refemble du tout à celuy de Froment, & eft fort bon ; mais celuy de Brizaeft noir, &c de mauuais Liu, 2, c235 < A , ‘ … gouft.Puis au traitté des Bledsil dit que les autheurs ont eu quelque raifon de la mertre aunombre des Efpenutes,& n'ont pas eu tortde croire que ce foit l'Efpeante, que Diofcoride appelle dæAr,c'eft à dire Simple. Ruelaufli dit , que Brizaneft pas fort differente de ce Bled, qu'on appelle Segleen ) France, dont on fait du pain noir, qui toutefois n'eft pas mauuais eftant frais; & que du nom Bri24 pourroit eftre venu le mot de B& , en rongnant vne lettre: car on appelleen France, le pain noir … Painbis: mais nous rraitterons cy apres plus amplement du Segle. Du Segle, CH AP. XI. | Ge EE DA Es François retiennent encor auiourd'huy le mot Latin Secale,en ayant feule- Leroms, REA menroftévne lectre,l'appellans Sec/e,ou pluftoftiSeg/e:en Iralien Segalaen Ef- à pagnol Cesemoien Allemand Rocker:en Flamand Rogghe. Aucuns l'appellent Farrases Afia, Pline l'appelle Farrago;pour le mefme refpeét que le Bied,l'Orge,l’Auoi- te D \ NE + 0 H À SE &c à la cheualine. Tellement que Farrago, quis appelie en Grec Jpasis, ÊL xes- SEPT © gg, cft vin nor general fous lequel on comprend toute forte de bleden herbe, qui a efté femé pour feruir de pafture.En Sicile ils appellent Ferrwira,0n la feme,dit Phne,des ver- éoyeures du Bled rouges © la faut [emer fort efpez, © y mefler quelquefois des vefles En. Afrique ls La » font d'Orge, Varro dit que le mot Furrago cit venu de ce qu'on a coupé le Fyr,ou Bled rouge pour la faire, ou pource que du commencement on la faifoit de Far, ou Fed rouge. Columelle enfeigne la … façon de faire la Farrago d'orge. Pline dit qu'on la fait deFroment. 7/4 dit-l, du > oment qui fert SE … de pañlure, entant qu'on Le [eme pour le beflail, comme La Farrago. Ablyrte.aufli loué grandementia Liur Scie …— Farrago,ou Dragée aux chenaux faite de Froment,pour les ieunes poulainss 8 à detaur de celle-là il dit,qu'il faur prendre xe4%%4v c'eft à dire celle d'orge: laquelle Eumelus ordonne de ia leur bailler apres qu'ilsont paflétroisans. Ainfi le Seg/e eft vne efpcce de Dragée aux cheunux , à fçauoir lors n qu'on la fait manger au beftail en herbe. Ce que Ruel monftreaufli : On feme,dit-il, en nos quar- tiers le Seg/e en deux façons, quelquefois cout pur ,& d'autrefois parmÿ du Froment blanc ou rouge » par cfgales portions. Ce meflange s'appelle en François Aereil. Les païfans appellentaufli ce me- N ange apres eh auoir ofté le grain, Bosarre,du mor venant de Far.On s'en fert en hyuer pour nourrir … lc beftail, & pour leur faire la littiete. Voilà pourquoy Pline a appellé le Segle Farrago. Or comme il ya deuxefpeces de Froment: aufli y a il deux fortes de Seg/e.l'vne quife {eme en auromne,& de- ” smeurc en cerre tout le long de l'hyuer, & l’autre que l’on feme au printemps. Au refte le Seg/e a du } commencement la fueille rougeaftre; mais puis apres elle de- Le S egle. AU uient verde comme celle des autres Bleds.D'vne racine il for- tira fouuent fix ou fept tuyaux, & par fois d’auantage, longs, MS grefles, quiontquatre ou cinq neuds chafcun, femblables à Liu.r8.c16 Liu.2,ch.2 3 La forme A \ 1 Ve Æ ; ceux du Fromét;finon qu'ils fonc plus grailes & plus longs; 4° à la cime defquels vient l'efpic, lequel eftant en fleur fe tienr | À tour droit: maiscomme il commence à eftre chargé de grain, 7 ilfe baïflela pointe côtre bas:& pour cefte caufe il eft fubicét | à nieller, pource que par ce moyenil retient mieux l'eau qui | prombe deflus. En outreila les areftes courtes, & foibles. Son | f grain eft long, morne, plus maigre & noir que celuy du Fro- l À ment,quin'elt point couuert de bafle : & pour cefte caufeil | [ combe & fort aifément de l'efpic.Sa paille eft foupple,tellemér ny que l'ayanttrempé en l'eau on s'en ferten lieu d'Ofers. Le Segle hynernage a le grain mieux nourrysEtau contrairele Se- gle tramis le faicplus petit, & ietteaufli moins de tiges, l'efpic Huis.eré plus court,& plus mince.& le grain plus leger. C'elt ce Seg/e, don Pline parle difanc: C’effune chofe effrange que la parelfe ) À fert quelquefois : car ce qu'on appelle Secnleser Farrago ne vent WAD eStre finon hersé. Ceux de Turin en Piedmont appellent le Segle 1 Aftaquine vaut gnieres, (il ya au texte Lacin,deferrimum:s au lieu duquel motil yen a qui lifenc #errimum, c'eft à dire fors jé troir,) qui ne fertfinonentemps de famine: > toutefois il rend beaucoup, combien que [a paille foit mince. Mefmne il eff noirs ncantrmoins il pefe bien. On mefle du Bled rouge parmypour moderer for amertume ce nonobflant le pain en ef} toufiours » haunais à l'eSlomac: Il croïll extonteterre, > rend ordinairement cent pour vn,d* en outre il engraille EE "4 D Li 18 .ch.9n Chap 8. Liu.r8.c.10. Le lien, L'ufage. Les vertus er letempe= Yamment. 3222 LiureIV.delHifioire des Plantes, La terre. Par ces mots il fe voit clairement, que le SegZe eft bien different au 54/40 : Car comme PHt- ne dit au lieu cy defflusallegué ; on fait de fort boñpain de $//igo. Et en vnautre endroit il dit, 1e tiens pour certain, que Siljuo eff la fleur de tous les Bleds. Il'efhblanc, de. Etau contraire le Seg/e ef noir, comme aufli le pain que l’on en fait , & n'y a queles pauures feulement qui en mangent. En outre Pline dir, quel'efpic du Si/go eft toufiours droit, & ne retient point la rofée , qui le pour- roic faire nieller. Et au contraire l'efpic du $eg/e eft toufiours pendant: & pource auf eft il fubieét M à la nielle, comme il a efté dit. Il en croift en Allemagne, en France , & en plufcurs autreslieux, , fpecialement aux païs Septentrionnaux en quelque terre que ce foic , combien qu'elle foit mince, maigre & feche : coutefois il croift mieux en terre srafle, & y eft meilleur. Au refte le Segle tient le premierrang de tous les Bleds apres le Froment. Lepain que l'on en fait eft de fa nature vif- queux & oppilatif, de difficile digeftion , mauuais à l’eftomac, fingulierement fon en oftele fon: carencor celuy:qui eft fait de la farine de Segle toute entiere, pourueu qu'il foit bien cuit 8& bien Jeué, n'eft pas fi vifqueux: & d'ailleurs il eft d’aflez bonne digeftion, & pale lege:ement par ie ven- tre : toutefois il n'eft pas fi bon que le pain à tout de farine de Froment.Il donne vne nourriture fer. meau corps,& folide, & n'engendre pas de mauuaife humeurs, pourueu que le Seg/e foit bon:mais file Segle eftoit corrompu & gafté , il engendse de mauuaifes humeurs. Le plus fouuent on mefle du Froment parmy pour rendre le paiñ plus leger. & de meilleur gouft, & alors il ne charge pas tant l'eftomac, comme s’il eftoit tout pur de Segle , & n’eft pas fi vifqueux. Et d'autre part il {e gar- de tendre plus long temps que celuy de Segle, pur. Quant aux facultez médicinales du Seg/e il ef- chauffe & refour beaucoup mieux que le Froment. Le pain fair de Segle, comme aufli le leuain,fonct plus propres pour faire meurir & creuer les apoftumes, que non pas de Froment. S4 farine appli- quée toute eaticre fur latefte entre deux linges, appaife les douleurs de tefte inueterées. Orilya deux fortes de Segle effranger , appellez Nachani, & Mugo. Quant au Nachani , Garcie du lardin en fait mention au chapitre du Lycion. C'elt vn forte de 8/ed refemblant à la graine de mouftarde, noir, & petits mais au relteil a le gouft du Seg/e. Ceux d’Echyopie qui habirenc pres dela mer en- . tre les riuieres de S.Chriftophle & S. Lucie, en font des pains ronds, dont ils viuenr. Dela mefme Liu.6,ch.xr. Liu.r. c.48 9. & ch.7.de la fe@, ;, dur. liure. Les noms, Les efpeces. Theophraft. ?% liur.8 ch. 4. de 1 hift, Liu,18 c7. farine meflée auec les branchesdu Lycion pilées, en y adiouftant de la fcieure d'vn certain bois noir qui croift en Indie peut eftre que c’eft de l’Ebene, il s'en fait vn medicament deficcarif &z aftringeanr, qui eft fort propre pour apppaifer la douleur des yeux, pour rafermir les genciues relaf- chées, & pour arrefter le flux de ventre. Aucuns eftiment que ce foit ceivdier, dont Pollux fait men- tion difant, que c’eft vne graine fort commune en Ethiopie , {emblable,à la Jugioline, dont ils ont accouftumé de faire du pain qu'ils appellent Orivdis. Quant au A44ng0 c'eft aufli vne efpece de Bled dela g € eft noir.Auicenne l'appelle 44ex Ce grain eftant entier eft aucunement deficcatif:mais eftant esbour- ré il cft temperé en cas de fecherefle & humidité. Er. au refte il recire fort au naturel de la Feuc: toutefois il n’enfle pas canc, & n'eft pas auffi fideterfif. Ildeualle plus vifte parle ventre. Ilre- froidit moins queles Lentilles, & fi on ymeîle du Creffon alenois il en fera plusfain. Aurefteil engendre vn bon fuc , principalement eftant esboutré , & cuit auec huile d'Amandes douces. Si on le fait cuire, & qu'on iecte là la premiere decoétion, eftant cuit pour la feconde fois il referre le ventre, & plus encor fi on y adioufte du Sumach, & dufuc de Grenade aigre. Les habitans de Gu- zarata &. Decan , qui fonrquartiers de l'Indie , en font du bouillon auec duris , & en donnent à ceux quiontla fieure, apres qu'ils on efté long temps fans manger , deuant que de leur permettre de manger du pain de Froment ; tout ainfi comme nous faifons de l'Orge mondc. Incorporé en vin ; ou bienen vin cuirauce du faffran, il appaife la douleur desiointures, Er fert aux meurtrifieu- res &c rompures. 19 De l'Orge, | CHAP, XIL (A GS OrGE s'appelle en Latin Hordeum , en Grec xex9n en Arabe Yzhuer, Ou Shair:en a lralien Orko:en Allemand Gerflem: en Efpagnol Cewxda. Theophraîte dit , qu'ilya x plufieurs efpeces d'orge , defquelles il y ena qui a deux rangs de grains , l'autre se) trois, l'autre quatre, l'autre cinq ; mefme il s'en creuue qui en à fix ; maisc'eftraut au plus. Or tant plus il y a de rangs en l'efpic, tant plus eft il ferré. Celuy des Indes cft bien differant , pource qu'il eft branchu. Il y en a qui al'efpic plus grand & clair femé ; & au- re plus petit &plusferré. Il yÿenaaufi quiietrel'efpic pres dela fucille , & l'autre loing. Ilya aufli de l'Orge rond & petit , & d'autre qui eft /onguet > plus gros, & plus clair en l'efpic. Il {e treu- ué auffi de /'Orge qui eft blancs & d'autre tirant fur le rouge, qui rend plus de farine,ë& refifte mieux conrre le froid & les vents, & autres iniures de l'air,que ne faitle banc. Il ya del'Orge , dit Pline, qui n'a que deux rangs de grainsen l'efpic,& d'autre quien a dauantage iufques à fix.Mefine il ya difference aux grains : car il y ena de loneuers, de legers, de ronds, de blancs, de noirs, & d'autres qui tirent fur le ronge, Ce dernier ne vaut rien pour faire la Gréofte feches & le blancne peut fupporter le mauuais groffeur des grains de Coriandre , qui eft vert deuant qu'il foit meurs; mais eftant meuril ; "DelOïrge, Chap.XIL : 333 maunuais temps. Columelle dit,qu'il y a de l'orge que les païfansappellent Hexaflicum , 8 les au- Eit2chs. tres Cantherinum;pource qu'il nourrit micux le beftail des champs;que ne fait le Froment.Ët mef- me l'homme s'en nourrit mieux que du mauuais Froment, Il n'y a. point de bled qui ferue mieux entemps de neceffiré. I dit aufli, qu'il y en a vne autre forte quieft appellé Difichon., 8c1pax d'au- tres Galaticum,qui eft merueilleufement blanc & pefantide forteque le meflantauec du Froment, ikeft fort bon pour nourrir vn mefnage. Au refte nous auons aujourd huy deux fortes d'orge; le Polyfhichon,que fe femel'hyuers& eft appellé cominunement Gros Orge:en Allemand Grofz Gersten: | ë&c le Diffic honque l'on feme au printemps ; & s'appelle fimplement Orge:.ou Pomole. Rueleftime Liuz.chié, que ÆOrge qui croift fans bafle s'appelle Cantherinom … Ceux qui le fementen Francé l’appellent Orge monde. Son grain fe fepare aifement de la bafle : mais les autres nefemondent qu'auec grand. peine. Au demeurant ils font femblables. Aucuns eftimenr que Galien appelle ceft orge, Gimo- Liure 1. des crithon,.c'eft à dire Orge nud. Au refte J'Orgeiettevn tuyau fimple auec da füeille plus large que celle La firme du Froment& plus afpre ; la tige plus courte, 8: tendre, auec plufieurs neuds: car quelquefois il y enafix, & d'autres fois huit. L'efpic à fes crains atrangez en diuerfes façons ; comme il aefé . Gros Orge. | | Orge Pomole, on à deux rançr. at CA) L LL D Û 4Ë Us SE > —— 2 *& dit. Les grains font longuets. enuironnez d’vne baflemince, à laquelle ils tiennent fort. Au fom” met de la bafleil y a vnearefte ; cellement que tour l'efpic eft garny d'areftes,plus longues,roïdes & plus picquantes que ne font celles du Froment. Il a la racine fortcheuelué. Ilen croift quafi par _ toure l'Europe. . Columelle dit, qu'il faut femer le Gros Orge en terre menuë & feche, ou forte du LE F tout, ou maigre : car il eft certain qu'ilamaigric la terre. Et pour certe caufeon aaccouftumé de le femer enterre fi grafle qu'elle nes'en puille poinc reflentir, ou bien en terre maigre, ou l'on ne femerien d'autre. Quant à l'autreille faut femer aux plus graflesterres, mais en lieu froid , & ce enuiron lemois deMars. Toutefois il rapporte mieux, fi l'hyuer fe rencontre fidoux, qu'onle Pr. _puifie femer enuiron la my-lanuier. Quant au Gros Orge il le faut femer deuancl'hyuer. Selon Ga- Alim. lien, l'orge n'eft pas de mefime qualité quele Froment ; veu que le Froment efchauffe tout notoi- AN - rement.Etau contraire canc s’en faut que l'orge efchauffe,qu'en.quelque façon que l’on le prenne, verse …_ouquonenface du pain, ou qu'on l'apprefte en potage; on qu'on en face de lagriotte fechesilfem- ble qu'ilraffraichittoufiours aucunement. Il a auffivn naturel different d’auec le Froment ; en Ce quiconcerne la nourriture, quel'vn & l'autrébaille: car le Fromentengendre vn fuc gros & vif- queux, & l'Orre engendré vn {uc fubril & qui eft quelque peu deterfif. Quant au pain d'Orge il nourrit moins que celuy de Froment ; toutefois quandil eft fait de bon.07ge, lé pain de Froment Ne nourricpas guieres mieux. Mais celuyiqui eff fair d'orge lezer,8c vuide, tient du naturel du pain » defon. Il eftbien vray que ce pain fait de vel Orge deualle vifte parle ventré; ce qui eft commun à » rouraucre pain en comparaifon de celuy du Froment. En outre celuy d'orge, s'efmie plusaifément l A — , p »2 . . F 334 Liure[V.del'Hiftoiredes Plantes, non feulement que celuy de Froment ; mais aufi que celuy d'Olyra, ou de Tipha, & n'à aucurné vifcofité au pris de ceux-là. Dont il appert qu'il eft dé peu de nourriture , fpecialement s’il eft fait For des de mauuais Orge. Er en vn autre lieu: /'orge : dit-il , deffeche & refroidir au premier degré. Il ef Lin, FR aufli quelque peu deterfif. Diofcoride dit que l'orge ne nourrit pas fi bien quéle Froment. Il cft deterfif , ‘fait vriner , engendre des venrofitez , & eft contraire à l’eftomac , & eft bon pour faire meurit les apoftumes. La farine d'orge cuite en eau miellée auec des figues refout toutes inflam- macions , & fair meurir Les apoftumes froides. Incorporée auec poix refine & fente de pigeon; el- le meurit les durtez. Auec Melilot & des teftes de pauot elle guerit les douleurs ducofté. Ap- pliquée fur le ventre auec graine de Lin , Fenugrec, & de Rue, elle fert bien contre les ventofirez des inteftins. Elle meurit les efcroüelles cftant appliquée deffus auec de Poix liquide, cire & huile, & vrine de petit enfant. Auec du Myrte, ou du vin , ou efcorce de Grenade, ou Poires fauuages, ou des Ronces, elle arrefte le flux de ventre. Elle eft bonne contre les inflammations de la goutte aux pieds auec des Coings , ou du vinaigre. Cuire en vinaigre fort , comme vn cataplafme d'Or- =. ge & appliquée chaude, elle guerit la gratelle. Le is efpeX de la farine cuite en eau auec Poix & huile, fait meurir les apoftumes. Incorporé auec du vinaigre & de la poix , il eft bon contre les defluxions des iointures.Voilà ce que Diofcoride dit touchant /’Orge,& de fa farine, Or les anciens La Piifére. ont eu en grand vfage /4 Prifane, & la Griotte feche, defquels il nous faut maintenant traitter. Le mot Latin P#ffana vient du Grec xriosd, qui fignifie piler & efcorcer. Ce nom prins ainfi genera- lement peut 'appartenir à coute forte de Bled mondé , & felon la diuerfité du Bled, il fe prend pour Cha deafe- diuerfes fortes de Pri/ane,cômeil a efté dit cy-deffus.Comme Chondroptiffana, pour l'Efpeaute mon- TDS: 6204 dée:& Priffana pyrine pour le Froment mondé. Hippocrate dit ainfis 24e ff tu luy veux donner quelque chofe à mager,il luy faut donner d'Efpeaute ou de Fromët mondé.Il v{e de ces mots aévd po À anosailv Liw18.ch.7. ruesko, Diofcoride dit; æyès CHE 1 TUepn mnosain &puô(d. Le Froment mondé y [ert bien auÎf.Er Ita- lie, dit Pline , o7 aime fort le Riz , duquel ils font La Prifane, au lieu qu'autre part on la fait d'Orge. Toutefois quand ce mot P#f/ana eft feul,8 fans addition,il fe prend par excelléce pour /’Orge #0#- dé. Or il fe faifoit ainfi,felon qu'il fe peut comprendre par diuers paflages de Galien. On fait trern- per'Orge tär qu'il s'enfle;puis on le fait fecher au Soleil. Apres on le pileen vne pille de bois,iufques à tant qu'il s'esbourre. Apres qu'il eft esboutré , on le fait cuire en l'eau iufqués à tant qu'il s'efpef- Liur.ch.78. fifle. Galien,au moins que ie fçache, n'a pas fpecifié la quanriré de /’orge & de l'eau. Oribaze veut Lix3h9, que fur vne partie d’Orge, on mette les dix d’eau. Paulus ordonne de mettre quinze partiés d’eau fur vne d'orge , Didymus aux Geoponiques de Caflian enfeigne la façon de faire l'Orge monde, di- fantsLa maniere de faire la Ptifane;ou Orgemondé. I/ faut mettre tremper l'Orge,puis Le piler,& le faire fecher au Soleil, dr le garder ainfi,puis apres il faut mettre par deffus ce qui eff Le plus menu:car ainfi elle S'en garde mieux.Si on La prend ex boüillon elle nourrit fort.Il faut mettre dix parties d'eaw [ur Liuu8.ch.7. ve d'Orge, dla faupoudrer par deffus. On fait auffi en la mefine maniere de Prifane de Oroment. Or | Pline én dit ain@-/'Orge modé eft fi bon & fi fain,qu'Hippocrate tres-fameux à caufe de fon fçauoir en la medeciné a employé vn liure entier à defcrirefes loüanges & proprietez. Or le meïlleur Or ge -mondé viét de Biferta de Barbarie. La maniere de le faire eft aflez comune.Hippocrate en fon liure du regime de viure aux maladies aiguës, qui eft auf intitulé,de P#ffana,come luy mefme le cite au liurer couchär l'vfage de l'Ellebore,difcourt bien plus amplemeét de l'orge modédifant: 4 bone railom donc il faut preferer l'Orge müdé à toutes les vides qui fe font de Bled,quad il eff queffion d'une mala- die aiguë.Et de fait,ie louë ceux qui em ont fait plus de cas : car fnvifcofité eff legere , @* plaifante, d* coule aisémEt.Et d'autant qu'il eft mediocremët humide, ilofte La foificr eff incontinét lané,sil eff de be- Joinsn'ayat point d'aftriétio.Et d'ailleurs il ne trouble pas le vôtre, nes y enfle pas auff:carilseflenflé | en cuifat tout ce qu'il eStoit poffible.Ceux donc qui vfent de l'orge midé en ces maladies-l ne doiuét point pafler de iours fans nourrirsmais en péuuent donner tous les iours,f ce n’eft qu'il faille difco- tinuer pour auoir ordonné vne medecine, ou.vn clyftere au malade. Mefme il en faut donner deux fois le iour à ceux qui on accouftumé de manger deux fois: & à ceux qui m'ont accouftumé de _ manger qu'vne fois, il n’en faudra donner qu’vné fois le premier iour. Mais s’il eft poffible il fe fau- draaccouftumer à leur en faire prendre deux fois léiiour , s’il femble ‘aduis qu’il foit de befoin, Or il faut que l'Orge monde {air fait de bon Orge, & qu’il foit bien cuit ; fpecialement fi on ne le pafle pas : car autrement outre les autres vertus fa lubricité vifqueufe fait qu'il ne nuit point: caril ne fe prend en aucun lieu : & nes’arrefte point le long de la poitrine: car il efbfort gliflant, eftanche la foif, & eft aifé à digerers &fi ne nourrit guieres, pourueu qu'il foit bien cuit. Toutes lefquelles Livre r, des chofes font bien requifés en ces maladies-là: Voilà ce qu’en dit Hippocrate. En quelque façon? dit HA Galien,que/'Orge foit aprefté, il n'efchauffe iamais le corps : mais felon qu'il eft diuerfement aprefté, il rend auffi le corps humide en plufieurs manieres , & le deffeche auf: carileft cout cer- tain que la Griorre feche faitre d'Orge frica[é, defleche tout notoirement : & au contraire / Orge mondérend le corpshumide, cftancaprefté comme il faut, c'eft à dire, fi oniefair tantcuire qu ik ne s'enfle plus ; puis qu’on le laiffe cuire à loifir à perit feu iufqu'à rant qu'il foit du tout desfait, 8 conuerti engus efpais : & alors ily faut adioufter du vinaigre : mâis apres qu il eft parfaitement | | Guit; LI $ ' | DelOrge. Chap.XIL. 335 Pi cuit, lors qu'on le veut manoer ilfautmettre vn peu dé fel par deffus: que fi on ymét de lhuilé l dés le commencement, il ne laitra pourtant de fe cuire: maisiln’y fauc rien mefler, finon qu'on y voulut mettre vn peu d’anit, où de porreau , ce qu'il faudra faire tout au commencement en lé » mettant cuire: Or iay prins garde, que tous les cuifiniers apreftenc mal l'Orge mondé : car ils le pi- . lent tour cru en vn mortier, & n'attendent pas qu'il fe defface far le feu. Mefme aucuns y meflent del'Amydon , à fin qu'ilfemble adaisqu'ilfe foicainf efpeflien cuifanr. Mais tel Orge monde doit eftre flarueux à bon droit, & de fort difficile digeftion. Orilfaut que fadioufte maintenantée que f'auois oublié touchant la maniere de bien aprefter l'orge monde. Il faut donc prendre /'orge une » cr, & esbourré, & le laïifier tremper quelque peu dans l'eau , puis’apres le mettre en vn Mortier, monde & le frotter auec les mains ; mcfme il{eroit bon d’auoir aux mains quelque chofe afpre : & le frot: rértant que toute la peau quieft par deflus foiroftée : car il n’eft pofñible de l'ofter route en le pi- Jant,& c'eft pourquoy il le faut mettre tremper & le frotter dans le mortier. Que fi /'Orce n'eft bien esbourré à perfeétion, l'orge monde que l’on en fera fera plus deterfif:au refte cela n’y fait point d’au- … cicinconuenient. Âu contraire il eft du tout mauuais , quand les cuifiniers pilenc /’Orge tout cru; … aucc de l'eau, puis apres Le font bien peu cuire,8c y meflent du vin cuir. Aucun outre cela y adiou- tent du miel 8& ducumin,faifans parce moyen pluftoft vn brouillats;qu'vn Orge #ondé. Mais l'Orge mosdéeftant bien aprefté, aportera les commoditez qu'Hippocrare luy attribue , tant aux fains qu'aux malades. Voilà ce que Galien dit de l'orge monde. Diofcoride dit; que l'orge mondé à cau- » fc dé fonius elpais , qu'il fair en cuifant , eft plus nourriflant que la Grotte feche d'orge : &eft bon — contic les afpretez & acrimonies & viccres du gofier. Au relte les Medecins n'vfent pas de /'or- ze mendé{elon les precepres d Hippocrate & de Galien 5 mais au lieu de cela ils prennent l'orge apres l'auoir esbourté fous la meule, & le font cuire tant qu'il foit reduit comme de la boïülice, puis apres ils le pilenr & le font paller par l'eflamine, & y adiouftenc du fucre : quelquefois auec le fucre ils y meflent du lait d’Amandes douces , ou de femence de Melons, ou de graine de Pa- uots & quelquefois aufli de l'eau role, félon l'intention du Medecin , & la diuerfité des maladies. Les Apothicaire s pour le iourd'huy font vne forte de breuuage, qu'ils appellent imipropremenr PHifane,veuque cen'eft ny Prifane, ny Orge monde ; mais feulement vne fimple decoition dorer, qui ne retient rien, où pour le moins bien peu de la qualité d'iceluy : car élle eff faicte d'Orge monde, de Reglifle, & deraifins de pafle: Tourefois eftantainfi appreftécelleeft bonne à ceux quiont va inflammation de poulmons, & desparties qui feruentà la refpiration, comme auf aux vlceres des reins & de la veflie. | Il refte maioténanrà parler dela Griotte feche:. Les Grecs l'appellenc propre- :,64 ment dADrrv à combien quece mor éa@iry fe prendpour toureaurre forte de farine grofle & afpres Je. mais ce n'eft pas en parlant propremenr. Pline monftre bien que c’éft, & auffi la façon de la faire, … difants La couftume de manger l'orge eff fort ancienine;comme on peut voir par Menander,quand il parle des couftumes des Atheniens, & des mailtres d'Efcrime qui s’appelloient Herdearij. Les » Grecs aufline font leur:Griorte /èche que d'orce. Or elle fe fait en diuierfes façons. Les Grecs fonc » fecher Orge en vne nuit apres l'auoir arroufé d'eau par deflus ; puis le lendemain ils le fricaflenr: puis apres ils le font moudre. Les autres apres l'auoir bien rofty l'arroufent d’ear pour la fecon- de fois, & le font fechet deérechef dcuant que le moudre. Les autres eforennent l'orge lors qu'il eftencor vert en l'efpic, & apres l'auoir esbourré , le font tremper & le pilent en vne pile de bois; puis le lauent en vne corbeille , & l'ayancfait fecher au Soleil, ils le pilent derechef, & apres l'a- dE _uoir bien efmondé ils le meulent. Galien dit, que la bonne Griotte feche fe fait de l'Orge frais me: aïim. diocrement fricaflé : mais à faute d'Orge frais, on la peut faire d'autre Orge, Etcommeainfi foit que toute Griorte feche eftant bien faitrecft de bonne odeur, celle-là fera la plus odorante; qui fera fait- te de bon Orce &frais,qui n'ait pas l'efpierrop fec:.8 qu'il yen a/plufieurs qui ont accouftumétan- dis qu'ils font fains, d'en prendre auec du vin cuit, ou du vin doux, ou du vin miellé quelquefois aufli en l'arroufant d'eau ;en efté & ce deux on trois heures deuant que d'entrer dans le bain; di: fans que cela leur eftanche la foif, Et fion la prend auccidu vin rude ,elle referre le ventre, En ou- tre qu'ilya desnations qui vfent de Griotre feche en lieu de pain comme fonrles païfans en Cypre; combien qu'ils ontgrande-abondance-de Froment:8r qu'anciennement on donnoit de la Griotte Jeche aux{oldats; toutefois que les Romains cognoiflansiqu'ellene nourrifoit ca nd vfoient plus.de fon tempsscaride fait elle eft de peu de nourticure, fi ce n'eft pour ceux quifonten repos, ë&c ne font pointid'exertice, qui énrecoiuent aflez fufifanre nourriture : mais ceux qui font quel- que exercice, n'enfonc pas fufffammentnourtis: Aurefte puis que Po/enta, ou Griottà feche eft la . farine d'Orge fricaflé, Aëcodefcric vnechofe aflez femblable ; mais il dic qu'elle eft appellée Gus, duquelmorienetreuuepoint d'autreancheur qui en ait vie, Oil dit : Ensre Les chofes qui fernent Hate. 2 88 Pour appaiferlesenfleures sil faut mettre quis appelle Byne. C'efl l'orgetrempé fi long temps qu'il | Vueille germer; rofiy auectontlé germe, from le pile en facon de Cataplafme: Par ce nom Aëce deno- te /'Orge preparé pourfaire la Ceruoife;qu'on appelle communementen Allemand A44/#z. La Cer- voile, pour laquelle:on prepare ainfil'orge,qui s'appelle en Allemand Zyre:en/François “Biere, n'eit pas fort differente du 8y#e, Le meilleut 27/4 fe fair au mois de Mars, & d'Auril.Il eft plus fec que va! l'Orge; tr : L | | | -336 Liure[V.de l'Hiftoire des Plantes, d'orge, & n'eft pas de beaucoup fi froid : car en lefaifane roftir,& cuire longuement il deuient plus | {ec,& non feulemét fa froideur fe diminuë;mais mefincil acquiert quelque chaleur. Parquoy quäd | Livre 1, des Galien dit,que l'orge prins en quelque façon que ce foit, ou en partage, ou en Grrotte feche,a touf- | alim, iours quelque vertu refrigeratiue, il n’a pas peu entendre cela du Malt, qui a beaucoup plus chan- gé de naturelen germant,& en eftant longuement rofty, que non pas la Griotte feche, qui fe fait de d'Orge qui n'eft pas encor meur, ou qui a feulement efté trempé en eau. Dauantange le A14/+ eft plus deterfif que orge , tant pource qu'ila moins de farine , & plus de bañle ;& à caufe auffi dela brufleure qui le rend encor plus deterfif. Aurefte le 44/4 ef propre pour guerir les tranchées du Ventre, & autres femblables douleurs prouenans des humeurs froides,eftant rofty, & appliqué tout ne des chaud deflus. Galien dit;que la Griorre feche deffeche beaucoup plus que /'Orge; mefime elle referre s le ventre, felon Diofcoride,& appaife les inflammations. Toutefois il y a aux communs exemplaires Huac108, de Diofcoride; La farine d'icelny re[erre le ventre, @: appaile lesinflnmmations. Comme fi cela deuoit eftre entendu de la farine d'Orge, duquel il auoit defia beaucoup parlé auparauant.Mais Cor- narius maintient qu'il faut lire dAQir, au lieu de dAdpo,comme il appert par Pliné qui efcric ainfi:. Touchant la Griotte feche nous en auons affez parlé , su traité des Bleds, {elon les lieux oùelle eft faite. Elle eft differente d’auec la farine d'Orge en ce que le grain dont on la fait ef rofty. Au refte elle eft bonne pour l'eftomac;referre le ventre, & repouffe les enfleures rouges, à fçauoir les Erifi- | peles. Galien auffi dit que la Grioite feche ef plus deficcatiue,que n’eft pas l'orge: Mais pource que QHrAUSis, la farine d'Orge pour la diftinguer d’auec la Griorte Jeche a efté appellécéun Adois, 8 aufli touren vn Rp mot, ouyAvois il Faut voir vn peu que C’eft. Polenta donc ou Griotte feche eff Ja farine de l'Orge rofty: un AUcie, fuyuant Galien & les autres Medecins Grecs, ef la farine d'Orge crue. Pour cefte caufe Pline a dit, que la Griorte [eche eft differente èn cela d’auec la farine d'Orge, pource qu'elle eft ro- ftie : wurnAuois eft la farine d'Orge crue, & toute pure. Ce qui appert en ce que par tout là où les Me- decins en parlent, ils adiouftent toufiours ce auec quoy il la faut incorporer, l’apprefter, ou la cuire. Lise Cela donc eft faux qui eft efcrit en l’introduction qu'on attribue fauffement à Galien , à fçauoir qu'eprauas fignifie toufiours /4 farine crue de l'Orge’ incorporée en eau @ huile:car dunAvais ne fe prend pas pour la feule farine de Z’orge : maisaufli pour celle du Froment. Pour cefte raifon aufli quelquefois ils y adiouftent quelque mot pour fignifier la farine qu'ils entendent : comme quand Galien dit , Pour faire les cataplafmes il faut prendre la farine d'Orge crue. Mefme ce mot dUyAUT 1 eftant feul fignifie /4 farine d'Orge crue, comme vn peu apres #77 wouÿ Aug di Œuuéur GP yen, Li2.ph. loc. C’eft à dire, de 4 farine d'Orge crue, Preparée auec de l'Oximel: Et en vn autre paflage # r# ui Auod #ex9 in 7 TUE}YN © yAUXË eopôun, Ou de farine d'Orge crue , ou de celle de Froment cuite anec vin ba- fard, ou vin cuit. Et non feulement ce mot éufAumis fignifie la farine crue de l'Orge , ou du Fro- L.6phloc, weyt,mais auffi generalement toute fortede farine, comme quand Galien dit, Kat aubo 2jrw Jnredéo rlo Dje reve SA Up ; À Me Auveartpuo , À rHaeCN , à à miyuæ En rérav. C'eft à dire, Mefme il y faut appliquer deffus vne Omelyfis de farine d'Orge crue ,oude farine de graine de Lin, on de Fenugrec, rc. Liu,22.c2 5. Del'Auorne, | CHAP. XII L. LS Avornecft appellée eu Grec Bpou@,8 Boéu@r: en Latin Avenz:en Arabe Churtals 44 cn Italien Pezz, où Biava: en Efpagnol Avena ,8c Auen : en Anglois Oetes, Etes & Ha- (5 ver. Nous entendons de parler icy de /’Ayoine qu'on feme : car il y en a qui croiftde :foy-mefme de l'Orge qui s’abaftardit, qui eft appellée Aegilops , de laquelle nous trait- terons cy apres. Îl y a aufli vne herbe qui eft appcllée Bromos. Quant à la vraye Awoine elle produit: fa tige noüeufe, la fueille femblable à celle du Froment , ou de l’Efpeaute. À lacime de la tige il ÿ a comme des petices fauterelles à deux pieds pendantes, dans lefquelles le grain eft enclos, long, ayant commedes petits cheueux au bout de deflus, & enuelopé debafle. Ellea plufeurs racines, defquelles il fort plufeurs tiges. Elle croift par tout là où on la feme. Elle fe feme au printemps , 83 fe moiflonne à la fin de l'efté. Voicy ce que Diofcoride cfcrit du Beéu@*. Bromus , où l'Auoine a la tige & les fucilles comme de Froment ; mais pleine de neuds. Elle porte fon grain à la cime, : Leliu. " commede petites Sauterelles a deux pieds, däs lefquelles eft enclos le grain comme l'Orge;,qui eft Les noms. Les efpeces. La forme. SA 0 pour faire des cataplafines comme l'Orge.Mefme on en fait de la bouillie qui referre le ventre. Sa decottion efpeffe eft bonne pour donner à boire à ceux qui ont la toux. Ce que tous les Simpli- ; ciftes entendent eftre dit de l’Anoine qu'on feme. Toutefois, combien que Pline met /'Awoine pour Corn Embl. sui. Vne maladie des Bleds, la confondant auec /'Aegilops, il en dit neantmoins les mefimes chofes que Liu. 22. fu Diofcoride:caril ditainfi:Eurre Les Bleds imparfaits il croiflune forte d'Anoine.Ses fucilles 7 [a chau- Ja fin, me retirent au Froment,@r portët à la cime des grains faits à mode de petites Sauterelles.Sn graine eff bonne àmettreen cataplafme,côme l'orge, @* autres séblables.Sn purée eff bonne à la toux. Theophra- Liure 8. de [te en traitrant des Bleds,met /’Awoine , & l'Acgilops, pour graines fauuages,quand il dit ; Ezrre les Yhiftcho. plantes qui re[emblent au Fromens G> à lOrge,comme eff l'Efpeante,le T Le é - | | Efheaute 4 d À : De lAueneron. Chap XIV. _# l'Efpeaute eff la plas forte, cr confume mieux la terre que toutesicar elle jette plufieurs racines grandes, € plafieurs tiges:mais Jon grain eff fort leger , @ n'y à point d'animal qui n'en mange. Maisfur tout L'eAuorne. =, À KT } £b fig An K FT fl \() L di ) à Th ie «y x Le L | . | ® NW ( ; | | | | l'CAnoine fait beancoup de racines:car auffifait elle plufienrs chaumes.L'Olyra effplus tendre @ plus foible que ceuxcy:mAiS Le Tipha ef? Le plus leger de tous ces grains,cr ne fait qu'un ti- Ze. Auf} s'aime-il en terre menuë,@* non pas en terre grafe cè- me l'Efheaute. Or ces deux cy, à [cauoir l'Ægilogs & V'Anoine refemblenr xn Froment , @ font comme à demy faunages. Au refle l'Aegilops mange é confume fort la terre, d'autant qu'il iette plufieurs racines,@> tuyaux. Quand à'IVuroye elle es du tout fauage. Voilà ce qu'en dit Theophtafte. Au demeurant tout ainfi que le Chondrus & Chondroptiflana c’eft à dire, l'Efpeaute mondée, > le Froment mondéfe faifoient d'Ef- peaute & de Froment : & Priffamn fe faifoit d'Orge: & le N Lragus del'Olyra:ainf auffi il femble que &oG* citoirvne } viande que l’on faifoit de l'Auoine. Ce que Paul monftre, quand apres auoir enfcigné la facon de cuire l'Orge mondé, il adioufte age noise à TA nos avr) #04 Bo x 0 vévdr EN eVerey.. C'elt à dire, H faut cuire le Bromns cr Le Choudrus fout de miefme comme l'Orge mondé. Parquoy le mot Gxu6, comme aufli quelques autres noms de Bleds , que nous auons dit, fe prendra pour celte forte de Bled que nous appellons Ayoine: & aufli pour vne viande qui fe fair d’4- noire. Galien dit , que /’Awoine c'eft la nourriture des Che- uaux , & non des hommes; fi ce n'eft que par vne grande neceflité on foit contraint d’en faire du pain : toutefois on en mange bien aufli fans neceflité , la faifant cuire en l’ean auec du vin doux, vin cuit ; ou vin micllé, ne plus ne moins que le Tipba. Elle participe aufli de la chaleur, com- me le Tipha, combien qu'elle nefoit pas fi folide ; pour rai- {on de quoy eile nourrit aufli moins.Le pain qui eff faic d'U4voine eft mal plaifantitourefois il n’eft meut point le ventre , ny nele ferre pas aufli: mais pour ce regard à il eft comme médiocre. Line 6. des “ Quant à fes facultez en medecine, Galien en parle en cefte maniere : L'Anoine eff une éfpece delle. Gobl gume, qui en medecine à les memes vertus que l'Orge:car eflant appliquée elle deffeche & refout me- » diocrement dr fans mordication.Or elle eff de temperature vn pen plus froide den outre elle » quelque peu d'affrittionstellement qu'elle fert contre le flux de ventre. Auquel paflage de Galienil y a Boc- Or ca pp &ym ro cmt, au lieu qu'ilfaudtoit lire atrmpär,, pour éargier; c'eftà dire, l’Anoine eff une cfpece de Bled pour diftinguer les Bleds d'auec les Legumes: finon que l’on die,que Galien vfe de ces mots indifferemment , appellant aufh le Panic Zegume, &\ Efpeaute & l'Orge. Quanrà ce Liudesmed. que Diofcoride dit, qu'on fait de la bouillie d'UA4eine ; Pline efcrir auf : Premierement, dix - il /e Froment, S'abaffardit @ [e conuertit en Anoine,comme auffi l'orge.Elle deaient bien auf] femblable 24 Froment, veu que les CAllemans en mangent @ ne font de la bouillie d'autre chofe. Ce dire de Pline fe voit eftre veritable encor auiourd'huys toutefoisil n’eft pas vray qu’ils ne font point d'autre Corn.emb, bouillie : carils vfent de la groffe farine d’Efpeaute, & aufli de Froment, & en font quelquefois de ©: lin+. ja bouillie claire & liquide,& par fois aufi de l'efpefle. Ainfi auf ils font de srofle farine d’Auoine, comme le Crimnon, laquelle ils font cuire en l'eau auec du beurre, & dela farine menue ils en font de la bouillie. Mefine au païs de Saxe ils mettent de la groffe farine d'Auoine qu'ils appellent … Gorte, quaf fur toutes les viandes parmy lefel , & la fonc ainfi cuire parmy. Pline dic que la farine d'Anoine cuite en vin,ofte les feings,ou tach qu'on appelle en Latin Mer, De l'Aueneron, CHAP, XIF-. Liv,1.ch.78 Liuxe 1. des Alim, L'fage d Les Vert#5y com. cura. Lius18,c. 17% es qui font naturellement.en quelque partie du Corps, Liy22,c2 r En l'EHift. des Plsnt. KL - ? J 2 * 0 É mr 228 Liure IV de l'Hifoiredes Plantes, | plus efparpillez , 8c ont les areftes plusafpres., & plus longues. Toutefois fon grain eft vuide , en clos en fa bafle , qui-eftaufli ädemi vuide.. Virgile a appellé cefte forte d'Auoine, Aueras fferiles. Le lière Au tefte l'Auenerom fait plufieurs racines minces. Il s'en treuue en efté lé long des chemins ; & des terres. Lobelmet vne autre efpece d’Anoine flerile. qui refemble fort à celle là, laquelle Do-# 267% © donnomme Aegélops. ou Fefluca. Les Allemans l'appellent Dors, & Lulch : les Flamans Dranich. zaforme … Elle refemble au Segle quant au chaume, &auxfucilles’ Ses efpics font à la cime de la rige, Bromns, 04 Auoine: Herbe de Autre Aoïne ferile, de Lobel, + Label. "al S - > ÈS \ k , ce, 1Al! f ï (l 121 fi, qi 1 THÉ) . ’ À 4 à î KR À 4 N d à SAN s , C4 Si | EP = Le à = à . \ - Fa à ; SE — , ” Pin Lu = « Yong T Ê Æ À - 4 V ; quafi comme ceux de l'Auoine ; mais plus courts & plus ferrez. Ses grains font longuetscom- me ceux du Segle; mais beaucoup plus minces, petits & plus legers, enclos dans des petites bour- fes. C'eft proprement vne imperfeétion de Segle: car il ne s'en treuue point parmy les autres bleds, ou pourle moins fort peu. Elle s'engendre comme les autres de femblable forte durant les pluyes continuelles, & quand la faifon, & l'hyuér fe treuue doux &temperé. En Flandresils’en | treuue parmy le Segle, & fur le bord des terres. Matrhiol l’a peint féus le nom de premiere ef- ce #eirse pece d'Aigilops. Au relte l’Ancine Herbe, felon Diofcoride, efk de faculté deficcatiue. On la fait cuire emeau auec fa racine iufques à laconfomption de latierce partie, & ayantcoulé cefte deco=. €tion on y adioufte autant de miel; puis on la fait derechef recuire iufqu'à ce qu’elle foit efpefle commeimiel. Vn linge trempé dans cefte confection eft vn fingulier remede contre la puan- teur des vlceres du nez. Aucuns y adiouftent de l’Aloë en poudre , & en vfent en la mefme ma- nierc. Eftant cuite en vin auec des rofes feches, elle fait auoir bonne haleine. De la Coquiole, on Ægilops, | CHAP. XP. EEWA À Coquiole s'appelle en Grec dise”, & en Latin Aegslops. Pline l'appel- C A le Feffnca:les Arabes Daufir, Dalifit, Defana, Daufer,ou Daffer:En Iralien Egzlo- KS po. Dodon dit que l’Æegilops, ou Coquiole à la fueille come le Froment ; mais M que fa tige & fon efpic font femblables à l'Auoine.Ses grains fonc longs, herif- / Ÿ. {ez , rougeaftres, couuerts de leur bafle, & ont vne longue arefte mince,en fa- LEUR çon de cheueux. Ceux de Brabantlappellent Ghebaerde euene , comme qui: d'à, Ps LAuoîne barbue. Ce qui s'accorde fort bien auec la defcription de Diof- Acgilops, ou la Coguiole eft vne herbe ayant les fueilles comme le Fro- blable De la Coquiole, ou Ægilops, Chap. XV. 339 : Coguiolesou Ægilops de Dodon. Nr + En. ET ù Ur > Pb Æ gilops de Lobel, e5 de Pena. NT W \ NI À , | N N NU ne | NX |: \ Ne | OU DIN DZ M \NW/ WI 7 C || NK ) } \ \/ NU GT CT Sa as a = = bonnes (Mr Ur ee IT NKK = =. MR | SPIP blable à a premiere efpece de Bromos, ou Ægilops. Elle eft fort commune en France, Angleterre, Flandres, parmyTOrge , & le Segle. Il n’eft pas, dit-il, encor afleuré fi elle a les mefmes faculcez que l’Ægilops. Au refte Lobel 8: Matthiol dennent le pourtrait d'vn autre Ægilops , qui croift: parmy le Froment & l'Orge en Lang Seconde ejpece d' Æ gilops de Marth. ayant la racine €$ les fueilles dif b-2 rentes d'auec les autres. ss RE = = / A À «\ KR ANS SN | mn a Tome premier, uedoc , & en Prouence ; fur les chauflées fablonneufes , &c chaudes,qui eft felon la defcription que Diofcoride en fair, vne herbe de la hauteur d'vne paume & demy, ou bien de deux paumes, ayant la fueille comme le Froment, min- ce , l'efpic petit & cout; qui ne porteau plus que deux où trois grains ferrez dans leur bafle froncie , au bout defquels , {ortent les areftes, 8 non de l'efpic. Ces orains fonc fem- blables à l'Orge. Sa racine eft comme celle du Froment, & petite. Penaadioufte, qu'il a veu par experience plufieurs fois , qu'elle fert aux fiftules qui viennent au grand coing des yeux, pourueu qu'elles ne foient defia fort auancées : car elle defleche auec vn peu d’aftriétion, & fans beaucoup de chaleur. Sa graine meflée parmy la biere fait enyurer ceux quienboiuent, Or Ægilops des anciens eft vne for- te d'Auoine qui croift de {oy-mefme, & s'engendre de l'Orge qui s'abaftardit. À raifon de quoy Pline l'appelle Tmperfection des Bleds; difant que la Fefluca eftoufte l'Or- ge ne plus ne moins que lYuroye tue le Froment, & les Pois ciches & les Ers font eftouffez par vne herbe, qui pour cette raifon eft appellée Orobanche. Galien aufli dir, que l'Turoye ef fort frequente parmy le Froment , & quil s'en treuue peu parmy Orge : 8 au contraire qu il fe treu- ue force Æzilops parmy l'Orge , quand il ne fe rencontre pas qu’il puifle bien germer &c poufler:8c que fon pere eftant defia vieil, & prennancplaifir à l'Agriculture auoit quelque- fois Lemé dù Fromér & de l'Orge.apres auoir ofté bien foi encufement toutes les autres graines qui pouuoient cftre . . \ 3 à" parmy pour fçaneirau vray fi le Fromenc & l'Orgefe chan- geoient point en Twraye, 8 Ægilops ; où bien fi ceftoit vne particuliere forte de graine, Ets eftant apperceu ; que par- my le Fromencil y auoit beaucoup d'Yuroye, & peu parmy | FF 2 l'Orce, Liu,18.c,17: Liure x. dés alim, 240 LiureIV.de l'Hiftoire des Plantes, Line 6, des lOrge mais force Aegilops, il{e delibera de faire le mefme effay aux autres femences. Au refte Lesvers @ l Ægilops,{elon Galien, a vertu de refoudre ; ce qui fe Cognoïft au gouft : carellea vn peu d’acrimo=s rte nie: dont il appérc auffi. qu clle guerit les inflammations endurcies,& /’Aegilops qui elt vne apoltu= Lius.Phar, IMC Venant entre le grand coing des veux & le nez, laquelle fi on n’en tient conte fe change en 2 local.ch2. ftule, qui puis apres va s’eftendane iufques aux os. Archigenes, comme Galien le recire , prend le fuc de la Coquiole,ou Acgilops, & le mefle auec du miel contre les fftules du coing de l'œil. Dio- fcoride dir, que l'herbe appliquée auec farine guerit les fiftules laicrymales, & refouc les durtez ; & qu'on mefle le fuc auec de la farine , & le fait on fecher pour le garder pour ce que deflus. Ilya. Liur5.c13. Vne herbe, dit Pline, nommée Aegilops, qui guerit la maladie du mefmenom. Cefte herbe croift en l'Orge, ayant la fueille comme le Froment. Il faut piler la femence & la mefler parmy de la farine , & l'appliquer deflus , ou vrayementlefuc de l'herbe. Onletire des fucilles & delatige, lors qu'elles en font pleines en oftant l'efpic : & auec de farine de Froment tramis , on en fait des trochifques. | | Du Rs, CHAP. XVI L'u :.c. 84. Liure x. des alim. or. ToscoriDE dirquele Rys eft vnecfpece de Froment. Galien le met 2 au nombre des Legumes. 07 appelle Legumes, dic-il, les graines dont on ne À Jai pas du pain, comme les Fenes, lesPois,les Pois ciches, les Lentilles,les Lu- 4 pins € le Rys,@ femblables. Au refte les Grecs l'appellent seules &cles La TU de tins Oryxa. T'heophrafte l'appelle cputoy au genre neutre. Les Arabes 4yz, l'hitchs. où Arzi:en [talièn Rizo: en Efpagnol 4rr0z: en Allemand Rhei[X:en An- glois R4f. Le Rys a les füeilles comme les Cannes charnues, aflez fembla- AS — bles à celles du pourreau. Sa tige eft de la hauteur d'vnecoudée, & quel- Es ORAN que fois plus noüeufe, plus groffe que celle du Froment,& ch.8s. plus ferme.à la cime de laquelle il vient vn efpic miparty en branches,aufquelles vient la graine deçà & delà,ne pouffant pas efgalement les.grains au droit l'vn de l'autre.Leur efcor- corce eftiaunaftre,afpre 8: comme canelée, de figure ouale. Le grain eftant esbourré eft blanc. Pline defcritle À ys en la mefme maniere: / 7, dit-il, /es fueilles charnnes, comme cel- Les du Pourrean ; mais plus larges. Il croiff de la hauteur d'une coudée, Sa fleur eff de couleur de pourpres la racine ronde com- me une perle. I] croift en lieux marefcageux, & arroufez, comme dit Diofcoride. Du commencement c’eftoit vne graine eftrangere, qui fur apportée des Inces. Il en croift Liur8.ch.7, 4 L PER, aufli en la Baétriane en Babylone , en Cufiftan , &en Syrie la bafle. À prefent il en croift en pluficurs tieux d'Italie, & en Piemont, & en quelques endroits de la France: mais la plus grande abondance eften Syrie, Afe,8: Egypte. rm a Le Rys, comme dit Diofcoride, nourrit mediocrement;s Linre 1 des mais il referre le ventre. Tous, dir Galien ,\{e feruent Alim. du Rÿs pour referrer le ventre , le faifans cuite comme on fait l'Alica, ou Fromentée d'Efpeaute, toutefois il eff de plus difficile digeftion que lAlica, & nourrit moins : mefme il s’en faut beaucoup qu'il ne foit f plaifanr à man- ger. Eten vnautre paflage; Le Rys, dit-il, # quelque pen Linie set d'aflriétion ; parquoy il'referre mediocrement le ventre. Ves fimpl. Taliens , dit Pline , aiment forc le Rys , lequel ils mondent Lu 18. E comme on fait l'Orge aux autres lieux, & l’apreftencen mef- 4 me façon. Voilà pourquoy Horace introduit vn Medecin 2 | difant; Ë | Li: fermé, . Agedum fume hoc ptifanarium Oryze, He: pource qu'on Fapreftoit de la mefme façon quel Orge monde. Mais auiourd'huy on fait de potage du Rys tout éntier, & le mange on ainfi fans le pafler , comme on fait l'Orge. Or voicy ce que Lie à. de + Reophrafte dit de Orge: 15 fement Principalement du Rys, dont ils font du potage. Il ef? fembla- l'hift, ch, s. ble LEfpeante, eflant pilécomme la Fromentée d'Efpeaute il ef? de bonne digeStion. Anrefle ilre- Jemble de prime face à l'Turoye. I fe garde longuement en l'eau, & ne fait pas un efbic,mais une honp- pe, comme le Millet , ou le Panic. Matchiol fur Diofcoride dit ainfi : Le Rys cuir en laiét de va- note che , ou en lait d'Amandes , ou au boüillon gras de la chair , eft de meilleure digeftion, & alide Dior de beaucoup meilleur gouft. C’eft vn bon manger pouc la dyfenrerie , pour la cœliaque pafhon, | Du Millet, Chap. XVIE 341 pañion,, & pour la diarrhæe , fpecialement fi l'ayant vn peu rofty on le fait cuire dans du laict, dans lequel on ait de deuant efteint des cailloux tous rouges de feu. Il y en à qui difent,queJe Réx angmente lafemence genitale, eftant cuit en lait de vache auec du fucre & cannelle. La deca- étion du Riz eft bonncen clyfteres, aux dyfenteries, 8 aufli en breuuage. Safarine eft bonnir pourmefler'aux cacaplafmes repercuflifs , & empefche lesinflammarions des mammelles qui commencent. ( DaMilles,_ CHAP. XVII 3 Es Grecs appellent le 415//es téyxeG. Strabon l'appelle xéyxpus Hippocrate Les noms. S sacrenm{fuiuant l'opinion d'Hermolaus.Galiensavren Gv,& non œacxa. An. Car en fes Commentaires fur Hippocrateil incerprete le mor aoraae. The, LéyexAËTAs, adiouftant saévraG ÿ 6 kéyxe@.. En Latin Milium : en Arabes leuers, Ieguers,ou Giawers:en Italien Afiglio : en Efpagnol 444/ho,8c Ves Rd, a À RON A ù «: Ke EI | pellent cAeline. Er toutefois Diofcoride & Galien appellentle Panic, Me- 1. - line. Hermolaus dit qu’il y en a qui penfenr qu'Horaceen ce vers, FRRaRt LAET Piliavendentem tunicato [cruta popello » parle mot Jcruta entend la farine de Millet, oule carillet concaffé. D'autre prennent ce mot pour . le nom d'vn vafe fait de Scroum , c'eft à dire de cuir coufu, ou vne forte de viande , comme auffi Pleure vie fouuent de ces mots Scrutez, & Collubia en la mefme fignification. Ou il peu eftre In Perle, quil n y a pas en Horace Scutas mais Seruta, qui elt vn vafe ruftique,dont Caron parle fouuent de Ro Seutrifcum. Toutefois Lucilius en Aule Gelle monftre, que ce mot Serutam ne fignifie rien de tout lifent,Com- ce qui a cftc dit cy deflus; mais des vieux ferrements rompus,des vieux drapeaux , & des pors caf- PR {ez, difant: Pourquoy nonfpour vendre [es fripperies il loué le fripprericar les Grecs appellent Gryfi, & thea , colin. Grytarra vne cftrille rompue vne femelle à moitié bonne. D'où vientle mot JevrruwAw, pour vn qui PRE ap eng des pots caflez & chofes femblables. Varro dit auffi qu'il y a des oifeaux qui font appellez PS Miliarie ates ,pource qu'ils volent fur le Afi//er par troupes & s'enengraiflent. Ce fontceux que 15, churas l'on appelle communement Zardiniers, qui s'engraiflent fi fort en les nourriflant de Afillet aux ca- | ges ,qu'en fin la graiffe leseftouffe. Ou fi on les tue il femble que tour Foifeau ne foit qu'vn mor- ceau de graifle. Les Oifcleurs à Lyon les nourriffent pour les banquets, & les vendent bien cher. _ Etcombien qu'il femble que ceft oifeau foit à bon droit Milletcommun. ainfi appellé à caufe du Adler; ce neantmoïns ileft cer- tain, que ce n'cff pas le wrzy Cenchris des Grecs; veu que les Grecs , au rapport de Pline, appellent ainfi va oifeau de proye, quieftappellé en Latin Tismwnculuss en Fran- .çois Quercerelle, qui eft aflez cogneu, pource qu'il niche au deflus des plus hautes tours. Mais pour retourner à no= ftre propos, nous mettrons premierement la defcription du Aillet commun , puisapres du Adiller d'Indie , dont il s'entreuue deux efpeces. Quantau Af/les commun; Galien & Diofcoride le mettent au nombre du Froment, & des graines dont on fait du pain. ! Il a plufieurs racines lon- gues & fermes, & iecte plufieurs tuyaux de la hauteur d'vne condée, gros, nouëux , &couuerts de bourre. Ses fucilles fonc grandes comme celles de canne. Àu deflus de latigeilporte non pas vn.efpic mais vne houppe ef- parpillée ,pendante & coutbée contre terre. Quand au À Uillet, dit Pline,fon srain'croift en vne houppe pleine de Shsseh? petits cheueux. Theophrafte appelle cefte houppe ou che- l'Hif.ch.; uelure Doplu'. En cefte houppe il ya vneinfnité de grains, petits, ronds, durs, luifans &iaunaftres , couuerts d'vne pe- tire efcorce. Au refte le Millet s'aime en terre menue , & legere , & ne croift pas feulement en lieu fablonneux, mais auffi dedans J'arene , pourueu qu'il aitla pluye à commandement ;: où qu'il foit: arrousé , car il craint la fecherefle ; & la groffe terre ; comme dit Collumelle. ;, , cp. : Il n’eft pas bon de le femer deuantle printemps, pour- | . ce qu'il aime le chaud. Toutefois il ef temps de le Mt Tome premier, FF 3 femer vu Liu.x.des epift, epifty = La form, Le liens 242 LiurelV de l'Hifloiredes Plantes, Dr femer à la fin de Mars. Pline mer auffi le c44//et au nombre des Fromens tramis. Theophrafte dit Lire des queleAfi/les fe gaxde long'temps;à caufequ'ileft fec. Varro dit qu'il dure plus de cent ans, pour- Aline ueu qu'il foit en lieu que levent ny fair n'y entre, Galien die, que quelquefois en temps de famine vise on fit du pain de cariller à faute d'autre grain ; 8&c toutefois qu'il eft de peu de nourriture, & rcfri= geratif. En outreillefttout notoire qu'il eft fort fec, &C qu'il s’efmie comme larene:car il n'a point de graifle, ny de vifcofité. À bon droit donc il deflethele ventre qui feroit part trop humide. Les | païfans mangent la farine de c#illet cuite en y adiouftant d'oingt de porceau, & de l'huile, Pline Déxié10. cefmoigne auf qu'on fait du pain de A4//ler, & dela bouillieauffi, quand il dit: On feme à for- ce Aller en la Terre de Labeur : mefme on en fait de la bouillie blanche , & du pain qui eft fort doux. Les Tartares audi vfent fort de la bouillie de Agi//er, & de la farine crue, laquelle ils demef- lent en laiét deiument;-ouen fang de cheuaux, lefquels ils faignentala cuifle. Cefte bouillie de cAillet eftaufli en vfage en Allemagne, cuite auec le laiét, en y adiouftant du beurre , & quelque- Huit fois vn peu de fucre par deflus. En vn auu® paflage Pline dir ; Qu'on fait du pain en plufieurs façons, &'de Millet aufli, & de Panic, combien que rarement : & routefois il n’y a point de Bled Liuzes. Plus pefañr, ne quis'enfle plus à la cuitte, en fortes qu’on peut faire foixanre liures de pain d'un muy de Afillers &vn muy de bouillie, de trois {eftiers de miller trempé. Columelle dit, qu'on Sur le e. 0. ‘ait du pain de A//er, lequel n'eft pas mauuais cependant qu'il eft chaud. Or combien que Ga- du 2. li de lien dit qu'on ne fait pas du pain de AÆ//erfinon à faute de Froment: rourefois, ainfñi que Marthiol TS efcrit , quand il eft frais , & bien peftry, comme on faicà Verone, tout chaud en fortant du four ila vn bon & plaifant gouft ; cellement que plufieurs en mangent volonriers: mais eftant dur, il x cit du tour maufade. Ceux qui habitent dans les bois és enuirons de Trente , fe nourriflent de F3 690 Ja feule bouillie de cAil/es , qu'ils appellent de /4 Polenta , la mangeans auec du lait. Diofcoride dit, que le pain de Ail/es nourrir moins que les autres. La bouillie faite de Zril/er referre le ventre, & fait vriner. Le AZi/Ler rofty,8 mis cout chaud dans va fac, eft bon aux tranchées & autres dou- fre leurs, fi on l'applique fur la partie malade. Galien dit , que le Afi/let refroiditau premier degré, Énbl. & deffeche au commencement du tiers, ou pour le moins à lafin dufecond , & à quelque fub- tilité de parties. Eftanc doncde cefte fubftance & temperature , fi on le mange il eftde moins de nourriture, que toute forte de Bled. Or eftantappliqué au dehors dans desfacs il fert bien à eftu- uer les parties qu’on veut deflecher fans mordication , mefmes il deffeche aufli eftant reduit en Liure 2. de cataplafme. Toutefois pource qu’il s’efmie fort , il eft mal-aifé de mettre en cataplafme. Eten vn la maniere : ; 5 ' ; | à - de vercanx. autre lieu il louë la fomentation de Adi/let en la douleur de tefte, pource que , comme dit Hippo- malad.aig. Crate,le A1//er eft leger: Car il efcric ainfi : 1/ eff bon d'y fairevne fomentation [eche , de fel,& de PURES Adillerrofis,@ mis dans vn fac de laine:car le millet ejf leger & doux. Pline l'appelle /eger, & ol, difant le Adiller referre le ventre, & appaifeles tranchées d'iceluy : mais pour ce fait il le faut roftir auparauant. On le met dans vn fac,pour la douleur des nerfs & autres parties, & ne fçauroit on vfer de chofe qui foit plus propre, d'autant que le miller eft leger & fort mol,& retient bien la chaleur, Parquoy il eft fort propre par tout Rà oùilfautefchauffer. On applique lafarine de Ailler auec de la poixliquide fur la morfure des ferpens & des porcelets. Voila ce que Pline endit.Le Z4%//er donc cit bon en fomentation,pour chafler les ventofitez, principalement fi on y mefle du fel.Encorfera-il plus grand effeét, fi on y adioulte des fleurs de Camomille. Auffi le AZ//ez eft propre pour garder long remps de moifir & de pourrir les medicamens,& la chair frefche,fi on les couure dedans. Dela Melica, ou Millet d'Indie, l CHAP. XVIII { VrRe le Millet commun il y a d'autres fortes de A/let effranger Pline # faic mention du Afi/liet d'Indie,quand il ditsIl ny a pas dix ans, qu'on à apporté du Millet d’Indieen lralie,lequeleft noir,& a le grain gros,éc le tuyau côme les cannes:Il croift iufqu'à la hauteur de fept pieds,ayät de fort grands tuyaux que les Grecs appellent Phobas,c'eft le plus fer - ile de tous les Bleds.Matthiol eftime que ce Afi//er{oit celuy qu'o ap- pelle comunement Ae/ica,8 en Lombardie A4e/ega:en Tofcane Sagiz Surle ch.or, ; KE É ; : ; : L a na,8caux autres quattiers d'Italie Serge. Et dit que Ruel s'eft trompé, du z.liu.de Diofc. en ce qu'il a efcrit,qu’o appelle le Panir, Melica en Italie, veu qu'il n’y RÉ a point d'édroit en [talie,où l'6 appelle le Panic AMe/ica.Peureftre que Liu.2.c28. 8c penis ou paire l’a tropé,8 à fair qu'ila cofondu le Panic auec le Sor- go,8c la defcriptio de l'vn auec celle de l'autre.Les Allemäs l'appellét Sorgfamen:les Portugais A45/- Linsçre. 40 Saburro. Dodon l'appelle Paric d'Indie:les autres Panic esfranger;le prenans pour vne efpece de Enl'hiftdes Panic eftäger;l'opinio defquels eft plus vray séblable que celle de Fuchfe, quilemer pour vne e/- phases. ce de Far auquelil ne reséble aucunemét,au lieu qu'il a quelque affinité auec le Paric.Mais il ap- proche encorplus du A//er,àraifon dequoy Matthiol tiéc que c’eft le Adi//er d'Indie,dôr Pline fait La forma mention. Or la A4e/ic,pour vfer du nom commun.,eft vne efpece de bled,quiiette trois ou quatre à tiges LR] | Du Miller, Chap. XVHL 243 Millet d'Indie, ou Melica, de Millet d'Indie, ou Mélica , de Matthiol. Dodon. L t AA NET he 2 S mul Ex sut = = & È fans amaffent fa graine, & la font moudre pour faire du pain. Toutefoisen Tofcane ils s'en fer- Leremps. uenc plus paurengraifler les pigeons , & les poules, que pour nourrit leshommes. De Id moëlle;,” ne faire fix parties, & en donner au patient qui a les efcrouëlles en Lune decroiflanrde deux iours Jvnaufoir, quandil ira dormirà chafque fois vne partie, fans qu'il boiue rien pour cefte heu- re lènyapres. Ce qu'il faut reïterer par crois diuerfes Lunes , toufouts au decroiflant de la Lune. . ; k au mefJiey Matchiol dit, que plufieurs ont cfté gueris par ce medicament. Il dit en outre, que les fleurs des Si … cfpics rouges de ce A4i//er des Indes, du 4fe/ica , prinfes au poids d'vne dragmeauec vin rouge ar- reftenr le Aux rouge des femmes; Erque femblablement les fleurs blanches prinfes far les efpics blancs arreftentle flux blanc. Er qu'il eft bon d'en donner aux dyfenteries , & autres flux de ven- re. Mefme que l'efcorce du grain fait le mefmeeffec , eftant prife à ieun auec vn iaune d'œuf biencuit. IlLmetauffi vne autre force de cAi/let d’Indie , qu'il dit luy auoir eftéenuoyé de Padouëé Sur ec. sx par laques Antoine Cortufus Gentilhomme Padoüan, lequel a la tige,les fueilles, & l'efpiccom- RU me le precedent; maisil efl'beaucoup plus beau & meilleur: mefme la bafle fe fepare aifément 1 d’auec le grain , & en fäir on de meilleur pain. Dodon metentre les efpeces de 4i/les vne plante ue bles que les modernes Herboriftes appellent Zachryms Lob,ou Ghrifli , de laquelle nous rraitterons par- - myles Horbes aux Perles. FE 4 Dh Pace 344 LiureÏV. del Hiftoire des Plantes, Da Panic, (HAP IX. Tes nirms. E Panic ou Pants s'appelle en GrectAvu@r:en Latin Paricum:en Arabe Dochô: en Jtalien Paricoien Efpagnol Panito,& Panifo : en ANémand Pferich,8 Hey- delpfenich. H s'appelle auffi en Grec usAbn, felon le tefmoignage de Diofcori. de 8: Galien. Diocles l'appelle méaw@?. Pline l'appelle AMelfrugum, qui eft vn mot qui eft prins de A1e/ine, & fignifiequelaue chofe fentantle miel,non pas noir , comme s’il venoit du mot Grec péhay, Car aucuns tiennent que Ae/ire fignifie le Panic noir , qui eft different d’auec les autres pour raifon de la cou- leur. De fait, Theophrafte fait mention en diuers lieux de Elymus, & celine, comme de chofes diuerfes, Pline dir que le Paric a efténommé Pariculm, à caule de fon efpic;ou grappe faite à mo- de des chattons des arbres , que l’onnomme en Latin Parieules, Luy meme merle Parisentre les bleds d'efté, & non du printemps , comme quelques vns veulenr. Diofcoride le met au nombre ne 6. des des Froments, & Columelle auffi.Galien les merentre les Legumesstoutefois il vfe indifferemment à dé ces mots cirye, & aærpia , combien qu'a proprement parler orgie font proprement les graines Les pers. dont on ne peut faire du pain. Il y a, dit Pline, plufieurs cfpeces ‘de Panic: caril yen a qui eft ap- Liuis-ch7. pellé Hmmenx , à caufe qu'iliette plufieurs petits chattons, & double cefte. Il y 2 aufli difference pour raifon de la couleur : car il s’en treuue de blanc, de noir, de roux, & derouge. fl y a en outre vne forte de Panic domeftique ,& d'autrequieft fauuage: Le Panic domeffique, ou cultiué donc ous auons mis icy le pourtrait prins de Matthiol.a la racine;la rige, & les fueilles comme le Miller. Il ierte auffi plufieurs tufaux pleins au dedans,& notieus, qui vonttoufours en appointant. Îla les fueilles comme les cannes , beaucoup plus larges que le Froment. Maisileft different quant a l'efpic, ou grappe : car le Pazic a des grappes longues d’vn pied , groffes & efpeiles , & non efpar- Liu,22.c254 Liu.18-ch.7. Liu:z. ch.ge La forme. Parc domeftique. Panic faunage , de Matthrol. pillées comme le ci//et : mais compofées de plufieurs grains enraffez en façon de grappe, afpres, ronds, durs, & couuerts d’vne bafle reluifante, de couleur iaunaftre , femblables à ceux du A4r//er, ue finon qu'ils fonc plus petits , & plus ronds. Ila les racines fortes , auec pluficurs flamens. Il s’ai- Liu. 2 c. y. Mmeen mefmererre quele Ai//er, & fe feme en mefmeremps, {elon Columelle. Il fe create auffi, Re Ha dit Matthiol,du Panic faunage; mais il ne vaut rien pour manpger,ne feruant finon pour nourrir les Diof oifeaux. Ila le cuyau beaucoup plus graile que le domeftique , de la longueur d'vne coudée , ou plus : les fueilles eftroites, courtes, &afpres Ala cime des tuyaux ily ala grappe, qui eft veluëé en forte qu'elle s'attache fort contre les habillèments , & eft beaucoup plus petite que celle du do- meftique. Ila les mefmes vertus que le Panic, finon qu'il refroidit &reftraintmieux. Nous auons adioufté icy vne autre efpece de Panic fanuage, felon l'opinion de Dalechamp, lequel a la ra- ° qe Du Panic d'Indi 16.0 u Panic dfndie. Chap.XX. 34+ nd U 4 D Autre Panic Jauuage de Dalech, tine courte, blanche, & diuifée en plufeurs parties, & filäs ments, & ictte plufieurs tuyaux de la longueur d'vne cou- dée, pleins de neuds, les fueilles comme celles de lx Déne de chien ; mais plus longues » &c plus larges , fortans à l'en- droit des neuds. Au deflus de la tige il y a comme des ef: Pics, ronds, velus ; afpres, qui s'attachent fi fort aux veftes mens des paflans, qu'il eft mal-aifé de les en arracher, H Croïft par les allées des iardins;parmy les ruines des mutail- les , & aux lieux qui ne font pas cultiuez. C’eft peut eftre l'Herbe bläche de laquelle Pline parle ainf:7/ croift auf one Herbe blanche femblable au Panic, de laquelle les chäps font tons pleins qui fait mourir La moutonnille. Aucüs eftiméc que c'eftcelle mefme qu'ilappelleiHeréz miliaria laquelle tue le Millet, 8& mife en infufñon dans vne corne,guerir la goutte de la cheualine,comme l’on dit. Mais à mon aduis l'opinion de ceux qui le prennent pour l'Herbe blanche,elt plus rece- uable. Au refte Diofcoride dir : que le Pare et femblable au Ailet,mefme on en fait du pain auñli bien que du Arifer. On s'en fert aufli à mefine vfagesroutefois il nourrit moins: Eten outre il eft aftringeanr. Galien dit, que le A1//er en toutes chofes eft plus excellent que le Panic, qu'il eft plus plaifant à manger, & de meilleure digeftion , qu'il referre moins le ventre, & nourrit mieux. Les païfans, dit-il, man- gent quelquefois la farine de l'vn & de l'autre cuitc ne plus ne moins que celle du Froment, done il appert que cette viande eft d'autant plus faine, que le laiét eft meilleur que fes graines, pour eu- gendrer vn bon fuc : car ces graines là n'ont rien de plaifant, fpecialemenct le Panic, mefme ccluy qui croift en noftre A fie : car ailleurs, comme en Italie, il y croift beaucoup meilléur. En vn autre endroit il dit, que le Panic eft femblable au Miller. Quant à fa faculré il eft de peu de nourriture & deficcatif. Il referrcauffi quelqué peu le flux de ventre, comme le Millet : maiseftane appliqué, au dehors, il deffeche & refroidit.Pline dit,que le Parc fait les mefimes efe@s que le Millet. Eftant prins en vin il fertaux dyfenteries : & aufli quand il faut fomenter quelque partie , il eftbon de _ l'appliquer tout chaud. Eftant cuit auec dulaiét dé cheure, il referre le ventre,fi on en prend deux fois le iour : il fert auffi aux tranchées en la mefme façon. On fax, dit Columelle,de bonne boüil- » lie du Panic & du Millet aufli à faute de Pain : mais elle fera meilleure f on la fait cuire auec du | lait. Auiourd’huyles Apothicaires ne fe fetuenc point du Panic d Indie. Panic ; mefme on n'en fair pas du pain auffi peu , d'autant ns qu'il eft fort maigre & fec, & de fort peu de nourriture, Pour cette caufe on le laiffe pour nourrir les oifeaux. o À Du Panicd'Indie, CHAP. XX. L faut icy adioufter vne autre efpece de Panié d'Indie, où effranger, duquel Dodon à donné le pourtrait & la defcription.Îliette vn gros tuyau, de la hauteur de huiét ou neuf pieds,ayant à for- ce neuds , à chacun defquels les fucilles fortent, femblables à celles des cannes, grandes, loñignes & latges. Il fait des ef: _ pics ou pluftoft panicules fort ferrées, vn peu afpres, plus courtes que celles du Panic domeflique commun, lefquelles ne fortent pas feulement àla cime de latige : mais aufli par les coftez auec les fucilles , atrachées à des tuyaux courts & grefles. Sa graine eft longue , enuelopée de fa bafle faite en façon de cheueux. Ses racines font groffes, auec plufieurs f- lamens. Ses efpics bien efpez & entaffez monftrenrque c’eft vne cfpece de Panic. Pena ditqu'il en a femé en vn iardin à Montpellier, duquel il auoitreceu la graine toute frefche venant des Indes ; & ce au mois de Mars , lequel deuane qu'il fut le mois d’Aouftierta des tiges comme des cannes, de la hauteur d'vn homme, vn peu plus grofles qu'vn doipr, & pleines d'vne moëlle fpongieufe ; droites & pleines de ANS neuds, qui font d'vne forc belle couleur perfe tirant fur le l fouge De € % NPC | Liu.18.6.17 - Liu.s ch CS Y Liu à char L'ufage ds lei vertus. Linre r. des Al:m, Liate €. des fimpl. Liuz22t; Liu: #,.ech.03 La fortes 246 Liure[V.de lHiftoire des Plantes, rouge aupres dela racine : au deflus defquelles il y-a des efpics en façon de Cylindre, ou d'vne Pommede Pin,qui auroit la pointe rebouchée. Ses fleurs ont de petits filets de couleur perfe-blaf- farde. Ses grains fonc entaflez bien cfi pez, & de bonne grace.longucts, ronds, & de couleur pere, retirant aucunement aux grus d'Auoine:mais plus petits & en grand nombre.Ses fueilles font com- me celles des Cannes,auec vn nerf qui va par le milieu tour du long, &qui couurent lesentre-deux des neuds iufqu'au milieu. Ses grains ont le gouft de Miller. Mais au refte on ne s’en fert à rien. Graimede Man ne, dé Maithiol. CHAP. XXL Vovxs mettent pour vne cfpe- ce de Millet, & les autres de Panic ve plante que les Allemans appel- lent Gramen Manne.Ïl s'en treuue = de deuxefpeces, donc l'vne eft er particulierement appelée Caprio- La & Sançuinella,qu'aucuns pren- nent pour /’7/chamon de Pline,du- | FES quel nous parlerons cy apres. Elle croilt de {oy-mefme en plufeurs endroits non.cuitiuez d'I- talie , d'Allemagne & de Boheme : rourefois en Goririe & Carinthie ils la femét. Elle a la racine cheueluë,grofle,qui s'eftéd en crauers.Ses tiges fonc de la hauteur d'vnecoudée, & quelquefois dauantage;fort pleines de neuds,& rougea- ftres,quand elles font meurés. Ses fueilles retirent à celles des Cannes,ou du Grame,ou Dent de Chien,& font velués, fpecialemet celles qui enuelopent la tige.Sa houppe eft ef- parpillée comme celle du Millet; toutefois elle n'eft pas fi efpeffe,noiraftre,& diuisée parefpics logs,& minces,quine portent leurs grains que d’vn cofté, vn peu plus petits que ceux du Millet,longuets, lefquels eftas esbourrez font bläcs comme le Rys.Les Bohemiens les mangent cuits au boüil- | lon de la chair grafle,8z en font cas come d’vne bonne viä- de:En Sclauonie on l'appelle Pied de Corneille,dont Leoni- cenus ayant efté trôpé par ce nom à pensé que ce fut le Go- Grame de Manne [tond, de Dodon. Les noms, Les efbeces. Liu,27.ch.8. Lelies. à y À N) N La forme. + IS FRANS SE RE Lise) & À de TS V2 0pOF. (22 Du Phalaris, hap.X | -DuPhalaris, : Chap.XXIL : 347 ronopus de Diofcoride . Le /econd Grame de ,Manne ctoift {ans {emer fur les orées des champs, en 3 : LA 7 Françe , Allemagne , & Flandres ; & autres contrées de l'Europe ; toutefois aucuns le femenr aux jardins. Ceftui-cyaufli retire aucunement aux cannes. Sa racine eft fort cheueluëé. Safueille refémble à celle des cannes. Iliette plufieurs riges enpartie toutes droites , & en païtie par les co- ftez, qui pendent contre terre.ll n'a point de houppe, comme le precedent ; mais comme vn'éfi pic afpre plus court;plus rare &.plus mince qu'vne grappe de Panic,quelquefois il ny en a quvn{eul, _ & d'autresfois plufieurs.entallez enfemble,de couleu-d’herbe, & quelquefois rouge-brun. De fon » grain comme auffi de celuy du precedent, on nourrit les poules, les pigeons, & les petits oifeaux. rt Da Phalaris.! 6 à CE AP XXII. & Es rEgraine s'appelle en Grec & en Latin Ph#/aris. Galien l'appelle ze pes PS Pannes: les Allemans Spemfchfnet , & Canarienfnet ; c'effà dire Sewen- LS ce: d'Efpagne , & de Canarie, du nom dé l'Ifle de, Canarie. A Malte, Ÿ oùilslafementen grande diligence ; ils l'appellent Cueso 18 la meflent 2) parmy le. Froment pour en faire du pain. Au refte la Phalarss , füyuañt la tin cru. SK» defcription de Diofcoride; produit fes tiges de fes racines, henuës & inu- Ze forme. iles, dela haureur de deux paumes , noüeufes, commeles Cannes; ou comme celles de l'efpeaute. - La graine qui y vienc , eft de la gtoffeur du * Miller, blancheaftre , longuette.. Suyuant laquelle defcription les dodtes sur Diofe üi. : Simpliciftes, comme Matthiol, Dedon & Corduseftiment Te A : La Phalaris.: … quela plante quieft iéy peinte, foic lawraye Phalaris : car Line 1 des elle produit trois où quatre tiges de la hauteur’ d’vne cou- A dées & quelquefois dauantage, noïieufes, retirant affez bien saieé des ! à celles du Fromentou de l'Efpeaute.A:chafque neud il fort Bleds. vne fueille aiguë au bout, femblable aux petites. fueilles de rofeaux , ou à celles du Froment. Des mefmes neuds il fort comme d’autres tiges en façon de branches; qui fonc cnueloppées par les fucilles, Au deffus des tiges & petites branches il y a desefpics droits; dé la groffeur d'vn doist, ronds, qui vont en aiguifant au bout, compofez de petites efcailles blanches, defquelles il fort des petites fleurs blan- ches, & attachées à des petics filets. Puis apres la femence croift entre les efcailles, affez femblable au Millet, relui- fante , blancheaftre, ou bien noiraftre, & longuette, aiguë au bout , ayantle gouft du Miller. Elle a plufeurs racines, cheucluës. Aureftele Ssc sivé.de l'herbe apres l'air pi- lée, & prins enbreuuage ,eft excellentcontre les douleurs de la vefic.: Sz graine brinfe an poids de trois férupules a la mefme vertu. Or ce que Plinedit de cefte mefme plante, ne s'accorde pas du toutauec'ce que Diofcoride én a efcrit: car il dit, que la Phalaris a‘yne tige, longue & mince,com- me vne Canne,& au fommer Vne fleur rabbaiflée;& la grai- ne comme la Jugioline. Cefte srainerbeuëé auec du vin || IN romptla pierre, ou bien auec du vinaigre, miel & laiét. Elle D e. EN gucrit aufli les accidens de la vefle. Selon Galien, /4 graine Liure 8. dex D 16/4) WS Te NY de Phalaris & le fuc & lesfucillés, feruent aux douleurs de is à POSE Ci ® x + la vefie, foirqu'elles foient de parries fubtilés, ou chaudes. Aucuns À porhicaires s'en feruent à faute de Millet aflez heureufement pour les fomentätions: car … pour raifon des fomenrations feches, elle peut bien feruir au lieu de Millet. Cefte graine eft eftran- … gerc& s'apporce d'Efpagnc,& desifles Canaries. . À Marfeille ils l’appéllent Æromenr des. Canaries, pource que les marchans en apportent grande quantité de ces Ifles là, qu'ils vendent auec les pañfe- reaux de Canarie,pource qu'ils en font fort friands, & que c’eft vn manger bien fain poureux. Tou- terois Pena dit ,qu'ilen croift bien auffi à l’entour de Narbonne fur le:chémin quand-on va à Ma- guelonne;le long des bleds : 8 mefmes que la graine prinfe en ce quartier à à fort bien proffité en Angleterre & en Flandres. K és | Les vertus MDN TTL NTI TTEET TC KT » PTT qe AT À ga > Liu,29,c,12 De l'Turoye fanuage, \VYCHAP. XXHWE > ŸVROYE fauuage, s'appelle en Grec Doi: en Lacin auñfi Phenix ,à caufe de fa couleur runs Ras 1 k 5 - , 2 4 , £ k ] " ” que les Larins appellent Pheréceus.Pline dir,qu'elle eft appellée Hordeum Murinum, pourueu Huez,ez; F qu il a forme, Leliers, Liu4, c.39, Les vertus: Liuz2zcrs. Liure 5. Les noms. La orme. Le lien. : Jiuré8. de Fait.ch.7, Liure 5e de alim, Linie. 17. Lu l'hiff, des plant, ch.44. Sur, le C,-92, du à ht. ce Divic, | . F TT 248 LiureÏV. del'Hiftoire des Plantes, À qu'ilaicentendu par Herbz Phænicen la mefme que Diofco- Turoye Jaunas ride & Galien appelle Phepix. Lés modernes autheurs La- LCA Mrs. S æ tins l'appellent Lob#in Rubrum,S Lolium Murinum : les To= {cans Gioglio faluatico, c'eft à dire Turoye faunage : les Alle- mans B/21%,e2 helméer, & eMald trohor : les Flamans A4w[e Koren,pource qu'il fait les efpics comme /'Turoye. Cefte plan- \ ll re a la tige,les fueilles, & l'efpic femblables à /’Ywroye,le vout y /f - plus perit : car elle faicplufieurs tiges , courtes & noüeufes. À & Ses fucilles font comme celles de l'Orge,ficen'eft qu'elles font moindres, & plus eftroites , & plus courtes & plus clair femées. Elle croiftaux champs, le long des chemins, & fur } les couuetts des maifons, eftant aflez communeen Italie , & en France; veu qu'il s'en treuue quafipar tout. Toutes ces marques s'accordent fort bien en tout & par tout auec ce que Diofcoride en efcrit,difant:Le Phænix à la fueille comme l'Orge 3 mais plus courte & effroite: l'efpic comme l'Yuroyei: les tuyaux de la longueur de fix doigts, fortants à l'entour de la va- cine; @ fept on huiéf efpics. Elle croifl aux champs, Gr fur lés 2, toits nounellement enduits. Sa vertueft telle, qu eftant benë - 14 À en vin rude,elle gucrit le flux de ventre & de la matrice ; & À lectrop grandflux d'vrine. Aucuns difent , que l'ayant lice” À dans de laine rouge, & pendue au col , elle eftanche le fans Pline dit que l'herbe qui eft appellée par les Grecs Herba Phænices , 8 par les latins Hordeum Murinum,pilée & prife __ cn breuuage,eft excellente pourfaire venir les moisaux fern- % mes.Ce que Pena afleure aufli : toutefois il n’eftpas affeuré — s'il entend parler de cefte herbe, ou bien de celle que Diof- fcoride appelle Phenix. Quant à Galien, ilne parle point du Phenix. Paulus dit, que le Phœnix 2 ; ; : cft vne herbe femblable à J'Yuroye, 8 que d’autres l'appellent rhwn. Icelle eft de vertu aftringeante Prinfe en breuuage auec vin rude, elle arrefte toute forte de flux. ji | OUEN EE ns > LES AN TT ZE = S “ UT > = See HU \ ST KT saut HER Gp R LL pee DelTuroye, CHAPEAU. SE YVROYE s'apelleen Grec des, 8 SvaeG : en Latin Lolium :.en Arabe Sceylem, ou Zenen: en Tralien Loglio, & Gioglio : en Efpagnol 10i0,8Zixanin:en Allemand Twralch , Kueuneyfer, | & Lulch. Les François l’appellent Yyroye, qui vient du mot enyurer, pource que fi on en mange du Painoüil yen ait, on eft yureé, comme fi on auoirtropbeu de, vin. Or/Ywroyea Ja fueille longue, graile, veluë, ayant la tige comme le Fro- ment, finon qu'elle eft plus graile, au deflus de laquelle eft l'efpics, qui fembleeftre compofé de’plufieurs autres petits. efpics, difpofez alternatiuement deça & delà , en chafcun defquels il y a trois ou quatre grains , plus petits que ceux du Froment. Elle croift parmy les bleds, du Fromentou de l'Orge corrompus par trop grande humidité, ou trop mouillez en hyuer par les pluyes. On tient, dit Theophra- fte, qu'elle ne fort pas au printemps , combien qu'aucuns le veulent faire accroire: car elle fort dés le commencement del’hyuer, ayant vne fueille eftroite, grafle & veluë. Galien dit, qu'il fetreuue communement de /’7roye parmy le Fro- ment: mais peu parmy l'Orge. Pline dit, que l'Turoye elt pluftoft vne imperfection des bleds, que de la terre. Fuchfe _eftime que le P/éndomelantion,c'eft à dite, /a Nielle commune, qui fe treuue non feulement parmy lé Froment& l'Orge: mais quafi parmy toutes les autres fortes de bled.foit / T#roye. Ce quieft, dit Matthiol ,non feulement contre l'opinion de tous les modernes bien experimentez en cefte matiere des Simples : mais auffi contre les efcrits desanciens,qui di- fent que /'Ywroye porte {on grain en vn efpic, & non envn coupelle ou tefte, comme la Nielle , ou le Pauor Diofcori- +. dedit,que l'herbe Phenix porte vn efpic comme l'Twroge + Mefmela proprierc de/Turoge, qui eftaflez cogncué, dectare | allez l'Turoye. DelYuroye. Chap. XXIV. 349 aflez l'erreur de Fuchfe. Au refte la farine de l'Turoye , comme efcrit Diofcoride, meflée auec | des Raïfforcs ëz du fel fait comber la croufte des vlceres corrofifs & pourris, & des grangre- nes. Meflée auec vinaigre &c foulfre elle guerit les dettres , la galle & la cratelle. Elle fait aufli - refoudre les efcrouelles cuite eh vin auec de la fiente de Pigeon , & femence de lin ; & fait rom- pre les apoftumes qui font difficiles à ouurir. Eftant cuite en eau miellée elle eft bonne pour appliquer à lafciatique. Sion en fait vn parfum auec de la Griote feche , de l'Encens , de la Myrrhe ; ou du faffran, elle aide à conceuoir: Cornarius diftingue autrement ces derniers - mots, difant;: qu'eftant cuire en eau miellée, & qu'on y adiouite dela Griotte feche, ou de la Myrrhe , ou de Safran, où bien de l'Encens ; & qu'on l'applique deflus, qu’elle ef bonne à la fciatique. Puisaptes, quil faut faire vn parfum de l'Turoye {eule, fans yadioufter aucune chofce de ce que deflus ,qui font propres pour mettreen cataplafme au mal de lafciatique, & non pour parfuimer : car il traduit ainfi ce paflage ; Cuir en can miellée & appliqué deffis; il eff propre an mal dela fciatique, eny adiouflant de la Griotte feche , on de Myrrhe, ou de Saffran , ou “d'Encens. Appliquéenparfunr il aide à la conception Pliné traitte feparément de /’4ëra , & du L Lolium, comme fic eftoient chofes differentes : & toutefois fi quelqu'vn prend la peine de con- . fever ce qu'ildit de l'vn & de l'autre , auec ce que Diofcoride en dit, il treuuera quetous deux ne font qu'vne mefme chofe. L'Ywroye , dit-il, les Saligots, Chardons , & les Bardanes ou Glet- terons, comme aufli les ronces fonr pluftoft imperfeétions des Bleds, que dela cerre. Er vn peu apress Quant à l'Aëra elle a vn grain fort petit dedans vne efcorce pointue. S'il y a de ce grain dans le pain ,il rend incontinent eftourdis ceux qui en ont mangé. Cn dit qu'en Grece & en Afie » les maiftres des eftuues fe voulans defpefcher du monde , ietrent de graine d'Yuroye {ur du charbon vif. Eten vnautre paflage : Touchant la farine d'Yuroye, dit-il , elle mondifie mieux qu'autre qui {oit les vieux vlceres, & les gangrenes , incorporée auec de Raifort, {cl & vinaigre, elle eft fin- guliercaux dertres & feux volages:& auec du foulfre vif elle nettoye la rongne & la grarelle: appaife la douleur de celte, eftant appliquée fur le front auec de la graifle d'Oye. Cuire en vin auec du fien de Pigeon & femence de Lin elle fait refoudre les efcrouëlles , & ces foroncles plars qu'on rappelle en Larin Par. Et vn peu apres; On fe fert en medecine mefime des peftes des Bleds: car Virgile appelle /Twroye, malheurenfe. Toutefois icelle eftant mouluë , & cuite en vinaigre elle eft finguliere aux feux volages, fi on l’applique deflus : & tant plus fouuenr on renouuelleta le cata- plafme, tant pluftoft on fera allegé, Elle guerit aufli la goutte, & routes autres douleurs, appliquée auec oxymel, Ce qui s'enfuit puis apres elt incorrect aux communs exemplaires : car il y a ainfi, Curatioheca cateris differt. Accti Jextario uno dilui mellis vncias duas influm eff : ita temperatis fextariis tribus decotta farina loliis fextariis duobus vfque nd craffitndinem , calidémque ip[um im- ponidolentibusmembris. Eadem farina extrahit offa fraëta. Ce que Cornariusa corrigé fur vn vieilexemplaire, comme s'enfuit: Rasio bac. Aceti fextario vno dilsuntur mellis vncit due. Iu- ffum eflita temperatis fextariis tribus , decoëte farins Lolij addere vfque ad craffitudinems calidim- ipfum imponi dolentibus membris, dre, C'eft à dire : Poicy comment il faut faire. Il faut demefler denx onces de miel enun fextier de vinaigre, @ ayant trois fextiers d'oxymei ninff preparé , il y faut ad- ioufter de farine d'Turoye cuite autant qu'il en faudra pour efbelfir l'oxymel , & l'appliquer chaude- ment fur les parties malades , &c. De ce que deflus il appert , que Pline dit les mefmes chofes de l'Aëra , & du Lolium , que Diofcoride dit de l’Tyroye. Combien que Pline n’a pas exprimé entie- tement , ny diftinétement les medicamensque Diofcoride ordonne.Galien dit, que /'Ywroye defle- che & cfchauffe fort; tellement qu'elle approche des chofes acres plus que la Flambe , toucefois elle n’eft pas de fi fubrileeffence:; caril s'en fautheaucoup. Cela prefapposé on la pourra mettre au commencement du troifiefme desré de chaleur, & dire qu'elle deffeche à la fin du fecond. Au reftele pain auquelily a de /'I#roge eltourdit, &opile les fens.par fa fecherefle , & appefancitle cerueau de telle fiçon quon ne peut fe fouftenir , tenant la perfonne comme fans force en fes mouuemens, & rend ceux qui en mangent comme s'ils cftoient yurés anec vne extreme enuie de dormir. C’eft pourquoy Galien ordonne à ceux quisveulent vier à profit du Froment , & autres grains, de la feparer diligemment auec des cribles: car , dit-il, aduint vne fois que la faifon ayantelté mauuaife , il y eut beaucoup d'Ywroye parmy le Froment. Or les païfans ne l'ayant pas diligemment triée auec des cribles propres à cela, ny les bolangers non plus, d'autant qu'il y auoit peu de Froment cefte annéc là, plufeurs commencerent kauoir malàla cefte : & puis apres au commencement de l’efté il commença à venir des vlceres fur la peau de ceux quien auoient mangé , & d'autres accidens , qui demonftroient qu'il y auoit des mauuaifes humeurs au dedans. Onidic auffi , que l'Ywroye nuit aux veux : d’où eft venu le prouerbe Latin, Lo/io viéfitare , vinre d'Turoye , pour denoter ceux quiont la veué courte , qui font appellez en GreccA%yopes,, felon le refmoignage de Nonius. Commcily aen Plaure, À. C’effsmerueille que tu manges de l'Taroye,d'ur [? pauure grain , veu que le Bled ejt à fi grand marché. B. Pourquoy ? À. Pource que tu ns la veus courte. Quideauffi dit: Et careant Loliis oculos vitiautibus agri. C'eft à dire. Tome premier. | GG . Es que Les vertus Liu x .ch.9 3 Liu,18 <.17 Liu,22.c2 ç. Liure 6. deg fimpl, Lerempera LAURE Liure 1. des Alim, Ai Solaar, 250 Liure IV.de l'Hiftoire des Plantes, Et que nos champs biennets ne foient chargez d'Turoye Quinous trouble lavenë, * nous gate les yeux. De la Brufleure, ou Nielle, CHAP.: XXPi La de E s modernes Simpliciftes , comme Dodon, & Tragus appellent 7///ago en Liu.4.e 17 Latin, ce que les païfans en France appellent Brufleure:8c les Allemans Branrf. A Theophrafte la nomme tpusi@n: en Larin Rwbigo. D'autre fuiuans Pline la Y'hift ch.ro. nomment Carbunculatio Or la Brufleure,ou Yflilago eft vne maladie qui vienew Dijuhets aux Bleds , fpecialement à ceux qui portent des efpics , à quoy l’Auoine eft principalement fuiette. Or deuant que cefte plante produife fon efpic, elle retire fort à l'Auoine : mais defpuis qu'elle commence à efpier, au lieu d'un bon efpic, il en fort vn tout noir & bruflé , qui femble eftre tout cou- uert de poufliere. Il s'en treuue fouuent énl’Auoine , & quelquefois’ _— aufli au Froment, principalement au mois d'Auril, & de May, quand + apres vn foleil ardanc il vient vne pluye foudaine , durant laquelle le Soleil ne laiffe pas de chauffer fort , & quand le cemps eft variable , qu'il ù à pleut ; & puis faitvne ardente chaleur tout à l’nftant: parle moyen du- ii quel changement les efpics qui font cendres & encor tous pleins de fuc, M7 font furpris {par l'ardeur du foleil, & fi bien roftis, qu'ils en deuiennent noirs & fecs; de façon que puis apres ils né peuuent plus porter de grain. I femble, dit Tragus, que Pline airfait mention de cefte maladie, quand ( ildit:1/y 4 encor vne autre imperfeéfion qui vient à l'Awoine , quand le |] grain cflant formé, G* ayant [a groffeur , auant qu'effre meur, &* dur, il eff frappéd'un mannais vent qui le fait auorter dans fon efpic,de forte qw'ilue demeure rien dedans. D'autres eftiment que cefteimperfcétion des Bleds doit pluftoft eftre appellée Rubigo, qui fignifie la Nielle:car Pline dit, que Rubigo, ou la Nielle eft vne maladie des Bléds, & des vignes,procedant du ciel , qui fait autant de mal qu'aucune autre. Elle tombe volontiers és lieux fuies à rofées, aux valées, & lieux qui fonc à requoy du vent. Âu contraire les lieux hauts &bartus des vents n’y fonc pointfubiets. Elle tombe le plus fouuent en pleine Lune,;comme Theophrafte à efcrit, di- fantenoutre,quecefte maladie tombant fur les Poix ciches, s'appelle Sphacelifine. Au refte la Brufleure, ou Nielle ne ferraucunement en mede. cine, n'eftant faite que pour nuire. a Au mef.lieu, Chap.17,du liu,r8, MR N S CRTENELEEENTITEETITT LL Sn D AUX: SOLS as Se Er K An, Du Blid de lache, ou Bled de Bœuf. CHAP. XXVI. PhD A2 ESsTE plante s'appelle auioutd’huy en Latin Triricum Bowini,où Vacckium: 2 PAS en François Bled de Bœuf', ou de Vache , pource que les Vaches en font fort à friandes : & toutefois elle ne leur fait aucun mal. Les Allemans l'appél- lent aufli Kewweyflens & d'autres Braunfleichblumen. W femble que ce foic Y ) celleque Galien dit eftre appellée Ae/ampyrum , c'eft à dire Bled noir, "Sy qui s'engendre auffi quand le Froment s'abaftardit : mais elle n'eft pas A r de beaucoup fi mauuaife que l'Yuroye. Theophrafte dir, que le Bled 4 Le > AN À de Sicile eft fort fubier auoir du Bed noir parmy ; mais qu'il ne fait Se Rave #7 ‘aucun mal, & nengendre pas douleur de refte comme fait l'Yuroye. 0 Mais il ft bien ditrerent du ÆZe/ampyrum de Diofcoride , qu'il appelle auf Afyagron. Au- Stelepburs. CUNS Cftime que le Sze/ephuros de Pline foit le AMelampyrum, dont ileft queftion à prefent. Z/ Lucy, y 4, dit-il d'antres herbes qui icttent des efbics , comme le Cinops, CAlopecwros, Stelephuros, @ le Plantain qu'aucuns appellent Orryx. Car il faut qu'il y ait aïnfi au texré pour rendre le fensaccom- ply:. Or Plinea emprunté cecv de Theophrafte:& pourcé que ce pañage là eft bien corrompu, Chap 19 ï aux communs exemplaires , ille faudra corriger comme s'enfuit : Ce/les-cy donc portent des efpies TR Come celle qu'onnomme Cynops, Alopecuros, Stelephurus, @° le Plantin qw'on appelle Ortyx ; duquel 1ly aplufieursefpeces. Au refte cefle plante , ou maladie des Bleds fair vne tige de la hauteur d'vne coudée , auec trois où quatre petices branches , qui fortent par les coftez , aufquelles il ya des fueilles longues, eftroires, aigues, noiraftres. Au fommer des branches il y vienr des efpics larges gros,de belle veu£ , pleins de fleurs, & de fucilles, qui ont des grandes decoupeures,qui fleuriflent peu Liure 1. des fr alim. l Du Grame, Chap. XV, 351 peu àpeu , . commençant par deffous. Deuant que ces fleurs à s'efpanoüiflent, elles font de fort belle couleur de pourpre ; mais eftans efpanouïes & ouuerres, elles font iaunes, racherées de Bled de Vache, Melanopyron perpufillums , ou Bled | | | mOrr êres petit. 4 | ge + A) { QE NE SNNWAZS : PIUTÈ ' # E NN RS S à A /(L ) (\ \ D, QE \ 1 ) NL A AN AT LÉ SSI 7, Fur ALA }l E4 = pr. ii - EL } rise Ÿ és rt S N é L A 4A AT 5 K TL 2 a 2= = ) TS S Ù NS / À ÂÆ Bo V2 : Te CUT 4 Ÿ > , Re Lu) ER UE & î h \ er. RE \ }l V4 Î D | No 4 pourpre. Les fleurs eftans tombées , ces petices fueilles changent leur couleur purpurine en cou- leur verte : & au lieu des fleurs il y vient des perices gouflès larges , dans lefquelles eft enclofe la {e- Ve * mence, qui retire au Froment,finon qu'elleeft noire & plus Cr atængonon. nue Elle croift parmy les Bleds, comme le Froment Le lien. & le Segle, fpecialement en terre grafle , fertile , &c qui porte tous les ans. Elle fleurir, 8 meurit au mefme temps, que les Bleds. Selon Theophrafte la Sre/ephuros eft {em- blable à /’A/opecuros, c'eft à fçauoir qu'elle porte fembla- blement vn efpic ; courefois elle fgürit peu à peu , & non par tout lefpic, comme l'Alopecurus , & le Froment. L'vne & l'autre ont la fleuf cottonnée comme le Fro- ment. Or il fauticy adioufter vne autre effece de led noir, felon l'opinion de Pena, qu'ilappelie Perpuiillum ln- teum , difant qu'il eft fort commun parmyles Bleds en Pro- uence. À grand peine eft il iamais plus haut d’Vne paume, ou d'vne & demie. Il eft rout femblable au precedent :mais fa fleureftiaune, & fes fueilles entaillées plus profond; re- tirans mieux à celles de la corne de cerf. Tlne fera pas auf: fi hors de propos de mettre icy le pourtraiét d'vne plante; que les modernes appellent Ac/arp}rer,ou Bled noir, pour- ce qu'elle y retire. Pena & Lobel l'appellent Grafeogonon. (Or nous entendons par ce mot vne plante qui poñte grai- ne, qui retire au B/ed noir, & non pas l'arbre ; qui eft äp- pellé Cratægos, Cratægon, & Cratæogonon, Où Crafæogés hrs duquel nous auons traité en la Foreit.) Ce-Cratæogonor, croift aux collines pleines de boix , & aux coftäux , & lieux ombrageux de Narbonne, d’'Anglererte, de Sauoye,& de Piemout, aufquels lieux il y en a abondance ; qui à plufeurs branches de la hauteur d'vne coudéc, où d'vne coudée & demie, pleines dé nœuds, & d'ailes, éomme Tome premier. GG l'Eufraife, Le teripsa : TT: 1 RE 252 LiurelV: del'Hiftoire des Plantes, TE ufraife, finon qu'elles font plus grofles, 8 plus grandes , & font tout à l'entour cnuironnées de füucilles femblables à celles du B/ed noir, on de la Linaire. Ses fleurs font à la cime d'icelles, iau- nes-verdes , de la forme de celles du 8/ed noir, difpofées comme l'herbe appellée Digrralis luten. Sa graine eft enferrée en vne petite goulle , & eft femblable au miller, acte au gouft, comme auf fes fueilles eftans fechées. Il n’y a point de plante à laquelle les marques que Diofcoride baille au Ver Cyatagon, Conuicnnent mieux qu'à cette-cy. Il yena, dit Diofcoride, qui difenr, que fi vne femme en boit à ieun trois fois Le iour , au poids d'vn fcrupule & demy en trois onces d'eau apres auoir eu fes Aeurs, quarante iours deuant la conception : & que l’homme femblablement en vfe autant de temps deuant qu'auoir affaire à la femme , qu'ils engendreront vn mafle. Le fruiét du Crafæogonon, - dit Galien, a de l'acrimonic en le gouftant, & fi on en vfe. Au refte il retire forc au Mil. Du Grame, ou Dent de Chien. XXII Les noms. 7 E Grame s'appelle en Grec dypus:s, du mot dypes, qui fignifie les champs : RÉUS en Larin Gramen, de gradior, pource qu'il va rempant, & eflendanc fes ti- ® ges noüeufes, ou pource qu'il eft fort fértil: cuil renouuelle fouuent {es racines : en Arabe Vagem, Negem , ou Negien, & Nrail:en Iralien Grarmigna: en François Grame , ou Demi de chien. Diofcoride merxrois St efpeces de Grame, donril appelle l'vn 4grofhis , qui éft tenu de tous pour Sal le Commun. Le fecond Crlamagroflis, c'elt à dire de Canne , qui eft beau- coup plus grand que le precedent ; & dit-on qu'il fair mourir la Cheuali- ne, fingulierement à lentour de Babylone. Ce nonobftant il croïft le long des chemins, Lecroïfiefme eftle Grame de Parnalfe. Et fur la fin de ce chapitre la il ad- Liu.24.619 joufte , quil croit du Grame en Cilicie , qui eft appellé par ceux du lieu, Cirys. Pline met le premier Grame au nombre des Herbes plus communes ; & pour le fecond celuy de Parnaf]e s puis-apres le Grame piquant, dont il ÿ en a de trois fortes. Le premier qui à à la cime le plus fouuent cinq aiguillons , & eft appellé à certe occafion Pertadattylon: Le fecond refemble à la loubarbe, Le sroifiefine , qui eft le plus petit croift fur les murailles, 8 fur les voiéts des Liu 4.23. maifons. En fin iladioufte : Or on dit , que celuy qui croif le long des chemins fait mourir les Cha- La forme. ; N ; : : | menux en Babylone. Et c'eft celuy-à que Diofcoride nomme Cr/amagrofhis. Aurelte le Grame, fe- lon Diofcoride , a des petites branchertes qui trainent par terre , defquelles ilierte des racines, douces, &noüeufes. Ses fueilles font pointues,dures, & larges, comme celles des petits Rofeaux, Liu 4.ch28 Leselpeces. “ Graméecommun, de Matthiol. Grame commun, de Dalechamp. tal ANT 7 L ZA MON {} . A defquelles 1 DaGrame, Chap.XXVIL 353 = defquelles les cheuaux & bœufs fe paiffent. Matthiol eftime que ce foit celuy duquel nousakions … misicy le pourtrait. Er coutefois il y a des dottes Simpliciftes , qui prennent diuers Gras pour “I: commun:àl'occafion dequoy nous auons donné le premier lieu à celuy de Matthiol : & & le fecondà celuy de Dalechamp , qui va trainanc par terre auec des petires branches, grel- | les, longues & nonëéufes, qui iettent parles nœuds leuts petitesracines dans terre: Sa fucille eft » verte, longue, & eftroite auec plufieurs tiges qui n’ont pas plus d'vpe paume dé hauteur : & | font toutes pleines de nœuds. Sa fleur eften façon d'efpic , ronde, noiraftre, ayant quatte ou | cinq efpics enfemble.. Le Grame de Dodon, quieft appellé en François, Dent de Chit», à les EAU - fucilles, lesciges, 8 la houppe‘aflez femblables aux petits Rofeaux. Ses fucilles fonc eftrof HORS | tes, aiguës au bout , beaucoup plus petites que celles des, Rofeaux ; mais plus dures & plüisgrans 7 4 n Gramecommun de Dodon. Grame Leucanthemon. SSSS À TZ Te = OUEN à FN ES Re POIL À ne 7 MP p ms, ( Ne ere TS pa pr PS TR AN ite CE SNL à y ALAN AT Ê | \ N A À) | + À us Ce fi = CZ fiaifées à reprendre, qu'eftans mefmé à demy feches elles ne laiffent de reprendre, fon vientà les couurir de terre. Ce Grame fleurir en efté au mefme temps que les Bleds. Il faut cueillir . fes racines enautomne. Fufchfe a misle pourtrait d'Un autre Grame commu , qui iette plufieurs petitestices dés la racine, mince, rondes, auec force neuds, qui fe couchent aifément con- » creterre , finon qu'elles s’appuyént à quelque plante voifine. À chafque neud il fort deux feuil- les à l'endroit l'vne de l’autre ; eftroires, longuettes , & aflez dures; mais plus couuertes que cel- les des autres Gramses. Aufommer des tiges il fort plufieurs fléurs, done chacune eff attachée à fa queuë, blanches, & compofées de plufeurs petires fueilles eftroites , plus petites que celles des Violiers ; apres lefquelles il y vient des goulles longuettes , pleines d'vue petite graine fem- blableau millet. Ses racines {ont grefles & nouëufes, & vont rampant comme celles du Gra- » me. Dodon l'appelle Leucanthemon. Ruel & ceux de Paris l'appellent Ho/offion. Peut eftre aufli que Lacuna l'appelle ainfi : Tragus l'appelle Eufrafia , Gramen. Marthiol le mec pour le Grame fe: » cond. EtOribaze lenomme Ghæmeciffos des Italiens. Icroift par tout és lieux ombrageux parmy 2° Fe les buiflons , & aux foflez, & chauflées le long desterres. Il fleurir en May, & en luin, & quelque- si T » fois plustard. Dodon eftime que cefte plante foir le Crareogonon, où Grafaonor,Où Grafaor,POUTCE Liu.4c,47: Tome premier. GG .3 quelle Au traitté, des Bledss 254 LiureÏV. del iftoire des Plantes, qu’elle refemble aucunement au Grafæogonon: &c dit quelles Allemans l'appellenc Asgemrroff gras, Aura C'eft à dire, Grame qui fortifie Les yeux des B'eds. ch 83, Les noms. APT DEA AR # Les verts. Grame de Canne: . CHAR. XXVIIL N appelle communement en François le Gra- me commun , quicroift emmy les prés, Her- be des prés ; ou fimplement Herbe , com-. me eftant l'herbe la plus commune de tou- tes. Elle couure la terre auec fes racines cheuelues & fort efpeñles , & va rampant par deflus ; & ictte. vne infinité de fueilles femblables à celles du Fro- ment, &c des tiges de la hauteur d'vn pied ,ou d'vne coul- dée, grailes, notieufes, liffes , auec des efpics bourrus, & cfparpillez comme ceux des Cannes. Les Medecinsfe feruent de la femence pour les opilations des parties inre- rieures du corps,& pour le calcul. Ils l'appliquent aufli par dehors pour refoudre les enfleures qui font mal-ai- sées à guerir, & auffi les ventofitez. Le Galamagrostis, dit Diofcoride , o4 Grame de Canne , eff plus grand beau- coup que celuy de la premiere efpece, € dit on quil fair mourir lachenaline, fingulicrement en Babylonne. I] croilt le long des chemins. Peut eftre que ce Grame nous eft in- cogneu:toutefois nous traitterons du Calamagroffis parmy les plantes des marais.‘ | Du Grame de Parnale, (HAP. XIX. 29 = Grame qui croiftau mont Parnaffe vient plus ef pez que les autres, ayant les fuéilies de Lierre, la eur odorante & blanche, la femmence petite, qui Surlecis. nf pas inutile. Il fait cinq ou fix racines comme le doiet, blanches ; molles, & fort douces! Mar-" du li. 4. de Liof. Grame de Parnalfe. Ne À LUN) ES A ?) N ER ST 41 À ER qe : 2e ER £ G à SN = RS RS Een es ÿ É 2 (= pu PTT Te Mit» c We ARSNNUE NS SON SRE) LES Les vertus du Grarne SE commun. g 4 2 Liu.4.ch.18 ne Z L ” / 7 L 1) Liure 6. des fimp. Liure.y. Lis vértus du Grame de Parnalle. chiolle defcrit ainfi, & dir, qu'il luya efté ennoyé par Marc Antoine Cortufus. Mais nous en traitrerons auffi auec les autres herbes de marais. Au refte les Simpliciftes appellent Pentedaëtylon le premier des trois efhece du Grame aigû , à la cime duquel il ya couftumierement cinq aiguillons au plus; lefquels on plie, 8& les mer on dans le nez, puis on les retire pour fe faire faigner. Marchiol eftime que cefte herbe foir appellée Capriola, ou Sanguinella, pource queles eufans pour fe faire faigner en paffant le temps , {e la met- tent dans les narines. Il refte maintenant de dire les vertus du Grame, qui ne font pas petites. Diofcoride dit, que /# racine du Grame broyée , & appliquéefoude les playes. Sz decotfion prinfe en breuuage guerit les tranchées du ventre, la difficulté d'vrine, &la dyfenterie ; mefme elle rompt les excremens de la veflie, defquels le calcul s'engeñdre. Se- lon Galien, la racine du Grame eft mediocrement froide & feche, 8 par ce moyen elle foude les playes qui font en- cor fanglantes, Son Herbe refroidirau premier deorésmais elle eft mediocrement feche & humide. La fubrilité & mordication qui eften la racine eft bien petite: toutefois elle rompt quelquefois la pierre, fi on en boit la deco- étion. Sa graivena comme point de vertu; toutefois cel-, le du Grame de Parnalfe fait vriner, & defleche le flux de ventre, & de l’eftomac: car elle eft deficcariue , & de parties fubiles, & vn peu afpre. Paulus dir, que le Grs- me de Parnalfe eft fort profitable.Il deffeche & refroidit me- » diocrement , & eft de fubriles parties, 8 vn peu afpre ; pour cefte caufe il foude les playes. S4 decoëfion brife la pierre. Le fuc des racines du Grame de Parnalleelon Diofcoride, eftant cuiten vin & miel par efgales por- tions aucc la moitié de Myrrhe en yadiouftanc le tiers de Poyure ; & d'Encens, eft vn fort bon medi Du Grame Chap. XXX u Grame, Chap. XXX 355 medicament pouf les yeux. Oril le faut garder dans vne boëtte d’airain. La decoétion de la racine faicles mefmes effects que l'herbe, 54 graine fait vriner, & referre le ventre, & appaife les vomifle- ments. Pline en dit quafi tout de mefme ; toutefois il eft difcordanr en quelque chofe. Il n'y a, dir il point d'herbe que la Cheualine aime mieux que le Grame de Parnaffe ou verrou én foin fec. Onle pile enl'arroufant d'eau, On dit mefme qu'on en tite le fuc en Parnafle, rantelle eft bien nourrie car il eft doux. Ailleurs au lieu du fuc on fe {ert de la decortior pour fouder les playesice-que fait auf l'herbeeftantbroyée , & les contregarde de route inflammation, [lfaur adicufter du vin & du miel parmy la decoétion. Au cuns y adiouftent le tiers de Poyure, Myrrhe, & Encens:puis le faiton cuire derechef en vn potd airin pour la douleur des dents,& pour les defluxions qui rôbent für les yeux. Sa raëtne cuite en vin guerit les tranchées du ventre,la difficulté d'vrine,& les vléeres de la veffie, & rompt la picrre.Sa Semence a plus de vertu pour faite vriner;,referre,le ventre,8ales vomiflements, Elle eft particulierement bonne aux morfures des Dragons.Le Grame qui a feptentre-neuds eft fin- gulier contre la douleur de tefte,fi on le lie à l’entour d'icelle, Aucuns ordonnent pour les grandes douleursde la veflie , de prendre en fortant du bain la decottion du Grame cuit en Vin iufqu'à la confumption des deux tiers, Sur la fin Diofcoride adioufte;que le Grame de Cilicie, que ceux de ce pañs là appellent C4, caufe inflammation anx bœufs, s'ils concinuebr de le manger : quand ileft vert, Ce qui fe lit autrement en vn vieil exemplaireZ/ en croifl d'une autre forte en Cilicie qu'ils ap- pellent an langage du païs Cinna, laquelle remplit merucilleu(ement les bœufs , $ils en mangent [ou- aent princtpalementeflät verte. Cefte diucrfiré de lecture rrocede de ce que les vns lifent aix Ancr, c'eft à dire, emflarmmes &e les autres ierenas, remplir, qui font mots dé bien différente fignificarion, Au refte il croift dans les eaux dormantes, eftangs & foflez de Brefle vne forte de Grame à longues fucilles,rougealtres, qui nagentfur l’eau, dont les bœufs font fi frians, qu'üs fc foutrenren l'eau iuf = qu'au ventre,& plongent touce latefte dedans pour le manger,& s'en er: graiffent merueilleufement, Liu 240,19, Mefme les vachesqui en mangent ont beaucoup plus de lai, que celles qui font hors de ce quar-. . pi ' . - q sp à - « # + tier À, Aucuns efliment que ce Grame là foir celuy de Cilicie qui eftoir appellé Ciima. Autres fortes de Grames. CHAP, XKXX. Vrre les Grames dont nous auonsdefia parlé,il yen a plufieurs aurtes cfpeces, qui fe refemblent, en ce qu'ils ontrous lés fueilles eftroites, longues,grailessmais ils ont l'efpic,ou la houppe de diucrfe façon. Qua- fi tous ont les racines menuës ; vne bonne partie les ont cheuelnés; mais il yen a peu qui les ayent longues &rampantes. ‘Fous auffi ne croïffent pas indifferemment par tour.Pour cefte raifon il n’eft poilible de les defcrire tous enfemble. Nous lairrons donc la defcriprion de quelques vns pour vn autre lieu plus à propos: Tourefois nous traitre- rons icy d’vne bonne partie d'iceux.felon l'opinion de Dalechamp, & Ep Cr. & fuyuant ce qu'il en à remarqué. Et combien que tous ceux dont nous parlerons ne croiffent pas emmy les champs labourez parmy les bleds ; fi eftce pourtant; que pour l'affinité qu'ils ont enfembleils ne fçauroient bonnementeltre feparez. | Le Premier {era le plus petit de tous, qui eft comme van gafon ou motte aflez grande, ronde, ayant plufieurs racines petites, courtes, & blanches. Ses fueilles h'ontpas plus d'yn doigt de longueur, rondes, auec vn ef- pic fort graile , & petit. Il fair des perires fleurs rouges, qui Te es RS S ii SSS SS Grame le plus petit, de Dalechamp. : & femblenteftre douces au coinmencement, puis apreselles font ameres, Il croift parmy lesterres labourées. 5 & courtes: & auf pluficurs fueilles vertes, la tige d'vne cou- 23 déc de long, qui cit de gouft douceaft:e. Sa fleur eft comme celle du Panit,rougeaftre. Toute la planteeftcouuerte d'vne bourre molle, qu'il fair bon manier: pour cela eft il appellé Bourru ou Vel. X croift parmy les prés arroufez des monta- gnes hautes,& afpres, Il Aeuritau mois de May. Le Grame de fonc à ls racine blanche,de la longueur d’vne paume , compolée d'vn nombre infini de tres-menusfiletss tellement qu'il femble que ce foir va file plié Il a plutieurs fueilles vertes,rondes en façon de Ionc,dontilapris{on nom, I fair aufli plufieurs tiges mincës, pleines de neuds,defquelles il fort peu de fueilles.Sa fleur eftcom- me celles des Cannes, en des houppes rouseaftres , & degouft douceaftre. Il croift aux lieux froids &cfecs, & feuric.en May. ï | ; GG 4 SIA: - sn €: Petit Grares fortent au mois de Fevrier au premier temps doux qu'il faits Le le: Le Grame velu a plufeurs petites racines blanches,orefles, Grame vel Le lien, Letempse Grame dé Â07ça 356 LiureIV--del'Hiftoire des Plantes, Graine velw, de Dalechamp. ha a-À 2 Grame cn fagon deionc, de Dalech. y 1 +, : À \ (ds \ È ce SAT Ne A (027 + : » ÿ, NZ 2 D L 252 ï 1 F S\ 4 for. # { Ve \ } 2: , NZ KZ ; NES" À l Ê NZ WE les s , D Ÿ Gf - La L | L Ve À L À ( {A & \ N ARS: Grame des , : | : Yi $ Fe prés. Ce Grame à plufieurs petirés racines blanches, qui font entafléesenfemble commevn gazon. H produit plufieurs tiges de la longueur d'vne paume, qui ont chafcune deux ou trois neuds.Sa fucille eft comme celle du Grameimais plus eftroite, & plus verde. Il fait vn ef pic affez gros, garny de bel- les fleurs purpurines. La fueille.qui fort parle dernierneud embraffe tellementla tige ,qu elle ne Le lien. S ouure aucunement. & diroit on que ceft vne veflic. Il croilt en des ptés humides. Toute la plante Les verlus: ) ch 1 ft b \ \ > , ' a vn gouft doux & aqueux.On dir qu'il eft bon à tout ce à quoy l’on fait feruir celuy dont les Apo- thicaires vfent; toutefois il n’a pas tant d’efficace. eV: Grame des prés, de | Grame Anthoxanthos, ou à fleur Dalecharp. k zaune, de Dalechamp. | . | Fe ! »DuGrame Chap XXX.. 357 L Ce Grame a les fucilles, &£ les racines toutes femblables à celuy des prés ; le mefme gout & fa cl culte ; rellementqu'aucuns à bon droit ont eftimé, que l'vn eft le mafle, & l'autre la femelle. Mais 5% ils font differents en ce que la fleur de cefluy-cy eft jaune, pañle ; & celle de l'autre eft rouge. En ceftuy-cy Ja fleuren croiffant n'eftpas enuelopée en vne couuerte femblable à vne vellie, com- GS celle du Grame des prés ; mais fort toutenue, Son efpic aufli eft plus graile > & plus long : 5 1 que l'autre eft plus court, plus gros, & plus plat. Il croilt emmy les prés auec le Grame des Ce Grame à pluficurs racines fort menués, & courtes , noires, & plufieurs fueilles, longues, ver- Grare à la des,afpres & aflez larges: latige de la longueur d'vne coudée ; & plufieurs fleurs blanche s entaffécs 7 bre Le'l 7 ZA Grame Leucanthemon: ou àlafhur Grame 1{chamon d: Pline ; blanche, de Dalechamp. ou Daérylos. \ " M CS 4 CZ É CEA Cm M PATES se. | L A) N K EAN | ATO) enfemble en vne houppé,8 quitremblenr t eufiouts. Il croift volontiers aux montagnes parmy les ze 74: buiffons aux lieux pleins de mouffe. PT Ce Grame Sappelle Schemon , pouce qui eftanche le fang. Iliette plufieurs racines metués, blancheaftres , qui s’eftendenc deçà & delà en rond. Il fait les fucilles comme le Millet , ainfi . qu'efcrit Pline , afpres, & vn peu veluës: &z plufieurs tiges rondes & noücufes. Il faic fa fleur en Liw25.cls3, des efpics longs, de couleur verte, dontilyen a le plus fouuent cinq, où fept, & bien rarement quatre enfemble. Il croift partout , fingulierementaux allées des iardins parmy lesautrs herbes Zeliew inutiles. Cetre herbe pilée & appliquée eftanche merucilleufement bien le ang: foir qu'on La 777% metre dans lenez. ou qu'on l'applique fur les playes. Les enfans en prennent l'efpic qui eft afpre; & l'ayans entortillé fe le fourrent dans les narines en le rournant par dedans : puis apres en fe cha- . ftoüillant le nez ils fe font feigner ; rellement que felon qu'on en vfe ‘diuerfement , élle ferc aufli à faire feigner, & eftancher ie fang. Oril appert par fa figure & par fes faculcez, que c'eft J’fchemon de Pline:caril dit ainfsL'ufage de l'Ifchamen acflétrennéen Thrace. On dit, qu'elle eflanche le ang: AumeLtiens son feulement d'une veine qui feroit entrouuerte ÿ mais auf coupée du tout. Ellerampe par deffus La | terre, @ ef femblable an Millet, ayant les fueilles afpres,& veluës IIS en faut farcirle nez pour cffan- cher le [ang qui emcoule. Celle qui croiff en Italie etanche le fans, meme eflant attac hée au bras 01 an col. Voilà cequ'en dit Pline. Anguillara tient que c'eft la Canari de Pline. Apulée l'appelle Crus galli, pource que fa cime eff faire en façon de pied de Coq. Ce Grame à en la racine plufeurs oignons ou bulbes entafle d Su rougeaftre, aflez femblables aux perices ceftes des efchalottes , d'vn gouft doux & phifant, def 7 auels il fort vne infiuiré de racines menuës, entrelaffées quafi e& façon de filets. Ila les Éucilles comme le Grame, &c.les tiges de la longueur d'vne paume. Ses fleurs {ont rougeaftres, fort petites, = x . % fe FA 4 { ri 5 E endes efpics fort efpez ; qui femblent eftre velus. : I croift deflus les murailles; & &arles mortes ze 7e, Si + S Ç _ SONUGISES Ÿ AN À à +, : [A \ Gramelfchar 171071 z enfernble, couuerts d'vne peau Gras le Grzme efpié. Le lieu. Grashe d'Orge. Liu.29 c10, Le lieu. Les vertus, Grame des Durs, * Lelivg, Crrine Pos Wenthes. 358 Liure[V.de l'Eifioire des Plantes, Grame bulbcux, de Dalechamp. Grame effié, de Dalechamp. F \ IVZ £ AN £ PE Le Ni 7 NN i fi | \ ÿ l SS < = = AR } Û Le \ = couuertes de moufle en lieu fec. On die, qu'il a les mefmes vertus que le Grawe, dont on vfe ordi- nairement en medecine. Ce Grame a la racine petite auec beaucoup de petits filaments , blancheaftre ; Ses fueilles font comme celles du Grame ; mais plis longues , & dures au toucher : & ce qui eft efmerueillable, & ne fe voit point aux autres Grayres, ellés font tellement noticufes quelquefois,qu'il femble que lv- ne foir enchaffée dedans l'autre. Elles ont aufli des ligues, qui vont tout le long de la fueille. Au Grame d'Orge ; Holcus de Pline. deffus de la tige il ya vn grand nombre d'efpics plus ferrez qu'en au- . cune autre forte de Grame quelle qu'elle foic , qui portent des petites fleurs rougeaftres : pour cette caufe il eft appellé Grameefhié. I croit emimy les prés des froidesmontagnes. | | On a appellé ce Grame en Latin Gramen bordenceum,pource qu'il Porté vn efpic comme celuy de l'Orge : car c’eft comme vne efpece d'Orge fauuage,ayant la racine pctite, blanche,cheueluë: les fucilles comme le Grame , & noüeufes, comme celles dn Grame effié, donc Nous auons parlé cy-deflus. Aucuns eftiment que c'eft le Æo/cus de Pline : car il dit ainfi; Holcws à à la cime des petites arefles, @ la tige comme l'Orge fertile. TI croift de foy-mefme emmy les champs. Mais Pline die, que fon Holcws croilt parmy Îles pierres feches. Cefle herbe, dit Pline, effant entortillé à l'entour de lateste ; 04 du bras fait fortir le Poil, dont aucuns l'ont nommé Ariflidia. Lobel en a donné le pourtrait fous le nom de l'orge baffard. | Les païfans recognoïflent ce Grame pour vne maladie des bleds. On l'appelle à l'entour de Lyon Rue, & ailleurs Gurguer. Il a les fueil- les, & la racine comme les precedents ; mais il eft different pour rai- {on de l'efpic , qu'il air comme l'Orge ; & en porte plufieurs,qui font CoMme raccourcis, & garnis d'areftes fort cources, iaunaftres. Sa fleur fleur cftpafle. Ilcroift aux mafures, & deflus les murailles, & fur les tuiles, & fouuent parmy les bleds. Le Grame Polianthes a la racine noiraftre, courte, & cheuelué: les fucilles comme le Grame, au deflus de fa tige il y a beaucoup de fleurs efparpillées en façon de houppe, dontauff il a pris fon nom, qui fonc compolées de plufeurs petites paillerres, qui refemblent à des lentil- tilles, eftansen façon d’efcaille, & attachées à vn peric filer, qu’il fait fort bon voir; tellement que pource qu’elles pendentainfi, & mci- | nent DuGrame, ChapXXX. 350 k Grame M de Grame Polyantes, Æcylips Daleckamp. de Pline. / nent bruit en les branflant, les filles & les enfans les amañlent foigneufement , pour en faire leur re es bouquets. F1 croift emmy les prés fecs des montagnes. mi …—. Ce Grame croift aux lieux afpres , ayanc plufeurs petits filaments blancs en la racine ; & ietre » pluficursciges d'vnefouche,noücufes,& anguleufes. de la hauteur d'vn pied, & non plus : les fueil- les comme le Grame. Au fommer de la tige il produit beaucoup de fleurs, qui fortent pat interual- - lesinefgaux, vertes, longues, & pointues,compofées de petites fucilles, du tout femblables À Ja Feu- chiere mafle ; rellement queles voyant hors de la plante on, Grame Feuchiere, ou Polyantes. les prendroit pour des fueilles de Feuchicre quine font que LT fortir.Pour cefte caufe les vns l'ontappellé Gramen Filiceum, & les autres Gramen Polyanthes fecond,pour la multitude des fleurs qu'il porte. Ceftui-cy eft bien different du precedent , combien qu'il creme luy réfemble aucunement. Il croift aux terres grafles &g roivux. humides , eftendanr fes cuyaux noteus de fà racine cà & 1, auec plufieurs petites racines cheueluës:& a les füeilles com- mele Gramevulraire. lietre pluñeurs tiges, 8 les fleurs en vne tefte velué à l'endroit par où les tises fortent dela racine, il y a plufeurs gros neuds encaflcz l'vn fur l’autre, qui font fort gros au commencement de l'hyuer apres que les fleurs fonc tombées, & que les fucilles commencent à fe fecher , & pleins d’vne poulpechatnuc, ronds, plats, & bien ferrez. On les voit deffus la terre apres qu'elle a eftérenuer. fée par la chartue, ou bien les porccaux les vont fouiller dans la terre auec le groin: çarils en fonc fort friands. Ils ont va gouftamer & afpre, comme les glands, On dirquece Grame defopile mieux, &*prouoque l’yrine, quene fair le commun. | Le Grame des bois a la racine entrelafiée d’vn nombte in- 133 finy de filaments, blancs, & forc deliez. Au tour de la raci- ss ñ ncilya plufieurs fueilles comme celles du Grame : mais il y En a peu aux tiges , & fonc veluës à l'endroit par où elles fortent defdires tiges.[ fair plufieurs tiges de la longueur d'vne paume ; & beauçoup de petires fleurs , de couleur de 1e lAUñG BDDSS ESS KR À 4 Ê h FU &, RQ LAN Les vertus. 6o Eiure[V. del'Hiftoire des Plantes, Gramce roucax. Grame des bois,de Dalechamp. f. | | NEA RTE ti LACS Dre {AN NU LIENS ; à RU KR K SES N ANA jaune-brun, attachées à des longues queuës. Cefe plante n’cftpas beaucoup differente d’auec Lelien lHoloftion de Marthiol. II croift au bois fecs, efuentez, & à labry. ser Ceftui-cy n’a pas la racine, ny les fueilles beaucoup differentes des autres: fortes : maisil a cécy chargéde de particulier, que fes efpics font tous couuerts de bafle ou paille fort efpefle ; c'eft: pourquoy on Fe l'appelle Gramen Glumofum. H croift aux terres orafles. AV | Gramedoré. Le Grame doré fait plufieurs racines noires ; qui s'efpandenrcà & là; & plufeurs fucilles fem- blables à celles du Grame, & fort longues, Sa tige a vne coudéede hauteur, & eft noüeufe.Sa fleur Grame chargé de bafle, de Dalech. UE Grame doré, de Dalechampe x ; ' … pied, & notieufe ; fa fucille comme le Grame, vn peu plus longue & plus large. Ilfait vnefpicau bo Grame bourru , de Dalecharmp : Alo- pecuros de Pline, qu'il met au nombre des Plantes qui pot- " DuGrame, Chap. XXX. 361 eft de couleur d'or ; pezdante en l'efpic : pour cefte caufe eff il appellé doré. Il croift en lieuxfecs, & maigres. “lis Ce Grame a la racine grofle comme le bras, blanche, & cheueluë. Sa tige eft de la hauteur d'vn Grarse ‘ b HT former, efpez, lons:&très-blanc, tout garny de bourre fort molle, & douce au toucher, rache- tée de marques rouges. Il femble que ce foit le vray 4/0- AeTts pecuros vraye de Pline &5 cent efpic: car elle a l'efpic mol , & couuert de bourre, re- Theo p brafte. femblanc aux queuës de Renard dont elle eft appellée 4/0- pecuros. Ce qui ne peut competer à autre plante mieux qu’à cefte - cy. On pourroit aufñli bien dire, que c’eft le Lagopy- ros d'Hippocrate: car il efcrit ainf ; Sr toutes chofes l'herbe nommée Lagopyrus eff propre pour remplir les playes creufes, Y*89PYr0 Or elle refemble au Froment quand elle eff [eche,8 à la fueil- le petite comme l'Olivier : mais plus longue. Toutefois aux communs exemplaires il ya-wérépaau ouai, c’eft à dire, re- femblant au fon. Dodon met vneaurre C4/opecuros , qui a les tiges noueufes, & les fucilles comme celles du Froment, excepté que les tiges fonc plus courtes, & les fucilles moin- dres & plus eftroites.Ses efpics ne font ny aigus,ny couuerts d'areftes;mais mols,velus & couuerts d'vne bourre,retirants aflez bien aux queuës de Renard.Il croift emmy les champs. entre les bleds. | Le Grame Triglochin qui efticy peint, croift en lieux fecs. Grame Tri. Ilaplufieurs racines mennës , cheuelués, & courtes , auec #77 bcaucoup de fueilles comme le Grame, de la longueur d’v- ne paume, eftroites & grefles ; la cige longue d'vn pied , & quelquefois dauantage, en façon de verve, & fans neuds,& ’/ ] mefme fans fucilles. Sa fleur eft iaunaltre , difpofée inefga- À : lement par la cime de latige. Son fruit refemble à vne Alec A oÀ AC fleche , ayant deux pointes qui tirent contre has, & la Autraitté des Blcds, Le roue. SO 1 È Se = croifiefme tire encontre mont; pour cefte canfe il eft appel. VRAIES RER NS le Triglochin, à Alopecuros de Grame Triglochin,ou Marquete, Dodon. de Dalechamp. \ (l Tone premier ) D | | wi * Grame ailé, de Dalechamp. 1 « Alopecuros Graminea,de Dalechamp. 262 Liure[V. del'Hiftoiredes Plantes, ) SSS 2 POPDPPIE RENE SS ES 2/1. AOL LS —- ) SSESSSS CUT NS TROPI SS ARESSS SSY LILI LE Æ Le IF SSSR ISSN PL LL SES SISSS LOLLOOT D A} ( dé 7 74 1. ; DT as ( : \ ! . î Garneailé. LC Grame ailé à pluficursracines minces, & blanches; les fueilles commele Game, longues, minces , aiguës & en grand nombre:& aufli plufieurs tiges, quine font point de fleur:mais eftans paruenués à leuriufte grandeur, lors quelles commencentà fecher par l’ardeur du {oleil, elles fe feparent en façon d'ailes longues, garnies deçà & delà de filets fort deliez en façon de plumes d'aigrettes dont les foldats font leurs pennaches , & fe maintiennent tout l'hyuer en cefte manie- re s tellement que pour raifon de leur beauré il y én a qui les lient par poignées, & les gardent en la maifon. Il croift fur les mottes feches , pierreufes, & Poe Graine aux teffes piquantes, de bartuesdufoleil. | PAIE | D alechamp. Ceftc-herbe qui eft icy peinte, que nous auons nommée . Alopechros Grarminea , approche fott du naturel des autres Crames, & de l't_Alopecurus de Dodon. Elle a la racine min- « ce , qui efpand çà & là des filets deliez, & eftblancheaftre. Elle fait plufeurs tiges de la longueur d'vne paume:la fueil- le comme le Grame; mais vn peu plus longue, 8 aiguë au bout. Son efpic fort au fommer de fes tiges, rond, & fait en façon de queuë de Renard. Il fait plufieurs petites fleurs rouges,& a le souft du Grzme. Il croilt pres de la marine. Ce Grame à plufieurs racines, grailes & blancheaftres: & iette pluficurs tiges d’vné fouche , qui s'efpandent çà 6 Le l'es. Le lies. EST SIN EEE ERDEE CGranme aux RES là. Ses fucilles font femblablesà celles des cannes ; mais Mr moindres. Au deflus des tiges il y a des petites ceftes lon- gucs fi afpres au toucher, qu'il femble qu'elles foient gar- nics de pointes,ou efpines.Sa graine eft fort petite,blanche, ea &c couuerte de bafle. Toute la plante a vn gouft doux-fade. Elle croift fur le bord dela Saone: Toutes ces efpeces de Grame femblenteftre efgalesen vertus.Ce qui appert,côme LÉ ÈEENAINIRTS TN il femble,en ce qu'elles ont toutes vn mefme soult. Toute- | LMD à Z —" fois les Aporhicaires ne fe feruér que de l'vn tant feulemét, qui eft appellé en François Dent de chein, duquel nous auôs craitté au precedent chapitre.Or puis que nous auons defia mis tanc d'éfpeces de Grame;ll en fautencor adioufter d'au- tres , que Lobel & Pena ont remarqué , & fait pourtraire. Donrle Premier eft celuy des Prés,qui eft le plus commun de tous; duquel nous auons parlé au precedant chapitre. Le | Du Grame, Chap.XXX. 303 Grameperit. | Grame tres-petit. ÿ LRO A AD Pre + > W ar È NX VA PA ( NAN | nn (A N DUR | TATURSS | …. Le /ccond cit petit & dur, ayanr les fucilles de Jonc, de la longueur d'vne poucée ou d'vne pou: in 2 cée & demie, fortans d’vne petite racine cheueluë ; fa grappe & fa graine font afpres & dures: & pource le beftail ne les aime pas. Il croift en lieux fablonneux , & parmy les bruyeres, en terre Le Jin. maigre, en France, Angleterre, Allemagne, & Flandres. as Îl yen à vn autre fort petit, qui croift aux rerres maigres , & fablonneufes du Languedoc, où il pair. = cft affez frequent, & parmy le grauier des vignes, ayant la racine fort petite, cheuelue,blanchesdes tuyaux petits, qui femblent des cheucux, de fort belle couleur de pourpre , comme en l'fchemon: mais {on cfpic eft plus mol & plus large, fi beau que l'on diroit qu'il eft de foye. GrasmeT, phir. , GCrame Cyperor des- REFET: rtf PIRE —" = EEE =. + RE, nb es Tome prenater. Game Ti- tin, Grave Cy= Peroides. Grame à vejlies. 364 Eiure[V de l'Hifloire des Plantes, Il y en a encor vn appellé Grame Tiphinum, qui croift au mefme lieu quele petit, dur, pourueu que ce foit pres de la mer. Sa racine eft petite, cheueluë. Sa tige eft de la haüterr d'vn pied. Ceftuy-cy eft ainf appellé à caufe de fa rdcine , qui eft fort entrelaflée , & longue , en façon du Souchet long,pour le diftinguer d’auec les autres. Ia les fucilles de la longueur d'vn pied ,rétirans aucunement à celles de l'Algue marine. Ses tiges font de la longueur d'vre paume, ou d'vn pied au deffus defquelles il y a des petires tefles, longues d'vne poucée, ou d’vne poucée & demie, afpres, comme le Grasme Tiphin. Lobeladioufte encor vne autreforte de Grame fort beau, que l'Efclufe dit auoir veuen quelques endroits d'Efpagne en lieu fec & fablonneux, comme auffià Montpelier: & mefme à l'enrour de Paris , ou les païfans l’appellent non Dent de Chien, comme le Graine come mi; mais Amourettes peut efkre à-caufe de la beauté de fes houppes, ou grappes. Lobel l'appelle Parniculo|um Phalarioides. Nous en auonstraitté cy deffus, fuyuant l'opinion de Dalechamp, qui l'appelle Gramen filiceum, où “Polyanthes [econd. Quant au Grame qu'on appelle Carinum medica- tu , nous l'auons defcrit fuyuant l'opinion de Dodon , auéc quelques autres Gramses vulgaires. Quant à celuy dont Lobel a mis le pourtrait fuyuant l'opinion de l'Efclufe, duquel on vfeen la plus srande partie de l'Europe, fpecialement en France, & Efpagne, nous l'auons mis au precedant chapitre : & il y a plus de dix ans que nous l’anons fait pourtraire fous le nom de Grame commun, fuyuantl'opinion de Dalechamp. Il n’y2 rien de plus commun que ce Grame en France, & en EC pagne parmy les vignes, & les champs, & mefmele long de la marine, où il femble qu'il vienne beaucoup mieux qu'ailleurs; rellement qu’il fembleque c'eft vne efpece de grand Graine marincn façon de rofeaux. Parquoy Lobela eu raifon de dire, que ce Grame a quelque affinité auec l’Hfchu- mon, & le Dent de Chien:car il a la figure,la racine & les fueilles commele Der de Ghiem& les fleurs par houppes,comme /'1/chemon:mefime il a les mefime facultez,que le Det de Chien,8e on s'en fere en France,Languedoc,8& Efpagne en lieu de Deys de Chien,où il a auffi le mefme nem.Sa graine eft rude & afpre. Le long de la marine de Narbonne ila les racines fi bien retirans & en la forme , & en grandeur aux racines des grofles Cannes, qu'on diroit que c'en font viayement. | Il ya vn Grame nommé en Latin Gramen bullofum , qui cft du tout femblableau Dent de Chien, finon qu'il a des petits boutons comme des glandes rondes, doux au gouft , qui font attachez au replis des racines,au lieu quele Desr de chies n'en a point. Au refte il a les mefines facultez & tem- perament que le Det de chier , duquel on vfe communement aux boutiques:mais il n'eft pas 4 | commun, & y a plufieurs quartiers de l'Europe aufquels il ne s'en treuue pas : toutefois il y en a abondance en Portugal parmy les champs & les Bleds, & mefmes en Sauoye & Angleterre,où les ! Medecins treuuent par experience qu'il eft de tres-grandeefficace. Nous en auons mis icy le pourtrait prins de Pena, lequel defcritaufli le Grame Calamagroffis, c’elt à dire qui refemble aux Grame à veflies, Grame Calamagroflis de Lobil, appellé Lecbe. nOUEUX. { JE NO 7. L DN LSS = 2 APS) RES _ DuGrame, ChapXX) ul Ju Grame, Chap.XXX. 265 rofeaux; quieft ainf appellé, pource qu'il réfemble aucunementau Grawe ; & aux rofeaux, parti cipant aufli de la mefme nature. Lobel en à donné le pourtrait comme il fe voiticy. Ii eft plus grand que lc Dezt de chier, ayant les tuyaux, & les fucilles plus fermes, & afpres , en quoy il re- » rie aucunement aux grandes Cannes, Sa racine eft toute noüeufe, blanche , & longue, toutefois _ elleeft platte, & grofle , refemblant à celle du Deus de chien mais aufli groffe que celle des Can- nes. Sonefpic refemble à celuy de la Melica : mais ce n’eft que boutre. On l'appelle en François Leche. Penaabien raïfon de dire quil refemble au Grame de Babylone : Car ny la Cheualine, ny les autres beftes n’en mangent pas, finon qu'elles ayent grand faim , & à faute de meilleure paftu- fe, non feulement pource qu’il eft mal plaifanr,& fec:mais aufli pource qu’ilaltere: Mefine on tient quil fait amaigrir, & extenuer petit à petit le beftail qui en mange. En outre il blefle la langue, & le gofer, faifant par ce moyen couler du fang en l’eftomac, donc il s'enfuit le plus fouuenc en- fleure, inflammation,& la mort. Que s'ilcroift en Babylone, (où l’on dit qu'il fait cefteffe& ) plus fec, &plus roide, & que le beftail foit plus debile , &ait le ventre plus referré , il ne fe faut pas ef: baïr, s'il fait mourir le beftail qui en mange, Car de fairon voit fouuentle beftail qui a les leures & . la bouche fanglante, & bleffée pour auoir mangé durant qu’on fauche les prés, de cefte,ou de fem- blable herbe. | | Penaa misencor vn autre Grame, qu'ilappelle Grame fulcatuin, où Striatum, album. croift de Grame ca2 foy-mefme és montagnes &c forefts de Sauoye, & de Dauphiné : mais on le culriue en Flandres &z ie en Angleterre. Il à les fueilles comte celles du Millet: mais fermes,roides, & aiguës , comme cel- dé" les des Cannes, quifont parle milieu tout le long de la fueille de couleur perfe, aucc pluficurs Li- gues blanches, ou argentines. Ses tiges font comme celles du Panic fauuage,ou du Dencde Chien. Sa racine cft petite, blanche, cheuelue, comme celle du Grame des prés. Grame Sulcatum, on Striatum, c'eft | Grame piquant de à dire Canelé, de Pena. Matibiol, 4 : BL TEr DEEE ; V RDC - | = î ' SN (11H : NE 1 \ k| À S K QAY À ( SN KES FN Si] Si … Nous craitterons du Grasre piquant parmy les herbes des marais, la defcriprion duquel s'accor- Grame pis . de forr bien à ce que Pline en dit. Mais à prefenc il faut dire vn mot du Grawe,que Matthiol, hom- 7% “mc digne de rout honneur, a pris pour le Gramen aculeatum. Saracine fe va eftendant de biais, & cit aflez grofle , &cheuelué, fans aller fort auant en terre. Il fait plufieuts tiges comme verges, de la hauteur d'une paume, & quelquefois dauantage, defquelles il fort plufisnrs furgeons à droice & » gauche, ennironnez de leur fueille iufqu'a l'endroit où l'aiguillon commence à fortir ; &alors -clles s'eflargiflent. Au fommet des tiges il y a crois aiguillons , qui font feparez comme les fueil- les du Trefle, gros par le bas, &c aigus au bout, au milieu defquels il fort des perites fleurs, entaf- mées comme pelortes. | Tome premier, HLCTÉE 1 FFE 4 D 266. Liure IV. del'Æiftoire des Plantes, Du Bupleurer, NCHAE XXYXL LA i 4 Onona misle pourtrait de cefte plante pour le Pwpfewron , quia lcsé = fucilles longues, eltroites, plus grandes & plus larges que les fucilless “ du Grame , & toutefois elles y retirent fort. Ses tiges ont crois ou quatre pieds de hauteur , quelquefois plus, rondes , droites , efpefles, : auec force neuds, & plufieurs branches, au deflus defquelles il y a fx des houppes de fleurs iaunes , apres lefquelles il y vient vne graine lon-, AAŸ gue.ll fleurir &c fait fa femence en luilier & en Aouft, On le tenoit autre- Æ fois pour vne herbe qui croifloic de foy-mefme ; maintenant on le plante Liu, & c.22, aux lardins.Pline ditque le Brpleuroneft tenu par les Grecs pour vne her- be poragere, qui vient d'elle mefme. Cefte herbe produit plufieurs fueilles longues, & vne tige de la hauteur d'vne coudée,& au deflus vne ombelle comme celle de l’Aneth. Hippocrate dit qu'elle Eitach.48 Lafire, f Le tonp: Bupleuron de Dodon. eAutre Bapleuron à large fucille,de Lobel. | EN Ve > VAPPE RNT SS EE LE A RUN ACTES L'ufage &n Cft bonne à manger. Glauco, & Nicander difenr qu'elle fert en medecine. S4 graine eftbonne con- lsverims. re les morfures des férpens. Ses fueilles ou le fuc d’icelles appliqué en liniment auec du vin fait fortir l'attiere faix des femmes. On l'applique auec fel & vin pour les efcroüelles. Sa racine prinfe! en vin eft bonne contre la morfure des ferpens, & pour faire vriner. letreuue que l’on donne /# graine de Bupleuron contre les morfures des ferpens,& qu'on fomente les playes auec la decoftion" de ladirce heïbeen y adiouftant des fueilles de Meurier ou d'Origan.Aucuns tiennent /_Armé vul- gaire pour le Bpleuron. Les Aporhicaires de Montpelier l'appellent 4#ricula leporis : ou bien cel'e qui eft plus frequente aupres de Montpelier non pas fort loin de la Foreft de Gramont : & eft du tout femblable à la precedente , quant au lieu ou elle croiff, en la figure,vertus, ombelles & fleurs. l ” Toutefois elle a la fueille plus large, plus roide,& vn peu largetre par le milieu,& en eftreciflant au w bour,vn peu creufe, & repliée, donton l'a appellé Awreille de lieure. À Paris elle s'appelle Gratis Dei, 8&c Elaphobofeum. Ancuns la prennent pour la Bwpreffis de Pline. Del'Aubifoin, ou Blanet,ou Bluet, LPC AA EE RER . Line appelle Cyawus la plante que les modernes appellent Baprifecula ; où Blaprifes Les nor: hrs cula ,où Batifocele. On l'appelle Cyaus pour raifon de la couleur de fa fleur: car Au meflien Plinedir, que l'on cognoit la couleur du Cyawus par fon nom : car il a donné crcdie & le nom à la mefme couleur qui eft bleuë : &c B/aprifeculs, pource que , comme dir a te) Ruel, elle nuit à ceux qui fauchent & moïflonnent en rebouchant le taillant des HR faulx, qu’on appelloiranciennement en Latin Secula Elle s'appelle en François, Aubifoin,Blauer,ous Blnet,& : 1 nn A - 74 _ P, 4 l Ce | w \ Def Aubifoin Chap XXXU 6- Def Aubitoin. Chap.X Be: 5: Bler, pource que fafleureft d'vne couleur de 5/c4 fort belle:en Jralien For Campeftien Allemand Kornblumen.Ox il y à deux fortes d'Anbifoin,l'vngrand & l'autre petit Ceftuy-cy a les tiges de deux 7542 coudées de haut, cottonées , & anguleufes , auec des fucilles eftroires, & veluës, de couleur de blanc cendre auec quelques entailleures comme des dents , ou petites barbes. Au deflus defes - tiges il y a des conpelles ou des petits boutons ronds, afpres & pleins d'efcailles, defquelsil fort Aubifoin petit. be | eAubifoin grand. 2e d ire, ï EU A 5er ‘ AE ESS ET AIT A Ar 74 + Un QU ms Lo . Neon 7 es TN . des fleurs bleuës, fort belles , qui ont cinq ou fix fueilles dentelces à l'entour , apres lefquelles il y _tus de /Anbifoin , où Bluet. Toutefois Nicolas Plaifantin , fuyuanc l'opinion de quelques vns qui . s = 14 1e, E FH? : > 4 vient vne graine longue, qui éft comme enuelopce de bourre.Il ne fair qu vneracine, de laquele toutefois il en fort beaucoup d'autres, comme de cheucux. 2 Awbifoin grand à les fueilles plus … .… = fe : # . ee larges, plus blanches, plus veluës,& qui ne fonc rien defcoupées. Ses tiges aufli fonc plus grofles &c plus blanches ; mais plus courtes; en la cime defquellesil y à aufñli les fleurs , qui forrenc des bou- nn | éliert. _tonsafpres; mais plus gros, & plus latges. Sa graine auffi eft femblabie. Le Petit croiftemmy.les reemps, chainps entre les Bleds en May & en luin en fort grande abondance. On le plante aufi quelque- fois aux iardins pour raifon de fa belle couleur. I sen treuuc qui a la fleur blanche comme nece, 8z auf derouge-pers. Peuteftre qu'eftant cultiué fa couleur s'abaftardit: car autrement fa fleur eft toufiours teinte d'vn fort beau bleu. Legrazd croift plus fouuent aux montagnes qu’en la plaite. On le plante aufli aux jardins: & fait quelquefoisfes fleurs rouge-bleuë, & quelquefois de couleur de pourpre: Au refte il n'y a eu aucun des anciens quiait rien efcrit touchant les ver- SR LCR s : Dr . SEE ont efcrit, que /’Awbifoinauoic vne particuliere propriete contre les maladies peftilentieiles, l’a ju 2. dé meflé en fon /jrop de Cichorée ,qu'illoué merucilleufement pour les fieures peftilentielles. La Pou- °" dre du grand Aubifoin eft bonne pour ceux qui fontrombez d'en haut, où qui crachentle fang, fi. on la leur donne auec de l'eau de Plantain ; ou de Prelle ou de la grande Confolide: Soz fucap- pliqué, en liniment confolide les playes frefches , & guerir les vlceres de la bouche. Les fueilles del’vn& de l'autre cuites en vin & prifes en breuuage fonc bonnes à ceux qui ont efté piquez par les fcorpions, & phalanges , mefme elles fontbonnes contre toutes fortes des poifons.Lewr ac appliqué en liniment guerir linflammation des veux. Autantenñ fait l'eau diftilée de l'herbe : car | L'Anbifoin, felon Dodon, eft d'vne temperature froide & feche. Les païfans meflent fa fleur parmy Liui.ch.ré, leursbouquets, combien qu'ellene fente rien, tant pour raifon de fa beauté ; que de fa couleur. ts Au demeurant Lobelmetaunombre des Awbifoins les deux plañtes ey iointes , dontla premiere croift & va rampant fous le Sefeli des prés, à Selle-neuue, & autres lieux à l'encour de Montpe- : _ lier, ayant les fucilles longuerres , eftroires , comme celles de la Lauande; fermes ; en des tiges me- nuës comme de farmens , de la longueur d'vne paume , ou d'vn pied ; où d'vn pied & dey au deflus defquelles il y a des fleurs femblables aux penfées, de couleur de pourpre blaffarde;, âuec des LE | HH 4 boatoné, . Les norns. Liu,2.c.127, Liure >. de l'hit,ch 9. La forme. Letémps. Les verix. (l 368 LiureÏV. del Hiftoire des Plantes, m 24 | Aubifoin couché. LS LE RUE, Hp Ü a) L 2 br f 22 Y LP l FE f tit Aubifoinrampant. SSP ITU boutons pleins d'efcailles. Saracine eft de la groffenr du petit doigt. Au refte route la plante a vn gouft fortamer, & mal-plaifant. Voilà ce qu'en dit Pena. L autre eft / Awbifoin rampant,aflez {ems blable au precedent, fi ce n'eft qu'il a les fucilles beaucoup plus petites, & des petits boutons blanc comme d'argent. LaNielle, À 1 — É mme CHAP. XXXIIL VE 1 appelle la plante quieft icy: peinte, & qui croift de foy-mef- me par tout parmy les Bleds, 4 dufeuoy Dunädes, c'eftà dire 4- themon fueillu de Theophrafte. 494 Gaza l'appelle ANigella folio(a. È Aucuns la nomment Gifthago, NS & N'icellaffrum:les autres P{eu- 2 domelanthion: les Ytaliens Gitto- ” me : les François Nielle vulgaire: » & Grafraden. Elle fait fes tiges droites, = graifles , & veluës; fes fueilles longues , eftroires , veluës, de couleur cendrée. Ses fleurs font rouges, tirant fur le pourpre, diuifées en cinq petites fucilles, defquelles on fe fert à faire des bouquets, Apres les fleurs il y vient des soufles,dans lef quelles la femenceeft enclofe. Elle fAleurit en efté. D'autres prennent cefte plante pour la Nie//e fauuage:& d'autres pour la Lichnis Coronaria faunage : mais ils {e trompent , comme il fera dit en fon lieu. Encor moins faut il adioufter foy à Fuchfe qui la prend pour /’T#roye, 8: meme l'A fait peindre. fous le mefmenom. Ceux-là donc fe trompent grandement qui en vfent en licu d’Yuroye, Au refté les modernes, felon le tefmoignage de Fuchfe, lotient merucilleufement la Ae/- le vulgaire pour guerir la grarelle, & autres efpeces de galle, & aufli pour cher lefang, guerir les playes, & les fiftules , & pour cftan- D Du Coquelicoc, Chäp.XXXIV. 369 Da Coquelicoc, au Panot [auuage, CHAP. XXXIP. E Goquelicor , où Pauot faunage s'appelle en Grec mix éoas, ceft à dire Pawor coulant, à caufc de fa fleur qui fe perd incontinent. Les Apothicaires l'appel- S lent Papanerrubrumiles F rançois Confanons, Poncean , Coquelicoc, Panot fanua- ge.les Allemans K/spperro[en:les Efpagnols Amapolas,Rofella, Papolss : les Ita- liens Papauero falatico roffo.lla les fueilles, ainfi que dit Diofcoride;comme la Roquerte, ou la Cichorée ; defcoupées ; mais plus longues 8 afpres. Sa tige RES © eft cotonnce, droite, afpre, de la hauteur d'vne coudée. Il fair des fleurs rou- Ses; quelquefois blanches ; comme celles de l’Anemonc fauuage ; & des teftes longues: toutefois moins que celles de l Anemone. Sa graine ef rouge ; à racine longue, blanchenftré, de la groffeur du pecir doigr,8& amere. Il croift par tout aux champs parmy les Bleds.Il feurit au printemps,& en pt Panot fiunage, on Coquelicoc premier. Pauv: fauuage moindre. 1 QE er NE LS : 2299) vç [ 13 ES , 4 27 M ‘ AE / 5 . Ù 4 À | + _ S ou. cité, quand le temps des moiflons approche, auquel tempsil faut cueillir la Heur. Les Grees,dit Pli- ne, ont appellé la troifiefme efpece de Pauots , Rhocas, cr les Latins , Papauer erraticum. Il croiff de Joy-mefme, fpecialement aux champs, parmy l'orge, femblable à ln Roquette, de la hauteur d'une cou- dee ; ayant la fleur rouge, qui tombent tecontinent, dont aulfi les Grecs luy ont imposé le nom. Et en vn autre pañlage : Evrre les Pauots domeffiques , dit-il, @ Les faunages, il y en a une effece qui tient le milicu,que nous asons appellé Rhocas,c Erraticum, pource qu'il croiff de foy-mefmeemmsy les champs. Auquelendroit ildic Rhoeam , au lieu de dire Rhoeada. Au refte Dodon & Fuchfe ontmis deux fortes de Pauor fauuage. Le premier eftleplus grazd , ayant les fucilles comme la Roquerte , ou comme la Bourfe à berger : l'autre qui eft moindre,a les fueilles comme la Cichorée, dentelées tout à l'enrour. Quant au refte il a la vigc,les fleurs, & les branches commele precedent Il n'y a rien de plus commun parmy les Bleds. Cinq ou fixreffes de ce Panot cuites en cinq onces de vin iufqu’à la confomprion de la tierce partie, & prinfe en breuuage font dormir, ainfi que dit Diofcoride.Sa grai- ze prinfe en breuuage au poids de quinze dragmes auec d'eau mielléc lafchie mediocrementle ventre, On la mefle parmy les gafteaux , & cartres pour le mefine effet. Les fueilles reduites en li niment aucc les ceftes gueriflenc les inflammations. Lewr decoëfion fait dotmir. fi on s’en fomente, ou qu'on s'en laue. Ciyg tefles de ce Pauot, dit Pline, cuites entrois hemines de vin, & prinfesen breu- uagé, lafchenr le ventre, & font dormir, Galien dit, que /4 graine eft fort refrigeratiue; tellement qu'il n'eft pas feu de la prendre toute feule en la meflant parmy du miel ,comme l'on fair du F4- moë domeffique. Or fi on en prend ainfi, elle prouoque merueilleufement à dormir. On en mefle auf fi parmy les vartres & gafteaux, & parmy le pain. Les modernes adiouftent outre ce que deflus, qu'il guerit le feu volage, arrefte le mois des femmes , eftanche le fang qui coule du nez, fon 'applique BF Les nos La forme, Le lieu. Letempss L'urp.ch.81 Liu 20.c.19 Liu;3.ch. gr Chap.194 Les vertus. Liu,4.ch.$5) Liute 7+ def fimpl, 2760 Liure IV del'Hifloiredes Plantes, fur l'vlcere. Et que fa decoition guerit l’ardeur du gofer,f on s’en laue la bouche : & fait defenñer les genitoires,fi on les en eftuue. Qu'eftant appliqué fur les temples il fait dormir les phrenctiques: &c appaife les douleurs des yeux, prouenans de chaleur, fi on l'applique deflus entre deux linges. Del'Argemone, CHAP: XXXP. E s Grecs appellent c'efte plante 2eye- pravns & les Latins 4rgemone. Pline l'ap- pelle Argemonia. Elle a prins cenom ne Argemone de Tragus. Liue2,6193 FD). La forme. de cequelle guerit les tayes des yeux. Cefte plante,ainf que dit Diofcoride, | = eft du tourfemblable au Pauot fauua- PSY ge. Elle a les fucilles comme l’Ane- LT mone , defcoupées , là fleur rouge, la refte comme le Co- quelicoc ; mais plus longue , & large par deflus ; la racine Linre 6. des ronde. Elle iette vn fuc de couleur de Safran, acre & pi- fe quant. Elle croift emmy les champs, L'on en fait trois efpe- ts . : . « nee ces en nosquattiers,& tient on pour la meilleure celle dont la racine fent l'Encens. Galien dit que cefte herbea vne vertu deterfiue &refolutiue. Tragus a mis pour /4rgemone le pourtrait de la plante que Fuchfe & Dodon ont appellé Papaner Rhoenss & la nomme Argemone grande , difant que la petite eft femblable àla grande, fi ce m'eftqu'ellea la tige, la racine, la plante, la fleur, êcles reftes en tour & par cout plus petites , & fes perires fucilles fort defcoupées. Sa fleur eft petire, compolée de quatre petites fueilles. Sa tefte eft plus longue que celle de la precedente. Elle fleurit toufiours au mois de May; & ne s'en treuue pas aifément par tour. Elle s'aime parmy le Froment, le Segle, & Orge. Aucunseftiment, & auec quelque raifon , que c'elt/ Hype- coum de Matthiol. Orfans douteil y a deux fortes d'Arge- a : mone qui font differentes pour raifon des ceftes; l'vne &r l'autre du premier coup retirent au Coquelicoc. À Sommerferen Angleterre, & en Flandres aufli parmy les Bledselle fait la racine , les fleurs , & les fucilles veluës ; & vne tige d'vn pied , & d'vn Argemone ayant la tefle longue. Argemone ayant les tefles petites. Tr LE À Ù APE LIET) TRE VD Le À ñ C'AULI TEE EST Een pied 1 rie Du Piedde Lieure. (ChapXXXVE 371 pied.& demy. Ses fleurs font decouleur baye, plus petites que celles du Coquelicoc, & qui tom- bentaifément: Mais la moindre, quieft à tort appellée Anewone par Pena, ales teftes comme le Coquelicoc, pluseftroices, plus longues & veluës, fans queuë. La grande les a piquantes, veluës, rondes, & canelées , au deflus defquellesil ya comme vne monftre d'vne petice tefte ou d vné queuë. L'vne & l'autre a la graine plus petite que le Coquelicoc. * Du Pied de Lieure, RSC APN XXXV I YAloscoripe effibriefen la defcription duPicd de Lieure; qu'il 'eft poifible de ÿ) pouuoir cognoiftre lewuray Pied de Lieure pource qu'il en dit Toutefois Dodon,Fuchfe, 42 les Allemans, & quañ tous les Simpliciftes tiennent ,que la plante qui efkicy peinte , eft Liu. 4 e. 42: ? Ie uray Pied de Lienre, qui a efté ainf appellée pour raifon-de fon efpic velu, qui tefem- Ée l'hift dés ble-propremencà vn Pied de Licure. On l'appelle en Latin Pes Leporis; 8c par aucuns Leporis cum a Bum, 8e Trifolium bumile :en Allemand Haferfichf<;ou Katzenkler. Hippocrate l'appelle Lagopyron, Les noms. comme il a efté dit #4 chap.du Grame,;pourcequ'elle croit parmy les Bleds, comme qui diroit, B/ed de Lieure. Aû reftele Pied de Lieure ales tiges rondes, veluës les fueilles quiretirenc au Trefle, sm . : CRE #4 . és } commun, longuettes; {a graine vient en des pétites grappes ou efpics veluës & cottonées, qui Pied de Lieure commun de Matthiol. Pied de Lienre commun, de Fuch/e. refemblent fort bien à vn pied de Lieure, & eftfort aftringeante. Le Pied de L'eure ainfi que dit Zelies, Pline, croift parmy les bleds. Diofcoride dit & macaus, c'eftà dire, aux allées des Iardins, comme ÉRaRes aucuns l'interpretént. Cornarius l'a craduit , atx rayes, adiouftant que pour cela il n'y a pointde contradiction, encor que l’vn die parrey les Bleds, & l'autre aux rayes : car, dit-il, cecy s'entend des rayes des Bleds. Cn voit cefte plante principalement en Tuillet & en Aouft. De ce que deflusil A ai appere que celte plante, qui eff fort frequente parmyles Bleds par toute l'Europe, eft le wray Lago- Pus; où Picd de Lieure des anciens. Et mefme fes vertus le declarent encor plus afleurément. Dio- Les vers. {coridedit.que le ‘Pied de Lieure beu en vinreferré le ventre,&z s'il y a dela fieureillefaut prendre M is à ; k / , A : k H n aucc d’eau. Applique aux ainesil guerit leurs inflammartions. Pline quaft par les memes paroles Liu26.e.8, dit; que le Pied de lieure arreftele Aux de ventré beu -auec du vin ou auec d’eau s'il y a fieure. On le lie aux aines pour en guerir les inflammations. Ce fonc quafi les mefmes motsde Diofcoride. Galien dit , que le Zacofuselt de verru deficcatiue ; tellement qu'il deffeche fort bien le flux de Liure 7. des ventre. Doncil appert, dir Fuchfe,que c’elt icy le vray-Lagopus, d'autant que le nom,& la figure luy sue Fa conuicnnent forebien ; & mefme pour le regard du lieu où il croift, & de fes vertus & proprietez, EU, . pource qu'il eft aftringeanc & defccatif. Et qui plus et, on voir que tous vfenc de cefte plante en la N 372 Liure[V.de l'Hiftoiredes Plantes, Sorlech17 en la dyfenterie, & au Aux de ventre. Matthiol attribueaufi lés mefimes vertus à cefte herbe. On du 4.liur.de Dioic. baille , dit-il , les fucilles de Lagopus , les grappes & la graine puluerizées, contreles dyfenteries, ëc autres flux de ventre, çontre les vomiflemens bilieux , &: aux cœliaques auec du vin afpre , où du fuc de Gtenade. Lx decotfion de toute la plante en y adiouftant des fueilles de Mauue faite en vin doux, eft bonne pour les accidens de la veffie, fpecialement contre l'ardeur de l’vrine. Sz graine eft bonne pour ceux qui crachent le fang. La cendre des grappes appliquée en liniment ar- refte le flux des hemorroides. Aucuns fe feruent-de fes grappes à corcher le fondement des dyfen- . terics, eftimans que cela fert pour referrer. Toutefois Matthiol n’afleure pas que cefte plante foic le vray Lagopus de Diofcoride. Pena dit, que la graine du Lagopus eft fort aftringeante, & fi defic- catiue , qu'elle fert de fouuerain remede à ceux qui endurent vn flux defperme. Parquoy il-ne fauc point douter qu’elle ne face reuenir la chair aux vlceres creux, & qu’ellene les cicatrize, pourueu qu’ils ayent efté bien mondifiez deuant que d'en vfer, comme Hippocraté l'a dir. Mais fur cout cefte plante eft propre pour empefcher qu'il ne s’engendre des enfleures en laine, & pour referrer leshernies ou rompures. Le mefme Pena a pris garde qu'il y a vne feconde efpece de Pied de Lieure, qui n'eftpas fi commune: & toutefois elle croift auffi parmy les Bleds , dont ils’en treu- uc de deux fortes : l'vne qui a les fucilles du tout femblables à la précedente , excepré qu'elles ne Pied de Lieure grand. Autre Pied de Lieure aux fucilles effrostes. NL: re on LT? à N° INR EL y N à \ : Dh À 4 À ê 1} 2 1 ù 3 4 1 4 LITE i DH 4, font pas fi aiguës, & retirent mieux au Treffle des prés. Ses riges fonc plus fimples, fans neuds, quafi toutes droites, de la hauteur d’vne coudée, portans des efpics à la cime de la longueurde deux poucées , aflez groffes, &z plus veluës & cotonnées ; auec desfleurs aufli veluës , femblables à celles du Trefle des prés , rougeaftres,, cirans fur la couleur de pourpre, bayesbrunes , & pailes. Ji ditqu'il en a cueilly aux prés de Vegani , & pres de la Fontaine publique qui eftoient fort belles, au mois de luin & de Juillet. Quant à l'autre, il l'appelle Lagopus angustifolia , c'eft à dire ayant les fuéilles eftroites, & dit qu'il croift fut l'orée des champs, & le long des chemins à Selle- neuue de Montpelier; & en Dauphiné affez pres du Pontdu Sainét-efprit , & enbeaucoup d'au- tres lieux, ayant les fueilles beaucoup plus eftroites & plus longues, quifonc trois à trois, retirans en partie au peucedane , & en partie à celles du Trefle, verdoyances ; la tige d’vn pied de hauteur auec quelques neuds, defquels il fort quelques branchettes en façon d'ailes , au fommer defquelles il y a desefpics. qui font comme des queuës, refemblans à celles du Lagopus , duquel nous venons de parler. Les fleurs de ces efpics rombent enuiron le remps des moiffons,& laiffent des grandes areftes, & les efpics fecs , dont la bafleeft piquante , dans laquelle il y a la graine petite & ronde, femblable à celle de la Jugioline. Toutes les parties des plantes fonc deficcatiues, & aftrin- geances, fur tout l'efpic , principalement du Grand. Lobel auffi nomme Lagopum folio pinnato , la planre que Tragus appelle Gyrifus:8c Cordus Trifolium magnum.de laquelle les fueilles fe Re | 4 ÿ in D _ Duladanedes Bleds. Chap. XXXVII 373 K ' . A . ‘ | . bien euidemment : car venans à fecher, fpecialementaux regions chaudes , comme en Picdmont, - > . . CT" elles fe fronciflent & prennent vn luftre fi beau , que l'on diroit que ce font plumes d’oifeaux, re- femblans àla Feuchiere appellée 0/munda, eftans trois à trois attachées à des queuës. Sa fleur aufli eftrouge, fort femblable à celle du Pied de Lieure. Nous auons mis le pourtrait de cefte plante ## linre des Buiffons, au chap. du Cytifus. | Ladane des Bleds. CHAR, XXX/PII. | NT A AVE AS fé, LINE appelle cefte herbe Ladare Les nom: j VE RQ @Ÿ des Bleds ,à caufe qu'elle a les fueÿy. Hu26.ch.8: NS SS "NE FA les comme le Ladane; & pour raifon ue BOT | SE du lieu où elle croift : les aucres l'ap. lÆ FAN e NN De S MA pellent Tesrabir angufifolinm. Pline | DR FAR dit qu'il y 4 de deux fortés de ce La- VS va blanc,ë& l'autre rouge.Tous deux ont les fucillés cotñnme le Ledum, eftroites, lon gues , & {or- tans deux à deux par certains interuallessvne tige fule de la hauteur d'vn pied , rouge pat le bas, iettant puis apres plu- fieurs branches 8z furgeons. Leur fleur et comme celle du Martube,entouruant tour à l'entour la tige,qui luy refemble auffi : carelle eft par fois blanches , & par fois rouge, d'vn gout afpre. Ils ont aufi plufieurs racines. L’vn & l’autre ) croilt aux terres pleines de pierrès parmy les Bleds. Au A L : - , : iu, 2ÿ.c.8, LUN refte Pline dit , que ces Ladanes referrentle ventre, pilant re mr. l IN l | & blutant celuy qui croift és Bleds ; il le faur prendre en N eau miellée ; & pour la bile il le fauc prendre en vin. En vn autre endroit il dit,que le Ladane qui croift parmy les Bleds se cie j NE LE \ eftant pilé adougitles fieures, qui font caufées par humeus c ALI ANSN froides, LE LICE AN De \ rs É L LT) À — PTE CT fr J}\ À La formes ù SS RSS VOTE > ; Polycarpor, CHAP. XXXFIIL NY E s T E planre croiftaufli de foy- > mefme emmy les champs, & fur le bord des terres , fingulierement quand la faifoneft humide ; & eft 7° 77 appellée Po/ycarpon , pour la grañ- Sy de abondance de la graine qu'elle £4 forme, poïte: Elle eft de la hauteur d'vne / paume ; & fair plufieurs tiges cen- dres, noücufes, qui s’entrecroifent lvne laurre; des fucilles petites , eftroires, qui retirent aflez bien à celles du Gencure , excepté quelles font plus petites, êz ne piquent pas,entre lefquelles fortent les fleurs en façon d’eftoiles,de mefine coulcur que la rige, à fçauoir cendrées. La racine eft cheueluë, dela longueur d'vn doist. Dodon Liust.6b:6 s: tient qué c'eft vne troifie{me ef pece de Renouée , & quelle a quafi les mefines vertus. Aux Geoponiques de Cafian il parlé d'vne plante nommée Polyforas. Aucuns tiennent que Lit-20ch41 c'eft la femelle de la premiere cfpece du Polygonon de Pline, é quieft la moindre, & la moins noire, & qui a plus de neuds, portant fa graine deflous chafque fueille: | l DelHedifaron, | _ CHAP. XXXIX TRE Sur le chap. FSQ E s Grecs ont nommé fduTeper , 8 TeAexuey Ja plante qui cft noïmméeen Latin Secnri- té 9.duls: @ dacasou bien, comme lic Turnebus, Securiclata pour raifon de lafortne de fa femence. de vi & Diofcoride ne fair mention que d'vn Hedifaron Matthiol en fait deux efpeces,le Grand, À 'Stede % &c le Petits comme auf, Dodon. Dalechamp adioufte letroifiefime. Hédifaron ,(elon chap: 70; Tome premiur. IT Diofeg Le liéds | Les noms. La firme, Liu. 129. Liu.27.c.12. Hédifaror de Dodon. Âu traîtté, des Bleds. Hedifaron grand , où de Matthiol, mr 2! GU à ” = Petir Æedifaron de Matihiol. | yes à 274 LiureIV. del'Hifioire des Plantes, Securidaca, Dio fcoride ,eft vne plante ayant les fueilles comme. le: Pois ciches ;& porté {a graine roufle dans des goulles re- courbées en façon de cornes , qui refemble à vne coignées qui tranche des deux coftez , d’où la plantea prins {on nom. Elle cft amere au gout , bonne à l'eftomac prinfe en breuuage. On en met aux antidotes. Pline en dit quai rouë de mefme: Nous auons , dit-il , defa dit, que le Pe/ecinum croift parmy les Bleds, faifant plufieurs petites tiges, & ayant les fucilles femblables aux Pois ciches. Il porte fa graine en des goufles courbées comme descornes, trois à trois, ou quatre à quatre , comme la Nielle, Nousfçauons » qu'elle eft amere, & bonne à l'eftomac. On en metaux an- tidotes. L'Hedifaron grand de Matthiol produit plufieurs tiges dés la racine, minces, rondes, & fonples ; les fucilles longues, femblables à celles des Pois ciches. Ses fleurs font de couleur :de pourpre clair, tirant fur le rouge comme celles des Pois, mais moindres. Ses gouffes font plattes, en façon de cornes, recourbées au bout, dans lefquélles il y & vae femence roufle , amere, retirant à wne hache. Iln'a qu'vne racine blanche, auec quelques autres menuës. Le Petit et prefque femblable au grand, fi ce n'eft qu'il ales fucilles moindres , rebouchées au bout. &en plus grand nombre. En outre fes tiges & fes branches, 8 en fomme toutes fes parties font moindres. Ses fleurs 'refembjent affez bien à celles du premier ; mais elles font fort pettes, defquelles il prouient des petites cornes rondes, re out-! bées , & aiguës au bout , qui font rouffes lors qu'elles-font meurces, dans lefquelles eft la femence femblable à celle Hedifaron 1. de Dodon. OT WU TN du precedent, finon qu'elle eft moindre, & plus menuë. Sa racine eft graile, longue, blanche, &. entre fort auant enterrée. Dodona misle pourtrait & la defcription d'vn autre Hedifzrom, qu'il merpourlepremier. Ilfait plufieurs tiges dés la racine, de la longueur d'vnecoudée, rondes, Ses fueilles font longues, & encaflées de plufieurs petites fucilles fouples, rondes , femblables à celles des Vefles,ou Vefferon, & autres femblables; fes fleurs iaunes, attachées à des petites qüeuës apres lefquelles il y vient des gouffes longues,plaines, va peu courbes, dans lefquelles il ÿ a plufieurs grain! DelHedifaron, Chap XXXIX. DS LA à | grains, fais à angles, roux & amers, refemblans à vne hache.De cefluy-cy mefme il y en a vneau- tre forte;ayant la tige & les fueilles femblables au precedent ;fice neftquelles font moindres. Ses « - f + pe 4 » À € goufles font plus courtes, & mieux recourbées,dans lefquelles ilya des grains quarrez, qui ele blenc auff à vne hache trenchant des deux coftez. Quant'au plus perit Hedifaronil eft ainfi appellé, pource qu'à comparaifon des autres il fai c les plus petites soufles detous. Ilala racine menué, { , 5 courte, blanche: les tiges quafñ d'vn pied de long , couchées fur la terre. Ses fueilles font commé 4 \ FF % 2 celles du Trefle des prés, dont il y en a plufieurs attachéesà vne queué, au bout de laquelle il yen \ 1 0 . 5 » à coufiours trois, Il fair plufieurs fleurs iaunes, {ortans tout à l'entout delacige. Sa graine eft roufle, | Hedifaron le plus petit. A PEN C LA PSY < Z 4) ET) den SUN EN Ÿ) NO IR NS SN 11 — RL | O7 5 = Ë = LINE SS A) À be : US 7 187 = KA ar F. o Q 6 = K qu LD (L QP \, 2 NZ ie ZT cs g QUIL 7 ANS Ü Tome Prewier. Autre Hedifaron de Lobel. LLAIRIN NS LA «7 à LA effant attachée à fes gouffes , [ans qu'il y ait aucun efhace entredeux. Il croifl enterre grafle, &r fur tout pareny les Bleds, G' terres Labourées, parquoy les labonreurs 1 haiffent. Dauantage il citée mal faire mourir : car s’il rencontre vn bon fond de terre, iliette fes racines droit contre bas, iectant tous les ans {es branches à cofté puis l’année apres il poufle d’autres racines enrerre. Par- Lé livre, quoy il Le faut du tout arracher, quand la terre eft moüillée; car il en mourra pluftoft ainfi faifanci autrement fi on en laifle tant foit peu , cela eft fuffifant pour le faire reuenir. Oril commence À : [A " * , . | 2 bourgeonner en cite, & eft parfait en automne. Voilà ce qu'en dit Théophrafte. Doncil appertque : / LES + . : : : P line a emprunté tout ce qu'il en dit, en partie de Diofcoride, & en partie de Theophrafte, ex- cepre ce qu'il dit, que / Arreflebenf deuient cfpineux apresle printemps : & Theophrafte dit, qu'il bourgeonne feulement en elté, & eft patfait en automne. Aucuns lifent autrement ce paflage de Pline, le diftinguans ainfi: Ancuns aiment mieux appeller L'Arreffcheuf\Ononissque non pas Anonis. C'eff vne plante branchucsre[emblant au Fenugrec,fi ce n'eflqwelle fait plusde branches: plus veluës, dr | ? a 25 7 1 > k " quelle a des efp 4ites ; © fent bon. Onen mange l'ayant confite en [el apres Le printemps, À [cauoir an y (4 p) , : () 1 k. x 1 . commencement de l'effé, lors que [es tendrons font bons pour confire. Ces defcriptions monftrént eui- demment que la planteicy peinte eft / Aron : car élle produit desbranches srefles, fouples, gar- Er forviés nies de fueilles de couleut de vert-brun, rondes, qui retirent à celles dela Rue, ou du Lotus des LA " c ô a. J r prés , entre lefquelles il fort des efpines aiguës , & bien pi- TA RCE $ se Arr fl cbenf. quantes comme d’aiguillons. Sa fleur refemble à celle des . D LL " : « k " >, ‘ Pois, de couleur de pourpre clair. Elle faicdesipetites gouf- K =® fes, pleines d'vne graine large. Sa racine eft blanche-brune, VE fort fouple,eftendant fes branches au long &au large: pour C3) \ cette caufe eft elle bién cogneuéaux païfans,nonfeulement = NS pource qu'aucc fes branches & racines longues elle retient ANA <' fouuent la charrue;mais auffi pource qu elle pique les moif- LIÉE Ÿ fonneurs. Elle croift principalement parmy les Bieds : & D fleurit en luiller & en Aouît. En auromne elle a tout fon creu. On la confit en fel, dit Diofcoride, deuant que les ef- pines fortenr, &éft bonne à manger. S4 racine efchaufte &c fubtilie. Son efcorce beuë en vin fait vriner,& confume les crouftes des vlceres. Sx racine cuite en eau & vinaigre ap- paife la douleur des dents, fi on s'en laue.On tient que /4 de- cottion d'icelle prinfe en breuuage guerit, les hemorroides. Oribaze n'a pas mis cette derniere claufule, ny Pline auf, encor qu'il foit tout cercain qu'il a emprunte tout ce qu'il en dit de Diofcoride ; à fçauoir ; qu'on la mange confire en {el ; qu'eftant fraifche elle confume les crouftes des vlce- res. Saracine cuite en eau & vinaigre appaife la douleur US L2 Ÿ TVR AN js De des dents. Prinfeauecdumiel elle fair fortir la grauelle. On NA BR : la fait cuire en vinaigre miellé iufqu'àla confumption de \ ; Re la moitié , pour ceux qui ont le haut mal. Selon Galien , la ; rm À: NN racine de /’arcffebenf eft chaude au croifiefmie degré. Elle # = eft fort profitable ; d'autant qu'elle eft aucunement deter- => fiue &incifiue. Parquoyellene prouoque pas fimplement . l'vrines mais elle rompt aufli la pierre. Par mefme moyen ellefaictomber les crouftes des vlceres. On s’enfertauffi à la douleur des dents , ordonnanc de la faire cuire en vinaigre miellé, & s'en lauerles dents. Matchiol afleure,que la raciue de l'Arreffe- » beufeft de grande efficace pour rompre la pierre, & la faire fortir hors, fingulierement quand les conduits de l'urine font eftoupez, & que cela s'eft veu par experience en plufieurs, lefquels eftans : / L ee : tourmentez par la grauelle ont recouuert leur premiere fanté pour auoir prins en vin la feule ! . Fr 2 2 ve PE & 3 1 . efcorce de Ja racine de cette herbe en poudre: & qu'il en a cogneu qui ont efté gueris d'vne her- nie charnue , queles Medecins tenoient pour incurable, finon en la coupant ou cauterizant, pour rauoir feulcment v{é par plufieurs mois de la poudre de cette racine. Mefme cetre pondre confume les crouftes des vlceres. Eftant cuite en vinaigre miellé elle appaile la douleur des dents, fi on laue la bouche de ladite decoëtion ; principalement quand il ÿ a abondance de phlegme. Aucuns mefmetiennent , que la Jéwle decoéfion de ces racines guerit les hemorroides. Ileft bien certain, … que certe decoétion eft excellente pour defopiler le foye, &cles veines. On prend quatre liures de ï » l'efcorce defdires racines frefches , & les ayant taillé en menués pieces , on les mer trémpet eñ …huict liures de Maluoifie, puis on met le cout dans vn Alembic de verre, & en fait on diftiler l'eau au bain Marie. Cette eau ainfi diftilée prinfe en breuuage au poids de demy liure , non feu- lement nettoye les reins de la grauelle, & fait vriner ; mais auffi la vefñlie, & le col d’icelle, quand Le lieu. Leronpss Liu.3.ch.:8; Les vertus. Liu27:ch 4, Liure 8. des fimpl. Le teñperas METRE « Suïlech:182 uz. lin. dé Diolc. il eftremply d'excrement vifqueux. Ilyen a quiappellent cette autre herbe qui eft icÿ pourtraite, Tome preurier. EF 3 Arreffa 278 Liure IV de l'Efiftoire des Plantes, Arre chenf 1aune Jars efbinest Arreflebenf fans efpines :les autres l'appellent grand Melilor, ou Natrix de Pline [elon l'opi- Melilot faunage gras. Aucuns eftimenc que ce foir la plante que Pline appelle Narrix, pource que non feulement {a racine arra” chée ; mais aufli toute la plante fenc le bouc. Ou bien , comme aucuns l'interpretent, a vne odeur du Birume, & fort puante. $a racine eft noire, grofle,diuifée en plufeurs parties ligneufes. Elle faic plufieurs tiges couuertes d'vne efcorce rou acaftre. Ses fueil- les refemblentau Treffle des prés, & fentent mal, fi on les broye entre les doigts. Sa fleur eft iaune, ayant des lignes rouges, fem blable à celle dés Pois. Elle porte fa graine dans des goufles.. Elle croift en lieux fecs , & fablonneux. Ona treuué par Expe- rience qu'elle fert contre tous poifons, tant prinfe par dedans, qu'appliquée par dehors. Les Dames de la Marque d'Ancone croyentafleurément , qu'elles chaffent auec cette herbeles Fau- Vnes. Le croy que ce font des efprits qui vont ainfi courant, con- tre lefquels certe medecine fert. Liu yo cvs ni08 des Simplecifles. 2 \ ô # Des Po, CHAP. XLI. à = . l AW VSQYES icynous auons parlé des Bleds,& de leurs Ÿ Ÿ 4 imperfections ; & des autres herbes qui croif{ent par- ILES my:1Il refte maintenancà parler des Legnmes. Vaxto = NS tient qu'on les appelle Legumina en Latin du Verbe Lego , pource qu'on ne les couppe pass mais qu'on les arrache. Gelle les äppelle Zegumenta. Les Grecsles appellent ges Theophralte yédpowa. Or pource qu'entre les Zegumes les pois NS fontles plus cogneus, nous conimencerons par iceux. En Grec A SS le Pot s'appelle « TIGE, Plufieurs eftiment qu'on es somme auffi | SN ST du Aéxvbky : mais improprements car Galien cefmoigne , que la Au linre du boüillie faite de farine de Lesumes s'appelle Aéxubey en Grec, quand ildic: l'appelle Ernos le potage dc mat ir des Légumes efcorcez € concaffez : & Lecythum La boüillie qui fe fait de leur farine cuite ex can, auec quelque graille. Dont les Grecs appellent Lecytopolai,ceux qui vendent de telles viandes. Toute- tefois le mor AéxvÜGr en Greca bien d'autres fignificarions, qu'il n'eft befoin de dire à prefent. Au refte on dir,que les Poë ont efté nommez en Latin P4/4, dela ville de Pifc,où il en croifloiten gran- de abondance. En Allemand on les appelle Erbf*. Il s’en treuue de deux fortes:çar les vns croifléentemmy les chäaps, qui fe couchent , & vont rampant par deffus la terre ; &les Liu x ch,23. BTE, Les noms. Les efpeces. Macchiol for Lio'cliur.z ch P.10*. - \ à Ruei liure 2, à autres qui montent en haut, pourueu qu'on leur mette des chap, ras branches d'arbres aupresanfquelles ils fe puiflent aggraffer di par le moyen de leurs filets, qu'on appelle Pois ramez. Les Pois fonte lestiges creufes , branchues, efparfes par deflus la cerre,s'ils netreuuent des branchés où s'appuyer, rondes.8& frailes,êz plufieurs fucilles longues.larges,efpefles,& vn peu grafles,auec plufeurs Aeaux par lefquels ils s'attachenc aux branches qu'on leur met aupres pour les fouftenir. Leur | fleur eft blanche, faire comme vn pauillon, ayant vne tache de pourpreaumilieu. Les goufles fonclongues & rondes, | Ÿ dans lefquelles font enclos les grains ronds , qui font verts Ÿ du commencement, & fe rouchentl'vn l'autre ; mais eftans ! fecsils ont des angles inefpaux,& deuiennentblancs,ou iau- 2 naftres. Leurs racines fonc petites & foibles. Columelle dir, } que les Pos aiment vne terre menué,vn lieu tiéde,& d'auoir _ fouuentla pluye.Selon Pline,il faut planter les Poÿ en quel- Le lieu. DH ! , Liu2.ch.12. que lieu qui foir à l'abry 5 d'autant qu'ils craignent merueil- DIE leufement le froid:8 que pour cela on ne les feme en Icalie Lerarps. finon au printemps, & en terre ménuë.Îls fleuriflent en Iuin & en Juillet, puis apres ils portent le fruiét. C'eft merueille que Diofcoride n’a point fait métion de ce Legume,qui tou- refois eft fi commun, veu que Theophrafte, Hippocrate.Ga- lien, Paul Æginera, & Pline en ont bien parlé. Car Theo- phrafte dir ainfi:Enre lesLegemes les vus ont la fucille ronde, | comme Liure 9, de huit, ch 3° De la Feue, Chap. XLIL 279 comme la Feñe les autres longues,comme lesPois Puis aptes:Les autres ont La tige qui feconche comme l'Ochrus, les Pois, @ le Lathsrus. ‘Selon Hippocrate les Pois ne font pas fort flatueux ; mais paflenc Liurer des mieux par le ventre. Selon Galien, les Pois font du tout femblables en fubftance aux Feues, &fe mangenten la mefme façon : toutefois ils fontdifferensen deux chofes , qu'ils ne font pas fi flatueux que les Feues:& en outreils n'ont aucune vertu deterfiue;pource demeurent ils plus à paf- fer par le ventre que les Feues. Paulus dit, que le Pos eft bien enfléstoutefois qu'il ne fait pas tant de vencofirez que les Feués. Dontil apperc, que ceux là fetrompent grandement, qui difent que le boüillon des Pois fait purger les femmes accouchées,& leur fait venir le lai® : qu'il gucrit ceux qui ont la iaunifle,8c eft bon aux hydropiques:car commeetil poflible qu'vn medicament froid & {ec face ces effects Hieronymus Tragus a efté caufe de ceft erreur,penfant fans raifon que le Pois fufr le Ciche arierin,qui a les fufdites facultez. Mais nous dirons en {on lieu, quelle difference il y a en- tre les Pois,& le Ciche ariecin.Puis donc que les Pois fuyuant l'opinion de Galien,n'ont aucune ver- tu dererfiue , il fe faut bien garder de donner leur bottillon aux accowchées; mefine leur purée ne lafche aucunement le ventre.Les Pois nouucaux que l'on mange auec la goufle font rotter.Aurefte iln y à Legume plus cogneu aux païfans en France, qui les gardent apres qu'ils font fecs pour s’en fcruir toute l'année, les ayant efgouflez : car ainfils fe conferuenc 1 6 long temps. Mefme les riches les fontcuireauec de la chair falée,ou Pois d'Amerique. du lard, & s'en fair vne fort bonne viande, qui ofe mefime comparoir aux grands banquets. Or il ne faut pas oublier le Pois efcarlatin Amerique , qui eft creu d'vn Legume femblable à vn Pos , ou à vn Ers. Ses grains font enclos dans vne goulfe, quafi comme celle des Pois faunages,pleins de moëlle,durs,ronds,& longs,cotime les grains de la Piuoine 3 mais plus petits, & rouges, & reluifans, auec dés ta- ches noites rondes, bien apparentes au droit du germe. Au demeu- rantils onc vn gouft amer, comme quelques Legwmes. Me Ur CHAR. XLIL SE Es Grecsappellenc la Fere nuau@r, à caufe de à fertilicé : Sc HVauec evo, C'elt à dire Feue Grecque, pour la diftinguer d'auec celle d'Egypte. On l'appelle en Latin Fx44, & aufli Fab lun , felon le cefmoignage de Gelle, & Feftus: en Arabe hachille, babalté, où Buchale :enralien Fana:en Allemand Boses. Nousauons deux fortes de Fenes, qui font differentes pour raifon de la couleur : car il y en a de b/anches,on pajles ; & des noires, ou rouges-brunes. La Fene,dit Pline,ctoift auffi de foy-mefmeen plufieurs lieux, comme aux Hles de la mer Seprentrionale, queles Larins onrnommées pour ce refpe@ Fsbarias. Me me en Batbaricles Feyes faunares y font coômuncsimais elles font fi dures, qu'elles n’amoliffent point pour cuire que l'on face. Or la Fene fait vne tige longue, quarrée, droite, liffe,de laquelle il fort des petites branches fans aucun ordre. Ses fucilles font grafles, lifles,& à demy rondes, retirans à celles du Pourpier.A la cime de chafque branche il fort vne queuë ou filet.fimenu qu'il fe perd aifément. Les Aeuts forrent par les ailes des branches, dontil y en a plufieurs attachées en: femble à vne queuë en facon de grappe feulement d'vn cofté.pendantes par ordre,de diuerfes couleurs, heriflées, & créftées. Les goufles fortent premierement des fleurs qui font au bas de la tige, plus grofles que celles des autres Le- gumes, plus grandes, 8 plus poulsues, dont le bout va finif- fant en pointe, dans lefquelles fonc les Feses, qui font ditfe- rentes en forme & en grandeur : car les vnes{ont grofles,les & autres perites.les autres rondes,ou plattesiles vnes blanches, SU les autresrougeaftres,;ou noirafres. La plante n’a qu'vnera- NP cine, ligneufe & cheueluë. Matthiol dir, que la Fese fauunage croift parmy les champs,& fe traine par cerre,ayant les tiges La Fene cultinée. DÉHEE QUAI END nc Up | Ù carrées, qui s'entortillent l’'vne à l’autre: les fucilles la Feze KE domeflique. Sefleurs font incarnates & blancheaftres, def- (on NS quelles il vient des gouffes plates, beaucoup plus petites que celles des Fees , dans lefquellesiil ya des grains ronds, qui ontle mefme gouft que les Feves. Au- cuns, dit-il, prennent cette plane pour l’A4rac#s de Galien. Theophrafte dir,qu'entre les Legumes iln'y a que la Fee qui ait latige droite. Ecvn peuapres : fe x les fleurs Are tant pour raifon II 4 4e alim, Liu 1.ch.70. Match. {ur le chap, 161.de Dieic.liu,2, Les 2054 i Lesefhecess Liu.18,6 226 La former Liure 8. de l'hifl.chap.s + s : | | 4 L 280 LiureIV.del'Hiftoire des plantes, + de l'endroit où elles fortent,@'naffipeur raifon de leur nature 1. Il dit dauantage;1/ far femer à bonne heure le Millet, Les EN TA Feaes entre tous les autres Légumes:car à catfe quils font sen- = 7 dres,ils ont befoin de fe bien enraciver deuant l'hyuer. Pline HAN dits qu'il faut femerles Feses deuantle coucher de ja pof- Sy finiere,deuant que tourautre Legume.à fin qu elles sous NT cent deuant lhyuer. Vn peu apres :Virgile, dit-il, en SN de les femerau printemps,comme on fait au quartier d Jta- ND lie , qui eft à l'entour du Pau: rourefois la plus-part US KE N mieux le fourrage des Feues hyuernales,que des cramifes. Ce AJ VGA que Theophrafte diraufli: Les Legwmes n'ont qu'Ume TRACE, ES NN CINÉ ; excepté la Chap,rliur, ce M re & 2 LE Sutton p NA AL à e ant Aumefliure Ps È chap.7. g \ , pate œ Liure 8. de L'hift, cher, di) br HA A {il s de 7 À 7 N M EST LA NON SEE Liure 8. de AE , Lx l'hifehe, Phrafte auffi déclare, combien c'eft q Liure 8. de lekrs fleurs, puis petit à petit contremont. En outre le mefme Theophrafte dir : Le Cyamos eflané VERT, cu.6. Linschre. Pont pas beoin que de peu de pliye : car ils font incontinent meurs. Ce que Pline a tranfla- Chap. lis, #e point. Theophrafte dit encore : Le Cyamos, comme il à effé dit, n'eft pas autrement fal- del'hitt, Dôden lit l'E . Aa 3 a , : MS ne nes communes, que nous ne deuons point douter de reietter l'opinion de ceux qui difent , que no- auvainé fre Feue commune n'eft pas la Feye des anciens ; mais vn Legume d'autre nom, à fçauoir /e Phafiol. de Bleds, | mefme gouffe lors qu'elles commencent à croiltre , que quand elles font meures. En outre, les “anciéns De la Feu; Chap. XLII. 381 anciens n’auoient finon des petites Fenes ,qui fonrcomparces quant à la groffeu ; aux bayes du Lotus, ou du Terebinthe , ou de l'If pour le plus. Mais nos Fezes eftans cultiuées font deucnuës plus grandes , plus grofles, & mieux nourries ; & ayant mefprifé, la peritefle de celles-là n'én ont retenu que le nom , fans que pour cela ce foic vne autre efpece , n'y ayant point d'autre diffe- … rence, que pour raifon de la srofleurs & non pour raïfon du naturel de là plante , ou de fon tem- pcrament. Or quant à ces petites Fenes,il en croift à force en Italie, en Brelle, & parmy les Alpes,8c en Flandres , défquelles ils nourriflenc le beftail : mais fur tout elles fonc bien communesen Añ- glecerte ,où ils en font du pain pour la cheualine en lieu d'autre Bled. Ilfe treuue bien auf des Feues faunages, qui fonrencor plus petites que toutes celles-à. Et de faitles païfans de Brefle,& de Mafconnois ne mangent point de pain, où il n'yait de ces petites Fewes rondes partny vn peu de Froment & de Segle. Outre routes les marques que deflus,ona defia treuué par experience, que toutes les vertus 8 qualitez, que les anciens ont attribuées à leurs Feses , appartiennent r'ufige, & aufiaux noftres,, foit qu'on les confidere comme viande, ou bien comme medicament. Diof- ÉRnee coride dit, que les Feues mangées font venteufes , & de difficile digeltion ; & caufent des{on- ” ‘7 gesfaicheux. Elles font bonnes à la toux, engendrent de la chair, 8 font moyennes entre chaud kfroid. Cuitesen eau & vinaigre, 8 mangées auéc leur efcorce, elles feruent aux dyfenteries, & &caux cœliaques. Ileft bon d'en mangér contre les vomiflemens. Elles enflent moins, fi on ierte la premiere eau où elles ont cuir. Les verdes font pires à l'eftomac, & engendrent plus de vento: fitez. Galien dir, que les Feses enflenten quelque façon qu'on les apprefte , & pour cuire que l'on les faces au lieu que Orge mondé perd fa ventofité en cuifant.Or ceux qui prennent garde à tous les effets que chaque viande caufe en noftre corps, ils fe fentencenfler tout le corps apres auoir mange des, Fees, comme s'il eftoic plein de vent 5 principalèment ceux qui n'ont pas accouftumé d'enmanger, ou fi elles ne fonc pas bien cuices. Or les Fewes ont vue fubftance , qui n'eft pas foli- de ,ny pefance ; mais fpongieufe , & legere, quia quelque vertu dererfiue, comme l'Orge mondé: car on voir notoirement que la farine des Feues rettoye les ordures de deflusla peau. Cequeles femmes & les corratiers des efclaues & des enfans {cachans bien, vient dela farine des Feues aux cfluues , comme les autres du Nitre, oud’Aphronitre , & autres chofes abfteifiues. Elles s'en frot- tent auf le vifage : car elle ofte les lentilles qui fort au deffus de la peau. Par laquelle faculté elles paffenc plus vifte par le ventre , que les viandes qui ont vn fuc gros & vifqueux, & qui n'ont au- cune faculre deterfiue. Or puis quele potsge de farine de Feueselt venteux, à plus forte raifon les Feues entieres le feront encor plus. Toutefois fi on les fait frire, elles perdent bien cefte venrofité: mais elles font de dure digeftion ,& demeurentlong temps à pañler, & donnent vne nourriture groffiere. Que fi on les mange vertes deuant qu'elles foienr meures & feches, ilen prendra comme des autres fruits qu'on mange deuant que d'eftre meurs : car elles engendreront vne noutritare plus Fumide, & parce moyen plus pleine d'excrement, non feulement aux inteflins ; mais aufli partout le corps. A bon droit donc pourrons nous dire , qu'elles nourriflent moins; mais q u'elles paflent plus vifte. Oril yen a plufieurs qui no feulement mangent les Fees crues 3 m ais aufli qui les font cuire auec de la chair de porceau , comme les herbes potageres :8z les païfans les font cuire auec de la chair de cheure, ou de brebis. Les autres fcachans que les Feses enflent , font cuire des oignons parmy : d'autres ne les font pas cuire 3 mais les mangent tous crus auec elles. Au reftes les Grecs , ainfi que dir Galien, appellent /4 boyillie, que l'on fait auec les Feues frezes ervCY, comme il a cfté dit ## chapitre des Pois. Ainfi donc Os avdguver fera vn potage de Feues frezes,qui + {e fair en diuerfes manieresau tefmoignage du mefme Galien ;le faifant cuire dans le pot tout alim. é clair, ou bien cfpezen vnplat. La troifiefme facon d'apprefter ces Feues frexes eft auec l'Orge mondé : & comme xvéguve érv@x fe prend fimplement pour les Fewes frees bowillies, ainfi xvapi 8 Aéxv0G» fignifie la Farine de Feues bouillie. Paul Æginete ordonne pourles cors & dürillons des us Pieds ou des mains, difanc ; mois à # Aëéxubes nvapiyn uer” des é Urläce,c'eft à dire: La farine de Fenes Pam. ? ef? bonne cuite en vinaigre.Pline dit,que les Fewes tiennent le premierrang entre les Legwmes,pout- Liu.r8.c12 ce que mefme on en fair du pain. Leur farine s'appelle en Latin Lomentun. Elle fait pefer le Bled: car aufliles Feses pefent plus quetout autre Leoume. On les vent pour engraïfler la cheualine. Auffi s’en fert on en diuerfes façons, tant pour le beftail, que pour les hommes. On en mefle par- my le Froment en plufieurs païs; mais fur touc parmy le Panic; ou entieres ou concaffces. Mefme anciennement on fe feruoit de la bowillie faite de Feues aux {acrifices , cflimans que c’eftoir la meil- lcure detoures. Ettoutefois on tienc, qu’elles rendent la perfonné ftupide, & font refuer en dot- mant. Pourcefle occafon Pythagoras deffendit d'en manger , ou Comme d'autres veulent » Pour- ce que les ames des trepaflez y refident: & c'eft pourquoy on en mange aux funerailles des trefpaflez. Varroauflidit , que le Sacrificateur qu'on appelloit F/amen, ne mangeolt point de Feues | pour cefte raifon là, & pource qu'aux fewrs des Feues il ÿ a certaines lettres qui figniñienc triftefle. OrPlutarque ex fes Problemes, rénd vne autre raifon, pourquoy c'elt que Pychagoras def. fendic de manger des Feues : c'eft affauoir, pource que tous Legumes en gendrentmauuais fuc dans le corps, & mefines corrompent les efprits, & pour cefte caufe incitent à luxure. Ge qu'il femble que Liure x, des alim, Üure.r,de la Liuinar, Liv,4c.rr. Liuez C.98. Liu,22.0.25. Jinre,7.des funpl. 382 LiureIV.de l'Hiftoiredes Plantes, que Ciceron mefme ait renu pour vray , quand il dit : P/4407 donques ordonne, qu'on s'aille repofer es telle forte que Le corps Joit tellement difposé,qw'il #'y ait rien qui trouble Les éfprits,@ l'ame. Dont auÎfi il séble qu'il eStoit deffendu aux ‘Pythagoriciens de manger des Feues, ponrce quelles enflent fort,ce qui eff contraire à La tranquillitéde l'efprit qui efl requife pour recercher La verité des chofes. Toutefois Ariftoxenus;ainfi que dit Gelle,refute cefte opinion,affeurant que Pychagoras mägoir plus voloticrs des Fenes que d'aucun autre Legume, pource qu'elles lafchér le ventre petit à petit,& l'adoucifsér. Et quant à ce qu'aucuns s'abftenoient de manger des Feses, Gelle dit que les vers d'Empedocle ea eftoient caufe,lequel auoit fuyuy la doctrine de Pythagorasientre lefquels ceftuy-cy fe creuue: Aero a@s, duo nudpey Son xäens EEE ; CAh ! miferables gens, gardez vous des Cyames. Car plufeurs eftiment, que ce mot Cyame fe prend icy pour les Feues. Toutefois ceux qui ont plus diligemment efpluché, & recerché de pres le vers d'Empedocle, tiennent que le mot Cyzmos en ce lieu cy fe prend pour lestefticules, ou genitoires , qui ont efté ainfi nommez à la façon Py- thagorique, pource qu'ils font ds © va davoi,r aimoi rs avar, c'eft à dire, boss pour faire engeudrer cafe de la conception dr generation des hommes. Par ainfi Empedocle par ce vers à ne deffend pas de manger des Féses:mais a voulu deftourner les hommes de s addonner à la luxure. Cafian en{es Geoponiques allegue ces vers d'Orphée, qui font femblables à ceux d'Empedocle , & fe doinent eutendre au mefme fens: AAd mûs, dehoi, Huet) Don VÜpas ÉTÉ, Toy D AUUBE Dayéey xeDaAds TE PHAAGNY. Miferables ! gardez de manger des Cyames: Car il eff dangereux: au fi les chefs des femmes. Orceltaflez parlé d af | as :de- - } i CT Se) a CA paf € G6 CES CAOIES, Venons Mainteñant Aux Proprietez que les Fenes ont ef MEAC- cinc. Diofcoride dit , que la Farine des Fenes feule , ou auec griotre feche, appaife les inflamma- tions , qui furuiènnen1 aux playesirend les cicatrices de mefme couleur que la peau, aide aux mammelles dans lefquelles le laïc eft caillé, encor qu'il y ait del’infammarion , fait perdre le lait aux femmes. Incorporée auec de farine de Fenu grec, & de mielelle fait refoudre les foroncles, les meurtrifleures de la peau , & les apoftumes, qui viennent derriere les oreilles : & auecdes Rofes, de l'Encens & vn blanc d'œuf elle retient les yeux qui fortent dela tefte, reprime le prunelle des yeux qui veurfortir, & les enfleures des yeux. Peftrie auec du vin elle aide fortaux cararaétes , & meurtrifleures des yeux. Les Feues machées , fans efcorce , & appliquées fur le front , diuertiffenc les defluxions : cuites en vin elles gucriffent les apoftumes des genitoires. On en frotte le penil des cnfans.à fin que le poil n y croifle fi toft.Elles nettoient les vitiligines.Si apres auoir arraché les che- ueux on frotte Îe lieu auec d'efcorce des Feues, ceux qui croiftront puis ap:es ferontplus grailes , ne receuans pas tant de nourriture comme auparauant, L’efcorce des Feues appliquée fur les efcroëlles auec griocte feche, Alum de plume, & huile vieil les faitrefoudre. Leur decoëfion fert à teindre les laines. La Feue pelée, & partie en deux, comme elle fe diuife naturellement, eftanche le fang qui coule par vne piqueure de fangfue,fi on prefle vne des moitiez deflus. Il y a au rexte Grec,ainfi que L'acuna l'a traduit : Les Fenes efcorcées, & dinifées en deux, comme c'efl leur naturel, on a accouflumé d'en appliquer vne moitié pour cflancher le [ang qui conle par La piqueure d'une [angfue, &: la faut ap- pliquer du coflé qu'elle touchoir à l'autre moitié. Cornarius l'a traduit plus proprement en ce fens : La Feue pelée,& fendue en deux par la iointure qu'elle à naturellement ,et bonne pour appliquer an flux de [ang causé par les fangfues:car elle l'effanche,[(i on applique vue partie d'icelle par l'endrort de la iointure. Les Feues, dit Pline, {cruentaufli aux maladies : car eftant brifées entieres , &c fricaflées, puis iettées dans du vinaigre toutes chaudes , elles gucriflentles tranchées du ventre. Concaliées &c cuites auec des aulx elles font bonnes à la toux , où l’on n’efpere point de remede, & à ceux qui ont quelque apoftume en la poitrine, pourueu qu'ils en mangent tous les iours. Eftant mafchées à ieun , elles font bonnes pour faire meurir lesforoncles , & pour Les refoudre. Cuire en vin,& appliquées elles feruent grandement aux enfleures des parties honteufes, & des geniroires. Leur Farine auffi cuite en vinaigre fait meurir & creucer les apoftumes. Mefme elle fertaux meurtrifleu- res & brufleures Varrodit, que les Fees fonchonne voix. Les cendres de Fauas & des goufles de Feues bruflées incorporées en vieil fain de porc font bonnes aux douleurs inueterées de la fciati- que, & des nerfs. L'efcorce des Feues cuite feule iufqu’à la ‘confomption de la tierce partie, referre le ventre. Voilà ce qu'en dit Pline ; auec lequel Galien eft d'accord difanc: Les Feues approchent fort de la temperature moyenne , en cas de froideur, & fecherefle. Leur chaireft aufi quelque peu deterfiue, comme l'efcorce eft vn peu aftringeante. Pour cefte caufe ily a des Medeccins quiordonnentles Feves cuites coutesentieres en cau & vinaigre aux dyfenteries, cœliaques , & à ceux qui vomiflent. Or eftant prifes en viande elles font venteufes , & de difficile digeftion au- tant que point d'autre viande : toutefois elles font bonnes pour faire cracher ce qui eft de mau- uais en la poitrine, & aux poulmons. Eftans appliquées par dehors elles deffechent fans faire mal, Nous en auons fouuenc vsé aux gouttes des pieds, les faifant cuireeneau, & puis le; meflanc aucc 1 L UT | 1 DelaFeue, Chap. XLIT 382 auec de graifle de porceau. Pour les contufions, & bleffeures dés nerfs noùs y auons appliqué 4 73: rine de Feues incorporé en vinaigre mielle:8& Jà où il y eftoit furuenu de l'inflammarion,nous y auos meflé de griotte feche. C'eft aufli vn cataplafme bon pour les genitoires &c tetins:car ces parties , ÿ {uruenant quelque inflammation, veulent eftré mediocrement refroidies {pecialement quandil y a de l'inflämation aux mammelles,pource que le laiét y eft caillé. Mefme ce cataplafine fair perdre lé laittscomme auffi fi on frortele penil des enfans auec de Farire de Fenes,ils feront long temps fans L ACTES AR , on k y auoir du poil.Or là où Diofcoride dit,xvauG uio@ sous à uvre : La Fene tient le milienentre 2 le chaud cr le froid: Galien dit, La Feue eff entre le milieu du temperament, fort proche entre le froid Liu.7.c3. > le fec.EtPaul,qui a cour emprunté de Galien ditiLs Fee n'eff pas loin d'une médiocrité de rem Perature,en cas de froid ér de fee. Semblablementaufi Aëce dic : La Feue approche fort d'un tem Pcrament mediocre em cas de refroidir & deffecher. On peut donc douterà bon droit, queleft ce temperament mediocre de la Feze rantà refroidir comme à deflecher, veu qu'il femble qu'vne mediocrité loir entredeux contraires,efgalement diftante des deux extremitéz. Or puis que le froid & lefec ne fonc pasconträires, comment eft ce qu'il y aura vne mediocrité entrédeux ? Pour cefte Caufe Cornarius eftime qu'aux paflages fufdics des trois autheurs præalleguez ilfaut lire Ségpoives un au lieu de Éngairew, c'eft aflauoir, que la Feue tient le milieu entre le chand & le froid , comme auffi vu. “és Diofcoride dir. Au refle Archigene , ainfi qu'il fe voit en Galien , éntre autres remedes qu'il met . pour les meurtrifleures fait fouuenr mention des Feves concaflées , difant: Faites y un cataplafine Vias-phar. 1 ” local, de Fenes concaffées, pilées,@r d'Abfinthe, &c. Puisapres: Applique deffus des Fenes frezes mafchées, anec du miel. Mefmè anff la Farine de Fences [ans les malle Et Apollonius aufli: De 'Abfinrhe a mefilieu. broyé auec du miel, @ des Feués concaffées en La mefine facon En tous lefquels paflages,le mot iseyuor en Grec feprend pour les Fewes concalées, & rompues en menuës pieces,que Pline appelle F5ba frefa FE G: fratta. Tellement que tpcyuès en cas de Fene eft autant que x42}C\, &c #hosin, en cas des Bieds: Mais /2 Farine de Feuess'appelleen Latin Lomentum fabaceum, comméil a defia cfté dit fuy- uant l'opinion de Pline ;& en Grec xveuvey dAdpoy 8c eve égéypuver | qui eft aufli ordonnée en | ce paflage, meflée auec du miel pour les mourtriffeures de la peau. Toutefois égyuës {e prend Gatau mel bien quelquefois aufli pour la Farine de Fenes, comme à, dauulie, à Aubæpyvos ice 9 péair@n lieu: Ace éoeyuor ,pioye, wse nnpardes Max. C'eft àdire, 1! faut mefler de Cerufe, & d'efcume d'ar- gentpar efgales parties,auec du miel,cr de farine de Fenes,@ le reduire en forme de cerot, Car on né pourroit pas bien reduire /es Feses en cerot, fi elles n’eftoientenfarine. En outre le motépeyuG* ne s'entend pas feulement des Fesess maisaufli des autres Legumes, & de leurs racines aufli , concal- | fées en la mefme facon. Comme Paulus dit peus ,% ANOSAUNE EYAÉ aida £.a.s. C'eft dire, De r4- Limnchii ge cine de Flamme, @ d'Orge mondéconcaffé ou rompu; de chafcun un feflier demy. Et Hippocrate À 5 ë Paru, cé eds rePorupac à emexy Was, c'eft à dire, d'Orge mondéro- Fabago des Elamans ; ou Peplus. fic concaffé Galien dit, que l'on ne mange pas fort com- Liure +. des des P ari/ieus : , munement des Pois cichesconcaflez ; maispluftoft de ieur ab. farine cuite auec du lai,pource qu'ils ne font pas aifez à c5: € DZ cafler pour en faire Véseyuos. Toutefois combien que Cor- PT : }\ | hA narius alleoue ce paflagé,pour monftrerque tpeypos s'entend face lie. se à \'à À nr | auf bien des autres Legumes concaffez,comme des Feues,il ét Kÿ PA diren vnautre lieu, qu'il y a faute au cexte Grec de Pauilus, 45 Darub. À oùil yaipeo à Ahosdins ipeyué di £. «. 6. rellement que for Paul « éayuësne s'entend pas de l'Orge mondésmais ce {ont trois di- rime uerfes chofes, de La Flamme,del'Orge mondé, des Feues con- V caffées,onde farine de Feues. Ce quil preuue par Aëce, le- quelparlant du mcfme medicament dit ainfiisese Adas,mhe. ceivns d'A ps,nvautia & es entendant par ces dernieresmots, - ce que Paulus appelle épeyuër, qui fe prend non feulemenc pour les Fees concaffées;s mais aufi pour la Farine de Feues, comme il a defia efté dir. Oftout ainfi que Pline a laiflé Liuis.exz par efcrit, qu'on s'eftoit eflayé de fon temps, de faire du pain de Fenes,& qu'auili on en mefloit parmy le Fromenit : ainfi auf aucuns en meflent aujourd'huy parmy le Segle, & en font du painquicelt bien mañlif, & de grande nourriture. Mefine au païs de Frife ils font du pain d'vne partie de farine de Fenes, & vne autre de farine d'Orge, out Auoine, principalement aux Ifles ; que nousauons dit eftre appellces Fabarie par Pline. Il refte maintenant d'adiouftericy la F4- bago des Flamans, que d'autres appellent Capparis legumino- fase les Parifiens Peplus.Celte plante a les fueilles come les Cappiers,plus longues,ëc deux à deux, comme les Fenes , de | coulené 384 EiureÏV de l'Hifloires des Plantes, couleur de vert-brun ; toutefois moindres, & apptochans de celles de la Rue. Ses fleurs font deux à deux,qui retirent aux Cappes confites, vértes par dehors,maiseftanc cfpannieselles font blanches; du milieu defquelles il fort des filets jaunes. Toute la plante eftamere au goult , comme les Saulx; ou les Cappiers:on n'en creuue guicres ailleurs, que par les iardins de France; & de Flandres, Voilà ce qu'en dit Lobel, De la Feu d'Egypte, CHAP. XLIIL D CERN À Feue d'Egypte s'appelle en Grec uau@ æiyvhi@ven Latin Fabs Aegy- | RSS pra. Aucuns , dit Diofcoride l'appellent aufli Portique. Herodote la Liu,2r.c, 15. SON NC nomme Lys d'Egypte. Pline s'appelle Coocafia, : En Egypte, dit-il, or fait EN TN grand cas de la Colocafin, qu'ancuns appellent Cyamus, °c. Mais Diofco- x (NET, ride di; que la racine de la Fee d'Erypte eft appellée Co/ocafia. Athenée HSE > SN\T la nomme Colocafion,au genre neutre, 73 «udus © aiyvælis CRUE Aéyerc} es MSA JUN ehoudaior: c'eft à dire : La racine de La Feue d'Egypte , qui eff appellée Go- Eclog.4: rh) locafion. Et Viroile ditauffi: DT LM ee Mixtique ridenti Colocafia fuvdet Acañtho. AURA Linz L; PP i ankixanion. Or la Feue d'Egypte, felon Diofcoride, a les fueilles grandes, Laforme. Dien quon les parangonne à des fucilles d’arbre.( Au texte Grec ily a éyd 7 QU/Ac meya, de mé TE à dire, Elle à les fueilles grandes comme vn chappenu. Mais Ruel a vsé des mors de Pli- ne,au licu qu il euft mieu fait de les comparer aux fueiltes de la perfonata,comme aufli Pline a fait, comme nôus dirons, ) Sa tige eftde la hauteur d'yne coudée, srofle comme le doigr. Sa fleuret de la couleur des rofes , deux fois auf grande que celle du Pauor. Quand elle defleurir, elle porte des petites gouffes femblables aux rayons des moufches guefpes , fur la couuerture defquel- SU EREENES Arum d'Egypte de Matihiol: | Colocafia de l'Efel Es . y À | / - N à e We. AT tre ISESCS Uno Ke 7 { | , TE = L À l A j M | RQ ÿ n = LL DR 77 | WI n 1 E Lo {+ HA | (PE fi 7 ph) a? < 0 les la Feue apparoiten façon d'vne de ces bouteilles qui viennent fut l'eau quand il pleut. On l'ap- pelle Ciboriumou Cibotinm,c'eft à dire petit Coffre,pource qu on la feme la metcant dans vne motte de cerre humide , puis on la jete dans l'eau. Ses racines font comme celles des cannes ; mais plus Arum. groffles. Matchiol dit, Gu'Edoard Polonus luy monftra la Feue d'Egypte à Trente, qu ilauoitappor- Re sien tée d'Egypte & de Syrie auec d’autres plantes rares, de laquelle nous auons Mis 1Cy le vray pour- ES F trait. Toutefois il y en a qui ne la tiennent pas pour lawraye Feue d'Egypte.L Efclufe a mis le pour- Liure, 1,des trait de la plante que Matthiol & Dodon appellent 44m d'Egypte, pour la Colocafia. Elle 4 quatre purg.chs. Où cinq fueilles charnues, comme celles du Nenupharsmais forc nerueufes:& plufieurs veines , ou filets qui paroiffencau dehors dela fucille, blanches & vres grandes: tellement que er À eLules : LE 2 à De la Feue d'Égypte, Chap. XLIIL 385 _ qui eff amer au gouft. Marcellus appelle cefte mefme chofe tantoft /# chair tantoft Je dedans. Cornelius Celfusaufli ordone ce qui eft amer aux Fees d'Egypte pilé auec des rofes pour la douleur des yeux coiointe auce Tiure 1. inflammation. Aëce dit, que la racine de Colocafia a la mefme vertu que les Raues & les Cignonss mais {a fubftance eft vifqueufe:tellement qu’elle participe d’vne vertu dererfiue,& eft bonne pour le “ventre cftanc prinfe en viande. Pline dit, que la tige de Coocafia éft d'vne certaine matiere arais gneüfe, quand on la mange, commeil à defia efté dit. Ce que Martial monitre aufli en ces vers: Tute riras de voir le Nilien herbare, Et [2 longue filace, alors que de la main Et des dents la tirant, [a laine [ur ton [ein Eflendra [es filets, le mangeant en potage. | Glaucias, ainfi que Pline recite, dit que la Fese d'ézypte eft bonne pour appaifer l'acrimoniedes Lim2re28, “humeurs qui fontdans le corps, & aufli pour l’eftomac.Laracine dela Feue d'égypre, (ain que dit “Diphilus par le rapport d'Athenée) qui eft appellée Colocafion. eftbonne à l'eftomac, nourtit le Liure 3 corps ; toutefois fort difficilement, pource qu'elle eft aftringeante . Orle meilleur qui y foit,c'eft cc quinctiencrien du naturel de la laine. Les Feues d'Ecypte eftans verdes font de difficile dige- fon, & de peu de nourriture, demeurent long temps; à fortir, & engendrent des ventofitez:touce- foiseftans fecheselles en engendrent moins. Elles font aufli vne fleur de laquelle on fait des bou- quets & chapelers, | Liu.chie, Des Pors éiches, | CHA? XXXViI. \ | 4 j s v « : EPEBIN®O® des Grecs, s appelle én Latin Cfrer: en Arabe Chemps, Hamos,où At}ya- Lés noms. mos : en François Ciche, Pois ciche, & Pois bechu : en Italien Ceci:en Efpagnol Garauan- cosen Allemand Kichem,Kicherebs. Diofcoride met deux efpeces de Pois ciches, comme : &)\C es) a ( s _. ‘ .. Lesefheces: EF) auf Galien & Pline : à fçauoir es dowefliques, dr les fauvages.1 y aaufli quelque difie. Lit. 2 970 rence;quanc aux doéffiques, ou cultinez : éat Diolcoride dit qu'ily en a vne forte qu'onappelle en Liurs 6, «es L . Re Fes 6 < ne . « : : Ln(impi.s atin Cicer ariétinum. Vheoÿhrafte les diftingue autrement, quant il dit felon que Gaza l'atraduit: piusisc.ra Donc les Ciches monffrerit beaucoup de differences foit en la grandeur , en la f[aueur, co en la couleur, RUES LIUTE 6: € comme l'arietin , @ le colombin : mais Les blancs furpallent tous les autres en douceur, Ox Pline l'a inch. Sy Ne £ à É Liu.i8.c' 24 Poÿs ciche cultiué. À\ A Ë (ne Se U 4 | F, EE 1 ES “pt ail Lee ÉNIN Pa D NL Y STI ae ais KZ \\ Fat auf pour cefle caufe on les appelle en Latin arietina.fl y en à auffi des Blanks,ér des Nôirss @ d'autres qui refemble àvn petit Pois ciche , eflant quarrée. Au refle M tte | mes que les blancs. Voilà comment Pline met deux fortes © Ets, commeildeclare incontinent apres, difant; Ces plus LE dit-il, qu'on appelle 4rierinss & l'autre forte qu on appelle ceux qu'ildit qu'on appelle Arerins , &r les autres opcGiæion, pas prins cela de Theophrafte; mais l'a adioufté du tien: thiol dit,que les efpeces des Ciches, font les Blancsappellez liu.z.ch:93" qui fonc les moindres, & font appellez Ciches arietins, on de La forme 8: dentelées , blanchaftres, veluës. Leur tige eft ligneufe, aufi enfuiuy, difant; Quans aux Ciches il y en a de plufieurs fortes, qui font differens pour raiforr de la Vgroffeur, de La forme , de la couleur , &* du gouff : car il y en à qui font faits à mode de teste de bellier: ‘ L g#on appelle Colombins jou Veneriens, qui [ont blancs,ronds, moindres que les arictins. On en ma- ge par fuperflition pour [e fatre dormir. Il y à auffi la Cicerole, TA elle eff femblable aux Pois. Ces plus doux Ciches font ceux qui À LAUES refemblent aux Érs. Les noirs auîf, & les roux font plus fer- . de, Poïsciches, l'Arietin, @ le Colombin ; qui s'appelle aufli as ? Fa BUS Venerien. Theophrafte l'appelle GecGiæev , qui refemble aux - $ JL doux font ceux qui refemblent aux Ers. Columelle l'appelle TER Los Je Punicum , mettant aufli deux fortes de Ciches: Les Cihes, * Panicum , {e peuuentfemer par tout le mois de Mars. Ga Liure 6. deg lien auffi fair mention de deux fortes de Ciches , à {çauoir de (pie) c'eft à dire , qss refemblent aux &rs. Quant à ce que Pline dit de la Cicerole, comme d’ynetroifiefime e/pece de Ciche,il n'a car la Cicerole eft differente d’auec le Pofs ciche, tant'au nom, comme en la chofe mefme. Ce quifera dit en fon lieu..Mat- 3 piofcor: Colombins ;\es Rouges, qui font appellées Feveriens , pource qu'ils prouoquent merueilleufemencà luxure ; &cles Ausrs, Bellier. Aurefte la plante des Pois ciches croift à la hauteur d'vne coudée, ou vn peu plus, ayant les fucilles longuettes aucunement veluë , qui pend d'vn cofté auec plufieurs Tome premier. KK 53 bran Liu.18,c.12. Cicer Erki- 4773: Liu.4.ch.x0, Le Pois Line fauuage. | *u mef lieu. Liu.u2,.cts. 308 Liure IV. de l'Hiftoire des Plantes, branches. Leurs fleurs font comme purpurées , defquelles il prouient des goufles courtes, pleines; aiguës au bout, dans lefquelles il y a deux ou trois grains au plus ayans plufieurs coings ou'ans ges» 8e faire en Rbor4uer VA angle aigu, noits, drans füfcouleur de poupre rougeaftre. La ras cine eft ligneufe, cheuelué , qui entre fort profond enterre. Ce a cft au vray celuy du Pos ciche par le téfmoignase mefme de Pline, qui dir,que les goufles des Pois lent communement Orobe, pour le Pois ciche cultiné, d commun. Quant au Ciche;que les Latinsont nomme Erirum , aucuns cftiment que ce foit la plante duielhicy peinte. quia les tiges-larges, où ; | ciches font rondes ; au lieu qué celles des autres Leoumes font Se mdrr tion du grain qui eft dedans. Dodon a misle pouttrait de la Rene plattes: les fucilles longues, au bout defquelles il fort des fleaux , lefquels du commencement fonc tout en Va : mais puis apres ils fe feparent en deux ou trois petites fucilles eftroires. Ses fleurs font blanches ; apres lefquelles il y croift des goufles rondes , an 4 lefquelles il ya des grains ronds, femblables aux Pois , excepté qu'ils font moindres, & amers, Cicer Eruiuurm, felon aucuns. Cicer Orobiæ0æ. Ÿ 7 £ MN NW EEK 2 — , N qe mm = tandis qu'ils font vers. Dodon à fair peindre cefte plante fouslenomde Erwilis filueffris; & Mat- thiol fous le nom d’Aracus. Pena a mis vn autre Ciche Eruin, on d'Orobe de Theophrafte, qui eft fi femblable à l'orobe de Narbonne , fpecialement quant à la gouffe , qu'il eft tout afleuré, que c'eft celuy que Pline diteftrele plus doux, & fort femblable à l'Ers. En plufieurs lieux des enuirons de Narbonne , &en Prouence on le voit iaunir durant les moiffons , ayant la tige de la hauteur d’vn pied & demy, vn peu canclée & creufes fes fucilles difpofées par ordre le long d'vn'petit nerf, comme celles des Lentilles ou de l'Aracus. Ses petites branches fortent en diuers endroits de la tige. Aupres des neuds qui font au haut boutde la tige , il fort plufeurs goufles quafi par. vn mefme endroit, qui s'entretouchent fvne l'autre, faites en façon de cylindre, dela longueur d'vne poucée, droites, & rondes , ayant chafcune trois où quatre petites boffertes feparées par petits ipterualles. Les grains qui font dedans s’entretouchent l'vn l'autre fans aucune feparation, &c font quafi auffi gros, que le “Pois Arietin , ou de Bellier , ayans trois coings obtus ; deux fois aufli grosque les Ers, de couleur blanche-brune , ou iaunaftres, ro en ciches, ou les Pois. Le Pois ciche faunage, felon Diofcoride, a les fueilles commele domeffique , auec vne odeur acre; mais il eft differant quant au fruiét. Pline dit, que le Ciche fannage à es fueilles comme le domeffique, & qu'il fent mal. Nous auons mis icy le pourtrait du Ciche faruage de Mar- thiol, & des autres Simpliciftes. Pena & Lobel en baillent vn autre, du cout diféemblable, peut eftre auec plus de raifon, qui croift aux confins de Sauoye ,& de Suifle ,qui a les viges branchues, efparfes eà & là , de la longueur d'vne coudée, ou d'vne coudée & demie; & les fucilles quaf femblabes au Lotus fauuage.. comme celles du Pois ariet, plus grandes , plus grofles, & plus d ronde. Des Pois ciches, Chap.XLIV. 383 Pois ciche fanuage, de Matthiol x | CR @ 13 MS RQ () à CR 12 he LENS ALI PA LT À QU N ou LE \ NS) 7 À \U_Y PE AL RE af Q ESS \S L AS x SI c = » rondes , vn peu dentelées. Ses fleurstirent fur la couleur de pourpre. Sa goufe eft comme celle du Ciche arietin ; courte & fucillue, vn peu plus place, refemblant pluftoftaux Ciceroles. Parquoy,dit … Pena, on pourroit bien dire à bon droit, que c'eftle Pois ciche de Diofcoride. Nousauons icyad- ioufté deux autres fortes de Ciches fannages, fuyuant l'opinion de Dalechamp ; dont le premier a les . racines longues, efparfes çà &z là, ligneufes & en grand nombre, pleines de neuds , rougeaftres. La . plante eftcomme vn arbriffeau , ayant les branches quai d'vn pied dë long , qui traînent quaf en verre. Ses fucilles font fémblables à celles du Pois ciche domeftique ,fans aucune defcoupeurc à l'en- tour, rondes, & attachées en grand nombre à vne queuë. Ses fleurs fonc petites, pafles, & comme Ciche faunaze 1. de Dalechap. Ciche fannagell. de Dalechamp. WA } fr Q S = \T C, Le = 1) G SPAULE AV \ % ÉD ZE GS >, Ce i | LE, 24 @ GAIN VAXZ ) CZ, CRM f k È 22 FRS 5 SOC" à © À a {eu à SZ Fj Te En #4 \ ñ MT) ENXY = Ç SRE 4e NE a dé TS LÉLTRPISTS Time pretier. KK 3 cJ engaflées Liu.18.c 12, Le lieu. Linz.ch.10. Le temps. Liure 1. des alim. Le retpera- ment e les VertHé, Liure 6, des fimpl, Liu2,c 97, Liu,22,c.ts, Surlech.ow. du r.liurçde Diofk. 284 Liuré[V. del'Hifloire des Plantes, entaflées entefpic ; apres lefquellesil y vient plufieurs goufles , comme celles des Ciches cultinexs s’entretenans plufieurs enfemble. Ses grains font petits, noirs , plats, &ne fonc pas faits en cefte de beilier, comme les cultiuez Ce Pois ciche croift en vne Sauflaye ,qui eftfur vn coftau le long du Rofue pres de Lyon. L'autre Ciche fauuage croift en lieu fec , ayant la racine grofle , longue, branchue, couuerte d'yneefcorce noire , blanche par dedans!, auec plufieurs tiges branchues. $es fucilles font comme celles des Ciches, & trois À trois, comme au Lotus. Ses fleurs retirent à celles des Pois , & font rouges Ses soufles font femblables à celles des Pois ciches, veluës, & marquetées de taches rouges. Au refte Pline dit; que les Pois ciches aiment le terroir {alé : auffi bruflentils + terre : & s’il ne les faut point femer, qu'ils n'ayent premierement trempé vn iour. ll eft bon deles femer par toutle mois de Mars , dit Columelle , en temps humide , & en terre gaffe : car ils man- gent fort la terre : pour cefte caufe les laboureurs bien aduifez n'en vient guicres. Toutefois quand il fera queftion d'en femer, il les faudra faire tremper le iour deuant, à fin qu'ils fortent plus viftes. Ils fleuriflent en Juin &enluillet ; puis apresils produifent leurs goufles auec les grains au dedans. C'eft vn manger que les Ciches, dit Galien, qui n'engendre pas moins de ventoftez, que les Feues ; mais il nourriflent mieux , & prouoquent à luxurc: & tient on qu'ils augmentent le {perme ; dont aucuns en donnent à manger aux eftalons. En outre les Poisciches fonc plus de- terfifs que les Feues , tellement qu'il y en avne forte qui rompt la pierre aux reins jrout notoire- menr, Ce font les noirs & petits , qui viennent principalement en Bithynie,& s'appellent, 47set#s. Le meilleur eft d'en prendre la decoétion en eau: On mange auflides ciches verds deuant qu'ils font dutout meurs, conime on fait des Feues, Et en vnautre lieuildir, queles Ciches font vne forte de Legume, qui eft flatueufe , de grande nourriture, &zpropre pour lafcherle ventre , & poûr faire vriner: en outre qu'ils engendrent du lait & du fperme ; mefme ils prouoquent les mois aux femmes. Ceux qu'on appelle Arietins , fonc les plus excellens pour prouoquer l'vrine. Leur decoétion brife la pierre des reins. L'autre forte de GCiches, qui font appellez Orobivon , ontles méfme facultez, à fçauoir d'attirer, refoudre , attenuer : & font auffi abfterfifs: carils font chauds, & mediocrement humides ,auéc quelque peu d’amertume, par le moyen de laquelle ils nettoyent le foye, la ratelle , & les reins; gueriflent la rongne, & la grarelle , & font refoudre les apoftumes qui viennent derriere l'oreille, & les durtez des genitoires. Mefme eftans incorporez en mielils gueriflent les vlceres malins. Les Ciches faunages ont plus d’efficace par tout que les domeftiques, eftans d'autant plus chauds & plus fecs, qu'ils font aufli plus acres & amers. Diofcoride dir , que les Ciches cultinez fonc bon ventre, prouoquent lvrine , engendrent des ventofitez, font auoir bonne couleur prouoquent les fleurs des femmes , & font fortirle fruiét hors du ventre, &aug- menrent le lait. On les fait cuire auec des Ers pour faire des cataplafmes conrre les inflamma- tions des genitoires , & pour les verrues qui defmangent. Incorporez aucc miel & Orge ils font bons contre la galle, la tigne, & la gratelle , & contre les chancres & vlceres malins. Ily na vne autre forte qu'on appelle Ciches arietins, ou de Bellier. L'vn & l'autre prouoque à vriner , fion les fait cuire auec Rofmarin , & qu'on en donne la decoétion aux hydropiques, ou bien à ceuxqui ont la iaunifle. Toutefois ils bleflent la veflie, &les reins vlcerés. Pour guerir les verrues qui fonc platres, & celles aufli qui fontlongues, on touche toutesles verrues au renouuellement de la Lune auec autant de ces Pois; puis faut plier lefdits Pos dans vn linge, & les ietter derriere foy. On tient que cela les fair touces romber. Les Ciches faunages font les mefmescffects que les culri- uez. Pline confondant fort malà propos les Pois cerres auec les Pois ciches, parlant des proprictez des Giches, dit ainfi: Quantaux Ciches fauuages,fi on en prend en abondance, ils lafchent le ventre, 8 caufent des tranchées 8& des douleurs de ventre. Eftans roftis ou fricaflez ils font meilleurs, Les Pois cerres font meilleur ventre, queles Ciches faunages. La farine de l'un & de L'autre guerit la tignes toutefois celle des Ciches faunages eft meilleure pour ce fait. Elle fert auffi au mal caduc, à l'enfleure du foye , & aux morfures des ferpens. Elle eft propre à efmouuoir l'vrine, & les mois aux femmes : mais encor plus le grain entier. Eile guerit les dettres, les inflammations des geni- toires, la iaunifle, & l'hydropifie. Neantmoins ant les Ciches faunages quelles Pois cerres fontcon- traires aux reins, & à la vefñlie, quandil ya vlceration : & fonc plus propres aux gangienes, &c vlce- res malins incorporezauec miel. Il y en a qui prennent autant de grains de Ciches faunages, qu'ils ont de verrues , & de chafque “Pois touchent vne verrue au premier iout de la Lune, &c ayans lié lefdirs Pois en vn linge, ils les ictrent derriere eux, & tiennent que les verrues rombent parce moyen. Nos Latins ordonnent de faire cuire les Ciches arietins,ou de Belier auec cau &e fel (ces deux mors ne font pas au liure efcrir à la main ,) & de boire trois onces de cefte decoétion pour la difi- culté d’vrine, pour faire fortir la pierre , & pour la jaunifle. La decoétion aufli de leurs fueilles & branches en eau bouillante guérir le mal des pieds auffi font les Ciches pilez & appliquez chauds. La decocfion des Cichescolombins cuite en eau diminue les friflons des fieurestierces , & quartes, comme l'on dit. Les Ciches moirs.pilez auec des noix degalle par efgales portions,& appliquez auec du vin cuit fontfinguliersaux vlceres des yeux. Lafurire des Pois ciches, ainf que dit Matchio!, cui- re auec eau d'Endiuediftilée, &appliquée fur le foye refouc les tumeurs d'iceluy ; & guerit les | fr morfures L DelËruilia, Chap. XLV. 385 morfures des ferpens, fpecialement eftant meflée auec la decoction du Millepertuis. Les Ciches - nommez Colombins trémpez en cau, puis pilez & appliquez gucriflent les pourritures des gen- ciues. On fait vn fingulier remede pour l’ardeur de l'vrine , de la decoétion des Ciches PORET ACER me s'enfuit:1l fautprende vne liure & demie de ces Pois, & les ayant fait tremper vniour durant dans dix liures d'eau, les Fairé cuite iufqu'à la confomption de la tierce partie. Apresil faut couler Jadire decottion, & vadiouftér vne once de Reglifle; de Mauues auec la racine de Denrde chien, d'Agrimoine, de Guimauue, degoutte de lin, de chafcun vne poignée ; de Sebeftes & luiubes de chacun dix en nombre; de graine de Melon mondée deux onces; des grains d'Alchechenoi, de Morelle, del'Herbe aux perles, dechafcun quatre dragmesides noyaux de Dartes pilez trois dra- ges, & faire bouillir le ouriufques à la confumption du tiers. De celte decodtion faut donner à boire tousles iouts quatre onces au matin. \ Eruilia ou Ochrus, ou petit Pois, CHAP. XLF. 8 les autres autheurs Latins nomment Eruilia 3 pour raifon de la couleur iune comme d'Ochre, dont ce fruiét ef teint au de- dedans. Les aurheurs modernes &les Apothi- caires l’appellent pesé Pois: les Italiens Rowigliome:à Tren- Ÿ te Arabezs en Allemand Ersoeyffen. Ce petit Pois à la ti- Las forme. ” ge creufe; les fucilles, les fleaux , & les goufles, comme les Pois, le tout plus petit toutefois. Il porte des fleurs qui font blanches pour la plus part: toutefois il s'en treuue de couleur de pourpre-brun, des gouffes rondes & longues, dans Icfquelles font les grains, moindres que les Pois com- | uns, de couleur iaunele plus fouuént , ou bien verte. Il en croift emmy les champs, & dans les iardins., Ils vien- À uencaufli mieux en lieu qui eftàl'abry , & quand la faifon eft chaude, & feche: 8 au contraire , ils ne frudtifient pas | en lieu humide, & craignent merueilleufement le froid, . y aufli bien que les Pois. On les feme au printemps, & font reremps. meurs en fuiller. Les perits Pois , felon Galien, tiennent ne es comme le milieu encre les viandes qui engendrent bon, 1esempe- ou mauuais fucs entre celles qui font de dure , ou de bonne Va. digeftion ; entre celles qui pañlent vifte, ou qui font long remps à paller, qui engendrent des ventofirez , ou quin’en engendrent point ; qui nourriflent peu , ou beaucoup: car ils n'ont point de qualité efficiente, comme d’autres qui font ou actes, ou afpres, aigres, falez, ou amers, ou bien doux, Dodon ez fon hifloire des Bleds met vneautre forte de peñit Pois , ou Eruilia fantage , que nous auons defa dit cy deuant eftre appellé en Latin Cicer Eruinume. += LP A (RS TS SA AS Le lien, Des Lupins, | CHARME PA, E Lupins'appelleen Grec Su @r : en Latin Lupinusien Arabe Tarinus, où Tor- *77* us: en Jralien Lupino: en Efpagnol Exframocos : en Allemand Feighonen.Ce nom Lupinus luy a cfté donné en Latin, pource que tout ainfi que le Loup fe repaift deterre, quand ila faim,ainf auffi les Zupins aiment fi fort la terre.que (comme dit Pline) s'ils tombent d'auenture en vn buiflon parmy les fueilles 8 Li18.c14. les efpines , ilsne laifent pour cela de pouffer leurracine en terre. Ileft auffi #7 appellé Zupinus, comme eftanc abandonné aux Loups, d'autant que, comme dit le mefme Pline , encor qu'il foitfur la verre , 8 que la pluye ne le couure pas incontinent qu’il eft femé. les beftes n’onr garde pourtant d'y toucher, eftan afleuré à caufe de fon amertume. Au refte Diofcoride met deux fortes de Lapins, &c Galien & Plineauffi : car il ya des Lupins cultinez, 8 des faunages, Les Lapinscultineznefont qu'vne tige ronde, creufe‘au dedans, ferme, qui fe tient bien debout fans aucun appuy , & eft vn peu veluë. Ses fueilles font compofées de cinq , fix, ou fepr petites fueilles, qui fe ciennentenfemble, comme celles de l’Agnüs caftus, vertes au deffüs, &z blancheaftres par deflous, & veluës, lefquelles ainfi que le Soleil veut coucher , comimefielles le cognoifloient bien , deuiennent flaques, &-pendent contre bas. Les fleurs fonc à la cime de la tige, blanches. Leursooufles font plates, grofles, dentelées à l'entour, dures , vn peu veluës par | 4-- dehors; Au mef.lieu, Les efpecés: Laforme 0 / 386 LiurelV. de l'Hiftoire des Plantes, Lupin cultiué, de Mattbiol. | Lupin fanuage,de Dodon. Ÿ ASS v ES N \# } D AD SE 4 RS A €: IS TTNTr) = s Ÿ Se, 7, C0; A UE 7977 à LUE NE “((((l ce \( «6 EU dehors, & liffes par dedans, dans chacune defquelles il y a cinq ou fix grains, feparez par certaine petite peau, ronds, & plats , ayans vn creux qui eft comme vn petit nombril, au lieu où ils fonc attachez à la goufle; blancs par dehors , & jaune par dedans , & tres-amers. Ilsne font qu'vne Liwz.c1o3. racine iaunaftre, ligneufe ,&-cheueluë. Diofcoride dit, que/e Lupin fanage eft femblable au cul- tiné, excepté qu'il eft plus petit, dont il y ea vneinfinité de plantes en Tofcane, comme dit sarlemer Matthiol, parmy les champs enuiron le mois de May, quiiertent des fleurs rouges comme les Ro- fes. Theophrafte dir, que /e Lupin s'aime en cerre fablonneufe, & mauuaife, & en fomme qu'il ne lieu: pi à Saime pasenlieu cultiué. Ilfetreuuera bien, ainfi que dit Pline fuyuant l'opinion, de Caron , en Phi. cher. Vne terre rouge, ou noire , ou fablonneufe, pourueu qu'elle ne foit point fubierte àl'eau. Luy FU mefme lit , que e Lupin Aeurit par crois diuerfes fois ; premierement enuiron la fin de May, puis chaud. apres en luin,ouan commencement de luillet;& finalement en Juillet ou en Aouft, pourueu Letmps quelafaifonfoirchaude&feche. Les deux premiers fruiéts viennent fouuent à maturité ; mais Liure r. des Jé dernier bien peu fouuent,& ce en païs chauds. Galiendit, que le Zupin fercà beaucoup de ue chofes : car eftant bouilly , puis apres trempé en eau douce iufqu’à ce qu'il ait perdu rout ce qu'il "a naturellement de mauuais gouft, on le mange auec du Garum , ou Oxygarum ou fans cela auec ds va peu de fel ,non pas comme l'Orge, ou autres viandes qu'on aprefte diuerfement. Le Zap eft mbe J'yne fubftance terrefte & dure , parquoy il eft de dure digeftion ,& engendre vn gros fuc, lequel rarent > parquoy 8 > g 8 nc, IÈQUE a wertws. n'eftant pas bien cuitaux veines engendre des humeurs qu'on appelle proprement crues, Or ayant perdu toute fon amertume apres qu'on l'a apprefté, il deuient de la nature des viandes, qui n'ont aucune qualité euidente. Par ce moyenil appert qu'il n’eft pas propre, ny pour lafcher le ventre, ny aufli pour le referrer ; mais qu'au contraire il demeure long temps ,& eft de mauuais Zi 6. des pañler, Et en vn autre lieu : On mange, ditil, des Lapins cuits apres les auoir fair long remps au- Sel parauant tremper en eau iufqu'à ranc qu'ils ayent perdu leur amertume, &e alors ils engendrent vn gros fang. Quant à la medecine, eftancainfi preparez ils font emplaftics ; mais ayans encor leur amertume , ils ont vne vertu abfterfiue &refolutiue. Ils ruentles vers ou appliquez , ou bien pris en looch auëéc du miel, ouaueceau & vinaigre. Mefme /ewr decoéfion peut chafler les vers. Elle eft aufli bonne aux viriligines,, à la tigne, aux puftules qui fortenc par le corps , à la gaile, aux gan- ‘grenes , & aux vlceres malins, fionles en lauefouuent , partie en mondifiant , parrie en refoluant, & deflechant fans aucune acrimonie, Prinfe auec de la Rue, & du vinaigre pour luy donner gouff, elle nertoye le foye& lararelle. Appliquée,auec myrrhe & mielelle prouoque les fleurs, & fait fortir le fruict du ventre. Au demeurant la farine des Lupins refout fans mordication; carelle ne guerit pas feulement les meurtrifleures de la peau ; mais aufli les efcrouëlles , & aucres enfieures dures; mais pour ce fait il la faut cuire en vinaigre, ou en vinaigre miellé, ou en eau & vinaigre, felon les complexions des malades , & la diuerfité du mal. Mefime elle refour les REA sc Æ: aic DesErs, Chap XLVIL 302 fait tout ce que nous auons dit de la decoftion cy deflus. Aucuns en font des cataplafines pour la {ciatique. Le Lupin [aunage eft plus amer quele culriné , & de plus grande efficace en toutes cho- fe. Pline dit, que les Lupins feruent tant aux hommes, comme aux beftes à quatre pieds; miefme Lv18.c4 que les hommes en mangent apres les auoir fair tremper en eau chaude , & qu'on s'en fert de rc- mede pour les petits enfans en les leur appliquant fur le ventre. La farine des Lupins , comme dit … Diofcoride, prinfe en looch auec du miel, ou en breuuage , chaffe les vers du ventre. Les Le pins Hiaeros: feuls trempez en eau, & mangézainfiamers commeils font, fontle mefme effe@. Lewr decoétion | a infe auec de la Rue & du Poyute en fait cout autant ; parquoy elle eft bonne à ceux qui ont mal àlaratelle. Jleft aufli bon d'en fomenter les viceres dan gereux, nommez Theriomata, les ganote- nes; la rongne qui commence à venir, les puftules, la tigne de la tefte, les vitiligines, & toute ee ches du corps. Mifeen pefluire auec laine, myrrhe, & miel ; elle prouoque les eurs aux femmes; & fait fortir l'enfanr du ventre. La farine des Lupins nettoye la peau, & les meurtrifleures d’icelle; Auecc griotre feche & eau elle appaife les inflammations : auec vinaigre elle appaife routes enfleu- res ; & douleurs de la fciatique. Cuite en vinaigre & appliquée elle refour les efcrouëlles, & rompt léscharbons. Les Lapins cuits en eau de pluyciufqu'à ce qu'ils foyent tout reduies en ius efpais, nettoyent la face. Cuits auec la racine du Chamæleon noir ils gueriflent la galle des befles, pour- ueu quon lesenlaueàlinftant. La decoétion de leur racine cute eneau, & prinfe en breuuage fait Viiner. Les Lapins pilez apres eftre adoucis pour auoir efté long rempstrempez , & beus auéc du vinaigre, oftent le defuoutrement, & font venir l'appetit.Le Lupin fauuage fait les mefmes eff. €ts quele cultiué. Galien dir quele faunage eft wixpéreger, c'eftà dire plus amer : & Diofcoride dit s minpérepor., c'eft à dire plus perit. Ce que Pline declare quand il ditique lès Zupinsfaunages font en Liuuz.c25: tout 8 par tout moindres que les domceffiques, finonen cas d'amertume. Puis apres il adioufte plu- fieurs medicamens prins de Diofcoride, fpecialement pour faire mourir les vers. Le bowillons efbez des Lapins, dit-il, cuits auec Rue & poyure fe peut donner pour chafler les vers du corps, mefme à ceux qui font en fieure , à ceux qui n'orit encoï trente ans; Mais AUX petits enfans, il faut leur appliquerles Lepins fur le ventre à ieun. Eftans cuits en eau de pluye, leur purée eft bonne pour embellir la peau , pour fomenter les gangrenes, les apoftumes phlegmatiques , & la tigne de la cefte. Il adioufte puis apres ce que Diofcoride en dit, & en outre quelque autre chofe.Mais quant à ce que Diofcoride dit por gucrir La rongne des befles, Pline le dit d'autre façon, aflauoir que les Lapins bouillis en eau aucc l'herbe de Chamæleon feruent bien au maladies de la moutonnaille, fion leur donne à boire laditedecoétion, Cuits en lie d'huile, ou meflant leur decottion parmy ladite lie, ils gueriffent la ronghe de routes beftes à quatre pieds. Le pars des Lupins bruflez fair mourir les mouchons. Horace conferant le fage aucc vn fol, monftre que le fol & prodigue done à ceux quien foncindignes; & qu'au contraire l'homme de bien garde la bonne monnoye pour fes femblables, affauoir pour ceux qui en font dignes, Oril vfe de ces mors: Nec tamen ignorat quid diflent era Lupinis. L'étpiltr, C'eftà dire, 971/ feait bien la difference qu'il y a entre la bonne & la manuaile monnoye. Ce auieft prins de la couftume des iouëurs de farce , qui fe fetuoient eftans fur l'efchaffaud de Lapins, ou de monnoye faite de Lapins ,au lieu de la vraye monnoye d'or ou de cuyure. Auffi Plauce ap- pelle les Lapins, Anrum comicum. Mefme encor auiourd'huy en Itahe lesenfans manient les Luz Pins entre eux, comme fi c'eftoit de l'argent. Des Ers, | 1 CHA XLPIR al ER s'appelle en Gréc 206C* en Latin Ervum : en Atabe Erbum, Keifene , OÙ Lés noms: Kerfene :en Tralien Erno: en Efpagnol zerwosien Allemand Eyxen. Il sen treu- ue de deux fortes,affaaoir de culrinez 3 & de fannages.Quant at culiinél y Mrs en a de deux fortes aufli; affauoir le blanc, & le rougesainfi que dit Matrhiol. Eau Galien adioufte letroificfme,aflauoir /e pale , qui tient le milieu entreles def lin.zic.rez. fufdits. Matchiol dit, qu'il a veu encor vne aurre efpece d'Ers, qu on appelle AE à TRES Ers de Candie, prefque femblable au moftre,fi ce n'eft qu'il a la femence beau- RE Coup moindre, & les goufles plus menuës. Au refte ? Ers cultinéeft vne plante fort fueillue auec 74776 plufieurs tiges & branches , qui fortent deçà & delà, s'entortillans l'vne parmy l'autre comme dit Thcophrafte. Ses fueillesfont petites , longuettes , moindres que celles des Lenrilles,dont il Y ER fiure 4 dé a plufieurs qui fortent d'vne queuë deçà & delà par efgaux interalles, au bout de laquelle il mn) V'hilt. ch, 3 ena qu'vncfeule. Ses fleurs font petites, tirans {ur le rouge , quelquefois qe Ses go les font quaf femblables à celles des Pois , mais plus couites & plus gréfles , eftans plartes & ferrées \ l'endroit de l'entredeux des grains ronds qui font dedans. C'efticy / Ers de Diofcoride , qui eft, _conumé il dit , vo petit arbriffeau, mince, & ayant la fueille cftroite , qui porte {es ARE Se a | : voufles. Marthiol dit, qu'il n'ya pas long temps qu on 2 commence à femer le As 3 Ers en ‘à a Au mel fieu duquel nous auons icy mis le pourtrait fuyuant la feconde edition de fes € AS : ne 394 LiurelV. del'Hifioire des Plantes, L'Ers. Ers de Candie. =? EVE DA UP 1 RL ÈE t À MTS ile 4% Diofcoride: car en la premiere edition il auoit mis le pourtrait du Zarhyrus cultiué {ous le nom Planr.cs2 s. d'Ers. Dodon a defcrit /’Ers fous le nom de Ciche culriné,comme nous auons defa dir. Et Fuchfe a Liuzchat, défcrit la Cicercula. Brafauola a penfé que l’Eruilia defcrite par Theophaîftre,Galié & Paul. fousle nom d'Ochros , eftoit le wray Ers: peur cftre que la fimilitude des noms l'a abufé. Dodon,Lobel & An les autres Herboriftes tiennent pour l'Ers fauuage la plante que nous auons defcrite entre les ma- ritimes fous le nom de Catanance.L'Ers, ainfi que dit Columelle, s'aime en lieu maigre,qui ne foit pas humide: car fouuent il fetue pour eftre trop dru. On le peutfemer en automne, & {ur la fin du mois de lanuier apresle plus court iour de l'an, & tout le long de Feuurier, pourueu que ce {oit deuant le mois de Mars : car les laboureurs difent , qu'il n’eft pas bon de le femer durant tout ce mois, pource qu'eftant femé en ce mois il eft dommageable au befail , fingulierement aux beufs , auquels il offence le cerueau , silsen mangent. On le feme parmy les chañnps. Onen treuuc fouuent parmy les’ Bleds qui y croift de foy-mefme : mais pource qu'il y a peu de gens qui le cognoïfent,on le tient pour vne efpece de Vefles. De fait,Pline a conioint les Es auec les Vef- Lio,18.c.15. fesscar apres auoir craitré de la Vefle : 7/ #7 a pas, dit-ilerand peine apres l'Ers ; toutefois il le faut cercler de plus que les Veffes.Il fert auf en medecine:car l'Empereur Auguste tefmoiçne en fes miffiues, Liure 1. des gw1l recoura la fanté par le moyen des Ers.Galien dit ; qu'en fon païs, & en plufeurs autres auf ne on donne à manger aux beufs des Ers adoucis dans l'eau. Mais les hommes n en mangent pas: car % ile malplaifant au gouft, & engendre mauuais fang. Toutefois en remps de famine, comme efcrit Hippocrate,les hommes parnecefliré y ont leurrecours. Nous vlons des Ers preparez comme Les we, les Lupinsauec du miel, comme eflant vn medicament propre, pour faire fortir les grofles hu- meurs de la poitrine & des poumons. Or les Zrs blancs ont moins de vertu en medecine , queles jaunes ou pafles. Mais fi on les fait bouillir deux fois en eau , & tremperen eau , tant qu'ils foient | adoucis,ils perdent bien leur mauuais gout : mais quant &c quant aufliils perdent toute leur vertu Liure 8, des abfterfiue & incifiue , & n'y demeure qu'vne fubftance cerrefte, laquelle pourra feruir de nour- fimpl. ritute deficcatiue fans aucune amertume euidente. En vnautre lieu: L'Ens, dit-il, defleche à la Leimpe- fin du fecond degré, & efchauffe au premier degré: & entanr qu'ila de l'amerrume il cfl incifif, Liuz.c102. & abfterfif, & defopile auffi ; mais fi onen mange en abondance il fait pifler le fang. Dicfce- ride dit , que /'Ers caufe pefanteur de tefte , trouble le ventre; fi on en mange, & fait pifler le fang. On le fair bouillir pour éngraiflerles beufs. Onen fait la farine en cefte force: Ilfaut choïfir les grains les mieux nourris , & les plus blancs, & les demefler fort enles arroufant d’eau iufqu'à ce qu'ils en ayent beu à fuffifance; puis il les faut roftir , tant que Jeur cfcoïrce ferompe. Eftans moulus il les faut pafler pa r vn cribre , & garder ainficefte farine. Elle fair bon ventre, & fait vriner :& rend bonné couleur:toutefois fion en prend trop enbreuuage ou en viande, élle fait forvir le ang par la veflie, ou par le ventre auec des grandes tranchees. Elle ERpÉÉe les vlceres Des Gefles, Chap. XL VIT. 395 | Ÿ _viceresauec dumiel, & ofteles lentilles, &lés taches!äu vifage , & de tour lecorps. Elle empef- che que les vicéres corrofifs,& les gangrenes ne s'auancent fur les parties faines, & guerit les dur- tez des mammelles. Elle fait tomber la croufte des vlceres malins, qu'on appelle Theriomata, & de la rache auffi : elle fait outtir les chatbons. Incorporée auec du vin elle ouerit les morfures des viperes,des chiens,& des hômes.fi on l'applique deflus. Auec vinaigre elle guerit la difficulté d'yri- né, & la crop grande enuie d'aller fouuentà felle, Les Ers roftis & incorporez aucc du miel au gros d'yne noix, fonchons pour donner à manger aux phtifiqués qui nereçoiuent point de nourriture. Le iusdeleur decoérion guerities mules aux talons,&les demangeaifons de cour le corps,fi on lés en fo- menté: Orilelt à noter icy, que Diofcoride pour faire la farine ordonne de choifir /es Ers les plus blancs; au lieu que Galien dit,qu'ils ont moins de vertu-en medecine. Nous auons, dit Pline,defia parlé quelque peu de la proprieté de /’Ers8& commé les añiciens luyattribuent autant de vertu com. Ps ‘ i ; + LA me aux Choux contre les morfures des ferpens,& des crocodiles, & des hommes,appliqué auec du Vinaigre. Il y a de bons autheurs qui afleurent,que mangeant d’Ers tous les iours à ieun, il diminue & confume la ratelle.La farine des Ers,comme dit Varro,efface toutes Îes taches de la peau par tout le corps.Elle reprime les vlceres corrofifs. Elle eft finguliere aux mammeliles.Incorporée en vinelle fait rompre lescharbons. L'érs rofly & incorporé auec du miel prins à la groflcurd’vne noilette, cft fort bon aux difficulrez d'vrine,;aux vencofirez.aux maladies du foye, à l'enuie trop grande d'aller à feile,& aux phrifiquesiqui ne fe refentent point de ce qu'ils margent. Cuiten vinaigre,&z appliqué für le feu volage il y eft fort bon, pourueu qu'on l'y laifle trois iours fans le debender.Appliqué aucé miel il empeche les foroncles plats,qu'onappelle en Latin Pari, d apoftumer.La fomention de [a de- coéfion faite en eau eft finguliere pour les mules aux talons, & pour faire perdre les demangeaifons . paï le corps. Mefine on tient , que beuuant de ladire decoétion tous les iours à ieun, cela fait auoir bonne couleur à la perfonne. Or ilne vaut rien à manger pour les homtmes:caril prouoque à vomir, trouble le ventre,& charge l'eftomac & la refté:mefme il appefantit les genoux. loutefois le laiflane tremper longuement il s'adoucit; & alors il eft fort bon pour la bouine , & pour les beftes cheualli- nes. Les goufles dés £rs cucillies verdes , deuant qu'elles foienc dures, & piléesauec leurs riges &z fucilles, noirciflenc les cheucux. Des Geffes. _ CHAP. XLPIII NEA E Legüme que les Grecs ont appellé xañupot, eft nommé en Latin par Columeile & Palladiuis Cicérculas en François des Geffes : en Iralien Cicergua. Il s'en treuue de deux fortes ; à {ça- uoir de fauuages & de cultiuces. Celles-ey ont les tiges anguleufes SE plates ;les fucilles lon- gues , eftroires , aiguës ; toufiours attachées deux à deuxà vne queuë, au milieu defquelies il pafle Lathyrus, ou Geffe cultiuée aux … Lathyrus, on Geffe cultiuée aux fueilles fucilleseffroites. | larges: Clyenum de Matthiol. 4 5 INT } TA Z DR] 11 j'1 AE RNS RAT à SX Liu,21.c, 25: Les n0Ms. Les efpeceif La forme 206. Liuré IV-.del'Hiftoire des Plantes, vn fleau, par lequel elles s’attachent aux branches ou autres appuis qui font aupres. Leurs fleurs {ont blanches ; femblables à celles des Pois. Leurs gouffes font larges & plates, & non en façon de rouleau , dans lefquelles il ya des grains blancs , larges , plats, aucc des angles inefoaux, Liueh21. quafi du mefme gouft que les Pois. Leur racine eft menuë, & cheueluë. Matthiol en la pre- iiere edition de fes Commentaires fur Diofcoride en auoit mis le pourtrait fous le nomde J'Ers. Les Guess Quantaux Gefés, qui ontles fueilles larges, Matthiol les prend pour le Cher. Cordus les fase Lrend pour J'Ers cultiné : & Traguspourle Pois des Grecs. Les Geffes favwages ontles tiges ; les fueilles , & les goufles affez femblables à celles des cultiuées ; mais leurs fleurs font rougeaftres ; toutefois leurs grains fonc auffñi bien plats , auec des angles inefgaux : vray eft qu'ils font plus pe- Chapors. tits, plus durs, & tirans fur le noir. Fuchfe a mis le pourtrait de ces Gefles faunages pour JErs ne 10. eyltiné. I faut femer /es Geffes , ainfique dit Columelle, en bonne terre, & en temps de pluye. Ga- Liure. x. des BH Lathyrus fauvage de Dodon : Ers ; culte de Fuchfe, Cicera, DUT AN > CIN eg KL TEA NT FA in 4 é ee S \ ES KES rc” l L'ufe lien dir, queles Geffes fontfemblables en fubftance aux petits Pox,8& aux Phafols.Zes païfans, dit-il, | denostre Ajie,furtout en Myfie, den Phrygie en vfent fort,non [eulement comme on wfe des Phafiols é pebitsPois en Alexandrie Gend'antres villesmaisils les mondent aulf,comme l'Orge mondé.or elles ont un fuc,qui eftfemblable aux petits Pois,@* aux Phafiols,quant aux facultez:toutefois il eff Plus groffer: Give. Gr pourcelaellesnourriffent auffiplus que les Phaliols, ny les petits Pois. Au tefte la Cicera, c'eft à dire Cicerole,alatige &les fucilles comme les Geffes. Ses fleurs font de couleur de pourpre rouge, tirant fur le chaftagné : fes goufles font vn peu plus petites,dans lefquelles il y à des grains qui refemblenc auflizux Gefles, f cen’eft qu'ilsfont moindres, plus durs, & ne fonc pas fi plats,& font quafñ du tout noirs. I1nefe treuue guieres de cette forte de Legume ; & n'y a queles Herboriftes qui en fement. On l'appelle en Latin Cicera, pource qu'elle refemble à la Cicercula , c'eft à dire aux Geffes ; relle- ment qu'il n'y a aucune difference que pour raifon de la couleur ; d'autant qu'elle tient plus du noirs Palladius #4 mois de Mars, dit : On feme en ce tempsla Cicers, on Cicerole. Elle n’eft en rien differente des Geffes, que pour raifon de la couleur, qui eftnoire. Quant à l’vfage dela Cicerole, dit Galien , elle a les mefmes facultez que les Geffes ; excepté que fes grains font plus durs, & plus mal-aifez à quire, quieft la caufe qu’ils fonc de plus dure digeftion que les Gefes. | Des Phafuols, | . CHAP. - XLIX. - Les noms. N appelle cetteefpece de Legume tanten Grec, qu'en Latin, Phafioli : en Italien Fazinoli:8c en François Phafiols. Galien met difference entre Phafolus, qui fe prononce en quatre fylla- bes, & Phafelus, quin’en a quetrois, duquel il craicte parmy les petits Pois. Or nous traitterons à prefent ©) % à + DesPhañols, ChapXLIX. 307 prefent des ?hafiols felon ce qu'ilen dit. Nous én mettons done trois efpeces, les Culrineë , ou doicles blancs,les fauuages, & les Phafiols des bois.Le Phafiol cultiné, ou foit Phafiol blanc,8c commun Re a les fueilles comme le Lierre ; toutefois elles font plus grandes , plus molles & plus pleines de vei- nes fortans trois à trois Phafiol blarr. d'vne cueuë. ]1 faut des | fleurs blanches , moindres TPE) VU quelles il prouient des pe- = SN cites cornes de la longueur D d'vne paume, rondes, finif- fans en pointe , qui font premierement vertes ; mais éftans meures elles font blancheaftres, dans lefquel- les font fes grains, qu'on appelle cominunement des Phafiols, qui ont la figure I des roignons des animaux, SS &) tout blancs excepté le nom- & faunage cit celuy duquel nous auons mis icy le pourtrait, qui a les tiges larges & creufesiles fucil- lescommele precedent , finon qu'elles n’approchent pas tant de celles du Lierre ; les queués defquellés finiflent en fleaux. Ses fleurs font rougcaftres ; fes goufles plartes auéc des grains ronds Phafol fauuage Phafiol des bois. ES LE RTE F/ IN D RON N \ UT —- }) " F. \\ di + id EL ; au dedans, noirs, de la grofleur d'vn Pois, & de fort mal-plaifant goûft. Quañrà la ffoiffefme efpecé des Phafiols, Dalechamp a remarqué, qu'il en croift parmy les bois , aûx montagnes & lieux deferts; qui oft la racine noire , longue, & stoffe, diuifée en vne infinité d'autres petites racines fort efpefles. Cefte plante produit plufieurs tiges plus hautes qu'un pied; les fuéilles comme les Pha-. fiois, ou Feues peintés, doncily ena pourla plus part fix par chafque queué. Ses fleurs font com- me célles des Pois; bayes, tirans fur le purpurée. Ses gouffes font rouges, dans lefquelles il ÿ a des La juriis AS et’ bril quieft noir , Le Phafiol sd fau , Le liés: péics grains comme des Lentilles perits , & noirs. Lés Phafiols blancs ; on commins fe fement patmy, resver - F7 a . « l Là Bi ‘ 3 Mate j \ ATX à. à les champs, & fe maintiennent bien debout fans appuy: ils s'eflargiffent deçà & delà: Âu refte Liuz-e- 107. : + We : ; v #4 _. +! En TR - , : Éiu.7.C. IT, les Phafiols felon Diofcoride, enflenc , & engendrent des vencoféez, & font de dure digeftion. Si s ur piofcor, onles mange eftantencor vers & tendres, ils font bon ventre, & appaïlfenr lesvomiffemens. Pau- liuxch 10, lus met des Phafiols en vhe compoñition pour les reins; laquelle il nomme des Cigales. Matchiol dit Tome premier. ER ée Les noñs. Lesefbeces. La forme. Liu.i.c.130, Liurcx, des alim, Liure 8. de Yhit.ch.;. 208 LiureÏV. del'Hiftoire des Plantes, que /es Phafiols efchauffent & humeétent au premier degré. Prins en viande ils enflent, & d'abon: | dantils chargent l'eftomac : neantmoinsils engendrent force fperme, 87 incitent à luxure, fingu-, lierement fi on les mange auec du Poyure long, de la Galanga , 8 du fuccre ; & encor plus fi on les fait cuire auec du lait de Vache bien gras iufqu'àtanc qu'ils foient tous creuez. Il ne font pas fi. nuifibles , fi on les mange auec de mouftarde, ou graine de Carui. Ils font fonger deverribles & fafcheux fonges , comme les Lentilles. On fait bouillir les goufles pendant qu'elles font encor tendres pour les manger en falade, en y adiouftant du Poyure, qui eft vne aflez bonne viande. Les Italiens en font aufi grand cas, fi apres les auoir bouillies on les faupoudre de farine , puis les fac. on fricaffer en huile boüillant ou auec du beurre , y adiouftant vn peu de Poyure , & de verjus. Les Phajiols ont vne proprieté de guerirla morfures des cheuaux eftans mafchez & appliquez fur la morfure. On en fait auffi vn fard pour les femmes comme s'enfuit: Il faut prendre des Phafio!s blancs, & de mie de pain de Froment bien blanc; vne liure de chafcunivne courge longue,tendre,& verte, taillée en pieces , & mettre le tout tremper vne nuit durant en du laict de cheure. Apres il y faut'adioufter cinq onces de graine de Melons, & trois onces de noyaux de Pefches pelez , &c de- mie liure de pignons aufli pelez : puis piler chafque chofe à parten vn mortier de pierre,8c y adiou- {ter vn pigeonneau priué defcoupé en pieces anec roures les plumes , fans en ofter rien que les ince- ftins. Quoy faitil faut mefler le tout dans vn vafe propre, &entirer l'eau parle baing Marie , & la garder diligemment : car fi on s'en laue le vifage, elle rend la peau fort nette, & luy baille fort beau luftre. + Des Phaffols ou Fenes peintes, CH À P. ! 5 SAAMS EsTE plante, qui eftappellée par Diofcoride quinaË xyræis, pource qu'elle monte GÉ2EAG cominele Lifer,s’agraffanr à ce qui eft pres d'elle ; eft nommée par Hippocrate , Dio- cles, Theophrafte, & plufieurs autres, déAixos ; & par d'autres, AdGes &c AoGsey, c'eft à dire Gouffe , à caufe de fes grandes goufles. Les autres l'appellent PasioAcs; en Latin Phafiolns, que nous auons dit eftre different du Phafelus ,qui s'efcrie à trois fyllabes. Les Arabes les appellent Zubia: lesltaliens Swilace de gli horti , & Fagiuolo Turchefco: les Efpa- gnols Feyones : les Atfemans selchhaomen, C'eftà dire Feues d'Italie : les François Phafiols , on Fe- ues peintes. On cognoïft les efpeces de ces Phafiols parla diuerfité de leurs couleurs: car les vns fonc jaunes , lesautres roures , les autres font de dinerfes coueurs. Ox les Feues peintes , ou Phafiols ont les fucilles commele Lierre ; mais elles fonc plus molles, les tigesminces , auec plufeurs fleaux, L | aucc l'efquels elles s'agraffent aux plantes prochaines, & Srsilax des 1ardips, ou Dolicust croiflent fi hauts , qu'on en peut couurirles pauillons des Fone pernte: jardins. Leurs soufles font femblables à celles du Senegré, plus longues , &-plus crofles, dans lefquellesfonc les grains faits en forime de roignon , & de diuerfes couleurs, iauna- fres d'vn cofté. Par ces marques Diofcoride a fi bien expri- mé cefte efhece de Phafiols , qui elt icy peinte, qu'il n'y ena al pas vne qui ne s'y accorde fort bien‘car fes tiges fonc minces, SE longues branchues, & ne s'attachent pasfeulement par leurs © eaux aux paux qui fonc pres d'eux : mais couurent mefme me les creilles, & cabannes desiardins. Galien declare tres ex- \ preffementque cefte efpecedé Phañols font appellez Doi- .chus, &le conferme par le tefmoignage de Theophrafte, difant : Diocles à mis le Dolichus parmy les graines, qui fér- uët de nourriture aux hommes.J\ eft auili efcritau liure d'Hip- pocrate touchant le regime de viure. Or iecroy qu'ils appel- lent ainfi vne graine d'vne plante de iardii, qu'on nomme mainçenanc en deux façons : car on les nomme Ad6s 8 Pa- anse. Iteft auf aifé à conietturer, quece Dolichuseft vne plante de iardin par cela mefmeque Thcophrafte en éfcrit, difanc: Les vns ont La tige droitte , comme le Froment, l'Orge , @ tous les‘Bleds d'esté: les autres l'ont recourbée & comme couchée, d'un coflé , commeles Ciches , £rs, © Len- tilles : aux autres elle [e couche par terre , comme les Pois, les Geffes, > lespetits Pois, Mais fi on plante des longues perches pres le Dolichus, il raimpera defus, @ portera fruit, au. trement La nielle le gaffe. Orencequ'ildit, quele Dolichus fe gaffe, fi on ne plante des perches longues aupres, il ap- perc dit Galien, qu'il craitre de ce-qu'onappelle à prefent Phafiols, PL, « Sent So, \ SE > } h E\ DA Ai D (A 3] i A \ == 5 \ y Ke ÈS À Des Lentilles, Chap.LE 399 Phafiols, ou Ace c'eft à dire Gouffes. Aëce auffi monftre clairement, que Dolichus eftune efpece de Phafiols. Ceux , dit-il, qg#'on appelle maintenant Lobi,s appelloient anciennement Dolichi, d: Phafioli, Must © par aucuns Smilax des iardins Ils nourriffent bien autant que les Pois, & n'engendrent non plus de venrofitez : ils ne font pas fi plaifans , & ne paffent pas aufli fi toft par le ventre. Or on les ap- pelle Zobr, c'eft à dire Gouffes ; pource qu'entre tous les Legumes ,qui portent leurs grains en des -goufles , il n y en a que celte forte qui fe mange auec route la gouffe le plus fouuent. Voilà ce qu'en dir Aëce. Mais les Phafiols, dic Paulus , qui s'appellent auffi Do/ichi, eftans mangez auec toute la pire goufle verte, engendrent plus d'excremens.On demande donc pourquoy c'eft que Diofcoride a premieremencraicté des Phafols, & puis vn peu apres du Swilax des sardins à part , fi Smilax des 2rdins eft le Phafiol:à quoy:il faut refpondre,qu'il y a diuerfes fortes de Phafiolsà fçauoir lesblancs &c communs, qui croiflent parmy les champs: les autres iaunes, 8: de diuerfes couleurs, qui croif- {ent dans les iardins,defquels il parle en dernier lieu. Or voicy qu'Hippocrate dit touchant les Do/i- ches. Les Pois, dit-il, #’enflent pas : mais ils palent plus ville par le ventre. Quant aux petits Pois, LME aux Doliches , ils pallent bienplus ville; maisils n'engendrent pas tant de ventofitez , Gnourriffent “io ; mieux. Diocles, fuyuant ce que Galien recite , en la lifte des Legumes metles Fees les premieres; Lesverrs. puis apres /es Pois; en apres il dit ainfi: Quant aux Doliches , ils nourriffent bien autant que les Pois, qu nn r'engendrent nonplus de ventofitez : maïisils me font pas fi délicats, & demeurent plus long temps à p Af]er. On mange [es gouffes, dit Diofcoride, avec tous les grains à mode d'Afberges effans cuites, Elles bforturiner, & canfent des [onges [afcheux. : 7 Des Lentilles, CHAP. LI. : ; . chap.1oo.du ue de deux fortes en Egypte, dont les vne font rondes & noires; & d'autres qui font comme les ;. ture de communes. Dont auf elles ont diuers noms. La Lentille fait des tiges menuës , de la hauteur Fee \ u mel.lieu a jorrme, TP AT E an PA. Aù 22 Ve BESX f = n ZT 2 cr £ EE N nur /- (Z == (| ro (Ÿ J 12 \ Y mr Wr LS ie NU \ É (y % Tome premier. Mu LL Le lies. Liu,rs c.1r2 Le tempcra- ment Cr des Vertes. Liure g, des fimpl. Liure x, des alim. ao6 -Liute IV. del'Hiftoire des Plantes, rois Où quarie grains, pétits, ronds , larges & plats énnelopez d’vne petite peaulifle. Il y a auf les petites Lenrilles, qi ontlà4 eur, les goufles ; & la graine du cour femblables aux precedentes,ll finon que le tôut eft moindre, Ees Herboriftesfement celles-cyenleurs iardins. Les Lenrilles, die Pline, aiment vne cerre legere plus qu'vn ferroir gras, & demandent le temps fec. Galien dit, que la Lentille a dés facultez contraires : car fon ef£orce eft aftringeante, & le dedans qui eft comme desblanches font blanches. Ses goufles font petites, plattes ; affez largettes, dans lefquellesil y au h chair ,eft deficatif, & refetre le ventre par fa qualité afpre , dé laquelle l’efcorce participe beau= | coup. Leur decoétion ou bouillôn efpez au lieu de referrer, lafche le ventre ; parquoy il faue ietter la prèmiere eau , quand il eft queftion dereferrer le ventre. Or il faut diligemmenr pefer ces mors de Galien , pour voir s'il eft pointcontraire à Diofcoride. Les Lentilles, ditGalien, font. fort aftringeantes, ( combien qu'il femble qu'Aëce & Paul, qui ont tout pris de Galien, ayent leu ’ , >. C2 TE: à DUR 5 = . 3 16 SVPsoiy ox ioupus, c'eft à dire, #6 font pas fort affringeantes.) Elles font mediocres entre chand &" froid : toutefois elles deffechent au fecond degré. Leur chair doncques deffeche le corps, & re- ferre le ventre : & au contraire leûr decoëtion lafche le ventre : parquoy aoffi faut il ierter la pre- miere eau, quand il eft queftion de referrér le ventre par leur moyen. Envn autre endroit il dir, que perfonñe ne fait du pain de Lentilles: : carelles font trop feches & friables: Leur efcorceelt fort aftringeante : mais leur chair eft de fubftance grofle & rerreftre, tenans vn peu de l'afpre , au lieu que l'efcorce eft fort afpre. Ettoutefois leur fuc n'eft aucunement aftringeant : mais au contraire il €ft laxatif. Tellement que fi on fait cuire les Lenrilles en eau, puisqu'on adioufte à ce bouillon du Garum, ou bien mefme qu'on leprenne auecles Lesrilles en y adiouftanc de l'huile, cela lafchera le ventre. Mais /es Lentilles eftans cuites deux fois font vn effeét du tour contraire à leur premier bouillon ; d'autant qu'elles deffcchent le ventre , & fortifient l'eftomac, les inteftins & en {omme rout lé ventre. Auffi eft ce vne bonne viande pour les cœliaques, & dyfenteriques. Maïs /# Lex ’ L f 4 AE t » J fille efcoicée ou pélée, perdant cefte grandeaftriétion,& cout ce qui en depend, eft auffi plus nu- Liute. Liureur. Liu,2:c.100. Liurer, des alim. Eure 1. des alim. tritiue , queroutc entiere :mais elle engendre vn gros fuc 8 mauuais, & demeure fongremps à pañlers 8 neantmoins elle né deffeche pas le flux de ventre, comme celle qui eft toute entiere.Paul Ægincta dit, que les Leztilles deffechent au fecond degré, 8 font temperées entre froid & chaud, | | & onten outre vn peu d'aftriétion. Or {es Lentilles entieres deflechent & referrenc le venrre ; au lieu que leur decoétion le lafche. Auffi fauril ietter là la premiere eau quand on fe veut feruir des Lentilles pour referrer le ventre: Les Lentilles, ainfi que dit Aëcé jme fonc pas fort aftringeantes , 87 tiennent le milieu entre chaud & froid. Elles deflechent au feconddegré.Parquoy leur corps defle- che, & referrele ventre ; awlieu que leur decottion l'efmeut. Auffi quandon les prend pour ref er- rer le ventre, ilfautictrer la premiere eau. Voyons maintenant fi Diofcoride eft point contraire à ce que deflus : Sion continue, dit-il de manger des Lentilles, elles debilitent ln wenë, font de difficile digeffion, nuifent à l'eflomac, @ le font enfer, > les intestins auffimais eSlant cuites anec leur vfcorce elles referrent Le ventre. ( Galien dit, que leur efcorce eft aftringeante, c omme participant d'yne qualité fotrafpre.)Ce/fes Là font les meilleures à manger, qui font nifées à cuire Ver nefont point leur bouillon noir. Elles ont vertu de reSfraindre {Galien dit que les Lenrilles font fort aftringcanres)po#rce elles reférrent le ventre:fi leur ayant oÿté l'efcorce on Les fait fort cuire, @* qu'on iettela premiere ent carelle lafèbe lemwentre En cecy Diofcoride s'accprde bien auec Galien:car Galié ditque les Lentilles cfcorcces perdent cefte grande aftriétion , & cout cé qui s’en peut enfuyure.Et quant à ce que Die: fcoride dit:£lles arreflent Le flux de ventre eflant efcorcées & bien cuites: c'eft autant commece que Galien dit:Les Lentilles cuites deux fois ont vue faculié contraire à léurpremier bonillonid'autant quel Les referrent le ventre.Il n'y a point d'autre diffcrence, finon que Galien n’en ofte pas l'efcorce,com- me fait Diofcoride, pource qu'vn peuauparauantil auoit dir que les Lentilles cuitesentieres réfer- roient le véntre. Or qu'il foit vray que Galiena entendu, que la Lentille eftant bien cuite apres'en auoitofté l'efcorce referré le ventre, ille declareluy mefme,quarid il die: Non feulement les Leusil- les:mais auffi les Choux, Gmrefme tous les animaux couuerts de coguilles ou efcailles ,ont vne natare compofée de diverfes faculrez:cax leur fubftance folide demeure long temps à pañler,& referreleven- re, & leur eau aucontraire efmeur le ventre. Ce qui appert euidemmenten les faifant cuire : car. l'eau dans laquelle aura cuir quelqu'vne des chofes fafdites, lafche le venvre : mais fa fubftance le refercera. C'eftpourquoy on dit, quefion faiccuire des Choux à moitié , & qu'en lesoftant de deflus lé feu on les mérre à l'inftant en vn plat, dans lequel il y ait du Garum & de l'huile; & qu'on fes mange deuant toute autre viande, ils lafèhent le ventre. Ecles autres ordonnent pour referrer le ventre des Choux cuits deux fois C'eft à fçauoir, que les ayant fait premieremenc bouillir en eau, faur icttés route cefté premiere eau , & yen mettre d'autre qui foit route chaude & pure, & faire derechef cuire lefdits Choux dedans. Il faut prefuppofer le femblable des Lentilles. Or Gaïien pourfriuant de declarer les faculrez des Lentilles , entant qu'elles feruent pour viande,il dit: À bon ‘droit donc ceux qui mangent de cefte viande en trop grande abondance font fubjers à deuenir Jadres;, ou bien aux chancres: car les viandes groffieres & feches font propres pourengendrer vr fanp mclancholic. Les Lentilles donc ne font bonnes finon à ceux qui ont vne aruaife habitude | | Li de corps Des Lentilles, Chap. LI AO de corps pour auoir de l'eau efpandue parmyÿ leur chair : 8 au contraire font tres dangereufes à Ceux qui fonc maigres 8 fecs. Pour cette mefme raifon elles debilitenr la veué bonne & entiere, la defechant par trop. Au contraire elles font bonnes à/ceux qui font par trop humides. Elles fonc contraires aux purgations des femmes ; d’aucant qu'elles engendrent vn gros fang, & qui coule mal-aifément : & aucontraire elles font bonnes au flux defmefuré des femmes. Or eftant ainfi que l'Orge mondé, & les Lentilles font de qualitez contraires , eftans meflez enfemble il s'en fait vne fort bonne viande; qui eft appellée en Grec Phacoptiffans, ne les meflant pas par efgales portions : maïs y mertant moins d'Orge mondé, pource qu'en cuifant il fait vn ius efpez , & s'enfle fort : & la Lertille en cuifantne s'enfle guieres, Au demeurant il faut apprefter certe viande tour ainfi que l'Orge mondé , excepté qu'on y adioufte de la Sarriette , ou du Poulier ;au moyen dequoy elle eft de meilleur gouft, & de meilleure digeftion. Ce qui ne feroit pas bonen l'Orge monde tout feul, où il ne faut mettre que de l'Anect, & du Porreau. Or les cuifiniers appreftent fort mal les Lentilles pour les riches auec du vin cuit ; pource qu'il ne faut pas imefler parmy les Lentilles les chofes qui engroffiflent : mais pluftoft les chofes humides , & qui puiflentattenuer leur nature groflicre. En y meflant donc du vin cuit elles oppiilent le foye , & y engendrent des infammarions, comme aufli à la ratelle; fi ce n'eft qu'on les corrige , en y adiouftant du miel: Voilà vne partie de ce que Galien en dit. Or Diofcoride dit plufeurs autres facultez des Lentilles. Elles caufenr, dit il, des fonges fafcheux : fonc nuifibles à la cefte, aux nerfs , & aux poulmons. Elles feront meilleure operation en referrantle ventre; fi on y adioufte du vinaigre; & de l'Endiue; ou du Pourpier , ou des Blertes noires, ou des bayes de Meurtc, ou de l'efcorce de Grenade, ou des Rofesfethes , des Nefles, ou des Sorbes, ou des Poires de Thebes : (Cornarius eftimc qu'il man- que icy vn mor; & qu'il faudroic qu'il y eutainfi, o4 dés Poires, ou des Dattes de Thebes, veu que les autheuts ne fonc point de mention des Poires de Thebes; maisbien des Dattes de Thebes : & mefme Diofcoride, defquelles la decoction eff fort aftringeance :) ou des Coings , ou de Cichorée, ou de Limric t25. Plantain , ou des gtains de Grenade entiers , qu'il faut ietter là apres que la decottion eft faite, ou du Sumach , duquel on faupoudre les viandes. Mais fur tout illes faut bien faire cuire auec le vinaigre ; autrement elles croubleroient le ventre. Il eft bon de manger trente grains de Lewrille pelez contre le defuoyement de l’eftomac. Les Lentilles cuites auec griotte feche appaifenr les douleurs de la goutte despicds , fi on les applique deflus Auecdu mielelles foudent les vlceres fiftuleux ; rompent les crouftes des vlceres & les mondifient. Cuires en vinaigre elles forit refou- dre les efcroüelles ; & autresdurtez. Auec des Coingsou du Mehlot, &hüile rofat elles guerif- à fent les inflammations des yeux , & du fondement. Mais en vn grand vlceres éauerneux, ou bien É. en linfammarion du fondement , qui requierent des remedes plus vehemeris , il les fauc faire cui- re auec l'efcorce de Grenade , & dés Rofës feches , & yadioufter düimiel. Elles feruenc auffi aux vlceres corrofifs, qui deuiennent grangreneux, en y adiouftant d'eau de mer ; aux puftules & aux vlcéres qui s'auancent roufours;auxerefpelés, 8: mules aux talons, appliquées comme deflus auec du vinaigre. Pour les mammelles, où le laict eft caillé & prins, & fe refpañd par trop grande abondance, ileft bon de les faire cuire en eau de mer, &les appliquer deflus. Pline dir , que les Lim2i.c2$. meilleures Lentilles font celles qui font les pluftoft cuites, & quiboiuent beaucoup d’eau. Aurefte elles affoibliffent la veuë, & font énfler l'eftomac : mais eftans mangées elles referrenit le ventre, fingulierement eftans cuites longuement eñ eau de pluye. Au contraire elles lafchent le ventre neftans Suicres cuites. Elles font rompre les crouftes des vlceres, & mondifient les vlceres de la bouche, &les referrent. Appliquéeselles appaifent incontinent les douleurs des apoftumes , fur. tout quand elles fonc efcorcées ou creuaflées. Elles feruent grandement aux defluxions chaudes qui tombent fur les yeux auec du Melilot , ou des Coings. Auec griotte feche elles font fort bon- nes aux apoftumes fangeufes & ouuertes. La purée des Lentilles ef finguliere aux vlceres dela bou- che, ou des genitoirés , & aux accidens du fondement auec huile rofat , & des Coings. Là où il . faut des remedes plus foresil y faut adioufter d’efcorce de Grenade, & vn peu de miel. Eràfin que le cataplafme ne foit fi coft fec , il y fau adioufter defucilles de Poirée. Cuites en vinaigre, & appliquées elles feruent aux efcroüelles , & aux apoftumies plattes , foir qu'elles foient meures , ou preftes à meurir. Appliquees auec eau miellée elles font bonnes aux creuafles , & aux gangrenes auec efcorce de Grenade. Auec griorte feche elles feruentaux reins, À la matrice ,aux mules des talons, & aux vlceres qui fonc mal-aifez à confolider. Trente grainside Lewrilles mangez fonc bons pour les defaoyemens d’eftomac. Elles font auf fingulieres à la cholerique paflion , & aux dyfenteries on caquefangues , eftans cuires en trois eaux. Toutefois pour ceft effect il ef meilleur de les roftir , ou de les concailer fort menu pour les prendre feules, ou auee des Coings, ou des Poires , où Meurte, ou Cichorée fauuage ; on Poiréerouge , ou auec du Plantait. Au de- meurant elles font contraires au poulmon , à la douleur de tefte,au fiel, & à contes les parties ner- ueufes. Mefinecllesgardent dedormir. Cuires en eau marineclles font bonnes aux puftules,ai feu S. Antoine, & aux accidens des mammelles. Cuires en vinaigre elles fort boñnes pour re- - foudre les efcrouelles, & autres durtez. Pour le mal d'eftomac on en demefle parmÿ les potages, Tome premier. E LE 3 . éommE PRE 4o2 LiurelV.delHifoire des plantes, comme on feroit.de gtiotre feche, Cuites à demy en eau, puis broyées , & pafées par va tamis pour en offer le fon , elles fonc bonnes aux brufleures : mais puis apres auec le temps il y faut ad ioufter du miel. Cuitesen eau & vinaigre elles font bonnes pour les accidens du gofier. Encot auiourd'huy c'eft vn legume aflez cogneu que les Leyrilles,, 8 en fait on de la boüillie, que les Grecs appellent Dax; & les Lentilles cuites toutes entieres 0N6Paray. Martial aufli fçauoit bien que _c’eftoit des Lentilles d'Egypte, quand il dix : | Recoy ce mien prefent de Lentilles d'Ecypte , cc: Des Veftes, vai .…CHAP: LIL Liure, 1. des #° & FA Axxex dit, qu'en fon païs il ya vne forte de Legume appellé Biuer, quina EE 7h \ SN 9 point d'autre nom : mais en Athenesils l’appellent cæezxer, ou bien xvæpor. (ea où En Latin il s'appelle Fic£3, du mot Vincire, comme dit Varro, pource qu'il a #7 des fleaux comme les vignes, auec lefquels il s'attache à la tige des Lupins, res ou à d'autres appuis:& pour s’y mieux teniril entortille fes Aeaux à l'entour. SS En François on l'appelle Fefce:en Allemand Feyckem:en Anglois Fiche.Il y a Fe Ê A ès des Fefces qui viennent d'elles mefme, & d'autres qu’on fems aux champs, à La forme, F ER comme les autres Legumes. Celles-cy oncles tiges menuës, quarrées, quaf de trois pieds de hauteur. Leurs fueilles font longues, femblables à celles des Lencilles,dôc il y en a Vefce vraye, Aphaca de Matth, Aphaca vraye, Fete de Matthiol. LAS KE 4 plufieurs attachées à vne queuë.& toutes ples grandes que celles des Lentilles.Ses fleurs font rou- Leshee geaftres , ou de couleur de pourpre-brun.Leurs gouffes fonc Jarges,dans chafcune defquelles il ÿ a cinq'ou fix grains,plats,quafi en façon de Lentille,noirs, & de mauuais gouft.On les peut femer en | quelque verre que ce foit , & n'y faut pas grand peine apres ; mefme ellesengraiflentla terre , où Sur lechap, on les feme. Or nous auons icy le vray pourtraiét des Ve/ces , que Matthiol a mis fous le nom 4 RAA d’Aphasa, laquelle Galien à conioint auec les 7efces. Diofcoride dit,que l’4phaca croift emmy les Linaca42, Champs, plus haute que la Lentille, ayant les gouffes plus grandes que celles de la Lentille, dans | He NT k lefquelles dy a crois ou quatre grains noirs, plus petits que les Lentilles. Theophrafte en parlant &ir des Cichorées fait mention d'vne 4phacx, qui eft vne herbe potagere , dont nous traitterons cy. apres : & d'vn4phaca Leoume , la metranrparmy les Lentilles, & les Pois au nombre des Legu- Aumellime mes qu'il faut femer tard. En vn autre lieu il dit, qu'il y a des Légumes qui ont les goufles chap. Jmrarlds,ou tarmaarläs,c'elt à dire felon l’incérpreration de Gaza,us peu larges,comme la Len-! Chap.s. tille,& /’Aphacas & que le fruiét de l'Aphaca {e perd en vn'inftant. Mefmeen racontantles imper- Liu29,chs. feGions des Lesumes il dit,que la Securidaca eftouffe 'A4phaca. Pline aufli enfuiuant T héophiafte met 4 1? | DefAracus, Chap. LIT. 407 met} Aphaca entre les Cichorées. Et en vnautre lieu il defctit fibien / ’Aphaca de Diofcoride qu'il femble auoir prins de luy rout ce qu'ilen dit, ou bien de quelque autre duquel Diofcoride auoit puns ce qu'ilena dit: L'Aphaca, dit-il, à Les fueilles fort minces, efl vn peu plus baute que la Len- tille. Elle produit des gouffes plus groffes, dans lefquelles il y à trois ou quatre Sraëns,plusnoirs,plus bu- . c 13 . è mides G moindres que les Lentilles. Elle croift parmy leschamps. On pourra donc à bon droit pren- dre pour /’4phaca,le Legume qui elt icy pourtrait,que Matthiol a mis pour la Fefce.Galien dit que Liurer, des les grains d'Aphaca,8c des Fefces ne font pas ronds comme les Feues ; mais vn peu plats,comme les 2! Lentilles. Les païfans les amafent auec les goufles & toute la plante pout en nourrir le beftail. Toutefois il dit qu'il en a veu manger à quelques vns en temps de faminesprincipalementau Prin L'ufage ternps lors qu'elles fonrencor vertes , comme on mange les Feues, & les Ciches. Or elles ne font | pas feulemenr de mauuais gout ; mais aufli de difficile digeftion , & referrent le ventre. Il eft donc bien certain , qu'eftans de telle nature elles donnent vne noutrirure mauuaife » & grofliere, propre Pour engendrer vn fuc melancolic , comme il a efté dit des Lentilles. Toutefois les Lentilles ont beaucoup de bonnes qualitez, dontles Vefces;ny l'Aphaca ne tiennentrien. La graine de l'Aphaca Lesvenus, eft aftringeante, felon Diofcoride, parquoy eftanc roitie, elle arrefte le Aux de l’eftomac & du ven- *2<1# tre, on les concafle,& qu'on les face cuire, comme les Lentilles. L'Aphaca,dit Pline,eft plus pro- Liw17.ch.s, Pre pour efpeñlir, que n'eftla Lencille: quant au relte elle fait lesmefimes effets. Sa graine cuite atrefte Ie flux de l'eftomac, & du ventre. Quanraux Vefces fanuages elles ont les tiges, les fueilles rave fur & les goufles commeles cultiuées, finon que le rouceft moindre. Leurs tiges fontrendres, grefles, ##ge- & anouleufes : leurs fueilles fonc attachées à vne queuë en mefme difpofition que celles des culti- uées, Le bout defquelles finit en trois ou quatre petits fleaux. Les fleurs fonc petites, attachées à Ja tige. Leurs goufles auñli {ont petites ; longuertes, citroites , dans lefquelles il ya fix ou fept Srains noirs, & durs, moindres que les Fv/ces cultinées. EMes croiflent aux champs,parmy les Bleds. re lieu. Dodon appelle ces Vefces faunages, Arachus,qui s'efcritpar vne h.en la derniere fyllabe,& craccam. En François on les nomme Vefces faunages, ou Vefferonsien Allemand Fuilde vuicrem,&c Sant Ghri- fhoftelskran : en Brabant Crob. Ruel dir auffi qu'elles s'appellent Cracca. Fuchfe les nomme : bha- ca: & Matthiol Yicis. Aufquels Dodon contredit, difant que la graine de Cracca eft entierement ronde ; mais celle des Vefces & d'Aphaca n'eft pas du tout ronde ; mais vn peu largette comme les Lentilles , ainf qu'il a efté dit cy deflus , fuyuant ce que Galien en efcrit. Or la Frfce Jannage et aifée à cognoïftre pour la refemblance qu'elle a auec la cultiuée. | \ | 2 CHAR, LIN. Arachns,on Arouffes, Esre. forte de Legume fauuage refemble du 4 forme. routa la Vefce fauuage , en la tige, aux fueilles, | & aux fleaux Mais il y a de la difference quant aux fleurs : car .elles croilfent par bouquets en des queuëés longues quafi en façon d'efpic, de couleur purpurée tirant furle pers. Ses gouffes font plactes ; dans lefquelles ily a des grains comme ceux des Pefces fauna- ges. En Bourgogne & en Auuerone ils les appellent 4ro4/- fes, qui vient du mot Arachus corrompu. Elles croiffent parmy les Bleds, fur le bord des champs. Les Grecs les appellent deaxe ; & les Latins aufli 4rachus ; duquel Ga- H RRQ A NN 100DD0 4. lien parle en certe forte: 1/ fe treune vue graine faurage A rs des \ { N VOUUT Parmy nos Bleds,ronde C'dure,moindre que L'Ers,qu'ils appel." 1 Ÿ \ AA, Ÿ= Q 2 sé lentennoffre païs Arachus,prononcans la derniere [yllabe pa Q— ue fouuentqui a trois coudées de longueur. Elle ne méurt pas aifément ; mais bourgeonne tous les ans au premier commencement du printemps. Il s'en treuue par toute l'Allemagne aux lieux pleins de bois , ombrageux & qui ne font pas cultiuez. Onne s’en fert point ny. pour manger, ny en medecine. Quant au cultiué on le feme au mois de Septembre, quand c'eft pour nourrir le be- Geremps. Aail , & furla fin de Tanuier , ou au commencement de Feurier, quand c'eftpouren recueillir la RÉGIE. graine. Pour femer le Senegré , dir Pline, ilne faut que gratter la terre quatre doigts de profond, Ëc non plus : car £anc moins on le cultine, rant mieux ilfe porte. C'eft grand merucille qu'il y ait quelque ll . , : 1 Dela Jugioline, Chap. LV. ÂOS quelque chofe, à qui la parefle foit profitable. Ilfleurit en luin &en Juillet; puis il produit fes !#% gouflés ; fa graincelt meureau mois d'Aouft. Au refte les anciens mefloient du Fenngrec parmy leurs viandes, & s’en feruoient aufli en medecine. Galien merla graine du Fersgrec carie les cho: . HE fes qui cfchauffent manifeftement: & dit qu’eftant mangée elle fert tout deimefine comme les Alim Lupins: car on la mange auec du Garum pour lafcher le ventre, &eft plus propre à cela, qué les Lupins, N'ayantrien en fov, quil'empefche de fortir vifte. On la mange aufli auec du vinaigre , & auec du Garum , comme on fait les Lupins. Plufieurs mangent auili le Fenugrec; & les Lupins auec du vin, du Garum , & de l'huile ; d'autres y adiouftent du pain , fe contentans de cela pour toute pitance. Er combien que prins en cefte forte il ne lafche pas tant le ventre , pour le moins il ne fait pas mal à la tefte , commeilen prend à plufieurs apres auoir mangé du Féwuerec auec du Garum. En outre il ne defuoye point l'eflomac , comme fait le Ferwgrec à quelques vns. Le Juc du Fenngrecprins auec du miel eft bon pour faire euacuër toutesles mauuaifes humeurs qui font dans les inteftins, les adouciflant parfa vifcofité , &appaifant la douleur par { chaleur. Et pour- ce qu'il a vne faculté decerfiue , il prouoque les inteftins à faire fortir les excremens. Toutefois il n'y faut adioufter guieres de miel, de peut qu’il n'y ait par trop d’acrimonie. Mais aux longues maladies de la poitrine qui font fans fieure . il faut faire cuire des Dattes graffes auec le Femugrec, & puis mefler force miel pärmy cefte decottion, & Ja faire derechef cuire fur les charbons iufqu’à tant que le tout foir mediocrement efpez : & ainfi en prendre long temps auant lerepas. Aujour- d'huy nous »’vfons point du Femngrec aux Viandes; mais, bien en medecine, & fur tout les Chi- turgiens. Car {a farine,comme Diofcoride a bien déclaré,a vertu de remollir, & refoudre. Eftanc Liwz.e.ors cuire en eau miellce elle fert bien aux inflammations cant intericures qu'exterieures, f on l'appli- que deffus. Broyée auec vinaigre & hitre elle diminué laratelle. 54 decoéfion eft bonne aux mala- dies des femmes, foit que lamatrice foit enfléc, ou bien clofe, fi où lesen cituue, ou bien qu'elles en reçoiuent la fumée. Leiss efpais du Senegrécuir en eau , & bien éfpreint netroye les cheucux & peaux mortes de latefte , & auffi les tignes. Eftant äppliqué én peflaite auec gtaifle d’oycil eflar- git & remollicles lieux fecrers des femmes. Le Femugrec vertappliqué auec vinaigre eft bon aux debilitez de Ia matrice, & aux vlceres. Sa decoétion eft bonne quand ona trop fouuent enuie d'aller à felle, & au Aux puant de la dyfenterie. L'huile qu'on en tire, & celuy du Mearté nettoye les cheucux , & les cicatrices des genitoires. Le Sesegré, dit Pline , n'eft pas de moindre vertu que les précedentes. Les Grecs l’appellent The/is ; les autrés Carphos, on Buceras, OU Aegoceras,pource que fes goufles font faires en façon dé petites cornes. Les Latins le nommenc S/4cis. Le Serceré _eftdéficcatif, remollicif, &relolutif. Le i4s gw'ontire de [a decoëtion eft fouuerain à pluficurs acci- dens qui peuuent füuruenir aux femmes: car ilfert aux enfleures & durtez, & aux opiltions & contraétions de la matrice , appli qué en fomentation où eftuue, & mefme feringué dedans. Il fait _ perdreles furfures , ou peau morte du vifage. Cuir & appliqué auecnitre où vinai gre il eft fingu- : liér à lararèlle, & auffi au foyc. Il adioufte auffi plufieuts autres chofes touchant la medecine , def ER quelles on peut iuger, comme aufli de ce que Diofcoride en dit, füyuant ce que Galien en a efcrits Gnpl aflauoir que le Fezgérec efchauffe au fecond degré & defleche au premier. Parquoy ilirrire & La enaigtit les inflammacions ardences : maïs il guerit celles quifont moins chaudes & dures ,enles rie, ve faifantrefoudre. La farine de Fenngrec [ec comme dit Matthiol , auec fouffre, & nictre, efface les à 2.d@ lenvilles.Ellé guerit la rongne vlcerée,en y adiouftant vné quarte partie de graine de Nafitort auec duVinaigre, & qu'on l'en frotte fouuenr. Cuite uec eau miellée, auec graiffe de porc elle foulage grandement les enfleurés des genitoires. Ellé eftauffi bonne aux apoftumes qui viennent derriere lesorcilles, & aux gouttes des nains, & des pieds,& aux diflocations des iointures. Peftrie auec du Vincelle mondifieles chancrés. La decoétion du Fenugrec eft fort bonne à boire pour ceux quiontla - toux dés long temps, & la poitrine vléerée. La decoétion de La graine du Senéaré diuertit les deflu- Xions des yeux, fi 6n y applique des linges qui ayent trempez dedans. Liv24c1s De la lugroline, ou Sefare, CERAPIENL Fr.» SAVE À Zugioline s'appelle en Grec cicauasen Latin Sefamum, de Sefamn:ien Arabe Semfem & LA NerS Se jSenfera :en Italien Se/zw0, Sofimano , & Iugiolina : en Efpagnol Lorgilin , &c Alegria. SL 7/2 La graine dn Sefame elt aflez cogneuë, pource qu'on en tire force huile : maïs fa plance net pas fi cogncué, pource quel'on n’en feme point , ou à tout le moins fort peuny | en Italie, ny en France : carla graine dont vfenc les Apothicaires, vient de Grece, & de la Morée. re 5 La Zugioline donc.aïnfi que dit Theophrafte, fait vne tige comme la Ferule,pluftoft que comme les rh. cp, 3 Cannes, femblable à celle du Millét; mais plus grofle : mefme elle en fait en plus grand nombre, #2 & a aufli plus de racines. Ses fueilles font rougealtres. Sa fleur eft verte comme l'herbe. Sa graine éftenclofe en des petires teftés, comme le Pauor. Matthiol dir, que Lucas Ghiniluy enuoya la plante de Zugioline , qui eft icy peinte: toutefois il n'affeure pas que ce foit la draye Jugioline, pource qu'elle ne faic pas la tigeplus gfoffe queleé Mille ; & plus haute, ny aufli plus de raciness als Æ Liure 8. de l’hitt, ch. 9. alim. Liu. 18.c.10. L'une & Rx: des vertus. n « \ Tagroline vraye, LATTES ART ee RC COUT 2 Sa eur + Léa “ : il € Liure 1. des AN 106 Liure IV. de l'Hifloire des Plantes, mais fait pluftoft la tige comme la Feue , en laquelle il y. comme en la Feue des goufles triangulaires, ou quarrées, dans lefquelles eff la femence. Ses fueilles auffi ne fonc pas rougeaftres; & mefme fafleur n'eft pas verte. Toutefois Matthiol ne deuoit pas pour fi petire conicéture deter- miper contre le iugement de rous,que cefte derniere plante n'eftoit pas la Zugioline,ainfi que dit Pena.Car toute la grai- ne de Zugioline,qu'on apporte d'Alexandrie, & de Candie, croift fur vne telle plante. La fugioline , dit Pline, vient d'Indie.On en fait de l'huile. Sa couleur eft blanche. Theo- phrafte dit qu'entre toutes les graines que l'on feme, la 24- gioline amaigtit mieux la terre, pource quelle a plufieurs tiges grofles, & plus de racines que le Millér. Les anciens ainfi que dit Galien, mangeoientla Iugioline comme les autres Legumes ; pource aufli il en traitte apres les Legu- mes. Pline la met entre les Bleds d’efté. Galien dit, que la graine de Sefame eft grafe,pource eftant gardécelle deuiét incontinent huileufe, Pour cefte caufe elle remplit foudain ceux quien mangent,& defuoye l'eftomac. Elle eft de dure - digeftion,8& donne au corps vne nourriture graffe.Il appert donc qu'elle ne peut pas fortifier l'eftomac non plus que toute autre chofe grafle.Oreftelle de groffe fubftance;qui eft caufe qu’elle ne pate pas legerement. Toutefois on ne. la mange guieres feule ; mais on en fait des gafteaux auec du miel cru , qu’on appelle en Grec Sefamidas. On en fau- poudre auffi fur le pain. Diofcoride dir que le Si/ame eft contraire à l'eftomac, & fait l'haleine puante, fi enle man- Liu 2h92. geant il en demeurc entre les dents. Eflanc appliqué il refout les enfleures des nerfs. Il guerit les Lider2.c.2s. Ecblem,87. liu.2, Liure 8. des fimpl, Liure 3. des Antidot. Les noms. Les efbeces. meurtrifleures des oreilles, les brufleures, inflammations ; douleurs de colique,ë& les morfures des ferpensnommez Ceraffes.Auec huile rofatil appaife la douleur de la refte causée par chaleur. Au- tant en fait l'herbe cuite en vin.laquelle eft finguliere pour l'inflammation & douleur des yeux. On en fait de l'huile. duquel les Egyptiens vfent.Quant à ce que Rueltraduir,i/ guerit Les oreilles rom- pues,& ce qui s'enfuit:Il y a au Grec:1/ gwerit les oreilles meurtries,les inflammations,les brufleures du du feu.la colique,& la morfwre des Ceraffes.Toutefois Cornarius interprere ON dAyiuare, douleur des iointures,eftimant qu'il faut efcrire ce x&av, par w, & non par o, qui fignifieroir vn des inceftins. Mais Läcuna dit qu'il a leu en certains exemplaires efcrits à la main, dome aGuirs % xeesise dhyua@, c'eft à dire, /# morfure des ffellions & Cerafles : & en d'autres feulemenc xaverav diyual@ Sieaxr de, c'eft à dire,1/ guerit La morure des puces Pline dit.que le Sfame pilé & prins en vin reprime les vo- miffemés. Il eft fort propre aux brufleures & aux inflammations des oreilles eftant enduit deflus,. L'herbe eftant fur fa plante en fait autant:8& a cecy d’auantage , qu'eftanc cuite en vin & appliquée fur les yeux,elle y fert bien. C’eft vne viande contraire à l'éftomac,& qui rend l'haleine puante. Elle eft toutefois propre aux morfures des ftellions,& aux vlceres malins.Nousauons defia dit,que J'hui- le qu’on en fait eft bon auxoreilles. Oril yaainfiaux communs exemplaires:mais Cornarius dit, qu’en vn vieil exemplaire qu'il a, au lieu de #rita in vino, c'eft à dire broyée en vin,il ÿ a 77 ou, c'eft X dire es un æufice qui eft plus vray femblable ; affauoirque lc Se/#me broyé en vn œuf reprime les vomiflemens, fi on le prend par la bouche. Le Sefame, felon Galien, eft gras & vifqueux, pource eft ilemplaftic, remollitif,8c mediocrement chaud. L'huile qu'on en fait a les mefimes facultez,comme auffi la decottion de fon herbe. L'huile Se[amin, comme dit Mefuë,engraifle, augmente le fperme, adoucit l’artere afpre,& pour cefte caufe auffiil rend la voix claire. CHAP. LI. POBATXH en Grec, s'appelle aufli en Latin Orobanche, & Erui A angina. Gaza l'appelle Erwanga:carle mot Orobanche vient du Grec, de Su ceque opebor dyxe, C'cftà dire gwelle efrangle l'Ers, Ileft aifé à voir en à Thcophrafte, Galien & Diofcoride , qu'il ya deux fortes d'Orobanche: car il y a vne force de Legume qui s'appelle ainfi, pour le moins | c'eft vne imperfection des Ers, & vne pefte. L'autre n'eft qu'v- \ ne petice tige rougeaftre. Theophrafte parlant des graines qui | naiflenr parmy les autres, comme /’L4egilops parmy l'Orge, 47a- À chns parmy les Lentilles , & la Secwridaca , qui croiïft parmy l'A phaca , il adioufte : I y en # quelques vues qui croiffent indiffe- remené DelfOrobanche, Chap. LVL 40: rement parmy diucrs Bleds ; mais d'autant qu'elles ont plus dé force parm)ÿ les uns que parmÿ les #8: tres; 0m les tient pourtant comme propres de ceux là, comme l'orobanche del'Ers; l'Aparine 0% Gratteron des Lentilles. Mais l'Orobanche furmonte V'Ers ; à caufe de [à foibleffe, & le Grattes ro Je nourrit bien entre les Lentilles, refemble aucurement à l'Orobanche ,parce gielle er: Porgne toute la plante, lembraffant comme auec des bras; car elle l'eftrangle ainfi; dont Sun elle a Prins fon nom. Eten vnautre lieu efcriuant des herbes qui tuent celles qui eur font proches , il dir L'u.s.des Car l'Orobanchetue l'Ers en l embraffant & le preffant, & le Limodoron tue Le Fenucrec , croiffant 4n- “FX continent à [a racine. Galien fait auf mention de /'Orobanche Legume;,difant:/ fe éreuse auffi par= Liuve 1 des my l25 Lentilles de l'Arachus,auquelles Lentilles fe changent, du Pelecynon, 04 Secaridara: Ce font Atim, graînes quine font pas bonnes à manger, comme auifil "Aparire , laquelle non fenlement n'est pas bon- À s » . ; D , ne manger; mais aufiembraffant tout àl'entour la plante de la Lentille, lors qu'elle croiff, el: » » > . 2 . Fe] "a : : : le l'eflrangle & ! cflouffe ne plus ne moins que l'Orchanche fair à l'Ers. Pline auf en fait mention riuis.c3. difant: 7 y x auffiuse herbe qui et appellée Orobasche, laquelle tue les Pois ciches & l'Ers, s'en Foriillant parniy eux. Orles plus fçauans Herboriftes prennent l'herbe qui efticy peinte pour /’0- robanche, encor que Dodon l'ait pris pour ’4phaca. Elle fair des petitestiges, minces ,anguléu- L'a ae: | fes & pleines de neuds, longués , vn peu plus grandes que les Lentilles. Ses fueilles fonr petites, Orobanche Legume: Aphata de Do 'on. eAutre Orobanche, de Matilil. fa: > à # CPS ; JOUET << in il \ minces, largettes, & vont en aiguifant au bout, deux à deux en chafque neud , vis à vis l'vne de l'autre , à l'entour defquelles il ya des pecits fleaux, & des queuës grefles. Sesfleurs font perites, iaunaftres , apres lefquelles ilvienc des goufles larges , plus longues que celies des Lentilles, dans lefquelles il y a quatre ou cinq grainslarges, noirs, durs , plus petits queles Lentilles. Ses racines font petites & cheueluës. Quancà l’autre Orobanche , Diofcoride la defcriren cefte maniere : Oro- banche,dit-ileffune rigé d'un pied dr demy,&r quelquefois plus grande,rouseuflre.veluë, tendre, Graf Jesfans fueilles. Sa fleur e$t pafle tirant [ur le ianne. Sa racine eff de la croffeur du doigt, dr creufe lors | quelatige commence à Je fleffrir. Ox ce que Ruela traduit en cefte defcription , fans fueilles;gralfe; ilya au Grec Quai Cr irreper, C'eft à dire,syant les fucilles un pes grafles. De fai, cefte plante n’eft pas du tour fans fueilles:mais elle ena de petices à la cime, entre lefquelles forrent les Heurs. Ruel a {uyuy la defcription de Pline , lequel atellement deferiticefte plante , qu'il l'a confondu auec la precedente. Nousauons, dit-il, nommé Orobanche vne herbe quituel'Ers & autres Leoumes: les autresl'appellent Cyromorion,poutée qu'elle refemble à vn vit de chien. .C'eft vne petite tige, fans fueilles,rougeaftre. Or Marthiol & plufieurs doétes Herboriftes eftiment,que la feconde Orcbariche, La for 78. Liu. cijé Liu 2i:c:Àf Süf le éhap. 136.du 2.fiui qui eft icy peinte, foit la wraye Orobanche , attendu quelle a route les marques que Diofcoride luy de Diofc. autribue: Marchiol dir, qu'au vald'Ananie ils l'appellenc Herbs Lupa ; Herbe louñe, pource qu'elle tue lesplances quiluy font voifines. Aucuns l'appellenc Cods di leone ; les autres Herba fora,pource | aug $ ue 17 « - vf : 408 . LiureÏV. del 'Hiftoire des Plantes, que comime les pafteurs affeurenr, les vaches ayant mangé decefte herbe cerchent incontinent les Taureaux. Plineauñi dit qu'elle s'appelle Cyromorioe , pource qu'elle refemble à vn vit de chien : car ft on confidere fa tige life , & les fleurs entaflées enfemble, on verra qu’elle refemble à vn vit de chien ; qui eft gros au bout, & comme couuert d'vn petit chapeau. Les modernes Grecs l'appellent cr gxchgur, 8e Acorecararn, c'eft à dire, Legume de Lion, herbe de Lion. L’autheur du Eiure des Plantes que l’on attribue à Ariftote, fait aufi mention de cefte herbe: #/ y #, dit-il, vneherbe,qui fait une tige fans feuilles, é fans fruicé,comme cel)e qu'on appelle Chryfocome;o# Chry- …… Jétisipar lefquelles paroles il eft tout euident qu'il a entendu /’Orobanche de Diofcoride, & l'Hemo- ni The Jeron de Theophrafte, qui s'ippellent aufli Chry/ifis& pource que cefte herbe eft iaune, quelqu'vn livre 8. de faifant le bien entendu a interpreté ce mot là, Chryfocome. Dodon eftime que ceftc Orobanche {oitle hit, ch 8 Au duya de Theophrafte,dont il parle ainfi:L'Hemodoron quicroift à La racive du Cumin , * du Fe- angrec, ne fait qu'une tigemais elle eff courte,ayant comme vne teSle au defus,é> la racine quali ron- de Oil faut lire Hewmodoron, & non pas Limoderon, comme nous auons aux communs exemplaires Lin. à de d'aucant qu'elle a la peau teinte comme de fang,ainfi que feftime.En vnautre lieu il dit,que /Æmo- UT Jeron croiflant aupres de laracine du Senegré le tue incontinent. Cependant il fera bon de corti- ger vne lourde faute qu'il y a en Pline, fur le texte de Theophrafte qui eft correct : car aulieu Livzo.ce. Qu'il dit, @ ecatur cuminum ab imo dorfo , il faut qu'il y ait,@ necatur cuminum ab Hemodero, {uy- vant ce qui cft en Theophrafte. Au demeurant il eft tout certain,que /'Orobanche de Diofcoride eft du teur differente de celle de Theophrafte, fuyuant ce que l’vn & l'autre en dits veu que Diofcori- dé‘dit, que la fienne n’a qu'vne tigeicar comme feroit il pofliblequ’elle peut embrafler l'Ers’, ou autre forte de Bled, iufquesà l'eftouffers comme Theophrafte efcric de la fienne, qui à la tige rampante , & des petirs fleaux auec lefquels elle embraffe les plantes voifines , & ne les tue pas auec yne feule tise comme fair celle de Diofcoride? Toutefois Diofcoride dic de fon Orobznche qu'elle croift parmy quelques Legumes , & les eftouffe : & quelle s'appelle Orobanche à caufe de cela. Ilfaut donc conclurre , comme dir Matthiol, qu'elle n'embraffe: aucunement les plan- tess mais qu'elle fait mourir par fa prefence feule les Legumes, Bleds, Chanure, & Lin, quifont pres d'elle. Ou bien il faudra dire que Diofcoride à comprins toutes les deux enfemble , com- me auffi Pline a fait , ainfi qu'il a efté dit. Or l'Hemoderosfe voit fouuenc Là où il y a du Chan- ure femé , croiflant fi pres de la racine du Chanure, qu’elle lerbrafle , & la foufleue comme eftant colléecontre; au moyen de quoy eftantfi proche elle mange beaucoup de la nourriture du Chanure, pource que’ Hemoderos etant vne plante pleine de fuc , & fort humide, elleaauffi Liure 8, def Lefoin de beaucoup de nourriture , dont elle fraude par ce moyen le Chanure. Galien dit, que la fimpl. 4. : = D, # 40 st \ D £ Le rmperz. Premiere Orobanche eltd'vne cemperature froide & feche au premier degré. Quant l'autre ; Dio- ment & les fcoride dit qu'on laman ge crue comme les autres herbes porageres , & aufli cuite encre deux plats sh 15) « MA en façon d’Afperse. Erque fion en mer parmy les Legu- Pied d Orfean de Dada. mes, elles les fait pluftoft cuire. a Lis.%.ch.g de l'hif, Du Pied d'Oifeau,. CHAP. LVIL NAN EsSimpliciftesont voulu appeller cé- PTE fte plante Orrithopodion, c'eftà dire ASS Pied d'Oifeanicarles anciens 'autheurs ARE Grecs,& Larins ne luyontpoint baillé A À) de hom,que iefache.finon que ce foit EE a N LP) #5 le Polycalon de D'iofcoride , duquel SEP PRES © nous parleronstantoft, Or cenom de Pied d'Oifean luy a efté impofé à bon droit,pource que fes goufles refemblent à vn pied d'Oifcau ; d'autant qu'il yen à quatre ou cingattachées à vne queuë , efparpillées & ai- guës comme des aiguillons courbes , auec plufeurs ioin- tures,cuneuds. Elle fair plufieurs petites tiges menuës & grefles, efparfes par deflus la verre ; auecplufeurs petites fueilles rondes, moindres , & plus minces que celles des Lentilles. Ses fleurs font petites, iaunes, attachées bien efpez à des petites queuës. Ses goufles petites, minces, tel- les que nous auons dit cy deflus , dans lefquellesil y a fix, ou fepc petits grains , ronds , femblables à la oraine de mouftarde, ou des Raues. Elle croift dans les champs par- my les Bleds. Onen treuue és lieux quine font pas culri- uez, comme aux collines, & aux prés fecs , &al'abry, & . + \ “ “ le longdes chemins. Nous auons icy adioufté le pourtraie d'vne Les noms: Se La forine, DefHérbeauLaié&t, Chap. LVIIL 409 d'vne autre herbe que Dalechamp appelle Ornithopodion , qui croift en lieux fecs & fablonneux auec plufieurs racines cfparfes ça&c Rà, & cheueluës, routes garnies de boffettes comme de neuds, durs 8 ronds." Elle fait plufieurs tiges couchces par deflus laterre , ou peu releuées. Ses fueilles {ont comme celles des Vefces 5 mais moindres , & difpoféss deçà & delà le long des petites bran- ches l'ne au droit de l'autre ennombre impair, Sa fleur vient à lacime des branchettes, blanche- rougeaftre. Ses goufles fonc petites, courbes , trois à trois pour la plus part ,auec certaines feparas L Pied d'Orfeau de Dalechamp. . “Petit Pied à'Oifeau de Lena. tions quifemblent des iointurès, Sa graine eft forcmenné. Aucuns l'appellent Herniariz, pource La vem qu'elle eft fouueraine aux rompures, quand la coëffe , ou les boyaux rombent , ou prinfe par la bouche , ou appliquée deflus. Mefmeil eft tout certain, comme l'experiencele monftre , que la decoction de route la plante, ou bien la plante reduite en poudre, rompt là grauelle des reins, & la fair forrit. Pena met vx autre Pied d'Oifean fort petit & beau, qui croift le long de la Tamifeau pres du Palais Royal de Grinuuinc non guicres loin de Londres. .Cefte plante à grand peine eft plus haute de deux ou trois poucées. Ses branchettes font couchées par deflus la terre, plus grefles, plus efpefles , 8e difpofées en plus bel ordre, que celles dela precedente. Au refte ilne s'en creuue point ailleurs. De l'Herbe au Larcë, ut. CHAPLEILL Owvs adiouftérons quelques autres plantes feimblables aus precedentes, ati 2e no. Liu,r,th 324 PISE on à la Létille,le[quelles font vertes par deffus,@ blanches : faic cinq ou fix brâches crainans fur la cerre,forc menuës dés la racine. On le treuue pres de la mer. Tomepremier. M M _ Efant aro LiurelV.delHiffoiredes Plantes, : Glaux, ou Herbe au Laïif, | NE Glaux de l'Efcufé. : \ de Dodon. } J : a, # x | ne: . | n£it4 à : he 12 : A | RU è lé out à USE A Fr NE fl di Û bo 2) \ r KA US Dan d'NINS 0 ( AT Les ven Eltant cuit en boüillie faite de femoule de Froment il fait venir. le lait aux nourrifles ; mais. il faut que celles qui en prennent.allent aux eftuues. Diofcoride luy attribuees mefmes vertus. On le fait, dit-il, cuire auec farine d'Otge, fel & huile; pour faire reuenir le laiét aux femmes, quand Livre 6. des clles l'ont perdu, Galien en dit auf tout autant : 7 femble , dit-il, ge Herbe appelée Glaux fais fan rencnir le laict. Que Sil eff ainf, il faut quelle ait un temperament chaud €: humide. L'Efclufe met encor va ##rre Glaux, difant qu'il n’yræpoint d'autre plante qui s'accorde mieux auec ce que Dio- {coride en dit. Elle produit trois ou quatre petires tiges désila racine, hautes d’vne paume, grefles & blancheaftres ; les fueilles difpofées deçà & delà par ordre tout le long de la branchette , comme és Lentilless mais plus molles, vertes par deffus,& couuertes d'vn'cotron blanc par deffous, vn peu ameres au gouft. Les fleurs fonc entaflées au bouc des branches en façon de petite tefte, ou d'un efpic accourcy , fort femblable à la Réglifle commune, en figure & en couleur. La racine eft perite & blanchealtre. Oril dit n’en auoir point veu ailleurs que fur le bord de la riuiere de Tormez, qui pañle aupres dé Salamanque , vn peu plus bas que la ville: & qu'elle n'a point de nom: & que cela fur au mois de luin. Toutefois ce lieu là éft bien efloigné de la mer; au lieu que Diofcoride dir, que fon Glaux croill pres de la mer. | Du Polygalos, CHAP2 LE Esre plante a pris fon nom de fes effeéts ; pource que, comme dit Diofco- » ride, éftant prinle en breuuageelle fut venir abondance de laiét. C'eft vne 1%" petite plante de la hauteur d'vne paume, ayanriles fucilles comme la Len- SN tille, d'yn gouft vn peu afpre. Pline dit, que la Polÿgala croift à1a hauteur 2’ d'vne paume, ayanc au deffus defa tige des fueilles, comme les Lenrilles, y) d'vn'souft aftringeant,laquelle prinfe en breuuage fai venir abondance de 4) lait. Nous anons mis icy le pourtrait du Po/ygalon de Marthiol,qu'il n’af- S feure pas toutefois eftre le vray Polyzalon.Cerre plâte,di-il,n'excede point 8 à les fucillescommela Leneille,& eft de gouft aftringeant.Mefime Calzo- Lintset37. & DUT” Za forme, ont de couleur de baye pañle,& belles à l'œil.Sa racine ef grofle comme le doist.Ea dan + | ep ad dde | Q à + elon . DuPoiy voalon, Cha D. LIRE AIT Polygala fe lon plu(eurs : ex aux autres, Onobrychis. ü- gälor de Matibiol, eAffraçalaides de Lobel an 2 ÿ S \ Ÿ QU feloh l'opinion de plof IEUTS, eft là plante que Dodon Met pour use feconde Ts de Vefce,cr en fon Hifloire de Bledsl l'appelle Onobrychis. Lobel la nomme Teffe de Coq des Flamans.Elleiette plufieuxs tiges dés la racine, de la longueur d'vne coudée,qui trainent par terre. Ses fucilles refemblenc à cel- les de la Galeoa ; toutefois elles font plus minces,& blancheaftres par deffous;eftroites, & aiguëésau ‘bout. Ses dense font rouges & fortent en certains efpics longuéts. Ses fruicts font herillez afpres, &z à demy ronds. À Die en Dauphiné ils l'appellent Sparfe. Hole y a pas abondance de prés, | | és lieux afpres &c pierreux, tant foit peu qu'il y air de terre, Polygala de Valence, ils ne la font qu'vn peu fercler, puis fement cefte plane, &z la couurent de terre & de ares Apre s qu'elle eft femée, sil pleutelle reprend fort bien, & s’auance auffi toft, iet- rantfes petites tiges çà & là de forte que combien que le terroir foit extremement maigre ; neantmoins on diroit qu'elle eft grande & forte. C'eft vn manger bien plaifant lait. Nous auons encor mis vne awrré Piligals, fuyuanc l O- pinion del Efclufe, laquelle il dit n'auoir point creuué ail- leurs qu'en Hécne C’eft vne plante branchue, de deux à routes {es coftes lohpuertes. le plus {ouuent en nombre de la couleur de la Rue, d'vn gouft aftringeant & mal- plaifanr. Ses fleurs font femblables au Melilot,iaunes , au fommer des petites vergesen façon de bouquer. Ces ver- ges làn'ont point de fueilles pour la plus pare & fechent des goufes longues & roïdes ,' qui font feparées’ pat crois Tome premier. | + TORNENTe dute,’ | 2 que c eft vn bon pré. On la Pehe trois fois l'an, apres pour les brebis. Elle aime principalement es licux fecs, & fablonneux. Or il eft tout certain que les brebis qui la mangent ou feche ou verte , ont fort grande abondance de paumes de haut , iettant plufieurs petites verges fouples, comme le Gencft ; où les loncs. Ses fueilles font attachées impair, cinq ou fept,ou bien d'auantage, comime celles des Lentilles ; coutefois elles font plus poulpues, fapptochans apres que la feménce eft meuré. Apres les fleurs il y vient ou quatre entreneuds , dañslefquels ily a vne graine dure,’ — Jonguerre, noire de imauuais'gouft:, Sa racine “et longue, Orcbrychis. Le lien. : Liu,2.çh,13° Letemps. Leica. : Les noms. Lesefheces. La forme, . Ù s 1" : | 412 LiureÏV. del'Éiftoire des Plantes, Polygala r éinpante. dure , fouple, & affez oroffe. Au demeurant elle eft vèrte 1 en tout temps, & fleuriten Autil, May & lun. Sa graine ce eft meure en Juillet. On tient que les abeilles amaflent beaucoup de miel fur fes fleurs. Elle eft fort commune à l'entour de Salamanque, le long deschemins. Ïl s'en treu- ue aufli au Royaume de Grenade, de Valence , & de Mur- cia , és lieux fablonneux , & aux pentes descoftaux. À S£- lamanque ils appellent Coronilla del Rey: & les Aporhicai- res de ce lieulàen vfenr au lieu de Melilor. Ceux de Gre- nade & de Murcia l’appellent Lenteinela , c'eftà dire perite Lentille. Ceux de Valence Pclyzala. Elle retire fort au Pied d'Oifean de Dodon. Ii ya auffi quelques Herboriftes qui ont nommé Polygala cefte petite plante , qui fait vne infinite de petites branches, longues d'vne paume, couchces fur la rerre ,auec les fucilles comme celles de l'Herniaria , difpo- fées par certains inrerualles, defquelles il fort des fleurs blanches entaflées enfemble comme petices pclortes. elle croift dans les foflez fablonneux , & fur les botds des. champs. Ils’entreuue forceaux enuirons d’ Anuers & de Gand. QT UN CRAN TERS NO 20 Ü A qu CK De l'Onobrychis, CHAP. LX. Nosrycuis en Latin, s'appelle en Grec gva = Envie, du rugifflement d'vnafne. Il yen a plufieurs CP efpeces differentes pour raifon de la diuerfité de la couleur des fleurs, La premiere , felon Dodon, eft vne petite herbe tendre, de la hauteur d'vne paume , ou de deux, ayant les tiges rendres & grefles, fur lefquellesil y'a des petites fueilles vertes, comme celles des Lentilles. Ses fleurs fortent le long des tiges, & au fommet d'icelles de couleur perfe , aflez femblables aux Violcrres de Mars : mais fans aucüne ‘odeur, quafi dela figure d'vne cloche à cinq angles , au milieu defquelles il fort vn pilon, qui eft diuifé en crois à la 2 Onobrychrs 1. de Dodon, Onobrychis II. Ki WAE SUN IN CS > ll FD \\as '! RSS LS A, Ce nr, D \\ cime. Les fleurs souurent aû Soleil leuant, & {e ferment au Soleil couchant. La feconde Oobrychis de Dodon eft la D À { . De l'Onobrychis, Chap.LX. 413 grandeur ; iefois rou À at | grandeur ; quelquefois rouges , quelquefois blanches comme de nege. Elle produit des petites coufles : , Ù 1. HR sou = ue de Fe fucilles d'vn cofté & d'autre en façon d'ailes: Saracine eft mince & 8 LA Prensere Croïit aux terres grafles parmy le Fromént. La feconde croiftaux montagnes Ze lies 'arides RES sr Û : , ,& le long des chemins. Elle fleurit au mois dé May: & l'autre en luin , ou en luillet. La trot- à Vs te[#2e Onobrychi 1 ine : : j à k J° mi to cp a la racine petite, blanche &:qui ne ferr à rien :auec pluficurs tiges de la = À È p À ! hs 2 ? , . » g vn pied , droites & non pas couchées, commeaux autres efpeces d’Oncbrychis. Ses fucil- ET les fonc comm il Ole e celles 2 : ! ME? les des Lentilles , difpofées le long des cigés fans aucun ordre. Sa fleur eft perfe au deffus destic raflée enor : L L | tiges,& entaflée en grand nombre.Sa graine eff fort menuë, dans des gouifes ou vellies o ufe! x croilt PU DR ; » ; anguleufes. Elle croiftaux prés fecs des montagnes. Or ilappert que c’eft icy l'Onobrychis de Dio- Ozobrychit x 1. Parpurce , de Onobrychis F. à la fleur iaune, Dalecharp. de Dalechamp. = : { ans {coride, par la defcription qu'il en fait: Orobrychis, dit-il, #/es fueilles comme la Lentille, vnpen D'AEUt plus longues; la tige de la hauteur d'une paume? la fleur ronge ; la racine petite- Elle croiff és Lieux hu- #ides @ non cultineX, À quoy aufli s'accorde Plinc;difant: L'Onobrychis a les fueilles comme les Leu- éilles , un pen plus longues; La fleur rougeatre ; La racine petite @ graile. Elle croiff à l'entour des fon taines. La quatriefme qui effiaune,croilt aux plus hautes cimes dumont Jura , ayant la racine grofle, courte, ligneufe ,& blancheaftre, & vne infinicé de petites tiges de k longueur d'vn pied. La fucille comme le Lin; mais plus eftroire, & plus longue, fortant de la tige fans aucun ordre.Elle fai plufieurs petites fleurs iaufies au plus haut de festiges. C'eft vne plante rare, & dont ilne s’en voit guicres ailleurs. Au refte l’Orcbrychis, felon Galien , a vertu de refoudre & rareñer : parquoy Lever fes fucilles , mefme eftans vertes, appliquezen mode de caraplafime font refoudre les petites apo- Bab HS Liu.24,c.6r, | flumes, & autres femblables enfleures. Eftans feches élles gueriflent la difficulté d'vrine, quand elle ne fort que goutc à goutte , fi on en boit auec dù vin, Sion s’enoint auec huile elle fait fuer. Dio-_ fcôride dit, que la vertu naturelle de cefte herbe eft defaïre refoüdre les enfleures , fi on la pile, 87 Luz crs2, qu'on l'applique deflus. Beuë en vin elle guerit ceux que ne piflent que goutte à goutte. Sion s'en oint auec d'huile elle fait fuer. Pline dic,qu'il la faut piler & la rednire comme en farine, & eh mer- Liu.r4e.rc. » tre dans le vin pour guerir ceux qui ne piffent que goutte à goutte.Elle referre le ventre: Son fuc me / . , » ‘2 flé en huile fait fuer, fion s'enoint. a Tome premiers. MM 3. Anihjllis et La forme, Les mors. Sur! le lu, de R ofc, chap.r35. La jorine. art4 Liure IV. de fftoire des Plantes, Antbyllis ayant des fesux, CH AP. ‘'LXI ‘Esre forte d'u 4rthyllisfait vne racine noire, ligneufe & cheuclué, longue de demy pied :au pra de laquelle il ya comme le commence- ment de plufeurs tiges, aflez orofles, & pleines d'efcorce, à esil fort plufieurs fueilles trainans par cerre, longues, compofées de petites fueilles comme celles des Lentilles re deçà & delà par ordre P vne au droit de l’autre. Les fleurs er Jongues & iaunes, à la cime- de certaines perites verges nues. “Apres il y vient des gouf- fes comme celles des Lentilles , noires , au bout delquel- les il ya vn filet mince en façon de de ou de vuille.Elle croift és lieux mc igres, 8 fab'onneux qui font àl'abry. LM 1 Dauer deCheual, CHAP. LXII. NS Es Jraliens ont appsllé cefte Le plante Ferso di Cawallos en Li- tin Solea EGuimr , ou Ferrum © Eguiaure , Pour la fimilirude . que fes goufles ont auec va fer * de cheual. Les autres l'a appellent À s/rre- catallo , poutce que fi les cheuaux foulent longue- ment {ur cefte herbe verte, ie {e deferrent. 1. Alchymiftes la mettent entre les ue Matéhiol l'appelle Securidaca de montagne , pource qu'elle retite fort à la Securidaca petite, & en figure & en vertus: Elle a la racine Me ez longuette , blanche mediocrement cheuelué. Elle fait pluficurs tiges en rond , minces, couchées par terre, & branchuës. Ses fueilles font comme cel= les des Penciles Sa fleur eft jaune comme celle du G:neft. Sa graine eft en forme de croiffant, dans des goufles quine fonc pas tour d'vne venuë , comme ee des autres plantes qui portent SOUS: mais ont des defcoupeures çourbes en facon de croiflont, & reprefentans quafñ du tout Fer de Choual,ou Securidaca de Fer de Ubeual , de Car | de Maïtbrol. Dalechamp. LE nn Hal CA NA = Ve EN é LU AU Ne do à ND N Een LA ) A Rs ÉD oi NS ta SE vi pelier: & ficurit au mois de May. Toute la plante eftamere, & de mefime nature que l'Hedi{a- =: | + Dubin, Chap LXIL Al vn fer de chenal. Ce qui eft particulier à cefte plante. C’eft pourquoy aucuns l'appellent Lusarie . > \ n à y 1: . filiquata,c'eltà dire auec Les gouffés.Elle croift aux lieux pierreux & maigres aux enuirons de Mont- th. CA ton. Quant à ce qu'on dit qu'elle rompt les fers des cheuaux quifoulent deflus, Pena dit , que cefont fables , & qu'il l’a fouuent effayé en vain. Oril en adioufte vne autre bien auf belle & rarc, laquelle croift parmy les bleds À l'entour de Narbonne, l'appellant Scorproides leguminofa. Elle scosioites a fa racine cheuelué ; deux ou trois pétites tiges droites , graïles, de la Eur d'vn pied , où d'yn legbininoja. pied & demy , au deflus defqueiles il y a des petites cornes aiguës , fort recourbécs, plus rondes Scorpioides leçumino[a. Stella legumino/a de Lobe!, SO | 7 4} CDR \ ANR JE IAE RE NW &/ az NY Ü SAT = = 0 BOT PR que celtes du Fenugrec, qui refemblentà des queuës de fcorpion ,replices en dedans auec des lignes entraucrs de fort bonne grace , que l'on diroit que ce font autant de iointures. Ses fleurs font petites , iaunes ; les fueilles comme celles du Pied d'Oïfeau, ou du Tribulus, f ce n'eft qu'el- les font plus petites, attachées deçà & dela à des petits filets incontinent dés la racine. On rienc que c'eft vne efpece de Securidaca Or il faut icy ioindre, pour raifon de la fimilitude,/'Effoile legu- gite Le. minenfésque nous deuonsà Arturus Cortufus, quieftvne plante fort rare. Elle fait les fueilles com- pen me la Scorpioides legumineufe, & les Aeurs comme la Saune blanche. Sa graine eft fort menuë,noite. F : Use L . ! / .. ! J croiffanten des pétitescornes vn bien peu courbées , atrachées à vne queué & ageancéesen façon x . À ; : . des rais d'une rouë, ou comme vne Eftoile, du mefme gout que les Leoumes, & vn peu vifqueufe. Elleef fort prifée pour les breuuages amoureux. des Du Lin, - | CE APM ER EX E Lin s'appelle en Grec Abo: &en Latin Linuwm:en Arabe Bazarichichen, où Beger- 1e; noms, AS 9] cheran: en lralien Lino : & en Efpagnol de mefme : en Allemand ZLeis,& Flachis. prbe Macchiol mer deux efpeces de Lir,a fçauoi le culriné&e le fauvage. Le cultinépro- tee RSR) duitdes tiges rondes, & menuës, comme des petites verges; des fueilles longues, ji: .chos, eftroites & aiguës. Ses fleurs viennent à la cime déstiges, qui font feparées en plu- Zrfrr. fieurs petites branches & courtes, belles & de couleur perfe ,apres lefquelles il y vient des peries teftes rondes & larges, dans lefquelles eff la graine, longucrte, life, polie & reluifante, de couleur de jaunebaye yqui s'appelle en Grec Aié arepuæ, ÉCTOUT EN VN MOL AA EppAeL ; ÉC AW aTsppor, Sa racine eft mem ë. Le Lin fawnage ef la plante qui efticy pouitraitte, non feulement pourcequ'il refemble au Le; mais aufi pource qu'on en peut faire du fl, comme du Lin cultiné. Pena l'appelle Lin de mer, pource qu'elle croift dans les prés, & aux bords dela mer de Narbonne,qüifont garnis d'herbe , & entre l'eftang & la mer; ayant plufñieurs menuës branches, hautes d'vn pied ,ou d'vn MM 4 pied = À °n ‘@ “ 1 Le remps: 16 LiureIV.de lHifoire des Plantes, Lis cultiue, : i Lin fausag "4 de AS pied & demy, droites, grailes & fouples, aucc vie efcorce propte pour filer; aufquelles il y a moins defucilles qu'au Li, & des fleurs aflez feinblables , finon qu'elles font iaunes & moindtes. Elles fottenten luin & enluiller. Sa graine & fes telles font aufi moindres. Îlne s'en treuue point par cout le refte de la France , ny en Allemagne ny en Angleterre non plus. Il y à en outre du Lin fau- aage ayant les fleurs blanches ; qui croift fur le chemin quand on va de Montpelier à Frontignan aux orces des champs fecs, & quelquefois fur les rochers, produifant des petites verges rondes, & nettes, de la longueur d'vne paume. Ses fleurs font blanches plus grandes que celles du Liz de mer jaune. Les fucilles fonc à l'entour de la tige, comme celles de la Scoparia ; mais beaucoup plus : ] ‘ | x Lin fanuave FT à la fur blanche. Lin fauuage 111. marin. SD (} TPAETIVE MNT AUS LA Me (ARTE 1 s 1 | latige, & feroit du tour femblable au cultiué, s’il n’eftoit en tout & part Du Lin, Chap. LXIIL 417 eftroites , quafi aufi petites que celles des Afperges ou du Fenouil. Il femble que la defcriprion que 1 Efclufe met touchät la sroifieme efpece de Lin,conuient fort bien À ce Lin,dont nous parlons. Ourtreplus il y a encor vne autre effece de Lin faunage aux fucilles minces , qui ictte fort elpéz dés 3 out plus perit. Ses petites, fleurs font compofées de cinq petites fucilles de couleur perfe ; quife perdent & cheent inconti- nent,refemblans à celles du culciué. Il fait plufieurs branches hautes d'vn pied, ou d’vne coudée aucc des fueilles plus petites que celles du Zzx , ou de la Linaire purpurée , le tout forrant d'yne raz cine aflez longue. Il y en a aufli de la mefmeefpece , qui fait les fueilles larges , & veluës, fembla- _ bles à celles du Tichymale Heliofcopius. Quantau Chamelinon, où petit Lin [auuage, grand peine crOift il à la hauteur d'vne paume, ayant les fueilles fort pe- tites; les Heurs de couleur de iaune pafle,& les tiges comme le Lis, finon qu'en toutes fes partiesil eft quatre fois plus pe cit que le Zéz. [en croift en Flandres,& le long dés murail- les de Louuain au dedans de la ville. Aurefle le Lip aime la terre grafle & fertile , & vnlicu humide pluftoft que le fec, Columelle dit qu'ilne faut pas femer du Lis, fi ce n'eft qu'il en croifle beaucoup au païs, & qu'il foit de grand proft:car il gafte merucilleufemenr la verre : parquov il le faudra rmec- tre en terroir gras & humide. Palladius dit,qu'ilne faur pas femer du Lir, à caufe qu'il confume trop Ja oraifle de la rer- re : toutefois quand on en voudra femer, il faue choifr vn licu fablonneux, felon Pline, 8: n'eft befoin de labourer la rorre qu'vne fois. Il n’y a rien qui croifle moins il brufle la cerre,& l'empire de be gile tefmoigne aufñli difant: | Et l'Anoine € le Lin bruflent la bonneterre. On le feme au printemps: fleuricen May & en Juin. Apres moiflons on mer tremper le Li» en d’eau quifoir efchauffée par le Soleil, auec quelque chofe pefance au deffus, Quand lelcorce commence à fe lafcher , c'eft figne que le Z'# eff aflez naisé. Apres cela ille fauc faire fecher au Solcil ceim- me auparauanc:& apres qu'il eft fec, on le bar fur vne pitrré auec vu maillet propre à celà Au demeurant les anciens vfoient du Li en leurs viandes,felon ce que Gälien tefinoi- NA 4 gne, quand il dit: Aucuns mangent la graine de Lin fricafsée \Ù l'E HU Pour pirance aucc du Garñ,ny plus ny moins que du fel artificiel. On mefle auf du [el parmypd'autres en faspoud rent le pain:tontefois elle mit ADrab de duré digeStion, € defort peu de HourTiture. sand 2 lafcher Le ventre elle ny Hit #7) aide. Toutefois elle Pros pi quelque peu l'urinesce qui fe cônotff micux,quäd on la mage fricafsée:mais anffi elle referre mieux Le ventre.Ordes païfans la mangent fonnent fricafsée G pilée,y meflant du miel. En vn autre pañflage il dit,qué /wgraine de Lin engendre des ventofitez , combien qu'elle foi fricafsée, ë a beaucoup d'humidité excrementale. Elle eft chaude au premier degré,& mediocre entrel'humide & le fec. À prefent on n'en mangepasen viande, maison s'en fert fouuent en medecine. La grave de Lin , dit Diofcoride, a les mefmes vertus que le Sencgré. Cuite en miel,& en huileauec vn peu d'eau,ou in- corporée en miel cuir, elle refout &c remollit routesinflaimmations tant dedans que dehors. _Cruc elle ofte les taches &c boutons du vifage. Appliquée auec nicre & cendre de figuier elle fait refoudre lesinflimmations de derriere l’oreille , &routes durtez. Cuiteen vin elle mondife les vlceres cor- Te cigne gurache. Appliquée auec du Naftort ,& du miel par ef gales portions elle fair choifir les ongles fabotreufes. Reduite en looch auec du miel elle fair cracher ce qui eft de mauuais dans la poitrine & appaife la toux. Jncorporce auec poudre de Poyure, & miel en façon de gafteau elle prouoque à luxure, fi on en mange en quantité. Sa decottion eft bonne en clyfteres pour leserofons des inreftins & de la matrice, & fair vuider les excremens du ventre. Elle eft fore Chainalinon,ow Lin tre:-petit. plus vilte, EL néant aucoup.Ce que Vir- Æ == Se Le lieu, Liu.2.ch 1o. Liust, ch.r Lis to: ch, Letefns. L'ufagé € Les UVETÉTES- Livre : des Alim. ts Liure 7, des fimpi. Letempé- rament. Liu. ch. 56. J à / . . . : p À proficable aux inflammaätions dela matrice, fionen reçoir la fumée par deflous. Pline dit que la Liw20.c 22, L . + : : 4 L es graine de Lis fer en plufieurscompoñtions de medecine. Appliquée feule elle ofte les taches du vi- fage des femmes.Son fucefclarcit la veuë. Meflée auec d'eau & d'Encens, ou auec Myrrhe & vin, elle reprime les defluxions acres des yeux. incorporée en miel,oreffe,ou cire elle refout les parotides ou oreillons. Saupoudrée à mode de griotte feche elle guerit les defuoyemens del cftomac. Cuite en eau & huileelle guerit la fquinancie,en y adiouftant de | Anis.Eftant roftic elle arrefte, le flux de ventre. Appliquée auec vinaigre elle fertaux cœliaques & dyfenteriques. On la mange auec des raifins fecs'pour les douleurs du foye. Reduire en loockh elle eft finguliere pourles phthifiques. La farine de cefle graine incorporéc aucc nitre, ou {el, ou cendre; fert grandement à mollifier les durtez des Matthiol. au meme Heu, Les noms. Lesefpeces, Li forme. 418 Liure IV. del Hiftoire des Plantes, des mufclés, des nerfs, desiointures , de la nucque du col, & desipellicules du cerueau. Auéc des £zves elle eft bonne pour faire venir les apofturnes à maturité. Appliquée auec la racine du Co- cotnbre fauuage elle fert pour attirer toutes efchardés de dedans le corps , mefme les os rompus. Eftanr cuire en vin elle empefche les vlceres de s'aduancer. Auec miel elle ferc bien aux apoflumes phlegmariques : auecrereflon alenois par efgales portions elle guerit les ongles rabotreuies. Auec refine & myrrhe elle eft finguliere à la rompure , aux accidens des genitoires ; &aucec d'eau celle eft bonne aux gangrenés. Vn feftier de celte graine auec autant de Senegré cuits en eau mieliée, gue- iffent les douleurs de l'eftomac. Lx graine de Lismife en clyftere auec huile & miel, ofte les mef chantes humeurs de la poitrine, & des inceftins, Voilà ce qu'en dit Pline. Au demeurant on tire dé l'huile de la graine de Lin qui fert à plufieurs chofes; caril ne fert pas feulement aux peintres & faifeurs d'inrages, & autres rels ouuriers,ou pour brufler en la lampe : mais aufli pour la medecine. Il eft fingulier pour le retirement des nerfs:il amollit toutes durecez : il relafche les nerfs qui font bandez, & retirez. Appliqué en linimentil appaife les douleurs. Il eft profitable à tous les accidens du fondement, comime aux hemorroides, aux bourons durs , & aux creuaffés. Il amollir la matrice : endurcie. Laué en eau de Rofes:, ou de Nenufar il eftbon pour gueriries brufleures. Aucuns en donnent à boire auec grand fuccez à ceux qui ont mal de cofté:mais il faut qu'il foit frais:car eftant vieil, il fe rancir,& efchauffe-plus qu'il ne faut; & en outreil fair venir enuie de vomir. Le Lin fzu- “age cuit auec fes fleurs, & appliqué deflus les enfleures , appaife les inflammations , amollir les ibinrures enidurcies, & guerit les larges apoftumes des aines.- __ DuChanure, C'ÉCA PATIO FPATIN SE res NY ® LR ei a ft 2 ( # QG ts 24 D \ | Gs : LA | E Chanure S'appelle en Grec xdwalis , dsteyer, &: cawereé®o: en Latin LÉ . 2) : ; : RSS Canabis : en Arabe Schehedenegi, & Canab : enltalien Canape : en 7? N in À D Efpagnol Cawssmo : eh Allemand Zawer Hanjf: en Anglois Hip &c chues,de façon qu'il refemble quelquefois à vn arbre:à la cime des tiges il y vient des petites goufles rondes , fans qu'il y ait point eu de fleur aupa- rauant,du moins apparente ; dans lefquelles 1l y a vné graine ronde, aflez dure, pleine de moëlle . blanche.Ses fueilles font dures,afpres,noiraftres,& fentent mal eftans broyces, dont il y en a fix ou feptattachées enséble.Chafcune d’icelles eft eftroite,longue.aiguë & dencelée par les bords. Sa ra- Lin2.ex4s. Cine eft forrcheueluë. Diofcoride dir,que le Chanwre a les fucilles comme le Frefne;puanress& des Chanure malle. , 4 M Ke … Chanure femelle. A Se : s “ | Du Chanure, ChapLXIV. ! 419 tiges creufes, & hautes, la graine ronde. La femelle du channre cultiné eft femblable au mafle, ex- éepré qu'elle alles füeilles moindres , latige plus graile, & plus fimple, fansaucunes branches ; 85 ne porte point devgraine ; mais feulement des petites fleurs blanches , qui S’efuanoüiflent inconris nent, & ne feruentarien. Quantau /zvwage Dalechamp en atreuué qui a laracine fort cheueluë; fra | fa 7 & fait plufieurs tiges,plus-hautes qu'vne coudée, pleines de | Chanure fauuage, de Dalechamp. neuds,®& de reiercons.Ses fueilles font commecelles du cul: D | . tiuéafprésauroucher;fortans deux par chafque neud,tane rire SE de la tige que.des branches, & parefgales diftances.. Ses fleurs font bayes,& fortént de certaines guaines veluës tout. à l'entourde la branche en rond comme le Marrube.Dio- fcoride.le.defcritainfi : Le Ghamure fanunge ictte des tiges Au meflieus Le. commela Guimannesmais moindres,plus afbres,@ plus soires, de la hauteur d'une condée.Ses fueilles font côme ceiles du cul- tinc ; mais plasnoires Gr plus albres.Sa fleur et comme celle de la Lychnis,rougeaffre:[x graine G' racine font comme celles de la Guimaune. Pline dit, que.du commencement le Chanure Liwo.c23; croifloit par les bois ; maisil auoit la fucille noire & afpre. “Aucuns tiennentque Z'4/ce des Apothicaires , où Herbe d'Hongrie {oitle Chäure famuage.Lobel mer le pourtrait d'vn autre Chanure fanuage,difant que c'eft 7’Alcea grande,;ayant la fleur commela Lychnis,rougeaftre; la graine & la racine comme les Guimauues';tourefois qu'elle fait plus de bran- ches que la Guimauue. Nous en traitterons 24 Jardin, au + chapitre des Guimanues. Quant au Chanure cultinéitat malle Le lien que femelle on le feme parmy les champs:& ce qui eft efmer- ueillable , le fertile & le fterile viennent d'vne mefme fe- mence. Le faunage croift en terre graff & ombrageufe. Au refte le Charnre;ainfi que dit Colamélle.aimela terre graf- {e , fumée , & arroufé: oubien vneterre vnie, humide, & labourée bien‘profond. On le feme communement au Lerps . printemps; la féwelle eft meureen luiller. Quanrau #4 | ; fa graine ft meure à la fin du mois d'Aouft, ou bien au commencement de Septembre. Le Chanure , dir Pline, qui eft bon pour faire des cordes, fe feme apres que le vencfueillu commenceàätirer. Tant plus efpezil ef, ilen eft tant plus rendre. Sa grai- ne cftmeure enuiron l'Equinoxe d'automne ; apres qu'on l'a cucillie il la faut faire fecher au Soleil, au vent, ou à la fumée. Quantau Charnre, on l'arrache apres vendanges, & puis on l'efmonde le Hoiren veillant. Anciennement on mangeoit la graine de Chanure {elon Galien : ca il dit, qu'en- Ur 1 46s Car que la plante du Chærwre foit femblable à l’arbre Chafte ; leur femence toutefois n'eft pas fem- z'ofage & blbles mais bien différente. Car la graine de Chanure elt de dure digeftion ; nuit à la cefte, & à /# var l’eftomac, & eft de mauuaife nourriture. Toutefois aucuns la fontfricaffer, & ainfi la mangent auecd'autres dragées. l'appelle dragées ce qu'on mange apres fouper pour donner enuie de boire, & faire treuuer le vin bon. Or elle efchauffe fort; parquoy fi on en mange par trop elle fair mal à la tefte à caufe des vapeurs qu'elle y fairmeonter, quifonrchaudes & medecinales. À prefent on ne S'en fert pas pour viande. Mais le Chawwre apporte bien d’autres grandes commoditez aux hom- mes: car on le bat , comme auñli le Lin, tant qu'on les face deuenir comme de laine, pouren faire de la voile & descordes. On monde premierement l'vn & l’autre apres les auoir nailé, & feche. Puis on les efpinafle, & les met on'par quenoüilles : & apres les auoir filez on les met par pelot- tons pour en faire des toiles , qui apportent grande commodité à la vie. de l'homme. Quantà la graine du Chanure;Diofcoride dit,qu'elle confume le fperme. fi on en mange par trop. Le ius d'icelle Liu.2.e.r4s eftant frefche eft bon à la douleur dés oreilles, fi onen diftile dedans.La racine du Chanure [anvage cuite & appliquée appaife les inflammations, refout les enfleures , & fair fondre les neuds & dur- tez desiointures: Soz e/corce eftbonnie à faire des cordes. Galien dit,quela graise de Chanure diffipe Liure7. des les vencofitez. fi bien que fi on enmange par trop, elle confume lefperme, Aucuns en tirent le fuc fmPl- quand elle eft verte pour guerir les douleurs d'oreilles qui procedent d'opilation. Pline dir que la Liu20.6.13. graine du Channre fairentierementperdre le foerme aux hommes. Sos 45 diftilé dans les oreilles en fait fortir les vers & autres beftes qui feroient entrées dedans : routefois il caufe douleur de tefte. On tientque le Chanure a fi grande vercu, qu'eftantmis en infufon en eawil la fait prendre. Auf on la baille à boire parimy d'eau aux beftss cheuallines-qui ontle flux de ventre. S4 rucire cuite en eau mollife &adoucit lesiointures qui fonvretirées. Mefine elle eft bonne aux gourtes , & fem- blables defluxions d'humeurs. Crüe & reduire en liniment elle eft bonne aux brufleutes : mais il la 44, ‘jigre faut fouuent raffraifchir, de peur qu'elle ne fefeche. Matchiol dit, quela graine de Channre fait de de Diofce contraires Liu.2.ch.re Liu.10.ch9, Surlec.r48: Ea l'hift.des Bleds. Le: noms. Lesejcees. Liu.20.ch.7. Liu.2,c 180. d ZA forme. , De V7 : , . 420 LiureIV. del Hiftoiredes Plantes, contraires effets aux hommes , qu'ellene fait aux poules ;-veu qu'elle leur fait faire beaucoup d'œufs : mefme il dit fçauoir par experience , que les Poules qui ne font guiere d'œufsen hyuer à caufe du froid,eftans nourries de graine de Chanure en font daibaneiee.La decoéfion du.Chanure vert apres auoir bien efpreinte l'herbe fair fortir incontinéncies vers-de rerre , fon en iette dans leurs d » y trous. Ce qu'il dit auoir efté apprins des pefcheurs , lefquels par ce moyen ont des vers à toutes HR Pan à la ligne. Tellement que c'eft à bon droit que Pline dit,que fon fuc fair forcir es. Delà aufli on poutroit conclurre , que cette decoŒion feroit excellente pour chaffer les vers du corps. Le fuc ou la decottion mis dans le fondement des cheuaux en fait forcir les vers. Quañt à ce que Pline dit,que le Chanvre fert pour le ventre des cheuauxiilfautentendre cela du flux de ventre, comme ilaefté dit. Aucuns auffi donnent à boire la poudre des fueilles feches aux dyfentéries. Quant à ce auffi qu'il ditfurlafiu,gwil faut founent rafraichir laracine [ur les bruf= leures,ilfera meilleur de la piler toute frefche en vn mortier auec dû beurre frais,& l'appliquer fou- uent.Or ilne faut pas oublier ce que Simeon Scchi dit,que /x graine de Chanure mangéc nuit tout ainfi que le Coriandre : car fi on en mange par trop elle fait refuer comme la Coriandre. Ses fueil- les puluerizées en façon de farine | & prifes en breuuage rendent la perfonne yure fans qu'on s'en apperçoiuc, ny que cela face mal à celuy quién boit. Les Arabes en font leurs breuuäges, &sen enyurent. Orelle deffeche la femence geniralecomme la Camphre. Les païfans de Flandres caf- fent Ja graine du Chanure, & en tirent la moëlle,qu'ils meflent parmy quelque breuuage,ëz en don- nent à boire à ceux qui ont la iauniffe, quand le mal ne fair que commencer , dont ils fe treuuent bien fort fouuent, quand le mal eft caufé feulemenc par opilation,& qu'il n'y a point de fieure : car 1 cela ouure les conduits du fiel , & fair refoudre la bile qui eft efpanchée par le corps. Aucuns Em- piriques affeurent que fi quelqu'vn faigne,8c qu'on prenne de fon fang,& qu'on le fricafle auec des fueilles de Chanure defcoupées bien menu, puis qu'on en face manger à celuy qui faigne , que cela eftanchele fang de quelque endroir qu'il coule. | Dx Guede on Pafiel, CHAP. LXP. Ÿ E pPaflel, s'appelle en Grecisamçsen Latin ffatis. Cefar en fés Commentaires dir, Des que les François l'appelloient de ce temps là Glañfum ; à prefent on l'appelle LS Guede, ou Pastel: en Arabe Dili, Dileg, Vefme, Chate, Chats, Alchat , Adlen ; ou (À Adbhlen, & Nil :en Italien Gusdo:en Efpagnol Paflel : en Allemand F#eydt : en en Anglois Psode, & Vuade : en Flamand Wuerdt , & Vuoid, & Vuoild. Ilsen treu- ue de deux fortes , à fçauoir dx cultiué, qu'on appelle en Grec jrams fuee©* : & le Jauvage qu'on appelle ivdns dygia. Pline met ces deux fortes de P4/fel pour la troifiefme & qua- quatriefme efpece de Zaicfne : Il y ena, dit:il, vne troifiefme efpece, qui croift parmy les bois ;. qu'on ap- pelle Ifatis: Ses fueilles pilées auec griotre feche fonc bonnes pour les playes. Quant à la quatriefme les Tein- turiers de laine s’en feruent , & l'appellent G/a/ur. Elle a les fueilles femblables à la Parelle ; toutefois elle eft plus fucilluë , & fes fucilles font plus noires. Diofcoride dit, que le Pastel culriné a la fucille femblable au Planrain, plus grafle & plus noire. Sa tige a plus dé deux coudées de hauteur. Le Paffel fausage eft femblable au cultiue. C'eft donc icy le vray pourtrait de l'vn 8 del’autre Pafe?, qui eftaffez cogneu à tous, & duquel encor auiourd'huy les Teinturiers vfenrcomme ils faifoient iadis. Le cutiné fait premierement fes fucilles longues , larges, 8 de cou- leur de vert-brun , efparfes par deflus la verre , aflez fem- blables à celles du Plancain ; mais plus noires & plus charnuë , du milieu defquelles forr la tige de la longueur de deux coudées , garnie de fucilles moindres ; & plus pointues que les autres. À la cime elle fe fepare en plu- fleurs branches , qui fe chargent de petites fleurs jaunes, puis apres de goufles longuerres , & vn peu larges, faices en façon de langue, lefquelles font premieremenr verdes, à puis apres noiraftres , dans lefquelles ef la femence. Sa ra- : cine eft fimple, blanche & peu cheueluëé. Le fannage a la tige & les fucilles comme le domeftique : routcfois fa tige - cftplustendre, moindre & plus noire, &fesgoulles plus eftroies.Lobela mislepourtrait d'vneautre forte déPaffel, qu'on D RTL Du Guede, Chap. LXV. ai Paf el anuage, de Maït bi of. Pafiel fauuage de Lobe!: Vaccaria pales. 4 A MU (/ A il ll a. : fi fN TE, ÿ FAN a n Æ MONÉ € a | SR RES A 4 Dose 5870 # SEE AN - qu'on appelleà Narbonne 7accaria, & Ocimoides. Cette plante produit les fueilles plus éftroites que l’autre Pastel faunage cy deflus , femblables à l'Ocimattre , ou Polenium de Dodon, & n'en Porte pas tant. Satige n'a qu'vne coudée de haut , & eff diuifée eñ aifles ou branches , garnie de petites fleurs pafles comme celles du Bafilic fauuage , ou dela Niclle des bleds, qui fortent de . certains petits boutons,blancheaftres & pales. Sa graine eff affez femblable à celle du cultiué. Âu refte on femele Paffe/ aux terres grafles & fertiles. Il s'en feme grande quantité en Languedoc, & Le lieu. en Jcalie, en la Romagne, & en la marque d’Ancone à l'enuiron de Nocera: où il y a vne bourgade nommée Gaado; pource qu'on y feme du Paffel, où Gaede en grande abondance : 8: en Allemagne aufli aux enuirons de la ville d'Erdford. Es païs où on le feme il ÿ éft de tres-grand profit. Quant au Paffel faunage il en ctoift és lieux gras qui ne font pascultiuéz. Tous deux fleuriflent au mois de May & de luin. Au demeurant les Teincuriers des drapss’en feruent comme on faifoir an- ciennement. On en femeaufñi & culciue à Bayeux en Normandie, qui eff plus blaffard pour tein- dre les draps que celuy qui croift en Loregois. Toutefois il ne laifle pas d’eltre de grand reuenu à ceux dé ce païs-là. La premiere année qu’on le femé, pourueu qu'il ait la pluye à propos, , on le Coupe quatre fois deux doigts auant danstetre , Îors qu'il a fes fucilles femblables an Plantain, qui fetiennent en partie droites, & en partie couchéesfurlacerre. Apres que les füeilles fonc coupées, & qu'elles ont demeuré en vn ras par l’efpace de deux ou troisiouts, on les mer fur vn pauë de pierres quarrées , & fait on pafler vne meule afpre par deflus , liquelle on fait courner à va cheuäl qui a les yeux bandez , y ayant vn homme qui fuit le cheual comme il rourne, & auec vne palette | va remertancl'Herbe qui eft fortie de deffouslameule, pour la faire bien meudre. Apres qu'elle cft affez molue les païfans preffent l'herbe auec lès mains pour en ofterle fuc , qui femible eftre du commencement noir comme ancre : mais apres il fe change-en couleur perfe ; & reduifenc l'herbe par pelottonsauffi srosqu'ils peuuent empoigner à deux mains , & les font fecher au Soleil en la méfine place, fi le temps eft fec 8 beau ; mais s’il pléuit ou que le cemps {oit humide , ils lés font fecher fur des ais à couuert dañs les maifons en lieu qui foit courné cotre l'Orient, ou con- tre la bize , les difpofans parordre : & apres qu'ils font fecs ils les mettent dans des faés pour les garder. Ainfi on s'en fert puis apres àreindre en foire L'année apres on feme du Bled là où le Pañtel eftcreu : carle Pañfel n'amaigrit pas la cerre + mais pluftoft l'engraïlle ; & des racines que la charrucn'apas peu reñuerfer ou atracher pour eftre crop auañt en terre, il en fort des reiertons qui croiflent auec le Bled , & portent la graine pour en fémer vne autre fois, laquelle vaut plus’ que le Bled mefime. En la mafchant ou broyant , & la miotiillanr de faliué ou autre liqueur , elle fend vne couleur perfe tirant fur le pourpre, dont ils teignénr leurs manches de cuir tandis qu'el- les font neutes: carilsaimenr fort cetre couleur, comme faifoient anciennétment les Anglois, En Euifant le Paffe/ pour Ja teinture il s'y fait vne efcume, que les Teinturiers appellent Jde, la fonr | Tome premier: NN fécher Letemnps. L'vfage L 422 LiurelV.del'Hifoire des Plantes, Litazchi {cher pour les Peintres. Pline dit, que femmes -de Bretagne , & leurs belles filles auoient ac- ” couftumé de fereindre tout le corps de fus de Pañtel, qui s'appelloic Glaflum , en certains facrifices Liu. ;. de la où elles alloient nuës, pour tefemblér aux Mores. Tows Les Bretons, dit Cxfar,ent acconffumé de [e . Fe teindre auec le Pastel qui fait la couleur iaune ; pour ref[embler Plus horribles en guerre. Au relte Lerempera Diofcoride dir,queles f#eilles du Paffel appliquées font refoudre toutes enfleures, foudent les playes FN ls frefches , eftanchent le flux de fang, gueriflent le feu S. Anthoine, les vlceres corrofifs, & pourris, qui vont toufiours croiffant. Le Paffel fauuage en fait de mefime. Eftanr prinsen breuuage,ou appli Liu.10.ch,7. qué il eft bon pour laratelle. Pline dir, que Herbe du Paffel eft propre pour eftancher le fang, re- prime les viceres corrofifs & pourris, qui vont rongeant , & les apoftumes auffi deuant qu'elles foient meures. Sa racine ou [es fucilles appliquées feruent bien au feu S. Anchoine : prinfesen breu- Fe & des uage elles feruenr aux accidens.de la ratte. Selon Galién, le Paftel cultiné, duquel vfenc les Teintu- F4 riers, eft fort deficcatif ; toutefois fans aucune acrimonie : car il eft amer & aftringeant tour enfem- ble. Pourquoy il peut fouder les grandes playes és corps robuftes,;encor qu'elles fuffent à la cefte des mufcles. Il eft auffi fingulier poureftancher le fang qui coule de quelque partie du corps, eflane appliqué deffus. Il refout auffi merucilleufement bien les inflammations , qui ont du phlesme meflé, & les reprime ; comme aufli il refifte contre tous vlceres malins, quifont mal aifez à ouerir, combien qu'ils foient pourris , & allent rongeant. Que s'il femble quelquefois qu'il foit trop violent , eu efgard à la complexion du malade , il faudra mefler parmy fes fucilles broyécs ou du pain , ou de farine d'Orge ou de Froment , ou de griorre feche, felon que le mal femblera le re- querir. Mais le Paftel [aunage a vne acrimonie quile monftre bien euidemmentau gouft, & enfes operations : car il deflcche plus fort que le cultiué , & refifte beaucoup Herbe jaune. mieux à l'humidité, & corruption. Autrement l’autre eft meilleur,pource qu'il deffeche auec plus de mediocrité , & moins d’acrimonie ; carles re- medesfi violens enaigriflent les vlceres , & y caufent de l'inflammarion. Au refte pource que le faunage a fa qualité plus violente, il fera aufli meil- leur pour rarelle que le cultiué , qui eft plus foible. | De l'Herbe ianne, CHAP. LXVL - Les noms, AL. GES A HERBE zawne eft appellée en Latin Herba lutez, do N & Luteolz, pour raifon de fes operations. Elle a les à fueilles fort longues, srafles & eftroites ; latige lon- Fa” gue d'vne coudée, & quelquefois plus, & fort grof- D) fe 8 charnue. Sa fleureftiaune. A la cime de la | AE DE ice il y a plufieurs petites soufles , qui fe croifent VERS l'yne l’autre, afpres , & fi bien entaflées au bout qu'il femble que ce foit yn efpic, dans lefquelles la graine eft enclofe, Elle n'a qu'vne racine léngue, & sroffe. Or combien qu'elle croift en pluficurs lieux de foy-mefme, fi ne laifle on pas d'en cirer grand profit, quand on le feme dans les terres ; finon qu'elle rencontraft mal. Car aptes lauoir tirée de terre auec toute la racine on la lie par groffes poi- gnces, dont l'on fe fert pour teindre. Eftanr fecheelle eft d’vne cou- leur iaune-pafle. Eftant meflée dans les chaudieres des Teinturiers el- le teint les draps en iaune. “Er de fait , on en vfe fort à prefent. Da- uantage les Teinturiers apres auoir donné la couleur du Paffel aux “draps, leur donnent cette couleur par deflus. Ainf ils en font vne cou- leur verte. La forme, Le lier. Du Sainfoin, ou Foin de Bourgogne, CHAP. LXFL E Sainfoin s'appelle en Grec pndixi : en Latin Medica:en Arabe Cor ,ou Alfafafat: 4 en François Sxinfoin , 8c Foin de Bourgogne : en Efpagnol Alfafe , & Alfafn, & Erwaye, X qui font noms prins des Arabes. Pline dit, que la Æfedica monftre bien par fon 3) nom d'où elle eft venué. Er de fait il n’y en a auoit point anciennementen Grece, où elle fut apportée de Mede apres la guerre des Grecs contre Darius Roy de Per- Eefecs. fe. Ainf elle retint le nom de fon païs. Oril ya de deux fortes de Sainfoin , le cultiné, 8 le Laforme. … Jeumage. Le cultiné produit pluficurs petites tiges tendres , rondes , qui ne fe tiennent pas droi- tes : mais trainent par terre comme celles du Trefle commun. Ses fueilles auffi retirenc à celles du | Trefle commun. Ses fleurs font petites, purpurées. Ses goufles font plattes, entortillées comme Liuz.c-141. l'efcaille d'vne limace, dans lefquelles eft la femence. C’eft donc icy la Medica de Diofcoride , la- quelle comme ildit, quand elle commence à croiftre ; a les fueilles &les tiges comme le Trefle des Les nobss. OA) Liurs.cie, RE «a gl | Du Sainfoin, Chap. LXVIL 423 Sarnfoir hiue , 04 Medica fatina des prés ; mais eh croiffanc {es fucilles e retirent. Sa tige eft de Dodon. comme celle du Trefle, & porte des goufles entortillées comme des petites cornes , dans lefquelles il y vie graine de la sroffeur d'yne Lentille. Autexte Grec il ya #2. crépua acooreQuue Dans To uéyEUCN , érecpgm lues nc HET, c'eft à dire, Dans lefqwelles ef? la graine de La groffeur d'une Lentille , entortillée en facon de petite corne. Cornarius dit Bnbls3 : que xépginar en celt endroit fignifie wre perire gouffe , le tra 2. de Diofc. G) _ duifantainf, emortillée en facon de petite pouffe : & eftime ZA que ce pañlage de Diofcoride , quant à la defcriprion de la RON graine, foit corrompu. Toutefois il eft plus vray-femblable [> de dire que Diofcoride abufe icy, comme en plufieurs au 2 tresendroits , du mot créeuar@» ; nommant /4 Jemence au à, lieu de /4 gouffe , laquelle eft entortillée en façon de corne, comme ileft aifé à voir. Pline eft bien d'accord auéc Dio- SS AN Liu.18:c.16, F | ge, ila la tige & les fueilles commie le Trefle des ptés,, fi ce n’eft que fes fueilles font dentelécs àl'entour: Sa fleur eft iaunaftre aucc des Sainjoinow Medica fauuage 1. portant | trois fruréés divers, Autre Medicafannage ayant les gonjfes en façon de croillant. . Jus NP } SLT S IN AN V1 D) Ê< z Ÿ " KV 4 AN Es (le VAE CAN TX Vi \. 2 Fa = NE NN. Z Va: NS S i NN \{ UE on BK SN ER Je ) je N AE MAT \RR | 7 4 À HIESS W Ve | | VI VNERe EN A Ni . 4) LS IE 4 Ÿ WPNA = 207 & = NY Ÿ PE FA TS à h\S KID SL 6 LD EN U A @Q 7 à RE à 2 F À À EAGLE SV .È > \"|\Z a NS NE AN) FE ND PSN SP NET K 77E N RUN DE EU) & KNU Hi PRQUE Ê PRÉ MN SE VS Se mes 12 pu = Ses = ": > = 1 à j = à, % * — EM] Four pecits eaux. Âu refte il fait de trois fortes de gouffes : car lesvnes font larges , & entorüllées comme des coquilles ; les autres fonc longues, eftroires, plattes, commeles coquilles des cfcargots, auec plufieurs replis , & petites boffertes comimé des neuds: Ou bien elles font comme des feftus ” enroulez , plus grofles & plus grandes que les precedentes : mais plus rabattues an bout. Aù de- Lélii meurant la cHedica on Sainfoin cultiné eft fort commun en plufieurs endroits du Languedoc, & de la Prouence, fpecialemenr en la Guienne . où ils en femenr les prés arroufez EL rt a \ AT. (NC + 3 , qu'ils fauchent crois Tome premier: NN # fois 1 er HE ) 424 LiureÏV.del iffoire des Plantes, fois: pource que c'eft vne herbe merueilleufement ferrile. Ils l’'appellent Luxerne , 81 Lukert. La CMedica on Sninfoin [auuage croit par tout aux eruirons de Monrpclier , & de Tournon, aufliés lieux cultiuez & le long des hayes , & en plufeurs endroits d'Efpagne , fpecialement au Royaume de Valence , où ils le fement fort curieufementpourengraiffer la cheualline : car il a fi grande pro- Liu.18.c.16. prieté , comme dit Pline, qu'eftanc vne fois femé il durétrenteans. . Palladiusefcrit , qu'ayant efté Dr ne fois femé il dure dix ans, & qu'on le peut faucher quatre fois l'an, & quelquefois fix. Il en- L'ufnge, graifle les terres , & le gros beftail , & guerit aufli les accidens d’iceluy. Columelle dit qu'iln”ya La7-b3% en de mailleur pour engraiffer les mules que la Afedicz. Cefte herbe eftant verte eñgraifle prom- prement la cheualline , & aufi eftant feche & reduire en foim Toutefois il en faut donner {obre- ment,de peur qu'elle ne les face eftouffer à force d'en manger. On en mefle, dit Diofcoride,/x grai- ne de la Medica auec le fel, dont on.fe fertaux viandes pour raïfon de fon bon gouft. Eftant appli- ” quée verteelle eft bonne pour ceux qui ont befoind’eftre raffraichis. On vfe de c'efte herbe pour engraifler le beftailen lieu de Grame. Liu.2, c14r, Du Trefle. CHAP. LXVIIL ce 1 A . , . re Le; noms. E s Grecs nomment le Treffie,rexDume les Latins Trifolinim : les Iraliens Trifolio: les EL pagnols Treuol:les Allemans Vuyfenklée: les Anglois Claxer. Les anciens aufli bien que les modernes ont cogneu p/afeurs efpeces de Trefle : carcombien que Diofcoride n'ait Les efpeces. A parlé que du Trefle bitumineux en va chapitre à part; toutefois il fair bien mention en quelques lieux d’vne autre forte de Trefle, Afçauoir de celuy de prés, quand il dit,que la Afcdica à Linz, cui. les tiges : & les fucilles femblables au Treffe després Pline en mértrois fortes. Les fueilles, dit-il as Hutcho greffe feruët aufi à faire des chapeaux.On en treune de trois efpecessà feanoir celuyque les Grecs appel- lent Menyäthesiles autres Affhaltion lequel fair [es fueilles grandes,duquel les bonquettiers ne fe feruët point à caufe de [x mauaife [enteur:l'autre qui à Les fucilles pointues, cr eff appellépour cela Oxytriphyl- lon:le troifiefine eff le moindre de tous, Mais les modernes en mettent bien plus d'efpeces, defquelles ilne faut pas traitter en vn mefme lieu de toutes. Nous dirons done en premier lieu du Trefle Af- Treffebitn phaltite: c'eft à dire bitumineux,de Diofcoride:Les Grecs, dit-il,appellent le Trefle Triphyllon,les au= au ) Oxitriphyllon: les autres Menyanthesiles autres Afphaltion.Cefte plante eft de la hauteur d'vne Laforme. Coudée ou plus , produifant des verges menuës comme ioncs, & noires, defquelles il fort des petits iectons à guife debranchettes, qui portent au bout chafcune ‘trois fueilles, comme celles de l'herbe nommée Lotus. Quand elles commencent à fortir, elles fentent commela Rue; mais { Tyeffle bitumineux aux | Trefle bitumineux aux fueilles fueilles rondes. plus longues. ? "a \ UD) L Ne | Du Tree, Chap. LX VII. 425. eftans grandes elles fentenc le Bitume. Sa fleur eft purpurée : fa graine eft aucunement large & EN | velué , longue & eftendue par vn bout, comme vne corne. Sa racine eft menuë , longue & forte. de Seribonius Largus dit quil croift de l'Oxyrriphyllon, où Trefle pointu en grande quantité en Sicile, ROUE & quilnen vit oncques en Jralie, finon au port de Eune, quandil pañloit pour aller en Angle- Chap. TE | y e y . terre auec l'Empereur Claude Cefar, & qu'il yen a abon- Ep HR byllor de Serz bonius: dance aux Hétu à l'entour delà , ct Rmblable au Cyrifu: de Tragas. Treffle commun de figure & de fueilles, fi ce n’eft que fes US ., faciles foncplus groffes , & comme veluës, ou cotronnées par deffus, & ont au bout vne pointe comme vn aiguil- lon. La plante a deux pieds ou plus de hauteur, & et _., puante. Ce qui n’eft pas au Trefle des prés. Matthiol eftime AR ET que ce Trefle pointu de Scribonius n'elt pas le Treffle bitu- sin mineux : mais Ja feconde efpece de Treffle, dont Pline fait Mention,qui cft appellé Oxysriphyllon,pource qu'ilalafucil- le aiguë : & Alleluya aux boutiques des Apothicaires. Tra- Liu2.ch.6. gus le prend pour le Cyrifus s & & le defcrit fous ce nom là en celte forre: Le Cyrife eft vneefpece de Treffle , que l'au- theur des Pandees appelle Pes Ailui.Er n'eft autre chofe qu'vne tige haure & pleine de neuds, qui en ietre plufieurs autres pleine deiointüres en facon de bras,ayant les fueilles du Tr:ffle, qui refemblenc aucunement à celles du Fenur- grec; courefois elles fonc plus grandes , plus fermes, plus aiguës, & plus longues : vn peu dentelées a l'entour en façon de fcie ; blanches & qui oncle gouft du 7refffe. Elle croift d'elle mefme parmy les champs. Et de fair nous en auons mis le pourtrair encre les Cyrifes cy deflus.Galien dit Liure 8. des qu'aucuns appellent le Trefffe, Afbhation: les autres Oxytri. BMpR Phylloniles autres AMenyanthes les autres Cricinum:dent les trois premiers noms font prins,de la propricté de la plante: mais des deux autres ie ne fcay,dit-il.d'où ils peuuentauoir , efté prins, Et au liure de la Theriaque à Pifon: Le Trefffe, dit-il, 2 /a femence femblable an Cartame [auwnage: € dé | » là peut effre vient qu'auchiss l'appellent|Cnisinum. Aucuns eftiment qu'ileft appellé auffi meviardes,;& non pas mewaybee, pourcé qu'il demeure long temps fleury left chaud, & fec au troifiefme degré , comme le Bitume, auquel il refemble en"odeur, Parquoy ;,,, prins cn breuuage il eft bon au mal de cofté procedant d’opilation. I fair aufi vriner,& prouoqüe 7 del les mois aux femmes Hippocrate dit,que le 7 reffie fait venir les mois aux femmes; &enoutre,;qu'il 7% fait auffi forrir l'enfant du ventre,ou appliqué ou prins et breuuage:Si /2 forme ditil ne s'eff purgée aprés l'enfantement , il luy fant donner duTreffle en duvin blänccar cela fair [ortir l'enfant , € les _ mois auf. Eten vn autre lieu:Le ie eflant appliqué prouoque les mois des femmes, © fais aulfi for- tir l'enfant du ventre. Selon Diofcoride /4 graine € les fueilles du Treffle prinfes en breuuage auec d'Eän font bonnes aux pleurefies ,à la difficulté d’vrine,au haut mal , 8 à ceux quicommeñcent à deuenir hydropiques:i& auffi aux femmes qui font fubiettes aux maladies de l'amarry ; 8 pro- »uoquent les menftrucs. Au refte il faut donfer trois dragmes de la graïne, & quatre des fueillés » Les fucilles broyées, & prinfes en vinaigre miellé font botines concre les morfures des ferpens. On * dit que la fomentarion faite dela decottion de toute la plante, des racines & fucilles ofte la dou: leur à ceux qui ont efté mordus dés ferpens. Mais fi de la mefme decoétion dont vn tel a cité guerÿ on vient à lauervn autre qui ai quelque vlcere, jl fentira les mefimes douleurs que sil cfté mordu des ferpens Aucuns en font boire trois fueilles, ou trois grains de la femence à ceux "qui ont la fieure tierce ,& quatre en la fieure quarte , eftimans que cela empcfche que l'accés des fieures ne retourne. On mefle faracine aux antidotes, cofnme dit Diofcoride. Toutefois les au- Liure £. deg tres anciens n’y ont pasfeulement meflé la racine; mais auf la graine ,éomme il eft aife à voir en AGHAons - pluficurs compofitions que Galien aredigées par efcrit, comme en la compoftion de k Theriaque » d'Ælius Gallus,de Zenon,de Laodicée,de Claude Appollonius,d’Eudemus,d'Heraclides,de Doro- s thée, & d'Hera.Oril femble qne Pline foit d'autre opinion que n’eft Diolcofide,quandil dit:Ze fcay Liv cœur “quilge a qui croyent.que leFreffle [értcontré La morfute des ferpens, > des fcorpions ; ff on prend en in, ou bien en can dr vinaigresvingt grains de fafemence, ou bien La decoition des fueilles & det 0H vre la plantes dr que iamais les ferpeus rapprochent du Treffle Dauantage il y a certains autheurs fote renommez qui afleurent, que vingt cinq grains du Treffle birumineux,que nous auons appellé 47e- manthes, fuffifent pour contrepoifon contre toutes paifons , autre plnfñeurs autres éhofes à quoy on dit qu'ilfert. Toutefois l'authoriré. du Poëte Sophocleme donne à peñfer:car il dir,que ce Treffle , Tome premier. 4 NN 3 ee Liu.j."66:- à À # ET: e 426 Liure[V delHiftoiredes Plantes, eft venimeux. Simus aufli Medecin dit, que la décoétion ou le jus d’iceluy prins en clyfterecaufe vue femblable chaleur au corps, comme fi la perfonne eftoit mordue d'vn {erpent. Parainfije ne me voudroy fcruir de ce Treffle que pour contrepoifon : car peut-eftre que ce venin eft de naturel contraire aux autres , comme il aduinc en plufeursaytres poifons. D'auantage ie treuue sque /# graine ds Treffle à petites fueilles reduite en linimeét eft propre pour maintenir la peau du vifage des femmes belle. Galien mefme en dit autant comme Simus-en fon liure de la Theriaque à Pifon: Le Treffle dit il,gui refemble à l'Hyacinthe ; au printemps lors qu'il eff garny de graine femblable an Car- thame fanuage,effant bien cuit guerit dr ofte à l’inflant la douleur des morfures des araignes nommées Phalanges;ér auffides viperes fron les fomente de ladite decoétionmais fi on fomentede cele mefmede- colfion Un autre qui n'ait point eflé mordu.il fentira les mefines douleurs,cômes il anoit effé mordastelle- Et que c'effvune chofe efmerueillable,qu'une mefne herbe guerit les morfures & rendune partie faine tellement paffionnée,côme frelle auoit eflé mordue d'une beflevenimenfe.Or il femble qu’en cecy Galié eft côtraire à Diofcoride, ou vrayement(côme plufieurs difent fans aucun refpeét) qu'il n'apasbien coprins l'intention de Diofcoride.Lesautres pour deffendre Galien difenr, que ce liure n'eft pas de Galié.Or Diofcoride dit ainf:1/y ex 4 qui difent,que la decottion de toute la pläte,des racines & des | fueilles ofte la douleur à ceux qui ont eSlé mordus des ferpens, fi onen fomête la morfure. fais fonver- Trefle de L'Amerique. Trefle odo- + Fañt. Lin.4.ch,37. Fuchic 314. Je de ladite ean auec laquelle ceflui-là aura eff query fur quelqu'un ayant vuulcere , il [entira les mefines douleurs,que feutent ceux qui ont eSlémordus.Ox fi nous n'entendons pasles mots de Diofco- ride,come parlant dela mefine eau, (en quoyil ny auroitrien d'admirable)mais d'vne autre decottiô femblable.fans doute ce feroient dent effcdts contraires dignes d'admiration , de cucrir ceux qui font mordus,8& offencer ceux qui ne font pas mordus.Que fi onadioufte vne negatiue qui femble y- manquer, & qu'il y ait ainfi & ere G- tax prés, &c. furvn autre qui n'ait point d'ulcere , Simus, Galien,8& Diofcorde fe rreuueronceftre par ce moyen d’accordCar de fait, Galien dir ê7’ SAS my dédiy dés, fur un autre aui sa point eflé mordu. Aurelteil croift en Amerique vuwwtre Trefile {em- blable au bisumineux,quiierte plufieurs tiges dés la racine,rondes, branchues, péndanrés de cofté; ayans feurs fugilles trois à crois par. chafque queuë, de couleur de verc-brun , & aflez rondes ; dont les premieres qui fortent pres de la racine. font prefque de mefme figure, couleur, & odeur, que celles du Trefle bitumineux: toutefois elles font plus larges, & plus grences à l'encour. Ses fleurs Treffle odorant, ou culiine. Fa f forient à lacime des brancheres, petites & blancheaftres, difpofées en façon d’efpic. Son fruict eftrond, & aucunement plein. Il a plafieursracines, La graine ayant efté apportée d’Amerique & feméeen Flandres, y fleurir en luiller& en Aouft: Or ce qu'ilfent mal , & a vne odeur approchagt ! de celle du Trefle bitumineux, monftre que c'en eft vne efpece. Nous adiouftérons outre celles que * deffus vne autre efpece de Trefle, que Dodon appelle Lorws vrbana afbhalteum, ou Treffle odorant Jécond : 8 en Allemand Sibengezeil, pource que tous les iours il pere fa fnteur par fept fois , & la récouure Du Lotus, Chap. LXIX, 427 recouure autant de fois,quand il eft planté au iardin.Car eftanc cueilly & feché,ilretient toufiours fa fenreur qui eft fort violente lors que le temps fe change,& qu'il veuc pleuuoir ; tellement qu'il Mefair quelquesfois fencir par toute la maifonoù il ÿ en a. On le peut aufli nommer Tree culriné. Il fait fes tiges droites, rondes, creufes, d'vne coudée de long, ou bien dauanrage , auec plufieuts brancherces , au bout defquelles les fucilles fonc trois à crois , comme celles du Trefle , peu dente- Iées à l'encour Ses fleurs font comme des petits efpics, de couleur perfe tirant furle blanc , apres lefquelles il y vient de petits boutons afpres, dans lefquels.eft la graine moindre que celle du Fenu- grec. Sa racineeftfort cheueluë. Eftant femé il reuienr, croift, & fe renouuelle tous les ans par le moyen de la graine quien tombe. Il eurit aumois de luin ; en apres il produit fa femence.Dodon ue dit qu'il eftremperé entre chaud & froid , & qu'il participe aucunement de la fecherefle ; & qu'e- FN flanc appliqué deflus il fairmeurirdes apoftumes phlegmatiquess & que fon fuc incorporé en miel Lerempers- efclarcit la veuë. Aucuns difene que l'huile dans lequel on aura mis les fleurs de ce Trefle icy en Ps le infufion faude les playes frefches :& mefmeles rompures. Fuchfe attribué fore mal à propos à ce Ghap.314. 4 Trefle icy vout ce que Diofcoride dit du Trefle bitumineux. "Du Lotus, | (H4 P' PEER, Lya vñarbre appellé Lotus , duquel nous auons defia trairré cy deffus, Il ÿ a auflivne Les nov. # herbe qui s'appelle du mefme nom, dont nous parlerons Maintenant apres les Treffics. se LestGrecs la nomment Akc: les Latins Loéus les Arabes Handachocha, Garch, Thusfi enltalien Loto domeftico. Oril y en a pluñcurs efpeces , dont Diofcoride enmet deux Ace ue@r, Sue Lotus cultiné, Sc hors dyn@vc'eft à dire, Lotus faunage. D'autres en content dauanrage, comme - ira dit. Les Herboriftes font encor aujourd'huyen douce, quel eff le w72y Lotus culiné , on bien le fausage; peuteftre mefime n'en fauenrils rien. I] femble bien que les anciens les ayent mis au nombre des Trefles: mais Diofcoride n’a laiffé aucune marque en la defi cription du Lofus Pré: Lin a croë. “é , par laquelle on le puiffe recognoiftre. Aucuns eftiment, que le Treffe qui croilt par tout parmy lesprés, & aufli ailleurs , foic le Zorws cultiné ; peut eftre pource que Diofcoride dit, qu'il y en a qui appellent ce Lots, Trefle. Toutefois Diofcoride adioufte , qu'il croift és jardins & non pas és prés. Les autres prennent pour le Lotws cefte plante que tous les Herboriftes, & les Apothicaires d'Italie appellentfauflement A4e/i/et, pouree qu'elle a les fueilles comme Je Trefie,8c croift non feulément aux prés; mais auf auxiardinséz vergers. Mais cefte opinionn ft pas affeurée > Vu qu clic eft fimplemenc appuyée fur desopinions , & non fur des bonnes raifons & authoriiez. Matthiol en la Autre Lotus caltine de Matihiol Melilor des Aporhicaires. Lotus culiiue de . Matthiol. | 3 premicre Surle c.108, ‘du 4.liu. Liu.4.c. 38, La forma. Be temps. Le termpera" nent: Le Loius fau CAGE: Liu.4.ch.38. 428 LiureIV.de l'Hifloire desPlantes, premiere edition Latine de fes Commentaires fur /Diofcoride a mis le pourtraic qui efticy pour le Lotus cultiné. Dodon l'a mis premierement pour le Lorws fanuage , puis apres es fon traitté des Bleds , ill’a mis poutle Trejffe corns , où Trejfle Jauvage jaune. Cefte plante fait plufieurs rives . menués & foibles ; couchées parterre: des fueilles blancheaftres ; femblables à celles du Treités coutefois elles font moindres, & plus eftroites. Ses fleurs font au bout des brancherres , relui- fantes , quafi de couleur d’or, ageancées comme des petits efpics ; apres lefquelles il y vient trois ou quatte goufles longuettes ; menuës , & rondes 5 dans lefquelles il y a des petits grains ronds. | Sa racineeft dure & ligneufe. Elle croift en plufieurs lieux Lotus fa PRET de Maïthiol. d'Allemagne, & encor plus en Flandres , oùil s'en voitle long des chemins , & des terres labourées. Elle Aeurit en efté. Elle eft aftringeante, refrigeratiue, & deficcatiue , 8 bonne pour les inflammarions quicommencent, & par tout où il eft befoin de reprimer & refroidir. Pena & Lobel l’ap- pellenteelilot couronnéFuchfe l'appelle A4e/ilor d'Allema- . &ne.Le mefme Marthiolen latroifiefine editio de fes Com- Mmentaites fur Diofcotide cfime que la plante du Tree odorant, qu'il auoit atitrefois pris pour le Cyfif6, foit le Lotus cultiné Onappelle çommunement cefté plante à Rome 7#7- bolo, & au demeurant de l'Italie Trifoglio Canallino, pource que les cheuaux en foft fort frians. Les Apothicaires l'ap- pellenc Afelilor : de fait c'elt vne efpece de Treffie qui fent =: Re Be forcbon; pource les parfumeurs, & ceux: qui diftilent les ” eaux de fenteur, tirent aufñli de l'eau de cefteplante. Qui (£- # plusceft, Matthiolaffeure que le fue decefte herbe guerit (D les tayes des yeux. Quant au Lofus cultivé de Dodon quieft 2 le Lotus cultiné des iardins,nous en auons parlé au precedent chapitre. Quant au Lotws fauuage, Matthiol n'en efcrit rien x d'afleuré.Bien dit-il auoir veu la plante qui eft icy peinre,& & l’auoir cucillie fouuentefois és prés & és lieuxnoncul: ». tiuez, ayant les fucilles comme le Treffle: la tige de deux Al | AX coudées ; auéc plufieurs fleurs jàunes, defquelles il fort des LS m7 | petites cornes, pleines de graine, femblable à celle du Sene: Mrs 2) gré,& qui fent bon. Toutefois il dir,qu'il n’eft pas affeuré,f US c'eft lewray Lotus [annage Dodô mer le pourtrait d'vnautre Autre Lotus fauuage de Matthio!, Lotus fanuage petit, de Dodon. SN RD. (AS NN? 92 KE Du Lotus, | Chap.LXIX. 430 Lotus Jauvage,qui {e pourroit appeller Perir. Il a les tiges fort mehués, rondesles fueilles commele Trefle ; les fleurs iaunes, en des boutons ronds , dans lefquels il vient vne graine noiré, rECOUr« Fo bée, couuerte d’vne goufle noire , difpofée par ordre tout à l'entour du bouton, Fuchfele prend pour vneefpece de Trefle des prés,& l'appelle Treÿfe à La fleur iaune. Maithiol amis pour le Lors Chap3t$e fannage,en la feconde & troifiefme edition de fes Commentaires fur Diofcoride,ve Jerte de Trefle corrs, dont nous añons traitté cy deuant, quicroiften abondance en Boheme, ayant les fueilles … dû Freffle, la tige longue d'vne coudée , branchue, auec plufieurs ailes. La fleur eft perfe,& croift fur des petits boutons. Sa graine ef comme celle du Senegrés mais petite & odorante. Dale: champ a fait iey adioufterle pourtrair d'vn autre Lotus fannage ou de Barbarie , ayant la racine n grofle, & fort cheueluë, latige haute plus de deux coudées , branchue ; auec des grandes bran- … chesefparfes decà & delà; les fueilles femblables au Lous des prés, & à double,enuironnant la tige & les branches par certainsinreruallesen façon d'ailes, attachées de bien pres à icelles ; & donc la queté dechafcune fort du creux de-chafque ailes , longuerte , auec trois fueilles au bout jointes enfemble , & difpofées comme en tous lesautres Treffles, & plufieurs Aeurs entaflécs au fommet des branches par mouchets, quafi en façon d'ombelle, blanches virans fur le rouge. Il sen creuue Lotus de Barbarie, de Lotus aux fueilles larges,de 1 $ ; Dalechamp. Dalechamp. F7 affez le long de la riuiere de Lez, quientreenleftang marin pres de Montpelier. Or il femble que cefte plante a fort grandeaffinité auecle Lotss faunage de Diofcoride, duquel il eferie einfi : Le Lo Éiu.a c.1c7 tus Jouuage qu'aucuns appellent Lotus de Lybie;croifl en grande abondance ea Lybie(caril faut qu'il y ait ainfi au texte Grec Ars dE, oi Aubuoy a AB, Queray pd mas C y AuG0y ; NON pas. com- me Ruelatraduit; Le Lotus [ausage appellé petit Ti reffle; &ce fans augune raifon:car pourquoy ap- pelleroit-on cefte plante pers Trefle, veu qu'elle a plus de deux coudees de hauteur & par ainfi ft plus haute que tous les Treffles?) syarr la tige longue de deux condées, © Jousent dasantage;nuec plufieurs ailes les fucilles femblables au Lotus à trois fucilles des prés, (8 non comme Ruel 5 traduit, Côme celles du Treffle des présicar au Grecil ya Due quais AwTo re buUAa, Ta éa xegrour ic Jare ado.) Sa graine ef} comme celle du Senegrébeaucorp moindre, de goujt fentant L médecine. Dalechamp a remarqué d'autre efpeces de Lotus, defquelles nous mettrons icy la defcription-Le Lofrus aux fueilles largesa la racine menué,me iocremét cheueluë, auec plufieurs fueilles crainans par terre AE tous con ftez , qui font compofées de plufieurs perites fueilles , difpofécs inegalement ; grandes & larges au deffus. Sa tige eft-de la hauteur d'vne paume, far laquelle‘il y a plufieurs feurs,qui font rougeaftres deuant que d’eftre ouuercess puis eftans efpannies elles font jaunes. Sa graine cft Eu & vient en ” des goufles courtes. Aucuns appellent cefte plante, grande Anthyllis EMe croift en lieux fécs maigres & fablonneux. Le Lots purpurée des prés fai vne racine graile, blancheaftre,& peu Lu : ne plufieurs 430 LiureÏV. défHifoire des Plattes, Lotus des prés parpuree. Lotus Enneaphyllos de Dalechamp, plufeurs tiges branchues, quafi longues d'vn pied ; lés fucilles comme le Lotus ,trois à trois, ot quatre à quatre, petites: & vn grand nombre de fleurs purpurées à la cime des branchertes. Il croift parmy les prés, & lieux humides. Quañt au Lorus à neuf fueilles ia vne racine courte noira- tre, fort cheueluë, & fait plufieurs tiges couchées fut la terre , ou bien per releuces. Ses fueilles font atrachées neuf à neuf par chafque queué pource eft il appellé en Grec Énneaphyllos. Ses Aeurs font jaunes , ageancées par bouquets. grefles. Il ctoift aux prés, & fur les mo Lotus afbre e$ branchu de Lobel. Lid.4.c.706+ Ë e te#pe- a Amen, 4 E ) 5 À (LEA les verts. ‘ | Û T, LA Linzs.cor Ê = LE @ AT d ne or Up ES a £ # Sa graine eft perire & croift en des petites cornés longues & tres de terre. Aux mefineslieux il en croift vne autre forte aflez femblable à celle-cy , ayant les fucilles difpofées en mefme ordre : toutefois il n’y en a pastoufiours neuf. fla les fleurstoutes femblables, fi ce n'eft qu elles font purpu- rées,& la graine dans des femblables gouffes.Pour le dernict ous mettrons le Lotus arbriffeas,ou:Lotus de Narbône, blanc de Lobel,qui refemble dutoutaux autres efpeces de Lotus. Il fait des tiges fermes , de la longueur d’vne paume, & 4 les fueilles difpofées trois à crois , blancheaftres ; pluseftroices, ” que celles du Lotus des prés de Montpelier, qua femblables à celles du Cytifus,& plus larges que du Dorycnion.Àu so- met de fes petites tiges fortent des petites fleurs iaunes, moindres que celles du Zosws, & vn peu grifes ou blanchea- ftres. Ilrefte maintenant de traitter des faculrez du Lorss. Diofcoride dit , que le f#c du Lotus priué incorporé en miel refout les mailles, les rayes, & routes offufcations des yeux. Le faunage eft chaud, & vn peuaftringeant.Enduitauec micl ilofte les taches du vifage. Broÿé feul, ou bien auec graine de Mauues il eft bon contre les douieurs de la veñie, fi onle boit auec du vin, ouauec du vin cuit. Ceux, dit Pline , qui eftiment qu'il n'ya quele Lots arbre, peuuent eflre con- uaincus par le refmoignage mefme d'Homere, lequel par- lant des herbes qui reuiennenc gftant coupées, & dont on fait feruice aux Dieux , met le Lofss pour laprenñere. Ses fucilles incorporées en miel, & appliquées font fortbonnes aux cicatrices, des yeux,& pour refoudre les mailles & tayes d’iceux, Voilà comment Pline attribue aux fueilles du Losws cultiné ce que Diofcoride dit de fon fuc. Quant au Lofus | Janusge, Du Melilot, ChapLXX. 421 … Jamnage sou Libyque, il n'en a tien dit que ie fçachè, Mais Galien tend ja caufe des ces du Loz Liure 7: das | zus,difant ; Le Lotus cultiné;qu'aucuns appellent Ti relie comme la vne vertu mediocrement detérfine, fimpl. auff l'a il femblablement deficcatine , eflant comme moÿer entre chañd € froid ; G temperé. Le Los qus Jauvage croifl en quantité en Lybie. Sa graine efchauffe an [econd degré, eff aucunement abflerfine. Du Melilot, : CHAP: LX X. | QE 5 E Atelilot fe nomme en Grec meXiaur@ sen Latin Afelilotus. Caton le norntne £e744 Eos noms. À Sz A Campana. Celle & Pline Sertila caïnpana : les autres Corowx Regis. Les Apothicaires 5 Leg ontrecenu le nom de Afe/ilot : les Italiens l'appellent Afe/i/oto, 8 Trifoglio Canallino : les — Anglois Aelilore. Lesanciens Romains l'appelloient Serrñ/x, pource qu'anciennement on faifoit des chappeaux & bouquets de fes fleurs: & Campana, pource que la meilleure vient en la contrée d'Iralie qui s’appelloit Campania : & Corona regin, pource qu'elle a au deflus come vne - coronne de fleurs iaunes. Quant au Ae/ilot wulgnire.duquel les Apothicaires vfent comme du wrsy - Melilot, aucuns le prennent pour le Zotas cultiné, fuyuant le tefmoignäge de Matthiol, comme ila 4 + 2 ? : J " J " : 7 » n ; cfté dit. Dodon l'appelle Tree odorant. Îla communement trois ou quatre pieds de hat, & la tige Sr Diofcos, Mipartie en plufieurs branchettes dés la racine ; les fucilles trois àtrois, femblables au Trefle, peu a A Fe LA 3 + 4 (LE 0 AMEL! Na 5 AR defcoupées à l'entour & bien menu. Ses fleurs font iaunes , croiflans en des efpics courts puis la graine vient en des petites goufles noires, & largetres, menuë, & pañle. Sa racine cft longue. Toute . Melilor vulsaire, ou Treffle odorans Mililot, on Sertula de Dodon. Campana. | NT À ANS ZA N D) \ \SE je a. odorante, fpecialement la fleur qui fent meilleur apres qu'elle eft feche. Quanrauwray Melilor, il croift à la hauteut d'vne coudée, ietrant plufieurs branches menuësincontinent dés la racine: Ses * fucilles retirent fort à celles du Trefle, & fe vonceflargiffanr peticà peric , atrachées à vne longue queuë. Ses fleurs font iaunés, & petites. Ses goufles font larges, & en grand riombre, dont ilyena plufieursattachées à vne mefimequeuë,dans lefquelles il y a vne graine menuë, rouffeaftre, d'aflez bonne odeur, de laquelleil fautvfer. Saracinene fertarien. Diofcoride dit, que le meïlleur croift Liu.3.ch42; en Afrique, & en Cyzique,8& Chalcedoine. Sa couléurrerire à celle du Safran, & eft de bonne Vie odeur. Il en croift auffi en la terre de Labeur à l'entour de Nola, quicft de couleur iaune pañle , & n'eft pas fort odorant. Nous appellons le Ade/s/ot, Sertula Campana, dit Pline, pource qu'ilen croiff Linarschgs de fort bon en la Campagne d'Italie, en Sunio en Gicée, apres en Chalcis & en Cañdie, par tout, » en licux afpres & fauuages. Or le nom de Seréwla,qui fignifié Guirlarde,onftre que l'on en faifoit “ 1 É 4 f A anciennement des chappeaux de fleurs. Son odeur & fa fleur approche fort du Safran, Quant à l'herbe; * « » . . 9 422 Liuré IV dé PHifioire des Plantes, l'herbe la meilleure eft celle qui eft blancheaftre, avant les fücillés fort couttes & grafles. Va Chip re peuapresil dit, que le A{e/ilot croilt par tout ; fingulierementen la region d'Atrique. Toutefois en quelque part qu'il vienne, le meilleur eft celuy quieft frais, 87 qui netite point fur le blanc ; mais eft femblable au Safran. Neantmoins en Iralie le Ate/ilos blanc eft le plus odorant de tous. Il dit donc /emblable au Saffran, pource que Diofcoride dit keoxiur, comme qui diroit Jafrancisc auparauant il auoit dit, que l’odeur & la fleur approchoit fort du Safran. Auiourd'huy le vrz7 & | bon Melilot croiftnon feulementenla Campagne d'Italie ; mais auffi au mont Sainét-Ange en Line 7. des l'Apoüille. Au refte Galien dit , que le Æ4e/ilor a des qualitéz éntremeflées: car il tient quelque ! fimpl. Le rempèra Peude l’aftringeant , & en outre il refout 8 metiric ; car ila plus de chaleur que dé froideur. Dio- ment, les {coride dit ; que le 44 elilot eft aftringeant. Il remollit lésinflammations, principalement celles des Due eh. Di de la matrice, du fondement, &,des genitoires, fi l'ayant fait cuire auec du vin cuit on l’ap- plique deflus, en y adiouftant quelquefois vn faune d'œufrofty , ou de farine de Senegré, de grai- ne de Lin, ou fleur de farine de Froment ou des teftes de Pauot , ou Endiue. Auec eau fimple il guerit les recentes apoftumes quiiettent fange comme miël ; & larache delatefte, auec croye de Chio, vin ounoix de galle, Cuitou cru auec quelqu'vne des chofes fufditres ilallege les douleurs de l'eftomac. On le diftile tout cru auec du vin cuit dans les orcilles pour appaifer la douleur Spa d'icelles : trempé en vinaigre où huile rofat il guerit la douleurdetefte. Le AMelilor, felon Pline, * | applique auec du lait, ou graine de Lin eft fort bon aux yeux. Il appaife aufli la douleur des mafchoires, & de la tefte auechuile rofat, &celle des oteillesauec du vin cuit. Ileft auf forc bon aux enfleures ou rongnes qui viennent aux mains, Cuiten vin ou broyé cru il appaife les dou- leurs de l’eftomac. Il fertaufli en la mefme façon aux accidens de l'amarry. Cuit en eau tout frais, ou en vin cuit il eft fort bon aux genitoires, & à la cheute du fondement, &aux autres accidens de ces parties là. Il eft bon pour appliquer fur les chancres auec huilerofat. Ille faut faire cuire en vin doux pour les apoftumes qui rendent vne ordure comme miel. Aux communs exemplai- res il femble qu'il ya faute, Bou ila, avec du laiéf; au lieu qu'il faut, avec un iaune d'œuf. Car Diofcoride direxpreflement #8 Asvia. Serapioneft d’aduis qu'il faut vfer des goufles, & de la graine du Ac/ilof, quandil en traitte fuyuanc l'authorité d'Haac Ebenamram, difanc : Afelilorus cft vne herbe qui porte des fueillesrondes , & verdes , des branches fort menuës , aufquelles’ il ya fort peu defueilles. Il porte fa graine en des petites goufles rondes , dans lefquelles il y a peu de grains , de couleur perfe , ronds, moindres que ceux de mouftarde. Or on fe fert de la grai- Aumeflieu. ne & des goufles du Ae/ilot. Dontileft aifé à conieturer , dit Matthiol , qu'il n’eft pas de met- ucille, fi l'emplaftre de Melilot trompe fouuent les Medecins ; veu qu'onnele fait pas de la farine de la graine du Æfelilor. É Du Tribulus, C'HAPNLEIN Les mom. GYE Tribulus s'appelle en Grec, ee: xp © : en Latin Tribulus terreffris , pource que 2 la plante eft picquante : en Italien Tribolo terreffre : en Arabe on l'appelle fimplement Éz Æ Hafach , ou Haferk : en Efpagnol 4broyos , & Abrolhos Diofcoride met deux fortes de Zeselperes. … Tribule, leterrefire, & l'aquatique , duquel nous traitrerons en vnautre endroit. T'heophrafte met nes a deux fortes de Tribule serreffre ; difant : Le Tribule à cela de païriculier, que la couverture de fon fruicteft effinenfe. Or ily en a deux fortes l'un à la fueille eomme Le Pois ciche, qui n'efl pas picquantes l'autre a les fueilles picquantes:Tous deux trainent par terre,@ s'efbandent deca € dela de tous coflez. Celuy qui ales fueilles picquantes demeure plus long-temps à bourgeonner,&> vient le plus fouvent par- my les bayesdes villages. La graine de l'hafhif qui germe le pluffoft eff femblablable an Sefame ; mais celle du tardif eff ronde, noiraffre, enclofe envne gouffe. Voilà comme nous l'auons traduit, mieux à mon äduis, que n'auoic pas faic Gaza. Or ceque Thnophraftre dit, que Le ffuiéf du Tribule à la cou- uerte piquante, il auoit dit vn peu aüparauant, gwe la couuerte de La graine du Tribule eff piquante, Liuancrs. fes fucilles efpineufes ; & de fait il ya des efhinesen la conuerte de [x graine. Le Tribule, dir Pline, cela de particulier, que mefme fon fruict eff efpineux. Et en Vnautre lieu: D'autres, dit-ilont La fucil- Le prés de l'efpine, comme le Tribulus, & l'Arreffebeuf. Maïs en vnaurre paffage if parle encor plus clairement #Le Tribnlus , dit-il, we croiff finon en lieux mare[cageux, car autrepart il [eroit trop faf- cheux. Ceux qui habitent le long du Nil : G* du fleune Strymon en mangent ordinairement. Cette plante eflpetite par le pied > a la fueille comme celle de l'Orme,er la queuë longue. Es autres regidns il s'en treune de deux efheces,dont les uns ont la fueille comme Le Pois ciche s Les autres l'ont piqiante. Ces derniers fleuriffent plus tard que les autres, &* croiffent mieux pres des hayes des metairies. Leur graine effronde, dr noire,enferrée en vme gouffe.Celle des autres [emble du fablon.Oraurexte de Theo- phrafte il y a onrauddes, c'eft à dire femblable à la Iugioline ; au lieu de quoy il fembleque Pline aic leu œuuddre, c'eft à dire, comme de fablon. Toutefois il y en a qui lifent en Pline Acaraceum, &t non pas Arenaceum, Au refteilcroift force Tribulws le long des riuages fablonneux de la mer Adriari- ue , de Ja mer de Tofcane, & de Prouence. Il s'en voit aufli à l'entour de Montpelier aux ie ecs, Ltu,6.ch.1. Liuzst.cré. + (l Du Fribulus, Chap LXXI A3 3 | De ir RPAPRAULS Sa Tribulus térrefire, de Matthiol. fecs , & là où il ya des Oliuiers en abondanéc: qui ont la | figure du Pois ciche, & plufeurs brancherres menuës, bar- . nies de double rang de fueilles, non pas femblables aux fueilles de Pourpier, comme il ÿ a aux communs exemplais * res de Diofcorlde , mais à celles de l’Aphaca, ou Vefce fat | Use, où bien des Lentilles : pource auf Pena eftime qu'au lieu de dvdegyrn, 1 faut quil y ait dpaur éuaa, Ceft à dire, femblable à l'Aphaca ,ou Fefce , comme le monftre Ja plan- te. Leurs fleurs font petites , jaunes, attachées à des peti- tes queuës , qui fortent des ailes ; par où auf il fort des ai : guillons piquans, roides ; & à fix ou cinq angles ; comme de Chaufletrappes , qui enuironnent & couurent la moël- le ou graine , s'ouurans lors qu'elle eft meure. Leurs raci- nes font petites , cheucluës , & ne vont pas fort auant en terre. Auiourd huy on ne s'en {ert pas, finon pour nourtir \ les Afnes loùilen croift. Le Tribulus terreflre tforrcom- } mun en Efpagne emmy les terres, & eft ennemy des Bleds. De fait Pline met les Trzbules, les Cardons, & le Glatreton À, auffibien que les Ronces , au nombre des imperfections JS des Bleds, comm aufi Virgile, quand il dir : Lappaque Ti ribulique, intérque nitehtin culta Infolix Lolinm, € fleriles dominantur Auene. ; Dalechsimpa remaïque deux autres efpeces de Tribule outre celles que deflus, defquels nous auons misicy le pour- * trait, donc il appelle l'vnperir Tribulus droit, & Vautre peris Tribulus rempant. Le droit a la racine longue d'vne paume, fort menuë , blanche , & aucunement cheueluë ; la tige fimple, ronde, haute de quatre doigts, diuifée en petites branches; les fueilles petites comme celles des Lentilles , larges au bour & eftroires pres de la queué, auec vn nerf qui va tout du long par le milieu ; & fonc trois par chafque queuë , comme celles du Treffle ou du Lotus. Sa fleur eft comme celle des pois, petite , jaune. Sa graine ef enclofe en des petites boules rondes , lefquelles tombans à terre font caufe que la plantefe renouuelle par ce moyen tous les ans:& les treuue on at- tachées à la racine de la. plante qui en eft creuë, quand on fouit la terre. Il en croift en lieux fablon- neux, & fur le grauier,8ceft d'vn gouft deficçatif fans aucune acrimonie,ny modication. Le Tribulé Tribuleterre [fre petit rempant. LA forts, Dodon en l’aift, des Bleds,c.ror, Lelien Liu 18,c 17. Liure 1. des Gcorg, Tribuls droit. : ; Ty: - 434 Liure[V. del Hiftoire des Plantes, 22 ra petit rempart eft du tout femblable au precedent, f ce n'eft, qu'il a de fort lon gues vergéttes , qui, vai rampenc par deflus laterre , & porte des petites boules piquantes, quifont quatre à quatre, où | cinq à cinq enfemble: au lieu que l’autre eft court & droit, & ne fair fes boules que deux à deux … vi s. #$ ou crois àtrois au plus. Au demeurant, le Tribule aguatie, felon Galien, eft compolé d'vne fubftan Lerempera- Ce humide mediocrement froide ; mais le Terreffre eft compo d'vnefubftance humide , & non M 4 les mediocrement feche, ( car ae lire ainfi au Grec: Le Tribulus aquatic eff de Jubflance humide,me-w | diocrement froide : mais le Terreffre d'une non mediocrement feche &r icelle meflée auec la froide Tou- tefois au Terreffre le froid qui eft aftringeant furmonte, & en l’aguarie, l'aquofité Pour raifon donc, detoutes ces qualitez ils fonc propres pour empefcher les inflammations de venir , & pour arrefter toutes defluxions. Or le fruiét du Terreÿfre , d'autant qu'il eft de fubriles parties, eftant prins en breuuage rompt la pierre aux roignons. Diofcoride dit , que tous les deux 7rbales raffraichiffent & efpefliffent ; poutce font ils bons en cataplafme contre toutes inflammarions. Ils 'ouenflent les vlceres qui viennent en la bouche , & la pourriture des genciues, & l’enfleure des glandes de deffous la langue. On en tire le fuc qui eft bon pour les yeux. La graine d’iceux eftant frefche prinfe en breuuage eft bonne aux graueleux. Vne dragme du Trsbule terreflre beuë ou appliquée! remec ceux qui ont efté mordus par vne vipere. Elle eft bonne à boire en du vin contre tous ve- nins. Sion arroufe le paué de leur decoétion elle fait mourir les puces. Ceux de Thrace qui ha- bitent pres le fleuue Strymon , engraiflent leurs cheuaux du Tribule verr, & font du pain pour leur# Liuzz.cro. mangér de fon fruict, qui eft aufli doux & bon à manger. Pline met vne forte de 7ribale qui croifts dansles iardins, & l'autre qui ne croift que dans lesriuieres. Onen rire du {uc qui eft bon pour. les yeux : car ileft refrigeratif, & pourcant eft il propre contre les inflammations & enfleures. In-" corporé en miclil guerit les vlceres venans d'eux mefme , fur toutenla bouche, & aufñli l'enflure des glandes de deflous la langue. Prins en breuuageil rompt la pierre. Ceux du païs de Thrace, qui habitentie long ee riuierc Strvmon ; engraiflent leurs cheuaux des fueilles du Tribule: &z quant à eux ils en mangent le fruit , & en font du pain, qui eft fort doux & referre le ventre. La racine cucillic par vne perfonne chafte & nette, eft bonne pour refoudre les efcroüielles. Sa femen-" ce appliquée guerit la douleur des varices ou veines grofles & enflées. Pilée & demeflée en eau,elle fair mourir les puces là où on arroufera de ladite eau, Dela Vaccariaronge, CHAP. LXXIL. Le nom. Se Es Simpliciftes ont appellé certe herbe Vaccaria rubra , pource que les Vaches la mangent. << volontiers, & qu'elle a la fleur rouge. Nous auons defia cy deuant parlé de la pañle entre: Liw26.ch. s. les efpeces de Paftel. Aucuns tiennent que c'eft le Cordurdum de Pline. Et de fait , elle porte vne Vaccaria rouge grande. Vaccaria rouge moindre. PZ Zi Q . ÿ LS WZ lz NE LIL Le Mr ï , TX, De la Vaccaria rouge, Chap.LXXIL 4235 fleur rouge , ou de couleur de Rofes enuiron le folftice : ce qué Pline efcrit de on Cordurdum, Au refte elle croïft és terres argilleufes parmy les Bleds, ayant la racine ligneufe , blanche , courte, & ze lieu. Vn peu cheueluë. Elle ne fait qu vne tige de la hauteur d'vn pied, branchuë à la cime. Ses fucilles fonc longues. lifles , pafles, aiguës au bout , fortans deux à deux l’vne à l'endroit de l'autre , tenans M à Jarige fans queuë. Du fein des fueilles il fort au deffus de la plante des. petites queuës , au bout defquelles il y a des coupettes blanches , larges par deffous , & aiguës au deflus, ayans cinq coftes(vertes » defquelles il fort vne fleur belle, de couleur baye, _ compoféedecinq petites fucilles , quiont vne ligne par le milieu qui les fepare en cinq auffi ; tellement que par ce moyen ils y en treuue dix. Dansces coupettes | il ya grande abondance de graine ronde. D E Ein du lY.Liure de l'Hrfloire Generale des Plantes. Tome premier. OO 2 LIVRE } LIVRE CIN QVIESME s LHISTOIRE Generale des Plantes: | Conténant la Defcription es les Pouriraits de Herbes Potageres, @ ahtres qui croiffent dans les lardins. Des Choux. CHAPIS I. ENpons E Zardin eft volontiers pres du Verger.On l'appelle en Latin Horfus. Feftus dit, qu'ancienñemeñt on appelloit toutes les metairies de cenomlà , venant du s verbe Orior, pource que là naiïfloient ceux qui pouuoient porter les armes. Liu.ro.ch.4. À S Mefine Pline dit, qu'il n’eft point fait mention de Filla ,ou AMetairie aux lois ) des douze tables : car ils vfoient feulement dumot Hortus:8& pour nommer le Zardinils vfoiét du mot Heredinm.Le lardin s'appelleen Grec nharcs,&c 11©», combien que ce dernier fignifie proprement we Hoirie + tefmoin Nicander: En Alexiph. Hen #% xAApoLy JinGora vides Gecy Exprvai Dopésai éveinuare 80046. C'eft à dire felon l'interpretation de Gorræus : Les fruitts qui en eflé croiffent dans nos Iardins Seruans de pafle-temps © deduit aux pucelles. . De K eft venu le mot Latin Heredium , qui fe prennoit pour le Tardin , éomme fous aûons ditfuy- uant l'authiorité de Pline. Feftus l'aterprete paruum pradium, c'eft à dire petit heritage. Au refte Hortus en Latin c'eft vn lieu où il croift des arbres , & particulierement des herbes potageres: dont Pline liu,r. les anciens faifoient fort grand casitefmoin le Iardin des Hefpcrides,& des Rois Adonis & Alcinous; chap.4. &c ceux qui éftoient fur les maifons oucolonnes , foit que Semiramis les euft drefé , ou bien Cyrus Roy d'Affyrie. Mefme les Rois de Rome ont auffi aimé les fardins. Tefmoin la defpefche cruelle que fit Tarquin le fuperbe dans fon Jardin. 4 prefénr, dit Pline,£/ y en a qui ont des lieux plaifans,des poffeffons & des metairies dans lawille,8c toutefois tout cela s'appelle Iardin, dont Epicurus en à efléin- uenteur, [ny qui efloit le parangon & autheur de tonte oifincté:car auparant on n'auoit pas de coufiume … d'auoir des poffeffions dans les villes. Et de fait anciennementà Rome vn lardin eftoit la cheuance &'vn pauure homme. Car le commun populaire n’auoit point d'herberie ou boucherie autre que fon Jardin. Or qu'ils viuoientbien plus fobrement que nous ! Auffi on cognoifloit les bons labou- reurs à voir leur lardin, & iugeoit on que la femme ne valoit rien , quand vn lardin eftoit mal en ordre: (car c'eftoit la charge de la femme d'accouftrer le Jardin) pource que le Tardin n'eftant pas bien fourny , il falloit acheter la pittance en la boucherie on herberie. Toutefoisils ne faifoient pas tant d'eftat des Choux comme on fait maintenant: car ils n'aimoient pas la pittance qui auoit befoin d'autre pittance pour l'apprefter. Ecparainfi ils efpargnoient l'huile. Mefme c'eftoir vne chofe infame, que de demander de fauce de Garum. Auff ils faifoient cas des lardins, pource qu'on y treuuoic la viande toute prefte, fans qu'il y fallutny feu , ny bois pour l'apprefter. Dont et venu le mot 4cetaria. ( Pincianus lit acedarias 8 Hermolaus 4ccerarig, quine vient pas du mot aceturm, qui fignifie vinaigre, comme on croit à prefent ; mais de accipio, c'eft à dire prendre; car dit Pline, on appelloit les lardins Accetaria, pource que c’eft vne chofe qu'on treuue toufiours prelte, comme aulli acceptabulum vient de #ccipio; combien queles Grecs l'appellent Oxyb4phon,pour rai- fon du vinaigre) Ils appelloient, difie, Acetariatoutes chofes de facile digeftion , qui n'apefaorif- fenc pas le cerueau , & ne font pas venir l'enuie de manger du pain. Les anciens donc tenoïent les Jardins pour plaïfir, & pour la neceflité. Or nous entendons de parler du Zardin , auquel croiflent principalement les herbes potageres,lefquellesles anciens comprenoient fous le mot 0/s, en quoy ils monftroient combien eftoit grande leur fobrieté puis qu'ils fe contenroient d'herbes pour toute pictance. Car O/#s vient du mot Grec tAw, comme Paris de r&v. Enoutre, le Zardinne fert pas feulement pour rapporter des herbes bonnes à manger ; mais auffi on en tire vne infinité de médecines, qui font aifées à faire, & de peu de defpence. Cy deffus nous auons craitré des arbres qui Au mef.lieu, il dir: Des Choux, Chapl. 437 qui portent gland, duquel les hommes ont vefcu durantleur pauureré& mifere ; apres nous auons difcouru des autres fruiéts , qui feruirenr les premiers pour delices. Il refte de parler du naturel des Jardins ; en quoy nous comprenons ce que la terre produit outre les arbres, qui peut feruir à noftre nourriture, & fancé, & mefme pour noftre plaifit & contentement, Or nous commence- rons par les Choux, pource que c'eft vne herbe des mieux cogneuës à cout lemonde. Les Grecs l'ap- pellencreauCr, comme qui diroirwezu6rr, ainfi que dit Suidas , pource que les Chowx offufquenc la prunelle de l'œil ,que les Grecs appellent wex. Columelleaulli a efté de cefte opinion, quant Nuncveniat quatnuis oculis inimica coramble. Encor que le Chou vienne ennemy à La veuë. L Mais il me femble que ce mot xe#u6r, vient pluftoft de wesubr, pource que zal 1900 dub ; ou pour mieux dire dyreC, c'eft à dire quelle empeche d'enyurer, comme il féra dic cy apres. Les anciens Grecs appelloient auffi les Choux édDawa, pour l'afinité que les graines des Choux, & des Rauon- neaux ont par enfemble , fur tour eftans vieilles; d'autant que l’vn s'engendre de l'autre. Les Latins lesappellent Brafics, comme qui diroit“Prafeca , ainfi que dit Varro, pource que l'on detcoupe menu leurtige. Aufiles voit on quelquefois fans celte, & quelquefois chargez de cymes & ten- > 2. Û Y. g : 17 > | drons. Aucuns tiennent qu'ils onr efkéappellez Braflien, comme qui diroit Paffica, poutce qu on les defcoupe menu pour faire fecher. Ou bien > 55 Bed£o,c'eft à dire,sppelier, commeil eft plus vray-femblable : car le commun populaire les mange crus & cuits. 8 melme falez. On les appelie aufh communement Gaules, pource qu'ils oncle pied fort gros au prix dés autres hetbes. Les Ara- besles appellent Corwmb, 8 Karmmb: les Italiens Cawli, & Ferze:les Allemand Koe/:les Etpagnols Colhes, &e Counes:les Flamans Kooles : les Anglois Keale, 8 Cole. I] fertreuue plafieurs fortes de Choux. Théophrafte en met trois, difant: 1/ 3 a trois efpeces de Chouxicar les uns font crefpez, les au- : : : : : : : 7 ? tres ont les fucilles liffes, > les antres font Jaunages. Ceux-cy ont la fueille petite, liffe, cr rorde, & L ont plalicurs fheilles, @ branches. Dauantage ils pnt va fuc acre, & medccinal, duquel les Medecies vfent pour efnonwoir le ventre. Semblablement il y à de la difference entre les autres deux efbeces , en ce que les vnsne font point de femëce,les autres La font maunaife.En some le Chon crefbuefl de meilleur &ouSt,@" ales fueilles plus grades que le liffe.Or eftilà noter que ce n'eft pas feulemeét en ce pailage, que Theophrafte appelle le Chow éaear , commc auffi Gaza l'a craduit:mais auffi en plufieurs au- tres,aufquels Scaliger Philofophé & Medecin tres-doéte prend le mot gai par pour le Chon,Ëe non pas pour le Raiffort, ou Rauonneau, queles Grecs appellent aufli ga@anda, Mefme Athenée prend le é2Day Cr de Theophrafte pour le xexuËr,difant:@copear Cr à érusoed@Pe, rie) baDovs (Aty0 1) TP _tegubn ) à dpénu SaDuAG, &c. C'elfà dire, Theophrafte efcrit ainfi,il y a du Rai fort ie lydn Cho) qui a la fucille crefpée, Ariftote aufi parlant des chenilles dit: xaur @ ÿsvevray Cn © Duray xAweOT, à baise dr rh éaDoivs, iv nañSo mes neguElo sc'eit à dire:Les Chenilles saillent des fucilles vertes, Principalement du Raphanus qu'aucuns appellent Crambe,celtà dire, Chou. À'quoy Pline n'ayant pas pris garde, il a tout raportéau Raiffort ce que Theophrafte & Ariftore auoienr efcrit des Choux. e « 0 . 0 h 2 œ ! Fr 4 ‘ ‘ . Car enpremier lieu ilexprime ainfi le paffage de Theophrafte cy deflus alleoué : Les Grecs, dit-il, À 4 s : :7 Hour re ont mis trois fortes de Raïfforts, [lon La dinerfité de leurs fueillesicar il y en ade crefhex; à autres qui font liffes & unis: d finalement des faunages. Cenx-cy ont Les fueilles liffessmais courtes & randes , € $0t bien garnis de jetons @* de fueillesitoutefois’ils ont un goufl afbre, qui fèrt cème une medecine pour lafcher le ventre. Quant aux autres deux efpeces,il y à differèce en leur graine:car lesuns portent vne Sraine qui n'eflpas bonne, > celle des autres ef fort perite, C'es imperfeétions aduiennent feulement és Choux crefpez. Or tour cecyfe doit eurendre des Choux,8cnon des Raifforts.Ce qui fe peut preuuer par vn autre paflage de Pline mefme,auquel il rapporte au Chow tour ce qu'ilauoit auparauât dit des Raïfforts,alleouant Catô quiauoit pris de Theophrafte tour ce qu'ilen dir:Car07 , dit-ibeferi mer- neilles des proprierez des Choux,defquelles nousparlerës an traitté de la medecinc.Or ‘end fablit trois efpecesidont Les uns ont La fueille large, é latige longue ; les autres qu'il appelle Apiens, Jens crefpez: les derniers ont les tiges menuës,@ tédressdont ili'en fait pas grand eïtar.En vn autre pallage auf il redit ces trois mefmes efpeces:Les anciems Crecs,dit-il,er ont effably trois efpecessles Fa, qu'ils ont Appellé Seliniens,pour Le rapport qu'ils ont auec les fucilles de l'Ache,qui font bons pour L'e na CO laf- chent mediocrement le ventre.Les autres qu'ils appellent Lea,quiont la fueille large foftar de latige, dont aucuns les ont appellé Gaulodis , ceux-cy ne feruent de rienen medecine. Ceux de la troiliefine ef- pece font propremët appellez Crambe, qui font fort fueillus,@ ont les fueilles minces, &* fimbles,c plus aieres que celles des autresineätmions ils sot les meilleurs detous en medecine.Catô prie plas les Choix crefpez que Les autres, apresle[quels il met Les Choux wnis,qui ont la fueille large, @ la fige grñde. Or pour mieux cognoiftre que Caton a prins de Thcophrafte ce qu'ilen dit au lieu. a}! QU par PI ne touchant les srois efpeces de Choux;il nous faut icy mettre fes propres mots: Pos cos#ostre, dit-il, : } flse Lanres | | As CET leur naturel, Les premiers font ceux qui font liffes. Ils font fort grands Gr ont les jaceiles ge groffesér en outre eff de grande force & vertu.Les feconds font Les Crefpez,qui ont EJFE af} ellez |. vesdis,à canfe qu'ils retirés fort à l Ache.Ceux-cy font beaux, d bons eu medecine, er seine 105 onsplss 2 Tome premier. ; 99 3 grens Les noms. Au liure di Hardin, Les efbeces, Les noirs Line 7, l'hift.chap Aux coMA mencs.fut.le liu.des caul de Thesphr, Aux Deip- nofoph.liure 9. Liure çs. de Fhtit. des anim, ch.r9. Liu.rg.ch.5. Liu.r9.ch:8 Liu.20,c,9, è "TT: “ : 428 Liure V.del'Hiftoire des Plantes, grande vertu que les precedens. Ceux de la troifiefme efpece font nômeX Crambe,qui ont La tige menuë: au demeurat ils font plustendres,@ plus acres que les autres, @ ontvn Jucfubtil & de grade vertw.Et faut que tu fcaches qu'entre toutes les fortes de Choux iln'y en a Point de plus grade vertu en medecine. En apres Pline parlant de l'origine des Chenilles, fuyuant l'opinion d'Ariftore;rapporte aux fueilles du Raiffort tout ce qu Anftore declare auoir entédu des Choux au pañlage cy deflus allegué. Voicy Liu les mots de Pline:7/74,dit-il,p/u{ieurs autres infectes,qui S'engédrent autrement que les precedens, & principalement de la rofée. Icelle tombant fur la fueille du Raiffort an cômencement du printemps s'ef° pelfit au Soleil, @* deuient comme vn grain de Millet, éc.Mais nous dirons encor quelque autre chofe Liure 9. de eefte erreur de Pline cyapres.Aurefte Eudémus Achenien en fon liure des herbes potageres,reco- gnoit au ffi #rois efpeces de Choux, ainfi qu'efcrit Athenée:0 dit qu'il y à trois fortes de Choux , Hal- myris;Leophyllos, G Selinufia. L'Halmyris à meilleur gouff que les autres. Il es croifl en Eretria, à CH mes, Rhodes, Cnide,Ephefe.Leophyllos à prins c nom de [es fueilles qui font liffes.Il en croiff par tour le môde.Les Selinufiens ont pris ce nom de leurs fueilles crefhées,pource qu'elles retirët cenie.(c'elt à dire, Live 3 Ache)c meme à caufe de leur efpeffeur.Diofcoride met es Choux cultinezsles Choux fannages,d Les Choux marins, Sous les cultinez il comprend les trois efpeces deflus declarées,ou bien partie d'i- Darcos Celles, comme aufli les Choux d'Egypre,dont of ne mange pas en Egypte, à caufe deleur amertume, comme dit Pline, lequel en met bien plus dedifferences , pour raifon dela culture , du lieu où ils Linss.e. Croiflentc , & de leur figure:Pour auoir de bons Choux, dit-il, & bien nourris , il les faut planter en vn lieu,qui ait efté labouré deux fois. À pres il faut couper les tiges qui fe ietteront trop hors de ter- re,ou bien les rechaufier de terre , qu'il nc forteque l'œil hors deterre. Er pource qu'il y a double peine & defpence, on les appelle Tririens. Au refte ilfe treuue p/sfewrs efpeces de Choux. Caril ya les Choux de Cuma,quiontles fucilles en plar,& la tefte large, Ceux d’Aritia ne fonc pas plus hauts: mais ils font plus fueillus, 8 ont bien les fueilles aufli poulpues que ceux de Cuma. On les tient pour les meilleurs , pource que quafi à chafque fueille il iette des tendrons , qui font fort bons à manger. Ceux de Pompeifont plus hauts, &c ont la tige menuë vers la racine, qui s'engroffir à l’en- droit des fucilles. Ils ont les fucilles plus clair-femées, & plus eftroites; mais on les eftime pource qu'ils font tendres, combien qu'ils ne peuuencendurer le froid. Etau contraire les Choux de Ca- labre fe nourrillent au froid. Ils ont la fucille fort grande & la tige menuë ; mais ils ont vn gouft aigu & piquant. Quant aux Choux de l'Abraffe, ds ont les fucilles merueilleufément crefpées.8c fi groffes que la tige s'en monftre petite. Auñfi fonc ils les plus doux & fauoureux de tous. Il n'ya pas longtemps qu'on a commencé d’apporterles Lacuturriens de la vallée d’Aritia, où anciennement ily auoir vn lac, 8 vne tour, laquelle y eft encor à prefent, qui ont vne grofle refte, & vne infinité de fueilles; dont les vas font ronds; les autres plars, & chatnus. Et de fait, iln'y a point de Choux A qui ayenc la tefte fi grofle apres les Trifiens , qui l'ont quel- Chou blanc commun, on Liffe quefois de la grofleur d'vn pied entrauers, & n'yena point culiue qui fe iette plus tard en graine, Voilà ce qu'en dit Pline. Au refte nous auons aufli à prefent p/ufeurs epeces de Choux, dont il y en a mefme que les anciens n'ont pas cogneuës. Or nous les diftinguerons en Cw/finez, & en Sauuages. Et derechefles CulrineX,en blancs, noirs, 8c rouges. Quant aux Choux cultivez blanc , qui font aflez cogneus detous, ce font ceux que Theophrafte, Carton & Pline appellent Liffes. Us ont la tige grande & sroffe, les fucilles grandes & larges , charnuës , vertes tirant fur le blanc, qui s'eften- dent à cofté , ayant plufieurs veines grofles, qui vontpar toute la fucille. Ils produifent vne infinité de cimes , où reiettons, que l'on peut couper. Lesvns font la fleur jau- ne, les autres blanche. Ilen fait meilleur manger apres qu'ils ontfenty la gelée ; d'autant que le froid lesrererdrit. On a accouftumé de les manger au boüillon gras. Leurs cimes & reietcons font bons à faire des falades. Il les faut premicrement faire bouillir , puis apres y adioufter fel, huile, & vinaigre: Il ya encor d’autres Choux blancs,qu'on appelle Choux de Sanoye:Dodon les appelle Lacuturris:Ca- ton Braffica crifpa ; & Pline Sabellica. Vs ontlesfueilles fort crefpées &c ferrées en façon de Laictue; maisils ne s’ar- rondiflent pas fifort comme les Choux cabus,& n'ont pas les fucilles fi bien enroulées au milieu: rourefoiselles y font blanches. Au refte ils font forcrendres , & doux:Aufli fonc B= ilstenus pour les meilleurs aujourd’huy. Ils produifent des fleurs blanches , & font leur graine em des petites gouffes, & ne x.efprce de Chou vianr. La fermes QE LAS T dr 18 1.efece. de A Choz blanc. Liu sc.h.6. DesChoux;, Chapl. À39 Cton blanc creffé: Choux cabu blanc. APS A pue pe Up a WE fi NA ï é “ &c ne peuuent endurer le froid , ny les gelées. Dodon met ces Choux icy pour la féconde efhece de L'u.s: chi 54 Choux blancs. La troifiefine efpece des Choux blancs{ont ceux dont les fueilles s’entaflent en rond; ê AR F dures par dehors, & froncies à l'encour ; les plus grandes embraflent roufiours les petites;aec vie #4 infinité de remplis au dedans , faits comme le fond d'vn bateau , &ñe s’ouurent point, que quand ils veulent fleurir. Orils font merucilleufement blancs & tendres , &c ont la tige petire ; & la refte grofe, quelquefois d'vn pied & demy. On les appelle en Latin Braffica capitata, c'eft à dire Choux sApus, pource qu'ils croiffent en façon de tefte. Aucuns les appellent Choux blancs, à caufe au'ils ont % les fueilles blanches, C'eft quafi vne viande ordinaire des Choux Cabu à plufie rs teftes : païfans : mais ils font meilleursen hyuer, qu'en point d’au- == tre cemps. Marchiol eftime que ce foit cefte efhece de Choux suteto 2. que Pline appelle Lacuturris. Dodon tient que c'eft Braffica de Diofc. Tritiana. Toutefoisil eft plus vray-femblable, que le Zacz- Une cu: turris {oit le Chou cabu blanc, & que Braffica Tritiama foit le Chou cabu vert. Il y a encor vne autre forte de Cho cabwap: pelléeenLatin Braffica capitata polycephalos,c'eft àdire,Chox | cabu à plufieurs teffesseftant{emblable quant à la racine,tige, KG & grandeur, aux autres Choux cabuss mais il eft differant en ceque nature voulant comme faire parade de fà fertilité en ce Ghou icÿ ne luy fait pas vnetefte feule, comme au deffufdit; mais plufeurs feparées l'vne de l'autre ; toutefois elles font entaflées comme en vn monceau, compofées de plufieurs fucilles garnies de veines, dont les vnes fonc grandes ; les auttes petites. Aucuns tiennent que laferti- 0 lité de la terreeftcaufe de cefte chofefi eftrange , pource Ù qu'elle fournit tant denourriture, qu'il yen a aflez pour Fs Braîica Pompeiann, où Cypris, ou bien fforidas en François Chou de Cypre, Chou fleury ; eni lralien Cawli fiori. Car elle fait premiererñent les fucillés comme les Choux blancs G liffés, tirant fur la couleur de cendré; pnis apres du milieu = . oh.3 partie ce que deflus , l'ayant veuten quelque vieilaucheur, peut eftre Dydimus, d où | autheur des -Geoponiques l’a emprunté,il fembletoutefois,ou qu'il ne l'ait pas bien entendu,ou bien qu'il yeuft de l'erreur en ce paflage 5 car, dit-il, il y en a qui mettent au pied des Choux en les replantant , de Moule de mer auec autant de Nitre pilé , qu'on peut prendre auec trois doigts »efirñans que cela Les fait pluftoftcroiftre & meurir. D'autres fanpoudrent leursfucilles de graine de Trefle, . de . F | , : É À ne, à ‘y SAS a re | ; à ble D. 0: Itxe l are 444 Liure V de l'Hiftoire des Plantes, i Nitre puluerizez enfemble. Er de fait , le Nitre les maintient vertsmefime en cuifant , ou bien leë mettanttremper en fel ou huile deuant que les cuire, comme faifoit Apicius, pour les maintenir verts apresqu'ils fonccuits. Ainfi Pline mecla graine du Treffle, au lieu-qu'ilya, quand le Gho aura trois fucilles, comme Palladius l'a bien tranflaté. Les Choux feuriflent principalement au A Le ie puis apres ils font En graine. Au demeurant Diofcoride dit, que les Choux cultinez ment y les gerement cuits font bon ventre ; mais eftans trop cuirs ils le referrent; & encor plus eftans vertus. cuits deux fois ; ou bien cuits en lexiue. Ils font mal à l’eftomac , & ceux d’efté on plus d’acri- monie. On n'en mange point en Egypte , à caufe qu'ils y font amets. Le Chos eft bon à ceux qui tremblent, ou quiont la veué courte. Sion les mange à la fin du repas;ils empefchent d'enyurer, &c quele vin ne puifle faire mal. La cywe des Choux eftmicilleure pour l'eftomac : toutefois elle eft plusacre & fait mieux vriner. Eftant confite en fel elle nuit à l’eftomac , & efmeurle ventre. Le’: Juc des Choux crus prins auec dela Flambe , & du Nitre lafche le ventre, (car il faut qu'il y ait au Greco 5 juAds durs auñs, & non œpès , c'eft à dire, le fuc cru, comme Ruel l'a traduit.) Prins en vin il eft bon contre la morfure des viperes. On l'applique fur les goutres des pieds, & aux douleurs des iointures ,auec farine de Senegré , & du vinaigre. Ileft bon aux vlecres pourris & inuetcrez, fi on l'applique deflus en liniment. Tiré par le nezil purge lecerueau. Il prouoque les menftrues mis en peflaire auec farine d'Yuraye. Les fueilles appliquées feules, ou bien broyées auec sriorre feche font bonnes aux inflammations, & enfleures ; aux veflies, ou boutons chauds, qui viennent de nuiét, & gueriflent les crifipeles, & la lepre. Aucc du fel elles font rompre les charbons ; 8: em- pefchent les cheueux de tomber. Boüillies | & incorporées en miel elles font bonnes aux gangre- nes, qui vont rongcant(car Ruel a mal traduit,cuites auec du mielelles font bonnes aux wl ceres corro- JF5, aux gangrenes ; au lieu qu'il y a au Grecédédoa 5 x) pryniplbe péum eds vopias ao œaëa,) Eftans mangées crues auec du vinaigre elles font bonnes à ceux qui ont la ratelle interef- fée. (Au texte Grecilya, due tohi6çôpa per’ due crAmuds 8DeA& : ce que Rucl n'a pas bien di- ftinétement traduit,difant: Crues auec vinaigre elles [ont bonnes an mal de La ratelle.Sion les mafche & qu'on aualle le jus , il rend la voix , qui feroir empefchée , ou entrecoupée: Ruel n’a pas bien à mon aduis traduit ces mots Davis éwcwar, La voix caffe. La decoétion des Choux prinfe enbreuuage | lafche le ventre & prouoque les menftrues.. La fleur rend la femme fterile, ou l'empefche de con- ceuoir, fi apres qu'elle a enfanté on l'appliqueen peflaire en la nature de la femine (Au Grec il y à, 70 7 A0 d'rxior if TL Srouunoi a poselier ey réa. Ce que Ruel traduir ainfi : La fleur appliquée en péffaire ; apres que la femme à conceu, la fait auorter.) La graine des Choux , fingulierement de ceux qui croiflent en Egypte, prinfe en breuuage chafle les vers. On en mer aux antidotes & contre- poifons. Elle nettoye la peau & les lentilles du vifage. Les #iges vertes bruflées auec la racine,ë& in- corporées auec viel oingt de porceau , appaifent la douleur de cofté, qui a duré long-temps, La cime des Choux faunages cuite en lexiue n’eft pas mal plaifante à la bouche.Leurs fueilles appliquées en liniment confolident les playes, & font refoudre les inflammations & énfleures. Voilà ce que Jiure.7. des Diofcoride en dit. Etquant à ce qu'il ordonne de mafcher les fucilles, Afclepiade ; ainfi que dit A Galien , ordonne de mafcher les petites tiges pour la voix entrecoupée. Il faur, dit-il, nettoyer les petites tiges des Choux verts, &cles faire mafcher, en forte qu'on en aualle le fuc, & puis cracher ce qu'on 2 bien fuccé, qui cit comme de paille. Et derechef : il faut, dit-il, luy donner à fuccer du fuc de Cho cuir auec miel’, & incontinent il s’en fentira foulagé. Or ce que nous appellons la Liu.ro.chs. cy#e des Choux, Diofcoride l'appelle uurua:8 Pline nous enfeigneque c'eft disats 4presque les Choux ont cflé coupez vne fois,le printemps fuyuant ilsiettent des cymes,qui font petits bourgeons fort delicats & tendres. Ecvn peu apres: Quand on a, dit-il, cospé ces tendrons,le Chou reiette encor en Sté, cr ea automne, puis em hyuer,@ puis au printemps [uyuant il iette derechef d'autres cimes on tendrons. Er Jomine il n'y a point d'heibe potagere qui porte tant,car ils [e tuent à force de porter Pline donc appelle Liure: ro, Cyx4s ce que Diofcoride appelle xiyual:8r Columelle abregeant le morles appelle Cywatadilant: Frigoribus caules, (e) veri cymatamittit. | Au froid il fait la tige, @ au printemps les Cymes. Le terps Liure 2. des Ce que Galien a auffi remarqué, difantZe reietton des Choux qu'aucuns appellent nus, en abregeant alim. «2 j * (l . \ + 4 Line com CAR effime le mot xvume,qui [e prononce à trois Jyabes.Galien appelle auffi ces Cymes,ou tendrons phaï. local. Tporemuse sauge, combien que le texte foit corrompu en ce paflage R : carily à reoPu navAë Chips. & DONdennarG aude OC, visa Adodiss di nuéous 0", aulieu qu'il eft certain qu'il faut qu'il y ait Corn. fur le L Le ; : c ‘ « mel lieu, — rosmroux tauAs,8zc.C'eft à dire, /4 decoifion des Choux prototomes, ou des tendrons de Choux,prinfe an Liuzse.r:. Poids de trois onces par l'efbace de neuf iours à ieun. Lequel remede d’Archigene pour les reins Diof- coride appreuue auf difanc : La cyme des Choux eff meilleure pour l'estomac ; maïs elle eft acre, fait mieux vriner. Martial auffi fait mention defdits Choux, difant : Et faba fabrorum, prototomique rudes. Liurers Etenvn autreendroit: Se Cum mibi boleti dederint tam nobilemomen, Prototomis, pudet heu, feruio cauliculis. Liure 10. Or pat DesChoux, € hap. AÂS Or par ce mot Prorotomi il entend les reiettons qui viennent apres qu'on a coupé les Choux pour la premiere fois , lefquels ils pouflent pour porter la graine, fion ne les coupoit pour les manger. Marcellus les appelle d'vn mot Grec Haplofiles , À caufe de leur tendreur. Ce feroit, dit Pline, vne Chap: 20. :chofe trop longue de vouloir defcrire toutes les vertus des Choux,veu que Cryfippus Médecin en Hr à fait vn liure particulier , auquel il rapporte les proprietez du Cho à l'endroit de chafque mernbre de l'homme. Autant en a fair Dieuches. Ce qui feroit trop long & fafchcux d’en vouloir traiter aulong. Parquoy qui en voudra fçauoir dauantage qu'il life Pline , & Caton, fans toutefois s’a- Au meflieu mufer aux folles fuperftitions de Caron touchant lés Choux. Bien adioufterons nous vne chofe Tr que Pline dit’, enquoy il s'accorde À ce que Diofcorideen ditaufli. C’eft que les Choux font con" """ traires au vin, comme cftansennemis de la Vigne ; &: que mangeant des Choux deuant que boire, ilsempefchent d'enyurer ; & prins apres boire ils defenyurent. Ét quelque peu apres il dit , queles Choux fawages {ont fort contraires au vin ; mefme que la Vigne fe deftourne de peur de les tou- cher: ce que ne pouuantr euiter elle meurt. Eten vnautrelieu, que le Chos & la Vigne font enne- Liu.24. en fa mis mortels. Ce qu'ayans efcric bien à propos , fuyuant l'opinion des anciens, ils’oublie puisapres P#*" grandement, quand il dit ; 11 ya des plantes qui ne font pas mourir les arbres ; mais bien lesoffen Liv. 17.24. cent , Ou par leur odeur, ou en meflant leur fuc auec celuy des arbres ; comme le Raïffort , & le Laurier fonc à la Vigne : car la Vigne flaire bien , & fent les odeurs qui font pres d'elle : & de fair, : clle s'en recule ,& s'enfuit , comme ayant en horreur leur souft. De là priur occafion Androcydes de faire manger des Raïfforts pour garder d'enyurer. Car il deuoit mettre cela des Choux, & non des Raifforts , comme ayant emprunté ce paflage là de T heophrafte , qui appelle é@are comme aufli les anciens Grecs, ce qu'on a puis apres appellé rezuCm ; ainfi qu'ila efté defia dit cy deflus. Or Thçophrafte dit ainfi : 1/ y en à qui ne les tuent pas, mais qui Les cmpirent par la force de leur fur, Lire 4. de © de leur odeur,comme fair le Raphanus,e le Laurier à La Vigne:car on dit qu'elle fent,c attire. Par porc tant quand il eff creu aupres elle [e recule loin, fe retire côme sil y añoît Vne guerre entre lesodenrs : , car Androcydes x abufé de certe raifon pour l'aide qu'ildit que le Raphanus à contre Le vin;quil puife cmpefcher l'hyureffe:d'autant qw'eflant en vie [on odeur chafe 1a Vigne.Ce que Pline a traduit demo à Mot,comme nous auôs dir cy deflus.Mefme ce qu'il dit en vn autre endroit: Que Les Raïfforts font AE » grands ennemis de la Vigne, @ qw'elle les fuit fi on les plante aupres, doit eftre enrendu des Choux, & & par ainfi les humeurs fubtiles s'en vont à la vefcie. Ainfi-donc les humeurs eftans chaflées de tous coftez , & le corps raffraichy, il eftrout euident qu'il aut qu'ils foient def- enyurez,principalement attendu que la vapeur du vin fuit aifément les humeurs qui coulent en bas: & s'en va auec icellessau lieu que montant en haut elle fe faifit du principal logis de l’entendement, & rend la perfonne yure, caufant en outre malàla tefte. Galien par l’authorité d'Apollonius , or- Liu. 2. com donne contre la douleur de teftequi prouient de trop boire,pour refroidir & repouffer,de l'huile ro- Phaï: local. fat feul , ou auec du vinaigre , ou bien auec du‘ius de Lierre, ou de Choux. Mefime il die, que es fueilles de Choux rempéés en eau chaude,& appliquées à l’entour de larefte,en les ferrant bien fort par deflus , empefchent naturellement d’enyurer. En vn autre endroit il difcourt fort pertinem- ment des proprietez des Choux, difant :le Juc des Ghoux a quelque vertu d’euacuer ; mais leur fub- Rite 1, dep fance referre ( comme font les autres chofes deficcatiies ) pluftoft que d’efmouuoir & lafcher le * . Ventre. Quand donc:il fera queftion d’euacuer ce qui eft dans le ventre , il faudra les faire cuire encau , 8 les tirant foudainement, verfer de l'huile , 8 du Garum par deflus, 8 les manger. On peut bien auffi y mettre du fel, en lieu-de Garum. Mais fon veut referrer le ventre qui eft crop hu- . mide ;il faudra icrer la premiere eau dans laquelle on aura fait cuire les Choux à fuffifance, & en. mettre d'autre par deflus , quifoit toute chaude, &les faire cuire longtemps enfemble, iufqu'à ce qu'ils foient comme pourris de cuire. Ce qui ne fe fait pas quand on veut lafcher le ventre : car cn ce cas nous ne voulons pas que tout leur fuc s’en alle : maisau contraire nous tafchons à le tctenir au plus qu'il nous eft poffible. Or il n'eft poflible qu'vne chofe cuite retienne tout fon fuc à ains au contraire il {e perd tout, fi on la fait longuement cuire. Au demeurant les Choux font de peu de nourriture, mefme cequ'ilsen donnentn'eftpas ferme ny folide, ains lafche. Leur Juc aufh n'eft pas bon comme celuy des Laiétues ; ains il eft mauuais & fent mal. Quant à l'vrine ils néferuent pas.fort, queie fçache , ny à la retenir, nyauff à la prouoquer. Les sezdrons des Choux - qu'aucuns appellent «ous ,- ne deffechent pas fi fort queles Choux mefines, combien que la tige * des autres herbes poragereseft pour la plus part d’vne temperature plus feche que les fueilles, fpe- . cialemenc quand elles font preftes de faire la graine. Eten vnautre endroit: Les Choux , dit-il, Liure. 7-des . mangez , & aufli eftans-appliquez par dehors, ont quelque vertu deficcatiue, non pas toutefois for feel, bacre: : Car ils foudenr les plaÿes , & gueriflent les vlceres malins , méfie les inflammarions qui DL: | Tome premier. | PP font 246 Liure V. del'Hiftoite des Plantes, font defia eñdutcies , & fmalaifées à guérir, comme auffi les érifipeles , qui fonc de melie qua- lité. Par mefme moyen ils gueriflent les epiniétides, -& les dertes ou feu volage. Ilsont aufh vne vetru deterfiue, par laquelle ils gueriflent la galle,ou groffe tongne.La graine des Choux prinfe én breuuage tue les vers , principalement de ceux d'Egypte ; d'autanr qu'elle eft d'yne cempera, ture plus feche. Auf elle eftamerc ; comme font tous les medicamens qui fonc bons contre les Vers. Par mefme moyen elle eft propre pour guerir les gros cirons rouges, & pour ofter les len- | des. En fomme elle fert là où il n'ÿ a pas befoin de grande abfterfion. Au refte les riges des Choux bruflées font des cendres fort deficcatiues ; rellement qu’elles font aucunemenr cauftiques: pour ec on lés incorpore auec du vieil oingt pour les douleurs inuererées du cofté qui ont duré long temps , & autres femblablables maladies ; car c'eft vn medicament fort propre pour refoudre. Le Chou faunage cft plus chaud, & plus fec que le cultiué ; comme auñfi toutes les plantes fauuages ont ces deux faculrez plus gaillardes que les dômeftiques de mefine efpece. Parquoy il ne feroit pas feur d'en vfer par dedans : d'autant qu'il eft crop efloigné de la temperature del'homme. Auñi eft il plus amer que le cultiué , combien que le cultiué participe vn peu d’acrimonie & d’amertu- me. Mais le fauuage en a beaucoup, aufli eff il plus deterfif & refout beaucoup mieux quele cultiné. Voilà ce qu'en dit Galien. Simoh Sechi dir, que le Chos engendre mauuais fang ; & me- lancholique, debilite la veué, & fait fonger des fonges fafcheux. Son fuc purge quelque peu ; mais {on corps referrele ventre. Parquoy quand il eft queftion de referrer, il les fauc faire vn peu cuire, puis ietter la premiere cau, & les reméttre incontinent en d'autre eau boïillante. Car il ne fauc point que ce qu'on veut cuire deux fois , fente d'air, ny d'eaufroide: Les choux font pires en efté qu'en hyuer. Ils prouoquent lvrine , tuent les vers, & font fort propres à ceux qui fe treuuent pefans pour auoir trop beu de vin. On dir qu'ils gueriffent la debilité de veuë, qui eft eaufée par trop d'humidité. Eftans cuits au boüillon de la chair grale ils perdent beaucoup de leur mauuaife qualité. Leur fleur par vne certaine proprieté corrompr la femence genitale eftanr appliquée fur la matrice , & empefche les femmes de conceuoir “elle nuitaux poulmons, On ditaufli ,que f on mange des Choux deuant toute autre viande, ilsempefchent d'enyurer, & que leur fuc incorporé en miel repare fort bien les defectuofitez de la voix. Ils confolident les playeseftans appliquez detius, & gueriflent les viceres malins, &c les inflammations qui font defia endurcies. La graine de Chou, Sur le liu.z. ainfi que dir Matthiol, pilée groffierement, & boüillie auec du boüillon de la chair,& puis humée de SRE auec le boüillon mefinc; eft vn fouuerain remede, & foudain, contre la colique. Le Chou guerit les tranchées du ventre, fi on le mange cuit deux fois, en y adiouftant de graine de Cumin , de fel &z & d'huile,& de fleur de farine d'Orge;fur tout fi on le mange fans pain.Antant en faicfa decottion, s’il eft cuir auec vn vieil coq. Elle fert aufli à ceux qui ont le foye ou la ratelleintereflez, 8 à ceux qui ont la pierreaux roignons. Eftant bien cuit,ileft bon aux phthifiques, s'ils en mangentfouuent: Leur fuc cuit auec du miel efclarcit la veuë eftant feulement appliqué fur les coins des yeux. Il eft fort bon d’en donner à boire contre le venin des champignons.Les Choux eftans cuits 8& mangez en potage auec du Poyure long font auoir beaucoup de laict aux nourriffes. La moëlle des tiges des Choux cuite en laiét d'amandes , puis reduite en looch auec du miel ; eft fort profitable pour ceux qui ont courte haleine, s'ils en prennent fouuent en lefchant. De la Bete, ou Poerée, CHAP: IL. Es Betes font appellées en Latin Bers sen Grec reèrA«, ou bras, pourée qu'eftans culriuées elles deuiennent grandes comme d'arbres, & n'y a point S d'herbe dans le Jardin qui ait les fueilles plus larges : car elles onrquelquefois deux pieds de largeur , fi elles ont vn terroir propre. Mefme:il y a des lieux où elles déuiennent tres-grandes. Elles ont efté appellées Bee en Latin, pource qu'eftans en graine elles reprefententla lettre B, par le moyen de leur cyme S qui fe replie. Ce que Columelle monftre par ces vers: | Alors par un nom Grec tout ainfique la letre | Proche apres la premiere efcrite par le maifire Sur la cire ef} granée auecque le burin : La Bete au pied blanchy dans le fertil Tardin De meme fur [a fueille en bas recoquillée En porte le pourtrait effant bien cultinée. Les Arabes les appellent Decka,& Celb ; en François Bete,Iote,Poerée: les Iraliens Bien, où Biefola: Lesefperes, les Efpagnols 4felgwi:les Allemans Aangolt, & Pieffer. Diofcoride dit'qu'il y a'deux fortes de Betes,- re à à fçauoir les blanches & les noires. La Bete,ou Poerée,dit Pline, eft le plus leger herbage des Jardins. | 7077 Les Grecs en eftabliffenc deux efpeces pout la diuerfité de la couleur ; à fçauoir les mosres,& les blan- ches , qW'ils eftimencle plus, combien qu’elles portent fort peu de graine : & les appellent Betes de Sicille ; les eftimans pour raifon de leur blancheur, comme la Laiétué, Ce qu'il a prins de we | phrafte des Hors Liure :o, De la Bete, ChaplIl. 447 Phrafte qui dit ; Les Betes blanches font meilleures que les noires, > portent moins de graine , aucuns Les appellent Siciliennes. Mais combien que Beta Sicula ne S'entende.à parler proprement, que des Betes blanches;comme il apert par le tefmoignage de Pline,& de Theophraftefi eft ce que mainte- gant quafirous les Medecins oftans vne lettre du mot Sécw/s , appellent Sic/x route forte de. Bete. Celle qui eft appellée Bets nigra femble eftre noire , pource qu’elle eft de couleur de rouge - brun. On l'appelle en François Rere rouge: en Allemand Rotermangolt. Dont il s'en treuue vne autre ef- pece, qui a la racine groffe & rouge , & pourroit eftre nommée en Latin pour cefte occafion Pefz Erythrorrhizes. On l'appelle comimunement Bese Romaine: Les autres difent que les #oires , & les blanches, Ceftvne mefmeefpece, fi ce n’eft que les vnes ont les fueilles de couleur de vert plus brun , & pourcefte caufe font appellées noires. Il ÿ a puis apres les rouges communes , qu'aucuns appellent woires , qui ne font en rien differentes d'auec les blanches, finon pour leur couleur qui eft rouge-brune, defquelles nous auons mis icy le pourtrait prins de Lobel : & encor d'vne autre forte de rouges ; qui font differentes d’auec les autres, pource qu'elles ont la racine comme les Raues. Outre lefquelles Dalechamp en a remarqué vne quatriefime efpece , qu'il appelle saarv- #uwAa, Colt à dire, 2 /atice large. Tellement qu'aujourd'huy nous auons quatre efpeces de Poerées. Or Pline continuant fon propos dit : Nos gens ne mettent point de difference entre les Poerées fi- non pour raifon du temps auquelon les feme, appellans les vnes , Poerées du printemps, & les autres Poerées d'automne. Combien qu'onen feme aufli bien au moisdeluin. Ildit auf, qu'il y a vne forte de Poerée faunage;qu'aucuns appellent Limoniom: les autres Neuroides. Et toutefois Diofcori- de n'en parle point. Car il fair grande difference entrele Limomion, & les Poerées. Mefime Galien n'eft pasdefonopinion, quand il dit ainfi: Nous auons dit, qu'il y auoit des Mauues fauuages, & domeftiques, comme auffi des Laittues, Mais quant aux Betes sil n'yen a point de fauuages, fi ce n'eft que nous voulions prende le Laphaton pour les Betes faunages. En quoy Galien rend fufpe- éte l'opinion de Platon en fon Timée, laquelle eftoit auparausnt comme toute affeurée ; à fçauoir que toutes les plantes culriuées eftoient iadis favages& qu'il n'y auoic point de difference entre les Jatuages 8e les cultinées, finon poar raifon de la culture. Car, die Scaliger, ayant culriué foigneufe- ment le Lapat hon pour en faire l'effay, il ne s'eft iamais changé en Berestellement que,dit-il,nous en fommes roufiours logez là, que toutes les plantes cultiuées n’ont pas efté fauuages. Au refte la Bese blanche a les fueilles grandes, larges, & lifles:entre lefquelles fort vne tige de deux coudées de haut, Bete blanche. Bete notre, à RE UL \ À = ASS 7) VE F À 7 R F NA à D Re Ron es, 4 » AUUTES He cannelée ; autour de laquelleil y vient des petites fleurs, vertes - pailes , OÙ bien ns es façon d':floilles. Apres lefquelles ily vient force graine ronde,dure,ë afpre. Ellen : qu'vne so racine, eroffe, blanche au dedans, & longue, à lentour de laquelle ilen fort vne ou ue RENE: qui font foir cheueluës. Quant à la Poerde rongesou noire commen selle a les - P a tige,la me Tome premier. : di Liure 7, de F'hift.ch.4. Au mef.lieu. Liu.20.ch.8. Liure 2. des alim, Sur le liu.a, des cauf, ch14. Lajorms, 448 Liure V.del'Hifoire dés Plantes, Bete ronge commune, de Lobel. DT Le, " à W } A à = à a EE F4 RE ie, NT. A Ag ETS (Lo ë LH SAME APTE à] À ES TT. & la racine femblables à la blanche, finon que fa tige, ny fes fueilles ne font pas blanches ; mais de couleur de rouge-brun : à laquelle refemble celte autre , que Dodon appelle Erythrorrhizos ,en cout & par tout , excepté qu'à la cime, qu'elle a fort grofle, courte , ventrue, quivaen aigui- _. fantenfaçon de Naueau. Au dehors & au dedans elle eft rouge comme de fang, & eft beaucoup ée Rs meilleure que celle des autres. Fuchfe la mer au nombre des Rawes, l'appelant Rae rougescombien que ce n'eff pas vne efpece de Raue. Quant à l'efpece de Bere,que Dalechamp appelle maaru'xavAer, Bere rouge de de Bee Platicaulos, ou à la'tige large, Matthiol. a: de Dalechamp. i aile SO ET £ je A} Ca elle De la Bete. © Chap.Il. AA9 elle merite d'eftre mife au nombre des plantes monftrueufes: car il ne faut point douter qu'il ne fe treuue quelquefois des chofes monftrueufes , ou bien prodigieufes aufli bien aux plantes comme auxautres choles ; qui meritent d’eftre redigées par efcrit, pour en faire part à la pofterité. À pro- posdequoy en l'an 1557. Dalechämp voir & mania vh oignon, lequel auoit fait au deflus de fa tige plufieurs petits oignons en lieu de graine. Qui eft vne chofe efimerucillable , que nature euft changé de couftume, & fait venir au lieu de la femence, ce qui deuoit eftre en laracine. Or celle efpece de Bete , de laquelle nous auons mis icy le pourtrait, n'eft pas moins efmerucillable: car elle a la tige large de quatre doigts, garnie à l'entour de petites fueilles, & toute couuerte de grai- ne, quieit ficfpeile à la cime , qu'on ne fçauroit voir la tige. Dalechamp a autrefois remarqué vne plante de Cichorée fauuage ; qui auoir la tige de mefme façon en vn petit Bourg de Sauoye Zen. appellé S. Rambert, dans vn pré qui efloit bien dru. Au furplus Les Bees o Poerées croiflent par D CP toutdans les Jardins , & aux lieux cultiuez. Theophraftre dit qu'elles croiftront mieux fi on les Liu2c.rté artoufe d'eau falé ; & mefme qu'elles en font meilleures. Elles fleuriflenr & portent leur graine en luillet, & en Aouft. Diofcoride dit, que les Poerées noires cuites aucc des Lentilles referrent le ne ae ventre. Ce que la racine fait micux. Les Grecs anciens appelloient cefte viande rébrAoDaxlo, vert. Les Dañnches fonrbon ventre. Toutefois & l'vne & l'autre engendre mauuais fang, à caufe qu'el- le participent d'une humeur nitreufe. Aufi leur fc incorporé en miel & tiré par le nez purge le crueau, & fert à la douleur des oreilles. La decocfion des racines, & des fucilles nettoye la crafle, & les lendes de la refte ; & euerit les mules aux talons, fi on leseneftuue. Les fucilles crues fonc bonnes pour appliquer fur les vitiliginés apres les auoir frotté de Nitre, & auf fur les places vui- des de poil , apres les auoir premierement bien efgratignés comme mefme fur les viceres corrofifs. Eflans cuites elles font bonnes contre les boutons rouges qui fortent par le corps, & au feu S. Liu.49.ch.8, Antoine , & aux brufleures, Plinetraittanc des Bees, entant qu'elles font bonnes à manger, & en . medecine , dit: qu'on les mange auec les Lentilles &les Feues, comme les autres herbes ; maisil cft bon d'y mefler de la mouftarde pour leur donner gouft; & aiguifer cefte douceur fade qu'elles ont. Les Médecins difent , qu'elles font plus mal faines queles Choux. Aufline me fouuien ie pas d'en auoir veu feruir à table:mefme aucuns font difficulté d'en manger, tellement que c'eft vne viande propre pour ceux qui font d'vn naturelrobufte. Les Poerées {ont de deux qualitez di- uerfes : car l'herbe eft d’vne nature, & la tefte de la racine eft d'vne autre. Car quand la tige com. mence à fortir le nez du milieu des fueilles qui font couchées en terre , fa cime ou tendron a vn goult & vne dureté qui reflent le bulbe, Vn peu apres“il dit: Si ce qu'on dit eft vray, c'eft vne chofe efinerueillable , que les blanches lafchent mediocrement le ventre, & les noires le referrenc. Mefme on dit, que Les fucilles de Chou mifes en vn tonneau de vin luy donnent mauuais gouft; & au conrraire les fueilles de Poérée rendent le gouft au vin. En vn autre lien traittant de l’vfage des Betes pour la medecine ,ilen dit cela mefme que Diofcoride en a efcrir, & quelque autre Lino. chofe de plus : Les Beres, dit-il, nefont pas inutiles en la medecine: car on dit que portant de la racine desblanchesou des noires frefche 8: mouillée, pendueà vne ficelle, elle eft propre contre les morfures des ferpens. Les Betes blanches cuites & mangées auec de l'ail cru chaflent les vers du Cofps. Laracine de la Poerée ronge cuite ofte les crafles & efchacques de la tefte, & du demeurant du corps. En fomme on tient que la Poerée rouge a plus de vertu que la blanche. Son fuc guerit la douleur de cefte qui a duré long remps, & le tournoyement de tefte, & les oreilles quibruyent, fi on le diftile dedans. Il fait vriner. Eftant clyfteriféil guerit la dyfenterie, & la iaunifle. Eftanc appliqué fur les dents ilappaife la douleur d'icelles. Mefme il eft bon contre les morfures des {erpens ; mais il faut que ce foit du fuc dela racine des rouges. Sa racine cuite gueritt les mules aux talons. Le fuc de la Poerée blanche appliquéen liniment fur le front reprime les defluxions chau- des dedeflus les yeux. Eten y adiouftant vn peu d’alum il eftbon contre le feu S. Antoine. La Poe- vée blanche pilée, mefme fans huile eft bonne contre les brufleures , & pour la petite verole. On Papplique cuite & reduite en liniment contre les vlceres corrofifs. Crue elle eft bonne à la pelade, &c à latigne dela tefte. Son fuc tiré par le nez auec du miel purge le cerueau. On la fait cuire auec des Lentilles, & vn peu de vinaigre pour lafcher le ventre. Mais eftant bien cuite elle ärrefte les une 2: dés fluxions de l'eftomac , & du ventre. Galien dit, quele /#c des eres eft manifeftementabfterfif, tellement qu'elles fonr aller à felle, & font fentir des douleurs en l'eftomac, fur tout de ceux qui . l'ont fort fenfible naturellement. Parquoy elles nuifenc à l'eftomac, fion en mange par trop. Au refte elles ne font pas de grande nourriture au corps, non plus que les autres herbes. Toute- fois elles font plus propres à defopiler le foye, que ne fonc les Mauues, principalement fi on les mange aucc de mouftarde, ou pout le moins fion mefle du vinaigre parmy. Elles font auffi bon- Eine 8. des nes en cefte mefme façon pour les accidens de lararelle, Et en vn autre endroit} La Poerée, dit-il, PP a vne qualité nicreufe, par le moyen de laquelle elle eft refoluriue, & deterliue, & purge par le nez : mais eftant cuite elle perd toute celte nitrofité , & deuient bonne pour les inflammations, eftant mediocrement refolutiue. Or la Poerée blanche a plus de vertu , tant pour refoudre que pour necoyer; d'autant que la noire ef vn peu aftringeante ; & ce plus en la racine qu'en {es autres | Tome premier. PP 3 parries, e ; 2 . CL] aso Liure V.del'Hiftoire des Plantes, parties. Simeon Sethi dit ,; que le fuc des Por “es eft mediocremenr deterfif; mefmeil efmeutle ventre, & donnne quelquefois des pointures à l'eftomac, fur tout de ceux qui l'ont fort fenfible. Parquoy c'eft vne viande contraire à l’eftomac, fi on en mange beaucoup. Elles nourriflent peu comine auffi les autres herbes. Eftans margées auecdu vinaisres elles font bonnes pour defopiler le foye , & la ratelle aufli. Or la Poerce a deux facultez contraites : car fon fuc eft chaud , referre le ventre, & alcere : & fon corps qui eft de parties stoñlieres . eft flatueux, de difficile digeftion , & froid; &referre le ventre , fur tout fi oniecte la premiere eau en laquelle elle aura cuit. Martial dit, qu'il faut cuire les Beresauec vin & Poyure, difant: | Afin que la Poerée aliment des ouuriers Ait bon gouff ; ah combien de fois les cuifiniers Tdemanderont l'aide & du vin € du Poyure. | | HAUqUE Le fuc des-Betes depuré mis en clyfteres,elt excellent pour faire fortir hors du ventre les excremens Diofc.cure. endurcis, fur tout apres que les clyfteres lenitifs n'ont rien feruy. La racine de la Poerée blanche ra- clée, & frocrée de miel & de fel, & appliquée en fuppofitoire , fair aller àfelle. Lx racine de la noire cuite en eau guerir les demangeaifons.fi on s'en frotte. Le f#c d'icelle beu,8& appliqué deffus eft bon contre les morfures des ferpens venimeux. Les Allemans font des falades de la racine des Poerées rouges cuite en Eau, OU bien fous les cendres chaudes,en façon de Carottes, en y adiouftant du Poy- ure. Er de fair elle eft meilleure queles Carrotes. Ils font auñfi bouillir ces racines vn peu, puis les coupent parrouëlles,&z lesferrent dans dés pots de terre auec du vinaigre,en y adiouftant des Raif- forts fauuages qu'ils appellent Crer, taillez menu. Et mangent cela auec le rofty. Des Arroches, CHAP. LIL LS AUS ‘ARROGHE Sappelle en-Grec dredDarie, 8 geuroñaypane. Feftus dic ù AS quon l'appelle en Latin Atriplex , à caufe de fa couleur noire. Maisce Te 5 A dde nom eftpluftoft deriué du mot Grec, que de la noirceur. Car Columel- Re pra le refmoigne , que les Grecs l'appellent dra@añie. Hippocrate l'appelle À Sr NEA aopaPagi ; &c Hefichius ddesDofov 3 Suidas CZ ALAT ( pource qu'au A Pay 7 langage Attique on change volontiers le D, en T. ) 4d@ aux à Ü Es & € A\A rayeus 06 MEyEUCN aéere ; c'eft à dire, pource qwelle eff ,incontinent D ADN crande : car elle ne demeure que huiétiours en terre, & la voit on croiftre Serre) envu inftant. Et de fait, on cognoit bien qu’elleofte la nourriture aux herbes quifont pres d'elle. Er dir on que dedans les Tardins mefine les autres herbes qui font pres d'elle ne peuuent pas profiter. Les Grecs la nomment auf xpucAdymse , c'eft à dire, her be d'or, pource qu'elle eft de couleur d’or; ou bien pource qu'elle a la fleur iaune , ou de couleur | _ d'or. Les Arabes les appellent Caraf, ou Carafiles François Arroche culizuée. Arroches, Folleffes , Bonnes dames : les Italiens LAtriplice , & Reppicc:les AlNemans AMolten,8c Milten:les Efpagnols 4rmo- les Diofcoride dicqu'il yena de deux fortes, dont l’vne eft cultinée & l'autre faunage.Dodonen met deux efpeces tant du cultiné, comme auffi du favsage, Matthiol en mer #rois efpeces de faunages:8& en outre vne autre qu'il appelle L_4rroche ma- rine. Or l’Arroche à la racine qui va fort auanten terre, & fort cheueluë , de laquelle il fort vne tige droite, rougeaftre,ron- de parle bas,8 quarrée au deflus , qui eft quelquefois hau- te de quatre coudées, auec plufieurs branches tour À l’entour. Liu.?.c. 112 Les efpeces, Liu. .ch.r. Sur Dioicor, ITU TL CUT. La forine. en façon de fleche , grafles , pleines de fuc , longues. Eftans nouuelles elles font blanches, comme fi on lesauoit faupou- . dré de farine; mais eftans plus grandes elles font de couleur de vertiaune. À la cime des. tiges il y a vne infinité de pe. cites fleurs iaunes. Apres la femence vient, qui eft faire en fa- çon de fueille , 8& couuerte d’vnecfcorce. Quant à l’aurre ef C2 pece d'Arroche cultinée, elle a les fueilles,les tiges,& les fleurs PA, Re CET de rouge-brun, ainfi que Dodon a efcrit. Au refte elle eft de | mefime grandeur & figure que la precedente. Quant à /_47- se Ki KM AE : roche [aunage, elle profire fi bien , que quelquefois elle a plus 1 de quatre coudees de hauteur. Sa rige eft quarrée comme celle de la cultiuée, branchue & rongeaftre. Sa fueille retire fort à celle de la cultiuée , principalement quant à la couleur. Toutefois elle eft moindre, & dentelée. Sa fleur eft petite & jaunes Sa graine vient en façon de grappe de raifin. Sa racine cf [ Les fucilles font larges pres dela tige, & vont en aiguifant | Des Arroches, Chap. 451 Arroche fauvage \.de Matibiol, en Arroché faunage |. de Mattihol, ayant la fucrlle | Japrimire editor. dela Renence ; en [aféconde edition. PER CEE AT eftcheuclué.La fecode efpece d'_Arroche fannage de Matthiol,eft celle que Lobel & Pena appellent : Arroche faunage commune,pliffée Or {es fueilles monftrent bien qu'elle eft de differente efpece d'aucc la cultiuée : car elles font noires, de couleur de plomb, comme la Morelle , pres de laquelle elle croift le plus fouuent le long des chemins, & aufli pres des murailles des villes, & pres des famiers, Mefme on s’eft effayéde la cultiuer pour voir fi elle changeroit de narurel: maisç’à efté en vain. Ses fueilles font moindres que de la culriuée, cftroices , vn peu vuidées à l’entour. Ses fleurs font de Arroche fauuage] I Lefbece. HU) À A FN LA RAS AT 7 d)) y Le lier. Le temps. Aumeflieu. Le temperx- ‘ rent dep les Veritas, Liure2, des alim, Liure 6. des fimpl. Liu.&ch-10. Au mef.lieu, 452 Liure V. del'Hiftoire des Plantes, couleur de iaune-vert. La #roifefme efpece d’Arroche de Matthiol ef le pied d'Oye, duquel nous par- lerons tantoft. Pena 8 Lobel adiouftent encor vne autre plante, qu'ils appellent Arroche fannage, qui a la fücille comme la Renoïüée , ou comme la Parieraire, Matthiol en la féconde cdition de {es Commentaires la met pour la premiere efpece d'Arroche Jamage. Y s'en treuue par tour dans les vignes ; & le long des poffeflions , quiales fucilles efttoites , femblables à celles des 4rroches: & fait des petites branches, qui trainent par deffus la terre, de la longueur d'vne coudée, ou d'vne coudée & demie, auec vne fleur mouflue , & la graine fucillerée comme l'Arroche des lardins. Outre celles-cy nous pouuons bien adioufter le Poly[foron de: Caffan s {elon l'opinion de l'Angui- lara , quieft ainfiappéllé pour l'abondance de la graine , & des fleurs smouflues qu'il porre qui retirent à celles de la PolySforon de Caffian. gues d'vne coudée & demie, qui en fonc chargées ; au bas defquelles il y a des fucilles comme celles de la Morelle, ou de ?’Arroche [annage ; mais au deflus elles font beaucoup plus petites, & menuës. Les Poiflons en fonc fort friands, comme dit Caflian: ce qu'aufli l’Anguillara dit auoir expe- rimenté. Sa racine eft blanche, 8& menuë. Au refte /Arroche * des Tardins ne vienc pas fans eftre femée.Quand à Ja fauuage, elle croift de foy-mefe le long des murailles des villes, & emmy les champs. L’vne & l'autre aime d’eftre arroufée. ep ZA\)S Elles fleurifflent en luin & en luillet; puis apres ellesfontla 7 ë QUE Te AT graine. On mangeles Arroches cuites , dit Diofcoride.com- EURE SA) me les autres herbes porageres. Elles amolliffenc le venrre. | Eftans appliquées ou crues ou cuites, elles font refoudre les apoftumes larges qu’on appelle en Latin Pani.Leur graine prinfe en breuuage en eau miellée oucrit la iaunifle. Galien dit ,que l’on mançce les Ayroches,8c les Blettes comme les au- res herbes potageres;dont nous traitrerôs cy apres. Mais quät à leur cemperament, & vfage en la medecine ; il entraitte en Vnautre endroit, difant: Les Arroches font d'une tempera- ture froide € humide : car elles font hurnides au milieu du (e- cond degré, G* froides an premier : qui eft, comme nous auons dit, vne chaleurtiede, comme celle des Rofes : toutefois elles ne font pas aftringeantes, ainsaqueufes, & vn peu ter- reftres comme les Mauues. Mefimes elles pañlent legerement par le ventre , comme les Mauues , à caufe qu'elles font gliffantes. Au refte elles ne font comme point refolutiues. Or les 4rroches & les Mauues de lardin font plus humides & plus froides, que Jes fauuages : parquoÿ celles des lardins fonc bonnes aux inflammations , & apoftumes des glan- des & aux foroncles, lors qu'ils commencent à venir mais les fauuages font meilleures fur la fn, quand ils s'endurciflent. La graime dese_Arroches eft deterfiue ; parquoyelle eft bonne pour la iau- aifle prouenant de l'opilation du foye. Voilà comme Galien declare l'opinion de Diofcoride. Mais il nous faur voir vn peu ce que Pline en dit : Il y a, dit-il,des 4rroches fauvages d des cultinées lcfquelles Pythagoras accufe de ce qu'elles fontles gens hydropiques , & de ce qu’elles caufent la jaunifle , & fonc la couleur paîle , & font de difficile digeftion, Et que mefme dansles Iardips les herbes quifont àlentour ne peuuent profiter , ny croiftre que bien peu. À quoy Denys & Diocles adiouftent , que, les L4rroches caufent plafieurs maladies , & que pour cela il les faut faire cuire en plufieurs eaux deuant que les manger; & qu'elles font contraires à l’eftomac, &en gendrent des lentilles , 8 efchanbouilleures par lecorps. Or ie m'eftonne pourquoy c'eft que Solon Smirnéen dit; queles Arroches ne peuuent venir eh Italie finon auec grande difficulté. Hippocrate ordonne d'en fyringuer aux accidens de la matrice. Auecde la Pocrée Lycus Napolitain ordonne d'en boi- re contre les Cancharides. Apres il adioufte ce que Diofcoride & Galien en ont efcrir, qu'eftans appliquées crues ou cuites elles font bonnes aux apoftumes des glandes , aux foroncles qui com- mencent à venir , 8 à toutes durtez , &aufeuS. Antoine , eftans incorporées auec miel, vinaigre &c Nitre. Et aufli qu'elles font propres pour faire tomber les ongles raborteufes , fansvlcere. Au- cuns ordonnent de prendre de leur graine auec du miel contre la auniffe : & y adiouftant du Nitre ils en frotrent les arteres & les glandes du gofier. D’autres font prendrela décoétion de cefte graine pour lafcher le ventre , la faifant cuire feule , où bien auec des Mauues , ou Lentilles , & aufli pour faire vomir. Quant aux A4rroches [auvages elles feruent à noircir les cheucux. On s’en fert auffi en medecine comme des cultiuées. Serapiona redigé par efcrir , que Rhañs auoit veu vn homme reduit à l'extreme danger de la vie ,tant par vomiffemens, que par purgations par le bas, pour auoir pris deux dragmes de femence d'Arroche. Matthiol dit auoir cogneu vn Apothicaire, : : lequel \ | %: Migraine ; dont il à vne infinité de pétites branches lon- | Des Blettes. Chap.IV. 4$3 lequel voulañt purger les païfäris ne leur bailloit autre chofe que de graine d'Arrochés lag ëlle leur lafchoit le ventre, non fans grand tourment, & les faifoit auffi vomir eres-fort. Or combien que Marchiol dife;qu'il y a peu de gens qui ayent cogneu cefte proprieré de cefte craine paï cy deuant,fi peur on bien voir toutefois par ce qui en a efté dit cy deflus, que Pline ne l'a pas ignorée. Aü:de- imeurant on femme grande quantité d’Arroche en Lombardie, pource que les païfans en font des tar: tres en la maniere qui s'énfuic : Ils hachenr bien menu lesfueilles des Arrocbes; puis ils les meflent aucc du fromage gratte, des œufs &, du beurre, & les eftendent fur ,vne fucille de paîte bien me- Lnuë dans vne pacie ou tartriere, & font cuire le tout au feu. Des Blerves. CHAP. IP. à PGO ES Bleires s'appellent en Latin Blim : mefme il fe treuue des liures Grecs oücelles ;, Pr Sipéeèsde fonc ainfi nommées. Toutefois Hippocrate, Theophraîte , & Diofcoride les appellent Ÿ AG 2er Caire : les Arabes Bachalaiamenta, & Bachale aliemanie : les Italicns B/ito: les Al- eh) lemans Mayer. Y femble que Pline prend le mot 8/#4m;,pour la parefle & lourdife : Les Livito.c.s2 Blerres, dir-il, femblent n’auoiraucune vertu : car ellesn'ont ny gouft, ny aucune force. Auffi Me: nandér introduit vn mary , quivoulantreprocher à fa femme qu'elle n'auoit point de grace , l'ap- | pelle lerte. Hippocrate appelle aufli fouuentles Apopletfiques, & ceux quidemeurent immobiles, Re dé Gr. Er envnautre endroit il fair mention d’yn medicament qu'il appelle cxCdauer, lequel Liure 2. des audi Grnvv Miro éxCaRe, c'eftàdire, fait fortir l'enfant mort & blefsé. Feflus eftime que “hou à le mot Lacin Blésum vient du mot Grec BA, quidignifie fupide. Mefme ce mot eft auiourd’huÿ ni en vogueen France: caron appelle les gueux ; faineans, & quine veulent rien faire, Blitres. Plau- 1 eus auflrappelle vne Puiair, Blitea, en celtemefme fignification.Or il y a deux efpeces de Blettes,les 1à Trueut. blanches 8c les rouges Dodon metaufli deuxefpeces des 4/amches, les grandes,&c les petites. Et autant Ls efpecs “des rouges, comme aufli Matthiol. Quantaux B/esres blanches grandes, cles croiflent de là hau- Co En teur de deux outrois pieds , ayans la rige quai de couleur cendrée, ronde; les fucilles vnies, larges de Diolcs blancheaftres, retirans à celles des Beres ; ou des Arroches Du creux de leurs ailes il fort des petites yes branches ,qui fe chargent de fleurs, & d’vne grande quantité, de graine , qui eft agcancée comme vie grappe de Panic fauuage.Elles ont plufeurs racines longues. Les “/eftes blanches moindres croif- NES Bletie blanche grande | Blette rouge grande: LE Co Q de ù fentenfort peu de temps,ayans,la tige verre, binchue;ëc des fueilles longuërtes &e eftroittes,com- | me celles des Betes : mais beaucoup moindres, & la racine cheueluë. Ses fleurs font de couleur de rouge-brun: leur graine vient en grappe, comme celle des Arroches.. Quant aux Bleftes rouges grandes; que Dalechamp appelle Polyanthes; elles ont la racine longue ; grofle fort Le & oiraftre; ASA Liure V. del'Hiftoire des Plantes, noiraftre. Leur tige eft marquetée de plufieurs lignés rouges, dela hauteur d’vn homme, branchue,, & ferme. Leurs fueilles fonc comme celles des Blettes, vertes-rougeaftres. Leurs fleurs font de cou- leur d'efcarlate, fort longues , & en façon d'efpic au deffus de la plante & en grande quantité, gar- nies de bourre afpreenlieu d'arreftes , & rachettées de pointsiaunes, fort belles. Auïli font elles de requefte : car encor qu'on les ofte de defus la plante , ellesne laiffent pour cela de garder leur beau luftre fort long temps.Elles.ont le mefme gouft que les B/ertes.Lobel les appelle 4#rarthus grand ayant les fleurs en grappe, ou efhic. Les “Blettes rouges moindres ont les fucilles & la tige beau- | | coup moindres que les precedentes ; qui font toutefois f rou- Bleite rouge petite. ges, qu'on diroit qu’elles fonr teintes en efcarlate: combien qu'auecletemps elles deuiennent purpurées.Leur racineauffi eft pleine de fuc, qui eft rouge comme fang, Elles font les fleurs & la graine à la cime des petites branches. Toutes les La lieu. ®lettes croiflenr en lieux non cultiuez. Toutefois on les feme bien aufñi aux lardins, principalement les rorges grandes pour le beau luftre & couleur de leur fleur. Oreftans vne fois femées en lieu cultiué, elles s'y entretiennent long remps fe femant d'elles mefme ; tellement qu'ona de la peine de s’en deffaire:car elles font fort fertiles, fans qu’elle avenr befoin de farcler, ny emonder. On les feme au mois de Mars; Elles de de fleuriflent au milieu de l’efté, & en automne elles fonren eee. graine. Au refte Diofcoride dir,qu'on mange les B/erres com- Le tempera- les autres herbes de Tardin; qu'elles font bon ventre, & ne pé e és feruent rien en medecine, Galien dit, que les Bertes, & les Liure 1, des Arroches font plus aqueufes que les autres herbes porageres, po &c fans aucune qualité. Pour cefte caufe on ne les mange pas fimplement auec de l'huile, & du Garum ; mais on y adiou- fe aufli du vinaigre : car autrement elles font mal à l'efto- mac. Or les herbes qui font de telle nature paffent legeremée par le ventre fingulierement f elles ont quelque matiere glif: fante coniointe auec l'humidité : toutefois elles ne peuuert pas beaucoup efmouuoir , comme n'ayans point de qualité acre & nitreufe.Or elles font de fort peu de nourriture.En vn ; autre lieu: Les B/ertes, dit-il, font bonnes à manger, eftans ho des humides & froides au fecond degré par deflus les temperées. Liurà.cela Hippocrateau contraire dit,queles B/ertes font chaudes,8zn'efmeuuent pasle ventre. Eten vn au- Dieré. tre endroit pourarrefter le flux des femmes il ordône BAñry rLo Ba bo die y AGosœ, Scan &r pie ruäv LS épder#r, L'herbe des Blettes appliquée auec de la laine. Pline dit, que les ‘/ettes fonr contraires fem. à l'eftomac, & le renuerfent de celle forte, qu'elles fonc venir à plufieurs la cholerique pañion. Tou- Liusoc22. Lefois il dit, qu'elles font bonnes contre les pointures des fcorpions prinfes auec du vin, & pour ap- pliquer aux galons des pieds. Mefme qu'elles feruentc à la ratelle & à la douleur des iouës appliquées auec huile, & qu Hippocrate tient qu’elles arreftent les menftruës des femmes eftans mangées. Il entend peut eftre le paffage cy deffus allegué ; auquel Hippocrate dit,g#i/ faut appliquer auec de la laine l'herbe des lettres pour deffecher le flux des femmes ; à quoy toutefois Pline n'a pas bien prins gr Diofcor, Garde, quand il dir, gw°1l les faut manger : & quand il ditpour les menflrues ; au lieu qu'Hippocrate liu.s.c 110. dit pour Le flux. Matthiol dit, que les paifans d’aupres de Trente appellent les “B/ettes blanches, Bre- done, 8 qu'il y en a qui en mangent. Ils les font premierement bouilliren eau, puis ils les fricaffenc auec d'huile, ou du beutre, d'ail, du verjus ou du vinaigre. Tourefois il dit auoir veu parexperience, que cefte viande fait vomir, & donne des tranchées en l’eftomac, & au ventre, efmouuant la cho- lere. Que fi cela eft vray, c'eft merueille que Diofcoride dir, que les B/ettes fonc bon ventre, &ne feruent rien enmedecine. De la S'ymphont a de Pline, CHAP. PV. d'in O v s auons mis cefte plante apres les B/erres , pour la refemblance Re qu'elle y a. 11 femble que ce foic celle que Pline a appellée Syw- RANCE 9 Phonin, & Gomphena. Aucuns lifent Cremphena: les autres Comphe- toll1 soin, #7 , Où Symphens. En Tofcane on l'appelle maintenant , Herba de la Rd marauiglia , C'eft dire, herbes des merueilles , pour la beauté & diuerf- té decouleurenfes fleurs. Or cefte plantea la racine courte , blanche, & rt ; > } ; diuifée en plufieuts autres; & ne fair qu'vnetige rouge, haure d’vn ou de deux pieds. Ses fueilles font comme celles des B/ettes, diuerfifiécs de Couleur DekLampfane, Chap. VE 455 Sympbènia de Pline, filon ÿ ; Tialechamp. CITES \1 > Ge ÈS 2] É) NT NU (LE à a is, | BIS LEE AË #1 WC PE, couleut Verte; faune, & de couleur de Rofes; tellement qu'il fait bon voir cette diuerfiré de couleurs aux fueilles grandes & en leur parfaite nature. Toutefois Pline dir, que la Sym- Phonia a les fueilles difpofées alternatiuement par la tige; Verces & de couleur de Rofes; tellement qu'on pourroit dou: cer, s'il entend point, que les fücilles foient difpofées en for- te que l’vne foir du tout verte, & l'autrede couleur deRofes; & ainfi confecutiuement. Lobellàa met au nombre des Paf- …… feuclours,& l'appelle Paffenelours à trois couleurs, Traous l'ap- pélle Gelofa. Peut eftre, dit Pena, que c'eft l'herbe que Pline appelle Theombrotum Per[arum , qui n'eft pas eftimée pour la beauté de fes fleurs ; mais pour raifon de fes fueilles, qui font tachetée de trois diuerfes couleuts, & retirent À celles du Baflic, ou des Blettes. Quelquefois elles font jaunes , ver- des, ou purpurées ; quelquefois elles font de trois couleurs tout enfemble, vertes, jaunes, & de couleur de fang, comme les ailes des Perroquets. Aufli les Flamans les appellent P4- pagalli. Au refté la plane qui efticy peinte , porte la graine en vn petit efpic velu, qui tient à la tige fans queué, marque- té de poincs iaunes quiluy feraent de fleur, comme fi nature ayant tafché d'embellir les fucilles,auoic “uis apres oublié de peindre les fleurs, & les audic laiflé imparfaites. On la feme aux Tardins pour les falades ; fingulierement les Iardiniers Italiens, qui ont fait venir la graine de Tofcanc. Elle craint fort le froid, tellement qu'elle Aeftrit au premier froid qu’el- lefent. Auf les lardiniers ne l’ofent pas femer, que le prin- temps ne foir bien aduancé , de peur qu'eftant encot tendre le froid ne la face mourir. Elle a le 2 La ? E ’ ; : :, mefme gouft que les B/ertes , excepté qu elle eft vn peù plus afpte ; pour cette caüfe auffi Pliné dit, te) qu'elle ferc au crachement de fang eftant prinfe en eau & vinaigre. De la Lamipfanc, Saunes blanches, ou Ränénon. CHAP. VI] À Le lie. Le temps, Au mef.liegy CR Esre herbe femble auoir efté appellée par les Grecs Raman, Da T8 Ada , qui fisnifie rime. lefcher, pource qu'il femble qu'élle vueille comme lefcher la terre, couchant {es fueillès mol- Lamp{ana de Matthiol. les par deflus En Latin auffi on l'appelle Lampfans. Ancien- nement les Roïnains li nommoient Napws fyluestris: Aucuns tiennent qu'il la fautnommer Aa, &: Lapfana , & non Lampfans. Diofcoridé la metau nombre des herbes qu'on mange , fans toutefois en donner aucune marqué ; comme eftant de fon remps aflez cogneuë. Neanrmoins ellé né l’eft w. pastantäprefent. Pline la met au nombre des Choux fanua- Ve ges, difant qu'elle eft haute d'vn pied , & a les fueilles vélués, & afpres ; comme les Nauéts ; finon qu’elle a la fleur plus blanche , & qu'on'la fait cuire pour manger, & qu'ellelafche mediocrément le véntre. Eten vn autre lieu:1l ya, dit-il, vnè herbe poragere fauuagé à crois fucilles fort renommée és chanfons des foldars de lules Cefar : car de deux inots l'vn ils luy reptochoient qu'ilsne mangeoient que de Lampfanñ près de Durazzo , le caxans par ce moyen de la ciche re- compence qu'il leur én donñoit. C'eft comme vne efpece dé tendrons de Choux fauüages: Quant à la plante qui eft icy peinte, Macchiol dit, qu'il y en a force en'Fofcane , en l’Apoüille, & en plufieurs'autres lieux d'Icalie , fpecialement aux terres qui choment. Toutefois, dit-il, on n'en mange pas maintenant finon en temps de famine. Or il'ne la defcrir pas, comme il deuoit faire, & ne rend pas la raïfoôn pourquoy il la prend pour la Lempfana de Diofcoride. Dodon met la Lampfana pour vne efpecé de. Poerée fannage , qui a les fueilles larges , de vert pafle 'auec de grandes defcoupéures deçà & delà, comme celles des Nauets, excepté qu'élles font moin-" dres ; la tige de deux pieds de haut , diuilééen plufieurs pe- Liu,2.c.109, Limzo.ch. % Liu,t9.ch,8; Le lien. Au mellieu; Liu. 716,109 r cites” 25 ‘ 456 LiureV_ del Hifoiredes Plantes, u | Larmp{ana de Lampfusavraye,;que Dodonprend fauffmert Dodon. pour l'Eryfimon de 1 hcophrafte [y FÈE NC HP \ cg af) g tites branches, à lacime defquellesil'ya beaucoup de petites fleursiaunes, quafi femblables à cel- Le lien les du petit Hicracion. Lobel a defcrit certe mefme plante fous le nom de Lampfans, laquelle croift par tout és chemins & aux lardins parmy les Poërées en lieu humide:Pena tient quecerte Lampfa- #a de Dodon n'eft point vne efpece de Nauets,ny de Chonxsmaispluftoft de Cichorées iaunes,çcomme ayant les Aeurs iaunes en façon d’eftoile, 8 non comme Jes Choux, & les fucilles defcoupées com- me la Cichorée jaune, les ciges de la hauteur d'vn pied, oud’vn pied & demy, fortans d'vne petite racine cheueluë, & portans vne graine ménué. Oronne mange aucune partie de cette herbe, pat- quoy il nie que ce foir la Lympflama. Au contraire il tien pour la wraye Lampfans, l'herbe qu'on appelle en France Saunes blanches; les autres Mouflarde faunage ; au Lyonnois Rawenon. Pena l’ap- pelle Rapiffrum aruorum. Dodon tient que C'eft /’Eryfimon de Theophrafte: dont nous traitrerons Tiv,sch 10, 44 chapitre des Ranos : mais ilfe trompe. Awrefte Diofcoride dit , que la Lawpfane nourrit mieux Herr 4e que Le Laphaton, & el meilleure à l'eftomac. On fair cuire fes fucilles , & fes tiges pour manger. Pline dit; qu'on lafaircuire pour la manger, & qu'elle efmeutquelque peu le ventre. Galien en fon liure souchant les facultéz des viandes, ne parle point dela Lampfane, la comprenant peut eftre fous les efpeces des Choux. Mais an traitré des Simples, il dit, que la Lampfane etant mangée engendre vn mauuais {ang : mais eftanc appliquée dehorselle eftdeterfine & refolutiue. Les païfans en Nor- mandie lamaflent parmy les Bleds, &layans bien hachée la cuifent en potage, & la mangent comme les antres herbes porageres. De fait elle eft d’aflez bon gouft. ER: LS Du Piea d'Oye, D y CHAP. VIL. Es deux plantes fonticy mifes apres les precedentes, non pas que ce oient efpeces de Lampfane, où qu'on en mangciou bien que les lardiniers prennent la peine de les femer : mais pour la grande affiniré qu'elles onc auéc les B/ertes, & les Arroches, fingulierement quant aux fleurs & àla £ \ graine : tellementique Matthiol mer cette premiere pour vne #roifefme A Xe) efpece d'Arroches :1&Lobel l'appelle ‘4rroche fauuage aux fueilles larges. NN | Toutefois il ya des Herboriftes , lefquels penfans qu'elle n’euft poinc DS 4 ‘efté cogneré par les anciens , l'ont nommée Pied d'Oye , pour taifon HE RE À de la figure de fes fueilles ; qui font defcoupées de telle façon , qu'elles re- prefenrenr le Pied d'vne Oye. Et de fait on l'appelle aufli Pied d’Oye en François : 8& en Allemand Pa l'hitdes Gezffuf.t Où d'autant que certe herbe eft contraireaux porceaux, les femmes , dit Fuchfe , l'ont PRET appelléeSestod, & Schuneinfatod,c'elt dire, La mort aux porceaux. Elle fair latige longue d'vné / | coudée, Les noms. 4 Pied d'Oye. \ CRT 4 A, 28 = F7 mt re 0 À Ch ÿ) a | un y ESS FN E\ TN ES N\ NA\ SN N & ù IE Ü \ y NES Et ci = Ra 7 PE INT CL : rs eur — Des Efpinars, AR d De Vuldaris, Chap. VITE. 407 1 ( « coudce, quelquefois plus droite, canelée & branchue. Ses fucilles font larges , auec des grandes defcoupeures à l'en- tour, reprefentans par ce moyen le fleurs fonc petices , rougealtres , a raifin, comme auffi fa graine,qui cft { Pied d'vne Oye. Ses geancées en façon de ut toutes les branches comme celic des Arroches fauuages. Sa racine eft‘rccour- f “to 2 : Do . béc de biais, & fortcheueluë. Elle croift par tour és lieux, qui ne font pas cultiuez , & aux lard ins , & auf là où l'on entafle le fumier. Elle fleuric en Iuin & enluiller. Au relle £e/ien! Fuchfe dit, qu'elle cft froideau fec ond degré, comme la Morelle des lardins, & quafi iufques au troifiefme, felon l'opinion de Dodon. On voit par experience que les por- Ccaux ayans mangé de celte herbe en meurent, Eftantap- pliquée fur les corps humains elle faic les mefmes effects que la Morelle. Parquoy combien que les Apothicaires ne ÿ s’en feruent pas: routefois pource qu'elle croift par tout, & Gé que quelqu vnenpourroit vfer par mefgarde ne fçachant à quoy eile eft bonne , nousauons bien voulu en traitter pour faire cognoiltre à vn chafcun le fi commune. | ir De la Vuluaïia , ow Her CHAT! GILET s facuitez d'vne herbe be de bouc, RE ZE sTe herbe refemble aucunement aux Arro- ches, finon qu'elle eft en rout 8& par tout plus À petice; dont aucuns appellent pesite Arroche. Lebel l'appelle O/da & Garum olens. Cordus la nofime Garofina. Les Herboriftes tiennent que les Grecs, ny les Latins neluy ont point donné de nom. Pour cefte caufe Dodon l'appelle Tragium, c'eft à dire, Herbe de bons, à raifon de fa puanteur Ecpource que Diofcoride met deux autres éfpeces de Tragion, il a furnommée Tragion Ger- mmanicum.Les autres Herboïiftes l’appellent Fxlunria;pour- ce qu'elle fent de melme que le Cou d'vne purain.D'autres l’appellent Asriplex canina ,;C'eltà dire Arroche de chien, croyans qu'elle prouient de l’vrine de chien. C'eft vne pe- Le terperas ent. La forme, cite herbetendre, ayant plufieurs petites tiges efparfes par: deffus la terre & des petites fucilles blancheaftres, comme f elles eftoient couuertes de farine, femblables à celles des Arroches mais moindres , quafi aufli petices que celles de la Mariolaine. Elle fait vne petite graine blanche , en vne grappe, comme l’Arroche fauuage. Toute la plante fenc tres-mal, comme la tefte d'vn poiflon, ou d'vn bouc puanr. Elle croiftemmy les rues, és lieux fablonneux. Elle fleurit ,,3,, 8c fait fa femence au milieu de l'Efté. La puanteur de ceîte Leremps. herbe fercgrandement contre la fuffocation de la matrice, principalement eftancappliquée fur CHAT. IX. RE NAS "HERBE qui eft appellée’ pat les Grecs modernes æ'ævdyiæ , fe peut appeller en RS Latin Spinacia, 8 Spinachia, & Spinaceum oluss pource que fa graine eft garnie d'aiguillons , ce qui eft efmerueillable en vne herbe fi cendre. Mais elle s'ap- pelle aravayiæ pour fa rareté, à caufe que les Medecins ne s'en feruoient guie- res en medecine. Ceux à quices noms là ne plaifenr pas, l'appellent CArroche Je nombril. 70% d'Efpagne:les Arabes Hifpanach,c'eft à dire Herbe d'Efpagne, peuteftre pource 7% qu'elle eft venué d'Efpagne du commencement. Aucuns l'appellent Seur/oma- chen.Les Grecs modernes, dit Ruel,appellent vne herbe Seutlomachen,comme qui diroit, Peerée de Tone prermier. RQ Mannes. Les vertes, Les no7ri; \ Liu,1,c.1473 AS8 Liure V. del Hiftoire des Plantes, CAAHHES, POUrCE que , Comme ie croy,on la fait venirtelle par artifice ; peut eftre poutce quelle a la graine piquante comme les Betes, & ceft molle comme les Mauues : & pour raifon aufli de fa Aux iardins Sraine, quicft piquante , les modernes l'ont appellée Spiraceum. Toutefois Gefnerus dit, qu'il | d'Allemag. vaudroic mieux lappeller Seyslol/apathon,que Seutlomalachon, comme participant de la Poirée, & de la Parelle. En François on l'appelle Effinars , & Effinoches:en AMemand Spimnet, & Spinnat. Or il Luepas. Ÿ a deux efpeces d'Effinars , les cultineX 8c les faunages. Quant aux cultineX il y en a aufi de deux fortes, lemafle & la femelle ; dont le #afle porte la graines la femelle ne fait que fleurir fans por, ter graine.Car les Efisars portent de telle graine comme le Chanure,de liquelle encor qu'elle foit 2 d'vne mefme plante, il en croift le mafle & la femelle. Les Æffinars ne demeurtht que feptioursa Zaforme. en terre defpuis qu'ils font femez, & font premierement leurs fueilles à triangle puis apres comme a à les Cichorées , le plus fouuent defcoupées presde la queuëé,. Espinars. d'vn gouft fade , ayans la racine petite , garnie de petits fila- mens. Leurtige cft haute d'vnécoudée, & quelquefois plus, creufe dedans. Leurs fleurs font rondes à la cime, entailces en grappe, petites. Léur graine eft garnie de petits aiguil- lons. Ilya, dit Matchiol, des modernes qui efliment que les Effinars, &les Arroches font vne mefme cfpece d'herbe. Mais il tient qu'ils fe trompent: car les Efpinars {ont nou- ueaux en Italie, & font bien differens, tant aux tiges , & aux fueilles ,comme en la graine, &zen la couleur, des Atroches; &: mefme au soult. Manard aufli dir,que les Arroches & les Efhinars font vne efpece de Chryfolachanon. Ce que Matchiol n'appreuue pas , pource que Chryfolochanon , c'eft à dire Herbe Sn 4 dorée, conuient bien aux Arroches, comme il a efte dit: mais POBE* non pas aux Efinars, qui ontla tige, les fleurs & la femence roufiours verdes. 11 femble que les anciens n'ayent pas co- gneu cefte herbe, veu qu'il ne s'entreuue rien par efcrit, où peut eftre c'eft pource qu'ils ne valent que pour manger, ne feruans comme rien en medecine. Ou bien , comme il eftaifé. à prefumer, pource qu'ils n'eftoieht pas encor en vfage ence temps là, veu qu'ils ont traitté de toutes les chofes qui eftoient cogneuës pour lors , autrement ils n'euflent pas ou- F ÿ \ = | blié cefte herbe, fi elle euft efté fi commune qu'à prefent. À 1 WALEK CS Maintenant on les feme par tout, mefme ils viennent fort * A Q 1 Ù 17 À NA bien en quelque terre que ce foir, On les feme au mois de at À Seprembre, pour en manger au prinremps:car ils ne craignent = Ÿ_ pas les celées. Ils portent auffi la graine au mefmetemps. On | NÉE 5 en feme aufli au mois de Mars , qui fleuriflent & font la grai- É cree «Ne CU Juin &en luillet. Au refte les Efhinars font froids & humides au premier degré.Ils lafchent le LR RS ventre , & donnent vne meilleure nourriture queles Arroches: mais ils paflent legerement par le ventre. Ils engendrent des ventofrez,& font vomir,fi on ne jette l'eau qu'ils rendent. Leur decoitior -laue le ventre. On les fair cuire fans eau, pource qu'ils rendent beaucoup de ius en cuifant. & com- me s'ils fecontentoientde leur humidité , ils n'en veulent point d'autre. Puis apres ont efpraint ce ius , &les hafche-on menu , & les met-on par pelotres ou poignées, & les fair on fricafler en huile PE de ca | beurre , adiouftant vp peu de verjus pour leur donner vn peu d'aigreur. Le insdes effinars. meflies — eft bon à boire contre les piqueures des fcorpions, & araignes , mefme on l'applique fur la playe, Éftans cuits ils adouciffent l’afpreté du gofer, Quant aux éfinars [aunages , ils iettent plufieurs petites tiges dés la racine , rondes, liffes , rougcaftres parle bas , de la longueur d’yne coudée ,ou plus aufquelles il ya des fueilles attachées à des longues queuës. Ces fucilles fonc larges & lon- gues,& quelque peu defcoupées à l'enrour.froncies,pleines de veines de l'vn des coftez , & de cou- leur de vert-gay- mais de l’autre cofté elles font d’vn vercplus obfcur. Au refte elles font aiguës , &e faites en façon d'vne pointe de flefche. Au fommer des tiges la graine vienten façon de grappe de raifin. Auec les fucilles il fort auffi de la facine des longues queuës, à chafcune defquelles il y à des fueilles fort grandes.Aucuns tirent de l’eau de cefte plant epar vnalembic de verre,difans qu'el- le eît propre pour faire fuer. | Sur Île liu.», de Diofcor, chap. 11, sl F_ Nr tt AN il, } ST ES PANNES )} Fa IE KT pis A he il | “À AI Sa 1) URI AIITITIN A HN OA) & RU Fe Ù $- Le lieu, Letermps = Des Larffues. | _ CHAPR: esnors. À Laicfue s'appelle en Latin Lacfuca , pour l'abondance de fon Laiét : en Grec Seidas. Les &<$ plus modernes , comme Pfellus, 8 Simeon Sechi l'appellent map#ho, où HæiSAer , 8c Seyda- x ( combien que Galien dir qu'il y a vne forte d'herbe fanuage bonneà manger ; qui s'appelle propre Ê | =. A2 . * | Des Laictues, Chap.X. AS 9 proprement Jeidexkm.) Les Arabes Cherbas, ou Chas : les Italiens Latruca : les Efpagnols Lechuga, ou A/falfa:les Allemans Laëfuck,8 Lattick .Il y a pluficurs efheces de Laicfues.Lesautheurs Grecs, dit Pline,difent qu'il yen a de trois fortes. La premiere,qui auoit les tiges filarges,qu’on dicqu'onen failoit anciénnement des perites portes de Iardin.Sesfueilles font plus grandes que celles des Lai- Êfues communes:toutefois elles font éftroites , pource qu'elles eniployent leur nourriture ailleurs. La feconde efbece de Laictues'a la tige ronde.La troifiefme eft platte ,& appelle on celte efpece Laiitnes de Lacedemone. Ce qu'il a prins de Theophrafte,qui dit anfi:La Laitfue blanche efl la plus douce & la plus tendre: Or ily en a trois autres efheces; dont la premiere a la tige large; la feconde l'a rondesla troifiefme ef nommée Laconique.Cefle-cy à la fueille comme Artichand, droite € fort haute, ne fait point de branchespar la tige. Quant à celles qui ont la tige large;ily en à de fi grandes,qu'elles feruent quelquefois à faire des portes de Iaÿdin. Mais celle qui à beaucoup de fuc,@r la fucille petite,e La tige plus blanche, re[èmble à la Laicfue fanuage. Or Pline adioufte encor d'aurres efheces de Laittues:Les autres,dit-il,diftinguencles efhéces de Laittues autremetia fçauoir felon la couleur,& au temps qu’on les feme. Et’que celles qu’on feme en lanuier font noires,& celles de Mars font blanches:mais cel- les d’Auril fonc rouges. Et qu'illes fantreplanter, quand elles ont deux mois. Toutefois ceux qui ont efté plus diligens eftabliffent plufieurs fortes de Laiéfues à fçauoir les rouges, les crefpées,celles de Cappadoce, & les Grecqwes. Celles-cy oncles fucilles plus longues que les'autres , & latige large: d'autres les ont longues & eftroires, comme la Cichorée. Les pites font celles que les Grecs appel- lent Picris, comme par defdain, à caufe de leur amertume. Ii yen a encor vne autre forte qui font noires; les Greesles appellent cAfeconies , pour le grand lait qu'elles rendent, qui fair dormiricom- bien que toutes en general prouoquent à dormir.Anciennemét il n y auoit point d’autres Laitfues en Italieque celles-cy:auffi elles ont retenu le nomde Lascfues. Quantaux ro#ges, qui iettent vne fort groffe racine, onles appelle Ceciliennes. Mais les roydes, quiont la racine petite, & les fucilles lar- ges,s appellent 4/y/s(Athenée lit 4/fi#55.) Aucuns les appellent Exrwques,c'eft à dire chaftrées pource qu'elles refroidiflent la perfonne au ieu d'amour. Il yen a auffi vne forte qui s'appelle Laine de chenres, (Cornelius Celfus l'appelle Marine.) Et vne autre appelle Ci/ic24.laquelle eftant creuë par- my les Laifues culrinées eft eftiméc forcbonne, encor qu'elle foit fauuage, ayant les fueilles comme celles de Cappadoce, finon qu'elles font crefpées & plus larges.Columelle auffieftablit p/afieurs efe- ces de Laifnes,quiont chafcune leur temps,auquelelles veulent eftre femées. Entre autres celles qui font noires, ou TOUSES , OU bien vertes, & ont la fueille crefpue, comme les Ceciliennes, {e treuuent bien d’eftre femées en lanuier. Mais celles de Cappadoce , qui ont les fucilles pales , & forr efpef- fes, &svertes, veulenteftre femées au mois de Feurier. Quant aux blanches, qui ont la fueille fort crefpée,commeil encroiften Andaloufe pres de Caliz, elles veulent cftre femées au mois de Mars. En outreil yades Laïéfues de Cypre, blanches rougealtres qui ont la fueille douce & fort Les efheces, Liu9,ch.8, Liure 7. de l'hift, ch.4 Au mef.lieu. Liu.20.ch.7, Liu.rr.ch 3. rendre qui font bonnes pour femer àlamy Autil. Diofco- Liw2 6129* LaiGfue-cultiuée. ride diftingue les Laiélues en cultinées @& fauuages. Quant se S aux cæltinées Matrhiol les diuife en crefpues,rôdes, @ pomées. En outre ilenadioufte yne quatriefme,qu'onappeile Roi. ne & vneautrepourla cinquiefme , appellée Laséfue de Cy- efheces de Laictuesià fçauoir les communes, celles que Pline appelle Laéncacrifpa,Laitfne crefpue ; pour latroifiefme ef- pece il met la Laicfne pomméeappellée en LatinL aé/wca éa- pitata; & par les anciens Laéfuca feffilis, & Laconicai & par Columelle Berica. Pour la quatricfme celle que Columelle appelle Cecilians, qui a les fueilles brunes, à demy purpu- rées ou rouges:& pour la cinquiefime la Laséfue de Cypre,que Pline appelle Zaéfuca Graca ,quiales fucilles rougeaftres, vaies , fort tendres & de bongouft. Toutefois il dit, que ces deux dernieres efpeces font incogneuës aujourd'huy. Aureftela Laicfue culrinée ‘a les fueilles longues , larges, vaies , nues, & qui ne fe ferment point; entre lefquelles la tige croift d'enuiron deux coudées de hauteur ; pleine de, fuc blanc comme lait & branchüe au deflus, qui porte des fleurs jaunes, lefquélles fe refoluent ên papillotres. Sa graine eft blanche , petite , longuerte. Sa racineeft longue, grofle , & cheuelué. Quant à la Laittue crefpue, elle a les fucilles crefpues , femblablesà celles de la grande Endiue, forrdefcoupées. Sa tige cft comme celle dela precedente. La ronde croift en rond , &'a les fucilles rondes, &c fort gendres, entaflées enfemble. La pomimée a Îes fucilles quai Tome premier. QQ 2 . fembla Î pre,qu'on ditauoir efté apportée de Cypre.Dodon met cg Liu.s.ch18. La forme, 460 Liure V,deTHiftoire des Plantes, Laittue, creSÿue, de Matthiol. * Latfue crefbue de Dodon ,e$ de Fuchfe. A né Me 4 LS Ù A LS nr E EN À {La #. LE SN SR TL S ON NZ CA % L2Z ES À ! De) SV J'me TAN NZ femblables àcelles de la ronde; mais elles s'entaffent en rond. les vnes fur les autres, comme les Choux cabus. La Laiéfue Romaine , qui eft la meilleure pour manger , a lesfucilles plus grandes, plus grafles, & plus vertes que les autres. Elle fait à pomme en ouale, & deuient plus blanche &c plus tendre que toutes les autres, fi on la lie au deflus, & qu’on l'enuironne de terre iufquesa laci- me car parce moyen elle s’attendrit merueilleufement , & deuient plus blanche & de meilleur gouit, Toutes en general font vne tice de deux pieds de hauteur, blancheaftre , pleine de fuc blanc comme laiét , branchue au deffus , & pleine de fueilles , qui font aiguës au bout. Les fleurs fortenc à la cime des petites branches,iaunes,lefquelles en fin fe chan- Larëfue faunate de Matthiol. gent en papillottes , & s'en volent en l'air Toutes ont la grai- ne longue, qui va en aiguifant, blancheou noire, & en en- uicilliflant deuiennentamercs. La Laicfre ne demeure que quatre où cinq iours à leuer apres qu'elle a efté femée : quand elle eft affez grande, il la faut replanter. Quantà la Laiffne faunage, D'icoride dir, qu’elle eft femblable à la ew/rinéeirou- ééfois cie a la tige plus longue, & les fueilles plus blanches, plus grefles, & plus afpres, & ameres au gouft. Theophtafte, cn parleen ces termes: La Laicfue fauuage à la fueille plus courte que La domeflique , laquelle devient aiguë à lafin : elle a auff: La tige plus courte » Qui ictte vn Juc'acre, dont on [e fers en medecine. Elle croiff emmy les champs. On amalle [on fuc du- rant les motffons. On dit qw'ilenncuë l'ean des hydropiques, gw'il efclarcit laveuë, d'euerit les tayes des yeux, auec du laitfde femme. C'eft celle, dic Ruel , que les Aporhicaires appellent communement £dive ; d'auranc, dit-il, qu'elle croift parmy les champs , & le long des vignobles , de laquelle les fucilles eftans grandes font aiguës parles bords, 8: oncle dos garny d’aiguillons comme le fonds d'vn nauire par dehors : mais par dedans elles font lifles. Aucunefois elles font dentelées à grandes defcoupeures. Sa tige croift à l'hauteur de deux Liut.cri0 Liure 7. de l'huft, ch,6. Liu,2.ch.6o adhe coudées , & eft afpre. Ses fleurs font iaupes. Son füc eft aie blanc, amer & acre , qui pique la langue & la bouche. Sa de Dibfcon = , graine eft couuerte de cotron aufli bien que celle de la cul- chri40. UE riuée. Fuchfe & Dodon fonc aufi de mefme opinion, & nc Macriéol auffi, difants que la Laféfue faunage,qui croïft he >. | es Des Laitues, Chap.X. A61 | nr. | champs ba uno: d'aan ul ace le eric Cette Laicfue donc fans e {élor Fu et Lee Eu eft amere au gouft, & eft plus pleine de lait. communement Exdiue : ‘4 ve j “à cs & Marchiol eftla plante que les Apothicaires appellent fort aux Laicues chdRe am ne ef consle Séré dé Disicofese qUt refemble ? ere, & ayant les fucilleseftroites. Or nous auons adioufté le pourtraît à. d'vne autre Laiéfue fauwage , laquelle Dalechamp tient pour la Laïtrue Jannage vraye, de vraye Laictue fauuage. Elle a la racine de la grofeur du petit doigt, blanche, quai toufiours entorfe, & vn peu cheuelué, pleine de fuc comme delai. Sesfueilles deuantquelle ierte fa tige, font couchées fur la terre femblables à celles de la Laiéfue, crences \l'entour; mais non pas vuidées, comme le pourtraitle monftre. Elles ont des aiguillons au dos, & fe fe- chent quand la tige vienr à croiftre,laquelle eft ronde, plus hau- te d'vne coudée, & vn peu efpineufe pres de la racine; mais aux autres endroits elle eft life, &rougeaftre, ayant des fucil- les tout autour difpofées alternatinement, & fendués à l'en- droit par où elles font attachées àla tige. Aubout elles font à trois pointes , retirans aucunement au Trefle. Sa fleur cft iau- ne, comme celle dela Laiéue. Toute la plante eft d'vn gout fort amer. Pena merle pourtrait & la defcription d'vne autre Laiclue faunage, qui retire en toutes fes parties àla Luifne , ou bien à la Seris à larges-fueilles , qu'on appelle communement Scariole, laquelle refemble à la Laïttue. Elléeft fort pleine de lait, tellementque pour celaelle en a vne fenteur mauuaife 8 fafcheufe, qui endort, comme l'Opion. Sa tige peut auoir deux coudées de haut, &eft vifqueufe. Ses fleurs {ont comme celles de la Laicfue. Sa graine eft vn peu plus petite & noiraftre. On en treuue , dit Lobel, à l'enrour de Rome, quia des taches noi- res aux fucilles. Au demeurant la Laine cultinée croilt par les 2e Fe lardins en lieu bien arroufé &: fumé, La Luilue faunage de Da- lechamp croift fur les rochers, & en lieux pierreux, où il ya peu de terre, quelquefois elle fort mefme par les fentes des ro- chers. On feme la Laifue en tout temps; mais principalement en Mars & en Auril. Elle demeure deux mois à venir en fa per- fetion defpuis qu'elle a efté femée. Diofcoride dit, que les Laictues de Iardin font refrigeratiues; Liu.z.c,119, bonnes à l'eftomac. Elles font dormir , lafchent le ventre, &font venir le laiét. Eftans cuites elles rte fr nourriflent mieux: Pour ceux qui font fubiers au mal d'eftomacilneles faut pas lauer. Lagraine Verins de Laittues prinfe en breuuage fait perdre les fonges & imaginarions , & l'appetit de luxure. Sion en mange fouuent elles nuifent à la veuë. On en met bien en compofte. Quandelles commen. cenr à monter, elles acquierent vne qualité femblable à celle du laiét des Luéfues fauuages. Pline dit ; quetoutes les Lascwes font naturellement refrigeratiues : auffi on en mange fouuent en efté pour ouurir l'appetit : car elles le font venir merucilleufement. Etde fair, l'Empereur Augufte fut guery d'vne maladieen mangeant des Laitfues par lebon confeil de fon Medecin Mufa. An- ciennement on faifoit fcrupule d'en manger; mais maintenant elles font fi bien en vogue , que mefine on a treuué moyen deles garder dans de l'Oxymel. On tient auffi qu'elles engendrenc beaucoup de fang. Elles fonc perdre l’appecit du ieû d'amour , refroidiflent la perfonne , & font MALE TS dormir. Elles n’engendrent point de cruditezenl'eftomac, & nya rien qui aiguife mieux l'appes tit, ny qui le face perdre auñli. Appliquées en liniment aucc du {el_elles font bonnes aux brufleu- res frefches , deuanc que les ampoules s'y leuent. Elles repriment auf les viceres corrofifsappli- quées premierement auec du falpetre , & puis apres auec du vin. Leurs tiges reduitesen emplaltre auec stiotte feche , & eau froide, appaifentles douleurs des diflocations & moderent lès conuul- fions. Appliquées auec vin & griotte ellesempefchent les boutons de la verole de fortir. Elles- font bonnes au feu S. Antoine appliquées en liniment. On ordonne leurs tiges cuites entre deux plats pour la cholerique paflion, principalement les plus grandes tiges des Lafifwes ameres. Aucuns en fonc des clyfteres auec du laiét. On tient que ces tiges bouillies font fort bonnes à l'eftomac, & pour faire dormir , comme auflila£ aicfue des Tardins, principalement celles qui fonrameres 8 qui icttent du laict,que nous auons dit eftre appellées ecorides.Ce lait auec du laict de femme efclar- cit merueilleufement la veuë ,fion l'applique bien à propos. La graine de celles des lardins eft bonne contre les fcorpions. Pilée & prinfe en vin elle fair perdre les imaginations de luxure. On : dit que les eaux qui fonc mal à la cefte,ne fçauroient nuire à ceux qui ont mangé des Laifues Tou- tire », ces téfois on tient quelles debilicent la veuë, fi onen mange trop {ouucnt, Mais Galien en craitte bien alim, Tome premier. QQ 3 plus 7 A LL EN À SSSR RS == SE = À NS Se, Le termps. iu,Te ch.8, 462 Liure V.de l'Hiftoire des Plantes, plus exaétement ; Plufieurs Medecins; dic:il,, preferenrila IL siéfre à toutes les autres herbes des lardins ; comme les Figues à tous les autres fruits d'automne. Etde fait ;jiln ya point d'herbe qui foit de meilleure nourriture. Or ce qu'aucuns la condamnent difans qu'elle engendre du fang ; tant s'en faut qu'il la faille condamner pour cela , que mefme s’il eftoit vray, elle ne cederoit à pas vne autre herbe potagere, non pas mefme aux meilleures viandes qu'on puifle treuuer , tant foient elles de grande & bonne nourriture. Aucuns ne difent pas fimplement du fang , mais beau- coup de fang. Orcombien qu'ilsayentplus de raifon de la blafiner que ces autres là sils font rou- tefois plus efloignez de la verié que les autres , Combien que cela mefme n'eft pas vice, que d'en- gendrer beaucoup de fang : car il eft certain qu'il faut que la viande qui engendre beaucoup de {ang, fans engendrer point d'autre humeur , foit de fort bonne nourriture. Que fi la Lasdtue eftà condamner pource qu'elle engendre beaucoupde fans , ileft bien aifé de remedier à ce mal, à {ça- uoir fi onen mange moins ; & faifant beaucoup d'exercice. Voilà donc pour refpondre à ceux qui blafment certe herbeà tort. Cependantil faut noter, que toutes les herbes engendrent peu de fang 8 mauuais, excepté la Laiifue , laquelle n’en engendre pas beaucoup, ny mauuais ; mais f n'eft il pasbon en tout & par tout. Onda mange le plus fouuent crue : mais en efté quand elle commence à monter, on la fait boüillireneau , puis on la mange auec de l'huile , du vinaigre, & du Garum ; ou bien auec quelque autre viande, fur tout de celles qui font apreftées auec le fra- magc. Plufeurs aufli la fonc boüillir deuant ou’elle vueille monter, commeie fais defpuis que ie n'ay plusbonne dents. Car vn mien amy voyantque i'eftoisaccouftumé defia dés long temps de manger de Laiéfuëés, comme d'vne viande ordinaire, & que i’auoy peiné àles mafcher,m'enfeigna de les faire cuire : car eftant ieune , pource que 'auoy l’orifice de leftomac boïüillant pour l'abon- dance de Ja bile ,ie mangeois des Laiéfues pour moderer cettechaleur. Or eftant deuenu viel ren mangeois pour me faire dormir de propos deliberé ; d'autant qu'en ma ieuneffé ie m'eftois accou- ftumé de veiller pour eftudier ; rellemenc que venant fur l’aage, il me fafchoic bien de ne pouuoir dormir: pour à quoy obuierie n’ay point treuné de meilleur remede, que de manger des Laicues au foir. Elle engendre donc vn fang froid & humide , quin’eft pas mauuais toutefois; auffi n’en- gendre elle pas des cruditez, comme les autres herbes potageres , & nereferre pas le ventre, ny ne l’efmeut non plus. Auflin'eft elle ny afpre ny aigre , parlefquelles faculrez le ventreeft refetré, comme au contraire les chofes falées, acres, & abfterfiucs efmeuuent le ventre, dontla Laine ne EU 6. des, participe nullement. Eten vnautre paflage ; La Laïtlue, dit-il, eft vne herbe humide & froide ; non \ pas extremement : car autrement elle ne feroit pas bonne à manger ; mais feulemenr comme l'eau froide de fontaine ; par maniere de dire. Pource eft elle bonne aux apoftumes chaudes , &aux crifipeles legeres , non pas toutefois aux grandes. C'eft aufli vne viande qui defaltere ; mais fa graine prinfe en breuuage arrefte le flux fpermatique , pour cette caufe on l’ordonne à ccux qui Lis, 8. com. {One fubjets aux fonges veneriens. ÆEn outre Je mefme Galien, reciranr les herbes qui font bon- phar. loc. . à ; 2e ; É ché. nes à ceux qui font fubjets au mal d'eftomac , felon l'opinion d Archigene , entre autres met la Laiétue,8c pinavidas, que Cornarius prend pour vne efpece de Laines appellées Miconides.Car de faic,il ya vne forte de Laitfues noires,qui font appellées Aticonides,pour l'abondance du lait qu'el- kes ont , qui fait dormir , & rerire aucunement au fuc de Pauot , qu'on appelle Aeconinm , du mot Grec pire, qui fignifie Paror. Or nous auons defia traitté de cette efpece de Laicfue | & auons Bu 2o.ch.7. alleouc ce que Pline en a efcrir, de laquelle luy mefme parlant en vn autre paflage dit ainfi , £g celle qui ef} amere dx pleine de lait,que nous auons dit efire appellée Meconide : (car il faut qu'il yait FES mi 2. ainfien ce paflage là,) Matchiol dir, que le /xc de 4 Laitfue appliqué auec huile rofat fur le front, & chap. (29. fur les temples fait dormir.ceux qui ont la fieure ; & dauantage appaife la douleur de tefte. Ileft bon pour en gargarizer auec vin de Grenade, pour l'inflammation dela luetre. Sionen frotteles genitoires il arrefte le Aux fpermatique, fur tout en y adiouftant vn peu de camphre : mais auffiil refroidit la perfonne au ieu d'amour : de mefme fait fa graine prinfe auec la decoction de graine de Pauot. Mefme elle eft finguliere pour l'ardeur de l'vrine. Or il faut que ceux qui ont difficulté d'haleine s'abftiennent de manger de Laifues | comme auf les phlegmatiques, & ceux qui ont PE A ds enuie d’auoir des enfans. Horace dit, que la Laséfue nage par deflus la viande eftant ptinfe apres CFE boire,àceux qui ont l'eftomac chaud, difant: | La Laittue furnage en vn eflomac chaud. | Et pource que cela empefche la digeftion , il faut manger les Zaiéues À l'entrée de table deuant Lure 13 couteautre viande , foit qu'on les mange ou crues, ou cuites. C'eftauñfi ce que Martial entend, quand il dit: La Laictue iadis on [eruoit an deffert , Pourquoy donc en cetemps la ferton la premiere ? | Liu2.c.130, Venôns maintenant aux proprietez de la Laséfue [auvage. Diofcoride dir, qu'elle eft aucunement femblable en vertu au Pauot ; tellement qu'il y en a qui meflent fon laiét parmy le Mecouion , qui ft fait de Pauor. Le fu de la Laine prins au poids d'vn fcrupule auec du vinaigre miellé purge l'eau | Du Pourpier, Chap.XI. 463 l'eau qui eft par le corps , & la fait vuider par le bas, Il ofte la maille de l'œil, &efclaircit la veuë. I eft bon pour appliquer en liniment auec du laict de femme fur les brufleures. En fommeil fait dormir, appaife les douleurs , prouoque les mois aux femmes, & eft bon à boire contre la picqueuré des {corpions ; & des phalanges. Sa graine fait perdre les imaginations veneriques ; & les fonges d'amour, auffi bien que celle de la cultiuée ; & refroidit la perfonne au ieu d'amour. So f#e fait le mefme ; mais il eft de moindre efficace. On garde fon laiét dans vn potde verre neuf, l'ayant au préalable fait fecherau Soleil, comme l’on fair lesautres fucs Pline parlant des Laiueg fay- Liuaoch.7e HAges dit , que la premiere efpece d'icelles s'appelle Laiége de cheures (ou bien Marine, ) laquelle ictrée en merntuc les poiflons qui fe treuuent en ceft endroitlà. On ordonné aux hydropiques de prendre le laiét feché de cette Laiétue au poids de deux oboles auec vne once & demie d’eau. Par ces mots ila voulu exprimer ce que nous auonsalleoué cy deffus de Diofcoride : 1/ exacuë l'eau des hydropiques, re. Mefine Theophrafte au lieu cy deflus allegué attribuë la mefme vertu à ce fuc; duquel Pline a prins cecy, y adiouftant quelque autre chofe. Toutes les Lai@ues faunages font vn fac blanc, qui a femblable vertu que le Pauor. On l'amaffe durant les moiflons aprés auoir enta- mé la tige, puis on le ferre en vn pot de terre neuf. Il eft bon à tous les accidens des yeux meflé auec du lait de femme, & guetit les mailles , les cicatrices!, & les brufleures qui y aduiennent , & éfclaircit la veuëé. On l'applique auñi auec de la laine ou du cotron, pour les defluxions chaudes desyeux. Prins en eau & vinaigre au poids de deux oboles il euacuë le ventre. Il gueritles mor fures des ferpens eftans prins en vin ; mefme on en boit les fuciiles rofties, & les tiges broyées auce du vinaigre, pour ce mefme effeét. On les peut appliquer fur toutes playes ; mais fur tout pour la picqueure des fcorpions ; & pour la picqueure des phalanges on les prend auec du vin & du vinai- gre. Elles font auñli propres à tous autres venins, excepté à ceux qui eftouffent la perfonne, ou qui nuifent à la vefcic, & auf à la Cerufe. On les applique auñi en cataplafme auec vinaigre & micl, pour purger les mefchantes humeurs qui fonc au ventre. , Leur fuc elt bon à la difficulté d'vrine. Crareuas l'ordonne aux hydropiques au poids de deux oboles en vinaigre, & vne once & demie devin. Quant à Galien il dir, que la graine de Zuicfue faunage eft bonne pour donner à ceux qui A 6. des fongent de l'amour:8 que fo fuc ofte la maille des yeux, & efclarcir la veuë.& guerit lesbrufleures on . des yeux meflé auec du laiét de femme. Or il femble que ce que Theophrafte, Diofcoride, & Ga- lien appellent Argewa,Pline l'a traduit Cicarrices. Diofcoride adioufte en outre de plus que Theo- phrafte, à pos dmaucas , & Galien reës Jhkeduare, qui eft vne mefme chofe, à fçauoir les w/ceres Liu3.ch.22; des yeux;comme Paulus le declare,quand il dit: Tous viceres des yeux s'appellent bien v/ceresitou- tefois il y a des particulieres differences. Car vn vlcere ercux, eftroir, & net,eftanten la membrane cornée,s'appelle Bérevaen Grec,c'eft à dire, foffette. Mais fi l'vlcere eff plus large & qu'il ne foir pas fi profond, on l'appelle cieux, Arremon eft vn vlcere dans le rond de la prunelle, quitompreng aufli ce qui eft à l'entour , apparoiffant rouge au deflus de la prunelle de l'œil, 8c blanc au dedans: drinague s'appelle vn vicere fale, couuert decroufte, lequel voulant nettoyer, le plus fouuent les humeurs {ortent hors de l'œil. Veilà ce qu'en dit Paulus. Galien auflitraictant des medicamens Liu. As dons compofez pour!les yeux , dit dAdreu®epo dypaPéddoer , rpès naduala 3 ce que Ruel, qui a tra- Ge. duic Diofcoride, & ceux qui onttraduit Galien, ontinterpreté, dufliones , c'eft à dire érwflewres, ayans, commejeftime, fuiuy Pline, lequelcomme il eft aifé à voir au pañlage allegué cy-déflus, fembleauoir traduit ces mots de DiofcorideéyAuw', deyeue, & Jnnadous, nuées cicatrices G‘brufleu: res. Mais s'ils entendent cela des brufleures du feu , ou autrement, ilsfe trompent bien fort, Cor- Au meflieu, narius le traduit #z#ffiones , adiouftant qu'ilne fçait pas bonnement comment c’'eft qu'on pourroit nommer autrement en Latin cette forte d’vlcere.Scribonius en vn collyre qu'ilappelle Pfrratinum, les appelle fimplement viéiones. L'autheur de l'Introduétion en la medecine attribuée à Galien dit que dAnavua, c'eft quand l4-petire peau de deflus l'œil eft vlcerée pat brufleure, & quela playe, eft va peu profonde , à caufe de la grande defluxion des humeurs ; tellement qu'on peutappellef ce mal swifio aflez proprement en Latin. Du Pourprer, CHAP. XL E Pourpier s'appelle eh Grec dvdéxm:en Latin Portulacaien ArabeBakleächa, Les nor ou Bachele nlbanica:en FräçoisPourpier, Porchaille8c Porcelaine:en Italien Por- cellana,Porcellachia,& Porcellina:en Efpagnol Verdolagu,& Baldroegasen AE lemand Bwrizelkraur. M s'en treuue trois efpecessà fçauoir la cu/rinée la faaua- Les efpecess ge,@ lamarine, Quant à la culrinée elle fait es tiges groffes,grafles;rondes,lif- La formes fes,efleuées,qui tirent vn peu fur la couleur baye.Ses fucilles font groffes,graf- de | fes,larges, & longues, rondes au bout,reluifantes comme celles de la Reprife, d'vn cofté, & blancheaftres par le dos. Ses fleurs font petites , faunes; où pafles, quafi au bout des tiges. Sa graine eft menuë ,noire ,enferréeen des perites couperes rondes, & vertes. Elle fair plu- is racines tendres & cheucluës,. Le Pourpier fannage ; qui croïft de foy-mefme aux laïrdins;, QQ, 4 aux + 464 LiureV. del'Fiftoire des Plantes, Pourpier cultiné. Pourpier Jaïnage. NA © VD D SEAL nr TE RD | be SCD . ÿ DIT PUISE Sr a 4! v Ét KA te \\ 7 ( dus NU NON | (a { v AT ARU f Va N aux Vignes; & autres lieux ; a les tiges rondes,grafles,& groffes: mais plustendres moindres & plus rouges, trainans par terre : les fueilles moindres & pluslongues, que la cyltinée. Quant au demeu- sue 2. rantelles fontfemblables.Matthiol met encor vne zsrre e fpecede fannage;trainant par terre,ayant chapauy, J6s fueilles fort minces, & en grand nombre. Ces efpeces de Pourpier {ont pleines d'vn fuc afpre &aigre. Or puis qu'il eft certain , que c'eft icy la vraye defcription de l'vn & de l’autre Powrpier, tant parle refmoignage des plus doétes Simpliciftes | qu’auffi parce qui s'en voir à l'œil, ilappert Liv.2.ch.s6. que le chapitre du Pourpier faunage de Diofcoride a efté mal à propos conioint par quelque autre que Diofcoride, 4 chapitre du Pourpier culiiné;aux communs exemplaires. Ruel auffi & Marchiol femblent auoir efté de la mefme opinion : d'autant que Matthiol en l’vne & en l’autre Edition de fes Commentaires en a du tout retranché ce chapitre : & quequelqu'vneftant trompé par l'affi- Au chap. de Nité des noms, l'y a rapporté du quatriefme liure fans OR confideration. Car voyant que k loubarb. Diofcorideauoit conioinr les autres herbes porageres auec les fauuages de mefme efpece, & qu'il defcrinoit 24 quarriefine liure lavroifiefme efpece de loubarbe,appellé par aucuns Pourpier [aunage: & que Pline auffi la nommoir ainfi, la defcriuant quafi auec les mefmesmots de Diofcoride, ayant efté trompé par ce moyen, il a adioufté celte defcription À celle du ur4y Poyrpier ; comme fi cefte , efpece de Toubarbe cftoir vne efhece de Pourpier, qui peuteftre comparéeau Posrpier commun des Liu.4. ch. de Jardins , quiceft bon à manger ; au lieu que cefte là-eft chaude, acre, & cauftique, comme dit Dio- la Toubab, fo tide , &c celle des Jardins eft froide & humide, laquelle nous man geons communement en cfté toute crue és falades. Que fi ainfñ eftoic, il faudroit auñfi raporter icy l'autre efpece de loubarbe Liu. 2. chap. appellée Té/ephion ; d'autant que, comme dit Diofcoride, elle a les fueilles , & la tige comme le deni Poyypiers & que Galien mefme cfcriten fes commentaires fur Hippocrate, qu'on l'appelle Powrpier En l'hift.des /awrage. Les autres, comme Fuchfe & Lacuna, tiennent bien‘ce chapitre pour eftre vrayement de Plantméveca mon évra, &cc. C et à diresLes-chofes qu'on pele € qu'on mange crues. Parquoyau paffage de Paulus cy deflus alle- guc, on peut aufli bien lire œæxrss,que œofiusc. Au refte il y a deux fortes d'Endine ;\'vne fannage, 1‘ fpeces. ë l'aucre culrinée. Quant à la fauvage il y ena de deux forres , dont l'vne s'appelle Picris , &: Cicho- rioni l'autre a les fucilles larges, & eft meilleure à manger que la cultiuée. Quant à celle des Tardins, il ÿ en a de deux fortes ; l'vne a les fucilles larges , &c retire à la Laïétue; l'autre a la fucille eftroite, & eft amere. Voila les c/peces d'Endine , que Diofcoride mer, felon l'opinion des doétes S: mplici- Liwt.cr2s ftes, & principalement de Matthiol , lequel voyant le chapitre de /’Endine fort corrompu en Diof- coride , a corrigé fur Oribaze: & fur des exemplaires efcrirs à la main , diftiiguanc les cfpeces des Endines comme s'enfuit fur le texte de Diofcoride : 7/ y à deux fortes d'Endiue; l'une eSl Jauvage, & l'autre croifl aux lardins. Quant à la fannage:il y en à suffi de deux fortes l'une qu'on appelle Picris,e Cichorées l'autre qu'on feme a les fuerlles larges,de meilleur cofl que celle des Iardins.Il y à aulfi deux fortes de celle des Iardinssl'une à les fueilles larges refemblant à la Laiffucs "autre à Les fieilles eStroi- ces, @ St amere an gouff. Ce qui s'accorde, dit-il , auec ce que Serapion en efcrit, lequel fuyuanr Dicfcoride meraurant d'e/peces de Cichorée [auuage , que de la cultinée. Car fi l'Endine cultinée eft diametralementoppofée à la /aurage,qui croift de foy-mefine,comment eft ce que l'on ponrra bon- nement diftinguer /'Endiuc fanæage,pour dire qu'il y en aic vne qui s'appelle Pécris,ou Cichorées & l'autre culrinée? Or pat l'Endine fauuage cultinée, Matthiol entéd celle que l'on plante pour l'appri- uoifer,comme l'on fait ordinairement aux lardins.aufli bien comme des Raifforts fauuages,des Ar- tichauds & des Afperges. Ainfi Theophrafte ayanr appoié ra dyenoynle mis y emoy# vue, c'eft à dire, Liure 2. des celles qui ne Jon pas cultindes,aux cultinéessoppofe puisapres re fusea wie dypias,en Guoy il yauroie 4-15: de l'equiuaque,veu qu'il femble que ys0oys4re,8c nucez, loir vne mefme chofescommeauffi,ye'- gare, & dyeresf ce n'eltoir qu'il y a pluficurs plâtes priuces qu'on ne cultiue pointicomme aufli des atbres,lefquels cftans domeftiques , ont des maiftres nonchalans; & au contraire on en cultiue des fauuages pour les appriuoifer,côme il a efté dit.On pourroirbien lire aufli ce paflage en cefte forte: Il y a des Endiues fanuages,@ d'autres qui viennent aux Tardins: Quant aux faunages il y 0 » de deux fortes l'une qu'on appelle Picris @: Cichorion : l'autre 4 les fucilles larges qui eff meilleure à F'eflomac que celle des Iardins:De celle des Tardins il y en à auffi deux fortes, rc. Oribaze n'en met que trois for- tes, fi le traducteut l’a traduit au vray, comeil luy a efté aifé:7/y 4 de l'Endine fauuage, & de la cul- tinte:la [auuage s'appelle Picris,on Cichorée,qui à les fueilles plus larges, 7 de meilleur gouffque ce lle des Iardins. Quant à celle des Iardins.il yen à de deux fortes, dont l'une retire mieux à la Laïfucicr à L , | les fueilles larges,qui ont quelquepen d'amertume;l'autre a les Endiue large fneille cultiuée. fueilles plus eftroites & ef} amere.Cornarius a auf fayuy ce- {te leçon. Il ya;dit-il, deux fortes d'Endine; dont la fauvage, À SE qu'o appelle Pscris,& Cichorio,ales fucilles plus larges, & eft de meilleure pour l’eftomac , (car il lit Louayuréez , & non Lumuoréez) que celle des Jardins, de laquelle ily en a auffi deuxefpeces.Quätà la Cichorée faunagedir Pline,ily en aqui l’appelléc Ambugialaux exéplaires corrects il ya Awbwbeix, Liwso.ch.s, comeauflien Celfe)les Egyptiens l'appellét Cichorix.Theo- phrafte l'appel xixapn, 82 “ya. Ainfi quand Horace dit: Me Cichores, lenefque malus,cc. Il met Cichorez au nombre plurier, venant du fingulicr xx0- pee. Les Apothicaires l'appellent aujourd’huy Cichores fil- seffris: en François Cichorée fausage. L'Endine cultiuée, qui a les fucilles larges s'appelle communement Esdiuia , qui DRE vient du mot corrompu Z###bumien François Endine,ou Ci- chorée de Iardin.L'Endiue cultinée,qui a les fueilles cftroires, eft appellé par les modernes Scariol, du mot Serss corrutm- pu:en François Scariole.Les Apothicaires appellét bien aufñ Jvne & l'autre Scariola:mais fans raifon, veu que le nom de la perite Seris ne conuient pas bien auec /’Endine. Pline ap- Aumeflieg N delle l'Endine cultinée Seris ; à {çauoir la moindre, quia les | D ù QIIN fucilles plus pleines de veines.Vn peu apres il'appelle Serés, | de, | | (RQ van la faunnze que la cultinée. Touchät l'Endine quiretire à ie at \ à 7) la Laictue, il y en a de-deux fortes , dont la faunage ef la AUTEUR ff . meilleure , &cc. L'Endine large fueille cultinée à les fugilles grandes, longues, larges, verres-blancheaftres,vuies, quire- IC tirens Marth. {ur le liure 2. dc Diofc,c.125, Lecembps, 468 Liure V.del'Hifoire des Plantes, tirent affez bien à certaine forte de Laïdtue. Sa rigeeft haute & cannelée, auec plufieurs branches. Ses fleurs fonc belles,bleuës,quelquefois blanchesimais rarement.S4 graine eft blanche. Sa racine cf longue & blanche.Les Apothicaires,ainfi que dit Lobel;l'appellent £ndinia,8c Scariola.L'Endine Endine à la fueille effroite cultinée Endine àlafueilleeftroitecultiuce. de Matthrol. De Dodon. u| = Le 5 NI | PEN MIE ml TE AR None cultinee de Matthiol : Serrs cultinee de Lobel. NZ NZ AS dinsfa fueille approche fort de celle de l'Endiue large fueil- le cultinée.Sa racine eft longue, cheueluë. Sesfueilles lon- gues,& larges.Sa tige eft grande, pleine de branches garnies de belles fleurs bleues,& rarement blanches. Pena & Lobel la prennent pour la Scariole | ou Cichorée cultinée. Quant l'Endine à la fucille effroite [auvage', que Lobelappelle cz. chorée [aunage,elle a les fucilles longues. fort frangées à l'en- tour,eftroites, afpres 8 ameres ; pour cefte caufe auffi l'a on appellée Picris Pena & Lobell'appellent Cichorée faunage,8z Ambubeia.Onadioufte encor vne troificfme forte d'Endine, furnommée Crefhue , laquelle on mange volonriers en fala- de, laquelle à la plante fort groflé &r fueillue ; les fueilles grandes, crefpées & frangées tout à l'entour ; la tige plus grande, plus grofle, & plus cendre queles aurres,aufquelles elle refemble quant au refte. Au demeurant les Exdines Aeu- riflent au milieu de l'efté, puis font la graine.Les Jardiniers les couurent dans les Iardins auec de terre ou de fable au commencement de l'hyuer ; parce moyen elles deuiennent tendres & fort blanches, & fe gardent tout l'hyuer , ayans apris cela de nature, voyant fouuent la Cichorée jaunage em- my les champs couuerte de fable ou de terre par l'inonda- tion des eaux, deuenir forttendre & blanche, & perdre toute fonamertume. Or ecfte herbe a plufeurs,& grandes vtilitez MN Ÿ xS FIN Des Endiues, Chap.XII. 469 Endine [auuage à la fucille effroite,de Maitb. *. Endiue crefhée. NL. UD A} RS NZ NE AS } CAS SN! if (2 y Cu ] j | #. (2 A Ÿ { VE SF je É ù f Ÿ ) LD V4 \ è ÿL, NE y ST < LISE r À S 2 PF y IN Le é LE D ; ; 5 me. LU AAA dP Un ' ss il ,, NS /ÀÈ 4 NS (6.4) gi È ». AD NN le UN f TA 0 AN \ “En. FI 1T 4 is } DA\ ; vrilitez. L'vne& l’autre Cichorée dit Diofcoride, refroidir & eft aftringeanre, & fort profitable à Ds - l'eftomac. Elle referre le ventre, fi on la mange auec du vinaigreeftant cuite. Les /anvages font ment cp les meilleures pour l'eftomac : car elles éppaifent l'ardeur d'iceluy & le fortifienc , fi on en mange. IL 74%. eft bon de les appliquer en liniment ou feules , ou auec de griotte feche ,aux deffauts de cœur pro- uenans de l'orifice de l'eftomac mal difpofé. Elles font bonnes aux gouttes des pieds , &à l'inflam- marion des yeux. L’herbe appliquée en liniment auec fa racine gucrit les piqueures des fcorpions. Leur fuc incorporé auec Cerufe & vinaigre cft propre pour appliquer en liniment, quand il eft befoin de refroidir. L'vne & l’autre Cichorée , dit Pline, eft fort bonne à l'eftomac, principalement Hu206h.8. quand il eft chargé d’humeuts. Mangées en falade auec du vinaigre elles rafraichiflent , ou bien cftans appliquées. Mefme elles refoluenc d’autres maladies que celles de l'eftomac. Les racines des Cichorées [auuages prinfes auec griotte feche font bonnes à l’eftomac. Reduitcsen liniment. & ap- pliquées auec vinaigre fur le tetin gauche, ellés font bonnes aux foiblefles de cœur, ou foi de l'orifice de l'eftomac. En fomme toutesles Cichorées {ont bonnes prinfes en breuuage de deux iours l'vn , pour les goutteux, pour. ceux qui crachent le fang , & pour le flux de fperme ou femen- ce genitale. Mais parlant des Erdines & de la Cichorée : L'Endiue,dit-il,a de grandes proprietez.Son fuc appliqué auec vinaigre & huile rofat appaife la douleur de tefte. Prins en breuuage auec du vin il eft bon au foye , & à la veffie : on l’applique aufli aux chaudes defluxions des veux. Er vn peuapres : La Cichorée fauuage rafraichit, fi on en mange. Elleeft bonne aux apoltumes eftant ap- pliquée deffus. Sa decoction lafche le ventre, & eft proffitable au foye, aux reins , & à l'eftomac. Vn peu apres il dit, que plufieurs l'appellent Ghreffos, lesautres Pancration, pouce qu'elle ef fort finguliere à la fanté de l'homme. Galien dir que ’Endine eft vne herbe amere, principalement la Etre. s.des fauuage que quelques vns pour cetre caufe appellent Picriss 8 d'autres Cichorion. L'yne & l'autre do ceftfeche & froide aufecond degré. La cultinée refroidit encor plus que la fauuage 5 mais fagran- de humidité empefche la ficcité. Toutes deux auffi font aftringeantes. Et en vn autre endroit ; Ho ad L'Endiue,@ Cichorée font bonnes à manger: car nos païfans les mangenr crues &z cuites. Erafiftrate chap.s, aufli s'en {ert pour guerir les maladies d'autour du ventre. Ces herbes font froides & ameres , & quelque peu aftringeantes , pour raifon defquelles qualirez elles font bonnes aux intemperatures chaudes du foye: car outre ce qu'elles le rafraichiflent mediocremenr, elles le fortifient pour rai- fon de leuraftriétion ; & mondifient les bouts des veines du creux du foye , quirefpondent à ceux du defflus d'iceluy. Ettoutefois elles n'ofencent point ceux qui font de remperature froide, come me font les chofes, qui font humides & froides fans aucune aftriétion , ou amertume. Or la fub- . flance deces herbes aide auffi grandement au foye , encor que fon intemperie ne foit pointaccoms pagnée d’humeurs , ny d'aquofitez corrompues ; & qu'elle foit feule on accompagnée de quelque humeur que ce foir. Car eftans meflées auec miel elles euacuent l'humidité par l'vrine, Mefme fi Tome premier, k RKR on : : M on f dE 470 LiureV.delHiftoire des Plantes, en les prend en breuuage feches & puluerizées , elles font mefme operation. Leur decoërion auf - _ prinfe en breuuage eftde grande vtilitée. Que sil n'y a de l'intemperie chaude au foye, 8 qu'il foir oppilé en quelque façon ,elles y font fingulieres prinfes auec de vin blanc delicat, y adiou-« flanc des chofes qui prouoquentl'vrine. Leur fuc auf eff fort bon, rant fec que frais , &: mefme l'herbe fccnée & pilée prinfe en breuuage auec du vin, & leur décoction femblablemenr. Voilà" ce qu'en dit Galien: Or Matchiol reprend aigremenr la pareffe & l'ignorance dangereufe de plu- fieurs Apothicaires, lefquels ayans d'Endine largefueille, qui retire à la Lai£tuc, &eft la vraye £s- dive, comme nous auons dit, par tous les Tardins, & force Cichorée emmy les champs: toutefois au lieu d'icelles ils vfent de l'herbe d'Efparuier quelquefois,ou bien de la Laïétue fauuage,de laquelle nous auons traitté cy deflus, qui eft pleine de fuc blanc comme de lait, 8 tirent de l’eau auec des: alembics de plemb , & l’appellent fauflement +44 d’Endinex: car combien que ces deux plantes foient refrigeratiues ; coucefois elles n'ont aucune faculté qui foit grandement propre au foye : & mefime leur fuc blanc comme lait , fur tout lors qu’elles en font pleines , a des parties fi chaudes, qu'il pique & brufle la langue , & d’autres, parlefquelles il fait ant dormir , que plufieurs, comme Liu. 130, Diofcoride le refmoigne , en meflentauec le Meconion. Mais Lobel & Pena contredifent fort & ferme à Matchiol, ne recognoiffans point fa Laitue fauuage: car ils difent, que c'eft vne efpece d'Endiue cultiuée de Diofcoride, quieft amere,& a les fucilles eftroites , comme nousauons dit 44 chapitre de La Laittie. Er que nos predecefleurs ont eu raifon d'en vfer pour l’Endine ; d'autant qu'elle ne nuit point par fa chaleur immoderée, ny par fon amertume, laquelle ne prouienc pas de chaleur , ou pour le moinsn'eft pas chaude: comme aufli nous ne difons pas quel'Opion, le Me- conion, & le Pauot;la Laiétue,la Mandragore & autres chofes femblables foientchaudes, pource qu’elles fontameres, veu qu'au contraire elles font grandement froides. A bon droit donc nofdits anceftres eflans tres doétes, combien qu'ils fuffent barbares, fe fondans fur la raifon & fur l'expe- rience en ont meflé en la compoñition des fyrops , & en onttiré de l'eau par l'alembic, pour auoir treuué par effect, que fon eau, fa decottion, & fon fuc eftoient excellens pour l'intemperie & pour l’apilation du foye , & des premieres veines , & pour mettre en infufon le Rhubarbe, &au- très medicamens femblables. Car ayant vne humidité fubtile auec peu d’excrement, & eftant amere, clle mondifñie, & ouure mieux, & penetre aufli mieux dans ce que l'on met en infufon dansicelle. Diofcoride donc a eu raifon de dire, que les Endines [aunages eftoient meilleures pour l'eftomac, appaifans fa chaleur, &z le fortifiant, fi on en mange. Mefme qu'elles feruent cftans ap- Sur te chap. pliquées par dehors. Oril y a deux autres plantes que Marthiol met au nombre des Cichorées,dont 22. ç.du 2.liu, aucuns appellent la premiere Zacintha, pour raifon de l’Ifle de Diofcor, = ; : : - k HSE Ê u ù Fe É Zacinthe au Cichorée verrucaire. Zacinthe où il croift: mais luy l'appelle Crchorium verru- es, ns carinm, Cichorée aux verrues, à caufe de fa proprieré. Cette ; NS planteala racine commeles Réponces, noiraftre, auec plu- ] F … ficurs cheuelures à l'enrour ; les fueilles comme celles de > “la Cichorée ; mais vn peu plus afpres ; les tiges d’vne coudée, " & quelquefois plus , menuës & quelque peu afpres , à la ci me defquelles il y a des fleurs jaunes, comme celles des Cz- , “horées, apres lefquelles il y vient vne graine noire en façon & de bouton, cannelée cout du long comme vn Melon. Cetre herbe eft miraculeufe pour faire perdre les verrues : car Matchiol afleure , qu'aucuns ayans les mains toutes garnies de verrues en ont efté gueris pour auoir feulement vne fois mangé de cette herbe en falade. Sa graine auff fair le mef=« me effect, fi ceux qui ont des vetrües en prennent trois P iours durant au poids d'vne dragme à chafque fois, quand Ne ils fe vont coucher. Ce que Matthiol recognoitauoir apris if de Frarçois Calzolaire Apothicaire à Verone , qui luy en- uoya la plante auec vn memoire de fes vertus 8 proprietez. Pena l'appelle Chondrilla, où Cichorée fanuage:8c dit qu'il en À croift en Italie auffi bien qu'en l'Ifle dé Zacinthe, Toute-" fois il dir, qu’il n'eft pas vray que pour en manger vne fois, elle face perdre les verrues : ouy bien en Les en frortant, N comme il eft certain, ce qu'elle a de commun auec plufieurs Pi f ag SS F4 SES V1 £ RON L- IS” Ç \N autres, lefquelles par leur fuc bruflent & deflechent les ra 4 A IN Ne cines des verrues. Quantà la feconde efpece, qui a efté CPR CN N apporréede Conftantinople, Matthiol, dit, qu'Auger de Busbcke la luy énuoya de Vienne ; & qu'elle a plufeurs racines pendantescomme en l'Afphodew “à ë E 2? : . LA le, quaf faites en façon des gouffes de Raifforts, laquelle il n’a fallu oublier pour fa nouueauré: Ce ncantmoins Pena ne la tient pas pour nouuelle, l'appellant Des de Lion de Montpcelier ; & Ke : qui - DesEndiues, Chap.XIIL_ 471 Perracaire, ou I. efpece de Laïtteron. NS Ÿ S NS LS Ÿ UK \ D ul | < DAT Cichorée de Conflantinople, de Matthiol. } Ja D 2 NW a (nl a NS = ÎLE té & AA SS a LE qu'il en croift emmy les prés de Sienne , de Tofcane , de la cofte de Gennes, de Prouence & de . Narbonne en grande abondance. Lobelauffi l'appelle Der de Lion de ceux de Montpelier.eftimant ue c'eft celle efpece de Laitteron,que Diofcoride ditauoir des petits Oignons,ou bulbes, comme les Afphodeles, Au refte Dalechamp adioufte encor vne autre e fhece rare de Cichorée;qui a la ra- cine bulbeufe,de laquelle nous traitterons entre les plantes maritimes.Outreplus Myconus Mede- Cichorée aux Efcrouëlles, de Myconius. ; 2 7, rs ZA LS CZ SE Te LL ETS. SLT ee Te LE ES SEE Re rar Z Le IE BE Se 2 NE nor A Tome premier. cin tres-doëte de Barcellone nous en a enuoyé vne autre ef- pece bien auf rare que la precedente, à laquelle elle retire aucunement, &a vne merueilleute vertu. Il l'appelle Ci- chorinm flrumofum, c'eft à dire, Cichcrée aux efcronëlles. Ce- fe herbe croift.és lieux ombrageux & fur les orces des champs emmy les buiffons,ayant les fucilles de la longueur de quatre doigts , & d’vn doigt de large, lifles, vertes, fans aucune denteleure à l’entour , qui font efleuées en quelque endroit plus qu’en l’autre inefgalement ; attachées chafcu- ne à vne queué, quelquefois en grand nombre, & quelque- fois en petit, dont les vnes font couchés fur la terre , & les autres fe tiennent debout. Icelles eftant broyées ren- dent vn fuc blanc comme laiét , mais peu , & font ameres comme celles du Laitteron. Sa fleur eft iaune,fortant de fa coupelle , comme ceile du Laitreron , & autres femblables, toute enuironnée au dedans & à l'entour de petites fueil- les jaunes, & attachée à vne queué, comme en la Dent de Lion , laquelle en fin fe refout en papillottes. Sa racine eft ! menuë , crainant à fleur de terre, fans y entrer fort auant. Au bout d’icelle il femble qu'il ycroiflecomme vne autre racine , quafi toute ronde, quelquefois blanche, & par fois rougeaftre , ayant par deflus vne peñu menuë, & au dedans vne chair blanche tres-amere. Ce Myconius afleure qu'il a veu par experience , que cefte racine eft excellente pour guerir les efcrouëlles , en continuant d'en prende pat l'efpace de quelques iours cinq ou fix auccdu miel. Mefme l'eau diftilée d'icelle fait le mefme effect; routefois elle n'eft pas de f grande efficace. Eftansauffi confes en miel RR 2 - elles 72 JLiure V.delHiftoiredes Plantes, clles y ferueñt grandement. C'eftpourquoy ledit Myconius a nommé de ce not de Cichorium frumof[um celte plante,pource que fa racine eff faite commeles glandes des efcrouëlles.& fer à les ouerirs& pour raifon de fes fucilles,qui font comme celles des Cichorées. Auñi à Barcclonne, à où il F C L S ? 2 +9 en croift en grande quantité, ils l'appellent Porcellanes, comme qui diroit,l'Herbe auxefcronelles. D'autres efbeces de Cichorée, CHAP. XI. trsebr, N appelle dit Theophrafte, herbes à mager, come la Cichorée,l'Aphaca, € LAUT. À Andryala,Hypocharis,Erigerd.Et en generaltoutes les fortes de Cichorées, à ainfi appelées pour la refemblance de leurs fueilles auec celles de vraye Ÿ Cichorée.Oril y en a qui ont non feulemérles fucillessmais auffi les ra- {\ laiét,8& bonnes à mäger, rant crues que cuites, lefquelles infques à pre- | fent ont efté obfcurement defcricres, 8c fans eftre diftinguées par leurs nomssrellement que pour cefte caufe plufieurs d'icelles font encor in- cogneuës. Voilà pourquoy Dalechamp les diflingue,& défcrit comme s'enfuit, fuyuant Theophrafte & Pline.Celles-cy donc font efpeces de Les roms, Cichorée, où d'Endines à{çauoir Picris, Apate, Aphaca, Apargia,Crepis,Hypocharis, Andryala,où Hedy- ne , Puois,Thefion,Corchorns. Quant à celle qui eft appellée en Grec Picris, que Gaza appelle en Latin f Amarago, Ceft vne herbe qui croift és lieux maigres & fablonneux , & eft pleine de laiét, ayantles fucilles come le Hicracion, fi ce n'eft qu'elles font moindres, plus rondes,couchécs par rerre,decou- leur cendrée, des petites tiges courtes , & la fleur faune,qui necraint point l'hyuer tantafpre foit il: car cefte place fleurir en ce réps là,encor qu’elle foit couuerte de ncige,& leschampsrous gelez : & Liure 7. de eft fiadonnée à fleurir,qu'elle n'eft quafi iamais fans fleurs. Tellemért que Theophrafte & Pline ont HS bien eu raifon de dire,qu'elle fleurifloit route l'année. Ce qui ne pouuanteftre dir de la Cichorée [an- uagesveu qu'elle perd fa fleur deuant lhyuer,ceux là fe trompent quieftiment qu'elle foit la Picris de Theophrafte. Elle a plulieurs racines menuës. Au refte toute la plance eff fi cres-amere , que l'Aloe . à grand peine le {çauroic eftre plus:aufli cft elle appelle Pferis, pour cefte caunfe. Toutefoisaucuns Liu. & 2. en mangent la faifans cuire comme la Cichorée. Pline dit qu'elle eft excellente pour faire tomber LE verrues. Matthiol, Dodon&Lobelen mettét le pourtrait fous le nom du petit Hieracion. Au de- 63.du 3, lin, Meurant pource que les Cichorées,felon l'opinion de Theophrafte,commencent à venir au comme- D Dia, cement du mois d’Auril , & que l’Apare,;que Gaza appelle Fraws en Latin, vienrencor plus tard, à iure 7, de U cines,&r' les fleurs femblables à la Cichorée , 8 en outre font pleines de » ht. chrx çauoir au mois de May, côme faitauffi cefte herbe,que Dodo & Lonicerusprennét pourle grand Liv.s.chi6. Laitteron,ainfi comme l'on voit tous lesanss Dalechamp pour cefte canfe tient, que c'eft 'LA4pate Picris de Dalechamp:Hieracion de Apate, de Das Maïthiol, 8 de Dodon. lechamp. EL CONTE ns é OUEST 4 D A @\ CA S \D7 4 Na AN S gel CAGANE à UK #1) LS f 0) à % TL AEJIN È LÉ CSA] À ESS h 9 : LRDNÈÈ A PR ur LAN" ce un À Drum pers de Theo < so, = Des Cichorées, Chap.XIV. 473 de Theophrafte. Elle croift le plus fouuent és terres grafles, & fur les leuées de terre, quelquefois ati auf emmy les bois , ayant la racine longue & blanche commela Cichorée, fort cheuelué par le | … haut; les fucilles longues, de couleur de blanc cendré, fort defcoupées , &:en grand nombre, tout touchant la terre; la tige eft d'vn pied & demy, & quelquefois plus haute, menuë & diuifce en plu- | fieurs petites branchettes, garnie de peu de fucilles ,auec plufieurs boutons ronds à la cime de Les ciges ; la fleur eft bleuë , quand elles s'efpannit comme celle de la Cichorée, mais moindre: au- -cunefois elleeftiaune , & d'autres fois elle eft baye , comme Dalechamp en a veu pres de Lionau : : 1 » . 9% ; / . dé bois appellé du Ferneau. Or Theophrafte met!” A4pare entre les herbes qu'il appelle JnyacDua, RAT .W c'eftà dire,g4iont leurs fueilles à rez la terre, pres de La racine; au lieu que Pline la metentre celles Liu. 1.016, qui ont latigefucillue.La Crepis, & l'Apate, dit-il,owr Leurs tiges fuenillues. Mais ie croy que Pline | s'efttrompé, pource qu'en Theophrafte /’Apate eft mife la derniere de celles qui font leurs fucilles pres dela racine. Ainfi il l'a coniointe auec la Crepis, que Theophrafte met pour la premiere de celles qui on la tige fucillue,comme fi elle eftoit de ce nombre.Quant à ’4phaca, Theophrafte dit, r' 45h00, … qu'elle bonrgeonne aux premiers pluyes qui viennent aptes l’'Equinoxe, & qu'elle fleurit des pre- RU de micres. Pline dit qu'elle commence à croiftre incôtinent apresl'Equinoxe.Mefme Theophralte dir, ne qu’elle eft fleurie en efté, & enhyuer, & venantà fecher vnefleurilen croift vneautre. Idicen ct 7. de outre , qu'elle eftamere, & n’eft pasbonneà manger; toutefois il la met au nombre des herbes ane que l'on mange. Or d'autant que ces marques conuiennent fort bien àcefteefpece de Cichorée Lu. « c. 7. … quiciticy pourtraite | Dalechampeltime que ce foit vrayement V'Aphaca. Toutefois Dodon la de es # prend pour l'Æedipndis, ou Cichorée iaune, autrement Piffentit. Elle eroift en lieux humides & ma- zelien. = : 2 - 2 Li refcageux, {ur le bord des foflez & des efgouts des eaux, ayant la racine d'vn pied de long, pleine 7717” Aphace de Da- | Apargra de Dalecamp:l.Hieracion lecharnp. moyen de Dodor. Dent à SISSF > de {ue blanc comme laict, cheueluë à la cime; les fucilles comme J’Endine Jaunage; mais plus lon- oues, & plus larges, d’efcoupées en façon de franges; la tige haute d'yne coudéc forrbranchue: LEA _ lafleur commecelle de l'Hedipnois auec des petits boutons. Quant a /’Apargin, Theophraîte la Ron met entre les plantes qui produifenr leurs fucilles à rez de verre, & d'autant que cefte plante icy l'hift. ch.s. peinte eft differente en cela d’auec les autres Cichorées , Dalechamp la prend pour l'Apargia : mais Liu.s.ch.14 Dodon l'appellepremiere efbece du petit Hicracion, comme aufli Lobel,qui l'appelle Héeracim à la , racine longu.Elle croift és lieux qui ne font pas culriuez, le long des prés &c des champs, & dans les si Fes A foffes!à l'encour dés pofleffions , & aufli lelong des chemins ayant plufieurs racines longues, ‘ blanches , greflesi les fueilles couchées fur lacerre, de couleur de vert-brun , longues & defcou- pées, comme celle du Piffenlir ; & plufieurs tiges, de la hauteur d'vne paume , brunes , nues, & liffés : la fleuriaune, compofée de plufeurs fueilles,qui Le refout en fin en papillottes. Au contraire Tome premier. ; 3 la 4 Pi 474 Liure V. de l'Hifioire des Plantes, La Crepis. Liu:7.ch.o. la Crepis, felon Theophrafte, a la tige fucillues 8 pource que la plante quieft icy peinte fous ce w nom, eft/de cefte façon , & que les Italiens retenans encorfon nom en partie, l'appellenr Crepo/a, & Terracrepola, pour celte caufe Dalechamp tient, que c’eft la vraye Crepis de Thcophrafte. Elle croift de foy-mefine fur les leuées de terre, à l'entour de Montpelier , & dans nos lardinsauffi y eftant femée. Elle a la racine comme l’Evdine , vnpeu cheueluë , blanche , & plufieurs tiges de la hauteur d’vne coudée, garnies de fueilles. Ses fucilles font comme celles de l'Endine : mais plus blanches & moins defcoupée, pleines de fué blanc comme lait , de bon goult , encor qu'elles Creprs de Dalechamp. L'Andtyala. Liute 7. de Phcb.r. En Fhift.des Piant.c.26 1 Liu. .ch.13. Le lien. Lajorme, 0 ES { VE 4, ut, Ÿ («| L'Hypocha- ris ! Liure 7. de TT" Phi, chrr. MS : Ejus.cherr. RUN «| La forrae. 1 Lelisn, Andryala grande de Dalcchamp. pillottes. Lobel prend pour le Terracrepola des lraliens , le Laitteron bleu, qui a les fucilles defcoupées comme la Cichorée fannage. Quand à l’Andryalz, Theoprafte la mer aufli 24 mombre des herbes qui font bonnes à manzer,@ des Ci-! chorées. Dalechamp tient que c'eff la plante que Fuchfe & Dodon nomment Sozchus dont il yen a de deux fortes;l'v- ne quicft plus grade,afpre & piquante; l'autre moindre,plus tendre, & fansaiguillons. L'vne & l'autre croift dans les Lirdins humides parmy les autres herbes, 8& aux verres ma- refcageufes , ayans laracine longue , iaunaftre, & fort ché- ueluë, les fucilles longues, larges, , defcoupées à l'entour, dont celles de la grande font piquantes, les autres non. La tige eft quarrée, creufe , & pleine de neudbs; la fleuriaune comme celle de ’Hedipnois : mais moindre, & qui fe refout en papillottes, commenceant à fortir au mois de luin , &G dure tout l'efté. Touchant /’Hypocheris, Theophrafte dir, que c'eft vne herbe plus life, plus bellle & plus douce, que n'eftla Chondrilla , laquelle ne vaut rien à manger ; & à là racine pleine d'vn fucacre. C'eft celle que nousauons fait icy pourtraire fuyuant l'opinion de Dalechamp. Gaza l'ap- pelle mal Porcellis. Elle a la fleur bleuë comme la Cichorées | pour cefte caufe Dod5 l'appelle Erdine,& Cichorée fauuage. Elle à les fucilles defcoupées comme la feconde efpece de Chondrille. Elle croiftés lieux garnis d'herbe, humides & non cultiuez , ayant la racine longue , blanche ; les fueilles cftroices, foient vn peu amcres. Sa fleur eft iaune & fe refour en pa- | Des Cichorées, Chap. XIV. ATS Hypochær 1 de Dalec bamp. H cdypnors de Dalechamp.ou P iffenlir. ap MATE ÿ 3 Al Ÿ \ & PK É \ <Æ: à 4 ) eftroites, longues, defcoupées à l’entout, pañles, & de couleur plaifante à l'œil; la tige de la hauteur d'vne coudée & branchue. Sa fleureft bleuë , & vient emmyJ'efté. On la mange cuire en falade, tiosrere, comme la Cichorée, & eft faine & de bon gout; non feulementaux Égyptiens , comme Pline efcrits nais auffi à d’autres ; principalementaux Grecs & Siciliens, qui mangent beaucoup d'herbes, dont F ue 1 nous ne tenons conte. Il y a, dit Pline, vne forte de Gichorée faunage , qu'aucuns appellent Hedyp- Marhiol fur #05. Les Apothicaires l'appéllent Roffrum porcimum , où Dent de Lion, ou Taraxacon, Où Dent de an chien: Iesautres Capar Monachi, Matchiol la prend pour 4phaca de Theophrafle, de laquellenous Au mef.lieu, venons detraitter. Auçuillaratient que c'eft la Chondrillade Galicn. Theophrafte ne fait aucune RE rs mention de l'Hediprois. Traguseftime que ce foit le Hieracion.Dodon la met pour /4 feconde efhece rafrme de Chondrillz. On l'appelle en François Piffenlit : en Allemand Pfnfienblar. Cefte plante fort au premier commencement du printemps dans les prés &terres herbues , au cimetieres , & emmy les hayes , ayant la racine quafi comme la Cichorée, pleine de fuc blanc comme laict : mais plus amere, iaunaftre par dehors, blanche par dedans, graile, longue & vn peu cheueluë. Ses fucilles pour la plus part font couchées fur la terre, refemblans à celle de la Cichorée longues , &e defcou- pées tout à l'entour , plus grafles & plus molles, ayans quelque peu de veines par deflous ;, qui … foncrougeaftres, & finiflans en façon d'vn fer de fleche , entre lefquelles il fort de longues queués, . rondes, lifles, rougeaftres & creufes, pleines de fuc comme de laict , au bout defquellesil y a de belles fleurs iaunes , garnies de pluficurs ran os de fucilles , lefquelles eftans rombées ily vient … desceftes de papillottes, (qui eft vne œuure de nature digne d’admiration ) lefquelles s'enuolent … cnlaireftans foufflées par le vent, & laiffenc le bouton, où elles eftoient attachées, tout nud,. : blanc & rond, refemblanr à la tefte d’yn Moine rafé : pour celte caufe aufli aucuns ont appellé ce- AR à - Île plante Teffe de Moine. Ellereferre l'eftomac defuoyé, comme dit Pline, & referre le ventre eflant 1: _ mangée crue, Elle fert auffi aux dyfenreries , principalement eftant cuite auec des Lentilles. Elle ft bonne tant crue que cuite aux conuulfions , & à ceux qui {ont rompus 8e àceux qui font affi- Le Thefio, gez du flux de {perme, Elle Rleuritau mois d'Auril. Oril y 4 VnG aufre plante femblable à cefte- Cÿ : mais moindre & plus noire, ayanr la racine pleine de fuc , comme celle que l'on appelle AMorfus diaboli. Dalechamp prend cefte plante pourle Thefion. Tragus l'a peinte pour l'Endive,& Leonice- Hu rus, pour la Laitue faunage. Elle croilt és lieux qui ne fonc pas cultiuez, parmy les pierres, & le long des murailles & mazures : en lieu froid & ombrageux ; ayant la racine courte, blanche, & cheueluë : la tige haute ,ronde, & branchue , garnie de petites fueilles faires en façon de langue: Mais celles du refte de la plante retirent à celles des Laictues, & ne font point defcoupées, Sa fleur eft iaune, & fe refout finalement en papillotres, comme celle du Sencçon. Sa graine eff noire. On | peut tirer vn fuc blanc comme lait de routes les parties de cefte plante’, lequel eft tres-amer. C'eft Liu&ch-z@ L À r { s = . , LES _ pourqüoy à mon aduis Pline met le 7: hefion apres la Picriss Car ayant parlé dela Pier il adicufte: RR 4 Le .ch.871 Liure ride di J'hE, Chirr- Liu.15. Lit. & chap 7.de l'hilt, l'mzoets. Lunt sir: 4,7.ch 92. A 476 LiureV. del'Hiftoire des Plantes, Th: fion de D alecharmp : Endiue Le Thefion eff pareillement amer:mais il purge le ventreiporce de Tracus. VE \ ù qu (| |HLG à NU aire ille faut broyer auec d'eau. Ce qu'ila prins de Theophra- fre qui dir ainfi:La racine du Thefion ef? amere au gonfl:Eflant broyée elle lafche le ventre. Athenée met la fleur du Thefon entre celles dont on faitdes bouquets, fuyuant l’authorité du Poëte Tymarchides. Au refte Theophrafte merle Coxcho- 145 au nombre des herbes qu'on mange, & des Cichorées,difant : qu'ileft en Prouerbe pour raifon de fon amertume: & que fa fücille refemble à celle du Bafilic. Pline le met entre les her- bes quiéroiffenrd’elles mefme , dont on mange en plufieurs lieux. En vn autre lieuil prend le Corchoraspour le Aourrom, duquel nous ne parlons point à prefent. Dalechamp eftime, que cefte plante que Tragus à defcrit 8 pourtrait fous le no de Myofotis,c'eft à dire, Oreille de fouris,foit lewray Corchorus: Car elle eftfort amere ; toutefoisil y en a qui la mangent eftant cuite. Elle croiftés forefts ombrageufes , & quelque- fois fur les vieilles murailles , qui ne font pas battues du So- leil ,ayant la racine courte, & fort cheuéluë, comme celle du Plantain , & hui où neuf fucilles conchées par deffus la terre , comme celles du grand Bafilic, denteléesà l'entour, & quelquefois tachetées de rouge pat deflus, & pour la plus part rougeaftres par deflous, & veluës. Sa tige eft d'vne coudée de long, ronde, graile & velué, fans aucune fucille, ny neuds. Sa Heur croift,au deflus de la tige &-des branches, jaune, & compofée de plufieurs rangs de fueilles, comme celle du Hieracion,qui {e refout finalement en papillottes.El- le fleurir en Iuin. Toute {a plante eft pleine d'vn fuc blanc comme lait. Or veu que Theophrafte dit, que le Corcho- Liv.21.c.32. yys a les fucilles comme le Bañilic, c’eft merueille, que Pline l'ayant peut eftre prins de quelque autre autheur , dit que le Corchorus eft vne herbe ayant les fucilles entortillées comme le Meurier. Toutefois quelques vns lifent, Ayant les fucilles tachées, comme de ius de LMeures, ce qui fe voit manifeftement par la defcriprion de cefte plante, Orilne faut pas oublier de dire, qu'il fort entreles fucilles de cefte plance cout aupres deterre là où la rige commence, vne certaine humeur comme faliue de la groffeur d'vne noix, ronde, laquelle auec le cemps fe couurant d'vn poil blanc, comme Corchorus de Dalechamp. Corchorus de Lobel. & XX AN MD y 1) SLA DA 2 7 Ca, DIT n GA GC s \ O67 NTTEX AXE é f , NA S7 SS De la Chondrille, Chap. XV. 477 de moififleute, refemble à vn rat. Au refte le Corchorus , felon Pline, eft fort bon aux parties hobles \ n Ë de dedans le corps, & à la pelade, & aux Lentilles de la peau du vifage & durefte du corps.Mefine iecreuue quilguerit promptement la rongne de labouine. Nicander auf dit, qu'ileit fingulier contre les morfures des ferpens , deuant qu'il fleuriffe. L'eau diftilée du Gorchorus, {elon Tragus,eft fort bonne contre routes fortes d'inflammarions interieures, & ardentes , du cœur.de l'eftomac, & du foye, rant prinfe en breuuage , qu'appliquée par dehors. Les Chirurgiens en font des breuuages pour ceux qui font bleflez au dedans, leur donrant à boire du vin où elle air efté cuite ; & l'appli- quans aufli par dehors. Son fuceft bon pour diftiler dans les oreïllés : car ilen ofte la douleur, & le cornemenr. Lobel a misle pourtrait d'vn autre Corchorus vout different àcefluy-cy, lequel aucuns appellent A0/ochia de Serapio, ayant les fucilles comme le Bafilic, en des tiges hautes d'vne pauine, où d'yne & demie 5 les Aeurs iaunes pres de leur queué , & la graine en des longues goufles, plus menus que celles de l’Afclepias. Ten Brancion Flamand l’auoit en des pots pleins decerre, ayant eu la graine d'Efpagne , & la tenoit pour les Corchorus de Pline. De la (hondrille, CHAP. XP. FAN UC) ANA À Chondrille s'appelle en Grec garde iwien Latin Chordrilla. Pliné l'appelle Se PA US Chondrillon, & Chondrile : en Arabe Candaret, Candaron,ou Amiron.Aucuns, comme dit Diofcoride;l'appellent Cichorée ou Endine. I1y en a de deux fortes. La premiere a lavige, les fleurs, & la fucille, commela Cichorée ; pour cefte caufe aucuns ont dit,que c’eftoit vne efhece de Cichorée faunage, Toutefois elle eft en toutes fes parties plus menuë , ayant les fueilles, la tige, &lesficurs SRE moindres. En fespetices branches on treuucfouuent de la gomme femblable au Maftic, à la groffeur d'vne Feue. Er de fair , elle a prins fon nom de ce bouton , qui refemble au Maltic, ou bien à vn noyau d’encens que les Grecs nomment Choxdrus. Orcombien qu'elle foit plusamere, on ne laifle pas d'en manger aufli bien que dela Cichprée. Elle croift és lieux quine Chondrille L. de Matthiol. RS Chondrille 1 1. de Matihiol. (Tr44 fl & LÉ NE Paul Le a! IN HU il sl] Des 7 nt au ÿ a font pas cultiuéz , & fur le bord des foflez , & le long des chemins. 1] yen a encor vne autre forte qui porte vne fueille longue ,rongée à l'entour , & crainant par terre, ayant la cige pleine de fuc comme de laid ; la raëine menuë , ronde, vnie, bien nourrie, iaunaftre , & pleine de fuc. Et pourec que toute la plante , 8 principalement la racine eft pleine de lai, ils l'appellenc en Tofcane Lar- zainolz, où les païfans du païs la mangent en lieu de Cichorée. Elle croilt és terres grafles , &z culti- uces. Il croiftauffi pamy les champs cultiuez & fur les mortes de terre releuces, vne fécoñde efpece de Chondrille de Diofcoride, qui a la racine ronde, affez grofle, life, goire ou brune, de la Es & groffeur Liuit 1,c.34 Les Wertus. Liu.r.ch.s2 Les noms. Liu, & c.#2. Liu,2.c.126, Tesefbece. lioicor.au me, ljeu, La forme. Le bé. Zesvert. pio{cor, au “meflièu. 478 Liure V. de l'Hifloire des Plantes, Seconde efpece de Chondrille de. Dioftoride. Autre efpece de Chondrille de Diofcortde. AN groffeur d'vn doigt , quand elle eftgrande , de la longueur d’enuiron cinq doigts ou quelquefois huict, ayant au bas vne tefte comme vn Cignon , qui retire à vne chaftaigne , de laquelle il fort du fuc blanc comme de lait. Du haut de la racine il fort quafi toufiours trois tiges petites, auec des fueilles femblables à celles de la Dent de Chien, longues & menuës dont il y en a plufeurs qui font recourbées contre terre : Sa fleur eft iaune , ou blonde , femblable à celle de lOreillederar, laquelle fort parmy les fucilles, donc chafque fleur 3 fa queuë. Aux mefimes lieux que deflus, &z Chosdrille rare rouge de Lobel. parmy les champs pierreux , & fec il croift encor vne zwrre efbece de Chondrille, femblable à la precedente,quant à la ra- cine & aux fleurs: maisil y a de la difference feulement quant aux fueilles. Car cefte icy les a plus larges & plus groffes , & grifaftres , quafi de rnefme que celles de 'Holo- fbion , que nous auons veu à Montpelier. Or on doute fi cefte autre Chondrille rare, qui eft icy peinte , eft point celle que Lobelditauoir la fleur rouge. Les Flamans l'appellent Crupina, qui vient du mot Cruppem, c'eftadire Conler , pour- ce qu'en maniant {a graine celle s’efcoale desmains. Cefte petite plante croift en Tofcane, & en Syrie, &aux collines d'alentour de Narbonne, non guieres loin du mont Loup, laquelle doit eftre mife au nombre de Chordrilles. Ses tiges font de la hauteur d'vne paume , où d'vn pied & demy, pleines de iointures. Sa graine eft comme celle des Penfées, oudu Carthame fauuage, noire, polie, luifante & qui rom- be aifément.Au refte dela premiere efpece de Chondrille pilée auec fa racine , en y adiouftant du nel, on en faitdestro- chifques, lefquels meflez auec du Nittre gueriflencles viti- ligines. Sa gomme broyée auec de la Myrrhe, , & mife dans va linge de la groffeur d’vne oliue attire les fleurs des fem mes, & redreffe le poil mal arrangé. Ce que fait aufi fa raci- ne tendre, fi on pañle vne aiguille crempée en fon fuc par de dans le poil. Prinfe en breuuage auec du vinelleeft bonne contre la morfure des viperes. S4 decoëfion prinfe feule, ou auec du vin referre le ventre. Les fueilles de l’autre Chon- drille font bonnes pour faire meurir. Sonfuc redreffe le poil des # >” L n LA ul … + k- L : : S | er. à Chondrille,* Chap) De la Chondrille,. aap.X V. 170 des paupicres qui eft replic. Galien traittant de la Cichorée dit,que la Chordrille en eft vne efpcce, & qu'elle eft aftringeante. Il ditaufli, comme Diofcoride , qu'on l'appelle Cichorée, & qu'elle a … quafiles mefmes facultez, finon qu'elle eft plusamere, & defleche mieux. Toutefois en‘vn autre endroit il dir, qu'il y a vne herbe fauuage qui retire à la Laiétue, laquelle on appelle Chosdrife, qui monte tout auf toft, & et plus amere, ayant vn fuc vifqueux, & blanc, comme celuy des Tichy- - males; toutefois il n’eft pas acre comme celuy-là, & s'en fert on pour rallier le poil des paupieres, » Läou.il femble que Galien parle dela feconde efhece de Chondrille de Diofcoride. Iles faut done diftinguer felon Diofcoride, tant pour Les pouuoir recognoiftre , que de peur de faillit en s’en fer- … ant, combien que la faure ne fauroiteltre grande, pource que l’vne & l'autre font quaf de me - mes facultez. Plineconfond ces deux efpeces , &atribue à l'vne des efpeces tout ce que Diofco- ride dit de toutes les deux : Chordrillon,ou Chondrille, dit:il, a les fueilles comme l'Endiue,qai fem. blent eftre rongées à l’entour. Satige n’a pas vn pied de hauteur, & eft pleine d'vn fuc amer.Sa ra. … cine cftcommecelle des Feues ; quelquefois elle en a plufeurs. [ly vientcoutraupres de terre vne » chofe comme de Maltic , de la groffeur d'vne Feue, laquelle eftant appliquée fait venir les fleurs aux femmes, comme l'on dit:On la broye aucc fes racines,&c en fait on des trochifques,lkfquels on diceftre bons contre la morfure des ferpens. Ce qui eft vray femblable, d'autane qu'on dir aufi . qu'elle fait mourir les rats deschamps. 54 decoéfion faite en vin referre le ventre. Elle {ert auf en lieu de gomme pour tenir le poil des paupieresen bonne forme. Dorothée en fa poëfie dit, qu’elle eft bonne pour l'eftomac, & pour aider à la digeftion. Aucuns tiennent qu'elle eff contraire aux femmes,& aux Yeux, 8 qu'elle empefche les hommes d'engendrer. Luy mefmemerauffi la Chon- drille entreles herbes qu'on mange.Et en vnautre endroit il dit,que la Chondrille eft amere,& a vn fuc acre en la racine.Or l'Efclufe mer le pourtrai® d'vne zurre Chondrille,disät qu'elle a les fucilles larges, & defcoupées côme la Cichorée, du tourbläches, & couuertesd'vne bourre cfpefle,& mol- le ; entre lefquelles fort la tige haute d’vn pied,ou plus,ronde blanche,& ayant quelques branches, … & des fucilles moindres & plus eftroites , aufquelles , comme aufli aux petites branches il y a des grains iaunes attachez du fuc qui s’eftainfi prins & caillé. Au bout des branches il vint vne fleur jaune , qui ferefout en papillotes. Sa racine eftlongue, & noiraftre, de la groffeur du petit doier, Toutela planteeft blancheaftre, pleine d'vn fuc, lequel eftant feché deuient jaune, & eftacre. TI s'en treuue à l'entour de Salamanque, en lieux quine font pas cultiuez ; & aufli en plufieurs autres quartiers de l'Efpagne. Elle fleurit au mois d'Aouft , ou encor plus card. En quelques lieux de l'E - fpagne on l'appelle Terua di fanita Gayteria, & tiennent que fa decottion eft bonne pour ceux qui ont cfté mordus du chien enragé.L'Efclufe dit,qu'à fon aduis elle approche fort à la premiere efpece de Chondrille de Diofcoride.Lobel l'appelle Chordrilla verrucariasà caufe des boutons,où la £raine . Chondrillepremicre, de Chondrille en façon d ‘Offer vrfquenfe, : € Prna, PES CLASSES CSSS ESS mn H (rte) Ke W KR : D KV € L à Ki S CUT | vert y Al) Ë É Ÿ ns F s' ; % 1 F Mn à. | [NP À UE TU == TL \ Re fe j} ) } br < 24 à 10) PS IN h, A CR HN Ÿ Hh NÉE Ni ( ie 2 ÿ D LUN A 2: RE Tome premier. 484 Liure V. de l'Hiftoire des Plantes, Autre Laitteron lle, de Maïtthiol. plus fouuent rougeaftre; les fucilles defcoupées à l'entour par interualle ; comme celles des Cichorées. Celles du Laitteron afpre font crefpées , afpres, piquantes, & rougea- ftres Celles du 4f/e fonc liffes & fans aiguillons. À lacime des tiges il vient des fleurs iaunes , qui retirent à celles du Seneflon, & fe refoluenten papillotres. Ces Lairteronscroif fenc aux [ardins, & emmy lesterres & les Vignes. Diofco- ride dit , que tous deux rafraifchiflent, & font mediocre- -mentaftringeans. Ils fonc bons pour appliquer en l’ardeur de l'eftomac, & fur les inflammations, Leur{uc beu appaife les erofons de l'éftomac: il fait venir le lait aux femmes, & fert aux apoftumes du fondement & de la matrice, appliqué auec de la laine, Autant l'herbe comme la racine appliquée fert contre les piqueures des fcorpions. Or voicy ce que Galien dittouchantles facultez des Laitterons. Le Laitteron cftant grand eft efpineux : mais tandis qu'il eft vert & ten- dre, il eftbon à manger, comme les autres herbes fauuages que l'on mange. Son temperament eft aucunement meflé car il eft compofé d'vne fubftance aqueufe & terreftre, dont l'vne & l’autre eft quelque peu froide. lieft auf quelque peu aftringeanc, & foic qu’on l'applique en liniment, ow qu'on le mange, ilrefroidit manifeftement ; mais apres qu'il cft du toucfec, fon temperament deuient terreftre, & ac- quiert vn peu de chaleur, Or ilfaut encor adioufter ce que Pline en dit:Le Laitteren elt bon à manger:car Callimachus dit, qu'Hecale en feruit à Thefeus. 11 y en a du blanc & du noir, & tous les deux retirent à la Laidue, s'ils n'eftoient piquans. Leurs tiges font anguleufes , creufes , & d'vne coudée de haut ; lefquelles iettent vn lait blanc en les rompant. Celuy qui eft blanc comme lait, eft bon à ceux qui ne peuuent refpirer fans tenir la tefte droite, aufli bien que la Laiétue ( Cornarius adioufte ev fauffe , fayuant vi vicil exemplaire. ) Erafiftracus vient qu'il faic piffer la grauelle, & qu’en le mafchant il ofte lapuanteur de l'haleine. Son fuc chauffe en huile, &en vin blanc, prins au poids de quatre ou cingonces, eft bon pour faire deliurer vne femme qui eft en trauail d'enfant: mais il faut qu'elle fe promeine apres eftre deliurée. Onen prendaufien bouillon. La #ge du Laitteron cuite fait auoir beaucoup de laiét aux nourrifles, fi elles en mangent , & fair auoir bonne couleur aux enfans. Elle eft fingulie- re aux femmes qui fentent leur laiét cäiller. Son fuc eft bon aux oreilles, le diftilanc dedans. Ille Lelem. Au mef. lieu Leterrpera= anent, Cr les VETIHA IK D FF ge 4 éinre 8. des mn ÉNAN ë d Se dà, RUN LS 49 DÉC Liu.& C.22, Laitteron Dendroides, de Dalech. “ E 3... Fe Au meflieu. faut faire boire tout chaud au poids d'vne once & demie à ceux qui ne peuuent vriner que goutte à gouttes & y adiou- franc des pignons & de graine de Cocombre, ileft fingulier pour les erofions de l’eftemac. On lappliqueauffi aux apo- ftumes du fondement. Il eft bon d’en boite contre la pi. queure des ferpens &des fcorpions:mais il faut auffi appli- quer fa racine deflus. Cefte racine cuite auec huile en l'e- {corce d'vne Grenade eft vn fouuerain remede pour les ma- ladies des oreilles. Or tout cecy {e doit entendte du blanc. Cleomporus deffend de manger du noir, comme s'il engen droit des maladies:mais il ne deffend point de manger dw Laîtteron blanc. Agarocles auf dit, que le/#c du Laitteron eft bon pour ceux qui auroient beu du fang de Taureau.lls s'accordenr bien toutefois, que Je noir eft sefrigeratif,& que pour cefte caufe il le faut appliquer auec griorte feche: (car Cornarius dit qu'il faut lire ainfi.) Marthiol dit,qu'on mäâge les Laitteron en faladc'en Tofcane, & principalement leurs acines, pource qu'elles font tendres & douces,&c bonnes à manger.Le Laitteros cuiten vin gucrit les defluxions de l'e- fomac.Le laiéé qui fort de [es tigeselt bô pour ceux qui ont difficulté d’haleine , & pour lesafthmatiques. Diftilé dans Jes oreilles il guerir la douleur d'icelles, furrour eftanc cuir: auec huile en l'efcorce d'‘vne Grenade. Quanrau Laiftéron que Dalechamp appelle Derdroides, c'eft à dire, trand come va arbre;ilala racinegrofle & noïraltre,de laquelke il en fore ; plufieurs 1 DuSeneflon, Chap.X VII ABS … plufieurs petites : les tiges deux coudées de haut, & quelquefois plus , rondes , garnies de fueilles pliffées, ou deféoupéesaux bords par interualles, larges, retirans aflez bien à celles du Chefne, & | pleines de laict. Es tiges il n y a point de branches ; mais depuis le bas iufques à la ‘cime aflez pres de l'endroit d'où les fucilles fortent , pres de chafcune defdites fueilles il fort vne queuë , quipro- …duir pluficurs eurs jaunes, comme celles des zwtres Laitterons, ou des Laitfues,\efquelles en fin fe rcfolucnt en papillottes. C'eff la srofffefme efpece de Laitteron, dont nous auons dit,que Diofcoride faifoic mention à la fin du chapitre du Lastteron. Toutefois la traduction Latine de Diofcoride pourroit tenir les leéteurs en fufpens là où il y a; L'autre Laitteron,plus tepdre,comme un arbre,nyant Mes fueilles larges,lefquelles diuilent lasige branchuesau lieu que nous auons dit,que cefluy-cy ne fait point de branches, & que fa tige n'eft garnie que de fueilles & de fleurs. Mais le texte Grec efclar- cira ce doute ; loù il y a, 69 er © qyx Ov, 8 ù revDeoèr, derdcidns és, à mar iQun Gr: ra 7 Quna da ke ri æavra. Ce que Ruel cuft bien peu traduire plus fidelement comme s'enfuit, L’anre Lait- teron,quieft anffiplus tendre deuient commen arbre,@ à les fueslles plus larges, lefquelles diflinguent … la tige. Aurelte cette efpece de Laitteron croilt aux pentes des montagnes froides,parmy les pierres. Le lieu. 11 à les mefines vertus que les wvsres Laitterons. | 4 G d : | 5e | | E Seseffon s'appelle en Grec #e/yco8 , pource que {es leurs deuiennent blan- ze: vs ( z 4 Da Sencflon. CHAP. XVIII k S ches au printemps, comme les cheueux. Les Italiens le nominent Cardoncello; HN d'autres Spelliccio[a:les Efpagnols Bonuaron : les Allemans Creufzvuitz.Theo- dé phrafte a misle Sezeffon entre les herbes que l'on mange & entre les Cicho- Linge. V) rées. Luy & Diofcoride ne font mention que d'u Seneffon: mais les fcauans delhift. IN} Ce Herboriftes modernes en mettent p/u/cwrs efpeces, Aucuns prennent pour le Les efbeces. On grand Seneffon\ herbe qui eft appellée par aucuns Zacobwn,du nombre defquels … ct Marthiol en la feconde Edition de fes Commentaires fur Diofcoride. Outre lequel ils aiôu- surle 4. lin. tent Ie Seseffon maritime Dalechamp auf adioufte le Seseffon puant. Dodon en a defcrit #04 efpe- de ces ; à fçauoir le grand 8 le petir,qui fe refemblent,&le sroifiefme,qui alles fueilles longues & eftroi- Le tes, la tige graile, droite, rouge-brune, & couuerte comme d'vne laine molle; au deflus de laquelle il ya des fleurs iaunes-pafles, qui deuiennent blanches en s'ouurant. 11 prend ce Seneffom icy pour celuy de Theophrafte. Quant au Sezefor de Diofcoride, & des anciens, il a la racine d'vne coudée, Laforme, | rougeaftre , des fucilles defcoupées par les bords , comme celles de la Roquette ; mais moindres, qui s'entrefuiuent l’vne l'autre ; des fleurs jaunes, lefquelles eftanr ouuertes s'efuanoüiflent en papillottes. Sa racine ne fer à rien. Il croift par toutés Jardins, & aufli fur les murailles des vil- 2e ie. les, & fur les vicilles mazures. 11 eft vert tout le long de l'année , & Aeurit tous les mois. Pource aucuns l'appellent Marchiol au en Italien Fiore d'ogni mefe. Diofcoride dit, que les fueilles Fu HA & les fleurs du Sezeffon raffraichiflent ; parquoy enduites zeswer, | feules, ou auec vn peu de vin, elles gueriflent les inflamma- tions des genitoires, & du fondement. Auec manne d'en- cens elles font bonnes à toutes playes, & principalement à : celles des nerfs. Les papillottes des fleurs appliquées auec vinaigre font le mefme effet. Tourefois fi on les mange fraifches elles eftranglent la perfonne. Si on fait cuire toure la tige dans du vin cuit, & qu'on le boiue’, il guerit la dou» leur de l’eftemac prouenant des humeurs bilieufes. Galien Fu 6, des lip s K : Û traite fort breuement du Sexeffon , difant: Le Sen: fon à vre EN vertu meflérpar lemoyen de lagnelle il refroidir, dr re fout me- | V» diocrement. Pline allegue plufieurs & diuerfes opinions cou- Liwz5,c,13, chantle Seseffon, entre lefquelles il met aufli celle que nous . - venons de dire de Diofcoride : Le Seneffer , dit-il, s'appelle en Grec Erigeron : en Latin Sesetio. On dit que fi on defchaufle cette herbe tour à l'entour, fans fe feruir de fer pour ce faire, & que l'ayant arrachée on en touche trois | fois la dent qui fait mal, crachanc toufiouts en terre à Le _# NN : chafque fois qu'on l'aura touchée, puis qu'on laremette au | mefme lieu duquel on l'a atrachée , tellement qu'elle yreprenne, que iamais la dent'ne fera mal. — Cette herbe eft faire comme la Germandrée, & eft molle & rendre: fes tiges font rougeaftres. Les … Grecs l'appellentErigeros, pource qu'elle eftchenné au prinremps. Ses bourons fe diuifenr en Tome premier. £ ’ SS 3 plufieurs + Ÿ D: 486 Liure V. del Hiftoire des Plantes, Sencellan grand , 04 fleur de plufieurs parties, & iectent vec bourre par les fentes , comme Et bles. du S lagues de Euchfe. celle des Chardons. (Comarius dir, qu'il faut qu'il y ait ainfi AE ar au lieux qu'aux communsexemplaires il ya: S4 reste iette beau- & coup de bourre;comme celle desChardons, laquelle fort par Les fen- ‘en fes.) Auf Callimachus l'appelle Achantida, les autres Pappus. Qui plus eft les Grecs ne font pas d'accord touchant cette her- be : car les vnsdifent qu’elle a les fueilles comme la Roquette : les autres difent, qu'elles retirent à celles du Rouure, fi ceneft qu’elles font beaucoup plus petites. En outre ; les vns difent que fa racine ne fert à rien 3 les autres difent qu'elle eft bonne aux nérfs ; & d’autres ont opinion , qu'elle eftouffe ceux qui la prennent en breuuage. Dauantage, les vns ordonnent d'en prendre auec du vin pour la iaunifle , & contre tous les acci- dens de la vefie ; comme aufli du cœur, 87 du foye ; & tiennent qu'elle fai {ortir la grauelle des reins. Les autres ordonnent d'en prendre vne dragme auec de l'Oxymel apres s'eftre pro- mené , pour ceux qui font courmentez de la fciarique : & tien- nent auffi quelle eft excellente pour-les tranchées du ventre, en la prennant auec du vin cuit. Mefmeilyena , quila man- gent auec du vinaigre, eftimans qu’elle eft bonne aux parties inrerieures ; 8 à celt effect ils la fement en leurs lardins. Ilfe treuue aufli des autheurs,quien mettent vne féconde efbece,fans toutefois declarer quelle elle eft , & neanrmoins ils ordonnent d'en boire contre les morfures des ferpens , & que ceux qui font fubjets au haurmal en mangent. Quant à moy, ié mettray ce qu'on en a veu parexperience à Rome. Sa bourre piléeauec vn peu de Saffran & d'eau froide , eft fort propre aux chaudés . défluxions des yeux, eftantappliquée deflus. Rofticfauec vn grain de fel elle eff bonne pour l'appliquer fur les efcrotielles. Au refte ce n'eft pas en ce paffage Liu26sh.8, feulement que Plineen difcourt , felon ce qu'on ena veu l'éxperience à Rome : mais aufli vn peu apres, là où il dit: Le Seneffon incorporé auée poûdre d’encens, & auec du vin doux guericl'inflam- Chap 2. mation des genitoires. Eten vn aurre lieu : On applique le Sezeffon auec vinaigre pour appaifer les douleurs. Ce que Diofcoride dit vn peu diuerfement. Au furplus le Sezeffon grand, felon aucuns, 4. linte de Diofc. m ; st pe le SF.07 Herbes S. eft appellé communement par les Herboriftes , Herbe S.Ia- ques. Seneffe 5 grand, on fle urS.laques ques fleur de S.Laques,& Iacoban:en Iralien Cardoncello mag- de Mieka giore :em Allemand S. Jacobs blsom. aïles ciges longues, quelquefois d’vne coudée & demie , rougeaftres, cannelées Ko 7 A , & branchues: les fueilles defcoupées à l'entour, femblables M» > je la Camomille , & en fleftriffant fe refoluent en papillottes, à Au milieu d'icelles eft la graine, grife: fa racine eft blanche PAS UP Aouft. Il eftamer & aftringeant. En quoyilappert qu'il eft chaud &fec. Les Medecins modernes ont cogneu parex- RL perience , que cette herbe eftexcellente pour les playes , & Lis pour les entrailles : & qu’eftant appliquée fur les fiftules, Be elle les guerit, & lesempefche de croiftre : d’autres difenr, Ÿ quefi onfe gargarize aucc fon fuc, il guerit les inflamma- tions & apoftumes du gofier. Lobel en donne aufli le ® pourtraitsl'appellant Sezerio Iacoben. Quant au Seneffen ma- ARS rin, ou Iacoben marine de Dodon, nous entraitrerons eyfre QU Les Plantes maritimes. Touchant le Sereffon puant de Dale- | champ, il a la, racine longue d'vne paume, dure comme bois , tortue , noiraftre & cheueluë. Il a de fort belles fueil- les vertes-brunes , qui fortent en grand nombre , comme celles du Sereffon , fort brauement defcoupées , & de beau- coup plus belle façon que celles de la Branque vrfine, dont les peintres & fculpreurs font beaucoup de cas pour cé | a refpect, à Liu.r ch47 gs 1 PSN f î {?) + Delon, hab XVII 48 U SHENEIHON, ap: . 407 refpect, & fi graffés qu'il femble aduis qu'on les ait endui- tes de miel, repliées & fe rerenans fi forcenfembie, qu'il eft mal-aifé de les feparer , fi bien elles font coilées par le moyen de certe vifquofité là. Au refte elles fonc puantes, fentanscomme fait la grande Scrofulaire,ou l'Hicble;pour- ceailcfté appellé Par. Sa tige n'a pas plus d'vn pied de hauteur apparoiffant peu par deflus les fucilles , defquelles elle eft quafi toute cachée. Sa fleur eft inune, comme celle du Seneffon , & s'enuole aufli en papillottes,. Ancuns l'ap- pellent 4rmoife puante,pource que fes fueilles retirenc aucu- nement à l’Armoife. D'autres tiennent que c'eft la que- triefne efpece' de Sideritis,de laquelle Pine fait mention,la- Liu 25.chs quelle croit parmy les mazures,8c eft puanteeftant bioyée. Ii croift és lieux maigres , afpres, & froids. On fait grand cas de fon fuc pour les vlceres malins, Or Myconius nous a enuoyé dex autres efpeces de Seneffon, que nous auons fait pourtraire icy. Le premier eft vne herbe qui crôiff parmy les pierres, & eft branchue. Elle a la racine fort petite, mi- partie en d'autres plus petites, & plufieurs tiges rondes,du- res comme bois, blancheaftres , de la longueur d’vne pau- me, garnies de petites fucilles menués, comme celles du Rofmarin : mais elles font encor moindres, vertes par def- fus & blanches par deflous , lefquelles fortent le long de la tige par diffances inefgales, Au bour de chafcune des tiges il y vient deux ou trois, & quelquefois quatre petits bou- tons, qui font faits en façon d'vne pomme de pin, lefquels finalement s'en vont en papillottes. Ses fueilles broyées auec la main fentent comme le pin: mais eftans mafchées elles ont vn gouft aftringéant. Il appelle cette herbe Seeffon , pource qu'elle de- uient incontinent blanche comme les Seseffons. Toutefoisil femble, que ce foit pluftoft we ejpece de Stoechas citrine, de laquelle nous traitrerons en fon lieu. Quant à l'avire efpece, qui croïft parmy les Chefnes, pluftoft és lieux humides que fecs, quelquefois aufli parmy les prés, à la hauteur d'v- ne coudée ,elle a lesracines menuës , blanches, douces ; latige vn peu veluë , ronde, creufe, & remplie d'vne moüelle bourue, en laquelle il ya de petites fueilles veluës , dentelces à l'entonr, efpefles, 8: vn peu vertes, & rougeaftres pas doffous, quitaignent quelquefois les mains de couleur 2 AS Esfece de Sencffor [élon Myconis. Efpece de Seneflos, de Dodon. ER { pe 4 em h CT LE Q7 Sn EAN VE ci ÿ V4 «Ÿ ÿ / A88 Liure V.de l'HHiftoire des Plantes, e vin, Au fommet de la tige il y a des fleurs iaunes,qui s’en vont incontinenten papillottes. T'ou- te la plante à vn gouft d'eau , comme le Sezcflon commun. M femble que ce foi le Seseffor , duquel Pline parle au lieu cy deffus allegué, qui a les fucilles comme la Germandrée & molles, &les tiges LR ES rondes. Il croift {urles toiéts &: murailles. Dodonen vnautre endroit met vne zurre efpece de Se- pas +. Zeflon, lequel eft differenr du grand & petit deflufdits : car iba les fucilles plus grandes , auec des defcoupeures plus grandes, qui approchent fort des fueilles de la Cichorée. Ses tiges foncbran- chues, d'vn pied dehauteur , auec des fleurs jaunes à la cime, qui s’en vont en papillottes, comme celles du Sezeffon, auquelilrefemble quantaurefte, Cette herbe eft vn peu puante , dont aucuns l'appellent Cichorée puante. Et de fair, il la faut mettre, dir Dodon , au rang des Cichorées: carelle refembleà cette cfpece de Cichorée, que Theophrafte appelle 4phaca, fi ce n’eft-qu’elle ne fleuric . finomen efté, au lieu que /’Aphaca de Theophrafte fleurit tour le long de l'hyuer, & du printemps, Lobel' à mis le pourtrait de certe herbe ; fous le nom d’Erigeron tomentoum , c'eftà dire Seneffors bourru, pource qu'elle a les fueilles bourrues. Elle ctoift aux païs chauds, Dela Bugloffé ou Bourrache, CHAP. XIX. À Bugloffe, où Bourrache eft appellée en Grec BéyAaoser , & Béy2ws5s@v:en Latin Bw- Les #0oms. NZ IN Z : : NZ Euphrofinon, pource qu'elle caufe l'allegrefle, comme nous dirons. Les Arabes la nom- Li ment Lefer arthaur, ou Lefan althaur:leslraliens Borragine :les Efpagnols Borraiailes Allemans Bornefchr. Leonicerus, Manard, Ruel, Fuchfe, Tragus, Gordus, Marchiol, Marcel, Vir- gile, Dodon, Cornarius, Pena, & Lobel, & autres bien verfez en la cognoïflance des Simples, tiennent pour tout afleuré , que le Bwg/offon des anciens eft l'herbe que nous appellons commune- ment Bowrrache ; & non celle qu'on appelle Bug/offe ; dont les Apothicaires vfent à cous propos, & Liu4.e.124. Ce auec bon iugement &raifon. Car en premier lieu la defcriprion de Diofcoride, qu'il fait de fon Bugloffon, conuient en tout & par tout à noftre Bourrache : Le Bugloffun, dit-il, eff femblable au Botillon. Ses fucilles font conchées fur La terre, plus noires @ plus afpres , faîtes comme des langues de | beuf. Or qui fera celuy fi priué de ingement, qui ne iuge de premiere veuë, quela Bosrrache a les fueilles femblables au Boüillon ; mais plus noires & plus afpres ? De fait, ne voitonpas aufliles fueilles de la Bosrrache couchées par verre, faites comme des langues de Beuf, &ainfi afpres ? Au le) contraire la plante qu'on appelle communement , & fauflement Zugloffe , a les fueilles longues Dereruft. comme l'Echium , & non tant larges , qu'elles refemblent aux langues de beuf. Pour cette caufe chap. 40. Caron ordonne de couurif la fente des arbres entez d'vnefucille de Bgloffe, de peur que leau de la pluyen'’entre dedans, & entredeux de l’efcorce ; en quoyileft aifé à voir, qu'il a pluftoft en- tendu des fueilles de Zourrache , qui font larges & rondes , que celles de la Bugloffe commune , qui font longues & eftroires. Dauanrage les fueilles de la Bug/offe commune ne trainent pas parterre: mais font releuces contremont dés la racine , & ne refemblent en rien à celles du Boüillon. Eten outreelles font mediocrement veluës, molles, & blancheaftres, au lieu d’eftre noires, Ourrece Liure 2. des que deflus il y aletefmoignage d’Auicenne , lequel efcritainfi : La Langue de beuf ef? vne herbe caul,ch,436, ayant les fucilles larges comme l'Alimaru, & affres an toucher. Ses branches aulft font afbres comme les pieds des langoufles. Or il [e faut feruir de celle qui croill en Corafceri, qui les fueilles efpelfes, [er le deffus defanelles il y a des points qui font Les racines des ejbines & du poil qui fort dicelles. En quoy Auicenne a fi clairement defcrit noftre Bourrache , qu'il eft aifé à vn chafcun de cognoiltre que c’eft celle qu'il defcrit fous le nom de Langue de beuf, laquelle il defcrit-diligemment contre fa couftume , pouice que defa de fon tempsil y en auoit qui prennoient vne autre plante au lieu de la wraye Bugloffe. Ce qu'ilmonftre bien , quand il adioafte ; Celle qu'on treune en ce pas, on de laquelle les Médecins [e feruent , ef? pour la plus part vue efpece d'Almaru ; & n'eff pas la Langue vince med, de beaf, & n'a pas naffiles mefines vertus > faculteX. Voilà ce qu'en dit Auicenne. Apuléeauf# herb. dit, qu'en{la Bafilicae ils appellent la Bowrrache , Corrago, pource qu'elle fert merneilleufement aux accidens du cœur. Or il n’y a qu'vne lettre à changer de Corrago à Borrago. Ainfi donc, puis que nous auons clairement monftré , quenoftre Borrzgo, ou Bowrrache elt le Bugloffon desan- Mamhiol fr cienssil faudra que-les Medecins & Apothicaires, quand ils treuueront par cy apres Ja Bugloffe Diofc l'u.4. aux compoñirions des medicamens des anciens, fe feruent de la Bowrrache, & non de la Bugloffe FPE Comme, pour tirer les vrilicez des medicamens qu'ils pretendent. La Bourrache donceft celle que, Lobel appelle Bxgloffe à larges fueilles s 8& Anguillaral'appelle Lycopfis fauffement. Ellea les fueilles larges , longues & afpres , toutes pleines comme de petits boutons , garnis, d'aiguillons bien pi- La forme. quans , lefquéls rendent toute la plante rude 8 comme fi elle eftoit veluë. - Elle fait la tige haute d'vne coudée, & quelquefois plus, grafle , creufe, & rougeaftre , route pleine d'aiguillons , auec plufeurs perites branches. Ses fleurs fonc belles, faites en façon d’eftoile , bleuës, anec vne pointe La noire au milieu, Sa graine eft noire & rayée. Sa racine eft blanche, rendre, de la groffeur d'vn pos pouce , d’vn goufi douceaftre & vifqueux. Cordus fait mention d'vhe autre forte de Sowrraghe toute * De la Bugloffe, Chap. XIX: 489 Bouvrache, on Bugloffe Vraye. toute femblable à 1a precedente , fors qu’ fes fleurs, qui | \ 4 font blanches. Que dirons nous donc dfla Bugloffe com- mune ? Manard en fes Commentaires fur/Mefuë appelle la Bourrache ; Bugloffe des Iardins, ou cultinée & la Bugloffe commune, Buglole Jauvage. Autant en dit Cordus. Quant à Anmeflien, Matthiol , il tient que la Bourrache, & la Buglof[e commune font bien differentes quant à la forme:mais au refte qu'el- les fonc femblables en vertu ; & que le gouft de l’vne & l’autre qui eft femblable, monftre euidemment qu'elies font demefme nature , ou pour le moins fort femblables. Mefme elles ne font pas fort differences en figure , fi on confidere cefte efpece de Bugloffe , qui a efté aporréed’E. fpagne , que l’on feme à prefentauxlardins. Carcombien qu'elle ne retite pas au Bouillon de fi pres comme la Bour ‘ * rache , elle refemble bien toutefois à vne langue de Beuf. Fuchfc appelle la Bugloÿfe commune des Apothicaires 8e Lie “his Simpliciftes, Cé#f0n d'Italie. Dodon l'appelle Bezloffe gran dote, F. de cultinée,& Lycopfis. Lobel & Pena l'appellent Bug/offe aux fucilles eflroites. Marthiol n’eft pas d'accord auec Do- don , ny auec ceux qui prennent la weloffe commune, pour vne efpece d'Echium, comme nous dirons en traitant de l'Echium & Cirfion. Aurefte la Bugloffe commune a la fucille plus longue que la Bowrrache, veluë, & moins afpres la tige d'vne coudée & demie, ronde , veluë , de laquelle il fort des branches, qui font cfleuces contremonr. Elle fair des ee fleurs purpurées, moindres que celles de la Bourrache, def- s< quelles il fort vne graine noire. Sa racine ee du tout fem- blable à cellede la Bosrracheitoutefois elle ft plus groffe,& a l'efcorce plus graffe.Cordus l'appelle pe x TA LT \ LE LR = Î SENS 2 EE SAN SNA « Bucloffe à la fueille longue. Tragus l'appelle Bugloffe d'Italie. Matchiol en a remarque #7o7s cfpecess Liu.ch.yy. » fortes ; l'vne qui a les fueilles plus larges, & purpurées; l'autreales fucilles eftroites ,.8z les fleurs J L E° : ; ; Au tel.lieu, dont celle des Jardins a les fueilles plus larges, &-pluslongues. Quant à la farvageil y en a de deux noiraftres. Dodo dit qu'il fe treuue vne autre efpece de “Bug/offe moindre, en quelques lieux d’Alle- magne, & aux Jardins en Flandres , laquelle il met pour vne efpece d'Anchufz , Lobel la nomme Bugloffe plus petite xefemblant à l'Echium. Elle a la racine & les fucilles,côme la Bugloffe aux fucilles Bugloffe commune. . Basloffe fanuage de Matibiol. fige LIEU QUE Chap.128. 490 Laure V. de l'Hifloire des Plantes, effroitess mais woindres, & comme celles de l'Echium. Sa leur eft de couleur de violet - rouge, Sa graine relen Eleà celle dela Bagloffe, de mefmevcouft , odeur, & vfage. Voilà ce qu'en dit Lo- bel. Dodon mer pour la /éconde efhece de Bugloffe moindre cultinée qu'il appelle Zycopfis faunage,la petite Bugloffe cultinée, laquelle nous venons de defcrire fuyuant Lobel, difans qu'elle refemble du cout à la grande Buglofle cultinée, quant à la tige, & aux fueilles veluës, & afpres, & aufli quant à la Bugloffe pe tite cultiuee de Dodon. Buglofle roufiours verdoyante racine ; excepté qu'elle eft moindre en toutes fes parties LM ET | ayant les tiges plus courtes , les fucilles moindres & plus éftroites ; les fleurs aufli moindres , de couleur purpurée, mais blaffarde ; la femence femblable, f ce n’eft qu’elle eft moindre, & plus noire. Fuchfe prend cefte forte icy pour le Cirfion d'Allemagne. Quant à la Bugloffe fannage,ou Lyco- plis faunage , elle refemble fortà la precedente: maiselle a les fucilles plus afpres, moindres, plus eftroires ; les fleurs de mefme façon, mais moindres de beaucoup & bleuës ; la graine menué ; & noire; la racine longue & grefle. Fuchfe la prend pour le Cirfons 8: de faicilen a misle pourtrait fous ce nom. Au refte il ne faut pas oubliericy la Bwgloffe qui eSt toufionrs verdoyante de Pena, mefmes aux regions les plus froides, comme en Angleterte ,en Anuers , & par rout les païs de Flandres , où elle croift dans les lardins en gran- de quantité, & bien propos, pour s’en feruir en medeci- ne. Ellea les fucilles à demyrondes, comme la Bourrache aux fueilles largescomme auff la tige ; la racine de mefme façon & auec vaerelle vifcofiré, comme la grande Confou- " de. Mais les fleurs font comme celles de la Bourrache effroi- - te, de mefme gouft & vertu, pour le cœur & pour les mala- dies qui procedent de melancholie.Lobel ne fait poinr men- tion de cefte plante : mais bien d'vne autre qn'il appelle pe- tite Confoude en faco de Bourrache,& la plus petite Bourrache des Herboriffes , laquelle on entretient aux Jardins de Flan- : dressayant les fucilles de la Bourrache;ou de la Pulmonaire: mais moindresiles fleurs côme celles de la Bourrache.bleués ciranc {ur le pourpre : mais fa racine eft noire, & cheuelué < COMIME Petite Bourrache des Herboriffes. cotmme celle del’ Vimaria & de la Cariophyllara. Elle fleu- | riten hyuer!, eftanc plantée dans des vafes, & au printemps ) Xe & en elté dans les lardins. Quant on la gonfte on fent vne NN, 0 "NN | vifcofité accompagnée d'vne acrimonie. Ce qui n'eft pas en la Bowrache,ny en la Bugloffe.On ne fçait pas encor com- ment c'eft que les anciens ont appellé cefte plante. Voilà ce qu'en dit Lobel, afleurant qu'il a veu la mefine ou vne femblable puante au Jardin de Muton , les fucilles de la- quelle auoient de femblables taches que la Pulmonaire. Or Xe SAS il eft cemps de pourfuiure ce qui refte à dire de la Boyrrache EN : & de la Bagloffe. La Bourrache croift de foy-mefime par tous TS les Jardins , tellement qu'à peine l'en peut on defuier, & pe aufli parmy les champs és lieux fablonneux.Elle fleurit tout SN du long de l'efté.Le vin;dans lequel la Bourrache aura trem- SE pé, eftant beu rend la perfonne ioyeufe, & allegre, ainfñiaue dit Diofcoride, comme aufli Galien, difanc, que la Bourra- che eft de semperature chaude & humide : pour cefte caufe on tient, qu'eftant trempée dans le vin elle caufe ioye &z al- leorefle. Mefme eftant cuire en eau mielléeelle eft bonne contre la toux qui eft caufée par l'afpreté du gofier. Pau- lus auffien parle en cefte maniere : la Borrache eft chaude N & humide : pour raifon de quoy en dit , qu'eftant trempeé dans du vin elle rend la perfonne allegre, & ioyeufe, La Bu- gloffe, dir Pline, refemble à vne langue de beuf. Cefte herbe a cela de fingulier , qu'eftant mile dans du vin elle refiouit la perfonne, auffi eft elle appellée Esphrofinon. Quant à ca quieft en quelques exemplaires de Diofcoride : la “buglofle croist és lieux chamspeStres, de. Ex, l'on dit ,que celle quiiette trois tiges, dre. Cela n'eft point de Diofcoride,comme il fe voit rant par le ftyl, qui ne refent point celuy de Diofcoride,qu'aufli par ce que Pline dit les mefmes chofesdu Cyxogloffe : Le Cynogloffe , dit-il, eft aufli de ce rang, qui eft fait comme vne Langue de chien, & eft propre à vigneter:& dir on que la racine de celuy qui fait trois branches pour porter graine, eftant prinfe en brenuage eft bonne aux fieurcs tierces: & la racine de celuy qui en a quatres, aux fieures quartes. Combien qu'il yaaufli ie ne fçay quoy de femblable en Pline, touchant la Bowrrache. On dit, que fi on prend la mouëlle d'vne tige de Bowrrache , lors qu'elle commence à fecher , & qu'on nomme celuy pour qui c'eft , puis qu'on l'enueloppe en fept fueilles de la mefme herbe , attachant le tout au col du patient vn peu deuant l’accés ; qu'il perdra la fieure. I eft donc certain, que celaa efté prins de Pline , ou bien de quelque autre autheur, & rapporté en Diofcoride. Car il ne fe treuuc pas en l’exemplaire Grec d'Aldus ; & Ruel aufli en fa traduction ne les ya pas mis: caril commence le chapitre par là, La Bourrache re[emble au Bouillon, dc. Au refte Simeon Sethi dit, que la Bowrrache fait vriner, & appaife la foif. Sa tige eftanc man- gée ou crue ou cuite fert aux maladies du foye. Les voyageurs en font vn iulep, qui ef fort prof- firable. La Bugloffe commune , comme auñli la Bourrache eft merueilleufement bonne contre les def- faillances , & autres maladies du cœur , & pour les maladies prouenans de l'humeur melancolique, principalement leur decoétion faite en vin ou en eau. La racine de la Bwgloffe commune broyée auec du vinaigre, & appliquée crois iours tout de fuite guerit la rongne. Le fuc de l'vne & l'autre eft ex- cellent pour ceux qui auroient beu du venin, & contre les morfures des beftes venimeufes. Leur cau diftilée eft fortbonne pour les refueries qui font auecfieure. Ourre-plus elle appaife les inflara- mations des yeux, cant prinfe par dedans qu'appliquée par dehors, Du Cirfion. pa CHAP. XX. WA E Crfon s'appelle en Grec zip , , 8 non xgivioi comme aucuns lifent : en f AA U h x . Ê : : QUES Latin Cirfium, pourcequ'il gueric les varices , que les Grecs nomment xipoës me RS Les Romains l'appellent Shi #ollis. Cirfion, comme dit Diofcoride , eft vne S tive rendre, haute de deux coudées, & faite en triangle ; au bas de laquelle il NES) y a des petires fucilles difpofées en façon de Rofe.. Ses angles ont des efpines 1 st 2777 = molles par certains interualles. Ses fueilles refemblenta celles de la Buglofe, 7% excepté qu'elles fonr plus longues, blancheaftres, vn peu veluës , & piquantes par le bout. Le fommer de la rige eft rond, & afpie , auquel il y a des boutons rouges , qui de- wiemnent en bourre. Pline defcrirle Cirfos quañ tour de mefime : Le Cirfum, dit-il , eft vne tige / tendre, de deux coudées dg haue, faire à triangle, enuironnée de fucilles cfpineufes : coutefois fes cfpines MC ion, Chap.XX. 491 Le lier. Le temps Les vertus Liu,4c.123, Liure. 6, des Gmpl. Liure », Liue2 s.c.8, Au mef.lieu. Liu.z 6. cire Matthiol. au meflieu. Les noms. Liu.4£,t14 La firme. Lime7.e.s. : C2 1 D e 1 t* 492 Liure V. deWd'Hifioire des Plantes, Cirfion, de Mattlol. cfpines font molles. Ses fucilles refemblent à celles de la _ Bourrache,exceptéqu'elles font plusperites,blancheaftres. Au fommet de fatige il y a de perits boutons purpurins, quien fin ferefoluenten bourre. Ainfi Pline n'eftenrien difcordant d'auec Diofcoride, fice n'eft qu'il dit, que fes fucilles font moindres, ayant leu au Grec preorsga : au lieu que maintenant il y a aux exemplaires maxgoreoz , plus longues. Au demeurant Ruel , Fuchfe , & d'autres Simpli- ciftes de noftre temps tiennent que le Cirfon n'eft autre chofe, que la Bugloffe commune. Et pource qu'il eft stand, ils l'appellent Byg/offe grande , ou d'Italie, on Romaine. Ce que Matthiol n'appreuue pas , pource que la Bugloffe n'a Sur lé chap. pas la tige à triangle ; mais pluftoft ronde. Ses fueilles LEE aie d'embas ne font pas efpineufes à l'entour , & difpofées en façon de Rofe : mais font longues & s'entreronchent. En outre les fleurs dela Bugloffe ne fe refoluenc pas eh papil- lottes : mais rombent tourés entieres eftans leftries, apres lefquelles la graine vient en des petices goufles. Il mer donc le pourtrait de la plante que nous auons misicy pour le vray Cirfion, 8 dir que Lucas Ghiniexcellent Médecin luy en auoit enuoyé la plante , laquelle il dit auoir toutes s les marques du Cirfion de Diofcoride. Elle croift , comme il dit , en lieux humides. Andreas , ainfi qu'efcrir Diofco- Au mef.lieu. ride, dit, que la racire du Cirfion mife fur le lieu malade, ofte la douleur des varices. Pline auffi dir, que cefte herbe, AS ou bien fa racine appliquée fur vne varice en ofte la dou- leur, comme l'ondit.Or Dodon defcrit vn awrre Cirfion,du- quel nous auons mis icy le pourtrait, ayant les fueilles grandes,& larges plus que celles dela Bourra- che, & couuertes de petites efpines : la tige anguleufe , tendre, fraile , au deflus de laquelle il y a plufieurs petites fueilles entafées, entre lefquelles il fort vne tefte de Cardon ronde, & piquante: Fois &c vne fleur purpurine , qui senuoleen l'air. Sa racine eft grofle, & cheueluë. Elle croift és lieux purgapp.r. humides & le long des eaux , & fleurit au mois d’Aouft. Elle eft d'vntemperament froid &fec, k à Û . Sr & quaf de mefme vertu que le Laitteron. Le mefme Dodon en deux autresendroits mer le pour- fleurs. crait d'vn zurre Cirfion, qui a les fueilles longues : quañ femblables àla Laiétue : mais aiguës au Cir(ion de Dodos. Autre Cirfion du mefme 1 = = ALIEN . at) (nl 4 L 22 PRES Du Cirfon, Chap. XX. 403 Cirfion d'Allemagne,de Lonicerus. bout, & garnies d’aiguillons toùc à l'entout, plus blanches que celles de la Bugloffe commune ; les tiges droites, de x deux coudees de haut , quiiettent des branches,au deffus 1\7ù F VE M de chafcune défquelles ily à vn bouton velu,lequelapres PA que la fleur eft pañlee fe courbe contre terre;& en fin sens ua en papillotes. Sa fleur éft purpurine. Sa graine reluié comme celle des autres Chaïdons. Il à efté aporté d’ail- Fe leurs dans les Tardins. On dit, qu'il croift le log de la mas à ses, rine en quelques lieux.Il le et au nombre des Chardons. Pa Lconiccrus & Euchfe tiennent que /4 grande Bucloffe, où Bugloffe d'italie eft le Cirfion:difans auffi qu'il croïftén Al- 4 _lemagne vneautre plante du tout séblable; fi ce n'eft qu'elz F cet plus petite en toutes fes parties;dont nous auons mis “ icy le pourtrait, Et pource quelle refemble à la Bugloffe d'Iralié,qu’ils prennent pour le Crf/0»,ils onrnommé cefté plante Cirfion Germanici,Cirfion d Allemagne.Lobelcfcrits que dans les Jardins de Flandres il ya pluficurs effeces dé Cirfion,différentes quant aux fueilles 8 aux bottons,outrè celles que nous auons dit cy deflus.Dont il y en a vn qui a latige de quatre au cinq coudeesiles fucilles blaï£hes, deux fois plus grandes 8 longues que celles de la Bourras che aux fueilles eftroites,defcoupees à l'entour,8 piquen< ces: les fleurs purpurines ; dont il ÿy en a vne à éhafque ci= me, qui font pleines de bourre; en vn bouton deux fois auffi gros , lequel eft couuért dé petites efcailles , 8 n'eft pas tanc efpineux. Nous en ations mis icy le pourrait. ER Z SSS DS È … Grand Cirfion aux gros boutons, NUE PS VW? Ç d'Ellebore noir. Il croift emmy les prés,& eft d'vn gout fec,& aftringeant,mediocrement chaud: Voilà ce qu'en dit Lobel. … Tome premier. | TT Dé 494 Liure V.del'Eliftoiredes Plantes, | Dels Mauut, | CHAP. XXL ronm. FO A-LÈE AS] OMME la Afanñe s'appelle en Latin 244/va; quafi Alolua; pource qu'el= LS a 2 (* le rernollit le ventre,ainf que dit Varrosainfi aufli les Grecs l'appellent Liuro.c11 $ NT PS pahdyn, pouï la méfie raifon;car æAdrls fignifie ramollit.Pline dit;que ES | RNA les Grecs appellent là A4awne cultinée, Molope , & la fauuage Malache. ) Athenee dit,qu’en langage Attique elle s'appelle uahdx158& qu'on treuue #3 efcrit en pluficurs Moon d’Antiphanes,& d'Epicharmus peAo%n par Ü& vn, o, petit. Les Arabes ‘appllent Chubeze,ou Chubas:les Italiens AMaluas A & les Efpagnols aufli:les Allemans Pappel. Oril ya plufieurs efbeces de " Mamsessaflauoir celle des Iardins, ou foit cultinees & la faunage, laquelle! eft dite faunage non qu'elle croifle és forefts & lieux afpres:mais pource qu’elle croift de foy-mef- mecs lieux qui ne fonc pas cultiuez. Diofcoride la nomme xepraia,qui fignifie /# rerre qui n'efl point labouree.relle qu'elle eft le long des fentiers,és prés & autres lieux femblables.En quoy nous entendons parler dés Afznnes comunes , 8 non des Gaimaunes, ou Bifmalues,defquelles nous trait= rerons cy apres, Cefte Afavve commune croit par tous les chemins & places, pres des villes, pro- duifant plufeuts tiges, tendres, plôyables, & vne infinité de fücilles, aflez efpefles, quel- * que peu defcoupecs à l'entour, rondes & vertes. Elle fleurir peu à peu tout du long de l’Efté, & fait {es fleurs purpurines , ou de couleur de pourpre blaffard ; puis apres des petis boutons ronds, dans lefquels ef la graine. La racineeft longue, groffe comme le doigt , & femble eftre de bois. Au refte il ya quelque difference entre les Azzwnes pour raifon de la diuerfe figure de leurs fleurs , & de’ leurs couleurs. Car les vnes font leurs fleurs rouges ; les autres blanches ; Les | autres de couleur de pourpre blanchaftre. Dauantage les fleurs des vnes n’ônt qu'vn feul rang defueilles les autres en ont plufeuts. Tellement que pour leur beauté on les appelle commune- mét en France, Ro/e d’ontre-mer.Il y a deux fortes de Mauues faunages \ yne qui {c iette en hauteur, 8 deuient quafi comme vn arbre : l'autre demeure baffe, & traine par terre. La Mause de Jardin, Laferm., Quicroift fouuentà la hauteur d’vn arbre, a la racine longue &grofle, vn feule tige de merueil= leufe hauteur,ronde, qui fert de bafton ; les fueilles grandes, dentelees à l'entour : mais celles qui Les efperes, Mauue commune, de Matthiol, Premiere Mauue grande, de Matthio [A A Pr PA ANS Un) KR LA ANS < É ATOS ST > qi #50) RS DRE ES Un ‘7 712 UE ARTS LS LE T7 x \Tts « F: ‘ il . > font au haut de la rige, font defcoupees commecelles des Mnwves communes Désle milieu iufques au fommet la rige eft quañ toure garnie de tre-belles fleurs de diuerfes couleurs,comme il a defia efté dit,artachees à vne queué fort courte, lefquelles ne doiuent rien aux Rofes en cas de beauté, & fi elles auoient auffi bien l'odeur, elles fe pourroient comparer à la Rofe. Premierement il {ort de la tige certains petits boutons vn peu aigus, pendans à des coutres queués, lefquels s enflans peu à peu,& venans à s’efpannir,la feur qui y cftoit cachee fort, & eflargit fes fucilles , done . ÿ | a De la Mauue, Chap. XXL 495 en a quelquefois quecinq, & d'autrefois vne infnité, qui font entaffees par vn certain ordre, ax milieu defquelles il y a quelque peu de petites teftes iaunes,lefquelles venans à tomber il en fort des petits filets rouges. Apres vient le fruit, lequel eft enuironné de plufieurs couuertes, conte- nant beaucoup de graine ageancée en façon de nombril , laquelle on voit apres que les fueilles fonttombées,toute femblable à celle des awtres Mauues. Matchiol appelle cette efpece de Maunes, pue 2. de “Maunes grandes,& à bon droit.Îla mis aufli le pourtrait d'vne autre Afauve grande, laquelle ne fait ip EE “pas vne fcule tige : tourefois elle eft groffe comme l’autre & ronde, garnie de fort belles fleurs , au bas de laquelle il fort des fueilles attachées à des longues queuës,forc larges, froncies, & pleines - + N 2] - . de veines,dentelées à l'entour,&aucec des grandes découpeures : mais au deflus de la tigeelesne | Mauue grande feconde, de Matthiol. Mauue grande troifiéme, de Matthiel. AE RAA: À d, ‘ TA A, Es TO) ANSE © À l'y » SAS b (4 : \ÿ,, \ KW . ÿ D au PAST ) ANR LS Re À ë x tb ee R ais NY : NON Lo fai a\ RE AS LL A A C8 , Q Q é Y AN, font pas fi grandes. Etencor vne awfre troiliéme , qui eft celle que Cordus appelle A44/44 farine | lacinio[z, pour le moins elle luy retire fort. Elle fait vnefeule tige, qui eftquelquefois plus haute qù vn homme, auec plufieurs branches de la longueur d vne coudée, quelque pe anguleufe ; life, 8&vn peu creufe par dedans. Ses fucilles font lifles, & en fort vne aucc châqüé branche; ayant cinq , fix, ou fept découpeures, qui toutefois ne font pas fort profondes, Mais celles qui font au bout desbranches, font moindres. Elle produit aupres des fueilles beaucoup de pérites fleurs conrle long de l'Efté, lefquelles font blanches, compofées de cinq fueilles, apres lefquelles Vient la graine ageancée en rond à l'entour d'vne pointe,comme yh centre, qui fépare la coupelle en cinq parties, Sa racine a plus d'vn pied de longueur, fimple,blanche 8 cheueluë. Toute a plante a vn gouft doux vifqueux. La Mause des Iardins croit danses lardins y ayant efté femce, êr deuient auffi grande qu'vn arbre ; tellement qu'il ne la faut plus appeller , ny herbe, ny arbrif- {eau : mais arbre tout enrier. Pour cette caufe les Grecs l'ont appelle dédpouardx, c'elt à dire Maune arbre,qui n'eft autre chofe, felon l'opinion de Matthiol,quela Afawwe des lardins,qui croit | ainfi par la culture , &induftrie des lardiniers : ce.qu'il preuue par Theophrafte,qui dit, qu'il y 4 Fun ns certaines plantes, qui changent de naturel , & fe diuerfifient par le moyen du cultinage ; comme PES la CHaune,qui deuient grande comme vn arbre.Ce qui fe fair en peu de remps,àfçauoir en fix où ept mois : tellement qu'ellefe fait aufli longue ë8r grofle qu vne lance,& peut feruir de bafton.Et | fclon qu'on la laifle croïftre plus long-temps elle croit auffi dauantage. Pline en dir quañi de ie 1ÿ- kmefme : On treuue, dit-il par efcrir, qu'en Arabie les caves deuiennent grandes comme arbres ; dans fepc mois,& feruent de baftons.Il y a auffi vne autre CArbre-Maune en Mauritanie;pres d'vn bras de mer de la ville de Lixe,où l'on dir qu'eftoit anciennement le lardin des Hefperides deux cents pas loin de la mer, pres du temple d'Hercules, qui eft plus añcieh que celuy de Calis. Elle à vinot pieds de hauteur , & eft fi grofle qu'vn homme ne la fcautoit embrafler. Au contraire Pena tient qu'il en prend de la came fanuage côme de la Feugerc;de la Joubarbe, des Cannes & Tome premier. T'T > autres LUN | F e Sd 2 ‘ , 496 Liure V.del'Hiftoire des Plantes, autres telles, lefquelles deniennent bien grandes,& branchues fans eftre cultinecs:mefnicitaffeus re qu’il ena veu au Conuent du Sain& Efprit pres de Venifé,8rén d’autres lieux-de lons de la ma- rine de Tofcane, qui eftoient creuës d'elles mefme auffi hautes qu'vn Pefcher, 8 qu ouebe 1 pied auffi gros : &rourefois les branches , &cles fueilles liffes & verdes : mefine les fleurs & la! graine, & en fomme toute la plante monftroit bien que c'eftoint AMawues, Toutefois elles font plus grofles ëc mieux nourries , COMME ils'en voit aujourd'huy és lardins de Flandres ‘ d'Angle- terre, & d'Allemagne, qui durent quatre ou cinq ans, aucc la racine grande & comme de boiss Petit Mauue [anvage rempante, Grande Maune [anuage. \ / nl Oo} VS Ji & letronc maflif, & dur comme de bois, de fix, ou huit coudees de hauteur , & de mefme faculté que les Aawnes communes; & ce fans aucune indultrie du lardinier. Telle- ment qu'il faut fimplement attribuer cela au terroir. Quant à la AMauue [aunage grade,elle fait vne tige droire,de la hau- teur d'vne coudee & demie, & de la grofleur dit petit doigt, ronde, & quelque peu velué, qui iette des branches tout aupres deterre. Ses fucillesfont attachees à des [on- gues queuës, & fort defcoupces & dentelees, plus brunes, moindres, & plus liffes que celles des culriuces. Elle pro- duit fes fleurs en efté, qui fonc petites, compofèes de cinq fucilles femblables aux awtres Mauues faunages, vourefois moindres, blanches tiranc fur le rouge , apres lefquelles il vient vne petite sraine arrangee en rond. Saracinceft lon- gue, nerueufe & blanche. Toutela plante rend vne hu- meur vifqueufe. Elle croift à l'entour des lardins , des vil- Jages , & de mazures. Orilne faut pas oublier les Are Rofes où Rofes d'hyner qui font ainfi appellees, à caufe de I& fleur, qui refemble à la Rofe,en figure &-en beauté , qui tiennent en partie du naturel de la Afzwne,êc en partie de la Guimauue. Car elles riennent de la Guimauueen ce qu'el-m les ont les fueilles & les perires tiges blanches par deffus, 82 laracine molle, & vifqueufe. Mais en leur figure ër vige el- les refemblent du tout à /’4rbre-AMaune. Toutefois cllesm croiffent à la façon des Guimauues , 8: meurent rôus les ans ; puis rciettent & fe renouuellent au’ commencement du l Ps} | Dela Mauue, Chap. XXI. 497 … SMaune-Rofe à la fleur double, du Printemps par latacine , iettans d'autres tiges de trois où Hnlobels quatre coudées delong , lefquelles fleuriflent tard, afauoir au mois d'Aouft 3 & font des fleurs de mefme grandeur, figure , & beauté que les Rofes. Par fois elles font fimples, & d'autresfois elles font compotes d'vne infiniré de petites fueilles, dont il s'en treuue de trois diuerfes fortes dans les lardins des regions Septentrionales-: car il ÿ en a qui font x bayes, les autres font blanches, & d’autres,qui font de cou- Ho En DRE. Jeux de rouge blaffard ; ou bien de routes ces couleurs mef- ce À AS léesenfemble. Leur graine refemble plus à celles des Gui. mauues , que des Maures, fi ce n’eft qu'elle eft plus grande. Voilà ce qu'en dir Pena. Aurefteles Aauves de Iardain fieu. Le tits. riflent en Juillet & en Aouft.Leur fleur ne fe perd pas fi vifte comme celle dela Rofe, mais dure longuement. La petite Marne faurage dure toutl'efté, & vne orande partie del'au- tomne. La Mawne arbre eft chargée de fleurs en luin & en Juiller. Les anciens mangeoient des Aauues commedesau- tres herbes potageres , pour fe lafcherle ventre. Dontaulli Martial dit. | | | Onmevient d'apporter des Manues du nillage Pour defchargermon ventre & auffi d'autre berbage, Dont lesriches Iardins evrichiffent leur plan. Et en vnautre endroit: Manges fouet: amy, des Maunes & lailfues. Car larminetuas d'vr qui chie toufiours dur. Aufli Diofcoride dit,que les Aasnes de Iardin font meilleu- Liu. 2er. res à manger que les fauuages. Elles font contraires à l'efto. 2° #7 mac, &c font bon ventre , principalement les tiges. Elles font ts ‘auf fingulieres pour les entrailles, & pour la veflie. Les frerlles de Mauue crues mafchéesauec vn peu de fel ,& appliquées auec du miel, gueriflenc les fiftules du grand coing de l'œil. Mais quand elles commencent à faire la cicatrice, il n'y faut point mecre de {el. Elles font bonnes pour frotter les morfures des abeilles, & des guefpes. Mcfme ceux qui s'en frotteront les ayans broyées crues auec de l'huile, n'en feront point piquez. Meflées auec vrine elles guerifient la tigne de L tefte, &z la peau morte. Lesfueilles cuites & pilées auec d'huile font bonnes pour appliquer fur les erifi- peles:, & fur les brufleures. Leur decoftion amollitla matrice endurcie en fe feanr dedans. Elle fert aux vlceres de lavefie, des inteftins, de la matrice, 8: du fondement, eftant mife en clyftere. Ladecoition de La plante auec la racine ferr contre toutes fortes de venins,fi on la vomir incontinét apres l'auoit beu. Elle guerit la morfure des phalanges, & fait venir le lait aux femmes. La grai- ne beuë en du vin, en yadiouftant de la graine du Lotus fauuage appaifeles douleurs de la veflie. … Galienentraitte fortclairement , quandil dit: comme il y a difference entre la laictue fauuage &z se LS Ja cultiuée; ainfi auffi fautil mettre difference entrela Afauve famage & la cultinée. Car entreles plantes mefmes d’vne mefme forte il y a difference , en ce que les cultinées font plus humides, & les fauuages font plus feches. Or le ivs de la cMaure à vne vifcofité qui n'eft pas en celuy de la Laiue : mefine la Auwwe ne refroidit point. Ce qu'on peut aperceuoir fans en manger, fi on ap- plique l’vne & l’autre de ces herbes en cataplafme fur quelque enfleure chaude, comme fur vne crifipele , aïnfi que l'on fait ordinairement, en broyant diligemment les fucilles rendres. Car on cognoiftra bien clairement , que la Laiétue refroidi : mais que la Afzwve a vne chaleur emperée & mediocre. Au refte cefte herbe pañle legerement par le ventre, non feulement à caufe de fon humidité : mais aufi pour fa vifcofité, principalement fi on en mange en quantité auec de l'huile -& du Garum.Toutesfois elle nourtit mediocrement. Eten vn autre endroit : La A4awne fanitage, Liure 7. des dit-il ,eft quelque peu refolutiue,& remollitiue. Celle des Jardins a autant moins de vertu;qu'elle fmpl. … fueilles de Manues adoucitl'afpreté du goufier, fi ons'en gargarizes mais fa mufcillage appaife les acrihonies. Les fueilles de Manes boüilliés gueriffent l'enrouêure , fion les mange. Auec huile, {el & beurre frais elles lafchent le ventre. On fait vn fingulier emplaftre des fueilles de Mannes,& de Saux pilées enfemble,pour tou- tes inflammations des playes, & toutes autres. Elles fonc aufi bonnes contre la morfure des fer- pens verimeuxappliquées auec des Porreaux & des Oignons. Le fuc de Mauues diftilé dans les oréilles en oftc la douleur. La decoéfion des Maunes cuites auec leur racine , eft bonne pour donner à boire aux femmes qui enfantent aucc grand trauail. Comme aufli leurfuc prins au poids de demy liure. La graine beuë auec du vin rouge guerirl'eftomac defuoyé. On mange les #iges des Mawnes lors qu'elles font téndres, auec fel, huile & vinaigre, apres les auoir fait cuire en façon d’Afperges à l'entrée de table, pour faire bon ventre. Lewr fc eft bon pour ceux qui fonc crauaillez par l'hu- imeurmelancholique ptins au poids de fix onces ; & pour ceux qui font enragez prins au poids de huiét onces. En fomme la Aywse fert à plufieur chofes , & n'eft pas fans caufe que les anciens l'ap- pelloient Onimorbia, d'eft à dire, bonne à toutes maladies. | | Dela “ L Dela Guimauue, Chap.XXIL 400 , De la Guimanue. CHAP. XXII À Gnimauue pourroit eftre appellée en Latin fimplement Afedica, tout ainfi Les noms. S que les Grecs l’appellent & Ada, pource qu'elle cit de fort grand vfage, & «N s'en fert on pour plufieurs remedes , comme dit Diofcoride. Car ce mor eft ziure 1° LR pris du verbe a Adejves ) qui fignifie meédiciner, Ou guérir. On l'appelle aufñli en Li Q DZ Ù) Grec iGiox@,, & iGiex@x : en Latine 1/#hen, Ibifcus, où Ebifcuss & par aucuns | @) PERS, © Ariflalthea , par excellence ainfi que dit Pline. Thcophrafte l'appelle auf rivre2e. CE TO pandyn dote , ceft à dire, Mauve [aunage ; car commedit Diofcoride , c’elt er de vue efbece de Maunes [aunages.Entre les Afaunes [aunages, dit Pline,celle qui a la fucille grande, g& L'hift.chex $e les racines blanches,s’appelle Althæa.Cordus l'apelle AZ4/44 palufris, Mannc de marais.En Arabe Éiq elle s'appelle Chitini,Chatini,Chatinte,8t Rofa zameni. Communement elle s'appelle Maluanifens, riure x: des du nom composé de Manue > Ibifeus:en Tcalien Af4lwai[co.Les Apoticaires l'appellent 85/#4/: re à les Allemans 244/ch,& Heyluurtzien François Gaimanue,comine qui diroit AMawue vifquenfe.Il fern- ble queT heophrafte metre deux efpeces de Guimanues:car,dit-il,/4 Guimaune à les fueilles comme La Les efpeces. Manve;mais plus grandes @'veluës. Lestiges tendresiles fleurs jaunes , > Le fruit comme celuy des it + Maunes,la racine nerueufe & bläche,@ le gouff femble aux tiges des Mauves.On s'en [ert aux rôpures, 2 la toux, auec du vin douxs@ pour les vlceres auec d'huile Fly en # vne autre qui raf[emble les pieces de chair coupée, fion La cuit parmy, & Les colle, attire,come l'ainat fait l'ambre.Quataà la premicte que Theophrafte dit auoir les fleurs iaunes,nous en parlerons cancoftsmais il faut preimieremét trai- ter de la comimune. La Grimaune,dit Diofcoride,a les fueilles comme le Pain de porceau,rondes;cou- La forme. #ertes d'un coton blanc.Sa fleur eff comme vre Ro fe Sa tige eff de la hauteurde deux coudées.Ss racine Ji eff fouple,bläche par dedans. Mais il la nous faut décrire plus par le menu.Zs Guimaune fait{es tices / pour la plus part de deux coudees de haut , droites, de la | Guimauue de Matthiol, groffeur du petit doigt, rondes, cotronnées , & folides ou mafliues , garnies de fueilles iufques à la cime Pit certains incerualles, lefquelles pendentà vne queué longue, 1 demy rondes , s'aiguifans par le bout , denrelées à l'entour, larges - MES = de trois ou quatre doigts , molles au toucher,auéc vn cot- ee D Se ton courtet & c{pez par deflus,qui femble eftre tondu com- KATZ + TS me de velours. Elle fait fes fleurs au fommer des tiges, femblables à celles des Mauues fauuages , ou de Rofes fauuages; coutefois elles font vn peu plus petites, blanches tirant{ur le rouge, compofées de cinq pe , au milieu defquelies il ya vn petit bouton rougeaftre. Sa grai- ne eftlarge , & arrangée en rond s comme à l’entour d'vn centre , & eft noire , eftant feparée d’auec fon efcorce. Ses racines durent long-temps, fortans d'vn feul tronc de la longueur d’vne coudée, & de la groffeur du petit doigr, pafles par dehors, & blanches par dedans , nerueufes , fou- ples,vifqueufes & douces. Elle croift és lieux marefcageux, &c gras, aux prés humides & marefcageux , & dans les fof- {ez. Elle fleurit en luiller, &:en Aouft, comme les Mauues fauuages. Or Diofcoride declare comme elle eft de grand ##3-746: vfage & profit en la medecine, difant: La Grimanne cuite Le venus. en vin ou eau miellée , ou bien prinfe en breuuage feule, eft bonne à toures playes. Item aux efcroüelles, aux oreil- F lons , aux apoftumes, aux inflammations des mammelles, aux meurtrilleures du fondement, aux ventofitez, 8 aux nerfs retirez & roides ; d'autant qu'elle refout , meurit, faic rompre, & cicatrize. Eftanr cuite comme il a efte dit, en y _ adiouftant de graifle de Porceau ou d'Oye,ou de Terebenthine pour la reduire en caraplafine, elle eft finguliere aux inflammations de la matrice:& quandelle eft ferrée, fi on l'applique en peflaire. Sa decoction fait le mefme effect ; Fair fortir l'arrierefais & ce qui pourtoit eftre demeure dans la matrice apres l'enfanrement. Le fuc viré des Guimaunes cuites prins en breuuage auéc du vin, ferc à la difficulré d’vrine , aux cruditez des graueleux, à la dyfenterie, à la fciatique, aux rremblernens 8c rompures. (Orilya autexre Grec #3 À Ans dDéynue cuv' cie miwogdpor vipihe dusoebrras , Aulisvrar duéryras, 8cc. Ce que Lacuna dit qu'il faut traduire comme s'enfuit ; La decoétion de la racine prinfe en breuvage auec du vin fert à La difficulté d'urine, aux grädes douleurs caufées par la grauelle.Car,dit-iléuôrm ne fignifie pas feulemét /es crudirezsmais aufli vre grade dr extreme dou- leur Et de fait,dit-iLl'experience s'accorde atiec cette incerpreration:car nous ordonnons auec tres- TT heureux Le lies. Le temps \ Z A 2 soo Liure V.delHiftoire des Plantes, heureux fuccez , pour appaifer ces grandes & intolerables douleurs que la pierre a accouftumé d'efmouuoir ; la decoétion des racines de Grimaune. Et combien qu'on continue d'en prendre par plufieurs iouss, tant s'en faut que cela caufe bonne digeftion en l’eftomach , que mefimeil la gafte & empefche. Ce qui eft aife à cognoïftre , en ce qu'elle caufe yn defuoyemenc d'eftomach: mas principalement par les rots fafcheux qu’elle caufe. Or Dalechamp n'appreuue pas celte incerpre- ratio de Lacunas& dit,que ces mors Afiare cudraras fignifient les humeursphlegmatiques;crues,e> vifquenfes, qui fortét en Pilant,d causèt vne extreme douleur:€> font un afleuréimdice quw'ilye des grauelle en La velfe,ou aux reinsimais principalement en leveflie,quelquefois fortant deuant,queli- quefois enfemble, ou bien apres la pierre. Cuites auec vinaigre elles appaifent la douleur des dents, fi on-s'en laue la bouche. 4 graine des Gimauses verte ou feche,pilée & enduite au Soleil auec vindigre, guerit les viciligines , (aux exemplaires communs il y a xereypiares cui d£a, C'eftà dire,auec vinañgresmais au vieil exemplaire il y a uv caf éAcia,c'eit à dite,awec vinaigre G* huile.) Si on s'en oingtaufliauec huile & vinaigre on ne fera point touché des beftes venimeufes. Cetre graine eft bonne contre la dyfenterie, au crachement de fans, & pour le flux de ventre. Sa deco- étion faite en eau & vinaigre, ou bienen vin, eft bonne à boire conrre les piqueutes des abeilles, des guefpes, & autres femblables beftes. Les fucilles auec vn peu d'huile fontbonnes pour appli- quer fur toutes morfures, & fur les brufleures du feu. I eft certain , que la racine pilée fair efpelfir l'eau, fi on la met dedans.@es derniers mots font ainfi au texte Grec méyrvot À f éifa;au viciléxem- plaire il adioufte xAupe, c'eft à dire, verte, à Udup, unyäva, AG, à custfolpradcice : c'eft à dire, La des os racine verte pilée,ér mile das l'eau,la fait efpeffr, fon l’expole an [erain toute one auitr. hcophra- | fte,duquel Diofcoride a pris cecy,ne dit pas xAwpæscar il dit fimplement 74145045 à ri À d'îles ble pÜdep, td À reidas tuBiny à 93 Uaralepor. C'eft à dires On dit que la racine des Guinaunes Liuso, efpeffis l'eau, fi l'ayant pilée on la met dedans, @: qw'on La aille an ferain Pline ayant defcrir bien äu ot E Jong l'vfage des Mauues en medecine,comme nous auons dit,adioufte fur la fn;La racine des Gui- manues à plus d'efficace en tout ce que deflus. Cuite en eau elle referre le ventre. Cuite auec vin blanc elle refout les Efcroüelles,& les orcillons,& les inflammations des mammelles, 8 les apoftu- mes plattes qu'on appelle Psy. Icelle feche cuite en lai® gucrit fort foudain la toux,rant mauuafe oitelle. Hippocrare ordonne dertirer le ius de cette racite cuite, & d’en donner à ceuxiqui four bleffez, & à ceux quifont alterez par faute de fang. Ill'applique aufli auec miel & refine fur les playes, efcacheures, diflocations , enfleures, & aux accidens des mufcles, des nerfs, & desjoin- tures : & aux afthmatiques, & dyfenteries , il la faut prendre auec du vin. C'eft metueille, que mettant cette racine dans de l'eau , & l'y laiflant au ferain, l’eau s'efpeffit, 8& deuienc comme laïét. Or tant pluselle ef frefche , plus elle fait d'operation. Voïlà ce qu'en dit Pline, dont vne partie eft prinfe de Diofcoride. Mais quant à ce qu'il dir,de l'eau que S'efbeffit @ denient comme lai,nous Embl,147. l'auons desja allegué cy-deuant de Theophrafte & de Diofcoride. Er de là Cornarius doute, & à ul % bon droit, silfaudroit point lireen Pline, lentefcere,au lieu de Jaéfefcere. Aurefte Pline ayantdit ce que deflus des Grimaunes , traitte: de l'Ibifeus en quelques lieux à patt,eomme eftant different Liuso.ch.s. des Gaémanues. L'Ibifeus,div-il,eff tout femblable an Panaïs fi ce n'efl qu'ileflplus graille. Ine vaut iuzo,ch4 767 3 mangeïstoutefois il [ert bien en medecine.Et derechef, l'Hibifcus refemble aux Panais. Aucuns l'apellët Moloche agria, Maure fainage,on Piffolochie.Il eff bon pour leswvlceres des Cartilages, pour des os rôpus. Ses fueilles prifes cn breunage nec d'eau lafchèt le ventre, @ chaffent les ferpës.Gueriffenr des piqueures des abeïlles,guelbes,& frellons Et vn peu plus bas:Ce/fus, dit-il, ordonne d'apliquer la ra- cine de l'Ibifcus cuité en vin, aux gouttes qui ne fout point d'enfleure. Puisencote: Laracine d'Ibifcus ciu26.ch4 c#ife auec du glu * de vinaigre fort iufqw'à la confomption de la quarte partie,querit lesdertrés ou le mal S. Main.En quoy Diofcoride,Galien &les autres Grecs côtredifent ouuerremér à Pline lefqueis appellér la Gusmauue, Ibifcus où Ebifeus.Car Galié en parle ainfi:/Ebifcus,on AW, qui eft la Mau- ue fauuage, a vertu de refoudre,relächer , appaifer les inflamations, adoucir , @ faire mourir les apo- Jlumes difficiles à meurir.Ox fa racine & fa greine font la mefme operatiô que lesfucilles; maiselles font de plus fubriles parties,& font plus déficcariues & deterfiuesstellemenr qu'elles gueriffentles | vitiligines,&z rompent la pierre dans les rognons.La decoction de la racine cft bône à la dyfenterie, au flux de ventre,& crachement de fang ; d'autant qu'elle eft vn peu aftringeante. Er traitant des ziure 7. des AManses:Celle,dit.il,qui eff appellée par les Grecs Dendromalache, en eff auffivne elbece; mais laplus Ha > refolutine de toutes eff celle qu'on nomme Althen. Au refte Dodontient,que la plante qui efticy mife . siure sde en fecond lieu.eft /4/hæx,ou Ibi{eus de Theophañte,& Aburilon d'Auicenne, ayant les fueilles r6- Thiftch19: des vers le commencement ; mais aiguës au bout,blanches , molles au toucher,8& cottonnes quai autant que celles de la Guimauve fufdite; toutefois elles font beaucoup plus grandes,quafi fembla- bles en grandeur , & figure à celles dela Courge. Ses tiges font longues , groffes & fermes,fur lef- quellesil vient des fleurs iaunes,en apres des petites coupelles veluës,membraneufes, dans lefquel- Jes ef la graine , laquelle eft petite,noiraftre. Sa racine eft comme celledes Atawnes. Pena aufli a defcrit cette mefme plante pour /'Hibifeus,ou CA4lthea de Theophrafte : & Lobel l'a fait pourtraire fous le mefme nom. Matthiol aufli en mer bien le pourtrait; coutefoistl ne tient pas que eo foit a econde de." é . dju.6. des fisapl, L DelaGuimauue, ChapXXIL soi Gurmauue de Thcophrafte. Autre Guimaune de Matthiol. { ds} \ BTP LE 7 a Etre Frs = Drome Me féconde efpece de Guimaune de Theophrafté; non plus que /_4bx#ilon d'Auicenne:&cneantmoins ilne rend point de raifon de fon opinion, finon qu'elle n’a pas les marques ny de Fvnenÿ de l'au- tre. Ce nonobftanr, dit-il, il eft bon de la cognoiftre , à fin que toutle monde fçache fa vertu: car Guimaunue ferme comme bois, N SA A { (Lg c'eft vne chofe bien certaine &zappreuuee, que fa graine prinfe au poids d'vne dragre & demie auec du vin rompt la pierré aux reins, & la fait{ortir. En outre elle fait vriner , & appailé les douleurs.Ce que toutefois Auicenne ne dit pas de fon 4bx- tilon. L'Abutilon,dit-ileflune plante qui re[emble à la Courge.0® dit, qu'elle eff fort bonne aux playes frefches,@ qwelle les confo= lide en peu de temps.Nous auons aufli mis icy le pourttait d'vne autre.efbece de Guimaunes , qui eftappelleeen Latin Zg0/4; &aufli Arborea , pource qu'elle eft folide comme vn arbre: Elle a plufeurs racines grofles , & efpelles ; la tige aufli groffé qu'vn homme eft par le milieu, plus haute qu'vn homme 8e btanchue,couuerte d’vne efcorce roufle,purputine. Ses fueïlles | font femblables à celles de la Grimaune , fortans par les brans ches bien loin l’vne de l’autre. Sa fleur auffi eft comme celle des Guimauues, grande & blanche. Il en croiftpres d'vn villigé nominé Mireual és enirons de Montpelier , fur vn rochèér af- pre, au deflus duquelil y a vn hermitage. Il femble que ce foit la mefine plante que l'Éfclufe appelle 4/rh44 frutex Pena ëc Lobel A/than arboren, ou arborefcens, laquelle croift en peu de lieux, fingulierement és pais chauds, comine eft la marine de la Prouence vers leres , où elle croift fi plantüreufement ; qué l’on en pourroit fairé des hayes.Sa tige eft beaucoup plus folide & mafliue , que celle de la A72v4e arbre ; quafi comme le bois de Saulx, & faire en formé d’arbré. Sa fleut eft comime célle des Mannes communes, Où dés GuimAaunes; COMME auffifa graine: Ilya én outre vne Grimaune des marais, de laquelle noustrait< terons 4 liure des Plantes marefcagenfes. Della Les n075. La forme. Liu.3.0.147. C147 Liu, 7- Ci4e Lelien. Le temps. Au mef.lieu. Les vertus. Liu.219.c. 4. soz Liure V.de l'Hiftoire des Plantes, Dela Guimanue [annage, CHAP. XXIIL AE À Guimaune fauuage s'appelle en Grec d'Anéa:& en Latin Alçen Les apo- RS thicaires à grand’ peine la cognoiflent.Les Iraliens l'appellér Bif/malua, 8 À Aalua faluatica,8 Buon vi[chioren Efpasnol Malua de Hogrin,& Malua montefina:en Allemäd Sigmars,Krautf:en F râçois Guimaune faunage.Les Herboriftes vulgaires,& les Empiriques l’appellent l'Herbe de Simsun.Ox (la Guimaune [auuage eltvne efpece de Mare faunageitoutefois elle a les N fucilles plus fendues,8z auec de plus grandes découpeutes,& diuisées en plus de parties,quafi come celles de la Veruaine;mais beaucoup moindres; : lestiges rôdes,droites,de deux pieds de haut & plus.Ses fleurs font sébla- bles à celles des autres Alzwmes,purpurées,ou de couleur de rouge-clair.Sa graine eftauffhi fembla- ble,auec vne couuerte rout de méme. Sa racinceft groffe,lôgue de deux pieds & plus bläche au de- fs \ WP A : 2 A5 Ù & = 47) FE Guimauuefauuage, de Matibiol. MO. AULNTT IL 5 { À. fi | E F] H £ e (TT 7 SR É 2 LR ES Z : 4 £ ==) (La V7 FT mt SU À) D Mn — “nan. 1 \ = RR Si LESSISSS Ù dans.Nous en auons mis icy le pourtrait felon Marthiol.U-femble que ce foit la mefrne plante que celle que Pena & Lobel nomment 4/cea frutex, & Chanure [auwage de Diofcoride, felon aucuns. Elle a les furgeons plus longs 8 plus minces;& a cinq defcoupeures profondes, auec vne petite denteleure à l'entour:8 refemble à la Quinte-fueille rouge, oufoirau Chanure.Sa fleur eft pur- purine. Aucuns la prennent pour le Chanure (aunage. Auñli Pena & Lobel mettent vn autre Gus- manne fannuge plus commune,ayant la figure,& les riges commela Mauve. Toutefois fes fueilles font defcoupées plus profond,diuisées en cinq,comme celles des petites Mauues vieilles , oudu Bec de Grue. Elle fait plufieurs fleurs femblables à celles de Mauues,côme auf la graine ronde. Sa racine refemble du tour à celle des Mauues; mais ellen'a pat tant de vifcofiré. Elle croir tant aux païs chauds,comme aux froids.Diofcoride la defcrit breuement,difanc La Guimaune [auuage effvne efpece de Mauues fauvages, ayant les fueilles efpeffes,re[emblans fort à celles de la Veruaine. GC trois on quatre tiges couvertes de telle efcorce que le Chanure. Sa fleur eff commesne Rofe,petite: lesracines blanches larges,cinq, ou fix en nombre,de La longueur d'une coudée pour la plus part.Ce qu'ilfemble que Pline ait prins de Diofcoride : La Guimanue [auuage, div-il 4 les fueilles comme la Veruaine.Elle s'appelle auÏfi periftereos en Grec; cr produit trois owqguatre tiges fort garnies de fueil- les:la fleur & mode de Rofesér à le plus fouuent fix racines bläches,le[quelles [e ietrent de coffécr st longues d'une coudée. Elle croit en lieu gras € humide Voïlà cequ'’en dit Pline. Au refte la Gwz- manne faunage croitauffiés lieux non culriuez , fur les bords des champs & des foilez , pres des hayes & chemins.Elle fleurir en luiller & en Aouft , au mefme temps que la Ave faunage D'io- fcoride dir, que les racines de la Gimauué fauage prinfes en breuuage en vin ou en eau gucriffenc la dyfenterie & larompure. On fe {ert, dit Pline, de fes racines les prenant en eau, ou en vin, pour De la Guimauue fauuage, Ch.XXIIL +02 pour guerir la dyfenteric,le flux de ventre,les conuulfions, & là rompure & defcehte des boyaux, Etc ailleurs:La racine de la Guimauue fauvage refout les enfleures:Et Vn peu apres:Laracine.de Lx Liv.16. Gaimaune fannage prinfe en eau miellee eft bonne aux fpafmes,à ceux qui tréblée,& aux conuul- 2 cr fions qui font tirer la tefte en derricre.Elle eftaufli bonne pour gucrir ceux qui font enfriflon. Et derechefiLa racine de la Guimauue [aunage pulucrilee prinfe en. vin eft fingulieré pour gucrir les j:,6 trañchces. Galien n’en a point fait de mention. Paulus fuyuant Diofcoride dit, quelà Guimhune 8. faunage eft vne efpeccde AMavne fauunage:8 qu’eftant prinfe en vinelle guerit la dyfenterie,8cles 2%°7: _ crofons, principalementfa racine. Toutefois il eft diffe- Guimauue de Venife de Doden. rent d'auec Pline & Diofcoride en ce qù'il dit di£as c'elt à dire erofonssau lieu que Diofcoride & Pline difenc gryua- NE LL Tæceftàdire esrompures. Il pourroit bien eftreaüffi qu'il faudroit lire en Paulus éf£ae au lieu de fus. Ortantles : : _fueilles de la Griranne [anuaër,quioncie ne {çay quoy de He ae 27 1sn Vifqueux, que la racine. laquelle eft vifqueufe,douce & vn Pr tha7 pet aftringeante au gouft, monftrent qu'elle eft au nom- FAT bre des medicamens emplaftiques..En duoy il appertque EVVZ la Guimanne [aunage defleche fans grande chaleur ñy froi- £ V2 dure : & qu’elle cft de la nature des chofes dônr on fait les \+ emplaftres. Les Empiriques en font grand cas pour la de- 72 biliré de la veuë: Mefme aucuns tiennent, que la racine 4 dela Grimaune fauuage pédue au cokefclarcir marueilleu- Aa di - fement la veué, & la contregarde. Au refte felon l'opinion SEL e RER a des Simpliciftes la pläre qui eft icy peinre,eft we efhece de Cord aùx Ÿ, Guimaune [auuage laquelle on apoïte dItalie,où elle eft ap- SRE * pellee A/cex Veneta, Guimauue de Penife: Toutefois Pena fs dit qu'il n'en a point veu non feulemenc à Venifes mais en Sy lialie mefme,fi non dans les Järdins'êr que les Simpliciftes ” des païs Septétrionaux en ont beaucoup plus grâde abon- däcé que les ltaliés.Pour cefte caufe luy & Lobel l'appellét Alcen peregrina folifequa,Guimaune faunnge effranzere fuy: uant le Soleil: Tragus l'appelle Guimnune de Venife.Dodon en l'hifloire des medicamens qui [ont purgatifs, l'appelle 4/- cea veficaria. Matchiol la nomme fans aucune taifon Hype- coom.Elle produit vne tigeronde , molle, branchue , plei- ne d’aiguillons. Ses fucilles font de couleur de verr-brun, poulpues, qui ont de grandes defcoupéures, affez fembla- bles à celles de la Guimaune; dont nous venons de parler, fi non qu'elles font moindres. Ses fleurs fortent à la cime des tiges, plus belles que pas vne de celles’ des Mauues; toutefois elles font quafi fefñnblables, compofces de cinq ” fucilles,bläches par les bords ou pafles ; mais par le milieu. elles font purpurines, d’où il fort vn filer, fair à mode de pi- Jon , lequel eft iaune où de coleut d'or.Icelles comen cent à s’ouutir trois ou quatre heures apres que le Soleil eft leué : à midy elles fe tiennent ouuertes enüiron l'éfpace d'vne heurespuis commencét à fe réferrer. Apres les fleurs il y vient des perires veflies, dans lefquelles il y a des petits boutons ronds,& velus, pleirts d'vne graine noire. Sa raci- ne eft petite & tendre. Nous n'en auons point qui nefoit LE femec,& culriucedans les [ardins: On la feme en Mars rer. Em ouen Auril. Elle fleuriten Iuin & en Juillet. [y a vne re SR plante fort belle &-nouuelle, qui doiteftré mife au nom- SX bré decelles-cy.laquelle Lobela fait peindreil'ayant eu du =, beau Jardin du Sieur Brancion, Aucuns l'appellent Szd4- > riffa: Elle fait vne feule tige branchue,haute de cinq où fix PANN coudees,auec des fleurs femblables à celles del Guimau- ue de Venife, & quafñ de mefme coufeur , d'vniaune cen- dré blafarditoutefois elles font plus grandes, & ont vn cercle rougecomme fang à l'entour du milieu.Ses fueilles retirét du routàcelles des vieilles Mauues,& ont le gouft du tout comme l'Ozeille.Voilà ce qu’en dir Lobel. On ss auffi L #2) MSC « AD < NY ee ? ce e 9 s e à 5 so4 Liure V.delHiftoire des Plantes, auffi enuoyé vne autre e/hece de Sabdarifn , de laquelle ‘ay bien voli adiouftet icy le pourerait, pourcequ'elle porte des gouffes , 8 eft quelque peu differente d'auec la de Mufditte. Dalechamp : aaufli nomme cette autre plante Grimanne, pource qu'elle titcala Gimanue. EMe alaracine Jon: gue d'vne paume, roufle blanchaftre , vn peu cheueluë ,auec plufieurs tiges conuertes d'vn cor tonou bourre fort efpefle, pour cefte caufe on l'a appellee 4/ce4 willofs, Guimauñe velué.Ses riges n’ont pas plus d'vne paume de hauteur. Ses fueilles font fort dentelces à l'encour,diuifees en trois parties,& biens couuertes de bourre. Sa fleur eft baye,grande,& belle,quaf plus grande que celle Autre Sabdarifa Guimanueveluë, de Dalechamp. GX FA À ÎN pes # e/ à CI k Trionon de Theophrafte. du Trachelion. Son fruiét eft noir , fair en fouace comme celuy des Mauues communes, enclos dans yne gouffe cou- ucrte d'vn poil afpre & efpez, laquelle couure le fruit rout à l'entour , comme celuy.des Baguenaudes. Elle croift au bas du mont Iura, & fleurir an mois de May. Son fruict eft meur en Juin. On treuue auffi parmy les champs en Syrie, ainfi qu'efcrit Rauuolf, vne planterare, qui eft aifee À voir à caufe de fa hauteur. Elle eft affez femblable au Sefame: toutefois elle à la tige plus longue & plus grofle, & les fueilles plus afpres au bout;,diuifees & fendues en trois.Ce quineft pas aux fucilles- du Sefame , lefquelles font de {a longueur & couleur de celles des Saules. Ses fucitles for: S fes, quafi de la longueur & groffeur du doigt, afpres par: dchors & aiguës au bout. & miparties par dedans comme en cinq chambretres, dans lefquelles eft arrangee la graine a à mode des Pois, femblable à celle des Aves, ondes Gui- \} #mauues, laquelle on tient eftre /’ Abutilon d’Auicenne.Ceux du païsappellentcerte plâte Zubie Endigi,c'eft à dire Fafiol d'Indie. Siie neme trompe c'eft le Trionos duquel Theo- phraîfte fait fouuentmention. Aucuns Herboriftes de no- fre remps l'appellent Banras les autres Sabdariffa. ; De ls DelaMorell, Chep.XXIV. 505 De la Morelle, CHAP. XXIP. "es Mie | À Morelle s'apelle en Grec mix, & spux@ felon Galien:en Latin So/avwm. Les noms. S Les Aporhicaires l'appellent So/a#ri,8 comunemét Cuculus un lupina, 8c Vna fimpl ‘us \ pulpis:les Arabes Hameb alhomaleb, Hameb alchaich ,ouHanab alibaleb:en | Fräçois.Morelle,que ef? celle des Iardtsien Italié Solatro hortolano:en Efpagnol Terua mora : en Allemand Nacht [chadt.Il ya quatre efpeces de Morelle , felon Diofcoride &Galië. La premiere s'apelle en Grec spux Gr avmai@ en Latin So- = Janum bortenfe, Morelle des Iardins, pource qu'anciennement ils la femoient dans les Iadins parmy les autres herbes potageres. Aujourd’huy elle y croift de foy-mefime en def. pit des lardiniers.On l'appelle autrement Solanum nigri, Morelle noire,ou Solane noir pource qu’el- le a les fucilles noires,ou pource quefon fruiét eftanr bien meur eft noir. Le /econd Solane s'appelle UE dunauaGoes, Solanum Halicacabon:& Duraïis c'eft à dire vefficaire à caufe de fes goufles,qui Les efbeçes. \ SR 7 plement le Sérichron: Le Strichnom;dit-il,eft nômé par aucuns, T os à Dieu,que les bou- eurs , (felon Diofcoride comme ila efté dit,fon fruict eft enclosen vnegoufle, qui Ce eft faite comme vne veflie.) Le So/anum de la troiie[me efpe- Ces ce a les fucilles femblables au bafilic ( Diofcoride dit Llaus, | A PA à c'eft à dire à la Roquette.)le ay pas befoin,dit-il,de Le deféri- NO re diligemment : carmon deffein #'ef} pas d'efcrire desvenins; UE} mais feulemët de ce qui fert deremede:car ceffe herbe fait en- rager pour peu quo prenne‘de [on fuc,érc.H y aencorvne aufre Aux iardine Re efpece,qu'aucuns appellent Ha/cacabus qui fait dormir. Gef- ie La à nerus dir, qu'il ya beaucoup d'autre efpeces de Solanum. ou- tre les quatre de Diofcoride & des autres cy deflus. Tous Æ/Alefquels portent des boutons pleins de graine blanche. La EN We _— Liure 4. de Diofc,c. 68. (] anciennement aux Jardins pour manger,combien que main- EX à | ; . | * NAS defcoupées à l'entour, & aiguës au bout. Elle produit fes AWYA EI A TT Re Tome premier. 506 Liure V.del'Éliftoire des Plantes, fent petites, trois àtrois, où quatre à quatre , attachéesà vne queuë ; quelquefois cinq ou fix: & font compofées de cinq petites fucilles , longuettés , aiguës, & blanches, difpofées en façon d'e- ftoile, au milieu defquelles il y a de petits filets iaunés ioins énfemble. Autant qu'il ya de fleurs, il y vient puis apres des boutons ronds, de la grofleur d’vn Pois tendres, lefquels font premiere- ment verts ; mais éftans meurs ils fonc noirs, pleins d'vnfuc vert, & vifqueux , & d'vne petite graine jaune, & platte , pendans à vne queuë contre terre, Solanum ou Alchachenge de comme des grappes de Lierre, ou de Raifin. Sa racine cit Matthiol. longue , cheueluëé , & blanche. Ses fucilles ont vn gouft | aqueux , & aftringeant ; mais celuy des boutons eft vif- Liure 1. des ES pe queux, & quelque peu vineux. Toute la plante a vne mau- uaife odeur, Cordus met vne autre forre de So/anum decc- fie mefme efpece, lequel eft baye, & n'eft quafi enrien dif- ferent de ceftuy-cy que pourraifon de la couleur du bou- ton: car il luy refemble entierement quant aux branches, | aux fueilles, aux fleurs , en la figure & quantité des grains: en la racine , au gouft, & odeur, croiflant auffi en mefme lieu. Il y a feulement difference en ce qu'il a les branches va peu plus afpres , & que {es grains font iaunes tirans far le baye ; &font verts deuant que d’eftre meurs. Gefnerus l'appelle So/anum rubrum , ceft à dire rouge ? & en adioufte Vnautre iaune, qui a les grains jaunes. C’eff la mefine efpe- — ce que celle que nous auons dit cy deffus eftre commune, SJ es & auoir les grains noirs , finon qu'il ya difference en: la el couleur des grains. Quant au So/ane Alchachenge ou Feji- (fus caère, il a les tiges grailes,& fouples, lefquelles eftans gran- a des penchent contreterre,ayans les fueilles comme la 440- £ relle; mais moindres, plus larges, & plus fermes, & vn peu ] afpres ; mefme elles ne font pas fi noiraftres. Ses fleurs fonc plant.c 137. Aux iardine d'Allemag, < \ pañles, plus grandes & plus brunes que celles de la AMorelle; er apres lefquelles il vient des goufles, faites en façon de vef- = fies, de la groffeur d'vne noix, & quelquefois plus, qui vont LES eh aiguifant, ayans huiét cofte efgalement diftantes l’vne IE &® de l'autre. Dù commencement elles font vertes : mais | eftans meures elles font roufleaftres , ayans des boutons au Alchachenge efranger : on Veficaire dedans pleins de fac vineux , & atrachez au fonds de la rempante , de Fu chfe. veffic , femblables à vn grain de Raïfin rouge, d'vn gouft afpre & amer, remplis d'vne infinité de graine menuë,blan- cheaftre, ou iaunaftre , ronde & liffe. Les bouquettiersén : France garniflent les bouquets de ces veñlies qu’ils ouurent pour faire paroiftre le bouton ; qui leur donne bonne grace pour fa couleur qui cft comme d’efcarlate: Fuchfe & Do- don defcriuent vre autre efbece de Veficaire efragere,de la- quelle Matthiol faitauñfi mention , & la nomme Fefcaire rempant. Les autres l'appellent P//4m cordatumid'autres Cor Indicum : voutefois elle eft fort differente de / 4/chachenge. C’eft vne plante fort propre pour couurir les treilles : car » Cle s'eftend fort auec fes veillons. Elle à les fueilles lon- _ gues & defcoupées; les fleurs blanches , defquelles il fore des veffies à demyrondes , auec fix diuifions tout du long; la grainequi eftau dedans eft brune, de la grofleur d'vn Ers , ou plus grofle , au milieu de laquelle on voit emprein- te la figure d'vn cœur. Sa racine eft graile & cheucluë. P Gefnerus dicque ceft A/chachenge etranger n'eftpas vre En l'hift. des Plant.c.1 64. Liu. 3.ch.89. Sur le 4.liu. QT de Diofcor., | Chap.67, Aux jardins FE efpece de Solane , pource qu'il n’a pas des boutons. En quoy il vfe du mor Acéus,qui ne fe prend pas pour les pepins des Raïfins; mais pour le grain entier qui comprend le fuc la Lin.4.c.67. chair, & les pepins. & la peau qui couure tout celaicomme quand Difcoride parlant du So/ane Alchachenge dit:Le So- lane Alchachenge à vn fruiét roux,rod cr liffe,come le fric d'un Raïfin,iln'entend pas les pepins , mais le grain tout entier auquel le fruict de ce Solane referable.Pline vfe PE AL Dela Morelle, Chap. XXIV. 507 Alchachenge effranger : 08 cficai re auf du môt Acimms en celte fignification, quand il dit pat= rempañte, de Matthiol. lant de ce mefine Solane, Gui acini corcinet, dre. C'elt àdire, ayant des boutons de couleur d'efcarlate, traduilant ainfi ces mors Grecs géyæ rupgor. Et dela Adorelle il dir, que #6i%05 tinire 3% babet nigrosselle a des bontons noirs,pource qu'ilyaau Gréc en RTL. l Liu, 27 s\ éayas penaras. Îl faut aufli noter que Gaza traduifant Ê SZ Vu nom particulier, quin appartient fimonà 7 #/chachence, mp Aurefte là Aforeile croilt dans les Jardins & Vergets , le my 9 LAN @X: | « \ @ ) à de abondance dans les Vignes pres des hayes és lieux hu- SNS mides, & fur les vieilles murailles. Onlefemeaufli aux SN | FES Tardins.La Aforelle fleurir quafi tout du long de l'Efté:fon Lesemps F; fruict eft meur en aûtomne: L'A/chachenge fait les veflie ÿ fut la fn du mois d Aoult, & au commencement de Se- NS Ne A NI \. NS Liuwu.c. 66. : LE È / A Le lernperue ciue: pourcefte caufc fes fucilles incorporées aucc farine enr ce us VEFE 45% corrofifs , & fur le feu S. Antoine, Pilees & appliquees 72 {eules elles gueriflent la douleur detefte , & les fiftules du | l'éftomac. Broyées auec fel elle font refoudre les oreil- lons. Leur [rc incorporé auec cerufe, huile rofac & litharge, eftbonaufeu S. Antoine, & aux vl- ccres cortoiifs s & aucc du pain aux fiftules larmoyantes. Auec huile rofatil eft bon à l'inflamma- tion du cerucau des petits enfans,que les Grecs appellent Syrifs. Ons'enfercés collyres en lieu d'eau ou d'vn œuf, contre les defluxions aiguës, en appliquant en façon de linimenr. Ilferc con- tre la douleur des oreilles. Mis acc de la laine en façon de peñaire il arrefte les mois qui coulent en trop grande abondance. Son fuc incorporé auec fumier de poules nourries aux cours des mai- fons, & appliqué dans vn linge, eft vn fouuerain remede pour les fiftules larmoyantes, Le So/z- #n,dit Pline,ef repercuffif é refrigeratif.Er derechef: Les fucilles du Cucwbale broyécsauec vinai- ee or gre,gueriflent les piqueures des fcrpens & des fcorpions. Aucuns l’appellent autrement Séremum LL & les autres,commeles Grecs S#richnon 11 a des boutons noirs,le ius defquels prins auec trois on- ces de vin mielle au poids vne once & demie, fert aux douleurs des reins, & à la douleur de tefte, - diftilé deflus auec huile rofat. L'herbe eft bonne pour appliquer fur les efcrouélles. Tourefois Diofcoride ne luy attribue pas ces vertus en medecine. Galien dir, que la Aorelle,qui eft bonne à Li se des manger,& qui croift aux lardins,& eff affez-cogneuë de tous,eftbonne partout oùilefthéfoin 77 de refroidir & reftraindte. Car elle eft froide 8 aftringeante au fecond degré. Et, qu'entre les Liure 2. des herbes que l'on mange;il n’en cognoïft point de fiaftringeante.Pour cefte caufe on en vfcpeu fou- ak, uenten viande, & fouuent en medecine: car elle eft de grande efficace, quand il eft queftion de reftraindre & refroidir. Elle cft aufi de fort peu de nourriture. Matchiol dit que le fuc tant des fruits que des fueilles auec huile rofat & vn peu de vinaigre ef fingulier contre la douleur de tefte caufée de chaleur. If fertauñli aux phrenctiques, fi on leur applique far lefront &c au deuant de la cefte des linges trempez dedans. On l'applique auñli fur le: front en la mefme façon contre leschaudés defluxions des yeux. Il eftbon auf d'eu gargarizer auec du vinaigre auxinflamma- tions du gofier & de la luette. On le mefle aufli parmy les onguens qui feruent pour les viceres nn malins. Quant au So/zrwm Alchachenge, Dinfcoride dir, qu'il a les mefines vertus que la A2ore//e; ire ns. .coutefois on n'en mange pas. Sa grain: prinfe en breuage gucrit la iaumifle, êc fait vriner. Au texre Grec en ces derniers mots il y à’, duarey de d xapacs dure eveuh@N lurecoy mnalaipur #pne rindc y. Ce qui viendroir mieux d'eftre traduit ainfi:Son ff#ié prins en brenunge guerit lniaunilfe, d'autant qu'il fait vriner Cax Diofcorideentend, que pource que ce fruict fait vriner,il euacuë la bile qui eft cfpanchec par le corps défccux qui ont la iauniffe. Galien dir, que les fucilles de/’AI- chachenge ontles mefmes vertus quecelles de la Aforelles 8 que fon fruiét prouoque F'vrine. Par- quoy on le mefle en plufieurs compofitions propres pour le foye , pour la véffie , 8: pour tes rcins, Macthiol dir, que fon fruicteft excellent non feulement pour faire vriner; mais aufli pour ofter “vis l'ardeur del'vrine. Car fon fuc beuauëec le laïc fait deigraine de Pauor blanc , ou de graine de Tome premier. : VV az Melon, so8 Liure V.de l'Hiftoire des Plantes, Melon,ou de Courge on bien auecla decoétion de Mauues, ou d Orge mondé,fert merueilleu- ferment bien à l'ardeur de l'vrine. Ses fruicts deftrempez en vin font fineuliers pour appliquer fur les charbons des yeux au commencement. Ceux qui fonc fubjects st grauelle, meflent de ce fruiét auec des Raifins meurs, & les laiflent bouillir enfemble par l’efpace de quelques iours apres - ilsentirent du vin fort propre pour les accidens des rongnons , & de la veilie, qu'on appelle en François #é# de Cocquerer, Sion donne à boire quatre onces de ce vin, il fait piffer vne intinité de ; | grauelle. Or ilne faut pas oublier ce que Pline dit, que cefte Solanum de l Amerique, de herbe cft fi ennemie de lafpic ; que fi on approche fa racine Dalechamp. pres d'iceluy, elle l'endort, combien qu'il face mourirles gens en dormant. Pour cefte caufe eftanc broyée en huile , elle eft N° 1 bonne à ceux qui en ont efté mordus. Il fant encor adioufter _ ce ‘l ce Solanum;qu'onappelle So/anÿ d'Indie,ou d' Amerique, pource y Ce que les Efpagnols ayans conquefté l Amerique,qu'ils appellent Indie Occidentale, en ont apportée la graine de l.]1 produit plu- . fieurs branches dvne racine , longues d'vne coudée, fouples Lan, SNA À & branchues. Sa fucille refembleà celle dela Atoredie ; finon SON 7 IDE qu'elle eft plus eftroite, plus longu , & plus aiguë, comme cel- les qui. viennent à la cime de la plante dé la Agorelle , retitanc aflez bien à celles du Curage , pleine de veines, & de couleut de vert pañles. Ses fleurs font comme celles du Violier, blan- ches ,atrachées à vne longue queuë, crois où quatre par en- femble, auec vnbouton au milicu,en façon de bouclier , de couleur baye, ou de couleur énfaffranée, fort belle , auec vn filer bien menu qui en fort. Ses grains font rouges , de la grof- feur d'vne cerife , ou du bouton de !’4/chachenge, aigres & va peu amers, pleins d’vne infinité de grainemenuë, & blanche, comme celle de l'Archachenge. Or combien qu'il foit venu de l’Amerique, qui eft vn païs tres-chaud, fi ne laïfle il pas pour- tant de croiftre au noftre qui eft froid, durant l’Efté:car il meurt l'hyuer , ne pouuant endurer la rigueur du froid. Aucuns le prennent pour /’A4momum de Pline: d'autre auec plus de rai- fon pour le Strichnodendron , c'eft à dire Solane arbre. Dodon l'appelle P/eudocapficum. Les Efpagnols Guindas de las Indias c'eft à dire Cerifes d'Inde. SES Du Lapau, | CHAP. XX. Lim2x,.c.31 Les noms _ vient 270 78 Amd, qui fignifie Lafcher dr defcharger le ventre ; dont { aufli vient le mot ee duquel vfe Ariftore, cie © Bad\ocy ei Aur 27e @n" VA Evene ec , c'eft à dire,comme de [e pourmener pour [e lafcher le ventre Les 5 Arabes nomment le Lapathon, Humadh, Hurdh, où Hamad : les Iraliens Rombice,8& Lapatio : les Efpagnols Labaca : les Allemans 4mpfer. Theo Linre. de phrafte met deux fortes de Lapathon: le cultiné,& \e faunage: D'iofcoride en met cirq efheces, non SR M pas diftinétement, comme il a de couftume ; mais confufement. Entre les efbeces du Lapañhon, PE dicilon appelle Oxy/apathon,celle qui a les fueilles aiguës,dures au boût,qui croift aux lieux ma- refcageux. (Or veu qu'il ya au texte Grec Adralov. © dy" durèy fvAaralos Aéysday, Quéshoos n SAëos, cxAmpor,xar' èxea Umroëv, il falloit traduire ainf : Entre les efpeces de Lapathon,on appelle Oxy- lapathon celuy qui ef} dur & aigu au bout (Il y en à va autre diffemblable) car aux communs exem- plaires il y a 8% Gprosor ef mçuire. Mais aux autres qui fonc plus corrects à mo aduis,il y a,84 csopueser, c'eft à dire /emblable. À quoy auffi s'accorde Pline, qui dit,que /’Oxylapathon refemble au Lapa- thon cultiné; combien que pour dire au vray ce qui en en efl;il fetreuue des exemplaires où il ya diffemblable. Oribaze dit # «7 dv Ouesov ra méure,non du tout femblable au premier. Tellementque les deux premieres efbeces ne font pas fi differétes,comme on lit aux communs exemplaires, Celuy de la sroifiéme efpece eff fauuage, petit,retiranc au Plantain,bas & rendre. Celuy de la gwatriéme efpece eft appellé par aucuns Oxa/iss & par d’autres Azaxiris, ou Lapathon,(au vieilexemplaire il ÿ a doper, c'eft à dire Lapathon faunage.)Ses fucilles font femblables à la Parelle fauuage,& petites fatige eft petite, fa femence pointuë, rouge , acre, pendant de latige & des branches. Le dernier eft l'Hippolapathon, quieft vne herbe bonne à manger, croiffant dans les marais. Voilà Dé à iofco Liure 2. de la Phyfiq. . Du Lapais, Chap. X X V.. oû pour EP Het 1 Jrunge : jo le corn apres il retourné Aux /#1ages. ilve ui d ge ) à quafiles melmes proprieez que la Guimauuc. Of y CibaauEn € fanvage, qu'aucuns appellent Oxa/is,qui retire à l'Ozcilledes Jardins, (au lieu de dire des lardins,il faut lire fausage.) Ses fucilles font aiguës, blanches comme celles ds la Poeree {2 racine petite, Les Latinsl'appellent Rwmex, ou Lapathon Cantherinon. Cefte herbe incorpore à auec de l'oingreft finguliere pour refoudré les efcrouëlles. Encor y en a il vne autre efpece ER appelle Oxylapathon,qui retire encor mieux à l'Ozeille deslardins que la precedenté.(En l'Exem plaire de Cornarius il y a plus diffemblable; au lieu de plus femblableitourefois la premiere le rÈ s'accordeauec Oribaze, & auec les exemplaires de Diofcotide les plus correéts , comme a aucns defia dit.) Et fi elle a les fueilles aiguës & plus rouges, & ne croift que parmy les marais, d yena qui font mention d'vn Hydrolapathkon, qui croïften l'eau, commeïîls difent. Outre-plus ANS Hippolapathon, qui eftplus grand que lOzcille des Jardins, plus blanc & plusefpez. Vn peu apres ildit,que Solon fair mention d’vne herbe qu'il appelle Bu/apsthon.Ainfi il dit,que lO- zeille fauuage que les Grecs appellent Oxz/is,fe nomme en Latin Rwwmex,8& non les autres efpeces de Lapat bon. En vn autre paflage luy mefme dit.que toutes les herbes fauuages ont quafñ les Liwiss fueilles moindres, &auffi les tiges & le fuc plus acre,comme on voit en la Sariette, én l'Origan.& en la Rue fauuage.Et neantmoins l'Ozeille fauuage eft meilleure que. celle des Jardins, laquelle | les Latins nomment Rex. Elle dure plus que toute autre herbe de Tardin.On dit,qu'eftant vne | fois femee,quoy que la terre face,elle ne Ia fçauroit corrompre,principalement s'ily a de l'eau au: pres.(Toutefois aucuns eftimenr qu'il faut lire en ce paflagc:Hoc in fatiuis Rumex vocatur , nafci- térque fortiffimum , traditur certèfemel [atum durare , nec vincivnquam à terra, dre. C'elt à dire; Effant une fois femee , elle dure long temps , comme on affeure , tant que la terre Sen peut defaire) Tellement que par ce moyen il metrroit le Rwwex pour l'Oseille des Iardinss au lieu qu'aupara- uantil auoitainfi appellé la fausage Or les Romains appelloientproprementl'Ozeille Rwex,peut eftre pource qu'on fucce {es fueilles quand on a foif,comme on feroit vne mammelle,que les an= cicnsappelloiencRwzem. Car de fair, ily en a qui fuccent l'aigreur de fes fucilles comme les agneaux qui alaittent leurs meres, Virgile aufli en fait mention difant : in Mont » Fecundifque Rumex, Malne,violeque virebant. | Sinon que l'on voulut dire, qu'elle eft ainfi appellec, pource qu'elle refemble à vne forte de dard, qui eftappellé Sparzs, 8 eft courbe à la figure d'vn pied,duquel Lucilius parle, quand il dit felon Nonius: Tum [para , tum Rumices portantur fragula porrè, On alleoue aufli ce vers de Feftus:maisau lien de Rwmicesil y à AMurices. Au refte Galien efcrit Liuré à. des ainfi des efpeces du Lapathon:0n peut bien appeller le Lapathon) “Bete fauunge:car il à non foule ment le gouff,mais aulfiles mefmes qualitez que la ‘Beïe des Lapais culiiue. lardins, Toutefois pource que la “etc eff de meilleur gouff; il y à perfonne quin'en mange plus volontiers que du Lapa- thon. Quant à l'Oxylapathon, [où nom mefine monffre [a qua- lité & fes vertusicar c'efl à dire Lapathon aigre. Quant as Lapathon,perfonne n'en mange de cru ; non plus que des Poerees.Toutefoisnos femmes cnceintes qui font enuieufes,man- gent de l'Oxylapathon cru, & nuîfi les enfans goulus. Oril eff certain que cefleherbe eff du nombre de celles qui ne #ourrif= fent pas non plus que le Lapathon. Dontil eft aiféà enten= ‘dre, que Galien par J'Oxylapaton a entédu l'Oxeille, laquel- le il appelle ainfi, pource qu'elle a vn gout aigre ; & non . pource qu'elle a les fueilles pointues. En vn autre paflage bhisdes il ne met que srois efpecesde Lapathonile Lapathon, qui EE ainfi appellé fimplement:; ’Oxy/apathon 8c l'Hippolapathon. Toutefois pouxce qu'aujourd'huy on à remarque p/ufreurs efpeces de Lapathon,nousles diftinguerons comme s'enfuit. … yadoncleLapathondes Iardins, &c le faunage. Celuy des NS Zardinsa les fucilles comme la Poërée noire, finon qu'elles font moindres , retirans à celles du Plantain , couchees pa terre, qui ne font pas fort aiguËs., pleines de veines, auec de longues & grofles queuës : la tige d'vne coudee de { haut, cannelce:la fleur rouge. Sa graine eft menuës;luifante; 8c noiraftre. Sa racine eft iaune &c amere. C'eft celuy que Diofcoride met pour la féconde efpece & que les Dauphi- nois tiennent dans les lardins , principalement en la ville de Cremieu,& l'appellent d# Lapas,en mangeans les fueil- | lesau porage, eftimans que {a decottion lafche le ventre. w Tome premier. | NN 26 Et 4 UV) à a V7 UN É La foriries MES Ÿ D ss POUR \ t() AU È til Ve { a > 1 A | TER \ £ \ A MANN ENG | AM DÉS 6 à IN) Ci "it DID: at 7 » r dans l'eau. Ses fueilles font de la longueur d'vne paume & plus,eftroites,& dentelées à l’entour,fortans alternatiue- $ efpece. ux jardins d'Allemag,. ment par latige, d'vn gouft fade & fec. À la cime des tiges il y vient vne mafle route femblable à celle du Potamogei- ton, où Herbe des Eftangs. Elle croift dans les riuieres qui coulent doucement comme la Saofne. Or Lobel à mis vn V Va autre = es e , : Le = 4 «12 Liure V. del'HiftoiredesPlantes, autre Hydrolapathon, où Lapathon aquatique, bien different de ceftuy-cy,dont il fait desx efbeces le gramd, qui refemble entierement au Laparhon cultinétanten la tige comme en la graine 8c aux fucilles ; qui toutefois font vn peu plus noires. Sa racine auf. eftvn peu plus coutte.& plus che- uclué,plus noire par dehors, & plus rouge par dedans. Il s'en treuue force dans les eaux Aurefte il ne croift pas ailleurs de foy-mefime. Quant au petit Hydrolapathon, il éroift aufi dans les eaux: toutefois ce n'eft que dans les eaux claires , & aux fontaines , du fonds defquelles il pouffe des Hydrolapathon: ou Lapathon aquatique Hydrolaparbor Hide grand, de Lobel. . de Lobel, - Oxeille grande. petites riges tendres , flaques , grailes, garnies de quelques NE LE US cheucleures, comme toutes herbes aquatiques. Ses fucilles font fort menuës & molles ; toutefois elles ne nagent pas fur l'eau, comme l'Herbe des Eftangs : mais fe maintiennent dtoites, de couleur de vert-brun, femblables à celles de la Lanceola,8 plus’eftroittes que celles de l'Herbe des Eftangs. Pour la derniere efpéce de Lapathon, Diofcoride mer celle qu'il appellé Oxx/à , laquelle fuiuant ce qu'il en dit,n’eft au- tre chofe que noftre grande Oxeille, qui croift emmy les prés, ayant les fucilles comme Ja Parelle : toutefois elles font plus tendres, menuës , & refentent mieux leur herbe de lardin. Elles font larges ati Bas, retirans à celles des Efpinars ,& des Blettes, qüi font fäites en façon de fer de flefche. Sa tige cft cannelée , rouge & pleine de fuc. Sa graine eft anguleufe & aiguës & vient en des goufles, comme celle des autres efpeces de Lapañ. Elle a beaucoup de racines, qui ne font pas iaunes, comme celles du Lapathon des Inrdins, & ontle gouftaicre, comme les fueilles & les tiges. Nous diftinguerons donc l’OXeille en cette façon ; nous en mettrons vne efpece, gi foir faunage ; & autre cultinée. L'Oxeille famuage de Diofcoride eft celle que nous venons tout maintenant de décrire, quieft appellée /4 grande : dr il y en a vne autre moindre, quia les / Z) fueilles menuës, vuidées, laquelle on appelle en Latin Ferwe- 1 7 = >) cna, Cetà dire de Belier. Elle a les fucilles beaucoup moin- | A ; À D) dres,faires en façon d'vne pointe de lance,molles,liffes, cou- = UE RUN En à uerces d'vne certdine bourre rougeaftre , pleines de fuc, & plus __—_— ‘1 DuLapais ChapXXV. _, * Oxerlle moindre, de Matthio!. | Ozeslle ne ès à D : = : ; » Pl Plus aigres que celles dela orande.Aufli s'en fert on plus en medecine. Juant à celle des Zardins: il y en a auffi de deux fortes, /4 grande qui eft celle des prés, qui a efté plantée dans les ardins, ayant les fueilles longues & noiraftres. L'autre a les fueilles blanches,à demy rondes,courres, an= guleufes, retirans à celles du Lierre ; coutefois elles ne font pas fi grandes,ne ft cfpelles, ny dures. Ses tiges font tendres , & portent la graine femblable aux autres. On en treuue par tous les Jar- dins en France,comme del'autre. On l'appelle en François Oxaille, ou Oxeille, qui vient du mot us | ne Oxalis Grec.D'autres l'appellét Viserte,ou Aigrette.À Lyon Oxeille ayant la racine à pluficuronYapelle Saletteien Allemäd Saurampffer. Laperire Ozeil- cefles, de Lobel. Le fauuage, qui eft la plus aigre de toures,s’appelle en Fran- cois Ozeille menuë,Oseille de brebis.Lapetite Oxeille dès Tar- dins Sappelle Ozeille rondeiOzeille franche,& Ozeille Romaï- ne. Elle s'appelle en Grec Oxalis à caufe de fon fuc, qui eft aigre,8& plaifant à la bouchespout cette caufe auf les Apo- thicaires l'appellent 4ceto/x. Oril ne faut pas oublier icy vne autre ejpece d'Ozeille,que Lobel mer, laquelle cit eftra- gere,& bien teiiarquable ; d'autant qu'elle a plufieuts teftes en la racirie, cout de mefme comme l'Oenanthe. Erttoute- fois quant aux fueilles, auxtiges,&c à la graine,elle retire du tout à l'Oseille des fardins. Lobel dit ; que certe plante eft rare en Flandres : & qifelle ya efté aportée d'Italie. MAGIE 2. maintenant à déctire /'Hippolapathon ; dont il S'en trente Loi deux efpeces: le faunage,quine croiftpas feulementaux ma- rais : Mais aufli atix montaignés ; fpecialemenr aux lieux où la terre eft engraiflée par le moyen des brebis, qui y ontfc+ journé longuemeñt. Il refemble dirout à celuy dont nous parlerons cy-apres, fi ce n'eft qu'il a les fucilles plus eftroi- / ces & plus aiguës. L'autre croift dans les lardins, & felon ES 4 Fopiniôn de Matchiol, c'eft la plante qui croiftaux lardins, ER qu'on appelle communement Rhubarbe des Moines. Aucuns tiennent que c'eft le Lapathon cultiné de Diofcoride , com- me noué auons desja dir.On l’appelleen François Pafience: | Elle refemble quaf à la Parelle ; fi ce n'eft que fes fueilles \ font plus grandes , pluslarges , plus molles, & ne font pas aiguësau bout. Ses tiges {ont fort longues , groffes , & TOUSES. ŒUULURESS N \ \ | L) A LL L' = , Sr RSS LEE Kt «14 Liure V.de FHifoire des Plantes, Hppolapathon faunage,de | Matthiol. GIE RSS SIN SN ET PSS AT ; AL En, Hippolapathon culiiné aux larçes fueilles de Lobel. res rouges. Ses fleurs fontiaunaftres; fa graine rouge, triangulaire : {à racine longue, oroffé &ciaune. Nous auons dir, que c'eftoit le Lapathon cultiné de Diofcoride,felon l'opinion de Fuchfe, Dedon & Solier. Tragus tient que c’eft /'Hippolapathon de Diofcoride.Scaliger la prend'pourle Bulapa- thon. Car il éfcricainfi:La plante qui croift dans les Jardins que l'onnomme Rased, eftia Bxlapa- thon, duquel la racine fert bien en medecine. Les Nonnains l'appellent en France d’'ennor qui leur conuiét aflez bié,affauoir la Parienre.Lobel & Pena adiouftét vn autre Hippolap athon,qui a la Hippolapathon à la fueille roude,de Lobel. OS AC QE LT GENE AW Page / 1 NAT s Ey 44 FAN NNT 0 HAN) PA IN ù RAENIPRS el 4 } CAN EE 1. À ('\eE# 7/2 ste & ESSAI PNE/CZ Un NUE DZ NN 7 AN NY —{ DS Re GS Hippolapathomdes lardins. KL Vs o D d NPD À Se } NAN SUEZ FANS 44 = 1, 12 ‘te 12% VE, A à 4 : su, AU (8 SX S K2A fueille Dulbapais, Chap. XXV. SIS fueille ronde. Les modernes l'appellent fzux Rhu barbes8c n'y a que les-plus diligés Herboriftes qui “en ayent, comme retirant mieux au v74ÿ Rhubarbe à caufe qu'il a la fueille plus ronde, & rabbattue au bout, approchant fort au Glouteron, ouau Petafites, comme eftant de mefme grandeur: voute- fois il n'a pas la racine plus grande , ou beaucoup differente de l'Hyppolapathon: mefme elle a les mefmes proprietez & naturel. Voilà quant à la defcription & aux efpeces du Lapathon, 8& Hippola- pathon Il refte maintenanc à declarer leurs vertus. La decotio dit Diofcoride, de l'herbe de routes les efpeces de Lapathon lafche le ventre. Crue appliquée auec huilerofar, ou Saffran, elle faitre- foudre les apoftumes,quiiettent vne fange femblableau miel. La graine du Lapais,& dela Parelle, | & de l'oXeille, prinfe en breuuage en eau ou en vin, eft bonne contre la dyfenterie, & à la paffion - cœliaque,au defuoyement d'eftomac, & contre la piqueure des fcorpions. Mefme fionen prend Le termpers= ment les VETIHSe Liu.2.6,108, deuant que d’eftre piqué on ne fentita aucun mal de la piqueure. Leur racine cuite en vinaigre, : ouappliquéecrue guerit la lepre, les dertres, & les ongles afpres : toutefois il faut frotter la partie malade au Soleil auparauantauec du vinaigre & du nittre. Leur decoition appaife les defmangeai- fons, fi on les en bafline,ou qu'on les en frotte dans les eftuues. (Au rexte Grecil ya éraras. ebay, à Aérpo myvoudpar c'eft à dire; Er la verfant deffus , ou [ion s'en fomente, ou bien qu'on la mefle parmy l'eau du bains voutefois ces mors # Adrpc muyvi ave ne font pasen beaucoup d'exemplaires. Et neantmoinsil femble que Pline les y a leu quand il dit à ce propos : Elle fert aux demangeaifons meflée anec l'eau des bains.) Cuires en vin, & diftilces dans lesorcilles, elles en oftent la douleur, comme aufli des dents, & fontrefoudre les efcrouëlles, & les orcillons. Auec vinaigre elles dimi- nuent la ratelle. Mais il femble que les mots du texte Grec ne fonc pas bien exprimez : caril y a ainfi Tagyyopsoi dé w'ra\yier, 2 Sdouræ ya énbäoe &ÿ cine , à MaxAuCsduey. Aa Dogëos à porpidas # Taparidar, Ole sut cie, ù sararhadacey, ar Auva dè uv 064. C'eft à diré, Effans cuites en vinelles » appaisët ln douleur des oreilles, @ des dëts.fi on les en laue. Cuites en vin G appliquées en cataplafme elles fot refoudre les efcrouëlles,ér les oreillôs,ér la ratelle auffi efläs cuites en vinaigre. Aucuns pen- dent feulement leurs racines au col pour guerir les efcrouëlles.Pilées & appliquées elles arreftér le flux des fémes:prinfes en brcuage auec du vin elles guerifsét la iaunifle,brisat la pierre de la veflie, prouoquent les meftrues, & gucriffent les piqueures des fcorpions.La Pasience a les mefmes vertus . que les aurres efpeces de Parelle. Pline nè leur attribue pas les mefines effects en medecine que Diofcoride:car il dirainfi:0» fe fert des Lapais fauvages contre la piquewre des [corpiss:mefine ils em. pefchent ceux qui en porte fureux d'eneffre piquez ; au lieu que Diofcoride ditsque qui en aura ben auparauant ne fe fentira point offencé encor quil foit piqué des [corpions.Le fuc tiré,dit Pline,des raci- nes cuites en vinaigre eff bon au mal des dentsier prins en breunage il fert à la iauniffe. Diofcoride les fait cuire en vin pour ces deux maladies. Il y aauffi faute aux exemplaires Larins de Pline, ouil Y a, coletur, au lieu deco//uatur, qui veut dire, s'en Jauer. Leur graine” eucric les accidens de l'efto- mac, tant mauuais foient ils. Diofcoride dit dom soutys c'eft à dire, le defuoyement d'efomac, qui procede de.ce que fon orifice eft chargé de mauuaifes humeurs. Les racines de l'Hippolapathon où Patience, ont cela de propre, de faire romber les ongles rabouteufes. La graine prinfeen breuage auec du vin au poids de deux dragmes gueritla dyfenterie. Ce que Diofcoride attribue aux raci- _nesdu Zapathon faunage,de la Parelle,&c de l'Oxeille. La graine de fa Parelle lauée en eau de pluye eft finguliere à ceux qui crachent le fang, y adiouftant de l'Acacia la groffeur d'vne Lentille. On fait d'excellens trochifques des fueilles,&c racines dela Prrelle, en y adiouftanc du Nitre , & vn peu de leurbouillon(Cornarius au lieu deivre,qui fignifie #owi/lon, veut qu'il y aitshure,c'eft à dire d'encens.)Quand on en veut vfer ; on les deftrempe en vinaigre.Quant au Lapathon des Iardins,on l’applique für Le front aux fluxions chaudes des yeux.Sa racine guerit la gratelle & les apoftumes qui rendent vne fange comme miel.Cuite en vin elle eft fort bonne aux cfcrouëlles;aux oreillons, 8z à la grauelle: Ce que Diofcoride dit du Lapathon [auvage. Le vin de [a decoétion {ert auflià la ratelle , aux cœliaques, aux dyfenteries, & à latrop grande enuie d'aller à felle.Cornarius dit, qu’il faut lire, /z graine prinfe en vin, rc. La decoifion du Lapathon eft meilleure à tout ce que deffuss neantmoins elle fait rotter , prouoque l'vrine , & efclarcic la veué- Meflée ‘en l'eau des bains elle ofte les demangaifons ; ou bien f on s’en frotte fans huile deuant que d’entrerau bain: Sa racine eftantmafchée raffermic les dencs qui branlenr. Cuire en vin ellereferre le ventre; & au contraire fesfueillesle lafchent. En vnautreendtoit il parle ainfi du Lapathon fauvage:On ne s'enfert, dit-il, ffnon auec de l'orge mondé,pour donner meilleur gouif aux viandes Cornarius tient,êc auec iufte rai- fon,aue ces mots,suer de l'orge moñdé, font fuperflus. Et de fait,on cuit les fucilles entieres de /'o- zeille comme des autres herbes parmy les viandes,comme auec la chair, ou le poiffon,& non feu- . Iement aucc de l'Orge mondé.Le Lapathon,dit Galien,a vertu de refoudre mediocrement mais Ja Parelle Va meflée:car outrece qu'elle ef refolutiue, elle eftauffi repercufliue.Leur graine eft mani- . feftementaftringeanrérellement qu'elle guerit la dyfenterie , & autres flux de ventre, principale- } mehr celle dela Parelle . Orla Patience,qui ne-croift que dans les marais, a les mefmes proprietez ; mais plus débiles. Aëce dit;qu'il faut lauer la playe de ceux qui ont efté mordus du chié enragé,auec la decoétion de Camomille:des racines de Lapathom, qu'on appelle Oxalis, c'eft à dire OXeille : - É qu 1 Liu,10,c21 Au meflieu. Embl. 102. liure 2, de Diofc. Au mef.lieu. Liu.20.c.12! Aumeflicu, Liure 7, des fimpl, Liu.6. c, 2 4 516 Liure V.de l'Hifoire des Plantes 4 qu'il a cogncu va vieillard, qui guerifloit rous ceux qui eftoient mordus du chien enragé , feule-1 mentauéc de J'Ozeille : caril latioit la playe auec fa decottion, & la couuroit de l’herbe,8c en don- noit à boire. Or ceux qui en ont beu piflent beaucoup fans pouuoir retenir leut vrine. Pour cefte caufe cefte decottion guerirla faunifle. Nous nous feruons auf de l'herbe , frottant d'icells auec du Vinaigre, le feu volage ou la gratelle. Er de la racine pour guerir la demangeaifon. Onsen fert aufli contre la morfure du chien enragé auec d'aütresremedes. Le Lapathon [aunage enfaic tout autant. [la les feuilles aiguës, & la racine longue comme vn petit Raiffort. Voilà cequ'en dit Aëce. Au refte on fait de l'eau diftilée des racines de la Parelle;laquelle eft finguliere pour guerir les puftules de la peau, & les raches, le feu volage & les dertres ; & en fomme routes les taches de Ja peau, principalement du vifage, en la maniere que s'enfuir: il faut prendre de ladite eau, & de. celle de Melon bien meur, de chacune deux liures: dix œufs d’arondelles ; du fel Nitre demie ONCE 5 & ayant pile ce qui veut eftre pilé , faut mettre le tout auec lefdires eaux dans vn alembic. everre ; & en tirer l'eau : de laquelle fe faut lauer le vifage au matin, & au foir le faut oindre d'huile detartre,8c d’Amandes. Lx decotion de La Parelle cuite en vin & prinfe en breuuage,guerit la iaunifle, & rend à la peau fon premier luftre. Aucuns tiennent qe celuy qui portera fur foy la | racine de Lapais [auuage cucillie au decroiffant de la Lune, bien nettoyée, il n'auta iamais les yeux Vertus du \ A ” spsee. chaffieux. Quant à la plante du Box Henry, ellceft bonne pour les playes:& fert merueilleufemenc. pour mondifier & confolider les vlecres : mefme en la portant pendue au col , ou l'appliquant pi- lée fur les playes , elle en fait fortir les vets, sil ÿena. En fomme elle eft deficcatiue & deterfiue. 5 aps Touchant l’Héppolapathon. qu'on appelle Rhubarbe des Moines, Fuchfe dit, que fa racine a vertu de "7 purger, fi l'ayantreduite en poudre on en prend au poids d'vne dragme. Ce qui n’eft pas de mer- ueille , dit-il, veu que Diofcoride dit, que la decottion de l'herbe de tous les Zapais lafche le ven- ide tre ; & que leursracines cuites en vin gueriflent la iaunifé, à caufe qu'elle euacuë la bile par le bas. Tragus affeure , que celte racine prinfeauec vn peu de Zinzembre euacuë le phlegme & la bile par le bas; ce qu'il a veu par experience. Or il la faut ainfi aprefter ; c'eft de prendre vne dragme de cefte racine feche , 8 vn fcrupule de Zinzembre, & reduire le tout en poudre, & le prendre au « \ .… Matin à icun dans du boüillon chaud. Des Afherges, CHAP. XXVI. Les noms A" AsrErGEs s'appelle en Grec d'ardexy ©, ou doDaeay CN : en Latin Affaragus en Arabe Halion,ou Helion:en Italien 4ffarago: en Efpagnol Efparagos, Les Apothicaires mangeans Linre.ides PS la premiere lectre l'appellenc Sparagus. Les Grecs,dit Galien, apellent Afparagi quafñ cou- alim. tes les tiges des herbes, qui pouffenr pour porter la graine,comme de Choux, des Laictues,des Ar- roches,des Blecres;des Poerées,des Mauues,des Raifforts,des Raues,de la Mouftarde,du Pyrethre. Toutefois nous parlons icy de la plante qui eft proprement nommée Afperge, quieftainfi appelle, à caufe qu'on fc ferr principalement de fes tiges tendres, lors qu’elles commencentà fortir de rérre. . « ] > ; k : 4 3 : cr . le Linzens, Diofcoride n'en mer que dex efpeces; affauoir la Sawéage, ou pierreufe & la cultinée Galien met Les ef. Baianeor,ceft à dire la Royale & lc Aa c'eft à dire, de marais. Matthiol auf dit,qu'il ya deux efpe- Liure. 2,des - nn ces d'Afperges ; aflauoir les cultinees, & les autres qui croiflent d'elles mefme. Defquelles il s'en | creuue de crois fortes,cele des marais,celle de montagne,& celle qui croiff entreles pierres,qui eftau- trement appellee Myacanthinns,ainf que dit Galien. Er en Latin Corrsda. Il y a auf, dit Pline,des Liure 6. des Afperges fawuages dites Corruda ; les Grecs les nomment Horminion Ma À oppév , pource queleur ol ? decoéti6 & la graine efchauffent à l'amour.ainf que dit Pline.Mefme en Auignon ils les appellent Liu.ro. c.4 encor aujourd'huy Hor#ioconin, (les autres Remieconinyou Myacanthon,8& encor autremét.le creuue Huec0. qu'il y a des 4/perges qui s'engendrét de cornes de belier concaflées & mifes encerre.Eten vnautre lieu:Narwre auoit fait croiltre les Afperges emmy les champs, à fin que chacun en peut cucillirmmainte- Liure 6. de #35 on les cultive. Theophrafte vie fimplement dumot aaaezyon pour dire /4 fanuage quant il dir: nn UE y en aauffiqui font entierement tout efpines, côme les A (fparagi: & le fcorpios:car elles n'ont point de Linarers. JMe//les que les efpines Ce que Pline traduirainf: L’Afperce & Le Jcorpius font tout efpine : car elles Coroll139. #'ont point de fueilles Hermolaus veur que / "Afperge & [corpius fe doiueentédre pour vne feule pla- Rad “ ce,difference d’auec /’Afherge commune:mefme en fes additiôs fur Diofcoride ilen dit tout de mef- me. En quoy il s’eft crompé, comme il appert par ce que Theophrafte a efcrit à parr du Scorpins, 8 de l’Afperge vieil, difant:Entre les plantes efpinenfes , qui font diffinguées par efeces, ily en apla- Jieurs qui ont lesfueilles piquantes, d y en à peu qui foient tout efpine. De fait à grand peine en feau- roit on treumer d'autres que l'Afberce.& le Scorpius. Tout ces deux fleuriffent apres l'Equinoxe d'au tomne. Le Scorpius fait fx fleur fortant d'un bouton fous Le bout de laiguillon, Inquelle eff blanche du commencement ; puis elle tire aucunement [ur la couleur de pourpre. Mais l'Afperge produit vne certaine petite chofe aupres de [es aiguillons, laquelle eff faite comme vne malle,en laquelle il y à une petite fleur. Le Scorpius r aqu'une racine courte &r droite:mais l’Afperge en a benneoup G* de bië gra- des,anec vnéinfinité de petites fort efpelles,le deffus defquelles s'entretienr par où fertér les tiges. Or la tige D. Des Afperges, GCapXXVE s17 tie des Afperges fort auprintéps,du deffus de leurs racines;on bië de toute La plante:cefle tige efl bône à magermais aucc le reps elle deuiët afpre & fleurits@ ny a que Les dernieres qui fleurifsër:c> toutefois 0 plante, comme nous l'auons traduir.Ce qu'Hermolaus a bien Coroll.r30. nli remarqué. Il femble, dit-il, que Theophralte vfe du mot #fharagia pour toute la plante,ou FAN ien pour la place où les 4/perges font femées, en la mefme façon que l'on diren Larin Cepira, & ( Rapinas pour le lieu où font femez les Oignons, ou les Raues.Gaza l'a interpreté Corrudazo ,com- mc fic eftoit vncaucre plante que /’A4fperge. Mais Caro vfe du mot Correda,en la mefme fignifica- Liure de re “tion, que de Cépins, G Rapina. Il faut, dit-ilplanrer ln Corruda, c'eit a dire, les Afperges parmy Les "he Cannes,pour em auor les tendrons.Voïlà ce qu'en dit Hermolaus. Au refle il a eftimé que les anciens n aioient pas eu cognoiflance des L4fhérges cultinéess& qu'en lâgage Artique la Corruda s'appel- “lc non Horminommais Orminion,ou pluftoft Ormenon:&c par aucuns Libyeum qui et lAfperge fauna- cc:8c cft propremét la Corrda,depuis qu'on a treuué les 4/berges culrindes.Quantau Scorpius nous l'auons defcrit en vnautre endroit. Il refte à parler des C#fperges. L'Afperce cultinée produit pre- £s forme. …micrement des fa racine des tiges tendres, verdes, liffes , rondes, fans fucilles, & poulpues , quai de la groffeur d’vn doigt, le bout defquelles va en appointant. Matrhiol lescompare fort pro- prement à l'Orobanche. Icelles venans à croiftre iettent des grandes branches'garnies de fueilles comme de cheucux , & menuës comme celles du Fenouïl , lefquelles en fin s’endurciffent comme … d'efpines. Il fait vne petite fleur pañle , apres laquelle il y vient des petits boutons ronds de la groffeur d'vn Pois , quifont verts au commencement : mais puis apres ils deuiennent rouges, & mont pleins d'vne graine noire , dure comme de corne. La racine aupres de la tige eft fpongicufe, À HUE fer + CE 154 AU ) 1 | AfPerge cultince. Afperge fouuaze, de Matthrol. * S iure 2, de Diolc.c.118 SSe ASE STRESS = as: << HT & TT >. RENNNNS S MER RSS de laquelle il fort vne infinité de racines, fi fort entrelaflées qu'on diroir que ce n'eft qu'vne piece, - Les lardiniers appellencess racines ainfi entrelaffées Efponges, comme dit Columelle.Les anciens, Liu.rs chi. “ dit-il, owf dir, que l'Afferge auoit vne efponge en la racine. Quant à la Corrud,ou Afherge faunage, elle a lestiges on tendrons, & le fruit femblables à ? 4fferge culrinée. Au relte elle eft tout cfpi- nes & garnie d’aiguillons : car au lieu des fueilles faite comme de cheueux, dont la cultinée ef garnie en {es petites branches, la fzuvage aautant d'efpines menuës , courtes , dures, &piquantes. - Nous auons misicy le pourtrait de l’vne & dé l'autre prins de Marchiol. Mais cefte Afperge fauwa- … ge qui croiff de foy-mefme, n'elten rien differente de la culrinée, finon pour raifon du culriuage. Ce n’eft donc pas la Corruda,qui eft de differente efpece auec /’Afperge,& beaucoup plus rare,comme dit Penaicar il ne s’en voit point le long de la marine de Venifc, ny aufli peu en celle d'Allemagne, Tome premier. XX de 518 _ Liure Y.de l'Éifioire des Plantes, Corruda de Dodon. | Corruda de Pena. | d dé y ESS LA # Pre mn /'ÉELULUL Mer PNA RTC O MES 5 ue DA K ji Ji BeSS A PE a: (2), 7, ie p de France, ou d'Angleterre , ou toutefois il y en a beaucoup de cy/rinée. Or elle eff aifée à cognoi- fire d'auec l'autre ; pource que route fa plante eft plus blanche & plusafpre, efpandant fes bran-! ches parmy les hayes, aucc les fucilles plus aiguës , plus courtes, & mieux difpofées en ordre ; les fleurs comme celles del'Oliuier, iaunes , en grand nombre, fortans deffous les ailes, Sa graine n'eft pas de la couleur du Corail comme celle de la cultiuée:mais eftant meure elle eft verte-brune, ! vn peu plus petite que celle-là, & enraflée pres des branches. Pena l’a fort bien fait pourtraire comme on voit icy. Cefte plante s'aime fort aux montagnes & collines expofées à l'air de la ma- rine. L'Afperge cultinée croit par tout aux lardins y eftancfemée & culrinée La Corruda croift aux lieux fecs & fablonneux ,en Languedoc, & principalement parmy les hayes & buiflons. La cw/r- Letemps. … Wée commence à poufler fes bourgeons ou tiges au commencement du printemps, qui fontalors fort bonnes à manger. Lesfriands les tiennent pour vn manger for delicar. Celles de Rauenne ont efté cenues pourles plusbelles, comme on fait encor à prefent. Or on les fait cuire auec du bouillon , puis on les aprefte auec fel , huile, & vinaigre, ou bien auec du beurre frais entre deux plats , en y adiouftanc vn peu de Poyure, qui eft vne viande de forr bon gouft & délicate. Au con- _traire les tiges de la Corruda font vn peu ameres & ne font pas plaifantes amanger.On amañle leur Liz. 118. graine en efte. Au refte Diofcoride declare premierementles vertus de / “Afperge fauvage. Ses tiges, am da dit-ilou iettons cuirs 8 mangez font bon ventre, & font vriner.(Au vicil exemplaire ily a5Ssperi- les vertus. fe tige mediocrement cuite d mangée,érc. À quoy s'accorde l'experience:car en les cuifant longue- And. Leu. ent jls perdent leur vertu de lafcher le ventre, 8 de prouoquer l'vtine.La decoëfion de la racine eft bonne contre la difficulté d’vrine, contre la iaunifle, contre les accidens des reins, & àla dou- leur de la fciatique eftancprinfeen breuage. Prinfe auec du viñ elle eft bonne contre la piqueure des phalanges. Le fus tiré de cefte racine cuire guerit la douleur des dents , fi on le tient dans la “bouche. La graine prinfe en breuage a les mefmes proprierez. Ondit, que les chiens meurent, s'ils boiuent la decoétion des 4/perges. On ditauñfi que les 4fperges croiflent des cornes de belier concaflées , &enterrées. Ce que Diofcoride ditn'’eftre pas vray-{emblable. Or ce qu'il dit puis apres : Cefle Afperge,drc.Er ce qu'il adioufte puis apres, doit eftreencendu de la culrinée, toutainf que cequi eft dit deuant s'entend de la /zmvage.Ce quiappert en ce qu'il a dit des cornes de belier enterrées,entendant que par ce moyen de fauuage qu'il eftoicil deuient domeftique.Dauantage ce qui fuit apres ne peut efkre entendu du fawage. Car ayant dit au commencement du chapitre qu'il eftoit aflez cogneu à tous,apres auoir defcrit fes proprierez il n'euft pas adioufté fa defcriprion.ce- Au mefne ffe 4/perge culrinée,dit Diofcoride,fzir plufieurs branches,cr à les fueilles comme le Fenokillonques, x Gen grand nombre. Sn racine eff ronde,grande;ayant un efponge (au Grec ily a éy8ca æéduno,c'eft à dire,vwe teffe on boffe.)Ses jettons tendres pilez.en vin blanc, € prisen breuvage appailent a douleur des reins. (Au rexte Greci1ly a mal rave Ppsyiridæ,c'eft à dire,appailent La phreneliesau lieu de réfues eo piride Le lien, Des Afperges, ChapXXVI 519 eQpinidæ;cat ilauoit dir au cômencement du chapitre, Bonf& rPesnnsis, i/ fers à la douleur desreins.) Roffis,on boxillis ils adouciffent la difficulté d'urine;quéd on ne pilfe que goutte à goutte, @-{ont propres. à la dyfenterie. Saracine cuite en vin on vinaigre appaile La douleur des diflocations, Cuite auec des Figues où des Pois ciches, & prinfe en breuvage,elle guerit la inunife allege la douleur de La [ciatique, © la difficulté d'urine quand on ne pilfe que goutte à goutte. Sn racine attachée,ou [a decoëtion prinfe, en breuvage empeche de côceuoir,érrend La perfonne terile Il y à au Grec roi dr xioy Sd yovar: Empef. che de côcénoir d'engédrer.Pline attribue quafi les mefmes facultez en cas de medecine, à/ "Afper- ge Janmage & à la cultinée.Les Afberges font fort proficables à le’ftomac,côme l’on dit. Les prennäe auec du Cumin elles refoluét les ventofirez de l’eftomac,& du boyau appellé Co/os.Mefime elles ef clarcifsét la veuë.Elle lafchét moyénementie ventre.Elles font bonnes aux douleurs de la Poitrine, & de l’efchine,& des inteftins,en y adiouftät du vinenles cuisät.Zewr graine prinfeen breuuage au poids de trois oboles auec autant de Cumin eft fort bonne à la douleur des reins,& des Aancs. Les Afpergesincitéc à l'amour,& prouoquent fort l'vrine: toutefois-elles vlcerenc la veflie.Plufieurs tie. nent que leur racine broyée;& prinfe en breuage auec du vin-blaric fait fortir la grauelle;& appaife la douleur des reins, & des Aancs.Mefme aucuns ordonnent de boite ‘de cefte racine auec du vin . doux aux douleurs dela matrice. Icelle cuite en vinaigre eft bonne côtre la ladrerie à ceux qui en vient. On dirque celuy qui fe fera oingt d'huile dans lequel on aura broyé des 4fherges , ne fera point piqué parles moulches guefpes: Quant aux 4fberces [aunages elles ont plus d’efficace en toutes chofes que les culriuées, & principalement les blanches. Elles diffipent ia iauniffe. Il y en 3 a qui ordonnent de boire vne hemine de leur decottion pour eftre gaillard aupres des Dames, La graine fait le mefine effeét prinfe au poids de trois oboles auec autant d’Anerth. Leius aufl tiré des Afperges fauunges cuites cft bon contre la morfure des ferpens prins en breuuage.Lewrs racines meflécs auecelles de Fenouïl font fingulierement bonne à ce que deffus. Chryfppus ordonne à ceux qui piflent le fang de prendre cinq iours durant erois oboles de graine d’Afperge,d’Ache,8 de Cuminen deux cyaches de vin, ou foit trois onces. Et toutefois il dit , que celte mixtion n’eft pas bonne aux hydropiques , combien qu'elle prouoque l'vrine: Er qu'elle eft aufi contraire à l'amour, & à la veflie,finon qu'on en baillaft la decottion, de laquelle fivn chien boit, il en meurt. Etque le jus tiréde la racine cuite en vin ferc au mal des dents le tenant en la bouche.Zes 4fperges royales, dit Galien, c'eft àdire culrinées, & aufli celles des matais font bonnes à l’eftomac,font vri- nue 2. des ner, & nourriflent peu. Toutefois eftäs bien digerées elles nourriflent mieux que les bourgeôs des” "" autres herbes qu'on mange,d'autär qu'elles font plus feches.Et en vn autre lieu l'Afperge;dit-il;qui Lies 6,:de croiftentre les pierres;autrement appellée Afyacanthinns,eft dererfiue fans aucune chaleur ou froi- ” g deur cuidente. Parce moyenelle guérit l'opilation du foye & des reins, principalement les raci- nes & la graine, Mefime à caufe qu'elle eft feche, elle guerit ladouleur des dents : car les dents riure Eù, payer : y veulentlefec. Auicenne dit, queles 4fperges eftans cuites der. Seconde Corruda, del'Etlufe. ge mangées foncque tout le corps fent bontoutesfois l'v- rine eft puance. Ornous auons voulu adiouftericy des e/f° Liure 2. des peces de Corrnda,où Afperges [auuage ,felon l'Efclufe: En Plant d'Ef. el: EE: chap. 84, premier lieu la orr#dx de Dodon, ou de Pena. Quaïit à celle “* que Matthiol a mis , l'Efclufe ne la recognoit pas pour Cor- ruda : cat il dit que c'eft vne efhece d'Afperge cultinée, & pource qu'elle croïft fur les coufteaux le long de la mer, il WU l'appelle A4fperge marine. Elle a, dit-il, la tige plus courte, 2 - plus fermes, & les fueilles plus groffes, plus fermes, vertes tirans fur le bleusfes grainsfont plus gros que de? Afperge des Iardins;mefme ils ne font pas rouges comme de Corail, 1/3 ainfiqueceux-là. Peuceftre, dit l'Efclufe, fera ce celle ef- pece que Galien appelle 4/perge de marais. L'autre Corruds Ÿ del’Efclufeefthraächeue,&'iette en fes branches,ou verges _ branchues, molles & vertes, trois ou quatre efpines'aigués, deçà & delà, au lieu de fucilles, lefquelles font verres auffi bien que les branches. Au refte il dit,qu'il n'y a point veu de fleur:mais bien force grains ronds,comme au precedent,qui font premierement vercs,&eftansmeurs ils deuinent noirs, b pleins d'vnfuc & d'vne chair verte, dans laquelle eft en- clofela graine, noire par dehors & blanche par dedans. Quelquefois il-n'yen 4 qu'vne, & quelquefois deux.Sa ra- cine eftoroffe ; longue côme celle du precedent. Il en croift forceaupres du Taio en Portugal , & en l'Andaloufie aux ee lieux pierréux; aux coftaux 8 emmy les haïes. Quant à la Ru yroifféne efprce de orruda, elle produit des verges d'vne XX 2 " coudée Lu20.6,1@ s2o Liure V.delHiftoire des Plantes, Corruda trot/refime, de l'Ejclufe. coudée » branchues, blanches, & pleines de bois ; fembla- : bles à celles de la precedente, garnies alternatiuement / N L 3 . "A | NZ k NE | d'efpines fermes > &. blancheaftres, qui tirent contre bas, WE À SW \ felon que les branches font diucrfement courbees, à l'eu- NA y <\ LU tour defquelles il y à cinq ou fix fucilles fortans d'un mel- A K t = pi nue \ me bouton, plus longues que celles de la premiere efpece SRI qi VA NE \\ NE D | | {l } , à h LS S\ a) Marne \ W/& plus molles , lefquelles.eftans mafchéés fonc doucéa- A) AU ftres , & gommeufes. La fleur fort du creux des ailes , entre NT | LR VE NY 1} 7 LL NE TRS k PA é D ) : , ‘ WU YEN CIE Ie les fucilles, attachée à vne queuë longue & menuë, de cou- ( (| KS 7 ds leur de vertpafle. Le fruiét qui vient apres eft, quafirond, À RQ l ELQ Ye es} \ A EU È ‘ ‘ É Œ 7 ‘ é SS 12 war UE & femble .eftre parti en trois,combienqu'il.n'y ait quvn NU K 71 > |) grain dedans & rarement deux, noir par dehors & blanc NN VW par dedans, ferme commeles deflüfdits, vert au commen- | J \ NX ZA | QU Ne _cement , & rouge quandileft meur, & plein d'vne. poulpe : : pc NT 1 Z ou fuc efpez & vifqueux. Elle a plufieurs racines , come DE IN & me les autres 4ferges faunages , longues , grofes, blanches au dedans , & jaunes par dehers. Elle produit quelques icttons, quifont bons à manger auecfel ,huile, & vinai- gre eftans cuits, comme les autres Afperges. Ily en a fort _ grande Abondance au deflus de Lisbonne en lieux pier- LAN reux & afpres, le long des chemins, & de la riuiere du Tayo , comme il dit auoir veu. Toutefois il en croift bien auffi en d'autres lieux de Portugal, quafñi par tours : lAndaloufie. £ ‘ DA NX , Des Fraifes, CHAP: XXVITL Les noms, Es Simpliciftes nomment l'herbe qui porte les Fraifes, Fragaria en Latin. On ne re | fçait encor comme les Grecs l'ont appellée. Toutefois aucuns eftiment que cet TRS) Vi ISA le abus fdeus [ans cfpines, à quoy Fuchfe s'accorde : neancmoins Dalechamp Aux Efpin. Resa nelt pas de cefte opinion là , par l’aduis duquel nousauons. defcrit & pouttrait Shapr. le vray “Rubus Idaus [ans efpines bien diuers de cefte plante. Apulée dir, que les Grecs l'ap- pellent xôpæpor, Que s'il eft ainfi, elle eft bien differente du Cowaron que nous auons defcrit fuy- uant l'opinion de Diofcoride, Galien & d'autres ; veu que Le Fraifier ceftuy-cy eft arbre , & l’autre éft vne herbe. Au refte elle. s'appelleen Latin Fragaria, du mot Frage, qui fignifie effre odorant :en François Fraifier ; 8: {on friiét Fraifes : en Ita- lien Franole : en Allemand Efalbeer.- Seruius les appelle Meures terreflres. Aucuns tiennent que le Æraiffer elt vne _ efpecede Quintefueille ; mais quiconque voudra confiderer = cette herbe de pres, il s’apperceura clairement que cela cft faux , comme il fera dicen fon lieu. Au refte il y à des Les especes. k Fraifes qui croiffent aux montagnes & parmy les bois , léf- quelles on appelle Fraifes de montagne; lesautres dans fes # fardins,qu'on appelle Fraifes cultinées.On les diftingue aufli pour raifon de la couleur :. car il en a de blanches , & d'au- La frise. tres qui font rouges. Orle Fraifier ne produit aucune tiges ains iette feulement plufeurs petites queués veluës ; {ur fm, chafcune defquelles il ya crois fueilles refemblans aucunc- ment à la Quintefueille , dentelées à l'encour, & pleines de veines. Ses fleurs font blanches , iaunespat le milieu, quire- tirent aflez bien à celles de la Quintefueillé. Ee fruit eft premierement vert & rond ; mais eftantmeur, il eft rouge ou blanc, de bon gouft& féntant fort bon. Sa racine eff noi- ue re, ou rouge par dehors , & blanche par dedans & fort che- Le temps. ueluë. Les vnes croiflenc aux Fotefts & montagnes om- RUES lun brageufes : les autres dans les lardins. Elles fleuriflenc ei Le no Auril 5 leurfruict eft meuren May, & enluin. Au demcu- me cts rant tant l'herbe que le fruiét.deuant que d'eftre meur fonc d’vn temperamenc froid & {ec. Les Fraifès mévres font | | froides De Courges, Chap. XXVHL s21 froides & humides, L'herbe, felon Marthiol, eft froide au premier degré, & feche au Ces pose, fucilles & fes racines gueriflent les playes & vlceres,arreftent le flux des femmes 8: la dyfenterie prouoquencl'vrine , & font propres pour la ratelle. La decoctionde l'herbe 8 dela FR rinfe én breuuage fert à l'inflammation du foye, &nettoye les reins & la veflic. Elle raffermic les À & Les dents, fi on s’en laue la bouche , & arrete les defluxions. Quant aux Fraifes, elles {oncbon- nes à ceux qui ont l'eftomac plein de bile, & fort chaud. Elles eftanchent auf la foif Lef{uc qu'on entire cft merueilleufement propre aux petits vlceres de la face prouenans de chaleur ; ace les boutons durs du vifage, & mis dedans les yeux il en ofte les nuées, & eftanc appliqué il gucrit les chaudesdcfluxions des yeux. | < Des Courges, CHAT. XXPIII L eft temps maintenant d’arranger les Plantes cartilagineufes par les carreaux de no- fre Jardin; comme font les Courges,Cocombres,, & autres femblables. Les Grecs'appel- pource que pour peu d'empefchement qu'elle ait , elle fe courbe aifement. Les rle c38. du 4. lu de Dio{cor, ES lent la Courge xencxulla, 19Aowu0 On, 8 mehoxwra:en Latin Cucurbita, à concuruaty L "me Grecs , comme dit Ruel, ont nommé les Courges neouwlaau rebours , comme fi ceftoitri sc 20 Ci ' 7 AE: È + ? : = . va fruict petit & court ; au lieu qu'il n'y any arbre ny herbe qui porte fi gros fruit. Euthyde- mus appelle la Cowrge , Cucumerem Indicum , Cocombre d'Indie; pource que fa graine a efté : eu à : Û LE , 3 : 9 apportée d'Indie. Menodorus dit, qu'il y a deux fortes de Courges, Vvne d'Indie , qui s appelle Achenliu,2 en Grec ave, c'eft à dire Cocombre ; & l'autre qui s'appelle xexomiüs Ceux de Gallipoli appellent les Courges lontues gixvas ; Rc Chcumeres , les rondes. Or il y a fi grande affinité en- tre les Cowrges ; Cocombre , Pompons , & Melons , que les Grecs confondent bien fouuene leurs roms , & proprierez. C'eft inflrument aufli , par le moyen duquel on tire le fang au Coïps ; que nous appellons en François 74 rntoufes, s'appelle en Grec cuve & en Latin Cucwr- bitula , qui eftle diminurif de Crcwrbitz. Du commencementon fe feruoir pour cet effc®& des Conrees rondeseltans {echées ; maintenant on faitles Ventoufes d'airain, de corne, ou de verre. Aurefte il y a deux principales efheces de Courges x afflauoir la Courge culrinée, ou de lardin , ap- Les efpecers pellée en Latin Cucurbita [atiun , où Hortenfis ; en Grec nonmuvie #Jodiu@ c'eft à dire, Cowrge bonne à manger :emArabeHarahr, Hara,ou Carba , en Iralien Zucca : en Efpagnol Calabazzas en Allemand K4rbf. Et l'autre qui eft Sauvage, dont nous parlerons puis apres. En Latin on ap- pelle d'vn mefme nom/es longues, & les rondes. Et de fait , combien qu'elles foient differen- tes en figure , elles ont toutefois les mefmes proprictez. Car on leur peut faire prendre telle forme qu'on veut,comipe rious dirons tantoft. Toutefois les Herboriltesen content plufieurs efpeces, fe- - Jon la diuerfirc de leur fcrme,&c des lieux où elles croiffent . rampent par les murailles iufques aux couuerts des maïfons, fi fort elle aime à monrer haut, & routefois elle ne fçauroit {e fouftenir d'elle mefme ; & croiftforc legerement: auffi eft elle propre pour couurir les treilles , &lestonnes. De là vient qu'on l'appelle Cowrge de ‘treille. L'aurre eft la Courge commune, quirampe par terre. Quant aux Cowrges detreille, à c'eft merucille d'y voir du fruiét fi gros , que pour vent qu'il “ faccilne bouge point , & neantmoins il eft fouftenu par vne queuë fort deliée. On fait aufli prendre telle forme qu'on veut à la Courge, la mettant en des pecits paniers d'O- é re qu’on veur, iufque’à prendre là forme d'vn dragon entor- À cillé, Toutefois celles des Treilles eftans en liberté croif- fent mérucilleufement grandes: carilsen eft veu de telles, .__ quiauoient neuf picds de long. Ainfi doncil appert que les efpeces de Courges mifes par les Herboriftes , pour la di- uerfté de leur frui&,font efeces de Courge des treilles:& des | l qu dre . font grands:êc la perire au contraire. Quant à lasroifie[me,ils ù 7 | l'appellenc Jorgue ,pource que fon fruiét eft long. Matthiolen * Courge longue fait fes fleaux longs,en façon de farments,ten- dres;anguleux , & fe va eftendat par rerre come la Vigne,f ce n'eft qu'elletreaue quelque appuy, auquel elle fe prend . : old ‘Tome premier. XX 3 aifé zierincontinent qu elle eft defleurie : car elle prend la figue- Cours et ; HESES de treille longues. Pline met deux efheces de Courge: l'une qui ietre fes fleaux qui Liwr15.ch,s : A ; : Fuchfc.137 communes : Car ils en inettent vne grande &lautre petite.La Dodon lire grande eft ainfi appellée à caufe de fes fleurs & fruiéts qui 5. chap. 32. c.127.liu,2, ha met auffi de crois forces , /4 longue,la ronde , € laplatte. Lara ne < . pe, LA 2 F5 Na + : ; 522 Liure V. de l'Hiftoiredes Plantes, aifément, & sy attache par le moyen de fes veillons , dontily en a vnà chafque fucilles parle£ quels elle grimpe aufli fur les arbres, 8 fur les creilles, & sy envorrille. Elle iecte fes fucilles vne à" vne par certains interualles , attachées à vne queué, quafi rondes, fi ce n'eft qu'au boutil y a éer- tains angles aigus , blancheaftres, molles au toucher, vn peu veluës, & fort grandes,retirans aflez bien à celles du:Cabarer. Les fleurs fortent aupres des fucilles & veillons, & font blanches, de la figure des fleurs de Lys , ou bien diuifées en cinq petites fuciliesen façon d'eftoiie, veluës par de- dans, qui font en'partie fertiles , & en partie fteniles. Oron cognoift les ftcriles en ce qu'elles ont des filets au milieu, & fonc plus velués,& fi n’ont point de bouron au deffous pres de la queuë,qui eft le commencement du fruit. Mais les fertiles ont crois petits filets forchus , &ne font pas at- tachées à la queuë immediatemenc : car ily a vn petit bouron encre deux, quelque peu velu , qui eft le commencement de la Courge , lequel va en eftreciffant deucrsla queuë. Er comme la fleur vient à Aleftrir, ce bouron croift peu à peu. En fin, eftant deuenu fort gros & long , il vient à fe meutir. Et c'eft ce qu'on appelle Courge. Ce fruiét au commencement cft vert, &velu, ayant vne peautendre, & la chair ou poulpe blanche, douce au gout. Eftant meur il deuienc iaune. Sa peau s’endurcir, & fa chair deuient fpongicufe , & pleine de graine, laquelle eft vnie , platte, aiguë par J'vndes bouts, auquel il y a comme deux cornes; de l’aurre cofté elle eff largerte. Son efcorce et comme de bois & blanche,dans laquelle il y à vn noyau doux. La racine eft bianche, eftanr diuifée en plufeurs autres petites. Quant à la Courge de treille grande,ou platte.elle eft femblable à la pre- cedente, quant aux veillons, aux fucilles aux fleurs,8&z à la graines mais elle eft differente quancau fruit : car elle fait fon fruict rond, gros & large La Courge de treille petite ou ronde,elt femblable à: Courge de treslle grande. Couree detreille moindre. 77 Tr EN eu NS a « En) il Ge D F1 = : 1e EX Z / ÿ FF ZA\\ 5 FN À , ” N EEK À Le << NE Ars\\2" sb =Z nr ë >) y Ê Pr NS no Ai ES Le (en = DS |, LSS ? 226 Re Ce > cefte-cy, fi ce n’eft qu'elle fait la graine plus menuë , 8 le fruit court 8&z retrouflé, ancc vn col long & eftroit. Toutefois ces diuerficez de figure en cas de Courges peuuent eftre contrefaites par l'induftrie des lardiniers : car la grainc qui eft pres du col de la Couyge, fair les Conrges longues, & aufficelle du fond ; mais non pastant. Celle du milieu les fait rondes. Celle des coftez les fair groffes,& courtes. Mais qui voudra auoir des grofles Courges , il faut prendre la graine du milieu de la Courge, & la planter la pointe contre bas. Au refte on fe ferc des Courges eftans feches, coin- me de barils pour tenir du vin, & autres chofes, & fur cout les pelerins & voyageurs s’en fetuenc pour porter à boire. Celles qu'on veut garder pour graine, il les faut laiffer fur la plante iufques en hyuer, puis apres les faire fecher au Soleil , ou à la fumée , de peur que la grainene fe pourrife. Orilya encor d’autres fortes de Courges effrangeres,que l'on dit auoir efté apportées des Indes Oc- cidencales. Auf il yen'aqui les appellent Courges d'Isdesqui font differentes quant à la grandeur.à la figure, & à lacouleur ; coutefois elles approchent toutes de la figure des Melons. Il y en a de grandes, de petites, & de mediocres 8 d'autres qui font roxdes,comme on voir au prefenc ere auf Des Courges, Chap. XXVII 522 Courge d'Inde Courge longue d'Indie, Cocombre de ronde. | Turquie [elon Fuchfe _ ES Ë ee Si t Fe ro S CNET 5 LS ER MA EEE ARS: Ÿ À FR Ê = “(ll ‘ a Lw À L aufli bien comme des longues , qui font fottiaunes. Fuchfe en a mis le pourtraitfous le nom de Chap Cocombre de Turquie. y ena mefme de diuerfes couleurs. Elles onc les fueilles beaucoup plus grandes que nos Covrgés communes plus fermes, afpres,&'approchans de celles de la Vigne , arta- chées à vne forte queuë aux branches qui fontcomime gros farments, quarrées apres , & veluës, qui s’efpandent fort loin par deflus la terre ; & eltans appuyéesà des perches ou autres appuis, elles moncentbienauffi fur les treilles & les ombragent, Leurs fleurs font grandes en façon de fleur de Lys , & de couleur d'Or. On amañfe leur fruét en auromne , qui fe garde tout lhyuer à la cheminée. Elles ont la graine groffe ; faire en façon d vn noyau d’Amande, dans laquelle il y a | _ va noyau doux & de bon gouft. Ces Cowrges ne font pas fi fades que les noftres.Dalcchamp adioufte encor outre celles- y Cyvre autre forte de Courges, qu'il appelle en Latin Cwcur- RRQ Vita verruco(r, Courge pleine de verrues, qui ont la racine, les PRAN OS fucilles , les fleurs , & les veillons comme les autres. Mais en ai nil y a de la difference quant au fruit , qui a l'efcorce lifle &z 7 fF vnie aux autres , combien que celles d'Indie font garnies ; Les de coftes releuées comme de dernes. Mais celles-cy font 1E ANR routes couuertes de bofletres & petits neuds en façon de PSTAN verrues. En quoyon peut voir comme nature s'efgaye à di- LS À uerfificrles chofes.Il appelle aufii Cucurbita laciniata, Cour- Courge pleine de vertus. ME? latus ; de laquelle le fruiét eft plar, rond , & large > Cou- _ uérr d'vne efcorce menuë, & cendre , & frangée à l'entour. H eft fait en façon de bouclier ; & a vne graine blanche au Ÿ dedans femblable à celle du Cocombre, fi ce n'eft qu'elle \ eft plus groffe On l'appelle communement des Oreilles. On appellent Sephos. Elles font creufes , car c'eftde R d'oùel- SL? Jes ont prins leur nom. Elles ne font pas plus grofles que le à doige, & ne croiflenr finon parmy les rochers. Le fuc tiré de cefte Courge en la mafchanc ef fingulier à l'eftomac. Au- US cuns eftiment que c'eft la Cosrge marine. Au refte elle eft A) bien differente de la Coloquinte, qui s'appelle aufli Cowrge PNR fanvage. Cefte Courze que Pline appelle Sosphos , ef felon XX 4 l'opi SSI \ ge frangée, celle que Dodon a defcrit fous lenom de Pepo- ;n 266: 19 ANrreuue aufli, dit Pline, des Courges faunages , que les Grecs Liu: 10,63: s24 Liure V.del'Hilloire des Plantes, Ciurçe rangée, ou des Oreilles. Vopinion des plus doctes Sinpliciftes , la plante que l'on _ appclleautrement Mowordica,en François de Mernerlles. Où L#la Cosrge aime merucilleufement le fumier , & d’eftre ar- £ es roufce, & ne croift pas fi on ne la plante. Elle profite mer- je ucilleufement en lieu humide. Toutefois le fruit de celle JR qui eft point arroufée cft de meilleur gout. Si elle a l'eau GA à commandement, elle n'a pas befoïn d'eftre beaucor p “® cultiuéc. Aux pais où il fair chaud, elle eft pluftoft meure du qu'en païs froid. Pline dit que tant plus lés Courges font 4 longues & grailes , elles en font de meilleur gouft; & pour- = < tant que celles qui croiflent pendues en l'air font plus fai- ZM nes. Elles ont auffi moins de graine : mais la durté de la grainclesrend facheufes à manger. On atreuué auf l’in- uention de garder les Courges entieres iufques aux nouuel- ja les , comme on fait auf des Cocombres en les mettant en un compofte. Toutefois il y en qui afleurent qu elles fe gar- + dcront vertes, fi l’on met force fable dans vne foffe en vn À élieu obfcur, fur lequel on mette puis apres les Courges & Li Cocembres, les couuranr de foin {ec , & finalement de later- M, repar deffus. Voilà ce qu'en dit Pline. Aujourd’hu y les A\ÿ Genois defcoupentles Cosrges fort gentiment par longues 6" bandes qu'ils font {echer au Soleil , & les gardent ainffc- *ches tout le long de l'annce. Elles font fi douces qu'on Le + ag 7 » diroit qu'elles font confites auec du fucre. Ce qui leur eft \ ùKS À jf aifé à faire, pource que le païsy eft chaud. On les mange SEAT >= « ainfi feches cn potage, & les vent on à cinq fols la liure. | Quant à la Courge crue , elle eft mal-plaifante à manger, NS z. des comme dit Galien , & ff nuit à l'eftomac , & eft de difficile digeftion tellement que fi quelqu'vn 7 Leftant contraint à faute d'autre viande, vient à en manger , il fentira vne orande pefantur froide dans fon eftomac, lequel en fera tout defuoyé, & aura enuic de vomir, qui eft le {eul moyen pour cuiter ces accidens là. Pour cefte caufe on aaccouftumé de man ger les Cowrges, comme plufeurs autres fruits qui ne font pas de garde, apres les auoir bouillies, ou fricaffées, ou rofties. Or la Courge cftant bouillie n'a point de faueur manifefte, donnant au corps vne nourriture froide & humide , pour raifon de quoy elle en donne auñfi bien peu : mais elle pale legerement tant à caufe de fa fubftance quieft gliffante, que pource que toutes les viandes qui font humides fans aucune aftriétion, font de ce naturel là. Elle n'eft pas aufli de fort dure digeftion, pourueu qu'elle ne fe corrompe dans l'eftomac, commeil aduient quand elle eft mal apreftée , où qu'il ya de mauuaifes humeurs amallées dans l'eftomc ; quelquefois aufli pource qu'elle fejouine trop longuement dans l'eftomac ; comme il en prend de tous les autres fruicts humides qui ne font pas de garde: car ils fe corrompent dans l'eftomac, fi ce n'eft qu'ils defcendent leperementpar le bas. Tout ainfi donc que la Courge de foy donne vne nourriture au corps laquelle n'a aucune qualité donconfe puille aperceuoir au gouft, ainfi la meflant auec des chofes actes, ou falées , elle prend aifement leur qualité, Or eftanc roftie ou fricafléeelle perd beaucoup defon humidiré naturelle , &zce qui refte n'a point de qualité manifefte, non plus, que quandelle cft fimplement bouillie. Au refte pour raifon de fon humidité naturelle il fera fortbon de mefler de l'Origan parmy : car il faut mefler parmy toutes celles viandes quelque chofe acre, afpre, aigre , ou falée, fi l’on veur qu'elles foient de bon gouft, & qu'elles ne prouoquent pas à vomir Quant à l'vfage de la Cosrge en mede- Liure.7. des Cine, Galien dir, qu'elle ft froide & humide au fecond degré. Pource le, fuc de fes racleures in- Fons a. Cotpoté auec huile rofat eft bon pour la douleur des oreilles, quand il ya de l'inlammation. Sion mem.” — l'appliqueaufli chaude touteentiere, ellerefroidir mediocrement les apoftumes chaudes. Effanc Huz.et:7. mangée elle eft humide,& eftanche la foif.Diofcoride dit,que la Courge qui eff bone à manger.eltant pilée crue, & appliquée fur les enfleures & apoftumes, elle les appaife. Les racleures d’icelle fonc bonnes contre l’inflammation du cerueau des petits enfans , eftans appliquées fur le deaant de la tefte. Elles font auffi bonnes pour rafraichir les inflammations des yeux, & les gouttes des pieds. Le fuc tiré de ces racleures diftilé cout feul dans les oreilles, ou bien auec huile rofar, eft fingulier contre la douleur d'icelles. Eftant appliqué fur la peauileft bon pour appaifer fon ardeur durant les feures ardentes. Le fuc tiré par exprefion de la Courge bouillie, prins en breuage auec vn peu de miel & de nitre , lafche doucement le ventre. Le vin mis dans vne Cowrge nouuellement creu- fécAi an le tient au ferain,lafchera le ventre eftant pris en breuage. Céfte derniere claufule eft ain au Grec, À di TisgiAdvas durs pv, éyyeds Te over, à éfaubetairoc, xtexoas TE Tin Vie, HaAdes Flu rendus méDas ; Ce qui vaudroit mieux d’eftre craduic ainfi : Si ayant creu[é La Courge crue on met Le fier. EU 47 sy F& = N - “ Des Cocombres, Chap. XXIX. 525 met duvin dedans,@ qu'on le laiffe an [erain,puis que l'ayant trempé d'eau on le boine à ieun.il lafche- ra doucement le ventre. Mais au lieu dece qu'il y a aux cômuns exemplaires rin vise, il y a aux vieux den me, c'eft à dire,que l'on boîue à l'instant Pline merles mefines remedes que Diofcotide couchant Liu-vo.ch.; la Gourge ; mais il en adioufte bien dauantage. Le fucriré de la Courge raclée ou pilée mistiede dans | les oreilles en.ofte la douleur. La chair de dedans,ayanc ofté la graine, elt finguliere aux durillons & gallons qui viennent aux pieds, & aux apoftumes ouuertes. Le {4 4e la Courge cuite toure entiere auec fa peleure raffermit les dents qui branlent,& en ofte la douleur.La4decoétion de La Courge cuite enwin eft bonne pour reprimer les ardentes defluxions quitombear fur les yeux.Ses feuilles pilées & appliqués auec fueilles frefcbes de Cyprés foncbônes à guerir les playes Autant en fait la Cowrge cuite dans l'argille & incorporée auec graifle d'Oye.Ses peleures aufli rafraichiflenc les gouttes qui nefont que commencer, & les ardeuts de la tefte, fpecialement des petits enfans. Appliqués elles {éruentbien au feu S.Antoine,comme aufli leur graine. Le ius de la Cowrge reduit en liniment auec huile rofat,8z du vinaigre,modere les ardeurs des fieures.La cédre des Cowrges feches bruflées guc- rit merucilleufement bien les brufleures. Chryfppus Medecin deffendoit de manger des Courges. Neantmoins cous tiennent pour rout affeuré,qu'elles font bonnes à l'eftomac,& aux vlceres des in- ceftins & de la vefie.Or là où Pline dics/'ardewr de lateïle,fingulierement des enfans Diofcoride dit, rapnèo madine, c'eft à dire, les enfans qui endurent inflammation des parties qui fout à l'entour dn cerneat, @ de fes membranes. Car Paulus en efcrit ainfi : Séréafis cf? l'inflammation des parties qui Liwxch13. font à l'entour du cernenu des petits enfans, @ de [es membranes. Et vn peu apres il ordonné les ra- cleures de Cowrges pour la Siriafe. Plipe en vn autre endroit appellecefte maladie Aduffio infan- Musechr. tium, difant ; Offibus in canino fimo inuentis aduSfioinfantiun, que vocatur Siriaffs, adalligatis emen- daturs c'eft à dire ; Les os que l'ontreuue dans la fiente des chiens, e$fans liex au col des petits enfans, gueriffent l'ardeur d'ictux, laquelle on appelle Siriafis En vi autre endroit il l'appelle #2 faatéum diftil- lationes, difant; évfamtium distillarionibus, quod Siriafin vocant, illita medcntur. Quelquefois il vfe Liu.23.c.21 : fimplement du mor Grec Siriafis 3 comme quand il dit, S/ri4 jefque infantivn fpongis humida cere- MPG A RS bro bumefatto;ranninnerfa alicarn eficaciffine [anat : quam aridam isueniri afirmant,c'eft à dire: Quant à le Siriafis des petits enfans.il eff bon apres auoir humelfé le cerucau auecvne efhonge motillée mile deflus,d'y appliquer vne grenoïilie à l'esuers: G* dit-on qu'en pex d'heures elle fera fèche. Quant au mot Strigmenta, dont il vle,ou ramentr, c'eft ce que Diofcoride appelle fvouare, c'eft à dire les racleures ; difant que leur fac modere l'ardeur des ficures. Ce que Diofcoride dit : 4ppliquéen lini- ment il foulage l'ardeur de ln peau aux fieures ardentes ,oùu comme Cornarius l'atraduic; 7/ ef? pro- pre eStant appliqué en lisiment a deffus de la pen qui femble cfre en feu durant les fieures chaudes. Des Cocombrer. CAHAPe XNA E Cocombre s'arpelleen Grec ain, 8e riu® jus @», & diva: en Latin Cucu- Lesnoms. mis,& Cucumer,pource qu'il ft courbe,ainfi que dir Varro,comme fi on difoic SN Curuimer. Demerrius, ainfi qu'efcrit À henée, dit qu'on les appelle dixugs en Liure 2. des Grec Don ré ce à aûe, C'eft à dire,pource qu'ils efchauffent à l'amouriau lieu Deipno. 2 qu'ils y font contraires. Et de À , dir Athence, eft venu le prouerbe Grec > TY NN LOS cuves rowyece yUvs, rho pere voue , c'elt à dire, g#'il faut qu'une tifferande PRESS mange des Cocombres. Car pource que la plus part des tiferandes, felon l’opi- nion d’Ariftote, font lafciues & impudiques , pour leur ofter ceft appetit impudigue , le prouerbe 1 leur confeille de manger des Cocombres : car de fait, Diphilus dit qu'il font propres à cela. Maisils Arhen. au {ont pluftoft appellez sinva , m0 ré cdeôx à mm, pource qu'ils iecrent pluficurs branches 8 meflieu. s'épandent au long & au large;non pas pource qu'ils prouoquent à luxure.Matron en fes vers apel- le le Cocombre;fils de terre. Heraclides T'arencin l'appelle Hedygeon, delicatel]e de la terre. Les mo- dernes Grecs ont apellé les Cocobres dHéesa. Simcon Sechi dite A8ese ré Aeyo pa cine, mare xowle 7 Teresyeea;c'eftà diré; Les Cocombres s'appellent Anguria,@ communement Ti ctrangura.Les Arabes les'appellent Charhe,Chethasles Jraliens Cocemeroiles Tofcans Crdriselo:les Efpagnols Cogombroiles Allemans Crcumern. Oril yena deux efpecesià fçauoir le cultiné,ec Ve fauuage. Pline fuyuant l'au- pa res chorité de Theophrafte,dir que les Grecs en ont eftabiy trois elpecesià fçauoir ceux de Lacedemone, Prend ceux de Scytalie,@ de Bæotie ; & difent qu'iln'y aque ceux de Lacedemone qui aiment l'eau. Dio- l'hift.ch.4. fcoride n'a pas defcrit le Cocombre,comme eftant aflez cogneu ; mefme pas vn des anciens ne nous ena laillé les vrayes marques. Pourcefte caufe plufieurs {ont en doute, fi c’eft de noftre Cocombre qué Diofcoride traitte en vn chapitre à part , ou bien des Cirronilles. Toutefoisil femble que Mat- Hess, thiol a preuué par certaines conieftures, que Diofcoride, & les autres Grecs par le mot dixuCN, rt UE oncenténdu noftre Cocombre. Car Diofcoride dir, que le Cocombre fausage eft vout femblable au caltiné, finou quanc'au fruit, ayant les fueilles, les fleurs, & les branches toutes femblables. Ainfi donc puis que noftre Cocombre eft du cour femblable au fassage , ilne faut point douter, que Dio- - fcoride ne defcriue en ce chapitre les vertus & proprietez de noffre Cocombre,8c non de la des + | utre ; K : * 526 Liure.V.de l'Hifoire des Plantes, Lirxs chs. Outre ces raifons il y a l'authorité de Pline, quien parle ainfiiLes Cocosbres croiffent en la formé que l'on veut. Enlralie ils font verts dr petitssmais auX autres prouinces il en croiff de fort gros,cr de iaunes, G'aufide noirs. Cenx d'Afrique font eflimez pour bons;oû ile croiffen grande abondance.Er Mefie 15 font fort gros. Quand on les à mangé ils demeurent en l'eflonac tufques au lendemainmefme ileff quafi impofhible de les digerer;c toutefois ils ne font pas fort mal fans. Ce qui eft propre à nos Cocembres, & non aux Cétrouilles. Car elles croifiént fort grandes en Italie, &eftans aqueufes & fort douces quand elles font meures,elles paflenc legerement par l'eftomac. Ce qui n’aduientpas ànos Cocow- a bres, lcfquels ayans vn fuc froid & vifqueux, font pour celte Cocombryes cultine. caufc de dure digeftion, &: demeurent long-temps à pañer. PEREISRE ” a En outre les Cocombres , ainfi que luy mefne dit, eftans mis HT QU | SP ñ: en vne canne lors qu'ils font en fleur , deuiennent merueil- ROUE es Ÿ JS SA leufement longs. Ce que nous experimentons tous les ET | PAR AS iousennos Cocombres. Er ceux qui viendront de la graine ne , Nc de ceux-k, retiennent la mefme formes tellement qu'à les (D sad voir en la plante ainfi longs & encortillez , on diroir que ce font ferpens. Dauantage ils haïffent fort l'huile naturelle- ZA ment , comme luy-mefme efcrit , & aiment d'autant plus “ es l'eau ; tellement que s'il y a de l'eau là aupres, ils s'en appro- % cheronr. Au contraire ilsfuyent l'huile: que s'ils fonc con- trains, ou s'ils penchent contre l'huile , ils fe coutberone os à pluftoft que de ls toucher. Ce qui fe voir en vne {cule ON nuit: fi on mer vn vaifleau d’eau au deffous , on verra que NOT le Corombre fe feraabbaitlé de quatre doigts ; maisfion y 7», metdelhuile, il ferecourbera conc:emonr. Ce qui ne peut #2, aduenir aux Citroulles,qui font du tourrondes comme vne 372 boule. Au refte le Cocombre cultiné,qui ef} bon à manger, iette 27 fes tiges longues en façon de farments , & afpres, par deflus D) 17 2 RS LAN | 1] Le NU Je ARS RCA M ) N Sn 1! 12 La forte, RSS & cartiligieux , couuert de plufieurs boutons, vert au com- SN) Mmencement, en fin il deuientiaune. La graine qui eft au dedans , eft blanche &large. Le Cocombre, que Columelle ni appclle Cecwmis anguinus ,eft auf vne efpece de Cocombre, ns ayant les fucilles, es fleurs, & les farments trainans, comme Cocombre angain. ï i4= Des Cocombres, Cap.XXIX. Sc ke precedenr : mais le fruiét eft different, long de trois pieds & plus , eftroit, & vn peu cannelé , de couleur de vert-brun; reprefentancen la figure vn ferpent. Tellement qu'il fautque ce foirvne efpece differente du Cocombre commun ; ou bien qu'il foit creu de la graine du Cocombre commun, quon a fait croiftre long en le mettant dans vne canne ou tuyau. On plante le cocombre dans les | Lardins, Il aime les lieux chauds. Ii haït l’hyuer & la froidure. Les cocombres ne Aeuriflent PAST De cout à coup, comme dit Pline, car ils jettent fouuent fleur fur fleur. Ils ne craignent point les lieux Lisrs.chs. - fecs, & font couuersde bourre, & encor plus en croiffant. L'Empereur Tybere aimoit fort ce fruiainfi que Pline efcrit s tellement qu'il ne {e pafloic iout de l'an qu'iln'en euft à A table, Aug A meflieu {es Cocombriereselloienten des quefles pofées fur des rouës , pour les pouuoir contouiner çà & là & les mettre au Soleil ; 8: en hyuer on les mettoit deflous certains couuerts hauts & bien cxpofez au Soleil. Au refte les anciens Grecs ont efcrit, que pour auoir des Cocombres fort doux, il faut mettre tremper leur graine dans du laïét ou du vin miellé, deuanr que les femer. Ainfi Thcophrafte efcrit aufli:57 l'on trempe la graine des Cocombres dans du luicr,ils en feront plus doux.On a treuué le Liure 3. des moyen, dir Pline ,pour garder les Cocombres & les Courges iufques aux nouueaux,en les mettant ae à en compofte. On dit auffi, qu'ils fe gardent verts cout l'an ; f on les met en vne foffe fur du fable," en vn lieu obfcur ; puis qu'on les couure de foin fec, & de cerre par deflus. Aujourd’huy ceux qui vendenc les viandes falées, lesmettenren compolte auec du fel& du vinaigre, du Fenouil & de la Mariolaine. Ou bien auec de la mouftarde broyée en vinaigre. Au demeurant Galien dir, Liure 2. des queles Cocombres prouoquent l'vrine commeles Pompons; mais non pas fifore, pource qué leur Ent fubftance n'eft pas ft humides parquoy ils ne fe corrompent pasfitoiten l'effomac. Orilferreu- mer & Les ue des gens quiles digerent fort bien: mais fife flans en cela ilsen mangent en grande quantité, 7% en fin par fucceflion de remps, il fe fait vn amas dans leurs veines d’humeurs mediocrement grof- {es & froides, lefquelles ne peuuent pas aifemenr fe conuertir en bon fang par le moyen de la di- geftion qui {e fair dans les veines. Par ainfi il fe fauc abftenir de routes viandes mauuaifes , com- bien que l’on les digere aifément : car peu à peu fans y penfer ils'amafle par fucceflion de temps va mauvais fang dans les veines , qui pour peu d'occafon venant à fe pourrir, engendre des fieures maliones.Et en vn aatre endroit il dir, que le Cocombre qui ef? bon à manger, eftant racur,eft de {ub- Liure, 8. des tile cfènce ; mais deuant qu'il foit meur, fon eflenceeit plus grofle. Ileft auffi de qualité abfter- "el fiue & incifiueparquoyil prouoque lvrine, & rend là peau du corps nette & polie principale- ment fi on vfe dela graine fechés, puluerifée & bien ramifée, en!lieu de poudre abfterfiue. Or les Cocombres {ont de temperatute froide & humide, non pas trop, mais quafiau fecond degré. T'ou- cefois fi on fait fecher leur graine ou leur racine, elle ne fera plus humide ; mais deficcatiue ; & ce au premier degré, où au commencement du fecond, & fera plus dererfiue que Îa chair du fruict. À quoy s'accorde ce que Diofcoride en dit: Le Cocombre cnlriuéfait bon ventre, & efkrres- Liuz.c 118 bon à l’eftomac. Il rafraichit, &zne fe corrompt point. Ileft bon à la veflie. Sa fenteur fait re- venir.ceux qui font efuanotis. Sa graine prouoque mediocrement l'vrine , prife auec du lait, ou du vin cuit; elle fert aux exulcerations de la veflie. Ses fucilles appliquées en liniment auec du vin gueriflenc la morfure des chiens ; & auec du miel les boutons rouges qui viennent de nuit fur la peau. Voilà ce qu'en dit Diofcoride. Au demeurant ce qu'il dir ou commencement deuoit eftre autrement traduit: car il y a ainfiau texte Grec,£éius juee © Ouai, souex Gr, dux- Tinos 8 PhupsepO, c'elt à dire; Le Cocombre cultinée lafche le ventre,ef} agreable à l'ejlomac,@ ra- frailchit,,pouruen qu'il ne [e corrompe. Ce que Diofcoride a adioufté,pource que file Cocombre vient fe corrompre;il engendre vne humeur bilieufe & acre, caufant parce moyen des fieures tres-ar- dentesirellement que tant s’en faut qu'il refroidifle le corps, qu'au contraire il le brufle. Ce que Galien enfcigne en plufieurs endroits,&fpecialemét 44 liure des viandes qui engendrent bon ou mau- Anis [ang : 1 faut dit-il, conter au nombre des fruicts les Cocombres, Pompors, & Melons ; toutefois tant s'en faut qu'ils engendrent bon fang, que s'ils ne pañlent legerement par le ventre,venans à {e corrompre ilsengendrent vn fang quiapproche de la nature des poifons mortelles, Or comme . rousces braues aucheuts font d'accord en cefte opinion, comme, aufli on en voit l'experience : ainf l'opinion de Diphilus Caryfus eft rant plus à reprendre, lequel , ainfi que recire Achence, dit qu'il n'eft pas bon de mangerles Gécombres à l'entrée de rable, pource qu'ils nagent par deflus, comme les Raïfforts ; mais que les mangeant apres lerepas, ils ne font pas fi dangereux, & fi font plus aifez à digerers autrement il dit, qu'il n'en faurpoinc manger du tour ; mais au contraire, ate rendu quils engendrent mauuais fang , illes faur manger deuantque point d'autre viande, à fin qu'ils paflent plus legerement par le ventre, & nc s’y corrompent pas: ce qui aduiendroir aife- ment, f on les manve à la fin du repas. Mais iladioufte ce qui eft vray, qu'il font vriner &r rafrai- fchiffence, & £e diftribuent mal-aifement parle corps,& demeurentlong temps à pafler par le ven- tres mefme qu'ilfonrauoir des frifons, engendrent la bile. amortiflent les appetits de luxure, _Aurefte les Cocombres des Iardins S'engrofiflenc à veue d'œil, & fe rempliffenc comme les Ourfins de mer, quand la Luneeft au plein, comme dir Athenée 5 mais c’eft leur aquofiré qui s'augmente. Aucuns font tremper leur graine parmy l'herbe nommée Cwlix ; eftant broyée. pour les . croiftre 528 Liure V.del'Hiftoire des Plantes, croiftre fans graine. Ou bienils engraiflent leur graine d'huile de Jugioline deuant que la planter. Les mulets aiment les Cocombres, &'en font fort friands,& les fentent de bien loin. Tellement qu'il faut £enir clos les lieux où croiflentles Cocombres, de peur qu'ils ne les foulent &zgaftenr. Des Pompons ,e5 Melons, nr PAAD, XX ’ : . Es Aelons font efhece de Pompons ; &c ceux cy fonc efpece de Cocombres. Pline dit, que les Cocombreseftans gros s'appellent Pepones. Il s'en treuus, dit-il, vhe S nouuelle forte en la terre de Labeur, qui font fairs comme de Coings. Ie croy & quils foient venus d’auenture ; & que de la graine d'vn de ceux-là font ve- )Ù nusces Afelons, qu'on appelle Ae/opepones. Ils ne croiffent point en lieu haut: ts D ch) . É/6% ains rampent toufours par terre. C’eft grand cas , qu'outre ce qu'ils ont vne ESS figure eftrange, comme auf la couleur & odeur bonne, ils abandonnent la queué eflans meurs, encor qu'ils trainent par terre. Doncil appert que les Pompons font efhece de Cocombres:& que les Afelons ontefhece de Pompons lefquels Pälladius nomme 4£e/ones,difant qu'ils ont efté appellez Afelopepones , pource qu'ils ont la forme des Pommes de Coing. Or ils font diffe- rens des Pompons , pource que les Porspons font plus grands , plus cannelez , & plus pleins de fuc : mnt toutefois ils ne font pas fi plaifans , & ont la chair plus molle, & moins de graine, & font longs qe COMME les Cocombres ; au lieu que les A£e/o7s font ronds. Hérs donc en Grec figniñe, ainfñique R Liure 2. : = EH \ 4 3 \ « ". à 2 . alim, dit Galien, rè mére, c'eftà dire ,eur , ce qui conuient à tous les fruits meurs. Toutefois on a donné ce nom à vne particuliere forte de fruict, comme on appelle uékw , C’eft dire, soir, l'ancre dont on efcrit. Parquoy les Medecins n'ont pas voulu appeller ce fruiét fimplement Peposas mais CIXUOT ET VE , c'eft à dire Pompon de Cocombre. Ariftote l'appelle cixuGX réra, comme aufli Pollux ; a Fe 8 auf oz épmarias. Diofcoride , Galien & Pline ont traitré à part des Cocombres , & Pompons, ou * Melonss en François on l'appelle Pepor, Pormpon,&c Melon. N y en a plufcurs efpeces, qui font diffe- rentes à faifon du gouff, de la forme, & de la couleur. Caril y en a quifont ventrus, & cannelez defpuis la queuë iufques au nombril, qui eft à l’autre bout ; & d’autres qu'on appelle femelles, qui ne font pas fi cannelez. Il y en a aufli qui font couuerts d'vne tifleure comme rer eftendue fur route l'efcorce , d'vn tres-grand artifice de nature: Les vns font fort gros, comme la tefte d'vn homme, & quelquefois plus : les autres font beaucoup plus petits. Les vns font verts : les autres jaunes, | ou pañles, ou cendrez, ou blancs. Il y en a auñi de noirs par deflus. Ils font mefme differensen la couleur du dedans : car aux vnselle eft rouge ; aux autres blanche ; & en d’aucuns blanche-rou- geaftre. Aux vns elle eft douce & fort delicate : en d’autres elle eft mal-plaifante. Il y en a auf qu'on apelle communement 44c/ons de Turquie. Quant aux Melonsily en a aufli de plufeurs fortes, dont les vns font grands : les autres de la groffeur & forme Pompons. d'vn Coing, lefquels ont la chairquelquefois blanche, quel- quefois iaune ou pafle, par fois molle ; & d’autres l'ont fer- me. On fait plus d’eftime de ceux qui ont la chair blanche & ferme, & fi douce qu'il femble aduis qu’ils foient confits en fucre, & pour ceraufli on lés appelle Sycrins , 8 Sucrez. Dauantage les vns ont la graine entrelaflée , & bien attachée à la chair ; cellement qu'il én faut ofter les grains l'vn apres l'autre auec la pointe du couteau : les autres ont leur graine } dans vne moëlle humide, quirombe en fecoüant le 24/0, = 18 fe fepare aifément d'auec la chair. Il yen a aufli qui fen- Ÿ tentle mufc, & les Rofes, & ce par l'induftrie des Jardiniers, qui ouurent vn peu les grains de la femence par la pointe, é 8 les mettent tremper en eau Rofeauec du mufc. Hyena auf vne forte qu'on garde tour l'hyuer , lefquels ne meu- … tiflent pas fur la plante ; mais deuiennent iaunes eftans pen- Zidus au plancher : & y a duplaifir à lesmangerenhyuer. En Tofcanc on les confit en miel ou en fucre, tout ainfi que les .3£ Citrons. Touchantles Cisroilles, ce foifcauM e/pece de Pom- g \ L. Pons. Toutes ces e/peces de Melons croillent fort bien en Fran- "LR ce. Au refte la plante des Pompons produit des branches QV"-comme de farments , longues, & veluës , trainans 8£rampans HE par deffus la terre comme celles du Cocombre , auec force à fleaux. Sa fucille eft comme celle de la Vigne : roucefois elle VAN 5 n’a pas les defcoupeures fi grandes , afpre & veluë, & aupres ae ET. d'icelle il y a des fleaux, par lefquels celte plante s'agoraffe \ Le À AT » - als ANR aux plantes voifines. . Les fleurs font grandes & iaunes : le fruiét l} La forme, 5 A Des Pompons, Chap. XXX. S29 Melons. fruiét eft grand & gros, & rond, felon la diuerfité quenous. ais auons dit cy deflus , dans lequel il y à la graine large & blanche, plus grande que celle du Cocombre. Quant au Melon il produit fes farments qui trainenc par terre com- me le precedents toutefois elles font moindres. Sesfucilles font femblables ; mais moindres,& ne fonc pas tant defcou- pées. Ses fleurs font aufli femblables, & iaunes. Son fruict eftmoindre, rond, & de diucrfes fortes, comme nous auons dit. Sa graine eft aufli moindre. De plufieurs qui croiftront en vne mefme plante, il yen a peu qui fe treuuent bons, & les autres ne valent rien. On cognoift les bons en ce qu'ils fentent fort bon, fonc fort pefans , & ont la queuë sroffe, & fort amere : car c'eft vne marque infaillible de la bonté, quand plus la queuë eft amere. Ils aiment la terre bonne & grafle, expofée au Soleil, & la place libre pour fe pou- uoir cftendre à leur aife. Ils veulenc eftre arroufez en temps fec. Toutefois quand le fruit commence à meurir, les pluyes leur font fort contraires : car elles les rendent 2 fades & de mauuais gouft. Auxlieux chauds, & quand l’efté eft chaud, ilsen font pluftoft meurs : mais en lieu | froid, ils meuriflent plustard. Au refte Diofcoride dit, que L'u 2.118. la Chair du Pompe eftant mangée fait vriner ; & gueric 600 l'inflammation des yeux eftant appliquée deflus. Ses ra vers. ( La clures mifes fur le deuant de la tefte gucriffent l'indam- Le) mation des parties qui font à l'entour du cerueau aux pe- [ * tits enfans. Appliquées fur le front elles deffournenr les de. | fluxions qui tombent fur les yeux. Leur fuc & leur graine meflée auec dela farine & fechée au Soleil , feruent de bon deterfif pour nettoyer la face, & luy | donnerluftre. La racine feche prinfe auec eau miellée aû poids d'vne dragme fait vomir. Si quel- qu'vn delire de vomir mediocrement apres fouper >iln'en faut prendre que deux oboles, ou va fcrupule. Cetre racine eftant appliquée en liniment auec du miel guerit les vlceres de la tefte qui jettent vne fange iaune,qu’on appelle Cerion. Or le traducteur a bien traduit ces mots:Les racleures À ferment contre la firinfe effans appliquées fur le denant de latejte > ENcOr qu'il y ait aux COmuns exem- phaires , r 7 Reiyua UTÉ Hp TI aaudios x7 Tä Betyuar@ dandereu : là ouil femble qu'il y ait mal Bpéyma,qui fignifie le deuant de la reffesau lieu de Étcua,qui fignifie Jes Éee que Fe mefme Re Diofcoride a dit parlant de la Courge:ses racleuresfont bônes pour appliquer Jur le deuant de la tefle Here des petits enfans,@'c. Toutefois Corharius ne treuue pas mauuais qu'il y ait Ogéymæ, entendant par ce LT 14 or 4 “ DA A } 1 A EL; À , r | HA ) Ve TL ou 0e : DDE 21 HP FA & AIN 4 L a! HIT F 5 K Se k Re D, r 450 liure 2. de” mot ec hour du Melon coupé, qui doit feruir au mefme effect que les ratifleures de la Courge.Au de- Diofcor. meurant Pline en dit quafi tout de mefine : Quant aux Pomspons, dit-il, ils rafraichiflenc ceux quien Liu,20,ch.2» mangent,& font bon ventre.Leur chair eft bonne pour appliquer aux chaudes defluxions des yeux. Leur racine guerit les vlceres qui icttent vne fange comme miel, lefquels on appelle Ceriz. fechée & pulucrifée,8c prinfe én Eau mielléc au poids de quatre oboles,elle eft bonne conte : + miflemens , pourueu qu'apres auoir beu cela on fe promcine enuiron cinq cents pas. On ve e la poudre de cette racine pour faire des deterfifs. Son efcorce fait vommir,8c nettoye la peau du rie Voilà cequ'en dit Pline.En quoy il eft du tout concraire à Diofcoride & à Galien (finon qu'il y ait de l'erreur en fon texte:) quand il dit, que la racine Jechée cf bonne contre les vomilemens ; gellement qu'Hermolaus eftimie qu'il faut lire : E adem contrahit vomitiones ficcatur in farinam, @c. Celà pres dire, Elle fais aujf vomir eflant Jechée,dre. Cornarius veut qu ilyaits E adem a vomitiones ficcatur, Au melleu. de C'elt à dirciOn la fait fecher pour faire vomir. Et de fair, cette correction s'accorde auec ce que Pline adioufte puis apres. Quanr à ce qu'il dit, g#e la racine ff bon à faire des deterfifs, on pourroit douter, fi Diofcoride parle de la racine,quandil dit,gue de fon Juc é Je graine meÎlez auec a farines @ fecheX au Soleil,1l s'enfait des deter(ifs.Car combien que Dicfcoride die auff pee que ne A La racine fait vomiral w'auoit pas encor parle de ladite racinestellement qu'il : c es ie ee | , ble,qu'il enrende d'en parler.Au contraire,veu qu ila infque À PRE par à e la chair : | Le pons feulement,ë& que fuyuant mefme l'opinion de Galien,elle eft deter iue,8c fa er pis il Étudra enrédre icy.de la farine de certe chair eftanc fechée,ou bien de quelque autre ne com- mune,comme de Froment ou d'Orge.Er fi elle ne fert pas pour nertroyer.elle empir te Ses | pour donner corpsaux trochifques, eftant meflée auec le fuc &c la femence. Au furplus Galien ps pe 2, des Élate clairement la nature des Pompons, & des Melôns , difant-: Tows Les MS e Leur nature font froids &> fort humides.Ils ont auffr quelque vertu deterfine,n moyen de laquelle ils pro- Hoquent l'urine G'palfent par le wëtre plus legeremét,que les Courges FORME RERE peut EE | - Tome premier qu'ils ei s30 Liure V.de l'Éliftoire des Plantes, | qu'ils font deterfif en frottant la peau du corps qui fera fale. Parquoyils font bon pour offer Les taches du vifage caufée par le Soleil,er les lentilles, € autres mausailes taches.T. outefois leur graine ef} bien plus deterfine que leur chairitellement qu'elle eff bonne à ceux quifont Jujets à la grauelle,Or leur chair en- £endre au corps des mausailes humeurs [ur tout n'effant Pas bien digerée, & a aceoufiumé de caufer la cholerique paîfion.Mefme deuant qu'elle foit corrompue elle eff propre pour faire vomir.Et fi on en man- Se par trop, fans manger puis apres quelque bonne viande. fans doute elle fera vomir.Noilà ce qu'en dit Galien touchant les Porpens.En quoy il attribue à leur chair ce que Diofcoride & Pline attribuent à leur racine. Quantaux A4e/ons,il dit,qu'ils font moins humides que les Pompons,8 ne font pas de f mauuaife nourriture. Auf ils prouoquent moins l’vrine,& ne paflenc pas fi legerement par le ven- tre. [ls n'ont pas mefine celle vertu pour faire vomir que les Popoñns,comme auf ils ne fe corrome pent pas fi aifément dans l'eftomac,quand il y a des mauuaifes humeurs amaflées dans iceluy , ou il quelque autre caufe qui les pourroit fairecorrompre. Et combien qu'ils ne foient pas fi propres à | fortifier l'eftomac, comme d'autres fruiét d'automne ; coutefois ils n'y font pas fi contraires que les Pompons : car ils ne prouoquent pas à vomir comme les Pompons. D'auantage onne mange pas la chair du dedans des Pompons.où eft la graine,comme on fait des Melonsice quiferr À les faire paffer . plus legerement. Mais fi on mange feulement leur chair, ils” {eiourneront plus long temps dans le Math.fur le ventre. Or on en fais de l’eau pour embellir le vifage des femmes en cette maniere : Il fau prendre 2 liure de4 es Ae/ons & lestailler en pieces, & des racines de Picd de Veau & de Coleuurée,& du ius de L.i- Dio'c.c.118 En l'hift.des Plant.caëe. La forme. Le t6%bera- nent ç5 les Aer ns. * mon,auec du laict de cheure,rant que tout ce que deffus en foit couuerc; puis diftiler le tour par vn alembic de verre. Le laict fair de la graine des A4elons & Pompons , cuit auec de l'Orge monde , eft fort propre pour ceux qui ont la fieure : car non feulement il rafraifchit& eftanche la foif : mais il defopile aufli le foye, & les veines, & fait vriner. Il eft bon pour ceux qui ontla toux, aux phehi- fiques, & aux heétiques. Il eft aufli fingulier contre l'ardeur de l’vrine en y adiouftant des tro- chifques d'Alchachenge, du fucde Regliffe, de Manne, de Gomme Arabic , ou vn peu de Gom. me dragant. Mais il {era encor meilleur fi on y adioufte du laid de graine de Pauor, & de la de coétion des grains d’Alchachenge & des Maunes. Au refte ce que les Medecins appellent Citrulus” comme fion difoit Citreolus, pourcequ'ilalafiwure & la couleur d'vn Citron.eftaufliuse efpece de Pompon, où de Cocombre. On l'appelle en François Cifroiille :en Italien Azguria. Auicenne l'appelle Bathecs André de Bellune en l'expofition desnoms Arabes, dir que Ae/on abrachi , eftle Aelon d'Indie, c'eft à dire /4 Citroüille vulgaire; que les Arabesappellent aufli 8ztheca d'Indie,ou Batheca verde, ou bien Batheca filiflin, & quelquefois Batheca alXachi. Bathec avfli ou Batheca comprend toutes les efpeces de Melons, 8 Citroilles. Sexapion apres auoirtraitté des Pompons & Melons, {en Popinion de Galien, fait vn chapitre à part des Cirrotilles , qu'il appelle en langue Arabique D#/- laha. Etpource qu'en la defcription de fes forme & proprietez il n’allegue aucunement les Grecs: mais feulementles Arabes,il eft aifé à cognoittre par cela,que Citrouille. les anciens Grecs n'ont point eu cognoïiflance des Citrotil- les; & que pourtant ceux-là fe trompent qui prennent les Pompons pour les Cirroïilles ; comme auf Fuchfe,qui prend trotille Or la Cirroñille fair les fueilles comme la Cofoquinte, ow de plumes. Sa tigeelt comme des farmients , & traine par terre, comme les Cocombresou Pompons. Sa fleur eft iau- ne Sonfruicteft merucillcufement gros, rond, pefant, cou- uert d'vne efcorce life , verre , rachetée , & blanche à l’en- droir qui eft contre rerre. Sa poulpe ou chair eft humide & aqueufe; en quelques vns elleeft fade , en d’autres élle eft aigreletre , parmy laquelle eft la graine large , deux fois aufli grande que celle des Pompons;auec vne peleure ferme, & vn noyau gros. I yen à qui ont la graine noire & les autres rouge. Ce fruiét mefme deuant qu'eftre meur fe gar- te de long temps en vn tas de Bled & s'y meuric. Ieft froid & 4 humide au fecond degré , & fort propre pour defalterer. Se Pource les Iraliens aux iours Caniculaires en mangent la poulpe pour fe rafraifchir. Il eft fingulier aux fieures arden- tes & fur tour quand la langue eft fort feche. I|modere l’a- crimonie des humeurs , & yeft propre, fingulierement à ceux qui font en fieure caufée plus par lamalignitéque.par l'abondänce des humeurs. Carla Gitroxille, ainfi que die Serapion , ne lafche pas forrle ventre an cominencement: parquoy clle eft bonne à çeux qui fonr foiblés & debiles. maigres, V4 nn 22) PL # plus grandes & afpres,defcoupéesàl'entour en façon d'ailes le Cocombre , que nous auons defcrircy deuant, pour la CG | - Despommesd' Amour, ChapXXXL 531 | | LT 10 FR Pari il “ pluftoft donnner des medicamens 1Jteratifs, que des purgatifs. nr ee Va y Lont beaucoup plus propres : car les chofes aigres, comme "P enuatiues, amaigriflent dauantage la perfonne , & nuifent à l'eftomac , & par " F. Me moyen auflraux corps maigres & attenuez : & fi les chofes aigres fonraufli aftringeantes, . | RS deflechenc fans donner aucune humidité. Mais celles qui font fades , de fubftance srofiere | qu “pen douceur, comme la Citrouille, tafraifchifient, & rendent le corps Fide on ee a Eu ra dompte l'ardeur de la bile, tant au foye qu'aux veines. Au sont de meilleur gouft aux païs chauds. Auf font elles fort bonnes à Rome “4 Fe Labeur, enl'Apouille, en Calabre, & en Sicile , & fort grandes. Mais celles de Ed pre fonc les meilleures de toutes ; & les plus grofles. Ileftcreu des Cirrowilles à Lyon de la graine quiauoit efté apportée d’Afie, qui font bien femblables aux autres par dehors : mais elles ont la chair FOUSE & font fi douces au gouft, qu'il femble que l'on air mis du fucre par deflus, & qu'el- À les ÿ foient confites. Il y a en outre vne autre forte de Pormpons , qui font le fruiét rond, & vn peu | pr: VV: lat, de la façon d'vn 44e- Grand Pormpon d'Indie, de Lobel. F. k ayant ee Dee les fueilles veluës , femblables aux auttés communs ; la fleur iaune, roure femblable aux autres : mais la graine eft moindre & blanche. II ne faut pas aufli oublier le grand Pompon plat d'Indie, de Lobel, quin'eft en rien EL, fe. Sr 0 FANS EAN Dh s. different des autres que ? 17 Ê< pour raifon dé la grandeur : 1 2\ SE du fruit: car il s'en treuüe quelquefois qui pefent qua- tre vingts liures. Ia aufñi les fueilles plus rondes, Des Pommes d'Amour, - CHAP. XXXI VicenNe appelle les Pommes d'Amour, Melongena en langue Arabique:les 24 nos. Italiens les appellent A1e/4nxamus : les Genois Aerenzanas , Matthiol dit AE dec qu'en Tefcane on les appelle Perranciani. Dodon les appelle du nom Ef- fiu4e71, pagnol Verangenesles Allemans les nomment Ae/antzan , & Dollopffel, FRS “ N ceftädire Pommes de fureur. Aucuns eftiment que ce foit la Aardra- Liti2.c.i14. KaD gore malle de Theophrafte. Ie ne fçay, dic Ruel, pourquoy on les ap- à pelle en France Pommes d'Amour, fi ce n'eft à caufe de leur beauté , qui fait qu'on les aime. Toutefois il y a bien d’autres Pommes d'Amour, Liure 1, des à commes nous dirons cy apres. Hermolaus les a appellé fans aucune rai- PIanE » on, comme dit Scaliger, A44/4 infanaicar combien qu’on en mange, elles ne font pas enrager pour Ze efperes celaimefme on enfert communement à Genes pour le deflert. Orily enaquiontlefruitpur. purin ; les autres l'ont iaune-blancheaftre , ou pañle : mais ils fonc femblablés quantaurefte. Au demeurant les Pommes d'Amour fonr vne feule tige , dela hauteur de demie ou d'vne coudée, de la grofieur du petit doigt, mafliue, durecomme bois , & ronde , branchue , rougeaftre & veluë. Ses 3 fucilies font larges , brunes, qui retirent aflez bien à la grande Morelle: toutefois elles font vn peu re êc veluës, 1e quelques vuidanges inefopales , & aiguës au bout ; aupres defquels il fort des es queués rougeaftres & veluës , chafcune ayant fa coupelle garnie d’aiguillons , de laquelle fort la fleur rougeaftre, & quelquefois blanche , compofée de petites fueilles aiguës, & froncies, Mipartiesen façon d'eftoile ,au milieu defquelles il y a des filers iaunes, auec vne queuë releuce par le milieu. Le fruit vienc apres, qui eft long,quafi de la grandeur d'vn Cocombre , pour la plus part rouge, quelquefois iaune, ou blanc, couuert d'vne efcorce fort life, & ayant vne chair pleine de fuc, fhongieufe, & blancheaftre, auec vne infinité de grains, petits, comme ceux du Poyure de Guinée. La plante fait vneinfinité de racines cheueluës. On la feme dans les Jardins au printemps. Ze Ben} Ellefleuricen efté, & en automne. Ec crainc merueilleufementle froid. Brafauola & Fuchfere- or coolt. prennenc Hermolaus de ce qu'il a penfé que les Pormes d'Amour fuffent vnerroifiefme efpece de ch7s.in.a. Mandr Agore; qu'on appelle Morion , efcriuantainfi : Quant à la Aandragore appcllée AMorion ,ie ne St de fçay qu'en dire de plus que ceque Diofcoride ena efcrit:mais pource qu’on appelle le fruiét de la Mandragore, Pommes de terre,& Pommes de chien,celame fait fouuenir de celles que nousappellons à Melnnsans,c'elt à dire, comeic croy, als infana,Pommes furieufes, defquelles ie ne m'esbaïs plus Tome premier. : 2 que £ y LE La fortne. } L bé à à ” FT 522 Liure V.del'Hiftoire des Plantes, Pommes d'Amour. que Îles ançiens n'en ayent rien efcrit, veu que tous les ours il fe treuue de femblacles chofes , comme auli ilya cu plufieurs chofes anciennement que nous n'anons pas à prefeut, ou pour le moins nous ne fçauons que c’eft. Don- ques ces Pommes farieu[es croïflent fur vne plate aflez com- mune,qui croift par tout,comme les Melons, les Pompons, &c les Courges, & veuceftre cultinée de mefme. Ses fucilles retirent à celles du Figuier. Sa Seur eftblanche , longue & belle. On mange communement leur frui£t cuit en façon de Champignons, auec huile, fel 8: Poyure. Voilà ce qu'en dit Hermolaus. Or il n'y a perfonne de fi peu de iugetnent qui puifle conclurre pat ces mots, que les Pommes d'Amour foient fruiéts de la Afardragore,qui eft appelle Aorion.Lés Permes d'Amour eftans vicilles, à ce que dit Auicenne, font dangereufes ; mais elles font meilleuresfrefches. Oreft il aifé à cognoiftre par leur amertume & acrimonie, qu'elles font d'vn cemperament chaud & {ec au fecond degré. Elles engendrent la melancolie, les chancres, la lepre , les he- morroïdes, lesapoftumes plates, des glandes, douleur de tefle, & fi fonc auoir l'haleine puante. Elles oppilent le foye & laratelle , finon qu’on les face cuire en vinaigre ; & font la couleur du corps laide, noire & iaunaftre, tellement que c'elt merueille comme Auerroës lés loués eftans apreftées à fa mode. Fuchfe dit, qu'ileft cout certain que ces Pommes font froides 8 humides, comme les Cocombres;ou Cham- pignons, À prefent on les faic bouillir, puis apres les auoir pelces , & defcoupées par menués tranches où rouëlles, on les enfarine ; puis on les fricaffe auec de l'huile ou du beurre, 8 les fert on à rable faupoudrées de {el & de Poyure. De fait elles font d’aflez bon gouft. Les autres les font bouillir fur je feu , & les coupent par morceaux, & les mangent en falade auec huile & vinaigre & vn peu de Poyure. Ceux qui fonc eftat de vendre les viandes falées, les metrencen compolte aigre, qui eft vn plaifant man- ger en hyuer & au printemps; courefois elles font de dure digeftion. Aucuns en mangent pour fe rendre plus vaillans champions auec les femmes. Peut eftre oncelles cefte proprieté, pource qu'e- ftans de difficile digeftion, elles engendrent des ventofitez. Rauuolf efcrit, qu'il a veu en Syrie des Liuz.cass, 8 Leternpera= tent, Co les Verttiss Liu. s.des. Colle,c.201. Melastzans, on Melongens des Arabes. Melantxans noire. E 2 2 7 + A û ff, CRC EE D (Ke \ ri, FAGOR jt 1 N Mr, à fe 4 ph, W ETES £ MK % —! Ca || "FANN 4 D) | DE eff ' } F n L Des Pommes d'Or, Chap. XXXIL S22 Pommes d'Amour,queles Arabes appellent Ae/ongena,ou Bedengia,de trois fortes de couleur, À fca- uoir de grifes,de iaunes, & d'autres qui effoient quaff purpurines. Leur fruic éftoit long & tecouile femblable à vne Courge longue, & eft d’vne mefme figure en toutes les trôis fortes. Outre plus le mefme autheur dit, qu'il y a deux deux efpeces de Pommes d'Amour noires, lefquelles font appellées par les Mores Bathlefchain. Ycelles font vn fruiét quelquefois long & par fois rond , du tout noir, ou bien noiraftre, ayanr l'efcorce liffe,qui reluit quand on la regarde de loing. Cefruié , ainfi que dit Auerroës, eft plus fain eftant cuir que non pas à le manger tour cru. Des Pommes d'Amonr,on Pommes d'Or. CHAP ANA XI. SEE ESTE plante eft aufli eftrangere, & differente de la precedente, laquelle porte va fruict, Les noms, (GS qu'on appelle Pormes d'Amour, où Pommes d'Or: en Latin Pomum amoris ou bien 4r- PS EN reum:en Italien Powi d'oro : en Allemand Goltoppffel. Cette plante fair vne tige ronde, pafle, veluë , de crois ou quatre pieds de hauteur, branchue ; les fueilles grandes , auéc des oran- des defcoupeures ; & cinq ou fix fleurs enfemble , iaunes, attachées à des quenës courtes, apres | lefquelles il y vient des Pommes rondes, cannelces corn Pommes d'Or. me les Melons ; qui font premieremenr vertes, puis cftans | 7 4, meures elles font jaunes ‘il y en a aufli qui fontrouges. #2 Or Dodon la defcrir bien plus exactement 4 livre 1roi- fiefre des medecines purgaiines. Elle fait, dit-il ,les ci- ges rondes , de deux coudées de haut & plus , auec plu- ficurs branches pleines de fuc, qui rombent aifément ; & vne infinité de fucilles defcoupées en plufieurs façons, quafi comme celles de YA grimoine.Ses fleurs qui font iau- nes, fortent de deffous les fueilles ; apres lefquelles il y vient va fruit rond , auec des profondes canneleures, de la groffeur d'vne Pomme moyenne , lequel cftant meur eft de couleur rouge fort belle, ou bien de couleur iaune comme l'Or & reluifante, 8 fans canneleures, plein d'vne moëlle humide comme defuc , dans laquelle eff la fermen. ce. Toure l'herbe eft puante, & de couleur verte blan- cheaftre , & vn peu veluë Elle croift aifement dans les Jardins y eftant femée. Elle s'aime en terre grafle & veut cire arroufée. Elle fleurir en luiller & en Aouft. Son fruit ef meur en automne. Ces Pommes, comme auf toute la plante, refroidiflent ; coutefois vn peu moins que la Man- Le lieu. dragore; parquoy ileft dangereux d'en vfer. Toutefois au- “*7#° cuns en mangent lès Pommes cuites, auec huile, {el & Poyure. Elles donnent fort peu de nourriture au corps, laquelle eft mauuaile 8: corrompue. Aucuns tiennent que c'eft le Lycoperfion , duquel Galien fait mention : les autres que c'elt le G/aucion de Diofcoride. Cr Dela Noix Methël des Arabes, CH AP. XXXIIL À plante cftrangere que les Arabes appellent Noix Merhel, 8& Leuz alkei,ou Les 0m Alkeseft nommée par les Iraliens S/ramonia, &Siramontum ; & Por fPinofo : KS par les Turcs T Aatonla par les modernes Grecs Paraccocalon, où Barycoccalon, a + c'eft à dire, Noix qui affoupit , ou endort. Aucunsla nomment Corona regis :les à Veniiens Melofpino : les François Pommes de Perou:les Allemans Stechoppfel, Ke \ A & Rauchoppfiel. Cordus l'appelle Zafquiame du Perou. F uchfe dit : qu'aucuns 5 ne SP © ont mis la Seramonia pour une efpece de Morelle : non pas qu'elle s'accorde Nage: auec la defcription dela Aforellesmais pource que fes fucilles ont quafi vne celle odeur quel Opium: Les Heurs, dit-il ,de cette herbe fentent bon,comme les fleurs de Lys. Il femble qu'elle approche fort des dernieres efpeces de Morelle quant aux vertus.Ce neantmoins Dodon defcrit la Séramoiia Hinsehéé cotnme vne plante à part. Marthiol en là premiere Edicion de fes Commentaires fur Diofcoride a Er eferit de mefime que Fuchfé couchant la Sérzmonia Mais en la feconde Edition ayant changé d'ad- chap-69. uis il dit que la Noix Aethel eff le fruit de la Srzmonia, fuiuant lauthorire d Auicenne, qui dit Line 1, # quela Noix Methel eft ftupefatiue,& femblable à la Noëx Pomrque, ayant] efcorce garnie d aiguil- : lons gros & courts , & la graine comme celle de la Mandragote , fuiuant Matchiol. Mais quantà sains moyie liscomme celle des Citrons.Gefner auf tient que la S#rawonin de Fuchfe eft la Noix Methel d'Allemag. , Tome premier. | FN a,3 d'Auicenne ; ee La 2 . » 0 . k s34 Liure V.del'Hiftoire des Plantes, d'Auicenne, & qu'elle peuteftre mife au nombre des Mandragores ; pour le moins que c'e pluftoft vne plante à part qu'une efhece de Morelle.À quoyil femble que s'accorde Andre de Bel- lune, d'autant qu'il ne defcrit autre chofe fous lenom de la Noix Merhel,que le fruict de la Sramo- #ia:La Noix Methel, dit-il , fuyuant l'opinion d'Ebeubirar ; & de tous les Phyficiens, Syriens , &’ Egyptiens ,eft Le fruiét d’vne plante qui refemble quant à la grandeur & aux fucilles, aux Pom- més d'Amour , dont aufli elle a efté nommée par quelques Arabes Berbengine , c'elt à dire /emblas , ble aux Pommes d'Amour. Sa Aeur eft blanche, grande & S'ITatonta. longue. Son fruit, quicit appellé Noix de Metbel, eft com- - me vne Noix afpre, qui a l'efcorce garnie d'efpines, & de Ia graine au dedans femblable à celle des Pomimés de Man- dragore ; qui cft douce &'orafle. Les Apothicaires &: Me- decins Leuantins- {fe feruent de ce fruit , quand il eft queftion d'aflopir, affeurans que c’eft la Noix Aterhel, pour- ce qu'ila les mefmes proprietez qui font attribuées à la Noix Methel par Auicenne, & que l'experience inonfire qu'il fair les mefmes effets. Ainfi donc la Ssramonia , ou {oit Noix Methel fait vne tige ronde , quañ de la hauteur de deux pieds. Ses fueilles font cendrées , quañ femblables à celles de la Morelle : toutefois elles font plus grandes, fpeciale- ment celles qui font les plus pres de la racine. Ses fleurs font blanches , rondes, creufes, quafi à mode d’vne cloche, fentans comme celles des Lys. Ses fruiéts font ronds com- me vne pomme, verds, Sarnis d’efpines tout à l’entour, & plins de graine au dedans, comme les Pommes d'Amour. Î ne s'en treuue finon dans les Jardins des Simpliciftes. Au refte Auicenne a efcrit que la Noix Merheleft venimeufe, & ftupcfactiue ; qu'elle caufe vn fommeil profond.eftant d'ail- leurs contraire au cerueau 8 au cœur. Eftanc prife au poids de demie fcrupule elle envure : mais $ onen prend au poids d'vne dragme , elle fait moutit dans vn iour par le moyen de fa qualité venimeufe. Les autres difentqu'il en fauc vne dragme pour enyurer , & deux pour faire mourir: NS Rhafis dir , quelle eft ftupefaétiue , & appaife les douleurs, &c quelquefois fait mourir ; qu'elle oppile les conduits , & fair vomir : fi l’on en prend plus d'vne dragme , Fon en meurt. Pour à quoy obuier il faut faire boire force beurre chaud, & tenirles extremirez du corps dans de l'eau chaude. En outre il faut faire fouuent vomir. En fomme il fe faut feruir de tout ce qui fert contre le poifon de la Mandragore. Or rour ce qui eft dit par de Bellune fuyuant l’authorité d'Ebeubitar, a efté aufi efcrit d'vn commun confenrement par Abraham, lequel eft allegué par Serapion , Hachfe, & Auicenne, Medecins Arabes fort renom mez, à fçauoir que ce frui& eft femblable à la Noix Vomique , & fa graine à celle du Citron. Aui- cenne & Abrabam la cotparenr à celle de la Mandragore. Hachfe dit, qu'il a l'efcorce afpre, & de bon gouft, & Auicennedit qu'elle eft couuerte d’aiguillons gros &:courts. Lonicerus & Ama- tus Portugais fe font äbufez en traitrant de cefruict , penfans que la comparaifon auéc la graine de la Mandragore doiue eftre enrendue touchant la qualité ftupefaétine , & non quant à la figure. Matthiol apres auoir efté en cette mefme erreur , comme il a efté dit, s’eft puis apres retraété. An- guillara apres auoir rabbatu ladite opinion , dit , que c’eft l'Hippomanes des Grecs. Ce qui defait ft bien vray-femblable. Car celuy qui a commenté Thcocrite , que /’Hipporsanes fait le fruité comme le Cocombre , (à fçauoir le fauuage) éfineux , & les fueilles comme Le Pauot ; toutefois gw'elles font plus noires. Ce qui fe voit en cette plante. On peatbien auñfi lire , we fon fruict eff efpineux comme eff le Cocombre. — | | La forme. ile \ \ k| A OA des veriss, 4 De la Noix Vomique vraÿe, CHAP. XX XIF. N. A2 Lya #rowefpeces de Noix Pomique , qui eft aufli vne plante eftrangere ; appelle par les 4 Arabes Leuz atracaha,& par la plus part des Indiens Darura,defquelles nous defcrirons ILES pour la prémiere, celle dont on fe fert le plus: ear de fait, elle cft fi fort en vfage , qu'il 7 ya peu de putains qui n'en tiennent parmy leurs ioyaux & befognes plus cheres, pour les raifons qui feront deduites cy apres’ Orelle a vne tige de la grandeur de celle des Guimauues, aufquelles elle retire aflez bien ; tourefois elle eft plus branchue. Ses fucilles retirent merueil- leufement.bien à celles de la Stramonia, tant en grandeur comme en figure : toutefois elles fonc plus dentelées à l’enrour , quafi comme les fucilles du Glourteron. Ses fleurs font blanches , du 2 tour 7 ls ’ 0 De la Noix Vomique, Chap.XXXIV. s2s _ Darura, de Acoffa. tout femblables à celles du Liferon que les Efpagnols ap. | pellent Correguelamayor.c'eit à dire grand Liferon. Son fruict retire aceluy de la Stramonia ou Noix Merhel, & eft rond, de la groffeur d'vne Noix, verd , garny de neuds perits & tendres, non pas d'aiguillons piquans comme la Noix Me- chel. Abraham, lequelnous auons Joüé au chapitre prece- dent, die qu'il ft vn peu plus gros qu'vne Noifetre,noücux, de couleur entre pers & blanc: (à fçauoir quand il eft meur ) plein de graine femblable à des Lentilles & de mefme cou- leur, de la figure d'vn cœur d'homme, & amer au gouft, Sa racine-eft blanche & fent comme le Raïffort ; mefme fi on la tient iong temps pres du nez , elle fait efternüer. Elle eft couuerte d vne efcorce aucunement amere ; toutefois moins que celle qui couure la tige & fes branches. Elle croift és lieux ombrageux, & le long des eaux. Ceux de Malabar ap- pellent cette plante Vamara caya : ceux de Canara Dariro:les Arabes Marans:les Perles &les Turcs Darnla:les Portugais © Datura,& la Burladora,c'eft à dire l'Herbe plai[ante.Plufeurs A gens doftes , & mefme la plus part des Medecins de ce païs R eftiment que c'eft la Noix 1ethel des Arabes.à caufe qu'el- le luy refemble, & qu'elle eft froide au croificfme degré , & feche à la fin du fecond. Les purains de ce païs là ont vne mauuaife couftume , qu'elles font boire pour leur plaifir aux hommes demie dragme de cette graine puluerifée auec du AN À ul LUE Hi Ï rend les pauures gens qui en ont beu hors du fens: par vn long ef. pace; tellement qu'ils rient, ou pleurent, ou dorment. Bien fouuent ils parleront aux perfonnes & refpondront comme s'ils n'eftoient point troublez, combien qu'ils le foyent vrayement , & ne cognoiflenc pas ceux auec lefqueds ils parlent, & apres eftre reuenus à foyils ne fe fouuiennent aucunement des propos qu'ils onctenus, Orilyena de fi ftilées à {çauoir donner de breuuage, qu'elles ofteront le fens à vne perfonne pour autant d'heures u'elles voudront. Et de faic j'en pourrois alleguer plufieurs exemples que ay veu & ouy racon- \ rer :routefois pource que cela ne fert de rien à noftre propos, ie m'en tairay , & me contenreray de dire, que ie n'ay jamais peu {çauoir perfonne qui foit mort pour auoir beu ce breuuage , com- bien que r'en aye veu qui ont efté hors du fens par quelques iours. Ce qui procedoir de ce qu'il en auoient prins crop grande quanrité ; & en cel cas oneft en danger d'en mourir, d'autant qu'il y a vne qualité pernicieufe en cetce graine, combien qu'en ce païs là ils ayent de couftume d'en don- ner auec du Poyure & des fucilles de Betele, pour faire vriner , eftimans que cela y eft fort propre. Quant à moy ie ne l'ay jamais efpreuué , & mefme ie ne l’ay pas voulu cfpreuuer , attendu qu'il y à affez'd'autres medicamens propres à cela. Or quandles Medecins Efpagnols font appellez au » fecours de ceux quiontbeu de cette graine, ils leur ordonnent des medicamens propres pour les » faire vomir, à fin de faire fortir cout ce qui eft attaché dedans l’eftomac; & puis apres des clyfteres dl Le 5 se Q . 4 Ê . bien acres poureuacuér. En outre ils ordonnent des ligatures ferrées pour diuertir, comme aufli des ventoufes & la faignée. Mais les Medecins du païs , & les Chreftiens auffi natifs dudit lieu, vin, ou autre liqueur qui leur vient plus à propos , laquelle Ledien, Les noms. Letermpera: vent dr les! EN TRS ayant en horreur la faignée & les venroufes , ne procurent autre chofe que de faire vomir, & or- - donnent auffi les ligatures ferrées , & les frortemens ; & f celane {nfñc, ils ordonnent des bains : d'eau chaude pour faire fuer ; & apres que le malade a vomy , ils luy font boire du vin meflé auec du Poyure & de la Canelle, Et quant au manger, ils s'en difpenfenc mieux que les Efpagnols : car apres auoir euacué la matiere,ils difpenfenc le malade de manger Ve poules, & boire du vin doux, ou du vin cuit. Au refte vne dragme,de la racine de Darwra prinfe auec du vin fait dormir profon- dément , & avoir des vifionseftranges en dormant. La graine mife en infufion par l'efpace d'vne nuit dansdu vinaigre, puis éftant bien pilée eft fort fouueraine pour appliquer fur le feu volage, 8 fur le feu S. Antoine: carelle les guerit en peu de temps. Suyuant lafufdire defcriprion de cette Premiere efpece de Datura, l'Efcluf eftime que c’eft la mefme plante que les Turcs de Coaftanti- * rople appellent Taswla, de laquelle ils vfenc fort communement. Quant aux autres deux éfpeces, elles fonc quaf femblables à la precedente quant à la figure & au fruit ; maïs il y a de ladifferen- ce quanr aux fleurs. Car celles de la f£conde, combien qu'elle foient de la mefme figure que la pre- … ruicre, elles fontrourefoisiaunaftres , &: aucunement rouges aupres dela queuë. Mais celles de a . Ce 4 sn 20 \ , troifiefme approchenc plus des fleurs du lufquiame. Au demeurant ils n vfenc en ce pais là de l'vne à AL EN. 3 ñ CEE Ve » ny del’aurre de celles-cy, finon quand ils veulent faire mourir quelqu vn. Et neantmoins les Me- » decins Brachmanes vfent de la graine de la féconde,qui a les fleursiaunes,& en font des pilules de | YY 4 j F TT: ; | 526 Liure V.de l'HiftoiredesPlantes, la groffeur d'vn grain de Poyure, lefquelles font fort fouueraines pour gucrir le flux de verivre qui furuient aux fieures ardentes , comme aufli la dyfenterie. Orelles {e font en cefte maniere : Il faut prendre ve dragme de certe graine, du Poyure noir & du long, du Santal blanc, de l’Acin car, des racines de Bifa, que l'on apporte des montagnes de Bengala ,& Paranne , des fueilles de langue, de chafcun demie dragime : & piler le tout bien menuAur vne pierrre de marbre , fur laquiclle les peintres ont accouftumé de brafler leurs couleurs ; puis en former des pilules, defquell:son en ordonne autant qu'il femble eftre de befoin. Au furplus ie fuis de l'opinion de plufieur; autres, à fçauoir,que la Noix Merhel eft le fruiét de la Séraromia,& la Noix Pomique eff le fruiét de Datwras & qu'il y a peu de difference, commeil a efté dit, laquelle procede feulement de la diuerfité des lieux , comme aucuns eftiment; & que la Noix Vomique a efté ainfi appellée, d'autant qu'ainfi que dit Serapioneftant prinfe toute feulé,ou bien broyée auec du felou autres medicamens,elle prouo- que à vomir, comme aufli eftanc meflée auec du miel, ou de la graine d'Anerh ou de Fenouil. Mais éftant prinfe en breuuage auec de l'eauchaude, elle euacuë les humeurs bilieutes & le phlegme Aucuns toutefois tiennent , qu'elle a efté ainfi nommée, pource que pour remedier à fon venin & poifon ; on prouoque ceux qui en ont prins à vomir. DyTus-chien d'Indie, Noix Vomique des Apothicaires, ÉRS À LE @Q FR Oys auonsadioint confequutiuementapres les fufdites deux fortes de Noix, ; "à le Twe-chien d'Indie, de peut que perfonne ne foit abufé par le nom que les ? Apothicaires luy ont donné des long remps.Oril vient d’vne planted'Indie, E2 donr les fueilles rampent par terre. Sa racine eft vnie de cofté & d'autre, \'ayant certaines bofletres releuées deuant.&r derriere , rondes , quafi de la E| 2) frure d’vn œil, de couleur brane,& vne peau aucunement veluë,ou pluftoft L( cottonnéc. Au demeurant ie ne me fouuiens point d'auoir leu, qu'elle ait à aucune autre Vertu que de faire mourir les chiens, de laquelle elle a prins fon | il nom. Ecdefaitiayexperimenté, qu’vn chien en ayant mangé auec de la chair de beuf hachée bien menu , en mourut quafi au mefme inftant. | Des Pommes de Merueille, CHAP, XXXVI. Les pos. SE À Pomme de Merueille s’a ppelle en Larin Bal[smine, où Bal/amina 3 & par d'autres Aomor- € dica : à Venife & à Padoüe Carantia :en Tofcane Pomo di Ierufalem,8c en quelques endroits d'Italie 7ricella : en François Pomme de Aerueille. Cordus Liure r. de Po#e de Merueille,de Matthiol. l'appelle Cacumis puniceus. Lobel Balfhmina cucumerienpuni- Plant.ch.u1r, g : ceala plante des Porzmes de Merneille à efté incogneué aux e Se ) Eu anciens, fi ce n cit /4 Courge,que Pline appelle Somp hos,com- ra ti y 20 meilaelé diccy defius.Elle efpand çà &c là des fleaux longs, La re = La che * SA à minces, & anguleux. Ses fucilles font comme celles de la AN nee JE Vignce,ou de la Coleuuréesmais moindres, auec de plus gran- Ée S EU Ji des defcoupeures à l’entour, liffes & molles ; àla veuë, 8&c au NE Se toucher. Aupres de chafque fueille elle produit des veillons entortillez, par le moyen defquels elle s'aggraffe à ce qui eft aupres d'elle, & rampe contréemonr. Elle fait des fleurs com- nr le Cocombre , iaunaftres , dont les vnes font fteriles, les autres fertiles. Les fteriles ont au milieu quelque peu de filets jaunes ; maisil n’y a point de bouton aupres, quieft le commencement du fruit à venir. Les fertiles ont trois filets au milieu, recourbez & fourchus, & rout ioignant d'elles vn bouton long, qui eff le fruiét qui commence à venir, lequel apres que les petites fueilles des fleurs font tombées, croift peu peu, & fe fait long , pour la plus part de figure ouale, ou en fabor, de tous les deux bouts. Son efcorce eft poulr pue, pleine de boutons,& d'aiguillons. Ce fruiét eftant meu- eft rouge, &c fe creue aifément, quand il eft parfaitemen- meur , monftrant la graine dont il eft plein au dedans, femc blable à celle de la Citroüille, fi ce n'eft qu'elle ef moindre, ayant l’efcorce efpeffe , dure, graffe, & ghiffante , & fort rou- ge. Sa racine eft plus menuë quele petit doige & cheueluë au bout. Cetre plante ne croilt poinr fans eftre femée ; & _ diligem =) rs 0) f ù « (@) c Un ANS CNE OT ne 12 IN) > UNIES (4 LU [ : ” Des Pommes de Merueille, ChXXXVL +37 diligemment cultinée. Son fruit n'eff point meur que fur le commencement d'automne, où au mois d'Aouft & de Septembre. Ses Pommes font chaudes au premier degré, & feches au fecond, ue comme quelques vns afleurent. On les met dans de l'huile Omphacin , & lestient on au Soleil sichap. 87. | longuement ou en vnbain d'eau chaude, ou bien dans du fumier de cheual: puis on en tire de TAN M l'huile, qui eft excellent pour ofter l'inflammation des playes 87 des mamimelles , & pour 2ppaifer vers. les douleurs. Syringué dans les lieux fecrers des femmes il guerit leurs vlceres &-inflammations. EU fi Ces mefmes fruiéts font excellens pour ofter la douleur des hemorroides eftahs mis en infufon chap Len comme il a efté dit cy deflus, dans l'huile d’Amandes douces, ou huile de graine de Lin , adiow. ‘ fant à chafque liure d'huile vne oncede vernis liquide. Ceft huile guerit aufli les brufleures tant du feu que de l'eau. 11 eft fort bon pour en oindre les nerfs piquez ou bleffez. Il amoindrit les ci- catrices des playes, & les efface du tout. Aucuns modernes ont efcrit, que les femmes qui ne peu- uentauoir d'enfans deuiendront fertiles, fi en fortant du bain proparé auec les chofes propres À ceft effet , elles s’engraiffent l'entrée de la matrice de ceft huile, puis qu'elles ayent affaire auec leurs maris. Il eft bon pourla rompure des petits enfans,, fi on oingt fouuent l'endroit de larom- pure auec ceft huile. [ls difent auf , que fes fueilles reduices en poudre ,fi on en prend enuiron vne cucillerée auec la decoction de Plantain , ou de Prelle, gueriflent les playes desinceftins. Il y en a aufli quiloüent fortcefte poudre concre la colique , & contre les tranchées du ventre. Au réfle il y a vne autreplante appellée Bs/famine,& Balfamella,qui cf toutefois differente de la pre- Ba/fimine, cedente. Les Italiens l'appellent Ba/fzminmmau genre neutre. Dodon l'appelle Ba//amina femelle; & l'autre cy deflus Balfaminnmalle fans aucune raifon,veu que ce font plantes du tout differentes. Lobel & Pena l'appellent aufli B4/famins femina Perfifolia,c'elt àdire ayant les fueilles de Pefcher. Elle produit vnetige dés la racine plus haute d'vne coudée , rouge comme celle du Pourpier , auf Balfamine femelle,ou Merueille de Matth. Balfainins,de Fuchfe. Sr AR 4 2 LL LCA ET 0 NZ e & TEE ms 5 A\ TA 4 \} : AE ; A 2e É À + S, à dé FL VEN = SN , Ze NE 44 6 LS = grofle pres de terre comme on peutémpoigner auec là main: 8 au deffus beaucoup plus menuë que le petit doisr, à l’enrour de laquelle defpuisle bas iufques au haucil fort de tous coftez des pe- cites branches, droires, & longues d’vne coudée,lefquelles font lifes, comme auffi latige, compo fées d’vne fubftance charnué & pleine de fuc,comme les tiges du Pourpierimais beauconp plus for: tes. Toute la plante eft garnie de fucilles séblables à celles du Saule,ou du Laurier qui a les fueilles minces vn peu denrelées à l'entour. Ses feursfont grandes, roufleaitres tirant far le purpurée,quafi de la façon des Violetres de Mars; mais beaucoup plus grandes ,an derrier defquelles il y a vne pointe coute , & vhe queué recourbée; combien qu’elles ont bien auffi par le deuant vne pluslon- ue poivre. À chafque fleur il fort autant de petits boutons velus , pleins d'vne graine noire, grofle comme le Milice, & vn peu afpre. Elle a des racines grofles & forces, defquelles il en fort vncinfinité d'autres mennë & grafles. D cbr Fr ÈS + ra" l'a D4 Les nos, Fuchf.c.280. Liu.s.ch.69. Liu,r9.c.10. Liu.20,027. Liuro.c.1o. Au mef.lieu. Les efpeces. | Au mef.lieu. Laforme. «28 Liure V.delHiftoiredes Plantes, Du Poyure d'Indie, NE ÉVAIR ON XX TANT: ADR Fr c A) Es modernesont nommé la plante quielt icy peinte; Piper Indicum, Piper Ca- N lecuthium,Brefilioum,&c Piper Hifpanum:en François Payure d'Indie;8& Poyure de kS Brefil,ou d'Efpagne. Aucuns tiennét que c'eft le Zissembre de chein d'Auicen- ee ne. Dodon dit que c'eft le Capffcum d'Adtuarius. Selon l'opinion de Fuchfe 2 c'eft le Si/iquaflrum de Pline.ainfi appellé à caufe des grädes gouffes qu'il pro- fe duit.ll l'appelle auffi Péperitis,pource que fx graine a vn tel gouft & acrimonie 7 Ÿ que le Poyure; coutefois cefte plante eft bien differente de celle qu’on appelle communement Péperiris.Caffor,dit Pline,won/ffroit une autre forte de Poyure,qui a la tige rouge, lon- gueauec plulieurs neuds.Ses fueilles retirët à celles du Laurier.Sa graine eft bläche;menuë,& ale gonff du Poyure Eten autre endroit:Le Panax,dit-il,a Le gouf} du Poyurestoutefois Le Siliqualfrum participe encor plus de ce gouff lipour cefle caufe auffion l'appelle Piperitis Fuchfea diftingué ce Poywre en qua- tre efpeces:car il ya,dit-ille grand & le perir.Le grand fait les goufles grandes, noiraftres , 6u bru- nes. Àu contraire le perir les fait moindres & rouges.Celuy de la sroifefme efpece les fait fort lon- gues & rouges. Le quatriefme le fait larges, & d'autant plus courtes. Dodon en eftablit #ros efpeces, diftinguces felon la grandeur & figure des goufles. Donr le premier a les goufles de moyenne lon- gueur, & grofleur. I] l'appelle Czpfcwm:le fecond les a longues & eftroires, à raifon de quoy il l'ap- pelle Capficum oblongum:le troifiefme les a courres.larges,& rondesiill’appelle Capficum latum. Quant aux autres parties, ils font aflez femblables. Or ce Poyure fait vne tige d'vne coudée de haut, où encor plus, de la grofeur du petit doigt, auec certains angles & canneleures, verte: & à l'endroit d'où fortent les fucilles & les branches, rouge-brune, pleine au dedans d’vne moëlle comme celle du Sureau. Il a les fucilles longues, larges par le commencement, puis s’eftreciflans en pointe, de 2 J figure moyenne entre celles du Laurier & dela Morelle. Ses fleurs fortent par les ailes des petites Ml Cap{icum ou Poyure d'Inde grand & Poyure d'Inde large, petit, de Matthiol. er | | .… de Doden. il ( a — + — = F >. js — SK = branches , & font blanches,compofées de cinq ou fix petites fucilles , difpofces en façon d'eftoile auecquelque peu de filers au milieu, Icelles eftans combees il y vient des petits vafes où goufles rondes fans aucune iointure ; fortans de leur coupelle, de la longueur & largeur qui a efté ditte cy deffus, lefquelles du commencement font vertesimais eftans meureselles font noires OU brunes,en celuy de la premiere efpece:mais aux autres elles font rouges ou brunes,ou bié rouges,& rcluifantes comme du Corail poly ; pleines d'vn grand nombre de graine iaune-blancheaftre,platte, retirant à vhe Lentille, finon qu’elle eft plus menuë. Îl a vne infinité de menuës racines & cheueluës. Sa tige, {es fleurs & fa racine n'ont point.de qualité ewdente. Les gouflesauec leur graine, & la poulpe | be _ qui Là Du Poyure d'Inde, Chap. XXX VIT 539 Poyure d'Inde long, de Dodon. qui cf entre-deux, ont vn gouft for ace, qui pique la langue, & font odorantes.ll croift par tout / . ‘ Lo . é cftant planté dans des pors deterre. IAleuritenefté. Les goufles viennent apres les fleurs. Nous % A Poyure d'Inde rond,de Dalechamp. ; LMI SES é ? NE nd URSS N Da NT22 SLA \ \\ M y PU SE w à il \ NY TR ant 7 =”, 17 à NE KA NA" = J EI = || pe AŸ == ae ‘ dé Le lien. _Lerermpt: auonsadioufté vne autre forte de Poyure d'Inde felon Dalechamp, qui eft rond & cannelé. Il croift dans les Tardinss8c fair vne racine fort cheueluë, iaunaftre ; la tige d’vne coudée de haut, & quel- quefois plus-graile, verte-brune , branchue ; les fueilles frangées à l'entour , plus larges pres de la -Queuë & aiguës au bout, vertes par deffas, 8 blancheaftres par deflous ; la fleur petire, attachée à vne queué coutte, compofée de cinq petites fucilles blanches , & iaune au milieu, Son fruict ef Poyure de Brefil, de l'Efclufe. LS NY RSS RSS rond auec des canneleures profondes, rougeaftre, plein de petits grains jaunaftres, & d’vngouft acre. ILa les mefmes proprierez que les autres. C'eft vue plante eftrangere, & ne croift pas fans eftre femée, & diligemment cultiuée. Lobel la metentre les So/aes, l'appellant Solanum pomiferum des Herborifles : & en François Poyure de Guinée; combien qu'il ne brufle pas. 11 faur encor adioufter une efhece de Capficum Brefilianum , c'eftà dire Poyure de “Brefil,que l'Efclufe a re- marqué en quelques lieux de Porrugaliqui fair des branches d'vne coudée de long, vertesiles Fucilles quaf femblables à la Morelle, vn peu plus eftroites 5 la eur petite & blanche, comme celle de la Morelle. Son fruict eft pendant à des longues queuës , petit, vert du commencement, puis apres noiraftre ; mais eftant meur il eft rouge , dans lequel il y a beaucoup de graine largetre, comme celle des autres cy def- fus, fi ardenre & bruflante, que ü on en goufte, on s’en fen- cira-brufler le golier quelques iours apres. Ilfleurit 8 por- te fon fruict durant tout l’auromne,& quaf cout le long de l'hyuer au pais chauds. Les Portugais l’appellenc Piienta de Brefil,c'eft à dire Poyure de Brefil,pource qu'il y en croifta force , & qu'ilyeft forren vfage, Voilà ce qu'en dit l'Efclu- {e. Fuchfe dir, que ces forces de Poyure cchauffent & deffe- chent granderhent, comme lagrande acrimonie de la grai- ne, & l'amertumedes fueilles le monftient clairement; rel- lement que plufieurs auec bonne raifon vfentde cefte grai- Liu.s.ch.es, ne au lieu de Poyure uray. Car de fait, elle a les mefmes fa- NCA culcez. L'odon dit que ce Poywre d'Indie eft chaud & fec au vertes troificf- se 1 4 v: S40 iure V.de l'Hiftoire des Plantes, troifiefme degré. Quant aux vertus il en dit de mefme que Fuchfe, adiouftant que fi on en mefle parmy les viandes, illes rend iaunes ; qu'il efchauffe l’eftomac, fait faire bonne digeftion : qu'il re- four les efcrouëlles & autres enfleures froides ou phlegmatiques; & qu'en l'appliquant en linimenc auec du miel il efface les taches du vifage & les lentilles ; routefois qu'il n'eft pas bon d'en vier fouuent , pource qu'il a vne certaine qualité occulte qui eft maligne, par le moyen de Jaquclie il Hs2o.6.17. fait mourir les chiens s'ils en mangent. La Piperitis, dit Pline, que nous auons auffi appellé 554- quafiram, prinfeen breuuage cf fort bonne au hautmal.Elle eft propre aux genciues, aux denrs,& Eui.2.0.748. à faire bonne haleinc,& pour ceux qui rottent. Auicenne dit,que le Ziszembre de chien faitmourir les chiens; qu'il eftchaud au fecond degré , & fec au premier : qu'eftant broyé frais auec la graine il efface les taches & lenrilles de la peau & du vifage,& refout les enfleures qui font dures. Des Raïfforts, CHAP. XXXVIIL. E Raïffort fe nomme en Grec fiDav@», 8 faPañs. Homere le nomme Sao: en Latin Raphanus, Radix,8c Radicula.Ïl eft appellé Raphamus,felon Athenée, Don T8 pa PovsX , pource qu'il fe monftre ailémenr. Carde fait il fort de terre troisiours apres qu'il a efté femé. Quant aunom de Rzdix, Varron dic qu'il eft venu du Grec; pource qu’anciennement les Grecs difoienr Radsxau VA LE) lieu qu'ils difent maintenant Raphanns. Sinon qu’on vueille dire, qu'il à prins SEE PES Ÿ ce nom , de ce qu'il furpafle en grandeur les autres racines: pour le moins il y L en a peu de plus groffes. Car quelquefois il s'en treuue de fi eftrangement grands, comme aux lieux Eus.chs. froids où il s'aime comme en Allemagne, qu'au tefmoignage mefime de Plineil s’en voit d’auffi gros que des petitsenfans.Ce quife voir enccraujourd'huy en la Thuringe,& pres la ville d'Erford. Or fauc il noter qu'il ya vne autre herbe , qui eft nommée fimplement Radiculas 8& en Grec Srru- thon, laquelle eft bien differente du Raïiffort. Dauanrage qu’Ariftote, T'heophrafte, 8 autresanciens prennent le mot g#@arer, pour les Cheux, 8& non pour le Raifort.Ce qui a trompé Pline:tellemenc _qu'ilconfondles Raifforts & les Choux,comme nous l'anons declaré cy deflus en craitrant des Choux: & côme il'{era encor dic cy apres. Les Arabes nomment le Raiffort,Fugel, & Fegiel:les Italiens Ra- Phano.8 Radice:les Efpagnols Rawano, Rauanillo : les François Raïfforf,côme qui diroit,racise forte Livzcroé. @ acre.Diofcoride mer deux efpeces de Raifforts,dont il appelle l'vn 2aDaric fueo@, Raiffort cultinés Les dfeces. | & l'autre éaPars dogia, Raiffort faunage, qu'on appelle en Latin Arworacia, où Armoracium. Mef- me les Romains retenans encor aujourd’huy le mot ancien tranfpofans feulement la premiere lertre appellent le Raïffort faunage, Ramoracia.Theophrafte en mer plufieurs efpeces:0z /es distingue,dir- il,par Les fucilles,;racines,couleurs € [uc,@ [emblables chofes,comme le Raiffort Corinthien;le Cleoneen, le Liothalaffien,le Bæotien.Le Corinthien deuient fort gros à la racine defconuerte:car il pouffe con- tremont au rebours des autres,qui poufent dans terre. Le Liothalafhen,qu'aucuns appellèt Thraci en,re- fi$te bien an froid. Le Bæotien est le pls doux,de figure rode, non longue,comme le Cleoneen.Athenée Liure 2. alleoue ce paffage de Theophrafte en cefteforte:Theophrafle aux liures des plates dir, qu'ily à cinq efpeces de Raifforts,le Corinthien,le Liothalaffien.le Cleoneen\l Amorrheen,er le Bæotië, re. Or Theo- phrafte adioufté,que ceux qui ont les fucilles lifles, font plus doux & de meilleur gouft:au contraire ceux qui les ont afpres,font plus forts. Il s’en treuue aufli vne efpece qui a la fueille toute séblable à la Roquetre Voilà ce que Theophrafte dit touchär les Raifforts.Ce que Pline a tout prins de luy: Liur9 apres ceux qui font faits comme vne Raue , qu'on appelle Raifforts de Syrie, qui font fort doux, &tendres, & ne craignent point lefroid. Toutefoisles meil- leurs de rous font ceux qu'ona apporté n'a guieres de Syrie , pour le moins les anciens n'ent ont point fait de mention: car ils durent coutlhyuer: Il y a auffi des Zs/fforrs fannages , que les Grecs appellenc Les i70m3: Liure Die) de Jhif.ch.4.. - CE Des Raiforts, Chap.XXXVIIL sai RÉ A Ceux de Poute les appelle Amos , où Lence ; & nos Romains A7#éracia > qui qui 4 es Hs de racine. Au a les bons Raëfforts fe cognoiffent à la tige. Car ceux Fe e = aipres au gouft ,ontles tiges plus rondes > & plus groffes, & les tuyaux plus longs, pces emblabl EU UE à rudes. Orle Rarfors culrinea les fucilles grandes, larges, & foft defcou- fées , ai, a Penn les viges rondes ; les fleurs blanchecaftres, &c des gouflés en- tacinc ab aù bout ; dans fefquelles eft la graine rouffe ou brune, laquelle eft acre. Quautà la 1 il y ena de plufñeurs fortes , fclon la diuertité des efpeces & ducultiuage. Carles vns les Raïffort culnué, de Marthtol. Raïffort de la feconde efpece, deMatrhiol, vu peu acre 04 forte. Parquoy Lacuna dir qu'il fauc quil ÿ ait, fuyuant va vieil exemplaire wexes,c'eft à dire, longue au lieu de téndre Car de fait , le Raiffort faunage eft beaucoup plus dur que le cultiné, & plus froncy , pluslong, & d'vn gouft plus acre. Fuchfe a mis au lieu du Raiffort fanuage ; où LArmorache le pourcrait de cefte plante qu'on appelle commünerent en Latin Rapharus rufficus,où Rapharns magnus ou môntants:en Grec gadpans dogioréeæ: en François Mer faunage & " | le Tome premier. La forme, Ea l'hift. dés Pluntic2 ss. Raïffort [aunage,de Dodon. Raiffort Jannage , de Matihiol. sA2 Liure V.de l'Hiftoire des Plantes, À) | X NS LA ss et ass (A | 4 V9 /)) 4 /: \) fi à FT ETA } ve WASTE ÉTASENS Sr js ST (D ; AC ; D FX6106 Allemand Aferrestich , peut eftre à caufe de fon nom ; & du gouft de cefte plante qui eft fort acre > P £ P q Dodon liu,s chap.37. Sur le 2. liu de Diofc. chap.18 6. Embl.ror. liu.2. Le lies Le temps. * Le termpera- sent gr les Merins, Liu.21.c.106, Toutefois Marthiol & plufieurs doétes Simpliciftes tiennenc , qu'il s'en faut beaucoup que ce ne foit le vray Raïffort. D'autant que felon le cefmoignage de Diofcoride,le R aiffort faunage a les fucil- les comme le ey/risé. Au contraire le Raiffort des champs a les fucilles beaucoup plus grandes, plus larges, comme celles de la Patience , & encor plus grandes & plus afpres; les tiges tendres , cour- res, & grailes, à la cime defquellesil vienr des petites fleurs blanches,puisapres des perires goufles, dans lefquelles eft la graine. Sa racine eft longue, grofle , & d’yvn gouft cres-fort, qui pique mer- Sueilleufement la langue. Et de fait, cefte plañte & fpecialement la racine, eft chaude & feche quafi au troificfme degré , de laquelle on vfe quafi par toute l'Aïlemagne & la Hongrie à faire les fauffes ‘fur Ja chair , ou fur le poiflon , au lieu desmouftarde. Les modérnes , dit Cordus , ont mis cefte ra- cine au nombre des Rzifforts; toutefois {ans raifon : car il n'ya pointd'aucheurancien qui ait efcrir, que Aerrettich {oitvne efhece de Raiffert. Auffi il tient que c'eft le grand Thlafbi,que les Arabes ont appellé Creffon blanc.Cornatius aufli eltime que la Ramorache eft vne plante differente de celle quo appelle communement parmy l'Allemagne Rafors fannage 3 8& que les Apothicaires nomment Kaphanus maiori&c en Allemand Mherrattich,c'eftà dire Racine plus forte finon que ce no foit prins du mot C4rmoracia. Elle croift le long des chemins, & aux lieux fablonncux , & quelquefois dans les prés. On la feme aujourd’huy en Allemagne ; tellement que par ce moyen elle s’adoucit & deuient meilleure. Elle commence à croiftre au mois d’Auril , & Seurit en luin. Quant au Raiffort cultiné où a accouftumé de le femer dans les Iardins.Oril le faut femer fclon Pline,en terre menué, & humide. Il haïe le fumier & fe contente de paille pourrie fimplement, Le Raiffort [aauage croit fur le bord des fofles, & autres licux humides. Pline dit, qu'on le feme aufli en Italie. Car ayant dit au paflagecy deffus allegué , que le Rafort fauuace s'appelloit Arworacia, iladioufte vn peu apres: Onen [eme aulfi en Italie, © 1 ‘appellent Armoracia parlant du farvage , quel on femeen Italie, la- pritoifant par ce moyen , comme aujourdhyen Allemagneon feme le Rayffort des champs dans les Jardins, ainfi qu'il a efté defia dit.Quancaux Rasfforts culrinez on les femeau printemps & enefté, aufli on en peut auoir en efté & en hyuer: carils font forr communs. Touchant leurs proprictez, Diofcoride en dit ce qui s'enfuit ; ce qui feroic peut cftre mieux d’eftre traduit autrement que n'a fait Ruel. LeRaffort cfchauffe ,ilengendre des ventofiréz , & eft bon à la bouche : mais il eft con- traite à l'eftomac. [1 fait rorter & vriner , & fait bon ventre. Si onle man ge à la fin du repas, il aide mieux à faire la diftribucion de la viande : mais eftant mangé au commencement il foufleue la viande. Il eft bon d'en manger à l'entrée du repas pour ceux qui veulent vomir. Ilaiguife les {ens: eftanr cuitil eft bon contre la vicille toux, & pour difper les grofles humeurs qui font dans la poitrine. Son efcorce prinfe auec vinaigre miellé eft plus finguliere pour faire vomir. Elle eft bon- ñe aux hydropiques , appliquée en cataplafme elle fert aux accidens de la ratelle. Auecmicl elle reprime Des Raïflorts, Chap.XXXVIITL 542 reprime les vlceres corrofifs, & guerit les meurtrifleures dela peau. Elle fert audi contre les mor- fures des viperes, & à la pelade pour faire reuenir le poil, &auec farine d'Yuroye pour ofterles len- tilles. Elle eft fort profitable eftantprinfe en viande ou en breuuage POUr gargarizer cout chaud'en la {quinance.Prinfe en breuuage auec du vin élle eft profitable con- re la morfure des ferpens nommez Ceraïfes. Appliquée en linimentauec vinaigre elle fait fort bien choir les crouftes & efcarres des gangrenes. Quancau Raffort faunage {es fueilles > [a racine font bonnes À manger cuites, comme les autres herbes de Jardin. $2 racine efchauffe fait vriner,&ccaufe grande chaleur.Or voicy ce que Pline en dir, & bien à propos:Les Ruiforts,dic:il font faits d’efcorce & de cartilage, mefme il y en a qui ont l’efcorce plus efpece que d’aucuns arbres. Ils tiennent fort del amer, &c ce felon qu'ils ont l'efcorce plus grofle ou menuë. Il y ena aufli qui ont le demeurant Ur Comme bois. Au refte tous Raïfforts{ont venteux & prouoquent la perfonne à rotter. Aufli n'eft C6 PAS Ve viande dclicate, principalement fi on mange d'autres herbes auec:mais fi on les mange aucc oliuots confits ,on nesottera pas tant , ne fi puant. En Egypte onen fair grand cas pour la S'ande quantité d'huile qu'ils font de leur graine : & par ainfi, quandils en peuuenr femer, ilsen lement Pource qu'il ya plus de proffit qu'au Bled , & fi n'en payent pas tant de gabelle , combien AUS en tirent beaucoup d'huile. Mais ce qu'il adioufte vn peu apres:1/s font grands ennemis de la Vigne; car elle Je recule d'eux, fon en plante aupres d'elle, nous auons montré cy deflus en traictant des Choux, que cela doit eftre entendu des Choux, & non des Ruifforts. Quant à leurs propriecez en medecine, il en craitre au mefme endroit,difant:Les Medecins ordonnent de les manger crus à ieunñ auec du fel pour amañler les humeurs acres qui chargent les entrailles, preparans par ce moyen les conduits pour faire vomir. On dit mefime que leur fuceft neceflaire aux parties nobles du corps, at: rendu qu il n'ya point d'autre moyen de guerir vne vlceration du cœur, comme il apparut en Egy- pte ésanatomies que les Rois d'Egypte faifoient faire pour cognoiftre les caufes des maladies. En vVnautre lieu ilen craitte plus au long: Lz decoétion des Raifforts prinfe en breuuage au poids de trois cyachieseft propre pour brifer & faire fortir la grauelle. Cuics en eau & vinaigre, & reduits en linimenrils font propres aux morfures des ferpens Le Ruifort auf eft bon à la toux prins au ma- un àicunaucc du miel. Sa graine fricaflée ou mafchée elt bonne aux douleurs de cofté qu'en ap- pelle Lagonoponon. La decoëtion des fueilles de Raifforts , ou leur fuc prins en breuuage au poids de deux cyathes, ou trois onces, fairmourirles poux. Mefmele Rxiffort pilé & reduit en liniment eft fingulier aux apoftumes chaudes ; mais fon efcorce enduire auec mielefface les meurtrifleure{Les Plus forts Rasfforts font bons à manger à ceux qui fonc trop endormis, pour les efuciller. Leur grai+ ne fricaflce, pilée, & incorporée auec miel, fert grandement à ceux quiont courte haleine, Plu- feurs vfenrdes Raiforts pour contrepoifon. Mefmcils font contraires aux {cor pions , & auflileur | Sraine ; de forte que s'en eftant frotré les mainson peut manier les fcorpions fans danger, & met- tant Vn Rzffors {ur vn fcorpion ilen mourra. Nicander afferme aufli, qu’ils font {inguliers contre le venindes Champignons ou du lufquiame.Auff les deux Apollodores ordônent d'en donner à ceux qui feroient empoifonnez deglu. Toutefois Cirieus ordonne à ceft effeët la graine broyée en eau, Mais Tarentinusordonne le fuc du Ra#iforr. Les Raifforts auf diminuent la ratelle, & fi font bons au foye, & pour appaiferla douleur des reins. Prins en vinaigre ou auec de mouftarde ils feruenc aux hydropiques, & à ceux qui fonc trop endormis & fairards. Praxagoras les ordonne en l’iliaque Paflion. Et Pliftonicus en la cœliaque pañfion. Ils eueriffenc les vlceres des inceftins, & la pourritu- ture qui eft aux parties nobles ,en les mangeantanec du miel. Toutefois il y en a qui les enduifene d'argile pour les faire cuire , &:les mangent au mefme effect que deflus. Eftans ainfi preparezils font bons à faire venir les mois aux femmes. Prinsauec vinaigre & mielils chaffent la vermine des inteftins. Leur decoétion reduire autiers , & prinfe auec du vin eft bonne à la rompure, quand le -boyautombe. Elletire aufi le mauuais fang. Medius ordonne de les manger cuits au mefme effect, & à ceux qui crachenr le fang , & pour faire venir le lait aux nouuelles accouchées. Hippocrate or- . donne aux femmes à qui les cheueux tombent de fe frorter la telte de Rasfforts s & de les appliquer » fur le nombril , quand elles fe fenrironc tourmentees de l'amarry. Les Raifforts rendent aufli la viue » couleur aux cicatrices. Leur graine pilée & appliquée auec eau reprime les vlceres chancreux 8 à corrofifs , que les Grecs nomment Phagedens. Democrirus tient que les Raifforts efchauffent à l'a- mour:8 peut eftre que c'eft à caufe de cela que quelaues vns ont dir, qu'ils eftoient concraires à la voix. On dit que les faciles des Raifforts qui font fort longs font bonnes pourefclarcir la veué. Au reite fi on fe fent trop preflé d'vne medecine de Raifort, il faurincontinent apres prendre de l'Hyf- fope:caril y a de l'antipachie & contrarieté naturelle entre ces deux herbes. Le ius des Raifforts efe bon à ceux qui ont l’ouye dure eftant diftilé dans les oreilles. Prins àla fin du repasils fonc bons à ceux qui veulent vomir. Quantau Raifort fauuage.ila cela de particalier,qu'ileft meilleur pour fai- re vriner.Or faut ilnotter, que Pline entend icy vne plante bien differente des Rarfforts , à {çauoir L'Apios I[chas. Quant à ce que Pline dit au commencemenc:##/ Les faut manger à ieun auec du fel, Tome premier. j : ä é que \ + : > à Ceux qui fe fentent eftouf- °L apres auoirmangé des Champignons. Elle prouoque lesmenftrues. 54 graine fait vomir,&c vri- ner.Prinfe en breuuage auec vinaigre elle diminué la ratelle.Cuite en vinaigre miellé elle eft bonne Liu. 59.ch;g Liu.20.ch:4 Liu,46,ch.8, Liure. 2. des alim, L'u. 2. des alim. - Liutes. des fimpl. Sur le 2. liu, de Diofcor. chap.106. Les noms. , = Liu.2.Saryr, s44 Liure V. del Hifoiredes Plantes, > que cela prepare Les conduits pour vomir plus à l'aïfe; Diofcoride dit au lieu de cela: Qse Le Raiffort mangé denant toute autre viande fait Joufleucr la viandespar ce moyenil ejl bon à ceux qui veulent vo- mir Mais ce que Diofcoride dit: Que mangeant du Raïffort apres le repas, il aide à la diffribution de la viande, Galien ycontredir,difantsZe #'efmerueille deces Medecins @ ignorans, qui mangent apres foupper des Raifforts crus pour aider à la digellion.affeuräs g#'ils ont bien efpreuué cela en eux memes. EN toutefoistous ceux qui les ont enfuiny S'en font treuuez mal.Sux la fin Pline fe contredit à foy mef- me, quand il dit, g#il ef} bon. d'en manger apres le repas pour ceux qui veulent vomir:au lieu qu'au- parauant il auoit dir,gw’i{ Les falloit manger àieunauec du [el pour vomir plus à l'aile. Or voyons vn peu ce que dit Galien touchant les Ragfforts tanten viande , qu'en medecine: Les Bourgeois, ditil, maagènt le Raiffort feul., le plus fosuent deunant toute antre viande ; auec du Garum , pour faire bon ventre. Aucuns y adiouftent vn peu de vinaigre. Mais les païfans les mangent Jounent auec du pair, comme des autres viandes qui croiffent d'elles mefmes. Ils mangent bien aulfi la tige cr les fueilles:mais c'effpluffoft par force qu'autrement. Quant à leur racine;onen mage ordinairement, & fert pluftoff pour donner appetit que de nourrituresattendu qu'auec ceqwelle cfchauffe manifeftement.elle eft auÎfiatte- nuatine : car fa qualité acre furmonte les autres. Auprintempselle à accouSfumé de produire vne tige haute,comme les autres herbes quitettent tige, laguelle onfait bouillir pour la manger.auec de l'huile du Garû d du vinaigre,;comme la tige des Ranes, de la mouftarde,,des Laitfues'Et de fait,elles est de plus grande nourriture que la racine crue 3 pource qwelle perd toute [on acrimonie en cui[ant. Si eff ce toutefois qu'elle donne fort peu de nourriture.ll y en » auf qui font bouillir laracine mefne comme les Ranes.En vnautre androit il dit,qwe le Raiffort efchauffe au troifiefme degré,ér deffèche au fecond..or le Sauvage a plus de vertu en l'une & en l'autre de ces qualitez. Meme la graine a plus d'eficaceque d'a pas laplante,@eftrefolutiue:pour cefle caufe elle eff propre aux meurtrifleures,é> autres taches de ternifleure. Noilà ce qu'en dit Galien. Matthiol efcrit, que la racine du R44ffort defcoupéé menu, & arroufée de bon vin blanc pur, &efchauffée en la paelle,puis appliquée fur le penil, fair fortir l'vrine rerenuë dés long temps. Son fuc fait lemefme effeét prins en breuuage au poids de deux onces anec de la Maluoifie.V ne once de l’efcorce d'icelle auec autant de Mercuriale,quatre grains de Safran, poudre de Caffe odorante au poids d’vne dragme,& deux dragmes de fuc de Sauinier:le tout broyé dans vn mortier, & enuelopé dans va linge bien delié, & appliqué à l’orifice de la matrice, c'eft vn fouuerain remede pour les femmes qui enfantent auec difficulté. Lefucde la mefme racine incor- poré auec huile d'Amandes douces ou ameres , & vn peu de Coloquinthe & vin blanc, guerit le cornement des oreilles, fi on le diftile tout chaud dedans. Des Ranes. CHAP. XXXIX. À Raue cft appellée en Grec yedÿar, & yenuds : en Latin Rap4,8c Rapum,d'où vient le diminutif Rapulum ; duquel vie Horace. Les Arabes la nomment $e- liem, Selgem , ou Alfegiem : en Italien on l'appelle R4p0 : en Efpagnol Nabo re- dondo : en Allemand Rsebem:en François Rawe, ou Naucau rond. Le mot Grec yeduan eft prins de ce que les Rawes pourla plus part font rondes:car les Grecs appellent voAvAd, où géHvAu, ce quitiend duroxd.Mefme Hippocrate appelle les pillules du mot Gozcylon. Elle eftappellée Rap#, comme qui diroit Ruapa, Liu: fémblableque ce mor eft prins du Grec:car, comme dit Athenée, les Grecs, vfent du mot Rhaphy, ou Rhapy.Apollas,ainfi que tefmoignelemefme Athenée,dit que les Lacedemoniens appelloientles Ranes yastens. c'elt à dire ventres. Toutefois Nicander Colophonien dit,que les Bæotiens appelloiét les Choux yacieacs8 les Raues,Zaceltidas. Amerias & Timachides tiennent que ce font les Courges, Chp.ss. qui s'appellent ainfi, non pas les Ranes. Or du mot Rapum Vient Rapina , & Rapitiurm : en François ee Fa , Rauiere. Aufli Caton appelle Cawles Rapitios,la tige des Raues. Au refte ily a deux efpeces de Raues, ‘" * felon Diofcoride,à fçauoir les culrinées &c les faunages Pline les diftingue autremér:Les Grecs, ditil, en fonc de wafles & de femelles,& difent que les vnes & les autres viennent d'vne mefme graine, fe- lon ce qu’on les feme : car fi on les feme fort efpez,elles deuiendront mafles, comme aufli enterre forte. Et plus la graine des Raes eft menuë.elle en eft d'autant meilleure.Orily a #rois fortes de Ra- ues:car les vnes sôt plattes,les autres rondesicelles de la troifiefme forte ont la racine longuecomme 3 RE les Raifforts,& font appellées /auvages,ayäs les fucilles afpres & faites àangles.Nous lifons en Athe- l'huft, ch, + nce,que I hcophrafte mer deux efpeces de Raues,le mafle & la femelle,qui croifsér d'vne mefme grai- ne.Ettoutefois voicy ce que Theophrafte en dit: Aucuns difent qu'il y à diuerfes efpeces de Raues: once Les autresdifent que noni dr qu'il #y a point de difference Jinon de male à femelle;@r que l'une € l'au- tre croiffent d'une mefme graine:mais pour auoir des femelles il les faut femer plus rares: car fon les feme efpeffes.elles ferot toutes mallesicôme auffifi on les feme en mauuaife terre. Ce que Pline tiéc aufli difant:12/ sëble que nous auds affez fufffamEt traîtté des Raues:toutefois les Medecins en font de malles, dde femellesidont les rondes font malles, mais celles qui font plattes & creufesfont femelles lefqnelles 0HÉ “ | Des Raues, Chap.XXXIX. _ font les meilleures, Jounent refe . TENUE D ; > _J: « p > plus nilées à metre en compollese difent que la graine de ces Raues Plattes tffans Mée Je change en fin en Ranes rondes. Nous cognoiflons donc #rois efbeces de Raness à fça- uoir les /4rres,ou #afless les rondes, où femelles ; 8 pour là #roiffe [me les Ranes faunages. A rete là Rauc cultinée fait au commencement fes fucilles grandes,larpes,afpres.auec des orandes defchique- Laforimes teures par les coftez, comme celles des Raifforts : puisapres elles pouffent leur tige , en laquelle il vient des perites fleurs iauhes : puis des petites goulles pleines d'vne graine brunes le tout fortfem- blable aux Choux.Sa racine eft groife, blanche,&-de telle grandeur,que Pline aifeure qu'ilena veu finie. tj l Raue cultiués plate, f Le LT in | A 7 tm FN cr BEN | (1 LES À 1) \N (7 4 Tome premier RE DAS pee JE

, L e . Ù HS NE ” 546 Liure V.del'Hiftoire des Plantes, | hauteur d'vne coudée & demie , garnies de fueilles, comme celles des Raves Jannages, liffes & vers | tes comme celle des Choux , non pas comme la Roquette : car cela appartient à l'Erifimonde Surie 2. tin Diofcoride. Sa racine elt menuë. & n’elt point cheuclué , ayant le mefme gouft que la Raue fau de; Diofcor. yage 3 mefe elle aquañ les mefmes faculrez, & auec plus d’efficace. Matthiol l'a prins pour ŸE- P ES RO lefquelles eft la graine d'vn gout acre. En outre nous auons mis icy le pourtrait d'vne zrre efpece de Mouflarde, que le mefme Dalechamp appelle Aosffarde ame- Moufiarde amere , de re.Cefte plante aime les lieux gras 8 humides où l’on a accouftu- Daléchamp- mé de femer le Chanute. Elle croift à la hauteur d’vne coudée, À aucc peu deracines, courtes , menuës, & blanches; la ti ge haute d'vne coudée, rayée, & rougealtre, pleine au dedans d’vne moël- le fpongieufe , & branchue. Ses fueilles font longues, eftroires, vertes-brunes , quaf comme celles de l'Hyflope. Elle fait beau- coup de fleurs iaunes compoftes de quatre petires fucilles. Sa graine eft fort menuë ,roufleaftre , enferrée dans des soufles lon- gues, & fort menuë. Toutes les parties de cefte plante fon tres-ameres. Elle fleurit peu à peu defpuis le mois d’Aouft iufqu'au mois dé Nouembre. Il s'en treuue force aux terres qui fonc le long dela Saofne aupres de l'Abbaye de l'Ifle Barbe au deffus de Lyon. On feme toutes les deux fortes de CMonffarde cultinée dans les lardins , & parmy les champs. Elle aime la terre bien labource, & encor plus laterre remuée ; tourefois elle croift par tout, mefme fans eftre cultiuée. La fzsmage croift aux lieux pierreux & humides, & le long des chemins. Elle fleurir en Luin &c en luillet ; puis apres elle portela graine. Elle à bétucoup & 1 de bien grandes vertus enmedecine., Caren premier lieu , felon EAN F4 Diofcoride, elle efchauffe , fubtilis, & attire. On la mange pour LP AN attirer le phlegme du cerucau. Son fuc incorporé en eau & miel A \ ef fort bon pour gargarizer, quand les glandes de deflous la langue font fort dures &enflées ; & contre l'afpreté dure &z in: ucterée de l'artere, Broyée & appliquée pres du nez elle fair : TS : efternuër. Elle eft aufi finouliere au mal caduc , &c pour faire [LES à Q " EN Le ; ? ; À " reuenir à foy les femmes qui endurent la fufocation de l'amar- EURE ty. On l’applique fur la cefte de faitards & endormis: mais il les faut premicrement raie. Elle eft propre en la douleur dela f&ia- tique pour attirer au dehors & alterer le mal eftant incorporée auec des Figues, & appliquée fur la partie iufqu'à ce qu’elle en deuienne rouge ; &aufli pour les douleurs dé la ratelle , & routes autrestelles douleurs inuererées, Elle guerit la pelade, fi on enfrottela partie. Elle nettoye la face. Incorporée auec miel, graifle ou ceror, elle guerit toute meurtrifleure. On en frorteles mauuaifes dertres & gratelles , auec vinaigre, On la boit auffi fechée pour émpefcher que les accés des ficures ne retournent. Ou bien on en mer parmy ce qu'on boit en façon de griotte feche (le texte Grec dit xivery 52 me mûuides Éngor , ds dAQira diracéhe ra nunf. Ce qui feroit mieux traduit ainf:07 la boit [eche contre Les accés des feures,la fanpoudrant par deffus ce qu'on boit come de farine.) On 2 accouftumé de la mefler auec fuccésaux emplaftres artraétifs, 8 qui gueriflent les rongnes. Broyée &cappliquée auec vne Figueelle fert à l'ouye dure, & aux oreilles qui coinent. Sonuc cfclarcie la veuë , & gucrit l'afpreré des paupieres eftant appliqué en liniment auec du miel. On tire le fuc de la graine frefche, puis on le fait fecher au Soleil. Pline dit que la A4ouflarde eft fort piquante & ignée, & faine à la perfonne ; & qu'elle croift de foy mefme fans eftre cultinée. Tou- tefois que la graine en cft meilleure, fi on replante fon herbe. Neantmoins dés que l'on en a femé vne fois en vn lieu, on a affez de peine d'en deffaire la place : pource que la graine tombant en terre reprend incontinent. On l’accommode en fa paelle pour faire des faufles , & luy fair on per- dre toute fon acrimonie. On mange auf les fucilles de cAro4ffarde cuites,comme les autres herbes porageres. En vn autre endroit il craitte plus à plein des effects & de l'vfage de la Acuffärde: Py- thagoras, dit-il ; aflignele premier lieuentre tous les medicamens fameux à la A/o%arde : car il n'y ena point qui penerre fi toft dans le nez, & au cerueau. Pilée & appliquée auec vinaigre elle eff finguliere aux morfures des ferpens , & aux piqueures des fcorpions. Elle eft auñffi for propre pour refoudre le poifon des Champignons venimeux. Fonduë en la bouche, ou gargarizée auec eau miellée elle purge les phlegmes du cerueau. Eftant mafchée elle fertau mal des dents. Garga- rizée auec miel & vinaigre elle eft propre à la luette , & aux maladies de l’eftomac, &: du poulmon. Sion continué d'en manger , elle fait cracher aifément, & eft bonne à ceux qui ont courte haleine. Prinfe tiede auec fac de Cocombre elle fert à ceux qui ont le häut mal. Elle fait efternuër , & pur- 8€ par ce moyenle cerucau & les fens, lafche le ventre , prouoque l'vrine , & les mois aux femmes. On Derla Roquette, Chap.XIIL 563. On l'applique fur les hydropiques , & à ceux qui ont le haut mal pile, en adiouftant le tiers de Fi- gues & de Cumin. Incorporée en vinaigre,& approchée da nez elle fait reuenir les femmes eftouf£ . fées de l'amarrys& les lethargiques & dormars. Apres il declare l'vfage de à wowfarde incorporée auec des Figues &e fans icelles; pour faire rougir la partie. EE f Les lechargiques font par trop endor- mis , ti la faut apphquerÆursles cuifles , ou bien fur la tefte auec des Ficues 87 du vinaigre. Appli- quecelleeftfort bonne aux douleurs inueterées de la poitrine, des rcins, desanches, & des e{pau- les, 8 de routes les parties -defquelles il eft befoin d'attirer hors les humeur: mautaifes qui {ont dedans. Er ceënfaifanc veflier la peau, & y faifanc leuer des petites puftules. Que fi la durré eft trop grande , on y pourta appliquer la A4cuffarde feule fans Figues. ( Dalechamp tient qu'il Gur lire ainfs Qeef la durtéde ls ratelleeff trop grande ) & fi on ctainc l'operation cauftique, on la pourra chueloperen va linge double, On s'en fertauñfi à faire reuenir le poil tombé par lapelade , aucc MICIICNOUSES aux cratélles , aux rongnes , & au mal S. Man, &à larigne, & à faire mourir les poux. Mefme ôn s'en {er aux fpafmes qui fonc tenir la perfonne droite & roide; & à ceux qui foncretirer [a céfteen arriere. Onen-frotreauffi les paupicres rudes & crafieufes ,& quandon a lësyeux chargez de calisinofitez. Cronen tire le iusen crois fortes, lequel on mer fecher au So- leil en va pordeterre. Il forcaufi vn certain laiét de petites tiges dela Aosffarde, lequel eftan: {eché efkpropre an mal des dents. On prend auffi la graine & la racine de Aowffarde, 8 les ayant laïflé tremper. en da mouft on les pile parapres. Etfi on hume plein le ceux de la main de ccius inf tirésul ef fingulier pour renforcer la gorge, fortifier l'eftomac, les yeux, le cerucau & tous les {ens: Ceftaufli vne fort bonne medecine pour Les feures laffes des femmes. La Aouffarde prinfeen bicunageauec vinaigre rompr la pierre. Reduite en linimentauec miel & grahfe d'Oye, ou auec ci- _réde Cypre , Cllc.eft fingulierc aux meurtrifleures & cernifizures. On faicaufi d'huile de Semen, Méttanpéremper la graine en huile, & la preffurant par apres. Ceft huile éft fngulier pour efchaut- fer lesnerfs refroidis,les reins, & les gouttes fciatiques. Or Galienrend l1 raifon deroutes ces cho Linre. 8. des {és en peu de mots:La Mouflarde, dit-il, efchauffe & delfeche au quatriefmeé deoré. En vnaurre w pe ous Jiéu il fait eftat de Ja graine d'Alexandrie, comme auff Pline loué ceïle d'Egypte. Simeon Sechi dit ue 'aufli 82/à bon droir, que la Aowifarde refout l'humidité qui eft en la tefte & en l'eftomac; & qu'el- FAQ le eftproprée aux accidens de la ratelle , caufez par humidité & vencoficez ; comme aufli aufieures quartes qui font saufées par le phlegme adufte ; & aux gouttes phlegmatiques. Toutefois qu'elle : nuit dla veué , & aucerueau chaud , & au foye. Elle aide àla digeftion, & à la diftribution des viä= j des groflieres! Elle confume les humidicez de l'eftomac. Appliquée en liniment fur la grarelle où lépre, elle la change en mieu Elle deffeche auffi la langue chargée de trop d'humidité. La prenant » auec miclelle gueric latoux. Appliquée auec des Figues aux douleurs de la hanche, & à la rareile, elle eftproffitable. Car elle atrire au deffus ce qui eff dans le corps. Son parfurn chañle les ferpenrs. Aujourd'huy on met tremper la graine de Monflarde dans de l'eau, puis l'ayant efpreinte auec les mains , on la pile auec du vinaigre en Vn mortier pour feruir de faufle piquante aux viandes. Où ,’ bien onmer tremper ladite graine dans du mouftau remps de vendanges puis on la fait moudre; par ce moyen elle perd vne grande partie de fon acrimonie,& fe garde route l'année. Ft n'ya faufle _ plus commune en hyuer: Et de fait elle eftaflez plaïfante, & fai treuuer les viandes bonnes,prin- cipalement en hyuer. Mefne quand on ne treuue pas la viande bonne pour en trop vfer ou autre- ment, la A10w/farde ferr comme d’aiguillon pour reueiller l'appetir,& faire prendre enuie de manger au palais qui eft degoufté. Mais elle prend incontinent par lenez,& n'ya rien, comme dit Pline,qui penerre pluftoft au cerueau. Tellement que fi on n'en vfe par mefure,fon odeur penetre incontinenr dans le nez,& faireftérnuër,& pleurer; comme Columellelc cefmoigne par ce vers: | Liure.ro, La Monfiarde qui fait pleurer ceux qui la fentens. | x : 1 : à D ! , . 4e » Auffi Criftophane voulant intraduire Cleon bien faché/& en grand cholere, dit: cheb . Aymtucu la Monffarde il refroncit font front. ha 70 ve Det Roguette, CAP. ARELTE À Roguette s'appelle en Grec OCamor :en Latin Br#ca : en Arabe Zergir, Les, nos, appellée Su, pource qu'elle donne bon gouft au potage,8 qu'elle y eft Liwaoe. 13 ‘bonne. Ce que Pline mefme cefmoigne, quand il dir , que la Roquctte NT donne fi bon gout aux viandes, queles Grecs l'onaprellée dcr, R Mais elle eft appellée Erwca en Latin, pource qu'elle ronge : car elle mn pique la langue, & la bouche de ceux qui la mangent. Au refte IV 7e opeces | RS deux fortes de Rogquette à fçauoir celle des Iardins8t la faunage Celle des 14 forme. Jardins a la fucille longue & eftroite , auec des defcoupeures profondes: rourefois elles fonc rares, côme celles du Creflon;acreau gouft & aflez ameresila cige de la hauteur d'vn pied,ou d'yn pied & Tomme premier. LT | À À À demy, f ss4 Liure V.delEiftoire des Plantes, Roguette de lardia. | Roquette faunage. V2 H 1€ AA À 0 + ch CE 0 nt PE) Le; 27; D Rs de à HJ | NO ss EN Dern er er D TE ANS demy, à lacime de laquelle il yædes fleurs blanches , ou pañles. Elle porte fa graine en des petits cornets, comme l'Irio. Sa racine eft blanche, nenuë, & acre. La usage a lesfucilles plus eftroites que celle des Jardins , auec plus de defcoupeures, d'vn gouft plusacre, & plus fauoureux,8c vn grand nombre de riges, & des fleursriaunes. Qoafi route la plante eftgarnie d’vne infinité de cor- nets tendans contremont. Sa graine eft femblable à celle de la Métffarde, acre & vn peu amere. Linz c134. On mange l'une & l'autre communement en faladeauec la Laidtue, La Roguerrer, dit Diofcoride, QE sen efchauffe la perfonne à l'amour, fi.on la mange crue en abondance. Sa graine fait le meffne ée&, vertus. & prouoque l'vrine. Elle aide la digeftion, & fait bon ventre , On fe fert de lagraine pour faire des faufless & pour la garder long temps ona met en trochifques auec du lai où du vinaiore. I] croift aufli de la Roguetie fauuageen Efpagne du cofté d'Occidenr, donrceux du païs fe feruentde | la graine en lieu de Mouftarde. Elle prouoque bien mieux lvrine, & eft plus acrc , qué celle des Liu.r9.ch8. Jardins. Au refte Pline declareles vertus & propricrez de la Rogetre, difant:Le Roquette & le Cref- fon Alenois croiffent aufli bien en hyuer qu'en efté. Mais fur tour la Roguerte fapporte bien la froi- dure, & eft de naturel contraire à la Laidue:car elle efchauffe la perfonne à l'amour & c'eft pour- quoy on la mecordinairement auec la Laidue, pour temperer par fa chaleur la froideur de la Liu2o®r. [aitue. En vn autre endroit il dit, que la graine de la Roquette elt bonne contre les piqueures des fcorpions , & aux morfures des mufaraignes, & qu'elle chafle toute forte de vermine du corps de l'homme, Appliquée en liniment auec miel elle ofte toutes les taches de la peau du vifage. Etauec vinaigre elle ofte les lentilles. Auec fiel de beuf , elle rend la couleur viue aux cicatrices noires. On dit que fi ceux qui doiuent eftre fouëttez boiuent de cefte graine auec du vin, cela les endurcit & fair qu'ils ne fentent pas tant de douleur. Ifyen a quitiennent que pilant la Rogerre’, & fror- tant les yeux, cela cfclaircit la veuëé, & guerit laoux des petits enfans.. Sa racine cuire en eau fait fortir dehors les pieces desos rompus.Trois fueilles de Rogwette faunage cucillies auec la main gau-, che,& pilées en eau miellée, prinfes en breuuage gucriffent la jauniffe. Galien aufli dit que cetre herbe eftnotoirement chaude; tellement qu’on ne la fçauroit guieres bien manger, finon auec des Laictuës. Elleaugmente le fperme, & efchauffe la perfonne äu jeu d'amour; & qu'elle fait auffi mal à la cefte, fi on la mange feule. Or non feulement les deflusdits autheurs; mais les Poëtes auffi di- fent,que la Rogquette eft propre pour incirer à luxure. comme Martial qui dit: La Roguette excitant la Venus langniffante. | Et Columelle: La Roquette qu'on [eme ampres du Dieu Priape Pour rendre les maris plus hardis à l'Amour. Àl l'appelle auñMi Sa/ax , qui eft la mefme fignification, difant: La Roquette [alace eff aux Iardins fecunds. Comme Auffi Ouide : Ze dy qu'on fuye auf Les Roquettes falaces. > 3 Liurc 2e des 2lim. 1 | L à De la Roquet Roquette de marais : ou Herbe AS Barbe. | D —4 LE, hap.XLIT. Chap.XLIT. Or il femble qu'il faille mettre au nombre des Roguettes celte herbe que l'on feme aux lardins en certains licux pouf | manger en falade, laquelle es Simpliciftes appellent commu- nement /'Herbe faintte Barbe:& en Allemand $. Parbafa Lranr. Nous la nommeïons Roquerte de marais. Elle a la tige rende, dure, & cannelée ; les fucilles defcoupées comme la Roguéttes les fleursiaunes:; les soulles rondes, pleines de oraine. La ra- cine s'eflendant de biais & fort longue. Elle croift emmy les Champs, & autres lieux non cultiuez, fpecialement en lienx humides. Elle Aeurit en May & en Juin : puis apres elle pro= ECAERA duit fa graine en fes goufles. Pena dit qu'on la pourroit à bon droit nommer Pfeudobunias , c'elt à dire faux Naueau, pource qu'elle a les defcoupeures, la grandeur, les fleurs & la goufe comme le Naueau. Elle croift par tout és terres humides Quand on en mange onla fentpremierement vn peu acre, puis aufh vn peu aflringeante;tellement qu'il n’y a Point de doute qu’elle ne foir chaude &feche. Or fontemperamenr & l'experience, monftrent, qu’elle eft bonne pour les playes,prin- cipalement aux vlceres fordides,, aufquels la chair eroift par trop : car d'autant qu'elle eft acre quelque peu, elle mondifie les ordures ; & pource qu'elle eft fo deliccatiue, elle peut confumer la chair. Aucuns oO l'herbe qui efticv peinte , pource que fes fueilles retirent à la 4 Roquette faunage. Ellea la racine mediocrement cheueluë, & - grofferte; la tige haute d'vn pied & demy, anguleufe , couuer: te d'vne bourre blanche & molle ; les fueilles comme la Ro: querte fauuage, blancheaftres par deflous, & du tout grifes paf deflus, pleines de bourre & efpefles:; les Aeurs à la cime des S55 v. = 3 > / . A tiges comme entaflées en grappe, couuertes d’vn coton fort cfpez , & tachettées de points noirs Û ë 1 DE 3 n j Elle croift en la marine de Coifegue pres la ville d’Aiacea. L'Efclufe met le pourtrair d'vne au- tre Roguette clrangere , qui produit plufieurs tiges d'vne feule racine ,,de la hauteur d'vnpied & ë j" Le CSS L 7 ÿ 3 demy:rondes, grailes ,auec beaucoup de perices fucilles longues, eftroites, encauées, quifetnblent 4 o à à pet eftre vn peu rongées à l'entour, & d’vn goult acre. Ses fleurs font iaunes, entaflées au fornmet des tiges, moindres que celles de la Roguette commune ; apres lefquelles il y vient des gouffes à demy Roguette cendrée,de D'alechamp. Tome premier. Roquette eflrangere, de l'Eftlufe, 4 NT /) ftores DA Se x @ ee La Roquetts À de marais, Le liens auf Roguette cendrée, Roquerte cen ss6 LidreW defl'Elifioitedes Plantes. Roqguette [auvage aux fueilles rondes, enflées, dans lefquelles il y a vne graine rouffeaftre effroites. &c acre. Sa racine eft grofle comme le petit doigt, blanche & quelque peu cheueluë. Elle croift en quelques endroits de Caftille;qui ne fonr pas cultiuez,8& le long des chemins: & fleuritau mois de May. En Flandres elle fleurit en Juin & en luiller. Ileftime que cette plante doit eftre mife au nombre Ges Roguettes, Lobel l'appelle Lencoium marinum Patatinum. Il a falluauffi mettre icy la plante que I obel appelle Roguette fannage aux fueillesesfroites,à caufe qu'el- le a quelque affinité tant en fon naturel qu'en la figure,auec la Roquette, & la Tortelle : car elle Fait au deflus de festi- ges recourbées , & d'vne coudée de haureur, des fleursiau. nes, comme la Roguette faurages & des petits cornets, com- me les goufles de la Mouftarde ou du Creflon fauuage,pleins f) d'vne femence acre ; les fueilles eftroites, de mefine couleur f que celles de la roquette faungre ; toutefois ellés ne font pas dechiquetées; & quafi de mefme grandeur que celles du Tarcon, quiont le gout de la Roguette, ou de la Tortellc: pour celte caufe on tient qu’elle eft de mefme naturel. ) Mefme les modernes tiennent que c’eft le «ray Eryfimon, SUN LES ou Tortelle. DelaTortelle,on Erjfimen, CHAP. XLUL DRE Rys1Mvy Men Latin s'appelleen Grec éptomuer. \ Il s'appelle aufli en Latin Zr40 , felon le tefmoi- 1 gnagc de Pline. Les François le nomment Tor- Æ | — telle. Ileft appellé en Grec tevoov >or & épélav, c'elt à dire,de ce que [es fueilles font fort defcoupées,comme celles de la Roquetre. D’autres tiennent qu'il eft ainf appellé pour fon excelléce,côme qui diroit sgnrimer,c'eft à dire,precieux & exquis.D'au- tres difenc qu'il ft ainfi nommé > 73 égle, à caufe que pour fa grande chaleur il avertu d'attirer. Les Latins l'ontnommé fri0,4b fmruendo, pource que par {a forcc ignée,& gouft acre il fe faicincon- tinent sétir au goult.Diofcoride dir,que l'Eryfimon a les fueilles come la Roquette fauuage:les tiges fouples,côme vne courroye,des Aeurs iaunes;& des goufles au sômer,menuës côme celles du Fenu- grec,& cornues;la graine comele Nafitort,menué, & bruflante au gouft. Au refte il eft bien à con£- derer,que Theophrafte met /'Eryffmon pour une efpece de “Bled, & le fair séblable à la lugiolinesrel- Livre g, de 1eME que par ce moye il eft bien differér de celuy de Diofcoride,qui a les fueilles come la Roquet- 'hit.che, te,du nôbre des plantes acres,& n6 efpece de Fromét.Car Theophrafte efcrit:L25 Bleds d'eflé;côme Aomefoy. Je Aller ér le Panic, ont la tige en fago de canne. Mais celle de la lugioline, @ de l'Erÿfimon eff plus ferulacée Er derechef:Perfonne ne mage de la Iugioline verde,ny des Lupins,ey auffi peu de l'Eryfimon, Liva8.ch.7. 04 de l'Orminon:peut eflre pource que ces plantes font ameres.Or l'Eryfimon reséble à la Iugioline > ef gras.Pline fait mention de l'vn'& l’autre Ery/m0#.Car en vn lieu fuyuant Theophrafte.il le met au, nôbre des Bleds:Zes Bleds d'efté,dit-il,qui fe fement deuant le lener de Lx Pouffiniere,côme le Millet,le Panic,la Iugioline, l'Orminon.l'Irio,felom La couflume d'Iralie, rc. Et va peu apres:Nous auons,dit-il,#ts entre les Bleds d’effé lx fugioline, le Millet, & le Panic. La lugioline eff venuë des Indes, là où ils ex font de l'huile. Elle cfl blanche, l'Eryfimon d'UAfie & de Grece luy refemble. Er de fait on les prendroir pour vne mefme chofe, S'il n'efloit plus gras. Nos Latins l'appellent rio: Or on le deuroit pluffo]f mer- Busreise ose ju nombre des herbes medecinales que des Bleds. En vn autre paflage il traitte de /'Eryffmon de Diofcoride difant:Nous atons dit au traitté des Bleds,que l'Irioretiroit au Sejame. Les Grecs l'appel- lent Eryfimon : les Gaulois Velar, (en exemplaire de Cornarius il ya Ze/zw.) Cesle plante est fort branchue, da les fueilles comme la Roquette, un pen pluseffroites. Sx graine retire à celle du Creffon Limce, des A/enois Galien aufli au traitré des medicaments fimples, compare l’Eryfimonauec les plantesacres,& Les noms. La forme. LUE ds de nature ignée. Et au trairté des viandes , il le compare à la lugioline. Dont il appert que ce der- alim. nier eft-bien different de ceft autre là. Combien qu'ilfemble que Pline n'y aitpoinemis de diftin- étion,& qu'il les a prins pour vne mefmie plante. Hermolaus & Ruel ont dir,quecefte Roguette fau- uage,que les Italiensappellent Gewile, eft l’Erpfimon, l'opinion defquels Matthiol ne reçoit pas , & deux autres efpeces d'Eryfimen. Dontil dit, que le premier a quafi voutes les marques que Diofcori- de baille à fon Eryfimon : l'autre a les fucilles moindres,& les cornets ou gouffes vn peu plus groffes, lequelil tient pour lewray Eryfimon. Toutefois Pena & Lobel reprennent Matthiol, en cequ'ila prins pour le premier Eryfon, la plante qui eft appellée communement Rapiffrum, pource qu'elle a le gouft des Raues, & qu'il y aquelque refemblance entre fes fueilles.& celles des Raues ; veu | qu'elle Dela Tortelle, Chap.XLIIL s 7 Autre Iyio,de Matrbiol: Trio, de Matibiol. D 1 IS ——— 1 US ñ Qi = 4 L 1 QT KT NN | d 2 LENS ÉTIN À ss ST EE qu'elle n’a tien qui s'accorde auec l'Eryfimon de Diofcoride ; & mefme qu'elle n’a pas les fucilles femblables à la Roquerte fauuage de Matrhiol. Mefime fon odeur & fon gouftne font pas fi acres _ come en / Eryfimon, ioint qu'elle n’a pas les vertus de /’Ery/imonscomme il fera dic rantoft. Don- que levray Eryfimon de Diofcoride a la racine longue & de bois; les fueilles comme la Roquette _ fauuage, lefquelles font mal-aifées à recognoiftre d’auec celles'de la Bourfc au Berger, quand elles commencent à fortirs f ce n'eft à gens bien experimentez , en ce que celles de la Bourfé au Ber- ger ne font pas fi vertes, & fonc plus aiguës au bout ; au lieu que celles de l'Ery{mon font plusron- | : des au bout & raccourcies, grafles, & en grand nombre pres ray Eryfinon. de terre. Leur defcou peure eft aufli plus grande. Sa tige eft et # LATE 2 + d'une coudée & demie, & quelquefois plus. II fait fa graine F6 WA Ga eV en des goufles comme celle de la Roquette faurage, excepté \ JPN\ISÉ quelles font beaucoup plus petites. La graine eft acré & 7 bruflante. Il fait des petites fleurs au deflus des tiges. 1] eft 172 fortcommun parles carrefours, cymerieres, & mazures. Do- 7. “don en fox hisloire des Plantestientque l’Eryfimon de Theo- V/=#} phrafte oule Rapiffrum, eft cette plante qu'on appelle en : 9 François Velar, &c Tortelle , laquelle Lobel prend pour le Premier Eryfimon de Matthiol, à fçauoir pour le Rapiffrum des f champs. Et Pena tient que c'eftlawraye Lampfana, comme il fs" aeftéditen cemefme liure. Lemeéfme Lobeltient que le 1 4 f fécond Erifimon de Matthiol, qu'aucuns prennent pour la Ro Le quétte faunage, eft le vray Eryfimor. Au refte Diofcoride dit, ze re, E, que l'Eryfimon croift aupres:des/villes, des chemins & des RS Jardins. Il eftbon, dit-il, contre les defluxions qui tombent Limrezrs: 7 {urlapoitrine; mefme quand on cracheroit de pourriture 8z Ze vr#. SX, de fange. Ileft bon 2 la iauniffe , & à lafciatique. Incorporé auec du miel & reduit en looch il eft bon contre les venins. Ve —— (Lerexte Grecdit: Sxgraine-ef} borne pour les defluxions qui É A Rs, * tombent furla poitrine , à ceux qui ont quelque apollume en la poitrine, à la toux à laiauniffe, > à la douleur des hanches, ou foit fciatique, f£on la prend auec du miel en facon de looch. Onla boit auffi contre les venins mortels.) XL eft fin. gulier aux chancres cachez , aux orcillons, à la durté des ; marmmelles , & à J'inflammation des genitoires | eftanr Tome premier. AAA 3 apph NAMFNIF vx (} f) } /) 4 + s58 LiureV.del'Hiftoire des Plantes, appliqué en liniment auec d'eau où du miel. En fomme il attenuë & efchauffe. Is’ adoucira beau- coup pour en vfer en clyfteres,f l'ayant trempé en eau on le roffit : ou bien fi l'ayant enuelopé dan vn linge, & couuert de pafte par deflus,on le roftit{emblablement(Ruel ayant fuvuy vn RE | re incorrect, a ainfi traduit ce paffage: mais au vieil exemplaireil nya pas re xMouara, c'eft à dire ras - des /es clyfieress ains 46 T@ CKAdyUGTa, c eft à dire pour mettre en looch) & de fair Galien conferme cefte leçon, efcriuant ainfi des vertus de /'Eryffmon: Comme la graine de L'Eryfimon eft feimblable au Na- fivort ; ainfi eftelle auffi d'yne faculté ignée, & chaude, Or pour-s’en feruir en looch , il fera bon de le mettre tremper en eau à fin de le refroidir, ou bien l'ayant plié dans vn lin ge,& couuert de paite , le faire roftir.Il eft fingulier eftät reduit.en looch pour faire cracher les grofles &c vifqueufes humeurs qui font dans la poitrine, & les poulmons. Mefme il {ertaux durillons, & aux durtez des mammel- les & genitoires quiont duré longuement. Diofcoride dit, qu’eftant reduit en caraplafme auec eau & miel, il eft proffitable aux chancres cachez. Pline en dit tout autant, & adioufte encor quelque Autre chofe : l'Eryfimon, dit-il, prins auec miel eft fort bon à la toux, & pour faire cracher les pour- titures qui font en la poitrine. Ilferc aufli à la iauniffe ; aux accidens des reins, à la pleurefie, aux tranchées & aux cœliaques. Il eft profitable aux oreillons , &:aux chancres effant appliqué deflus, & aux inflammations dés genitoires aucceau , ou bien auec du miel. Il eft fingulier pour Les petits enfans, comme aufli aux accidens du fondement, & aux gouttes, auec du miel, & des Figues.Prins en breuuageil fert de contrepoifon contre tous poifons & venins , & eft fort bon à ceux qui ont courte haleine. Incorporé en vieil oingtil eft bon de l'appliquer furles fiftules , pourueu qu'il n'en entre point dedans. Or noftre Ery/r07 a les mefmes faculrez : car il eft compofé d’vne fubftance mediocrement fubrile & incifiue, meflée auec des parties humides & deterfiues:rellemenr qu'il eft propre pour atrenuër, & nertoyerle phlegme gros & vifqueux , fans le deffecher par trop: & pour le faire fortir de la poitrine fans grand effort.à caufe qu'il a vn peu de ventofité meflée parmy. Par- quoy c'eft vn excellent remede pour l’arrere, fort. profitable aux afthmatiques, qui oncles poul- mons remplis & opilez, comme auffi à la voix enroüce , encor que ce feroirdés long temps. Ron- delet mon precepteur fut le premier que ic fçache quille miten vfage,par la feule decottion duquel il me fouuient qu'il rendit la voix gaillarde & claire à vn enfant de Chœur qui l'auoit du tout cafe, & quaf perdue auec le fouffle mefme. Liu22.cr25, Du Nafitort, ou Creflon de lardin, CH'AP-NX ET E Les #ims, E s Grecsappellent cefte plante xdpdapes : les Latins Naflurtinm: les Arabes Nafalchef, ou Narf les Italiens Nafurtio 8 Agretto:les Efpagnols Naffurcyo,8c Malpica: en François on l'appelle Creffon de Iardin,Creffon Alenois,8z Nafitort: en Allemand Kreffen,8& Gardenkreff.Les A pothicaires ont retenu le mot latin. Aucuns Herboriftes Batbares l'appellent Creffro bortenfis.I y en a quieftiment qu'il eftappellé æodaua en Grec, comme qui diroit #æpidauos, faifant mal à la » tefte. Car defair,il penetre dans le cerueau par fon acrimonie, & comme ayant vhe vertu ignée il fait mal à la cette. Selon d’autres ileft ainfi appellé a$e © xées ui, c'eft à dire pource qu'il cache la prunelle de l'œil en faifant ferrer les paupieres. Cas en Y'approchant des yeux on ef contraint de les fermer. D'où ils ont deriué le motuapdaprfler, qui fignifie fermer Les yeux. D'au- res eftiment qu'ileft ainfi appellé 37 rie xapdias, pource gw'il ef! cordial, & eft fingulier aux efua- - nouiflémens procedans du cœur qui eftoffencé. Ce qu'il séble qu'Ariftophane veut fignifier,quand auTher il dit éyber éDayo népdaua, Ie MRARTEAY hier du Cr effon,qu'eft -ce que tu parles de Creffon. Et, Ceux qui moph. ont un cœur vif.les iufles,é* ceux qui deffendent le Creffor,c'ett à dire,qui font clair-voyans. Mais on do l'appelle en Latin Naffurtium,(el6 que dit Pline,à zarium tormento:pource qu'il fait mal au nez. Cr Pline adioufte:£7 sde vigoris fignificatio prouerbio id vocabuli vfurpauit Dalechamp veut qu'il y ai ainfs Et inde vigoris fignificatione prouerbium id vocabulum vfurpauit velutitorporem excitantis. Et pource que celte leçon quieftaux communs exemplaires,eft vn peu fafcheufe;veu que le motexcs- tantis n'eft pas bien côfonant auec le genitif precedent, veu quil faudroir qu'il y euft pluftoft excir3s, le rapportat à Égrificatio;ou prouerbix. N femble que Cornarius a leu ce paffage beaucoup plus corre- tement comme s'enfuit:Er sde vigoris fignificatio prouerbio eius efumvfurpauit velut torporem ex- citantis.C eff à dire:Tel/ement que pour fignifier vne chofe vigoureufe;en à mis en prouerbe de manger du Nafitort , comme réueillant la perfonne, Et de fait,il y a vn prouerbe Grec qui dit 91e xalpdeuors mange du Nafitort,pour denotrer vn lourdaut,fot,& groffier,pource qu'ils eftimoient que le Nfrort Liv.20.clr3. eftoit propre pour reuciller l'éfprir, comme il fera dit cy apres. Diofcoride ne fait mention que d'v- Lesefperes. = efpece de Nafitort. Pline en ayant mis premierement deux efpeces,wn blanc 8e l'autre soir, vn peu , Ê . . . . \ . Chapor, PTS fait mention du Nafitort faunage Nous en mettons iCy rois premieres efpecesà fçanoir ce/uy de Linsches. Pardinle fauuage, €: le marin.duquel nous traitterons eztre les plantes marines. Fuch{e & Dodon Lafrme. appellent le Nafrort fauuage, Iberis. Or le Creffon de Iardin fait fes riges rondes, d'vn pied ou d'vn pied & demy de hauteur, menné , garnies de petires fucilles defcoupées, d’yn 7. de. & | suflant, — PA Du Nañtort, Chap. XLIV. 550 a. L Nafitort de Lardin. Nafitort fanuage, de Dalechamp. bruflant , & des petites fleurs blanches ; puis apres des gouffes rondes & ferrées dans lefquelles Le lien. eft la graine rouge noiraftre. Il croift par tous les [ardins eftanc femé. Il feuriten Efté,fpecialement Le aa mois de luin. Et produit fa graine incontinent apres. Quant au fawage ,ila la racine loñgue, menué, cheueluë, & blanche ; & fait plufieurs tiges de la hauteur d'vne paume, &en terre graffe de la hauteur d’vn pied. 11 a beaucoup de fueilles femblables à celles de celuy de lardin , dént {es branches font fort garnies. Sa fleur vient parombelles, blanche cirant fur le purputée. Sa graine vient en des gaines larges, & fourchues, comme celles du Thlafpi , d'en gouftacre, & de mefme odeur que celuy des Iardins. Il croiftaux terres à fromenrt, aux lieux pierreux & maigres. Ontient, dit Pline, quilen croift de merueilléufement grand en Arabie. Il dit aufli, comme Diofcoride, qu'il yen à de Babylonien. Au demeurant /4 graine de tous les Najitors , felon Diofcoride , eft acre, chaude, contraire à l'eftomac ; efmeut le ventre, fait fortir les vers, confume la ratelle, tue le fruict dans le ventre, prouoque les mois aux femmes,efchauffe la perfonne à l'amour. Eteft cftimée fem- blable à celle de la Mouftarde, & de la Roquetre.Elle gueritles lepres & grarelles. Appliquée auec mielelle diminue lagratelle, & mondifie les vlceres quiiettent fange comme miel.Eftant cuitte en potage elle fair cracher les mauuaifes humeurs qui font dans les poulmons. Prinfe en breuuage clle refifte aux venins des ferpens ; mefme le parfum d'icelle les chaffe. Elle empefche les cheueux de tomber; fait meurir les charbons, & les rompt. Elle eft finguliere à la fciatique cftant appli- quécauec griotte feche & vinaigre ; elle refoutles enfleures , & les apoftumes , fait meurir les fo- roncles, appliquée auec faumure. L’herbe fairles mefmes effects, combien qu'elle n’aic pas tant de force.Pline declare bien plus au long les vertus du Creffon de Iardin, 8 eft en quelque chofe dif- ferent de Diofcoride : Le Creffon Alenois, dit-il, refroidit la perfonne au ieu d'amour , & aiguife lefprit. Il lafche le ventre. Prins en eau au poids de dix deniers, il euacuë la bile. Appliqué en lini. ment auec farine de Feues fur les efcrouëlles, & mecranc vne fucille de Chou deflus, il y eft fou- uerain. Le noir eft propre purger le cerueau ; & à efclarcir la veuë. Prins auec vinaigre il raffer- mit le ceruean à ceux qui l'onc troublé. Prins en bréuuage auec du vin, ou bien auec vne Figue il aide à la ratelle. Il gucrit la toux f onen prend rous lesmatins à ieun auec du miel. Sa graine prin- fe auec du vimchafle la vermine ducorps; & fera encor plus d’operation fi on met du Mencaftre parmy. Prinfeauec de l'Origar & du vin doux, elle eft bonne à la difficulté d’haleine , & à.la toux, Cuite en laiét de cheure elle eft bonne aux douleurs de la poitrine. Appliquée auec poix elle refout les apoftumes plattes;queles Medecinsappellent Panis 8 attire hors du corps les aiguil- lons. Appliquéeen linimenc auec vinaigre elle nettoyelestaches du vifage. Aux chancres of l'ap- pliqueauec vn blanc d'œuf. On l'applique auec vinaigre aux accidens de la rarelle. Mais aux pe- tivs cnfans il la faut appliquer aucc miel. Seftius adioufte que le parfum de cefle graine chaffe les ferpens, & qu'elle eft bonne contre les fcorpions. Dauantage en broyé , & Fppique vi 4 Mouftar Liu,r9,ch,9. Liu.2.c.r4r. Le ternpera- tient cr les Vérins, Liu,20,c,13; ; FT: ; 560 Liure V.del'Hiftoire des Plantes, Mouftarde, elle ef finguliere contre les douleurs de tefte, & à la pelade ; & qu'elle fert à ceux qui ont l’ouye dure , l'appliquant fur les oreilles broyée auec vne Figue ; & que {a decoétion diftilée dans les oreilles guerit la douleur des dents. Incorporée auec graifle d'Oye elle netcoye les efcha- ques, & les tignons & vlceres de Ja refte. Appliquée auec du'leuainelle fait meurir les foronéles, & faicapoftumer & rompre les charbons. Auec miel elle mondife les vlceres chancreux & cor- rofifs. Enduite auec griotre feche & vinaigre elle eft bonne aux fciatiques , & aux douleurs des reins , comme aufli aux dertres & ongles rabotteufes ; d'autant que certe graine eft cauftique &z bruflante, Toutefois le Naffrort fannage à plus de vertu que tous les autres. Voilà ce qu’en dir Pli- | ne. Au refte Diofcoride dit que la graine du Nafrort cuvscius rapeeuas , c'eft à dite efchauffe à l'a- Litu2.c27. #0wr. Etau contraire Pline dit, gw#'ele refroidir La perfonne nas ieu d'amour. À quoy s'accorde Floren- : tin aux Geoponiques attribuées à Conftantin : L'on dir que ceux qui mangent du Nafitort.il leur fait les fensplus aigus. Puis encore : Il reprime la luxure. Toutefois veu que cela elf contraire à Diofco- ride,& mefme à l'experience.il.faut dire qu'ils n'ont pas cogneu la vertu du Nafrort, où vrayement Ru 7. des qu'il y a faute en ces paflages là. Or Galien declare bien clairement les vertus du Xaftorr, & fes facultez, difant : La graine du Nafitorteft cauftique &z bruflante comine celle de la Mouftarde par quoy elle eft bonne pour gucrirla douleur de la fciarique & de la tefte,& partout là où il eftbetoin d’efchauffer iufqu’à ant que la partie en foit toute rouge. Qnen mefle aufi aux médecines que l’on ordonne aux afthmatiques , comme ayant vertu d'incifertres-fort les humeurs groffes , tout ainfi que la Mouftarde , à laquelle elle refemble en tout & par tout. Mefme fon herbe eftant fe- che a la mefme vertu que la graine. -Mais eftant encor verte & humide , à caufe de l'humidité aqueufe qui y eft méflée, elle n'a pas tant de vertu que la graine, à beaucoup pres : car de fair, fon acrimonic eft fi bien temperée , qu'on la peut manger auec dupain. Voilà ce qu'en dit Galien. Nafiort dx Aujourd'huy l'on en mange communement en eftéauec les Laictues en falade. Nous auons ad- Pers. : 1. | ; FA ioufté icy vne autre forte de Nufitort rare eflranger,que Myconius Docteur Medecin appelle W4//wr-- tium Peruniarum , Nafitort du Peru. Et le defcrit ainfi: Nafitort du Peru, de Myconiws. C'e vne plante qui a deux coudées de haut, iétrant çà & là d'vn feul tronc plufeurstiges rondes, mafliues, pleines de neuds , vertes tirant fur leroux, & liffes ; defquelles il fort plufieuts branches qui s’eftendent au long & au large ; cel- lement qu'elles ont befoin d'eftre fouftenues : auffi em- ? braffe elle les plantes voifines. Enicelles il y a des fueilles attachées à des longues queuëés , lefquelles font rondes, lifles & pleines de nerfs qui font comme lignes, cirans du milieu de la fueille iufques aux bords d'icelle, où ils fnif- : KL fenten façon d’efpines. Les fueilles ne font pas du tout SZ rondes ; mais font faites quafi en facon de pied d'Ove. EL les font creufes comme vn gobeler ou tafle, vertes par defflus ; mais par deflous elles ne le font pas tant. Leur queuë y eft quafi atrachée par le milieu d'icelles , pres de laquelle à l'endroit où elle fort de latige, il fort vne autre queuë longue , qui porte vne fleuriaune en façon de pa- nier , compoféede cinq petites fueilles , lefquelles foncen- uironnées , par dehors de cinq aurres fucilles rouges , com- ),, me aufhi tout le panier eft rougeaftre. Ce panier eft fait de W celle façon comme en la Confolide Royale, fi ce n'eft qu'il eft cout droit. Au trois petites fueilles d’embas à cofté de la fleur il y a.certaine diuifion, au milieu de laquelle on voit vne tache rouge. Et par le milieu de ces mefmes fueilles tout au long dés le centre iufques au bord de la fueille, il ya va filet en facon de bord , compofé d'vne infiniré de petits poils menus , jaunes, comme l’on voir en la Flam- | be. Au demeurant en toutes les petites fucilles depuis le fonds du panier infques au deflus, il y a certaines lignes rouges. Cette fleur ne fenc rien du tour, & forren Automne, apres laquelle il y demeure comme vn vafe vert qui fembleeftre compofé de trois vafes, & eftafpre, comme l’on voit en la feconde efpece d'Heliotropion. Sa graine quand on l’amafe eft verte & molle, en apres elle deuient noire & fe froncit. Sa racine eft blanche, mi- partie en plufeurs autres, & cheueluë , 8 ne va pas fort auant en terre. Le gouft de la racine de cette plante, comme aufli de fes tiges, fueilles, & fleurs, eft de mefme que celuy du Mafirors: mefme elle a quafi la mefme odeur. Tellementrque Myconius a eu raifon de l’appeller Nafrors : le- quel a efté incogneu aux anciens, Il l’a aufli appellé Perwvianum, pource qu'il a efté apporté du Peru. Carilne croift pas en nos quagtiers,finon dans les Tardins y eftant femé ; & cultiué foigneu: fement Ur Dela Cardamine, Chap. XLV. 61 fement, Son gouft monftre qu'il a les mefines vertus que le Nafrort , parquoy onen pourra vfer en falade & en medecine comme de l'autre. Or il fut donné à Dodon le pourtrait d'vne plante fous lenom de Na/itort d'Indie , laquelle il defcrit ainfi fuyuant le pourtrait, qui toutefois n’eftoit pas des mieux faits. Elle refemble au Lifec : {es fueilles font larges ; anguleufes, & font peintes d'vn fort beau vert. . Sa fleur eft jaune, & a par derriere vne petite corne comme la fleur du Del- Nafitort d'Indie, de Dodon. Nafitort fanuage, de l'Efclufe. phinion. L'Efclufe auffi a mis le pourtrait d'vn autre Nafrort fausage de Valence , lequelil defcrit ainfi :ilne fait, dit-il, qu'vnetige, laquelle fe diuife out aupres de terre en petites branchertes, veluë , afpre, verte, &roude , de la hauteur d'vn pied. Ses fucilles fonc menuës & fort defcoupées, _ retirans quafi à celles du Naftort commun; routefois elles fonc plus menuës, & vertes, d'vn oouft acre. Il produit au bout des branches,ainfi que le Nafirort commun,des petites fleuts pales en façon d’efpic, puis apres deux petites goufles , compofées de deux pieces ; auec vn£ queuë qui s'auance, dans lefquelles y a de la graine femblable à celle du Naffrort. Il ne fait qu vne feuleracine blanche, laquelle meurt tous les ans. Il s’en treuue au Royaume de Valence, où il fleuriten Mars. Or pour- ce qu'il cft femblable au Nafitort en beaucoup de parties , ill'anommé Nafitorr. Et de fair, à ce qu'on peur iuger pat le gouft , il peut bien auoir les mefmes facultez. De la Cardamine, on Creflon, CABLES TUE 6 a pellée felon Diofcoride,pource qu'elle a quafi le mefme gouft que le Nafitort. Liw-2.c121 WS Diofcorideappellele Si/ymbrion,Cardamines d'autres l'appellent So. Or la Aumeflieu. > Cardamine n'eftenrien femblable au Si/ywbrion, finon quant au nom:car c'eft : pluftoftvre efpece deNafirort,que de Si/ymbrion.Ruel,Matrhiol & Fu chfe tien- Liu.2.ch.60 nent.que la Cardamine eft certe plante que les Apothicaires nomment Nafur- ne : à = tinm aquaticumou Crefforem:en François ds Creffon:en Allemäd Brannenkrofs: chap.rio. & en Italien Creftione : pource que routes les marques de la Cardamine de Diofcoride luy conuien- in nent fort bien, Car c'eft vne herbe qui fe rreuue communement aux ruifleaux anec la Berle, & ne BUTS croift point ailleurs qu'aux lieux aquatiques : & a le gouft du Nafitort : pour cefte caufe eft elle ap- pellée Cardamine. Les Apothicaires l'appellenc Nasfwrtium aguaticum. En outre elle faic du com- La forme. mencement la fueille ronde ; mais eftan grande elle a la fucille defcoupée comme la Roquette. Éinalement elle a Les mefnes vertus , que Diofcoride & les autres anciens ont attribuées à la Car- damine. Or Diofcoride s'eft contenté de la defctire en peu de paroles,comme-eftant affez cogneuë. Mais au reftc elle fait vne vige creufe ; d'yn pied & demy , coute garnie par le bas de racines che- ueluës, SE 562 Liure V. de l'Hifioire des Plantes, Sr{ÿmbrion, ot Cardamine L: Creffon Sifÿmbrioa, ou Cardamine II. de Vulgaire, de Matthiol. Matthiol. de AT) Per) SE LD 78 NT Had (où HR ucluës, du creux de fes ailes il fort plufieurs bouquets de fleursblanches. Sa graine vienten des goufles , & eft perite & acre. Les petites branches eftans enuicillies font garnies par tous les neuds ‘ ni a Liu20.22, de certaine cheuclure blanche , quiretire aux cheueux des vieilles gens. . Pline en fait aufli men- tion:car ayant traité du premier Sifymbrion, il adioufte, que celuy qui croift dans l'eau refemble au Nafitorr. Pena & Lobel eftiment que c’eft la planre que Crateuas appelle Son eruca folium,comme ; nous l'auons remarqué 44% plantes marefcageufes. Orilv a vne Sur Diofcor,. 4: me Fam v el fl oi RÉ Sfr ion, où Caraarmine Ill. autre Cardamine de la mefime efpece , felon Marrhiol, laquelle de Dodo. elticy peinte en fecond lieu. Ellea les fucilles &les tiges beau. coup moindres, & vneinfinité de petites branches , houppées ‘ES \t/ Re Ce I 4 N < + + es fculement à la cime , defquelles il fort des petites fleurs blan- CNE TRS — : 1 È EVE ches. Cemc-cy croift non feulement aux ruifleaux & lieux XÉTS aquatiques 5 mais auf aux Jardins & le Jong des chemins, SN Elle a vn gouft fortacre. Pena & Lobelayans prins la premie- | re Cardamine de Matchiol ; ou foit le Greffon commun , pour le Sion de Crateuas, qui a les fucilles commela Roquerte, tien- À nent que certe /ecode Cardamine de Matthiol cft la premie Car- damire où Sifymbrion aquatique premier de Diofcotide. Comme aufli fait Dodonl'appellant en François Pafferage fznuage,pour VE raifon de l'acrimonie de {à chaleur,ou bien Petit Creflon aquati- WE que : en Allemand Gaschblum, vuilder Kref]. I] y à des Simpl- NGGE cites qui lappellent Fos Cuculi, Quant au Nafitort fauuage UT que Fuchfe appelle Zberis Cotdus l'appelle Naffartium fylueffre Nafitort fanuage : Tragus l'appelle Nafirors des pre. I] fait{ces < fueilles rondes du commencement, puisapres ilponffevne tige ronde , quafi de la hauteur d'un pied,de laquelle il fort des fueilles longues, äuec des grandes defcoupeures d'vn cofté & d'autre, quafi femblables à celles de la Roquerte. Au fommet des riges il y a des fleurs blanches, puisapres des petires gouf- ART SE fes, dans lefquelles eft la graine. I] croift aux prés humides 8 EN Z = NY lelong des foflez & eftangs.La féconde Cardamine,ou Sifymbrion e CT NS CN . Jecond, felon l'opinion de Lobel,croift aux prés humides d’An: SR AN %% glecerre, d'Allemagne, de Flandres, & autres regions froides 0} où le Creffen croift ; auquel ellerrerire quant à fes fucilles bafles. Fr | Le #7 = 2 ‘et | Dela Cardamine, ChapXLV. 563 Autre Cardatsineon S 1ÿmbrion. Cardamine trifolia, de Lobel. AS 4 Æ a if Er à / 6 AZ 1 10 NEW, i M ÈEVIE | KV ; FN Z INININS= & * Leplus fouuenrélle ne fait qu'une tige de la hauteur d’vn pied , garnie de perites fueilles fembla- . bles 2celles du Creffondes Iardins, & des fleurs blanches purpurées , comme celles dela Roquetre ou du Naueau , plus grandes que celles de la Premiere Cardamine , qui font de mefme gouit, com- | meaufliconce laplaute , & de mefmes faculrez qué le Sifpmbrio. Lobel adioufté encor vne autre Carasinine, qu'il appelle 7:18, celà dire en facon de Treffle,qui et afez commune dans les Jar- dins’des Herborilles &'autres principaux lardins de Flandres. ‘C’eft vne petite plante de la hau- teur d'vne paume, qui a le gouft du Crefon, & les fuciiles qui retirent aucunement à celles de la l Cardamine, où Cor ; vourefois elles font difpofées alter- Cardamine 1}. de Dalechamp. matiuemenr, comme celles de l'Oxys de Pline ; &ctrainenr } par terre. Sa fleur cft blanche & vient fur des petites 4,4 queuëés, comme celle de l'Hopyron commun, ou de la 4/ Cardamine. Saracine cft fort cheucluë. Outre celles-cy Dalechampadioufte encor deux efpeces de Cardaminesà {ca- uoit la soindre Cardarmine aquatique , & la Cardamine ode- rate. Quant à la Cardamine moindre aguatique,elle a la ra- cine menué, longuette, quelque peu cheuelué, blanche ; les fueilles vn peu moindres, que celle que Dodon appelle 55. [ymbrion Card amine. Sa Aeur eft petite,blanche, moindre que celle delaprecedence, & plus menuë & graile. Ses gouffes font petites & de mefme soult. Elle croift fur le bord des foilez qui fonc à l’enrour des prés. Quant la Cardamine odorarte elle la racine affez grofiètre.longue d’vne paume, 8 qui va peu à peu en appointant, pleine de plufieurs pe- cits grains blancs qui ne fonc pas plus gros que des grains de Cotiandre; comme en la Bnife-pierre blanche, fort che- ucluë. Ses fucilles font comme celles du Si/ywbrion Carda- | mine de Dodon, trainans par cerre, grandes, noiraftres, d’vn Au me£lies goultacre, & d'vnefi bonne odeur quand on les mafche, qu'il femble que ce foir Cannelle, Ceftrourquoy on l'a appellé Cardamine odorhnte, où Naffsrtiumodoratum. Elle à la eur & la graine comme les autres. Aucuns eftiment que ce foic le Calitrichon de Pline, qui a les fueilles, comme il Limzgierr. dit, femblables à celles des Lentilles ; les tiges comme les Joncs ,fortmenuës, & la raqne auflifort mince. Elle croift LA es < ann > V4 a ANNAUX FN ll A | 7} NU 0) \) | É | l fi N ( \ à ( ZA À £ ES Fe TN: — <64 Liure V. del Hiftoire des Plantes, Cardaminse PF. odorante de Dalechamp. Livi2.c.r1ar. Le tépern- À & ATEN \ 4 ment Çx les nn: NS OA - wcrius. 4 £ NT jbl 4 D KW Ki | y Liure 8, des EU M fimpl | 2 TT L A He KL N # SE ge [ Cm 1 WC IN AT | \\tt a " Ka \ rNC GMA LS À 7 Pc Les noms. ve) f * »\ er és licux ombrageux & humides, &eft d'vn gouft bruflant. Dalechamp a treuué de cette Cardnmine odorante en Bour- gongne parmy les forefts des Sapins, & de Pefles, aux lieux garnis de moufle. Au refte Diofcoride, dit que la Carda- mine cfchaufte , prouoque l'vrine, & qu'elleeft bonne à manger crue. Elle nettoyeles lentilles &rafches du vifage, en l’appliquant la nuiétdeflus , puis l'oftant au matin, Ga- lien dit, que le Sifymbrion Cardaminescomnie ayant quafi va mefme goult que leNafirort, eftant feché eft chaud &c fec autroifiefme degré ; mais randis qu'il eft vert & humi- de, il ne paffe pas le fecond degté. C'eftpourquoy les Me- decins vfent de la decottion du Creffons quand l'vrine eft rctenuë , owbien ordonuent de le manger cru pour faire vriner & rompre la pierre. On lemange communement | tant cru que cuit à l'entrée de cable! Appliquétout chaud . deffusle penil auec du Rüiffort, &c des racines de Perfl, du vin blanc pur, & du beurre, il fair fortir Pvrine qui feroit retenuë. Son fuc meflé auec vinaigre eft bon pour ceux qui font trop endormis ftantappliqué en liniméur. Du Thla fi. CHAPA I XLPA MER L y a vne herbe qui refemble à Ja Mouflar- 2 de ; à la Roquette , & au Nafitort, laquelle ŒAILES s'appelle en Grec © SAdarts, & à Shdan, 8 DE SN s / 91 PTE È FES Gaacrido , 8c cime dypa sen Latin Thlafÿi, & Thlafbe, Capfella, & Scandulaceum. Aucuns Herbo- tiftes modernes l'appellenc Naffwrtinm teltorum ; pource que communement elle croift fur les murailles. D’autres l'appellent Naffurrium filueflre,, Nafitort Jaunage.Coïnmunement on l'appelle en nos quartiers Seewe;ouAouffarde faunage,pourcequ'eftät 4 u » 0 broyée elle fent la Mouftarde. Les Efpagnols appellent Paniqwefo del flor blanquo : les Allemans Baurnfenff, & Baurnkrefz. Les Grecs] ‘appellent Th/afpi, eu efgard à la forme de fon fruiét, qui rc- fembleau Naftort, fi ce n'eft qu'il eft plus large , & comme concaffé 8 à demy rompu. Car 9248% fignifie,cafler & froiffer,Sapplattir en Thlafpi 1. de Matthiol. IU,2.C. 1 çO. 4: LA ï À 4 _. Les efheces. x 1 / a 2e \Z " cg Ni ‘ VE AZ AO 4 lt LS DE: ENS ER 1 NE 14) À > À & : Ca AE = x É IN £ Liu27.c13. & ; 2 F4 fl WT fi Lane RU S s my à NT 5): Ê (HAE tele AND Le N\ #0 “Ses EH AE 1e Lajèrme. Le lies. rompant ce qui anparaiAt efloit rod,auecvn maillet,os pierre Ou bien à caufe quela couuerté de fa graine qui eft faite en façon de fucille, eft rompue & fendue en trauers ou par le milieu. Diofcoride met deux efpeces de Thlafpisdontlvnala , fücille eftroire , & l'autre dé Crareuas, quiales fucilles lar- ges. Plinemer ces mefmesefpeces fans parler de Crateuas.… Les doctes Simpliciftes en font bien plus d'efpecess felon la | forme de la graine , de laquelle nous auons défia dit que . cette herbe auoit pris fon nom , comme il fe verra pat la de- {cription d'vne chafcune d’icelles. Or nous commencerons : par le Thlafpi de D'iofcoride: C’eft vne herbe ayanrles fueil- les eftroites, de la longueur d’vn doigr, tournées contre ter- re,graflertes ,& fendues au bout. Satige eft menué, longue de deux panmes, auec quelques branches à l'entour. (Au Grecil ya xmduadas hier eva, Ceflèdire, avec peu de branches) autour defquelleseft lefruiét,qui défpuisla queuë _vaen eflargiflant. Sa graine eft femblable à celle du Nañ- rort , enclofe en des goufles faires en façon de celles des Lentilles , excepté qu'elles font fenduesaubout ; ( au texte Grec il y a év 6 artguano Qepés tapdduw, dioxoades , Gieyei évrebradper. C'eft à dire, Dans laquelle ily x vne graine me- nuë femblableà celle du Nafitort en facon depalet ; & comme raplatie I femble que Ruel a leu Paxadéssveu qu'ila traduit en facon de Lentille,8& non fans raifonicar de fair elle y retire fort. Ou bien il l'a traduit ainfi , felon Pline: courcfois aux commupsexemplaires il ya a dioxeaces;) dontaufli il a prins fon nom.Sa eur eft blanche. Il éroift par les fentiers 8 mu- railles , & parmy les hayes. Sagraine eft d'vn gouft ï. | Ruc 1] Li 7 Lau ce e, ‘ DuThlhfpi, ChapXLVI s6S Thla Si 11. dé Matthrol. (Rucl traduit ainfi cecy, felon Pline : le texte Grec diramépus 7. tue depuv,c'eft à dire,lagraine eff acre)& fort chaud.L’autre Th/x+ fPide Crareuas,qu'aucuns appellent A1ouffarde de Perfe a les fueilles larges & les racines grandes. Ce qu'il femble que Pli- Linizetsi ne aic rout emprunté de Diéfcoride,ou bien de quelque autre autheur, d’où Diofcoride l'auoir prins:1/ y 4,dit-ildewx fortes de Thlafpil'un a les fueilles effroites,de la longueur & largeur d'un doigt,tournées contre terre, fendues à la cimcila tite d'un demy pied,auec quelqueSbrañches, en facon d'un javois ; & à vne graine enclofe.faite à mode d'une Lentille;fi e n'eft quel- le eflconcafée : & de là viènt fon nom. Sa flehr efl blanche, Elle croijt par les chemins er le long des hayes. Sa graine à vn gouff afbre. L'autre Thlajbi qui ef? appellépar aucts Napy Per- . fique,a les fucilles larges,ér les racini randes, En çes mots de Pline il fembie qu'il s'en faille quelque chole , à fçauoir le mot, fuiér lequel eft comparé aux pauois. Vorcy ce que Ga- lien dic du Th/afhi : On vfe dit-il, du 7 hlafp1 qu'on apporte de Candice, & quicroift par tout, de couleur entre jaune & blond , rond & plus perit qu'un grain de Miller. Mais il eft meilleur d'vfer de celuy de Capadoce:lequel cire fur le noir, &c n’eft pas du tout rond , plus gros de beaucoup que le pre- cedenr & eft vn peu applattid'vn cofté, dontaufi il a prins ce nom de Thlafpi. Tous deux croiffent en abondance en Capadoce Parquoy ilne faut pas generalemët tenir pout le meilleur celuy de Capadoce ; mais fpecialement celuy qui , croiften Saurus,qui n'eft pas fembiable ny àceluy de Can- dic,ny à celuy qui croift par tout.Voilà ce que dit Galien du . Thlafhisdontil appert qu'il y a deux efpeces de Thlafpi, differéres pour raifon de la graine,de la figu- re & de la couleur, outre celle que Diofcoride & Pline mettent pour la feconde efpece. Quanr au premier Thlafpi de Diofcoride & de Pline, felon l'opinion de Matthiol, Fuchfe , 8 autres doétes fimpliciftes.c'eft celuy dont.le pour trait elt icy mis au premier lieu ; lequel combien qu'eflant defia efleué en tige, il n’a pas les fucilles. fenduës en la cime; toutefois puis qu'il a coutes les marques du Thlafbi de Diofcoride, il faut croire que c’eft le vray Th/afpipriucipalement pource que deuant qu'il monte en tige, comme il eft aifé à voir à qui voudra prendre garde , au commencement du | | nE Printemps, il fait fes fucilles couchées par terre, fenduës des ta Br II 1. de ) efpece de Nafitort, & l'appelle Naftort de leuant, à caufe de fa grande acrimonie. 7 Aucuns l'appellenc Naférort de Babylone. Or voicy ce qui S'en treuue efcrit aux exem- plaires de Diofcoride ; L’herbe Draba croiff à la hauteur d'une condée, produifant des La forme, gmenuës branches, garnies de fueilles deca & delà , quirefemblent à celles du Lepidion : toutefois elles fort plus molles & plus blanches. CAlacime des branches il y à vme ombelle femblable à celle du Sureau, de laquelle fortent des fleurs blanches. Onfait cuire cefle herbe auec l'Orge mondé, fpecia- lement en Capadoce. Sa graine eflaut fecheé fert à mettre parmy les viandes au lieu de Poyure. Toutefois Marcel Virgile, Matchiol, & autres petfonnages doétes tiennent que ce chapitre n'eft pas de Diofcoride ; mais qu'il lay eft fauffement atcribué , & ce auec grande raïfon: car en premier lieu, fi nous prennons bien garde au nom de cefte herbe , nous treuuerons qu’il n'eft ny Grec ny Latin, veu que Galien , Oribaze, Paul, ou Aëce , ny mefme Pline, & autres autheurs Grecs ou Larins n’en ontrien efcrit. Dauantage , cefte herbe fe treuue inferce deux fois en l'exemplaire Grec de Diofcoride efcrir à la main , au fecond liure : car elle eft mife icy apres le Thlafpi ; & à la fin du liure apres le Glafton, deuant le Felephion. Ce qui monftre bien ouuerte- ment, qu'elle a cfté fauflement inferée en Diofcoride. Au refte foit que Diofcoride en air efcrir, % ou bien quelque autre Herborifte, Dodon eftime que c'eft la plante de laquelle nous auons mis Liv.s.chés icy lepourtrair. Celle vne herbe de la hauteur d'vn pied, qui a les fucilles eftroites , quañ fem- | blables T hla Si de Candie. 1 NN [A 1 n Ye (NN) CA a QUES | o £ VE NUE 7 15 Autre Arsbis on Draba de Pena g> de 1obel. 4 (M lZ f Se mA] my: \Z /) É HR LA ANT jé > 24 A “ 0} 5 a 4 l Fe ” s S£ en De l'Iberis ou pafferage Jauuage, CH Esre herbe ef appelle Gegs en Grec, du nom de la region où elle croift. Paulus efcrit >* qu'elle s'appelle auffi Lepidion, & dogroxdpdapar, c'eftà dire Nafrort Jausage. Aëce l'apelle Cardamine, pource qu'elle a le gouft, l'odeur & la fig Tome premier. De ITberis, | A4rabis ou Draba de Dodon, ow 507 Chap.XLVIIT: Arabis on Draba de Matthiol. blables à celles de l'fberiss & porté des ombelles à la cime de fes petites tiges, defquelles il fort des petites Heurs blan- ches,ou bien purpurées tirans fur le blanc 3 puis apres des perices goufles plartes, femblables à celles du Thlafpi, finon qu'elles font plus petires, dans lefquelles eff la graine, d'vn. gouftacre & chaud , comme celle du Thlafpi. Dodon luy attribue les mefime vertus qu'au Thlafpi. Cordus eftime que Pline a patlé de celte herbe fous le nom de Dryophonon. Car apres auoir parlé de:la Dryopteris iladioufte:Le Dryop ho- non cft vne herbe femblable,ayant les tiges menuës,longues d'vne coudée, garnies de fueilles decà & delà, larges d'vne ; } , : : poucée,comme celles del Oxymyrfine ; coutefois elles font plus blanches & plus molles. Sa fleureft comme celle du Sureau, & blanche. On en mange les petites tiges cuites; mais on vfe de fa graine au lieu de Poyure. Marchiol a mis le pourtrait d'vne autre Draba, laquelleil eftime eftre la vrayGtoutefois pource que Serapio dir, que la Drabaa vne grande acrimonie , & au contraire il y en a fort peu encefte- cy, cela eft caufe qu'il n’ofe afleurer fi la Draba qui croift en Iralie, eft celle de laquelle Serapion a éfcrir; fi cen’eft qu'il faille croire,que cefte difference procede de la diuerfité des Climats , comme Galien a efcrit de l'Aron.L.obel met aufli ‘vne autre Draba.laquelle participe de la nature de là Drabæ de Narbonne. & du Myagiis. On la cognoiften cequ'elle a force tiges menués, longues d'vne paume, qui trainent par terre 5 & la racine fort menuë, la fleur blanche, compo- fée de quatre petires fueilles. Voila ce qu'endit Lobel. CHAP. XEVIIL ure du Nafcorr. Galien auffi dic,qu'elle a BBB 2 les Sur le liu, 2: de Diofcor, chap. 187s Tes noms, Liui3.c.184; Liu, 3:C, 174 & li.12.c.12: Liure7. des fimple u ‘ LS . , * ° 568 Liure V. de l'Hiftoire des Plantes. | les mefmes odeur & vertusque le Nafitort:dont Cotnarius eftime qu'il y a de la faute en Diofcoti= es de, % qu'au lieu de tapdapasriun , il faut lire xapdapuivt. Galien declare auñffi que le Lepidion, 8 Iberis, c'eft vne mefme herbe, difanr:Il y a va liuret de Damocrate intitulé Clinicus auquel il traitce en vers lambiqués detrois medicaments. En premier lieu de celuy qui eft compofé de l'herbe qu'il nomme 7verés. Puis apres Galien adjoufte ; qu'vn fien amy Medecin a efté guery'en Iberie par le moyen de cette herbe que Damocrares appelle Zberis, la connoiffant feulement dé veuë , &nen fçachant point d'autre nom ; mefme que celuy qui luy auoie enféigné l'vfage de cette herbe, n'en fçauoit pas lenom, Mais aux enfcignes qu’il en donne,il femble qu'ilappelle Zberrs, l'herbe qui cf appellée en Grec Lepidion , laquelle il nomme Zber du nomdu païs où fonamwy auoir efté guery Apres Galien recite les vers de Damocrates, par lefquels il defcrit l'rberis: adjouftant puis apres, qu'Archigene a efcrit aufli de cette 1ber , l'appellant Lepidion. Et qu'il dit qu'elle eft bonne à la ratelle,8 à la fciatique, alleguant la recepte d'Hygienus Hipparchus pout la fciarique,& les friflons: Prenez de l'Ibeïis, qu'ancuns appellent Lepidion, ou Agriocardamon.@'c. Veu donc qu'Iberis, & Lepi- dion eft vne mefme herbe, il eft tout notoire quele chapitre de l'Iberis a efté mal à propos adjoufté à la fin du premier liure de Diofcoride par quelque Medecin ouLibraire trop curieux , & non par Diofcoride: car ce n'eft pas la fa propre place ; mais pluftoft au liure fecond,où il traitte des Plantes acres, & aufli du Lepidion. Or Damocrares en fait vne telle defcription: | Ceste herbe croifl par tout, par tout elle ef frequente, Pres des vieux Montwrmens, pres des vieux murs pendante, Pres des anciens chemins, que le pied de Tong temps A de jes pas foulé 3 pres defquels de maints ans î Le lnboureur foicnesx wa conduit [a charruë, Son chefeff roufiours verd, & [a tige fucilluë Refemble au Nafitort ; dont les fueilles aux bois Verdoyent au Printemps ; mais moindres toutefois. Sa tige en haut S'effend le long d'une condée On bien quelque peu moins, ou peu plus relenée: Elle porte en Effé [es fueilles jufqu'à tant Que l'Hyuer les met bas par fon froid penetrant Qui les brufle & deffeche amenant [es gelées : Toutefois La racine en garde les pouffées Que tu verras fortir venant le renouveau. Sa tige a vne fleur femblable au laiét nouneau Ex fnblanche couleur, mince € beaucoup changennte : Sa graine [uit apres fi petite & muante relie pourroit tromper G' la venë @ les yeux. Sa racine vn gouff fort acre ennuyeux | . Comme au vray Nafitort auquel elle eff [emblable. pi +5* Pline declare forr clairement ces vers,difant:7/ n'y apas auf long-temps ; que Seruilins Damocrates des premiers Medecins de Jon temps treunawne herbe, laguelle il düna va nom à [on plaifir,la nômant Fberis, comme il [e voit aux vers qu'il a compolez pour La defcription de cette berbe.Elle croiff principa- lemêt aupres des vieilles fépuitures,parmy les mazures,@ le long des chemins @ lieux non cultinez.Elle jette fleur, @ a les fucilles côme le Nafitort.Sa tige eff de La hauteur dune coudée.Sa graine eff fimenne, qu'a peine la peutson choifir à l'œil. Sa racine à l'odeur du Creffon Alenois,érc.La Defcriptié aufli que Diofcoride en fait,eft du tout séblable.foit que ce foit luy-mefme qui l'ait faite, ou bié que quelque P- autre Autheur l’yairadjottée:L'Iheris,dit-il,2 les fueilles comme leNafitort,plus vertes au Printemps, © la tige d'une coudée ou moindre. Elle croiff és lieux qui ne [ont pas cultinez.En Effe elle fait vne fleur blanche, alors elle efl en [a plus grande vertu.Elle fait deux racines come celles du Nafitort,chandes € bruflantes.Oril y a de l'erreur en cette defcriprio: u5#© À dcay ryquoor à charte, c'eft à dire,/z tige d'une condée ou moindre. Caril y fautadjoufter xavA3, & rAës, en cettefaçon : unx © 7 xav A8 Gran ry- xuo a, éo À éAales. C'elt à dire, La tige de la longueur d'une codée on plus on moins:car Damocrates Liure:. le ditainfis comme auffi Aëce recitant les Vers de Damocrates en Profe. Et Archigeue aufli en l'E- Buse4 piftre qu'il efcrit à Arifton,ainf qu'Aëce le témoigne, en laquelle il décrit /'beris, vfant quai des mefmes mots : tellement qu’il femble les auoir prins de Diofcoride, ou bien que quelqu'vn a prins TS Archigene ce chapitre de l'Iberis, & l'a adioufté à Ja fin du premier liure de Diofroride. Aure- Diofs. liu.r. 1e / Jberis ,ou Lepidios des anciens Grecs , fuiuant l'aduis des plus doétes Simpliciftes, eff la plante chap.dera. qui efticy peinte.laquelle eftappellée en Italien Naffwrtio [alwatico: En François Pafferage [auuage, GC: Creffon faunage. Elle a les tiges rondes,de la hauteur d’vne coudée,branchuës : les fueilles eftroi- tes; les fleurs blanches,& des gouffes dans lefqnelles cft la graine ; la racine sroffe, blanche,& ÉRGSe forte au gouft, Les Simpliciftes la plantent dans les Iardins. Toutefois en Iralie & Languedoc elle Liwt9.ch8 croiftde foy-mefme és lieux qui ne font pas cultiuez. Et d'autant que ce que Pline efcric : vn@ OItE Liur.r.cha dernict, Patibins CHAXLVINIT : 60 Mberis,ou Lepidion de Matthiol: Paflérage er Lepidion de Paulus 68 de Pline, faunage; on Creffon fauuage. | L où Palferage. SN , - de | (Y 7, ET 12 ï Co 2) Ve = I] 5 ‘ ù a ue } 14] ÉTm q 2 42 TNT SU TER \ : L VASE EAU) ES. D ES 2 un = == DT. ME) mn Ne forte de Lepidion ne conuient point à celuy que nous venons de defcrire, attendu qu'il die, qu'il fait la tige hauted'vne coudées les fueilles comme le Lauricf , quitoutefois fenr molles: & que Paulus auf dir, qu’en fon païsil croift vne fher branchue ; quia Îles fusilles femblables à celles du Laurier, & encor plus grandes : II faut conclurre que ce Lepidion icy, ou Iberis, elt du tout diffe- tent des deffufdirs;veu mefmeque Diofcoride appelle fon Lepidion Corduev,c'eft à dire petite herbe. Er de faic, ce Lepidion grand de Paulus & de Pline eft fans doute l'herbe que les modernes appel- lent Piperitis, (non pas celle de Pline,de laquelle nous auons défia traitté cy deuant) pource qu'elle pique la langue par fon gouft qui eftitres-acre. Les Apothicairesl'appellent Raphanus filueffris(cqu- £efois ce n'eft pas le Raifforé fanuage,duquel nousauons parlé apres celuy des lardips,ny le Rarffort des champs non plus ) mais cefte herbe qu'on appelle en François Pafferage , à caufe de fon gouft ardant. Les Allémans l'appellent Pffftraur. Cordus & Tragus l'appellenc grard Lepidion. M ales füeilles longues, larges , femblables à celle du Laurier ; toutefois plus larges & plus longues: vn peu denelées tour à l'entour ; lestiges rondes , mal-aifées à rompre, quafi de deux pieds de hau- teur, à la cime defquélles il ÿ a des petites fleurs blanches ; apres lefquelles ily vient vne graine menué, Sa racine elt longue & fimple, qui va rampant fous terre , 8e reiette tous les ans pluficurs tiges, Tousles Simpliciftes la plantent communement en leurs lardins , defpuis qu'elle eft vne fois femée, il eft mal-aifé d'en deffaire la place. Or eft ilremps de declarer les vertus de la premie= re Zberis, ou Lepidion. Galien dir qu'il efchauffe au quatriefme degré 5 8 refemble au Naficort, tant en , odeur , comme au gout , & aux vertus :toucefois il ne deffeche pas fi fort. Quant aux effects qui prouiennent de ces qualicez, iles fau prendre au chapitre de l'Iberis,que nous auons dit auoir efté adioufté en Diofcoride. Ses racines , dit-il, incorporées auec oingt falé en façon d'emplaître font bonnes à la fciatique, eftans appliquées fur le mal par l'efpace de quatre heures, pourueu qu'on entre puis apres dans les eftuues, & puis qu'onengraifle le lieu d'huile auec de la laine. Damocrates ordonne cemefme remede de la racine d'Iheris en ces vers: Ten amafleras l'Efléen abondance, Car c'efl alors qw'elle eff en [a plus grand puiffance . Effant verte : mais feche elle ef} de moins d'effet: Puis l'ayant bien pilé( ce qui certe [e fait eAuec difficulté) en vieiloingt l'incorpore, Apres applique-la Jur la inmbe, G: encore Sur la cuifle, & la lie: & fera [on progrés Deux beuresfur la femme, d'quatre en l'homme : apres Meine les dans le bain [ans les frotter ny oindre | Tome premier. - :BBB 3 D'huile Liu.3 ch,77: La formes Liute 7, des fimpl, Letempera. ment cer les Vertlss à Li . eV d ''Hift " À F PL , sut <70 ire V del Hiftoire des Plantes, D'huile ny d'autre onguent : le chaud les venant joindre S'il efment au dehors quelque lente [ueur Tu les exhorteras d'endurer La douleur, Et les arroufcras : car foudain il 'enleue Vne demangemon extreme, © Puis foufleue Vie chaleur poignante , & dure à Jupporter. Puis les ayant lané , © foudain fait frotter | Tu le$ rameneras doucement ; & [ans peine : Car combien quem allant au chariot on les traine, LR On qu'ils y Joient portez des mains de leurs amis, Ils S'en retourneront à leurs pieds @ remis En leur force & VIQUENT ; fi mon confeil ils fuinent Qu'ils treutérort tres-bon , s'ils le font @ enfuisent. Apres prens affez d'huile auec bien peu de vin Dont tu les laueras , & frotteras , à fin D'abatre la fueur , & La graifle , @ l’ordure: Puis ennclopperas de peur de la froidure De laine bien donilleite & la inmbe @ le flant. | Par ce moyen, dit Galien,Damocrates afleure d’auoir guery des douleurs de tefte inueterées,&c d’au- tres maladies inueterées 8 mal-aifées à guerir, en toures les parties du corps, & mefme des paraly- fies ; & en fommetoutesles maladies aufquelles les autres Medecins vfent de la Mouftarde empla- is ftrée,ou de la Thapfie. Aëce met aufli ce mefme remede pour la fciatique en deux endroitsscomme élire. AU Pline difant:La racine de l'Iberis a l'odeur du Creffon Alenois. On $’en fert principalemenren Linzs.ch8. Efté, & tandis qu'elle eft fefchefeulement. Elle eft fafcheufe à pilér. Elle eft fortpropre à la fciaci- que, & à roures douleurs des ioincures, eftant incorporée en oin grappliquée fur la partie malade: toutefois il ne la faut pas laifler aux hommes plus de quatre heures au plus & aux femmes , deuxs quoy fait il fau entrer en vn bain d'eau chaude, & puis fe frotter tour le corps d'huile & de vin: & s'ily demeure encor quelque fentiment de douleur de refte, il faudra recommencer de vingt en Vingt iours # par ce moyen elle gueric tous les rheumès & Auxionsinternes.Et neantmoins il ne faut pas vfer de ce remcde , quand il y a del’inflammation en la partie 5 mais faut attendre qu'elle fe di minué.. Par ces efcrits de ces autheurs fi fignalez Cornarius conclud que le chapitre de l'Iberisen Diofcoride eft corrompu en vn endroit, lasoù il VA, aie ET épis mi Pro armee ; C'CÎt à di- Sare ro.liu, TE Ap7ES 4 faut oindre lapartie d'huile anec de Laine; au lieu qu'il faut qu'il y ait ,4 KA UT ve. Foi phar.loce rois ré ae Jhxeséit; c'eft dire , I/ faut oindre la partie d'huile & de vin: pource que Damocra- tes & Pline l'ordonnent ainfi ; comme ilappert par ce qui a efté dit cy deflus. Ainfauf Aëce dir: Effant Jorty apres S'ejfre oinst bien fort de win cr d'huile & se fire bien frotté.il faut couurir la hanche: de laine nette. Eten vn autre endroit , Ex fortant du bain il faut mefler un pes de vin auec beaucoup. tiurehe, 2 04ile, en oindré la partie. Au refte Ics deflufdits aucheurs n’ordonnent que-la racine de l'fberis: feulement pour la fciatique:mais Paulus fe fort audi des fucilles : car il efcrir ainfi : O7 4 ven Jounent Par experience, que L'iberis , qui croiff en moffre pais ayant les fucilles femblables an Laurier, é encor Plus grandes, ejl finguliere non feulement à la fciniiques mais auffi en d'autres maladies inuetertes. Lius-ch77. Toutefois [es fucilles.ont plus d'Efhcace en Effé. Que fi elle n'efl fueillue en ce temps Là, il faut piler | l'efcorce de la racine, dr l'incorporer anec graille de porceanen facon d'emplalfre ; puis l'eflendre furun. linge efbex, & l'appliquer deflus La partie dolente, Ge. Diofcoride aufi ordonne les fueilles. du Ze- Pidion pour la fciatique : Ses fyeilles, dit-il, fout fort acres chaudes: parguoy c'eff vn fouuerain re Fe "Mais mede, fion les pile aec de laracine d'Enula, Gr: qu'on les applique fur le mal les ÿ laiffant vu quart " d'heure. Elleeff auffi bonne à la ratellé en la meme facon; & guerit la lepre ou rongne. Ontient que [x racine pendue au col guerit du mal des dents. Ot Cornarius eftimé qu'il y a de la faute Là où il eft dir, par lefpace d'un quart d'heures bien qu'il ya au Grec dArribéedvor me5s réraprr des. Car attendu que | Embliss. tous les autres aucheurs, commeika efté dir, ordonnenr d'appliquer l'emplaftre du Zepidion , & d'y né Jaifler quatre heures durant, il n'eft pas pofible qu'il n'y ait ici de la fante,en difant vs quart d'heu- re.Ec de fait l'emplaftre ne {çauroit en fi peu de remps faire fon operation. Ecils'eft bien pü faire qu'on aît mis réræpr, au lieu de réoræexs, fpecialement s’il y auoit au texte vn d|, pour exprimer le” nombre de quatre. Au refte Pline fe ferc en médecine du Lepidion , 8 de fa racine aufi autrement Da ue Diofcoride : Le Lepidion, di-il, eft vne plante cauftique & bruflante ; auffi efteelle propre pour ofter toutes les taches du vifage: toutefois c'eft auec vlcerations mais cesefcorcheures fe gucriflent aifément auec cire & huile rofat.On s'en fert femblablement aux gratelles, aux rongnes, 8 au mal S. Main, 8 à netroyer les cicatrices des vlceres. On dit, que la portant liée au bras quand on 4 mal aux dents du cofté de la denrmalade,qu'elle appaife la douleur. | Liure vo.des phar..oc. ; Kré De la De laGornede. Cerf: ChapXLIX. 571 ss De La Corne de Cerf CHAP. XLLX. de Les noms. Cerfs en Italien Herba ffella : en Allemand Krawefuofs. Combientque Diofcoride la defcriten fort peu de paroles ; C’eff, dic-il, vwepetite hérbe,longue, couchéeparterre,ayant les fueille ; ferdues. On la mange cuite comme les autres berbes Potageres: Elle a vne racine menvé, © affrimgeante, la- quelle eff bonne aux cœliaques, (ou comme il y a au viel exemplaire # # 10e eo à tou raid DO sraiane, C'eft à dire, La racine de laquelle eftant bouillie & mangée , eff bonne aux celisques.) Ellecroift fur les chauffées aux lieux non cultineX, & le long des chemins. Pline en dit aufli tour de £° l#- mefmeen peu demots: La Uorne de Cerf eft vne longue herbe , & dechiquetée. On la feme Liza. 19 quelquefois , pource que f racine eft bonne aux cœliaques, eftant cuite fousles cendres. En vn autre endroic il dit , qu'il y a des herbes piquantes , qui ont leurs tiges ceuchées parterre , com- Ne “+ -mele Goronopas. Ce qui eft prins dé Theophrafte , lequel met le Corosopuss ou Corne dé Cerfentre Thittih.s. les JhiyaépuAa, c'eft à dire, Entre les plantes quiicrtent leurs fueilles dés la racine, &aufh entre les herbes piquantes qui croifienc d'elles:mcfmes, Et combien que Diofcoride ne die pas, quela Corne de Cerfeff piquante, 8& w'en traitte pas au troifiefine liure parmy les Plantes effineufes; mais au fecond entre les Herbes porageres que l'on mange ordinairemenr.il ne faut pas toutefois reprou- uer l’opinion de ceux qui tiennenr , quela Core de Cerf, qui eft icypeinte , eft 1€ Coroxopus de Dio- fcoride. Car Theophraite a eu éfgard peut eftre à la forme des fucilles,tingulierement dés nouuelles, lefquelles ont des defcoupeures fimenués ; qu'il femble que ce foient efpines, comme Marchiol a bien {ceu dire, combien qu'elles ne foient pas piquantes. Ou bien; comme dit Fuchfe, on peur livre 2. 4e appeller les defcoupeures , zigwillons ; fon veut. Doncques le Coroopus ,où Corne de Cerfailes FAR ae | fueilles longues, cftroites , Velués , qui ont de chafque cofté 1: forrre. Canne deCU f, EP PARTIE trois ma petites pb j RPAERIeRe que la rucille od tiere refemble aux Coïnes de Cerf branchues , & trainent par terre, difpoites en façon d’eftoile , du milieu defquelles il fort des petites tiges rondes & veluës, lefqauclles porrent vnefpic, la fleur, la graine, qui refemble entierement à celles du Planrain, 8 y a fort peu de difference. Ellene. fair qu'vne racine ; garnie roucefois d'vne infinité d’autres cheueluëés. Diofcoride& Pline, comme ila elté dit, afleu- rent qu'elle eft bonne aux cœliaques ; à quoy Galien s'ac- Liure 7. des, Les vetitsss : corde auili : La racine, dir-il,de la Corne de Cerffert aux cœ- Le À liaques , comme l’on , dit s'ils la mangent. Aéceen dit tout M autan. Paulus dit qu’elle eftbonnéà la colique , & non aux x (PAL cœliaques. Ertourefoisil n'en faut pas accufer le Libraire, 2 comme ayant failly; mais Paulus luy mefme, lequel ayant À At dit, que l'Alouëttefert à la colique, adioufte puis apres; A en Ontient auffique La racine de la Crne de Cerf eff bonne a la colique eat mangée. Matthiol dit quil fe creuue de la Corne de Cerf és lieux maigres au conté de Goririé , laquelle ceux du païs appellent Serpentine,pource que faracine prin- fe en breuuage auec du vin eft finguliere concre la morfure des viperes ,& aurres beftes venimeufes : de forte quil a veu par experience, qu'aucuns qui en auoient elté mordus, ont efté gueris par le moyen de ce feul remede. Nous en faifons auf mentionestre les Plantes qui croiflent és lieux _ afpres, au chapitre de l'HoloStion. Wy en à aufli vne autre qui -eft appellée petite Serpentine,du tout séblable à la preceden- te,fi ce n'eft qu'elle eft plus perire:car fes tiges n’ont pas de hauteur plus d'yne poucée ,ou d'vne poucée. & demie. Elle croiff à la cimé des fteriles montagnes des Seucnes en Languedocen grand abondance, Cefr, cômme ie croy, celle dont Pena amis le pourtrait , que ceux deMontpelier prennoient faufle- ment pour /'He/ofliim , veuque {à racine eft du tout differente d’auee la defcriprion de la Corne de cerf. C'eft la mefme auffi que l'Eclufe a pourrait & deicrit fous le nom de Holosfion de Salanau- gue,comime nous l'auons monftré au lieu cy deflus alle gué ; pour le moins lle luy retire fort bien. Suyüuant doucce quenoûs venons de dire de la Gore de Cerf, il appert clairement que ceux-là BBB 4 {ont 572 - LiureV. de l'Élifloire des Plantes, 1 ER k plus petite de touses, de Lobel. Cornede Cerf, Jaunagéou Serpentine. _ LS TT ur en vne grande erreur, quieftiment que la Corne de Cerf foitla plante qui eftappellée commu- nement par les Herboïiftes Pes coruinus,8e par aucuns Pes gallinaceus, Pied de courbeau, ou pied de eog,de laquelle les Medecins fe feruertr quelquefois pour vicerer quelque partie du corps, quand il en eftbefoin, veu que fans doute c'eft ve efpece de Grencüilletre,commeil fera diren fon lieu. ILya eu d'autres perfonnages doétes, lefquels ayës employé beaucoup de temps & de diligence à connoi- fre la nature des Plantes, ont eu autre opirion touchant le Coronopus. Er fingulierement Leonice- nus,lequél tient que le Coronopus eft l'herbe que l'on appelle communement Capriola en fa langue, &c en Italien Sarguinella,;pource que les enfans en Eté {e la fourte dans le nez pour fe faire faigner. Coronopus de Ruel, felon Dodon. Coronopus de Marftille, de Pena. - k A pt. . S à Se N sn D à 4 FA W Ve LE 2 = PA RSS = Dela Mente, Chap. L. S72 Toutefois Manardn'eft pas de fon Opinion : car combien quecefte herbe porte au fomimer de fes tiges comme cinq efpics menus ; lefquels eftans eflargis forment comme vn Pied de Corneille, ou d'autre oïfeau ; coutefois veu qu'on ne la mange pas ; & qu'elle n’a pointla fucille defconpée, & qu'on ne lafeme pas dans les Jardins ; ioint aqu'eftant feche elle fe cient droite comme foin, ce ne peur cfbre le Corosopws.Q ue fi quelqu'vn allegue,que felon Theophraîte & Pline,le Coronopas eft vne planre efpineufe, & pour cefte caufe, que ce peut eftre la Capriole, où Sanguinclle , il {era bien aifé de luy refpondre ; parce que la tige de la Capriole eft toute pleine de neuäs en façon de canne , & ne traine pas en terre ; mais croift toute droite , & porte des cfpics. Dodon tient que la plante que nous auonsappellée Corozopns,n'eft pas le Cororopas de Diofcoride ; maisil l'appelle P/exdocoro- ropus;& métle pourtrait d'vne autre plante, qu’il dit approcher fort du Cororopus de Diofcoride, laquelle Ruel defcrit fort exaétement, difanc : Il y a vne herbe qui croift par tout parles fentiers & chemins bartus , comme fi elle aimoit d’eftre foulée aux pieds , & fe traine toufiours par deflus rer- re. Elle a les fucilles fort defcoupées, les tiges plattes, la fleur blanche , & petite. Sa graine cft cnclofe dans certaines bourfetres rondes, heriffces à l’entour , dans lefquelles il y à double conca- uité, dans chafcune defquellesilya vne graine. Et pource que fa fucille par fes defcoupeures re- {cmble à vne Corné de Cerf, on l'appelle communement Corne de Cerf. Toutefois Ruel n'ofe pas afleurer, commentcefteherbe s’appelloit par les anciens. Pena dit qu'il la fauc bien prendre pour vne e[pece de Coromopus,pluftoft que la Serpentaire de Matthiol, laquelle a les fueilles bien differen- tes de la Corse de Cerf, & elt pluftoft vne efpece de Ho/oflion. Le mefme Pena adioufte encor vne nouuelle forte de Corcmopus, dontles anciens ny mefme les modernes n'ont point fair de mention, laquelle ctoift communement fur les collines & rochers le long dela mer de Marfciile, parmy la | Dregante , efpandanc fes C oronopus rampant,de Label. fueilles bien efpez , fembla- 1e VZNZ bles à celles de la périte Iou- \U VA h : barbe des montagnes , ou “ai VA NN comme la Peffe, ainfi agean.. cées & fermes , auec vncin- finité de petites tiges de la longueur d'vne paume. Sa graine eft menuë , enclofe \t DL res è & à 0 PNG) . K( dans des efpics femblables à AS A L FE SES À ceux du Plantain,ou de la Tin ré CAD 4 & ne KE al . PAIE. ee — RER SES Serpentine commune, Sa ra- cine eft longuette , & grofle, dure comme bois , vn peu EU EP EE re AE pe Pi SNUK SA rw HS : (CG CE ZINC IT > NS RS) chaude au goult , & aroma- TILL Æ PT Sr EN HISEN tique. Dela Mente. | CHAP. L, car anciennement ils l'appelloienr Ai74h4 3 dont les anciens Eatins ont tiré le nom de Aentha. Ce que Pline a dit, pource qu'à prefent les Grecs appellent la Adente, ndvaruŒ 7 pourraifon defon odeur fouéfue. Les Arabes l’appellentNabarmaholes Italiens Aerhu: les Efpagnols Hierue Buena :\es Allemans AwwrX : les François Mente. Diofcoride ne met que deux efpeces de Mente,à {çauoir la cultinée,ou celle de Tardin,de laquelle il ne fait point de defcriptio, comme eftant aflez cogneués 8 la fausage, qui eft appellée en Latin Aenrafirum. Les modernes en ont remarqué plufieurs efpeces : & de fait, Macthiol dit qu'il y en a plufieurs efpecess dont l'vne a les fucilles courtes & crefpées ; l'autre alatige &lafleur rouge, & l’autre l'a blanche. Fuchfe. en met quarre cfoçces differentes ; 8: Dodonautant ; & deux dela fauvage. La premiere efpece de Mente {elon Matchiol , a les fueilles courtes & crefpées; delaqelle nous traitterons cantoft ; felon l'opinion de Dodon, & de Fuchfe, L'autre a la tige & la fleur rfuge : & l'autre l'a blanche. Mat- thiol met le pourtrait de ces deux dernieres. Outre-plus il adioufte la Mente Grecque qui eft ap- pellée Sauge Romaine,de laquelle nous traitterons en VNAUCrE chapitre.La premiere efpece de Mente de Iardin.{elon Fuchfe & Dodon, eft celle qu'on appelle en Latin 47e»1h4 crifpa:en François Mente crefbue:en Allemand Deymenr,& KranfSdeymentLobel l'appelle Aeste commune rempant à la fueil- Le ronde. Elle produit des petites tigés,quariées, & noiraftres,couuertes de bourre ; les fueilles quafi rondes,denrelées , bien vertes, ffoncies, molles, & fort odorantes ; les fleurs purputées quifortent | enrond par chafque neud en façon de couronne. Saracine eft fort cheucluë , & ‘s'efpand fort loin par deflousterre.La féconde efpece de Mente, felon les mefmes autheurs, s'appelle en D Krar Liug.gh62: Liu.to.ch.8, Les norms. Liu,3.c.3 fa Les efheces, Chap. 110, Liu.2,ch, 62, La forog 574 LiureV del'Hiftoire des Plantes, k ZA a f. ; _ de Pena &) Lobel, GER REA H y ÿt pr x L SD A, 57 pi à AS nr > SE rar « mn fl SI quine foit ny grafle ny fumée. Elles viennent pluftoft en: lieu humide. La A4ente faunage s'aime aux licux marcfca- geux : car il s'en treuue partout aux lieu abbiénuez. Tou- tes fleuriflent au mois d’Aouft. Venons maintenant aux vertus. Diofcoride dit, que la Afente a vertu d'efchaufer, reftraindre,& deflecher. Sos f#c prins en breuuage auec du vinaigre eftanche le fans , tue les vers ronds du ventre, & prouoque la perfonne à luxure.Trois Branchertes de Mente prinfes en breuuage aue le fuc de Grenade aigre appaifent le vomiflement, le hoquer, & la cholerique paflion. Eftant appliquéeauec griotte feche elle fait refoudre les apofu- mes. Mife deflus le front elle appaife la douleur de tefte. Elle appaife les douleurs des mammelles enflées & trop pleines de lait. Appliquée auec fel elle eft bonne contre la morfure des chiens. Auec cau miellée elle guerit la douleur des oreilles. Mile aux parties honteufes des femmes deuanc qu'auoir affaire à l'homme, elle les empefche de conceuoir, Sion en frotte la langue qui eft afpre, elle l’adoucit. Ses fueilles mifes dans du laiét , l’'empefchent de fe cailler & prendre en fromage, (felon aucuns il a xAuvéese c'eft à dire Jes branchettes.) En fomme elle eft bonne à l'eftomac, & donne bon gouft aux fauffes, Pline dit , que la AMante et de bonne odeur , & que les païfans en vfent parmy leurs vian- des.Eftant vne fois planté en vn lieu elle y dure long-temps. Va peu apres: La Mente , dit-il a vne odeur propre pour ré- ucillerl'efprit:fon gouft réueille l'apperit, auffi en met on ordinairement parmy les faufles. Elle empefche le laict d'enaigrir, & de fe cailler parquoy on en met parmy lé laiét qu'on veuc boire , pour le garder de fe cailler, de peur que par ce moyenil n’eftouffe la perfonne. Aucuns la donnent à céc effect auec d'eau ou vin miellé. Ondit qu'eftant ain prinfe elle em- pefche d'engendrer; pource qu'elle diflout le fperme, 8 empefche de fe prendre. Ellecftanche le fang, tautaux hommes qu'aux femmes, & empefche les purgarions des femmes. Prinfe auec AuTy- don & cau elle reftrainc les defluxions de l’éftomag.Syriation s'en feruoit pour guerir les Apoftumes de la | G Dela Mente, Chap.L. S77 de la matrice. Trem les accidens du foye la donnant en breuuage auec vin miellé au poids de trois oboles, & à ceux qui crachent le fang prinfe auec du boüillon. Elle eft finguliere pour guerir latigne de la cefte des petits enfans ; & deffeche l'humidité des arteres & referre celles qui font {e- ches. Prinfe en eau & vin micllé elle euacuë le phlegme pourri & corrompu. Le ias de Mente eft fingulier pour faire bonne voix : maisil ne Je faut prendre qu'vn peu deuant qu’on vueille haran- gucr. Gargarizé aucc'du lié, de Coriandre, & de Rueileft propre à ceux qui ont la luette enflée. Il eft auf propre à l'inflammation des glandes de déflous la langueauec de l'alum. Auec du miel il guérit l’a preté de la Jan gue. Prins {eul il eft propre aux conuulfions interieures, 8 aux accidens du poulmon. Democritus dit, qu'eftans prins auec du fuc de Grenade il reprime les vomiffemens, & fait pafler le hocquet. Le 45 de Mente frelche tiré par le nez , gucrit les defeétuofirez du nez. La Mente broyée , & prinfe en vinaigre eft fingulicre en la cholerique paflion ; & reftreint toutes les fluxions intericures de fang. Ride auec griotte feche elle eft propre à la colique, & aux mammelles enflées. On s’en fert auffi en la douleur de cefte s’en frottantles ioües. Prinfe en breu- uage elle fert contre les fcolopendres, contre les {corpions marins,& contre les ferpens. Appliquée en liniment elleeft bonne aux defluxions chaudes des veux, & à toutes efchambotüilleures de la tefté, comme suffi aux accidens du fondement. La portant feulement en la main elle empefche la perfonne de s’efcorcher en marchant. Diftilée aux oreilles auec vin miellé elle y eft finguliere. On dit que mordantla Afeñte [ur la plante neuf iours durant fans l'arracher , pourueu qu'on die qu'on fait cela pour guérir lararelle, elle guerit les accidens d’icelle. La poudre dé Aezre feche prinfe en EAU autant qu'on en pourroit prendre auec crois doigts , eftpropre pour les douleurs de l'efto- mac. Prinle parmy du vin elle chañe les vers du ventre. Voilà comment Pline attribue beaucoup plus de vertusà la eye que Diofcoride. Et en outre il luy convrarie en quelque chofe : car Dio- fcoride dit, @pchoies éebitev,c'elt à dire,gw'elle efchauffe La perfonne à l'amcur : & au contraire Pline dit, comme veut Cornatius, qu'elle yeft contraire : & mefme il en adioufte la caufe. Toutefois Pline ne dit pas qu'elle nuife à l'amour,ou qu'elle y foit contrairc:mais qu'elle empefche d'engendrer:ec que Diofcoride appelle rampe ényalrX. Florentin , comme il eft éfcrit aux Geoponiques , en dit Liu,rac.a4s tout autant : Si l'on mer,dit-il, de la fezre dans du lait, encor que puis apres on y metre de la pre- fure, le laid ne fe prendra pas. Puisil adioufte ; On tient auf qu'elle eft contraire à l'amour. Hip- Liur2.ce la pocratcauñli & Ariftote font contraires à Diofcoride ; mais diuerfemenc : car Hippocrate dit, que la Aenre efchauffe , fait vriner, & réprime les vomifflemens ; fi on en mange fouuent, elle rend liquide la femence genitale , fi bien qu'elle s’efcoule aifément ; empefche que le membre ne puifle dreffer, & rend le corps debile. Ariftore en fes Problemes propofe cette queition: Pourgroÿ c'eff que Se@.20.. lon dis communement qu'il ne faut pas manger de la Mente ,ny en planter en temps de guerre; eff ce Vob?. point,dit-il,pource qu'elle refroidit Le corps,comme il appert en ce qu'elle corrompt le ferme ; Ce qui eft contraire à l'hardicfle & à la generofité,comme luy mefme le monftre en vnautté Problemc;difanc que ceux qui font froids de nature fonc plus crainrifsi& au contraire,ceux qui font dechaude com- plexion font plus hardis. Mais Hippocrate entend,quele trop grand vfage dela 41ente elt contrai- £e à l'amour, pource que par fa chaleurelle extenuë le fang,& rend le fperme liquide : & pour cette caufe elle empefche d'arrefer. Et Ariftote entend, que la Mente refroidir par accidene , 8 debili- te, pource qu'elle corrémpt le fperme. Galien defcriuant les proprietez de la Aenre,rendla raïfon Liure. des Pourquoy c'eft qu'elle efchauffe la perfonne au ieu d'amour, difant:Hedyofmos, qu'aucuns appellent Menthe odorante. Car il y a vne autre Aezte qui fent mal,appellé Cxlamente ; V'vne & l'autre a vn ze temperas gouft acre,& eft chaude au troificfme degré. Toutefois la Mente odorante eft plus débile que la Ca- me. lamente,&t n'eft pas fi chaudeicar pour parler gencralement.la Crlamente elt comme fauuage 5 & la Hente comme domeftique. Parquoy à raifon de l'humidité que le cultiuage luy acquiert,elle incite mediocrement à luxure. Ce qui eft commun à routes chofes,qui onten elles vne humidité à demy cuire, & venteufe. Et à raifon decerte cemperature aucuns en vfent aux apoftumesla meflantauec griorte feche. Cequ'on né fçauroit faire de la Calamente, pource qu'elle efchauffe & deflecheplus fort qu'il n'eft de befoin en telles maladies. Elle a auffi quelqueamertume &afpreté : par le moyen € l'amertame elle tue les vers, & par fon afpreté elle reftraint le crachement de fang, eftant prinfe en eau &c vinaigre. Elle eftde fubftance fubtile autant qu'herbe qui foit.Or ilne faut pas oublier ce que Simeon Serhien dit : elle eft bonne au foye froid, & fortifie le ventre & l'eftomac. Elle fait faire bonne digeftion & appaife le vomiflement & le hoquet. Elle eft aufli propre aux deffauts de Cœur ; & pour donner appetit. Elle refour les ventofitez , & rue les vers , fpecialement,, le fuc de la fauuage. Elle efchauffé la perfonne à l'amour,& defopile le foye. Tourefois il n'en faut pas manger fon faoul,pource qu'elleattenué le fang;le rend aqueux;& le change en bile faune. Dauantage elle fait que le fang le plus fubril {e refour, rellement qu'il ne refte que le gros & melancholique. Par- quoy il faut que ceux qui font bilieux s’abftiennent d’en manger, Broyée auec du {el c'eft vn fin- gulier remede pour la morfure du chien enragé en l’appliquant deflus. Sechée &pilée, & pfinfe apres le repas, elle aide à la digeftion ; & eft propre à ceux qui ont la ratelle mal difpofte, Prinfe cn breuuage auec duvinelle eft finguliere aux femmes qui fonc en trauail d'enfant. On dir, 125 Tome premier. CCC qu'eftant / 578 Liure V.de l'Hiftoire des Plantes, qu'eftant mafchéeelle eft bonne pour appliquer és yeux chaflieux ; & que fa.decoétion prinfe en | breuuage guerit tout foudain ceux qui erachent le fang du gofier. Sagraine lafche le ventre; tou: Aus 4e cefois elle nuit aux poulmons. Mathiol dit, que l'eau diftiléede la Zete prinfeen breuuage au poids de quatre onces eftanche le flux de fang par le nez , cequi pourroit femblereftrange à plu- Liuro.ch.8. fieurs. Il refte maintenant à voir ce que Pline dit dela eme fanuage : Le Mentaïtre, dit-il, cf vné cfpece de Mente fannage. Elle fe prouigne comme Ja Vigne , mefine fi on en plante vne branche à Liv.20.c 14. l'enuers,clle ne laiffe pas de reprendre. Ec vn peu apres :le Afentasfre n'eft autre chofeque caente fanvages 8 n’y à point de difference, finon en la forme des fueilles : car le cAentaÿfre a les fucilles comme le Bafilic , qui ont l'odeur du Poulior. Auffi plufieurs l'appellent Po#/iot fauuage. ( Aux communs exemplaires il ya,de /a couleur du Poulior,ce qu'il appert eftre faux en fencanc l'vn & l'au- cres& Diofcoride auffi le monftre clairement:lequel au chapitre de {4 Calamentadefcrit la premiere & la feconde efpece en vnemefme maniere. Er toutefois Pline à confondu toutes ces deux éfpe- Es & ds Cesen vne.Galien au paflage allegué cy defus prend'la Calamente pour la Mente fanvage:& toute- prie. fois ilen craitteà part puisapres en fon rang. Ce qui neft pas de merueille, dir Fuchfe ; d’autane que ces aucheurs ayans cfté abufez par l'affinicé de ces plantes, à fçauoir dela Æe4te, du Poulior,& ri de la Mente [aunage,;ont confondu leurs noms & efpeces. Au refte Pline apres auoir defcritleAfer- Es fe, adioufte fes proprietezen medecine, lefquelles Dicfcoride a obmis au chapitre de /4 Mere; Liu20.c 14, combien que puis apres il met quafi Îles mefmes chofes que Pline au chapitre de la Ca/amente. Or Pline en efcrit ainfi ; D'u temps de Pompéele grand on cogneut par experience que les fueilles de la Mente fauuage mafchées , & appliquées fur la ladrérie y eftoient fort bonnes : carvn ladre s'en eftant couuertle vilage pour fe deguifer, fe treaua guery par ce moyen.Ces fucilles auffi font bon- nes enduices & prinles en breuuage contre le poifon des fcolopendres., &.contre la morfare des {erpens, fi on en prend deux dragmesen crois onces de vin. Aux pointures des fcorpions omen ve auec {el, huile & vinaigre : mais pour les fcolopendres on vfe deleur decoétion. On garde la pou- dre de ces fueilies feches pour feruir contre coute forte de poifon. Cette herbe femée en quelque lieu en chafle les fcorpions s aufñfi fait fon parfum. Prinfe en breuuage elle purge les nouuelles accouchées ; mais elle fair mourir l'enfant au ventre, fi vne femine enceinte en vfe. Elle eft fingu- licre à ceux qui ne peuuent refpirer fans fe tenir droits, aux tranchées de ventre, & à la cholerique pañlion. Appliquée fur les lombes elle y eftbonne, comme aufli aux gouttes. Son fuc eft bon pour chaffer les vers des orciiles', eftant diftilé dedans ; & à la iaunifle eftant prins en breuuage. Il fert aux efcroüclleseftant appliqué deflus en linimenr. Il fait perdre les pollutions & fonges veneriques qui aduiennent de nuict. Beu en vinaigreil chaffe les vers du corps. Si on s'en laue la cefte au So- lil auec du vinaigre, il guerit les efchaques de la tefte. Liu 3.ch,3 6. L in s—1 € h Da Si{ysmbrion 04 Mente aquatique, | CHAP. LI. Lane SOUS EsTE plante s'appelle en Latin Silymbrion » COMME en Grec ciripCgysr : en Arabe & 20 Sinasbarion , où Sinasbar. Varro tient que’lle eft appellée Sifymbrion , de Sifymbrio, JS qui eftoir vne petite putain qu'on introduifoit parlant aux comæœdies ancienne- V4 ment. Aucuns l'ont aufli appelée Coronne de Venns , pource que laieunefleamoureufe, qui fe plait à porter des chapeaux de verdure, en faifoit de certe herbe, pour iouir nel de fa verdure, & de fa bonne odeur tout enfemble en leurs feftins. Diofcoride enmet deux Fe efpeces , doutil appelle lvne S//ÿmbrion faunage , & l'autre Sifymbrion Cardamine. Quant à ce ® dernier Sifpmbrion, qui n'a rien de commun auec l'autre que le nom, nous en auons defia traitre cy deuant. Il refte maintenant à parler du fauuage ; qui eft we efhece de Mente, dont on l'appelle en François Aente aquatique en Allemand Fifchmuntz , & Vunffermuntz. La forme. Lobel l'appelle Aerra Siymbria , où aqguatiqua : les Apothicaires Balfzimine. Cette plante re- femble à la premiere efpece de Mente des lardins , ayant la tige quarrée aucunement purpurée les fueilles comme la Mente, dentelées , plus larges , & plus odorantes ; les fleurs purpurées, blancheaftres, qui font à la cime des tiges en façon de petits boutons ronds. Ses racines font lon- Tel. | ques ratnpans par terre. Elle croift parmy les eaux. Ce qui s'accorde auec ce que Diofcoride en CRUE {crie , difanc : Le Sifymbrion croift és lieux qui ne font pascultiuez ; & refembleà la Mente des lardinss courefois il cft plus odorant, & a la fueille plus large. On enfair des chapeaux. Pline par Disters. Je auf dece Sifpmbrien, quand ildit : Le $/ymbrion [aunage eftappellé par aucuns Thyrmbreon, 8e n'a 7 pas plus d’vn pied dehauteur.Er en vn autre lieu:Il y a,dit-il,plufieurs montagnes toures couuertes dx Serpolet & de Si/mbrion.comme en Thrace,oùil s'en treuue grande quantité,que les eauxamei- nent des. montagnes; puis apres on les replante dans les Jardins. À Sicyone où Chiareza ils en vienc de mefme, comme àufli en Athenes , du mont Hymettus. Et eo il fe treuue de beau Silymbrion aux murailles des puits , & à l'encour des viuiers &eftangs. @e qu'il a prins de Theo- PNA phrafte , coutefois mal à propos : car Theophrafte dir, qu'il y a quelques lieux, où les monta- | gnes & aufli les plaines , {ont garnies de Serpolet, & non du Sifymbrion, comme en Thrace : & qu'il E Dé la Mente aquatique, Chap.LI. | 579 Srfymbrion faunage, Mente aquatique, Si/ymbrion cultiné, on Baume ; ou Bautne fauuage. de lardin. + . ; SV | CE LA SARA aa "NN fé VD UNE - ù SE 7 = A MAS du, \ PE SAND 3 As Vo FETE à \ Ve SU = VINS Ÿ, NUS \ à F 5 AL TENTE NET NS LT ER 1 : UN N W A AN Ce CO . qu'il ya aufli du Serpoler fauuage, qu'on dit auoir cfté apporté des montagnes , comme en Chia. reza & Athenes, &c. Tellement que fuyuant Theophraite, il faudroit qu'il y euft ainfi:7/ y # quel. ques lieux où lesmontagnes & les plaines font garnies de Serpolet, de. Orle mefme Theophrafte faie mention en quelques lieux du Si/ymbrion cultinéequel Matthiol & autres doétes Simpliciftes rien. nent eftre cetre plante que les Aporhicaires appellent Balfamita.8rcommunementMertaRoman4, ou Crifpaten François Baume crefpu. 1] femble aufli que Florentin #ux Gecporiques l'appelle Baume Linrreis, de Tardin.Lobell'appelle Si{mbria Mentha agrehis fatita,qui eft la mefme plante que Dodon mec pour la féconde efpece de Tardis, comic il a efké dit au precedent chapitréspour le moinseilecft de Ja mefimeforre. Les Iraliens l'appellentaulli B4//rmita, on Menthacrefpa. Car elle a les fucilles 74 firme. rondes,plus larges que la Mente comune,crefpeesila tige quarrée, rougeaftre & verte: & a l'odeur plus forte que la Mente.En fomme ce Bawme fe change aifément en Menre,s'il n'eft bien diligem- mentculriué. Ce que Theophrafte a efcrit du Sifymbrion,difant:Ce que le Baume fe change en Men Wius.che, re,cela vient par nonchalance:car quand on le laiffe fans cultiuer côme de coufume.il tette [es racines Plus auant en rerresen quo il employe toute fa vertu.Ce qui Le réd plus debile,& luy fait perdre l'acri- monie de fonodeur,côme fi leur refemblance procedoit de ces deux chofes, à fcauoir des reiettons,d> de L'odeur.Car l'acrimonie effant perduecetre odeur qui yre$te effant moindre & moins penetrate denient femblable à celle de laMente, Pline ne dic pasquele Bawe fe change en Menresmais en Ca/amen- | re, Toutefois veu qu'il ef rout âfleuré qu'ila prins cecy de Thcophrafle, les hommes fçquansefti- L'wrsexg MA ni : ace Les ent affage ; & qu'il faut fimplement lire Afente, au lieu de Calamente. Aucuns aufli eftiment que le Bawme fe change enAente {eulement à raifon de fon odeur vehemen- - résnon qu'elle changé de nature ou d'efpece.Sur quoy voicy ceque Scaliger petfonnage cres-docte, Le … -&-enrier.en dir:Aucuns cfprirs urbulens delaiffent à tous fropos la commune opinion,eftabliflans Linré x. des des regles gencrales , comme ceux qui difent quele Bawme {e change en Mente, eu efgard à fon FRS odeut tant feulement,fans changer d'efpece ou de nature.Mais quant à moyie dis qu'il perd fa pre- micrc forme, fon luftre, fa rondeur.fon odeur, & fon gouft ; & fe change en Mente, comme ie l'ay | veu fouuent & le puis affeurer. Au refte Diofcoride dit, que la Afexte aÿuatique eft chaude.Sa grai- Liuserat: ne prinfe auce du vin eft bonne à ceux qui ne piflent que goutte à goutte, & à la grauclle, Elle ap- Zeremprs- paife lestranchées du ventre, & le hoquet. Ses fueilles fonc propres pour enduire fur le front &c fur nie #4 les iouës.contre la douleur detefte;& contre la piqueure des abeilles & des guefpes.Prinfe en breu- ° uage elle appaife les vomillemens Pline declare bien plus au long les vertus tant de la Mente aqua tin c.228 tique, que du Sifymbrion Crrdamine tout enfemble. Mais Galien craitte bien plus clairement & en LORS de peu de paroles de laAfëte aquatique:Le Sifymbris,dit-il.eft de parties fubriles,8c a VETEU de refoudre, "7?" _ d'efchauffer,& deffecher au troiliefme degré. Sa graine auf eff de fubriles parties8c chaude :pour r Tome premier, 2 CEE 2 - certe A 580 Liure V.del'Hiftoire des Plantes, cetre caufe aucuns l'ordonnent auec du vin pout guerir les tranchées du ventre, & le hoquert: “te Diofcos. Voilà ce qu'en dit Galien, Matthiol dit, que le Base & la Mente aquatique auflichañle les vers, & . FT les ventolitez, foic qu'on en prenne l'herbe puluerizée, ou bien leur decodtion. Elle eft bonne aux véntofitez de la matrice, fi on l'applique fur le ventre, ayant efchaufféeauec la Matricaire, & ar- roufée de bon vin pur, fur vnetuile. Elle fera encor meilleure pour les douleurs de lamatrice apres l'enfanrement, fi l'ayant hachée menu auec de là Matricaire, & des fleurs de Camomille, &incor- porée auec trois ou quatre œufs, & fricaflée en vne paelle fur le feu, aucc huile de Lys, onenfait vn gafteau pour l'appliquer tout chaud fur le nombril. On l'applique frefche &c feche l'ayant ar- roufée de Maluoifie , contre les douleurs de l'eftomac. Leur fuc appliqué en liniment für les ge- niroires, gueric les pollutions noëturnes, ou le flux de fperme. Du Co, CHAP. LIL. Las noms. Este herbeicy peinte croift par tout par les lardins, &eft appellée par au- ANT cuns Mentha Greca, & Mentha Sarracenica : en Tolcane Saluia Romans, | D 3 pource que fes fucilles refemblenr pluftoft à la Sauge,qu'à la Mente.ll y en Liu.2.ch64. 4 SP quelque affinité auec le Coftus eftranger,pour le moins quant au noïn,l'ap- pellans.Co/fus des Iardinssl opinion defquels il femble que Florentin appreu- ue dans les Geoponiques , quandildir , qu’on plantele Cofus, 87 le Baw- me dans les lardins, au mois de Nonembre, lefquels ont laracine qui dure long temps,8 fenrent bon;scomme aufli la Marjolaine en Auril & en May. Car il femble que de fon tempson appelloit Bawme,le Sifymbrion des lardins,comme il a efté dit:& Coffus la plante dont nous La form. traittons à prefent. Doncquesle Coq à la fueille plus longue que la Sauge,quaf femblable à celle de | la Beroine denteléeà l'entour,verte-blicheaftreilestiges d’vne Coftss des Iardins, ou Coq. coudée,& quelquefois plus.à la cime defquellesily a des fleurs ; jaunes,en façon de petits boutens,comme la Tannéeitoutefois ils font plus petits.Sa racine eft cheueluë & branchue. Toute l'herbe cft vn peu amere,& aftringeante,& fent mal. Matrhiol l'appelle ete Grecque. Il y à plufieurs Herboriftes qui l’ap- pellent Coffus hortenfis ; Comme Ruel auffi a fair en deux en- droits:& toutefois en vnaucre lieu il préd ce Coffws icy des lar- dins,qu'on appelle en François Cog,pour le Siliquaflri,ou Pipe- riris de Pline,qu'il dit auoir efté;treuué par Caitor, ayär la tige rouge,longue.,auec force neuds; les fucilles comme le Lauriers la graine blâche menuë,de mefme gouft que le Poyure;laquel- le eft bonne aux genciues,;aux dents,8z pour faire bonne halei- ne,& empefcher de rotrer.Laquelle defcriprion deSi/;quafhrum Ruel dit conuenir à noftre Coffus des Iardins , fans querien y contredife ; mefme que fes vertus font femblsbles ;tellement qu'il croid fans doute , que c’eft le Siliquaflrum , où Piperitis de Pline. Toutefois attendu que le S4/iquaflrum fair des gouf- {es grandes & longues, dont aufli il à prins ce nom de 5i4- qualfrum : & que fa graine a le gouft du Poyure, dont auffi N on l'appelle Piperitis , comme il a efté dit #4 chapitre du Sili-* guafirum ; par cela, dif-je, il appert , que Ruela efté abufé en æcecy. Aucuns eftiment que cefoit pluftoft lé Leucas de Pline, duquel il efcrit ce peu de paroles: Zeuce eft vne plante fembla- ble à la Mercuriale. Elle a Pfins ce nom de ce que tout le long de la fueille il y a vne ligne blanche par le milieu. Pew apres il adioufte ; c’eft peut eftre la mefme qui eft auffi ap- ellée Leucas, laquelle eft finguliere contre tous les poifons de fa mer. Les autheuts ne la diftinguent pas par efpeces; car ils ne difent finon que les fueillés de la faunagc qui font plus larges, ont plus d'efficace ; mais que la graine de cetre-cyefkplus acre. Au Ser Diofcor. refte Matrhiol dir, que toute la plante du Cog eft chaude & feche ; qu'elle ouure, attenuë, & forti- lue. ch 5. fes & qu'elle cft dererfiue & prouocatiue , & propre aux accidens de la matrice. Elle guericles marie hydropiques , principalement ceux qui ont l'eau efpandue par tout le corps ; pource qu'elle vwrts. refchauffelcfoye rofroidy , & defopileles veines. On l'applique en linimenc auec huile Irin aux accidens de ha ratelle ; & boüillie en vin à ceux qui ont difficulté d’vrine. Elle netroye les lentilles, viriligines, & autres taches de la peau ; fi on la frotte de {on fuc Les femmes qui fonr fubjetres de | : ma Liur.ch, 38: Liu.2.ch 91. Liuez o.c 17 Liu,2 7-01 fe Du Bañilic, Chap. LIT «8: mal de la matrice , en font des gafteaux. Il y en à aufli qui les couurent de pafte claire, & les fonc frire en la poëlleauec huile,ou du beurre,& les mangent ainfi.Le {uc de cette herbe prins en breu- uage tue les vers du ventre. Il eft fingulier à la matrice froide. Il fortifie l'eftomac , tant pris en breuuage, qu'appliqué en liniment, & gueric les vomiflemens. Toute la plante chaffe les ferpens en d'efpandant parterre, ou fi on en fait du parfum , & eft contraire à Leur venin. © Du Bafilic, CHAP. LIIL E Bafilic s'appelle en Grecdxmev:& en Latin Ocimumien Arabe Berendaros, & 1 Bedarog; en Italien Bafilico :en Efpagnol 4/bahara : en Allemand Bafilien,8c DU aBjil tram : en François Bafilic : commeaufli tous les Herboriftes de noître Fu . temps,& les Apothicaires & aufli pluficurs nations ont retenu ce nom, qui eft venu des modernes Grecs, qui l'appellent Ban, c'eft à dire Royal, pource que pour fa bonne odeur ii merite d’eftre tenu dans les maifons Royales Tou- | tefois aucuns nomment ainfi le B2/lic Caryophyllaton tant {eulement.Il y en a qui tiennent qu'il cft appellé Orro,pource qu'il ne demeure comme rien à croiftre:car il commen- ce à leucer trois iours apres auoir efte femé. Toutefois cette etymologie conuient mieux à ceft Ocymon , qui elt vne force de foin & de pafture , quieff ainf appelle du mot Grec axe, qui fignife ville. Parquoy aucuns difent, qu'ils feroit plus propre d’afcrire Ozyma» par z , comime venant du mot 60e qui fignifie effre cdorant , pource que de fait cette herbe fent fort bon. Aucuns eftabliflent deux efpeces de Bafilw,dont l'vn a les fueille larges:& celles de l'autre font eftroites.Fuchfe en met trois efpeces, le petit, le moyen, 8e lc grand, entre lefquelsil ny a point de difference que pour raifon des fueilles ; d’auranc que le premierles a fort petites ; celles de l’autre font vn peu plus larges ; & le croifiefime les a fort larges : toutefois ils ont tous vne mefime couleur. Macchiol auffi dit, qu'il ya srois vfpeces de Bafilic, lefquelles il diftingue plus exactement en la fecôde Edition de fes Com- montaires, qu'il n'auoit faic en la premiere. Ilmet donc le plus grand pour le premier : & le moyen en fecond licu,duquel il y en a deux fortes : car l'vn a l'odeur comme les autres fortes communes: imais l'autre fent le Citron ; pour raifon dequoy les Arabes l'appellent Citrarum. Lergoifiefing eft Je plus petit de tous ; les Iraliens l'appellent B4//ico Gemtile. De routes lefquelles cfpeces Serapion a fait mention, appellant le Baf£lic moyen, ou fecond, duquel parle Diofcoride en celieu icy, Ocimon non Caryophil'aton,Bafilic non Giroffie.Er cely qui eftle plus menu.& le plus odorät de tous, Ocien Caryophyllaton,Bafilice Girofte.Erle dernier Ocimon Citratum;Bafilic Citrënier à raifon de fon odeur. Or le Bafilic croilt de la hauteur d’vn pied ; & fair plufieurs branches rondes, & les fucilles decou- leur de vert-blaffard. [fleurir peu à peu, premicrement par le bas, puis apres au deflus. Sa fleur ef Grand Bafilic. Bajilic moyen, de Fuchfe. Ÿ Tome premiers Les noms. Dodo l'ure 3,ch AaP.60: Les efbeces. Chap,1o7, Liu,2.c125: La former y 582 Liure V.de l'Hiftoiredes Plantes, perite, blanche, quelquefois purpurée. Sa graine eftmenuë & noire. Ilne fair qu'vne racine, qui ft droite, grofle , & comme de bois : mais de celle-là il en fort par les coftez d’autres qui fonrme- -nuës & longues. Le grand Bafilic , felon Matthiol, a les fucilles beaucoup plus grandes que celles du Pafeuelours, larges, longues, grofles, femblables à celles du Citronnier. Le fecond a les fucilles & les branches moindres, duquel le B4ffic commun eft vne efpece: mais l'autre a l'odeur fi fembla- ble au Citronnier, qu'il n'y a comme point de difference que l’on puifle apperceuoir, dont Mefuë & les autres Medecins Arabes,côme nous auons dit cy deflus, l'ont nommé Cirarum.Le troifiefne Bafilic moyen, de Matibiol. Bafilic petite. & ru Que /, PME NS RS QE an KE à > A ds SK} NES #Æ 7 1Z GILTS GE ( ; TA 2 Al ie TA a cn RS 1 mm GMA = “Re 1 Fe © 2) : ÉÉL) 1 NN FS S. Bafilic Girofflé. a les fueilles cftroites, menuës, &c. Maisil fent le meilleur de tous. Au demeurant le Bafilic eftant femé dans les Jar- dins y croift fort bien. On a aulli accouftumé de le mettre dans des pors de rerreaux feneftres des maifons.Il fleuriten luin & en luilleripuis apres il fait la graine. T'heophrafte dit, que le Bafilic fe change quelquefois en Sérpolet ; & dirque le Soleil eft caufe de ce changement. Or il parle ainfi:Le B4- Es filic eflant longuement au Soleil [e change em Serpolet , pource PUR qu'il fe deffeches car [a fucille [e fait moindre , é> auffil'odeur des chofes Jeches eff plus vehemente ; d'autant qwelles font * moins nourries. Au refte Diofcoride dir, que fi on mange du Bafilic en quantité, il obfcurcit la veué, lafche le ventre, en- . gendre des ventofitez, prouoque l'vrine, & fait auoir du F lait aux nourrifles , & toutefois il eft de dure digeftion. Appliquéauec farine de griotte feche, vinaigre & huile ro- fat, il ferc à l'inflammation des poulmons. ( Aurexte Grec il n'eft pas parlé du poulmon: mefme Cornarius en fa tra- duétion ne l'y a pas mis.) Appliqué tour feul il eftbon con- treles piqueures du dragon marin, & des fcorpions. Auec de la Maluoïfic il guerit la douleur des yeux, (Selon letexre Grec il faut diftinguer autrement cette claufule,& lire ainfis Aux piqueures du dragon marin @r des [corpions , € toutifeul aucc de La Maluoilie, dc.) Son fuc efclarcitla veuë , &def- feche les cararrhes. Sa graine prinfe en breuuage eftbonne à ceux qui de leur naturel engendrent des humeurs melan- coliques , à ceux qui ont difficulté d'vrine. Tiréeparle nez clle NN De PA LL 7 NS R QT À Le lieu. Le temps. Liure. ç. des cauyf,ch,8, Liv.2.c13s, Les vertus. Du Bafilic fauuage, Chap.LIV. 583 ellefairefternuér, comme auf fait l'herbe : toucefois il faut fermer les yeux, quand ce vient à cfternuëér. Aucuns deffendent de manger du Baflic, pource qu’eftanc mafché & mis au Solcilil engendre des vers. Les Africains difent d’auantage, que celuy qui aura mangé du Bafilic ne fentira point de douleur , encor qu'il fuft piqué d'vn fcorpion. Àu contraire il y a eu des anciens qui ont dit; que non feulementle B4f/iccftoit dommageable à ceux qui le maugene: mais quilne fert mefme rien en medecine ; & quil eft dangereux. Comme Pline le declare difant: Chryfippus Ligs20.6.12 blafme entierement le Bafilic, difant qu'ileft contraire à l'eftomac, qu'il fupprime l’vrine, &ob{cur- cit a veué : en outre qu'il trouble les {ens & fair dormir; & qu'il offence le foye; rellement que les cheures mefmes n’en mangent point pour raifon de cela : à caufe de quoy auf il confeille aux hommes de n’en manger point. D'autres adiouftent, que metrant du B4flic broyé deffous vne pierre, ilengendrera vn fcorpion : & que fi l'ayant mafché on le met au Soleil , il engendre des vers. Les Africains tiennent queleiour qu’vn hofnme aura mangé du Bafilie , s'il eft piqué d’vn fcorpion, il n’en fçauroic efchapper. Dauanrage aucuns difent quebrovant vne poignée de Baie auec dix Cancres marins, ou bien deriuiere , tous les fcorpions qui font là autour s’affembleront à cefte compofition. Diodorus parmy fes receptes dir, que le B4fiic fait auoir des poux à ceux qui - en mangent. Au contraire les modernes afleurent que les cheures en mangent,8& que perfonne n'euft iamais le fens troublé pour en auoir mangé. Outre-plus ,que le B2filic prins en vin auec vn peu de vinaigre eft fort bon aux piqueures des fcorpions terreftes,& contre le venin des marinsimefme.que l'on a veu par experiéce,qu'il eft bonde faire fencir du Bafflic auec du vinaigre à ceux à quile cœur faur,8c aux faitards qui font tropendormis, & qu'il rafraifchit ceux qui font en feu : qu'eftant ap- pliqué en linimentauec huile rofat ; ou huile de Meurte, où bien auec du vinaigre , il eft finguliez aux douleurs de reftes & qu'on s'en fertaux defluxions acres des yeux, l'appliqnant auec du vin.En outre, qu'il eft bon à l'eftomac, & prins auec du vinaigre il refour les ventolitez, & garde de rotter: queftant appliqué fur le vencre il lereferre,8& neanrmoinsil fait vriner. Par ainfi qu'il eft bon à la iaunifle, 87 aux hydropiques:qu’il reprime toutes defluxions, & eft fingulier à la cholerique paflion. Aufli Philiftion l'ordonnoitaux cœliaques: & le faifoir bouillir pour la dyfenterie.Pliftonius en vfoir auf en la colique. D’autresl'ordonnent aufli auec du vin , à ceux qui vont fouuent à felle fans rien faires & à ceux qui crachent le fang,& en la dureté des parties incerieures du corps.Eftanc appliqué fur les mammelles il en fait perdre de laiét. Il eft fort bon diftilé aux oreilles des perits enfans fpe- cialement l'ayant meflé auec graifle d'Ovye. La grainebroyée, & attirée parle nez fait efternuër: mefme eftant appliquée fur le front elle caufera diftilation de cerueau. Mangée auec du vinaigre clle mondifie les lieux fecrets des femmes. Incorporée auec du Vitriol elle fait romberles verrues. Elle efchauffe la perfonne à l'amour aufli en met on en la nature desafneffes & desiumens, quand elles font en amour.Voilà ce qu'en dic Pline. Auicenne aufli as liure des vertus du cœur,séble eftre contraire à Diofcoride:car il dit, que le Bafilic engendre vnfang trouble & melancholique ; pour- : ce que par fon humidité fuperflue il remplit les veines de ventofirez. À quoy il femble que Galien pe a à auffi s'accorde, quäd il dit:Le Baflic eft chaud au fecond degré, Ilaenfoy vne humidité fuper- flue; parquoy il n’eft pas bon d'en manger, Mais eftant appliqué par dehors; il eft bon pour refoudre Liu. 4, des &c faire meurir.En vn antreendroir il dit,qu'aucuns vsét du Bafi/ic en viäde.êz le mangenc auecdu alim. Garon,& de l’huile,maïs il eft de mauuaife nourriture, dont aucuns ont dit que fion metdu Bzflic broyé dans vn pot deterre neuf, en peu de ioursil s’y engendrera desfcorpions: fur tout fon mec chauffer le pot tous les iours au Soleil.Et toutefois cela eft faux. Bien peur on vrayement dire , que c'eft vne herbe contraire À l'eftomac, qui eff de difficile digeftion ,&c engendre mauuais fang. Du Bafilic fannage, CHAP. Li. Es Grecs appellent cefte plante w'upoadès, pource qu'elle a les fucilles Ze ee. commele Bafilic. Diofcoride dir , que les Lacins lappellent Oc4/frum, Ce comme qui diroit Si/ueffre Ocimum , Bafilic fausage. Nfemble aufli que 4% Pline l'aicainfi appellé. En Iralien on l'appelle B4/ilico faluatico : en Efpa- . V ae gnol A/lahaqua montefina: en François Bafilic fansage. Diofcoride dit, Dit NY quil a les fueilles comme le Bafilic, & les branches de la longueurd'vne JS paume, veluéss des gouffes femblables au lufquiame pleines de grai- À, nenoire, comme celle de la Nielles & à la racine menuë quinefertà rien. 7 * Matthiol prend pourle Bafilic faunage la plante quieft icy peinte, qui ve à Basé croift par route l'Italie en grande abondance, principalement emmy les Bleds, le long des hayes, Den & des champs. Elle a vrayement les fueilles comme le Bafilic de Tardin ; les branches veluës, quar- tées, de la longueur d’vne paume, où d’vne coudée.à la cime defquelles il fort des fleurs blanches, quelquefois purpurées. Ce que Diofcoride a obmis,defquelles forcent des petits vafes, comme au : Jufquiame;,qui ont vn ventre large, & le col eftroir, & font dentelées à l'entour, comme dés dents de viperes, dans lefquelles eft vne graine noire, quafi comme çelle de la Nielle. Fuchse a mis vn CCC 4 autre Liu. 200,13 ms! Le a 1 Baji.ic fauuase grand, de Matthol. \ 584 LiureV.del'HifioiredesPlantes,. Bafilic Jannwage, de Fuchfe. ASE AD N ÈS autre Baffilic faunage auquel ileftime que toutes les marques de celuy de Diofcoride conuiennent fibien que rien plus, fans qu'il s'en faille pas vhe : car il a les fueilles quafi femblables au Bafilic, des petites branches , longues d'vne paume, quarrées, veluës: & des fleurs de mefine figure que les fleurs du Bafilic , lefquelles font purpurées ; en quoy elles font differentes, pource que les fleurs du Bafilic font blanches. Apres ces fleurs ilÿ vient dé relles goufles comme au lufquiame , pleines d'vne graine noire comme celle de la Nielle. Ia vne racine menuë, quinefertàrien. Qui plus eft ils fenc aucunement comme leBafilic. Dodon en a mis lepourtrait fousle nom de Acinus. Or Ein 22 .c.17. D: no'des Leur : eg Dx'ech, Léforine: Le lis Ë Li CLECETE Ocimoides petit ,0% blanc. b) il y a encor d'autres efpeces de Bafilic Jaunage, {elon l'opi- nion de Dalechamp, dontil appelle la premiere Océwoides mimus,qui elt peut eftré la feconde c/pece de Perdicion de Pli- ne. Il a vneragine longue,gtoffe, & de bois au dedans,cou- ueite au dehors d’vne poulpe charnue,notiëufe,de laquelle il fort plutieurs Beaux deça & delà, dont prouiennenr les branches longues d'vnecoudée, où plus rondes & noïüen- fes, & à chafque neud il y a deux fucilles, qui refemblent à celles de la Souéy ou des Violicrs jaunes. Ily en a auf pluficurs tour aupres de la racine , qui font couchées par rerre-voutefois celles qui font à l'entourdes tiges, font plus longues que les autres &c aiguës.Ses tiges fonc fi grafles à la cime , qu'il femble en les maniant qu'elles foienc vraifices de miel. Eiles fe miparciffent aufli en plufieurs branches rondes, d’vn picd & demy de longueur, noûüeufes, forrans par lesneuds d'enhaut, par lefquels nous auons dir que {ortoient les fucilles. Sa fleur eft blanche, compofce de cinq petires fueilles , en telle forte qu'lfemble que chafcu- ne d'icellesfoir compoltes de deux fueilles ioinces ensé- ble; d'auranc qu'elles font miparties par vneligne tout du long cout de mefme comme en la Vaccaria de Dodon,que les Apothicaires appellent Bez album. La‘fleur eftant tom- béec il y refte vne couppellelogue;quivaen pointe au bout, verte, pleine de graine, laquelle a vn gouit vifqueux & amer. Il croift en lieux afpres, & fabionneux.froids,& ex- pofez aux venrs& fleurir au moisde May. L'Efclufe dit que ceux de Salamanque l'apgellentSe/assoides magnum,8c cn « ' * Ai FOR: 4 ’ “à: y __ DuBañlicfauuage, ChapLIV. 585 Sefamoides petit ,ou Ocimeides. En a mis le pourtrait fous ce nom là. Apres lequelil adiou- | le plus petit. fte vneautre plante de tout difference: laquelle eff auf ap- pellée par ceux de Salamanque Se/4moide petit, combien ; que ce nom neconuienne pas auec fa defcription. Cefté plante peut eftre de la hauteur d'vne paumeietrant trois où quarre fions ou vergettes rondes de {a racine, qui eft fim- ple, enuironnées de petites fueilles comme celles du Lin, fort efpefle 8 fans aucun ordre. Au bout de ces verges il fort plufieurs petites fleurs entafleées comme vn efpic, ou vne grappe de raifin, lefquelles fontprémierement purpu- rées tirans fur le vert, puis apres elles on vne cheuelure menué, blanche-pafle , au milieu defqueles il y a comme quatre grains verts,lefquels apres que la Aeur eft combée fe changent en petites goufles,pleines d'vne graine menuë & noiraitre. Sa racine cft blanchc.affez grofle & dure, & qui l ne meurt point, mefme elle reietté roufiours deuanc l'hy- A ucr. Elle croilt aux couftaux voifins de Salamanque, en N 1j lieux picrreux: & fleurir au mois de May, puis apres elle à À. , AE fait fa graine. Il ya plus de raifon de l'appeller Ocrimoide le K QU 22 plus perit,que non pas Scfamoides. Elle a vn gouft mal-plai- À Ni j | fant & amer. Pena met aufli je pourtrait de deux autres SES 2 4 plantes, qu'il dir eftre appellées communemêent 444/caria; ET EN Pifcarinou Mufcipula,pource qu'elles fonc fienduires d'vné A certaine vifcoficé comme de ghy que n6 feulementla main {à | s'yenglue, mais aufli les moufches 8 les papillonsen vo- n2E ÿ lant s'y treuuent prins à tous propos. Nous tenons que la ÿ premiere d'icelles foit /'Ocimoides petir,ou blär;que nous vé- | LUS nons de defcrire. Quant à l'autre il dit qu’elle n'eft pas foré differente, ayant les tiges, les fueilles,les coupelles, & la graine toutes femblables ; mais fa fleur eft fort perite,en grappe, de couleur de jaune - vert , nousen auons mis icy le pourtrair. On la pourgoit nommer feconde efpece d'Ocimoides , rampant, que plufieurs prennent pour le Cucubalus de Pline, SR à duquel nous auons trairté au liure des herbes qui s'appuyenr à ce qui cft aupres d’elles. Voila planrdE. quant aux diuerfes efpeces de Bafilic faunage Aufquelles nous adioufterons encor le B4flic faunnge chap.ss- Mufiipuls fécorde de Pena; ayant Bafiirc fauuage de Valence, la fleur imouflue. de lEfciufe. EE K \E x EE. NEZ NA LC LE ] «: Dans EAN AN X à \ Ne NS EUDEAT EX ji a ji 4 SU LRPN L] 2 # [2 586 Liure V. del Hiftoire des Plantes, de Valence, felon l'Efclufe , quia vn pied de hauteur, les branches quarrées & veluës : les fueilles deux à deux par chafqueneud ; l'vne au droit de l’autre, de la grandeur & figure de celles du Ba- flic, & aftringeantes au gouft. À la cime de fes branches , il yvient des fleurs difpofées en rond, comme celles du Marrube, blanches, femblables à celles du Bafilic, fortansde certaines couppes piquantes. Sa graine cf comme celle du Marrube , noire. Sa racine eft comme celle de l'Orrie, ou du Lamium. Il croift en grande abondance le long des ruifleaux que l'on deflourne de la riuiere pour les faire pafler par dedans la ville de Valence en Efpasne, la où l'Efclufe dit l'auoir veu fleury au commencement d'Auril, & plein de graine; mais qu'il n'en a point veu ailleurs. On l'appelle en Lie he, Ce Pais là Océma/frum , cembien que la defcription de Diofcoride neluy conuient guicres bien. Lo- d. 4. TES $" : 4 Leempers. bel l'appelle Afarrube d'Efpagne fentant la Stœchas. Au refte la graine du Bafilic faunage de Diof- me G ls coride, prinfe en breuuage auec du vin, eft de grande vertu contre la morfure des viperes & autres Verlus. FLE Le : 2 G * à FE sine, 8. des Lcrpens. Elle fert à la fciatique prinfe auec miel ; vin , Myrrhe,& Poyure. Aucuns ; dit Gälien , ap- fnpl pellent/'Ocimoides,Philetarinm. Sa racine ne fert à rien : mais fa graine eft de parties fubriles, & ML Joffccatiue fans acrimonie. Pline apres auoir efcrit du Bafilic, adicufle que le Faflic fauuage fait plus grande operation en tout ce en quoy l’on employe celuy des Fardins. Etneintmoins il a cela de particulier, qu'il cft fort bon aux accidens qui prouiennent de vomir trop fouuenr. Sa racine prinfe en vin, eft fingulicre aux apoftumes dela matrice, & fert grandement aux morfures des befles venimeufes. Toutefois attendu que cecy ne s'accorde pas à ce que Diofcoride & Galien di- ent du Bafilic lannace , 1 ne peut cftre quele Bafilic fanuace de Pline foit leur Ocimoïdes. : DIPCREN) S S Dela Caryorhyllats, ou Benoifle, CEA OEPFE LUE = N ne fçait pas encor au vray comme les anciens Grecs, & Latins, ont “Lin2s. 7. TS ÿ 3 ; / 3. Re Fude 4 appellé cefte herbe, fice n'eft d’auenture le Gew# de Pline , qu'il dit hiure 4 de: auoir les racines menuës , qui fentent bon. Aucuns le prennent faufle- Diofc.ch.17. 4 è ment pour le Lagopus de Pline:car il ne croift pas parmy les Bleds.Les modernes l'appelleut Caryophyllata, pour raifon de l’odeur de fes raci- ff\ nes. On l'appelle communement Bezeditfa , Benoifte, & Sanamanda. {5 Fuchfce en a remarqué deux efheces. lefquelles ne font pas toutefois fort É | ae | differentes dont il appelle la premiere Besoifle des Iardins , laquelle à EN raifon du cultivage a les fucilles va peu plus tendres que les autres,co- AR ET me aufh les fueilles & efpics. Sa fleur aufli cft moindre , & plus pañle, que celle de la fauuage. Quant à l'autre il l'appelle Beroîffe fanuage , elle alles fleurs beaucoup plus grandes, & plus iaunes. Nous en auons auflimis icy le pourtrait de deux , à feauoir de la Beroisie La forme. Commune, 8c de la Bceroifle de montagne. La Bemoifle commune a les fueilles diuifées en trois, à la ci- | me, veluës,& vn peu afpres,retirans aucunement aux fueil Les efheres. Chsp.rs3. la mefine queué beaucoup moindres elles font routes def- coupées à l'enrour;la tige eft branchuc,ronde, d'une coudée & demie de hauteur, noüeufe,& veluë, Ses Acurs font com- me celles de la Quinrefueille, apres lefquelles il y vientdé petitsboutons velus dans lefquels eft lagraine. Ellefait plufieurs racines,roufleaftres, qui fentent comme les Cloux de Giroffie. Les Herbotiftes la plantent dans les Jardins. El- le croift aufli le long des chemins, à l'ertour.des hayes des champs & des lardins,& s'aime en lieu ombrageux Quant à la Benoifle de montagne.èlle a la racine noire,groffe au déf- fus qui va peu à peuren s'eftrectflane, & forc cheuelué de tous coftez,fans aucune odeur, & d'vn gouft fade.Elle por- te peu de fueilles qui retirent à celles dela ‘Bexoifle des Iar- dins, dentelées à l'entour. Sa tige eft longue d'vn pied,me- nuë, garnie de peu de fucilles, qui font perires. Lafleur eft jaunes,ayant plufieurs lignes rouges,& vn bouronau milieu, lequel apres que la fleur eft combée, fe remplit d'vn poil noir,& heriffé.Elle aime les lieux aquatiques. Marchiol met le pourtrait d'vne autre Benoïfle de montagne , laquelle eft appellée par Lobel Bexoifle grande aux fucilles rôdes.Elle a les fucilles plusefpeflés & froncies,& plus veluës.que la co- mune , qui fortent en grand nombre dés la racine , fur des queues longues, vn peu afpres 8 defcoupées à l'entour, cou- chées enterre,& des tiges menues fans aucunes branches à la cime,garnies de quelqué peu de perires fueilles. A la cime de Le lien les d'Agrimoine, aupres defquelles il y en a deux autres en Dela Caryophyllata, ChapLV: 587 Benoifie de montagne,de Dalechamp. | _ Benoifie de montagne;de Mattbiol: de chafcune tige il ya vne fleur, belle,quafñ trois fois plus grâde que celles de la Benoifle commune, & de couleur d'or, laquelle venant à fleftrir,il y vient vn bouton vour fait par pointes , d’vn grand atifice de nature, Saracine eft longue d'vne paume ,de la grofleur du perit doigt, roufleaftre & {ans cheuelure, fentant le Clou de Giroffle, & d'vn gouft aftringeant. Ileftime qu'elleeft de plus grande efficace que la commune. Pena met encor vne aurre Bewoiffe , que les modernes appellent aufli Gen Alpinum. Elle a au bas plufieurs fueilles, femblables à celles de Lierre, auec quelques ; | pointes : elles font rondes comme celles du Cabaret, ou de Benoi$ie,on Geum des Alpes, Ja Brife-pierte blanche ; coutefois elles font plus grandes. de Lena. … Saracinéeft noüeufe , de laquelle il fort vne tige droite de couleur debrun où roux-blancheaftre, graile, longue d'v- ne coudée, branchue à la cime, & chargée de petices fleurs blanches,faites en façon d’eftoile.T'oute la plante refchauf- __ feaucunement & deflkche,ë& a le gouft de la Besoifle,ou de la Sanicula. Au refte tous les modernes, & mefimes vneres- mn ancien Herbier , tiennent que la Besoïfte eft chaude & fe- versus. che au fecond degré. Quant aux fucilles elles monftrenc M EL au gouft d'eftre fort aftringeanres, comme auffi la racine. On la fait fecher apres l’auoir bien nertoyée, & arroufée de vinaigre par deflus , puison la met dans les coffres , pour donner bonne fenreur aux veftemens. On vie de fa deco- étion pour aider à la digeftion, & pour appaifer la douleur de la colique. Elle refout les douleurs & cruditez de la poi- Ne trine & des coftez,par fon plaifant gouft. L'Herbier efcrit à “AQU la main dit qu'elle a vertu de refoudré,& defopiler, & qu'e- jARE ftant cuite en vin elle prouoque les mois aux femmes, fi on à en éftuue les lieux fecrets, & qu'elle eft finguliere contre routes poifons prinfe auec du vin, qu'elle aide à la dige- ftion , & que fa decoétion faire en vin gucrit la douleur de l'eftomac & des inteftins , prouenant de froid & de vento- fitez. La decottion aufli de ceîte herbe eft fort finguliere 4, Œ& pour les playes interieures. On en doit auñli frotter les 27 playes exterieures. Matthiol aufli dir que les modernes Ro 4 É _. vfenr de la Benoiffe en breuuage pour les plaves interieures he | S delapoitrine Son fucmeflé en verd de gris eft bon pour fyringuer ES Les R0M$e La forme, Sur pio{cor. liu.4. ch.ço. 588 LiureV.del'Hifloiredes Plantes, fyringuer les viceres cauerneux , & mal -aifez à guerir. Son “odeur recrée les efprits, & fortifie le cerueau froid. Prinfe en breuuage elle fert aux cœliaques, aux dyfenteries , au Aux des femmes , & au crachement de fang. Elle eft bonne aux rompures efquelles le boyau defcend,tant prinfe par de- dans qu'appliquée au dehors. Son temperament eft chaud & fec,principalement fa racine, laquel- le eftodorante& aftringeante au gout , par le moyen defquelles qualicez elle attenué,refour , re- ftraint & fortifie. Du Targor o4 Dragon. CHAP. LPI 4 E s Jardiniers ont aujourd'huy en leurs Iardins vne herbe dont les Grecs ny les Arabes n’ont fait aucune mention ; fi ce n'eft Simeon Sechi qui l'appelle Tarchon. On l'appelle commune- ment en François Dragon, ou Targon : en Italien Dragoncello, & Dragoné: dont Matthiol &les modernes l'ont nommée Dracunculus hortenfis. C'eft vne Dragon des lardins.. herbe qui a la fucille eftroite , longuette, vn peu noi. raftre ; affez femblable à celle de l'Hyfope, laquelle brufle la langue auffi bien que fa racine , & a vn tel gouft com- me le fel , ou vinaigre. Sa rige eft ronde, de la hauteur d'v- ne coudée, diuifée en pluficurs branches, petites, def- quelles il fort de petits boutons, lefquels venans à s’efpan- nir,ilen fort de petites fleurs iaunes , quelquefois blan- ches; puis apres vne graine menuë & noire. Sa racine eft longue, graile, & cheueluë , qui rampe par dedans la ter- re. Aucuns cftimènt que cefte plante foir artificielle , & quelle ne croift point de foy-mefme; mais qu'elle vient d'vn|Oignon creufé , & remply de graine de Lin, puis planté en terie : toutefois ceux qui font voulu effayer ont cfté deceus. L’acrimonie qu’elle a , luy a donné bruit pour les falades, par laquelle il eft aifé à inger qu’etleeft du \LE mn Nombre des plantes qui font fort chaudes. Dalechamp a \ RE SNLS À cftime que te Targon eft le Chryfocome de Diofcoride, qui A | ;: a x À : à 7} f 7 4 IIS eft de la hauteur d'vne paume( toutefois eftanc culriuée elle eft plus grande ) ayantles fueilles comme l'Hyfope , & chargée de grains,la racine efpefle,menuë, comme celle de l'Ellebore noir , femblable à celle du Souchet, d'affez bon gouft, entre-doux & afpre.Ce qui conuient bien au Targon. Il en croift de foy-mefmeaux montagnes pierreufes qui: font pres de Bourg, à l’entour d’vn village nommé Ceife- ria, enallanten vn petit bourg quieft au conté de Bours gogne, nommé Chauanas, 4, D Fin du V. Linre de l'Hifloire des Plantes. LIVRE = Ma LIVRE SIXIESME DE LHISTOIRE Generale des Plantes: Contenant la Defcription e$ Pourtrait des Plantes qui portent des Ombelles. Du Fenour/, CHAP. I OvT ainfi que leschofes cachées, fonc aifées à creuner, fi quelqu vn monftre & remarque le lieu où elles font, ainfi faut-il que œux qui s'eftudient en la cognoiflance des Plantes, fçachent l'endroit où chaf- cuné d'icelles croift : car par ce moyen ils s'acquerront la cognoiffan.- ce de diuerfes Planres,felon que narureles fait croiftre en diuers lieux. C'eft pourquoyaufli nous auons prins la premiere diftinétion des Plan- ces, de la diuerfité des lieux où elles croiflent. Or maintenantnous y mettrons d'autres diftinctions , prinfes de quelque partie des Plantes FEES SN\\| plus remardquées,ou bien de quelque marque fignalce,ou vrayement de 222 SA quelque proprieré & vertu fecrerre & admirable d'icelles,commençans par les Plantes qui produifenr des ombelles à la cime de leurs tiges, & en font comme coronn£es 3 à {çaeuir le Feoxil, l Anis. l Ancth, & plufieurs autres. Nous appellons ombelle,la queuë de la fleur, ou dela graine ; laquelle fe fepare en plufieurs petites queuës longues , lefquelies forrans d’vn mefme endroit, comme d’vn centre,vicanenc à s'eflargir au deflus, & portent chafcune d'icelles la fleur, ou la graine ageancée enrond. Et pource que cela eft fair comme ces inftrumens defquels les femmes vfenc pour fe tenirle vifage à l'ombre, & ie contregarder du Soleil,les Grecs ont appellé cetre facon de Aeur œuadar.Er les Larins à leur ititatiô l'ont Fenotil commun, nommé Umbellz dont les Planres qui la portét font aufli ap- pellées pareux 7mbelifere.Or entre soures les antres de cer- te forte, le Feroïil eft le plus cogneu , lequel eft appellé.en Grec adearpa. AËtuaire le nomme paéñerporen Latin Fens- culum : en Arabe Raienigi: en Italien Fivochio : en Efpagnol peealpoy, Sa rË mapoisesX, c'eft à dire de fécher, {elon l'opi- nion d'aucuns, pource que l’on fe fert du Feroäil {ec , pour © lent Fwricnlum , pource que /atum magio cums fœnore Jemer reddar,c'elt à dite,e/fant Jeméil rapporte beaucoup de graine: ou pluftoft à limitation des Grecs il ett appellé Fericulum, auafi Femum.pource qu'on le fait fecher comme le foin pour garder tout l'hyuer.Aurefte Diofcoride en mer de rois for ess le premier eft celuy qu'il appelle Aararhrum,ou Fenokil commun L'Hipporarat bon c'eftà dire, Fenoüil fanvagesdont il y en a vne autre efpece , qui porte la graine comme le Co- riandre Nous en auons de #rois fortes;a fçauoir le comwun.le doux,8e le faunage. Le Fenouil commur,où cultiné, (combien qu'il vienr bien auffi fans calriner , aux terres maigres &c {e- ches, comme en Languedoc) fait vne tige noücufe, ronde, fort branchue "ou bien fouuent de la hauteur d'vn homme; 4 AMIS avant vne efcorce life & verte par dehors, & par dedans je PEAR ù yne moëlle fponsieufe. Ses fueilles font longues ; molles, USE ZRRN defcoupées fort menu: tellement qu'elles refemblenc plu. | 4 ftoft vn tas de cheueux que de fueilles, & fentent bon. À La Toise premier. DDD cime Les 20m: Hinoïo,& Furcho:en Allemand Fenchel.Meft appellé en Grec confire & dôner gouft à plufieurs chofes.Les Eatinslappele Litez.ch.67, Lesefbeces, La forme, Le lien Letemps, Le tempbera- ment y les vertus. Liu,z CC, 67: Liu.40 CAR Liu.g.ch,17- soo Liure VI delHiftoire des Plantes, cime des tiges il ya vncombelle ronde, grande &iaune, arrengée en façon dé rayons, en rond,'au ee de laquelle VICNE VE graine pafle , ou iaune, longuette. Sa racine eft blanche, longue, &. odorante. Le Fenotil doux à la tige plus courte & plus menuë, les fucilles comme l’Anet , la grai-u ne plus grofle, d'vn gouft doux comme l’Anis, blancheaftre, & moins acte. Iln'endure pas fi bien le froid comme le commun , & n’eft pas fi frequence, pource qu'on en apporte la graine de Sy- rie ou de Grece, doht les Apothicaires vient fort fouuent : comme aufli les-Cuifiniers en accou- ftrant les viandes. Quantau Fenoïil que les Apothicaires nomment fauuage, fuyuant l'epinion de Ruel', & Lonicere }'il croift plus haut que le culriué , de la Fenowil Jauuage , de Lonieerus grofleur du bras, & a auñli les fucilles plus grandes, la grai- | ne comme de Millét, la racine blanche & odofante. Il croit fi grand en Barbarie , qu'il a la tige haute de douze coudées , & de quatre paume de grofieur. Le Fewoxil croift par tous les Tardins y eftantfemé. Le famage croift és lieux pierreux, & chauds. Il feurit en Iuin &cen luillec. Sa grai- ne eft meure au mois d'Aouft. Au demeurant l'herbe du Fenoüil eftant mangée, ainfi que die Diofcoride, ou bien {a graine prinfe auec de l'Orge monde , fait venir le lait aux femmes. La decoétion des fueilles {ert grandement à la douleur des reins mife deffous ; parce qu'elle fair vriner. (C'eftainfi que Ruél a traduit les mors du texte ax com- uns exemplaires ,oùil ya: La decoéfion de la fueille mie EN Ë : J . F à} NZ par deffous,fert aux accidens des reins pronenans à Fentour de ENS la vefhe. Aulieu queau vicilexemplaire il ya: La decoë/ion \ a \2 de la fueille prinfe en brenuace , efl bonne aux accideus des ” CAS FN . E Forte : ps. > #7) AU) reins «7 de La velfie,pource qu'elle fait vriner. Er de fait, c'elt SN san pere RER à : TZ ainfi qu'il faut lire,mefme {uyuant l’aduis de Cornarius.Car ZI il n'eft pas poffible de mettre cetre deco“ion par deflous, fingulierement pour faire vrinèr. Mais, dira quelqu'vn, on pourtoit bien mettre la fucille auec fa decoétion fur ces par- ties, ou bien tremper vne efponge dans ladite decoétion, &z l'appliquer deflus , fuiuant quoy il faudroit qu'il y euft au texte Grec dAnreber, c'eft à dire, ife par deffus. Toutefois cela ne femble point propre pour faire vriner. Tellement que pour conclufion il y faut lire w'ebev, c'eftà dire, prfe en brennage. Car aufi Serapion a fuiuy cette lecon,quand il dit,que la decottion des cimes du Fenoiil prinfe en breuuage, fait vriner, & eft bonne aux douleurs des reins & de la vefie.) Elle eft bonne prinfe en breuuage auec du vin contre la morfure des ferpens : fair venir les fleurs aux femmés, prinfe en breuuage auec eau froide. Elle appaife le defuoyement & la grande chaleur del'eftomac, qu'endurent ceux qui fonten fieure. Ses racines pilées, & appliquées en liniment'auec du miel, gueriflenc les morfures des chiens. Le fuc tiré en preffant lestiges & les fuei!les, &:feché au So- leil, eft bon pour mefler dans les medecines qui feruent à efclaircir la veuë. On entire aufli de la graine eftant verte , comme des fueilles & des branches, qui {ert à mefme fin. On l'exprime aufli de la racine , quand elle commence à bourgeonner. En l'Efpagne Occidentale le Fenoÿil rend vne liqueur qui femble de comme. Les habirans de ce païs-là coupent latige du Feoÿil par le milieu, quand il eft en fleur, pour en faire forcir plus aifémenc lagomme par la chaleur du feu. Cette gom- ea plus d'efficace és medecines des yeux que n’a paslefuc. L'Hippomarathrum , c'eft à dire, Fenoñil faunage, porte vne graine femblable au Cachris. Sa racine eft odorante, laquelle prinfe en breuuage ; guerit ceux qui ne peuuent vriner que goutte à goutte. Eftanc appliquée elle fait venir les fleurs. La graine & la racine prinfes en breuuage, referrentle ventre ; feruent contre la mor- fure des ferpens, rompent la pierre, & gueriflent la iaunifle. Mais la decoction des fueilles fait venir le laiét, 8 purge les femmes apres l'enfantement. Il ya encor vne autre forte de Hippomara- thrum, où Fénourl fannage,;qui a les fueilles eftroites, petites, longuettes ; la graine ronde,qui retire à celle de Coriandre, acre odorante & chaude. Il ales mefmes facultez quele precedent; route- fois il ne fait pas tant d'operation. Pline en dit quaf tout de mefme. Lesferpens , dit-il, ont baillé credit au Fenonil, en ce que comme nous auons defia dit, ayans rafté du Fexouïl, elles pofent leur peau, & s'efclarciflent la veuëauec fon fuc ; donc on a appris que certe herbe eft propre pour efclarcir la veuëaufli bien aux hommes, On amafle ce fuc quand la tige eft groffe , & le fait on fecher au Soleil, & s'en fert on acc du miel. Onen peut faire par tout. Toutefois le meilleur vieñc d'Efpagne : carilfe fait de la larme qui fort de la tige, & de la graine frefche ; 8: mefmes de la ra- cine entamée , quand elle commenceà ietter. Eclong temps deuant il auoit dit én parlant des fer- pens, que pourfe defpoiller de leur vieille peau que l'hyuer leur a fait prendre, elles fe feruenc du : DeïAnet, Chap.Il Soi de fuc de Fenowil, dont elles fonc puis apres plus gayes & difpoftes au Printemps Ët vn peuapres: Ce mefme animal . dit-il , ayant la veué obfcurcie, pourauoir efté caché en fa cauerné tout l'hy- uer, fe l’efclarcicen fe frottant contre le Ferowlsauquelendroit il vfe du mot Grec mégane. Or il adioufte : Touchantle Fenoni! fannage aucuns l’appellent Hippomarathrum, où Myrfineum,iläles fucilles plus grandes, & vn gouft plus acresil eft aufli plus haut , & gros comme le bras, & a la ra- cine blanche.ll croiften lieux chauds & pierreux. Diocles faic mention d'vne autre forte de Fenonil Jfanuage, qui a la fueille longue & eftroite,& la graine femblable au Coriandre. La graine du Fenouïl cultiné eft bonne aux morfures des ferpens, & à la piqueure des fcorpions, prinfe auec du vin.Son fuc diftilé és orcilles fair mourit les vers qui y font. One fert quafi ordinairement du Fezowïl par= my toutes faulles , principalement és faufles de vinaigre: mefine on en imct cn la croufte de def- fous du pain. La graine de Fenonil reprime les defuoyemens d’eftomac; mefme durantla fieure , fi on en vfe. Pilce & beuë en eau, elle fait pañler l’appetit defordouné de vomir , &eft finguliere au poulmon & au foye. Prinfe en petite quantitéelle referre le ventre, & fi fair vriner. Cuire elle ap- paife les trenchées du ventre , & prinfe en breuuage , elle fair reuenirle laiét aux femmes , quand elles l'ont perdu , fi elles vfenr de la racine auec d Orge mondé, ‘Il eft propre pour decharger les reins , foir qu'on vfe de la decottion , ou du fuc , ou de la graine. Laracine cuire en vin, eft bonne aux hydropiques, & aux conuulfions. Les Fewilles de Fenonil appliquées auec vinaigre, font fingu- lieres aux enfleures chaudes, & enflammées ; & feruent à faire fortir la grauelle qui eft dedans la veflie. En quelqac forte qu'on vfe du Fenowil, il augmente le fpérme. Heftauihi fort propre aux parties genitales , foic qu'on les fomente de la décoétion de fes racines cuites en vin , ou bien qu'on les frotre de ladite racine broyée & incorpore en huile, Plufeurs en vient aux enfléures & meur- trifleures , l'incorporans auec de la cire, Ils vfencaufli du fuc delà racine auéc du mielcontre la . morfure des ferpens. Les autres la prennent en vin contre les Percepains ou Oreillietes. Le Fenouil fauuage a plus d'efficace en cout & partout: & fur roucil eft fingulier à faire fortir la grauelle,Prins auec de petit vin il eft fort bon à la veflie & pour faire couler les mois fupprimez. Sa graine a plus d'efficace que la racine. Oril ne faut prendre àchafquefois, ou de l'vn ou de l'autre que deux doigts de leur poudre. Petridius quia efcrit des ferpens, & Miétion (d'autres lifenc Micon )quia faic vn craitté des racines, ont efcrit tous deux quilnya chofe meilleure contre les ferpens que le Fenouil faunage. Nicanderaufli en fair grand cas pour ceft effcét. Or Galien declare plus diftinéte- ; ment les facultez de l'vn & de l'autre; eù quoy tourefoisil ne contrarie pas à Diofcoride. Le Fe- fimpl, RAT nouil, dit-il, efchauffe fi Fort qu’on le peut dire chaud au croificfme degré ; maisil neft pas fi defic- catif , ains feulement au premier degré; parquoyileft propre pour engendrer du laict , ce qu'il ne feroit pas s'il eftoit fort fec. Par mefme raifon ileft bon aux cataraétes , & prouoque l'vrine & les mois aux femmés. Oril y a vne autre forte de Fenozil qu'on appelle "Hippomarathrum à caufc de fa grandeur , la racine & graine duquel deffeche plus fort que celle du domeftique , à raifon de quoy ilreferre le ventre ; & toutefois on n’y apperçoic pas vneaftriétion manifefte. Ornon feulemenr la racine de ceftuy-cy ; mais aufli la graine réfemble au Cachris , 8c eft propre pour rompre la pierre, pour gucrir la iaunifle , pour prouoquer les menfttues , & faire vriner ; & toutefois elle ne fait pas venir le lait comme le precedent. Il y a aufli vnautre Fesowil Jaunage qui a la graine ro nde , acre, femblable à celle du Coriandre. Ia bien les mefines vertus quele Fesouil fnunage precedent:mais il eft de moindre efficace. Voila ce qu’en dit Galien. Liu.20:6,23: Del Anet, CHAP. IL AN ANNE Tr s'appelle en Grec dvndasten Latin: 4rethum en Arabe Xeber,lebet,ou Lesrom: + EME Seber:en Iralien Aseto:en Efpagnol Ere/doen Allemand Dyler, & Hochkraut: JU LE re Aucuns eftiment qu'il eft appellé avnder, comme qui diroit avixmey , c'Eft à dire, UE rvincible, poarce qu'il reueille l'appetic.Ou bien de érben qui fignifie l'acconp- : plement venerique , auquel 'Anet incite fi on en mange, ainfi queles anciens ont laiflé par efcrisicombien que en fin fi on conrinuë d'en manger;il confume 14 SO Je fperme,au cefmoignage de Diofcoride.Or l’Anet fait les tiges rondes,notieu- fes, branchues, d'vne coudée & demy de haut. Ses fueilles foncmenuës, quaf femblables à celles du Fenouils toutefois {es filets fonc plus gros & plus durs. Il porre des fleurs jaunes à la cime des ombelles comme le Fenouïl, & vne graine menuë , large & comme fueillue. Sa racine eft de bois, & n'eft pas fort longue , ny cheueluë, Ilrefemble fifortau Fenouïl, que les Aporhicaires ÿ font fouuent trompez, s'il n'eftoit aifé à cognoiftre au gouft, qui eft mal plaifanc, plus chaud, & de couleur de vert plus brun.dl eft maintenant aflez commun par les Iardins , mefmes il croift de foy- rene mefine quelquefois auffi bien que le Fenouïl. II fleurir au mois de luin & de luillet. Voicy les fa cree 1 culrez que Diofcoride luyattribue. La decoétion des fucilles feches , & de la graine de l'Amer, j, ee prinfe en breuuage fait venir le laiétaux femmes appaife les vencoficez , &cles trenchées, referre Le enr dr les de . 5; s 3 2. VYETEHSs ventre ,& les vomifemens. ( C’eft fuiuant la traduction de Ruel, pource qu'ilya aux communs Tome premier, DDD 2 exer cree La foris, Liu.r».ch. 8 Liu.z0.c.18. Liure 6, des fimpl. Les noms Liu.2.ch,17. Pierre Pena aux Aduerf, fol 122. La forine: Le lien. Letermps. Lius3.ch.15. Le teribera- ment y les Vérins. Liw20.c,17, _enbreutage , contre les piqueures des fcorpions. Pichagoras le loué fort, rant creu que uit. On «oz Liure VE de l'Hiftoire des Plantes, L' Anet. exemplaires: 1 referre Le ventre, & appaile les vormiflemens legers. (Au licu qu'au vieilexemplaire il ya ainfi : /euñene le ventre, & appaie les vomiffemens legers, ) il prouoque l'vrine, appaife le hoquet, offufque la veuë, & confume le fperme, li on conrinuë d'en boire. Sa decoétion auffi eft bon- ne pour les femmes qui font trauaillées du mal de Pamarry, en les faifant affeoir dedans.Sa graine’ bruflée & appliquée en liniment, guerir les rides dures & enflées du fondement. Pline apres auoir dir,que les Medecins & cuifiniers, vfoienc fort de l’Anis dde L'Aner, dit puis apres ,que l'Anet fait rotter,& appaife les trenchées du ventre,& le referre. Ses ra- cines broyées en vin ou eau & appliquées en linimenr, font fort propres aux chaudes defluxions desyeux. Le parfum de fa graine chaude tiré par le nez appaife le hoquet, prinfe en breuuage auec d’eau elle gucric les cruditez, Ses cendres rcleuentr la luerte baiflée: courefois /4et diminue la veué, & le fperme genital. Galien dit , que 74e efchauffe fi fore AN ÉRUESTAT s qu'il le fauc merrre ou à la fn dufecond degré ; ouau com- SES - 5 mencement du troificfme. Par ainfi ce n’eft pas de merueille fi eftant cuit en huile il refout, appaife la douleur, fait dor- mir.& digere les humeurs crues & indigeftes. On en fair de l'huile qui approche du remperament des medicamens fup- puratifs, & macuratifs, excepté qu'il eft vn peu plus chaud, & de parties fubriles:& eft refolurif. Eftanc bruflé il deuienc chaud,8fec au troifiefme degré: parquoy il eft bon aux vl- ceres trop humides, fpecialement és parties honteufes.Mef- meil eft propte à cicacrizer les vieux vlceres du prepuce: mais eftant vertileft plus humide.& n'eft pas fi chaud : parquoy il aide mieux à la digeftion qu’eftanc fec, & fait dormir; mais il n'eft pas fi refolurif. C'eft peuceftre la caufe pour laquelle les anciens en leurs feftins , tenoient fur leur vefte des chapeaux faits d'Anet vert. "Del Anis, CHAPIE IT: AN1s eft appellé en Grec aow"8c æincay : les Latins & les Apochicaires le nomment Awifum : le Arabes Aneifum , & Anexiffum: les Italiens Anifo: les Efpagnolscattuhalua, & Terun dulce : les Allemans AnifX, & Enifz. Aucuns ainfi qu'efcrit Pline , difent que /’Awis eft appellé en Grec dynre, comme qui diroit évixyey, pource qu'il donne appetit. Toutefois il eft plus vray fembla- ble de dire qu'il eft ainfi appellé, 2 cavfe qu'il refout les ventofitez,tant interieu- Sec res que exterieures. Or l'Anisala fucille comme le Perfil quand il commence à venir; il fait vne tige ronde, vn peu cannelée, creufe, & auec plufeurs branches. Sa fueille du commencement quand il commence à croiftre eftronde , puis apres elle fe defcoupe commecel. le du Perfil ; toutefois elle eft moindre & plus blancheaftre. A la cime destiges , il ya de fort bel- les ombelles, chargées premierement de fleurs blanches, puis apres de graine blanche, longuette, quifent bon, & a vn gouft doux & plaifant On l'aportede Syrie & de Candie, où il croift de foy-mcfimne, toutefois à prefentil croïft par rous les lardins ,yeftant femé; mefmesés païs Septen- trionaux. Il fleurit & porte fa graine en luin & luillet. Diofcoride dit que Anis efchauffe & def- feche , & faitauoir l'haleine libre , (lerexte Grec dit @rvëv, ce que Ruel fuyüant Pline a traduit qu'il fait auoir bonne haleine.) Il appaile les douleurs, il refout & prouoque l'vrine, Prinsen breuuage il defaltere les hydropiques. Ileft bon contre lé venin des beftes venimeufes, & con- tre les vencofirez, Ilreferre le ventre & le Aux blanc des femmes. Il fait venir le laiét és mammel- les ,& efchanffe à luxure. Son parfum viré par le nez appaife la douleur de refte. Broyé auec huile rofac & diftilé dans les oreilles, il guerit les fraëétures d’icelles. Voilà qu'endit Diofcoride. Ce que Plinea bien declaré plus par lemenu & plus amplement. l’'Anis, dit-il, eftbon eftanc prins s'en {ett en routes faufles , tant du verd que dufec; mefmeonen fiupoudrela croufte de deflous du pain. Ou en met aufli dans les facs par où on paffe les vins fophiftiqués. Auéec des noix ameres, il donne bon gouft au vin , mefmes eftant mangé au matin auec graine de Liuefche, & vn peu de micl, il ofte coute puanreut dela bouche , & fait auoir bonne haleine, pourueu que puis apreson fe laue la bouche auec du vin. Il rend la perfonne plus ieune. Attaché au couffin du lit , en forte que ceux quifont couchez le puiffenc fentir , il garde de refuer. Il fait auoir bon appetit, pour ms | caufe (Te Bin ; ( “Def Anis, Chap. NT. s92 Ani caufe aucuns l'ont appellé Anicerum. Son parfum tiré par le nez oucritles douleurs de tefte. Tollas dit que fa racine pilée & appliquée auec du vin, eft fort bonne aux vehe- mentes defluxions des yeux. Et enoutre que prenant de L'Anis &c de Safran , autant de l'vn que de l'aurre, & pilant le tout auec du vin, puislappliquanr fur les yeux; ou bien l'Anis feul pilé auec griotte feche , cela reptime [es chaudes defluxions d’iceuxs & mefme attirera tout ce qui pourroit cftre tombé dedans. Applique en liniment auec eau , il gue- ritles chancres des narines. Gargarizé auec miel, Hyflope; & vinaigre, il appaile les douleurs des fquinancies, I eft Se Mix bon d'en diftiler dans les oreilles auec huile rofar, Prins MVL ST rofty il euacuele phlegme de la poitrine . & plus encores fi ( on le prentauecdu miel, Pour la roux il faut prendre deux onces & deux dragmes d'Awis, & cinquante noix ameres emondées, & piler le coutenfemble, 8 en v{er , l'incorpo- rantauec du miel Mefme cefte compofñtion €ft finguliere pour les rots & par confequent elle eft fort bonne aux ven- cofirez de l'eftomach , auxtrenchées du ventre, & aux cœ- liaques. La decotion de /’Anis prinfe en breuuage, ou fa fuméetiréepar lenez, guerit du hocquet. /’4is prins en breuuage fait dormir ,faie fortir la grauelle ; reprime les vo- miflemens, & refoulclesenfleures des parties interieures. IL {ere auffi aux accidens de la poitrine , & des parties nerueu- fes du diaphragme qui ceignent lécorps. Le 54 d’Anis cuit en huile eft bon aux douleurs dé tefte , fionlediftile d'en Li) haut deffus. On tient pour affeuré, qu'il n'y arien de plus propre pour le ventre, & pour les inceftins. Aulli on l'ordonne ordinairement roity aux caquefan- gues ou dyfenteries, & à ceux quine font qu’aller à {elle fans rien faire, Dalion Herborifte don- noir à boire de / Aux , auec de! Anet , aux femmes eftans au trauail d'enfant. On l'applique auffi vertaucc de sriorte feche aux phrenetiques. Ainfi préparé il eft fingulier aux petits enfans, qui font fubiers au haut mal , &aux conuulfons. P ythagoras affeure qu'vne perfonne portant d'Anis en fa main , netombera point du haut mal : auf il 6rdonne d'en femer à force dans les iardins. Mefme il dir qu'vne femme fe deliutera plus aifement du trauail d'enfant, fi on luy bailleà fencir d Anis, Sofimenes vfoit de / Anis aucc du vinaigre, pour refoudre toutes durerés , & le faifoit cuire en huile, y adiouftant vn peu de Nicre, pour guerir ceux qui fe rreuuent las & recreus. Mefmeil promet à ceux qui vonc par païs, qu'ils he feront iamais las, s'ils boiuent de l'e_A4nis Heraclides ot- donne de prendre aurant de graine d'Anis qu'on peut prendre auec trois doists , & la piler auec du Caftoreum au poids de deux oboles, & vier decelaauec du vin miellé pour refoudre les ven- coficez de l'eftomach, du ventre &desinceftins. Et pour ceux qui ne peuuent auoir leur fouffle fans tenir la celte droite, qu'il faut prendre autant d’Awis qu'on en peut prendre auec trois doigrs, & autant de graine de Iufquiame , auec du laiét d'Ancfle. Il y en a plufeurs qui ordonnent à ceux qui veulent vomir de prendre au milieu du foupper deux onces & vn quart d'Anis pilé , auec dix fucilles de Laurier, dans de l'eau. L'Anis mafché, ou enduit chaud , où prins en breuuage auec du Caftorcum, miel, & vinaigre , refoulcles eftouffemens de l'ammarry. Prins autant que crois doigts en peuuent tenir, auec autant de graine de Lin, & de graine de Cocombre, en crois cyathes de vin blanc, il guerit les tournoyemens du cerueau aux nouuelles acouchées. Tlepolemus ordonnoit aux fieures quarres , de graine d’ Anis, autant qu'on en peur prendre auec trois doigts, & autant de fenouil, auec du vinaigre , & vne once & demye de miel. L'Anis appliqué en linimentauec des noix ameres, adoucit la douleur des gouttes. Ilyena qui tiennentquil eftbon contre la morfure des Afpics. Il fait vriner. ILeftanchela{oif, & efchauffe la perfonne à luxure. Prins auec du vin il efmeut aucunement la fueur, mefmeil contregarde les habits des artres &c autre telle vermine. Ec tance plus il eft frais & noir, d'autant eneltil meilleur : rourefois il eft contraire à l’eftomach, finon lors qu'il eft plein de ventofitez. Voilaqu'en dit Pline. Au furplus Galien dit que la graine d’Anis eft fort profitable, elle eftacre & vn peu amere, tellement quelle approche d'vne qualité braflante : car elle eft chaude & deficcatiue au troifiefme deere. Aufl fait elle vriner. Ellerefoult &c chatle les vencofitez du ventre. Voila qu’en dit Galien. Tontefois veu qu'entre routes les grai- nes deiardin, qui refoluent les ventofitez, iln’y ena point de plus agreable à l'eftomach que /4- nis , ne qui ait moins d'acrimonie, & qui foit de meilleur goult , ilne faut pas qu'il foit chaud au roificfme degré, comme Galien a eftimé, fuiuant Diofcoride. I femble donc auoir entendu cela de /’Anis qui croift de foy-mefme en Syrie,ou autres regions.Er pource qu'à prefent ilne croift Tome premier, DDD 3 point Ant. Liare 6, deg fimpl, Les noms. La forme Le lieu. Leternps. Liu.3 ch, $7: Le tempera_ nent cp les VETÉISS Léu19.ch.8. Eu _Liure 7. des fimpl, Liuté. 2. des alim. Marrh. furle c.57-.du li.3. Les noms. Chap. 2r.de l'hift, Liu.2.ch.79s La forime, so4 Liure VIdelEiftoire dés Plantes, point de foy-:mefme en aucun lieu, mais feulement eftantfemé dans les lardins, mefme aux païs Septentrionaux. Il faut neceflairement conclurre , que par le moyen du changement du climar, du lieu & du cultiuage, il a perdu Pau peu de cefte grande chaleur. Simeon Sechi , dit que Anis eft propre aux maladies froides du foye, & pour ceux qui ont difficulté d’haleiné , caufée par le phlegme. Qu'il refoule les ventofirez qui font enl'eftomac. Qu'il defopile , & faitauoir force lait aux nourrices. | Du Carwi, CHAR. IF. par les Apothicaires Carui : en Arabe Karania ;. où Carui: en lralien Caro: en Efpa- gnol « dlcaranea : en Allemand c4fatthkumich. On l'appelle Carum à Caufe d'vne re- gion nommée Carie , où il en vient ‘d'excellent, Il rerire aflez bien à la paftenade fauuage, & ietre plufieurstiges quarrées d’'vne mefme racine , noüeufes, hautes d’v- ne coudée. Ses fucilles font comme cellesde laPaftenade fauuage. À la cime de fes tiges il y vient desombell es , couuertes de fleurs blanches. Sagraine eft anguleufe , noiraftre ,acre, & piquante la langue , dont il yen a abondance. Sa racine eftaflez groffe ; longue & iaune. Ilen croift parmy les prés : mais le meilleur vient en Carie , comme il eff die. Il Carus, de Matthsol, fleurir 8 fait fa graine en May & en luin. Diofcoride dir, que le Carui efchauffe,qu'il fair vriner, qu’il eft bon à l'efto- mac, plaifant à la bouche; (carily aau texte Grec £évsqur, Ruel la traduiét. fait bonne haleyne , ) il ayde à la digeftion: I eft bon aux antidotes, &aux compoftes faites de vinai- cre. Ons'en fert au lieu d’Anis, ) Ruela ainfi traduit le rexre Grec, oùil ya œaAcy8y wie , à dvile, c'eft à dire, jl eff femblable en vertus à Anis, & à L'Anér.) On mange fa racine eftant cuite comme la Paftenade. Plinecn parle af- fez brieuement. Le Cari, dit-il, eft vne herbe cftrangete, qui a prins fon nom du lieu où elle croift, c'eft vne des meilleures graines qu'on trouue pour la cuifine. Il croift en quelque terre que l’on le mette, ne plus ne moins que la Liuefche. Toutefois le meilleur vient de Carie; & le fecond apres eft celuy de Phrygie. La graine du Carui, dit Galien, efchauffe & defleche au troifiefme degré , & eft mediocre- ment acre : parquoy ellerefoultles ventofitez , & fait vri- ner , non feulemenc la graine , mais auffi route la plante. En vn autre endroit, il dit, que la racise du Carwi engendre meilleur fang que la Paftenade: toutefois qu’elle eft de dure digeftion.Au refte le Carws eft aflez cogneu aux Apothicai- res, fpecialement fa graine, laquelle eft aperitiue,pronocari- ue, refolutiue, & incifine. Elle eft bonne aux maladies froi- cles de la matrice , &de la tefte ; & efclaitcitla veuë. On mange l'herbe comme les herbes potageres , &. la racine comme celle de la Paftenade. On mefle fa graine reduire en 2 Los … farine , aux cataplafmies qu'on fait pour guerir les meurtriffeures. Les Allemans mettent de cefte.… graine toute enticre , en peltriffantle pain, & aux faufles des autres viandes, comme nous faifons du Fenouil, ou de l'Anis. De l'Armmi, CHAP., F, M m1 en Grec, s'appelle aufñi en Latin Awmwi : les Apothicaires cor- rompans ce mot; l'appellent t##eos : les Arabes Aasochach , LAnaue, où Nanachne. Il n'en a pas prins de l'Ammi comme des autres plantes precedentes. Car combien que Diofcoride n'en ayt point laiflé de de- {cription, elles n’ont pas laïflé pour cela d'eftre bien cogneuës: maisà caufe qu’il n'a point donné de marques pour le fçauoir cognoiftre , cela » eft caufe queles Herboriftes fonc en doute queleft le vray 4wwi, de tant d’efpeces qu'on en monftre ; car il n’en dit rien , finon que c'eft vne à en petite graine cogncuëà tous , beaucoup moindre que le Cumin , fentanc l'Origan au gouft. Tellement qu'il femble que ce foit vne graine forc menuë , comme de fablon- & de mefme couleur. Fuchfe, & Dodon aufli fuyuant l'opinion de Fuchfe, tiennent que / 4m commun des Apothicaires, eft le vray Ai, lequela la tige ronde & verte, & plufieurs petits | {urgcons, ? e L: -r DeTAmmi, Chap. V. sos furoeons, où branches, la fueille longue, eftroite, defcoupée à l'entour. La fleur petite & blanche, & l'ombelle comme l'Anet. Sa graine eft beaucoup moindre que du Cumin, acre, 8: vn peu amete,qui a le gouft comme l'Origan. Sa racine eft blanche. Aucuns tiennent que c’eft le Bup/ew- ro de Pline ;.commeils prennent auffi le Bupreftis pour l'oreille de ievre, de laquelle noustrait- tons en ce mefme liure au chap:23. Or il appert, dir F uchfe,que cette plante cft le Vray Ammi, par legôuft de cette graine,;qui eft amere & acre,çcomme Galien l'a defcrir, & mefme qu'elle a vn peu legouftdel'Origan. En outreil y a Le refmoignage d'vn ancien Herbier efcrit à la main, le pout-- trait duquel; monftre aflez que cette herbe eft le vray Ami. Carcettre graine entré toutes les autres a aucunement le gouft du Poyure, & pour cette caufe aufh aucuns l'appellent Pipercula, Ce quife monftrera eftre veritable, fon vient à tafter de cette graine, car on fentira merueilleu- * femenracre. Au refte /_Ammi dit Fuchfe, né croift point de foy-mefme en nos quartiers , toute- fois y eftant femé, il s'y peuple fi bien , qu'il eft mal-aifé de deffaire le lieu où il aura vne fois efté Au mef.lieu, Le liens Ammi, de Fu:bfe. | | … Ammi,de Matthiol. Es ? (A. UNSS | “planté. Il fleurit au mois d’Aouft ; & puis apres il porte fa graine en grande quantité. Toutefois réemes Marthiol n'approuue pas cette opinion, difant quele vray 4wmi, felon Pline, ft blanc , & celuy DEEE qu'ontient communemenr aux boutiques eft noir , & fi femblable au Perfil, qu'on ne le fçauroit reconnoiftre à la veué, mais feulemencau gouft , pource qu'il eft fort acie. Dauantage veu qu il ne fe fent aucunement du gouft de l'Origan , ilappert en cela, que ce n'eft pas le vray Ar. Voilà ce qu'en dit Matthiol. Sur quoy il faut noter que Pline ne dit pas que le vray Ai eft blanc, Liwzoie.1$ mais que l'on le recognonft d’auec le Cumin , parce qu'il eftblanc. Caril dit ainfi: H'yena plu- fleurs qui tiennenc que /’Ammi ft bien different d’auec le Cufnin Ethiopique, pource qu'il eft plus menu,& plus blanc. Or Marchiol, met au lieu de celuy de Fuchfe; le pourcrait du Vray AH 3 luy ayant efté enuoye par l’Anguillara,du Jardin de Padouëé. Toutefois Pena dit qu'il en a cueilli Aux Ad. fol, du mefme, qui eftoit creu de foy-mefme pres d'Agen, & dela Garonne , en Gafcongne , ayant les 3*5: fueilles,& les ombelles, comme la Carorte fauuage; la graine & la racine comme le Perfil; laquelle graine n'auoit pas les qualitéz que l'on attribuë à l’Awmwi. On a commencé depuis peu d'années en çà, d'apporter de Syrie, ou de Candie, a Venize,vne autre graine, qui reflemble au : erfil : tou- tefois elle eft jaune, d'vn gouft aromatique , chaud , & du gouft de l'Origan , de laquelle eftant fe- mée, Lobel dicauoireu de /Amsmi de Candie, dans vn lardin à Condemberg, qui auoit le gouft dela Paftenade , & la graine aromatique ; duquel Matchiola aufli mis le pourtrait. Nous auons aufli mis vn autre «_4w1 fort perir,de Lobel . qui a la racine comme le precedent,les fueilles com, mele Fenoüil, & plufieurs ombelles, chargées d’vne graine menuë. Ilyena d'autres qui mettent Cu vne autre forte d'A7mmi, à fcauoir celuy que Marthiol defcrit, fous le nom de Critharus terreflris, Liurcr3é, difant: ILcroift en Boheme, fpecialement à l'entour de Prague ; non feulement parmi les bledk, DDD 4 mais Liu.3.ch 67. Le esmpera- ments les vertus. Liu.20.c 15e Liute. 6. des fimpl, Les noms. Auz ad, fol, 6e BY 330: Les efheces. Pena au mef, lieu. 596 Liure VI. de l'Hifloire des Plantes. 4Ù damment 8 de grandeefhcace, en Lycie, & Galatie d'Afie, PS | &z en Carthagene d'Efpagne. La feconde efpece de Cuir Ÿ fauuage eft aflez femblable au cultiné , lequel produit par { NZ chaque fleur, de cornes droites, dans léfquelles eft la graine 2 # _femblable xcelle de la Nielle. Nous auons mis icyle pour- Hus«chss trait du Cyr cultiné, quicit affez conneu de cous, lequel HR S : nousauons prins de Matfhiol ; comme: auf le pourtrait > 2: dufauuage dela premicre efpece, qu'il a eu parla courtoifie NUE de Cortufus. Quant à la feconde efpece de Curie faunage, DURS Marthiol, Ruel, & Gefnerus,, tiennent que € cit cette plante SR que les Herboriftes appellent Confolida Regina, où Regalis: 22 & les François Pied d'Aloictte ; les Allemans Ritterfporu, D c’eft à dire, Efferon de Cheualier: Elle ne faic qu'vne tige,de n] laquelle il fort plufieurs branches , menuës , longues & ef- ©, panduës, comme la Nielle fanuage. Elle fait des leurs pur- puréess VARIE _É LT Pre à TL 2 F PILE Liu.r.-h.rs« Chap,8.de l'hult, Péda aux: Aduerf. 598 Liure VI. del'Hiftoire des Plantes, Autre Cumin feuuage, de Marthrol, TIME Le noire, comme celle de la Nielle, elle e purces , femblables aux violertes, defquelles il fort par vn des coftez , des perires cornes, qui tirent contremont , & refflemblent aux efperons du temps paflé; donc auf les Allemans Îuy en ont donné fon nom. Elle porre fa graine dans des petites cornes , femblable à la Nielle. Dodon a mis le pourtrair de cette plante , fous le nom de Bsccinum, où Délphirium fecond, en adjouftant vne autre fort fembla- ble à ectte-cy, excepté qu'elle eft en tout & par tour plus grande;laquelle ilnomme Cozfolida Regia hortenfis,& Del- phinium.Fuchfe l'appelle mal à propros Chamemelum Eran- themum.Tourefois Matthiol fe retracte en la derniere edi- tion de fes Commentaires , & mec vn autre pourrait d’vn autre Cumin [aunage , qu'il reçoit pour le vray,& dit l'auoir eu du mefme Cortufus: qui eft la planre que l'Efciufe & Dodon appellent Hypecoum. Pena defcrit ces memes ef peces de Cumin fauuage,difant : Il y a deux plantes quiref- femblent aux deux efpeces de Cumin [auuage, lefquelles croiflent affez abondamment és lieux pierreux à l’entour d'Aix en Prouence : la premiere a de petires fucilles , com- me le Gingidium, ou comme la Paftenade fauuage, def- coupées de mefine. Sa racine eft petite, & blanche. Ses ti- ges font petites, recourbées , comme celles du Peéten ve- neris, mais blancheaftres, & rondes, quipottent de petits boutons ronds & velus, comme ceux du Glouteron , cou- uerts d'vne bourre molle, entaflée en rond, de la grofieur de ceux de la Pimpinelle, comme les Pelottes du Platane, ou de l’'Herbe que ceux de Montpclier appellent Globu- laria. Sa graine reflemble à celle du Denc de Lion ou du Platane ; routefois elle eft plus menuë. Quant à l’autre Cw- min fauvage,il y en a deux plantes, quife refemblent affez bien; dont celle qui eft là moins éonnué , petite & belle, croit aflez pres de la ville d'Aix en Prouence, & potte plufieurs petites goufles , comme de cornes, recourbées, comme la Scorpioide; toutefoiselles fonc plus grofles, au dedans defquelles la graine eft coute difpofée , chaque grain en fon auge, jaune & longuerte. Ses tiges font pe- tites,grailes, & rendres, & fes fucilles perites, auec de pro- fondes defcoupeures comme en celles du Pééten veneris, ou du Fumeterre. Sa racine eft fort perive. Elle porte des fleurs jaunes au mois de May, comme celles de la grande .Efclaire , ou de la Roquette, routefois elles font plus peri- tes. Au mefme lieu, il y croift vne autre plance gosfféé, fort femblable à celle-cy:car il n'y a point de difference , finon qu'elle a les fueilles plus minces, & pluseftroites, defcou- pées comme celles du Sezeli de Marfcille, qui fortenten: grand nombre pres de la racine qui eftblanche, & refem- ble à celle du Cerfueil, fes tiges fonc lifles, & les goufles plus groffes que de l’autre, pleines detelle graine que celle de la Galega, iaunaftre. Mais quant à la Confoude Royale, de laquelle nous auons parlé ailleurs, qui a les fucilles du Cumin , des fleurs purpurées , & quelquefois blanches, def- quelles on fe fert à faire des bouquets, belles, & faites en façon d'vn efperon à l’anrique , defquelles il fort des peti- res cornes longues, & droites, qui font pleines d'vne graine ft fi cogneue par tous les Jardins , qu'il n’eft pas befoin de la defcrire & remarquer pluschirement. Voila les Plantes, que Pena dit qu'il propofe , afin que chafcun en inge à fa fantafie, car d'autant qu'elles n'ont pasle: gouft ny l'odeur plaifante du Cuire cultiné,tant s'en faut qu'elles furpaffent en cela, on peut dourér fi elles doinent eftre prinfes pour le Cumin fanuage-: car l'yne a les fleursiaunes,& n'a pas la graine comme la Nielle. I n’y a feulement . Que celle quieftappellée Côfoude Royale;qui femble auoir quelques marques du Cuir fannage: éombicir que-on ne s'en fer. poinc encoren Medecine, ny aufli peu parmy les viandes. Voilà ce . qu'en DuPerfil, Chap. VIL s09 7 qu'en dit Pena. Vehons maintenant aux vertus. Le Cwwin culiiné, dit Diofcoride, eft plaifant à la ; bouche, (en vn vieil exemplaire ; comme aufñli en Oribaze, il y à dissuayo,c'eft à dire, bon à l'eflo- pin) ac.) ll efchauffe : il eft aufñli aftringeanc, & deficcatif. Eftant cuit ileft bon aux tranchées & veu. ventofitez ; mis en clyftere aucc de l'huile, ou bien appliqué deffus auec farine d'Orge. Onen baille à boire en cau & vinaigre à ceux qui ne peuüent refpirer , s'ils n'ont la tefte droite, Ftauec du vin à ceux quiontefté mordus par les ferpens. Il eft bon de l'appliquer auec des raifins de pañle ; ou de fatine d'Yuraye, ou du Cerat, aux inflammations des genitoire, Il referre le trop grand flux des femmes, & le fang qui coule par le nez , eftant broyé auec du vinaigre & appliqué. Soit qu'on le prenneen breuuage, ou qu'on l'applique, il rend la perfonne pañle. La graine de la premiere efpecc de Cumin [aunage, prinfe en breuuage auec eau, eft bonne contre les trenchées, & ventofirez, &contre Les morfures des beftes venimeufes. Prinfe auec du vin elle eft propre con- _tre l'humidité de l'eftomac , auec vinaigre elle appaife le hoquer. Mafchée & appliquée auec rai- fin de pañle , & miel, elle gueritles meurtrifleures , & mefme l’inflammation des genitoire, Celle de l'autre Cumin faunare, eft finguliere contre la morfure des ferpens. Elle fert à ceux qui ne peu uent vriner que goutte à goutte , aux grauelleux , & à ceux qui piflenclefang caillé, Maisil faur puis apres boire de la graine de Perfil bouillie. Pline a efcrit les mefmes vertus couchant l’'vn & l'autre Cuir, plus au long, difant:Le Cerin qu'on feme eft fort fingulier , principalement aux ma- ladies de l'éftomac. Broyé & prins auec du pain , ou bien avec d’eau & de vin ,ilincire les phleg- mes, & elt propre aux tranchées, & douleurs du ventre. Toutefois cantle Cum priné que /e fauua- ge, rendent la couleur pañle à ceux quien boiuenr. Et de faict, on dit, que les difciples de Porcius Latro, grand Rhetoricien, beuuoyent ordinairement du Cam», pour -eftre pañles , comme leur maiftre , qui l'éftoit par trop eftudier. Autant en faifoit lulius Vindex vn Peu auparauanant,pour fe garentir de Neron, faifant femblanc par fa pafle couleur de n'auoir pas plus long temps à viure, & trompanct par ce moyen Neron , qui abbayoit à fon heritage. Le Cwwin reduit en crochifques & mis ésnarines, eftanche le fang quien coule , comme aufli eftanc appliqué frais auec vinaigre. Eftanc appliqué feui, il fert aux chaudes defluxions des yeux , 8 à toutes enfleures auec du miel. Il fuffit de l'appliquer fur le ventre des petits enfans. On l'ordonne contre la iaunifle, auec du vin blanc, en fortant du bain. Mais on donne l'Echiopique comme deflus, en eau & vinaigre, ou bien auec du miel à mode de looch. On dit que celuy de Barbarie acefte-propricré , de faire recenir l’vrineà ceux quine la peuuenttenir. Le Cris qu'on feme, eft bon aux accidens du foye, eftane fricallé fec , fi on prend fa poudre en vinaigre, comme aufli aux tournoyemens ducerücau. Mais eftant prins aucc du vin doux; eftanc pilé, il eft bon pour ceux qui ont l'vrine forte & mordante. Prins en vinileftfingulier aux accidens de la matrice : mais il faut auffi appliquer far la mefmé partie {es fucilles auec de la laine. Rofti & broyé auec miel, ou d'huile rofar & de cire, il eft pro- pre aux enfleufes des geniroires : mais le famrage fait plus d'operation quele ca/riné, en tout ce que deflus. En outre il a vne vertu particuliere contre les ferpens, fcorpions, & fcolopandres , auec de l'huile, Prins en vin autant qu'on en peut prendre auec crois doigts, il reprime les deuoyemens d'eftomac,& les vomiflemens defordonnez. Prins en breuuage il eft fort bon à la colique; & mefme enduit tout chaud, auec des plamaceaux en ferrant fort deflus, auec desbandes. Prins en trois cyathes de vin , au poids de trois dragmes, il refoulr les fuffocations de la matrice. Diftilé és oreilles ,auec graifle de veau, où miel, il sueric le cintement d'icelles. Appliqué auec miel, raifins fecs, & vinaigre il guerit les meutrifleures. Aucc vinaisre ilofte les lentilles noires qui viennent par le corps. Nous vfons fort , dit Galien , de la graine du Ci , comme de celle de l’Anis, dela Liute 7. des Liuefche , du Carui & du Perfil. Orelle eft chaude comme chafcune d'icelles, elle prouoque l'v- Gmpl, rine, refour les ventofitez,& efchauffe au troifiefme degré. Liuzoic.r4; Du Perfil. CHAP. VII. MEGA E Perfil s'appelle en Grec aie, 8 céAver yræioien Latin Apium, & Apiume 270: MENU -ortenfessou Satiuum:en Arabe Char], Charf,ou Chares:en Italiens 4pio dome- BK Hico,8 Petrofello:en Efpagnol Perexil:en Allemand Pererfilien,& Peterlin.Les pan » Crecs l'appellentæéawer,côme qui diroit éAss oevodber, attaché an marais. Auf x Aduer Hômere l'appelle Agoreetlor séauer, pource qu'il saymeés lieux marefcageux, N LOVE 2 82 v croift fort bien. Toutefois Pena eftime, qu'ileft pluftoft appellé uv, de 7 Fe ]a Lune; pource que fi on en mange beaucoup, il caufe le mal de Ja Lune , ou haur malique non pas à raifon des marais, où il ne croift pas toufours. Oril y a pluficursautres for- es de Perfl,qui one prins leur nom des lieux où elles croiffent,& de leur grandeur.Comme /’4pium )félueñtre, le Perfil faunage ,\e Elcofelinum, Orcofélinum, Petrofelinum , Hippofelinum. Au relte | Je vray Apium des Iardins ou cultiné , des Anciens, felon l'opinion quaf de tous les Herboriftes, prins plus par conieéture, que d'aucune marque que les Anciens en ayent laiffé, eft ce que nous | appellons communement Perf, & en Latin Perrofelinums qui eft fort commun par tous les Jardins, ê&g ’ Les efpecess 6 A Liure VI de l'Hiftoire des Plantes, ra LE, #6 plaifant 4 manger, quia latige creufe, comme ditRuel, vn peu canelée , ronde , auec plufeurs branches, bien fouuent de la hauteur d’vne coudce. Les fucilles departies entrois,vn peu crefpées, & denrelées, à l’entour, & la fleur blanche, des plus peites qu'on puifle treuuer, la graine nue , & vne racine fimple qui fentbon, Nous auons adioufté icy , vne autre forte de Perfil crefpefort beau, & rare , qui n'eft en rien differenr d'auec le precedent, finon que fes fueilles font crefpées parles bords, & ont lés defcoupeures plus menues, lequel Dalechamp nomme séauer doper, Perfil faunage, duquel Theophrafte & Diofcoride font mention. I a la racine graile, longue , blanche , odorante, Perfil de Jardin. … Perfil fanuage de Dalecharp. ru Ft dd $ , SE AT à À Ge + SA à # A, Ÿ ÂeS AUS h —— TU s Trés En Liu. 3.c. 69) Per/il Jauuage de Dodon. les fucilles commele Perf/ des Tardins, fort menuës: la tige haute d'vne paume: lafleur- petite , blanche, fur des petites ombelles, fouftenues par certaines efcorces vertes, aflez femblabies à la balle desefpics de Bled, & vne graine fort menuë.]l croift par les collines afpres.Dodona mis vnautre Perfil fannage , bien different d’auec ceftuy-cy.lequel a les fucilles grandes, fort defcoupées, comme la Paflenade fauuage; mais beaucoup plus grandes: les riges rondes,creu- fes, longues de quatre ou cinq pieds ; rouges brunes parle bas , au deflus defquelles il y a.des ombelles chargées de. fleurs blanches ; puis apres vne graine plate , afpre , aflez femblable à l Anet, finon qu'elleeftplus grande. Sa racine eft diuifée en trois où quarre autres, qui n’entrent pas droit dans terre, mais s'efpandent deçà & delà de biais, $c fonc fi chaudes qu'elles bruflent la langue. De toute la pläte, tant, des tigesaue des fueilles, il en fort vn fuc blanc, comme des Tithymales, peu eftreque c'eft le Th;ffelium de Pline:car il dir que le Thyffelinm refemble au Perfil, fa racimafchée euacue le phlegme du cerucau. Aucuns le prennent pour le Silans de Pline : d'autres, comme ceux de Bauiere & Liure 7. de lhift. cha, La forme. Lelien. . Liu,s.ch,4t. NU ete rc NV NAS ï b 2 À ÿ T'yfeliurs de Pline, Liuzsctt, Les aoms. d’Anuers , pout le Afeum ; toutefois ils fe trompent Le éhasséwo en Latin s'appelle Apiwr paluffre : Gaza l'ap- pelle Paludapium : les Apothicaires A4piwm:les Arabes Aff-. La forme. ù lis: les François Perfl de marais, Arbe , Apio: les Italiens \ Apio paluffre : les Efpagnols Perexil d'agua : les Alle-+ a. mansÆpfich,ou Eppich. Ileft plus grand que celuy des ; ; | lerdins: À > ERA ner = SES: Q NH) LA > ( Ë — o am hp DT à ANRT FRS = 7 LL Du Perfil, Chap. VIT Perfil de marais de Matthiol,ow Ache. À qi | qu or 1 G1 2 La \ (À AR (RE st (ke Pi À A AG K NS {A 59 % N\ He HAE Tr / ip, 6o1r Per/il de marais de Fuchfe. Jardins : mais il eft de mauuais gouft & fent mal. Il croift és lieux aquatiques, Quant à l’épéocéawvey Le fs. on l'appelle aufli en Latin Oreofelinnm, 8 Apium montanum : en François Per/il de montagne C'eft, dir Diofcoride, vne tige de la hauteur d'vne paume, fortant d'vne racine menue , à l’entour de la- quelle il y a des petites branches, & des ombelles, comme celles de la Ciguë , mais beaucoup plus Ja menuës,aufquelles il vient vne graine menué,longue;acre,odorante,femblable au Cumin. Il croift és lieux pierreux & aux montagnes. Celuy duquel nous auôns mis icy le pourtrait fuyuant l'opi- nion des Herboriftés , a la cime groffe , longue, noire par dehors, & blanche par dedans, acre Perfil de montagne , de Dalechamp. à UN <£ AS, i À D, \ ne N N | DAME ds V8 È GO n QT = RAID ITEM AUS AU s in Pr» 0; LS \ Tome premier. odorante, aromatique. Il produit grande quantité de fueil- les dés la racine, qui trainent parterre , femblables à celles du Perfil de Iardin;toutefois elles font plus larges,& fenrenc boni les queuës defquelles font rouges parle bas. Satige eft plus haute d'vne coudée , fortant du milieu des fueil « les, & ferulacée. Sa fleur eft blanche , & croift fur vne om belle. Sa graine ‘eft comme celle du Perfil ; acre , odorante & amere. Il croift éslieuxafpres & pierreux.fur les rocherk, qui font à l’abry : mefmes il fort quelquefois des fentes des rochers. IL fleurir au mois de luillet. Etcombien que cefte plante foit differente en quelque chofe, auec la def- cription de Diofcoridé,, routefois les Herboriftes l'appel- lent Oreofelinum, comme nous auons dir:ê& quelques vns Orcofelinum maius ; & difent que les exemplaires de Diof- coride font incorrects principalemant là où il y a: 4 l’entour de Jes branches fortent des tefles comme celle de Pauot: 8 aux autres il ya,cowme celle de la Cigné. Car veu que Theophrafte & Pline difent, comme nous dirons tantof, que le Perfil de montagne ales fucillles comme la Ciguë,veu mefme qu'il ne produit rien de femblable au Pauot, il appere par là clairement qu'il faut lire He aucexte Grec, au Îteu de xoDa\æse pixavie, tefles de Pauot, à One xuVicS maprueeñ,c'elt à dire, -. femblables à la Cique. TI y en a d'autres , qui prentfent pour l'Orco/elisum ou Per(il de montagne, Vne autre plante , qui croiften Bourgogne , par- my les pierres, à l'entour des prés , ayant la tige & les fueil- les comme la Ciguë , quelquefois petite, & quelquefois ; . 1 3 ÉËE | grande, Oreofelinon. Liu.;.ch. La forms, 64 Î (KE pou ones à où a à rire EPA dj & cb [44 à E pis LE 602 | LiureWI.del'Hifloité dés Plantes, Le Petrefe- linon. Liu.3ch.64. La forme, Sur le ch.64. liure;3. l'Hippofeli- 70m: Au mef.lieu. La forme. grande, felon la diuerfité du lieu; la racing blanche & menuë , la fleur blanche fur vne ombelle, . la graine longue, noire, acre, odotante , femblable à celle du Cumin, Les Parifiens aufli monftrent pour le Perfil de montagne, Vne plante rare & exquife, qui croïft fur la cime fablonneufe de la mon- tagne de Surene, & ne s'en veoit poinrailleurssayant la racine longue, grofle,acre, odorante , d'vn gouft & odeur fortfemblable à noftre Empetron: les fueilles comme le Perffl, trainans par terre , & en bonne quantiré, Sa fleur croift fur vne ombelle, & eft blanche; fagraine eft acre & fenc bon. Touchantle rergoréauy, 8e rereeréavèr manedivixèy il s'appelle.en Latin Peérofelinum & Petrapium,8c Apium [axatile, 8 Perrofelinum Macedonicuims pource qu'ilen croift à forceen Macedoine , par les . precipices ,comme efcrit Diofcoride. Il a la graine comme l Ammi,mais plus odorante , acre , & aromatique. Dalechamp eftime que la plante qui eft icy peinte , foit le vray Peirofelinum de Ma- cedoine , laquelle éroift , fur les collines pierreufes pres de Grenoble ; & mefime fur les rochers, qui foût couuerts d’vn bien peu de certe, là où le Soleil bar à plein. Elle a laracine courte , vn peu cheueluë , noire , & (ce qui eft bien efmerueillable } qui n'eft point acre, ny odorante, de la- quelle il fort des tuyaux , & des fueilles femblables à celles du Perf/ commun, nontoutefois com- me ces larges, qui font prés de la racine , qui reflemblent au Coriandre ; maisaux autres plus me- nuës , quafi comme celles de l’Aneth, qui croiffenca la cime de la tige du Perfil, lefquelles fen- tent fi bien le Perfileftans broyces ; que fi on les approchoit du nez de quelqu'vn qui euft les yeux fermez , il penferoit affeuremenr que ce fuft du ‘Perfil. Sa fleur vient fur vne ombelle , & n'eft pas Perfilde Macedoine,de Dalechamp. - Perfil de Maccdiine,de Matthiol: A \2E ù BE] SNS ki À a s I, > s. HR HSE) = SE CUARRES SERA VS Ne \ % L ° NP din: A à se , | 1 4 ; ! : à. à \9 Jr NEA En à} = 4 fl fo 1 ; N J S AV À QU) x } RS IL |: ES, Se SR TR F PAU 6 CS, re 4 Q 4 Q\1 vx tè LAN NA VE % LAS £ > FT SA | à 16 4 = Eee aÀ,7 4] EE c = EN A) ar T = Ÿ \Y SEA Z ANT Ÿ Ca € LS AA NY VE |é Cr 4) 7er A { "e 1 wSÈ Se A6= 4 "] d He Fée $ ARTS > , Ë ei P < 2 : \! = V4 ct NC ha 4 li du tour blamche , mais vn peu rougeaflre. Sa graine refembleà celle du Perfil des Iardins, laquel- le eftpremierement rougeaftre , puis apres noiraflre; du commencement quand on commence à la goufter , elle femble eftreamere, mais puisapres en continuant de la mafcher, on la fenracre, fort bruflance , & odorante; comme Galien veut que foit la graine du Petrofelinon, Matchiol à mis Le pouttrait d'vnautre Petrofelinon de Macedoine, qui commence à eftre defia commun en quelques lardins d'Iralie, la graine duquel a efté apportée de Macedoine. Il a les fueilles , comme J'Ache, ou Perfil des marais, mais moindres, latige groffe, branchuë auec plufeurs ailes,les fleurs blanches ..& la graine femblable au Perf de Iardin’, odorante & amere: Quant à iracctAue des Grecs, on l'appelle en Latin O/us atrum. Gazal'appelle Eguapium. I] eft ainfiappellé à caufe de fa grandeur. Car il ef plus grand quele Perf/,& plus blanc, comme dit Diofcoride:; & à la tige hau- ce, creufe,tendre, raycesles fucilles plus larges,tiranrs fur le rouge,auec des fleurs femblables à celles du Romarin, qui font routes entaflé&s comme par petits grains deuant que de Reurir. Sa graine eft noire, longue,acre, folide, & aromatique. Sa racine cf petite, blanche, odoranre,agreable à la bou- che(aux communs exemplaires il y a Cswu@»,c'eft à dire qui fait bonne bonche; au lieu qu'aux vieux exemplaires il ya dreuex@n, c'eft à dire bone à l'effomar.)Il croift és lieux ombrageux,& prés des marais | Du Perfil, Chap. VIT. 603 -MaraisMatchiol a mis le pourtrait de la Liuefche commye, pour le Hippofelino,8r dir qu'ilnecognoift point d'autre plâte qui foit le Vray Hippolelinon:mefme il reprend Brafauola,de ce qu'il a prips-pour L'Hippolelimm herbe que les Italiens nomment commuünement Macerore. Peur eftre,dic-il,/s'éftal trompé par la faufle tradnétion de Marcellus ; lequel, "toutau rcbours du rexte de Diofcoridey dir - que l'Hippofelinon a la racine blanche au dedans:& noire par dehors:car D'iofcoride ne parle aucune ment de racine noire. Oril peuteftre que Maïcellus fe foïcainf trompé, pour auoir leu en Theo- Phrafte, que la-racine de l'Hippofelinon eft groffe, commélle Raifort,mais qu'elle éft noire, Toutefois Théophrafte en te pañlage là ne parle pas de l’Hippofeliom de Diofcoride, mais pluftoft du Smyrni6, commenous dirons cyapres. Ce neantmoins Marcellus & Brafauola, Commeaufli Dodon, Pena, & plufiturs autres Simpliciftes tiennent pour le &y2y Éippofclinon, cétte pltnte’, que les modernes ap- Sur lechéx Jiu,z, CT Liu 3.Ch4 Fu Pier. Penaux Pellent Petro/elinum Alexandrinui, ét que les Apothicairés nomment fauffement Pétrofelinon Ma: RUSSE cédonieum: Ex eh François Alexandre, laquelle iecte plufieurs tiges ou branchesidés la racine, & a les fucilles comme l'Achesou Perfil‘des maraisitourefois elles {ont plus standes & plus rondes de cou .deürdevert-brun. Satige eft cannelée;haute de deux coudées, & creufé: Ses ombelles font comme celles du Perfil, & font pendantes comme de petits grains, eftans mêüres, & chargées d'vne grande D pu tourmert 7” quantité de graine noire, qui éft la caufe qu'on l'appelle o/us Hippoftlinon où Léuelche commune atrum,]les graiñs de laquelle font à demy ronds toutefois ils de Matrbiol: font vn peu plats dechafqué cofté au droit du milieu, d’vn 103 HET ON gouft aromatique,&'acre,approchant de celuy du Smyrnion, Sa raciné eft aflez grofle, & longue: celle du cvlriné, et plus pleine de fuc, boñne à manger & plus cendre,que celuy qui croift de foÿsmefme. Elle eft brune par dehors; blanche par dedans, odôtance, & d'vn gout aflez plailant & aromatique téllementaue non feulementles Iraliens, mais auffi les Frä- çois , Aflémans & Anglois en font fort frians-four la man- ger En faläde:& de fait on la mangcoit defia du téps de Dio- fCoride & cruë & cuite.Pour cette caufe les lardiniers femée communement'cétre Plante aux lardins. Mais quant au Li- n£fche onn’en mange pas enfalade;car ce n'eft pas vné herbe bonne à manger, veu qu'elle a vn gouft fort mal plaifant,pout eftre fortacre. Son ombelle auffi eft bien differente; & mef- me fa graine,fpecfalement quant au souft &à l'odeur. Tou- Chant latraduétion de Marcel elle n'eft pas mauuaife pour cela , s'ila leu èn quelque exemplair different d’auec les coinmuns, que ces facines cftoient noires par dehors, & 2 4 SSI 2e] . , © \ 8227 blanches par dedans. Theophraîte diftingue ainfi les efpe- «ill Nr ces de Perfil , felon que Pline l’a traduit, difant: Toschaws le Perfil des fardins,on en trénne de plufieurs fortes 3 car Les vas font plus fueillus que les autres , cu bien ils ont la fueille plus crefbée ,ouplus clair femée, @* plus liffe que les autres. I S'en treuue suffi qui ont la tige plus groffe , ou plus menuë. Dauantage, les vns ont latige blanche; les autres ronge , les autres de dinerfes couleurs. Or Theophralte vn peu apres dit: L'Hippofelinon, l'Elcofelinon, & l'Oreofelinon , [ont differens entreux auf bien comme aneclePrrfil des Iardins : car le Eleofelinon , on Perfil de marais, qui croifl Le long des ruiffeaux , @ par les marais, à les fusilles plus rares, c qii ne Jont point afbres, mais reflemblent aucunement au Perfil , tant enla figure © odeur, commean gouff. Quant à l'Hippoelinon , il à les fueilles comme le Perfil de marais s mais il eff afbre, Ga les tiges crandes , @* laracine grofe comme le Reifort ,mais elle eff noire. Son fruit auf eff noir , plus gros qu'un Ers. Tou- chant le Perfil de montagne il y à encor plus de difference : car il a les fueilles comme la Ciguë , lara- cine mennè: @'latige comme l'Aneth , excepté qu'elle efFmoindre. Onl'ordonne en vin afbre , pour oh 1 35% Liuré z. © Thif,ch.4. Liü.ï9.ch.c,, Liüre 7 de lPhiftch.e, faire vémir les fleurs aux femmes. Dont Pline à emprunté vne partie, difânc: L'Eleofelinon croift p+, hs és lieux humides, & ne ie ierre qu'vnefucille, qui eft polie & liffe ; mais l'Hippofelinon croit és lieux fecs,& eft fort fueillu, retitantau Per(il de marais. Le Perfil de montagne ales fueilles comme la Ci- guë,la racine menuë,& la graine comme l’Anet, finon qu'elle eft plus menuë. En quoy Plinea failly, lifantau Perfil de marais paxQuMa , c'eftà dire, we fenle fueille ; au lieu de mare , c'eft à die,/es fueilles rares En outre il y a de l'erreur en Theophrafte,quand il parle du Perfil de montagne: car il y a xavncv, c'eft à dire , la fige ; au lieu de xaprev , c'eft à dire, le fruiéts car de fai@ il n’a pas la tige, mais la graine femblable ä l'Anet, comme Pline l'a bientraduit. Or il appert par ces deux autheurs qu'il faut lire en Diofcotide, là où il rraicte du Perfil de montagne , noi QURa naveiw éuDepï, au lieu de xéDañae proie éuDepr:c'eft à dire es fueilles comme la Cigné, au lieu qu'il y aydestestes Tome premier, EEE comte chap.8. Coft. Embi, 6$-liu... 6oa Liure VI.de l'Hiltoire des Plantes, comme celle de Pauot.cômeila defia efté dit. cy deffus.Dauantage quand Theophrafte dirque/’A- pofelinon a la racine grofle comme le Retort, noire, & qu'elle rend vn fuccomme myrrhe, il eft aifé à SAN ENON voir, comme aufli Diofcoride a remarqué, qu'ila prins l Hippofelinon, &c Smyrnion , pour vne mefime mens les Chofe, commefontles Grecs encor auioud'huy..Venons maintenant aux vertus d’vn chafcun d'i- Fe 5 ceux. Diofcoride dit que l'herbe du Perfil eft bonne aux mefmes chofes quele Coriandre. On l'ap- 7% pliqueauec griotte feche ou auec du pain, aux inflammations-désyeux.Il appaifeles chaleurs de l’e- ftomac. Il refour le laiét caillé dans les mammelles , foic.qu'on.lé mange cru,ou cuitsil fait vrinerla : decoétion tant de l'herbe que de la racine prinfe en breutage, refifte aux venins ,fait vomir, &re- ferre le ventre. Sa graine a plus de vertu pour faire vriner. Elle eft propre contre la morfure des be- ftes venimeufes, & à ceux qui auroient beu de Litharge , elle refout les ventofitez Ileft bon PS d'en mefler parmy les medicamens qui oftent la douleur, & parmy éeux qu'on-ordonne pour la fimpl, poitrine , & pour latoux. Galien dicque le Perfl eft fi chaud qu'il fait vriner ; & prouoque les menftrues. Ilrefout auffi les ventofitez ; ce que la graine fait encor mieuxque l'herbe. Que finous entendons cecy du Perfl, où de l’Ache, & qu'il foit vray, comme de fai Vexperience lemonftre tous les iouts, comment eft-il poffible quele Perf! eftanc chaud foic bon aux mefmes chofesque 1e Coriandre, que Diofcoride diteftre froid. Cemment fera-il bon aux inflammations des yeux, fol. 314. & à l’ardeur de l'eftomac, & aux mammelles trop remplies de Jaiét. Pierré Penà refour ainfi cette 5 difficulté : C’eft qu'il ya plufieurs medicamens, qui font doüez de facultez contraires, ou bien differentes, & toutefoisils feruent à vnemefime maladie ,.quiaura eu vn mefme commencement. Ce qui eft aifé à cognoiftre, dit-il, à qui voudra conferer les medicamens qui fonten Galien, &en Celle, pourlesrompures, & playes de la tefte. Car Celfe vie de medicamens defccacifs , & froids: & Galien vfe de medicamens chauds & refolucifs; mefmes ils ont aufli vfé des medicamens hu- mides , auec heureux fuccez. Aucuns vient à l'enfleure des genitoires d'huile violat, & farine de legumes, Etles autres de maluoifie bouillante ,. auec de poudre de Cumin. Ainfi donc il n’eft pas de merueille, file fuc de Coriandre eftant froid, 8& quelque peu aftringeant ,refout en partie la ma- cicre; & la repoufle auffi en partie , quand.elle commence à s'efmouuoir. Nyauffi, fi le Perffl qui elt chaud & refolutif,la fait refoudre', en ouurant les conduits du corps. Or Galien loué le Perfl, au confeil qu'il donne pour vn enfant artaint du-haut mal. Et au contraire Auicenne dit, quille faut fuir comme poifon. Car les Arabes difent , qu'il nuit à la veuë , & à l’haut mal, pourceque fion en mange, cela fait reuenir l'accez. Toutefois Galien parle du Perfil commun , qui eft incifif, duquel on peut vfer feurement au haut mal. Mais Auicenne & les autres autheurs Arabes parlans de /’Apion, entendent la plante que les Apothicaires nomment encor à prefent Apion: qui eft l'Eleofelinon des Grecs : en François L4che 5 dout nous parlerons cantoft. Pline dit que l'vfage du Perfil eft fort com- mun; car il nage à tous coups fur les potages mefme on fait peu de fauffes qu'il n’y entre du Perf, d'autant qu'il leur donne bon gouft. Dauantage eftanc appliqué en linimént{ur les yeux, auec miel pourueu que cependant on les fomente fouuert de la docoétion du Perf, il eft forc bon aux chaudes defluxions d’iceux, & mefmeaux defluxions chaudes qui combent fur les autres parties du corps, en le pilant &l'emplaftrant deflus, tout feul , ou auec du pain, cugriotteféche. Mefme quand les poiflons font malades dans les viuiers,en leur donnant du Perf! frais > on les fait cout PTE regaillardir. Galien en vn autre endroit efcric , quele Perfl eft fort en vfage , 8 qu'il eft agreable à alim, la bôuche , & bon à l’eftomac. Hippocrate dit que le Per// prouoque mieux l'vrine qu'il ne lafche Li 2. de la Je ventre, & que fes racines le lafchent encor plus. Eau line des maladies interieures, quandil. Diet. raitte de l’hydropifie caufée parle phlegme , il ordonne d'vfer du Refore, &:du Perf. Dontil appert que ces autheurs parlent du Perfil commun. Erde fait encor à prefent fi on en met dansle bouillon, tant de la chair que du poiflon, &le faifant cuire en eauauec du Perl, le potage.eneft Dent fort plaifant : comme auffi Pline dit que le Perfil donne bon gout à l’eau dans laquelle il auraïbouil- Pierre Pena [y. Touchant l'Eleofelinon , ou Perfil des marais, ou Ache , Diofcoride dit qu'il eft bon aux mef- A ie me chofes que le Perf , mais il eft mal-plaifant au nez & à la bouche. Tellement qu'il faut croire; | que c'eft de ceft 4pioricy , que parlent Chryfippus & Dionyfius Médecins , defendans d'en vfer en viande, pource qu'il efmeut l’accez du haut mal , & obfcurcit la vené. Et toutefois ileft de fort grande efficace : à raifon dequoy les Arabes & plufieurs Aporhicaires, en vfenc pluftoft que de l'autre ,en la compofition des Syrops , qui feruent pour defopiler, comme au Syrop Bizantin , & humelien_ en celuy des cinq racines. Pline dit que lache a cela de particulier, qu'il eft propre contre la pi- Liugché4, queure s des Aragnes. Touchant/Orcofelinon, ou Perfil de montagne. Diofcoride dir , que fa racine 8 fa graine, prinfes en breuuage auec du vin, font vriner, & prouoquentles mois. On le mefle par my les Antidotes, 8 medicamens qui font vriner , & qui efchauffenc. Le Perrofelinon.felon le mef- me autheur, prouoque l'vrine & les menftrues. Ileft bon contre les trenchées du ventre, aux ventoltez de l'eftomac , & à la colique : prins en breuuage, il fertaux douleurs de cofté , des reins tre 8. des & de la veflie. On en mefle aux medicamens qui prouoquent l’vrine. Galien dit que, la graine du fimpl. Petrofelinon eft principalement en vfage, combien que l'herbe & la racine ayent les mefmes vet- tus, mais moindres. Or comme elleeftacre & amere au gouft , aufli elle eft chaude & incifiue. À raifon ‘ DuSmyrnion, Chap. VIII. 605$. À taifon dequoy elle ef propre pour faire vriner. Elle refout les ventofitez, & prouoque les fleurs aux femmes.Elle eft doncchaude & feche, au croifiefme degré Quant à / Hippofelinon où Alexädre, Diofcoride dit qu'on le mange comme les autres herbes potageres , & comme e Perfil. Sa racine Au meflieu eft bonne à manger CtUE, & Cuirre. Les fueilles & les tiges cuites, fonc autli bonnes à manger , Ou feules , ou bien appreftces auec du poiflon. On les met en compofte crues. Sa graine prife en breuuage , auec du vin miellé, prouoque les fleurs: Elle efchauffe cêux qui font morfondus de froid , s'ils én boiuent, ou qu'on lesen frotte. Elle eft propre à ceux qui ne Peuuent vriner que _gourte à goutte. Sa racine fait les mefmes effe@s. Pline dit, que l'Hippofelinon eft contraire aux Liuzo.crr. fcorpions. Sa graine prinfe en breuuage guerit les tranchees de ventre. Cuitcen vin micllé, & beuë, elle eft bonne à la difficulté d’vrine. Sa racine cuire en vin fait fortit la gratelle, & appail les douleurs du cofté & des flancs. Prinfe enbreuuage, & enduite, elle eft finguliere contre la morfure du chien enragé. Son fuc efchauffe ceux quiont froid, s'ils en boiuent. Ce qu'il a quafi tour prins de Diofcoride : & là où Diofcoride vfe du mot yeudras, Pline dit 4/gesres,c'eft à dire, ceux qui font gelez de froid, ou bien,ceux qui font en friffon deuant l'accez de la fieure. Cax cela peut eftreentendu des vns, & des autres. Or Theophrafte adioufte,ainfi que Pline l’a traduit : Qwend À Uiure 7. de l'Alexandre,que les Grecs appellét Hippolelinon,ow Smyrnionselle tient du naturel de la Myrrhe. Elle pu qe viér du fuc où gôme qui fort de fa tige,& aufli en la replantant. Ceux qui amaflent fon fuc, difent MS qu'il a le gout de la Myrrhe.Aufli Theophrafte dit,que cefte herbe eft produire,de la Myrthe culti- uce. En quoy il appert que T'heophrafte appelle Hippofelinon ce que les autres appellent Shiyrnion. Da Smyruion, CHAP. VII. j Es Grecs appellentcefte plante cuvevie : & les Latins Syrrium : en Cilicie Les noms. on l’apelle Perrofelinum : d'autres l'appellent Hippofelinon Jansage , ainfique dit Ga-. lien. On l'appelle Syrrion , dit Pline , pource que fa graine ou fa racine fent la Myrrhe. Diofcoride dit, qu'il yen a qui appellent !’'Hippofelinon Simyrnion , com- Liuwch 54, bien qu'il y a vne autre plante qui eft proprement appellée Swyrrion , comme il eft aïfé à voir par la defcription de l'vne & de l’autre. Le Smyrrion, dit-il , fair vne Vus ch.6$. tige femblable à l’Ache, laquelle eft fort branchue. Ses fueilles fonc plus larges , pendans RIPrrreS contre terre , graflettes , fermes, odorantes , aucc vne acrimonie , & aromatiques , iauna- ftres. Sa rige porte l'ombelle femblable à l'Aner. Sa graine eft ronde , comme celle des Choux, noire, acre, du gouft de la Myrrhe : cellement qu'on prend aifément l'vn pour l'autre. Sa raci- ne eftacre, odorante, tendre , pleine defuc, piquant le gofer. L'efcorce de laquelle eft noire par dehors, mais par dedans elle eft verde-pañle , ou blancheaftre. Il croift en lieux picrreux, és col- Le ie. lines feches , & és bords des terres. Pline defcriuantce mefme Smyraion, eft difeordant auec Diof- Liu27.°.13 : cotide en quelque chofe: Le Swyrnion, dit-il, a la tige femblable à l'Ache, toutefois fes fueilles fontplus larges. Il produit force iettons, ésailerons , defquels il fort des fueilles grafles, pandantes . contre terre, lefquelles ont vne odeur aromatique,coniointe auec vne acrimonie,qui les rend agrea- bles, & font iaunaftres, tirans fur le blaffard. À la cime de fes tiges, il y a des mouchers ou om- belles, ronds , comme celles de l’Anet, & vne graine ronde & noire , laquelle vient à fecher au commencement de l'Efté. Sa racine eft odorante , & a vn gouft acre, & mordant; & fi eft molle, & pleine de fuc noire en dehors, & pafle en dedans. Son odeur eft comme l'odeur de la Myrrhe, dont aufli eft venu fon nom. Ilcroift és coftaux pierreux, & mefmé en ceux qui font terreux. Ailleurs il dit : On feme le Syrnios aux mefmes lieux , la racine duquel fent la Myrrhe. Voilà ce quil dit du Swyrnion , quieft proprement ainfi appellé. Ectoutefois en vn autre lieux il dit, que L'Hippofelinon qui eftaufli appellé Szyrmien, fenc la Myrrhe , prennant par ce moyen ces deux plan- ces l'vne pour l’autre, commeauflia fait Theophrafte. Or combien que ces defcriprions foyenr aflez claires ; fi n’ontelles pas peu faire quele Swyrrion fuft bien cogneu detous efgalement. Car - Fuchfe fuyuant l'opinion de Ruel, eftime que le Swyr#07 foit cefte plante qu'on appelle à prefenc Gh:250.de LeuiSficum : en François Linefche. Matthiol dit , que le S#yrion eft fort femblable à l'herbe que surie chics les Italiens appellent ÆMwcerone. Car elle a la tige comme l'Ache, auec beaucoup de branches, les liure 3. fucilles plus larges, graflerres,fermes,pendantes contre terre, auce vn odeur aromatique, coniointe auec vne acrimonie plaifante , 8 de couleur de iaune-blaffard. En outre elle porte à la cime des tiges, vn mouchet où ombelle , femblable à celle de l’Anec; & la graine comme celle des Choux, vn peu plus groffe, toutefois elle eft longuette , noire, acre, fencant la Myrrhe. Finalement fa raci- ne eft odorante, acre, pleine de fuc & molle, noire par ES , & verte-pafle par dedans. Ercom- bien qu'il compare la graine de ce Aaceron à celle des Choux, il refpond toutefois à ceux qui pour- roient dire que celte comparaifon n'eft pas propre; d'autant que cefte graine n’eft pas ronde com- \me celle des Choux , attendu que toutes les autres marques luy conuiennentc fort bien; qu'il peut bien eftre qu'il ya dela faute couchant cefte graine ; ou bien que cefte refemblance ne sentend pas de Ja rondeur, mais de quelque autre chofe, Pena dir,qne ceux-là coguoiflent le vray Smyrnion, Tome premier. L EEE our qui Liu.19.c.12;: 606 Liure VI del Hiftoire des Plantes, Syrraion, de Matthiol, 5 10e ou a, LR NUE, te . AN ANNEES Ur NI VPN AE 2 \f ee, ANR Vray Smyrnion de Diojtor.eÿ Dodo”. qui le diftinguent d’auec l'Hippofelinon, & la Linefche , ayanscogneu cefte plante qui a efté plantée defia dés long temps en plufieurs lardins de France & de Flandres , la racine de laquelle eft aflez Laforme." grofle, noire par dehors, & blanche par dedans. Ses fueilles d'embas font grandes & fort decou- pées, les autres font rondes, & enuironnent la tige tout à l’entour, tellement qu'on diroit que la tige les perce, comme celles de la Perce-fueille. Ses ombelles font comme celles de l’Anet, ou de la Percefueille. Ses fleurs font de couleur de iaune- vert pañle. Sa graine eft brune , affez ronde, moindre que celle du Raïffort, femblable à celle des Chous, & de mefme groffeur, acre, & fentance Surlechés Sypyrazon de Candie de Matthiol. liare 3. Le tempera- tent y les TEVIUS. > Liu. ;.ch.65. fort la myrrhe. Voilà comme Dodon & Lobel ont defcrit cefte Plante. Marchiol a mis le pourtrait d'vn Swyrrion de Candie, qu'il dit luy auoir efté donné , lequel eft aflez dif- ferent d’auec le precedent. Or il le defcritainfi: c'eft qu'il fait les fueilles plus grofles que celles du Maceron ,dontil y en a cinq par chafque queuë, denrées à l'entour, & com- me roonées naturellement de l’vn des coftez:mais celles de la tige font bien autress car elles font rondes, & percées par leur tige, ou branche qui les porte, comme celles de la Per- ce-fueille, & fi ne fonc point dentées à l’entour. Sa tige eft ferme,cänelée,8& noueufe au deflous des fucilles,de laquel- le il fort de petites branches cannelées par l'endroit où la fucille eft percée, dont il en fort vne par chafque fueille. À la cime des ciges & branchettes il porte des ombelles , de- parties en petites grappes , auec des fleurs blanches:fa graie ne n'eft pas femblable à celle du Chou; mais ronde, angu- leufe, & pointue , de couleur deiaune-brun , d'vn gouft pi- quant, & vn peu amer, croiflant fur des queués longues & cannelées. À raifon de quoyil eftime que fon Syr#i08 ap- proche mieux de la defcription de Diofcoride. Aurefte la racine du vray Swyraion, comme dit Diofcoride , comme auf l'herbe & la graine font chaudes. On mange fes fueil- le comme les autres herbes potagieres; les ayant mis'en compofte, lefquelles referrent le ventre. Sa racine prinfe en _ breuuage ferrcontre la morfure de ferpens. Elle appaife la roux, & la difficalté d’haleine, quand on ne peut fouffler qu'ayant la cefle droice. Elle ferc à la difficulté d'vrine. Ap- pliqu ce Du Sifon, Chap.IX. 607 pliquée en linient elle refout les apoftuimes phlegtnätiques les inflammations & duretez, & ci. catrizé les playes. Cuite& appliquée parle bas elle fait auorter. Sa graine eft propre aux accidens de la ratelle, desreins , & de la vefie. Elle prouoque les fleurs des femmes, & fait fortir l'arriere: fais.Elle eft bonne à la {ciatique,prinfe en breuuage auec du vin.Elle refoutles ventofitez de l'efto- mac. Fait fuer & rotter. Prinfe en breuuage elle eft finguliere aux hydropiques,& contre les fieures qui retournent paracces & periodes. Pline en dit de mefme, adiouftant encor quelque autre chofe Liu27rss Le Smyrnios , dit-il, efchauffe &c fubtilie. Ses fucilles 8: fa racine feruent à prouoquer l'vrine, & . les mois aux femimes. Sa graine referre le ventre. Sa racine apppliquée en liniment , refout les ene fleures & apoftumes , pourueu qu'elles ne foient cropinueterées ; & generalement routes dure. tez. Prinfe en vin auec des Aeurs de Rofinarin, ou auec Polium , ou Melifle, elle fert aux Pointu- res des aragnes,& morfures des ferpens : mais il la faut prendre peu à peu : car fi on la prenoit tout en vu coup; elle feroit vomir ; àraifon de quoy on ordonne quelquefois de la prendre auec de la Rue. Sa graine & {à racine aufli gueriflent la toux, & feruent à ceux qui ne peuuent auoir leur {ouffle fans cenir le col droit. On s'en fert aufi aux accidens de la poitrine, de ia ratte, des reins, &c de la veflie. Sa racine fert aux rompures & défcentes de boyaux, & aux conuulfions. Elle eft auf propre pour faire deliurerincontinent vne femme qui elt au trauail d'enfant, & pour faire fortir l'arrierefaix. Prinfe en vin auec la Bafille, elle eft bonne aux {ciatiques. Elle fait fuer & rotrer. Elle cft auffi propre à refoudre les vencofitez de l’eflomac. Elle ferrencor à cicarifer les playes. On tire du fuc de cetteracine, qui ef fingulier pour les femmes, & aux maladies de la poitrine, & des parties interieures : car il les purge , les efchauffe, & aide àla digeftion. Sa graine priufe en breuuage , eft bonne particulierement aux hydropiques ; lefquels il faut auñli frotter du fuc de fà racine, appliquer en cataplafme l'efcorce d'icelle fechée & puluerizée. On lamange auffi auec vin miellé, & huyle ,& Garon, fpecialement auec lachairboüillie. Galien traitte du Smyrnion comme d'vne viaride , & comme d'vn medicament : le Swyrmion ; dit-il, n'eft pas de mauuais gouff, auñfi fe vendil bien à Rome. Or:il eft beaucoup plus acre & chaud que le Perfil ; mefme il eft quelque peu odorant, Parquoy il prouoque mieux l'vrine,& les fleurs des femmes, que le Perfil, l’Alexandre, ny laBerle. Quand ce vient au printemps, il produit vne tige, laquelle eft bonne à manger, aufli bien que les fueilles, qui reftentfeules en la plante durant l'hyuer, fans qu'il y ait point de rige > comme aufhi le Periil n'en a point en ce temps là. Cette tige venanr à croiftre, toute la plante en deuient meilleure ; foit qu'on la vueille manger crue ou cuite , ou bien auec de l'huile & du Garon, oudu | vinaigre , on bien du vin. En vnautre endroit il dit ainfi : Aucuns appellent le Syyrrio Hippofe. re de linon jaunage. left dumefime naturel du Perfil & du Petrofelinon ; mais il fait plus d’operation que le Perfil, & tmoins que le Petrofelinon. Parquoy il prouoque l'vrine, &les fleurs aux femmes. Il eft d. chaud & fec autroifiefme degré. Ceux de Cilicie appellent Son , ou Per/fil de Macédoine, celuy qui croift fur le mont Amanus Perrofelinon. I eft moin- de Dodo. dre que le Perrofelinon & le Smyrnion (c'eft à fçauoir 41e. 7 xandre, qui eftaufi appellé Smyrnion) &ceft acre. Parquoy on le peut appliquer fur les playes, d'autant qu'il defleche, fans y faire douleur. Ileft aufli propre pour refoudre les durtez. & 1% Au refte ila les mefmes vertus que le Perfil & le Petrofeli- æ non.à raifon de quoy on vfe de fa graine pour faire venir les ” moisaux femmes, & pour prouoquer l'vrine, comme aufli en la difficulté d’haleine. FN EN Es Grecs appelle cette plante cisëv: LE Ab Lee \] SANT JS & les Lartins auñli $4/07 : Hipocrate A VAGTS la nomme Si70n. Diofcoride dir que Se IQ FA c'eftvne petite graine prouenant en PA MAC VEX Syriefemblable au Perfl, longuette, = -DVT noire, & cauftique. Il ya des doétes SAS {| ds À AA \R Simpliciftes qui tiennét que la plan- re te quiefticy peinte foit le Sifon,de la- A quelle Dodon a mis le pourtrait fous le nom de Perrofelinon Macedonicum. D'autres l'appellent Pe- La forms trofelinon effranger. Ha les fucilles longuettes, diuifées en plufeurs autres , auec de grandes decoupeures par les coftés, SZ | & dentelées tout’à l'entour , les tiges grailes , de deux TT QIX XS | # pieds de haut, fur lefquelles il ya de petites ombelles blan- a a DURÉE ches. Sa graine eft brune , femblable à celle du Perfil, toute- EEE a fois SG ÉLE e , « = “ 608 LiureVIdel'Hiftoire des Plantes, fois elle eft de meilleur gouft, ayant vne odeur plus aromatique, & plus chaude. Sa racine eft graile Le lieu & fort cheueluë, I! s'aime és lieux afpres, pierreux &non culrinez. On le feme auffi aux lardins;où FL mes À] fleurit au mois de Tuillet,8 produit la graine au mois d'Aouft.Diofcoride dir qu'il eft bon à boire, sent les aux accidens de la ratelle ,en la difficulté d'vrine , & quand les fleurs des femmes ne coulent pas. Liseh ss. Ceux du païs où il croift en font de la faufle , le mangeans auec des courges cuites & du vinaigre. Lines. des Orila comme plufieurs grains à la cime. Galien aufli en dit de mefme. Le 54/67 ou finon.eft chaud SH & amer au gout ; parquoy il prouoque l'vrine, & meurit. Il prouoque aufli les mois, & eft propre Emblem.s3. pour defopiler toutes les parties interieures. Au vieux exemplaire de Pline que Cornarius a,il y a 5 He 13, 208 3 AUX lieu qu'aux communs exemplaires il y a Siuli8c ce qui s'enfuir elt rapporté au Smynion, au lieu qu'il parle de Sion. Or il ditainfi : Le Sos eft propre pour aider à la digeftion , ayant le gouft fort femblable au Poyure. Il eft auffi fingulier en la douleur de leftomac. Ce qu'il dit,qu'il a le gouft du Poyure, c'eft au lieu de ce que Diofcoride dir qu'ileft œugwmwr, c'eft à dire bruflant, Da Gingidion, | CE APaTE . + A 3 + / 4 >f eo Iloscoripe dir que cette plante s'appelle en Grec p:yyidley, 8 Aer CA À 2 der : en Larin on l'appelle Gingidium. en croift, dit-il, à force en Cilicie & Syrie. C'eft vne petite herbe, femblable à la Paftenade fauuage, toute- fois elle eft plus menuë, & plus amere. (Au texte Grec ily a Aer lorepar ©) # ruxioréger,C ft à dire plus mennë c plus efpef[e,ou malfse Neantmoins tous Jes interpretes,ont reietré cette leçon, ayant leu mixgoreper, c'eft à dire plus amere, fuyuans en cela Galien &z Pline.) Sa racine eft à demy ronde, & vn peu amerc. On la mange crue & cuire & en compofte. Elle eft bonne à l’eftomac. Elle prouoque l'vrine. Sa decoëtion beuë auec du vin.eft bonne Livzoch.s. à la veflie. Pline ne le defcrit guieres plus clairemenc. Ceux de Syrie dit-il, prennent beaucoup de peine apres les Jardins. De là eft venu le prouerbe qui dit, Qw'en Syrie ily à force herbe de Iardins Hs cultiuont entre autres vne herbe femblable au panais fauuage , excepté qu'elle eft plus menué, & A plus amere:aucunsl’appellent Géngidion. Cette herbe mangée crue,ou cuitte, eft fort bonne à l'efto- Liu: + des mac; d'autant qu'elle deffeche les humeurs fuperflues qui fonc enracinées dedans. Il croift,dit Ga- Fe lien, à force Gingidion en Syrie,où on le mange.Ïl refemble à noftre Sczsdix.Or il eft fort bon à l'efto- mac, foit qu'on le mange cru, ou boüilly : mais il ne le faut guiere cuire. Aucuns le mangent auec dhuile, & du Garum. D'autres y adiouftent du vin ou du vinaigre. Et de fait ilen eft beaucoup meilleur à l’eftomac,& fort propre pour faire reuenir l'apperit à ceux qui font degouttez,le mangeanc auecdu vinaigre.Or eft il aflez noroire que cette herbe fert pluftoft de medicament que de viande: Len car elle eft notoirement aftringeante.& fort amere. Ilen par- FRE É Giagidion de Maithiol. le auf en vn autre endroit comme d’vn medicamenr :Touc + ainfidit-il, que le Gingidion eft amer & aftringeant au gout, auffi tient-il du chaud & du froid. Par le moyen de ces qua- litez,il deffeche & eft propre à l'eftomacipource qu'il eft fort: = aftringeant. Quant à lachaleur elle n'y eft pas fi euidente : mais il eftfec au fecond degré. Doncques le Gizgidiona efté premierement apporté de Syrie, en Grece, & de là en Iralie, & eftoirbien cogneu du remps de Diofcoride, Galien,& Pau- lus au lieu qu’à prefenc à peine y a il perfonne qui le cognoif- fe.Ruel eftime que le Gingidion eft certe plante,qu'on appelle ; Communement Cherefillon:en François Cerfueil:en Alemand * Kerfel, & Kelfelkraut. ‘Fuchfe auffi a mis le pourtrait & la. defcription du Cerfueil, pour le Gingidion. Toutefois Mat- Liu,2.ch.70. Chap, 78. de ù l’hift. thiol contredit à certe opinion , & met le pourtrait du vray pets Gingidion , lequel luy a efté enuoyé auec la plante mefme chap 131. par laques Antoine Cortufus ; ayans efté apportez de Syrie, laquelle il defcrit ainf: Le Gingidion eft aflez femblable à la La forme. Paftenade fauuage ; toutefois il eft plus amer : Ila la tige de la hauteur d'vn pied & demy, ronde, branchue ; canne- lée, noiraître , & pleine de neuds. Il porte à la cime des ti- ges des ombelles blanches , garnies cout à l'entour de peti- ces fueilles. La graine vient apres la fleur, laquelle venanc à meurir, les ombelles fe referrent,comme celles du Panais. & {ont vifqueufes au toucher. Sa racineeft blanche, de la longueur d'vne paume, vn peu amere au gouff. ‘On en a ap- porté la graine de Syrie, laquelle on commence à femer par : Du Cerfueil, Gingidion de Syrie, de Lobel. ER SS 4SS ES > AN ŸÙ u NE - LCLO FA à : 2 À FE < RE . il {Ph SAT 1) 4 WA 2 LS TS S AN es 7 nt + rh d es À Chap.X. 669 V'ifeaga Grugidion, de Matthsol. HESN f NE a (| À Di F Ed AN )) Î 1f L NÉE Ne A \ PNR \ AN LÉ 7, EXtS Æ 1 À) | | VEAY AL | NES ( PS me NC par les lardins entalie. Lobel met vn autre Gintidion de Syrie, qui a les fucilles comme la Bau- cia. C’eft, dit-il, vne plante de la hauteur d’vne paume , laquelle a efté apportée d'Alep de Syrie à Venize, par le moyen de Sequin Martinel. Elle a la fleur blanche, & le gouft du Gragidion. Mais fes fueilles refemblent à celles de la Baucia , ou bien de l'Elaphobofcum , finon qu'elles font moin- dres. Matrhiol dit aufli qu'il y en a qui tiennent que la plante appellée /vagaelt le vray Gingidion. Entre autres Dodon & l'Anguillara , où pour le moins quece enieft vhe efpece; pource qu'il {em- ble que fes fueilles refemblent aucunement mieux à celles du Panaïs. Mais Matthiol n'appreuue Vifnaga Gingidion, de Dodon. + Ur (S ASIE LTTTrt : = RE SA me, Zi È VAS «Z = | È ER 5 Te | mr ZA SRE NS A Y NM f£ 7 SAN \ MATTS — ie À NS È de ! | AN Fe V pas leur opinion,pource que la plante de la 75/gann;eft beau- coup plus grande que celle du Panais, & produit des om- belles grandes & fortestellemeñr qu'on fe fert de fes queués en lieu de curedents. Parquoy il eftimé qu'il vaudroit mieux l'appeller Paniais fauvage grand d'autant qu'elle luÿ refemble en tout& par touts; & en outre qu'elle a les mefines vertus. Pen afleure de l'auoir veu eh plufeurs lieux d’ftalie , fin- gulierement fur le chemin quand on va de Pefaro à Rome, Et auffi en la Guyenne aupres d'Agen , le long de la Garon- ne, & aupres de Bordeaux ; laquelle s'accorde aufli bien auec la defcriprion du Gésgidion, comme les autres plantes fufdites. Car Diofcoride ne parle point de l'ombelle du Gix- gidion.Or la Vifnaga refemble bien äu Panais fauvage, quant auxfueilles, aux tiges nouëufes, auxfleurs, & en tout le de- meurantitoutefais elle a les fucilles plus tendres, plus efpaif:. fes & moins decoupées , lestiges plus grailes & plus lifles, & n'eft pas veluë par tout, comme la Paftenade fauuagei mais lifle, & nuë , d'vn souft ainer. Eile fait de petices fleurs blanches fur les ombelles, comme la Paftenade fiuuage: La graine eftant micure , l'ombelle deuient dure commé bois, tellementqu'ells peut feruir de curedents. Sa racine eft blanche & amere. Aurefte pource que le Cerfreileft bon à nianger, & fert auf en medecine, & qu'il femble quece loit vnc efbece de Gingidion, ilnousen faut dire déux mots. C'eft vne plante aflez cogneué. laquelle croift par tous les Tardins, fraile & tendre, ayant quaftônfiours cinq fueilles par chafque queuë, comme le Perfil commun ; ns | à len Liu. s.c.5 fs Aux aduerf fol.324. Maëth. uk mef.lieu+ | É : se 6ro Liure VI del'Hiftoiredes Plantes, à l'entout ; les tigeshautes d’vne coudée & demie, graffes , & roufleaftres, créufes & noueufes, à la cime defquelles il vient vne ombelle, garnie defleurs blanches, defquelles il fort des petites cornes menués & droites, dont il en fort pluficurs d'vne mefme queuë , veluë, rouffeaftre ,aigués au bout; dans lefquellesil y a vne graine longuette, & brune. Sa racine eft courte, ayant beau- coup de cheueleures. Toute la plante eft douce & odorante , auec vn gouft vn peuacre , qui ne {e fait pas toutefois fort fentir : àraifon duquel eftant meflée auec d’autres herbes, elle leur donne LES meilleurgouft. Pline parlant.du Cerfnei] dit ainfi : Dautrepart en l'Equinoxe d'Automne , on fe- me le Coriandre, l'Anet, l'Arroche, la Mauue, le Lapais, le Cerfueil, que les Grecs appellent Pede- rota. Ce qu'il adioufte apres, (acre zu gouff) doit eftre entendu de la Mouftarde. Toutefois ce Cerfue:l Cerfueil, on Grngidion(elon l'opinion de Gingidion de Diofcoride de … glufieurs e$ de Matthrol. | Rauuolf. nant à meurir, toute l'ombelle fe referre. Sa racine eft petite & blanche, fuiuant cefte defcription, ’eftime que c'eft le Géngidion de Diofcoride. : Du Scandix, CH. AP MEN ACL Le SN) ESTE herbe s'appelle en Grec cuaydiC &'en Latin Srandix. C'eft, dit Dio” ter ÎS fcoride , vne herbe fauuage, vn peu acte, 8 amere, laquelle on mange” Z& &foirqu'onla mange crue,où cuite, elle eft bonne à l'eftomach. Sa de- coétion prinfe en breuuage, fert à la veflie, aux reins, & au foye,fem- ) } blablement Galien dir, que le Scandix eft vne herbe fauuage, bonne à De y» manger, va peu acre & amere, tellement qu'elle eftchaude & feche ,ou } la fin du fecond decré , ou au commencement du troifiefme. Elle pro- ? moque fort l'vrine , & defopile les parties interieures , à caufe des füf. Liure 2. des ; dires qualirez. En vn autre lieuil die , que le Giugidion eft femblable au AUS Scandix. Pline monftre bien que le Scasdix eft vne herbe de peu d’eftime, difant. Les Grecs mer- tentaufli le Sczmdix, encre les herbes fauuages, bonne à manger, fuiuant , ce que Opion, & Erafi- ftrate, en ontefcrit. Eftanr cuit il referre le ventre.) Sa graine prinfe en breuuageauec du vinaigre, appaife foudain le hoquet.On l'applique fur les brufleures. Il prouoquel'vrine. Le fuc qu'on en tire aptes l’auoir cuit, eft bon à l'eftomac au foye , aux reins, & à la veflie. C'eftcefte herbe qüe Arifto- phane fimol, D = L. d LR sf. _ D , en ï ' : outre DetlaScandix Chap.XE:! Gui phane reproche en ieu au Poëte Euripide., que fa mere ne venditiamais bonne herbe , mais feule- ment de Scandix. Wen fait aufli mention eh autre lieu, difant : Quantauxautrésherbes dont ils Vient communement en viande ils lesappellent Cheud#/fla,Hippocharis,Gancalis, Antrifeus,Srandix, quieft autrementappellée Tragopogor, &c. Theophraltemer le Scssdix entre les plantes,qui ont la tige trainant parterre sroutefois aux communs exemplaires il ÿ séreretorauax, Ce que Gaiatraduüit Annicaules,c'eft à dire,qui ne dure qu'vn an.Les mots, du texte font tel:03 peus remarquer cette dif- férence communement en toutes plantes: cefl quelles unes ont la tige droité,& nerucufc er añx autres elle traine parterre, come aux Manues, au Scandix, au Gocombre fran Cesecandir eftoitaflez | Cogneu anciennement à tous les Grec$,pout auoir fouuent faitriré le monde antheatre Athenes, * feruant de viande ordinaire à la populace:& toutefois à grand peine y a ilperfonne qui le copnoiffe à prefents& mefme de la fuite des chapitres de Diofcoride,& de la conference des plantes, & leu re de Galien & d'Aecé;on n'en peurtirerautre chofe,finon qu'elle refembleau Gingidion. Aucuns eftiment que le Gizgidion de Marrhiol foit la Scandix.Les autres,que c'eft l'herbe qui eft icy peinte, laquelle à la racine comme la Paftenade fauuage , amere & peu acre , quafi de mefime gouft que celle du Syyrnior , où Perfil de Macédoine ; les fucilles plus larges quecelles de la Paftenade fau- uage, & plus apptochanres de celles du Perfil, blanches & lifles , forrans de latige parinterualles cn telle forte, qu'elles s'éslargiflenr pres d’icelle en façon d'vne-efcorce ou membrane, & enfer. réntynéaurre fucille qui enfort. Sa tige eft cannelée; de la hauteur d'vne coudce. Elle porre vne ombelle chargéede fleurs blanches, non pas comme le Fenoüil, ou autres femblables plantes, qui produifenr des ombelles , lefquellss font compofces de plufieurs queuës agencéesten rond. Car ciont plufeurs filets verts blancheaîtres , entaîlez enfemble , d'vne façon particuliere qui ne fe Liu,.s.ch. 2. en | Aiguïlle à berger, Scandix de quelque vas. LAN ANNE L) 3, s, ie 4 4° ANNE, de M = = + a 2/9) Mere CU 7 1 Lo À IN er > DIRE HANENEENNIT ee Hi} Rs CEE ab D ANAL a de a manner voit en aucuncauvre herbe. D'autres, entre lefquelse{t Dodon; prennent'pourla Scazdix, lhet= be qu'on appellecommunement, Sranaria, Acus pañtaris)& Acula: en François Aiguille debergier, laquelle Pline nomme Pecfen veneris, qui refemble; quant ala hauteur,aux tiges, fucilles,8& Aeurs, AGE à noftre Cerfueil ; routefois clie n'a pas-cetre bonhe.odeur.. Elle alesriges randes, & dures x les “isa fucilles plus grandes que le Cerfueil, plus decouppées.& plusbrunes., des fleurs blanches fur des ombelles, apres lefquelles il fort d'vn meme bouron plufieurs pointes aigues ; feparces Fvne de l'autre , & cifpofécsen-façon-d’vnpeigne à carder de Lin. Saracineeit blanche, de la longueur d'vn doigt. Onlanomme Peigre de Vénus, dit Pline: pouïce qu'elle refemble aux peignes. Sa ra- Au meflieu, cine pilée auec des Mauues,;" attire hors cour ce:qui pourroit effre fiché dans le corps ‘Toute- Ale Aduerf, fois Pena dir que le Peigre de Pinus où Aiguille à bergier, a les fucilles & auf le gouft du Fumez bis terre , mefme il ferctout demefime. Etdefait les Apechicaires communs de Venize, la prennent &c-en vient comme fi c'eftoit Fumererre + auflielle a vue celle acrimonie & amercume que Galien demande < - Les 05 612 Liure VI. de l'Hiftoire des Plantes. demande au Fumeterre. Neantmoins les hommes dofes condamnent cette opinion , & à bon droic : cat aufli la chofe monftre le contraire : craie nous voyons par experience que la petite Efclaire , la Serpentaire , & les oignons, n'on+pas tant d’acrimonie que les anciens leurs ont attri- bué:mais ceux qui cognoiflent bien la plante que les Anglois appellent Percepierre fçauent qu'elle eft femblable aux deux plantes prcedentes,& quelle ne leur cede point en faculrez : elle a auffi de l'amertume & de l'acrimonic. Onla mange communement pour la fanté,comme vne herbe potae gere : elle refemble for au Cerfueil. C'eft vne petite herbe de la hauteur d'vne paume , & iamais plus haute ; laquelte croift de foy-mefme tout le long de l'année,en terre feche,& foulée,fans faire aucune tige, & porte de petites fleurs vertes. Elle eft excellence & fouueraine pour faire vriner & foudainement. On la meten compofte. On en tire aufli de l'eau diftillée, qui eft de grand feruice. Perce-pierre, des Anglors. Brife-pierre, des Angloïs. , K: NN VE T 0 - À 2) AUZZz az Ê ? mannton., SSP EE NUE NUE.” 7 nc 12 QESQU/ CR \ TE VAL hi) LA » a ZI NZ = RE VAL Praver usnte ll DS SZ } \] EL APE } ee D zx. ED LE Pena a propofé cette Plante feuleméc par aduis,8 non pour affeurer quelle elle eff,pource qu'il y a peu de Simpliciftes qui la cognoiflent,& n'y a encor perfonne autre qui l’aye defcrit;au moins que ie fçache.Et toutefois les femmes en vfent fort communement en Angleterre.Or il faut encor ad- ioufter icy la Saxiffaga, ou Brife-pierre d'Angleterre,qui porte des ombelles laquelle refemble au Sefelides prés de Moncpelier.Les Anglois l'ont ainfi nommée,pource qu'elle ft finguliere pour bri- fer la pierre. Elle croift communement és prés humides,ayant les fucilles comme le Fenouïlitoute- fois elles font plus larges, & moindres que celles du Sifeli des prés. Sa racine eft odorante, noire par dehors,8& blanche par dedans,comme celle du Peucedane.Ses fleurs viennent {ur des ombelles,& font blanches. Sa graine eft comme celle du Fenoüil. Sa cige eft haute d’vne coudée & demy. Du Caucalis CHAP. XII. NY EsTe herbe eft appellée en Grec xavxæAs : en Latin Cawcalis , peut ® eftre à raifon de la figure de fa graine , laquelle eft faite en façon de vafe long, 8 demy rond ; ou bien pource que cette graine meine du à bruit, eftant agitée par le vent , apres les vendanges ; tour ainfi que les ) bouteilles font du bruit , quand on les remplit , ou qu'on les vuide d EE Sa cour à coup. Gaza en fa traduétion de Theophrafte l'appelle Pied de Cog. + KG\\(( SSAÏ% Aucuns, comme dit Diofcoride, l'appellent Dacus faunage. Elle a,dit il, l KA \ ° » . v . 2 Dm NA Vnetige haute d'vne paume, & quelquefois plus : vn peu veluë,les fucilles © EUR * femblables au Perf, toutes fendues par lesbouts, comme celles du Fenoil, afpres on efpaiffes, (c'eft ainfi que Ruel a traduit ce paflage, ayant eu vn exemplaire incorrcét. Cat aux vieux exemplaires, comme aufli en la plus part des recents, il y a : Ses fueilles [ont femblables au Fenoüil,g forr deconpées, Céqui s'accorde bien auec la figure de cette herbe.) Ada cime elle porte | ji yne Dela Caucalis, Chap.XIT 613 vhcombelle qui fent bon. On la mange crue , ou cuité, Comme les autres herbes bonnes à man- _ger. Elle fait vriner. Theophrafte met la Cawcalis , du nombre des herbes qu'on mange. Pline en Lure 7. de Ü parle comme d’vne herbe commune, dont on vfoit ordinairement en viande. Les autres herbes, Mi. ch: dit-il, defquelles ils vfoient ordinairement en viande font la Chondrille , Hypochxris, Cawcalis, DENIS, écc. En vn autre endroit, il la defcrit en cefte maniere : La Cawcalis eft aufli bonne à manger.elle ,;,,, 022 retire au Fenouïl. Elle a la tige courte, la fleur blanche, &eft bonne au cœur. Son fuc prinsen à bis breuuage eft fort propre à l'eftomac & pour faire vriner, pour faire fortir la pierre & la orauel- le, & contre les demamgeaifons de la veflie , &c. Galien dit qu'il y ena qui appellent la Cauca- dis, Daucus faunage,, car elle luy refemble au gouft & en faculrez , pource qu'elle efchauffe, def -Liure 7, des feche , & fair vriner. Et qu’aufli on la meten compofte. Des trois herbes cy deflus defcrites con- fimpl. fequutiuement, cefte derniere n'eft guieres mieux cogneué que les autres deux ; pource que Diofcoride n'en a pas mis des marques gueres plus particulieres que des autres. Dauantage il ya de l'erreur en fon texte: car ces mors ( ayant les fueilles comme le Perfil, )auoient efté misen mar- ge par quelqu'vn, puis apres on les a inferé au texte Latin. Car de faiét ils ne font pas aux exemplaires Grecs, mefime ils font fuperlus. Ce nonobftant les fimpliaftes ne laiflent pas de monftrer quelques efpeces de Caucalis. Macthiol dir que cellejqui eft icy peinte, croift en Tofca- ne ; és lieux champeltres, & en terre qui n'eft pas cultiuée, comme aufft à l'entour d'Anani , au Suriec.t33. territoire de Trente, & qu'elle a toutes les marques de la. Caucalis , & qu'on l'appelle commune- l'ure.z, ment Petrofello faluatico: Car {es facillesqui fottent pres de la racine, refemblent aucunement à Caucalis , de Matthio': | Caucalis, de Dodon. Celles du Perfil, combien que celles qui fortent par deffus font diuifées à l'entour en facon de cheuelure , éommeles fueilles du Fenouïl. Elle faicfa tige comme celle de la Paftenade, au def- fus de laquelle il vient vne ombelle, chargée de fleurs blanches , odorante, femblable à celle du Liu.sich.4s, Daucus. Lobel l'appelle Caucalis aux fleurs rouges, dr fucilles larges. Eten meten outre, vne autre “ commune, qui a les fleurs blanches,& les fueilles moindres; mais fa tige eft plus haute. Dodon met vne autre Caucalis, qui eft vne plante veluë, peu differente d'auec la Paftenade fauuage,ayant les fucilles comme la Coriandre , mais plus decoupées. À la cime defes tiges ily a des ombel- les rondes , garnies de fleurs blanches , dont les fucilles exterieures font plus grandes. Sagrai- es nc eft longue , & veluë, ou afpre , comme celle de la Paftenade fauuage, plus grande quela grai- ART re ne de Cumin. Elle croift és lieux champeftres. Et fleurit au mois de Tuin. Sa graine eft meure 123- vn peu apres. Anguillara met vne autre Plante pour là Cuxcalis, dont toutefois les fueilles ne re- femblent pas au Perfil, laquelle Pena affeure d'auoir cueilly il y a long remps, par les preci- pices de la Sainte Cauerne , pres le temple def Magdelaigne en Prouence ; & laiffe l'opi- nion libre à vn chafcun , d'en iugercommeil voudra. Nous en auons mis icyle pourtrait prins Tome premier.‘ FFE de 614 Liure VI. del'Hiftoire des Plantes, Caucalis, de Pena. de Pena. Sa tige , dit-il, eft comme cellé du Fenouïl , & | auf fes fucilles : & eft haute d’vne coudée. Son ombel- QUE j le eft blanche & odorantc. Elle ne fait qu'vne racine, dtoite ,fichéeen terre, blanche , ayant le gouft de la Pa- ftenade. Toutefois, dit Pena, les autres Cavcalis commu nes m'agréent mieux , pource -qu'elles ont la tige , les Vs fucilles , lombelle, &la graine veluës & par ainfi elles 12 PK Saccordenr mieux auec la defcription de Diofcoride. 4 Carilen croift de deux fortes parmy les Vignes, &les We Bleds, en nos quartiers; dont l'vneeft blanche, ayant les F y, fucilles petites, & la tige plus haute: qui eft celle de Mat- | J J% thiol. L'autre a les ombelles ou les eurs purpurées, & | f f. LS lesfueilles larges, & plus efpefles, & la graine plus grof- ES À dt > \/) \ fe : laquelle eft faire d'vne fort belle façon. Car elle eft É couuerte d'vne balle triangulaire , & garnie de petits ai- güillons , retirans aucunement à celle de la Regliffe , s'at- Chap.135. tachant fermement aux veftemens. Icelle eftant oftée-la F2. graine demeure nue ; comme les srus d'Auoine , & eft d'affez bon gouft; qui eft la marque que Diofcoride don- RS ne à fa Caucalis | pour la pouuoir recognoïftre d’amtc les vertus. Plantes femblables. Au refte Matthiol artribue bien plus de vertus à fa Cancalis , que ne fuit Diofcoride: car il dit qu'elle eft bonne au cœur. Sonfuc fair pifler la pier- re , & la grauelle , il fubtilie le phlegme qui eft au foye en la ratte, & aux rongnons. Sa grainé prinfe en breu- uage aiguife la veuë ; & aide les purgations des fem- mes. Elle eft bonne pour les hommes , qui endurent le flux de fperme, prinfe auec du Cetarach , & de graine d'Agnus Caftus. Elle rend les femmes fteriles habillés à conceuoir , fi elles continuent d'en vfer. Elle eft bonne contre la piqueure de la Paftenade, de la viue , & du fcorpion marin, eftane appliquée furla playe. L'’herbe man. gécauec du vinaigre, pourueu qu'on la vomifle par apres, purge le ventre , réfueille l’apperit à ceux qui font degouttez ; & ofte l’enuie de vomir. L’herbe prinfe en viande, oufon fuc prinsen breuuage , comme aufli la graine , & la decoétion de toute la Plante, eft bonne aux melancoli- ques. Parquoy il eft bon de l’ordonner en la fieure quarte, & auxrongneux. Et mefime à ceux qui _oncla grofle verole, Du Daucus, CHAPONXTII. Les noms. E Dautus S'appelle en Grec davx@* : en Latin Dancus, Daucum , 8 Daucium: A ee des en Arabe Dacz, GeXar , où Giezar. Diofcoride en met de rrois fortes: celuy de ie UE N Candie, l'autre qu'il appelle Selinoides, c'eft à dire , refemblant au Perfil ; & le QU sroifiefme ayant les fucilles comme le Coriandre. Petronius Diodotus, dit &Ù) Pline, en cftablit guarre efbeces , lefquelles ic laifle à dire, pource, qu'elles fe peuuent reduire en deux. Or le meilleur vienten Candic , & celuy d'Achaie 7% enfccond lieu : en apres celuy qui croift en lieux fecs, où que ce foits qui re- tire au Fenouïl, excepté que fes fueilles font plusblanches , velués, & moindres que celles du Fenouïl, Sa tige eft droite , de la hauteur d'vnpied. Sa racine eft odorante & de bon gouft. Il croift ordinairement fur les rochers expofez au Soleil du midy. Quant aux autres efpeces elles creiflent partout,8 mefme au coftaux,& collines terreufes,& le long des bornes des champs toutefois 1] faut que la terre y foit graffe. Ayant les fucilles comme le Coriandre , la tige d’vne coudée, & desboutonsronds , dont il y en a quelquefois plusdetrois. Saracine eftpleine de bois, laquelle eftant feche ne fert à rien. Sa graine retire à celle du Cumin ; mais celle du Dawcus de Candie eft femblable au grain de Milliet , blanche ,acre. Toutes fontodorantes , & bruflantes au gouft. Celle du /ecod eft plus vehemente que du premier, aufli en doiton prendre peu. Or s’il en faut eftablit vne #roifiefme efbece : elle retire fort au Panaisfauuage , queles Greg appellent Sta- philinus , & à vne graine longuette, & la racine douce. Cependant il faut noter qu'il ny a au- cune béfte à quatre pieds qui mange du Dascus , ny en Hyuer, ny en Efté, finon qu'elle air auorté. On vie de la graîne des dernieres efpeces du Daucus ; mais quant à celuy de Candie on vie de fa racine , & de fon fuc, principalement contre les morfures des ferpens. La dofe eft d'vne dragme auec du vin : mefme on en donne à boire aux beftés à quatre pieds , qui oncefté morduësdes fer- pens. Voila les mors de Pline, qui dit que les fucilles fonc plus blanches , au lieu que PRES ic RÉ 7 Er h SR E 4 18 à Ge, — + Du Daucus, Chap. XIE. 6tS. dit Aeñorees , c'eft à dire plus mennëés. Diofcoride deferit aufli les mefmes efpeces, difanr: Le Dancus de Candie à les feuilles femblables au Fenouïl, moindres , 8& plus menuës , la tige de la hauteur d'vne paume, & l'ombelle femblable à celle du Coriandre ; les fleurs blanches, & vne graine blanche, veluë, &acre, qui fencbon quand on lamafche. Sa racine eft groffe comme le doigt , de la longueur d'vne paume. Il eroift és lieux pierreux & expofez au Soleil. I y en a vne auvre efpece , qui retireau Perlil fauuage, qui eft acre, aromatique, odoranr, & d'vn gouft bruflant- Le meilleur eft celuy de Candie. Celuy de la sroifiefme efhece a les fueilles comme le Cotiandre, les fleutsblanches, la cime & la graine comme l’Anet, & enladitecime vre ombelle {emblable à la Paftenade , pleine d'vne graine longue, & acre, commele Cumin. Marthiol dit que toutes ces trois efpeces de Daucus fe treuuent en Italie: toutefois que la plus commune eftccile qui re- cire à la Paftenade fauuage: car il s'en trenue quancité au territoire de Sienne, fpecialemient le long de la marine. Quant à celuy de Candie, il dit ; que le vray ne croit pas ailleurs qu'en Can- die : mais celuy qui a lesfueilles femblables au Coriandre , & la graine femblable au Cutmin, croift non feulement en plufeurs lieux d'Icalies mais auffi entAllemagne , & en-Boheme. Ce Aux ad. for, noñobftanr Pena afleure que le Daucus de Candie, ne prouient pas fculement en Candie : mais 323: auf fur les Alpes d'Allemagne , & fur’ les collines de la riuiere de Genes: & mefmes ilyena abondance {ur les rochers du mont Jura , pres déGeneue , d'ou on l'apporte vendre à Lion , & en d'autres licux: lequel fe verd plus cher à Venize mefine,que ne fonties autres des autres lieux: La Pr d'autanrqu'il eft meilleur pour mettre dansla rheriaque , & autres fembiablesautidoces. Ila les fucillesmenuës, & moyennes enrre celles du Fenouïl , & des Carortes. Ses oinbelles fonr blan- ches. Ses fleurs fonc comme celles de l’Anet. Il fait beaucoup de craine longuetre, comm celle du Cumin , laquelle eft enuirounée d’vne bourre blanche, d'vn gouft acre, & odorante, de laquelle La jorme, Ch.69.lin.3* Daucus premier, de Maithiol. Dancus fecond, de Matthiol. à N < NN IS ÿ KZ = à A J'y AN, Î k FER ' à 4 WE 4 HN A — oi RU AN LÀ Lo 1 ENS 2; Le Le 2 Em SS _ onfe fert principalement ; toutefois on fe ferc auffi defa racine, laquelle eft moindre que celle de | la Paitenade , d'yn gouft plus chaud , & plus odorante. Il n'ya rien à dire , quece ne foit celuy de Candie, fi cen’eft le terroir & le climar. Car quant àla figure il n'y a rien à dire. Ec quantaux fa- culrez il s'en faut bien peu, s'il ne les a du cout femblables. Quantau Dancus Jeconé de Marthiol, les Apochicaires de Venize l'appellent Saxifagia ; d'autant qu'ilsontexperimenté, comme ils dis fent, qu'ila les mefimes vertus que la Saxifagia.Cela toutefois n'empefche que ce ne puifle eftre le Dancus fecond de Matthiol. Car il a les fucilles come le Coriandre,ou le Perfil, la graine longuc,qui vient fur des ombelles,& eft faire à angles comme le Fenouïl. Saracine et blanche,fentär l'aroma- cique,& de bon gouft,garnie d'vne cheuelure à lacime,côme celle du Meutmn. Lobel l'appelle Pas- cus Selinoides C'eft le Rofmarinum , où Libanotis prima de Theophrafte, ayant les fueillés comme 'Ache. Les Italiens lappellent Y4/debons, & les Veniticns Saxifragia. Or le plus commun Daucus, Ç | FFF 2 duquel Tome premier. Liu. cb. 87. Liu,2.au ch. de l'Hi pO- ‘el, ë 616 Liure VI. del Hiftoire des Plantes, duquelles Apothicaires feferuentcommunementen Italie, France & Allemagne, c'eft la Paife- rade fausage de Diofcoride,qu’on appelle communement Czrosre faunage,comme nous dirons tan- tof. Ils s'en feruenr di-je le plus fouuent à faute de celuy de Candie, en prenant au double, fuyuant l'opinion de Galien , Combien qu’elle foir bien differente quantà la figure & facultez d'auce le Daneus de Diofcoride. Dodon a mis le pourtrait & la defcriprion de la mefine Garroite [aunage, pour la #roifiefme efpece de Daucus. Or nous auons mis icy d’autres efpeces de Dancws , aué les def- fufdites , fuyuant l'opinion de Dalechamp ; à fçauoir /e fecond, qui retire à l'Hippofelinumr, que Diofcoride dit eftre appellé wéauver digue , c'eft à dire Perfil faunnge , en la tige, fucilles , & racines combien que Diofcoride n'a pas remarqué particulierement en quoy il luy refemble. Toute- fois les fueilles du Pertil fauuage ont dé plus grandes defcoupeures : mais au refte , l'vn & l'autre les a femblablement cfpefles & charnuës. Il en croift en vne terre pleine de grauier , ‘qui efr ar- roufée par la Draue, pres de Grenoble, ayant la racine blanche, odorante, acre , garnie au Seconde efpece de Daucus , de tes Troifiefine efpece de Daucus , de Dulechamp. Dalecharnp. = deffus d'vne cheuelure comme paille ; la tige haute d'vne coûdée , quelquefois plus, & anguleu- {e ; les fueilles qui font pres dererre larges, femblables à l’'Hippofelinon: mais celles des perires À K Û PP branches font plus menuës, & defcoupées comme le Perfil. Son ombelle eftcomme celle du Per- _ ! » : Por P , 5 5 r fil, chargée d'vne infinité de fleurs blanches, & d’vne graine menuë , longuette, acre, & odo- rante. La #roifiefme efpece de Daucus, croift fur vn coftau pierreux au deflus de Grenoble, que ceux _ du lieu appellent Chalemont c’eft à dire montagne chaude, pource aw’elle eft à l'abrv, & battue ordi- PF STE P q Y Liu.s. au ch. de K Paiten. nairement par le Soleil de midy. Auffi y croift-il quantité de Plantes excellentes. Ce Daucus donc a la racine iaune-blancheaftre , courte , menuë, & veluë à lacime. Les fueilles qui font pres de la racine font femblables au Coriandre : & d'autant plus qu’elles font pres de la cime de la tige & des branches, elles fontauffi plus menués ; tellement qu'a la cime de la tige elles font aufli menuës que celles du Fenouïlou de l’Anet ; qui eft ceque Diofcoride dir #DaAbo 5 éd à napady Gaia r$ avide, c'eft à dires 7/ à l'ombelle & La graine femblable à’ Anet. Satige eft comme celle de Perfil. Son ombelle porte vne fleur blanche , femblable à celle de l’Aner, ou de la Paftenade fauuage ; car Diofcoride compare l'ombelle de la Paftenade fauuage, auec celle de l'Aner. Sa graine eft lon- guette comme celle de l'Anet, d'vn gouft acre, comme celle du Cumin. Enoutre Dalechamp ad- ioufte éticor vn Dascus des prés, qui croift parmy les prés des montagnes, ayant plufieurs racines blanches, rondes, efparfes çà & là désle pied de la tige s courtes, douces, & odorantes: & fix où fepc fueilles pres de la racine , de la longueur de fix ou fept doigts, garnies par ordre de beau- coup de fueilles qui enuironnent en rond toute leur tige, femblables à celles de la Millefücille molles & bien vertes , encre lefquelles il fort vne tige femblable à celle dù Fenouil, de la hauteur d'vne c : De la Paftenade, Chap. XIV. 6:17 Dancus des pré s, de Dalechamp. d’vne coudée , qui jette deux ou trois branches, & eft gar- ï nie de peu defueilles , quelquefois elle eft toutte nuë. Son ombelle du commencement eft vn peu rougeaftre , puis apres elle eft blanche , amere, vn peu acre, & odorante. Il fleurit au mois de May. Au refte Diofcoride dit que lagrai- Ze#mis. ne de toutes lesefpeces de Dawcus efchauffe.Prinfe en breu- EE Ml uage elle fait vriner, prouoque les mois aux femmes, & faie #77 des fortir l'enfant du ventre de la mere. Elle appaife lestren- *”** chces du ventre, & la vieille roux. Prife auéc du vin elle eft bonne à ceux qui ont elté mordus des phalanges. Ap- pliquée en cataplafme elle refour les enfleures. De toutes les efpeces de Dancus il n y a que leur graine qui ferue, ex- cepté celuy de Candie, la racine duquel eft en vfage , prin- cipalement eftant prinfe en vin , elle {ert contre les morfu- res des beftes venimeufes. Or au lieu que Diofcoride dit Survey, éuCpuav , xd cûpor dywyer, C’eft à dire ; Elle fait vriner, prouoque les mois , @>* fait fortir l'enfant; Pline dit que de Daucus prouoque les mots , © fait Jortir aifément l'ar- Liuaccrs rierefaix, comme s'il auoic Jeu déréguv au lieu d’écbpoar. Galien dit que la graine du Daucus efchauffe fort: telle- gd OU . ” ment quec’eft vn des principaux médicaments pour faire fimpl. ae . vriner,& prouoquer les mois. Eftant appliquée au dehors, elle eft propre pour refoudie, parinfenfible tranfpiration. Quant à l'herbe elle a bien les mefmes facultez ; routefois as (L KE , = AUX # | 11 NS plus debiles, à caufe qu'il y a de l'humidité aqueufe , com- ñ À D) \ bien que fon temperament foit auf chaud, Q De la Pañlenade CHAP. XI. &N À Paflenade s'appelle en Grec saduanG" : en Latin & en Îtalien PAÎN A Les pm, DAS casen Arabe lezar,Gezar,ou Giezar:en Efpagnol Casoaria blanqua:en Al- FUI SL lemand Pafeney, & Paflnachen. Elle eft nommée Paffinaca de pafcere, SAC ED celtà dire paiffre, pouree qu'elle croift de foy-mefme emmy les champs, (SZ NN 8 que la populace en mange fouuent,& s’en repaift: comme auffi on l'ap- ME CAAlE pelle æuai@ en Grec, pource que le tronc de fa racine refemble aucu- 47° nement à celuy de la Coleuurée,qui eft auñffi appellée #@vA@r. Diofcori- TTL À) de cftablit deux efheces de Paflenades ; à {çauoir Les fauvages , & celles des Liu2.ch. <> Jardins Vline en met quatre efpeces. I] ya dit-il,vne efpece de Paffenade fansage laquelle croift de AR {oy-mefme,& eft appellée en Grec gaDuAG.. Quant aux autres on les feme,ou bien on les replante Liu>.ch.s. au commencement du Printemps,ou en Automne.Toutefois Hyginus veut que ce foit en Feurier, oubien en Aouft,Septembre,& Oftobre,& que la cerre foit labourée bien profond.Elles commen- cent à vn an d'eftre bonnes ; mais à deux ans elles font meilleures; & plus en Automne qu’en au- tre faifon, principalemenreftanr boüillies ; & toutefois encor ne leur fçauroit-on ofter vn gouft fafcheux qu'elles ont. Touchant L'Ibilcum à eft tout femblable xia Paffenade , finon qu'il eft plus graile. Ï1 ne vaut rien à manger, & ne fert qu'en medecine. Il y a encor vne guatriéme efhece de Pasñtenndes , que les Latins appellent Gx/ica : & les Grecs Daucus, dontil ya quatre ejbeces. En vn autre endroit il fait mention d'vne Paffenade des prés. Aucuns la prennent pour celle qui eft aufli appellée, Zb5/cus, du mefme nom que la Guimauue. Lesautres tiennent quec'en eft vne autre ef- pece. Comment qu'il en foit, elle eft differente d'auecla Pañfenade fauvage de Diofcoride. Quant à celle qu'il met pour la gwatriéme efhece , ilfemble que ce foit ce que nous appellons Carotte, que luy-mefrñe met pour la gwarriéme efhece de Daucus, comme nous auons dit. Au demeurant la P4f/e- ne, nade faunageainfi que dit Diofcoride, a les fucilles comme le Gingidium ; toutefois elles fonc plus Le Re larges,, vn peu ameres, latige droite, afpre, au deflus de laquelle il vient vne ombelle femblable à Liw3.ce sa. celle del Anet, garnie de fleursblanches, au milieu de laquelle il y a vn peu de rouge, qui retireà la couleur de Safran. Saracineeft groffe comme le doist, dela longueur d’vne paume, odorante, laquelle on mangeeftant cuite. Quant à celle des fardins, Diofcoride n'en met point de marques. 11 dit feulement qu'elle a les mefmes vertus: mais plus débiles; & qu'elle eft meilleure à manger. Toutefois les Herboriftes reconnoiffenr celle qui eft icy peinte pour la vraye 5 d'autant, comme dit Pena,qu'il y a long-remps qu’elle eft receué pour telle.Ellerefemble aux Carottes blanches;mais Aux AE encor mieux à /'E/aphobofcon, que les Apothicaires appellent Paffenade faunage, où Baucia: car 7 Tome premier. FFE 3 la 2 Liu.2rcx$ e d 5 0 e 618 Liure VIde l'Hiftoire des Plantes, la Baucia a les fleurs iaunes, & la racine de mefmecouleur, & de mefmne gouft. Quant à la /#w- ‘nage elle eft du cout femblableaux Carroftes, ou au Daucus appellé Ssaphylinos , au lieu duquel les Apothicaires vient de la Pafenade fauwage , comime nous auons dit. Ses ombelles font aflez grandes & efpefes , & fes fleurs blanches. Les champs & les Bleds en font tous garnis ; mais cles Ch.s2ins. le eft beaucoup moindre que celle des Iardins. Sa racine a bien le mefme gouft; roucefois il eft aromatique : & de fait on n'en mange pas fi volontiers que de celle deslardins. Matchiol Paftenäde de lardin, commune, Pafienade [anuage, de de Matthiol. Matihiol. ET ST 7 pe Ab Port pli aa 3 D A — LEA EL Pr re LR VEN = RS à Hi \ n SH par à is 3 Q dit qu'on feme à force Paflenades dans les Tardins en Italie, reprenant Ruel, de ce qu'ila prins ce qu'on appelle communement Caroftes, pour les Pasfenades des Iardins. Quant aux faunages, el- les croiffent partout emmy les champs d'elles mefmes, & és lieux qui ne font pas cultiuez. L'une & l’autre a les racines blanches, qui font bonnes à manger eftans cuites, On feme aufli de celle des Jardinsen Bourgogne , en Sauoye & Dauphiné , ou ils l'appellent quafi du nom Latin Panais. Lobel l'appelle Paffenade cultinée commune, Paflenade cultivée de Diofcoride, Daucus de Theophrafe : & en François Paffenade , & Carotte inune : & la fauwage de Diofcoride, Carotte où Pañenade faunage , qui cftle Dancus des Apothicaires duquel nousauons mis icy le pourtrait: mais celuy de la Païfenadedes Fardins de Diofcoride, ou foit de la Carotte iaune, où Daucus jaune, Le #mpes- bon à manger , il eft és Commentaires de Matthiol au chapitre du S/3r07, fous le nom du Si/aren DT RS fecond ; &icyapres au chapitre des Carottes. Au furplus Diofcoride dit que la graine de la Pafle- made Jauvage, eftant appliquée & prinfe en breuuage, prouoqueïes mois aux femmes. Elle eft auffi bonne à boire à ceux qui ont difficulté d’vrine ,aux hydropiques ,-aux pleurefies , 8 à ceux qui ont efté piquez ou mordus par des beftes venimeufes. Mefme on dit, que fi on en a mangé Liwsec $ deuant que d'eftre mordu, on ne fenriraaucun mal. Elle aide à la conception. Sa racine prouoque l'vrine , efchauffe la perfonne à l'amour, & fait fortir l'enfant du ventre de la mere, eftanc appli- quée. Ses fueilles pilées & appliquées auec miel, mondifient les viceres corrofifs. Pline d’efcrit bien plus à plein les vertus de lvne & l’autre Paffenade, difant: Il 'y à vne autre forte de Panais : Jaunage, queles Grecs appellent Sraphylinos. Sa graine pilée , & prinfe en vin, eft propre pour ceux qui ont le ventre enflé , & aux femmes fubjettes à la fuffocation de l'amarry: car elle ap- paife la douleur ; element qu'elle corrige mefme l'imperfeétion de l'amarry; & eftant appliquée en liniment auec du vin-cuit, elle eft bonne au trenchées des femmes; &à celles des hommes, eftant broyée ; auec autant de pain , & prinfe en breuuage auec du vin. Elle fait auf vri- ner. Elle arrrefte les vlceres chancreux & corrofifs , eftant appliquée frefche auce du miel, ou bien en les faupoudrant de ladite poudre. Dieuches ordonne fa racine auec eau miellée aux accidens du foye , delaratte, des flancs, & des reins. Cleophantus l'ordonne aux ve dy- enteries | ] x Ent DelElaphobofcon, ChapXVI 6719 fenteries. Philiftio la fait cuire en lait, &:en ordonne au poids de quatre gnces à ceux qui ne pif fenr que gourre à gourte. Prinfe auec d'eau elle eft bonne aux hydropiques, & en la conuulfion qui fait courber la perfonne enderriere , & aux pleurefies ; comme auffi pour le haut mal. On dit que la portant fur foy,on ne fera point mordu des ferpens. Et que fi on,en mange deuant que d'eftre mordu, on ne fe treuuera point mal de la morfure. On l'applique auffi auec de l'oingt fur la mor- fure des ferpens. Ses fucilles machées feruent contre les crudirez de l’eftomac. Orpheus dit que celte herbe eft propre à l'amour , peut eftre pource qu'elle efchauffe à l'amour ceux qui en man- gent. Auf dit on qu'elle aide à conceuoir. Touchancles Paftenades cultinées, elle ont aufi les me, mes proprietez. Toutefois les fas#ages ont plus d’efficace, fpecialement celles qui croiffent és lieux pierreux. Ce neantmoins la graine de la cultinée prinfe en vin, ou en eau & vinaigre , eft bonne contre la piqueure des fcorpions fi on fe defcharrie les dents auec fa racine, elle en ofte la douleur. Voila ce qu'en dit Pline. Galien dit que les Paffenades cultinées font de moindre efficace , que les faunages Leur herbe fait vriner , & prouoque les mois; mais fur tout la graine & la racine. Elle eft RUES | auffi quelque peu deterfiue ; à raifon de quoy fes fucilles Bel Secacul des Arabes, ou Paflenade | {ont bonnes pour mondifier les viceres chancreux, eftant de Syrie, de Rauuolf. appliquees en liniment auec du miel. Du Secacul des vArabes, ou Pafenade de-Syries CHAP. XP. ? 2 V dehors des lardins de la ville d'Halep en Syrie Na il y croiff, ainfique dit Rauuolf, deux Plantes VEN rares, lefquelles doiuent eftre mifes au nombre 27 des Plantes de lardin; pource que l'on en vfe communement en viande. L’vne .qui eft appellée par les Arabes Secacul , eft celle que les Allemans appellent Gere- Len, ou foit vne efpece de Sifer. Elle croift hors de la fufdi- te ville, en lieu ombrageux, deflous les arbres, & parmy les bleds. Elle a la racine life , fraile & tendre, de couleur cendrée par dehors, & blanche par dedans; la chair de la. quelleeft vifqueufe, molle & rendre. Elleeft groffe com- me le doigc, & vn doigt & demy de longueur. Au lieu de cheuelures, elle a des petires boffettes rondes, à mode de verrues. Au demeurant elle eft douce & de bon gout, tel que celuy de nos Panets iaunes , aufquels elle refemble fort quant à fa chair, à fa tige , '& aux ombelles : coutefois fes fleurs font iaunes,au lieu que celles de nos Paners {oncblan- ches. Lescharlarans enfilent ces racines enfemble, & les gardent ainfi : puis apres ils les vendent quand ce viencau printemps, & en font grande deduite. Le lier La forme, De l'Elaphobofton, CHAP. XVI. ASE s TE herbeeft appellée en Grec £Au@obeaxor: & en Latin Elaphobofcum ; 8 Cerui ocel= Lesnoms. AUS lus 3 Élaphdbofconfignifie Paflure de Cerfs pource , comme dit Pline, que les Cerfs l'ont ASS donné à cognoiftre. C'eftdit Diofcoride , vne tige comme le Fenouïl, ou Roma- = \9/7/7728 UE > 8 . ) SES N tin, ayant les fucilles anguleufes, de la largeur de deux doigts , & longues comme Liusz,chç@ celles de Therebinthe , quelque peu afpres , & defcoupées à l'entour. De la tige il forc plufeurs branches, qui produifent des ombelles femblables à celles de l'Aner , auec les fleurs iaunes, 8 vne graine femblable à l'Aner. Sa racine a trois doigts de long & eft de la groffleur d'vn doigt, _ blanche, douce , & bonne } manger : mefme on mange la tige, quand elle eft rendre & ieune Pline en dit coutautant : L'Elaphobofcon, a la tige comme la Ferule, qui eft compartie par neuds, dela groffeur d’vn doigr. Sa graine eft faite à mode de boutons pendans , & n'eft point amére. Liware.22 Ses fucilles retitentàacelle de la Liuefche. !Cefte herbe eft bonne à manger. Or les Herboriftes font en difpute pour raifon de L'Elaphobofcon des anciens. Les Aporhicaires , & Pena auffi , efta- bliffent deux efpeces de Païfenades faunages ;Vvneelt celle de Diofcoride, dont nous auons fait mention cy deflus; l'autre eft appellée Bascis par les Arabes, qui eft differente d'auec la preceden- te : car elle a les fucilles , les fleurs, la tige, & en fomme route la figure de la Paffenade de Iardin, excepté qu'elle a la racine moindre ; toutefois elle a vn gout plus piquant, aromatique , &c moins 4 de 620 Liure VI de l'Hiftoire des Plantes, de fueilles. Si on la confidere bien diligemment, dit Pena, & qu'on la rapporte auec l’Elap hobofcon de Diofcoride , on n'y fçauroit treuuer aucune difference, Dodon laaufli peint foubs le nom de Elaphobofcon. Aucuns la prennent pour la Pa/fenade des prés de Pline laquelle il appelle auffi Æ- Liu.s.cb,39, bifcns, & Mente faunage: & les païfans d'alentour de Lyon ; Panais fauuage ; de laquelle ils man- TE ue : gent la racine comme de celle de Tardin. Matrhiol dit qu'ila veu au territoire de Trente, &en Liuzo.ch4. Goritie ; vne herbe, de laquelle nous auons mis icy le pourtrait, qui fe rapporte fi bien à toutes les Eiu.3.ch.66e marques, de /'E/aphobofton, qu'ilne peut eftre que ce nefoit le vray Æ£/aphobofcen, où Vne plante qui luy retire fort , de laquelle il a obmis la defcription ,quielttelle: Elle croift en lieux afpres, de Elaphobo[ton, ou Baucia, de Dodon. Elaphobofcon de Matthiol. la ES la hauteur de deux coudées , ayant laracine groffe , & odorante , les fucilles comme l'Augéliques dont il y en a quafi toufiouts cinq ,ou fept, par chafque queuë, afez groffes, pleines de veines , & dechiquetées tout à l'entour. Ses Heurs font iaunes pañles , & viennenrà la cime des tiges fur diuer- fes ombelles , qui ne font pas efgales en hauteur, d'autant que les vnes fonchautes, & les autres bañles ; & toutefois elles fortent toutes par vn mefine endroit de la tige , d'vne fortbelle maniere, qui ne fe voit point aux autres Plantes qui portent des ombelles, Son gouft & fon odeur monftrent qu'elle eft incifiue, attenuatiue, deterfiue , & aperitiue. On tient dit Diofcoride , que les bichesfe guctiflent de la morfure desferpens ; en mangeant de cefte herbe. De là vienc qu'on ordonne à ceux quiontefté mordus des ferpens, de prendre la graine de cefte herbe auec du vin. Pline diten outre, qu'on la confit pour la garder, & s'en feruir pour faire vriner, pour appaifer la douleur de cofté, & guerir les rompeures & les conuulfons, pour refoudre les ventofitez, & pour guérir la co- lique. Elle eft bonne aufli contre la morfure des ferpens ; & de toutes beftes venimeufes. Er de fait on dit queles biches n'ont autre remede que cefte herbe conrrela morfure desferpens. Sa racine reduiteen onguent aucc du nitre , guerit les fiftules ; maisil la faut premierement fecher pouren ofter toute l'humeur , combien que cefte humeur nela rende pas de moindre efficace contre la morfure des ferpens, Les vertu. Liu.ë ch,22. Des Carottes, CHAP. XVII Km O8E x eftablit; deux fortes de Paflenade des Iardins: dont la premiereeft celle de Dio- {coride, à {çauoir noftre Carotte iaune : V'autre qui eft rouge-brune , eft appellée fim- plement Carotte, par aucuns Pañfenade & Carotte rouge pource que fa racine eft rou- geaftre. Quant à la premiere, nousen auons defa traitté cy deflus. Il-refte à-parler de la feconde. Pena dit qu'on l'appelle Carotre, pource qu'elle refemble au Carui. Il femble qu'elle particie de la nature du Daucus , & des Paflenades ; & {ans que ce foic rourefois ny ‘ Jvne DeCheruis, Chap. X VIIL. 621 l'une ny l'autre. Oriln'ya perfonne quiaitmieux exprimé ce naturel que Galien, qui aappellé la Carotte Daucus Staphilinus, C'eltà dire Dancus Paflenade, aw moins felon l'aduis des plus doétes Simpliciftes. Cette refemblance auf des Carrottes,auec le Danens, a fair que Theophrafte a appellé les Carottes, Daucis noir, difant: Le meilleur Daucus croiff à l'entour de Patres.Il cftchaud,e> à la ra= … cinenoire. Au refte la Carotte a les fucilles noiraftres, defcoupées , approchantes de celles du Cet Carotte COIRIHEC, | Autre Carotte, de Matthio A MODE) 5 4 j 2 TE Soit fueil : mais plus brunes , plus grandes, & découpées plus menu; & de petites tiges vn peu plus ve- luës, creufes,auec de grandes ombelles, chargées de fléurs blanches,8 d'vne graine veluë,rerirant aflez bien à celle de l’Anis. Sa racine eft grofle & longue, dontil yen a de blondes ; & d'autres qui font rouges rant dedans que dehors, & s'en trouue de merueilleufement grofles & longues. On la feme dans les lardins. Elle fleutit au mois de Juin,& fait fa graine en Aouft. On mange ordinaire- ment fes racines fritces,ou botillies auec d'huilc.fel & vinaigre,qui eft vne viande aflez plaifante. Des Cheyuss. CHAP. XVIII. 3 E Chermiet appellé en Grec Zirapa : & en Latin Si/arom &c Sifer : &c par “7% à aucuns Serie, Seruilla, où Cheruilla : en Allemand Gerli, ou Gierlin. Pline mer deux effeces de Cheruis, à fçauoir ceux des Jardins & les fauua- L zes ; defquels Diofcoride n'a paint traitté. Oril n'ya eu aucun des an- ciens, que ie fçache , quien ait faiflé aucune defcriprion, pource qu ils YF cftoient aflez conneus , qui eft la caufe que ce quieftoit anciennement AE onneu de tous, nous eft maintenant inconneu, fi ce n'eft que nous en ti- ons la connoiffance,comme dit Pena,du noi qui leur eft demeuré, & de Pierre nega ! Ja refemblance qu'ils ont auecla Berle,& de leurs racines 3 & ce par con- El É AT iecture. Car pource que on les entretient communement en Lan guedoc plus qu'en Italie, ou ail- leurs, pour en manger: cela, dis je , fair qu'on tient nos Cheruis pour le uray Sifer. Le Cherui avn gout plus plaifant que la Paftenade culriuée, à laquelle il retire, ou bien à la Berle : toutefois ilya BE bien de Ja difference quant à leurs racines. Car il y ena plufieurs qui font comme ins d vn tronc, grofles, comme celles d'Oenanthe, ou des Afphodeles. Er pource qu elles fonc re à manget,il ya de doétes perfonnages qui doutent, à fçauoir mOn, fi ce fonc point celles que pe e reproche aux fols, difane qu'ils ne fçauent pas cognoiftre le profit qu'on cire des Mauues fe pho- delles. Carl’ Afphodelle de Diofcoride , n'eft pas viande pourles hommes : mais Phie He les pa us brebis, ou porccaux. Marchiol dit,qu'il y a plufieurs raifons qui l ont imeu à croire,que à Plante de D El cft icy peinte foir le ray Sifer. Premierement, pource que les anciens ont mis le Si/er au rang des Paftenades: Les efbeces, x 622 Liure Vf.de l'Hiftoire des Plantes, Cheru crand, de Matthio’. Paftenades : car Pline en traitte incontinent apres la Pafte- * | nade , comme effant de mefme efpcce, comme aufli nos Cherais en femblenrefire vne clpece. En apres leur racine, comme Pline l'a remarque , a vn nerfou cœur , au dedans, que l'on ofte apres qu'ils fonc cuits. En outre pource qu'on en replante plus volontiers les fillioles, comme on fait de l'Enula, des fleurs de Lis, & de l'Arum, que non pas deles femert ; pource qhe ceux qu'on feme ne font bons à man- ger qu'au bour de trois ans. Er fi où en planteles racines,on les pourra cutillir tous lesaus , comme les anciens faifoienc du Sifér,fuiuant le témoignage de Marcellus & de Ruel,cô- me aufli Columelle le donne bien à entendre , difant : La x Pañtenade & le Sifer, fetréuuent bien en terre labourée bien profond , & bien fumée, maisilles faut planter fort clair, afin qu'ils deuiennenc plus gros. Car fi on pefe bien ces mots il apperra aifément,que l'on plancoit le S/e7 au lieu de le femer. En outre pource que le Si/er fait plufeurs raci- 4 nes comme l’Afphodille, ille faloit planter fort cler, afin que les racines euflent meilleur moyen de seflargir & en- groffir 3 par ce que cent plus elles font grolfes, elles en fonc meilleures. Dauantage Diofcoride dit que la racine du $5- Jer eftant cuite eft de bon gout, & agreable à l’eftomac, ce qui fe voit manifeftement ésracines de cette plance,fi apres les auoir boüilly, on les couure de farine, & qu'on les fafle fricafler au beurre en la poëfle. I ne refte qu'vne difficulté, à fçauoir que nos Cheruis ne font aucunement amers : & routcfois Galien & Pline difenc que le $i/er eft amer. Tou- de cette opinion , d'autant qu'il eff certain que les plantes Car de fait on voitque l'Og#on quieft fort acre de fa nature, rroir de Gaierte , où il en croift des plus beaux qu'on fache veoir:comme il en préd aufli des Raifforts en plufieurs licux,& du Pied de veau,qui croift en Cire- Les vertus Le ne, ainfi que Galien efcrit. Au demeurant Difcoride dit que la racine des, Cheruis,elt de bon gout, u, 2.0. 107: Û Fa4) à Û . 7 3 = : as 5 F Linro.ch s. bonne à l'eftomac, elle fait vriner,& aiguife l'appetit. Pline dic qu'il faut méttre les Cheruis entre les herbes medecinales, aufquels l'Empereur Tybere donna bruit,en faifane venir tous les ans,d’Al- lemagne : car il en croift de fort beaux à Gelduba, qui eft vn chafteau affis fur le Rhin. En quoy il appert qu’ils s'aiment és regions froides Au refte les Cheruis ont vne corde que l’on ofte apres qu'ils fonc cuits ; coutefois ils ne laiflenc pas pour cela d’eftre vn peu amers. Mais cette amertume leur donne meilleur gouft, quand on les apprefte auec du vin miellé. Quant aux fauuages, il entraitte Lig20.c $ bien plus au long: Les Cherwis faunages, dit-il font femblables à ceux des lardins. Er de faitils ef ucillent leftomac , & rendent l'apperit à ceux qui font degouttez. Opion tient que mangeant des Cheruis aucc vinaigre fait auec du Laferpition , ou auec Poyure & vin miellé, ou auec du Garum, ils font vriner , & efchauffenc la perfonne à l'amour. Dioclesen dir de mefme. Les Cheruis auf font bons pout fortifier le cœur de ceux qui releuent d’vne grofle maladie; & feruent bien à ceux qui ont vomi longuement. Heraclides ordonne les Chersis à ceux qui feroient empoifonnez de vif argent, & à ceux quifetreuuene mal, pour auoir trop embraffé les femmes ( ou bien à ceux qui font à tous coups recreus, ne pouuant auoir affaireaux femmes ) & à ceux qui fe retirent de quel- que grofle maladie. Hicefius dit que les Cheruis font bons bons à l’eftomac , pource qu'vn homme n'en fçauroit manger trois, toutefois qu'ils font fort bons aux malades qui recommencent à boire du vin. Le jus des Cheruis de Iardin prins en laict de cheure, referre le ventre. Voila ce qu'en dit Pline. Galien dit aufli que la racine des Gherwis eftane cuite eft bonne À l’eftomac , & fair vriner, eftancchaude au fecond degré, ayant vn peu d’amerrume conjointe auec vn bien peu d’aftriétion. ct A) R à F : , PSE. à Juillet, &en Aouft. Il ne s’en voir gueres es Jardins : car $ elle croift le plusfouuent és prés & lieux. marefcageux, & aime + 624 Liure VI. de l'Hiftoire des Plantes, Angelique [auvige, de Fuchfe. Angelique fauuage,de Dodon. ML. à n, SUV: , ' ia Z 4 Q' \U7 D gs SAVANT é J = SAUVE NZ D'=. à 5 NAN AN AS vAngelique faunage, de Matihiol, s'aime en lieu froid. Aucuns eftiment que ce foit le Phel- landrior, duquel Pline fait mention au chap.12. du liu.27. | qui croift és marais, ayant la fueille comme le Perfil,& du- quel la graine fert contre la grauelle , & aux accidens de la. veflie,eftant prinfe en breuuage. Nous parlerons aufli d'vn autre Phellandrion au liure des Plantes marefcageufes. Or l'angelique efchauffe & deflecheà la fin du fecond degré, . ou au commencement du troifiefme. Elle eft aperitiae.at- … tenuatiue, &réfoluriue. C'eft vn fouuerain remede contre É les poifons. Elle contregarde de la peftefi on la tient {ceule- = ment en la bouche. Huit d'en prendre en Hyuer la grof *., {eur d'vn Pois ciche auec du vin; & en Efté auec de l’eau rofe.Il y {en a qui afleurent que l’on ne fera point atraint de pefte le iour qu'on aura mangé de /’Angelique: car elle fait fortir le venin par l'urine, & par les fueurs, Elle refour les vifcofirez du phlegme. Auff eft-elle bonne à la coux qui procede de froid. Elle refout les grofles humeurs qui fonc caillées en la poitrine. Son hérbe cuite en vin & eau con- folide les playes interieures, diffout le fang caillé , forrifie l'eftomac fi on en mange, refiouït le cœur , euacuë le phle- gme de l’eftomac , gucritles defgoutemens, & réueille l’ap- petit. Elle guerit la morfure du chien enragé ; & des fer- pens, fi on applique fes facilles dedans , les ayans broyces auec dela Ruë & du miel ; & puis qu'on boiue ladecottion d'icelles cuittes en vin. Prinfe par la bouche à jeun, elle amortit l'appetit venerique , elle refait ceux qui font las & recreus, & purge la poitrine. On dit que l’appliquant fur la cefte d'vn quialafiévre, elle attire à foy toute la chaleur ; & qu'elle fert contre les enchante- mens en la portant fur foy. Sa racine puluerizée eft finguliere aux defauts de cœur, & autres ac- cidens d'iceluy. On ordonne à ceux qui font attaints de pefte , de prendre demy dragme de la racine , auec vne dragme de Theriaque, puis apres on les contraint defuer: &apres fept heures recommencer tout demefme. La racine mafchée, & mife dans le creux de la dent, appaife la aux Aduerf. douleur d’icelle , & fait l’haleine fi bonne que fion en mafche apres auoir man gé des aulx on ne fol;1 les fencira point. Pena dit qu'on vfe fort de /'4ngelique faunage en Anglererre,pource qu’elle y ss plus J HN PC (ANT ne ARS «A Lx Y Létempera= ment co les Vertlss Archangelique , de Dodon. SAS ds EN VER, bl Je. 1 À Ji 4 eu 0 ste KT SES k De ; HENET L£ «ie Re M UT 4 ju) MALAHE LS ot nl ES RES LP ES ONR A à TN ‘ plus longue & plus DefImperiale, Chap. XXI 625 plus commune , & plus propre à mettre dans les faufles des viandes:car elle corrige les humeurs grofles & vifqueufes,& l'haleine puante, prouenant de mauuaife diveftion. Elle eft au ff plus plaifante. Au refte il y a vne autre cfpece d’Angeli- que, fuyuät l'opinion de Matthiol & Gefnerus, laquelle croift dans l’eau. Dodon la nomme Archangelique,difint qu'elle a les fueilles bien auffi grandes que la cy/rince ; toutefois elle ena plus grand nombre, pource que fes fueilles font diuifées en plufieurs autres. Satige cft grofle , & quelquefois ronge, comme aufli les queuës des fueïlles ; & garnie aufli de neuds, a & fort branchue:car de chafque neudilen fort trois ou qua- tre branches : auñfi eftelle garnie tout à l'entour de plufieurs ombelles, chargées de fleurs blanches. Sa graine ef large, orofle que celle de /’Angelique. Saraci- ne cft longue,& blancheaftre,& ne fent comme rien; & rou- tefois elle eft plus odorante que fes fucilles,ou la tige, qui ne fentenc du tout rien, ou bien peu. Mais la racine de ! 4ure- lique grande, dit-il, de laquelle on vfe, eft chaude & feche à l+ fin du fecond degré,ou au commencement du troifiefme. Parquoyelle eftapeririue,extenuatiue &z refolutiuc. Elle faie “4 [uer, 8 refifté aux venins. Elle guerit les maladies peftilen- ielles, fi on en vfe à propos. On donne communement vne dragme de fa poudre, auec de petit vin : ou, fi la feure eft trop ardente , auec de l'eau de Chardon benit, ou de Tor- mentille,& va filer de vinaigre:& la donne-on feule,ou aucé de la Theriaque.Elle preferue auffi de la contagion,feulemés en la mafchant & tenant en la bouche. Elle aide à digerer les humeurs çrues,êc vifqueufes.Ells faic euacuér aifémenc les humeurs grofles qui fonc dans la poitrine & dedans les poulmons, & defopile Je foye &lararelle. Elle fair venir les Aeurs aux filles, qui cardent trop à les auoir. Elle fait fortit l'atrierefais. Sa decottion faite en vin eft bonne contre les fniflons, & tremblemens des fieures, Fuchfe dic aufi qu'elle fer contre les enchantemens , fi on la porte fur {oy. Imperiale, de Matthiol. AIN ANDRE à ARNNAANZE m a RAAINTR VAN) 4 LA RN Ve Pi 7 N\ LP NU A K NT à Ï V7 5 à À | CHAP. XXI Esre plante a cfté nommée Zperiale; à caufe de fes rares & excellentes vértus : Fuch{e l’ap- pelle aufli Obffrutium 8 Affrantia, & Laferpi. < & mieux à l Angelique cultiuée, qu'à la fauuage : toutefois fes fueilles retirenc mieux à la Paftenade fauuage , ou à l’Ale- Xandre;& font le plus fouuent trois à trais.attachées à leur queuë quifort dés la terre.fermes,veluës & afpres. Sa tige eft haute de deux coudées,ou d’yne condée & demie, rougea- fre,rôde,noüeufe & veluë,à la cime de laquelle il vient des ombelles chargées de fleurs blanches, defquelles il prouient vue graine femblable à celle de l'Angelique fauuage. où de l’Anet,& odorante.Sa racine eft groffe côme le doigt, fron- cie & pleine de bois, aucc plufieurs cheuelures, brune par # dehors, & blanche par dedans, ou verdaftre, beaucoup plus odoräte & acte que celle de l’Angelique, Elles croiflent en d'Ananie au deflus de Trente. Les autheurs modernes di- {out merucilleufemenr bienles ventoficez de l’'eftomac,des inteftins, &de la marrice. Parquoy elle eft finguliere aux tranchées du ventre,& à la colique. Elle prouoque les mois, 8 l'urine. Il eft bon de fomenter les deuts de fa decottion, fpecialement fi elle eft cuite en vinafpre. Prinfe en breuua- : : ; Ne \ NS ge auec du vin elle eft fort bonne contre la fuffocation de l'amarry. Elle aide à conceuoir aux fem u | 2 mn r| : \ 4 t. 2 : * mes qui ne peuuent conceuoir pour eftre crop froide : & aufli à la digeftion. C'eft vn bon mafti- Tome premier. GGG caroire Liu.ç.cho2é: La formes Ectemper#= ment Qn lés VETEHE Les tin rinm :Tragus la nomme Syrr10#, Elle refemble La formes mefime lieu.Marthiol dit qu'il y en aà force aux montagnes Le cn ur le ché ç4 » ; NE: liure,s. , fenrque la racine de ’rrmperiale efchauffe au croifiefme de- 1e termperas à gré compler, ou au commencement du quatriefme. Elle re. 7#% © les VéeriAsi Î - , e A : 626 Liure VIT de l'Hiftoire des Plantes, saroire pour bien purger le phlegme du cerucau. Puluerizée & prinfe en breuuage auec de vin elle guerit les maladies froides. Parquoy elle eft bonne aux paralyfies, au haut mal, & aux conuulfions. Il y en a qui afleurent qu'elle guerit de la feure quarté,, f on en prend demy cucillerée de fa pou-. dre auec du vin pur,vne heure deuant l'accés. Elle fait auoir bonne haleine,& fortifie tous les fens. Elle eft finguliere:aux maladies contagieufes &z peftilentielles, & quafi contre touté forte de venias & morfures ou piqueures des beftes venimeufes. Elles fer bien aux afthmariques & pour defopiler: & guerit les hydropiques, & ceux qui ont la ratelle offencée. Finalement elle elchaufe toutes les parties du corps, qui feroient furprifes de froid. Tellement que veu que cette herbe a tant & de { grandes propricrez, on ne l'a pas nommée à torc Zperiale. Du Laferprtion, CHAP. XXII. Les noms Gé E que les Grecs appellent iAQ@ur,s'appelle en Latin La/erpitiumien Arabe Silfos:Diofco- Ÿ ride appelle fa tige uacrerv,8c Oribaze basimev:elle s'appelle aufi en Latin Mafhetum, & ES Maÿtierum : en Arabe Mañfates. Theophrafte & Pline appellent fa fueille Atajpetum , & non fa rigc. Parquoy aucuns,comme dit Diofcoride,ont nommé fa tige siAQier, la racine ueyudagsr, & les fucilles uarre(e. Le fuc du Si/phion s'appelle Lafer,au tefmoignage de Pline. Theophrafte ap- pelle celuy qui fort de la tige xavAias, & de la racine iQias. Gaza appelle le premier Scaparium, 8 Liu,.cb.78. l'autre Radicarium. Diofcotide defcrit le Si/phios en peu de paroles, difant : Le Laferpition croiften tar Syrie, Armenie, Mede, & Libye; ayant la rise commela Ferule, que l’on appelle A4afhetum : les Line 3. de fucilles femblables à celles du Perfil, & la graine large. Theophraîte le defcrit bien plus à plein, di- Thichs fanc, felon que Gaza l'a interpreté:Touchant le Laferpition;il à plufieurs racines groffes, La tige quafi auf groffe que la Ferule. Sa fueille qu'on appelle Mafpetum retire à celle du Perfil. Sa graine ef} large come ve fucille , auff on l'appelle fucille. Sa tige quand il à un an eff comme celle de la Ferule. Au commencement doncdn Printemps ce Mafpetum commence à fortir, dont Les brebis S'en purgent, Sen. cngraiffent meruecilleufement, & leur chair en denient äe fort bo gouff. Apres cela il fait vne tige,lx- quelle eft bonne à manger pour les hbommes,e$tant botillie en quelque facon que ce foit,on bien roftie. On dit aulf qu'elle purge Le corps, fon en fe par l'efpace de quarante ours. On entire deux fortes de fucs l'une de la tige, dr l'autre de ln racine: à raifon de quoy l'un eff appellé en Grec Caulias,ér l'autre Rt- Jias. Laracine eff conuerte d'une efcorce noire qu'on à accoufiumé d'oster. Or il y a moyen d'ex tailler la racine : car il en faut laifler de refle, autant qu'on verra eftre de befoin pour la feconde taille, couper tout le furplus : mais auffil n'en faut pas couper de plus que la couflume ; car autrement il [e corrompt G* pourrir.s il cronpit long temps; ({elon le Grec il faudroit dire, s’/ demeure longtemps [aus remuer.) Au reffe apres qu'il a eflé apporté au port de Pyrée, on le prepare en cette maniere : On le met dans des vafes, y meflant de la farine parmy, & les demcfle-on founent &* longtemps, dontibprend [a couleur. Eflant [erréen cette faconil fe garde longuement. Voilà quant à la preparation & à la taille. Ily en à Un grand pais sont plein en Affique,qui contient plus de quatre mille flades.On dit an ils en amnfle une grande partie au lardin des Hefperidessmais encor plus à l'entour des feches de Barbarie. Il 4 ce natu- rel qu'il aime point d'eflre cultiné,& fion le cultine, gwom laboure laterre,il s'en deflourne.(il vaut mieux lire comme Pline,r/ s'enfuit aux deferis)\c s'abaftardit du tout tant il ef? naturellemét [anua- ge,G'ennemy du cultinage Ceux de Corene disëtr que Jept ans deuñt La fondation de leur ville,cette ber- be fut treunécior c'efloit bien trois cents ans deuñt que Simonides fut magifrat en Athenes. Voilèce qu'ils en difent.D'antresdifent que la racine du Laferpition, peut effre longue d'une coudév,on un peu plus Et gwelle S'engroffit par le milieu comme une tele,qui apparoit fi fort qu'on diroir qu'elleefl soute def[us ter. re.De laquelle ilen fort premieremët ce qu'on appelle du laifsapres la tige môte,qui et appellé Magyda- ris, de laquelle fort ce qw'on appelle fueille,qui eff La graine.laquelle tbe lors que le vèt de midy fouffle vehement,apres les jours Caniculaires: @° ainfi le Laferpition croiff, & [a racine & [» tige prennent leur iufle grädeur en vn an. Mais cecy »'effpas chofe nouuelle:car il en prend bien ninfi à d'autres Plan- tes, finon que l'onvouluff dire qu'il croiff incontinent d'une particuliere facon differéte d'auec les autres. En outre faut fouir tout à l'entour de cefle Plante tous les ans:car autremët la graine > la tiges’efpan- dent par trop, dont elles en deuiennent pires ; comme aulfi la racine : mais laterre eflant ainfi cultinée elles en font meilleures. Toutefois cecy contrarie à ceux qui difent que cefle Plante n'aime point d'effre cultinée. On dit auffique [es racines deféoupées frefthes , font bonnes pour manger anec duvinaigre. Sa Jueille retire’ à la couleur de l'or. Cela auf eff faux qu'on dit que cette herbe purge les brebis, fi elles en mangent la fueille : caron ameine les brebis au Printemps @ en Hyuer aux montacnes où il croiff , lef- quelles ne mangent pas feulement de cette Plantes mais auffi d'une autre , quieff femblable à V'Awron- ne, comme ils difent. Toutes deux monffrent d'effre chaudes; toutefois ellesne femblent pas d'effre pur- gatines: mais fur tout elles refoluent & deffechent. Or ils difent que fi le beStail eflant mal difpofé en mange il meurt, ou eff query tout à l'inffant : toutefois que Le plus founent il en eff query. Quant à ce qu'on appelle Magidaris, ileff different d'auec le Laferpition : I faut lire comme nous l’auons corrigé ; c'effune autre efbece de Laferpition :) car il eff plus tendre, d» n'elf pas fi vehement , é* f ; - ne — | Du Laferpition, Chap.XXIT 62- ne rend point de fac : mefmes ceux qui y font experimentez, le cognoilfent [element au regard, 1' croifé … en Syrie ,car on dit qu'il emcroilf à force en Corene , @* a mont Parnaffe. Aucuns l'appellent auf La- ferpition. Il fandroit voir s'il ne s'aime pas és lieux cultinez, comme le Laferpition, & il a quelque afe faité auec iceluy , en la fueille & en la racine, @ s'ilneitette point de larme. Voilà comment Theo- phrafle a defcrit tour à plein le Z4/érpition, duquel Pline à emprunté ce qui s'enfuit: Apres vient lenoble Laferpision , queles Grecs appellent Si/phior, qui fut treuué premierement en la region de Corene; le fuc duquelils appellent Zaér , lequel eft fi fingulier, tanten medecine, qu'en-autre chofe, qu’on le vend au poids de l'argent. Il y a long temps qu'il ne s'entreuue plus eCorene. Car les fermiers des Pafquiers pour en auoir plus de profit , mettent le beftail parmy ces Plantes, & les gaftent par ce moyen. De noftre temps on en treuua encor vne plante, quifurenuoyée à Liuro.ch 3: l'Empereur Neron par grande fingularité. S'il aduient qu'il commence quelquefois à venirdu Laftrpition en vn Pafquier, on le cognoift en ce que quand les brebis en ont mangé , elles s’en- dorment tout foudain , & les cheures efternuent. En fomme il y a long temps qu'on n’apporte point d'autre Lafer en Italie, que de celuy qui croift en Perfe, Mede, & Armenie: mais Ge n’eft rien au regard de celuy de Corene : encor eft-il fophiftiqué auee de gomme, ou auce du Serapion, où bien auec des Feues concaflées. Par ainfi ie ne veux pas oublier de dire, que l’an du Contulac de Caius Valerius & Marcus Hérennius , on apporta à Rome trente liures du vray La/érpirion de Corene. Er que lules Cefar eftant diftateur , au commencement de la guerre ciuile , tira hors de la chambre du threfor de Rome cent &onze liures de Laferpition ; quieftoit gardé par fiñnoularité parmy l'or & l'argent duditthrelor. Au refte les plus renommez autheurs d'entre les Grecs , ont Jaïflé par efcrit que fept ans deuant la fondation de la ville de Corene, qui fur fondée cent quas rante trois ans apres Rome, cette herbe s'engendraenvninftant, par vne certaine pluye grafle, &:empoiflée, quitomba és enuirons des lardins des Hefperides , & des grandes feches de Barbarie, & que la force de certe pluye s'eftendit entiron quatre mille ftades de païs. En outre que ce Laferpition eît vne herbe fort fauuage, qu'elle fe retire aux deferts pluftoft que d'en- durer d'eftre cultiuée ; & qu'elle aiplufeurs racines , qui font grofles, & la tige comme celle de la Ferula ; toutefois elle n'eft pas fi orofle. Ses fucilles qu'ils appellent A42/efum , retirent fort au Perfil. Sa graine eft platre comme vne fueille. Ses fucilles tombent au Printemps. (Theo- phrafte dit qu'elles commencent à croiftre alors.) Ils difenc que lebeftail les aime fort, & que du commencement elles le purgent, & apres elles l'engraiflent , & luy rendent la chair de fort bon gouft. Les fueilles eftans tombées (il vaudroit mieux lire, forties ) elle fait vne tige que les an- ciens auoient accouftumé de manger cuite fous [a cendre , ou boüillie; ce qui leur fcruoit de pur- gation durant quarante iours , pour les guerir de toutes infirmitez. Quant à fon fuc on letiroiten deux fortes s à fçauoir de la racine & des tiges ; & appelloit-on le us des racines Rhifas & l'autre Caulias; dont le Rhiffas eftoit plus dangereux de poutirir; aufli eftoit il à meilleur marché que l'autre. Quant à la racine du Zaferpition elle a l'efcorce noire, dont on fe fert aufli à fophiftiquer plufieurs drogues. Pouraccouftrer le fuc du Laferpition , apres l'auoirmis en vn vafe , ils mef- loient du fon parmy , & les debattoient tant enfemble, qu'ils luy faifoient perdre toute fa crudité, autrement il n'euft pas efté de durée , & quand ileftoit fec, c'eftoit figne qu'il eftoit affez battu. D'autres difent que la racine du Laferpition pafle vne coudée en grofleur,& qu'elle a vne certaine boffe fur la terre, laquelle eftant incifée rend vn ius blanc comme lait , & que d'icelle fort la tige qu'ils appellent AMagydaris, laquelle porte des fucilles dorées en lieu de graine, lefquelles rombent au commencement des iours Caniculaires,au premier vent Meridional qui tires & que le Laferpi- tion en vient , latige duquel ne dure qu'vnan, ny la racine aufli peu. Plus ils difent qu'on auoic äccouftumé de dechaufer cette herbe , & qu'ellene ferc pas pour purger le beftail ; mais pour le guerir quandil eft malade, ou bien qu'elle le fait mourir foudain ( ce qui toutefois aduient peu {ouuent.) Mais la premiere opinion conuient mieux au L4/erpition de Perfe , (ou pluftoft de Co- Lin dernier; rene. ) Il y en aencores vne autre efpecc ditre Aagydaris qui croift és lifieres de Surie, & eft plus He cendre 8 moins vehement que l'autre ; & fine rend point de fuc. Il nefe treuue point de ce Za- férpition icy en Corene. Il fe creuue bien auffi grande quancité de La/erpirion au mont Parnafle, auec lequel on fophiftique ce diuin Lafer tant celebré. Toutefois pour cognoiftre le bon , il faur premierement qu'ilcire {ur le roux en dehors , & qu'il foit blanc & tranfparent en dedans quand on lerompr, & fe fonde en le deftrempant d'eau ou de faliue. Il fert en plufieurs medecines. Voi- lè ce qu'en dit Pline. Or Strabon n'attribue pas la perte du Lafer de Coreme , aux fermiers ; mais ilenaceufe les Barbares , difanc : 11 y a vnendroit pres de Corene où croift le 5/phion , & le Lafer, que le Si/phion porte fur la fin (il faut lire aînfi, qui eft la liqueur du Sÿ/phioz : car les traducteurs de Strabon n'ont pas prins garde queéaæidèen ce lieu là vient de oriQar, c'eft à dire resdre un [uc, & que ce n'eft pas vn aduerbe.) Puis aptes au liure r $. il ditqu'Alexandre le grand , paflant d'A- racofia enla region Baëtriane, par va chéminoù il n'y auoit point d'arbres , treuua beaucoup de Silphion ; lequel, dit-il, eft quafi du tout perdu, pource qu'vniour les Barbares , par vne certaine haine coururent par tout ledit païs, 8 en arracherentquafi toutes les racines. De cette fi dif- | | Tome premier. ._. GGG 2 fercate Lafertivion tresse pres des Ifles de Marfèille. Les verius. Liu.3.ch,7. 628 LiuréVI del Hiftoiredes Plantes, ferenre defcription du Sé/phion, if elt mal-aifé à iuger, quelle Plante c’eft qu’on pourreit sommer auioutdh'ny Laferpition. Toutefois Pena en efcrit cout ce qu’il en a fceu remarquer , & dit que au droit de Marfaille ,aflez pres des [iles , lefquelles il femble que Diofcoride ait nommées Stœcha- des , entre plufieurs autres plantes rares, il y en croift vneretirant à la Ferule ; laquelle eft remat- quable , ayanr la racine fort grande au dedans, & grifaftre en dehors, pleine de fuc, molle, graffe & odorante ; plus grande que celle de la Thapfia , ou de la Ferule. Sa tige RMS ft auf grande & grofle que la Ferule. Ses fucilles retirent ZA à celles de l'Ache ; toutefois elles fonc plus groffes & plus 4 * fermes. Elle produit de fort grandes ombelles,comme cel- ÿ les de la Ferule, au moins plus larges que celles de l’Aner. Sa graine eft comme celle de l'Angélique en façon de Laferpition de Pena. £a CA AN VE: 24 NN V7 S | ' ED / Ni PIS fucille, ronde, platte, odorante; de couleur de Bouïs. Nous ‘4 NP en auons mis icy le pouitrait. Oril n'y a pas moins de KO controuerfe & de difpute, entre ceux qui s'eftudient en la FR cognoiflance des Simples, touchant le fuc du Laferpition. - : Car les vns affeurent que cetté gomme odorante qu'on Y À appelle Belzuin Où Benñoin, ctle Lafer. Les autres difent SES 2 que non ; d'autant, dfent-ils, quele Lafer elt lexcrement " d'vne Plante ferulacée, au lieu quele £e/zuineft beaucou p . plus delicar, & fort d’vn arbre fort haut, & pource aufli 2 que les qualitez & facultez du Benzoin duquel nous trait- é terons en fon!lieu,ne font pas femblables à celles duLafer, lefquelles Diofcoride declare, difanr que laracine du Z4- RU ferpition efchauffe,qu'elle eft.de dure digeftion,& nuir à la " DS veflie. Incorporée auec du cerot elle guerit les efcrouël- lb les & autres enfleures. Appliquée auec de l'huile elle gue- 4 titles meurtriffleures. Elle eft bonne aux fciatiques, auec huile Irin, ou cerot Cyprin. Cuite en vinaigre auec d'ef- fcorce de Grenade, & appliquée, elle guerit toutes les ex- croiflances du fondement, Prinfe en breuuage, elle fert de contrepoifon. Elle a aufi vn plaifant gouft ; fi on la mefle parmy le fel, ou dedans les faufes. Quant à fon fuc, quicft le Lafer de Corene, tant foit peu que la perfonne en tafte;il la fait fuer par tout le corps : &tontefois il ne fent comme rien , encor qu'on l'ait en bouche , ( car il y a ainfau texte Grec, 6 20 ro auppvainos may Em oAiya ns duey or, inde 2008 Hal nov do aua , ri Te dou apornésar Gr , dise rage r sue prdi avé, durta’ciye. Ce que Lacuna traduit bien autrement que nous n’auons dit cy deflus ; à fçauoir; Le Lafer pour.peu qu'on en tafle , efmeut vne certaine fueur par tout le corps, & a vne odeur fi douce,plai[ante & agreable, que cependant qu'on la en la bouche, on oublie de refpirer,on pour Le moins on ne refpire comme rien. Tout ainfi, dit Lacuna, qu'ilnous en prend ordinairement , quand nous confiderons attentiuement quelque chofe belle: c'eft que nous retenons noftre refpiration pour vn peu , cependant que noftre efprit eftant foulé de cette contemplarion, retourne à faire fon deuoir.Et fi nous fentons quelque chofe en la bouche qui foit de bon gouft, nous nous retenons pour vn peu.de refpirer ; pource que la refpiration empefche de pouuoir bien odorer & goufter ,empefchant aucunement ces fensla. Ce qu'il femble que Dio- fcoride ait voulu direen celt endroit là.) Quantau La/er de Mede,8& de Syrie.ïls n'ont pas tant d'ef- ficafle, & rendent vne certaine odeur fafcheufe. Le Lafer eftacre, & engendre des ventoficez,, il gucrit la peladeeftant appliqué auec du vin, Poyure,& vinaigre. Ilefclarcir la veué; & efface les ca- taractes qui commencent à venir , eftantenduit auec miel. On en met dans le creux des dents qui font mal,& l’on en lie à l’entout dans vn linge auec de FEncens.On le fait aufli cuire auec de l'Hyf- fope, & des Figues,dans d'eau & vinaigre,pour en lauer la bouche. Il eft bon contre la morfure du chien enragé eftantenduit deflus la playc:& aufi contre toutes beftes venimeufes ; & mefme pour mettre fur la playe qui auroit efté faire par des flefches empoifonnées,aufquelles il ferc aufli eftanc prins en breuuage. On le deftrempe en huile pour l'appliquer fur la playe des fcorpions. Pour les vlceres qui font en danger de fe rourneren gangrene , ilen faut mettre dedans ; mais il les faut premierement fcarifier. On l'applique tout feul fur les charbons , on bien auec de Rue, miel & Nitre. Eftant remolly auec du cerocil gueritles gallons & callofitez , pourueu qu'on les fcari- fie premierementà l'entour , ou bien il le faut incorporer auec la chair des Figues feches pour le mefme effe& Detrempé en vinaigre , il gueric les dertres qui ne commencent qu'à venir, il mange les excroiflances de la chair , & le ponlpe du nez, y eftant appliqué auec du Vi- criol, durant quelques iours (au vicil exemplaire il y a, pet venus avbous, auec du uerd de gris) pourueu qu'on coupe auec des cifeaux ce qui furauance, Il ferc aufi à l'afpreté du gofier qui a | duré 3 Ï LE CE { : ; ! . Du Laferpition, Chap.XXIL 620 duré long-teimps. Deftrempé en eau &beu, il guerit la voix qui feroit caflée, & criroûce , tout en vninftant. Ilreferre la luette, fi on l'en frotte auec du miel. [left bon d'en faire des gargarifmes aucc eau miellée pourla fquinancie. Il fait auoir le ccint beau à ceux qui en vfenc parmy leurs viandes. Pourla toux, il eftbon d’en vfer auec vn œuf qui ne foic qu'ademy cuit. Iifertaufli en la pieurefie prins dans du boüillon ; & à la iaunifle , & hydropifie, prins auec des Figues feches. Prinsen breuuage auec du vin, Poyurc, & Encens, il guerit les frifions qui viennent deuant l’'ac- cez des fieures, (au vieil exemplaire il n’y a pas auecl'Encens ; mais ow myyaue, C'eft à dire nec de Rue.) Onlordonne aux conuulfons qui font tenir la perfonne toute roide, à celles qui font tirer la réfte en derriere , au poids d'vn obole, l'ayant enuironné de cite. Il fait tomber les fn g- Mues quiferoient attachées au palais, ou gofier, fi on s'en gargarize auec du vinaigre. Il eftbon d'en prendre auec vinaigre miellé à ceux qui ont du lai caillée dans l'eftomac > & pour le haut mal. Prins en breuuage auec Poyure & Myrrhe, ilprouoque les mois. Ileft bon aux cœliaques prins dans vn grain de Raifin. Prins auec de la lefiueil guerit couc foudain les gonuulfions & rom Pures. Pour en boire on le diffour auco des Amandes ameres, ou bien auec dela Ruc, ou du pain chaud. Au demeurant le fuc des fueilles fait les mefmes effects ; maïs 1l ne fait pas tant d’ope- ration à beaucoup pres. Il eftbon d'en prendre auec vinaigre micllé pour deliurer l'afpre arcere de tous empefchemens, principalement en la voix cafle, Voilà ce qu'en dit Diofcoride.Pline difcourt auffi bien à plein touchant l'vfage du Silphion en la medecine, en quoyil s'accorde auec Dic{co- ride en plufeurs chofes toutefois ileft different quant au remede pour le mal des dents: caril dit ainfi : Je ne fuis pas de l'opinion de ceux qui ordonnent de le mettre au creux de la dent malade, l'ayant embouchée de cire tout à l'entour ; car j'ay veu vn homme, lequel ayant vié de ceremede, . fe iecta d'vn lieu haut en bas, de la rage qu'ilfentoit és dents. Et de tait pouf mettre vn Taureau en furie, il luy en faur frotter le mufle. Il fait creuer les ferpens qui font fort friandes de vin, fon en mefle paymy. Ily en a qui enfont de l'onguentauec du miel Attique; toutetois ie n'en vou- drois pas vfer. Voilà ce qu'en dit Pline. Mais Diofcoride n'vfe pas de cire , pour enuelopper la dent, mais d'Encens. Or Galien en traitte bien plus fuccinétement : La liqueur, dit:l, du 5% Phion , eft fort chaude ; mefme les fueilles., la tige , & la racine, font aflez chaudes ; mais elles font toutes venteufes , & par confequent difficiles à digerer. Eftanc appliquees par dehors , elles ont plus d'efficace ; principalement le fuc, qui a vne vertu fortattractatiuc. Era caule de fa temM- perature fufdire, il eft propre pour faire perdre & fondre toutes lesexcroifflances. Au furplus apres auoir bien efpluché & confideré ce que deflus , principalement les vertus du Zaférprrion, il faut neceflairement fuiure l'opinion de ceux qui tiennent que l’Afa eft le Lajerpition : car tour ainf . que Les Grecs ont appellé la Plante du La/erpirion, Silphion ; les tucilles A44/eton, la tige Magyda- » ris, la graine Phyllon : &les Latins appellent le fuc Lafér, duquel mor corrompu vientle mot 4/x, duquel vfent les Apothicaires; ainfi aufli les Arabes appellent la plante Awuden, 8 Angeiden , & fon fuc Alrith,& Antit ; Auicenne auf l'appelle-4/mbarur : les Indiens 9», 8c Imgara: toutefois CAlthit quifignifie Ze fuc, fe prend quelquefois pour la Plante. Car Serapion traitte du Laférpirion des Grecs fous ce nom là. Or les Indiens oncauffi deux fortes de Lafer ; done l'os elt pur & _cranfparent, de couleur nette , comme celle de l'Ambre , qui eft le plus odorant & le plus cher, qu’on apporte de Guzarate, Patane, Mandon , Chiror& Dely, qui eft vn païs fort froid, s'eften- dantiufqu'à Chiruam. L'autre eft mal net, trouble & moins odorant, qu'on apporte, comme l’on dit, de Corafon à Ormufon , qui eft en Perfe, & de là on le porte à Pegu, Malaca, Tanafarim , & Lius2.c38, Liure, ;, des fimpl, autres prouinces d’alentour. Quand à celuy qui eft pur, les Baneanes (qui cftoient iadis Philofo= \phes de Cambaye , au’lieu que ce font aujourd'huy des marchands, qui ne mangent point de cho- fe qui ait eu vie, comme faifoic auffi Pythagoras ) en achettent autant qu ils peuuenr, & en viene parmy leurs potages & herbes, en frottantle chauderon deuant que les mertre cuire, & n'vfenc point d'autre condure ou graifle en leurs viandes, treuuans cefte-là bonne ; laquelle de faiét n'eft pas mal plaifante , mefme à ceux quine lon pas accouftumée. Son goufteft vn peu amer du commencement, comme des oliues falées; mais en le mafchant plus long-temps,il eft fort plaifanr. Touchane l’autre, quieft mal net, il n'y a que les porte faix, & autres pauures gens, qui ne Viuent pour la plus part que de pain & d'eau, qui en vfent tant en medecine;'qu'en viandes ; n'ayi 1s pas le moyen d’en acheter du bon,pource qu'ilefttrop cher. Que files Baneanes qui fçauent comme il faut accouftrer vne telle marchandife , en veulent vfer,ils le nettoyenc & le purifient, deuant que d'en mettre parmy leurs viädes.Or les Indiens tiennét pour cout affeuré que le z4/6r fortifie l'efto- mac,& refour les vétofirés;8& mefme qu'il efchauffe à l'amour.ils ont aufli accouftumé d'en mettre dans le creux de la dent quand elle fair mal pour appaifer la douleur.Il y eult vn marchand Indien quiraconta à Garcie,de l’hiftoite duquel nous auons tranfcrit cecy,que l'on tiroir le Lafer,en enta- mant la tige d'vne Plante,qui a les fauiiles comme le Coudrier,lefquelles parainfi ne font pas fort différêtes d'auec celles de noftre Angelique; fi on les cofidere 'vne à part l’autre, fans préde garde - à la difpoñitié ou ordre.Ce marchand adiouftoit que‘le Lafér eftär cueilly,on le mer dedäs vn cuir debeuf, aptes auoir premierement enduit ledit Cuir, de fang meflé auec farine de Froment, pour Tome premier. GGG 3 le 630 LiuréVTdelHiftoire des Plantes, le contregarder plus long-remps : parquoy fi on treuue parmy le Lafer quelque chofe qui retire à la farine de Feues, cela n'eft pas figne qu'il foit falfifié ; mais pluftoit que c'eft du meilleur & plus | net. Nos Aporhicaires ont deux fortes de Lafer ;Vvn, quieft le plus commun, à meilleur marché, cft roufeaftre, en pains gommeux, flacque , & non{olide, d’yn gouft qui eft amer du commence- ment, puis apres il a vne acrimonie plus vehemente que l'autre , laquelle demeure long remps en la bouche & au gofier; mefme il fent plus mal que l'unrre, lequel eft plus rare & plus eftimé, tirant mieux fur le faune, plus ferme,& mafli£ayant plufieurs mies blanches meflces païmyQuifemblent des morceaux d’Amandes mondées , ou des gouttes blanches d'Ammoniac ; à raifon de quoy Îles marchands le nomment La/er Amandre. I] n'eit pas d'vn gouft fiamer ne fi acre que le precedent s: mefme fon odeur n'eft pas fi vehemente, & fi eft plus plaïfante. Il aduint vn iour qu'ayant tafté de l'un & de l'autre pour cflayer , & m'eftant apres cela pourmené quelque peu , ie meprins tout in- continent à fuer par le corps, par les bras, & par latefte , enaor que ce fuft en hyuer, & que la bize couruft. Vnpeu apres quand ce vintau difner , il me fembla que iamais ie n'eufle mangé de meil- LS à des Jour appetit. Cequis accorde ce que Diofcoride efcrit du Lafer. Parquoy Garcie a bienraifon de Sur le cb. 3. dire, que ceux là fe trompent grandement, qui metrenr difference encre le le Laferpition, & l'A(a fætida , difans que les anciens vfoient du Laferpition parmy leurs viandes, au lieu que l'Afafetida ne fert finon en medecine, & encor peu fouuent,pource qu’on n’en {çauroir ver parmy les viandes, à raifon de fa mauuaife odeur : cat il n'y a medicament fimple qui foir plus en vlage par roues les Indes que !' 4/4 fætida , tant en medecine , que pour donner goultaux viandes. | Du Spordylon, : CHAP. XIII Les noms. EACAS E cDodo is des Grecs, s'appelle en Latin Sphondylium , & Spondylium , peur HITS cftre à caufe de fa puanteur , du nom d’vn infecte qu'onnomnme Spozdyle,le- Liu.3.ch.74 | "à quel fent mal, ainff que dirPena. Sur quoyil ne fera pas peu eftre mal à pro- fe pos d'alleguer icy quelque chofr, fuyuant l'opinion de Dalechamp, que tour Hitre 9: de d f le.monde ne fçait pas. C'eft quele Sphondyle,ou Spondyle de Theophrafte n'eft V'hift,c.14: Ÿ Liu,27.c.17. R. nicrs, pource quelle mangé laracine des Cardes & des À Fe D ta Artichaux. Les paifans l'appellenc Rate courte. Or pour nt VI Lan retourner à noftre Spozdylion » ceft, à ce que Diofcoride Lidchpé. | NN SC ÉEEN en efcrit, vne herbe ayant les fucilles aucunement fem- WMA Va, SN blables au Platane, approchantes de celles du Panax;les CNP LS MT tiges hautes d'vnecoudée & plus, comme celles du Fe-° “pi We noiil ; au fommet defquelles eft la graine double; fembla- ble à celle du Sefely , finon qu'elle eft plus large, plus blanche , plus pailleufe , & de mauuaife odeur. Ses WT de ÿ LR 1. SAN IR 1e NUIT? PA: {1 À! 1) aquatiques. Pena& Lobel l'appellenc Pasax Heracleur, Lun Q LbAuR À Ne fleurs fonc blanches. Sa racine eft comme celle du j À &\ NT NN Raifort & blanche. Il croift és lieux marefcageux & Le lieu. ZA RC + A 02 NA TN LS 2 T4 à où Heraclea aux fueilles du Smyrnion , ou de l'Imperatoi- tÆ en PNR DRASS A NS RS SN : ; : à : Lure ES LUN 7e, Pline apres auoir traitté du Panax , adioufte puis "2 4 le A , À 17 Ne NZ pr Jr apres : Il y a vne autre Plante ferulacée differente à cetre- dite il AS NN + É | ‘a (Q Q = : x Qt ND “£AŸS à Cy , laquelle on appelle Spordylion. Oril n'y a differen- j) Ÿ cequ'aux fueilles, pource que celles du Spodylion font »}_ moindres que celles du Panax , & diuifées à mode des fucilles de Platane. Il ne croift finon és lieux ombrageux, Sa \ MANS ÿ LA AA N ax Gale || A? ex perce à - Le Du Coriandre, Chap. XXIV.. 63: Sa graine s'appelle aufli Spord; lion , comme la plante, & eft femblable à celle du Siler & ne fert finon en medecine. La Plante qui eft icy peinte, eft le Sposdylioz de Matthiol, laquelle, croift en quantité és prés humides des montagnes, ayant la fucille comme la Plante , ou le Panax, la tige femblable àcelle du Feñoüil , de la hauteur d'yne coudée & plus , à la cime de laquelle il y a vne ombelle garnie de fleurs blanches , apres lefquelles il y vient vne graine aflez femblable à celle du Sefeli ; toutefois elle cft plus large, & en façon d'écailles , d'vn gouft mal plaifanc , d'autant qu'elle fentquafñicommeles punaites. Sa racine eft blanche , retirant à celle du Raifort, d'aflez di bon gouft. Quantau Spondylion commu de Pena & Lobel, Spordylion COPIES Dodon & Diofcoride, felon l'opinion de F Anguillara, c'eft l’Achantus Germanica de Fuchfe. Il croiff par tout de foy- mefme , ayanc la tige haute de deux coudces , ronde, vn peu veluë, les fucillés aufli quelque peu veltie, & afpres, compofées la plus parc de cinq perires fueilles jointes en- femble, denteléesà l'entour, & auec de grandes defcou- peures, retirans quafi à celles des Figues, excepté qu'elles font moindres. Ses fleurs fonc blanches , qui viennent fur des ombelles. Sa graine eft large, placte,& menuë. Sa ra- cine eft blanche diuifée en plufcurs autres, Dodon met vne Plante femblable à cette-cy, pour vne feconde efpece de Spondylion , de laquelle nous craitterons au chapitre du Panax. Au refte Diofcoride dit que la graine du Spozdylion prinfe en breauage euacue le phlegme par embas. Elle guerit aufli ceux qui ont le foye mal difpofé, 8 la iaunifle; ceux qui ne peuuenc refpirer fans cenir la celte droite, Le haut mal, & la fuffocation de l'amarry. Son parfum ef. ueille ceux qui font tropendormis. Elle eft bonne eftant meflée auec huile, pour verfer fur la cefte des phrenceri- ques & lethargiques,mefme en la douleur de celte. Appli- quée aufli auec de la Rue , elle reprime les dertres ou feu volage. On ordonne laracine à ceux qui ont la jaunifle, & le foye mal difpofé. Icelle eftant raclée,8& mife dans les fiftules, mange les callofitez s’il y en a. Le {uc de fes fleurs fraiches, eft fingulier aux oreilles vlcerées, & qui JEctent … fange. Pline dit aufli de mefine couchant le Srosdylion, di- fant : On laue la tefte des phrénctiques 8 des lethargiques auec le Spordylion, 8e à ceux qui ont douleurs de tefte inueterées. Prins en breuuage auec huile vieil , ileft forc bonauxaccidens du foye, à la iaunifle, au haut mal, & à ceux qui ne peuuent auoir leur haleine fans renir la tefte droi- te, & à la fuffocarion de l'amarry , à laquelle il ferc mefme en patfum. Il lafche leventre Reduie en liniment auec de la Rue , il eft fingulier aux vlceres corrofifs. Sa fleur eft propre pour diftiler dans les oreilles fangeufes, Les racleures de la racine du Spondylion miles en vne fiftule rongent & mangent la callofité d'icelle. Diftilée és orcilles auec fon ius elle y eft fort propre. On s’en fort auffi contre la jauniffe, aux maladies du foye ,& dela matrice : fe frotranc la vefte de celte racine elle rend les cheucux crefpez. Galien dit que le fruit du Spordylion eft d’vne vertu acre & incifiue. Parquoy c'eft vn bon médicament pour les afthmariques , 8 pourle haut mal. Il eftbon aufli à la jauniflc. La racine a les mefmes facultez , & eft bonne aux mefmes chofes. Dauanrage elle eft propre pour ofter les callofitez des fiftules ; mais il la faut racler , cout à l’entour, deuant que dela mettre dedans Ongardeaufli le fuc de fes fleurs, quieft propre pour les vlceres inuererez des oreilles. a dl Da Coriandre, CHAP, XXI. OPION, & 1004 en Grec, s'appelle auffien Latin Cofon, & Corianum : les Apothicaires & le commun l'appellent Coriandrum:les Arabes Cesbor,Kusbero: & Kuzbara:les Italiens Coréandro:les Efpagnols Culantro:les Allemans Corian- Ne der:les François Coriandre 1 eft vray-séblable qu'il eft appellé en Grec exe, à caufe que fes fueilles, & ciges fentent les punaifes, que l'on appelle #wpuc en Grec. Diofcoride & les autresautheurs anciens ne fonc mention que d’vne Chap. ENT lhif, Liu s.ch. 54. Le ienpera- ment co les verse Liu, »4.ch,6; Liure 8. des impl. Les noms Les effeces, | 632 Liure VI de l'Hifoire des Plantes. F4 firme pourrait & la defcriprion , auec pluficurs autres plantes rares. Quant au Coriandre cultiné, ia la tige petite , ronde, branchue , de la hauteur d'vnecoudée, où d’vnecoudée & demye ; les fueilles blancheaftres, fort defcoupées , donccelles d’en bas, ou celles qui ne font qne commencer, retirent à celles du Cerfueil, ou du Perfil ; mais celles d'enhaur, & de la tige , font plus menues, & plus de- coupées , femblables à celles du Fumeterre. Ses fleurs viennent par ombelles , & font blanches, defquelles prouient la graine en façon de grappe, ronde , creufe, & cannelée. Sa racine eft courte Coriandre cultiné, de Matthsol, Autre Coriandre moins odorant, de Lobel. Coriandre fauuage. de Myconrus. # K EE IÈ) JL SN ; VE CE Surles Alex, A RSS 4 f 1 ? | 2) / &\ ! 7 Le Vers £ A4 &c de bois: & n'eft pas beaucoupcheueluëé. Toutela plante eft puante, & fentcommeles punaifess maisla graine eftant feche , deuient odorante, & vrileà beaucoup de chofes.Lo- belamisle pourtrait d’vn autre Coriandre moins odorant, qui a les feuilles d’enbas fort defcoupées , & la graine fort abondante en fuc, croiflant far des petites tiges pendantes, de la longueur d'vne paume. On le feme aux jardins. Tou- chantle Coriandre fauuage,il n'a qu'vne feuleracine menué, quin'entre pas fortauant en verre , de laquelle il en fort quelques autres menuës. Elle produit plufieurs tiges, faites * à cinq angles, folides, noïüeufes: de chafque nœud ilen fort des branches fans aucun ordre, qui font auffi folides, char- gées defueilles femblables à celles de la cime du Coriandre cultiné, voutefois elles font moindres. A la cime il y a des ombelles, comme en l’autre Coriamdre,garnies de fleurs rou- ges-blancheaîtres , lefquelles eftans cheutes,ilen vient vne graine ronde, qui a cecy de particulier ; c'éfk qu'il ya deux grains par chafque queuë , qui fe touchent l’vn l'autre. Toute la plantea vne odeur plus facheufe , & qui fait plus mal à la tefte que celle du Corisndre cultiné. Celuy quia cô- menté Nicäder,faitle Coriädre faunage femblableau cultiné, excepté qu'il a les fucilles plus larges, & qu'ileft plus haur, ayant aufli plufieurs branches, plufieurs racines, & fleurs. Quant aux fucilles ; qu’il dit eftre plus larges, Myconius dit qu'il faut que cela procede du terroir:car le fien les a moin- dres. Ilcroift és lieux qui fonc aucunement fecs, fur les di bords Du Coriandre, Chap.XXIV. 6323 bords & leuées des champs: toutefois il croift mieux en terre humide. Le Cultiné ne croift point fansfemer, Ilaime laterte grafle fuyuant l'opinion de Palladius; toutefois il croift bien auñli en terre maigre! Il fleurit en Juiller & en Aouft , on l'amafle en Automne, lors qu'il eft chargé de gtaine. Or il nous fautdiligemment efplucher les proprietez du Coréandre , & ce d'autant plus, que les autheurs les plusremarqués en fonc en different entre eux. Caren premier lieu Diofco- ride dit que le Coriandre refroidic, à raifon dequoy eftancappliqué auec du pain ; ou griotte feche, il gucrit le feu fainét Anthoine,& les dertres Auec du miel &; raifin de paile il eft bon aux bouttons rouges à l'entour. qui viennent de nuit , à l'inflammation des genitoires , & aux charbons. Aucc des Heurs frefes, il refout les efcrauélles, & autres enfleures. Sa graine prinfe en breuuage auec vin cuit, chaffe les vers du ventre , & augmente le fperme ; tourefois fi on en prend en quantité elle ef dangereufe, d'autant qu'elletrouble l'entendement:par ainfi il fe faudra garder d’'entrop vfer, Son fuc incorpore aucg cerufe, litharge , vinaigre & huile rofat, & reduit en liniment, eft fingulier aux inflammations chaudes & ardentes dela peau. Voilace qu'endit Dicfcoride, À quoy s'accorde aufli Pline à peu pres, difant : Quant du Coriandre il ne s'en treuue point de fauwage : toutefois le meilleur vient d'Ecypte. Prinsen breuuage , & appliqué, il eft bon aux morfures des ferpens nom- més Amphishenaj 8 aufli aux autres playes. Pilé & appliqué,ilofte les boutons rouges qu'on nom- me Epipictides 8 y adiouftanc du miel, ou des raifins de pañle , il refout routes apoftumes ; & en- fleures. Auec vinaigre fimplement il eft bon aux apoftumes plattes desaynes, nommées en Latin Pani. Trois grains de Corisndre mangés deuant l'accés feruent aux fieures tierces. D'aurres en broyent vne quantité & les appliquent fur le front. Les autres pour lemefme effect , mettent du Coriandre qui ait efté cueilly deuant Soleil leuant, fous le cheuet des malades: Le Corsanûre vert eft fort propre pour rafraichir ceux qui font en grandechaleur. Appliqué aucc miclouraifins fecs, il gueric les vlceres corrofifs;il eft aufli bon ainfi preparé aux genitoires,aux bruleures,auxcharbons &aux oreilles. Appliquéaucc laict de femme, il eff fingulier aux chaudes defluxions des yeux. Sa graine prinfe en eau eft bonne aux fluxions du ventre & des inteftins. Prinfe auec de Ruë , elle eft finguliere en la colerique pañion. Prinfe en breuuage auec du fuc de Grenade & d'huile elle chaf- fe les vers du ventre. Zenocratesen dir vne chofe efinerucillable, pourueu qu'elle foir vraye:c'eft qu'vne femme poutra arrefter {on flux menftruel vn iour, beuuant vn grain de Coriandre , & fi elle en prend deux, elle l'arreftera deux iours ; & autant de iours qu'elle en prendra de grains, Marcus Varro dit que pour garder de gafter la chair en Efté , il la faut faupoudrer de Coriandre puluerizé auec du vinaigre. Or en ce que deffusil y a deux abfurdités dignes de reprehenfion. La premiere, en ce que Pline & Diofcoride difent que le Goriaudre a vertu de refroidir ; 8e puis qu'il ferr à refou- dre les efcrouëlles, à quoy il faut vfer de medicamens chauds & refolutifs, non pas de froids. Voicy donc ce qu'en efcrit Galien : Les anciens autheurs Grecs appelloient Corixnum. ce que nous nom- mons à pcefent Gorios, comme auf Diofcoride, quidit fauffemenc que c'eft vne herbe froide : car elle eft douée de facultez contraires, participant beaucoup d'amertume, que nous auons monftré eftre compofée de parties fubriles & terreftres. Elle participe aufli de beauccup d'humidité aqueu- fe, tiede , auec aufli vn peu d’aftriétion. Par le moyen de toutes lequelles qualités, elle fait les di- ugrfes operations que Diofcoride luy attribue, & non par le moyen de fa froidure. Etvn peu apres il adioufte : Parquoy il ne faut pas que nous penfions , que ce qui fertaux erifipeles , apres qu'elles font defia refroidics , foir froid pour cela, comme Diofcoride a fait du Coriandre, pource qu'eftant, comme il dit, appliqué auec du pain ou griotte feche il guerit les crifipeles. Car de faitle Coriandre appliqué auec du pain, ne guerira.pas vne erifipele vraye , laquelle fera defia enflamméc &iaune, mais {eulement apres qu’elleeft delia refroidie. Or que le Coriandre ne foit point refrigeratif, il ap= pertpar cela mefme que Diofcoride en dit: caril dit quele Coriandre appliqué auec des Feues frefches , refout les efcruuëlles, & coutefois ie mafleure que Diofcoride mefme ne doute point qu'il n’y a point de medicament refrigeratif, qui foit propre pour refoudre los efcrouëlles,veu qu'i- a efcrit vnc infinité de medicamens propres pour refoudre les efcrouëlles , lequels toutefois il con- fefle eftre chauds & refolurifs. Voila ce qu'en dit Galien. Auquel Here: tement, difant ainfi:Galien , dit-il,a efcric que le Coriandre eft doiié de diuetfes qualités, à {çauoir que la terreftre y domine par deffus les autres, outre ce qu'ila vn peu d'aquofité tiede,auec vn peu d’aftrition : toutefois, à mon aduis , fa qualité aqueufe eft froide , & non tiede , finon que d'auen- cure il y ait vn peu de fubftance chaude meflée parmy, laquelle s'efuanouït foudain. À raifon de quoy , dit Humäin , Galien dit que le Coriandre n'eft pas froid , en quoyil contredit à Diofcoride. Étncantmoins Archigenes, Rufus, & quelques autres modernes, difent qu'il eft froid äla fin du premier degré, iufques au commencement du fecond , & fec au fecond. Mais quant à moy i'efti- - me qu'il cf fec tirant vn peu {urle chaud. Mais Galien dit, qu'ileft du tour chaud , poutce que peut-eftre il a vne chaleur fubtile , laquelle toutefois fe refout aifement, quand on le mange, ou qu'on le boit : car s’il faifoir mourirles perfonnes par fa froideur , il ne feroit pas neceflaire de don- ner vne grande quantite de fonfuc. Van peu apres: Auicenne adioufte : Galien demande; fi le Co- riandre refout lesefcrouëlles, comment peut - il eftre froid ? Ie refpons qu'il peut faire cela parvne qualité F.Ÿs Letembse Le temhera- vient de les vertus. Liu.3.ch.62. Liu:.20,€,201 f Liute >, des limpl, ontredit tout ouuier- Liu2@r4g 634 Liure VI.del'Hiftoire des Plantes, qualité fecrette, ou par quelque fienne vertu fubtile, laquelle penetre fort auant , laiffant au de- hors fa qualité froide. Mais en le beuuant cefte chaleur fe refout , tellement qu'il ne refte que ia froideur, laquelle fait fon operation fur les corps. Voila ce qu'en dir Auicenne, auec quelque rai- {on. Pourdonc les accorder, & auoir vne refolution fur ce fait, il faudra ver de diftintion en la Pentax Inaniere que s'enfuit; Toute la Plane , ou bien la graine du Coriandre fert en medecine à tous pro- Mar. pos, & ce ou verte ou feche. Ora on treuué par longue expérience , comme auf les anciens l'ont "7% bien affeurement remarqué, que fon fuc,ou mefme toute l'herbe appliquée appaife l'ardeur des in. flammations, que {a graine pour plufieuts raifons fert à l'eflomac, fpecialement eftant feche,qu'elle aide à la digeftion, qu'elle arreftel'impetuofité des vapeurs, & ventofitez, qui montent au ceruéau, &c que c'elt vne viande temperéc;tellement qu’elle eft propre pour augmenter le fang, 8 le fperme auf, mefme fans eftre corrigée: tellement que c’eft à tort qu'il y en a quile condamnent , difans que ceux-là faillent lourdement , qui l'ordonnentà tous propos, pour fortifierle cerueau , auquel il eft du tout contraire , veu que les Apothicaires, & mefme vn chafcun en meflé parmy les viandes &zmedicamens tous lesiouts, apres l’auoir corrigé, fans que pour cela perfonne s'en foit treuué mal. Mefine le plus fouuentles Apothicaires ne preparent point le Corisndre dontils font la dragée , fi- non que le fucre & le feu luy ferue de préparation. 11 ne faut pas donc penfer quecefte graine per- de fa puanteur par la froideur du vinaigre; mais pluftoft en fe fechant. L'herbe donc du Goriandre, & principalement fon fuc, eft froid , tellement qu’en plufieurs lieux ileft mortel, fuyuant le tef- moignage des Arabes , eftanr prins en breuuage , comme les modernes ont veupar experience de la Hiurca , ou Jucca de l'Amerique , qui eft vne herbe bonne à manger , & de benne nourriture, & toutefois fon fuc fait mourir la perfonne. Par ainfi donc le fuc du Coriandre eftant incorporé aucc de griotte feche, ou de mie de pain ,appaifera les inflammations fi on l'applique deffus. Cé que Galien mefme ne niera pas veu qu'en fon liure des medecines aifées À faire, il dir, fuyuaut l'opinion des anciens , que la farine d'Orge, la griotte feche , le pain, & femblables chofes , nefcruent pas tant de remede , que pour receuoir en foy la vereu du fuc dans lequelon les detrempe, combien, qu'il femble toutefois qu’elles feruent pour refoudre & defecher, comme la farine d'Orge ;, ou bien pour appaifer la douleur, comme fait la mie du pain. 1] fera donc aifé maintenant de refpondre à la queftion touchant les efcrouëlles : car il y a beaucoup de medicamens quitoutefois ne font pas chauds ; lefquels font propres pour refoudre les efcrouëlles qui commencent à venir : à raifon de quoy auffi Diofcoride ordonne pour cefteffett , de l'incorporer auec de Feuesfrefes , tance pour donner corps au medicament ,que pour aider fon operation :car de faitla Feue frefe refout , & eftant incorporée auec du fuc de Coriandre ,ellerepoufle mediocrement en defechanc: & par ce moyen aufli elle eft propre pour l'inflammation des genitoires : cat Galien monftre en fa methode, que les chofes feches font propres à ceft effect , pourueu qu'elles foienr mediocrement froides 8 refolutiues, fingulierement quand le mal ne fair que commencer. Ainfi Diofcoride mefme dir que le Plantain , & le Capilli Veneris, feruent à refoudreles efcrouelles.En outre il y a auf diuetfes for- tes d’efcrouclles, dont il ÿ en a qui participent d’inflammation du tout , ou en partie à raifon de la- Liu.2.c.143. quelle elles ont befoin de tels remedes. Quant à ce que Diofcoride efcrit que la graine du Corian- dre prinfe en quantité eft dangcreufe, d’aurant qu'elle trouble le fens , Auicenne dit cela du fire du Coriandre, lequel feroit mourir la perfonne quien boiroit quatre onces : car il rend la perfonne trifte, & caufe des fyncopes: tellement qu'il faut bien fe garder d'en vfer par trop. Oril eft vray- femblable que Diofcoride a entendu cela de la graine, lors qu'elle eft encor frefche & verte: mef- me en ynautrcendroitil dit generalement que le Corszmdre prins en breuuage rend la voix afpre, Aa mel lin. 82 mer la perfonne hors du fens,comme fion eftoit yure. Dauantage Diofcoride dit que la graine du Coriandre augmente Île fperme. Er au contraire Auicenne dit que par le moyen de fon humidité, & de fa ficcité auffi elle empefche d’arrefler, & de pouuoir exequuter le ieu d'amour , d'autant qu'el- le deffeche le fperme. Serapion aufli de l’authorité de Alcanzi, dit que l'eau dans laquelle il ÿaura Chap.34. | 5 eu du Coriandre fec en infufion , prinfe en breuuage auec du fucre, empefche d'arreffer, daurant qu'elle defleche le fperme. Du Panaces. | CHAP. XXP. Les noms. y Es TE herbe s'appelle en Grecraraues,8 ravaf:en Latin Paraces & Panax A qui eft vn nom commun à plufieurs Plantes , lefquelles ne fe re- femblent en rien , ny en figure , ny en vertus > & routefois elles font fingulieresen medecine , comme eftans does de plufeurs vertus: ont auf ont elles efté ainfi nommées en Grec de rév8z d1G», c'eft à dire Les efpeces, My route forte de remedes. Diofcoride defcritrois fortes de Panax ; à fçauoir le fera, c'eft à dire Heraclien où Herculien, que les Arabes nommer& | Steufr, Ieufir, où Giaufr:l'autre eft le dexAnreev où doxnnris,c'eft à dire Af- à clepien,ou d’Aefenlape, nommé par les Arabes Panax afcilibet:le troifiefme eft le « Du Panaces, Chap. XXV. ct le Panax spapañisiien Latin Parax Chirosiumien Arabe Panax Coronion. Theophrafte en met 9w4- 035 tre fortes, dont le premier croïft en Syrie , le fecordeft le Chironien.le troifiefine eft l'Heraclien, & le vin à: 3 quatrie[me l'A[clepien.Apres la defcriprion defquels iladioufte:7/» 4 44ff d'autres fortes de Panaces, dons il y em à qui ont les fueilles menues, les autres Les ont groffes. Quant au Panax Heraclien Diofco- ride dit qu'il a les fucilles afpres couchées par verre , fort vertes, approchantes fort de celle du Fi- guier,sauec cinqentailleures à l'enrourilatige séblable à celle de la Ferule,fort haute,coconnée d’yn Panaces Herachen,de Matthrol. 1 8" (l “efpece de Sponayhon,äe Dodon. FAN AE Ke 4 K\ CE D Née, / ne UP 4 in S\ À, r( AU RS ne Ne | à ue, 2 î Ï 4 NZ : (l 1 à ) FE NN A Al Z ZA NUA EE ON | TS 7 . aN|) Km NUS UN Ty | IS ü f r nt den ARS YISP 7 4 ANNULÉ AN WE | nn BEM NES AU? DA ss all / ZX LOS BASS Ÿ UNS EE V2, FA Ci Al ju $ “AE ù de Tiny Qù “cotron blanc, & garnie de fueilles moindres que celles d’E- bas, & au deflus des ombelles comme celles del’Anet,lon- gucs,auec des fleurs jaunes, & vne graine odorante & bru- lante. Il produird'vne cefte plufieurs racines blanches, qui fenrent mal:& ont l'efcorce efpefle;allez ameres au gouf.Il croift en Corene, Lybie,8: Macedoine, Theophrafte le def- crit ainfi, felon la traduétion de Gaza:Le Panax Herculien à la fucille grade,é large de trois paumes,la racine groffe qua- JE comme le doigr,dinifée en deuxsonen trois,;un pen amere an gouft.[entant comme le bon Encens Touchanrle Parax Afcle- pion, Diofcoride le defcrit ainfi : Iliette,dit-il, vne tige me-. nuë dés la rerre,de la hauteur d'vne coudée, auec plufieurs neuds , garnie de fueilles femblables à celles du Fenouil, routcfois elles font plus grandes , plus veluës & odorantes, auec des ombelles à la cime, chargées de fleurs de cou- leut d'or;acres & odorantess fa racine eft petite. Or la def- cription de Theophrafte ne s'accorde pas aueccefte-cy : car il dic:L’Afclepion a la racine longue d'une paume, blanche, & fort groffe,auec wne efcorce groffe,& falée,é> la tige pleine de neuns, zuec des fneilles tour à l'entour, femblables à celles de la Thapfie,excepté qu'elles font plus groffes. Quant au Chiro- nier, Diofcoride dit qu’il croift principalement fur le mont Pelien. Ila les fueilles come la Mariolaine,& la fleur dorée, la racine menuë & affez courte, d'vn gouft acre. Ce qui ne s'accorde pas aufli peu à ceque Theophrafte en efcrir,disät: Le Chironien à les fueilles comme le Lapaiss toutefois elles sût plus grandes & plusvelues, & la fleur comme d'or, La racine longue. Il aime Les lieux gras. Pline traitre du Parax fans le diftisgucr autrement par efpeces. Le Parax , dit-il qui fert pour lés onguens odorans, croift aufli en Syrie, & à l'en- tour d'une ville d'Arcadie, nommée Pfophida, & vers la fource du fleuue Erimanthus, comme auf en Barbarie & Macedoince.C'elt vne efhece de Ferule, quiiette vné tige de cinq coudées de haut. Du commencement il ne fair que quatre fueilles , puis apres fix ; qui font routes forc gran- des, rondes & couchcées en terre; mais celles de la cime font à mode de fucilles d'Oliuier. Sa graine vient par it, €, 12: Laforme. Liu. 3,ch,48 + Le lien, Liu.t.ch.49 Liure 9. de Lhift, ch. 124 Liu.3.ch. fo. Au mef.lieu, Liu.r2.€, 25 emouchertes comme cellede la Ferule. En yn autre lieu Linz s-ch4 traicrant des efpeces du Parax il dit ainfi : Quant au P4- #aces ; il promet par fon nom le remede à routes maladies, On encreuue de plufeurs fortes , qui toutes ont efté in- uentées par quelque dieu. Car l'vn eft appelle 4fc/epion de Panacea fille d'Efculape, &c. l'autre eft appellé Heraclien, pource que l'on dir qu'Hercule en fut l'inuenteur. Aucuns l'appellent Origan Heracleotique faunage, pource qu'ilretire à l'Origan Heracleotique,mais fa racine ne fert à rien.Quät au Pauaces Chironier, il porte le nom de Centaure Chiron fon inuenreur. Ses fueilles retirent à celles du Lapais, ex- cepté qu'elles fonc plus grandes & plus velués. Sa fleureft iaune,, & fa racinepetite. [lcroift és lieux gras. Voila ce qu'endit Pline : en quoy il eft bien difcordant auec Dio- {cortde , fuyuant quafi en tout Thcophrafte ! duquel ila emprunté ce qu'il en dit. Toutefois là où Theophraftedit la racine maxes, c’eft à dire longue, Pline a leu mises, c'eft à direperite, & Diofcoride Añk, C'eft à dire merue ; velle- à : ment Ch.48 Jin. 3. 626 LiureVIdel Hifoire des Plantes, ment qu'il n'eft pas afleuré qu'il n’y ait de Ja faute au texte de Theophrafte en ceft endroit. Au refte Marthiol efcric, qu'il croift à force Prraces Heraclien en la Pouïlle; fur l'Apennin , 8 en la marine de Sienne. On en treuue guffi dans les Tardins d'Italie, où on le cultine foigneufemenr. Nous en auons mis icyle pourtrdit prins de Matthiol, qui eft le mefme dont Dodona misle pourtrait. Or Lobel & Pena prenhent vne autre plante; pourle Parax Heraclien ; laquelle a la tige de la hauteur de deux coudées , éouuerte d’vne bourre blanche ; & les fueilles femblables à cel- les du Smyrnion, ou de l’Imperatoire; mais plus decoupées , 8: plus rondes, de couleur de vert- pañle , afpres , & vn peu veluës , & des ombelles larges, chargées de fleurs iaunes : toutefois Lo- bel dit qu'il en a veu de blanches, en vn lardin de Flandres. Sa racine eft comme celle de la Li- ucfche, ou de l'Angelique ; toutefois elle n'eft pas f pleine de fuc. Dodon l'appelle fécond Spon- dylio, difant qu'il eft femblable à celuy duquel il a efté traitré cy deflus ; mais qu'ileft plus rare & plus grand, & qu'il produit plufieurs tiges, plus grandes & haures; & les fucilles compofées de trois; plus grandes & retirans plus à celles du Figuier, vn peu afpres & velués, auffi bien que la tige. Quant aux fleurs , à la graine, & à la racine, il les a femblables à l’autre. On tient, dit Dodon, que ce n'eft pas , wwe efhèce de Spondylion ,maisque c'elt le Panax Heraclien. Etdefaitiln'yatienà fi ce n’eft pour raifon de la eur , que Diofcoride dit eftre jaune. Ses fucilles font afpres, comme celles du Figuier. Sa tige veluë , auec plufeurs racines , comme l’on deftritle Panaces Heraclien. Toutefois cefte doubre quantaux fleux n’eft pas de grande importance. Carcefte Plante, mefme dans les Jardins de Flandres, fait des fleurs blanches , fuyuant le tefmoignage de Lobel ,‘le- quel dit en auoir veu aucc les fleurs iaunes, dans le Jardin des Cordeliers à Venize. Péna efcrit aufli qu'ilen a vou fur vn coftau picrreux, qui eff à gaache quand on va de Frontionan à Mont- pclier, laquelle eftôit creue de foy-mefime , & auoit les fleursiaunes. Nousanons aufñ mis le pour- traiticy du Panaces Afclepion prins de Matthiol , lequel Pena dit n'eftre point different d’auec la Ferule, ny d'efpece ny de foure: principalement celuy quieft tenu pour le vraÿ parles plusdoétes: tel peu eftre que celuy dont Matchiol a mis le pourtrait. Toutefois Marthiol dit feulement qu'il Panaces éfdepiemde Autre Pasaces Afclepium de Matthiol. É. . Dalechamp. 1/72 NK | #7 FSNL d NIRS FAR LS , DS TA XX v de E \ \ DNS no ee € 4 y A AAA Ez AE Ÿ Nt M me NN IN = D PACS AVITANS LR, x ANA he À APN oi - \ + 2È LE O2: one. FT Per l'a veu, fans en donnerla defcriptien. OrPena dit qu'il eft femblable àla Ferule excepté qu'il eft beaucoup moindre, &c que fa graine retire non àcelledu Fenouïl, mais de la Ferule ; eftanc lar- ge, &ayantles fueilles, & les fleurs affezfemblables, la tige & la racine de la grandeur & figure de celle de l’Anet, & odorante. Il yena vn autre different de ceftuy-cy , dont nous auons mis icy le pourtrait, fuyuanr l'opinion d’autres Simpliciftes lequel croift fur les coftaux , & lieux afpres, pres de Montpclier, ayant la racine commele Perfil, blanche, menue, acre, &: odorante. Sa fueille rcfemble pluftoft à celle del'Ache, qu du Coriandre, que non pas du Fenouïl, & eftvelue. Ses ombelles LL DuPanaces, Chap.XXV. 637 ombellesfont rondes, & garnies de fleurs iaunes. Quanñtau Pensces C biromien Matthiol dit qu'aus cuns efliment que ce foit cefte Plante qu'on appelle communement Fos Sols , à l'opinion defquels il ne contredit pas toutefois il eflime que cefoit vné cfpece de Symphyton Les au- tres prennent vne efpece de B#pleuron ; pour le Panases Chiromien ; que ceux de Montpéliér appel: lent Oreille de lieure ; ayant les fueilles longues toides , vn peu larges par le milieu , & en eftre: ciffant au deflus , quafñi comme celles de Ja Lanceolara ; auec plufieurs canneleures comme fi fe | ] É f ». ‘ ceftoientcoftes, vn peu vourée & repliée , à raifon de quoy on Ja appellée Oreille de liewre. Sa Panaces Chironion ,ou Fleur du Soleil, Panaces Chironion d'ancuns , [elor de Matihiol. | Dalechamp. n (LOUE P N\Y A UN | Et © j IE y IT \ . nt dr. tige eft haute, houeufe qui fe feparë en petites branches à la cime , au fominer defquelles il ÿ à de petites om belles ; cfparpillées , aucé des fleurs iaunes , & la graine longue comme celle de Anis, ou de l'Anet. D'autres l'appellent E/aphobofcon, y en à qui tienñent que c'eft le Baprekisde Pline, & que l'Awmt commun, quia efté de- {crit cy deffus au chapitre cinquiefme ; eft le wplewron: Quantau Panates Chironien de Thcophrafte ; Pena eftis me que c'eft vne Plante qu'on appelle à Narbohne Herbé d'or, qui a les fucilles comme le Limonier ; où je Lapaisi ou bien l’vn des Payaces que Pline artribue à Theophra- fe , comme le Pharmacien : car apres auoir tratté du P4< paces Chiroien iladioufte : Ontreuue encor vne quatrief= me.elbece de Panaces , qui eft appellé Chiromien , &c ati Pharnatien ,pource.qu'on eft en doute qui en fuit l'inuen< teur ,oule Cenrauré Chiron ou bien le Roy Pharnaces, &c: ASE Quantäcelte Herbe d'or de Lobel, & de Pena ; nous ASE QE, en auons amplement traitté entre les Plantes qui croif: fencà l'ombre , au chapitre de la Verge dorée: Au fur: toute AA y pr s Le mA iüté des plus Dodon met vne autre elbece de Panaces ; differente; d’â- pures des uecles precedentes, qui eft vne Plante éfttangere à ayañt fleurs plufieurs fueilles otandes, vn peu veluës & afpres ; chafcu- ne défquelles retire aux fueilles dui Lapais ; finon qu'el- les font moindres, la tige a deux ; trois ; ou quatre cou dées de hauteut , & produit des embelles garnies dé fleurs iaunes. Sa graine eft vai , large, & iaunaftré HHH Sà 638 Liure VI del'Hiftoire des Plantes, Sa racine eftlongue & blanche. Sa graine , dit Dodon , monftre que c'eft vne efpece de Panax: d'autant qu'elle a efté treuuée dans de l'Opopanax , & {emce pat Pierre Colemberg Aporhicaire no à d'Anuers ; dont cefte Plante eft creuë. Au refte Diofcoride dit qu'on entame la racine du Parax enent & ls Heraclier , non pas de l'A/clepion , comme Pline efcrit, Pour en cirer le fuc, lors que les tiges com- vrts mencent à poufler, lequelon appelle Opopanax, & les Apothicaires Opopanacum, Onlamafle aufli de la tige en l'encamant duranties moiflons , lequel on nous apporteà prefent d'Alexandrie d'Egypte, & eft micux cogneu des Apothicaires, que les Plantes mefmes de Panaces, L'Opepanax, dit Diofcoride, efchauffe , remollit & fubrilie. Parquoy il eft propre aux fieures qui ne font pas continués , & aux friflons d'icelles : Pr conuulfions , rompurés , douleurs de. cofté, à la toux, aux trenchées , &z à ceux qui ne peudent vriner que goutte à goutte, Ileft fingulier contre la rongne qui eft en la veflie, eftanr pris auec eau miellée , ou auec du vin. Il prouoque les mois , & fait mourir l'enfant au ventre de la mere. Detrempé en mielilrefourles durrez & ventoftez de la matrice, On l'applique en linimentcontre la douleur dela fciatique. On en mefle auffi par- my les medicamens propres pour delaffer, & pour la tefte. Ilfair rompre les charbons. Ilfert aux gouttes cftant enduit furle mal auec de Raïfins de pafle. Mis dansle creux de la dent ilen ofte la douleur. Si l'on s’en frotreles yeux il aiguife la veué. Incorporé auec de la poix , ceftvn fingulier emplaftre pour mettre fur la morfure du chienenragé. La racive du Panax raclée par deflus, & mife dans le lieu naturel des femmes , fait {ortir l’enfant du ventre. Elle eft auf bon- he pour les vieux vlceres. Elle couure de chairles os qui en font denuëz , fi on lesen faupoudre, ou bien qu'on l'applique deffusen liniment auec du miel. Sa graine prinfe auec du fort blanc prouoque les mois. Auecd’Ariftolochie elle fert contre les. beftes venimeufes. Prinfe enbreu- Line 8. dés uage auecdu vin, ellefert contre lesfuffocations de la matrice. Galien eferiuant de ce mefme FEES Panaces dit que l’Opopanax fe fair en entamant les racines & les tiges du Panaces. Celt Opopanax eff fort fingulier à plufieurs chofes ; pource qu'il efchauffe , ramollit & refout: tellement qu'on le peut mettre pour efte chaud au troifiefme degré ,& fec au fecond. L'efcorce de la racine eft chaude & feche ; toutefois moins quelefuc ; mefime elleeft vn peu deterfiue. A raifon de quoy : nous nous en feruons pour recouurir les os dénuez de chair, 8&ctaux vlceres malins & mal-aifez à iuet 9: de l'hifehr. gUerit.. Sa graine eft aufli chaude , & eft propre pour prouoquer les mois. Theophrafte dit que la 7acine du Panax Heraclien eft propre contre le haut mal, en le meflant auec la quarte partie du k caillé de veau marin ; & aux trenchées, fion la prend auec du vin doux; comme auffi aux playes HR feches : mais à celles qui font humides il en faut vfer auec du miel. Mefuë, outre les proprietez. Chap.ir. fufdites , & pluficurs autres , dit que l'Opopansx eft propre pour purger fecreremeutle phlegme gros & vifqueux des parties lointainés , comme du cerueau, des nerfs, des inftrumens des {ens des ioinétures , & de la poitrine. Araifon de quoy il eft propre aux maladies froides de ces pat- ties , à la debilité de la veuë , à la vicille roux, à la difficulté de refpirer, à la fciatique, à la goutte, des genoux, & des pieds ; de laquelle vertu purgatiue les Grecs n’ont point fait de mention. Tou- Liu.3.ch.49 chant le Paraces 4[clepion Diofcoride dit que fes fleurs & fa graine {ont propres contre les vlce- ‘res ; mefme contre les corrofifs , en les appliquantauec du miel. On les boirauec du vin contre les morfures des ferpens , mefme on les applique auffi deflus auec huile. Cefte,graine n'eft pas fi chaude que celle de l'Heraclien , comme dit Galien parquoy on s'en fert aux vlceres, aux fo- AC 8. des roncles , & aux vlecres corrofifs. Theophrafte dit que fon Panax CA (fclepion eftfingulier contre Ÿ les ferpens fi onenboirles racleures , & pour la ratelle auffi quand elle eft remplie de fang à l'entour, eftant prinsauec du vin miellé; & auf pour tefte , fi on l'en oint auec de l'huile ; & en d'autres parties cachées ; & aux douleurs du ventre, fionile racle en vin. Et mefme qu'ileft fingulier pour guerir les maladies longues ; comme aufli aux vlceres humides , fi on les en fau- poudre apres lauoir laué auec du vin chaud ; & aux vlceres fees , en l'appliquant deffus apres l'a uoir trempé en vin. Quant au Pasaces Chironier , {a racine prinfe en breuuage , felon Diofcoride refifte au venin des ferpens. Ses fueilles appliquées en linirnenc en font tout autant. Galien dit qu'il a les mefmes facultez que l’Afclepion. T'heophtafte fuyuant la traduétion de Gaza , dit qu'on s'en fert contre les viperes, les phalanges, les artes&/ autres rélles beftes qui rongent les Veftemens, prins en vin, & enduit auec d'huile. Contre lamotfure des viperes il le faur ap- pliquer deflusauec du vinaigre , & en faire boire. On ditauffi qu'ilfertaux vlceres auec vin &. huile ; & pour les enfleures, auec du miel. Au rexté Grec de Theophrafte il y a r# 14 rés ceque Gazarraduit les fignes des veflemens , fayuantiles communs exemplaires. Or ocre font ces vers qui rongent les habillemens & les bures. Comment donc cftce que le Parax fer- uira contre iceux , fi on le boit auec du vin, ou qu'on l'enduife auec d'huile. Parquoy il y faudra lire r#s oras qui fignifie ve forte de ferpens qu'onnomine en Larin Seps ; dont Lucian par- lant dit: | Au meflieu, Offéque diffoluens cum corporetabificus Seps. | Lefquelles fonr pourrir la par tie qu'elles ont mordue, & finalement ceux qui en ont efté mordus, meurent dans crois ou quatre iours, defquelles Diofcoride & Aëce ont cfcrit Parce que nous | venons | + DuPanaces, ChXXV. 639 venons de dire.il appert,;combien les opinions des plus fignalez autheurs fontdifferentes,touchant lescfpeces du Parates. Sur quoy voicy l'opinion tres-doéte de Dalechamp. Ilelt tout affeuré,dit-il, que Diofcoride.eftablic #rois efpeces de Panaces. Le premier eft /'Heraclien, lefuc duquel s'appelle Opopanas,& non de d'Afélepien, comme Pline dicaudiure 25. chap. 4. fort legerement , ne fe fou- uepant pas qu'il auoit au chap.26.du liure 12. defcrit la Planre, de laquelle on tire ’Opopanax ,luy attrib uantles marques du Pasaces Heraclien. Le fecond eft le Panaces Afclepion,qui a l'efcorce fort efpele & falée. Le sroiffefine ft le Chirénièn ,que Diofcoride d'efcric ; ayant la fueille comme la Marjolaine ; au lieu que ‘1 heophrafte dit, comme le Lapais. Outre ces trois Diofcoride dit qu'aucuns appellent Pasaces Heracleon, l'Origan fannage, où Cunicula bubuls ; laquelle retire à la Cunila Gailinaceajou foi à l'Origan Heracleorique. Mefme le Liguflicum s'appelle auf Paraces, 8 Paraces, fuiuant le témoignage de Pline : lequelafleure aufli que la racine du grasd Centau- rion s'appelle Pañacen, & Pharnaceon combien que les plus entendus en cette matiere eftimene que ce. nom de Liguflicnm, n'a pas cfté mis par Dioftoride ; mais par quelque autre; pource qu'il n'eft pas enlexemplaire Grec, comme aufli tout ce qui cftadjoufté à la fin du chapitre tou- chant la racine du ecntaurium. Il ya, dit Pline, vne autre efhece de Panaces, qu'on appelle Hera- clien, & dit on qu'Hercule en a cfté l'inuenteur. D'autres (à fçauoir Crateuas au liure 19.chap.8.) appellent l'Origan faunage, Panaces Heraclien, pource qu'il retire à / Oran appellé Heracicotique, À caufe de Heracle ville de Candie, & non à caufe d'Hercules. C'eft ainfi qu'il faue lire ce paila- ge , lequel autrement eft fort corrompu en Pline, qui prend pour efheces de ‘Pannces, l'Heraclicn, L’Afclepion, le Chironien, l'Origan [annage,le Liguflicon, & la racine du grand Centanrini ; commé auf Diofcoride. Eten outre l’Achillea fyderitis au chap.s. hure 2 5.87 Theoph rate au chap. 12. dû liure 9, de fon hiftoire met pour efheces de Pamaces, celuy de Syrie, l'Heraclirn,l Afclepion, Ve Chiro- nier, & encor deuxautres, dontl vn a la fueille menué, & l'autre la grofle,(non pas large comme il “yaaux communs exemplaires ) entre lefquels il defcric bien au long l’Heractien, l'Afclepion ; & le Chironien. Quant à celuy de Syrieil dit qu'ilena traitté VA PEU AUparauant à à fçauoir au chap:7: là oùil dit que pour faire les onguents odorans, on l'apporte d’Indie & ‘d'Arabie, lefquels on- guents font compofez de Calle, de Cannelle, de Nard , du Neron , ou bien Maron, du Bautne ; de Flamme , de Narta, comme aucuns.lifent , fuinans Diofcoride , de Narcaphton , du Co- fum , du Paraces, (8&snon du Ligufticum , comme Gaza l'a traduit, ) du Safran; &c. Puis apres au chap.r1. Onfefert, dit-il, du Panaces en plufieurs choles , & tous ne fcruentpas cf vie mel me chofe. Quantàla graine ; elle faitauorter les femmes. Elle eft bonncaux nerfs retirez, & femblables douleurs; aux accidens des oreilles , & pot faire bonne voix. Sa racine fert pour faire deliurer vifte vne femme qui eften trauail d'enfant , pour prouoqtier les mois aux femmes, & aux maladies de la cheualline. Il croift du Panaces en Syrie, lequel on entame enuiron les moiflons. Voila ce que dit Theophrafte du Paraces Syrier, dontil n’eft poffible d'en tirer aucun marque. Tellémenrque les hommes dottes font en doure quel-il ef. Pline au chap.26.liure 12. declare que c'eft l'Heraclien. Car apres auoirdit, fuyuant Theophrafte, qu'il croifloit du Psnaces en Syrie, lequel feruoic à faire les ongu-nts precieux , iladioufte vn peu apres quilen croift auffi en Phocide d’Arcadie , (&non en Pfophide) en Afrique, &en M aéedoine. Et que c'eftvne Plante ferulacée de la hareür de cinq coudées , ( Diofcoride dir qu'elle a la tige comme la Feru- le, & fort haute )ictrznc premiérement quatre fucilles , puis apres fix; (ilfaut lire premierement trois ,& puis cinq: car de faict elles croilentainii.) ( Diofcoride dit qu'elles ont cinq decoupeures à l'entour ) lefquelles rrainenc par verre, fort grandes , rondes ; ( Diofcoride dit qu'elles appro- chent fort de celles du Figuier } mais à la cime elles retirent à celles de l'Oliuier, Diofcoride die. qu'elles font moindres à l'entourde latige.) Sa graine vient en des efmouchertes comme celle dela Férule , Diofcoride dit comme celle de l'Aner.) Onen amafle le fuc apres auoir entame la tige au remps des moiflons , & la racine auflien Auromne: Theophrafte dit Téurery mé para.) Onfair eftar de celuy qui eft blanc quand il eftprins , aptes de celuy qui eft pañle en la balance. Diofcoride dir qu'il deuient feceftanc pañle , &c. Tout ce que deflus conuient fort bien au Panaces Heraclien, lequel Pline n'a poine defcrit ailleurs, pource quil en auoit icy mis [a defcription aflez ample. Quant à moy ie {uis de l'opinion de Pline, & cftime qu'il faut lire ainfi en Theophrafte:0# prend pour le premier Panaces celuy qué croifl er Syricsà Jcauoir l Heraclien,duquel nous auons parlévn pen auparauant puis apres le Chironien,@ auf l'Afclepin. Quant au Chironien il 4j d'c.Et que tour le furplus a efté adioufté par quelque cftourdy,qui prenoitle Pavaces Syrien:pour vnc g#atriefme efpece. Sinon que quelqu vn vouluft dire , qu'il faut ofter la defcription du Panaces Heraclien du lieu à où elle eft, &la mettre ‘deuant celle du Chironien, & de l'Afclepion, af que lefil de l’hiftoire s'enfuiue, On doute femblablement touchant le Paraces aux fueilles menues , S& aux groffes fueilles à {çauoir mon quelles Plantes ce font. Dodon eftime que celuy 44% groffes fueilles,eft le grand Centaurion;la racine duquel Diofcoride dit eftre appellée Panacenec que celuy aux fueilles menues, eft le petit Centaurion , afin que tous deux foient furnommez Panaces; comme par excellence, lequel nom femble promettre le remede contre toutes maladies, Tome premier. HHH à Mais 640 Liure Vfde l'Hiftoire des Plantes, 4 %, Q » . « . Mais quantà moy , veu qu'ileft tout certain que 'Origan fauunge , 8e le Ligufficon , font furnom- mez Panaces ; 8 Qu au contraire perfonne n'a efcrit que Le Centaurion pétic fuit ainfi appetléi me femble plus vray-femblable , de dire que Theophrafte entend l'Origan fauuage par le Panaces à groffes fueilles , & par celuy aux fueilles mennës, il entend le Licfficon , attendu que ceftc differen- ce cft bien mamifeite en leurs fucilles. Du LiguStico, CHAP. XXPI. Les pans” @ Es Grecs nomment cefte Plante Ayuswe : Galien y change vne lettre & l'appelle A, Liu.3.ch.sx LS Evruer, (s'il n'y a de la faute au texte.) On l'appelle auffi en Latin LéiguSlicum ; pource NAN dit Diofcoride , qu'il en croift à force en la riuiere de Genes, qu'on appelle en Latin Li- LRSA 24714 , fur l'Apennin quiconfine aux Alpes. Les gens du païs l’appellent Paraces , non fans raifon : car de fai@ il a la racine & la tige comme le Panaces Heracliens mefme il a auffiles Lelien. mefmes vertus.Il croift és montagnes afpres,hautes &ombrageufesiprincipalement pres des fofiez. Il fair vne petire tige menué, femblable à l’Anet, noücufe, garnie de fucilles femblables au Meliloti Laforre. mais plus molles , odorantes, dont celles de vers la cime font plus menuës, & plus decoupées. À la citne de la tige il y a des ombelles qui portent vne graine noire, ferme & longuette , recirant à celle du Fenouïl , acre au gouft & aromatique. Sa racineeft blanche , femblable À celle du Panaces Heraclien, & odorante. Voila comme Diofcoride a defcrit le Ligufficon , duquel Plinetrairte fort fuccinétemenrt, difant : Le Ligufficen eft vne Plante fauuage. laquelle croift és montagnes defquel- les elle porce le nom. On la feme aufli par tour: de cu/tiuéelt de meilleur gouft ; maisil na point de vertu. Aucuns l’appellent Pzraces. Crateuas Medecin Grec nomme de ce nom la Cia bubula. Quantau Liguffrcon dont nous auons misicy le pourtrait prins de Matthiol, c'eft le Si/er montanum des Apothicaires, que plufieurs prennent pour le Se/lide carfeille. Toutefois Dodon Lin.$ ch.çr. Liu.r9.ch.8. L'guffrcon , de Mattbiol. Autre Ligufficon, de Lobel. LT ail ù à É ; É Te ee Z ps ATP AU DT = a. >” as MILIEU RAA < = = = SE À, Je À NS " Le 2 H X X | HS RQ ef pluftoft d'opinion que c’eft le Ligufficon:car fes fueilles approchenr de celles du Melilor, excepté qu'ellesfout plus molles & pluseftroites. Sa graine eft srofle , de couleur noiraftre comme celle du Cumin plus grande & plusacre. Il croift és montagnes de la riuiere de Genes. Lobel a mis vn autre Ligflicon de Flandres, qui eft vne Plante aflez belle, treuuée par luy ilya defa plufieurs années parmy les coftaux à l’enrour de Turin, affez pres du Pau. On l'entretient és Jardins de Flandres.Elle a la tige haute d'vne coudée, ou d'vne coudée & demie, garnie de fueilles femblables à la Rue, plus larges que celles du Siler montanum, plus rondes, quañi femblables à celles de latige de l'Abfnche. Ses fleurs & fa graine ronde , qui cft vn peu aromatique, croiflent fur desombelles comme celles du CR ET n Du Fenouïl de P au, Ch. | u Fenouïl de Pourceau, ChXXVIT 641 du Smyrnionde Candie. Voila ce qu'en dit Lobel: Dont il appert que la Plante qu'on appelle com- munetnent Leyifricum :en François Limefthe, eftbiendifferente aucc le Liguflicon , lequeé fait vne tige menuë , & Les fueilles fembiables au Melilor. Erau contraire la Linefche fair la tige haute,noû- \ eufe; blanche, groffe & creufe, & a les fueilles fort defcoupécs, grandes, etoiles, lifles, reluifances, de couleur de iaune-vert ,;comme auff la tige ; les fleurs jaunes , la grainc noiraftre , grande & vne groffe racine.laquelledure long temps. C'eftcefte Plante que les Apochicaires appellent Lewi/ficum: en François Livefche, laquelle Matthiol appelle Hippofelinon : les Allemans Laferpirium , & Lacuma Syrie. Toute la Plante a vne odeur plaifante & aromatique:nous en auons faitmention au ch.7. Letetperss | cy deflus. Au refte Diofcoride dit que la graine & la racine du Ligufficonelt chaude, & digeftiue.El- 76°" le eff propre aux douleurs de dedans le corps, aux enfleures,à la digeftion & aux vencofitez,fpecia #u meflieu lement de l'eftomac., & contre la morfure des ferpens. Prinfe en breunageelle fait vriner & prouo- que les menftrues. La racine appliquée.en fait tout autant. La racine & la graine fonc bonnes pout mefler aux compofles fairés de vinaigre ,& aux medecines digeftiues. Ellee fort agreable à l'efto- mac. Aufli ceux du païs la meflent parmy les viandes au lieu de Poyure. Aucuns, dit Pline , appel lent le Lignfficon Panaces, il ne vaut rien pour l'eftomac , (ce qui elt faux, veu qu'il appere par {es facultez & par l’authorité de Diofcoride qu'il eft propre à l'eftomac , & aulli aux conuulfons, & ventofirez. Aucuns aufli l'ont appellé Gurila bubulai maisfans raifon, comme il a efe dit.Galien Livre. des _ditque la graine & la racine du Lewifficon font chaudes, fi bien qu'elles prouoquenct es mois , font FE vriner , & refoluenc les ventofirez. Quant au Lisefche , il n'eft pas beaucoup differenren vertus au - _Liguflicon ; tellement qu'on peut vfer feurement de l’vnà faute de l’autre. Leurracine & leur grai- ne fechée, & prinfe en-breuuageauec du vin defleche & efchaufe l'eftomac , äppaife les srenchées le, du ventre , refout les ventoficez, prouoque l'vrine & les mois. Du Peucedaron, ou foit Fenouïl, ou queuë du Pourcean ù CHAP. XXVII. : / s 6 107$ Esr# Plante s'appelle en Grec #xél@: en Latin Peucedanus, & Peu- 15% cedanum : en Arabe Harbatum : les commuus Herboriftes l'appellent à Fæsicules Porciaus: en François Ferouil de Porceau , où Quené de Pourceau: eu Allemand Hartranr, qui fignifie we touffe de cheucuxs8c ScunfenchelrX, &Seuaferchel, C'eft à dire racine de fuffre , & Fenouil de Pourcean. Elle eft 3 1ppellce en Grec a LxidwC , de zur; quifigmfe v2 Pin d'autant que fes fucilles retirent à celles du Pin , à raifon de quoy Apulée l'appelle Pinaflellum. Oubien pource qu'il fent la poix. Et de faiét quand les Liu.;.ch.37. Ds Poëtes veulent fignifier vne extreme amertume & puanteur, ils vient du 27 fr mot méudeG, Diofcoride dit que le Prucedanon fait vne tige menuë, oyaile, auec pluficurs ge ie. fueilles au bas., femblables } celles du Fenouïl , & les Heurs jaunes. Sa racine eft grofle , & noire puante, & pleine dé fuc. Il croift és moncagnes ombrageufes. On amafle le fuc de la racine en l'entamant lors qu’elle eft tendre , lequel eftant coulé on le met foudain au Soleil: car le tenant à Tombre ilferefour, Ceux quilamaflenr endurent incontinent douleur de refte , & tournement d'icelle, fi premierement ils ne fe frotent le nez d'huile rofat, & auf routela cefte. Apres que lé fuc eft tiré la racine ne {ert plus de rien. ( Car c'eft ainfi qu’il fauc qu'il y aitau texte Grec, éxen5@) Here éme , & non cmndäice commeil y a aux communs exemplaires, lefquels Ruelayant fuyuya traduit ainf : Laracine effant roftie ne fert à rien.) On amañle aufi le fuc dela tige, & la li- queur, comme aufli.de la racine , toutainfi que de la Mandragore: mais le fuc n'a pas tant diffi- cace que ke liqueur , & s'efuanouït pluftoft, ( ilyaainfi aux communs exemplaires, fau à Crecya TE AUS 6 ôrœ , c'eftädire, felon la traduction de Ruel: La larme à plusd'effcace que le fus. Toute- fois Lacuna die qu'aux vieux exemplaires il y a tout au contraire #e ésepyé TË owë à xuAèe, c'eft à dires Le fac a plus d'effcace que La larme. À quoy s'accorde Galien,efcriuant du Aescedane.On Liure. 8,des Je fert ds Juc & de ln larme. Puis apres iladioufte : Afais le [uc à plus de vertu. Toutefois Dio- SR é Liw4.ch.64. fcoride en d'autres endroits , préferre ro xuAicue,ou wv qua,c'eft à dire, /2 larme du lufquiame, Liw4.ch71. &c de la Mandragore,ris sacis,c'eft à dire 4 fur qui efttiré vue defdices Plantes. ) On treuue aufli VBE gomme femblable à l'Encens,attachée aux tiges & racines. Le meilleur fuc vient de Sardaigne, & de Samochrace, de mauuaife odeur , roux , & quiefchauffe la langue. Pline mer la mefme de- Liu.25.cb,95 {cription excepté qu'il eft differentauec Diofcoride en quelque chofe, en quoyil a fuiuy Theo- phrafte. Car il dir qu'entre toutes les herbes on fait cas du Peucedanon d'Arcadie, & puis apres de celuy de Samothrace. \] a la tige mince, longue.femblable à celle du Fenouil,auec à force fueilles pres de terre. /Sa racine eft noire, groffe, maflue, pleine de fuc, & d'odeur fafcheufe. Il croift ordinaire- ment és monragnes ombrageufes. Les meilleures racines font les plus tendres, & les plus profondes en terre.On les entame quatre doigts de profond auec vn os:& faut que ceux qui le tirent s'oignent la refte& lenez d'huile-rofat , depeur que ce ius ne leur caufe vn tornoyement dé cerueau. Tome premier. | HHH 3 : Chap. -} V9. de l'hit, Ch.77.liu. 3. aux Aduerf. : fol, 3 so iure VI.de l'Hiftoire des PI: 642 Liure VIde lHiftoire des Plantes, « y ARS 5 y : 2 = Il £ treuue aufi vn autre fuc atrache à la tige; mefme elle rend vne liqueur quand on l'entame. Le bon fuc du Pencedanon Îe cognoitt quand il eft efpais comme miel, de couleur roufle, d'odeur aflez bonne, laquelle neanrmoins eft fafcheufe , & qui a vn gouftbruflant. On s’enferr en plufieurs me. decines , comme aufl dela racine, & de la decoétion du Pexcedanom : mais on vfe principalement du ius , lequelon fit difoudre auec des Amandes ameres, ou de la Rue , pour le faire prendre en breuuage contre les morfures des ferpens. Mefine les ferpensne mordronc point celuy qui sen fera frotré auec de l'huile. Voila ce qu'en dit Pline. Theophrafte ne fait eftat que de la racine, difant Peucedanon, de Marthiol, que la graine & le fnc ne feruent à rien: carilefcritainfi: La racine du Pencedanon mile en decoétion on en fait vn certain Lntinent pour ceux que l'on veut faire Juer,commedes autres. On fait prendre auf du Peucedanon à ceux auine peunent aisément réfpirer : mais fn graine ny (on fuit ne [ernent de rien: fleroiffen _Arcadie. Ce qu'ildit qu'il croift en Arca- die, Pline le mec auffi. & adioufte qu'il en croift auffi eñ Samothrace 5 tellement qu'il femble qu'il fudra lire en Diofcoride >mxadia au lieu de sapdavie. Matthiol dit qu'il croilt à force Peucedanon aux montagnes d’Ananie, lequel retiré fort bien au Pescedanon de Diofcoride , tant en la racine que aux autres marques, pource qu'il a la racine grofle, noire , pleine de fuc, & l’odeut forte, Pena dit =. quilen vientauffi à force és montagnes chaudes de To- fcane ,& aux coftaux fablonneux du Languedoc, fpeciale- ment à l'entrée du bois de Gramont, & à l'entout d'iceluy, parmy les efpines & buiflons ; ayant la racine fort profond en terre, noire par dehors , verte par dedans, laquelle iette va fuc comme de gomme, roux , & puant. Au deflus elle produit à force fueilles,çcomme de cheueux,brunes,lefquel. les enuironnent fa tige,qui eft graile, d’vne coudée & demy de haut, de laquelle il fort quelquefois plufeurs branchet- tes qui fe fcparent en fucilles , qui fonc trois à trois, comme celles du Fenouïl, deux fois plus larges que celles dela Ferule,plus longues,& plus menuës.Ses ombelles font auffi plus larges, chargées de fleurs jaunes, & d'vne graine fem- blabie à celle de Angelique , 8 mal-plaifante au souft. Grand Pencedauon d'Italie, de Lobel. Du Sefli,: Chap.XXVIIL : 643 Tant laracine que l'herbe fontpurgatiuesimais à raifon de leur puanteur, on ne s'en fertpas.Lobel dit, quele Peacedanon d'Iralie elt quatre fois plus grand en toutes fes parties, queceluy du Langue- doc. Ileroift fur les coftaux à l'enrour de Loretre ; &sde Rome. Diofcoride & Galienattribuent de wngulieres vertus à la racine & au fuc du Peucedanom:cat Diofcoride dit qu'eftant appliqué en lini- ment auec du vinaigre & d'huile rofar il eft propre pour les lechargiques, phrenetiques, & à ceux à qui la tefte femble rourner, au haut mal ; aux douleurs de tefte qui ont duré long remps, aux para- dyfies , à lafciatique , aux conuulfons., & en gencra] à routes les maladies de nerfs , eftanr appliqué auec huile & vinaigre. Ille faut approcher du nez des femmes quand elles endurent fufocation de l'amarry pour les faire reuenir à foy', comme auffi aux lethatgiques & faitars: Son parfum chafle les ferpens. Diftilé dans les oreilles il en ofte la douleur. Ileftbonaufñfi d'en mettre dans lé creux des dents qui font mal. Prins auec du vin il eft bon à la roux. Il ferc contre la difficulté d’halei: ne, aux treñchées & ventofitez du ventre: Il remollit legérement le ventre, & confurne la rarelle: Il. ef fingulier pour les femmes qui enfantent auec grande difficulté: Prins en breuuage il eft bon aux douleurs de la veflie, & quand elle eft enflée , 8 aux reins auf. I defopile la matrice. Sa racine {ert aux mefmes chofes, mais auec moins d'operation. Onboirfa decoétion. Icelle feche & pul- ucrizée mondifie les vlceres fales ; cicatrice les vieux vleeres &z fait forrir les pieces des os qui font Ne : | | 4 Ê , 1 .. : ; ture 8, dés efHeurez On le mefle aux cerots & emplaftres faits pour efchauffer. Nous vfons, dit Galieh ; de la np racine du Pencedanon , comme aufli du fuc & de faliqueur. Toures ces chofes font de mefme qua- lité, mais le fuc a plusd'efficace , comme eftant fort chaud & refolurif. A raifon de quoÿ on tient qu'il eft fort propre à rous les accidens des nerfs , & aufliaux mätadies des potiimons , & de là poi- trine , proucnanres d'humeurs grofles & vifqueufes. Il eft bon non feulement eftans prins dans le Corps : mais aufli en le fentant tant feulement. Ec à caufe qu'ileft incifif, & atrenuatifil appaife fou- üent la douleur des dents creufes fi on lemet- dedans, pource qu'il eft chaud &z de fübriles parties: ILeft mefme bon à la satelle endurcie, d'autant qu'ila vne vertu propre pour diffiper ; refoudre; & fubtilierles groffes humeurs. À quoy on fe peut aufi feruir de la racine , laquelle eft propre pour faire fortir les pieces des os qui font efleurez, & ce fort foudain , pourde quelle deffeché Forts toutefois elle cft moins chaude que fon fuc. C’eftaufli vn remede propre pourles vlceres qui font mal aifez à guerir, en l'appliquant feche deffus apres l'auoir reduire en liniment : car elle les Mondhifie , les remplit de chair, & les cicartize ,eftant chaude à la fin du fecond degré, & {cche au commencement du troifiefme. Pline defcrit ces mefmes vertus, &aufli quelques autres , en di- uers licux.Le Pescedanon eft bon aux douleurs de la poitrine. Sa racine purge le phlegme & la bile: Sa detoion eft propre pour la ratelle & pour les roignons. On frotte auec la racine ceux que lon veut faire fuer , pource qu’elle a vne vertu cauftique. Ilelt fi propre aux playes frefches , qu'il fait {otrir mefine la pourriture des os. On ordonne à ceux qui crachentlefang , & le rendent par def: fous,d'en boire auëc de graine de Cypres.Son parfum fait reuenir àfoy les femmes qui font eftouf- fées par l'amarty. Aucuns meflene parmy du vin , de la graine de Cypres puluerifée. Prins auec du caillé de véau marin par efgale portions il guerit le haut mal. Son fuc eftbon pour oihdre les rom: pures des perits enfans, & le nombril qui pouffe dehors.Il fert à la difficulté d'vrine auec da miel.Sa graine {ert à réuciller leslethargiques, & fon fuc aufli, fi on leur en frotte le nez, tounainfi qu'of fait de l'Euphorbe. \ Les verts, Du Sefeli, | CHAP. XXVIIL PAlEz FN ESE A1 en Gtec, s'appelle auili én Latin S-fe/ :en Âtabe Sifalios; les Barbareslenom- sms ment Si/e/ios. Il femble que Pline l'appelle $7, en plufieurs lieux,8& en d'autres Sifels, RAS SN 7/ Diofcoride cffablit srois efheces de Sefeli; à fçauoir le paosaemrimd,c ef à dire Sefel dé 22.8 lin; WE Mar[eille :que les Apothicaires nomment Si/er montanam : en François Sermontain.Le ch.26.&.t: céceh ile, en Latin Sefeli Aethiopicum:8 le Sefeli enowovecianr; Sefeli Poloponefiacuim, c'eft à Là dite de Lx Morée ; adiouftant puis apres en vn chapitre /e quatrieme , quielt oise menryey ; Sefeli de Candie , qui eft auffi nommé Tordilion , lefquels il defcrit l'vn aptes l'autre comine s'enfuit : Le Sefeli de carfeille a les fucilles femblables au Fenouïl: toutefois elles font plus groffes,& a la tige mieux nourrie, & les 6mbelles comme l’Anet, chargées de graine longuette , anguleufe ; qui eft acre incontinent que l'on la goufte. Sa racine eft longue & 6dorante. Macthiol met le pourtfait duSefe/i de carfcille, & dit qu'on ef amafle en quantité pat les montaghes de Trente : toutefois Ch.s5.liü.3: Pena dit que ce n’eft pas le ray Sefeli, & neänrmoins dit-il,on he fçauroit dire quelle plante c'eff, ot fok veu qué Matthiol n’en a pas mis la defcription, Cependant ilaffeure de n'en auoit point veu aux Montagnes de Trente, ny mefme au mont Baldé, quieft encor plus fertile en plantes: mais qué le vray Sefeli de Marfeille croift par tout en abondance en ce quartier ; qui eft fur le chemin de Mar: fcille & Aix, & par delà le Rofne , és lieux afptes qui font à l'entout de Montpelier. Et mefmé | # qu'ilen a cueilly fur le chemin quand on va de Rome à Sienne , fur les coftaux qui font pres d'vné Wille appellée Montefiafcon , quiala racine blanche, de lb grandeur & figure de cell du Fenouil, ae | HHH 4 énérañé AVEC a EN er ; n ñ + Eu" ” : 3: 644 Liure VI del'Hiftoire des Plantes, entrant fort auant en terre, & fmal-aifée à arracher , plus odoranteëc plus chaude que celle du Fe- nouïl. Sa tige eft pour la plus part haute d'vne coudée & demie, commetcelle de la Ferule, auec pluficurs aifles fortans deçà &c delà parles neuds , & recourbée, fort dure & roide. Il a moins de fucilles que le Fenouïl, routefoiselles font plus fermes, plus grofles, & blancheaftres. Ses om- belles font comme celles de l'Anet auec des fleurs blanches. Sa graine retire pluftoft à celle de J'Anis, que non pas du Fenouïil ; & a vn gouft plaifant ; acre , &aromatique comme le Meu, ou le Panaces. Cefte plante eft fort cogneuë en ces quartiers. - là oùils lanomment Feoail orru. 1] ny a Sefeli de Marfeille, de Matthiol. .… Sefeli de Marfélle, de Pena. Plante en tous les enuirons de Marfeille qui retire mieux au Se/2/. Nous en auons mis le pourtrait &e la defcriprion fous le nom de Fezouïl torty. Nous auons dit que les Apothicaires appelloient le Sefelide Marfcille, Siler montanum , 8 Sifeleos: toutefoisil eft differenr d’auec la Plante dont nous venons de parler. Car le S/er Montanum,,comme dit Pena, fait vne tige ferulacée, de deux coûdées de haut , & ve racine odorante femblable à celle du Ligufticon , & les fueilles trois à trois, lefquelles font plus larges non feulement que celles du Fenouïl, mais mefmes que celles du Peucedanum, & prefque aurant que celles du Ligufticon . ou que celles du Romain, & molles. Ses ombelles font fort grandes comme celles de l'Angelique, garnies d'vne graine fueillue , plus ee lé » . longue que celle du Cumin, de couleur pañle, & plus acre au gouft,que celle du Sefé/i Æthiopique: mefme eftant couuerte de fucre , & d'autant plus acre que ce/sy de Marfeille, qui l'efkencor moins que l'Æthiopique, Ceux denc quiontdonné à entendre aux Apothicaires, &: aux modernes que le Siler montanum, où Sifeleos,eft le Sifeli de Marfeille de Diofcoride, les ont tropez quant à la f- gure , non pastoutefois quancaux vertus. Carcefte Plante a beaucoup plus d'acrimonie &eft de plus grandeefficace qu'aucun Sefe/i; àraifon dequoy elleeft fort propre pour prouvquer les men- ftrues., Nous en auons mis le pourtrait cy deflus, au chapitre du Ligufticon, fous le nom du Ligu. Liu3.ch.s3 fticon de Diofcoride. Quanrau Sefeli Acthiopien , Diofcoridedit qu'il a les fueilles femblables au Ch.33.liu.z Aux Ad, fol +81, Lierre, finon qu'elles font moindres, vn peu longuettes, retirans à celle du Cheurefueille. C’eft vne plante haute (car il faut lire ainfi Séu@ 5 méyas is, comme auffi Hermolaus l'a inrerpreté, &z non comme Ruel ,quifembleauoir leu Jéyves pénas Es, c'effune plante noire)ayant Jestiges de deux coudée de haut, garnies de branches longues de deux paumes, auec des reftes comme l'Aner. Sa graine eft noire, efpefle comme le Froment, plusaçre & odorante que celuy de Mar- feille , & de fort bon gouft.Ruel dit qu’elle eft amere , ce qui tourefois ne fe creuue pas aux com- munsexemplaires , ny rhefme aux vieux , aufquels fur la fin du chapitre ileft adioufté dar) re . @ra,c cft à dire,i/ a les mefmes vertus. Matchiol a mis deux pourtraits dece Se/ek. Dont lvn & l'au- tre commeil dit, tetire fort bien au vray Se/e/i Ethiopique. Toutefoisil y a bien à dire du premieg au Scfeli Erhiopique : car c'eft vne Plante que les modernes ont nommé Libamotis de Theophrajte. Et 2 DuSeRl, Chap. XXVIL Gas s efelz Ethiopien, de Matthiol. Autre SefeliEthiopiez, de Matihio’, hs \# \l) œ È Ha [A] EE ee " HU APE, cpES CA RE Ü Ù (ep, N a RSR PANIER ARE, RUUTARI j ALT, SUN À AA VE CU N\) NN RNA /1 QE ES 4 ra PEAU Fe QUE M) NA 14e Ke À \ () \ he l Eh (Q Î dr 7 ; AAA Fr Ne ll SN De A a à ES { nt “ ie H At Qi Pc: (7 LS NU al NS ® Er de fait Dodon en a misle pourtrait & la defcriprion fous ce nom là, comme eftant differente ire chiens °2.6D,84$ en figure & vertus d'auec le Sefe/i Ethiopie , lequel Diofcoride {comme ilfe voit aux exemplai- res plus corrects) dit eftre vne plante haute , comme il a efté die cy deffus. 11 fe deuoit donc con- tenter de metre l'autre , qui eft le vray, lequel toutefois il femble auoir poftpofé à cefte herbe - là. Or Pena le defcrit exaétement, difant: Il en croift en grande quantité fur les rocs pendans le long de la marine de Marfeille , & au pied du mont Ceftius du cofté deucrs l'Eftang , lequel il fait fort . : à à | À , \ ‘ Au mef, liv. bon voir au mois de luillet & Aouft. Il produit plufieurs tiges droites ligneufes , noiraftres , ., roides, de lahauteur de deuxoutrois coudées ,diuiféesen Sefeli E eleponefien » de Matihiol. plafieurs branchettes , chargées de fueilles , groffes roi- ADR G RES des, lifles , vertes commecelles du Lierre , & longuertes, ed RS Ne ; approchantes de plus pres à celles du Cheurefucil , à la ‘ AL cime defquelles elle porte des ombelles fort belles, auec des fleursiaunes, comme celles de l'Aner, & vne graine noire, longue & plus grande que celle du Fenouïl. Non feulement la graine, mais aufli toute la Plantea vn gouft aromatique, acre, & vn peu amer, toutefois il ne laifle pas d'eftre plaifanc , & fent bon, dés la cime iufques à la racine, laquelle eft comme de bois. Sa graine eft finguliere pour la Theriaque , & de fai elle eft plus odorante & de plus grande efficace que celle du Se/r/i de Marfeille,çcomme communs exemplaires il va mAarureex , plus larges, au lieu qu'au vieil exemplaire , il y à reaxursez, c'eft à dire plus afbres)& plus grofles, & la tige plus grande que ce/uy de Marfeille, ferulacée , & des ombelles à la cime, chargées de graine large, odoranre, & charnuë. Il croift és lieux afpres & humides par les coftaux , & furle mont Ida. Ila tre bien diffcrent d’auec ceftui-cy; difanr ainfi: Sur le — mont du Loup, & aupres d'vne petite cure , quieft en des 4 RE es, defcentes raboteufes de l’Ifle du mont Ceftius , le long de Ja mer , il croift vne plante en fort grande quantité, cui ne Le lien, les mefmes vertus. Voila comment Matthiol l’a defcrit & 1iw.eh. pourtrair: mais Pena defcrit & mec le pourcrait d’vnau- aurAduerf: fol.327, Diofcoride mefme l’a remarqué.Quant auSefe/i de La Mo Livrets: rée, Diofcoride dit qu'il a lesfucilles comme la Cigué (aux La forme. sn v*r Le tempera- ment (5 les UETÉEAS« Liu.3.ch. 3 Liu.8.ch.32. Liure 9. de l’hift.des anim. Liure, 8,des fimpl. Liv.3.ch 54 La jorme.. Le lien. Letermps. 646 Liure VI. de l'Hifioire des Plantes. Seféli de la Morée, ayant les fuerlless nefe treuue pas par tout, laquelle fait vne grande racive comme la Ciguë , de Pena. 25 LT Pr} HÈ 4 MZ a d 3 sa 4, ME RUE. blanche par dedans, noire par dehors, droite & bien pro- fonde en terre , comme celle de la Fetule, ou de la Thapfie, odorante & vn peu acre, Satige eft groffe comme le doigt, de la hauteur d'vne coudée &s demie, ferulacée, de laquelle il fort plufieurs aifles & furseons rout à. l'entour , auec beaucoup de fueilles de la grandeur de celles de la Ciguë: mais elles {ont replices, veluës,crefpées, & froncies:elle fait plufieurs ombelles iaunes,comme celles de l'Aner,& la grai- ne large, comme de fueilles , & platte, de la figure & gran- deur de celle de lAngelique, de couleur de jaune palle, & .de fort bonne odeur, fifemblable à celle de l'Ethiopien, que de-premier abord l'ayant veu, il copiectüra par fon odeur que c'eftoic le Sefeli de la Morée. Ce que les Docteurs de Montpelier ont trouué eftre vray , ayans efplufché de plus pres fes marques & vertus: tellement qu'il n'y a per- fonne à prefent qui doute, que ce ne foicle ray Sefeli de la Uorée, au lieu qu'auparauantaucuns le'tenoyent pour vne efpece de Thaplie.Lobel a mis vn grand Sefeli, qui n'eften tien different que pourraifon de la grandeur, léquelil dit cftre creu en vn lardin de Flandres, de la graine quiauoit cfté apportée d'Efpagne , quieft vne fois aufli grand, ayant les fucilles plus grandes, & plus larges , comme auf la grai- _ne.L’Efclufe & quelques autres l’'appellent Thapfe aux larges fueilles. Au refte Diofcoride dit que la graine &r la racine du Sefelide Marfeille, ont vertu d'efchauffer. Prinfes en breu- uage elles font propres à la difficulté d'vrine, & quand on ne pour refpirer fans tenir la tefte droite, &cn la fufloca- tion de lamarry au haut mal. Elles prouoquent les mois , font fortir l'enfanc du ventre, & font pro- pres à toutés les maladies interieures & pour guerir la vieille coux. La graine prinfe en breuuage auec du vinaide à la digeftion , & refout les ventofitez: Priufe auec du Poyure & du vin elleeft bonne aux fieures qu’on appelle Epiales, & pour empefcher d'auoir froid à ceux qui voyagent. On endonncaufliaux cheures &aux brebis pour les faire agneler plus aifément. Pline parlant des cerfs dit, que les biches eftans preftes à fe decharger de leurs fans , fe purgent par le moyen d'vne herbe appellée sefe lis, & parcemoyen elles en dechargent plus aifement. Incontinenc qu'elles Liu peche. Ont fait leurs petits, elles mangent du Vir de chien,8c duSe/e/éss Er en vn autreendroit: Les biches; dit-il, ne font pas fi rufées : car elles onc monftré l’Elaphobofcon , du- Tordy'ion,de Dodon. à quel nous efttendre auons parlé cy deffus , comme aufli le Se/e/;, duquéléelles ” mangent apres qu'elles ont fait leur veau.Ce qu'Anftore diren ces mots: Ayans fait leur vennelles mangent incontinent l'arrierefais , cr puis du Sefeli, apreselles retournent vers lenrs fans. Galien dit que la racine & la graine du Sefelifont fi chaudes ,"qu'elles prouoquenveresforc l'vrine, & qu'elles font aufñi de parties fubtiles, & propres pour le haut mal, & pour ceux quine peuuentrefpirer fans cenir latefte droite. Outre les fufdites efpeces Diofcoride en adioufte encor vn autre, apppellé par au- -cuns, Sefeli de Candie, ou Tordylion. Paulus l'appelle yepév1 ,en Latin aufli Tordylion,8c Sefeli Criticum,Nicander,felon l'opimion de l’Anguille- ra, l'appelle Ordelion. C'ef, dit Diofcoride, vne petite herbe pleine de fuc, ayant lagraine ronde , double , faire comme de petits efeuflons, vn peu acre & aromatique. Elle croift en Ciliciefur le mont Amanus. Dodon cftime que c’eft cefte petite herbe quieft icy peinte, laquelle , de Ja hauteur d’vn pied & demy, iettant des furjeons grai- les & tendres, garnis de peu de fucilles, decoupées bien menu , fem- blables à celles du Coriandre , dont celles d'enbas font plus larges & moins decoupées; mais celles id'enhaut font plus rendres& plus de- coupées. À la cime des furjeons ily a des ombelles blanches, & vne graine rouge , ronde , platte , ayant vn cercle à l'entour en façon de bord & eft double : car les grains font ivints*enfemble deux à deux dont chafcun d'iceux eft fairà mode d’écuflon. Sa racinceft graile & tendre , 8 ne dure qu'un an. Il s’en creuue dans les Jardins des Simpli- _ciftes curieux. Il fleurir en luiller. Sa graine eft meure en Aouft.Lobel monftre es + DusSefli, ChapXXVIIL 647 Tordylion, es Sefeli de Candie, de Lobel. 2e FN @ ve pe, ‘ AIR 4 LE AU) AA UNE CNET NYSE TUE SE ) A QD - FINE? ENS 2 BTS 4 LE CE = qi Ya ns À DD 1 ST ; TE TE ÉD at = Grand Tordylion, ou Sefeli de Candie, STE) rer monftre encor vn autre Tordylio ou Sefeli Creticum,difécrent auec ceftuy-cy.lequel croift;ainfi que dit Pena, partout parmy les Bleds en Languedoc, & le long des chemins. C'eft vne plante bran- chuë, afpre, & veluë, ayant la fucilleronde, femblable à celle du Cerfueil, des ombelles blanches, & des fleurs purpurées & petites , apres lefquelles il y vient à force graine ronde ; qui femble eftre ouuragée àentailleure, dont peut eftre eft venu fon nom, platte , compofée de deux pieces ; com- me la graine de la Ferule, faiteen façon de petit efcufon, du gouft de herbe appellée Myrrhis. Sejeli des prés, de Lobel. Di tt Me :- nD4 Rens NW NE (re # U#4/ RS NE fig Y ME a\ À Q NON NT NE N y AU SET BNC S CZ | 1 SE NT SANTE re K KE U A) Q à ô Ne. Lobel adioufte encor vn autre Tordylion ou Sefeli de Candie plus grand, beaucoup plus branchu,& ayant les fueilles plus longues, &les tiges de deux coudées , lequel on treuue parmy les prés d'alentour de Montpelier , & au Lvonnois durant lecemps qu’on fauche. En Flandre on le feme dans - les Jardins. Ilefkchaud & fec au fecond degré. Diofcoride £e###per#- . +. i : RE TA went dr les dit qu'il eft bon d'en boire contre la difficulté d'vrine , & ms. pour prouoquer les mois. Le fuc de latige & de la graine Liu.3.ch.54 eftantencores vertes , prinsauec du vin cuit , au poids de trois oboles par l’efpace de dix iours,guerit le mal des reins. Sa racine eft finguliere pour faire fortir les humeurs qui fonc dans la poitrine , fi on la prend en looch auec du miel, Paulus attribuë ces mefines proprietez à fon Tordylion. Toutefois en vnautre endroitil vfe du Tordylion aux meur- trifleures,difant: Pour les meuttriffeures qui ont duré long- temps, il faut prendre les deux parts de Tordylion, 8c de ter- re figillée vne partie, & les appliquer auec du miel , & pren- dre garde que la place ne s'vlcere. Ceux de Paris & de Montpelier, comme dit Pena , adiouftent encor vne autre Plante qui £ treuue communement dans les prés, laquel- le refemble à la plus menuë Saxifragia , & l'appellent Se/elé pratenfe, Sefeli des prés. Ia la racine comme le Daucus ou Peucedanon , noire par dehors, & odoranre, latige de deux coudées de haut, & les fueilles comme le Siler montanum, moindres,plus eftroites , &z plus fermes, les ombelles blan- ches, & la graine comme le Meum, plus noire & plus grande que celle du Fenoüil , & fans odeur , au lieu que | tous Tes H017780 La firmes Aux Aducrf. fol. ; 48. Sur le c,73. duliu.3, Aux Aduzrf. fol 348. 648 Liure VIdel'Hiftoire des Plantes, tous les autres font odorants,aufli n’eft-elle pas fort acre; tellement que quelques vns de Mont- pelier on eftimé autrefois que c'eftoitle Se/e/:de Marfeille de Diofcoride. De la Ferule, CHAP. XXI X. 7 a À Ferule s'appelle en Grec vapdnZ, en Latin Ferula. Et roûr ainfi que 49% en Grec figni- ( - fie une malle, verge, ou petit bafton, aufli le mot Ferwla en Latin vient de fero, qui fignifie Se porter, pource que les tiges de la Ferule {eruent d’efchalas aux plantes, & pour appuyer les vieilles gens Diofcoride la defcrir ainfi en peu de mots:Ferule, dit-il, fait vne tige haute le plus fou- uent de trois coudées,les fueilles femblables au Fenoüiltoutefoiselles font plus groffes,&plus gra- des, (aux communs exemplaires il y a bien raexureeg? road xaj eos , plus groffes @* plus grandes au lieu que Rue la mis en la traduétion maxirsse mon où mAëTy reeg,plus afpresé plus Larges,com- me il y auoic au texte Grec.) Quand on entame latige par le bas,il'en fort le Szgaperum.Touchant la Fernle, dit Pline, il la faut mettre au rang des Plantes, & arbres eftrangers : car; commenons ver- rons en la diftinétion des ärbres, il ÿen a qui ontleur boisen dehors, qui leur fert d'efcorce , & au lieu de bois au cœur, ils ont vne certaine moüelle fpongieufe , comme le Sureau, ou bien vn creux, comme les cannes. La Ferle croilt és païs chauds, qui fonc par delà la mer, ayant {es tiges compar- ties par neuds. Il y en a deux efpeces : car celle que les Grecs appellent Narthex, deuientforr gran- de ; mais celle qui eltappellée Narthecia demeuretoufours bafle. Elle produit de grandes fueilles lefquelies fortent par chafque neud,8r font d'autant plus grandes,qu'elles fonr plus prés de terre. Au refte elle eft du mefme narurel de l'A net,& porte fa graine toute femblable.Il n'y a point de Plante pluslegere que cefte-cy. Auffi les vieilles gens en font des baftons pour s'appuyer,d'autantqu'elle eft aifée à porter. Voila ce qu'en dit Pline fuccinétement. Mais Theophrafte en parle bien plus au long, difant:f/ faut maintenant traitter de La Feruls , &* Ferulago, foit qu'elles foyent d'une mefme elpece, G qu'il n'y ait difference qw à raifon de la grandeur , ou qu'elles foyent de dinerfes efheces , comme au cuns penfent. Il eff donc bien notoire qu'elles font d'un naturel femblable ; fi ce we} pour la grandeur. Car La Ferule deuiékt fort grande , dla Ferulago demeure petité : toutefois l'une € l'autre ne font qu'une tige, laquelle eff pleine de neuds ; defquels il fort des fueilles & des branches, Les fueilles [or- tent alternatinement : car elles ne fortent pas d'un mefme coffé par lesneudsmais l'une d'uncoflé, é l'autre de l'autreslefquelles enueloppent quaff toute La tige, comme celles des cannes,excepté que celles de La Ferule pendent mieux contre terre, à caue qu'elles font grandes dmolles: car de fait les fueilles de La Ferule font grandes, mollès,&> fort decoupées tellement qwelles font quafi menuës comme des che eux.Celles d'enbas,@r prés de terre font les plus grandes, &* vont en decroif[ant à proportion. Leur fleur | eff jaune,la graine eff brune, femblable à l’Anet, finonqw'el- Ferule, de Metthiol. le eff plus grande : La Ferule [e mipartit à la cime,@ a des petites branches,chargées de fleur & de graine , comme aalfi les branchettes qui [ont à cofté. Sa tige ne dure qu'un an. An printemps elle pouffe premierement les fuerlles, puis apres la tige, comme les autres Plantes. Elle wa qu'une racine, laquelle eff fort profonde emterre. Viilx quelle eff la Fernle. Ainf donc il appert qu'il ya deux fortes de Ferule,dont l'v- ne eftappellée végéxe,& l'autre x2p0nx0e, laquelle Gaza ap- pelle Feralago.Il fe treuue aufli,dit Pena,aujourd'huy dans les lardins des Herboriftes, deux telles Plantes, qui {ont de mefme naturel & figure , à raifon de quoy ils les appel- lent Ferulagines : & femble que toute la difference ne pro- cede que du cultiuage,& de la grandeur & abandance de fuc.felon que la racine récontre lecerroir plus fec & chaud, &z le temps aufli fec & chaud; commeen Afrique, Mede, Corene, & ailleurs. Nous auons mis icy le pourtrait de la Fernle prins de Matthiol , de laquelle il dit qu'il y a gran- de quantité en la Poüille , & auffi à l’entour de Rome , en tirant contre la met de Tofcane, principalement vers For- celle, & le long de toute la marine de Tofcané;de laquelle les bergiers,lors qu'elle commence à boufgeonner ;oftenr comme le cœur, retirant fort au iaune d’yvn œuf dur, le- quelils enuelopent de papier ou linge mouillé, & le font cuire fous les cendres ; puis lemangent auec du Poyure & du fel; ce quieft non feulement de fort bon gouft , mais aufli prouoque merueilleufement à luxure. Penaditaufli qu'il en croift à force & de bien grande en Prouence,&.en __ Langue ca POUR 2) A À * a d a (US & KT S . hi - A À KE «! NS =) ( ZA FI AU DelaFerule, Chap. XXIX. 649 Languedoc, fingulierement fur des rochers & precipices pierreux aupres des gouttes qui font fur le chemin quandon va de Frontignan à Moncpelier , comme aufi aux vallons hauts & fecs qui font entre les rochers, expofez & battus tout le iour par le Soleil. Leur tige eft haute de cinq cou- dées, la racine grande, droite, & fichée bien profond dansles fentes des rochers, mal-aifée à arra- cher, blanche, pleine d'vn fuc gras & comme de laiét, d’vne odeurbien vehemente. Leurs fueilles font plus grandes que celles du Fenouïl , plus grafles & plus grofles, comme aufñli la tive : auec des grandes ombelles comme celles de l’Anet , chargées de fleursiaunes ,qui tombent es Iuin & en luillet. Sagraineeftcomme de fueilles , platte, longuette & ronde , quafi comme celle de l'Angelique, excepté qu'elle eft deux fois plus grande. Quant au Narthecium de Theophrafte , ou Ferulago de Gaza, elle croiftaux mefmes lieux que la Ferwle ; de la hauteur d'vn homme, ayant la racine longue d'vne paume , laquelle eft petite eu‘ efgard à la grandeur de toute la Plante, graile & blanche, vn peu cheueluë, d'vn gouft vn peu acre, & odorante quand on lamafche. Sa tige eft comme celle du Fenouil, cannelée, branchue & creufe, auec les fueilles comme celles du Fenouil; toutefois elles font plus grandes, & moindres que celles de la Ferule; fortans par le mefme endroit que les branches, l'vne d'vn cofté & l'autre de l’autre, d'vn gout doux & plaifant. Ses ombelles Narthecium , de Theophralle; Ferulago, Feruls Galbanifèra, de di Gaxa. | Lobel. ENUTASEZ 7 Ne ù KE VENDS" fa = _— ES à 1 ne > SRE Portent des fleurs iaunes, ameres & vn peu acrés, odorantes ;,& la graiñe longue. Lobela mis vne fort belle Plante , qu'il appelle Ferula Galbanifera ; laquelleeft creue aux lardins de Flandres. & porte grande quantité de graine, large , fucillue & aromatique, qui fut treuué dans la larme du Galbanon, en Anuers. Tourela Plante refemble entierement à la Ferule. Sesfucilles font me- nues. Sesfleurs croiffent fur de forc belles ombelles. La racinceft grofle & pleine de fuc. Voila | ce que Lobclenefcrit. Aurefte Diofcoride dit quela moëlle de la Ferle werteprinfe en breuua- a 5 ge eft propre pour ceux qui crachent le fang s & contre la morfure des viperes , prinfe en vin ; & venus _qu'eftant mife dans le nez , elle eftanche le fang quiencoule. Sa graine beue fert aux tranchées du ventre, & fait fuer fon s'enfrotte auec d'huile. Sil'on en mange les ciges elles font auoir imal à la cefte : &routefois on les meten compofte , Nous auons monftré, dit Pline , au traitté des herbes eftrangeres qu'il ya deux efpeces de Ferule. On mange ordinairement fon germe en Liwrs.cs: Italie, lequel ils mettent confir , & le gardent ainfi dans des! pots de terre , où il fe main-- tient fort bien tout du long de l’an. On en fait de compofte de deux fçortes , à fauoir des ti- ges & mouchets. Onappelle cefte-cy Corymbienne , & la graine confitte Corymbes. En vn autre lieu il ditque la Ferwlaa la graihe comme. l'Anet. Celle qui ne ietre qu'vne tige, & fe four- che au deflus , eft renuë pour la femelle. Ses tiges font bonnes à manger eftans cuites. El- les font meilleures eftans accouftrées au .mouft & au miel ; & fonc fingulierés à l'eftomac. Tome premier. II Toute L Lt 6$o Liure VI. de l'Hiftoiredes Plantes, Toutefois fi on en prend trop. elles fonc venir mal à latefte, La racine prinfe au poids d’vn de- nier en deux cyathes de vin, efkpropre contre les moïfures des fecpens. Il fauc aufli appliquer, ladite racine fur la playe. Prinfe comme deflus, elle eft bonne aux crenchées de ventre. Auec huile & vinaigre , elle fert à reprimer les fueurs immoderées, encor qu'onfuftenfieure. Le fuc de la Ferule ptins àla groffeur d’vne Feue, lafche le ventre. Les petites branches de la Ferule eftans vertes , font bonnes à tout ce que deflus. Dix grains de fa graine prins en vin ,ou {à moëlle, feruent poureftancher le fang. Aucuns tiennent qu'il eft bon de prendre vne cuillerée de cefte graine quand la Lune aura quatre iours ,où fx, ou fept,àceux qui font fubiets au haut mal. La Feryle eftfi contraireaux Murenes que fi on les en couche tant foit peu elles meu- Liuracr, IEDt. Caftor tient que le fuc de la racine de la Ferw/e eft propre pour efclarcir la veuë. Or, com- me Pline dit que la Ferule eft contraire aux Murenes 5 ainfi aufli dit-il que les afnes en font fort Liure 8. des friands. Les afnes, dit-il, fe plaifent fort à mangerla Feru/e | & toutefois elle fait mourir les autres fimpl. beftes de charge ; aufñi font ils confacrezà Bacchus , comme la Ferule luy eft confacrée. Galien declare les vertus dela Ferwle en gencral, & en peu de mots, difant : La graine de la Ferue efchauf. Le &attenué : mais la moëlle eft aftringeante ; à raifon de quoyelle eft propre à ceux qui crachent le fang, & aux cœliaques. De la Thapfie, CHAP.XXX, Les noms. (ER À V1 A enGrec,sappelle en Latin Thapfin : en Arabe Zsntum , & Driz. Diofcoride Tire. fol. 4% dit qu'elle eft ainfi nommée de l'Ile de Thaplus, où elle fut premierement cogneuë. Aux Aduerf. fl Elle peur bien aaffi , dit Pena , auoir cité nommée Thapfin à raifon de la chaleur de RUES | feu qu'elle faicfentir quant on l'applique fur quelque partie du corps, & mefme de La forme. alement f on la regarde contre le vent. Diofcoride dit qu’elle eft du cout fembla- Sa racine eft bianche , laquelle eftant incifée rend vnius blanc comme laict. On la concaffe auffi auec fon efcor- V1 ; « «. . NEC ce pour en tirer le fuc, & cependant tout cela eft poifon. FREE 0 Mefme elle eft venimeufe à ceux qui l'arrachenc , f le f SE vent leur donne tant foit peu contre le vifage, & qu'ils >. > ES recoiuent l'exhalation de ladite racine, rcilement que le AA 2 vifage leur vient à enfer , & leur y vient du feu volages pour à quoÿ obuier ceuxqui la tirent s'enduifent le orps Sur le x çr. AE de quelque cerot.. Matchiol dit qu'il croift à force Thapfie du 4. liu, + AE en la Pouïlle, fingulierement au mont fain@ Ange, par- my plufeurs autres Plantes ferulacées , & mefme le long dela marine de Tofcane, laquelle refemble fi fort à la ee 7 fi Cù : a) lys 2, 1e) (EX SN St we ET él PEvee M 12 AA SET Ferule,, qu'il n’y a que les plus expers Herboriftes qui 25 D ue. la puiflent difcerner. On en plante auffi aux ardins pour Sr montre. Or celte Thapfie elt la plus commune entre : Aux aduet( les Aporchicaires , comme dit Pena, & tenuë pour k fol,3 ço, vraye , laquelle à la racine qui retire fort à celle de la vraye Thaplies & toutefois eile eft bien efloignée de la defcription de Diofcoride : car elle a pluftofi les fueil- les comme les Carottes ou 1e Dancus fauuage, que com- me la Ferule, &eft defia fort commune dans les qe e L Dela Thapfe, Chap.XXX. 6s1 Thapfie vraye,de Pers. de France & de Frandres , ayant efté apporté d'Italie. Mais il a mis le portrait de là wraye Thapfie ,lequelle retire fort \ de, aus en la figure, & aux YRIRUS, à la Ferule ; toutefois elle eft plus | 2 N 1 Le exquile , & a vne vertu purgatine. Rondelet quifuc l'vn N\ L 7 WU des premiers Medecins de fon temps , la treuua parmy les V7 Je. VS montagnes maigres & plus fteriles de la Guienne, aupres Î IE du lieu où l’on s'embarque pour pafler en Ef pagnc, & aufli J \& au pied des monts Pyrenées , aflez pres-de Perpignan. L’ef- _ corce de fa racine cf groffe, noire par dehors, blanche par dedans, ietrant force fuc blanc comme lai , & gornmeux, Sa tige eft comme celle du Peucedanon, plus graile que celle de la Ferule. Ses fueilles font plus larges que celles du Fenouïl , & pluscourtes. Ses ombelles portent vne graine femblableà celle de la moindre Ferule, longue & plus eftroite que celle du Silerdemontagne. Aurefte Dio- {coride defcrities vertus de ccfte Plante autant bonnes que mauuaifes. ‘Tant l'efcorce que le fuc de la racine ont ver- tu de purger, comme aufli le lait qui en fortbeuen eau micllée : car elles purgent la cholere par le haur & parle bas , la dofe de la racine eft de quatre oboles , auec trois dragimes de graine d’Anet. Du fuc on en donne trois obo- les , & du laict vn obole Ilweft pas feur d'en prendre da- uantage. Cefte purge cft propre pour lesafthmariques, aux douleurs de cofté, qui onc duré long temps , & aa crache- RE ment du fang. Pour ceux qui ne peuuent vomir qu'auec _ I” grande difficulté on la mefle parmy leurs viandes. Tant la ra- cine que fon lait , entre cousles medicamens de femblable faculté, fonc fingulieres pour chan- ger le meflange des humeurs du corps, quandil eft queftion deles attireren dehoïs, ou d’alre- terer les conduits autrement qu'ils ne font; dont vient que la racine verte, ou fon fuc , guerir la pélade fi l'on en frotte le lieu qui eft pelé. Sa racine pilée oufon fuc incorporez par efgales portions, auec de l'Encens & dela cire, gueriflent les meuxtriffeures : mais il ne les y fauc laitler que deux heures, & puis fomenter quant & quant la place auec d'eau marine chaude. Son fuc enduit auec miel efface les taches du vifage venués pour auoir efté au Soleil. Il guerit les gratelles. Appliqué auec fouffre il fait ouurir Les petits foroncles. Il eft bon d'en vfer en linimenc aux maladies inue- terées des poulmons, des coftez , des pieds, & des ioinétures. Il eft propre pour faire croiftre le prepuce à ceux qui n’en ont point, fans courefois auoir efté circonciss car ille fait enfler,tellement que fi on vient à ramollir cefteenfleure auec des linimens gras, elle recompenfe la faute du prepu- Ge. Voila ce qu'en dit Diofcoride. À quoy s'accorde quafi tout ce qu’en dit Pline. Les Medecins difent que cefte racine eft forrbonne enpluficurs maladies, pourueu qu'on la mefle parmy d’autres. _medicamens:& aufli à la pelade,;aux meurtifleures & ternifleures,comme s’il n'y audit point d’autres remedes, & qu'on foit contraint d’auoir recours aux poifons : mais c'eft vne honefte excufc & pre- texte pour pouuoir maniertelles drogues;& font fi impudens de-direque l'art confifte en cela. Au refte la Thapfie d'Afrique eft forr vehemente. Aucuns incident la tige de la Thapfie du temps de moiflon. ( En cecy Plineeften different d’auec Diofcoride, lequel dit qu'on incide feulementc la ra- cine,) & la creufe on afin que le fuc s’amañle dans ce creux, & apres qu'il eft fec on l'en ofte. D'’au- tres prennent la tige , les fueilles, & la racine, & pilenc le cout en vn mortier, & apres auoir fait fe- cher ce fuc au Soleil, ils le reduifenrentrochifques. L'Empereur Neron donna bruit à cefte Plante au commencement de {on Empire:car allant ribler la nui®, il s'en retournoit fouuent auec le vifage meurtry, & ne faifoir que s'oindreauec de la Thaplie, d'Encens & de cire; le lendemain il auoit le vifage frais & net, contre ce qu'on en auoir fait courir le bruit. Or il eft certain que le feu fe garde bien en la Ferule , & dit on que celles d'Egypte font les meilleures. En vn autre endroit ildic qu'on fe {er de la racine dela Thapfie broyée auec du miel, pour les dertres. Theophrafte auffi a craitté touchant les vertusde la Thapfie , difant , felon que Gaza l'a traduit: La racine de la Tha- pJie fait vomir & euacuë par le haut & par le basceux quien vfent. Enoutre elle guerit les meur- triffeures ; toutefois elle blanchit les apoftumes, (il faut lire felon le Grec, e/Je blanchit Les autres terniffeures. ) Or [on fuc fait plus d'operation , G'puree tant par le bant que par le bas. Sa graine 2e fert à rien. Il em croiff en plufieurs lieux; mais principalement en la region d’Artique ; où le be- Sail du païs n'en mange point, & fi font bienles autres des autres lieux, & faut necelfairement que” leventre leur lafche,on qu'elles en meurent. Galien en efcrit bien exactement & en peu de paroles. La Thapfie, dit-il, a vne faculté acre , 8: vne grande chaleur coniointe auec vn peu d’humidi- té ; à raifon de quoy elle attire de bien profond auec violence , & refout ce qu'elle artire: Tome premier. = III 2 mais Le tempera- ment Co les Vert US Liu.4,c1st Liu.v3.cr. Liu.26.ch.42 Liure 9. de Fhift.ch.22, Liure 6, des! fimpl. 652 LiureVILde l'Hiftoire dés Plantes, mais il luy fauc donner vn peu de loifir pour faire fon épération ; d’autanr qu'elle a beaucoup d’hu- ol, nue midité en foy, qui fait qu'elle fe corrompr en peu de temps. On a laïffé à bon droit, dit Pierre Pena, 7. dvfer dufuc de la Thapfe pour fe purger , comme l'on en vfoit anciennement: d'autant qu'il nuit aux principales parties du corps, & donne de terribles tranchées : tourefois luy mefme dirque de crois fortes de Turbith que l'on treuue és boutiques des Aporhicaires , celuy qu'onappelle Cerdré à caufe de fa couleur eft la racine de ln Thapfie commune. Du Cofius baflara, CHAP. XXXI. Surle c 15. Æ£ À rru1ozdit quil ya des affronreurs qui apportent tous les ans du mont Si JF fain@ Ange, quicftenla Pouïlle, des racines d'vn certain Coflus baflard , le{- Ÿ quelles font amerces , & retirent aucunementà celle qu'on appelle Radix Rho- © dia; & les vendent pour le ray Coflus aux Apochicaires qui n'ont point de La forme. £ cognoiïflance des Simples. Elle ales fueilles comme les Paftenades de Jardin: æ toutefois elles fonc plus grandes, plus efpeiles , crefpées , & plus afbres , cou- chées par terre, latige ronde comme celle du Fenouil , noüeufe, de deux coudées de haut, de fes neuds il fort de perites branches, rout du long de la tige , à la cime defquelles il vienc des om- belles jaunes .auec vne graine nue, & à demy ronde. Sa Coflus ba Rard, de Matthiol. racine eft bien nourrie ; ayant vue cfcorce grofle & char- nue , de couleur cendrée reluifance. Les Herboriftes qui l'apportent de la Pouïlle,difent qu'elle ëft finguliere à cou- tes les maladies froides des nerfs & de la veite, aux acci- dens de la poiétrine, aux douleurs de l’eftomac , aux opila- tions de toutes les parties interieures , & pour les accidens des reins, de la veflie, 8 de la matrice. Parquoy ils afleu- rent qu'elle eff fort propre aux douleurs derefteinuererces, à ceux qui font fubiets aux tournoyemens du cerueau , aux fpafmes,aux paralyfes,aux afthmatiques,à la toux, à la iau- nifle & à l'hydropifie. En outre qu'elle refour les ventof- rez, tuc les vers, fait fortir l'vrine & la grauelle,l'arriercfais & l'enfant du ventre de la mere, & prouoque ies mois, foit qu'on en boiue la racine ou fa decoétion , ou qu'on en face des bains ou des fomentations , ou qu'on face afleoir tels malades dans cefte decoétion. Ils difencaufi quelle eft ex- cellente pour la colique , fi on fait des clyfteres de fa de- coction, & contre les gouttes, & la fciatique: car eltant amere & vn peu odorante, ayantaufli quelque peu d’acri- que deflus. Pena a eu cognoiffance de celte Plante , pour luy auoir efté fouuent monftrée par les Herboriftes de Sclauonie , laquelle n'a rien qui la puifle faire prendre pour . + P 2 le Coffus : car elle retire pluftoft au Panais fauuage. On l'ap- ‘pelle aujourd’huy Coffus de Sclanonie. Ses fueillesfonc fem- N = ES CR Eine Ÿ A/S NS 5 TS À A RTS EE Ur NL ea Sub. Eur Ü È À 4 AL ue] dt PR 1 < dE Z 4 \ Ë FE blables à celles de la grande Paftenade, trainans quafi par b STE VÉ# Lerre & embraffans la tige. laquelle a vne coudée & demie de hauteur, & eft DES à celle du Fenouïl. À la cime defes branchetresil ya des ombelies chargées de fleurs iaunes. Sa racine eft grofle comme le pouce, & fort amerc. Du Mu, | LEA PRET, Ets ,ou Men y s'appelle en Grecuñe & wae:en Latin on l'appelle 1 form. ÈS aufli AMeum : en Arabe Me: les Aporhicaïres l’appellent 464. Diofcori- Liax.che3, VE AN JXC de dit que fa tige & fes fueilles font femblables à celles de l’Aner: tou- A tefois qu'elles font plus grofles, & de la hauteur de deux coudeés, NA, auec des racines menuës, dont les vnes vont droit en terre , les à y autres detrauers, & font longues & odorantes, & efchauffenc la lan- IR gue. Il croift ea quantiré en Efpagne & en Macedoine. Pline dit qu'on ne Lin.2o.,23. ttreuue point de A/e# en Iralie, fi ce n’eft en quelque lardin de Medecin, FT Ÿ encor yenail peu qui en fement.Il y en a de deux efpeces: le meilleur s'ap- pelle 4thamantique , à caufe d'Athamas quien fut l'inuenteur , ou bien pource que les maïllieur vient au mont Athamas. Il à les fueilles femblables à l’Anis , (il femble qu'il y à icy de la faure , & qu'il fant lire Anet au lieu d’Anis ) &iette fa cige quelquefois de deux coudées de FAÈ ur . plufieurs monie, il eft vray-femblable qu'elle eft propre à rouc ce | DuMeu, Chap. XXXII. 652 Meoz, de Matthiol. plufieurs ragines noiraftres, dont il y en a qui fe iertent | fort profond en terre. Pena afleure d'auoir veu fouuente- Aux Aduerf fois plufieurs Plantes du vray 44% en France , Italie, 0h547. Efpagne , & Allemagne parmy les montagnes. Saracine fentfort bon, comme la Spica ou l'Angclique. Satige & fes fueillesretirentà celles de l’Aner, & fur fesombel- les blanches. Il fleuriten luin & en Tuiller. Sa graine ve- tire à celle du Fenouïl fauuage. Ils'en treuue aufiaux * plus hautes montagnes & fteriles des Seuenes ; principa- Ep lement-en vn lieu qu'én appelle en François l'Efperon. KA tn Ceux du lieu l'appellent S//re en leurlangage, comme du 2 temps de Platearius,& de laucheur des Pandectes,auquel D, PAIN MVL. il ne defaut aucune des marques que Divfcoride donne À VIE à fon Wen Dodonfetrompe mettant cefte Plante pour la; eu N' AN SNS" premiere efpece de Libanotis, appelléeen Allemand 8e- + A ; oruurts,à caufe,dir Fuchfe, que fa racine eft cheueluËë , où cp es. de d bien pource qu'elle guerit la douleur de la matrice,quieft l'hut. … appelléeen Allemand Beruter. Matthiol en fes derniers 117 VIF. Commentaires dit que cefte Plante a eflé treuuée para j 12% AUS diligence de quelques Simpliciftes, & qu'elle reprefente \ fort bien le vray cAeomsauec lefquels il s'accorde;combien MINS que mal volontiers; pource que les racines de cefte Plan- M Em) ‘ tencfentent pas fi bon, & ne font pas menues , comme # ee veut Diofcoride,mais fencent pluftoftmal:& que fes fueil- NN les ne rerirent pas à celles de l’Anec; aîns pluftoft à celles RAR P Fee MAT | N de des Afperges. Ceux dela Pouille l'appellent Zmperarrice. Voila qu’en dit Matchiol. Toutefois Pena ditque le commun populaire a accouftumé quafi en tous païs d’appeller Imperatoire vne Plante qui leur fera incogneuë , pour denoter quelque finguliere odeur ou vertu, comme on appelle aufli l’ Angelique Imperatoire ; combien qu'il n'y ait point d’af- finité entre l' Angelique ou l’Imperatoire,& le 44e, fi cen'eft à raifon de ce que le C0» fenc bon comme ces l’lantes là. Et neancmoins fes fucilles retirent à celles de l'Anet, & nondel'Afperge, comme il dit:& encor qu'elles retireroient à l’Afperge, luy mefme compare bien les fucilles des Af- perges auec celles du Fenouïl,8z dit que l’Anet a les mouchets fi femblables au Fenouïl.que le plus fouuent ceux qui l'amaffent y font trompez.Le mefme Marchiol,en la feconde Edirion de fes Com- aurre | | mentaires dit qu'aucuns prenent la Plante qui eft pour- POS Autre Meon faux d'Italie, de Label. traite en fecond lieu pourle Aeos (Mais ce pourtrait n'a , poincefté mis en pas vne Editio)pource qu'elle retire mieux SE ave | TZ Ÿ à l'Aner que l’autre, l'opinion defquelsil appreuue, pourcel ' A NE SU f 6 que l'autre a pluftoft les fucilles comme les Afperges que Patti come l’Anet.Nous auons mis le pourtrait de cefte Pläte que —— — qu WW NV WUNEZ #10 ; F 7 Hi SN 2 AUANIACI ANNE = = Da S Ü [2 We à) (AE Ÿ UE Z nous auons dit auoir efté obmis par Mathiol,l'ayans prins de EN GC Lobel. Lequel dit que cefte Plante, ne refemble pas mal à Le ND << . l'autre A60n,qui a efté mis en premier lieu ; toutefois fes ci- | SN) J ges qui font de la hauteur d'vne coudée, fes fueilles, & fes NISSAN d WA ombelles,font plus grofles,mieux nourries,8cfentent mal.Sa WL Die pe ME racine auf eft plus gräde,noire par dehors,de mefme figure que celle du Peucedanon,de mauuais gouft 8 odeur.Lobel zx. KW » PS LEZ { < LA NAS | (A ê à A NA l'appelle c4fe07 Spurium Italici. W y a d'autres Herboriftes Lafrme NUE \) \Z qui tiennét pour le ray Meer cefte autre Plante qui eft icy > ÿ peinte, laquelle croift fur les plus hautes & froides monta- gnes de Sauoye, & de Bourgogne. Sa racine a plus de demy = SS n = y 152 / pied de long, & eftnoire pat dehors, à mode du Daucus de | AS Candie, blanche par dedans , branchue & odorante , auec \? ; plufieurs petites tiges, nerueufes comme celles du Fenouil, TL de trois ou quatre doigts de hauteur au plus, & des fueilles / \ZZ ÿ «as En (l PORTE RÉAL courres, cheueluës , femblables à celles du Fenouil & plu- fieurs ombelles chargées de fleurs blanches,ëz d'vne graine menué, amere , & qui fent bon. Au refte Diofcoride dit que les racinesdn CMen cuites en eau,ou bié pilées fans cuire, Le tempera- & prifes en breuuage, appaifent l'opilation desrognons, & 0 les imperfeétios de la veflie,& feruéc à la difficulté d'vrine, Au me£lieu Tome premier. II 3 aux : FNÈLE F _ 654 LiureVIdelHifoiredes Plantes, Æ#: : 5 “Le. ; ’ ; Ausre Mer, ou Fenouïltortu grand. Mu, ou petit Fepouil rortusde Dalecha % à y CS 4/1 De D mat ni nt NZ ZE SE Da. VAE FE \ De « | { 2 ee tu ES W( S aux Ventofrez de l'eftomac, aux tranchées du ventre,aux accidens de l'amarry, & à la douleur des jointures. Broyées & reduires en looch auec du miel elles font propres aux defluxions de la poi- étrine. Elles fonc purger le fang des menftrues , fi on fair affeoir les femmes en leur deco:tion. Ap- pliquées {ur lepenil des peties enfans elles les font vriner; mais fon en prend par trop , elles cau- fent douleur de tete. Pline attribue aufli au A4ewles mefmes vereus en Medecine ; mais fon texte ft auflicorrompu : car il ya aux communs exemplaires:$a racine broyée , ou cuite, & prife en eau prouoque l’vrine. Elle eft finguliere pour refoudre les ventoftez de l'eftomac , & eft propre aux ærenchées & aux accidés de la veflie.\ Apres il y a au texte svuluarimque articulis cum melle,infanti- bus cum apio, &c. au lieu qu'il faut qu'il y ait ainfi,vw/narémane é doleutibus articulis prodeff.Thora- cis item fluxionibus cum melle, isfantibus cum apioillitum imoventrivrinas mouet:c'eft à dires Er aux . accidens de la matrice, mefine aux douleurs des iointures. Anec miel eflpropre aux defluxions de La Poictrine, Appliqué ance du Perfil fur le pensl des petits enfans,il les fait vriner.Galien dit que les raci- nes du Afewm font chaudes au croifiefme degré, & feches au fecond , partant ceux qui veulent pro- uoquer l'yrine & les mois vient de ce remede : toutefois fi on en prend vn peu tropil fair mal à la tefte,pource qu'il eft vn peu plus chaud que fec. Ainfi il fait moncer vne humidité crue,& vne cha- Pers leur venteufe à la celte, l'offençanr par cemoyen. ; | De la Myrthis onCicutaire, CET A PIE MILITE. 3. 3e tee . . | Les noms. A M 5 Esre herbe s appelle en Grec HUgeIs , êc Hveoæ : en Latin Myrrhis : les moder- LG nes l'appellent Cicutaris , pource qu'elle retire fort à la Ciguë : car , comme ne ARS dit Diofcoride , elle a la cige & les fucilles comme la Ciguë. Sa racine eft lon- 4 Be F2, | d 5 à " ; : t NN eg gue , tendre , ronde ; odorante & aflez bonne À manger. Pline en dit quafi Liu,24 @16, tout de mefme. La Afrrhis, dit-il , que d’autres appellent Smyreizufa , & Myr- rha , retire du touràla Ciguë, en tiges, en fleurs , & en fucilles , finon qu'elle eft plus perire, Linrs.er, Plus menue , & d’aflez bon gouft pour manger. En vnautre lieu il la confond auec le Gerarion cdorant , difant : Il y en a qui appellent le Geranion, Myrrhis , ou Merthrida. \ refflemble à la Ci- gue , excepté qu'il a les fucilles plus menues , & la tige plus courte, ronde, de bon gouft & odeur. Matthiol dit qu'il croift vne Plante en pluñeurs lieux d'Italie laquelle refemble àla Cigue , tou- Sarlee r11. cefois elle eft pluspetite, & nefent pas mal, & quelleeft appellée Cicutaire : cependant aucuns dus tiennent que c'eft la vraye Afyrrhis : mais qu'il y ena d'autres qui prennent la vraye A4rrhis pour l'A ngelique : & d’autres, entre lefquels eft Manard, tiennent que le Cerfueil foit la Myrrbis, Fi Chaprs. Malementilconcludque s'il y a Plance en Italie qui puiffe eftre prife pour la A4ÿrrhis, qu'il n'en fçait del'hit. point quiluy retiremieux , que celle dont nous äuons mis icy le pourtrair. Fuchfe eftime que Se 3 l'herbe Déla Cicutaire, Chap XXXIIT 6+e Myrrhis, ou Cicataire, de Matthiol, | M yrrbis,.de Fa ble Fherbe que lesmodernes nomment , comme ila efté di, Cicataria: en François Cicutaire,& Perfil d'Afne sen Allemand Yzildercofel: en Flamand Viildeker rnel, c'eft à dire Cer fusil faunage eft la Myrrhis: carfes fücillés & farige retirant aucunement à celles dé la Cigue. Ses fucilles font : er pées fort mepu, & quelquefois ont des taches blanches, fa tige ef ride de deus CHtrbis pieds de haue, à la cime de laquelle il y a des ombselles rondes chargées de fleurs blanches, & d'vne grai- negroile & longue. Sa racine eft ronde % longue, quafi du gouft de la Paltenade. Toure la planre, &c principalement les fucilles, font couuertes d'vn cettäin corron court, & retirent fort au Cer- fueil, tant au gouft qu'en l'odeur. Elle croit par tout dans Autre M yrrhrs petite, de Lobel. les Jardins, cote aufli en quelques prés. Quand ce vient au mois de May onen voit blanchir les places où il y en a. ena eft de la méfme opinion, difant que cette Plance fe Aux Aduerf, pourroit à bon droit appeller Cigrë odoranre ou bône à man 1 326: ger, laquelle aucuns nomment Ayrrhis, à caufe de fa bonne fenteur, quitient quelque peu de l'odeur dela 44yrrhe tou- refois qu'elle n'eft pas fort commune nÿ g orande : cat il ne À $ s’en treuuc finon dans quelques prés 8 en quelque lieu PL | parmy la Dent de chien. Les lardiniers aufli de Flandres en < fement à force pour manger dans le potage au lieu de Cer- fucil ; tellement que Îles Allémans l'appellent Cerjueil, com- meil aefté dir, à caufe qu'elle retire au Cerfueil quant à | l'odeur 8: bon gouft, & mefine en là proprieté de faire vri- net: mais Elle a Ta figure de la Ciguë, ayantles fucilles cou- uertes d'vn Cotton bl anc écrendre, comme on voit en . FA iette fort sd e en térres ê& ete mal-aifée Lee comme celle de la Ferule, ou dela Paftenade des lardins, à laquelle elle-retire gun au gouft toutefois elle l'a plus aro- matique , &approchant mieux du Smyrnion. Sa graine cft aflez longue ; deux fois plus groffe que celle du Cerfueil, cannelée , anguleufe , brune, & odorante. Lobel met vne autte petite M yrrhis , laquelle ce appellée par Cordus, Ds#- cordes perir,8& retire à l'odeur de la Cicutaire ou de laZ4yrrbrs, toutefnis cile a les fueilles & les ombglles moindres & plus menués , & Ja graine longue , comme celle du Daucus de III 4 Candie, 656 Liure VI de l'Hiftoire des Plantes, Candie, mais plus menuë, & fans coton , quafi de mefme gouft. On en treuue aux montagnes à Letempera: l'entour de Gencue, & de Salins. Voila quen dit Pena. Au refte Diofcoride dit que la racine de la os Ciéhtaire prinfeen vin eft bonne pour ceux qui ont efté mordus des phalanges. Elle-prouoque les Lier. mois, & et propre pour faire fortir l'arrierefaix. Le boüillon d'icelle eft finguherement bon aux . Phthyfiques. On dir qu'elle fert de preferuatif contre la pelle, fi on en prend deux ou trois fois le iour auec du vin. Pline en dir toutde mefme, & adioufte encor quelque autre chofe. Prinfe en vin, dit-il, elle efmeut les fleurs aux femmes, & fait fortirl’enfanc hors du ventre de la mere. On dit qu'elle ëft fort bonne en remps de pefte la prenant en Myrrhis Lappa de Dalechamp. breuuage. Elle fert auffi aux phthyfiques humée en vn é boüillon. Elle fait auois bon appetit, & amortit levenin des araignes phalanges. Le ius de cette herbe apres auoir cité trois iours trem pé en eau ,eft fingulier aux rognes & vlceres qui viennent au vifage, &en latefte. Galien dit, que la Myrrhis a vne racine douce, & qui fent bon, laquel- le prouoque les fleurs aux femmes , & euacuëé les mau- uaifes humeurs qui font dans la poictrine & les poulmons. Parainfi elle eft chaude au fecond degré, & à quelque fub- tilicé de parties. Au {urplus Dalechamp appelle vne her- be Ayrrhis Lappa , laquelle croiftaux terres à Bled , en lieu SENTE gras & humide, ayant la racine blanche, comme le Perfil, es LUZ &c qui fent bon quand on la mafche , vn peu cheueluë, & S Sr S NU) les fueilles comme le Coriandre , ou la Caucalis; routefois À elles font plus larges pour la plus part. Sa rige eft ronde, de la hauteur d'vne coudée, & quelquefois moins, & life, & les ombelles chargées de fleurs blanches , qui femblenc s'entretenir l'vne l'autre , & ne font pas efparpillées, com- me celles du Fenoüil , approchant fort du Sureau fauuage, qu'il prend pour Thraupalus de Theophrafte, à raifon c ° fa tendreur. Ses fleurs nefortent pas toutes enfemble : car cel- les qui enuironnent l'ombelle s’ouurent les premieres , & cependant celles du milieu font ferrées. Elle fait vn fruit rond, qui retire afez bien à wne petite mañle , & herifié, comme les pelottes du Platane ; tellement qu'eftanc fec il s'attache auxrobes des paflans. Sa fleur eftant broyéea vne odeur de Ayrrhe fort vehemente & plaifanre, quine fe treuue en poinc d'autre Plante, à raïifon de quovy on l'ap- pelle A4yrrha. Rondelerauoit accouftumé de faire cenfire cette fleur en fuccre, & de l’ordonnet en temps de pefte:& , TR en faifoit prendre tous les iours à icun de la groffeur d'v- (NUE ne noix, auec heureux fuccez, mefme ceft vn fouuerain Liu.24.c.1 Liure > des fimpl. SNL NY 22 NS AA A | danger d’eftre fuffoquées par l'amarry. Ce mefme remede eft propre pour faire venir les fleurs aux vierges qui ont les pafles couleurs à faute de cela , fi elles en vfent durant quelques iours au matin, De la Lappa Boaria. CHAP.XXXI, © Ke £ Es Hcrboriftes prennent cette Plante,pour laLap- à LÉ cheaux veftemens, comme celuy del’Apparine, PPT que Pline , craduifancles mors de Theophrafte, appelleLappa.ll y a,dit-il,vne chofe remarquable en laZap- pa qui s'attache aux veftemensicar on ne voit pointfa fleur, d’aurant qu’elle demeure cachée au dedans;où elle s'entre- : tient, comme les animaux qui portent leurfruict dans leur Tue v. de corps. Ce que Theophrafte a dit ainf : L’Apparine laquelle PRRESR Ye FAC k s'agraffe aux veflemës par le moyen de [on afpreté.fi bien qu'il Fc cffmal-ai[é de l'en defpetrer ; a cecy de particulier; c'eff que Le | la fleur croifldans ce qui efPMipft afpre,ér n'en fort point ny ne AT Je monifre, [e Tu Cr failant [a graine au dedans : © COMME liu26.car Liu2r.c.i7. remede pour faire reuenir à foy les femmes qui fonc en : 1 PA Boaris de Pline, à eaufe que fon fruict s’atta- . | Du Libanotis, Chap. XXXV. 657 comme les viperes-portent leurs œufs de leur perit dans le ventre,ainfi cette Plante, nourrit Jafleur & Jon fraiét au dedans : Elle croift és terres grafles 8 bien fumées , ayans la racine comme le Perfil qui fenr bon quand on le mafche , & la tige haure d'yne paume, les fucilles comme le Coriandre, decoupées forc menu & de biais, auec vne ombelle chargée de fleurs blanches, iaunafties , tirans fur le rougeaftre, & d'vn fruit long & cfpineux, quis'atrache aux veftemens des paflans. Sa grai- nc eft noire, graile & de la figure de fruict. Dn Libanotis, | CHAP: XX XP. PA) E Abarone des Grecs s'appelleen LatinZibanoris : & Rofmarimum : en Arabe VON Xaier Almerlem, Afpinal[ach,é Chalcala. Le MGavons suPosouanxi {e nom- S meen Latin Ro/wmarinum Coronarium:en Arabe Elkiolgeber:en Fräçois Rofrna- rinien [alien : Rofmarino:en Efpagnol Romero:en Allemand Roskmarir. On l'appelle Libanotis pource qu'il fentl'Encens : car l’Encens s'appelle en Grec MGævos. Diofcoride & Galien, eftabliflenc srois efbeces de Libamotis, dont il y en dus e, a deux qui portent fruiét, & vne qui eff fterile:contre lefquelles il adioufte le Libanotis donton fait les bouquets , que les Romains appellent proprement Ro/marinum , duquel Nous traitrerons en vn aucre lieu.Pline en eftablit deux efhecessoutre le Rofwarin. ]l ya, dit-il,deux efpeces de Libanoris:car il y en a vnc quiet du tout fterilesl'autre porte vne tige, & vn fruiét gom- meux, que les Grecs appellent Cachris. Ses fucilles fententl' Encens. T heoparafte en eftablit aufli deux efpeces, dont l'vneeft fertile l'autre fferile. Quant à la premiere efbece,qui eft férsile, Diofcoride dit, qu'on appelle fa graine Cachris, où Canchris, & que fes fucilles fontcomme celles du Fenoüil, toutefois elles font plus groffes & plus larges,couchées par terre tour en rond côme vne rotie,odo. rantes, Sa tige eft de la hauteur d'vne coudée,& quelquefois plus, ayant plufeurs concauitez com- me aiflelles, 87 des ombelles à la cime,qui porrent grande quantité de graine,blanche,comme celle du Spondylion, ronde; faite à angles, acre, & fentant la refine , laquelle brufle la langue quand on la mafche.Sa racine eft fort grande,blanche,& fentantl’Encens.L'assre efpece de Libanotis eft du tout femblable àlaprecedante & porte vne graine large,& noire comme Îc Spondylion,odoranre,& qui ne brufle pas la langue. Sa racine eft noire au dehors, & blanche au dedans,quand on la rompt. La troifiefine . qui eft appellée Sterile ,retemble dutoutcaux precedentes, excepré qu'elle ne porte ny tige,ny fleur,ny graine. Elle croift és lieux afpres & pierreux. Theophrafte en traite ainfi:fuyuant la traduétion de Cornarins : 1/7 4 deux efpeces de Libanotis dent l'une ef fertile, @ l'autre flerile, De l'une on fe [ert de [es fueilles & de [a graine de l'autre on ne [e [err que de [a racine. La graine eff ap- Peilée Cachris.Celle qui eff fertile à les fucilles comme l'Ache,imais benucoup plus grandes ; La tige lon- Sue d'une condée,on d'auantage,la racine grande, groffe,cr blanche,fentant comme l'Encens. Sn graine Et blanche,afpre & longuerte.Elle croiff principalement en lieu [ec & pierreux. Quant à la flerileselle a les fueilles comme laLaittue amere,plus alpres,@ plus blanches, dla racine courte.Elle croifl parmy Ps bruyeres:(car il y a de la faute aux communs exemplaires,]à où il y a éprre, lefquels Gaza ayant fuiuy,a craduitainf:E//e croiff & mefnes lieux en abondance:car il faurlire,tssen comme Hermolaus | 3 l'a remarqué, felon le cefimoignage mefme de Diofcoride,le- Libanotis,on Ro! marin,de Maithiol. quelalleguätce paffage de Theophraîte, dit ainfi:Theophrafle | efcrit que laLibanotis qui a les fueilles come lx Laiétlue amere, K croi]? parmy les Bruyeres,@ à la racine petite.Pline parle fort fuccinétement de la Libanotis difaut. La Libamoris a l'odeur +. de l'Encens,& la Myrrhis fent la Myrrhe.Vn peu apres il die VS que l’on feme la Zibanotis en lieux pourris,maigres,& fubjers AN) à la rofée.Elle à la racine comme le Smyrnion,& fent du cout Si [t De © mac. Aucunsl'appellent Rofmarin. Quantàla Libanotis de Diofcoride & de Theophrafte , il eft mal-aifé de fçauoir au vray quelles Plantes ce font: caril y en abien differentesen efpece,quiontefté appellées Zibamoris à caufe de leur odeur, uk qui tient de l’Encens, comme Diofcoride dir, que la ra- * cine de fa premiere efbece de Libanor:s lefentaufli. Theo- phrafte encor dit que la racine de La Libamotis fertile {ent l’Encens.Pline dit que ce font les fueilles.Le mefme Diofco- ride dit que la premiere efhece de Libanotis fertile a les fueil- : les comme le Fenoüil , & que l'autre fertile, comme aufli la NS fferile, lay refemblent du tour.T heophrafte dit que la ferile K a les fueilles comme la Laitue amere ; mais plus blanches & plus afpres , & la racine courte. Nous auons misicy le pourtraic comme l'Encens. Cette racine à vn an eff finguliere à l’efto-. Le liers La forme Les nos: Liu.3.ch.71, Liure 7, des fimpl, Les effeces. Liu. 24.0 1Y Liure 9. de PRE, ci2, ‘ : s ë 658 Liure VI del'Hiftoire des Plantes, pourtraiét de la premiere Libanotis fertile de Diofcoride,prins de Matthiol,liquelle il dit auoir veu à Venize , & quilen croilt à force en Goritie, au deflus de Salicano , en la montagne Gargaro. Quant aux deux autres , il n’en a point mis de pourtraitny de defcription. Or encre toutesles Plantes Ferulacées qu'on prend pour la Libanotis, Pena eftime qu'il n'y en a point qui s'accorde mieux à la defcription de Diofcoride, que celle qui eftoit iadis au Jardin de Padoué,laquelle auoit la tige haute de cinq ou fix coudtes, nette, & polie, com- Cachris vraye, Libanorrs, me celle du Fenoüil , ou de la Ferule de couleur de vert- de Galien. brun, auec plufieurs branches, qui fortent à l'endtoit des | neuds, & beaucoup de fueilles, plus groffes que celles du Fenoüil, & plus grandes que celles de la Corufa, qui fonc de couleut de verd pers au deflous. Ses ombelles viennent en Efté & font larges comme celles de la Thapfa, ou de la Ferule, auec des fleurs iaunes, & la graine comme celle du Frefne , fueilluë, plus longue que celle de la Ferule, & plus grande que celle du Cocombre, plus platte, cannelée, pailleufe , & gommeufe, fentant l’'Encens en la broyant, & rempliffant la bouche du gouft du Rofmarin , & d'Encens, mais plus acre. Lerefte de la Plante eftrendre, vn peu chaud , d'vn gouft quin’eft pas mal-plaifant , tel que celuy du Smyrnion, par lequel en la recognoift d'auecla Ferule : car autrement elle ierte du laiét aufli bien que la Ferule; toutefois il eft plus blanc, moins chaud , & ne fent pas fi maliveu qu'il fent pluftoft bon.Ce feroit pluftoft,dit Lobel, le fecond Rofmarin Ferulacée de Diofcoride. Carla vraye Cachris à la graine ronde , longuetre, affez femblable à vn Pignon,mipartie en deux come celle de la Ferule,d'vn gouft aromatique come celuy du Sefeli Ethiopique, & refincux, &c la tige haute d'vne coudée,ou d’vne coudée & demyiles fueilles plus grofles que celles du Fenoüil , de couleur de vert pafle. Aucuns l'ont prins poule Sefe/i de Marfeille,& de faitils fontbien femblables en vertus, comme aufli ie Rofmarin fertile ; la graine duquel on appelle Cachris , & fe peut on bien feruir de l'yn à faute de l’autre.En Flandre on le cultiue dans les lardins. Voila ce qu’en dit Lobel. Dodon Ligzch84. Zhanotis1l. de Dodon, Daucms set trompé prenant pour la premiere efpece de Libanotis la troifiefme, de Fuche. Plante que nous aons dit cy deuant cftre le meum, & que É Fuchfetienteftre le Daucus Crericus de Diofcoride. Pour ni la feconde efpece de Libanotis, Dodon a misle pourtrait dé la Plante,que Fuchfe prend pour la #rozffefme efpece deDan- eus,que les Allemans appellent Schuuartz hirtzuurtz,c'eft à dire Racine de Cerf noire, laquelle il dit,auoir la tige haute, & noüeufe , comme celle du Fenoüil, les fueilles comme le Cerfueil, ou la Ciguë , plus grandes, plus largés , & plus poulpues. À la cime desriges il y a desombelles, chargées de fleurs blanches , & vne graine odorance , largette, quafñ comme celle de l’Angelique. Sa racine eft noire par dehors, & blanche par dedans, cheueluë au bout de deflus, fen- rani la Refine ou l'Encens. Lobel la prend pour la Libanotis NE petite. Le mefme Dodon a mis pourla Libamotis fertile de Liu.1.ch.84. | ARE We EE # Theophrafte , la Plante que nous auons dit que Matthiol RE NA ES Lu. auoit mis pour le premier Sefeli Ethiopien. Elle faic, dit Dodon, la tige droite & nouëufe, les fueilles comme l’A- che, mais plus grandes, & les fleurs fur des ombelles,com- me les precedentes, la graine longue, groffe, afpre, & acre. La racine grofe, efpeffe, & blanche, veluë au deflus, fen- tant l’Encens ou la Refine, À l'opinion duquel Pena ne contredit pas fort,difant : Il femble que cette Planre appro- che fort de la Zibanotis de Theophrafte laquelle à les fucil- les comme l'Alexandre, en petit nombre, dentelées à l'en tour, les ombelles chargées de graine fucilluë , larve , lon- a. Que, du gouft & odeur de l'Angelique, & racine comme | la Chap, 85. de lhitt. fu mef.lieu, Aux Aduer( . tol 313. _—_ i Libanotis 111. de Dodox. Autre efpece de Daucus, de Fuchfe. Du Libanotis, | Chap.XXXIIL 659 Er tt té * À F ANT ? os TL AN TR Ko ADDRESS PET ; # É Tes |/ K> ) ? SS © Ip ; 224. S f EN la Ferule , laquelleeft vn peu cheueluë au deflus, & noire quafi.comme celle du Peucedanum où du Daucus, blanche au dedans, & noire au dehors, odorante ,& aromatique, quafñi comme l’An- gelique fauuage. Fuchfe tient que c'eft vne /econde efbece de Daucus, que tes Allemans appellent Vei[zhirtznuts,c'eft à dire Räcine de cerf blanche. Lol la prend pour la Libaroris de Theophrafte: Quant à la Zibamoris fterile de Theophrafte,qui a les fucilles comme la Lai£tue fauuage, & ne fait ny tige, ny fleur, ny graine! à grand peine eft elle cogncué aujourd'huy de perfonne. Lobel mon- re vne autre Libanoris de Theophraîte, grande , qui a les fucilles plus poulpues, plusrondes, & Libanoris plus petite. 3 RER RU Ve L Era plus 660 Liure VI.de l'Hiftoire des Plantes, plus grandes, polies , & la graine creftée, quant au demeurancelle eftfemblable à Ja precedente. Matthiol l'a mis pour le fecond Lieuflicon. I] ya des Herboriftes qui mettent vneaucre Libanotis,la- quelle efticy peinte, qu'ils appellent /4 plus petite. Elle croift aux mefines montagnes, & licux que le Thlafpi, & à laracine grofie, qui fe diuife en plufieurs autres, blanche , & cheueluë& par deflus, odorante , fentant l'Encens , les fucilles pres de la racine decoupées ,'couchécs par terre, menuës cotnme celles du Fenoüil, donc il y en a peu à l'entour des tiges, mais feulementtroisou quatre; liffes , de la hauteur d'vnepaume. Ses ombelles font chargées de fleurs blanches , & d'vné graine petite, acre, & quifencbon. Or voicy ce que les autheurs ont cfcrit rouchant les vertus diuerfes & Ep EN rares dont les parties de ces Plantes font doüées.En premier lieu Diofcoride dit que l'herbe de rou- vus. tes en general pilée & appliquée appaife le flux des hemorrhoides,& appaife les infammations & les enfleures du fondement. Elle fait meurir les efcrouëlles, & les apoftumes, qui font mal-aifées à meurir. Leurs racines feches incorporées auec miel mondifienc les vlceres, gueriffent les tren- chées du ventre , prinfes en breuuage elles font bonnes contre les morfures des ferpens , prouo- quent les mois , & les vrines. Appliqués furles vieilles enfleures , elles les fonrrefoudre. Le fuc tant des racines que dés fueilles incorporé en miel ; & appliqué fur les yeux, aiguife laveuë. La graine prinfe en breuuage fairle mefme effeét. Elle eft bonne au hautmal , & aux maladies inue- terées de la poitrine, comme aufi à la iauniffe,eftanc prinfe auec vin & Poyure. Enduice auec huile elle faitfuer. Broyée & appliquée elle fert pour les rompures & conuulfions, & pour les gouttes auec de farine d'Yuroye & vinaigre. Auec du vinaigre fort elle nertoye les Vitiligines. Pour les breuuages il fe faut feruir de la graine de la Libanotis quine porte pas le Cachris: car elle eftacre, Tiuzgarr, & efcorche le gofier. Pline declare les mcfmes proprierez en medecine,difant: Sa racine appliquée verte eft fort propre à fouder les playes , à la cheute du fondement , aux fentes & creuafles d’ice- luy , &aux hemorrhoides. Le ius rant de l'herbe que de la racine eft fingulier à la iaunifle,& 1 où il y a befoin de purgation. Il efclaircit auffi la veuë. La graine prinfeen breuuage fert grandement aux maladies inueterées de la poitrine. Prinfe en vin auec vn peu de Poyure elle eft fort bonne à la matrice , & pour émouuoir les mois aux femmes. Appliqué en cataplafme auec farine d'Orobe elle eft propre aux gouttes. Elle fert à nettoyer les lentilles du corps, & à efchauffer les parties qui ont befoin d’eftre efchauffées, 8: quand on veur faire fuer la perfonne , eftanr enduite , comme auffi aux {pafmes. Prinfe en vin elle fait venir le lait aux nourriffes. Autant en fait la racine. L’her- be appliquée auec vinaigre eft fort bonne aux efcrouëlles. Incorporée en miel elle eft bonne à la Liure 7. des coux. Galien dit qu'il y a #rois fortesde Libanotis, dont l’vne eft fferile , & les autres deux portent fmpl. fruit. Toutes ont vne mefme qualité remollitiue & refolutiue. Le fuc tanc de la racine que de l'herbe incorporé auec du miel, guerit la veué courte & foible, prouenant des grofles humeurs. Au meflieu, La graine appellée Cachris , efchauffe & deffèche fort ; felon Divfcoride. Parquoy elle eft bonne pour mefler és medicamens abfterfifs. On l'applique en liniment fur la tefte & contre les deflu- xions des yeux;puis il la faut nettoyer au bout dettoisiours. Elleeft appellée Cachris pource qu’e- ftant cauftique elle fait vne femblable efcharre à la peau comme fait la pelotte appellée Cachris : Livtéchs. carles Medecins , dit Pline, appellent ainfi vne pelotte quieft cauftique. C’eft donc vn nom com- ke mn à plufieurs chofes , comme Pline le tefmoigne auffi , difane , Il y a plufieurs fortes de Cachris, comme nous auons dit > mais celle qui croift de la rofée fufdire {ent larefine en la frotrant.Elle fert contre les poifons & beftes venimeufes, fi ce n’eft contre les ferpens. Elle eft propre pour faire fuer , pour reloudre les trenchées du ventre , & pour faire venir le aitaux femmes. Voilà qu'en dit Pline. En quoyila traduit le mot amie de Diofcoride, refinen[e , comme aufli vn peu aupa- Lire 9. de rauant il auoit ditque la graine eftoit refineufe, ce qui doit eftre entendu de l'odeur. Theophra- Thil ct2 Qc dit que là racine de la Cibanotis fertile eft propre pour les vlceres , 8& pour prouoquer les mois, prinfe en breuage auec du vin afpre. Sa graine eft propre pour ceux qui ne peuuent vriner que goutte à goutte, & pour les accidens des oreilles, aux cataractes & raches noires des ycux,&t pour faire venir le laiét aux femmes. Quant à la racine de la Cibanotis fferile,elle fert à purger la perfonne par le haut & parle bas. Carle deflus faic vomir, & le bour d'embas euacuë parle bas. Sion la mefle aufli parmy les veftemens elle empefche qu'il ne s'y engendre des arres. Da Fenowl marin, ou Bacille, CHAP. XXXPI Les noms. Liu.2.c.122. DEA) À Bacille s'appelle en Grec xe/buar,xgffaue : en Latin Chrithmum & Critha- SD > mum, Où Crethmum € Crethamum,Pline l'appelle auffi B4si5.C’eft,dic Diofco- RS ride, vne herbette branchue , (toutefois ce nom d'herbette ne conuient pas à vne Plante qui avne coudée de hauteur,& quieft branchue) oarnie de fueil- les rout du long , de la hauteur d'vne coudée, croiffant és lieux pierreux le long de la marine,bien fournie de fueilles grafles & blancheaftres, femblables à celles du Pourpier,tourefoiselles font plus larges & plus longues: ( au vieux exemplaire il n'y a pas wAarvréeas, qui cft à dire p/# largesimais maxvurépas,c'eft à dire p/us efpeffess ce La forme, E07) LA DufFenoüilmarin, Chap. XXXVI 66: ce qui conuient mieux aux fueilles de la Bacille , fi c'eft le Crithmon. Car elle a les fucilles grafles, blancheaftres ; femblables à celles du Pourpier; mais beaucoup plus grofies, plus eftroires & plus longues , d'vn gouft fale. Ses fleurs font blanches, & fon fruiét comme celuy du Rofinarin , odo- rant, mol , rond , lequel eftant fec s’ouure , & monftre la graine qui eftau dedans femblable à vn grain de Froment : (çar les anciens interpreres de Diofcoride, comme aufiiles modernes, ont leu d mupor , traduifans de la figure du Froment ; toutefois il femble que Pline a leu wupcides , c'éft à dire dire vre graine chaude Kue f on veut lire Tugga,comime il ya quafien tous les exemplaires Grecs, entendant qu'elle cit blonde, il ÿ aura par ce moyen quelque fimilitude auec le Froment,(combien qu'il y en a qui la rapportent à la blancheur d’vn grain de Fromentbrizé , pource que Pline a dit qu'il yaau dedans du fruit vn noyau blanc.) Elle faittrois où quatre racines de la grofleur du doigt , de bonne odeur. Pline la defcrit auffi de la mefme façon , & fortelegammént. Autant en fait le Crerhmow. où Bacille, de laquelle Hippocrate fait grand cas. C’eft vne herbe fauuage, bon- ne à manger : aufli Hecale au feftin defcrit par Callimachus en feruit bien fur table, & tient-on que ce oit vne efPece de Batis des Inrdins Elle produit vne feule Crithimon, ou Bacille de Maithiol, tige de la hauteur d'vne paume , laquelle eft chargée d'vne BANDE graine ronde , chaude & bruflante, comme celle de la Libano- tis. Cette graine creuë & eftant feche, a au dedans vn petit noyau, qu'aucuns appellent Cachris. Ses fucilles font grafles, & blancheaftres comme fueilles d'Oliuier , efpefles , & falées au gouft. Elle iette trois où quatre racines de la grofleur du doigt , & vientordinairement és lieux pierreux le long de la marine. Matchiol , Dodon & plulieufs autres tiennent que ce Crithmon eft cette Plante queles Aporhicaires appellent Creræ marina , qui vient du mot Crethmon corrompu : en François Crete marine, Bacille, & Fenouil maïin : enltalien Firochio marino, & Herba di Sañpetro:en Efpagnol Perrexil de la mar: en Allemand Bacillen : 8 Empetron de Rondelet. Auec Icf- quels Pena ne s'accorde pas:car, dit-il, nousefpluchons at- tentiuement la defcription que font les anciens des herbes, nous treuuerons que Diofcoride dir que c'eft vne Plante bran- chue;ayant les fucilles sraffes, plus longues & plus larges que celles du Pourpier , blancheaftres & falées 3 ce qui conuienct mieux au Pourpier matin, qu'au o4il marin, que quafi tous les Herboriftes modernes prennent pour le Crithinon. Mais le Fenoiil marin ne refemble point au Pourpier marin , comme veut Diofcoride ; pluftoft retire-il au Fenoüil, rant au refte qu'aux ombelles, dont aufli cela l'a fait nommer ainfi par le commun. En outre fes fucilles ne font pas blancheaftres, mais vertes de la couleur de Porreau. Et combien qu'on le Et met en compofte, & qu'onen mange communement, il ne fauc pas conclarre pour cela que ce foit le Crithmon : carilyÿa bien d'autres Plantes marines que lon mange en falade, & qu'on mer en compofte ; & font eftimées auoir les mefmes proprierez ue lé Fenoïil marin. Parquoyily a des Herboriftes, de l'opinion defquels eft Pena qui tiennent que la defcription du Pourpier marin, duquel Matthiol a mis le pourcrait fous le nom d Halimus, conuient mieuxau Crithmon, qu'au Fenouil marin; St que Pline s'eft abufé, eftimant que la Batis des Iardins,qui eft le Fenoäil marin culriné fuit vne cJpece de Crithmon. Au refte Diofcoride dit que la graine de la Bacslle, fa racine & fes fueilles, cuites en vin, & prinfes en breuuage, feruent à la dif- ficulté d'vrine& à la iauñifle, & prouoquent les mois. On la mange crue & cuire, comme les au- tres autres herbes. “On la met aufli en compofte." Pline dir ces mefmes chofes , & quelque autre dauantage. On la mange, dit-il, crue & cuite , aucc les autres herbes porageres. Elle a va bon gouft & odorant. On la met aufli quelquefois en compoñte. Ses fucilles , fa tige & fes racines prinfes en vin font fingulicres à ceux qui ne peuuent vriner que goutte à gourte. Elle fait aufli auoir bonne couleur à ceux quien vfent:mais qui en prendraittrop, elle engendre des ven- tofitez. Sa decoétion lafche le ventre , & eft propre à cfmouuoir l'urine, & pour defcharger les reins des mauuaifes humeurs. Galien dirque le Crirhmon eff falé auec vn peu d'amertume , à rai- fon de quoy il eft deficcatif , & deterfif; toutefois moins que les Plantes quifonc ameres. Quant aux deux autres efbeces de Crithmor, nous en auons traitté entre les Plantes maritimes. Tome premier. KKK | De Gorn.liu.2< Embl,rrs. Liu,2 € ch, 8 Le temperna= ent en les Verius. Lia.26.ch.8 Liare7, des Gopl 662 Liure VI. de l'Hiftoire des Plantes, De la Millefueille, CHAP. XXXVIL Les noms. À cena 6 giuDoG en Grecis'appelle en Latin Ssrariotes Millefolia, & Militaris Millefolin :en François Herbe Militaire à Millefueilles, 1 ÀÙ Les Grecs l'ont nommee Stratiotes, c'eft à dire Militaire ; pource qu'elle j PR gucrir les playes faices parlefer , & par ce moyen elle eft de grand feruice Chap, 43. ne A en vncamp durant la guerre. Diohoride cftablit quelques Plantes qui 7 Les efheces. : = ME À : Ë f ” font nommées Srariotes, où Militaires. Touchant le Sratiotes qui croift À fut l'eau, nous enauonstraitté au liure des Plantes matefcageufes. Aïnfi À donc nous traitterons dés auvres en ce chapitre , 8 premierement de noftre Affllefueille laquelle Diofcoride dir efire vne Plante” branchue, de la hauteur d'vne paume , ou encor plus, ayant les fucilles àmode de plumes d’oifeaux. (Au- cuns au lieu de ssers rep, qui fignifie les premieres plumes d'un oifean : Mlent vec sf reg , c'eft à dire femblables aux fueilles nonnelles & tendres de la Fengiere ) auec des queués fort courtes, & decoupées. Elles retirent principalement à celles du Camin fauuage , en ce qu'elles font courtes & afpres. Son ombelle eft plus pleine & entaflée, laquelleelle porte à la cime des petites bran- ches auec des ombelles comme celles de l’Ancr, chargées de petiresfleurs blanches. Elle croiftcs Ch.98.liu4. lieux afpres ; principalement le long des fentiers & chemins. Matchiol & autres doétes Simpli- ciftes, prennent pour le Ssrzriotes terreflre Ja Plante que les Apochicaires , & mefme commune- ment on appelle A7i/lefclinmien François Afillefueille :en Allemand Garben,& Taulenblatt.8c Scaf Liurcroo. f/pp, quielt bien differente d’auec le A4yriophyllon dont nous parleronstanteft. - Dodon l'appelle K Liu.4.c.o8 Laforme. SE à Stratiotes Millefveille petite, de Srratiotes Millefuerlle grande, de Martbhiol. | Matthiol, NE : NU Nez | VAN 14 NV J ve JUS 7 JF ARE Qi à Ve < \ 4 Le pue . AR Es à AL se 12 di \ ASS FA ARE AA fa £ Pi ph EU UE VE F nd ee AE, CS } Le Fr UNE 0 ne Der RS: CE EVA FAUNE) à MS VA Ÿ sk rt \ ea J RE 2 \ À \ do SD s 4 : © NE MU EC GE LES Cu En RE SES 1 à = D RE N RS NE SZ ANNE ee D a | MRERRS fr TS 1} LIN 45 SN SO FA RRATAE Achillsa : &c Fuchfe Sérariores Millefolia. Marchiol dit qu'il croift en Goritie fur le mont Saluan-. Aa meflieu, tin V#e efpefe de cette Atillefueille, qui eft plus grande que la precedente, comme il eft aiféà voir paf le pourtrait que nous auonsicy mis : & de fait il l'appelle, & à bon droit , cAiefucille grande. Penatient, auec plufieurs autres, que la prémiere Stratiotes , où Millefueille terrestre de Diofcori- de, approche fort de la Syderitis Achillea quant à la feure & aux effeéts ; cotefois la Ssrariores terrestre efkmoindre, & fait des furjeons droicts , les fucilles ailées , qui approchenr de celles de la Feugiere, & de la Filipendula ; toutefois elles font beaucoup moindres, & plus courtes que celles de l'Achillea. Ses ombelles font rondes , & blanches, & viennent fur des branches qui ne font pas égales en grandeur, & fonrgrailes, Ilen croift à force parmy les prés &z le long des chemins. Il affeure aufi d'en auoir veu qui auoit les ombelles purpurées, &c aufli des iau- nes, fur les montagnes chaudes , hautes & fechés de Languedoc, & à l'entous de la Grotte de | la De la Mitlefueille; Chap. XXXVIL 663 la Magdelaine en Prouence , conme auffi en la riuere de Genes , oùl'onen. voit des Plantes qui _ font de couleur cendrée, & toutes couuertes de corton où bourre. Le mefine Pena a remarqué Aameflien. d'vn grand cfprit que le chapitre dela Ssratiores cMillefucille de Diofcoride eftoit manque , ou bien qu'il y a de la faute , veu qu'elle y eftsomparée aux plumes des oifeaux , & puis aux fueil- les du Cumin fauuuage ; & fe doute que Diofcoridene parle en ce chapitre icy, qui eft confus, de deux Seratiotes: Millefucille , differentes d'auec l'Acïzois de riuiere ; à fçauoir vne sérreffre, qui a la fueille comme la Feugiere;& l'autre aÿuatique,qui a Stratiotes Millefueille aquatique; la fucille comme le Cumin fauuage;&e qu'ainfi il n’y ait deux de Matrhiol. Plantes comprifes en vne defcription. Par quoy apres y auoir diligemment penfé , il luy femble en fin que cette feconde comparaifon des fucilles du Ssratiore Cillefueille auec cel- le du Cumin fauuage, conuient fortbien au fecond Stratioz tes Millefueille qui croift dans l'eau , & fi eft de mefine ef- pece & figure auec le serreifresayant vneinfinité de fueilles, lefauelles désle milieu en bas retirent fort bien à celles du Camin fauuage, & du Coriandre ; mais au deflus elles re- tirent au Fenoüil, mais elles font plus menuës , delicates & tendres , (comme il y a en quelques exemplaires A44rathrr, au lieu qu'en d'autres il y amal Awaraci, ) les autres fonc moindres, & retirenc à la cime à celles de la A4//efueille. Marthiol dirque certe Sératiotes d'eau, retire à la Toubarbe, Ch:s7.lima, en la dernicre Edition de fes Commentaires, & l'a fort bien pourtrait fousce nom:combien qu il foit tout euident qu'el- le n'a pas les fucilles plus grades,ny plus refrigeratiues que la Toubarbe ; ains qu'elles retirent pluftoit à celles du Corian- dre, ou du Cumin fauuage, ou bien du Fenouïl. Dodon au luxe r. chapitre 99. a mis le pourtrait d'vnautre Sfrariotes Ve deze, que nousauons mis au liure des Plantes marefcageu- AT ' f J: £ 1 SL MMS. {es,commeilaefté dir. Au refte il ya vne autre 44///efueil- Le quieft bien differente d'auec les precedentesiles Grecs l'appellent mugxDuar, comme qui diroit dix millefueilles. Diofcoride l'appelle aufli uaeareiQua,c'eft à dire fueslles de Linacrto, Fenonil,8 dit que c'eft vne feule rige, tendre,n'ayant qu'vne racine, au deflus de laquelle il y a pluficurs fucilles liffes, femblables à celles du Fenouï!,ont elle en a ptins fon nom. La tige eft iaunaftre & rayée de diuerfés couleurs , comme qui l’auroit fait expres. Elle croift és lieux marefcageux. Pline en dit tour de mefme. Quantau AMyriophyllon, que les Liu24e.16: Latins appellent A4//efolium, il produir vne tige téndre, : femblable à celle du Fenoüil , & a vne infinité de fueilles, _ dontauffi ila prins fon nom. Il ctoift és lieux marefca- zen " geux, & eft fingulier à guerir les playes. Certe Plante neft pas la Millefneille quon appelle ainfi commune- ment ; d'autant qu'elle iette plufieurs tiges dés la racine, 8c a les fucilles bien differentes d'auec le Fenoüil. Elle croift parmy les prés & lieux non cultiuez , & non dans les marais. Mais le uray cAiyriophyllon et celuy donc nous auons mis icy le pourtrait prins de Marthiol, qui dir en auoir fouuent veu és marais du val d’Ananie , ne fai- fant qu'vne tige, garnie d'vne infinité de fueilles , ché- ueluës , femblables à celles du Fenoüil daflez bonne odeur. À quoy ilfemble que Pena s'accorde aufli : Il eft aifé, dit-il, de recognoiftre le Ayriophyllor où Maratrophyl- Rp lon marefcagenx , d'auec les autres ; d'autant qu'on le treu- ue à tous propos dans les eaux qui coulent doucement, &c dans les marais , ayant vne infinité de fueilles cheue- lues , menuës , fortant de leur nerf par egaux interual- les en façon de plumes, tendres & decoupées , comme les fucilles nouuelles du Fenoüil , ou de l'Afperge fauuage, mais elles font plus molles , de couleur de vert-brun , auec F ynetige molle & cendre qui nagepar deflus l'eau , fortanc | Tome premier. | KKK 2 d'vng À PE 22 2 < UN LS S; RNA LENS Le a 664 Liure VI del Hiftoire des Piantes, Myriophyllon [econd, de Matihiol. d'vne racine feule , qui eft bien aifée d’arracher & pañle Le tempera- ment cr les vertus. Liu.4.ch.98. Liure. 8,des fimpl, la Millefueille prinfe au poids d’vne Son ombellé eft iaune, & d’vn couft quafi de mefme que la Prefle des marais. Nous auons auffi mis icy vn Jécond Myriophillen de Matthiol , lequel Dodon appelle Fi0/ aguñtica , duquel nous auons mis le pouitrait & la defcti- pion au liure des Plantes marefcageufes. Il eft temps maintenant de declarer les vercus de chafcune de ces Plantes. Diofcoride dit que la Ssrariores Millefueille ef fort propre contre le flux de fang , aux vieux & nouueaux vlceres, & aux fiftules. La Srrariores terreffre ; dit Galien, c# yn pou aftringeante , à raifon de quoyelle eft propre à fouder les playes , & les viceres. Aucuns en vient contre le flux de fang , & pour les fiftules. Marthiol dit que le Juc de l3 Millefueille eft fort fingulier contre le crache- ment defang , & que la poudre de l'herbe fechée piôfeen eau de la grande Confolide oùde Plantain fair le mefme cfiect. Elle ferc auffi à eftancher le fang qui coule par le nez, En la mettant dedans; & aufliqu'elle eft fort bonne pour mettre auec {on fuc danses clyfteres qu'on ordon- ne pour les dyfenreries,. L'herbe frefche pilée & ap- pliquée dans le lieu naturel des femmes , & furle penil, arrefte leur flux immoderé. La eyri//efueille qui a l'om- belle blanche pilée auec fés fleurs , & prinfe en breu- uage aucc fon eau mefme, ou lai& de cheure, guerit le flux de fperme aux hommes , & les'Aeurs blanches des femmes ; ce qu'elle fera encor mieux fon y adioufte de la poudre de Coral, d'Ambre & d'Yuoire. La poudre de once , auec vne dragme de terre d'Armenie en lai de ché: ure , eft finguliere pour ceux qui piflenc le fan o,Silsen boiuent autant trois iours durant. Ses fucil- les mafchées , principalement eftans vertes, appaifent la douleur des dents. La racine aufli mafchée & tenuë long cemps fous la dent, enfaic coutautanc. La décoétion de cette herbe cui- te auec des fleurs de la Vigne fauuage eft fort bonne contre le vomiflemenr. Quant au Æyrio- Livacxro. phyllon , Diofcoride dit qu'il empefche qu'il ne vienne de l'inflammarion aux playes frefches en l'appliquant vert deffus, ou bien fecauec du vinaigre. On en fait aufli boire À éeux qui font Liure7. des ie da .ÿ: eh. Livre Sérattotes iaune, de l'Efcln'e. tombez d'enhaut , auec eau & fel. Galien dit qu'il eft fi deficcatif, qu'il foude-les playes. Pline en parle plus à plein. Prins en vinaigre , dit-il, il eft bon à ceux qui ont difficulté d'vrine , aux accidens de la vefie , & à ceux qui ont courte haleine , ou. qui font tombez de quelque lieu haut. I'eft finguliera la douleur des dents. Il ya ve autre Afillefueille en Tofcane , laquelle croift parmy les prés , qui produit deçà & delà des fueilles menuës comme cheueux , & ceft finguiiere à fouder les playcs. Eftanc incorporée auec d'oinct elle refoude les nerfs des bœufs que le foc de la charrue auroit coupez. Nous auons ad- ioufté le pourtrait d'vn autre Æ4yriophyllon de Matthioltou- tefois il ne fait point d'ombelles. Dodon le prend pour vne /éconde efpece de Potamogeiton, commeaufli quelques autres Simpliciftes , duquel Pline parle au litite 26. chap. 8. fuyuant l'authorité de Caftor , & dir qu'il a les fueilles menuës , comme le crein de cheual, &la tige lonoue & life ; & qu'il croit és lieux aquatiques. L'Efclufe met aufli la defcription & le pourrait d’vn autre Sérariotes, qui cft de la hauteur d'vne paume , produifant d'yne mefme racine deux ou trois: petites tiges , garnies de fueilles femblables à celles de la AiYefreille commune, mais beaucoup plus molles, & decoupées plus menu. Ses om- belles portent des fleurs de la, mefme façon que l'au- tre, excepté qu'elles fontiaunes. Elle ne fair qu'vne ra- cine dure ; toutefois fes tiges vont rampant comme cel- les de/'autre Stratiotes & de la Camomille, & ietrent des 4" e racines 1 DelAchillea, Chap. XXXVIIL 66< racines. Elle croift en l'Andaloufie ,& au defflus d'Auignon , quand on va à Nifimes, en lieu fteri- le& pierreux. Elle fleuriten May & en luin. On la peut bien tenir pour vne efpece d'Achille de Diofcoride, pourcequ'il dit qu'il s'en treuue qui fait la fleur iaune,rellementque ce {era vne Achil- lea petite. | Del'Achilles, _ CHAP. XXXVIIL Les noms Cuirrea, Achillea Sideriris ; s'appelle en Grec axina@ , & dun ch AA@ michens : & à raifon de ce nom Diofcoride la mis entre le Sideriris. Pline l'appelle Ari//efolium. Diofcoride dit qu'elle produit des verges de 2/77. Z la hauteur d'vne paume, & encor dauantage, faites à mode de fufeaux, & à l’entour d’icelles des petites fucilles, fort decoupées de biais , comme le \&Y Coriandre, rouflearres , (aux vieux exemplaires au lieu de Varvgge il y a Van mimea, C'eft à dire vs peu ameres) vifqueufes, fort odorantes, & d'af- K2 {ez bonne odeur, & aromatique. À la cimeil vienc des ombelles rondes, dudri RES garnies de fleurs blanches , purpurées, & de couleur d'or. Elle croift en terre grafe. Pline l'a defcrit ainf : Achilles, dit-il, difciple du Centaure Chiron fut le pre- Liwss.chs, iicr qui s'en feruit à guctir les playes , doncellea pris le nom d'Achille. Erde faiét on dit qu'il en ouerit Telephus. D'autres tiennenc qu'il fuft le premier inuenteur du verd-degris, dont on {e fert communement aux emplaitres , aufli le peint on raclant la roüilleure d'vn fer de lance, auec la pointe d'vn couteau dans les playes de Telephus. Les autres difent qu'il fe feruoit de l'vn & l'autre de ces remedes. Il y en a aufli quiappellent L Achillen ; Panaces Heraclion, & Side- ritis Achillea : nos Latins la nomment Aif/efolia. Elle fait vne tige d'vne coudée de haut, fore branchue , reueftue dés le bas des branches de petites fueilles, moindres que celles du Fenouïl, &c. Suyuant ce que deflus, ilfemble que Pline parle pluftoft du Sératiotes Millefueille , dont il a efté parlé au precedentchapitre , que de /’Achillea de Diofcoride. Il femble auf que le nom de cillefueille afait croire à quelquesvn quela A4i//efueille vulgaire eftoit l’Achilles, ce qui eft aife à refurer, pource que la Aillefueille vulgaire n'a pas les fueilles comme le Coriandre, ny plus menues que le Fenoüil. Qr nous auons mis icy lelpoutrait de la wrayé Achille prins de AIN Achillea Sideritis, de Maithio!. Achillea de montagne, de Pena. K VON ie. 3 LL NPA ONE ÉD EE ‘ ) C : Je Nr PA 7 IE SEPT TT re VE > LS 2Z N À Marthiol , laquelle il dic croïftre en Tofcane , & en Gotitie, ayant les tiges quafi d'vne cou- dée de haut, les fucilles qui retirent à celles du Coriandre , d'vne odeur vn peu forte, qui n’eft pas toutefois mal-plaifante , auec des ombelles rondes à la cime , grandes , de couleur de pourpre blancheaftre ; auec certains poinéts comme d'or. Au refte Diofcoride dir que Cette Linge 22: herbe pilécconfolide les playes frefches & fanglantes , & garde qu'il ny vienne de l'inflammation. | Tome premier. ' KKK 3 Elle Ch.32.liu.4 Liute g, des fimpl. Liu.7.ch,2, Les noms. Lalefpeces. La forme, 666 LiureVIdelHiftoire des Plantes, F Elle eftanche le Aux de fang,& le flux des femmes eftanr appliquée en pefflaire. Sa deco&tion auf eft propre pour le flux des femmes, en les faifant affeair dedans. On en boir pour guerir la dy- fenterie. Aucuns, dit Galien, appellent l’Achillen Sideritis, laquelle a les mefmes vertus que l'het- be precedente ; toutefois elle eft plus aftringeante. Parquoy elle eft propre au flux de fans, à la dy- fenterie, & au flux des femmes. Pena mer le pourtraiét d'vne autre 4chillea de montagne , qui re- femble àl Armoife qui a les fueilles menuës, fort belle & rare: car il ne s’en treuue qu'aux plus hau- tes montagnes d'alentour de Narbonne, qu'on appelle Efperon, & Iardin Dieu. Elle a la racine pe- tite, comme celle du Seneflon, auec plufieurs petites tiges, grailes , d’vn pied de haut , & les fueil. les plus menuës que la precdente, mieux nourries, plus pleines de fuc, & plus vertes, auec des om- belles dorées, comme celles de la Millefueille, la graine longue comme celle dela Tanée, ou de lAuronne. Elle fleurir en luiller & en Aouft. Dx# Bilbocoflanon, CHAP. XXXIX. ss LEXANDRE Tralien, ordonnant le regime de viure à ceux qui ont de l'a- à a poftume en la poiétrine, entre plufieurs autres chofes faic métion de enGs- | RCE) ascrar, fur lequel paffage Gouphylus a remarqué que ce mor a efté cor- | 7 rompu par les efcriuains, pource que les Chaftagnés ne font pointefpeces vs sav. Toutefois pource que la nature produit des Plantes qui ont les raci- S Chaftagnes,Dalechamp n'eft pas d’aduis de changer cefteleçon,& a voulu appeller Bslbocaflana les Plantes qui fonc icy peintes; les diftinguanr par fexe;rellement que l’vne foit le majle, & l'autre la femelle- Quant au mafle;il croift és prés humides & arroufez,ayant la raci- ne bulbeufe,auec de grosneuds,noire-rouffe par dehors,& blanche au dedäns,du gouft de la Cha- . flagne, ietrant vn long filer, qui eft le plus fouuent retors, & va en grofliffant vers la tige.laquelle a plus d'vne coudée de haur,& eft ronde,auec quelque peu de fueilles.femblables au Fenouil,com- Bolbocaftanon malle, de Trallian. Bolbocafianon femelle, de Dalech. AU NN Va; F se ) a à à | | NZ de NW \\ 7H , | N\ si | IR = NU NN \ £ z \ À | \ WZ ù EN — EN \ | Le NUS KE S : \ = \@! at ? > | À ZAR dé gone ) À L SEL LL PTT 7 ES * 3 A et me auff la tige , & qui fortent par les neuds. L'ombelle qui eft au deflus eft blanche, & lasgraine longue, auec deux pointes au bout, & vn peuacre. Dodon tient que c'eft le Bwios de Diofco- ride en fon hiftoire des Plantes. Au craitté des medecines purgatines, il l'appelle Bo/botaffanon.Lo- bel l'appelle Nucxla terreffre. Marthiol l'appelle en vain Oenagthe.Quant à la femelle elle croiftaux présfecs, ayant plufieurs racines bulbeufes,dont les vnes fonc rondes comme Noïferres ; les autres | ‘fonc "0 2 Du Bunion, Chap. XL. Bulbocafiamum grand, Bunion, de Dio/coride. ne,aufecond liure, par quelque efcr Ctre e \L À Ê N Se Q. j ue Al lez \ qu ul Ne ARS à A Es À 2 J > À, AN HDUS ar Fe. # 667 font longuettes, douces, du gouft des chaftagnes, defquelles il fort certaine cheueleure , & vne tige rouge anguleufe, lon- gue d'vne coudée, aflez groife, tout aupres de la racine,& non attahez à {à racine auec vn filet menu comme celle du prece- dent ; les fueilles comme le Fenouïl, &: en moindre nombre qu'au mafle, & moins efpaifles , mais plus poulpues ; & des ombelles blanches, auec vne graine petite,entaffée. & rougea- ftre du commencement , vn peu acre, à chafque grain de la- quelle il y a comme deux petits aiguillons. Il yaufli vue autre Plante, qui deuroit eftreappellée B#/boca$tanon grand, plutoft que Bwrion , comme Dodon l'appelle , laquelle à la tige life, anguleufe,d’vne coudée de long. Ses fueilles d'en bas retirent à celles du Perfil ; mais elles font moindres , decoupées plus menu; celles de la rige fonc comme celles de l’Aner. Ses fleurs font blanches, croiflans fur des ombelles fémblables à l'Aner. Sa graine menué, odorante, approchantaffez bien de celle du Cumis, ou du Fenouïil, toutefois elle eft plus petite. Sa racine eft faire à mode d’vne petite Pomme ronde, noire par dehors, & blanche par dedans , du gouft des Paftenades. Il en croïft en plufieurs lieux d'Holande & de Zelande, parmy les Bleds, 8 le long des chemins, & encor plus an Anglererre. Elle euric & porte fa graine en luin. Du Buntion, CAP METL. L fauricy aduertir le lecteur , qu'en quelques vieux &A exemplaires de Diofcoride le chapitre du Bunion, PAS a cfté mal à propos mis apres celuy de la Lampfa- iuain , lequel a efté trompé par l'afinité de ces mots Grecs F BanadG c'eft à dire du Naveaw, 8c 78 anis; c'eftà dire du Bunion; combien que ces Plantes {o- yent bien differentes. Car outre ce que ceferoit vne grande abfurdité de penfer que Diofco- tide ait defcrit vne mefme Plante en diners ligres les Raues, Raïforts, Naueaux & fembla- bles herbes potageres {ont bien de nature differente d'auec le Bunion, & faux Bunion, qui font Planves fort aromatiques, & qui ne doiuent aucunemenc eftre meflces parmy celles-la. Par- CAN A A RAI Burios, de Dalechamp. EŸ 271)! f > N \ \ (2 z” quoy ce chapitre du Burion, &faux Buniosa efté bien à propos mis au liure quarriefme , mefne fuyuant l’autho- rité dés plus vieux exemplaires. Cefte affinité des noms a auffi fait fallir plufieuts doétes Herboriftes, du nombre def- quels eft Pline , qui met le Burion pour vne efhere de Na- ueau, difant : Les Medecins Grecs eftabliffent deux efheces de Naneaw, dont l'vne fait la tige de fes fucilles quarrée: quanc à l'autre ils l'appellent Buriow, &c. Ruel auffi y a efté trompé,quand il a traduicau chapitre du faux Bunion Di @ Gsviw Quaiw, les fueilles femblables an Naucan 3 comme auf celuy qui a traduit Oribaze, lequel traduit Nanean pour Béns. Mefme Marthiol y a efté deceu, prenant le B4- nion pour le Navenu faunage , qui s'appelle Esnes , & non Bävoy : car de fait le Bunion n’eft pas la mefme chofe que Bumas, ains ce font Plantes differentes en figure,en vertus, & en naturel Mais le ray Bunion , {elon l'aduis de Dale- champ, eftla Plante icy peinte, laquelle croift és lieux af- pres,& pierreux , battus du Soleil , ayant la racine blanche mipartie en plufieurs autres,8& odorante, de laquelle il fore plufieus branchettes menues , fes fueilles quifont pres de la racine font fi femblables au Perfil, qu'on y cft fouuene trompé à la veuë : dont les plus menues retirent à celles du Coriandre. Sa tige eft quarrée, haute, de la groffeur du pe- tit doigt.Sa fleur & fon ombelle font femblables à celles de l'Aner. Sa graine eft odorante , moindre que celle du luf- quiame: Or il eft à notericy qu'aux exemplaires Grecs, ny mefme en Oribaze, il n'eft point dit , que les petites bran- KKk 4 çhes Liu.20.c 4 Liu 4.c:129 La formes 668 Liure VI de r'iloite des Plantes, | ches de la tige font garnies de perites fucilles & fleurs. [left bien auffi remarqué que fes fucilles retirent au Perfil ; mais iln'eft pas dit que ce foient celles qui font pres de la racine. Parquoyil faut _ neceffairement dire que ces mots font fuperflus, ou bien queRuel à eu d’autres exemplaires que les Es EX communs. Au refte Pena eftime que le BHiors foit le Bulbocaflanon. Or Diofcoride dit que le B4- Luger). #02 prouoque l'vrine, qu'il efchauffe & fait fortir l'arrierefais , & eft propre pourla ratelle, pour Lesempers- les tognons, & pour la veflie. On le prend fec en eau miellée, ou bien on vfe du fuc tiré par expref- en Giles on dés tiges, fucilles, & racine, comme deflus. Galien dit que le Brion eft fi chaud qu’il prouoque TVEFÉUS» Liure 6. des l'Yrine & les mois aux femmes. fimpl. : Del Elichryfon, CHAP. XLI. loscor1peappelle cefte Plance éAiyeuser : Theophrafte £Aaxpuers & d'autres #Arexpvaer : Galien l'appelle ducpasrer : en Latin on l'appelle aufli Elichryfon, Eliochry(on, & Heliochryfon. Elle eft appellé éAiynuoer , 87 tAé- æpuser , pource qu'elle croift és lieux aquatiques & marefcageux que les Grecs appellent sw; 8 fA6xeure , pource que fes fleurs reluifent comme d'or,eftans battues du Soleil, à raifon de quoy aufli Gaza l'appelle 4wre/ia. Les noms. Liv.4ch.s2. Diofcoride dit que l'Elichry[on , duquel on faifoit des éhapeaux aux ima- La formes ges des dieux ; fait vne petite branche , blanche, verte, droite & folide, & des fueilles eftroites , fortans parinterualles, approchantes de celles de l'Auronne , fes cimes reluifantes comme l'or, rondes, comme auñli l'ombelie, qui eft garnie de bou- Nu tons ou grains fecss & [a racine menuë. Il croift és lieux rudes, &au fonds des torrens. Pline mer Livezrcrz. l'Elichryfon au nombre des fleurs Prinrannieres. Et vn peu apresil die , qu'il a vne fleur jaune com- me l'or, la fueille menuë , & la tige graile, mais dure. Les magiciens s'en font des chapeaux , & tiennent qu'elle fert pour faire auoir bonne grace aupres de tous , & pour acquerir de l'honneur, pourueu qu'on fe frocte d'onguens qui foient renus en vne boëtte d’or,appelle 4pyron, c'eft à dite qui Chepais. a pas fenty le feu. Vn peu apres ilredit les mefmes chofes,difant:L'Heliochryfon,qu'aucuns appelléc Chryfantemoniertent de petites branches, & des fueilles blanchcaftres,seblables à celle de l'Auron- he. Et des mouchers faits en rond,garnis de boutons dorez & refplendiflans au Soleil, qui ne flecrif- fent iamais. À caufe de quoy les anciens auoient accouftumé d'en faire des chapeaux aux dieux: mais fur tous Ptolomée Roy d'Egypte , ne s'oublioit point en cela. Il croift parmy les buiflons. Ce fine . de qu'ila tout prins de Theophrafte en ce pañlage,où il dit:Cewx qui portent des chapennx d'Helichryso. Ro Ces Je frottent d'onguës faits d'or qui n'ait point Jenty le feu.ils acquierent par ce moyen gloire & bone re- nommeée.L'Elichryfon à La fleur comme d’or, les fueilles mennes,comme aulfi la tige, qui d'ailleurs el du- re. Sa racine eff menue,@ va rampant à fleur de terre.On en prend auec du vin côtre La morure des [er- pens,@ aux bruleures du feu.le bruflant,& incorporant anec du Elichryfon, de Matthiol. miel. Aucuns eftimet que la Plate appellée parmy les Apothi- POS caires Séæchas citrine {oit l'Elichryfon de Diofcoride, mais ils LÉ s'abufent grandemét;car elle n’a pas les fueilles menues,fem- blabies à l’Auronne ; mais pluftoft longues, blancheaftres 8 veluës, les tiges hautes d’vne paume ou dauantage,blanches, & cottônées.à la cime defquelles il y a bien des fleurs iaunes, mais elles font rondes, & odorante, & s'eflargiffans à modes d'vne ombelleefparpillée. Dodon tientque /’Eiocrifon de Thcophrafte eft bien differêt d’auec celuy de Diofcoride:car il le prend pour la Stwchas citrine, & non pas celuy de Diof- Liz. 1.ch.60., = à y ÿ = s *: » Tac N , J ke LS Û : coride.Matthiol eft d'opinion quele vr2y Elichry[on ou Elio- \ N EN \ 27 chryfon eft cefte Plante qui croift en grande abondance par- my les prés de Tofcane, en terre menue, & fur les cofteaux fecs & non cultiuez,& aufli dans le lict des torrens, ayant la tige droire,polie,&r de bois;qui n'eft pas plus haut d'vne cou- dée.Ses fucilles fortent par interualles,femblables à celles de l’Auronne. Au deflus il y a vne houppe de fleurs reluifantes comme l'ot, & fe tenans l’vne à l’autre en rond fur leur om- belle , faites à mode de boutons, lefquels malntiennent lon- guement leur couleur d’or apres qu’ils font fecs. A raifon de quoy les filles en mectent parmy leurs bouquets & chapeaux en temps d'hyuer , à faute d’autres fleurs. Il femble que Pena foit de cefte mefme opinion, difant:La fleur de /'E/iochryfos, pour eftre de couleur d'or, eft propre pour mettre aux bou- quecs, comme Theophrafte à remarqué qu'on s'en f{eruoit à ceft effect. Car fes boutons eftans frappez par les rayons du | Soleil, « j) A, UE - ÈN- = à Z Ne ss DélElichrot Chao XLL 66e _ DelElichryfon, Chap.XLI 669 Soleil, refplendiffent fotr, dont auffi ilen a prins fon nom ; ce qui nous fert de marque tres certai- ne pour Je pouuoir regnoiftre , comme nous voyons en ceftuy-cy qui nous eft aflez commun, qui a les ombelles chargées de boutons ou grains ronds, reluifans comme l'or , & gardent leur-luftre, comme la Tanée, ou l'Aggeratum, fur des verges droites , grailes , vertes, de la hauteur d'vn pied ou d'vne coudée, auec des ailes dures & de fueilles qui fortent pat interualles , comme cel- les de l'Auronne, ou de l'Armoife aux fucilles menus, & vne racine de bois & menuë. .Ilen croit à l'entourde Nices,& de Gennes le long de lamer de Tofcanne; & auffi en Prouence furles ceftaux afpres, maigres & non cultiuez. Ileft fingulier aux gouttes & vlceres malins, d'autant qu'il reprime les defluxions des humeurs, en faifant vriner , & repouffant auec vehemence l'abon- Es vera dance des humeurs. Voila ce qu’en dit Pena. Diofcoride dit quefa cime beueen vin ef finguliere Contre la morfure des ferpens , à la fciatique ,à ceux quine pifflent que goutte à goutte, & aux rompures, qu'elle prouoque les mois , fait difloudte le fang caillé en l'eftornac ou en la veflie, prinfe auec vin. Er qu'eftant prinfe en vin blanc derrempé au poids de trois oboles à ieun elle ar- refte les defluxions du ceruean. Elle eft auffi bonne pour preferuer les veftemens d’eftre man- gez désartres. Pline luy actribue les mefmes vertusen medecine, ayant prins partie dece qu'il en dit de Theophrafle, &partie de Diofcoride. Prinfe enbreuuage , dit-il, auec du vin , elle prouo- que lvrine & lesmois. Elle refourles durrez & les inflammations. Appliquée auec miel elle eft bonne aux brufleures. Prinfe en breuuage elle eft propre contre lies morfures des ferpens , & aux accidens des flancs. Auec du vin miellé, elle confume le fang caillé dans le ventre ou la veflie. Ses fuéilles prinfes auec vin blancau poids de trois oboles arretténc le flux des femmes, Elle con- fcrue les veftemens, & leur donne vue bonne odeur. Or ce que Diofcoride dit iqu 7 x) #aregoav ceft à direi/s arreflent les defluxions. Pline dit feulement qu'elle arreftele flux des femmesice qui pourroit fembler eftrange. Car combien que le motxarapess, comprenne veneralement routes defluxions , il fe prend toutefois proprement pour Ja defluxion qui tombe du cerueau au gofier, TPE &c puis enl'eftomac. Galien ne parle poinc d'Elichryfon , mais il attribue àl'Amaranthus ce que fimpl, Diofcoride à dir de J'Elichryfon. L'Amaranthon, dicil, eftincifif & attenuatif, {a cime beuë en Vin prouoque les mois. Mefme on tient qu'elleeft propre pour diffoudre le fang caillé, dans le ven- tre & en la veflie, pour ce fait illa fauc boire auec du vin. Prinfe en breuuage elle defleche gene- r D 4 ralèment toutes defluxions , courefois elle éft contraire à l'eflomac. Il y a vne autre Plance dit Mat- Elchryfis d'Italie, de Elichryfon de Candie.de Matthsol. | | Maitthiol. k Mr AU De Ant AAA È L NN Se + \ \ 5 7 d) : er = SN D À LE Fe a TITT û ET TT TE ' Æ É & S$ Ÿ FS T = : Re 2 AT ER AR TES & — TES DE ÿ NS PT ; JL Z L ? ; = < SES K 5 LL ALI Z a L à VE= RS 2 te NV = {} me = at | > Ne : Lee É 4 4N \ ENS Ru ME Un => 3 = NE] Fr sus DRE. Ÿ e yL. = Ÿ fil SEE S À } ARS 44 QT ; LS e Ÿ ÈS AW NE ' 2 3 AS : ARE ÿ Re. en or = > VAR TA , TRS ET DCR 7} L SZ AVE à SNS ne. NRC E Vu cé » re, = V4 J thiol , laquelle croiftenltalie , qu'il a voulu appeller £/ichry[on fecond , pource qu'ellea auf les fucilles ettroices, 82 des Aeurs iaunes comme l'or à la cime. En outre il adioufte le pourtrair d'vn Elichryfon dé Candie, fans:en adioufter la defcriprion. it L De » 670 LiureVIdelHiftoire dés Plantes, | De l'ageraton, CERAPPOX LE, Les notns. F ‘ A 3 ! 3 l en non à Liu,4.c. 4 GS AÂGERATONS appelle en Grec æ yen, c'eft à dire quin enuiellit point:Cat * ; 4 4€ r M: à a / 3 . = r z r, Aurmefeus US defaiét ileft ainf appellé d'autant que, (ainfi que dir Diofcoride \fa fleur La forme. maintient longuement font luftre, C'eft, dit-il, vne Plante branchue, dela hauteur d’vne paume, bafle & fimple , retirant fort à l'Origan , qui porte de fleurs jaunes, moindres que l’Elichtyfon, Pline n’eft pas fort différent d'auec Diofcoride. L’Ageraton, dit-il, eft vne Plante ferulacée, qui eft de la hauteur 7% de deux paumes, & retirant fort à l'Origan, fes fleurs font faites à mode de boutons dorez. L’odeur de cefte herbe bruflée fait vriner, & purge la matrice, principalement fi la femme en reçoit le parfum deflous. Toutefois il ne prend pas fon nom de là; mais pource que fa sr lech.54. fleur dute long cemps fans fleftrir. Matchiol & plufieurs autres Herboriftes, tiennentque / 4gera- u 4.liu. Liure 2. des #0# de Diofcoride eft l'herbe appellé en Italien Herba Giulia , laquelle Méfuë defcrit fous le nom firmplch.2s. d'Eupatorion. Elle croift , dit-il, partout en Tofcane, ayant les fucilles quafñi comme l'Origan, les ombelles chargées de fleurs jaunes , reluifantes à mode de celles de l'Elichryfon. Pena a fuiuy cefte opinion, iugeant, que cefte herbe eft /”4- geraton, de D'iofcoride, parcc:qu'elle a les fleurs iaunes, qui ne fleftriflent point, & des ombelles chargées de grains, ou boutons ,comme l’Elichryfon. Mefme que la decoétion & la fueille de /Ageraton de Narbonneont vne grande acri- monie & amertume, qui fe font fentir à ceux qui les ta- fent , comme il afleure ; & ont grande vertu pour prouo- quer l'vrine,fi on les prend dans le corps,8: mefme fionen fait des parfums par dehors. Etqu'en outre la douceur de fon odeur , qui retireaucunement "celle de la Camomille Romaine , eft va figne plus certain qu'elle eft propre pour amollir les durtez de la matrice, & pour atirer l'vrine pat fon odeur,comme Diofcoride à dit de fon’ Ageraton Dauan- tage,dit-il,cefte comparaifon auec l'Origaneft fort propre, foic qu'on confidere toute la plante aucc fes ombelles,com- me Diofcoride, ou bien la figure dela Plante Car fes om- belles portent des boutons comme /’Elichryfon,on l'Origan, lefquelles Diofcoride compare l'vne auec l'autre ; & toute- fois il n'entend point de parler des fueilles , auf peu qu'en la Chryfocome, qu’il compare à l'Hyflopes & en l'Hyflope qu'ilcompare à l'Origan & encor qu'il vouluft compren- dre les fueilles en cefte comparaifon , ne s'enfuiroit pas pour cela que cefte Plante ne fuit /Ageraton:car fes facilles Ja 2 ne font pas beaucoup differentes d’auec celles de l'Origan, ains au contraire il encroiften quelques lieux fecs & bas de Narbonne , 8: de Tofcane , qui eft forc petit, & a les fueilles beaucoup moindres que l’autre ,vn peu dentelées, roides & dures , & plufieurs branchettes , quiretirent affez bien à celles de l'Origan, qui croiftau mefmelieu. Mef- Me qu'on y-en voit quelquefois quia les boutons des fleurs fort blancs , & toutefois iln'eft pas dif- ferent d’auec l’autre quantaurefte. En outre qu'’eftanc culiué & arroufé, ou bien femé és païs Se- ptentrionaux & froids, comme en France , Allemagne ,& Flandres, il change bien fa figure, eft plus grand., porte de plus grandés branches, a les fucilles plus larges ; & plus longues , beaucoup plus decoupées & flaques, retirans à l'herbe qu'on apppelle Crifta Galli:mefme que celuy quiaelte femé dans desles lardins en Angleterre, de la graine mefme de celuy de Narbonne, fe nourrit fort | bien, & fait des branches foibles, & les fueilles plus dentelées. En fomme ileft bien diuers d’auec pot l’autre:laquelle diucrfité a efté caufe,comme ie croy, que Dodon apenfe que l'herbe qu'il appelle Balfamita moindre, & les Italiens Herba Giulia, n'eftoit pas l'Ageraton de Diofcoride,n y l'Espatoi- re de Mefuë. Voila comment Pena a traicté bien au long de /’Ageraton.En quoy c'eft merueille de ce qu'il dirque Diofcoride ne parle point des fucilles de Chryfocome, veu qu'il ditexpreffemenc que le deflus de celte Plante cft xepuuGoed} , c'eft à dire porte des grains, ou boutons & reflemble à l'Hyflope. Aucuns Herboriftes difent que la comparaifon qu'il en fait auec l'Origan ne doit eftre entendue finon des branches , & non des fueilles, comme celle du chapitre du Symphyton pe- træum, laquellene peuteftre entendue des fueilles. Aurefte Diofcoride dit que la decoction de | l'Ageraton cit fort chaude & bruflante, & que Le parfun de fon herbe fait vriner, & amollitles dur- Liute 6. des tez de l'amarrty. Pline en dittout de mefme , comme ila efté dit. Galien ditque/’Ageraton eft Gmph duvdueus MJaponnnie, à drééua ms, (aucuns lifent dPAranayrs, de brufler & en enflammer legie- remenñr L Aux aduerf, fol,207. Ca + « e 2 = : r Stæch Chab. XL. 6 De la Stæchas citrine, Chap. OAI LE $ , n , u Li rement, cequi s'accorde auec le mot ruporixis duquel vfe Diofcoride } dPasyuarrs c eft à dire gwil ef relolutif, & empeche ancunement les inflammations. Ce quifemble eftre contraire à ce que Diof- coride en dit, quandil efcrit que {a vertu ct rupurimn c'eft à dire brnflante,& caufant inflammation. Aucuns eftimenct qu'il faudroit lire rugsæruxr c'eft à dire propre a faire des fomentations. Au furplus - Matrhiolen la derniere Edition de fes Commentaires a adioufté deux autres forres d'Ageratom, dont le /ecord ales Aeurs blanches. Ily a auñfi d’autres Herboriltes qui en mettent encor vnautre qui s'aime és lieux fecs, & croift le plus fouuent par les creuaflesdes murailles, ayant [a racine Ageraton fecond, €8 troifiefine. Autre Ageraton, felon | de Matrhsol. aucuns. blanche, menuë, courte & cheueluë, & plufeurs petites branches, longues d’vn pied , blanches, auec des fucilles comme celles de la Sræchas citrine, coutefois elles fonc plus eftroires, & plus lon- gues , fortans de la tige par interualles, blancheaftres ,auec des boutons de couleur d'or àlacime des tiges & branchertes, qui fe refoluent eu fin en papillotes-Nous auons defcrit deux autres fortes AAA d'Ageratonen vn autre lieu. . Rare De la Stœchas citrine, ACER PO CL PMDT: 4. À Plante que les Apothicaires appellent S/cas citrina, où Sticados citrinum ef Les noms appellée par paraucuns Tirearia,ët Amaranthus luteus:les Allemansl'appellent BK AMottenblumen , & Rheinblamen. Dodon tient que c'eft l’Elicchryfon de Theo- LLC LS phrafte, & /'Ageraton de Diofcoride. Toutefois Matrhiol& plufieurs autres,ne & Ù font pas de ceft aduis.Elle produit des tiges grailes,dures,blancheaftres,cottô- RAshones JA nées de la hauteur d'vne paume, ou plus,& des perices fueilles eftroites, ve- NS luéssmolles , femblables à:celles de l'Hyflope au deflus des tiges il ya des fleurs reluifanres de.couteur d'or , rondes , qui s'ouurenten façon d'ombelle efparpillée , odoran. tes,& vn peu ameres , qui ne fleftriflent pas aifément. Sa racine eft courte. graifle ; & noiraftre. Elle croiff és lieux afpres, &fecs, & aux monragn®s. Elle fleurir en fuin & en luillet. Pena & Lo- bel tiennent quecelte Sswchas et la Chryfocome de Diofcoride,que les Herboriltes n’ont encor co- “A ” -gneuë iufques à prefent: laquelle a efté ainfi nemméeàcaufe des bourons reluyfans ou elle por- ca te à la cime, de couleur d'or: qui eftauffi nommée parles Grecs Awmaranthus iaune à caufe defa couleur & fplendeur qu'elle ne perd quafi jamais, comme vn chacunpeuc aifément apperceuoir és fleurs de cefte plante. jour confirmer cefte leur opinion , ils comparentles bourons où grains Aux Aduerf. du vray Hyflope de Diofcoride , que Pena penfe auoir bien remarqué, auec ceux de la Séwchas ce te citrine, 8c aux autres marques & proprietez que Diofcoride luy attribue fuyuant la traduétion de ‘ ” de Ruel: 672 Liure VIdel Hiftoire des Piantes, Autre Stæchas, Citrine. NULS NS os, LE Ruel , La Chryfocome , dit-il, croift de la hauteur d'vne paume. Sa cime eft faite en façon de bou. cons , femblable à l'Hyflope. Sa racine eft veluë & menuë , comme celles de l’Ellebore noir de la grandeur de celle du Souchet ; d'aflez plaifant gouft , entre doux & afpre. Elle croift en lieu pier- reux & ombrageux. Sa racine eft chaude & aftringeante , propre pour l'inflammation du foye ou des poulmons. Cuire auec eau mielléc elle eft propre pour les femmes qüi fe purgenctrop. Voila qu'en dit Diofcoride , ce qui conuient fort bien à la Stæchas Citrine. Car {es ombelles font rondes, chargées de boutons, & comme compofées de pelottons de fleur boutonnées ; aflez femblables à celles de l'Origan, ou de la Plante que Pena prend pour l'Hyfloppe de Diofcoride. Cesboutons eftans meurs font de couleur d’or & refplendiffante, auec vnebourre molle, & vne graine menuë au dedans, comme celle de la Mariolaine , & encor plus menuë , roufle , acre & odorante fur des petites tiges droites, blancheaftres, vn peu cottonnées , de la‘hauteur d’vne paume , ou d'vne pau- me & demie. Ses fueilles font longues, eftroites , vn peu veluës & blanches, comme celles de la Stæchas , ou de la Linaire, que quelques doétes perfonnages, ont mal à propos nommée Chryfo- come. Sa racine eft graifle, & cheuelue , noire par dehors, fentant la Gomme Eleni, ou bien com- me le Souchet rond de Syrie , comme aufli les fleurs, & toute la Plante , quia vn gouft aromari- que, piquant , fans eftre crop chaude, & eft d’ailleurs aftringente quelque peu. En ouvre ils affeu- rent d'auoir treuué par experience qu'elle a les mefmes proprierez que Diofcoride attribue à la Chryfocome. Eftant propre pour les longues maladies du foye, caufées par des humeurs vifqueufes, & par les grofles vapeurs enclofes dans les membranes. Mais elle nuit aux poulmons quand il y : a de l'inflammation, finon qu'elle procede par la defluxion du phlegme aigre, fereux ,oufalé. Et mefine quand il y a del’erofion. Er que Ruel euft micuxfait de traduire trerugis à aêemmoneie, au foye mal difposé.& aux poulmons intereflezs que non pas-pour l'inflammation du foye , & des poul- mors. Etque la meilleure eft celle qui croift en Languedoc & en Efpagne, en lieu fec & pierreux, oùil yen a à force, qui eft forrodorate en efté,dont la racine ne meurt poinc.En Allemagne le long du Rhin,& par tout le refte de la France, il yen croiftpeu, & quieft de peu de vertu. Parquoy iln'ya rié qui empefche qu'on ne prenne cefte S/echas pour la Chryfocome,finon vne ou deux paro- les, aufquelles toutefois les docteurs de Montpelier ont pris garde long tempsaqu'ily auoit de la faute,la prenans pour IX Chryfocome,fuyuant ce que Pline en a efcrit, 8 qui fe rreuuce aufli en va exemplaireefcrit à la main.Carils difenc qu'il faut qu'il y ait ainfi:E//es à plufieurs racines menuës,& moires,comme celles de à'Ellebore;& de fait il y ainfi en Pline.Chryfocome ou Chryfitis n'a point de nom Latin.Elle eff de la hauteur d'une paume,é iette certains boutons qui font de couleur d'or.Sa racine eff noire, &cc.Or Diofcoride adioufte quant & quant, D go! du Souchet,entre doux é* afbre.Ce qui co- Aureste- Uient fi bien à l'odeur & au gouft de la Ssechas,qu'il n'eft poffible de mieux.Le mefme Penaaffeure chas Ci de Pena. ##% d'enauoir veu vne autre séblable à la precedente à Nifmes & à Môtpellier, coutefois elle eftoit plus pecire,plus noire, plus feche & cendréesauec plufieurs petites tiges, comme Ofers, de la baureur d'vn La DelaStæchascitrine, Chap XL 673 d'vn pied. Sa racine auf eftoit moindre & moins cheueluë , d'autant qu'il ne s'en voit guicres que dans les creuafles & vieilles murailles de ville, noire par dehors , & penodorante. Sur chaf- que tige 1l n'y a qu'vne fleur , ou bouton, au lieu qu'il y en a pluficurs en l'autre ; routefois fa graine eftfemblable , ménuë , & brune. Ilyena, dit-il, encor vne autre plus rare, qui croift parmy les arbres de l'Efcarlate, entre Sommieres& Montpeliér, laquelle éft du tout belle, re- femblant en figure à la Sswchas citrine ; finon que fes fucilles font plus larges, & blanches, com- me aufi toute la Plante. Ses tiges fonc petites de la hauteur d'vné paume, & porrent des fleurs comme la feconde S#æchas citrime 3 toutefois elles font plus grandes, & plus longues , quafi com- mecelles de la Laïétuefauuage. Sa racine eft periré , pleine de bois, & fans aucune odeur. Elle n'eft pas fort cogneuës nyaifée à treuuer ; qui eft la éaufe que fes vertus ne font pas encor co- gneuës. Voila comment Pena en traitte bien au long, voulant inferer que la Stæchas citrine des : Apothicaires ; eft la Chryfoceme de Diofcoride, ayant des boutons tels que ceux de l'Hyfope, non pas que le nbftre éommun , qui n'eftpas l'Hyflopedes anciens mais que la Marjolaine d'Angle- terre , qu'il tient pour le vray Hyflope. Sur quoy il faudroit premierement fçauoir ;ft FHyflope ‘commun eft le vray HyMopes apres, én quoy c'eftque la Chryfocome retire à l'Hyflope; & fi la Stæchas eftiaune. Quantà l'Hyflopeilyen a de deux fortes ; qui font aflez cogneués & commu- nes, L'vn cftle clriué, qui eft le plas amer, ayant la fleur perfe, qui fort d'vn efpic: l'autre fanvage, quin'eft pas fiamer , & fait la fleur rouge. Ceux qui difenr que ce n'eft pas le vray Hyfope ,alle- guént pour leur raifon ; que l'vn & l'autre a la fueille longue & effroite , qui ne retire en rien à celle de l'Origan , d'autant qu'ellen'eft pas ronde , mefme elle eft bien différente d'auec la Mar- iolaine ; le Pouliot, & le Diétam , les fucilles defquels on compare auec celles dé l'Oxigan. Et de fait ce fcrupule & doute ef fi grande que plufeurs fe font rourmentez l'efpritaptes ; lefquels n’auoient pas encor eu cognoifflance de la troifiefme efpece d'Hyflépe ; duquel nous auons inis le pourcrair , & la defcription au liure des Plantes odorantes : car il elt femblable aux autres, finon qu'il a les fucillés rondes , femblables à celles de l'Origan , ou dela Marjolaine ; & porte la fleur bleuë , mefme en Hyuer, & en façon d'efpic, comme les deux autres efpeces, Sitous ceux qui ont craitré de celte matiere euffent cogneu celte éfpece &'Hyflope ; ils neuflent eu que faire d'allercercheren Angleterre, pour auoir le vray Hyflope , vne Plante qui eft vne efpece d'Origan fauuage, lequel eftant cultiné a vn peu changé de figure ; au prix de celuy qu'on treuue par tout, Maïsil neporte point de boutons : car c'eft pluftoft vn bouquet de fleurs entaflées, comme on voit en l'Origan fauuage, duquel perfonne naiamais efcrit qu'il portaft des boutons ou grains, Cefte doute eltant efclaitcie, il refte à voir, à fçauoir mon fi la Séæchas citrine elt la Chryfocome. Cefte Plante ne fembleen rien* quancaux fucilles , ny à‘ l'vn ny à l'autre Hyflope, tant à celuy qui a les fucilles rondes, qu'à celuy qui les a longues. Dawantagé fa cime, quifont beaucoup dé petites fucilles & branches , efparpillées , ne porte point de grains; mais feulemént des boutons iauhes comme or: mefme fa racine n’eft ny efpefle , nÿ menuë; comme celle de l'Ellebore ; & n'a pas auf le gouft du Souchet , entre aigre 8 doux, comme porte la defcription de la Chryfocome: Or iay cy deflus'aduerti ceux qui font curieux de cognoïiftre les herbes, au'iatdia, que la plante qu'on appellcen François Targon: & en ltalien Dragoncelle, que Ruel dit prouenir ch 56: de graine de Lin, enterrée dans vn Oignon, fuiuant là commune opinion, s'accordoit fort bien auec la defcription de la Chryfocome : car fa cime ëft chargée de forte boutons telui fans, Ses fucilles retirent à celles de l'Hyfope , qui a les fueilles longues. Sa racine eft brañi- chue, comme celle de l'Ellebore noir , de la éouleut du Souchet , & d’aflez bon gouft ; entré afpré & doux : à raïfon de quoy elle ef propre pour la dcbilité du foye , & pour linflamma- tion des poulmons, Elle croift és lieux pierreux & ombrageux. Et d'autant que cela me fem- ble eftre bien-vray-femblable , ie ne m'en fuis pas voulu taire , en declarant la nature de la Chryfocome ; laiffant toutefois à la liberté des plus doétes d'en juger comme bon leur fem- bléra. Au réfte nous auonstrairté desvertus & proprierez de la prémiere Stæchas , fuyuant l'au- thorité de Diofcoride , Pena & autres , auec lefquels s'accorde Pline, difant que la racine de ïiusréso, la Chryfocome eft chaude & aftringeante. Elle eft bonne pinfe eti breuuage aux accidens : du foye , & des poulmons, & à la douleur de la matrice eftant cuite en eau miellce. Elle pro- le CHERE uoque les mois, & euacuë l'eau des hyÿdropiques , la prenant crtie. Galien en dit tout autant: Fe ie sa La Chryfocome s'appelleauffi Chryfites. Sa racine a deux vehementes qualitez ; à fçauoir l'a crimonie , & l'aftriction : qui eft la caufe qu'on n'en vfe gueres. Toutefois éftant cuite eneau miellée on s'en fert à l'inflammation des poulmons & aux maladies du foye : mefme ellle eft propre pour prouoquer les fleurs aux femmes. Les modernes adiouftent , que la déco- LEE “tion ou infufon de fes fleurs faite auec du vin defopile ke foye , à raifon de quoy l'vne où uns, | l'autre eft bonne à la iaunifle, ou à ceux qui font mal difpofez. Prinfe en breuuage elle tue les vers du corps ; & que toute la Plante fert de rémede à toutes les maladies du cerueau prouenantes de froid ; à fçauoir aux defluxions du phlegme , aux douleurs inuéterces ; pour e haût mal , aux paralyfes & autres femblables , foic qu'oft vfe de fa decoëtion cii breu- Tome premier: | LLL vage; e A‘ LE | 7 & U 674 Liure VidelHiftoire des Plantes, Siæcha: verde , de uage, ou bien d'herbe puluetizéeauec du miel rofat ,ou vinaigre miellé, Dalecharp. Meflce parmy de lefliue elle fert non feulement aux deflufdites maladies, fi on en laue la tefte; mais aufli elle nettove les gratelles 8z peau morte , & tueles poux. Tantlherbe que fa decoétion eft bonne à l'yrine retenuë:car «. elle purge lesreins, & fait vriner, On fefert de fes fleurs aux fomentarions que l'on ordonne peur les maladies froides, & pour l’opilation de la matrice. Jay icy adioufté vne Ssæchat veïte,quim'a efté enuoyée par Bauhin,laquel- le eft entierement verte, auec pluficurs fucilles par interualle toutle long de la tige, dontilyen a deux longues , & quelques autres beaucoup-plus courtes, auec vn bouton à la cime de la tige, long , &rond, & deux petites fueitles au bout, duquel il fort des fleurs iaunes. De l'Ocranthe, CET APN E moteare fignifoic anciennement trois cho: Fe fes ; premierement la leur de da Lambrufché, Chap. 118, je puis vne Plante remarquée à caufe de fa fleur ; de fr xŸ de laquelle Theophrafte fait mention : & finale: © ment l'herbe dont nous traittons icy , auec Dio- Yf fcoride, Orle mot cnavly, cft compofé de as c'eft WIR à direwis, 8 ablse, c'eltà dire fleur: car ces Plan- D B\ tes fonc ainfi appeliées pource qu'elles rCtirent au debit, cunement à la Vigne, tant pour raifon de la beauté Liw,c.118. de leur fleur, comme aufli pourla couleur & odeur. Toutefois aucuns efti- ment que /'Oemanthe de Diofcoride eftainfi nommée pource qu'elle fleu- rit auec Ja Vigne. Elle eft aufli appellée Zescanthon par Diofcoride , pour Anteltion la blancheur de fes fleurs. Or il la defcrit ainff : Elle ja les fueilles de la Eafrie. Paftenade , les fleurs blanches, vne tige srofle, de la hauteur d'vne paume. Sa graine eft comme celle del'Arroche. Sa racine eft grande , & a pluficurs teftes rondes. Elle ctoift parmy les pier- Liuztc24 res, L’herbe Oczanthe , dit Pline, croïft patmy les pierres, ayant la fucille comme la Paftena- de , & beaucoup deracines. Les Simpliciftes mettent en auant plufieurs Plantes, aux racines defquelles il y à pluficurs teftes, pour la wraye Oenanthe où efpeces d'icelle, Fuch£, & la plus Chptk partides modernes, mettent ecfte Plante qui eft appellée communement Filipendula , à caufe EEE J'yneinfinité de telles rondes quifont enla racine , & femblent y eft atrachées auec vn filet: en François filipende, 81 Filipendules en Allemand Ror- Fiipendula, Oenanthe de plufieurs. fleinbrech ,ceftädire Brife-Pierre ronge. À lopinion def- quels Marthiol contredit: pource , dit-il, que la Fé/iperdula n'a point de groflcracine qui ait de teftes rondes ; qu'elle ne porte pasla graine comme Jes Arroches, & aufñli qu'el- le ne croift pas parmy les pierres; mais emmy les prés ; SC en verre grafle. Mais, dit Pena, s'il euft fenti la racine & les fleurs ; qui fentent beaucoup meilleur que les bour- gcons de la Vigne fauuage fpecialement en quelques en- droits de Languedoc , & de Guienne. Et s'il euft bien pefé les mots de Diofcoride , & qu'il en euft arraché beaucoup és lieux fecs & pierreux , il n'euft pas repris Surle c,rr8. du liure 3. aux Aduerf, fol. 325. pres de Briftoye ; fur les rochers pendans de S. Vincents & mefme és lieux fecs d'Allemagne , au mois de Juin & de [uillet , ayant les fleurs blanches , petites , en fa- _ çon d'eftoille , efpeflesà mode de celles de la Coleuurée, & dela Rue. La graine mouflue , faite à efcailles , ron- de, comme celle dela Pimpinelle; à laquelle elle refem- ble aufli quant aux fucilles , decoupées comme celles de la Paftenade fauuage. La tige haute d'vne coudée , ou dvne coudée & demie. Sa racine ae va pas fort auant en terre , mais Va s'efpandant au large, & eft grande, pendante à plufeurs cheuelures , en facon des pelot- tes du fouchet , ou de la Piuoine femelle', ou de l'A: 6 F À ND: x AE TS à 2 VSZURÀ à fphodele. Ce qui conuienc forc bien auec la defcription ue de Diofcoride. Car Pena interprete peydw GiCav, vue racine ces gens là. Caril en croift beaucoup en Angleterre, aflez: E- lOenanthe, Chap.XLIV. 6075 racine large © effendue, {e fondant en la cognoiffance de lachofe , & furla conference de quel- ques autres paflages, 8e evAo raxu, La tige groffe , comme de faid elle left, eu efgard à fa hau- teur ,quin'eft, eormmeil dit, que d'vne paume, celle qu'eft la Filipendula , en quelques mon- tagnes fablonneufes. Finalement xPaacs exuca spoyfuAas, c'eft à dire , ayant plujieurs tefles ron- des , comme encffect celles-cy le font. loint que la Filipendula a les mefmes vertus que l'Ocnan- the, éomme il fera dir y aptes. Lemefine Matthiola mis le pouitrait des qui beces d'Ocnan- Swlecarg he, quicfticy adioint , apresceluy dela Filipendula. Lapremiere defquelles , pour auoir la racine lis: À mode d'vne Truffe, il eftimeauoir pluficurs marques de la vraye Oemanthe de Diofcoride. Au refte elle a l&racine,& les ombelles comme la Friperdula. Mais Péna tient que £a c'eft plaftoft vide premiere efpece d'Ariflolochie ronde, & bien EL Li : auancée , & qu'il ya autant à dire de la racine de l’Ornan- tbe à celle là ; comme de celle du Burton à celle de la F4/2- pendula: car Diofcotide ne dit pas que l'Ocnanthe aix la ra- eine à mode de Truffe; mais qu'elle a plufieurs veftes ron- des cnlaracine. Quantàla féconde & ti oifiefme \Oenanthe de Matthiol , elles font auf appellées Fé/ipendula, ainfi que dit Pena. Et de faict elles peuuenr à bon droit eftre mifes auec /'Oenanthe , d'autant quelles luy refemblent fort : toutefois fion confidére le lieu où elles croiffent, el- les ne feroht pas tenués pour l'Oenanthe , autant que l'yne croilt le plus fouuent en terre marc{cageufe,, 8 parmy les prés : cependant Marthiol les appelle Oczx- the, & non la Filipenduls , laquelle meriroit mieux ce nom tant à raïfon de fes proprietez ; que de ce qu'el- le croiftaux montagnes & lieux pierreux , fuyuant mefe me la commune opinion des autheurs modernes. Et l'autre à fcauoirla #ro1f efime qui eft moindre & plus fem- blableà J'Oenanthe, ayantla racine large , & des teftes es , atrachées à des filets longs. Elle produit des fur- jeons , & les fueilles d'enbas femblables au Perfil , ten- dres, & fort vertes; la tige longue d'vne coudce , ou d'v- ne coudée & demie”, noùeufe, ayant fes branches, fueil- les &ombelles, comme celles de l'Anis ou du Coriandre. … Ornanthe I. de M atthiol. s Au meflieu. lon qu Oenanthel Il. de Matthiol. VAL V2 Tome premier. 676 Liure VI del Hiftoire des Plantes, Oenanthe, on Filipendula IL. de montagne, de Pena. Oenanthe 1 . de Mattbiol. à Ses fleurs font blancheäftrés , petites , & Viennent en cfté. Ilen croift aux vallons pleins d'her- be, & fur les mottes des prés en Angleterre : 8 aufli à Moncpcelier pres du Pont de Selle-neue, à Maguclonne,parmy les Narcifles 3 & à l'entour de la foreit de Gramont. Voila ce qu'en die Pena, lequel a decouuert vne autre Fi/pendulz beaucoup plus rare, laquelle eft icy peinte ; & tou- tefois il ne fe treuue perfonne quien ait efcric deuant luy. Il dit l'auoir treuuée à la cime des Auire Oenanthe de Pena , retirant à la Ciquë. montagnes , fingulierement pres de Narbonne , au lieu appellé Paradis de Dieu , quieft proche de la montagne de l'Efperon. Sa racine n'eft pas fort eftenduë , ny bran- chue ; mais produit tout aupres de la tige beaucoup de ra- cines en façon d'Oignons, ronds & longuets, quafi ega- les en longueur, & groffeur à celles des Afperges fauuages qui ont vn an , femblables aux racines de la Piuoine. Elle fait la tige de la hauteur d’vne paume & demie, plus groffe que les autres efpeces, ronde , & vn peu cannelée & comme fillonnée , ietrancau bas & par le milieu d'icel- le des fueilles difpofées alternatiuement, de figure moyen- ne , entre les fueilles de la Fi/ipenduln , & dela Millefueil- le, petites , decoupées comme celles de la Comme de cerf, & à la cime vne mafle de fleurs blanches efpineufes, com- pofée comme de petits chapeaux , femblables au froc d'vn Religieux, entaflées fort efpais , comme en la fleur de la Crefte du coq ; ou dn Cynoforchis. Le mefme Pe- na en met encor vue autre, de laquelle nous auons mis icy le pourtrait, fort peu aufli cogneuë , finon aux païs Septentrionayx, fingulierement en Angleterre ; où elle croift dans les ruifleaux , & fur le bord fangeux & arrou- fé d'iccux , là où croift le Perfil des marais, auquel elle retire aflez bien quant aux fueilles ; toutefois elle retire mieux à la Rue des prés Elle ierte plufieurs branches, qui fentent mauuaisr; de la couleur & à mode de celles de la Ciguëé. Elle produit des tiges de deux coudées de haut , & a des Oignons à la-racine, tels que ceux des Affrodilles, qui s’entretiennent l'vn à l’autre , fans qu'il | y ait PR De l'Oenanthe, Chap.XLIV. + 677 | y aic aucun filet qui lestienne (au contraire de celle de Matthiol) tendres, acres & mal-plaifans au gout, pleins d'vn fuc blanc comme laiét ; lequel deuient puis apres jaune , puant & caufti- que. Son ombelle eft comme celle de la Ciguë , laquelle elle refemble quant à eftre venimeufe, comme il y en a qui difens l'auoir eflayé : car quelques vns en ayant mangé en falade furent en grand danger de leur vie , & d’autres apres en auoir mangé, onc cité furpris d'vn‘tournoyement de tefte, qui les aueugloittellement , qu'ils ne faifoient que chanceller ; & fe tourner en rond. Er de fairelle eft autant differente d'aucc /'Oemanthe , comme auec la Rue des prés ou Ciguë. C'eft ce qu'en dit Pena. Dodon aufli a remarqué que Matchiol mer pour la quatriefme efpece d'oennn- the, vne efpece de petite Berle , qui croilt aux lardins, & là où elle eft femée , non és marais; com- bien qu'elle foit bien differente d'auec l’Ocnanthe , comme nous le moñftrerons aufli au liure des Plantes marefcageufes , chapitre 78. Outre celles que deflus Dalechamp met deux efpeces d'Ocnanthe , dont la premiere eft appellée paraucun Serofularia. Elecroift pres de Montpclier, & produit plufeurs racines rondes , & longues , quiont desteftes noires, la tige srofle, faiteà an- gles, dela hauteur d'vn pied, la fueille comme la Paftenade fauuage , 8 ombellés chargées de fleurs blanches & d'vne graine longuerte, qui n'eft ny large ny femblable à celle de l’Arroche, en quoy elle eft differente d’auec celle de Diofcoride, à laquelle elle retire bien quant au refte. Touchant la /éconde , elle croilt és lieux afpres à l'entour de Montpelier, Elle a la racine gran- de; routefoiselle n'en a pas grand nombre , comme Pline dit; mais elle a beaucoup de petites Effece d'Ocnanthe, de Dalechamp. Oenanthe de Myconius. ceftes, & les fucilles comme la Paftenade fauuage ; la tige grofle d'vn pied de haut, & la graine large comme celle de lArroche. Myconius ; bon perfonnage, & tres-doéte Medecin de Barcelonné a augmenté le nombre des effece de Oenanthe de deux,, qu'il nous à enuoyées d'E- fpagne ; le nom defquelles n’eft pas encor cogneu, auffi peu que leurs proprierez. La premiere croïft aux montagnes & lieux piérreux. Ses fueilles foftent pres de là racine & trainent par tet- re, menuës , decoupées & liffes, quafi femblables à celles du Lierre ; toutefois elles font beau- coup moindres , tellement qu'a grand peine font elles plus grandes que celles qui font icÿ peintes, attachées enfemble en telle forte qu'elles refemblenc à celle du Coriandre ou de la Paftenade, auec des longues quenés qui fortent de la tige , laquelle eft haute d'vne cou- dée , & rouge par le bas , ayant peu denœuds ; ronde , liffe, comme cannelée, & vn peu creu- fe. Elle a plufeurs racines comme l'Afphodele ; quelquefois fept ou huiét , & quelquefois moins, grofles, atrachées:enfemble , iaunes par dehors‘ & blanches par dedans ; du bout def: quelles. il fort des racines menuës & longues. À la cime de la tige ily a des fleurs pendan- tes en façon d’ombelle, blanches, compofées de cinq fueilles petites , 8 mouflues au dedans, abres lefquelles vient la graine dans des petits vafes ou goufles. Les fueilles & la tige font Tome premier. LLL 3 douces \ 678 Liure WIR l'Hifloire des Plancets Autre Oéranthe,de Miconus. douces au gouft, comme auffi lesracines, qui font auec ce- | la vn peu aftringeantes; maisjeur efcorce eft amere.L'autre . \ . « croift à la cime des plus hautes & froides montagnes; rou- entre les pierres. Ses fueilles trainent parterre en partie, Il y en a aufli d'autres qui fortenc de la tige menués, & decbu- pées diuerfement , comme celles de la Paftenade de Jardin, ou pluftoft de la Filipende ; car elle luy retire fi bien quant aux fucilles, qu'il eft mal-aifé de les recognoiftre enfemble. Elle produit quelquefois deux tiges, maisle plus fouuent vae feule, de la hauteur d’vne paume où dauantage, ronde, mañliue & vn peu veluë , à la cime de laquelle fortia fleur, comme d'vne certaine veflie,& s'efparpille en dehors, blan- che-rou geaftre laquelle venant à Reftrir laifle vn vafe rond, plein de graine menué, & noiraftre. Ses racines fonc blan. ches & quelquefois rougeaftres, rondes,attachées aux filets de la racine , donc il y en a quelquefois plus & quelquefois moins, quelquefois il y en aiufqu'à vne vingtaine, longues DRE comme Îe doigt,& vn peu moindres. Leur gouft eft doucea- KNNPERSE fire ; toutefois ou {ent vn peu d’acrimonie du commence- ment en les taftanc , laquelle s'efuanouit foudain. Les fucil- les dela tige,, ont vn peu d’acrimonie, auec vn peu d’aftri- | bon. Elle fleurir en Tuin.Myconius tienrque c'eft vne efpe. Vs ce de Filipendula , à caufe que leursfucilles & racines fe re- > femblent,& oncle mefme gouft. Il refte maintenant de | conferer les vertus de l'Ocranshe, & de la Filipendula. On ART h 2 ordonne, dit Diofcoride le fruiét de l'Ocranthe-fa tige & fes ment cr les fucilles, auec du vin miellé pour faire fortir l'arricfaix. Sa racine prinfe en vin fertà ceux quine pers PEUUEDE vriner que goutte À goutte. An vieuxexemplaire il y a à erépus c'eftà dire @ à Ja iaumiffe, Liue 7. COme aufli Paulus a leu, defcriuant ces mots de Diofcoride ainfi:Diofcoride,dit-il deférir vne autre Ocnanthe , qui n'eft differente qu’à raifon de fes proprietez : ear il dit quelleeft propre pour faire fortir l'atrierefaix, & à ceux qui ne piflent que goutte à goutte , comme auñfi à {la iaunille. La 7/4 pendulaeft fort amere , tellement que ceft à bon droit que les modernes difent qu’elle eft chaude Fachfcrr. & feche au troifiefme degré , ayans treuné par experience qu'elle eft propre quand }'vrine eft fup. y SN HP) + à à #14, and prime, cu qu'on ne pifle que gourte à goutte. Mefinc à la douleur des reins, & quand il ya de la pierre és rognons. Qu'elle refourles ventofirez de l’eftomac, feft à ceux qui ont courte haleine,& atoutes maladies prouenantes de froid. On ordonne aufli de mefler fa farine parmy les viañdes de ceux qui ont le haut mal. Dela Saxifrage, CHAP. XL. ot L ya plufeurs Plantes aufquelles on donnele nom de Pimpinelle ,& Au lure des Saxifrage , comme il eft aifé à voir, par ce que nousen auonsdit, en AR CIE trairrant des Pémpinelles, & autres efsces de Saxifrage. Nous traitrons : Afp.ch.8. a prefent de celle qui eft appellée Saxffagia Hircina, d'autant qu'elle fent le bouc, comme l'on dit. Les Apothicaires l’appellent Ssxifraga, ou Saxifragia, d'autant qu'elle eft fort propre pour faire fortir la pierre des rognons : Simon lanuenfis l'appelle Perra findula : en François S4- Auf. xIfage:en Allemand Bibernell,& Feldinorem. Les Simpliciftes en efta- La forme. bliflent deux efheces,la grande.8r la petite.la grande faicvne tige lon- Sue, creufe, pleine de neuds, les fucilles vertes-brunes, lefquelles font es fueilles attachées enfemble à vne queuë, femblables à celles de Ja Paftenade des lardins,dételées tout à l'entour.Ses ombelles font charcées de fleurs blanches,& d'v- 24 ne graine menué, comme celle du Perfil, plus chaude & qui pique mieux la langue. Rondelet l'ap- € LLEH. Aux ad fo, POUC Thaliéfron. Guillädin & Anguillara tiennent que c’eft la Narrix de Pline.Pena dit que la grZde san Croift és forefts & prés ombrageux , & quelle a moins d’acrimonie& de chaleur que la petite ; & à caufe de fa fucille qui eft longue ,ellerefemble mieux au Perfil qu'ala Pémpinelle. Les Flamans vient fort de la graine & de la racine, tant de l’vne que de l’autre,pour brizer la pierre & faire vri- net ; En quoy elle eft fouueraine. Aucuns Herboriltestiennenrque c’eft le P/évdobwwion de Dio- fcoride , qui croift en Candie, de la hauteur d'vne paume, ayant les fueilles comme le Bu- hion, & non comme le Naucau, ainfi que Ruel la traduit. Quatre de fes brancheites prinfes cn refois elle veut le terroir gras, & ce nonobftant elle croift | De la Saxifrage, ChapXLV. 679 en breuuage auee d'eau , gueriflent les trenchées du ventre , les douleurs de cofté, & ceu* qui ne pifflenc que à gourte goutte. Elles font auf refoudie lesefcroüelles, fi on les applique tie- des deflus , auec vin &fel. D'autres la prennent pluftoft pour le Phellandrion de Pline, duquel il a cfté parlé cy-deflus au chapitre de l'Angelique.8& au chapitre 78. des Plantes marefcageufes. Or Pena dit qu'elle n'eft point appellée Hircina de ce qu'elle fent le bouc (veu qu'elle tient vn{peu de Auméflie l'odeur du Daucus,de la Paftenade,ou du Ligufticon, qui n'elt pas mal plaifantes)mais pluftoft de ce que c'eft vn fouucrain remede contre la grauelle , & qu'elle y fert comme fait le fang d'vn bouc, & auf {à chair, fuiuanc ce que les Medecins en efcriuent, l'ayans veu par experience , comme aufli - elle fert à la jauniffe, & à l'hydropifie. Mefme elle eft appellée Pets fndula pour k mefme raifon. Pimpinelle Saxifrage grande, de | Pimpinelle Saxifrage de Dodo, Matihio!, € Lobel, 1 TON nt / < rs SA fl LP n % Lis ©) = PANNE? |à AUS JL Rhin \E Eu 7 PAPN QULS Nes NT > fs HT à D "4 CA : LAN < / : © jp ea à 14 ANUS AE De ù EE VAN ee E RME TN ENS À,,/2 N Quant à la moindre Pérmpinelle bouqhine,où Bipinelle,comme luy-mefme ditelle eft ainfi appellée, à raifon qu'elle alles fueilles fi femblables à la Prpruelle, qu'ilfemble que ce foit vne mefme chofes inefme on ne les peut pas teconñoiftre, pour eftre veluës,fuiuant les vers. Pimpinclla babet pilos, Saxifragianon babet vllos : car il dit auoir veu de la Saxifiage qui nuoît les fueilles veluës par dedsns, dque toutefois La Pimpi= nelle des Tardinsn'en a point : finon que peut-eftre iln'entendift pas de parler des fueilles veluës, mais de certains filets fort menus qui fortent en rompant les fueilles , qui font menus quai comme vn fil d'aragnée, comme l'on en voicen la Scabieufe. Satige eft ronde, life , creufe & pleine de neuds,& porte des ombelles chargées de fleurs blanches , & d'vne graine comme celle du Daucus, acrejou comme celle du Carui; mais plus chaude & plus acre. Sa racine eft comme celle du Dau- cus fauuage, fortacre;& blanche. Elle croift parmy les prez fecs d'Allemagne, Flandres, Angleter- re, & en France aufli, mefme le long des chemins. Voila ce qu'en dit Pena ; qui eft conforme à CE rerermperss que les autres Herboriftes ont efcrit des mefmes plantes : À fçauoir que cette Saxifrage eft chaude, #7 &7 & feche, au fecond degré, veu qu'on apperçoit vne grande acrimonie à fon gout , mefme qu'elle Tuth£e.v25: approche du troifiéme. Sa graine & fa racine, comme auffi leur decottion, prinfe en breuuage mu auec du vin fair vriner:rompr la pierre des reins & de la veflie, & guerit l'opilation defdités parties, hap,E 8 Et d'ailleurs elle eft fort fouucraine à la difficulté d'vrine. Sa racine prouoque les mois , fait fortir l'enfant mort au ventre de la mere, & auf l’arrierefaix, prinfg comme deflus. Icelle fechée & pul- ucrifée , incorporée en fucre ,efchauffe & fortifie l'eftomac, aide à la digeftion, guerit les cren- chées du ventre, & la colique , refoluant les ventofitez. La racine & graine font fouueraines auxfpafmes & conuulfions, à l'apoplexie, 8 aux fieures longues prouénantes de caufe froide , & à ceux quiont beu quelque poifon , ou qui ont efté mordus par Les ferpens. Beuë en vin & vinaigre elle eft bonne contre la pelte, & preferue la perfonne de contagion feulement à la tenir en la | LLL 4 bouche, “ Les.norms. Aux Ale- xiph. Liu,4.ch,74. La jorime. Liu.z5.c.r5. Lt lieu. Aux Aduerf. fol 316 Liu.4.ch.74. Teteriperz- nent go les Verres, Liu,2s.c.13 | 68 Liure VT.de l'Hiftoire des PI O iure VE. | es Plantes, . : ae ! ; Ë bouche, & corrige le mauuais air. Eflant mafchée elle atrire du cerneau vne grande quantité de phlegme gros & vifquenx;appaife la douleur des dents, & faicreprendre la parole à céux qui font furprins d'apoplexie. Le ius des fucilles efface toutes les taches du vilage , & rend Ja peau delicate. Mis dans les vlceres pourris il les mondife, Autant en font les fucilles broyées,& appliquées. L'eau difilée d'icelle mife dans les yeux fule,ou auec du vinaigre,en ofte les rayes,& efclaircir la vené. De la Cioué, CHU OAOL PT. QU À Cignë jou Coqueué Sappelle en Grec ave: en Latin Cicutx : en Arabe Sucaram en Efpagnol Segwda: En Allemand Furtzerline, Schirling, 8& uetterich, c'eft à dire T3- ra ;pource qu'eftant prinfe dans le corps elle tuë la perfonne. On lappelle en Grec : küVaot , Sa Tè HV, Dje roy paogdver dhuypèr à once vis ram, C'elt à dire de tour- ner, pource qu'il ferble à ceux qui en ont beu que tout ce qw'ils voyent tourne , & Welle leur offuf- que La venë, comme Nicander je declare plus au long. Diofcoride ditque la Giguë fait vne tige pleine de neuds, commele Fenoüil, grande, les fueilles femblables à la Ferule , mais plus eftroi- tes & puantes : à la cime de la tige il fort des pecites branches.auec des ombelles chargées de fleurs blanches, & la graine femblable à Anis, maisplus blanche. Sa racine eff creufe ,i& fine vapas fort profond en terre. Pline dit que la Ciguë eft poion ; & tft odieufe , à caufe que les Atheniens-en vfent pour faire mourir ceux qu'ils vou- loient chaftier , & toutefois elle a plufieurs belles proprie- tez: Mais fa graine eftdangereufe. Etneantmoins il y era qui Maricent fa tige Verte , OU cuite entre deux plats. Elle cit lifle , 8: compartie par meuds, comme celle des Cannes, noiraitre, 8 pañle le plus fouuent deux coudées de haut. Elle eft branchuë au deflus. Ses fueilles retirenrà celles de Coriandre, finon qu'elles fonc plus tendres , & fentent: mal. Sagraine eft plus srofle que celle l'Anis. Saraci- ne eft creufe , &.ne fért point en Medecine Voila qu'en dit Pline. Aurefte cefte Plante eft affez cogneuë d'vn chaf- cun, d'autant qu'elle croift communement és prés & és L licux non cultiuez, & ombrageux , le long des hayes & Use ‘buiflons , & en rous païsindifferemment , comme dit Pena LESS Elleretire au Cerfucilouà la Paftenade fanuage , ou à ia Myrrhis. Elle fleurir & fait{a graineen luillet. Diofcoride declare ainf fa pernicieufe proprieré , & l'yfage qu'elle a en medecinc:La Cigne elt vne poifon mortelle, & fait mourir par fa froideur. Le remedec eft de boire du vin pur. Ontire le fuc des cimes pilées , deuant que la graine & les fucillés SANE fechenr, & l'ayant efprainr on le fair fécher au Soleil. Iceluy ‘ cftant fec, fert bien en medecine. Onle mefle és collyres qu'on fait pour appaifer la douleur des yeux. Appliqué ea liniment, il efteint l'ardeur du feu S. Antoine, & desder- tres. L’herbe pilée auec touresfes cimes, & appliquée à l'en- tour des senitoires fair perdre les fonges veneriques ; mais elletefout la vertu du membre. Elle fait perdre le lai£t , & empefche que lesmammellesne deuiennent trop grofles à ,celles qui font vier- ges, fon l'applique deflus ; & deflecheles genitoires des petits enfans. Pline dit plufieurs chofes de mefme , difant : Sa graine & fes fueilles ont vné vertu fort refrigeratiue. Que fi la perfonne doit mourir pour en auoir beu , elle commence à fentir le froid en toutes les extremitez du corps. Le remcde eft deuantque le venin paruienne aux parties vitales , de leurfaire prendre du vin pour les rechauffer. Mis fi on a prins la Cigue auec du vin, il n'ya point de remede. Ontire le fuc des fucilles & des fleurs ,car c'eftle vray temps de la cucillir quand elle eften fleur. Le fuc tiré de la graine feché au Soleil , & reduiten trochifquestue la perfonne , luy faifant cailler le fang , quieft Ciguë de Marthiol. vae autre vertu que cefle graine à. De là viencauffi que ceux qui font morts de ce poifon ont le 4 l « : corps tout marqueté de taches. On fe ferc tourefois de ce fuc pour refoudre les autres medica- meus en lieu d'eau. On l'applique auffi à mode de cataplafme aux ardeurs de l'effomac. Mais fur tout il eft finguliet pour reprimer les chaudes defluxions des yeux qui viennent en Efté, & pour appaifer routes douleurs d'iceux , l'appliquant deffus. Auffi le mer-on'aux collyress carileft fingu- 3 x . ' « « + ‘ “er à réprimer tous catharres. Les fzeilles de Cigue feruent pareillemenr à appaifer toutes tumeurs & douleurs , & à reprimer les chaudes defluxions des yeux. Anaxilaus dit que fi vne pucelle s’'en- duit les mammelles du z4s de La Gigue elles ne croiftront point , & demeureront en l'eftre qu'elles font Dela Cicutaria, Chap.XLVIL 68: font. left bien certain qu’elle eft propre pour faire perdre le Jai aux nouuelles acouchées l'ap- pliquant fur les mammélles ; & qu'elle efteint là femence genitale aux ieunes garçons , fi on leur en frotte les geniroirés quand ils entrent és quatorze añé, où Enuiron. Galien dir que le monde | foie bien que la Cignéélt extremement froide. Toutefois les Autheurs ne difent pas qu'elle foit fi +100 angereufe en vn lisuquenlautre. Pline dir quelaplus violente eft celle qui vientà Sufiane au Es VU à Royaume des Parthes (Cornarius dit qu'il faut lire {ur le confin du Royaume des Parches.) Et de liure4. Fait la ville de Sufe eftoit entre le païs de Perle , & celuy de Babylonne , & n'eftoit pasdu Royau- | me des Parches. Toutefois Theophraîte efcrirque Thrafia de Mantinéc,pour compofer le poifon de Fe ae la Cigue , vouloit qu'on prinftde la Cigue, non de La premicre dit-il, g#o# treunera} mais de celle de Sufe. Vn peu deuant ilauoit dit fuyuant le refmoignage d'Homere : Qwe la meilleure Cigue Chap-ts eoit celle de Sufe, & des paisbien froids: apres celle de Mifiltra , & puis celle de Candie ; finale- ment celle de Natolie. En Grecc la Cigwe de Megare cft la plus dangereufc , puis celle de la con- trée d’Athenes. Matchiol dir qu’elle n'eft pas fi dangereufe en ftalie, & que files Afnesen mangent en Tofcane , ilrombe en vn dormir fi profond & eftourdiflement ; qu'is femblent pluftoft morts, qu'eftourdis. Ce quia autrefois trompé des païfans , lefquels voulans efcorcher l'Afne qu'ils pen- foienteftre more, il aduint qu'eftant à demy cfcorche il s'efueilla, an grand eftonnement des efcor< cheurs, & rifée des afliftans. De la Cicutaria, CHAP, XLPVILI + © AU lil an. Lé#Ph Esr£ Plante a efté appellé Cicutaria par les Herborittes à caufe qu'elle re- 5% ie femble fort bien à la Cigué. ‘On en fair deux efpeces. Lapremiere croilben La forme, abondance aux prés des montagnes froides, ayanr la racine blanche, bran- chuë, & charnuë,comme celle du Fenouïl,quelquefois droite, & quelque» fois fourchue.,odorante & acréiles fueilles longuetres.fort decoupées à l'en- 6 cours la tige haute d'vne coudée; faite à angles, branchuës la fleur blanche parnie de deux filers au fur des ombelles: & la graine longue,noire, double; ga | } bout,acre & odorante. Quant à l’autre qui eft appellée rouge.elle croiftauffi ésprés humides des montagnes, &cpres des fources des fontaines , & au _ bord des ruiflcaux ; ayant la racine groffe, noire, compartie par neuds & cheuelué ; les fucilles plus Cicutaria blanche. | | Cicutariaronge. à SES Ai à ONE E, KE 4 EN, SAPEN ECS La) © AE larges que la precedente , & plus pales: la tige de la hauteurd'vn pied , & ferulacée. Sa fleur eft blanche-rougeaftre, fur vne ombelle plate. Sagraine eft auffi longuerre , noire & double, ayant deux menus filets au bout, acre & fentantbon.Lobel mer des sures Cicutaires, à fçauoir /a grande Cicutaire 682 Liure VI. Cicutaire grande puante , de Lobel. CN MRNIZAULES de l'Hiftoire des Plantes. Cicutaire large-fueille fort puante, auec la fleur, de Lobel. 2 < EL DNA SES S SE ( 2 Vi ] MAS Autre Cicutare large-fueille tref- Cicutaire Puante,qui fait fa tige de la hauteur d’vn homme, puante [ans fleur,de Lobel. de la grofleur de quatre doigts; & a les fueilles , la graine & la racine comme le Sefeli de la Morée, mais beaucoup plus grandes. Peut eftre que c'eft la #roifieme efpece de Thaplie de Salamanque ; de laquelle l'Efclufe a misla defcription, & non le pourtrait. Il mec auf vne autre Cicataire fort puan- Le, à larges fueilles, qu'aucuns prenhent mal à propos, pour le Sefeli de La Morée deuant que le vray Sefeli (qui a la fueil- le femblable à la Ciguë , finon qu'elle eft plus large, & plus grofle , comme font celles de cefte Plante \ fuft venu en co- gnoïflance, l'appellans S2fe/i aux fueilles de 14 Cique dela Morée. Toutefois ces Plantes font bien contraires en ver- tus. Car routesles parties de cefte Cicuraire rendent vne odeur fort puante lors qu'on lesmanie.Elle retire affez bien, tant en la racine, qui eft grofle , comme an demeurant à la Mytrhis odorante,quieft bonne à manger. Toutefois elle a les fueilles plus larges , plus longues & plus noiress& la graine plus courte, femblable à celle de l'Angelique , ou de : Ja grande Cicutaire ; qui vient fur des ombelles ,apres-que la fleur blancheeneft tombée. =. * isa de pas Dela feconde Percefueille e, Ch.XLVIIL 68 Shorde ja de Porefrile, EN A Pr ET ITE. ErTe Plauce croift à la hauteur d'vne coudée;ayanr Ja tige ronde, la fueille pendant contre bas & recoutbée , cipaile ; & pleine de VCINes, pañle;8z femblable à celles grde presmicre efbece de Percefueille, par le bas de laquelle, la tige, & les branches paflenr ë&. TA tan: te quafi comme en la pre- miere Percefueille; excepté que (à futille ne fait pas vn fem- blable creux à l'entour de la tige,mais eft comme fendué à l'endroit où la fucille latraerie. Elle porte fa fleur fur des ombelles ; laquelle forr de la cime de la tige, qui eft creufe ; auquel endroit les fueilles font deux à deux, au lieu qu'autrepart elles ne font qu'vne à vaes & font com- me vne foflette. Sa graine eft petite, noire; & ronde. Nous auons craitec de la premiere efbece de Percefneille ; auliure CHaB rh: des Plantes qui croiflent éslieux ombrageux: KG K VS CU He nee Jen FH AP, X LI QUE Line met /'Anthrifeus entre les Linaters ÿ herbes qu'on mange commune- FS ment én Egypte.auec la Chondril- à dise En vn'aucre lieu parlant de la Scandix ; il dit ainfi : Anthrifeus luyrefembleroit du tout, s'il auoit \ les fueilles plus menuë & plus odorantes. Aucuns Herboriftes; tiennent qüe la Plante qui eft icy peinte eft d'A4wrbrifeas, à l'opinion defquels ie ne contredis pas , aufli peu que de la fuiure. Elle croift fur le bord des prés. fpecialement de ei: ceux qui font arroufez de quelque eau bien froide, & le long des ruifleaux courans. Elle a la racine comme le Fe- hoüil, blanche au dedans, odorante &acre. Les fueilles comme le Perfil ; decoupées de biais tour à l'entour , dont il yen à cinq chfemble par chaque queué. Sa tige cf hau- te d’vne coudéé , & quelquefois plus ; faite à angles: Ses fleurs font biche ; croiflant fur des ombelles ; comme auñfi la graine, qui eft double & longuette; auec deux peti- tes pointes au bout, acre & odorante. Aucuns maintien: nent fort & ferme ue e’eft noftie Cerfueil: ef Re (at La fortes ; LIVRE « la ; Hipochæris Caucalis & Scan- Li22..12 LIVRE SEPTIESME, : DE LHISTOIRK. Generale des Plantes: : | Contenant la De/cription CS Pourtrait des Plantes qui foat reca à railen de leur belle fleur. minandees Des Fleurs e$ Chapeaux, CH AP. I. BOvrCE que les ombelles pout la plus part font chargées de fleurs, nous ff pouuons à bon droitapres les Plantes qui portent les ombelles vraitrer de à celles qui produifént des belles fleurs,lefquelles il {emble que Theophra- = ftcappellé dûwe. Ceque Gaza atraduit Floribus dicata. Or ce que les Liu. 6d. 15 hit. ch. SN >! L £ ; \ 4: il Que ef Grecs appellent &0@, & les Latins Fos, c'eftà dire fewr,eft comme le fe- q# il faut en nouuellernent des Plantes qui rajeuniflent,8c la monftre du fruiét qui doit tendre par le rot de fleur. À venir apres,& comme vne réjoüvflance & allegrefle des herbes & des ar- & bres: car elles conçoiuent en diuerfes faifons,& ayans conceu portent leux | fruit, chacunefelon fa nature ce qui s'appelle bonrgecnnement. Elles en- fantenr lors qu'elles Acuriflent:car la fleur eft compofée comme d'vn ventre qui s'ouure:mais elles nourtiflent lors qu'elles portent le fruiét. Combien que lon dit qu'il y a des arbres qui feuriflent fans faire aucun fruit; d'autres au contraire qui portent fruiét fans fleurir.Ec de fait il y a vne {or- : te de Cerifiers qui font vne belle fleur garnie de plufieurs petites fueilles ; en façon deRofe , &né porte toutefois point de fruit, comme fi ce qui deuoit nourrir le fruiét auoit efté employé pouf embellit la fleur, & la fournir de plufeurs fucilles: Au contraire les leüles portent fruict fans auoir fleuri auparauant. Il y a aufli vne forte de Violette incarnate, & de Camomille à la fleur blanche, qui font les fleurs efpaïfles,fans produire aucune graine. Dauanrage il y a certaines Plantes mal- alaigres,lefquelles ne portent naturellement point de fleur,comme le Capilli veneris, Hemionitis, l'Epolide,la Feugicre,le Polytric: toutefois nature les a pourueuës au lieu de Aleurs,de quelque au- tre chofe, comme la Feugiere & le Polytricont des petits vermifleaux pendans à l'enuers de leuts fucilles. Au refte Theophrafte diftingucles Fleurs felon la faifon de J'annce en laquelle elles for- tent,teilement qu'ilen met ds Printemps, de l'Eflé, @ de l'Antomne. Quant àl'Hyuer il ne luy en donne point. Pour les Fleurs du Printemps il mer cellescy. Les premiers Fleurs quon VOIE a Prin temps font les Violiers(GaXa a traduit viola albaspourle Leucoion, ayant peut-eflre Juiuÿ Pline, d'au- tres le prennent pour les Violiers iaunes.) Car és lieux chauds ils fleuriffent en Hyner; mais la où ilfait froid, ils fleuriffent on peu apres. En d'ancurs lieux les Fleurs de Lis fortent au mefme temps que les Violettes, ou bien vn pen apres,comme auffr le Phloginon fauuage. Ces Fleursicy Jortent long-temps de- sant les autres dont les bôuquetiers [e fernent. Apres lefquelles viennent Les Narciffes , @° le Lyrion & le Bulbicodion : Car on s'en fert aufh à faire les bouquets. En apres l'Oenanthe,la Violette de Mars. Et quant aux fauuages le Eliochryfon,@ vue efpece de Paflcfieur,qu'on appelle des prés, la Glayeul,l'Hya- cinthe,@ les autres dont on [e fert aux montagnes. La Rofe eff plas tardiue : car elle Jort des dernieres, @ toutefois entre toutes les Fleurs Printannieres ceflelle qui flefirit leplus toff : car elle ne fleurit pas loncuement. Quant aux autres qui font fauuages elles durent anif fortpeuexcepié l’'Hiacinthe, tant le Jasuage que celuy des Fardins , lefquels durent long-temps, à le Phloginon encor plus. Touchant les Violeites elles durent toute l'année pour peu qu'on y prenne de peine,comme aff ocnanthe,qui eff anffi recommandée à caufe que [a fleur fent bon : car fi on amalfe [a fleur deuant qu'elle falle graine , Je elle foit en lieu chaud, elle dure long-temps. Or fa fleur eff entaifée à mode de grappe de railin, ©" eff * blanche comme celle de La Lambrufche. Voila guant aux fleurs du Printemps: Pline a quafi tout em prunté ce que deflus de Theophrafte,difanc: Les Violiers fontles premiers meffagers du Printemps mefmes és païs qui fons tant foir peu chauds ; ils fleuriflenten Hyuer. Apres vient la Fio/ette de Mars, & puis les Penfées , principalement /es fauuages. Quant au Porion, (il faut lire Bulbicodion fuiuant Théophrafte ) il Aeurit deux fois l'an , au Printemps & en Auromne:car il craint l'Hyuer & l'ERé.Es contrées d'outre-mer /es Narciffes & les Lis font vn peu plus tardifs,que les fleurs pre- cedentes: Be li Des Fleurs & Chapeaux, Chap. 685$ cedentes : & neantmoinsils fleuriflenten Italie incontinent apres les Rofes. En Grece /'Aremone fleuric encor plus tard. Or c'eft la fleur des Bulbes fauuages , differente auec celle dont nous ferons mention au traitté de la medecine. L'Oenanche vient apres, le Melanion , & l'Helichryfon , qui cft vne herbe fauuage ; & vneautre efpece d'Anemone, qu'on appelle Limonia, Le petit Glayeul fuit apres, accompagné del’Hiacinche ou Vacier, & finalement la Rofe , laquelle neantmoins pafle plus vifte de toutes , combien que celles des lardins durent quelque peu. Entre les autres fleurs le Vacicr, le Violier, & l'Oenanthe, durent longuement: principalement l'Ocnanthe, pourueu qu'on ne la laille pas grener, & que l'on tôde fouuér{a fleur. Arhenée alleguant ce mefme pañlage dé T heo- phrafte, adiouite d'autres fleurs auec les precedentes, finon qu'il y aic de la faute aux exemplatres. Or il dit ainfi : Theophrafte dit gwe Les Violicrs font Les premiers fleuris , comme auf Le Boüillon [au- age, puis apres les Narciffes,@ la Flamme,cr entre Les fleurs de montagne vue forte d'Anemonce qu'on appelle Anemonc de montagne, @ le Bulbicodion: car anifiquelquesvns l'employent à faire les bouquets. Apres fuit l'Oenanthe dr les Violettes, @ entre les fauuages l'Elichryfon & l'Anemone qu eff appellée Limonia @ confecutinement le petit Glayeul,@ le Vaciet.Les Rofes font plus tardinesque toutes les pre c'dentes, @ neantmoins elles font d es pluffoit flétries. Quantaux fleurs d'Efté & d'Automne Theo- phrafte en parle ainfi:Les fleurs d'Eté font la Candelaria , les Coquelourdes, le Cerinthus, l'Iphium. (Pline au lieu du Ceristhus dir, la féconde efpece de Lis,& au lieu de L'Iphium, ila dit, Tiphium) © la CMarjolaine de Natolie , & le Pothos duquelon treune de deux fortes: l'un qui à la fleur comme le Vaciet,& l'autre l'a plus blancheajtre, lequel on met à l'entour des fepulchres,ér Je maïatient lonçue- ment. La Flambe fleuritauff en Effé, © la Poyurette, qui fait bien La fleur bellctoutefois elle ne [ent tinre ve: du rien. Quant àl Automne il y a vne aurre efpece de Lis, &le Saffran , tantceluy de montagne qui A ne fent rien, que le cultiué, Athenée alleouant ce paflage de Theophrafte n’y change rien du tout. Lo + lou Quant à Pline ila emprunté du fufdicpaflage de Theophrafte ce qui s'enfuir : Apres,dit-il, vien- nent les fleurs d'Eté, comme la Candelaria , les Coquelourdes , & vne feconde efpece de Lis , le Tiphion, & la greffe Marjolaine de Natolie. Mais entre autres le Pothos eft bien remarquable. On en treuue de deux fortes: l'vn a la fleur comme le Vaciet, l’autre l’a plus blanche , lequel croift vo- lontiers par les fepulchres , & fe maintient longuement. La Flambe ai fleurir en Efté, mais fes fleurs paflentincontinent, apres lefquelles viennent celles d'Automne ,comme la tierce efpece de Lis, &le Safran, dont il s'en treuue de l'vne & de l’autre quifencent & quine fententrien. Voila comment Theophrafte diftingue les Aeurs félon le temps auquel elles croiflenr. Combien que, comme il dic, il n'ya point de faifon qui fans fleur,non pas mefme l'Hyuer. Car combien qu'il femble aduis qu'ilnefe treuue point de fleurs durant l'Hyuer, à caufc des grandes froidu- res, fi eft ce qu'il n'en eft pas du tout defpourueu, d'autant qu'il y en a encor de refte de celles d’Au- tomne,& encor mieux , fi l'Hymereft doux. Ce font là les fleurs quieftoient en vfage en Grece du temps que Thcophrafte efcrinoit fon hiftoire des Plantes. Mais à prefent il s'en creuue bien dauan- tage, & de fort belles & bonnes, defquelles nous traitterons,añin que la poftérité en ait la coguoif- fance, fans oublier routefois celles dont Theophrafte fait mention, principalement celles defquelles nous vfons encore. Et pour commencer à celles du Printemps : La premicre fleur qui forte eft celle ed de l'herbe appellée Confiligo, & autrement faux Ellebore noir , ceftc fleur eit verte,ë& fort en Tan- #mps. uier, & dure quañ tout le long d’iceluy. Au refte elle n’eft point remarquable pour fa bonne odeur, ny pour fa belle couleur; Ra fbtbinent pource qu'elle ne laifle point de fortir maugré l'Hyuer, & deuance routes les autres fleurs. Apres vient le Violier bulbeux , feuriflant en Januier & en Feu- sier. Puis le Violier iaune, le Bulbus vomitorius, la Violette de Mars ,les Soucis des Plantes qui ont hyuerné. La Prime-vere, & fes efpeces,les Marguetites de Jardin,les Violiers blancs, incarnats, & bleus, l’Anemone limonia, la Bulbina, la petite Efclaire , le Fumercrre bulbeux. Voila quant aux fleurs du mois de lanuier, Feurier, 8 du commencement de Mars. Apres lefquelles fuyuent le Phlox, la Peruenche.l'Oenanthe le Vaciec, la Lunaria odorante , & celle qui ne fent rien, deux | fortes de Narcifle. Dontl'vn a vncercle rou ge au milieu de fa fleur, & fenc bon; l'autre fenc mal, & à le cercle jaune , la Chamæleuce ou Farranon de Pline , la Cardamine petites car on s'en ferc bienauñi és bouquets, elle a la fleur comme la Violette , blancheaftre tirant {ur le rouge. Ilyen a auflivne autre moindre ,& plus perite , qui a la fleur blanche, petite, & qui ne fert à rien. En Auril on a les Rofes de l'Efclanrierliffe , de la Piuoyne , de la grande Flamme bleuë & blanche, le petit Glayéul , l'Eliochryfon , la Girofflée de Damas , qui fait la fleur blanché comme les, Violiers, rouge &z perfe , qui retire à celle des Bafinets ; l'Aubefpin fleurit aufli en ce mois, & ‘Ja Smilax afpre , la eur de laquelle Theophrafte dir qu'on mertoit és bouquets. Entrecesfleurs celles qui font de plus longue durée , font celles de Phlox , qui ne cefle quafñi de fleurirtout du. long de l'Efté; le Violier iaune, les Violiers , ies Ocillers de Damas, & les Violettes doubles.Apres vienc le mois de May , quieft auf riche d'vneinfinité de fleurs; car en ce temps là fleuritle Lis jaune , le Lis blanc, le Lis appellé Martagon, la Poyurette rouge , le Soucy qu'on a femé au Prin- temps ; la Rofe Corniole , le lafemin iaune, le grand Blaued violet , pers & blanc; le Satyrion , & les efpeces de Baflinets, le Phalangion à la fleur blanche, la Girofflée ou Ociller fauuage & des Iar- Tome premier. MMM dins; on Nos fleurs de l'Efé. 686 Liure VIT del Hiffoire des Plantes, dins, blanc, rouge, incatnat tacheté; la Violette barbue, la fleur d'Afrique , le Signer de Salomon, la petite Flambe , le Meurte, l'Afphodille, l'Afperula, l'Aguilegia blanche, Purpurée 8 rougé, le Pied d’Alouëtte. Entre celles-cy, les Soucisde lardins, l'Aquilegia, les Oeillers , le Pied d'A: louëtte, le Blauet,la Role Corniole & la Poyurette rouge durent longuement: car il ÿ ER a qui fleuriflent deux ou trois mois durant, & d’autres quaf tout du lon g de l'ESC, comme: Poyurerte rouge, & le Soucy : mefme ils’en treuue qui fleuriflent deux fois l'an, comme la Rofe Corniole,qui Nos fleurs de L'Antomnes Liu.21{ch.8. Comment il faut fer des feurs, Lidre 15. Au mef.lieu. fleuritauffien Automne, & continuë iufques à la fin d'Oétobre. Quant aux fleurs d'Ef , (ainf faut-il nommer celles qui viennent en luin & en luillec ) il y a les trois efpeces de Poyurette, la Candelaria des Iardins ,rouge & blanche, la Lauande, PAfpic, le Geneft qui fleurir aufli deux fois:car il fait auffi des fleurs fur la fin de l’Automne,pourueu que l'airne luy foit contraire;les deux fortes de Cumin fauuage , dont l’vna les fucilles de {a eur rarès, & l'autre les a efpefles,& faires à mode d'efperon: la Marjolaine, les deux fortes de lafemin, les Mauues des Iardins, blanches , rou- | ges & incarnates, fimples & doubles. Entre les fauuages il y a lagrande Raiponfe, Les deux fortes de Trachelion, la Campanette blanche & perde, la Daétylis iaune & rouge, la fleur du Sylibon,que Tragus appelle Leucacantha, & dht que les filles d'Allemagne s’en feruent és bouquets , & la Gui- mauue de Venize. Entre toutes ceux-cy celles qui durenc plus longuement font la Lauande, l’'Af pic, la Candelaria, la Marjolaine, le Cuinin fauuage , que l'onamafle par poignées , & le fait-on {e- cher, pource que la couleur de pourpre de fes fleurs ne fe perd point pour cela, à raifon- de quoy on s’en fert en Hyuer à faute d'autres fleurs pour faire des bouquets , le meflant auec de ia Marjolaine & du Thim, comme auffi l'Elichryfos que l'on garde en la mefine maniere, En Aouft 87 en Seprem- bre nous auens la fleur du Paffeuelours, le grand Petilius de Pline, les grandes Bletres, le Cycla- Dinus qui a la fleur comme les Violettes, rouges & odorantes ; les Tulipans rouges, la Calarhiana d'Automne de Pline : cat il y en a deux autres, l'vne du Printemps, & l'autre d'ERG le Saffian fau uage, qui ne fent rien , & le bon Safran quifentaflez bon, & la fleur de la Chiennée, croifluit és prés, qui luy retire fort bien ; tellement qu'on yeft fouuent trompé fi on n’y prend garde de pres, fingulicrementen la voyant fans fueilles. La Morelle fair auffi fon fruiét en ce temps, lequel eft jaunaftre apres qu'il et meur , & lequel apres l’auoir decouuert & ofté fa veffie qui le couure ,.on met en bouquets parmy le Cumin fauuage ; la Marjolaine & le Thim; & appelle - on ce fruict là Cerifes , & d'autant qu'il retire debien pres aux Cerifes. Voila les fleurs defquelles on fe {ere a faire les bouquets & chapeaux, pour Jefquels on fe fert bien auf de plufeurs autres Plantes, à caufe que leurs fueilles font bien bigarrées, ou bien que leurs branchertes , & fucillage fentene bon. Mais nous entraitterons à part au liure des Plantesodorantes. Ilrefte maintenant à traittet de l'vfage des fleurs qui eft forc grand: & de fait nature a creéles fleurs pour vn fingulier plai- fir & profit de l'homme; car les yeux & le nez en reçoiuent vn merucilleux concenremene, d'autant qu'elles fenrent merueilleufement , bon , & qu'auffi il s’en treuue d'vncinfiniré de cou- leurs : car il n’y a chofe au monde que nature ait tant prins plaifir à la diuerfifier comme cefle-cy, foit que l'on confidere particulierement là couleur d’vne chafcune fleur , comme la blancheur du Lis , lacouleur iaune du Soucy,ou bien la varieré qui fe voir en vne mefine fleur, comme en celle qu'on appelle Fleur dela Trinité, laquelle eft iaune d’vn cofté , d'yn autre elle eft de couleur de pourpre bien vine, & de l'autre blanche ,ou perfe :ou vrayement la diuerfiré de leur figure, {oicauxappendices , flaimens, ou varieré de fucilles, quant au nombre & couleurs. Da- 5 2 | nc | uantage qui eft celuy qui pourroit defcrire à plein l’vfage des fleurs eu la medecine , tant à caufe de leurs odeurs que de leurs facultez excellentes pour efchauffer , refroidir, reprimer , for- tifier , refoudre , diffiper, ouurir, attenuër , adoucir , & vne infinité d’autres ? Caril n’y a aucu- ne partie du corps de homme laquelle eftant malade on n’y puifle treuuer vnremede propre par le moyen des fleurs. Ya-il mefine aucune maladie qui puifle eftre guerie à propos fans les fleurs? Ÿ a-il aucune compofition de medicamens ouantidores qu'il n’y entre des fleurs? On en fait des cataplafmes , emplaftres , onguens , fomencations & eftuues. Il {e air peu de clyfteres fans y mertre des fleurs. Il y a vneinfinité d'huiles compofez auec les fleurs, comme auñli des fy- rops & confitures, On en vire de l'eau. On les meten infufion dans du vin , du miel, du vinaigre, afin qu'elles leur communiquent leur vertu. Mais nous en traitterons plus à plein en parlant d v- ne chafcune d'icelles à part. Pourfuyuons à difcourir du pluifir & volupté que l'on tire des fleurs. Les bouquets 87 chapeaux de fleurs furent anciennement mis en vfage, principalement pour les filles 8: pucelles, 8 pour l'ornement d'icelles. Strabon dit que cefte couftume vint premierement de Vibonne , en Calabre; où Proferpine {e retira, pour l'abondance des Aeurs qui yeftoient. On s'en feruoit aufli és banquets. Bref c'eftoit vn des plus grands contentemens pour les amoureux. Or les Grecs appellent les chapeaux giDavss. DO, & siuua pource qu'ils ceignent , comme dic Athe- née. Les Latins les appellent Corons, lequel mor femble eftre deriué de Chorus , combien que maintenant on l’efcrit fans afpiration : car Apion diten fonliure de la langue Latine, ainfi que re- cite Athenée qu'il a efté vn long temps que l'on efcriuoit le rot Corona par h, pource que ce- luy quimenoir les dances aux ieux publics, auoic accouftumé de porter vn chapeau de FEU À ; -prefene < à êtes. .. Des Fleurs& Chapeaux. Chap. 687 prefenton ne fair pas feulement des chapeaux ou couronnes de fleurs ; mais aufli des bouquets pourcenir en la main,& ioüir tout en vn coup de la veué & de l'odeur, en les approchant du nez, ou bien on les entafle par poignées , &c LéS met on dans des vafes ; ou pots de terre peints & rem- plis d'eau pour en parer les buffets,les tables & les feneftres, & pour repaiftre ainfi la veuë. On en vfe pour faire les bouquets & chapeaux de fleurs des herbès , & non des arbres , fice n’eftdes ‘Orenpiers, Citrons, Grenadiers , & du Meurte : mais pour garnir les valeson prend toutes fortes de fleurs, tant des arbres, qu'aufli des herbes fauuages, pourueu qu'elles foient belles, comme des Pommiers & Poiriers tant domeftiques que fauuages, de l’Aubefpin , du Vaciet, des Pefchers, du Padus, du Traupalus, du Fuzain, du Violier Calathien , du Sifymbrion faguage & autres fembla- bles , fans en exempter pas vne. Au refte les anciens ne pourtoient pas feulement des chapeaux de Chapeaux fleurs fur leurtette , (ce qui fut mis en yfage , ainfi qu'Athence recite conte la douleur de tefte, rc “4 ayans treuué par accident, que s'en eftant lié la tefte, apres auoir beu dautant, la douleur fe pañloir, ou pour le moins s’amoindrifloit, principalement quand il y auoit du Lierre , du Meurte , du Lau- rier , & des Rofes: ) mais ils s’en mettoientaufli à l'entour du col, les faifanc pancher fur la poiétri. ne, & appelloient ces chapeaux là outzrbuidus ou taréumiadas car Arhence dit:Æypothimis & Hy. pothimiades [ont certaius chapeaux que ceux d'Ionie & d'Acolie auoiët accouffumé de porter à l'entour du col,comme on peut voir par les vers de Alceus @ Anacreon Poëtes. Ox Athenée dit qu'ils auoient prins cefte couftume pource qu'ils eftimoient que d'autant que le cœur, qui eft le commencement de la vie,eft logé en la poictrine, il falloit non feulement parer cefte partie-la de chapeauximais auñffi » l'enduire d'onguens precieux. Et femble que ces chapeaux font appellez Hypothimides , où Hypo- thimiades,pource que leur Suuiaois, c’eft à dire parfum, ou fenteur, paruenoit iufques au nez. Encor auiourd’huy les Bourguignons retiennent en partie cefte couftume , ayans accouftumé de porter leurs bouquets pendus aux attaches de leurs chemifes , pluftoft Îqu'en lamain. En outretous ne portoient pas des chapeaux pour vne mefme occafion , & ne les failoient pas auf peu tous d'vne mefme matiere , comme onne fait pas aufli peu maintenant ; mefme on ne les fait pas tous d'vne mefine façon, Ceux de l’Ango vfoient de l'Agnus Caftus en leurschapeaux par deuotion , & par vne particulierc reuelation qui le leur auoit commandé , ainfi qu'Athenée le recire. Les Lacede- moniens vfoient des rofeaux és r9 Ty requaæyiav copr#, c'eft à dire em la fefle des Caporaux , coînme aufli de la Palme, felon Sofibius, laquelle, ainfi qu'efcrit Feltus Laconicus en fes Gymnopodes, ils | Yfurpoient en memoire de la victoire qu'ils auoient obrenuë aupres de Tyræe. Ceux de Naucratis voient de Myrte. Les Egyptiens de Papyrus , qu’ils appelloient Coronaria , pource qu'ils faïfoient des chapeaux à leurs dieux de fa leur, fuyuant le tefmoignage de Pline. Les Secretains dn temple de lunon , qui eftoir en Samos, portoient des chapeaux de Laurier, duquel les autres Grecs vfoienc auf, ainfi que dit Philonides, pour fe guerir la pefanteur de tefte, apres qu'ils auoitnt trop beu. Mais les Romains en vfoienten figne de viétoire. Quiplus eft les hommes n'ont pas feulement porté des chapeaux de verdure fur eux par deuotionsmais ils en ont aufli mis fur les images de leurs dieuxice qui fe pratique encor à prefent ésiours de fefte,aufquels on garnit les Eglifes,chappelles & fepulchres de verdure. Ie laifle à parc les chapeaux renommez dé Perfil, de Peuplier , 8 d'Oliuier fauuage, que l’on donnoiten Grece à ceux qui auoient emporté leprix en quelqué ieu public , & ceux que les Romains donnoient à ceux qui entroient en triomphe , qu'ils nommoient particulie- rement Corosa triumphalis, obfidionalis,ciuica.muralis, vallaris,nanalis, oualis,qui eftoient faites de Laurier, d'or,de Brame, d'Yeufe,de Chefne,de Meurte,pource qu'elles n'appartiennent pasà noftre traitté , touchant la nature des Plantes. Comme aufli ceux qui eftoient compofez de Malabatrum, & de Nard, coufus enfemble , ou bien qui eftoient faits de foye ,à la Phrigienne , aufquels par le moyen de la teinture de la foyeeftoient reprefentées les fleurs naturelles Bien fera-il plus à propos de parler des chapeaux qu'ils appelloient anciennement coromas paëiles , qui auoient grand vogue _& credir,& eftoientainfi appellez pource qu'ils eftoient compofez de diuerfes fleurs & herbes pro- pres à faire les bouquets. Les Grecs les appelloient geñles ess, c'eft à dire esrortillez , 8 Quaves- vas, pource-que l’on lioit les fleurs auec l'efcorce menuë de Philyra.c’eft a dire de Til.Les Egypriens auoient aufli des chapeaux qu'ils appelloient éyrivaa, du nom d'vne fleur qui croift en ce pais-laen Efé, parmy les eftangs, de laquelle il s'en treuue de deux couleurs, l'vne eft blanche à mode de Rofe,quieft celle dont on faifoit les chapeaux appellez proprement Aytinoia : l'autre a la fleur per- fe, de laquelle on faifoit les chapeaux appellez Lorize.Ily auoit en outre des chapeaux appellez dx qui eftoient faits d'vne Plante nommée Acinos, defquels Andron Médecin fair mention,co- me il {e voiten Athenée.Outre les fleurs propres à faire des bouquets,que nous auons nommées cy deuant ,il y en auoïit encord'autres qui eftoient anciennement en vfage, fuyuant'le tefmoignage d'Athenée,comme le Cofmafandale, le Thefon;le Philadelphion, & la Chelidoine qui a la fucille blancheatre. Et qui plus eft les anciens eftoient fi curieux d’auoir des chapeaux & bouquets,qu'en temps d'hyuer lors que l'on netreuue pas des fleurs ils peignoient deracleures de corne en façon de fleurs, comme aujourd'huy on aaccomode les plumes des oifeaux , du bois,&r du papier decou- pé auécartifice pour concrefaireles feurs du Printemps en Hyuer,& la moëlle des Ions enduire Tome premier. MMM 2 -de leur diners vfage. Aumeflieu, Au mef.lieu « Es, Léa Liure $, Au mef.lien 688 Liure VIT. del'Hiftoire des Plantes, de plaftre , pour faire des petits oifeaux , que l'on pendaux chapeaux , au lien des bendes & pen- dans de laine & d'or, donc les anciens vfoiénr. Voila au aux chapeaux & fleurs qui font propres Les noms. Ecl.r. Ecl.ro. Liure7, des archi, Chr17 li4, Aux aduerf fol 66, Liua4icrr7, Lu jorine. à faire bouquets en general. Ilrefte maintenant âtraicter de chafcune à part, non pas de toutes cel- les que nous auons nommées, d'autant qu'il ÿ en a qui font ou feront defcrites en d’autres liures, pour ne les féparer pas d'auec leurs femblables; mais feulemenrde celles qui fontles plus belles, & les plus communes pour le iourd'huy, defquelles ilfaudra traitter, & fpecifier par le meou te tien auquel chafcune croift, leremps.& leurs excellentes & fingulieres facultez en la medecine. Et à ces fins nous commencerons par les plus communes. Des liolettes de Mars, CHEAP: ET Sonoffrig,ou Benefefigiles Italiens iolaporporen,&c Viols mammola:les Allemäs Mertzen violen:les Efpagnols Fro/erte.Nibander en fes Georgiques, ainfi que recite Hermolaus;,dit que la Fio/etsa eftappellée 797 en Grec;pource que quel- ” ques filles d'Tonic furent les premieres qui en firencprefent à luppiter. D’au- tres ditenr qu'elle eft appellée 20, pourcequelors que la pucelle Lo ,fur tranfmuée en Vache, la terre produifit premierement celte fleur pour le pafturage d’icellestellementqu'il pourroit fembler que les Latins ont auffi prins fon nom de R , l'appeilans 70/7, comme qui diroit 74/4, en oftant feulement vn T. Seruivs dir qu'elle eft auffi appelée Faccirium, alleguant ce vers de Virgile: Alba liguflra cadunt Vaccinia nigra leguntur. Toutefois Virgile en vn autre endroir,monftre bien la difference quieftentre la Z%o/etre,8t le Vac- cinium, quand il] dit ainfi: | Et nigra Viole funt, 'Unccinia nigra. Vitruue diftingue auffi la Violette d'auecle Vacciniwm. Car ildit que l’on fait la couleur du Silis Attique auec la Violette, & du Vaccinis vne couleur de pourpre forcbelle.Pierre Pena eftimeque to, viét du verbe it4,qui fignifie #//er,ou croiffre, où fortir La premiereid'autant que la Violette vientau commencement du Printemps.Et pource qu'elle cft de couleur de pourpre tirant fur le brun.Voila pourquoy Theophrafte & les autres Autheurs Grecs, & aufi Virgile , l'ont appellée Qiola nigra. I s’en treuue bien auffi des blanches, qui croiflent és lieux froids & humides, qui ne fentent rien, ou pourle moins fort peu.Ec tant des blanches que des autres il s’en treuue de cyrinées 8r de faunages. En outre les vnes & les autres eftant plantées dans les Jardins en lieu qui foir à l’abry , on leur ofte fouuent leurs fleurs , deuiennent en fin fort fucillues, & alors on les appelle Volertes doubles, que les Tardiniers entretiennent pour plaifir. Pena dit qu'en toute l'Europeil ne s'en treuue point de plus belles , plus grandes , ne qui fentent meilleur, & foient dé plus belle couleur , que celles dont les Aporhicaires d’Anuers fonc le fyrop Violat bleu , de pluñeurs infufons, y adiouftant du fucre, & les laiflant au Soleil par l'efpace de vingt outrente iours. Toutefois cefteabondance de fucilles aux fleurs , fait qu'il n'y vient point de graine , & mefme fi on ne les replante fouuent el- les retournent en leut premier eftre. Matchiol a mis le pourtrait d'vne Plance de Qw/erte, qu'il dit luyauoir efté enuoyée du mont Balde , laquelle croift comme vn arbre,qui eff la cArater Viola, de laquelle nous traitterons.plus à plein cy apres.Elle croift à la hauteur de deax coudées, iettant plufieurs branches d'vne feule racine, & a la fleur quafi femblable à celle de la Confoude Royale. Pena dit que ce n'eft autre chofe que que la Violette purpurée croïflant parmy les bois, & lieux om- brageux des regions froides, comme en Angleterre & en Flandres, ou bien aux plus hautescimes des montagnes des païs chauds , commecelles de Narbonne & d’alentour ; produifant des peti- res tiges branchues, de la hauteur d’vne paume & demie , tendres , garnies de fucilles longuerres par certain interualle, auec de grandes denteleures , & des goufles longues, qui s'ouurent entrois. Ses fleurs foncroutes d’une couleur & ne fententrien , & retirent aucunemerñten leur façon de croiftre à la fleur des Penfées,& nsantmoins elles font de mefme efpece & naturelque les Fo/erres lefquelles Diofcoride defcrit en cette forte : La Qéo/erte, dit-il a la feuille plus menuë , moindre , & plus brune quele Lierre , auquel elle retire. Du milieu de fa racine il fort vne petite tige qui porte des fleurs purpurces , qui fentent bon. Elle croift és lieux afpres ,&: ombrageux. Or il n’y à per. fonne qui doute que ce ne foiticy la Vio/erte de Mars laquelle eft fort cogriuë & en vfage, tant aux Apothicaires qu'à tout le mon de à raifon de la beauté de fa Aeur , & de fa bonne odeur, & eft de grand plaifir & profit : car elle va trainant par terre comme l'herbe des Fraifes ,& iette plu- fieurs fueilies dés la racine , larges, pleines de veines, vn peu dentelées à l'entour , plus petites que celles du L'ierre , plus rondes , plus menués , & plus noires, fpecialement par le deflus ; entre lef- quelles fortent des petites queuéstendres, defquelles chafcune porte vne fleur belle & odorante, de couleur de pourpre brun, quelquefois plus pafle , & quelquefois blanche , compofée de cinq; petites Des Violettes, ChapIT 689 Violette de Mars, de Matihiol, petites fucilles, apres lefquelles il y vient dés petites gouf- | fes pendantes, qui font comme petits vafes ronds, qui s'ouurent en trois pieces quand ils font meurs, & font pleins d'vne graine menuë, blanche, ronde, & vn peu lon- guerre, comme le Miller, & pleine de‘ moëlle. Ses racines avez {ont menuës & cheuelues. Pline dir quil n'ya que celte A force icy qui s'appelle proprement Ze# en Grec, difanr : Les Violiers vontapres, dont il yen a p/4feurs fortes ; à fçauoir des purpurins, des iaunes, & des blancs, qui fe replantent comme les autres herbes porageres : mais quant aux ÿ0- lertes qui croiflent d'elles mefmes és Lieux maigres quifont Al'abry, elles font parpurines, & icrtent immediatement des fueilles larges dés ja racine qui eft charnuë. Les Grecs leur ont donné vn nom particulier , les appellens Zz, dont vient le hom dela couleurianthine. Elles croiflent és lieux rer. ombrageux pres des buiffons & murailles, & aux bords des champs en terre grafle.Lies Yivlertes doubies des Jardins font plus pales & ne fentent pas fi bon. Elles croiflent auf à l'ombre le long des chemins & bordsdes champs, en ter- re feche & fterile. Elles fleuriflent en cour temps , comme Letrps il a efté dit felon Fheophrafte , pourueu qu'onles cultiucs de Q ne a Ë mais principalement en ERC, & quaf les premieres entre DALCR AU "toutes les autres fleurs. Quant aleurs fueilles elles fe main- | Ze ST \ ANUS tiennent vertes toute l’année. Au refte Diofcôride dit Le A GI NU que la Fiolerte eff refrigeratiue. Ses fucilles appliquées feu- vus À Lu / \ œn. les, ou auec griotte feche fonc fort propres contre l'ardeur Liuas117. de l'eftomac, aux inflammations des yeux, & à la cheute du fondement. Dauantage ondirque ce qui eft de couleur de pourpre en la Beureftant prins en breuuage auec d’eau. fert à la fquinancie & aux enfans qui ontlehautmal. Aucuns retranchent du texre cefte derniere claufule;& mefme Ruel ne l'a pas mife en fa traduction, d’aurant qu'elle eft auffi efcrire au chapitre de l'After. Au contraire il y en a d’autres qui tiennent qu'il faut ftyureen cela Pline & les autheurs qu'il a fuyuis; & que cela doit eftreentcndu des Viv/ertes, comme Diofco- ride le leur attribue ; mais que cefte claufule a efté fauflemenc & fans raifon adioufée au chapitre de l’After, pour ce que Pline ny pas vn aucheur Grec n'artribuent point celà àl'After. Car vôic Le le que Pline dit des Yiolertes: Il y a, dit-il, des Yioletres domefliques er Jawuages. Les Violertes de tar "TS" font refrigeratiuess aufli on les applique à mode de cataplafme fur les inflämations &ardeurs dé l’e- ffomac , & feruenr mefme aux douleurs de tefte les appliquant fut le front , & principalement és fluxions chaudes des yeux; comme aufli a la cheute du fondement , de la matrice, & pour em- pefcher les enfleures d’apoftumer. L’odeur des iolettes ou vn chappeau d'icelles porté fur la refte refout fort bien la pefanteur de tefte qui vient de trop boire, & guerit le heurte qui coule par le nez. Beuesen eau elles feruent à la fquinancie. Le rouge de ces Vio/ertes prins en breuvage auec cau ft fingulier à ceux qui ont le haut mal,& notamment aux petits enfans. La graine des Y7olettes {ertcontre les Scorpions. Erau contraire les fleurs des Piclettes blanches fervent à rompre toutes apoftumes. Leur herbe fert à les faire refoudre. Voila ce qu'en dir Pline. Or il femble que ce | n'€ft pas par le moyen de leur qualité & faculté manifefte que les Fio/etres. feruent à la fquinancie, Line & des &c contre le haut mal , mais pluftoft par vne fecrette proprieté. Galien dir que les fucilles des fil. Violettes ont vne fubftance aqueufe & vn peu froide, à raifon de quoy tantfeules qu'appliquées auec griotte feche elles appaifent lesenfleures chaupes. Elles feruenc aufi contre l’ardeur de l’e- ftomac, eftanc appliquéees deflus, &aufli deffus les yeux. Mais Meluë declare bien plus exacte- ment les vercus de là Violette , difanc : La Fiolette eftant fraifche eft froide & humide ; mais eftanr feche elle n'eft pas tant froideny humide : carenla fcaifche l'humidité fuperue qui eft en fa fu- perfcie , & qui purge d'autant qu'elle rendles parties gliffantes, rabbat la chaleur qui eft la caufe de fa perfection & forme. Icelle s’eftant efuanoüye en féchant , la chaleur quiauparauant eftoit cachée commence à fe monftrer, coniointe auec vne amertume quien procede , tellement qu’elle purge alors en cirant.Les Vio/ertes fraifches refroidiffent , &appaifenc les douleurs caufées par cha- leur à mode des medicamens narcotiques , elles amortiffenttoute {orre d’infammation ,adoucif- fent l’arcere afpre,& la poictrine,purgenr la bile, & efteignent la chalet caufée par icelle,& la dou leur de tefte procedant de chaleur. Elles font dormir, & font propres à la luerte à lafquinancie, & far tour à la pleurefie & autres enfleures de la poitrine. Elles font fingulieres en l’inflammation du foye, & en l'opilation d'iceluy quand elle procede de ce qu'ileft trop fec. Elles font fouueraines en Ja iaunifle,& aux fieures fymptomatiques qui proccdét de quelque inflammation. Elles eftanchent Tome premier. ï MMM 3; ke: Liu.2.6 ti 690 LiureVIfdelHiftoiredes Plantes, la foif mais elles efmeuuentle rheume au nez, Les meilleures fonrcelles qu'on amafñle auma- tin s d'autant que Je Soleil n'a poinr encor coufumé leur vertu , & que la pluye ne les a pas aufli gaftées. Or d'autant qu'elles purgent fort doucement, aucuns y adiouftent la moitié de ‘furbith. " D'autres y mettent dela Scammonée , & en font des crochif- Mater Vioiarum , de Dalech. ques. On mefle les Yiolertes, &c l'huile Violat pout adoucir la violence de medicamens. Lefuc des Violertes , & leur fyrop lafchent en adouciffant. Les Vio/ettes confites en miel fonc plus deterfiues , mais elles refroidiflent moins, ce qui aduient au contraire quand on les mer au fucre. Pourfaire l'huile Vio- lat, il faut prendre d'huile d'Amandes , ou bien d'huile d'Oli- ues vertes. Voila ce qu'en dir Mefue. Or on fait encor à prefenr du fyrop de Violettes , en les mettant en infufon par plu- ficurs fois , comme l'on fait le fyrop rofat des Rofes. Les Me- decins en vfent pour lafcher le vencre à ceux qui fonr malades de pleurefic ; & c'eft lacouftume d'en ordonner quatre ou cinq onces. Il eft bien certain que Galien & les autres aucheurs Grecs n'ont pas eu cognoïffance de cefte qualité purgatiunc des Violettes. Au furplus la Plante qui eft icy peinte, que les Her- boriftes appellent Afater Violarum, croilt parmy les bois & buif- * fons , ayant la racine noire, fort cheueluëé , & plufieurs ciges de la hauteur d'vn pied & demy, comparries par plufieurs neuds, rondessles fueilles plus longues que celles des 7o/ettes de Mars, fortans par les neuds des tiges , & des branches. Sa fleur eft comme celle de la Violette de Mars, attachée à vne longue queue , & fa graine auffi toute femblable, enclofe en despe- ites veflies quarrées. Ses tiges du commencement font droi- res, puis apres elles trainenc par terre. Cefte Plante conti- Mate Viola: vu. \ ) nue longuement à fleurir. Car apres queles premieres fleurs à Zi à font pañlées il en fort beaucoup d’autres les vnes apres les ET autres. Des Penfées, CH APE À Plante quiefticy peinte s'appelle en Latin Yo/arricolor,pource que fes leurs {ont de crois couleurs; on l'appelle auf Herb4 ou Flos rrinitatis : d'autres l'ap- KN pellent Zacea:& les autres Fiola flammen.cltimans que c’eft le Ph/ox de Theo- lo MÈRE phrafte, que Pline &7\ Gaza ont nomme Vuila flammens combien qu'en nos Les noms HE A a PE ù. exemplaires il nya pas Phlox , mais Aya rourefois ic croy que c'eft vaé lhit or f( (2) L= Fe mefmechofe, Theophrafte dit que la P#/0g% fort au Printemps quant & les PRESS Violertes , ou vn peu apres, qu'elle eft fauuage,& qu’elle dure long remps,ce conuient bien aux Perfées : car elles font fauuages, & fans aucune odeur, & fortent au Printemps, Live ch, QU VA PEU apres. D'autres prennent pour le Phlox Ja Plante que Dodon a mis pour l'Eranthemon. ‘ Anguillara eltime que c'eft le Paffenelours purpurée; mais il ne fleurit pas au Princemps, &r fin'eft pas iaune.Or on appelle cefte Planteen François Penfées,8& mennes Penféesien Allemäd Freyfcamphraur. Er combien que de fon naturel elle foit fauuage, on ne laiffe pas pour cela d'en planter à prefent <.. va dans les Jardins, Marthiol en a remarqué & mis le pourtrait de deux efpeces, dont l'vne eft grande, dua.liu. l'auvre perire. Au tefte les Pefées font les fucilles perires, à demy rondes du commencement, puis Lo apres longuertes, dentelées à l'entour , les tiges faires à angles , foibles & menues ; comparties par neuds, &trainantes parterre, defquelles il fort parmy les fueilles des queues longues, auec ve fleur au bout, quafi femblable en grandeur & figure à celle des Violertes , compofée pareillement de cinq perites fueilles, chafcune defquelles ef peinte de trois fortes de couleurs, à fçauoir de pour- pre, deiaune, & de blanc ou pers. Carle bout des fucilleseft purpurée , le miliqn eft blanc, & le bas eff jaune, auec des lignes noires à crauers. Ils’en voicaux Jardins qui ont toutes ces couleurs là meflées, auf on ne fair pas cas de cefte fleur , finon à caufe de cefte diuerfité ‘de couleurs, car elle ne fent rien : mais il s’en treuue de routes iaunes parmy les prés des montagnes de Velay , pres du Conuent de fain& Chafroy, & en fi grande quantité que c'eft vne chofe bien remarquable: car fur les plus hautes & froides montagnes, d’où fort la fource dela riuiere de Loire qui font cou- uertes de neige fix mois de l'année, quand ce vient en Efté , il y fort fi grande quantité de ces leurs , que la rerre en eff toute couuerte, lefquelles ceux du pais amaflent , & mettent dans des facs , puis les enuoyent à Marfeille, puis apres on les porteen Alexandrie d’'Egypre ; & dit-on que les Egyptiens les achettent , pour cortiger l'eau qu'ils boïuent , leur eflant defendu de boire du Re. dE. Des Violiers ou Giroffliers, Chap.IV. 691 Premreie forte de Penfée grande, sn | Petite Penfce, de de Matthiol. Matthsol. Ü AN, 7 f du vin ; &tiennent que leur decoction eft propre pour le haut mal , 8 pour les accidens du poul- mon & de la poittrine. Voilà comment nous leur enuoyons les remedes à leurs maladies, & pour cftancher leur{oif. Aucuns tiénnenr que les Pew/ées font appellée Dacyæ comme qui diroit coeur de flamme, à raifon de la couleur iaune de ces fauungesicy.laqueile fe change quand on les culriue. Leur graine vient en des gouffetres rondes, quis'ouurent quand eile eft meure, Leurs racines {one , fort cheueluës. Quant au fleurs des perires Penfées, Matthiol dit qu'ellés fonc beaucoup moiedresg- que celles des autres, & qu'elles né font que de deux couleurs, à fçauoir perfes & blanclies, ou iau- nes & blancheaftres. Elles croiffent en plufeurs lieux parmy les champs-d'elles mefmes , & parMy retiens + les prés fecs. Celles qui croiffent parmy les lardins font plus belles que les fanuages. Elles fleurif- 74475 fenc au prinremps, ou bien voft apres , & continuent tout le long de l’Efté , & bonne partie de l'Automne , & quelquefoisauflien Hyuer. Dodonen fon hiftoire des Plantes dirqueles Pesfées Liua.che. foncfeches , & d'vne tempetature mediocre entre chaud & froid. Au traitté des fleurs il tienc "2-2: qu'elles font vn peu froides , mais que l'humidité yeft plus manifefle ; & qu'elles ont vn fuc vif- queux comme les Mauues , à raifon duquel elles font auffi remollitiues ; coutefois moins que les Mauues ; & qu'elles fonr, ainfi que difent les modernes, propres pour ceux qui font en fieure,prin- cipalement aux petitsenfans. On rienraufli qu'elles font fingulieres aux fpafmes des petits enfans, & contre le haut mal , comme auffi aux inflammations des poulmons & de la poiétrine , & contre la galle & demangeaifon detoutle corps. On dit auffi qu'elles font fingulieres à fouder les playes, Pena dit que la Plance des Penfées eft chaude, & vn peu acre au gouf. “à HV Des Viohers on Girofiers, CHAP. 17. OmBIEN que le mot Grec Aevesev, à le prendre en fa propre fignification, Les sommes doit eftre prins pour les Fioliers blancs, fi eft-ce qu'ilcomprend tous les au- tres,de quelques couleuts qu'ils foiént,& mefme les /zunes,que les Arabes appellent Keiri , ou Alkeiri : les Allemans 7wyfuail :les Efpagnols Fiolesus X. amarilhasen François Violiérs ou Giroffiers iaunesicomme aufli /es blancs, CG es bleus 8 les purpurés, dontil s'en treuue de gwarre fortes, qui ne font dif- es esgeres. ferentes que pour raifon de la couleur, felon Diofcoride: car les vns His.arar, À font blancs, les autres itunes , les autres purpurés , 8 les autres bleus: ? combien quéplufieurs font en doute touchant les bless, eftimans, que ce mot a efté adioufté âu texte de Diofcoride, combien qu'il fe treuueen tous les exemplaires d'autant qu'il ne fe treuuépoint de Fiofiers dé telle couleur:8 que le Diofcoride Latin de Marcel, Tome premier. MMM 4 qui à e Ù ( * 45 0 » +» 4 692 Liure VITdel'Hiffoire des Piantes, qui eff fottancien & correct , efcriteñ lettre Lombarde ,ne mer que les #rois fortes de Violiers qui Fret de {ont cogneuz à tout le monde, fans faire aucune mention de ce quatricfme. Outre plus Fuch{e Livzr.ch 6, Pour Confermer cette opinion, allegue l'auchorité de Pline , lequel difcourant fur les cfpeces de Utoliers ne parle que des rouges iannes,& blancs,auffi peu qu'Oribazesny auffi Serapion,qui a defcrit ce chapitre de Diofcoride demot à mot: Orilne faut pas entendre icy les Fiolerres ant blanches que purpurines, que nous auons diteftre appellées proprement iv en Grec : & en Latin 70/2: car le monde , dit Pena, fe laiflanr abufer par la bonne fenteur & beauté deces fleurs , commeelles feruoientroutes à faire des bouquets ; leur a aufli baïllé vn mefine nom : & ainfi de main en main fuyuans pluftoft la couftume , & larefemblance des fleurs , que non pas la raifon , on en eft venu là, qu'on a appellé diuerfes fleurs en Latin du nom de F0/4 3 combien qu'elles faflenc bien diffe- rentes comme font les Jio/erres & les Violiers , lefquels font bien differens en qualitez & facultez l'vn d’auec l’autre; comme aufli Diofcoride les a bien diftin guez, en traitant à part l'vn de l'autre. Liure 7. de Theophrafte faitaufli mention d'vn Fzo/ier bulbeux | defquels il fera craitté chafcun en fon lieu. FRE durs. Au refte le Yio/ier blanc, eft auf bien cogneu d'vn chafcun à prefent comie il eftoir du remps de Diofcoride, & n'eft pas ainfi appellé pour dire qu'ilfaic fes fleurs blanches ; car elles ne le font pas La forme. toufiours, mais à caufe que fes fucilles font blanches ou cendrées. Ilfait vneti ge de deux ou trois pieds de haut; dure , droite , branchuë & ronde, les fucilles longues, blanches & molles, & com- Mme'cotonnées à mode de celles du Boüillon. Ses fleurs font odorantes : compofées de quatre pe- tites fucilles , fortans de leurs queuës à la cimeldes petites tiges, & font blanches ou rouges, ou tirans fur la couleur de pourpre , ou de couleur cendrée. Apres il y vient des gouffes eftroites, ëc MRRLES longues , ayans au dedans vne graine large & ronde. Ses racines font fortes & cheueluës. Dodon desde appelle perit Violier cet autre, lequel il ne fait en rien difference, fi ce n'eft quanc à lagrandeur: car chap; ilalestiges & les fueilles fembiables, excepté qu'elles fontmoindres. Ses fleurs auffi font blan- Phi 7 % ches, rouges, Ou purpurines. Ses goufles & fa graine fonc {emblables. Fuchfe en a mis le pourtrait Vioher blanc. | Violier blanc &> purpuré, de Matibiol. VS} Le 777 Er f] se ES S € RS & {: À Û AS ee ” fous le nom de Viola matronalis. Quant au Violier purpuré,il a les tiges femblables au precedenr,les J fucilles blancheaftres d'vn cofté & d'autre , 8 n’y a autre difference entr'eux qu'à raifon de la cou- Letemps. Ieur des fleurs sauffi Matthiol les acomprins fous vn mefme pourtrait. Ces Yiohers fleurifienc au Las Printemps, & quafi toutle long de l'Eté, & croiflencés Jardins & lieux culriuez. Quant au Po/er jaune les Grecs le nomment Adxezo,8e Adweiey muvay:Plinele nomme Viola lutea.C'eft proprement le Keirides Arabes & Apothicaires : en François Giroffiée ou Violier iaune:en Italien Viola giallaien Allemand Gee/ wesel. Il fair les tiges branchues,pleinesde bois,vertes,les fueilles longues & eftroi- - tes, de couleur de vert-brun, lifles, & en plus grand nombre , plus longues, & plus pointues que celles des precedens. , Ses fleurs font vrayement jaunes, belles & fort odorantes, forcans à la cime des petites branches, apres lefquelles il y vient des goufles moindres que celles dés precedens, auec Li L] : sf Des Violiers, Chap. IV. 693 V’ioheriaune, de Matthiol. auec la graine platre & iauné. Il croift de foÿ-mefime aux Lélie. creuafles dés vicilles murailles & rochers , qui font à l'abry & battus du Soleil, & mefme parmy les mafures. On le feme auffi& le plante-on dans les lardins.. Toutefois celuy qui croift de foy-mefme fleurir en Feuricr & en Mars, prin- cipalement fi l'Hyuer eft doux : mais celuy des Jardins eft plus tardif à fleurir. Les plus doétes Simpliciftes tiennent que ce Yiolier iaune doit pluftoft eftre tenu pour le ie ae ywèv de Theophraîte , que non pas la Plante qui cft appel- léc Herbatrinitatis, pource que toute fa fleur eft de cou- leur de flamme, à fçauoir iaune : car il appert que les Latins appelloient le iaune, flammeus color , par ces mots de Pli- ne : Je treuue dit-il, que les anciens ont eftimé la couleur iaune:car les voiles que les efpoufées porroient ancienne - ment le iout de leurs nopces qu'ils appelloient flammea, eftoient du toutiaunes. Car la flamme d'vne chofe humi- de eft iaune : mais celle d’vne chofe feche eft rouge:& d’au- tant qu'elle s'efloigne duiaune elle s'apperçoit rouge auec ” fplendeur. Pena dit qu’il y en a vne forte qui porte le plus foi; #4 4 : fouuent les fleurs blanches,quelquefois purpurées,& quel- quefois quandil a vn an de couleur paflée, tirant fur le pers, & des goufles de mefme grandeur que celles du Pa- uot cornu, dans lefquelles il y a double rang de graine,qui eft feparée par vne petite membrane. Ses fucilles appro- chent de celles du Soucy, & font blancheaftres, fortans d'vncracine ferme comme bois, Cette forte icy n'a pas vn ouft fi chaud que les autres. Nous auons icy adioufté vn autre Violiér iaune , qui doit à bon droit eltre appellé Polisnthes , ou double ; d'autantque fes fleurs Pio/ier ame. font compofées d'vncinfinité de petices fueilles , auec vne odeur vehemente & tres-fouëfue. Au ai refte il ne porte ny goufles ny graine { car la nourriture qui les deuoit produire fe confume à faire la fleur ainfi grofle & grande. On dit qu'ildeuient cel eftanc cultiué, principalement fi on replan- te fouuentfes Plantes lors qu'elles fontieunes. Nousauonsaufli misle pourtrait du Fio/ier baye, FRE DR cat il mcrite mieux ce nom que d’eftre appellé comme Fuchfe la nommé, V0o/2 matronalis Puricez. Linsicérré té Au furplus Diofcoride dit que l’on fe fert principalement du Violier iaune en ngdecine. La deco- V’iolier iaune double. Violier baye, de Fuchf. Letembs2 Liu.21 ch.8: ee EUR A nc CEA e 694 Liure VIT de l'Hiftoire des Plantes. Lermperz- Étion de fes fleurs feches ef fort propre contre les inflammations de la matrice, & pour faire ve- 1. ls jirles mois aux femmes, fielles reçoiuent la fumée par deffous. Incorporées en cerot élles gue- _ riflenr les creuafles du fondement , & les vlceres chauds de la bouche eftans incorporées en miel. Sa graine prinfe en breuuage auec du vin au poids de deux dragmes, ou appliquée auec miel, pro- uoque les mois, fait fortir l'arrierefaix, & l'enfant du ventre de la mere. Ses racines appliquées Livzr.c.r9, auec Miel, appetiflent la ratelle, & feruentaux goutteux. Pline en dit les mefimes chofes. Les Fo- liers tant blancs que jaunes ont attenuatifs,& prouoquent les mois & l'vrine.Eftans verts ils n’ont pas tant de vertu; aufli les faut-il garder vnan pour les auoit bons. La fleur du Fo/ier jaune prinfe au poids de demy ciatheen trois ciathes d’eau fert À efmouuoir les fleurs aux fémmes. Ses racines reduites en liniment auec vinaigre appaifent la douleur de la ratelle & des gouttes. Appliquées auec myrrhe & Saffran elles font propres aux inflammations des yeux. Se fueilles incorporéesen miel Lire 7. des gueriflent les vlceres.de la cefte. Auec du cerot elles gueriflent les creuafles du fondement & autres fimpl. parties humides. Auec du vinaigre elles refoluenr les enfleures. Galien dit ces mefines chofes,mais plus diftinétemenr. Toute la Plante, dit-il, du Fio/ier, eft de vertu abfterfiue,& de parties fubtiles, rourefois fes fleurs le fonc encor plas,& plus encor les feches que les verdes ;'rellement qu'elles at- tenuent les grandes cicatrices des yeux.Leur decoétion aufli fert à prouoquer les mois,& fait fortir l'arrierefaix & l'enfant mortimefine eflant prinfe en breuuage elle fait auorter.C’eft donc vn medi- cament amer autant que chofe qui foir. Que fi on luy rabat de cette violence, y meflanr beaucoup d’eau,ou autre telle chofe, ce fera vn bon remede contre les inflammations: Aufli cefte decoction ainfi meflée, guerit les inflammations de la matrice , fon en met fouuent dedans, principalement quand par long efpace de temps elles font endurcies à mode de fcitrhe. Auec cerot elle guerit les vlceres qui font de difficile guerifon. Aucuns l'incorporent en miel contre les vlceres de la bouche des petits enfans. Sa graine pour eftrede mefme qualité eft fort propre pour prouoquer les mois eftant prinfe en breuuage au poids de deux dragmes,ou appliquée dedanss&tue l'enfant au ventre, de la mere,& fair fortir celuy qui eft mort.Sesracines ontauñli les mefmes facultez,excepré qu'elies font d'vne fubftance plus grofliere,& terreftre. Elles gueriffent la durté de la ratelle & auffi endui- Livre. 3, des CES auec huile;mefine aucuns s’en feruent contre les inflammations endurcies des iointures. Mefuë antid. fait vn huile de Keiri,c’eft à dire des fleurs de 7iolier iaune,comme celuy de Camomile,lequel atte- nuc & refour,à raifon de quoy il appaife les douleurs de la poiétrine,des reins, des netfs,8c des bras. Des Wioletres, ou Grrofflées de Damas CHAP. F. Les noms SE À Ziclerte de Damas , où Giroffiée de Damm eft auf appellée Violette ou Girofflée des Dames: en Latin Viola matronalis,où Viola Damalcena,& aufli Viola marina:en Allemäad Puinteruio- Violette des Dames, blanche. Violette des Dames, purpurine. r D ÈS #0 V9 “til PAS } NN) CD | ÿ {) VA (I PF \ Q LE 7 Lee x V {/ tœ D, / EE ) ) = | FS = EN PSE 7 LA 4 PSE SES L Si ; és ÈS ASS f} te nm, A EL ane ZT dm NS LES À rh ns de s Du Violier large-fueille, Chap. VI 605 len,c'eft à dire 7iolette d'Hyuer:aucuns l'appellenc A44/quée, à caufe de fa bonne odeur,d'autres efti- ment queceft /'He/peris de Pline, qui eftainfi nommée, pource qu'elle fenc meilleur {ur le foir. On bitsariebsr l'appelle 50/4 matronalispouxce que les Dames s’eftudient à la cultiuer:8 de Damas,pource qu'el- le a efté apportée premierement de Damas. Il s'en treuue qui font differentes quant aux fleurs. Fuchfe met le pourtrait d'vne forte qui fair les eurs blanches, & vne aucre qui les fair purpurines se efperes. & les appelle Leucoion blanc & purpurée. Au refte cette Plance fait vue racine grande,cheueluë,& Le RG ri cfpaifle , & des riges droites, d'vne coudée ou d'vne & demie, de long , & branchues , garnies de 24 forme fucilles longues, larges, brunes, vn peu dentelées à l'entour, & en grand nombre, comme celles de la Draba, ou de la Roquette, tourefois elles ne font pas fi fort decoupées. À la cimes des tiges, il y a de fort belles fleurs, odorantés compofées de quatre fueilles, femblables à celles des Violicrs, qui font le plus fouuét blanches, quelquefois auffi il s'en treuuc qui font vn peu rouges,ou bien de couleur de pourpre blaffarde. Ses coufles font longues.& rondes;auec ne graine au dedans ,menuë acre & brune ou roufaftre.Pena dit que combien qu'elle eft appellée de Damas,ou marine,comme fic'eftoir vne plante eftrangere,fi et ce qu'il s'en treuue és montagnes à l'encour de Montpelier.& Le lieu, parmy les prés en Angleterre, où on l’a prinfe pour la replanter aux fardins,autquels elle Aeurit en Auril, May,& lain.Ses fueilles font acres & chaudes au gouft,mefme route la Plante a le gouft dela » sms Roquerte, du Thlafhi, ou de la Raiponce.à raifon dequoy on tientqu'elle leur retire quant à fa na- mex Gr les ture & faculté. Il en croilt aufli de{oy-mefme parmy les vailons de Bourgogne le long de lariuiere 7 d'Ain,dass les buiflons. Da V'iolier large- elle, CHAR PI. Avranr-que les fleurs de cette Plante retirent fort à celles des Violet- 24 pme. ces & Violiers, les Herboriftes l'ont mifg au nombre des Violiers, l'ap- ) pellans Viola latifolis, ouperegrina. Car , comme il a efté dic, fous ® Je mot Grec r£ tv, & de Jiola en Latin, font comprinfes plufieurs Plan- tes, qui ne fe refemblenten autre chofe qu'aux fleurs. Aucuns, comme auf les Aporhicaires , l'ont appellée auec plus de raifon Bu/bonac , ou Bolbonac , pource qu'elle a les racines bulbeufes. La plus part des mo- dernes lappellentLwraria:d'autresLwaaria Graca & d'autres lanomment mal à propos Raifort fannage ; en Brabant on l'appelle Percininkhloemen, c'eft à dire fleur de monnoye ; pource que fes goufles retitenr aucunement à vne piece de monnoye. Cerre plante fait les tiges dures,rondes,branchues. Les fueilles longues, plus larges beaucoup que ;,4,», celles du Violier de Damas, verres , vn peu dentelées à l'entour, les fleurs comme celles des Vio- liers, purpurées , ou tirans fur le pers, apres lefquelles il y vient des goufles larges, lifles, & quafi rondes , compofées de plufieurs membranes , menues, comme de petites lames , & reluifantes, dans lefquelles il ya quatre ou cinq grains , VOIS; larges, de couleur brune , quafi en façon d'vne lune mipartie, entre lefquels il ya vne membrane qui fait latroifiefme. Ses racines font bulbeufes , longues , & tou- tes blanches, chatnues, efparfes çà & la, comme celles des Afphodilles , ou dela Piuoine , toutefois elles ne font pas grofles. Pena dit que cefte Plante croift aux montagnes de 4e aauerf, Prouence , & fur la frontiere du Piedmonr: mais en Fran- fol.1;7. ” ce, Flandres, & Angleterre, il ne s'en treuue que danses RS Jardins , où elle a les racines moindres , plus flacques , & moins enflées toutefois elles font femblabies. Elle fleurit ze4mps. au commencement du Printemps, & au mois d’Auril dans les Jardins , vn an apres qu'elle a efté plantée. Pena & Do- Des fleurs.e, don difent qu'il fe treuue vne autre Plante femblable à ce- FILETS fe cy, qui a les fueilles larges , & les goufles platres & ron- des, vn peu moindres que la precedence,les ciges plus du- res , & plus courtes , les fleurs plus blaffardes, la racine qui ne meurt point en Hyuer,ains dure longuement, & eft chc- ueluë, & non bulbeulé, comme celle de l'autre , & qu'ils'en creuue dans les lardins, oùelle fleurit en Efté. Au reftele rétempers- Violier Largefueille eft d'vn gouft chaud & acre, finguliere- PF Gr les mét fa graine,laquelle eft auffi fechesfes racines ont quelque 4 Violier large-fuerlle LE Ni peu d'acrimonie.Lobeldit qu'elles fonc deterfiues & qu'el- . les efchaufent mediocrement ,& font vriner , comme les Raiponces. Ouen mangeen falade comme les Raiponces, &c quelques autres. Dodon & quelques autres eftiment que c'eftie fecond Thlalpi des anciens, qui çft aufli appellé 444- flarde 696 Liure VIT del'Hiftoire des Plantes, flarde Perfique, & Thlafbi de Crateuss. Car > COMME dit Diofcoride , Crateuas eftablit vn fecond Liu 2159. Th/afpi, qu'il appelle AarJQuAer, & meyæncegiCor, c'eft à dire, qui à les fueilles larges, © Les racines | -grandes,tel qu'il femble que foit ce Yÿo/ier large-fueille :toutefois Pierre Pena n'appreuue pas cette opinion,pource que les racines de ce Violier ne font pas fi acres, comme Crateuas dit de celles de {on Thlafpi, lefquelles font bonnes contre la fciatique , au lieu que les autres pour n’eftre fi acres ne font pas telle operation. Il ne croid pas aufli que cefoit Z 4rmoracis , ou Raïfort fauuage de Diofcoride. Des Oeillets an Girofflées, CHAP. VII Les noms, LE s Ocillets on Giroÿflées qui font fleurs affez cogneuës,& prifées à caufe de leur beauté, font appellez en Latin Curyophilli, 8 Caryophillei flores À caufe qu'ils fentent le Clou de ÉS Girotile : aucuns l'appellent Oce//us,à raifon de la figure de la fleur,& Oce/lus Damalce- ZEN 5,8 Ocellus Barbaricus,8& Barbarica : les Italiens les appellent Garofoli : les Allemans Ch.132, de Sr pen Negelbluomenauf à caufe de leur odeur , & Grafzbluomen.Fuchfe les met pour vne féconde efpece de “Betoine \'appeHant “Befonica altera,où Betonica coronaria;pource qu'on s’en fert quafi par tout à Surle &rs3. faire les chapeaux. Matthiol l'appelle femblablement Besonica coronaria, les Apothicaires rongnent HE és lectres premieres de ce nom , & l'appellent Tynica, ou Turix : toutefois Bernard Gordon Liuz.ch7: prend la Tawix pour le Polemonson. Dodonles appelle Betonica altilis,où coronaris. Pena les prend ere pour la Cantabrica, que Pline dir auoir eflé treuuée en Efpagne,du temps de l'Empereur Augufte, Linises. par les Hifcains,& qu'elle cr'oift par tout,ayant la tige come vn Ionc,de la hauteur d'vn pied,laquel- Lin2.c.145. je porte des fleurs longues, faires à mode d’vn panier,auec vne graine forrmenué au dedans-Mais il y en a d'autres qui aiment mieux prendre la Caxfabrica,pout la Plante que les Efpagnols appellent Scorzonera, laquelle eit fort eftimée contre toutes fortes de venins, de laquelle nous traicterons en Liue'6. de vn autte lieu. D'autres les prennent pour /’/phios de Thcophrafte, qu'il dir eftre femblable à la E7 Dent de chien, & qu'ilelt fec , ayant la racine dure comme bois, qu'on le feme , & qu'il Aeuris en Efté. Oril faut noter que /’Iphion , & le Tiphion , ce font Plantes differences, de peur que l'afinité rues des des mots ne nous trompe. Car /’Iphion fert à faire des bouquets,mais non pas le Tiphion. Dauantage RAS le Tiphion a cela de particulier, qu'il eutit deuant que ietcer fes fucilles,çcomme fait le Pas d’Afne, de l'hütt.c.7. rellement qu'aucuns auec bonne raifon eftiment qne Theophrafte appelle ainfi le Pas d'Afne. An- guillara prend ?’4/phrondille iaune poux l’Iphium. D'autres eftimét auec Ruel que les anciens n'ont pas eu cognoiflance de nos Oelers , d'autant qM'il;n'eft pas vray-femblable qu'ils euffent oublié vne fi belle fleur , laquelle pour raifon de fa grandeur, beauté & varieté, femble pouuoir s’efgaler es eee à la Rofe. Or il y a des Oeillets fauvages € cultinez dont les faunages font les moindres, & ceux des RE Tardins les plus grands, ayans les fucilles longues,charnues, Oeslleis de lard:n. dures , eftroites, aigues au bout, blancheaftres, & plufieurs tiges, comme des Joncs, rondes, com parties par neuds, lif- fes, dela hauteur d’vn pied, 8 dauanrage ; au fommet def. quelles & des branches qui en fortenc,il forr des coupettes longues, rondes , lifles, dentelées au boit, du dedans def- quelles il fort de tres-belles leurs, dont celles qui font fim- ples font compofées de fix fucilles,maisles doubles en ont bien dauantage , fort gentiment decoupées par le bout, & fentans merueilleufement bon,comme le Clou de Giroffle. Les vnes font de couleur de pourpre blaffarde , les autres fout fort rouges, & les autres blanches.ll ya aufli des Ocil- lets blancs, qui font tacherez de taches purpurées. À raifon. de laquelle diuerfité de couleurs,& de icur bonne odeurils peuuent s'éfgaler auec les Rofes. Du milieu de la fleur il fort deux filets blancs, Ils font leur graine menuë & noire, dans des boutons longs. Leur racine cf longue, fimple & compartie par neuds. Quant aux pesits Oeillets ou Jaunages, ils ont les tiges comme Îles precedents , toutefois ils trai- nent par terre, comme aufli les fueilles , NCANtTMOINS fi on les replante dans les lardinsils les font vn peu plus gran- dessmais elles font toufiours plus petitesque celles des cul- tiuez,leurs fleurs fortent femblablement de certaines cou- pecttes longues, & rondes, mais il n'y a pas tant de fucilles , comme aux cwltiuez. Elles font aufli parcillement decou- pées & frangées par les bords, de couleur de pourpre , ou blanches, & ne fenrent pas fi bon que celles des culriuez. On à re Des Armoiries, Chap. VI. 607 Ocillets [auuages. On culriue les grands Oeillets dans les Tardins, & les plis beaux £ lier D dans des pors de terre. Le plus fouuent on arrache les ütjeons pour les replanter : caron ne les feme quafiiamais , d'autant que ceux qui viennent de graine s’abaftardiffent , & fonc les fleurs moindres, & plus fimples , combien qu'elles fuflent doublés au- parauant. Ontreuue à force des Januages par vrout és lieux pier- reux, aux montagnes & forefts,rant des pais chauds, comme des froids. Qn en plante aufli aux Jardins. Il y en aqui affeurent que les [ardiniers percentles reictrons des Ocillets auec vn poinçon, & les lardent de Cloux de Giroffle, pour faire que la fleur ait cette odeur fifouëue, & la rendre domeftique, de /assage qu’el- le eftoir. Que fi cela eff vray,il n’y a point de différence entreles cultinez, & les fannages, finon à raifon du cultiuage. Tourcfois d'autres difenc que cela eft faux. Ils feuriffencen Efté & en Au- ae tomne , aufh leur Plante s'entretiénr par plulieurs années ; fans 77 mourir, pourueu que l’on la contreyarde du froid. Rueldit qu'on les voit fouuent verdoyer, & Heurir danses cares, & cél- liéts , À caufe de la chaleur du lieu. El dit en outre vne chofe re- marquable.C’eft qu'il aduient fouuent qu'une mefme Plane fe- ra la fleur blanche vae année , & l’année apres purpurée , & la troificfme année de diuerfes couleurs. Etqui pourroit fembler plus eftrange, qu'vne melmc branche pürtera dés Aeurs blan- ches, & des marquetces, cftant ainfi fubjette à changement que les Aeurs blañiches deuiennentincarnares, & au contraire, foit à caufe du cultiuage , ou bien de la narute du rerroir. Au refte ce jus. peu d’amertume qui 5'apperçoit és Oerllets monftre qu'ils fonc werr & les chauds & fecs.Les modernes difent que la fléur des oezllers fpe- T7 cialemenc des incarnacs, ef fort propre contre les défaillances, & battemeuc de cœur à ceux qui {ont fubjets au tournement de tefté, contre lé hat alla paralyfie, &c Le fpafmc,en les prenant en breuuagé auec la decoétion de Beroine ou de Märjolaine. Eltanc confite en fuere comime les Ro- fes , elle eft finguliere non feulemenrcontre les maladies fufdires ; mais auf contre coute force de poifon, & la morfure & piqueure des beftes venimeufes.Eile fait auf mourir les vers de dedans lé ventre, 8 ferc de preféruarif contre la pefte: Toutefois le fuc tiré par expreflion de toute la Plante; eft de beaucoup plus grande eficaceicar éftanñr pris en breuuage au poids de quatre oncesil guerit ceux qui font defia atteints de pelte.La racine des Oerllets faunages prinfe auec du vin pur,au poids de crois dragmes guerit ceux qui auroient gfté mordus par quelque vipere: Leur fuc elt fort propre pour rompre la pierre & la faire fortir. Il elt mefme fingulier contre le haut mal. On met les fleurs des Ocillers cultiurz bien defonglées dans du vinaigre le renät quelqueremps au Solci, lequel pât cé moven eft fort propre pour faire reuenir à foy ceux quifonc ehañouïs,leur en frotrantle nez.C'eft aufli vn bon prefcruatit contré la pette, fi on sen laué tous les iours le nez; les arteres, & les mains: Liii.crtos Des Armorries, CHAP. FIIE L &mbie que ia Planté que les Frariçois appellenc Armoiries, &c Rucl Armerie/8c Are Les nr merg flores, foit vne efpece d'Ocillers fauuages ou petits. Dodon appeile la premiere Le efpece d'icelles, Vetonica Coronaria, où Altilis moiidres : en Allemañd Matvurllen , où Liua. cb.7 bien Hochmut , C'effà dire fuperbe : en Flamand Pluymkens ; à caufe que les füeilles de kurs fleurs font decoupées à mode de plumes. Elles refemblent aux Oeillets cultiuez, quant à la tiges , fueilles & fleurs, excepté quelles les fonc moindres ; & les fueilles vn peu plus longues 8c Laformii plus eftroires, les ciges menuës, pleines de neuds, d'vn pied ou d'vne coudéc de haut, qui por- tent des fleurs , lefquelles fentenc bon , & refemblent aux Oeillets, finon qu'elles {one fim- ples, compofées de cinq ou fix fucilles , qui ont les crenes plus profondes & plus eftroires, blanches ouincarnates , & portent la graineen des gouffertes aiguës. On les tient aux fardins à raifon de leur beaute & bonne odeur. Le mefme Dodon! l'appelle en fon traité des Fleurs Caryophyllea minor, & Vetonica altilis ,ou Coronaria minor. Fuchfelanomme “etonica [NN ueffris At " altera, feconde Betoine fauuage. Quantà la premiere efpece d’Armoiries, Dodonen fon traitté 4 hit. ; x lBlone Armofiese,- des Fleurs la prend pour ce que les Allemans nomment Dondernegele, Feldinegele : les Flamans PP Keykens, comme qui diroit faget de fleurs. Enquelques endroits de Picardie, Cuydereles El fait lesriges perites, rondes, noüeufes, comme celles des Otillers, rougeaftres vers les neuds d’enbas, L4 forme. & Qui n'ont pas vne coudée de haut, les fueilles longues ; mais vn peu prus larges que celles des grahds Ocillegs , de couleur d'herbe verte. Au deflus de fes petites tiges il vient de pecices fleurs ; Tome premier: NNN comme Liu.2.ch.7. 608 Liure VIXdelHiftoire des Plantes, Armoiries, ou Betonica Premiere efpece d'Armories de Dodon, Coronaria. ARE comme celles des petits Oeillets; rourefois elles font moindres, & yen a plufeutsentaflées enfem- ble, comme en ombelle : mais pour la plus part elles fleuriffent l'vne apres l’autre, & fonc prefque toufiouts de couleur d’efcarlate , ayans par fois des taches blanches par le milieu, bien peu fou- uenten voit-on de blanches dutout. Les Flamansen garniflent leurs lardins ; mais en Italie, & en d'autres lieux aufli, il en croift és lieux fecs, & non cultiuez. Dodon en fon hiftoire des Plan- Ch. 132. de tesappelle cefte Plante Berorica vrayesoù Tunix.Fuchfe la préd pour voe efpece de betoine Januage, 'hift. Armotrie fécondeow favuage, de Dodon. Mufcipula , ow autre efpece d'Armoirie. See M, | | SNS Son Re D ju x D cn NV f ENT PA À w 4 PE Ÿ ff ins) Se DA UE LA DA) SN 7 NN Ê YN\ Q V S Se \ AE. | rg CTTRE e QUES Gi : * Des Violettes barbues, ChapIX. 699 Quant à la fécoude efpece d' Armoiries, D'odon dit que c'eft vne efpece de Feronica faunagezappellée … . en François Armoiries [auuages: en Allemand Ganchblum , c'elt à dire fleur de Coquu : en Flamand Aa Cracyenblemkens , c'eft à dire fleurs de Cornilles. Ccite Plante a quelque affinité auccles Armoiries Les nems: cultinées;ayant les tiges noüeufes,les fucilles plus courtes, plus larges, & beaucoup plus blancha- 4 Lis Îtres que celles des Ocillets, ou de la premiere ebece d' Armoiries. Ses fleurs pour la plus part font rougeaftres,& quelquefois blanches,auec de plus grandes decoupeures, & font plus fimples, fans aucune odeur. Sa graine vient en des-soufles longues. Elle croift par tout és prés marefcageux , & 1 éslieux arroufez,& garnis d'herbe,en May & en luin. Aucuüns eftiment que c’eft l’Odontis de Pline, À "72% qu'il met pour vne efpece de Foin,ayant à force riges noüeufes , qui fortent d'vnc mefme racine, faites à triangle , & noires. Elle a des petices fueilles pat les neuds ; toutefois elle font plus longues que celles de la Renoücée. Sa graine vient par lesaifles femblable à l'Orge. Sa fleur cft petite & incarnate. Elle croift parmy les prés. La deco@tion d’vne poignée de fes tiges cuites en vin rude, Le lier. guérit la douleur des dents ; en la tenant quelque temps en la bouche. Ceux, dir Pena , qui tien- ao nent que cefte Plante eft la Twix ; difent qu'elle eft fouueraine contre les venins 3 & de fuit ils ne cesse {ont pas du tout trompez, en ayant fait l'effay auee heureux fuccez , mefme il y a quelques Arabes praticiens,qui l'appellent T4z/x,aufli bien que le “Po/emonium des Flamans;ou Ocimaffre, que Gor- don prend pour la Tuzix.Dodon en fon traitré des fleurs met vne #rosiefnie efhece de fleurs d'LA7r- moiries , Qui foncles tiges petices,rondes,noüeufes , & glueufes au toucher; d'vn pied de haut. Ses fucilles fortent deux à deux par chafque neud , longues, eftroites & aiguës, vertes-blancheaftres quafi tirantes fur le pers : {es fleurs fontauffi entaflées par ombelles , & fout belles , femblables à celles des Armoiries ; toutefois elles font moindres, & de couleur de pourpre rouge blaffarde : fa graine eftperite,& vient en des périts vafes:fes racines font menuës & cheueluës. On la plante aux Jardins où elle fleurit dés le mois de May ou de luin ; iufques en Auromne. Aucuns tiennent que c'eft vnew/hece de Limonion, ou de ce qu'on.appellecommunement Behen. Lobel la prend pour la feconde ejpece de Lychnis fanvage.L'efclufe l'appelle Behen rouge de Salamanque.Lobel l'appelle auf Mufcipula,ou Armoraria feconde. Peut-eftre que c'eft ce que Gefnerus appelle fleur de Conflantino- ple petite: | Des Violettes barbues grandes, CHAP. 1%. PNEs Heïboriftes appellent les Plaintes qui font icy peinres Vio/ertei à caule de la reffem- re 87 blance de leurs fleurs: Oril s'en treune de deux fortes , dont l'vne s'appelle Fiolerte barbue La firmes S aux larges-fueilles: & Yautre Violette barbue effroite- fueille.-La largé-fueille fait fes racires Jongues,noiraftres , auec des cheuclures fort menés, efparfes çà & la. Sa tige éroift à la hauteur d'vne coudée ; quelquefois plus; quelquefois moins , felon que le cerroir eft gras ou maigre Violette barbue large fueill,. Liolette baïbue effraite-fucille. LE de ESS Tome premier: Le lieu. Le lieu. Le térmps. Les nems. Sitlec.'86. du liute 4. La forme Liuwav.ch Ecl, 2. Le lien. Le terpira Ment (5 les Dértus Lo n des Fleurs c 1> Ch 14 L. d l'hite, LT Ü 9 « . 700 Liure VIT del'Hiftoire des Plantes, compartie par neuds,au nombre de fept ou de hui® Le plus fouuent, &-ronde. Ses fueilles fortent deux à deux par chatque neud,plus larges qu'ésautres Yio/erres de cette forte, & pleines de veines. À la cime de la tige il croift vn tas de quinze ou feize petites guaines,& quelquefois plus enrichies brauement tout à l'entour d'un certain poil, Comme d'vne barbe. d’où eft vénu‘ce nom de Fiolerte barbue. Ces gaines fleuriflent l’vne apres l'autre, fur la fn du mois d'A uril 3 tellement que d'vn fi grand nombre iln y en a que cinq ou fix qui s'ouurent, & fonr rouves,marquetces de plufieurs poinéts blancs,8 fort petits, & compofées de cinq perires fucilles, du milicu defaquelles il fort des petics filets qui fonc quafi de couleur perfeitellement que par leur excellentebeauréelles refiouif- fenc les veux de ceux cui les regardent.Sa graine {e meutiren des petits vafes longuers.Eile croift de foy-mefme.elle croift és près humides & pafquiers arronfez. On l'entretient auffi dans les lardins, pour la beauté de fa fleur.Quanc à la olerte barbue eSfroite-fuerlle elle a la racine courte,blanche & vn peu cheucluë.les fucilles comme la Dentde chien,mais plus longues, plus noites, 8 vn peu veluës, qui fonc en grand nombre pres dela racine;mais par les tiges il y en a peu, & deux à deux par certains interualles,iointes aux neuds de la tige à mode d'aifles. Quelquefois elle ne fairqu'vne tige , & quelquefois plufieurs, comparties par neuds , de la hauteur d’vn pied.Ses branches fortent vue par vue , de l'vn des coftez tant feulement , du creux des aifles , à la cime defquelles il vient plufieurs petires coupelles , longues & grailes, diuifées au bouten plufieurs cheueux , comme vne barbe.à taifon dequoy on l’a appellé £arbue.Sa fleureft fort beile,8z rouge ; toutefois elle eft petite, & de couleur fort belle,8z bien viue. Elle aime les lieux {ablonneux , maigres & pierreux , pourueu qu'ils foient à l’abry. Elle fleurit en May & en luin. Da Soncy. CHAP. X, N Es autheurs modernes ontnotnme cefte Plante Cx/endwla , pourcé qu'elle fleurie à qualit à tomres les Calendes des-mois :comme aufli les Iraliens l'appellent pour la # mefme occalion Fior d'ogni mefe : Matchiol dit qu'en Tofcane on l'appelle Fior rancio, BELLE) à raifon de a couleut : en Allemand Ringelblumen, pource que fa graine eft recourbée à mode de cercle. On l'appelle en François Sowcy, qui vienc du mot Latin So/fequium , pource que fa fleur fe referte deuers le foir. Ce n'eft pas toutefois” l'Heliotropion, & encor moins la Scorpioides ; mais bien la Ca/sha des anciensiprincipalement des Poëtes, qui a efté ainfi appellée peut eftre du mor Latin Cx/athus , qui fignifie, fuyuant le téfmoignage de Seruiusws gobeler ou coupe ; faite de la mefne façon que les fleurs de Sosey. Or la Plante des Soucys iette trois ou quatre riges cannelées, auec vne moëlle fpongicufeau dedans, & garnicside fucillés longues qui font pre- mierement eftroites,& puis s’eflargiffent peu à peu, molles, va peu cottonnées:à la cime des tiges il ‘vienc des belles fleurs , qui ont vne odeur vn peu fafcheufe , & fe referrent au Soleil couchant, & s'ouurent le matin au Solcilletant. Au milieu de chafcune Soucy, ou Caltha des Puètes. d'icelles il y a vn rond ,oubofle, faireen façon de bouclier, jaune ,ou de couleur de Safran, enuironnée de plufeurs petices fucilles jaunes, où de couleur d'or (à raifon de quoy Lobeltient que c’eftle Chryfantemon de Diofcoride} au milieu il y a phuficurs filets courts & referrez enfemble, jaunes , ou noiraftres, À chafque fleuril vientiyneinfinité de graine recourbée. Ses racines font cheuelués. Or les Herboriftes ont efté perfuadez à croire que cette hérbeeft fa Caltha:premierernent pource que Pline dit que la Ca/thz a vne odeurfafcheufe , & puis à caufe desmots de Virgile qui en parle ainf: Mollia luteola pingit vacciniacaltha. Et Columelle qui dir: | Candida Leucoyn,@r flanentis lnmina calthe. Ce qui conuient fort bien au Soscy, qui a vne odeu pefan- te, & a la couleur iaune, reluifante comme l'or. Ilen croift en abondance és [ardins, & lieux cultinez , 8: mefmes en pluficurs endroits parmy les champs en Prouence ; & Lan- gucdoc. La fleur de Soscy eft chaude quañi au fecond de- gré , fpecialement eftant fechée. On vient qu'elle fortifie le cœur, qu elle refifte aux venmis, & qu'elle eft finguliere contre les fiéures peftilenrielles , en quelque façon qu'on la prenne. Fuchfe ditqu'eftant prinfe en breuuage auec du vin elle prouoque les mois, & que fon parfum fait for- ir l'arrierefaix , & qu'elle fert à blondir les cheueux. Les fueilles de l'herbe fonc plus chaudes : car elles on€ vee NT pr k .$ 7 LORS CR" dE «. pu. L À Dela Nielle, Chap.XL 701 vneacrimonie bruflante : toutefois elle ne fe decouure pas à l’inftant , à caufé qu'ilyadelhumi diré meflée parmy , à raifon de faquelle eftans mangées en potage,elles lafchentle ventre. Fuchfe cs - dir que leur fc appaife lemal des denrs,fi on en laue la bouche : les autres reduifent en poudre Jefdires fueilles, laquelle ils appliquent contre la dent auec du cotton. Il y en a auffi qui meflent de cefte herbe parmy les falades. Matthiol dit que l'herbe du Sowcy cfchauffe.atrerinë ;ouure ,refout 8 Chap86. prouoque , combien que {on gouft monftre qu'elle a quelque peu d'aftriétion. Il y à ve infinité de femmes qui onr efpronué que cefte herbe eft fort propre pour prouoquer les mois, fpecialement fi onen boit le fuc, ou qué l’on mafche long témps l'herbe fraifche. On ordonne auf vne once de fon fuc auec vne dragme de poudre de vers de terre contte la iaunific. Aucuns riesnentque le continuel vfage de cefte herbeefciaircitla veué. Ileft bien certain que l'eau diftilée de cefte Plante éftant en fleur eft bonné à guerir la rougeur & inflammation des yeux, fi on en met dedans, oubien qu'on applique fur les yeux des lihges crempez dans ladite eau Aticuns tiennent que la Caliha, eft le Cerinthe de Thcophrafte qui eft ainfi nommé , comme quidiroit #npevbn, c'eft à dire fewr iaune comme tire:& de faiv il y a de la conuénance qualit à la couleur de la fleur,& au cemps quelle eurit: careftant femée cnuiron lecommencement de Fcurier,elle commence à fleurir au commencement de Juin , & cortinuëiufqu'en Hyuer : & mefme fi elle peut éfchapper l'Hyuer, principalement celle _ qui cit fauuage, elle recommence afleurir quant & les Violiers Bulbeux & les Violiers iaunes. De la Nielle, | CHAP. XL À Nielle s'appelle en Greë prëd Bron , 8e ueAdrartppor, ainfi que die Pline : en Latin Lens. on la norme Gith : les Apochicaires lappellent Nigella: elle eft appellée cMelanthiim, Melanfhermum, & Nigella, à caufe que fa graine eft noire: les Arabes | ap pellent Sewis, ou S##127 : en François Poywrefte; où Niclle :en Efpagnol Negnillia. Diofcoride & lès autres anciens ne parlent que d'uxe efpece de Nielle; mais ceux qui font venus apres ch ont re- Le: eferéi, Parque quatre efheces: à fçauoir la Nielle commune des Iardins appellée ROMANE ; on odorante : ÊZ celle que les A pochicaires nomment Citrine, à caufe que fa graine cft de couleur de Citron : car au demeurant elle eft toute femblable à la precedeñte.Lobel en met ÿne autre toute femblable ,Éinon qu'elle eft plus bellé,pour auoir là fleur double.Puis il ya deux fortes de Nielle fauuage. Quär à celle La forma des Iardins, c'eft vne petite Plante, qui fair des branches menuës dela hauteur de deux paumes,ou dauanrage. Ses fueilles font petites , femblables celles du Seneffon ; toutefois elles fonc beaucoup » plus menués : à la cime elle porte dés petits boutons ou teftes , comme celles du Pauor, longuettes ; - Qui font miparties aû dedans par certaines membranés, dans lefquelles eft enclofe la {emence, qui elt noire, acre, &odorante. Cefte defcription dé Diofcoride eft aflez fuffifance pour donnet à Nielle de lardin de Marthiol. Nielle Citrine, ayant la fleur blanche 66 double, Le lien, Le terspera- ment @ les Vertus 702 cognoiftre la Peywrctre où Nielle. Car D = À ? 4 hauteur d'vn picd,lss fucilles decoupces, quafi comme celles de F Liure VTT del'Hiftoire des Plantes, de faiét elle produit en nos ardins vne tige branchue , dela umertcrre , excepté qu'elles font plus vertes $es fleurs viennent à la cimé des branches,& font dé couleur de bleu blaffaira, chafcu- è . 4 . : ET / «, : ne delquelles cft coinpafée de cina petites fucilles, dilpofces à mode d’vne petite roùe. Apreslel- quelies il v vient des petires reftes cornuës,ayans chafcune cinq ou fix feparations , comine cham- © ARASL [? > / \ H ‘ ls ; Æ Premiere ejpece de Nicile fauus ge { F Dr de Maithio’. PRE 7 D F FL æ où Gt IN * Premiere efpece de Nrelle Jauuage de Matt biol ,cnlaferonde Edinon de fes Commentaires. @ NE y ÊE Lu. mA TE k AU h}) D 4 14 £ à — S 7 ee brettes au dedans, dans kfquelleseff la graine femblable à 4 A + He de celle des Oignons,acre & odoronte. Quant à la Nielle Cisri= ne elle ef toute f:mblabie fnon quant à Ja couleur.Çar elle a les fucillestouc de inefime , & les ceftesainf feparces par certaines membranes. Ses Heurs fonc de. couleur de pour- pre, pafle. Elle faicauff beaucoup de graine odotante. Elle cft de mefme odeur, goutt & vertu, & fercaulli à mefine sage. Quant à la Nielle frunage, i yen ade deux fortes, qui ontics tiges qual femblibles à celle des Iardins, comme auii lesfleurs , & n'y a autre difference que pour raifor qu'ellesonr les faciles plus menuës, fort decoupces & che- ucluës, & n'ont pas teile odeut ny acrimonie ; coucefois la Nelle fannage quieft icy peinte en fecond lieu a les Aeurs & les telles plus grofles que celle des Jardins, &zcelle qui cft mife la premiere, les a plus longues, & diuifées comme ent cinq.petites goufles cornuës, dont les coines vont s'eflars giffant à l'enrour, & font repliées en dehors, comme celles des Ancholies.La Nielle des Iardins ne vient point säsfemer. Quant à Ja Cisrise, il s'en treuue à force és Iardins d'Anple- terre, & d'Allemagne,où elle a cfté femée de la graine qui auoit cfté apportée de Syrie, 8 autres lieux marchans de Leuant ; rellement qu’il s'y en trouue en plus srande abon- dance , qu'en Italie où la neilleure qui y croifle eft appellée Romaine , combien qu'il ÿ'en treuue à Rome, mefine dans les lardins. La Ne/e Jaunage croift parmy les Bleds , & au- res terres. Elles fleurifent en luin , & leur graine eft meure en Juillet & en Aouft Au refte Disfcoride dir qu'6 mefle la graine de la Wielle parmy le pain.Eirät appliquée en linimé& Seconde effece de Nielle fanunage, de Matthrol. er 7 1.12 NUE LEZ Déta Niclle, * Chap. XIE :1 703 Melanthion lfopyron, de Matrrbel. fur le front elle fért contre la douleur de refte. Broyée auec À t d'huile frin, & mife dans le nez, elle guerir les cararaées qui commencent. Elle gucrir les ienrilles du vifage,les grarciles; & les vieilles tumeurs & durrez eftant appliquée année VIDA i= ere. Appliquée auec du vin fur les gallons des picds,les avañt premierement fearifiez à l'entour elle les fait comber: Cuire eu vinaigre auec de Ja rede, elle oucrit la douleur des dents, fon les en laue Elle faitdorcir les vers ronds du ventre,eftant appliquée en hniment auec d'eau furlenombiil. La fenteut d'icelle broyée, & mife en va linge fert contre lé rheunies & cararrhes. Prinfe en breuuage par plufieurs iouts eile prouo- que les mois,& l’vrine, & fair vemr le laict aux femmes. Prin- {e auec du vin elle fait cefler la difficulté d'haleine: ( André Lacuna liticy fuyuant vn vieux exemplaire:Prfafe en breunx- ge par plufieurs tours, elle proucque les mots 1 rie, fait ve- nir du laict,@* chaf]e Les vers ds ventre: Mais fi on ém boit auec du Nitre, elle appaie la dificulté de refbirer.) Prinfe aù poids d'vne dragme auec de l'eau , elle ferr concre la morfure des phalanges. Son parfum chaffe les ferpens. On dirque fi on en prend en quantité , elle fair mourir la perfonne. Pline eñ dir quafi de mefme. Quanc au G##h, que les Grecs appellent Melanthion ow Melarfpermon ,on rienr pour le meilieur ce- luy qui a la graine plus noiré, & plus odorante,* qui reucili mieux la perfonne. Elle eft propre contre les morlures des ferpens, &: piqueures des fcorpions. Ie creuue qu'il la faut appliquer auec vinaigre & miel, & que fon parfum chafle les ferpens. Prinfe en breuuage au poids d'vne dragme, elle fert bien contre le venin des araignes. Pilée & liée en vn linge , elle refou la roupie, & le rheume qui coule par lé nez, fi on la faire fouuent. Appliquée auec vinaigre , ou diftilée dans le nez, elle eft pro- pre aux douleurs de refte. Auec huile Irin elle allege les enfleures , & chaudes defluxions des ÿeux: Cuire en vinaigre elle appaife la dou'eut des dents: Pilée & mafchée ,elle gueritlés vlceres de la bouche; Broyée auec du vinaigre , elle nettoye les lentilles , & gratelles qui viehnent par le corps: Prinfe auec du vin elle eft bonne à ceux qui oft difficulté d’haleine, Appliquée en liniment elle ré- fout routes durtez & enfleures inuercrées, & routes apoftumes. Elle fait venir le laict aux femmes fi elles continuent à en prendre. On tire le fuc du Gih, comme du lufquiame , lequel fert à mondi- fier les yeux, & à prouoquer l'vrine & les mois:mais.eftant prins en trop grande quantiré,il eft veni. meux,ce quipourroir femblet efmerueillable;veu qu'on fe fert ordinairement de la graine pour don: nergouft au pain. Mefme ie treuucen certains autheurs que trente defes grains iezen vn linge, & appliquez à vne acouchée luy font fortir l'arrierefaix.On dicauffi qu'eftant broyée aucc de l'vrine,& appliquée fur les gallons de pieds,elle les faicperdre. Etque fon parfum fait mourir les mouches,8e les moucherons qu'on appelle Coyfns.Galien defcrit, bien plus diligemment le cemperametit,& ver- tu de la Nielle, difänt:La Nielle efchauffe,& defleche au troifiefme degte. I femble anfli qu'elle foit de parties fubriles. À raifon de quoy elle guerit les catarrhes en la liant dans va linge; & la fairanc à routes heures. Sion en prend aufli par dedans: elle refouc fort les ventofitez dont il appert qu'elle eft d'vneeflence fubrile, & bien cuirepar la chaleur, aufli en eft-elle amere. Ce n'eft pas donc de merueille fi elle fait mourir les vérs,nonfeulement eftant prinfe en viande, rais auffi appliquée pat dehors,nÿ auffi fi elle fait tomber les petites verrnës,& les gallons, & guerit les gratelles. Car pour ecfte mefmc raifon elle fert à la difficulté d’halaine, & faitvenirles rois retenus à caufe de la grof: {eur & vifcidité du fang.En fomme c'eit vn foutterain remede, la où il eft beloin d’incifet nettoyer; deffecher, &efchauffer. Voilà ce qu'en dit Galien. Symeon Sethi adioufte qu’eftanc ificorporée auec du miel & prinfe en eau chaudc,elle diminue la pierre des reins,& de la vefhie , qu'elle prouo< que l'vrine, & lesmois , & fort de remede contre tous venins fi où la prend à ieun. Pierre Pena dit que la graiñe de la Nielle éft grafle,tellement qu'on en peut tirer de l'huile , lequel eft propte pour aider aux femmes qui font en trauail d'enfant, & les faire deliurer aiférnent & pour faire fortir l'arricrefaix , & l'appellene commuriement,;huy/e Nardin, pource qu'il a la rnefme odeur ; & vertu: Celt huyle eftant tiré en la preffe eff noir, toutefois il a vhe couleur claire. Pout peu qu'en en pren ne par la bouche, il guerit l'enfleure & durté de la rarelle : comme auffi eftañr appliqué en linimenr par dehorsiles Italiens fe feruent fort de la Miele Citrine parmy les fauffes,& gafteaux, y adiouftans de la mouftarde. La graine des Nieles faumages ne fert à rien, pource qu'on treuue afez de l'autre quieft meilleure. # | NNN 4 De Liu.2o:çc:17: Liure 7: dés fiénpl fol, i 23 | à ; 0 704 Liure VIS. del'Hiftoire des Plantes, De la Palle-roft,ou Ocillet-dieu, CHAP, XII. Les noms. E AzA traduifant ce mot Grec Lychris, l'appelle en Latin Zucerwula : celuy qui a tranfla- # re Athence l'appelle quelquefois Balarix, où Genicularis : & d'autres Yalaria. Celte Plante a aufli plufieurs autres noms, lefquels routefois ne luy fonc pas propres: car elle s'appelle athiver@ en Grec, c'eft à dire » minortelle, pource qu'elle garde long- temps fon luftre, &æxvauna, Garage , ytexrerodior, C'eftà dire, Pied de gras, êt wevplicr, , dont auf Ruel eftime que Columelle parle de cefte Plante quand il dit: | Liu, 3:c.57. Nuncvenial quamuis oculis 1Mimica,corymbe - Hiuie10. Doutant que quand on met fa fleur aux chapeaux,elle offufque & esbloüit la veuë , pourcé qu'elle reluit comme feu. On l'appelle aufli Tawrion : & tourefois ce n'eft pas la Plante, dir Rucl , qui eft appellée communement Tawra,ou Torz,laquelle eftvenimeufe. Outre plus on l'appelle cales, & Liu.3.ch.o7. A&æAdioy, Diofcoride ne fait mention que de deux efpeces de Lychnis, dont il appelle l’vne 4: Dev Lesdbeces. pamun, c'efta dire, dont on vfe en chapeaux:8& V'autre d'apia,c cÉt à dire fauuage. Les Herboriftes en eftabliffenc bien d'auanta ge,lefquelles ils appellent toutes Zychws, pource que leurs feurs font de la couleur de la flamme du feu &reluifantes, ou de couleur de pourpre fanguine, commie qui di- roit, fleur reluifante ou refblendiflante : peur-eftre auffi qu'elles font ainf appellces , peurce qu'an- cicnnement on faifoir les meches des lampes de leurs fueilles qui font cottonnées : car AuxrC* en Grec fignifie vue lampe, & ya, fignifie la mefche de La lampe. Quantàla Lychnis des Lardins,ou qui fer à faire des chapeaux,on l'appelleen François Oeiles,8r Oeillet-dieu:} Paris Pafferofe:en Al- Jemand-Frinnenrofzlin:Marienrofzlin,&c Himmelrofzlin,c'eft à dire Rofe des Dames, Rofe de Noffre dame, Rofe du ciel,&e fleur du ciel:en Flamand, Chriffus ooghen, c'eft à dire Oeil de Chriff. La Lichnis | fauvage s'appelle en François Ovillet [aunage:én Allemand Margenro[zlin,&x Vaildemarcenrofzlin: Lui. 3.98 en Flamand Zevertrekens. Diofcoride traitte fort briefuement de lvne & de l'autre difanc, La | Lychnis qui fert à faire des chapeaux a la fleur femblable au Violier, toutefois elle eft de couleur de pourpre de laquelle on fait des chapeaux & bouquets: la Lychais Jannage refemble du rour à Linar.ch4 celle des Jardins. Pline traitranc des Rofes ditainfi : Il ya vne awsre effece de Rofes , que les Latins appellent Ro/z Graca:ës les Grecs Lychnis , qui ne vient qu'és lieux humides , & na iamais plus de cinq-fueilles,de ja grandeur de la fleur des Violiers,& ne {ent rien.Luy mefme traitrant vn peu apres des fieurs felon les faifons de l'année, mer la Zychrisentre les fleurs d'Efté, fuiuant en cela Theo- phrafte,comme il a ef dit au commencement de celiure.Par le moyen donc de cefte comparaifon des fleurs de la Zychnis;auec celles des Rofes,& des Violiers,rous les doétes Herboriftes d’vn com- mun accord tiennentpour vray Lychwis toutes les Plantes qui font icy peintes. Entre lefquelles a Lychnis cultinée,ouOeillet-dien, fair les tives d'vne coudée de haut,rondes,blanches,cottonces, comparties par neuds; & branchuës,les fueilles longues , de la grandeur des fueil | les de Violier , ou de la Sauge, flacques, blancheaftres , & couuertes de bourre, comme l'Ethiopis, À la cime des peti- tes tiges & brancherres il fort des leurs , de certaines cou- pettes dentelées, qui refemblent à celles de la Nielle ba- ftarde, belles à voir , mais fans aucune odeur, plus grandes que celles des Violettes de Dimas , de couleur de pourpre de Rofes, fort refplendiffante ,auce vn luftre qui esblouit quelquefois la veué ; comme feroit vn ruby, où comme la pierre appellée Lychuis, dont auf l'vn & l'autre a prins ce nom.lcelles font compofées le plus fouuent de cinq , &ra- rement de fix petites fucilles , au milieu defquelles il ya des filers aigus & piquans. Sa racine eft auf longuette, menué , & cheuelué,. Il s’en treuue dans les Jardins quia la fleur blanche, ou rouge blaffarde, mais peu fouuent, & f on n'en tient, point de compte , ains feulement de l’autre qui eft la plus belle de toutes, ainfi que dit Pena, laquelle on cultinefort foigieufement , à raifon dequoy elle fair {es fleurs fi efpaifles,& doubles, quelle ne fait puis apres poine de femence , d'autantque la matiere d’icelle eft toute em- ployée, pour la nourriture de la fleur, tout ainf que nous auons dit des Violettes de Mars. Aucunseftiment que ce- Île Lychuis eft la do df@ , en Latin fes Luis , c'eft à dire Fleur de Iupiter : voutefois cefte opinion eft bien aifée à ra- battre par l'authorité de Theophrafte, qui met diftincte- - ment Chap. rt, Laforme. | Te Lychrs ou Oeillet-dieu,de Matthiol. Le É Ne LA { S Q ñ ; | É 4 \ in UE Le lien: Dèla Pafle-rofe, Chap. XIL 70 ment la Lychnis, 8 diés au @-,du nombre des fleurs d'Efté,comme fairauffi Pline, rédifäntlesmef | mes paroles de Theophralte. Quant à la Lychuis ou Oeillet faunage, elle refemble aflez bien àla LR precedente. pour auoir Les tiges comparties par neuds &c les fucilles molles, toutefois elles font Liuzr.e at moinsblanches , & cottonnées. Ses fucilles font auffi plus eftoites , & fes rigesplus grailes, plus tendres , & plus branchués. Ses fleurs auf fonc moindres ; blanches ou rougcaftres , plus decou- pées, fans aucuns filets au milieu, toutefois leurs coupelles fonc plus grandes , rondes, & velnés, autrement elles {ont femblables aux autres. Sa racine eft longue ; & grofle comme le doigcbien fouuent. Dodon dir qu'il yen a vne auire forte du tout femblable à cefte-cy ; tellement qu'on la iugeroit eftre la mefme, fi ce n'eftoir qu'elle eft moindre & a laracine plus courte ; &:que fes fleurs fonc toufiours purpurées. Plufeurs prennent cefte efpece de Lychais poux l'Ocymtoides parpurée, com- me la precedente pour l'Ocymoides blanc Nous auons mis icy le pourtrai d'une aucre Lychuis fau ange allez femblable à celle qui eft mifecy deflous , pour la 1roifiefme efpece de Lychnis de V'Efciu£e. laquelle a la racine cource, blancheaftre , vn peu cheuelué , auec plufieurs fucilles aupres de la racine , couchées par terre cour en rond.loñgues ,eflroites , aivuës, noiraflres, 8£ cOtroNNÉes, qua- fi à la mode des fueilles du petit Plancain. Elle ne fait par fois qu'une tige ; quelquefois elle en fair pluficurs , dela auteur d'vne paume, comparties par neuds, 8 velués. En la tige on voit touf- iours les fueilles deux à deux, qui fortentpar efgaux interualles , d'vn gout fade, & vn peu afprés, Sa fleur eft moindre que celle de la Lychais cultinée , de couleur de pourpre. Elle porte force grai- ne en des goufles faites à mode de fabor, & marquetées de plufieurs lignes blanches & vertes. Cer- te Plante cft bien différehre d’auec la Lychers Jannage purpurée de Dodon , que pluficurs prennent pour l'Ocymoides pnrpurée.Les deux premieres efpeces de Lychnis Jannage croiflenc {ur les orées des RE Champs & des prés, & pres des hayes dés Bleds. Toutefois Penadit quefi on les replante dansles r: De Jardins , leuts Heurs s'y augmencenc en telle forte , qu'elles fonc auili grandes que celles de la grande Heur d'Afrique où bieñ que les Rofes , ou encor plus. Nous auons aulli mis icy vne autre … » Lychais [aunage purpurée, de Efpecé de Lychurs fanuage, de Dodon, Myconius, à A N) UT DE N . à 4 LEE Æ 2 "6] k e & Lychnis fausage de Myconius, laquelle a la racine cheueluë, de la longueur d'vne paume, fioiraftre L iu.. ch.9. auec vn nerfau dedans, & fichée fort profond en terre, d'vn gouft doux, auec vn peu d'aftriction. de L'hiff. Cefte racine produit plufeurspetites branches, rondes , velués & blancheafres , qui n'ont pas plus d'vne paume de hauteur , garnies de fueilles efitoittes , velués , blancheaftres , qui fortenc de la tige fans aucun ordre, & font aucunement aftringeantes. A la eime des riges il fort des leurs femblables aux Campanertes, rondes , comme celles du petit Lifec, blanches tirans vn peu fur la couleur de pourpre. Myconius dit qu'elle croift és montagnes, & lieux qui font fort fecs, & qu'il F n'en a point veu ailleurs, qü'aux montagnes de Noftre-dame de Montferrat. Elle fleurir au mois = 77% de 70 Liure VIT del Hiltoire des Plantes, 4 ' le May.Or il l'a appellé éfhece deLychnisà caufe de la figure de fes fucilles, & de fes fleurs, qui reti- rent aucuncmér à celles de la Lychris,combien qu'elle né foie pas fi chaude que les zuéres efheces de Lychnis, deferites pat Dicfcoride 8: Galien. Dodon met p{ufieurs efpeces de Lychnis fauuage , outre Ris DRE lefquelles l'Efclufe en a remarqué quelqués autres defquel- P; FH RI PES SL Jantage jes nous MetErons icy la defcriprion qu'ilen fair, La prewze- de i E’clufe a pu 6e Brita biinc re fait des petites ILES comparties par neuds, de la hau- parceux de Salsimanque. teur d'vn pied ou dauanrage, & diuisées en plufeurs ai {elles : par chafque neud il fort deux ou trois fueilles, & quelquefois dauanrage ; plus eftroittes que celles des autres vertes-blancheaftres , tirant fur le pers. Ses fleurs fortenr à Ja cime de fes branchetres, commpofées de.cing petites fucil- les fourchues, blanches par dedons , & de couleur de pour- pre par dehors , qui fe referrent & replient en fleftriffane: {es coupettes font fort dures, courres &à demy rondes, pleines de graine petite, & ronde , comme celle du Pauot fauuage, toutefois elle ef orifaftre : fa racine eft aflez groffe, blanche & diuifée en plufieurs autres ; maiselle meurt tous les ans. La féconde.a les tiges plus groffes que la preceden- te, rondes & comparties aufli par neuds, à chafcun defquels fortent lesfueilles deux à deux, difpofées par ordre ,fem- blables quant à la couleur à celles de la precedente : toute- fois elles fout beaucoup plus grandes. Elle porte plufieurs fleurs entaflées en ombelle ou moucher, belles & rouges, compofées auffi de cinq fueilles ;. mais elles ne font pas fourchues. Sa graine vient en des petits vafes tendres, fem- blables à ceux de la precedente : fa racine ef plus grofle ; &t plus cheueluë , & ce neantmoins elle meurt l'Hyuer auffi bien comme l'autre. Quant à la sroiffefme elle a les tiges comparties parneuds : mais elle napas tant de cauitez ou aiflelles. Ses fücilles fortentaufi deux à deux par chafque neuds, mais elles fontplus vertes que: lés-precedentes , & plus fermes. De chafque aiffelle il fort vne fleur quañ fem- TAF I : blable à celle de la feconde ; toutefois elle eft plus grande, &e Seconde éfpece de Lychnis fausage de l'Efclufe. Troifie[ine efpece de Lychnis [a nage “Us Aucun l'appellest Panote/cumeux, élafe ; que fait [es coupeties cannelées. “Ie ; \ = (De SD (à (NZD VS A D £ )] À D fl £ / (ss CR. = = = = US Z > 4= a TL > SP CLONE fé Ten à NS NX DE Von NU £ » NY 4 9 AS AT # + een ‘ = & = * L 7 AA 4 7 PET — É 4 Lure Sd - Sa a: Fa S ; LENS 5 5 gt : Sr 5, À . D sn ucutt 7») à ; Pa 1 es. À oder Dela Pañe-rof, Chap. XIL. L = 7O7 de cbuleur plus blafarde , & fes fucilles fonc auffi fenduës en deux. Sa coupelleeft plus groffe que celle des precedenres, couuerte d'vne peau dure & fort cannelée , de couleur de cendre , dans Ja- quelle eft la graine de mefme couleur, plus grofie que celle des precedentes Elle n’a qu'vne racine; laquelle n'eft pas fort cheuclué,& qui meurt auffi en Hyuer La quatriefme iette par chafque neud; Qua’ric/me efpece de Lychnis fau. age, de l'Efilufe. Cinqu efneefpece de Lychnis Jauvage de lEfctufe. IEEE RNA AN Œ* Ve ENS) \ = NZ NZ PONS £ ÎN AS sf Et \! À des branches de la longueur d'vn pied , comparties par neuds, fes fucilles font femblables à celles de la premiere, ex- cepté qu'elles foncvn peu plus larges, & d'vne couleur ver- te fi chargce qu'elle en noircit. Sa fleurs font auili compo- fées de cinq fueilles petites, & rougcaftres. Sa graine vient en des petires coupettes , femblable à celle des precedentes: tourefois elle elt moindre & plus noire. Saracinceft grofle, femblable à celle de la fécorde,8c meurt auili en Hyuer. Tou- | chant la csquiefme elle produit plufieurs tiges d’vne feule racine, qui font aufli comparties par neuds & rondes, mais elles fonc veluës, plus longues & plus foibles , &trainent par verre. Ses fucillles forrent deux à deux partout, & font longues , molles ; & couuértes d'vre certaine bourre blan- che, entre lefquelles fortent les fleurs vne à vne rour le long de la branche, femblables en figure aux precedentes , toute fois elles fonc plus grandes, &c teintes en rouge plus bla£ fard.Sa graine vient en des gouilertes femblables à celles des precedentes, & virant fur le roux. Sa racine eft grofle & che- uelué. La fxiefine eft la moindre de routes,8c fait vhe petire tive, de la hauteur d'vne pauine ou enuiron ; compartie pat neuds, graifle, & cortonnée. Ses fucilles fortent deux à deux ! par chafque neuds,& fonc petites , longuerres &c cottonnées, Ses Rleurs forrenc {ans ordre , & vne à vne par chafque neud, &c font perires , & de fort belle couieut rouge , tirant fur le pourpre, attachées à vue coupette longue 8e cotronnée. Sa racine eft mince,& ne fertà rien.Les quatre premieres efpeces croiffent d'elles mefines és champs parmy les Bléds , en ver- re grafle, en pluficurs lieux de la vieille Caftille. Es Tardins de Flandres elles fleuriflenc en May, & continuentiufques Sixiefine efpece de L ychreis Jauvage de l'Efclufe La moindre de icutes. Le 7os Liure VII de l'Hiftoire des Plantes. en Automne, toutes eftans grandes femblent eftre enduites Lychnrs d'Angleterre à plufieurs fueilles ,» de Pena. \ «to > LA 7) N A re RE Z jo 4 7 ù D fxre Fe PNR ( < Ÿ 4 a } SANSE +20), 3 à #1 LS Lx NYA 7 “E) A dE \G j Ep 7) 4) s 1; | PC ta = 2 A 4 IN ÆS ee. à la cime d'vne certaine humeur vifqueufe & gluanre, fpe- cialement la qgwatriefme, à laquelle on voit fouuenc les mou- ches, confins, & formies attachées, comme; fi elles eftoieng prinfes au glu, La cvquiefme croift en ce païs-B, le long de certaines terres,& fleurir au mefme remps que lesautres.La fixiefime croift fur les collines d’alentour de Salamanque,par- my les rochers, & fleurir en May.Ceux de Salamanqué pre- noïent les dewx premieres pour le Behen,à fçauoir le blanc &c le rouge, & la troifiefme pour l'Ocimoides : toutefois l'Efclufe eftime que ce font pluftoft e/heces de Lychnis fannage à la- quelle elles recirent fort bien,& en ont quafi toutes les mar- ques. Aucuns prennent la fecorde 8e la guatriefme, pour ef- Peres d' Armoiries, routefois leur graine qui eft femblable à celle de la Zychnis, & n'elt pas plate, monftre le contraire. La césquiefme retire aflez bien à la Zyéhnis , de Myconius. Ea fxiefme approche fort de noftre Sapozaria petite , de las quelle nous traicterons tantoft. Voila ce qu’en dit l'Efclufe, Lobel met vn autre Lychuis [aunage, qui eft blancheaftre;&c a les tiges cannelées, laquelle il defcrit ainfi: Le Pauor ef cumeux, felon aucuns, eft vne petite herbe de la hauteur d'vne paume , qui retire quant à la figure , à la Lychnis ma- ritime : mefme il dit qu'il n'en a point treuué ailleurs qué parimy les champs & vignes de Prouéce & d'Italie, & qu'el- le fait cinq ou fix petites branches , de la longueur d'vne paume & demie, fes fueilles forrent deux à deux. Elle retire fort bien quant la figure, & au lieu de fa naiffance,au per Nigellaffrum : toutefois les coupettes dé fes fleurs dans lef- quelles vientla graine, font cannelées,&z iointes de bien présenfemble cinq à cinq,commc celles de la Lychnis maritime: Toute ia Plante eft blanchealtre,d'vn gouft fort fec & vn peu chaud.Il femble quece foit la gwatriefme Lychnis de l'Efclufe cy defflus defcrite.Toutes les e/peces de Lychnis fauuage Liu.3.ch.98. Acuriffenc quafi durant vie bonne partie de l'Efté, & iufqu’en Automne, Diofcoride dit que la grai Le temperas. mntgis NC delOeillet-dien des Iardins,prinfe en breuuage auec du vin fert contre la piqueure des fcorpioriss airius: Celle de la Lychnis fauhage prinfe au poids de deux dragmes purge la bile par embas, & eft propre % à ceux qui ont efté piquez parles fcorpions. On dit qu'en Grande fleur de Conffantinoble. mettanr cefte herbe fur vn {cotpion, il demeure immobile, Laure grades &z fans aucune vertu. Galien dit , que la graine de /'Ocillet- Ft dieu eft chaudé enuiron.le fecond desté, ou mefme au troi- ficfme, & feche fembliblement. De la Fleur de Confiantineble, CHAP. YIIl. es noms SMAMBSESTE Plante de Scutari, où de Conflanti- ECG noble , qui elt teinte en vermilloh , qu'on ANS appelle Fleur de Conflantinoble , et auf Pete vne efhece de Lychnis : on l'appelle auf taire. Fleur de Hierufalem, ou de Candie. Elle fait ‘ dres , comparties par neuds , & afpres plufieurs tiges , de. deux coudées de haut , grailes , ten- : à chafque neud il fort deux fucilles nerueufes , qui embraflent la tige à mode d’aifles , & font aiguës au bout, & lar- ges pres delatige, fans aucune queué, longues, quafi com- me celles dela Lychnis fannage : toutefois elles fonc vn peu plus verres ; plus veluës, & plus afprés. Ses fleurs font en- taflées enfemble par ombelles , en grand nombre ; compo- fées de cinq perires fucilles fendues en deux, de la cou- leur des fleurs de Soucy ,ou du Lis rouge, ou du Vermil- Jon ; mais fort viue, 8 de bonne orace : rourefois elles n'ont point d'odeur , tellement qu’on neles mer aux bouquets finon à caufe de leur belle couleur, comme beaucoup d'au- tes fleurs , à raifon de laquelle elles meritent le ‘premier | lieu : Dela Fleur d'Éfcarlate, Chap.XIV. 709 | lieu entretoutesles efpeees de Lychnis. Sa graine eft fort mehuë & noire, qui vient en des perirs va- fes longs & pointus. Ses racines font longues , diuifées en plufieurs petites, vn peu acres au gouft, | C'cit vne Fleur eftrangere que l'on feme és Iardins. Elle Heurir en luin & en Juillet vn an APTES Le bien, auoir efté femée. Dodon dit qu'il y a vne swrre forte de cette mefme Fleur, laquelle eft moindre,de Far la hauteurd'vne coudée; ou vn peu plus, & fait moins de fleurs , & Aleurit la premicre-année, ainfi at que dit Gefnerus. Or il appert que certe Plante n'eft pas le Seréhion où Lanarin., & le Condifi des Arabes, comme aucuns eftiment par le tefmoignage de Theophrafte & de Pline , qui difent que le . Struthion eftvne Plante efpineufe & piquante , ce qui n’eft pas en la Plante de cetre fleur ; comme auffi elle n'a pas les racines grandes,ny les fucilles comme l'Olinier;ainfi que le Srruthion : toutefois . clleeft propre à nertoyerla laine, comme la Saponaria. 1] femble que Dodonfüuiue l'opinion de ceux | qui tiennent que cette F/ewr eftoit anciennement nommée Fleur d'E[car late , ou de Con- as8C , pource que Theophrafte , Pline, & Athenée mertent la Jtantinople Petite. Fleur de ro entre celles d'Efté,difans qu'il s'en creuuc de deux Ua a) fortes, dontl vne retire au Vacier,& l'autre cfl ag, c’eft à dire NE fans couleur, à fçauoir qu'elle eftblanche. Or la fleur de Conflan- tinople fleuricen Efté, & approche fort de la couleur du Vacier, € qu'on appelle Lis purpuré, ou bién elle eft blanche. Ce qui montre qu'elle retire fort au Pothos. gs DelaFleur d'Efcarlate, CHAP. XI7. = NN tientcette Plante dans les Jardins RSS feulement pour plaifr. Elle a là raci- tb: Mn ET ne courre, graile & cheueluë, & vne TRS EN 2 À Ÿ feule tige, qua de la hauteur d'vne À D His VU RS) A coudée, & peu de fueilles, difpofées AN Ce Ch par interualle en la tige, nerueufes, (à embraflans la tige à mode d'aifles.& # larges aupres d'icelle, qui vont peu à LS 7 peu en aivuifanc au bout , & n'ont à] ant = 7-7 point de queuë , mais tiennent à la tige comme celles de la Percefueillé,8 font :meres au gouft. Ses fleurs fontentaflées à la cime de la rige,compolées de cinq fueil- les fendues en deux, & de couleur d'Efcarlate, reluifantes,à rai- fon de quoy on l'a appelléeen Latin Fos Coccineus , c'eit à dire Se Fleur d'Efcarlate. Sa graine eft fort menue, noire & reluifante, ; enferrée en des petits vafes comme .ceux de l'Ocymoides. La beauté de la fleur eft caufe que les Jardiniers entretiennent cet- te herbe. De l'Ancholye, CHAP._ XF, Les noms: & Ageley;aucuns l'appellent aufli Colombire. Elle produit des fueilles grandes & larges, Laforme. bien dauantage & de plus belles cornes, & les fleurs plus doubles qui font quelquefoisblanches,par fois purpurées,perfes,ou rouges,& quelquefois meflées de blac & de perssauec des filets qui fortéc du milieu d’icelles,au bout defquels il y a de petites ceftes. Apres chafque fleur il y vient des goufles courbes,côme en la Nielle.iointes enséble,das lefquelles y a vne graine petité,noire,ëc reluisare.s es racines font groffes & cheueluës.Lobel a mis vne autre Ancholye,qui a les fleurs doubles & de bone graccitoutefois elles sôc renuerfées c'en deflus deffous.Pena dit qu'elle aime les lieux froids des.païs Fol, 147: Meridionaux:Il encroiftaufliparmy les prés en Frâce,&cen Angleterre:toutefois ellen'eftpasfibelle 2e lieu. Tome premier, | 000Q comme Leténps Le tempera- . went Co les vertus. &es. AO S La forme. 710 Liure VII de l'Hiftoire des Plantes, Ancholye. | © Ancholyeaux fleurs doubles, dé Lobil. A Y NS RS KSONT AN ENS & NN NS Ancholye petite, de Dalechamp. SOMME æ'eflant point cultiuée. Dodon affeure aufli qu'il en croiften Allemagne & ailleurs,'és coftaux qui font à l’a- * QD bry,&aux montagnes garnies de bois, & aux prés gras. IL FO s'en treuueauffià force aux Tardins de France & d'Angleter- Q ge. re. Elle Acurit en May & en Juin. Tragusdit qu il eff fort Q ! bon de donner de la graine de cette herbe au poids d'vne | À» dragme, auec vn obole de Safran dans du vin , à ceux qui ont le foye opilé , & la iaunifle : mais il faut faire coucher celuy qui en'a prins dans le lit , &lebien couurir pour le faire fuer. Pierre Pena dir que certe graine eft vn peuaftrin- geante au gouft,& qu'elle eft remperée entre chaud & fec,à raifon de quoy on en Vfe communement contre l’ardeur &z les perirs vlceres du gofier, & de l'artere afpre. Plufeurs prennent /’Azcholye pour la dièç 0G: de T heophrafte, c'eft M à dire Fleur de Inpiter. Ily a une autre efpece d'Ancholye.{e- K lon Dalechamp, laquelle eft icy peinte, Ellea plufiéursra- = cines menuës, blanches, fort cendres, & frailes ; les fücilles comme /'Ancholye,excepté qu'elles fonc moindres, & ne fe 24. hauflent guicres hors de terre,& en grand nombre. Sesti- RS ges font fort petites de quatre doigts de hauteur. Sa fleur retire à celle des Violettes,& eft blanche,de bonne &agréa- ble odeur. Elle fort au commencement du Printemps par- my les forefts'ombrageufes,parmy les lacinches, au premier vent fueillu qui tire, comme en vn bois de Chefnes qui eft pres de Grenoble, fur le chemin qui va à la Chefnaye, qui cft vn chafteau appartenant à l'Euefque de Grenoble. De la Saponarta. CHAP. XVI. (9 N appelle communement cette herbe Saposaria,à caufe qu'elle fert à nettoyer les draps 5) à mode de fauon, & coucefois elle merie bien d’eftte mife entre les Plantes qui feruent 48 aux bouquets, pource que fa fleur fenc fort bon, & ef fort belle. Elle ptaduit pluficurs verges rondes, grailes, lifles, de la hauteur d'vne coudée, ou d'vne & demie; auec force neuds. Ses fucilles fonc larges, pleines de veines, groffes,grafles, & femblables à selles du Plantain aux “ + De la Saponaria, Chap. XVI 711 aux larges-fucilles , fortans deux à deux par lesneuds , & courbées contre bas : à la cime des tiges, & à l’entour des neuds d’enhaur, il fort plufieurs fleurs odorantes , qui fonc quelquefois rouges, comme les Rofes,& quelquefois de pourpre blaffardes,ou blanches, lefquelles fortent de certaines coupetres longues & rondes, comme celles de la Lychnis, ou de la Fleur de Conftantinople,8 fonc - compofées de cinq petites fueilles, du milieu defquelles forrenc certains filers menus. Ses racines font grofles & longues,& s'efpandenr çà& là de biais auec quelques cheuelures. Elle croift le long des creux herbus desriuieres, & és licux bas & humides qui fonc à l'abry. Es pais Septentrionaux, où elle n'eft pas fi commune , on la plante dans les lardins, où elle dure longuement , & fleurit en Juin & en luillér. Cette herbe eft chaude & feche , & fort deterfiue, à raifon de quoy combien Grande Saponaria. Faux Sirwibion, de Matihiol, en À RES VE LT a LE CDS NZ N\ NES #9 A f > al fe n / la Plante quieft icy peinte,pourcé qu'elle retire à la precedente,& l'appelle Saponaria petise.laquel- le croift és lieux afpres & pierreux, & a la racine grofle, longue, noüeufe & branchué;rouffe;tiranc fur le noir,de laquelle il fort plufeurs branchetres,qui tiennent-vn grande efpace de terre, graifles &c compartics par neuds, & couurent la terre par leur longueur & abondance : les fueilles fortent à l'endroit des neuds, femblables à celles du Mourron , plus aiguës & veluës. Sa fleur eft comme celle des Violiers, ou de la Saponaris rouge, en grand nombre, qui reluit quand on la regarde de loing. Elle porte beaucoup de graine en des perirs vafes longuets, à mode de ceux de l'Ocimoides petite. Elle fleurir au mois de May. Toute la Plante eft d'vn gouft amer. De la Calaihiana, ou Violette d'Automne, CEPA POCHETTE NTRE toutes les Plantes defquelles les fleurs font faites à mode de pa- = 7 nier, ou de clochette, il n'y en a point de fi belle couleur que cetre-cy, & De AC ui merite mieux d’eftre mife au nombre de celles qui feruenr à faire des : q PA LE \ À fuyuät l'opinion des plus doétes Herboriftes, & 7iola Antumnalis en Fran- NN 1 SNA çois Volerte d'Automne : en Allemand B/auvuleliekens, ceft à dire Lis blem. ENV à) Cordus l'appelle Preumonante,8 dit que les Allemands la nomment Zw- ARS genblumes : Matchiol dit que ceux d’Ananie l’appellent communement Pettimbor(z , au lieu qu'ils deuroient dire A£ertimborfz, pource qu'elle cf excellente, & a tant de proprietez , qu’elle merite bien d’eftre gardée dans la bourfe , ne plus ne moins qu vne pierre precieufe ; ou pource que par fon moyen les Medecins rempliffent leur bour- fes. Orilla defcrit fort exadtement, & la met pour vne efpecc de Gentiane , l’appellant Gen- tiane petite. Elle fait fes tiges de la longucur d’vne paume ; ou dauantage , menuës, & compar- tiespar neuds. Les fucilles longues , & eftroires, difpofées deux à deux, l'vne vis à vis de l’aurre, du fein defquelles à la cime des tiges, fortent des fleurs belles, longues, creufes, &c ouuertes par le bout , eflroites par deflous , & larges par deflus, à mode de panier ou de clochette, de couleur de pourpre perfe bien chargée ; quelquefois elles font blanches, auec deux outrois filetsblancs. Sa graine qui ft menuë vient en des prices teftes rondes & longues. Ses racines font menuës , lon- gues, en grand nombre , & diuifées en plufieurs autres. Au demeurant Pline dit que ces fleurs ne fentent du tour rien,& qu’elles viennent en Automne.au lieu que les autres viennentau Printemps. Elle croift és lieux champeftres & marefcageux , aux prés & aux lieux ombrageux & qui ne fonc point battus du Soleil de midy,à la cime des hautes montagnes. Et fleuri à la fin du mois d'Aouft, _& en Septembre. Au refte la Piolette d'Automne eft chaude, & retire aucunement à la Gentiane,de laquelle il femble que ce loicure efpecestoutefois elle n’a pas cant d’cfficace.Les modernes affeurenc qu'elle Le... à LL Lt a .v - ” Des Mariettes, (Chap. XVIIL 713 Calatbiana, ou Violette d'Automne. Calathiana Printanicre, de Dalech. k quelle eft finguliere contre les maladies peftilentielles, & contre les motfures & piqueures des animaux venimeux, Nous auons icy'adioufté , fuyuanc l’authonité de Dale- 4, cales champ, cette autre Plante qui peut à bon droiceftre nom- #isra, os mée Calathinnaverna, c'eft à dire du Printemps, où Thyla- ES citis, pource que fa fleur refemble au $vaaer, c'eit à dire à on fac, ou gauffeite. Elle croift és prés des plus hauts en- droits de la montagne du Jura, ayant la racine coùrte, grai- le, blanche,vn peu cheueluë,& vne feule tige de la hauteur d’vne paume , compartie par neuds , auec peu de fueilles femblables à celles du petit Centaurion;finon qu'elles fonc vn peu plus longues, & deux à deux, qui embraffent la tige l'vne au droit de l'autre, & font comme vn fein creux, ainfi qu'au Mourron,du dedäs duquel il fort vne queuë,& quel- quefois deux, fur lefquelles eff la fleur faite à mode de pa- nict ou gouflette, de couleur de pourpre petfe, auec des fi- lets blancs au dedans. Elle fleuriten May & en Juin, I faut anfli mertreen ce mefimc rang, la Campanette des prés, la- quelle croift és prés, & Hieux arroulez, ayant la racine cour te & Fore cheucluë, de couleur de iaune-brun.Elle fait plu- fieurs petites tiges de la hauteur d'vn pied, les fucilles lon- gues & eftroires qui forsenc des riges , difpofées par ordre à l'endroit l'une de l’autre, & eflenduësen façon d'ailes ; ce À quinefe voicpasaux ##éres efpeces de Campanettes.Sa fleur # eft putpurée, comme les Violertes, fortant à la cime des ti- T ES W ges; le plusfouuent il n'ycna qu vne feule, & quelquefois : deux fembiavles à celles des autres Campanettes. Elle a vn gout fort amer, comme les autres. Des Mariettes, . CHAP. XVIII Es Flamans appellentcefte Plante cHariertes,& Violettes de Mariespource,ainfi que dit £ # Hs : Pena, qu'ils eif firent prefenc à caufe de la beauté de fa eur, à Marie d'Hongrie,laquel- tard, He 3 le a efté rant renommée parfes haucs faits d'armes. Ou bien , dit Gefnerus, elle a efté ainf appellée du nom de la fainéte Vierge , à raifon dela beauté de fa Heur, Du com- Tome premier. 000 3 mence 714 Liure VII de l'Hiftoire des Plantes, mencement fes fucilles fon longues, larges, afpres , & vn peu veluës , plus noires que celles de la Lafrme. Buglofle commune,moindres & te) moins afpres.En la feconde année apres qu’elle a cfté plantée aux Jardins.elle fair des tiges droites,rondes,branchues, vn peu veluës , garnies de fueilles de mefme, excepté qu'elles {ont moindres, Aa cime de fes verges , il fort de fleurs longues,creufes,belles & plaifantes, qui ont cinq decoupeures à l'entour ; & font la plus part de couleur pere tiranc fur le Lelseu. Sur le ch.18. du liu. 4° Liv.4.ch.18 Aux Aduerf. tof, 137, L’iclette de Marie, Medion Diofcoride, Medion de Diofcoride ,o4 Mzwdion de Rhafis. f amet re r de fe : r 2x ! E À) AS Ÿ Û ee \4 VA NN pourpre , quelquefois blancheaftres , auec deux ou crois lets blancs au dedanis:deuant qu'elles s’efpanniffenc elles font à cinq angles. Apresil y vient des petites teftes ron- des,courtes;afpres;ayans aufli cinq angles, creufes, larges | au deflus & rabattuës , au milieu defquelles eft la graine menuë,de couleur de Chaftagne. Ses racines fon longues, grofles, blanches, defquelles il en fort d'autres en trauers, qui font d'affez bon gouft. Martchiol dit qu'elle croift és lieux fecs, pierreux & ombrageux ; & qu'ils'en treuue peu en Italie & en Prouence. En Flandres on la plante dans les. Jardins. Elle feuriten Juin, luiller, & Aouft. Sa graine meutit au mefme cempsicar elle ne fleurie pas tout à coup, mais peu à peu. Marthiol eftime, auec plufieurs autres, que cefte Plante eft le A1edios de Diofcoride. Car ils tien- nent qu'il ya de la faute aux communs exemplaires de Diofcoride, & de Pline,là où il ya que le cAedion a les fucilles comme l’Iris,au lieu qu'aux autres exemplaires, & mefme en Oribaze, il y a comme la Sets. Le Medio, dit Diofcoride, croift és lieux pierreux & ombrageux. I a les fucilles noie céesdi, (André Lacuna dit qu'il ÿ à ainfien vn vieil exemplaire)c'eft à dire fémblables à la Seris.Satige eft haute de trois coudées. Ses fleurs grandes,purpurées & rondes. Sa graine eft comme celle du Saffran baftard , me- nuë. Sa racine eft de la longueur d'vne paume, grolle côme va bafton, d'vn gout afpre. Oribazeen dit tout de mefme. Par laquelle defcription ainfi corrigée il leur femble aduis qu’il n'ya point de Plante quiretire mieux au Afedion que la Pioletie de Marie.laquelle opinion Pena fuit volontiers, Car,dir-il, à prefent cefte Vioierte qui fait fes Beurs en pas nier ou vafe eftant cultiuée dans les fardins deuient f gran- de,qu'on y pourroit forc bien renir du vin pour boire,com- me vne rafle ou gobelet:car fa fleur eft faire, à mode d'v- ne cloche longue, auec quelques franges & denreleutes, de couleur perfe,fort belle à voitiquelquefois elle eft pur- purée, quelquefois plus blaffarde & blanchealtre , fortane du fond de fa couperte.Apres la eur, vient la graine, dans le creux ou bafe de la fleur, qui eft faire cemme celle des Raiponces , ou du Trachelion. Celle graine eft triangulai- re, & en grande quantité de la couleur,forme , & grandeur de celle de l'Ozeille. Ses ciges fonc longues de deux cou- dées,auec des aifelles veluës, garnies par le bas de fueilles plus longues & plus larges que celles des Ocillers ; véluës 8& plus roides que celles de la Eycopfs, où Pulmonaria commune , approchans plus de celles de la Chicorée des Jardins , que de la fauuage , qui ef frangée. Sa racine eit tendre, blanche & bonne à manger, de la longueur d'vne paume , femblable à celle de la Raiponce , comme aufñfi fà graine & fes fleurs ; courefois elle eft deux fois plus grofle, & quafi de mefme gouft;aufli on la mange en falade come les Raiponces.Il en croift à force és bois d’Anglecerre & de Flandresimais elle eft plus petite, & plus maigre 3 courefois on la cultiue cômunement és Jardins , où elle fe fait beau- coup plus grande,mieux ñourrie,& meilleure à manger. Au contraire;il s'en trouue peu és païs chauds,comme en fralie & Prouence.Or elle retire mieux au Aedion quant à la f- gure,que quant aux facultez,veu qu'elle eft douce & vn peu acrer De l'Herbe aux Cloches, Chap.XTX. 715 acre, fans qu'on s'apperçoiue d'aucune aftriétion. Dodoneftime que la Uiolerte de Marie ne s'ac- corde pas bien auec la defcription du A4edion & qu'il femble que ce foit pluftot ia kaue fanuage de Diofcoride. Paffanc plus outre, dit Rauuolf , nous treuuafmes en certains lieux obfeurs & om- brageux parmy des arbrifleaux le Aedios de D'ofcoride, où Airdion de Rhafñis , qui cft vne Plante fort grande, retirant à la Violette de Marie de Dodon , ayant les fueilles comme le pecit Plantain, for decoupées, & bien feparées l’vne de l'autre, La fleur large, purpurée, vn peu blanchealtre, auec hui fucilics à l’entour qui l'enuironnent, tant ouuerte que {errce. Nous n'auons pas eu moyen de Voir fa graine meure. Il {emble que la defcriprion du Medion de Diofcoride conuient fort bien à cefte Plance. 4 Del’ Herbe aux Cloches bleues, CH AP. XIX. { N appelle communement cefte Plante Campanula:d'autres la nomment Belvedere, com- Les roms. bien qu'elle foit bien differente d'auec le Be/usdere des Iialiens : les Allemans l'appel- ; lent B/auvnllokxkens ceftà dire Clocherée bleue : les François l'Herbe am Cloches bleues. Cefte herbe croiflant és Jardins , fair des feuilles longues, pres de la racine, 8 au bas de la tige,eftroices, de couleur de vertbrun , entre lefquelles fort la tige cannellée, creufe, & haute Ex forme. de deux ou trois coudées,garnie de feuilles & de fleurs à la cime,chafcune defquelles a vne queué, & fonc femblables à celles des Raiponces, finon qu'elles fonc plus grandes, &-plus ouuertes, fait à mode d’vn panier ou Clochette, compolées tout au tour comme d'vné feule fucille, à fix an- gles , elles font bleuës pour la plus pare, il s'en creuue aufli de blanches, qui onc aufii quelques filets blancsau miheu. Apres les fleurs il y vient des perites ceftes, aflez femblables à celles des Raiponces, toutefois elles font percées de petits trous , & pleines d'vne femence fart menué, fes racines fontblanches, menuës , & cheueluës. Quanton entame {a tige , & fes fucilles ,ilen 7 fort vn fuc blanc comme lait. Il y a vne awrre Herbe aux Cloches du tour femblable à cefte-cy, fi. ire non quelle eft en tout & par tout plus petite, & qu'elle fait fes fueilles qui font pres de la racine ae. arges, & en perit nombre, femblables à celles des Violecres de Mars, finon qu'elles ne fonc pas fi cp ot grandes, mais les autres fueilles font longues & eftroites. Ses fleurs font bleuës, & du tout {em- Herbe aux Cloches bleues des Herbe aux Cloches petite aux fueilles lardins. | rondes, de Lobel, — Le Hjables. Ses racines fonr menues. Elle ietté auffi du lait en grande abondance. Lobel & Penal'ap: pellent Cemparula minor rotundifolia.ëz l'ont ainfi defcrite comme deffus.On fcme la premiere dans ?* lien. les lardins pour plaïfir, & pour en faire des bouquets , l’autre éroift fur les orées des champs, & le ns long des buiffons. Celle des Tardins fleuri en Juin & en luiller, l'autre fleuric aufli au mois d’Aouft. Liure 1. de Or il femble que celle deslardins foit la Jafione de Theophraîte : car traitrant des diuerfitez des Fhif.ch-ax. O0O0O 4 fleurs à 716 Liure VIT del'Hiltoireides Plantes, fleurs il dicainfi:1 y à des flersqui font compofées naturellement d'une feule fucille, fans qu'il ÿ ait fr non La monfire de dinerfes fucilles comme la fleur de la Tafione:carfes fleurs ne [e feparent pas en fueil= Liuat.ci7. es, @ rmefme leur fond eff tout d'une pieccimais elle fait des angles en s'eflarceant à la cime. Ce que | Pline n’a pas bien clairement exprimé,quand il dit:La lafione n'a qu'une facile, maiselle ef} repliée entelle facon qu'il Jemble qu'il yen ait plafieurs. (Aucuns lifencaiuf ce paflhage:Lalafionen'# auvne fueille en la fleur | & ce qui s'enfuit.) Car Theophrafte nes dit pas que la fueille dela Tifione foirre- doublée ; mais qu’il ya la marque de dinerfes fueilles, fans que pour cela elles foientfeparées, & | qu'elle eft roure d'vne piece,comme on voit en la fleur des Clocheites, du Trachelion,des Digitales, MUC RER 6 ee, Liferon,duquel on tient que c'eft vre efpeceipource que Pline dir que la Iafione eft vne herbe poragicre fauuage, trainant par terre,pleine de laiét, qu'elle porte vne fleur blanche, qu'on appelle Concilion. Ce quiconuientauflaux Clochettes:car leur fleur eft compofce d'vne feule fueille;com- bien qu'elle femble eftre compofée de plufieurs, & qu'elle foit faire à angles par le deffus.En outre veu qu’elle eft bonne à manger,on la peut bien tenir pour vne herbe potagere. Ses racines rampent auf par deflus terre.à raifon de quoy cefte Plante fe multiplie incontinent.Qui plus eft nous auons Sarlee12s. dit que la fleur de celle des lardins eft quelquefois blanche,donril peur bien eftre qu'ils'entreuue duliu+ auffi de la fauuage quifoit blanche.Matthioka mis le pourtrait de la Clochette , pour le Phyreuma, pource que la graine du Phyteuma eft percée ; au lieu que la Cchette, a fes potiresteftes percées. Nousauons adioufté icy deux autres Clochettes,prinfes de Lobel,& de Pena:/2 premiere eff la-gran- de Clochette laittée. qu'on appelle Pyramidalis à Paristelle eft appellée Laiéfée à bon droit, pource qu'elle eft plus abondante en laiét que toutes les autres.Ses fucilles d'embas fonr comme celles de li Morelle:celles du milieu font fembiables à celles des Violertes de Mars, liffes , & de couleur de vert-brun. Sa racine eft cheuelué,comme celle des Mariertes, pleine d'vn fuc blanc comme laiét;& fi viue,que fi on en plante feulement vn peric morceau, il reprendra. Elle produir des tiges minces, de trois ou quatre coudées , dés le milieu defquelles iufques à la cime,il y a à force fueilles longues & eftroites,& des belles fleurs bleues,plus grandes quecelles de l’Herbe aux Cloches bleues,&rfaires femblablement à mode de Cloches,& qui vont en aiguifant, comme vne Pyramide, donc elle a efté appellée Pyramidalis. On la Plante aux lardinsen Flandres : on n'a pas encor efpreuué à quoyelle Herbe aux Cloches grandes, iettant Clochette raune ayant les fueilles du laiét. | comme le Lin, de Pena. 4 pe NS: c W = A NAT “À i NÉE A ESA SA peutferuir. Voila ce qu'en dit Lobel.Or Pena met vne autre Capanula ow Clochette,quiaà les fueil- les comme le Lin: c’eft vne herbe croiflant de la hauteur d’vne paume fort belle aux pentes de la montagne du Loup, du cofté de Seprentrion, & a la fucille comme la Polygala, ou comme le Lin, la leur iaune, tres-belle, comme celle du Lifer, & bien grande à proportion de la Plante: C'eft, dit Pena, vne herbe rare, & bien digne d'eftre cogneue. | Des DesGentianelles, Chap.XX. 717 Des Gentianelles, CAP: XX ALEcHA MP anommé ces Plantes Gerrianelles , à caufe qu'elles reti- Les noms. XD ren à la Gentiane quant à leur figure & vertus. Donc il appelle l’vne << Gentianclle aux larges fueilles , laquelle aucuns nomment £//eheriné, où * Epipactis, & l'autre Gentianelle aux fueilles effroites. Elle peut bien auf \ citre appellée Thilacitis petite, &Vaurre Thilacitis grande. Celte-cy a des petites racines courtes, blanches, tirans {ur le iaune, & cheueluës, &iette AIQ des petites tiges faites à angles , dont ilen fort plufieurs d'Vne mefmera- 2%. cine.Ses fucilles font femblables à éclle du petit Centaurée,ou à celles du | Mourron: toutefois celles fonc plus grandes, quelquefois elles retirent allez bien, au moins felon leur peritefle , à celles de la Gestiane , ou de l'Ellebore blanc , dont auffi où lanomme Gentianelle,& Elleborine.Elle produit vne fleur violette tres belle, faire à mode de pa. nier, grande à proportion de la Plante, ayant certaines lignes par dedans, comme fi clles eftoient de cuyure, De laquelle il fort des petits filets , comme ceux des fleurs de Lisitoutefois ils font de cou- leu: de pourpre, & couurenc vn bouton blanc fait en Pyramide, quieft plein d'vne graine menué,& fouftiennent fon couucrcie qui eft fair à mode d’vn bonnet, Elle croift és lieux fecs, pleins de neige, battus des vents , aux montagnes. Toute la Plante eft d'vn gouft fort amer, aufli eft-elle proper aux accidents du foye, commeaux opilations & à la iaunifle, ayant les mefmes facultez quela Gentiane, & cftanc bien aufli amere, Les Dau phinois l'appellenc Reperet,comme aufli l'autre cy deflous.,affeu- fans que ceux qui en ont prins font contraints de peter maugré qu'ils en ayenr, fi finguliere elle eft La forme. Gentianelle petite aux fueilles larges. Gentianelle aux fueilles eflroites. pour refoudre les ventofitez. Ce que Pline raconte aufli des Afnes qui ont mangé de l'Onopordon. Liu27.exra Quant à la Gentianelle aux fueilles effroites, elle efpand fes racines plus au large & ierte plus de ti- ges, ayant la fueille longue, & eftroite à mode de celle des Oliuiers:fa fleur eft plus courte, & eftroi- te que celle de la precedente , & fort d'vne coupette longue & verte, de couleur bleue par dehors, auec des lignes blanches , compofées de cinq petites fucilles qui font dentelées rout à l'entour. Au refte elle a Le mefme gouft de l’autre : car elle eft tres-amere. Elle a aufli le mefme nomi:car on l'ap- _ pelle Reperet , comme l’autre , & a auffi les mefmes vertus. Les païfans difent qu'elle eft finguliere contre la douleur de la colique & les trenchées du ventre, à la iauniffe, & contre la mauuaife difpo- fiction du corps. L'vne & l'autre fleurit au mois d’Auril. l'eftime que c’eft la Planre que l'Efclufe ap. pelle Gentianella verna minor, & d'autres Cantabrica. Les noms. Chap.r6:. de l'hift. Les efpeces. Dodon liu 2.ch.20. La forme. Le lier. Le tempera-. tent ge les Veértuse Dodon liu. 1.ch20. Fuch. :, ch. 163, 718 Liure VIT.del Hiftoire des Plantes, De la Gantilce, CEÉRAPIOR NT L faudra aufli mertre les Plantes qui font icy peintes au nombre de celles qui font les fleurs à mode de Cloche , & defquelles on fe fert à faire des bouquets & chapeaux, dont les anciens n'ont point fait mention. Les modernes les appellent en Latin Trachelion: en Allemand Hal{krant , comme qui diroic, Herbe de La Nuque , pout- ce qu'elle eft fort propre contre les enfleures, & vlceres dela nuque, &autres parties voifines du col, tant interieures que exterieures, dont auf elle eft appellée Vu/uaria, pour raifon de la luette. Fuchfe l'appelle Cawpanula , pource que fes fleurs font en façon de Cloche. Aucuns l'appellenc Archangelica: en François Gumtelée, Gans de noffre- Dame. Or il y a deux fortes de Gantelée, à {çauoir /a grande dla petite. La grande fait vne tige quarrée, veluë, & rougea- ftre , les fueilles longues , afpres, & rudes, larges par le bas , aiguës au bout , dentelées à l'en- tour , de mefme que celles des Orries. Ses fleurs fortent le long de la tige , faites en façon de Panier ou de Clochette, femblables àcelles des Raiponces ,ou des Mariertes : excepré qu'elle font moindres, auec cinq grandes decoupeures à lentour , vn peu veluës par dedans, blan- ches: le plus fouuent tourefois eiles font bleues, 8 quelquefois de couleur de pourpre: blaf- farde , auec vne chofe jaune & releuée au milieu. Les premieres fleurs fortent à la cime dela tige , & puis ainfi confequutiuement iufqu'au bas. Icelles eftans fleftries ,ily vient des perits, | | | | Gantelée grande, | Gantelée petite. ALLER k ÿ RON k NS | X ND 7 Q RQ NN LS RÉ EX A NE QE AR { 4 EIRE j; 4 Ur Ÿ RO A LA 7 boutons ronds , pleins d’vne graine menue, & grifaftre , comme aux Raiponces, Saracine eft blan- che & bien entortillée. Quant à la petite Gantelée ,ellea la tige comme la grade , excepté qu'elle cft plus courte. Ses fueilles font vn peu plus longues ,plus petites, & plus blanches , & n’ont pas les decoupeures fi grandes : mais font femblables à celles des Raïponces , ou de la Sauge, & velues. Ses fleurs font affez belles , en façon de Panier, ou de Clochette violettes, 1 pre-blaffarde , & fortent à la cime de la tige, plus entaflées que celles de la Raiponces , auflien met-on dans lesfalades au commencement du Printemps. L’vne & l’autre croilt és lieux fecs , fur les bords des prés , & bien fouuenc parmy les buiffons. On lesplante auffi és Jardins pour aucir la fleur. Elles fleuriflencen luin, luiller & Aouft. La Gantelée eltaftringeante au gout , à raifon de quoy il eft vray-femblable qu'elle eft auffi deficcatiue. Sa decoftion donc faire en eau eff finguliere contre la douleur & inflammation du col & du gofier, tant interieure que ex- terieure, & aux vlceres de la bouche,& autres tels accidents qui ont befoin de reftriction. Il ne faut pas douter, qu'elle ne foit auffi bonne pour tous autres vlceres , à raifon de ce que ces Planres ont vac finguliere vertu deficcatiue. & de couleur de pour- grande, du gouft des 7 De De la Cynocephale, Chap. XXII. 719 Cynocepbèle, de Pline. - CHAP. XXII: nation attribuoit quelque diuinire à cefte herbe, & tenoit pour afleuré qu’elle eftoit propre pour les enchantemens , & contre toutes forceleriessou bien que ce foir vné autre herbe de laquel le les anciens n’ont point traitté, elle croift parmy les hayes, buiffons,leuées, & mafures.à l'entour de Moncpelier. Sa racine eft cheueluë,& fait plufieurs tiges. hautes d vne coudée, rondes, & branchues. Ses branches forrent de la tige par certains inrer- ualles au deffus d’vne fueille large. Ses fucilles forcent par les branches, fans aucun ordre, & font noiraftres, longues,eftroires, aiguës; routefois elles ne piquent pas. Sa fleur eft faite comme va panier; OU COMME VN bathn , pleine de graine iaune,, & eft fendue en forte que la partie d'enhaut qui reprefente deux füeilles iointes enfemble , fe monftre plus longue que celle de deflous. Elle eft de couleur de Rofes, blancheaftre, & fort belie, fait à force graine daus vn petit vale qui elt long par deuanr, & large par derriere, auec deux trous, comme fi c'eftoienc marines 8: comme vn groim auance tellement qu'en cefte façon elle reprefente du toutle #eff d'un shicn, dont auffi eft venu fon nom. Aucuns eftiment que c'eftie vray Aw#hirrincr. # Dela Digitale, CHAP. XXIIL NÉ L apperc bien que lésanciens n'ont point fait mention de cefte Plante, veu qu'elle 'a/point de nom Latin ny Grec. Parquoy Fuchfe l’a bien à propos nommée Digitalis ,pource que fes fleurs sôc faites à mode d’vn doitier duquel on fe fert pour cou- Digitale purpurée. dre:les Allemans l’appellent Fésgherhuet, & Fingherkraut : les | François Digitale, Gant noffre-Dame,& Doigtier:aucuns l’appel- rées,quicft appelle en Latin Digitalis purpurea : V'autre les fait iaunes , & eft appelle Digitalis lutea. Dodon en adioufte deux Le qui les faic iaunaftres , ou pañles.La plus comune Digitale eft la \& purpurée,qui fait les fueilles longues.larges, dentelées à l’entour de couleur de vert-blaflard , quafi comme le Bouillon ; toute- fois elles fonc moindres & moins cottonnées. Sa tige eft droi- te, rondes d'vne ou deux coudées de hauteur, dés le milieu de tenr les fleurs par vn bel ordre, péndantes contre bas, de la fa- con d’vn long panier , ou prefque comme vn doigtier , de cou- leur de pourpreronge.marquetées & peintes de certains points lancs, apres lefquelles il y vient de petits vafes ronds, dans lefquels eft la graine, de mauuais gouft,& qui fent vn peu mal. de abondance és païs Septentrionaux; mais il ne s'en treuue comme point és Meridionaux. De fait elle eft cogneuë partout en France , Flandres ; & Angleterre , où elle croift parmy les TZ Rs 4 LR LAN Sù nes de veines, liffes, de couleur des vert-brun, toutefois elles | fong Le liens Laformé comme celles des Mauues ,, ou Guimauues fauuages. Elle: : Les noms. faunage. Or il y en a de deux fortes ; l'vne fair les fleurs purpu- Fuche 142. Des fleurs ch.r1. | ge lent Campannla Jaunage & Nola filueffris, c'eft à dire Cloche ,. ae autres efpeces,à içauoir vne qui fait les fleurs blanches, & l'autre 1, me laquelle iufques, à la cime, de l'vn des coftez feulement, for- : Saracine eft cheuelué, vifqueufe,& noiraftre.Elle croïft en gra- Pental à ra montagnes ombrageufès, & és lieux pierreux. On la feme auffi 1e sempes és Jardins. Elle fleurit principalement en luillet, puis apres elle PU fait {a graine, La Digisale jaune a les fucilles pluseftroittes,plei- 14 fre, Le termpera- ment € les Vert use Les noms, Liu.24.0154 Liu.21.c.ir. Chap.114. de l'hift. Liu.24 cr$- Liut= 4. c.6. La forie. Lius.c Z$: 320 Liure VII del'Hiftoire des Plantes; Digirale purpurée ou blanche, de Label. Digitale iaune. E SN LE pd LA en D Le. LS SNA NS Ü £ 4 y) jù AA an il font plus blanches par deffous, vn peu dentelées à l’entour , &les fleurs iaunes quafi femblables aux precedentes. Aucuns prennent la Digitale pour vne efpece de Bouillon, lappellans Spve ide & Avxine. Toutefois la Lychnitis ou Thryallis a les fucilles grafles , grofles , & veluës, propres pour faire les meches des lampes,ce quin'eft pas en la Digitale,carelle n’a pas les fueilles fi efpaif- fes & veluës, qu'elles puiflent feruir de meche aux lampes, veu que c'eft vne herbe fort amere , & qu'il eft tour notoire qu'elle eft chaude, feche , & deterfiue, rellement qu'elle peur feruir là où il eft befoin d’attenuer, nettoyer, purger.& defopiler. Toutefois on ne s’en {ert point aujourd’huy en medecine. Il n'y a que la fleur qui plaift à caufe de fa beauté & figure. 2 De la Peruenche, CA AP, SE (2 GRAS À Peruenche s'appelle communement en Latin Vinca peruinca:les Apothicai- TPE res difent fimplemenc Perinca: les Iraliens Pronenca: les Allemans Tagrier pource qu'elle eft toufiours verdoyante : Les doctes Simpliciftes eftimeht que c'eft la premiere Clematis de Diofcoride, & la C/ematis daphnoidès,où Myrft- EU noïdes,où Polygonoides.Elle eft appellée Glematis comme les autres Pläres qui Cf ont ce mefme nom.à caufe de fes veillons-ou farmens, que les Grecs appellent VS xMpelg. Er Daphnoides, pource que fes fueilles retirent à celles du Laurier: Vinca Peruincaspource qu'elle traine par terre,& s'efpand comme vn cordeau , fe liant à rout ce qui eft aupres d’elle.ainfi que dit Fuchfes & toutefois elle ne s'attache pas volontiers auec fes veillons aux Plantés qui font aupres d'elle.Pline l'appelle Clemaris Egyptienne:8& en vn autreendroit Véacæ Peruinca,& dit qu'elle eft aufli appellée Chamedaphné, pource qu’elle refemble à vn petit Laurier, comme ce nom le porte. Oril ne faut pas,dit Fuchfe, penfer que ce foir celle Chamadaphné que les Romains appellét Lawreola ou Lauragoicarelles font bien differentes en ef pece & faculrez; & mef. me Pline trairte à part de l'vne & de l'autre:tellement qu’il met deux forces de Chmzdaphné,dont l'une eft celleque Diofcoride, & lesautresautheurs nomment Chamadaphné: & l'autre eft celle qu'on appelle autrement Virca Peruinca. Aurefte Diofcoride dit que la Persenche fair des petites farmens,groffes comme vn lonc, (aux communs exemplaires il y a pauses, c'elt à direperires: mais Oribaze & Paulus lifent uaxeæ, c'eft à dire /ongues.Pline auf dit que la Pernenche eft graile & lon- gue. Ce qui s'accorde auec le prouerbe, par lequel on appelle Clemaris Egvptia par ieu, ceux qui ontle corps long & graile outre mefure,& qui font noirs)les fueilles petires,de la figure & couleur de celles du Laurier,toutefois elles fonr moindres.Il y a,dit Pline, vne autre C/ewatis furnommée Egyprienne,& par d’autres, Daphroides,ou P olygonoides , quia les fueilles comme le Laurier, & eft longue & graile , qui eff forc propre eftant prinfe en breuuage auec vinaigre, centre les ferpens & fpecialement contre les afpics. Elle croift en grâde abondäce en Ecypre.Par lefquels derniers mots. Cornarius De la Peruenché, Chap. XXIV, 721 Cotmarius conclud, qu'il fat lire en Diofcoride Queraj &r aiy/me ,c'elt à dire ; elle croiflen Egypte, … si &c non pas Der &r dycteis, c'elt à dire, elle croift em bonme terre, comme il y a àux communs exem- ua Ë plaires de Diofcoride, Car autrement Diofcotide n'eufteu que faire de redire furla fn du chapi- pitre: Dusrey ©r vas, c'eft à dite,clle croiff és lieux-aui me font pas culiinez. Or il appert par la figure .& faculrez de cefte Plante, que c’eft la Persenche cogneué à tout le monde ,8&: mefme aux fem- mes. Car elle cfpand ça & là pluficurs vergettes , grailes longues; cendres, ployables & ver: bdovantes. Sesfueilles font comme celles du Laurier s coutefoisclles font moindres , roufiours verdoyantes , & fortent deux à deux par certains interualles, l'une au droit del'autre. Ses fleurs Pernenche. Perwérnche grande, de Lobel. > > # ) Eur HT: = Lg } À mm ZE MA TN RY nl SA à DR e A 02 LA ni RUN pe d 1 A te à \ A — “< SN Ÿ Ù E CNET ref Re À À E u Ÿ) 2 TAUX Ni AT TE | a N font attachées à des queués , &c font bieuës, compiofées de cinq pétites fucilles, qui retirent affez bien à celles des Bourraches ; toutefois elies fonc plus grandes, & ne fentent mien; combien qü'el- les foienr plus beliesà voit que celles-là, tellement que poutleur feulé beauté on:les met aux bouquets ; principalement en Hyuer. Satacine effcheueluë & iaunafe, Il y aauffi , dit Lobel vne vrande Pernenche qui croilt aux lardinsen Flandfes, & fair les fleurs doubles , fort belles & grandes, decoulénr de poutprerotigeaftre. La Peruemche s'aime ës bocages ombrageux ; parmy Lei les buiflons, & furles grées des terres. Elle eft verte en routremps ; toutefois elle fleuric princi- UE -palementen Mars& Auril. Diofcoride dir que les fueilles 8 branches de la Pernenche prinfes en ment les breuuage auec du vin, arreftenr le flux de ventre, & la dyfenrerie. Appliquées en peflaire auec 7 . dulaiét , & d'huile rofat , ou cyprin, elles guerifflent les douleurs de la matrice. Eftans mafchces »} elles gucriflent le mal de dents, & font propres*pout appliquer fur la motfure des beftes veni- Su 7: des meufes, Mefme on dit qu’elles fonc propres contre les morfureëdes afpics. Galien en dit tout de “F” mefme.La Clematis Daphnoïdes,c'eft à dire /4 Pernenche,qu'aucuns appellent A4#f/noides,&r les au- tresPo/igonoides , prinfe en breuuage auec du vin eft propre contre le Aux de ventte , & la dyfen- terie. Eftanc mafchée elle appaife la douleut des denrs. Elleelt auf finguliere aux douleurs de la matrice eftant appliquée en peflaire: Paulus dir que ce que là Pereriche guerit le Aux de ventre, Ja dyfenterie, 8& appaife le mal des dents, qu'elle le fait par fa veñtuälefiecatiue , & qu'elle et auf propre pour appliquer furles morfures des beftes venimeufes. Or le gouft monftré ewidemimenr qu'elle a cesproprietez là ; ear elle eft amercau gouft, vn peu chaude & aftringeañte. Parquoyÿ elle defeche fans actimoñie. Et, comme dit Fuchfe , fuyuaue vn vieil exemplaire efcric à la main ; elle eft fort propre pour eftancher le fang qui coule parle nez, 8 à ceux qui vomiflenr, ou qui crachentle fang. En fomme il afleure qu'elle eftanche le fang , de quelque parc qu'il coule. Qui plus eft-le-pourtrait qu'il en à mis auec 4 defcriprion conuiénnent fort bien à noftre Pernenches, fe, | | è Tome premier PPP Dé F 5 *i e LE < : mn. ge 722 Liure ViI del'Hiftoiredes Plantes, De la Prime-vere, CHAPS XX PA OvrCeEqueces Plantes fortenr-& fleuriflent au Donienceeht du Princemps , les porhicairées les appellent Primuwle-veris,8&r Herbn Paralpfis,8& Arthetica au lieu qu'il fau. Les noms D = A 3e droit dive Arrbrisice On les appelle en France Brayes de Cocu , Prime-vere : en Itahen PE Bracche di Cnculo,ë for di Primanera: en Allemand Schluffelblumers.Ox il yen ap/rfieurs 1 efpeces differentes. Caril y a vne herbe qui porte des fleurs jaunes & odorantes, qu'on appelleen Allemand Gee//chluf" felblumen, Himefchlufel, 8 Sanétus Paters fchlufeLEr l'au tre quiles fait iaunes-pañles,. & fans odeur, que les Allez mans nomment Vacs/zhimcelfchluffcl,8& Schluffelblumen.Ces Plantes eftantcultiuées ; & replantées dans les Iardins, fe changent & font leurs fleurs plus doubles, & pluschaudes. Dodon en adioufte encor vne autre àfçauoirla Prme-vere petite. Pena & Lobel adiouftenc vne Primesvere des bois. Quant à la premiere, elle faitles fucilles blancheaftres , & froncies, comme celles de la Betoine: toutefois elles {ont plusgrandes , & ne font pas decoupées à lenrour , aflez femblables à celles de la Digitale purpurée , coüchées par terre, où bien peu tcieudes, du milieu defquelles it fort vnétige méhuë, ronde, nue, & bläncheaftre, dé la hau- teut d'vue paume, où d'vne paume & demie , à la cime de laquelle il y a des fleurs peñdantes,quiforrent de leurs cou- pertes dentelées , & font ageancées Comme par ombelles, Icelles font iaunes & odorantes, fentans comme la cire /& de mefme couleur , puisiapres des péris boutons dans lefquels eft la femence. Sa racine eft blanche & cheuelué. L'autre Prime-vere eftdu tout femblable à la precedente, finon qu'elle a les fueilles vn peu plus grandes, & plus lar- ges. Ses fleurs font routes femblables, exceptéqu'elles font pañles blancheaftres , ou quañ blanches ,\&fäns aucune odeur. Mais celle, dit Peña, qui croift és Iardins ‘d’An- gleterre & de Nofmandie , merite le premier lieu entre Prime-vere des lardinis d'Angleterre, de Lobele de Pena, Prve-vere premiere, de Matibiol, AM Mr & M Liu.rich,8 1. AT QT Fol:244. 7 Laforme. RSS SNNNNNENNNEnnEEErre Le EM LAS fi CAE TE dE at SEX x Fo), 244. Prime-vere [èconde, de Matthiol. toutes u | , -j 3 L L | | Dela Prime-vere,': Chap. XXV. 723 “toutes les Primes-veres, d'autant qu'elle fair les fleurs doubles, & trois ou quatre fois plus grandes. “Lobella delcrit ainfi : La Prime-vere des bois , eftaifée à cognoiltre par les precedentes : car il n'y a point de difference finon quant aux fleurs , lefquelles font vne à vne fur chafque queué, de cou- leur pañle , & petices, & n'ont pas ve paume de hauteur. Quantaux fueilles, gouft, & odeur & | vfage, elles font affez femblables. Elle croift le plus fouuent dedans les bois & vallées ombra- geufes. Mais en Angleterre, Dauphiné, Sauoÿe, Flandres, & en France, ellecroilt dansles Jardins. 1 Prime-vere des bois,de Lobel, Prime-vere petite, de Dodon. 2 WoTIT! th) | « 23) 1 = à = AO © , mn NS JS l u | eV 1 à | ÿ US = = \ RP Re Re Or celle què Dodon appelle 7+rbafeulum minus,ou Primula verts minor ; eftlà mefme que la precedente , ou pour le moins elle Iuy réfemble bien ; car elle a les fueilles petites, blancheaftres , du tout femblables à la féconde Prime-vere, du milieu defquelles il fort des petites tiges.à chafcune def- quelles il n'ya qu'vne fleur de mefme figure , odeur & cou- leur qué la fufdite. Lobelmervneautre Prime-vere, quia 1 A. les fleurs vertes brunes, pliffées & froncies, laquelle eft Prime-vere des bois à la fleuï aflez:commiiné-dans les Jardins à Londres; au demeurant brume,deLobel elle eftfemblable aux autres. Il ne faut pas oublier icy celle . Prime-vere-de Lobel qui fair la fleur double, l'vne fortant de = l'autre :comme aufli la Prime-vere des bois Aa fleur belle, & Ê double; de laquelle Lobela mis le pourtrait. Diofcoride apres auoir mis les efpeces du Bouillon adioulte puis apres: Liu.3.ch.r2. Hya,dinil,desx fortes de Phlomus veluës,qui ont lés fucilles rondes, &ferefemblenr-Ruel eftime que ce fontles Prise ILivrcher veres ‘comme auf Dodon 8 Fuchife: toutefois Matthiol charcde n'efbpas deceft aduis, pourceque les fueilles des Primes- r'hit. “veres nefontpas velués nyrondes ; mais l'vne les a liffes,& l'autre froncies,;commé les Laïdtues , ou le Dipfacus: ioint que Diofcoride ; nypas vn des anciens de ceux quiont cferit des efpeces de Bouïllon , ne parlent point des fleurs du Phlomus; 8: toutefois ilen'eft pas vray-femblable que Diofcoride-éuft oublié les fleurs de la Prie-uere,veu qu'el- Liw4.ch19; le eft deswpremieres qui fleuriflent &. qui annoncent le Princemps:Mais, dit Pena , puis que routesles Prémes-ueres ont les fueillesplus rondes que celles du grand Bouillon, 8z qu'ilyien a qui ont la rige & les fucilles velués , à quelle raifoneft-ce.que Matthiol dir que cene font pas Phlomi- des, Carcueffect leurs vertus & figure par laquelle elles “retirent fort au Bouillon , fonc contre fon: opinion, & mefme l'experience qui s'emvoi -par-rous païs là où il en croift quelque elpece:, dont ‘on leur a donné le nom de Herbe pour laparälyfie:comme auffile Phlomus a efté nome de mefme: pource qu'ilefkfingulier pour cefte maladie : il | PPP, = fauc Liu.4.ch.99. Fol,244 IA tembera- mens Gr les VCTTHS, Sanicailée : £ , e _e ; 724 Liure VII del'Hiftoire des Plantes, Prime-vere des bois à la flenr double, faut donc coniclurrequeles Primes-veres fonc les Phlomidess Au refte la Prime-vere quifait les fleursiaunes , eft d'aflez bon gouft ; éft bonne à manger en potage , en rartres, & en falade contre les accidens de la tefte & des nerfs, & contré la putrefaétion ouinflammation des humeurs: aufi tient- on qu'elle eft fore propre aux playes. Voila ce qu’en dit Pena. Or l'opinion de quelques vns a bien du vray-fembla- ble, c'eft que cefte Plante eftle Bouillon fauuage, duquel Athenée fait menrion , füyuant! Thcophrafte , 1e mettant entre les fleurs du Printemps, comme aufli Añemone de montagne & des prés, la Flamme d'Hercules, & la Lychnis; que l'Incerprete appelle Gericularis. Fuchfe dir que les mo2 dernesattribüenrces vertus aux Primes-veres,c'eft qu'eftans broyées elles font propres pour appliquer. fur les douleurs desiointures, La decottion de leurs racines eft bonne pour defopiler les reins & la veflie. On ordonne le fuc de l'herbe en breuuage, & en linimenr contre les rompures, defnoüeu- res & meurtrifleures:& de faict il appett bien ;par leur rem- perament qu'elles font propres à tout ceque deflus:car elles fonc vn peu aftringeanres, ameres au gout, & vn peu acres, à raifon de quoy il ne faur point douter qu'elles ne foient de: ficcatiues & dererfiues, comme Galien le dir. Auf les mo- : dernes Herboriltes tiennent qu’elles font chaudes & feches.! Les femmes qui cerchent de s'embellir, fe frottencle vifage du fuc de leurs fleurs; caril eft fingulier pour en ofter routes À taches & rides, & autres telles impetfe“tions. Au refte il faut mettre au nembre des ?Primes-wueres la Plante qu'aucuns appellent Szziculn ; pource qu'elle eit pro= pre à guerir les playes, d'autres l’appellent 4wricula wrffelle metiteroit pluftoft le nom de Arrhriri- _caou Par alytica:Gefnerus l'appelle Zuvaria Arthritica, Anguillarala nomme Britannica: Pena & Lelien. Lafrie. Lobel l'appelient Paralytica Alpina Sanicula.à cafe dit Pena qu'elle à vne particuliere proprieré à guerir les gouttes. Cefte Plante s'aime à la cime des plus hautes montagnes, & fur les rochers & precipices commeil y en a à l'enrour des montagnes de S. Claude là où il y a de la neige quafi tout le long de l'EftE,maugré laquelle fur la fin du Printéps elle produit vne petite tige chargée de Aetrs, attachées chafcune à vne queuë, tendre & repliée,quaf rou- Prume-vere Bachyphyllos, ow Oreille ges, oude couleur de Rofes , blancheaftre , belles à voir, & d'Oursyde Matthiol, quirefiouyAentlaveué, & {entent bon. Sesfueilles font ver: tes-blancheaftres , aflez groffes , poulpues , & plus lifles que celles de la‘Prime-vere, vn peu récourbées, rondes, auec va . gros bordtoutäl'entour. Sa racine eft fort cheueluë & fem- SY, blableà celle de la Prime-vere ; comme aufli elle eft fembla- MS blement feche & aftringeante au gouft.Elle eft finguliere pou L les breuuages que l'on ordonne pour ceux qui ont des playes dans le corps, & pour confolider les playes exrerieures.Or el- Je fair les fucilles plus grandes quand elle croift far les hautes >, montagnes des païs chands,& quelquefois de beaucoup plus \ perites ; rouefois elle fontde mefme figure & nature. Et qui cognoiftra bien cefte-cy , viendra aifément à la cognoiffance ÿ des deux fiynantes : dont la premiere eft appelée Paralytica Alpina Sanicula aux fueilles eflroites In grande. Elle faitles fucilles plus grandes que le Gnaphalion de môtaghe, & beau- coup de fleurs entaflées comme par ombelles , fur des queuës de la hauteur d’vn pied, ou d'vne paume, de couleur de pou- … Pre,ou de Rofes & de blanc,;meflées enfemble.Quant à la S3- bb nicula des Alpes petite ou moyenne elle a les fucilles plus pe- LE tices, vn peu dentelées, & les fleurs come la precedente, fur des petites tiges hautes d’vñe paume, ou d’vn pied. Sa racine eft fort cheueluë. Il y a encor vhe Saricula des Alpes, la plus petite de toutes,qui n’eft à grand peine pas plus grande d’vne poucée, ou d'vne poucée & demie. Ses fucilles font poulpues ® come celles de la Ioubarbe, ou du Nombril de Vents; toute- ! fais.clles font plus petices,& font orlées & dentelées au bord Sa, Du Muguet, Chap. XXVI 725 Paralytica des Alpes aux fucilles Paralytica des Alpes ou moyennes éffroites , de Lobel. de Lobel. : WN 2 AAA pRtEsce \ ? \Il PGA 1 A! RSR NES ï nc à 9 Sa fleur eft purpurée. Voila ce qu’en dit Lobel. Or Myco- pius appelle Oreille d'Ours:vne Plante differente d'auec les precedentes, à raifon de la figure de fes fueilles qui “ont veluëés , & en a mis le pourtrait & la defcription , telle que s'enfuic : Elle fait, dit-il, plufieurs racines menués, quafi cheueluës , brunes , attachées aux pierres, & aftringeantes au gouft , à l'enrour defquelles il y a des fueilles couchées par terre , qui retirenc aucunement à celles des Borra- 5 ches, vn peu decoupées tout à l'entour, afpres , froncies j grofles, nerueufes, & veluës , principalement pres dela ra- cine. Car à l'endroit où fortent les fueilles , il y vient vne groffe rouffe de poil, à mode de bourre ou de crin. Les fueilles font auffi veluëés deflus que deflous, 8 mefme à J'entour des bords , & garnies d'vn poil roux. Du milieu des fucilles il fort deux ou trois petites tiges rondes , de la hau- teur d'vne paume, véluës , mafliues, pleines de fuc, & de & couleur tirant furle pourpre, aftringeantes auec vn peu de oz douceur, au deffus defquelles il y vient des fleurs bleués, compofées de cinq petites fueilles , du milieu defquelles, comme d'vn vafe , fait en façon de grain d'Orge , qui eft au fonds dela fleur , il fortdesfiletsiaunes. Elle croiftés montagnes, & lieux ombrageux, quelquefois auffi és lieux humides. L'eau diftilée de celte Plante par vn alembic de UE Verre eft fouueraine pour rompre la pierre des reins , & dela N NN RP À vefhie. Ce que Myconius, qui eft vn bon & doëte perfon- ASS, MEMCSS nage affeure d'auoir treuué par experience. Les Efpagnols vfent de cefte mefme eau contre la toux, à raifon de quoyils appellent cefte Plante 2erwa Taflera : 8 d'autres Peluda, e'eft a dire ve/uë. La forme. 2 ER TPE EE bn cu DS mére TR N°? Du Muguet, CH AP. ‘XXVI. E s fleurs de cefte belle Plante mericent à bon droit d'eftre mifesau nombre de celles qui Les noms € feruenc à faire les bouquets , comme eftans de bonne grace & fentans bon. Les modernes Tome premier. : PPP 3: appel % 726 Liure VIX. de l'Hifloire des Plantes. appellent cefte Plante Lilium connallinm , àxaifon du lieu où elle croift :en François grard Mugnet: | Laforme. Qn Allemand Aeyewblumle , & Meyenrÿ[z aufli,à raifon du lieu de fa naiflance. Elle ierté deux ous crois fucilles vertes, liffes,aflez larges, femblables àcelles des Lis, fi cen'eft qu'elles font. moindres | Sa tige eft menuéë,de la hauteur d'vne paume;à l'enrour de la= Muguer. quelle dés le milieu en deflus il fort des fleurs petires , ron- des,ouuertes,denteléesrour à l'entour parlebord,& repliées,. femblables aux fleurs de l'Arboufier ou du Palmier,blanches! &c odorantes,lefquelles produifent en fin vn fruiét rond,rou=. goaftre ;'aflez femblable aux grains qui croiflent fur les Af- perges, fon qu'il eft moindre & plein d'vne graine dure , &, va peu amere. Ses racines font menués , longues, comparties Be lien. par quelques neuds; eftendues à fleur de terre. Elle croilt de Fuch{e. pluftoft à la Tanée ; qu'à la Roquerre , &ne font pas vraye- M ment percées , mais femblenc l’eftre quand on les regarde contre le Soleil. Galien fait menrion d’vne certaine herbe nommée Lycoperfion,de laquelle vn certain Centenier auoit 4 apporté du fucde Batbarique, qui eft vne contrée voifine 22% d'Egypte, lequel fuc eftoit fi puant, & mal-plaifant , que Galien luy-mefme n'en ofa pas tafter, craignant que ce ne fuft poifon.Or ce Centenier là s’en feruoit pour appaifer les grandes douleurs des gouttes. Et de faict les malades mef- mesiugeoient qu'il eftoit refrigeratif. Or eftoit-il,ainf que dit Galien,de couleur iaunaftre,& aufli puant que la Ciguë, finon qu’il auoitie ne fçay quoy de plaifant, comme ont toutes chofes aromariques. Cefte herbe , dit-il, s’appelloit Lycoperfion ; mais Galien ne dit rien touchant la figure de cefte herbe;tellement qu'il n'eft pas poflible de iuger fi c'eft l'Ocillet d'Inde. Toutefois, dit Dodon, fi ce ne left, pour le moins il luy reflemble fort: car fes fueilles , & fes fleurs principalement, fentenr fort mal, -& ont vne qualité veni- meufe, comme la Ciguë. Ce que le mcfme Dodon dit en- cor auoir veu quelquefois par experience : comme en vn garçon, lequel ayant commencé à mafcher de ces fleurs, les levres & la bouche luy enflerent, comme ilen prend bien fouuent à ceux quiioüentauec des fleutes de Cigué, oule tiennent quelque temps en leur bouche. Dauantage qu'a- yant donné de ces fleurs freches auec leurs coupettes, mef- Îces parmy du fromage frais, à vn char, il deuint fort enflé | tout foudain, & mourut bien toft apres. Mefme on dit que Pen.fol318 lon a treuué de rats morts , pour auoir mangé decefte graine. Il yaeu mefiné des Porceaux auf quels le groin & le gofier font énflez, & quelques vns font morts pour en auoir mangé. Ce qui monftre que ceftc herbe a vne qualité venimeufe , & dangereufe;tellement qu'il ne faut pas adiou- fter foy à ceux-là qui difenc que cefte Planre cftwre efpece de Tannée.ou d’Armoife , & qu'elle ne fait point de mal. | Lire 4. des Grpl. Chap. 18, des Fleurs Au mellieu .Pw Pyrole, CHAP. XXVIIL EsTe herbe s'appelle communement Pyro/z, à caufe qu'elle a les fucilles comme le Poirier en François Pyrole:en Allemand Fyintergruen, c'eft à dire Verdure d'Hyuer , pource dit Pena, qu'elle fe maintient toufiours vérde nenobftant le froid de l'Hyuer:8& Holtzmangolt, & Vualdmangolt , c'eft à dire Poirée [aunage, pource qu'elle retire affez bien aux poirées de lardin qui commencent à croïftre, à raifon dequoy aucuns la prennent pour le Limonion. Et de fait Fuchfe en a mis le pourtrait & la defcription fous ce nom là. D’au- tres la prennent pour la Briramnies. Elle produit au bas fept, huiét, neuf ou dix fueilles , aflez femblables à celles de la Poirée, tourefoiselles font plus rondes, & beaucoup plus petites, approchant mieux de celles du Poirier, & font plus vertesbrunes. Sa tige peut auoir vn pied, ou vne paume de hauteur, &eft garnie au deffus de belles fleurs blanches , qui fenrent prefque de mefme que celles du Muguet, du milieu defquelles il fort des filets ou petits boutons. Sa racine eft petite,rendre,;rouflaftre, & rampant à fleur de terre.Elle s'aime és montagnes &. forefts, &cés lieux froids & humides, & ne croift point és Jardins, ny vergers cultiuez. Elle eft aflez cogneuë en la haute & baffle Allemagne, & par tous les païs Septentrionaux : mais elle ef plus rare en Iralie, & aux endroits plus Metidionaux : DR F de la France, Elle cft verte en toute faifon ; toutefois elle ttmês HEUTE particulicrement en luin & en Juillet.Les modernes afleuregtqu'elle eft feche au troifiefme La degré, Les noms, de fl, 112. Ch; 173. de l'hin. La forme. S j = f { VDS É) Tr AU Le lien, mn A Del Anemone, ChapXXIX. 729 degré, & froide au fecond. Car on apperçoit eh toutes fes parties vneties-grande vertu aftrin- VPN gente,& vnefioideut manifefte. À raifon de quoy fa decoétion prinfe en breuuage guerit les playes HR péter tant intericures qu'exterieures, comme aufhi les fiftules & autres malins vlceres. verts Del Anembnes CHAP. XXIX, NS Esre herbe s'appellé et Grec cyepravm: &T en Latin Arerone:Rz par aucuns Zes 707$ Re Herba venti : en Arabe Iakaiak, Annhamen : & Sakaikanhenmen Pline dir "21628 LR qu'elle eft appellée Pherios , peut eftreà caufe qu'elle refplendit de loin; <> combien que quafi partout , mefme aux vieux exemplaires, il y a au lieu ÿ } de Phanion, Fremion . qui efk vn mot qui ne fignifie rien comme j'eftime “Ca, Gaza auffi craduifant Theophrafte, mét par rout Fre#/0 pour l'Aneimone, F Orceft-elle appelée Aremone. 390 TE drtux, c'eft à dire dy went, pourcé 3, D que,felon Pline, fa leur ne s'efpannit point finoh quand le vent cire. Tou- 4 tefois veu qu'il ya plufeurs fleurs qui s'ouurent en Efté quand le vent foule, il ne feroit pas hors de raifon de dire qu'elle eft appellée Aremone-pource que fa fleur eft facilement abbatue par le vent, comme auffi celle du Pauot fauuage; auquel elle retire. Il femblie qué Ouide appelle la fleur d'Adonis Anemone,quand il dit: Meramilit, Ainfi dit , du Necfar elle arroufn le fang: ni Quide ceile liqueur touché,tout à l'inftant S'enfla,comme feroit fur l'eun une veflie, Quand Le ciel chargé d'eannbns ennoÿe lx'pluyei Et d'iceluy fortit vne tres-belle fleur; Qui retient de ce [ang emprainte la conleur, Telle qu'on vois és grains d'une grenade ffaifché, Quand l'ononure [a penu qui de voir les empefche; Et toutefois le vent,qui tonte chofe perce; M. - D'astant qu'elle tient pen,en un moment la verfe. | | ALTUR Dioftoride eftablit derx efpeces d'Anemonel'üne fanuage,@r l'antre cultinée ; (car il fera inieux de Fe à traduire ainfi le mot Grec ro 1uepo , que non pas de dire comme Pline, se Ruel qui l'a fuiuy , croif- Re, fant és lieux cultiuez, d'autant qu'il y abien auffi des herbes fauuages qui croiflenr d'elles mefimes fans eftre femées és lietix cultiuez.) Quant à la cwltinée, il s'en treuue qui fair les feurs rouges; & d'autre qui les fait blancheaftres, où de couleur de laiét, & d’autres de couleur dé pourpre. Pliuc Eiutiezs: fuiuant Diofcoride, en a mis ces mefmies efbeces ; difant :Nousauons parlé cy deffus feuleinenc des efbeces d'Anemone,donr les bouqueriers fe féruent sil refte maintenant à parler de celles qui feruent en medecine. Aucuns appellent /'Ae#one Phanion. A ÿ en a de deux effeces:car il y en a de fauvages; "d'autres qui croiffent 65 lienK chltivezineantmions toutes ayment les lieux fablonneux. Quant à celles qui croiffent és lieux cultinez,il s'en creuue de p/afieurs efbeces:car il ÿ ena quiontia fleur rou- ge,dôril s'en treuue affez.Il y en a d’aucres quifont de couleur de pourpre.,& d'autres qui font bla- ches.Quät aux epeces d'Anemone qui feruerit aux bouaietiers, Pline ne les a pas bien diflinguez,& ji: sig à failly en traduifanc le paflage de Theophrafte.où il trairte de l'Anemoneicar dit-il, l'Avemonc fieu- LS rit encor plus tard en Grece.Or c'éft la fleur des Bulbesfauuages:differente d'auec celle dont il fera trait- tééntre les medicamens. Apres vient l'Oenanthe , le Melanionsér pour les fauuages l'Heliochryfospuis apres dne autre efbece d Ancmonë qu'on appelle Limonia. Et coutefois Theophrafte en ce paflage, në faitmention que d'une efpece d'Anemone.Et vn peu aupatauant il auoit dic,qwe l'on mettoit aux bou- quets le Bulbicodion;c non l'Anemone à tellement que Pline,de deux bieñ differentes Pjantes, eh à fait fort imial À propos deuix effeces d'Anemone. Dont auctins voyans ce paflage de Pline eftre corrom- pu toût notoireméerit,le corfigent ainfi:£} tre les fleurs qui annoncent le Printemps La Violette blunche fort la prémiereimefmeés lieux chauds elle fleurit n Hyner. Apres vient la Penfée qui eff auffrom- ;,3 mée Phlox,affanoir LA faunége [enleinent.Le “Bulbicodion fleurit deux fois | arsai Printemps en Au Aumelliet: tomne@ non en Eflé.ny en Hyuer.Or c'eff la fleur des Bulles [anvages. Quant av Narcife il eflun peu Plustardifiér le Lis,que Theophrafleappelle Liroin,ër ce aux contrées d'outre mericar en Italie ils fleu- viflent apres les Rofes,comme il a elté dir : mefme l'_Anémone fleuritencor plus tard en Grece (à feanoir celle qui eff appellée Limonia, & par Thsophralte Anemonc des prés\laquelle eff differente d'auec celle dos nous traîtteros entre les medicamens. Apres viennent les Violetteide Mars,er puis l'Oenanthe,erc. LesmodernesHerboriftesrecognoifséraüuff p/ufiewrs éfpeces d’ Anemone Diofcoride dir ue les fucilles de l'Anemone font féemblables à celles du Coriandre ; mais qu'elles font decoupées plüs menu, & pendentconitre terre. Ses ciges fon. veluiës 8 minces, & portent des fleurs comme le Pauot , aucc des teftes au milieu ; qui font noires, ou perfes.Sa racine eff grofle comme vne Oliue , ou vn peu plus,& comme compaïtie p ar neuds. La fawsage elt en rour & par tout plus grande que la culrinéc 8 a les fucilles plus larges, & plus dures,elleaauffi les teftes pluslonguetrés, ka fleur rouge ; & plu- feurt | Linre 7. de J'hift. ch-o. Chap.172. liu.4. . TT: ; 7” 730 Liure ViTdelHiftoire des Planres, fleurs racines menuëes.Suiuâr cés defcripriôs Diofcoride diftingue la cy/#inée d'auec la fauragepres mierement en ce que la cæltinée a la racine en truffe,8& comme comparrie par neuds, la faurage, a Ja racine fort cheueluëé. En outre de ce que la cwlrinée eft moindre que la faunage, & a la fucille plus elftroite & plus tendre,& lesboutons plus courts,la fleur de diuerfes couleurs ; maisla /zuvage eft plus grande & a la fueille plus large, & plus dure, les ceftes plus longues , & la eur feulement rouge.Parce que deflus;il eft aifé à voir que /’Anemone de Theophrafte,qu'aucuns prennent pour la “Pulfatilla , eft differente d'auec celle de Diofcoride.car Theophrafte met la fienne au nonibre des Plantes qu'il appelle dhyeoQuae, c'elt à dire,guine font leur fueille que tout aupres de la racine,fans qu'il en forte aucune par les tiges:ce que Diofcoride n’a pasremarqué,mefme routes les effoces d'A- aemone , que les Herboriftes ont fçeu remarquer, iettent leurs fueilles auf bien en la tige, & aux branches,comme aupres de la racine.Pline les defcric bien en moins de paroles:Ces trois,ditil, ont les fueilles comme le Perfil , &ne paffent gueres vn demy pied de hauc, & ontla cime comme les. Afperges.Leur fleur ne s'efpannit jamais que le vent ne tire,dont aufli elles ont prins leur nom: L'Anemone fanvage elt plus grande & a les fueilles plus larges, 8 la Acur rouge. En outre poutce que toutes Les efpeces d'Anemone ; retitentaux Coquelicots , & aux fleurs de l’Argemone ; à cefte caufe Diofcoride a foigneufement remarqué les differences qu'il y a entre ces Plantes difant:Le Coque- licot & l'Argemonc n'ont pas la couleur rouge fi brune, & l'vne & l’autre fleuriflent pluscard.Da uantage l'Argemoe rend vn fuc iaune,d'vn gouft fort acre. Celuy du Coquelicot eft plus blanc, & eft auffi acre.Qui plus eft,l'Argemone & le Coquelicot;ont des petites reftes au milieu, fembla- bles à celles du Pauot fauuage,toutefois la refte de l'Argemonc eft vn peu plus grofle au deflus,au lieu que celle du Coquelicot efteftroite. Or Zes efpeces d'Anemone ne rendent point de fue, & fi n'ont point de reftes ou coupettes ; mais ontla cime comme les Afperges. Au texte Grec il y a 87e orè anaoi, &c. Surquoy Lacuna dit que ce mot érw, doit eftre entendu du ## de l'herbe, & non de la larme:car dit-il,le mot f#ccus en Latin, &: en Grec vAvr, fe prend à parler proprement, pour le ins que lon tire des herbes en les pilanr, & aucontraire érès eft le /#c que les Plantes iertent d'elles mefmes. Parquoy il ne peut eftre que Diofcorides, aitentendu icy que l’Anemone ne rend aucuñ fuc , veu qu'il auoit dit auparauant que le fuc de /Anemone mis daus les narines feruoit à purger le cerueau:mais il dit qu'il n’en coule aucun {uc,comme l'on voit coûler l'Opion des Pauots. Au refte combien que cefte defcription des efpeces d’Anemone {oit aflez claire & fufifante, fi eft-ce que plufieurs en eftabliflent diuerfes efpeces. Matthiol en a misle pourtrait de cinq. Dont la presiere, dit-il,fait les fueilles comme le Coriandre, toutefois elles font plus decoupées, & la tige bourrue, menuë & cannelée , en laquelleil ya des fucilles plus menués , difpofées par certains interualles. Ses fleurs font grandes comme celles du Pauot fauuage, compofées de cinq fucilles purpurées,du milieu defquelles fort vnetelte noire , garnie de cheuelure noire comme au Pauot Sa racine cf Anemone preumere,de Matibiol, cAnemone feconde,de Matthiol. PR 2 il DelAnemone, Chap. XXIX. 731 grofle comme vne Ole , à demy ronde , cheueluës & d’vn gouft acre. La /éronde à des fucille£ lus grandes, 8 decoupces plus ment , comme celles del Aconir tue-chien.Ses tiges font {embla- bles à celles de la precedente,linon qu'elles font vn peu plus vrofles,creufes,& droires,portans des fleurs reluifantes de couleur de pourpre,plus-blaffarde,& vn boutonchcuelu tout à l'entouf; com- me la premicre. Sa racine el courte comme celle des Raiponces,auee plufieuts cheuelures ; qui ent {orrent, & eft aufflacre au goult: Quant à la #roiffefme {es fueilles retirent à celles dé la premiere efpece de Grenouillétre, fes tiges font menuës , hautes d'vne paume & demie , rondes, à la cimé defquelles il fort des Aeurs blanches, compofées de cinq füeilles , de la grandeur des Rufes; Anemone troifiefiaede Matthiol, Anemone quatrie[ine de Matthiol. x fi LX SEN de nt Los Anemonc chGUIe| F8 de Matthiol, quelquefois elles font vn peu teintes de pourpre, principa- lementipar le bas.Sa racine eft menuë & cheueluë. Elles croiflent fur les coliies. Oril ÿ a encor deux autres efpeces d'Anemone qui ont les fucilles deconpées;dont l'yne fait les fleurs purpurées , & celles de autre font de couleur d'or. Tragus prend aufli pour ve efpece d'Anemonce la Plante qui Liur.c1435 eft iey neinte,l'appellant Avezmone des Iardins laquelle à la racine droite, lifle,& grofle comme le petit doigt.qui pro- duüit la cige fonde, àmode de celle du Behen blanc , com- partie parnœuds;les faciles vertes , fort découpées com- re celles de la Camotnille vulgaire , où de la Cocula ; iuf- ques à la cime, qui eft garnie d'vne fleut teluifante, &c quai de couleur d’orretirant à celle de l'Argemone.Or Dodon a misle pourcraice la defcriptiôn d'astresefheces d'Anewio- nebien differentes d’aucc celles que deflusidonr la preirie- re fait peu de fueïlles, qui font decoupées à franges, aflez femblable X celle de la Grenouillerce des Fardins excepté qu'elles fonr méindres.Sa fleur fort au deffus d'vne queué . courte,& dela hauteur d’yne paume , compofée d'onze oùl treze perites fucilles eftroires,l6guertes & aiguës au Milieu defquellesil vient vn petic boutô;enuironnée de de filets , duquel il forc vne petite fleur velué blancheaftre, au deffous de laquelle eft la graine. Sa racine du cominèn- cementeft de la groffeur d'yne Ofiue : mais elle s'engroflit PA nec le cemps , & alors élié deuignt comme fi elle eftoic Ccompartie par neuds,& eff rortue,n'entrant pas nee CILe; l 722 Liure VII del'Hiftoire des Plantes, , Anermone des lardins de Anemonel. de Dodon;large-fueille, Tragus. I. de Lobel e511.del'Eftlufe. 1) S x | NY Û > AA a RNA NI (RAY (@ . Le \ ñ k S ù FAN terre, & fair quelque peu de cheuelures. Sa fleur eft de fort belle couleur de poutpre rouge, claire quelquefois elle eff bien vite d’vn & d'autre cofte ; quelquefois elle l'eft feulementpar dedans, & blaffarde & blancheaftre pat dehors. Il s'en treuue auffi de cefte mefme efpece, quifair les fleurs ue & %$ blanches mais peu fouuent. L'efclufe en mer le pourrait fous le nom d’Anemone large fueille. Lo- FUTUR bel l'appelle Arermose bulbenfe , ayant là raciné comme la Anemone Ilide Dodon, € la llLawx Bulbocaftanon. Ce pourroit bien eftre l'Añemone iaune de Galien Quant à la feconde,elle a les fdeilles comme le Gre- nouillet des Jardins , mais elles fonc plus petites , &iointes crois à crois enfemble. Ses fleurs font compofées de treze où quatorze petites fucilles efpañnies , & qui ne fonc point aiguës;de couleur perfe, comme ceklés de l’Aubefoin , auec des filets jaunes À l’entour d'vn rond qui eft au milieu, fans aucun poil blanc, comme on voit en la fleur du Grenouil- let , & reflemble à vn bourgeon d'Afperge. Sa racine eft groffe & recourbée, compartie par plufieurs neuds &te- fes. Marchiol n'a pas permis le pourtrait de celle-cy.La #r04- & Jicfire Anemone a les fueilles plusgrandes, auec plus de de- 2 coupeures,& plus menuës.Sa queuë eft femblable aux at- tres, mais fa fleur eft plus grande, quaf aufli grande que celle des Confanons, compofée de fepr ou huit fueilles tant feulement de fort belle couleur comme celle des Violettes de Mars, toutefois elle eft vnpeu plus claire, {es teftes font bourrues , comme celles de la premiere. Sa racine cft plus longue &c plus groflt:& eff aufli cortue,atée plus grand nombre de neuds, de couleur de rouge-brun. Or combien qu’il femble qu’elle retire aucunement à / C_4- nemone feconde de Matthiol.f eft:ce qu’il y a bien de la dif. ference.ll fe treuue auffi uye forte de celte cy qui a la fleur rouge-baye, & de mefme couleur que celle des Confa- nons.Et oxetroifefme quieft blanche. La guariefine retire à la sroifiefine quantaux fucilles,tiges & racines.Sa fleur eft c moyenne grandeur; de la couleur des Confanons ,rou- geaftre,double , & compofée de plufieurs petites fucilles, dons Def Ânemone, Chap.XXIX. Anemone IIl.de Dodon,eftroite-fuerlle delEfilufe. mone croit , comme dit Dodon, aux p 733 Anemone IV.de Dodon,rotge,double, | del'Ejilufe. ZZ \ Uy. JS CO TT TE CET CET NEE PETTE PEPEE AC ETETL EETUE AU dont les dix ou douze qui font en dehors font plus gran- des , & celles qui font en dedans petires. La cirquiefme efpece a les fueilles comme le Grenouïllet des Tardins ; tou- “refois elles font moindres, Sa fleur eft vn peu plus grande, ; compofée pour la plus part de fix petites fueilles blanches ou de couleur de poutpre rouge, quelquefois bien viue, & quelquefois blaffarde. Ses boutons font afpres, petits & nuds. Ses racines font plus menuëés, & aufli tortues, fans aucuns neuds ,ou pourle moins elles en ont bien peu, & ont quelque peu de cheuelure par deffous. La fxiefme eft du tout femblable à la precedente , excepté qu'elle a les fucilles & les fleurs plus petites, & fes fleurs fonc iaunes, comme celles du: Grenouïllet. Sa racine eft femblable à celle de la cérquiefine. C'elt leRarwnculus nemorofus blanc &c iaune de Fuchfe, duquel nous ferons mention au liure des Plantes maritimes, au chapitre du Grenouille. Or Do- don en adioufte encor vne autre, combien qu'elle ait Les fucilles differentes : car elle ne les a pas comme le Corian- dre ou le Grenouïllet , mais pluftoft comme le Trefle; veu qu'elles font attachées trois à trois enfemble , & font aflez petites , larges , aigues, &c fans aucune decoupeure, finon qu'elles font dentelées à l'enrour. Sa tige eft perire, dela haureur d'vne paume , & porte vne fleur blanche ;, qui reti- re à celles du Grenouiïller, & venant à fe faner deuienr quelque peu purpurée. Sa racine eft auñfi tortue, & 1e di- uife en quelques autres groffettes , garnies de quelque peu de cheuelure. La cixquiefme &c fixicfme efpece d'Ane- rés & parmy les bois, principalement és lieux humides & ombrageux , en Allemagne & en Flandres. Les autres font eftrangcres. I] eftime qu'il les faut toutes mertre au nombre des rnépse, c'eft à dire cultinées: car la faunage eft differente d’auec elles  ‘ , T7 és # comme nous auons dit fuyuant Diofcoride. Aurefte l'Efclufea aufli remarqué quelques e/pe- ces d'Anemone , quifont differentes non feulement quant à la couleur & figure des fleurs, mais aufli quant aux Lan, Tome premier. fueilles. L'vne a les fucilles affez grandes, quafi routes rondes , dentelées à QQQ_ l'entour, 334 Liure VIT del'Hifiéirédes Plantes. scene à môde d U Treffe, | | dé Dodon. UNS rx rex AN CANON RAILS We deV'Eftlufe. Le ' ; Fra NAZRAR : "VW + 72 = p) An) © ge, NEL à ( À N(( Nes << nn TRS > \ - 1 /È +. l'entour , dures & frmes , afizes fur vne queué longue , fort verdes par le deflus , mais au def- fous elles font pour la plus part purpurée’, quafi à mode de celles du Cyclamen ; d'vn gouft fort bruflanc. Sa racine eft à mode de Truffes & longuette , retirant Acelle dela Tourmentille 8m mune , auec quelques cheueleures qui en fortent, noire au dehors. blanche par dedans,mafliue, & de fort mauuais gouft , tellement quelle fait venir l'enuie de vomit, & cftrangle quañi ; & fielle Anemone large-fucille à la flsur double,del'Efclufe. fi e 2” A à qe ER ne 7 RS Ë Ÿ ANA AN pique quelque peu la lañgue: L'Efclufe dit qu'il l'a tren-. uée fur quelques collinés pietreufes de Portugal, le long del la riuiere du Tayo,& aufli parmy les-buiflons.. Elle forten Decembre &en [anuier. Pour la Jéconde il met / Anémone large - fueille que Dodon met pour la premiere, comme il a cité defia dit. La sroiftefne el Anémonceflroite-fueille.que Dodon mer pour la fecoide, en fon Hiftoire des Plantes pur- gatiucs. La uatrie[me eft la feconde eflroite-fueille, laquelle nous auons dit eltre la sroiffefme de Dodon. Îl en metencor vnc autre double, & ronge, quieft la gwatriefine de Dodon deflufdite. Le mefme l'Efclufe en vn'autre éhdroit met pour efpecés d'Anemone deux Plantes bienremarqtables pouf leur Le = . . > 1 2 NOR ce beauté. La presriere ierte plufieurs fueilles d'vne feule raci- ne, qui retirent aflez bien à celles de / Anemone large-fueïl- le, quia les fueilles purpurées , où bien à celles de la Sanicu- la, dures,nerueufes,auec trois grañides decoupêures, & den- teles à l’entour; noiraftres par deflus, & blanches par def- {ous, d'un goult tres-chaud qui brufle la langue auf toit qu'on les met en la bouche , & bourgeonnent deuant l'Hy- uer , comme celles des autres efheces d'Anémont: Eütreces fucilles il fort vne ou deux tiges, hautes d'vhe Ipaure, & quelquefois d'vn pied,nues, & vn peu pélues, à la cime def- quelles il fort quafi d'vn mefme endroit trois petices fucilles qui enuironnenc la tige. Et à la cime vne grande fleur fort cfpandue,compofée de plufieurs fueilles, dont celles qui font en dehors, &les plus grandes , en nombre de dix ou douze, font vertes; mais les antres quifonten dedans, moindres & plus eftroites , font de couleur de pourpre claire , entaflées | enfemble Del Anemone, ChapXXIX. 735 enfemble à l'entour du milieu. Sa racine eft grofle,& fait quelque nome de teftes groffes,comme celles de l'Anemone large-fueille purpurée, noïres par dehors & afpres.bläches par dedans & mafli- ues,de mauuais gouff,qui reftreinc & referre le gofier,& fait plufieurs racines cheueluës, & menuës. L'autre a cinqou fix fueilles ou dauantage, auec plufeurs decoupeures menuës,de couleur de verd — plus blaffard que celles de la precedente. . Sa tige eftaufli Anemone aux fueilles mmenues ; €$ 4 comme la precedente, de la hauteur d'vn pied ; ais elle la fleur double, de l'Elclaje. n’eft pas fi grofle. Elle produit auiliala cime trois petites 4 fucilles qui l'enuironnent , & font decoupées bien menu, quicouurent la fleur deuant qu'elle foit efpannie, comme on voit en toutes les ausres epeces d'UAnemone. Et comme la tige vient à croilftre la fleur s'efpannit en dix fueilles ou dauantage , veluës , aflez larges , grandes , & rouges com- me Efcarlate., lefquelles enuironnent vne infinité de fueil- les menuës, qui retirent fort bien à celles des Marguerites. doubles , & font de couleur d'Efcarlare couuerte. Sa raci- ne n'eft pas beaucoup differente d’auec la precedente ; tou- tefois ellecft vn peu plus longue , froncie par dehors, noi- raftre , cheuelue , & blanche par d:dans , de mefme gouft quela precedente. Toutes deux fleuriflent au Prinremps, quant & les autres efpeces d'Anemone , auiquelles elles reri- rentquantaux vertus. Ildit qu'elles ont efte apportées de Conltantinople , où on les appelle G/#} Catamer. Or Ca- tamet où Catemer en langue Turquefque fignifie lei» , ou double. Ilya,dir Rauuolf aux mefmes lieux ; à fçauoir en Arabie, quelques efpeces d'Ancmone ; belles & remar- quables, pour raifon de la varieté de là couleur de la fleur, quieft quelquefois rouge, quelquefois purpurée , ouiaune; lefquelles ceux du païs appellent communement Sakzick, adiouftans le furnom felon la couleur de la fleur , comme Sakaick achmar, Sakaïck alfar,Sakaick aferach, c'eft à dire Anemone rouge, purpurée,où iaune. Au refte Diofcoride dit qu'ilyawre efpece d'Anemone quiales füeilles noires & & encor plus acre,combien que toutes en general f6nt bien acres, tellement que le fuc de leur racine tiré par le nez, eft 777% propre pour purger le cerueau, La racine mafchée , tire le phlegme. Cuite envin cuit, & appliquée, elle guerir l'in- flammation des yeux, nettoye les cicatrices d’iceux & ef- claircit la veue. Elle eft aufli propre pour mondifier les vl- ceres fordides. Leurs feuilles & tiges cuites auec de l'Orge mondé & mangées font venir le laiétaux nourrifles, Appli- quées en peflaire elles prouoquenr les menftrues. Appli | quées für la lepre ou gratelle elles la nettoyent. Plineen dir He2r.ch3. le mefme. vfage pour le fait de lamedecine, difant: Les Anemones{eruent aux douleurs de tefte,aux inflammations, 8c à la matrice des femmes,commeaulli à faire venir le lai&. Prinfes auec de l'Orge mondé elles prouoquent les men- ftrues , ou bien appliquées auec de la laine. La racine maf- chée attire le ph legmé;cuitte elle gueric le mal des dents,& les inflammations & cicatrices des yeux. Galien dit que toutes les Aremones ont vertu de tirer hors,attirer, & d'ou urirle bourdes vafes. Donc leur racine eftant mafchée arti. re le phlecme. Son fuc purge le cerueau pax le nez, & amoindrit les cicatrices des yeux. Dauantage elles mon- difient les vlceres ords, & nettoyent la lepre ou rogne, appliquées elles fonc venir les menftrues & attirent le. aict. ana ta LEAAI A4 < AA ANUS (EN 4 Liure 6, des fimpl MAN ANS jS < Tome premier. ; QOC x l' De 736 Liure VII del'Hiftoire des Plantes, Del’ Ancemone, CHAP, XXX, D Ovs auons icy mis deux pourtraits À Arerone prins de Pena, pource que leur fleur /} ef femblable à celle des Pauots , combien que leur propre lieu feroitentre les aires efheces d'Anemone , que nous auons defcrites cy deuant. Or ces deux efpeces font fort cogneuës en Languedoc , 8 diroit-on à voir leur fleur de premiere abordée , que ce font Coquelicots, principalement quand elles eroiffenten lieu cultiué. La plus grande a les fueil- les decoupées comme celles du Coriandre; toutefois ellés font veluës, comme celles des Coque- licots. Sa tige eft de la hauteur d'vn pied ou d'vn pied &: demy. Ses Aeurs font rouges tirans fur le violer, lefquelles font fi tendres à mode de celles des Coquelicots , qu'au moindre vent qu'il face elles font abattues ; & y demeure vne petité corne longue, ronde & velué , comme celle du Pa- uot cornu, toutefois elles eft moindre & plus graifle,comme fi nature auoit voulu contrefaire en ce- ftuy-cy le Pauot cornu, & en l’autre les teftés rondes de l'Argemone, qui font aiguës, non pas auec Anemone grande cornuë; dé Pena. Anemone petite , de Pena. ù P° ù . F . \ va couuercle,commeil y a en toutes lesteftes de Pauot Quant à la petite elle alatige allez fembla- ble à l'autre,& plus deliée.Ses fueilles font plus menues & decoüpées plus menu que cellés du Co- riandre, fort velues & aflez roides.Sesteftes font auffi velues, beaucoup plus pétites ; maisaucune- ment femblables à celles des Coquelicots. Sa graine eft noire comme célle du Iufquiame. Sasacine eft petite, femblable à celle de la precedente:que fi elle eftoit boflüé, il rie s’en faudroit accune mar- que.Ëc de faiét, fi cen'eft l'Anemoue,à peine treuuera-on Plate quien approche plus,ou à l'Argemone où bien il faudra dite que Diofcoride au chapitre de /’Aremone en a defcrit deux efpeces,dontl'vne a la racine boflue , & l’autre l'a femblable à celle du Pauotcornu , ée qu'il femble mionftrer par ce qu'il ditau commencemét, & puis apres l'affeure , quand il mer la difference qui eftentrele Pauor, l'Argemone,& / Anemone,fans parler aucunement de la racineboflue,ce quéauttementil deuoit fai- re.Parquoyil luy en prend peur eftre comme à la racine de la Draba quieft boffüe en certains lieux, &c en d'autreselle vient plaine & vnie. À raifon de quoy les Medecins de Montpelier tiennent que ce font vrayemér efpeces d'A4remone Orilen croïft à force en ce païs-là parmy les Vignes,& aux ter- res qui fonc en friche,principalement aupres de la metairée du Doéteur Affatius, diligét recercheut Si? Anemme des herbes lequel eftimoir,auec plufieurs autres,que /’Aremone d'Allemagne,qui fait les fleurs com- tue de Ga ne la Grenouillette,iaunes & eftoillées,& mefme la graine, & la racine auec beaucoup de petites files lestieux, PUbes , comme le Bulbocaftanon,eftoit vne efpece de Grenouïllette bulbeufe : car combien que fes fleurs foient par fois blanches ou purpurinesitoutefois elle n’a quafi rien qui approche des Co- quelicotsid'autant que fes fucilles retirent à celles du Geranion colombin , ou de la Grenouillette, cftataufi femblablemér cauftique:parquoy nousl’euflions auffi mife en ce ras; fi ce n'eft que Galié parlät d'vne Azemone à la fleur iapyne,nenous euft mis plus en fufpés qu'affeuré touchäc cefte Pläre. De De la Pulfatille, CHAP. XXXI. N a appellé cefte herbe en gros Larin P#/fatilla, pource que fes papillotes veluës dans !*777% / lefquelles eft. la graine fonc esbranlées çà.& là au moindre vent qui face. Plufieurs £ l'ontappellée Herbe duuent , la prenans pour /Anemone , ou bien pour vne efpece d'i- TPS celle , & à bon droit : car il ya de doctes perfonnages, qui iugent qu'elle n'eft pas beau- coup differente d'auec l'Anemone fauuage, Er de fait elle a les fucilles comme l'Anemone tube- Pulfatille blanche, de Lobel. 7 Pulfatille ronge , de Lobel. : \ KE L Li PONT NZ) PE NE. PEN PL F BE. = ÈS = < reufe , ou le Bulbocaftanon , ou bien comme le Coriandré coutefois elles font plus velues,plus roides, noiraftres , & plus groffes. Sa tige eft haute d'vné paume, ou d'vne pau- me & demie, veluë comme celle du Geranion , laquelle porte des fleurs femblables à celles des Confanons, ou plu- ftoft de l’Anemonc, compofées de cinq où fix fucilles de ‘couleur de pourpre tirant fur le pers , du milieu defquel- les il fort des filets & petits boutons iaunes , comme en l’'Aquilegia , ou l'Herbe de la Trinité, ou au Trefle Hepa- tique , lefquelles eftans tombées il y vient vne cheuelure frizée par couffets, bruné,& qui femble de foye,ou bien vn floc de cotron cardé, comme on voit en la Caryophyllata, au Scotinus,ou en l'Efponge qui croift fur l'Efglantier,däs laquelle eft enclofe vne graine menué , comme celle de l'Afclepias. Sa racine eft grofle comme le doigt , & fi n'eft pas fort acre ny bruflante. Lobel dit qu'il y ena vnequia les fueilles plus grandes ; & la fleur blanche fort belle , que Pena dit auoir veu aux montagnes de Mende, & d’Auuer- gne, & auffi à l'entour de Turin,qui auoit la fleur blanche- pafle, & vne autre qui l'auoiviaune. Lobel metle pourtraic d'vne rouge qui eft icy peinte, laquelle Pena dit auoir eu- d’Alep de Surie. Matthiol reprend Fuchfe de ce qu’au lieu St le ex72. de l'Anemone purpurée, il a mis le pourcrait de la plfatil- il _La,laquelle,dir Marthiol,n'a rien de comun auec l’Anemo- ne.Car laps/fatille dés aufli voit qu'elle cômence à croiftre fait fes fueilles fort veluës,decoupées menu,d’vn gouft fort acre , tellement quelles vlcerent ne plus ne moins que la + .Grenouiïllerte ou la Flimula.Sa fleur s'efpannit au comme- Æement du Printemps, deuant que les fueillesfortent, & eft faire à mode d’eftoille,de couleur de pourpre brune, du milieu de laquelle il fort certains fleurons iaunes , comme Tome premier. À QQQ. 3 VUE TR NO DE “ Liu.4. che. Le lien. Laforme 738 Liure V II. de l'Hiftoire des Plantes. aux Rofes, entre lefquellesil ya va petit floc purpuré ; qui femble eftré de foye. Par le dehors à la cime de la tige. à l’encout de la bafe dé la fleur;il fort vn autre floc velu de couleur cendrée,que l'on . iugeroit eftre de finé fove, tant il eft delicat & vni. Sa' graine éft enclofe dans vn bouron blanc & cheuelu , quafi de mefine grofleur qu'vne noix. Sa racine eftlongue enniron d'vn pied, & comme rongée , tout ainfi que celle du Chamelcon noir , d'Vn gouft douceaftre; & non acré, commé fes fucilles & fa tige ; & toutefois il auoir dit auparauant qu'elle eftoit acre comme là Grenouillerte ou la Flammula, Or Diofconde dit que l'vne & l'autre Anerhone eft acre, & que celle l'eft plus qui a les fueilles noires , comme font celles de la P#l{atilla lefquelles eftancappliquéces fur les vlceres en font tomber les crouftes, ainfi que Diofcoride efcrit del Anemone, ordonnant de faire cuire fes fueilles auec de l'Orge mondé,quandil eft queftion d'en prendre dans le corps pour leur faire per- dre leur acrimonie.Et quant à la racine,comme eftant plus douce;il s’enfere pour purgerle phlegme du cerueau en la mafchant. Voila ce qu'en dit Pena. Au refte nous auons icy adioufté la /econde Pulfatille de Dodon lequel en parle en cefte maniere. Ruel, dit-il, efcrit qu'elle croift en France és lieux qui ne fonc pas cultiuez, & que les montagnes en font toutes fleuries au commencement du Printemsp. En Flandres on la tient dans les Tardins. Mais elle eft aflez commune en Allemagne, és lieux afpres & pierreux, & furles rochers, ayantla fleur purpurce tirant fur le pers, plus chargée de couleur ou plus claire felon la diuerfité des lieux où elle croift. Caraux forefts & lieux ombra- geux, elle a la couleur plus claire & quafi blancheaftre:mais aux lieux qui font à l'abry, elle eft plus haute en couicur. Sur les montagnes d’Auuergne & de Languedoc , elle fait la fleur blanche: mais aux montaones de Turin elle la fait iaune. Pena & Lobel difenc qu'ils en ontreceu d'Alep de Syric.qui faifoir la fleur rouge.En François on l'appelle Coquelosrdes:en Allemand Kweëthenfchell. Communement on l'appelle P«lfatilla,quelquesvns la nomment 4piwm rifus: & toutefois ce n'eft Pal/atile,féconde, de Dodo. Pulfatille premiere des Alpes, de Dalech. pas l'Herba Sardon,qui s'appelle proprement 4pium rilus. Aufi n'elt-ce pas vne efpece de Grenouil- lette, ny d’Anemone, combien qu'elle approche fort de l’vne & de l'autre,quanc à fes faculrez. Car elle eff tres-acre, comme on peut voir,l'appliquant broyée fur quelque partie que ce foit du corps. Âu demeurant foit que nous mettions la Pl/atille, pour vne efpece d’Anemone,ou bien que nous en facions vne efpece à part differente d’auec l'Anemone,Dalechäp en a remarqué ré e hetrst font remarquables àraifon de jeur fleur qui eftiaune,lefquelles croiflent és prés gras qui font quafi à la cime des Alpes,où il vient beaucoup plus d'herbe & de foin , à caufe que la rofée y rombe fort groffe,que s'ils eftoient arroufez d’eau courâte. La premiere fait la racine grofle, noire,& rongéeiles fueilles decoupées côme le Perfilveluës,plus larges qu'aucune des #rois efpeces.La feconde à la raci- ne plus menuë,plus courte,& moins noiresles fueilles femblables au Perfil dés Jardins , vn peu plus larges,veluës,qui fortent à l'entour de la raçine;fans qu'il y enaicen la rige, laquelle eft haute d'vne paume DuPhalangion. ChapXXXIL 230 Pulfatille féconde des Alpes, de Pul{atille trorfie{ine des Alpes, de Qi N GLS Dalechamp. Dalecharmp. DRE \ paume ,& cottonnce, par le milieu de laquelle il fort vn peloton velu, duquel fort vne queuë por: tant vne fleuriaune. La #roifiefme a la racine plus graifle que les precedentes, les fucilles comme la Paftenade fauuage,& des filets jaunes entaflez au milieu de la fleur, dans lefquels ef la graine,&z lefquels viennent à eftre couuerts en fin d'vne bourre fort efpaifle. On trenue routes ces srois efpe- ces fur vne monragne qui eft pres d'vne petite vilie de Dauphiné, qu'on appelle Ja Mure. b ï K A « (A t Q& AN À ND =... | Dy Phalangion, CHAP. XXXIL Esre herbe s'appelle en Grec Dana ier, & Darayyirys, commeaufli en Latin Phalan. Lens gion, & Phalangites, pource que, ainfi que dit Galien, elle eft finguliere à ceux quiont RRn : efté mordus par les phalanges. Diofcoride dit qu'elle iette deux ou trois branchettes, & ;! FR & quelquefois dauantage , efloignces l'vne de l'autre , & des fleurs blanches femblables aux Lis, auec plufieurs decoupeures, & vne grofle graine noire, comme la moitié d'vne Lentille. (Aux exemplaires Grecs il n'y a pas war c'eft à dire /arge, comme Ruel l'a traduit fuyuant Pline, mais raw c'eft à dire groffe : & en quelques exemplaires il n’y a pas dance Qanë fruou, c'eft à dire comme la moitié d'une Lentille : mais war eg Dans à alor, c’eft à dire groffe comme wne Lentille, ou bien da- aantage ;ce quilemblecftre plus à propos) toutefois elle eft beaucoupplus menuë. Sa racine eft pe- tite, menué, verte, quand on l'arrache de dedans terre; car puis apres elle fe referre. Elle croift és collines. Pline en dit quafi tour de mefme. Phalangites, dit-il, qu'aucuns appellent Phalangion, & PO d'autres Leacathemon ; où bien,comme il ya en quelques exemplaires Lencarentha ,neiette iamais moins de deux branches , dont l’vne va d’vn cofté, & l'aucre de l'autre. Ses fleurs font blanches, femblables à celles des Lisrouges.Sa graine cft noite,de la largeur d'vnedemie Lentillesmais beau coup plus menuë.Sa racine eft graifle & verdaftre.Dalechamp eftime que la Plante qui efticy pein- te foit le Phalangicn,laquelleila treuué és collines quand on va de Lyon à Vienne, E//e x la racine courte poulpue,dintfée en plufieurs petites, @ pafle ou iaunaffre quand on l'arrache : Car c'eft ainfiqu'il interprete le mor xoper, non pas verte, ou de couleur d'herbe | comme a fait Pline, 8 Ruel qui l’a fuiuy ; mais eftant puisapres gardée elle deuient blanchealtre , ce que Ruel a obmis , encor que Diofcoride l'euft remarque : caril yaainfi au cexte Grec, g/Qier pugbr,Aenlor, x Am pèv du ré &A uv ve Ca F6 vhs. Uscpor À CHALET, BE Non uviAuera, comme il yaauxeommuns exemplaires.Elle ict- te plufieurs fucilles dés la racine , longues , femblab'es à celles dela Dent de chien, finon qu’el- les font plus larges & rayées. Sa tige eft de la hauteur d'vn pied , nue, & diuifée en trois ou quatre | petites branchetres , qui portent vne fleurblanche; qui retire du tout au Lit blanc, non pas au rouge, comme dit Pline , tant en la figure qu'en la couleur , auec des filers iaunes au milien. Les QQQ. 4 fueilles d. 740 Liure VIL de l'Hiftoire des Plantes, Phalangion,de Dalechamp. 1 Phalangion, de Diofcoride. ZZ ENTER, d 0) = L D fueilles de la fleur font rayées de plufieurs lignes en long. Pena & Lobelauff prennent cetre mef- me Plante pour le Phalangion, comme auffi Matthiol , au moins à ce qu'on peut conieéturer par le Phalangion braschm , de Lobel. HR N f, | Liu:27,c.12. Ê Des Marguerites, °S 20775, pourtraiét qu'il en a mis ; car autrementil n’en a point mis de defcription. Or Lobel met vn autre Phalangion , qu'il nomme br#ncha, lequel Dodon en fon Hiftoire des Plantes prend pour Le fécond A10oly de Pline,& ce mal à propos, felon l'opinion de plufieurs. fair les fucilles comme la Dent de chien , qui trainent par terre, entre lefquelles fort la tige ronde, life, graifle, iettant plufieurs branches à la cime.lef- quelles portent des petites fleurs blanches, qui retirent af- fez bien aux Oeillers : toutefois elles fonc beaucoup plus petites. Sesracines font longues , graifles, & fort cheue- luës. Onle cultiue aux Iardins. Pena & Lobel prennent pour vne #roiliefme efpece de Phalangion de Candie , vne Plante affez femblable à la precedente , laquelle croift en grande quantité en certe Plaine de Prouence, qu’on appel- le Craux de Sallon,de laquelle nous trairerons au liure des Plantes bulbeufes, entre les Afphrodilles. Au refte Diofco- ride dit que les fucilles du Phalangien, {a graine, & fa fleur prinfes en breuuage auectdu vin, {ont propres contre la piqueure des Scorpions & Phalanges , & qu'elles refoluent les tranchéés. Pline en dit aufi tout de mefme. Onfe fer. dit-il , de fa fueille , ou de la fleur, ou de la graine , contre les piqueures des Scorpions, Phalanges, & Serpens, & con- tre les tranchées du ventre. Galien dit que cette Plante eft appeliée Phalangites pource quelle eft propre contre la morfure des Phalanges. Oreft-elle de parties fubriles & deficcatiue, à raifon de quoy elle fert aufli contre les tran- chées du ventre. : CHAP. XXXIIL. \ ag O vs auons àtraitter icy des Marçuerites, defquelles on fe {ert fort fouuent à faire des cha- PE peaux & bouquets, & ce fuyuant l'opinion de Pline ; d'autant que Diofcoride , Galien ,ny w les ts - Des Marguerites, Chap.XX XII 741 les autres anciens Aurheurs n’en ont rien efcrit.Pline les nomme Be/lis & Bellio:les modernes Coz- folida Minor,& Herbs Marguaritazaucuns les nomment Primula veris, principalement les pesires & Jansagesien François Marguerites & Pafqnertesien Allemand Mafrlieben,8& Maffufelin:en Jealien Primo fiore,& fior di Primanera.Peurcftre qu'elles ont efté appelées Bc/ides du nom de ces malheu- Pierre Pens reufes filles du Roy Belus, lefquelles tuerent chafcune fon mary la premiere nuict de leurs nopces, Te à Pource qu'on en voit toufiours grand nombre enfemble dontaufli on les appelle en François Aar- Zuvrites , pource qu'elles fonr agcancées enfemble comme des perles. Oril s'en treuuc p/ufiewrs ef° peces. Fuchfe & Dodon en eftabliflent deux.l'vne grande & l'au- Les efpeces. treperite , laquelle ils diftinguent encor en celle des Tardins 8 Lier ss la faunage. Macchiol en mer vie grande , l'autre moyenne, & Ssurlec.i19 lapetite, delaquelle il met quelques efperes. Pline dit que la du lie 3. Bellis ou Marenérite croift emmy les prés , & fait la fleur blan- che, quelque pêu rougeaftre. Par cette brieue deferiprion les Herboriftes fe font accroire que ces fleurs qui fortent parmy les prés au commencement du Printemps en grande abou- dance , fontlés ‘Bed/s ; nonobftant ce que Pline diten vnau- Liurec s. tre endroit, que la Beis fait la leur iaune : car il n'a pas encen- Lidratschrs du des fueilles qui font à l'entourde la fleur , mais bien de ce” qui eft au milieu, qui eft v'ayementiaune. Qui plus eff ce pai- fige de Pline eft fi corrompu, que les hommes doftes ont prins beaucop de peine pour le cortiger , fans toutefois en pouuoir venir à bout : car aux communs exemplaires il y a ainfi : Luteus & Bellio paffillicantibus quinquagenis quinis barbulis coronatur : La firme, pratenfes hi flores, &cc. Etau vieux exemplaire fuyuant l’aucho- rité d'Hermolaus, ily a ainfi, 4/ÿ & Bellio paflillicantibus quin- qguagemis quinis barbulis coronantur:pratenfes hi flores,8cc. Aucuns lifent Luteum & Bellioentendans de la graine,dont il auoit pat- 16 auparauant. Perottus ne veut pas qu'il yait Pa/llicantibus, mais patmlicantibus, c'eft à dire qui s'ounreut ; toutefois Hermo- laus n’appreuue pas cette leçon. Mais retournons à la defcriprion dès Afarguerites. La grande Bellis ou foit Marguerite , que les Chirurgiens nomment Cofolide moyenne;fait les fucilles eftroi 4. 9 tCS du commencement, & qui vont en s'eflargeanr,à demy ron- S des, groffettes, verres, & dentelées rour à l'entour, couchées Bells grande, de Matihiol. Bellï moyenne de Matthiol. HE? | WE 6 eilil \ fl ou . 7 ü «2 as = AS Z par 742 Liure VITE de l'Hifioire des Plantes. parcerre pres de la racine,mais celles.qui forrent par la tige font vn peu plus longues, femblables pr à celles du Seneçon. Eîle produit aufh plufieurs tiges graïfles rondes, & dures comme beis , de la hauteur d'vn pied, ou d'vne coude, à la cime defquelles il fort des fleurs iaunes au milieu , auec plufieurs belles petites fueilles Trois efbeces de Bellis la moindre, de M atthiol. blanches tout à l'entour , fembla- 4 ex 1 D É SSS US SN < LÉ ÉTAT 1 ZT Fol.199. Le lieu. Lereinps. bles à celles de la Camomilles mais plus grandes, & fans aucu- ne odeur. Elle fait plufieurs ra- cines cfparfes ça & là , & cheue- luës, La Moyenne a les fueilles moindres, & quin'ont pas les de- coupeures fi grandes, mais moins dentelées, couchées'par terre ,& des petites tiges menuës, fouples, rondes , de la hauteur d’vne pau- mc. Ses fleurs fonc femblables à celles de la precedente , toutefois elles font moindres , comme auff là racine, qui eft'diuifée en plu- ficurs: La petite Bellis qui croift és Tardins a les fueilles longuettes, rondes au bout, & peu denrelées, couchées par terre rour en rond, d’entre lefquelles il fort piufieurs queués, tendres, veluës , longues d'vnepaume , chargées de fleurs qui font differentes en couleur & grandeur. Car les vnes font iaunesau milieu , & ont les fucil- les d’alentour blanches, comme la Camomille , quelquefois du tout rouges, & d'autres qui font de diuerfes couleurs , affauoir blanches & rouges, qui font les plus communes. Il yen a aufi qui font rouges au milieu, ainfi que Matthiol afleure, & blan- ches ou de dinerfes couleurs tout à l'entouf. Sa racine eft blanche "& cheucluë, La Bellis petite [annage a lesfucilles du tout femblables à celles des Iardins. Ses fleursfortent pareille- ment de la racine, fur des queuës courtes , & font iaunes au milieu, auec des fueilles blanches toutà l'entour, com. me en la grande Bellis , toutefois ellés font beaucoup plus petites , & fine fententrien. Penadir qu'il n'y à point de difference entre ces Aarguerites [annages ; & celles qu'on met aux bouquets , finon pour raifon du culriuage. Car fi on lesreplanre fouuent, leurs fleurs en deuiennent plus belles, & plus doubles. Qui plus eft auec la grandeurelles fonc fi fertiles qu'il fortira quelquefois d’yne fleur vne au- tre auec fa queuë , & encor vne autre decelte dérnicre, . qu'6 appelle en François eAMargarirons.Ce que Dalechamp a aufli veu en des Rofes incarnates pres de Grenoble, afla- uoir que du milieu d'vne Rofe il forroir vne queuë qui portoit vne autre Rofe. Ce qu'ilaaufli veu dans Lyonau Jardin du fieur Rouille. Il y auflivne fe//is jaune , de la- quelle nous auons traité entre les Plantes qui portent des ombelles. Orlagrande Bellis, & auffi la petite croillent és prési& autres lieux fournis d'herbe ,& marefcageux. On les plante auffi és Tardins. La perire fort dés le commence- ment du Printemps, & dure quañ tout le long de l’Efté. La DelaPiuoine, Chap. XXXIV. 743 La grand e fleurit principalement au mois deMay.Fuchfe dit qu'ileft bien aifé à voir en Pline que Ivne & l'autre Be/lis eftchaude & feche , veu qu'il dir qu’elles font propres pour refoudre les ef- Groïüelles. Toutefois l'aigreut qui s'apperçoit en la petite en la gouftant monftre qu'elle participe de quelque peu de froideur , combien qu'ileft tout certain que toutes les Baÿ/is font deficcatiues. Or t out le monde fait aflez que c'eft vne Plante propre pour les playes, & qu'il eft bon de l'appliquer aux fractures de la tefte principalement. Leur fuc eft fingulier auf à ceux qui {ont bleffez , en le prenant en breuuage. On fait auf cas de l'herbe, contre la paralyfie, la goutte des pieds, la fciati- que,& les efcrotielles. Voiläce qu'en dit Fuchfe, Dodon dit que les meimes Be//1s font froides & {éches. En vnautré endroit , il ditque les füeilles de la perite Bellis font froides & humides, & quelles humectent à la fin du fecond degré, & refroidiflent au commencement de ce mefme de- gré, Ce que Lobel n'appreuue pas, d'autant qu'il eft tout afleuré qu'elles font pluftoft froides & fe- ches. Er qu'elles appaifent toutes douleurs de iointures , & de goutes, caufées par quelque hu- meur chaude & feche ; en les broyanct auec du beurre frais qui ne foit point fâlé , &c les appliquanc für la partie malade, principalement fon y adioufte des fueilles de Mauue. Eftant meflées parmy. les herbes porageres ellés fonr bon ventre ( Lobel doute de cecÿ) & qu'auffi il eft bon d'en mefler aux clyfteres qu'on ordonne aux fieures ardentés, & concre l'inflammati on des inteftins. De la Pinoine, CHAP. XXXIF. ET HU & par Apulée Herba caffa:les Arabes la nommenc Feois:les Françéis Pisoise: les italiens Pconia:les Efpagnols Ro/x del monte,Rofa albandeira:les Allemans Peorienblus.Ox eft-elle appellée Pecria du nom de Pxon,.qui fut vn excellent Medecin lequel limit en vfage le premiers; & G/ycyfis, & Dulcida par Gaza, pource que fes grains retirent à ceux d'vne Grénade:car les Beotiens nôment | LA \ { \ ME É \ Ie 3 Î 9 NUS aies & DNS S Sr PA PAR N NU A SEE UN 8 NS (\ LS UN > 0) A > A : ; S Ne. Ë 7 RU? AN $ NN CLIN ZANN A) à Yes Chap.s3 dd l'hilt, . lu.r,ch19, Des fleurs chyr, Les efheres, JU. 3.4,1404 des fleurs. chap.31. À La formes | Lius s.ch.4. Eiu.27.c,10. 2 LE ] e L] . 4 ‘ 744 Liure V Fde l'Hiftoire des Plantes. grandes Rofes rouges , defquelles il fort comme vne petite corne au milieu, enwironnée de petits cheucux iaunes, & de petites fleurs, apres lefquelles il y vientærois ou quatre soufles bourrues par dehors, & faites à mode d’A mande , dans lefquelles quand elles viennent à s’ouurir, on voit beau coup de petits grains rouges , femblables à ceux d'vne Grenade, & cinq ou fix au milieu qui fonc de couleur de pourpre brune. La femelle a les fucilles decoupées comme le Smyrnion , vertes par detlus & blanchealtres par deflous. Sa racine eftnoire, & a fept on huit appenñdices comme de Glans,touc ainli que les 4/phredilles. Ses fleurs fonc comme celles du mafle,quelquefois excellem- | ment rouges, & quelquefois rouges blaffardes, Sa graine Premiere epece de Pinoine femelle. croift aufli dans des gouffes telles que celles du mafle, & eft auffi femblable. Pline eft difcordant auec Diofcoride en la Le : defcription de deux Pisoines. 11 ya longremps, dit-il, que la nl Se Pinoine eft en vfage, & a prins fon nom de celuy quien fur. AVE le premier inuenteur , aucuns l'appellent Pertorobon,&r Gly- cyfida.Oril y aicy dela difficulté en ce qu'vne mefme Plan- ce, S'appelle en vn lieu d'vne forte, & d’vne autre en vn au- ‘ trclieu. Ellecroiftés montagnes ombrageutes , preduifant vne tige d'entre fes fucilles, de quarre doigrs de long , à la cime de laquelle il y a comme quatre ou cinq amandes, qui font fournies de graine rouge & noire. En vnautreendroic la Glycyfis,dit-il,qu'aucuns appellent Peonia,ou Pentorobus.a la tige de deux coudées de haut , accompagnée de deux ou trois autres, rougeaftre , & ayant l'efcorce comme Je Laurier. Ses fueilles retirent à celles du Paftel, excepté qu'elles font moindres, plus grafles , & plus rondes. Elle porte {a graine en des gonfles, qui eft rouge où noire. Oril s'entreuuc de deux efhecessdont on prend pour femelle celle qui a fix ou huiét boutons longs attachez à la racine. Le mafle a plus de racines; çaril n’en a pas vne feule,'mais plu- fieurs , qui font blanches, & de la longueur d’vne paume. Ces racines font aftringeantes au gouft. Les fueilles de la fe- melle ont l'odeur de Myrrhe, & font plus efpaifles. Elles croiffent és forefts. Voilàcequ’endirPline. Sur quoyil y D 7 LU HE faut corriger quelques fautes, 8 mefurer le refte fur la vraye { a Ÿ NERCE p , . " . » CN Pier defcriprion de la Plante, Car en premier lieu , il appert | 4 par le cefmoignage de tous ceux qui ont defcrit la Pinoime que cela eft faux,qu'il dit que le #afle a plus de racines que la femelle, veu qu'iln'en a qu'vne. Ce qui pourra eftre corrigé en tranfpofant tant feulement vne negatiueainfi: A4as plures non habet,quo- mamuna radice nixus eff:c'eft à dire, Le mafle ne fait pas plufieurs racines,maiswne [eule.Qupnr à ce qu'il adioufte que les fucilles de /a femelle fentent la Myrrhe , & font plus efpaife , il eft bien à craindre qu'il n'ait efcrit pvever au lieu de minor. Et de fair Diofcoride dit # 5 MAgd wie ra Pua date auipra , finon que l'on vouluft dire que puis que le Smyrnion fent la Myrrhe, c'eft tout vn, foit que l'on die qu'elles fentent la Myrrhe ou bien comme le Smyrrion. Or Pline n’ad= ioufte pas fans raifon qu'elles font plus efpaifles , combien que cela ne foic pas en Diofcoride, ce que peut-eftre y deuroit eftre adioufté, da rumuirez éya, Autefte Pline fe contredir à foy-mefme. Car il auoit dit auparauant , que la Pinoine produifoit entre fes fueilles vne tige de quatre doigts de longueur , & puis apresil dit qu'elle fait la tige de la hauteur de deux coudécs:au lieu que Dio- fcoride dir qu'elle n'eft pas plus haute d'vn pied & demy, ou de deux paumes, ce-qui fe voirmefmée 2 l'œil en la Plante. Il adioufte puis apres, accompagnée de deux ou trois, il faudroir qu'il y euft ainfi , fuyuant Diofcoride : Auec plufeurs reiettons : car Diofcoride dit ahyQuadus éyov moas. Oril dit auec bonne raifon que fes tiges fonc rougeaftres , ce que toutefois Diofcoride a oublié, combien qu'aucuns eftiment que c'ef pluftoft la faute des Imprimeurs; 8& qu'il faur qu'il vait ainfi aaVA GP 06 harilauaiGr LrieuteG Perd. Mais il a tort de dire que l'efcorce de la Pinoine eftcom- me celle du Laurier , tellement que peut-eftre a-il leu en quelque exemplaire DA éxar diQre, au lieu de daProads;veu que l’efcorce de la Pisoine elt plus femblable à celle de la Laureole, que du Laurier. Quant à ce qu'il dic que les fueilles de la Pivoine retirent à celles du Paftel, il faut corriger ce paflage, & dire, du Noyer, fuyuanc Diofcoride, & le naturel mefine de la Plante: car fes fueilles ne retirent pas mal à celles du Noyer,finon qu'elles font vn peu plus rondes, moindres,& plus graf- fes, La féconde efhece de Pinoine femelle fait lestiges & les fueilles comme la precedente, mais elles font de couleur de verd plus blancheaître,& plus blanches par deffous.Ses fleurs font moindres,8z de couleur de rouge plus clair , fes racinesfontauffi glanduleufes ; roucefoischafcune d’icelles eft plus longue & plus graifle. Pena dit qu'on prenoit cette femelle pour leafle, deuant que l'on euft la | \ J | DelaPiuoine, ChapXXXIV, %45 Seconde efpece de Pinoine femelle, Piaoine femelle aux fleurs doubles, de Dodon. de Lobel. —_—_— — AD F5 là cognoiffarice du way mafle,& qu'on l'appelle Afcflée,poutce qu'elle participe de l'vhé & de l'aur tre : car fi on confidere ce qui elt hors de terre , on la prendra pour le #4fle, fion confidete fes raz » | A Le = imeñt dr les be eft bonne contre l'ardeur de l'eftomac,appliqués deflus, vers: Tome premier: RRK 2 comme AS > LA £ $ e 74 FE 7 £ ne tree Cr 14 $ CE Une UE /2 Lia.27.c. 10. biure 6. des fimpl. 748 Liure VIT del'Hiftoire des Plantes, comme aufli l'inflammation des yeux & des aynes , & au fondement relafché, On dir que ce qui eft de purpurée en la fleur, eftanc prins en breuuage » fert contre la fquinancie & le haut mal des petits enfans. À ppliquée fraiche elle ett finguliere à l'inflammarion des aynes. Si le malade amañle celte herbe feche auec la nain gauche , & qu'il l'applique fur l'ayne.il {era guery.Pline n'en dit pas rant de chofes.On la prend, dit-il, en breuuagé contre les ferpens. Mais pour guerir l'inflammation des aynes on dir qu'il la’faur cueillir auec la main gauche , & la lier au droit de la ceinture ; mefmé elle ferr côtre la fciatiqué eftanr liée defius.Galien dit que /'Affer Articus eft appellé Bubonion pour- ce qu'il guerir le mal des ayhes,non feulerent eftant appliqué en liniment,mais mefme eftant {eu- lement lié fur la perfonne.il eft quelque peur refolurif,& fi a ie ne fçay quoy d'auantage , quine re- froidit,nÿ ne reprime, tellement que fa faculté eft meflée comme en la Rofcitoutcfois il n'eft pas aftringeant.Au refte il y a vne au- tre Plante qui merite bien d’eftre appellée 4/fer Articus auec ce furnom, Purpurée de montagne, laquelle croift és lieux fablonneux &c fees,& fur les cimesdes montagnes battues des vents,ayant la acine noiraftre,pleine de bois,dure,& cheueluëé , aueç plufieurs fucilles à l'entour,couchées par rerre,longuertes,eftroires, 8: qui ne font point denteléesà l'entour. Ses tiges font hautes d'vne paume, garnies de quelques fucilles & d’vne fleur à la cime,fem- blable à celle de l'Anthemis bleuë,qui eftappellée Eranthemon: car elleeft compofée de fueilles bleuës,ou purpurées qui font di: {pofées à mode d’eftoile toutà l'enrour comme d’vti œil iaune.Il faut encoradioufter deux autres Afler , dont le premier eft celuy que Gefner appelle Cosyzoides, ayant la figure;les fucilles,&c fur- jeons qui font de la hauteur d'vne paume;femblables à la Conyza petite; la leur commecelle de /’Affer,de couleur iaune-pafle,la- quelle fe refout en papillottes. Il s'en treuue en Angleterre & en Flandres,aux enuirons de Louuain.Le /écod elt lAffer trainanc par terre de l'Efclufe,la racine duquel nemeurt point.Ilierte plu- fieurs petites tiges d'vne feule racine, éouchées la plus-partpar terre , & velués. Ses fucilles font quafi femblables à celles du fe- cond After de Matthiolitoutefois elles font vn peu plus verdes,& en plus ofand nombre. A la cime de chafcuñe branche il y a vne coupete dure & fueillue;qui fait vne fleur ronde & iaune , com- me celle dé l'Oeil de bœuf, ou du Chryfantemon , laquelle Afler Conyzordes,de Gefner. NU SSSS Z FAR LE ANS ” ARS SU AN NS 4 LE ALERT) Per UN 2 1) DS 47) UTTTÉESS = Un ie h RPM. pl «a É =} D LS s 2 fé AS = IE ESA . 4 " # Q EPS o & DelOeildebœuf, ChapXXXVE 45 venant à fletrir ces coupetres fe changent en và bouton fi dut qu'à grande peine le peut-on roin- pre auec J'ongle , dans léquel ÿ a la graine qui y eft attachée bien ferme, & Faire à mode d'vn Ers. … Il s'entreuue:en quelques lieux de Caftille taneuue. D. De l'Ocilde bœuf. CHAP. XXXPT. : LES Ostz de bœuf s'appelle en Grec Béplater :en Latin Buphéalmon,& Oculus bonis *'en Le som. 4e Arabe Bihar. A fait des petites tiges tendres & menuës ; & les fueilles femblables au Ke RAS "% Fenouïl, les leurs iaunes, plus grandes que celles de la Camomille; faites à mode d'vn Lafèrme. 2 LS œil, dont il a pris fon nom.Il croift à l'encour des Villes,& emmy les champs. Pline en :4 Fe dir quaf tout démefme. Le Bwphtalmos, dir-il, eft fait eñ façon d'vn œil, & à la fueille comme le jai ab Fenouïl, croiffänc à l'entour des villes,& fait plufieurs tiges qui font bonnes à manger eftant cui- tes. Aucuns l'appellent Cachlan.Or il ya grande diuerfité d'opinions touchant le vray Oez/ de bœuf. Car aucunSaprennenr pour le vräy 0c5/ de bæuf cefte herbe qui croift és prés , & aux bords des champs, laquelle nous auons mis cy'deuant pour la grande Bellis , pource que fa fleur eft iaune de- dans & enuironnée de petites fueilles blanches, plus grande que celle de la Camormille. D'autres, comme Fachfe,prennent pour /'Oei/ de bœuf, cefte herbe que les Aporhicaires appéllent Cotwla non Cape … fétida, la fleur de laquelle n'eft pas touteiaune , auf peu que celle dela précedente , comme doit n cfre l'oeil de bœuf, mais eft blanche tour à l'entour. Matrhiol amis le pourrait d'vnautre Oei/ de Liuxer:$ bœnfrayant la eur toute iaunc,lequel it eftime cftre le vray. Dalechamp en mer vn autre,qui croift | Oeil de Lane Matthiol. Fra) Oeil de bœuf,de Dalechamp: CAT 52. de le long du Rofñne,pres d’Aigues-mortes,&r fait la racine courte, menuë,blañche & cheucluëla tige lougue d'vne pâume;ronde; graifle & rougeaftre, & tes fueilles femblables at Fenoufl , qui fortent parles petites branches que latige iette.Sa fleur ef comme celle de la Camomille,8c fi eft ëu tout jaune, vhe partie de laquelle fémble eftre comme encauée en façon d'vn œil,d'où ft venu fon nom; Il femble que ce foit le Chryfanthemon Valentinum de l'Efclufe, qui deüroit pluftoft effe mis À foi iugement,pour vne efhece d'oeil de beuffinioni qu'on aimiaft mieuxle prendre pour vne efpe- ce d’Achillea. Lobet aüfli Fappellé Bwphralmon tenuifolium Narbonne: Wodon a mis vne autre Plante pour le vray Oc/ de bœuf, laquelle iette des petires tiges dés laracine , miñices, én nombre de trois ouquatre , ou d'auantage , de la hauteur d’vn pied & plus, garnies de fücilles verdes , de- coupées menu , commeles fueilles de Fenouïl ; toutefois elles font beaacoup moindres. À la cime des tiges il y a des fleurs grandes , qui rétirent aflez bien aux fleurs du Soucy ; mais el- Jesonc vne couleuriaune plus blaffarde, auec des filets iaunes au milieu , aptes lefquelles il y vient va bouton compofé dé plufeurs-grains de femence entaffés enfemble. Ses racines font Tome premier, | RKRKKR 3 | minces Des Fleurs. chif2, 750 Oci! de bœuf, de Doden. ê E fe Ÿ = s IN =, == NT V2 | K® gy HN ' Liure VIT del Hiftoire des Piantes, Oil de bæuffècond , de Pena. Ni) minces & cheueluës,comme celles de l'Ellebore noir.Il croift en plufieurs lieux non cuit iuez d’Al- lemagne,& de Boheme. Ailleurs on le cultiue dans les [ardins.Il feuric en May ou en luin.Aucuns prennent cefte Plante pour vne efpece d'Ellebore noir,d’autres pour la Confiligo , d'autres pour la Sefamoïdes,8 d'autres pour l'Elleboraftrum, & toutefois par vn de ces noms ne luy conuient,ainfi que Dodon le monftre clairement, tenant pour tout afleuré, que ceneft autre chofe que /'Oeil de bœuf. I1 femble que Pena ait prins pour le Bwlphtalmon la mefme Plante dont nous auons misle pourtrait cy deflus,fuyuant l'opinion de Dalechamp. Or il en adioufte encor vn autre,ayant la for- me & la fueille femblable à la Cotula fœrida, qu'il dit auoir creuué parmy les bois d'Orengers, qui font à Yeres en Prouence.ll fai des tiges cortues,longues d'vnecoudée,ou de deux pieds , garnies de fueilles cendres,comme celles de la Camomille,vn peu plus grandes,& de mefime grandeur que celles dela Cotula puante. Ses fleurs font à mode derayons,femblables à celles du Chryfantémon iaune,qui croift emmy les champs,ou des Soucys qui croiffent d'elles mefines.Il dit qu'iléenatreu- pere ué auf aux enuirons de Roïnc.Au furplus Dicfcoride dit que les fucilles de /'Oei/ de bæufbroyées & incorporées auec du ceror font bonnes pour refoudre lesenfleures froides, & les duretez. On dit que fi ceux qui ont la iaunifle en boiuentincontinent apres eftre fortis du bain , cela leur fait auoir "bonne couleur pour vn remps. Pline en parle plus fuccinétement. L'Oeil de bæufincorporé en cire tire 6, des refout les durtez fchirreufesainfi à fon accouftumée il dit,auec dela cire,au lieu de cerot.Galien dir que le Buphtalmon à pris ce nom de fa fleur,qui eft faire à mode d'vn Oci/de bænfec refemblequat à la couleur aux fleurs de la Camomille,finon qu'elle eft plus grâde,& plus acre,àraiso dequoyelle eft plus propre pour refoudre,rellement qu’elle refout toutes durtez,eftär incorporée auec du cerot. nt cr les UETT HS Liu 3,0,1 39° #u,45.ch.8. Gropl, b moms. LI C6 oût appcilé De l'Aphyllantes, CHAP. XXXVIL SHEOPHRASTE racontant les Plantes qu'il appelle dnyeoQuRe, Q c'elt à dire,gwi jerrent leurs fueilles tout pres deila racine;fait mention de À “Pubs , auquel endroit Gaza a leu fimplement Quarts; l'a in N cerpreté Fretdiflora, s'eftanc peut.eftre laiflé tromper par letexte de Pline quieft depraué.Or pource que quaf toutesles Plantes font leurs Acurs compofées en telle forte , qu'il ya en chacune fleur vn écrtain nombre de fueilles, quifont tout le rond de la fleur , commeaux Vio- ©] liers , & vncinfinité d'autres}, dont les vnes embraffent diuerfement des filets ; ou autres telles chofes qui font au milieu, comme aw Lifer, aux fleurs de Lis, &femblables ; & qu'il y ena peu qui facent la fleur qui ne s’efpannifle point en fueilles , à cefte caufe les Grecs les Plantes de ce naturel 1à éDimaés, pource que leurs fleurs font fans fucilles. Nous | réa, Def Aphyllantes, Chap.XXX VIT. 751 Nous auons ris icy Le pourtraic de #rois efpeces d'Aphyllan- tes, & la defcription aufli,fuyuant l'opinion de Dalechamp. La premiere fait la racine courte, blanche,peu cheueluë, & zaforme. plufieurs petites tiges , hautes quelquefois d’vne coudée, tourefois le plus fouuent elles font :moindres, faites à an- gles, rouges par deflous, & veluës, garnies tout du long de plufieurs petites fucilles longues & eftroites, femblables à celles du Gnaphalion commun, à la cime de chafque tige il vient vne feule fleur bleuë,qui n’eft pas côpofce de fueil- les, mais de pointes , ou petits filets de couleur perfe ; entaf- fez en grand nombre,comme en la fleur de la Scabieufe, Quand on commence à mafcherla tige & les fueilleson n'y fentpoint de gouft , mais en fin on fenc vne douceur. Elle croift en terre feche & maigre. Et fleurir au mois de Juin. Dodon a mis cefte Plante,pour vne #rofiefime efpece de Scabieufe.La feconde Aphyllantes fair latacine petite,courte blanche, & plufieurs fucillespres dela racine, femblables à celles de la Sauge ; ou Betoine, attachées à vne lon- gue queuë, & vn peu degoupées. Sa tige ft de la hauteur d'vn pied, & quelquefois dauantage , peu garnie de fucil- les, auec vne fleur bleuë à la cime, compolce de plufieurs filets, pendante contre terre, 87 {ans aucunes fueilles. La tige & les fucilles rendent vn fuc blanc comme laict en les rompant. Aucuns tiennent que c'eft ve efpece de Morfus dinboli. Elle croift és prés des montagnes. La #0ifiefme à la racine petite , cheueluë , & blanche,auec plufieurs facile Apb ryllantes premiere. Les efpecers À thyllantes trozfiofmers pe SAR. \ km CR) (52) NZ 70) LIL N CA 7 A ne, si 21 E H ce ù A 2) a el pu D les À l'entour , couchées par terre , vertes-brunes , à demy rondes ,comme celles des Marguerites; mais en la tige il y ena peu, ou point du tour. À la cime d'icelle , il y a vne fleur bleuë, femblable à celle des autres efpeces deflufdites, vn peu plus large, à forme des grains de Lierre : route la Plante eft amere.Pena l'appelle BeZlis Cerulen , les modernes & fingulierement ceux de Montpellier, l'aps pellent Globularin , à caufe que fes fleurs font faites à mode de Pelottons. RRR 4 De Le lieu. ITS CAT Les UCrIHS: Liu,24.c.17. Liu.26.c14. Liure 8, dec fimpl, Les noms. Liu. ç.ch.o lin.3.ch.84. La forme Au mef.lieu. -52 Liure VIT. delHiftoire des Plantes, DelOnagra, CHAPEAU L2 Ocnagra, Oenothera.Oenotheris, Oemuris, à caufe du vin. C'eft vne Plante à mode d'arbre; SES ainfique dit Diofcoride , fort grände , ayant les fucilles commé l'Amandie:; toutefois elles font plus larges 8 femblables à celles des Lis. Ses fleurs fonr grandes comme de Rofes. Sa racine eft blanche & longue ; laquelle eftant fechée fentle vin. Elle ctoift aux montagnes. Pline én dit tout autant. Etl'Onochera,dit-il, laquelle prinfe en vin refiouït la perfonnes élie a la fueille com- me l'Amandier, & la fleur comme la Rofe.Elle iette force branches , & fair vVne racine loñgue, qui fent le vin eftanir feche. Cefte racine prinfe en breuuage appriuoife mefme les beftes faunages. Ce qu'ila prins de Theophrafte, qui dic ainfi :fuyuant latraduüétion de Gaza: CAu contraire la rasine de l'Oenotherarend les perfonnes plus offables &ioyeux. Elle à les fueilles comrie F Amardier ; ex= cepté qW'elle efl plus grande , la fleur comme les Rofes. Elle s'aime aux montagnes: Gaza à oùblié ce quieft dit durs de tyas, &cc: ceft à dire l'Ocnothera eff vne Plante grande, nant laracine rouge: grande, laquelle efrant feche Jens le vin. Of les Herboriftes n'ont peu encor fécognoiftre celte Plante , encor qu'ils fe foient bien tourmentez apres : toutefois il ya quelques featiañs perfoñna- ges qui prennent la Plante quiefticy peinte pour l'Oenothera; pource qu'elle cioift infques à là bauteur d'vne homme , & ales fucilles comme l’Amandier, Onagra. mais plus latges & plus longues, commé celle du Saux, à rai- fon de quoyon l'a appellée Salicaris , qui font femées parla tige fans aucune mefure.à la cime de fes riges elle porte vie fleur comme les Rofes, fuymant cà que Diofcoride & Fheo- phrafte en efcriuent : car TFheophrafte dit , d0G* épupoy We 6 gode , & Diofcoride dit 4:67 codoadÿ ; ce qui doit eftre etiten- du des fleurs quandélles font eff pannies. Car tandis qu'elles font ferrées elles fonc enraflées comme en efpic. Sa graine qui eft fort menuë eft enclofe dans des goufles , & couuerté de bourre. Sa racirie eft groffe, longue & fowrchue; couuerté d'vne cfcorce roage brune ,& blanchepar dedans. Ce qui {eruira pour accorder Diof£oride aucc Fhcophtafte, pource que Diofcoride dit , qu’elle a laraciné blanche , au lietique Theophrafte dit qu’elle eft rouge.Elle evoift aux montagnes: Au furplus Diofcoride dit que l'eau dans laqwelle aura trem- pé celte racine , appriuoifeles beftes fauuages fi on eur en donne à boire. Eftant appfiquée fur les vlceres malins elle les adoucit. Crateuas, dit Pline, adioufte l'Oenotheris, la- quelle trempée en vin apprinoife les béftes fauuages. Elte fert aufli toute feule pour guerir les u/ceres malins , inetpre- tant ainf ce que Diofcoride dir Snescdy taun. Ceftc racine, “ Galien, eftant feche fencle vin ,aufitient elle du naturel u vin. | & 2 » Déla Lrnarra rouge, C'ÉAPIL NASA NS Esr E Plante fuyuant l'opinion de quelques Herboriftes eft la Therionafs (NS ca de Pline, laquelle eft branchue, & fair lés fucilles verdaftres., & la fleur | #7 d'auec l'autre par autant de petires pointes de mefime couleur. Au mi- icu de la fleur il y a des filets pañles. Sa graine eft menuë , & entlofe en des gouffes longues & me- nuës pleines de bourre. Cefte Plante eftant celle que diteff, ce n'eft pas fans caufe fi plufieurs dou- tent; à fçauoir mon fi c'eftle De/phinion des Grecs , pource que les fueilles decefte Plante ne font pas decoupées, comme Diofcoride dirde celles de fon Delphinion. Toutefois fi nous prenons garde de pres aux marques que Diofcoride donne à {on Delphinion, nous treuuerons qué cefte Plante luy retire fort, foit que nous confiderions le lieu où elle croift , ou bien le nombre ou la grandeur de fes tiges, ou bien fes fucilles fenducs, non pas decoupéés À l'entour, mais fortans en grand nombre COMME > À 4 1 | é : Del Aunée, Chap. XL. 752 comme d'vn bouton ; puis fendues en long à mode de peigne, comme celles du Pin fauuage ou Pinaftre, car T heophraîte vfe de ce mot en cefte fignification, ou bien fa fleur purpurce, fem- blable àcelle des Violiers , ou bien fes gouffes ; & fa graine qui retire au Milléc. Aucuns prennent la Comparaifon du Delphinion aux fueilles qui retirent au mufeau d'vne Dauphin, qui eftlong 8 aigu. Les autres difenc que fes fueilles fonc de la couleur d'vn Dauphin:;Peut-eftre n'y auroit il point de mal de prendre la Therionarca de Pline , & le Delphinion de Diofcoride pour vne mefime Plante, veu mefmement que ces aucheurs attribuencles, mefmes facultez chafeun à la fienne, cominefl fera dit cy apres &c que Pline ne parle point en autre endroit du Delphirion.Cet- te Plante croift. és lieux afpres, &c qui font à1 absÿ , coime fai Fa me. auffi le Dé/phinion de Diofcoride. Pline ditquela Theréouarca | dontles Magiciens fe feruent, (non pas la noftre qui eff difteren- te d’auec celle-la,) eroift en Gappadoce, &cen Myfe. Erque toutes les beftesfatiuages font.comme amortics par la Thezior narca des Magiciens, & demeurent ainfi, iufqu’à tant qu'en les ctroufc d'vrine d’hyene. En vn autre endroit il dit qu'elle fait Aumeñlien. mourir les ferpens , &aflopir quelque befte fauuage que ce foit. Or veuque cefte Plante eft appellée Theriomartz,pourcc qu'elle Cft rov Sneéov vépun, peur-eftrequé Plin®euft mieux fait de dire, gelle fait feulemént mourir les befles venimenfes, dont la morfu- réelt mortelles; quenon pas de diré qu'elle affopit routes les bez Îles faunages,& fair mourir les ferpens. Quant au De/phinion, Dio- fcoride dit qu'il n'yachofe plus profitableà ceux quionc efté piquez par vn fcorpion , que deboire de la graine de cefte her- ‘be Etdit-on , que metrancéelte herbe deuanc vnfcorpion, il demeure tout aflüpit & fans vigueur: mais l'ayant oftée il reuient en fon premier eltre: Lunarra rouge. Liu 2;.chs Del Auree, CHAP XL. fS AVNEE s'appelle en Grec éAénérien Latin He/emion & Tnula: Apuléc l'appelle fnv/a companni és miss: He) les Apothicaires Exv/a Campann:les Arabes Zufin,on Rafen:les Iraliens Lella, Enola, & Enva: | td | les Allemans 4/4t. Il yena qui difent qu'elle elt appellcé cAunée; de Matrbiol. Helenion pource qu'oh feinc qu'elle a eftc produire par les er larmes d'Helene ; ou bien pource qu'Hclene fur la premie- re qui s'en feruit contre les ferpens. D'autres difent qu'eilé eftainfi appellée du nom d'une Ifle nommée Helene, oùil en croift de forr Bonne.L’ Année felon Diofcoride,a les fueil etes les comme le-Boüillon aux fucillés efttoires , plus afpres & 7" plus longues,en quelques endroits elle ne produit point de tige.Saracine eft blancheaftre, & quelquefois rouflaftre; odorante, vn peu acte, biennourrie, & grande, &e laquel- le on plante les yeux comime éeux des Lis , ou du Pied dé Ææ veau. Elle croift aux montagnés, és heux fecs & ombra- geux. Aux communsexemplaires il ya av/xueis, c'elt à diré Jecs eh d'autres il y a évéxpus , C'eft à dire humides ;ce qui cft plus à propos: Toutes ces marques conuientient fort bicn à l'Ainée vulgaire , ce n'eft en ce que Dioféoride compare fes fuéilles au Bouillon qui a les fucilles eftroites, au lieu que noftre Ace les a plus larges mefine que le grand Boüillon , tellement qu'il ya dé l’erreur én ce paflage au texte Grec, comme aufli en plufeurs endroits de ce cha- Pitre, fuiuant letefmoignage de Marcel Florentin , lequel affeure d’auoir eu vn fort ancien exemplaire, & bien cor: reét , auquelil fetreuuoit beaucoup de chofes en ce cha. pitre, qui ne fe treuuentpas atx autres exemplaires Grecs, TTC I En, = ÈS Cequ'il s'en faut donc couchant les fleurs; & autres par- Y SL HT à 5e : + 5 » a, SES ? PA vies,abefoin de plus ample declaration, comme s'enfuit: h L 27.4) D 0 Gt _ L'Aunée fair les fueilles grandes , larges , comme celles du Bouillon 7s2 Liure VII del'Hiftoire des Plantes, Bouillon aux larges fueilles , plus larges ; plus longues, & veluës,aigues au bout , auec vn dosau milieu, Entre Jefquelles fort la tige qui eit quelquefois haute de deux ou trois coudées , quelque- fois de quatre , grofle , & velué auec vne fleuriaune à la cime , faire à mods d eftoile, comme celle: du Chryfanthemon , mais plus grande. Sa graine ef comme celle du Bouillon perit faifant deman- ger quand on la rouche. Sa racine eftbien nourrie , grofe ; tottue, noire par dehors , 8: blanche par dedans , amere, & vn peu acre , de laquelle on prend les yeux pour replanter. Eftant feche elle tn cé bien plus odorante &acre, & d'vn gouft plus aromatique. que quand elle eft encor freche. Elle Letemps, aime les lieux humides, elle croift bien aufltaux montagnes ombrageufes , & aux forefts. Elle fleu- nu ch27 rit en Juin & en luillet: Sa graine cft meure au mois d'Aouft. Diôfcoride dir que la decoétion dela AN racine de l'Avnée prinfe en bieuuage, prouoque l’vrine & vertits, les mois, [celle reduite en looch auec du miel, ferr à la toux, à ceux quine peuuent refpirer fans tenir la réftc droite , à | la rompure, aux conuulfions, & äux ventoftez, & aux mor- furesdes ferpcns. En fomme elle efchauffe : fes fueilles cuites en vin fonc propres pour applique fur la fciarique. Sa racine confite en vin cuit , eft fort propre pour l'efto- mac ; pilée & prinfe en breuuage, elle eft fingulicre à ceux qui crachent le fang. Pline parle.de l'Année en diuers lieux. Quant à /’Aunéeidit-il, ellea là racine plus courte,plus poul- pue, & plusamerc. Cefte racine prinfe feule eft forc contrais re à l'eftomac; mais eftant meflée aucc quelque chofe dou- cc,clle eft fort faine & propre à l’eftomac: Vn peu apres ce- fte racine , dit-il, print bruit de ce que l'Imperatrice lulia en mangeoirtous lesiours. Sa graine ne fcrtà rien, pource ) qu'on plante les yeux de fa racine , comme ceux des can- & nes où Rofeaux. En vn autre endroir. La racine, dit-il, de 7 l'Aunée;mafchée à ieun affermit les dents qui branlent,pour- ueu qu'elle n'ait point rouché-térre depuis qu’elle a efté ti- rte. Eftant conficeelle eft fort bonne à iatoux, leius qu’on tire de cefte racine cuire chaffe les vers du corps; la poudre d'icelle fechée à l'ombre, cft bonne à la toux , aux fpafmes, aux ventofitez,8 atix accidens du gofer. Elle cft fingulie- . teaux morfures des beftes venimeufes : fes fucilles appli AD VUS = : quécsenliniment auec du vin , appaifent la douleur des Liure 6. des SP NES N% reins. Galien en parle en cefte maniere. La ragine de /Aunée fimpl. f , S 4 ; ? « Le k ; À cft fort vrile&c n'efchauffe pas du premier coup , pource il ne la faut pas dire cuaude 8&-feche, comme le Poiure noit ou blenc , 4ins elle a vn peu d'humidité fuperfluc. Parquoy elle eft fort propre pour mefler és loochs qu'on ordonne pour euacuer leshumeursgroffes & vifqueufes dela poitrine. On en fair auffi des tubrificatifs fur les parties afigées de maladies longues & froides, comme en la fciarique ; & aux petites defnotieures quiaduiennent fouuent à quelques ioincures à raifon de trep grande humidité. Mauhiot far Voila ce qu'en dit Galien. Au furplusle vin preparé auec des racines d'Aunée, commeon fair quafi ch. 27.du par toute l'Allemagne, aiguife merucilleufement la veué ; fi on efrboit fouuéar. £a poudre de cefte abs racine fechée, prinfe auec du vin vieux par l'efpace de quelques iourss eft boñne à ceux qui ontla recelle offencée. Le fuc des racines de l'Année auec autant de fuc d'Hiffloppe, & rois fois autant d'eau de Pafdane, & de fucreàfufifance, cuits enfemble iufqu'à tant que le tout foit efpaiscomme miel , eft fingulier pour les aftmatiques, s'ils en vfent fouuent. Il eft bon d'vfer de cefte räcine feche | par déhors, mais pour la prendre par dedans il faut qu’elle foit encorfraifche & humide. Crateuas, Fe ainf que Diofcoride le recite, dir qu'il croift vne avtre efpece d’Aumée en Egypre; pour laquelle plu- leurs prennent la Plante qui eft icy peinte.Carelle a la racine longued'vne paume;stoffe au deflus, ‘ graifle par le bas & fort cheucluë, pleine de bois, auec vnc efcorce rouge-brane pafle par dedans,& fair plufieurs petites tiges rondes , efparfes çà & là par deflus la terre, à mode” du Serpoler, longues d'vne coudée : fes fucilles font molles comme celles du Serpolet ; touréfois elles font plus grandes, plus longues , & plus larges , donr les perires branches font fort garnies , elles fonc aufli quelque peu veluës.Sa fleur eft comme celle des Violiersiaunes, compofée de cinq fueilles auec plufieurs | filets pafles au milieu, deuant qu'elle efpanniffe fon bouton eft couuèrt d'vne efcorce. Elle croiftés em lieux fecs, pierreux & fablonneux. Orl'Helenion de Theophraftequ'ilappelle Douyarvddes, eft bien différent auec cefte féconde efpece d'Aunée, que nous venons de defcrire, veu qu'il eft odorant. Au- cuns le prennent pournoftre Marum qu'on appelle communemenr Maftic, : Liu19, ch. ç. Liu20.c.5$. æ CINE LS De: De lHelianthe, Chap. XLIT. 7S $ De l'Hékañthe; CHAP XLK. tm Line mérla Helisnthe au nombre des herbes defquelles les Magiciens {e feruent, Gé Onappelle, dit-il,eh la region de Themifeyra & aux montagnes de Cilicie, He/ianthe. vne Plante quia les fucilles comme le Meurte.fcelle eftant cuite auec graifle de Lyon; du Saffran, & du vin de Datres ; on en oingt les fages & les Rois de Perle, afin qu'ils foient par ce moyen plus agreables au monde, à raifon de quoÿ où l'appelle aufli Fe/02 callida De cefte fi brieue defcriprion il eft mal-aifé de iuger auiourd'huy quelle Plante eft celte: Cy : toutefois pluficurs eftimenc que la Plante qui efticy peinte èft l'Helianthe OÙ Helisnthermum, c'eft à dire, fleur du Soleil, laquelle par fois traine par verre, quelquefois auffi elle fe tient droite, pourueu qu'elle treuue à quoy sappuyers Elle produit vne infinité , de petites tiges craifles & menués , des fucilles longues, poulpues , quafifemblables à celles de l'Hyfope des Jardins, ou du Lede ; excepté qu'elles font plus courtes; vn peu velués , & pleines d'vn fuc vifqueux: Ses fleurs fortent à la cime destiges , petites à mode de petites Rofes: coutefois elles font moin- dres ; de mefme figure 8 grandeur que celles de l'herbe appellée Argentina, où Potentilla , dont il s'en treuue de blanches, & deiaunes. Ses racines fonc menuës , dures comme bois, & rouflaftres: Elle croift és lieux afpres , fecs, & à l'abry , tant en plaine , comme aux montagnes. Elle feurit en Efté. Dodon & Tragus l’appelleñt Hyffope des Bois : en Allemand ; Heyden yfop , & Feld flop: plüficurs la nominenten Latin Gratis dei : voutefois il ya vne autte herbe que les modernes rappellent Grariola. Cordus & plufieurs autres , comme nous auons dit, l'appellent Heliasthemum, &c flos folis. Ilfemble qué l'Efclufe en a mis le pourtraitfousle nom de Cifus bumilis. Dôdon auffi en fon traitté des fleurs, la mis pour vric efhece de Cile Lede : comme aufli ceux de Moncpelier l'ont mis pour vne efhece de petit Ciffe. Aucuns là prennent pour la Chryfocome , à {çauoir celle qui ales fleutsiauries ou doréesstoutefois la defcription de la Chryfocome ne luy conuient en aucune façon : d’autres la prennent pour la féconde efpece d’Aunée de Crateuas. Matthiol dit; qu'aucüns prennent pour le Panax Chironium, ceftemefme Plante que les modernes appellent Flos Solis laquelle a la fucille longue quafi comine l'Hyflope, & plufieuts tiges menués , pleines de bois, la fleur écrnme la Quinre-fucillé; toutefois elle eft plus grande , dé couleur d’or, Satacine eft de bois & roüffaître, aftringeañre au goult : toutefois pource que Diofcoride dit que le Panax Chirotien a les fucilles comme la Mariolaine , & la racine d'vn gouft acre , il n'eft pas de leur opi- hion, Il eftime donc que cefte Fleur du Soleil, eft vnc efpece de Symphitum, pource qw'ellé confolide aifemenr les playes , & arrefte le Aux de fang , guerit leë vlceres de la bouché & des parties hon- Helianthemum où fleur du Soleil, flope Efbece de Héliante, de des bois de Dodon. | Pena: Li24.cttf Les OS Lafon Le lier, Le temps, Liure, 6. de Phil ch.r5. Liu, r.c.173: Liure r. de Plant. d'E- fpag.c, 135: Le temperas ment Cr les VErt Se , , :%Sh d' 756 Liure VIT del'Hiftoire des Plantes, ceufeseftant cuire én vin , fi on les en Jane. On l'ordonne en breuuage à ceux qui crachenrlé fans, & pour la difencerie,la broyant auec les racines : & en outre contre là trop grandeabondance des mois des femmes. En fomme à ce que Matthiol dit, quand il eft queltion de confolider , atrefter, : & renforcer , elle eft propre àtour cela, comme les autres efpeces de Simphitum. Penaa mis le pour- crait d'vne axtre Helianthe rare , laquelle il dit auoir creunée aux plus hautes cimes de la montagne de Saint Bnnauenture, aflez pres de la ville d’Aix en Prouence , laquelle a la racine de bois, vn peu recourbée , noüeufe au deflus , 8 au deffous, de laquelle il fort des petites verges, longues d'v- ne paume , faires à mode de Ionc, droites, fouples., blanchealtres, garnies dés le bas iufques à la cime de petites fueilles , comme celles des Lentilles , ou du Baguenaudier fcorpioide, vertes tirant {ur le pers Sesfleurs font iaunes & Ont des conpettes comme /’'Helianthe deffufdite, comme auf {a graine refemble à celle-là, eftant petite comme celle du, Cifte Lede, & amere au gouft. Ds Sugnet on Afperula, CHAP, XLII. =Ng Etre Plante merite à bon droit d’eftre mife au nombre de celles dont on 4 (TS fair des chapèaux, tant à raifon dela beauté de fes fleurs que de la belle LS couleur de toutes fes parties, en Latin on la nomme Æfperula, combien LEE qu'elle n'ait rien d'afpre que fa graîne : on l'appelle auf Ajpereula; AY) ) &c Spergulaodorata , 8 Herba flellaris: en François AMuguer : ef Allemand, = CCG» Hertfzfreydr. Aucuss efhiment que c'eft le Alyflon de Pline, qüi n'eft / en tien different d’auec l'Erythrodanum , excepté quant aux fücilles Les noms. La forme. ducs à mode d’eftoille , cothme celles du Gratteron, plus larges & plus vertes, & qui ne font pas afpres. À la cime defestigesilya des fleurs blanches, de bonne odeur , comme auffi eft toute la He Plante : fa graine éftron de & vn peu afpre. Il ne s'en voit gucres ailleurs que dans les lardins.où on Le tremper V'ENtretient à caufe de fa bonne odeur , autrementelle s'aime és lieux ombrageux, 8 aux murailles pe d les humides. Elle fleurit au mois de May ,& fent meilleuralors qu’en point d'autre temps. Elle eft chaude & fecheapprochant des facultez du Galion. On dit qu'elle confolide les playes, & qu'e- ftant rempée dans du vin elle refouït le cœur , & fortifie le foye mat difpofé, Il s'en voit qui eft bleuë en Flandres , ainf.que Lobel affeure, quelquefois parmy les champs ; mais elle ne fencrien | & fi. ’ Du Pañfeuelours, Chap.XLIT. 757 & fa les fueilles comme celles de L’Afpergu la, veluës. Sagraine aufli, 8 mefme fes leurs font fem blables, excepté que leursfueilles font bleués, difpofées amode d'eitoile. Sa racine eft rougcaftre, ” menuë, & longue. Ce n’eft pas l'Alyflon de Galien. Da Palfeuclours. CHAP. XLIII. À fleur de cette Plante qui eft merucilleufement belle , non feulement tandis qu'elle eft verde , mais aufi eftant feche, d'autant qu’elle main- tient longuement fa belle couleur , & pour ce eft propre à faire des cha: peaux, mefime en Hyuer, a efté caufe qu'elle a efté nommée Awaranthus Les nomt EX à caufe qu'elle ne fleftrit point. Quelques Herboriftes de noftre temps, ” croyantquelemot A#aranthus fuit compolé de Amor, & Anthos, l'ont À appellée Fos Amorës : dont les Allemansrerenans cenomi'appellenc Flor Ruel liure 2 amor, & Samatblum :Jes François Paffeuelours,entendans par ce le velours °F?" Tomepremier. . SSS 3 Baffnes ren 6 Liure VIT del'Hiftoire des Planres. afféret double, de | Baffiaet fimple de Dodo, C bryfanthemon Dodon. de Fachfe. TS NE Chryfes CHAP. XLIX. } \ ne ’ ÿ (LA Le M Es Herboriftes appellent cette herbe! , S\ a A : 7) ES : st sn N Sr + 4 De ; gE> NN WW N SA Chi JE A » à caufe de {a fleur qui reluit na tas? \L CE ; comme l'or. Elle croift aux prés des NES TOUT, æ montagnes, ayane la racine noiraftre, Sn & fort cheuelué.Ëlle produit plufieurs ER tiges comparties par neuds , hautes PE -ES © d'vne coudée. Les fucilles comme la Morelle, plus longues, aiguës, & decoupéesà l'entour,for- rans Je la tige par certains interualles , au pied defquelles il fort des branchettes chargées de fleurs ou de fucilles.La fleur à au milieu comme vn bouton blanc , mais tout le demeurant eft de couleur d'or,& eft compofée de fix fueil- les , dont la premicre retire à vne petite corne, deflous la- quelle il yen a deuxeftenduës à mode d’aifles, 8 deux au- tres au deflous de celles-cy, moindres & plus rondes. Læ fixiefme qui eft faitecomme celles des Violerres,eftanr dif- pofée vis à vis de la corne, ferc de clofture àla fleur, qui-cf, van merucilleufement beau ,efimerueillable, & fingulier ar- tifice. Voilà ce qu'en dit Dalechamp.. Monfieur Pons ex- cellent Medecin Lyonnois en fes Annorations fur l'Hiftoi- re Generale des Plantes eftoit d'aduis de transferer icy la Perficaire gouffée , qui eftau dixiefme liure , chap feptance- neufuiefme ; mais parce qu'elle eft entre les Plantes qui croiflent és lieux afpres, nous l’auons laiflée en fon mefme lieu , où l'on la pourra voir auec fa defcription. NE Fie du VII. Lire de l'Hifloire Generale des Plantes. LIVRE à \ À ù KA / NN 2 SYNTSNRNK 4) } SPASNENRXRNSS.. SI) LE, = << \ LS ù = LIVRE HVI 1" a0te E HISTOIRE Generale des Plantes: Contenantladefcription tres-ample e$ claire des Plantes odorantes. Des Plantes qui [éruent à faire des Chapeaux e5 bouquets, CHAPA DT. BENIN? Es anciens pour faire leurs bouquets 8 Chapeaux , ne prénoient pas feu+ toientbon,letquelles ils appelloientseParswrins Ney: Chapeaux. Theophrafte dir qu'elles fontefpeces ra Pexyannr, c'eft à di- re que ce font Plantes quitiennent lemilienentre les pefits arbres & les tee de herbes. Or apres auoir dit qu'il y en a de deux fortes, à {çauoir les fauua- SAS ges & les cultiuez , il adioufte : Cur / y em à peu de cefle forte , à fçauoir de celle que nous venons de dire)q#i foient cultinées, & fernent quafitoutes à faire Chapeaux,comme les Rofes,les Violiers,la fleur de Fuppiter,la Mariolaine,le Lis iaune,le Serpoller,le Sifymbrion, l'Année, & l'Auronne:car tontesles Plantes deffufdittes font de bois,ér ont les fueilles perires,renansle mnilien carre &es arbres & les herbes. Comme il fe voit aff aux herbes q#'on mange, comme au Raifort, la Rue, &ec. Apres ceil craie des fauuages,donrles vnes font piquantes;les autres nom:Quane aux piquantes il en met-plufieurs efpeces.Touchant celles qui ne piquent pas,il die qu'il n'eft poflible de difcourix du naturel dé toutesitourefois qu'on les cognoift à la diuerfité des fueilles,a leur grandeur,ou perireile; parleur foure;& autres chofes femblables, comme ie Ciflus:car au lieu de xiorcs il faur lire ms en TFheophrafte, le Melothron, Erythrodanon, Smerea, Cneorus, l'Origan la Timbra, le Spacelus , & non Phacos,commeil ya aux communs exemplaires de Theophraite,)la Sauge, le Marrube, la Co nyza,;que Gaza appelle Pulicariasla Melifle , & quelques autres , qui fonc en partie nerueufes, & en partie ferulacée.comme le Fenouil.l'Hippomarathron;la Ferule,la Tapfie,& le Myophonos.Apres il Liure 6. de retourne à la defcriprion des Plantes culrinées,8c lefquelles nefonenÿ atbres ny herbes,8 dit: 9434 l'hifkch.s, aux culrinéesil enfant traitter brienement: car elles font comprinfes au nombre de celles qui Jernent à faire des Chapeaux. defquels il faut parler en gencral.pour y comprendye tout ce quien depend.Car les Plantes qui feruent à faire des Chapeaux, ont vs ordre particulier, effans en partie arbres, Gr en partie herbes:ily faut donc comprendre les arbres, parler des herbes quand il viendra à propos. Etpour com- mencer aux Plantes quine font ny arbres »yherbes,illes faut difhinguer en deux fortes felon que l'on s'en ferticar des vnesonne prent que les fleurs,dont les vnes font odorantes,comme les Violestesles autres ne Jentent rien,comme la fleur de Tuppiter, @ la Phloxs les autres ont leurs branches > fueilles odorantes, Gr mefine toute la Plante,côme le Serpoler, l'Helenion,c le Sifimbrion.Dece paflage de Thcophrafte, Limar.e 2. Pline parlant des Chapeaux a emprunté ce qui s'enfuit: Apres auoir parlé desplus riches teinrures,il réfte à parler des Chapeaux,quiplaifenc pour la diuerfité de couleur qui y eft.On en treuue de deux forresicar les vns font faits de fleurs.les autres de fueilles: Tourefois par les fleurs ’entens les Gene- ftes(car on vfe de leurs fleurs iaunes,)le rofage, les fleurs de luiubier,appellées Cappadocia, lefquel- les fentent comme les Aeurs d'Oliniers.Touchant le Cyclamen , dont il fera parlé plus amplement autre part,on fe fere de fa fleur violerre xenrichir les Chapeaux.Quañtaux Chapeaux de fueilles,on enfait de Lyferon & de Lierre,y meflant leurs bonrons qui fonc les plus beaux. Er vn peu plus bas: Pourfaire dit-il, les Chapeaux, de fueilles , on {e fert de la Couleuuréc, du Spireon, du Trigonon du Cneoron, qu'Hyginus appelle Cafa; & de la Conyza femelle qu'il appelle Cunilagosde la Me- life dite Apiaftron, du Melilotque nous appellons Sertula Campana. Or qu'anciennement on s'en foit ferui à faire des Chapeaux, lon nomde Sertula le monftre. Vnpeuapresil dit: On fe fert auf desfucilles de Trefle à faire les Chapeaux. Onentreuue de trois forces , &c.On y mer aufli de la Ferule ,& des boutons; & fleurs rouges de Lierre. Or ilfaur lire en ces mors de Pline, au lieu de Eee , ._ SSS 4 Trigo 764 Liure VITE. de l'Hiftoire des Plantes. Trigonon, Origanon, fuiuant Theophrafte, Au lieu de Spiræon il y aen Théophrafte Smærea, au lieu qu'il faudroit qu'il y euft Spiræa, En outre Pline mer mal à propos la Colcuurée, le Spiraon,ou Spirxa, l'Origan, le Cncoron,la Conyza,& la Meclilfe, entre les Plantes dont on fai des chapeaux: car elles ne feruent pas à ccft vfage, Er Theophrafte ne les met pas aufli en ce nombre. Quant aux efpeces de Treffle il ne les mer pas mefine dunombre des Plantes moyennes , entre les atbriffeaux &les herbes,ny aufli de celles dont on fait les chapeaux.Dauanrage il y met des Plantes defquelles Theophrafte n'a point fait de mention, comme le Rofage, le Juiubier Cappadocia, le Cyclamen,le Mélilots toutefois il n'a pas tort, quant au Melilor; car les anciens Grecs & Latins, luy ont donné bruit à caufé de cela. Er de fair Achenée introduit Cratinus parlant des chapeaux de Mclilor, & les Romains auffi l'ont appellé Sert/a, du nom desbouquers,qu'ils appellent Serta. Theophrafte auffi Liuéchar, dit que le Meliloc retient fa fenteur, encor qu'il foir fec, comme fait la Flambe.Mais Pline, comme Liuzr.ch.o. auf Gaza,qui l'a fuiuy , ne fe fcauroit excufer de ce qu'ayant leu en Theophrafte xiosès en lieu de os ie is ©, il a efcrit qu'on faifoit des chapeaux des fueilles de Lierre,& principalement de fes boutons, comme auf de la fleur rouge, d'vne forte de Lierre qui fair les fleurs femblables aux Rofes fauua- ges.Ce que Theophrafte n'a pas efcrit du xs @sc'eft à dire du Lierre,mais bien du Ciftus: à fçauoir qu'il y en a de deux fortes,le mafle,8& la femelle; dont l'vn à la fueille plus grande que l’autre , plus dure,& plus grafle,& la eur rougestoutefois que celle tant dé l’vne que de l’autre, retire aux Rofes . fauuages,finon qu'elle eft plus petite & ne fent rien. Or que rout cela foir dit du Ciftusil apert par le tefmoignage dé Diofcoride: & méfme à qui voudra prendre garde à la Plante. Au réfte, outte les Plantes bouquetieres dont nous auons parlé cy deflus, fuiuant Theophrafte,& Pline, nous en pout- rions adioufter beaucoup d'autres, defquelles on fe fert fort communement aujourd'huy à faire les bouquers & chapeaux, comme leRofmarin, lOrigan cat cultiue que fauuage;la Marjolaine grofle.le Calament,le Thym,le Bafilic, lesefpeces de Camomille, les deux fortes de Marjolaine, & plufieurs autreside routes lefquelles nous ne parlerons pointà prefent,pource que noustraitterons d'vne pat- tie d'icelles en lieu plus à proposimais nous traitterons feulement de celles quiont credit à caufe de leur bone odeur,comenceant par les plus cogneuës,commenous auons toufiours fait par cy deuant. Dels Sauge. CH AP T1. = ==] Ln'ya perfonne tant groflier & ignorant foit-il, qui ne cognoifle cefte herbe , non feulement de veuë, mais pour enauoir tiré de fouuerains remedes. Les Grecs l'appellent éAsAiTPax Gr : les Larins & Aporhicai- res Saluia : les Arabes, Aclifphacos, 8 Eliphacos:les Italiens Sa/uia: les Allemans Sa/vey : les François Sauge. Or d'autant qu'il femble qu'elle foit touliours feche & fans aucun fuc,de là eft venu que les Grecs l'ont noriméc Ee/ifphacen où Elelifhhacos, comme qui ditoit +rafie ou fle- | f/rie,de deux mots £xeAiar 8: cPax@v conioints enfemble.Car tx, 4 = Egnifie froncir 8 referrer, 8& aDaxG\ ou cPaxeAG et vne maladie des ARR 1 Plantes,quand elles viennent à fleftrir & fecher à caufe quel'ardeurdu Soleil confume l'aumidité qui les deuroit entrerenir.On appelle en Latin cefte maladie là fderaio. On pourroit bié dire auili,dir Pena, qu’elle aprins ce nom de ce qu'elle fert à remettre en eftre les parties de noftre corps quifont à demy mortes, par vne finguliere proprieté , 8 familiarité qu'elle a Linre 7. des AU les principes de notre vie, dont auf pour cefte raifon on l'a appellée Sa/wis en Latin, peurce medioc | qu'elle maintienrles hommes en fanté. Aux liuresfauflement attribuez a Diofcorideil eft efcrit,co- me aufli en Apulée,que la Sauge eft appellée Becion. Galien auñi en fes medicamens compofez pour appaïler la douleur,qui font propres pour les Thifiques,& pour ceux qui crachenrle fang; fait men- tion de Bens Bolivre,8 aufli de Gers, tout feul,ce que Comnarius inrerprete pour la Sage, & dirqu'l faut lire Bryis, au lieu de Bers afin que Bnxie, foit vn autre nom dele Sauge. Pline auffi dic,qu'il y a vne e/pece de Bethion qui eft appellée Sz/i2.Diofcoride n’a defcrit qu'vne efpece de Sauge, toutefois il y en a deux qui font aflez cogneués,la gräde,& la petire,qu'on appelle en François Sauge frache.8cr ne Ke Sauge menuë.Theophrafte en mer aufli autant:7/y 4 difference entrele Sphacelus,@ la Sauge,dautant que l'un effcultiné l'autre fauvage.Le Sphacelus à La fueille pluslife & moindre,@ non fi [eche comme pans, celle de In Sange,qui eff auf plus afpre.Dodon en eltablic #rois efpeces;la graude la petise,& la fauun- Liugee ja GS En outre la Szyge de Candie,qui porte des bayes.Quant à la Sauge grande Diofcoride la defcrie Le forme, ainfi.C'eftvne Plante longue,branchuë,qui fair fes verges quarrées & blancheaftresiles fueilles fem blables au Coignier, mais plus 1ôgues,plus afpres & plus grolfes, (il séble que Serapio air leu sevérepe: cat iladioufte,& plus polies,)vn peu veluës à mode d'vn drap frippé,blancheaftres & fort odarantes, mais d'vne mauuaife odeur.Sa graine vient à la cime de fes tiges,comme celle de l'Orual.Elle croit és lieux afpres, d'où ayanc efté replancée aux lardins,& cultiuée , elle a efté appellée d'vn chafcun Sauge grande,;melme encor à prefencil s’en voità force,comme dit Pena.és vignes de Gafcogne,de Languedoc & de Piemont.Il n’y a-donc point de differéce entre cefte-cy & celle des Jardins.finon à caufe Les norss, Liue26.c. 6, Les efbeces, Sales, Fel 13 CD he FA " - 1 Della Saugé, ! Chap. 765$ | | ON i Va Sange grande. caute de la diuerfiré des lieux où elles croiffent. Celle auffi qui croifbés lieux champeftres & afpres, parmÿ la La- uade & noltre Nard,n'eft pasle sphacelis de heophräfte: mais la petite Szsce,, que Lobel appelle Péxnata , laquellé faic plufisurs bran ches pleines de bois, & les édeilles atta- chées à des longues queuës eftroires, longdes & blanchea: ftres, moins afpres &c plus petites que cellés de la: prece- dence , auec des Oreilles où ailerons au bas, ce qui eft de particulier au Sphacelus, Quantaurefte, certe-cy retire du sous à la precedente. Car eile fait la Acurrouge le long de la tive, recourbéeà mode dv bec d’Aigke. Sa graine et noiraitre. Sa racine ft de bois. La $4 augefannage de Dodon Eiure 2. de, retire du tour à celle des lardins , quan à la forme & l'US SES. odeur.E Aie fait des tiges duaiees noiraftres,couuertes d'vn cocré delit.Ses fucilles rerirér affez bien à celles de la gran- de Saage, as qu ‘elles fonc vn peu plus larges, pluscour. tes,êc re lifles. Ses fleurs fortenc auffi le long de la tige de Pun des coftez tantfe ‘ulemenr,apres lefquelles il y vienc vne . graineronde & noiraftte. Sa racihe eft cheucluë. Elle croift le long des hayes &fur le Bord deschamps.Podon l'appel: le Shhacelus de Thcophratte. Quanrà la Sage de Candie, qui porcefruiét,:lle cit fort belle,& refemble on tOut à No: Pena aux ad Ître Sage commune ; ayantla mefine odeur & gouft, & les "f branches de bois, lefquelles po van excreMent rond comme vne salle, de la grandeur & figure des Piftaches ; d4 @ù À TZ Co JS RS (LE OU OS mat pas fi cb aud ; &fielt plus aftringeant , & d'aflez plaifant gouft. Plincs ’eftant laifié tromper par le Liu.21,6 264 V'ray S Phacelus de Thsophrafles F Sauge fauvage,Sphacelus de Dodon. A Gal 4 DER æ, = SE A VS Se: LES à PA ANS ds TER St } Aie > mot DaxG* qui fignifie aufli vne Lentille, a mis l'Elelifphaces pourune efece de Lentille faunage. y a,dit-il, vne autre Lewrille dite des Grecs Elelifbhacos & Phacos. Elle eft plus legere que la bonne Lentille,& a les fucilles plus perites,plus feches,& plus odorantes. On treune encor vne autre efpe- ce de Lentille fauuage quia vne odeur fafcheufe , mais cette autre eft plus douce. Ses fueilles teti. renr àcelles du Coignier, mais elles ne font pas figrandes , & font blanches: Illes faut cuire auec leurs branches. Elle eît forc propre à prouoquer les mois aux femmes, &l l'vrine ,,& pour guerir iure VHT de l'Hiftoire des Plant 766 Liure .de l'Hiftoire des Plantes, Sauge de Candice portant fru168. la piqueure de la Paftenade de mer, or elle amortit la par- tie offencce. Prinfé auec de l'Aluvyne elle eft propre coatré la dyfenterie. Er auec du vinelle fair venir les mois fupprimez, VER 3. LR a & neanrmoins fa decéétion les arrefte quand ils coulent en 3 NRA 1 p & trop grande abondance. L'herbe appliquée feule eftanché le à mn P Ÿ fang des playes.Elle gucrie auffi la morfure des ferpens Cuire en vinelle ofte la demañngeaifon des genitoires. Quant & quant comme fi l’Elelifphacos de fon temps eut efté différent d'auec celuy des anciens1l âdioufte : Nos Herboriltes moder- nes prennent /'E/e/ifphacos des Grecs pourla Sauge, laquelle retire à la Menthe, & eft blanche & odorante. Appliquée cle attire l'enfane moreau ventre de fa mere &ichafle les vers qui font és vlcéres, & aux oreilles. Au refte Diofcoride dic que la decoftion des fueilies & branches dela Sage, prinfe en breutage fait vriner, prouoque les mois, & fair fortir l'en- * fanr du ventre de fa mere. Elle fert contre la piqueure de la Tarreronde, & noifcir les cheueux. Cette herbceft propre pour les playes, &eftanche le fang. Elle mondifie les vlceres poutris. La decoétion desfueilles & desbranches cuires en vin guerit la demangeaifon des geniroirés fi on en laue. Âece craitre auffi au long de la Suvge, difant : Aucuns difent que le parfum de la Sauge arrefte les moïs qui coulent par crop,& le flux des femmes quel qu'il foic. Agrippa l'appelloit Hezbe Jacrée. Efeeft bonne à manger aux femmes enceintes ; qui » pe 4 ko si Cd "s k Le tempera- nent dr les vertus. Liu.3.ch: ;4. S () D J D G 5 u D M ee fonctroplafchesicar ellereriencle fruiét,&lerrend vigoureux. RER omees Si Vne femme boir vne hemine du fuc de Sage auec vn peu | ” defel;apresauoir efté quatre iours {ans approcher & auoir af- faire à fon homme , & qu'alors il vienne à l'embraffer, elle conceura affeurement. On ditquilya vn endroit en Evypte, où quand il y a eu quelque grande peftilence & mortalité, ceux qui font de- meurez de refte ; contraignent.les femmes, de boire de ce fuc, & que par ce moyen elles font à for- céenfans. Orphée ordonne à ceux qui crachent le fang de prendre à ieun deux ciathes de fuc de Sange ,auèc du miel, & boire, & que par ce moyen Iefang s'eftanchera À l'inftant. Onen fait des pilules pour les Phtifiques en cetre façon : on prend de Spica nardi & de Zinzembre de chafcun deux dragmes, de graine de Sawge roftie, pilée & criblée hui& dragme, de Poiure long douze drag- mes 3 faut reduire tout cela en pilules aucc du jus de Sauge , & en donner vne pilule au matin à ieun, & femblablement le foir , & boire vn peu d’eaupure quant & quant apres. Galien dit que Liure 6. des la Sayge efchauffe manifeltement, & cit vn peu altringcante. Smpl. De la Marjolaine. CHAP. IIL f en François Afarjolaine : en Arabe Merzenius ou Merfangius : en Tofca- ne Perfa: & en vulgaire Italien A{4iorana en Allemand Aeyeron,& Mey» Are ram le Sampfuthis 8 Amaracus des Grecs.Elle a efté appellée 4#sra- 2 VA cvs du fils.de Cynara Roy de Cypre, nommé Amaracus lequel éftant rom- bé par cas fortuit en portant des onguenrs précieux , & ayant rompu la < boüette où eftoient lefdits onguents ,en mourut de regrer, dont il far puis EG apres changé en l'herbe appellée Sampfachus,qui depuis fut appelle AMA- racus à caufe de luy: Diofcoride auf monftre bien que Sarepluchus 8 CAmaracus lignifie vne mefme chofe. Le meilleur Szpfuchus, dit-il, eft celuy de Cyzicene & de Du 1574 Cypre , en fecond lieu celuy d'Egypte. Or ceux de Cyzicene , comme auffi les Siciliens lenom- Aumeflien ment Awaracus: Pline auf en parle ain : Diocles Medecin & les Siciliens auffi, appeilent 4#ara- cus ce qu'onappelle en Egypte & en Syrie Sampfuchus. Et vn peu apres : Le Sxwmp/uchus , dit-il, ou Amaracus croilt excellent & fort odorant en Cypre. Mais nous ne fommes pas fi bien afleurez fi nt, noftre Marjolaine eh le Sarmpfuchus ou Amaracus. Parquoy il faut examiner leur defcription.Sz#p- Laforme.… Jchumdit Diofcoride,eft vnc-herbe branchuë; frainanc par terre ,ayanr les fueilles veluës,& rondes, femblables à celles du Calament aux fueilles menuës, fort odorante. laquelle efchauffe, & mefmes on en fait des chapeaux. Or la Marjolaine eft vne perire Plante branchuë, blancheattre, qui fent fort bon, de la hauteur d'vn piéd, ou d'vne paume & dersie, auec plufieurs branches, &reietrons menus & frailes , garnis tout à l’entour ,.de fueillés qui font quañ rondes , endrertes , blanches, & quelque peu veluës, À la cime-defquelsil fort de tres perires Aeurs blanches,de certains petits efpis longuets; ZLesnoms. Of TN A TT LvsrEvrs eftiment que la Plante appellée par les Romains Aasorana: De la Marjolaine, Chap.HT 767 | Asnaracus ou Marjolaine , de longuets, & compofez comme d'efcailles. Sa graine eft fort Matthiol. menuë , & rou caftre. Sa racine cft de bois, diuifée en plu- fieurs, & ne fert à rien. Serapion la defcriuant fuiuant Dio- Ch-256-des fcoride , dit que c’eft vne herbe qui ierte plufieurs verges, Ci " qui trainent par déflus terre quand elle commence à croi- ftre. Et toucefoisla Afarjolaine ne traine pas, mais {e main- tient droite , ce qui aduient quand on la rond fouuent & qu'on l’efmonde, mais fi ou la laïffe croiftre à fon plaifir ,fes branches qui font tendres de leur nature fe couchent parter- te. À raifon de quoy on prend la Aarjolaine fufdite pour vne efpece de Sampfuchus, comme auf celle qu’on appelle com- munhement Mwrjolaine menue 8 mulquée,ë en Tofcane Per- Mariolaine fa gentrlle, laquelle a les furgeons,les fueilles & les Aeurs se. 77% blables à la precedente ; finon qu'elle eft plus menuë , plus Sn delicare & odoranre. On la cultiue par tour dansles lardins, &z dans des pots. Or elle aimé les lieux ombrageux, l'eau & le zero. fumier.Elle fleurir en luiller & en Aouft. Aucunseftimécque !<##5. la Afarjolaine eft le Marum de Diofcorideitoutefois Pena le pol, 213. nie , & dit que tout ainfi que la Aarjolaine ft vne efpece de Morilaire Samp{uchass qu'il en a veu vne autre beaucoup plus raretrai- ee P nant par terre , laquelle merite mieux le nom d'Amaracus, Pena. Icelle ne iette pas fes perires branches droit comme la prece- dentesmais en motte & rouffe,les laiffant trainer come celles du Serpolet, auquel elle retire quant à la fueille , figure & grandeur. Fuchfe ditque la defcription du Sawp/uchus dé Diofcoride , conuient fort bien àla cA£arjolaine communes car, dit-il, elle a fes branchetres foupples & rougealtres, les fucilles veluës & rondes, qui fencent bon. Er fait à forcé Ammaracus ou Marjolaine menue, Amaracus, de dé Matihiol. | Fachfe. A S\\ LR We ANA kK Se Ÿ < mn Nù = n ) à £ Se ce FX Up graine, qui eft enclofe en certaines pelotres , & la leur blanche & périce. Elle traine auffi par terre, toutefois cela n'aduientpas par tout:car quelquefois elle croift toute droite. Dodona mis auffi ce imefme pourtrait:mais d'autant qu'elle ne traine pascomme Diofcoridea efcritdu Sempfuchus,il die qu'à fon aduis c'eft plütoft le Afrwm que le Sampfnchs Thcophrafte met l'émaracus au ne. des 1 nes Le tempera- ment dr les VETIHSe Liu.3.ch 40" Liu.21.c.22. Liure 8, des fimpl, Les noms. Fol, 213. Liu.3,ch43. L'u,r2,c24 Liu.3,ch.3 6 Liure 1, des Antidot. Liu.2.ch.s6. & des fleurs chap.75. 768 Liure Vi del Hiftoire des Plantes, Plantes moyennes encre arbriffeaux & herbes, lefquelles font cultiutes,defquelleson fe fertà faire des bouquets.L’Amaracus,dit-il croi en l'une € l'autre maniere, en replantant vn iet, ou en le fe- mant.Il fait benucoup de graine, laquelle [ent bon, comme auffi toute la Plante,qui endure bien d'eftre replantée.Il dit aufli que c'eft vne herbe d'Efté, & qu'on la meflcés ongucnts précieux. Diofcoride dit que la Marjolaine echauffe.Sa decottion prinfe en breuuage eftbonne à ceux qui commencent d’eftre hydropiques,comme auli à la difficulté d'vrine, & aux trenchées du ventre. Sesfucilles {e- ches appliquées auec du miel gucriffent les meurtrifleures;appliquées en peffaire elles font venir les mois. Contre la piqueurè des fcorpions il les faut appliquer aucc vinaigre & fl. Contre les def- noüeures & enfeures il les faut incorporer en cerot.On les applique aufli en liniment auec poudre de griotte feche,contrel'inflammation des yeux. Onles mefle aufli aux medicamens quif{eruenc pour delaffer,& aux emplaftres qui rechauffent. Pline leur attribue le mefme vfage, toutefois ilne fe declare pas fi « fairement. Elle refifte , dit-ilaux fcorpions appliquee en linimentauec vinaigre 8e» {el.Elle aide aufli beaucoup à prouoquer les menftrues, eftant appliquée.Eftant prinfe en breuuage elle ne fait pas tant d'operation. Elle ouerit auffi & empéfche les chaudes défluxions de deffus les yeux,ceftant appliquée auec sriotte feche. Le fuc qu'on en vire apres l’auoir fait cuire guerit les tren- chées du ventre. Elle eft bonne pour faire vriner & aux hydropiques aufli. Eftant feche elle fair cfter- nuer.On en fait de l'huile qu'on appelle Szwpfucinum,on Amaraciium,qui eft propre pour cfchauf. fer & amollir les nerfs.Ilefchauffe la matrice. Ses fucilles appliquées auee miel & cire, fur les def noteures, & meurtrifieures,y font fort propres: Galien dit que la Afarjolaine efl de parties fabtiles, &c qu’elle eft refolutiuescar elle deffeche & efchauffe au troifiefme degré. Du Maron, CE ALP. E quelles Grecs nomment uépor, s'appelle auffienLatin Afsrum. Au- cuns, dir Pena, eftimenrt que cefte herbe à efté ainfi nommée d'vn Roy de Thrace qui auoit nom 4f4ro». Toutefois ce nom luy peut bien auoir efté donné de Amaracus : car de fai il femble que c’en foit vne efpece. Dio- fcoride dit que c’eft vne herbe aflez cogneué, branchuë, & qui fait la fleur comme l'Origan ; tourefois que fes fueilles font beaucoup plus chaudes ; & fa fleur plus odorante. Er qu'ilen croift à force aux en- uirons de Magnelie & de Tralles. Plinene parle du Afvrwm finon en wn ” lieu feul,(encor fi c'eit de ceftuy-cy)Le Æaron,ditil,croift aufli en Egypte, quia les fucilles plus grandes & diuerfifices, an lieu que le c#wror lesa courtes, menuéës, & odorantes. Galien, Paul, & Accé , n’en ont.point parlé en leur traitté des Sim- ples, mefme Marcel afleure d’auoir eu des exemplaires Grecs & Larinss de Diofcoridérres an- ciens, aufquels il n'eftoit point traitté du A14r0, ny en ceft endroitnyen aucuñ autre. Parquoy, dit Ruel ; il pourrolr bien eftre que ce chapitre du Aaron ait efté adiouité en Diofcoride, & ce qui le fait mieux croire , c'elt que les premiers mots de Diofcoride ne s'accordent pas auec ceux de la fin: Car ayant dir que c'eftoic vne herbe cogneue À tout le monde, il dit puis apres qu’elle ne croift pas par tout en abondance; mais feulement à l’entour de Magnefie, & Tralles au païs de Lydie. En ou. tre contre la couftume ‘de Diofcoride , qui eft detraitrer des herbes d'vne mefme efpece l'vne apres l'autre, cefte herbe eft feparée d’auec lesefpeces d'Origan, & mile au nombre des herbes odorantes communes, comme le Melilot, Lacinos Baccariss combien qu'il dife qu'elle croift en Magnefie & Tralles.Galien enla compofition de l'Hedicroon, au liure des antidotes , fait mention d'vn Aaron, difant:Il {e treuue d'autres receptes de l'Hedichroon, aufquelles il n’ya point d'Ama- racus ny de Afaron. Et d'autres où il n’y a qu'vne de ces herbes , pource que les parfumeurs ne co. gnoiflent pas ces deux chofes , comme ceux qui achetent feulement les herbes qu'on leur apporte de Candie, auec leurs graines & fucs : mais quant à moy ie fçay fort bien que ces herbes - là croif- fent en Âfie, & quelles font rares aux autres contrées, routefois qu'elles font aflez frequenres en Chizico. Quant à l Amaracus j'en ay veu en Italie, comme aufli d’autres herbes, mais il s'en ue beaucoup qu'il ne fente fi bon que le Aaroricar de fait il eftfort odorant. Orquelqu’vn pourroit eftre trompé confideranr fimplement le nom de l’onguent Amaracin , quife fait en Chizico, & penfer qu’il eft compofé principalement de l’Amaracus , comme peut eftre on l'en compofoit an- cicnnement , toutefois à prefent on n'y met que du Muaron. Or ayant autrefois goufté de cefte her- be ,& treuuanr qu'elle eftoit foitamere , auec peu d'acrimonie,, ie priay quelqu'vn de ces parfu- meurs, Qui compofentordinairement l’onguent Amaracin, qu'il y meflat autant d'Amaracus que de Maron. Ce qu'ayant efte fait ie creuuay que ceft onguent n'eftoir vrayement pas-fodorantstou- tefois qu'il auoit bien autant de vertu, Voila ce qu’en dit Galien. ‘En quoy il monftre qu'il ya Bey de difference entre le A44r0n,8c l'Amaracus, mais que le A4aroneft plus plaifant,8& odorant,Ce qui a fait croire à plufieurs que le Aaron eftnoftre Marjolaine.Comme entre autres Dodon eft de cer te Opinion , difant que lé nom mefme de Maiorana le monftre, comme eftant-deriué de A4arom mais la defcriprion d'iceluy qui aefté mile cy deffus le monftre encor plus clairement, laquellew Ù couuient. DuMaron ChapIV. 769 N Letempera. © Et l'Helemon Oouyarüdes & odorant de Theophrafte. Aurefte le Aaron , {elon DiolconideNclt #26 les fembiable en vertu au Sifymbrion; caril eftaftringeant , & efchauffe mediocrement, à 1aifon de Verts . J : : 1é Liu.s.ch42. QUOy il guerit les vlceres corrofifs , on le mefle auñli és onguens chauds, De l'Origan, on Marjolaine baflarde; CHAP F. Les noms, "Or1caNeft appellé en Grec égiy#i@ : en Latin Origarus ou Origamu : les Apothi- caires l'appellent auñli Origanum: les Arabes Faudenigi, Fudenegi,ou Faudenegi: en Fran- 4 çois on l'appelle orsgan, où Marjolaine baflarde :en Iralien Origano: en Efpagnol Ore- — gano:en Âliemand Vo/ghemuth , comme qui diroit douceur d'efprit, où allegreffe ; & Rottdofien, où CaffentX; les Grecs l'ont appellé Origanon , pource qu'il s'aime furles hautes monta- gncs , dunem com pofé de 5 @, qui figmfe montagne 8 ya ©, c'eft à dire ioye ; ou bien pource qu'ilrefioutt la veuë du morcegr & yavew,qui {e prennent pour Aauwpuay,c'eft à dire re/uiresou bié du verbe gyo,c'eft à dire avoir froid, vient éryave,& en adiouftant vn o, éesyavo par vne antiphrafe, d'autant qu'il eft d’vn naturel chaud. Lesautheurs font fi differens fur le fait de certe Plante, qu'il eftbien mal-aifé de s'en bien refoudre.Theophrafle di: 7 yavne efpece d'Origan noir qui eff flerile, < ais le blanc porte fruit. Duquel Pline a emprunté ce qui s’enfuit:Car apres auoir mis deux efpeces Fe 4 de Cncorô.à fçauoir le blanc & le noirion fe fert,dit. il, d'autat d'efpeces d'Origan à faire les chapeaux, Lesejeres. dont l'vne ne porte point de graine:On appelle celuy quieft odorant Origan de Candie. En vnautr “rk410. endroit il dit : ILy a p/ufeurs efpeces d'Origan, qui a le gouft femblable à là Cunila , defquelles on £ Liu 2o..r7. (0rt cn medecine. On l'appelle auffi Oniris ou Prafion, ilretire aucunement à l'Hyflope. Vnpeu au- Chase, Parauantil auoit dit que celle Plante qui eft appellée en Latin Cvila Gallinacen, elknommée par les Grecs Origanon Heracleoticon faunage. Le mefme Pline traittant en vn autre endroit des efpeces de Panaces.Il y en a,dit-il,v#e efpece, qu'on appelle Heraclion, dont on dit qu'Herculesa cfté inuen- Liuzsch+ reursd'avsresl'appellent Origan Heracleotique,pource qu'il retire à l'Origan. Etnefe fert-on point de fi racine:nous en auons parlé cy deflus. En vn autre endroitildic : Touchant/Origan Heracleotique, il s'entreuue #rofs efpeces ; car il yen a quielt brwr, & a lesfucilles plus larges que les autres, & fi eft Liwzocr7, Sluat:L’autre a les fucilles petites,molles,& aflez femblables à celles de la petite Marjolaine.ll y en a quiaiment mieux l'appeller Prafion. Le troifiefme tient le milieuentre les precedens , & n'eft fi ver- tueux que les autres. Or le meilleur Origar eft celuy de Candie, d'autant qu'il abonné odeur. Ce- luy de Siyrne vicntapres , puis l'Heracleotique , qu'on appelle Oxisis lequeleft plus fingulier pour de Prendreen breuuage. Mais veu la fi grande varieté de noms , & ces defcriptions douteufes > il ‘ fera meilleur de s’arrefter à Diofcoride feul, lequel dit qu'il y a rois efpeces, où pluftoft trois noms d'Origan . à fçauoir l'Heraclectique ou Heraclién, qui a prins ce nom d'Hcraclée ville de Pon t, | d'autanc Liu. Fe De lOrigan, | Chap.V.. pr | d'autant qu'il yen croifloit de fort bon: l’autre eft appellé Onitis, pource qu'il fert de pafkureaux afhe, à raifon de quoy Nicander l'appelle évore@her, c'eft à dire fueille d'afne , pource que les AÎNES In Thoiia, en fontfriands. Outre-plusil y a l'Origan [auvage qui croift de foy-mefine fans cultiuer. Aucun, ainfi qu'efcrit Diofcoride , l'appellent Panaces Heraclien : d'autres lenomment Cunila , comme Ni- cander, difant : rayer re xovrAle, 41 TER egn Ado Gp4y evo duDevéréo : C'eftà dire, Le Panaces Heraclien, qu'aucuns nomment Origan Heraclien. : | | Or l’origan Heraclien a la fucille femblable à l'Hyflope ; fon a forme, Or'gan Heraclien , de Matthiol. ombelle n'eft pas faite à mode de rouë mais eft diuifée. Sa NS | graine croifta la cime de fes branchettes , & n'en faitpas beaucoup. L'oritis a la fueille plus blanche, & retire mieux à l'Hyfope, & fait fa graine comme par boutons entaflez en- femble. Le fauvage a les fueilles comme l'Origan,& des bran- à (A Ke KE \ = 3 s = D chettes longues d’vnie paume, menués ,auec des ombelles SA LD N , i femblables à celles de l'Aner, & les fleurs blanches. Sa racine AL ® _. fe ain "à : d : do : \ x PS eft menuë, & ne fert à rien. Ces srois efpeces donc d Origan ne # LE {ont differentes d’auecl'Hy{fope finon quant à la grandeur & a. y aux ombelles. L'Heraclien, dir Pena, eft céluy duquel on ap- Aux Aduerf. EN porre tous lesans d'Efpagneen Flandres des pleins facs, que les marchands vendent puis apres: car on en vfe aux viandes, comme du Poiure, & dela Sarrierte. En Flandres on culriue cette Plante, qui eft de la hauteur d'vn pied , & a fes fucilles & branchettes plus grandes que la Marjolaine, à la cime defquelles les Aeurs ne, font pas entaflées par ombelle ron- de,mais par petirs efpics, qui font crois à trois, efpars çà & l,comme ceux du Thym,de mefme odeur que la Marjolaine, principalement en Portugal, & en la Pouille. Quancà /'Ori- gan Onitis,il yena deux efpeces,qui font aflez cogneués à l'en- tout de Montpelier & en Prouence , entrelefquellesil n'y a aucune difference finon pour raifon de ce qu'il yen a vn qui eft plus petit que l’autre : toutefois le perit retire à la Marjo- laine quant à la figure & aux fucilles ; mais elles font plus pe- tites & plus rondes,quafi côme celles de l'Heraclien.Ses tiges {ont droites de la hauteur d'vn pied , aucc plufñeurs cimes & b Vu è LT L VE LS le Origan COMME N fannage. ) TR NET ANSE nm \: ER ri il RE NS = SES FT > à Tire ù 2 Et = TE L RNA UE Haut te gts k DAS 3 a Sr À _… RSS \|- STE Tome premiers | TTT = bran 772 Liure VIIT del'Hiftoire des Plintes. , = . J DA ; Ï L branchettes courtes, ferrées en efpic, & ramaflécs à mode d'ombelle, comme fi c'eftoit vn boutori feury, qui fonc purpurées durancl’Efté,& fort gluantes. Le £rand eft plus branchu & plus velu; tou- refois il n'a pas fi bon gouft & odeur, ny mefmetant de vertusautrement il retire aflez bien au perfr, & eltaflez commun. Lobel appelle Agriorieanum la Plante qui elt icy peinte fous le nom de Origar vulgaire. Or les Medecins & Apothicaires deVenize, fe feruent de fort bon Origan faunage, qu'on leur apporte de Syrie , ou de Candie, jequel a les tiges menués , les fueilles petites & plufieurs bou- tons,amaflez à mode d'ombelles,çcomme celles de l'Onitis: tourefois elles ne font pas fi fort ferrées. Lerempers SCS fleurs font petites & blanches. Tourte cette herbe eft de bon gouft & aromatique, auec vne acri- un & ls monie comme celle du Poiure,& du Dictam. Au refte Diofcoride dit que l'Origan Heracleotique Liu sé 4. Cfchauffe. Tellement que fa decottion faire en vin fert contre la morfure des beftes venimeufes. Prinfeauec du vin cuit elle fert à ceux qui onc beu de la Ciguë,ou du luc de Pauot. Auec du vinai- = / ie \ : ! & gre miellé elle eft propre à ceux quiontauallé du Plaftre, où de la Chiennée. Eftant mangé auec des Figues il eft bonaux rompures ,aux fpafmes > & contre l'hydropife. Eflant prins tout fec au poids d’vn acetabule , auec eau miellée, il cuacuë la melancholie par le bas , & prouoque les mois. Reduit en looch auec miel il eft bon à la toux. Sa deco&ion prinfe à l'entrée du bain gucritles de- mangeaifons, la rongne , & la iaunifle. Le fuctiré de fon herbe ve glandes de deflous la langue & de la lucrte, & les vlceres de la bouche, Tiré par le nez auec d'huile Irin, il en euacuë la morue. ncorporé en Jai& il appaife Ja douleur des oreilles. On fait vne compo- fition propre pour faire vomir, en meflant de ceft Origan, auec des Oigons & du Rhus des faufles: mettant tout cela au Soleil, en Cypre, durant lesiours Caniculaires ; par l'efpace de quarante iours. Si on metde cefte herbe dfleusvne perfonne, les ferpens ne l'approcheront point. L'Onitisa les mefmes propriecez, rourefois il n'a pastant d'eficace a beaucoup pres. Le Janvage a cela de particu- lier , que fes fucilles &-Beurs prinfes en breuuage auec du vin feruent contre la morfure des beftes Liure "8. des i alien di Orie EN TU an venimeufes. Galien dit que l'Origar Heracleotique a plus de vertu que l'Oniris; m tte gucrit les inflammations des eft plus verrucux,ë fin gulier, encor que ces deux en general ont vertu d'incifer, attenuer,deffecher & efchauffer au croifiefine deeré. Da Tragorrsanon, | CHAP. FI. . ! . 3 , $ : Les noms. A Es re Plante cft appellée en Grec Tegycehyaves 8 en Latin 7 VAZOTIGANHM, COMIMC qui < LES ù F. , : 3 URL ANS diroit borqwive, pource que les boucs en font fort friands ,comme les afnes de l'Oniriss Lius.ch29. SK AS & non qu'elle fente le bouc, car mefine Diofcoride tefmoigne que le Tragoriganon eft SN plaifant & bon à boire Or il en eftablit deux efpeces,dont le Premier eft vne periteiPlante, Lesefees. ayant lesbranches & les fueilles femblables à l'Origan ouau Serpolet. En quelques lieux ileft plus Lasers grand & plus vert,& a les fucilles plus larges,& eft aflez vifqueux. L'autre a des furgeons graifles, 8 es fucilles ménuës, aucuns l'ont appellé Prafion. Pline dit 1 da AA ,+ 0 TRS. Tragoriganon, de Matbiol. que Diofcoride a dit, qu'aucuns appellentle Tragoriganon Präfien, Pline a rapporté cela à l'Onitis, commeila cfté dit au precedent chapitre. Matthiol a mis le pourtrait qui eft icy deffous , pour celuy du Tragoricanon , & dir quil s'en treuuc aflez au Friul , qui a les fueilles comme le Serpolet, Mais le gout du Poulior. Pena ditque ce n’eft pasle Tra- Soriganon, mais vne feconde efhece de Calament. Nous auons aufli mis le pourtraic d'vn autre T rAgorigANor prins de Dodon, qui fait plufieurs furgeons de bois, rougeaftres, & les fueilles largetres, noiraftres , plus grandesque celles du Serpoletcommun , vn peu afpres& cotronnées auec des fleurs purpurées, fortans des ombelles qui font à la cime de fes petites tiges. Plufieurs tiennent auf pour efpece de Tragoriganon cette Plante qui croift en grande abondan- ce au territoire de Montpelier,& a les fucilles comme l'O- tigan fauuage , d'vn gouftacre, &fentans bon, auec vie ombelle chargée defleurs purpurées , laquelle n’eft pas du tout ronde , à mode d’vne rouë, & vient à la cime des tiges comme celle de l'Origan communoutre laquelle la tige eft auf garnie de fleurs qui l'enuironnent tour en rond, par certains interualles , comme au-Calament , aux endroits par où forcent les fueilles. Les Herboriftes appellent aufli Tragoriganon baflard cette autre Plante qui croift le long de la marine,ayar la racine de bois,noiraftre, & vn peu che- uclué,& plufieurs peticestiges de la hauteur d’vne paume, branchues w FTAS VE CAN me LT RTENS LES 1 4 ENUN A Chaz29.lit,3 Tragerisaron Lafiard. | | | ais que le faurage . a ; + »S quele Tragoriganon retire au Perfil fauuage. Quant àce DuTragoriganon, Chap.V. °° 773 Traçoriganon, de ; | Tragoriganon de Montpelir, de Doden. 4 Dalechamp. Tragoriganon baflard,, de branchues à la cime. Ses fueilles font difpofées inegalemenr par latige, & parles branches, longues, eftroites , & biancheaftres, quaficomme celles de l'Hyflope ; parle mefme endroit où for- tent les grandes, ilen fort quelques autres petites. Sa fleur eft belle , purpurce ; fortanc à la cime des tiges d'vne coupette faite d’efcorce. Sa graine eft forrmenué. Pena dir qu'entre routes les pol.21x: Plantesqui retirent au Tragoriganomil n'en a point treu uéquien approchaft de plus pres à fon aduis que lesdeux fuyuantes. La premiere eftéelle qu'on appelle à Venize Tragoriganon de Can- dieayant les tiges hautes d'vne paume , les fueïiles vn peu plus grandes que le Thim de Candie, efpaifles &c roides, auec des fleurs purpurées , femblables à celles du Clinopodion, fortans par houppes rondes, & par certains interualles. Elle a vn gouft chaud , commele Poiure ou le Thym. Quant au /£cond Tragort- _ganon, il n’y a point d'herbe quiluy rerire mieux quant à la figu- re & aux faculrez , que cefte petite herbe branchuë, de laquelle nous auons mis le pourtrait au chapitre du Maron , & laquelle Matchiol appelle Maron, l'ayant réceuë , comme il dit , de Cor- tufus. Car c'eft vne petite Plante , haute d'vné paume & demie, blancheaftre, auec plufieurs petites tiges menuës , & les fueilles femblables au Serpolet ou à celles du Tragoriganon que nous ve- nons de defcrire. Ses fleurs font purpurées , & fortent au pied des fueilles , d'vn gout tres-acre, & d'vne odeur vehemente & bruflante, Car fi on les broye entre les doigrs, elles fe font fentir au nez de bien loin, comme la Flammula, & penetrent iufques au cerueau. Voilace qu'en dit Pena. L'Efclufe affeure d’auoir ciue 5 des veu deux Plantes, quiretiroient fort au deux efpeces de Tragori- Plant. d'Efp, ganon, defcrites par Diofcoride:l'vne qui croift à la hauteur d'vn Pme pied , ou de demy pied,iettant plufeurs furgeons de bois, & menus, garnis de fueilles, moindres l que celles de la Marjolaine , & moyennesentre celles de l'Origan,& du Serpolet fauuage, du tout blanches,de bonne odeur,& d'un gout acre. Ses tiges font garnies à la cime,routen rond , de peti. res fleurs blanches: Sa graine eft menué, noire , cachée dans fes coupertes. Elle fleurit quant & le Thym,& ja Stœchas. Loure la Plante eft odorante, & garde {es fucilles tout le long de l'année. Tome premier. | TIT 3 La Dalechamp. Ch42.liu.s, 774 Liure VIT del Hiftoire des Plantes, randos fecond, delEfilufe. Lafecondea les tiges moindres, & plus blanches,les fueilles” Tragong PRES eue plus minces, plus longues, & vn peu blanches, d'vn gouft acre ; toucefois elles ne fentenc pas fi plaifant que celles de la precedente. Ses fleurs fortent auffi en rond, à la cime de Le lieu; 7 TES A Le tviapera- WA \ 72 \ NA ment Ge les : NE Ÿ2 | Vertsse NZ SE 24) Liu.3.ch.28. , UN Liuzo.c.1? goriganon , dit-il, fait vriner ,refoutles enfleures, prins en breuuage il eft bon à ceux qui auroient fimpl, fe puis apres : Le Tragoriganon eit quélque peu aftringeanr. DaToxlor, CHAP VII LE - BAL À ' is 4 ÉNCA E Poulior eft appellé en Latin & par les Apothicaires Pylegiam:en Grec yAxav Lise ae NE RN GC Brryer en Arabe 4/zam , Alnegen : en Italien Pulegio: en Allemand Poles. #4 5 NES OL ., 2 " : - L x ' ä ETS je Pline dit que le Pou/iot eft appelléen Latin Pulegium , pource que le parfum 7 de Lutte de fes Aeurs fraifches tue les puces. Ciceron l'appelle aufli Puleinm fans #, | À ENS quand'il dit : Nam cé mufonlorum iecufoula bruma dicuntur augeri, © Puleiums Lu 1a.epi- QI ft 6e ATidum flore[cere ipfo brumali die, comme suffi Maltial, difant. gram, 32 à 3 FAR RS Le PRES Quadrina nigri, nec corona Pulei. Il eft aufli appellé “2/echon,pource que les brebis & les cheures fe mettent à béeler auffi toft qu'elles iu 20,614, En ont poufté, fuyuant Le tefmoignage de Diofcoride & de Pline. Ou bien,comme dit Pena, pource RE quil euacuë lé phlegme gros, dont les poulmons font remplis. Diofcoride ne mer qu'use efpece de es Pouliot, à {çahoir le curiné, Pline merle mafle & la femellesdont le mafle a la Heur blanche, & l’autre “er, a fait purpurée. Or ny l'vn ny l’autre n’en a poinc mis de defcription, comme eftant vne herbe aflez cogneuë d'Vn chafcun. Le commu Pouliot qu'on appelle à prefent Royal, eft vne herbe trainant par 7 terre, aucédes ri ges graifles,& frailes, de la longueur d'vne paume. Ses fueilles font quafi rondes, à mode de celles de la Marjolaine ; toutefois élles font vn peu plus grandes , plus vertes-brunes. Ses fleurs , principalement de celuy des lardins, font putpurée ; mais celuy qui croiftemmy les champs Le lies es a blanches,quifortent rout du long de la tige par mouchets,& par certains interualles.à l'endroit par où les fucilles fortent.Saracine eft graifle, cheucluë, efpandue par terre. Il croift en lieu moite & humide Toute la Plante eftodorante,d’vn gouft acre,auec vn peu d'amertume. Dont c'eft merueille quaucuns he recognoiflent pas le Po/ios cômur parle vraysmais le prennent pour vne féconde efpece | | de Du Pouliot, Chap. VIL 77S de Calament, veuqu'il ales méfimes facultez que Diofco- ride attribue à fon Polior.Il attenue , dit-il, efchauffe , & méurit. Prins en breuuage, il pronoque les mois, & fait fortir l’arrierefaix , & l'enfant, du ventre de la mere. Il purge aufli les-poulmons , prins en breuuage auec de l'A- loë & dumiek(Cornarius dic que ce paflage eft corrompu, & qu'il le faut corriger combien que pertonne n'y ait en- à cor prins garde iufques à prefent : car au lieu de ao, anec del Aloëily faut lire ff &Aû6, auec du fel. Car Pline a ainfrtraduit ce pañlage : Oh l'ordonne à ceux qui ont le *-fovye inrereflé pour le boire auec dusmiel & du fel. II fait aufli cracher ce qui eft demauuaisdans les poulmons. Or ikeft bien aifé à voir que l’Âloë n’eft pas propre pour faire fortir quelque chofe du poulmon, veu qu'ileftaftringeant & deficcatif. Etau contraire , l'experience monftre que le fel auec du miel font fort propres pour ceft effect ) il eft bonaufli aux fpafmes & conuulfions. Prins auec vinaigre &eau il gucricles trenchéeside l'eftomac, & le defuove- ment ‘d'iceluy. Ileuacue la melancholie parle bas. Prins auec du vinil ferc contre la morfure des beftes venimeu- fes. Appliquépres du nez auec du vinaigre il fait reuenir de pafmoifon.Seché,reduit en poudre, & calcine,il raffer- - mit les genciues. Enduit anec grotte feche il appaife tou- - te forte d'inflammations. Il eft bon aux gouttes, en l'appli-  12 quant deflusiufqu'à tant que la peau en rougifle fncorpo- A 7, j) réauec ducerotil'euerit ces bourons du vifage qui fem- me} | blent des verrues. Il eft fingulier au mal de la ratelle , en l'appliquanteniliniment auce du fel. Sa decoition ofte lademangeaifon fi on s'en laue. Elle cue- rit les ventofitez, dartez, & fubuerfions de l'amarry, fi on fait aflcoir la femme dans ladite deco- coction.Pline defcrit ces mefines vertus bien au long difanc : La Menthe & le Powliof ontvn grand fapport l'une auec l'autre:car fi on met des branches del'vn & de l'autre en vne fiole de vinaigre, il fera merucilleufemént bon aux défaillances de cœur. Auf a-ilefté conclud chez moy qu'vne couronne où chapeau de Pouliot, eftoit meilleur aux vertiginoficez,& tournoyemens detefte,qu vn chapeau de Rofes,car on ditmefine qu'vn chapeau de Po/ior porté fur la celte gucric les douleurs d'icelle.Dauanrage que l'odeur du Powliot preferue le cerueau du froid, & du chaud , & garde d'a- uoir foif. Er que portant des branchettes de Posliot fur l'oreille, la perfonne ne fe fe Pouliot Royal. Un) ntira point c{- chauffée, encor qu'elle foit au Soleil. Il eft aufli fingulier pour appaifer les douleurs,eftanc appliqué en liniment auec griorte feche & vinaigre. Le Pouliot femelle fait plus d’operation que le #afle. I à Ja fleur rouge, & celle du af eft blanche.Prins en breuuage auec fel,griotre feche, & eau freche, il LIU.3,c.20 Le teribenx ment (7 les Vert Us Embl.37.du liure 3. Liu.20,r,14, Liu.10 c 14 reprime l’appetit defordonné de vomir, & eft fingulier aux douleurs de la poitrine & du ventre, ! Prins auec eau il replime les etofions de l'eftomac , & les vomiflemens defordonnez auec vinaigre & griotte feche. Cuit en miel auec vn peu de nitre , ileft bon aux accidens des inteflins. Prins en breuuageauec duivin il prouoque à vriner. Et fic'eft vin Amineen;il fera fortir la grauelle , & ap- paifera routes douleuts interieures : Auec miel & vinaigre , il prouoque les mois, &faic fortir l’ar- riercfaix. Il eft aufli propre à remettre lamartyen fa place. Il fait fortir l'enfant mort hors du ven- tre de la mere. Sa graine fait reprendre laparole à ceux.qui l'ont perdue, à la fentir feulement. On l'ôrdonne contre le haut mal en vinaigre , au poids d'vn once & demie. Si on eft contraint de boire d'eau mal-faine, il la faudra faupoudrer de cefte grainéspour corriger fa malice, Prinfe en vin elle diminué les demangeaifons prouenantes d'humeurs falées, (peur eftré que Pline a leu en vn exemplaire Grec dunes, c'eft à dire Vesingmietudes , lefquelles Hippocrare enFÂAphor. 56. liure 7. guerit auec du vin trempé en eau par efgales portionssau lieu de quoy Pline a traduit mal à propos Salfitadines.) Pour conforter les nerfs retirez il les faut frotter de cefte graine auec fel , vinaigre & * miel, ce qui eft auffi fingulier aux fpafmes qui fontrecourber latefte en derriere. Sa decottion eft finguliere contre la morfure des ferpens. Broyée & prinfe en vin elle eft finguliere aux pointures des fcorpions. On-tient que celuy quicroiften lieu {ec eft forcfingulieraux vleeres de la bouche, & alatoux. Leparfum dela flèur duPo#ios frais fair mourir les puces/Xenocrares efcrit , qu'vne branche de Poulior enueloppéeen laine, gueric la fieure tierce à la fentir feulement vn peu deuanc laccez , oubien faut mettre le Poy/iot accouftré comme deflus.fous le linceul dans lequel eft cou- { + . * GE . ché le malade. Galien dir quelle Pouliof | comme eftant acre & vn peu amer;efchauffe fort & atte- Liure €. des nue. Or ilappert-commeil efchauffe,en ce qu'eftant appliqué {ur vne partie, il la fait rougir, me frel. me il l'vlcere s’il y demeure longuément.Îl appert bien auffi qu'ilattenue, veu qu'il aide à éracher TTT 4 les ° 1 D 5 « + , 776 Liure VIIT del'Hiftoiterdés Plantes, les humeurs vifqueufes de la poitrine & des poulmons ,& prouoque les mois Simeon Sethieft auffi de cefte opinion , difantque le Poulior acrenue &'efchauffe grandement, parquoy il eft bon contre les humeurs grofles &. humides | &inerroye leshumeurs vifqueufés du. poulmon , aidant à les faire cracher. Cuit en vin blanc, & beu tout chaud , il prouoque les mois. I] ferc à la fciavique, &c autres parties incereflées par le froid.eftancappliqué par dehors On auoir de couftume ancienne- mence de garder du Pouliot dans les lardiers par plufieurs annéesslié à mode de chapeau,done vienc tin... ce que Martial dit Quadrimam Pulegÿ coronam: ExPlineauflien parle ainfi: Le Powliot fec-pendu Liur8.e26. dans les maifôns fleurit Le plus court iour de l'an. Et en vn autre lieu : On fe pourroit efimerueiller de cela,fi on n'auoit veu fleutir le Po#/io dans les lardiers, le plus courtiour de l'an, en quoy on voit que nature na ‘rien Voulu cacher: car elle a donné ce figne pour montrer quand ileft temps de femer.En vn autre endroit:ll ÿ a,dit- ik de la correfpondance auec le Pou/iot, duquel noùs auons defiafouuenct dit qu'il feurit dans les lardiers. Aëce a ac- couftumé d'appeler ce Poslior ainfi gardé à la fumée ta- Aar,c'elt à dire vieux,8 yAxa Gr atiowvbe, c'eft à dire du Pouliot de l'année pa[ée.Etceluy qui n'eft pas ainfi gardé il l'appelle drevaver;c'elt à dire qui n'eff pas fumé. Aurefte ceux de Montpelier eftabliffent vne ausre efpece de Pouliot qu'ils appellent Pulegion Cerninum,lequel d'aurant qu'ileftcom- manau terriroire de Montpelier, principalement és lieux humides, où l'eau croupit, eft d'autant plus rare en Italie, - Allemagne,& aux autres quartiers de la France.à raifon de quoy il eft cogneu de peu de gens. Il a vne racine qui s'ef- pand au long & au large,cheueluëé,blanche;rendre, & com. partie par neuds. Er iette plufeurs ciges d’vne coudée de long , compartie aufli par neuds ; & plus droites & fermes que celles des autres.Ses fucilles font plus'petires,longues, & entafées bien efpais,recirant 4ffez bien à celles de l'Hyf- fope,d'vn gouft acre &-pluifant.qui fenrent come le Pouliot Royal.Sa fleur cit purpurée,& retire à celle du Poslior quant à fa couleur & afliete. Les Medecins de Monrpelier vfent en leurs medecines de ce Pouliot,encor qu'ils ayent grande abondance de l'autre ; d'autant qu'ilsleriennent pour eftre de plus grande vertu 8 éMicace, 8 mieux efpreuué. Poulrot Ceruin. Liu.19.ch.8. Us ‘A NT ES À RD 4 4 K « NZ NS CI FN, Le lies, | Î, | A ÿ; AN SAS \ Z 1 . Lafore Le tempera- ment Les VETÉSSe Du Diéfam eÿ du Diétam baftard, CHAP. VIIL QD E Dicfam s'appelle en Grec dxlopve & dixGuer Scaufi Mu Cr, 8 Huluoes , 8 y Ana LA ayea comme auf en Latin Diééamnum & Ditfamum, où Diéfamnus, Didlamus. 8c Pule- & giurm filuestre:en Arabe Mefcatrenfir, Anegen Hraba;ou Bari : en Italien Diftamo. Pena À dir que cette herbe 2 efté appellée Déffam,d'vn quartier d'vne montagne d’Ida en Can- die, lequel eftappellée Ditfez. Ou bien, à ce que dit Cornarius; du mot Grec, réle, Liut.ch;1 C'eft à dire enfasrer,pource qu'il aide à deliurer les femmes dutrauaild'enfant:où pource que,com- Emblem, 32. du liure 3. S me dit Diofcoride,curémer ten,il fait deliurer foudain les fommes qui font en tranail d'enfant. Diof- coride met #rois efbeces de Diéfam ; aflauoir le vray Ditfam , le faux Diffam, & encor vn autre. Le Dittam,dit-il,eft vne herbe qui croift en Candie,acre 8 molle, femblable au Poulior, rourefoisfes fucilles font plus grandes & cottonnées, auec beaucoup de poil par deflus. Ilne fleurit ny ne porte fruit. Le Diéfam baïtard croift en plufieurs lieux, femblable au precedent , finon qu'il n’eft pas fi re acre.Onapporte de Candie vne autre efbece de Diéfam,qui ales fucilles comme le Sifymbrion,tou- tefois il fait des branches plus grandes , auec des fleurs femblables à celles de l'Origan , noires, & molles Ses fueilles ont vne odeur mefléeentrele Sifymbrion & la Sauge;,qui eft fort plaifante. Pli- nc en dit tour de mefme.Les biches, dit-ileftans bleflées,ont apprins,;comme nous auons defia dit, aux hommes de cognoiftre le Diffam , pourée qu'eftans bleffées , f elles mangent de cefte hérbe;le craict fortira quant & quant de la playe.Cefte herbe fe treuue feulemenr en l'Ifle.de Candie. Elle a iesbranches fort menuës,& eft femblable au Pouliot,ayant vn gouft acre 8: brulant.On fe fert feu- lement de fes fueilles,car elleneiette ny fleur,ny graine,ny tige.Sa racine eft mince,8zne fert àrien. Elle vient feulement en quelques endroits de Candie.Er en outre les cheures en font fort friandes. Au lieu d'iceluy on vfe du Difam baflard, quife treuue en plufieurs lieux, & a les'fueilles fembla- bles à l'autre , combien que fes branches foienc plus petites. Aucuns l'appellent Chondris. On co- gnoit incontinent qu'il eft de moindre efficace que le vray , par ce que le-vray met la bouche en feu, Du Dictam, Chap. VIIL. Eye D'éam vray. pour peu qu'on en goufte. Ceux qui amaffent les fucilles du Dicfam lesenferment dans des tuyaux de Ferule, où de Cannes, & les lient tres bien de peur qu'ilne s'efuente. Plufieurs tiennent que le wray Ditfam & le baftard croif. fent diuerfement; car le pire eft celuy qui vienren terre grafle,mais le vr47 Diéfam ne croift finon és lieux afpres. Il y a encor vne ferce efhece de Diéam , qui ceft rout autre queles precedens en figure & en vertu : car il a les fueilles comme le Sifymbrion, & les branches plus grandes : tourefois les hommes fe font perfuadez que rour ce qui croift en Candie, eft beaucoup meilleur que ce qui croilt ailleurs, combien que ce foient chofes de mefme aipfi:Le Ditfam ne croiff point ailleurs qu'en Candie : il x de merueilleufes provrietez,@ fert à plufieurs cho fes. principales ment pour foulager les femmes an trauail d'enfant. Il à la fueille [emblable au Pouliot | quafi de mefine conff ; mais fes branches font plus minces.On [e fert fénlewenr des faciles, non des branches , ny de la graine. Il eff fingulier àplufieurs chofes mais principalement pour foulager les femmes au 1122 ail d'enfant,@ les faire bien tofl deliurer, comme sons l'a- nons defin dit.Et de faiil on dit,qu'eles les font enfanter [ans difrculré,on pour le moins qu'elles appaifent les douleurs. fl Les faut boire auec de l'eau.Cefle herbe efl rare:car le lien oùelie croijt eff de pen d'eflendue.Les cheures en font fort frisndes. Ef tient-on que ce qu'on en dit effvray , que lefdites cheures * . o « ri {ortira hors de la plape Voila quant à la fisure & Proprietez du Dicfam. Quant au Dictrim Baflardil a les fueilles femblables au vray Dita ; mais [es branches font moindres,comme auf Ja vertu. Toute- fois il fert aux mefmes chofes,combien qu'il ait meins d'effcace:car on S sppercoit incôtinent de La forcé du vray Dicfam, d'autant que pour peu qw'on en mette en La bouche il La metincontinent en grande cha- leur.On ferre le Diéfam par poignées dedans de La Ferule on des Cannes,de peurquilne S'efuentes car autrement il perdroit beavcoup de [a verta. Aucwas tiennent que le vray Dicfam de baflard font dé . mefne naturelimaïs que croiffant enterre gralfe il en eff pire, comme plufieurs autres chofes,qui empi= rent en changeant de terroir:car le Diélam s'aime és lieux affres.Il y à encor vne autre efpece de Di- am,quin any lafigure ny les vertus du precedent. Il refemble quant à La fueille zu Silymbrion , tou- tefois [es branches [ont plus grandesill ne fert pas à ce à quoy on fe fert de l’autre. Voila donc une Pro- prieté de l'Ifle de Candic,qui eff efmerueillable.Car aucuns affenrent que les berbes,@r les Plantes, en fomme tout ce qui croifl en Candice eff plus excellent,que sil croifloit ailleurs. Voila ce qu’en dit Theo- efpece. Ce que Pline aprins de Theophrafte aui rie Liute o. de. P 1 P P quien efcnt eflant bleflées fi elles viennent à mançer du Dictae,le trait . phrafte. Ce que Pline a quafi tour redit de mot à mot, finon qu'il parle là des biches:8 en vn autre in. 8.éh.23. lieu il dit que les biches ont donné à cognoiftre la vertu du Ditfam en ce qu'il fait fortirles leches du corps de celles qui font bleilées fi elles en mangent,au lieu qué Theophraftedit cela des che- Liute 9: dé ures,comme aufli Ariftore l’auoit defia dir devant luy,difant:0# dit que les cheuyes faunages de Can: Yhitt. es die eflans bleffées cherchent le Diffampource qw'il fait fortir Les fleches hors du corps Diofcoride auffi fuyuantc ces mefmes aucheurs dit que les cheures eftanc lardées de quelque fleches en Candie, la font fortir de leur corps en mangeant du Diam. Ce que Virgile auffi monfre par ces vers,par le. quels attribue cefte mefme proprieté au Léfam,quañd il dit : | Venus de la douleur de [on cher fils Aence Qui fouffroit à grand tort fe treunant bien fafchée, Print du Ditfam qui-croifl [ur un mont de Candie. C’eftune herbe qui fait ne tige garnie D'une fleur quirougit d'une fueille bourrue, Qui mefme des cheurenux eff affex recognenë, Quand le fer bien poigaant d'une volante fleche Elles ont dans le corps,qui leur fait maint empefche. | Touchant les vertus que Theophrafte attribue au Diam , d'aider les femmes au trauail d'enfant, Diofcoride les met aufi,auec pluficurs autres.Hl ef bon, dit-il, à tout ce quoy l’on fe fert du Pou- loc cultiué mais il a bien plus d’efficace : car il fait fortir l'enfanr mort du ventre, non feulement eftanc prins en breuuage , mais auffi appliqué en peffaire où en parfum. Son fuc appliqué en lini- ment,ou broyé auec griotte feche eft mondificatif. L'Herbe appliquée tire de dehors les aiguillons qui feroient fichez dans les:pieds ou au refte du corps.Elle eft bonne contre ta douleur de la ratelle: ù CAE Ânim, Liu,3.ch.3 #! Le temperds ment çô les vertus. 778 Liure VIT del Hiftoire des Plantes, car elle la confume.Sa racine efchauffe ceux qui en gouftent, & fait deliurer foudain les femmes reftes à accoucher. Son fuc prins en brenuage auec du vin, fert contre la morfure des ferpens. Cefte herbe eft de fi grande vertu que les beftes venimeufes fuyent fon odeur, & meurent fi on _lesen rouche.Son fuc mis dans les playes faites auec du fer,ou dans les morfures des beftes veni- meufes,& prins en breuuage,guerit incontinent ceux quifontainfiintereflez. Le Diéfar baflard fait les mefmes effeéts,mais auec moins d'efficace de beaucoup. Laysroifie{me efbece de Ditfam eft aufli propre aux mefmes chofes que le precedent, mais elle n’eft pas fiodorante. On la mefle auffi aux emplaftres & antidores.Pline en dir les mefmes chofes en diuers lieux.Le Diffam , dit-il, prins en breuuage fait fortir les fleches du corps, eftant appliqué en liniment il acrire les autres Aumeflieu. Eraicts qui feroient dedans la playe. On boitfes fueilles à la pefanteur d’vn obole dans vn ciathe d'eau. Le Diéfam baftard vaapres,car l'vn & l’autre fait refoudre les apoftumes. Vn peu apres par- lant des douleurs de la matrice & de la fuffocation d'icelle, Mais, dir-il,le plus fouuerain remede eftle Diéfamicar il prouoque les mois,& fait fortir l'enfant mort,dans le ventre de la mere,iufques à le faire forrir de trauers. Pour ceft effet il fuffit de prendre de fes fueilles au poids d’vn obole auec d’eau,Et de fair cefte herbe eff fi propre à cela,qu'il fe faur bien garder d'en porter en la cham- bre d’vne femme enceinte. Et non feulement elle ferc à cela eftant prinfe en breuuage, mais auffi ‘appliquée en linimenc & en parfum.Le Diéfam baSlard approche bien de pres cefte vertu. Auffi il prouoque les mois efant cuit en vin au poids d’vn denier. Puis apres fur la fin du chapitre il dit:Le Scordion prins en breuuage fait foudain fortir l'enfant : mais les fucilles du Diam ptinfesen eau font fingulieres à cela:car il eft certain que prenant feulement lefaites fucilles au poids d'vn obo- le , elles feront foudain fortir l'enfance , fans donner trauail à la mere , encor que l'enfant fuft mort, fol és pe Diétlam bajlard y eft aufli fort bon:mais iln'eft pas fi prompt que l’autre en fon operation. Ga- lien efcrit que le Ditfam eft d’vne eflence plus fubrile que le Pouliot,;mais qu'il luy refemble guanc au refte.Et quele Diam baffard a moins d’efficace que l'autre en toutes chofes.Voila ce qu'eñ die Galien. Au refte nos predeceffeurs n’auoient pas cognoiffance du vray Dicfam : cat il n'y a pas forc long-temps qu'il s'en treuuoit fort peu auec les fleurs & quife vendoit bien cher, d'autant qu'on en apportoit fort peu de Candie, & ce qu'on en apportoit eftoit fans fleurs. Voila pourquoy Diof- coride & quelques autres anciens autheurs ont dit qu'il ne Alorifloit point ; non pas Theophraite,, | puis qu'il a dit qu'il portoit fruit : car par confequent il faut bien qu'il feurifle. Virgile aufi parle ARR du Dééfain fleuri au pallage cy deflus allegué. Galien auffi mettant la recepre de Damocrares pour Fed nn compofer l'emplaftre du Diffam fait mention du Ditfam auec la fleur. Auiourd'huy on en appor- chap 10. te de Candie en grande quantité à Venize, où tous les Aporhicaires s’en fourniflent , lequel eft à à garny de belles fleurs purpurces,en grand nombre, qui fortent de certains efpics faitsà mode d’ef- fol. 214. te] cailles reluifantes,& de mefme couleur que la fleur. Mefme Pena dit auoir entendu qu'il en eftoic Liu.26.c,14. Dita biflard,de Matthiol, Dicfam baflard,de Dodun. ETS Eh A) NU 2 A GE _ N ŒS | ; Z EURE C He 7 Q& “4 V2 D DE Ge | e d L : . Dela Sariette, : Chap.IX. 779 | creu au rerritoire de Pife.&en la riuiere de Genes,encertains lieux afpres, & pendans,oüil auoit efté femé& qu'ilauoit Aeuri,& porté vne graine ménuë, dont il dit en auoir veu vne belle Plance, toutefois qu'au bout de trois ; ou de cinq ansils’abaftadit. Quant au Diétam baftard , Matchiol diten auoir receu vne Plante de Luc Gnimi excellent Medecin de Pile , qui auoit la tige haute d'vne paume;cottonnée & blancheaftre. Les fucilles fortent deux à deux dela tige,par certains in- terualles,couuertes de boutre oupoil,comme celles du vr4y Diéfamauec lefquelles , & parle mef me endroit fortenc les fleurs purpurécs } mode de cellesdeMarrube, ou de la Melifle , ayans le gouft du Pouliot, toutefois elles ne font pas fi acres.Dodon met le pourtrait & la defcription d'va Lit2,ch.7s, autre Diéfam baffard , qui fait les tiges rondes, vnies, & couuertes de poil,compartics pat neuds,à . chafcundefquels il fort deux fueilles;yn peu rondes , blanches, molles & veluës, quafi de mefme figure que celles du Pouliot,mais elles font plus grandes, du tout blanches , couuertes de poil, & molles à manier de mefme que les fueilies du Bouïllon , fans odeur, ny acrimonie au gouft ; mais pluftoft ameres.Ses Aeurs font bleuës blaffardes , donc la tige en eft garnie par mouchets , comme le Pouliot ou Je Marrube. Dela Sarictte ou Sauorée. .. CHAP. IX. A Lot È S & Satureiaali que dit Pline. Nous appellons,dir-il,en Lavin la Thy#bra, Cu- Hire. 42) V7 n° NN Fm: Liu, 8, ch,4. Diofe liu.10, Liu,z .ch.38 | Nec prodeff iam Satureis tibi. | Aëce auf l'appelle ro Juiubez. Au refte,afin que ce nom de Cunila ,qu'on donne à plufieurs plan- tes, foit moins ambigu & fafcheux il me femble qu'il fera bon d'aduertir le leéteur,que Cuxi/4 eftar dit fans addition.il fautentendre la Swriette, fuiuant Pline au liure 20. chap. 16. & Columelle au liu.9.chap.4.Et que Pline appelle aû liure 20.chap. r6.l'Origan Heraclien Curila Gallinacen,8 YO- rigan fauuage Cyril Bubula, à quoy s'accorde aufli Divfcoride ; combien qu'il die.que ces efpeces dOrigan font appellées Cwila fans addition. Pline dir que Crateuas a efté trompé en ce nom de | Canila,nommant le Ligufticon que d’autres appellent Panaces, Cunila Bubula Oucre les preceden- tes Phineen met encor d’autres,comme au chap:1 o.dur-liure 32.il fait mention d'vne Cuxila Capita- fa laquelle Serenus appelle Cephalote laquelle à mon iugement cft le Polycnemon,qui a efté nommé Cuila,pource qu'il a la fueille comme l'Origan,en adiouflant Capitara, pource qu'elle a vne refte qui fent bon, faire à mode de bouton de Lierre.Pline aufi eft à condamner de ce que au liure 20. chap.16.defcriuant la Curils Bubula, furuant la defcription fauffe du Polycnemon , il dit qu'elle a la graine comme le Pouliot, qui eft propre pour les playes , eftant mafchée & appliquée deflus, pourueu qu'on l'en ofte cinqiours apres ; au lieu que Diofcoride, qui eft plus digne de croire,que neft Pline, dit que le Polycnémon faitla tige femblable au Pouliot, & non la graine ; & qu'il eft bon pour confoliderles playes,eftant appliqué deflus,ou frais ; ou fec, auec de l'eau ; pourueu que le cinquicfime iour d’apreson l'en ofte.En conferant doncainf ces paflages, il fe voir comme Pline a efté confus en ceftendroit. Le mefme Pline appelle la Cunyla Cumilago, la diftinguanc par fes cfpeces,ne plus ne moins qu'elle eften Diofcoride, lequeleftablit deux efheces de Thymbra, V'yne Lesefbecer. cultiuce,8\autre fannage,defquelles il donne fort peu de marques.La fauuage;dit-il,croift és lieux ir afpres,en terre menuë, refemblantau Thym , excepté qu’elle eft moindre & plus rendre, & por- tant vnefpic plein de fleurs,decouleur verde. La cwltinée eft en tour plus petite que la/awmage. Or ny l'vne ny l'autre de ces deux ne peut eftre prinfe pour noftre Sariete. Parquov nous auons mis icy le pourtrait d'vne autre prins de Macchiol, laquelle il eftime s'accordet fort bien àla defcri- ption 780 Liure VIT del Hiftoire des Plantes, ption de la Thymbra de Diofcoride ; car elle retire fi bien quantaux fucilles & tiges au Thym,qu'il y en a beaucoup qui le prennent pour le Thym. Dauantage elle eft plus graifle que le Thym , & beaucoup plus tendre. Toutefois elle ne porte pas des petites téftes comme le Thym ; carfestiges aboutiffenc à mode d'efpy defquels ilforc depetites fleurs rouges. Pena ne tient pas cefte Plane pour la wraye Thymbra de Diofcoride : car , dit-il, il femble que ce feroir pluftoftle Polium femelle des modernes. Car elle ne fait point d'efpy, & ne vautrienà manger. En fommeellén’a pas vne Thymbre de Diofcoride,&> de Maïthiol. VrayeThymbre, de Pena. LP. Te <= & Sd De, 0 OA ES Na EN NE NZ à = RTE — fr dé ne Sarieite commune des lardins, certaine marque de Thymbra.Oril defcrit ainf la vraye:és lieux: de Matthiol. #7 * qi) SZ F 7 SD ÈS que 7 D f > 6 > ge A) x e NE | PET afpres & pierreux,dit-il, le long de la mer de Tofcane ; pres de Sainét lulien, ilcroift vne petit: herbe en grande quantité, la- quelle eft fort belle, & receuë de tous pour la vrzye Thymbre. Mefime ceux de Pife l'appellent communement en leur langue Thymbra di Sanéto Iuliano. Elle fait des branchettes menuës,de la hauteur d'vne paume, à mode de farmens, & debois , auec plufieurs fueilles dés le bas des ciges, femblables à celles du Thym de Candie , mais plus eftroites, & pluslonguettes, auec vne efpic rond à la cime des tiges, garni de plufieurs petires fleurs, d'vn gouft acre & odorant , lequel eft rout de couleur de pourpre blaffarde , & blancheaftre, plus petite que celuy du grand Thym , & quafi de mefme grandeur que celuy du petit. I femble que ce foit la vraye Thymbra de Divofcoride. Matthiol a mis le pourtrair d vne Thywbra laquelle s'accorde fott bién auec toutes les marques de Diofcoride:car elle les tiges & les fucilles fi femblables au Thym que plufeurs la prennent pour le Thym mefme.Et de fai fes tiges aboutiffér à mode d’efpics, defquels il fort de petites fleurs rougeaftres. Et en outre,elle ne croift pas feulement de foy-mefme, mais on la culriue auf, comme Diofcoride a efcrit de la Thymbra. L'autre, pourueu qu’elle merice le nom de Thymbra ou Satwreia eft plus grande, plus touffue & plus commune däs les lardins , de laquelle nous auons auffi mis le pourtrait. Il ÿ en a encor deux autres lefquel- les combien qu'elles ne faffenc point d’efpic, ne laiffent pour cela d’eftre appellées communement Sarierre, defquelles on fe . ferc aux faufles 8: aux andouiïlles , en lieu de Poiure:fur rout de celle Sarrrette dure. EN NF SV } VA D N| JS LS Û Sy D LL DLRÿ ? TL LEE are, “ | De la Sarriette, ChapIX. 751 celle qui croift en grande abondance és montagnes, & lieux pierreux de Narbonne & de Picdmont , laquelle Da- lechamp appelle Sarrierte dure. Elle a la racine courte ; noi- re, cheucluë & dure , la tige debois , fraile & branchue. 5es fucilles font plus longues que celles du Thym , quafi fem- blables à celles de l'Hyflope commun, mais plus efpaifles qu'en la Sarriette de Iardin , qui les a difpofées pour la plus part deux à deux , l'vne à l'endroit de l'autre ; au lieu qu'en cefte:cy elles font le plus fouuent quatre à quatre , donc il y en a deux plus petites , qui forrent comme du fein des plus grandes , par certains interualles , de là il fort aufi à force fleurs rouges-blaffardes. Toute la Planre fent bon , & tres- fort , & a vn gouft chaud & acre ,; dont aucuns l'ont nom- mée Poiurette. Dodon appelle Thymbra, & non Sarriette, la Plante dont nous auons mis icy le pourtraic prins de luy, laquelle fait plufieurs tiges de bois, graifles , & les fucilles petites , eftroires , auec des.fleurs rouges/ou blanches , qui fortent parmy les fucilles le long des tiges, dés le bas iuf ques à la cime, lefquelles eftant rombées ily demeure com- me vn cfpic vert, dans lequel eft enclofe vne graine fort menuë. Sa racine eft de bois. On l’appelle Sarrierte d'Hyuer, pource qu'elle ne meurtpas en Hyuer. Elle fleurir au mois d'O&tobre. Quant à la Serrictte communèelle ne croift pas volontiers emmy les champs , mais elle eit fort commune das les Jardins, & eft vne herbe d’Efté, réndre;plus grande - & plus branchue que la precedente. Carelle fait pluficurs Figure dela Thyrmbra, de Dodor. ) EL, 2) TA) SZ <> PR US à TÈEERSS CN furgeons & branches qui s'efpandent en rond , graifles, rondes & noiraftres , granies de fueilles par cerrains interualles, lefquelles fontplusrendres & plus eftroites que celles de la precedente,& plus rares, retirans aucunement à celles de l'Hyflope commun, mais elles font moindres, d’entre lef- quelles il fort peu de fleurs blanches-rougeaftres, de bonne odeur. Sa graine eft noire. Sa racine eft rendre & cheueluë. On la feme rouslesans dans les Jardins :carelle meurt aufli tous les ans. Elle fleuricen Juin. Il faut encor adioufter icy vne Plante qu'aucuns appellent Sarriette iaune , laquelle croiftle long des bois &forefts ombrageufes, ayant peu de perites racines, noires, & courtes ; la tige Tome premier. VVY de 1,20, js Le termperae ment çy les Dertiis Lin.3 ch38. Chau13 de Lhif, Les noms: Liu.3.ch.37. 3 Tesefheces. L'u.4cr 2. Liu.24.c.10: Liure 6. de l'hiff.ch.2. ‘ 1 ? LA Le 782 Liure VIT del'Hiftoire des Plantes, Sarriette anne , de Dalechamr. de la longueur d'vne paume, quarrée, de laquelle il fort peu de branches petites, qui fortent du fein des fueilles , fait à mode d'aifle. Ses fucilles font longues, eftroites, & ne font point den- elecs, femblables à celles del'Hyfope, ou dela Sarrierte. Sa fieur eft petite, longuerte, blanche paï Le bas, & iaune à Ja cime, & comme fi c'eftoit vne bouche ouuerte. Elle a vn gout amer, & afpre. Elle fleuriten May & en luin. Aurefte Diofcoride dit que la Thymbre faunage a les mefimes proprietez que Thym , fi onJa prend en la mefme maniere. I] n’eft pas bond’en vfer à ceux qui font fains. Celle des Fardirs pour auoir moins d’acri- monic eft meilleure à manger. Galien n'en fui point de men- mes chofes que Diofcoride , de toutes les deux. Quantà la Sar- riette commune cle eft chaude & fecheau troifiefme degré. Fuchfe dit, fuyuant va vieux Herbier , que la poudre de là S4r- riette prinfe en vin guerit les accidens des poulmons, de la poi- étrine,& de la vefie, prouoque l'vrine, 8&les mois. L'herbe auec les fleurs cft propre pour refuciller les fairars & lechargiques,en laleur faifanc fentir , ou la merrantfurla cefte à guife de cha- peau. Son fuc eft bon pour mettre dans lesorcilles auec d'huile rofat;s & pour la fciatique, eftant incorporé auec farine de Fro- ment. L'vfage de la Sarrierte refueille l’appetit de luxure defia à demy perdu : aufli tient-on que fon nom Latin vient du S4#4- rus. Elle aide à la digeftion , guerit ceux qui fonc degouttez ; & aiguifela veuë debile, Du Thym, CHAP. X. NAS E 7 hym eft appellé en Grec Ju@, & Souoy: en Latin Thymus, 8 Thymum : en HS Arabe Hafche,e Alafce:en François Thyw:en Iralié T, hymo:en Efpagnol Tewilho Re falfero:en Allemand Thym 8 Rhomi[chquendel. left appellé JéuGr en Grec-de Jva,quifionific efseiller. Aucuns aiment mieux dire qu'il eft appellé Thyimos, L à IS oAyeoTepor , C'eft à dire Thys le plus dur. Pline en eftablit deux efpeces. Ontreuue auffi, dit-il, deux pierreuies de Eanguedoc garniesde Thym,rellemér que ceux du païs n'ontprefque point d'autre re- uenu,d'autär qu'on y amene les brebis à milliers, pour leur faire manger ce Thym.Ce que Pline à prins de Thcophrafte.lés mots duqueliemettrayicy,pour mieuefclaircirce paflage:1l y avneelbece de Thyre qui ef? bläc,@ ve autre qui eff noir.Il flewrit fort tard. (Gaza ne lit pas icy tuasdes,come il y a aux vieux exCplaires,mais 64e qui s'accordé mieux aux fens de ce palage ; car il met apres la raifon pour- quoy il ffleurit ainfi card.) Car il fleurit enuiron le folffice d'Eflé,c» alors les abeilles Le cucillent.@ dit- on qu'on cogmoift alors s'il fera bonne [aifon de miel:car fi La fleur eff endommagée il y aura peu demie: cé qui aduient quand le tëps eff pluuieux.Or on treuue bien La graine de La Thymbre > de l'Origansmais quät à ceile du Thym on ne la feauroit voirscar elle eff cme entrelaffée dans les fleurs, ponrce qu'E lemäat Les fleurs le Thym em croiff. Or ceux-là la cerchent & la treunêt qui en venlër emporter d'Athenes.Le Thys à encor vne autre proprieté, c'efl qu'il ne viët pas par touticaron tient qw'ilne croiff point en lieu qu'il tion en {on denombrement des Simples Paulus a elcrit les mef- Du Thym, ChapX. 782 qu'il ne [eñte l'air de la marine,a raifon de quoy il n'en croifl point en Arcadie, ny de Thymbre,n'y d'o- ricanscombien que ces Plantes, @r autres telles croiffent bien en plufieurs autres endroits.Il leur en prend donc comme aux Oliuiersscar on dit qu'ils ne croiffent point en lieu qui foit efloigné de La mer plus de trois cents flades. Voilà ce qu'en dit Theophrafte. Or Pline reprend vn peu apres la defcriprion du Thym, difanc. Il faur cueillir le Thyrr eftant en fleur & le fecher à l'ombre. On en treuue de deux fortes : le blanc, qui a la racine de bois, & croift par les coftaux, eft tenu pour le meilleur : l'autre eft plus or, & fait la fleur noire. Les Herborifies donc fuyuans ces autheurs ont eftably deux efpeces de Thym, ils appellent l'vn Thy» de Candie,duquel il croift à force en Candie, 8 eft appellé xePaacmy , pour- ce'qu'il porte de petites teftes à mode d'efpic. Ceftuy-cy eft le plus grand, & banc , & a es fucilles couuertes de bourre, où de poufliere, blanches. L'autre, qui eft le plus commun , eft le plus perir, & eft appellé soir , pource que fa fueille eft de couleur de vert-brun. Diofcoride ne traitte que de ce premier de Candie quitftblanc , tant au traitté du Thy», que de l'Épichim ,au iugement des plus doétes Simpliciftes , lefquels eftiment que le Thyw »oir de Theophrafte , & le Serpillum de su chin Pline, font vne mefine Plante, que Diofcoride appelle Zigida, & ce auec bonne raïfon ,comme Liu.4c172 Au mef.lieu, ch,21. Thym de Candie. Thyrm commun, de Dodon. nous dirons. Le Thy» de Diofcoride eftvne petite Plante, branchue, garnie de plufieurs petites 1 firme, fucilles eftroites, ayans à la cime des petites teftes pleines de fleurs rougcaftres. Le Thyw commun eft vne petite herbe iettancplufeurs riges frailes & de bois,& les fueilles fort petites , d'vn gouftacre, de mefine gouft & figure que celles du precedent: toutefois elles ne fonc pas fi blanches : mais fes fleurs ne fortent pas par des teftes ou efpics, mais aupres des fuerlles, & font purpurées. Ses racines foncde bois & menuëes. Doncilappert claifement que Pline afailly, en ce qu'ayant leu en Theo- phrafte qu'il y auoitvne e/pece de Thym noir, à caufe que fa couleur verteeft fi brune qu'elle femble eftre noire , il à efcrirau lieu cy deflus allegué-que le Thye noir a la eur noire, au lieu que celle de tous les deux eft purpurée ; coutefois la couleur dela fleur de celuy de Candie eft plus brune, celle de l'autre eft plusclaire. Le Thym de Candie croiften terre menuë & pierreufe, non feulement en El. Candie , mais aufli en Grece & en Syrie, d'où on l'apporteà Venize. Le or eft aflez commun fur lescoftaux de Languedoc lc long de la marine, &autres endroits non cultiuez de Prouence, com- me en la plaine appellée la Crau de Prouence, ainfi que Pline auñfi l'a efcrit, & mefmce en Efpagne. Aux païs froids on le cultiue foigneufement dans les Tardins. Au furplus Diofcoride dit que le Zerermpers- Thym prins en breuuage auec vinaigre & fel , euacuë le phlegme par le bas. Sa decoétion faite auec 22,0 du miel, eft finguliere auxafthmatiques , 8 à ceux qui ne peuuent refpirer fans tenir la tete droite. Liu.3 ch.37. Il fait fortir les vers du corps, comme auñli l'enfant & l’arriercfaix, 8& prouoque les mois, & fait vriner.Meflé auec du miel à forme de looch, ilaide à cracher la pourriture qui eft dans la poictrine. Enduit auec vinaigre il fait refoudre les rumeurs & enfleures froides ,pourueu qu'elles ne foient Tome premier. VIe inye Liu,2x.c2r | L TT: : 784 Liure VIL del'Hiftoire des Plantes, | inucterées, & refout aufli le fang caille. T1 fait comber les verrues, & gallons. Appliqué auec vin & Pure ie feche, il ferr à la fciatique. Il eft aufli bon d'en vfer pour fe maintenir en {anté. Pline en tratte bien plus amplemenc : L'vn & l'autre, dit-il, font bons pour efclaircir la veuë , tant en viañ- de comme pour medecine. Prins en looch ils font fort bons aux toux inueterées, & auec {el & vinaigre, ils font cracher aifément ce qui eft dans la poittrine. Auec miel ils émpefchenc le fang de fe cailler. Enduits par dehors auec du Seneué, ils fübtilientles diftilations inuererées quirom- bent fur le gofier , & font fort propres aux douleurs de l'eftomac & du ventre; toutefoisil en faut vfer moderement, pource qu'ils éfchauffent la perfonne & referrent le ventre: & fi dauentureil y a vlceration és inteftins il en fau prendre au poids d’vn denier , en vnceftier de vinaigre & de miel. Es douleurs de cofté, ou d'entre les deux efpaules, & en la poictrine, ilen faut vfer comme deflus. Prins en breuuage en vinaigre & miel > ils feruent aux parties virales: mefine ce breunage eft bon pour ceux qui ont le fens troublé ; & à ceux qui font affligez de la maladie appellée melancho- lie. On en donne aufli à ceux qui font fubjers au haut mal, & quand le mal les tient on les fait re- uenir en leur faifant fentir du Thyw. Mefmeon dit qu’il eft forr bon de les faire dormir fur le Thyw noir. La decoction du Thym faite en eau , infques à la confomption de la tierce partie, {ert à ceux quine peuuent auoir leur foufle fans tenir ja tefte droite , ou qui ont courte haleine. Elle fait venir les mois fupprimez. Elle fait aufli fortir l'enfant encor qu'il feroit mort hors du ventre de fa mere. Pour les hommes le Thys fert contre les ventofitez, prins auec miel & vinaigre ; & à ceux qui ont le ventre enflé, ou bien les genitoires, & quand on fenc douleuren la vefie. Le Thym appliqué auce du vin reprime toutes rumeurs , & defluxions impetueufes. Auec vinaigre il fait cheoir les gallons, & verrucs. Broyé & appliqué fur la laine trempée en huile, ileft fort bon aux fciatiques, aux gout- tes, & aux diflocations. On en fair mefine vn breuuage, au poids de trois oboles en trois cyathes de vinaigre & de miel que l'on ordonne contre la goutte Broyé auec fel il eft fort bon à ceux qui Liure 6. des ont perdu l'appetir. Or Galien enfeigne d’où procedent ces proprierez du Thyz , difant:Le 7: hym eft UE incifif, & cres-chaud , à raifon de quoy il prouoque l’vrine & les mois; fait fortir l'enfant du ventre delamere. Prins en breuuage ileuacuë les parties vitales, & fert à faire fortir les mauuaifes hu- | meurs qui font dans la poitrine & aux poulmons. Il faut donc dire qu'il eft chaud & fec au troi- ir fiefme degré. Outre coutes ces proprietez Aëce luy en attribué encor d’autres, difanc: Quant au Thym voicy ce qui s'en eft trouué par experiéce:C'eft qu'il faut dôner à ieun aux goutteuxde 7: hym fec broyé bienmenu quatre dragmes dans vn cyathe de vinaigre miellé ; car cela euacuë la bile 8c les autres humeurs & le fang quieft acre; & fert aux accidens de la veflie. Quantc le ventre eft enfé, & qu'il commence à groflir, il en faut prendre vne dragme à ieun, auec vne cueillerée d’eau miel- lée. Pour les douleurs des lumbes, de la fciatique, des coftez,& de la poictrine,& pour lestrenchées & ventofirées, il en faut mefler trois dragmes auec du vinai gre miellé , & en préndre vne cucillerée à ieun. Semblablement aux melancholiques, & à ceux qui ont perdu le fens,8c font en continuelle crainte , il en faut donner trois dragmes auec vne cueillerée d'Oxymel detrempé: Pour ceux qui ont les yeux chaflieux, ou quiy fouffrent grande douleur, ilen faut auffi faire prendre à ieun com- me deflus, & deuantfoupper. Il eft aufli fingulier prins en breuuage auec du via contre la goutte, quand mefme elle feroit fi grande qu'elle auroitofté courmouuement, Finalement il en faut don- nertrois dragmes à ieun à ceux qui ont les genitoires enflez; toutefois il {e faut bien garder de Surlech,37, PEN dre du Thy noir : car il corrompt noftre remperament,&augmente la bilesmais il faut choifir du lu. 3.” celuy quia la fleur rouge, neantmoins celuy qui fait la fleur blanche eft encorle meilleur. Mat- chiol dit qu'on tire de l'huile du Thyw, lequel eft de couleur d'or, lors qu’ontire l'eau de herbe du Thymverte dans le bain de Marie. C'eft huile fent le Citron, & eft d’vn gouft fort acre, & bon par tout la où ileft beloin d’efchauffer tres-fort. Du Serpollet, | CHAL. XI HS E Serpollet s'appelle en GrectravAGr, & temvAaen Latin Serpillum : les Apothicaires #42 ontaufliretenu ce nom ;en Arabe Hemen : en ltalien Serpillo:en Efpagnol Serpollo, & Serpamen Allemand Querdel,& Hener Roel. Le mot Greceft venu de épæe, c'eft à dire Liuj.ch39, SRE ramperainfi que dit Diofcoride.Varro auffi dit que fon nom Grec & Latin a vne mefme deriuation, pource qu'il rampe par deflus rerre;8c fi vne de fes branches rouche terre, elle prend in- Aumeflieu, Continent racine. Diofcoride dit qu’il y a deux fortes de Serpoller dont l'vn croift dans les fardins,& Leseffecs. fenccomime la Marjolaine, dont on fe fert auf és bouquers,& traine par terre.Et le favsage qui eft nt appellé Zigis , pource peut - cftre qu'on s’en feruoit à lier les Vignes; car Guy en Grec fignife lier. ” Celluy.cy ne va pas rampant. Pline s'accorde auec Diofcoride quant aux efpeces de Serpollet ; mais Don pas touchantce qu'il dir de trainer.On tienr,dit-il,que le Serpoller eft appellé Serpillum en Latin de Serpere, qui fignifie rairerice qui eft propre au fauage, fpecialement quand il croift fur les ro- fimee de Chers. Quant à celuy des Jardins il ne traine pas, mais croift à la hauteur d’vne paume. Celuy qui l'hifteh.7. Croift de foy-mefme eft plus gras,&a les fueilles & les branches plus blanches. Ainfi Pline attribue au Jarage,ce que Diofcoride dir du cwtivéTheophrafte fairauffi mentio de l'vn & l'autre Serpolles mais Les roms. 7 re J V4 - +- = L ES £ | Du Serpollet, Chap. XI. 785 mais il fait eftac que celuy des Zardins n’eft en rien different d'aucc le faunage, finon en ce quila efte replanté dans les Jardins. Car il dit ainfi : Car c'efl le Serpollet Jaunage que l'onprend aux 701- sagnes cr le replante-on,comme en Sicyone,@* Athenes, celuy du mont Hymettus:mais ailleurs,comne et Thrace ,les montagnes @ autres lieux font tous farcis de Serpolet, © de Menthe aquatique, Cr Auires | | Plantes acres. (Car Gaza n'a pas bien traduit ce pañfage, difantsSont farcis de Serpolletsmais la Men- re the aquatique € les autres font plus acres (Or Theophralte monftrecombien,& commentle Serpolleé au meflien, peuttrainer,difanc:Les branches du Serpollet ont vne particuliere facon de croiffrescar on les peut eflen- Ÿ dre tant qu'on veut,en les liant à quelque chofe, ou bien en les plantant pres des hayes,ou qu'on les face pendre de quelque lieu haut, Diofcoride defcrit le Serpollet des Iardins en celte forte : Il a, dit-il. les fucilles & les branches comme l'Origan ; (ou, comme aucuns lifent, femblables à celles du Trago- Liu.s.ch.39. riganonscarauffi luy mefme compare les fueilles du Tragoriganon, auec celles du Serpoller fauuage) fre tourefois elle fonc plus blanchesieftant planté aupres des hayesil en croift bien plus orand.Le fax #age netraine pas,mais iecte des petites branches droites.& fourchues,garnies de fueilles femblables à celles de la Rue(ou bien du Tragoriganon,)toutefois elles font plus eftroires,plus longuës,& plus dures. Ses fleursonc vn gouft acre, & vne bonne odeur. Sa racine ne fert à rien, il croiftparmy one les pierres. Matchiol dir que l’on fait grand cas du Serpollet des Jardins en Tofcane , où on le cul- duliu.s, ? tiue foigneufement dans les Jardins. Quant au fawrage on en treuue de deux fortes, dontlvna la fleur blanche qui fent le Citroniers l'autre a la fleur rouge , d'vn gouft fort acre comme la Sar- - rictte. L'vn & l'autre croilt en grande abondance en Gorytie , au mont Saluatin ,oùil vient fort Serpollet, de Matthiol. Serpollet de Languedoc; de Lobel. | 2 S AS A ÿ , > , É a ù Do us y) = 4 , al ax A ÿ AN j 4 je ri a ” ‘es € L . P . . F « 2 beau & fort odorant.Pena metauff desx efheces de Serpoller,dontl'vn eft cwltiné, le mieux nourri, ok18x & plus grand. L'autre fawnage , qui s'aime éslieux non cultiuez , & fteriles , & fur les coftaux. L'un & l’autre retire au Thymcommun, & a les fleurs & les fueilles femblables ; coutefoiselles {ont plus grandes , fortans de certaines tiges graifles , dures & de bois, qui vont crainant. Leurs fleurs fortent en des petites reftes , comme celles du Thym commun, & font rouges, & quel- * quefois blanches, Dodon en fon craitté des Fleurs dit que le Serpoller commun s'accorde mieux auec la Saxifraga de Diofcoride, qu’auec le Serpollet. Lobela mis le pourtrait d'vn Serpollet de Languedoc , qui ales fucilles & la figure de noftre petit Thym aux fucilles eftroites , lequel eftrage, croiffant parmy les bruyeres du village de S. Gilles ,pres de Montpelier, & fait des tiges de bois, dures, &rempantes. Sa racine & {es fleurs retirent à celles du noftre. Au jourd'huy il y à peu de gens qui plantent le Serpo/let dans les Jardins , pource qu’il en croift aflez par tout, fans que pour cela toutefois il foi mefprifé : car l'ayant fair fecher lors qu'il eft en! fleur, on le reduiren poudre , qu'on appelle du Poxiflet, quifertà donner gouft au potage. Quant au Ser- pollet que Diofcoride appelle Cuyis,il y a de doétes Simpliciftes qui tiennent que c'eft le Thy» avér, | Le Tome premier. VVV 3 dont Liute 6, de l'hifkch.z. Letempera- anent € les Dertis Liu, 30.39% Liure VIT del Hiftoire des Plantes, Serpoller, de Marthiol, 786 l'appelle Serpoller à Montpe- lier :en Auignon on l'appelle Farigoule ? AParis Thim : à Lyon ds Frisoler. Car Dis- fcoride traitant du Thim ne parle que du blanc,& de ce- luy de Candie, qui porte des reftes faites à mode d’efpic, comme la Sræchas,ainfi qu'il a efté dit. Ils eftiment auf que Theophrafte appelle ce- fte Plante Serpoller Suuades, pource qu'elle approche du naturel du Thym, (entendäs par ce mot non comme Gaza la traduit, feptaur du tout comme le Thym, mais de La f- gure du Thym,quat aux fucil- les,aux branches droites, à la fleur.à l'odeur, & aux vertus & proprietez , } lefquelles Diofcoride declareen cefte maniere:Le Serpoller faunage fait plus d’operation que le culiiné. Nefchauffe plus, & fi eft plus propre pour Le fait de la medecine. Il prouo les mois, & l'vrine, eftant prins en brénuage. I eft fingulier contreles trenchées,rompu- pures ,conuulfions , aux in- ; & contre la.morfure des ferpens, tantprisen breuuage, qu'appliqué en lini- 7, w ADS QE A ESPN STAN SN, LT û ES EU () ee A SE ee F0 flammations du foye ment. Il appaife la douleur derefte eftant cuitauec huile rofat, & trempé en vinaigre. Maisil eft propre fur tour pour les fairars & phrenetiques. Son fuc prinsau poids de quatre dragmes auec du Liu20 c.22. vinaigre appaile le vomiflément de fang, Plineen parle quañ de mefme:Il eft fingulier dit-il,contre les ferpens, & fpecialement contre celles qu'on appelle cenchriss& les fcolopendres rant rerreltres que marines,& les fcorpions, en faifanc cuire fes branches & les fucilles en vin. Mefine fon parfum chaffe roures telles beftes : maïs il eit propre fur tout contre le venin des beftes marines, Cuiten vi- maigre & reduit en linimentauec huile rofar, il ef fort propre aux douleurs de refte, fi on'en frotte le front & les iouës. Il ferc aufli aux frencriques,8c aux fairars. Prins au poids de quatre dragmes, il eft bon aux trenchées, à la difficulté d'vrine , à la fquinancie, & aux deuoyemens d’effomac. Prins en eau il fert grandement aux accidens du foye. Ses fucilles prinfes en vinaigre , au poids de quatre oboles, font propresaux accidens de fa ratelle. Le Serpoler pilé, & pris en deux cyathes de vinaigre & de miel elt bon à ceux quicrachent lefang. Galien dit que ie Serpoller eft fi chaud,qu'il prouoque Liure 6. des les mois, & l’vrine,& eff fort acre au couft. Himpl. Les homs. Liu.3,c36. Les effeces, Liu.20.c és &c la fecôde qui cftappellée en Latin Nepera,&c la troifiefme quirecire au Menthaftre.llséble que PJi- # De la Calamentbe, CHAP. XII DENTS À Calamenthe s'appelle en Grecxarauhlysen Latin Crlamintha:les À pothicai- SAUMUR res & Arabes l'appellent Calementhumiles Italiens Calamento.Elle eft appellée TMS Calamintha, comme qui diroit ose Menthe, ou profitable , d'autant qne fon odeur chafle les ferpens, comme le tefmoigne Ariftophane , difant:7# fers Le Calamenthe qui ef} ennemie des ferpens ; ou comme fi elle eftoir plus belle & de 7 Meilleure grace que la Menthe, & de meilleurodeur & à dire vray,il n'y a per- #7 sône dit Pena,qui ofaft nier qu'elle ne foir plus belle, furtourayant veu celle qui croilt à Veronne & à Vicence Sinon qu'on voulufé dire qu'elle cft ainf appellée de #44@r.c'eft à dire bois,côme fi on difoir A48he de bois. D'iofcoride eftablitsrois elpeces de Calaméëtheicelle de MONTATRE, £ Ver KR A ne ait reduit fous vxe efpece les deux premieres, quädil dit:Le Menchaftre eft la Méche fanuage:n'y | ayant dontil yafi grande abondan: ce en Languedoc, mefine on Lisa Il sésatéie De la Calamenthe, Chap. XITL >6> äyant aucre difference qu'aux fucilles, qui font comme celles du Bafilic,de la couleur du Pouliot.à raifon de quoy aucuns l'appellent Pouliot fauuage. En ce paflage il y a de l'erreur : car au lieu,dé « . ; . il « LE Tps ; L dite Ja couleur du Poulioc: il faut dire l'odeur , comme il eft aifé à cognoiftre par le cemoignage de Diofcoride. Apres il defcricà part les proprietez de la Nepeta.Quät à la Calamenthe de mütagne, Sw le fin dû Diofcoride dir qu'elle a les fueilles comme le Bañlic,blancheaftres, & des petits furgeons & bran- su, ches faites à anglesaueclafleurrouge. L'autre, dit-il, retire au Pouliot,mais elle eft plus grande,8z Li s.eh 36: à cette caufe aucuns l'appellent Pouliot fauuage, pource quelle a la mefmcodeur. On l'appelle en Latin Nepeta.La sroifiefme refemble au Menthaftre,rourefois elle a les fueilles plus lonigues,la tige & les branches plus grandes que les precedenres. Et ncantmoins ellesn'eft pas de ligrande vertu & efficace. Marthiol dit qu'ila veu fouuentla Calamenthe de montagne, fur les hautes montagnes de Sürle éb,36; la vallée d'Ananie, ayant les fucilles blancheaftres, femblables au Bafilic,& la tige quarrée ; la fleur du'Huus: : v > - .. Calament: %: rouge tirant fur le roux. Lobel l'appelle Calamenthe de montazne vulgaire, laquelle eft moyenne, \ x É ! quant à la bonne odeur & à la grandeur,entre la Ca/amenthe plus odorante, & la Nepera : car elle fait vne rige quarrée, d’vne coudée de haut, & dauantage, auec plufieurs branchettes. Ses fueilles Calamenthe de montagne, de Calamenthe de montagne plus excellente, Matubsol. | de Lobel éx de Pena. à a « WU A HAN L k À Ÿ PISE s « 1 À WA EE , LU F & È Rs à 7 En RS fs Dr Ps aut il” SANS a: {| Lys: à EL ii Re ie =) GE Wie Elle er D Es S 2 Gs US 0? Ke Ne A ù ASS {ont rondes & noires ; femblables à celles de la Nepeta; toutefois elles font plus grandes, auec plus de luftre ; & meilleur odeur. Ses fleurs font aflez femblables à celles des autres. Elle croift de foy- mefine és collines de pentes d'Italie, France, Allemagne, & Anglererre, d'où on la replante dans les Jardins de Flandres, pour s’en feruir en medecine, Or Pena & Lobel monftrent vne autre Ca- Jamenthe de montagne plus excellente ; qui n'eft pas encor cogneuë de cous les Aporhicaires, quife feruent de l'Herbe du chaten lieu d'icelle. Certe Calamenthe ainfi excellente ne fe treuue pas par tour, ce n'eftaux montagnes de Ceuennes ombrageufes, en Languedoc, aux coftaux pierreux,&e auxenuirons de Rome & de Padouë.Elle fait des tiges quarrées,polies,d'vne coudée de haur,plus graifles que celles de la Menthe, auec des fucilles femblables à celle du Bañilic, ou de la Meliffe, mais clles font moindres, plus bélles, 8 plus veluës. Sa fleur retire auffi à celle de la Meliffe ; tou- cefoiselle eft rouge, plus grande que celles de toutes les autres Ca/amenthes, & plus belle à voir.Sa graine-eft menué, comme celle du Pourpier , fentanr la Marjolaine , & meilleur que la Menthe. Quant à la /econde Calamenthe,que les Romains appellent Neperselle eft plus en vfage que les au- tres. Elle croift és lieux quine font pas cultiuez , comme dir Macchiol,le long des chemins & ha- Surlech.3@ yes, & auffi fur les collines. Elle ales fueilles à demyrondes, vu peu veluës, decoupées menu tout du Liusze à l'entour, les tiges d'vne coudée de haut,anguleufes , & velnés, les fleurs rougeaftres , fortans par mouchets depuis le milieu de latigeiufques à la cime ,-comme au Pouliot ; coutefois elles font em ” # VVV 4 plus 788 Liure V ITT. de l'Hiftoire des Plantes. plus grand nombre à la cime. Elle fait plufieursracines menuës.C’eft cefte-cy que Diofcoride com- pareau Poulior. Et de fait clle a le fueilles comme le Poulior Royal, ainfi que dirt Pena , mais vn peu plus grandes, & tachetées de blanc,moindres que celles de la precedente,& vertes-brunes,qui ont la mefme odeur du Pouliotitoutefois elle eft plus forte,8z mal plaifante, fpecialement aux païs chauds, fecs , & és coftaux d'Italie, Languedoc, & Prouence, où les Apothicaires l'appellent Cz- lamintha, où Nepeta; 8 aufli par le demeurant de la France, fur tour au Lyonnois,ou elle iette tout u long de l’Efté fes fleurs rouges pañles, qui enuironnent par mouchets ronds les tiges , qui peu- uent auoit vne coudée de haut. Lobel met aufli vne autre Cz/amenthe feconde,qui a vne odeur fa- Calamenthe [econde, de Matthiol. Calamenthe [econde blanche, de Lobel. E É > ME Ne K NET SNA A ÉÉ frsz NE N À Ce) S 72. SUR = T ÿ 5 ax [# ve) m2 nu 2) 7 “mm = À sn D à cheufe comme celle du Pouliot,& les fucilles tachetées,qui eft la Nepeta,de Diofcoride.Et de fait Matthiol la deuoitainfi nommer. Le mefme Lobel a mis le pourtrait d’vne autre Cr/ementhe [e- conde blanche, qu'il a cucillie en des coftaux d’Icalie. Elle à le gouff du Poulior, les fueilles comme celles de la Marjolaine , deux fois plus petices, blancheaftres, comme auf toute la Plante. Ses ti- ges ont vne coudée,ou vn pied de hauteur. Ses fleurs font petites comme celles de la Cx/ementhe. ou Nepeta de Diofcoride, d'odeur fafcheufe, fentant le Pouliot. Elle croift fur les rochers de Lan- guedoc, & des païs chauds. Il dit'auñli d’auoir veu vne Cz/amenthe feconde, ayant les fleurs blan- ches, laquelle eftoit creué en des coftaux de Picardie, & de Flandres. Quant à la sroifiefme efpece Liezs.ch.e, de Calamenthe,Matthiol dit que ce n’eft pas l’'Herbe au Chat;mais vne aurre qui croift en lieu aqua- tique retirant au Menthaftre;toutefois elle a les fucilles plus blancheaftres, & d’vn gouft plus acre dont nous auons misicy le pourtrait,prins de Matthiol. Aucuns ne la prennent pas pour vne e/pece de Calamenthe, mais l'appellent AMentaffre blanc. Pena & Lobeleftimenc que c'eft le Polycnemon duquel nous traitterons en ce mefmeliure. D'autres la prennent pour la feconde Scordotis de Pline, de laquelle il parle ainf:I1 y a,dit-il,vne autre efpece de Scordotis, qui a les fueilles larges,& retire au Menchaftre.L'vne & l'autre fertà plufieurs chofes,tant fcule,que mife däs les compofitions mede- cinaies.D'autres difent que la Scordoris de Pline eft la Sauge fauuage des Apothicaires,ou la Saluia- bofci, laquelle Dodon prend pour le Sphacelns de Theophrafte. D'autres, quifemblent auoir plus de raifon, la prennent pour le Ga/litrichon des Apothicaires: & d’autres pour leur Sszchrys.Pena 8 Lobel , prennent pour la Troifiefme Calamenthe de Diofcoride vne autre Plante aquatique,veluë, ayant les fucilles comme le Menthaftre laquelle,dit Pena, eff aifée à cognoiftre à qui confiderera le. Menthaftre : car l’une & l'autre croift fur les bords aquatiques des champs , ou des prés. Cefte-cy fait la tige d’vne coudée, ou d’vne coudée & demy de haut , les fucilles comme le Menchaftre ,où la Menche aquatique, blanches, fes fleurs fortent par efpics, comme celles de la Menthe & de couleur de pourpre blaffarde , & ont vne odeur facheufe comme la Menthe aquatique, & fine font pas for chaudes au gout. Aucuns tiennent que c'eft le S//yrmbrion faunage de Diofcoride. IL femble _ Dela Calamenthe, Chap. XIL. 789 Calamenthe aquatique, de Nepetalf. de Travus, Calamenthe ayant les Matthsol. … fuelles du Menthaftre, de Pena. ANGLE FT, NN PE NEA ES ASS TE ms EN 41 se = se tue PES COOL Nos SEX KR = femble que Tragus en a mis le pourtrai® fous le nom de la quatriefme efhece deNepeta fausage.qui eft comme il dit, vne Plante d’vne odeur fort fafcheufe, croiffaut és lieux humides , & ayanr les fueilles comme l'Origaän , blanches , d'vn gouft merueilleufement chaud & amer, & la rige en- uircnnée de fleurs rouges.Nous auons mis icy le pouitrait d'vnebranche de la Calasmenthe feconde, ouvrage Nepeta, &celuy dela Calamenthe troifiefine de Diofcoride , fuiuanc l'opinion de Dale- +. champ. Et quant à la fécorde comme ayant les fueilles fem- Calamenthe feconde es trorfiefme. blables au Poulio, tachetées de blanc, comme ila defiaefté de Dioftoride. dir, il n’eft pas befoin de s’amufer à la defcrire plus au long. Quant à la roiffefme en voicy la defcriprion felon ledit Da- lechamp. Elle croift Le plus fouuent parmy les hayes, en lieu efleué & gras, iertar plufieuts racines menuës,êz noiraltres,8c trois où quatre tiges, OU dauantage,quarrées, rouges, veluës, de la hauteur d’vne coudée.Ses fueilles retirent à celles dela premiere efpece de Calament be mais elles font plus longues, &e approchent de celles du Aferhzffre, fortans deux à deux par certains intérualles , cotronnées , au pied defquelles il fort quelquefois de petites branches chargées de fueilles. À la cimé des riges, & par les entre-deux des fucilles , il vient des mouchets ronds, comme ceux du Marrube, afpres, def- nm quels fortent les fleurs, non pas touten yn coup ; mais l’vne NA apres l'autre, larges à la cime, & eftroites pat le bas, fort rou- ges.Le gouft de route la Plante cit amer du commencement, & puis vn peu acre , mais elié a vne odeur facheufe. Aude- meurant Diofcoride dir que les fucilles de toutes les Cz/4- menthes ont vn gout bruflant, & fortacre. Leurracinene fertarien. Leurs fueilles prinfes en breuuage, ou appliquées en liniment, fonr bonnes à ceux qui ont efté mordus des fer- pens. Leur decottion beué prouoque l'urine & les mois.Elle eft finvuliere aux rompures,ëc fpafmesimefme à ceux quine peuuent auoir leur fouffle fans tenir la tefte droite, aux tren- chées, à la colerique pafion, & aux frifions. Si on en prend auec du vin deuanc que boire du poifon , elle empefche l'o- peration du poifon, Elle gucrir laiaunifle. Prinfeen breu- | | uage fl D LE md Matth. fur le ch.121.du liu.2. Le, empera- rent çr les Vertus. Liu.3,ch 36, Liure 7. des fapl, Les noms. Les efpeces. La forme Le lien: Er ’ * 700 Liure V [TT de l'Hiftoire des Plantes. uage auec fel & miel elle tue les vers longs , &ceux qu'on appelle-en Latin 4/carides, qui viennent au fondement. Ou bien en la prenant crue ou cuite, ou broyée. Elle eft fort profitable aux ladres, s'ils en mangent , pourueu qu'ils boiuent du petit lait apres. Leurs fucilles broyées & appliquées prouoquent les mois, 8 tuenc l'enfant au ventre de la mere. Sion les brufle, ou bien qu'on les ef- pande en quelque lieu,elles chaffenc les ferpens.Ëlles blanchiflenr les cicatrices noires,eftans cuites en vin & appliquées deflus, & gueriflenr les meurtrifleures, On les applique fur la fciatique,pour at- tirer les humeurs dehors, & alcerer les pores en bruflant la peau de deffus la chair : leur fuc mis dans les oreilles tue les vers qui y font. Galien declare tout ce que deflus, bien plus amplement & par le menu, difant : La Calamenthe elt d'vne effence fubrile, & d’vn temperamentchaud & fec,enuiron le croifiefme degré. Ce qui s'apperçoit manifeftement au gouff, & fe voit aufli par experience : car elle a vn gouft acre,& eftrour notoirement chaude;ayant tant foit peu d'amertume. Ceux qui l'ont efpreuuée en l'appliquant au dehors du corps,fentent qu’elle efchauffe fort du comencement,auec vn peu de mordicarion,& qu'elle ronge la peau, finalement qu'elle l'vlcere:mais fi on,la prent:dans le corps feule & feche,ou bien auec d'eau miellée,elle efchauffe manifeftementla perfonne lafaifanc {uer s & fi altere tout le corps & le defleche. À raifon de quoy aucuns l'ordonnent contre les trem- blemens & frions qui viennent par periodes ; la faifans cuire en huile, duquel ils frottent tout le corps fort & ferme , & la faifans auffi prendre pat dedans , commeil a efté dit : mefme aucuns tien- nenc que c’eft vn fouuerain remede pour la fciatique en 1 appliquant en liniment,d’autant qu'elle at- tire au dehors les humeurs qui fonc fichées au dedans,& efchauffe toute laiointure bruflant la peau. Prinfe en breuuage & appliquée elle eft finguliere pour prouoquer les mois : c'eft auffi vn fouucrain remede pour les ladres,non feulement pource qu'elle refout excellemmét routes fortes d’humeurs: mais auffi pource qu'elle eft for propre pour incifer,& atrenuer les grofles humeurs qui caufentcet- te maladie : ainfi elle rend aufli bonne couleur aux cicatrices noires , & refout les meurtfifleures. Pour ceft effe@ il fera bon de la faire cuire auec du vin & l'appliquer à mode d’emplaftre,& prendre pluftoft de la verte que de la feche:car la feche a plus d'acrimonie,& brufle pluftoft.Eftant donc de celle qualité, il ne fe faut esbabir fi elle fert contre la morfure des beftes venimeufes, comme font les cauteres,& autres medicamens chauds &z acres & de parties fubtiles,qui ont certe proprieté que d'attirer à foy toute l'humidité qui eft à l'entour du lieu où on les applique. Aurefte elle fort peu d'amertume, & neantmoins elle ne laifle pas de faire autant d’operation en certaines chofes, que fi elle eftoit extremement amere, d'autant qu'elle eft coniointe auec vne grande chaleur & fubtilité de parties : à raifon de quoy fon fuc tue les vers appellés Afcarides, & tous autres auffi eftant appli- qué dedans ; ou bien prins en breuuage : comme aufi ceux des oreilles , ou de quelque autre par- tic du corps,en laquelle pour eftre froncie,& creufe il s’y en pourroir engendrer à caufe de la pourri- ture qui y feroit. Elle tue aufi l'enfant au ventre de la mere, tant prin{e en breuua ge que appliquées & fil'en fair fortir. Elle eft donques incifiue à caufe de fa chaleur, fubtilité, & amertume ; & de- terfiue à raifon de {a feule amertume. À caufe de toutes lefquelles facultez elle eft propre aux afthmatiques, & à caufe de fon amerrûme elle eft finguliere en la iaunifle, comme font routes cho- fes ameres ; comme eftans deterfiues , & ayans cette propriete quede defopilerle foye. Or entre toutes les autres celle de montagne eft la plus propre à cour ce que dcflus. De l'Herbe au Chat. CHAP: XIII 3 HERSE qu'on appelle en Latin Cararin,ou Mentha caii : en François ASS Herbe an Chat: enlralien Herba alla gatta:en Allemand Karzenunrt?, À DÏf n'eft pas la Nepeta des anciens, ny vne autre cfpece de Calamenthe, Ÿ mais comme moitié Calamenthe , moitié Melife, de laquelle les anciens n'ont pas peut eftre eu cognoiffance , encor qu'elle ait de finoulierés ver- DeNY tus. On l'appelle communement /’Herbe zu Chat , pour vne raifon fort HR plaifanre. Carincontinent que le chat en à fenti l'odeur, deuant quafñ de = l'auoir veuë, il vient à la baifer & l’embraffer , fe ioüant auecelle , tan- toft il s'en recule, puis rout d'vn fautil s'en approche, la tenant entre fes deux pattes : en fin apres y auoir bien fait de fingeries,il la mange fort gouliiement, & principale- ment celle qui a efté replantée dans les Tardins , pource qu’elle eft plus rendre , & n’a pas fi forte odeur. Caril y en a vne qui creift és lardins, & l'autre qui eft fauuage , qui font toutes deux #em- blables,ayans plufieurstiges quarrées,droites & blancheaftres,les fueilles difpofées deux à deux par certains interualles, blanches, femblables en grandeur à celles dela Meliffe, ou du Marrube.mol- les & blancheaftres ; fpecialement par deflous:fes fleursfortent par le mefme endroit que les fucil- les, enuironnans les petites branches,& formans vn efpic fair à mode de queuë, comme celles de la Menthe, ou du Menthaftre. Elle fait plufieursracines cheueluës , & croift és bords des champs, le long des chemins, & auffi és lieux humides comme le Menchaftre. Nousauons misicy le pourtrait de deux frtes de Menthe effrangere prins de Lobel , l'une aux fueilles larges, & l'autre aux fucilles | cftroites. _ Du Scordion, Chap.XIV. 791 Herbe au Chat, de Menthe au Chat efrangerc aux fueilles Matthiol. larges, de Lobel. A ES 4 RS % DES. À V2 2x) a V2 ae 2 ù We T4 VEA pr: £ = Le Q \] UN N y NAN USE? LA VAE £ ES PAT ù DRE ; DA Ni À w QE She) NU D) D: U, FA S AI a RATS SA KS N z = np 2 Ês RL : d \ ÿ \ AN EME SA WE Qi \ NANTES A LA AN W à | \ TNT > line ANSE HD \\ dit Le \Are nr, rl Cire A LS RTS & Lu RS ss LS RL È Se Set. ô : D D AS Cor À EL. or AMOR £.. E T1 € rx SERIE ne * Menthe an Chat aux freilles effroi eftroires. La premiere a les fucilles qui retirent au Marrube de Candie,blancheaftres,les fleurs blanches,en grande quan tiré, comme celles de l'Herbe an Chat commune, enuiron« pans par mouchers ronds la tige qui eft quatrée auec plu- fleurs cauitez comme aifelles. Elle fent plus fort, & eft de plus orande verruque/ Herbe au Chat. L'autre r'eftenrien differente auec la precedente,finon qu'elle a les fueilles plus efiroices, & plus petites ; car fans cela c'eft vne mefme Plan- te. Toutes deux {ent venués de la graine qu’auoit efté ap- re #empera. portée d'Efpagne. Au refte l’Herbe au Chat efchauffe tres Rs fort , &attenue : à raifon de quoy elle eft propre à routes March. fur les maladies dela veite, de la poitrine, de l’eftomac ,& de la ie D rIÉE NQ PQ matrice,caufées par le phlegme ou ventofitez. Parquoyelle MDN MT cft bonne aux douleurs inueterées de la tefte,aux rournoye- 7 FA mensducerueau, aux faitardsà ceux qui font ftupides & af- foupis , AUX paralyfies, aux aftmatiques , 8e à CEUX qui ont courte haleine : elle guerit aufli les rrenchées du ventre qui procedent des ventofitez.. Tourela Plante prouoque les fi . mois, tant priufe en breuuage, queen eftuue: ellerend les = fenimes.fteriles proprésà conceuoir fi elles en vfent,pourueu qué leur fterilité procede de froideur & humidiré,car elle ef chauffe merueilleufement.la matrice. Son fuc mis dans les parines, euacue grande quantité de phlegme, & aiguife la veut. | | tes , de Lobel. Fr is a HLl fi il DuScordion, ou Chamarraz: 5 CHAP: XI. He E Scordion, s'appelleen Grec stsedlaien Latin Tiixago palufirés:Pline l'appelle Scordotisiil ÿ à Les mors à peu d'Apothicaires qui le cognoiffent , les Allemans recenans en partie le nom Latin, le nôment Vraffer battenigiles François Scordien,ou Chamaras:les Grecs l'ont appellé Scordior,pource que 702 Liure VAT del'Hiftoiredes Plantes, que fes fueilles eftans broyées fentenr l'Ail, qu'ils appellent Scorodos. Er à l’occafion de cettemau. uaile odeur ils l'appellent auffi dusoruv,c'eft à dire puant.Quand au nom Latin derixago paluflris, illuy a efté impolé de ce qu'il retire à la Germandrée , qui eftappellée 7rixago, & qu'il croit és Liu je r08, lieux hutnides & marefcageux. Diofcoride dit que le Scordion à les fucilles comme la German- La forms. drée ; toutefois elles font plus grandes ,'& ne font pas fi decoupées à l’ertour ; & fenténc aucune- ment comme V’Ail, d'vngouft aftringeant & amer, fes tiges Scordion, de Ma silo. font quarrées & portent vne fleur rougeaftre. Læneus ainf Poe L que recite Pline,dit que Michridates inuentale Scordionfes Ur CN, Gr Q . > ; : 2 . Duke VE » mots {ont tels : Crareuas dic que le Roy Mithridates in- v4 À VF png uentale Mithridarion. Puisil adioufte vn peu apres : Læ- _ ie Ÿ A 4, neus dic qu'il creuua la defcriprion de la Scordors cu Sror- VS ARE) ble ef : : : | : " L 4 ans + OF “SA dionefcrire dela main prepre du Roy Mithridates:où il met D É æ que cette herbe eft de la hauteur d’vne coudée , & qu'elle SN fairla tige quarrée, branchuë,& lés fueilles bourruës,& de la figure de cellesdu Chefüe. Voilà ce que Pline er efcrit. Or quantil parle des fueilles de Chefne, il femble que cela doit eftre entendu des fucilles de la Germandrée, à laquel- le Diofcoride compareles fucilles du Scordion, 8c celles de la Germandrée à celles du Chefne. Cette herbe qui {nc ainfi les Aux, & fert de contrepoifon ou preferuatif, cftaic fort renommée anciennement , & neantmoins les Mede- cins & Apochicaires , qui oncefté du cemps de nos peres, ne l'ont point cogneuë , mais prenoient au licu de cette herbe fi fouueraine, & qui, fuiuant Galien, ef contraire à toute putrefattion,/”45/ faunage.Or ce qui les à fair faillir,a cfté l'affinité des noms,pource qu'ils ne fçauoient pas met- tre diftinction entre Scordion, & Scorodon, qui fignifie ! 4, & aufi l'ignorance de celuy qui a craduit Auicenne.lequel N J APE eu vne recepte de la Theriaque, met le Scordion, & en l’au- (RIT tre l’Ail /aunageice qui a fair penfer que Scordion,8c Ail fau- LU Y A) #) Ve À 10e a (a Ve A we < à Here REA Fat At j) CAS NI Ven Pena fol 210 \ age , eftoit vne mefme chofe : mais aujourd'huy par le KA moyen des doétes Simpliciftes de noftre remps, rour le | \ monde a apprins à cognoiftre lewr4y Scordior,duquel nous auons mis icy le pourtrait,8& n'en faut point prendre d'autre en Ja compoñirion des trochifqu: s de la Leiempera T'hcriaque : veu qu'il a les mefmes vertus que Diofcoride luy attribue, difanc : qu il efchauffe & Fo 8 brouoque l'vrine: eftant broyé vert, ou bien fec cuit dans du vin, ileft bon à prenidreen breuuage Livz.cio8. contre fa morfure des ferpenss & les venins mortels. Pour les erofons de l'eftomac, la dyfenrerie, & la difficulté d'vrine , ilen faut prendre au poids de deux dragmes en eau miellée. Il purge les humeurs groffes, & l'apoftume qui eft dans la poitrine. Il eftfore fingulier à la coux inueterée, aux rompures, & aux fpafines, eftant fec & reduit en looch , auec du Nafitort, du miel, & de la refine. Incorporé en éeroc il eft propre pour adoucit l'inflammation des hipochondres, qui a duré long temps. Enduirauec vinaigre tres fort, ou auec d'eau , ilallege la douleur des gouttes. Appliqué en peflaire il prouoque les mois, & incorporé en mielil confolide les playes, mondifie les vieux vl- ceres , & les cicatrize. Eftanrfecil empefche l'excroiffance de la chair. Son fuc tiré par expreflion que r- des eft bon à prendre en breuuage à tout ce que deflus. Galien dit qu'il y a eu des perfonnages dignes de foy , qui ont laifé par efcric , que comme apres vne bataille, il feroit demeuré fur la place beau- coup de corps morts , que perfonne n’auroit voulu enfeuelir , rous ceux qui fe creuuerent d’auen- ture fur le Scordion, furent beaucoup plus longtemps àfe corrompre que les autres,principalement à l'endroit quitouchoit ladite herbe. A raifon dequoy on s’eft fait accroire qu'elle eftoit propre contre le venin des animaux qui caufe putrefaction , & contre les poifons mortelles. En vn autre endroit craitranc des faculrez du Scordion , il dir qu'il eft compolé de diuers goufts & faculrez, d'au- tant qu'ila vn peu d'amertume, d’aigreur, & d’acrimonie, laquelle retire forrà celle de /° 451, donc auf eft venu fon nom. Il purge donc & efchauffe les parties interieures , & prouoque les mois & lvrine. Dauantage eftant prins en breuuage, il guerir les conuulfions, rompures , & douleurs de cofté procedans d'opilation & defroid. Finalement eftant appliqué ver, il confolide les grandes playes, mondifie celles qui font fales , & cicatrize celles qui ont de la malignité , y eftanc appliqué fec. Quant à l'aucre Scordion de Pline aucuns eftiment que c'eft la Sange fauuage , que Dodon prend pour le Sphacelus de Theophrafte. Cordus l'appelle Scordiams. Nous enauonstraitré Cy deflus au fecond chapitre de ce liure. Liure g, des fuupl. De DelAcinus, Chap.XVI 792 De l'Hecrbeaux Aulx. LETAPS AT | | A EL + SE TARA TE LU ELAMITETL 47 E/NTA D'ai De Ne teleures plus aiguës à l'enrour : route la Plante retirant à l'Ortie , finon quant aux goufles qui font pleines de graine noire , femblable à celle du Seneué , ainfi que dit Pline. Elle fait beaucoup de fleurs blanches, comme celles de l'Irio. Sa racine eft blanche; de laquelle il fort plufieurs tiges de la hauteur de déux coudées. Toute la Plante a vn gouft affez chaud & humide, & ne fent pas du tout fi mauuais que l’Ail. À raifon de quoy les femines, principalement celles d'Anoleterre , Mc: flent fouuent fes fueilles broyées parry les fauffes, ayansferme opinion qu’elles font fort propres pour conféruer la fanté rout le long de l'année: Elle retire quant aux facültez à la Torterelle, ou ce Roquetre , à raifon de quoy Pline veut qu'elle foic bonne à la toux. Touchant fon Algétorolophôs Liu,27.ch | nous en auons traitté ailleurs. Par la qualité chaude , & deficcatiue de cette Plante , il fautconclurre qu'elle peut attenuërles groffes humeurs, & incifer les vifqueufes. On dit que fa graine reduire à mode d'emplaftre & appliquée à la matrice, deliure les femmes qui fonc fuffoquées de l'amarry,& les fair reueuir à fo. | De luAcinus,ou Bafilic faunagé, CH A4 Ps XVI l } 2) 2 Te | No initie Sloscoripe appelle vneherbeaxy@- ou atvGy ; que Pline nomme aufli Ans , 8T Epipe- &a7. FS #ron,difant qu'elle ne fleutit point. De quoy aucuns eftiment que /'Acinos eft la mefine Plante Le #05 Tome premier. XXX que 704 Liure VIE delHiftoire des Plantes, que Theophtafte appelle Epéerros, qui et peut cftre vn nom corrompu, au lieu de dire Epipetron, Line. de (veu qu'il ne parle point d'Acinus en aucuñ endroit.)Car il dit ainfi:/ 74 des Plantes qui ne Jreurifsës rte inmas comme l'Epipetror, Ce que Pline a craduit Li cette Maniere: Acizos,4# AHCHRS appellent Epipe- tron, laquelle ne fleurit iamais. Tourefois les doétes eftiment que ce font de ux diuerfes Plantes , & qu'il faut lireainfi en Pline : Acimos él herbe appelée Epiperron, de. Dont il faut dire , que Aeynors doit eftre efcric par y comme fignifiant ferile. Or Acynos fclon Diofcoride , eft vne herbe qui fair les tiges menuës, feruant à faire des bouquets, & récirant au Batiic, finon qu'elle ef plus afpre.ë ado- rante, Aucuns la cultiuent dans les lardins. Pline en efcrir quafitout de mefme. Les Egypriens fement /Aciros poux auoir des bouquets , & pouren manger. Cette herbe retire du tout au Bafilic,fi elle n'auoir les branches & fucilles plus veluës , & fi elle n'eftoit forc odorante. Ruel dir qu'aucuns Liu.3.ch43 La forme, Liver Acirussou Clinopodion fanuage. Liu.3.£h26. és LA appellentcette Plante en Latin Ociañtrum: en François Des Fleurs Bafilic fatuage. Dodon en a mis la defcriptiô & le pourttait. thapus se fousle nom d'Ocimaffron. Et de fait l'Acimos ne refemble pas tant feulemet au Bafilic,mais il femble que c'en foit we efpece > vellement qu'on la peut bien prendre pour le F4flie Januage ; Combien que fa defcription qui eft marque file texte eft incorrect) y contredife, eñ rant que Diofcoride dit que /'Acinus ne fleutit point.Parquoy il peur bien eftre qu'il en ait pris à Pline , comme du Päs-d'afne, & à Dicfcoride comme du Dittam, que pout n'auoir veu les fleurs il ait dit que cette Plante ne fleurir point:cat puis qu'ils difent qu'elle feruoit à faire des bouquets , il eft vray - femblable qu'elle fleurifle auffi : mais comme le Pas-d’afne , & le Petafites, fleuriflent de bonne heure, & perdent foudain leurs leurs, à raifoû de quoy aucuns ont péfé que ces Plances là ne fleu- rifloient point Ainfien prend-il,peut-eftre,à /’Acirospource | qu'il Horit tard ; 8: que fes fleurs ne paroïflent guieres , & tombent fouuent en naiflant,par le moindre matuais temps qui face en Automne , ce quife voit auffi en qhelques Plans bi ee na UN Dares k Tate le are © TL TITLE UE Le 2 PL LT EE NZ AUS Ÿ DIRLRRS Lg, HAS ST S PSE MANS re TES à > = = & DR dl : \ A UK, Em A LS { SF À EX) . A LÉ SAVE AN ; S = se = Lrtchbera- vpent C les MRILES Piu.21 27. tes qui fleuriflent tard Cerce Plante donc fera levr2y 4c4- nos, de laquelle Lobel a mis le pourtrait , & Pena la defcri S ZE Sa . = [A Î à 2 SSSR prion,qui fait les fleurs purpurées,par mouchéets,les braches quarrées ,feches , & menuës les fueilles veluës ; cotohnées, Atinus ,de Matthiol. comme celles du Bafilic,&croiften quantiré pres des hayes, DE auec peu ou point d’odeur, & eft plus feche au gouft que U TA FES " LEE b : L. + Ü : CL: 1 ee es le Bafilie, ayant vn bien peu d'odeur & d'aftriétion comme S À au sta la Betoine. Nous enauonsmis le pourtraitcey delfous, pout le premier Clinopodion de Matthiol. Puis donc qu’elle a les qualitez quenousauons dit, elle peur arrefter les mois, qui coulent à caufe de la debilité des parties, & ouerirles crifipeles , d'autant qu'elle ef mediocrement repercufliue & refolutiue , ce que Diofcoride promet , difanr que cette herbe prinfe en breuuage teferre le vêtre,& arrefte les mois, Elle guerit les apoftumes larges & plattes des aynes , &les erilipeles en l’appliquant deffus, Mais Pline en dit tout au contraire : Elle prouoque, dit-il les mois & l’vrine. Or Pau- Lire 7. À lus s'accorde auec Diofcoride, difant: L'Acinos, qui refeni- ble au Bafilic, eftmediocremenc aftringeante partant elle arrefteles mois, & le Aux de ventre. Elle guerit les apoftu- . se © . / che. mes platces desaynes, & les erifipeles eftancappliquée def- fus. Matthiol fe difpenfant affez librement de fuiure l'opi- nion des autres , fans parler du Bafilic fauuage ;, prend poux l'Acinos,, cette efpece de Calamenthe qui ne fentrien, la- quelle eff aflez commune le long des chemins ; dont on ne tient compte, comme defia Manard auoir fait long-temps deuant luy, affermant,fans aucune raifon,qu'ellle reprefen- te mieux / Acinos que ne fair celle que nous auons dit:mais ceux qui fçauranr côme cerre Calamenthe eftacre,& bonne peur prouoquer les mois, ne fuyuronr pas 56 opini en cela. Dé l Du Cabaret, Chap XVIT 705 Du Cabaret, CHAP. XII ‘ ; 1 ÿ= / ] , MN ® E Cabaret eft appellé en Grec dvepor, &c vapd@ dopie : en Latin Afarum, & Nardus Les noms: SE filueffriss&e par aucuns U#/7ag0:en Arabe AJaror :en Italien 4/2r0, & Baccara : en Alle- ; maud Hafeluwrtz : en Efpagnol Afara Gr hacèara. Pline dic qu'on l’aappellé 4faron, Liuzr.ch 6. À pource qu'il ne s'employe point aux bouquets ; on bien il a peu eftre appellé doxparr, pource qu'on ne s'en parc , COMME fi ce mot eftoit composé de de caps cox cabor, . à c'eft à dire qué ne vient point és boquets. À quoy, Divicoride contredit efcriuanc que c'eft vne "7 herbe ady ssDarouanui, c'eft àdire odorante G propre pour faire des bouquets. Ce que le naturel de cefñte Plante femble monftreraufli , d'autant quefes fueilles font coufiours verdes, les branches comme d'Ofiers, & lesqueuës foupples Ses fleurs purpurées fentans le Nard, Parquoy,dir Pena, potz62, quand Pline a dit que le Cabaret ne feruoit pas À faire des chapeaux,il entendoir peut-citre , qu'on nen faifoit pas les balais pour baliet les autels des dieux , comme on fuifoit de la Veruayne, du Bouillon, & autres femblables, quiont beaucoup de ramage, & font plus fermes. Or Diofco- ;, 5. ride dit que Île Cabaret a les Fucilles femblables au 'Lierre ; toutefois elles font beaucoup plus Liwr.ch.9. perites , plus rondes, (Rueil a leu HixvaTeeg , & le vieux exemplaire GUXIOTEO , En quoy il ÿ Le à de la faute en l'vn & en l’autre. Car les fueilles du Cz- Afaïon, de Ma ttbiol. hyresnefont ny plus efpaifles, ny plus moindres que cel- les du Lierre.Parquoy Fuchfeeftime qu'il faut lire a aud- Liure 3. de reea,c'eft à dire plus molles, ce qui fe preuue pat l'authorité de Pline , & mefmeà la veuë.) Ses fleurs fortent dés la ra- cine entre les fueilles, & font purpurées, odorantes , fem- blables à celles du Jufquiame, dans lefquelles eft la graine, qui retire à celle de l'Acinos. Il fait pluficuts branches comparties par hœuds,menués, tortues, comme celles du Grame > toutefois elles font plus graifles , odorantes & chaudes, qui piquent bien fort la langue. IL croift és montagnes ombrageufes , & fpecialement en Pont, en Phrygie, & en Sclauonie, & aufli au territoire de Tuftine en Italie. Pline en traitte plus brieuement. Le Cabarer, Liu.x2.c135 dit-il, à les mefmes proprierez que le Nard, aufli au- eunsl'appellent Nard fzuuage. Il a les fueilles femblables au Lierre, excepté qu'elles fonr plus rondes & plus ten- dres, & produit vne fleur purpurine. Sa racine eft {em - blable au Nard Gallique. Son fruiét eft plein de petits pepins , & avn gouft chaud, & retirant au vin. Il croift &s montagnes ombrageufes, & fleurit deux fois l'an. Le meilleur Cabarer vicnten Ponte. Le fecond en bonté eft celuy de Phrygie. Le dernier eft celuy qui vient en Sclauonic. Il le faut tirer quand il commence à ict- cer fa fueille , & le fecher au Soleil, autrement il fenc incontinent le vieil, & le chanch. Or il n’y a perfonne ÿ J] | DRAURITITINE Le liens ‘ 4 | y CN ; 4 px jN Liu 2.ch.433 d'y eftre trépez.Pena eftime que /4fhron a elté nommé Baccara ou Baccark,pourcespeut-eftre, qu'il porte des petites bouteilles femblables aux Vacicts, & ceftautre Baccaris, à caufe de fon odeur. Il L refte maintenant à bien examiner lesproprietez du Cæbarer.Diofcoride dir qu'il efchauffe, & prouo- ao que l'vrines qu'il eft propre pour les hydropiques, & à la fciariqueinuererée. Sesracines prinfes auec ve## cau miellée au poids de fix dragmes prouoquent les mois,& purgent comme l'Ellebore blanc. On RUE vient, dit Pline,que le Cabaret eft propre aux accidens du foÿe,priñs au poids d'yne once.en vne he- 1 mine de vin miellé,meflé auec d'eau. Il purge côme fait l’Ellebore.lleft bon en l'hydropifie, 8 aux accidens des parties nobles,8c de lamatrice,& à la iaunifle.Metrât du Cabarer däs du mouft;on aura Tome premier. XXX #? dut 796 Liure VIIT. del'Hiftoire des Plantes, du vin propre pour faire vriner.Mefuë en fon traitté des medicamens laxatifs,en parle ainfi : Le Ca- Bigscha2. }es eftichaud au fecond devré,& fec au croifiefme.ll'arrenué,refour, defopile,& gueric la durté du foye,de la rarelle,& autres celles parries,8 les maladies quien prouiennent,comme les feures con- jointes auec putrefaétion d'humeurs,& qui ont duré long-temps.la iaunifle , &z l'hydropifie, prinei- palemencfi on le mec en infüfion däns du vin. Îl fait vomir & f euacuë par le bas, & par l'vrine, la bile,8c le phlegme encor plus ouuerremenr,mefme des flancs,de la hanche, & autres iointures ; & pat ce Moyen il appaife les douleurs de ces parties , {pecialementeftant mis en infufon , ou prins autrement.L'huile de Cabarer meflé auec du Ladanon fair fuer, fi on en ftotte l'efchine,8& empefche les friffons & tremblemens que l'on feat deuant l'accés de la fieure. Il fait vriner , & augmente le fperme.Il fera plus d'operation eftant prins dans du petit lai@ auec du Spica & eau miellée. Le vin mixtionné aucc {es racines , au bout de trois mois puerira les hydropiques , & les maladies de la ra- celle. On le peut cuire,& broyermediocrement. Tant plus il fera broyé menu, ilfera tant mieux vrinersmais n'eftanr guieres pilé,il lafche le ventre. On donne de fon infufion d'yne dragme & de- mieiufques à quatre dragmes,& de la poudre vne dragme , ou quatre fcrupules. Voila ce qu'en dit Chsiur. Mefuëé,duquel peut-eftre les païfans d'Allemagne ont apprins ce qu'ils font , dir Macthiol, oueri£- fans les ficures tierces,8& quartes,en beuuancla décoétion du Cxbarer faite en vin,auec du miel, du Macis,de la Canelle & autretelles chofes,prenant vn verre de cefte deco“tion chaude, les yns tous les iours, les aurres de deux iours l'vn,& fe purgeans par ce moyen, quelquefois vomiffans la bile, ou bien le phlezme.Er comme ce vient à l'heure de l’accés de la ficure;ils frotrent l’'efchine du ma- Jade & la plante des pieds auec de l'huile chaud , dans lequel il aura trempé des racinés de Cabarer au Soleil, par long efpace de temps , puisle patient fe metau li& chaud , parce moyen il n'a com- Lise 6 &$ me point de friflon , & fue cres-fort. Or Galien eft contraire à rous ces autheurs , difant que les ra- ++ cines de Cabaret {ont fort profitables , & font femblables en faculté aux racines de Ja Galanga , & encor de plus grande vertu, doncil faut faire conieéture de celles-cy, fur ce qui a efté dir dela Ga- Line, Janga,Paulus füyuanc Galiendit que le Cxbaret eft femblable en vertu à la Galanga,& encor de plus grande operation. Or veu que là Galanga n'a aucune vertu purgatiue, & quele Cabaret, fuiuasit l'authotité de Diofcoride , & de Mefüë, & mefme à ce qui s'en voit tous les iours par experience, purge comme l'Ellebore,& euacuë la bile,& le phlegme;tant par deflus que par deffous ; c’eft mer- ucille comme Galien,& Paul comparent les vertus du Cabarer à celles de la Galanga.Matthiol dit qu'aux montagnes de Bohemeil croift vne Plante de mefme efpece que lé Cabarer,& pource j'ap- pelle-il 4farina. Elle traine par terte,&a la fucille plus ronde que le Cabaret, & plus afpre, vn peu dentelée à l'entour, & des petites ciges veluës, des Aeurs iaunes comme la Camomille, mais beau- coup plus petites, & quelque peu odorantes.Ses racines font menuës.longues , rampantes à fleur de erre,d vn gouft acre , aucc vn peu d'amertume,ce qui monftre que leurremperament eftchaud & Afarina, de Matthiol. Afarina , de Lobel. rs ee \ \ SAN ù . (AN, Ÿ de, À 5 J TRE e: f RENT te =" AE SR 2 AN cé ds L S À GX EX ed _. \svou Ë io [I NN LAN A & 22) 5 à > An Ê “ De la Baccharis, Chap. XVIIL > 97 fec: Piles font mediocrement deterfiues ; mais leur vertuattenuatius. incifiue, & apcritiue eft plus grande-Prinfes au poids d'vne dragme,auec vinou vinaigre miellé,elles lafchent le ventre, & pur- gent le phlegme gros, & les humeurs melancholiques. Elles font bonnes pour les hydropiques , & pour laïauniffe. Aucuns en ordonnent à ceux qui font fubjets au haut mal,& aux paralyriques, ou l'herbe feule,ou bien fa decoétion.Cefte herbe prouoque l'vrine,ë& les mois,& tue les vers du ven- tre Onl'amafle en Auromne, & la faic-on fecher à l'ombre auec fes racines. Or Lobel met le pour- traicd vne ancre 4farirs qui croift aux Seuenes fteriles du Languedoc,les fucilles de laquelle,8z les fleurs purpurées blaffardes retirent au Lierre rerreftréscourefois elles fonc plus grandes,& plus lon- - gues. Elle croift fur les rochers des Seuenes pres de la montagne de Vega. Elle prouoque l'vrine, De la Baccharis, CHAP. XVIIL 7 Ioscorips, Paul& Oribaze,traittent d'vne Baccharis ou ray xæexe feparément d’2. \) uec l'Afaron bu Cabaret, laquelle Pena dit auoirefté appellée réyyags, pour la tres- À bonne odeur de {a raciné,qui fent la Canelle,de laquelle, outre plufieurs autres chofes, SSI onfaifoir anciennement vne forte d'onguent, duquel les Fe Comiques font men- tion l’appellans aufli B#ccharis, comme Achenée le recite. Galien au traitté des Simples , ne parle point de ‘Baccharismais en fes Commentaires fur Hippocrate ilinterprete le mot Baccharis Auckéy Ti Hper, quelque vngient de Lydie. Hippocrate aulli en parle,difant , 4 weaecw Ba xyagas , # encor ASwov, fais du Bacharis,ou de l'huile blane.Ox Baccharis,comme l’a defcrit Diofcoride,eft vne Plan- te odorante;propre à faire des chapeaux;ayanc les fueilles afpres, de moyenne grandeur entre cel- “les des Violettes,& du Bouïllon.Sa tige eft anguleufe, d'vne coudée de haut, vn peu afpre;auec des furgeons à l’entour. Ses fleurs fonc purpurces,blancheaftres,odorantes. Ses racines font femblables à celles de l’Ellebore noir, fentans à peu pres comme la Canelle. Elle aime les lieux af) pres & mai- ‘gres.Oribaze la defcrie auffi quafi en mefmes termes.C'eft aufli celle dont on faifoit des bouquets & chapeaux , de laquelle parle Virgile, difant: | Ant froltra placitum landatit, Bacchare fontem Cingite, ne vati nocent mala lingua futuro. | Ceux donc faillent grandement, qui eftiment que le chapitre de Baccharis'en Diofcorideen doit. -eftre ofté,coôme n'eftant pas de l’autheur,& s'efforcent en vain de prouuer que Baccharis & Afaron €ft vne mefme Plante, poutce que ce que nous auons dit de Baccharis a efké prins du chapitre du Cabarec, rellement que fon en veut ofter quelque peu deichofes qui y ontefté adiouftéesla def- cription de l'vne & de l'autre fe treuucra femblable.Or combien que nous ayons defia monîtré la caufe de ceft erreur , elle peut encor eftre plus manifeftement monftrée icy,pource que le Cabaret s | a les fucilles comme le Lierre, beaucoup plustendres , qui Baicharis, de Matthiol : font chaudes,& prouoquent l’vrineimefme elles font bon- nes aux douleursinucterées dela fciatique. Celles de la Baccharis {ont moyennes, entre celles des Violettes , & le Bouïllon.afpres,aftringeantes , propres pour les inflamma- tions & erifipeles , ayans vne odeur qui endort. Ses racines {ont femblables à celles de l’Ellebore noir, fentans la Ca- nelle, au lieu que celles du Cabaret font comparties par neuds,retirans à celles du Grime, finon qu'elles font encor plus graiflés.En outrcle Cabaret eroift aux méntagnes om- brageufes,laBaccharis croift en lieu afpre & maigre. Pline aufli monftre qu il y a grande difference entre ces Plantes. Quant à Bzcchar elle n'a rien qui foic odoranr que les raci- nes.Aucuns l’appellent Nardus des champs. Et de fai Ari- uoit de cefte racine pour faire des onguens & parfums odorans. A raifon dequey plufieurs l'appelloient Barbarica, a maisfans propos. Elle a vne odeur qui approche à celle de Æ laCanclle. Elle s aime en terre maigre qui nefoit pas hu- mide. Vn peu apres il adioufte:Il fauraufli monftrer l'erreur de ceux qui appellent le Bacchar, Nard rustique, ou des chäpsicar il ya vne autre herbe appellée Nardus des chäps, & en Grec Afaron,de laquelle nous auôs mis la defcription cy deflus entre les efpeces de Nardus.Mefme ie treuue ce nô d'Afaron luy auoir efté impofé pource qu'on n'en vfe point és chapeaux de fleurs. Attendu que Baccharis eft vne herbe differente d’auec le Cabaret, il refte à voir quelle Pläre nous Tome premier. XXX 3 pour RO . AA ANS ù s d A \ NS ZX Les nom Liate 15. Liure 3. du nar.des fem mes. La forme. Liu. 3.c, 44: Le leu. Liure 1x. Eclog, 7, Liu.21.ch.4 ftophanes Poëte Comique dir qu'anciennement on fe fer- 708 LiureVIIE de l'Hiftoire des Plantes, ourrons prendre pour la Bacharis. Leonicenus ë& Braflauole apres luy , eftiment que la Plante ap- pellée par les Herboriftes Slares,ou Scarlea, & par d'autres Marriffaluia , foitla Baccharts : mais Marchiol les reprend ,8 mer vne autre Baccharis qui croift en la campagne de Rome. qu'il dit lüy auoir efté enuoyée par Lacuna.laquelle il tient pour la rage Baccharis, donc nous auons mis icy le | Aux Aduerf, pourtrait. Toutefois Pena & Lobel n'eftiment pas que ce foit la vraye Baccharisimais pluftoft vne Au mef.lieu. Ch,r19.li.3. âù mef.lieu. Leternperz- ment C les Verts. Liu.3 cha 4 Lit.2t.cr.o IN  NE : ri TA | La # 4 " CZ : S NE 1/4 Ge KA > G 7 2e LA ju 2% SN rer dE LÉ } LÉ SA TEE LU : 22 CG E pan LS = EX RS TA Baccharis de Morstpelier Conyxa g'ande,de Mafthiol. LL ‘e, À all Var Lo 3 nn LATE DIN: / UP re À ANS = 7 th à A y 2 A ML a À y 7 ) CE É 7? [MU De ! NI) ÿ) hs, Baccharis de Dioftoride,de Raunolf. la Blactaria ; mefmeil dit qu'eftant à Rome , & s'enquerant de cette herbe fuyuant le rapport de Matthiol,à des Herbo- riftes bien expers , tous luy:ont fait refponce que ce n'eftoit autre chofe qu'vne efpece de Bouillon. Parquoy ilen mer vhe autre, laquelle s'accorde mieux qu'autre qui foit, auec la defcription de Diofcoride, laquelle eftoit tenuëé ancien- nement par les plus doétes Arabes pour la vraye Baccharis. Et de faiételle luy retire, bien mieux que cefte efpece de Bouillon odorant de Matrhiol;car elle iérte plufieurs bran- ches,les fucilles afpres,noiraftres,çcommecelle de la Prime- vere,ou de la Sauge large-fucille,quant à la grandeur, la tige de deux coudées de haur,& les fleurs entaflées, de couleur de pourpre claire, qui fe refoluent en papillottes comme celles du Chardon., Sa racine s'elpand à fleur de terre, & eft cheueluë comme celle de la Caryophyllata , à laquelle elle retire du tout quant à l’odeur,ou bien à la Canelle auec laquelle les anciens ont conferé les racines de Baccharis, d'aurant qu'ils ne cognoifloient pas encor les Cloux de Girofile.Cefte Plante eft fort commune,;& bien cogneué par ce noma l'étour de Montpelier,& en plufieurs autres lieux. Matchiol l'a prinfe pour la Cosyza grande non fans erreur, comme nous l'auons monftré au Liure des Plantes marefca- geufes. Car fa racine ne {ent pas mal,mais pluftoft l'aroma- tique, comme les Cloux de Giroffle. Ses fucilles refemblent à celles de la Prime-vere,ou duBouïllon,& non de l'Oliuier, ët fi ne font point gluanres.Ses fleurs fonc purpurées,au lieu que RConyza grande, felon Diofcoride comme auffiles autres,ont la fleur iaunc,vne odeur fafcheufes,& les fueilles grafles. Parquoy elle n’a rien de femblable auec la Conyza, &c au contraire elle retire du tout à là Baccharis,de laquelle il refte maintenant à declarer les vertus.Diofcoride dit que fa racine cuite en eau fert aux fpafmes,& rompures, ceux qui font rombez de haut, Ma difficulté d'haleine , à la roux inueterée,& à la difficulté d'vrine.Elle prouoque les mois, & eft finguliere contre la morfure des férpens eftant prinfe en vin:Vne de fes racines tendres appliquée dans la nature de Ja femme, fait fortir l'enfant hors du ventre. Sa decoction cft bonnepour cftuuer Jes liouuelles accouchées. Elle eft propre pour mefler parmy les poudres odorantes, d’aurant qu'elle fenc bon : mais fes fucilles fonc aftringeantes, Elles font bonnes à la douleur detefte eflans appliquées deflus, aux inflammarions des yeux, aux fftules du coing des yeux qui commencent, à linflammarion des mammelles apres l'enfantement, & aux crifipeles. Leur odeur prouoque à dormir.Pline parlant de re herbe dir : Onfe {ert aufli de Bacchar en medecine. Aucüs appellent en Latin Perpenfa. Elle eft bonne contre les ferpens, &contrel’ardeur & dou-. leur de tefte,comme aufli aux chaudes defluxions des yeux. On l'applique fur les mammellesenfies apres l'enfante- ment, aux fiftules du coing de l'œil qui commencent , & fur les erifipeles.Son odeur rouoque à dormir.Sa racine eft bonneeftant prinfe en A a fpafmes , aux conuul- fions , & à ceux qui ont courte haleine. Trois ou quatre de fes racines cuires iufques à la confomption de la rierce par ie, font bonnes aux toux inueterées. Mefme cefte decoétion ; | eft efpece de Bouïllon odorant,qui fait les fleurs quelquefois itunes, 8z quelquefois, purpurées, comme « De la Stœchados, Chap.XIX. 709 eft bonne pour purger les femmés qui ont pofé l'enfant deuant lecerme. Elle fertaux douleurs de cofté : & pour faire fortir la grauelle de la veflie.On la ferte dans des fachets(au texte il y a mal con- ditur,au lieu de unditur) c'elt à dire en La pile, pour mefler parmy les poudres odorantés ; pour faire fencir bon les veftemens. Au furplus Rauuolf prend pour la Baccharis de Diofcoride vne Plante ;, trie . laquelle il defcricainfi:C'eft vne Plante branchuë de la hauteur d'vne coudée , ayanrlés fucilles co- . ronnées, & blancheaftres, commecelles-du Bouillon : toutefois elles font moindres , lefquelles par l'endroit où ellesfontcteufesembraffenr la tige, fans qu'elles ayent aucune queuë, comme en la :-Nicotiane ou Tabaca. Ses fleurs fortent à la cime ‘des branches ; de couleur purpurine , blanchea- : tres , fort efpaiffes & en grand nombre , comme celles de l'Elichtyfon ; ou del'Oreille de rat',ou bien de la Pilofellede Fuchfe. le n’ay peu dit-il, arracher faracine. Que fi elle refemble à celle de l'Ellebore, & eftodorante commeil femble qu'elle foit; comme il fe voit en quelques cheuelures d'icellequi demeurent en la Plante, ie tiens pour tout afleuré que c'eft la vraye Baccharis de Dio- {coride. | RH 1 ur: 54 0 | | De la Stœchados, CH AP. XIX. EE sx æ Plane eft appellée en Grec s{yas éc soigas : en Latin Ssæchas ou Stichas :en Ara- Le nome >) be Afochados : endtalien Stæchade : en François Stæchados. Les Arabes ont fait eftac par fur les autres , décelle qui croift en leur païs, tellement que ceux qui les ont fuiuy, 2 comme aufiles Apothicaires , l'ont furnommée 4rabique. Diofcoride efcrit qu'elle eft Liu 3:ch.27. _appellée Sééchas, dunom des Ifles qu'on nommoïit anciennement Stæchades , qui font visà vis de Marfeille,oùilen croiften grande abondance. Pline en dit de mefme. La Stæchas ne croift finon aux Jfles qui portentlemefmenom. Or il declare ulieurs quelles fonc ces Ifles.Les Marfeillois ont noumé crois {iles d’vn mefme nomSthechades,pource quelles s'entre-fuiuent, Et routefois chafcune Lim27.e.r25 d'icelles nelaifle pas pour cela d’auoir fon nom à part.Car l'vne s'appelle Protesl’aurre Mele,ou Pom. HER -poniana , & la troiñefme Hypæa. Au contraire Galien afleure qu’il en croift à force par tout , mais -principalemencen Candie, & aux Ifles Stœchades, qui font en la mer mediterranée , donc aufli elle a prins fon nom.Orcelle qui croift en’ces Iles-là, et plus groffe , & meilleure que celle de Candie. . . Aurefteces Iflesne fontpas pofces vis à vis de Marfeille , comme Diofcoride l'a mal efcrit : car il Aqueur, ya deux iournées de chemin;smaïsifonc vis à vis d'Hicres , qui eft vne gentille & bonne petire ville, du nom de laquelle ces Ifles font appellées aujourd'huy lfles d'Hieres. Quant à la Sxwchados, Dio- Define -3-.C0.27, v = Ssæchados de Matthiol. De à # cs TU 25 ) EST. ES PTE LT aa: L 2 4 S fé 3 A = RE, N NE? \ NES FY N Ni \ < \ 5 P\e& \ AVE A EE D ST li) r) & D LULU rs C7 ZT œ | a à , de ss. : | 4 8oo Liure VITE del'Hiftoire des Plantes. Du PU gouft. Mais Penaen fait bien vne defcription plusample, difane qu'elle a vne racine com. me de bois , de laquelle il forr des riges hautes d'vne coudée & demie, dures comme bois ; garnies de fueilles, comme celles de la Saricrte des Tardins, longues, blancheaftres & Côttonnées,moindies & plus eftroites que celles de la Lauande; ou du Romarin,âuecdes petites teftes à mode d'efpics au les il fort des Aeurs purpurées ou rouges perfes. À la cime-de ces reftes il y a des fueilles petites, qui . Sommet de la rige, comme on voit au Thym de Candie rec qu'elles font plüs-grandes , de ua. Liu.sch2ye Letempera-,. ment @r les Æ Wertus. Liv.2.c. 12 Liure 8, des fimpl. Liüre 2. des med, pur,che L3 Les rems. Legefpens, La forme. | font comme d’aiguilletres, perles ou rouges, quelquefois fort longues , & d'autrefois plus courtes, fpecialement en Efpagne. En Languedoc aufli il y a quelquefois des fucilles à la cime des tiges , & quelquefoisiln'yena point. Sa graine eft brune , comme cellede l'Orie ; ou de la Lauende. Oril en croift non feulement és Ifles d'Hieres, mais aufli fur les coftaux de Narbonne, & és lieux aff pres dé la Prouence, parmy la Lauande, l’Afpic, le Thym , & fa Sarierte dure » Chfi grande quantité, qu'on en efchauffe mefme les fours. Au furplus Diofcoride dir que la decoction de Stæchades , eft propre aux accidens de la poitrine comme l'Hyffope.Elle eft propre pour mefler aux contrepoifons. Elle defopile , attenue , nettoye& fortifie routes les parties interienres, & cout le corps. Pline dic qu'eftant prinfe en breuuage elle prouoque les mois , & guerit les douleurs de la poitrine. On la mefle aufli dans les antidotes.Galien en parle bien plus diftinétemenr.La Stæchados,dit-il, eft amere au gouft, & vn peu aftringeante ; au refte fontemperamenteft compofé d'vn peu d’eflence erreftre & froide, qui larend aftringeante, & d'vneautre tereltre plus grande & plus fübrile,qui fait qu'elle eft amere. À raifon duquel meflange elle defopile, attenue, mondifie, & fortifie, ranr les parties in- tcrieures, comme auf rout le corps. Mefuë luy attribue bien plus de proprietez & plus excellentes. Elle attenue, dit-il, mondifie, purge, refour, & defopile le foye , la rarelle & autres parties inrerieu- res , empefche la cotruprion, & corrige toute forte d'intempcrie qui foit aux parties interieures fpecialement quandelle eft caufée par quelque humeur. Elle fortifie le cerueau,les nerfs, le cœur & les autres parties interieures par le moyen de fon aftrition ; qui eft coutefois petite. Elle euacuë la melancholie & le phlegme , mefme du cerueau,des nerfs,8& autresinftrumens des fens, 8 fortifie lefdites parties. Elle eft finguliere en toutes les maladies froides la Prenant en breuuage , ou en fai- fant des fomentations , & bains. L'huile aufli dela Ssechas rend comme la vie au cerueau & aux nerfs 5 en les rechauffant : La S£æchzs prinfe auec de la Squile ,& du vinaigre Squillitic , {ert contre le mal caduc & le tournoyement du cerucau : la prenant auec du Lapis lazuli, ou du {el Inde , ou autres tels medicamens violens, elle fercaux maladies caufées par humeurs melancholiques , qui apportent triftefle & crainte. Auec fuc de Bugloffe, ou de Pommes douces, elleaideaux accidens du cœur prouenans de melancholie, en quelque façon qu'on l'applique , elle appaife la douleur des nerfs, des iointures, & des mufcies. Son parfum defopile le nez : ptinfe en fyroc, ou en autre façon elle fert contre la fieure quarte , & autres maladies longues ; fpecialement quand elles font caulées parle phleome:mais elle eft contraire à ceux quifont de complexion chaude;feche & bilieufe,princi- palement à ceux qui ont vn'amas d'humeur bilicufe dans l'eftomac ; car elle le trouble , & caufe vo- miflement, foif & ardeuren iceluy. Or pource qu elle l'euacuë legerement, il y faut adioufter la fi- xiefme partie de fel commun & de fel gomme. On y adioufte auffi des Myrobolans noirs, & Che bules, comme auffi de la Squille, pour la rendre plus Purgatiue , principalementaux maladies de la tefte : eftant mifcen infufion dans du petit lai&, ou bien cuite, elle fair plus d'operation.Cuite‘auec du vin , 8 des Raïfins de pafle mondez elle en eft moins dangereufe. L'huile vieux de l'infufion de la Sæchas auec vn peu d’Afpic , eft de grande vertu. Le meilleur de la Ssæchas confifte en la fleur, laquelle ne veur eftre cuite Comme rien ; maisfes fueilles, qui font de moins d’efficace, veulent cui. re plus longuement. La dofe de la decottion de Séæchas , eft de cinq iufques À fepr onces : mais de la poudre d'icelle on en peut prendre de trois iufqu'à cinq dragmes, De la Lasande, CHAP. XX Este Plañ:e odorante de laquelle on fait des bouquets , eft appellée par les Apothicaires & communs Herboriftes, Lasandula où Laucndula : & par les plus doites 4 d4pd@ en Grec : & en Larin Pfeudonardus, c'eft à dire Nardus baStard , d'autant que ce n'eft pas le vr4y Nardus de Diofcoride , & des autres autheurs anciens : en Italien on l'appelle La- sanda: en François , Lasande : en Allemand, Zavander. Elle eft appellée Launndnla, pource qu'elle eft propre pour les bains & autrestels lauemens, aufquelselle donne bonne odeur eftant meflée parmy. On en eftablit deux cJpeces àfçauoir leaf, qu'on appelle auffi en Latin Spica, à caufe que fes fleurs font à mode d’eff pic, & auf Nardus Italica : en Italien Spige : en François 4fic.Et la femelle, qui éftappellée communement Lauande.Cefte-cy fait des petites branches,ou verges menués,quar- CES ; CoMparties par neuds, longues d’vne coudée & dauantage. À chafque neudil fort deux fucil- les longues , poulpuës , blanches d’vn cofté & d'autre, beaucoup pluslonguesque celles du Roma- nn > DélaLauande, ChapXX. Boi Lanande. CLS à ARS QU œ UP NO Sd Ur, 24 EN #) à k AE (L, NA KP VA S , ARS MAR LE le rin , & plus larges ;auec vnefpic au bout de chafcuné; long , praifle , & garni de fleurs purpurées, ou perles, & quelquefois blanches fort odotantes , d'vne odeur qui remplit le cerueaü : fesracines font de bois & cheueluëés. Le Nardas baflard malle ,ouoic/’Affic ; retire du cout à la Lanande, ex- cepté qu'il a les fucilles plus grandes, plüs érofles,pluslongues, & plus larges , comme celles dela Stœchas, & eft plus odorant, äu lieu que la Lauande a lodeur plus aromatique ; & plus plaifante. Il Z her: ya plufieuts montagnes de Languedoc, & d'Efpagne, qui font toutes garnies de ces deux Plantes, éomme auflides campagnes fterilés. Au demeurant de la France ; en Allemagne & ailleurs, on les plante dans les Jar- r | dins. Elles fleuriflent en Juin & en Juillet. Aueüns eftimenc 27##?: VTT que ce loit leCreorwrs blanc de Theoplrafte , & la Cafià 123 d'Higinus ; qu'il diteftre vne hérbe odoranté, de laquelle Virgile faitmention, difañt: Tum Cafinatque alÿs intexens [uauibus herbis Mollia luteola pingit vaccinia Caltha. Outreles Larandes communes \ Efclufe en atreuué vhe autré efpece fort rare, & du tout nouuellé , laquelle croift aucune: fois à la hauteur d'vne coudéesayanr les brâches quartées, & velués, garnies de fucilles decoupées fort rhenu,cottonnées; & de’ couleur cendrée , d'vñ gout acre, & de bonne odeur: Ses fleurs fortenr à la cime des yerges à mode d'efpic, côm- me en la Lanande, de couleur jierle,8&odorantes. Or l'efpic eft vnpeu recourbé & comme difpofé par quatre rangs, duquel il ex fort par fois vn autre elle a plufieurs raciness dures, & pleines debois. Il latreuua rèmierement fur vri coltau pres de Malaca, où elle fleurir au mois de Feuriet : & puis au territoire de Murcia én Efpagne, où elle fleuricen Mars; maisiln’en a point veu äilleurs. Elle à vneodeur beaucoup plus douce , qui n'offence pasle cerueau , cofnme la Lasande commune, ou pluftoftcomme /:4ffic. Parquoy il eft vray-femblable qu'elle n'eft pas fi chaude. Tant /'4ffie que la Lanande font chaudes, & feclies a la fin du fecond degré, ou au commencement du troifiefme, departiesfub- tiles, & aërées. Parquoy elle eftbonne aux maladies froides ts dela cefte , en quelque façon qu'on en vfe, principalement vers: en Larande aux fucilles decoupce. 8o2 Liure VII de l'Hiftoiredes Plantes, en celles qui ne procedent pas d’abondance d'humeurs, mais de la feule intemperie froide. Aiofi donc leur sau diftilée par fon odeur , & eltant appliquée fur le front & fur les iouës , fert à ceux qui font trop endormis , aux legeres paralyfies d vn cofté de la perfonne , au haut mal, & fortifie ceux qui fontfnbjets aux defaillances decœur AS quand il y a abondance d'humeurs , princi- palement qui font meflées parmy Ie fang, il n cit as bon d'en vfer. La Larande cuite en vin, & prinfe en breuuage , prouoque l’vrine, & les mois, fait fortir l'arrierefaix & l'enfant du ventre de la mere. La decottion de fes fleurs feules , ou auec de la Cañelle | Noix mufcade , & Cloux de Gi- roffe, eft bonne à prendre en breuuage , contre le battement de cœur , & la iaunifle. La grainc& les fueilles de la Lavande, font plus propres aux accidens de l'amarry , en faifant des fomentations, ou receuant par deflous la fumée de leur decottion , ou bien prenant en breuuage l’infufion de leur poudre , comme à la fuffocarion de l'amarty , procedant de quelque vapeur pourrie, &c pour faire deliurer foudain yne femme qui eft en trauail d'enfant. Du Nard (eltiqueou Gallique, CHAR. XNI PAPE DS À'r À o > - enr en Grec: Nardus Celica & Nardus Gallica en Latin » deuroit e Ü pluftoft eftre appellé Zigaffica, pource qu'il croift aux montagnes de Genes , auff ? 4 bien à prefent comme du remps de Diofcoride , où il dit qu'il eftoit appellé au Liu.r.ch. 7: LA langage du pais Saliunca. ( Car il ya de la faute aux exemplaires imprimez : où il y a éMëyia au lien de cælusyxe , mais la faute eft encor plus grande là où il ya vépdes ent LO. és cegpylo Cndhecas | C'eft à dire , o4 du Nard Celtique qw'ancuns appellent Serine. Liurc 2. des Car ilne ut pas douter , que Diofcoride m'ait efcrit Saliunca » au licude Serine , daurant que FRS Scribonius efcriuant des remedes de ce poifon l'appelle Saliunca. 1] faut, dit-il :donner à ceux Chap.195. qui fontainfi empoilonnez, dela Salivuca ,C'eftà dire du Nard. Celtique en grande quantité & Liusr.ch 7. fouuentauec du vin. Les Arabes l'appellent Cembul Rumin. Cet, dit Diofcoride vne petite Lafome. Plante, qu on amafñle auec les racines , &z la lie - on par poignées. Elle à les fueilles longues, izunaftres , & la fleur iaune. On nefe fert que defestiges & racines , &ont vne bonne odeur. Il faut premierement lauer ces poignées , & en ofter laterre, puis les cftendre {ur du papiet, en va paué humide , & le lendemain les nettoyer ; par ce moyen ce quieft de bon ne fe fecouë pas auec la paille & ordure , pource qu'il eft raffermi par 1 humidité quila attirée dupaué, Sir veux donc garder à part les tiges & les racines , apres en auoir feparé les fueilles il les faut reduire en pou- dre, & les incorporer auec du vin, & en faire destrochifques, lefquels il faut garderen vn pot de terre neuf , bien couuert. Le meilleur eft celuy qui eft frais & odorant , auec plufieurs racines , qui Liu& ch12. eft plein , & nefc rompt pas aifement. Pline mer vne partie de ce que deflus. Le Nardus Gallique {e tireauec la racine, il le faut lauerauec du vin , & le fecher Nardus Celtique, de Matthiol. : }lombre. On lc lie par poignées, que l’on tient ferrées en du papier. Iln'eft pas beaucoup different d’auec celuy des Indes, toutefois il eft plus leger que le Syriaque. On vend la liure treze deniers Romains. On cognoift le bon quand les fueilles ne font point fleftries, mais tellement feches qu'elles ne fe rompent point. ILcroift, comme il a efté dit fuiuant Diofcoride , aux moritagnes d’alentour de Genes, €lt auf en Iftrie. Mefine encor aujourd’huy on en amafle à l'entour de Sauonne. Il y en a auffi grande quanrité,ainf que dit Matthiolen Iftrie , Auftriche & Carinthie , où les païifans d'Indemburg , en apportent de leurs montagnes tous les ans des facs pleins de ces poignées, qu'ils vendent Sur.le ch. +. dulrr. ce que les Syriens achetent volontiers ce Nard, pour met- tre dans les bains. defquels ils vfentfouuent. Or nous auos mis icy le pourtrait du vray Nardus Celtique, prins de Mar- thiol. Pena avi en met le pourtrait, & la defcription d’vn autte, difantque c’eft vne petite herbe qui rampe quelque Peu, puis monte en haut, & fait vne tige de la hauteur d'vne paume, ou d'vne paume & demie, le bas de laquelle eft gatni de fueilles, petites 8& menuës, comme celles du Fol.132 & iaunaftres, eftroites pat le bas, par là où elles fonc atta- chées à la cime de la racine, qui eft couverte de petites ef- cailes , difpofées en façon d'efpic au deffous defquelles il ya force cheuelures , noires & velués, de mefine odeur & façon. aux marchands, qui trafiquent en Syrie, 8 en Egyptre,pour- Gnaphalia de montagne , ou de la petite Gentiane , paîles Un . Du Nard Celrique, Chap. XXT 802 Autré Nardus C elrique, de Pena. façon de celles du Cabaret, d'vh gouftacre; vn peu amer & aroma- * tique, comme le Spica Nardi.Il dit en outre qu'il en a tréuué vne au: Au moflieg, tre beaucoup plus belle, & qui reflemble mieux à la Gentiane, quia les fucilles comme la Cruciata, aupres d'vn certain monaftére qui eft } entre le Verger-Dieu,8c les montagnes de l'Efperon,aux entirons dé ? Narbonne, laquelle y eftaflez connuë , & bien prife. Elle a la ra- D ‘ cine comme la grande Valeriane, vn peu plus petite; Coinpartic par neuds,côme celle du Doronicon,rampant par térre, d'vn gouft acre, corroffaromatique & amer,tel que celuy du Nard, les fucillés com- me celles de l'Herbe aux foulons, flaques, de couleur de iaune-pafle, en nombre de fepr ou huit, retirans fi bien à la Gentianelle , que du premier coup on diroit que c'eftelle. Sacige na pas plus d'vne cou- dée de hautati plus,ou bien vne paume & demie. Sa fleur eft faire à mode dé rayons, jäune, & refflemblant à l'Oeil de beuf. Rondelet eftimancque ce fuft vne efpece de Nardus Celtique ,en compofa vne decottion, y adjouftant desracines de Meum , laquelle il donna à vn certain du Conuent, qui enduroit vne difficulté d’vrine , lequel la yanc prinfe fit vne grande quantité d'vrine. Au refleDiofcoride dit 714 quele Nardus Celtique eft bon aux mefines chofes,que le Syriaque, & sud ; qu'il prouoque encor mieux l'urine , ëc et meilleur pout l'effomac, Butck7 Ïl eftbonaux inflammations du foye , & à la jaunifle, Eftant prins auec la decoëtion d’Aluine,il eft bon aux ventofitez de l’eftomac,aux accidens de la ratelle , des reins de la veñie. Prins auec du vin il eft bon contre les tnorfures des beftes vehimeufes. On en met aufli aux emplaftresremolitifs, aux breuuages ; & ohguents propres pour re- chauffer. Plineén dit quafñ rout de mefme, Nous crairtérons ; dic-il, Liwztczo: maintenant des proprietez du Nardus Gallique , fuiuant la promefle que ñous eh auions faite au-traitté des arbres eftrangers. Eftant donc ptins en viñ äü poids de deux dragmies , ileft fingulier contte les morfures des ferpens. Prinsance eau, ou vin, ilelt pfépre contre les inflammations du colon ,8& pour le foye ; our les reins ; & pouï la jaunifle. Prins feul , &u auec de l’Aluyne, il eftbonàl'hydropifie. Il reprime le flux crop abon- M. dant des femmes. Galien dir que le Nardus Gallique, elt aucunerhent femblable En faculrez, à ce- pit 8, deà luy d'Indie , toutefois il fair moin$ &’operation ; finon quant à faire vriner , pource qu'il eft plus chaud 8: moins aftringeant. Oril ny a point dé doute que certe Plante qui eftoit appellée au commun langage du païs és montagnes de Gënes , Suliunça, ne foi celle de laquelle parle Vir- Eclog:s, pile, difanc: A | \ su Puniceis bumilis quantum Saliunca rofetiss : Tudicio noffro tantuim tibi cedit Amyntas. Mefmes ceux du pays de Valay , l'appellent Se//g7; qui femble eftre procedé de Sa/iunca. À quoy de oi toutefois il {émble que Pline contrarie, car apres auoir traitré des proprierez du Nardus Gällique, Liusze.c. 73 comme nous auoñs dit cy-deuant, vn peu apres;au mefme chapitre il die quela racine de Salinnca cuite eh vin, appaife les vomiflemens defordonnez, & fortifie l'eftomic, comme fi c'eftoit vne Plañte differente d’anec le Mardus Celrique. Er de fait il a décricen vn lieu à part difant,La Sa/ive. ca jette force fueilles,mais elles font fi courtes, qu'on ne les fçauroit liér en chapeaux. Elle produit plufieurs facines aufquelles les fueilles fonc attachées immediatement , auffi eft-ce pluftoft vne herbe que non pas vne fleur ; qui femble eftre applartie auecla main. En fomme c'eft come vne motte d'herbe, qui 4 fon éfpece à part. Elle croicen Stirmark,en Auftriche, en Hongrie , & parmy les Alpes és lieux expofez au Soleil. Celle qui vient pres d'Ivrée eft fi odotante;qu'on la recherche comme on feroir vie mine precieufe. Elle eft finguliere pour mettre 65 garderobbes parmy les ve- ftemens.Or combien que Pline fuiuant les diuerfes denominations des autheurs à l'endroit de cet- te Plante, ait traitté à part du Nardus, & de Salinnca , comme de thofes diterfes,fi eft-ce que tour ce qu'il a dit de ces deux Plantes doiréftre exitendu du Nañdus Celtique , quieft auffi appellé 5a- liunca,la defcription de laquelle fuiuant Pline,conuient fôrt bien au Nardus Celtique. Mais quant aux mots defquels Pline vfe en fontexte, difant: sante fuanitatis metalluim elfe cæperit ; 1 4 a bien affaire de jugerque c’eft qu'il encend par cela; tourefois aucuns. veulent qu'il faut entendre , que pour fon odeur on La recherche autant que le metal ; ou bien comme nous l'auons interpreté cy- deflus, au vieux exemplaire de Cornarius il ya,;us AMelatum effe cæperir. Et combien qu'en cela if pibjen n'y aic point de fignification.fi voit-on par là que ce paflage eft corrompu,cellement que Cornarius du lie 2, €ftime qu'il faut lire ainfi :wémel Articumefe cæperir. Car, dit-il, fuiuant le méfme Pline, on fait ; à, exo eftac par tout le monde du miel d’Atrique. D'autres l’expofent difans , gw'om en tire reuenu: comme | d'une mine de metal. | Da Les noms. Liu.r.ch 8. La forme. 802 Liure VIT del'Hiftoiredes Plantes, Da Nardus de montagne, CHAP. XXIL SNS Être Plante eft nommée en Grec répdGy épais) , 8c par aucuns Suraxine 8 (à viess-Galien l'appelle avesne : en Latin Naydus mortana.Fle croift,dit Dio- fcoride, en Cilicie & Syrie,ayantlesfueilles & les branches, comme le Pa- É DES nicaut; coutcfoiselles font moindres,& fi ne font pas afpres,ny éfpineufcs. V2) Elle fait deux racines,ou quelquefois dauantage, comme celles des Affro- Le En dilles,excepté qu'elles font plus graifles & plus petites,noires & udotantes. à ne Elle ne produit ny tige,ne fruiét,ny fleurs.En quoy Diofcoride {e contredit 4 } à foy-mefme,efcriuant ducommencement que cetrePlante a la tige & les D DEL) fucilles comme le Panicaur, & en la fin du chapitre, qu'elle ne produit ny tige ny fleur,ny fruit. Mais Marcellus impute certe faute aux efcrinains, lefquels par leur negligen- . 1 Ce» Seftans laiflez abufer par l’affinité des mots , onc efcric Nardus de montagne,le Matthiol, jrs autieude 2Addec où 4e, Toutefois veu que:ces deux motsfignifient des branches ou furgeons,qui font pjés propres aux Aïbrés qu'aux herbes, & que les branches fon aux arbres, comme les tiges aux herbes, il femble que pour P à 52 la Plante. Qui plus eft on ne nous l'apporte pas ny de Cilicie NES D PSS 7 à : rt ESS Es s a ie Ji LA LAN RSS cu S NS = a à l'Anguillara touchant cette Plante, à fçauoir que c'eft 7, Vue herbe de montagne, & dit qu'il l'a treuuée aux monta- NEW gnes pres de Mende , & aux hautes cimes du mont Vigan | LES Elle eft petite , ayant la fleur & la fueille comme la petite f SS Valeriane, excepté qu'elle eft purpurée, & que fa fucille eft FRS decoupee » Comme celle de la Roquette, ou de là grande à Ù Valeriane.En fa racine il y a deux bulbes,comme au Coüil- NUS lon de chien, defquels fortent les tiges de la hauteur d'vne paume & demie. Au refte la racine du Nardus de montagne | eft bonne à tout ce à quoy l’on fe fert du Nardus Gallique. Nous uons receu parle moyen d’Auguftin Leon dotteur Medecin de Palence en Efpagne deux au- tres efbeces de Nard de montagne auec la figure d'icelles & la defcription telle que s'enfuit. Quel- quefois,dit-il,parlant de la premiere efpece,certe Plante a plus d’vne coudée de hauteur, & fair vne cige creufé;rouge,& ronde.à la cime de laquelle il fort des Aeurs femblables à celles de la Valeriane, rouges tirans fur le bleu côme les grains de Lierre, & de bône odeur qui s'enuolenten papillottes, apres lefquelles vienc la graine,qui eft menuë,& faire en Pyramide. Quanc aux fucilles , celles qui font pres de la racine refembleut à celles du Plantain,toutefois elles font moindres & lifles,mais les autres font plus longues que le plus long doiot dela main d’vn hôme femblables à celles del'Orin- gion;finon qu'elles font plus petites. Sa racine eft poulpuë de la figure de celle des Raiponces , & froncie, (en celles qui produifent la tige au Printemps) de la longueur d'vn doigr, 8 ne pafle inmais vne paume de long, & eft quafi auf groffe que longue: de laquelle apres qu'elle eft vicille il eut fort d'autres petites entrelaflées,attachées à des petits filamens,par le moyen defquelles cetre Plante fe multiplie. Au refte elles font femblableS' à celles des Afrodilles ;rourefois elles font beaucoup plus prailes & moindres de la groffeur des noyaux de dattes Or tant la mere racine que les petites font couuertes d'vne peau noire. Au haut de la racineil y vient ne {çay quoy comme au nard d'Indie, qui neantmoins eft plus odorant de beaucoup, jaçoit qu'ils ayent vne mefme odeur. Elle fleurit au mois d'Auril & en May. Er croift au deflus des plus bautsrochiers. Ven ay veu grande abondance aupres des Ceruiere,qui eft au comté de Pernia du diocefe de Palence,fur vn rochier tres-hautsqui el appellé Almonpa, fur le chemin qui meine à la foreft des Fouteaux. Et de fair elle vient volon- ters parmy les rochiers enterre noire , grafle , & mcnuë. Quant on arrache ces racines elles ren- dent vne bonne olleur,& combien qu'elle foir forte, fi eft-ce qu'elle n'offence pas le cerueau & iu- Seroit-on à les fencir que c'eft du Nard d'Indie f fort elle approche defon odeur. Quand on la | | mafche RS SE 1% Y Le De la Valeriane grande, ChapXXHL 805 mafcheelléfortifie le cerueau, & eft vn peu amere. Au réfte ie‘ne veux pas affeurer que ce foic icy leuray Nard demontagne de Diofcoride;mais i'ofe bien dire qu'ilapproche mieux de la defcription de Diofcoride , que celuy de Matthiol ,; ny de tous les autres autheurs defquels i'ay peu voirles efcrits iufques à prefenr, que fi quelqu'vn allegue que le Nard de montrque de Diofcoride ne porte ne Heur ne tige;ieconfeffe bien que cela cft en{a defcriptionitourefois i:y a des chofes qui me font douter fi les mors quifonc à la fin du chapicte du Nard de montagne {ont de Diofcoride,veu qu'ila dir au mefme chapitre; quele Nard auoitla rige & les fueilles {femblables à l'Eringion. En quoy il appert que noftre Nard de montagne eft vrayement celuyde Diofcoride, ce qui apperra clairement she qui voudra le conferer auec la defcription de Diofcoride.: Que fi quelqu'vn veurs'opiniaftrer là deflus;r'enlaifle hiugerà ceux qui viendront apres nous : car quand Diofcoride compare larige du Nard auec celle de l'Eringion;il faut bien que le Nard par confequent fice Vne tige: tellement que Premier Nari de montagne,de Leon. Nard de montagne fécoud, de Leon. SNS : S HS. er. 1 ul > AV / Le, 7 TA É 4 À ù NQ 2 HE i TPS £ < LPS d El < : 4 me 6 PS D CL LETRITE : î Z DLITTR ) = | d TL TIII EE F2 | LALIITIE » 2 PT )] Vi SN 1h) ji) A me RU Le FA CE S > \Y he D | AD LIT RSS a, Gaz LA > | K * D Re (\ ge Î À A\ at ‘ À y ANR & KR À & \ at ee NN ie me fais accroire que cette derniere partie du chapitre y aefté adiouftée par quelqu'vn mal à pro- pos.Quanc à la féconde efpece elle s'aime és montagnes & lieux hauts garnis de bois,lefquels elle en- richit, inuitant les hommes par fa beauté. Ce Nard fair la tige de trois & quelquefois de quatre coudées de hautscreufe,ronde.liffé,compartie par neuds,rouge,& grofle comme le pouce à la cime de laquelle il fort des fleurs rouges purpurines , blaffardes, femblables à celles du precedent ; tou- tefois elles font plus grandes & fentent le bouquin , elles s'enuolent auf en papillores , apres il y vient de la graine comme en la Valeriane.Ses fueilles fortent roufiours deux à deux à mode d'ailes, & font lifles,8& dencelées tout à l’enrour,femblables à celles des Violertes,finon qu'elles font beau- coup plus grandes , ayans plus de largeur que la paume de la main, &c font attachées à de longues queués. Sa racine elt longue, grofle, poulpue, & cheuelue, à fi ne meurt point. Elle a vne odeur celle quele Nard d'Indie, mais plus vehemente. Elle fleurit en May & en Juin. H s'en creuue beau- coup.en la montagne de Vendexo qu'on appelle Sierres albas, ou Paério de Vendexo, aflez pres de la fource de la riuiere de Pifuerga , en lieux efleuez , ombrageux, & qui {oient tournez deuers le Septentrion. Quandon mafche fes racines , on les treuue ameres , auec l'odeur femblable à celle dupremier Nard de montagne. DuPhusou Waleriane grande, CHAP. XXIIL E que les Grecs appellent @5, & dye4G viedG, s'appelle en Latin Phu, & Nardus fil Los noms: LE neffris : en Arabe Pu:les Aporhicairesl'appellent Valeriana maiorà caufe des grandes pro- SN prierezqu'elle a, & Valeriann hortenfis, 8 Therinanriaien François grande Valeriane :en Italien Valeriana maggiore : en Allemand Gro/zbaldrian. Diofcoride dit que la Vuleriane grande à 1aforme. les fueilles conyne l'Alexandresou le Panais fauuage,la tige haute d'vne coudée,ou dauantage;lifle, Tome premier. , - XX tendre, 806 Liure VIII de lHiftoiredes Plantes, Paleriane grandes tendre, tirane für le rouge , creufe y & comparrie par neuds- Ses, fleurs retirent à celles du Narcifle ; toutefois elles font plus grandes & plus tendres, & blancheaftres-purpurées; le deflus de fa racine eff de la groffeur du petit doist ; carelle ictre deça& delà de petites racines comme leJoncodoranr, ou l’Ellebore noir , encrelaffées enfemble, iaunaftres ; & de bonne odeur; fencans le Nard , toutefois leur odeur à ie ne {çay quoy de puant & fafcheux. Plineen parle brieuemenr, difant : Celuy de Candie tient letroifiefine lieu, aucuns l'ap- 2) pellent faunage, lesautres Phu: lala fucille comme [a Ei.. uefche , la tige d'vne coudée de haut ; Compartie par neuds, A de couleur de pourpre-blancheaftre. Sa racine eft tortuë & PT) EDR Cri Ve cheueluë à mode des pieds desoifeaux. Par ces defcriptions : ilappert que noftre Vx/eriane grandels où des Iardins, eft le Phu de Diofcoride : car elle fait ki tige haure d’ne où de deux coudees , life, & creufe, par les neuds de laquelle il fort des fueilles fort longues , auec des srandes decoupeures comme en celles de la Roquetre, où Paftenade. Ses fleurs font aflez belles entaflées à la cime-des branches à mode d'ombelles, purpurécs du commencement,8&odorantes. Sa racine entre de biais dans terre, dela srofleur du pouce. Il n'ya âdire finon pourrailon desfleurs que le Ps doir auoir à mode de celies du Narcifle , &!non par ambelles ou emouchettes,comme elles fonc'en la grade Valeriane,com- bien que chafcune fleurà partfoy retire à celle du Narëf- fe, de couleur de pourpte-blancheaftre, bien eft vray qu'el- les font beaucoup plus perites que celles du Narciffe, au lieu que Diofcoride dit qu'elles font plus grandes. Mais Ruel eftime, & à bon droir,qu'il y a de la faute en ce paflage;comme il en prend {ou- uent en Diofcoride & Theophrafte, quand il eft queftion de la grandeur,ou il faut lire wexes au lieu de pinex,8 toseva au lieu de meifors,comme auffi en ce paflage ; veu que tour le refte eft fi à propos, Lin.r.eh.10. qu'ilne femble pas qu'il s’en faille vne feule marque. Pline ne parle point de la fleur. Aucuns,non fans raifon,font d'aduis qu'il fauc lire en Diofcoride xtosë, c’eft à dire de Lierre, au lieu de vepxioss, c'eft à dire de Narciffe:car la eur de la Faleriane grñde retire à celle du Lierre.lls ontaufli prins gar- de que ce que Diofcoride dir &Aëyie dnéeiQie par malde io à EECopor méAare, c'eft à dire gw'elle 2 la racine comme Le Ionc odorant,ou l'Ellebore noir : il {emble que Pline aitleu fuyuantquelqu'autre vieux Hetborifte à meAawrodker,ce qu'ila traduit comme s’il euftleu,come les pieds des oifeaux. Qui plus eff ; les facultez de l'une & de l'autre font femblables. Car le Phy, ain que dit Diofcoride, Le tempera- eftant prins en breuuage, efchauffe & fait vriner. Sa decoétion fair le mefne effeët. Elle eft auffi PCs bonne pour la douleur de cofté,& pour prouoquerles mois;mefine on en vfe és côcrepoifons.Pline Liu.r ch ro. en dit quafi de mefme.Or quant à la racine del’herbe que nous auons dit eftre appellée Ph broyée, Bw2ké20 Ou bien {a decoction,àles prendre en breuuage fert aux diflocations de l’amarry,ou aux douleurs de Liure 8, des la poiétrine. La mefme prouoque aufliles mois, & pour ce fair il la faut boire auec du vin. Galien fimpl. ditque le Px eft quelque peu odorant. Sa racine a les mefimes proprietez que le Nard, exCCpré qu'elle ne fait pas tant d'operation en tout & partout. Elle prouoque mieux | vrine que le Nard d'Indie, ou de Syrie, de mefme que le Celtique. Ainfi auffi laracine de la grande Valeriane eft aflez chaude &feche , & prouoque bien l’vrine , fentant le Nard , excepté qu'elle aie ne fçay quoy de Surlech,ro, fafcheux en fon odeur. Matchiol dit que la Faleriane eftant prinfe en vin fertcontre la morfure des du liu x, beftes venimeufes , & contre la pelte , non feulement prinfe en breuuage, mais auffi par fa feule odeur. Sa decoétion prinfeen breuuage fert contre la difficulté d’vrine, On l'ordonné auffi à ceux quiont courte haleine , & contre la toux , principalement l'ayant fai cuire auec de Rigucliffe, des Raifins de pafle,& de graine d'Anis. Sa raçine mangée refout les ventofitez- Toutela Plante eftanc encore verte broyéeauec fes racines & appliquée fur la tefte, adoucit la douleur &eflancemenr d'i- celle.Elle eft aufi bonne aux accidens des yeux,eftant cuite en vin blanc fi on en diftile dans iceux. On la mefle aux potions vulneraires auec heureux fuccez. Quant aux aurres efbeces de Valeriane, nous en traicrons au liure des Plantes marefcageufes , & en celuy des Plantes qui croiffenc és lieux afpres. À ë Ÿ ÿ SN Dé AT Ÿ Da Polon. CHAP. XXIIL Les noms. CR Este Plante s'appelle en Grec ro : en Latin Po/ium :en Arabe Cabade,tahade;ou Giade. 2 Elle acfté nommée Po/ion , à Caufe de la bourre blanche & veluë .. qui rend non feulement {es petirs boutons ou grains blancs, ainfi que dit Diofcoride , mais auffi toute la Plante, comme au Du Polion, Chap.XXIV. 807, ‘au Ghaphalion. Diofcoride met deux efheces de Polion; à {çauoir celuy de montagne, quieft appellé rébieso , & l'autre qui et le plus grand. Le premier et vne petite Plante blanche , de la hau- “eur d'vne paume, garnie de graine , auec vne petite cefte à lacime , à mode de grains de Lierre, &Comine cheueluë, fentant mal ,auec vn peu de bonne odeur. L'autre eft plus branchu , & fi ne “ent pas fi fort ; auccce qu'ilne fait pas d'operation. Voicy ce que Pline en dir, à fçauoir qu'il ef Liu,2r.ch.2, propre pour tenir parmy les veftemens de peur destignes. Les Grecs vfentauffi à ce mefme effect du l'olior, auquel Mulæus & Hefode donnent de merucilleufes loüanges , difans qu’il eft pro- , À pre à ceux qui defirent de paruenir à quelques dignicez pu- Polion de montagtie: de Matibio!. bliques. Er de faiét certe herbe eftmiraculcufe, fi ce qu'on en dir eft vray; c'eft que fes fueilles font blanches le ma- tin , &rougesenuironle midy, & que enuironle Soleil couchantelles demeurent bleuës Onentreuue de deux efpecess dont l'vn qui croift par les champs eft plus grand que l’autre , mais le plus petiteft fanwrçe. Aucuns lap- pellenc Tewshrion. Ses fueilles font femblables à la cheue- lure d'vn vieil homme; fortans immediarement dés la ra- cine , & ne pañlent jamais vhe paume de hauteur. Orce que Pline dir que l'on metle Polos dans les habillemens, il l'a prinsde Theophrafte , lequel en parle ainfi : Le Polion Liure r. de qui cl bon ponr garder les veflemens d'eflre r0gez des tignes. AT Mais Pline s'eftcrompé de ce quil a meflc le Polion auéc KA. le Fripolion : car ce n eft pas le Po/ios, ainfi que dit Dio- {coride, mais le Tripolion , qui change de couleur trois Liu4e.r30. fais le iour : mefme Diofcoridene dir pas cela dés fucilles, comme Pline, mais dela fleur. Dauanrage, le Polion fait des reftescheueluës comme la tefte d'vn vieil homme , fe- lon Diofcoride ,& non pas fes fucilles. Quant à ce que Pline allegue d'Hefiode & Mufæus, Theophrafle l'auoit defcrir deuant luy , difant, felon que Gaza latraduit: 0y- pe Me trece il y a le Polion ; lequel, fayuans le tefnoicnace nn d'Hefiode , & de Mufée , on dit eflre propre pour faire fucce- _ deritous affaires de confequence. Erce que Pline adioufte Liwzr.e20. des eftars & renommée il lerediren vn autre endroit: Mu- œus & Hefiode, dit-ilordonnent de fe frotter de Polion, La forme Polionzaune, de Dalechamp. o LA > pes SE V2 ET. 2 NZ Ve NE NF EE \ es Ÿ pource Surlec,107, du liu.3. Le liege. 808 Liure VII del'Hiftoiredes Plantes, pource que cela fert pour paruenir aux dignitez , dont ceux qui font curieux d’acquerir rénoms mée doiuent fouuent manier du Po/ien. Au furplus le Po/ion de montagne quiefticy peinceft blanc, & a les fugilles longues ; vn peu dentelées, defquelles la rige eft garnie dés le pièd infqu'à la cime, par cerrains interualles, dontles vnes font petites, qui fortent entre les grandes, & fair plufieurs ti- gesrondes , droires, & de bois, blancheaftres , portant à la cime des reftes fleuries, blanchealtres, quafi comme celles du Thym. Touce ia Plante a bonne odeur ; toutefois elle eft vn peu forte 8 fafcheufe. Quant à l’autre Plante qui eft auffi peinte icy, Matthiol la met pour ve efhece de Polion. Aucuns l'appellent Z44 ufcatn. Elle a les reftes.fueilles fleurs,odeut& proprierez comme le Po/iow de montagne, à raifon de quoy il tientque c’eft la féconde efpece de Polion de Diofcoride : car il eft bien auffi brancha, & fi a bien la mefme odeur & proprietez. Il croift fur les coftaux, fpeciale- ment és lieux efleuez, & fait fes branches fucillues couchées parterre. Les fueillescomme celles du Rofmarin ; toutefois elles font moindres & plus dures, blancheaftres par deflous , & les tiges menuës, rondes ,blancheaftres & foupples, auec des bourons blancs à la cime, qui retirent à ceux de l’autre Polion, comme faitaufli la racine. Toute la Plante fenc bon , & n'a pas l'odeur fefcheufe comme lautre. Nous auons aufli adioufté vn autre Pol/ion de Dalechaim p, qu'il a furmomméiaure. Hcroift és montagnes feches , aux mefmes lieux que le Thlafpi de montagne. Il cft du tour fem- blable au prezrier , excepté qu'il fait Les reftes iaunes, au lieu que celles du premier {ont blanches, zafume. & fifontbelles de veuë , & fencenr plus forc & meilleur que celles du premier. Ila auf les fueilles Livre x. des Ê 1 Pl Plane ES Polios quatriefise , de l'Efcluje. ape se, Leteïnpera- ment les VETÉUS Liu 3.c. 107, VIe mn Ne | UE à 1 PT S PA RE d } PARTS 4 NT. dy < NY . (y PQ, TN) EN \ ÿ SEA SUITE Cr => © Æ LS CAS E ! De > ) \ SE ) 7 PRÉ S : AA > {l nr Q n Th j vn peu plus grandes & lar- ges. L'Efciufe met quel- ques c/peces de Polion , dont M, nous auons mis icy le pour- ME . k ’ = : CL trait du guarriefme. C'elt \ vné petite Plante tendre, ayant de petites branches, longues d'vne paume, eften- LIN PS QUI M ZA dues par terre, & bien cou- uertes de cotton blanc , lef- quelles iettent racine à tous propos.à l'endroit desneuds. Ses fueilles font de moyen- ne grandeur, entre celles du premier & du fécond Polion ; toutefois elles font plus courtes, denrelées, & fort cottonnces ; ce qui fait qu'on L'olson de montage, le plus petir, n'apperçoit poir t de denteleures aux petites fueilles cen- de Lobel. dres , finon qu'on y prenne garde de bienpres. Ses ceftes ZZ B=S NS r ll N SSI Œ À à Ÿ > SF { DR = rs 4 \ pret à\ contraire à l’eftomac, lafche font moindres , & roures cotonnées, auec vne fleurpurpu- rée. I] ditauoir treuué ce Po/ios au Royaume de Murcia, feulement en lieu fablonneux, & qu’on l'appelle commu- nement en ce païs-là Cawarilla, où ils le prennent pour la Chamæpitys. Celuy qu'il met pour la cxquiefme efpece n'eft en rien different d’auec cefluy-cy , finon qu'il fait les . fucilles plus cendres, & les Aeurs blanches. L'vn & l’autre ne font quafi autre chofe que corton, & fif:nrenc meilleur que les autres. Voilà ce qu'en dit l'Efclufe. Or Lobel a mis le pourtraiét d’vn autre Polion de montagne retirant du tout D au Polion de montagne commun, excepté qu'il eft quatre fois A plus petit. Il croift fur lescoftaux de Sauoye , &de Dau- KR j \ . N = XG, LA phiné. Au refte Diofcoride die que la decotion de toutes A f. F. Uk" les fortes du Po/ior, eft finguliere contre la morfure des ferpens, aux hydropiques, àla iaunifle , & aux accidens . JErpens, pi LA de laratelle. Auec vinaigre elle fait mal à la refte , & eft le ventre, & prouoque les mois, mefme fi on l'efpañden quelque lieu, ou don l'y —. playes illes confolide, Pline en dir quafi de mefme: Pour 9/1) RAM f ie brufle , fon parfum éhaffe les ferpens. Appliqué fur'les P, NN \ EF \ fe garder, dit-il, des ferpens , il faut mertre du Po/ion a fous la couche, ou bien en porter auec foy. Les Me- ù D Vo decins ordonnent de le cuire en vin, {ec ou vert , pour ne “Us \\ M l'appliquer, eu bien le faire prendre en breuuage à ceux qui f Du Clinopodion, Chap.XXV. 809 qui ont laratelle intereflée auec du vinaigre, &z pouf:la iaunifle auec du vin,comme aufi à ceux qui commencé à deuenir hydropiques. On l'appliqueauffi fur les playes en la mefme façon.Il fait fortir l'arrierefaix, & l'enfant mort au ventre de la mere.ll eft bon af pour appaifer toutes douleurs, pour faite fortir l'vrine de la veflie,8& pour appliquer fur les defluxions chaudes des yeuximefme il n°y a point d’herbe qui foitplus propre pour mettre dans les preferuatifs,& contrepoifons ; toutefois au- cuns difent qu'il n'eft pas vray qu'il foit contraire à l'eftomac,ny à la tefte,ny mefme qu'ilfaffe pofer l'enfant à vne femme deuantletemps, enle prenant en breuuage. En quoy Pline tient pour dou- teux,ce que Diofcoride auoit affeuré. Voicy aufli ce que Galien en dit: Le Po/ioneft amer au gouft, Liure 8, des. & vn peuacre. Parquoyil defopile roues les parties incerieures, & prouoque les mois & l'vrine : Gmpl, eftanc vert il confolide mefme les grandes playes , principalement éslouqui dbradeinre eftantfec & appliqué en liniment il guerit les vlceres malins, à quoy le pl#s petit elt le plus propre. Leplus petit Polion duquel nous vfons en la compofition des contrepoilons , a plus d’acrimonie & amertume que le grad ; tellement qu'il eft deficcarifau troifiefme degré, & efchauffe au fecond complet. Du Clinopodion, CHAP, X XF. 4N E wo des Grecs, eft auffi appelléen Lacin C/ropodion , comme qui Le roms. S diroic Picd de liéf, pource que ces branches eftans droices font faites à mode S d'vn pied. Il s'appelle auffi fuyuant le tefmoignage de Pline C/eonicion,Zopyrom, Linzacrs. La forme. LS & par aucuns Ocymcides. Diofcoride dir que c'eft vne Plante petire, branchuë, Cet oe 0 de deux pieds de hauteur, ayant les fueilles comme le Serpoller. Ses fleurs ZI fonc faites à mode d'vn Pied deliét , & quelquefois retirenc à celles du Mar- SES À rube. Il croift parmy les pierres. Pline le defcrirainfi: le C/#opodion qu'aucuns “ lien. appellenc Ceoniciond'autres Zopyron,& d'autres Ocymoëdes, cft femblable au Serpoller,branchu, de "#7" le hauteur d'vnt paume. H croift és lieux pierreux:fes fleurs font rondes, faites à mode d’vn Pied de h&.Les Herboriftes,dit Matrhiol,\monftrent des Plantes qu'ils prennent pour le C/ropodien:La pre- Surlecho3, miere à les fucilles aflez femblables au Serpollet ; toutefois elles font plus larges, & a les riges quat- °* " ? } s x : rées, minces, veluës, les fleurs purpurines, quienuironnent latige en rond. Pena & Lobel prennent Clinopodion premier, de Matibiol. Chnopodion fecond, de Matthrol. É Dar ENT A SNS FA Z 1 : 7 D) 1] cette Plante pourl Acinos , comme il aefté dit cy deuant. L'autre a les fueilles longues ; aiguës au bout, denrelées à l'entour. Ses fleurs font purpurées,de la forme de celles du Grenadier, & fortent parmy les fueillessroucefois la premiere,dic Matthiol,retire beaucoup mieux au C/ropodion,pource que fes fucilles retirent mieux à celles du Serpoller, & qu'auffi fes fleurs qui font à la cime des tiges Tome premier. Y YYES Iepre Clinopoñien de Pena. Liu.2.ch 57 Le termpèra- ment y les Verts Liu.3.ch.92. Les noms. Li'.3.ch.92. La firme Liu.24 c.14, , , A | 810 Liure V IT. de l'Hiftoire des Plantes. reprefentent aucunement l'afliete d'vn Pied de li& ; toutefois le gouft de l'herbe luya fait chan- ger#'opinion. Car veu que Galien dit que le Clinopodion eft chaud & {ec aucroifiefme degré, ny l’vne ny l'autre de ces Plantes, comme n'ayans pas ces qualitez, ne peut cfire le Chsopodion. Pena dir qu'il y a vne Plante laquelle eft maintenant affez cogneué fous le nom de Clinopodion , mefme aux Apothicaires de Montpelier & de Lyon, en laquelle il ne Manque rien que cé ne foir le wr4p Clinopodion : car elle croift és lieux fecs & fablonneux , ietrant force fürjeons , qui ont plus d'vne paume & demie de hauteur. Sa racine eft petite, les fueilles auf petices,femblables à celles du Ser- poller, & de mefme grandeur, ou bien à celles de la Calamenthe de montagne , ou du petit Bafi lic, auec quelques petites denteleures à l'entour. Elle fait beaucoup de petites tiges à mode de far- ments, comparties par neuds dés le bas iufques à la cime, & garnies de mouchets ronds, à mode de ceux du Lamion, quifont quatre à quatre toutefois ilffone plus petits, comme fi c'eftoienc autant de iambeseftendués. Ses fleurs font petites & purpurées , comme celles de la Calamenthe. Cetre Plante eft chaude ; & routefois on ne s apperçoit pas qu'elle foit fort chaude au gouft, mais pluftoft feche,elle fent bon quafi comme le Serpollet. Or fi onla veut confiderer de pres,il ne s'en rreuuera point qui approche de plus pres au C{ropodion , que fait cétté-cy : car celle qu'on appelle Maftic en François , retire mieux au Maron , que non au C/yopodion comme veut Dodon , & n'a pas les fleurs comme le Marrube, fi bien ageancées qu'ellesreprefentent vn Pied de lié , comme le nom de Clinopodion porte. Lobel à mis ce Chropodion de Pena, pour le Baflic fauuage. Dodon en fon traitté des Fleurs Fa mis pour l'Acinos, Tragus l'appelle mal à Propos Calamenthe de montagne. C'eft le /écond Clinopodion de Matrhiol : mais pource qu'aux pourtraits de Dodon & de Lobel on a fair les fucilles veluës , il {emble que pour cela il y ait de la difference. Diofcoride dit que cette herbe prinfe en brenuage eft fisguliere contre la morfure des ferpens , aux fpafmes , rompures , & contre la difficulté d’vrine. Elle prouoque les mois & fait fortir l'enfant du venrre de la mere:prin- fe en breuuage par l'efpace de quelques iours,elle fait tomber les verrues longues:eftant cuite iu{- ques à la confomption de la tierce partie,elle referre le Ventre:pour Ceux qui font en fievre , la faut cuire en eau, & pour les autres auec du vin. Pline dit partie de ce que deflus.. Cette herbe prinfe en breuuage eft bonne aux fpafmes.à la difficulté d'vrine, & contre la morfure des ferpens. À quoy fert auf le fuc qu'on en vire apres l'auoir cuite. Galien dir que le Clinopodion efchauffe ; toutefois qu'il ne brufle pas, mais qu'il eft d'vneeffence fubtile, & chaud & fec au troifiefime degré. Du Polycnemon. CHAP., XXPI LA . Te à "0 = té Este Plante eft appellée en Grec rsAvxruu:en Latin Po/ycnemum,conime qui diroit beau RUE -: : d | : = K coup de iambes ou de cuiffes, pource qu'elle eft compartie par beaucou p de neuds. Diofcoride la defcrit en peu de mors, difanr que c'eft vne Plante bran- Polycremon, dé Dalechamp. chue , ayant les fueilles comme l'Origan , latige comme le Pouliot, compaïtie par plufeurs neuds , routéfoisellene fait NA y : LU pe: g L LA \ LT % SNA } } j , M point dombelle, mais porte de petits boutons à la cime, RNA ZE ayant vne bonneodeur , auec vn peu d'acrimonie. Le Polÿe- NIET 2 D re PR = > 1) VAUZS #emos, dit Pline, eft femblable à la Cunila , ayant Ja grai- ne comme le Pouliot, & eft branchue, auec force neuds :il porte des boutons qui ont vne odeur doute!, auec vn peu d'a- crimonie. Que fi ce paflage eft correct, il faudra adioufter le mot aigue en Diofcoride, & lire ainfi : La riçe compartie par plufieurs neuds , & la graine comme le Pouliot , ainfi la tige du Polycnemon ne {era pas comparée auec celle du Pouliot: mais bien fa graine. Or combien que cetre defcription foit fort briefue , Dalechampeftime que la Plante qui eft icy pein- te reprefente fort bien le Polycremon, laquelle luy a efté ap- portée de l'Tfle de Corfegue , où elle croilt fur les montagnes chaudes & feches de ladite Ifle , & à la racine courte, che- uelué, noiraftre , les tiges de la hauteur d’vne paume, bran-. chues, & comparties par pluficurs neuds, les fucilles com- me le Tragoriganon » Veluëés, odorantes , acres , d'vne cer- raine odeur tres - fouëue & agreable. Sa fleur n'eft pas en ombelle ; mais croift à la cime des riges, longue , rouge - per- fe fortant d’vn petit vafe long, & vert. Pena & Lobel pren- nent Vn autre Plante pour le Polycremon, aflauoir la Cala- menthe aquatique des Flamans, comme il a efté dit au cha- pitre du Calament , quien a toute sles marques , comme ils difent. Car c'eft vne pecice Plante branchuë, ayant la | faciné DelHyflope, Chap. XXVIT racine petite & plufieurs tiges, blanches, compatties par . neuds, & quarrée, les fucilles comme l'Origan , ou le Pou- Polyenemos de Lobel. - Del fope, SII liot, à raifon de quoy, on l'appelle Pouliot fauuave , à caufe de fon odeur, & de la refemblance des fueilles. Ses fleurs font par grains ou boutons, perles, ou comme celles du Pouliot ,enuironnans latige en rond , & auffi les branches, à la cime defquelles il y a vne houppe de fleurs enraf£es à : modede coronne, comme au Pouliot. Toute Ja Plante fent bon : toutefois elle offenfe le nez par Vne certaine acrimonie qui eiten fon odeur. Elle croift au Printemps, le long des champs, & des pres de Flandres & Anpoleterre. Nousen auons mis le pourcrait icy , lequel cft plus naturel que celuy qui cit au chapitre de la Calamenthe , yayans adioufté les fleurs , & les furgcons fortans de fa racine, lequel pourtrait sous auons prins de Lobel. Au furplus Diofcoride dit quele Liuteh.52. Polycnemon appliqué enliniment ou vert oufec, confolide les playes, à la charge qu'on l’ofte de deffus le cinquiefme iour apres. Îl eft bon prins ën vin à ceux quine peuuent.te- dir l'vrines& pour les rompures. Ce que Pline dicainf brie. uement: Le Polycnemon elt propre pour confolider les p'a- yes faices auec le fer, en le mafchant, & l'appliquant deiluss mais il l'en faut ofter cinq iours apres, CHAP. XXVII. Les vertus, Liu.r4ie, té A) Hyssopseft appellé en Grec Vowress en Latin, Hyfopus & Hjfflopumi en Ârabe, 1e nos. A Cife, Infa ou Iabes : en Italien & Efpagnol Ayffopo : en Allemand 1/op. Les Apothicaires les Hyffope commun cultiné. CE Nf ee 5 NA We be 4 it = ne Fr Ô AS 1 “A PA ANS NS Ps MANN WIRE pos M ANA Nr Nr UE 4 a, Ge LE \ LA \X ont retenu le nom Latin. Ortoutainfi qu'il y a deux e/peces de l'Hyffope de Diofcoride, LS & des Grecs, auffi ya-il de celte Plante, laquelle acfié cenué, il ya ia long temps par Apoïhicaires , pour Z’Hyffcpe , & ce par l'authorité des Arabes 8: de Mefué: à {çauoir /'Æyffo- pe de Iardin, où foitculriné, & celuy des montagnes , où {oit fauuage. L'Hyffope des Iardins que non feulement on cul: tiue pour la medecine; mais auffi pour les viandes, & l'Hyf- Jope des Arabes, de Mefuë , & des Apothicaires , et vne herbe, ou vne petite Planre , produifanc beaucoup de fur- ieons d'vne racine, quifont de bois, de la hauteur d'vn pied & demy , tous grains à l'enrour de fueilles par certains in- terualles, longues, aflez dures,odorantes, d’vn gouft chaud, & vnpeuamer, femblables à celles de la Sarrietre commu- ne des lardins. Ses furjeons fonc garnis à la cime À mode d'efpic, de fleurs bleuës purpurines. Sa racine eft de bois, & Mipartie en plufieurs autres. Penaafleure que ce mefine Hyffope des Iardins croiflant en Angleterre, fait fans aucun artifice la moitié de fes fueilles & branchettes fi blanches; fans eftre aucunement coconnées, qu'ila yanege , ny chaux viue qui foit plus blanche ; l'autre moitié gardant fa couleur verte. Aucunsdifent quil s'en treuue vne autre forte du tour femblable au precedent , avant les tiges plus cour- tes dont la plus part penche contre terre , les fueilles plus noires , & plus grofles. Les fleurs à la cime des tiges, difpo- fées à mode d'vn efpic court, de belle couleur bleuë , & de mefme figure que celles du precedent; toutefois cefte forte eft bien rare. Or tant les Apochicaires que lecommun peu- ple appellent cefle Plante en Latin Hyflopus : en François Hyffope :en Italien & Efpagnol 1/6po; en Allemand & Fla- mand Ÿ/pen, ou Ifope : de laquelle on doubte, & auec orand raifon à fçauoir mon fi c'eft le vray Hyffope des anciens: car YYY 4 combier Les efece:. Matchiol fuë le ch.26. du liu.z. La forme, Fol.18 $e 812 _ Liure VHidelHiftoiredes Piantes, combien que Diofcoride n’ait point mis la defcription de ?’Hyffope , comme d'vne Plante aflez co- gneué; on creuue tourefoisen quelques autres lieux, certaines marques de fa forme,qui ne s'accor- dent pas auec noftre Hyffope commun,comme quand il eft dit,que l'Origan Heracléotique a les fueil- » Û LA 7’ : : les comme /’Hyffope. La Chryfocome a la cime boutonnée comme ’Ayffope*Pline aufli au liure 27. Hyffope commun [uyuät le pourtrart qui cf en l'exemplarre eflant en la Lita.ch.18, L ul E VO} REZ <) É LES tn \ Ÿ A \ a É VE ==}! A\ NS EG À RU RASE Se JT LINGE NE 0 1 719) À 3 \| A 6 € (ire cr. Le lien, Fuch[e. chap. 12. ditque la Stæchas eft vne herbe odorante, ayant les fueilles comme l'Hyffope. Dauantage il ya vn fortancien exemplaireen la bibliotheque de l'Empereur , dans lequel ily a le pourtrait d'vn Æyffope, ayant les fneilles larges, ferm- blables à celles de l'Origan , auec des petites teftes ou bou- tons à la cime des branches. Il appert donc par tout ce que déffus que /’Hyffope commun n'eft pas le vray Eyfope.Au refte quant aux qualitez de l'Hyffope commun fon gouftacre, auec va peu d'amerthme,monftre qu'il eft chaud-& fec au troi- ficfme degré , & d’vne effence fubuile ,& qu'ileft auff pur- gatif. Il eft donc fingulier en toutes-lés maladies froides des poulmons & dela poitrine , reduit en forme de looch.Il eft aperitif, & incife les groffes humeurs , & attenue celles qui font vifqueufes , & les rend plus aifées à fortir en crachant. Il donne bon gouft au potage eftantcuit auec la chair de bœuf, & eft plaifancà la bouche & àl'eftomac. Il fair auffi vriner, & eft propre à ceux quine peuuent vriner que gout- tcàgoutte. l'Hyffope de montagne retire dutout à celuy des Tardins , tant aux fucilles comme aux fleurs, & en fa figure finon qu'il a la fueille plus afpre, & cft plus amer ; combien qu'il n'ait pas tant d’acrimonie. Il y a,dit Meluë deuxefpeces d'Hyffope , celuy des Iardins &c celuy de montagne. Celuy des Iardins a demy coudée de haut , & fait moins detiges & de branches que le Thym. Il a les fueilles comme le Thym maiselles font plus grandes, & la fleur putpuree. Celuy de montagne n'eft pas fi haut, & a les fucilles moindres. Le c#/- tiné croift par tout dans les Jardins. De celuy de montarne ils’entreuue , ainfi que dit Marrhiol , au mont Saluarin du Comté de Goritie. Pena dir qu'il en croift fur les coftaux Hyflope des Arabes ayant la fleur rouge, de Lobel. We. à s " He S = ) àA\ | TIM 2 (HET Ÿ Nr > CITE Sÿ = = e.. . nt. 227 ul \ Ù Au JE Y (17 UNS à Ê 2 ! y ) 7 Le | > DefHyfope, Chap-XXVIL 8:32 fpres de Romanie, & fur le terroir de Verone , fpecialèment le long dela riuiere de l'Adice & és eftroits pierreux ; à l'entour de la forrerefle qui {ertde frontiere entre le domaine de l'Empereur & celuy des Venitiens, vis \ vis du mont de Balde. Aux plus beaux Jardins de Flandres, croit aufli Au meflicu, 'Hyffope des Arabes, quifait la fleur rouge , ainfi que dir Lobel:maisle plus fouuenril ne fair qui rang de fleurs. Mefuë dir que l'Hyffope eft chaud & {ec au fecond degré, ou pluftoft au cronfiefme. IL vers. Purge le phlegme gros & poutry; toutefois moins que le Thym. Îeuacue aufli lephlegme & autres humeurs pourries, &auili l'apoitume, de la poitrine, des poulmons , & autres parties qui feruenc à dà refpiration; car il faic cracher aifement, d'autant qu'il eft actenuacif, incifif, dererfif. Parquoy il et propre aux afthmatiques, & à la toux, qui procede des caufes fufdites, comme aufli au haucmal caufe par le phlegme, &autres maladies du cerueau caufées par la mefme humeur, principalement fi on en prend le fyrop, ou bien fa decoction auec de l'Oximel Scillitic , & de l'Origans comme il a vefté cfpreuué en toute forte de perfonne , de quelque age qu'elle foit. Il aide auffi à la fuppuration, “pour ceftc cauf£ irend J'haleine aifée ; & fait auoir bonge couleur à la perfonne. Cuit auec du vin, & prins en bréuuage il refout toutes les enfleures, du foye, de la ratefle, & autres parties interieures comme aufli éftant appliqué aucc des Figues, de la Flambe.& du Nirre. Cuir aucc des figues il tue les vers ducorps. Auec du vinaigre , ou de l'Oximelil appaife la douleur des dents. Son parfum | puerir les orulles qui cornent; car il eft atrenuatif, deterif, & refolurif; & diflipe les ventofitez. Le meilleur eft celuy qui fent le plus#fort,& a plus d’acrimonie au oouft, fpecialement s'ileft bien nouts. ry, & quad il commence à Héumit ; car c'eft alors qu'il le faut cueillir. ll purge legerement fi on D y adivufte du Cardamomum, & du Bouïllon(fclon Diofcoride , il faur qu'il y ait ainfi:fi on n y adiou- fre du Naficort & de la Flambe, combien qu'aux communs exemplaires de Diofcorideilya x#9- d'ou'aus, au lieu de zæpde ux)8x de fait la chofe mefme nous enfeigne, qu'il y faut mefler du Nafitorts & le versde Macer, quandil dit, Cardama fi ingas his folues fortihs alu. 2 :: Ou bien fi on le faireuire auécde la Manne, du miel, ou des Raïfins de pañle, ou bien de la Squille. Ilné le fautny cuite, ny broye longuement auffi peu que le Thym. On donne de fa decottion de ne fixinfques à dix dragmes. Et de fa poudre de trois iufques à fept dragmes. Matrhiol dir que l'Hyffe- PPS peeft de parties fubriles, à raifon de quoyil eft incifif, apericif, atcenuatif & deterfif.[l ferc contre la | . morfure des ferpens , le broyant auec du fel & du Cumin ,& incorporant le touten miel pour ap- pliquer fur la playe. Applique en liniment auec d'huile il tue les poux, & ofte la demangeailon de Jatefte.Ileft fingulier contre Jethaut mal en quelque façon quonle prenne, mais principalement fi on en compofe des pillules.dé la maniere que s'enfuit : Il faut prendre d'Hyflope, de Marrube, &z de Caftorcon de chafcun-demy dragme, de racine de Piuoine deux dragmes, d’Afla fœtida vn ÿ ferupule, & piler le tout & en former fept pillules auecle fuc d'Hyffope ,& en donner tous Îles foirs vne au malade quant il fe va coucher, Liofcoride n’a point fait de defcri- prion de l'Hyffope, comme eftanr vne herbe affez cogreuë.à tourlé monde; mais vn peu apres il dit que l'Origan Hera- cleotique a la fueille feniblable À l'Hyffopeicar il ne parle pas de l'Ombelle ronde de /'Hpffope : en apres il dir que l'Onitis alafucille plus blanche , & retirant mieux à /Hyffope. Nous auons donc mis le pourtrait de ceft Hyffope fuyuant l'opi- nion de Dalechaimp , lequel a la fueille ronde , comme l'O: D , ES: rigan Heracleotique, quant aux fleurs, à l'odeur , & à l’efpic Len WENS d'où fortent fes fleurs bleuës il retire du tout au commun, & | VUS n'y a autre difference finon en ce qu'ila lafueille ronde ) comme la Marjolaine , ou le Poulioc, au lieu que cel-e de l'Hyffope commun et longue. I s'en treunie en quelques lar- dins à Lyon. Or Pena mer vne bien differéte Plante d'auec cefte-cy; pour le v74y Haffope ; à {çauoir la grofle Marjolaine ou Marjolaine d’Anglererre, ainfi appellée, pource qu'elle vient plus belle en ce païs-là que non ailleurs, & plus pro« pre à manger, principalement dans les lardins. Erpour prouuer fon opinion il prefuppofe que felon Diofcoride l'Origan Heracleotique a les fueilles comme /’Hyffope , mais qu'iln'a pasl'ombelle ronde ou faire en roupie,;comme l'Hyfs fope, & que l'Onitis a la fueille plus blanche, & refemblanc mieux à l'Ayffope qu'à l'Origan Heracleotique , & que fa grainene vient pas par boutons , mais qu'elle eft fibien en- taflée que l'on diroir que cé font boutons. Enoutre Dio- fcoride dir quele Serpoller qui eft vne herbe cogneuëé de ÉONS y ç @ k \ Ne —— Ees n0775 Lesefpeces. La forme, Lig.21.c,10. 8 14 Liure VATI:de TE Pres, tous ,a les fucilles comme l'Origan, auquel il a dit que l'Hyffope refembloit, quant aux fleurs & l'ombelle. Qui pluseft Crareuas, Ifaac , Seraphion 8: Mefuë comparent la Marjolaine à / Æ fope Ainf donc, attendu que cefte Marjolaine d Angleterre, ou grofle , fait vne ombelle ronde, où efl roupie ; ferrée , & compofée de plufièurs eurs purpurées, &c la graine qui ef fibien ageancée qué l'on diroit que cé font bourons, rontde mefme commela Marjolaine ; &c 1 Origan Onitis, & vuls gaire ; & mefme que les fueilles , & toute la figure de la Plante, comme auffi fon odeur qui e douce, nerefentant point de l'acrimænie de l'Origan Heracleotique , & fes proprierez y confens tent ; il conclud qu'il n'ya point d'autre Plance qui reprefente mieux le vray Hhffope de Diofcorid quecelle-cy. Nous en auons misicy le pourrait plus naïf, que celuy qui eft au chapitre di Maronÿ Vray Hyffope des Grecs de Pena,es Lobel. Hyflope des bois ,ianne. | AUS 27 4) | aux coftaux , ayant peu de racines , petites , courtes, noires, la tige de la hauteur d’vne paume, quarrée , auec peu de branches fortant du fein desfucilles, qui font longues, eftroires , 8 {ans den- teleure, comme celles de /'Hyflope , ou de la Sariette ; la fleur petite, longue, blanche parle bas , & jaune à la cime, qui eftouuerte comme la bouche quand on bäille, d’un gouft amer, & afpre. Il fleuriten May & en luin. Del Auronne es Cypres, CHAP. XXVIII, (ST Là E s Grecs appellent cefte Plante aGpérver:les Latins Abrotonon: les Arabes Cathfum,Ke- Éd ea um où Gaiffuw:les lcaliens & Efpagnols 4brotono elle eft appelle 4brotonen ; fuyuanclé 1f9 et refmoignage de l'interprete de Nicander , pource qu'à la voir elle monftre d'eftreren- ELLE) dre, molle & delicate , ou bien pource qu'elle a vneodeur forte , & mal'plaifante. Or il y a deux efheces d'Abrotenon felon l'opinion de tous les autheurs rantanciens que modernes. à fca- uoir le wafle, & la femelle.Pline appellele mafeschampeftre, & la femelle,de montagne. L'Abrotonon femelle s'appelle en François Perit Cypres, Cypres de Iardins,ou Garderobe:en Allemäd Gurten.Cypres: cn Îtalien Sazzoliya. C'eit vne Plante à mode d'vn arbre, blancheaftre, aÿant les branches garnies de fueilles decoupées menu, à mode de celles du Seriphiim , auec des grains iaunes à la cime. Elle croift en cité, ayant vne odeur fafcheufe, & vn gouft amer. L'4brotonon male s'appelle en François Aurouns:en AJlemand St4buurtz:ilierte fes branches à mode de farmens,& vne graine menué com- me celle de P'Aluyne (car aux communs exemplaires il ya Aeñonepray, Ruel a leu AeñénapQor, c'eft à dire, les branches menues,) Pline dit que /'Abrotonon fleurit eu Efté, & à vne bonne odeur, qui tou- tefois appefantit la refte ; fa fleur eft jaune, Encor qu'il ne face point de graine, il ne laifle pas pour cela de croiftre de foy-mefme , ou commeil yaaux vieux exemplaires, il croift de foy-mefmeés tCrres — € DefAuronne, ChapXXVIIL. B8re eAbrotonon mafle ou Auronne de Matthsol. SU =\ À (L VA NUE A Abrotonor femelle ax Garderobe, de Matthiol. Quant à cefte Plante qu'on appelleen terres vuides ; oùil n'y arien de femé:il fe prouigne de foy me faifant prendre racine à fes cimes : toutefois il eft meil- leur de le femer que de le pe » auec la racine, oubien fes iettons, & neantmoin$ il y a bien à faire à le femer. Au tanten fait-on de l'Adonion. Et pource que ces deux Plan- tes craignent le froid , il Les faut planteren Efté, combien qu'elles craignent bien aüfi la trop grande chaleur du So- lcil: vray eftqu'apres qu'elles font vn peu grandes, eJles fe multiplient comme la vigne. Caril ya ainfiaux communs exemplaires , au lieu que {uiuant Theophrafte it fudroit lire comme la Rue, au lieu de dire.comme la Vigne. Orila prins ces dernieres claufules de Thcophrafte, quien parle ainfi : l’Abrotonon vient mieux effant planté auec laracine on Jésiettons, que nonpas effant femécer il vientmal aifement de la graines eflant planté dansées pors de terte,comme ceux auec lefquels on fait les Lérdins desfenestres.Ille faut planter en Eflé:caril craint fortle froid. @ fief fubietà beañcoup d'ins- perfetlion, mefise quand le Soleil fait clair: mais depuis quil efl repris & un peu fort.il fe fait grand commen petit arbre, tent aijr que Lx Rue,finon Qu'il cflplasplein de bois , plus ec, Œ plus pale. Que fi ceftetraduttion de Gaza eft bonne.Pline a traduit ces mots toucau rebours : mefme il femble qu'il à leu autrement ces mots, «arép oi dla d@ x rer c'eft à dire, comme Le Tardins d'Adomii;veu qu'il parle d'vn Adonion,cô- me fi c'efoir d'vne herbe partiGuliere. Aucuns corrigentce pañlage de Pline, (lequel säs doute eff fort corrompu,) lifans ainfi : On le plante pluftoft auec la racine,ou bien fes furge - ons, que de le femer,& mefme quandiileft femé, il ya bien de l'affaite à le replanter,ce qu’il faut faire en Efté , dans les Liure 6. de. l'hifkche7., Jardins d'Adonis:lvn & l’aurre craint fort le froid , comme auf l'ardeurerop grande du Soleil :mais apres qu'ils once repos il fe multiplient comme la Rue. Quant au Leucan- themum il fenrcomme / Aurovne où Cypres, il fait vne fleur blanche, fort fucillué. Or il ne faut poinr douter que la Gar derobeou petit Cypres des Tardinsne foit / Abrotonon femel. le tant pource qu'elleen a les marques,comme la blancheur; l'amertume, en ce qu'elle eftcomme vn petit arbriffeau, & porte des grains iaunes, ioint que fes fleurs fonc decoupées fort menu comme celles du Setiphium : & qui plus eft qu'elle a les mefimes vertus, que Diofcoride & Galien ont attribué à / Avronne femelle. Elle croift en abondance non feulement dans les Tardins , mais aufli parmy les Vignes de Languedoc, fpecialement à l'entout de Nifmes, & parmy les champs, de la hauteur d'vne coudée & demie, de cou- leur blancheaftre , auec force grains ronds , reluifans com- . melorau mois de luillet, au relte elle refemble à celle des Jardins; toutefois elle eft plus odorante , & plus ligneufe,de la graine de laquelle les femmes vfence pour faire mourir les vers. Fuchfe & Dodonont mis le pourrait de cefte Plante non pas fous le nom à Abrotonor, mais du Chamacypariffs, C'eft àdire peris Cypres de Pline, qui eft appelié autremenr Santolinx ,de laquelle Fuchfe dir que as vn autheur Grec nenafaitmention. Er pour l’Abrotonon, Dodon a mis le pourtrait de l'Abrotonÿ [auvage, que Fuchfe prend pour /’4- brotonon mafle.Et pour l'Abrotonon fernelle le mefime Fuchfe mec vnec{pece d'Abfinthe , dont nous traicterons cy apres. François Aurcune, qui croit d'ins les Jardins & parmy les champs, c'eft vrayement /'e4broronon malle, qui eft dur, &àmode de farmens, & fait la graine me- nuë & eft odorant, blancheaftre , & amer, ayant les fueilles decoupées menu ,à mode du Fenouïl, vnpeu plus larges, propres pour fucillerter 8 garnir les allées des Lardins ; & la fleuriaune, comme celle de l'Abfinthe, excepté qu'elle eft moindre. Diofcoride dit que la graine de la Garderobe » NE LS “ Ch:33 4 de l'hift. Lju.r.ch:19, 2:16 Liure VII del Hiftoiredes Plantes, Abrorououmalle, de Dodän: | | ÿ Abrotonon femelle, de Dodon. 1 Ce ir à QI FU + N7 | A NZ Ÿ \1/1 zetempera… AC d'Anronne bouillie ; ou bien crue , prinfe en breuuage auec eau fert à ceux qui ne peuuentauoir met & les Jeur haleine fans tenir la cefte droite, aux rompures, fpafmes , à la fciatique, à la difficulre d'vrine, OR fapprefion des mots. Prinfeen vin elle fert de contrepoifon contre les venins mortels. En- duite auec huile elle fert àceux quifontenfrifflon. Mife dedans le lit , ou bien bruflée pour par- fum, elle chafle les ferpens. Prinfe en vin elle fert contre les morfures, & particulierement contre celles dés fcorpions, &phalanges. Appliquée en liniment auec vn Coing cuit, où auec du pain, elle fert aux inammations des yeux. Broyée auec farine d'Orge,& cuire , elle réfourles foroncles Liu&ch21, Pline en dir quafi de mefme. On fe ferc dir il, des füeilles , mais principalemenvde la graine, pour cichauffer; aufi eft elle finguliere pourles nerfs , àla roux , à ceux qui ne peuuent auoirleur fouffle fans tenir larefte droite , aux fpafmes, aux rompurés , aux flancs, & à la difficulté d’vrine. On or- donne la decottion d'une poignée deFherbe cuite iufques à la confomprion de la tiercé partie, de laquelle il faur boire quatre cyathes. Quant à la graine, la dofe commune d'icelle eft vne drag- me broyée en eau. Elle eft aufli propre à lamatrice. Elle meurir les apoftumesplarrés des aynes:On l'applique auffi fur l'inflammation des yeuxauecvn Coing cuit. Elle chafle les ferpens. On l'or- donne aufli contre la morfure d’icelles , l'appliquanr deflus, ou la prenant en vin. Elle ef fort fou- ucraine contre les poifons qui caufent tremblement & froidure, contre les fcorpions & phalan- ges, Contrerous autres venins ,eftant prinfe en breuuage. Er à ceux qui ont froid, comment & pour quelque occafion que ce foit , & aufi pour attirer dehors ce qui feroir fiché dedans le corps. Elle guerit auffi les maladies des inteftins.On dit qu'vne branche d’Awromne ou de Cypres mife fous TR le cheuet du lit, prouoque & réucille l'appétit de luxure,& que cefte herbe eft fingulieré pour romi- fmpl, Pre defaire tous charmes & enforcellemens par lefquels on nouë l’aiguilletre. Galien craittant des propriecez de ces Plantes en parle bien plus diftinétement. L'U4brorenom, div-il,eft chaud & fec au croifiefme degré.Or pour bien cognoiftre fon temperament il le faut goufterica il eft fort amer. Aufli efchauffe-il & defleche bien fort. Erde faiét fi on prend fes fucilles auec les fleurs, ( d'autant que le demeurant n’en vaut rien ) & que les ayant broyées on les applique fur vn vlcerenet, on {entira vne mordication. Ou bien fi les ayant mis en infufion dans de l'huile, on fe frotte latefte, ou le:ventre dudichuile, on treuuera par effe& qu'il rechauffe fort. Tellement que pourempef- cher ceux qui fonten fieure d'auoir des friflons & tremblemens,, il les faur frotter de ceft huile de- uanrque l'accez commence. Car de fait auffi roft qu'il couche la perfonne, on fent tout noroire- ment qu'il rechauffe. Oril doit bien auoir cefte proprieté que de tuer les vers, puis qu'ileftamer. Il eft bien auffi aifé à cognoiftte , qu'ileft refolutif, &incifif, mefine qu'il faut par necefliré qu'il le foit plus que l'Abfinthe. Premierement par le gout ; d'autant que /’Abrotonon n'a comme point d'ai- greur, & au contraire l’Abfinche en a beaucoup. En outre en ce que l’Abrotonon eft contraire à l'e- ftomac ; comme auffi le Seriphions au lieu que l’Abfinche y eft fort propre. ZL’Abroroner bruflé cft hi chaud De la Camomille grände, ChXXIX. 817 Petit Abrotonon odorant , de Lobel. = L Ge CA = Te < = = NE ESS > ll 7 XS= ZA ÿ) NU AT At (5 17> \ Li a? VC WA Vo 4) 1 : = VA ë SIT É a D DE as Y VEA ANS D = w ns à : PRE 4 4 ï \æ : à À à 4 { db Ë PAK 20 PA Ji L ga NN || an 4) 2 # ! \ AV AV \ KIpNS AN GE US NY LAN QD CA SAS LS & Û Î S =, 25% V NO BR LS ZA f tN + - 1 = Que Ë TT À SE À E4 Es SJ} . << S AZ cAbroronon [ans aucune odeur,de Lobel. chaud &fec,mefme plus que la Courgefeche bruflée,ny la racine'de l'Anet: car on fe fert des cen: dres de celles-cy aux vlceres humides’, ou qui ont fait croufte à l'encour , fans inflammation, & par mefme moyen aux vleeres qui viennent au prepuce : maisles cendres de /Abrotonon {ont moydica- tiues en tous vlceres.à raifon &e quoy on les incorpore auec quelque huile fubtil , comme celuy de la Palme de Chrift, de Raïfort, du Sicyonien, huile vieil,ou Sabin, pour guerir la pelade.Elles font auffi venir la barbe quand elle demeure trop à pouffer , eftant incorporées en quelqu'vn defdits huiles ; & encor plus auec d'huile de Lentifque: car entant Charmecypariilus, ou grande Camo- qu'elles fontde parties {ubtiles., elles ouurent les pores de mille, de Da'echamp. Tome premier. la peau , 8 font mordantes, & chaudes. Lobel & d’autres {çauans Herboriftes prennencpour c/pece d'UAbrotonon ce- fte autre Plante quiefticy peine, pource qu'elle y retire fort bien,ayant les fucilles femblables:mais elle produit à force vergettes d'vne condée & demie,ou de deux pieds de haur, . + Fe menués , & de bois, auec beaucoup de fleurs femblables à ‘ celles de le A4brotonon,vertes-iaunes,8& odorantes. Sa racine eft de bois , longue & tortue. Il croift dans les Jardins de Flandres. Ilyen aencor va autre qui n'a aucun gouft ny odeur, ayanr la fucille, la fleur,la graince.& la figure de l’Ar- moife aux fucilles menués. On l'amafle fur les collines de Flandres pour le reptancer dans les Tardins. CAMP A XT A prend pour le Chamucypariflus, c'elt ) à dire pesir Cypres de Pline cefte Piante qu'on £2 appelle à Roüen grande Camomille,de laquelle il ” yen agrande quantité dans les Iardins.C'eft vne Plante ietrant force farjeons & farmens, qui a la racine noi- re, & de bois, la fueille crefpée,ronde, decoupée fort menu, verce-brune, dont les branches pafles font garnies, & beau coup de Heurs dorées , qui fortent de certains boutons ronds. Toute la Plante fenc ie ne fcay quoy de refineux & de gras , comme fait la fleur de la Plante dont Dodon à mis le pourtrait pour le Pyrethre fauuage. Cefte Plante retire fort à la Garderobe , ou Cypres ; parquoy de peur que per- ‘ ZZ fonne * Della Camorille grande. Liu.5%.6.1 Les noms. La formes Liu.3.e.20! Les vérins. Liu.2 40,1 je Les noms, Lute 6, des fimpl. Liu.r7.ch.7° Chap. x de l'hilt. Liu.2.ch 77. Liu. 1, ch. 2. Chap. 2. de l'hif. Liu.3.ch,23. Liu.3.ch.13. 818 Liure VIIL del'Hiftoirédes Plantes, fonne n’y puifle eftre trompé, il faut foigneufement remarquer les marques de l'vne & de l'autre, our les fçauoir bien recognoiftre énfemble. La Garderobe eft plus haute , au lieu que cefte-cy eft plusbafle & plus trappe. La Garderobe a les fucilles plus longues, blanches, efpailles, auec les de- coupeures plusouuertes; cefte Plante les a plus courtes, plus rares, &z.plus efloignées l'vne de l'au: tre,plus plattes. Il y a auffi difference pour raifon de l'odeur;pource que la Garderobe fent plus fort, Cefte Camomille eft moins odoräte,& fon odeur n’eft toutefois guiereplaifante.On dir qu'à Roüen le bouton de la fleur eft garni de fueilles blanches à mode de coronne, comme la Camomille blan- che , araifon dequoyils l'appellent Camomille grande. Maisl'ayantfemé dans noftre lardin , elle a porté vn bouton jaune fans fueilles , femblable à celuy de la Garderobe.Les À pothicaires de Roüen s’en feruent heureufementau lieu de la Camomille commune. Pline ditque la Chemecypariffus prin- {een vin eft finguliere contre le venin de toutes fortes de ferpens & fcorpions. De l'Aluyne,ow Abfinthe. CHAP. Xe BYE Es Grecsappellent cefte Plante der, Baliminper,on BapÜminpeiles Larins 4bfnthium KE comme font aufliles Aporhicaires:les Arabes 4ffathinm:les Italiens Afenzoiles François LE 29 :_4luine,pource qu'elle eft amere comme d’Aloës , & Abfinte, où CAbfinthe. Les Grecs PPS ont compolé ce nom de A4bfinthion,du verbe ax, c'eft à dire manier,par Vneantiphrafe, pource qu'arailon de fa grande amertume il n°Y point de befte qui y touche, à raifon de quoy auf elle a efté nomée Bathypicron,où Barypicron.Les anciens Comiques l'ont aufli nomée dre, pour vue mefmeraifon, pource qu'ileft mal-aifé de la prendre en breuuage à caufe de fa grande amertu- me.Les Allemans auffi l'appellent 7#ermrot,côme empefchantl'allesrefle par fon amertumeitoute- fois aucuns interprerent cela comme refroidiffant la perfonne au ieu d'amour. Diofcoride met srois efpeces d'Abfinthe;le comun.le marin, qui eft appellé Seriphion.&c le Santonique pour le sroifefme,dont il en croift enabondance és Gaules pres des Alpes.lequel eft appellé au langage du païs Sasroniron, à caufe du païs oùil croift. Galien en eftablit aurant d’éfpeces,difant:Il faut croire qu'il y a sroisefpe- ces d'Abfinthe,dont lvne s'appelle du nom commun à toutes lesautres;à fçauoir le Porrique.lc Santo- nique,& celuy qu'on appelle Seriphion. On peut bien auffi appellerl'vn fimplement 44/frthe, 8 l'au- tre Seriphion,ë&c l'autre Santonicon. I] v a, dir Pline, p/afieurs efpeces d'Abfinthe , dont l'vn eft appellé Santonique,du nom d’vne ville qui eft eft en Gaulel’autre eft appellé Porrique,de la region de Pont. Et vn peu apres:Il y 4 en outre vn C4b/finthe marin,qu'aucuns appellent Sexiphion,&c.Fuchfe à mis le pourtrait de /’Abfinthe commun.& du Seriphion, que Dodon prend pour le Thali£trum. Quant au troifiefme qui eft le Suntonique,ilne l’a pas misimais il dit qu'il eft femblable à /'_4h/frthe finon qu'il ne porte pas tant de graine,& eft vn peu amer.Dodon a mis pour l'C4bfnthe Pontique que les Apo- thicaires de Brabant appellent Rowair , la Plante que Fuchfe prend pour la Garderobe. Pour le /e- cond qui eftle Seriphion où marin,la graine duquel eft affez cogneuë à tousles Aporhicaires,qui l’ap- pellent Semen (anélum,Semen lumbricorum,&c Semen contra. Pourletroifiéfine le Santonique qui eft le commun, & dit que ces efpeces ne font pas feulement differentes à/raifon du lieu où elles croiffent mais mefme quant à la figure, Matchiol merpour la premiere efpece d'Abfinthe.le commun,puis apres le Pontique,qui croift non feulement en Pont,maisaufli en Traüfiluanie, Hongrie 8: Bohemce.le- quel il dit auoir roures les marques que Galié attribue au Portique. Er pour le froifie[me le marin,ou Seriphion,du tout differët d'auec celuy des aurres;& encor vn autre Seriphion d'Esypte:& finalemet. vnautre,duquel les Apothicaires vendent la graine pour faire mourir les vers:car iln'eft pas de l’o- piniô de ceux qui difenc que cefte graine left celle de /'_4bfnthe marin.Pena fuyuanr la diftinétiô des anciens.eftime que noftre Abfarhe le plus commun,eft aufile Pourique,& le Romainice que Dio- fcoride môftre quandil efcrit:L'Abfinthe eff vne herbe bië cogneuë, dôt la meilleure eff celle qui croiff em Pont; @ en Capadoce. Car par ces mots il ne pretend pas de declarer les efpeces d’vne herbe fort commune,ë aflez cogneué,mais de monftrer quelle diuerfiré il ya de celle quicroift en vnlien, au prix de l’autre,pource que côbien que cette herbe croiffe par cour,celle quicroift en Pôre & en Ca- padoce,i caufe que l'air y peut eftre meilleur, & plus ferain,eft la plus prifée & plus aromatiquesauffi Diofcoride & Galien loüent la Flambe de Sclauonie par deflus lesautres. Ge que Galien monftre, difant : qu'il ya #rois eJpeces d'Abfinthe, defquelles l'vne eft appellée du nom commun des autres, comme eft principalementle Portique. Ain ilappelle fimplement 44fnthe le noftre commun, du- quel il dit.fuyuant Diofcoride,quele meilleur vient en Ponre,fans faire diftinétion des efpecés pour cela. Donques noître 4b/finthe commun.eft auffi le Pontique,que les anciens ontainf furnômé du nô du pais où ilcroift mcilleur. Les modernes l’ontfurnômé de mefme, à caufe de fon afiriction,qu'ils appellent Ponticum faporem,en langage Barbare,& non en bon Latin,laquelle Galien & Diofcoride eftiment forcen 7 44/finthe.Mefuë,ayant dit que !’A4bfntheRomain auoir vne ftipricité,c'eft à dire vre aSfriétion feche, 8 fort propre en medecine,adioufte apres (peut-eftre , fans y penfer,combien qu'il die vray)que Portique 8 Romain eftvne mefme chofe, D'où eft venu que les Aporhicaires cerchér fi {oigneufemet de cosnoiftre l'Abfinthe Romnir mefme encor à presét : car Romain fignifie bon,côme les Apothicaires appellent Camomille Romaine celle qu’ils tiennent pour la meilleure. Et qu'auffi il s'en DelAbfnthe: ChapXXX. 819 il s'en treuue aujourd'huy à force aux enuirons de Rome , & parmy les mafures, qui cft la mefme chofe que le noftre: & l'un & l'autre eft vne mefme chofe auec le Portique. Aufli Diofcoride n'en a point fait de defcriprion ; mais s'eft contenté de dire fimplement où ceft que croifloitle meilleur. Comme aufli peu Galien n'en fait point de diftinétion par efpecé, mais fuyuant (felon fa couftume au moins le plus fouuent)l'authorité de Diofcoride, dir que le Portique fair plus d'operationsn'eftant pas different d'auecles autrés pour raifon de fon naturel , mais feulement dulieu où il croift meil- leursce qui fe creuue auffi en beaucoup d'autres païs. Car il s'en creuue en d'aucuns lieux qui ne fenc pas mauuais,en d'autres où ilelt odorant, &en d’autres où il fent mal. Le mefime Galien parlant du Pontique en Vn autre endroit dit ainfi:Côme ainfi foit que toutes les e/peces d'Abfinthe ayent double qualite & faculté, le Portique a vne aftriétion qui n'eft pas petitesmais les autres comme le Seriphion & celuy de montagne font fort amers ; mais ils n’ont guieres d’aftriétion, au moins qu on puifle co- gnoiftre-au gouft, où comme point du toutiparainfi il faudra vfer du Portique aux inflammations du foye & de l'eflomac Oril à lafucille & la Aeurauffi beaucoup plus petites que les awéres efpeces,mef- me tant s'en faut qu'ilait vne odeur mal-plaifante,que mefmes elle à ie ne fçay quoy d'aromatique, au lieu que les autres fentent maliparquoy il faudra s’abftenir d'en vfer, & fe feruir coufiours du Po- rique. Or ce qu'il dit que le Poriqwe a les fucilles plus petites,a bien donné à penfer à des perfonnes doétes,ainfique dit Pena:mais que Rondelct fuyuat l'authorité d’vn exemplaire, & le naturel de la chofe,, lifoit encefténdroir (plus grandes, ) & de faiét ce changément aduient fouuent quafi à cous ceux qui cfcriucnt des Plantes : car il s’en creuue fouuerten Theophralte, & encor plus fouuent en Diofcoride,comme entre autres au chapitre de l’Aunée, du Meon, & quelques autresi& mefme en Galien;nom pas par leur fautesmais de leurs efcriuains, Et quant au mot dudias, ileft bien aifé à ref- pondre à ce qu'on pourroit obiecter contre : car s'il eft plus odorant, par confequent l'autre le fera quelque pewioinsque adie, ne fe prend pas toufiours pour vne bonne odeur, mais Le plus fouuenc pour vneodeurpencrrante & forte, comme en l’'Ongle odorante, en la Myrrbe,Poix & autres. Voi- la quant à lapremiere efpece d'Abfinthe. Le fecond,quieltie Afarimou le Seriphion , croift en grande abondance furle mon Tatrus pres de Capadoce & en Taphofire d'Eeypte.Sur quoy Cornarius efti- me que ces mots, ({urle mont Taurus pres de Capadoce)fonc fuperfus , & y ont efté adiouftez du precedent. Ce qui appertpar Pline , lequel dit fimplement que le meilleur croift en Taphofiris d'E- gypte. L'Abfins he de la troifiefme efpece eft le Santonice : Qui croijl en abundante en la Gaule qui eff pres des Alpes,qui eft appellée au langage du païs Sanronique : mis quiconque fera tant foit peu ex- perten la Geographic,ne croira iamais que les Alpes foient aux pais de Saintonge, & qu'il y croifle de 7 Abfinthe quien porte le nom. Qui plus eft en l'exemplaire d'Alde, il n'ya pas cæyrovay ou Toy - "me,rnais cæpdevir. Caril yaainfi:1/yaure troifiefmeefbece d'Abfinthè qui croifl en la Galatie presdes Alpes, G eff furnommé an langage du pis, Sardonien,du nom ds païs où il croiff.Pena dir que ceftuy-cy Liure 6, des fimpl, Liu.r1.de ra meth.c16. Aux Aduerf, Emblem2r, du liu 3% Fol.z 37» croilt aux Alpes de Galarie qui eften Afie,que ceux du pais Abfathe commun. appellét Sardonides,avaifon de quoy ileltappellé, Sardomien. Ce pañlage donc eftant ainfi corrigé fera bien aifé à enten- dre,mefme par ce qui eft dirau chap.fuvuant que l'Abroto- non,qui eft vne Pläte quafi de mefme efpece que /’4b/finthe, croift en Galatie d’Afie,rellemér que Diofcoride fait eftar de deux efpeces d’Abfinthe qui croifsér en vn mefime païs.à fça- uoir en Galatie,8& Capadoce, & ne faur point douter que le mor Santonique ne {oitcorrôpu.Aureîte /’Ab/finthe Pontique, Romainsou comun, fair vue tige brächué,les fualles blanches, ; © les fleurs rôdes,iaunes,entaflées en grappe de Raïfin, la grai- ne ronde,qui fe tient l'vne à l'autre.Sa racine ef efparpillée, ferme & de boissMatthiol l'appelle fimplemet 44/rthe.Do- don l'appelle 4bfnthe Sautonique.Quatàl'Abfinthe Pontique de Metthiol,il a la fueille.latige,les fleurs,& la graine beau- coup moindres que le coule gouft vn peu amer, & fort aftringeanr,8& d'vne odeur qui n'eft pas mal plaifanre.Lobel en mervs autre pour le Pontique,Trentin,apporté des môta- gnes de Pont,& de Taurus par les Herboriftes de Trente. Il a les fucilles plus petites que les autres.,blächeaftres,aroma- - tiques.aftringeantes,& vnpeu ameres.Quäta/"4b/înthe ma- rin,où Seriphio.Diofcoride dir qu'il faic les tiges fort menués, & eft femblable au petir Cypres.fa graine eft menuë,vn peu amere,côtraire à l'eftomac,d'vne odeur fafcheufe, & aftrin- geñre auec vnpeude chaleur.Le Seriphiëde Matthiol qui eft icy peine,croift en plufieurs lieux le 168 de la mer de Tofca- Tome premier. LL ne, Laformie, diuerfement decoupées, de la figure de celles de l’Armoife, Ch.23.liu, 3; Seriphiom, Liu.1.ch.2. Ab/fénthe Pontique, de Matthiol, Abfisthe Seriphion,ow marir,de Maubiol. ") Ÿ QANE ; œ . SD = = Ÿ L ë: ? Aer É 27 A] NS kr x a ” nu = ra " à. 5 ”-Me SSP A STARS JP h. D : , 4 ER : à » Va 5 TL Cr \£ > LAS OV. (LL marchans quil'achettent & la vendent. l’appellent graine contre les vers. Encor adioufterons nous une forte d’Abfinthe que Dodon appelle 4bfnthe aux fuvilles effroites. I{femble, dit.il, que ce foie Li-des burg, vne Plante moitié 4b/fsthe, & moitié Lauande. Elle faic fes tiges de bois, rondes comme celles de L'Abfinthe,ec les Aeu:s séblables,& difpofées tour de mefmeitoutefois elles fonr moindres:fes fueil- les font longues,blanches comme celles de la Lauande,& fent aflez bonquafi comme la Lauande. Plufieurs la prennent pour /4b/fnthe Santonique,d'autres pour 'Armoifcde mer,commenous dirons au chapitre fuiuant. Ilrefte maintenant àtraitter des proprietez des Abfinthes. Diofcoride dit que Liu 3.h.a 5. l'Abjinthe efchaufle, qu'il referre, & euacuë la bile-quieft dedans l'eftomac,& lesinteftins,& prouo: 4 bi que l'vrinc:eftanc prins deuant que boire, ilempefche d'enyurer:auec du Sefeli & du Nard Galli- ue, il fertconrre les ventofitez , & les douleurs de l'eftomac & du ventresilguerit ceux qui font te Son infufon ou {a décoction prinfe tous les iouts à la mefure de crois cyathes, guerit la taunifle :eftant appliqué ou p'ins auec du miel 5 il prouoque les mois : prins auec du vinaigre il eft fingulierà ceux qui fonc prelts d’eftouffer pour auoir mangé des Potirons : aucc du vin , il refifté au venin de l'Ixia , dela Ciguë , &aux morfures des mufaraignes :appliqué en liniment auec miel 8 Nitre ,ilefl propre pour la Squinancie-auec eau ilgueritces petites veflies rouges, qui viennent. de nui@ : auec mielil gueritles meurtrifleutes, &l'esblotiiflement de la veuë. On l'applique auffi éa linimét aux oreilles quiiettenc de la fange:la vapeur ou fumée de fa decoétion appaife la douleur dés dents & des oreilles. Sa decoétion eft bonne pour appliquer à la douleur des yeux,auec du vin -cuit : broyé auec du cerot cyptin , il fertaux douleurs des hypochondres, du foye , 8 à la douleut d'eftomac, quia duré longuement : auéchuile rofat il.eft bon pour l’eftomac, incorporé auec des Figues, du Nitre, & de farine d'Yuroye. il eft bon aux hydropiqués, & à ceux qui ont la ratelle in- rereflée : mis dedans les Garderobbes,& coffres;il garde que les veftemens nefoyent rongez par les teignes : fi on s'oingr le corps d46/f#rhe auce d'huile, les coufins ne s'en AAA point: ve | | «À 4 ait = 824 Liure VIIdefHiftoiredes Plantes, fait l'encre auec de fon infufon ‘les rats ne mangeronrpoinr les lerrres qui feront efcrites de ceft encre. Son fuc doit faire les mefmes operations 5 routefoisiln’eft pas bon à prendre en breutages car il éft contraire à l’eftomac, & caufe douleur de tefte. L'Abfinthe marin{enrmauuais,& eft aucu- nement chaud & aftringeant : broyé feul, ou auec du Ris, & prins auec du miel, il fair mourir les vers ronds & ceux qui viennent au fondement,& lafche doucement le ventre : eftant cuit auec du vin cuit (d'autres lifentauec quelque viande) il fait les mefmes operations. Les brebis s'engraiflert Tiu.27.ch.7. fort fielles en mangent. Le Santonique a les mefmes proprietez que le Seriphiom. Pline traitte bien. plus au long de ces mefmes chofes, y adiouftant quelque autre chofe dauantage. Il ya, dit-il, plu- fieurs efpeces d’Abfinthe.Caril y en a qu'on appelle Sasronique à caufe de la ville de Xaintes qui eft en France. L'autre eft appellé Porrique,à caufe dela region de Pont,où l’on engraifle le beftail auec ceft herbe, lequel pour cette caufe fe creuue le plus fouuent fans fiel. Ceftuy-cy eft le meilleur de tous , & eft beaucoup plus amer que celuy d'Italie , encor qu'il air la moüelle douce. Il nous faut parler des vertus de certe herbe, qui eft des plus fingulieres & des plus aifées à creuuer, ioint que les Romains s’en feruent en leurs facrifices:car aux feries Latines on faitboire de /’4bfinthe à celuy quiemporte le prix entre les charretiers. Eccroift queles anciensont fait cela comme voulans don- ner la fanté pour guerdon à celuy qui eftoit le vainqueur, comme eftant digne de viure. Iconfor- te leftomac : auffi fait-on. du vin d’Abfinthe,pour ceft effect. On le fairauffi bouillir en eau, & boir- oncettedecottion. Pour cet effect il faut prendre fix dragmes de fucilles d'C44/fnthe, auectleurs branches, & les faire cuire en crois ceftiers d’eau, y adiouftant Vn peu de {el, puis faut laiffer cette decoétion à l'air vn iour 8 vne-nuict. Il y a fort long temps quecerte décoétioneft en vfage. On fe fert auffi de foninfufion, laquelle il faut tenir couuerte trois iours durant ; Quelque quantité d'eau qu'il y aic: mais on ne fe fert ouerces de! 4bfinthe pilé, ny aufi dedon fuc: Er neanrmoins le témps de le tirereft quand la graine commence 3 s’engroflir. Eftant fraifche il la faut tremper en l'eautrois iours durant pour en tirerius ; mais eftant feche il faut qu'elle y demeurefepriours. Cela faitil le faut mertré cuire en vne conche de cuÿure, mettant dix hemines d’4bffnthe für quarante cinq {ex- icrs d'eau, & le laifler cuire iufques à la confomption du tiers. En apres faudra couler cette deco- “ion, & la faire derechcf cuire à petitfeu , iufques à ce qu’elle foit efpaifle comme miel, cout ainfi comme l'on fait du fuc du petit Centaurion: toutefois ce fuc d’Abfinthe eft contraire à l’eftomac,& à la tefte ; au lieu que la decoétion y eft fort propre, d'autant qu'elle referre l'eflomac, & euacuë la bile,prouoque l'vrine,lafche le ventre,& en ofte la douleur s'il y en à. Elle fert à chaffer les vers du corps la prenant auec du Sefeli, du Nard Gallique, 8 vn peu de vinaigre, elle refour les ventofirez & ef finguliere, à tous degouftemens, principalement à ceux des femmes enceintes. Elle aide fort à la digeftion. Prinfe auec Rue, Poyure, & fel, elle euacuë les humeurs crues & indigeftes. Les an- ciens fe voulans purger prenoient de cette decoétion, auec vn feftier d’eau marine gardée, fix drag- mes de grainc d’'Abfinthe , & trois dragmes de fel , & vn cyathe démiel, Etpour rendre cetre po- tion plus purgatiue, ilfauc doubler la qualité du fel. Or il le fautpuluerizer le plus menu que l'on peut;afin qu'il paffe plus aifement.Aucuns en vfoientaufi au mefme poids que deflus auec de Gruo {ec , yadiouftanc du Poulior. Les autres s'en feruoyent contre la paralyfie. - Les autres pliovent les fucilles d'4bfinthe dans des Figues pour les faire ainf prendre aux enfans & les garder de fencir l'a- mertume. Prins auec miel il purge la poitrine: Pour la iauniffe il le fautboire tout cru, auec del'O- pium (il fauc lire auec du Perfilou Ache)owbien du Capilli Veneris. Prins chaud en cau, il refout les ventofirez. Le prenant auec du Nardus Gallique;il eft propre auxaccidens du foye,;auec du vin- aigreil eft fingulier à la ratelle, où bienle prénant dans de la boüillie, ou des Figues. Prins en vin- aigre il foulage ceux qui ont mangé des Champignons,ou qui ontefté empoifonnez de Gomme de Chamæleon.Prins en vin il fert contre le poifon dela Ciguë,& côtre les morfures des mufaraignes, des vines de mer,& des {corpions.flfert grandement pour efclaitcir la veuë. A ppliqué auec vin cuir, il reprime les detluxions chaudes qui combent fur les'yeux: Et guerit les meurtrifleures eftantap- = 1 7, « / . “ « . pliqué deflusauec du miel. La fumée de fa decoétion ouerir les douleurs des oreilles. fi elles fon fangeufes, on l'y applique auec du miel. Trois ou quatre branches d'_4hfnrhe, auec vne racine de Nardus Gallique , prinfesen fix feftiers d’eau , prouoquent les mois &l’vrine. Prins tout {eul, ow appliqué en peflaire auec de la laine, il prouoque les mois. Auec miel & nitre il eft fingulier.en la fquinancie, auec eauil guerit les boutons rouges quiviennenr principalemeur de nuict,quifontap- pellez Epinyétides. Appliqué fur les playes fraifches,deuât qu'on les air lauées d’eau;il y eft fort bon & mefine aux vlceres de la refte. Incorpore en cerot cyprin, ou auec des Figues il ferc particuliere- meritaux hypochondres. Il eft aufli fingulier aux demangeaifons : mais il efk contraire à ceux qui fonten fieurc. Eftanc beu fur lamer;il retient ceft appetit defordonné de vomir,quela marée caufe fouuent. Le poiranc entvn brayer il reprimé les enfleures des aynes. Son odeur prouoque à dormir; principalémentle metrant deflous la refte de celuy quine peut dormir, fans qu'ilenfache rien. Mis parmy lesvéftemens illes contregarde des artres: Sion s’en frorte auec huile , les moucherons-ou coufins ne:s'en approcheront point, atitanc en fait fon parfum quand onlebrufle. L'encre àefcrire detrémpé auecfoninfufionsempefche.que les fouris ne rongeront pas les lertres qui feront efcrites dudit DelAbfinthe, Chap.XXX. 82, dudit encre. La cendre de / Abfinthe incorporée en huile rofat fert à noircirlescheueux. I] ya en- cor vne autre forte d’4bfinthe marin,qu'aucuns appellent Se riphion,lequel eft fort bon en Taphof- ris d'Egypte. Les preftres de la deefle Ifis ont accouftumé de porter coufiours en la main vne bran- che de ceft 4hfinthe.N alesfucilles plus eftroites que le premier, & n'eft pas fi amer.Il eft contraire à l'eftomac,il lafche le ventre,& en chafle les vers-Pour ceft effect il Les faut boire auec huile & {el, ou bien dans dela boüillie faire de farine de rois mois. Pour faire fa deco&tion il faut prendre vne poignée de ceft 4bfnrhe , & la faire cuire en vn {cftier d'eau, iufques à la confomption de la moi- tié. Voilà ce qu'en dit Pline Touchant ce qu'ilefcritque le beftail s'engraifle de /”44fathe il l'a prins de Theoÿhrafte, qui enefcric ainfi : fuiuant la traduction de Gaza: Car aucuns difent que les brebis de ce paisne mangent pas l'Abfinthe;é toutefo cellesde Pont en viuent,dont elles S'ençra ilent,é en- groffffent, & mefme font founent fans fiel. Que fi cela ef vray, il faut que ces mots Airaferay ?) ans ca ra meocalareuspva.qui font à la fin du chapitre de lAbfinthe marin en Diofcoride,y foyent {u- perflus,ou bienil les faudra rapporter à ’Abfinthe Pontique dontil a parlé auparauant. Mais ce que Pline dit que /’Abfinthe Portique eftbeaucoup plus amer que celuy d'Italie, Matchiol le reprend de cela, difanr qu'il contredit à Galien : ce qui fe verra mieux fi nous mettons icy tour ce que Galien a efcritrouchancles proprietez de /’Cabfinthe, Il dir donc que l'LAbfinthe eft altringeant & amer, auec vne qualité acre, qu'ilefchauffe,nertoye,renforce & deffeche. Parquoy ileuacue les humeurs bilieufes par le bas: & par les vrines. Mais il euacue fur tout la bile quieft dedans les veines par les vrines. À raifon de quoy il nefert rien d'en prendre quand l'eftomac eft plein de phlegme, ny fem- blablement quand lapoictrine & les poulmons en font farcis. Car ileft plus aftringeant qu'il 'eft ® pasamer.Or pourcequ'ila de l'acrimonie,il faut qu'il foit plus chaud que froid.Que fi nous voulons declarer fon remperament en general felon les premieres qualitez , nous dirons (combien qu'il foit compofe des qualitez contraires.) qu'ileft chaud au premier degré, & fec au troifiefine, Son fuc eft beaucoup plus chaud que l'herbe mefme. Le mefme Galien dit que le Seriphion, n'eft pas fi aftrin- gcant que /<_4bfinthe, mais qu'il eftplus chaud , ayant vn gouft amer & falé, à raifon de quoy ileft contraire à l'eftomac, & qu'il tue mieux les vers du corps, que leAbfinthe foit qu'on l'applique par dehors,ou bien qu'on le prenne dans le corps. Et en fomme il faut dire qu'il efchauffe à la fin du fe- cond-degré, & deflécheautroifiefme. Or fi l'Abfinthe Pontique que Galien loüe fi fort contre la bile, fait plus d'operation en ce cas, (fuyuañt l’auchorité de Theophrafte & desaurres Medecins ) que ne font les autres efpeces, il faut donc dire quela qualité par le moyen de laquelle il fair cela, y eft plus grande qu'aux autres, c'eft à fçauoir l'amertume, Carileftaperitif, & deterfif. Il prouoque Pvrine , & euacue la bile , comme non feulement les Medecins mais aufli le commun peuple lef- preuuent touslesiouts de l'Abfnthe commun, vant en l'appliquant par dehors, que le prenant dans le corps. Le vin fophiftiqué auecde /'_4bfnthe eft fort fingulier + aufli en fait-on grand eftac en pluficurs lieux d'Allemagne , oùils ne fe feruent pas du Pontique , mais de celuy du lieu mefme5 fans quepourcelaperfonnefe plaigne qu'il ait mauuaife odeur : car au contraire fi on le prend fec, & qu'onle metre dans du vin, il a vne odeur aromatique ; propre pout fortifier la perfonne. Quand donc Galien dir qu'ilfaut vfer du Portique, ça efte pluftoft pour defendre l'vfage du Seriphion & du Santonique ; que non pas de cettuy-cy, qu'il auoit nommé fimplement 4bfrrhe. Que fidu temps de Galien celuy de Grece auoitmauuaife odeur le Romain, ou commun w'eft pas pourtant puant en Italie, France, Allemagne, &-Anglererre; ains au contraire il garde les autres chofeside fentir mal. Diofcoride auf , ny mefmie Pline, ne parlent point de cetre mauuaife odeur. Mefué declare bien clairementles propriecez & vfage de l'Abfnthe. D'autant, dit-il, qu'il y a p/ufieurs fortes d'Abfinthe, nous choififfons par deflus tous les autres le Ross , lequelales fueilles blanches, liffes, vnies, & non afpres , de bonne odeur, quine refencpoint/4bfrthe marin, & quia efté cueilli en vne terre bien expofée à l'air, lequel eft chaud au premier degré, & fec au fecond. Sa fleur aufñli eft chaude. Il cft compofé de double fubftance, dont l'vne eft chaude, amere, nitreufe, purgatiue, aperitine,& l'autre eftterreftre , aftringeante, fortifiant les parties par fon aftriétion , laquelle y eft plus grande, fpecialement quand il eft {ec. Et d'autant que fa fubftance chaude confifte en fa fuperficie, quand ona prins de /'_Abfinthe , elle fait fon operation la premiere. Ec la cerreftre aftringeante puis apres, par le moyen de laquelie aucuns ont eftimé que /'Abfinthe eftoit laxatif, ce qui toutefois eft faux: car il euacue la bile , & l'eau de l’eftomac , desinteftins, du foye, & des veines, mefme par l'vrine quelquefois: mais il n'euacuë pas le phlegme , ou pour le moins fort peu, combien que Auenzoar foit de cette opinion. L'Abfinthe preferue le corps de pourriture, fpecialement fi l'on prend cousles jours vne once ou deux de vin ou d'eau,dans lequelou laquelle on ait mis de !’4bfinthe en infufion, ou bien de fa decoétion, oubien de fon eau diftillée 1mis fec parmy les veftemens il les empefcne d'eftie rongez des vers : eftanc appliqué tout chaud, feul & principalement auec du miel,ou vin,& vn peu de Cumin ; il eff fingulier pour guerirles meurtrifleures. Sion fait cuire de /’Abjinthe & de laracine de Cocombre fauuage, dans du vin, ou d’eau, ou bien dans de l'huile, & qu'ayant trempé vne: efponge dans ladire decoétion, on l'efpreigne, puis qu'on l'applique fur Les iouës, c'eft vn fou- ücairiremede pour la migraine : mefme la vapeur de la decottion de l'Abfinthe cuir en eau,ou bien . , en Liure 9, de l'hift, ch.r8, Lure 6, deg fimpl. Liure 8. des fimpl. Pena aux ad- uerf, Liu.s. ch, 2 Les noms; Liure &. des fimp], Aux Aduerf, 826 Liure VIIT. de l'Hiftoire des Plantes. en vin, guerit la douleur & cotñement des oreilles, &,mefme l'ouye dure. Le vinou vinaigre,dans lequel on aura fait cuire de l'Abfinthe, auec del efcorce de Citronsgucrit la puanteur de la bouche, ui prouient des genciues,ou dents pourries,ou bien des hurneurs qui font Corrompues dans l’efto- mac:l’eau diftilée de /’4bfint he Fair les mefmes operations. Le fuc 4 Abfinthe incorporé auec noyaux de pefches;,tueles vers des orcilles,8& autres parties du corps;ë& les en fait fortirsmais ceft Ele“tuai- re eft fingulier pour ceft effect. Prenez deux onces d’'Abfinthe, d'Euphorbe vne dragme &c demie, de Corne de Cerf bruflée demieonce, & de mielàfuffifance, On fait vn breunage d’44fathe, de Fumus terræ, de Raifins de Pafle mondez, auec de Myrobolans citrins, lequel eft propre contre la demangeaifon &larogne. L'Abfinthe fortifie l'eftomac & le foye , reucille l'appetit, defopile & guerit les maladies procedantes d'opilation,comme la iaunifle & 1 hydropifie,8 eft bon aux feures prouenantes de putrefaétion d'humeurs,quand mefmes elles feroient inueterées.Or il ne nuit point eftant prins : & roucefois fon fuc eft contraire à l'eftomac à caufe de fon gout nitreux. Et pource que ’Abfinthe purge fort doucement, on le mefle auec des Rofes, du Fumeterre, du petit laiét, de Spica, des Raifins de Pafle mondez, pour le faire mieux purger & plus feurement. De l'Armotfe, CET APT, nt je L SN na fon nom au lieu qu'auparauant elle eftoit appellée Parthemis , C'eft à dire | fon nom a vue herbe qu'on appelloit auparauant Parthenis. LÉ Aucuns veulent quelle ait prins ce nom del’Arthemis [lli- BR thyia, pource qu’elle ferr particulierement aux maladies des femmes.Of c'eft vne Plante branchue à mode de l'Abfinthe, +, cllea toutefois les fucilles plus grandes,& plus grafles.Onen SE creuucde deux fortes , dont l'vne a les fucilles larges, l'autre 7 < les a tendres, & plus menués, & ne croift finon és iieux mari- + times. Aucuns appellent aufli 4rmoife vne Plante qui croift +. SZ 2, (NN > vertus fon aflez efpreuuées pource que le plus fouuenc on 2 Ai MAUR TA s'en fert auec heureux fuccez. Quant àla /econde il tient SOPES LÉ que c Cf la mefme, n'y ayantautre difference , finon qu’elle | vient Del Armoife, Chap. XXXI 827 vient fi petite, & mal nourrie en certains lieux fecs & fteriles , & a vne fi mauuaife odeur, qu'il femble que ce foit vne autre, comme il en prend à noftre Abfinche, & à celuy qui croift en Ponte. Les autres appelle la fécozde UA4rmoife de Diofcoride /eprophyllon , & tiennent que c'eft celle dont Matchiol a mis le pourtrait pour la feconde Ambrofie, comme nous le monftrerons au liure des Plances qui croiflent és lieux afpres. Ec en adiouftent vne autre /eptophyllos de montagne , laquelle croift aux montagnes ,ayant la racine de bois, noire , droite au commencement, & puis cheueluë Armoife leptophyllos de fR0TIAgACE Armoi[e CPC Ep 7 Monoclonos. FEU ; NET SÈ dE LL) Arimotfe leptophyllos croiffefine, de lena. x la fin, auec plufieurs tiges , rouges par le bas, anguleufes, de Ja hauteur d'vn pied, les fueilles femblables à l'Armoife, excepté ; qu'elles font moindres,& bien decoupées tout àl’entour.Quant à la sroifiefme Armoie leprophyllos de Diofcoride,ou 41onoclonos, Penaeftime que c'eft vne petite herbe de la hauteur d'vne pau- me, & demie,ou d'ynecoudée,qui faitles fueilles menuës com- me l'Auronne, decoupées de mefime, petites, vertes brunes, les branches de bois, garnies de beaucoup de fleurs & de graine, petites, & de couleur de vert-iaune , ou couleur de Flamme. Elle croift és lieux cultiuez , parmy les Oliuiers à l'entour de Montpelier, eftant cogneuë en beaucoup d’autres lieux de Lan- guedoc, où on la tient communement pour vne efpece d’Abro- conon. C'eftcerte-cy, dit-il, que Diofcoride efcrit, qu'aucuns la merrent dunombre des 4rmoifes , laquelle n'a pas l'odeur de l'Abrotonon ,ou de l’Abfinthe, mais bien de la premiere Armoi- fe. Et femble que foit la mefme qui eft appelée /epsophyllos, c'eft à dire #wx fucilles menuës , oubien lepéocarphos de laquelle il traitte au chapitre fuyuant, lequel ne fe treuue poinr dans les vieux exemplaires Grecs & Latins, & a efté adioufté fans pro- pos. Aucuns toutefois monftrent pour la A4oroclonos, vne autre Plante , laquelle croift de foy-mefme le long dela mer Adriati- que, mefmes elle fe porte auffi fort bien dans les Tardins y eftant replantée, faifantvne racine courte, menué , & quelque peu cheueluë, & vne feule tige, de la hauteur d'vn pied, ronde, &c branchue, les fueilles comme celles de? A4rmoife commune,va peu plus noires, & vn peu veluës. La fleur pafle en grand nom- bre |] Ch.tix.hiz ; e | 3 « . ER 828 Liure Vide lHiftoiredes Plantes, bre à la cime de la tige, ageancée comme en grappe de raifins, auec des boutonsreleuez,& grande quantité de graine menuë. [l ya felon aucuns vne astre Armoife Monoclonos,que d'autres appellent Ambrofiz, laquelle fait les fueilles femblables à celles de l’Armoife commune & bien nouiric; toute: fois elles fonc plus longues, & ont les decoupeures plus profondes, & fonc plusaigués, elle eft route garnie de graine partous les endroits. Outre plus Lobel mer le pourrraird'vne 4rmoife marine;la- Armotfe Monocloros felon aucuns, 6 Armoi[e marine, de Armbrofia felon d'autres. Lobel, quelle on treuue fort fouuent le long de la marine. Elle faic plufiegrs branches comme farmens for- tans d'vne racine de bois, & cheueluë par certains inrerualles de couleur cendrée, chargées d'vne graine mouffue.recirant pluftoft à l’Abfnche commun,qu'à / € 4rmoife. Elle fait plufieurs fleurs iau- nes,les fueilles qui font par le bas & tout aupres deterre , ontles decoupeures grandes , combien qu'elles en ayent peu. Mais celles du milieu où dela cime font plus eftroires, & moindres, n'ayans quelquefois qu'vne ou deuxdecoupeures, comme le PEuRIEE marin , ou lesbaffilles , poulpues. blancheaftres ,comme aufli coute la Plane, laquelle fent aflez bon. Elleeftvn peu falée au gouff, quafi du mefme gouft de l’Auronne, vn peu amere, comme /A4rrmoife aux fucilles meruës. Nous en auons mis le pourtrait au prècedent chapitre , fous le nom d’Abfinthe aux fucilles eftroites de Do- Le temper- don, mais le peintre a oublié defaire paroiftreles decoupeures. Aurefte l’Armoife , ainfi que dir, 72 Diofcoride, efchauffe, &attenué. Effant boüillieelleeft bonne pour les eftuues des femmes à leur L'aéxro. faire venir les mois, & faire fortir l'arriercfaix & l'enfant. Elle eft finguliere conttel'opilation & in- flammation de la matrice, elle rompt la pierre, & guerit la fuppreffion de l’vrine. L’herbe mefine appliquée en grande quantite fur le ventre;'au deflous du nombril, prouoque les mois. Son fucin- corporé en Myrrhe, & mis dans le lieu fecret des fernmes, fair fotir de la matrice tout ce qui y eft. Ses fucilles broyées & prinfes en bréuuage au poids de crois dragmes font auffi la mefme operation. tiu26.c1ç. Plinetraittant de l’vfage de /'Armoife en fair de medecine ditque /’4rmoife broyée en huile Irin, ou auec des Figues , ou appliquée auec Myrrhe, gutrit les accidens dela matrice. Sa racine prinfe en breuuage , la purge fi fort qu’elle fait fortir l'enfant du ventre de la mere apres l'auoir fait mou- tir, La decoction de fes branches prouoque les mois & fait fortir l'arrierefaix,f l’on en fait des eftu- us ; comme aufli fes fueilles prinfes en breuuage, au pœds d'vne dragme. Elles font aufli bonnes à Liz6.h.8, tout ce que deflus en les appliquant au bas du ventre auec de farine d'Orge. En vnautreendroitil dic que l’4rmoife fert contre la grauelle , eftanc prinfe auec vin doux & auffi àla difficulté d’vrine. : Fi 6. des Galien dir que lvne ê&c l'autre Armoi[e efchauffent, & deffechent mediocrement , & font chaudes au fecond degré , & feches à la fin du PIémiEr Ou au commencement du fecond. Ellés font auffi quelque peu de parties fubriles ; à raifon de quoy elles fonc affez bonnes pour la grauelle des reins, & pour eftuuer & fomenter la matrice. Da De la Matricaire, Chap.XXXHIL 820 Du Pyment, à LUCHAP. XXXI. BAS Es Grecsappellent Borevs, cetté Plante : les Latins Borrys:les Apothicairesn'en Les noms. NS ont pas cognoitlance : les François la nomment Pymens : les Allemans Tr#4- NS benkranr,celt à dire Herbe de raifin.Elle eftappeiléc Botrys fa grai- La ysspource que fa grai- AS ne eft atrachéc aux branches,à mode de grappe de Raïfin.Diofcoride dir qu'en Hi3.61731 NZ&\) Capadoce on l'appelle 4mbrofn,8c d'auvres 4rmoife Or il l'a defcrit ainfi:C'eft : A ne herbe toute jaune, branchue, efparpillée , ayant plufieurs creux comme 14 firme. = % aiflelles. Sa graine vient tout du long des branches.Elle a les fueilles comme la Cichorée. Toute la Plante eft fort odorante.à raifon de quoy on la mefle parmy les veftemens. Elle croift le long des eaux courantes , & des torrens. Pline la defcrit tellement qu'il femble qu'il aye prins tout de Diofcoride. La Bosrys,dir-il,eft vne Plante branchue,ayant les branches iaunes,routes garnies de graine. Les fucilles comme la Cichorée. On la Pyment. - treuue le long desitorrens. Elle fer à ceux qui ne peuuent ÿe . uv: foufller fans tenir latefte droite. En Cappadoce on l'ap- < "RUE sé pelle 4#brofia, d'autres l'appellent 4#woife. Voilà ce qu'en dit Pline. Cetre herbe croift aufñli de foy-mefmeparmy les Le lies. Oliuiers d’alentour de Nifimes , & aux autres lieux chauds de Languedoc, & d'alentour de Montpelier, En,Allema- gnc;Flandres & Anglererre on la tient dans les Jardins;Elle cft meure fpecialement au mois d'Aouft & en Septembre, Leremps. auquel temps Ruel dic qu'on la porte védre par la ville de Paris,8c que les femmes la cognoiffent mieux que les Apo- chicaires ny Herboriftes , d’auranr qu'elles en mettent par- my leurs linges & vellemens pour les faire fencir bon. Diofcoride dit que le Pyment prins en vin eftfingulier à Ze sempers- ceux qui ne peuuent auoir leur fouffle fans tenir la refte ras # droite. Marthiol dit que le Pyment efchauffe,attenuë,inci- Surlec,113. {e, purge, & ouure. Il eft bon à tous les accidens de la poi- du Ha, 4 ctrine procedans du phlegme. Il aide aufli à cracher la pourriture qui eft dedans. L'herbe prinfe en breuuage auec la decottion de Rigueliffe fert aux afthmatiques,& à ceux qui ont courte haleine,comme fait auffi fa feule decoétion, prinfe en breuuage par plufñeurs iours, auec du miel ou du fucre violat. Il afleure aufi qu'elle eft merueilleufement propre à ceux qui crachent l'apoftume de la poitrine. L'herbefraifche eft propre aux douleurs de la matrice,fi on l'efchauffe fur vne tuylearroufée de Maluoïfie ;-& qu'on lapplique fur le ventre.Auñi eft-elle fingulierepour alleger da douleur des femmes qui font en trauail d'enfanc.f on la prend auec de la Matricaire,8z des fleurs de Camomille, &apres auoir menuifé letout, qu'on les faffe fricaffer en la paelle, auec d'huile de Lis, puis ayant incorporé le courauec des œufs, qu'on en face comme vne omelecte, laquelle il fau- dra appliquer chaude {ur le ventre. C’eftvnfouuerain & foudain remede. Son parfum eft aufli pro- pre pour prouoquer les mois,& faire forcir l'enfant mort au ventre de la mere. % f 2 De la Matricaire, ou Efpargoutte; CHAP. XXXIIL. \% Es Herboxiftes appellent communement cette Plante Afatricaria : en François Les noms. Ê 2e Efpargoutte, 8 cMatricaire,: en lralien Matricaria, & Amarella , à caufe qu'elle WA KA CE amere au gouft : les Allemans l'appellent cArorterkraut, & Meltram. Elle eft ZE À appelée Matricaria , pource qu'elle {ert aux maladies de la matrice. Or les Her- boriltes {ont en grande controuerfe , pour fçauoir quelle Plante des Grecs , doi eftre prinfe pour cetre-cy. Ruel, Matchiol , & Tfodon, tiennentque c’eft le Parthenion de Diofcoride, & que Liu..ch.69: ceux là fe trompent qui prennent l'herbe qu'onappellecommunement Cosula fætida, pour le Par- Surlec,x 8. thenion. Fuchfe prend pour la Aaéricaire la [econde efhece d’Armoife Aurnommée /eprophyllos, & la se es Cotula fetida pourle Parthenion. Or certe controuerfe pourra eltre oftée, par lemoyen de la de- Chap.r 3.de fcripcion de Diofcoride , & des proprierez qu'il attribue au Parthenion. Premierement donc il Fait faut noter que ce nom de Parthenion conuientà plufieurs Plantes, comme aufli Galien le cefmoi- F4 Sa gne en fes Glofes fur Hippocrate,, difane qu'on appelle Parthenion ,'Helxine, l'Anthemis, Lino- 2oftis, &l'Amaracus. Ce qui eft aufli confermé par Pline: Aucuss , dit-il, appellent l'Helxine, … Perdicium, d'autres Parrheion. Et derechef: On dit que Mercure a treuué l'vfage de Linozoftis, ES Tome premier. | | À AAA ou ES | 820 Liure VIT del'Hiftoiredes Plantes, s | F ou foit Parthenion. I femble auf qu’il entend d'vn autre Parthenion , quand il dir que les fem- mes ont voulu auoir part à ceft honneur. Entre autres Artemifie femme de Maufolus ayant don- Liu: 16.30. né fon nom à vne-herbe qui eftoit appellée auparauant Parthenion. I] femble auf qu'il parle du Parthenion de Diofcoride , quandil dit : Aucuns appellent le Parthenion, Leucanthemon, 8c d'au- ces Drwncor. Cellus entre les Latins l'appelle Perdicium, & Muralium. Cette herbe croift aux hayes des Jardins, ayant la fleur blanche, fentant la Pomme ; d'vn gouft amer, &c. Auquel paffa- ge !l fautlire Amaracum au lieu de Tamnacon , fuyuant Diofcoride & Galien , & odore malo , c'eft à dire de maunaife odeur, au lieu de dire, fentant la Pomme. Mais Pline confond &c mefle icy deux Plantes en vne : car le Perdicium & Muralium de Celfe, eft bien le Parrhenion des Grecsimais non Liuge138 bas celuy duquel Pline a voulutraitter fuyuant Diofcoride , la defcription duquelilnous fautexa- miner de pres. Le Parthenion, dit-il, eftappellé par aucuns 4waracon , 8 par d'autres Lescanthe- La formée pop, A a les fucilles femblables au Coriandre , menuës, les fleurs blanches à l'entour , & iaunes au milieu, qui fentent affez mal, & ont vn gouft amer. Or ‘ = « » : " 3 > Matricaire Parthenton , de voyons à quiappartienc mieux cette defcription, fi c'eft à Pena aux ad- la Aatricaire,ou à la Co da. icaire n'a pas _ Matrhiol. OL tula fetida.La Matricaire n'a p les fucilles comme le Coriandre, & menuës ; car tant s’én faut qu'elles foient plus menuës, qu’elles font plus gran- des, comme celles de l'Armoife, retirans plus à celles de l'Abfinthe , & quaf femblables; quant à fes autres parties clles font femblables, excepté les fleurs qui retirent à cel- les de la Camomille, Et au contraire à quiconfiderera de pres les fueilles de la Corwl4 & celles du Coriandre quand fa Plante eft grande , on treuuera qu'elles fe refemblene fort bien : car les fueilles font decoupées de mefme , les branches de mefme, comme aufli leur difpofition & figu- re , finon en quelques fueilles qui font au bas de la Plan- te , lefquelles font affez larges, comme celles de l'Ache, ou de l'Ocnanthe ; à raifon de quoy Diofcoride a eu rai- fon d'adioufter ce mor Arr, c'eft à dire meruës , pour monfîrer qu'il ne fait pas la comparaifon auec celles de deflous ; mais à celles du milieu , qui font en plus grand nombre. En outre fi on confidere leur gouft, on treu- uéra que la Cofwla à vne amertume mal-plaifante , & fort mauuaife , comme le Parthenion : mais il l'appelle fimplement puante , & vn peu amere, pour monftrer qu'elle ne left pas beaucoup, mais qu’elle en tient vn peu, comme l’Anthemis Leucanchemos, à laquelle pour- ce que le Parthenion ou Cotula retiroit , elle a aufñli efté appellée Leucanthemon, Au furplus fi nous confiderons leurs proprietez & vfage en medecine , nous ne pourrons Liu. 3.c.138. h | nier que la Cotula ne {oit le Parthenion. Car Diofcoride dit que le Parthenion eflant feché & prins en breuuage auec vinaigre miellé , ouauec du fel , pur- ge le phlegme & la melancholie par le bas, comme l'Epithym , il fert à ceux qui ont courte ha- leine , & aux melançholian£s, L'herbe fans la fleur eft propre aux graueleux , & à ceux qui ont Cette naieine, eftant prinfe enbreuuage. Sa decoction eft bonne pour faire des eftuues contre la dureté , ou inflammation de la matrice. Elle fert aufi aux erefpeles , & aux inflammations, fin- gulierement quand elleeft fleurie. Aïnfi aufli les doftes Medecins onttreuué par ex perience > que la Cotula frtida mife dans les decoétions , purge par le bas les humeurs fereufes , bruflées , falées, melancholiques, & qui caufent la ladrerie, Ecque fon fuc prins dans du boüillon purge auffi 5 mais qu'il eft fingulier en fyrop., pource qu'il defcharge, & defopile le poulmon, & la poiétrine- Il prouoque l’vrine bien notoirement, amollit les enfleures , & refout plus fort que la Camomille. Quanc à la Watricaire elle n'a aucune vertu de purger les humeurs que deffus , mais feulemenc de prouoquer les mois, à quoy Diofcoride n'employe pas le Parthenion ; ains feulement contre la durté 87 inflammation de la matrice. Dont il appert que le Parthenion de Diofcoride a beau- coup plus d'affinitéauec la Corula fætida, qu'auec la Afarricaire , finon qu'on vouluft dire, qu'à caule de fon odeur & vfage, par lequel elle fert aux maladies des vierges, elle peut bien eftre Lafuma auili appellée Parthenion. Au reftela Marricaire eft vne herbe branchue, ayant les fueilles com- mcl’Armoife, ou l'Abfinthe Romain, les tiges de la hauteur de deux pieds , ou de trois, garnies de beaucoup defleurs, blanches à l'entour , iaunes , au milieu , comme celles dela Camomille. Sa racine eft de bois , & plus cheueluë. Elle croïft par tout és lieux fecs , le long des lardins, & des chemins , és Keux maigres. Elle fleuric en Juin & en luiller, Eftauc cuite en vin & appliquée 1e de y ee 2” ut Er Net 2 2 e. JAN ” ; Er) 72 Ji ME LT. = U “ à ee = + . è ë. nf = Ses À LE - ES «x q NE Ft Nr ns LR Tr ES ESS G } AD) 4, ï < Gi Re — 4 FÈ S J == eo 1) 1) re mn DelaTanaiR, ChapXXXIV. 831 appliquée far lenombril elle fert bien aux femmes tourmen- tées par la fuffocation de l'amarry. Aucuns eftiment que la Cotula fetidanelt pas le Parthenid de Diofcoride,mais bien FE 4 ET: + « “ Au linre des le Parthenio auixgéQuA\oy d'Hippocratesroutefois Myconius Le qui excellent Medecin de Barcelonne prend vne autre Plante croiffearés tt lieux ombr, » Parthen:om suaxpe@vAar , de Myconiws. NA pour le Parthenion usxpoDuMr d'Hippocrate,de laquelle on a a mis icy le pourtait,lequel a efté enuoyé d'Efpagne, pour en laifler le iugement aux doétes. Elle croift, die Myconius, és lieux froids & fecs,&c au pied des motagnes.C'eft vne Plan- & te branchuë, de la hauteur d'vne paume & demie, ayant la racine de bois,petice,blanche,& vn peucheuelué,de laquel- le il fort quelques petites tiges rondes, vn peu roufleaftres x garnies,fpecialementau pied & pres de terre,defucilles me- nuës come celles du Fenoüil , fi femblables à celles de Au ronne,que deux œufs ne {e refemblent pas mieux. À la cime des tiges il vient des ombelles , auec beaucoup de fleurs blanches, ferrées, comme celles de la Millefueille.tellement que du premier coup on ingéroit que c’eft la Millefucille. - La Plante eft amere au gouft.& d'vne odeur fafcheufe,coms me celle de la Afafricaire:ià raifon de quoy Myconius efti- me que ces Plantes font d'vne mefme efpece. Mais pource que les fueilles de cette Plante font petites au prix de celles de la Marricaireil eftime que fi cette Plante a efté cogneuë par les anciens , que c'eft le Parthenion cuneiQuR duquel ap.7 1: Hippocrate parle en cettemanñiere:Ily a vne herbe quia les au liure des fucilles petites, laquelle on appelle Parthenion auixpoQunor. Elle eft propre à guerir les verruës du membre viril; toute- fois Myconius n'afleure pas de cela, mais en laiffe le iugement aux doétes ; d'autant qu'il n'a peu encor fçauoir à quoy s'en feruent ceux du païs, ny comment ils l'appellent. DelaTanai[e, CHAP. XXXIPF. ! bIeff. Cil: Q'Es Apothicaires appellent cette Plante Taracetum,8c Athamafia:les François T. annile,8 Atha- Les noms ) yafie : les Allemans Reénfarn. Fuchfe la met pour la #roifiefme efpece d’Armoi(e; laquelle eft appellée Afonoclonoss& par Apulée Artemilia Tragantes, où : Athanafie;on Tanaïfe, de Matthrol. Tageres ; & dit qu'elle eft appellée Tazacetum du nom cot- rompu de Tagetes : & en Allemand Reénfars,pource qu'el- Eee a si le retire quafi à la Feugiere, ou bien F#rmkraut , pource Vs 7. quellechaflelesvers du ventre. La Tarife fait la racine La firme. RM EH PANNE FR E À px " Tome premier de bois,graifle;rampante,& Cheucluë,de laquelle il fort des tiges d'vne coudée , ou d'vne coudée & demie de haur, brunes, rondes, cannelées, comparties par neuds,;auec plu- fieurs ailes à la cime, ou branches, garnies de fucilles lon- gues, compofées de plufieurs petites fueilles,arrengées l'v- ne au droit de l’autre, efparpillées à mode d'ailes,& decou- pées. À la cime des tigesil y a des ombelles,auec des fleurs boutonnées, iaunes, & la graine femblable à celle du Seri- phion, ou du petit Cyprés,d'vn gouit vn peu acre & ainer, & de mauuaife odeur. Elle croift le long des chemins &z £e lien’ TR PS hayes, & fur le bord des foffez. Lës Herboriftes appellenc PS 7 MES auf Tanaife des Alpes la Plante qui eft icy peinte : les Gri- ne % fonsl'appellent 244 wmufcata aucuns l'appellent Azthemi Da pe a des Alpes. Elle croift aux hautes cimes des montagnes des k D x Grifons CouuErtes de neige, ayant la racine courte, aflez BARS grofleàlacime, &finiflant en pointe , auec quelque peu de cheuelures menuës. Ses fucilles foncefpaifes,couchées par verre, femblables à la Tazaife quant àl'odeur, figure & gout ; toutefois elles ont l'odeur plus plaifante , defquel- lesilyena peuenlatige. Safleureft comme celle de la Camoïmille , iaune par dedans , & blanche à l'entour. On en fait grand eftat au païs des Grifons , du cofté AAAAÀ 2 de 832 Liure VIIT. del'Hiffoire des Plantes. Tanaïfe petits, des Alpes. - Tanaïifécottonnée. de la Lombardie , où l’on s’en ferten plufieurs maladies. Erde fai fon excellente odeur monftre bien qu'elle doit auoir quelque rare proprieté. Il y a encor vné avrre T: anaie , qui eft furnommée cottonnée laquelle croift és lieux pierreux qui font à l'abry,pres de Montpelier,ayant la racine grof- fe, branchuë, & noiraftre, & plufieurs fueilles entañlées pres de la racine, femblables à celles de la Tanai[e ; ou pluftoft de la Millefneille ; fi couuerte de coton, qu'a grand peine cognoit-on leu figu- re; &odorantes,auec plufieurs tiges, garnies de quelque peu de fucilles, fortans par certains inter- valles inegaux. Sa fleur eftiaune, & fort de certains grains, ou boutons ronds;qui font à la cime de Tanaïfè ër efiée d'Angleterre, de Lobel. Tanaï[e petite aux fleurs blanches , de Lobel. gere A ; ER AP ui, ] Me NS > Li \ N Al Le Y Ê * } HTANE \\ DE DelaMelifle, Chap. XXXV. 833 festises. Aurefte les Herboriftés , conicéturent par l'acrimonie de l'odeur de la Tawaife, & par, a fon amertume, qu'elle eft chaude au fecond degré, & feche au troifiéfme, Les modernes en vfent 4 & 1e pour refoudre les ventoftez de l'eflomac, & du ventre. Et de fa graine, pour faire imoutir les vers, vers & les chafler du ventre ; commeaufñli pour rompre la pierre , & pour ceux qui ne piflent que gout- te à goutte , difans qu'elle ne ferr que pour les hommes , comme la Matricaire ne fert que pour les femmes. Lobel a mis le pourtraiét d'vne Tanaife creflée, qui cit vne belle Plante;laquelle on prife beaucoup dans les lardins d'Angleterre, ayant les fueilles plus larges, & decoupées plus menu. Il a mis, aufli vne Taraife petite , qui a les fleurs blanches. Cet, dit-il, vne Plante moyenne entre la Millefueille, la Sideritis Achillea, & la Tanaife: car {es fucilles font de mefme figure & odeur que la Tanaife. Elle fait à force tiges, & la racine cheuelué, comme la Sideritis. Ses fleurs font pe- _ rites & blanches, croiffans fur des ombelles femblables à celles de la Millefueille commune. On l'encretient dans les Tardins en Flandres. Dela Mehffe, CHAP. XXXP. NAS À Meliffe s'appelle én Grec msAosé Duo , 87 peXQue, 8 meAiraive : en Latin Les nom: is À Apiaftrum,& Citrago:les Apothicaires l'appellenc Ae/ffa:les Arabes Bederan- AUS vie, BedaringiBederensezumsTuringens,où Trungiam,@ Marmacor:les Italiens QE Arc liffn,8& Cidronnella:les Efpagnols Torongil,& Hierun Cidrera. Elle a efté ap- Ze) pellée A4e/iffophyllon,pource que les abeilles en font friandesse-1 ce mot figni. y End 27) ét fie autant comme fi on diloit faeilles d'abeilles. Elle à efté aufi nommée 44e- ETES Ÿ lip hyllon,par Nicander,qui fignifie faeille de miel pource queles abeilles amaf- fent la matiere de leur miel furcette Plante. On luy a auffi donnélenom d’Apiaffron pour la meme raifon , pource que les abeilles aiment fort cette herbe. Quant au nom de Citrago il luy a efté impolé pource qu'elle fent le Citron, & fortifie le cœur. Pline dit qu'Higinus appelle le Liuro.rr. CHeliffophyllon, Apiaftron:lay mefme l'appelle auffi du mefme nomi& toutefois quand iltraitte des Liu rcho. herbes que les abeilles aiment, il diftingue le 22e/ffophyllon d'auec l'Apiaffron. Mais Varro dit en re He termes ouuerts que /’Apiaffré elt appellé par aucuns cAfe/iphyllom&c par d'autres Aeliffophyllon,on TT bien AMelinon. La cweliffe a les fucilles & les tiges comme le Marrube noir ; mais plus grandes,plus a forme. : | inenuës , & qui ne fonc pas fi veluës, fenrans le Citron. Plufieurs eftiment que certe herbe qui eft LEFT defcrite en fi Peu de mots , eft celle qui eft fort commune par tous les Jardins , & cogneuë de tou- tes les femmes; & routefois pource qu'il s'en treuue en quelques lieux quia vn peu de mauuaife odeur meflée parmy la bonne, fentantcomme les punaifes , pour cette caufeaucuns ont efté en doute, fi cette noître cAeliffe eft la wraye,ou bien fi c'eft vne autre efpece.Ce qui a peuteftre efmeu it Meliffe, de Dabibiol Meliffe de Facbfe, es Dodon | V x (27 ff $ a Ve 3 LA - ZA < ; 4 ent rp . DRE ù \ È D 834 Liure VIT de l'Hifloiré des Plantes. Fuchfe à en eftablir deux efpeces, lvnewrape, & l'autre baskarde:, qui cftnommée des Allemans VuauntXenkraut, POUICE qu'ilfemble qu'elle fent les punaifes, laquelle eft commune par tous les Jardins, & delaquelleles Aporhicaires ont.grand tort; dit-il, d'envfer au lieu dela vraye. Et que au contrairé celle qu'iltient pour lawrae ; de laquelle nousauons auffi misicy le pourtraict,fenc fi bon que fon la feme parmyÿ la maifon >. Clle fera comme toute parfumée d'vne fouëue odeur. Liu.eb.70o. Dodon afuiuy l'opinion de Fuchfe. Mais Pena refpond à cela, que l’ontreuue noftre Meliffe en L quelques Jardins d'Italie, &de Picdmont a laquelle a cette bonne odeur commele Ballic, ou le Citron, fans qu'il y aye point de difference ; & qu'elle doit eftre aflez cogneuë, comme ayant les fucilles femblables à la Menthe, ou au Marrube , froncies, afpres, 87 vertes, &les branches quar- rées comme le Marrube ,. defquelles fortént les Heurs en rond , blanches, &en grand nombre, à mode du Marrube noir, où de la Gripaume. Etque certeautre 44e/iffe de Fuchfe & de Dodon, eft la Calamenthe de montagne, la plus fouueraine de Pena & de Lobel, de laquelle nous auons mis Le tempera- le pourtrait & la defcriprion plus ample au chapitre du Calamenr. Au furplus Diofcoride dir MO queles fueilles de la Aeliffe prinfes en breuuage auec du vin , ou appliquées fur les piqueures Liwgsuor. des fcorpions, & des phalanges, & fur la morfure des chiens , y font fort fn gulieres, comme auffi la decoétion d'icelles , fionlesen laue. Elle eft propre pour prouoquer les mois, fi on en fait des eftuues. Elle guerit la douleur des dents fi on les enlaue. Mife en clyftere elle ef pro- pre à la dyfenterie. Les fucilles prinfes en breuuage aucc du Nitre, font bonnes à ceux qui font en danger d’eftre eftouffez pour auoir mangé des Champignons. Elles feruentautrenchées du ventre, Reduitesen looch elles font fingulieres à ceux qui ne peuuent auoir leur fouffle fans tenir la tefte droite. Appliquées auecfel, elles fonc réfoudre les cfcrotielles. Mondifienr les vlceres, ap- Liwar.c 20 paifent la douleur des iointures eflans appliquées deflus. Plinetraitrant de l'vfage de la 44e /ife die que fi on en frotte les ruches à mie] les abeilles ne s'en iront point: car il n'y a point de fleur qu'el- les aimenttant que cette-cy. Le vray moyen donc d'empefcher qu’elles ne s’en aillenr c’eft d’auoir à force de certe herbe. C'eftvn fouucrain remede contre la piqueure des abeilles, des guefpes, des araignes, & des {corpions, Et contre la fuffocation de l'amarry, en y adiouftant du Nitre ; & contre . les renchées du ventre prennant de cette herbe auec du vin.Ses fueilles font propres pour refoudre les efcrouëlles ; eftans appliquées defluss & pour les accidens du fondement eftans cuites auec du fel. Le fuc de cette herbe purge les femmes, refour les ventoficez, 8 gueritles viceres. Il appaife la douleur des iointures , & guerit la morfure deschiens. Il fert contre la dyfenterie qui a duré long temps, & aux defluxions de l’eftomac, à ceux qui ne peuuent refpirer fans tenir la tefte droite , à la ratelle , & aux vlceres de la poictrine. On tient pour fouuerain remede pour efclaircir la veué Liuzogtr. d’oindre les yeux auec le fuc de Æe/iffe incorporé en miel. Le mefime Pline en vn aurre endroit dit’ qu'Higinus appelle l'Apiaftron 44e/iffophyllon. I eft tout afleuré que cette herbe eft venimeufe en Sardaigne. Auquel paffage Pline par Apiaftron n'entend pas noftre Areliffe ; mais la Grenoüillette de Sardaigne, qui'eft appellée , dit-il, Apiaftron , pource qu'elle a les fueilles comme l’Ache où Liure 7. des Perfil,quieft appellé Apion. Galien dit que la Æe/iffe eft femblable au Marrube quantaux vertus; fwph toutefois que le Marrubefait plus d'operation , à raifon de quoy perfonnene fe fert de la Z2eliffe car ce croit bien folie d'en vouloir vfer, veu qu'il fe treuuc tant de Marrube par tout le monde. Toutefois à faute dé Mafrube, on poarra vfer de la 44e/iffe, pourueu qu'on fçache fa portée, & de combien elle eft inférieure au Marrube. Or les Arabes attribuent bien plus de vertus & plus ex- cellentés à la Ae/iffe.Car Serapion dit qu'elle a cela de propre,de réndre la pérfonne allaigre,qu'el- le eft finguliere contre l'humidité & froidure de l'eftomac, qu’elle aide à la digeftion, defopile le cerucau, faitreuenir à foÿ ceux qui font pafmez, & fortifie la foibleffe du cœur, principalement cel- le qui romptle fomn:; mefme elle empefchele battement de cœur,chaffe les follicitudes de l’efi prit, & les trop curieufesimaginations,qui prouiennent tant de la melanchofie, que du phleome bruflé. Line des Auicenne eft de mefme opinion, difant que la 4e/:f[e efchauffe & defleche an fecond degté,qu'elle melcord. fouit, & fortifie les facultez vitales par fon odeur, par fon gouft afpre , & par la fubrilité de fes parties. Parlemoyen defquelles facultez elle eft auffi propre aux autres parties nobles : qu'elle eft. purgatiue, fi bien qu'elle euacuë les vapeurs dela bile adufte,qui font meflées parmy le fang & les cfprits,qui font dans le cœur & les arteresice qu'elle ne peut pas faire aux autres parties du corps. Pena dit que les femmes pilentles tendrons de cette herbe,& les meflent auec des œufs, du fucre, & d’eau Rofe, & en font des gafteaux pour celles qui fonr en trauail d'enfant, & pour les nouuelles accouchées ; qui font fort débiles , & qui n'ont pas efté bien purgées apres l’enfantement. On vie fort de fon eau diftilée és compofitions que l'on ordonne pour lécœur. Oril ne faut pas oublier de merrre icy deux belles Planres,defquelles l'vne eft appellée 24e/iffe Turque[que,8&: Meliffe de Cos- fantinople pax Matthiol : 8 paï d’autres A4o/4c4 liffe. Elle fair plufieurs tiges dela hauteur d’vne coudée,garnies de plufieurs fueilles,qui ont de grandes decoupeutes à l’entout. À la cime des tiges les fleurs forrent en rond de certains gobelerslarges & ouuerts , blanches , femblables à celles du Lamion.excepté qu'elles fonc vn peu plus petites.L’autre eft appellée AMoluca piquante,& par les Turcs Aafelue, Elle fait paeillement plufeurs ciges, hautes d'vne condée, catnelées & quarrées, | | les DelaMcifé, ChapXXXV. 834 Moluca ou Meliffe Turquefque; | Melif]e de Conflantinople ; de de Dalechamp. Matthrol, DS WE i OK Jos R) m 78 épuar, c'eft à dire d’effre en rur.pource que,côme dit Diofcoride,il prouoque à luxure tm x Teselheces. Laferbir. Liu3.c128. “Le temÿera- anent gs les VeErIHS. Liu.21,c25$e 840 Liure VIII. Hormin, de Matthiol: 2 { D PHMIRR) PER PLATE s 5 a " À de l'Hiftoire des Plantes. luxure. Oril en metdeux efpèces, comme fait auffi Pline, àfçauoir le culriné, & le faunage. Diofcoride dicquec'eft vne herbe qui à lesfueilles femblables au Marrube , la tige quarrée ; de demie coudée de haut, à l'entour de laquelle il vient certaines chofes en façon de goufles , qui pendent contre bas, dans lefquelles il y a diuerfité de graine:car cel. le du jausage eft ronde & brune, celle de l'autre eft noire & longue , de laquelle on fe fert en medecine. Cefte-cy ne croift finon dans les Tardins. L'Hormin [aunage, a les fucilles plus grandes, vn peu decoupées aux bords, de mefme cou- leur & figure de celles’ de la Blatcaria , & peu detiges quar- rées de la hauteur d'vne coudée & demie. Ses fleurs fortent enrond par certains interualles formans des efpics longs, pendantes contre bas , bleuës, tirans fur couleur de pour- pre. Sagraine cft noire, & vifqueufe, &rctire à celle dela precedente. Toutes deux ont la racine de bois ; mais celle des Iardins ne {entrien , & au contraire les fleurs de la/#4- sage fentent commel'Orual. Elles s'aiment és mazures, & Cspres maigres. Nous auons mis icy le pouttrait de ’Hor- min [aunage, prins de Matthiol, comme aufli celuy que Fu- chfe mer, prenant l'Otrualle pour’ Hormin. Dodon fuyuant l'opinion de Fuchfe en fon Hiftoire des Plantes a mis le mefme pourtrait pour l'Hormin [aunage:mais en fon traicté des Fleursildit, qu'on lepeutbien mettre pour vne qua- trieme efpece d'Orualle. Lagraine de /'Hormir , füyuant Diofcoride, eft propre à efchauffer la perfonne au ieu d'a- Hormin fauuage;de F ach{e. Qu mour. Incorporée en miel, elle efface lestayes des yeux. Appliquée auéc eau elle refourles enfleu- res, & artire hors du corps les efpines ou autre chofe qui feroit demeurée en vne playe. L'herbe appliquée fair les mefmes effeéts, Le fawvage fait plus d'operation.Pline dir que la grainé de /’Hor- min et femblable à celle du Cumin,mais l'herbe retire au Porreau, & eft de’ la hauteur d'vne pau- . Me. On entreuue de deux fortes, dont l'vn à la graine noire & longuerte, de-laquelle on féfert pour efmouuoir la perfonne à luxure , & pourofter les rayes des yeux. La oraine de l'autre eft blanche & plus ronde. L'vne & l'autre broyée attire les aiguillons fichez dans le corps , l'appliquant feule, ou . DefOrualle, ChapXXXIX. 84 ou auce d'eau. Les fucilles appliquées feules , ou auec du miel, refoluent les apoftumes larges des aynes, comme auffi les foroncles deuant qu'ils foient auancez. Pline a auffi failli en c'eft endroit, di- fant que l'herbe retire au Potteau, au lieu de dire au Matrube. Galien ne parle point de l'Hormis en Liure 7, fon traitté des fimples. Paulus dit que /'Hormin eft femblable au Marrube, mediocrement chaud, {ec & deterif. [1 prouoque à luxure , & purge les tayes des yeux auec du miel. Il refout les apoñtu- mes où tumeurs-phlesmatiques, & attire dehors les aiguillons fichez dans le corps. Le faunage fait plus d'operation que le cultiué. De l'Orualle, CHAP. XXXIX. N 2 trifaluia, & Sclarea: en Allemand Scharlach : en Flaman Sclardey, comme qui diroit ef- = clairciffant l'œil:en Italien Schiaria : en François Orualle & Toute-bonne, {oit vne efpece ” ” d'Horminon; tourefois ce ne l’eft pas, combien que Fuchfe en ait misle pourtrait & la 7, pie defcription fous cenom làcar /'orwalle fait lesfueilles beaucoup plus grandes,quaf comme celles du Bouïllon,afpres & bien froncies, comme fi elles eftoient pleines de verrues cotonnéés toutainii que celles de l'Acthiopis, ou du Bouillon, & femblables à celles del'Hormin. Ses cigesfont quarrées, garnies de fleurs bleuës,& blancheaftres,comme celles de laS auge ou du Diétam,Sa graine cft noi- re, enclofe dans des coupettes. Sa racine eft petite , dure, &iaunaftre. Toute ka Plante a vne odeur qui n eff pas mal-plaifante,toutefoiselle eft fi forte,qu'elle fait mal à la tefte. On la feme dans les iar- o En. dins , où elle demeure vn an à venir, puis apres elle fleurit en luin & en luiller. L'Orsalle eft chau- Le sempere de & feche, quai iufques au troificfine degré selle prouoque les mois, fait fortir l'arrierefaix, & ef. m9 © les chauffe la perfonne au ieu d'amour, à raifon de quoy on ne fçauroit nier que ce ne foit vneefpece aux Aduerf, d'Hormin, Pena dit que l’on en vfe fort en quelques lieux Seprentrionaux, pour faire la biere : car à faute de Houbelon, ou bien pour faire la biere plus forte ils mettent de cefte herbe dans les chau- dieresbouïllantes, dont ils rendencla biere f gaillarde qu'elle enyure fans en boire beaucoup ,ren- dantla perfonne comme enragée, chofe qui merite pluftoft rifée que compañhon. Sa graine mife au dedans des paupieres des yeux, pourueu qu'on l'y tiennent quelque peu de temps, en fai fortir incontinent roue l'ordure qui y pourroit eftre , comme il fé voir tous les iours par experience. Or ilne faut pas oublier icy la l'lante que les Herboriftes appellent Co/ss louis , c'eft à dire, Quenouil- le de Inpiter , àcaufe que la cime de la tige retire à vne quenouille garnie de laine iaune. 11fem- ble que Dodon l'ait mife pour {a tioifiefme efpece d'Orualle, de quatre qu'ilen met. Aucuas l'ap- pellent Hormin fañuage gros à caufe que cefte Plante ala fueillé grafle & odorante.Pena dit,qu'ellea la racine odorante, de laquelle il fort peu de tiges,hantes d'vne coudée, ou d'vne & demie,quarrées, Gallitricum,ou Oruale. … Côlus louis, de Lobel. ) 182.0 | AN a Le RER ; à |(Z ox 4 M, 2. DAS À # ANS. ie NUL, SMASPE 28 = ‘ Ye Ne re À * à SN Sy ! di NUE CSS (NAT) . EN a SN : ARE x 1/ N\ DE PIN # PATES É NNYS LA DEUU o = NS D AN SN Ne PEN KV LES SSŸ > à A S A] { nr EN ESS TETE "sep || Le mn S “ Les 107$ Liu.z.ch.83. 4 La forme Le temnpera- ment co les vertus Liu 3.ch.73. Liure 7, des frmpl. 845 Liure VIE de l'Hiftoire des Plantes, velues, garnies de fucilles femblables à'celles de l'Ortie , ou du Trachelionf, blanchés, larges, & vuidées par le bas, lifles, & moindres que celles de l'Oruale, Ses fleurs font jaunes, & vien- nennt par mouchets ronds, comme celles de la Sauge où del'Oruale, Elle aime les fources de fon- raines, & les bords humides des forefts , en France, Allemagne & Italie; elle a vn gouft mediocre- ment chaud & deficcarif. | Du Romarin, CAHP. XL. \ E Romarin eft appellé en Grec AGaruris seDavauarun, c'eft à dire, Romarin bou- où guetier:les Latins & Aporhicaires l’appellent Ro/arirus, ou Rofmarinumcoro- narium : les Arabes Elkiageber : Iraliens Rofmarino : les Efpagnols Romero : les AE Allemans Ro/zmarin. Diofcoride dit que le Rowarin a les bianches grailes,gar- EZRN) nies de fueilles menués, Jongues,crailes, & en grand nombre,blanches par de- CN 2.0/1 « dans , & vertes au dehors , auec vne odeur forte. Diofcoride à oublié de dire PSS © que la fleur eft blanche tirant fur le bleu; fa racine eft noire, & fort cheuclue, Il croift de foy-mefme en Languedoc en fi grande abondance, que ceux du païs en font le feu rous Romarin [auuage, ou de Bobeme, de Mat. AA SA D RE = 7 — 21 PT. RS à TS rad = S & 0 AS m{ —. oÿ: f ÿ SZ gi <, les iours à faute d’autre bois. U fleurit deux fois l'an , au Printemps & en Efté. Diofcoride dit que le Romarin efchauffe, qu'il guerit la iaunifle fi on en boit la decottion faiteen eau, & qu'apres on face exercice, puis apres qu'on fe laue, & qu'onboiue du. vin. Galien dit quela decoétion du Romarineft propre à la iaunifle. Car toutes les e/peces de Libanotis font deterfiues &t incifiues. Or les modernes adiouftent que le Rowarin eft fingulier aux maladies froides de l'eftomac, à la defluxion d'iceluy, & à ceux qui vomiflent la viande, fi on le mange auec du pain , ou qu'on en boiue la pou- dre auec du vinpur.Ileft bon à ceux qui ont le foye ou la ratelle inrereffez’, non feulementpource qu'il efchauffe, attenuë, & delopile, mais auffi pource qu'il fortifie les parties par le moyen defon aftrition. Il eft bon au defluxions dela cefte, & à routes les maladies froides d’icelle, au haut mal, aux membres fubiets à s'engourdir, à la lethargie,& à la paralyfie. I eft bon d'en faire la lefliue pour lauer la refte, & pour cftuuer ou fomenterles iointures. [1 referre le Aux de ventre fi l'on continue d'en manger long rempsrouslesiours. Il aiguife la veuë , fi cependant qu'ileft en fleur, on mange les fleurs auec les fueilles d'alentour, auec du pain & du fel tous lesiours. Eftant maché il faicauoir bonne haleine. Cuir en vinaigre & vin afpre. il arrefte les defluxions des genciues & des dents, fi on fe laue la bouche de ladite decoétion. La poudre du Romarin fec confolide les playes frefches, fi on les laue de la decoétio de Romarinfaire en vin,puis les faupoudrer de ladite poudre.Ses fleurs cô- fires en fucre font bonnes à toutce que deffus, & aux maladies froides du cœur , aux accidens de la poi 4 = SC ÿ i\ VA À É % Dela Camomille, Chap.XLI: 843 Ja poitrine , & pour preferuer de la contagion de la pefte. On dit mefme que le parfum de cefte herbe guerit latoux, &les catharres, & defluxions. Elle prefcrue la maifon de contagion;fi l'on en brufle dedans , d'autant qu'elle corrige l'impureté de l'air. Anguillara cftime que le Romarin elt le Cneurus noir de Theophrafte, & la Cafia notre de Higinus, de laquelle les abeilles font fort friandes: Yraifon de quoy il en faut planter à l'entour des ruches, veu que Theophrafte ne parle aucune- fnenc du Lébanotis bouquetier , comme auffi il prend , comme il aefté dit cy deflus , le Crecron blanc pour la Lauande ou l'Afpic. Matrhidl au liure 4. de fes Comment. traitrant du Creoron de Diofco- ride, qu'il eftime eftre auffi celuy de Theophrafte, mer le pourtrait qui eftioint icy, difanc que c'eft ne Plante qui croift en Boheme, qu'ilappelle Rowarin fannage:, pource qu'elle refemble au Roa- yin. Elle a vne coudée de hauteur, & eft branchue. Ses branches font de bois , menuës , frailes, rouflaftres , de couleur de vermillon, fes fueilles font femblables à celles du Rowarir, vertes par def- fous, &trauerfées deça & delà de rayes fans aucun ordre, mais par deflous elles fontrougeaftres, attachées à vne queué rouge. À la cime de la tige il ya des graines rouges , defquelles fort la fleur läquelle eftiaune,fa racine eft petite & ne fert à rien.Ses fueilles 8: fes flcurs fencentle Citron,ë& ont quelque chofe d'aromatique au gout, auec ce qu'elles font vn peut aftringeantes. Ceux de Boheme s’en feruentcontre lesartres &cignes. Lobel l'appelle Ledo fecond ayant les fucilles de Romarir. DelaCamomille, - CHAP."XLT- Es 9 © vsauons traitté de la Cæmomille commune ou fauuage au liure des ï À Plantes qui viennent à l'ombre; à prefent nous craittons de la vrayé Ca- ? momille de Diofcoride, qui eft odorante , laquelle eft appellé en Grec 2 abeuis , 8 xamaiumho en Latin CA4#éthemis & Chamemelum: en Arabe NE Debonigi, Ou Buburnegi : les Apothicaires l’'appellent Czmowilla, & Ca- momilla Romana: les Iraliens Camomila : les Efpagnols CHarzauilla: HQ les Allemans Cæwillen : les Flamans Roomfche Camilbluoemeg. Elle a NS efté nommée Chamemelum , pource qu'elle fenr comme les Pommes. Dio- ” fcoride met srois efpeces de Camomille , qui ne font differentes qu'à raifon de la fleur, Plineen met aufi tout autant. Afclepiade , dit-il, donne de merueilleufes loüanges à la Camomille, aucuns l'appellent Leucanthemis. d'autres Leucanthemon, d'autres Eranthemon, pour- ce qu'elle fcurit au Printemps, les autres Chæmemelon, pource qu’elle a l'odeur de Pommes. D’au- tres l'appellenc Aelanthemon: T1 ÿ en à #rois efbeces qui ne font differentes finonà raifon de la fleur, Elles n’onc pas de hauteur plus d'vne paume, & font les Camorille Leucanthemos, de les fleurs petites comme la Rue , blanches , ou jaunes, ou Matthiol: purpurées. Diofcoride dit que la Camormille a les branches petires , de la hauteur d’vne' paume, ayant plufieurs aif- felles & branches, & plufeurs petites fueilles menuës , & A 2 des petites teftes rondes. Ses fleurs font iaunes au mi. FLE P : » . . FR Le lieu , & blanches à l’entour, ou iaunes, ou bien purpu- /! ÉPe— rées, de mefme grandeur que les fueilles de Rue. Elle croift és lieux afpres, & le long des chemins. On l’amaf- fe au printemps. Or comme celte Camomille {ent beau- coup meilleur que la fauuage ou commune , & a ie ne {çay quoy d’aromatique comme l’Auronne oula Marjo- laine , auf eft elle plus belle, & de meilleure grace, à raifon de quoy elle eft appellée Rowaînre , comme l'on ap- pelle les autres Plantes excellentes, Royales, où Romai- nes, comme J'Abfinthe Romain, l’Afperge Royal. Pe- na dit quelle ales tiges petites , cendres , & rempantes, &z refemble à la commune quant aux tiges & aux fleurs, eftant fort fertile, d'autant que faracine ne meutt point, pat le moyen de laquelle eile fe renouuelle & bourgeon- ne, ne fe fouciant point encor qu'on la foule aux pieds. a ques lieux aufñffi elle croift de foy-mefme. Auxendroits plus chauds de France, & d'Italie, elle y eft beaucoup dres , ellene croift finon dans les iardins. Elle fleurir en Juin ,& en Juillet, en nos quartiers, auquel temps auf on l'amafle. Es plus beaux iardins d'Angleterre ,on l'y ; entretient auf, où fa fleur eft fi double; que fes fucilles Tome pregsier. BBBB 2 blanches Les mors, Les efberes. Liu.3.c 37 La forme, Le lies, Le temps Aux Aduer. On la cultiue dans les iardins d'Angleterre , en quel- re&es: plus rare , combien qu'on l'appelle Romaine. En Flan. Zeremps. PS RE ueaf, 844 Liure VIITL del'Hiftoire des Plantes: Camomille Chryfanthemos, de Pena : Camorille Lencanthemos blanche des A4n- es Lobel. glois, à la fleur double. RS ) NN - AE (/ VV \f (Ca k A2", \( | blanches cachent tout le bouton du milieu , & routefois elle n’eft pas differente quant au gouft ou Livz.cis à l'odeur. L'Anthemis Chry[anthemos de Dodon, refemble à la vrsye Camomille , & fait des petités Livr.hs. tiges menuës & foibles , couchées par terre, fes fucilles font auffi menuës , plus blanches , & vn ch.68,desF, peu moindres, Au lieu de fes fleurs elle fair des petites teftes rondes, ou boutons iaunés > Qui n'ont poinc de fucilles blanches à l'entour. Sa racine eft auffi femblables le mefine Dodon defcrit ainfi Flrne Poyanthemen. 1] fait plufieurs ciges dés la racine, quife iettenc incontinenren branches cannelées, Camomille Chry[anthemes, de Dodon. Camomille Eranthemos,de Dodon. 2 LCL cr di 7 S Non ÿ SRE N 22) e | &vertes, De la Camomille, Chap. XLI. 845 & vertes, les fucilles menuës comme celles de la Camomille , où pluftoft de la Cotula fœtida. Ses fleurs font petites femblables à celles de la Grenouïllette, belles , de couleur de vermillon , au def- fous defquelles ily a vn bouton long, plein d’vneinfinité de graine ronde, aigue, verte-brune. Ses racines font cheuclues. Elle a vnc odeur d'herbe aflez mauuaife, non toutefois tant que la Cotu- la fœtida ; neanrmoins elle ne {ent aucunement la Camomille. Elle croift en plufieurs endroits de l'Europe , emmy les champs, parmi l'Efpeaute, ou autres bleds. En Fiandres on la plante dans les AnthemisEranthemos, ou Confoulde Royale, de Fuchfe. EU SU \Y : au 7 ñ LUE = sl vs eA NI ( à ACAON 1) | : Le ALAN \ NN K LA Tome premier. lardinsoù on l'appelle Bruyeneitekens. Elle fleurir en Efté. Orqu'il y ait vne efpece de Camomille qui s'appelle Eran- themon , onnelefçauroit afleurer. Car /'Eranthemon , fui- uant Diofcoride, a la fleur femblable à la Camomille , iaune au milieu ou dorce, mais fon cercle d’alentour eft purpu- rée. Or ceftui-cy a bien la fleur purpurée, mais le milieu d'i- celle n'eft pasiaune, ce qui monftre que ce n'eft pas vne efpece de Camomille. Fuchfeprend la Confoulde Royale pour /'Eranthemon : rourefoiselle ne rerire pas à la Camomil- le,ny aux fueilles ,ny aux fleurs, ny à l'odeur. Ses fleurs auf ne font pas rougés fnais bleuës. Marchiol , & plufieurs au- tres Herboriftes, appellent l'Eramthemon de Dodon , fleur d’Adonis : mais la fleur d Adonis , dit Dodon, efttenu pour JAnemone. Car Ouide ditque la fleur d'Adonis eft aife- ment abbatue par le vent. Or l'Anemone eft la fleur du vent. D'autres la prennent pour le Phlox de Theophrafte, pource que fa fleur eit de couleur de flamme. Dalechamp Le lserss Sir lec.rt du liu.3, Liu.19.de la Mersmor, met vre autre Camomille Eranthemon differente d’auec la. precedente, donc nous auons mis icy le pourtrair. Elle a les fueilles , les branches,& les boutons plus grands que les 4#- tres efpeces de Camomille : maïs les fueilles qui enuironnent fes boutons font purpurées. Sa fleur deuant que d’efpan- nireft enclofe dans vne couuerte faite d'efcailles, quafi auf- fi groffe que celle du Blauer. C'eft vne Piance rare, quin'eft pas cogneuë par tous les Herboriftes. Elle croift és licux afpres. Or venons aux praprietez des Cæmomilles. Diofco- tide dir que leur racine , fleur, & herbe, efchautfe & atte- nue. Prinfesen breuuage , ou fi on en fait des bains, ou * Anthemis Eyanthemos, de Dalechamp. { re Se, LT BBBB 3; cftuues, La forme. Les vertss, Emble, 139. lia,z. Liure.car, Liure 6, des fmpl, Liure 3, des . fimpl, Sur le c1374 du fra, 3, Zesvoms: Liure 3 des Lyon Liu.3.c 45 Les efbeces. La forme, Li.3. ch.4s. Foi.390. 246 Liure VIT del'Hiftoiredes Plantes, eftuues, elles prouoquent les mois , & fontf{ortir l'enfant du ventre de la mere, & auf la grauelles Elles gueriflent la iaunifle, & les accidens du foye. Leur decoétion eft bonne pourfaire des fomen- tarions aux accidens de la vefie. Celle quia la eur purpurée plus grande que les autres, fait le plus d’operation, & eft appellée proprement Eranthemon. Mais celle qu'on appelle Lencanthemon, 8e Chryfanthemon prouoquent mieux l'vrine. Appliquées fur les fftules des yeux, elles y font fingulie- res. Elles gueriflenr les vleeres de la bouche fi on les mafche. Avcus en wfent pour les chyfleres auec de l'huile , les broyars pour empecher de venir les accés de fieures. Le texte Grecditainf : xpévrey dE TEG ka cuyAVoUaTt er 6\ais, AuoreGoubres «li pos dsacxsulo rèv mEicncy mupéräy ;entendans que le vray vfage de la Camomille eft en clyfteres. Mais Cornarius dit que ceux qui lifenc ainfi fe trom- pent , pource qu iliy a faute autexte , & qui yait cvyxercuan ,àfçauoir, g#on s'en (erne pour oindre. tout Le corps pour guerirde La fieure. Ce qu'Aëce ordonne en termes bien clairs, füiuant l'opinion de Nicepfon difanr: Nicepfon Egyptien ardonne d’amafler la fimplefleurde la Camomille , lors qu'elle eft en fa vigueur, & la bien piler au mortier, puisen faire de petits trochifques, qu'il faut laiffer fecher à l'ombre pour les garder. Quand on en veut ver, ilen faurbroyervn auec debon huile à fuffifance , & en oindre tout le cops depuis la tefte iufques aux pieds | &:ceen toutes fœtes de fieures , puisapres couurir bien le patient. Car cela luy caufera vne bonne fueur s'il en doit efchapper, & le deliurera de la fieure, Pline aufien dit de mefme : Les Medecins reduifent leurs fueilles en trochifque au Princemps,comme aufi la fleur & la racine.Tout cela meflé eft boncontre la morfure des ferpens , pour faire fortir l'enfant mort au ventre de la mere, eftant pris en breu- uage ; comme aufli la grauelle , 8 pour prouoquer les mois & l'vrine , contreles ventofitez , aux accident du foye, à la iaunifle, & aux fiftules du coing de l'œil. La Carromille eftant mafchée ouerit les vlceres de la bouche. Entre toutes les efpeces’, la plus propre contre la grauelleeft celle qui a la fleur purpurée, qui eft aufli la plus grande , & a les fucilles plus grandes’, & qui eft proprement ap- pellée Eranthemon. Galien declare tout ce que deffus plus diftinétement, difant: La Camomille eft chaude & feche au premier degré.Elle eft côpofée de parties.fubriles àraisô de quoy.elle refout, laf- che & ouure les conduits.Eten va autre endroit:La Camomille,dit-il.retire aux Rofes quantà la {ub- tilité des partiessquant à la chaleur elle approche plus du naturel de l'Huile, qui eft familier Alhom- me.& téperé. À raiso de quoy iln‘y a rien plus propre pour delafler,8& pour appaifer les douleurs .En outre elle relafche ce qui eft trop tirant , 8 amollit ce qui eft mediocrement dur, & efclaircir ce qui eftoit referré & taop efpais.Qui plus eft elle refout les fieures, pourueu qu'elles ne foient conioinres auec inflammarion des parties nobles, fur tout quand elles procedent d'humeurs bilieufes, ou de l’a- ftriétion de peau. À raifon de quoy les plus fages d'Egypte l'ont confacrée au Soleil, renans qu'elle fert de remede à toutes fieures. Toucefois ils fe rompent en cela , car ellene peut guerir que celles que nous auons dit, & celles dont la matiereeft defia cuite. Ce neantmoins elle {ert bien auf aux autres qui procedent de melancholie, ou de phlegme , ou qui font caufées parl’inflammarion de quelque partie noble. Car mefmes en celles-cy la Camomille y eft fouucraine, quand où l’applique apres que les matieres font defia cuites, aufli eft-elle plus propre aux Hypochondres , qu'autrec ho- fe qu'on fçauroir dire. Voïlace qu'en dit Galien. Matchiol dit que la.decottion de la Camawalle guerit la douleur de cofté:ce que fair auffi l'eau diftilée de fes fleurs. De la Rue, CHAP. XLIL )t Vueinrauten. Or Plütarque declare pourquoy elle eft appellée ThyaVey EN RAC pource que par fa fechereffe & chaleur, elle caille & efhaifht le fperme. JS blic premierement dewx efpeces de Rue, à fcauoir la caltiuée 8 la fausages 7) puis en vn autre chapitre;ilen metvne awsre faunage, qu'aucuns appellent Harmala : les Syriens Befafan : & en Cappadoce Æo/y. La Rue des Inrdins eft vne Plante qui eft quai toufiours verde, ayant les fucilles aflez groffes , vn peugrafles, donc il en fort plufeurs d'vne mefme queué , eftroites au commencement, & larges au bout, decou- leur de verd-brun. Elle fait plufieurs branches fourchuës, dures, rondes , auec des fleurs iaunes à la cime , femblables à celles de l'Hipericon , defquelles il fort des boutons on coupettes quar-. rées , pleines d’vne graine menuë & noire. Sa racineeft de bois, & mipartie en plufieurs , & iaune au dedans. C'eftvneherbeacre, &qui {enr mauuais. La Rwe Jaunage , dit Diofcoride , refem- ble à la culriuée , finon qu'elle eft plusacre. Penadit que la Ave faunage ; eft plus gaillardeen Vertu , & fent beaucoup plus fort ; fiacre & dangereufe à fentir, que quelquefois ellenuitau vi- fage de celuy qui la ent , ou laiffe la marque à la main de celuy qui la touche ; mefme fion s'en touche le vifagc il s’en enfuiura vne crifipele, ou dela rongne. Elle eft de la hauteur d'vne cou- | | dée, \ 2 Fm Y Cr ZA N 1 DelaRue, Rue 5 larcius. NS QE 10) (* L A a ALI EXO 1 A HE ChapXLIL 847 Rue faunage de Matthiol. 1e? LS ES BSE> "4 = = > \Q) LA ( Lo? dée ayant la tige comme celle des Jardins, excepté qu'elle eft moindre , les fucilles quafi de mef- me; toutefois elles font moindres. Ses goufles & {a graine font femblables : mais elle craint mer- ueilleufement le froid , & meurt en Hvyuer, dans les Iardins mefines, en France & en Bauieres. Sa fleur eft de couleur d'herbe. Pena adioufte encor vne autre Rue Jausage plus petite , laquelle il Au meflieu.. nomme Pegarion de Narbosne , ou Rütulz. Lobel l'appelle Rurula Jauvage, laquelle eft la plus dan- reufe de toutes selle a les fucilles eftroites , de couleur verte quafi blancheaftre, quafi de la fou Pitite Rue fauuage, de Pena es Lobel. re de l'Empetron , quant au refte elle n’eft pas fort diffe- rente desautres, finon quant à la grandeur. La Rue croift Lelies, partout dans les [ardins, elle aime les lieux qui font à l’a- bry, &fecs. Matthiol dit que la fasvage croïft en grande abondance en Gorytie, tellement que toutes Jes monta- gnes d’alentour en font toutes garnies , fpecialement le mont Saluatin. Outre la Rue fannage qui refemble à la cul- Liu 3.ch.46 tiuce , Diofcorideen metwne autre comme nous auons dit, laquelle eft nommée par aucuns Harmals, & par les Sy- riens Befafan, par ceux de Cappadoce 40/7, pource qu'el- le a la racine noire, & la Heur blanche. Les Arabes Ja nome ment Harwmel, & Alharmel. Matthiol en a mis le pourtrair, difant qu'elle luy a efté enuoyée de Conftantinople , & qu'elle refpond fort bien à la defcriprion de Diofcoride, C'eft vne Plante qui iette plufieurs tiges dés la racine, ayant les fucilles beaucoup plus longues que la Rue fanua- ge, & plus menuës, de mauuaife odeur, les fleurs blan- ches, defquelles il fort des petits boutons à la cime des vis ges, va peu plus grands que ceux dela Rue des Inrdin:, & font compofez de trois parties, dans lefquels eft la graine de couleur rouffaftre, 8: amgre au gouft , laquelle eft de grand vfage. Les Herboriftes modernes ont appellé vné autre Plante Rye, la farnommans de chier , ou puante. Dos don en fou Hiftoire des Plantes l'appelle C#/iopfis, où Scre- Phulariatroifiefine. Aucuns l'ont nommée Herbe fainét 4n- - toine. Elle iette plufeurs verges d'vne coudée & demie de haut, les fucilles decoupées comme celles des Coqueli- cots ou de l'Argemone : toutefois elles font moindres, vn BBBB 4 peu ’ 848 Liure VIII de l'Hiftoiredes Plantes, | À \ à] Rue Harmola , de Mat- Rue dechien, on Herbe de Sainët An- nn zo1ne; de Lobel, | AR \ KA PAZ nl fe | NY NS) : ie RQUPE SL NS Da 2 /N , AE À LE AN). SRE » TA 1Z Se TS ANS 2W 4 ZA D LS" 4 A È = AANRRNTER Ÿ } ) : A AÆ À " = ; a =, A/S f D. G SNS peu plus oroffes, vertes-brunes, comme auff fes fleurs, qui font vuides en Efté,commel Anthirrhi- non. Sa graine vienten vne petite boëte à mode de celle de la Re où de la Blarcaria, toutefois el- le eft moindre. Toute la Plante a mauuaife odeur, & fenc plus mauuais que la Rwe. Il ne s'en crou- ue gueres finon és lieux fecs & chauds, le long des bleds, comme à Narbonne, à Rauenne & à Ro- Lius.chas, me. Au demeurant Diofcoride dir que la Rue tant cultiuée, que la fauuage, à fçauoir lapremiere, de ane efchauffent , bruflent & vlcerenc. Elles prouoquent l'vrine & les mois. L’vne & l'autre prinfe en Wértus viande ou en breuuage referre le ventre. C’eft vn contrepoifon contre les venins mortels , en prenant fa graine en vin au poids de quinze dragmes. Ses fueilles mangées à ieun, feules où auec des Noix, & des Figuesfeches, amortiflent la force de tout venin ; elles font aufli propres en la mefme façon contre les ferpens. La Ave mangée , ou prinféenbreuuage, empefche d'engendrer. Cuire auec graine d’Aner feche elle appaife les crenchées de ventre. Elle eft aufli propre contre les douleurs de cofté & de la poiétrine, contre la dificulté d’haleine, la toux , linflammationdes poulmons, les douleurs desiointures, 8 de lafciatique, & contre le friffon des fieures, quine fonc pas continues, eftant prife en breuuage commeilaefté dir cy deflus. Cuite auéc huile, & mife en clyftere elle fert à la colique venteufe , & aux ventofitez de la matrice , & du boyau culier. Elle guerit la fuffocation de la matrice eftant appliquée en liniment auec miel, entre le fonde- ment & la nature de lafemme. Cuite en huile & prife en breuuageelle chaffe les vers du corps. Eftant appliquée auec miel elle fert aux douleurs des iointures, & auec des Figues à l'hydropi- fie. Elle ferc auffi au mefime mal, eftant cuite en viniufques à la confomption de la moitié , & prifeenbreuuage , ou bien fi on les en frotte. Mangée crue auec fel elle efclaircit la veuë : ap- pliquéeauec griorte feche elle guerit la douleur des oreilles. Incorporée en huile rofat &c vinai- gre elle guerit la douleur de tefte : broyée & appliquée elle eftanche le fang qui coule par le nez. Appliquée auec fueilles de Laurier elle fert à l'inflammation des genitoires. Auec Myrrhe & ce- ro elle guerit les efchaubotiilleures qui fortenc par le corps. ÂAuec vin boite & nitré, elle gue- rit Les caches blanches du corps fi on les en frotte ; & fair romber les verruës tant longues que plattes. Incorporée en Mielauec de l’Alumelle gucricles dertres. Son fuc efchauffé dans l'ef- corce d’vne Grenade ouerit la douleur des oreilles , fi on la diftile dedans. Enduit fur les yeux auec du fucde Fenoïüil , il guerit l’esbloüiflement de la veué. Appliquée en liniment, auec vinai- gre, cerufe , & huile rofat ,il guerit les erifipeles, les viceres corroffs , & la rache : eftant maf- Liuzo..r3. Chée elle ofte la fenteur des Aulx & des Oignons. Pline en traitte bien plus au long. Toutefor- tede Rve, dit-il, ferc de contrepoifon, en broyantfes fuciles & les prenantauec du vin, prin- cipalement contre l'Aconic, & la gomme de la Carline, & à ceux qui oncmangé des Champi- ghons DelaRue, Chap. XLIT. 840 gnons , foit qu'on la mange , ou qu'onla prennéenbreuuage. Semblablementcontre la morfuré des ferpenstcar les belettes s'appreftans pour côbattre contre les ferpens vfent de la Axe pour fe pre- feruer contre le venin d’icelles,elle eftauffi propre contreles picqueures des Scorpions,des araigñes, abeilles, frellons, auefpes, cantharides, & contre le venin des Salamandres, 8 la morfute du chien enragé,prenant vn acctabule de fon ius,auec du vin,ëc appliquant fes fucilles broyées,ou mafchées; {ur la playe,auec miel & fel,ou cuites auec vinaigre & poix. On dit mefme que ceux qui fe ferone frottez de ius de Rue,ou quien porteront fur eux,n'onc garde d'eftre offenfez des chofes deflufdites: . & que le parfum de la Re challe les ferpens. Toutefois on tient la Ave fauunage pour la plus fingu- liere contrepoifon de toutes,principalement fi on la boit a l'air.Pychagoras s'eft trompé difanc qu'el le eftoit contraire À la veuéscar les peintres & graueurs en mangent otdinairement auec du pain,& du Creflün Alenois, pour auoir bonne veuë,rant delaprinée comme dela faunage. Mefme on dit que pluficurs qui auoient la veué crouble {e la font efclaircie,fe frottant ies yeux du ius de Ave auee du miel Attique,ou bien auec de lait ae femme quia fait vnfils.Les autres rouchentfeulemenr le coing de l'œil auec du fuc de Rue. Onvfe auf de ce ius l’appliquantauec griorte feche, contre les chaudes defluxions des yeux. La Rue beuë en vin,ou enduiteauec vinaigre & huile rofar,appaife la douleur de refte : mais fi la douleur eft inueterée;il la faut appliquer auec farine d'Orge & vinaigre. La Rue refout aufñli routes cruditez,& ventolitez,& les douleurs inueterées de l'eftomac.Enduite en miel fur cout le vêtre & fur coute la poitrine;elle defopile la matrice,8z la remet en fon ficge quand elle eff renuerfée. Elle eft bonne aux hydropiques eftant appliquée auec des Figues, ou bicn fi on boit {1 decoction faite en vin iufques à la confomption de la moitié. Ainfi preparée elle eft au fi bon- ne aux douleurs dé la poitrine, des coftez,& des flancs,à la roux,à ceux qui ont courte haleine,& à tous accidens-du poulmon,du foye,& des reinssmefme elle fait perdre les friffons à ceux qui tem blent. Si l'on veucboîre d'autant, en prenant des fueilles de Awe cuires,elle empefchent d'enyurer, mefme elles feruent à cela foit qu'on les mange cruesoucuites. Cuire auec hyflope, & prinfe.elle fert aux tranchées du vétre,& auf auec du vin.Elle reprime auf le flux de fang interieur,comme auffi celuy du nez en la mettant dedans. Elle eft propre au mal des denrs;fi on s’en laue la bouches Son fuc diftillé dans les orcilles-en ofte la douleur,eftant appliqué comme nous auons dit cy-deflus. Toutefois fi c'eftius de Re faunage,il le faut diftiler auec huile Rofar,ou huile Laurin,ou auec Cu- min & miel.à ceux qui ont l’ouye dure , & à qui les oreilles cornent. Le ius de cetre Awe tiré en vinaigre eft fingulieraux phrenetiques,le leur faifant diftiller fur Le cerueau 8 fur les iouës. Aucuns y adiouftent du Serpolet & du Laurier, & en frotent la cefte & le col du malade. Les autres or- donnentaux lechargiques, & à ceux qui ne font que dormir defentir à cous coups le ius de se. II y en a qui font boüillir la Rze en quatre cyarhes d'eau, & la font prendre à ceux qui font fubiets au haurmal.On l’ordonne auñli crue,pourempefcher le froid intolerable qui vient deuant les feures,& À ceux qui font morfondus de froid. Hippocrate dit que la Rue prinfeen breuuage en vin doux, & rouge fair piffer mefines infques au fang , fair venir les mois aux femmes, & fortir l'arrierefaix : mefme l'enfant qui feroit mort au ventre delamere. Erde fait il ordonne aux femmes qui fonten certe peine de s’en frotter les lieux fecrets,&c s'en parfumer par le bas.Diocles l'ardonne en cataplaf- meauec vinaigre, miel & farine d'Orge à ceux quifont fubiersaux defaillances de cœur,& contre l'iliaque, eftant cuite en huile auec de farine, & appliquée fur de la laine. Plufieurs tiennent que les fueilles de Rsepuluerifées, & prinfes au poids de deux dragmes,auec vne dragme & demie de foufs fre, fontfingulieres à ceux qui crachent pourry:mais pour ceux qui crachent le fang;il leur faut prendre trois branches de Rwe;cuites en vin. Broyée en vin elle eft fort bonne auec du fromage aux dyfenteries. L’efmiant auec du bitumeelle ef finguliere à ceux qui ont l'haleine courte, la prenane en breuuage.La graine de Re au poids de trois onces foulage fort ceux qui font tombez d’en-haut, fi on les en engraïfle apres l’atoir incorporée en vne liure d'huile , & vn fetier de vin. Ses fueilles eftans cuites en huile, font bonnes pour engraifler les parties cuites de froid. Or fi la Re fuiuanc ce qu'en dit Hippocrate,prouoque à vriner, ie m'eftonne de ceux qui l'ordônnent pour retenir l'vrine. Appliquée en liniment auec miel & alam,elle nettoye les rongnes & grarelles,& auffi le mal S.Main les efcrouëlles , & autrestelles chofes ; auec graifle de porceau, & fuifde taureau & de bouc. On l'applique auffi fur le feu S.Antoine,auec huile & vinaigre, ou auec cerufe, & fur les charbons,fim- plement auec du vinaigre:tourefois aucuns y adiouftent du Laferpition: & neantmoins fans el ils ‘s'en feruentaux Epinyétides,ou veflies rouges qui viennent de nuiét.Appliquée cuite elle eft fin gu- liere aux mammellesenflées. Incofporée en cireellecft propre aux puftules, ou veflies procédantes de phlegme. Reduire en onguentauec-des rendrons de Laurier , elle eft finguliere aux defluxions quitombent furles genitoires. Et de fait cette herbe:eft fi propre aux accidens qui aduiennent en cetre partie du corps, que l’on tient qu'y appliquant la Rue faunage en liniment auec du vieil oingt, clle guérit les rompures. Mefme fa graine pile & appliquée auec de cire, foude la rompure en quel- qtiemembre queñce foit. Laracine de la Aze appliquée en linimenc ofte la rougeur des yeux, & corrige les cicatrices, & autres taches de tout lecorps. Au refte veu que la Rse eft chaude de fon ñaturel, c'eft merucille qu'ondit qu'vne poignée de Awe cuité'en huile rofat auec vne once d’Aloës, x empefche 8so Liure VII del'Hiftoiredes Plantes, émpefche de fuer ceux qui feront oingts de cette compoñirions& qu'elle rend inhabiles à engendrer ceux qui en mangent, & pour cérre caufe.on l'ordonne à ceux qui perdent leur femence, & à ceux qui ne font que fonger à l'amour en dormant. Il faut bien que les femmes enceintes fe gardent d'en manseratie trouue qu'elle feroit mourir leur enfant.En outrela Rue entre routes les herbes de iar- diet fire propre aux maladies’des beftes à quatre pieds, foit qu'elles foët poufliues;ou qu'elles ayée efté mordues des beftes venimeufes,en la leur iettant dans les narines auec du vin. Ou bien fi elles auoient auallé vne fanofue,il la faut mettre auec du vinaigre.Et felon les accidens qui leur aduien- Fr a de dronr, il la leur ru preparer, comme on feroit aux hommes. Voilà ce qu'en dit Pline.Or le pañlage Liure 8, des qu'il all. gue d'Hippocrare cit tel:La Rue pronoque pluftoff l'urine que de lafcher le ventre.Elle à aulfe fimpl. cette proprieté,qu elle cfpaiffit, & eff propre contre les poifons effant prie en breunage; toutefois il ya d:s exemplaires ou ces derniers mots ne font pas. Galien traite bien en moins de paroles,des pro- prierez de l'vne & l’autre Rue.La Rue faunage efchauffe & deffeche au quatriefme degré, & celle des jardins au troificfme. Or eft-elle non feulement acre,maisauffi amere au gouft:elle eft propre pour refoudre & incifer les humeurs grofles & vifqueufes, à raifon de quoy elle prouoque l'vrine : mef- me elle eftde parties fubtiles & refout les vétofitez,auff eft-elle propre contre les ventoficez,& ofte | l'appeiir de luxure,refout & deffechetres-fort:carelle eft du nombre desmedicamens qui fonc fort us duficcatifs. Quant à la Harmala Diofcoride dir que fa graine broyée auec du miel,vin, Saffran,fuc nl de Fenoüil, & fel de coq;eft propre pour efclaircir la veuë.Galien dit qu elle eft de parties fubriles, €:.275. des & chaude au troiliefme degré, parquoy elle eft propre pour refoudre & incifer les humeurs groffes ET Pre & vifqueufes,& pour efmonuoir l'vrine. Serapion efcrir,fuyuant l'opinion de Alhafar,que/'Harmel, c'eft à dire la Rue Jaunnge; purge lamelancholie & le phlegme par deflous, & qu'il n'y a chofe plus: propre contre le hautmal. Et fuiuant l'opinion de Abugerig, qu’elle prouoque à vomir,& enyure fi onen fair boire comme du vin. Ge qui fert principalement en certe efpece de melancholie qui eft appellée Eros. Or pour faire qu'elle prouoque à vomir il la faut preparer en cette maniere ; il faut mettre quinze grains de fa graine dans vn mortier apresles auoir lauezen eau claire,8&fechez,puis apres les piler,êc les pafler fort fouuent par letamis:apresil les faut derechef broyer dans le mortier & les incorporer auec quatre onces d'eau defontaine, Quoyfairil faudra couler le tout, & merfler parmy trois onces de miel , & deux onces d'huile de Giugioline, ou d'huile d'Amandes, & faire boire tout cela aux melancholiques; & par ce moyen ils vomiront beaucoup. De la Galega; CHAP. XLIII. Ro : Esre Planteeft nommée Rwe, À raifon de fes effects & proprictez, pluftoft que de fon odeur, Æ$ veu qu'elle n'a aucunement point d'odeur de Rue; ains pluftoft delegume.auquel elle refem- ble mieux qu'à la Rue. Car elle eft fort fouueraine contre les venins: les Herboriftes l’ontappellée Ruta Capraria,& Galega:les Italiens Lamanefe.Elle a larige & les fueilles qui retirent aucunement aux Vefles fauua- ges. La tige peut auoir vne coudée & demie, ou deux cou- dées de haut , & eft ronde & dure , de laquelle forrent des queuës garnies de dix ou onze fueilles, quafi femblables à celles des veffes fauuages, finon qu'elles font plus longues & plus grandes.Ses fleurs font entaflées à lacime,bleuës ou bläches,apres lefquelles il y vient des goufles longues,grai- les,rondes, dans lefquelles eft la graine. Sa racine eftaffez giande,& ne meurt pas aifémenr.Elle croift fur le bord des, foflez, &-és lieux humides. Il y en a force en Piedmonrle Le lieu. Jong du Pau,& à l'entour de Turin,& par cout ailleursimais, Fr ti aux pays froids les Herboriftes la plantent daas les Jardins. Le tempera- Elle fleuric & fait fa graine en luillec & en Aouft, Elle eft mes chaude & feche. Elle eft fort fouueraine contre lespoifons mortels , comme aufli contre toutes morfures & piqueures des beftes venimeufes,en beuuät fon fuc,ou appliquant fon herbe fur la playe à mode d'emplaftre. A raifon de quoy.die . - Pena,les À pothicaires Venitiens, 82 les charlarans,qui por- umef, lieu, tent des viperes pour gagner leur vie , & auoir la paflade, auf toft qu'ils ont efté mordus,n'ont point de remede/plus feur ny plus fingulier que certe herbe,fe fans plus enicelle qu’en toutes leur Theriaques defquelles ils font fi grand parade. Le fuc de cette herbe fraifche eftant pris en breu- uage, eft propre pour faire mourir les vers dans le ventre. L'herbe mefine en fait aucant,eftantfricte en la paelle auec d'huile Dela TS Chap.XLIV. 851 d'huile d’Amandes ameres, ou de Lin , & eftant appliquée furle nombril. Aucuns affeurent que le fuc de cette herbe prins au poids d'vne once & demie eft fingulier aux enfans tourmentez du hautmal. ll eft fouuerain contre la pelte, à raifon de qu'aÿ aucuns en mangent les fucilles tous Les jours enfalade. Les autres les font cuite auéc la chair comme les herbes pocageres, & la mangent ainfi, aucuns encirentle fuc & le boiuenrauec du vin.Ce fuc eft bon à ceux qui fe entent frappez de pefte , en le prenant au commencement, ou bien la decoétion de l'herbe faire en vinaigre, en ÿ adiouftant de la Thetiaque,ou du Bol Armene, mais apres cela il faut faire fuer le malade. Elle eft auf finguliere aux fieures péftilentielles , quand letac y furuient, fi l'on boit la decoétion de cette herbe, cuitte auec la racine de tourmentille, de fucilles de Chardon benit, & de Bol d’Armenie. De la Sarrafines CHAP. XLIF. 2 Esr x Plante elt nommée en Grec >sooyia,en Latin Ariffolochia :les Apothicaires cor- Les noms. 2e ropent ce mot:l'appellans Aréfologiailes Arabes Zaraund,Mafmocra,où Zaraucdien Fran- ÉS çois Sarrafine ou Foterne:les Allemans Offerlucey, & Holsuwrex, Diofcoride dir qu'elle eft Eu-3-ch4. appellée Ariflolochia,pource qu'elle eft fort propre aux nouuellesaccouchées,nonpasauxenceintes, comme dit Pline, poutce qu'eile prouoque les mois fupprimez, & fait {ortir l’arrierefaix, & tout ce qui pourroit cftre demeuré dans le ventre dela femme apres l'enfantement.Car le mot Aoxax,figni- fie les douleurs de l’enfantement,& la femme quieft en trauail,8 Aéxiales purgations apres l'enfan- tement. Dicfcoride & les autheurs Grecs eftabliflenc #roi efpeces de Sarrafine,dont l'vne eft ronde, £es efheces. êc eft appellée femelle, l'autre lôgue qui ef le #a/le,8c l'autre eft appellée C/ematitis,c'eft à dire,p/er- ne de Sarmës.Pline en adioufte vne quatrie[me,;qui eft appellée Piffolochia 8c Polyrrhifor.Or Diofco- Liw.1s.ch.8. ride defcrit ainfi les #roÿ efpeces. La Sarrafine ronde;qui eftappellée femelle,a les fucilles comme le et Lierre odorätes, auec vneacrimonie.à demy rondes,rendres,& produit plufieurs furgeons d'vne ra- ; cincsfesfarmens ou branches font longues,& {es fleurs blanches,faicesà mode de bonets,ayans ie ne fçay quoy de rouge,qui fent mal. Sa racine eft ronde, retiant à vne raue. Quant à la longue qu'on appelle #4/7e,ou bien Dadilitis, elle a les fueilles plus longues que la ronde,les branches menés, . Sarrafinefemelle on Sarrafire longue, de Matthiol, Clemar ronde. titis,de Pena,es de *.obel. D AAC VA) R? he 1, Y NY = hu } | FF AIN V2) F va à «a É 7 ras (87e ®; ce ‘in de la longueur d'vnepaume.la fleur purpurée, de mauuaife odeur, laquelle eftant defleurie deuient comme vne Poire.Saracineeft #roffe comme le doiot,& longue d'vne paume où dauantagé.La ra= cine de l'vne & de l'autre de ces deux ef jaune au dedans;d'vn gouft amer.& fent mauuaisLa r07+ fefine qui eft auf longue, eftappellce Clematitis, fair des tiges mehuës, garnies de fueilles à demy rondes{au Grec il yacaQus uineë ranger c'eftà dire. femblables à la petite loubarbe:au lieu qu'ilfaut qu'il yait,ainfi que Dodon l'a remarqué deg tan unes, c'eft à dire femblables à celles ds Cabaret, & 852 Liure VII. del'Hiftoiredes Plantes, -d> perires){es fleurs fonrcomme celle de la Rue,Ses racines font longues 8&:menuës,couuertes d’yne Liuas.chs, efcorce grofle & odorante.Pline traitant des Plantes fufdites,& de la Piftolochia,dic ainfi:l femble que les femmes enceintes ont impolé le nom à /A4rsfolochie,pource qu'elle leüreft fort propre:nos” Lacins l'ont nommé Malum terre, &'en eftabliffent quatre efpeces, dont la Premiere a la racine ronde comme vue truffe,& les fucilles côme la Mauue ou le Lierre.finon qu'elles fonc plus brunes & plus rendres:l'aurre qui eft le afle,a la racine de la longueur de quatre doiots,& grofle côme yn bafton: la sroificfme qui eft appellée Clematis,ou Ariffolochie de Candie, eft longue & mince comme vn Sar- ment de ieune Vigne. Toutes ont vne couleur de Bouys.& ietrent des tiges minces,& les fleurs pur- purines,& des petits boutons cômeles Cappiers.On ne fe {ere que de leurs racines.Ïl y en a encores vne guarriefme efpece,appellée Piffolochia,qui eft plus mince que la roifefme,8c à plufieurs filamés en fa racine.à caufc de quoy aucüs l'appellent Po/yrrbifon. Toutes ont vne odeur aromatique,& prin- cipalemét celle quieftappellée C/ematisicar l'efcorce de fa racine eft poulpue,ë& propre pour mefler Pensauxad- és copofitions odorantes côpofécs de Nardus. Il y a long céps,dit Pena, que les Medecins & Apo- . uerf, thicaîres des Montpelier ont la cognoiffance, & fe feruenr de ces quatre efpeces de Sarrafine. Or, dit-il,il faut que ceux qui eftudient en la cognoiffance des Simples,fçachent queles trois,à fçauoir la rode,la loque,& la Piffolochie de Pline, font fi femblables en tigc,fleur,& figure,que mefme les plus expers y font fouuêt trôpez:car elles ont toutes la fueille quafñi ronde, & quafi de mefme grandeur, fortant d'vne tige foupple & tendre.Leurs fleurs font en partie iaunes-brunes:8 de mefine figure: tellement qu'il eft bien mal-aife d'y remarquer de la difference.fi ce n’eften la racine:car celle de la ronde cf faire comme vne Raue,& eft affez cogneuë en Italie & en Languedoc. Sesfucilles font vn peu plus rodes que celles de la longue & plus noires,non pas que celles de la Pifolochie,pour la plus partcar elles peuuent bien changer felon le terroir, les fleurs font aufñi vn peu plusbrhnes. Elle fair des petites bouteilles en temps de moiflon, pleines d’vne graine brune, qui eff platte vers le bas, & pointue.La racine de la Sarrafine longue.cft de la groffeur du doigt quand elle eft ieune:mais eftant auancée,elle eft quatre fois plus groffe,brune par dehors, & iaune par dedäs,côme le grad Centau- rium. Quät à la Péffolochie fa racine eft fort cheueluë côme celle de l’'Elleborc:toutefois fa cheuelure Liure r. des à dire #e#4é,par Andromachus & Galien, laquelle eft la meilleure pour la theriaque:car c'eft la Po- antid. : , lyrrhilos, qu’on doit preferer à la ronde, & À la longue, àcaufe Sarrafine rôde;de Dodon 63 del'Efc. 7” à pi de & : _ = qu'elle fent bon, & qu'elle a plus d'efficace,8 doir eftre pre- SNS f ferée à la Clematitis, quieft moindre en vertus que celle-B. (DÉIY Dodo eftablit cg efpeces de Sarrafine à {çauoir la rodela lon JP que,la Clematitis laPiffolochie,8 celle qu'ilappelle 4riffolochia Dee | Sarracenica.L'Efclufe en met gwatre,entre lefquelleslarôde,la ES clur: Ÿ lôgue, & la Piflolochie, font les mefmes auec celles de Dodon: Liure 2. des mais quat à la C/ematitis.ilen met deux efpeces,düt la premie. Ho Fe re cft celle que Dod5 appelle 4ri/folochia Sarracenica:la feco- @ de Clematitis.Les anciës n'ont mis qu'vse efpece de Sarrafine GS rode:mais l’Anguillara dit qu'il s'en trouue plufieurs.L'Efclu- Pt fe dit qu'il n'en a peu remarquer que deux, doncla premiere GLS cft icy peince.ietcant plufeurs bourgeons d'vne racine, & fait ” fesriges quelquefois de la hauteur d'vne coudée, quarrées, garnies,de fucilles de moyéne grandeur,entre celles des Mau- ues & du Lierre,tendres,pleines de veines vertes-brunes,atta- chées à vne coute queuë;fur lefquelles il vient des fleurs lon- gucs,creufes,à mode d'yne trompette,de couleur de pourpre brun, fuiuant ce que Diofcoride dit:(/es fleurs bläches e[quel- des ce qui y eff de rouge [ent mal,\aquelle couleur eft plus pro- pre à l'autre ronde) le bord'exrerieur defquelles eft plus large qu'en celles dela /ogue,ou de la Clematitis,& vout brû.Apres il y vienc vn fruiét rond,à mode d’vn petit Melon plein de plufieurs grains difpofez par ordre.larges,noiraftres.Sa racine | La eft grande à mode de Truffe , & froncie, auec vne efcorce fr FRS stofle , noire au dehors , & de couleur de Bouïs au Fr Elle . Dela Sarrazine, Chap. XLIV. 853 -Elle croift en terre grafle , és prés & aux bords desterres humides, d'Efpagne 8& de Languedoc, & auffi en Italie : és païs chauds elle fleurir au commencement du Printemps : aux autres en May & en luin. L'autre a les branches ou iettons comme la precedente , les fucilles quaf de la mefme for- me & couleur de celles de la osgwe ; toutefois elles font plus grandes , & ont la queuë plus longue que celles de la precedente. Sa fleur eft plus longue, blanche-purpurine, noiraftre par dedans,fem- blable à celle de la Zongue : fon fruit eft plus long que celuy dela premiere, faicen aiguifanc à mode d'vne Poire ; toutefoisil ft plus graifle que celuy de la Zongue : la graine eft comme celle dela pre- cedente, & roufle : fa racine a la truffe moindre; quant au demeurancelle refemble à la precedente. . Q uancà la longue, 'Efclufe met la mefme que Dodon & Pena, laquelle fait des petites tiges quar- rées,de Ixlongueur de deux paumes,& quelquefois dauantage,auecplufieurs branches,qui trainent par térre comme celles dela rôde. Ses fueilles font moindres que celles de la ronde,plus fermes,& de couleur plus blaffarde, & ont la queuë plus longue, quafi à mode de celles du Chou marin. Sa fleur et longue, & creufe,verte-blancheaftre, séblable à celle de la rozde de la feconde efpece:toutefoiselle eft plus verte par dehors:au dedäs elle eft veluë comme aux autres..Son fruict eft aigu à mode d'vne Poire, lequel eftant meur s'ouure à mode des awrres Sarrazines ,8& defcouure vne graine roufle 8&z large. Sa racine, fuyuant Diofcoride, eft de la groffeur du doigt, & de la longueur d'vne paume.Ce que l'Efclnfe eftime deuoir eftre entendu desieunes Plantes , qui n'ont pas plus detrois ans: mais les vicilles fonc bic plus grandes ; car il dit qu'ilena arraché de grofles comme le bras, & qui Sarraxine longue, de Dodon, es de l'Efclufe, Sarraxinelongue: de Fuchfe. A 7 KNK Le QU ï n & En — È f ONE Ve ST SL dl SSL : es > mb Æ auoient bien demie coudée de long. Or toutes ces vicilles racines Yont obtufes au bouc, quafi ega- lement grofles par cout, defquelles , il en fort d’autres à cofté , 8 non par le bout , les ieunes vont en aiguifanc au bout , & font forrcheueluës. Elle croift és lieux champeftres en Languedoc. Or peut- on bien remarquer quelque difference aufli bien en la losgueicar en celle 4 E Jpagne (combien qu'elle retire entout & par tout à celle-cy , à qui voudra regarder de pres on creuuera qu elle a la fleur quelque peut differente, d'autanr que fon bord eft de couleur de pourpre par dedans;au lieu que ce- luy de l’autre eft de couleur d'herbe. La racine auffi de celle-cy ne va pas en aiguifanc és nouuelles Plantes comme en l’autre:mais eft obrufe par la plus part.Elle croift parmyles Vignes en Efpagne, & eff fort commune au Royaume de Valence, où elle fleurit au mois de Mars, & porte fa graines mais ailleurs, elle ne peur fupporter le froid. Quant à la Cfemariris elle eft plus grande que les deffusdites ayant la tige ferme, ronde , &'cannellée, quia plus d’vne coudée de hauteur : fes fueilles font plus grandes que celles desautres , vérdes-pafles, auec vne longue queuë de la forme de celles de la Longue. Ses Aeurs font pafles comme celles de la longue , apres lefquelles vienr le fruit plus grand qu'aux autres, de la groffeur d'vne petite Pomme, plein de graine, comme celle desautres. Sa racine (qui ef plus odoranre , & fon odeur vn peu fafcheufe ) eft menuë , grofle comme le petit doigt, & fe va eftendanc decà & delà, & entre fort ayant en terre, elle cf fi fertile , qu'encor qu'on la coupe | Tome premier. | CCCC pat 8sa * Liure VIIE defEiftoiredes Plantes, | Sarragine Clematitis, de Dodon. par morceaux, elle ne laifle | pas pourtant de reuenir. El- le s'aime és lieux releuez, & eft fi commune en quelques Vignobles de Languedoc, qu'elle en donne mauuais gouft au vin, Ils'en treune aufli en -plufieurs autres lieux de Frace,Efpagne, Al- lemagne;tant haute que baf- {e. Elle fleuricau mefme téps que les autres. Plufieurs la Ne GS Gr prennent pour la wraye lon- SAS gue,on l'appelleen François Sarrazine : en Languedoc Foterme. L'Efclufemerentre les efpeces de Sarrazine Clematitis vne Plante qui croift à l’entour de Seuille, fur le chemin de Lis- bonne, & en plafieurs autres licux de l’Andaloufe, où on l'appelle SarXaparilla, parmy les Efpines, 8 Buiffons, & parmy des vieux Oliuiers, ayantles branches à mode de farmens , longues , pleines de veines,menuës, & cannelées, par lefquelles elle monte quelquefois par deflus les hayes,& quel- quefois par deilus lespetits arbres, s'entortillant à iceux côme le Lifer,ou le Houbelon.Ses fueilles font femblables à celles des Serrasines, ou pluftoft du Lierre,fermes, aiguës au boutiliffes,&r vertes par deflous, & de couleur de poutpre-blancheaftre par deflous, auec vne queuë longue. Sa fleur eft comme celle de la Sarra%ine longue,recourbée,lon guette, de couleur de pourpre-brun, pleine d'vne bourre menuë au dedans, & attachée à vne plus longue queuë,que ne font celles de toutes les au- tres efpeces. Son fruict eft comme celuy des autres Sarrazines , comme auffi {a graine: Sa racine eft fort longue, à mode de Sarmens;comme celle du Liferén afpre, à laquelle elle retire fort,quelquefois 4 NET EEE FT SA SAR ET et Ariflolochie Sarragine, de Dodon: Piflolachie , de Clersatitis premiere, de l'Efclufe. ! Î NT ve NS ci? à AU - NWE 4 à à NP ER Q ASE l NS \ D'À : OV Es È toufours verte en ce païs-là, fleuriffant en lanuier, & en Feurier. Elle croift és lieux que deflus, en er ee terre grafle. L Elciufe ditqu'il n'y a aucun autheur qui en aÿe fait mention, excepté Bellon, qui dic Obiera ea. | UOir Veuë en Candiestourefois Dodon en a mis le pourtrait fous le nom de la Clemariris. Quant à la Piffolochie ; celle de l'Efclufe & de Dodon ne font qu'vne, qui fait pour la plus part lestiges dvn LS mnt De la Sarrazine, ChapXLIV. 85$ Piflochie, dé Dod Don. d'vn pied de long , quelquefois d'auantage ; anguleufes, | cannelées, & branchues , à mode de celles de la Surrazine S longues voutefois elles fontplus menuës. Ses fucilles refem. à LT blent à celles de la longues combien qu'elles font plus bru- ._ nes,moindres , & plus froncies , vn peu, vuidées à l’entour. Sa fleurrefemble àcelle de la premiere efbece de Sarra%ine | ronde, finon qu'elle eft moindre , & quelque peu bruge, quelquefoisiaune-verte : fon fruiét eft comme celuy de la ronde, excepté qu'il eft moindre : fa graine ef aufli fembla- ble : {a racine eft fortcheueluë , de la groffeur de celle d'vn Jonc bien nourrie , comme dit Pline, de couleur de Bouïs. Elle croift parmy les Oliuiers, & lieux pierreux; en Efpagne, & en Languedoc. Elle fleurit plus tard que les autres efpeces de Sarrazine. Or fon fruiét a cela de particulier, qu'il s'ou- ure deucrs la queuë , au lieu que celuy de la logne s'ouure par le‘bout. Au refte Diofcoride dit que la Sarraz're ronde eft bonne contre tous autres venins ; maisla losgne prinfe au poids d'vne dragme auec du vin, & aufli appliquée eft bonne contre les ferpens, &auttes venins. Prinfeen breu- uage aucc Mirrhe & Poiure , &c appliquée ,-elle prouoque les mois , & fait fotrir l'enfant & coutce qui demeure dans le ventre de la femme apres l’enfantement. Appliquée en peflaire elle fait les mefimes ces. La rorde eftbonne + àtoutce que deflus, &en outre aux aftmatiques ,à l'ho- \ Na ANR ÿ LR Se NS SG CC { 2 PE, LS quet, aux friflons , à la ratelle, aux rompures, aux fpafines, AL RÉ & aux douleurs de cofté, citant prinfe auec d'eau. Elle ï fait fortir les efpines & fers de flefche de dedans les playes: appliquée en liniment elle faittomber les pieces des os qui font effleurez : elle romge les parties pourries à l’entour , feparant la pourriture comme fi on la fcarifiait, elle mondificles vlceres fales, remplit les vlceres cauernenx:eftantincorporée en miel , auec racine de Flambe , elle nettoye les genciues & les dents. On tient que la Clesmatis eft bonne aux mefmes chofes ; courefois elle n’a pas tant d'efficace.Pline dir qu'on fe fert feulement de la racine des Sarracines.La ronde eft propre con- tre les ferpens ; toutefois on fait grand eftat de la longue , pourueuque ce qu'on en dit foit vray,c'eft que l'appliquant dans vne pieccde chair de bœuf és lieux naturels d'vne femme , apres qu'elle a retenu, elle luy fera faire vn enfant mafle. Celle quieft appellée Po/yrrhifos, eft fort propre , comme l'on dir, auxfpafmes, rompures, & À ceux quifont tombez d'en haut, en prenantfa racine auec d’eau. Sa graine éft bonne contre la pleurefie , & pour fortifier &efchauffer les nerfs. En vn autre endroitil dit : La-Sarrazine fert àplufieurStchofes : car elle prouoque les mois, & fait fortir l'arrie- faix,& l'enfant mortau ventre de la mere,eftant prinfe en breuuage auec Myrrhe & Poiure,ou bien appliquée en peffaire. Elle rerient la matrice quicombe fi on l'en fomente , ou qu'on l'en parfume, ou bien qu'on l'applique par deflous , principalement la menuë. Dauantage la Sarrazine eft bonne és playes de latelte, d'autant qu'elle retire hors les os rompus : elle eft aufi propre à celles des autres parties du corps ; mais fpecialement en celles de la tefte : femblableiment auñfi la Piffo/ochse. Galien en parle bien plus diftinétement:la racine, dir-il,de la SarraXine eft fort propre en medecine, eftant amere & vn peu acre:mais entre toutes la plus fubtileeft la rosde, & a plus d'efficace que toutes les autres. Quant aux deux autres, celle qui eft appellée Clemaris eft plus odorante,àraifon de quoy on s'en fert pour faire les onguens odorans : mais quant à la medecine elle fait moins d'operation que les autres. La logne n'eft pas fi fubrile que la ronde ; coutefois fi n'eft-elle pas fans vertu,mais eft de- terfiue & efchauffe ; tourefis elle eft moins deterfiue & refolutiue que la rozde , encor qu'elle efchauffe bien autant & peut eftre dauantage. Parquoy là où il y aura befoin d'vne deterfion me- diocre, la longue fera la meilleure en ce fait-là,comme aux vlceres qui font en la chair;& aux fomen- cations de l'amarry : mais quand il fera queftion de mieux atrenuër quelque grofle humeur , il fau- dra vfer dela rovde. Ainfi donc la rosde fera plus-propre pour guerir les douleurs caufées par des groffes ventofitez. Elle attire aufli les aiguillons qui font fichez dans le corps, & euerit les pourri- tures , mondifie les vlceres fales, & rend les dens &les genciues blanches. Elle eft propre aux afthmatiques , à ceux qui ont le hoquet, au haut mal, & aux goustes des pieds , eftant prinfe auec d’eau froide. Elle eft auffi finguliete autant qu'autre chofe qui foit aux rompures , & conuulfions. Paulus Æginera metla Sarrazine Clematiris entre les medicamens qui euacuent la bile. Aëce dic qu'elle purge la bile & le phlegme. Veu donc , dit l'Efclufe , que la Clemariis eft doïée deces pro- prietez là , & qu'elle eft recommandée quafi par toutes les maladies aufquelles les Efpagnols fe fer- uent de la Sar&epareille, 8 que cette Clematitis effrangere à on iugement, a plufieurs marques de Ja Tome premier, | CCCC 2z Sarfe- \ Letémpern ment dy Les VENTHS Liu.3, ch, 4, Liues ch.s Liuz2é.crs Linz sctr Liure 6, des fimpl, Liute 7: \ . } ? | L . : : | 856 Liure VIIF del'Fiftoire des Plantes, Sarzepariile; mefme qu'elle eft appellée Sarzeparille és lieux À où elle ctoift. L’Efclufe eftime que c'eft vrayement la Sarzeparille, où vne Plante de mefme efpece. l Rhaxut,ou Rumigi des Mores, CHAP. XLP. NS hp NZ ere Vrres de la Lycopfis que iay ZA U ZE : PAR ZCNR) A defcrire ailleurs , ray treuué en Sy- 10 ge ZA (AR >y//À tie, dit Rauuolf,vne Plante rare qui PÉEN r nous eftincogneué , & eft appellée Na an LE par ceux du païs Rhazut , 8 Rumi- À \SS g. Elle a peu d'odeur, qui neant- WE moins eft fafcheufe , & iette le plus 0 fouuent quatre petites branches blancheaftres, & quelquefois da- font deliées comme vn filet aupres dela racine, garnies de fept ou huiét fucilles, menuës, molles , de couleurcendrée , arrengées deux à deux l'une visà vis de l'autre, de mefme grandeur, longueur,& deconpées de la fa- çon de la Feugiere quand elle eft en fleur, fitonqu'ellesont en leur commencement certaines ailes à mode d'oreilles, qui y font attachées & coniointescomme l’on voit en la petite Sauge. Les fleurs fortent tout aupres de la queuë des fueil- les, & font femblables à celles de la Sarrazine, finon qu'elles font vn peu plus grandes, plus brunes , & arrachées à vne queuë plus longue. Sa racine eft longue, & entre aflez auant dans terre. Elle eftamere au gouft. Enquoyon peur, voir qu'elle eft feche 8 aucunement chaude. l'eftimequ'iln ya point d'inconuenient de mettre cette Plante au rang des Sarrazines. De la Racine fentant les Rofes. CHAP, XLFVI. La forme. Les nos. JS E s Grecs appellent cefte Plante £edia gifa:en Latin Radix Rhodia, pource qu'elle fent les Ro- fes,dontelle pourroit eftre appellée en Latin Rzdix Rofea :en François Racine fenrant les Ro- EU É n _ fes :en Allemand Rwfenuurtz. Diofcoride la defcrit en peu de paroles, la Racine fentant les Rofes croift en Macedoine,femblable au Coftus ; courefois elle eft Suiechar. Racine fentant les Rofes. plus lifle,& inegale:eftät broyée elle fenrles Rofes.Matthiol PAR la defcrit bien plus à plein. Elle fait des tiges rondes, aucu- nement creufes, d'vne coudée delong , garnies tout à l'en- tour de fucilles longuettes, aiguës au bout , graffes , comme celles du Pourpier, ou de la Ioubarbe, auecdes denteleures menués à l'entour.A la cime des tiges elle porte vneombel- Je verte , comme celle du Tichymale Cypariflias ; toutefois eftant defleurie elle eft rouge. Sa racine eft inegale, boflue, _grofle,come celle du Coftus baftard,qu'on apporte du mont S.Ange.Eftant fraifche elle reluit par dehors,&'eft blanchea- ftre par dedans : maiseftant feche elle eft rouge dedans, & pleine de filamens. Quand onla mafche fraifche, ou qu'on la broye.elle fent les Rofes,à raifon de quoy élle meritebien le nom qu'elle a. Dauantage elle eft de longue vie: car apres l'auoir arrachée de verre ; fi one la mer en quelquelieu qui foit bien fec, & qu’on .vienné apres plufieurs mois à la re- planter, elle reprendra. Elle croiftfurles plus-hants rochers des montagnes,és precipices , & lieux pierfeux. Elle eft fore propre conrtela douleur de tefte,felon Diéfcoride, fi l'ayant faictremper on l'applique fur le front &cfurtes iouës auec vn peu d'huile rofat. Galien dit que celle quitroift en Macedoi- ne , eft de parties fubriles , & refoluriue, & qu'elle efchauf- fe au fecond'degré , ou au commencement du troifiefme routefois veu quelleeft propre à toutes douleurs de refte, pour quelque occafion que ce foit , en la broyant fraiche, & l'arroufant d'eau Rofe quand le mal eft chaud ou REA eau LD ; PSS de Le lier. à & s = EX =! A SN! : 22: RS = AE cf NES ee: à = = À CEE +5 ES £ÉS ie 4, gl =: , ! =: Æ VS UNS Fes ÿ JS à b SAS £ N DE ge | 4 f Ç s'/2 De NAS 4 d , E « 4 Ÿ à EPS f NU S à D LS) & \ | < NS à 4 af S = N/ os ! * À VIS = à | EEE NSLE 'S 5 À FA f à < ÿ Ë) Va=}} ) À Et es à > => û Letempera- nent @r les vertus. Liu,4.ch.4r, LL Dela Saliunca de Naples, Ch.XLVI 857 d'eau de Marjolaine, & l'appliquant fur le front & furles iouës , & qu'en outre elle ottifie le cer- ueau par fa bonne odeur , il eftplus vray femblable de dire qu'elle eft pluftoft temperée , que chau- | à ; de au fecond ou au contmencement du troifiefme degré. os Salinunca de Naples, 2 ip + re CH AP. XL 1. SIMY Es TE cfpece de Saliumca qui a (M efté enuoyée de Naples, croïlt aux 2% montagnes de la Pouiile. Aucuns eftimentque c'eft le Fo/ium odora- sum, lequel eft different auec le n :Yalabathron , comme le monftre * clairement le Jurifconfulte, au li- » A ure 39, des Digeftes, au titre des D peagiers & gabelles, &c. Toutefois ert qu ils {£ trompent en ce que le Fo/ium & cMalaba- thron croifent és Indes, d'où-onnous les apporte. Aucuns Apothicaires d'Italie la mettent en la Theriaque pour le vray Folium , s'ils fonc bien ie m'en rapporte àeux. Cetre Plante, combien qu'elle foit petite a la racine fort groffe, froncie , vn peu iaunaftre, qui croiftpar neuds, & cft cheue- luë, aux coftez de laquelle fortent les fueilles deçà & delà; teHement queie croy que cette racine Varampant, & qu'on €n pourroit replanter les neuds. Ses fueilles font longues, ‘eftroites, retirans aucunement à celles du Plantain , eftroi- tes au bas, & larges au bout. Cette Plante a le mefme gouft & odeur de la Valeriane , tellement que ie ne doute point qu'elle n'ait de fingulieres proprietez contre plufeurs ma- ladies, veu fon gout & la bonne odeur qu'elle a , tellemenr qu'elle peutbien {eruir en lieu du Fo/iunr il app Tome premier. AAC LIVRE. de LI | Generale des Plantes: Conterant la Defcriptior @* Portrait naturel de toutes les Plantes | qui viennent és lieux marefcagenx. y Dulonc, (4 H À Po04 5 PRE s nous ceftreefchauffez à couriremmyleschamps, principalement du- NS/\ ) rancles moiflons, il ne fera pas mal fait de nous refraifchir vn peu à l'ombre NS )} des Plantes marefcageufes, & qui croiffentés lieux ombrageux, humides, 8 \ BSZ7 gras.lefquelles ont pour la pluspartla fueille repliée; 8&comme compofée = de deux fueilles,comme font les Gannes,le Buromus;, & le Souchet,ou bien ZA UN Les norss: Liu.4.ch.4n, Fee à : 4 : : ; LE A qui finit en pointe, duquel où fait aufli deux efpeces: car l'vn eft fferile l'autre porte vne graine noire L; 8, d è ‘ » l » 7 . fus tre Oxyfchænos,& l'autre Hofchænos. (combien qu'aux communs exemplaires ila mal O/igo/chænos, Liu. 4. d Ë : : 4 j j Haas “ prennent pour le male, l'appellans Oxys : les autres [ont femelles,dont l'un efl appellé Melancranis qui RÉ mafle,8c la femelle. Ex le froifiefme qui eft appellé Ho/ofchænos, lequel n’eft pas efpece d'Oxyfchænos. ! Li Dulonc, Chap 850 Theophrafte en fait, excepté que le ronc liffe & l'oxpfchenos font mis pour deuss éfeces,au lieu que c'eft vnemefme efpecc;fuyuantle tefmoignage de Galien,comme nous l'auons dit, Oreft-ilà noter M que Hermolaus perfonnage tres doéte, eftime qu’au lieu de xx Aix, il faut lire en Diofcoride {3 . xow@® Ada, c'eft à dire Zonc de marais. Er de fait Paulus Ægineta à leu de mefme, quand il dit, Zone de marais. Il s'en treuue dedewx fortes : mais la graine de celuy qu'on appelle Oxyfchenos prouoque à dormir, celie de l’Ho/ofchænos n'y eft pas fipropre. Et femble qu à bon droit il doiue eftre appellé Tonc de marais pour le diftinguer d’auec les autres qui croiflenc és lieux fecs & pierreux, comme le | lonc Arabhique, où odorant, & le Spartum des Efpagnols, qui lonc liffe. eft à proprement parler vn lonc de terrefeche. Ainf auffi DS x Theophrafte traicant du tr, dit qu'il eft éx roy éridou, c'eft | à dire dunombre des ‘Plantes aquatiques. {lfemble que Pli- Linte 4. de ne, n'ait pas leu cAciyor Ada ny fAGæY ; Mais Jañar gr ; quand Phil. . il dit:7/ à mis vne autre efpece de Lonc, quieflmarin, & eff ap- LU 0 pellé par les Grecs Oxyfchenos. Or pourreprendre cefte ma- tiere vn peu plus haut, nous diftinguerons les Zes fuyuanc l'opinion de Dalechamp, comme s'enfuit: Les Zoncs croif- {ent és licux fecs, ou en l’eau. De ceux quicroiffenten l’eau, Le les vns viennent le long de la mer , les autres en l'eau dou- RE ce. Et d’abondant de toutes ces deux fortes , il s’en creuue Ha , quifonc 2m; eis en” aups, c'eft à dire, 2ig au bouts & d'autres : qui fonc obtus : mais nous traittons icy de ceux qui croiflenc és marais. Defquels les vns fonc lifles , & les autres afpres, les vns ont la cime aiguë,les autres l'onrobtufe. Des Zonos lif- [es & aigus au bout , l'vn eft appellé Oxy/chænos ; & V'aurre Holofchænos. Quant à l'Oxyfchænos il yen a deux efbecess à {ca- uoit le #afle qui ne potte point de graine, l'autre femelle por- re vne graine noire, & eft appellé cAelarcramis! Sous ces efpeces fontcomprinfes p/afieurs fortes de Tours dé marais , de Ja plus part defquels nous vrairterons jcy | Or le Ze liffe 14 femme. — Oxyfchænos, quieft le commun, au lieu de! fucilles fait des 4 aiguillons ou tuyaux, droits, ronds, menus, lifles & fans ‘ neuds, dela hauteur d’vne coudée, ou d’vne coudée & de- ! mie, de couleur d'herbe, verds & reluÿfans , qui ont la cime Le aiguë , & fontpleins de mouëlle blancie, comme la meche | | ® d'vnelampe : à quoyaufli on la faicbien feruir. 11 lonc lffe ES CICR de Dodon. fait à force racines menuës,cheucluës , & entrelaf . Moby LAN: 4 fées enfemble. Le #4fle ne porte point de fruié : la @ Ha LR à À ê is femelle en potte vn peu au deffous de la cime; car É sd fon tuyau fe fend de l'vn des coftez, & fait de pe- rites queuës , courtes ,à mode de petites grappes de raifin, efquelles vient la gtaine, petite, & noire, faiteà mode de pointe. Il ÿ a vne awtre forte de Lone quiretire à ceftuy-cy, eftant vn peu plus courc & plus gros, duquel on tire la mouëlle qui eft blan- che comme neige, de laquelle on fair des meches de lampe, & aufli des chandeliers, & autres telles chofes artificielles, parce qu'il fe peut fendre & plier comme l'on veut : ces deux efheces croiflent parmy les marais, & eaux dormantes. Le Zoe Jiffe Liwasch de Dodon qui eft peint au fecond lieu , éftaufi plein de mouëlle blanche, longue & propre à faire des meches.Le Zonc Oxyfchærsos du mefme aucheur cit vn peu plusafpre & dur quele precedent, & a fort peu de mouëlle laquelle mefme n'eftpas foli- de, & ne fert à rien. Il croift és lieux bas & aquati- ques. Quant au Forc Oxyfchænos femelle , que | Theophrafte appelle ueaayreavide , 8: non mena NN eau, comme il ya aux communs exemplaires, \ ce que Gaza atraduic arriferum , d'autres l'appel- HAS) lent auflimal proprement aéricipirems il a les raci- ‘, Ÿ :: nesà mode de teftes ,comme les Oignons, quine CCCC #4 {ont SE LALLEALAAN = StS ‘ 3 TT: | 860 Liure I X. del Hiftoire des Plantes. fonctpas du tout rondes, mais vh peu plates à J'endroit où elles touchent aux autres , Couuertes d'vneefcorce noire , iertant au deflous ; &par les coftez des petites Cines, entaflées en vne motte “comme celles des Afperges. defquelles il fort pluficurscuyaux ou Zcs, d'vne coudéc & deinie _ de haut, comuërts d'vne petite peau noïrépres dela racine, & venansà s'engroffir à vn pied pres de la cime, font comme tite dette forrie 2e {çay quoy, fairà mode d'yn œuf, le- quel venant a s'ouurir fait plufieurs petites queuës, à la cime defquelles ily a de petits vafes ronds atrachez de biais , & comme fendus en cinq parties, dans lefquels il ya vn fruiét anculeux, noir, feu enaeersne nee fort De d'vn gouftaqueux, ëc vn peu afpre. Or pource que Theo- phrafte a fort bien defcrit cecy, il faut que ie metre icy cequ'il en dit. rant afin Hal ve RE MMM ie doom das oc mmelarcranis ; comme auf Pour coïriger quelques fautes l'kif, bxx qui font en ce pañlage , & les efclaircir. Il dit donc : Le fonc fertile venant à S'engroffir à la cime qui eff tonte ragée, porte comme vne malle >" puis fait comme des œufs : car àl Produit nu commencement, un tas de quenëésentallées en efpic, @alacimed'icelles, vn peu 00e , des petits Vos HAN serts, dans lefquels efl la graine, faite enpointe ; noire, femblable à LA Berifous , finon GARE dort Livarers. plus aifément.Voilace qu'en dit Theophrafte,lequel parlant du 20 femelle adiouite:Le Melcranis ni épis ing NN à à. no efme motte. Mais te qu'il adionffetou. # ionc Melancranis. lonc à malfe, de Dalechamp. chantle Holofchænos : Il porte fa graine comme des œufs attachez enfemble. Theophrafte ne le dic pas du feul Holofchænos,, mais aufi de lOxyfchænos fertil. Or le Ionc Melancranis croilt és lieux aquati- ques & gras , mais le plus fouuent là où il paffe d'eaunette & courante. Nous auons mis icy vn au- tre Zonc fértil , fuyuant l'opinion de Dalechamp , lequel ilappelle en: Latin Zwvcus clanatus ; Jonc à maffe. I à la racine compartie par neuds. laquelle varampanr comme celle du Grame, ou des Can- nes, contre le naturel des autres Zores, de laquelle il fort des Joyes longs d'vne coudée, couuerts au bas d'vncefcorce:rouge, ou pourle moins rouscaftre, & pleins d'vne mouëlle menué , & fpon- gicufe ; portans à la cimé comme vne petite mafle, quiretireafléz bien à la fleur du Plantain ; tou- cefois elle eft plus courte , & beaucoup moindre, & mefmes les grainsn'y font pas fi bien appa- rens , laquelle produit au mois de May , & de Juin , vne fleur veluë & blancheaftre. Il croift és bourbiers & eaux dormantes. Toutel1 Plante a vn gouft aqueux & fade. C'eft celuy que Lobel appelle petit fouc d'eaw ayant les teftes comme la Prefle: Quant à /'Ho/ofchænos qui eft plus grand, plus gros, & maflif, il a efté defcritcy deffus ; comme il efticy pourtrait , ayant la racine grofle, de bois, pleine de neuds, fort cheueluë par le bas, & couuerte d’vne efcorce roufle, de laquelle il fort à force Læcs, ayans vne tefte par laquelle ils tiennent à la racine , comme les Cines, & couuerts au méfine endroit d'vne peau roufle, & ontplus de deux coudées, & quelquefois trois, de hauteur, deux fois plusgrosque les precedens, &-pleins d'vne mouëlle fpongieufe , auec vne pointe forte & bien piquante au bout. Trois doiges au deflous dela cime ces verges ouloscs viennent à s'ou- nr, &icerent plufieurs petites queuës, rondes & lifles par dehors, & comme cannelées par de- | dans, _ Dulonc Chap 861 lonc Holofthænws. R FA Ÿ Ÿ À \ ÿs XS R& à à i 0 MS Ee = 1 tn pi), ) S CAR fe ÿ)) AU) 1h : note du £ NS TEE foi" NAN * fpca, cet à dire grandes c folles. Ex de fait Gaza a efté de cefte opinion , car il a toufiours dit a | rilcus EE # RS a Liüré 4, dé l'hiftéh.r3: Lis ris Lin.4.c: fa: Sur Dioléor: liu.z.ch.18s Au Coroll: ch.5 fs Sur Diofcor, it4i Au mef.lieu, Ch.474iu.4, Liu.2,ch38 Liu.4.e, 54 Cornet il er farst vfer. 862 lonc large. = S 2 S SE PE SS ses ESS 1É LS JPA LUI IDE, Mir, LIT ET, 27 7 ee VS 1 DETENTE IT à /l [ Liure XI de l'HiltoiredesPiantes, rifcus pour l'Holofchænos Mais {ous quelleefhece de Tonc met- trons nous celuy qui eft appellé Scirpus: Hermolaus dit qu'il femble quele Zonc de marais 8c le Scirpus{oirvne mef- me chofe. Car Pline en efcrit ainfi: Il né fauc pas, dit - il, mettre les Jones frais des marais, au rans des arbrifleaux, ou des ronces , où estiges , ou des herbes ,maisen faire vne cfpece à part. Car'ils feruent à couurir les maifons, & à faire des nattes, mefmeapres qu'on les a efcorchez,on fe fert de leur mouëlle enlieu de meches & mefne és lu- _ minaires des trefpaflez, Il ya deslieux où ilsfonc plns fer- mes qu'és autres. Car les barteliers de deflus le Pau s’en feruent en lieu de voiles , comme auffi les pefcheurs de Barbarie , mettans leur voile derrieres le mafts , au lieu que les autres le mettent deuant.Mefme les Mores en font leurs cabannes ou logertes , de forte que confiderant de pres le naturel de ce fonc, il femble qu’on s'en puifle feruit com- me l’on fait du Papyrus en la bafle Egypte. Voila ce qu'en dit Pline. À raifon de quoy, dit Hermolaus , aucuns inter- prertent le Scirpus pour ceque les Grecs appellent B4/os ou Papyros. Toutefois Feftus dit que Sesrpus eft vne efhece de Dlante qui ne fait ny fucilles ny neuds,, d'où aufli eft venu le prouerbe Latin, Nodum in fcirpo quarir, c'eft à dire Z/ cer- che des neuds envn Ionc , pour denoter vn homme trop cu- rieux & craintif, duquel Terence vfe en fa Comedie rom- mée Andria, pour l'interpretation duquel paflage Donat dit que Scirpus, eft vne efhece de Ionc life, 8& fans neud.Au refte il ne faut pas oublier ce beau Ze, different auecles autres,’ lequel Mathiol appelle 2onc fleuriffant , à caufe des belles Fleurs qu'il fait. Dodon en fon Hiftoire des Plantes, l'a peint pour le Sparganion. Et en l'Hiftoire des Blez , il l’ap- pelle Gladiolus aguaticus,ou paluflris\les Flamansl'appellent Viatrer lijfch.Xiette force fucilles de la racine,plus eftroites que celles de l’Acorus des Marais, & plus longues, du mi- licu defquelles fort la tige. de la longueur de deux cou- dées, life , efgale , fans aucune iointure, à la cime de la- quelle il fort plufeurs petices fleurs , de couleur de pour- pre claire, attachées à des queuës longues, auec des petits filets iaunes. Apres il y vient des perices tetes purpurines, quaf rondes , à mode de petites pelottes, auec vne graine menué au dedans. Sa racine ef sroffe, blanche , compartie par neuds, & fort cheuelué. Il croift és lieux marefcageux, és caux dormantes, ou qui coulent doucement. Il fleurit defpuis le mois de May, iufques au mois d’Aouft. Lobel & Pena l'appellenc Zuncus Cyperoides floridus , pource qu'ilales fueilles & l'ombelle à mode de Soucher. Pena met vn autre Zorc , qu'il appelle Bombycinon, duquel nous traitterons en ce mefme liure , {ous le nom du Lin des prés. Voilà quant aux Zoncs liffes. Venons maintenant aux afpres. Celuy duquel le pourtrait eft icy mis, merice à bon droit d'eftre appellé zfpre, comme ayant les fueilles longues, afpres au toucher, quaf triangulaires pleines d'yne mou- élle fpongieufe. La racine efpaille , dure, & fort cheueluë, de laquelle il fort plufieurs furgeons par les coftez, com- païtis par neuds, 8 defquels forrent les fleurs , & les Plan- tes nouuelles. Il croift le long des petitesriuieres , & dans les facs & grands eftangs. Les Flamens fe feruent de ceite forte de Zone, pour faire des nattes pouren tapiffer le plancher de leurs chambres, pour empefcherle froid. Dodon l'appelle efhece de Papyrus , & aufli Rofeau propre à faire des nat- tes. Aucuns efliment que c’eft vne ef ece de grande Flun. D'autres tiennent que ceft le Zurcus ma- rifcus, de Pline, qu'il dit eftre propre à faire dés natres:les autres que c'eft le Bryon des lacs de Thco- phrafte : d’autres que c'eft ce que les Latins appellent Caricem. Pline dit que les Zoncs feruent à faire: & autres menus & beaux ouurages , &c auec leur mouëlle fert à des nafles , pour pefchet en la mer, faire Dulonc, Chap. L. 862 lonc afîre, de Dodon. faire les mefches des lampes. Er qu'il s’en treuue de fi gros, =» Aux Alpes qui {ont pres de la mer, que les ayant fendus, ils res TE ss ont quafñ vn bon pouce de largeur. Et qu'en Ecypce ils fonc fi longs, que l’on en peut faire des cribles fans les appondre, qu'il ne mec pas le nombre des poucées , ny méimes la lon- gueut de ces cribles. Il eftime donc qu il le faut ainf corri- ocr: Amplitudine tanta vtincifo ventre impleant denum vn- cinri latitudinem.In Aegypto verocybiorum longitudinem non aliis wtiliorem, entendant par la latgeur de dix onces, dix poulcées:car toutainfi qu'ily a douze onces en la liure, il ÿ a aufli douze poulcées au pied Romain , & qu'il a efté bien aifé de faillir & metre pere au lieu de derwm. Apres il dir, qu'ils font aufñfi longs que les petits Tons , au vieux exem- plaire de Cornarius il y a Cy#biorur, voulantentendre par là que ces Zoncs font fort propres pour mettre les morceaux de Ton falé. Car Pline dir que l'on appelle Cybium la Ton- nine decoupée par morceaux. Hermolaus ne change rien de ce quielt aux commuus exemplaires. Difant que les Esyptiens pout fignifier vn crible en lertres hierogiyphi- ques, peignent Vn doc, fayuant le cefmoignage de Horus, . À LES 2 = 4 Ne A C a 22 lequel afleure que les Egvpriens ne fe feruoyent d'autre D) | pu ( \ NES à, 7 S ET TTR A: Li chofe que de Jonrs pour efcrire. Erde fait il femble qu'il (\ ne faille rien changer ny corriger en ce paflage. Car felon NE li commune leçon: Pline veutdire, que les Zozcs croiflent fi grands fur les Alpes qui confinent à la mer, que les ayant fendus ils ont vue poucée de largeur. Et que ceux d'Egypte font fi longs ,qu'ilne faut point appon- QU dre, pour en faire describles. Theophrafte dit:Le Ho/o/chænuselt le plus propre à faire nattes , ca-] tellement que les Egypriens n'en treuuent point de meil- Embtesa, leurs. Or Cornarinstient ce paflge pour fufpeét, pource lin. Jiuré à, dé "hift.ch. I3e bats, & autres femblables vrenfiles, pourcequ'il eft doux & poulpu. I fauc bien croire, dit Pline, Livare 18. que les Grecs faifoyent'des cordes de Zevc, veule nom qu'ils Juy ont impofé. Dont mefmes ceux Liu: 9:Ch,2 qui marchent {ur la corde, font appellez en Grec Schoenobata. Democrite afleure que lâou il croift z, ser. des Loncs, il y a des fources d'eau,8z qu’on y peut bien cauer des puits. Or venons maintenant à leurs 7% & les proprietez en medecine.La graine rat de /’Ho/ofchænus que de / 'Oxyfchæmus,rotie & prinfe en breu- uage auec du vin trempé, relerre le ventre, & le Aux rouge des femmes, ainfi que dit Diofcoride, elle prouoquel'vrine, mais elle fait malàlatefte. Les fueilles tendres quifont pres de la racine, font bonnes pour appliquer fur lamoïfure des phalanges. La graine du Zonc d’Ethiopie fait dormir, mais il faut en prendre par mefure, de peurqu'ellene face dormir par trop.Au Grec il y à DuAa’ Tex S d\i dors &r rai auoen 10 mANCY aa, apoi D Adar. Oril faut aduifer den’en donner partrop, car elle eftfort foporifere. Oubien comme Cornarius l'a traduit: Le %#c Ethiopique porte vne graine qui fait dormir : mais il faut regarder de n'en donner pas trop à boire de peur qu'elle ne facetrop dormir. Or ce mord’Echiopie eft fufpect à aucuns, doncil y ena quilifent Esripici,d'au- TETUTLSe Liu.4.c. 47. énd. Lac, tant que Pline dit qu'il ya vne forte de Hwr quieft appellé Ewripice ; toutefois aucuns lifent en ce Huircis mefme paflage de Pline , Trepice, vellement que l'un & l’autre fembleeftre incorreét. Galien, Paul, & Aëce, difentque lagraine de l'Helofchenos Fait dormir, comme auf celle de / 'Oxyfchoenos,toute- bac fois moins que l'autre. Seraphion quia d’efcrit le chapitre de Diofcoride de motà mot, ne parle pointd'Ethiopiqueny d'Euripice, mais de la sroifefine efpece de Tonc appelé Holofchoenos,difant:Le fruict doda sroifefine efpece prinsen breuuage , fait dormir. Auffi fe faur-il bien garder d'en vfer par trop, pource qu'il engenderroit vn fubet , c'eft à dire vn dormir fort profond. Veu donc qu'il y a de fi excellents aucheurs qui lifent en cefte façon , ie croy.qu'ilne faut point douterqu'il ne faille lire en Diofcoride , que la graine de / Holo/choenos fait dormir, finon que peut efire la graine de l’Holof- choenos d'Ethiopie fuit plus propre à cela que celle du noftre; routefois pas vn des fufdies autheurs n'a fairaucune mention du Zoe d' Ethiopie, vant s'en faut qu'ils ayencattribué cela à fa graine.Il faut maintenant confronter ce que Pline en dit , auee ce que nous En auons dit cy deflus fuyuant Dio- Liuarer8 feoride. Les racines des Zovcs cuites entrois hemines d'eau iufques à la confumption duriers fonc bonnes à la toux. Lagraine de Zxc roltic, & prinfe en breuuage auec d’eau, referre le ventre, & les mois des femmes ; toutefois elle caufe douleur de refte. Br quant au Zone die Holofchænes, mafchant ce qui eft le plus pres de la racine, ileft propre pour appliquer fur les piqueutes des araignes Je treuuc encor vue efpece de Ionc difte Euripice, dont la graine {ert à faire dormiritoutefois il fautgar- der mefure en la prenant, de peur de tomber enlethargie. Ce que Pline dit de la racine des Loncs, n'eft pas en Diofeoride. Ce qu'iladioufte puis apres s'accorde auec Diofcoride, finon que Pline dic | aucc 864 Liure 1 X. del'Hiftoite des Plantes. auec d’eau, au lieu que Diofcoride dir, auec du vin trempé. Et qu'auñfi il mer les mois, à fon accou- fumée, au lieu de dire le flux rouge:mais ce qui fuit puis apres conrreuient à Diofcoride , c'eft que ce qui eft le plus prés de la racine de /’Holofchoenos, &cc. comme il faut y adioufterles fucilles , com- - me Cotnarius a remarque, Mefme Diofcoride n'ordonnce pas de les mafcher, mais de les appliquer. os Le mefme Pline dir qu'on fait d'huile des Zocs, lequel eft cout femblable à l'huile rofat, Mais Galien fimpl a le mieux difcouru de tous fur la proprieré & vertus des Forces, difant:Le frui& de ’'Holofehumes fait dormir. Quant à/'Oxyfchanos il y en a deux efpeces dont l'vn eft Séerile , qui ne fert point en mede- cine; l’autre porte graine, laquelle fait auffi dormir: toutefois moins que l'Holo/chænos , combien que celle-cy face mal à la cefte. L'vne & l'autre roftie & prinfe en vin deffeche le flux de véntre , & ar- reftre le flux rouge des femmes. En quoy ilappert que leur tempérament eft compofé , à feauoir d'vneeffence terreltre, legerement froide, & d'vne aqueufe, legerement chaude, tellement qu'elles peuuent deffecher le ventre, &enuoyer petit à petit des vapeurs froides au cerueau , lefquelles fa- cent endormir la perfonne. | Du Seuchet, CHAP. IL SAN E Souchet eft appellé en Grec airag@-: en Latin Cyperus 8 Cypirus : toutefois NS Pline mec de la difference , entre Cyperus, & Cypirus, qui femble eftre la mefme RS chofe que Cyperus de Diofcoride. Galien, Aëce , & Paul, ne font mention que La a de noftre Cyperus. Celfe l'appelle 4ncus quadratus. Pline l'appelle Zone trrangu. JR) laire.& fait à angles:& fa racine qui eft longue, Cyperida. Gaza traduifant Theo- N LE 4e phralte l'appelle G/zdiolumsen François Soucher:en Allemad Frildergalgan,c'elt SR es W à dire Galange [aunage:en Arabe Szherade. I {emble qu'il foic appellé en Grec aürap @- ou iripE , à caufe de la figure de fa racine, laquelle eft faire à mo de d’vne perite boette Liure 24 de d'vn gobeler , ou d vn vafe : car Theophrafte appelle môrépis ris mlexéGY le svellies de l'Orme. Dio- 3 Mi fcoride dirque le Socher a lesfacilles qui retirent à celle du Porreau ; toutefois elles fonc plus lon- Lafome — gues & plus menuës. Sa tige eft comme celle du loncodorant, de La longueur d'vne coudée ou da- uantage, & faite à angles, à la cime de laquelle il fort des petires fucilles auéc la graine.Ses racines, defquelles on fe fert en medecine, font liées enfemble, femblables à des oliues longues, ou rondes Liwirers. noires, fentans bon,8c ameres au gouff. Il croift és foflez & lieux marefcageux. Pline met le Souches pour vne e/pece de Ionc , auffi en traitte-il immediatement apres les Toncs. Aucuns, dit il, mettent pour vne autre efpece de fonc,vne Plante appellée Cyperas,quieft faite à criangle.Vn peu apres: Quât au Soncher, c'eft va Tonc fait à angles , qui eft blanc vers le bas: & noir & gras à la cime: Ses fueilles d'embas font plus menués que celles des Porreaux, & celles de la cime encor moindres, d'entre lef- quelles il produit la graine. Sa racine refemble à vne Oliue Lesnomss LE 77 Liu,s.chir. Liu 21.c,18. Souchet. noire, laquelle eftappellée Cyperis, quadelle fe rencontre va LE Vrd peu longue, & eft finguliere en medecine. Theephrafte met _ L le Sonchet entre les Plantes du lac Orchomenien, & dit: La W ST UVE racine du Souchet eff bien differente d'auec les autres, dautant AE D ES n'une partie d'icelle eff srofle,e> poulpue,e l'autre partie e HR q Se ZLGRQ* A A graïlle & de bois, Dontil appert que noftre Soscher n'eftpas different d’auec celuy-là : car'il a les fueilles longues, eftroi- tes, dures, femblables à celles des Porreaux ; toutefois elles font plus longues, & plus menuës. Sa tige à vne couidée de hauteur, & quelquefois dauantage , & eftfaiteà triangle, auec vne mouëlle blanche au dedans, comme le Ionc;àla cime de laquelle il y a desfueilles moindres difpofées à mo- de d’eltoile , entre lefquelles fort la graine à mode d'’efpic, de couleur d'herbe. Sesracines font brunes , iointes & fer- rées enfemble , femblables à celles des Oliues longues, ou rondes , quelquefois elles font longues , comparties par neuds , & s’eftendent à fleur de cerre , pleines defuc , fen- Via 2 DER tans fort bon, entrelaffées enfemble, auéc force cheuelures. AN _ Nm N Il croift és marais, & en lieu humide. Iln'y a difference 7 Z \ lé “ M S tallé de bourre au bout, reprefente aucunement aux fceptres , & baftons de iuftice faits d’or ou d'argent, DesMañfles, Chap.IV. 867 d’argenr.lefquels on appelle eommunement Æf4ffés.En Tofcane on l'appelle 444424 forda,ainfi que dit Matthiol,pource que fa bourre combant dans lesooreilles rend la perfonne fourde. Les Allemans sus tecrrr, l'appellent A0/2,8 Narrenkolbem:elle s'appelle Typha aguatica,& Paluffris, pour la diftinguer d'auec du lius. la Tppha qui eft vne efpece de Bled, dont il a efté parlé cy deuant. Diofcoride dit que la Typha a les fueilles comme le Soucher, la tige blanche,liffe & vnie, auec beaucoup de fleurs entaflées à lacime ;., Te. quife refoluent en papillotres. Cette defcription conuient fort bien à cucte Plante. Carelleales rafrme, | tucilles comme le Soucher, fo:tans dés le bas de la Plante, eftroites,aiguë ,& triangalaires , à caufe { v que leut dos eftreleué; entre lefquelles forcla rise, quieft Typha aquatique,au fort Malfes. quelquefois plus hautes qu'vn honunc,ronde;droite.lifle,po- , lie,fans añcun neud,& mafliue,la cime de laquelle eft garnie d'une mafle de fleurs entailées, & comme d'vne bourre ef- paifle , de la longueur d'vn pied, où d'vne paume & demie, quafi à mode d’vn efpic de Bled de Turquie, ou pluftoft d'v- ne mafle ronde, laquelle bourre s'enuole en papil'otes eftant esbranlée par le venr,&eft grife par dedans,noire par dehors. Diofcoride dir qu'aucuns appellent cette fleur ar, côbien Au meflicu, que les Grecs appellent generalemét ces houppes Bourrués, comme celle du Panic,du Miller,des Cannes,& de pluficurs autres herbes qui croiflent emmy les champs, comme arfli celles des Joncs qui croiflentés marais Arrhele,& les Latins Panicula. Saracine eft conne celle des Ioncs,groile, compar- cie par neuds,blanche,& d'vn gouft doux. Aux exemplaires Latins de Diofcorideil eft dir que la tige de la 7ypha elt bla che, lifle, &c. & rourefois ie n'ay {ceu voir aucun exemplaire Grec , où le mot A@Üxs v ou autre femblable ÿ fuft. Caril ya ainfi partouc:La Typha a la fncille comme le Souchet , la tige SISSSSSSS SS ESS SS> ESSS Le liffe,érvnie,creOribaze auf a lu de melme.ll eft bien au Mi HW 22 À | à noter ce que Theophrafte efcrit au chap. 11. du liure 4. de fon Hiftoire, difant:La Typha a cecy de particulier,qu'elle #4 point de fueilles, & fin a pas beaucoup de racines, Ce quiet ù bien abfurde, veu qu'il elt dit qu'elle a les fueilles comme les AIN fo 7. Rofeaux , ou le Souchet, element qu'ilfautque ce paflage | Pt FRA DES foit corrompu en Thcophraftes araifon de quoy Dalechamp rise r de PINS SÈ a TR éftime qu'il fur lire a Donner ve, c'eftà dire aw'elle a Y'hiftchs., point de freilles pource que fa leur qui eft ronde, & faite à mode d'vne male ronde, n'eft point garnie de fueilles com- me fonc lesautres fleurs. Les Afaffés croiflent és marais , és eaux dormantes.& aux riuieres qui coulent doucement,fuy- uanc le mefme tefmoignage de Theophrafte, difant: La Ty- pha &> quelques autres Plantes qui croient dans les marais, & effangs, font efgales fans eflre aucunemens coparties par neuds, comme le Lonc. Sa tige eft chargée de fes fleurs bourrues en luiller, lefquelles s'enuolenten papillotes au mois d'Aouft. Diofcoride dit que la fleur des Æfaffes incorporée en graifle E4##pers ment do les de porceau,eft bonne pour guerir la brufleure; dont il eff ai- vus fé à conicéturer que la fleurde ces Aaffes, n'eft pas euidem- Ebsser ré. ment chaude,ny froide,& qu'elle eft mediocremét deterfiue, . Re & deficcatiue. Aucuns dit Matthiol,fe fonc bien treuuez d'v- duliu.s. fer contre la rôpure en laquelle le boyau defcend,de la bour- re des Aaffes,auec des fueilles de Betoine , & des racines de Glayeul,& de la Biflingua, le cout reduit en poudre fort me- nuë, & incorporé auec des jaunes d'œufs roftis, faifans pren- dre aux malades tous les ours àieun vne dragme de celte compefition par l'efpace de trente iours, gucriflans par ce moyen non feulement les ieunes enfans, mais aufli des per- fonnes defia auancéesen aage , pourueu que cependantle bas du ventre foit bien garny d’emplaftres aftringeans & de bonsbrayers. Toutefois ilne faut pas peur-eftre attribuer cela à cette bourre , mais à la Betoine , à la Biflingua, & au Glayeul : mefme il fetoit meilleur de ne l'y mettre point du pue pers +" à ‘tout,veu qu'il eft à craindre qu'elle n'eftouffe la perfonne. Et aux Aduerf. Tome premier. DDDD 2 de {| E A [F A É 158 bag ÉA F Fi e | 3 . : s 868 Liure I X. del Hiftoire des Plantes. de fair la populace mefie fçair bien que cette bourre fait mourir les rats, ioint qu'elle diminué la force des autres medicamens.Aucuns en répliflent les coitres de leurs liéts;& de fair les petits couff- nets remplis de certe bourre font fort propres pour appaifer la trop grande chaleur des reins, & des . peur au mel. hanches. Aupres de Geneue là où le Rofne & l'Aruefe ioignér enfemble;il y croift vne petite Typha, M ayant les tuyaux du tout comme des Joncs;fans neuds,affez fermes,qui n’ont pas plus d'vne coudée, ou d’vne coudée & demie de hauteur, fur chafcun defquels il vient double mafle dontl'vne, qui eft au bour, eff petite & demy rongée, de laquelle il fort vne fucille comme celle de Fromententor- tillée.. L'autre cft vn peu plus bas, y ayant vn efpace entredeux,& cft plus groffe,& plus mafliue,em- braffant fa tige qui eft femblable à celles de la Typhaexcepté qu'elle ef beaucoup plus petite,;com- meaufli font les fueilles,lefquelles font vn peu fermes par le bas. Sa racine eft longue & va rampät. Des Cannes, on Rofeau, CHAP. F. Les noms. SEA Es Cannes font nommées en Grec xa\au@v:en Latin 4rndo: en Atabe Cafab : en François Æ Canne, où Rofeauen Italien Canna:en Efpagnol Cannasen Allemand Korh. Diofcoride a mis cinq efpeces de Cannes comine les plus cogneuës. L'vne, dit-il,eftappellée Masfos,c'eft à dire ferme € Jolide,de laquelle on fait des flefches. L'autre eft fémelle,de laquelle ont faitles langues des fleures. L'autre eft appelle Syringias, poutce qu'on en faitles fleures. Elle eft fort chatnue,& compartie par beaucoup de neuds, propre pour efcrire. Il y en a vne autre qui eft grofle , & creufe, qui croift pres des riuieres,& eft appellée par aucuns Cypris,8c par d'autres Donax. En outreil y en à Ve autre qui Liute 4. de eftappellé Phragmites,où Vallatoria laquelle eft grefle,& bilan che,cogneuë d'vn chafcun.T heophra- l'hif. cha2. fe eftablit la difference des Cannes, felon qu'elles fout mafliues,ou creufes,courtes,ou Jongues,grof- fes, ou grefles,garnies de beaucoup ou de peu de fucilles , qu’elles croiffenr en lieu fee, ou humide: & finalement felon l'vfage à quoy on Icsemploye, duquel noustraiccerons en premier lieu fuyuant l'ordre de ‘ heophrafte. Il met donc premierement deux efpeces de Cannes , dont il appelle l'vne dvAyriey, laquelle Pline appelle Tibialem:8c vne autre, de laquelle il dicqu'il y en a deux fortes, dont Lius2.e 20. | VO dit-il,eft appellée CaraciwiPline ne luy a pointimpofé dé nom Latin. Gaza l'appelle Fallaris, | où Vallatoria, laquelle eft groffe & fermc,à raifon de quoy elle eft propre pour faire des cloifons , & hayes,tant des ardins que d’autres poffeffions,dôt auf elle a prins fon nom. Pline l'appelle en quel- que endroit Phragmites. L'autre eftappellée P/ocimon,Gaza l'incerprete sexs8,pource que peut-eftre l'on faifoit de fes fueilles des nattes,rappis & autres femblables vrenfiles. Les mots de Theophrafte Livre 4 de font tels,felon que Gazales atraduits:0#esfablit deux efbeces de Cannes,celle dôt on fait Les fleutessé l'hifkch.12, Une autre, de laquelle il ne s'en treune qu'une forte ; toutefois il y a de la difference en ce que l'une eff ferme groffe.-menné,ou grefle. Quant à La groffe on l'appelle Fallatoria.c'efl à dire Paiffeleriesmais l'autre s'appelle textilis. Suyuant cetre traduétion il eft bien aifé à voir, & par le rexre mefmé, qu'il ya dela faute en ce paflage,8& qu’il faudroir qu'il y eut ainfi: Z/ y 4 de la differèce pour raifon de la groffeur,ou Hr6c.36. peritelfe,de ce qu'elles sot fortes on foibles Pline traittät de cette maticre,n’a pas leu mAcxiuèy,mais æAc- Tia Car il dir que les Céres grofles & fermes eftoientappellées £hz/acias, & les foibles, Plotia telle= mét qu'il ya de la faute en ce pañlage, ou bien Pline s'eft abufé par l'affinité des mors, & ayät leu en Theophrafte,que certe forre de Canes venoir JA 7 rAuadu,c'eft à dire aux Ifles nageïñtes,\a appellée pour certe raïon Plotia,côme qui diroitzagezse.au lieu de dire Plocimon. Or Theophrafte adioufte: Celle qui eff appellée Textilis,croiff aux Iles qui nagët, ({uyuät l'inserpretati6 de Pline) & l’autre ap- pellée Vallatoria croift és comithes. (ii séble que Pline a/traduit 44 rivage d'un grand Lac)Or on appelle comithes,là on ily à benuconp de Cannes, on Rofeaux entalfez, qui ont leurs racines entrelaffées ensëble, come il em préd aux eflangs où le terroir eff gras. Quelquefois La Vallatoria croilt bien au mefme lieu.où celle dont on fait les fleuxes, &* eff bië plus longue que celle qui eroilf autre parts mais elle eff fubjette à L effre vermouluë.Apres Theophrafte pourfuit la naiffance des Cäres dôt on fait les fleures, & leur na- turcl,& differences,côme auffi de p/afieurs autres efpeces de Rofenux, ce que Plinea prins quai tout ou 16. de luy,mertät vingr & neuf e/beces de Rofeaux,entre lefquelles il metle Ca/amss aromaticus, duquel cher, + NOustrairterons en fon lieu come auffi des Causes qui portent le fuccre: Ancunstiennent qu'il y a vre forte de celles dont on fait les flentes, laquelle demeure neuf ans à crotffre, gardant toufiours ceff ordre: mais cela eff faux:car elle croifl quand le Lac croiff.Et pource qu'il séblois aduis que cela aduinf} prin- cipalemet au bout de neuf ans,on à anffi pensé que ce fuff le naturelde ces Cannes, prenär pour ur ordre affeuré ce qui aduenoit fortuitement.Or elle croiff bien meilleure &* en plus grande quantitéquad apres des pluyes grandes l'eau y à demeuré pour Le moins deux ans,comme on a remarqué qu'il eff aduenu n'a &uieres,lors que ce malheur adaient à Cheronce. Car auparanant on difoit que le Lac efloit creu par plu- Jieurs année,mars puis apres quad la pelle furuint quilfut bien remply,mais l'eau ny eflat pas demeurée: ains.s'clat perdue en Hyuer,que par ce moyen les Canesy creurent.Car on dit,ce qui séble eflre veritable, que quand le Lac vient à croiffre, > [e maintient en [a grandeur l année fuyuaute,alors les Cannes y de- Liureege, #27%6nt plus groffes , tellement qu'on en peut faire des lances : mais quand l'eau ny demeure pas, il n'y €2 Croifl que de celles qu'on appelle Bombycin. De ce paffage Pline a emprunté ce qui s'énfuit : Il ya, dit-il, vne sroifefne efpece de Rofeaux : qui fpnt nommez Awleriques , lefquels feruent à faire des WE : fleutes Liu.r.ch,o3. Les efpeces. Liu. 16.c 36. £ Des Cannes, Chap.V. 869 fleutes.On demeuroit neufans deuanc que d’en pouuoir cueillir. Car le Lac Orchoménien croifloit roufiours en mefme temps, & tenoit on pour mauuais figne s’il fe maintenoit deux ans durant en cette grandeur , comme il aduint lors de la defaire des Atheniens aupres de Cheronée ; & comme on peur voir fouuent aupres de Lebadie, quand le fleuue Cephifus et gros qui combe dedanss Quand donc l'inondation de ce fleuue a duré au bout deneuf ans,les Ro/eaux y deuiennent fi grads & fi gros,qu’on s’en fert pour faire des perches pour chaffer aux oifeaux, + lors on les appelle Zexgi- tré. Mais fi l’eau ne demeure guieres à s'efcouler;les Rofeaux Y font grefles & cottonnez, à raifon de quoy les Grecs les appellét Bowbycins.Pline donc appelle Zengsis celle efpece de laquelle on fe fert pour chaffer aux oifeaux, & quelquefois fimplement 4wewparoria. Dalechamp eftime que le nom Zugalis en Latin luy eft plus propre, pource qu'on s’en feruoità percher les Vignes, dont Columelle en monftre la maniere, à raifon dequoy aufli Pline dit qu'on plantoit expres des Camnes pour ce faie en Italicsou bien pource que l’on en lioit enfemble fept entreneuds ou tuyaux pour en faire des fleu- res,ainfi que dit Ouide.Car les Grecsappelloient Oo yn,deux Cannes ivintes enfemble,8c mécoyéna,les entreneuds qui font propres à faire des infframës de mufique.Tourefois il faut aufli noter,que les anciés appelloient édyr,ou Giyac,T épnidew Bec ys,c'eft à dire les lacs qui Jeruotent à prédre les petits oifcaux, & qu'ils {e feruoient de Roeaux,8& de perches pour chafler aux oifeaux;refmoin lé vers de Martial: Galbula decipitur calamis, [ed retibus ales. Ni Quant au nom de Fombycins; ie croy qu'il vient de ce qu'on en faifoit vñe forte de fleute, qui s'ap- pelloir FBombyx,ou bien de ce que ces Ro/eaux,eftoiét grefles,&z froncis,come ces vers qu'on appelle en Grec Bombyces. Or T heophrafte pourfuir,disat:Les Rofeaux appellez Bombicins font differës d'anec les autres, pource qu'il font mal nourris, d'antant qu'ils font plus maigres € piis grefles,& ont la fuerile plus large & plus blanche,@ moins cottonnée que les autresmefme il yen a qui ne le Jont rien du tout, gui font appelheX cha ftrés , defquels aucuns af[eurent qu'en en fait de bonnes fleutes, d tontefois qw'il y en h peu qui rencontrent bien. On auoit accouflumé de les cueillir à bon heure À fcauoir au mois de Sep- tembre denant qu Antigenes fuff en credit, lors que la mujique effoit encor frmple,dtenoit-on qu'eflans ainfi conpez ils commencoient à effre bons apres quelques années, @ nesaïimoins il y falloit prendre beaucoup de peine,prenät lesRofeaux f menus que les deux pointes fe baifoient qnafi,ce qui efloit le plus Propre pour donner à entendre ce qu'ils vouloient à l'affffance:mais depuis que l'on commenca à f'edon- ner or commenca auffi à cueillir ces Rofeaux en autre faifoñ.Car on les coupe aprefeñt an mois de May, © & de Tuin,enuironle folffice d'Efféc dit-on qu'il faut qu'ils ayent trois ans pour effre bons, qu'alors il n'y faut Pas grade peine,cr que les deux tnillesou pointes fe pliër & Je bailent quafice qui eft necef[ai- re À ceux quiveulent fredonner.Ceque Pline a bien declaré en moins de paroles,difant: Au contraire quäd l'eau s’efcoule pluftoft que de couftume alors on appelle les Rofeaux qui y viennét Bombyctes, , lefquels fonc greflesstoutefois les femelles ont la fueille plus large,8z plus blâche;couuerte d’vn peu de cotton,ou point du tout; à raifon de quoy on les appelle Ro/raux chaflrez. En ces Rofeaux eftoit enclofe la mufique:mais c'eft vne chofe efträge,que de la peine qu'il falloit prendre apresitellemeét qu'il ne fe faut pas eftonner fi l'on aime mieux faire des Aleutes d'argent. Or iufques au téps d'An- tigenes, lors que la mufique eftoit fimple,& fans fred5.,ou auoit accouftumé de cueillir ces Rofcasx enuiron la my-Seprembres& eftäs preparez en ce réps-R ils commençoient à eftre propres à mettre en œuure apres quelques années. Et neanrmoins il falloir eftre toufiours apres,pour les façonner,&e les apprendre à chäter, d'autant qu'il falloit que les deux languettes ou piues,fe couchaffent,pource qu'on le treuuoit meilleur ainfi en ce temps-là:mais depuis que l’on cômença à fredonner,& à s’ef- gaver en la mufique,on comença aufli à cueillir les Ro/eawx deuant le folftice d'Efté,& falloit qu'ils euflent trois ans deuant qu'ils fuffent bons,& que leurslangues ou pointes fuflenc mieux entre ou- uertes, pour pouuoir fredonner,côme l’on fait éncor aujourd'huy. Or Theophraftre adioufte encor Anmeflien Plufienrs autres efheces de Rofeaux ;les diftinguant felon ce que tout le monde le voit à l'œil:car les vas font mañfifs,& bien garnis de neuds; les autres font vuides & n'ont comme point de neudsiles autres font tous creux, lefquels on appelle en Grec vesne,ou cuganie,en Latin Féfwlaris,c'eft à dire … propres à faire fleutés. On en treuue,dit Pline;qui font cous creux dedans,que les Grecs appellér Sy- ringialefquels font propres à faire fleutes,pource qu'ils n'ont ny chair ny cartilage.Ceux du Lac Or- chomenien qu'on appelle Aw/eriques font troüez tout du long, aufli fonc ils les plus propres à faire fcutes,& les Syringiens à faire des flageols. Toutefois Theophrafteles appelle Syriex, & non Syrin- giasipource que de leur nature ils font creux, & fans aucune mouëlle,chair,ny carrilage,commeles feutes,non pas,comme Pline dit;poutce qu'ils fonc plus propres à faire flageols,comme les Aw/ei- ques àfaire les fleutes.Parquoy c'eft merueille de ce que Pline dit que lès Ro/eaux du Lac Orchome- nien qu'on appelle Auleriques, {ont troüez cout du long,veu qu'il n'y a que les Syringiens quifoyent de cette forte-là,mefme T'heophrafte,encor qu'il air bien curieufemêt recherché le naturel des Ro- feaux Auletiques,ne leur attribue rien de femblable.Oril y a des Canes,ou Rofeaux qui font maf- fifs,8c quaf tous pleins au dedans:& d'autres qui fonccourts,8 des gräds 8 hauts,d'autres grands, d’autres menus, de fueillus,8 qui n'ont qu’vne fueille. Il y a auffi bien de la difference pour raifon de leur vfage:car ils fonc tous propres à quelque chofe.Ceux qu'on appelle Dorax(Gaza les appelle | Tome premier. DDDD 3 . Carna Liu.4.chet7e Liu.r6.c,36, Aumefliéu. An mef.licus: Liu.ïé.c.36. 870 LiurelX.delEiftoiredes Plantes, Canna,luyuät peut-eftre Columelle en cela,qui dit que l'on appelle comunementle Rofeau baftard, Lez hs Cypasoutefois Pline a setenu le nom Grec)fontiles plus communs, & les plus touffus,& ietrée plus Liurec.se, de furgeons que les autres dés laracine.Pline dit queles Rofezwx appellez Dosax ne croiflent finon és lieux aquatiques, & fonc plus rouffus que les autres:car il y a de la difference.entre ceux quifont aquatiques, & ceux qui viennent és lieux fecs:car ceux des lieux fecs font beaucoup meilleurs que les autres. En quoy Pline n’a pasbien exprimé ce que Theophrafte vouloir dire par ces mots:£ r0#- tes les fortes de Rofeaux, ily à bien de la difference entre les aquatiques, @ ceux qui viennent és lisux Jecs:car Aadépar, en ce lieu, fignifie 44 difference,ou dinerfiré, & non pas /e meilleur, où plus eflimé. Quanraux Ro/caux appellez re£es,8& par aucuns Cardiors,c'eft vne efjece à part, qui ont fort peu Aumeflie de neuds, & font charnus & aifez à plier. Pline dit que quant aux Rofeaux qui font propres à faire flefches c'eft vne efpece à part s tourefois ceux de Candie ont l'entredeux des neuds fort grand, & les peut-on manier & plier come on veut,apres les auoir chauffez au feu. Vn peu auparauantil auoit dit : Toutefois noftre Iralie emporte le bruit en cecy, comme en toute autre chofescar les meilleurs Rofeaux qu'on fçauroit treuner pour faire fléches;font ceux qui croiflent le 165 du Rhin,quieft vne perite riuiere paflant aupres de Bologne.lefquels fonc fort pleins de moëlle, & fonc legers,&neant- moins le vent ne les emporte pas à caufe de leur contrepoids. Il y a bien aufli de la difference non feulement pour la pluralité des fueilles, ou-pour leur grandeur,mais aufli pour la couleur : car ceux qu'on appelle Lacedemoniens font de diuerfes couleurs. Il y a mefine de la difference pourraifon de la fituatioh des fucilles; car Lés vns iétrenc la plus part de leursfueilles parle bas, & puis s’efleuîne Liu16..36, comme d'vne Plante. Il y a auffi,dit Pline,de la difference és Rofeaux pour raifon des fücilles, non pas quant au nombre des fueilles,mais en ce qu'elles fe rencôtrent de diuerfes couleurs,ou plus for- res les vnes que les autres. Ceux de Lacedemone font plus roides quelesautres, & plus touffus d'vn cofte que d'autre, comme font aufli tous ceux qui croiffencle long des eflangs, lefquels font diffe- rens des autres qui croiffent le long des tiuières, & reueltus de longues pellicules,qui auancent les Aumeflieu. Vnes fur le neud des autres. Par la conference de ces paflages il eft aifé à iuger qu'il ya de la faute en Pline,8z qu'au lieu de x/ida Laconicisil y faut variaséc au lieu de, 4h vna parte denfiora.il faut Aumeflien, qu'il y ait «bämaparte. Car ilyaainfen Theophrafte: Le Lacedemonien a les fueilles de dinerfes couleurs&,Lesuns font à force fueilles par le bas. Aucurs font d'opinion qw'ilne faut mettre difference quant aux efbeces finon en ceux qui croiflent dans les lacs, pource qu'ils ont peu ou point du tour de fueil- Au mef.licu. (es, qui retirent aucunement à celles du Souchet,comme le Phleum.l Alga, > le Butomus. Car c'eft ain- f qu'il faut traduire les mors de Theophrafte.Or Theophrafte met vne autre efpece de Rofesn.qu'il appelle Jiyaw,c'eft à dire perit.lequel ne s'efleue pas en tige, mais va rampant par terre comme le Grame, & croift de mefme,dont le #aÿle eft malif,&r la femelle efkcreufe. Il y a, dir Pline,vne #vrre … forte de Rofean qui'ne iette point en haut, mais rampe contre terre, comme feroit vn arbrifeau, de laquelle les beftes font fort friandes quand elle eft rendre. Aucuns l'appellenr E/igis:il fauc lire Epi- Liu.7.ch2. ge05,finô que Pline n'ait pas leu enT heophrafte dhyacv.Le mefme Pline dirqu'il croift des Rofeanx 6636, fi grands en Indie, que de chafque entreneud d’iceux on en peut faire vn efquif, dans lequel trois hommes pourront aller par deflus l'eau.Ec en vn autre lieu:Les’Ro/exax d'Indie fontigros comme ar- bres,ainfi qu'on peut remarquer en ceux qu'on voit dans les Temples.Erde faict on peut faire vn ef- quif de chafcun de leur entreneuds;ainfi comme l’on dit.Pline à mis auñli les Rofeuux quiferuentà Au meflieu. pefcher, 8 ceux qui feruent à efcrire:mefme il femble qu'il ait mis /Adarca en ce nombre,;quandil dit:11 y a auffi vne Adarca,qui croift és marais d'Italie, & eft vne efcume attachée à l'efcerce fous les fueilles des Ro/caux,laquelle eft fort bonne pour les dents,d’aurant qu'elle a les mefmes vertus que la Mouftarde. I] faut corriger ce texte au Latin & lire,Z# cortice calamorum tantüm, &> fub ipfa comx nafcens,ére.comme il appert par ce que luy mefme dit en vu autre endroit. On dit que / Adarcneft du naturel de la Mouftarde, & qu'elle fair les mefmes effecs. Icelle croift en l’efcorce des Rofeaux fous leurs fucilles ou cheuelure.Neantmoins Pline ne parle pas de /’Adarca comme d'vne effece de Rofeau, mais d'vne chofe qui croift fur le Ro/eas 3 ce quin'eft pas mal à propos, en traitrant des Ro- feaux.Et d'ailleurs il monftre que fon naturel eft du rout differét d’auec celuy des Ro/éaux,ce qu'il Livsuero monftre plus clairemér en vn autre lieu.difanc:Il faut mettre aufi au nôbre des chofes qui viennent en l'eau,le Calamochnus des Grecs,que les Latins nôment 4darc4.Elle croift à l'enrour des Rofcaux de lefcume tant de l'eau douce que de la falée , à où elles fe meflentenfemble. Elle a vne vertu cauftique,&c. Oril faut lire en ce paflage Calamachne,& non Calamochnus,comme ily à aux cofn- muns exéplaires 8 eris,au lieu de senues,è puma aqua dulcis & marine;vbi fe milcent,côme quäd l'eau falée entre dedans quelque lac ou eftang,cômeilen prend au lac qui eft aupres de la ville de Carcaflonne, appellé par ceux du lieu Narfonette,quand l'eau vient à defcroiftre en Efté.le {el y de- meure cuit par la chaleur du Soleil,& /’4darca attachée aux Iones& aux Rofeaux.Or de tât d'efpe- ces de Roféaux, ou Cannes, nous en mettrons le pourtrait de quelques vnes. Et premierementceluy des Cannes plus communes.que Matthiol prend pour le Rofeaw mafle,8c pouril Arundovallatoria, lef- quelles croiffent à la hauteur de dix coudées,de la grofleur de la hante d’vne laueline,d'vn bois fort & ferme, vuidesau de dans : & comparties par neuds par certains interualles. Elles font couuerres | d'vne La forme. Des Cannes, ÿ Chap. V. 871 d'vne efcorce efcailleufe, afpre , & blancheaftre!, laquelle eft bien aifée à ofter. Leurs fucilles font longues ,fembla- bles à celles du Millet d'Indie ; coutefois elles font plus lar- ces, & plus longues , afpres de vous les coftés , & aiguës. Elles produifent à lacime, des houppes ou efpics efpar- illez, comme ceux du Millet , dont la cheuelure eft com- me laine molle , & pend contre bas, qui s’en vole quand l'Hyuer vient, fans laifler aucune marque de graine. Leurs racines font blanches, fermes , boffues , tortues , & com- parties par ncuds, comme celle de la Flambe ; routefois elles font plus groffes & plus fermes. On les plante dans les lardins vergiers , & vignes, pour en paifleler les vignes, clorre les Jardins, & s’en feruir à faire les ouurages de ver- dure. Matthiol a efté quelque temps en doute fi c'eftoic icy L'Arundo Vallatoria de Diofcoride , pource que Dicicori- de dit qu’elle eft grailie , & blancheftre, au lieu que cer- te-cy eftaflez grolle. Toutefois, dit-il, veu que Thcp- Liure 4. de phrafte dit que /’4rundo vallatoria eft grofit & ferme , il Une eft vray-femble que ce paflage de Diofcoride ef corrom pwatrendu mefme que les grofles Cannes {ont plus propres pour faire les cloifons, efchalats & autrestelles choies,que LR ne font pas les menuës. Pena 8 Lobel diteur que c'elt i£y Lia 4cb.ss. LE; AN N celle efpece de Rofeas qui etloit appellé Dora où Cypreien Canne domeflique; de Matthiol. S Ÿ R LS ER— ; = 4 # ; Æ ANNE Ë SE 1 François Caume:en Fralien Canne da Conocchie : mefme Do- NS RO RSN ME 104 ; | ns 4 E 4 LAÛK ar EU RSS don afleure qu'il n'y a poit de faute en Diofcoride,quand AND NN RRS EN LR il dit que la Canne phragnites ft graifle & blancheaftre, d’autres lifenc peu graifle & blanche,que la Caracias de * Theophrafte eft groffe & ferme, qui eft celle que Gaza appelle Vallatoria : routefois que la Chara- cias de Theophrafte, & Phragnites de Diofcoride font vne mefme chofe. Or la Fallatoria de Do- Linre 4. de l'hift. ch, $ ç. don , Pena & Lobel, fait va cuyau, ou tige longue » compartie par beaucoup de neuds » AUCC beau- Dar de coup defueilles longues, larges, afpres, à la cime de laquelle il y a vne houppe efparpillce,molle, & chap.r17. comme cottonnée. Ses racines font longues, blanches , comparties par neuds, & bien efpanduës # re + * - . ee cù & là: Elle croift dans les eaux dormantes, comme és fofiez de ville, &au bord des riuieres, & fi î 6 \ ae _ " , 0 eft fort commune en Allemagne & en Flandres, où elle eft menuë, & blancheaftre , fpecialement Rofeauou Canne V'allatoria, de Dodon. Canxe de maraïs, de Matthsol. 2 - ) 1 3 { À & mL ÈS ee Se \ | CERN Ze SN À SL = MN PAS D ; pm LE Te UT Sr © îl ENS. TN, m 6 Ur BE dr > TS rss ES SUUUTITIEUN ESS ESS 872 LiureI X.del'Hiftoiredes Plantes, Surt/en …— eftanrfeche: & propre non feulement à couurir les maifons,mais auffi pour faire les cloifons. C’eft du liu, x, celle qué Marchiol appelle Arwwdo paluffris, Canne de marais,comeon peut voir par le pourtrait.Car ja Canne de marais de Matchiol refemble à celle qui a efté defcrite la premiere ayätles racines grof- fes,rortuss,& compartics par neuds,defquelles il fort des tiges hautes,comparties par beaucoup de neuds,& garnies à l'entour de fueilles longues, larges & aiguës,& d’vne houppe cotonnée à la cime. Quant au quatriefme pourtrait,c'eft vn Ro/eau rampant par terre, à mode de Grame, comme celuy que Theophrafte appelle Epigeios, qui eft couuert d’vne efcorceiaune, auec dés lignes en trauers à mode d’efcailles,iectat plufieurs autres petites tiges deçà & delà fortefpaifles & entaflées, auec vne efcorce femblable, & les mefmes lignes. De celles-cy il en fort encor d’autres,qui font comme des yeux,ou neuds,auancez en dchors;defquels ilen fort plus grande quantité aux endroits qui font les plus efleuez deflus la cerre.,que non pas pres de terre : & fair bon voir certe touffe de petites ciges ainf efpaifles & entaflées enfemble, au lieu que les autres Rofeawx ne produifent finon des fueilles deçà & delà fans aucunes branches,ny furgeons.Ses fueilles fortét par les neuds,femblables à celles de nos Rofeawx, toutefois elles font en plus grand nombre & plus doubles;& par ce moyen la tige a auffi plus de couuertes à l'entour , & eft mieux enueloppée. Cette cfpece de Rofenn a efté treuuée dans des facs pleins de Coffus & de Zinzembre : & comme eftant rare nous en auons mis icy Le pour- Roféau petit Epigeros. Ro {eau le pl us petit. mn (on Al ni }] D le À h 71 74 PIE 1 W: 47/2 4 ‘) NA VO / k MF À ; NT D = | 1) de 7 1) 1" AY À À à N À NN j AE { 4 À V1 D) ; à fl n— < E À 4 fe 4 M 0) | N \ “ ya L RC 1 Ë : g ps He AC an Fe x D: | RC ù Re “ A ARE x en Latin ,eft vne Herbe de laquelle on fait des chaires bien molles, laquelle croift en grandé abondance és lieux humides & maref- * cageux. Elleales fueilles quafi comme les Ro- feaux, longuesaigues , & largettes ,fortansen grand nom- bre pres dela racine: entre lefquelles il fort des tiges me- nues, auec des petites grappes à la cime: fa racine eft aflez grofle & cheueluë. Tragus a misle vray pourtrait de Carex que voicy;fous le nom du gramecommun;que les Allemans appellent Gras, dE forrnes DelEffy d'eau, CHAP. IX. NA Esp y d'eau , s'appelle en Latin ZE, MES N Potagmogiton, 87 Fontalrs : en Grec Torouoyeareu & sayuirys: en ÀAlle- mand Savrkraut. Ila efté appellé Potamogeiton , comme dit Dio- f fcoride ; pource qu'il croift és À lieux marefcageux & aquati- ques : car ce nom fignifie au- tant comme voiffn de rintere. Les nos, Liv.4.ch.96. än mef.lieu. se à On l'a auffi appellé Srachyites | pource qu'il porte àla cime de fa tige , fa fleur , & fagraine envaflce en E/py. Diofcoride dit que l'Efpy d'eau a Va feuille comme la Au mef lieu. Poirée ; duav, c'eft à dire DE L'ESÿx d'eân. efpeffe , non pas veluë ; com- ne = me aucuns l'ont traduit 2 la- fimpl. quelle paffe vn peu par def- Liv,26.ch.8. fus l'eau. Par cette fi brieue defcriptionil ef aisé à voir que l'herbe qui eft icy pein- te eft le Poramogeiton :carel- lea Îa tige ronde , compar- tie par neuds , defquels il fort des queuës , au bout defquelles fonc les fueilles femblables à la Poirée ou ENT PA; D au Plantain , qui paflent vn = = HD. = = CE r A fl : peuau deflus de l'eau. Elle w: PS SRE RES EÆS produit aufli fes fleurs en Efpy,commeie Piantain, & puis apres la graine. Sa racine croift coute tortue & iette plufeurs cheuelures parles neuds, lefquelles fe fichent au fonds de l’eau , d’où elles tirent leur nrriture. Sa natiuité aufli eft femblable: car elle croift és lacs, &lieuxaquaciques. Diofcoride dit que /E/py d'eau eft froid & aftringeant: il eft propre contre la demangeaifon , &aux vieux vlceres , & mef- mes aux vlceres corroffs. Galien dit qu'il eftfroid & aftringeant comme la Renoüce: toutefois il eft d'vneeffence plus groffe. Pline dit que 'E/py d’eauet fingulier contre la dyfenterie ; & aux fluxions de l'eftomac, eftant pris en vin. Ila les fueilles femblables à la Poiréef, finon qu'el- AT les font moindres, & fonc plus veluëés , lefquelles nagent ! par deffus l'eau. Cefte herbe eft aftringeante, & refrigeratiue. On fe ferc de fes fueilles ; quifont bonnes à ceux qui ont mal aux jambes, & aux vlceres chanceux, eftans appliquées auec miel & vinaigre. Caftor la def- crit autrement , difant qu'elle a les fueilles menués ; comme vn poil de cheual,& des tiges longues, & croift ordinairement, és lieux aquatiques. [I {e feruoit de fes racines pour gucrir les efcrouëlles & duretez. Le Poromogeiton eft fort contraïre aux Crocodilles,auffi ceux qui les chafsér en portent or- dinaire Du Blanc d'eau Chap. X. 879 Efÿs d'eau fecond. dinairement auec eux. Dalechamp a remarqué vne'zuire efpece d'Ejpy d'en, laquelle croift aux lacs & eltangs de Bourgongne, trainant fes tiges par deflus l'eau, qui font faites à angles, & comparties par neuds, defquelsil FM de petires racines blanches, par le moyen defquelles cette herbe s'attache au plus prochain bourbier ,.ou à la terre. De chafcun neud il fort auffi vne fueille attachée à vne longue queuë , plus longue que celles del Z'autre Efpy d'eau ; & plus grofle , auec des linges en vrauers , en quoy ileftaifé à remarquer auec l'autre qui a les fucilles rayées en long, Sa fleur eft rouge , faite en Efpy , & attachée à vne longue queuë, Il produit force graine dure ; enclofe en des gouf- fetces. Du Blancd'eau,ou Lis d'eflang, CHAP. X. Q ELss d'eflang eft appellé en Gréc vuu- ÆS Data : en Latin Nymphan : en Arabe, NS Nilofar ; Ninofar , & Nilufar: 8e par les » WT QE Apothicaires Nemwfar : cn François DEN) Blanc d'ean,&c Lis d'effangien Efpagnol N Le lc Efcudetes del rio, 8 Higos del rioïen AI- 7 5 © lemand Y4e/zfchebluomen. Cette Plan: ceeft appellée Nymphez, du nom de l'eau qui s'appelloir an- tiennement Zympha , ou Nympha, pource qu'elle s'aime és lieux aquatiques : ou bien elle a prins ceñom ; comme ra- content les Fables , d'vne Nymphe qui fecha eftant ialoufe d'Hercules , laquelle apres fa mort fut changée en cette Plante marefcageufe. Diofcoride met deuxefheesde Lis d'eflang , dont l'une a la fleur blanche, & la racine noire : l'autre a la fleur jaune , & la racine blanche. Matthiol en adiou- Îte vnetroifiefmeefpece quieft petite , laquelle croift en quelques lacs de Boheme, & ditqu'il n'en a point veu ailleurs. Nous pourrons donc bien nommer la premiere efpece, Grawd Lis d'eflang blans, & cette autre petit Lis d'ffang blanc. Il ÿ à des Herboriftes qui affeurent qu'il fe croue Grand | Las \\ S SA NS SK uc vn petit Lis d'eflang iaune, mais qu'ileft rare , & qu'il ne s'en trouue finon aux païs Septentriennaux , lequel il faudra auffi diftinguer comme le precedent, & l'appeller petit Lis d'eflang iaune , &t l'autre grand Lis d'eflang anne. Diofcoride ditquele grand Lis d'efflang blanc à les fueil- les comme là Feue d'Egypte, toutefois elles font moindres & plus longues, dont les vnes nagent au deffus de l'eau les autres font plongées en l'eau, fortans en grand nom- bre d'vne mefmée racine. Sa fleur retire à celles des Lis blancs, 8e a ie ne fçay quoy de iaune au milieu. Icelleeftane defleurie, il y demeure comme vne Pomme ronde , ou com: me latefte d'vn Pauot , pleine d'vne graine noire , ame- re, efpele & large , d'un gouft vifaueux. Sa tige eft lifle, noire, & menuë, femblable à celle. de la Feue d'Egypte fa racine eft noire &afpre; faite à mode d'une maflue, la- quelle on coupe en Automne. Toutes ces marques conuien» nent bien à noftre Lis d'effang: car ila la fueille ronde , liflé verte grande , qui nage fur les eaux dormantes. Sa fleur refemble aux fleurs de Lis blancs ; le: milieu de laquelle eft iaune , & apres qu'elle eft defleurie, il y refte vne tefte come me celle du Pauot , pleine d’vne graine ammere , large &z graf- fe. Sarige eft graile, &lifle , faracine noire, grande , dou ce, compartie par neuds , & faite à mode d'vne maflue, Quant à la feconde efpece de Lis d'effang de Diofcoride,ila les fucilles comme le deffufdit,la racine blanche.& afpre;la fleur jaune ,reluifante, {emblableaux Rofes. Ces marques con- uiennent aufli à noftre Lis d'effdg qui a les fleurs iaunes. Pli- ne defcrit l'vn & l’autre, fuiuant en partie l'opinion de Thcço- phrafte, 8 de quelques autres, & en partie celle de Diofcoride, & Crareuas. On dit que la Myrphes Tome premier. E E E E 2 | a prins Lors Les eftces. Liu. t.c +232. Au mél.lieux La firme, Au mef.lieu. Liu.23.0, 9 880 Liure1X.delHiftoiredes Plantes, a prins fon origine d'vne Nymphe qui mourut cftant jaloufe de Hercules, à raifon de quoy aucuns l'appellent aufli Heraclinm:les autres Rhopalos,, à caufe que {a racine eft faite à mode d’yne maflue. | re _ On tient que la prenant en Grand Lis d'éflangiaune. breuuage , on ne fçauroit | engendrer , ny fatisfaire au D MIE ieu d'amour de douze jours nl apres. La meilleure vienc => au fac Orchomenien , &en = Ja pleine de Mararhon. Ceux Fr de Bœotie l'appellenc Z44- D eu el IE HR L D — — =? M = manger fa graine. Elle croift = és. lieux aquatiques, ayant les fucilles grandes, qui na- s gent au deflus de l'eau, & : d'autres qui fortent ioignant la racine : fes fleurs retirent 3 a celles du Lis; & eftant de- : fleurie, elle produit des teftes femblables à celles du Pauort ; fa tige eft menuë. Le vray témps de l'amafler eft en Automne. Va peu apres il dir qu'il s’en trouue vne awrre efpece en T'heflalie, au fleune Peneus, qui a la racine blan- ee che, & produit des celtes iaunes , larges comme vneRofe. Theophrafte traittant de la difference =. des racines, parle ainfi du Lis d'effang : La racine de la Nymphaneft douce, laquelle croift dans les Jacs,& marais, comme au lac Orchomenien,& en la plaine de Marathon, & en Candie. Les Bæo- tiens l'appellent cAadomaim,8 en mangent le fruict. Elle a les fueilles grandes qui nagent fur l’eau, lefquelles on diceltre propres pour eftancher le fang d'vne playe en les broÿant & les appliquanc deflus,& qu'eflans prifes en breuuage elles fonr bonnes en la dyfenterie.Quant au pers Lis d'eflang blanc que les Herboriftes nomment Æor/usrane ,ila lesfueilles à mode de celles du gr4#d: toute- fois elles font feulement vn peu plus grandes que celles des Choux de mer. Sa fleur eftblanche, & fait des peties boutons comme les Cappiets auec la graine au dedans de la grâdeur de celle des Pa- uots. Lepetit Lis d'eflang iaune a pluficurs petires racines cheuelucs, quientrent dans le bourbiex fortans des nœuds des tiges, & plufieurs fueilles attachéesà vne queuë ronde , & longue ,ame- res au gout , qui nagent fur l’eau, les viges rondes & cpmpartics par neuds, les leurs iaunes, (1 IN Petit Lis d'eflang 14une, _ Autrepetit Lis À eflang zaune. Ù Gode 0 \ «il ts uffiN A Ô # > SSD _ > ESS Ka ass ASS pe SSSR 7 ÿ V LÈSSSS TS , w\ \ fort Du Blanc d'eau, Chap. X. 88r * Petit Lis d'eflang blanc. fort femblablesà celles des | Courges , compofces feule- ment de cinq petites fueil- les, non pas doubles com- me celles du grand, ou auec des filets au milieu, & braue- ment pliflée à l'entour, auec vne coupette longue, large & platte , pleine de graine, longue,large, & veluë à l'en- cour, quafi comine celle des Arroches , aufli amere au gouft. Legrand Lis d'eflang blanc &' jaune, croiflent és marais & eaux dormantes : le petit tant blanc que‘iaune, viennent auff en l'eau , mais c'eft feulement és pays Seprentrionnaux: le pesé Lis d'effang ianne, croift en plufieurs eftangs & viuiers de Brefle, à raifon de quoy il y eft allez cogneu de tous,& aufli le long de la Seine, fres de la ville de Mante ; peut-cftre que les Grecs n'en ont pas eu cognoiffan- ; ne." ce. Ceux qui habicent les pays Seprentrionnaux là où il Autre peité Lis d effang blanc. en croiff, l'appellent Morfus Rane,au lieu qu'ils le deuroiéc pluftoft appeller Nymphes petite : car il luy retire mieux Z à É ‘ qu'au Porsmogeron ny à pas vne autre herbe de marais. *i E y) | Œ S A , ;, . 3 + Fr R & ) SC L'autre petit Lis d'eflang blanc a laracine fort couffue & 5 L cheueluë,de la longueur d'vne coudée,dont les tiges dela o< en, s = = \ A : œ\ ? Cf Plante qui font efparles çà & là prennent leur nourriture, : NN À | a ÿ & fichée fi auant dans le bourbier, quefi où n'y fourre la ji NL VA ñ Un Es il bi al- ifé d l . | Et / NE main bien auant , ileftbien mal-aife de l'arracher. [fort SN) | 2 4 auf plufieurs cheuclures par dedans l'eau, des nœuds, des branches, lefquelles fe rompenr aifément quand On arra- che l'herbe , en quoy plufieurs ontefté trompez eftimans qu'il nycuft point d'autre racine, excepté ces petites che- uelures.il produit plulieurs fueilles,çcomme celles du grard Lis d'eflans \efquelles fortent des nœuds des branches qui flottent par dedans l’eau , & font attachées à des longues queuës, nageans au deflus de l’eau, fort femblables à celles de la petite Chelidoine, ou du Cabarer.a l'enuers defquel- les il y a quañ toufiours des petits vers mouffus;engendrez de l'eau , fe renans fermes contre icelles & s'y nourriflans. Ses branches s’efpandent çà & là à fleur d’eau. Sa fleur eft comme celle des Violiers, blanche, enclofe en vn bouton long & verd deuant que d’efpannir,attachée à vne longue queuë , qui n'eft ny branchue , ny fucilluë comme celle de la petite Chelidoine. Hfeurit au commencement du mois d'Aouft. Sa fleur fe referre la nuiét & fe cachefous l'eau, 2er mais elle s’efpannit, & fe monftre au dehors de l'eau quand | il eft iour.La Plante cftant atrachée, puis remife dans l'eau fe maintient long temps verte. Et combien qu’elle n'ait poine de racines ,elle ne laifle pas pour cela de reprendre, & de fe renouueller & repeupler. Elle cft du mefme gouft que la Lentille de ma- rais. Elle eft froide & humide. Quelqu’vn fe pourroit eftonner,#c à bon droit,de ce que Theophraîfte traitrant des Plantes marefcageufes,fpecialement de celles qui font communes au lac Orchomenié, lefquelles ilraconte & defcrir fi diligemment , ne fair aucune mention du Lis d'effanç.lequel toute- fois eft comun quafien tousles eftangs & marais, mais en parle feulementau craitté des racines que nousauonsalleoué cy deflus: neantmoins quiconque voudra bien foigneufement confiderer les . Plantes qui croiflenc au lac Orchomenien defcrices par Theophraîte, il crouuera felon l'opinion de Dalechamp , que le Lis d'efang & fa graine auffi,font compris fous le nom de Sids , pource que les habians d’alenrour de ce lacappelloient le Lis d'effang Sida. Voicy les mots de Theophrafte:Pre- ju à de mierement donc quant aux arbres x autres petites Plantes qui croiffent au lac Orchomenien , ily 4 les V'hifchsx. Saules, l'Eleagnus.la Sida,le Rofeau fleutier Gr: l'autre,le Seuchet.le Phleum,Tÿpha, 24 cnianthes, Icma GS Tpoum : car quant à ce qu'on appelle Lemma, il eff caché profond dans l'eau. La Sida eft une efpece de Panot; car elle porte vn bouton comme La fleur d'une Grenade , horfmis qu'il eff plus grand à Tome premier. _-BEEE 3 Proportion, Linre 0, de Phift ch:r3. L'ure 4. de de L'Rutt, zx. Lius.cr:r. Le terbera- tent ço les Verties Fmbl 134. hü,3, 892 Liure VIIL. del'Hiftoiredes blres, proportion, effant de la groffeur d'une Pomme. Orce bouton eff pas nud ÿ mais couvert de pellicules blanches, à L'entour defquellès il y à des fucilles vertes, comme aux Rofes, denant qu'elles foicnt efban-« nies, quifont quatre [e ioigwans enfemble. Ce bonéon eflant ounert, on.decouure des grains rouges, non pas comme an Panot ( Gazn a leu ain, au lieu qu'il faut lirécommencus auons dit ,quine retirentpas à ceux d'une Grenade, fibien que tout le bouton refemble bien àvne Grenade mais les grains qui font dedans ne retirent pas a ceux d'une Grenade , veu qu'ils font moîndresi) mais ronds, petits; vn bien pen plus grands que ceux de Ümillet. Elle à vn gouff aquenx commele Bled , elle croill en. Eflé,ér eff atta- chée à une petite queuë ; [a fleur eff comme la coupette d'une Rofe , finon qu'elle eff quaff denx fois plus grande. On dit que [x fusille nage auÎf fur l'eu\mais qw'apres qu'elle eff defleurie, & que fon fruitt ef formé, il [e plonge das l'eau, © finalement [e couchent contre terre & efbanche fon fruict. Cette fi exacte defcription de la Sida . monftre clairement que c’eft le Lis d'eslang : car il ne s’en trouue point ailleurs que dansles lacs & marais ; on n'amafle pas aufli fes fleurs , ny fes füeilles,finon au deflus de l'eau, mefme fa fleur, fpecialement la jaune , retire aux boutons des Rofes. Son fruiét qui eft auffi appellé Sida, eft couuert de fueilles membraneufes & blanches, & eft fait comme la sefte d’vn Pauot : toutefoisil eft plus grand : à fçauoir comme vne Pomme, I] croift en Efté,& eftant deuenu en fa perfe@tion,il fe plonge peu à peu dans l’eau, iufqu'à ce qu'il couche terre, & alors il verfe fa graine, laquelle eftrouge, & ne rcfemble pas à celle d'vne Grenade, veu qu'elle eft ronde; menué , & vn peu plus groffe qu'vn grain de Miller , d’vn gouft aqueux. Tour cela, di-ie , fe voit au Lis d'effang, finon que quelqu'vn voulut dire que la graine de Sida, fuiuane Theophrafte eft rou- ge, au lieu que Dioftoride dit que celle du Li d’effans eft noire. À quoy il cft aifé de refpondre, à fçauoir que la graine du Lé d'effang n'eltant pas encor meure, eft rouge ou rouffaftre , mais eftane meure elle eft noire. En outre Theophrafte ne defcrit point ailleurs , ny ne fait aucune mention du Lis d'éffang,combien que ce foic vne Plante fort remarquable entre routes celles des lacs où des marais, & qu'il en croifle à force dans le lac d'Orchomene, comme luy mefme affeure, difanc: la racine du Lés d'eflang eft douce. Il a de couftume de croiftre és lacs, comme en l'Orchomenien, Marathonien, & en Candie. Les Bœotiens l'appellent cAf4donain, 8 en mangent le fruit, ce qu'il dit auffi de la graine de la Sid. Entre les Plantes aui croiffent dans le lac , qui font bonnesà man. ger, la Sid2 en eft du nombre, les fueilles dé laquelle font bonnes pour les brebis , fes tendrons pour les porceaux,& fon fruit pour les hommes. Pena die qu'il y a vne avrre Plante rare, &fott belle, qui fembleeftre vne efhece de Gnimauue, laquelle aucuns doétes Herboriftes prennent pour la Sida de Theophrafte, à laquelle de fai elle retite,dic-il autant qu'autre Plante qui foic : car elle cftappellé cidh, à caufe que fa fleur eft de la couleur des fleurs de Grenade, & quafñi de mefme f> gure , telle qu'eft celle de cette Plante laquelle a accoultumé de fleurir és lieux aquariques, & és lacs & territoire de Ferrare, entre Padouë & la riuicre du Pau. Sa racine eft femblable à celle Guimaune de Marais, de des Mauues de Tardin. Sa tige eft haute de deux coudées, fes fueilles comme celles des Gu/maunes , excepté qu'elles font plus longues, & ont les decoupeures plus aigues.1$a fleur eft de couleut de pourpre-brun , comme celle de la Piuoine, ou des Mauues de lardin, ou des Grenades. À la cime &le long de festiges on voit en temps de vendanges des petites bou- tcilles rondes & longuerres , brunesàa mode de celles de la Sarrazine,pléines de graine femblable à celle du Smirnion,ou de la grandeur & couleur des grains de Miller. On l'appelle au Guimauuc de marais. An furplus Diofcoride dit quela racine du Lis d'eflang {echée & prinfe en breuuage auec du vin, ferc aux fluxions de l’eflomac, & à la dyfenterie. Elle eftauflibonne contre la douleur de leftomac & de la vef- fie , eftant appliquée en liniment. Auec eau elle nettoyeles taches blanches qui viennent au deffus de la peau, qu'on ap- pelle en Larinwiriligines. Elle guerit la pelade eftant empla- firée auec de la poix. On ordonne d'en boire à ceux qui ne font que fonger à l'amour ; fi l’on continue à en boire durant quelques jours, elle affoiblit la femence genirale. La grai- ne prinfe en breuuage fuir les mefmes effets. La graine & la racine du Lis d'eflans jaune , {ont fingulieres contr e les flux des femmes, eflant prinfes auec du vin rouge. Pline traicte en diuers lieux de l'vfage du Lis d’effang enfait de Medecine. On fair fecher . dix:il, les racines qui font noires, lefquelles font propres au fluxions dé l'eflomac. Aurexte il | ya alumis ,en quoy Cornarius dit qu'il y a de l'erreur , & Se ._ que ce mot a cfté mis par quelqu'vn lequel ne pouuant pas Pena. 7 VASE f y : Du Blanc d'eau, Chap.X. 883 . pas lire vnautre mor qui eftoit effacé, y mit ce mot aluinis, voulant exprimer Ce que Diofcorided ie taManse aDeAd,c'eft à dire,ellg fert aux cœliaques, combien qu'il ne fe treuue point que Pline ait vié de ce mor. Car ce qu'ily a en traittant de la Peruénche, Alninis impofita multum prodefe dicitur, au lieude cela, il y a au vieilexemplaire, # Alta impolita, SC. Donques au vieil exemplaire de Cor- narius il y à, au lieu de #dwer/atur aluinis ,ac verfatur alternis ; c'eft à dire, en les remuant Jounent, Liu2 ner ei quoy il y a tan de vray-femblable, qu'ilne faut point douter qu'il n'y faille lire ainf , veu qué le Liu 10 fens y demeure en fon entier. Or le mefine Pline diten vn autre paflage qu'vne feule prinfe de Zés d'eflang Heraclien, refroidir enticremenc ia perfonnne au ieu d'amour, quarante iours durañt, com- me mous auons defia dit. Prins en breuuage, ou mangé à ieun il faic perdre les fonges veneriques: eftanc appliqué en liniment fur les geniroires, non feulementil refroidit la perfonne, mais aufli gue- Lin sert sit le Aux de fperme, (il dir, effrentinm geniture, pour le mot Grec apeyu@,, qui s'entend de ceux qui perdentleur fémence en dormant. Aux communs exemplaires il y à affinentinm ) à raifon de quoy ondit qu'elle eft bonne pour nourrir & entretenir le corps, & faire bonne voix. Lesracines de NUS Lis d'effnng, & de la Cigue, broyées enfemble font propres pour gucrir la pelade, en les appliquant 7 deflus, Item la graine du Lis d'effang Heraclien prinfe auec dû vin fert contre la dyfenterie. Sa l'- Au meflicu, cine eft propre eftant prinfe auec du vin , contre ja trop grande enuie d'aller à felle. Itemle Zis d'e- Janz lafche médiocrement le ventre eftant beu en vin afpre:la graine du Lis d'eflang Heraclien ji ci ci, prinfe en vin confume la ratrelle : fa racine beuë auec du vin appaife les douleurs de la veflie. [tem au meflieu. on applique le Lis d'eflang broyé fur les playes pour en eftancher le fang. Item la racine du Lis d'e- La A flang Heraclien gueritles vlceres quiietrent continuellement de l'oidure. Galien.en parle fort à pro- finpl. pos, difanc : Tant la racine que la graine du Lés d'eflang el deficcariue, fans aucune acrimonie.à rai- fon de quoy éllereferre le flux de ventre, & retient la femence, foir qu'elle coule en dormant , ou autrement.Elle eft aufli bonne en la dyfenterie. Or celuy qui a la racine blanche eft de plus d'efft. cace, tellement qu'il guerit mefime le flux des femmes. Ca boir de cefluicy, & de celuy quia la racine noire , auec du gros vin rouge. Orils foat auffi quelque peu deverfifs , à raifoh de quoy ils font propres à guerir le mal fainét Main , & la pelade : mais pour le mal fain@& Main il les faut met- tre tremper en eau, & pour la pelade, illes faut incorporer auec dela poixliquide : toutefois celle qui a la racine noire eft plus propre à ceft effet, comme la blanche ef plus propre en autre chofe. - Les Arabes ne fe féruent pas feulement de la graine &z de la racine, quand il eft queftion de defle- cher & refroidir; mais aufli des fleurs pour refroidir & humeëter , defquelles les Grecs n'ontrienef- tiers cit. Auicenne ditque la fleur du Lis d’effang elt froide 8c humideau fecond degré. Seripion, AÏ Lidesfmpl, brfar difent quele Zis d’ean eft froid au troificfme degré , humide au fécond , & de parties fubriles, GORE ilaguerit les trop grandes veilles prouenans de chaleur. Rhafes- Le Nenufar eff froid, il fait dormir, &7 appaile les douleurs:ce qui doir eftre entendu des Acurs , comme on Îe voir par experience. Car le Syrop qui en eft compose , efteint fort la trop grande chaleur, l'huile, &r leur eau diftilée font dormir, & appaifenc les douleurs de cefte caufées par la bile. Orfi les Arabes ont adioufté cela de plus à l'inuention des Grecs, tants’en faut qu'ils en doiuent eftre condamnez, qu'ils en meritent pluftoft loüange , & ne faut pas pourtant croire qu'ils parlent d'vn autre Lis d'eflaug, que celuy des Grecs : & quandils difent qu'il refroidir & humecte, ils parlent des fleurs, comme les Grecs & les Arabes mefme parlent de la racine & dela graine, quand il eft quetion de refroidir & defecher. Mis il y a bien plus grand noife entre les autheurs modernes , & les Arabes, àraifon que ceux - cÿ ER mettent ve efpece de Lis d'effang ,qui eft chaude & de parties fubriles. Ilya,dit Serapion, wre autre efpece de Nenuphar , quieft aigue, chaude & fubrile, à raifon de quoy nous nous en feruons aux maladiesfroides, quand nous voulons efchauffer, & nous en trouuons bien:mais veu que le Zés d'estang eft appellé Nywphan, pource qu'il croift ordinairement dans l'eau , il nefe faut pas eflonner fi Serapion & d’autres qui ont efté deuant luy, ont mis au nombre des Lis d’eflang , quelque autre pen ane Plante chaude & artenuatiué qui luy refembloir. Et peut-eftre celle que les Flamans appellent Doi- Aduerf, terbluocmen, & qui eft appellée par quelques doctes Herboriftes Caltha palaifris, c'eft à dire, So- cy des marais: car elle retire, quand au lieu de fa naiflance , aux fucilles ; & aux fleurs , au Lis d'e- Sançiaune ; tellement que quelques vns s'en feruent à faute de l'autre. Sa racine eft acre au gouft. EEEE 4 Lemma; 884 Liure } X:de l'Hiftoire des Plantes. | Lemma, de Theephrajle, CHAP. XI HEOoPHRASTEïetau nom- SN bre des Plantes qui croifflentau N lac Orchomenien , vne Plante qu'il appelle Lémma, & non Lemna, comme il y a auxcom- muns exemplaires, de laquelle nous ne pouuons rien afleurer pour certain , finon par conie- élure coniointe auec quelque chofe de vray-femblable, Au- cuns difent que cenom de Lemma viét du mor Grec aude, qui fignifie vne efcaille , efcorce , où pellicule , qui vient de AeriÇen ,c'eft à dire offer l'efcaille. I\eft vray-femblable que la Plante qui eft icy peinte eft le Lemma. Elle croift dans les lacs &c eftangs de Brefle,dans lefquels il entre quelque ruif- feau clair ; ayant des filets fort longs & menus, qui fortent dés le fond iufques à fleur d’eau , à la cime defquels il ya quatre petites fucilles femblables à des efcailles de poiffon, nageans fur l’eau comme la Lentille des marais, poulpues & rayées. Sa fleur cft blanche , d’vn gouft fade. Ainfil'ery-, mologie defon nom, &le lieu de fa naiffance conuiennenr fort bienau Lemma. LEE SAN —| SRE Livre 4. de 4 lhut. cher. À Les noms. 4 Se Lajorme. De la Lentille d'eau, CHAP. XII Le! note La ferme, Miactih {ur Le cz:83.dul.4, Le lies. Ée me il aduienr quelquefois par Le desbordement des eaux, elle eft tranfportée de Sig l'eau dormanteen l'eau courâte: alors s'arreftant au bordelle sy multiplie mer- ucilleufement: car elle s’atrache à laterre auec certaines cheuelures qu'elle ietce par deflous qui femblentluy feruiren lieu de racine ; & ainf venant à croiftre faic vne Plante qui retire au Creflon, ce quiaefté remarqué, non Lentille d'eau, de Matthiol. fans eftonnement, par ceux , qui prennent plaifir à recer- de) = Em 7: cherles miracles de nature. Us — Diofcoride dit que la Lerril- \ | le d'ean fe treuue és eaux IE dormantes , & eft femblable àla Mouffe : elle eft refrige- ratiuc. Parquoy elle eft pro- pre en toutes inflammations, WC VMÉESNI PÈRES = au feu Sainét Antoine, & à la LS ZE - À 2 EL E A goutte des pieds, tant apphi- res No Ne UNE ER quéc feule , qu'auec de grio- te feche. Elle eft aufli pro- Liu.2$.c.22, pre pour confoliderles rompures des petitsenfans. Pline en dit quaf tout de mefme. Ilya auffi, dit-il, vne Lentille d'eau qui croift és eaux dormantes laquelle eft refrigeratiue , à raifon de quoy on l'applique {ur les enfleures , & fpecialement fur les gouttes: rant feule comme auec de griotte ns feche , elle confolide aufli la rompure en laquelle leboyautombe. Galien dit que la Lentille d'en Liu 4.083. Letempéra- Perst cles Vers. \ f fimpt. eft d'vn temperament froid & humide , quafi au fecond degré. Aucuns, dit Macchiol, font grand » ; 1 {> ME “ ° 7 ÿ : . . ler cas de l'eau diftilée de cefte Plante ; pour les inflammations des parties intérieures , & contre les j ] s >. . . d ertss, fieures peftilenrielles, & mefme contre la rougeur des yeux , l'inflammation des paupieres , comme aufli des mammelles & des genitoires , deuant qu'elle foit forr auancée : car eftant appliquée en liniment ; elle repouife fort bien la defluxion des humeurs. Son herbe fraifche venant de l'eau ap- . f Cal 4 pliquée fur le front appaife la douleur de tefte procedant de chaleur. Les oyes , & les cannes, & mefmc De la Phleos, Chap. XIT. 885: Autre Lentille d'eau de marais. mefme les poules en font fort friandes, fi on Ja leur mefle FR d a parmi du fon. Aucuns penfent que l’Ipnus que T'hcophrafte Chi. chitrs met pour vne Plante du lac Orchomenien, eft la Lentille de marais, & que Theophrafte , ou les Bæotiens l’appellent ainfi,pource qu'elle refemble aux eftincelles qui s'enuolent des fourneaux ou cheminées; car r)@* fivnifie vnechee minée, où Vn four:ce Qui eft vray-femblable difenc.ils,pour- ce qu'ilnetraitre point ailleuts de celte Lewtille, qui toute. fois eft fort commune & cogneuë. Matchiol dit qu'il croift aufli vne-Plante és marais , laquelle’ il appelle aufi Zewtille d'eau ou de maraïs ,à caufe de la figure de fagraine, Elle a vue tige anguleufe qui nage par dedans l'eau, de laquelle il fort par certains incerualles plufieurs fueilles attachées à des queuës longues & minces; & difpofées quatre à quatre à mode de croix, qui ont la cite ronde. Elle porte fa graine à mode de grappe en latige mefme, entre les queués des fueilles, quaf de la figure d'vne Lentille, finon qu'elle n’eft pas dutour fi platte, noiraftre ; & attachée’ à de longues queués , efpaifle & dure. Il dit qu'elle luy aefté enuoyée par Cortuius. | P il \ Dé la Pbleos, CHAP. XIIL HzE o s eftaufli vne Plante croiflant és lacs: car Theophrafte la meten- Linie dé Ÿ vre celles qui croiffent au lac Orchomenien;difant qu'il s’en-trouua de deux 4 “50 efpeces à fçauoir le wafle &c la femelle, dont le majle pote fruict, 8c la fémelle s'en porte point; mais, eit fterie &-propre pour faire des liens,au lieu que lé malle ne fer à rien. Eft-il donc dit que quelque diligence qu'ayent fair les 9) plus ftudieux Heïboriftes , ilne leur fera pofible de trouver en aucun lac; NA marais,ou autre eau dormäte la Phlcos,ou Stæberear on tient comMunement AAA GS que ces deux noms fe prennent pour vné mefme Plante;:& pourroit-il bien F -…eftre que la Plante qui eff icy peinte en premier lieu fur la Ph/eos maflede Theophrafte. Elles laracine courte,auec beaucoup de cheueleures cfparpillées çà êc là,les queuës de fes fucilles longues d'vne coudéc;anguleufes, tendres, & fpongieufes, la fueille eriangulaite , ayant js trois pointes, & rayée,verte-iaunaftre,ë& fortentaillée; tellement qu'elle forme comme trois pointes, 8&c pañle par deffus l’eau, fa tige eftlifle , plus haute d'vne coudée. Sa fleureft comme celle des Vio- liers diuifée entrois petites fueilles blanches,tirans far le rouge,auec Vntas au milieu de filets bleus. Son fruit eft large rougéaftre ou rouffaftre ( car il faut lire arvgea en Theophrafte , non com. me il y a aux communs exemplaires d#irupar ) femblables à vn gafteau, (cat il faut lire raweuvrodes, non pas commeilyaaux communs exemplaires aAëxwraide: apres laquelle il y vient des peti- tes teftes longues & heriflées. Cefte Plante eftant arrachée, & liors de l’eau fleftrit incontinent &-feche, & nefçauroit viure finon dans l'eau, ce que Théophrafte dic du ‘Phleos : 8: combien qu'il feble qu'ayant efté mife en lieu fec , elle eft du cour fenée , fi elt-ce qu'en la remettant en l'eau , elle reuerdic inconñtinent. Elle croift le plus fouuent au boutbier , non pas” des eaux dor- manres, mais des eaux claires qui coulenc inceffamment, Aucuns eftiment que la Plante qui eft icyÿ peinte en fecond lieu , eft aufli le Phleos, & que l'vne & l’autre eft le Phleos malle ; maïs la premiere {era Phleos aux fueilles eflroites, & la feconde Phleos aux fueilles larges,que les Herboriftes appellent Sazitta où Sagittalis, d'autres Sagittaria aguatica de Pline,ou bien Piffana de Magoïaucuns l'appel lent communement Langue de ferpens. Sa fucille reciceau fer d’vne fleche à trois pointes, dont il y en Matthiol far a vne au bout d’enhaut, & deux ambas , & eft artachée à vne queuë triangulaire, creufe au dedans, Lies d'vnecoudée & demie de long, & quelquefois dauanrage felon la profondeur de l'eau où ellectoift, Saige eft droice, life , diuifée en petites branches à la cime, fur lefquelles il y a des fleurs blanches, compofées de trois petites fueilles, & fontattachees à des queuës qui fortentefgalement delatige. Apres ces fleurs ily vient des petites teftcs à demi purpurées , de la grofleur d'vne noifette, pleines d'vne graine menué. Sa racine eft blanche, mi-partie en pluñeuts, & cheueluë, Elle eft froide & hu- mide, 886 LiureIX. del Hiftoiredes Plantes, | Pbleos mafle, eu Stæbe de Theophrafte, Phleos malle large fuelle, S agette aux fuerlles cfrroites. nd — perle grande,de Matthiol. 0 we & DR ATUR mide , 8 a les mefines proprietez quele Plantain d'eau. La Ph/eos femelle a les fucilles longues, eftroires , qui coupent de tous _coftez la main de ceux quiles manient commele trenchant d'vn couteau, & oncle dos fireleué qu'elles femblent eftre triangulaires. Sa tige fort d'entre les fueil- les, dela hauteur de trois ou quatre pieds , auec des teftes rondes , & heriflées à la cime , comme Sagette petite, de Matthiol. Phleos femelle, ne Æ SX SEC NS ANVOANE E Ne AAA ANAL ÿ NW 4 A NUE NN À TE ARRET EEE RER ERE RS À A 2) tr 7 \ er ie) 1 : ss 3. U': En a ? Le à | au Phleos Dela Phleos, Chap. XII. 887 au Phleos malle fans aucun fruiét : {à racine refemble à celle du premier: alle croift le plus fouuent aubord des petites riuieres. -Les païfans faifoient anciennement des tapis & natres des fucilles de cefte Plante, ce qu'on ne fçauroit faire de celles du #afle , pour cftre trop tendres & fpongieules, piure 6. de Theophrafte dir que le premier Phleos malle & auffi la femelle ,ont cela de commun auec le Tribu- lhifichirs lus,ou Saligots, tant terreftres, que aquariques,éc auec l'Arrefte-bœuf, que combien que ces Plantes n'ont pas les fucilles piquantes, elles produifent routefoisie ne fcay quey de piquant outre la Cueil- le, à fçauoir vn bouton heriflé, comme le Saligot terreftre, quia l'eftuy de fa graine garni d’efpines, & celuy d’eau vne Noix cornue, garnie d'aiguillons , l'Atreite-bœuf fait des elpines en la tiges com- bien que pas vne de ces Plantes n'ait la fueille piquante, (ou, comme ily a aux communs exem- plaires , elles produifent d'autres fueilles outre les aiguillons , & n'ont point du tout d’aiguillans aux fueilles. ) Or pour confirmer noftre opinion touchant le Phleos, tout ce que Theophrafte en dit riwe 6. d& endiuers lieux y fert. Quandil dit que le phleos a la fueille poulpue, fort decoupée, & grand nom- l'hift-ch.s. bre de racines , lefquelles téutefois n'entrent pas fort auànt en terre, & qu'elle a des aiguillons ail- leurs qu'aux fueilles , comme l’Arrefte - bœuf & le Saligor, comme nous l'auons defa dit, qu'elle bourgeonne enuiron le leuer de la Poufliniere , auquel temps on commence à labourer la ter- - re, & qu'elle croift en l’eau comme la Sida, & le Buromus, que fon fruiét eft mol à mode dvn gafteau, rouffaftre, qui eft appellé Anthele , (comme Diofccride nomme auffi la eur de Tipha) Liuzcré, duquel on fe ferten leffiue , & que les enfans mangent ce qui eft pres de fa racine, pource qu'il cft rendre, que les brebis mangent fa racine, & que la femelle eft fterilés mais qu'elle fe plie aise- ment , & au contrairele #afle porte fruiéts mais on ne le fçauroit lier. Tour cela, dis-ie, conuienc bienau premier Phleos malle , 8& au Phleos femelle. Or on pourtoit demander à quoy peut feruir le fruict du Phleos en la lefiue: & defaitil femble qu'il y ait de la faute au texte de Theophrafte , & qu'au lieu de æpos @x xovias , c'eft à dite , pour la Leffise , il faudroic lire mes © wa) c'elt à dire, por enduire Les murailles de chanlx: car les branches du Phleos replices auec leur fruit, pourroient bien {eruir à blanchir les murailles auec de la chaud detrempée. Aucuns eftiment que l'on frortoit le linge faleauecfes tiges qui font afpres, pour le blanchir, & qu'ainfi cefte herbe feruoit à la lefliue. Quelqu'vn pourroit auffi dire , que les fucilles de Phleos font piquantes ; car Pline en efcrit ainfi: Il ya des Plantes quiont la fucille aupres de l'efpine , comme le Saligor , & l'Arrefte- bœuf. Les Livte 4. de Phi, ch fr Ir GTS, autres font garnies d’efpines tant en la fueille qu'en la tige ; comme le “Phleos , qu'aucuns ap- ji 6. de pellenc She: mais il eft aisé à voir que Pline a mal traduit ce paflege de Theophrafte ; car il ya l'hifticher. infi au Grec : ra 5 x) ag rl duo an , érepor Ex Du ee a Moy wo me 1 OV8NG #gÿ 0 reiécAos, xe7 o Daige, 0 dy mes @AËs1 colCm : c'eft à dire: cAwcunes ont Les fueilles aupres de l'efpine, comme l'earreffe - bœuf, : 3 ù "a . C7 mi : L le Saligot & le Phleos, qw'aucuns appellent Stæbé, Erqui plus eft Thcophrafte affeure puis apres } que la fucille du Ph/eos n'eft pas piquante : car apres auoir dit que les Cappiers ont des aiguillons mefmésaux fucilles, comme auffi en la cige , il adioufte , non comime le Phleos & l'Hippophlaes, les fucilles defquelles ne font pas piquantes , (car on voit par le pañlage cy deuant alleoué , & par la diuifion que ce mefme authtur fair ailleurs des Plantes efpineufes , & qu'il redir ainfi, qu'il faut ainfi corriger ce paflage) Mais pource, dit-il, gue nous auons distingué les Plantes efpinenfes dont desvnes font toutes garmies d'efpines , les autres ont les fueilles piquantes sil faut traîtter à part tant des unes que des autres, comme aufi de celles de la troifiefine efpece, qui ont l'aiguillon pres de la fueille , comme le Phleos. Car le Saligot les Cappiers ont cela de particulier ; que non feulement leur tige eff garnie d’efpines , mais auffi leur fueille: ou bien , comme le Phleos & le Saligot: car les Cap- piers ont cela de particulier, dre. Exainf que perfonne ne s'eftonne de ce que Theophrafte dicen vnlieu que les Saligors & Cappiers n’ont aucunes efpines finon en latige comme l'Arrefte-bœuf, Phleos , Miacantha, & l'Hippophaë, & en vn autre endroit il dit qu'ils ont aufli les fueilles efpi- iure 6. dé hift.ch.14 neufes, il faut noter que Theophrafte mer deux efpeces de Saligots, dont l'vne a les fueilles com- Aumeflica. meles Ciches, fans aiguillons, l'autre a les fueilles piquantes. Semblablementnos Cappiers n'ont pas lesfueilles piquantes , mais feulement leurs branches garnies d’efpines : mais ceux qui croiflent en Egypte ,-& en plufeurs lieux de la Grece, ontles branches & tes fucilles garnies d’aiguillons. oyons mainrenant fi c'eft icy le Ph/eos de Theophralte , à fçauoit mon fi nous aurons pourtant Liure 6. de trouué le Ssæbéde Diofcoride? La plus part des Hetboriftes font bien de cefte opinion , d'autant 1 que Theophrafte au paflage allegué cy deflus , dit qu'aucuns appellenc le Ph/eos Stwbé; mais ce- fte conieure eft bien legere , & de peu de poids pour prouuer que Phleos & Stæbé,eft vne mef- me chofe. Car les autheursontbien donné vn mefme nom à des Plantes du rout differentes : ce qui fe voit fpecialement en cefte-cy , mefme au tefmoignage de Galien, lequel en fes Anti- dotes fait menrion de Phleos, qui elt vne Plante fort acre & chaude, par le moyen de laquelle : fon pere gardoir fes petits vins, en couurant {es tonneaux d'icelle. En nos quartiers , dit-il, il croift vne herbe branchue, fort chaude & acre, & qui tient aucunement de l'aromatique : ceux du païs l'appellenc Co/ymbada , & d'autres Ssébé: elle eft fort propre pour garder lesvins. À raifon de quoy:ils en garniffent à l'entout les tonneaux pleins de vin ; & puis efchauffent les celliers où caucs par certains trous venans du dehors , afin que cefte chaleur coniointe auec celle de la Stæbé, | face a iute À, hift:ch.11e 888 LiureIX. del Hiftoiredés Plantes, ti face mieux garder le vin » fans gugi aigrifle jamais: 8 au craitté des Simples il parle d’vne autre 5#&- EE bé, dont les fucilles & le fraiét lon aftringeans, fans acrimonie, & deflechenrauffi ARE ON PU men le ment du croificfme degré, qui eft la mefme S#xh#de Diofcoridé, la graine & les fucilles de laquel- Liugen. Je Ont aftringeantes , à taifon de quoy on ordonne fa decottion pour faire des: clyfteres contrela- dyfenterie s on la diftille auffi dans les oreilles fangeufes. Ses fucilles appliquées en: liniment font Liegege. POPIES POUE ofter la rougeur des yeux, quand on y a receu quelque coup,& referrentile flux de fang. Zuromus de ILfaut icy noter que Dodon mer la Plante que nous auons icÿ mife pour le Ph/eos femelle, pour le Dodo. Butomus : d'autant qu'elle a lesfueilles longues & eftroites , qui bleffent de rous les coftez la main de ceux qui la manient, comme eftans trenchances ; & qu'elles ont vn dos fi releué,qu'elles femblent eftre faires à criangle, & qu'elle croift és marais comme Theophrafté l'a efcrit, D'autres prennent He à < l'Acorus des marais, pour le Butomus de Theophrafte, comme il a efté dit au chapitre de l'Acorus: : CH.IT: Liver. plufieurs tiennent que le Buromus de Dodon.eft le Sparganion de Diofcoride duquel noustraitrons au chapitre fuiuant. Du Sparganion, CHAP. X1P. Le noie LS EsTE Plante eft appelée en Latin Sparganion,8& Xiphidionaufli bien com- He PAIQS me en Grec erapyarr, 8 CiDidia:en Arabe Sapharheramon, Diofcoride dir | ; qu'elle a les fueilles comme le Glaycul ; rourefois qu'elles font plus eftroi- | ces, & plus pendanres : à la cime de fes tiges il y a comme des pelottes , qui Linze38, »2 font pleines de graine. Dodon en fon Hiftoire des Plantes , met pour le. Chapars. a By Sparganton le pourtrait & la defcriprion d'vne Plante que lesFlamansiappel- lent Vvatter lijfch,8c luy mefme l'2nomméen fon traitté des Bleds,G/adiolus \ DO A paluiris,où aquaticus:plufieurs l'appellent Scirpus,où Iuncus floridus.Pena & ” Lobel, & plufieurs autres Herboriftes prennent pour le Spargarion de Dio- fcoride & le Buromus de Theophrafte,la llante que nous auons mis au chapitre precedent pour le Phleos femelle;attendu mefme que le nom le monftre, dir Pena:car Béruer fignifie fort tranchant. En outre cefte Plante croift és lieux marefcageux & aux ruifleaux , &ales fueilles comme le Ioncow le Souchet , auec le dos releué , & criangulaire,, qui coupent d'vn cofté & d'autre ceux qui les ma- nient auec les mains,fortans en partie de la racine qui refemble à celle du Grame, &eft cheueluë, & en partie de la cige,qui eft haute de deux coudées, difpofées alrernuatiuement 8: récourbées, auec des pelotes heriflées qui fortent au creux des aiflelles, Halte Sparganion. vertes, dures, fermes , 8 À mode de celles du Plane, d'vn gouit vn peu aftringeanc, fec, & fade. Dodon en fon Hiftoi- re des Plantes l'à mife pour le Buromus, &en fon traité des Bleds il l'appelle Plaramaris, d'autant qu'elle fair des pelottes femblables à celles du Plane, difant qu'en quelques endroits de Flandres, on l'appelle Rietgras, c'eft à dire Grame Rofean, & qu'il appert que ce n'eft pas le Sparga- #ion, quand ce ne féroit que la fituation des pelottes , lef- quelles ne forcenc pas feulement és dxpau 75 mavaë, ce'ft à dire, 4/4 cime de la tiges mais aufli bien au deffous, & ail- leurs. Matthiol eft en doute fi cefte mefme Plante Beft le Vray Sparganion de Diofcoride , pource qu'elle a les fueilles pfus larges que le Xphion. 8 non plus eftroites , droites , & non couchées par terre: mais Pena dir que cefte marque de la fucilie eftroite , ou large, n'eft pas toufours certai- ne ; mais au contraire qu'il la faut {ouuent prendre tout au rebours, comme il fe voit en d’autres paffages de Dio- fcoride.. Et 1à où il eft dir Jhsuvereez, c’elt à dire, plus abnifées , que celles du Glayeul, cela doit eftre entendu qu'elles fonc plus efparpillées que ne font celles du Gla- yeul, lefquelles pour la plus part font droites , & font auf- fi paralleles auccla tige. Lobela mis le pourtrait d'vnau- tre Sparganion , qui a les racines & les fucilles femblables au precédentsmais fa tige eft plus fimple, fans aucunes aifles, & beaucoup moindres, auec des mouchets par certains in- Lit eme RARE #7, 1 CL 208 Luscur CES terualles, de laquelle il fort des pelotres de fleurs , qui Letemperæ- « mn font moins heriflées 8: moins piquantes. Diofcoride def- es Criuant font temperament & fes vertus ,ditque la racine & le fruict du Sparganion eft bon prinsen « \ n : , k . ; er vin a. ceux quionc efté mordus par les beftes fauuages: car il y a ainfi au Grec, dora 1 &iQav : L \ #04 Dela Menianthes, Chap. XV. 889 à naprès quv divéo Snpodiurous. Ruel fuyuant Pline dit qu on ordonne la racine en vin contre le ve- nin des ferpens: car Pline en parle ainf : La racine dela Plante appelée Spargawion , eft bonne ; na Al prinfe en vin blanc contre les ferpens. Galien dit que le Sparganion eft deficcatif. Matthiol à fl. mis celte Plante au nombre des Joncs , & l'appelle Zowc fleuriffant ; mefmeil en a mis le pourtrait ESS à fousce nom. En Boheme, dit-il, il croift vne forte de lonc à l'entour des eaux, lequel nous auons voulu nommer Zorc feuriffant , à caufedes belles fleurs qu'il fait. Il a les mefmes proprietez que lesautres. \n De la Menianthes des marais, de Theophrafle, CHAP. XP. 2 #+ NS HeoPHRAsTE met la Aeséanthes au nombre des Plantes qui ctoif- . + 5 < j A. -Ch.114 = FRS fent au Lac Orchomenien , auec l'Icrma & Tpnus: Gaza traduit ce nom 145 pos. VnnN Menfiflors. Or pource que fuyuant le tefmoignage de Diofcoride,& de nv SN Pline,les anciens ont appellé AMerianthes le Tretlle Afphaltodes,& que Si) > Lo Ni ER celte Plante a les fucilles comme le Treffle, attachées à des longues £ queuës:les Herborifteseftiment que c'eft le AMerianthes de Theophra- fte; routefois aucuns fuyuans la traduétion de Gaza lifenc Ainianthos © en Theophrafte.qui eft vne Piance qui croift és Lacs, Minianthes aux autres autheurs pour le Trefie Afphaltide. Elle a la racine lon gue,bla- che,auec force neuds qui enent l'vn dedans l’autre,à mode de tuyaux, 8 vn peu cheueluë:les fueilles larges.lifles,grofles,séblables à celles des Feues,attachées trois à crois à vne longue queué la tige haute d'vn pied & demy.lifle, graifle, verte, dés le milieu de laquelle iuf- ques à la cime fortêt les fleurs,qui font bläches deuät que d’eftre efpannies,quelquefoisrougeaftres, &c rôdes:mais eftans efpänies elles font miparties en cinq fueilles longues,auec des filets fort menus, La forme. Menianthes de marais, deTheophrafte: Mensanthes de marais, de I{opyron de Dodon. | Dalechamp. RE Re ps on) Ÿ QU? au SA SS L de EE — rs _— = = — — ——— gd CS | * 7 = = ÈS : | ï « s_ ? à ” « , ARRETE & blancs,comme fi c'eftoit vn fort beau cotton,ou poil frize. Apres il ÿ vient des petites gouffes ron- des, où bien des reftes, dans lefquelles eft la graine brune - iaunaftre, amere au gouft : elle croif Le leaf dans leseaux, & au bourbier qui eft aupres des eaux, & en eft continuellement arroufés mais elle fleftric incontinent hors de l'eau. Nousen auons mis icy le pourtrait bien naïf. Dodon en l'Hiftoi- Liu4.t.79e re des Plantesen a misle pourtrait & la defcription pour / Ifopyron, difant que les Flamans l'appel- lent Boxhonen, c'eft à dire Feue de. Bouc, pource qu'elle à les fueilles comme les Feues : mais au Ghap78, ; 2 “4 47 ., . ; \ > craitté des Plantes marefçageufes , il l'appelle Trefle de marais , difant qu'elle refemble fi fort à /’4/0- pyron que l'on diroit que c'eft-il vray ement:mefme Diofcoride dit auffi qu'aucuns l'appellent Phaffol, Tome premier. | : à cau Liu.#e té, Au mef.lieu. Letempera 2nent gr les ertus. Liure 6, des fimpl, £a firme, Lelier. Les noms. Liu.x c.69. La forme 890 à caufe qu'el tredifent à ce féol,pource Liure IX. del'Hiftoire des Plantes, | Le a les fueilles fort femblibles aux Phafolsimais il femble.que Diofcoride & Plinecon- fte opinion de Dodon, Car Diofcoride en parle ainf : Z/opyron qW'aucuns nomment Pha- qu'il Inprefémbleen ceqw'il porte des fleaux à la cimeser femblables quantau gouff à la Niel- Jesmais fa fueille re[emble à Anis, Aucuns,dit Pline, l'appellent Phafolpource que [a fueille qui retire à celle de L Anis s'entortille comme des fleaux.Or il appert,;comme la chofe mefme le monftre claire- ment, que ces paflages de ces autheurs font corrompus : car la fueille du Phafiol ne porte point de fleaux:8c quant à la fucille de l'Anis, outre ce qu'elle ne porte point de feaux, ou vucillons, clle n'a aucune refemblance auee les fueilles des Phafiols. Il faudra donc corriger ainfi le texte de Diofcori- de:Z/opyron , aucuns le nomment Phafiol > Ponrce qu'il retire au Phafiol; il fait des restes à la cime de La tige , menuës, pleines de graine , qui refemble à la Nielle quant au gouft. Et ce qui s'enfuit, 75 QuAwy chic, c'eft à dire, /a fueille comme l'Anis, a efté adioufté fans propos: car la fueille de Z’7/opyrom n'a aucune proportion auec celle de l'Anis , veu qu'elle retire à celle des Phafiols. Matthiol met le pourtrait d'vn autre ?/opyror, duquel il dic qu'il refemble en tout & par tout à / TJopyron 5 toutefois il n’en met pas la defcription.Diofcoride dit que la graine de / HJopyron prinfe en eau miellée eft bon- ne contre la toux, & autres accidens de la poitrine, comme aufñli à ceux quiont le foye intereffe & à ceux quicrachent le fang. Galien dit que la graine de l'Ifopyron eft ameré &c vn peu afpre, à raifon de quoy elle eft deterfiue, & incifeles grofles humeurs, & fi referre lés parties du corps: auf eft-elle bonne pour faire cracher ce qui eft dans la poiétrine : elle purge lefovye, & n'eft pas contraire à ceux ” qui erachent le fang. Mourion d'eau, _ CHAP. XVI. LENS Esre Plante aefte nommée NS CLAlfine aquatica, Mourron d'eau pource qu'elle retire au Aoarron. Elle fait plu- Ÿ } fieursracines blanches, fort SE menuës, & courtes, & plu- (K fieursriges menuës à mode > À de Ionc, fort longues , lef- KR N =" 1 quelles l'eau demeine deçà & | &c dela. Ses fuerlies font comme celles du Aowrron, difpofées par ordre, l'vne vis à vis de l'autre : toute- ; & fois elles font vn peu plus longues, & pluséftroites, * d'vn gouft fade & aqueux:ie n’en ay pointencorveu “nyle fruiét ny la fleur. Elle vient au fonds fablon- neux des fontaines claires; eftant hors de l'eau elle ef fleftrie en vn inftant. . De l'Heparique de marais, CHAP. XPIL £ À Plante appellée par les Herboriftes & Apothicaires Hepatica xquatica, ou Paluféris , & Ra- S punculus aquaticus,& pax Dodon Polyanthemon paluïfre, eft du nombre des Plantes qui nagent fur l'eauelle a les fucilles differentes felon la diuerfité des lieux où elle croift.Celle qui eft couuerte Hepat dans l'eau fait des petites tiges graifles ; &les fucilles de- coupées fort menu, comme celles dela Camomille com- mune; mais deuant qu'elle {oit plongée en l'eau , & lors qu'elle nage par deflus elle fait les fucilles rondes, vh peu dentelées à l'entour, Celle quine croift pas dans l'eau, mais au bord des foflez , n'a point de fueilles qui ne foient des coupées bien menu:mais celle qui croift le Jong de l’eau , & en eft quelquefois couuerte quand elle fe desborde, a bien les fucilles du bout de fes tiges rondes: mais elles font beau- coup plus decoupées que celles qui font deflous l'eau. Ses fleurs font blanches,odorantes,iaunes au milieu, femblables à celles de la Grenoüillerre, ou des Fraifes apres lefquelles il y vienc des petites ceftes afpres auec dé Ia oraine , COMME eh la Grenoüillette ; tellement que pour cefte refemblance que les fleurs & la graine de cefte Plante ont auec la Gre- noüillette, il pourroit fembler que ce fuft vne efpece de Gre- sonillette,où de Polyanthemÿ, comme dit Dodon,& la pour- roit-on bien nômer Polyanthemi de marais,ou d'eau. Aucuns É eftiment ique de marais. À 2 2 3 - g or. ! \ { gr! 4 y _p Legs: © ‘à CA \ De la GiroMléed'eau, Chap. XVIIL 801: eftimentque c'eft la Callitriche de Pline, qui a les fueilles comme la Lentille, les tiges à mode del Jones, forr menuës, la racine petite, d'vn gouft bruflanr, laquelle croift és lieux ombrageux & bumi- des : mais d’autres prennenc pluftoft pour la Ga/itriche, le petit Nafitort des prés que nous auons defcrirailleurs, | De la Girofflée d'eau, CHAL. XVIII. V cv xs Herboriftes prennent cefte Plante pour vne efpece de Millefueille: res mois: ARE EE 7er PÈNR) YA 6 N Lobel l'appelle A4yriophyllum cquifetifolinm:d'autres Viola aguatica,où la- Boon ins ÿe Ce luflrisen François Grrofflées d'eau. Ceux qui penfent eftre de plus fubtil & Fe NS EN7. meilleur jugement, eftiment que c'eft le Potamogeiton de Caftor , duquel & = jo fait mention,difant qu'il a la fueille MENU comme de ctin de cheual, ;, fre, p /f TS > Ja tige longue, & life, qui croift és lieux aquatiques. Elle fait des tiges lon- Pan We gues, menuës, droites, tendres, les fucilles longues, decoupées fort menu, SAS e- qui sefpandent au large par deffous l'eau ; &z {ont toufours cinq ou fix en- À 7/4 ASE = Fa = > a (AN : n ; / L] . 2 2 : À e ds femble , difpofées l'vne visà vis de l'autre, come en la Garencé*ou au petit Muguet , où foit Galion : chafcune defquelles eft faire à mode decelles de la Tanaïife , ou de la Milléfueille; toutefois elles font moin- Giroffiée d'eau, dres que celies de la Tanaïle, & plus gran- des que celles de la Mile-fucille.Les fleurs Ô. fortent au bout des tiges qui font hors dé DNS l'eau, & font en nombre dé trois ou de GONE quatre, difpofées l'vne à l’oppofite de l'au- h tre, mode d'vne petite roué , diuifées en | cinq rayons , femblables à celles des Vio: M UZ NS liers , ou de la Buglofle commune, blan- > Ne = H | ches , & iaunes au milieu , & odorantes, Ses racines ne fonc autre chofe que des cheuclureslongues, graifles, & noires, ex- cepté le bout quieft dans verre , lequeleft blanc, & reluic à mode de Criftal, ou d’AI- baître. Toute la Plante eft cachée fous l'eau iufqu'à ce qu'elle face la tige, & flot- tant dedans l'eau femble vnieune Sapin: mais la cive eftant grande, fort hors de l'eau auec fes fleurs, & paroift par deflus. VE, RE) AU Elle s'aimeés Lacs & eaux dormantes , & A AN «U femble eftre froide & feche ; toutefois ‘4 \ VE > FA. 0 : £ Yen SR KV A on ne s'en {ert point en medecine: Letemperse CE = : enent Cp les à TEÉFIHS Del ConferuaTrichodes, CHAP. XIX. Re TN NS E s plus doétes Simpliciftes ont nommé cefte Plante qui eft aquatique 14 rom Ge A Pre À Conferun Trichedes,c'eft à dire cheneluë, à caufe qu'elle retire à la Con- LNEK O\° ferua de Pline: d’autres l'appellent Trichomanes d'eaa. Elle eft attachée Lin2y:c3, 2 | 7, N £ Se [) à à X " : à 4 À VE parl'endroitodelle eft la plus grofe , aux rochers qui font toufiours dans D P:: D À l'eau, fans auoir aucune racines mais feulement des filets , d'ou elle pro- rf duit des cheuelures par dedans l’eau , de la longueur d'vne coudée; Tome premier. FFFE 2 desben se 892 Liure IX. de l'Hifloiredes Plantes, Confèrua Trichodes, ou Tiche- Conferwa de Pline, es ananes d'eau. ni! de Lobel. \ 1! + NA 1 (ON HAN = ——— A me à IE TRS mt desbender, finon pour y en metre defraifche, & fut guery ce pauure homme en fi peu de temps, que quafï il femble impoflible de le croire. Fenouil d'eau, CEÆRAPA ROE Es ou pluftoft cheuelures, fi menuës qu'el- HS les fonc aifées à rompre, roufleaftres, fichées dans le bourbiers fa tige a plus d'vne condée de long, & eft ronde, Æ Compartie par neuds, molle, tendre, & PRESS fraile, qui flotte par dedans l’eau: à en "cha inture il fort des fueilles longues , fem- 4 L Ve blables à celles du Femoil, à raifon de quoy on l'a appellé >> NX £ 7 Fenouil d'eau : desneuds quifont pres dela cime, & à la ci- me aufli de la tige, il fort des fleurs vne à vne, attachées à vne queuë longue, & graifle , iaunes au milieu , & enuiron- nées de petites fueilles blanches à l'entour apres lefquelles il y vient vne pcrite cefte ronde,comme en la Grenouiïllette, d'vn gouft vn peu acre. Cefte Plante croift aux endroits les plus profonds des riuieres bourbeufes qui coulent douce- ment , comme cft la Saofne, &z eftant hors de l’eau, elle fle- ftrit foudainement. Lévdies, TES +4 Du Limonion, CHAP. XXI. /EsTe Plante eft appellée en Grec Aauamsr: E : n ; RE , en Latin Limonion, pource qu'elle croift és prés Ê marefcaseux ,comme fon difoir Herbe des prés. TP HA — — ” Pline dirawelle eft appellée Poirée faunage: vou- Ltv.2oic.s. tefois Gali di 1 Do ; re fi + : ( -id Liure 2, des FE 1€ dt qu'il na jamais cogneu Rornpe faunage, finon que ce ne fuft le Lappais : Diofcoride AUD a ES le Limonion ales fueilles femblables àla Poirée , finon qu'elles font plus menuës & plus 210,440; e . s . . . . po us longues, en nombre de dix, ou bien dauantage : la tige menué, droice , femblable à celle des Lis, garnie Les noms. a + L I PF rs ; . PR æ a . | , 4 Du Limonion, Chap. XXL 8032 garnie d'yvhe graine rouge , d'vn gout aftringeant : elle croift aux prés, & aux lieux marefcageux. Pline eft vn peu difcordantauec Diofcoride. Il y a aufli, dit-il, vne Poirée fanvage , qui eftappel- Liutr.ch.s, lée Limonio , & par d'autres Newroides : coutefois elle a les fucilles beaucoup plus menuës, plus pe- cites , & plus couflues, & produit fouuentonze tiges. Il dit les fueilles moindres, au lieu que Dio- {coride dit plus longues mais il y a de la faure en la fin de laclaufüle : car il faut qu'il y ait fuyuant Diofcoride, vrdecim fiepe,caule Lily,c'eft à dire,donf pour la plus part il y en aonze;fa tige eff comme celle des fleursde Listellement que le mot cawlinm a efté mal misau lieu de cawle Lily. Elle croift au prés & lieux marefcageux. Matthiol prend pourle Limomion de Diofcoride la Plante que les surtechréi Aporhicaires appellent fauflement Behen rouge : car, dit-il, fi on y veut regarder de bien pres, on du lu a. . treuuera qu’elle ena toutes les marques , & faudra confefler que c'eft le &74y Limonion , ou pour le moins que c'en elt ve efhece. Car c'eft vne herbe quia les fucilles comme la Poérée, finon qu'el- | Les foñc plus menuës, & plus longues , en nombre de dix, & fouuent dauantage, les tiges menuës, auecyne graine rougei, aftringeante au gouft. En outre elle vient parmy les prés , fpecialement Limonion, de Matthiol. | entre Limonion, de Matthaol. ) . NU) \ Est £ 4 SU 89 F2 . \ M f L É £ VA M w A7 ! (G en WE + | DE : g. & UN? sh Hi SAN AAA k, # PA ANTON NL \ | Ko CUP \ QU LE ut ANS ur NS & KK ee & NS = AN (\\ ANNE ar <2 CP Se qi Ë É7 4 op me f S sé S OAI ph € Aa ss PRE | " Wu en ceux qui font humides 8: marefcageux. Au futplus on a treuué par experience que ce Behen baflard à les mefmes vertus & proprietez que Diofcoride & Galien artribuent au Zéwonion. Le mefine Marthiol met le pourtrait d’vn asrre Limonion ; mais il ne {pecifie pas lequelil eftime eftre au meflien, plus approchant du vr4y Limonion : car il dic ainfi :l'aÿ penfé que iene ferois-pas mal , de mettre icy pour le Zémomion , le pourtrait des Plantes que les Aporhicaires appellent fauflement 8cher rouge, pource que ic me fais accroire qu'elles retirent du tout au Bebez, duquelles Arabes font mention. Penadit quele nom de Limonion conuient bien au premier , pource que fes fueilles re- tirenc à celles des Poirées noires , & qu'il fait beaucoup de graine longue, blené , tirant fur le roux. les fleurs purpurées. Ses tiges qui font menuës , & fa racine aufli, fonc rouges, de la grandeur de celles du Lappais , auquel route la Plante rerire , 8 eft vn peu afttingeanre au gouft, doncles Apo- thicaires l'ont nommée Behes ronge. Le mefme Pena en a misle pourrait d'vn autre du tout fem- blable : routefois il eft beaucoup moïndre, lequel eroift le long des riuages pierreux , 6 des ro- chers du mont Cetien , & en d’autres endroits de Languedoc & de Prouence, és lieux pierreux, & eft volontiers meflé parmy les Baffilles , ayant les failles moindresque celles de l'Oliuier , ou de Ja grandeur de celles du Meurte, ioignantes à la racine, & trainans parterre. Ses tiges font de la hauteur d'vn pied, graifles, 8 recourbées, garnies de fleurs bleuës & mouflues, femblables à cel- _ les du precedent , & de fueilles beaucoup moindres que ne font les autres d’embas, qui retirent. aflez bien à celles des Bafilles. Les Herboriftes mettent encor vne autre efpece de Limonion,duquel nous auons mis icy le pourtrait auec les autres; pource qu'il a les fueilles comme la Poirée, & croit és lieux humides. Il vien és lieux qui font arroufez par quelque ruiffleau coulant, pourueu Tome premier. | FFFEUS quis 804 Liure IX. del'Hiftoire des Plantes. Aumef.lieu. Le tempera- nent C les vertus Liuie 7 des fimpl. Liu.20.ch.8, Petit Limonion, de Nirbonne. b % % 2 4 A Yu YP GE % NN 4 él 1 = él EN \ QE A ÿ =) NV ie SLT Un MENNN VEN À | 4 DS À \ IN NI EE À À S 2 | No AM 0 & RU (D A | Autre Lisnonion. 7 17 Apr ga CD TÉ) Vi, NE S SS SN 2 SS 2 SRE CN ñ » 12 4 F Te 806 . Liure IX.del'Hiftoire des Plantes, De la Grenoïslletre on Baffinet, . CHA F3 XXI1F. Lo ‘ATrAXION en Grec, ceft appellé en Latin Bs#rachion, 8! boue Apuléel appêlle 2 Herbn Scelerata. Les communs Herboriftes l'appellent Pes Corui &c Pes Gallien Français S Grenoillette & Baffinet:en Italien Ranwnculo,& Pie cornino:en Efpagnol Hierua belida: en EN Allemand Harnfuofz. Onlappelle Barrachien, où Ranunculus , pource qu ‘elle s'aime és eus humides & ombragcux, comme font les Grenoüilles, ou bien pource qu elle s'aime dans les eaux comme les Grenoïüilles ; ou pource que les Grenoüil- Grenouillette premiere,de Matthiol. les fe tiennent volontiers parmy cette herbe, dont aufli eft venu le nom F rançois Gremoiillette.OnYappelle aufiBaff- net, à raifon des fleurs qui fonc faites à mode des baflins des Barbiers ; & de mefme couleur. On s'en fert à faire les chapeaux de fleurs à caufe de leur beauté ; mefmeron les culriue pour ceft effect : rellement que par le moyen du cultiuage les fleurs dedienniele doubles , au lieu que de leur natare elles n’eftoient que fimples. Cette herbe eft aufi appellée Herba Scclcrata , pource qu'ileft dangereux d'en manger , ou pluftoft pource que les gros gueux s'en vlcerent 16 jambes & les cuifles , pour fous ce IREteREe auoir plus d'aumofnes. Nos Herbotiftes, dit Pline, l'ap- pellent Srrumen,pource qu'elle guerit les efcrouëlles,& les apoftumes plarces des aynes , ou pource que fa racine eft glanduleufe. Aucüs 1 ‘appelée Apium Azreffe où Apiaffrum, pource qu'elle a les fueilles commelAche, combien que pluficurs prennent ’4piaffrum pour la Meliffe. Diofcoride mec quatre efpeces de Grenciillesre : mais les plus'diligens Herboriftes en ontbié remarqué dauätage. La premiere ef- pece,git Diofcoride,a les facilles éôme le Coriädre,vn peu plus larges, blancheaftres: »grafles , la fleur iaune & quel- quefois purpurée : la tige quin et pas fort grofle , de la hauteur d’vne coudée, la racine blanche, petite, amere, & fort cheueluë, à mode de celle del Ellebore. Elle croift le long des ruifleaux.La /écogde eft plus etonnée & a la rige plu longue , & les fucilles. plus decpupées,. & croift: ee 4) Grenoüillette troifi if, de Mahal Fuchfch.s7: 2 Liu25.cr3. à { ht a \ | PES GX AE ï SK, Ar y Ne NÉ L Da =") “ Liu2.c171+ € ñ Zesefpecés. Au mef.lieu, HAL MP A grande De laGrenouïllette, Chap.XIV. 80 | € la Gren “Line à NA grande abondance en Sardaigne, & eft fort acre : on l'appelle Ache Jansage. La sroificfme eft la plus petite & fent mal;ayanc la fleur iaune comme l'or.La guatrie[me retire à la troifiefme,excepté qu elle a la fleur blanche. Galien a aufiremarqué quatre efpeces de Grenouilleite | comme aufli Pline qui Liure 6 ie femble auoir prins de Diofcoride tout ce qu'il endit. Nous appellons, dit-il, en Latin Ravwrculus, ! Er "4 ce que les Grecs appellent Batrachion. ILs'en treuue quatre efheces dont l'ux a les fucilles plus graf- 7, fre. ‘ fes que celles de Coriandre , approchans de la largeur de celles des Mauues , de couleur bafannée, la tige haute, (aux communs exemplaires il y a blanche ) graifle , & la racine blanche, Il croift és | lieux humides.& ombrageux. Le /ecod eft plus fucillu, Grénouillerre quatrie(ines de Matth. Diofcoride dit plus cotonné. Oribaze dir,yoverodésenor, c'eft à dire,p/us garni de nends,) & a les fueilles plus decoupées, & les tiges hautes. Le sroifiefme ef le plus petit, & ent mal: fa fleur eft de couleur d'or.Le guatrit{me, retire au #roifiefime,&c a la fleur iaune : car. il y a ainfiés Comimuns exemplaires ; mais aux plus corrects ,cumme aufli en Diofcoride & Ori- baze, il ya la fleur blanche. Or cette e/becede Grenouilleite qui croift en grande abondance en Sardaigne, à raifon de quoy elle eft appellée Herba Sardon ; mefme par Virgile Lo quandil dit, | : Imoego Sardois videnr tibi amarior herbis. eft auffinommée communement Apiwm rifus, pource que ceux quien mangent meurent en celle façon qu'il femble aduis qu'ilsrientde ioye, combien qu'il en prenne tout au rebours. Car certe herbe fair retirer les nerfs de ceux quien mangent ; tellementque cela leur fait ouurir les leures, en forte qu'ilsmeurent comme s'ils rioyent. Ce que Salufte af- {eure, difant : Il croift vne herbe en Sardaigne , qui eft aufli nommée Sardon, & retire à l'Ache fauuage. Cerre herbe fait retirer les leures de ceux quien mangent, & les fair mourir comme en riant. Diofcoride dit aufi ailleurs que la S4r- Liu.t.e.ra: donia eft vne efpece de Gresowillette , laquelle met hors du fens ceux quien mangent, & faifantretirer lesnerfs, fait que les leuresi s'entrouurent; tellement qu’il femble qu'on rie, donreft venu le prouerbe ? atin du Rire de Sardaigne Mar- thiol adioufte encor vne cévquiefine efhece de Grenouïllerté Grenouillette cinquiefme, de Matthio!, | Grenouillette fixiefine, de Maribiol. SA PH ET NES F le ge ES TT À == 41 Fe RE à | £ ÿ rt £ 7. SET NU # Ë NN? “1 ANS « 9 , eo à Sy 898 Liure[X.delFiftoiredes Plantes, de laquelle les fueilles retirent à celles de a premiere efpece:mäisentre fes racines qui font en grand nombreil yen a vneà mode de Truffe , de la grofeur d'vne Noix, blanche comme vne Raué; acre 8 qui vlcere, des fucilles de laquelle quand éllescommencent à {écher ;jaucuns fe feruent quandils Eotbif.des Veulent vlcerer quelque partie du corps. Füchfe eftablit aufli gwarre efpeces de Greniuillettes toute- [el AT. Plantechi s7s k LA fois il les diftingueautrement. Premierement il met deux forrés* Grenouillette premiere fauuage 4e 14 Premsere efpece : car, dit-il, l'une eft fauvage, dont il s'en de Fuchfe, Ranunculus au- tenue encor de deux fortes : l'une a les fleurs iaunes , quiett icy ricomus,de Dodon. peinte, l'autre les a purpurées. La premiere eft celle mefme que Dodonappellé Rasunculus auricomus, laquelle il dit auoir les Liu.3.ch72. fueilles quafi rondes, fort decoupées, vertes-brunes, auecdes pe- cites taches noires au milieu, les fleurs de.couleur d’or, fort bel- les & reluifantes : elle croift ésprés & lieux humides, Ilyena auf vre des Iardins laquelle ne vient point {ans cftre cultiuée, de laquelle ils’entreuueaufli de deux fortes, lune à les fleurs fimples, l'autre les a doubles, dontle pourtrait eft auffi mis icy, & eft celle que Dodon appelle Razumculus albus prior où Echina- tus. Elle a les tiges blanchcaftres, lifles auec des fucilles qui font auffi blancheaftres, fort decoupées fpecialement ‘celles qui font à la cime de latige, femblables à celles du Coriandre. Ses fleurs font iaunes-pafles ; apres lefquelles vient la graine quafi ronde, platre , heriffée : fa racine eft cheüeluë : elle croift és mefmes lieux où croift le Ravwncules anricomns. La [econde efbece de Grenouillette felon Fuchfe, ef celle qu'aucunsappellent Apr (lueffre, Ache fauvage , où Apium rifus ; pource que fes fucilles retirent à/4che. La troifiefme efhece eft petite , & eft celle que Dodon appelle Batrachion Apuleï. Elle croift à la hauteur d’vne paume ou de deux , ayanit les fucilles découpées fort menu, les fleurs belles & jaunes, & la graine en des petites teftes rondes, la racine blanche, ronde, femblable à vne petite Raue; quelque- fois de la groffeur d'vne Noix, cheuelné par le bas.La gwarrief [me efpece {elon Fuchfe,qui elt la plus petite eft aufli de deux for- ses: l'vne a la fleur blanche , qui cft celle que Diofcoride defcrit aufli; l’autre Va jaune. La premiere fait itrois fucilles, decou- Au mef,lieu. ch.57, Au meflieu, 1 Dodon lit. 3: ch.73. Grenouïllerte de lardisl. de Fuchfe, Ranuncu- Grenowillétre 1V. de Fuchfe blanche. Ra- lus albus prior 0w Echinatus, de Dodon. aunculus albus nemorenfis de Dodor. l De la Greriouillette, Chap.XIV. 899 pées à mode des ausres Grenowillettes,entre lefquelles il vient des fleurs pafles ou blanches:fa racine eft graifle, tortue, auec beaucoup de cheuelures par le bas, qui entrent fortauant en terre. La fécon- de n'eft differente que pourraifon de fes fleurs qui font iaunes. Dodon appelle June & l'autre Ra- auneulus paruus où memorenfis. Elles croiflent dans lés bois, foflez & lieux ombrageux & humides: . \ « RSS … Or Daiechampa remarquéencor d’awrres efpèces de Grenowélletres à fçauoir la Gremoïilietre de më- . È \ Grenouillette de montagne blanche. Grenouillette 17. iaune de Fuchfe. Ranunculus luteus nensorenfis, de Dodox. ren] 4 (Ê (uÉ et 3 (RCE K AN \ #1 4 | si Grenouillette à mode de Lierre, de Dalechamp. = G ()) DJ 5) A ) A ÿ AK À fagne blanche,qui fait plufieurs racines,tendres poulpuës,g blanchgaftres , les fueilles attachées à des grandes queuës, femblables à celles de la Gresoäillerte commune, finon qu’el- les ne font pas veluës, & pluficurs tiges quañ de la hauteur d'vne coudée , creufes, la fleur blanche, auec des perirs filets iaunesau milieu, & vnfruiét qui retire à vne Afperge qui ne fait que fortir, dans lequel eft la graine. Elle croift és ruifleaux des montagnes froides. Quant à l'aurre qu'il ap- pelle purpurée, elle a la racine fort cheueluë , la fucillé lon- gue , large & grofle , comme celle de l’Ache, où du Corian- dre, fendue au bout , comme celle de l'herbe de Sardaigne ou de celle efpece de Grenoüillette que Dodon appelle Echs- natum la tige d'vne coudéede haut,rôde.auec peu de bran- ches, la fleur purpurine de fort bonne grace, quin'eft pas compofée fimplement de cinq fueilies, comme celle des autres efbeces, mais d'un grand nombre , & qui fait vn bou- tonlong & pointu deuant que d’efpannir. Elle croïftés bourbiers & lieux marefcageux, & eft vne ‘Plante rare, 8& dont il ya peu de gens, qui la cognoiflent ny qui l'agent veuë. Ourre plus il yen awre autre efpece appellée /arge fueille, laquelle a cecy de particulier, que fes fueilles ne fonc pas decoupées à mode de cellesdes autres , ny frangées , ny vuides, mais à demy rondes & fimplement dentelées à l'en» tour : au refté quant à la couleur des fleurs , & au lieu de fa naiffance & mefmes quantaux proprietez.elle eft route fem. blable aux autres efpeces. La derniere efpece de Grenouillette dudit Dalechamp, qu'il appelle Renwweulus Hederacens fair pluficurs Liu.s.ch.7 2e Ghap.r. 900 JLiureIX.de l'Hiftoire des Plantes, plufieurs ciges ; couchées par terre, & rampantes , rondes , & des petites racines fort menuëËs , qui {ôrrenr par certains neuds, auec vn grand nombre de petites fucilles femblables à celles de Lierre, donr elle a prins fon furnom ; lefquelles {ont marquées d'vne petite tache noire, & ont la queuë fort courte , au pied de laquelle fort le bouton de la fleur qui Et tout compolé comme de petits grains,& long. Sa fleur eft jaune comme celle des zutres efpeces:elle croift és petitsruiffeaux des f6- raines, en lieu fablonneux & maigre. Dodon au liure des venins diftingue & defcrirautrementles efreces de Gremouillette. Ï ÿ en à, dit-il, vne efhece qui croift és lardins, les autres font fauuages, def- quelles les vnes font communes, es autres eflranges. Quant à ce/Les des Iardins il en met le pour- trair de deux, & routefois ilne merla defcription que de l'vne difant la Grenouillette des Iardinsa , les füeilles diuifées en quelques parties mais pour la plus part à mode de Treffle, quelquefois à mo- de de la Quintefucille auec quelque peu de denteleures à l'enrour , vertes-brunes, léfquelles font Grenoniilerre premiere de lardin Autre Grenovillette de lardinde de Dodon. Dodo. 2e quelquefois tachetées de blanc.Ses tiges font rondes,quelque peu veluës,8c vn peu recourbées,def quelles fortent les racines qui fe fichent en terre ; ces tiges croiffent à la hauteur d’vne paume ou dauanrage, chargées à la cime de feurs femblables à celles de la Quintefueille, reluifantes , de cou- leur d'or , auec quelques petits filets de mefme couleur, qui enuironnent le bouton du milieu, le- quel eftant grand eft compofé de la graine qui eft ainfientaflée en rond. Ses racines fonc menués, cheueluëés, & blanches. Il femble que ce foit la quatriefine Grenouillette de Marthiol. Ellecroift de . Loy mefme és lieux ombrageux, & quelque peu humides , & non du tour fecs , le long des chemins & pat les endroits des [ardins qui ne font pas cultinez, comme aufi dedans leslprés, & fur les bords des champs : car elle n’eft pas appellée de Iardin, pour dire qu'elle ne croift finon dansles lardins, mais pource qu'on la treuue plus fouuent és Jardins que les autres, parmy le Grame & autresher- bes, là où elle faic quelquefois les leurs doubles, & fleurit en May & encor plustard. Quant à la Grenouillette [annage premiere,elle a les tigesrondes, lifles, grofles, creufes & branchuës, les fueilles fur des queuës longues, groffes.8& grafles,qui font larges.liffes, &Pdecoupées au bord, auec des fleurs jaunes à la cime des tiges, plus pafles & moindres que celles des Tardins ,apreslefquellesily vient des petits boutons qui retirent au bout d'vn Afperge nouueau , qui ne fair que fortir. Ses racines font blanches % forr cheueluës. Toute la Plante eft de couleur de vérd clair : elle croift és lieux ma- refcageux le long des petits ruiffeaux & bien fouuét dans les foffez pleins d'eau,& autres lieux fem- Liu3.ch72. bles, Dodon en fon Hiftoire des Plantes en a mis le pourtrait fous le nom de Grenouillette de ma- ra Fuchfe l'appelle Apiume Rifus. Lobel la metpourla fécorde efhece de Grenonillette faunage , & la nomme Grexouillette de marais à la fille ronde. C'eft la troifie[me efbece de Grenouillette de Iar- dir ; de Marthiol, ou pourle moinselle y recire fort. Quant à la Jeconde Grenonillette fanuage, | _ elle [ De la Grenoüillette, Chap.XXIV. go: elle n’a pas les tiges ny les fueilles fi lifles , & fi font plus vertes-brunes , & fouuentefois rouges- brunes, vn peu veluës & cottonnées , fes fueilles font diuifées comme celles de la Quintefueille, en cinq parties, lefquelles tourefois ne fonc pas efgales. Toutes {es tiges font de la hauteur d'vne coudée, ou bien dauantage. Ses fleurs font de couleur d'or, de la figure 8 grandeur des fleurs de celle de Iardin, auec des boutons qui portent la graîne tout de mefme. Ses racines font cheueluës, & de leur refte il en fort certains nerfs, par le moyen defquels elle fe mulriplie. On en treuue par- my les prés, aflez loing des foflez, en lieu tourefois qui ne foic ny fecny auffi arroufé. C’eff la pre. mere Grenoüillette de Tardin de Fuchfe,ayantla fleur double:Lobel l'appelle Raswmculus Polyanthe- mos,c'eft à dire,gwi porte beaucoup de fleurs. La troifiefme Grenoüillette fauuage, qui eft farnommée Arnenfisa les fueilles moindres & plustendres ; mais plus & diuerfement decoupées,de couléur de verd-gay,les tiges droites & rondes,les fleurs petites,iaunes-pafles,apres lefquelles il y vie vn bou- ton qui n’eft pas fait à mode de bout d'Afperge ; mais eft large,afpre,& piquanr,compolé de quel- que peu de graine groffette, plaine, aiguë, courte, & piquante. Sa racine eft aufli cheueluëé & blan- che : elle croiftvolontiers emmy les champs, és endroits froids,où la terre eft humide. Dodon en fon Hiftoire des Plantes l'appelle Ranwrculusalbus, ou echinatus, duquel nous auons mis le pour- traitcy-deuant. C’eft la premiere Grenowillette de Inrdin de Fuchfe, ayant la fleur fimple. Quane aux Grenoiillettes effrangeres, la premiere eft celle qui eft furnommé Razunculus Ilyricus,Gremoiil- Lette de Sclanonie. Elle fair les tiges menuës,rondes,de moyenne longueur; les fueilles longuës, auec pluficurs decoupeures,garnies, comme aufli la tige,d'vn cotton blanc &e menu:les fleurs iaunes plus pañles que celles du Ranwneuluys Auricomwsimais fa graine eft toute femblable. Ses racines font com- pofées comme de plufieurs grains à mode de Truffes,ou comme de petits Oignons longs,s'entrete- nans enfemble.On dit qu'elle a efté premierement apportée de Sclauonie en Italie,& de là en Flan- dres:elle fleurit & porte graine au mefme téps que les autres. Dodon eftime que c'eft la Greoillette feconde de Diofcoride:car, dit-il, elle eft proudiee©, c'elt à dire coronnée,& panpemauñores Gr ,c'eft à dire 4 /a rige longue, 8x tvrpastqon m'Adeg ri QUAY , c'elt à dire ayant Les fueilles fort decoupées, 8 Grenctilleite ayant la fuerlle comme le Grame de Dodo. Grenoñillette de Sclauonie. TTL TTL PRE AIT LT 77e, TILL TRES TT Sr ETIT AS MITA LEA PL, (4e, 27/77 7» 777 2777 7 cru € ND TP *t/}) (0 PAPE RON WE A SE =, CLR D —# croift communementen Sardaigne.Car il eft bien vray-femblable qu'elle ne croift pas feulemét en LI Sclauonie:mais qu'il s’en treuue bien auffi en Sardaigne : car l'vn & l'ancre quartier eft battu par la mer Mediterrance.La f/côde Grenoïillette effrägere de Dodo icy peinte,de laquelle il n'a pas mis le pourtrait, a les fueilles longues,eftroites,qui ne fontpointfenduës,mais retirent à celles du Grame, ou du Froment,de couleur de verd-blancheaftre;tirant fur le pers.Ses tiges font courtes,d'vne pau- me ou d'vn pied & demyde hauteur.Ses fueilles & fa graine font comme en celle de Sclauoniesmais {es racines font fort menuës & cheueluës. On dit qu’il s'en treuue, dit Dodon, dans ies prés à l’en- GGGG tour 48. Tome preuier. ra LiureIX. de FHifloire des Plantes, Grenotillette de Portugal. PI2728 Ÿ 6e OR 3 FAT y Die ANSE AE): ARE (æ LEO Ur, AjE L SNS }) ÿ spi F ÿ 4 La fleur plus belle. Toutes deux portent fruité, & font tardives tant à germer,comme à fleurir ; cur elles germent enniron @ apres Le leuer d'Arfurus. Le malle avne odeur pefante, celle de la femelle eff plus acre , auffieftelle bonne Liu20 16 contre La morfure des befles. En vn autreendroit Pline dic Conyxa grande, de Matthiol. qu'ilyavne troifie[me efbece de Cunila, que les Grecs ap- AU «if pellent #afle,nos Latinslanomment Cuilago,laquelle fenc AE Eos Ro & mal, &a la racine deboïis, & la fucille afpre. Ecau mefme Se. DEN LPS endroit, il met vne féconde efpece d'Encenfière,qu'iditeftre nommée par aucuns Libamofis , & que toutes deux prinfes en vin ou vinaigre feruent contre les ferpens, & qu'elles tuent les puces fi on arroufe le paué.de l'eau dans laquelle on les aura broyées. Or veu que tout cela appartient à la Conyza,comme luy-mefme le monftre, alleguanr ce paflage vn peu apres , quand il dit qu'aucuns appellençla racine du malle Libanotis , il appert par à qu'ila confondu la Coryza NV aucc la Cunila. Au refte les trois Plantes qui foñticy pein- Li je tes fon cles trois efpeces de Conyza de Marthiol ; lefquelles il 2) VE dit auoir toutes les marques que Diofcoride leur attribue. Ne, Æ&, Toutefois aucuns veulent dire que la grande Conyza de ET Matthiol, n'eft pas celle de Diofcoride , pource que toutes GET les marques y contredifent ; d'autant que fa racine a vne S NEZ Le odeur qui n’eft pas mauuaife, mais aromatique, comme = À 112 + celle des Cloux de Giroffle , & a la tige & les fueilles com- PT EN 1) f # Sur lec,r16: du liu, 5. 4 BOL me me le Boüillon, ou la Blattaria, & non comme l'Oliuier, ET CZ AN quine font du tout pointvifqueufes. Ses fleurs font jaunes : purpurées. Quant au refte elle eft du tout differente , fpe- cialement quant aux vertus. Ainfi donc Pena & Lobel di- fencque ce n'eft pas la Comyza, maisla Baccharis de Mont- pelier, quiet excellente pour raifon de fon odeur & de fa fleur. Er que la Baccharis de Matrhiol eft vne efpece de Conyza moyenne, de Maithiol, tee NUE NZ & 40 LS NS N > NS 22 V4 | Q UE = 5 IT NA \ LCI LED eZ IL 77H ge & ) 72 \ Vas à LD TRE 2% À GÉANT A < ; P ee TL id 4 ; Vo KES (] SK AD = (ll is - a) LS LE : PSS: f4] = : a ee m TRES ESS LE) - E TR AN nee SO = À A DL LT À RU tp = LED # RQ D NS RE bd Z U tr £ 7 RS z Are, CS STE ; is! Pen 2 NAN = = À NE ne PSN = rs % df 4 Cry re TA L 3 È À TD \ TT TE 1e + mare Pa < + NES Ve " © Si | Boüillon De la Conyza, Chap.XXXI. 013. Conyrala plus petite, de Lobel. Conya odorante. V RE ti Me EX Qi ie - # a Ne 4, a a RD } Eu AV) Q Ca o Ps Ÿ AP We KKSS Bouillon odorant, commeilaefte monfiré au liure des Plantes odorantes. Dodon a auffi mis le Liv.r.e25. pourtrait & la defcription d’autres Plantes pont la Coyz4. Aucuns adiouftent encor aux efpeces deffufdites la Cosyza odorante ,quia la racine blanche, courte & cheuelué , la tige de la longueur d'vne coudée, rouge pres de la racine , & branchue, les fucilles qui font à l'entour de la racine qua- fi femblables à celles des Marguerites , couchées par terre; & les autres qui font l'enrour de la tige , plus longues & plus eftroices , enuironnans la tige par interualles inefgaux. Sa fleur eft mo- de des grains de Lierre, fortant de certains boutons verds , garnie de petites fueilles purpurées, qui s’enuole foudain en papillottes , & a vngouft acre, & vne odeur forte , qui n’eft pas mal-plai- fante. D'autresl'apellent Derrellaria, pource que fa decoiton guerit le mal des dens fon s'en laue labouche. Dodon en a mis le pourtrait pour la troifiefmeefpece de Seneçon. La grande Co- nyXa croift és bords des champs -& auxterres humides: les awrres croiffent éslacs &lieux mare£ cageux. Celle qui eftodorante croift parmy le fable du Rofne pres de Lyon. Pena met quatre efpe- Tele. ces de Conyza,, dont la moyenne, &c la plus petite {ontaflez frequentes par tous les lieux marefcageux, &c terres humides de France, Allemagne, & Angleterre. Lap/us petite, dit-il, croift dedans des foffez à vne lieuë pres de Londres parmy la Camomille Romaine, & le Pouliot Royal. Elle fai fes tiges plus hautes que d’vnepaume & demy , fort branchues, veluës, brunes, où grifaftres, rondes, &aflez fermes , garnies dés le bas de beaucoup de fueilles cottonnées, de la grandeur de celles du Gnaphalion commun , auquel elle refemble, quant à la figure & couleur : toute. fois de beaucoup plus grandes, & font couuertes d’vn cotton plus brun. Ses fleurs font rondes auec des bourons comme lAgeraton, ou en la Tanaife, finon qu'elles n'ont pas la couleur fi viue., & font plattes ; apres lefquelles ily demeure vne graine pailleufe & menuë , femblable à celle de la Camomille : fa racine eft de bois, & petite :elle eft de beaucoup moins vifqueufe que les autres , &2ne {ent pas fi mauuais que la moyenne. Nous en auons mis icy le pourtrait prins de Lobel. Quant à la moyenne; elle croift au mefme endroit en Angletterre , & lelong du grand chemin, & presdes foflez humides, du tout femblable à la precedente , finon qu'elle a les fueil- les deux foisplusgrandes, groflés, efpaifles , vertes , afpres , roides , & feches , qui enuironnent la tige quia deux coudées en hauteur, & eft fore branchue , & font recourbées au basà mode d’v- ne faulx , comme celles du Paftel , ou de la Dentellaria. Ses fleurs font iaunes , faites à mode d’eftoile, commecelles de l'Ocil de bœuf; {a graine auffi eft femblable : fa racine eft petite, & fent mal comme les Punaifes , ou-la Cotula fœtida. Elle eft fort peu vifqueufe , & beaucoup moins que la grande ,nylaplus petite. C'eft celle que Matthiol amis pour la woyewne. La grande Conyza vraye S'aiméen lierroù il y aicbonair, & lelong dela marine , & qui foit battu du vent de Midy, comme eft lecerroir.qui eft entre Florence. ê& Aqua pendente, & Rome, & le long de la mer Tome premier. HHHH de o14 Liure1X.del'Hiftoiredes Plantes, Conyxa grande de Pena, Conyraplus petite vraye, de Pena. A | | td UN Le S F f = Tr 6-25) ST En VX D) 7 “où de Languedoc & de Venife , & auffi à lentour de Lunel & de Montpellier. Elle fair plufeurs bran- ches dela hauteur de deux où trois coudées, droites, fermes, rondes , garnies de beaucoup de fucilles, efpaifles , verres palles , groffes , graffes, femblables à celles des Oliues: les bouts defes tiges font garnis tout du long de fleurs iaunes, rondes, femblables à. celles de l'Herbe de l'Efper- uier, où du Seneçon, quis'enuolent en papillottes. Sa graine eft petite comme celle de l'Herbe à l'Efperuier : {a racine eft de bois & cheucluë. Cefte-cy cft beaucoup plus excellente que les au- tres, tantàraifon defon odeur plaifante ,que defes vertus, & eft bien auffi vifqueufe au toucher a que leCifte Lede , duquel elle rerient vn peu de l'odeur, Conyxa de Syrie, de Rauuolf. combien qu'elle participe quelque peu de celle dé la #oyen- ze. À l'entout de la ville de Tripoli , ainfi que dit Rouuolf, JÆ A qui cft en la prouince de Syrie, ilcroiften diuers endroits la k& =Sÿ Plante que Diofcoride & autres autheurs Grecs & Latins appellent Conyza, de laracine de laquelle il fort plufieurs pe= ? vites tiges de la longueur d’vn pied, dont les vnes font droi- ) | tes; tourefois la plus part font couchées parterre, l'efquelles iVZ" jettent puis apres des racines, defquelles il fort aufli d’autres 42,1 tiges, qui fe peuuentreplanter. Les fucilles de cefte Plante LCL font longues , femblables à celles des Oliuiers , grafles & PE quelque peu veluës , ayans vne odeur vehemente, qui efk a toutefois plaifante , femblable à celle de la grande Conyzn, {22 Somme aufli leurs fleurs retirent l'vneà l'autre. La petite de VZZ£Z Diofcoride qui efticy peinte, que Penaafleure eftrelawraye, es, retire mieux que toutes les autres À la precedente, quant au % lieu de fa naiffance, en vertus, odeur, & figure , & féroit du tout la mefme, fi ce n’eftoit que celle-là a les tiges plus gran+ des. Elle fait pour la plus- part vne feule tige, graile, d'vne coudée , ou d'vnc & demie de hauteur, garnies de moins , & de plus petites fucilles, femblables à celles du Cifte Lede aux fueilles eftroices, & de mefme couleur &c odeur , comme auffi les fleurs & la graines fa racine eft petite. Venons mains : à tenant à leurs proprietez, Toute la Plante de la Conyza , où DR Qi" Herbe aux puces chaffe les beftes venimeufes:fi on en fait du sit IN LS parfum, ou qu'en l’efpande fousle lié: elle chaffe les mou- TÆ R cherons ou coufins :-elle rue les puces. Ses fueilles font | | fingu De la Langue deferpent, CHXXXIL ot fingulieres pour appliquerfur la-morfure desferpens, & fur les playes & enfleures. On fe fert defes fleurs & de fes fueilles pour prouoquer les mois , & faire fortir l'enfant , en les prenant auec du vin, &c pour Ceux qui ne peuuent vriner que goutte à gourte, contre la iauniffe & les tranchées du ventre; prinfes auec vinaigre elles fonc bonnes à ceux qui ont le haut mal: leur decottion guerir-kes acci- dens de la matrice, en faifaer afleoir la femme dedans; leur fuc appliqué fait deliurer vne femme en- ceinte, deuant le cerme : l'herbe eftant incorporée en huile, eft fort propre pour empefcher les frif- {ons & tremblemens qui precedent l'accés des ficures, fi on en oingt le malade. La perite appliquée en liniment guerit les douleurs de tefte. Galien dit que la Coniza grande &cla perite , font fembla. bles quant au cemperament & facultez s & foncameres au gouft & acres. Elles efchauffent bien eui- demment , foit qu'on applique les fucilles broyées auec les branches tendres (car ces Plantes fonc branchues ) deffus quelque partie, foit qu'on vfe de l'huile dans lequel ellesauront cuit:car ceft hui- le gucrit les tremblemens qui ont accouftumé de preceder l'accés des ficures : leurs fleurs ont auffi les mefmes facultez : à raifon de quoy aucuns les ordonnent pour efmouuoit fort les mois, & faire ortir l'enfant du ventre, les broyans auec les fucilles parmy du vin. Il y aencorvne sroiffefme efpece de Coniza, qui croift és lieux humides , & fenc plus mal que les deux precedentes , & fa moins de vertu;mais celles-là efchauffent & deffechent au troifiefme degré. Liure 6. des fimpl, De la Langue de ferpent, CHAP. XXXII 4) Es Grecs nomment cefte Plante 6@i6yAwooor : les Latins Lingwa ferpentissaucüs Les roms. MTS Herboriftes l'appelle nt Lancez Chriffi: d'autres Luciola, d'autres Ar2entinaien KES François Langue de ferpent :en Allemand Narrerzanglin. Aucuns tiennent que c'eft la Ceratia de Pline,qui ne fait qu'vne fueilie, d'autres eftiment qu’elle me- 2 rite mieux le nom de Lumaria minor : toutefois ny l’vne ny l'autre n’a la racine a grofle ny compartie par neuds : aucuns la prennent pour la Lingulaca de Pline 7® de laquelle nous auonstraitté cy deflus: d’autres la content pour we efhece de Grenauillette. Ceft vne Plante d'vne eftrange nature : elle Langue de férpent,de Matthiol. fairvne fucille longue comme le doigc, orafle , aflez fem- te . blable à celle du Plancin d'eau : de laquelle eftant replice : au bas il fort vne perite queuë ou tige , qui porte vne petite langue, longue & eftroite, femblabie à celle d’vn ferpent , à rer, raifon de quoy on l'appelle Langue de ferpent. Elle croift és vi 2 prés humides & gtos:onla trouue en Auril & en May ; mais tt ‘4 elle fe pert en luin , cout toudain : elle deffeche au troifie{- Matthfur te me degré fans grande choleur:elle ef fingulicre pour confo- 12 lider les playes fraifches , à raifon de quoy aucuns en fonc grand eftat pour guerir la rompure du boyau qui tombe.On la meteninfufon dans de l'huile, duquel les Chirurgiens vient aux accidens que deflus auec heureux fuccés. On en fait boire auec de l’eau diftilée de la Prelle, à ceux qui ont efté bleffez en la poitrine & aux boyaux, & autres parties interieures du corps. Elleeft finguliere pour ceux qui cra- chent le fang, contre le flux blanc des femmes, eftant prife en breuuage auec l’eau diftilée des fucillesde chefne.Sil'on fait cuire coute la Plante dans du gros vin rude, & qu'on s'en laue les yeux, cela les empeche de pleurer dauanrage. Tant fraifche que feche eftant incorporée en graifle de poule , elle eft propre au playes quand ily à de l'inflam- mation. Si l'on met beaucoup de ces fueilles dans de l’hui- le Omphacin, & qu'on les y laiffe long cemps en infufion les tenant au Soleil, & y adiouftant de la Therebentine de Sapin , ce fera vn medicament fingulier pour confolider les playes fraifches. Lafirmes Fm : A De la petite Efclaire, CHAP. XXXIIL. E xeAidainoy puxgèy des Grecs, eft appellécen Latin Chelidonion minus, & Hirundinarin ternmx minor : lès Apothicairesl'appellent Ce/idonia minor. Elle a prins ce nom pour la mefme € raifon que le grand Chelidonion, Onla nomme en François perire Efclaire:en Italien Ce- * lidonis minore,8c Fanofcello,pource qu'elle a les fueilles poulpuës come les Feues:en Ale lemäd Feéguvartzen,Blanterkraut,Pfafenboedlin,& Meyenkraut.Aucüs l'appellét Scrophnlariaminor, : Tome premier. HHHH 2 à caufe o16 LiureIX. de l'Hiftoire des Plantes, } caufe de fes racines, lefquelles femblent eftre compoftes cômede grains de Froment;ou pluftoft de glädes,que les Grecs appellent Scrophula:d autres eftiment quece nom luy a efté dôné pource quel- le fert contre les efcrouëlles eftant appliquée deffus. Plufieurs doctes Simpliciftes prennét la Plante quiefticy peinte pour la petite Efclaire,laquélle fort feulemencauPrincépsés lieux marefcageux, 8 fur le bord desfoffez, & a les fucilles comme celles du Lierre, DR), Petite Efclaire. | finon qu'elles font moindres,plusrondes,plus srafles, & fans aucune tige.Sa fleur eftiaune,atachée à vne petite queuë.Elle a plufieurs racines qui fortent d'vn mefme endroit, petites & entaflées comme de grains de Froment; dont les vhes font longues, Toutes ces marques s'accordent bien auec la defcri- ption de Diofcoride:car ilditainfi : La'perite Efclaire qu'au- cuns ont appellé B/ed fannage,eft vne herbe ayant les queuës de fes fucilles attachées à laracine,fans aucune tige:fes fueil- les retirent à celles du Lierrestoutefois elles font plus rondes, tendres ; & graflectes. Ses racines fortent en grand nombre d'vn mefine neud, & font petites,entaflées à mode de grains de Froment, entre lefquelles il y en a trois ou quarre quifont longues, Elle croift aupres des eaux & des lacs. Toutes ces marques s'accordent fort bienauec cefte Plante , & n'ya que le feul remperament & qualicez qui y contredifenr.Car Dio- fcoride dit qu'elle eft acre, & qu'elle vilcere le deflus de la Le lieu. Liu.2,c,19> Au mef.lie ; & s Labor peau comme l'Anemone , & guerit la gratelle , & les ongles ent G les raborteufes : le fac tiré de fes racines purge le cerueau fi on VETLASs « ‘2 . ? en mer dans le nez , comme fait auñfi fa deco@ion fion s'en gargarife la bouche auec du miel; elle guerit auffi tous les | accidens de la poitrine. Galien auffi luy attribue les mef- ns 8. des mes vertus , difanc qu'elle eft chaude au commencement du quatriefme degré, au lieu quela grznde Efclaire neYeftqu'au troifiefme : & vourefois les fueilles ny la racine de la Plante qui efticy peinte n'ont aucune acrimonie au gouft. Neant- moins fine faut-il pas dire pour cela que cé ne foit la Perite Efclaire ; veu qu'elle en a entierement toutes les autres marques, d'autant qu'il y aplufieuts Plantes ui changent de gouft felon la diuerfité des lieux où elles croiflent. Cordus eftime que la perire Af- ASE claire eft le Flos Amellus que Virgile defcrir fi à plein. 2 PE Sonc) de marais, Pas d'Afre, A Du Soucy de marais CHAP XXXIP. 8 LA É pe F] s 3 ® Le, , "A Farfugium,de Matthiol. M | : en 4 AY ESsTE Plante qui eft appellée en AN de Allemand& Flamand, Dorrerblueæ- S #2, cft du tout femblable à la pre- cedente : aucuns tiennent que c'eft 7 } la Chamaleuce de Pline.Nos Latins, Sy dit-il ,appellentla Chsmelence Far- ÜR ranum , où Farfugium : elle croift le long des riuieres, & a la fucille fem- 7” * blableä celle du Peuplier,finôqu'el- le éft plus grande: Sa racine mife fur des charbons de Cy- pres, eft fort propre contre la vieille roux, f on en reçoit la fumée dans la bouche par và entonnoir : mais lemmefme Pli- ne met le Bechios pour la Chamelence: Aucuns.dit-ileftimée que Bechio s'appelle aufli Chamalence:la fumée de cefte her- befeche auecla racine, gueric la vieilleroux,comme l'on dir, en la tirant par la bouche. Ce qui femble ne pouuoir pas cftre entendu dela Chamalence de Diofcoride:car il dit que la Chamaleuce eft propre aux douleurs des anches: c’eft vne herbe verte ayant les rives & les fucitles recourbées, & la fleur comme les Rofes : d'autres lifent Chamapeuce ax lieu de Chamalence , poutce qu'il ya en Pline, Chamapeuce à la fucille comme la Melcefe. Elle eft bonne au douleurs de l'efchine & des flancs , comme aufli Diofcoride dir de la Chamaleuce. Ty en a auffi qui reiectent cefte-defcriprion de Diofcoride , ne rerenans finon cefte derniere je | u Les 5975: Charalence, Liuz4 615$. EE. Lin. 6.6.6, Chamapaice DuPasd'afne, Chap.XXXVI o17 fule, La Chamalence, eftproprecontre la douleurdes flancs, eftant broyée en eau, & prife en breu- uage. Galien dit que la Chameleuce eft chaude au troifiefme degré, & feche au premier ; tellemenc fiure 8. des qu'il faut que ce foir vne autre Plante que le Bechion. En quoy on peut cognoïtre que l’herbeap- "?” pellée Dofter blugmen n'eft pas la Chamalence:d'autres tiennent que c’eft le-zrand olocifjis,dontil eft parlé aux Geoponiques. Matchiol la prend pour vneefpece de Pas d'afne,ou Farfugium,comme nous dirons au chapitre du Pas d’afne : les autheurs modernes, comme Gefnerus , Pena, Lobe!, 8 Podonliu,r, autres l’appellent Ca/thapalufris,Soucy de marais. Elle a les fucilles bien vertes, rondes, femblables ns à celles des Violettes de Mars, où du Peuplier : toutefois elles font plus grandes, & vn peu dente- ICes à l’entour. Sa rige eft ronde & branchuë , au bout des branches il y a des fleurs iaunes , com- me celles de la perite Efclaire , ou de la Grenoüillette ; toutefois elles font plus grandes, & plus belles, & ne s'enuolent pas en papillottes , mais durent long temps. Apres il y vient des petites gouffettes , dans lefquellesil y a vne graine menuë, & iaune ; fa racine eft groffe & cheuelue , d'vn gouft mediocrement acre; on n'a pas encor remarqué fes facultez. Elle croiff és lacs & lieux hu- mides, & fleurit en Mars, & en Auril. De la V’eronique femelle, CHAP. XXX/. fle- Les noms. ] Es Herboriftes appellent éette Plante Veronica féminaien François Veronique femelle :en À La forme, mand Erenbreifzuneiblin. Elle fait fa tige cottonnée, les fueilles rondes, fans denréleures, Veronique femelle, de Dodon. | Veronique fimelle, de Matthiol. À | AN à 4 SX FSU fl | is Le FENTE \ 90) À KE SPA VEN, Ÿ © ru, MONTE S MST Are. LÉ re € ES us mn \ ÿ Ÿ SE n LIN 0 S a E> re - a: = ) pe R ANNE ENG Of, SNA - SA f & [À ED LE SE K CP AN Aer ee À Dr # Ë A7 graffettes, plus vertes ,& quine font veluës. Ses fleurs font iaunés-purpurines, fa graine eft enclo- feen des perits vafes ronds; fa racine eftmmenuë &cheueluë. Elle s'aime és lieux marefcageux, & Le lien, és lacs, & fleurit en Juin & enluillet. Elle eft aftringeante & amere augouft. Dont on peut con- ieturer qu’elle eft chaude & feche, & a les mefmes proprietez que la grande Veronique, combien qu'elle ne face pas tant d'operation. Du Pas d'afne; CHAP. XXXFI PE Este Plante pour eftre fort finguliere à ceux qui ne peunent refpirer fansténir la tefte 26 #en# C2 droite, & àla toux, eft appellée en Grec Brio : en Latin Taffilago: les Apothicaires l'ap- à < ZÈ pellent Farfara, & Vnguls Caballina : en François P4s de cheual, & Pas d’Afne : en Ita- dien Farfara, Farfarella, & Vnghia di canallo: en Allemand Rofchuob, & Brantlattich. tiure 7. de Theophraîte , fclon l'opinion d'aucuns l'appelle Tipkéwm ; difanc qu'elle fleurir deuanr que faire Fil. chr2. les fucilles ny lestiges. Pline met deux efbeces de Pas d'afne,Yvne faunage, &l'aurre qu'aucuns ap- re Tome premier. HHHH 3 pellene 7 La forme. Liu,26.ch.6, Letemps Au mef.lieu. Le tempera- ment ç5r les vertus Liute 6 des impl. 018 _ LiureIX.de l'Hifloire des Plantes, pellent Saluia, laquelle refemble au Boüillon. Diofcoride s'eft contenté d’en mettre ue efbece, qui elt celle quieft icy peince , comme fes vertus &z cffeëts cfprouuez de longue main, 8 fa defcriprion auffi le monftrent. Cares fueilles, comme dit Diofcoride, font vn peu plus grandes que c:Îles de Lierre , fortans fix ou fept de la racine , blanches par deflus, & vertes par deflous (car il y a ainfau Grec , dx pie rôv mpèc ré alu Aevnd), On ? ro crgès Qi ar yrapa! ) & faites à angles. Sa tige ef haute d'vne paume : fa fleur jaune qui fortau Prin- Pas d'afre, de Matthiol, temps , laquelle fe perd foudain auec la tige, dont aucuns ont penfé que cette Plante ne fleurifloit point : fa racine eftmenué (aux exemplaires imprimez il y a mal 10e Aswrn, dupras, C'eftà dire , /4 racine menuë qui ne fert à rien: cat comment feroit-elle inutile, veu qu'il en defcrit l'vfage puis aprés ; tellement qu'il faut dire que le motaxers@ à cfté adioufté mal à propos, veu qu'ilne fe trouue pas en Oribaze ny en Pline , ou bien il faudra lire eûypn5@ , c'eft à dire, de laquelle on fe fert. Elle croift le long des ruif- feaux ,& lieux aquatiques. Semblablement auf celle qui eft icy peinte ierre fes fueilles dés la racine , fur des queuëés de la hauteur d'vne paume & demy, rondes, auec fix ou feptangles aigus, pleines de veines, retiransau pied d’vn cheual, blanches d’vn cofté, & comme cendrées & ver- tes de l’autre, poulpuës, la tige blanche, cottonnée auec des fleurs iaunes , femblables à celles de la dent de lion, qui s'enuolent foudain en papillottes. Sa racine eft blan- che , longue, rampant par dedans terre. Pline defcrit & diftingue ainf cette Plante : le Bechion, qu'on appelle auf Tuffilago , appaife la toux. Ilyen à deuxefpeces. Là où la fanuage croift, on tient qu'il y a des fources d’eau, & de fait les fonteniers tiennent cela pour marqueinfaillible. Certe Plante a les fueilles vn peu plus grandes que le Licrre , en nombre de cinq ou defept, blanchaftres par deflous , & palles par deflus , au refte elle ne fait nytige, ne fleur , ne graine. Sa racineeftmenué. Plinene s’ac- corde pas auec Diofcoride , en ce qu'il dit cinq ou fept : fueilles , 8: Diofcoride dit fix ou fept , & blanches par deflus , vertes par deffous, aulieu que Pli- ne dit , blanches par deflus , & palle par deffous. En outre Pline eft au nombre deceux que Diof- coride reprend en ce.paflage , & aufli en la preface de route fon œuure , lefquels ont penfé que le Pas d'afne , nefaifoitny tige, ny fleur , ny graine: mais quant à la couleur des fueilles combien que Diofcoride die qu'elles font blanches par deflus , 8 vertes par deflous, fi eft-ce que tous les autheurs , tant ceux qui ont traduit Diofcoride qu'autres Herboriftes efcriuans du Pas d’afne, le defchifrenc ayant les fueilles cottonnées & blanches par deflous , & vertes par deflous. Au com- mencement du mois de Mars, & en Auril aufli il fait vne tige cottonnée , fans fueilles, auec vne fleut iaune à la cime d'icelle. Ses fueilles fortent immediatement déslaraciné, & alors la tige 8 la fleur fe perd à l'inftant; tellement que l’on ne voir pas fouuentc les fueilles& les fleurs en vn mef. me temps en cette Plante d'autant que les fleurs font de fort peu de durée , & fe perdent incon- tinent , ne durans au plus que trois ou quatre iouïs, apres lefquelselles fleftriflent, & s’enuolenc en papillottes, & fe pourriflent ; tellement que l'on ne les voit iamais finon au Printemps, donc aucuns n’ayans pas pris garde à cela , ont eftimé que cette Plante ne faifoit ne tige, nefleur. Au furplus Diofcoride dit queles fueilles du “Pas d'afne broyées en miel, font propres pour appli- quer fur le feu Sainét Antoine, & toutes autres infammations. Le parfum d’icelleseftans fechées, guerit la toux feche, & ceux qui ne peuuent foufer fans tenir la tefte droite , s'ils en reçoinent la fumée par la bouche auec vn entonnoir , & fait rompre les apoftumes de la poitrine :le parfum de la racine fait les mefmes effe&ts. Cuitte en eau miellée & prife en breuuage , elle fait fortir l'enfant mort au ventre de la mere. Galien dit quele Pas d’afne a efté appellé Bechion , pource qu'on tient qu'il eft fingulier contre la toux , que les Grecs appellent Ben, & à ceux qui ne peu- uent foufller fanstenir latefte droite, fi l'on metfes fucilles feches , ou bien fa racine fur les char- bons ardens , & qu'on en reçoiue lafumée par la bouche. Oreft-il mediocremont acre , à raifon de quoy on tient qu'il eft propre pour faire rompre toutes les apoftumes de lapoicrine, fans don- ner fafcherie ny porter nuifance : de faiét les fueilles vertes appliquées par dehors fur les parties où il y a quelque inflammation qui commence , y font fort fingulieres , à caufe de l'humidité aqueufe qui eft en toutes les chofes verres & tendres, aux vries plus, aux autrésmoins:çcarces fucilles eflans feches fonc plus acres rellement qu'elles ne fonc plus propres pour appliquer fur les inflamma N TM D Du Du Pas d Afne, Chap XXXVI. 919 inflammations. Matthiol dit qu'il croift vn certain cotton blanc en la racine du Pas d'afne, lequel. cftant bien nettoyé & feparé d’auec lestacines, 8 enueloppé en vn linge, puis le faifant cuire .… quelque peu dans la leffiue , auec vn peu de Salpetre, & puis apres l'ayant fait fecher au Soleil, il s'en fait vne fort bonne amorce pour le fuñl : car elle eft fi friande , que du premier coup de fufil qu'an donne lefeu ÿ prend. Outre le way Pas d'afne Mar. meflien, Pas d'afne de Alpes ,ou de m07- tagne, de Dalechamp. 7 Qt { SN Autre Pas d'afre des Alpes , de l'E{clufe. ES / RERNS axé ie SX thiol en adioufte deux autres efbeces, dont l'vne eft le VA Perafites, comme il fera dit, l’autre eftle Dorterbluæmen dés Allemans & Flamans , qu'aucuns appellent Chameleuce, & Malociffus maior, d'autres Caltha paluffris, dont nous auons traitté cy deflus. Cette-cy rerire bien beaucoup mieux à la petite Efclaire finon qu'elle eft plus grande. Ses fleurs ne font pas fort cotronnées , & forcent l’vne apres l’autre com- me celles de la Grenoüillette iaune, ou de la petite Efclaire, & fi ne viennent pas deuant que les fueilles , comme au P4s d'afre , eftans de la couleur de celles du Nenufir iaune , OU de la petite Efclaire ,auec vn femblable luftre. Ses fucilles ne font pas blanches deflous, ny anguleufes, leur tige auf: n'eft pas cotronnée ; mais pluftoft de couleur de ver-brun, comme au Nenufar,ou Cabaret. Sa racine eft cheuelue d’vn gouft mediocrementacre. Il ya d'autres Simpliciftes qui mettent deux autres efbeces de Pas d'afne,qu'ils appellent en Latin Tafflagines Alpinas, Pas d'afne des Alpes , àcaufe du lieu où elles croiffenr. L'vne a la racine longuette compartie par neuds,fort cheueluë,& noiraftre : les fueilles forteur de la racine rondes , attachées à vne queuë longue & menné, pleines de veines, & decoupées à l'entour. . Sa tige eft de la hauteur d’vne paume , cottonnée, garnie de deux outrois fueilles au plus. ' Sa fleur eftiaune , & n’en fort qu'vne en chafcune Plante, femblable à celle du Pas d'afne commun, finon qu'elle ne fe perd pas fitoit ; mais dure longuement en fon entier fur la Plante , & finalement s'en va auffi en papillottes. L'autre a la racine plusstoffe, & pluscheuelué, Pas d'afne de montapnepetit, de Lobel. Ag un AN 1 \\ à > \ VE an E { HHEHH 4 … Fe U3 .C.106* 920 LiureIX. del'Hiftoire des Plantes, les fueilles plus grandes, & plus decoupées à l’entour, plus pleines de veines, & aigues àmode de celles de Lierre, la tige haute d'vn pied & demy , 8 cannelée ,auec beaucoup de fleurs à la cime, femblables à celles du Seneçon , iaunes , & qui s'enuolent en papillottes. Elle croift le long des ruifleaux des Alpes, & aux fources des fontaines. Lobel met encor vn Pas d'afne petit, qui n'eft rien different quant aux racines & fucilles , excepté qu'il eft plus petit. Il fait les fueilles furdes queuës, de trois ou quatre doigts de long , de mefme grandeur que celles de la Soldanella des Alpes, & ainfi faites par les coftez, & aufli femblablement blanches par deflous, cottonnées & poul- pues. Du Petafites, CHAP. XXXVII. Len EURE PSY N ER? Es Grecs appellent certe Plante rerairne : les Latins Pésafiris, du mot SDS Petafus, qui fignifie vn Chapean, d'autant que fes fucilles fonc fi grandes 4 YA \ qu'elles pourroient feruir de chapeau pour fe couurir au Soleil. On l'ap- 4 pelle en François J’Herbe aux tignenxien Iralien Capellazzo: en Efpagnol Sombrereta : en Allemand Peflhilentz vurtz Diofcoride defcrit fort brieue- | HET 4 ment le Petafites, difant, que c'eft vncquéué qui a plus d'vne coudée de La ferme: | ES A) R long, de la groffeur du poulce, fur laquelle il y à vne fueille grande com- re _ me vn chapeau , qui eft attachée à mode d'vn Champignon. De certe fi RS ar brieue defcription , laquelle contient routefois vne marque bien fignalée, la plus part des Herboriftes laiflans l'opinion de Matchiol , concluent que necefläirement la Plante qui eft icy peinte doit eftre le wrsy Petafites.. Car cette Plante, dir Pena , croiftau Printemps, & deuant queietter les fucilles fair vne tige cendre, charnue & creufe de la hauteur d'vne paume & demy, aucc plufieurs fleurs àla cime, petites, mouflues, àmode de grappe de Raïfin, & femblables à celles des Oliues, entafléesen pyramide, lefquelles il fait bon voir, & ne portent point de graine; mais fleftriflent & combent fans porter aucun fruit. Ses fucilles font'atrachées parle milieu à vne queuë longue d’vne coudée, groffe & poulpue, & pendent à mode d'vn chapeau renuer{é, & font plus grandes que celles du grand Gloutteron , & rondes, vn peu blanches par deffous , attachées chafcune à {a queuë à l’endroit du milieu, ou centre d’icelles : car elles ont vne grande vuidange où _ fente, qui va iufqu’au milieu de la fueille, laquelle eftant ferrée, il fembleroir qué ce fuft vn Cham- pignon pofé fur la queuë. Sa racine eft fort groffe, noire par deliors, & blanche par dedans:elle a vne odeur forte & du tout mal plaifante, &eft fort amere & dé mauuais gouft:elle eftauffi fore deficcatiue, à raifon de quoy ontient qu'elle eft fort propre contre la pefte , comme le fçauent bien les medecins, 8 mefme le commun peuple d'Allemagne , qui l’appellent pour cette raifon Æefi- lentz vurtz, c'eftà dire, Racine de Pefle. Or veu-que le Pas Perafîtes grand, que Matthiol prend d’afne n’a pas cette propricré comme vne marque affeurée, pour le vray Pas d'afne. (cariln’a pas mauuaife odeur) cela, di-ie ,deuoit bien faire changer d'opinion à Marthiol. Combien qu'il amene quel- ques raifons qui ne font pas de grand poids pour prouuer que la Plante qui eft icy peinte eft le Pas d’afne, pource qu'elle croift és lieux humides & marefcageux, principale- ment le long des ruifleaux , comme le Pas d'afne , qu'elle produit la tige au Printemps deuant que les fucilles, auce des fleurs à la cime entaflées à mode d'efpy, blanches-pur- \ Liuacio;, & 4 purines, lefquelles fleftriffent bien coft apres, auec toute la N tige. Car il en prend bien autant au Trefle à mode de AL Lierre, au Saffran fauuage , à la Chiennée, 82 à d'autres. Eat QU Au refte noftre Perafites croift en grande abondance és prés à humides, & pres des ruifleaux. Ilfleurir au commence- ment du mois de Mars, puis à l'entrée d’Auril fes fleurs tombent fans faire aucun fruict, & alors les fueilles vien- Lerempers- nent aucc leurs queus. Diofcoride dit.que cette herbe ment do les eftant appliquée en liniment, eft finguliereaux vlcéres cor- enr rofifs & malins. Galien dir qu’elle defleche au troifiefme degré , & que pour ceftecaufeelle eft forepropre aux vlce- £ ‘ res corrofifs, & malins. C'’eft vne chofe bien efprouuée, uchlc.248. À comme il a defia efté dit, que-fà racine eft finguliere con- tre les fieures peftilentielles , pource qu'elle fait fuer mer- ucilleufement fi l’on prend de fa poudre en breurage auec du vin. Ondit quemertanr beaucoup de ces racines dans du vinaigre , apres leurauoir ofté l’efcorce & le cœur , & | les y laiflant iufqu’à ce que le vigaigreait bien tiré coute hr HEUM leur ; Our 2 # DuGloutterongrand, ChXXX VIE 02: = » au : 3 \ Fleur de Petafites odorant, eur vertu. Si l'on donne dé cé Vin aigre à ceux qui font SW atteints de peñte , aucc du fuc de Rue & de la Theriaque, cé age U WE Qu Au'ilnya point de plus fouuerain remede au monde. Ii eft C4 R\ VA SÙ auffi fingulier pour les femmes qui fonc fubiettes aux tran- SNS ! chées & fuffocations de l'amarry | comme auf pour. faire . mourit les vers enle prenant en breauage, mefme:il eftbon À ceux qui ontlhaleine coutte. Il brouoque les mois & l’vrine. 11 eft fort propre aux playes qui font crop huinides.& aux autres deformitez de la peau. Il y a encor vn awtre Petajites que les Herboriftes appellent Odoranrlequelcroift és vallées ombrageu- fes des Alpes, le long des torrents.ayant la racine groffe, longue, compartie par neuds,rampañte, rougeaftre, acre & odorante, 8 fait la fueille plus grande que celle dû Pas d’afne , à laquelle elle rétire quant au refte , & {ent bon quand on la broye. Au com- mencement du Printemps, deuanr que ietter les filles , 1 fait MERE : : \ ; À vne tige de la groffeur du pecit doigt, & de la hauteur d'vn pied à peu pres , enuironnée de petites fucilles femblablesà celles du Myrte, qui fortent pat certains interualles à mode d'’aisles , auec force fleurs blanches à la cime ; qui fentent bon, forrans d’vn pe- tit vale longue; & diuifées en plufieurs poiaces, lefquelles meu- rent quand la fueille commenceà venir. Nousauons mis icy le pourttait de la tige & des fleurs,deuanr que les fueilles forcenr. Le lien. , La forme, Du Gloutteron grand. CÉHALRMERX XVIII. L& ESTE Planteeft nomméeen Grecapuan , meormior, & aperwais: en Latin Arciam, Per- Le Jonnta;, 8 Perfowatia. Apuléel'appellé Dardana:les Apothicaires Bardana,& Lappa fair: >< en François Gloutreron grand,8c Gloutteron, Grande Bardane- en Italien, Lappolla magiore, en Allemand Gro/sklerten. Gaïlien ne l'appelle pas Arcism, mais 4rfion : Vyn &c l'autre de ces roms nl ‘luya eftéimpofé ;pource que fes Gietrerons ronds & heriflez retirent à vne hure d’un ours. Quant Gopl | * au nom de Per/omata, il vient de ce qu'anciennement ceux qui vouluient parler au peuple au milieu Pena aux ad- d'vn theatre ou ailleurs {aus cftre cogneus, fe feruoient des fucilles decetre Plante au lieu de mat que : Car elles font fi grandes qu'elles peuuenc bien couurir tout le vifage. Marthiol a remarqué deux efpeces de Gloutteron qui ne font differentes que pour raifon de leurs bouttons herillez : car tes efpeces. l'yne les fair plus grands, plus durs , & garnis d'aiguillons plus fermes & plus afpres, au lieu que ut ceux de l’autre font moindres, plus mols, moinspiquans, & couuerts d'vne certaine bourre blan- che. Diofcoride defcrit lapremiere efpece, difant qu'elle a les fucilles comme les coùrges ; toutefois so. elles font plus grandes, veluës;plus noires, & plus froncies, la tige blancheaftre, combien qu'elle *" . quelque fois fans tige, la racinenoire par dehors & blanche par dedans. Aucuns, dir Pline , appels Euises | lent l'Aréfion Perfonata, il n'y a point d'herbequiait les fueilies fi grandes que certe-cy , & porte de grands Glerterons : dontil eft notoireà vn chafcun que la Perfonata eft la Plante qu'on appellecom- Munement Bardana, & Lappa maior , laquelle faic les fueilles fort grandes , femblables à celles des Courges, blancheaftres d’vn cofté, & vertes brunes de l’autre , la tige ronde, créufe , blancheaftre, tirant fur le purpurée, de laquelle il fort à force branches garnics de petices fucilles & de grands Gletterons, qui s'attachent aux habits de ceux qui paflent aupres , & en fin venans à s'ouurir fonc vne fleur purpurée & veluë. Sa racine eft grande, poulyue, noire par dehors, blanche par dedans, & amere. Quant à l'avtre Perfonata, Matthiol tienrque c'eft celle que Pline appelle Per/o/ara, difant ainfi: La Perfolata eft aflez cogneuë d'vn chacun;lés Grecs l’appellent 4rcion. Elle a lesfueitles plus grandes que les Courges, & plus bourrues, plus noires, & plus groffes, la racine blanche & grande; dont Matthiol conclud que Pline a defcrit icy vne féconde éfhece de Perfonata,pource quayantparlé au mefme chapitre du mefine liure, dela Perfemata.qui a les fucïlles plus grandes que point d'autre herbe,& porte des grands Glerteronsil parle puisapres d'vneawrre Perforata;qui porte les G/erterons petits, laquelle il appelle Per/o/ara : routefois Cornarius affeure qu'il faut qu'il y ait Perfonata. Com- 1 ment qu'il en {oit, il femble que Pline a confondu la Perfclata auec la Perfonata de Diofcoride , & Emb 5 lies auec la fienne,comme la defcription lemonftre clairement. Au refte il femble que la Perfo/ata a Prins ce nom de la grandeur & vfage de fes fucilles, comme auffi la Perfonata 8 le Petafites,pource qu'on s'en feruoiten lieu de chapeau pour fe couurirla tefte contre l'ardeur du Soleil Ainfi donc puis Les hors, LT Au meflietr. Liu 25 chi: 922 Liure IX.de l'Hiftoire des Plantes, Pesfonata sou Gloutteror grand, de | Autre Perfonata ,ou Gloutteron grand, Matthiol. de Matthiol. ÿ he ; ÿ ù 4 2 f FLE A AT puis que ces Plantes refemblent l'vne à l'autre, c’eft bien raifon d'en traitter confecutiuement l’vne apres l’autre. Or pour retourner À noftre Goutteron, il croift le long des chemins, & derriere les mu- Rte Se des villes , {ur le bord des terres qui ne fonc pas culriuées, & aux prés & foflez fecs. Il porte D le) oletterons, & fleurit en luillet &en Aout. Diofcotide dit que cette herbe prinfe en breuuageau vent @ ls poids d'vne dragme fert à ceux qui crachent le fans, & de l’apoltume. Ses fueilles broyées appaifenc aa ie douleur qui vient quand on s’eft entors quelque membre,en les appliquant deflus.Elles font pro- Émpl. pres pour appliquer fur les vieux vlceres. Galien dit que le fécond LArition qu'on appelle auffi Profo- pis, lequel a les fueilles fort femblables à celles des Courges excepté qu'elles fonr plus grandes, & Au iv. de Plus dures refout & defleche, & fi eft mediocrementaltringeant, à raifon de quoy fes fueilles peu- rérdes -" UENC feruir aux vieux vlceres. Apulée en traitre bien plus au long, &c leur attribue bien de plus gran- : des proprietez, Le fuc, dit-il, du G/owrreron prins en breuuage auec vin vieux , guerit merueilleufe- ment bien les morfures des ferpens. Sil’onenuironne vne perfonne eftant en fieure de fueilles de Gloutteron, la fieure s'appaifera foudain, & la chaleur s'en ira. Pour les playes, (mefme pour les chan- cres) il faut les fomenter de la decoétion defdites fueilles, puis apres ilen faut broyer, & incorporer auec du Nitre , griffe de porceau, & de vinaigre , puis eftendre le tout fur vnlinge , & l'appliquer deffus. La racine broyée auec vn peu defel, & appliquée fur la morfure d'vn chienenragé deliure tout à l'inftanc de danger lemalade. Le fuc des fueilles prins en breuuage auec du miel, prouoque l’vrine, & guerit les douleurs de la veflie. La poudre de fa graine prife en breuuage ‘auec de bon vin | par l'efpace de quarante iours guerit miraculeufement la fciarique. Les fueilles broyées auecvn Livs.chx7. blanc d'œuf, & appliquées fur les brufleures , les oucriflent merueilleufement bien. Columelle dic que les fueilles du G/outreron broyées auec du el, 8z appliquées fur la morfure des vipéres en oftent le venin : mais il faut premierement fcarifier tout à l’entour. Sa racine pilée eft encor plus fingulier à ARE ceft effer. [celle confire en fuccre eft de bon gouft , & fort propre pourla grauelle & la dyfenrerie. aduert— Elle efchauffe auffi la perfonne au ieu d'amour. Ce que fait aufli la graine, laquelle cft encor plus finguliere contre la grauelle. | Le liens. Du Petit Gloutteron. CHAP. AA RIE Lesnoms, ? Es E herbe s'appelle en Grec Zwtey , ou Daécyare, où Pacyaña: en Latin Xarrhium: les Apothicaires l'appellent Lappaminor, Lappa innerfs, Bardana minor: aucuns l'appel- lent Ssrumaria,dont Aëce dir qu’elle eft appellée Choeradolethron,c'eft à dire, Mort des ef- cronëlles,8 auf Philauthropes. On l'appelleen François Petit Gloutteron:en Italien Lappola minore Du Plantain d'eau, Chap. XL. 92; Petit Glontteron , de Matthiol. minore : en Allemand Betélerfleufz, c'eft à dire, pous de greux, ut & Spitzkletten, c'eft à dire ;, Gloutteron aigu. Elle eft appelle Xanthion à raifon de fa couleur, pource qu'elle fert à blondir les cheueux, Diofcoride dir que le Perif Gloutteren à la tige Da me, | % d'yne coudée de haut, anguleule, grafle, & fort branchueles "ti & fucilles comme celles des Arrocaes , decoupées, qui fentenc ) comme le Nañirort. Son fruiét eft à mode d’vne grande Oli- uc, rond, & heriflé comme le pelotte du Plane , qui s’agraffe aux habits de ceux qui s'en approchent. Par certe defcriprion il eft bien aifé à voir que le Petit Gloutteron quieft quafi auf bien cogneu d’vn chacun comme-eft le grard , combien qu'il 7 ù ne foit pas ficommun ,. eft lé Xarthion. Cat ilales fueilles Mod commeles Arroches dentelées , aucunement grifaftes , qui x / \Ÿ {entent comme le Nañrortilatige d'vn pied & demy de haut, anguleufe, graffe, aucec plufieuts taches noires ; & fott bran- chue , fon fruiét heriflé en gletceron, long comme vne Oliue ouvne Corme, qui s'attacheaux habits quand on lerouche. Sa racine n’eft pas fort longue , &eft cheuelue & rougeaftre. Il croit és terres grafles, & aux lacs qui font àfec, Diofcoride nn : dit qu’on amañle le fruiét du Petit Gloutteron deuant qu'il foit re "Pr ] du tout {ec, puis apres l’auoir pilé onle ferre dans vn por de #5 Gr les terre. Jl fair les cheueux blonds, fi on en met tremper en d'eau T's tiede au poids de deux onces ou enuiron,puis qu'on l'applique fur les cheueux, apres auoir premicremenrt frotté la telte auec de Nitre ; les autres le pilent auec du vin,& le gardent ainfi. Sa graine eft fort propre pour appliquer fur lesenfleures. Ga- lien dir que le Xanthion eft auf appellé Phaftanmim, que fon fruit eftrelolutif. Aëce dir quela decottion de l'efcorce de {es racines, prinfe en breuuage dimi- Liure 8. des nue la ratelle : cuitte en vin elle raffermit les dents qui branflent fi on les enlaue. On tient que fa fmpl. racine & fa graine font fort propres pour faire refoudre les efcrouëlles , 8: autres rumeurs malaifées à pue guerir , en les appliquant fouuent deflus. Aduerl. Plantain d'eau de Matrbiol, CHAP. XL. WW Es modernes Simpliciltes appellent cet- Les nor. me À ce Plante Plantago aquatica: en François RE epee ce GS Plantain d'eau : en Italien Piantagine Ci ES squatina:en Allemand Puafler Vuegrich. À Il fait les fueilles longues, larges,& aigues = au bout, plus longues & plus aigues que ® celles du Grand Plantain,attachées à des queués fort longues, & groffes ; entre lefquelles il fort des ti- ges longues, triangulaires, fpongieufes par dedans, & fort branchues, garnies de petites fleurs blanches, compofées de trois petites fueilles, puis d'vn petit fruiét criangulaire & vert. Ses racines font cheuelues. Il croift aux lieux bas & aquati- ques, és foflez , &lelong deslacs & ruifleaux , & fleurit en Juin &en Juille. On tient qu'il eft froid & fec. Aucuns do- es Simpliciftes affeurenc quece Plantain d'eau eft le vray Le#mper# j ; nr , NPÈL ment @r les Damafonium où Alifma de Diolcoride, & quilen a toutes ous lesmarques:.8 mefine les vertus. Et pource qué Galien con- Liu36#54 tredit à Diofcoride en ce qu'il efcric que les racines du D4- maforium efkoïenc acres, & partant propres pour refoudre les rumeurs phlegmatiques, & s'accorde auec luy quant au de- meurant, ceux-là afleurent d'auoir trouué par experience que cela qui eft dit touchant ladite racine eft vray. DD) ÉE mn Le lien, a: DA L F 924 LiureIX.delHiftoire des Plantes, Du Damafonion, CHAP. XLL ATTHIOL ayantreprouué l'opinion de ceux qui tiennent que le Plantain d’eau ft / Alifma ;où Damafonion, de Diofcoride ; & penfantauoir prouué le contraire, met le pourrait d'vn autre Damafonion , fans toutefois en adioufter la defcripition. Oril y és enaquien mettent we autre forte , qui fait les racines fort chéueluës, blanches 8 courtes, & plufeurs petites tiges de la hauteur d'vne paume, lifles , nues, & comparties Damafonion de Matthiol. Damaforioneffoillé. : K\ % NU } =) . +4 ME | 1 5 E : Damaforion des Alpes. par neuds, les fucilles femblables à celles du Plantain | d’eau , finon qu'elles font petites, attachées à des longues Ca + | YU Nr È | D queuës , & vn fruict à mode d'cftoille, ayant fix rayons | p n . d , 1: » I 2 ù à fermes & piquans d'vne fort belle façon : donc ils l'ont A À) D furnommé Damafonion flellatum. W'croiftés lieux humi- des&aquatiques. C’eft la mefme Plante que Lobelappel- le Aifma pufillum anguffifolium muricatum ; qui a les fueilles menuës:, plus eftroires que celles du perit Plan- tain, qui eft furnommé en Latin Qwirqueneruia , lefquel- lesfont remplies contre bas, & fair vne petite tige grai- \ le, de la hauteur d’vne paume & demie, qui forc dela ra- cine , laquelle eft cheucluë, auecvne belie rameure, gar- nie de beaucoup de petites teftes pointuës, à mode des Chauffe-trappes. Il ya en outre vne autre Plante que les ÿ Herboriftes appellent Damafoninm Alpioum montanum ; &c | d'autres Clymenum | ayant les fueilles comme le petit Plantain , & des petites goufles femblables à celles de la Flamme, & en outre vn fruit long, qui retire aux jambes des Poulpes : tourefois ie ne fçay à quelle raifon ils appellent cette Plante Dzmafonium. 11eft donc permis à vn chacun, ou de luy laifleriouyr de ce nom ; ou bien luy en trouuer - va plus propre. Au refte elle à la racine noire, mediocre- ment cheueluë , qui entre affez auant en terre, les fueil- leslongues , eftroites, nerueufes, femblables à celles du À Petit Plantain : toutefois elles font vn peu plus longues, Ps | -8c:beaucoup plus aigues, fes tiges ont vn pied de haut. Sa DelaLyfimachia, Chap.XLIL 025 Sa fleureft iaune. Sa graine eft longue & anguleufe , dont il y a toufiours quatre grains ioines en- femble, en telle forte qu'ils ne fe rouchent pas par le milieu , maïs laiflent comme des feneftres, : & forment comme vne pyramide percée àiour , auec vne petite cefte au bout d'vne fort bonne gra- ce, à mode du bois d'vne lanterne, deuant qu'elle {oi garnie de corne , ou de papier. Elle croift aux vallées ombrageufes des Alpes. De la Lyfimachia, CHAP. XLII SA EsTe Plante eft nommée en Grec Auouayio, &c Auriudx@r , 8 aufli en Lesnomis: Lt: 2 À Latin Lyfimachia, du nom du Roy Lyfimachus qui l'inuenta , ainfi que Liu.2s «ch? dit Pline, ou bien comme mettant fin à vne bataille : car Auar 719 parle, c'elt à dire frir , ou appaifer un combat. Car cetre Plante eft de telle vertu | qu'elle peut appaifer la fierté des animaux, & leurs querelles & inimitiez, ainfi que tefmoigne Pline, la defcriuant brieuement en cette Mamere LE nine: Roy Lyfimachus fut le preinier quiinuenta la Lyfmachie, auf elle en por- , À te ie noïn. Erafftrate enfairfort grandcas. Elleales fucilles faires Pts + comme le Saulx, finon qu'elles fonr verdes. Sa fleur eft purpurine, elle fait beaucoup de branches droites , & a vne odeur forte. Elle croift és lieux aquatiques. Cette herbe a vne telle proprieté que la mettant fur le ioug de deux béftes qui ne fe veulent pas accorder à tirer , elle les rend païñbles. Diofcoride la defcrit vn peu plus amplemenr.. La Lyfimachia qu'au Liu schs, cuns appellent Litror, fait fes tiges hautes d'vne coudée , & dauantage, branchues, minces, pat les ie neuds, defquelles fortent les fueilles femblables aux fucilles de Saulx, aftingeantes au gouft. Sa "7 fleur eft iaune , ou de couleur d'or. Elle croift és lieux marefcageux , & à l'entour des eaux. Matthiol tient que la Plante qui’eft icy peince, eft la wrspe Lyfimachie. Touchant l'autre qu'au- Lyfimathie, de Marthiol. Autre Lyfimachie, de Matthiol. LAIT NN NZ VE F di KA NU SU 4 SNA APN | NÉE. es | ï 2 À LT € LE Wir Grarst GP À a > 7 LTD ue U DS cuns prennent pour la Zyfmachie , laquelle fait la tige quarrée , les fueilles comme celles dès Saulx, & la fleur rougeaftre-purpurine, combien qu'elle né retire pas à la Zyfachie de Diofcori- de , il ne laife pas pour cela de l'appeller Lyfimachie féconde. Dodontientque la Lyfimachie com- tiuteh,se, mune , eft la vraye Lyfimachie ; laquelle on appellé communement Salicaria, pource qu'elle a les fueilles comme les Saulx : en François Corseole, Soulfi d'eas, Perceboffe, du Pelleboffe : en Allemand Geelvueidrich. C'eft celle que Matthiol mer pour la premiere Lyfimachie. Elle a la tige haute d'YNE La forme. coudée , & quelquefois de deux, vn peu anguleufe , 8 compartie par neuds, les fueilles lon- guertes & eftroites , femblables à celles des Saulx, ou de la Perficaire, paîles, qui ne font point dentelées, difpofées trois à crois, ou quatre à quatre, à l'entour de la vige vis à vis l'vne de Vautre. Ses fleurs forrenc par les branchettes , & fonc forc belles , jaënes , en grand nombre , & Tomepremier JIII fans Liw2s.ch.7 Au mef.lieu, Picr.Pen.a4ux Aduerf. Liu.3,649. 926 LiureIX. de Hifoire des Plantes, Lyfimachie purpureé premsiere, fans odeur. Sa graine ef ronde comme Je Coriandre. Sa de Dodor racine ef longue ; graifle, s’efpandant au large , de laquelle il fort des cendrons purpurés , au commencement. Elle croift és lieux humides & {ur le bord des foffez » &c des pe- tits ruifleaux. Elle eft froide , feche ; &c aftringeante. Les Apothicaires en vfent fort aux gargatifmes , contre les veflies qui viennent fur les genciues, & aux inflammations vlcerées de la bouche. Or les diligens Herboriftes ont re- marqué d'autres efbeces de Lyfimachie ; à {çauoir la purpurée Premiere ; de laquellé nous auons parlé cy-deflus , fuyuane l'opinion de Matthiol, qui eft celle qui eft peinte en fe- cond lieu , & diffcrente d'auec la svse , de laquelle Pli- ne fait mention : cat il femble qu'il y mer de la difference pour raifon de la fleur, qui eft purpurée , & de l'odeur for- te. Elle fait lestises comparties par neuds, purpurines , & quarrées, les fucilles femblables àcelles de la ve , OU des Saulx aux fucilles eftroites, deux à deux par certains interualles, tirans fur le purpurée; les fleurs à mode d'efpic, purpurées, de la longueur d’vne paume , ou d'vne paume & demie. Sa graine vicncen des perires teftes, comme de co- ronnes , apres que les fleursen fonrrombées. Sa racine eft plus grofle que celle de la izwne , ietrant auffi cous les ans des germes tendres, & eft pleine de bois, & noiraftre ; toute- fois elle ne fent pas mal. Or combien qu'il n'importe. pas beaucoup de fçauoir fi cette Lyfmachie, eft celle de Pli- ne, ou bien de Diofcoride. I! pourroit toutefois fembler que Pline ne defcrit pas vne autre Zyfmachie que celle de Diofcoride; mais qu’il a traduitle mor aug, La fleur pur- Autre Lyfimachie gonflée de Lobel. purée, où bien qu’il a leu mépDves, & a dit qu'elle a vie | odeur forte ; ce que Diofcoride confeffe eflre vray. Do- don l'appelle ZLyfmachie purpurée [econde. 11 ÿ a Yneautre Lyfimachie purpurée , que l'on furnomme gouffée , à caufe de fon fruiét en gouffes , qui vient deuant que les fleuts , com- me le fils deuant que le pere, à raifon de quoy on l'appel- \(e le Filins ante patrem. Elle refemble à la sure quant aux | tiges & aux fucilles ; finon que fes fueilles font vn peu À denrelées, & pluseftroites. Ses fleurs font compofées de j quatre petites fucilles , purpurines , larges , comme cel- f) AN es S Sa À Û AA 0 7 Dre £ D Se TR Re ; Pr FAR = SE les du Geranium columbin , ou bien des mauues fauua- ges communes , fous lefquelles , deuanc qu’elles foient cfpannies , il vient des petites goufles, ou cornets ronds, y petits, &c longuets , lefquelles fe viennent à ouurir apres LA que la graine , qui eft fort menuë , eff meure : & fe fepa- Ient en trois où quatre parts , & puis fe perdent auec leur Couverture qui fe refout en papillottes. Sa racine cft graifle, & cheueluë. Elle croift aux mefinés lieux que l’au- tre. Ils’en treuue de deux fortes, dont la plus commune cft du tout femblable quant aux fueilles, aux goufles, & } à la tige, mais elle n’eft pas fi grande ; & d'ailleurs eft fi tendre, qu'à grand peiné peuc elle fouftenir fa goufle, ou Ed fa fleur , laquelle retire plus à la Caryophyllea , qu'on ANS SN. nomme Tunica » excepté qu'elle ef vn peu plus petite. (A LE (RS L'autre difference eft aux fleurs , qui fonc plus pañles » di- ARE uifées en quatre parties, & ont les fueilles plus pecites, | difpofées en croix de S. André , auec vne goufle de mefme, quant aurefte elles fontfemblables. Voilà comment Lobel la defcrit , & ditqueceft le Chamæncrion de Gefnerus , Delphinion buccinum de Diofcoride. Aucuns Herboriftes, dit Ruel, prennent pour le Delphinion l'herbe que nous auons nommée Fi/ius ante patrem , Pour-, ce qu'elle monftre fa gouffé pleine de graine deuant que la fleur ; il vaudroir mieux qu'ils l'ap- pellaenr Parts ante conceptum, Outre-plusil.y a vne Lyfimachie à La fleur bleuë , qu'aucuns ap- pellent evonica re&a, ou Veronica maior, qui refemble à la Lyfmachie appellée Fi/ius ante patrem, | quant 27) De la Stratiotesd'eau, Chap.XLIHL 027 Lyfimachie bleuë. Lyffmachia Galericulata, de Lobsi. A» TUE Ne Re tout plus grande. Elle a des petites branches,garnies à la cime d'efpics &c de fleurs bleuës, plus lon- Sues que celles de la Lauande, auec plufieurs goufletres rondes, dans lefquelles il y a vne graine me- nuë. Sa racinceft perire & cheueluë. Certe-cy eft plusrare que les auttes:les Herboriftes l'entretien nent dans leurs Jardins. Toutes Aeurifsét en Juin & en luilier-Leur graine eft meure au mois d’Aouft. Lobel adioufte encor vne autre Lyfmachie, qu'il appelle Galericulata , laquelle croift le long des ruifleaux & riuieres, & aux bords des terres bafles,à l'entour de Londres & d'Anuers. Elle fait plu- fleurs petites tiges quarrées,de la hauteur d’vn pied & demy,ou de deux coudées,garnies de fucilles femblables à celles de la Zyfmachie purpurée, vertes-brunes,comme celles du Scordion.fortans deux à deux parles neuds, par lefquels fortent aufli les leurs à mode d’vn petit chapeau, perles, tirans fur Je rouge. Sa racine s'efpand deçà & delà, & comme perfonne n'en a encor misnyle pourtraitny la defcription , auffi n'eft-elle pas cogneuë & n’entient-on point de conte. Voila ce qu'en dit Lobel Quant à la Lyfmachie purpurée , & bleuë on n'apointencor remarqué leurs vertus. Mais quant à celle de Diofcoride, le fuc de fes fueilles, par fa vertu aftringeante , guerit le crachement de fans, he Quand on la brufle elle a vne odeur fort acre, à raifon dequoy elle chaffe les ferpens & tue les mou- versus, ches. Pline metces mefmes proprietez de la Lyfmachie en diuers lieux. Les ferpens, dit-il! fuyent L'uhe l'odeur de {a Lyfimachie. Dauantace, elle referre le fang ; foit qu'on le crache , ouqu'il coule parle nez, ou par deflous, ou bien de la matrice des femmes, eftant prinfe en bréuuage , ou bien mife dans u26ex2. le nez. Et vn peu apres. Elle guerit les playes fraifches. Elle fercauffi à blondir les cheueux. Galien dit que la Lyfimachie ef aftringeante, & que par ce moyen elle confolide les playes, & eftanche le Le fang qui coule par lenez, eftant appliquée à mode d'emplaftre. Mefme elle peur eftancher quelque Lives erse autre flux de fang,quel qu'il foit, tant fon herbe comme fon fuc qui eft encor de plus grande efficace TA 7: des Prinfe en bréuuage elle guerit la dyfenterie, le crachement de fang,& le Hux des femmes. ii Letemps, | Letempeva. De la Styatioies d'eau, CHAP. XLIIL. UPE sr E Planteretire mieux au spariorysérudhos , c'eft à dire Sérariores qui croif? dans les Les noms: NAN eaux, & qui eftaufh appellé re@uo quene fait celle de Matthiol. Caronla treuue ARS dans les eaux dormantes, és Lacs, & aux foflez, & dans leseaux qui coulent douce- SM ment, ayant Vhe grande partie de fes fueilles & fleurs quipaile & fort de l'eau , le refte dememeurant caché dedans, dont auf elle a prins fon nom. Lobel & Pena l'appellent Sératioses, vodonio.t ou dizoides militaris, 8 Sednm aquatile. EMe a les fueilles femblables à celles de la grande loubar- ee es Gt be; toutefois.elles fonc plus grandes , aigués, eftroites , & garnies à l'entour de certains aiguillons Planr. aqu » durs-éz courts, comme celles du Plantain, appellé Lanccolata ; toutefois elles font plus longues, Tome premier. HU 2 où Le lieux Liu.rr.c.29. Le terperas rent (y les Verts Liu.4,ch 99, Liu, 24.0. 18 Liure g des fimpl. Les noms, Lelrers. Fuchlc.r sr. Le terifera- ment çy les VEFÉHSe 028 LiureÏX.delHiftoiredes Plantes, Srratiotes d'en. | ou bien comme celles de J'Herbe de l'Aloë , combien qu'el- les ne fonc pas fi grandes, ne fi grofles : dumilieu defquel- les & par les coftez il fort des fleurs attachées à des queuës qui ne font pas fort longues, compofées de trois fucilles blanches quirerirent aucunement à celles des Grenoüillet- tes blanches, & font iaunes au milieu, & veluës , fortans d'vne graine faite à mode de pinferres d'vn efcreuice de mer, qui fe fepare en trois. Pour {a racineil y a comme vne tefte fort courte ,quieftle fonds des fueilles plat & large, & fort graifle par le bas & tendre. De R il fort des cheuelu- res longues, menuës, blanches, femblables à des cordes de luth, ou à des vers longs , lefquelles vont cercher les fonds de l'eau , que fi ce ne font racines , cette Plante ne fait donc poine de racines. Dodon dir queles charlatans, & celle ca- naille de porteurs de triacle, mettent ces cheuelures dans des phioles pleines d’eau , pourles faire fembler plus grof- fes & les monftrenc aux femmes, leur faifant à croire que ce fonr autant de vers qu'ils ont fait fortir hors du corps des perfonnes , par le moyen de leurs receptes. Elle eft propre pour les playes comme eftant froide & feche. Toucce que deffus s'accorde fort bien auec la defcriprion de Diofcoride: car ildit que le Ssrariotes croift dans l’eau , & nage par def- fus, dont ila prins {on nom, & ne fait point de racines.Cetre herbe refemble à la Ioubarbe , excepté qu'ellea les fueilles | | plus grandes, lefquelles font refrigeratiues. Elles eftanchent enr le fang qui coule des reins, & empefchent qu'il ne furuien- | ne de l'inflammationaux playes. Onles applique fur le feu S. Antoine, & autres cnfleures. Pline en dit de mefme ; maisiladioufte , qu'elle ne croift finonen Egypte: ce qui n'eft pas vray-femblable, veu que Diofcoride dit fimplement qu'elle nage fur les eaux Les Grecs, ditl , font grand eftat de l'herbe nommée Ssratiotes ; toutefois elle ne croift finon en Egypte. Elle retire à la Ioubarbe, finon qu’elle ales fucilles plus grandes. Elleeft merueilleufe- ment refrigeratiue, & guerit les playes eftantappliquée auec du vinaigre , comme auflile feu S. An- toine, & les apoftumes. Elle eft auffi finguliere pour eftancher lé fang qui coule des reins, la prenant en breuuage auec de l'Encens mafle. Le Srrariotes d'eau, dit Galien, eftfroid & humide, & fi par- ticipe quelque peu d’vne faculté aftringeante tétreftre , à raifon de quoy il peut confolider les pla- Numalaria. ES, eft propre pour les vlceres. Aucuns s'en feruent contre le flux de fang, & pour guerir les fiftules. Dela Numularia, CHAP. XLIPF. E ne fuis pas d’aduis de changer le nom ä certe herbe que les Herboriftes luy ont impofé & Le 9) VE > : É RE LES qu'elle retient encorà prefent. On l'appelle Nu- D SN ypularia pource quete fucilles font rondes à mo- de d'vne piece de monoye : en François AMoroyere. Elle eft auffi appellée Cenrimorbin, à caufe defes vertus -efmerueil- lables | comme qui diroic Herbe à cent maladies, & Hi- rundinaris , pource quelle fe traine toufiours par terre comme vne fangfuë : Serpentaria ; POUTCE que l'ona veu par experience que les ferpens eftans bleflées fe gueriffènc auec cetre heïbe: en Allemand Egelkraut ,& Pfermigkraut. Aucuns eftiment que Pline l'appelle Nemmulum au chap. 28. liure 28.8 qu'il y amal Aémmulum aux communs exem- plaires, au lieu de Numulum Elle fait des tiges comme peti- tes farmens graifles, & tendres, trainans pat terre garnies de fueilles difpofées deux à deux, vis à vis l'vne de l'autre, par interualles efgaux & pres l'vne de l’autre, lefquelles font rondes, aflez larges & grafles, Sa fleur eftiaune & ten- dre ,quafi comme celle de là Grenoüillerte, Saracineeft rendre, & graifle. Elle croift és lieux hamides, & à l’entour des ruifleaux, & commence à fortir en May,puisfleurit en Juin, Ellea vn gouft fort aftringeant,en quoy il apperr quelle ë LL FES ce EN | GANLE > : € TA F LE) BEN 2 +) < Lin MN 1H ue LS S CS , CE Fi +. | ré ’ DelEupatorium vulgaire, ChXLV. 929 qu'elle deffe che au fecond, ouau troifiefime degré. Ses fueilles & fes fleurs fonc fi fort aftringeantes, qu'elles peuuent feruir pour confolider mefmesles vlceres. Prinfes en brenuageauec du vin elles gueriflent la dyfenterie,la debilité , &le flux, & trop grande humidité du ventre, Appliquées en ca- taplafme elles font fort bonnes aux vlceres pourris: elles feruent contre le crachement defang ,au flux des femmes, &à vous autres accidens des inteftins ; mefmes elles font fingulieres contre les vl ceres des poulmons, combien que les païfans tiennent qu'elles vlcerent les poulmons desbrebis qui en mangent,& que par confequent cette herbe eft tres-dangereufe.Elles font aufli fort propres pour les vlceres exterieurs , f on les laue du vin dans lequel cette herbe ait efté cuite. Aucunseftiment que certe Plance eft le Eresthedanum de Theophrafte, duquel il parle ainfi : Le Ereuthedanum à la re se De fucille comme Le Lierre, excepté qu'elle eff plus ronde, il traine par terre à mode du Grame > s'aime és | licux ombrageux ; voutefois il y a bien difference quant aux vertus; car il adioufte: /pronoque l'v- rine, à raifon de quoy on s'en fert aux douleurs des flancs & de la fciatique. De l'Eupatorium vulgaire, CHAP. XLPF. 2.1— 2 . » ; g L 4 Peut-eftre donc qu'ils l'ont nommée Ewpatoire , pource qu'elle eft fort propre pour le foye ; toute- ue à fois ils euflent mieux fait de l’appeller faux Empatoire: les autres l'appellent Expatoire aquatique, d'autres Cannabina aquatica, & d'autres Eupatoire d'Auicenne. Ruelle prend pour /'Hydropiper. comme il a efté dir, en quoy il s'eft crompé. Ce fax Eupatoire faitlatige ronde , à demy purpurce, 15,0, os pleine d’vne mouëlle blanche au dedans, de la hauteur de deux ou crois coudées , vn peu veluë. Podon lim, Les fieilles longues , noiraftres, afpres , & vn peu veluës, denrelées, approchans fi fort en leur dif- F0 pofition & maniere de croiftre à celles du Chanure,que plu- à Eupatorium vulgair Ce fieurs tiennent qu'il a les fueilles du Chanure, &ameres.A la cime il fort pluñeurs fleurs entaflées, & veluës, de couleur de pourpre-blancheaftre,lefquelles apres qne la graine eft meu- re, fleftrilent, & s'en vonten papillotes. Sa racine efpand {es cheuelures au long &au large. Elle eft amere au gouft, & fi {ent bien aufi bon quela Betoine , ou que l'Agrimoine. Il croift és lieux humides, fur le bord des foflez,& aux ruifleaux qui coulent doucement. Lc fasx Espatoire elt chaud & fec, Un | | L Il efchauffe & atrenuë, & fi eft dererfifiincifif, & aperitif. On vers, NA re tire le fuc de fes fucilles vertes & l'ayant fait fecher au So- 1 leil on le reduiten trochifques, defquels on vfe fort en mede- cine. Sa decoétion ou bien fon fuc prins en breuuage,font fin- guliers aux douleurs du foye, & autres femblables accidens d'iceluy prouenans d’opilation. Parquoy ileft propre aux hy- dropiques, à ceux qui ont toutle corps mal-habitué, à la iau- niffe.à l’opilation des veines.à l'enfleure de la ratte,8 à ceux qui font grandement oppilez. Son fuc eft bon aux apoftumes de l'eftomac caufées de froid, comme aufli l'herbe eftant ap- pliquée en liniment par dehors. La decoction de fes fucilles eft finguliere aux fieures longues , fpecialement à celles qui procedent du phlegme , & d'opilation. Elle prouoque aufli l'vrine & les mois. Cuit en petit laiét de cheure auec du Fu- meterre, il guerit la rongne,& la demangaifon; toutefois fon fuc a plus d'efficace, & eftane prins en breuuage gueric la la- drerie qui commence. Ses fleurs appliquées en liniment gue- riflent les playes,& vlceres recens. Le parfum de certe herbe RAT 2 Voie) : s 1 , fechée, chaîle les ferpens. On dir que les chafleurs ont remarqué que les cerfs ayans efté bleflezfe LT < Ÿ Tr? NT à % » ? LS É ESS auf bonquand on la tire coutfraifchement, de l'appliquer en linimentauec fel & vinaigre pour guc- rir la rongne. © De l'Argentine, CHAP. XLFL CR Es re Plante a fi grandeaffinité aucc Je faux Eupatoire , ou pluftoft auec l’Agrimoine, qu'on 2e; noms: 2 J'appellecommunement 4grimoine faunage.Elle eftappellée Porentilla à caufe de fes grandes Tome premier. TIIT 3 Vertus 930 LiurelX. de l'Hiloire des Pine Argentine. Vettus: & Argentine, pource que fes fücilles fonr comme ar= gentées:en François Argeztine : en Allemand Gesferich,c'eft à dire Herbes aux Oyes : pource que les Oyes fe plaifent fort à en manger. Aucuns eftiment que c'eft la Sféphanomelis de Pline , de laquelle il parle au c.x3.li, 26.difanc qu'elleeft pro- pre pour eftancher le fang qui coule par le nezenla prenant auec d'eau , & qu'elle eft ainfi appellée, pource qu'on entre- D mefle fa fleur iaune dans les chapeaux. L’'Argentine feco- Podon.liu.1: QU Bnoitauec / Agrimoine, en ce qu'elle craine fes vucillons par TA : &" verre, & retire à l'Herbe des Fraifes, &àla Quintefueille. e Ses vucillons toutefois font plus téndres & plus graifles,gar- Mat, ei nis de fueilles longues, decoupées,& dentelées, fort fembla- Diofeor. bles à celles del’ Agrimoine , vertes par deflus, & de couleur La formes argentine par deflous , dont la Plante a prins fon nom. à Ses fleurs font chafcune fur fà queuë , jaunes femblables à celles de la Quintefueille. Saracine eft cheuelué, purpu- Un rée par dehors, & blanche par dedans. Elle croift és lieux hu- e Al mides, lelong des fentiers, où elle eft plus frequente que ŸE pas Vne autre herbe,pourueu qu'ils foienc humides. Elle fleu- RE ric en Juin &en luiller. Elle eftaftrin geante & deficcatiue, ESS à raifon de quoy elle referre le flux des fetimes, la dyfen- Lerembers- tcrie, & autres Aux de ventre. Ce qu'on dir qu'elle fait en la ne les IMectant fraifche dans les fouliers , & en forte qu'elle touche la plante du pied nuë. Elleeft bonne à ceux qui crachent le fang eftant prinfe en breuuage. La decottion de l'herbe faite en vin eftbonne aux tranchées du ventre, & contre les douleurs de l'efchine fi on en boit. La poudre de cetteherbe prinfe en eau diftilée de la mefine herbe arrefte le flux blanc des femmes principalement fi on y adioufte du Coral. & des racleures d'Yuoire. Aucuns en font grand eftat pour guerir la rompure quand le boyau tombe, fi on en vfe tant en viande, comme en breuuage. Car de fai& elle eft propre pour confolider les playes , &c guerir les - vléeres principalement des parties honteufes & de la bouche. Elle raffermit les dents qui branflent, & les genciues lafches, fi on la fait cuire en vinaigre , & qu'on s’en laue fouuent la bouche. Elle ap paife la douleur des dents, remer la luette tombée, en y meflant vn peu d'alum. C'eft merueille que la mettant contre la plante des pieds , & dedans la main de ceux qui ont la fieure quelle qu'elle foit, elleen appaife la chaleur, Eteft propre pour rompre le cal- Marrube d'eau. cul, & pour dfloudre auffi le fang quieft caillé, en la prenant en breuuage. | Du Marrubed'eam, CHAP. XLVILI. Sur le ch,29+ | du liu 4. F- À ESTE Plante eft pluftoft vne efpece de Marrube ! Ÿ: ce ou de Verneyne, que non pas de Sideritis, comme >< Matthiol a penfé. Car le lieu où cette Plante croiff, fes fucilles qui font grandes, {es tiges d’vne coudée de Pau haut qui ne font point afpres , & mefmes plufieurs autres chofes contreuiennent à fon opinion. On l'appelle donc communement A/zrrube d'ean,ou de marais : en Latin Mar- Tubium aquaticum, où Palaffre : en Allemand Fsafferandorr. Tragus.liure so 4 Aucuns eftimenrque c'eftla Rhodorz Gallica de Pline, de on : L ‘ RME laquelle il parle, difantainfi: Quant À la Rhodora des Fran- çois elle vient aupres de certe forte de Peuplier, qu'on appelle Rombotinus , principalement quandil n'ya pointde Vignefur ledit arbre, Elle a la tige compartie par neuds, comme vne branche de Figuier , les facilles femblablesà celles des Orties , qui font blancheaftres vers le milieu, & deuiennent toutes rouges auec le temps , & produit vne fleur argentine. Cette herbe pilée & incorporée en Vicux oingt , eft fort bonne contre toutes tumeurs, inflam- mations , & apoftumes , pourueu qu’on ne la touchepoint auec de ferremens ,& que celuy qui fera oingt de ce li- niment crache trois fois à la main droitre, & dit-on que cette DelaScabieufe, ChapXLVIHE oz: cefte onétion fera plus d'operation fi trois hommes de diuerfes nations oignent les patiens auec la main droite , où du cofté de la main droite. Cefte Plante retire aflez bien au Afarrabe noir, tant en latige, qu’en fes goufles afpres, comme aufli aux fucilles & aux fleurs. Ses fücilles font vertes- . brunes, plus grandes que celles-là, & auec de plus grandes decoupeures & ne font pas beaucoup veluës, mais quafi rempliées à mode de celles du Bouleau, qui ne font que naiftre, Ses fleurs font blanches 8: moindres que celles du AMzrrwbe noir, enuironnans la tige comme celles de la Melifle. Elle croiftle long des foflez & ruifleaux & autres lieux marefcageux. On dit qu'elle defleche fans £eiiem grande chaleurs coutefois on ne s'en fert pas encor en modecine, Dela Scabieufe, CHAP.. XLVIIL VMSE n'eft pas fans raifon que les Herboriftes ont appellé Sesbienfes, pluñeuts Plantes ze noi, qui fe refemblent entige & en vertus : toutefois nous ne craitterons à prefent que : de celle qui eft la plus commune : & plus en vfage. Quant àfoï nom Grec, on ne le RAR fçait pas encor , combien qu'aucuns eftimenr que ceft la Plante qu Aëce appelle Pjora: toutefois puis que ny luy ny pas vnautre autheur n’en ont point mis de defcriprion, mais feulement le nom, on n'enfçauroit rien dire pour le feur. Aucuns tiennent que c'eft le 45/07 de Pline , qui fert à ofter les tgnes du vifage.Or a-elle efté appellée Sczbio/z en Latin ; pource qu'elle Cf Srabra, c'eft à dire afpre , ou bien pource qu'elle guerit la rogne ; dont auf il femble bien que le nom de ?/6ra luy peut auoir efté donnéten François Scaieufe:en Allemand Apoflenkraut. Matthiol enmet deux efpeces,la grande,& lapetite.La gräde fait premieremenr des fucilles longues,qui ne font point decoupées ; maïs celles qui viennent apres font decoupées à mode de celles de la Valeriane. Quanr à celles de la tige & des branches elles font encor moindres , & plus decoupées. Elle produit {es tiges en Efté,d'vne coudée & demie de haut,rondes, cannelées & chenuës; branchuës à la cime, au bont des branches il y vient des boutons faits en pointe,8& comme compofez d’efcailles entaflées à mode de ceux du Blauet, defquels fortent les fleurs quafi femblables à celles des Blauets: route-' fois elles fontrougeaftres , apres lefquelles il y vient vne petite graine noiraftre femblable à celles de la Lychnis coronaria. Sa racine eft groffe commele pouce, fourchuë, & douceaftre. Elle croift par- my les Bleds, & aux champs non cultiuez, principalement és terres argilleufes. Pena dit que cefte Plante n'eft pas la Scabienfe vulgaire, maisla Iacea noire grade, & decoupée.La petite a les fucilles qui font pres de la racine decoupées à l’entour, renuerfées contre terre,blancheaftres, ou grifaftres,& vn peu veluës, & celles qui font à l’entour de latige aucc plus de decoupeures, & plus menuës. Sa tige Cft droite, menuë , & vn peu veluë , auec des perites branches. Ses feursfonr compofées de plu: fieuts fucillesentaflées, de couleur de pourpre comme celles du Blauer,ou bleuësdefquelles ve: /, = Scabieufe petite, de Matthiol, SOU b NV Re Ÿ H Laforme sédig 11 W:° à x x LR RS En FX Le 2 À SN = a || 1l ru M dia là PRIS PARQQUA si PAR Fe} Y A AAA WA (BA (nt AE ANS PS LE ( 4 à FAIHE, VS? DHL DR UE nU Ge di Le fembera- Ment dr les Vers, | Les noms, La forme. Pena aux Adverf. March [ur le ci74.du la, Dodon.liu.t, chap.72, Les vertus. Le hese. = Q ” 3 . = 032 Liure IX. del'Hiftoire des Plantes. nans à tomberlaiflent vn bouton à demy vewr, garny de petits ÿeux ronds, de la couleur des queuës de Paon , d'vnartifice grand & admirable. Sa racine eft de la longueur d'yne paume cheueluë & blancheaître. Elle croit principalement éslieux humides , & fournis d'herbe. Elle Aeurit en luin & en luillet. L'vne & l'autre efchauffe, deffeche, attenué, & eft aufli deterfiue, à raifon de quoy elles {ont fingulieres pour euacuer les gros excremens, & phlegmariques de la poitrine, & des poulmons, tanten les faifantfecher & vfant de leur poudre en breuuage, que vfant de leur fucauec du miel, . ou bien de leur decoétion par l'efpace de quelques iours. Elles fonc auffi merucilleufement propres contre la galle , non feulement en vfant de leur decoétion par quelques iours ; mais auffi fi l'on en- graifle les galeux de leur fuc fimplement, ou bien meflé parmy des onguens. Elles font propres pour tous les accidens de la poitrine, & de toutes les parties qui fcruenc à la refpiration ; d'autant qu'elles refoluent les inflammations & apoftumes qui y pourroient furuenir, & purgenctoures les mauuaifes humeurs de la poitrine. Elles fonc fingulieres pour appliquer en linimenc {ur les char- bons peftilentiels , & tient-on qu’elles les fonc pañler &z perdre dans trois heures aptes qu'on les a appliquées deffus, ou l'vne ou l'autre. 11 eft bon de donner quatre onces de leur fucauec vne drag- me de Theriaque , dés le premier iour qu'vn homme eft frappé de pefte : mais apres ce il le faut fai- re fuer dans le lict , & qu'il vfe deux ou trois fois de cefte mefme medecine. Cefuceft auf fingu- lier contre la morfure des ferpens ; & mefmes l'herbe broyéefraifche, & appliquée deflus. Son {uc appliqué en liniment auec de poudre de foudure d’or & vn brin de Camphre, efface les Lentilles, & les taches blanches de la peau , ou foit le mal S. main, le feu vola ge, & lesautres taches qui fem-. blent de Lentilles, & les tayes des yeux:mais les racines de cefte grande Scabienfe {ont fpeciale- ment propres pour les dertres, quand mefmes elles feroient procedées de la verolle, ou mal de Na- ples : car leur decoétion prinfe eu breuuage par quarante iours , eft vn fingulier remede & bien f S . . ‘ : 5 efpreuué pour ce fair. La poudre des mefimes racines prinfe tous les iours au poids d’vne dragme auec du petit lait, fait le mefme effet. De la Succifs, CHAP. XLIX. EURE Ovs ne fçauons pas encor comment c'cft que les anciens ou derniers autheurs NN Grecs ont appellé cefte Plante , ou mefme s'ils en ont eu cognoiflance. Aucuns l'appellent en Latin Succifz , d'vn nom qui luy eft bien propre, d'autant que fes racines font rouges à l’entour. On l'appelle communement cMorfus diaboli : en François Æ1os de diable :en Allemand Teuffels abbifz , qui eft vn nom fuperftitieux , comme fi le diable voulant priuer le monde de cefte racine qui eft de fi grande efficace, la mordoit & rongeoit auec les dents, auffi toft qu'elle eft yn peu grofle.. Il femble que ce foit vne efpece de | Scabicufe. Elle a la tige ronde, d'une coudée de haut, & Mors de diable. quelquefois de deux, les fueilles comme la Scabieufe com. mune, mais plus fermes, plus noires, & plus veluës au bas de la tige; à la cime de la tige elles fonc vn peu dentelées, & non decoupées comme celles de la Scabieufe. Ses fleurs reflemblent auffi àcelles de la Scabieufe, mais elles fonc de couleur de pourpre -brune , & plusmal-plaifantes. Sa graine s’enuole auec le vent .Sa racine eft noire, dure, cour- re, mafliue , auec plufieurs grofles cheuelures , & femble qu'elle ait efté coupée par Rà où ces cheueleures font con- . jointes enfemble, comme fi elle auoit efté mordue parquel- que diable, dont aufli on l’a appellé Aors de diable:combien qu'il y en a d’autres qui difencqu'elle a efté ainf appellée, à caufe de fa vertu cauftique , par laquelle elle opere fur la boffe de la pefte, ou fur les charbons peftilenciels ,aufquels elle fert beaucoup en la broyaht verte & crue, & l'appli- quant deffus, ou en beuuant du vin dans lequel on l'ait fait cuire. Sa racine mangée {eule , ou bien fa decoction faiteen vin & prinfe en breuuage, eft fort bonne contre les douleurs de la matrice, mefme elie ferc de prefcruatifcontre la pefte, elle eft fort amere, dontil appert qu’elleeft chaude &feche comme la Scabieufe. Plufeurs la Font fecher & reduire en poudre,de laquelle ils vfent pour tuer les vers du corps, lap- pliquans auffi en linimenr fur les meurtriffeures. Elle croilt éslieux non culciuez parmy les boccages , & buiflons , & mefme en quelques prés, & le long des chemins. Elle fleurit principalement au mois d’Aouft, auquel temps elle eft de aifée Delalacea, Chap.L: 032 aifée à cognoiftre, mais en autre faifon elle retire fi fort à la Scabicufe, que fouuent on s'y mefprend. Aucuns eftiment que c'eft la Nigina de Pline, qui fait les fueilles longues,comme celles de l’Endiue, laquelle eftant appliquée en liniment rend la couleur naïue aux cicatrices ; toutefois il y a vne chofe quiy contredit, c'eftque Pline dit quefa Nigina ne fair que trois fueilles, De la lacea, CHAP, LL, E s Plantes retirent fi fort aux Scabieufes, que Marthiol n'ya point mis de difference, à cefte caufe il nous en faut craiter apres les Scabicufes. Peur eftre que quelqu'vn d’entre les derniers autheurs Grecs les a appelées Za- cèéa Dm TÉ is , à Caufe que leurs fleurs font violettes , & non pource qu el- les trainent par terre, comme aucuns ont pensé, combien qu'il ferble » qu'itn'y a que les practiciens Arabes qui en ayent eu cognoiffance. La ? Jacen noire de Dodon reflemble aux Scabieufes, & a vn pied & demy, » 4 ou deux pieds de haut, les fueilles longues , eftroites, comme celles de "? la grande Scabieufe, ou de la Succifa , qui font quelquefois dentelées & decoupées à l'enrout, ies tiges rondes , à la cime defquelles il ya des boutons ronds, efcailleux, femblables à ceux du Blauets toutefois ils fonc plus grands , du milieu defquëlsil fort des fucil- les cheueluës , & purpurines. Sa racine eft srofle , courte, recourbée, & cheucluë. Pena & Lo- | bel l'appellenraufh Zaces noire commune. Anguillara la prend pour. l'lofiris de Pline. Muron tient que ceft le Medium de Diofcoride , qui a les fueilles comme l'Endiue fauuage , la fleur purpurée, ronde , & la graine menuë comme le Safran baftard , la racine longue d'vue paume , groffe comme Vn bafton d'vn gouft afpre. D'autres l'appellent Scabiofamaior, Capitata, où Echinata,quieft diffe- rente d’auec la Zacez noire > commune,des Aporhicaires,qui fe treuue par tout laquelleils ptennent . Pour la Tofiris de Pline. Elle croift és prés humides , & és lieux garnis d'herbe. La Zsces cft vn peu Les nos La forme. Liux ct “us Lane Lelièn. douce & aftringeante, & fort deficcatiue , 8 fi n’a comme point de chaleur. Les modernes difent is ‘2 3: ; S em : ; 21e quilnya rien plus fingulier contre la rompure ou hernie, que la Zacea notre. Sa decoction repouffle mer: & les &z confume les apoftumes qui commencent en la bouche‘ou au gofier ; fivns'en laue fouuent Lacea noire, de Dodos. | lacea rouge grande, deconpée. A PRE «O7 » bouche , &faic apoftumer & rompre celles qui font defia inueterces. Îlya vne autre herbe appellée Tacea rubra maior par les Herboriftes , laquellecroiftaufli parmy les prés, & fait plufieurs racines, noires, longues, efparfes çà &là , latige d'vne coudée, droite, & fort branchuë , la fueille longue, Verte-brune, auec de grandes decoupeures à l’entour, afpre, & piquante, par Les bouts des decou- peures. Sa fleur eftrouge tirant fur le pourpre, fortant de certains boutons longs ; marquerez de blanc Ce Vie la Vers. ° > r e 934 Liure IX. de l'Hiftoire des Plantes, É | Odontitis iaune. blanc & de noir, de fort bonne grace, qui ont vn gouft amer. | AUCURS mettent vne autre Jacex noire, qui croift par tout és lieux humides , 8& eftainfi nommée par tous les Apothicaires. Elle fait la racine courte, pleine de bois, fourchuë, & peu de fueilles veluës, & vn peu afpres, femblables à celles de l'Endiue finon qu'elles font moindres, & des petits boutons, defquels il fort vne fleur rougeaftre, d'vn gouft fort aftringeant ; & tien- nent que c'eft l’Hiofiris de Pline, Liu, 1,C.134 ) Fr. liusz. De l'Odontitis saune. CH APE chap. 7. ae Liu.27.c.12. 5 : & Es Herboriftes s'accordent tous , que l'her. ù Pcappellée Flos Cuculi par Tragus, & Peto- Les noms S 164 [aunage par Dodon, eft celle que Pline Laforme J hage par D È 5 We appellé Odontitis purpurée, de laquelle nous &)ÿ auons traitré entre Jes belles Fleurs. Or 65e pource que la Plante qui eft icy peinte luy © retirefort, nous l'auons appellée Odontisis iaune, à raifon de la couleur de fes fleurs. Elle fait la racine cour- te, & cheuelué, & pluñeurstiges anguleutes, & compaïties par neuds. Les fucilles femblables à celles de la Renouée, vn peu _ plus longues, fortans deux à deux par chafque neudila eur pe- tite, jaune , qui fort de certaines petites eftoiles vertes. Elle s'aime éslieux humides. Sa decoction appaife la douleur des dents fion les en laue. DA De me De la prelle, CHAP. LIL. Les noms. > : : à » sappelleen Latin, Egwifetum, Equifèta, Equifelis, Re Ent Cauda equina, à caufe de la figure de fes fueil- 14. 12e | ï . « . » PAT A les. erre, qui retire au crin dvn cheual. Etenvnau- quifelis, qui eft ainfi appelléc, pource qu'elle retire au crin des cheuaux. Les Arabes l'appellent Dherbes alchail, Dembalchil, où Danebalchil: les Italiens Codadi Cauallo, & CAfperella:les Efpagnols Coda di Mula, Rabo de Mula:les Allemans Ro Xchunantz:les François Quenë de chenal, & Prelle Elle eft auf; appellée Ephydron,combien qu’el- Aumeflien. Îe foit-fort feche;pource qu'elle s'aime és lieux humides.Et auf avzCaas.ceft à dire Rampante.ainfi Liu-4.c.42. que dit Pline,pource qu'elle rampe fur lesarbres. Diofcoride en defcrit deux efpeces , dont l’vne fait ÉPCNUIE petites tiges creufes, comparties par neuds, qui éntrent l'vn dedans l'autre,rougeaftres , afpres, & dures , auec force fucilles menuës à lentour, comme de loncs. Elle croift fort haute ; rampant RM contre les arbres qui font aupres, & s'y eltancentorrillée, elle laifle prendre fes fueilles noires , dont elle eft fort garnie, qui reffemblent à vne queuë de cheual. Sa racine eft de bois , & dure. Elle croift Linaé.e.13. és lieux’ humides & aux foflez. L'autre Pre/le elt vne ti ge droite, plus haute d’vne coudée, creufe, aucc des fueilles plus courtes, fortans par certains interualles > plus blanches, & plus tendres. Pline met aufli les mefmes efpeces & le mefme nombre. L'Equiferum dit.il, queles Grecs appellent Hp- Douris,& que nous n'aimons gucres voir dans les prés,c'eft le Porl de la terre qui retire au crin de che- ual. Et vn peu apres: aucuns l'appellent Hippuris où Ephydron ( commeil y aau Catalogue des noms qu'on attribue fauflement à Diofcoride; & non Ephedron ny Ephedran, commcil ÿ a aux communs exemplaires ) d’autres 4z2bafis , difant qu'elle croift aupres des arbres, & que rampant defluselle hifle pendre fes fueilles qui font à mode delonc, en grand nombre, &, noires comme la queuë d’vn cheual. Elle a fes branches comparties par neuds , garnis de peu de fucilles, menuês, & graifles. Sa graine eft ronde, femblable à celle du Coriandre. Saracine eft de bois. Vn peu apres iladioufte: Li26.c7 On met auf vne autre cfpece d'Hippuris , quia la cheuclure plus courte, plus tendre & plus blan- che. Dauantage : Cancon , qui eftauffi appellée Ephydron & Anabafis, croift pour la plus parten lieu Sur le c. 22, Pattu dés Vents, & montre fur les arbres, s’attachanc à leurs branches , auec plufieurs fueilles,& che- Ms uelures quifonrcomme loncsnoués. Sa racine eft blaffarde. Matthiol en à remarqué quatre efpe= chap.c6. — C6s, dont la premiere eft celle de Diofcoride & des autres, qui eff la plus cogneue , dont nous auons Pensaux Misicylepourtrait. En fortantde terre elle fair des tiges à mode de Rofeaux , ou de loncs, creu- Ad, fés;nucs; Comparties par neuds & afpres ; À raifon de quoy elles font propres pour nettoyer la vaif- {eille. Ceux auffi qui font les peignes, fleures, & autres chofes femblables , s'en feruent pour polir Jleurouurage. Elles ont à la cime des teftes, ou boutons faits en grappe de raifin, femblables à va | ietton De la prelle, Chap.LIT 025 Premiere eSpece de Prelle, de Afperge de la premiere efpece de Matthiol. Prelle, de Dodon. L G NES \\ + { i ietton d’Afperge , ou aux chattons des Noyets , comme la peinture le monftre. Auec le temps ces tiges deuiennent noir , ou rouges ; des neuds defquelles il fort plufieurs fueilles menuës , toutes garnies de neuds,tèndres, & longucttes, qui retirent au crin de cheu2l;& venans à s’augmenter da. uantage , reprefentent aflez bien par leur cheuelure pendante vne queué decheual, Sa racinceft blanche, & compartie par neuds à mode dela tige. La petite prefle qui eft appellée en Latin Equife- Tum minus, Hippuris fontalis, que Matchiol met pour la Jeconde elbece, eftfemblable à a precedente. Prelle feconde ou petite, de Matthiol. Fleurs de la petite Prelle. PES = Au Ë = D ARE mil } 5 AL RE T—< KE PTE MATE TER mit 5 ee at RS Re i l - 9 - a 036 Liure IX.del'Hiftoire des Plantes, Du commencement elle fait fes tiges comme des Afferges , endres , nues , rondes, creufes & com- parties par neuds, fans aucunetefte à la cime ; mais faites à mode d'efpic, & garnies de fleurs blan- _ches qui fe perdent en vn inftanc , puis apres de la mefme racine il fort d’autres petitesbranches, comparties par beaucoup de neuds , garnies à l’entour de fueilles à mode de lonc, auffi pleines de nouds, rondes ,comme celles de la grande Prelle ; toutefois elles ne font ny filongues, ne f afpres ; Prelle à mode de Ionc, de | Trorfiefme efpece de Prelle, de Tragus. Matthrol. À = — = gs At ÿ L. & NW ; 2 SC 4 ER Na ’ IN N û Quatriefine eSbece de Prelle, de auffinevalent-elles rien pour polir. Sa racine eff rendre, 1 Mattbiol. graifle, & noire. Eile croit és lieux bas; ombrageux, & hu- mides. Il y a encor we zutre Prelle petite,de la mefme efpe- , ce que fa grade , laquelle Matthiol met pour la sroifiefmie. j} Tragus l'appelle Equsferu Iuncenm.pource qu'elle fait fa vi- | / ge nue, & fans aucunes fueilles come les loncs.Au commen- ,, cement du mois de Mars elle porte des ietronsou Afherges / noires, garnics de fleurs. Sa racine eft noiresligneufe,& fans aucun gouft.Matchiol adioufte une quatrse[me efbece dePrel- Lÿ f ‘le, quifemble ettre celle que l'Efclufe appelle 744 #arina, | #,, vulgaris, Elle croift à la hauteur d’vn homme comme le Ge- neft,ayant le pied gros comme lé bras,les branches longues, noiraftres,deiquelles il fort plufieurs petites vergertes,de la l6gueur d'vn pied,menuës,& bien garmies de neuds,pédan- DAT WMPINI(S ves à mode de celles dela Prelle, fans aucunes fueilles, d'vn ON À A J) ogouft fort aftrin lufieurs fleurs entañlées à l’ f BLDJNIAY, 8 gcant,&e plufieurs fleurs entaflées à L'entour Al ji) /} des entreneuds, menuës, 8: moflues, femblables à celles du (NLAT ) jf Cornoüiller, & blaffardes. Apres lefquelles il y vient vn } fruiét femblable à des petites Meures , rougeaftre, plein de fuc,& aigre,dans lequel il ya vn ou deux perits graih$,com- me grains de Miller, noirs par dehors,& blanés par dedans, Sa racine eft dure, & ligneufe. L'Efclufe eftime que c’elt le À quatriefme Poligonon de Pline. Outre-plus il y ena vnecin- guiefme efbece, fort petice, qui Hotte dans les eaux bourbeu- fes , ou eft cachée au fonds, ayancles fucilles fort courtes 8 afpres, & les tiges auffi, qui fentent vne mauuaife odeur de bourbier. On l'appelle à Lyo Chara,qui viét de Cheredrano, qui Li 1.ch.46. Liu.4.ch.42. X. Dela Renoüée, Chap. LHT. 925 qui fignifie la Prelle , comme il fe voités denominations fauflement attribuées à Diofcotide , de Ja- quelle on fe fert pour nettoyer les plars & autre femblable vaiflelle ; comme de celle de la premiere efpece, laquelle ils appellent Prelle, comme qui diroit Pa doa:car elle s’appelloit auffi ainfi,comme il fe voi au lieu cy deflus allegué. Au furplus Diofcoride dit, que la Pre//e efpailfit à raifon de quoy fon {uc cftanche le fang qui coule par le nez. Prins en vin il eit bon à Ia dyfenterie, & prouoque {v- rinc. Ses fucilles broyées & appliquées confolident les playes fanglantes, La racine auec toure l’her- be fert à la roux , à ceux qui ne peuuent fouffler fans tenir la tefte droite, 8: aux rompures. On die que fes fueilles prinfes en eau, confolident les playes des inteftins & de la veflie, & memes Ja rom pure quand le boyau rombe. La féconde “prelle broyée en vinaigre guerit les playes ; & fait les met mes effeéts que l’autre. Galien en dit de mefme. La Prelle a vne faculté aftringeante auec de l'amer- tume ; & par ainfi elle deffeche fort fans acrimonie. Parquoy eflant appliquée en caraplafme elle confolide les grandes playes, mefmes quand il y auroit des nerfs coupez, Comme aufli la rompure quand le boyau tombe. L'herbe prinfe auec de l'eau ou du vin , eft fouueraine pour guerir le crache- ment de fang , & le flux des femmes, fpecialement le rouge.la dyfentérie , & autres Aux de ventre. Aucuns ont laifé par efcrir que l'on a veu guerir les playes des menus boyaux & de la vefie , par le moyen du fuc de celte herbe. Elle eft aufli bonne pour eftancher le fang qui coule par le nez, & à toutes les fortes de flux de ventré,eftanc prinfe en gros vin , ou auec de l'eau quand il ya dela feure. Pline met cour ce que Diofcoride en dir,& quelque chofe dauantage. L'Equifetum que les Grecs 1p- pellent Hippuris, cuirte en vn pot de terre qui n'ait point ferui & qui foit plein, iufques à la confom- ption de la troifiefime partie,elle confume entierement la ratte des coureurs ou laquais, prenans trois iours durant vne hemine de celte decottion. Elleà vne vertu fort aftringeante. Son fuc enclos és narines eftanche le fang quien coule, & eft auffi propre à referrerle ventre. Prins en vin doux à la quantité de trois cyathes, il gueric la dyfenterie, & prouoque l'urine. Il eft fingulier pour guerir la toux, & à ceux qui ne peuuent fouffler fans tenir la tefte droite. On s’en fertaufli aux rompures & defcentes des boyaux, & aux vlceres corrofifs. Les fucilles {ont bonnes pour les inteftins & pour la veflie , eftans prinfes en breuuage. Elles repriment auffi la rompure 8 defcente des boyaux. Il y a vne autre forte de Prelle, ou chemaline , quia les fucilles plus cources, plus molles, & plus blanches, que l'on tient eftre forc mopre pour la fciatique, & pour eftæncher le fang des playes en l'appliquant deffus. Matrhiol dit qu'on mange les ieunes tendrons de la ‘re/le en Tofcane, lefquels ils appellent Patrufalo. Premierement il les font bouillir, puis apres il les enfarinent, & les fontfricaffer auec de l’huile. Cefte viande referre fi fore le ventre, que fouuenc elle caufe la colique. D'autres font fecher ces mefmes tendrons & les gardent pour s'en ferutr en Efté contre la dyfenterie. Pour en vfer ils les mettent cremper dansde l'eau chaude toute vne nuit , puis les font cuire comme deflus, & les donnent à manger aux malades, auec heureux fuccez. Renoüee femelle, de Matthiol. De laRewoüte femelle, CH AP. LILI fieurs e/peces de Renouëe nous n'en- à tendons tourefois de parler icy fi- non de la femelle,qui eft nômée en Grec moavycr bvAv: en Latin Po/y- SV conon, Sanguinaria: & Sangiivalis + Jæminaien François Rencüée femel- À Ze. Ercembien quelle foit appellée Polysonum de ce qu'elle eft bien fois elles reflemble mieux quant à la figure & heu de fanaifsice aux Prelles qu'à la Rezoïée malle: car elle fait trois ou quatre tiges, qui fonc toutefois lifles, 8 non veluËësnyaffres,nycanneléesirondes,droites,& compar- ties par beaucoup de neuds, auec beaucoup de petires fueil- les , eftroites, qui fortent des ioincures qui font enchañlées, l'vne dans l'autre, &routen rond. Sa racine eft blanche,ten- dre,& aflez grande,de laquelle il fort quelques ietrons com- me Afperge. Elle croift és lieux humides le long des petits ruifleaux.Cefte defcriptio s'accorde bien auec la Rénoñée fe- melle de Diofcoride , excepté qu'il dir qu’elle eft povexAcyey, _C'eftà dire,gwelle ne fait qu'une tige.-La Renvüée femelle ,dit- FR ileft vne Planre petite,qui ne fait qu'vaue tige.tendre , fem- . blableaux Rofeaux, auec force iointures enchañlées l’vne dans l'autre ; à l’entour des neuds il y a des fucilles tout en Le tempera- ment dr les Vernis. Liure 6. deñ fimpls Liu.26 c 134 Su le C244 au Liu 4. La firme. Le liens Tome premier. KKKK rond, La fortes Les noms. La forme Le lien. ! : \ 5 “ e | À 028 Liure IX. de l'Hiftoire des Plantes. rond , femblables à celles du Pin. Sa racine n'eft poincen vfage. Elle croiftés lieux arroufez. Pline met cefte /econde efpece de Diofcoride pourla roifiefine. Il yen a, dit-il, vnesroiffefme efpece, quicft appellé Oreor;laquelle croift aux montagnes, ê retire à vn Rofeau tendre, n'ayant qu'vne ti- ge, compartie par neuds, qui font enchaflez l'vn dedans l’autre, & les fucilles comme la Peffe. Sa ra- cine ne fert àrien. Cefte Plante ne fait pas tant d’operation que la precedente. Ce qu’il a tout prins de Diofcoride;finon ce qu'il dit qu'elle croift aux montagnes, & qu’on l'appelle Oreer , au lieuque Diofcoride dit qu’elle croiftés lieux aquatiques. Il y ade gens doétes qui tiennent qu'il faut lire en Pline #'p&er , à caufe qu'elleretire à vne queuë , par le moyen de fa tige quieft garnie de fueilles menuës, commé la Prelle, Diofcoride dit que la Rerouëe femelle eftaftringeante ê&crefrigeratiue &c qu'elle peut feruir aux mefines chofes que le #4/le,maisauec Nid d'oifeau. moins d'efficace. D4 Nid d'oifèan, CHAP. LIY. Vcovxs Herboriftes appellent ce- fte Plante Ad d'oifeau, pource que fes petites racines font entrelaf- 7 fées enfemble, de telle forte qu'il SN femble que ce foit vn Nid d'oifeau. VS Elle fait vne tige nue, & fans au- Gr» cunes fucilles, avec des fleurs à <=. la cime , à mode d'efpic. Cefte tige auec la fleur eft de couleur brune, & retire aflez bienà l'Orobanche ; toutefois elle cft plus tendre & plus menuë. Sesracines ne font finon au- tant de cheuelures entrelalées enfemble, comme ila efté dit. Elle croift és lieux humides, & parmyles Bleds. Aucuns tiennent que c'eltle Cozçulum terræsdont Pline parle au ch.8. liure 27:Tragus la mer pour la sewfwie[me efpece de Satyrier, difanc qu'elle croift és forefts ombrageufes , & marefcageu- fes ,au mois de May , & ne fait ny fleur , ny fucilles : car ce n'eft autre chofe qu'vne Afperge crafle , droite, de la figure du Satyrion commun, & de couleur deboïis, ou des Cham pignons qui croïflenc par les bois. Elle a la racine fort che- uelue, entoïtillée & entrelaffce.Cefteefpece de Sasyrion doit eflre pluftoft tenue pour vne chofe prouenant de pourriture, {rl à! À = (UTR TL EU a NME f FAI! que pour vne Plante. De la Crefle de Cog, | C'HÉRPP CEE Line dit,que la plante appelléeen Grec 4/eéforolophos,& en Latin Criffa, a les fueilles 2 femblables à vne Greffe de Cog,en grandnombre, latige menue, 8&lagraine noire dans des goufles. Suyuant ces mors, nos Herboriftes ont appellé cefte Planté 4/eéforolophon, ou Crifla galli,ou foit Gallinaces, à caufe que fes fleurs font enraflées 8 agencées à mo- de de Creffe de Cog, & que fes fucilles retirent encor mieux à vne Creffe de Cog fimple: les Allemans l’appellent Gee/ rodel : les Flamens Gee/ rattelen. Elle fait la tige menue, droite, de la hauteur d’vn pied, ou d'vn pied & demy, garnie de fueilles difpofces deux à deux vis à vis l'vne de l’autre,& decoupées à l’entour comme la Creffe d'un Cog, qui vont en eftreciflant pecie à petit de- puis le milieu , à mode d'vne crefte, auec des fleurs iaunes , ou blanches, à la cime. Sa graine vient en des gouflettes fueilluës & tendres, & eft brune, platte & ronde. Sa racine’eft perire 8: menué. Elle croiftaux prés & aux champs, & eft du tout inutile,& meftne dommageable par cout là où elle croift. Pline dit que /”A/eéforolophos eftant cuitteauec des Feues frefes, en y adiouftant du miel , eft bonne à latoux,& à la veué trouble , &cque fa graine mife entiere dans l'œil n’y faie nul mal , ains au contraire attire à foy , ce qui trouble la veuëé; ce qui n'a pas encor efté experimenté de noftre Crefle de Coq. Dodondit qu'elle eft froide & feche. D'autres efliment que c’eft le Mimmulus dont nous auonsparlé cy deuant. Pline dit qu'elle eft bien fafcheufe quand il y en a dans les prés, d'au- tant qu'elle donne beaucoup de peine aux faucheurs , comme la Prelle. Les moderne# Herboriftes metrent vne #wére Greffe de Cog,ou Aleëtorolophos, qui eft auffi appelie F/ularia , pource qu'elle cft finguliere aux fiflules & autres vlceres: & aufli Phéirion,ou Pedicularis, pource qu'elle engendre des poux aux brebis & à la cheualine,qui fe païffent és prés là oùilen croift:les Allemäs l’appelléc Braw- rodel.Elle ales fucilles perites & crefpeës auecforce decoupeures, Les tiges courtes 8: menuës,dont les De la Confolide grande, Crefle de cog, de Dodon. ÿ & à : SA \/ RE NX X ANR NE M get Chap.LVL 939 Autre Crefle de cog,owfoit Phisrion qui font garnies de fleurs femblables à celles de la Creffe de co , finon qu'elles font moindres & rougeaftres ; apres lef- quellesil y vient des gouffes affez {emblables aux autres, pe- tites, dans lefquelles il y a vne graine large, & noiraftre. Sa racine eft menuë,& cheueluë.Elle croift és prés marefcageux lefquels elle gafte. Elle fleurir & porte fes goufles en May,8& en Juin Elle eft froide, feche, aftringeante , comme la precedente. On tient, dir Dodon, qu'elle eft finguliere aux fiftules 8 vlceres cauerneux, & qu'eftant cuire en gros vin & prinfe en breuuage, elle referre les mois, & le fang de quelque part qu'il coule, De la Confyre,on Confolide grande. E Cowfolide grande, de Matthiol. f lo Fr 4 LS CPE EX APS CH NT) NÉE She HSE > qu \\ IN f Et ANT Nb £ 2 El 2 “ E s Grecs appellent cefte Plante cour, ua Durs péya:les Latins Sÿmphytum magnum s Alum ou 4/us,Solidago:les Apothicaires Cos/olida maior:en François Confyre Cénfolide grande, Oreille d'Afne. Elle a prins fon norh tant Grec, que Latih, de ce qu'elle eft fort propre pour confolider & reftraindre : les Italiens l'appellent Corfolida maggiore : les Allemans Ywal- Ler nrms. nurtz & Schmeruuriz. Elle fait des tiges veluës , creufes &c Zafrre anguleufes, les fueilles afpress comme celles des Bourra- ches; toutefois elles font plus grandes , plus longues , & plus brunes. Ses fleurs font rondes , creufes , blanches , & quelquefois parpurines. Tout ce que deflus s'accorde ‘fort bien auec la Confolide de Diofcoride, laquelle, dit- il faic vne tige haute de deux coudées ou dauanrage, grof- fe, life, & anguicufe, creufe, comme celle . du Laitte- ron , à l'entour de laquelle, fortent les fucilles aflez pres l'vne de l'autre , eftroites , approchantes de celles de la Bugloffe , longuerces, & velués; la tige eft anguleufe , & cannelée. Des creux qui font aux ciges comme aiflelles , il fort des petites fueilles , efquelles fonc lesfleurs iaunes; la graine vient le long de la tige comme au Bouïllon. Tanc latige que les fucilles font Couuertes , d'vne bourre afpre, qui fait demanger quand on {a touche. Ses raciñes fonc noires pat dehors , blanches par dedans & vifqueufes, def- quelles on fe fert. Toutes ces marques conuiennenr en- tieremencamoître Confolide, fi ce neft quant à la couleur des fleurs. Carcelles de la noftre fonc purpurines, & quelque- fois blanches: coutefois il s'en treuue , comme il a defia efté dit; quiales fleurs jaunes Aucuns appellent la Corfo/sde aux fleurs purpurées male, & celle qui fait les fleurs blan- ches femelle : & difenc que le safe elt de plus grande KKkk 2 vertu 940 Liure IX.del'Hiftoire des Plantes, Confolide Truffcésdè\: Label Confolide royale, de Fuchfe. D JE RULES KA I) A 3 \ù 26° D IX IV x y) AW 4 CN, : AA UN : NE NS Æ | "di DEN WA?) RS f LS RE 2 (TR D] Î . | cv? vertu. [y en à vne autre qui n’eft pas fort differente d’auecla precedente, excepté qu'elle eftplus belle, laquelle croift és Jardins de Flandres , ayantefté apportée: d'Italie. I ya feulemenr difference quant à la racine, laquelle eft à made de Truffe , & fait les fleurs iaunes-blaffardes. Quant à latige & aux fueilles.Elles font aflez femblables à celles dé la Confolide commune.La Confolidecroift és lieux mms humides & le long des foffez. Elle eft chaude & feche au fecond degré. Tant fueille que faracine vera. font propres pour les playes, ayantie couft & là vifcofiré del: Bugloffe: routéfois plus grande, & plus propre pour confolider les playes, dont aufi cefte Plan- ce a eftéappellée Cozfolida maior Diofcoride dit que fes raci- Matthrol. nes broyées & prinfes en breuuage , font bonnes à ceux qui crachent le fang, & aux rompures :appliquées en linimene elles confolident les playes fraifches.fi Von les fait cuire auec de la chair hachée; elles la reffémblent. Elles font fingulie- res aux inflammations , & particulierement à celles du fon: dement,eftans appliquées auec des fucilles.de Seneçon. Bugle, ou Confolide moyenne, de DelaBugle, “CHAP. LVIL.. Les rot « AS Es Medecins 8 Chirurgienis ont ap- VX pellé cefte Planre Corfolida mediz, où k D Symphitum , 8& Solidago medis, pour la See difcernerd’auecles autrese/peces de Con- im. 1277 | ? AN) folide. On l'appelle communement 84- Dodon liu.r me ma 1) \f ske f d TENUE RES HN 2 ch8g & QUE NASL ET; | Pena aux = (2 SRE es Ÿ l'appellenc Prunella, pource qu'elle re- Aduerf Go . tie à la Prunella en figure & en vertus: toutefois cefte ie A 07 Confolide appellée “Pranella eft vne autre Plante; laquelle, 3e fair les tiges graifles, tendres, qui trainnenc par terre, & quelquefois fe fichent dedans, defquelles ilen fort d'au- tres furgeons quatrez , droits & velus, de la hauteur d’vne paume, ou d'vne paume & demy, garnis de fucilles lon- gues , rondes, groffes , molles, vn peu dentelées, de cou: leur de pourpre par deflous. Les fleurs forrent d’entre les fueilles , enuironnans la tige par mouchers en rond, dés lé rilieu iufques àla cime, belles 8 bleués pour la plus part Î IE “nl il rt E | " | k Du Lotus d'Égypte, Chap.LIX. o4: & quelquefois blanches comme ncige. Sa racine eftcheueluë & tendre. Elle éroift és prés humides & aux forefts. On l'entrerientaufli dans les Jardins. Elle fleurit au mois d’Auril. Aucuns tiennenc que c'eft l’Anonimos de Pline, de laquelle Ariftogiton dit merucilles, d'autant qu'elle éft fouueraine pour les playes eftant broyée en eau, & appliquée deffus : cftant prinfe en breuuage ellé elt propre aux playes des mammelles , & des partiesinterieures, comme au fi à ceux qui crachencle fang, on tient mefme qu'elle fert bien à ceux qui fonc bleflez s'ils en boiuenc. ‘Fouchant la Bugle,ele cft fe- che & mediocrement chaude :eftant prinfe en breuuage elle diflout le {ang qui eft caillé dans l'efto- Le rémperte mac,ou en quelque autre partie. Ses fusilles ou bien leur fuc, HN 4 de Lotus fauuage. font fingulierement propres pour appliquer à tous vlceres qui coulent, & qui fonc corrofifs , tant dedans la bouche, commeaux genitoires, & parties honteufes , tant des hom- mes que des femmes. Elle eff fort finguliere aux potians vul- neraires, la meflant auec du Sanicler. Le rempss Du Lotus Jaunage, CHAP, LP1IIL & IloscoriDE fair mention de#rox efbecesde Lo- ÿ) tus, outre le Lotus arbre ; à {çauoir du cufrine, du LEE Januage.8 de celay d'Egypre. Auicenne les a com- ”_ prins routes fous vn chapitre, qui eftle 341. fous le nom de Handococha. Quant au Lotus fanunge, Diofcoride dit qu'il faic la tige de deux coudées de haut, & dauantage; a fort branchuë, les fueilles femblables au Trefic des prés, la graine femblable à celle du Fenugrec, vn peu moindre, d'vn gouft aromatique. Luy mefme dicqu'il en croift à force en Libye , où on l'appelle Trefle peris. Or ce Lotus faunage n'a pas encor efté cogneu iufques à prefenc: mais en la Bibliore- que de l'Empereur il y a vn fort vieux exemplaire, dans le- quel ce pourtrait eft mis pourle Lotus fausage. left peint ayant la uge droite.les fueillescommele Treffle,du pied def quelles il fort des perires queuës chargées de fleurs, & puis apres de petites goufles, moindres que celles du Fenugrec, à ce que le pourtiait monftre. IL eft chaud. & quelque peu 2 É Einyuove ER LS DR aftringeant.. Eftanc enduitauec miel il gueritles taches de la peau du vifage. Il eft aufli bon d’en boire le broyant tout Lotus d'Egypte. feul, ou bien auec de graine de Mauue , dans du vin cuit De contre les douleuis de la veffe. Du Lotus d'Egypte, CHAP. LIX. SÙ E Lotus qui croilt és terres d'Egypte, qui font at- 14 roufées par le Nil quand il {e desborde, eft , ainfi que dit Diofcoride , vne tige femblable à la Feue Ÿ d'Egypte , laquelle fait vne petite fleur blanche; femblable à celle des Lis , de laquelle on dit qu'elle.s’efpan- ‘nir au leuer du Soleil, & fe ferre quand le Soleil couche, fe cachant toute fous l'eau, puis derechef haufle la tefte au So- leilleuant. Sa cefte rcfemble à celle d'vn grand Pauor, pleine de graine groffe comme de Miller, de laquelle les Egypriens font du pain apres qu'elle eft feche.Sa racine eft faite comme vancoing. Theophrafte dit les mefmes chofes de ce Lotus à toutefois il en craitre vn peu plus amplement : car il dit que la fleur eft blanche, avant les fueilles eftroires comme celles des Lis, & qu'ilen fort plufieurs enfemble , lefquelles fe fer- renc & cachent leur cefte au Soleil couchant, & puis fe mon: firent hors de l’eau & s’efpanniflent quand le Soleil leue , & 7 LR que cc train dureiufqu'à tant quelateftefoir en fa pérfeétion; &c que les Beurs tombent,8r que la cefte eft orofle comme cel- y le d'vn gros Pauot. Sa racine eft ronde, & grofle comme vn = Coing,ayant vne efcorce noire comme celle des Chaftagnes, mais elle eft blanche par dedans. Au vieux exemplaire de là Tome premier. | KKKK 3 Biblicteque 042 Liure[X.del'Hiftoiredes Plantes, Biblioreque de l'Empereur, dont sous auons parlé cy devant, il y a le pourtrait du Lotus d'Egypte, mais ilne monftre que les fucilles & la racine. Ormet-il trois fueilles larges attachées chafcune à. vne queué longue & grofle, qui fort de la racine. Sa racine eftronde comme vie Pomme. On l'ap- pelle Lorus d'Egypte; POurce quil croift en Egypte. Thcophrafte dit que la racine eft appeliée Cor- fium. S trabon au liure 17. de fa Geographie dit que Corfium eft vn fiuiét femblable au Poiure. Diofcoride dit que l’on mange certe racine crue & cuite. Thcophrafle dit qu'eftant boïillie ouroftie, elle deuient comme vn blanc d'œuf, & eft bonne à mañger, & qu'on la mange auffi crue ; toutefois qu'elle eft plus plaifante eftanccuite dans l'eau , ou bien fous la braife. Strabon dit que ceux qui viuent de cette racine font appellez Lotophages ; mais Theophrafte appelle Lorophages ceux qui vi- uent du fruit de / Arbre Lotus, lequel eft doux & plaifant. Du Lotus d'Egypte, de Theophrafte, CHAP. LX. Les mors. Æ Nree lesherbes des marais ou aquatiques il ÿ en a aufli quieft appellée en Gre Awrs EN yum Cr: en Latin Lotus Æg yptia. On la pourroit bien aufli nommer Lofws Nilotica, & ro . É Euphratcia : en Arabe Hañdachoca, laquelle il femble que Theophrafte aic defcrite plus l'hil, chro PPS amplement que veritablement, difant ce qu'il en auoit ouy dire & non pas veu : caril ttes dit ainfi, felon que Pline l’a traduit, difant: / y a auffi use herbe du mefme nom, @: une rige qui croift és marais d'Egypte: car quand le Nil s'abailfe, elle vient le long du Nil, &: refemble aux Feues (à [ca- noir d'Egypte) quant à la tige, @ aux fueilles qui font fort entaflées ; toutefoss elles font plus courtes &> plus grailles. Cette Plante porte à la cime vne teffe femblable à celle des Pauots,quant aux dentelèures, © toute añtre chofe, & eff pleine de-graine, laquelle retire an Millet. Les gens du pais lailfent pourrir fes tefles, Les ayans entaflées par monceaux, puis les lauent pour feparer la graine, laquelle ils fonr puis apres fecher, pour La moudre @r en faire du pain. On dit merueilles de certe Plante, c'efl que quand le Soleil fe couche, les teftes d'icelle fe ferrent,& fe couvrent de fueilles S'ounrans au lener du Soleil, conti- aans ce train infques à ce qu'elles foient entierement meures , @* que la fleur qui eff blanche tombe de Joy-mefme. On dit duuantage, qu'au fleune d'Euphrates,la tige € la fleur de ce Lorus fe plonge entiere- ment dans l'eau in[qu'à la minuit , Ji profond qu'il eff malaifé de les treuuer , encor qu'on eflende bien Le brasimais la minuiéf palfée,elle commence à [e releuer peu à pes en forte qu'au Soleil leuant La fleur fort de l'eau, & monte fi haut qu'elle eff fort efloignée d'icelle. Sa racine eff de la groffeur d'une Pom- me de Coing , counerte d'une efcorce noire , [emblable à celle des Chaffagnes: mais le dedans d'icelle eff blanc, @* bon à manger 5 toutefois eflant cuite en cau, ou fous les braifes, elle eff meilleure que crue. Liu.22.0 11 Il femble que Pline parle vne autre fois de ce mefme Lotus cultiné, l'appellant Lorometra , s'il n’ya. Emblem 97. POint de faute en ce mot. Car Cornarius cftime qu'il faut lire Lotos Hemeron, où Loton Hemerar, © Hug. c'eft à dire Lotus cultiné. La Lotomcetra, dit-il, vient du Lotus cultiué, Les pafteurs d'Egypte peftrif- fent fa graine , qui eft femblable au Miller, auec de l’eau ou du lai , & en font du pain ; routefois Liu 4eros. aucuns lifent ainfi en Pline : Le Lotus Jaunaze refemble au culriné, & croift en Esypte, de la graine. duquel, &c. Diofcoride a aufli prins de T heophrafte tout ce qu'il en dit. I y a aufli, dit-il, vn Lo- zs en Egypte qui croift és terres couuertes d’eau par l'inondation du Nil , & fait la rige comme les Feues, & vne petite fleur blanche, femblable au Lis, de laquelle on dit qw'eile fe ferre quand le So- leil couche, & s’ouure au Soleil leuant, & dit-on dauantage, que la tefte de cette Plantefe plonge au {oir deflous l’eau, & fort d'icelle au leuer du Soleil. Cerre refte eft comme celle des Pauots, des plus groffes qu'on treuue , &eft pleine de graine femblable au Millet , laquelle les Egyptiens fonc fecher pour en faire du pain. Sa racine refemble à vne Pomme de Coing, & eft bonne à manger Chap.ro6& tant cruequecuite. Eftant cuiteelleretireà vniaune d'œuf. Serapion appelle ce Lotus icy & tous es les autres defquels Diofcoride fait mention , d’vn mefme nom en fon langage, fans y mettre de la le ch.ro9.du diftinétion, Hasdachoca, de la graine duquel il dit qu’on fait de l'huile, donc on fait grand eftime qui en Barbarie, pour appaifer laïdouleur des gouttes. Ainfi donc l'huile d'Hardacocha ne fe fait pas PA de la graine du Treffle commun, comme aucuns eftiment ; mais de la graine de toutes les.efeces liute 7, des de Lotus, & du Treffle Afphalrices feulement. Galien ne dit autre chofe touchant le Letus, finon Gmpl. À ht. "e que l’on fait du pain de fa graine. | De la Barbe de bouc, CE AP: ET. Les noms, SrArOonnTON, & #our, s'appelle en Latin :Barba Hirci, & Come : en Italien Barba Want. AN di becco .en François Barbe de bouc : en Allemand Bocksbart , 8 Gamhbbror. C'eft vne La forme. AN herbe , dir Diofcoride , qui a latige courte, les fueilles comme le Safran , la racine lon- gue & douce, à la cime de fa cige il y vient vne coupette grande , au bour de laquelle il pend vne graine noire , d'où eft venu fon nom. Cette herbe eft bonne à manger. Theophrafte traittant des herbes qu'on mange: Ewrre leqvelles eff celle qu'on appelle Barbe de bouc, qui a la ra- ct longue > douce, les fueilles comme le Safran, excepté qu'elles fort plus longues, la fige courte, an deffus Dela Barbedebouc, Chap.LXEL 943 deffus de laquelle il vicut vne grande coupette au fommet de laquelle il y ane longs € barbe blan- De de cheaffre qui pend , dont elle a prins fon nom. Pline en fait auffi mention quand il nomme les herbes di +7- que l'on mange communement: Il a auñi prins cecy de Thcophrafte : Il y a auflt, dit-il, le Trago- Hinare 1. Pogon , que d'autres appellent Cowe , laquelle fait vne petite tige , les fucilles comme:le Saffran, 1€ ion An racine longue, douce, à la cime de fa rige il y a vne coupette large & noire. Or la Plante qui cfticy À forme. peinte à la tige ronde, droite, compartie par neuds, garnie de fueilles longues, eftroites, aflez fem- ? “à Que blables à celles des Aulx, la Aeur iaune, qui refemble à celle de la Dent de Lyon, finon qu elle CfE Math. fur plus grande, & fort d'vne coupette. Icelle s'ouure quandle temps eft beau , & fe referre quand le 137.du temps ft couuert, & ala couperte comme celle du Chamzæleon , dans laquelle apres que la fleur cit combée il vient vne graine longue , veluë au bout, laquelle eftant meure , la coupette s ouure, & 1e change.envne pelotte bourrue , qui s’enuole puisapresen l'air. Sa racine eft douce , longue comme le doigt. Matthiol met vne awrre efbece de Barbe de bouc qu'il furnommée purpurée , pour raifon de la couleur de fes fleurs. Elle a les fueilles femblables à la precedente: tourefoiselles font plus couffues vers la racige, plus vertes , plus larges, & plus fermes, la tige toute femblables, com- Barbe de A. 4 r'ALOPOO®, de Autre Tragopogon, ox Barbe de bouc, Maithiol, de Matihiol. cftendant fes che- uelures deça & delà, & noiraftre, les tiges de la hauteur d'vn pied, en grand nombre, & comparties par neuds , les fucilles Jongues , eftroites, veluës , principalement du cofté qui regarde contre ter- re, qui ne font point dencelées , fort femblables à celles du Lapais faunage , quia accouftumé de croiftre en lieu aquatique & bourbeux , finon qu'elles fonc plus noires, ce qui eft bien aifé pour en {çauoir iuger : car ayans treuué la Britanica, on treuue quafi toufours du Lapais fauuage aupres, & -ainfi on peut comparer leurs fueilles enfemble, Sa fleur vient à la cime des tiges , & eftiaune , fem- blable au Soucy, laquelle en fin s'enuole en papillottes. Elle croift &s lieux humides & arroufez, Pourueu que le terroir ne foit crop gras. Elle a vn gouft afpre, & vn peu amer. Par le moyen de fon a{prere, clle eft aftringeante, & arrefe les fluxions,& comme eftant vn peuamere, elle mondife les vleeres, & les cicatrize, principalement ceux qui font en quelque partie humide du corps , comme aux glandes du col, &au gofer:car elle les defleche parle moyen de toutes fes deux qualitez. Ce qui s'accorde bienauec les vertus que Diofcoride & Galien luy attribuent. Diofcoride dit qu'elle cit aftringeante, & fert particulierement aux vlceres corrofifs de la bouche, & des glandes du go- tier. Elle eft aufli bonne là où il eft befoin de referrer. Galien dirque les fucilles de la Briraica font allringeantes , & propres pour confolider les playes , & reffemblenr aux fueilles des Lapais fauua- ges, excepté qu'elles font plus brunes & plus veluës. Leur fuc auf eft aitringeant. À raifon de quoy aucuns le fonc cuire pour le garder , comme eftant vn medicament fort fouuerain pour lés acci- dens de la bouche: caril guerit mefme les vlceres qui commencent à pourrir. Dalechamp a iugé que ceftoic icÿ la vraye Brfranica , tant pource que cefte Plante a les mefmes marques & vertus, comme aufli pource qu'il en atreuué le pourtraicen va vieux fragment de Diofcoride efcrir à la main en parchemin, combien que la peinture faftgroffiere , qui auoit la fleur iaune , & les fucilles de mefme comme la noftre. Dodon tient que fa Cochlearia eff la Britannica 8 dit qu'elle eft fingulie- re aux vlceres pourris & fales de la bouche, que Pline appelle Srorsze, Marcellus les appelle O/cedi. nc, & les Holandois & Frifons, Souserbuyck. DuTribulus aquatique,os Chaflagne d'eau, CHAP. LXVII. renoit ailleurss Ceux qui habitent lelong du Nil, & du fleuue Strimon ,en mangent ordinairement. Cefte Plante fe recourbe contre le fonds de l'eau, & fair les fueilles com- me l'Orme, attachées à vne longue queuëé. Or tous les Her- boriftes la defcriuent ainfi,à {çauoir qu’elle a la tige lon- gue ; graifle par le bas , auec quelques menuës cheuelu- res, en certains endroits , fpecialementpres detefre , par le moyen defquelles elle vient au fonds ; mais au deflus ellé eft grofle & fucillue. Sesfucilles fontattaéhées à des queuës longues & groflés , & font larges, femblables à cel- les des Peupliers ou de l’Orme, demy rondes , grolles ; ta. cherées par le deffus, nerucufes & dentelées; entre lef- quelles il fort des pcrires fleurs, puis vn fruiét noiraftre, faié à triangle, dela groflcur d'vne Chaftagne, garny de trois ou quatre pointes , dont la Plante a prins fon nom, & cou- uert d'vne efcorce membrañeufe ; aucc vn noyau blanc au dédans, quia le gouft d'vne Chuftaghe. Et de faiét le commun peuple en mange volontiers tandis qu'il eft frais, & l'appelle- on Chaflagne d'eau ; mefime on le fait fecher, pour le moudre & eñfaire du pain. Aucuns le font cuire fous la cendre chaude, 8 en mangent au deflerc detable. Aucuns eftiment qu’il faut lire en Pline fuyuant les vieux exemplaires : Le Tribalus ne croift finon és lieux marefcageux ; & eft dangereux en quelques lieux : neants moins 7 4 7 Ne » Le lier, Le temperñ= ment ce les Vertiis, Liu.4 ch 2! Liure 6, des fimpl. Êes noms: Liu2t.c.r6; Laforiné: 048 Liure IX. de lHiftoire des Plantes, i k ce le long du Nil En outre ileft à fçauoir que Dioftoride dit que cette Plante afa nec ne celle de l'Orme, dontil faur que Pline ait leu réares au lieu de wa Le Lim | ruac. Elle croift dans les foflez, & eaux qui coulent doucement,8 dans les lacs bourbeux,quelque- AN ie fois dans les eaux dormantes, & aufli dans les fontaines claires, & en plufieuts fileuues d'Italie, & À cc. mefmes dans la mer. Elleeft refrigeratiue & aftringeante. Del'Hepatique, CHAP. LXVIIL Lesnoms: *N appelle maintenant Hepaticr , & Lichen en Latin , la Plante que les Grecs ap- SA / pellent aeugir & Cpio : les Arabes 4zez Alfachel : en François Hepatique : en YA Allemand Presrenlechekraut. Elle eftappelle Ziches pource qu'elle guérit les der- ES tres, qui font appellées en Grec Lichen«, en l'appliquant deflus : & ‘Bros, pour- Sirsch48. ce qu'elle s'attache aux pierres comme la Mouffe. Diofcoride la defcrit ainfi en pen de pa- Laforme es + L'Hepatique qui croift volontiers fur les pierres , qu'aucuns appellent aufli Bye, s'attache aux pierres qui font fouuent arroufées , comme la Moufle. Pline a mis deux efbe- ces d'Hepntique ; toutefois nous ne traitterons icy que de celle de Diofcoride. En outre, dit-il, il y a vne autre efbece d'Hepatique, qui ne croift finon fur les pierres , aufquelles elle s'attache comme la Moufle, de laquelle on vfe auili lappiquant en liniment. Or noftre He- patique, croift deflus laterre, ou bien lelong des murailles qui font fouuent arroufces d’eau. Ses fucilles fe couchent l'vne fur l'aurre, & font vertes par deflus, & noires par deflous , vn peu grafles , eftroites vers la racine , puisapres elles vonten eflargiflanc » & ont trois ou quatre decou- peures, entre lefquelles il fort de la racine, des petites queuës , où tiges menues à la cime def- quellesil y afeptou huict boutons à mode d'eftoile. Ses racines font autant de cheuelures qui Liu.26,ch.4. Hepatique IL. & III. de Lobel. Hepatique , de Matihiol. ELA, Ÿ’ es ) KQ TR LUTTER “ ) | rs D — Iù È N/a \ NL NP NN hi) \ On \ ji A À UNSS Ve x ; RS (A AN WA ; \ 11° À AU Ge font deffous les fueilles par le moyen defquelles elle cienr à la terre,ou aux pierres,& en tire fa nout-. e n Là . riture. Elle croift és lieux arroufez & ombrageux, s'attachanraux pierres nues comme la Mouffe. Si : Elle produit fes perires eftoiles en luin & en luiller, Nous auons icy adioufté le pourtrait de deux Le témpera. QULEES Hepatiques moindres , qui eft prins de Lobel. Au refte l'Hepatique ainfi que dit Diofcoride, > ment & les appliquécen linimencarrefte rous flux de fang;, empefche les inflamarions de s'auancer, guerit les Vérius. ns AS à Appliquée en liniment anec du miel elle eff bonne à la sauniffe, > guerit les defluxions qu? om ent Jur la bouche & la langue : car il faut ainfi traduire les mots Grecs qui font rels, m@rA4 7 % 786 ixree rule CA HéarE Aaxeréehe : souarE à % TN VA“ Te édmanruds @Dgrräre. Aufquels Cornarius dit qu'il ya de l'erreur, pource qu'il femble que Pline ait voulu traduire les mors de : - Diofco De la Scrophulairegrande, CRLXX. guo | Diofcoride ; & toutefois il dit ainfi : Elle eftanche le fang des playes, fi on met fon fuc dedans, 8: appaife les inflammations eftantappliquée en liniment. Elle guerit auñi la iaunifle eflantreduire en liniment auec du miel, fi on en frotte la bouche & la langue : rellemenr qu'il femble qu'il air leu en Diofcoride, dDread 7856 inreende A mênrE, Maxpodfis 73 œuar@, à rie yautlne : c'elt à dire: Elle fert à la iauniffe K on en frotte la langue , @ la bouche aucc d5 miel : rellement que Le mot ouanouss, eft fuperflu, commeaufli le mor wapæräre , qui y a efté sepeté de la ligne prece- dente. Or Galien en parle vn peu diuerfement. L'Hepatique, dit-il, qui croift fur les pierres, eft Liure 7. des comme vne efpece de moufle ; toutefois on la peut bien tenir pour vne Plante. Etfemble qu'elle + ait efté appellée Licher, pource qu'elle guerit les dertres appellées Lichen. Elle eft deterfiue & me- diocrement refrigeratine , & s'eft acquis, & a tiré de la pierre la faculté deterfiue & defccatiue : mais la refrigeratiue vient de l'eau. Er croiftés lieux humides & fur les pierres qui fentent mal. Veu donc qu'elle eft compofée de telles fubftances , ilne fe faut pas esbair fi elle empefche les inflammations : mais quant à ce que Diofcoride dit qu'elle eftanche le flux de fang, ie n'en {çay rien que dire. Grace de Dieu. CHAP. LXIX. N ne fçait pas encorcomment ,,4ctiur. c'eft que l'Herbe que les mo- SES se < dernes appellent Gratiola, jieduis LE eftoir nommée anciennement. Les nos. N] On l'appelle auffi à prefent | Gratia Dei: en François Gra- ! ce de Dieu : en Italien Sranca À cauallo , pource que Les che- uaux fe laffent merueilleufe- = ment en la mangeant: Ancuil- lara la prend pour le Papauer fpumeum de Diofcoride.C'eft ze forme. vne petite herbe qui n’a pas plus d'vne paume de hauteur, ayant la tige quadrangulaire,les fucilles comme l'Hyflope, plus larges & plus longues. Sa fleur eft de couleur de pourpre blancheaftre, fortaat entre & parmy les fueilles quienuironnent latige. Sa racine {e va efpandant à fleur de terre. Toute la Plante eft amere & defort mauuais Le rempera- gouft, vnpeuaftringeante. Eflanc prifeen breuuage tant 7% © # Ë frefche comme feche, elle purge fort par le haut & par le a bas la bile , & le phlegme. Broyée & appliquée fur les de playes elle les guerit en vn inftant. Elle croift és lieux hu- Lei." * _mides, principalement és prés marefcageux. SE Sr = Ï AN p 24 AE ss F ER ju Wu, 1 Ÿ "ht à =. “1, & Scrophulaire grande, CHAP. LXX. Esre Plante pour auoir la racine faite à mode deglandes, & pour fa proprieté aufli 26svorms. eft appellée Serophularia maior , Millemorbin, Caflrangula , Ferraria, Ficaria : en S François Grande Scrophulaire :en Allemand Bramuurtz. Fuchfe, Cordus, & Dodon l'appellenc Galiephis. Elle fait vne tige quarree, noiraftre & creufe , les filles Jon- La ferme, guettes , larges , dentelées à l’entour, femblables à celles de la Beroine, A lacime de fes tiges , il vient deperites fleurs purpurées & creufes, & puis apres vne graine menué en certains petits bou- tons. Saracine eft grande, blanche , mafliue , & toute pleine de durillons où glandes. Elle croift (Ag fur le bord des foflez , és lieux aquatiques & marefcageux , & quelquefois parmy les bpis, &ztail. lis humides , éslieux ombrageux, & monrueux. Eliceft finguliere pour les vlceres des glandes, ns pour les vlceres cauerneux , chancreux , & corrofifs. Eten outre à toures les enfleures prouenan- | tes des humeurs froides ; & aux duretezinueterées & fcirrheufes, où il y a danger qu’il n’y vienne vn chancre. Elle guerir les efcroüelles & lés hemorroides. On tire fa racine en Automne, & l'ayant bien nettoyée, on la broye auec du beurrefrais , 8 la met-on dans vn pot de terre bien couuert en lieu ‘humide , où l’on la laifle par l'efpace de quinze iours. Apres on fait fondre ce beurte à pe- tit feu , & apres l'auoir paffé on le garde pour feruir d'onguent aux maladies que defluss Aucuns Tome premier. LLLL eftiment Lee norrss, Liure 6. des fimp]. Liu.4.ch.28. Le lien. Ls forme. Liu.t3.ch.7 ch.17.li.1.de Ja 4- cdirion de Diofc. Letemphera= ment Cr les Veritas. \ oso Liure IX. del Hiftoiredes Plantes, j eftiment que c'eft certe Herbe que Pline appelle Herbs Chryfippes, laquelle guerir les efcroüelles eftant appliquée auec des Figues. Quant à la Sérophulaire petite nous en auons defia amplement vrait- té cy deuant au chap.33. Scrophularta grande. De l'Erinus, CHAPLX AL E ten @ des Grecs, s'appelle aufi en La- tin Ersnus, & par Pline Erineos. Cette Her- be eft ainfi appcllée;pource qu’elle eft plei- * ned'vn fuc blanc comme laiét.Car Erinus, ou Erineos en Grec, eft ce qu'on appelle en Latin Caprificus , à {çauoir vne Figue qui n'eft pas meure, lors qu’elle eft pleine de lait, au commencement ou à la fn du printemps. Et de fait Pline fuyuant la propricté de fon langage , apres auoir traitté des Figues vertes, adioufte ce que nous dirons tantoft touchant cette Herbe. Au- cuns l'appellent Ocimum aquaticum , Bafilic d'eau. Galien ne l'appelle pas Erinus, mais Echinus : car il en traitre en telle forte ES a £ = 2 qu'on voit bien qu'il parle de l'Erinus de Diofcoride , & non d'v- > PE) AS ne autre Plante. Or Diofcoride dit que l’Erinus, ou Bafilic d'eau, 7 He = croift dans les fontaines & riuicres , & a les fucilles comme le % Bafilic , finon qu'elles font moindres, & decoupées au bout. Et pe: TR produit cinq ou fix iettons de la hauteur d’vne paume : la fleur PERTE blanche ;, & vne graine noire , & d'vn gouft afpre. Ses fueil- les & fes tiges font pleines d’vn {uc blanc comme lai&. Ces der- niers mots font mis autrement aux communs exemplaires 478 5 pesos és à navAdc, à Td méræAa : c'eftà dire, Z4 #ige & les fueilles [ont pleines de fuc : toutefois l'erymologie du nom de cette Herbe que nous auons dit au commencement monftre qu'il faut lire fuiuant la premiere leçon. Et mefme Pline le monftre bien aufli , lequel à prins ce qu'ilen dit partie de Diocles, partie de Nicander , & partie de Diofcoride. Il faur, dit-il, que ie traitte icy de l'Herbe que les Grécs appellent Erinos, puis que , comme j'ay dit , les figuiers fauuages s'appellent aufli du mefme nom. Cette herbe eft de la hauteur d'vne paume , & iette quafi ordinairement cinqtiges. Elleretireau Bafilic. Sa fleur eft blanche, fa graine petite, & noire , laquelle eftant broyée en miel Atrique, guerit les chaudes defluxions des veux. Elle rend beaucoup de lait qui eft doux (Diofcoride n’a pas mis ces derniers mots.) Cette herbe appliquée auec vn bien peu de Nitre eft finguliere aux douleurs des oreilles. Ses fucilles feruent de contrepoifon. C'’eft ainf qu'on lit aux communs exemplaires de Pline ; mais aux vieux exemplaires il y a autrement. Er de faitils s'accordent mieux auec ce que Diofcoride cn dit. Broyée auec miel Attique , elle guerit les chaudes deflu- xions des yeux, pour ce fait il en faut incorporer deux drachmes , en quatre cyathes de miel At- tique. Quand on amañe cette herbe par poignées, elle rend beaucoup de lai& qui eft doux. Elle eft finguliere à la douleur des orcilles. Ses fucilles font aufi bonnes à ceux qui ont beu quel- que poifon, en quelque manicie que ce foi. Matthiol a mis le pourtrait que voicy icydeflous pour celuy de l'Erinus : mais Dalechamp met le pourtrait d'vne autre Plante pour l’Erinus, la- quelle il dit auoir cueillie aupres de Lyon, en vn ruifleau qui pafle fous les dernieres arcades, du pont du Rofne du cofté de la Guillotiere, laquelle à la racine fort cheueluë, & fair plufieurs ti- ges de la hauteur d’vne paume , anguleufes & branchues , lefquelles rendent du lai& en les rom- pant, d'vn gouft fort afpre , & couvertes d’vne bourre blanche pres delacime. Ses fueilles re- tirenc à celles du Baflic, toutefois elles font moindres que celles du Bafilic dela premiere ef- pece, que Serapion appelle Cérratum , & ne font point decoupées , ny dentelées à l'entour. 4s- pres de la cime destiges, commeil ÿ aaux exemplaires Grecs : caren voicyles propres mots : £% Ty aude mepoy éregicuWa , comme dit Diofcoride , elles font comme fendues , longues & cftroites , quafi comme celles du Pin fauuage. Diofcoride en vn autre endroit, parlant de cet- te mefme Plante, dit prefques les mefmes chofes , & luy attribue les mefmes vertus, &le mef- me temperament que nous auons dit cy-deflus , difant que la graine du Bafilic fauuage incor- porée au poids de deux dragmes , auec quatre cyathes de aa Atrique , & appliquée en lisi- ment , guerit les defluxions qui tombent fur les yeux. Son fuc diftillé dans les oreilles auec du Soulphre & du Nitre ; guerit la douleur d'icelles. Galien dit que la graine du Bafilic fauuage cft | De la Pimpinelle, Chap. LXXIL os: Erinus, on Bafilic d' cau,de Matthuol, | __ Erus, de Dalechamp. PAU GA (RS \\) AN SS SSSR NS 5 CSS SE D — ge Le ra AA \ \ \ NI ESS Y Z ES à = = \ = NN EE [es LS PES ge eftafpre,& par ainf elle eft repercufiue & deficcatiue,& qu'il en faur vfer aux defluxions des yeux, & des oreilles. | De la Pimpinelle, PSCEAP. LAX T1. 1% Lvsrevrs éftimenc quelés autheurs anciens n'ont poiar fair mention des Plantes qu'on 2e #6: NS appelle à prefent Pimpinella & Bipinella, à caufe qu'elles ont leurs fueilles difpofées deux à deux à mode d'aifles ou de plumes. On les appelle aufli Bipenula, & Pampinella. Onena remar- Pimprnelle grande, de Marthiol. Pimpruelle petite, de Matthiol. PNT AA BU 3 y We és / ER CALE ITS MEN ’ x AD C Tome premier. Les efheces. podenliur. chap, 94. La forme. Le Lien. Letempera- ment dr les verimss . > 5 Le - | 1 952 Liure IX. del'Hiffoire des Plantes, qué deux efpeces. La grande quis’appelle auf Sanguifcrba mañor où Silneffris :en François Pimpinelle faunage,ë la petite qui eftaufli appelle Sazgwiforba minor, Solballella.8c Hoi tenfis en François Pim- pinelle cultinée D'autres eftiment au contraire que celle des Zardinseftantcultiuée deuient plus gran- de. Quant à la Pémpinelle faunage elle a les tiges longues, rondes, &z deux ou trois pieds de hauteur, garnies de fueilles longuertes, dentelces , attachées aux queués lvne vis à vis de l'autre , & eften. dues à mode d'ailes. À la cime destiges il vient de perites ceftes rondes, defquelles il fort des pe. Pimpinelle;ou Sanguifèrbe ç de de Fuchfe. Va'z- tites fleurs rouges-brunes , puis vne graine faite à triangle, Sa racine eft grofle & longue; elle eroift volontiers és montagnes .& lieux garnis d'herbe , comme aufliaux prés , & pafquiers. La petite Pimpinelle , oufoitcelle de Fardin, eft du tour femblable à la precedente , excepté qu'elle eft en tout 8 par tour plus pe- tite, & de meilleur gouft & odeur. Ses tiges fontendies & mol- les, de la hauteur d'vn pied,ou vn peu plus, rot geaftres, & cou- uertes d'vn cotron molle Ses fueilles font comme celles de la precedente, mais beaucoup moindres , quafi comme perfes par deffous , & vertes par deflus. Ses fleurs ne font pas brunes, mais purpurées,auec des filers jaunes au milieu:fa racine eft auffi fem- blable à l'autre , excepté qu'elle eftplus petite: Elle croift dans lesiardins. La Pépinelle defleche au troifiefme degré ,& eft froide au fecond, & aftringeante. Sa decoétion guerit la dyfenre- sie , & le flux des femmes, comme aufli tous autres flux de'fang &c du ventre,& reprime les vomifiemens bilieux. L'herbe auffi,& fa graine reduites en poudre, & prinfes auec d’eau ferrée font les mefmes effects.Certe herbe guerit les playes & vlceres,& de fait oncn met dans les onguens quel’on prepare pour les playes de la cefte , & pour leschancres. Aucuns en font grand eftat contre les ficures peftilentielles 8 contagieufes, difans que fon fuceft fort propre pour les guerir. Sion la met tremper dans le vin elle luy donne bon gouft, par le moyen de fon gouft & odeur aroma- tique & vineule,fentant comme le Melon,aufli en vfe on fort en falade.Elle eft fort propre aux partiesinterieures, comme au foye & au cœur.& fpecialement pour refiouir les efprits. Chacun fçait affez que l’on trouue certains grains à la racine de la Pimpinelle, qui font fort finguliers pour teindreles draps de foye en rouge. Bellan des Arabes : &* peut effre la Sanguiforba efpiucufe, felor Rauuolf CH. LXXIHI. Lo é, Art il > AN PTS 18 LS f Ds L A L ya vne Plante qui vient au bas-di mont Li- ban, laquelle jette plufieurs furgeons.de la lon- gueur d'vne coudée, auec des fueilles tendres, longuetres,arrengées par ordre à leurs queuës vis à vis l'vne de l’autre, aucunement verres par deflus , & cen- drées par deffous, femblables à celles de noftre Pimpinelle, à laquelle il femble que cette Plante retiré fort, tanten la figu- re comme en vertus,entant qu elle eff aftringeante & deficca- catiue. À la cime des branchettes ily a despetites éfpines, donc les vnes tirent contre bas, les autres à cofté, mais la plus Part va contremont , des plus hautes defquelles il forc des fleurs au Printemps, vertes-blaffardes , & eftoilées ; apresil y vient des boutons blancheaftres, gros comme vn grain de Poiure, aucunement tachetez de rouge , & entaflez en grappes, comme ceux des groifelles rouges, aufquellesils retirent. Ceux du pays appellenc certe Plante Be//an ; aucuns eftiment que c’eft l’'Hippophaës de Diofcoride:mais d'autant qu'elle a plufieurs chofes qui ne s'accordent pas auecla de- {cription de l'Hippophaës ; il femble qu'il vaudra mieux de s ae pour vne efpece de Pimpinelle ; ou foit Sangui- OrDa. Ex Galion Du Petit Muguet, Chap. LXXIV. 92 Galion, ou Petit Muguct, CHAP. LXXIF. AŸE Es Grecs appellent cefte Herbe yaaor, & les Latins Galiuwm : les François Petit CM: Lesnoms: DE guet: les Allemans F#4lffrao. Diofcoride dit qu'elle eft appellée ydAuor 20 ré yaAe mn prove Ts miruas dure c'elt à dire, pource quelle fert de prefure pour faire cailler le lat. © Elle refemble, dit-il, quant aux branches & aux fucilles au Grarteron,fa branche eft droi- 14 firme. = “ cl te , auec beaucoup de fleurs iaunes à la cime , menuës, enraflées , & odorantes. Ellercroïft és lieux Mollugos ou Gallion blanc, filon aucuns. Petit Muguetiaune de Mattbhiol. m LUS ZE, NUE SR 0 TN 70 DuN NEA ÿ WE AS NO # à = ASS, LE AY gt Le (RENE Q &) ES N TS VAS 4 MIS @ 0 eu k D) IN LR { À, 74 S Le NS <\ QLR AIN, N RE A A REA SEAIN fa) 4) 7 (Ba 4 À 2 AE INR AN (SE A) SÈ DE \ \ Ë Y FE LA Qu ss ds E À N me LS: j 1 em É F ELEL, 3 ; baaré£ : F TT. J : + 054 Liure IX.del'Hiftoire des Plantes, ._, marefcageux. Tout ce que deffus conuient fort bien à noftre Perir MHaguer:car il fair des petites ti- NE ges, menuës ,rondes, lifles , garnies de fucilles eftroites , difpofées en forme d’eftoile. En fomme il refemble au petir Gratteron , routefois il eft moindre & plus tendreler , & n’eft nullement afpre, mais liffe par tout, & de bonne odeur. Ses fleurs font entaflées à la cime à mode de grappe de rai- fin. Sa racine eft cendre & cheueluë. Il s'en treuue vne autre efpece qui a les fleurs blanches, à rai- fon de quoy on l'appelle Ga/livm album, Petit Muguet blanc, d'autres l'appellencA4o//ugo plus com- une des Herboriftes. Elle fait plufieurs riges anguleufes, comparties parneuds , & menuës , de la hauteur d’vne coudée, ou d'vne coudéc & demie, qui crainnent par terre, & font garnies de füeilles lifles, & de fleurs blanches, quand ce vientau mois de May ,en grand nombre , plus petites que celles du'Gratteron. Sa racine eft auffi plus dure, cheueluë, & de couleur cendrée. Dodon met vne Mol!ngo de montagne, qui refemble en tout & part tour à ce Petit CMuguet blanc, finon qu'elle porte plus grand nombre de fleurs belles & petites , fur vne tige droite, de la hauteur d'vne cou dan dée ou de deux ; & fes fueilles font plus molles. Sa racine cit noiraftre, Ces Plantes croiffent és co- Le tempera. faux qui ne font pas culiuez és lieux afpres & montueux. Diofcoride dir que la fleur du Perit Mu- mous guet cit bonne pour appliquer fur les brufleures du feu , & qu'elle eftanche le flux defang. On le 4 mefle parmi le cerot rofat, apres l’auoir tenu au Soleil tant qu'il sen blanchifle, & alors il eft pto- Liure 6, des pre pour renforcer ceuxqui fonc las & recreus. $a racine efchauffe Ja perfonne au ieu d'amour. fimpl. Galien dit qu'on a appellé le petit Muguet Galion,pourte aw’il fait cailler le lait. I! refemble au Grat- teron, & eft deficcatif, 8& vn peuacre: il femble que fa fleur foit bonne contre le flux de fang , & pour guerir les brufleures. Elle {ent bon, & ef iaune. | Raïffort d'eau, | CHAP. LXXY. Les noms. Dodonc.36 EN Radicula paluffris. Ma les fueilles cômele Raif- Hess S fort de iardin ; tourefois elles font moindres & Pr plus decoupées. Sa tige et haute d'vn pied , & : ÿ quelquefois dauantage , garnie de beaucoup = de fleurs jaunes, & puis apres de petites gouf- {es, dans lefquelles il y a vne graine menue. comme le doigt, d'vn gouft vn peu plus acre Le in que le Raiffort de sardin. Ilcroift le long des foffez, & des eaux qui SN coulent doucement. Il eft plus acre que celuy des jardins , & a les Vertus, mefmes vertus : routefois il fait plus d'operation , fpecialement pour prouoquer l'vrine. Du Mourron d'eau, k H AP. LXXPFI. TA EN Es modernes Heïboriftes appellent cefte Plante REP) dharallis aquatica:en François cHourron d'ear;pour- ce qu'elle retire au Æfowrron quant aux fucilles & aux proprierez , & mefme qu'elle croift aux mefmes | lieux , ou bien Berabunga ; qui viencdu nom Allemand ae ts, Bachpunghe. Dodon l'appelle mal Cepez , & Fuchfe Sim. Aucuns ‘4 tiennent que c eft le Samolam de Pline, qui croift és lieux aquati- SR ques, &cft, commeil dit, vne herbe fort celebrée pat les Druides. Tragus l'appelle Sy non odoratum. Celte herbe fair des petites 74 ; | branches , tendres, charnues, rondes, les fueilles vn peu dentelées à l'entour , poulpues, & noitaftres. A la cime destiges & de fes brancherres, elle produit plufieurs fleurs bleuës ; femblables à celles du Mourrom. Sa racine eft blanche, & forrcheueluë, Toute la “ Dors plante eft d'vn gouft plus acre que le Naftort, & d’aflez bonne odeur, comme dit Pena. Ainfi donc ss ee eft chaude, &fort finguliere contre la grauclle, & difficulté d’vrine. On arreuué par expe- rience que cefte herbe eftant broyée & appliquée fur le poignet des mains gucrit l'inflammarion des yeux, & arrefte merucilleufement bien les defluxions chaudes d'iceux. Elle s'aime és lieux hu- mides , comme fur le bord des foflez &z eftangs. Quelquefois on en creuue dans les ruiffeaux. Elle eft fort finguliere pour vne maladie qui eft bien commune en Allemagne , qu'on appelle Scorbu- tum, la prenant comme le Creflon d'eau. Tragus dir, qu'eftanc roftie auec du vinaigre & du beurre, & appliquée chaude , en la renouuellant fouuent, elle ferrcontre roures fortes de tumeurs, & mefmes au feu S. Antoine. Et que les marefchaux en vfent fort pour ouerir les enfleures & la rongne des cheuaux, & autres telles maladies qu’eftanc mangée enfalade elle rompt la pierte, pro- uoque l'vrine& les mois, & fait fortir l'enfant mort au ventre dela mere. Lobel a misle pourtraic | dvn 4 Des Efcuelles d'eau, Chap.LXXVIL. | 955 Mourron d'ean, de Dodon, Autre Mourron d'eam , de Lobel. d'vneautre 42agallis,ou Mourron d'eau, qui eft péut eftré le fecond Sion, ou Betle non édoränte de Tragus, ayant la fueille comme le Pouliot Royal. Cerre forte s'aime mieux és lieux humides, és fontaines & ruifleaux , maiseft plus rare. Ses fueilles retirent à celles de la Valeriane plus petite, & fonc de mefme couleur. Sa tige eft de la hauteur d’vne paume , fourchue à la cime ,fortanr d'v- ne petire racine cheueluë, Ses fleurs font petites & blanches, femblables à celles du A4orroz, com- me auff les bourfes où eft la graine : tourefois beaucoup plus perites ,. & de couleur brune quand elles font meures. On en treuue le long d'vn ruiffeau qui paffle par va perie village nommé Auftru- ver, à deux lieuës presd’Anuers. Voila ce qu'en dit Lobel: Des Efcuelles d'ean. Col A POIL, KT gén O ve CE que cette herbe retire aux vrayes Efcuelles qu'on appelle en Latin Cotyledon ou 7wbilicus Veneris , &pource qu'elle croift en l'eau , les Herboriftes l'ont appellée Cotyledon aquatica:en François Efcuelles d'eau. Les Apothicaires l’appéllent Fbr/icus À Veneris, & Scatum cæliicombien que ce ne foit pas l'Ywbilicus Vencris vraÿy, & qu'il n'en faille pas vfer à faute duwray. Elle fait plufieurs cheuelures , & des pecites tiges ten- des ; qui rampent & trainent par verre , les fucilles font rondes , quelque peu decoupées à l’enrour, | : d’une decoupeure obrufe, auec vne eftoille au milieu E/cuelles d'eau. qui cft vn peu plat , à l'endroit ou les queués font acra- her | | chées , & retirent à celles des wraÿes Efcuelles, excepté qu'elles foncmoindres ; plus tendres , & plus noiraftres, {es fleurs font petites & blanches, & pendent deflous les fucilles. Elle fleurit enluillet. Son gout acre qui pique la langue , monfitre qu'elle eft chaude. Parquoy aucuns Apothicaires faillent grandement , lefquels au lieu du vray Vinbilicus , & à faute d'iceluy, mettent dé certe herbe dans l'onguent populewm. Aucuns eftiment -que cette Place eft la Caflitriche de Pline. On {€ fert auf- fi, dicil dela Calhitriche pour faire efternuer. Ses fueil- les retirer à vne Lentille.Ses tiges fonc comme de loncs biën menus, a racine eft fort petite. Elle croift és lieux ombrageux & humides , & a vn gouft bruflant. D'’au- tres prennent pluftoft pour la Cz/litriche l'herbe de la- quelle nous auons traitté cy deuantau chap. 17. Elleeft fort fréquente és pays Seprenitrionnaux, LLLL 4 aux PUATEX ERUN TN Les noms, Dodonli.i: ‘ ch25. Pier. Pen,aüx Adüerf; Liu,2 ÿ.c.x : Lelien: 956 Liurel X. dej Hiftoire des Plantes, aux lieuxaquatiques, 8zaux prés.qui fonr en des vallées balles , 8: dans les foffez Idou l'eau a croupi rout l'Hyucr. Elle a va souftacre. De la Berle, CHAP. L'YXVIII R Este Plante eftappellée en Grec aie : en Latin Sivm 8 Laner : en François Berle :en' Arabe Ît£ à ; ñ A = ; ES Rorcathalmi,8c Inhamebanellsoùu Hamehanellasen italien Gorgoleffroien Efpagnol Rabacas:en Lesnoms. Vray Sium, de Matthiol. ; ENVIE à 20 * É£4 7” EN) A LAVAL se Le Dre) PR K ù SZ ÿ ’ D À S 4 fe Ame SC TANGER Szuir grand de Crateuas, de Dodon Liu, re120. Laforime. Sium cosrun,de M atthiol. A j ASS A 4 Se CS TS Allemand 7sfereppffch, c'eft à dire, Perfilde marnis. Ellea cité appelée Siure 2 r5 caen c'eft à dire, de branler, pour- ce qu'elle eft continuellement agitée par l'eau courante, dont auffi eft venu le mot Latin Lawer : finon qu'on aimaft mieux dire qu'elle eft ainfi appellée, pource qu'elle prouc- que l'vrine , & esbranle la pierre; & la fait fortir. Diofcori- deditquela Berle croift dansles eaux, & eft vne Plante grafle, droite , ayant les fueilles larges femblablesà celles de la Liuefche, toutefois elles font moindres & odorantes: mais le Sium de Crateuas, comme dic le mefme Diofcori- de, eft vne petite Plante branchue, ayant plufieurs fueil- lesrondes, plus grandes que celles de la Menthe , noires, & approchantes de celles de la Roquette. Matthiol tient pour le ray Sium ou “Berle la Plante qui eft icy peinte,pour ce qu'elle n'a pas vne marque qui ne saccorde auec le: Sium de Diofcoride. Elle croift, dit Lobel, és petits ruif feaux parmile Creffon, & a les fueilles femblables à celles du Creflon Alenois , ou bien du Creffon d'eau. Ellea des petites tiges de la hauteur d'vn pied, & quelquefois d'vne coudée, les fleurs blanches, & des petits cornets comme le Sium de Crateuas,acres au gouft. Cette Plante eft fort frequente à l’enrour de Turin en Piedmont , dansles ruifleaux : quicoulent des montagnes & coftaux. Ilappert par la defcription du Si» de Diofcoride, que c'eft la Plante appellée en François Berle, & parles Herboriftes Pañinaca Aguatica à caufe de l'odeur & figure de fes fueilles: & de- fait quafi tous les aucheurs fuiuent cette opinion Ce neant DelaBerle, Chap.LXX VII. 957 neantmoins Fuchfe en a mis le portrait fous Je nom de Elcofelinum ou Ache. Dodonen fon Hiftoire des Plantes mer pour le Six# de Crateuas la Plante qui eft icy peinte ; mais il fe trompe: car cen eff pas Le Sim de Crateuas, ains pluftoft celuy de Diofcoride. Ce qu'il a bien recogneu au trairté des Plantes aquatiques, où il en à mis le pourtrait & la defcription bien plus exaëte , di- fant : Le Sinm fait des tiges longues de trois coudées & dauantage, groiles, cannelées, & creufes, lefquelles s’'apperiflans au bout fe fourchenten plufieurs branches. Sesfueilles font longues , com- pofées de plufieurs autres , chacune defquelles eft grafle, life , & dentelte À l'entour mode d'v- nefcie, moindre que celles de l'Hippofetinum. Ses fleurs font blanches, & viennent par ombel- les. Ses racines font menuës, noires, & cheucluës, & ne viennent pas feulemenc au pied de la Plante : maisauffi parles neuds destiges , qui font dédans l’eau , ou qui touchent terre. Toure la Plante eftplus odorante que ny l'Ache ,ny l'Alexandre , fentant quafi comme ce qu'on appelle _ Communement Perroleum. Elle croift aux petits ruifleaux qui ne cariflent point , & bien rarement és caux dormantes. Elle fleurir en luillet & en Aouft. Le mefme Dodon a mis en fon Hiftoire des Plantes le pourtrait du Séww , ou du Lawer petit : mais mieux encor au traicté des Plantes aqua- tiques. [ly a, dit-il, vne Plante quieft comme vne autre efpece de Sium, laquelle approche fbrt de l'odeur & facultez du Sim, où du Lauer: routefois elle e& beaucoup plus petite, & plus menuë. Ses tiges font menuës, rondes, lifles, & ont dés nœuds qui ne paroïffent comme point, & fi fonc creufes, quafi femblables à des loncs, defquelles il en fort des queuëés menués à creufes , garnies de quelque peu de petites fucilles eftroires. Ses fleurs viennent fur des petites ombelles, plus eftroi- tes & moindres que celles de la Scabieufe , blanches, & iointes enfemble. Sa graine cft plus grofle que celle de l’Anis , blancheaftre , & large par deflus. Ses racines {ont cheueluës, fort menuës, & noires , attachées aux tiges vers le bas. Elle ictte auili du bas de la tige des cheuclures qui s'eften- dent de trauers, & ayans trouué la terre, ou lelimon en quelque endroit, elles y font des raci- nes & jettent d’aucres tiges , & ainfi la Plante fe multiplie par ce moyen, laquelle toutefois Vient bien auflide la graine. Lobell'appelle Oesanthe aguatique. Fe croiftés ruifleaux qui netariflent point, & plus fouuent és autres caux;fpecialement là où la Berle croift. Bien fouuent aufli elle vient és lieux marefcageux & aquatiques, le long des petitsruifleaux & foflez. Elle croift aufli dans les iardins ou ailleurs , là où on la feme , encor que le lieu ne foit pas humide: toutefois elle y de- meureplus petite, &z a les fueilles qui font pres de terre femblables au Cerfueil, & encor plus me- nues ; mais les autres fonrcomme celles de celle qui croift en l'eau. Ses racines font grofles, fem- blables à des petits Nauets fauuages, excepté qu'elles fonc moindres & plus courtes, defquelles il fort par trauers certaines cheuelures , par le moyen defquelles la Plantefe multiplie. Ainfi ad- uient-il fouuent qu'vne Plante eftant tranfplantée en vn auttre lieu , change en partie fa forme & fa figure. Elle fleurir en Efté. Sa graine eft meure au mois d'Aouft, au moins dans les jardins. Mat- . chiol a mis cefte forte de Sim, lequel a changé de figure Phéllandrium, de Pline. pour eftre cieu dans les jardins, ou en quelque autre lieu non marefcageux , pour la quatriefme efpece d'Oenanthe, NT MU ZZ° = : ; : g } . 5 | : ES NU 2 combien qu'elle foic bien differente auec /’Oenant he fuiuant l'opinion de Dodon. Aucuns eftiment que ce pers Sium de Dodon , eft le Silaus dont Pline fait mention au cha- pitre huiétiefme du liure vingtfixiefme , lequel croift és ruilleaux pierreux & qui ne tariflent point, de la hauteur d'vne coudée , & retire au Perfil , lequel eft fort fingulier aux accidens de la veflie eftant cuit comme la Liuefche. Dodon metencor vne #roifiefme Plante , quia les mefmes odeur & faculrez que le Sww , laquelle Lobel appelle Cics- È AR IA taria paluflris. Elle a la tige srofle , creufe, compartie pat ŒXUReS AE dE ’ mel par deffus Fe de deux coudées, _ Rs Te ZA tage , de laquelle il fort plufeurs branches , & eft verte du ASK 2 ANS commencement, mais apres qué la graine commence à =XE N SE eftre meure , elle deuient iaune blaffarde. Elle a les fueil- NS VAN AS les comme le Perfil ; toutefois elles font plus menués. Ses SUD | fleurs font petites & blanches , venans fur des petites om- EAP AN belles. Sa graine eft odorante & noiraftre , plus grande que D) celle de l'Anis. Ses racines font cheueluës, & noire com- me celle du Siww , attachées au basde latige. Elle croift au mefmes lieux , & fouuent parmi la ere. Elle fleurir en Efté. Sa graine eft meure au mois d’Aouft. Il femble que ce foit le Phellamdrium de Pline , duquel il dit qu'il croift dans les marais , ayant les fucilles comme le Perfil, la grai- ne duquel on boit contre la grauelle , & les accidens‘de la veflie. Chap.43. iu.2 6.12 dos | os8 Liurel X. del Hifioiredes Plantes, Autre Sium ayañt les fuerlles comms Yeflie. D'autres prennencle Perflfannage de Dodon, pour La Rogquetie. Lio s ch.46. le "Phellandrium, 8 d'autres la perite Angelique. Quantau Sium de Crareuas ; qui a les fucilles comme la Roquette, au- Et cuns eftiment, nonfans raifon, que c’eft la Plante qu’on ap- Pal pelle communement Barbara, laquelle'eft branchuë, & fair a peu de fueilles rondes , noires, plus grandes que celles dela 2 Menthe ,& quafi femblables à celles de la Roquette, de laquelle nous auons traitré entre les Herbes de iardin, au chapitre de la Roquette. Pena & Lobel prennent pour le Sim aux fucilles de Roquette la Planteque Matthiol ap- pelle Sifymbrinm aquaticum , & Tragus & les Simpliciftes Naffurtium aguaticum:en François Créffon d’ear,duquel nous auons. traicté encre les Herbes de iardin. Il faut aufli met- tre en ce nombre vne autre Plante aflez femblable, de la- quelle Lobela mis le pourtrait, & la defcription comme s'enfuit. Es eaux dormantes, & dans les foffez pleins d’eau, qui font derriere la ville neuue d'Anuers, aupres de l'Ef caulr, ily croift vne Plante, laquelle a pour fa racine vne infinitc de cheuelures, mentiëés & entortillées & brunes, par le moven defquelles elle fe fourre dans le bourbier d’i: celle:ilen fort des tiges d'vne , & quelquefois de trois coudées de haut, femblables à celles de la Cigue. Ses fueil- les font comme celles du Laser de Diofcoride , dentelées à l'entour & belles: Sa fleur vient par ombelles, & eft iaune- vertc-blaffarde. Sa graine cft quañi femblable à celle du Perfil, qui femble approcher au gouft du Cumin, du Dau- KT us de Candice, ou de l’efcorce de citron, & eftre vn peu RS INSEE plus chaude. Aurefte Diofcoride dit que les fueilles de Hu 26120. Ja Bey/e rompent la pierre & la font fortir fi on les mange oucrues ou cuirtes. Elles prouoquent auffi l'vrine & les mois, &font fortir l'enfanc du ventre de la mere. Galien dit que d'autant que . Liure 8. des la Berle eftodorant , elle eft aufli chaude ; mefime elle eft refolutiue , & prouoque l'vrine & les mois, pui & fait rompre la pierre des reins: | D ss E ù e, 7 De l'Erifithales, CHAP. LXXIX. RISITHALES, ainfi que dit Pli- Dore , ne; fait la fleur jaune, & les fueil- les comme la Brânque vrfine , on la ; boitauec du vin. Cefte fi brieue de- M fcription conuient bien äla plante Y quiefticy peinte , laquelle fait la ra- À cine longue, srofle, entortillée , & V2 fourchue , de laquelle il fort plu- : fieurs fucilles femblables àcelles de ee la Branque vrfine,quaf de la hauteur d’vn pied : toutefois SPA elles font vn peu piquantes par les coftez. Sa tige peut auoir SU TL vne coudéc & demie de haut, 8 eft cannelée,garnie de fueil- NA AU les moindres & plus courtes que lesautres. Sa fleur eft de SN AU couleur d'or, & vienten des boutons longs, & en fin s’en- ÉEERS, uole en papillottes. On la crouue toufiours dans l’eau , & : à principalement és présaquatiques. De l'Eprmedion, CHAPS L'EXX: 08 TIMHAION en Grec , Sappelle en La- Hubs tin Epimedion. C'eft , dit Diofcoride , vne /j tige qui n'eft pas fort grande , ayant dix ow douze fueilles comme le Lierre , -qui ne ul porte ny fleur ny fruit. Sa racine eft menuë , noire, fentant mal , & d’vn gouft fade. Elle croift és lieux hu- rides Il femble que Pline aye emprunté tout cecy de Diofcoride. Epimedion, dit-il eft vne tige ‘qui DelfHerbe cachée, ChapLXXXI 059 qui n'eft pas fort grande , mais fait dix ou douze fucilles comme celles du Lierre, & ne Aeurit ia- mais. Sa racine ef menué & noire, & fenr mal. Elle croift és lieux humides. Il eft bien mal aifé de dire afleuremerit qu'elle.eft cette Plante. Matthiol confefle qu'ilne-la cognoift pas, reprenant ceux qui prénent pour l’Epimedion la Pläte que les modernes ont appellée Herba trinitatis, à caute que fes fueilles fonc faites à triangle.Pena a misle pourcrait d'vne Plante rare qu'il dit n’auoir point veué ailleurs qu'en [calie,8 la defcric pour l'Epimedion , fuiuant l'opinion des Herboriftes Italiens. Lobel l'appelle Epimedion de: l'Anguillara. Dodon a mis le pourcrait de la Plante entiere & la def- crit ainfi : Elle a beaucoup de fucilles grandes qui font le plus fouuent en nombre de neuf, & ra- jp rement dauantage, atrachéesà vne queuë ronde 8 menuë, Epinedion, de Dodon. femblables à celles de Lierre, larges, aigues, & aflez dures, 2 & comme dentelées à l'entour : entre lefquelles fort vne ne petite tige tendre & ronde, de la hauteur d'vne paume, qui porte de petites fleurs fort belles, faitesen quadrangle, le bord defquelles eft rouge , le dedans iaune, & au milieu il y a des filets verts. La fleur eft aufli rouge par dehors, auec des petites lignes blanches & droites. Sa racine en iette beaucoup d’autres de biais ; & cft cheueluë au deflous. On ne {çauroit afleurer que ce fuft le wr4y Epimedion de Diofco- ride ; car il dic qu'il ne fleurit ny ne porte fruict, finon qu’on vucille dire qu'il en prend à cette Plante comme au Be- chion ou Pas d’afne, au Diétam & à l'Onofma,& peur-eftre au Cynogloflum, defquelles on dic qu’elles ne font ne fleur ne tige , combien que l'experience monftre le contraire. Cette Plante croïlt dans les iardins de Flandres. Diofcori- de dir que les fueilles de /'Epiwedion broyées auec huile, & appliquées en cataplafme, empefchent de croiltre les mam- melles , que fa racine empefche de conceuoir. Ses fueilles broyées au poids de cinq dragmes, & prinfesen breuuage cinq iouts durant auec: du vin apres que la femme a eu fes fleurs , empefchent qu'elle ne puifle conceuoir. Pline die quafi les mefmes chofes. Elle efpaiflit & refroidir, & faue bien que les femmes {e gardent d'en vfer. Ses fueilles broyées en vin empefchenr les terins des filles de deuenir trop grands. Galienaufli dit que l’Epimedion eft mediocre- ment froid,aucc vne humidité aqueufe,parquoy il n’a point de qualité excefiue ; appliqué en cataplafme il peut maintenir les mammelles fermes. On dit qu'eftanc pris en breuuage, il empefche de conceuoir. Herbe cachée, ou pour la matrice, CHAP. LXXXI. Ve ESTE Plante n'eft pas moinsbelle, que propre pou aider à la multiplication du genre KCY£ES humain. Orne fçay ie pas comment c’eft qu'elle a efté appellée par les anciens Grecs, ee Latins, Arabes, Turcs, ou Perfes, ny mefmes par les modernes. Ie l'ay donc nom. mé Herbe clandestine , où cachée , pource qu’elle produit fes fucilles cachées deflous terre , lef- quelles font membraneufes, blanches , 8: femblables aux boulets qui croiflenc fur les vieux arbres, & fi font Vertesen toute faifon , {e maintenans ainfi fans tomber: au refte elles font enraflées en- femble à mode d'vne pomme de Pin : les Barbierss’en feruent pour nettoyer la celte des efcha- ques & peaux mortes. Cette Plante ne fair point detige : fes Reurs font grandes à comparaifon de toute la Plante , & ne font pas deflous rerre comme les fucilles , mais debors. Elles font odorantes auec van peu d'humidité, de couleur de vioiet, de la figure du corps d'vn autour ou d'vne aigle, au bas defquelles il fortie ne fçay quoy , comme aux fleurs du Lamium : toutefois il eft releué , non pas penchant contre bas, comme on peut voirau prefent pouttrait. Sa sraine eft grande faite à mode d’vn pauois, comme celle du Thlafpi aux fucilles larges ; routefois elle eft plus grande. Sa racine eft de la Jongueur d'vn pied, menuë, fpongicufe, blaffarde ou iaunc,ayant le cœur au dedans peur & comme debois. Elle fleuriten Mars, Auril, & May. Elle ne croit point és lieux qui fonc fimplement froids ou chauds, mais és lieux froids & humides. Ie vis premierement cette Plante en fleur , à Pancoruo qui eft du Diocefe de Burgos l'an 1578. en lieu humide fur le grand che- min , aflez pres des fontaines de Hontoria, defquelles fort la riuiere qui pafe par la Miranda del Ebro,ë&z entre dedans l'Ebro. Depuis jen ay veu vneinfinité aupres de Ceruera au comté dé Pernia, en Ja foreft qu'on appelle la Dehefa, ou cette Plante eft aflez cogneué fous le nom de A4dronna, écft à dire, Herbe de la matrice ; d'autant qu'elle eft merucilleufemenc propre contre l'humidité , 8 opilation 060 . LiureIX.de lHifoire des Plantes, Herbécachée,ou Cl andeflines opilation de la matrice comme ray veu par longue Expe- | rience. Tant fes fueilles, que fes fleurs & racines font ame- de Leon. res 5 mais principalement les fleurs qui ont auffi quelque peu d'acrimonie. Cette Plante , comme nous auons defia dit ,ne meurt point, car fes fucilles font vertes entoute faifon. Si l'on detrempe de la farine de Froment blanc , auec le {uc de cette Herbe ,& qu'on en fafle des bugnets fricaflez au beurre, puis qu'on les mange; cela rend tellementla matrice propre à conceuoir , queie peux afleurer d’auoir veu plu- fieurs femmes qui ont conceu, moyennant l'aide de Dieu, & & de certe feule medecine, combien qu'auparauant elles n'euf- ” fentfceu conceuoir, mais auoient efté toufours feriles. FE de fait ie peux rendre tefmoignage d’auoir veu à Ceruera vne femme aagée de cinquante ans, laquelle conceut ayanc vié de ce remede, non pas fous efperance de conceuoir : car tant elle que ceux qui eftoient de fa cognoiflance penfoient bien qu'elle en fuft hors d’efpoir pour raifon de fon aage; mais pour fe faire reuenir fes Reurs, qui eftoient fupprimées defia dés long temps auparauant , pource qu’elle cftoic de- tenuëé d'vne grande & longue maladie, de laquelle fes fleurs venans à courir'elle fuit guerie , & finalement conceut vn fils en ma prefence. En ce cemps là j'eftois medecin de Ma- dame Anne d'Arragon Comrefle de Caftanneda , & Mar- quife de Aquilar, & fus appellé pour vifirer la fufdite fem- me , laquelle difoit tout le long de fa maladie, que fi elle pouuoit auoir {es fleurs elle feroit incontinent guerie , de quoy ie ne me faifois que rire, eftimant que la pauure vieille refuoit, veu que pour guerir elle cherchoit vn remede, quieftoic impoffible au iugement de tous, à caufe de fon aage. Or en fin vn iour fans que j'en fceufle rien elle ft faire des bugnets comme dit | a efté, en y adiouftant du fuccre, & dés la troifiefme fois qu'elle en vfa, fes fleurs commencerent à. couler en grande abondance , & ainfi elle ne fuc point deceuë en fon efperance, car elle fur incon- tinent apres guerie. Or ie fuis certain & bien afleuré que cela n’aduint par hazard. Car de fair cet- te Plante peut bien eftre propre à prouoquer les mois, entant qu'elle eft acre & chaude : toutefois il faut pluftoft attribuer cela à vne fympathie qu'elle a auec la matrice, par le moyen de laquelle “elle luy aide & l’euacue, laquelle fympachie, plufieurs attribuent apres Mefué, à toute la fubftance des Plantes. Au refte i'ay veu le mefme effet en vne femme de Ceruera nommée Anne de Qne- ucdo, fille d'Ortega, laquelle eftoit malade & fterile ; commeauflien plufieurs autres. Fin du premier Tome de l'Hifloire des Plantes. m\ KZ CA JÉNSS TABLE = TES Le TN : ÉNTE (fe D: TABLES DE LHISTOIRE GENERALE DES PLANTES: Tant Françoife, Latine, Grecque ; Arabique, Tralrenne, Efpagnole, Alkmande, | Flamande, Boëmienne , qu'Angloi(e. Efquelles font contenus par ordte alphabetique tous les noms , non feulement des arbres graines, herbes, racines & efcorces ; mais auffi des fruits, fucs , refines, huiles & chofes fembiables, chafcun en fon ordre;auec le nombre de la page, pour trouuer aifémenr & fans pcire tout ce dequoy il eft craitté en ce premier Tome. A mas Bricots 250 eÆgylops, féconde eSfece,de Matthiol, ayant la racine € FO NIQNS Abricotier grand. 21 Les fueslles differentes d’aner les autres. ibid. VS Abrotono inafle,ow Awrone : Ageraton. : 670 FA IZ. D de Matthiol. 8r$ Ageraton, de Marthiol. ibid, À VE M Abrotonon fernelle, ou Gar- . Ajeraton fecond, Ÿ troiftefme, de Matthin, 671 \ SN derobe,de Matrhiolibid. Ageraton autre, felon ancurs. ibid, «XP : Abrotonon male de Dodon, … Aÿrodille de maraïs. ” 8c6 11/77: RE Agaus Caffus. À 237 D Abrotonon femelle , de Do- Agnus Caftus, de Matthiol. ibid. 2 LP LENCCS don. ibid, Agaus Caffus à larges fueilles,\® denteléer,de Lobelibid, ÆAbrotor07 petit odorart,de Lobel, 817 Aiguille a bergier , on Scandix dequelquesvns, Gix Abrotonon fans aucure odeur. ibid, ÆAirelle, vhs I6I Ab{yarhe;ou Aluyne. 818 -Alateraus premier, de l’Efc.Celaftus malle de Theop: 133 Ablyuthe commun. 819 Alaterans fecond, de PEfcluje : Celaftus femelle , de Abiynthe Pontique, de Matthiol, 820 Theophrafte. ibid, Ablynthe Portique des Herborijtes , de Trente , de Lobel. : _Albour, ou Aulbour. 87 ibid, + FPE ne Aulbour [eco d, | 83 Abfyatie Seriphios.o% marin,dé Dälechamp. ibid. Alchachenge, on Solanum, de Matthiol. 06 Ablyathe Seriphion d'Egypte, de Matthiol. ibid, Alchachenge effragerion Vefcaire remnpante,de Fuchfe.ib, Abfÿnthe Seriphion,de Dodo ut, 821 : ÆAlchachenge effrager:ou Vifcairerempate,de Marth.s 07 Ab{ynth: Postique,de Dodor,Garderôbe,de Fuchfe, S22 Aljier. à | , 170 Ablyathe à mode d'arbre,de Lobel. __ abid, Alifier anec la fleur, & le fruitt, de Dalechémp. ibid, Abfyathe aux boutons aÿpres de Lobel. | ibid, » Alopecuros vraÿe, de Pline, © Thcophr, on Grame c'e espece d'Abfyathe [elon Rauwolf , ow Scheha des Arabes, “Dalechamip. | 36 EE. | A'opecuros, de Dodo. ibid, - 2 Ablyathe aux fueilles eftroites, de Dodoss. ibid. Alopecuros, Graminea, de Dalechamp. 362 L ACAGIA. | __ 143 Aiunyne, on «bfyathe. | 818 * Acacia d'Evypte. 134 Alyfon refemblant an Cytyfe flo ancuns,de Lobel. 222 Acacia premiere, de Matthiol. 135$ Arnandier. : ANR C-7 Acacia feconde,de Matthiol, | ibid, Amaracus,on Mariolaine, de Matthiol, ibid, Achyllea, | G6s Amaracus,ou Muriolaine menuë, de. Marthiol, ibid, ZAchyllea Sideritis ,de Matthiol. ibid, Amaracus, de Tache, ibid, + Achillea de montagne, ibid, Animi. | sc4 Acinus,ou Bafilic faunave.. 793 Animi, de Fuchfe. | of Acinus,ou Rinopodion faxitage, 794, Animi,;de Marrhiol. \ sbid, * Acinus,de Matthiol, . ibid. | Animi fort petir, de Lobel. 526 Adonis,ou Anthermnis,de Matthiol, Sas, Animi Jelon aucuns, de Dalechamp. ibid, eÆgylops,ow Cofiiole. PRIT 338 Ardriala grande, de Dalechamp, 3 474 eÆylops,on Coquiole,de Dodon. 139: .Andriala moindre, de Dalechamps, + ibid. eÆgylops,de Lobel,G de Penas T ibid, Ancholye, . . 709 done Tome premier. _. MMMM Table de l'Hiftoire generale des Plantes. Aacholye aux fueilles doubles,de Lobel. 710 Ancholye perite,de Dalechamp. ibid. Anemonne, 729 Anemonne premiere,de Matthiol. 730 Anemonne feconde,de Matthiol. ibid, Anemone troifiefme,de Matthiol. | 731 Apemonne quatriefme de Matthiol, ibid. Anemonne cinquiefime,de Matthiol. - ibid. Anemonne des 1ardins,de Tragus. 732 Anemonne premiere, de Dodon,large-fneille premiere , de Lobel,® feconde,de l Efclufe. ibid, Anemonne I.de Dodon, & La III. aux fueilles mennes, de L'Efclufou ayant les fusilles comme le bec de Graëibid. Anemonne III.de Dodon,eftroite fucille,de VE Jclufe. 733 Anemonne IV.de Dodon,rouge,double,de l'Efcinfe. ibid, Anemonne cinquiefme © fixiefme,de Dodos. ibid. Aemonne à mode de Treffle,de Dodor. 734 Anemonne large-fueille premieredel Efclufe. ibid. Anemonne aux fucilles menuës,@ à la fleur double,del'Ef- clufe. . 73 ÆAnemonne Arabique;de Raunolf. ibid. Anemonne autre. 736 Anemonne grande cornuë, de Pena, ibid. Anemonne petite, de Pena. ibid, Anét. s91@" 592 Anis. $92 Angelique. À 623 Angelique cultinée,de Matthiol, ibid. Angelique fanuage de Fachfe. 614 Angelique faunage,de Dodoi. ibid, Angelique faunage,de Marthiol. ibid. 72 593 Anthemis Eranthemos,on Confoulde royale,de Fuchfe. 84 Anthemis,on Adonis,de Matthiol. ibid, Anthermis Eranthemos,de Dalechainp. ibid. Añthrifcus. | 683 Anthrifcus,de Dalechamp. ‘ibid. ÆAnthyllés ayant de fleaux. 414 Aparçia,de Dalech. Hieracion Emoyen,de Dodon, 473, Apatc,de Dalechamp. A7) ÆAphaca, on Bonrauespine. 132 Aphaca,Bourguesbine de Montpelier. ibid. Aphaca,de Matthiol:Vefce vraye. 401 ÆAphaca vraye, Vefce,de Matthrol.. ibid,” ÆAphaca,de Dodor,on Orobanche lesume, 407 ÆAphace,de Dalechamp. 473 ÆAphyllantes. 750 Aphyllantes premiere. it TE Aphyllantes feconde. ibid, ÆAphyhantes troifiefine. ibid, | Arabis on Drabe." 66: Arabis,ou Draba,de Dodonon Thla$pi de Candie. $67 Arabis,yon Draba;de Marthiol. ibid. Arabis autre,ou Draba,de Pena,® Lobel. sbid. Arachuson Arouffes. 403 Arbre de lagraine d'éfcarlate,ou Teuf aquifolia. “21€ Arbre qui porte le vermiilon,de Matthiol. 24 : Arbre de vie,ontroiffefme esbece de Thuix, ‘50 Arbre du'RaifissowPiffache faunage, 86 Aïbre de Iudas,on Guainier, 185 Arbrede Ciffe lede effranger,de Pena. 196 Arbre des Sébeffes, né Eat 303 Arbre des Piffaches, | 304 ArbouXiers de 164 Archangelique,de Dodon. | 625$ ArÇemone. 370© Argemone,de Tragus. 3bid, Argemonne ayant la teffe longue. ibid, Argemonne ayant les teffes petites, ibid. Argentine, . 930 Afinoiries, 697 Armosries,on Betonica Coronaria. 698 Armoiries,de Dodon, premiere efpece,on petit Ovillet fau- nage,;de Lobel. “ibid, Armoirie feconde on fanuage de Dodo». .sbid, autre ésfece d'Armoirie,ow Mufcipula. ibid, Armoile. "E 827 Armoi(e premiere commune, ibid, Armoife Leptophylos de montagne. ibid. Armoile Leprophyllostroifiefme,de Pena. ibià. Armoile Monoclonos. # ibid. Armoife Monoclonos felor aucuns, & Ambrofis felon au- CUNS« 828 ÆArmoi[e marine,de Lobel. ibid, * Afifholochie Sarrazine,de Dodon: Clematitis premiere, de l'Efclufe. | 854 Arret e-bœuf. 376 Arrete-bœufiaune fans eSpines (a 378 ” Arroches. "450 Arroche cultinee. ibid. Arroche faunage premiere ; de Matthiol, en [a premiere edition, - 4$T Arroche fauuage premiere, de Matthiol ayant la fusils de la Renonce,en [a feconde edition, ibid. Arroche fannage,feconde efhece. ibid, Arroche fannage troifiefme efhece. ibid. Arum d'Egypre,de Matthiol:Colocafia,de l'Efclufe, 384 tèr eAfaron.de Matrhiol. L .79$ eAfarina,de Matthiol, 796 A{arina.de Lobel, 164, ASbalatus II. d'Efpagne:Scorpius Il. de quelques vus. 138 ASbalathus premier,de Montpelier. 249 A$Palathus fecond d'Efpagne, appellé par aucuns Jecond Scorpins, ibiA. ASperges. 536 ASperge cultinée, $17 ASPerge fannage,de Matthiol. bi, Aïperge de la premiere eSbece de Prélle,de Dodon, 935 Aperula,on Muçuer. 756 * ASberula,de Dodon. HIEA Afperula bleue,de Lobel. . 77 À Ajpic ou Nardus baftard malle, ‘ Vu: 8os _Affagaloides,de Lobel, Polyganon,;dé Matthiol, 415 AfFer arricms. si Sr 746 After atticus,de Marthiol. 747 Affer atticus autre.de AMatthiol. bi, Afer purpuree de montagne. .748 After atticus de l'Efclufe. ibid, Affer Conyzoides,de Gefuer. #bid. Athanajie. 1837 Aubesfin. 112 Aubesÿin,on ESpine aigué,de Matthiol. : 113 Aubifoir, a 366 Aubifoin petit. 367 Aubifoin grand. bit. Anbifoin couché. 66. Aubifoin rampañt 1bid. Aneneron, 7 | 387 Anne, À 8: . ANNE noir. | , 82 Année, . 753 Année de Matthiol. sbid. * Année petite,de Diofcoride. 7$4 Auoine. 336 * Auoine autre fferile,de Lobel. 338 Anoine on Bromus: Herbe,de Lobel. bi. Auronne © Cypres. 814 * Auronne,de Matthiol,ou Abrotonon malle, 816’ Acharts. 797 Baccharis,de Matthiol. sbid. Baccharis de Montpellier, CaniXa gramle,de Matth. 7938 Baccharis,de Diofcoride,d Rannolf. e. Bacille,on Fenonil marin 60 il " Bacille Table de l'Hifoire generale des Plantes. Bacille , de Matthiol,on Crithmon, Batis, de Pline. Géx Bouleau. 1 Baguenandier ,ou Colutea Veficaria. 180 BourgneSpine.on Nerprun. 121 Bagnenandier ; de Theophrafte. ibid. Bourguefpine,on Apharca. 132 Baguenaudier de Matthiol. ibid. Bourrache, 433 Bagnenaudier Scorpioide,ou Colutes, 182 Bourrache;ou Buglofe vraye. 489 Balfamine femelle,on ÿMerucille,de Matthiol, s37 Bourrache petire,des Herboriffes. 491 Bal[amina , de Fuchfe. ibid. Brife-pierre,des Anglois. G12 Barbe de bouc. | 942 Britanica. 946 Barbe de bouc, Tragopogon,de Matthiol. 943 Briza. 330 Barbe de bouc autre , on Tragopogon,de Matthiol. ibid. Briza,de Dodor. ibid. Barbe de bonc anec l'espie, 944 Bromus,on Anoine. 338 Barbe de cheure. ibid. Brufc. 204 Barbotine, de Matthiol. 822 ‘Brufleure,on Nielle. 3$0 Balilic. S8r . Bruyere. | 155 Bajilic grand. ibid. Bruyere premiere espece, de Matthiol. ibid. Bafilic moyen, de Fuchfe. ibid, Brayere auire,de Matthiol. 154 Bajilic moyen, de Matthiol. 582 Bruyere,troifiefine effece,de Dodon. 156 Bafiicperit. id. Bruyere,quatriefme effece,de Montpellier. ibid. Bafilic Giroffie. ibid. Bruyere,V. efbece,ayant La fleur de couleur d'or. 157 Bafilic faunage, 583 BruyereV’ Fefpece,ou Bruyere portant fruict,de Dodor.ibs. Bafilic fanuage grand de Matthiol. 584 Bruyere portant fruitt, de Matthiol, ibid .… Bafilic faunage , de Fuchfe. ibid) Bruyere premiere,de l'Efclufe. 158 Baljilic fannage de Valence, de l'Efclnfe. 535 Bruyere fecorde, de l'Efclufe. ibid. Bafilic fauuage,on Acinus. 793 Bruyeretroifiefine, de l'Efclufe. ibid, Bajilic d'ean,ou Erinus,de Matthiol. 950 Brayere quatriefine, de l Efclufe. 159 Balliset , on Polianthemon. 761 Bruyere cinquiefme, de l'Efclufe. sbide Bafliset double, de Dodon. 762 Bruyere fixiefine, de l'Efclufe. ibid, Bajfiret fimple, de Dodor:Chryfanthemon, de Fuchfeibid. Bruyere feptiefme , de l'E [clufe. -16a Batis,de Pline. GGx Bruyere huittiefme,de l'Efclufe. ibid. Bancia,ow Elaphobofcon,de Dodon. 610 Bugle. 940 Baume [aunage, Mère aquatiqs où Sifymbtio faunage.szo Bucle,on Confolide moyenne,de Matthiol. ibid. Baume de iardin;ou Sifymbrion cultiue. ibid. Bngloffe,ou Bourrache. 438 Bellss grande, de Fuchfe. JAI Buglolfe commune. 489 Bellis grande, de Matthiol. ibid. Bugloffefaunage, de Matrhiol. ibid. Bcilis moyenne,de Matthiol. ibid, Bugloffe perire cultinee,de Dodon. 490 trois efbeces de Bellis la moindre,de Marthiol. 742 Bugloffe petite fauuage,de Dodor. ibid. Bells [annage perite. | ibid. Bugloffe toufiours verdoyante,de Pena. shid. Béllun des Arabes ,on Sanguiforba efpinenfe , felon Rau- Burion. 667 uolf, 952 Burion,de Diofcoride,ou.Bulbocaffanum grand. … ibid. Benoilte , ou Caryophyllata. 556 Busion,de Dalecharnp. ibid, Bénoifte,de Matthiol. ibid. Bupleuron. 366 Benoiffe de montagne,de Dalechamp. s87 Bupleuron,de Dodon. ibid. Benoife de montagne,de Matthiol. ibid. Bupleuror autre à large fucille, de Lobel, ibid Benoiffe,ou Geum des Alpes,de Pena, ibid. C Berle. 956 C Achrys vraye: Libanotis,de Galien. 653 Bete,on Poirée. 446 Calamagroffss. 877 Bete blanche. 447 Calamagroffts,premiere Ô* [econde espece. 2hid. Bete noire. ibid. Calamagroffis,troifiefine Ô* quatrieme espece. ibid. Bete rouge commune , de Lobel. 448 Calamenthe. 786 Bete Erithrorrizos,de Dodox. ibid. Calamenthe de montagne,de Maïthiol. 787 Bete ronge,de Matthiol. | ibid, Calamenthe de montagne plus excellente. ibid. Béte Platicaulos;ou à latige large,de Dalechamp. ibid. Calamenthe féconde,de Matthiol. 788 Betonica Coronaria,on Armoiries, 693 Calamenthe feconde blanche, de Lobel, 2bid. Blanchette. 46G Calamenthe aquatique,de Matthiol. 789 Blauct,on Bluer. 366 Calamenohe ayant les fueilles de Menthaftre, de Pena, on Bled rouge [elor Dalechamp,on Far de Chiulf. 316 Nopeta quatriefime;de Tragus. ibid. … Bled Turquer. | ibid. Calamente feconde & troifiefme,de Diofcoride, +: sbid. Bled Sarrazin, Erÿfimon,de Thcophrafte: Irion,de Plixe. Calathiana ,ou Violette d'Automne. 712 DRE | Calathiana printaniere, de Dalechamp. 713 Bled de vache,on Bled de bœuf. 350 Calathiana autre,ou Thylacitis. ibid. Bled de vache. : 351 Caltha,des Poctesjou Soucy. 700 Bled noïr;tres-petirou Melanopyron perpufillum. - sbid : Camomillegrande. * . 817 Bletres. k | 453 Camomille grade,de Dalechäp,on Chamecypariffus. ibid. Blerte blanche grande. bd, Camomille. 843 Blette rouge grande. ibid, Camomille Leucanthemos,de Matthiol. ibid. Blette rouge petite, 454 Camorille Chryfanthemos,de Pena,@ Lobel. 844 Boïs puant, 89 Camomille Lencanthemos blanche , des Angloës , à la fleur Bolbocaffanon. 666 double. ibid. Zolbocaftanon malle. : ibid. . Camomille Chryfanthemos,de Dodon. ibid. Bolbocaffanon femelle de Dalechamp. ibid. Camomille Eranthemos,de Dodon. ibid, Bolbocaftanon grand, Bunion,de Diofcoride. 667 Campanettes desprex, 713 Bours, | 138 Canne ou Rofeanx. | 863 Tome premier, MMMM 2 Canne 6 Table de l'Hiftoire generale des Plantes, | Canne domeftique , de Matthiol. 871 Canne Vallatoria , on Rofean, de Dodon. ibid. Canne de marais, de Matthiol, ibid. Ganne à Indie de l’Eclufe. 873 Canne d'Iadie,de Dalechamp. ikid. Canne à fuccre. ibid. Cappes. 129 Cappier. - 130 Cappier a la fueille aigue. Ne. ibid, Capficum,ow Poiure d Inde grand © petir. 358 Cardamine , on Creffor. | s6t Cardamine premiere, Sifimbrion ; ou Creffor vulgaire, de Matthiol, s62 Cardamine Jeconde ,ow Sifymbrion,de Matthiol, … ibid, Cardamine troifiefmé.on Sifymbrion de Dodon. ibid. Cardamine autre , ou Sifymbrion. $63 Cardamine Trifolia. ibid, Cardamine quatrief[ne,de Dalechamp. ibid. Cardamine cinquief[me odorante de Dalechamp. ‘564 Carex,de Traçus, 878 Carottes. 620 Carotte commune. G21 . Carotte antre , de Matthiol, ibid, Carouge. 9$ Car. 594 Carui , de Matthiol. 1bid, Caryophyllata , ou Benoifte, 586 Cafe. 96 Caucalrs, 612 Cancalis , de Matthiol, 613 Cancalis , de Dodoz. ibid. Cancalis, de Pena, 614 Cedre. 30 Cedre Phœnicien, 31 Cedre Phænicien,de Matthiol, ibid Celaftrus,de Theophrafte: Alaternus, de P'Efclufe, 132 Celaffrus mafle,de Theoph. Alaternus I. de P Efclufe,x 3 3 Celaffrus femelle,de Theo. Alaternus Il.de VE fclufe. ibid. Cerifier petit,on Chamacerafus, 169 Cerifier. Lait Cerifier portant plufieurs cerifes attachées à vne feule queue. 263 Cerifes ameres,de Matthiol. ibid. Ceriles qui croiffent en grappe de Raifin. 264 Cerrus. à $ Cerrus femelle,on Haliphlœus. 6 Chamabaios,de Traçus. 103 Chamacerafus,ou petir Cerifier, 169 Chamacerafus du mont Genereux. tbid. Chamaceraus des Alpes. ibid. Chamacera(us,de Matrhiol. 170 Chamacipariffus,ou grade Camomille,de Dalechamp. 817 Chamadaphne,de Diofcoride,on Laurier Taxa, 172 Chamadaphue,ou L'aureole femelle. 178 Chamalinon,on Lin tres-petir, A17 Chameriphe;ou petit Palmier,de Matthiol. 311 Chamaffartes,on petits Geneffs,de Tragus. 147 ChamaSbartion,de Tragus. ibid. Chamagenifta,ou petit Geneft effranger,de l'Eclufe, ibid, Chamafyce,on petis Figuier, 284 Chanure. 418 Chanure malle, ibid, Chanure femelle. ibid, Chanvre faunage,de Dalechamp, 419 Chapeaux S Fleurs, 634 Chaffagner, 2$ Chaftagne Cheualine. | 28 Chaftagne petite. ibid, Chaffagne d'eau,on Tribulus aquatic. 947 Cheruss. 621 Cheruis grand,de Matthiol. 621 Cheruis de marais, 623 Chefnes. i Chefne mafle perir,on Efculus. 4 Chefne femelle petit,on Efculus. ibid. Chefnes © leurs excremens. 7 Cheure-fueille troifiefine, 229 Cheure-fucille rroifiefime, de Dodon. 230 Cheure-fueille droit fecond,de l'Efclnfe. ibid, Chondrille. 477 Chondrille premiere, de Matthiol, ibid, Chondrille feconde,de Matthiol, ibid. Chondrille ; de Diofcoride,feconde efpece, 478 Chondrille,de Diofcoride,autre esfece. ibid. Chondrille raresronge,de Lobel. ibid, Chondrille premiere, de l'Efclufe, 479 Chondrille;on façon d'Ofier vifquenfe,de Pena. ibid, Choux. 436 Chou blanc commurn,on Liffe cultine, 438 Chou blanc creshé, 2 439 Chon cabn blanc, 2h14, Chou cabn à plufieursteftes. ibid, Chon Popeien,ou de Cypreson bien chou fleuri,de Dod.440 Chou d'Afberge,de Dalechamp, ibid, Chou noir, de ‘Dodon. A4X Chou rouge,premiere espece, 1014, Chou creifu , de Tragus. ibid, Chou frange aux fucilles minces, 442 Chou fauuage. ibid, croifiefine eShece de Chou,felon Fuchfe. ibid. Chou fanuage,de l'Efclufe, 443 Chry[ea. 762 Chryfanthemon. 759 Chrylanthemon,de Matthiol. ébid, Chryfanthemon,de M yconins. ibid, Chryfanthemon du Peru. 760 Chryfanthemon du Peru, on la grande Herbe. ibid, Chryfanthemon large-fueille,de Dodon. 76€ Chryfanthemon,de Fuchfe,Bafinet fimple,de Dodon. 762 Cicera. , 396 Cicer erninum,felon aucuns, > 358 Cicer Orobidor. ibid, Cichorées,ou Endiues, 46G Cichorée cultinée,de Mat, Endiue [auna.large-fucille.168 Cichorce verrucaire,on Zacinthe. 470 Cichorée de Conftanrinople. 47T Cichorée aux Efcronelles,de Myconins. sbid, autres eSbeces de Cichorée. A72 Cicutaire, on Myrrhis. 654 Cicutaire;ow Myrrhis, de Matthiol, 655$ Cicutaria. _68r Cicutaria rouge. tbid. Cicutaria grande puante,de Lobel. 6 8 2 Cicuraire large-fueille fort puate auec la fieur,de Lob ibid, Cicutaire autre large fueilletre-puate sas fleur,de Lobib, Ciguë, 680 Ciguë,de Matthiol, ibid, Cirfion. 497 Cirfion,de Matthiol, 492 Cirfion,de Dodon. tbid. Cirfion autre,du mefme. 1bid, Cirfion d’Allemagne,de Lonicerus, 493 Cirfion grandaux gros boutons. ibid. Cirfion d’ Angleterre, ibid. Ciffus. 186 Ciffus mafle,de Matthiol, 187 Ciffus malle à La fucille ronde,de Matthiol. ibid, Ciftus femelle, de Matthiol . | * 5bid. Ciffus auec FHypociftis ,de Matthiol, 188 Ciffe malle premier , de l'Efclufe. 189 Ciffe malle fecond,de l'Efclufe. ibid, Cifte malle cinquiefme,de l Efclufe, 190 Cifte femelle,de l'Efclufe. à ibid, Ciffe premier aux fucilles femblables à la Blanche -pate, de l'Efclufe, 19£ Cifre Table de FHiftoire generale des Plantes, Ciffe fecod ayant la fucille de La Blanche-pute,de l’Eclufeisb. Cijte ayant la fueille de La Lanande; de L'Efcluf: ibid. Ciffe ayat les fueilles comme la Marjolaine,de l'Efclnfexo2 Ciffe aux fueilles du Thum,de l'E elfe. ibid. Cifle annuel premier, de l'Efclufe, ibid, Ciffe annuel fecond , de L'obel, ibid. Ciffe lede à larges fueilles, de Pena. 195 … arbre de Cite lede effranger , de Pena, 196 Ciffe lede premier, de l'Efclufe. | ibid. Cifte lede fecond, ayant la freille de Peuplier. 197 Ciffe lede troifiefine ayant la fusille de Penplier, ibid. Ciffe fixiefme, de P EPRE, 193 Crtrons. 2 $1 Citronnier. 252 Citrouille, 30 53 Clernaritis,de Péna G' “Label Sarrafine loque,de Matth 85 x Clemaritis premiere,de l ral Ariffolachie Sarrafine , de Dodor. | 35 4 Clinopodion fautnge, on Acinus. 794 Cabaret. 795 Clisopodion. 809 Clinopodion premier, de AAatthiol. ibid, Clizopodion fecord, de Matthiol.. ibid, Clochette anne ayant les fusilles comme le Lin;de Pena. 736 Clymennm, de Matthiol. 39$ Cocombres. s2$ Cocombre cultiné. 526 Cocombre long. ibid: Cocombre anguin. ibid, Cocorrbre de Twrquie,jon Courge loque d’Iadie,felo Fuchf.s 23 Coggygria, de Theophralte. 162 Coggjgrias dé Theophrafte, Cotinus, de Pline. 163 Coings. 245 Corgnier. 246 Colocalfia,de l'Eftlufe, Arum d'Egypte;de Matthiol, 384 Colntea Veficaridon Baguenandier. 180 Colutea , ou Baguenaudier Scorpiaide. 182 C SP Trichodes. 891 Conferta Trichodeszon Trichomanes d'eau, So2 Conferua, de Pline © Lobel, ibid, Confolide grande, onCon[yre. 939 Confolide grande, de Matthiol. 1014. Coëfolide Truffée, de Lobel. 940. Coxfolide royale , de Fuchfe, 1h14! Confolide moyenne, ou Bugle , de Matthiols ibid. Con/oulde royalle, de Fuchfe,on Anthernis Eranthemos. 845 Confyrie, on Confohide grande. 939 Conyza grande, de Matthiol, or de 4 Le 9 . Conyza, Conyza g grande , de Matthiol. id. Comyza petit, ve Matthiol, ibid, Conyza moyenne, de Matthiel. ibid. Cenyza grande de Matthiol. 912 Conyza #ROYeNNRE, de Matthiol. ibid. CoyYa petite;de-Matthiol. ibid, Conyza grande, de Pena. 913 Ceaÿte plus petit uraye, de Pena. ibid, Conyza de Syrie, de Raunolf. 914 Coq. | s£o Coquelicoc ,on Panot fauvage. 369 Coquiole, on e Ægilopre\. 33 8 Coguile,one Ægilops, de Dodor. .339 Corchorus , de Dalechamp. : 476 Gorchorus, de Lobel. ibid. Goriandre. ù 163% Coriandre cultiné,de Matthiol. 632 Coriandre autre moins:odorant, de LobeL:: ibid. Coriandre faunage,de Myconixs.” abid. Cormier Torminal. ::83 2Gormmier Torminal fylueftre, de Mabil 1584 IGorze de cerf. CT FT OA "57 did de cerf, de Matthiol. «bd. Dar Tome premier, Cürne de cerf fauuage son Serpentinés 2 57? Corrouillier femelle, 165 Coronopus, de Ruel, felos Dodoër. $7à Coronopns de Marfeille, de Pena: ibid, Cornopus rampant , de Lobeli 573 Corruda , de Dodor. sis Corr. va de Pena, sbid, Corruda feconde, del Efclufe.… -ÿ19 Corruda troifiefme , de l'Efclufe. 320 Coffus baffard. 6$2 Coffus baffard,de Matthiol. ibid, Coffus des iardirs. to Cotinus, de Pline, 163 Cotton. 184 Condrier. 8 $ Coudrier primé, 269 Condrier priné, on Noix Anilianés ébid Courges, $24 Courve ae treille longue. ibid. Corge detreille grande. Safe Courge de treille moindre. gra Courge pleine de verrues. Æ Courge d'Isderonde. Courge logue d’Ldie;Cocombre de Tirrquie, félon Fuchfe: Tu ibid; Conre ge frange , on des Oreilles. \ s 24 Cornonllier malle. 77 Craragus, de Theophraffe, Sorbier Torminal, de pers 84 Cratagus. ibid Crataçgus, de Theophrafte : Sorbier Tone de Traçus,C de Matthiol. ea Cratagus,de Thcophrajte: RU TES de Matth .180 Cratcogonon. 35 Creprs, de Dalechamp. 47 4 Creflon de iardin , on Nafitort. | 558. Creffor , on Cale 3 4 SG Creffon vulgaire, de. Matthiol. SEA Creffor faune, on Pafferage faunage, 569. Creffe de coq. 938. Crelfe de coq, de Dodor. 939 Crélke de coq autre , on Pthirion..:, 2 ébids Crithmon,on Rae de Maïrhiol, Batis, de Plines - 661 Cummin. 1 596 Crmin cultiné, de Matthiol, $97 Cumin fausage, premiere efpece ; de Marthiol. ibid, Cuir faunage, fecondeefpece, de Matthiol, sbid, Cummin fanmage antre, de Matthiol, $98 Curmin fanunage goullé, de Pena. ébid: Curage,on Poiure aquatique. 906 | Curage, ox Hydropiper, de Matthiol, 907 Cynocephale, de Pline. 719 Cyzorrhodon Polyacanthon. 106 Cyprés. 48 Cipres Ÿ Auronne, 814 Cypius des Grecs, de Raunolf 214 Cytife. 215 Era de Matthiol, Ê 1218 Cyrile,de Tragus. nd vida À nn EE -Cytife, de Gefuerns. tunes 219 Cytife des Alpes, de Dalechamp. ibid, Cytife premier, de Pena. ibid Cytife fecond à dé Pena, 220 Cytife d'E fhagne premier, de l'E fe. ibid, Cytife d'Efpagne fécond,de l'Efclufe. « thid, Cytife d'Efpagne troiliefme, de L Efcinfe. 217 Cytife d'Efpagne quatriefmne, de l'Efclufe. ibid, Ge de Traçus:Oxytriphyllon, de Scribonius, 426 D A) lors, 357 ; AT Matthiol. D 2.4: Dérires efroile, ibid: Damafonion des Alpes. ibid Daphonides , ou Laureole, dt 54 VU Lr4 MMMM 3 Daph Table de l'Hiftoire generale des Plantes Daphnoides, on Laureole anec fa :L: Daucus. f ire né “a Daucus premier, de Matthiol. FA Jpeaute de deux forte. m2 Dancss [econd, de Matthiol. inars, 5, ; 5 Daucus feconde efpece, de Dalecham ; Pine aiguë, de Matthiol f 2 20% , by) # Daucus troifiefie efpece, de Din « se G Efpinette vinette. ol, ou Anbefpir. \ 3 { Dancus des prez,, de Dalechamp. £ di d._ Ejpic d'ean, "114 Dancus troifiefme,de Fuchfe, Libanotis feconde,de Dodor.6 Efpic d'eau fecond. 878 Dancus, efpece autre, de Fuchfe. : 65 Enpatorinm vulgaire 879 Dent de chien, ou Grame. 6$9 Eronymm. . ‘ 929 Ditlamne blanc, on Frafsinolle. 352 Enonymus, de Theophrafte \ 227 Diitam. 758 Excremens des Chefnes. 228 Diétam baftard. Ve Le 7 Diétam vray. FE Abago des FI . 4 ; . Hi de Matthiol, fe F£, de Chinf, A Fu S do 383 jam baftard, de Dodor 77 arfaginme, de Matthi > Jeton Palechamp. Fe Digitale, : ñ TER. > atthiol, on Pas d'afne, 31 Digitale purpure. Bd Feu peinét par Matthiol É Digitale purpuree, ou blanche, de Lobel ibid. Fanpeinit par Dodon “ 29 Fe ne jaune. : ee Fenouil. - ibid iofpyros ou Feue Grecque, à larges fuei 1010, Fénowil commun 89 F lier, de Matthiol, 4 Mycocon- Fenouil fannage de Loniceru Did É à ? rU. j ds on Fene Grecque aux fueilles effroites. ou AE A È he de pourceas. 5, ee Afrique. ; enourl tortu grand G4x Drabe, ou Arabis 29$ Femouil re 14 és A sn Pre pr Data e EUAIREOr EEE 566 Fenonil marin, où Bacille. ibid, raba ou Arabis, de Matthiol . ù 557 Fenouil d’eau, ; 660 Fes autre, ou Arabis, de Pena G de Lobel . Fenugrec. 892 Se ou Targon. Ê 7 nn cultiné, de Matthiol 403 1CHS j DR ; À ’ , ou Smilax des rs : 8 red Pos de Dalechamp. SLR Er Fer de HAE SRE ar id Laphobofcon, on Baucia, d 619 Ferdech s 3 } » , de Dodor. e cheual, on S br tel 07 620 tr de chensl, Le A 7 de montagne, de Matthiol bd Eleagnus, de Matthiol, on Oliuier de Boh ile _ Huae. : FR bia . fe de Dalechamp. ET 94 Ftrule, de Matthiol 648 F ryfor. ù 234 Ferulago, de G : = ibid Elichry{on, de Martbiol. 668 Fer ane De a Theophrafte, 2 : Fa ss de Matthiol id. Feue d'Egypte He ibid. ichry[or Cardio de nf: : GG Feue Greca . . Endinues, on Ci an atthiol. ibid! de > 4 larges fueilles, faux Mycocoulier, de LE NE large-fucille cultinée. SR cecque aux fuerll j F à ESS la fueille eftroire cultinée, de Matthiol 467 Fene. fueilles effroittes, onotus d'A a. à la fusille eftroite, cultinée, de Do a ; Es 3 Fene cultinée, } 3 2 th “ Jason large-fheille : C ichoréewultintes À Pre ibid. LUE cultiné, de Lobel 46 Mat- Fenespeinte en Au, HR ponees 4 FUIT 380 nu . à la fueille eftroite,de Marthiot % + . Ideen, 398 $ ee. À 409 Iguver Ideen, vulgai 16 Endiue, de Tragus : Thefion; de Dalecha ibid. Fignier, ; Vulgairement Franguba. . Epimedion. PP 476 Figuier pet: : ÆEpimelss. 80 Fignie ; oem ee Erable. - ae 8 ES Cypre, de Raunolf, 284 pe 166 Figure dela Thyrmbra, d , 28 RO madré, ou iaune À He On in C8: rable de plaine, mol, on madré 7 Fate nanthe de plufieurs, / . , on madré. 9 pendula feconde d £ räble de Monrpelier 4. Hate e ae montagne. 74 Ébtnns. ; bd Hs $ ee on Geneff petit 676 k + : r ae S.la Pres I ae ou Bafilic d'eau, de Matthiol. . 71 Fleur de S . Le à r d FETE d, de Matthiol. 85 EU à de Dalechamp. 114, Fleur du Soleil où Pa te grand de Fachfe. - ébid, ride Candie ji Es rs & Chapeaux ae 637 APS TUE 393 FeurdeC A Exfcultiné, de Fuchfe onffantinople 684 étés HE, 3 1 Eruilia,on Ochrus, où na Jeuuage, de Dodoz. el É ru de Conffantinople. er Eryfimon, de Theophrafte,on ss | Ci Férd À rlate,ou de Conftantinople petite sr Eryfinon, on Torrelle, | ment farrazin. 321 Fleurd ï Re 1 Le Eryfimonvray. | 55 6 FI ss Soleil petite, de Lobel. 725 Erifithales eur du Petafites odora 760 : s57 FoindeB Pis Efclaire perite, ns e Bourgongne. on Sainfoin. 927 ss d'ean, 91$: d 9 16, Framboifier L 422 j ue onpetit Chefre masle, 27 Frambofier ar ef on Ronce Idéenne dés L CHLW5, OU petit Chefne femelle 4 Frangula. de M Pre: | 34 He efpinenx. 1 sbid, EF alone sr 6 Pargoutte,on Matricai ca nelle. 164 , re. © F : icaire $ ei on Diffamne blanc. 7 k 69 Frefne Table de l'Hiftoire g Frefne auec fes fruitts, S' [es pilules. Æroment. 312 Froment ayañt l’efpic de couleur perf. 316 Froment muttet. 317 Eroment d'Indie. | 320 Froment d'Indie : de Turquie, felon Pline SE Froment d'Indie, felos Matthiol. ibid Froment Sarrazin, Eryfinionsde Theophrafte Iriau de Pli- ne. | ibid Fromentée comment faite. 32$ Froment Tiphin. 329 Fuf ain. 229 G Alega. 333 Galion blanc, ou Mollugo, felon aucuns, 74 Galion, on petit Mnger, 74 Galles. 12 Gallitricum, on Orualle, 841 Gantelée, s 718 Gantelee grande. ibid, Gantelée petite. ibid. Garab, des Mores, de Rauuolf. 236 Garderobe, de Marthiol, ou Abrotonon femelle. 815 Garderobe, de Fuchfe, Abfinthe Pontique, de Dodor, 822 Genceft efpineux ,on Scorpius premier, de l’Efclufe , Vlex de Pline. 137 Genelt, ou Spartion de Diofcoride, @ des Grecs, 139 Gencte, on Spartion, de Diofcoride. 141 … Genefe,ou Spartion, de Matthiol, 141 Génefte d'Efpagne, de l’Efclufe, 142 Genefre autre d'Efpagne, de l’Efclufe. 143 Geneffe fans faciles efpinenfe ; ayant au bont desteffes corro- nées comme le Lonc. ibid, Geneffe à plufieurs coins, ou Genefte commune. ibid, Geneft petit. | 144 Geneft de l'Ifle d'Elue. ibid, Geneff plus petit, on moindre de tous. ibid, Gene petit, ou fleur à teindre. ibid. Geneft petit,on Herbe aiaunir. 146 Geneft pour teindre, de l’Eftlufe. ibid. Geneff petit effranger, de l'Efclufe. 147 Geneffe petite, de Tragus on Chamefpartes, ibid, Geneure. $6 Geneure grand, ibid, Geneure petit, thid, Gentianelles. 717. Gentianelle perite aux fueilles larges, ibid, Gentianelle aux fueilles efroites. ibid, Gerontopogon, on Sallifica des Italiens, 61 Gefes. | 395 Gefe cultinée aux fueilles effroites, ou Lathyrus, ibid, Geffe caltinée aux fueilles larges,on Lathyrus, Clymenum,de æ Marthiol, ibid, Gewm,des Alpes, on Benoifte,de Pena, 587 Girgidion, 608 Gingidion, de Mathiol, ibid, Gingidioz , de Syrie, de Lobel, 609 Gingidion Vifuaga, de Matthiol, ibid, Gingidion Vifraga, de Dodor. ibid. Gingidion [eloz l'opinion de plufieurs, © de Matthiol. Gro Gingidion, de Diofcoride, de Rauuolf. ébid, Giroffliers , on Violiers. 691 Girofflées,de Damas, ou Violettes, 694 Girofflées , on Oeillers. 696 Giroffiée de marais. 891 Grands du large fueille entiers. 3 - Giands imparfaitts. ibid. Glanx,on Herbe an Laitt, de Dodon, 410 Glanx, de 'Efclufe. ibid. Cloutreron grand. 921 Glouteron grand ou Perfonata, de Matthiol 2bid, Gloureron petit, | 923 enerale des Plantes. Glontéeron petit, de Matthiol, ibid, Graphalion,ou Lin des prés , de Tragus, 89 4 Grace, de Dieu. | CNET Graine d'Auigron,ou Lycion,de Dalechamp, 126 Grame, de Manne, de Matthiol. 346 Grame ,de Manne premier , de Dodon, ibid. Grame, de Manne fècond, de Dodon, ibid, Grame, on Dent, de Chiez. 352 Grame commun, de Matthiol, _#bid, Grame commun, de Dalechamp, ibid, Grame commun, de Dodon. 353 Grame Leucanthemon. ibid, Grame commun des Prés, 354 Grame, de Parnalfe, abid, autre fortes de Grames. 355 Grame le plus petit,de Dalechamp. ibid, Grame velu,de Dalechamp. | 356 Grame en facon,de Ionc,de Dalechamp, ibid, Grame des Prez, de Dalechamp, ibid, Grame Antoxantos,ou a fleur iaunc,de Dalechamp. … ibid, Grame Leucathemon,on a la fleur blache,de Dalechamp.3 7 Grame I{chemon, de Pline, on Dactylon. 357 Grame bulbeux, de Dalechamp, 358 Grame elpié, de Dalechamp: ibid, Grame d'Orge, Holcus de Pline, ibid, Grame des murs, de ‘Lalechamp. 39 Grame Polyanthes, Agylops de Pline, ibid, Graime Feuchiere,on Polyanthes. ibid, Grame noïeux. 3260! Grames des bois, de Dalechamp. ibid Grame chargé de bafle,de Dalechamp. ‘big. Grame doré, de Dalechamp. ibid, Theophrafte, 361 Grame Triglochin,ou marquetté, de Dalechamp. ibid, Grame aiflé,de Dalechamp. 362 Grame aux tefles piquantes, de Delechamp. 1bid, Grameperit. 363 Grame tre[-perir, ibid, Grame Tiphir, ibid. Grame Cyperoides. ibid, Grame a vellies noïeux. ; 364 Grame Calamagroffis,de Lobel, appellé Leche, ibid, Grame Sulcatum,on Striatü,c'eft a dire Ganelé,de Pena36$ Gramepiquant, de Matthiol, ibid, Grame d'eau. 874 Grame piquant. 875$ Grame à mode de Rofcan. ibid. Grame noir. ibid, Grame à triangle. 876 Grame, de Parnalfe, de Dodon, : ibid, Grame,de Parna[e à la fleur double,de Lobel, ibid, Grame antré de Parnalfe. 876 Grenadier, 2$G Grenouillette, de Conftantineple, de l'Efclufe. 903 Grenouillette blanche Polyanthos,de Lobel, tbid, Grenouillette phœnicée , de Myconius, 904 Grenouillette purpurée. bid. Grenouillerte large-fueille, ibid, Grenouillette , ou Bafliner. 896 Gregouillette premiere, de Marihiol, ibid. Grenouiilette feconde,de Matthiol. ibid. Grenomillette troifiefine,de Matthiol, ibid, Grenouillette quatrieme , de Mathiol, S97 Gjrenonillette cinquiefine, de Matthiol, ibid, Grenouillette fixie[me,de Matthrol tbid, Grenouilletse premmere (annage,de Eenchle, Rarunculus aus _ ricomus , de Dodor | 898 Grenowlleite, de Jardin premiere de Fachle, Ranunculus blanc premier,on Echyratus,de Dodon. ibid, Grenomilletre quatriefme,de Fuchfe blanche : Ranwncslus des bois, de Dodo, ibid, MMMM 4 Grenonil Table de l'Hiftoire enerale des Plantes, Gremoillerte quatriefine iaune,de Fuchfe, Ranunculus ianñe des bois, de Dodor. $ 99 Grenouillette de montagne blanche. ibid. Grenouillerre à mode , de Lierre, de Dalechamp. a2bid, Grenouillette premiere, de laïdin , de Dodon. 908 Grenouillette autre, de Lardin , de Dodon. ibid, Grénouilletre de Sclanomie, got Grencuilletre ayant la fueille comme le Grame,de Dodonibid. Grermouïllette , de Portugal. 902 Grenonillette à la fleur ronde. ibid, Grenouillette à mode de Truffe. ibid. Groifelier. 10 Groifelier rouge. ibid. © 110 Groifelier d'outre mer. ibid. Guainier,on Arbre de Iudas. 185 Gucde , on Pafrel. 420 Guimnanne, 499 Grimaune, de Matrhiol. ibid, Gaimanne , de Theophralfe. sûr Guimaune antre, de Matrhiol. ibid. Gnimanne ferme comme bois, de Dalechamp, ibid. Guimanne faunage, ""* sa: Gaireaune fauuage, de Matthiol. ibid. Gramanne fannage commune, de “Lobel. ibid. Guirnanue , de Venife , de Dodon. $03 Gainanne vclué, de Dalechamp. 504 Guimaune, de marais, de Penn, 832 Gay. 14 H Aline, 222 . Haline vray, de Dalechamp. 223 Haliphlœus, om Cerrus femelle. 6 Harmamelis d’Athenée. 170 Hamarnelis d'Athenée à larges fueilles. 171. Hamamclis d'Athenée à la fueille eftroite. ibid, Hedifaron. | 373 Hedifaron grand , on Securidaca, de Matthiol, 374 Hedifaron petit, de Matthiol, ibid, Hedifaron premier , de Doden. ibid, Hedifaron fecond,de Dodou. 375 Hedifaron troifiefne, de Dodo, ibid. Hedifaron le plus petir. ibid. Hcdifaron autre, de Lobel. ibid, Ecdypnors, de Dalechamp ; on Piffenlir, A7S Hclianthe. 755 Heliathemon on fleur du Soleil: Hyffope des bois de Dod.ibid. efpece de Hélianthe, de Pena, ibid: Hepatique de marais, 890 Heparique. 948 Hepatique, de Matthiol. ibid. Hepatique [econde, & troifiefme,de Lobel. ibid. Herbe a iaunir, où Genelf petir. 146 Herbe,de Eobel,on Auoine, 338 Herbe an Lait, 409 Hérbe au Laitt,de Dodor , ou Glanx. ATO Herbe iaune. « 422 Flerbe à l'Efperuier. 480 Hieracion grand,de Dalechamp. 480 Éfieracion petit,de Dalechamp.grand de Matthiol. 5bid, Hlieracion macrocaulon , de Dalechamp. AST Hlieracion de Sanoye,de Pena © Lobel. ibid, Éiéracion de Narbonne ayant la gouffe comme vne fancille, felon Lobel. ibid. Herbe S. Barbe : on Roquéttte de marais. 55$ lerbe aux Cloches bleués. 71$ Hérbe aux Cloches bleuës des Jardins. : ibid, Herbe aux Claches petites, aux fueilles rondes de Lobel, ibid. Herbe aux Cloches grandes,ietrant du laibt, 716 Herbe grande , on Chryfanthemon, du Peru, 760 Herbe an Chat. | 790 Herbe au Char,de Matthol, 791 Jérbe aux Aulx, 793 Herbe aux Aulr,de Matthiol. < ibid, Herbe aux Aulx,de Dodon. . BEA Hérbe Sainét Anthoineyon Ruë,de chiep,de Lobel. 848 Herbe de feu. + 9210 Herbe cachce , on pour la matrice. 960 Hieble. 2, 26. * Hieracio, de Matth.@ de Dodon:Picris de Dalechamp.472 Hlieracion moyen premier de Dodor: Afpargia > de Dale- Champ. AÉ A7 3 Hippolapathon [aunage , de Matthiol » » 14 Hippolapathon cultine aux larges fueilles, de Lobel. 1bid, Hhppolapathon à La fusille ronde,de Lobel. ibid, Hippolapathon des 1ardins. ibid, . Hippofelinon, on Linefche commune, de Matthiol. : Go; Hlcus,de Plineon Grame,d'Orge, 358 Horuim, de Matthiol. 840 Hornimfaumage, de Matthiol. ibid. Horuim faunage, de Fuchfe. ibid. Houx, 122. Hydrolapathon;on Lapathon aquatique grand,de Lobel,s 12 Hydrolapathum moindre, de Lobel. ibid. Hydropiper lanceolatum. | LACET 906 Hppropiper,ou Pfendoenpatorium fœminade Dadon. 907 Hydropiper,on Curae;de Matthiol. ibid. Hypecoon. Ce 924$ Hppocharis, de Dalechamp. 475 Hypoglo]e. | 173 Hypogloffor. ue 174 Hyfope, Sr2 ibid. Hyfope commun cultiué, Hope commun fuyuant le pourtraiët qui eft en l'exemplaire cfant en la bibliotheque de l'Empereur. 81 Hyffope de montagne,de Fuchfe. ibid. * Hyffope des Arabes ayant la fleurrouge, de Lobel. ibid, HyÎfope ayant la fucille comme POrigan,de Matthiol, 813 Hyffope vray des Grecs, de Pena, @ Lobel, 814 ÆByfope des bois, iaune, ibid, I. FN Acea noire de Door. 933 Jacen rouge grande, deconpée. ibid, Iberis ,on Paf[erage faunage. 567 Iberis,on Lepidions de Marthiol: Palferage fannage on Cre[- fon feuuage. 569 Jmperiale,de Matthiol, G25$ donc, - 858 Loseliffe. | 369 Donc life S aigu, de Dodo. thid. Lonc Melancrants, 860 Lonc à maf[e,de Dalechamp. hd. Tonc Holofchenus:* S'ENI 2-86 Jont autre Holo\chenus. ibid. lonc large, | à 86 » Jonc fleury,de eMatthiol. 4h; Jonc afpre,de Dodor, :: 863 loubarbe, 163 Joubarbe, de Dalechamp. 164 Jriosde Matthiol, 57 rio autre , de Matthiol, . Aid. Lrion de Pline 322 Tulioline, on Sefame, 405$ Ingioline vraye, 406 Taiibier, de Cappadoce. 93 Zuinbier. 300 Zniubier blanc. 202 Buinbier blanc, de Dalechamp. ibid, Zuinbier blanc de Matthiol , on faux Sycomore, ibid, Acata de Theophrafte, Vacciet de Pline, 21 $ Ladane des Bleds. : 373 Laittues. | 458 Laitue culrinée, 459 Laiitue Table de l'Hiftoire g Lailtue crefpuë,de Matrhiol. 460 Laine crefpué,de Dodon,Ë de Fuchfe, ibid, Laitue fannage,de Marthuol, ibid, Laiétue fanvage vraye,de Dalechamp. 461 Laitteron,ou Sonchus. 482% Laitteron liffe à larges fueilles,de Lobel, ibid, Laitteron a$pre,de Lobel. 4383 Laitteron liffe aux fucilles frangées,de Eobel, ibid. Laitteron a$ÿre,de Matthiol, 1bid. Laitteron liffe. ibid, Laitteron autre liffe,de Matthiol. 484 Laitteron Dendroides,de Dalechamp. ibid, Lamplane,Sannes blanches,on Rauenon, 45$ Lampfana,de Matthiol, ibid, Lamplana,de Dodor. 456 Lampfana vraye,que Dodon prend fan]fement pour lE- rifimon de Theophrafte. ibid, Langue,de Pline. 290$ Langue grande,de Dalechamp. 906 Langue de Serpent, 255 Lançue,de Serpent,de Matthiol, ibid. Lapais, | 508 Lapais cultiné. 509 Lapathon fauuage,troifiefme efpece. sil Lapathon faunage quatriefme efpece,felen Dalechamp.ib. Lapathon aquatique grand,de Lobel, S12 Lappa Boaria. 656 Lappa Boaria,de Pline, ibid. Large-fueille malle. 2 Large-fueille femelle, 3 Laferpition. 1626 Laferpition,de Pena, 618 Lathyrus,ou Gelfe cultinée aux fueilles effroites. 395 Lathyrus,ou Gelfe cultinée aux fueilles larges,C lymenum, de Matthiol. ibid, . Lathyrus fausage,de Dodon:Ers cultiné,de Fuchfe. 396 Lavande. | 800 Lauande aux fusilles deconpées,de l'Efclufe, 8ot Lanreole. 176 Laureole,on Daphnoide, | 177 Lanreole auec La fleur,du Daphnoides, ibid. Laureole femelle,ou Chamedaphne. 378 Laureole auec fon fruict. 179 Laurier Tinws. 171. Laurier Tinus,de Dalechamp. | 172 Laurier Taxa Chamedaphne;de Diofcoride. ibid. Laurier Alexandrin. 27S Laurier,vray Alexandrin, ibid, Lanrier, | 296 Lede. 193 - Lede,de Matthiol. ibid. eiPece de Lede de Bauhin. 19$ Lede fecond, de l'Efclufe. 196 Lede,quatriefme, de l'Efclufe, 197 Lede cinquiefme, de l'Efclufe, ibid, Lede fepriefme , de l'Efclufe. 198 Lede huictiefmne, de l’Efclufe. ibid. Lede neufuiefme,de l'E [clufe, sbid, Lede dixiefme, de PEfclufe, 199 Lemma,de Theophralfe, 884 Lentilles. 399 Lentille grande, sbid. Lentille perite. ibid. - Lentille d'eau, 834 Lentille d'ean,de Matthiol. ibid. Lentille d'ean autre de maraïs, 88s Lentifque. 53 Lepidion, on Iberis , de Matrhiol, Pafferage fannage , ou Crelor fanuage. | s69 Lepidion,de Paulns,@" de Pline,on Paflerage. -tbid. Libanotts. 657 Libanoris ou Romarin,de Hatthiol, ibid, enera le des Plantes. Liban otés,de Galien,Cachris vraye, 658 Libanotis [econde,de Dodon. Daucus IIL.de Fuchfe. ibid, Libanotis troifiefme de Dodoz. 659 Libanoris grande,de Theophrafte, ibid. Libanotis plus petite. ibid, Liege. 18 Liege à la fucille courte, @" large. 19 Liege à la fucille plus longue à effroite, ibid. Ligufticon. 649 Ligufficon, de Matthiol. ibid. Ligufficon autre,de Label. ibid, Lilac, de Matthiol, 300 Lions. | 267 Limnonmer, 254 Limnonion. 892 Limonion,de Matthiol. | 893 Limonion autre,de Matthiol. ibid. Limonion petit,de Narbonne, 894 Limonion antre. ibid, Limonion d'une belle forte, 1bid, Lin, Ô AIS Lin cultiné. 416 Lin faunage premier, tbid. Lin faunage fecond à la fleur blanche. ibid, Lin faunage troiliefne marin. ibid. Lin tres-petit,on Chamalinor. | : 417 Lin des Prez,ou Graphalion,de Traçgus, 895 Linaria ronge. 752 Lis d'effang,on Plane d'eay, 879 Lis grand d'eflang,blanc, ibid, Lis grand d’effang,iaune. | 880 Lis petit d'effang,iaune. ;bid. Lis autre petit d'effangiaune, 4 bid, Lis petit d'effang,blanc. 881: Lis autre petit d'effang,blanc, ibid, Liffe cultiné,on Chou blanc commun. 438 Liuefchecommune,on Hippofelinon,de Matthiol, 603 Lotus, on ycocoulier. 292 Lotus Celtis arbre. 293 Lorus d'Afrique,on feue Grecque aux fucilles effroites.29$ Lotus. 427 ! Lotus cultiné,de Matthiol, ibid. Lotus antrecultiné,de Math. Melilot des Apoticaires ibid. Lotus fanuage,de Matthiol. , 428 Loons autre f[auuage,de Matthiol, ibid, Lotus faunage petit,de Dodon. ibid, Lotus,de Barbarie,de Dalechamp. 429 Lotus aux fugilles larges,de Dalechamp. ibid, Lotus des prez pnrpuree. 430 Lotus Enneaphyllos,de Dalechamp, ibid, Lotusa$ÿre, © branchu,de Lobel, ibid, Lotus fauyage. 941 Lotus d'Egypte. … sbid, Lotus d'Egypte de Dodor. ibid. Lotus d'Egypte,de Theophraffe, 942 Lunaria ronge, - 753 Lupras. 39H Lupir cultiné, 392 Lapin faunage,de Dodon. sbid. Lychnis,on Ociller-dieu,de Matthiol. 704 Lychnis fauuage purpurée de Doder, 705$ efpece de Lychnis fanuage,de Myconus, sbid. Lychris faunage,premiere elbece,de E [clnfe.appellée Be- ben-blanc par ceux de Salamanque. 706 Ljchnis faunage , feconde espece,de PE [clufer appellé Pa- not Efcumeux par aucuns, __ abid, Lychnis fauuage.troifiefine espece, de l'Efclufe,qui fair [es compettes cannelees. ibid, Lychnis fannage quatriefme espece,de PEfclufe. 707 Lychnis faunage,cinquiefme espece,de PEfciafe. ibid. Lychnis faunage, fixiefme efpece,de l'Efclufe, la A dg tontes, UT A Lychnfs - ll Tabie de l'Hiftoire generale des Plantes. Lychnis d'Angleterre à plufienrs fueilles,de Pena. 708 Lycron. 325 Lycion des Alpes. ibid. Lycion d'Italie. : ; ja cion d'Efpagne. ‘ dar : ou. on Graine d'Anignon. 126 Lyfimachie, dé Matthiol. , 2 2 ? Lyfimachie autre, de Matthiol, ibid. Lyfimachie purpurée , de Dodor. ébid. Lyfimachie autre , de Lobel. 926 Lyfimachie blené. ibid. Ljfimachie galericulata, dp 927 Abhaleb , de Matthiol. RES Maricttes. FL Marjolaine bajtarde , on Origan. 779 Marjolaine. | 766 Mariolaine ou Amaracus, de Matthiol. . 767 Mariolaine menuë,on Amaracus,de Matthiol. sbid. Maron, 768 Maron , de Matthiol. 769 Marons [elon aucuns. ibid, Maron vray appellé en François Maffic. 779 Maron de Syrie. ibid. Marrube. 836 Marrnbe, de Candie, de Pena. 837 Marrube blanc. | ibid. Marrube d’eau. 930 Mors de diable. 932 Mafes. 866 Mafesson Tipha aquatique. 867 Maÿfes petites , de Pena. ibid. Mater Violarum,de Dalechamp. 690 Matricaire ,on Efbargouite. 829 Matricaire Parthenion,de Matthiol. 830 Mauue. ibid. Mauue commune,de Matthiol. ibid, Manne grande premiere, de Matthiol. ibid, Maunue grande [econde,de Matthiol. 495 Maune grande troifiefine,de Matthiol, 1bid. anne petite [annage rampante. 496 Manne fauuage graude. ibid. Mauue Rofe al a fleur fimple. ibid. Maune Rofe à la fleur double,de Lobel. 497 Medicafatina,de Dodon,on Sainfoin cultine. 413 Medica faunage ,on Sainfoin premier portant tous fruibts diners. ibid, Medica autre faunage ayant les goulfes en façon de croi fant. ibid, Medion,de Diofcoride,ouviolette, de Marie. 714 AMedion,de Diofcoride,ou Mindion,de Rhafis, ibid, Melanopyron perpufillumou Bled noir trefbetit. 3 SI Melanthion Ifopyron,de Marthiol. 703 Milantzana,on Melongena des Arabes, $32 Melantzana noire. ibid. Milica, on Millet d'Indie. 342 Melica,de Matthiol,ou Millet d Indie. 343 Melica , de Dodor,on Miller d'Indie. ibid. Mélilot. 431 Mélilor vulgaire,ou Treffle odorant,de Dodon. sbid. elilor,on Sertula Campana. ibid, Melilot des Apothicaires,ou Lotus cultiué,de Matth. 4 27 Melife. 8 Meliffe de Marthiol, BA Aeliffe/de Fuchfe,& Dodon. ibid. Melife Turque[que,ow AAoluca. 835 Melfe de Conftantinobie de Matthiol. ibid. Melie autre Turque[que,de Dalechamp. ibid. Melife de Moldanie,de Matthiol. 836 eMeleze. 46 eMelons, $29 eMetiaithes des maraïs,de Ti heophraffe. 889 Mesianthes de marais de Theophra Fe: Ifopyro,de Dodibi eMenianthe de marais,de Dalechamp. ibid eAMente. | | | 573 - Mente de Jardin crefpée , premiere efbece ,de Mente, de Dodo. S74 Mente de Tardin, premiere efbece felor Matthiol, troiftef- me felon Dodor. ibid, 27 Lamp fana. 455 Lana pratenfis. 895$ Lancea Chrifti. 915 Lapathion. 508 Lappalioaria, 656 Lappa maor. 921 Lappa minor. 922 Lappa inuerfa. ibid. Larix. 46 Laferpitium. G25.& 626 Laflulata. 532 Lauandulafeu Lauendula, 800 Laurus Tinus. 171 Laurus Taxa. 172 : Laurus Alexandtina, 173 Laurus Idæa, 175 Laureola. 176 Laurus: 296 Ledum. 193 Legumina, 370 Legumenta. ibid. Lermma, 88 Lens. 399 Lenticula. ibid, Lens feu Lenticula paluftris. 834 Lepidion. 56 Lcporis Cuminum. $7£ Leucanthemon. 674. Leucoium marinum. s56 Eibanotis prima Theophr, 61$ Libanotis. 657 Ligultica. 802 Liguftrum, "211,& 640 Limonia, 255$ Eunonium, 892 Linaria rubra, TA Lingua bouis, 488 Lingua bubula, ibid. Lingua & Lingulaca. 90$ Lingua ferpentis. 91$ Linie, A1$ Linum pratenfe, 895 Liquiritia. 207 Litron. 92$ Lolium, 348 Loliumrubrum. ibid. .Lolium murinum, ibid, Lomentum. 331 NN 4 Lotus. Lotus. 427. Lotus fylueftris. PSE Lotus Ægypt. ibid. Lotus Nilorica feu Euphratica. 942 Lotus arbor, 292 Lucernula. 704 Luciola. 915 Lupinus. 385 Lycion. 123 Lyfmachia. 92$ Lyfimachia galericulata. 927 Lychnis, 704 M MS jorana, 766 Mala infana. 531 Mala Armeniaca & Armenia, ibid. | Mala Præcocia, ibid. Mala Medica, 251 Mala Perfica. ibid... Malociflus maior. 919 Malua, . 494 Malua paluftris. 499 Malum Cydonium. 245 Malum Cottoneum, ibid. Malum Citonium, ibid, Malus Perfica. 148 Malum Perfieum. ibid. Malum Punicum, 256 Malus Armenia. 250 Malus & Malum. 241 Malus Cydonia 24. Malus Medica. 261 Malus Affyria. ibid. Marrubium. 836 Marum. | 768 Marrubiurs aquaticum feu paluftre. 939 Mafpeturn. 626 Maftierum. ibid. Matricaria. 829 Matrifaluia. 841: Medici. 422 & 429 Melanthium. 701 Melanfpermum. ibid. Melica, 342. Melilotus. 431 Melia. 833 Meliffophyllon. ronge Menianthes-paluftris, 889 Menfiflora. ibid. Mentacrifpa. 573 Menta Sarracenica, $74 Menta Romana. ibid. Menta Romana Officinarum ;. feu præftantior , anguftifolia,. : ibid. Menta fylueftris. 575 Menta. fifÿmbria feu aquatica, 78 Menta Græca feu Sarracenica, : 580 Menta catri, * 790 Menta. + 573 Mentaftrum. ibid. Menyanthes, | 425$ Mefpilus. Lu 180 Mefpilum, ibid. Meum, 652 Meu. ibid, Militaris Millefolia, 662 Milium A 3 4 E Millefoliurm. 66$ Mollugo. 954 Montiulmum. 67 Morgfani. 119 Table de l'Hiftoire generale des Plantes. Morfus ranæ. 880; Ononis. 376 Morus. ein 2741 Opulus campeftris,… 80 Morui, ibid., Oreofelinum. éot Morfus Diabok. 932 Origanus& Origanur, 770 Mufcipula, $$$ Ornirhopodion, 408 Myrrhis, 6$4 Orobanche, 406 Myrtus. 199 Oryza. 340: Myxa. 303 Oxyacantha crifpina, T1È Myÿxæ. ibid. Ozycedrus. 32» Myxaria. ibid.: Oxytriphillon, 42$ Myrtus. 199 | Myrica & Myrice, j 5 0! FyÆoni. 743 Myriophyllon. où mn lingua. 173 Mytiophyllum Eee oi 1 Paliurus, 119 Palma, 39$ N Apus. :$ 48 : Paludapium, 600 Napus fylueltris. ‘455. Panaces Heraclion, 665$. Nardus Celtica, 802, Panaces & Panax. 634 Nardus Gallica, ibid. Panax Heracleum, 639 Nardus montana. 804 Panicum, 344 Nardus Sylueftris. 70$5:80$ Panicum Indicum, 34$ Nafturtium. 559 Papauer rubrum. 369 Nafturtium Peruuianum. 560! Papauer erraticwn, ibid, Nafturtium aquäticum. 561. Parthenion. 829 Naiturtium odoratum. 563 Parthenis 826! Nafturtium teétorum,… 964 Paftinaca. 617 Nafturtinm fylueftre, ibid. Paftinaca Gallica. ibid. Nepa. 436: Paftinaca Syriaca, 6x9 Nerium, 206 Pecten vencris, 6x Nidusauis, -938 Pentadactylon. 352 Nigella foliofa. 368 Pelafgus. 176 Nigellaftrum. ibid. Pentedaétylon. 354 Nigella. 701. Peplus. 383 Nola fylueftris, 719: Perfoliata filiquofa. 443 Numularia, : 928 Perficaria. 909 Nux veficaria & lie be 86 Perfonata & Perfonaria, 925 Nux pontica fylueftris. : 85: Peruinca. 729 Nux Pontica. 269 Pes Lepori-. 372 Nux Feracleotica. 26.269 Pes anferinus, 456 Nux. 270! Pes Cotuinus. $73 Nux Methel Abu, 533 Pes gallinaceus. ibid, Nux vomic.vera., 534 Pescorui, 396 Nux vomica Pharmac. 536 Pes galli. ibid. Nymphæa. 879 Petaftis. 929 Je. Petra findula, 678 Bftrutium. 625, Petrapium, 603% Ocellus cerui. 6191 Petrofelinum. ibid, Ocellus. 696: Peuceilanus & Peuicédanum, AD Ocellus Damafcenus, ibid, Phagus. 2 Ocellus Barbaricus. ibid: Phalangion & Phalangites. 739 Ochrus. 38$ Phalaris, 1 ) 1847 Ocimaftrum. :794 Phañoli. | 396 Ocimum, --$8r Phañolus, 398 Ocimum Caryophyllatum, jbid. Phellandrium Pliniÿ, 958 Ocimum citratum, ibid. Phellodris. 212 Ocimaftrum. 533 Phellodris coccifera, 22.8 24 Ocimum fylueftre. ibid. Philyca. 216 Oculus Bouis. 749 Phillyrea. 127 Ocymoides. : 809 Phleos.. 885 Odontitislutea, 934 Phæœnix. 347 Oenanthe. 674 Phragmites, 863 Oenothera, œnotheris, & œnuris, Phtirion, 938 752 Phu, 80$ Olea fatiua, 289 Phu fylueftre. 91qQ Oleafter, 126 Phuminimum, ibid. Olea fylueftris. ibid.. Picca, 36.842 Olea Æthiopica, ibid. Piganurm. 245 Olida. 457 Pinus. 36 … Olufatrum, 602 Planta maxirma. 760 Olyra. 326 Plantæ coronariz) 763 Onagra feu Genagre, 752 Platanus. 78 Onobrychis, 41& 412 Playphyllos, x Picris Table de l'Hiftoire gen Ranunculus aquaticus. Picris. A7E Pimpinella, feu Bipenula, | 952 Pinaftellum. 641 Piper Indicum. 538 Piper Calecuthium & Brefilicum. ibid, Piper Hifpanum. ibid, Piper aquaticum, 906 Pifa. 378 Piftacea, 304 Piftacia. ibid, Pifum cordatum, s06 Picis, 36 Pix. s8 Polyanthemon paluftre. 890 Polyanthemum. 761 Polycarpon, 373 Polygalon. 410 Polygonon. 937 Polycnemum. 810 Polypremnon. 466 Polium. 806 Poma Affyria. 255 Poma Adami. ibid, Pomum amoris. 533 Pomuim aureum. ibid. Populus alba. 72 Populus nigra. ibid. Populus Lybica, ibid. Populus Alpina. ibid. Portulaca. 463 Potamogeiton. 88 Potentilla. 929 Præneftina. 269 Prafon, 836 Primula veris. 847 Primula veris minôr. 723 Primula veris. 722 Pruna, 264 Prunus. ibid, Prunella, 940 Prunus fylueftris. 108 Pfeudomelantium. 348 Pfeudomelanthion. 368 Pfeudonardus. 8oo Pulevium. 774 Puleium. ibid. Pulegium Ceruinum. 776 : Pulegium fylueftre. ibid. Pulicaria. Che: Pulfatilla, 737 Pumila fraxinus. 758 Pyramidalis, S47 Pyrola. 729 Pyrus. 259 Pyra, ibid. Pyxacantha, 123 Vadrifoliu 895! Quercus. I Quercus Larifolia mas. 2 Quercus Latifolia fæmi, 3 R | Adicula, feu Radix, 711 Radix Syriaca, ibid. Radix Rhodia, 856 Radix Rofea. ibid, Radix & Radicula. $4 Radix fpiritus fanéti. 613 Ramaracia. s 49 Ranunculus. 761 890 { erale des Plantes. Ranunculu s. 896 Sanguiforba minor. 962 Ranunculus paruus feu nemorenfis, Saponaria, 710 899. Satureia, 779 Ranunculus Hederaceus. ibid, Sauina. ibid, Ranüunculus Polyanthemos. » 901 Saurion, a $so Ranunculus Aruenfis, ibid. Saxifraga vel Saxifragia. 678 Ranunculus Illyricus. ibid. Saxifraga. 612.615 Ranunculus montanus Alpinus glo- Saxifragia. 61$ meratus. 902 Scabiofa, | 931 Ranunculus Conftantinop. 5o3 Scabiofa maior. 933 Ranunculus flammeus aquaticus an- Scabiofa capitata,feu echinata. ibid. guftifolius. ibid, Scandix. 619 Ranunculus phæœniceus. 9o$ Scandulaceum, $64 Ranunculus auricomus. 898 Scanaria. GIL Ranunculus albus prior , feu Echi- Scariofa. 467 natus. ibid, Scheha Arabum, 823 Ranunculus aquaticus anguftifolins Scifima. 28 ferratus. g1o Sclarca. 841 Rapa & Rapum. : 544 Scordion, + Rapina & Rapitum. ibid, Scorpius. 53 Raphanus. 540 Scrophularia tertia, : 847 Raphanus rufticus. sat Scrophularia maior. 949 Raphanus montanus. ibid. Scrophularia minor, o1$ Raphanus paluftris, 954 Sebelten. 303 Rapiftrum.. 45 Secacul Arabum. 619 Rapontium. | 546 Securidaca. 373 Rapunculus & Rapunculum, ibid. Securiclara. ibid, Regina prati. 944 Sedum aquatile. 927 Remora aratri. 376 Semen, 322 Refine. 58 Semen contra, feu Semenfanétum.82r Refta bouis. 376 Senetio. 438$ Rhamnus, 11$ Senetio Iacobæa. 486 Rhamnus Catharticus. 121 Senna, vel Sene. 183 Rhazus, fu Rumigi Mauritanorum, Sentis. 99 856 | Seriphium verum, 821 Rhododaphne. 206 Serpentaria. 918 Rhododendron, ibid. Serpillum. 784 Rhopalos. 88o Serta campana, 432 Rhus,& Rhos. 90 Sertula campana. | ibid. Ribes. 109.& Tir Seruillum, feu Seruilla. G2E. Robur: 4 Scfamaë Scfamum, 40$ Rofa. AU ae 645 Rofimarinum Theophr. 615 Sefeli Aethiopicum. ibid: Rofinarinum. à 657 SefeliPeloponnefacum. ibid. Rofinarinus , feu Rofmarinum coro- Sida Theophrafti. 882 narium. ar Siler montanum. 643 Rubigo. 350 Siligo. 314 Rubus magnus. 99 Siliqua | 95 Rubus Idæus. 520 Siliqua dulcis. | ibid. Rumex. 608 Siliqua Acgyptia, 96 Ruta capraria, 8ç0 Simila. | : 315 Rufcus & Rufcum, 104 Sinapi echinatum, 52 Rura. | 846 Sinapis & Sinapi. $5° S Sion. 561 Abdariffa. 04 Sion Erucæ folium, 562 Sabina. 1 62 Sifara. | 15$ Sagitta feu Sagittalis, 88 Sifaron. G2t Sagittaria aquatica, ibid. Sifymbrion. $61 Salicaria. 925 Sifer 621 Saliunca. $o2 Sifon. 607 Saliunca Neapolitana, 857 Sifymbrion, | 573 Salix Amerina. \ 94 Sitanion. 313 Salix. 230 Sium feu Lauer, 956 Saluia. 764 Smyrnion. 625$ Sambucus valida. 86. Smyrnifuza, 654 Sambucus. 214 Smyrnium. 605 Sambucus aquatica, 217 Sol Indianus.… 760 Sampfuchus. 766 Solanum fomniferum, 05 Sana munda. 536 Solanum dormitorium, ibid. Sanguinaria. 937 | Solanum marinum, ibid, Sanguinalis fœmina. ibid, Solanum furiofum, ibid. sanguinella. 354 Solanum mortale. ibid, Solanum, Table de lHiftoire generale des Plantes. Solanum hortenfe. Solanum Halicacabon. Solanum. Solatrum, Solea equina. Solidago mediä; Sonchus. Sorbaftrella hortenfis. Sorba. Sorbus. Sorbus Torminalis. Sparagus. Spartum Hifpanicum, Spaition. Speca. Spica. Sphacelus Theophr, Sparganium, Spergula odorata, Spina appendix. Spina Acgyptia. Spinacia & Spinachia. . Spinaceum olus. Spina mollis. Spondylum & Spondylium. Stachys. Stachyites. . Staphylodendron, Stellaattica. Sticas citrina, Sticados citrinuin. Stœchas feu Stichas. Storax calamita, Stramonia & Stramonium. Stratiotes. Stratiotes Millefolia, Stfumaria. Strumea, Styrax. Suber. Succifa. Sycomorus & Sycomorum. Symphonia Plinij. Symphytum. Symphytum magnum. Syringua. Sytingias. T Aeda, Tamarifcus, Tamarix. Tanace tu, Tanacetum Peruuianum, Taurion. Taxus. 595$ ibid, s°5 ibid. 414 948 453 952 298 ibid. 83 $16 148 239 317 ibid. 76$ 888 756 114 FIN DE LATABLE Terebentina veneta, Terebinthus. Tetrahit anguitifolium. Tetrangura. Tetraphyllon. Thapfi. Thapfia. Theriacaria. Mherionarca, Thefon. Thlafpi & Thlafpe. Thuia. n Thymalum. Thymbra. Thymus & Thymum, Tilia. Tinearia, Tipha. Tipha Cerealis. Trachelion. Tragium. Tragoriganum. Tramis. Tribulus. Tribulus cerreftris. Tribulus aquaticus, Trifolium. Trifolium cochleatuin. Trifolium humile.. Triticam. Triticum Indicum, Triticum ramofum. : Triticum Bouinum. Triticum Vaccinum. Trixago paluftris. Trollius os. Tubulus, Tunica feu Tunix, ! Tufflago. Tuffilagines Alpinæ. Typha. Typha aquatica paluftris, V Accaria rubra. Vaccina nigra. Vaccinium. : Valeriana fylueftris, Valeriana maior. Valeriana hortenfis, Vallaria. Verbafculum minus. Vetonica fæœmina. Vetonica coronaria, Vetonica altilis minor. Vetonica fyueftris. Viburnum. 215 1.8 ; à Vicia. 7.02 - 373 Vinca peruinca. 720 525 Violanigra. 638 895 Viola purpurea. -1bid, 550 Viola Marti. , ibid. 6so Viola & Violaria. ibid, 8os Diola tricolor. 690 753 Viola flammea, ibid. 472 Niolalutea. 692 564 Violaria omnia. 692. &feq. 49 Viola matronalis. 695$ 6j Viola Damafcena. ibid. 779 Viola marina. ibid, 782 Viola latifolia. \ 693 * z4 Viola peregrina. ibid. 671 Viola Calathiana. 712 327 Viola Autumnalis, ibid. ibid. Viola aquarica feu paluftris. 8ot 718 Virga fanguinea. 166 457 Vilcaria. 585: 1772 Vifcum. 14 Suge Vitex. 237 432 Vitis [dæa. 163 ibid, Vicis precia. 109 947 Vimaria. 946 424 Vlmus, 267 423 Vlmus montana. ibid, 371 Vngula caballina. 9174 312 Vltilago. 350 610 Vuatranfmarina. 109 315 Vua Ciifpa. ibid 350 Vua crefpina. ibid. ibidé Vua marina. ibid 791 Vuavifi. 162 902 Vualupina .59$ 39 Vua vulpis. ibid. 696 Vua marina vulgaris. 936 917 Vulgago. “790$ 919 Vuluaria. 457.& 710 866 Vuularia. 173 867 x 434 Anthium. 222 161.8 162 Xiloftæon., 229 214 Xylon. 186 919 Xiphidion. 888 $0 ibid . 704 Ea. 322 JE Zeugitis. 869 917 Zeopyrus. 329 697 Zeopyron Gymnocrithon. 339 ibid, Zizypha. 300 934 Zopyron. 809 LATINE. TABLE ab ELA. 729 RECQVE. Per $92 BpoYVoy. 814 op TEis. 842 Ayagpes ; vel dyd- æemor punüdes. 369 eAxeY 562 dy TUV poduv. 105 AHëesa recentiori- PRIX à wwe. 684 bus Græcis Cucumeres. 525 oo. 592 AYTexTor, 670 wii. 336 A Yiéeuec naprèr, 111 AGE à manipa vulgo Græ- a71E. | 237 corum hodie quid. 120 #2gie vox apud Theophraftum dm1@r à dre. 259 non fatis intelleta, multos A’eysmuvr. 371 . in ctrorem induxit. 39 2eme. 851 aix 122 apreor. 921 di dia dhüc, 9 2exauSidec. 56 dDglE\œie, 126 apreudis, à ap su). ibid. dDgioxæp dauey. 567 ap'urs eDuAr. 111 ë YPrONORAUUYAEE, 109 2TEiGIX, 826 pbs. 352 api xAiGosiToy, fiue keAGavIT ou À dhiaris. 450 _339.im Vire. ibid. : pape ©. ibid. aps éo/ ei THE, 320, oGeAæs. ibid, Afaare, | _7o4t apres érolesE , eynguQias, vel éy- oydoC. L 72 #U7A Ë Ibid. ci yeierver oleum. 74 ATagor. .70$ ai pau, 338 aœapaya, vel drDaezyæ Theo- 4946, 45: phrafto quid. 410 eyorepOr, 403 dardeay Gr vel doŸap ayCN. S16 om iu Ace. 126. drnbaye dy, Barres, Aa, À è ces 48 opuiri@, puanwd ©. . … ibid. # Kaki, 133 PTT TA trs r 418. dx Sa no) dxarSe dyvAäle… ibid. crie dti. 746 dv, vel 41016. 793. dreaparis. 450 cixgogpua. y duromueŒ apr@, 316 dun, 224 ADoipeua, 330 æxuAes quid. 18.8 feq.. Dinde, 7S$e cétuAo Via. 7o4x A’xépois populus quæ dicatur A Age égéypuver, 383 Homero.:- 72 Nain. D”, 499 durna@r © dunAG nidngjns, GE. aa 665 : d\ITOTE, 203: d'LeRG. 1460 GAKÉE, 502 : Aile: 818 aAQirer, 335 + B Hidi AHauañides, 167 : ATEZON, 896 duaunae. + 170 : Pr xe) Lapérimpor, SREFANTIS 668. 818 FE api. S94. BaxYapys. a cauy dan. 267: BaAaneS. : ï dtÿydhor. ibid.: Bas voce an dhucs vfus Hip- dora Ta apraleia, 26 pocrates. | 18 AvaCaris. 934. Bañdejon 704 cé yveRe à wayvp Cr. 89. Bæpubper, 152 CNT) PAT 463% Bamiaudr œmpar quare diétum. sèêl. Bdnvæ MOT, 100 BdrG-. 99 BATEZ AY. 761 BéTc). 764 BnXIcY, Gi 917 _ Bixcv. 402 Bit, 304 BAY. 453 BAY OV. 774 RoA Goxcl cover. 666 Bones Pix. | 63 BTE, 829 B#Gayicy. 746 B#yAwosal À CsyAuos, 433 Béxee ON. 403 BEA, 79 B#yidc. 548 Béuoy © Banrac. 667 BsDIJarua, 749 Lez Sv. 207 Beaûvc. 15% Besranxr, 946 Beta. 330 Revo vua Populi. 73 Bnäu@- à BruC. 336 BpèuG roo. 5 à | Bpigæ apud Thracas frugum ge- nus, 57 Buy. 306 T 1 T<* 409 TA. 953 Tspaydhuev. L Tepavorddoy, 704. Tiygador. 608 T'AaËx, T'Aaug. 409 TAXE}. 774 TAuxvggiQ a. 207 + TAuxuoidn à YA UXUGIS, 743. FodvAoreauter. 440 PoAUAn © yoduAis, S44. & 549 T'aosiwio, 186 À ADHGe 107 | 614 An. 296 Aa@rides, ibid. AdDin a'ogia, 206 Au Qyna'nsgordhaa à idue. 175 Aixt@uvey à dxQuo vel dureuvO à EN 1GuC. 776 Aide Ba howo. 25 Asourviov. 743 | AshxC, 398 Agvèg © Table del'Hiftoire generale des Plantes. Agvès noïine quid Græci in- celligant, quamque eius vo. cis fignificatio latè patear. I. Apvès Hyphear. 29 Aevrerés Olez Grxcis quæ. 291.oleum ex his. 293 Ê ; Cie Cr. 499 Es S méme. in Pal- ma. 305$ syntDarGX in Palma quid. 309 & feqq. EAæay OX. 234 éhoñe nuec©. 289 ÉLLE éhërs vox & abietem arborem & floris palmarum. inuolu- crum Diofcoridi, fisnificat. 65 £AaDoCirxcy, 619 $ AGO pure. 663 CXMOLTIC 764 7\TILIE 753 EAippucoy, 668 CUT 345 Evdad@. 60 F£ds 20 critici ruf genus. . 412 #favorvo Wa podu, 106 Emo. 953 Jura. 166 Jrmerect. 793 E pe O. 387 épeypiac. 383.384 épein. 155 ÉBAVEOGS 282 cen@x. 950 £arum Cv à % ere. 734 spuri@r. 350 ÉgUOiLoy. $56 ErTvG-. 378 &TICN xucpuivey. 381 Ë Cour. 53 COTE CN Oxyacanthæ Los Diofcor. EE o 2 2 @ Léa. 322 AT OA 300 Zy{iDe. ibid. ZiT(uPa. ibid. zsyiæ Refina, vel potiusnPhry. gia. 59 ZVyiæ. 78 HI Me 4 573 Heu Q dpi@v. 575 H aapor. 373 HAsdyeuo), 663 Hegyeoor, 485 D AVI. 650 @codonov. 743 Opus. 385$ SU CS 165$ CAdai, To. % SAd T1 ,1. © ha= aid roy, TO. $ $S4# SC, 227 Oerdaxivn. 458 Oppdag. ibid. Ouae@. 348 @uubes. 779 OuuCr à Juiuor. 782 J je 567 IGix Gp, 499 Tegusoy, _ 480 Yépreyoy. ibid. CR 14 1806. ibid. L'yruGoy. 466 Toy © Lay uéA&y. 688 Toy mopDuesv, ibid. l'oTocé}uvey. 602 | ÎTaseg. 934 I cris. 421 l'an pie. ibid. l'odns quepO. ibid. T'oxtye 273 Cv. 110 l'yddes. 282 T'réæ. - 230 'xué Fnpov. ATT K EL Ken 3524 & 877 Kæauiy Sy 786 KaAau@. 868 ÉCRETION inner, 684 KavraGiss * 418 KdmTapis. 129 xarvex Maftix. Dames tépdaoy. 558 22e dia : in arboribus. 00 62 xapiun. 282 CE % xabpay à agir. 594 nagua TOYTILT.. 85.26) xaevs nomen multa comple- étitur. 270. vnde luglan- dis fignificatione dicatur. ibid. : “cos ice péhane, 96 nolçaa È euro ie. 25 HOT Hapue. ibid. xwNias fuccus. 626 avais. 612 Keyxeauidec. 284 KéyxpO. 341 KéyX pis. ibid. xédbéa. 32 xedbic. De xéia pro x mendosè apud Theophraftum quodam loco legitur. 30 TIC | ibid. HEVRG ou GEI. 204 KECITNE. 4 405 LEgA ICE. _ LEP PTUCA ibid. HECHTIOV. 95 HEgHi. 1278 #ePañc TüY Éédir. 1 105 Ka. 12 «y rt Hañdyn. 494 KiCwese à à Curie. 386 20agay. 186 CPP) TELE 466 2ipaioy. 491 PAG 186 afosaæpoy. ibid. ki. 186 HIVER, HiXOpde , HixbpA , y EASY. 467 KA deze | 81 #Auyozédoy. 809 KôxxanCe. 37.43 1OuuG LaDiur. 2220 XGXKON Doinxés. 22 XOHHU UN. 264 XOXXUUN}ES. 162.264 XPH Mn AE“ dyeie. 109 X9A01T I. 180 XX QUE Toy. 3385 xehoeu Te, xohoxu On | xx CG. 521 3 xAdxuv Ta du uG. ibid” XONETÉ CE. 180 X9AUTÉC. 180 X9NDTÉCE, 180 wuae Cr. 164.520" xp Onéaiwy Galeni. 136 *OyU( a Che: «010 ê GA ay, _ 631 opUUCsor. 704 ALT 126 XOPOVÔT E6. 571 Ken, 437. & 445 LEE d'opie. 442 HÉGÉ EE, 277 ETC 332 4e}0poy À xeASauer. "660 LEROY. 731$. xdapiCv. 379.402. præter fabam quid ctiaméignificer. 381 aauC aiyiiQ . 384 riaO ENuixoc. 379 HU“ Luiyor GAdUgor, 381.8 383. Kümua, feu xiue, in Braflica. 444. & 445 ET 596 xuvocGarCx. 99.101. eœurdees@rvel aurai} AC" D7 TË KUs1y CLTZ ET) TÉç dnpemovas. 48 avadiGe Tablé de l'Hiftoire generale des Plantes. xvr4eC fiuc «ump @, 864 zum. ZT LC 217 xoWa quid. 335$ xôpun. 942 KOVA ÇA. 37 XV AGV. 630 wavE. 3637.43 A Ayärug@ Hippocrat. 361 À Ac daoy. 193 Aa dev, ibid. ha Jue@r. 395 Aau\bown. 455 Ad ra SG C Admador. 508 Adey£. 46 Aa, 455 Aapzovioy. 893 Aaxlo 948 aexvIG. 378 AexvIC uvauivn, 383 AcoyroGo an. 408 Aericovs 608 ICS 25 Acñleuap va. 269 Remo Dur. 164 nur. 72 Adbwoïoy € Adbgioy piAivoy, 691 Af dv. 193 AGavaris. 6 57: ê Catane ‘6E- Doyouants,. ibid. & 842 AiGvaxgr. 640. AMyvaer. ibid. AWav. 415 Aa aprv. 148 Aus aigue , Aéomtua À Av z aT'égjaov. 41 $ AoGucy. 398 Aou in Rofis quid. 10$ AoGos quid. 120 ACC. 398 Aowius TOY. 26 ASoser in Abicte quid. 45.139 Avy©. 237 Auiua 101. Ausipay@n. 925 Au d'évdhor. 292 Awve herba. 417 Aove quee@ herba. ibid. Aurûs dogi@s herba. ibid, Aorèç dy ON. 942 . M Ayvdagys. 626.628 Mi 4538 Hangonau or sex xson. 430 praaabper, 589 mad yn. 494 paid y d AC 499 pænclov. 704 papabgor. 539 maebpéQuer, | 662 | Hapor. 764 papéuer. 458 paartm, 626. uasixpor. ibid, Tome Premier. Hasta, My. 6. $2 msAm ser. 7OI HEAëpaods Salix quæ dicatur Thcophrafto. 233 HEART 6pjuor, ‘70I HE im. 69 HtAiAUTPS. 431 ci. 341 pes A iv % TATICE 344 HtAoSÉ Puy » HM@uor À pe- Airauye. 833 MEUOAXUA CP, 164 penades, 425 266 Ha prima quæ. peisey Gallæ apud Diofcoridem quid. 13 HianACy À Mar AY, 280 MéamAoy. ibid. Mrdtxr. az Muxorides ie 459. & 462 Axa por 369 Aa. 248 ia >uiane. 250 LAÂte. 241 pnAte 2pppiaun. 250 unAée xvdavie, 245 mhée und\ur. 2$1 driver oleum. FA fsAAo7. 241 mA in Rofa, cortex Plinio.107 prAor ang. 247 prier. 652 uarea in arboribus. 62 MAG, 20.65 BivTe 573 MocYn. 494 pLovéreuxes (ec. 322 HLopét. 274. ogor. ibid. HEC, HuË y uuge, uvËdesa. 303 Hveñxn. 150 pveré Duo. 662 pupobd hu @e >eubinn. 308 HuGGi. 199 Hggis vel uvgca. 654 pugriin. 199 upairy dopia, 204 me. 200 Lveraxes Se. 204 HüTa. [ns 26 ATV. s so No. dogia. 70 5.805 NaedG aeArixn. 802 NagdG" : QUE ab aliquibus Sv- A@KiTG à VNEAS diéta , Galeno Tue) ne. 804 NapOng. 648 NYEAY, 206 Nono, 879 at y Toy. 922 es Ze Pix. 6; 6 FiPidior. 888 Avhoxteyræ quid Græcis recen- tioribus. | . 95 Evo. 186 EvAd dns Refina. $9 O O > 0% 279 (OI P TARA 674 oivoxyxig Galla. 13 GS xuriasÉ Tiosine, | 64 ir, 110 -0NPax@r. 402 oAu9G, 282 dAveZ. 326 OHonA. 179 64Paxrs Apud Paulum Âein, quid ; & quomodo Diofcor. ë& Galen. hac voce vf. 13 éd pgai, © éd ogor. 762 évoGpuric. 413 cvednex, © évebsese. 762 Gros Galla. 13 vez. 762 axe F ééclay. 1 A APTE ‘ia Thcophraîti, noftra A Phagus. FA Eur. 28.8 29 dupupoim, 204 07e. 241 teywOe. 77a garer. 8 39 dpoGdy x. 406 . 393 épula € seuêe. À 340 oarera. 378 ar 279 6PuiyAwosoy. 915$ n | [res 797 Tloucyiæ. 743 TaIUTIOS&, 65. ranis@r. 119 Tapausç © Tuba, 634 racr a\n@ réa EN. 34X rehsx CG. 373 revropcC ON. 743 TÉTav. 529 TEpOIKIV HA Aov. 248 mepaitn HyÂSe. ibid. TETATITHE. 920 memeoéAioy À it PETTA dovixov. 602 anidoC. GAZ au. 36 #xr Theophrafti, Latinorum Pinus eft. 36.39 run pie Theophr. Pinus ÎL. ueftrisfiue Pinafter eft. 39 THYaV0Y. 846 ._miAG" quid. 503 mir@v. 373 MIS. 304 0000 ia Table de l'Hiftoire generale des Plantes. xir@ © miosa. 62.63.64.65.66 GHTÜ Oo) Quaua. , » : 60 iris, ’ ; 36 TÉFUS Theophrafti, Pieca. 41 mirus aeohieG". que Theo- phrafto. 42 rhdruC 78. duiraQris diéta ib. TÉAVY. 806 gronvew Dep. 761 moAyaAoy, fiuemoAvyæA4. 4IO moniyoyer Pau. 437 TOUL. 810 moauuehia. axe FOTAHEYÉTUI. 878 Be CITTA 836 @exmor homines. | 22, meEr. 16. vnde dicatur. 26) FE0G T0) à OCT 921 SpOTUR AOL xab A0). 444 THEME. 67 rufarwde, 123 rE@. 13 8 ZFUPOS. - 312 æoua , Palmæ fruétus immatu- ru. 305$ p. P. ADanis JeG+ à À dela 540 Far. 437 D'aDon EX à % gaPanis,à caPary, $ 40 CE dyeie. 463 PATVY. 59 Prin Teepivvr. 58 Prin ouvity. 60 Podia pile. 856 Pododa®vy. 206 Pod deychoy, .… ibid. Podey. 103 Pac # pou. 256 Péevel 60@. 90 Poudas affectus. 114 Z Aean©. 402 Zde@ vox Prifca Græca dir À dhuèe, 3 4 TRRT deAHioy. 743. ceAmoyover. ibid. deaiyondns Braflica. 437 géAiVoy derov. 99 déuvey éAcomgerler quaret vocet Homerus. 599 cé Auey © réuivey xnmod0y. ibid. cepida ns. 413 CÉp}E. 466 GéTEA, -643 COLE NTA 446 cauude, 77 dus. ‘153 cierta. \ .udtonr ! 430: efTauoy Reset s 405$ Caran@ œupos qui dote 377 ci (on. Hit ARET EIkUG. 19 CIETION 160 @x € sixuor. PR: $2z $ Ë = { > é FUIT ÉTEN, TION GER CV. 528 LH YVEe ! 417 \CAProy. Hi 10626 ; 15h À gnThl 2 sont ne fSO | iMrs dope, igt :$64 ci. … 1956 Gi ape. 621 ciauuGeyor. 578 : digéy. 607 dir. 312 bois. 610 cxATApoY. 4 M ŒUiARE, 20.65 quinaË ares, 398 cuiA GX. 1 6$ dupoy.… 60$ sèyx ©. 482 rar xa. 5457 Grapyämer. -888 araf ræ apud Homer quid. 142 apr. à : 140 eDrawG. 617 gDic rewxTn. 673 PAUTHE. 8738 GÉUG. 8 3 8 apuC,, QU ACE? à uua. 686 Pixais à ayds. 792 geganurys, évd)C» , fiuec Jar rev Ddaruy QuoG,quem &7e- _Tépioy NuNCUpañt. +927 GPaTOTNs 0 AUTO 662 TeoCAC nux uns. 36.37.43 mxC. sos ir dhina na CO. ibid. qu xyrei G>. ibid. maxvC pronos. ibid, por C Larvornos. ibid. Ver. 97 : cvaduu® 1 TUxEpAVeN. 274.278 qui. 282. our gi, ibid. cukr fuee@). ibid: cuire GX, 287 aUxob. 364. » cürer senwss. ibid. auaUTey uéye, 939 dOaœxEhopce. 350 HOPETN ON 764 aDévdauyC. 79 cDoyduAuey. 630 awides , Lenrifci fruétus. 53 aw@, quais. ibid: gpoworeéDoy. 418 goiGN.r 853 T Lo Si À Terence, 525 TCB ppev. 806 TrAo+. 446 Truc. 403 Ti. 327 reayémueGn. 321 LD LIL PT IE 942 Ta yoyo. 772 melon Hu} 947 QC, XEpTi EN. | 433 re ÉPuñor. 1 424 mio. Lisp «of agayhodiTa vade ai 194 sedEibor, + 466 ai 866 t Ÿ oéurne. 247 Tdhoseati. 906 on @- 25 Lid é And 7. Paur. 399.8 404 Pax0c à JA TOV TÉAMATON, 884 Dani CHæAaNNATHE. 739 Dane. ga écyae, feu bary/asior. 922 Sasion©r. 398 Saga quid Græci dicant. Ch Dec. 18: PryoaveGr. 321 pos. 29 Bash Penx, fiucilla potius diMeAœa dicendaeft. 127 ETINTE 18 AVE. 74 (IL ICA 304 PRE Theophrafti.éso. 8845 Painues, © Poin£, 305.347 Dacyior, 690 Poivnbes oopyos, Pr en Pt 308 DorG. 228 Ps: 80ÿ DuAoy 629 Pure 69 Durant. ÿ o$ Puroy mawnnoy, Laurus. 297 X KR 7 AuanTy, 99.226 Nue : 99 XapæiunAon. |, 842 Xédhoza, @. 378 Xé)idovioy puxpèy, 91$ Xépcoia uaha y". ». 1494 Xoydhi Mn. 477 Xi Grxcorum;, Latinorum ‘Alica. 323 Xeurandl AaW0Y. 459 Y Wrvrenée. 16$ YU dévapd Or. 800 Yoes morbus: ds is 113 O° Kiueddic. 533 Qrupey. 81 DAscinapaG Salix apud Ho- merum quare dicatur. 236 aan Pix. 63 Dur Adi vel dunausis. 336 Qruxvouka pda. 104 D've66. 335 TABLE mr Al A ag Bhel. 152 j Achachengi $06 Achachie 133 É 5 Achamos. 387 Alen ant adhlen, EE Adürion, 920 Aclifphacos. 764 Âës. 199 “Affinchium, 818 Agileuz, 269 Alas. 199 Alafce. 752 Albotin. sr Alchat. 420 Alcheiri. 691 Alfafalac. 422 Alharar, 1$2 Alharmel. 847 Alieumeiz, 287 Alkitran. 32 Almerlem, 657 Almharue. 629 Alnam féx Alnegen, 779 Alfadar. 292 Alfegiem. 5 44 Alfpinafalchi. 67 Alftochados. 799 Âlcith. 619 2lzarur. 280 Amirberin , 64 Amyrbarim, {en Ber- berin, 113 ÂAmiron. 497 Ânahamen. 7219 Anas. 264 Anazue. 94 Anegen. | 776 Aneilum & Anexiflum, 592 Angeiden. / 629 Aniuden, ibid. Antit. : ibid, Araba fiue Bari. 776 Archanas aus Arornas, 56 Ârornas, ant Archenas. ibid. Atz, 199 Àrz, feu Arzi. 340 | AS 199 Afaron, 70$ Afleugi. 971 Âfpinalfach. 657 Aflilis. 600 Altarach. 7 Aftochados. 799 Athamos, 387 Anas. 264 Azadaracht. 302 Azez Alfachef. 948 B > Achala iamenia, 453 U Bachale aliemanie, ibid, Se = Tome premier. Bachele alhanica, 463 Bakleancha. ibid, Barbes f£ue Carmas, 16 Bari. 776 Bathec, /é4 Batheca. f30 Batheta alzachi. ibid Batheca filiftin. ibid Batheca Inda. ibid Batheca viridis. ibid Baton. s’ Baucia. 619 Bazari chichen, 4IS Bedarog. | $81 Bederangie , bedaringi, bederenze- gum. 833 Benefefgi. 688 Benogiecheft. 237 Berberim. 112 Berendaros, sèt Bezerchetan. 415$ Bhulles. 230 Bihar. 749 Boton & Botin, si Buchale, 379 Bulef, 230 Buleich. 99 : PBundurch. 269 C. Ahade, lahade, /ex Giade, 806 Cairon. 239 Calamentum. 786 Calchala, 653 Camum. s926 Canab, 418 Candaret, Candaron. 477 Caraf, 451 Cappar. 129 Carfa. 150 Cardel. Sso Garui. S94 Cafab. 868 Caftal, 26 Cataf. 457 Carhfum, 811 Celb, 5? 446 Cembul & Cembul Indi, 694, Chalcala, 657 Chaief. 94 Chalif. 330 Charba. $21 Chardel. . s5° Chares. 29 Charfi. ibid. Charmen, 23 Charnub, 9$ Charff. $99 Chas. 458 Chafus. 193 Chate. 420 Chathe, S2$ Chatini & Chatinie, 499 Gharis, >: 429 Chauch: 248 Chemps, 387 Cheiri. 691 Cherbas, 458 Chermen, 23 Cherha, s2$ Chilodomontoma.. 143 Chiacas, 28 Chinaos, ibid, Chitini, 499 Chubas. 494 Chubeze. ibid, Cife. 811 Cirmetre, 259 Condes & Condifum, 708 Condifi. ibid, Corumb, 437 Cor 422 Cubebes. 204 Cubebe & Quabebeé, 709 Cyfe. 812 D D Abach, 14 J Dacis. 614 Daklift. 338 Daru. 53 Dalfer, 338 Daufer, ibid. Danfier, ibid, Defana. 338 Dhenbenalchail, Dembachil 4e Da- nebachil. 934 Didar, fes Dirdar. 6? Dileg. 420 Dili. ibid. Dridar. 67 Dis, "858 Dochon. 34$ Dis... 858 Dulb. 78 Dullaha, 413.530 Dumbebe, 466 : € Rs. 62 Elifphacos, 764 Elkiageber. S4z Elcxiolgeber, 657 . Erbum. 393 Ergir. 553 Eudeba. ; 466 Amancheft. 237 F audenioi @ Faudenegi (64 Fude- nipi. 770 Fegiel. 549 Felzacarag. 123 Feonia. 743 Feftich. 304 Fin, 282 Fugel, $49 G Gain. 1x 1 PPEP: 3 Garch, Table de l'Hiftoire generale des Plantes. Garch. Gaufre. Gaur vel Gar, -Geguers, Gezar. Giaufit. Giahzi. Giargir. Giauers. Giezar, Giumeizie H Abalche, Hachille. Hadad. Hades, Hadhadh. Hhaferx. Hafs feu Hafus. Hagias, Hais. 5 Harbatum. Haleicho. Halion ffue Helion, Hamad. Hameb alchaich. Hamed alhomaleb. Hamchauella. Hamen. Hamos. Hanab, Hanab althaleb. Handachocha. Hantha. Hara. Haraha. Harmel: Hafce. Hafach. Haur, Haur romi. Hemen. Hencha. Henta. Hifpanach. Humadb. Humeche. Hundh. Hundebe. Hunen. Hutiladib. H Abes feu lafa. Iacxaiak. Jantum, Tan. Jaus. Icbet, leguers. ergir. Jeuers. Teuz. lezar. Imgu @ Imgara. Infacti, Inhamehauella. lufa, 7 Ameactis, + Kappar Karabe. Katauia, 427 Karumb. 437 Sadianalach, 236 Kauz, | 267 Sasfaf, 296 Kaifene, fine Kerfene 393 Saflargel. 341 Kemetri, | 259 Saherade, 614 Kemum. à f96 Sarkaixanheamen, s19 Kenne. 211 Samacheft, 270 Kerines, ’23 Saphatheramon. 553 Kefum. 8tr Sarale, 341 Keyri. 9or Sauch. 614.& 617 Kilulem, 123 Scylem. 287 Kir. 62 Schehedenesi, Kitran. 32 Sebeften. 379 Kuman. 256 Sebet, ibid. L« Sedab. 123 Auzi, 267 Sedar, 399 Lefén artahut, 488 Selgem, 123.126 Leuz, 270 Seliem, 432 Leuzalxei/fésalxe, 533 Semfem. 12 Leuz atracaha. 534 Sena,Mautitanis, 264 Luzach, 67 Senabar, 322 M Sene, G41 Achla, 3o$ Senefhoi 14$ Matana: 536 Senoffiig, 516 Marmacor, 833 Senfera, 508 Mafmocra. 851 Sent. sos Maftech,Mafteche fiue Maftoche. 56 Serbin. ibid, . Me, G$2 Seru. 956 Mehaha. 97 Silphion, 784 Melonabrachi, 530 Sin. 3 87 Melongena. s31 Sifalios. 300 Mes feu Mirmix. 250 Sonofrig. 505 Merzenius, /x Merfangius, 766 Stebuler. 427.& 941 Mefcatremfir. 776 Steufir. 312 Mefmes. 250 Sucaram. s21 Mex. 250.6 332 Sumach, ‘äbid. Miha. 97 Sunis {en Suhizi. 847 Mifmis. 2$0 Suro. 732 Mumeiz, 287.0 435 SuS. 432 Muza. 256 72 h T ibid, Abatnaho. 573 ‘1 784 Nachal, 305 Ahaleb fes Thaleb. 312 Nafalchef/es Narf, 558 Tamar. 312 Nanachue. 594 Tarfa. 457 Nanochach. ibid. Tarimus /e# Tormus, 508 Nard. 103 Tatoula, 259: Naton, ibid, Thefpic. 508 Natig. 52 Thusf. 466 Negem. 353 Thuüt. 300 Negien, ibid, Tin. 164 Negil ibid. Tufa & Tufaha, Nil 420 Turingem. , fine Trungiam, 811 Nilofar, Ninofar @ Nilufar. 879 Tue. 729 Noix Methel, 533 6so | _P Agem, 753 P;; 80$ Vard. 267 Puftech, 364 Vefme, $91 X 341. Qvermes, 13 Ahaer, 553 R Xaier Almerien. 341 Aienigi. 589 Xanim. 270 Ramet, 186 Xebet, Gr4a.@ 617 Rafen. 753 Z 629 Ratim., s2 "4 Aiton. 224 Romam. 256 Zaizalachth. Po 6 Rofà Zameni. 499 Zameni. 811 Rofaidicos. go Zarar féu Zarur. Rosbar Sadifticos. ibid, Zaraund, /# Zararaued. 227 Ruman. 256 Zefs, \129 S Zetbin, 57 Adar. 292 Zeuen. 594 A Sadeb, 846 Zufalzef, TE TA Z Canne da Conocchie. 871 Farnia, 6 AA Capellazi, 910 Farro. 32$ 814 Capriola. 572 Faua. 379 7 237 Cardoncello. 438$ Fauofcello. ET : S Agretto 558 Carduncello maggiore, 4*G Ferro dicaualo, 414 Agrif olio. 122 Caro. 594 chi. 284 Ælaterno. 133 Carobe & Carobole. os Ficod'Egitro, 387 lbairo. 164 Cafia. 96 Hengreco, 404: ÆAlbero da le Patenoffri. 302.43 Caffagne, 26 Finochio. 539 & 4 de luna. 86. Canal, 437 Finochiomarine. 66 Algg. 322 Cali. ibid, Fiore d'ogrimefe: 709 10 81 Canli fiori, 439 Fior campee. 367 Amarella, 829 Ceci. 337 For di primanera: 722 mperlo. 113 Cedri. 252 For rancio. 300 Arnpomele. 102 Céfaglione, 311 For veluto, 757 RAgir. 89 Cerro. $ Formento;, 312 ÆAnetho. $91 Chambroffena. 211 Fraffimo. 69 Aro. 592 Cidronnella. 8 33 Frauole. ÿ 10 Anguria. 530 Cimeno. 347 Fufaro: 219 Apio domefrice. $99 Ciregie. 26 © G Æipio palultre. 6oo Cirègie Acquainole. 26à Aa. 12 . Arabeia. 39r Ciregie Amarine. ibid, Garofols, 696 ÆArmeniache, 2ç0 Ciregie Corbine. ibid, Gattaria. 790 AÆArrnda. 846 Ciregie Duracine. ibid, Geneftra. 143 Afaro. 794 Ciregie Marafche. ibid. Gigliofalnatice, 348 AfParago. s16 Ciregie Marine @ Marinelle. 1bid. Ginepro.— | 56 AfPerella. 934 Ciregie Marobiane, ibid, Gioglio. 348 Anellano. # 269 Ciregie verule. ibid, Girtone. 368 Affe720. 818 Ciregie Vifciole, ibid, Ginggiole. 300 Affoni. to9 Ciffo. 186 Gorgoleftre, 956 Arriplice. 450 Citroni. 252 Gramigna. 352 Auino. Rx Ciucelle, o1 Grenade tintori: M2 . Azarolo. 28+ Cocomero. S2$s Gran: 3 3i2 E Coda di cauallo. 934 Grifomele; 2$1 ACCATA. 704 Codadileone. 407 Guado. 420 Bacoche. 250. Coraffello. 211 Gwiffrico: . 21È Bagçaia. 113 Coniela. 779 Bagolaro. 292 Coriandro, 631 Alicacabo, so$ Bal[amita. s79 Cormioli, 277 Herba Gattai 790 Bambagia. 186 Cormolo. ibid, Herba Ginlie, 769 Barazo bianco. 313 Corone. 186 Herba inoderata: 112 Barba di becco. 942 Crepole, 474 Herba lupa. 407 Bajilico. $8r Crefpina. 114 ÆHerba di Sampetro: GGX Bajilico Gentile. ibid. Crefcione. 561 Herbatora. 407 … Baflico [aluatico. 583 Cumino. 596 Hierua del moro. $74 Bedollo. 77 Cypréffes 48 ÆHydropepe. 906 Beluedere. x | Hyffopo. 81 Betula & Bettola. 77 Attols. 30$ 1 Biads. 322 Dirtamo: 776 NGiolina. - 40$ Biaua. ty 336 Dragoncello. 673 Hchia. “ Bidone. 222 Dragoncello & Dragone. $88 Junco. | 853 Bietola. 446 E L Bifinçua. 172 :Bulo. 226 L Agrimos, réf Bifinalna. 499 E Echelo, 88 Lantagine. 17% Blito. 453 ÆEgilopo. 333 Lapatio, _ 08 : Bonifacia. x721 Elice, 16 Lappola maggioré: 921 Borragine. 488 Exdiuia. 468 Lappola minore: 922 Bracche di cucule. 752 Enola& Eñoas 753. Larice. 46 Buon vi[chio. 499 Erica. 159$ Æättainola, 477 Eruo. 393 Laïtruca. 459 Alamento. 786 Eléulo, $ Lanandula: 808 Calami à far cansechie, 87; ji Lauanefe. 850 Camomilla. 803 ATi0: 28 Lanro. 296 Canape. AIS Faginoli. 396 Lanro.falnatice. POÈTE Cana. 868 ©. Faginolo Turchefce. 398 Lell. 753 7 ”_ Tome premier, ” | 60000 ; Lenté Table de rEtiftoire Ben TaIet des Plantes. Lente dei paluds, Lenticchia: Lentifco. Lacie. Lir0. Linterno. Lodano. Loglio. Loto albero. Loto domeffice. Lupino. Acerene, Maiorana. Malua. Malna faluatica. Malnaui(co. Marndole. Marrobio. Maÿriche. Matallo. Matricaria. Mazza di canalhere. - Maxza ferrata. Mazza forda. Mclagrano. Melanzana. Mele. ÂMelega. Mililoto. Meliffa. Melo Cotogno. Mentha. Menta crefpa. Mentaftro. ÎMerenzana. Miglio. Mirrba. ÂMoniache. Maro Moffarda. Mago. Myrto. ÎMyrto mortella. | N Affurtio, Naffurtio faluatico, Nanone. Noeibolio, Nocelle, {INociuole. INoc Dano. Oleandro. * Olio d’ Aueto. Oliuella. Ofnella & Oliuerta, Oliuo domeftico, Olmo. Opalo. Oreolz. Origano. Orsiello, Or. Ouio, Alna. Panic, Pan d ‘orfo. Papauero [aluatico roffe. Pefhinaca. 884 Patrufalo, : CEA Pece liquida,) GAME L'LATT NRTÉE TE MES Ga © Peonas. ne à 743. Pepe aquatico, 906 Pere.1$0.Campane, Croce ,Ciamnpo= line, Durelle , Gentili, Ghiaciuole, | Gingnole , Mofchatelle , S. Nicolo; Papali,Porcine, Quadrane, Roggte Sementine , Spinofe , Vernareccie, Zuccaie.160.Menaté 15264 Perlaro. 292: Perfa gentile. 767 Perfiche. 248 Peira findula. . 678 Pertrancian. 531 Pctrofello. z $99 Petrofello,& Petrofello faluatico. 613 Pettimbor(a. 712 Penerclla. | 779 Pezzo. 41 Piantagine aquatica, 923 Pie cormno. +896 Pie d'oca. 79 Pino. 36. Pirra. "Here Pirrafarra. … ibid, Piftacchi. 304 Pifracio faluatico, 86, Platano. 78 Platano aquatico. 79 Polenta, 322 Pom. 241 Por d'or. 533 Pomo granato. 256 Pomo di Ierufalem. | 536 Porno Sbixoo. 533 Pongitops. 204 Popolo bianco. 72 Populo nero. ibid. Porcellana , Porcellina, Porchellachia. 463 Primo fiore. JA Pronenca. : 720 Prune. 264 Pulecio. 774 Q Vercia. < R 2 --Adice. $40 Ragia. $2 Ramoracia. f40 Ranunculo, 896 Raphans. $40 Rapo: 544 Reppice. 450 Rbu 90 Rigoliti #, d'or R120. 330 Rombice. 508 Rofz. 103 Rofalauro. 206 Rofz Mo{cheta. 104 Rofmarino. 657.842 Roffolo. 163 Rouere. 417 Romglione. 391 Rono. 90 Rouo canino, 101 Ruchetta, MT: Rucola. ibid. Rujco, 204 Ruta. 846 Te. = ee 152 LDSagiaa 542 “ Ua | 1 95 Saluia. 7C4 Salice & Salcio. 230 Sambuco 224 Sanguinella, 4 $72 Sarçuino & C Sanguineko, 166 Santolina. 814 Sarracino. 32E Sanorreggia, ( "779 Schiaria, | 84r Scotano. 163 S egala. 4": 331 Semenzina. 821 Sena. 183 Senape. $5° Serpillo. 784 Selamo, 305$ Silio. 229 Smilace de gli horti. 398 Solatro hortolano. sos Solatro fomnifero. ibid, Somachi. ‘ 97 Sorbe 278 Sergo, 342 Sofimano. 4O$ Spelicciofa. A8$ Spolta, 322 Spigo. 800 Spin guerzo, 121 Spino ceruino, 113 Spi20 di Chriffo. ibid. Spinomerlo. 121 Spino fanto. 113 Stanca canallo, 949 Stéchade. 779 Stirace. 97 Strammonia,® Strammoninm. 533 SACCI7E, 2 64 Sugaro. 18 Sughiero. 19 Sumacho. 90 Sycomoro, 287 sue Arnarigio. 150 Tao. 20.6$ Terebintho. St Terracrepolo. 433 Thymbra di S Julian, 780 Thimo. 782 Tilia. 74 Tricolo. 4238 Tribolo terreffre. 432 Trifüglio. 414 Trifoglio Cauallino. 431 F Aldebona, Gr$ Valeriana maggire, 805$ Vena. 436 Vena vana, 337 Verca. 437 Viburno, HET Violla ialla. G92 Viola porporen,& Viola mammola.688 Vifchio. 14 Virice. 237 Viricella. 536 Var riola. 13 S Vaghia di canallo. 917 Vua d'India 295 Vua dell'orfo. 161 Pica. s2i Qi TABLE : Beto, arbol. Abogalla. Abrolhos. Abrotono. TS #e Abroyos, Acoteifo. Adelfa. Alamo blanco. Alimo nigrilho. Albahara. Albardin, Alberchigas. Albiricoques. Albocigos. Alcaparas. Alcaranea. Âlcarobas. Alcolcaz. Alcornoque. Alegria. Alfaife , dr Alfafa. Alfena, /ex Alhena. Alfornas. Algodon. ÂAllahaqua montefna. Alhoua. AI Maftiga. Almendras. Almez. Alfaf. Aluaricoques. Amapolas. Amexias- Andrinas. Anzina. Âïmoles. Arroz. Arrula. Arueria. Arruga. Afelgas. Auellanas- Auena Auca: Auzina. Auzinheira. Azebo. Azeytuno. Azufecifa. Aldroegas. Bonnaïron. Borraïa, Box. Alabazza. Cannamo. Cannas. Canela. Caninero. Carca. | Cedro. . Cauoaria blanqués Ceguda. Ceuada. Centeno. Cerczas. erezo fylueftres Cerguacos. Cidras. Coda dimula. Cogombie. Colhes. Comino. Cornicabra: Coruizolos. Coronila de Rey. 44 12 HAT 814 432947 300 412% mr) fe D W" Cofcoia. 16 Couues: 437 Cuentas. 872 Culantro. : 631 elCypres. 48 D ï Attiles. 305$ Ë pete | 466 Enebro. 56 Eneamocos. 391 Euzina. AUS Eruaye. 422 Efcuderes del rio. es 879 Efparagos $16 Eftoraque. i 97 Allado. 172 Feyones, 398 Frefno. . 69 Frexo. ibid. Funcho. _ 589 G Atillo Cafto. 237 Geneftra,Giefteira, Gieftras 140:143 Gigante. 760 Gir: da. ibid, Grana en grand. 23 Gran: para tegnir. ibid. . Granadas. 256 Grauancos 387 H Aa. 28 Hiezguos. 226 Higos. 282 Higos del rio. 879 Hinoio. 589 Hiflopo. j 8ur Eruos. | w 1393 [gname. 38$ Tuncia odorofa. 865 lorgilin. 405$ Innco. 858 Iu-barba. i 104 Abaca. à $08 Larice. 46, Laurel fé Laureiro. | 1296 Laureizo. ibid. Lechüuga. 450 Lengua de Cauallo. 172 : Lenteias- 399 Lenteya dellagoa. 884 Lenteiuela. ÂIZ Liga mordage. 14 Lino. AT Loreola. , 177 M NA feu Madroméiré. 164 Malpica. 558 Maluas. 494 Malua de Vngria. | 499 Malua montelna: ibid, Manfanas. 4 241 Manzanilla. AL 848 Marmello: 214$ Marrones. 26 Marta. - $3 Maruhalue: s92 ‘: Membrilho: 245$ Milho. 341 a Mio. ibid Moras del Moral. «?7 274 Moftaza. _ $so Murta. ie Ar EEL To9 di, à N Abicas. °F $48 EN Nabo redondo. $44 FIN DE LATABLE ESPAGNOLE" Nafturcyo;, Nepgnillia. Nefperas. Nuezes, Liuo. Oregano. Oruga. P P Almeira. Paniquefo del flor blanquo. Panilo & Panizo. Papolos. Paftel. Perexil. Perezil d'agua, Perexil de la max, Pexegos Pex negra. Pimenta de Breft. Pino Pino negxo, Pirlitero: Prunas, Pyras. à Veiro: Abacas. Rabo de mula. Rauèno & Rauanillo, Regaliza. Romanas. Romero. Rofäs. Rofa albandeïrà: Rofa del montre. Rofella, Ruuia. Abina, Sabugo. Sabugo pequenno: Salce ç Salgueiro- Sene d’Alexandria. Serpollo & Serpan, Sombrereta. ° Sorbas: Spelta., Sumach. Sumagro. L1 T Amaras. À Tamargueira. Méra: Texo. Tomilho falfero, Torongil. Treuol. Trigo. à Ellotäs ; es Efpagüols appellent les Glands Efculi. Verdoligas. Violetasamarilhas: Vlmo. > on | ji Y 7 Etua belida. A Yerua buena. Yérua Cidrera. Yerua dulce. Yerua mora; Yoio. Pan, r 0000 x $ 163 69% 67 QD \ S & 2 = £ f 2 N + SN ! f SE C7 NN ( À SS NN 2 KKSZ Eee EE Z ee CZ NT SS TABLE ALLEMANDE. 4: ni 72 > Agley & Ageley. AW 709 FR, Alant , at Alant- vvurtz, Alantkraut, 753 Amel Ikorn , aut ÀAmmelmecl 327 Ampffer. 508 Angelick. 623 Ani{z. 592 Apfrel. 241 Apoftenkraut, ### Apoftemen- kraut. 931 Afpen. 72 . Attich. 226 Augentroftoras. 354 B Acchoder, & Bachmuntz. 227 Bachpunghe. 9$4 Bacillen. 661 Balfamkraur. 575 Balfimmunez. s74 Bafilgram. s8t Bafilien. ibid. Baummol. 186 Baurnfenf , avt Baurenfenff. 64, | Baurnkrefz,aut Brunkrefs. ibid. Bech. 62 Bellere, zur Bellen. 72 Beervvurtz. 653 Berfufz, aus Beyfufs. 826 Berniften. + ENT Bettlerfleufz. 923 Beynholezlin #4 Beinvvel. 217 Bibernell. 678 Bintzen. 858 Bintzen helmer. 348 Birckenbaum, 77 Blaterkravvrt. 915$ Blauvv leliekens,z4# Blavv vio- len. 712 Blauvvllokxkenv. 715 Blicken. "330 Bocxsbatt. 22 | Buch vveidt. 321 Bonen. 379 Borre{che. 488 Bramen. 99: Brant. 350 Brantlattich. 917 Braunfleichblumen. 350 Braunrodel. 938 Braunvvurtz. 949 Bremen. 99 Brinthunlgen. 229 Bromber. 29 Brunnenkrofs. S6I Brunnenlechekraut , #44 Brun- . nenleberkraut. 948 Brufch. 204 Bruftbeerlin. 300 Bruftvvurtz. 623 Bruyenettekens. 845 Buccxvveyolt. 321 Bucnbaum. 28 Buche. ibid. _ Burgelxraut. 463 Burbaum. 138 Byrbaum. 259 Byre. 335 Byren, & Bvyr. 2.59) (y Amillen. 8 43 Canarienfaet. 347 Caftani, ant Caftanienbaum. 26 Conte 770 Chermefin. 24 Chirfchen. 261 Citrinocpffel. 252 Citronaten. ibid. Coriander. 631 Cornelbaum. 279 Cornelein. ibid. Cren. 450 Creutzvvurez. 485 Cucumern. 525 Cypreffen. 48 gurten Cyprez. 814 D Artelbaum. 305 Des heiligen geifts; VVUTICZ. 623 Deyment. 573 Dierlem. 217 Dincrelkern, #w7 Dincxel. 322 Dollopffel. 31 Dondernegelc. 697 Dort. 338 Drinkelkern,##s Dincrel. 329 Dyllen. s91 UE. 969 Egelxraur. 928 Eibembaum. 65 Eichbaum. 2 Eichenmiftel. 14 Eingattung. AMUTEE Einrorn. 330 Elernbaum. “8r Endiuien. 466 Enif{z. $92 Epfch. 600 Eppich. ibid. Eraltbéer. _ $20 Erbf{z. 378 Erdpfrimmen. 144 Erenbreifzvveiblin , ### Ehren- preifs. 917 Erica. 155 Erlenbaum. 81 Eruen. 393 Eruoexflen. 398 _ Efcherbaum. 69 Efchern. ibid. Eychoepffel. 12] nn: Aulbaurm. 82.166 Faulbeerbaum. ibid. Faulholez. ibid. Feigbonen. 391 Feighen. 282 Feighenbaum. ibid. Feigvvartzen , ar Feigvvartz- enkraut. DE) Felbinger. 230 Feldmorem. 678 Fenchel. 589 Feldandorn. 839 Feldrnegele. 697 Feid yfop. 755$ Ferb blumen. 146 Fichtembaum. 36 Fingherhuet,swr Fingerhut.719 Fingherrraut. ibid. Fifchmunez. 573 Flachis, aus Flachs. AIS Flor amor. 757 Freyflamxraut. 690 Frunuenrofzlin » at Frauvven Roflin. 704 G Agel, aur Galgan. 93 SL 12 Gahb © Table del Hiftoire generale des Plantes Gahbbtott,aur Gauchbrot. 942 . Garben. 662 Gaärdenkrefs. 558 Gauchblum. 562 Gauchblum. _ 699 . Geel rodel. 940 Géelfchlufelblumen. 722 Geel veiel. 692 Geel vveidrich. 925 Geinft. 244, Gelb vveifz{chebluimen , #14 Gelbevvifs blumén. 879 Geàferich. 930 Gerberbaum. 90. Gerelen. 619 Getiin & Giérlin. 621 Ghébaerde euené, 338 Gilb blum. 146 Ginft. 144 Goltoppffel. 533 Gofle. 92.@ 337 Gtafraden. _ 368 Granatocpffel 256 Gras. 878 Grafzblumen. 696 Grofzbaldrian. 805 * Grofz Gerften. 333 Grofsklerten. 921 Gurten Cypres. 814 Gutter Heinrich. sro | H ÀAgdorn. 112 A1Halfzkraut. 718 Hañnenfuofz 896 Harftrang. 641 Hartriegel. 165$ Hartz. SI Harzsbaum. 36 Häfelnufz. 269 Hafelftranch. 85 Hañfenfich{z. 371 Havvhechel. 376 Héidelbeer. 161 Hener koel;z# Hune] koel.784 Hert{zfreyde. 756 … Hertzkraut. 575 Heydepfenich. 344 Heydenkorn. 321 Heÿyden yfop. 755 Heylvvrez. | 499 Himefchluffel. 722 Himmelrofzlin. 704 Hir£z. 341 Hochkraut. st Hochmut. 697 Holder. 224 Holler. - ibid. Holtz mangolt, 728 Holtvvurez. Handskirfen. 229 Hymbecrem. 102 851 À Mangolt. 446 Biche 9 Margenrofzlin. 704 Indianifch blumen & India, Märienrofzlin. ibid. nifch negelin. 726 Maftic. a ‘Iffenholg. 67 Maftichaum. ss Hop. 811 Maflufelen. ‘741 Ifpen. : ibid. Mafzlieben. ibid. Judenoepffel. 252 Mattenflachs. 895 K : Matthkumich. 594 Appern. 129 Maulbeer Maulberbaum.274 Katzenvvrtz. 790 Mayer. 453 Katzenker. 371 Meienkraut. 915 Keozbeer. 109 Méelanczan. 531 Kerfel,&æ Kerfelkraut: 608$ Meltran. 829 Kern. 329 Mengeluurtz. S1o Kernfamen. ibid. Merretich. 565 Keften. 26 Mertzenuiolen. 633 . Keufchlamp. 237 Meydenbaum. 230 Kichern, 387 Mevyenblumle. 726 Kicherebs, 387 Mevyenrifz. ibid. Kimmel. 56 Meévyeron, @ Meyram. 766 Kirfchenbaum. 261 Milchkraut. 409 Kirfen. ibid. Milten. 450 Klapperrofen. 369 Mit 14 Knuueyffen. 350 Molten. 450 Koel. 437 Mofr. 867 Korh. 868. Mottenblumen. 671 Kornblumen. 366 Mucrkenxraut. 906 Kranbalfam. : 574 Mundoiz. ZII Kranffdeyment. 573 Muottergraut. 829 Kranffmunez. 574 Murvillen. 697 } Kranct. 499 Muntz. ’ 573 Krautfuofl. s71 N Kremetbaum. 56 Acht{chadt. 05 Kreflen. 558 Narrenkolben. 867 Krufelbeer. 109 Narterzanglin. o1$ Kuechenfchell 738 Negelblumen. 696 Kurberbaum. 277 Nefpel. 280 Kurbfs. s21 Nefpelbaum. ibid. Kuttenbaum. 245$ Nidererholder. 226 Kuttenopffel. ibid: Nuflen, Nufs. 270 Kuttum. ibid. O Kuueyfen. 348 Chfembrech. - 376 L Oelbaum. 289 A&uck. 459 Ocpffel. 24I Lattick. ibid. Olander. 206 Lauander. 800 Oluebaum. 289 Lechxritz. 207 Ofterlucey. 8ÿE Lein. : CAES Lerchenbaum. 46 Antoffclhotz. 18 Lindbaft. 67 Pappel, / 494 Linden, Lindenbaum. 74 Pafteney,& Paftnachen. 617 Linfen 329 Peonienblum. 743 Lorbeëbaum, & Lorbeeré. 2985 Perfichkraut. 909 Lulch. a & 348 Peftilentz vvurez. 920 Eungelblumen: 712 Peterlin, & Peterfilien. 599 Pefénbocdlin. 91$ Aldtrohor: 348 Pfeffkrauc, avt Pfeflex Kraur. Maléz:: 335 569 Mañdelbaum. 267 Pfenich. 344 Manderkern. 267 Pfennigkraut, 928 L Pfer Pferfichhbaum. Pferfing. Pflaumen. Pflaumenboen. Pfrin. Pfrymmen. Pieflen. Pimpernufzle. Pinholtz. Ponflelbéel. Poppelbaum. Poppelvveiden. Por. Praumen. Pfaffemblac. Pytzoln. Pyren. ‘ Verdel. Quitten. Quitcenbaurm. Quinttenopfrel. R Aden Rapinétzeln. Rauchoppffel. Rautem. Rheinblumen. Rhein vveiden. Rheif{z. Rhemifchguendel. Richenderdorn. Ringelblumen. Riftnholez. Rütterfporn. Rocken. Rokelen. Rokerte. Roomfchetervve. Rofen. Rofenvvurtz. Rofinarin. Rofshuob. Rofsmuncez. Roffzchvvantz. Rofzmarin. Rotbubefterle. Rorermangolt. Rorfteinbrech. Rottdoften. Roynetle. _ Rucben. Albaum. Salbey. Samatblum S.Barbara Kraut. S.lacobs Blum. S.loans brot. S,loans Gurtel. 248 ibid; 1-1 264 … ibid. 144 ibid. 446 86 36 114 Synavv. S.Ioans Pferfich. 250 S:lohans HUE ; odet béer- ., Jin, S Percrs fcHuflee Sant.Chriftoflels kran. Sancpeters Korn. Saurach. Saurampifer. Saurkraut. Scaffrip. Scarlachber. : Schaffs mullem. Schalach. Scharlach: Schirling. Schlehen. Schluflelblumen. Schlingbaum. Schmalezblum Schmerbel + Schmervvurtz, « Schvvarcz hirtzvvurtz. Schvvefencheltz Sebenbaum. Sencff, & Senff. Senet. Seuufenchel. Seuutod. Sibengezeil. Sigmars. Sorgfamen, Spargen. Speltz. Spenfchfaet. Sperbieren, Spererling Spervverbauunt. + Spindelbaum. Spinet, vel Spinnat. Spitzxletten. Sporoepffel. Stabvvurtz. Stalkraut. Stechende Ginft. Stecheychen. Stechoppffel. Srecxrueben. Steinlinden. Steynefchern. Sticaskraut. Streich. Suefzholtz. T Amatiftxen. Taufencblart. Teuffelabbifz. Thamen baum. 109 722 403 330 114 Thannen & Thannenbaï. va Thierlinbaum. 277 Table del'Hiftoire generale des Plantes. | Thym. Tinxel. Trubenxraut. Tunalch. Ernften. Verfich. VImen. Vnfer fravyenmuntz. Vogellen. Volgemuch. Vualddiftel. Vualmangolt. Vualdtfarn. ) Vualftrao. Vualvvrtz. Vuaflerandorn. Vuaffer Barenig. Vuafler linfen. Vuañermuntz. Vuafferpfeffer. Vuafler vve orich. Vuauntzenkraut. Vueégendornbeer. Vueicken. Vuciden. Vueinrauten. : Vueifz Andorn. Vueifzhirtzvvrtz. Vueifzhimel{chluffel. VueKholtz. Vuelchbaonen. Vuelchevyvffen. V uelfchKilfen. Vuelfchnufsbaum. Vvermnol. | - Vyermnel. Vvercerich. VveycKen. Vveydr. Vveyflen. Vveyfzchebluomen: Vvilbaldrian. Vvildemargentofzlin. Vvilden Galeguaen. Vvilder balfam. Vuilder Krefs. Vvintergruen, Vvinterviolen. VvurmKraut. Vurtzerlin. Vvyfuail. Norien. Yfope. Amer Huiff. Zeidelpaft. Zeilaud. ZepffirKraur. Zimmet Roertim. FIN DE LA TABLE ALLEMANDE. CC. TABLE. FLAM L Ra NGTLE is 2$5 Obanens - 889 Bruftbeerlin. 300 Hriftus ooghen. 794 CHOCO 252, Cornoelieboom. 297 Cracyenbloemrens, 699 Crok. 403 Cyprés. | 48 D Ayeboom. 35% Dotterbloemen. 883 Drauich. 338 Gelkoolen: Efchen. | 69% Eiguenboom, EL À F Enigrec. 404 ? G “ | Ecl ratelen, 940 : Geldres Roofen: 10 GeRsE PR al eh. 25 ru Adick : Huliti. Tarn D Te Ecleruyt, Kemp. Keykens. Koolen, Krieken. Aurusboom. ‘Linden. + M’ Mise HS Moerbefñenboom. #“ : Mondthout. Muyfekoren. DO . N; Octeñn. ?; Nottelaere.s tee 5 rent AT LS a His 5175 FIN DE L A TABLE LT | / TABLE BOHEM de 6) Vno S. | T2. Ce 5 D Daxtyle. 305$ Drac, fue Driftal. | 114. Drimek. : 237 Drinkouuy. 277. F Ykftepei. | 282 . & Efen. 69 Gilm. 07 fn es Dune, K Lafterska. Kzerbiny. Ekorice. Lippa. APR Pots Orufe. À .N | NYffpule he. P é Iftacya ANDE. 304 FIN DE LA TABLE BOHEMIENNE. ————————— 2 ——— ——— ——— Û — — ————— Cm TABLE ANGLOISE Praz. T4x Afchetre. 69 Afp, or FRE 73 De 114 Blocdtuourt. 126 Bramble bulhe, = 99 Herif. 261 Citrontre, 252 : Clauer. j 424 Cole. 437 Corneltree, 1277 Cypres. 48 D Aetstre, : 30$ Declc. 44 E Limtre, 67 Etes. 336 FIN DE EF Enegreck, Fiches Figge tree- Afeltree. Hauer._ Heth. Himp, & Hemp, Holy. Ï I Vanipetre. K Eale. -Kuehull & Kuchulme. L Aurcorbay tree, Linden tre. M Aluourt. Maftietree, LA TABLE. Mafttre. 404 Mulberytree. (e) AOZ Etes, 282 Oliuetre. P 269 Bar 336 Pichetre. 155 Pinetre. 418 Piftackes @ Fiftikes 122 Pomaranattree. MERE YUCE 1Ë Or: Q Vintetra. 437 KR. 204 It. S $ 196 Auintre, 74 T Erpentine tree. 216. Vvect. 53 Vvode & Vvade. LANGLOISE. TELUS 8) netrerheon 176 OÎlmboom. | * 67 22610: Oliuebéom. M RUN LER DTA. 1289 122 Ercininkbloemen, 695$ O4. Peere. 2$9 Pinappelboom. 36 211 Pluynikens. 697 se 8 Hneoae 264 R “4 # RS 288 2418 1, Ro ghe. 331 | Rorbufibeerle. 304 296, 74. Sir 15% , Sclardey S43 230 à | 274: | Ervve. 312 ET . Thunisbloemen. 716 LS Iiderkeruel. 270 Loris, 862 be. à Vveldr. & Vvoid. & Vvoitd. 429 Poffpam. 138 259 Pracij. 21É R R ” CXS Voze. 103 $ 152 Dans 9$ a78 T 4168 Opel. 7? 207 à 4e 74 Viffne, 261 . Ÿ Vrvolfe. 8t 287 “Vvoredi Liiskovuy. 269 Vutba, 23@ 180 T £ Ob. &ii 44 274 436 289 25 4x 36 LE) 256 TS 24$ 840 252 428 Eee + D" AV LECTEVR. 4 bmife , & doireftre rapportée au (e) SU (== O S. sc $ à Le] FE Ts O9 Ÿ S S S ourtraït du Ribes des Cette figure, qui ct le p Chap.5.du Liure 2. AS page 12. où on pourra Voir Ribes des Aribes at ê HT) CT ET ATRATON LL pr Mit 5 Le MA 1 ET OP CCC rr ce er rer ere r er TE UAH OU TARN = je 2228981)112)))7/))19919299224222 3 INT HHIAUUL AMEN, 27 IP) pe TTC Ge À La AA a CE LA AE COL 17 7 11443 A TEA BAT II 191431 18DII IS SAS D ts gas 2 RER ERDIIIPPPPNQ * S PPT: Ù 7 Gu/077 tds Prec #/ #4 127 D UE - ; ms PT ES HE nl EME MR I, me RL LLEL à os LA LA A À LA A A SA CCE Re rereter rare OM me. DL 1 \ A 114 AA l'a 1: kr, TER TS 41 39088006016778 ———