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BARKER-WEBB ET SABIN BERTHELOT, b: Membres de plusieurs Aradémies et Boctétes savantes; OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES C7 M, 1777 Monstre de nues publique. TOME TROISIÈME. Première partie. CONTENANT LA GÉOGRAPHIE BOTANIQUE. PARIS BÉTHUNE, ÉDITEUR, RUE DE VAUGIRARD, 36. MDCCCXL. ! #4 [I HE] 5 ren” , a" HISTOIRE NATURELLE DES LES CANARIES. là | ? 5 à | Ï E A.S'Aulatre Vivant ul ammala,sive sparsæe, sive soctatæ. Humboldt Zafe Be 4 J. de- HISTOIRE NATURELLE DES ILES CANARIES. CHAPITRE PREMIER. ASPECT GÉNÉRAL DE LA VÉGÉTATION DANS LES ILES CANARIES. « J’ai trouvé sous la zone torride des sites où la nature est plus » majestueuse, plus riche dans le développement des formes » organiques; mais après avoir parcouru les rives de l’'Orénoque, » les Cordillères du Pérou et les belles vallées du Mexique, » j'avoue n'avoir vu nulle part un tableau plus varié, plus » attrayant, plus harmonieux par la distribution des masses de » verdure et de rocher. » HUMBOLDT. Les îles Canaries, par leur proximité des tropiques, se trouvent si- tuées sous une des latitudes les plus favorables à la végé lation; leur climat se ressent à la fois de l'énergie de la zone torride et de la frai- cheur de la zone tempérée. La chaleur du soleil s'est combinée avec les principes les plus actifs pour féconder cette terre que les volcans semblaient avoir frappée de stérilité : placées dans d'autres conditions d'existence, de nouveaux germes se sont développés; ce sol vierge s'est couvert des produits d'une flore spéciale, et plus tard les influences climatériques sont venues se prêter à la naturalisation des plantes des deux hémisphères (1). Les espèces aborigènes qui apparurent spon- (1) Voir dans les chapitres suivans les plantes naturalisées et celles cultivées dans le jardin d’ac- chhmatation. (4) | tanément dans ces îles atlantiques, appartiennent la plupart à des genres d'Europe, mais elles sont plus vivaces, plus ligneuses et sou- vent arborescentes. Îl en est aussi d’autres qui ont d'autres formes et un autre aspect; plusieurs sont des monotypes de genres qui n'ont pas encore d'analogues (1), tandis que d'autres constituent des groupes d'espèces endémiques d'un ÿfacies remarquable (2). Parmi ces végétaux divers, ceux-ci sont empreints d'un caractère africain (3), et ceux-là, quoiquen plus petit nombre, laissent déjà entrevoir quelques traits de la végétation d'Amérique (4). Ainsi la flore canarienne paraît établir le passage des plantes de nos pays tempérés à celles des contrées intertropicales. Si l'on à égard à la quantité des espèces locales, à la nouveauté de leurs formes, à l'étran- geté de leur port, caractères d'autant plus frappans qu'ils appartien- nent à la masse des plantes dominantes, l'archipel des Canaries mérite bien le titre de Région botanique. Les différentes stations qu'occupent tous ces végétaux, cetle sorte de sociabilité qui semble réunir les uns, l'isolement qu'affectent les autres, sont autant de considérations qui augmentent l'importance des recherches, lorsqu'après avoir examiné les divers groupes en dé- tail, on veut saisir l'ordre de leur répartition. « Les flores des îles, a » dit l'illustre professeur de Genève 65), offrent en particulier un in- » térêt réel, soit par la bizarrerie qu'elles présentent, soit parce que le » travail, étant plus circonscrit, peut être fait avec exactitude.» Nous avons été à même de reconnaitre la vérité de cette observation en parcourant les Canaries, et les rapports que nous avons pu saisir dans nos explorations partielles nous eussent sans doute échappé sur un (1) Genres ’isnea, Phyllis, Bosea, Drusa, Plocama, Canarina, etc. (2) Les Joubarbes (Semperviva), les Bystropogon , les Echium, etc. (3) Les grandes Euphorbes, les Palmiers, les Zygophyllées, les Aizoon , les Kleinies, et la plupart des plantes des bases. (4) Les Lauriers, les Ardisiers , les Pœhmeria , les Drusa, et plusieurs espèces de Fougères. (5) De Candolle, Géog. bot, Diction. des sciences nat., tom. xvinr, p. 421. DSi (5) continent; il nous eut été impossible du moins d'arriver aux mémes résultats sur un plus vaste espace. Les différences qui existent dans l'orographie de chaque île, en variant les accidens du sol, les expositions et les températures. ont multiplié les contrastes et produit de notables changemens dans la distribution phytostatique. Il est résulté de ces différences presque autant de flores distinctes qui offrent toutes quelques espèces propres à chaque localité; en outre, la masse des plantes de chaque île, quoi- que composée des espèces communes à toutes les parties de l'archipel, ne se présente jamais dans les mêmes proportions. Ainsi, par exemple, Alegranza, Montaña-Clara, Graciosa, et les autres îlots déserts situés au nord de Lancerotte, ahondent en Chenopodées et en Polycarpées, avec lesquelles viennent se mêler plusieurs autres plantes de la région maritime. En abordant sur ces rochers isolés, rien ne signale encore la végétation des autres îles : l'Euphorbe des Canaries et ses autres congénères, les Plocames, les Kleïnies, les Prenanthes, y sont rem- placés par de grands buissons d’Atriplex, de Salicornia, de Suœda et de Salsola, à l'ombre desquels croissent d’autres plantes alcalines (1). (1) Les plantes que nous recueillimes sur l’ilot de Graciosa, le 5 juin 1829, sont rangées dans la liste à la fin de ce chapitre (a) d’après leur degré de fréquence, vu leur petit nombre. Cette florule, composée de vingt-neuf espèces , offre les particularités suivantes : 1° 7 Chénopodées, 5 Légumineuses, 3 Plumbaginées, 2 Polycarpées , 2 Plantaginées, 1 Liliacée : { Graminée, 1 Euphorbiacée , 1 Borraginée, 1 Caryophyllée, 1 Gomposée , 1 Geraniacée, 1 Cistinée : 1 Frankenjacée. 2° L’Atriplex Halimus, variété à larges feuilles qu’on ne retrouve pas dans les autres îles ; le Saficornia fruticosa, qui croît aussi sur la côte de Lancerotte, en face de Graciosa ; l’Atriplex glauca, le Salsola vermiculata et le Suæda fruticosa, bien plus nombreux sur cet ilot que dans le reste de l'archipel , forment la plus grande masse de végétation de ce rocher. 3° Le S'tatice pruinosa, que M. Delile rapporta le premier d'Égypte, se trouve également à Ale- grauza. Le Statice puberula, N., le Reseda crystallina, N., VOnonis ocreata, N. et l’Ononis pendule, sont quatre espèces fort rares que nous n’avons trouvées que dans un seul endroit de l’île de Liancerotte 5 quant à l’Ononis hebecarpa, N., nous ne l’avons vu qu’à Graciosa. 4 Enfin, une seule espèce d'Euphorbe (l’Exphorbia piscatoria), très-commune dans les autre iles, se trouve confondue sur ce rocher au milieu des Chénopodées. Ainsi sur vingt-six espèces, dix à douze ne s’écartent guère de cette localité , et les autres, quoique communes aux autres îles du groupe, s’y montrent dans une autre proportion. Ge sont la plupart des (6) Cette flore, qu'on retrouve en partie sur le littoral voisin, a un cachet particulier. | À Lancerotte et à Fortaventure la végétation commence à s'étendre sur une plus grande échelle : des plages de sable, de vastes plaines viennent rappeler les Zaharas de l'Afrique occidentale et quelques- unes des plantes qui croissent sur la lisière du désert; les mouvemens de terrain y sont plus prononcés, et les espèces communes au restant de l'archipel se sont répandues dans les vallées et les ravins qui les traversent. Les Euphorbes se montrent déjà en grand nombre, et avec elles les composées et les convolvulacées frutescentes (1). Quel- ques bruyères rabougries (2) et des Fayas (3), cachés dans les anfrac- tuosités des montagnes ou battus par les vents sur leurs crètes dé- vastées, sont les annonces de celte région toujours verte qui fait la principale beauté des îles les plus élevées du groupe. Cependant, mal- gré ces rapports généraux, Lancerotte et Fortaventure possèdent aussi leurs plantes spéciales (4) : trois arbres, les Palmiers, les Pistachiers et les Tamarix, abondent bien plus dans ces îles que dans les autres. À Lancerotte, les Palmiers (Phænix dactylifera) peuplent le district d'Haria ; à Fortaventure, cette même espèce, mêlée avec les Pistachiers espèces herbacées et rampantes, cachées parmi les plantes ligneuses. Or, si on a égard à l'abondance des espèces sédentaires et à la différence qui existe dans les rapports numériques de celles des autres iles, on concevra que la végétation de Graciosa doit présenter un autre aspect, puisque les plantes qui abondent le plus dans celles-ci manquent entièrement dans celle-là. (1) Conyza sericea, Prenanthes pinnata et P. arbore, Convolvulus floridus et C. scoparius. (2) Erica arborea. (3) Myrica Faya. (4) Parmi ces espèces sédentaires, les suivantes ne se trouvent qu’à Lancerotte et à Fortaventure : Ruta bracteosa, Arenaria procumbens, Vahl, Linaria heter oply lla, Schousb, Sonchus divaricatus, Resede subulata, Reseda crystallina, N., Melica ciliata, Thymus origanoides, N.. Borrera Atlantica, Ferula communis? Gnaphalium Sp., n., Ononis hebecarpa, N., Heliotropium Europæum , Statice puberula, N S'tatice pruinosa, Delile, Lotus trigonelloides, N. 7 LA L’Helianthemum Niloticum n’a été recueilli jusqu'à présent qu’à Fortaventure. L’Argemone mexicana et le Scrophularia arguta ne se voient que de loin en loin, nous pouvons à peine citer dans tout l'archipel trois localités différentes pour ces deux planteg:(/orez à la fin du chapitre (D) la liste dés plantes recueillies à Lancerotte et à Fortaventure.) (7) (Pistacia Atlantica), garnit l'étroite vallée de Rio-Palma, un des sites les plus remarquables et qui conserve encore toute son originalité (1). Les Tamarix (TZ. Canariensis) couvrent les plages marécageuses de Grand-Tarajal et reparaissent ensuite sur la côte de la grande Canarie aux alentours de Maspaloma; ces arbustes ont trouvé là le même sol avec une exposition et une température analogue; abrités par des dunes, ils se sont propagés au bord des lagunes. À mesure que l'on s'avance dans le centre de l'archipel, la flore de- vient plus riche en espèces canariennes. Cette végétation régnicole a ses lois et sa distribution; en s'élevant sur les pentes des montagnes, on passe successivement par des climats divers; dans chaque région ce sont d'autres plantes qui deviennent plus nombreuses suivant l'al- titude des lieux et l'avantage des sites. Les espèces némorales, les Pins, les Cytises, les Adenocarpes et les végétaux des crètes et des plateaux culminans que Lancerotte et Fortaventure ne possèdent pas, vien- nent accroître ces groupes de plantes sociables qu'on rencontre à différentes hauteurs. Le long des côtes la température est celle de la Mauritanie; une fraîcheur quentretiennent les brouillards se fait ressentir sous les ombrages des forêts laurifères et dans les ravins ad- jacens, tandis qu'au-dessus de ces stations l'air est de plus en plus raréfié, et la terre, presque dépourvue d'humus, nourrit des germes qui se reproduisent sous d'autres formes. La présence ou l'absence du soleil occasionnent dans cette zone des variations atmosphériques très-tranchées; le jour la sécheresse de l'air est des plus sensibles et la (1) Les chapelains de Bethencourt visitèrent Fortaventure en 1402 ; voici le passage de leur relation qui a rapport à Rio-Palma. Quand on est outre, l’on trouve le val bel et honny et moult delectable, et y peut bien » avoir huit cens Palmiers qui ombroient la vallée, et les ruisseaux des fontaines qui courent parmy, » et sont par troupeaux cent et six vingis ensemble, aussi longs comme mats de nef, de plus de vingt » brasses de hault, si verdset si feuillus , ct tant chargez de dattes que c’est une moult belle chose à » regarder. » (Hist. de la première descouv. et conqueste des Canaries, par F.-P. Bonrrer et J. Le Ver- RIER. Paris, Mocxxx, pag. 70.) LS) chaleur étouffante, la nuit, au contraire, est humide et froïde. Enfin, sur les plus hautes cimes, des neiges amoncelées pendant la saison orageuse retracent les frimats du nord et le spectacle de nos régions alpines. Ainsi, le paysage change d'aspect à chaque instant, quelques heures suffisent pour parcourir tous les climats, et, sans franchir de grandes latitudes, les pas deviennent des degrés. Cependant, même dans ce groupe occidental des Canaries que le savant Broussonet distinguait de celui d'Orient à cause de la diffé- rence de végétation (1), la structure orographique et la nature du terrain semblent s'être combinées pour isoler certaines plantes. Une nouvelle espèce d'un genre du cap, le Manulea Canariensis, N., s'est fixée dans l'ancien cratère de Bandama; le Commelina Canariensis ne se plaît qu'au bord des cours d'eau des environs de la Ciudad et de Terror. À Palma, l'Umbilicus Heylandii, N., habite exclusivement les bois pinifères de Barlovento; le Sempervivum Goochiæ, N., ne se montre que dans les ravins de la côte orientale; tandis que le Be- thencourtia Palmensis reste caché dans l'immense profondeur de la Caldera. Ces singularités se font encore plus remarquer à Ténériffe : le Séatice arborea, dont on ne connaissait l'existence que par quel- ques pieds cultivés dans les jardins d'Orotava, s'est isolé sur les ro- chers du Burgado. (7/oy. Arras, Vues phytost., pl. 8.) Un autre statice (S. imbricata, N.), s'est confiné sur un îlot désert, situé en face de Garachico, le Gymnocarpum decandrum Q), cette Paronychiée si cu- rieuse, que Forskal observa le premier en Égypte, reparaît sur les (1) « M. Broussonet observe qu’on peut diviser l'archipel des Canaries en deux groupes d’îles : le » premier renferme Lancerotte et Fortaventure; le second, Ténériffe, Canarie, la Gomère, Fer et » Palma. L'aspect de la végétation diffère essentiellement dans ces deux groupes. » (Humsozpr, Voyage aux régions équinoxiales, tom. 1, pag. 417.) (2) L'existence de cette plante aux Canaries n’était point connue avant nous; nous avons été aussi les premiers à recueillir dans ces îles le Statice pruinosa, le Traganum nudatum, etc., etc.; et c’est sans doute sur un faux renseignement que M. Decaisne a avancé dans sa florule du mont Sinaï que M. de Buch avait mentionné ces espèces dans son catalogue. ( Voyez Annal. des Scien. nat., part. bot., 1834, p. 7.) (9) scories du promontoire de l'Aguja. Il en est ainsi de plusieurs autres espèces quon ne retrouve que dans des stations très-éloignées les unes des autres, ou qui ne se fixent que dans un seul endroit (1). La présence de ces plantes sédentaires dans ces diverses localités est aussi inexplicable que les autres cas d'isolement dont nous aurons à parler au sujet des arbres forestiers; ces faïts d'épirréologie végétale tien- nent sans doute à l'influence que les agens extérieurs et les milieux ambians exercent sur l'organisation. L'illustre Ramond médita sou- vent sur ce mystère de la dissémination originaire des végétaux; plus d'une fois, en gravissant les eimes escarpées des Pyrénées, il fut sur- pris de la rencontre imprévue de certaines plantes ou de l'absence de celles qu'il s'attendait à trouver sur ces montagnes. « La nature, dit- » il, semble indifférente tour-à-tour à la similitude des lieux et aux » distances qui les séparent; tantôt rappelant dans les climats pareils » les plantes des contrées les plus éloignées, et tantôt refusant cette » conformité de productions à des régions qui réunissent toutes les » conformités du sol et de la température (2). » Les lois de la réparti- tion des germes sur la surface du globe peuvent seules donner l'expli- cation de ces bizarres anomalies; maïs ces lois se lient aux causes premières par lesquelles la nature agit sécrètement; ce sont des prin- cipes qu'elle ne nous a pas révélés, et de long-temps, peut-être, nous ne pourrons pas plus pénétrer le mystère de ces créations spontanées que celui de leur stabilité ou de leur migration. C'est en vain que l'on chercheraït à résoudre ces grands problèmes; l'apparition des plantes (1) À Ténériffe, l’Euphorbia aphylla, qui est très-commune à Canarie, ne croît qu'aux environs de Buenavista ; l’Echium simplex, le Lavatera phœnicea et le Pterocephalus virens , N., ne sont connus que des bergers de Baxamar ; le Reseda scoparia ne se trouve qu’à la pointe de Teno et sur la isleta de la grande Canarie ; le Pistacia Lentiscus, si abondant dans cette île, n’a jamais été vu à Ténériffe, et le Cneorum pulverulentum , si commun dans celle-ci, m’existe pas dans celle de Palma. Il nous serait facile de multiplier ces exemples, on en jugera par le tableau général et comparatif que nous donnerons de la flore de chaque île. (2) Ramond, De la végétation des montagnes. Annales du muséum, tom. 1v, pag. 397. I, M 2 (10) sur la surface du globe est antérieure à celle de l'homme; vouloir porter nos regards au-delà de cette préexistence serait nous lancer dans le vague des hypothèses et interroger des temps qui n'ont point d'annales. Amis du positif, ces questions de botanique transcendante ne sauraient nous intéresser par cela même qu'elles seraient dénuées de preuves; et sans plus y attacher d'importance, nous continuerons à présenter l'ensemble de cette distribution phytostatique sur la- quelle nous avons plus particulièrement fixé notre attention. La masse des plantes n'est pas également répartie dans chaque île : nous avons déjà observé que la réunion ou l'isolement des groupes dans les différentes stations que l'on traverse depuis le littoral jus- qu'aux sommets culminans, dépendaient de la configuration du ter- rain et de la hauteur des montagnes. Pour expliquer ces changemens, nous donnerons d’abord une idée générale de la végétation dans la partie occidentale de l'archipel, nous dirons de quelle manière elle est répandue sur le sol, en signalant les transitions de forme par les- quelles elle passe, les divers caractères qu'elle affecte et le ton qu'elle imprime au paysage. Prenant Ténériffe, l'île la plus centrale et en même temps la plus élevée du groupe, comme type de cette topo- graphie botanique qui se reproduit en partie dans les îles voisines, nous appellerons l'attention sur les analogies et les différences qui nous ont paru les plus dignes de remarque. Le littoral de Ténériffe, de même que celui de Canarie, de Palma, de Gomère et de l’île de Fer, se présente comme un boulevard de falaises; ces escarpemens se dressent du sein des eaux et laissent voir de toute part leurs murs de basalte bordés d'une grève étroite. Les plantes de cette région maritime ont pris racine dans les falaises, elles en tapissent les pentes et garnissent les assises qui les surplombent. Ce sont pour la plupart des espèces à feuilles charnues, qui s'imbibent des vapeurs de l'atmosphère et des émanations des vents de mer. Un pareil terrain, en effet, ne saurait nourrir que des plantes grasses ou CAL) salines qui se développent sous l'influence de l'air marin. Ces espèces du littoral varient suivant les sites qu'elles occupent, les unes crois- sent sur les massifs de la côte et appartiennent aux Ficoides, aux Chenopodées, aux Euphorbes, aux Crassulacées, etc.; mais il en est d'autres aussi qu'on trouve sur les grèves et qui sont souvent baignées par les flots (1). | Ces végétaux des plages se propagent parfois sur les talus des vallées et dans l'intérieur des ravins. L'exposition explique encore ces ano- malies : l'air, chargé d'émanations salines, peut, selon les accidens d'une côte qui offre passage au vent marin, favoriser jusqu'à une certaine distance du rivage le développement des plantes qui ont besoin du carbonate de soude (2). Mais ces mêmes plantes ne pour- raient vivre très-loin de la mer, parce qu'elles n'aspirent l'eau que sous la forme gazeuse et que leur organisation réclame une tempéra- ture chaude où l'évaporation soit active; aussi est-ce toujours dans les stations inférieures qu'elles croïssent. Dans les régions plus élevées, des pluies abondantes, en purgeant le sol de tout principe salin, dé- veloppent des gaz qui apportent une autre économie dans le système de nutrition des végétaux. On trouve pourtant À encore des plantes grasses, mais ce sont pour la plupart des Joubarbes, et si l'on s'en tient aux analyses chimiques, au lieu de carbonate de soude, c'est du carbonate de potasse qu'elles donnent en dernier résultat. Douées aussi d'une absorption puissante, les espèces du genre Sempervieum , si nombreux aux Canaries, croissent sur les vieux murs, dans les (1) Zygophyllum Fontanesü, N., Picridium Tingitanum, 4sbydamia Canariensis, Crithmum maritimum, Conyza sericea, S'tatice imbricata, N., Statice pectinata, Frankenia pulverulenta, etc., etc. (2) M. le professeur de Candolle a depuis long-temps consigné cette observation dans un de ses écrits : « L'air chargé des émanations salines de la mer nuit à certains végétaux , et favorise au contraire » le développement de ceux qui ont besoin du carbonate de soude , comme on le voit dans les vallées » du midi de l’Europe, où l’on trouve des plantes marines, et où l’on peut cultivér la soude à une » assez grande distance de la mer, pourvu qu’elles soient ouvertes de son côté et exposées au vent ma- » rin. » (Géog. bot., Diction. des Scien. nat., tom. XVII, pag: 379.) (12) interstices des rocs, contre les falaises les plus escarpées, et en général sur toutes les surfaces hygroscopiques où l'humidité pénètre sans séjourner. Au-dessus des falaises, le terrain s'élargit pour former une première assise et se relever ensuite vers le centre de l'île en talus déchirés par les ravins et séparés par les vallées côtières. La végétation disséminée sur ces versans prend des formes africai- nes, et se distingue par des troncs nus et tortueux, des feuilles char- nues et un vert bleuâtre. (//oy. ArLas. Vues phytostat., pl. 1 et 2.) L'Euphorbe dés Canaries, aux tiges droites et anguleuses, domine dans cette région. Ces grands buissons abritent souvent d'autres végétaux qu'on retrouve épars sur ce sol volcanique; les rameaux fleuris des Kleï- nies, des Plocames, des Echium arborescens, etc. (1), flottent au-dessus des massifs d'Euphorbes, tandis que les Periploca et les Rubia sen- trelacent dans ces halliers impénétrables, La verdure glauque de ces différentes plantes ne produit de l'effet que par sa masse ; les espèces dont les parties foliacées ont une couleur plus vive, tranchent alors sur la teinte cendrée du paysage; c'est ce contraste qui lui donne le ton ; mais considérées en détail, les plantes isolées sont presque perdues au milieu de ces nappes de tuf et de ces rocs calcinés. Dans les vallées côtières, au contraire, la végétation indigène vient s animer d'une autre vie en présence des cultures, et les plantes sau- vages semblent perdre de leur nature au milieu des progrès de l'in- dustrie agricole. La maïn de l'homme se montre là de toute part, et la physionomie de pays a changé pour prendre divers caractères ; elle re- trace à la fois l'agreste campagne d'Europe avec ses vergers d'arbres fruitiers, ses vignobles et ses labours; les beaux sites des tropiques et la verdure qui en relève l'éclat, les oasis du désert avec leurs Palmiers et (1) Convoloulus floridus, Jasminum odoratissimum, Prenanthes arborea et P. pinnata, Messerschmidia fruticosa, Cneorum pulperulentum, Echium giganteum, Rumex Lunaria, Euphorbia piscatoria, Phsalis aristata, etc. (13) leurs sources, puis cette végétation régnicole qu'on voudrait proscrire, mais qui se reproduit toujours avec ses Euphorbes et ses autres plantes. Ainsi, les espèces étrangères se sont naturalisées à côté de celles qu'une force spontanée fit croître dans ces climats; les Dattiers, les Papayiers, les Orangers, les Pêchers, les Bananiers, et une foule de végétaux exo- tiques , introduits à différentes époques, croissent maintenant à côté des Dragoniers, des Bosea et des Ardisiers. Deux arbres des forêts pri- mitives , les Arbousiers et les Lauriers, viennent aussi confondre leur feuillage dans ces groupes variés; les Agaves et les Nopals, apportés d'Amérique, forment des haïes de clôture où s'entrelacent le Drusa aux feuilles opposées, la Canarime à clochettes, et d’autres plantes du pays qui finissent par envahir les champs comme pour reconquérir leur ancien domaine. ÿ On trouve toutefois dans les vallées et sur quelques parties du litto- ral des terrains qui par leur nature ont pu garantir la végétation pri- . mitive des envahissemens agricoles. Tels sont, vers la côte, ces espaces stériles compris entre les grèves et les cultures, ou ces champs de lave qui entourent les cônes d'éruption. La première espèce de terrain prend le nom de Toscales, lorsque les tufs volcaniques en forment la base; les seconds sont appelés Walpais. À Ténériffe on peut voir des exemples des uns et des autres dans l'enceinte de Teno, aux alentours de Sainte- Croix, au bas des vallées de Guimar et d'Oratava, ou mieux encore vers le nord de l'île, à la pointe del Hidalgo, où les coteaux maritimes sont couverts d'Artemises, de Lavandes, de Thyms, et d’autres espèces aromatiques , la plupart ligneuses et à feuilles cendrées (1). (1) Artemisia argenteu, Lavandula pinnata, Sideritis Canariensis , Thymus Calamintha, Thymus Tene- riffæ, Pluntago arborescens, Stachys Canariensis, etc., etc. La partie inculte de la vallée de Guimar, que nous avons citée plus haut, offre un des meilleurs types de cette végétation des Toscales : on y trouve le Notoceras Canariensis, le Graphalium cauliflorum, le Buphihalmum sericcum, le Fagonia Cretica, Aizoon Canariense, le Saccharum Tencriffæ, le Linaria sco- paria et le Linaria Elatine, le Teucrium pseudo-iva , le Plantago Coronopus , le Micropus pygmœus, etc. C'est aussi dans la même localité qu’on commence à rencontrer le Prenanthes spinsa et le Creorum ( 14) À la grande Canarie, la presqu'île de la Esleta offre aussi des plantes analogues parmi lesquelles dominent toujours les Euphorbes et leurs affiliées. La Isleta, que les feux souterrains vomirent dans des jours de tourmente, porte partout l'empreinte de la fureur des volcans. Cette presqu'île s'unit à la Canarie par l'isthme de Guanarteme; plusieurs cônes d'éruption dont la base est encombrée de matières lithoïdes, s'é- lèvent au-dessus de ce sol en désordre. Lorsque la nature eut repris son calme, la Isleta devint un lieu vénéré que la terreur religieuse des abo- rigènes transforma en Moraï. Des scories entassées en forme de tumu- lus renferment les corps de ces insulaires, et occupent le centre d’une nappe de lave en partie décomposée; la végétation s'en est emparée, et l'action incessante des forces organiques a faït pousser des plantes du sein de ces tombeaux. Ce site, par son aspect bizarre, ne saurait être comparé à aucun autre. Ces morts ensevelis dans des cratères éteints. les cendres d’un peuple exterminé méêlées à la cendre des volcans, puis sur les restes de ces deux catastrophes, la nature accomplissant ses lois et fécondant de nouveaux germes au milieu de ces débris ; tel est l'en- semble du tableau que présente la Isleta. Les grands buissons d'Eu- phorbes sans feuilles s'étalent autour des sépultures comme des cande- labres (1), les Plocames, en inclinant leurs branches vers le sol, raD- pulverulentum, bien plus répandus sur la bande méridionale de l’île où abondent le Zygophyllum Fon- tanesti, N., l'Euphorbia balsamifera, V Alæ vulgaris et le Justicia hyssopifolia. Dans les Malpais, les plantes suivantes viennent se joindre à quelques-unes de celles que nous venons de citer : Polycurpæa gnaphalodes, Achyranthes argentea, Paronychia Canariensis, Sabia Ægyptiaca, Asparagus umbellatus, Forskalea fruticosa, Echium aculeatum, Frankenia ericæfolia, Rumex spinosus, Buphthalmum maritimum, Lycium Afrum, Datura Stramonium et Datura metel, Hyoscyamus Ca- nariensis, Mesembryanthemum nodiflorum et le Mesembryanth. crystallinum qui s’est naturalisé dans ces climats; puis les Euphorbes et la plupart des espèces ligneuses qui les accompagnent. (1) Euphorbia Canariensis * et Euphorbia aphylla*. Viera , en parlant de l’aspect de l’Euphorbe de Canaries , compare toujours cette plante singulière à un grand candelabre et à ses fleurs des charbons ardens. « ..…... Forman al arrancar de la comun rai- » uUnQ curbatura , que las hace semejantes a una grande araña llena de blandones encendidos. » (Noticias de la hist. gener. de las islas Canarias, tom. 1, pag. 72; Madrid, mpcerxxir.) M. Léopold de Buch, à l’imi- tation de Viera, a donné une description pittoresque de cette Euphorbe dans son ouvrage sur les îles Canaries. (Phyÿsicalische Beschreibung der Canarischen Inseln ; Berlin, 1825.) (15) pellent nos saules-pleureurs, tandis que l'Orixama (1), cette térébin-- thacée qu'on employait dans les embaumemens, vient méler ses ra- meaux argentés aux teintes chaudes de cette terre où reposent les an- ciens de l'île. Parmi les autres plantes (2), il faut distinguer les PAysa- lis et les Conyza (3) qui abondent dans cette localité, et le Convokulus scoparius dont le bois est si recherché pour son parfum de rose. Si l'on en excepte quelques espèces (4), la plupart des plantes de la Isleta se retrouvent à Palma dans des endroits moins célèbres , il est vrai, mais bouleversés aussi par les éruptions. Là encore , au milieu des Lapilli de Fuente-blanca, du Malpais de Tazacorte, et sur les rochers escarpés de la côte orientale, la végétation est venue exercer son action puissante sur un sol envahi par les volcans. Mais sans nous arrêter maintenant à ces observations de détail , nous continuerons à prendre Ténériffe pour type de cette distribution phy- tostatique qui se fait remarquer à chaque pas. Les villes et les bourgades du littoral, et celles situées sur la pre- mière assise, au-dessus des talus qui bordent la côte, ont aussi leur flore, à laquelle s'unissent toutefois plusieurs des espèces déjà citées. Ces plantes croissent entre les pavés et dans les rues solitaires (5), con- tre les murs et sur les toits des vieux édifices (6). En général, les villes (1) Cneorum pulverulentum *. | (2) Ces autres plantes sont les suivantes : Heliotropium erosum*, Reseda scoparia*, Chenopodium am- brosioides, Forskalea fruticosa, Buphthalmum stenophyllum*, Aixoon Canariense, Mesembryanthemum no- difiorum, Beta maritima, Zygophyllum Fontanesü*, N., Prenanthes spinosa *. (3) Physalis aristata *, Conyza sericea et Conyza dichotoma*? (4) Ces espèces sont celles marquées par une astérisque dans les notes précédentes ; elles sont rerm- placées à Palma par le Frankenia corymbosa, le Messerschmidia fruticosa, le Physalis somnifera V’Echium aculeatum et le Glaucium flavum. (5) Achyranthes nivea, Euphorbia Peplus, Senebiera didyma, Lappago racemosa, Aristida cœærulescens . Datura Stramonium, Erigeron Canadense, Erigeronviscosum, Urtica urens, Forskalea fruticosa, Hyoscyamus Canariensis, Parietaria judaica, Oxalis corniculata. A la ville de l’Orotava, le Solanum pseudo-capsicum , le Chelidonium majus et le Viala odorata crois- sent le long des chaussées. (6) C'est surtout à la Laguna que cette flore urbaine est plus remarquable. Parmi les plantes des (16) maritimes offrent toutes quelques espèces sporadiques, soit qu'elles aient été introduites accidentellement par la voie des importations, ou que les circonstances locales les aient produites là comme ailleurs. Ainsi l'Argemone du Mexique necroît que sur le sol volcanisé de la ville de Garachico, et à Lancerotte aux environs du port d’Arecife ; le Scrophu- laria arguta est à peu près dans le même cas; mais le nombre des es- pèces répandues dans les villes éloignées de la côte est bien plus consi- dérable. La Laguna, cette ancienne‘capitale de Ténériffe, qu’Alonzo de Lugo, le conquérant, fit bâtir sur la lisière des boïs, à 1722 pieds au-dessus du niveau de la mer, jouit d'une température très-favorable aux plantes urbaines. Plusieurs maisons gothiques, construites vers la fin du xy* siècle, offrent le plus singulier coup-d'œil. Ces vieux ma- noirs se sont couverts de Joubarbes et de Fougères; le blason de leur porte a disparu sous la mousse : cette végétation s'attache même aux édifices modernes, et leur imprime en peu de temps un air de vétusté qui plaît aux amateurs du romantique (1). . Le long des chemins communaux, on trouve encore d'autres plan- tes qui croissent de préférence dans les haïes et sur les bords des sen- tiers (2). rues nous citerons le Ranunculus parviflorus et le Ranunculus muricatus, le Solanum nigrum, le La- marckia aurea, le Malva parviflora, le Thlaspi Bursa pastoris, Polygonum aviculare, Trifolium sub- terraneunt. Espèces qui croissent contre les murs et sur les toits : Sonchus congestus, Sempervivum urbicum, S. Canariense et S. dichotomum, Geranium Robertianum, Thelygonum Cynocrambe, Hedera Cana- riensis, Campanula lobelioides, Asplenium palmatum, Cyathæa fragilis et Davallia Canariensis. A ces plantes, il faut ajouter encore le X/einia nerüfolia et le Prenanthes pinnata qui se montrent parfois sur les murs des jardins dans les endroits exposés au midi, et quelques autres espèces plus communes dans les villes maritimes. (1) « Cette végétation, a dit M. Bory de St-Vincent, donne une triste idée de la ville à ceux qui » la visitent pour la première fois et qui n’étant pas botanistes, ne la regardent pas comme un em- » bellissement. » (Essais sur les Fortunées, pag. 344.) (2) Urtica morifolia, Galium Aparine, Daphne Gnidium, Hypericum Canariense et H. grandifolium, Cineraria Tussilasinis, Carduus clavulatus, Rubus fruticosus, Rubia fruticosa, Canarina Campanula , Bryonia verrucosa, Arum dracunculus,. Arum Arisarum, Delphinium Staphysagria. (17) La nature, si variée dans ses créations, les a répandues partout, sur les rochers battus par les vagues, le long des chaussées, parmi les dé- combres et jusque sur le faîte de nos monumens; les germes qu’elle a répartisse propagent constamment dans les mêmes sites. Ainsi, les murs humides de la cité de Lugo se sont couverts d'une végétation spéciale et toujours renaissante; le Colisée a aussi ses plantes romaines, qui depuis des siècles se reproduisent dans la poussière des ruines (1). Si l'on compare les plantes urbaïnes dont nous venons de faire men- tion, avec celles de la flore du Colisée, on verra qu'il s'en trouve envi- ron la moitié qui croissent également dans les principales villes de Té- nériffe et dans les ruines de l’ancienne Rome. Quant aux autres espèces que nous avons observées à l'Orotava et à la Laguna, la plupart se trouvent représentées au Colisée par des espèces congénères. Cepen- dant, malgré ces rapprochemens, la végétation de Rome n’a pas le même aspect que celle de la Laguna ; les plantes qui couvrent les vieux ma- noirs de l'ancienne capitale de Ténériffe, et qu'on voit même se déve- lopper sur les édifices modernes, ne croissent pas sur les maisons ro- maïines, car le climat de Italie centrale est bien moins humide que celui de la Laguna. Celles qui se sont emparées du Colisée sont presque toutes des espèces herbacées qu'on rencontre ordinairement sur les dé- combres et qui poussent au milieu de ces grandes ruines comme sur une colline calcaire. Les sonchus et les joubarbes de la cité de Lugo sont au contraire des espèces frutescentes qui dominent sur les autres plantes urbaïnes; on ne voit en Europe rien de semblable pour le port et l'éclat des fleurs. Dans les ravins de Ténériffe, la végétation se multiplie sous des formes plus fraîches et plus variées; ces défilés prennent nais- sance sur les premiers versans des montagnes centrales et cou- pent les talus qui descendent vers la côte. On les distingue dans (1) Voyez Sebastiani, Enumer. plant. spon. nascent, in ruder. amphith. Flavü; Romæ, moccexv. 14 3 (18) le pays sous le nom de alles oude Barrancos, selon que leurs berges sont plus ou moins rapprochées. Tantôt à sec, tantôt parcourus par des ruisseaux, ces ravins offrent à chaque pas les accidents les plus pitto- resques; ici les assises de la montagne barrent le fond du Thalweg et interrompent tout-à-coup le plan de pente; alors le torrent supérieur, en franchissant ce ressaut, se précipite en cascade et creuse des mares autour desquelles se développent les plantes qui veulent l'humidité (1). Plus loin , des quartiers de rochers, détachés des hauteurs voisines, for- ment un nouvel obstacle et divisent le cours d’eau. À mesure que l'on s'interne plus avant dans les détours de ces gorges, leurs berges se res- serrent de plus en plus et présentent dans certains endroits des escar- pements d'une élévation extraordinaire. Une végétation vigoureuse sest emparée de ces murs de basalte, les racines ont pénétré dans tou- tes les fentes, une foule d'espèces diverses, suspendues aux rochers des alentours, les décorent de leurs fleurs. Tous ces végétaux garnissent les moindres rebords, se réunissent en masse sur les assises des berges et le long des rives des torrens; on trouve là les plantes qui se plaisent dans les endroits abrités, le Salix Canariensis avec ses beaux chatons roses, le So/anum Nava, N., aux tiges volubiles, le Bæhmeria rubra, le Poterium caudatum aux rameaux panachés et plusieurs autres espèces rares (2). (1) Scirpus globiferus, Caladium nymphæifolium, Scrophularia betonicæfolia, Equisetum elongatum, etc. On trouve aussi dans ces mêmes localités plusieurs espèces de l’Europe méridionale, telles que le Typha angustifolia (très-rare), le Mentha sylvestris, le Nasturtium officinale, V Apium graveolens, V Arum Dracunculus, etc., et le Potamogeton Canariensis flottant sur les eaux stagnantes. (2) Principales plantes des ravins : Adianthum reniforme. Cheiranthus mutabilis. Lavandula abrotanoides. Anthemis revoluta. Crambe strigosa. Lavandula pinnata. Asparagus scoparius. Dactylis Smithi. Orchis tridactylites, N. Athamantha cerviariæfolia. Digitalis Canariensis. Peucedanum aureum. Bosea Yervamora. Ferula glauca. Phyllis Nobla. Bupleurum salicifolium. Galium Neesianum. Ranunculus cortusæfolius. Campylanthus salsoloides. Gymnogramme aurea. Rhamnus crenulatus. Carlowizia salicifolia. Justicia hyssopifolia. Ruta pinnata. (19) Diverses causes concourent ensemble pour réunir dans ces lieux une grande variété de plantes : à l'abri des vents d'Afrique, dans ces gorges profondes, l'ombre des berges les garantit des ardeurs du soleil, l'infiltration des sources et les eaux des torrens y entretiennent l'humi- dité; aussi les végétaux des ravins s'annoncent de suite avec un air de fraîcheur qui les distingue de ceux de la côte. Les ravins les plus remarquables de Ténériffe sont ceux de Badajos dans la vallée de Guimar et de Llarena dans celle d'Orotava , ceux de Tamadaya et del Infierno sur la bande méridionale de l’île, le Barranco hondo et celui d’ÆAcentejo sur la côte opposée. Le ravin de Badajos est borné à l'occident par les montagnes de la Ladera de Guimar, et de l'autre par les mouvemens de terrain de la vallée. Lorsqu'on $'est avancé dans cette gorge, on voit ses berges, couvertes de plantes, se dresser à plus de huït cents pieds au-dessus du torrent dont il faut remonter les bords (1). Dans la grande Canarie, les ravins sont modifiés par la structure oro- graphique; ce ne sont plus, comme à Ténériffe, de longues crevasses qui rayonnent du centre de l'ile vers le littoral; les torrens roulent au fond de larges vallées, leur lit est moins encaissé et leur plan de pente offre peu d'irrégularité. Il résulte de À un sol plus uniforme, plus accessible à la culture, et partant une réduction sensible dans le nombre des plantes indigènes. | | Dans l'île de Palma, au contraire, les ravins reprennent le caractère original de ceux de Ténériffe; ce sont encore des berges coupées à pic et tellement rapprochées que souvent les arbustes se balancent d’un Sisymbrium millefolium. Tanacetum Canariense. Stachys Canariensis. Teucrium heterophyllum. et diverses espèces des genres Bystropogon, Cineraria, Convoleulus, Conyza, Echium Hypericum, Lotus, Pyrethrum, Sideritis, Sempervivum, Sonchus, etc. (1) Ge ravin sera reproduit dans notre Atlas par l’habile crayon de M. Saint-Aulaire , d’après le dessin original de notre ami J.-J, Williams. (20 ) bord à l'autre en formant une voûte de feuillage au-dessus du torrent. Nous citerons principalement le grand ravin de las Augustias, qui donne entrée dans la Caldera et les barrancos de la côte orientale qui nous ont fourni plusieurs espèces nouvelles (1). La végétation des ravins s'assimile vers leur débouché à celle du lit- toral (’oyez ÂTLas, vue phytost., pl. 2.), tandis qu'à leurissue supérieure elle se confond avec celle des forêts. Ainsi, en remontant les pentes de l'île par ces longs défilés, on parvient dans la région des bois. Alors la masse des végétaux devient plus compacte, les arbres, pressés les uns contre les autres, laissent à peine pénétrer le soleil à travers leurs ra- meaux, et sous l'ombrage qui les protège, les plantes némorales crois- sent au milieu d'une atmosphère humide et d’une terre riche d'humus. Envisagées sous leurs rapports pittoresques, les forêts Canariennes ont fait l'admiration de tous ceux qui les ont parcourues; maïs notre in- tention n'est pas de les considérer sous ce point de vue, car elles occu- pent une place trop importante dans la flore de ces climats; aussi nous réservons nous de donner dans un autre chapitre nos observations sur l'agroupement des espèces forestières et les divers changemens surve- nus dans ces bois primitifs; pour le moment, il nous suffira d'énumé- rer les principaux arbres et les plantes les plus remarquables. Les Lauriers y dominent sur toutes les autres espèces (2) et sont réunis par groupes entremêlés de Bruyères arborescentes, d'Ilex, de Visnea et d'Arbousiers. L'Ardisia excelsa, le Cerasus Hixa, le F'iburnumrugosum et le Myrica Faya, sont, après les Lauriers, les Bruyères et les Ilex, les espèces les plus abondantes; le Bæhmeria rubra et le Püittos- (1) S'empervivum Goochiæ, N., Cytisus splendens, N., Cytisus filipes N. et Cytisus stenopetalus, N., Lotus eriophthalmus, N., et Phagnalon umbelliforme, N. (2) Les Lauriers sont au nombre de quatre espèces, savoir : Laurus Canariensis, N., L. Indica, L. Barbusano et Persea fœtens. Les autres arbres appartiennent aux espèces suivantes : Erica arborea, Tlex Perado, Îlex Canariensis, Wisnea Mocanera, Arbutus Canariensis, Rhamnus glandulosus, Celastrus cassinoides, Myrsine Canariensis et Olea excelsa, (21) porum coriaceum y sont fort rares. Parmi les plantes némorales, le Con- voleulus des Canaries s'élance comme une liane jusqu’au sommet des plus grands arbres, le beau Géranium à feuilles d’anémone vit dans le voisinage des sources, le Ruscus androgynus entoure les vieux troncs, et une multitude de Fougères étalent de toute part leurs élégantes frondes (1). Lorsqu'on à traversé ces bois vierges, on trouve des terrains dévastés où la végétation, abandonnée à elle-même, peut reprendre à la longue son premier aspect. Ce sont d'abord des groupes de jeunes Lauriers et de Fayas qui repoussent parmi les Bruyères; bientôt celles-ci, plus nom- breuses, ne souffrent autour d'elles aucune autre plante; mais en s'a- vancant vers la région supérieure, elles ne se montrent plus que par buissons épars au milieu des Pteris et des Cistes, A l'altitude de 3,600 pieds, ces bois naïns, déjà bien éclaircis, finissent par disparaître ; alors le Cistus vaginatus règne seul et se multiplie en masse jusque sur la li- sière des bois de Pins. | Par son port et ses formes, le Pin des Canaries (Pinus Canariensis) ressemble assez à nos espèces d'Europe; aussi au premier abord, la région pinifère rappelle dans ces îles nos forêts alpines. Sous ces arbres gigantesques, le terrain est sec et peu substantiel, le nombre des plantes némorales est en même temps très limité (2). Les Pins croissent sur les pentes les plus abruptes et garnissent les premiers (1) Les plantes suivantes, dont le nom seul indique l’origine, appartiennent aussi à la région des bois : | Digitalis Canariensis. Asplenium Canariense. Hedera Can- Davallia Can. Smilax Can. Trichomanes Can. Bystropogon Can. : Astrodontium Can. Genista Can. Bryum Can. Dracocephalum Canariense. (2) On ne rencontre que très-peu de plantes sous Les bois de Pins, les principales sont les suivantes : Helianthemum guttatum, Asphodelus ramosus, Thymus Calamintha, Lotus angustifolius, Pteris Aqui- ina, Erigeron viscosum et V'Hypericum grandifolium rabougri. : (22 ) versans des montagnes. On les voit rarement couronner les mornes qui accidentent les crêtes; l'arête de la chaîne qui entoure le pic de Ténériffe apparaît aride et mue, du moins tel est de loin l'as- pect de ces cimes culminantes dont les plus élevées ont environ 9000 pieds de hauteur absolue; mais, lorsqu'on parvient sur ces ro- chers sourcilleux, on s'étonne d'y voir des végétaux qu'on n'avait encore rencontrés nulle part. Il faut gravir les assises escarpées du Sombrerito pour cueillir le Carlina xeranthemoides, le Cheiran- thus scoparius, le Pimpinella Cumbræ, ou le Plantago Teydea. N. Le Tolpis lagopoda, le Bethencourtia Palmensis et le Thymus Ben- thami, N., ne se trouvent qu'au pic d’Æ/mendro; un arbuste unique connu des bergers sous le nom de Pimientero de la cumbre, le Rhamnus coriaceus, vit relégué sur le morne de Guaxara; quel- ques Génévriers rabougris (Juniperus Cedrus, N.) couronnent la cime du Cedro; le Rosier d'Armide (Rosa Armidæ, N.) et une belle variété du Pyrus Aria ne croiïssent guère que dans deux en- droits très-éloignés l'un de l'autre, la montagne du Rosal ét la partie de la chaîne des Cañadas appelée Tiro del Guanche. Toutes ces plantes, isolées sur ces arêtes volcaniques, végètent là depuis des siècles sans se propager sur les pics adjacens (1). En traversant le grand cirque des Cañadas pour se rapprocher du Teyde, la vue s'étend de toute part sur des nappes de tuf et de torrens de lave vitrifiée. Le Teyde, dont la cime commande toutes les hauteurs voisines, s'élève comme un dôme immense du milieu de ce sol tourmenté, et cependant, cette région, d'un aspect si dé- (1) M. Mirbel à eu occasion d’observer plusieurs de ces cas d'isolement et les a cités dans un deses plus beaux ouvrages. « Les pays montueux, dit-il, offrent beaucoup de ces espèces sédentaires. Elles » vivent isolées sur les hauteurs, et ne descendent point dans les plaines. Aussi voyons-nous que les » Pyrénées, les Alpes, les Apennins , etc. , ont des flores particulières , et que plusieurs montagnes de » ces grandes chaînes nourrissent des espèces qui leur sont propres, et qu’on chercherait en vain sur » les pics environnans. » Élémens de Physiol. végét., tom. 1, pag. 423. (23 ) vasté, amaussi ses plantes particulières. Dès qu'on a franchi les es- carpemens des montagnes du cirque, on admire au sein d'une na- ture sauvage cette végétation qui perdrait toute l'originalité de ses caractères si on tentait de la reproduire ailleurs. Les Légumineuses frutescentes dominent dans cette enceinte que les éruptions ont en- vahie à plusieurs reprises. Le Cytise prolifère est le premier ar- buste qui se présente avant de pénétrer dans les gorges des Caña- das; une fois parvenu sur le plateau central, à l'altitude de 7,000 pieds, ce ne sont plus que des Adenocarpes et des Cytises (Adenocarpus frankenioides et Cytisus nubigenus), les premiers d'a- bord seuls, puis disséminés parmi les seconds qui finissent par res- ter maîtres du terrain. Ces Cytises, que les habitans appellent Re- tamas, croïissent de préférence sur les tufs volcaniques. Les autres matières lithoïdes ne sont pas pourtant sans végétation. Les anciens torrens de lave nourrissent plusieurs espèces solitaires; le RAaponti- cum Canariense, DC. MSS, se trouve sur le petit plateau de Masca ; le Chrysanthemum BProussonetü, dans le défilé de Cañada blanca; l'Echium Auberianum, N. le Polycarpæa aristata, le Scrophularia glabrata, le Nepeta Teydea, N., etc., sur les scories amoncelées à la base du Teyde. Aussitôt quon commence à gravir les pentes de ce pic que les récits des voyageurs ont rendu si célèbre, deux es- pèces diverses dé genre et identiques par la forme des feuilles et le parfam de leurs fleurs, une Violette et un Silène (1), apparaissent tout-h-coup au milieu des ponces. Les Retamas deviennent alors plus rares, à 8,673 pieds de hauteur absolue (2) on dépasse leur der- nier groupe; mais la Violette brave toujours l'aridité du sol et la sécheresse de l'air; les changemens de température qui se manifes- tent instantanément dans cette sphère de réaction dont le pic oc- (1) Fiola cheiranthifolia et Silene nocteolens, N. (2) C’est la station appelée Æstancia de arriba. LOF L (24) cupe le centre, ne paraissent pas retarder son développement; on la retrouve jusqu'au dessus d'Alavista, et ce n'est qu'à 9,850 pieds d'élévation, sur la petite assise de la Rambleta, qu'elle cesse de croî- tre. À partir de cette station, les Phanerogames ne se montrent plus, le volcan semble repousser toute végétation; seulement quelques li- chens colorent sa cime, et sur les bords du cratère, de chétives mousses (1) tapissent les crevasses d'où s'exhalent de chaudes va- peurs. | Après cet aperçu de la distribution des plantes dans la haute ré- gion de Ténérifle, si nous jetons un coup d'œil sur les stations correspondantes dans les îles voisines, nous verrons la végétation y changer d'aspect et s'y modifier encore selon l'élévation des monta- gnes et la nature des lieux. En effet, les plus hautes cimes de la grande Canarie n'arrivent qu'à 5,842 pieds, c'est-à-dire, à la hauteur moyenne des montagnes centrales de Ténériffe; aussi n'avons nous rencontré à cette altitude nil'Adenocarpe ni le Cytise du pic. Toutefois, les cimes de Canaria, quoique dépourvues de végétaux arborescens, ont aussi leurs plantes alpines qui représentent dans ces stations quelques-unes de celles que nous avons déjà indiquées dans l’autre île, au-dessus des bois de pins. Deux labiées etune légumineuse frutescente (2) se sont propagées sur les assises du Saucillo (3); vers la vallée de Tira- xana, le col de Manzanilla nous a encore fourni trois nouvelles espèces, le Prenanthes pendula, N., le Satureja helianthemifolia, N., et une autre plante volubile qu'il faudra rapporter peut-être à la fa- mille des Apocynées (4). Palma nous a offert aussi des observations analogues. D'après les (1) Weissia verticillata var. à 11,424 pieds au-dessus du niveau de la mer. (2) Satureja tenuis et Satureja lunata, Genista microphylla. (3) La hauteur absolue du morne du Saucillo est de 5,306 pieds. (4) Nous n'avons trouvé cette plante ni en fleur ni en fruit. (25 ) évaluations de M. de Buch (1), le point culminant de cette île at- teint 7,234 pieds de hauteur absolue : à cette altitude, on a déjà dépassé à Ténériffe les limites des Adenocarpes et commencé à pénétrer dans la région des Cytises du pic; cependant Palma ne possède que les premiers; la configuration et la nature du sol,-en di- minuant l'influence des hauteurs, ont empêché les autres de s'y dé- velopper. Les versans intérieurs des montagnes de Palma forment, au centre de l’île, les parois d'un cratère primitif. Lorsqu'on par- vient sur les bords de cet épouvantable gouffre, l'œil plonge avec effroi dans une profondeur de 4,500 pieds; on aperçoit d'antiques forêts surgir des énormes crevasses qui sillonnent les flancs de la montagne, tandis quon ne voit pas un seul arbuste sur les crètes arides des alentours. Cette région culminante a un caractère tout original, ce nest plus, comme à Ténériffe, un cirque immense dont les Cytises se sont emparés et où la décomposition des tufs volcani- ques s'est prêtée à la végétation; mais au lieu d'un plateau central bordé de montagnes en ruine, c'est un système orographique d’un autre ordre (2), des masses de basalte se sont séparées en grands blocs, des pics menaçants (3) hérissent la crète des monts et sem- blent suspendus sur l'abîme. En atteignant ces sommités où la com- pacité du terrain est venue arrêter les Adenocarpes et exclure les Uytises, on trouve, le long de corniches dangereuses, plusieurs es- pèces qu'on chercherait en vain dans les stations inférieures; ce sont l’'Ærabis albida du Caucase, une variété frutescente du Ce- rastium strictum de De Candolle, et notre 7’1ola Palmensis, qui rem- place à le 7’iola cheiranthifolia du pic de Feyde. Ainsi, les lieux (1) Physic. Beschr. der Can. Ins., pag. 103. (2) Les montagnes démantelées, qui entourent à Ténériffe le grand cirque des Cañadas, sont trachy- tiques , tandis que ce sont des basaltes qui dominent dans l’île de Palma. (3) Le Pic des Enfans (Pico de los Muchachos). 7,234 pieuüs de hauteur absolue\ Le Pic de la Croix (Pico de la Cruz). . . . 7,082 Id. Le Pic du Genevrier (Pico del Cedro). . . . 6,803 Id. 1. 4 d’après les évaluations de M. de Buch. (26 ) en apparence les plus arides offrent au botaniste de nouvelles con- quêtes. Les observations que l'on peut déduire de la répartition des vé- gétaux dans l'archipel des Canaries, reposent sur une masse de faits du plus grand intérêt. Lorsqu'en parcourant ces îles, on s'arrête dans les différentes stations qu'occupent les plantes, on dirait, à voir ce choix de localités, qu'une sorte d’instinct a porté les germes sur les points les plus favorables à leur développement. Nous venons de donner un premier apercu de cette végétation considérée dans son ensemble; nous allons maintenant l'examiner en détail, afin d'ap- précier quelques-unes des causes qui ont le plus influé sur sa dis- tribution. © EE (27) SUPPLÉMENT AU CHAPITRE PREMIER. (a) FLORULE DE L'ILE DE GRACIOSA. 1. Atriplex Halimus. 16. Statice pruinosa. Delile. LUS CÉtcR 17. — puberula. Nob. 3. Salsola vermiculata. 18. Ononis pendula ? 4. Salicornia fruticosa. 19. -- serrata. 5. Suœda maritima. 20: ‘—— OCreata. Nob: 6. — fruticosa. 21. — hebecarpa. Nob. 7. Chenopodium album. 22. Lotus trigonelloides. Nob. 8. Polycarpæa Teneriffæ. 23. Senecio crassifolia ? 9. — gnaphalodes. 24. Arenaria maritima. 10. Euphorbia piscatoria. 25. Echium (violaceo affine.) 11. Heliotropium erosum. Lehm. 26. Poa (valdè pusilla )? 12. Frankenia ericæfolia. Ch. Sm. 27. Merendera?.…. 13. Reseda crystallina. Nob. 28. Erodium malachoiïdes, 14. Plantago argentea. Desf. 29. Helianthemum Canariense. 15. — Coronopus,. Observation. Gette liste contient toutes les plantes que nous recueillimes à Graciosa le 5 juin 1829 : nous les avons rangées d’après leur degré de fréquence ; mais aux observations que nous avons ex- posées dans la note (1), pag. 5 , nous devons ajouter que notre herborisation eut lieu à une époque trop tardive pour cette végétation éphémère qui périt ordinairement au commencement de l'été. IL est aussi une autre circonstance qui doit contribuer à faire disparaître certaines espèces vivaces qui pourraient résister probablement toute l’année à la sécheresse du sol et aux ardeurs du soleil. Les habitans des districts de Lancerotte, voisins de Graciosa, font hiverner leurs troupeaux dans cette petite île, et bien des plantes herbacées et sous-ligneuses doivent alors servir de pâture aux chèvres et aux brebis. l (28 ) (6) LISTE DES PLANTES RECUEILLIES DANS L'ILE DE LANCEROTTE, DEPUIS LE 25 MAI JUSQU'AU 15 JUILLET 1820. GRAMINÉES. Poa trivialis. Stipa tortilis. Bromus Matritensis. Pennisetum cenchroides. Phalaris brachystachys. Link. — cœrulescens. Melica ciliata. Lamarckia aurea. PALMIERS. Phœnix dactylifera. JONCÉES. Juncus maritimus. — acultus. LILIACÉES. Asphodelus ramosus. — fistulosus. Pancratium Canariense. Ker. SMILACÉES. Asparagus horridus. — retrofactus ? MYRICÉES. Myrica Faya. URTICÉES. Urtica urens. Forskalea fruticosa. PLOMBAGINÉES. Heliotropium Europæum. — erosum. Lehm. Statice puberula, Nob. — pruinosa. Delile. a RUBIACÉES. Rubia fruticosa. Galium Aparine. SYNANTHERÉES. Lactucées. Scolymus Hispanicus: Sonchus oleraceus. — divaricatus. Desf. Picridium Tingitanum. Prenanthes spinosa. Cichorium Intybus. Crepis sp. pusilla. Tolpis umbellata. Hedypnois rhagadioloïides. Barkhausia sp. n. Thrincia hirta. Andryala cheiranthifolia. Centaurées. Centaurea Melitensis. (29) Carduinées. Carduus clavulatus. Link. Cnicus sp. n. Cynara horrida. Silybum marianum. Anthemidées. Anacyclus clavatus. Maruta fœtida. Cass. Chrysanthemum canalicula tum. Inulées. Gnaphalium cauliflorum. Desf. __ luteo-album. _ Sp. n. Buphthalmum maritimum. = sericeum. Senecionées. Senecio crassifolia. Kleinia nerufolia. CUCURBITACÉES. Cucumis Colocynthis. CAMPANULACÉES. Wahlenbergia lobelioides. LABIÉES. Thymus origanoides. Nob. Satureja varia. Nob. — sp.n. Salvia Verbenaca. Teucrium pseudo-Iva. Lavandula pinnata. Marrubium vulgare. VERBENACÉES. Verbena procumbens. Forsk. BORRAGINÉES. Echium violaceo aff. CONVOLVULACÉES. Convolvulus arvensis. — Siculus. Cuscuta Europæa. OROBANCHES. Orobanche cœrulea. SCROPHULARINÉES. Antirrhinum Orontium. Linaria heterophylla. Schousb. Scrophularia arguta. SOLANACÉES. Solanum miniatum. — nigrum. Datura Stramonium. Hyÿoscyamus albus. Lycium Afrum. PRIMULACÉES. Anagallis cœrulea. Samolus Valerandi. PLANTAGINÉES. Plantago lanceolata. — séricea. — Coronopus. ÉRICINÉES. Erica arborea. OMBELLIFÈRES,. Bupleurum glaucum ? Apium graveolens. Anethum Fœæniculum. Ferula communis? Caucalis arvensis. Huds. LÉGUMINEUSES. Genista monosperma. Ononis pendula? hebecarpa. Nob. ocreata. Nob. serrata. Psoralea bituminosa. Lotus glaucus. sp. n. — trigonelloides. Nob. Astragalus hamosus. Ornithopus perpusillus. Melilotus sulcata. parviflora. Medicago echinata. Trifolium arvense. agrarium. lappaceum. Ervum tetraspermum. FICOIDES. Aizoon Canariense. Mesembryanthemum crystallinum, nodiflorum. —— CRASSULACÉES. Sempervivum ciliatum ? dichotomum. Cotyledon Umbelicus. TAMARISCINÉES. Tamarix Canariersis. ( 30 ) PARONYCHIÉES. Herniaria incana. POLYCARPÉES. Polÿcarpon tetraphyllum. Polycarpæa Teneriffe. gnaphalodes. — POLYGONÉES. Emex spinosus. Rumex Acetosella. bucephalophorus. Polygonum aviculare, CHÉNOPODÉES. Chenopodium viride. Suæda fruticosa. Atriplex glaucum. PAPAVÉRACÉES. Papaver hybridum. dubium. somniferum. var. setigera. Glaucium corniculatum. Argemone Mexicana. FUMARIACÉES. ” Fumaria officinalis. CRUCIFÈRES, Matthiola parviflora. Eruca sativa. Erucaria Canariensis. Nob. Hirschfeldia incana. Nob. Raphanistrum segetum. Rapistrum rugosum. (31) Lobularia Libyca (Koniga Libyca. R. RUTACGÉES. Br.). Ruta bracteosa. — intermedia. Nob. Notoceras Canariense. Capsella bursa pastoris. ZYGOPHYLLÉES. Zygophyllum Fontanesi. Nob. Fagonia Cretica. RÉSÉDACÉES. Reseda luteola. — crystallina. Nob. -— subulata. MALVACÉES. Malva parviflora. OXALIDÉES. GSTANEES Oxalis corniculata. Helianthemum Canariense. GERANIÉES. FRANRENIACÉES. Erodium cicutarium. Frankenia pulverulenta. — botryoides. —- corymbosa ? — malachoides. — rotundifolium. RENONCULACÉES. | : CARYOPHYLLÉES. Adonis æstivalis. Ë h Silene inflata. — Arenaria maritima. — procumbens. EUPHORBIACÉES. Euphorbia Paralias. a — heterophylla. HYPÉRICINÉES. — Mauritanica. Hypericum grandifolium. — balsamifera. mu — piscatoria. — Canariensis. * LINÉES. Ricinus communis. | Linum strictum. Observation. Durant notre séjour à Lancerotte en 1829, nous poursuivimes sans relâche nos herborisations depuis le 25 mai jusqu'au 15 juillet : la saison était déjà avancée pour les plantes an- nuelles, on venait de faire la moisson, beaucoup de graminées, et les autres espèces qui croissent ordinairement dans les blés, avaient disparu; nous n’avons donc mentionné, dans la liste précé- dente, que les plantes assez robustes pour braver la chaleur du climat, ou bien celles qui, malgré leur faiblesse, se trouvent placées dans des conditions d'existence plus favorables. Le nombre des espèces omises ne peut cependant être considérable, et nous avons tout lieu de croire que notre (32) catalogue donne une idée assez juste de l'ensemble de la végétation de l'ile et des rapports numériques des espèces de chaque famille. Lancerotte, par son aspect comme par sa forme, semble un lambeau détaché de l'Afrique occi- dentale; constamment balayée par les vents généraux (E.-N.-E.), l'Harmatan du désert (le vent de S.-E.) y fait sentir aussi sa funeste influence; ses plaines arides et sablonneuses sont rarement arrosées par les pluies ; le pays en général manque de sources et les arbres n’y prospèrent pas. La végétation éparse sur cette île, la plus volcanisée des Canaries, ne se présente ni en masse, ni par groupe; les plantes sont cachées dans des crevasses ou disseminées çà et là dans des espaces incultes. La flore si caractéristique des autres îles de l'Ouest n’y joue qu’un rôle secondaire : relégués sur les cimes de Chaché, à l'altitude de 1,773 pieds, le Myrica Faya, V Erica arborea et V’Aypericum grandifo- lium s’annoncent comme les dernières limites de la région des bois vers lorient de l'archipel; trois plantes de l’Europe tempérée, qu’on ne retrouve pas dans les autres îles , accompagnent ces végétaux des montagnes; ce sont le Melica ciliata, le Thrincia hirta et une espèce de Barkhausia, peut-être la même que celle de Madère. Les Lauriers durent ombrager autrefois ces crêtes dévastées; quelques vieux troncs subsistent encore, mais bientôt ces points de repère de la végétation némorale disparai- tront à leur tour, et les insulaires de Lancerotte perdront jusqu’au souvenir de leur existence. Le Cynara horrida croît en abondance dans les alentours de l’ermitage de Notre-Dame-des-Neiges (Nuestra-Señora-de-las-Nieves), le point le plus élevé de la chaîne de Famara (1). C’est uniquement dans cette localité, et contre les murs de la Sainte-Chapelle , que nous avons recueilli une belle variété du Borrera Atlantica, si commun sur les buissons des environs de Tanger et dans les îles boisées du Guadalquivir. On dirait que l'élite de la flore de Lancerotte s’est réfugiée le long de la chaîne de Famara et sur les rochers escarpés de Guatifay; toutes les espèces qu’on y rencontre sont rares ou nouvelles. Nous cite- rons surtout parmi les plantes dont l’aspect nous a le plus frappé, le Statice puberula, Nob., le Linaria heterophylla que Schousboe trouva le premier dans la Mauritanie, lArenaria procumbens d'Égypte , une belle variété du Picridium Tingitanum à feuilles dentelées comme celles du houx, le Thymus origa- noides, Nob., une nouvelle espèce de Satureja et un Gnaphalium qui prend la forme d’un petit buisson. La végétation côtière des Canaries occidentales est moins prononcée à Lancerotte, l’Euphorbia Ca- nariensis et le Kleinia nerüfolia y sont plus clair-semés; le long des plages, les S'a/sola et les Chénopodées ligneuses se mêlent avec l’Erphorbia Mauritanica et V Euphorbia prscatoria. Deux autres plantes abondent dans toute l'ile, la triste Æ/hulaga (Prenanthes spinosa), qu’on retrouve en masse sur la bande méri- dionale de Ténérifle, et le Sonchus divaricatus , autre espèce des déserts d'Afrique, que l’infatigable Wallich a ramassé aussi dans l’Inde, aux environs de Saharunpore. La plaine de Mala nous a fourni également quelques végétaux curieux : d’abord le Lobularia Lybiva, rapporté par Oudney et Della Gella des grands Syrtes de la Cyrenaïque, puis une nouvelle espèce d’'Ononis, VO. ocreata, Nob.; qui a beaucoup d’affnité avec le vaginalis, VOnonis serrata, deux Mes- embryanthemum et V_Aizoon Canariense, qui croît aussi dans les sables de l'Arabie. Autour du port d’Arecife, diverses plantes de la région maritime couvrent par intervalle la nudité du sol : ce sont, le Lotus trigonelloides, Nob., le Reseda subulata de l'Égypte, et plusieurs Chénopo- dées rabougries. On voit parmi ces espèces un petit Bupleurum annuel (B. glaucum ?) qui atteint à peine deux ou trois pouces de hauteur et garnit les creux où la terre végétale a conservé quelque humidité. Il est encore d’autres espèces de l'ancien continent qu’on retrouve confinées dans cette ile et qui ne se sont jamais reproduites dans les antres parties de l'archipel : le Ruta bracteosa, par exemple, s’est fixé à la base de la montagne de la Corona, sur les pentes méridionales de ce cône volcanique; (1) Environ 1,773 pieds, d'après les évaluations de M. de Buch. (33 ) C] td L . \ u lAnacyclus clavatus ne se montre que dans l’intérieur, près du bourg de Saint-Bartolomé. Ces cas k s À : d'isolement sont nombreux aux Canaries, et il nous a semblé curieux de réunir à la fin de cette note les diverses espèces exclusives à Lancerotte et à Fortaventure. Melica ciliata. Asparagus horridus. Statice puberula. — pruinosa. Sonchus divaricatus. Barkhausia sp. n. Thrincia hirta. Du our ww = 9. Anacyclus clavatus. 10. Gnaphalium gossypinum. Nob. 11. Thymus origanoiïdes. 12. Satureja sp. n. Andryala cheiranthifolia. 13. Linaria heterophylla. 14. Bupleurum glaucum. 19. Ferula communis? 16. Ononis pendula? 17. — hebecarpa. 19. — ocreata. 19. Lotus sp. n. 20. — trigonelloides. 21. Reseda crystallina. 22. — subulata. 23. Euphorbia Mauritanica. 24. Arenaria procumbens. © | LISTE DES PLANTES RECUEILLIES À FORTAVENTURE, DANS LE COMMENCEMENT DU MOIS D'AOUT 1929. 00 —— Asphodelus fistulosus. — ramosus. Juncus acutus. Avena sterilis. Milium lendigerum. Asparagus retrofractus ? Beta maritima. Suœda fruticosa. Salsola vermiculata. Plantago Coronopus. — argentea. Desf. Samolus Valerandi. Salvia Ægyptiaca. Antirrhinum heterophyllum. Schousb. Ie Lycium Afrum. Carduus clavulatus. Link. Cynara horrida. . Silybum marianum. Carthamus lanatus. Kleinia nerüfolia. Scolymus Hispanicus. Prenanthes spinosa. Sonchus divaricatus. Desf. Crithmum maritimum. Scandix Pecten. Bupleurum glaucum. Glaucium phœniceum. Sm. Papaver hybridum. (34) Reseda subulata. Delile. Aizoon Canariense. Helianthemum Niloticum. Mesembryanthemum nodiflorum. = Canariense. _ crystallinum. Fagonia Cretica. Lotus trigonelloides. Nob. Arenaria maritima. — sp. Creticæ aff. Silene inflata. | | Pistacia Atlantica. Desf. Tamarix Canariensis. DC. Euphorbia piscatoria. Cactus Tuna. Observation. Cette liste offre une preuve de la ressemblance de la flore de Fortaventure avec celle de Lancerotte ; si on excepte l’Æelianthemum Niloticum , le Tamarix Canariensis, le Pistacia Atlantica et quelques autres espèces , les restantes sont communes aux deux îles. La région némorale qui décore si bien la partie occidentale de l'archipel , et dont nous avons retrouvé des traces sur les sommets de Lancerotte , manque entièrement dans les divers districts de Fortaventure que nous avons parcourus. Cette absence provient de ce que les points culminans de cette île atteignent à peine 1,500 pieds de hau- teur absolue, et qu’à cette station la température est trop élevée pour les Lauriers , les Bruyères et les autres arbres forestiers. Le Pistacia Atlantica, Desf., et le Phœnix Dactylifera, deux arbres qui appar- tiennent bien plus à la flore de l’Afrique continentale qu’à celle des Canaries , sont les seuls grands vé- gétaux que nous avons vus dans l’intérieur du pays. Cependant il est probable que plusieurs espèces de la région des bois existent dans la presqu’ile de Handia, où les montagnes sont plus élevées. Nous regrettons encore aujourd’hui que les chaleurs excessives de l’été de 1829 nous aient contraints de partir de Fortayenture sans explorer la partie méridionale de l'ile, contrées tout-à-fait inconnues aux botanistes et peu fréquentées par les habitans. En 1815, M. de Buch et son infortuné compagnon Ch. Smith ne furent pas plus heureux que nous : leurs excursions leur fournirent peu de plantes ; comme nous, ils visitèrent l'ile dans cette saison brülante où la végétation est amortie par la sé- cheresse et qu’on pourrait comparer en quelque sorte à nos hivers, car dans les mois de juillet et d’août les herborisations sont aussi infructueuses à Fortaventure qu’en décembre et janvier dans les environs de Paris. (35 ) CHAPITRE SECOND. DISTRIBUTION PHYTOSTATIQUE. Les terrains ont leurs exigences; les disséminations, les migrations des végétaux, ont leurs caprices; et les diverses régions du globe, diversement dotées dans les distributivns primitives, livrent à l'influence des climats analogues des séries d'espèces souvent très-différentes. RaAmonn, - La répartition des plantes, considérée sous le rapport des espè- ces qui dominent en plus grande masse depuis les bords du rivage jusqu'aux sommets culminans, et les relations de la végétation avec les climats, ont servi de base à notre distribution phytosta- tique; mais avant d'en présenter le tableau, nous dirons un mot des notions que l'on avait déjà sur la géographie botanique des Canaries. Broussonet, qui résida plusieurs années dans cet archipel, y concut l’heureuse idée d'une distribution géographique des êtres organisés, dans laquelle on aurait pu répartir toutes les espèces du globe. Il appliqua d'abord cette grande pensée à la botanique et communiqua ses essais à un des savans les plus illustres de notre époque, M. de Humboldt, qui, appelé sur, un plus vaste champ, devait doter la science d'une série d'observations qu'on prendra toujours pour modèle. M. de Humboldt ne sarrêta pas assez à Ténériffe pour se livrer à une étude approfondie de la végétation de cette île; mais plus tard, les beaux travaux de ce naturaliste vinrent jeter de nouvelles lumières sur une des bran- (36) ches les plus importantes de la phytologie; les grandes généralités quil proclama furent le prélude de recherches plus spéciales, et bientôt après, les noms de Wahlenberg, de De Candolle, de Ro- bert Brown, de Ramond, de Mirbel et de Schouw prirent rang parmi nos maîtres. Adoptant les idées de Broussonet, alors que la géographie bo- tanique commençait à sortir de l'oubli où on l'avait laissée depuis que Linnée en avait indiqué les principes (1), M. de Humboldt divisa le sol de Ténériffe en cinq zones ou régions de plantes su- perposées les unes aux autres et occupant, à partir du littoral, sur les pentes rapides de l'île, une hauteur absolue de 10,500 pieds. En indiquant cette altitude comme la limite de la végéta- tion sur les montagnes voisines des tropiques, cet habile observa- teur fit remarquer la différence existante avec la région des Py- rénées, qui, située à quinze degrés plus au nord que les Canaries, ne peut nourrir de plantes quà 13 ou 1400 toises d'élévation per- pendiculaire, à cause des neiges permanentes de la zone supérieure. Si à Ténériffe, la force expansive des végétaux semble s'arrêter à environ 900 pieds en dessous du sommet du pic de Teyde, « ce » mest pas, dit M. de Humboldt, que les glaces éternelles et le » froid de l'atmosphère ambiant lui oppose des limites qu'elle ne » peut franchir; ce sont les laves scorifiées du mal pais et les ».ponces broyées et arides du piton qui empêchent la migration » des plantes vers les bords du cratère. » (2) Nous avons eu plu- sieurs fois occasion de constater l'exactitude de cette remarque , mais nous ajouterons aussi que la raréfaction de l'air et son ex- cessive sécheresse nous ont semblé deux autres causes non moins influentes de l’aridité du sol. (1) Lin., Siationes plantarum in Amœnit. academ. Edit. Scuxes , tom. 1v, pag. 64 et suiv. (2) Voy. Voyage aux régions équinoxiales, tom. 1, pag. 403 et suiv. (37) Les divisions phytostatiques signalées par le savant auteur du Voyage aux régions équinoxiales, sont les suivantes : DÉSIGNATION : ÉTENDUE : 1. La zone des Vignes, . . depuis o jusqu’à 1,200 ou 1,800 pieds au-dessus. Bawvnerdes Lauriers, !. : . à 1,800 à 5,400 . . . . Id. La zone des Pins, . : . . . MO oo PS0 RME EE Id. La zone des Retamas, Or = © D | END FOOT DUO TE Me: Id. La zone des Graminées, Nous nous abstiendrons pour le moment d'expliquer les motifs qui nous ont déterminés à adopter d'autres divisions; il nous suf- fira d'observer : | 1° Que la désignation de zone des vignes ne saurait caractériser d'une manière précise l'espace compris entre le rivage et les bois de Lauriers, attendu que les vignobles n'en occupent qu'une très- petite partie, qu'ils ne s'étendent jamais jusqu'à la mer et s'arré- tent bien avant d'arriver à la région des forêts. > Le Quercus Canariensis de Brouss., ( Wild., plant. hort. Berol.. Enum. 1809, p. 975) que M. de Humboldt indique dans la seconde zone, celle des Lauriers, n'est probablement que le Quercus pubescens un peu modifié par le climat et introduit, avec les châtaigniers. par les premiers colons, quelques années après la conquête de Ténériffe. En outre, l'étendue qu'il donne à la région némorale dépasse de beaucoup ses limites naturelles, surtout vers le nord- est de l'île. 3° Quant au Juniperus Cedro de Brouss., qu'il a placé dans la troisième zone, celle des Pins, nos recherches sur cette espèce, au- jourd’hui si rare, nous ont presque donné la certitude qu'elle dut: occuper autrefois des stations plus élevées. # Enfin, la quatrième et la cinquième zone, la région des Retamas et celle des Graminées, comprennent, suivant M. de Humboldt, des hauteurs qui égalent à Ténériffe les cimes les | (38) plus inaccessibles des Pyrénées. C'est en effet ce qui a lieu pour les Retamas (Cytisus nubigenus ); mais non pas pour les Grami- nées dont il n'existe que deux espèces dans la haute région, le Festuca Myurus et le Festuca laxa. La culture des céréales ne s'étend pas au-dessus de 4,800 pieds, et M. de Humboldt a sans doute été trompé par de faux renseignemens : Broussonet, qui les lui fournit, herborisa peu lui-même ; son fidèle Joseph, ce com- pagnon de ses émigrations, fut son collecteur d'habitude. À la mort de l'illustre professeur de Montpellier, il fallut souvent avoir recours à son zélé serviteur pour s'assurer des habitats de certai- nes plantes que les herbiers du maître avaient fait connaître de- puis long-temps sans aucune indication. (1) Quelques espèces des genres Æristida, Polypogon, Bromus, Lamarckia, Aira, Panicum. Setaria, etc., ramassées dans les environs de Chasna, le village le plus élevé de l'île (à 4,008 pieds), auront fait croire à Broussonet, que les Graminées s'étendaïent encore plus haut, et que, sembla- bles à ces plateaux supérieurs de nos montagnes alpines, les som- mets de Ténériffe possédaient aussi ces herbages naturels qui se renouvellent et se couvrent de fleurs après la fonte des neiges. Nous pouvons assurer que parmi les plantes sociables qui font partie de la Flore Canarienne, les Graminées sont celles dont les agroupemens sont moins notables. Le nombre des espèces de cette famille arrive à peme à quatre-vingt, leur spontanéité est due pour la plupart à des causes accidentelles, et ces apparitions fortuites, quoique devenues constantes par des reproductions successives , restent pourtant assujelties aux mouvemens des populations agri- (1) Dans les dernières années de sa vie, Broussonet avait presque entièrement perdu la mémoire et ne pouvait plus fournir de renseignemens sur les stations et les habitats de certaines plantes éparses dans son herbier sans la moindre indication. « Demandez à Joseph, » disait-il, lorsqu'on lui faisait une question relative à une des localités dont il avait oublié de prendre note. Joseph souvent répondait juste, et, grâce à ses souvenirs, quelques espèces qu'on croyait originaires des Canaries furent re- connues pour avoir été recueillies à Mogador. (39) coles; elles cessent avec les cultures et se manifestent de rechef dans les endroïts où de nouvelles exploitations viennent étendre le domaine du cultivateur. Il est vrai que quelques espèces plus vivaces finissent par s'accommoder aux conditions d'existence qui ne contrarient pas trop leur développement, mais ces sortes d’ac- climatation sont rares, et l'on voit ordinairement ces plantes na- turalisées se reproduire dans des localités qui trahissent leur ori- gine; rarement on les rencontre mélées dans ces brandes couvertes d'espèces canariennes, ni dans les ravins où la végétation primitive semble s'être réfugiée. On compte à Ténériffe très-peu de Grami- nées endémiques (1) et presque toutes restent confinées dans le voi- sinage des côtes. Parmi les espèces introduites, la plupart se trou- vent confondues avec les céréales et croissent sur la lisière des champs, le long des chemins ou aux alentours des habitations. Nous ne saurions donc admettre aux Canaries une région de Graminées : en savançant vers les climats des tropiques, les es- pèces de cette famille cessent de se présenter en masse et ne se montrent plus que disséminées et pour aïnsi dire perdues au mi- lieu des autres végétaux; le Tristegis glutinosa, qui envahit les montagnes déboisées du Brésil, est peut-être la seule espèce qui fasse exception à cetle loi (2). 11 serait inutile de nous arrêter plus long-temps à cette première ébauche de la géographie botanique de Ténériffe, et nous passe- rons de suite à un travail plus récent, celui que M. Léopold de (1) M. Léopold de Buch, selon ses idées sur les migrations des plantes et leur spontanéité acciden- telles, a été encore plus loin que nous et n’a reconnu aucune Graminée indigène aux Canaries. (Voy. Archiv. de bot. Coup-d'œil sur la flore des îles Canaries; taduct. de l’allem.) Nos opinions sur ce sujet ne s’accordent pas tout-à-fait avec celles de ce naturaliste, et sans qu’il soit nécessaire de les discuter ici, nous ferons remarquer seulement que Festuca laxa, V'Aristida gigantea et le Dactylis Smithit n’ont été encore recueillis qu'à Ténériffe. Deux autres espèces, le Phalaris Canariensis et le Saccharum Teneriffæ, qu’on retrouve aussi ailleurs , furent d’abord découvertes dans ces îles. (@) Voy. Aug. de Saint-Hilaire, Tableau de la végétat. primit. dans la province des mines. (40 ) Buch a publié en 1825, dans un ouvrage en allemand, sous le titre de Description physique des îles Canaries (1). Les renseigne- mens qu'il a donné, dans le quatrième chapitre, sont le résultat. de ses observations et de celles de son zélé compagnon Chr. Smith, dont tous les phytologues ont déploré la perte. L'île la plus élevée du groupe à aussi servi de cadre à la dis- tribution phytostatique de M. de Buch : il à divisé Ténériffe en cinq régions désignées de la manière suivante. | 1. LA RÉGION SUBTROPICALE ou des formes africaines. Étendue : depuis les rivages jusqu’à 1,200 pieds au-dessus, Température moyenne : 17° à 18° de R. (21°; à 22°? C.) Climat : analogue à celui de l'Égypte ou de la Barbarie. 2. LA RÉGION MÉDITERRANÉENNE ou des cultures européennes. Étendue : depuis 1,200 pieds jusqu’à 2,500. Température moyenne : 14° R.(17°,5 C.) Climat : analogue à celui du midi de la France et de l’Italie centrale. 3. LA RÉGION TOUJOURS VERTE (SEMPERVIRENTE), ou celle des Forêts. _Étendue : depuis 2,500 pieds jusqu’à 4,100, Température moyenne : 11° R. (13°,7 C.) Climat : analogue à celui de Lyon et de la Lombardie. 4. La RÉGION pu Pinar ou des Pins des Canaries. Étendue : depuis 4,100 pieds jusqu’à 5,900. Température moyenne : 8° R. (10° C.) Climat : analogue à celui du nord de la France, de l'Écosse et du nord de Allemagne. 5. LA RÉGION DE LA CumBrE ou celle des Retamas blancas. Étendue : depuis 5,900 pieds jusqu’à 10,380. Température moyenne : à la hauteur de 7 à 8,000 pieds, 4° R. (5° C.) Climat : analogue à celui du nord de l'Écosse et du Dronthein. Quoiqu'au premier coup-dœil cette distribution semble pré- senter la marche et les différens changemens de la végétation, (1) Physical. Beschr. der Can. Insel. Berlin , 1825. (A1) en passant par des climats divers, sur une ligne de pente de 10,380 pieds d'étendue, une longue série d'observations nous a dé- terminés à la modifier dans son ensemble et à la reformer entière- ment dans ses détails. | Nous ferons d'abord quelques remarques préalables. 1°. Les limites que M. de Buch a assignées à la PREMIÈRE ZONE sont trop restreints : il eût fallu les porter au moins à 400 pieds plus haut, car il doit avoir vu, comme nous, les principales plan- tes de la RÉGION SsUBTROPICALE, telles que les Euphorbes et les Kleinies, croître à l'altitude de 1,600 pieds, en montant vers la Laguna, et ces mêmes espèces végéter encore plus haut sur la bande méridionale de l'île, | 2°. La deuxième zone, quil indique sous le nom de RÉGrON mé- DITERRANÉENNE OU DES CULTURES EUROPÉENNES, n'oCcupe pas, selon nous, un espace assez déterminé pour qu'on puisse en fixer les li- mites. Dans un pays aussi accidenté que les Canaries, le cultiva- teur a dü soumettre peu-à-peu à ses travaux les endroits qui lui offraient le plus d'avantages, sans chercher à lutter inutilement contre les obstacles que lui opposait la nature du sol. Il a défri- ché d'abord le fond des vallées côtières, et les grèves ou les falai- ses du rivage ont été les premières barrières de ses plantations: puis, évitant les escarpemens inaccessibles, les masses de rochers et tous ces espaces que les volcans ont frappés d'une longue stéri- lité, il a été s'établir sur les plateaux supérieurs. Ces sortes d'ex- ploitations sont restées assujéties à la structure orographique de cha- que île, leurs progrès ont été plus ou moins lents, et le système de labour à varié suivant les localités. Dès que les populations agri- coles ont commencé à se réunir dans les vallées principales, les cultures, en s'étendant, se sont régularisées ; les vignobles ont garni les bases, et les céréales, semparant des terrains qu'avaient occupés les bois vierges, ont souvent franchi cette zone pour s’a- 1. 6 (42) vancer vers la haute région. Le bourg de Chasna, situé à 4,008 pieds au-dessus du niveau de la mer, s'est entouré de vergers où _prospèrent nos arbres à fruit, et la charrue a converti en champs de blé les plateaux de Trebejo et d'Escalona. Sur les pentes rapi- des au contraire, les végétaux indigènes sont restés en dehors de ces envahissemens, tandis que le long des côtes moins abruptes, l'industrie des colons a encore su se créer de nouvelles ressources : des petits espaces ensemencés, et soutenus par des murs, se sont échelonés jusques sur la crète des collines; les ravins même ont été mis à profit. toutes les fois que les rives rehaussées du torrent ont donné quelque espérance de récolte, et dans la région des bois, des clairières, toujours plus élargies, ont offert pendant les premières années une terre des plus productives. Si on fait excep- tion de l'enceinte infertile et dévastée du centre de l'île, on peut dire quà Ténériffe les champs sont un peu partout. IL est .dés sites privilégiés qui présentent le tableau le plus pittoresque par l'abondance et la variété des productions; maïs aïlleurs ce ne sont que des Oasis au milieu de nappes de tuf et de lave, des petites propriétés que des sources cachées fertilisent, des fermes sans voi- sinage, des clos improvisés sur le penchant des mornes et qu'on voit souvent disparaître dans la saison hivernale sous des avalan- ches de pluie. Comment fixer les limites de la région des cultures dans un pareil pays? 3. Les RÉGIONS Des Forêts, pu PinaR ET DE LA CumBRE, qui for- ment les trois dernières divisions de M. de Buch, se trouvent comprises dans des espaces trop resserrés : les bois laurifères de sa troisième zone dépassent rarement, il est vrai, l'altitude de 4,100 pieds; maïs dans bien des endroïts on commence à les rencontrer avant d'arriver à 2,000. Dans l'île de Canaria, par exemple, la partie la plus ombragée de la forêt de Doramas (las madres de Moya) n'est élevée que de 1,387 pieds au-dessus du niveau de la mer. (43 ) Il en est de même des Pins qui affectent des stations différen- tes sur les deux versans de Ténériffe : du côté du nord, on les trouve jusquà environ 9,000 pieds le long du talus d'Icod et.sur les premières pentes du Teyde; maïs ils ne descendent rarement sur cette bande en dessous de 4,000. L'exposition du sud paraît leur être plus favorable, leur force expansive est plus prononcée et ils sétendent de ce côté en plus grande masse; dans le district de Chasna, nous ne les avons vus, qu'à 8,000 pieds d'élévation absolue , sur les dernières assises du Sombrerito (voy. Vues phyt., pl. 6.),et quoique maintenant ils ne descendent guère plus bas que sur la bande du nord, des renseignemens authentiques prouvent que ces forêts primitives couvrirent autrefois des terrains dont l'altitude n'excède pas 1,200 pieds. Le terme que M. de Buch a assigné à la végétation de sa der- nière zone, la région de la Cumbre, est à peu près celui que nous avons déjà indiqué; mais il serait difficile de déterminer d'une manière précise les limites inférieures de cette région, car la pré- sence des plantes qui en font partie dépend aussi bien de l'altitude que de la nature du sol. Les indications de M. de Buch sur les températures moyennes de ses diverses zones de végétation, et lanalogie qu'il en déduit avec les climats de plusieurs contrées d'Europe, ne peuvent donner une idée exacte de l’état de l'atmosphère de chaque région, attendu qu'il n'y a pas proportion de temps entre les mois de chaleur et ceux du froid. La température moyenne, quelle que soit la hauteur à laquelle on rapporte ces observations, ne saurait servir de point de comparaison entre l'atmosphère locale d'une des régions phy- tostatiques indiquées et celle d'un pays où les changemens cli- matériques sont très-tranchés et presque proportionnels entre les saisons. Ces considérations ne doïvent pas être négligées, et notre opinion à cet égard se trouve appuyée par celles de (44) Ramond (1) et de son digne émule M. Mirbel (2). Le profes- seur De Candolle, qui à traité aussi ce sujet (3), s'est exprimé en ces termes : « La température moyenne, qui, pendant long- » temps a été l'objet presque unique des physiciens, est en réalité » la donnée la moins importante pour la géographie des plantes : » à ne la considérer que comme une indication vague, elle est » d'un emploi assez commode; mais la même température moyenne » peut être déterminée par des circonstances tellement différentes, » que les conséquences et les analogies qu'on voudrait en déduire » sur la végétation seraient très-erronnées. » Cette judicieuse re- marque l'a porté à conclure quon doït tirer des résultats plus exacts des points extrêmes de la température. Aux Canaries l'hiver est presque nul sur la côte et dure peu dans les stations supérieures. Sur le littoral, le thermomètre monte de 26°,6 à 31°,6 centigrade (4) dans le mois d'octobre qui est le plus chaud, et se soutient encore entre 16°,6 et 19,4 dans le mois de janvier qui est le plus froid. Ainsi, il n'y a guère que 10 à 12° de différence entre le maximum et le minimum de la chaleur de l'année, et, depuis le mois de mars jusqu'au mois d'octobre, cette différence n'est guère plus de 6 à 8, (5). Sur les hauteurs moyennes, et dans la haute région, ces varia- (1) « Des températures qui semblent pareilles, à ne considérer que leur terme moyen, sont loin » d’avoir la même marche et d’être pareillement graduées. On ne trouve au nombre de leurs élémens » ni le même ordre de saisons , ni une succession semblable des jours et des nuits. » Ramon, État de la végét. au sommet du Pic du Midi. (Mém. du Mus., tom. x, pag. 218.) (2) « Les botanistes qui seraient tentés de croire que la température moyenne de l’année donne la » mesure de la force végétative , ne tarderont pas à reconnaître que c’est une erreur. » Mirsez, Essai sur la distrib. géog. des conf. (Mém. du Muséum, tom. xm, p. 35.) Voy. ce que M. Mirbel dit encore sur le même sujet dans ses Recherches sur la dist. géog. des végét., etc. (Mém. du Muséum, tom. xrv, pag. 362.) (3) Dict. des Science. nat. (Géog. bot., tom. xvur, pag. 366.) (4) Toutes les températures dont nous faisons mention ont été ramenées par le calcul aux degrés du thermomètre centigrade. (5) Vovy. les notes à la fin de ce chapitre. (45 ) tions sont plus sensibles; le froid que l’on ressent au milieu de l'atmosphère des bois provient moins pourtant du grand abaisse- ment de température que du passage trop rapide d'un climat subtropical à une région toujours humectée par les nuages. La sensation du froid sur les sommets culminans est produite par une autre cause : Cest la brusque transition de la température du jour à celle de la nuit ou des instants de la journée où le soleil cesse d'échauffer la terre, car, dans cette zone, l'intensité des rayons solaires a une action d'autant plus forte que l'air se trouve plus rarefé, et l'on doit plus avoir égard aux influences de la chaleur du jour et au refroidissement qui s'opère pendant la nuit qu'à celle des maxima et des minima de température des saisons opposées. Sur le Pic de Ténériffe, à l'altitude de Za Estancia (1,156 pieds), nous avons vu, le 4 juillet 1825, à 3 h. après midi, le mercure monter à 18,8 et: baisser rapidement jusqu'à 10° dans la nuit. Des observations faites à la même station, le 23 février 1828, par M. Alison, physicien anglais, ont donné les résultats sui- vants. 10° à 1 h. 15’ après midi. 1°,1 vers le soir. 3°,3 à minuit. 2°,2 le lendemain matin un peu avant le lever du soleil. En comparant les observations des deux époques que nous ve- nons de citer, nous trouvons que le 5 juillet le thermomètre in- diquait une température de 9 à 5 h. 5 du matin à la pointe du pic (11,424 pieds), tandis qu'à la même station, le 24 février à 8 h. 45 du matin, il montait déjà à T°, 4. | M. Alison, qui voulut bien nous communiquer ces notes, avait eu soin de placer le thermomètre au bout d'une perche, à 10 pieds d'élévation au-dessus du sol et de manière que le bois lui fit ombre; l'instrument ayant été posé sur un chapeau noir, une (46) heure environ après cette première expérience, le mercure monta en peu d'instant à Sud). D'après ces indications, on concevra que les plantes doivent peu redouter là rigueur du froid dans un pays où les gelées sont fort rares et où l'hiver n'empiète jamais sur les autres saisons. Aussi la végétation passe-t-elle par tous ses développemens an- nuels, sans éprouver de perturbations dans sa marche, et cet engourdissement hivernal dans lequel les plantes restent plongées et dont M. Mirbel a si bien démontré l'importance (2), n’a guère lieu aux Canaries quà l'époque des pluies. Alors cette terre vol- canique reçoit son engrais le plus précieux; les graines, détachées de leur tige, pénètrent dans son sein pour y germer ‘presque aussitôt; avant les premiers soleils de mars, la nature à recouvré toute son énergie, les espèces des rivages sont déjà en fleurs et celles de la haute région recommencent à pousser des feuilles. Quelques exemples de températures, observées à différentes épo- ques dans les principales stations, compléteront ces notions sur l'état de l'atmosphère des divers climats de ces îles. À Ténérifle, dans la forêt d'Ægua-Garcia et à l'altitude de 2,445 pieds, la température est de 24 à 26°, au mois d'août et a acquis déjà la même force au mois de mars. À cette époque (mars) le thermomètre se soutient à 16,6 dans l'endroit le plus om bragé et le plus humide de la forêt. Au milieu des bois d’Ægua-Mansa, et à une élévation qui n'excède pas moins de 3,821 pieds, le thermomètre se soutient à 18" au mois d'octobre. Dans la journée, l'atmosphère reste char- gée de. brouillards qui se dissolvent en pluie, les nuages couvrent constamment les pentes de la montagne; mais, à la nuit, cette masse (1) Voy. dans les notes à la fin de ce chapitre les observations de M. Alison sur la température du pic, et celles que nous fimes nous-mêmes en 1825. (2) Recherches sur la distribut. géog. des végét. (Mém. du Muséum, tom. xrv, pag. 353 et suiv.) (AT ) de vapeur gagne insensiblement les terrains supérieurs que l'ab- sence du soleil a refroïdis; alors, la pureté de l'air et la douceur de la température font de cette station un lieu de délices. Plu- sieurs végétaux des tropiques se sont assez bien acclimatés sur la charmante habitation du marquis de la Candia, où nous avions établi le quartier général de nos herborisations, durant notre sé jour dans cette partie la plus élevée de la vallée d'Orotava. À La Laguna, dans le voisinage d'une des forêts les plus im- portantes de Ténériffe et à l'altitude de 1,722 pieds, le thermo- mètre ne baïsse jamais en janvier au-dessous de 105 et s'élève souvent jusqu'à 14. Il est ordinairement entre 16 et 17° en dé- cembre, et monte jusquà 24 et 25° en juillet. Le climat de cette ville passe pourtant pour un des plus pluvieux et des plus froids de l’île; l'atmosphère est rafraïîchie pendant l'été par les brises de nord-est souvent accompagnées de pluie; les brouillards rasent con- stamment la plaine; l'hiver les averses sont fréquentes et durent par fois plusieurs semaines. Cependant, quoique les Orangers, les Citron- niers et les Bananiers s y développent moins vite que sur la côte, ces vé: gétaux ne paraissent pas souffrir des variations du climat: les Dragon- niers y parviennent à de grandes dimensions, et plusieurs autres espèces dela flore indigène, qu'on a transplantées dans le jardin du marquis de Villa Nueva del Prado, y ont parfaitement prospérées. On s'étonne de voir réunies dans ce beau site les plantes des différentes zones, le Pancratium Canariense avec les Euphorbes des coteaux maritimes: les Bystropogons avec les Lavandes et les Hypéricons des ravins: le Ruscus androgynus, les Cinéraires et les autres espèces némora- les y croissent, comme dans les bois, à l'ombre des orands Lau- riers. Dans. la vallée de Guimar, à 3,178 pieds d'élévation absolue, on rencontre encore le Myrica Faya, et la température n'est pas moindre de 22° à la mi-septembre. Le même arbre se retrouve he (48) aussi dans l'île de Palma,. à l'altitude de 3,916 pieds, et à cette station la chaleur est encore de 18° au mois d'octobre. À la grande Canarie, M. de Buch observa la température en juillet, dans la vallée de Tiraxana, à l'altitude de 2,961 pieds, et son thermomètre marquait 26°, à 6 h. p. m. Dans le mois d'oc- tobre nous l'avons vu se soutenir, à la même station, à 23°, par un temps brumeux et avec la brise au nord-est. | Dans la même île et d'après les indications de M. de Buch, à 1,387 pieds d'élévation perpendiculaire, le thermomètre ne baïssait pas au-dessous de 19° au mois de juillet, dans l'intérieur de la forêt du Doramas et aux alentours des sources de Moya. L'obser- vation se fit à 10 h. du matin (1). Ces données démontrent suffisamment que le climat des forêts, la troisième région de M. de Buch, ne ressemble en rien à celui de Lyon et de la Lombardie, où le froid est même plus rigoureux en hiver que sur les cimes les plus élevées de Ténériffe. L'Olivier (Olea Europea), indigène aux Canaries, et que l'on rencontre encore dans ces îles à 2,109 pieds au-dessus du niveau de la mer (2), n'a jamais pu s'acclimater dans le bassin du P6. Plusieurs arbres des forêts canariennes, introduits dans nos jardins d'Europe, n’ont pu résister à nos hivers que dans les sites les plus abrités du littoral méditerranéen et des alentours de Lisbonne (3); mais, sous ces la- titudes, ces végétaux ne paraissent pas destinés à acquérir le beau développement qui les rend si remarquables dans leur patrie. La quatrième région de M. de Buch, celle des Pins, ne saurait non plus être comparée pour son climat avec la France ou l'AI- (1) Voy. Léopold de Buch., Physical. Beschr. der Can: {nsel., pag. 102. (2) Dans la vallée de Tiraxana de la grande Canarie. (3) Le J’isnea Mocanera est cultivé à Gênes dans les beaux jardins du Zerbino, mais ses fruits ne parviennent jamais en maturité. Le Laurus indica semble mieux s’accommoder au climat de Nice : à Lisbonne cette espèce orne les promenades publiques. 7. ( 49) lemagne du nord, et encore moins avec le midi de l'Écosse, où le froïd est si intense pendant la saison hivernale et les pluies si abondantes. Aux Canaries, le soleil continue d'échauffer la région pinifère Jusqu'au commencement de décembre (1); les nuits sont alors plus froides, sans que le sol ni l'atmosphère soient pour cela plus humides. En Angleterre, dans le comté de Surrey, où le climat est plus doux qu'à Paris, le Pinus Canariensis n'a ja- mais pu passer l'hiver hors de l’orangerie. Quant à la cinquième région que M. de Buch a désignée sous le nom de Cumbre, la cime, et dont le climat a paru à ce sa- yant avoir des analogies avec celui du nord de l'Écosse et du Drontheim, nous ne saurions admettre non plus une pareïlle comparaison. Dans cette zone, la sécheresse de l'air est encore plus forte que dans celle des Pins, et l'aridité du sol est en rapport avec l'état de l'atmosphère; M. de Buch lui-même en a fait l'ob- servation, et pourtant ce quil dit du climat des deux régions les plus élevées de Ténériffe est tout-à-fail contraire avec l’analogie qu'il en déduit (2). La partie supérieure des Canaries Occidentales constitue un pays inondé de laves vitrifiées et de tufs volcaniques que le soleil échauffe facilement, et où l'humidité n’exerce qu'une (1) Le bourg de Chasna, situé au milieu des bois de Pins de la bande méridionale de Ténériffe , et à l'altitude de 4,008 pieds, jouit encore d’une chaleur de 26°,6 dans les belles journées de décembre, et de 13,3 à 15°,5 dans les temps de bruine. À 2 ou 300 pieds plus haut, autour des sources acidulées d'Ucanca , le thermomètre se soutenait entre 22°,2 et 23°,3 de dix heures du matin à midi, le 29 dé- cembre 1828. Voy. Les observations de température rapportées dans le supplément à ce chapitre. (2) « Les deux dernières régions sont très-élevées au-dessus de la limite habituelle des nuages. Elles » restent donc, à l'exception de peu de mois dans l’année, dans un état de sécheresse constant et particulier » à ces îles; c’est pourquoi il n°y a qu’un petit nombre de végétaux qui puissent s’y maintenir... Les » conditions extraordinaires dans lesquelles ces stations se trouvent placées sont cause que des 23 » espèces, 19 sont entièrement propres à ces îles, et jusqu'à présent n'ont été trouvées nulle autre » part. On ne peut en aucune manière comparer celte flore à celle des Alpes, plongée dans une perpétuelle » humidité. » (Coup-d'œil sur la flore des les Canaries, trad. de l’allem. de M. Léopold de Buch; ext. du 1 vol. des Arch. de bot.) 1 7 (50) action passagère. Si l'on s'en tient aux variations de température observées à diverses époques de l'année sur les plus hautes cimes de Ténériflé, on voit que les différences sont peu marquantes. Le climat, la nature du sol et les productions végétales de l'enceinte des Cañadas, des crètes qui l'entourent et du pic qui la domine, nous Ont paru plutôt offrir de grandes ressemblances avec l'Etna. Le Teyde, de même que le volcan de la Sicile, ne se couvre de neiges que pendant deux ou trois mois de l'année, encore y fond- elle souvent au bout de quelques jours; aucune source ne jaillit de ses pentes, les eaux pluviales se perdent aussitôt sous les laves, et les nuages sarrêtent rarement sur cette montagne isolée (1). Deux légumineuses, assez identiques par leur port, se trouvent également sur les cimes de Ténériffe et sur l'Etna, ce sont le Cytisus nubigenus et le Genista AEtnensis. L'une couvre tout le plateau qui entoure le pic de Teyde depuis 6,000 pieds environ jusqu'à 8,673 au-dessus de la Esfancia; Vautre s'est répandue sur les pentes de l'Etna depuis 4,000 pieds jusqu'à 6,000 (2); aïnsi la première com- mence à se montrer à l'altitude où la seconde cesse de croître. Le nombre des espèces de la haute région est à peu près aussi rés- treint dans ces deux localités: le sommet des montagnes y est dépourvu de ces gazons émaillés de fleurs qui tapissent les hautes Alpes. Ces analogies ne se rencontrent pas seulement dans la ré- gion la plus élevée, les stations adjacentes en offrent aussi quel- ques autres. Le Pinus Canariensis remplace, sur les montagnes de Ténériffe et des îles voisines, le Pinus Laricio qui croît en Sicile jusqu'à 6,200 pieds; l'Erica arborea forme, dans les deux contrées, une zone de végétation distincte au-dessus des grandes forêts et dispute le terrain au Péeris Aquilina, fougère vagabonde, dont (1) Philippi uber die vegetation an Æïina. @) Id. Id. | (51) la force expansive brave toutes les températures. Mais si, des bois de Bruyères, nous passons dans la région des Lauriers, puis de là dans celle des plantes des bases, nous ne trouverons plus les mêmes rapports, et il faudra aller chercher ailleurs des ressemblances. Certaines contrées de l'Océanie paraissent avoir plus d'analogie avec les parties boisées de l'Archipel Canarien. M. d'Urville et les deux savants naturalistes qui l'accompagnaient lors de son excur- sion à Ténérifle (1), furent frappés de l'aspect de la végétation en pénétrant dans la région des bois : ces belles masses de verdure, le port de certains arbres et la fraîcheur dont ils étaient empreints, leur rappelèrent un instant les forêts vierges de l'Océan Pacifi- que. Mais il est surtout dans cés mers polynésiennes et à une la- titude équivalente, un archipel qui. sous les rapports du climat et de organisation du sol, présente une similitude encore plus frappante avec le groupe des Canaries; c'est celui de Sandwich , dont M. Gaudichaud nous à donné une description si intéressante, Plus d'une fois, en lisant les observations de ce botaniste, sur la région des forêts de ces terres lointaines, nous nous sommes crus de nouveau dans les îles Fortunées; même conformité, en effet, dans la nature des terrains, dans la constitution de l'at- mosphère et dans les phénomènes météorologiques qui Sy mani- festent. « Les nuages, dit-il, sont permanens aux îles de Sandwich de 250 à 300 toises et s'étendent jusqu'à 600 au moins... À 50 ou Ÿ D » 100 toises au-dessus des habitations situées près de la lisière des forêts » vierges, on entre tout-à-fait dans les brouillards dont les vapeurs » acquièrent une densité de plus en plus considérable et finissent » par se résoudre en pluie (2).» (4) Voy. J’oyage de l'Astrolabe, partie hist. , pag. 46 et 47. (2) Poyage autour dx monde de l'Urante, part. bot., par M. Gaudichaud, pag. 89. (52) Dans un autre passage de sa relation, M. Gaudichaud dépeint ainsi l'état de l'atmosphère à mesure que l'on passe de la région des côtes dans celle des bois. « Le soleil, d'abord obscurci par des vapeurs légères, se voile » de plus en plus, perd successivement de sa chaleur et cesse de » tourmenter une végétalion qui se montre alors dans toute sa » magnificence, et offre presque tout-à-coup la verdure et l’image » d'un printemps éternel. On est transporté effectivement dans » une autre région, et l'on croit passer de la zone torride dans la » zone tempérée (1). » Le phénomène de la condensation des nuages et de leur éva- poration instantanée, que ce voyageur infatigable décrit ensuite avec tant de vérité, nous l'avons vu se produire sous nos yeux à Ténériffe, sur le plateau des Rodeos, situé entre les forêts de las Mercedes et celles d’'Agua Guillen et de lEsperanza. Cette plaine, par son heureuse position, réunit toutes les conditions nécessaires à la végétation; lorsque le calme règne dans l'atmosphère, les nuages restent stationnaires sur les collines qui entourent les Rodeos et se (1) On retrouvera sans doute avec plaisir, dans cette note, la suite de la description de M. Gaudi- chaud : elle retrace à la fois la nature des phénomènés dont l'atmosphère des hois est ordinairement le théâtre dans les îles de Sandwich et sur les montagnes boisées de l’archipel Canarien. « L'air raréfié, brûlant, qu’on respirait avec peine à quelques toises au-dessous , rafraichi par des petites brises échappées des nuages qui dominent et ombragent ces lieux, est ici agréable et salubre. » Ces nuages permanens , qui sans cesse enfantent des orages, chassés par les vents impétueux , s’élan- cent quelquefois de leur séjour habituel , viennent inonder et vivifier de leurs vapeurs légères les parties inférieures qui commencent à se boiser ; mais rarement ils dépassent cette limite, qui paraît » être pour eux une barrière insurmontable : saisis en même temps par la chaleur directe et réfléchie » du soleil, ils s’évanouissent et disparaissent instantanément sur ce point, pour se condenser encore » au haut de la montagne et revenir bientôt après apporter de nouveaux trésors à la végétation. Poussés » par les brises violentes qui se forment continuellement dans leur sein , on les voit souvent se déta- » cher en colonne et fondre ainsi sur la plaine en rasant la terre ; mais rarement ils arrivent jusqu’au » rivage. » Ce phénomène, que vingt fois j’ai vuse reproduire , m’a toujours étonné par la rapidité avec la- » quelle il s'opère. On croirait qu’une force élastique a lancé dans l’espace ce cône de vapeurs, qui, » bientôt après, semble revenir sur lui-même : mais ce n’est qu’une illusion; en s’approchant da- vantage, on voit le nuage s’évaporer avec promptitude. » Voyage autour du monde de l’'Urante, ÿ part. bot., par Gaudichaud , pag. 95. (53) fixent le long de la lisière des bois, comme un rideau de vapeur; mais aussitôt que les brises deviennent plus fraîches, leur masse condensée commence à rouler sur elle-même, se dilate en suivant Timpulsion du vent, déborde au-dessus les collines environnantes et monde la plaine par les gorges qui y aboutissent (1). Alors la brume s'étend de toute part et s'épaissit de plus en plus, le soleil reste voilé et une forte bruine, en pénétrant la terre d'humidité, vient fertiliser des champs qu'on a justement appelés les greniers de l’île. Ces nuages, amoncelés dans cette enceinte, sont incessam- ment chassés par les brises de mer; on les voit déboucher par les cols ouverts au nord, ils semblent descendre des montagnes boisées pour s'abattre sur le plateau, et disparaissent ensuite vers l'est, à la des- cente de Sainte-Croix, où une température brûlante produit leur évaporation. Cest sans doute pour cette raison que ces temps bru- meux ont reçu dans le pays la dénomination de 7 tempo de arriba , temps den haut, tandis qu'on désigne par l'expression analogue de Tiempo de abajo , temps d'en bas, le vent du sud, qui souffle dans une direction contraire et dont l'influence se fait d’abord sentir sur la côte. Ainsi, dans chacune des zones où la végétation se trouve distribuée aux Canaries, elle est assujétie à des influences diverses. Pour bien faire apprécier ces différentes conditions d'existence, nous présenterons le tableau des températures observées simultanément à Ténériffe aux stations les plus importantes, depuis le niveau de la mer jusqu'au som- met du Pic (2). Nous réunirons en même temps dans ce cadre les observations relatives à l'exposition, à la nature des terrains et aux autres circonstances locales. (1) Ce phénomène, si intéressant à observer, a lieu aussi en hiver dans les stations les plus élevées de la bande méridionale de Ténériffe. A Chasna (4,008 pieds), lorsque l’action puissante qu’exerce le Pic sur toute l'atmosphère environnante, attire sur lui les vapeurs chassées par la brise du nord-ouest, le temps devient alors pluvieux ; les nuages amoncelés autour de la base du volcan, s’'augmentent et débordent les montagnes des Cañadas, pour venir se grouper sur le revers opposé et fertiliser des terrains trop souvent dévorés par la sécheresse. (2) Les données de M. de Buch nous ont servi de guide pour les températures et les altitudes rap- portées dans ce tableau. (54) TABLEAU COMPARATIF des différences dans la température des principales stations. Juin. Sept. Juin. .|Candelaria. . STATIONS INFÉRIEURES. Pr EN GaracRiCOr M SE Puerto de la Orotava. . . Gandelarida ere Puerto de los Christianos. Août.|Santa-Cruz.: . . . . . .. Juin.|Puerto de los Christianos. Aoùût.|Santa-Cruz. . . . . . .. Sept.|Puerto de la Orotava. . . Juin.|Puerto de los Christianos. Sept.|Puerto de la Orotava. . . Sept.|Candelaria. . , . . . . .. Oct.|Garächice. . . . … EP Août.|Santa= Cruz. : «7... Aoùt.[Santa-Cruz. . . . . . .. Juin.|Puerto de la Orotava. . . Sept.|Gandelaria.. . . . . . rs Sept.|Puerto de la Orotava. . . Mai.|Puerto de la Orotava. . . Aoùût.|Santa-Cruz. . . . . . . $ Aoùût.|Santa-Cruz... . : … . . . Sept. Puerto de la Orotava, . , Mui [Puerto de la Orotava. . . Mai. |Santa-Cruz Lire RS or, CRE 0 MES PRE ETS NET IMÉTRIRRE RITES REC MAT MTUR 0, CE MAS PATTERN En re; ÿ | ALTITUDES. » » » » » n° : 4: ñ o 74 © a . SE 1 € & | STATIONS SUPÉRIEURES. = E a £ ERA Ë s LE À ÈË à C Pieds. Œ L 26 PINOISANLO, + 740 [26° | Egalité. Do NICIOTIM RS. Un 864/22° |fo en — 260,6 Guimar PERS 914/250,5| 10,1 id. 22° |Adexe. . .. . .. : 9231200 [20 ‘id. Barranco hondo de Can- 200 NGC SR RE EE 1,232 /200,5|0,5 en<- 280 re TAN ER Le 1,597/280 | Égalité. PAT TETE EN NT ER: 1,715|239 |2 en — SU TAEUTA EE 1,722|260 |40 ïjd. Limites des vignobles dans| ; 280 | la vallée d'Orotava. . .| 1,725/26° |3o id. 200,2 Ghinamada. . . . . . . . 1,812 | 170,8 |20,4 id. DOOMINICIOL IAE cn 2,147/250 |lo id. 250 |Vallée de Guimar. . . .. 2,174/250 | Égalité. 240,5 Paso de Masca. . - . . . . 2,302/220 |20,5en-- 30° |Agua Garcia. . . . . . . . 2,445|240 |Go ia. 270,8 Esperanza. . NA. 2,563|240,5|30,3 id. 20 San li60.... "UN R 2,115 |160,;|307 id. Fuente de los Berros (au- 260,6| dessus de l’Esperanza).| 3,180/190,6| To ïd. 240,5! Agua mansa, . . . . . .. 3,821/140,4|60,1 id. | 180 GDasna.. : ANR .| 4,008/100 [So ïd. 280,9 Los cuchillos. . . . . . . .| 5,130/220,2|6o,7 id. 280,9] Montagne de Pedro Gil. .| 5,658113°,3| 150,6 id. Cruz del Paso, au-dessus : 220,2| de Guimar. . . .. . .. 5,974|110,4|11o id. 20 'ANCOSUrA RE 6,195/130 |8o ïd. 219 |Estancia dela Retama. . . 6260) 9 id. 260 |Estancia de obaxa. + . . .| 7,7661130 |f30 id. 260 Id. dearriba. . . . .| 8,673/100,4/16e id. 2998) Gha00r1 REC 9,276 |110,5 180 id. 260 ATTA VIS RER E, 9,7531100 |160 id. BON Pic... . RER 11,424/110,6/1To id. OBSERVATIONS Relatives aux circonstances locales qui peuvent produire des égalités, ou déterminer des différences anomales de température, dans les stations supérieures. Terrain découvert et aride. Nappe d’obsi- |} dienne. Voisinage des forêts, brumes fréquentes. 5 d. Embouchure du grand ravin de l'Enfer, voi- sinage des montagnes, irrigations, Cultures. La petite vallée d’Adexe est une oasis au mi- lieu des terres arides. et incultes de la bande méridionale de l'ile. < ; Exposition du sud. L’Euphorbia Canariensis s’'avance jusque sur cette station; la monta- gnen’offre que des pentes arides et dépeuplées d'arbres jusqu’à une grande hauteur. Pays découvert, forêts détruites, tufs vol: caniques. La vigne y est cultivée avec succès. Exposition méridionale, nappe de lave, sé- cheresse. \ Exposition du nord. Voisinage des forêts, brises fraiches, brouillards et bruines. Exposition du nord-ouest. Voisinage des forêts. Tufs volcaniques, terrains arides et déboi- |} sés; exposition méridionale. ; Coteaux dépeuplés d’arbres forestiers. Cul- tures des Nopals. de la Vigne et des Palmiers. Exposition méridionale. Pays volcanisé. On rencontre encore à cette station le Lavandula abrotanoïdes et l’Artemisia argentea. Exposition au S.-O. Forêts détruites, gorges arides et profondes. Exposition du nord. Grande forêt, bruines fréquentes. Exposition orientale, Pays sec, situé sur la lisière des bois de Pins. Exposition méridionale. Pays sec, anciens torrens de lave. Dans les endroitsles plus vol- caniques, la différence de température de | celte station avec celle de la côte adjacente, esl à peine de 20, Le Cytise prolifère se ren- |É contre déjà dans celte vallée, et pourtant les Euphorbes et les Kleinies y croissent aussi parmiles Nopals, les Mùriers et les Amandiers, Exposition au N.-E. Forêts, nuages, bruines. Exposition au N. Grande forêt, nuages per- manens. Exposition au sud. Forêts de Pins, vergers, irrigations. Crète déboisée. Cette différence de 159,6, qui vient tout-à- coup se manifester ici, provient de ce que la | température à été prise à b h. p. m. à la sta- tion supérieure, tandis que l’observation cor- | respondante a été faite à midi. Or, nous avons déjà fait remarquer que la diminution de la chaleur était très-sensible dans la haute région vers le déclin du jour. Ici la diminution de température se trouve | plus en rapport avec laltitude de la station, attendu que les deux observations ont été fai- tes à peu près à la même heure, ou dans les mêmes circonstances. Ces deux stations font partie du grand cirque des Cajadas, où la chaleur est beaucoup plus forte que sur les crêtes environnantes, Pentes du Pic, cendres et scories volcani- ques. Id. Id. Id. Id. Id. Id. — Cime. (55) On peut déduire du tableau antérieur trois résultats importans : 1° La chaleur se fait ressentir depuis le niveau de la mer jusqu'à 1,500 pieds au-dessus, sans variation très-sensible, puisque la tempé- rature est parfois égale à celle de la côte ou qu'elle ne diminue guère dans cette zone que de 1 à 2 degrés, selon les changemens que déter- minent l'ouverture des vallées, la nature du sol, l'exposition, le voi- sinage des montagnes boisées, etc. 2° En ayant égard aux circonstances locales déjà énoncées, la tem- pérature continue à diminuer de 2 à 8 degrés, depuis l'altitude de 1,500 pieds jusqu'à 4,000, c'est-à-dire dans cette région presque tou- jours rafraîchie par la présence des nuages et où les végétaux se trouvent réunis en grande masse. 3 À partir de 4,000 pieds jusqu'au sommet du Pic, l'atmosphère, dégagée des vapeurs de la région inférieure, n’est plus influencée par les mêmes causes. Dès lors, la température diminue proportionnel- lement à l'altitude, et cet abaissement progressif, le long d'une ligne de pente d'environ 8,000 pieds, donne une différence de 9 à 17 et 18° avec la température de la côte. | Mais il faut observer que ces trois séries de diminution de tempé- rature ne sont pas toujours restreintes aux limites que nous avons fixées; elles varient suivant que les montagnes sont abritées des vents généraux ou rafraîchies par les brises. Ainsi, lorsqu'il s'agit d’indi- quer les changemens atmosphériques qui se font ressentir à mesure qu'on remonte les pentes de Ténériffe, depuis les rivages jusqu'aux plus hauts sommets, on peut établir en fait que l'Île est partagée en trois grands climats caractérisés d'après les modifications suivantes. (56 ) PREMIER CLIMAT. (INFÉRIEUR. ) EXPOSITION DU NORD. Limites. Depuis le niveau de la mer jusqu’à 1,500 pieds au-dessus. TEMPÉRATURE CHAUDE. Maximum de la chaleur sur la côte, au niveau RMS ee nn." 300 Minnnum. 2 EME. 2 Id: 16,1 Différence de température avec celle du niveau de la mer, suivant l'altitude des stations dep. Tete A 1 à 2° État de l'atmosphère. Brises régulières variant du N.-N.-0. à l'E.-N.-E. Ciel presque toujours sans nuages. Quelques averses de novembre en janvier. Terrains. Tufs volcaniques, basaltes, scories et nappes de lave en décomposition. 1re classe. Grèves bordées de falaises; coteaux maritimes coupés par des ravins. 9me classe. Ravins profonds souvent parcourus par des torrens; berges escarpées. VÉGÉTATION. RÉGION DES EUPHORBES DANS LES TERRAINS DE LA PREMIÈRE CLASSE. Pcanres pomINantTes : Æuphorbia Canariensis, E. piscatoria, K leinia nertüfolia, Plocama pendula. Espèces éparses qui appartiennent aux genres Co- nyza, Aïz00n, S'tatice, Arlemisia, Prenanthes ; Achyranthes , Chrysanthemum , Astydamia , Kochia, Periploca, Frankenia, Crithmum, Forskalea, etc. Vécéraux narTurALISÉS. Palmniers, Nopals , FE guiers, Agaves , Bananiers, Müriers, Oran- gers, etc. RÉGION DES PLANTES RUPESTRES DANS LES TERRAINS DE LA DEUXIÈME CLASSE. EsPèces ÉParses appartenant aux genres Æyperi- cum, Bystropogon, Echium, Lavandula, Digi- talis, S'onchus, Messerschmidia, Thymus, Ta- nacetum, Teucrium , S'empervioum, Stachys, Salix, Sisymbrium, Solanum, Pryrethrum , Datura, Cineraria, Anthemis, Asparagus, Athamantha, Canarina, Globularia, Rumex, Bosea, Peucedenum, Phyllis, Crambe, Cam- pylanthus, Carlowizia, Bryonia, Cyperus, Dactylis, Drusa, Lavatera, Adianthum, etc. EXPOSITION DU SUD-EST ET DU SUD-OUEST. Limites. Depuis le niveau de la mer jusqu’à 2,500 pieds au-dessus, et même plus haut dans certaines localités. (Exemp. vallée de San- Iago.) TEMPÉRATURE TRÈS-CHAUDE. Maximum de la chaleur sur la côte, au niveau deflmiess, € SONORE Minima: Eds SIN CRE MORE Différence de température avec celle du niveau de la mer, suivant l'altitude des stations SENS ne T'en de RS État de Patmosphère. Calme, parfois interrompu par des vents d'Ouest ou de Sud-Est. Ciel presque toujours sans nuage. Pluies fort rares, même en hiver. Terrains. Nappes de lave, tufs volcaniques, ba- saltes, scories et ponces en décomposition. 1re classe. Grèves, plages sablonneuses, falaises et coteaux maritimes coupés par des ravins. 2me classe. Ravins nombreux et très-profonds, rarement parcourus par les torrens, berges escarpées. VÉGÉTATION. RÉGION DES EUPHORBES DANS LES TERRAINS DE LA PREMIÈRE CLASSE. Prantes nominanTEs. Euphorbia balsamifera, E. Ca- nariensts, E. aphylla, Cneorum pulverulentum, Zygophyllum Fontanesi, Prenanthes spinosa. EsPÈces £Pparses appartenant aux genres Cero- pegia, Gnaphalium, Helotropium, Sakia, Linaria, Lotus, Lycium, Mesembryanthemum, Reseda, Aloe, Artemisia, Notoceras, Parony- chia, Physalis, Jasminum, Saccharum , Sem- pervivum, Sida, Gymnocarpus, etc. Vécéraux Naturazisés. Nopals, Agave, Figuiers, Amandiers, etc. RÉGION DES PLANTES RUPESTRES DANS LES TERRAINS DE LA DEUXIÈME CLASSE. Espèces ÉParses appartenant aux genres Cheiran- thus, Euphorbia, Sakia, Lotus, Dracæna, Helianthemum , Hypericum, Bystropogon , Echium, Juniperus, Lavatera, Lavandul , Convobulus, Asparagus, Pyrethrum , Rham- nus, Rubia, Sideritis, Sonchus, Cineraria, Co- nyza, Salix, Bosea, Forskalea, Justicia, Bu- pleurum, Cyathea , Roccella. (57) SECOND CLIMAT. (INTERMÉDIAIRE). EXPOSITION DU NORD. Limites. Depuis 1,500 pieds d'altitude jusqu’à plus de 5,000 pieds. Température humide. || Différence de la température avec celle de la côte, suivant l'altitude des stations, de 2 à 8e. État de l'atmosphère. Brises fraîches variant du N.-N.-0. à l’'E.-N -E. Ciel presque toujours couvert de nuages, surtout pendant le jour. Brumes et bruines fréquentes en été. Orages et fortes pluies en hiver. Observation. La neige, qui, dans la saison hiver- nale arrive parfois jusqu’à la limite supé- rieure de ce climat, s’y fond presque aussitôt. Terrains. Vallées et montagnes ; sol argilo-volca- nique chargé d’humus. Laves décomposées. VÉGÉTATION. RÉGION DES LAURIERS ET DES PLANTES NÉMORALES, EsPèces pomINantes. Laurus Canariensis, L. In- dica, L. Barbusano, Persea fœtens, Myrica Faya, et autres espèces éparses appartenant aux genres Arbutus, Ardisia, Bœhmeria, Ce- rasus, Celastrus, Erica, Ilex, Myrsine, Olea, Pittosporum , Rhamnus, Viburnum , Visnea. | ARBRES NATURALISÉS. Castanea vesca, Quercus pu- | bescens. | Pranres NÉmoraLes des genres Adenocarpus , Cine- raria, Convoloulus, Dracocephalum, Exacum, Fragaria, Genista, Festuca, Geranium , He- dera, Luzula, Myosotis, Origanum, Ranun- culus, Rubus, Ruscus, Scrophularia, Sem- Ë pervivum, Smilax, Solanum, Viola, etc. N Foucëres. Diverses espèces des genres Adiantum, ë Asplenium, Blechnum, Cyathœa, Davallia Gymnogramme, Trichomanes, Woodwar- dia, etc. Mousses et Licuews. RÉGION DES BRUYÈRES ET DES CISTES: Erica arborea, E. scoparia, Cistus vaginatus, C. candidissimus , C. Monspeliensis, Helianthe- mum gultalum. Foucères. Pteris Aquilina, Nothochlæna Marantæ et N. vellea. EXPOSITION DU SUD-EST ET DU SUD-OUEST. Limites. Depuis 2,500 pieds jusqu’à environ 4,000 et quelquefois moins , suivant les lo- calités. Température. Chaude et sèche. Différence de température avec celle de la côte, suivant l'altitude des stations de 3 à 6e. Etat de l'atmosphère. Calme, parfois interrompu par des vents de S.-E. très-chauds. Ciel presque toujours sans nuage; seulement quelques brouillards dans les vallées boi- r sees. Pluies rares, orages instantanés en hiver. | Observation. La neige descend rarement jusqu’à | la limite supérieure de ce climat et s’y fond | aussitôt. Terrains. Vallées et montagnes presque généra- lement dépourvues de forêts laurifèress » 1 moins substantiel, pentes plus rapides. VÉGÉTATION. Seulement quelques petits groupes de Lauriers, d’Arbousiers et de Bruyères dans les gorges les plus anfractueuses du Sud-Est et du Sud-Ouest. Les Cistes en plus grande masse. Observation. De ce côté les Cistes sont rarement | accompagnés par les bruyères ; ils occupent, le long de la bande méridionale de l’île , un | espace beaucoup plus large que sur l’autre versant et s'étendent depuis l'altitude de | 1,800 pieds jusque sur la lisière des bois de Pins (4,000 pieds). Les principales espèces de | la région des Gistes sont le C. vaginatus, le C. candidissimus, le C. Monspeliensis et \ Helian- || themum guttatum. Le Cistus vaginatus est || toujours l’espèce dominante , le C. candidis- || simus est fort rare ; on rencontre ordinaire- | ment le €. Monspeliensis dans les stations plus rapprochées de la côte. Quant à lÆe- | lianthemum guttatum , croit un peu par- | tout, même dans la région des Pins. TROISIÈME CLIMAT. (SUPÉRIEUR). | Observation préalable. La distribution phytostatique n’est plus modifiée ici par l'exposition ; les nuages restent ordinairement stationnaires au-dessous de la zone dans laquelle le troisième climat se || trouve compris , et les brises de mer exercent peu d’influence à cette hauteur. 4,000 pieds du coté du Sud 5,000 pieds du coté du Nord Températire. Assez chaude et sèche pendant le jour, froide et parfois humide pendant la nuit. Différence de température avec celle de la côte, suivant l'altitude des stations , de 9 à 18. État de l'atmosphère. Vent faible et chaud pendant le jour sur tous les plateaux supérieurs et les crètes | des inontagnes; calme pendant la nuit, mais cet état de quiétude est souvent troublé, au mo- || ment du lever du soleil , par les bourrasques subites et passagères qui se manifestent au sommet | du Pic (1). Ciel sans nuage, air très-raréfié, soleil brülant, nuits froides, pluies très-rares en été, orages instantanés en hiver. Observations. La neige s’amoncelle sur les hautes cimes de l’île de Palma , dans le cirque des Cañadas, | à Ténérifle, et sur les crètes des alentours; mais le plus souvent elle s’y fond de suite ou dispa- | rait balayée par les vents. Elle n’est permanente que sur le pic de Teyde pendant deux mois | environ ; plusieurs hivers se passent même sans qu’elle y reste plus de deux ou trois semaines. || La glace se maintient toute l’année dans la grotte de la IVieve à 9,312 pieds d’élévation au-dessus | du niveau de la mer. Il gèle quelquefois dans la nuit vers la fin de décembre et dans le mois de | janvier, sur les rochers isolés et à l'ombre, mais ces sortes de cas sont rares et ne se manifestent | presque jamais au-dessous de 7,000 pieds. Terrains. Talus très-rapides, plateaux et sommets culminans, mornes escarpés et pics volcaniques. Sol presque entièrement envahi par les éruptions, roches trachytiques par grandes masses, tufs , scories et torrens de lave de différente nature. D RAS Depuis| jusqu’à la cime du Pic (11,424 pieds). VÉGÉTATION. RÉGION DES PINS. Esrèce unique. Pinus Canariensis. Pranres NÉmorazes. Æelianthemum guttatum, Lotus angustissimus, Festuca Myurus, Erigeron viscosum, Thymus Calamintha, Asphodelus ramosus, Pteris Aquilina, etc. (A Palma, Umbilicus Heylandü, N.). RÉGION DES LÉGUMINEUSES FRUTESCENDES ET DES PLANTES ALPINES. | Espèces pommnanres. Cytisus nubigenus, Adenocarpus frankenioides (et Cytisus proliferus dans des stations inférieures). Pranres aurrnes. Éparses à Ténériffe parmi les légumineuses du grand plateau ou cirque des Cañadas. Centaurea aynaroïdes, Chrysanthemum Broussoneti, Echium Auberianum, N., Nepeta Teydea, N Polycarpæ aristata, Scrophularia glabrata, Pteris Aquilina, etc. In. sur la crète des montagnes centrales à Ténériffe. Arabis albida, Carlina xeranthemoïdes, Chetran- thus scoparius, Juniperus Cedrus, Ephedra monostachya, Festuca laxa, Pimpinella Cumbræ, P. Den- droselinum, N., Pyrus Aria, var, Rhamnus coriaceus , Rosa Armidæ, N., Satureja tenuis, Bethen- courtia Palmensis, Tolpis lagopoda, Thymus Benthami, N., etc. In. à Canaria, Satureja lanata, S. tenuis, Genista microphylla, etc. In. à Palma. Juniperus Cedrus, Arabis albida, Cerastium strictum , var, Fiola Palmensis, etc. Sur les pentes du Pic de Ténériffe. Silene nocteolens, N., et Viola chetranthifolia, depuis l'altitude de 7,500 pieds jusqu’à 9,850. À la cime du Pic, sur les bords du cratère (11,424 pieds). ÆFaissia verticillata, var, et Scytonema myocrhus. 47 (1) Ce vent, qui oblige souvent les voyageurs d'abandonner cette station , souffle presque toujours dans une direction contraire au vent de mer. (59) Cé que nous venons d’exposer dans les trois tableaux précédens sûr les différens climats de ces îles et sur les groupes de végétaux subordonnés à leur influence, peut se résumer en un seul cadre, ainsi qu'il suit : DISTRIBUTION PHYTOSTATIQUE. OBSERVATIONS SUR LES LIMITES. PEAR EN D D NEED LEE EE Les limites Supérieures des deux premières régions ar- rivent à peine à l’altitude de 2,000 pieds du côté du Nord et ne dépassent cette hauteur que dans les endroits dé- 4e CLIMAT. boisés; elles s’étendent au contraire jusqu’à 3,000 pieds du côté du Sud. j ire région. Plantes des bases.) Cultures dans tous les lieux | Les Bruyères qui bordent les forêls de la bande septen- 2me région. Plantes des ravins. } accessibles. trionale, et les Cistes, qui viennent après Iles Bruyères, s’a- vancent jusqu’à plus de 5,000 pieds sur les versans du Nord; sur le revers opposé le Cistus Monspeliensis et le 9me CLIMAT. C. vaginatus occupent à eux seuls tout Pespace qu’embrasse le second climat (1), mais leur force expansive ne s’étend N 3me région. Lauriers et plantes ROIS) Cultures dans les | pas au-delà de 4,000 pieds. à 4me région. Bruyères et Cistes.. . . .fespaces déboisés, _La région des Pins ne descend guère au-dessous de 4,000 pieds du côté du Nord, et monte jusqu'à près de 9,000 (2) Cette région occupa autrefois un très-grand espace sur le 3me CLIMAT. revers méridional de Ténériffe et s’étend encore aujour- - d’hui depuis 3,000 pieds jusqu’à 8,600. h Les limites de la 6me région varient suivant les localités; | les plantes alpines sont disséminées à Ténériffe parmi les Légumineuses arboresc. du plateau central; partout ail- leurs elles s’isolent sur les rocs les plus escarpés et cha- que île possède, sur ses hautes cimes, des espèces particu- lières. | Terrains in- cultes. || 6me région. Légumineuses frulescentes et au- A] 5me région. Pins et autres plantes ets tan | tres plantes alpines. . . . . Nous n'avons voulu présenter dans ce tableau que la répartition des plantes sous le rapport des espèces qu'on rencontre par grandes masses en suivant une même ligne de pente; les régions que nous indi- quons ne sont point des zones de végétaux toujours régulièrement superposées les unes aux autres, mais seulement des groupes par- tiels et isolés; la carte phytostatique que nous publions (voy. Arras, pl. 11) donnera une idée assez juste de ces divers agroupe- mens. Tous ces tableaux séduisans, qui ont paru à différentes époques avec leurs zones de plantes échelonnées sur les gradins (1) Cette observation n’est applicable qu’à la partie de l’île de Ténériffe comprise depuis Guëimar jus- qu'au port de San-lago : de ce côté, des conditions particulières d'existence déterminent la présence des plantes de la bande septentrionale dans la vallée de Guimar, dans les gorges de l'Ouest et le long de la chaîne du Nord-Est ou d’Anaga. La distribution de la végétation se trouve par conséquent changée dans ces diverses localités. (Joy. Arras, carte et profils phytost., pl. nt et iv). (2) Il faut excepter les talus volcaniques d’Icod où les Pins descendent jusqu’à 3,000 pieds. Sur tout cet espace, la nature du sol, son excessive sécheresse et l'éloignement des forêts laurifères occa- sionnent un changement notable dans la température locale. Les Pins seuls peuvent braver l’aridité de cette station et se reproduire au milieu de ces nappes de scorie et de lave vitrifiée. ( 60 ) des montagnes pyramidales, perdent beaucoup de leurs prestiges lorsqu'on descend dans les détails; on s'aperçoit que la nature ne _s'assujétit pas toujours à nos systèmes, car ses lois reposent sur d’autres bases et souvent s'accordent peu avec nos théories. Il sem- blait établi, en règle générale, que chaque centaine de mètres de hauteur abaïssait la température d'environ un demi-degré du ther- momètre de Réaumur, et on en avait conclu que chaque centaine de mètres d'élévation verticale correspondait à un degré de la distance _de la montagne au pôle (1). Mais dans l'application que l'on peut faire de cette observation, on doit avoir égard aux modifications que les circonstances locales produisent dans la température des diverses stations, aux conditions d'existence dans lesquelles les plantes se trouvent placées , et à cette loi de la répartition des germes qui, en déterminant la spontanéité des espèces, semble avoir choisi de pré- férence certaines contrées pour leur berceau. Ces considérations, que l'illustre Ramond n'avait pas négligées (2), sont de la plus haute importance; si l'on cessait d'en tenir compte, on tomberait dans de fausses généralités, car dès lors ilne pourrait y avoir de ré- gions botaniques, et la végétation des climats les plus opposés se trouverait reproduite et distribuée comme par étages sur toutes les hautes montagnes du globe. Mais il n'en est pas ainsi, déjà dans les Pyrénées de nombreuses exceptions viennent rompre les rap: ports entre les hauteurs et les latitudes, et la théorie, déduite des hauteurs et des climats, trouve bien moins son application à me- sure qu'on se rapproche de la zone intertropicale. Le savant ex- (1) Voy. Ramond, De la végétation des montagnes. (Annal. du Muséum d’hist. nat., tom. 1v). (2) « Quel que soit le caprice des causes qui ont présidé à la répartition des espèces. , nul doute » qu’elles ne pussent habiter indistinctement les mêmes lieux, si la nature avait obéi seulement à la » loi des climats, et si ses distributions n’eussent été primitivement soumises à des nécessités dont il » nous est difficile de pénétrer le mystère. » (État de la végétation au sommet du Pic du Midi. Mémoires du Muséum , tom. x, pag. 235). (61) | plorateur du Mont-Perdu avait lui-même reconnu cette vérité en appréciant les causes capables de modifier les lois phytostatiques dont son génie avait saisi l'ensemble; le revers méridional des Pyrénées lui avait offert bien des fois des espèces qu'il n'avait pas revues sur le versant opposé, et plusieurs de celles qui végétaient encore à une grande élévation, sur les pentes septentrionales, s'étaient présentées, dans des stations beaucoup plus basses, sur les expositions du sud, De ce côté les plantes se trouvent à l'abri des vents du nord, et l'action du soleil venant tempérer le climat, l'influence de la hauteur est réduite à peu de chose; aussi devais- je m'attendre, dit-il, à ne trouver au midi que la végétation commune des élévations moyennes (1). La différence des expositions, augmentant ou diminuant l'in- fluence des hauteurs, doit entrer en première ligne parmi les causes qui déterminent la présence ou l'absence de plusieurs grou- pes de plantes, où simplement de certaines espèces à des altitudes égales. La position géographique des Canaries, la structure de leurs montagnes et le gisement de leurs côtes contribuent plus que partout ailleurs à modifier le climat et à changer le caractère de la végétation (2). Lorsqu'après avoir parcouru les vertes forêts qui couvrent une partie des versans du nord de Ténérifle, on tourne l'île par la pointe la plus occidentale, les bois de Lauriers ne se retrouvent plus que dans le fond des étroites vallées comprises entre le cap de Feno et le port de San-lago. Quelques groupes d'arbres fores- tiers garnissent encore, de ce côté, les anfractuosités les plus humides (1) Ramond, Voyage au Mont-Perdu, pag. 71. (2) M. Auguste de Saint-Hilaire a su apprécier ces diverses transitions phytostatiques sur les mon- tagnes du Brésil. « Ce qui sous la même latitude et à des hauteurs semblables, a-t-il dit, modifie » véritablement la nature des productions végétales, ce sont l'exposition du sol , le plus où moins » d’humidité qu’il renferme , la division plus ou moins grande d’humus:oui compose sa surface. » (Tableau de la végétation de la province des mines). (62) tandis que partout ailleurs ce ne sont que pentes arides et nus. À mesure qu'on s'avance sur le revers méridional, le pays est encore plus dévasté : à, plus de brises rafraîchissantes, plus de nuages; mais le climat de la Mauritanie méridionale avec sa sécheresse désespérante et son atmosphère de feu. La nature du sol, l'aspect du ciel, le caractère de la végétation, tout a changé sous l'influence de l'exposition. La structure de l'île est la principale cause de cette brusque transition : la chaîne de montagnes qui s'étend du nord-est au sud-ouest, en-divisant le pays en deux bandes, oppose une barrière aux vents alizés, et le calme de l'atmosphère n'est troublé sur les versans méridionaux que par l’harmatân du désert (le vent du S.-E., qui augmente alors la chaleur brûlante de cette côte. Les températures observées à Ténérifle, aux mêmes mois de l'année et à des altitudes à peu près égales, sur les versans du nord et du sud, sont les suivantes. NERSANS DU NORD. VERSANS DU SUD. ä |£ ü g Fe ui a Es A E © m A < S s Z 2, STATIONS. | 2 | | CIRCONSTANCES LOCALES. STATIONS. a a CIRCONSTANCES LOCALES. E 2 & | £ E = = = ETAGE = = a ; < E G' A Le 2] TT os ) Puerto de 0 20°| Brises fraiches au N.-E..| Puerto de à 2 Calme ou vent du Sud. la presque constantes. Orotava. Juin. Laguna. \1,722|180| Voisinage des forêts, cul- Atmosphère presque tou- 6° tures, brouillards et brui- jours sans nuages, pays vol- nes. canisé. Euphorbes, Nopals. Vallée de [2,690 |18 à 200 San-[ago. Juin. | Taganana. 2,690 |140| Voisinage des forêts, cul- tures, irrigations, brises fraiches, bruines. Atmosphère ordinairement |4 à Go sans nuages, terrains volca- nisés. Jonction de la végéta- tion des bases avec celle de la haute région. Atmosphère sans nuages ,|4 à 60 sécheresse absolue. Végéta- tion clair-semée, plantes de la haute région. SZ Aer +. RU de : CAEN: Pujness . Ges exemples suffisent pour donner un aperçu des différences climatériqnes et des circonstances lo- Sept. | Agua -Mansa. 3,821 |140| Forêts, faibles brises du Nord, bruinss. 3,800 |18 à 20 cales qui les accompagnent dans toutes les stations correspondantes sur les deux bandes de l'ile. En remontant du côté du sud, on ne trouve que des brandes in- (63) cultes et des. champs appauvris : les Euphorbes, les Plocames et les Kleïnies recommencent à se montrer en grand nombre et sont en- tremélées de Cneorum et de Zygophyllum (1); plus haut dominent les Gistes, et sur les pentes supérieures s'étend cette zone des Pins que les plantes némorales semblent fuir, car le sol qu'ombragent ces bois est sans substance, et la couche de feuilles qui le couvre ne forme aucun terreau. Cependant, dans les grands ravins de Xerque et de Tama- daya, la végétation reprend de la vigueur et paraît se ranimer à l'ombre des berges. En continuant à s avancer vers l’orient de l'il les brises commencent à se faire sentir, et le hat devient plus tem- péré; on trouve des Saules (2) au bord des torrens; les Bosea, les H- péricons, les Joubarbes et la plupart des plantes des ravins garnissent les rochers; mais, hormis quelques Bruyères rabougries, les arbres des forêts ne reparaissent pas encore. Dès qu'on est parvenu dans le district de Guimar, le paysage prend un autre ton; les montagnes s'abaissent pour se prolonger dans le nord-est, leurs versans descen- dent rapidement vers la mer du coté de l'est et du sud, tandis que leurs pentes septentrionales viennent se perdre sur les bords du pla- teau des Rodeos;-à l'altitude d'environ 2,000 pieds. L'exposition des versans se trouve ainsi changée par cette direction de la chaîne cen- trale, et, les nuages amoncelés sur le plateau, ne rencontrant pas d'obstacle, sont chassés par les brises et débordent sur le revers oriental de l'île où l’on retrouve des bois de Lauriers. Ce phénomène de l’agroupement des nuages, dont nous avons eu déjà occasion de parler, a souvent fixé notre attention. Dans l'enceinte de Guimar, la masse de vapeur, que refoule le vent du nord-est, sengouffre dans les gorges de la montagne partout où une plus grande réunion de végétaux entretient un échange d'humidité et de (1) Cneorum pulverulentum et Zysophyllum Fontanest, N. (2) Sax Canariensis, Willd. (64) calorique avec l'atmosphère environnante. En arrivant dans cette vallée, les nuages s'amassent dans le grand ravin de Badajos et res- tent presque toujours fixés à la même élévation (voy. ATLAS, vue phytost., pl. ur); le contrefort de la Ladera, qui borne la vallée au sud-ouest, semble au premier abord être le seul obstacle qui les ar- rête, mais 1l est une autre cause qui les empêche de s'étendre en de- “hors de cette gorge : lorsque les brises plus fraîches augmentent leur masse, on les voit alors dépasser un instant la crète des monts pour s'évaporer aussitôt qu'ils se trouvent en contact avec l'air chaud de la bande méridionale, | | Dans les îles voisines des causes semblables influent également sur la distribution des végétaux par grandes masses et sur leur isolement par groupes partiels. À Canarie et à Palma, de même qu'à Ténérifte, les forêts laurifères occupent les versans du nord et du nord-est : si l'on retrouve quelques arbres des régions intermédiaires sur le revers opposé, ils sont toujours situés dans les gorges où une humidité per- manente vient changer la constitution de l'atmosphère et favoriser leur développement. Les Pins, au contraire, fuient le ciel nuageux des expositions septentrionales et vont chercher, dans des stations plus élevées, un climat analogue à celui du revers méridional où leur force expansive s'élend sur un plus large espace. L'exploration de l’île de Palma nous à fourni un autre fait qui prouve jusqu à quel point la structure orographique peut, en se com- binant avec l'exposition et d'autres circonstances de localité, amener ‘des changemens dans la distribution naturelle des plantes. La chaîne de montagne qui parcourt l’île du nord au sud forme une très-forte dépression vers le milieu de son prolongement. Ce col, appelé Paso . de‘la Cumbre, n'a guère plus de 4,255 pieds d'élévation verticale (1). (1) M. de Buch appelle ce col le Paso de la Lavanda : Valtitude de cette station, ainsi que celles d’autres lieux que nous aurons à imdiquer, sont dues aux observations de ce géolosue. ( 65 ) Lorsqu'on veut se rendre du district de Tedote dans celui d’Aridane (voy. ATLAS, carte phytos. de Palma. PI. v), situé sur l’autre bande de l'île, il faut traverser d'abord les forêts de Lauriers qui ombragent le revers oriental: à mesure que l'on se rapproche de la crète des mon- tagnes, les grands arbres disparaissent et sont remplacés par les Bruyères, qui continuent jusqu'au col que nous venons d'indiquer. Ces bois garnissent les sommets de la Cumbre et se répandent de l'autre côté, où ils se mêlent avec les Pins qui peuplent la bande occidentale. En descendant dans la vallée del Paso, on est surpris de l'association de ces deux espèces, dont les limites sont si tranchées partout ailleurs. À 1,000 pieds au-dessous du col, les Bruyères sont encore en grand nombre, mais à 2,725 pieds, à la station du Pino santo, les Pins seuls garnissent les pentes de la montagne, et s'étendent en masse jusque sur les bords du vallon. Ainsi, dans cette distribution géographique, la région des Bruyères, qui se trouve placée d'un côté dans l'ordre habi- tuel, offre sur l'autre versant une anomalie dont on ne peut bien se rendre compte qu'en arrivant sur la crète. Là, tout s'explique : les nuages amassés sur le revers oriental de l'île, depuis 2,000 pieds jus- qu'à 4,500 environ, restent stationnaires, sur les forêts, le long de la chaîne dont ils ne peuvent franchir les sommets; mais au col de la Cumbre, les montagnes, en s'abaissant au-dessous du maximum d'élévation de la région des nuages, permettent à ces vapeurs de passer sur l’autre bande; la dépression de la crète leur ouvre une issue, le vent les chasse dans le défilé, et, en se répandant sur le revers occidental, ils y reproduisent l'atmosphère humide des bois avec la végétation de cette zône. Plus bas un air sec et chaud, des terrains volcanisés, sur lesquels le soleil exerce toute son énergie, repoussent les nuages et les Bruyères qui les ont suivis. Les Pins sont alors les seuls arbres indigènes qui résistent à ce climat, et tandis qu ils ne montent pas de ce côté au-dessus de 3,000 pieds, le Laurus Indica et le Myrica Faya croissent sur les versans opposés, le premier jusqu'à 3,556 pieds 9 J. (66) et le second jusqu'à 3,916. (Joy. Arras, profils phytost. de Palma. PI. v) La Caldera de Palma, la vallée de San-Tago à Ténériffe et celle de Tiraxana dans la grande Canarie, que nous avons visitées en détail, sont trois localités où ces sortes d'anomalies phytostatiques s'offrent d'une manière encore plus prononcée. La Caldera de Palma, qui formait anciennement ledistrict d’Ecero, est une vallée profonde, située au centre de l’île et entourée de toute part de montagnes inaccessibles; on y arrive par le ravin de las An- gustias après huit heures de marche (1). M. de Buch a évalué l'altitude du sol de ce cratère primitif à 2,257 pieds, et les plus hauts sommets de la cordillère qui en cerne l'enceinte à 7,234, ce qui produit une coupe verticale de 4,977 pieds. Abreu Galindo, Georges Glas et Viera (2) donnent à ce gouffre environ six lieues de circuit, mais cette mesure nous à paru un peu exagérée si elle a été prise de la base. La végétation répandue dans cet immense cirque, n’affecte aucun ordre de distribu- tion; les arbres de la haute région y croïissent confondus avec ceux des zones inférieures. Deux rochers s'élèvent en pyramide à l'entrée de l'Ecero, des Pins gigantesques, des Dragonniers et des Palmiers en couronnent la cime, les Genévriers (3) ont pris racine sur les assises les plus escarpées et mêlent leur feuillage à celui des Lauriers, des (1) Ce ravin, que les Aborigènes appelaient Æxerjo, grand torrent, n’est pas le seul passage qui conduit dans la Caldera ; toutefois, malgré les précipices et les obstacles qu’on rencontre à chaque pas, on est forcé de suivre cette route afin d'arriver ayant la nuit et de trouver un endroit pour établir sou bivouac. On sort ordinairement de la Caldera par le défilé d’A4damancansis; ce chemin, quoique beaucoup plus long , est bien plus agréable et surtout moins dangereux ; le retour a lieu alors par la rive gauche du ravin, à travers d’antiques forêts cachées dans les anfractuosités de la montagne. Les nuages qui s’amassent pendant le jour dans ces gorges boisées , pénètrent dans la profondeur du val- lon , dont les berges , élevées et dépourvues de végétation, restent toujours à découvert. Ces vapeurs disparaissent ensuite à la nuit, à mesure que le soleil cesse d’échauffer la terre. (2j Abreu Galindo, Mss., lib. 3, cap. 8. Georges Glas, Æistory ofthe Canary Islands. Viera , Noticias de la hist. gener. de las isl, Can., tom. 11, p. 153. (3) Juniperus Cedrus, N. (67 ) Bruyères et des Fayas. Un Figuier énorme couvre une partie du pla- teau de Tabouventa et s'est propagé dans les environs: cet arbre, qu'on dit contemporain de la conquête, est connu des habitans sous le nom de la Brevera. Des Amandiers sauvages et des Pistachiers (1) ont pous- sé au milieu de ces rochers parmi les Hypericons, les Lavandes et les autres espèces des ravins. Les bords du torrent qui traverse cette vallée solitaire, sont garnis d'Ignames (2); le Poterium caudatum, le Bethen- courtià Palmensis, les Kleïnies, les Cineraires, les Bystropogons, les Joubarbes et les Pteris tapissent les talus, tandis que les berges de la montagne sont entièrement dépouillées de végétation. Au milieu de ce péle-mêle de plantes, le botaniste reste étonné : il voit autour de lui un nouvel ordre de phénomènes ; les monts envahis par la végétation des plaines, les arbres du littoral groupés avec ceux des sommets, l'échange réciproque des régions les plus opposées et le contact des espèces les plus disparates , tout le confond; et si le pouvoir de la nature ne se révélait à chaque pas dans cette bizarre distribution, si dans ce mélange de zones diverses chaque plante ne conservait le caractère de sa spontanéité, il seraït tenté de croïre que quelque arti- fice a présidé à cet arrangement. À Ténérifte, la vallée de San-lago, située au sud-ouest du Pic, offre quelque chose d'analogue (3) : élevée de 2,690 pieds au-dessus du niveau de la mer, cette enceinte est bornée à l'occident par les hauteurs de (1) Pistacia Atlantica. (2) Caladium nymphææfolium. (3) On trouve aussi aux alentours de San-lago des végétaux de toutes les régions de l’île, voici les principaux : Cytisus proliferus. Euphorbia atro-purpurea. Plocama pendula. Adenocarpus frankenioïdes. Pinus Canariensis. Agave Americana. Phœnix dactylifera. Erica arborea. Cheiranthus cinereus, N. Bystropogon origanifolium. Cistus Monspeliensis. Morus nigra. Euphorbia Canariensis. Polycarpæa aristata. Amygdalus communis. == piscatoria. Kleinia neriifolia. — balsamifera. Prenanthes pinnata. (68 ) Erje (1) et à lorient par les pentes escarpées de Chio. La chaîne des montagnes centrales se trouvant démantelée sur ce point (voy. ATLAS, cart. topogr. et phytost. PL. net m), le terrain s'est incliné en amphi- théâtre depuis la base du Pic jusqu'à la côte. De larges torrens de lave ont débordé par cette brèche, les plantes des stations supérieures, concentrées ailleurs dans le cirque des Cañadas, ont franchi le passage qui leur était ouvert, se sont répandues sur le talus de Vilma et ont envahi la vallée. Les végétaux de la région maritime, en pénétrant dans cette enceinte par les ravins qui y aboutissent, sont venus se grouper à côté de quelques restes de forêts. Dans la grande Canarie, l'acclimatation des plantes des diverses ré- sions de l’île sur un même point, a acquis plus de développement , et c'est dans une vallée semblable à la Caldera de Palma que cetteanomalie a eu lieu. Enclavée au milieu des montagnes centrales, la vallée de Tiraxana est plus large et moins profonde que l’Ecero (2) : elle forme à elle seule un district important qui réunit dans son sein les popula- tions agricoles de deux bourgs (3); les plus hautes cimes qui la domi- nent dépassent 4,000 pieds d'élévation verticale, tandis que le fond présente un terrain inégal dont l'altitude varie depuis 2,109 pieds jus- qu'à 2,591. D'autres influences ont effacé dans cette enceinte les rap- ports phytostatiques; on dirait que les plantes ont franchi tous les degrés de l'échelle végétale pour se ranger sur un même plan : les Pins, qui couvrent les montages environnantes, sont descendus dans la val- lée par le col de Manzanilla, les Oliviers conservent encore toute leur vigueur aux alentours du village de Tunte (2,600 pieds) où croissent les Palmiers, les Müûriers et les Vignes; le Pferocephalus dumetorum, qu'on _ (1) Erje ou Erxos, point culminant des montagnes occidentales. (2) Escolar évalua le diamètre de cette vallée à deux lieues et demie, (3) L’un est situé dans la partie supérieure de la vallée à 2,591 pieds au-dessus du niveau de la mer, c’est le bourg de Tunte ; l’autre , appelé S'anta-Lucia, occupe le terroir le plus fertile. La popu- lation entière du district est d'environ 2,200 habitans. ( 69 ) ne trouve à Ténériffe que sur la cime des Cañadas (1), s'est propagé à quelques pas d'un cours d'eau bordé d'Ignames et de Bananiers. À cet aperçu de la végétation de Tiraxana, il faut ajouter les plantes de la côte et la variété des cultures produite par la fertilité du sol et la dou- ceur du climat. Bien que les cannes à sucre, introduites par les pre- miers colons, aient été remplacées par les vignobles, on en voit encore quelques pieds dans les jardins; les Nopals et les Agaves d'Amérique entourent les champs de Maïs et de Patates (Convolrolus Batatas), les Orangers et les Citronniers prospèrent de toute part à côté de nos arbres d'Europe. L'abri des expositions dans les vallées de Tiraxana, de l'Ecero et de San-[ago, le peu de variation de la température locale, la nature vol- canique du sol et la fraîcheur des ruisseaux qui le baignent, nous donnent la portée des influences sous lesquelles la végétation se déve- loppe dans ces trois districts. Les plantes ÿ vivent comme en serre, c'est une température d'orangerie : l'air y est à la fois humide et chaud; aucune perturbation ne vient changer ses combinaisons, et, dans cet état de quiétude, les espèces de toutes les zones trouvent Ie des conditions d'existence favorables à leur accroissement. Au reste, ces sites privilégiés ne sont pas exclusifs aux Canaries, quelques val- lées des Andes en offrent des exemples, et notre Europe a aussi les siens (2). Tout ce que nous venons de dire sur les différentes stations des plantes et leurs anomalies peut donc se réduire à ceci. 1° Lorsque les versans des montagnes présentent des talus uni- formes et soutenus par des plateaux superposés les uns aux autres, (1) À l'altitude de 9,000 pieds. @) M. Durieu, récemment de retour des Asturies, qu'il vient de parcourir en botaniste, a vu, dans la côte de Biscaye, des orangers cultivés dans les jardins de la petite ville de Santoña, tandis que les murs de clôture étaient couverts de plantes alpines. La position de Santoña , au fond d’un golfe, et l'abri que lui prêtent les dernières ramifications des Pyrénées, peuvent expliquer cette réunion de la végétation alpine avec les plantes intertropicales. è ( 70 ) la différence des hauteurs, en produisant un changement de climat, fait passer la végétation par des transitions successives. Les plantes s'échelonnent alors sur la ligne de pente, suivant l'abaissement pro- ogressif de la température. | 2 Les régions végétales qui résultent de ces transitions de forme se présentent par agroupemens distincts, subordonnés aux localités et aux expositions. 3" Diverses circonstances climatériques et des qualités particu- lières de terrain, s'opposent à la force expansive des espèces réunies en masse ou disséminées dans chaque station. Les végétaux ne sont pas toujours rangés sur les pentes des montagnes par zones régu- lières et graduelles ; les limites d'une région sont assujéties à la struc- ture orographique et aux autres circonstances de localité; elles ne sont donc pas exactement circonscrites autour d’une île, et il est sou- vent difficile de fixer leur démarcation, car partout où deux régions sont en contact, il y a mélange des espèces qui en font partie. 4 Les divers agroupemens de plantes varient à des altitudes isothermes sur chacun des versans d'une chaîne : ces changemens phytostatiques sont dus à la différence d'exposition; alors, les limites des régions ne sont plus les mêmes, et telle plante qui s'écartait peu du littoral sur les versans du nord, peut croître sur le revers Opposé jusqu à une élévation assez considérable, et vice versa. Il n'est pas rare aussi de rencontrer d'un côté des espèces qu'on n'avait jamais vues sur l'autre bande (1). (1) La végétation qui couvre à Ténériffe les deux versans des montagnes de la Goleta, offre un des meilleurs exemples de ce contraste des expositions; nous citerons dans cette note les différentes espèces que nous recueillimes de chaque côté. Versans du Midi. Espèces communes aux deux versans. Versans du Nord. Andropogon distachyum... Pteris Aquilina. - Asplenium reniforme. Convolvulus floridus. : Sideritis Canariensis. Carlowizia salicifolia. Cynara horrida. Sempervivum viscosum, N. Cheiranthus mutabilis. | CE 5 Enfin, il est des plantes que la nature semble avoir confinées dans des lieux déterminés. Lorsque ces circonscriptions topographiques ont leur origine dans des vallées profondes et entourées de montagnes escarpées, telles que celles de la Caldera, de Palma et Tiraxana, alors la distribution des plantes n'est plus soumise aux mémes lois; l'état de l'air, ses principes, la température de ces enceintes abritées vien- nent rompre les rapports entre les climats et les altitudes pour se prêter à la réunion des végétaux de toutes les zones. Nous faisons connaître, dans la liste du supplément à ce cha- pitre, toutes les plantes de la flore des Canaries occidentales, d'après les différentes stations quelles occupent; notre carte phytostatique de l'île de Ténériffe présente l'ensemble de cette répartition, les di- vers groupes qui-en résultent, leurs limites respectives et les localités dans lesquelles chaque espèce à coutume de croître. La planche rv de notre Atlas complète cette topographie botanique : les associations végétales comprises dans chaque circonscription, n'y sont plus re- présentées sur le plan horizontal; nous avons voulu indiquer les dif- férentes masses de végétation d'après l'échelle des altitudes, pour qu'on pôt saisir d'un coup-d'œil les modifications que les accidens du Versans du Midi. Espèces communes aux deux versans. Versans du Nord. Echium giganteum. Sempervivum Canariense. Dracæna Draco. — strictum. Dracocephalum Canariense. Euphorbia piscatoria. Echium simplex. — Canariensis. | Erica arborea. Jasminum odoratissimum. Erigeron viscosum. Kleinia nerüfolia. Ilex Canariensis. Lavandula abrotanoïdes. . Lavandula pinnata. Olea Europea. > Lavatera phœnicea. Opuntia Ficus Indica. Laurus Canariensis. Periploca lævigata. — Barbusano. Plantago arborea. Persea fœtens. Polycarpæa Teneriffæ. Pterocephalus virens, N. Rhamnus crenulatus. Semperv. tabulæformi aff. Rubus fruticosus. Stachys arvensis. Silybum marianum. (72 ) terrain et l'influence des expositions apportent dans l'ordre général de la distribution. Enfin, notre vue de la Caldera de Palma reproduit une des grandes anomalies que nous venons de décrire et la nature spéciale d'un des sites les plus curieux de l'archipel Canarien (707. . Arzas, vue phytost., CARTE 1x. PI. v). | Nous terminerons ce chapitre par quelques autres observations détachées, maïs qui s'associent à la masse des faïts que nous nous sommes proposé de réunir dans un seul cadre. Il est des plantes vagabondes qui n'affectent aucune station dé- terminée et semblent appartenir à tous les climats : le Pferis Aqui- lina, Y Hypericum grandifolium et VErigeron viscosum sont plus sou- vent dans ce cas; ces deux premières espèces, qu'on commence à rencontrer à Ténérifle, entre 1,000 et 1,500 pieds d'élévation, se retrouvent encore à plus de 7,000 dans le cirque des Cañadas du Pic. D'autres, sans se répandre sur les hauteurs intermédiaires, se fixent à des altitudes très-éloignées; nous en avons déjà fait connaître quel- ques-unes (1), mais nous citerons aussi le Pancratium Canariense qui croît sur la plage du ”al de Guerra et réparaît tout-à-coup sur le plateau de Trebejo, à plus de 3,800 pieds. Parmi celles d’une même région, les unes sont disséminées çà et à, tandis que d'autres forment des groupes à part et couvrent sou- vent une grande étendue de terrain, en se propageant de proche en proche. Outre les espèces dominantes qui ont imposé leur nom à chacune de nos grandes divisions phytostatiques, telles que les Euphorbes, les Lauriers, les Bruyères, les Cistes, les Pins et les Eé- gumineuses frutescentes, nous nommerons encore l_Æ4loe vulgaris de la bande méridionale de Ténérifte, le Pancratium Canariense, les Asphodèles (2), les Scilla et la plupart des espèces vivaces qui se mul- (1) Voy. chap. 1°, pag. 8. (2) L’Asphodelus ramosus abonde, dans la grande Canarie, sur un plateau auquel cette espèce à imposé son nom, el lano de las Gamonas, la plaine des Asphodèles. (73 ) üplient plus par leurs racines que par leurs graines. Il faut com- prendre aussi dans ces sortes d'associations deux plantes de la famille des Synantherées, le MWatricaria suaveolens? (À), qui forme des prairies naturelles au milieu des bois de Bruyères, et le Cineraria lactea, si commun dans les clairières de la forêt de las Mercedes. Plusieurs végétaux, nombreux autrefois et réduits aujourd'hui à quelques individus, se sont isolés sur des rochers inaccessibles : nous voulons parler d'abord des Génevriers, dont il n'existe que deux espèces aux Canaries. Celle que les habitans appellent Sabina n'est pas l'espèce de ce nom; M. le professeur Link l'a rapportée au Juniperus thuriferas et la dénomination de Sabinal affectée à plusieurs vallées de la côte, où l’on retrouve encore quelques-uns de ces arbres, prouve que les bois de Génevriers formaient auparavant la première ligne de la région némorale. Dans l'île de Fer, où la dévastation a été moins rapide, le Juniperus thurifera peuple le district de Sabinosa. Quant au Juniperus Cedrus, N., on sait que cette belle espèce, qu'on a presque entièrement détruite, occupait la partie supérieure de la région des Pins. Ainsi, ces deux Conifères, douées, comme les autres végétaux de cette famille, d'une organisation robuste, peuvent braver à la fois la chaleur de la zone maritime et l'excessive sécheresse de la haute région. Le Dracæna Draco, qu'on avait cru originaire des Indes orien- tales (2), est une espèce particulière à cet archipel, aussi bien qu'à Madère et à Porto-Santo. Dans l'île de Palma, les Dragoniers abon- dent sur les coteaux volcaniques de la Breña; à Ténériffe, on en trouve encore de très-vieux dans les vallées d'Orotava et d'Icod de los V’inos, sur la côte de Tacoronte et aux alentours de la Laguna. Dans le ravin de l'Enfer (district d’_Adexe), nous les avons vus sur les (1) Au-dessus des forêts Laurifères, sur les berges septentrionales de la vallée d’Orotava. (2) Nous avons nous-mêmes partagé cette opinion que d’autres botanistes avaient accréditée. iO 114 | (74) saillies d'un rochér que le guide le plus intrépide n'auraït osé gravir. (Foy. ATras, vues phytost., pl. 8). À Taganana, ils ont pris racine sur deux rocs élevés (Los dos riscos, voy. ATras, pl. 8), et garnis- sent les pentes orientales de ces pyramides de basalte; les assises opposées sont couvertes d'Ardisiers, et à la base de grands buissons d'Euphorbe entourent ces derniers repaires de la végétation primi- tive. En présence de ces faïts nous n'avons plus douté que le Dracæna Draco ne füt évidemment une espèce indigène : nous l'avons com- pris parmi celles du premier climat. Le Pistacia Lentiscus, VOlea Europea et le Sakia Canariensis sont très-répandus dans la grande Canarie. Les Lentisques, qui n'existent pas dans les îles voisines, et les Oliviers, dont on ne rencon- tre plus que quelques pieds à Ténériffe et à Palma, formaient, il y a peu d'années, des hois assez importans : les vignobles sont venus les remplacer, et les noms de monte del Lentiscal et de barranco de los Acebuches (bois des Lentisques et ravin des Oliviers sauvages), ser- vent encore à désigner leur ancienne station. Aujourd'hui les Len- tisques sont épars aux alentours des champs, et ne se montrent plus en masse que dans les terrains incultes. Les Oliviers, plus utiles, ont été un peu mieux conservés; ils abondent dans les vallées de Temisa et de Tiraxana où l’on en voit de très-grands. Rare à Ténériffe et in- connue dans les autres îles, la Sauge des Canaries est au contraire la plante la plus commune de Canaria : d'abord très-répandue sur la côte septentrionale et dans les ravins qui y aboutissent, cette espèce couvre les talus des vallées et parvient jusque sur les plateaux culmi- nans: mais à cette altitude, qu'on peut évaluer à 5,000 pieds envi- ron, elle est rabougrie; ses feuilles, moins dilatées, sont devenues rugueuses , ses panicules lâches et grêles, ses bractées moins bril- lantes. Dans cet état de dégénérescence, on a peine à reconnaître la plante des bases, et ces altérations de forme, dues la plupart aux changemens climatériques, en se perpétuant dans les localités les plus (75) éloignées du point d'origine, prennent presque le caractère de l'es- pèce. | Nous avons eu souvent occasion de faire des observations analogues sur d’autres plantes; l'Æypericum qui, des ravins humides de Téné- riffe, parvient jusque sur le plateau des Cañadas, ne mérite plus à cette station le nom de grandifolium qui sert à le distinguer de ses con- génères. Cette polymorphie, si fréquente dans les îles volcaniques (1), se fait aussi remarquer, en sens inverse, parmi les espèces de la zone supérieure que des causes accidentelles ont amenées dans des lieux plus bas. On trouve parfois, au fond des vallées de Ténériffe, des pe- tits buissons d’Adenocarpe et de Cytise du Pic, provenant sans doute des graines que les torrens auront entraînées dans leur chute. Il est facile de s’apercevoir que ces plantes ne sont pas à leur place; en se développant dans une autre atmosphère, elles ont acquis un nouveau facies; mieux nourries et surtout plus humectées que dans la station où la nature déposa leurs premiers germes, leurs parties fo- liacées se sont accrues au détriment des autres organes et leurs tiges alongées ont verdi sans fleurir. Il leur faut l'air vivifiant des mon- tagnes et sa température locale, pour que la sève puisse reprendre sa marche accoutumée: là-haut, le Cytise perdra ses feuilles, et ses fleurs nombreuses répandront au loin leur parfum; là-bas, au con- traire, toujours chétif, il s'épuisera par excès de nutrition et mourra sans se reproduire. | Lorsque, durant nos longues explorations, nous avons rencontré dans des lieux isolés quelques-unes des plantes qui ont ailleurs un centre de réunion déterminé, nous avons cherché leur station habi- tuelle, afin de les étudier dans leur état normal. Les herborisations de passage sont sujettes à erreur, des espèces échappées de leur région sont recueillies sans examen et décrites d'après des formes anomales ; EEE (1) Voy. Voyage autour du monde de l'Uranie, part. bot.; Gaudichaud , pag. 92 et suiv. ee ne (T6 ) plus tard ces mêmes espèces, retrouvées dans de meiïlleures conditions d'existence, ont présenté d'autres caractères; de là cettesynonymie em- brouillée au milieu d'une nomenclature toujours croissante. Les cir- constances locales, en se prêtant à la force expansive des végétaux, les portent en dehors des lieux où leur degré de fréquenceest plusmar- qué; il importe donc de déterminer les limites de ces cir consCriplions, en exceptant les cas particuliers qui s'éloignent trop de l'ensemble des généralités. Mais les progrès des cultures ont effacé sur plusieurs points ces associations partielles; alors les individus d'une même espèce sont devenus moins nombreux, et, réduits souvent à quelques pieds, ils n'ont dù leur stabilité qu'à leur isolement. Néanmoins, malgré la marche rapide des défrichemens, M. de Buch, qui nous devança dans l'exploration des Canaries, a peut-être trop exagéré la décadence de cette végétation qu'on détruit tous les Jours et qui renaît sans cesse. L’Ærbutus Canariensis et le Statice arbo- rea qu'il ne vit que dans les jardins, lors de sa tournée dans ces îles, lui firent croire que ces deux espèces étaient presque perdues ou du moins qu'elles ne croissaient plus spontanément hors des enceintes où elles étaient cultivées (1): Nous avons fait connaître le véritable Aabi- tat du Statice arborea (2); quant à l’autre espèce, nous l'avions déjà trouvée dans les bois de Lauriers de la. vallée d'Orotava avant que nos courses nous conduisissent dans la belle forêt d'Arbousiers du district de Guimar. Un long séjour dans cet archipel, et des recherches plus spéciales, nous ont permis de rectifier plusieurs autres observations de M. de Buch. L'Exacum viscosum, qu'il assure ne vivre que dans les (1) « Déjà le magnifique Statice arborea ne croît plus que dans quelques jardins d’Orotava, nulle » part peut-être sauvage; et cependant, on ne l’a jamais vu hors de T'énériffe.…… » Le bel Arbutus callicarpa (A. Canar iensis), dont on mangeait les fruits, et qui faisait autrefois » lun des principaux ornemens des bois, est maintenant si rarement disséminé , que les propriétaires » connaissent exactement le nombre de leurs pieds d'arbres... » (Coup-d’œil sur la flore des Can., trad. de l’allem. de M. L: de Buch, arch. de bot. } (2) Voy. chap. 1+, pag. 8, et Arras, vues phyt., pl. 8. ( 41) bois de Bruyères (1), croît dans toutes les forêts de Ténériffe et abonde dans celles de Palma, où il acquiert le port d'un sous-arbrisseau. Le Drusa opositifolia, qu'il présume avoir été transporté d'Amérique et qu'iln a pas vu à Ténériffe avec les plantes sauvages, mais seulement avec celles des décombres (2), est assez fréquent dans les ravins humides et sous les buissons isolés, Le Solanum V’espertilio, que ce zélé voyageur ne recuetllit que sur quelques rochers où il ne lui paraissait pas sauvage non plus (3), est une espèce propre à plusieurs vallées de Ténériffe et de la grande Canarie. Il en est de même du Bosea yerea mora (4), qui se fixe contre les berges des ravins et dont les longs rameaux forment en retombant, des masses de verdure du plus bel effet. Dans un pays coupé par tant de précipices, où les obstacles se multiplient à chaque pas, il faut long-temps pour tout examiner en détail; une première exploration ne suffit pas, il faut revoir plusieurs fois les mêmes sites, ne négliger aucune gorge, gravir tous les mornes, en un mot visiter toutes les localités, car maintenant les plantes sauvages se sont réfu- giées sur des rochers où il est souvent difficile de les atteindre, et l’es- pèce que l'on recueille au sommet du pic le moïns accessible, ne se re- trouve plus ensuïte que par hasard. Nous nous réjouissons de pouvoir rassurer les botanistes sur la perte de plusieurs types de la flore Cana- rienne; cette force spontanée, que notre savant devancier à crue au moment de s'éteindre, n'est pas encore arrivée à sa fin; dans la lutte des plantes régnicoles contre celles qui les remplaceront un Jour, le sort de la végétation originaire peut bien inspirer quelques craintes, mais son anéantissement est encore lointain; les germes ensevelis (t)«Le Texo (Erica scoparia) est le seul arbre qui vienne sur les hauteurs de Santa-Cruz et » Saint André. Sous son abri, et là seulement, s'élève et s'étend l’Exacum viscosum. » (Coup-d'œil sur la flore des Can., arch. de bot.). Li (2) Ut supra. (3) Ut supra. : (4) « Le Bosea yerva mora ne se rencontre plus que dans les haies qui entourent les vignes et les » champs. » (Coup-d'œil sur la flore des Can., arch. de bot.). (78) sous les débris volcaniques n'attendent que des circonstances favora- bles pour se développer, et durant une résidenee de dix années nous avons vu les espèces indigènes renaître et se reproduire dans les lieux d'où elles avaient déjà été expulsées. Il est dans les phases de la végétation d’un pays trois états à consi- dérer : d'abord, le développement des premiers germes et leur ac- croissement successif; ensuite, les espèces parvenues au dernier terme de leur multiplication par rapport à l'espace qu'elles occupent; puis enfin, le décroissement des masses à mesure que l'industrie agricole étend ses progrès. Les îles corallifères de la mer du Sud sont dans le premier cas; sur ces montagnes qui se forment , on peut observer la marche ascendante de la végétation; les plantes se répandent de leur point d'origine vers les lieux où les appellent la température et la nature du sol; elles en- vahissent le pays aussitôt que la couche de terre qui le couvre peut nourrir un plus grand nombre d'individus (1). Dans certaines parties des continens et sur les îles de primi- tive formation, que les défrichemens n'ont pas encore atteintes, la végétation. est à son apogée, elle a tout envahi; les plantes les plus fortes ont fini par étouffer les plus faibles, et celles-ci, devenues. à leur tour les plus robustes, ont prévalu sur d'autres moins tenaces. Le mélange des espèces dans les régions équinoxiales à été la consé- quence de la fécondité du climat et de cette énergie qui caractérise la végétation parvenue à sa plus brillante phase. La flore du vieil archipel des Fortunées à déjà passé par les deux premières époques, son troisième âge a commencé avec l'occupation européenne; elle suit maintenant une marche rétrograde; mais dans cette période décroissante, qui marque son déclin, les espèces dont (1) M. Gaudichaud pense que la végétation des îles montueuses de l'Océan Pacifique s’est d’abord développée dans la zone des nuages, pour s'étendre ensuite en dessus et en dessous. (/’oyage autour di monde de l'Uranie, part. bot., pag. 102). (79) elle se compose se replient sur leurs divers points de départ, et pous- sent encore çà et là. On concevra, d'après notre raisonnement, que nous sommes loin d'adopter les idées de M. de Buch sur l’origine et les migrations des plantes qu'il fait arriver dans ces îles des régions les plus opposées, tantôt franchissant les déserts brülants de la Lybie et de l'Afrique centrale, tañtôt charriées par les vents à travers l'immensité des mers (1). Nous ne saurions admettre d’autres lois pour la répartition des (1) « Chaque plante, ou plutôt son type que nous avons coutume de désigner du nom de genre, s’est » propagée en partant d’un point central, rayonnant lorsque le climat ne s’est pas opposé à sa dis- » persion en tous sens , suivant une bande ou zone, lorsque cette dispersion s’est trouvée arrêtée par » là température au sud et au nord.….…., etc. Des plantes de Grèce firent route , avec Les vignes , aux îles » Canaries, telles sont les Anethum fœniculum, Coix lacryma, Rumex bucephalophorus, Rumex spinosus, » Panicum crus-galli, et vraisemblablement aussi Delphintum staphysagria.…. Parmi les espèces exclusi- » vement propres aux Canaries, la plupart ont aussi leur point de départ dans l’Atlas, peut-être » même dans l'Égypte et la Syrie, mais plusieurs autres paraissent être venues là de tout autre côté. » Le Dracæna et le Ceropegia des Indes orientales par le milieu de l'Afrique, le Plocama pendula ei » les Euphorbes arborescentes proviennent des déserts brûülans de la Lybie. Quelques végétaux » viennent évidemment du nord, et, comme si la nature ne voulait sur ce point nous laisser aucun. » doute, on les voit encore maintenant vis-à-vis des lieux qui, les présentant en plus grand nombre, » peuvent par conséquent être regardés comme leur habitation plus naturelle. Le Lavandula pinnate , » qui est évidemment une plante de Madère, est fréquent dans les vallées et sur les montagnes de » Taganana, précisément vis-à-vis Madère... Que les Palmiers se soient trouvés aux Canaries (à l’épo- » que de l'expédition des envoyés de Juba) et même en grand nombre, c’est ce qui est fort remar- » quable et rend vraisemblable que ces arbres, l’ornement du désert , trouvèrent d'eux-mêmes leur » chemin jusqu'à ces îles, sans y être transportés par les hommes; peut-être est-ce la mer qui en. » charria les fruits... La flore des Canaries a donc de l'importance par la considération de ces rayons » de végétation qui viennent s’y rencontrer; quelques-uns s’y perdent, tandis que d’autres poursui- vent leur course avec énergie , et peut-être au loin à travers la mer jusqu'aux Acores, etc. » (Coup- d'œil sur la flore des tles Canaries, trad. de l’allem. de M. L. de Buch, arch. de bot., r« vol.). Sans nous attacher à combattre toutes Les opinions de M. de Buch sur ces migrations de plantes, nous ferons observer seulement que les Palmiers sont fort rares sur la côte de Fortayenture qui fait face à l'Afrique, tandis qu'ils abondent dans la vallée de Rio Palma, située du côté opposé. A Ténérifte, cés arbres sont peu répandus sur la bande orientale de l’île; les vallées du nord et de l’ouest , au con- traire, les possèdent en grand nombre; enfin , en les retrouvant à Palma dans le site le plus sauvage et sur des rochers inaccessibles, on ne peut douter qu’ils ne soient aussi bien originaires des Canaries que du pays des dattes. Il en est de même de beaucoup d’espèces propres à ces îles et à d’autres con- trées. Que d’hypothèses ne faudrait-il pas admettre pour rechercher le véritable point de départ, la patrie originaire de ces plantes cosmopolites qu’on rencontre à toutes Les latitudes? A-t-on quelque raison de croire que les continens aient été plutôt couverts de végétation que les îles adjacentes ,. surtout lorsque les traditions accordent à ces terres isolées une antiquité qui se perd dans la nuit des temps? Une Fougère se trouve à la fois à Ténériffe et à Bourbon : demandera-t-on dans laquelle de 2 ( 80 ) | végétaux à la surface du globe que celles de la préexistence des germes : chaque contrée fut dotée selon son climat, et la végétation apparut aussitôt que le sol répondit à ses exigences. Dire comment se sont opérées ces créations distinctes, de quelle manière les plantes se sont montrées tout-à-coup sous d'autres formes, ou pourquoi celles-ci ont reproduit des types déjà connus, seraît aussi difficile que de prédire l'époque de l'épuisement des forces qui leur ont donné naïssance. Ces questions, presque métaphysiques, sont au-dessus de notre intelli- vence. Avant d'être refoulée dans ses derniers retranchemens par les envahissemens d'une végétation étrangère, la flore locale passera par diverses alternances; maïs quoïiqu'effacée aujourd'hui sur plusieurs points, elle reprendrait son premier essort, si elle était abandonnée à elle-même, et se ressaisirait encore de cette terre-mère que les autres espèces ont usurpée. Les îlots déserts et les crètes escarpées des montagnes sont les loca- lités qui conserveront le plus long-temps leurs plantes primitives. Par leur peu d'importance et les difficultés de leurs abords, les îlots sont restés incultes et n’ont rien perdu par conséquent dans la révolution qui s'est opéréesur le sol des Canaries. Ceux que nous avons parcourus nous ont fourni des observations curieuses; les plantes qui les peuplent peuvent servir à faire connaître celles qui croissaient autrefois sur la côte adjacente; aussi les avons-nous toujours notées avec le plus grand soin (1). Cesflorules sont des fragmens intacts de l'ancienne végétation , ces deux îles elle a commencé à croître , pour passer ensuite dans l’autre? À une pareille question , nous doutons que l’on pût répondre d’une manière satisfaisante. (1) L’ilot appelé Roque de Garachico et situé en face du port du même nom, sur la côte N.0. de Ténériffe , renferme les espèces suivantes : Statice imbricata, N., sur les rochers de la partie orientale. Siatice pectinata. . . . éparse. Euphorbia Canariensis , très-répandue. Lycium afrum . ,.. Id. — piscatoria, sur les rochers exposés au nord. Beta hastata. . . . .. Id. — balsamifera , sur les rochers exposés au sud. Atriplex glaucum. . . . Id. Kleinia nerufolia. . . . . .. éparse. Pyrethrum chrithmifol.. Id. Frankenia ericifolia. . . . . . Id. Aizoon Canariense. . . . Id. Mesembriantemum nodiflorum. Id. Raccella tinctoria. . . . Id. (81) | et les botanistes qui, après nous, visiteront ces roches solitaires, yÿ retrouveront les espèces les plus rares : les Sfatice arborea et S. imbri- cata. N. sont aujourd'hui dans le même cas que l'Origanum Tournefortii du petit îlot d'Amorgos (1); confinés dans ces recoins, la nature les a conservés comme les échantillons vivants de deux espèces que les autres îles ont perdues. Les accidens du sol ont été la sauve-garde de la végétation primitive; la Flore Canarienne a sans doute couru bien des chances depuis la conquête du pays, mais rien n’est changé encore dans cette partie de la haute région où les colons n'ont pu porter leur industrie. Plusieurs faits viennent à l'appui de notre as- sertion : en 1825 nous retrouvâmes, au pic de Ténériffe, cette Violette si rare (l/iola Cheiranthifolia) que le P. Feuillée avait recueillie cent ans avant nous (en 1724), sur Ces mêmes scories qui encombrent la base du Teyde (2). Les recherches que nous avons faites à Londres dans l’herbier de Banks nous ont offert d'autres remarques intéres- santes sur les végétaux sédentaires; parmi les plantes que Masson fut chercher à Ténériffe en 1778, nous avons reconnu notre Æ£chium Auberianum qu'il ramassa aussi au pied du Pic dans l'endroit où nous l'avons :cueilli nous-mêmes. Nous ne fûmes pas moïns surpris en revoyant, dans cette riche collection, le Carlina xeranthemoides, échappé aux herborisations de nos devanciers; cette espèce, dont Linnée fils donna la première description, fut aussi rapportée en Angleterre par le zélé collecteur du jardin de Kew;, et cest pré- cisément dans la station indiquée sur l'étiquette de ses échantillons (Prope pagum Chasna, 1118), que nous avons découvert la même plante, plus d'un demi-siècle après lui. La stabilité des espèces ne dépend donc pas toujours de leur force (1) On sait que cette espèce découverte par Tournefort, et qui n’a jamais été observée ailleurs, fut retrouvée sur le même rocher, par Sibthorp, plus de 80 ans après. (2) Cette espèce a été décrite et figurée par le P. Feuillée , sous le nom de Fr iola Tenerifera. Vox. à la Biblioth. roy. son Voyage aux îles Canaries , Mss. [. 11 (82) expansive, puisque celles qui sont réunies en masse n'ont guère plus de chance de conservation que d’autres qu'on voit disséminées sur de grands espaces où isolées dans des sites peu fréquentés. Plusieurs plantes ligneuses, qu'on ne rencontre que sur les cimes les plus élevées de Ténériffe (1), ont pris racine dans les fentes du roc qui leur sert d'appui : les moyens de reproduction de ces espèces séden- taires sont très-bornés, les semences trouvent rarement, sur ce ter- rain sans substance, les conditions nécessaires à leur germination ; mais la nature a pourvu à tout, la propagation a lieu par drageons, chaque nouveau rejet répare les pertes accidentelles; et toujours fixée à ce point d'origine, où se développa son premier germe, la même plante peut croître pendant des siècles, en se renouvelant sans multiplier l'espèce. C'est ainsi que les végétaux les plus rares de la Flore des Canaries ne sont représentés à Ténériffe que par quelques individus. Dans les deux stations où l'on trouve le Rhamnus coria- ceus, il n'existe qu'un seul pied de cette espèce, l’un aux environs de Chasna, près de la source du Traste, et l'autre, sur la crète des Cañadas, au-dessus du défilé de l’Angostura, où nous l'avons revu douze ans après Chr. Smith. La montagne du Rosal, élevée de 6,300 pieds au-dessus du niveau de la mer, a reçu sa dénomination du Ro- sier qui couronne sa cime. Nous ne pousserons pas plus loin ces exemples et résumerons en peu de mots la série des faits que nous venons d'exposer. La connaissance des stations des plantes-offre uncours d'observations du plus grand intérêt, et les recherches de topographie botanique, auxquelles cette étude donne lieu, peuvent conduire à des résultats importans. Si par des observations consciencieuses, entreprises à des époques fixes, on avait déterminé les diverses conditions d'existence dans lesquelles les plantes se trouvent placées; si l'on eût tenu (1) Pyrus aria. var, Pterocephalus dumetorum, Rosa Armidæ N., Ephedra monostachya, ete. (83) compte des rapports des espèces entre elles, des modifications que les déhoisemens ont amenées dans la constitution du climat, et des con- quêtes successives des populations agricoles, les comparaisons dé- duites de plusieurs séries de faits, nous auraient indiqué la marche progressive ou décroissante de la végétation sur un espace donné. Ces tableaux d'une statistique nouvelle, en nous montrant la flore d’un pays dans toutes ses phases, nous auraient éclairés alors sur l'histoire phytologique des contrées moins connues. Nous avons examiné dans ce chapitre la distribution des plantes sur le sol, les rapports entre la végétation et les climats, les anomalies phytostatiques dépendantes de la nature des lieux, de leur exposition et de leur température, nous avons hasardé quelques considérations générales sur les causes de la dégénérescence des espèces, sur celle de leur isolement et de leur destruction. Enfin, nous pouvons dire aussi : sans sortir du cercle étroit où nos observations se sont renfer- mées, nous avons rencontré sous nos pas tout ce que la répartition des végétaux à la surface du globe offrait de faits variés et de combinai- sons inattendues. 1 (84) SUPPLÉMENT AU CHAPITRE SECOND. OBSERVATIONS CLIMATÉRIQUES. Température du Pic de Ténériffe à deux saisons différentes. LIEUX. ALTITUDES. TEMPÉRATURES. = : Pieds, BERTHELOT. 3 Estancid... 17.01 7,75 Gb s 4 Ro os es Lo Id. . Id. . 5 GE 8° 0 8 4% GE Id... 6 IE A7 CURE Id. . Id. . 1 Ro Ne ot 0 Id 2 ROLE 5 6 0 Id. . 5 Sommet du Pic. . . 11,424 1828. Février, 23. | 1 Estancia. . - . . 7,156 L 5 UIIRS Gt SON << pl Id 5,9 “ 5 GRO où © ne IG DR s 7 REA) 9 is. à 3. Li 14 Id. . 1, { 5 9 GS 0 LP Id. . 8, 8 ; 1 1 0 A0 TUE Kb 3, 3 = 1 bia) a coté Id. . 3, 3 5 3 Eh 0 o © 0 Id. . 2 » 5 HEC 0 ON RE Id. . 25 À , 6 ATARI A Er ee 9,753 8, 8 » 7 Grotte de la Neige. 9,312 5, 5 » 8 FAMPIe AE. 0, 9,850 TOUR » 8 Sommet du Pic. . . 11,424 7,4 Remarque. Les différences entre la température du jour et celle de la nuit indiquées dans ce tableau, et celles que nous exposons dans le suivant, donnent la portée des changements climatériques qui s’opèrent sur le sommet des montagnes de Ténérifle. Pendant le jour, la chaleur pénètre ces terrains volcanisés ; mais à mesure que l’action du soleil diminue d’intensité, la température baisse rapide- ment. À la nuit, les nuages condensés sur les forêts de la zone intermédiaire, montent insensible ment vers le Pic où ils se dissolvent en rosée : alors, le sol et l'atmosphère sont rafraîchis par ces va- peurs latentes qui disparaissent au lever du soleil pour se former de nouveau au-dessus de la région des bois. Les conditions d’existence dans lesquelles les plantes se trouvent placées sur ces hautes stations, expliquent la cause du petit nombre d'espèces qui peuvent y croître et de leurs différences carac- téristiques. ( 85 ) OBSERVATIONS SUR LA TEMPÉRATURE DE LA HAUTE RÉGION (14 Cuusns.) (ÎLE DE TÉNÉRIFFE.) : à ë 3 ä à OBSERVATEURS. = LIEU X. = = OBSERVATIONS. a E É el = < ñ. PETER EE NRSQ a EE TETE |É : Pieds. C. Wege et BERTHELOT.| 1828. Novembre, 30. Cruz de Guimar..... 5,974 60,6 ....| Brume épaisse. Id re. Nr, : Id. Décembre, 29. Roques delas Canadas.|8,600 environ. |20 ...... Au soleil et à l'air libre. IN EE, EE GES CREER lle marino LEONE 1 fr CE PTS RME OT a s Pics ....| Fuente Salada. ...... Ha OO) NE 5 Le tente. LCR CEE PU IR SRIMAZUIEIDS SR. ec 8,400 ROBE 2 Ie RAA Res DST EN SEE CE NO PS CS libiscnoS ons dbe ec|MIE APE SDS. Ale ROME 2 Len EP SL. . m.| Degollada de Ucanca.|9,300 11, 1....| Brouillard. LOREE idi Agua Agria.........[8,000 environ.}22, 7 ....| Au soletl et à l’air libre. nid Id EL. LR EE RES E PERIGERR AN IS VOE MIN ASP OmMrE- Mestre 10: O0 DIN. res bise sodomie tie D DE) | SR Me de) OND Ml ee CREER AE ATOS PRISE SE STE A IG UE 2. 2006 Eartm. |" te sobre) lle EME | ER EEE ua dde He CE Tue EN IUT RSS ee Pot Sc ori et el (6 Et 23,8 ....| Au soleil et à l'air libre. ct rem 2 | HO CG RO LL ECO en U ÊNS 1 C CER ECE TO RE SI 1938. )MAMOmMDre? MONO LIL ESS SORTE NT ESS ROSE TO AA EST. 22, 2.,..[ Au soleil et à l’air libre. PA RE 0) AU Ki BEL ECS CONTENT Fes, FE COS O0 ROUE Id : : SO CAEN 1172002 A l’ombre. Mn mer IL 00e oui MTS US ER OCT IA RS SI RIT 22 : AE Ru acolllélnitlet subies EE MINUTES NES Res ee ile toile SNA PERTE : : PU MS a Cradle: ml... TR RTE A TON CSN US "EAU "46 ER NS te. MAT EN ET M 00 OAI OO RP CERN LR ce SEE SRB EE nie ral RAI DE IR PBrume; petite pluie, None uoll JELS LUE ARR Id. AA Re 25 ee A uso Enter atlair libre: JO Ghasnas: ea EU) 13,3 ...| Tempsclair, vent au N.-E. | Id...id..dui8au21..| Id. .... Id. eee RO $, 8T.M.| Brouillard, pluie. Heart Hide Re 21 dise srnentoResE Id. SAPIN Pluie. Lases SES EE Id...id.. du 22 au 26. CRE Se) Li). 11 T.M..| Brume épaisse, gros nuages. Éd" eu. Id...id.. du27au31. | Id. .... Idrnas RE TE Id. 8, T.M...| Brouillard, pluie, temps va- |} riable. TARA. ter Id..Janv. du {er au 6. Lot Ti ise 4 MOMIE Id. Gà 8o...| Temps variable, mêlé de pluie et de brouillard, faibte gélée pendant la nuit, neige presque aussilôt fondue dans la journée du 6. Remarques. Dans une région où le sol par sa nature est aussi promptement échauffé que refroidi, la présence du soleil, son absence accidentelle ou absolue, le changement de l'air au moment que le brouillard se développe, occasionet de très-fortes variations dans la température. Les plantes qui appartiennent à un pareïl climat doivent présenter des caractères non moins tranchés : subordonnées alternativement aux influences d’une atmosphère extrêmement sèche et d’une humidité pénétrante , elles passent dans les vingt-quatre heures par les transitions les plus opposées. Sion a égard à ces circonstances, on concevra que la mutabilité des saisons n’est rien auprès de ces perturbations journalières. | C’est à don Joseph Naud, qui nous accompagna pendant nos explorations d'hiver sur les montagnes de Téné- riffe, que nous sommes redevables des données les plus importantes sur la température d’Agua agria et de ses sources acidulées. Durant trois jours consécutifs , et malgré la rigueur de la saison, ce zélé naturaliste poursuivit ses observations au milieu d’une gorge sans abri, où , à une chaleur presque insupportable, succède subitement un froid des plus vifs. Ainsi, le thermomètre qui marquait 23°,33 le 28 décembre à midi, était déjà descendu à 7°,32 à 6 heures du soir; le lendemain 29, il marquait 2°,22 à 6 heures du matin, et 23°,89 au mieu de la journée. Nous regrettons qu'un trop court séjour à Chasna n'ait pu nous permettre d'apprécier tous les changemens at- mosphériques qui se manifestent sur ce point, mais les observations comparatives de plusieurs années, dont on nous communiqua les séries, fixent la température moyenne de cette localité à 13,5, qui cst la même que celle de Londres. Néanmoins, on se tromperait fort , si l’on regardait ces deux climats comme parfaitement analogues; les ( 86 ) vents de S.2E. qui sont très-fréquens sur la bande du sud de Ténériffe, produisent souvent, à l'altitude de Chasna (4,008 pieds), une augmentation de température de 6 à 8; le froid n’y est guère sensible qu'après le coucher du soleil , depuis la mi-décembre jusqu’à la fin de janvier ; jamais il ne gêle dans la journée, et l'expérience a prouvé -que Les végétaux de ces montagnes ne pouvaient résister en plaine terre aux hivers de l'Angleterre méridionale. SÆRIES d'observations sur la température de diverses localités de Vile de Ténériffe. ù A e | = & OB VATIONS OBSERVATEUR. = LIEUX. ALTITUDES.| 2 ER [el a CLIMATÉRIQUES. © E = ä a Pieds. (ee F.-B. Wezs.. .|1898. Août, du 25au51.| Midi. [Port d'Orotava, . .| 0 25 à 26,1 | Temps clair, vent au N.-E. le mercure montant à 420,2 au soleil. pe Lars à ae ÉD Yd. Fe V2 Le PR su : 25,5 à26,6| Temps clair, vent au N.-E. GENRE. Les $ 5 RE | DID ne PS RON re MST see Id... . S.-E., faible. PMR NUa FE c E IEEE RE ETS 23,5 | Te taus les MNT be La Nik die LIN nie APE ER Id. . 28,5 .. .| Nuages blancs. Id. . . Id. Id. : . .| Id. Id. + . : Id:|2p. m-fVillede l'Orotava. .|1,027 32,2 . Air trouble, vent au S.-E., lus fort que sur la côte. | RS EME Port Or otaya ee 0 .[26,6 . Térips ue vent au N.-E. TO CII EE RS 26) ENT RER EE *e Id. . .[26,6 . Temps clair pendant le jour, vent au N.-E, pluie dans |} la nuit. CSM NE. JE € MOT Id... “xe1Me’R+ Id. . . .[25 . . .| Temps clair, forte brise au N.-E. Id TdduPSaus0n Id Id,-:6-0020P 08 Id. . . .|23,8 à 24.| Ciel couvert, petite pluie par + intervalle. Id.. . . .| Id. Octob., duterau7.| Id. CEE à Id. . . .[24 à 25. .| Beau temps, quelques nuages, vent au N.-E. Id.. . . .| Id. Septemb. . .6.[8a. m.Matanza. . . . 11,600 . . .122,2.. .\ Beau temps. TO TN TUE Id RER NT | Sp: Id: CA TR DORE OMAN TS : io M tr Si ici Id. . . .Jd.| Midi. |Forêt d'Agua Garcia.|2,245 . . .|24 (1).. . IGN EN JAN CN RTE LAN EME D GE Id. : . . .| Id . . .|14,4.. .\Température de l’eau de la source. Id.. . . .| Id. Octob., du8au 15. Id. [Saguna.. . . . .f4,722. . . .|24,4 T. M.| Beau temps, vent au N.-E., : le mercure montait à 400,5 au soleil. Ds SOON SCENE NEC ICO. à: à || CLOS EUR EE Eur . Id. . . .| Id. Id. du 14 au 17.| Midi. IN 0122, 2nA Mn Ventvanable | I SI IT, du 18 au20N) de Id. . . . . .| Id... . . .121,1 T. M.| Brise au N.-E., ciel brumeux. | ob, MONTS CNRS Meur, | TE Id. . . . . .f Id. . . .[20,5 T. M.| Brise, temps couvert, bruine, pluie. Id. . . .| Id. Id. . . .928.| Id. |Tegina (Mesa). . .12,000 environ.|18,8. . .| Brise au N.-E., brume. M TS PR CN GI L21) Ut (0) PSN (6 A ER En © en) 20 T. M. .| Brise, brume, pluie pendant la nuit. Id NT INOT dudemauste | UT: Id. ET. . 91,6 T.M.| Vent variable. EU II IR CEE PDT! JlEsperanza en 565 29,2 .| Vent au $.-E., faible. I I du Su | Id. clac 11722 20 . Brume épaisse, vent au N.-E. ICO On | LICE OT NI CN ie: ,; IN) 20) Vent au Sud, faible. IGN, ni Toit 22 EM SE MOGE Et Id... 18,80" Miprouillardparintervalles Id... . : .\ Id. Décembre. : 9.1 Id. |Arico. : «| 500environ.|19,4 . .| Beau temps- Remarques. On voit d’après ce tableau que la température varie peu depuis le niveau de la mer jusqu’à la région des forêts : le passage des brises au vent du sud est presque la seule cause qui amène des perturbations dans l’état de l'atmosphère. Cependant, ces changemens sont bien moins sensibles sur la côte, et ce fait, que nous connaissions déjà, est démontré par un grand nombre d’observations. Ainsi, le 24 septembre 1898, le vent régnant au S.-E., le thermomètre ne marquait au port d’Orotava que 28,33 , tandis que dans la même journée il montait à 32,22 à la ville située à 1,027 pieds plus haut. (1) Cette observation a été faite dans une des clairières de la forêt, à l’endroit le plus ombragé, la différence était de 4 à 6 degrés. (C8T ) Dans la vallée de Guimar, où le climat est ordinairement très-tempéré , le thermomètre se soutient encore dans le mois de novembre à 1778; les Orangers et les Citronniers, qu’on a multipliés dans ce canton , y ont mieux prospéré que dans les autres districts de Ténériffe; le système d'irrigation, qu’on est parvenu à établir, a rendu la fécondité à des terrains autrefois stériles, mais, malgré ces avantages, la situation de cette vallée, sur la bande méridionale de l’île, la livre aux vents du désert. Nous rap- porterons ia les observations dont nous primes note sur les lieux, pendant trois jours que régna l'Har- matan (le S.-E.). GUIMAR (914 pieds d'altitude). à 10h. a. m. . 28°,89 re PE SM p.:ME. 150 Température moyenne. . 980,70. Ne des A É-NE p0002729) 12 pullet ms 10 ma ni"..270,22 Id. 002 p. m. . 30 Température moyenne. . 280,88. Id. » 6 p: m: . 29; 4% » 2 p. m.le mercure monta à 32°,78 à l'air libre. 13 juillet. . . { » 10 a. m. . 280,33 Id. » 9 p. m. . 29,44 ? Température moyenne. . 928°,70. Id. » 6 p. Im. . 28, 33 Le terme moyen des températures observées dans ces trois jours ne peut donner une idée bien exacte de la sensation de chaleur qu’on éprouve avec le vent du S.-E, : la sécheresse de l'air, son opacité et sa pesanteur sont des circonstances météorologiques que nous n’avons pu apprécier que par leurs effets naturels. Déjà, dans le premier récit d’une de ses ascensions au pic de Teyde, un de nous (1) a parlé de l’Harmatan et de ses influences : le 8 juillet 1897 , à l'altitude de 8,400 pieds , dans le cirque des Gañadas , où la chaleur se concentre comme dans une fournaise, le thermomètre placé à l’ombre monta à 34°,44 et dépassa 46°,11 au soleil. Cette température extraordinaire fondit la cire des ruches de cette station et fit enfuir les abeilles. Ce vent dura plusieurs jours; ce fut celui qu’on res- sentit dans la vallée de Guimar (11, 12 et 13 juillet) où ses effets ne furent pas moins désastreux. Les Nopals, dont les rameaux articulés paraissaient devoir résister davantage à lPintempérie de l’at- mosphère , à cause de leur nature charnue, ne furent pas épargnés ; un grand nombre sécha sur place ; ‘ le souffle brülant du vent du désert passa sur les champs comme un incendie. Dans la région des Pins, la chaleur fit éclater l'écorce des plus grands arbres et la tempête en déracina plusieurs. Les annales Canariennes citent d’autres époques remarquables par les ravages du vent du sud, le 26 juillet 1704, le 9 avril et 13 mai 1763, le 28 avril 1768 (2) et le 24 août 1821. Heureusement ces désastres ne se renouvellent qué de loin en loin; les brises du nord arrivent bientôt après avec leurs vapeurs bienfaisantes pour rafraichir la terre et rendre à la végétation toute son énergie. (1) S. Berthelot, Excursion au Pic de Ténériffe; Biblioth. univ. de Genève, août 1831. , Id.. . . . . Mémoire de la société de géographie. (2) Viera, Noticias de la hist. gen. de las Isl. Canar. , tom. 1, Liv. 1, chap. v. (88) OBSERTATIONS Sur la température de la grande Canarie durant nos excursions dans cette êle. OBSERVATEURS. Wegg ET BERTHELOT.|1829. Août. . ä 5 = Heures. 2 p. m Midi. 2 p. m. 6 p. m. : 2 p. m. a ide) CID . Septembre.. 2.18 a. m HO lon go sai Midi. , Lu 60 ou . Octobre. . 2.| Midi. be go GC el Lu 2 GE be SIT EE id. 6,7et 8.| Id. 25 EI: CU ONU) IT . Novembre . 7.|7 p.m. id. . . 8.| Midi. Fo c CA œ ITelde rte 0259 Vega de los Mocanes. {1,741 Telde. . |: 259 Id ec D) id Vega de los Mocanes. |1,711 Id: mA RENE US .|Texeda. . [2,945 An CU le ICE el, + he). Id Vega de San Matheo. 2,406 TOP PEL dE Saucillo. 11-500 Tunté (vallée de Ti- raxana). . . [2,600 Santa Lucia. Id. .[2,109 Teror. k . 1,681 AC OR || RE IEEE D à © oo 0 Aldea San Nicolas. . OM |: Galdar. . .[250 environ. ALTITUDES. RS DE OBSERVATIONS CLIMATÉRIQUES. ga | TEMPÉRATSS, . (230,5|Beau temps, vent au N.-E. . (31,6 1Vent au $.-E. . [26,6 AI. . 125 Id 26,1 Kit à : 23,3 |Vent au N.-E. ‘ . 114,4 |Brume, vent au N.-E. 47,2 Id ; : 125,5 [Vent au S-E. . 16,1 |Petitepluie,ventauN. . 120,5 |Brouillard, vent au N.-E. . 16,6 |Brume, vent au N.-E. Ciel couvert, vent au . 122,7 | NE. . [28,5 |Vent à l’est, faible. ,5 |Beau temps. ,2 ITempérature de la source acidulée. ,3 |Beau temps. 6 ESP ,D Id. (89) OBSERVATIONS COMPARATIVES SUR LA TEMPÉRATURE DE L'ATMOSPHÈRE AU NIVEAU DE LA MER DANS DEUX DIFFÉRENTES LOCALITÉS. Aux remarques particulières que nous venons d’exposer sur les influences climatériques auxquelles la végétation est subordonnée à des altitudes diverses , nous ajouterons quelques renseignemens sur la: température du littoral. Le professeur Don Juan Bandini a consigné, dans un traité élémentaire d’agriculture (1), les résultats de dix années d’observations sur la température de la grande Canarie (/a Ciudad de las Palmas) : nous reproduirons ici ses propres annotations. Variations du thermomètre dans le courant de l’année. En Janvier. . . . - . . de 16°,67 à 18,89 C. En Juillet . . . . . .. de 22,22 à 950,56 C. » Février. . . .. ... » 170,99 » 19°,14 DRNGUT EE 0e » 240,44 » 970,99 DAMAES . 10 en .. » 180,33 » 190,14 » Septembre RL PRO A » 240 44 » 290 44 ste ANG Lo ne 10 » 180,33 » 20°,»» » Octobre. . . . . . . » 26°,67 » 31°,67 MA uen eee Cu » 180,89 » 210,11 » Novembre... ... » 180,33 » 260,67 OUT ES Deer Las » 200,56 » 290,78 » Décembre. . . . .. » 160,11 » 190,44 Les travaux de Don Francisco Escolar (2), qui résida plusieurs années aux Canaries , nous ont fourni les données suivantes sur les températures moyennes, déduites, mois par mois, depuis le commence- ment de mai 1808 jusqu’en août 1810. MINE MESSE 170,70 C. HIER". NES 25°,15 C. BL] DÉCOR ES DEN UR PRCRCAURNT RES h 170,93 i DPAOUTS ME à: à 26°,05 D TNT RE ES ER 19°,53 PASEDIEMELE ECS is: : : 25°,21 DRANEUE VE nes pans. tac ant 199,62 PMOCLIODrE’ 5.2. 2 RL 239,70 DANIEL Te ee 229,28 PRINOMEMDTrES : : MR 21030 SltiTe arer ic an: Par aline 230,97 » Décembre. . . .. Re. 180,78 En comparant les données de ces deux séries d'observations, on s’aperçoit d’une différence notable dans la température des deux localités ; à la Ciudad de las Palmas, la plus grande chaleur n’a pas lieu au mois d'août, comme à Sainte-Croix , mais au mois d'octobre. M. de Buch , qui a eu soin de eiter cette anomalie (3), fait remarquer qu’elle est d’autant plus surprenante que, jusqu’en septembre, la chaleur est plus faible à la Canarie que dans lesautresîles ; qu’elle augmente ensuite rapidement, et atteint bientôt celle des contrées les plus chaudes des tropiques. Ce savant géologue attribue la cause de cette diffé- rence à l'influence des vents régnans ; mais la structure orographique et la constitution physique du sol doivent aussi contribuer puissamment dans ce phénomène. La Ciudad se trouve adossée d’un côté à de hautes falaises , et cernée de l’autre par les dunes de sable blanc de la presqu'île qui l’unit à la Isleta. Dans les mois de l’année où les calmes règnent le plus fréquemment, c’est-à-dire depuis août jusqu’en oc- (1) Lecciones elem. de Agricultura. Laguna de Tenerife, 1816, tome 1, pag. 24. (2) Diario meteorog., Mss. (3) Voy. L. de Buch, Physical. Beschr. der Can. Ins., p. 65. i 12 III. (90 ) tobre, la chaleur, ne se trouvant plus tempérée par le mouvement de l’air, augmente progressivement. Le rayonnement du soleil est alors très-fort sur toute cette côte, et cette radiation, en se concentrant sur un petit espace, y produit une haute température. L'état de quiétude de l’atmosphère ne pouvant occasioner une grande perte de calorique pendant la nuit, il résulte de cette sorte de stagnation de l'air une différence peu sensible entre les maxima et les minima de température dans les vingt-quatre heures : cette différence est peut-être moindre encore qu’à Sainte-Groix de Ténériffe , où , selon les données d’Escolar, la température de midi ne surpasse celle du lever du Soleil que de 1°,16 R. C’est aux circonstances climatériques , qui produisent une augmentation de chaleur sur la côte sep- tentrionale de la grande Canarie, qu’il faut sans doute attribuer la présence de certaines plantes qu’on ne rencontre à Ténériffe que dans la partie méridionale de l’île. Ainsi, on y voit abondamment le P/o- cama pendula , le Cneorum pulverulentum , V Euphorbia aphylla et V Euphorbia balsamifera ; cette dernière espèce , qui ne s’écarte pas ordinairement du littoral dans l’île voisine, se propage , dans celle-ci , sur les montagnes cotières jusqu’à l’altitude de huit cents pieds, et y atteint à de grandes dimensions. Le Tamarix Canariensis , qui ne croît spontanément que sur les bords de la mer, dans les parties les plus chaudes et les plus abritées de Lancerotte et de Fortaventure , pousse avec vigueur à l'entrée de la vallée de la Vega, dont la hauteur est d’environ mille pieds , et s’y développe comme un arbre de moyenne grandeur. Les observations thermométriques de Bandini, dont nous avons fait connaître les résultats, furent exécutées à l’aide de bons instrumens. M. de Buch les a groupées par dizaines dans un de ses tableaux de température (1), et en a calculé les moyennes pour trois années ; mais comme le professeur de Canarie observait seulement à midi, la vraie moyenne n’a pu être appréciée que d’une manière approximative, en corrigeant les températures observées de la différence que présentaient dans les expériences d’Esco- lar la température moyenne et la température de midi. | Les données obtenues par M. de Buch, d’après ses corrections, sont les suivantes : Moyennes calculées pour la Ciudad de las Palmas. ÉÉMINE D LS CPS ONE ... 0167 05107 MHLER RON RE TE 239,12 C. DÉGÉRE NORRT EC | 170,58 EST CRE Re 2 IUT CCE PRES à 199,44 Septembre. . . . .... Re à CMOS A Lu ROUE MODE à 4 5 1e ss te fc RO SNON DATES ES ENS PRE ce GT 20°,13 SRRAtRD)e. : se CRE 2122200 Sn . . . . 2 CAO 21072 Héfontbre. . . : 4 EN It « Si, d’après ces résultats, dit M. de Buch, on trace une courbe de température pour cette localité, » on conçoit aisément que les températures de l’année, à partir du mois d’août jusqu’à la fin de no- » vembre, se trouvent en dehors de cette courbe et dérivent d’une autre source de chaleur. Les obser- » vations sont en cela tout-à-fait d'accord avec les rapports des gens du pays, et prouvent que la tempé- » rature du milieu de l'été diffère entièrement de celle du milieu et de la fin du mois d’octobre. » Les moyennes de température de Sainte-Croix, dont nous ayons présenté plus haut la série pour chaque mois de l’année, ont été aussi déduites, par M. de Buch, des résultats des observations qui lui furent communiquées par Escolar. Les soins qu'apporta le naturaliste espagnol dans ses expériences doivent en garantir l'exactitude : les instrumens dont il se servit étaient d'excellente construction et placés, à l'abri du soleil, sous un balcon aéré; les observations se firent régulièrement le matin et à midi. M. de Buch, en rendant compte des résultats de ces expériences, est entré dans des considérations d’une haute importance sur la température de Sainte-Croix de Ténériffe, et sur les circonstances phy- (1) Voy. Physical. Beschr. der Can. Ins., pag. 74: (9) siques qui, en général, déterminent ses variations aux îles Canaries. C'est pour compléter nos propres remarques sur les influences climatériques, considérées par rapport à la végétation, que nous citerons ici ce que notre savant devaricier a écrit de plus important sur ce sujet. « La courbe des températures, pour Sainte-Croix, n'offre pas les mêmes irrégularités que pour la » Ciudad de las Palmas, et ne semble pas soumise aux perturbations des influences locales ; ainsi, je » crois qu'on peut très-bien s’en servir dans les recherches sur les variations de température, suivant » les différentes latitudes comprises dans une même zone météorologique de longitude. . . . . . .. » Les résultats des observations d’Escolar, dit-il ailleurs, présentent, en général, des températures » fort élevées ; la température moyenne du mois de janvier, le plus froid de l’année, surpasse même » la température moyenne, pour toute l’année, des parties méridionales de l'Italie ; mais, à la manière » dont la température varie d’un mois à l’autre, on s’aperçoit que, dans cette région, le soleil ne passe » plus au zénith. En effet, on ne reconnaît pas dans la série des températures les deux maxima et les » deux minima qu’offrent les températures inter tropicales ; au contraire, le minimum de chaleur, » de même que dans les régions tempérées, a lieu en janvier, et le maximum un mois après le solstice » d'été. » ‘ » Les îles Canaries ne sont pas arrosées par ces grandes pluies des tropiques, qui, selon Pexpression » des marins, suivent le soleil, parce qu’elles tombent avec plus d’abondance à mesure que cet astre at- » teint sa plus grande ascension. Les pluies commencent, aux Canaries, lorsque la température a déjà » beaucoup diminué en hiver, et lorsque la différence de cette température avec celle des régions » équatoriales s’est considérablement augmentée. Ces pluies semblent, par conséquent, provenir des » mêmes causes que celles qui agissent dans les pays septentrionaux, c’est-à-dire, le refroidissement de » Vair chaud, produit par le vent de sud-est, lorsqu'il arrive des régions tropicales et des latitudes in- » férieures ; puis, par suite de cet abaissement de température, la condensation des vapeurs aqueuses » de l’air ambiant. » Cependant la température de l’automne, aux îles Canaries, n’est pas encore assez basse pour con- » denser les vapeurs atmosphériques ; il résulte de là, que dans ce climat les pluies commencent beau- » coup plus tard qu’en Espagne et en Italie, et surtout qu’en France et en Allemagne : elles n’ont pas » lieu avant les premiers jours de novembre pour les parties des îles Canaries situées sur le littoral , et » finissent, au plus tard, au mois de mars. On sait qu’en Italie les pluies durent depuis la mi-octobre » jusqu’au milieu du mois d’avril. » L’été des Canaries commence donc à rapprocher le climat de ces îles de celui des contrées inter- » tropicales, et les zones torrides et les zones tempérées semblent se confondre dans ces latitudes. » (L. de Buch, Physical. Beschr. der. Can. Ins. 11. Bemerkuhg.) Nous n’ajouterons qu’une seule observation aux importantes remarques de M. de Buch. Le long sé- jour que nous avons fait aux îles Canaries nous a convaincu que la saison pluvieuse est bien plus courte sur le littoral que dans la région supérieure. Sur la côte, les pluies commencent rarement avant la fin de novembre, et ne durent guère plus de deux mois ; encore ne sont-elles, la plupart du temps, que de fortes averses bientôt interrompues par des vents d’ouest assez violents. Dans la partie méridionale des îles, principalement dans la contrée maritime, les pluies sont fort rares ; la sécheresse qu’éprouvent, pendant plusieurs années, les districts de cette bande, oblige souvent une partie de la population à émi- grer vers des contrées plus fertiles. Les îles de Lancerotte et de Fortaventure, plus basses que celles de la partie occidentale de l’Archipel, sont principalement dans ce dernier cas ; leur climat, aussi bien que leurs productions naturelles, se ressent du voisinage de l'Afrique. ( 920) AVERTISSEMENT. À mesure que nous avançons dans la rédaction de la phytographie canarienne, une étude plus approfondie de chaque espèce nous entraine dans d’autres considérations et détermine de nouveaux changemens. Vouloir nommer maintenant toutes les espèces nouvelles que nous avons re- cueillies, et que nous sommes appelés à décrire, serait hasarder d’avance des dénominations que nous sexions peut-être tentés de changer plus tard. C’est pour éviter une synonymie, qu’on serait en droit de nous reprocher, que nous ne donnerons qu’à la fin de ce volume la liste des plantes de la Flore des Ca- naries-Occidentales, que nous avions annoncée pour ce supplément. * (93) CHAPITRE TROISIÈME. { DES FORÊTS CANARIENNES, DE LEURS CHANGEMENS ET DE LEURS ALTERNANCESe La terre, que les arbres embellissaient au temps de leur végétation, s'enrichit de leurs dépouilles; des germes vigoureux , déposés dans son sein, font succéder d’autres générations à celles qui viennent de s’éteindre, et la “mort des individus est comme un garant de la jeunesse éternelle des races. Minse. La réunion des mêmes arbres sur un espace donné, et la succession alternative d'un certain nombre d'espèces dominantes, sont des faits observés depuis long-temps : ces associations et ces alternances ont fixé l'attention de plusieurs naturalistes distingués; maïs ce ne sera qu'en comparant entre elles les séries d'observations entreprises sous diverses latitudes qu'on pourra obtenir des données précises sur les lois générales de la distribution des végétaux vivans en société, et ré- soudre peut-être le problème de ces reproductions spontanées dont nous ne saurions encore trouver l'explication. Bornons-nous mainte- nant à décrire les forêts que nous avons parcourues, fixons-en la topo- graphie, et faisons connaître les changemens auxquels donnent lieu l'apparition successive des différentes espèces qui les peuplent. Nos bocages d'Europe, enclavés au milieu de champs et parqués comme des troupeaux, ont pour caractère distinctif la symétrie des taillis et l’uniformité des futaies. Soumis aux vicissitudes des exploi- tations et modifiés selon les vues des agronomes, ces bois, souvent re- nouvelés, ne sont plus que des plantations dont tous les arbres ont le rs ( 94) même port. Ce n'est guère que sur nos montagnes Alpines et dans les contrées isolées de l'Orient et du Nord, où la civilisation et ses exigen- ces n’ont point encore pénétré, que les forêts conservent leur primi- tive indépendance. Partout ailleurs, l'homme a étendu arbitrairement sa puissance, et la nature est venue se prêter à son vouloir. L'accroisse- ment progressif des sociétés a exigé d'autres ressources, et les produits du sol ont dû se mettre en rapport avec les besoins et les goûts des populations. Alors, dans les cercles d'activité où se sont exercées les industries agricoles, le pays boisé à perdu sa physionomie originaire, pour prendre un air moins sauvage et plus en harmonie avec ses alentours. Les îles Canaries n’en sont pas encore à cette phase; on y retrouve des forêts vierges, et, dans ces régions némorales, la nature, par sa seule puissance, maintient et régénère ce quelle a créé. Là, de vieux Lauriers, minés par le temps, finissent par s'affaisser sous leur propre poids, augmentent la masse de l'humus, et de nouvelles races naissent de leur décomposition. Le terreau de la forêt, incessamment engraissé par tant de dépouilles végétales, nourrit les espèces qui couvrent le sol, et conserve dans son sein les germes de celles qui doivent les rem- placer. La nature préside à ces associations, et règle la marche lente de leurs alternances. Des arbres, aussi anciens que la terre qu'ils ombra- gent, dominent tous les autres, commeces baliveaux qu'en laisse croître au milieu des taïllis; leur tronc et leurs branches sont couverts de mousses et de lichens; au-dessus de ces dômes de feuillage, les Fougères et les autres plantes des bois entretiennent une humidité fécondante. Tantôt des masses de la même espèce entourent ces vétérans de la fo- rét, et tantôt des groupes d'espèces diverses cernent l'espace qu'ils semblent avoir conquis depuis des siècles. Ces arbres séculaires sont les points de départ de la végétation environnante, et leur existence vient jeter quelques clartés sur le mystère des alternances. En effet, bien que le plus grand nombre de semences germent sous l'arbre qui (95) les produit, les plantules qui en proviennent s'étiolent bientôt, et péris- sent par excès d'ombre et d'humidité, tandis que toutes celles qui prennent racine sur le terrain découvert poursuivent leur dévelop- pement. Il peut arriver cependant que les germes d’autres espèces, en s'écartant aussi de leur point d'origine, se trouvent portés à côté des premiers par cette sorte d'envahissement progressif. Il s'établira dès- lors une lutte entre les deux espèces, et celle qui prédominera pourra se limiter numériquement. Dans un mémoire d'une haute portée, M. de Humboldt s'est, avant nous, exprimé en ces termes : « Nous » concevons comment, sur un espace de terrain donné, les indivi- » dus appartenant à différentes tribus de plantes ou d'animaux » peuvent se limiter numériquement; comment après une lutte opi- » miâtre et après de longues oscillations, il s'établit un état d'équi- L TZ libre qui résulte des besoins de la nourriture et des habitudes de LS Ÿ la vie (1).» C'est ainsi sans doute, que se forment ces agroupemens et ces circonscriptions partielles; un Mocan peut se trouver isolé au milieu de Lauriers, ou, dans d'autres cas, s'entourer d’une nouvelle génération. Les différentes causes de destruction qui abattent les vieux arbres laissent à découvert des parties de terraïn que le soleil pénètre de ses rayons: la chaleur, en se combinant avec l'humidité, vient changer la nature chimique du sol et peut-être aussi celle de l'atmosphère par le dégagement de nouveaux gaz; alors commencent plusieurs périodes d’alternance. d'autres plantes apparaissent à la surface, d'abord des Pteris, puis des Bruyères et des arbustes, jusqu'à ce qu'enfin la terre, rendue à sa constitution première, après plusieurs régénérations suc- cessives, se recouvre encore des mêmes espèces qu'auparavant. Il y a dans notre raisonnement plus que de simples conjectures ; la . (1) Addition aux Nouvelles recherches sur les lois que l’on observe dans la distrib. des formes végét. Voy. Ann de chim. et de phys., tom. xvr; p. 267. ( 96) méthode des assolemens , si bien développée par M. de Candolle, dans sa Physiologie végétale, est fondée en grande partie sur cette loi de la reproduction alternative des végétaux sociables, entrevue depuis long- temps par les agronomes, et appuyée de tous les faits que M. Dureau de la Malle à consignés dans son mémoire sur l'alternance (1). Ceux que nous allons décrire sont fondés sur dix années d'observations: ce laps de temps suffit aux îles Canaries pour juger de la durée d’une révolution dans la renaissance des bois qui ont été détruits par l'action des hommes, et pour pouvoir apprécier les phénomènes qui se manifes- tent pendant les différentes périodes de reproduction. Dans ces climats, où tout concourt à exciter l'élaboration de la sève, une autre écono- mie règle la marche de la végétation; des arbres toujours verts, une croissance continue, un développement rapide, sont les conséquences de cette énergie vitale qui se déploie dans toute sa plénitude. Les va- riations des saisons étant moins brusques, et les intermittences de la végétation presque inappréciables, les arbres passent sans interruption par les différentes phases de la vie, et leurs rameaux se chargent à la fois de fruits, de fleurs et de nouveaux bourgeons. Les nuages, que les vents alizés chassent incessamment devant eux, s'amoncellent au-des- sus des forêts, et les imbibent de leurs vapeurs. Cette rosée salutaire, en s'infiltrant dans les couches crevassées du sol, alimente les sources qui percent de toute part; elle se répand en perles brillantes sur les feuilles, on la voit filtrer goutte à goutte des rochers couverts de Ca- pillaires ; de à cet échange continuel des émanations de la terre et de l'atmosphère, ces eaux limpides qui s'échappent en petits ruisseaux des grottes tapissées de mousses. Et, si à ces bienfaits de la nature, à cette chaleur du jour tempérée par les brises de l'Océan , on joint encore la sérénité des nuits, la tranquillité dont on jouit sous ces beaux ombra- ces, et cet air vivifiant qui pénètre les végétaux et qu'on respire avec. 7 (1) Voy. Ann. des scienc. nat., vol. v, p. 353. 1825. (97) tant de délice, on pourra alors se faire une idée de la physionomie de cette région. Par leur caractère atlantique, les forêts Canariennes n'ont presque plus rien de commun avec celles de nos climats ; elles offrent en géné- ral des points de vue très-variés, se groupent de la manière la plus pit- toresque sur les pentes des montagnes, garnissent le fond des ravins et les anfractuosités de leurs berges. Quand on arrive dans cette région némorale, on éprouve un sentiment d'admiration mêlé de bien-être : l'épaisseur de la fourrée ne sauraït opposer un obstacle au désir de tout voir, de se procurer à chaque instant d’autres surprises et de nouvelles émotions. On erre aïnsilong-lemps sous ces massifs de verdure et parmi ces tribus d'arbres et de plantes qui se pressent et se confondent : mais lorsque, parvenu sur la lisière des bois, on découvre tout-à-coup, sous un soleil radieux, les vallées de la côte, la mer et son immense horizon, il nest pas de description qui puisse rendre un pareil tableau. Si pourtant ces forêts offrent, dans leur ensemble, des beautés que tout observateur peut saisir d'un coup-d'œil, elles présentent aussi dans leurs détails des particularités pleines d'intérêt pour le botaniste. Placées sur les confins de la zone tempérée, elles ont déjà de grandes analogies avec celles des contrées les plus chaudes des deux hémis- phères. Les Lauriers y croissent en masse comme aux Antilles et dans quelques îles de l'Archipel d'Asie; plusieurs arbres, exclus des régions sepientrionales (1), s'annoncent comme des espèces dont les nom- breuses congénères se retrouveront plus loin; les Mocans s'y montrent pour la première fois, tandis que par leurs belles dimensions d’on- doyantes fougères se rapprochent de certaines espèces d'Amérique et de l’île Bourbon ; il en est même deux qui paraissent tout-à-fait iden- tiques. | Les Lauriers abondent partout et forment quatre espèces bien dis- (1) Ces arbres appartiennent aux genres Ardisia, Olea, Myrsine, Puütosporum, Boehmeria, etc. 13 III. (98 ) tinctes, auxquelles viennent s'unir d'autres arbres de haute futaie et plusieurs beaux arbustes; ce sont les Arbousiers, les Myrsines et les Ilex des Canaries (1); l'Ærdisia excelsa, le Rhamnus glandulosus, le V'isnea Mocanera, le Myrica Faya, le F: iburnum rugosum, l'Erica arborea, le Cerasus Hixa, le Boehmeria rubra et V'Olea excelsa si dif- férent de notre Olivier d'Europe. Toutefois , au milieu de ce mélange d'espèces, les Lauriers dominent toujours et forment le type caracté- ristique de cette région que nous avons appelée Laurifère. Répartis le plus souvent en divers groupes, ils semblent s'être réunis par espèces ; le Laurus Canariensis Nob. s'est placé en première ligne sur la lisière des forêts, les gorges des montagnes sont peuplées de Laurus Indica, le robuste Barbusano (L. Barbusano) se plaît sur les pentes escarpées des ravins, et le Til, au bois infect (L. Fætens), ombrage les alentours des sources. Ces singularités dans le mode de répartition des Lauriers se font aussi remarquer chez les autres espèces. À Ténériffe , les Bruyè- res en arbres sont toutes réunies dans les bocages de San Diego del monte et à l'entrée de la forêt d'_Ægua Garcia; V'Ilex Perado, qui ne se trouve que dans cette dernière localité, y croît le long des cours d'eau et dans les endroits les plus ombragés ; les Cerisiers (Cerasus Hixa) se montrent, en grand nombre; sur divers points de la chaîne d'_4- naga (@) et ne se rencontrent pas ailleurs. Dans la vallée de Guimar, les Arbousiers garnissent les berges du ravin de las Aguas et sont très- rares dans les autres quartiers de l’île; les Ardisiers et les Fayas sont à peu près dans le même cas : les premiers croissent, en masse, dans les environs de Buenavista, tandis que les seconds bordent toujours les forêts vers leur partie supérieure, et forment le passage de la région Laurifère à celle des petites Bruyères. La végétation forestière offre, (1) Arbutus Canariensis Myrsine Canartensis. Tlex Canariensis. Llex Perado. (2) Dans les bois de las Mercedes et au-dessus de Taganana. (99) en général, la même distribution dans les autres îles : à Canaria, les Tils, dont nous n'avions vu d'abord que quelques pieds dans la forêt de Doramas, depuis Terror jusqu'à Arucas, devinrent ensuite l’espèce dominante dans les environs de Moya; les Mocans, toujours épars au milieu des autres arbres, se sont multipliés à l'île de Fer sur les montagnes du Golfo, et y ont acquis les plus grandes dimensions. Ces sortes d'associations des mêmes arbres, et ces cas d'isolement in- dividuels , au milieu d’autres groupes, donnent lieu à une remarque qui n'est pas sans intérêt lorsqu'on examine les caractères de la végé- tation dans différens climats. En Europe, par exemple, où les an- ciennes forêts ont été remplacées par de nouvelles plantations, on se ferait une bien fausse idée de la végétation primitive, par celle qui lui a succédé. C'est dans les pays restés en dehors des envahissemens agricoles qu'il faut aller étudier cette végétation; partout ailleurs, le remaniement du terrain a créé des bois artificiels , et s'est prêté au mélange des espèces introduites à différentes époques. Il n’est donc pas question ici des taillis ni des futaies, que l'agronomie à soumis à ses spéculations; ces bois, coupés à des intervalles réglés, sont devenus l'ouvrage des hommes; si ces domaines forestiers étaient abandon- nés à eux-mêmes, les Chênes, les Bruyères, les Hêtres, les Pins et quelques autres espèces à bois dur, prédomineraïent bientôt, et finiraient par reconquérir le terrain sans partage. L'observation est en cela d'accord avec les faits; l'on voit rarement les arbres intro- duits, même les espèces européennes transplantées hors de leurs li- miles naturelles, soit en France, en Angleterre ou autre part, se reproduire spontanément. Les plantes régnicoles, que la nature à restreintes dans certaines limites, sont aussi dans le même cas; de ma- nière qu'il existe cette différence entre les végétaux du sol et ceux qui lui sont étrangers, que les premiers se multiplient dès que des cir- constances favorables facilitent la germination, et que les causes qui s’opposaient à leur force expansive cessent de les gêner, tandis que les ( 100 ) seconds, tout en s accommodant au terrain et à la température, c'est-à- dire en s'acclimatant, ne se naturalisent pas (1). IL est rare, du moïns, qu'une plante exotique acquière cette spontanéité, caractère distinc- tif des espèces régnicoles; c'est ce qui a fait dire, avec raïson, que les végétaux introduits empruntaient le sol sans le posséder. Ainsi, le Ma- ronnier, le plus bel ornement de nos parcs, ne peut se propager de lui- même, ses fruits pourrissent sur place; la faculté germinatrice n'est pas pourtant éteinte en eux, mais cette vertu innée a besoin d’autres stimulans pour les faire croître, le sol d'emprunt qui les reçoit n'est pas à leur température, et ne peut couver, dans son sein, les graines étrangères; elles réclament un terreau préparé parune combinaison chi- mique que nous ne savons encore apprécier que par tâätonnement, mais qui seule est capable de développer le principe fécondateur, en rendant au germe son énergie vitale. Beaucoup d'arbres forestiers s'assimilent, en cela, avec le Maronnier, et les exemples ne nous manqueraient pas pour appuyer notre raisonnement. Dans la plupart de nos provinces de France, un bois de Châtaigniers , de Platanes ou de Peupliers d'Ita- lie, qu'on ne renouvelle pas, ne prend aucune extension. C'est que ces arbres sont originaires de l'Europe australe; transplantés dans nos contrées, leurs graïnes ne lèvent plus que par semis; devenus vieux et décrépis, ils périssent sans léguer à la terre une nouvelle génération. (1) Ces deux expressions , Acclimatation et Naturalisation , ont été souvent confondues et faussement appliquées. D'après notre manière de voir, nous ne pouvons admettre la définition du yénérable Thouin : « Naturaliser un végélal, c’est le transporter du lieu où il croït naturellement dans un autre lieu, où, » à l’aide de la culture, on parvient à l’acclimater de manière qu'il s’y multiplie comme les plantes indigènes. » Voy. Cours de cull. et de natural. des végét., publié par Oscar Leclerc. 1827. Selon nous, un végétal ac- climaté donne des graines , mais elles ne se. multiplient spontanément , comme celles des plantes indi- gènes, que lorsque l'arbre ou la plante se sont entièrement naturalisés, ce qui n’arrive que bien rare- ment. L’acclimatation n’est réellement maintenue que par le moyen des semis, qui seulement, et dans très-peu de cas, peut amener la naturalisation, c’est-à-dire la reproduction spontanée. Nous n’enten- dons parler ici que des végétaux ligneux : quant aux plantes herbacées, qui durent peu et dont la fructification est beaucoup plus rapide, celles-là ont moins à redouter les intempéries de l’atmo- sphère. La quantité et la ténuité de leurs graines, qui s’enterrent presque aussitôt, et dont la faculté germinatrice se développe plus promptement, leur dissémination sur un plus large espace, sont autant de chances favorables à la reproduction spontanée. ( 101 ) Alors, à la place qu'avait occupée la futaie, naissent spontanément des plantes et des sous-arbrisseaux que l’'ombrage avait auparavant expulsés des alentours, ensuite succèdent des Bouleaux, des Trembles ou d'autres espèces à bois blanc, puis enfin des Chênes, des Bruyères ou des Pins indigènes, selon la nature du climat et du sol. Quelque chose d'analogue a lieu aux Canaries, dans les îles où les Châtaigniers ont été introduits, c'est-à-dire, à Ténériffe, à Palma et à la grande Canarie. Peu d'années après la conquête de cet archipel, les Châtai- gniers vinrent remplacer dans certaines vallées les forêts de Lauriers qui boïsaient auparavant tous les versans des montagnes; maïs, bien que ces arbres aient pris de suite un bel accroissement et qu'ils soient devenus très-productifs, leurs fruits ont rarement germé sur place; l'excès d'ombre et d'humidité les a presque toujours détruits. Aussia-t-on observé que, sur plusieurs points, les bois de Châtaigniers s'éclaircissaient de plus en plus et finissaient par se perdre. Lorsque l'on cesse de les replanter, les espaces découverts sont bientôt envahis par les Ronces et les Pteris, auxquels viennent se mêler des Hypéricons et quelques Cinéraires, puis apparaissent les Bruyères, et après elles, les Lauriers et les Fayas, première annonce de la renaissance des an- ciens bois. On ne saurait aujourd'hui douter de ces phénomènes, que détermine la loi des alternances si bien démontrée par les judicieuses observations de M. Dureau de la Malle. C'est à ces reproductions successives et spontanées quest due, à la longue, la régénération du sol. IT est aussi bien des terrains en France susceptibles de redevenir ce qu'ils furent autrefois : partout où l'industrie agricole cesserait d'exercer son empire, la végétation primitive, après un certain laps de temps, reprendraït le dessus, les arbres régnicoles repousseraient de nouveau pour se ranger par groupes distincts, en faisant dispa- raître ces taillis mélangés d'espèces exotiques et toutes ces plantations artificielles. Qu'on parcoure les contrées encore incultes des grandes Alpes et des Pyrénées, les antiques forêts des monts Scandinaves et des ( 102 ) autres pays de l'Europe boréale, la chaîne des Crapack, les grands es- paces boisés de l'Allemagne et de la Russie, et dans ces régions encore vierges on retrouvera la végétation des premiers temps. Là, les fo- rêts ont conservé ces caractères originaires qui décèlent leur nature sauvage et leur spontanéité; leur mode de distribution n’a pas changé, et, sauf les modifications dépendantes des latitudes et des localités, cette même répartition phytostatique dut embrasser jadis la majeure partie de la Germanie, des Gaules et des contrées adjacentes, avant que la terre, mille fois retournée, n'eût éprouvé tant de vicissitudes. L'histoire des changemens de la végétation européenne est peut-être un des sujets les plus intéressans à traiter, mais l’enchaînement des causes qui a entraîné la destruction des bois primitifs, n'est pas facile à saisir. Pour apprécier, par exemple, les différentes phases de la végéta- tion sur le sol de la France, peut-être faudrait-il remonter au temps de ces antiques forêts des Druides qu'une théogonie protectrice avait rendues sacrées. À partir de cette époque, il est dans nos fastes des évé- nemens notables qui ont puissamment contribué à modifier la végé- tation du pays; M. Auguste de Saint-Hilaire, dans une note de ses savans écrits, nous a indiqué ceux qui avaient eu le plus de part à ces grandes révolutions agricoles (1). Il serait superflu maintenant de nous | occuper de ces recherches, et nous résumerons, en peu de mots, les considérations que nous venons d'exposer. | Nous n'’admettons comme forêts primitives que celles où les arbres qui les peuplent sont dus à leur seulespontanéité. En Europe, ces forêts se composent, le plus souvent, d'une ou de plusieurs espèces domi- (1) « IL est clair, dit-il, que les événemens qui ont dû occasioner les modifications les plus notables » dans la végétation de la France, sont : 1° la fondation de Marseille, par les Phocéens ; 2° la conquête » de Jules César ; 3° les grands encouragemens donnés à la culture de la vigne sous l’empereur Probus ; » 40 la création de certains ordres religieux, et les immenses défrichemens qui en ont été la suite ; 5° les » croisades ; 6° la découverte de l'Amérique; 7° les encouragemens donnés à l’agriculture par Henri IV » et Sully ; 8° enfin la révolution , qui a conduit une foule d'hommes éclairés à s'occuper de la culture » des terres , et qui, par le partage des biens communaux et la division des grandes propriétés, a amené » de nouveaux défrichemens. » Tableau de la végétation primitive dans la province des Mines. ( 103 ) nantes, et toujours réunies par groupes. D'après les données d’un de nos plus célèbres horticulteurs, le nombre des espèces d'arbres indi- gènes de première grandeur qui peuplent les forêts de la France ne s'élève qu'à dix-neuf, encore faut-il retrancher de cette quantité cinq espèces propres aux terrains humides, savoir : le Peuplier noir, le Tremble, l'Hypréau, le Frêne et l'Aune. Parmi les quatorze espèces restantes, le Pin d'Alep, l'Yeuse et le Liége ne croissent que dans, les pays méridionaux, de sorte que le nombre des arbres forestiers des autres provinces se trouve réduit à onze espèces, qui rarement se ren- contrent réunies dans la même contrée; quatre, surtout, semblent appartenir plus particulièrement aux régions alpines : ce sont le Mé- lèze, l'Épicéa, le Sapin et le Bouleau (1). En général, ces diverses es- pèces d'arbres sont rarement mêlées ensemble, elles forment chacune de petits bois à part, quelquefois des forêts entières. un Aux Canaries, ce sont bien encore des groupes d’une même espèce, mais parmi lesquels on rencontre , disséminés çà et R, des arbres dif- férens. Ce mélange est souvent très-varié. Le nombre total des es- pèces torestières s'élève à vingt-deux, sur cette quantité on en compte dix-sept qui, sur de petites étendues de terrain, peuplent ensemble les mêmes forêts. Ainsi le premier chiffre dépasse déjà celui de la to- talité des arbres de première grandeur propres au sol de la France, et le second présente une différence de plus de la moitié sur celui des espèces qu'on rencontre, disséminées sur un immense espace, dans l'intérieur de ce royaume et vers ses frontières septentrionales. Si nous passons de là dans les contrées situées entre les tropiques, nous n'y verrons plus la même répartition; un pêleméle d'arbres, d’arbustes et de plantes diverses, dont l'énumération serait trop lon- gue, viendra remplacer, dans les forêts, la sociabilité de la végétation européenne et sa fatigante monotonie. (1) Voy. Cours de cult. et de natural. des végétaux, par André Thouin, pub. par Oscar Leclerc. Paris, 1827, pag. 360. ( 104 ) Le mélange des espèces forestières, qui commence à se manifester aux Canaries, semblerait donc établir, à cetté latitude, une sorte de transition entre la région némorale de la zone tempérée et celle de la zone torride. Ce Caractère intermédiaire, que nous avons eu déjà UCCA- sion de signaler, repose aussi sur certaines ressemblances de formes avec quelques espèces des deux autres grands climats. Nous nous ré- servons, dans un autre chapitre, de faire apprécier ces analogies. À mesure que le nombre des espèces diminue, l’agroupement des végétaux d'une même espèce, par grandes masses, se fait donc remar- quer de plus en plus en s'avançant vers les pôles, ef vice vers&, la quantité numérique des espèces et le mélange individuel dû à leur dissémination sur un espace donné, augmentent progressivement en se rapprochant des régions équinoxiales. Tâchons de déterminer les causes de ces différences. « La quantité comme la qualité de la végétation répond essentiellement » à la quantité et aux modifications de la température. » Les observa- tions de Walhenberg , sur les montagnes de la Suisse et de la Scandi- navie (1), ont fait connaître l'importance de cette loi; maïs c'est sur- tout dans les contrées qui avoisinent l'équateur, ce centre de vie et de fécondité, qu'on peut en apprécier toute l'influence. Dans nos régions tempérées, la germination, l'accroissement, l'apparition des bour- geons, l'épanouissement des fleurs, la maturité des fruits, en un mot tous les phénomènes phytologiques, suivent une marche régulière, toujours conforme à celle de la température , et parfaitement en rap- port avec les périodes de chaleur et de froid, d'humidité et de séche- resse. Il est des époques fixes pour la floraison et la fructification de chaque espèce: la dissémination a aussi les siennes. À ces phases de la vie végétale succède l’engourdissement hivernal, puis le cercle annuel recommence sa révolution. Ces intermittences dans la végétation font (1) Voy. Wahlenberg, De Fegetatione et climate in Helveti& septentrional, etc. y CE 8 7e) ; ( 105 ) que chacune des fonctions organiques, qui concourt à la repro- duction de l'espèce, agit à la fois chez tous les individus. La pro- pagation successive des mêmes arbres, et leur agroupement sur un espace donné, sont donc les conséquences de cette simultanéité d'action. | | + Dans les forêts de la zone torride, l'état de la température maintient la sève sans cesse en activité; la végétation n'a pas d'intermittence, et chaque plante exerce pour aïnsi dire son action individuelle suivant ses moyens d'agir et les circonstances qui les favorisent. La reproduc- tion n'a donc pas lieu simultanément ; si les ouragans et les orages viennent rompre l'équilibre de l'atmosphère aux époques où le soleil est parvenu à sa plus haute élévation, ces perturbations, loin de ralen- tir la végétation, redoublent au contraire son énergie. Dans les temps d'hivernage, après ces ouragans désastreux qui ravagent en quelques heures la végétation des Antilles, nous avons vu les arbres des grands bois repousser avec plus de vigueur qu'auparavant. Ces fortes secousses semblaient accélérer la reproduction , et, après ces intempéries, le dé- veloppement des bourgeons se manifestait avec une énergie extraor- dinaire. Dans les vergers, les arbres dont la tempête avait haché les branches réparaïient leurs pertes en fort peu de temps, et recommen- çaient bientôt à se couvrir de fleurs et de fruits. Les clairières qui se forment dans les forêts par la chute des grands arbres, en laissant pé- nétrer dans ces massifs de feuillage une plus grande quantité de lu- mière et de calorique, favorisent la floraison; et l'élagage accidentel qu'éprouvent les arbres isolés, en excitant le mouvement de la sève et en la précipitant vers les parties lésées, doït nécessairement déterminer la formation de nouvelles branches. Telles sont sans doute les princi- pales causes de ces phénomènes, mais la masse d'électricité dont l'at- mosphère est chargé dans ces temps orageux y contribue aussi puis- samment. L'accroissement de température pendant l'hivernage, les averses instantanées qui ont lieu à cette époque, la fréquence des 14 III. ( 106 ) vents du midi, le rapport des mois (1), font de cette saison l'été brü- lant de l'Amérique équinoxiale. Depuis novembre jusqu'en février, au contraire, la diminution de la chaleur, la permanence des nuages, humidité occasionnée par la fréquence des grains, la fixité des vents du nord, sont autant de circonstances qui établissent dans ces lati- tudes une sorte d'analogie avec les hivers de nos climats; mais avec cette différence que, dans la majeure partie de l'Europe, la tempéra- ture descendant au-dessous du point de la congélation, l'excès du froid arrête la marche de la végétation, et les plantes restent alors plongées dans une vie passive, espèce d'engourdissement assez sem- blable à l'hivernation chez certains animaux ; tandis que dans la zone torride, le thermomètre ne s'abaissant pas, sur la côte, au-dessous de 12: centigrades et se soutenant ordinairement entre 20 et 25°, une pareille température ne ralentit pas l'activité de la sève, et la végétation, tou- jours livrée à ses impulsions, se montre à la fois sous toutes ses phases. | M. Ramon de la Sagra, directeur du jardin botanique de la Ha- vane, vient de nous fournir sur ce sujet plusieurs faits intéressans. D'après les observations de ce naturaliste, il paraît démontré que les végétaux dans l'île de Cuba n'ont, en général, aucune époque de fleu- raison et de fructification déterminée; ces périodes de reproduction varient même de deux à trois mois chez les plantes dont les fonctions organiques offrent le plus de régularité, c'est-à-dire, parmi celles qui ne fleurissent et ne fructifient qu'au temps des pluies ou de la séche- resse, deux grandes saisons qui se partagent l'année dans les régions intertropicales. Pour donner une idée des différentes époques d'inflo- rescence parmi les végétaux que M. la Sagra appelle à reproduction régulière, il nous suffira de citer : Le Calycophyllum candidissimum, qui fleurit en octobre, novembre, décembre et janvier. (1) Dans les grandes Antilles l’hivernage dure depuis le mois de juin jusqu’au mois de septembre. ( 107 ) Le Casearia hirsuta et le Cordia gerascanthoïdes, en Janvier, février et mars. | Le Laurus Martinicensis et le Picramnia pentandra, en avril, maï et juin. | Maiïsil en est un bien plus grand nombre dont les organes reproduc- teurs parviennent à leur dernier état de développement à des époques très-différentes. Les indications extraites de l'herbier de M. La Sagra., et que nous rapportons en note (1), serviront à faire apprécier ces irré: gularités. Ainsi, l'on s'apercevra que les périodes de reproduction n’ont pas lieu en même temps pour toutes les espèces, qu'elles diffèrent pour chacune d'elles, et qu'elles varient par fois d’une année à l’autre. Le Bauhinia scandens, par exemple, dont les fruits furent d'abord re- cueïllis en mars, a été ensuite, dans d’autres herborisations, retrouvé en fleur en janvier, puis en octobre; l'Æmyris floridana, ramassé en fruit en juin et avril, a été ensuite revu en fleur en octobre et novem- bre, et le Schmidelia viticifolia, qui déjà fructifiait en mars, refleuris- sait encore en mai. Or, ces phénomènes ne présentant aucune coïn- cidence, soit parmi les individus de même espèce, soït entre ceux d'espèce différente, on peut établir en fait qu'il y à continuité d'ac- tion, mais non simultanéité. M. Rämon de La Sagra nous assure, en effet , que la faculté reproductive par voie de fécondation est perma- nente dans les végétaux des tropiques, et que la plupart fleurissent et (1) Bauhinia scandens recueilli en fleur en juin et octobre. » fruit » mars et octobre. Amaryllis atamasco » fleur » juin et septembre dans la même année. » fruit » juillet et septembre dans une autre année. Catesbæa longiflora » fleur » juillet et octobre. » fruit » juillet et octobre. Croton lucidum » fleuraison successive durant toute l’année. Ehretia aspera » fruit » novembre, avril et septembre. Amyris floridana » fleur » janvier, mars, octobre et novembre. » fruit » juin, avril et novembre. Calophyllum calaba » fleur » janvier et juin. S'chmidelia viticifolia » fleur » avril, mai et octobre. » fruit » mars, octobre, novembre et décembre. ( 108 ) fructifient pendant tout le cours de l’année (1). « C'est à l'influence fé- » condatrice de ce climat, nous écrit-il, qu'est due cette énergie proli- » fique qui force les végétaux à répandre au dehors une surabondance » de vie; c'est elle qui provoque, chez les plantes comme chez les ani- » maux, ce besoin incessant de reproduction. Là, nul repos dans les » diverses phases de la végétation, toutes les fonctions organiques s'o- » pèrent à la fois, et la fleuraison successive n'est que la conséquence » d’une nutrition continue. » M. Ramon de la Sagra, en s'empressant d'extraire les faïts que nous venons de citer du journal de ses herborisations dans l’île de Cuba, et de ses annotations sur les phénomènes de physiologie végétale qu'il a observés dans l'établissement confié à sa direction (2), nous a donné une nouvelle preuve de son désintéressement, lorsqu'il s'agit d'accroi- tre le domaine de la science, en ajoutant de nouveaux faits à ceux qu'il a, déjà fait connaître dans plusieurs de ses écrits (3). Nous ne saurions trop louer un si beau zèle, et nous sommes heureux de pouvoir lui en témoigner ici toute notre gratitude. (4) L’assertion de M. La Sagra est d’accord avec tous les souvenirs que nous avons conservés de la vé- gétation des Antilles : aux Canaries même, il est un bon nombre d’arbres et de plantes qui se trouvent dans le même cas, et, dans plusieurs localités, nous avons recueilli, en fleur et en fruit, presqu’à toutes les époques de l’année, le Laurus fætens, le iburnum rugosum, le Myrica Faya, le Bosea yervamora, le J’isnea Mocanera , etc. (2) Un autre fait, que nous devons également aux communications de M. La Sagra, prouve jusqu’à quel point la température peut influer sur le développement des fleurs, et retarder, accélérer ou même - prolonger leur épanouissement. Parmi les plantes cultivées au jardin botanique de la Havane se trouve l'Hibiscus mutabilis, cette belle espèce dont les corolles s’épanouissent au lever du soleil, et passent, depuis le blanc le plus pur, par toutes les teintes de rouge, jusqu’au brun, dernier terme d’une existence qui finit au déclin du jour. Le 19 octobre 1827, la vie des fleurs de cette malvacée fut prolongée de dix-huit heures ; les corolles restèrent blanches pendant tout le jour, jusqu’au lendemain matin qu’elles recommencèrent leurs va- riations accoutumées jusqu’à midi, instant où elles se flétrirent. M. La Sagra observa, le 19, un abais- sement de température de plus de 3 centigrades ; le thermomètre se soutint tout ce jour un peu au- dessous de 27° et remonta le lendemain à 30° centigrades, température nécessaire à l’accomplissement de ce singulier phénomène. (3) Parmi le grand nombre de publications que M. Ramon de la Sagra a fait paraître successivement dans ces dernières années, ses Mémoires pour servir d'introduction à l’horticulture de Cuba (Memorias para servir de introd. a la horticul. Cubana. 1827 ) méritent d’être cités comme les plus importans pour ( 109 ) Toutefois, malgré l'importance des observations de cet habile na- turaliste, on aurait tort de penser que tous les arbres des forêts des tropiques fleurissent abondamment. Dans les grandes masses de vé- gétaux, cetle exubérance florifère n'est guère déterminée que par les causes accidentelles que nous avons expliquées plus haut;-mais l'on peut assurer que le phénomène de l’inflorescence n'est pas plus simul- tané parmi les espèces némorales que parmi celles qu'on rencontre hors des forêts, et qu'on ne trouve là rien de comparable à cette régularité d'action si frappante dans nos climats. Au premier abord, dans les Catingas du Brésil, la végétation semblerait, par ses phases, s'assimi- ler en quelque sorte à celle d'Europe; les arbres qui peuplent ces bois perdent leurs feuilles au temps de la sécheresse, mais à côté de ce pay- sage d'automne s'offre l'image du printemps (1), car les Catingas qui croissent au bord des rivières ont conservé leur parure. L'apparition des feuilles et des fleurs est souvent même instantanée dans les bois les plus dépouillés : «Qu'une pluie soudaine vienne tout-à-coup humecter » la terre, dit le savant Martius (2), un monde nouveau se montre » comme par enchantement, les branches dégarnies se couvrent aus- » sitôt de verdure, et des fleurs nombreuses, en étalant leurs brillantes : » corolles, exhalent au loin leur parfum. » | Il résulte de tout ce que nous venons d'exposer que, pendant tout le cours de l'année, les plantes croissent et se reproduisent sans discon- tinuité, en se disputant le terrain qu'elles ont envahi. De cette lutte de vitalité, de cette liberté d'action, résulte le mélange des espèces qui peuplent les forêts vierges des régions équinoxiales. l’histoire météorologique du pays qui a été long-temps l’objet de ses études. On trouve dans le premier cahier de cette revue, où il traite du climat de l’île, une masse d'observations du plus grand intérêt sur les influences de la température considérées par rapport à la végétation. (1) « Excitée sans cesse par ses deux agens principaux, l’humidité et la chaleur, la végétation des bois » vierges est dans une activité continuelle; l’hiver ne s’y distingue de l’été que par une nuance de teinte » dans la verdure du feuillage, et, si quelques arbres y perdent leurs feuilles, c’est pour reprendre aus- » sitôt une parure nouvelle. » Aug. de Saint-Hilaire, Tab. de la végét. prim. dans la province de M. G. (2) Phys. Pflanz. Braz. 17. ( 110 ) C'est entre les deux systèmes d'action que nous venons d'envisager qu’il faut chercher les causes de la répartition des végétaux dans les forêts canariennes. Par son voisinage du tropique, cette région né- morale se trouve sous l'influence de deux grands climats; à cette lati- _tude, les chaudes émariations de la zone torride sont amorties par la fraîcheur des brises du nord . et les saisons, quoique moins tranchées que dans notre Europe méridionale, exercent encore beaucoup d'in- fluence sur les plantes. Une végétation intermédiaire doït donc être le résultat de cette température mixte, et c'est en effet ce que nous prouve l'observation. Dès lors, on peut concevoir comment les mêmes espèces peuvent former des groupes distincts où se trouver enclavées, chacune individuellement , au milieu d'espèces différentes; comment encore l'influence continue des milieux maïntient ces associations ou ces isolemens, et de quelle manière enfin les arbres, ainsi réunis en société, peuvent se limiter numériquement et, jusqu'à un certain point, pendant de longues périodes. Mais tous les végétaux forestiers se sont-ils développés simultané: ment ? Existait-il dans le principe d'autres rapports numériques? et ‘ quel était alors le degré de fréquence de chaque espèce? Une fois lan- cée dans le vague des conjectures , l'imagination va plus loin que les faits : les questions que nous venons de poser sont hors de notre por- tée, et nous tenterions en vain de les résoudre. L'état de la végétation avant l'envahissement du pays nous est entièrement inconnu; cepen- dant, malgré tous les changemens survenus, nous pensons que les es- paces encore boisés représentent, sur une petite échelle, les grandes forêts primitives. La nature, en jetant les germes des végétaux sur cette terre volcanique, les a abandonnés aux circonstances qui devaient plus où moins favoriser leur développement et leur propagation ; ceux-ci auront eu pour eux l'exposition et la température, ceux-là les accidens et la qualité du sol. Toutes ces causes peuvent avoir agi en- semble ou séparément, et leur influence soutenue doit avoir contribué (111) à la stabilité de certaines espèces dans les mêmes sites, il y aura eu auparavant des arbres isolés ; et d'autres réunis par groupe; la végé- tation d'aujourd'hui n'est donc que là continuation de celle d'au- trelois : elle a conservé avec ses caractères originaires son mode de distribution, Ainsi; soit qu'on considère cette répartition topographi- que dans son ensemble ou dans ses détails, il est probäble qu'elle sub- sistera tant que les plantes se trouveront placées dans les mêmes con- ditions d'existence ; et qu'aucune perturbation ne viendra troubler cet état normal. | Avant la conquête des Canaries, la région laurifère devait s'étendre jusque dans le voisinage du littoral, partout où l'exposition et les autres causes influentes étaient venues favoriser le développement des arbres, Les premiers navigateurs qui visitèrent ces îles en ont parlé comme d'un pays boïsé jusqu'à la mer ; mais aujourd'hui les forêts sont loin du rivage. Lorsque Pedro de Vera et Alonzo de Lugo restèrent maîtres de la partie occidentale de l'Archipel, ils voulurent exploiter à leur pro- fit ce sol encore vierge, et les répartitions de terre entre les chefs et les soldats furent les premiers résultats de la victoire. Alors, à la guerre de spoliation succéda la dévastation des forêts: pressés de jouir de leur conquête , les nouveaux maîtres eurenirecours à l'incendie comme au moyen le plus prompt pour accélérer les défrichemens, et poursuivi- rent ce système d'exploitation avec un acharnement inouï. Bientôt tout changea d'aspect, les arbresindigènes cédèrent leur an- cien poste aux plantes exotiques, la végétation primitive fut refoulée par les cultures dans les sites les plus anfractueux, et les forêts, enta- mées de toute part, s'ouvrirent en vastes clairières. Ces déboisemens prirent une telle extension que les chefs alarmés se virent contraints d'en arrêter les progrès. Lugo, plus clairvoyant que ses compagnons, rendit quelques ordonnances et voulut régulariser les plantations ; mais les mesures conservatrices auxquelles il eut recours ne firent que retarder les funestes conséquences qu'il avait su prévoir. « Ténérife ne ( 112 ) durera pas deux cents ans», disaït-il, en dictant ses dernières volon- tés. Bien que cette prédiction soit devenue populaire aux îles Canaries, les habitans n'ont rien fait pour la démentir , et si l'époque fatale, dési- gnée par le conquérant, a été dépassée, elle ne peut être lointaine. Les administrations municipales, moïns vigilantes que le premier chef, ont toléré la violation des réglemens forestiers ; avec l’accroïssement de population, les exigences des communes ont autorisé de nouvelles concessions , et les défrichemens, en s'étendant plus haut, ont encore empiété sur les bois. Toutefois, ces agrandissemens agricoles n’ont guère produit que des avantages momentanés ; les lavanges ont balayé les pentes des montagnes ; un sol nu a dû céder à leur action, et, dans la saison orageuse, les torrens débordés de la région supérieure ont entraîné à la mer cette terre meuble que les grands arbres ne garan- tissaient plus. Le domaine du pauvre à toujours beaucoup souffert. de ces pertes: la population de cet Archipel se trouve divisée en deux ca- tésories , les majorats et les petits propriétaires; les premiers, qui choi- sirent, à l'époque des grandes répartitions, surent faire leur lot avec avantage, tandis que les derniers venus n'ont plus eu pour eux que les mauvais terrains lorsqu'ils ont réclamé d’autres concessions; mais le sol ingrat qui leur a été adjugé ne pouvant suffire à leurs besoins, il leur 2 fallu chercher d'autres moyens d'existence, et les bois ont été en- core leur unique ressource. C'est là l’histoire de tous les pays fores- tiers : aux Canaries comme ailleurs les montagnards vivent de la fo- rêt ; le monopole du bois à brûler et du charbon végétal leur est échu par droit de nécessité. De là ces incendies médités que nous avons vus se renouveler si souvent, et ces dévastations journalières que les lois ne répriment qu'à peine , et dont les progrès vont toujours croissans. Tant de causes destructives, en amenant de grands changemens dans les forêts, ont fait disparaître sur plusieurs points de grandes masses de végétation. Néanmoins, les localités qui ont conservé des noms de plantes, peuvent servir à reconnaître encore les anciennes ( 113 ) limites de la région des bois. Ainsi, à Canaria, les agrestes coteaux _ situés au midi de Yalsequillo sont désignés sous le nom de Y’ega de los Mocanes (Vallon des Mocans), et pourtant ces arbres, jadis si abondans sur ces collines, ont cessé de s'y reproduire; il n'en existe pas un seul pied dans les environs. Dans la même île, à l'occident de la Ciudad de las Palmas, le hameau du Madroñal (des Arbousiers) vient rappeler une espèce qu'on ne retrouve plus dans cet endroit. Nous avons déjà observé ailleurs que les dénominations de Monte del Len- tiscal et de’ Barranco de los Acebuches étaient appliquées, dans la grande Canarie, à des terraïns garnis autrefois de Lentisques et d’'Oli- viers sauvages (1). À Ténériffe, le pic du Laurier (el Pico del Lauro). qui domine la vallée du Palmar, n'est plus couvert que de Bruyères. Dans le district d'Orotava, l'Erica arborea est venu aussi remplacer les autres arbres qui peuplaient jadis les hauteurs d'Agua manza, et le nom de Monte Verde (boïs vert), affecté à ces montagnes, subsistera encore après la disparition des Bruyères. Dans l’île de Fer, les crêtes de Tygulahé ont perdu, avec leur vieux Til, les derniers restes des forêts qui boisaient cette chaîne, et les habitans montrent encore avec re- gret la roche stérile de l'4rbol santo (2). Dans d’autres lieux, des groupes d'arbres isolés sont les seuls indices des forêts primitives : à Ténériffe, le joli bocage de san Diego del Monte, enclavé dans l'enceinte d'un couvent de dominicains, ne doit sa con- servation qu'à cette circonstance. En longeant les collines qui avoisi- nent ce monastère, on rencontre çà et là quelques pieds de Bruyères arborescentes ; des repousses de la même espèce se montrent encore sur les crêtes pelées de san Roque aux environs de la Laguna ; maïs les (1) Voy. précédemment, pag. 74. (2) Cet arbre merveilleux, auquel on a attaché sans doute une trop grande célébrité, et qui fournis- sait, dit-on , de l’eau à toute l’île, parce que les vapeurs atmosphériques qu’il attirait sur lui alimen- taient probablement les eaux d’une source qu'ombrageait son feuillage , était appelé Garoé par les primitifs habitans de l'ile de Fer. Les auteurs canariens, qui ont parlé du Garoé; l'ont désigné sous le nom de Ti, ce qui rapporterait cette espèce au Laurus fetens d'Aït. ; 1 III. ( 114) sombres forêts qui entouraient la capitale de l’île, à l'époque de la conquête, sont concentrées maintenant dans les montagnes du nord- est. Ce n'est donc pas sans raison que M. de Buch a dit qu'Alonzo de Lugo, le fondateur de la Laguna, eût pu vivre assez pour ne plus aper- cevoir que de loïn les bois qui touchaïent à sa nouvelle ville (1). | On peut suivre aussi les traces de l’ancienne végétation sur le pla- teau de Tegina (la mesa de Tegina), où lon retrouve des Bruyères , des Myricas et des Lauriers; le Rhamnus glandulosus se reproduit en- core dans le vallon de Tegueste. L'existence de ces arbres sur ces di- vers points prouve évidemment que les forêts, qui bordent les som- mets des montagnes d'Anaga, sétendirent autrefois sur tous les versans de cette chaîne, et même dans les vallées les plus rapprochées du littoral. Nos recherches dans la partie occidentale de Ténériffe nous ont fourni des indications analogues; le Piffosporum coriaceum, aujourd'hui si rare, les Mocans, les Lauriers, et les Myrsines, isolés maintenant dans des endroits inaccessibles, devaient couvrir aupara- vant tout l'espace compris entre la pointe de Teno et le val de San Tago. Lorsqu'on arrive dans le district de Buenavista , on est surpris de voir l’Ardisia excelsa au milieu des vignobles dans une station qui n'excède pas cinq cents pieds au-dessus du niveau de la mer. Cette espèce croît aussi dans la vallée de Taganana sur un rocher basaltique qui n'est pas très-éloigné du rivage. À Madère, où la région des bois se compose à peu près des mêmes espèces qu'aux Canaries, du côté de Ribeiro-frio, et dans les autres'srandsravins du Nord, les forêts descen- dent presque jusqu'au littoral. Vis-à-vis de Sanla-Cruz, il existe un ro- cher connu sous le nom de le de l'arbre : un superbe Ardisier s'élève au milieu de cet oasis (2), et sa présence dans cette localité semble- rait indiquer que l'Ardisia excelsa abondaït autrefois sur la côte ad- jacente. Ce nouveau fait, non moins concluant que ceux déjà cités (1) Voy. Coup-d’œil sur la flore des tles Canaries; Arch. de Bot., t. 1. (2) On y voit aussi un Olivier sauvage, Olea Europea. (115) pour les îles Canaries, vient à l'appui de nos probabilités sur les déli- mitations des Ardisiers avant les défrichemens. Ces arbres garnis- saient sans doute la base des montagnes le long des versans septen- trionaux , et formaient ainsi la première zone de la végétation forestière. | Dans les îles les plus dépouillées de végétation, l'existence des bois primitifs nous a été signalée par la présence d'arbres que les circonstan- ces de localité avaient garantis des dévastations. Nous avons fait remar- quer précédemment (1) qu'à Lancerotte quelques pieds de Myrica Faya et d' Erica arborea s'étaient conservés sur les cimes de Chaché à 1773 pieds d'élévation , et que dans l’île de Fortaventure, les Pistachiers et les Bruyères arborescentes repoussaient de loin en loin sur les monta- gnes arides de la Peña. Ces espèces pourraient repeupler les endroits où elles végètent encore, si la nature du terrain ne s'opposait à leur propagation ; maïs, une fois que le massif de l’île à été mis à nu, la force germinatrice ne s'est plus trouvée en rapport avec les élé- mens extérieurs, l'action atmosphérique a pris le dessus et à miné la montagne; les vents, le soleil, les orages, toutes les intempéries sont venus changer la constitution du sol, et frapper peut-être d'une stérilité éternelle ces crêtes décharnées et leurs immenses blocs de lave. Cependant, dans les îles qui ne sont pas encore arrivées à ce dernier terme de décadence, comme à Canaria, à Ténériffe, à Palma, et surtout à Gomère, les forêts tendent à se reproduire partout où la terre reste en friche, bien que cette renaissance s'opère lentement, qu'elle ait besoin du concours de plusieurs circonstances favorables, et que le renouvellement des espèces némorales soit toujours précédé de l'apparition alternative d'autres plantes. Nous allons rendre compte de nos observations sur ces différentes périodes d’alternance. Parmi les arbres forestiers, le Myrica Faya se reproduit de préfé- (4) Voy. chap. rer, pag. 6 et 7, et supp., pag. 32 et 34. ( 116) rence après les déboisemens. Les Lauriers et les autres espèces ne se montrent plus dès qu'on commence à défricher; mais si la terre reste abandonnée à elle-même, on les voit pousser derechef. Lorsque de nouveaux défrichemens ‘ont détruit les Fayas, les Bruyères ne tardent pas à se montrer en grand nombre, et enva- hissent tous les environs. Ce ne sont plus alors que des sous-ar- brisseaux dont les dimensions diminuent progressivement en raiï- son de l'altitude des lieux où ils croissent. Dans cet état, ces sortes de bois naïns ressemblent à ces brandes incultes du midi de l'Europe, où cette même espèce se trouve mêlée avec plu- sieurs de ses congénères. Les variations de la température, en modifiant la nature du sol, occasionnent le rabougrissement que l'on observe dans les Bruyères à mesure quelles se répandent sur des espaces découverts pour s’avancer vers la haute région. Au milieu de l'atmosphère humide des bois, et sur un terrain chargé d'hu- mus, l'Erica arborea mérite bien le nom qu'elle porte; ses dimen- sions égalent alors celles des autres arbres forestiers, mais, en se rapprochant des stations supérieures, elle trouve à la fois un air plus raréfié, un sol maigre et desséché; les grands végétaux ne lui prêtent plus leur ombrage, et, tandis quelle atteignait cinquante pieds de hauteur à côté des Tauriers, elle n'est plus qu'un chétif buisson à l'altitude de six cents toises. Les envahissemens des Bruyères s'étendent maintenant sur un espace considérable, et se sont ‘tellement accrus depuis la destruction des forêts, qu'on peut assurer que cette espèce a envahi aujourd'hui une étendue de terrain trois fois plus grande que celle quelle occupait avant l'établissement des Européens. Si la nature du climat et du sol ne s'opposait dans ces îles à la force expansive des Bruyères, elles s'étendraient encore bien davantage vers la haute région; mais, à cette latitude, la masse des nuages qui se fixe sur les versans des montagnes de la bande du nord ne dépasse guère quatre mille ( 117 ) pieds; au-dessus, la terre est sèche et aride comme sur la côte. Ainsi, tandis que, sur le revers septentrional de la chaîne canta- brique, l'Erica arborea arrive jusqu'à environ cinq mille pieds dans les vallées du Narcea et du Naviego, selon les observations récentes de M. Durieu (1), la même espèce, qui prend un développement si extraordinaire dans les forêts canariennes, atteint à peine cette alti- tude sur les montagnes de cet archipel. Maïs, en conrparant les deux localités, il faut tenir compte des circonstances climatériques qui lés distinguent et de la différence de leur sol. Dans la chaîne des As- turies, l'hiver est de bien plus longue durée qu'aux Canaries ; de grands amas de neige couvrent, pendant toute cette saison, les som- mités culminantes, les brouillards ÿ règnent presque toujours, et les pluies y sont très-abondantes. Cette humidité permanente alimente les sources qui arrosent le pays, et contribue au développement des bois qui le couvrent. Aux Canaries, au contraire, la neige ne reste que très- peu de temps sur le pic et sur les cimes qui l'avoisinent. La nature volcanique et l'excessive sécheresse de la partie centrale des îles re- poussent la végétation : aussi le peu d'espèces qui s'accommodent de ces conditions d'existence sont presque toutes propres à cette région, et la plupart ne peuvent que difficilement s'acclimater ail- leurs. Lorsqu'après un défrichement opiniâtre, on est parvenu à dé- truire les Bruyères, une autre plante vient les remplacer : c'est le Pteris aguilina, le désespoir des botanistes, car cette fougère est toujours l'indice d'une contrée appauvrie, et l'annonce d’une herbo- risation infructueuse. On retrouve ce Pteris dans presque tous les climats du globe; il est connu aux Canaries sous le nom d’Hele- cho, et croît à toutes les hauteurs, depuis les coteaux maritimes jus-- que sur les sommets des montages. L'intérieur des forêts est le seul (1) Ex Gay, In Duriei itin. Asturico , inéd. ( 118 ) endroit qui semble ne pas lui convenir; il fuit l'ombre des grands arbres; mais, après les déboisements, il apparaît aussitôt parmi les Bruyères, et subsiste encore long-temps après elles. La présence de cette malencontreuse Fougère n'est pas même compensée par les ressources alimentaires qu'elle fournit aux habitans dans les temps de disette (1). Par ses apparitions spontanées on peut la comparer au Piteris caudata, qui pousse au milieu des cendres après l'incendie des forêts dans l'Amérique méridionale (2). Le Gapim gordura des Brési- liens (Tristegis glutinosa), autre plante qui envahit les nouvelles friches, et sur laquelle M. Auguste de Saint-Hilaire nous a donné des détails si curieux (3), et le C arreigt des Majorquais, dont les envahissemens ont été observés par M. Cambessedes (4), offrent aussi beaucoup d’a- nalogie avec notre Pteris. Plus vivace pourtant que la graminée du Brésil et celle des îles Baléares, l'Helecho des Canaries, dont rien n'arrête les progrès, pousse de nouveau au milieu des cultures, et sy multiplie avec une étonnante rapidité. Ce n'est qu'après bien des tentatives qu'on parvient à l'extirper, il reparaît même encore dès que le terrain reste vacant, et finit par lasser la persévérance du laboureur. L'Erigeron viscosum, connu aux Canaries sous le nom d'Æ/fabaca, (1) Dans les districts du nord-est de l’île de Palma, les habitans ne font usage que de la farine d’hete- cho pour leur nourriture journalière ; mais cet aliment est loin de satisfaire leurs besoins. Les bois pi- nifères des alentours de Guarafia et de Tiraxafe, qu'exploite cette population languissante, ne lui offrent que bien peu de ressources , et chaque année des familles nombreuses sont obligées de s’expatrier pour aller chercher sur un sol moins ingrat d’autres moyens d’existence. (2) Voy. Auguste de Saint-Hilaire, Tableau de la végétation primitive dans la province de Mines-Geraes. (8) Voy. Idem. } Idem. (4) « Le Donax tenax , nommé Carreigt dans l’île de Majorque , dit M. Cambessedes , vit en société » sur les montagnes dépourvues d’arbres ; et les paysans, afin de se procurer plus abondamment cette » plante, qui sert de nourriture à leurs mulets, mettent le feu aux forêts de Ghênes et de Pins qui les » entourent. Dès l’année suivante, le sol est couvert de Carreigts qui envahissent tout le terrain, laissant » à peine quelques places aux Cistes, aux Pistachiers lentisques et à quelques autres arbustes qui végè- % tent au milieu d’eux. Dans les forêts anciennement détruites on voit quelques Pins, et plus rarement » quelques Chênes, qui cherchent à reconquérir le sol de leur patrie ; mais ils sont de longues années » avant d’avoir subjugué les Carreigts qui poussent partout avec vigueur. » Voy. (Enum. plant. quas in ins. Balear. collegit. J. Cambessedes. Introd.) Mém. du Museum, pag. 189, tom. xrv. (119 }. est, après le Péeris aquilina, la plante qui abonde le plus aux Canaries : elle croît de préférence dans les claïrières qui se forment dans la ré- gion des Pins. Assez semblable à l'Helecho par ses habitudes, l'_A/ta- baca s'empare des terres en friche aussi bien que des champs cultivés, apparaît spontanément dans des localités différentes, n’a point de sta- tion bien déterminée, et ne semble pas faire plus de cas des expositions que du climat et de la nature du sol. À Canaria, on rencontre cette plante vers la côte, dans le fond des ravins, puis dans les vallées de l'intérieur, sur les collines qui les entourent, et jusque sur les crètes les plus élevées. À Ténériffe, elle abonde dans la plaine de la Laguna, couvre les coteaux du nord, et reparaît encore sur les plages arides de la bande du sud. Avec l'Erigeron PISCOSUM ; lorsque le Pteris aquilina ne vient pas exclure les autres espèces, les Cistes, les Asphodèles et les Helianthè- mes (1) se montrent aussi en grand nombre dans les terrains pini- fères. À Canaria, el Ilano de las Gamonas, la plaine des Asphodèles occupe un petit plateau qui fut jadis couvert de Pins: à Ténériffe et à Palma, les diverses plantes que nous venons de citer abondent dans les mêmes stations. Toutefois, on rencontre plus particulièrement le Cistus monspeliensis sur le revers méridional des montagnes : c'est seulement de ce côté qu'il arrive Jusqu'à la région des conifères ; maïs le Cistus vaginatus occupe sur les deux versans un espace bien plus considérable, et envahit souvent les plateaux mis à nu après la destruction des Pins. Les diverses mutalions auxquelles les forêts sont assujetties, depuis qu'elles perdent leur aspect primitif jusqu'à ce que la terre épuisée ou livrée à d'autres plantations ne puisse plus les reproduire, offrent (1) Cistus vaginatus. — monspeliensis. Asphodelus fistulosus. — Tamosus. Helianthemum guttatum, etc. ( 120 ) une série de remarques curieuses pour l’histoire de la végétation, et l'on doit regretter que jusqu'à ce jour ces sortes d'observations aient été trop souvent négligées. M, Auguste de Saint-Hilaire, dans plu- sieurs écrits remarquables (1), a recherché les causes qui ont amené de grands changemens dans les forêts du Brésil, et a indiqué les dif- férentes phases par lesquelles a passé la végétation de cette belle contrée, depuis qu'une population plus active a débordé ses ancien- nes limites. Les savantes observations qui fixèrent l'attention de ce botaniste durant ses longues courses dans l'Amérique septentrio- nale, doivent différer de celles que nous fimes nous-mêmes sous une latitude en dehors des Tropiques; mais les considérations géné- rales qu'on pourra déduire de l'ensemble des faïts présenteront des analogies qui seront appréciées par les agronomes. En comparant ce qué dit M. Auguste de Saint-Hilaire de la végétation némorale dans l'intérieur du Brésil avec nos propres remarques sur la région des Bois dans l'archipel canarien, l'on verra que les Catingas de V Amé- rique centrale, si ressemblans à nos taillis d'Europe (2), ou peut-être mieux encore les Carrascos, sortes de bois naïns très-épais et compo- sés en grande partie d'une synantherée à feuilles de Bruyère (3), sont représentés aux Canaries, tantôt par les Bruyères à balais, l'Erica scoparia, tantôt par l'Erica arborea rabougrie, ou par les Cistes, sui- vant les expositions. Quant au Pferis aquilina, on a dû déjà remar- quer les rapprochemens qui existent entre les envahissemens de cette fougère et ceux du Pferis caudata et du Tristegis glutinosa. La végétation, quoique moins variée qu'au Brésil, présente donc sur le sol des Canaries des transitions et des circonscriptions analogues : dans cet archipel se montre d’abord la verte région des (1) Voy. Mémoire sur le Système d'agricult. adopté par les Brésiliens, et les résultats, ete., dans les Mém. du Museum, vol. xiv, l'introduction à | Æéstoire des plantes les plus remarquables du Brésilet du Paraguay. (2) Voy. Tableau de la végétation primitive dans la province de Minas-Geraes , extrait des Ann. des Sciences nat., septembre 1831, pag. 25. (3) Idem, idem , pag. 27. ( 121 ) Lauriers, puis viennent les Fayas et les masses de petites Bruyères, en- suite les Cistes, après eux les Pins, et en dernier lieu les grands pla- teaux couverts de légumineuses frutescentes. Aïnsi, en partant des bords de la mer, dans cette immense province des Mines, qu'il était dû à l'illustre auteur que nous nous plaisons à citer de nous faire connaître, on passe successivement des grandes forêts vierges aux Catingas, de celles-ci aux Carrascos et des Carrascos aux Cam- pos (1). « Les FF. du Brésil, nous dit encore M. Auguste de Saint-Hilaire, » retournent à leur vigueur première en repassant, en sens inverse, » par les phases qui les avaient réduites à ne plus offrir que d’humbles » graminées. » Selon les observations de ce botaniste, lorsque la couche des vieilles tiges du Capim gordura finit par étoufter les nouvelles pousses, cette graminée commence à dépérir; alors apparaissent de jeunes taillis désignés sous le nom de Capoeiras, et formés presque entièrement de Baccharis ; bientôt des arbres plus élevés les font dis- paraître, et les grands bois reprennent peu à peu leur ancien poste (2). Durant notre séjour aux Canaries, nous avons été témoins de cet heureux retour de la végétation à son état primitif, bien que, sur plu- sieurs points, celte renaissance se trouve arrêtée par des circonstances de localité. Nous voulons parler de l'excessive inclinaison du sol, dont les pentes, après la destruction des for êts, en cédant à l'action des eaux pluviales, se dégarnissent facilement de la couche d'humus qui les re- couvrait, et restent ainsi privées pour toujours des élémens qui pou- vaient faciliter la reproduction des végétaux. Cependant, malgré ces obstacles, il est plusieurs faits concluans que nous avons eu le temps d'observer, et que nous rapporterons ici. En 1815, un incendie avait presque entièrement consumé les forêts (1) Voy. Tableau de la végétation primitive dans la province de Minas- Geraes , extrait des Ann. des Sciences nat., septembre 1831, pag. 8. (2) Idem , idem, pag. 12. III. 16 ( 422 ) de Lauriers qui couvraient les montagnes de /a Resbala, dans la vallée d'Orotava : depuis cet. événement, l'administration locale empêcha toute dévastation dans l'espérance de voir renaître ces-bois dont la perte était généralement sentie, Déjà , en 1820, à notre arrivée à Téné- rifle, les Bruyères se montraient en grand nombre parmi les Pteris. Nous avons suivi pendant dix ans les progrès de cette végétation aban- donnée à elle-même, et, em 1830, les Lauriers (Laurus Canarien- sis, Nob), les Fayas et quelques Viburnes recommençaient à couvrir la montagne. bal Dans la partie méridionale de la même île, des coupes trop multi- pliées avaient dépeuplé les terrains pinifères qui dominent le bourg d'Arico ; 11 ne restaït plus que quelques arbres : les Cistes, les Pteris, les Érigerons et les Asphodèles étaient venus remplacer successive- ment l'ancienne végétation. Maïs, après quelques années, ce sol dé- laissé reprenait son premier aspect, et une génération nouvelle, en se pressant en masse, chassait peu à peu devant elle les plantes qui avaient envahi son territoire. Toutefois, après la lutte qui s'établit entre les espèces qui repoussent en même temps ou se succèdent tour à tour avant la renaïssance des forêts, les plantes usurpatrices ne dis- paraissent pas entièrement, plusieurs continuent à se montrer isolées ou réunies par petits groupes au milieu des clairières et sur la lisière des bois. M. Dureau de la Malle a eu occasion de faire la même remar- que en France, dans les forêts du département de l'Orne : « Dans les » clairières des futaies du Perche, j'ai vu, depuis trente ans, les plantes » sociales, telles que les Aïrelles et les Bruyères, alterner plusieurs fois, » et se succéder tour à tour. Je n'ai jamais vu pourtant s'opérer la des- » truction totale d'une de ces espèces; l’une ou l’autre seulement pré- » domine avec une supériorité excessive. Le parti vaincu et non détruit » répare peu à peu ses forces, se relève de ses pertes, et finit par asser- » vir SOn vainqueur, sans l'exterminer. Puis le cercle alternatif d'infé- » riorité et de supériorité, de prédominance et de subjection, recom- ( 123 ) » mence. ” (Mém. sur | Altern.; Ann. des Sc. nat., vol. v, p. 360, 1825.) La renaissance des bois-se trouvant subordonnée aux circonstances climatériques qui peuvent accélérer ou retarder la végétation, sa du- rée: doit nécessairement varier selon les pays; mais la qualité des ter- rains et la nature des arbres sont aussi des considérations qu'il ne faut pas négliger lorsqu'on veut apprécier numériquement les périodes de ce phénomène. D'après nos propres observations, nous sommes portés à évaluer de quinze à vingt ans le terme de la renaïssance.des forêts canariennes, dans les endroits propices. Si on a égard aux remarques des deux naturalistes, dont les observations nous ont fourni déjà tant de points de comparaison (1), on peut fixer approximativement ces termes à dix et à quinze ans, suivant les localités, dans la zone torride; à trente ans pour les bois blancs, tels que Saules, Peupliers, etc., dans les contrées de l'Europe tempérée, et à cinquante ans pour les bois durs , comme Chênes, Hétres et certaines espèces de Sapins. La diffé- rence que nous établissons entre les termes de renaissance, pour les deux dernières catégories d'arbres, sera peut-être de cinquante ans pour les premiers et de quatre-vingt ou quatre-vingt-dix ans pour les seconds, dans les pays du Nord. En réunissant à nos considérations, sur l'alternance des végétaux, les observations déjà consignées dans plusieurs ouvrages sur les apparitions spontanées des plantes sociales dans les lieux qui ne les possédaient pas auparavant (2),et la rapide mul- tiplication de celles qui, d'abord isolées sur de petits espaces, finissent _par s'emparer d'une grande étendue de terrain (3), on ne peut douter que ces phénomènes ne soient subordonnés à une loi générale; mais (1) Dureau de la Malle, Mém. sur l'Altern., p. 357.—Aug. de Saint-Hilaire, Tableau de la végétation primitive dans la province de Minas-Geraes, pag. 12. (2) Un fait des plus curieux en ce genre est celui cité par Ray (Hist. plant.) : le Sisymbrium Trio n’avait jamais été vu dans les alentours de Londres avant le terrible incendie de 1666; mais, après ce désastre, il apparut spontanément au milieu des cendres et sur les décombres des quartiers incendiés. Depuis lors cette espèce est devenue une des plus abondantes des environs. (3) « Un de nos Myagrum, dont le premier pied parut, il y a dix ans, sur les murs de Monte-Video ; ( 124 ) il importe d'étudier les modifications qui résultent de cette loi dans des climats différens, afin d'acquérir de nouvelles données sur la marche et les progrès de ces reproductions alternatives, qui semblent avoir pour but la conservation des espèces et le retour de la végétation à son état normal. Toujours constante dans ses créations, qu'elle varie suivant les pays, la nature tend, par ses reproductions successives, à rajeunir cette terre pour elle inépuisable. Ainsi , sur le sol de la Russie, les Framboisiers, les Bouleaux et les Sorbiers viennent tour à tour remplacer les bois pinifères (1); dans le nord de la France le 7’acci- num myrtillus, les Genets et différentes espèces de Bruyères succèdent aux Chênes et aux Hêtres, (2), tandis que, dans les provinces du lit- toral de la Méditerranée, ce sont les Lentisques , les Cistes et les Chênes nains qui commencent à se montrer, lorsque les grands arbres ont été abattus. Aux îles Baléares, le Donax tenax occupe la place des forêts après leur incendie; dans l'Amérique septentrionale, plu- sieurs espèces de Peupliers naïssent au milieu des cendres des Sapins Spruce (3), et à l’île de France, le Rubus rosæfolius pousse de toute part, après la destruction des bois-vierges (4). Ces espèces sociales vien- nent préparer la terre à de nouveaux produits ; cependant, malgré les prévoyances de la nature et son immense pouvoir, il est des lieux où elle tenterait en vaincette régénération, et nous devons convenir que, dans l'archipel qui a été plus particulièrement le but de nos observa- tions, le sol a éprouvé sur plusieurs points de trop fortes révolutions « couvre, presqu’à lui seul, tout l’espace entre cette ville et son faubourg. » (Auguste de Saint-Hilaire, Voyage au Brésil, pag. 371. Voy. Mém. du Mus., 5° année.) M. D'Orbigny nous apprend encore que, dans les pays qu’il vient de parcourir, plusieurs Synanthé- res, voisines de nos espèces européennes, se multiplient en masse, aussitôt que des circonstances favo- rables viennent accélérer leur propagation, et qu’elles envahissent alors les pampas du Rio de la Plata et de l’Urugay. (1) Observation de Georgi et Pallas. (Voy. Dureau de la Malle, Mém. sur l Altern.) (2) Voy. précédemment. (3) Abies alba et nigra. (Voy. Mackensie, Voyage dans le nord de l’Amér. sept., t. 1, pag. 360.) (4) Observation de M. du Petit-Thouars. | : ( 125 ) pour redevenir ce qu'il fut autrefois. Nous ne saurions trop le redire, l'occupation des Canaries par les Européens a eu une influence immé- diate sur la marche et les changemens de la végétation : la destruction complète des forêts en sera la dernière conséquence. Peu soucieux de l'avenir, les nouveaux oCcupans ont poursuivi le système de dévasta- tion qui commença après la conquête; cette imprévoyance doit amener tôt ou tard les résultats les plus funestes, si tous les propriétaires ru- raux, Comprenant mieux leur propre intérêt, ne veillent davantage à la conservation de ces bois protecteurs qui fertilisent les vallées agri- coles, et les préservent des débâcles de la haute région. Un jour s'éton- nera-t-on, peut-être, de ne plus rien retrouver dans cet archipel qui rappelle la végétation primitive; tous les arbres auront disparu, quel- ques Bruyères et des Cistes perdus au milieu des Pteris signaleront à peine les lieux qu'ombragèrent les Lauriers et les autres grands végé- taux. Déjà cette triste destinée a excité les regrets d'un de nos devan- ciers : « Ces îles Fortunées, a-t-il dit, où la nature avait répandu tant » de charmes, deviendront des rochers arides au milieu de l'Océan... » Nos Flores rediront les arbres et les plantes qui les couvrirent, et la » postérité n'osera y ajouter foi (1). » En 1526, lorsque l'Anglais Thomas Nicols visita Ténérifte, l'île était presque entièrement couverte de bois. Galien de Béthencourt, qui a traduit en vieux langage la relation de Nicols, s'exprime en ces termes : Deux mille plus bas (que le pic de Teyde) s’y rencontrent quantité de grands et puissans arbres qu’ils appellent V'iñaticos, et dont le bois est grandement pesant et solide. Ils ont aussi une autre es-- pèce de bois qu’ils nomment Barbuzano, qui ne pourrit point dans l'eau, y demeurast'il mesmes des milliers d'années, et outre iceux plusieurs Pins et Sapins. Au dessous desdits arbres vous trouvez grande quantité de Lauriers, qui contiennent dix ou douze milles de (1) Physical. Besch. der Can. Ins., p. 128. ( 126 ) pays, chose très -délectable au voyageur : car,-outre leur perpétuelle et gaye verdeur, s'y nourrissent infinis oysillons qui chantent :très- doucement (1). Dans l’état actuel, si l'on fait exception de quelques districts privi- légiés, les forêts canariennes, qui se pressaient en grande masse depuis la base des montagnes jusqu'à une grande élévation , se trou- vent isolées maintenant comme des oasis, ou sont cachées dans les gorges les plus anfractueuses; bientôt de nouveaux défrichemens, secondés par des incendies, les traqueront- dans les endroits .les plus inaccessibles. Avant qu'elle ne disparaisse tout-à-fait du sol qui l'a produite , tächons de décrire ce qui reste de cette végétation qui décroît chaque jour, et montrons-la encore telle que nous l'avons souvent ad- mirée, avec ce qu'elle a conservé de ses beautés-vierges et de sa fraf- cheur première. (À) Hist. de la prem. descouv. et conquest des Can., par Bontier et le Verrier; Paris, mpcxxx. Voy. se- eonde partie. Traité de la navig. et des voy. de descouv., par Galien de Bethencourt, p. 227. —— —— 10000 ( 127 ) CHAPITRE QUATRIÈME. DESCRIPTION DES FORÈTS. Siempre desea florecer la Oliva, Destilar de las peñas miel sabrosa, Y con murmurio blando la agua viva Baxar del alto monte presurosa : Templar el ayre la calor estiva, De suerte que à ninguno sea enojosa ; Y enfin, por su templanza, lauros, palmas, Ser los Campos Elyseos de las Almas. Cayrasco. FORÈTS DU NORD-EST DE TÉNÉRIFFE. Ténériffe, la grande Canarie, Palma, Gomère et l’île de Fer pos- sèdent encore des beaux restes de ces forêts primitives qui les cou- vrirent presque en entier; Gomère, surtout, a toujours été citée comme la plus peuplée d'arbres, et, si l'île de Fer, par son peu d'étendue et la sécheresse de son sol, ne renferme pas de grands bois, elle a pour.elle ses Genévriers, ses Pins et ses Mocans. C'est principa- lement dans les trois premières îles que l’on trouve les forêts les plus | étendues ; celles de Ténériffe n'ont été bien appréciées que par les bo- tanistes qui ont visité l’île en détail : la plupart des voyageurs, qui n'ont fait que stationner à Sainte-Croix, n'ont pu croire aux beaux sites de l'intérieur et à la fraîcheur de leurs ombrages. Et quelle idée pouvaient-ils se faire du pays, à la vue des monts décharnés qui entourent la rade, surtout lorsque, dans leurs herborisations im- provisées, après avoir franchi les escarpemens de la côte, et s'être en- foncés dans les anfractuosités des ravins, ils ne rapportaient de leurs courses aventureuses que quelques espèces ramassées à grand peine ( 128%) sur ce sol tourmenté. Cependant, c’est de cette rade, dont les abords sont si nus, qu'on découvre la magnifique forêt de La Laguna : elle apparaît dans le lointain , au-dessus des collines cotières, et se dessine en masses d'un vert obscur sur les premiers versans des montagnes du nord-est de l’île. En 1801, lors de son séjour à Ténériffe, M. Bory de Saint-Vincent visita une partie de ces bois alors bien plus étendus qu'aujourd'hui; trente-cinq ans d'intervalle n’ont pas diminué sa juste admiration , et tous les entretiens que nous avons eus avec le spirituel auteur des Essais Sur les Fortunées, nous ont prouvé que ces beaux lieux étaient encore présens à son souvenir. « Au nord se trouve cette » forêt sombre et inimense qu'on distingue de la rade, entre les mon- » tagnes et au fond d'un vallon. Je n'entreprendrai point, disait -1l » dans son intéressante relation, de décrire sa majesté, ni l'impression » que me causèrent ses productions et son ombrage (1). » Ces boïs prennent différens noms selon les districts auxquels ils ap- partiennent : celui de Forêt de La Laguna où Monte de las Mercedes est seulement applicable à la partie située au nord de l’ancienñe capi- tale. Ces masses de verdure s'étendent jusque sur les bords de la vallée, et couvrent toutes les hauteurs voisines. Parmi les Lauriers, le Lauro et le Ziñatico (2) sont les deux espèces les plus nombreuses, les Bar- busanos (3) y sont rares; maïs, à mesure qu on se rapproche de la crête des monts. les Zïls (4) deviennent irès-abondans et se trouvent tous réunis sur les mêmes pentes. Les Fayas et les Hixas (5), deux autres espèces très-répandues, forment des groupes isolés sur la lisière orien- tale. Pendant la belle saison on accourt de toute part à la Mesa pour jouir de la fraîcheur de ce bocage: les Viburnes y croissent à l'abri (1) Essais sur les îles Fortunées , pag. 250. (2) Laurus Canariensis et Laurus Indica. (3) Laurus Barbusano. (4) Laurus faætens. (5) Myrica Faya et Cerasus Hixa. ( 129 ) des Lauriers, le Convolkulus des Canaries se roule autour des arbres, et grimpe comme une Liane jusque sur les branches les plus éle- vées: la Cinéraire à feuilles blanches (1) et la Renoncule de Téné- rifle (2), confondues avec les Fougères, couvrent le sol, et se pressent en masse sur les bords des cours d'eau. Du beau site de la Mesa, on jouit d'un coup-d'œil ravissant : l'agreste vallon de La Laguna, les montagnes de l'Esperanza, et, au-dessus, le pic de Teyde qui attire au- tour de lui toutes les vapeurs de l'atmosphère, tel est le paysage que nous avons tâché de reproduire dans la planche 19. (Voy. part. hist.) Avant 1826, 7 Llano de los Viejos était aussi un des sites qu'on allait visiter de préférence ; maïs un ouragan l'a presque entièrement ravagé: les plus beaux arbres ont été déracinés, des éboulemens consi- dérables ont changé l'aspect des lieux, et il est à craindre que cette partie de la forêt ne puisse de long-temps réparer ses pertes. Les Bruyères arborescentes (Erica arborea) couvrent tous les terrains qui s'étendent au nord-ouest ; mais vers Bajamar, et au-dessus du petit vallon de La Goleta, les arbres de haute futaie reparaissent en grand nombre. Ce sont les mêmes espèces que nous avons déjà citées, entremélées d'Ardisiers, de Sanguinos (3) et de Marmilans (4). Sur les versans méridionaux, principalement dans les environs de Las Mer- cedes, les Bruyères à balais (Erica scoparia ) forment à leur tour une végétation distincte, et quon ne trouve pas autre part. Les bois sont disposés de ce côté par petits groupes dans chaque repli de la mon- tagne, tandis que sur les versans opposés ils garnissent toutes les pen- tes, et descendent jusque dans le fond des vallées. Vers Taganana la forêt prend le nom du bourg (5) et recommence à se peupler d'espèces variées jusqu'au-dessus du cap d'Anaga, où de petites Bruyères et (1) Cineraria lactea. (@) Ranunculus Tenerifjæ. (3) Rhamnus glandulosus. (4) Myrsine Canariensis. (5) Monte de Taganana. ll. 17 ( 130 ) quelques repousses de Genévriers et de Pistachiers (1) rappellent en- core les arbres qui ombrageaient autrefois les districts du Sabinal et d'Almacigo. Cette région forestière occupe ainsi une étendue de six lieues de pays sur trois quarts de lieue environ de largeur. (1) Juniperus thurifera et Pistacia Atlantica. Les Isleños ont donné le nom de Sabina à la première de ces deux espèces, l’autre est appelée 4/macigo. | ss? à QC à 0 (131) FORÊT D’AGUA-GARCIA. La forêt d'ÆAgua-Garcia est, après celle que nous venons de décrire, la plus importante de Ténériffe : la végétation s'y montre dans tout son luxe; elle est située sur les pentes septentrionales de l'île, et com- mence à environ 1,200 pieds au-dessus du niveau de la mer, mais elle ne remonte pas, dans l'intérieur, à plus de 3,000 ; passé ce terme, les grands arbres cessent de se reproduire, et-les Bruyères rabougries couvrent seules tous les terrains supérieurs jusqu'à l'altitude de 4,200 pieds. Quoique bien moins étendue que celle de la Laguna, la forêt d'Agua- Garcia offre une plus grande variété d'espèces : l'_Ædenocarpus folio- losus abonde sur sa lisière, et y remplace le Genista Canariensis des bois de las Mercedes; le Cerasus Hixa n'y croît pas; mais avec la masse des Lauriers, des Fayas et des autres arbres, on y trouve l'Erica arborea d'une grandeur peu commune, l'Ilex Perado à la tige élan- cée, le Mocan, le Boehmeria rubra, l'Olea excelsa, le Marmilan (1) et l'Aceviño (2). Parmi les plantes némorales, on y remarque principale- ment l'Hippion visqueux, le Bystropogon et la Digitale des Canaries ; le Bicacaro (3) aux brillantes cloches, les Salsepareïlles (4) et la Ga- rance frutescente (5) s'entrelacent dans les halliers. Cette verdure sans cesse renaissante garnit les moindres vides, les clairières sont envahies à l'instant, et d’autres arbres viennent bientôt augmenter le pêle-mêle général. Au milieu de cette atmosphère de roséequi pénètre les plantes, la sève coule à pleins bords; l'on dirait que la nature a voulu réunir (1) Myrsine Canariensis. (4) Smilaz Mauritanica ? (2) Tex Canartensis. Smilax Canariensis. (3) Canarina Campanula. (5) Rubia fruticosa. (132) dans ces lieux tous les élémens de production et de vie; ce ne sont par- tout que des tapis de Polytriches, d'Hypnées et de Trichomanes, de vieux troncs recouverts de lierre (1), de Davallia (2) et d'Asplenium (3); favorisés par la rapidé décomposition des substances végétales et par les principes fécondans qui en émanent, les Bolets, les Agarics, les Cla- vaires, les Byssus, mêlés aux Lichens, aux Mousses, aux Jongermannes etaux Lycopodes, naissent à l'envi du sein de cette terre imbibée d’hu- mus. Mais c'est surtout dans les ravins qui traversent la forêt que la végétation se montre plus forte et plus luxuriante, car les grands ar- bres semblent préférer ces gorges abritées; les 77ñaticos (Laurus In- dica) y atteignent une hauteur extraordinaire, et, quoique la plupart proviennent de rejets, leurs branches radicales prennent un tel ac- croissement que leurs cimes arrivent souvent Jusqu'à quatre-vingts pieds d'élévation. Quelquefois ces diverses tiges se soudent par approxi- mation, et n'en forment plus qu'une seule; alors la partie de l’ancien tronc, qui subsiste toujours, se trouve cernée au milieu de ce fais- ceau de branches, et donne à l'arbre un aspect bizarre. (Voy. Atlas, pL 4) (4). La forêt d'Agua - Garcia est peu visitée à cause de son isolement : quoiqu'elle ne soit pas très-éloignée de la route la plus battue de l'île, beaucoup de voyageurs ont ignoré son existence, car les replis du ter- rain la cachent en enter, et l'on peut passer outre sans se douter de son voisinage. C'est ce qui serait arrivé probablement à M. D'Urville et à ses deux compagnons (5) lors de la relâche de l’_Astrolabe, si l'un (1) Hedera Canariensis. (2) Davallia Canariensis. (3) Asplenium palmatum. (4) M. Saint-Aulaire nous a secondés de tout son talent en reproduisant, avec la plus grande vérité, le dessin original de notre ami Williams. Déjà avantageusement connu par ses marines et les belles litho- graphies de l'ouvrage sur l’expédition scientifique de Morée, cet habile artiste a prouvé, par l'exécution des travaux que nous avons confiés à ses soins, qu’il pouvait réussir dans tous les genres de paysage. (5) MM. Quoy et Gaymard , si avantageusement connus par les nombreux services qu'ils ont rendus à la science. ( 183) de nous ne leur avait servi de guide. Peut-être ne relira-t-on pas sans intérêt ce que ce célèbre voyageur a écrit sur ce sujet : « Arrivés près » d'un aqueduc, à mi-chemin de Matanza à la Laguna, M. Berthelot » nous fit détourner vers la droite ; à deux cents toises de distance au » plus, notre surprise fut extrême quand nous nous trouvâmes à l'en- » trée d'une belle et majestueuse forêt. On la connaît sous le nom » d'Ægua-Garcia ; elle est traversée par un ruisseau limpide qui coule, » avec un doux murmure , au travers des Basaltes, et de jolis sentiers » bien percés en font une promenade délicieuse. De superbes Lauriers » des Indes, des [lex et des Viburnes en forment la base, tandis que » d'énormes Bruyères, de quarante à cinquante pieds de hauteur, en » peuplent la lisière. Par le ton général, l'aspect et la forme des végé- » taux, et surtout des Fougères, cette forêt rappelle parfaitement celles » des îles de l'océan Pacifique, de la Nouvelle-Guinée et surtout d'Ua- » lan. Après avoir erré une heure sous ces délicieux ombrages, je sortis » de ce lieu, non sans éprouver le regret de n'y pouvoir rester plus » long-temps; et je me promis bien, si la fortune me ramenait ja- » mais à Ténériffe, de retourner visiter les bois charmans d'Agua- » Garcia (1).» L'opinion d'un observateur aussi judicieux que M. D'Urville doit faire autorité ; en envisageant aïnsi cette forêt sous ses rapports d'ana- logie avec celles des régions polygnésiennes, ce savant navigateur a confirmé, par sa comparaison, le caractère océanique et le ton de frai- cheur que nous avons déjà assignés à ces bois vierges. La couche que recouvre la terre végétale, dans la forêt d’Agua- (1) Voyage de l’Astrolabe, part. hist., tom. 1, pag. 46 et 47. M. Quoy a aussi consigné ses souvenirs d’Agua-Garcia dans les notes du même ouvrage. « Nous di- » nâmes à Matanza, dit-il : arrivé en cet endroit, M. Berthelot nous dit que nous n’étions qu’à cinq » cents pas d’une forêt, et cependant nous ne voyions point d'arbres ; mais en nous élevant un peu sur » la droite, nous aperçûmes celle qu’on nomme d’Agua-Garcia ; elle est magnifique et ressemble aux fo- » rêts vierges d'Amérique. Il y a des arbres très-gros ; ceux de l’entrée sont des Bruyères d’une gran- » deur et d’une élévation telles que je n’en avais jamais vu de semblables. » (Ut supra, pag. 181.) (134) Garcia, est presque entièrement composée d'un tuf volcanique très- tendre et que l'humidité pénètre facilement. L'hygroscopicité de cette roche doit beaucoup contribuer au développement de la végéta- tion. Plusieurs sources prennent naïssance dans la partie la plus om- bragée de la forêt et se réunissent en deux ruisseaux qui vont fertiliser les riches campagnes de Tacoronte, si justement vantées par M. de Humbold (1). (1) « En descendant dans la vallée de Tacoronte on entre dans ce pays délicieux dont les voyageurs de » toutes les nations ont parlé avec enthousiasme, etc. (J’oyag. aux régions équinoæ., t. 1, p. 236.) ( 135 ) GROUPES D’ARBRES ISOLÉES. À l'est d'Agua-Garcia, on aperçoit le bocage d’Agua- Guillen : ce groupe d'arbres, tout-à-fait isolé aujourd'hui, dut s'étendre aupara- vant jusque dans les environs de l'Esperanza, où l’on retrouve encore des Lauriers et des Bruyères. En s’ayançant vers l'ouest, on rencontre aussi des forêts dans des expositions semblables, et les hauteurs de Matanza, de Fictoria et de Santa-Ursula offrent plusieurs sites bien omhragés. Au-dessus de ces bourgades commencent les bois de Chä- taigniers plantés du temps de Lugo, et que les successeurs du conqué- rant ont eu la prudence de conserver. Dans la vallée d'Orotava, ces nouvelles forêts s'étendent en avant de la région laurifère qu'elles ont envahie en partie. « La quantité de plantes européennes qui croissent » à l'abri de ces arbres exotiques, a dit M. de Buch, trahit leur ori- » gine (1). » Cette assertion nous semble un peu hasardée : les plantes que notre savant devancier suppose avoir été introduites y sont bien moins abondantes que les indigènes, c'est-à-dire que celles particu- lières au pays. On trouve à, quoique clair-semées, un grand nombre d'espèces canariennes des genres (2) PAyllis, Bystropogon, Chrysan- themum, Canarina, Myosotis, Solanum, Cineraria, Hypericum, Rubia et Poterium ; les espèces européennes qui croissent dans ces bois sont aussi répandues dans beaucoup d'autres localités. La végétation a. conservé là, aussi bien qu'ailleurs, son caractère régnicole ; les Chi- (1) Physic. Beschr. der Can. Ins., pag. 123. (2) Phyllis Nobla. Solanum Nava. Nob. Bystropogon Canariensis. Cineraria muliiflora. Chrysanthemum fœniculaceum. Hypericum floribundum. Canarina Campanula. Rubia fruticosa. Myosots latifolia. Poterium caudatum.. (136) taigniers seuls, par la forme de leurs feuilles comme par leur port, y décèlent l'étrangeté de leur origine, et viennent produire un contraste frappant à côté de cette région des Lauriers, si différente par son as- pect, son ton de fraîcheur, ses belles masses de Fougères, et surtout par la reproduction successive et spontanée des grands végétaux dont elle se compose. À lorient et à l'occident de la Villa, les forêts primi- tives garnissent encore les montagnes de cette enceïnte. Les pentes de la Resbala et de la Florida, les hauteurs d’Ægua-Mansa et les bases du contre-fort de Tygaiga possèdent des arbres précieux: l'Olea excelsa et le Laurus Barbusano sont de ce nombre; le Sakix C'anariensis om- brage les ruisseaux des Realexos. Le Poterium caudatum, joli arbuste dont les rameaux panachés flottent sur les bords des ravins, doit. aussi entrer dans la liste des plantes némorales; car, avant les défrichemens, les bois occupaient les divers points où il s'est maintenu. Après avoir dépassé la vallée d'Orotava, les bois les plus notables sont ceux qu'on rencontre au-dessus de la petite ville d'Icod, les seuls où l'on trouve l'Ulex Europeus. Enfin, en se rapprochant de l'extré- mité occidentale de l'île, on arrive à la forêt de Los Silos appelée Monte del Agua. Les Ardisiers et les Myrsines abondent encore dans ces montagnes que parcoururent Masson et Broussonet; mais le Pit- tosporum coriaceum que le premier de ces deux botanistes y trouva, il y à plus d'un demi-siècle, est maintenant devenu fort rare. En tournani l'île par la vallée du Palmar, le pays change d'aspect ; les Cistes et les Pins remplacent de ce côté les forêts laurifères qui ne reparaissent plus que dans la vallée de Guimar, où croît le Peradillo ( Cerasus cassinoides). Ce fut là aussi que nous retrouvâmes ces beaux Arbousiers que M. de Buch a cru réduits à quelques individus; ils sont tous réunis auprès du ravin de Badajos, et forment un des plus jolis bois de Ténériffe. Pendant notre séjour dans la vallée (novembre 1828), ces arbres offraient alors la plus brillante végétation : des grap- pes de fruits orangés se mélaient à des bouquets de fleurs colorées de Av ( 495.) rose, et tranchaïent d’une manière admirable sur le vert brillant des feuilles (1). Cette union de teintes opposées produisait un ensemble des plus harmonieux, et rappelaït à nos souvenirs les superbes forêts des tropiques avec tout le luxe de leur parure. (1) L’Arbutus Canariensis est une des plus grandes espèces connues. Christian Smith lui avait donné le nom spécifique de callicarpa, à cause de ses jolis fruits. Cet arbre, si remarquable par l’élégance de son port et le lustre de ses longues feuilles, est très-rare à la grande Canarie et à Palma; M. de Buch a . cru reconnaître dans les fruits de cet Arbousier les pommes dont il est question dans la relation des en- :voyés du roi Juba (Cüm auitem omnes copiä pomorum, et avium omnis generis abundent, ete., Plin., Kb. vs, cap. 32), « parce que, dit-il, on les mange partout comme ceux du Pommier. » (//elche wie die A epfel su aller Zeiten gegessen wurde. Physical. Beschr. der Can. Ins. , pag. 119.) Mais il est aussi bien d’autres fruits qu’on mange de même , et qui cependant ne ressemblent pas plus à des pommes que ceux de l'Arbousier. Le genre auquel notre espèce appartient devait être bien connu des anciens, car l’Arbutus Unedo est très-commun dans tous les alentours du bassin de la Méditerranée, et même dans la chaîne de l'Atlas, l'Arbutus Andrachne croît en Orient et sur le mont Ida. Les envoyés du savant Juba ne pou- vaient donc confondre avec le Pommier l’arbre dont tant d'auteurs avaient déjà parlé et que Virgile a indiqué dans ses Géorgiques, liv. 11. Ainsi, sans avoir recours à des ressemblances forcées, nous retrou- vons plus naturellement les pommes de Pline dans les fruits du Pyrus Aria, qui croît spontanément aux Canaries. LA ( 138 ) FORÉT DE DORAMAS, DANS L'ILE DE CANARIA. L'île de Canaria, la mieux cultivée de toutes celles de l'archipel canarien, à vu ses boïs diminuer et disparaître peu à peu sur de grands espaces; bientôt de nouveaux défrichemens finiront par en- vahir en entier la région forestière. Dans beaucoup d'endroits, aupa- ravant très-boisés ; on ne voit plus que quelques Bruyères, et les ter- rains montueux qui s'étendent du côté du nord, depuis la vallée de Teror jusqu'à l'ouest du bourg de Moya, sont les seuls où les forêts primitives subsistent encore, quoique bien éclaircies. La montagne de Doramas, célèbre dans l'histoire des Canaries, fut un des sites les plus vantés pour ses beaux ombrages. Le prince Doramas, un des anciens guanartèmes de l'ile, en fixant sa résidence dans une grotte spacieuse, située dans la partie la plus pittoresque des environs de Moya , imposa son nom à la forêt qui couvrait jadis tout ce district. Nous avons vu cet antre rustique qu'habiïta le guerrier canarien ; les paysans de la vallée le montrent encore avec orgueil, car la tradition des hauts faïts de Doramas, de son héroïsme, de sa force plus qu'humaiïne s'est conservée parmi eux. La Âibalbera aux feuilles fleuries (1) et le Bicacaro des Guanches (2) serpentent en guirlande, et décorent l'entrée de la grotte; aujourd'hui cet antre est solitaire, la forêt, elle-même, na plus pour elle que son renom, mais les souve- nirs qui s'y rattachent en font toujours un endroit de prédilection pour les Isleños. Nous donnerons une idée de l'aspect que ces lieux offraient encore il y a peu d'années, en empruntant quelques phrases des descriptions de Figueroa et de Viera. Ce dernier, surtout, en a fait \ È A DÉS (1) Ruscus androgynus. (2) Canarina Campanule. ( 139 ) une peinture charmante dans un des chapitres de son ouvrage (1). « La nature, dit-il, sy montre dans toute sa simplicité, et en » aucun lieu on ne la voit si riante et si. féconde : la forêt de Doramas » peut passer pour une de ses plus belles: créations par la variété de » ses arbres robustes, élevés, toujours verts, étalant de toute part le » luxe de leur feuillage. Le soleil n’a jamais pénétré leurs rameaux » touffus, le Lierre ne s'est jamais détaché de leurs vieux troncs; cent » ruisseaux d'une eau cristalline se réunissent en torrens pour baïi- »gner ce sol toujours plus riche et plus productif. IL est surtout, » dans la profondeur de ces bois vierges, un site délicieux qu'on ap- » pelle Madres de Moya; le chant des oïseaux y est ravissant, des sen- » tiers faciles le parcourent dans toutes les directions; on les croirait » un ouvrage de l'art, ajoute naïvement l'auteur des Noricias, mais » ils plaisent bien plus parce qu'ils ne le sont pas (2). C'est en suivant » ces sentiers qu'on parvient dans l'enceinte que les Canariens ont ap- » pelée la Cathédrale, immense dôme de verdure formé par la réunion » des plus beaux arbres. Des Lauriers séculaires élèvent leurs troncs en » colonnades, et leurs branches entrelacées, et recourbées en gigan- » tesques arcades, produisent des effets merveilleux. En s’avançant sous » ces majestueux ombrages, on découvre à chaque détour de nou- » veaux points de vue, et l'imagination exaltée par les souvenirs de » l'antiquité se laïsse aller aux impressions les plus poétiques. Ces lieux »enchanteurs sont bien dignes alors des fictions de la fable : à l’en- » thousiasme qu'ils font naître en les parcourant, les Canaries sem- » blent n'avoir rien perdu de leur célébrité, ce sont encore les {es » Fortunées, et leurs verts bocages, l'Élysée des Grecs, séjour des ames » heureuses, si » Locos lætos et amæna vireta » Fortunatorum nemorum, sedesque beatas! » (1) Noticias de la hist. gen. de las isl. de Can. t. 1. p. 207 et suiv. (2) « Parecen un esmero del arte, y agradan mas porque no lo son. » ( 140 ) Les descriptions que les auteurs nous ont laissées de la forêt de Do- ramas n'ont rien d'exagéré : en 1581, Figueroa la vit dans toute sa splendeur; en 1634, le vénérable don Christobal de la Camara, évêque de la grande Canarie , la traversa dans 1oute son étendue, et ce qu'il en dit dans ses Sinodales prouve qu'à cette époque elle était encore digne des beaux vers de Cayrasco (1). Nous citerons ici un passage de la relation du prélat, mais nous ne prétendons pas imiter la noble simplicité de son style; ceux qui liront le texte original, que nous rapportons en note, comprendront toute la difficulté d'une traduc- tion littérale. | « La montagne d'Oramas, dit-il, est une des merveilles d'Espagne : » les différens arbres qui la peuplent atteignent une si grande hau- » teur qu'on peut à peine apercevoir leur cime; la maïn de Dieu, (1) Don Bartholomé Cayrasco de Figueroa, prieur et chanoine de la grande Canarie, où il naquit en 1540, fut l'inventeur du nouveau rhythme que les Espagnols ont appelé Esdrujulos. IL se rendit cé- lèbre par ses brillantes compositions, fut estimé de tous les littérateurs de son temps, et mérita le nom de divin Poète. Michel de Cervantes, dans le sixième livre de sa Galatée, lui a consacré un éloge qui termine ainsi : Tu que con nueva musa extraordinaria Cayrasco, cantas del amor el animo, Si, a ese sitio, de la gran Canaria Vinieres con ardor, ÿ magnanimo, Mis pastores ofrecen a tus meritos Mil laures, mil loores benemeritos. La plupart des œuvres de Cayrasco sont restées inédites; les plus connues sont le Temple militant (el Templo militante), dont il a été tiré plusieurs éditions, et ses belles strophes sur l'invasion de Fran- çois Drake dans l’île de Canaria, en 1595. L'Académie royale d'histoire de Madrid possède, dans sa bi- bliothèque , sa traduction de la Jérusalem délivrée : c’est au cinquième chant, où il est question des îles Fortunées et des enchantemens d’Armide, que le poète canarien, transporté d’un amour patriotique , inséra sa belle description de la forêt de Doramas, et en appela au jugement de ses contemporains sur ces deux vers du Tasse : « Ben son elle feconde, e vaghe, e liete ; « Ma pur molto di falso al ver s’aggiunge. » Il est aussi fait mention de la montagne de Doramas dans une comédie de circonstance, écrite en 1581, et qu’il dédia à l’évêque don Fernando de Rueda. Le théologal Cayrasco, à la fois poète et excellent musicien, mourut à Canaria vers la fin de l’an 1610. On voit son tombeau dans une des chapelles latérales de la cathédrale de Las Palmas, avec cette in- scription latine : Lyricen et vates toto celebratus in orbe Hic jacet inclusus, nomine ad astra volans. (141) » seule, a pu les planter aïnsi, et les isoler dans des précipices et »au milieu de ces masses de rocher. On trouve là beaucoup de » ruisseaux et de sources d’eau fraîche, et l'épaisseur de ces bois est » telle que les rayons du soleil, dans les instans de la plus forte » chaleur, ne peuvent arriver jusqu'à terre. Tout ce qu'on m'avait » dit auparavant m'avait paru un prodige, maïs, après avoir exa- » miné par moi-même les parties de la forêt où je pus pénétrer, je fus » forcé de convenir qu'on ne m'avait pas assez dit (1). » En 1780, Viera, qui visita la forêt de Doramas, put encore en admirer de beaux restes, quoiqu'elle füt déjà bien déchue. Lorsqu'en 1820 nous parcourûmes l’île pour la première fois, les environs de Moya avaient conservé une partie de leurs superbes ombrages, mais _ dans ces dernières années tout a changé d'aspect. Déjà, en 1830, ces bois, que nous revimes en détail, n'étaient plus reconnaissables; les vieux Tils de Las Madres étaient bien encore debout, mais ils avaient perdu leurs plus beaux rameaux; la dévastation étendait ses progrès sur toutes ces montagnes, et la forêt de Doramas, la pomme de dis- corde des districlis circonvoisins, avait donné lieu à de graves conflits. Quelques propriétaires influens, voulant profiter des innovations constitutionnelles , demandèrent le partage des terrains forestiers, les communes limitrophes se levèrent en masse pour s'opposer à ces con- cessions arbitraires ; des intérêts politiques vinrent se mêler à ces dé- bats, l'affaire prit peu à peu toute la tournure d'une révolte, et l’au- torité ayant repoussé par la force ces réclamations à main armée, le sang coula dans une rencontre qu'on eût pu éviter. La chute de la constitution semblait avoir mis fin à ces malheureuses querelles, lors- (1) « Es pues aquella montaña de Oramas de las grandiosas cosas de España : muy cerrada de va- » riedad de arboles, que mirarlos a lo alto, casi se pierde la vista, y puestos a trechos en unas profundi- » dades, y unas peñas, que fue singular obra de Dios criändolos alli. Aÿ muchos arroyos, y nacimientos » de frescas aguas, y estan los arboles tan acopados, que el mayor sol no baxa à la tierra. À mi me es- » pantava lo que me dezian, y visto de ella lo que pude, dixe me avian dicho poco. » Voy. Constitucio- nes sinodales de don Christov. de la Camara, obispo de Canaria. p. 240. Madrid. 1634. (142) que le général. Morales (1) arriva aux Canaries, investi du comman- dement supérieur. Ferdinand. VIL, pour le payer de ses longs services, lui concéda une grande partie des terrains boïsés situés entre Arucas et Moya : les habitans des communes voisines s'opposèrent long-temps à l'exécution du. royal décret; mais enfin il fallut céder : les coupes commencèrent et les défrichemens s'étendirent partout. Aujourd'hui la belle forêt de Doramas, jadis l'orgueil de la grande Canarie, est réduite à quelques groupes d'arbres que le nouveau maître n'a, dit-on, conservés que par condescendance, maïs qui disparaîtront aussi à leur tour. | (1) Don Thomas Morales est né à Canaria, dans Je petit bourg d’Aguimez. Get homme.extraordi- naire, dont nous nous réservons de publier la biographie dans la partie historique de cet ouvrage, s’est élevé, par son seul mérite, du rang de simple berger à celui de maréchal-de-camp et de gouverneur-gé- néral des îles Canaries. Parti de son village au commencement de l’insurrection des colonies de l’Amé- rique espagnole, il fut chercher fortune à la Havane, où il s’enrôla comme volontaire dans un régiment de l’armée royale de Venezuela. Après avoir passé par tous les grades, il parvint, en peu d’années, au commandement supérieur du corps d'opération. Par son audace, sa rare activité et cet instinct de gé- nie qui remplace chez lui les études théoriques, le général Morales tint long-temps en échec les bandes guerrières de Bolivar, soutint des combats acharnés, remporta plusieurs victoires, et ne quitta la partie qu’après l'honorable capitulation de Maracaybo. De retour en Espagne, le roi, malgré ses revers, lui tint compte de ses services en lui donnant le gouvernement civil et militaire des îles où il avait reçu le jour. Son administration a été juste et sage ; patriote avant tout, il a su concilier, dans le poste dif- ficile qu’il occupait, le bien-être de son pays avec les exigences intéressées de la métropole. mm 00 a ( 143 ) FORÊTS DE L'ILE DE PALMA. La végétation primitive s'est mieux conservée dans l’île de Palrna qu'à Ténérifle et dans la grande Canarie ; les arbres et les plantes s'y développent avec plus de vigueur; les forêts, en général, s'y pré- sentent en plus grandes masses, et occupent, au-dessus des champs cultivés, un espace considérable. La région laurifère affecte, sur les pentes rapides du nord-est et du nord-ouest, une distribution et des expositions analogues à celles des îles voisines : depuis la vallée de Buenarvista jusqu'à la pointe de Juan Aly, elle couvre les versans des montagnes et les berges des ravins qui rayonnent autour de l'île. Dans les endroits les mieux fournis, cette zone de végétation com- mence à l'altitude de 1800 pieds, et continue jusqu'à environ 4000: mais alors les Fayas et les Bruyères (1) dominent exclusivement au- dessus des autres espèces. Dans quelques vallées de la côte orientale, les Châtaigniers, qu'on introduisit après la conquête, ont aussi rem- placé les bois vierges. A l'occident de Buenavista les premiers gradins des montagnes offrent un exemple de ces changemens; ces grandes plantations garnissent maintenant les bords de ce plateau, se mêlent aux cultures , et les séparent-sur plusieurs points des bois indigènes : mais partout ailléurs la végétation primitive règne encore sans par- tage, et a conservé tous ses caractères. Le Til(2)-est un des arbres les plus abondans, les autres Lauriers sont aussi fort nombreux, et après eux les Mocans et les Aceviños (3) tiennent le premier rang. Parmi les plantes némorales ; outre celles que nous avons déjà fait connaître (1) Myrica Faya et Erica arborea. (2) Laurus fœtens. (3) Fisnea Mocanera et Ilex Canariensis. ( 144) pour les autres îles et qui vivent ordinairement dans les forêts, il s'en trouve plusieurs que nous n’avons jamais rencontrées autre part (1). Les bois de Barlovento possèdent aussi une nouvelle espèce d'Echium que nous avons appelée Pininana , du nom que lui ont donné les habi- tans du pays. Cette belle espèce produit un tyrse chargé de fleurs qui s'élève jusqu'à quinze pieds au-dessus du sol. L'Æypion viscosum, assez rare à Ténériffe, est également très-répandu dans les forêts de la bande orientale où il acquiert le port d'un sous-arbrisseau. Les végétaux, dans l'île de Palma, ont en général une croissance rapide, et leurs parties ligneuses y prennent de très-grands dévelop- pemens. Âux environs de La Galga nous avons vu des Viñaticos (Laurus Indica) dont la cime était tellement élevée que les ramiers qui s'y réfugiaient y restaient hors des atteintes des meilleurs chas- seurs, malgré la plus forte portée de leurs armes. Dans le district d'Adcaimen, au-dessus du bourg de Saint-André, nous avons me- suré un Til dont le tronc avait plus de quatorze pieds de circon- férence. Mais c'est principalement dans la fameuse Caldera que nous trou- vâmes les plus beaux arbres : en présence de ces végétaux séculaires cachés dans la profondeur de cet abîme, nous fûmes amplement dédommagés des fatigues et des dangers qu'il nous fallut surmonter pour y parvenir. Tout dans ce vaste cratère vint accroître l'intérêt de nos recherches : surpris d'abord du pêle-mêle de la végétation, nous ne le fûmes pas moins à la vue d'un Pistachier (2), dont le tronc avait. plus de sept pieds de diamètre, et d'un Genévrier (3), aussi étonnant par les dimensions de sa base que par l'élévation extraordinaire de sa tige. Parmi les Pins, qui croissent confondus avec les Lauriers, les Fayas, les Bruyèrés et les autres arbres, il y en eut un surtout qui fit (1) Genista splendens, Nob. Genista stenopetala , Nob. et Lotus eriophthalmus, Nob. (2) Pistacia Atlantica. (3) Juniperus Cedro. ( 145 ) plus particulièrement notre admiration : il avait pris racine sur les bords du torrent qui traverse la Caldera, ses branches robustes s'éta- laient en larges rameaux et ombrageaient un immense espace, les plus basses étaient recourbées jusqu'à terre et formaient une voûte de ver- dure qui eût pu abriter tout un troupeau. Cet arbre si imposant était peut-être contemporain des dernières révolutions qui avaient bou- leversé ses alentours; ce fut au pied de son tronc colossal que nous nous établimes pour passer la nuit. De à nous découvricns la plus grande partie de l'enceinte; en face s'élevaient des pics menaçans, des rochers entassés, des montagnes sur d’autres montagnes; des groupes de végélaux, composés d'espèces disparates, garnissaient toutes les berges et couronnaïent les masses de basalte dont nous étions entou- rés, tandis qu'au-dessus régnait l’aridité la plus affreuse. Nous voyions À, pour la première fois, les Dattiers à côté des Pins, et les plantes du littoral mêélées avec celles de la haute région. Nous devons en conve- nir, maloré ce que nous avons déjà dit de ces lieux et de leur aspect sauvage (1), on n’aura encore qu'une bien faible idée de l'impression qu'ils nous causèrent. Par son caractère grandiose, la végétation de la Caldera porte avec elle le cachet d'une nature indépendante et forte de sa liberté; ses principales beautés consistent dans le gigantesque de ses formes, dans la bizarre dissémination de ses produits, et plus en- core dans les contrastes qui résultent de ce désordre de création. (Voyez Atlas, vues phytos., pl. 9.) (1) Voy. précédemment Géog. descript., p. 12 et 13; et Géog. botan., p. 25, 66, et suiv. IIIe 19 ( 146 ) RÉGION DES BRUYÈRES. Ce que nous avons déjà dit de cette région dans les deux chapitres précédens nous dispense d'entrer dans de plus grands détails sur sa distribution. Toutefois, nous ajouterons qu'on ne saurait comparer les Bruyères des îles Canaries à ces brandes monotones du nord de l'Eu- rope, où l'Erica tetralix, ciliaris et cinerea semblent se disputer le terrain. Si l’on -excepte la Bruyère à balais (Æ. scoparia), quon ne trouve à Ténériffe que sur le revers oriental des montagnes du nord- est, la Bruyère arborescente est l'espèce dominante de cette région dont les verts bocages sont entremélés d'Hypéricinées et de Cistes. Ces masses de végétation rappellent au voyageur qui a parcouru l'Ita- lie ces Macchie solitaires qu'on rencontre à chaque pas dans la campagne de Rome, tels que la Wacchia dei Mattei, le Pignetto di Sac- chetti, etc., où l’Erica arborea joue aussi le principal rôle. | Nos planches 51 et 52 de la partie historique donnent une idée assez juste de l'aspect de la région des Bruyères dans deux ‘différentes loca- lités de l'île de Ténérifte, savoir : sur les hauteurs qui entourent la vallée du Palmar, et au-dessus de la ville de l'Orotava, dans une sta- tion dont l'altitude peut être évaluée à 3000 pieds environ. | (147 ) RÉGION DES PINS. On ne trouve dans cette région ni la diversité de formes, ni cette variété de teintes qui caractérisent les forêts de Lauriers, et dont le mélange produit un ensemble si harmonieux. Les Pins des Canaries (Pinus Canariensis) sont les seuls arbres qui peuplent ces bois silen- cieux où règne la plus imposante uniformité; cette espèce robuste y fait tous les frais de la végétation; elle seule peut résister sur ces montagnes à la sécheresse et aux intempéries. Les vapeurs, qui pendant la nuit pénètrent ces terrains hygroscopiques, s'arrêtent sous la première couche, et les racines des Pins, en s'enfonçant à travers les laves, vont chercher au-dessous l'humidité nécessaire à leur nutrition. Ainsi un sol volcanisé, qui au premier coup-d'œil semblerait devoir repousser les grands végétaux, renferme, au con- traire, tous les principes de fécondité et de vie. Nous avons vu, à Ténériffe, des Pins de dimension colossale au-dessus de la vallée d'Icod, dans la nappe d'obsidienne sortie des flancs du Teyde à une époque où le volcan était dans sa plus grande effervescence. On en trouve aussi de pareïls-dans la gorge d'Ucanca, que d’an- ciennes éruptions ont si étrangement bouleversée. Ces deux locali- tés offrent de toute part l'image de la désolation; à chaque pas ce sont de larges crevasses, d'effrayans précipices, d'immenses amas de scories; et pourtant le Pin des Canaries s'est enracimé sur ces rochers, il croît au milieu de ses fondrières, se plaît dans leurs anfractuosités, et bravant la destruction au sein d'une contrée en ruine, il arrête souvent dans leur chute les blocs qui se détachent des escarpemens voisins. Habitans privilégiés de la haute région, ces beaux arbres dominent en souverains dans les montagnes, cou- ( 148 ) vrent les plateaux eulminans, s'éparpillent le long de leur pente, et descendent en troupe de ces stations élevées pour envahir les vallées inférieures. 3 Lorsqu'au milieu de ce sol en désordre nous admirions cette puis- sance de végétation, la monotonie de la région des Pins disparaïissait à nos yeux : la robusticité de ces arbres; la rudesse de leur port s'identifiaient si bien avec l'aspect sauvage des lieux, qu'il y avait encore là de l'harmonie. Tout autre végétal eût été déplacé dans ce paysage; il fallait à ces masses imposantes un être organique qui püt rivaliser de majesté, à côté de ces colonnes de basalte un arbre de forme pyramidale et dont la sombre verdure vint s'unir aux teintes rembrunies des alentours. Là tout est grave comme la na- ture, tout est tranquille comme son repos; mais si le vent d'Afrique, le terrible sud-est parvient jusqu'à cette zone, le calme cesse aussitôt. On entend d’abord un murmure vague et plaintif, qu'on écoute sans pouvoir définir ; les sifflemens du feuillage deviennent tout-à-coup plus distincts et plus sonores; prolongés par les échos, ils se mêlent aux craquemens des branches qui s’agitent et se froissent. Ces bruits con- fus, avant-coureurs de la tempête, redoublent d'intensité: l'Harmatan a franchi le, désert pour souffler sur cette haute région sa funeste in- fluence:; brûlant, furieux, indomptable, il dessèche tout sur son passage, ébranle les grands arbres et couvre le sol de leurs débris. Mais après quelques jours de perturbation (1) l'atmosphère a éprouvé un changement, et le vent s'est fixé à l'ouest; on voit les vapeurs qui obscurcissaient l'horizon s'amonceler sur les montagnes, un dé- luge de pluie inonde la forêt et vient ranimer la végétation. Alors l'équilibre est rétabli, le ciel reprend sa sérénité, le soleil son éclat, l'air sa transparence, et la région des Pins son silence et sa tran- quillité. (1) Ge vent de sud-est dure ordinairement trois jours. ( 149 ) Dans les expositions abritées des vents alisés les forêts pinifères sont plus particulièrement exposées aux bourrasques de l’'Harmatan ; aussi sur cette bande, plus que partout ailleurs, le terrain est d'une aridité étonnante, la couche de feuilles qui le couvre se dessèche sans for- mer d'humus#} les oiseaux et les insectes s'éloignent d'une région qui n'a ni ruisseaux, ni prairies, et manque en général des plantes né- cessaires à la vie animale. Seulement quelques Cistinées, des Pteris et des Érigerons croissent sur la lisière des bois, prêts à s'étendre sur un plus large espace dès que les Pins sont abattus. Quoique les exploita- tions aient suivi une marche moins rapide dans cette région que dans celle des Lauriers, les arbres y sont pourtant bien moins nombreux qu'autrefois, et, sur plusieurs points, on ne les trouve plus que clair- semés. Lorsqu'en 1724, le père Feuillée fut mesurer la hauteur du pic de Ténériffe, la région des Pins s étendait au-dessus de l'Orotava , depuis le Dornajito (3198 pieds) jusqu'au Portillo de la villa (environ 6000 pieds), où l'on voyait alors le beau Pin de la Caravela (1). La dif- férence d'altitude entre ces deux stalions peut donner une idée assez approximative de l'espace qu'occupait à cette époque la région des Pins sur ce versant de l'île. Presque tous ces arbres ont été détruits ; le Pin de la Caravela n'existe plus, et a légué son nom au rocher qui lui servit de base (2). Le Pin du Dornajito a eu le même sort, l'oura- gan de 1826 le déracina. Plusieurs fois avant cet événement nous nous étions reposés sous son ombrage; cet arbre, dont le tronc et les rameaux couverts d'Usnéa avaient acquis un développement prodi- gieux, se faisait apercevoir de tous les points de la vallée; sa perte fut comme une calamité publique, car, à chaque désastre de ce genre, (1) Voy. l’oyage aux Iles Canaries, par le père Feuillée, manuscrit déposé à la Bibliot. roy. 1724. (2) En 1715, J. Edens avait vu aussi le Pin de la Caravela, qu'on appelait ainsi parce que ses branches, par leur extension, lui donnaient de loin l’apparence d’un navire. Ce voyageur cite aussi le Pino de la Merienda (le Pin du Diner), le seul qui existe encore de tous ceux qui couvraient alors les berges escarpées du défilé du Porullo. (Voy. Phil. Trans. Soc. Roy. Lond., 1714-1716.) ( 150 ) la fatale prédiction de Lugo (1) vient effrayer les Isleños sur l'avenir qui leur est réservé. | Viera, dans ses Noficias, fait mention d’un autre Pin énorme qu'on vénérait à Canaria dans le district de Teror. Cet arbre avait environ trente pieds de circonférence à la base ; il était adossé comme une tou- relle à la chapelle de la Vierge del Pino (2), une de ses branches avait servid'arc-boutant pour y suspendre le beffroi; mais desébranlemens trop réitérés accélérèrent la ruine de ce clocher de singulière nature, et le 3 avril 1684 le Pino santo (l'arbre saint), en s’abimant sous son propre poids, faillit écraser dans sa chute l'édifice qu'il dominait. Viera dit que l’image de Notre-Dame del Pino fut ainsi nommée, parce qu'on la trouva sur l’arbre dont il est ici question. Cette découverte eut lieu à l’époque de la soumission de la grande Canarie, en 1483. Les Aborigènes avaient souvent observé une sorte de lueur autour d'un Pin dont ils craignaïent de s'approcher. Don Juan de Frias, à la fois évêque et conquérant (3), et qui prit une part très-active dans les derniers combats, osa monter le premier sur l'arbre et en descendit une statue de la Vierge, qu'il rencontra, dit-on , au milieu des grosses branches et entre deux jeunes Dragoniers de trois vares (neuf pieds) de haut, qui croissaient au-dessus du premier embranchement, Il ajoute, sur l'autorité du P. Sosa (4), que des touffes de Capillaires s'é- taient enracinées autour de cette ramification et formaient une masse de verdure d’une agréable fraîcheur. Nous n'avons pas l'intention de discuter le miracle, et voulons seu- lement rapporter à des causes purement physiques ce que le vulgaire (1) Voy. précédemment, pag. 111 et 112. (2) Nuestra Señora del Pino, Notre-Dame-du-Pin. EM EE El gran Pastor don Juan de Frias Obispo de estas islas venturosas. Y gran conquistador de gran Canaria. Cayrasco, Templ. milit., pag. 283. (4) Topog. de Can., manuscrit, lib. 2, cap. 31. ( 151 ) attribue trop souvent au merveilleux. Nos explications seront donc inutiles à ceux qui ne voient qu'avec les yeux de la foi; maïs, parmi nos lecteurs, il'en est aussi beaucoup sans doute qui cherchent, comme nous, à concilier les phénomènes de la nature avec les volontés qui émanent d'un pouvoir supérieur. Que les deux Dragoniers eussent été apportés À avec intention ou qu'ils s'y fussent implantés par hasard, leur position dans ce lieu n’a rien pour nous de miraculeux. Ces arbres reçoivent presque toute leur nutrition de l'atmosphère; desexpériences nous ont démontré que de jeunes Dragoniers, arrachés depuis plusieurs mois, pouvaient continuer de végéter et qu'ils reprenaïient racine dès qu'on lesplantait de nouveau. Les graines du fameux Dracæna du jardin Franqui, à l'Orotava, germent dans les aisselles des grosses branches où elles s'arrêtent en tombant, et s'y développent comme sur le terrain (1). La présence des Capillaires sur le Pin de Téror n’a rien non plus d'extraordinaire : nous avons vu, aux Canaries, diffé- rentes espèces de Fougères, telles que des Ædiantum, des Davallia., etc. et même des Joubarbes et des Sonchus, vivre en parasites sur les arbres aussi bien que sur les rochers. Quant aux lueurs que les Aborigènes apercevaient sur les rameaux du Pin de Téror , elles rappellent celies dont parle J. Edens dans la relation de son ascension au Pic, et qu'il vit briller pendant deux nuits consécutives, comme de petites Jusées chargées de matières sulfureuses, sur les arbres des environs de la Caræwela @). Nous avons observé nous-même un semblable phé- nomène à Ténériffe, dans le Pinal de la Grenadilla, le lendemain d’une forte bourrasque de sud-est : des lueurs phosphorescentes sem- blaient s'échapper du milieu du feuillage et produisaient un effet ana- logue aux étincelles électriques, maïs sans détonation. On sait que l'électricité joue un grand rôle dans les phénomènes de la vie végétale, (1) Voy. Nova acta phys.-méd. acad. nat. curios., tom. xim1, 2° part., pag. 273. Bonn. 1897. Obs. sur le Dracæna-Draco, par S. Berthelot. (2) Voy. Phil. Trans. Soc. Roy. Lond., 1714-1716. ( 152 ) et qu'il est bien reconnu aujourd'hui que plusieurs plantes se chargent abondamment de ce fluide. Aïnsi, laissant de côté la partie vraiment miraculeuse de l'histoire du Pino santo, nous nous abstiendrons de tout autre commentaire, et citerons textuellement en note ce que le chanoïine Viera ajoute sur ce sujet, d’après le manuscrit de don Pedro August. del Castillo (ib. m, cap. 1) (1). Quoi qu'il en soit, on peut déduire de la relation de l’au- teur des Noficias un fait important. L'existence du Pino santo dans le district de Téror, à 1600 pieds environ au-dessus du niveau de la mer, nous prouve que la région des Pins était autrefois beaucoup plus rapprochée du rivage, et que, vers la fin du dix-septième siècle, il y avait réunion sur £e point de la végétation des bases avec celle du haut pays. Cette alliance dut prévaloir dans plusieurs autres endroits où le terrain, quoique favorable à la force expansive des arbres et des plantes de ces deux régions opposées, s'est refusé néanmoins au dé- veloppement des végétaux des zones intermédiaires. C'est ce qu'on observe encore, dans toutes les îles, sur les versans du sud, où les fo- rêts de Lauriers et les petits bois qui les accompagnent (Bruyères et Cistes) n'existèrent jamais. La vallée de San-Tago, à Ténériffe, nous a fourni un des meilleurs exemples de ce mélange de la végétation (1) Texte. « Nuestro autor asegura haver cono- Traduction. « Notre auteur assure avoir vu et » cido y examinado esta maravilla de la natura- » leza, este arbol, que siendo mas santo que el de » la isla del Hierro por el fruto que contenia, no lo » examiné cette merveille de la nature, cet arbre » qui, bien plus saint que celui de l’île de Fer (a), » à cause de son fruit , ne l'était pas moins aussi » era menos por el agua medicinal que daba de si. » El mismo refiere, que del pie de aquel Pino cor- » ria una fuente, hasta que haviendola cercado de » piedras un cura avido, y puestola Ilave para que » contribuyesen con limosnas los que acudian en » sus necesidades à buscar el remedio ; no tardô » su‘codicia en secar aquella piscina saludable. » (Viera. Noticias de la hist. gener. de las Isl. Can., tom. 1x, p. 113 et suiv.) » sous le rapport de l’eau médicinale qu'il produi- » sait (2). Car il dit en outre qu’une source s’échap- » pait du pied du Pin, mais qu’un curé avide » l'ayant murée et fermée à clé, afin de faire con- » tribuer par des aumônes ceux qui venaient y » chercher un remède à leurs maux, l’avarice de » cet homme mit bientôt à sec cette piscine salu- » taire. » (a) Voyÿ. précédemment, p. 113. (b) Des sources d’eau acidulée existent encore aujour- d’hui, à Teror, non loin de l’endroit où croissait le Pino santo. ( 153 ) alpine avec celle du littoral (1). Aïnsi, l'altitude de 1600 pieds ne représente pas, du côté du rivage, la ligne de démarcation de la ré- gion des Pins, puisqu'aujourd'hui, à Ténériffe, on retrouve ces arbres dans des stations encore plus basses. En général, sur la bande méri- dionale des îles, les Pins devaient descendre dans les premiers temps jusque sur la côte, tandis que sur les versans du nord une différence marquante dans le climat, en déterminant d'autres conditions d'existence, a produit des masses de végétation qui, par leur inter- position, sont venues éloigner les bois pinifères des stations mari- times. Les chaleurs et l'excessive sécheresse, les alternatives d’in- tempérie et de calme complet, que ces arbres ont à supporter et qu'ils peuvent braver si impunément, leur permettent, dans les eXpoOsi- tions du sud de s'accommoder du climat de la côte, qui a de grandes analogies avec celui de la haute région. Car, là aussi, comme dans les stations supérieures, la rosée des nuïts humecte à peine une terre brülante que les pluies ne pénètrent que bien rarement ; la tempéra- ture diurne est très-élevée, les perturbations atmosphériques sont rares; seulement, dans la saison orageuse, la stagnation habituelle de l'air est tout-à-coup troublée par des coups de vents impétueux, pres- que toujours suivis de fortes averses. Le Pino santo de Téror, qui a donné lieu à notre digression, n'est pas le seul arbre de cette espèce que la piété des Js/eños a consacré à la polyonymie des vierges miraculeuses. Celui qu'on voit à Ténérifte, à l'entrée de la vallée d'Icod, se trouve dans une station qui n'excède pas 740 pieds au-dessus du niveau de la mer. Ainsi, sur ce point, la région des Pins arrivait autrefois très-près du littoral; la coulée de lave vitrifiée qui a débordé sur tout ce versant n'a jamais été recouverte par les forêts laurifères, car les arbres qui les peuplent ont besoin d'un sol plus meuble et de plus facile décomposition. (1) Voyez précédemment, pag. 54, 62, 67 et 68. 29 ll. ( 154 ) L'île de Palma a aussi son Pin sacré : il est situé dans la forêt qui domine le bourg del. Paso (district d'Aridane). L’altitude de cette station est de 2727 pieds. Ce bel arbre, qu'on dit contemporain de la conquête, semble ne pas avoir de vieillesse; une petite statue de la Vierge a été placée sous son premier embranchement; chaque soir les bücherons du voisinage s'avancent, humbles et silencieux, vers cette chapelle vivante pour allumer un fanal suspendu au- dessus de la sainte image. Lorsqu'à l'entrée de la nuit on passe à côté du Pino santo, cette lampe qui veille seule au milieu de l'obscurité de la forêt, les reflets de cette lumière sur la voûte de feuillage qui protège la niche mystérieuse, tout dans ce lieu domine la pensée et inspire le recueïllement. Pour nous, la présence de cet arbre devenu inviolable, et auquel on avait voué une sorte de culte, nous causa une profonde vénération. (Voy. Part. hist., pl. 43.) Ces Pins séculaires, que la dévotion des Canariens à placés sous la sauvegarde de la religion, propagent le respect qu'ils inspirent jus- que dans leurs environs, et sont en cela un véritable bienfait : durant nos courses dans les montagnes de cet archipel, nous n'avons cessé de recommander leur conservation. Naguères encore, lorsque parta- geant les vœux et répondant à l'appel de l'illustre professeur de Genève (1), nous parcourions les Alpes pennines, d'autres arbres vinrent réveiller notre sollicitude, et les réflexions que nous fimes à la vue des antiques Sapins de la forêt du Ferré ne seront pas déplacées ici (2). Si les monumens d'un autre âge, disions-nous alors, fixent notre attention, les vieux arbres ne la réclament pas moins, car ils (1) « Je voudrais que, dans chaque district, l'arbre le plus vieux fût reconnu propriété publique, » qu’il fût préservé de tout outrage et conservé, soit comme monument historique, soit pour plaire à » l'imagination de ceux qui aiment à se reporter vers l’antiquité. J’adresse ces considérations aux fores- » tiers, aux naturalistes, aux voyageurs, aux paysagistes, aux autorités locales de toutes les nations. » (Voy. Notice sur la longévité des arbres, par M. de Candolle; Bibliot. univ. de Genève, mai 1831.) (2) Voyez Le second mémoire Sur la longévité et l'accroissement des arbres, par S. B. ; Bibliot. univ. de Genève, décemb. 1832. ( 155 ) imtéressent autant que ces temples en ruine, et tous ces débris histo- riques qui disparaissent pour ne rien laisser après eux. Mais, après plusieurs siècles, les vétérans de la végétation sont encore debout, l’im- pulsion organique ne s'est pas affaiblie, chaque année de nouveaux pro- duits, en augmentant leur masse, semblent accroître leur force; ils se régénèrent par les semences, revivent par des rejets et donnent à la terre bien plus qu'ils n’en reçoivent. Cependant, en dépit des raisonne- mens les plus logiques, l’homme détruit en un instant ces géants des forêts que la nature est si lente à former. Un sentiment religieux était seul capable de prolonger l'existence des. vieux arbres, comme celle des anciens monumens, au-delà de toutes les prévisions. Ainsi, à force de déprédation, le Colysée de Rome eût bientôt disparu de la ville éternelle, si un pape philosophe, en en consacrant les beaux restes, ne l'eût préservé d'un nouveau vandalisme. Les sombres fo- rêts de la Germanie, celles de l’ancienne Gaule, les bois sacrés des Grecs et des Romains n'ont dû long-temps leur conservation qu’au respect inspiré par une théogonie protectrice. Ce sont sans doute ces traditions vénérées qui ont laissé croître dans la citadelle d'Athènes les rejetons de l'Olivier dont la souche immortelle remonte à l'origine de la ville (1). Les Turcs même, malgré toute l'intolérance de leur is- lamisme, n'ont osé porter une main sacrilége sur les Oliviers de la montagne de Jérusalem (2). Si nous interrogeons des temps plus modernes, d'autres exemples de cette vénération traditionnelle nous montreront les mêmes résultats. L'énorme Ceïba (Eriodendrum anfractuosum, DC:.), sous lequel (1) (2) « L’Olivier, dit M. de Châteaubriand, est pour ainsi dire immortel, parce qu’il renaît de sa » souche. On conservait dans la citadelle d'Athènes un Olivier dont l’origine remontait à la fondation » de la ville. Les Oliviers du jardin de ce nom, à Jérusalem, sont au moins du temps du Bas-Empire. » En voici la preuve : En Turquie, tout Olivier trouvé debout par les Musulmans, ee envahirent » l'Asie, ne paie qu’un médin au fisc; tandis que l’Olivier planté depuis la conquête on fie » Seigneur la moitié de ses fruits : or, les huit Oliviers dont nous parlons ne sont taxés qu'à huit mé- » dins. » (Voy. Ltin. à Jérus., vol. 1, pag. 260.) (156) Diégo Vélasquez fit dire la première messe à l'époque de la fondation de la Havane, en 1519, ne mourut de vieillesse qu'en 1753. Les souvenirs historiques qui se rattachaient à cet arbre célèbre en faisaient un ob- _ jet de vénération pour les habitans de la capitale de Cuba. En 1754, don Francisco Cagigal, capitaine -général de l’île, fit élever une pyra- mide à la place où le Ceïba avait existé; l'arbre populaire y était re- présenté en relief, et sur une des faces ‘on lisait cette inscription : SISTE GRADUM VIATOR ORNARAT HUNC LOCUM ARBOS CEÏBA FRONDOSA POTIUS DIXERIM PRIMAEVAÆ CIVITATIS PRUDENTIÆ RELIGIONIS PRIMAÆVÆ MEMO- RABILE SIGNUM, etc. Trois jeunes Ceïbas furent apportés de l'intérieur de l’île et plantés autour du monument. En 1828, on construisit un petit temple près de l'ancienne pyramide qu'on restaura. Ce nouvel édifice, décoré de tableaux historiques, fut inauguré par trois jours de fêtes et consacré par l'évêque de Cuba. Don Ramon de la Sagra, dans une relation imprimée, a exposé en ces termes l'enthousiasme que lui inspira cette touchante cérémonie : « Il ÿ a trois cent neuf ans que nos ancêtres » élevèrent dans ce même endroit un autel rustique dédié à un dieu » de paix : un arbre majestueux le protégeait de son ombre. Sur un » rivage mhabité et couvert d'une végétation vigoureuse, ils jetèrent » les premiers fondemens d'une ville aujourd'hui riche et florissante. » Aux actions de grâce du prêtre ne répondirent alors que les accla- » mations d’une poignée de guerriers et les cris des hordes sauvages. » On n'apercevait de toute part que des bois épais remplis d'arbres et » de plantes inconnues ; mais après trois siècles, les nombreux descen- » dans de ces héros chrétiens se réunissent autour de l'arbre régénéré » pour se prosterner devant le même autel et y célébrer le même sa- » crifice (1). » (1) Voy. Relacion de las obras y fiestas publicas en memorias de la primera misa y del primer cabildo FE brados en 1519 ; Havana, 1898. ( 1577. La plupart des arbres affectés à l'ornement des tombeaux parvien- nent aussi à un âge très-avancé; un respect religieux les protège. Il nous suffira de citer ITf du cimetière de Braburn, dans le comté de Kent, dont le tronc, mesuré par le dendrophile Evelyn, avait déjà , en 1661, soixante pieds de circonférence et deux mille huit cent qua- tre-vingts ans d'existence; et les Cyprès chauves (Taxodium distichum, Rich.) conservés dans le cimetière de Santa-Maria de Tesla, près d'Oaxaca. Uni de ces arbres, mentionné par Cortez, qui fit halte sous son ombrage avec sa petite armée, a cent dix-sept pieds dix pouces de tour ; il est antérieur au règne de Mutezuma et en grande vénération parmi les Mexicains (1). « Les changemens des opinions religieuses, a dit M. de Candolle, et » le refroidissement de quelques idées respectables, quoique souvent » superstitieuses, tendent à diminuer la vénération que les grands ar- » bres avaient inspirée à certains peuples (2). » En effet, depuis que des hommes, dominés de l'esprit d'une pieuse mission, ont porté le protestantisme chez les habitans de la Polynésie, cette dévote pro- pagande a tout changé dans les archipels de l'Océan pacifique; les arbres à pain ne sont plus sacrés, un sévère fabou ne les garantit plus, et déjà leur nombre a diminué. Bientôt, peut-être, en adoptant d'autres cultures, ces peuples convertis, qui aujourd'hui parodient la civilisation, déploreront la perte de l'arbre précieux que la Provi- dence avait fait croître pour les nourrir. (1) Nous empruntons ces deux derniers faits à la Physiologie végétale de M. de Candolle, tom. n, pag. 1005. Plusieurs arbres célèbres, conservés depuis des siècles dans différens cimetières d'Angleterre, - sont cités dans cet ouvrage. Il y est question aussi de l’Oranger et du Gitronnier, qu’on suppose avoir été plantés par saint Dominique (en 1200) et par saint Thomas-d’Aquin (en 1278). Ces deux arbres existent encore aujourd’hui, le premier dans le couvent de Sainte-Sabine, à Rome, et le second au monastère de Fondi. (Voy. ut suprä, pag. 995.) | Le vieil Erable du village de Trons, dans les Grisons, n’est pas moins vénéré que Le Ceïba de la Ha- vane. Ce fut sous cet arbre que les premiers confédérés jurèrent, en 1424, de donner la liberté à la Suisse ; une inscription, placée sur la porte d’une chapelle qu’on a construite à côté, en rappelant l’évé- nement, recommande le respect. (Voy. ut suprà, pag. 997.) (2) Notice sur la longévité des arbres ; Bibliot. univ. de Genève, mai 1831. ( 158 ) Mais bornons à des réflexions qui nous jetteraient trop en dehors de notre sujet, et terminons nos remarques sur ces forêts canariennes où le voyageur retrouve de loïn en loin quelques-uns de ces arbres antiques qui parlent tant à l'imagination. Nous avons déjà fait connaître plusieurs localités que la dévastation avait frappées plus particulièrement : il nous reste à en signaler d’au- tres; mais dans cette revue topographique nous parlerons en même temps des sites où la végétation s'est maintenue dans son premier état. Les Pins n'existèrent jamais à Lancerotte et à Fortaventure, ni dans les îlots situés à l'orient ; le climat de ces îles, toutes africaines, ne pouvait leur convenir. Cette contrée, presque toujours balayée par les brises, est en général trop peu élevée au-dessus de la mer; les points culminans des montagnes n'y atteignent pas 300 toises. Ce n'esi. que dans la partie occidentale de l'archipel qu'on rencontre le Pin des Canaries, cette espèce qui surpasse en beauté toutes ses congénères, si bien caractérisée par son port gigantesque, la longueur de ses feuilles réunies en aïigrettes et la disposition ombelliforme de ses rameaux. Cet arbre précieux e tencore très-abondant à la grande Canarie, dans les bois au-dessus de Galdar ; le Pinal de Tamadava, celui de Pajo- nales, et ensuite ceux qui, à partir du col de WManzanilla, s'étendent vers l’ouest jusqu'au-delà de Mogan, en sont bien pourvus. À Téné- riffe, les hauteurs d’Icod et les pentes septentrionales des montagnes adjacentes conservent aussi de beaux arbres; sur l’autre bande de l'île, où les Pins forment presque une zone continue, nous citerons principalement les forêts qui dominent les districts de Chio, de Chasna et de la Grenadilla. L'ile de Fer, jadis si boisée, a vu disparaître ses forêts-vierges : au- : jourd'hui le petit nombre d'arbres sauvés de la dévastation ne suffit plus aux besoins des habitans. Un passage de l’Æistoire de la première découverte et conquête des Canaries, p. TT, nous donne une idée de ( 159 ) l'état de la végétation en 1402. « Le pays, écrivaient les chapelains de Béthencourt, esf très-mauvais une lieue tout entour par devers la mer ; mais sur le milieu, qui est moult haut, est beau pays et délectable, et y sont les bocages grands et verts en toutes saisons, et y a des Pins plus de cent mille, de quoy la plus grande partie sont si gros que deux hommes ne les sauroient embrasser. » | Les bois pinifères ont été plus respectés à la Gomère, mais ceux que nous avons visités à Palma n'ont presque rien perdu de leur première vigueur. Ils s'étendent sur les deux bandes de l’île, et occupent encore un grand espace. La montagne de Tamanca, et les sommités qu'on aperçoit au-dessus des bourgs de Tiraxafe, del Paso et de Guarafia sont les endroits les mieux garnis (1). Pendant le printemps de 1830, nous parcourûmes toute cette contrée: la végétation, rafraichie par les pluies de l'hiver, semblait alors reprendre une nouvelle vie; nous ve- nions de franchir le col de /a Cumbre et descendions vers le district d’_Aridane ; nos herborisations sur la crête des monts s'étaient prolon- gées jusqu'au soir, et il était déjà nuit close lorsque nous pénétrâmes dans la forêt de Pins qui avoisine le village où nous devions nous arré- ter. Favorisés par un beau clair de lune, nous pûmes continuer notre route et jouir d'une scène dont nous avons conservé tous les souve- nirs (2). Le calme qui régnait alors dans ces lieux déserts, les parfums de l'air, sa pureté, augmentaient le charme de cette belle nuit. Les lueurs vaporeuses qui perçaient à travers le feuillage, les masses d’om- bre qui se projetaient au loin, ce mélange d'obscurité et de lumière prétaient au paysage quelque chose de magique. Dans ces hautes so- (1) Voyez, pour ces diverses localités et celles des autres îles citées plus haut, les cartes phytostatiques et topographiques de notre Atlas. (2) La lithographie de cette forêt a été confiée à M. E. Lassalle, dont nous ne saurions trop louer le zèle pour l'exécution d’un dessin qu’il fallait ombrer sur des souvenirs, d’après un croquis fait à la hâte et dans des circonstances peu favorables. Ce jeune et habile artiste nous a parfaitement compris, et a suppléé par son talent à tout ce qui manquait dans notre esquisse. ( 160 ) litudes, la nature se manifeste sous des formes si fortes et si grandioses que ses créations nous semblaient immortelles comme son pouvoir. Mais, en arrivant sur la frontière de la forét, des troncs abattus, d’au- tres que le feu avaït à demi consumés, détruisirent nos illusions et re- portèrent nos pensées sur des faits plus positifs. Des bûcherons, que nous rencontrâmes, venaient d'achever leurs travaux : contens de la journée, ils chantaient en retournant au village. « Ces arbres, nous dit » celui d'entre eux que nous interrogeâmes, sont les soutiens de nos fa- » milles; jeunes, ils nous fournissent leur résine; devenus vieux, nous » faisons profit de leur bois. — Mais après eux, qui vous nourrira? — » Les petits se font grands, répondit-il avec insouciance, et nos enfans » en trouveront d'autres. » Ces bonnes gens avaient raison : peut-être s'est-on trop alarmé aux Canaries &e l'exploïtation des bois; ilest cer- tains districts de l'île de Palma où les Pins se régénèrent avec une ex- trême promptitude; dans le jeune âge, les pousses de l'année ont une croissance qui étonne, et comme les déboisemens dans cette région montueuse influent peu sur le sol (1), on doit espérer que les forêts (1) Après la destruction des forêts, le sol éprouve moins de changemens dans la région des Pins que dans celles des Lauriers et des Bruyères, car les pluies ont en général peu de prise sur des montagnes volcaniques où la couche de terre végétale est presque nulle. Les eaux, en tombant sur ce sol crevassé, sont absorbées aussitôt, et, dans les endroits où la compacité des laves ne donne lieu à aucune fon- drière , elles courent sur la surface, vont se perdre dans les ravins, ou s’infiltrer plus bas dans des terres plus meubles. La région des Pins, quelle que soit son exposition sur la bande septentrionale des îles ou sur les versans opposés, se trouve placée hors de l'influence de la masse de vapeurs qui entretient une fraîcheur continuelle dans les régions centrales, puisque, d’une part, les nuages agglomérés sur les forêts de Lauriers restent stationnaires le long de’ cette bande et ne dépassent guère la région des Bruyères , tandis que de l’autre côté, les vents alisés-et les vapeurs qu’ils amènent se trouvant arrêtés par l’interposition des montagnes, la constitution de l'atmosphère est tout-à-fait changée. Ainsi, bien que, dans la distribution des contrées pluvieuses, on puisse comprendre les îles Canaries dans le climat des pluies d'automne, la loi pluviale y est modifiée sur divers points par la structure orographique et la répartition des vents. Il ne pleut ordinairement que par orages ou par averses dans la région des Pins, et ces intempéries y sont toujours occasionnées par des perturbations subites. La sécheresse habituelle de cette zone dépend donc de plusieurs causes, parmi lesquelles doit prévaloir le nombre de jours de pluie, une des quantités les plus essentielles d'un climat , selon les judicieuses observations d’un de nos plus savans agronomes. En effet, « il n’est pas indifférent, a dit M. de Gasparin, qu’une quantité don- » née d’eau tombe en un seul ou en plusieurs jours ; supposons un pays où il tomberait par mois un ( 161) feront encore pendant long-temps une des principales richesses du pays. | » décimètre d’eau, il pourrait sans contredit passer pour très-humide si ce décimètre était réparti sur » un grand nombre de jours ; mais il serait très-sec s’il tombait en un seul jour et qu’il fût suivi de » vingt-neuf jours de sécheresse. Il arrive alors que la plus grande partie de la pluie ne peut imbiber la » terre, mais court à sa surface et va se rendre aux rivières où elle est perdue pour le sol. » (Voy. Météo- rologie des climats européens par rapport aux pluies, par M. de Gasparin ; Bibliot. univ., t.-xxxvin, p.71.) a ————— © “a ——— III. 21 ( 162 ) CONCLUSIONS. Dans le chapitre précédent, des considérations, fondées sur la na- ture du climat et du sol, nous ont fait envisager la végétation de la région forestière sous le rapport de sa distribution et de ses phases suc- cessives depuis son principe, pendant ses alternances et jusqu’à son retour à l'état normal. Le tableau statistique et descriptif des forêts encore existantes vient de compléter maïntenant ce premier apercu. Nôtre récit a été extrait en grande partie de notes prises sur place, car on ne doit pas toujours se fier à des souvenirs de voyage; le temps les efface ou les altère, une nouvelle disposition d'esprit enfante une autre manière de voir, et quand il s'agit de se replacer en présence des objets qu'on est appelé à décrire, on se laisse aller parfois à des réminiscences trompeuses. Ces réflexions viennent à propos à la fin de ce chapitre : on a parlé des îles Canaries dans plusieurs ouvrages, quelques-uns même leur ont été spécialement consacrés; maïs, disons-le sans crainte, des opinions disparates, déduites d'observations faites à la course, ont montré cet archipel sous un faux jour. Naguères.encore, un natu- raliste, du reste fort recommandable par les services qu'il a rendus à la science, s'exprimait ainsi : « La plupart des botanistes qui sont venus à Ténériffe n'ont pas vu un seul pied de Pin... Toutes les hauteurs sont des- séchées et dépouillées d'arbres. Les nuages ne se reposent plus sur l’île, etc. » Tandis que quelques années auparavant un autre voyageur non moins célèbre avait écrit : « L'{le entière peut être considérée comme une forêt de Lauriers, d’Arbousiers et de Pins, dont les hommes ont à peine défriché la lisière.» Nous nous dispenserons d'annoter ces cita- tions : après des assertions aussi contradictoires, nous devions faire connaître la vérité. On a pu se convaincre, par notre relation, que les (163) montagnes de Ténériffe et celles des îles voisines ne sont ni dépeuplées d'arbres, ni entièrement couvertes de bois. Nous avons rendu un compte fidèle de ce que nous avons vu : peindre et décrire le pays, faire partager aux autres nos propres Impressions, les associer pour ainsi dire à nos recherches, telle a été à la fois la tâche que nous nous sommes imposée. Des dessins originaux, exactement reproduits, ont servi de corollaire à notre texte. C’est en nous inspirant de ces dessins, sans outrepasser leur motif, que nous avons évité ces écarts d'imagi- nation qui font admettre trop souvent comme faits des idées conçues dans le travail de la composition. CHAPITRE CINQUIÈME. DES GRANDS CARACTÈRES DE LA VÉGÉTATION. Il y à une physionomie générale pour chaque zone de végétation, et une physionomie particulière pour chaque plante. DE CanNDozre. Les végétaux d'une région botanique ont un aspect particulier qui frappe au premier coup d'œil. Ce caractère indigène se fait remarquer, soit qu'on fixe son attention sur la masse des espèces, soit qu’on les examine isolément. Îl consiste bien plus dans le rapport numérique de certaines familles de plantes et dans le degré de fréquence de telle ou telle espèce que dans l'absence ou la présence de certains genres, car les masses de végétation qui couvrent le sol sur un espace donné forment le caractère distinctif du paysage. Ce caractère, qui se présente sous différens aspects, lorsqu'on observe la distribution phytostatique des espèces sous le point de vue de leur sociabilité, ne saurait être déduit de l'étude des catalogues ni de l'inspection des herbiers, cest seulement sur le terrain qu'on peut en saisir la physionomie. Dans l'examen comparatif de deux flores, si les espèces congénères diffèrent entre elles, si les mêmes familles sont repré- sentées par des genres divers, et surtout si ces’ genres sont très- variés, la végétation prend aussitôt un aspect d'étrangeté d'autant plus frappant qu'elle se présente sous des formes qui s'écartent da- vantage de celles que nous connaissions déjà. L'élévation du chiffre moyen des espèces de chaque genre ou de chaque famille produit la monotonie; lorsqu'au contraire ce chiffre se trouve très-restreint. l'aspect de la végétation acquiert plus de variété, Aux îles Canaries. un grand nombre de genres ne sont représentés que par une ou deux ch AIf. PA ( 166 ) espèces, dont le degré de fréquence multiplie sur d'assez vastes espaces cette diversité de formes que ne saurait produire l'abondance des espèces congénères. Le rapport des espèces avec les genres correspon- dans est donc une des conditions essentielles du caractère de la végé- tation d'une contrée, et l'on peut sur-le-champ se faire une idée de ce caractère pour les différentes flores, par la comparaison des quantités numériques dans les relations que nous venons d'indiquer. Ainsi, tan- dis qu'en France la moyenne des espèces par genre est de 7 ! et en Allemagne de 6 5, aux Canaries elle ne dépasse guère 1 £ Les autres données qu'on voudrail déduire des rapports numériques des familles ne sauraient être prises en considération, car ces rapports se trouvent rompus dans les climats de transition. Par exemple, le chiffre des crucifères, des légumineuses ou des composées canariennes, ne pourrait servir à l'évaluation de celui des graminées ou des gluma- cées , et vice versä. Ces deux familles (les graminées et les glumacées), qui, dans les zones tempérées, font ensemble plus d'un quart des pha- nérogames, n'en composent pas la dixième partie dans la flore de notre archipel. L'isolement de ce groupe de montagnes, l'influence qu'elles reçoivent du continent voisin et de la proximité du tropique, les nuages qu'elles attirent, les bruines qui les baignent, les vents d'Afrique qui les échauffent, soumettent la végétation à des condi- tions climatériques tout à fait particulières et qui ne peuvent conve- nir qu à certaines plantes. La quantité de chaleur que reçoit ce point du globe diffère essentiellement de celle qui est répartie dans les autres contrées de la zone tempérée et même du bassin méditer- ranéen. Mais il est d'autres considérations auxquelles il faut avoir égard dans la recherche des causes qui motivent, dans chaque climat, ces aspects variés, ces caractères différens de paysage, que les botanistes voyageurs devraient s'attacher au moins à reproduire par le dessin, lorsque toutes les ressources de la langue, sa souplesse el son génie , (167) joints aux renseignemens de la science, ne peuvent suffire aux des- criptions. Ce sont les formes individuelles, c'est-à-dire le port (Jacies, habitus), la sociabilité des végétaux, l'harmonieuse combinaison de leur feuillage , soit que les mêmes espèces se trouvent réunies dans un seul groupe, soit que des espèces différentes se rencontrent confon- dues, et, dans ce second cas, ces combinaisons sans disparates, ces contrastes qui plaisent aux yeux, donnent à la contrée une physio- nomie qui n'appartient qu'à elle. D'autre part, des espèces identiques peuvent se produire dans deux pays différens sans s’y montrer sous le même aspect, à cause des dimensions que les unes auront acquises sous des influences diverses. Ainsi la bruyère (Erica arborea) qui croît aux îles Canaries est la même que celle de l'Italie et de quelques autres parties de l'Europe australe, mais cette espèce arborescente acquiert dans ce climat des proportions tellement gigantesques que le bota- niste, transporté tout à coup à Ténériffe au milieu de la forêt d'Agua- Garcia, est tenté de douter de l'identité de l'espèce à la vue de ces beaux arbres de quarante à cinquante pieds d'élévation, qui, par leur réu- nion, forment un massif de verdure du plus singulier coup d'œil. En décrivant dans notre premier chapitre l'aspect général de la végétation, nous avons indiqué les changemens qu'elle affecte dans ses différentes stations, depuis la région maritime jusque sur les plateaux et les crêtes les plus élevées. C'est ce caractère phytostatique, dépen- dant des influences d’an climat modifié par une autre température, d'autres circonstances locales et une autre nature de terrain, que nous avons lâché de reproduire dans les grandes planches dont nous allons donner l'explication. ( 168 ) Je VUE PHYTOSTATIQUE. (Arias, pl. 1.) RÉGION DEs ÉuPHORBES. — Cette vue embrasse la végétation de la région maritime sur les montagnes côtières de la baie de Sainte- Croix de Ténériffe. Les plantes dominantes dans cette partie orientale de l’île sont l'Euphorbia canariensis et VE. piscatoria, le Kleinia nerii- Jolia , le Plocama pendula ei le Prenanthes pinnata. Sur le littoral, on trouve plus communément lé Crifkmum maritimum , le Conyza seri- cea, le Chrysanthemum frutescens, le Lycium afrum, le Beta maritima, et quelques espèces alcalines de la famille des Ficoïdes et des Chéno- podées. Sur les coteaux pierreux qui avoisinent les bords de la mer, on remarque bien des Labiées comme sur les côtes des îles Baléares et dans quelques autres localités du littoral de la Méditerranée ; mais ces végétaux, presque tous d'espèces différentes, sont dominés par les grandes plantes ligneuses signalées plus haut, et qui, par leur fréquence aussi bien que par leur port, impriment au paysage un aspect tout à fait original. Dans toute cette région maritime, on ne rencontre ni Pins, ni Chênes veris, ni Palmiers nains, ni Câpriers épineux. Le ton général de la végétation est d'un vert glauque, par- fois à reflets argentés , et dont la teinte pâle et cendrée tranche sur le vert foncé des autres espèces. Toutefois, il est, suivant les expositions, des sites qui possèdent des plantes particulières, et où celles qui couvrent les coteaux de la partie orientale et septentrionale sont beaucoup moins abondantes et même totalement ignorées. Ainsi, vers la bande occidentale de l'île, sur les premières assises du littoral, on trouve plus fréquemment le Physalis aristata, \Euphorbia aphylla, le Pancratium canariense, le Rumex Lunaria et le Messerschmidia fru- ticosa. Le long de la côte du Sud , au contraire , on voit dominer sur de grands espaces le Zygophyllum Fontanesii, lEuphorbia balsamifera et le Creorum pulverulentum, espèce canarienne qui diffère essentielle- ment, par le port et la couleur du feuillage, du €, tricoccon du littoral ( 169 ) de la Méditerranée. Dans d'autres endroits, le sol est couvert de Frankénies, de Gnaphales, d'Héliotropes et de Prénanthes (F. pulve- rulenta, G. luteo-album, H. erosum, P. spinosa), entremélés avec l’Aizoon canariense, le Chenopodium ambrosioides et V'Erigeron vis- cosum, Qu'on rencontre un peu partout, IT ET IIIe VUES PHYTOSTATIQUES. (PL 2 et 3.) REGION pes RAvINs. — Nous avons dit que la végétation des ravins s'assimilait vers leur débouché à celle du littoral et de la région maritime, tandis qu'à leur issue supérieure elle se confondait avec celle des forêts. C'est ce que montrent les deux planches que nous citons : la première (pl. 2) représente l'entrée d’un des grands 4arran- cos de la côte orientale de Ténériffe Les plantes dominantes sont, pour la plupart, celles qui couvrent les coteaux maritimes de cette partie de l'île. C’est toujours la région des Euphorbes, entremé- lée plus fréquemment d’autres espèces ligneuses et d’un plus grand nombre d'herbacées qui recherchent l'ombre des berges et l’'humi- dité des infiltrations. L'autre vue (pl. 3) est celle du grand ravin de Badajos, prise vers le point où il commence à atteindre la région des forêts et des brumes permanentes. Ici, le changement de température et la fraîcheur du sol ne conviennent plus aux Euphorbes ni aux autres plantes qui les accompagnent. Un feuillage plus luxuriant, une verdure plus fraîche et plus apparente viennent décorer les escarpemens de ces gorges sinueuses. La variété des espèces accuse des conditions d'existence mieux appropriées au plus grand nombre de végétaux (voy. précédem. pag. 18-19 et notes); mais l'abondance des Bruyères et quelques taillis de Läuriers signalent déjà le voisinage de la région forestière. ( 170 ) IV: ET Ve VUES PHYTOSTATIQUES. (PI. 4 et 5. RÉGION DES LAURIERS ET DES PLANTES FORESTIÈRES. — Nous avons fait reproduire, dans la pl. 4, un des beaux sites de la forêt d'Agua-Garcia, à Ténériffe. Là, seulement, quelques plantes némorales peuvent croi- tre sous l'ombrage des grands arbres, dont les branches touffues for- ment un massif impénétrable aux rayons du soleil. Un des caractères des forêts canariennes, et qui de prime abord les distingue d'avec celles de l'Europe, c'est la nature de leurs arbres toujours verts et le mélange des espèces appartenant à des genres divers. Dans ce climat de transition, on peut déjà observer le passage de la végétation de la zone tempérée à la zone tropicale. La multiplicité des genres et le pêle-méle des espèces étonnent le botaniste qui parcourt pour la première fois cette région verdoyante et rafraîchie par les bruines qui se forment dans son atmosphère; maïs ,en même temps, la similitude des formes organiques vient lui rappeler encore l'uniformité des forêts euro- péennes. En effet, si l'on excepte deux ou trois espèces, toutes les autres présentent à peu près la même structure dans le port comme dans leurs parties foliacées. Ce sont en général des feuilles d’un vert foncé et luisant, lisses, fortes , entières , lancéolées ou fort peu découpées sur leurs bords. Presque tous ces arbres portent des fruits à drupe; leurs fleurs sont peu apparentes, mais quelques-unes répandent une odeur pénétrante qui se rapproche déjà du parfum musqué des forêts du Nouveau-Monde (le Laurus fœtens (1) et l'Ardisia excelsa). Cette har- monieuse uniformité dans l'aspect du feuillage et dans la symétrie des grands arbres forestiers est tellement frappante qu'au premier coup d'œil on pourrait confondre facilement des espèces tout à fait diffé- rentes par leurs caractères génériques; car rien ne ressemble plus pour le port à un Ardisier qu'un Myrsine ; le Rhamnus glandulosus , le (1) Le nom spécifique du L. fœtens, est dérivé de la mauvaise odeur de son bois, mais ses fleurs , comme celles de l’Ardisier,répandent un parfum de violette qui rappelle un peu à l’odorat celui du muse, (171) Pütosporum coriaceum, le Myrica Faya, même l'Iex Perado et l'Olea excelsa se rapprochent aussi de ce type de forme, et les quatre espèces de Lauriers qui peuplent cette région offrent encoré le même facies. Quant aux observations de détails, nous renvoyons le lecteur à notre description de la forêt d'Agua-Garcia, pag. 131 et suivantes. Dans la pl. 5 nous avons fait figurer l'aspect des bois taillis après la destruction des grands arbres ,et l'on peut voir, à ce sujet. les ren- seignemens que nous avons consignés dans le chapitre troisième, sur les forêts canariennes, leurs changemens et leurs alternances. Vie VUE PHYTOSTATIQUE. (PI. 6.) Récion pes Pins. — On a représenté, dans la planche citée, la forêt de Pins des environs de Chasna, à treize cent cinquante-six mètres d'élévation au-dessus du niveau de la mer. À cette hauteur le Pin des Canaries (P. Canariensis) est la seule espèce qui garnit les montagnes de Ténériffe et des îles voisines. Cet arbre, par son port, ses grandes proportions et la beauté de son feuillage, imprime à la région qu'il occupe un caractère différent de celui des forêts pinifères de l'Europe. « Des espèces semblables de plantes, telles que les Pins et les Chênes, observe M. de Humboldt, couronnent également les montagnes de la Suède et celles de la partie méridionale du Mexique ; cependant, mal- gré cette correspondance de forme et cette similitude de contours, l'ensemble de leur groupe présente un tout autre aspect (1). » C'est aussi le cas du Pin des Canaries par rapport aux espèces de nos cli- mats. La croissance de ce bel arbre est très-rapide ; il atteint l’éléva- tion des plus hauts Sapins du Nord; son tronc est droit et fort gros dans sa partie inférieure. Nous en avons mesuré un qui avait près de dix mètres de circonférence et dont les branches conservaient encore d'énormes dimensions à quelques pieds du sol. Ces branches , espacées (1) Tableaux de la nature, tom. n, p. 22. ( 172 ) le long de la tige et disposées en verticilles , comme dans les Sapins et les Mélèzes , vont en diminuant graduellement jusqu'au sommet. Ce système de ramification ombelliforme est surtout très-prononcé chez les vieux arbres; leurs longues feuilles forment des iouffes de verdure du plus bel effet et les cônes ne sont pas moins remarquables par leur grosseur. Ces cônes, après avoir nourri dans leur sein des amandes membraneuses, entr'ouvrent leurs écailles à la seconde annéeet livrent à la nature les germes reproducteurs qui attestent sa puissance et son inépuisable fécondité. Le hois du Pin des Canaries est presque incor- ruptible , car il se conserve encore intact après plus de trois cents ans de service. La charpente de plusieurs édifices de Ténériffe et de Cana- ria, qui datent du quinzième siècle, n’a pas souffert la moindre altéra- tion. Les Pins de ces îles sont employés à des usages aussi importans que variés; leur bois n'est pas réservé seulement au service de la marine et des constructions civiles ; l'économie rurale en retire aussi de grands avantages pour la grosse charpente et la fabrication d’une foule d'instrumens et d'ustensiles, tels que pressoirs, échalas, ruchers , etc. Il n'est pas une famille, parmi les gens de la campagne, qui ne mette les Pins à contribution pour ses besoins journaliers, et. outre la résine quon sait extraire de leur tronc, le cœur du bois (duramen), coupé en petites bûches réunies en faisceaux, sert de flam- beau pour s'éclairer pendant la nuit, comme au temps de Virgile : … Tædas sylva alta ministrat, Pascunturque ignes nocturni, et lumina fundunt. En décrivant la région des Pins, dans notre chapitre sur les forêts, nous avons cité les arbres les plus remarquables. La pl. 6 de nos vues phytostatiques ne saurait donner une idée assez exacte de l'aspect imposant des bois pinifères , car les plus beaux sujets avaient été abat- tus lorsque nous fimes prendre le dessin des lieux ; mais les pl. 42et 43 de la partie historique reproduiront ces arbres aux yeux du lecteur, avec le grandiose des formes et toute la majesté du port. ( 173 ) VII: VUE PHYTOSTATIQUE. (PI. 7.) RéGion DES LÉGUMINEUSES FRUTESCENTES. — La vue représentée dans cette planche est prise du plateau des Cañadas de Ténériffe , à trois mille sept cents mètres d'élévation au-dessus du niveau de la mer. Le Cytisus nubigenus et l'Adenocarpus Frankenioides croissent presque exclusivement sur ce plateau (voy. précédem., pag. 23). VUES PHYTOSTATIQUES. (PL 8et9) Ces deux planches se trouvent citées , avec les observations qui s'y rapportent. aux pages 74 et 145 de ce volume. DU PORT DE QUELQUES ESPÈCES CANARIENNES. Il nous reste à citer les planches de notre Atlas qui donnent le facies des végétaux, ce caractère dominant que la nature à tracé à grands traits, qu'on peut observer à distance et que nous ne saurions bien définir sans le secours du dessin. « Pour déterminer les formes dont la beauté individuelle, l'isolement ou le rassemblement en groupe constituent la physionomie de la végétation d'une contrée , a dit l'illustre auteur des Tableaux de la Nature, il ne faut pas suivre la marche des systèmes de botanique où, par d'autres motifs, on ne con- sidère que les petites parties des fleurs et des fruits, il faut, au con- traire, envisager uniquement ce qui, dans les masses, frappe plus particulièrement les regards. » M. de Humboldt a voulu parler des contours, du feuillage, de l'aspect des troncs, de la symétrie des bran- ches, et c'est ce que nous nous sommes attachés à reproduire, en mon- trant les espèces canariennes qui, par leurs formes organiques et l’'en- semble de leur structure, nous ont offert un port caractéristique. IL. 23 ( 114) Facties. — PI, 1, 2, 3, 4, 5, 6, 7. (Atlas.) Nous avons compris dans cette série de planches quelques-unes des espèces des coteaux maritimes et de la région des ravins. L'Euphorbe des Canaries (E. canariensis), si remarquable par son port, et quon prendrait, à ses tiges en colonnes, pour un grand candelabre ou un Cactus du Pérou, figure sur les pl. 1 et 2. Dans la première, cette espèce est représentée avec celles qui croissent à l'abri de ses tiges épi- neuses et qui bravent la dent vorace des chèvres au milieu de ces buissons impénétrables. Ces espèces sont le Xeinia nertifolia, le Plo- cama pendula et le Perivloca lævigata, dont les rameaux volubiles se roulent sur eux-mêmes, et que l'on appelle dans le pays du nom de Cornical, à cause de ses deux follicules en forme de cornes. Il en est encore beaucoup d'autres qui se plaisent dans ces halliers ; tels sont le Jasminum odoratissimum, le Canarina Campanula, le Cneorum pul- cerulentum., le Drusa oppositifolia , les Messerschmidia et Rubia fruti- cosa, etc. etc. Dans la pl. 2, c'est encore l'Euphorbe des Canaries que nous avons mis en opposition avec l'Euphorbia piscatoria et VE. aphylla ; la pre- mière assez semblable, par son port et ses autres caractères, à l'Eu- phorbe de Mauritanie ; la seconde non moins remarquable, par un feuillage plus développé et des bractées florales du plus vif incarnai. Quant à l'autre plante qui s'élève longue et grêle au milieu du buisson protecteur, c'est le WMesserschmidia fruticosa, que les insulaires des Canaries appellent Durasnillo (petit pêcher), à cause de la ressem- blance de ses feuilles avec celles de cet arbuste. Pour réunir les espèces congénères dans cette courte indication, nous citerons à la suite l'Euphorbia aphylla et VE. balsamifera de la pl. 5; l’une, bien caractérisée par ses tiges herbacées, cylindriques, lis- ses et dépouillées de feuilles, comme l'indique son nom; l’autre au (175) tronc court et ligneux , aux branches étalées et aux petites feuilles dis- posées en rosettes au sommet des rameaux. Le Solanum Vespertilio figure aussi sur la même planche. Cette espèce se fait remarquer par ses branches tortueuses et hérissées d'épines, ses larges feuilles cordées et ses belles fleurs. Le Physalis aristata est une autre espèce de la famille des Solanées, que nous avons représentée dans la pl. 4. Ses feuilles rappellent un peu celles des Nicotiana, lorsque l’arbuste croît dans de bons terrains et que les repousses de ses branches radicales ne sont pas devenues la pâture des bestiaux avides de ce feuillage malgré son odeur nauséa- bonde. Nous donnons, dans la pl. 3, le facies du Convolboulus floridus, du Plocama pendula et du Kleinia nertüifolia. Le Convoloulus floridus, au port élancé , au feuillage léger, est un arbrisseau de moyenne grandeur, dont les feuilles oblongues , lancéo- lées, soyeuses et d'un vert cendré, ont quelque chose des brillans reflets du Protea argentea. Ses rameaux portent à leur extrémité de superbes panicules de fleurs d'un blanc mêlé d'une légère teinte rose, et que Linnée fils a très-bien caractérisées par cette phrase : Copia florum omnium pulcherrimus. Le Plocama pendula est une espèce monotype de la famille des Rubiacées , remarquable par ses longues feuilles filiformes et flexueu- ses, ses rameaux penchés vers la terre, ses petites baies blanches, trans- parentes et brillantes comme des perles d'Orient. Toutes les parties de cet arbuste répandent une odeur nauséabonde et presque cadavé- reuse. La disposition de ses branch:s et de ses feuilles pendantes lui donne l'aspect d'un Saule Pleureur. Le Kleinia nertifolia est une de ces composées à tige ligneuse que certaines îles volcaniques (1), situées à de grandes distances les unes (1) Les Canaries, Sainte-Hélène, l’île Bourbon et celle de Juan Fernandez. ( 176 ) des autres, dans les deux hémisphères, semblent produire de préfé- rence. Son port est celui d'un Dragonier nain; son tronc grisâtre porte les empreintes des insertions des anciennes feuilles, les nouvel- les tendent toutes à se réunir à l'extrémité des rameaux. Orné de ses bouquets de fleurs terminales , ce singulier petit arbuste apparaît cou- ronné d'une auréole d'aigrettes du plus gracieux effet. Ce sont encore des composées arborescentes que nous avons réunies dans les pl. 6 et T. D'abord une Chicoracée ligneuse d’un facies étrange, maïs dont l'aspect ne laisse pas d'être agréable à l'œil. C'est le Sonchus fruticosus, aux belles feuilles découpées en rondache, aux fleurs superbes et d'un si brillant éclat. À côté de ce Sonchus arbores- cent se montre le Prenanthes arborea , aux feuilles plus déliées, aux panicules plus fournies, mais dont les fleurs sont bien moins apparen- tes. Ensuite vient le Prenanthes pinnata, chez lequel la nature s'est plu à multiplier les variantes d'un feuillage pinnatifide et filiforme. Rien n'égale la finesse et la légèreté de ces feuilles soyeuses qu'agite le moindre vent et la délicatesse de ces panicules aux petits fleurons d'un jaune doré. Enfin, la plante aux longues feuilles épineuses, qu'on voit suspendue sur le bord des rochers où elle a pris naissance, est le Carlowizia salicifolia, dont les rameaux flexueux tombent en courbe bizarre pour se relever ensuite et étaler leurs grosses fleurs. Facies. — PI. 8. (Dracæna Draco. Linn.) Le DRAGONIER À SES DIFFÉRENS AGES. — Telle est la planche dont nous sommes redevables à l’habile crayon de M. J. J. Williams, peintre paysagiste, qui résida plusieurs années aux îles Canaries. L'arbre sécu- laire y est représenté avant la catastrophe qui le priva d’une partie de son branchage, On le voit ensuite mutilé par l'ouragan, mais pour- suivant toujours le cours de sa longévité. Ce végétal gigantesque a ( 177 ) déjà été décrit : son aspect imposant, ses dimensions colossales ont fait l'admiration des voyageurs naturalistes (1); et l'on peut lire dans nos Miscellanées (2) l'impression que produisit sur nous-mêmes ce vétéran du règne organique, lorsque nous habitions dans son voisinage. Son tronc monstrueux mesure plus de dix-huit mètres de circonférence. À cette énorme masse, qui s'est accrue dans la suc- cession des siècles, s'unit l'expression d'une force qui se renouvelle sans cesse. Ce n'est qu'au cap de Bonne-Espérance, à l’île Bourbon et dans l'Inde qu'on peut voir des formes analogues à celles du Dragonier. Dans sa première jeunesse, son facies trouve un représentant dans l'Yucca d'Amérique. Quand on ne compare que leurs tiges et le fais- ceau de longues feuilles aiguës qui les couronne, la ressemblance de ces deux espèces de familles si opposées est alors vraiment frappante. L'aspect bizarre de l'arbre que nous avons figuré à côté du grand Dragonier, en face de celui qui est orné de ses panicules florales , est dû à des circonstances particulières dans le développement progressif de la tige. Ce jeune arbre n'a fleuri qu'après un grand nombre d'an- nées, et, par conséquent, toute sa croissance s'est bornée à l'élongation de la tige par la chute successive des anciennes feuilles et la reproduc- tion des nouvelles. S'il eût commencé à fourcher à quatre ou cinq mètres au-dessus du sol, chaque nouveau bourgeon floral aurait donné lieu à une nouvelle bifurcation , par la naïssance de bourgeons laté- raux, et les vaisseaux radiculaires de ces mêmes bourgeons , en se pro- longeant de leur point de départ, vers les racines, auraient grossi le dia- mètre des branches et du tronc. Mais dans le cas que nous présentons, la nature n'a pas établi, dès le principe, une égale proportion de crois- (1) Voy. Humboldt : Tableaux de la Nature (waduct. d’Eyries), t. 11, p. 26 ; et note, p. 100. Relation hist, t, 1, p. 118, 639; et nos observations sur le Dracæna Draco. (Nova Acta Acad. Natur. curios., vol. xin , p. 773.— 1827.) @) Tom. 1, 2° part., p. 98. ( 178 ) sance en longueur et en largeur. Le premier développement a long- temps dominé le second; le bourgeon foliacé originaire a fait seul tous les frais de l'accroissement, jusqu’à ce que l'apparition d'un bourgeon de fleur, au sommet de la tige, en déterminant celle des bourgeons latéraux, ait donné naissance aux premières branches. Cet exemple d'un développement conlinu en longueur par le seul prolongement des fibres ligneuses, provenant du renouvellement successif du premier bourgeon foliacé, nous semble la confirmation la plus patente de la théorie de La Hire, théorie naturelle qu'Aubert du Petit-Thouars a démontrée dans ses Mémoires , que nous avons soute- nue par nos propres observations sur le développement des Conifè- res (1), et que naguère M. Gaudichaud a prouvée à fond, dans un tra- vail complet, digne du prix qu'il a obtenu. Factes. — PI 9 et 11. Quatre arbres de la région forestière sont représentés sur ces deux planches : d'abord, l'ex canariensis et l'Ilex Perado (pl. 9). Le pre- mier à l'aspect d'un Laurier; le second se fait distinguer par sa tige droite , élancée, et ses rameaux étalés horizontalement. Le port de ce bel arbre et le lustre de son feuillage lui ont valu dans le pays le nom d'Oranger sauvage (Naranjero saleage), mais celui de Citronnier lui conviendrait peut-être mieux. L'Olea excelsa (pl. 11) conserve, dans la symétrie de ses branches, un des caractères de l'Olivier d'Europe. Ses feuilles dures, lancéolées, sont un peu curvatives, comme celles de ses congénères, mais leur dimension, leur verdure lustrée lui donnent une tout autre appa- rence. La masse luxuriante de son feuillage tient bien plus de la végétation tropicale que de celle de nos climats. (1) Sur la longévité et l’accroissement des arbres. 2° mém., Biblot. univers. de Genève, 1"° série, vol. 51, p. 355. — Décembre 1832. (179) Le Boekmeria rubra (pl. 11) est un arbuste de la famille des Urti- cées , qui, par son port, s'écarte tout-à-fait de nos espèces d'Europe. C'est dans les îles de l'Océan-Pacifique, et surtout dans celle d'Ualan. qu'il faut aller chercher ses analogues. Le vert-tendre de ses feuilles s harmonise bien avec la teinte légère des grappes de fleurs rosées dont se panachent les rameaux. Par la gracieuse flexibilité du feuil- lage et l’agréable aspect des fleurs, ce joli arbuste fait l'ornement des sites où nous l'avons rencontré pendant nos herborisations (1). Factes. — PI, 10. L'Adenocarpus Frankenioides (2) et le Cytisus nubigenus (3) sont les deux plantes dominantes qui garnissent la haute région des lécumi- neuses arborescentes. L'A. Frankenioides est un sous-arbrisseau au tronc court et noueux, de la tribu des Genêts, mais dont les petites feuilles ternées pubescentes et roulées en dehors sont ramassées le long de rameaux divergens et lui donnent un peu l'aspect de certaines Frankénies. IL se décore, au mois de maï, de fleurs odorantes, d'un jaune-citron, dont les thyrses, qui naissent à l'extrémité des rameaux , se marient agréa- blement avec le vert-gai du feuillage. À Ténériffe on commence à rencontrer cet Adénocarpe à deux mille quatre cenis mètres au-dessus du niveau de la mer, en montant vers le Pic par la vallée de l'Orotava. IL se mêle d’abord avec le Cytise prolifère, mais plus haut et à mesure que l'on s'avance sur le plateau des Cañad as (1800 m..), il couvre à lui seul un espace d'une assez grande étendue et finit par se perdre dans une autre zone de (4) Voy. nos observations sur cette espèce (Vova Acta Acad. Natur. curios., vol. x1v, p. 943,—1899,. (2) Adenocarpus viscosus. Nob. Voy. im° vol., 2° sect. (Phytograph. canar.), p. 32. (3) Spartocytisus nubigenus. 1e tbid., p. 50. ( 180 ) végétation formée par l'espèce que nous allons décrire et qui reste maîtresse de ces terrains volcanisés. Le Cylisus nubigenus, que Linné avait placé dans les Spartes, est une autre espèce de la tribu des Genëêts, dont le tronc court et tor- tueux se ramifie très-près du sol. Son écorce mince se fendille et se détache par lanières ; les premières branches s'étendent horizontale- ment et se courbent jusquà terre ; elles donnent naissance à des tiges longues, grêles, droïtes, grisâtres, qui poussent par paquets divergens, comme on le voit dans le Genêt d'Espagne. De petites feuilles ternées. oblongues, soyeuses et d'un vert pâle naissent le long des tiges ; toute- fois, l'apparition de ces organes n'a lieu que sur les jeunes rameaux : les vieux Cytises en sont privés, aussi l'aspect de la plante est des plus tristes avant la floraison ; maïs au commencement du printemps elle se couvre d'une innombrable quantité de fleurs blanches, tellement pressées le long des tiges que, vu à une certaine distance, ce buisson ressemble à un grand amas de neïge, Les fleurs de ce genét, qu'on appelle à Ténériffe Zetama blanca, prennent sur quelques arbustes uue légère teinte rosée ; elles exhalent un parfum suave qui embaume tous les lieux environnans et que la brise du soir répand jusque dans les vallées inférieures. Les abeilles butinent sans cesse autour de cette plante, qu'elles préfèrent à toute autre : sans elle point de ce miel délicieux qui égale celui du mont Hymète, car les nombreux essaims. dont les ruches sont placées dans les endroits les plus abrités du pla- teau , seraient privés de leur principale subsistance. Sans le Genêt des Cañadas point de chèvres même, dont les troupeaux, relégués une partie de l'année dans ces hautes solitudes, broutent, faute d'autre pâturage, les jeunes tiges de la plante qui fournit aux habitans de l'île deux précieuses ressources, le laitage et le miel. Elle n’est pas moins utile au voyageur que la curiosité conduit jusqu'au sommet du Pie, car ses branches sèches leur servent à entretenir le feu de leur bivouac. Ce buisson, si triste quand il ne montre plus que ses tiges gréles et (MISES) nues, ses légumes noires et plates, mais si éclatant lorsqu'il est orné de ses blanches fleurs, vient embellir des lieux que les volcans semblaient avoir condamnés à une stérilité éternelle. Tel est le Genêt blanc qui occupe presque à lui seul l'immense cir- que cratériforme au milieu duquel s'élève le Teyde dans toute la majesté de sa masse imposante. Nous avons essayé de le peindre avec la physionomie qui le caractérise, formant avec l'aspect aride des lieux ce contraste qui étonne et charme à la fois. P PDerthelo/ Paris, 2 mai 48/2. FIN DE LA PREMIÈRE PARTIE DU TROISIÈME VOLUME. un, à vs 24 TABLE DES MATIÈRES CONTENUES DANS CE VOLUME. CHAPITRE PREMIER. ASPECT GÉNÉRAL DE LA VÉGÉTATION DANS ÎLES (CANARTES IPN MINIER ARTE Pag. SUPPLÉMENT AU ÇHAPITRE PREMIER. Florule de l’île de Graciosa. . . - . . . .. Liste de plantes recueillies dans l’île de Lan- cerotte depuis le 25 mai jusqu’au 23 juillet Liste de plantes recueillies à Fortaventure dans le commencement du mois d'août 14829. CHAPITRE DEUXIÈME. DISTRIBUTION PHYTOSTATIQUE. . . . . . . . Tableau comparatif des différences dans la température des principales stations. . . . Mableaut du PreMIERCIMAL EE I UITOUXICME EE RE N NN 0 UNI OÏSIEM EE EC + SUPPLÉMENT AU CHAPITRE SECOND. OBSERVATIONS CLIMATÉRIQUES. . . « . « . . . Température du Pic de Ténériffe à deux sai- SONSIUINELER LES A RE NE SAUT Observations sur la température de la haute RÉCIOD ER EEE ER Lee A ueuse Me Séries d'observations sur la température de diverses localités de l'île de Ténériffe. . . . 5 A 85 86 ——— ç——— - Observations sur la température de la Grande Cane CARRE" |: Lo Pag. Observations comparatives sur la température de l’atmosphère au niveau de la mer dans deux différentes localités CHAPITRE TROISIÈME. DES FORÈTS CANARIENNES , DE LEURS CHANGE- MENS ET DE LEURS ALTERNANCES. . . « . . . CHAPITRE QUATRIÈME. OT A EURE GATE 1 +. . . Groupes d'arbres isolés. . . . ........ Forêt de Doramas dans l’ile de Canaria. . Forêts de l’île de Palma RÉPIONACSIPIISS ER EE. à, © GCONCIUSIONS PRE IN CHAPITRE CINQUIÈME. DES GRANDS CARACTÈRES DE LA VÉGÉTATION. . Vues phytostatiques. Explication des plan- CheSRAeTRAUTAS EN. AMONT à DU PORT DE QUELQUES ESPÈCES CANARIENNES. . Facies. Description d’après les planches de l'Atlas. FIN DE LA TABLE DES MATIÈRES, 83 89 ERRATA. Page 4, ligne 3, ilen est aussi d’autres . .. — ilen est aussi. — SRE DEN à à DE lisez placés. — tb. — 40, les espèces aborigènes . . — les espèces indigènes. — DEN E MNIANSyMETIeN 4 - =. — la monotonie. 2 ONE OT ES M AVANT CS PR 0 — les lavasses. N. B. Les trois premières fautes n'existent que dans un certain nombre d'exemplaires. HISTOIRE NATURELLE DES ILES CANARIES, PAR MM. P. BARKER-WEBB ET SABIN BERTHELOT, Membres de plusteurs Académies et Boriétés savantes; OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES Ye M (727 Moistre de Ÿ Fnshuction publique. TOME TROISIÈME. Deuxième partie. PHYTOGRAPHIA CANARIENSIS. SECTIO I. PARIS. BÉTHUNE, ÉDITEUR, RUE DE VAUGIRARD, 36. MDCCCXXXVI - XL. L HISTOIRE NATURELLE DES ES CANARIES. g Dors A ( W 7 x PARIS. — IMPRIMERIE DE BÉTHUNE ET Rue de Vaugirard, 36. Canarina Canpanula. A Rs - PHYTOGRAPHIA CANARTENSIS. sv 10000 RANUNCULACEZÆ. Juss. , NIGELLA. Liwx. Cazvx pentaphyllus, foliolis coloratis, petaloideis, patentibus. PEraLa parva, 5-10, bilabiata. SramiNA plurima. Cocca 5, triangu- laria, in pericarpium unicum placentä centrali coalita, stylis co- ronata, intüs supernè dehiscentia, polysperma, unilocularia, locu- lorum membranis discretis, interiore pellucidà contractà, extrà liberà, diaphragmatis modo semina cingente, exteriore chartaceà inflatà, vacuà. Sema horizontalia. NIGELLA DAMASCENA. Lin. N. floribus involucro polyphyllo cinctis; staminibus serie simplici aut multiplici dis- positis; antheris muticis; coccis 5 in pericarpium globosum, lævem, usque ad apicem connexis , stylisque supernè tortis coronatis. Nigella Damascena. 1. Sp. pl. 753. Curt. Bot. Mag. t. 22. Gert. Fruct. p. 174. t. 118. f. 1. Lamk. TU. 1. 488. f. 2. Flor. Græc. t, 509. DC. Fl. Fr. 4. p. 910. Syst. 1. p. 831. Prod. 1. p. 49. Koch Deutsch. Flor. 4. p. 96. Arañuela éncolarum. Has. Inter segetes insularum Canariensium frequens. DisrriB. GEOG. Per oras omnes maris Mediterranei. In Tauride! (Pallas.) In Græcià ! (Sibth.) In Gallià meridionali! (D C.) In Barbarià! (Desfont.) In Hispanià ! (Palau.) 1n Lusitanià! (Brotero.) In Istrià! (Host ex Koch.) a à à (4) AQUILEGTA. Lin. Caivx pentaphyllus, petaloïdeus, deciduus. PerarA 5, foliolis ca- lycinis alternantia, deorsüm in calcaria producta. Cocca 5, libera, univalvia, intus dehiscentia, stylis apiculata, polysperma. SEMINA horizontalia. | Her perennes folüs ternatim pinnatis, per orbis novi et antiqui plagam borealem et temperatam sparsæ. AQUILEGIA VULGARIS. Linn. A. calcaribus incurvis; capsulis, cauleque pubescentibus ; foliolis petiolatis, lobatis, suprà glabris, subtüs pubescentibus. Aquilegia vulgaris. Linn. Sp. pl. 1.752. Fl, Dan. t. 695. Engl. Bot. 297. DC. Syst. 1. 334. Prod. 1. 90. Trev. diss. Delph. et Aquileg. p. 21. Has. In dumetis ad rupes Los Organos suprà sylvam Agua Mansa. DistriB. GE0G. Per totam Europam , et in Asià boreali. DELPHINIUM. Lan. Cazvyx pentaphyllus ,» Coloratus, petaloideus, irregularis, foliolo superiore infra calcarato. PETALA 4, nunc coalita, nunc libera, 2 superioribus in appendices intrà calycis calcar abeuntibus. Carsuzæ 1-3, erectæ. SEMINA plurima, horizontalia. HerBæ annuæ aut perennes per orbis novi et veteris plagam borealem et temperatam crescentes. SECT. I. CONSOLID A. DC. Capsula urica. DELPHINIUM AJACIS. Lin. D. caule , ramisque erectis, spicatis, pubescentibus; foliis verticillato-fasciculatis, foliolis pubescentibus , linearibus; pedicellis bracteà brevioribus; calcare capsulisque pu- bescentibus. … Consolida regalis erectior, J. Bauh. Hist. 8. p. 211. f. 1. Delphinium Ajacis. Linn. Sp. pl. 748. DC. Syst. 1. 241. Prod. 51. 7 OX ur Has. In arvis insularum Canariensium. Disrris. GE0G. Adhuc ignota, et verè in Canaris indigenam esse, nec ab Hispanià invectam, vix confirmare possumus. Planta Canariensis omnibus partibus minor, nec aliter ab hortensi differt. DELPHINIUM CONSOLIDA. Lin. var. pubescens. D. caule erecto, pubescente, divaricatim ramoso ; floribus paucis, laxè racemosis , pedicellis bracteà longioribus ; capsulis pubescentibus; calcare elongato, gracili. Delphinium GConsolida incanum. Seringe. Mel. Bot. Num. 3. p.19? Espuelas de Cavallero ircolarum. Has. In arvis insularum Canariensium. Legimus in insulà Canarià. Os. Planta nostra à D. Consolidà Europæâ partium omuium pubescentiâ tantum differt. Folia ob soli aridita- tem brevia, glomerata. Multüm à D. pubescente DC. abest, faciesque omnind diversa. Rami statim nec apice tantüm caulis divaricati. Calcar longum, rectum, aceratum. Fructûs apex brevis. Semina nigra, rugulosa, nec scariosa. SECT. II. STAPHISAGRIA. DC. Capsulæ 3-5. ventricosæ. DELPHINIUM STAPHISAGRIA. Linn. D. Calcare brevissimo ; bracteolis ad basin pedicelli insertis. Delphinium Staphisagria. Linn. Sp. pl. 750. Sibth. FI. Græc. t. 508. Matapiojos incolarum. Hispanis Albarràs. | Has. In Teneriffà propè oppidum Sanctam-Crucem, Oratavam, Sanctam-Ursulam , et alibi. Disrris. GE0G. Occurrit gregatim per oras omnes maris Mediterranei. In Cretà et Za- cyntho. (Sibth.) In insulà Lero. (d’Urvoëlle.) In Italia! (T'enore.) In Hispanià! In Lusitanià ! ( Brotero.) RANUNCULUS. Laxx. AËsTivaTio calycis et corollæ nnbricata. CaLYx pentaphyllus, foliolis caducis. COROLLA plerumque 5 (rarius 10-14) petala, petalis cadu- cis, ungue foveolato, foveolo nudo, aut squamà instructo. Sra- MINA plurima, supra latiuscula. ANTHER# intus lateraliter fissæ. OvariA gynophoro conico aut ovato inserta. Cocca plurima, nune (6) mutica, ovata, in capitulum subrotundum congesta, nunc com- pressa, limbata, stylo durescente cornuta, et in spicam cylindra- ceam disposita. SEMINA pendula. HerBÆ annuæ, vel perennes, acres, per totum terrarum orbem dispersæ. Oss. Ranunculi à florum colore albo, aut flavo, cui et cæteræ consonant partium formæ, in duo phalanges ‘ad- modum naturales priüs dividendi, plurimi deïnceps à foveolo nectarifero, foliorum, radicum et coccorum struc- turâ et distributione, cohortium characteres sumendi. Harum quatuor tantùm Floræ Canariensi pertinent. TRIB. I. LEUCOBATRACHIUM. Flores albi. Fossula nectarifera nuda, aut squamdä tenui instructa. SECT. I. HYDRELIS. Fossula nectarifera nuda. Cocca in capitulum subrotundum congesta , transversè corrugata, leviter carinata, mucronulata. Genericè forsan à Ranunculo distinguenda. Herbæ aquaticæ, foliis mersis .capillaceo-multfidis, emersis lobatis. RANUNCULUS AQUATILIS. Lin. R. foliis inferioribus capillaceo-multifidis, natantibus 3-5 lobatis, lobis cuneiformibus ; petalis 5 obovatis, calycem superantibus; staminibus fructu juniore longioribus; coccis corrugatis , lævibus, vix carinatis, mucronulatis. ns aquatilis. Linn. Sp. pl. 781. DC. Syst. 4.234. Engl. Bot. t. 181. Ranunculus aquatilis « heterophyllus. DC. Prod. 1. 26. Ranunculus aquatilis À. heterophyllus & leiospermus. Æ/allr. Sch. 282. Ranunculus aquatilis 6 et y. Koch. Deutschl. Flor. 4. 150. Has. In stagnis propè oppidum Laguna et propè Realejo de Arriba in Teneriffà. Disrri. GE0G. Per totum orbem temperatum et borealem. Fructus plantæ Canariensis semper calvus. C7) TRIB. II. CHRYSOBATRACHIUM. Flores flavi, fossula nectarifera squamä carnosd tecta. SECT. I. FLAMMUL2A. Cocca marginata, submucronata, lævia, aut granulata, in capitu- lum subrotundum congesta. Folia integra. Herbæ palustres, radicibus fibrosis. RANUNCULUS OPHIOGLOSSIFOLIUS. Vizr. R. foliis inferioribus ovato-cordatis, longè petiolatis, superioribus sessilibus, lanceolato- ellipticis, subvaginantibus, obsoletè dentatis ; caule erecto, fistuloso, striato ; coccis ovatis, carinatis, mucronulatis, utrinque granulato-tuberculosis. Ranunculus lesbius palustris ophioglossifolio. Tourn. Cor. 20. ex DC. Ranunculus ophioglossifolius. #14. Dauph. 4. p. 732. t. 49. DC. F1. Fr. 5. 639. Syst. 1. 248. Prod. 1. 43. Ranunculus ophioglossoides. Æxld. Sp. pl. 2. 1310. Ranunculus uliginosus. Wild. enum. 586. DC! Syst. 1.240. Prod. 1. 43. Tenor. Syl. p.267. Ranunculus fistulosus. Brign. Pl. Rar. Forojul. 25. Ranunculus cochlearifolius. Hornem. enum. 599. Ranunculus fontanus. Guss. Fl. Sic. Prod. 2. p. 52. ex Tenore Syll. p.267. | Has. Ad ripas lacûs Lagunensis, nunc pené desiccati, ad alt. 300 hexapodum. Disrets. GE0G. Crescit per omnes regiones vallem magnam maris Mediterranei cingentes. In Græcià! In Italià meridionali! (T'enore.) In Sicilià ! (Gussone.) In Sardinià ! (Moris.) In Hispanià! In agro Forojuliensi ! (Brign.) In Pannonià ! (R. polyphyllus Waldst. et Kit. secundum Schlechtendal.) Occurrit etiam im uträque Americà ex CI. Schlechtendal, sci- licet in Carolinà. (R. pusillus Poiret! Encycl. 6. 99. Deless. Ic. Sel. s.t. 28.) In pro- vinciis Argentinis. (R. Bonariensis Poir! Encycl. 6. 102. Deless. Ic. Sel. 1. £. 29.) Sed specimina Americana Europæis formà et facie longé diversa. . Os. Planta nostra, quæ eadem est ac Broussonetiana in herbariis Cl. Poche et Candolleano asservata, unde R. suum uliginosum sumpsit Willdenowius, nullam à R. ophioglossifolio discrepantiam offert. Desc. Planta tota ferè glabra. RaDix laxè fibrosa. Cauzrs erectus, teres, striatus, fistulosus, ad folia nodosus. Fozra infima longè petiolata, ovata, et obovato-cordata, obsoletè dentata, uncialia, 10 lin. lata ; superiora subdentato-crenata, sensim longiora, 2 ; poll. longa, 8 lin. lata, demüm subsessilia, (8) petiolo dilatato, margine scarioso, ciliato, subamplexicaulia ; summa angustissima. Pepuncuu1 oppositi- fol , elôngati , uniflori , cylindracei , paululùm arcuati , pilosuli, pilis ascendentibus, appressis. Ca- sers foliola scabrella , flavida , decidua. Prrara rotundato-ohovata , pallidè luteola , 2 lin. longa, 1 : lin. lata. Sramina 30-40. Ovanra 60-70. Gocca ovata , compressiuseula , subcarinata , granulata. SECT. II. RANUNCULASTRUM. Cocca compressa, glabra aut scabra, mucronata, in spicam cy- lindraceam digesta. Folia lobata aut dissecta. Radices fasciculatæ caulem sublerraneum perennem cingentes. Herbæ præserim campestres aut colline. RANUNCULUS CORTUSAÆFOLIUS. Wizzo. R. foliis cauleque strigoso-pilosis , pilis bulbosis, lævibus; foliis radicalibus petiolatis ; cordatis, orbiculato-reniformibus, subquinquelobis, inciso-dentatis , dentibus acutiusculis, caulinis sessilibus, 3-partitis, floralibus lanceolatis ; caule ramoso, corymboso ; calyce patente. æ rupestris. Ranunculus cortusæfolius. Æ7/l{d. enum. 588. DC! Syst. 1. 264. Prod. 1.29. Deless! Ic. Sel. 1. £. 36. B sylvaticus. Ranunculus Canariensis hirsutus grumosä radice Platani ferè foliis. Pluk. Alm. Bot. 313. Ranunculus Teneriffæ. Pers. Syn. 2. 103.. Ranunculus Creticus var. B. Biria Rénon. 45. Bus grandifolius. Lowe! Prim. Faun. et Flor. Mader. p. 38. non C. 4. Meyer. Fl. All. Ranunculus Creticus var. macrophyllus. Zindl! Bot. Reg. 1432 éxcl. synon. Pine junior nondum paniculata. Has. Var. « in rupestribus graminosis regionis sylvaticæ Teneriffæ, Canariæ, et Palmæ. Abundat in collibus Teneriffæ occidentalis circa Buena Vista, el Palmar, Los Silos, et propè oppidum Oratava. Var. B crescit sub umbrà laurorum, locisque arboribus vacuis, uliginosis, in parte interiore sylvarum. In sylvà de las Mercedes, Agua Garcia et alibi in Teneriffà. In sylvà Doramas Canariæ, ubi ingentes Perseæ fontem limpidissi- mum Las Madres de Moya adhuc adumbrant. Disrris, GEOG. Species Canariensis. Var. 8 in Maderam irrepsit, ubi duce Cl. Loweo legimus ad Ribeiro frio anno 1828. Desc. PLanra tota strigoso-pilosa, pilis sparsis, basi dilatatis, bulbosis , sub microscopio lævibus, (9) pellucidis. Ranrx grumosa, fibris densè tomentosis. Gauzrs nunc pedalis, nunc 4-pollicaris, teres, pilosus, pilis patentibus. Fozra radicalia atroviridia, sparsim nigro-maculata , orbiculato-reniformia , cordata , 5-loba, lobis acutiusculis, nunc poll. 1. longa, et poll. 2. lata, nunc poll. 4 longa et 7 lata, superiora 3-partita , demüm lanceolata , subsessilia , vix amplexicaulia. Perrot pilosi, pilis patentibus, foliorum radicalium infrà dilatati, vaginantes, vaginâ utrinque glabrâ, supernè ciliatä. Gazvors foliola lanceolata, patentia , flavescentia, dorso strigoso-pilosa , margine scariosa, caduca. PEraza magna, pollicaria, 6 lin. lata, ovato-rotundata, suprà intensè lutea, mitida, subtuüs pallidiora , lineolis impressa. Sramina ovariis longiora. Sryzus subrectus autleviter incurvus. Cocca in capitulum cylindraceum 6 poll. longum digesta, marginata, mucronata , mucrone nunc rectiusculo, nunc subincurvo, pallido, compressa , utrinque hispida, fusca, 1 + lin. longa 1. lin. lata. | Var. 8 omnibus partibus major , pilisque strigosis hispidior. Focra radicalia vix lobata aut cordata, latissima, diametro sæpiüs pedalia. Gaurrs 3- et ultra-pedalis. FLores maximi petalis sæpè pollicaribus. Os. Speciem nostram pro varietate R. Cretici plurimi acceperunt botanici, specimina tamen in ipsä Cretæ monte Idà à CI. Siebero lecta, multasnobis et validissimas præbuerunt distinctiones. Facies R. Cretici primo etiam aspectu quodammodo diversa est. Tota planta mollior, pilisque sericeis, nec stri- gosis aut bulbosis, densè obsita est. Pili ipsi sub microscopio scabri, subdenticulati, cylindracei, opaci, nec ut in R. cortusæfolio subtüs latiores, bulbosi, et Iævissimè diaphani. Folia ejusdem ferè formæ generalis sed minüs viridia , crassiora, molliora, et maculis nullis distinctas lobi profondiores, angulis obtusioribus, dentibusque paucioribus et minüs acutis, undè formam potiùs cuneatam affectant. Vaginæ foliorum radicalium, specie nostrà extrà ferè omninè calvæ, in R. Cretico lanugine densà, appressà, vestiuntur. Folia superiora profundiüs incisa, sessilia, et ferè ex toto amplexicaulia, nec subpedicellata , et vix semiamplexicaulia. Ovariorum mucrones valdè incurvi. Spica placentaria brevior, densior , latior. Calyx subappressus , nec patentissimus , vix margine scariosus. Petala rutila nec intensè lutea. Fibræ denique radicales multo minùs tomentosæ. Hùc forsan spectat R. macrophyllus Desf. ; sed nulla hujus speciei, nec in herbario Lessertiano, nec Fontane- siano Musæi Parisiensis, nec nostro , specimina exlant. SECT. 111. ECHINELLA. Cocca scabra, vel aculeata. Folia dissecta. Radices fibrosæ. Herbæ arvenses aut ruderales. Oss. Echinellam Candolleanam, exclus4& divisione secundä, ab auricomd, cha- ractere unico minimique momenti, fructis scilicet tuberculis distinctam , ob ingen- . . . . .\ . tem auricomæ molem quasi coacti admisimus. Ambæ potius in posteram recudende, exploratis formæ, habitüs et stationum affinitatibus. RANUNCULUS MURICATUS. Lrnx. R. foliis glabriusculis, inferioribus suborbiculatis, 3-lobis, grossè dentatis ; superiorihus basi cuneatis; pedunculis oppositifoliis ; calyce patente, coccis compressiusculis, utrinque tuberculato-aculeatis ; limbo acutiusculo rostellato, rostro incurvo. III. ( 10 ) Ranunculus echinatus stellatus Creticus. Mor. Hist. t. 29. Sect. 4. f. 24. Ranunculus muricatus. Linn. Sp. pl. 780. Lamck. IL. t. 498. Flor. Græc. t. 521. DC. Syst. 1. 298 Prod. 1. 32. i Has. In locis humidis circàa oppidum Oratava in Teneriffà. Propé Los Sauces in Palmà, ubi major, robustior. a. | DisTri8. GEOG. Per totum ambitum maris Mediterranei, et à Mauritanià ad insulas Ca- narienses. Occurrit etiam in uträque Americà. In Carolinà et Virginiä. (WMichaux, Pursh, Elliott ! R. echinatus Vent. H. Cels. t. 73. R. parviflorus Bosc!) Ad ripas flumi- nis Mississippi. ( Nuttall 1) In novà Hispanüà. (À. sp. n. Pavon ! ) In Brasilià. (R. ven- tricosus Vent. H. Cels. in appendice paginæ 73 ex DC.) Ad flumen de la Plata. (Feuillée et Commerson ex DC.) RANUNCULUS TRILOBUS. DeEsrowr. R. glaber aut pilosus; foliis primordialibus rotundato-cuneatis, apice dentatis, supe- rioribus tripartitis, et pinnatim trisectis ; calyce post florescentiam reflexo ; stylis extror- sum ab axe reflexis; capitulis sphæricis; coccis rotundatis planis, margine latiusculo, disco undique tuberculoso-puncticulato. Var. à Fontanesit folüs primordialibus orbiculatis, basi cuneatis, grossé dentatis, superioribus trilobis. Ranunculus trilobus Desf! Flor. Atl. 1. 437. 1. 113. Smith Prod. F1. Græc. 1. p. 380. DC. F1. Fr, 5. p. 639. Syst. 1. p. 301. Prod. 1. p. 42 Schlecht. Animad. 2. p. 34. Ranunculus parviflorus var. Bir- Renon. 46. V’ar. Ê rhœæadifolius. Folïis-pinnatim trisectis , superioribus pinnatifidis, caule erecto, robusto. Roc ipculus rhæadifolius DC! S'yst. 1. 284. Prod. 1. 38. Deless! Ic. Sel. 1. t. 40. Has. In arvis et locis humidiusculis Teneriffæ et Palmæ. Var. 6 propé oppidum Laguna et in Palmà. Distri8. GE0G. Per totum ambitum maris Mediterranei. In Cræcià (.Szbthorp. ) In Asià Minore! In Africà Boreali!( Desfontaines. Salzmann.) In Gallià meridionali! ( De Candolle.) In Hispanià! In Italià meridionali. (T'enore.) In Sicilià. (Gussone.) Ons. Species mirè variabilis, caule nunc sexunciali, nunc pedali et sesquipedali, R. Philonoti affinis, sed notis plurimis et certissimis , ut ex diagnose nostrâ patebit, facillimè distinguenda. Varietatem rhæadifoliam, quam in herbario Fontanesiano asservatam invenimus, fructu deficiente pro specie habuit celeb. DG. à statu tamen nor- mali, ex speciminibus nostris fructiferis, partium omnium proceritate, foliisque pinnatim dissectis tantùm differt, eamdemque formam etiam ex Algerià in herbario Gayano observavimus. (11) RANUNCULUS PHILONOTIS. Enr. R. hirsutus, rariüs glaber ; foliis radicalibus 3-partitis, superiorum lobis 3-sectis, flo- ralibus linearibus ; calyce reflexo; stylis introrsam ad axim inflexis ; capitulis sphæricis ; coccis lenticularibus, margine angusto; disco ad margines tuberculis sæpius obsoletis notato. Ranunculus parvulus. Linn. Mant. 79. Ranunculus parviflorus. Gouan. Fl. Monsp. 270 non Linnæi. Ranunculus Sardous. Crantz. St. Aust. 111. Ranunculus philonotis. Ehrh. Beyt. 2. 145. Retz. Obs. 6. 31. DC. Syst. 1. 296. Prod. 1. 41. Koch. Deutsch. F1. 185. ‘ Ranunculus hirsutus. Curt. F1. Lond. fasc. 2. Hort. Kew. ed. 1. v. 2. p- 268. Engl. Bot. 1504. H'altr. Sch. 294. # | Ranunculus agrarius. 47. Auct, 27. Ranunculus pallidus. Russ. in Schrad. Jour. 1. 495. Has. In arvis et ad margines agrorum in Insulis Canariensibus. Præcedenti rarior. Distri8. GEOG. In totà Europà meridionali et temperatà. RANUNCULUS PARVIFLORUS, gacurizLogus DC. R. caule elongato, suberecto, foliisque molliter pilosis, orbiculato-trilobis, acuté dentato- incisis, superioribus tripartito-laceris; petalis parvis calyce reflexo brevioribus ; coccis sublenticularibus, rostro uncinato-reflexo, margine angusto, acuto, disco tuberculato, tuberculis uncinato-apiculatis. Ranunculus parviflorus. DC. Syst. 1. 300. Prod. 1 42. His. Ad margines agrorum in Teneriffà, Canarià, et Palmä. Disrri8. GEOG. Genuinus R. parviflorus in regionibus mari Mediterraneo adjacentibus et in Europà occidentali et temperatà undique diffusus est. Ozs. Insulæ Canarienses formam hujus speciei acutilobam tantüm possident. Tota planta laxior, mollior , ma- gisque elongata. Folia rotunda, profundè inciso dentata , Gerania molle aut dissectum referentia. Fructus prorsüs idem. Faciem vix absimilem specimina Europæa aliquando consectantur , et formarum seriem usque ad Canarien- sem consequi haud difficile est. ADONIS. Linx. Cazwx pentaphyllus, foliolis basi solubilibus. PEraLa squamà aut nectario ad basin ca- rentia. Cocca plurima, stylo indurato, reflexo, terminata, placentæ cylindraceæ elongatæ spiraliter affixa. (12) Herbæ Europææ, folia semper multifida, et petalorum unguis nudus, cætera Ra- nunculi. | 1: ADONIS INTERMEDIA. No. A. petalis concavis calyce glabro longioribus ; coccis angulatis, irregulariter rugosis, apice edentulis, sub stylo debili, subulato, incrassatis, basi dentatis, dente acuto denticulis utrinque stipato. Adonis microcarpa. DC! Syst. 1.223. Prod. 1.24. quoad specimina canariensia. Adonis citrina. DC. eodem loco quoad specimina canariensia. Adonis æstivalis. Link in Burch Beschreib. Can. Ins. Adonis dentata £ Provincialis. DC! Syst. 1. 224. Prod. 1. 24. Has. In cultis insularum Canariensium frequens, etiam ad vias oppiduli Puena Vista. Disrri8. GEOG. In arvis regionum mari Mediterraneo finitimarum. In Cælesyrià. (Herb. cl. Spach 1) In Corsicà. (P. Thomas ! ) In Galloprovinciä. (DC!) In Cypro. (Labil- lardière !) Ons. Species nostra locum Adonidis miniatæ per confinia maris Mediterranei occupat, quà cum à viris oculatis- simis Reichenbachio et Kochio confusa videtur. Ab A. miniatä verà, seu À. æstivali Rchb. et Koch, plurimis notis differt, et si in genere tali species ullas natura rerum creatrix oculis nostris percipiendas finxit, neque hominum sensus formis instabilibus delusit, hæc haud dubiè pro specie stabili et verissimâ habenda est. Nec summorum virorum nibil præterientium aciem effugisse credendum , si specimina plura aut stirpem solo patrio luxuriantem vidisse licuisset. Primüm coccorum formâ angulatà et subtetragonà , irregulariter et profundè rugosorum, nec ut in À. miniatà regulariter reticulato-rugosorum , summoperè differt. Sed præcipua styli differentia. Stylus A. miniatæ crassus, pyramidatus, quo tantüm reliquis speciebus facillimè distinguenda, quantüm dente marginis superioris - obtuso, perspicuo, et à stylo longiusculè remoto. Nostræ stylus debilis, dente nullo marginis superioris, sed tu- mor sub stylo ipso , in stylum tamen nunquàm procurrens. Statio plantæ nostræ meridionalis, À. miniatæ præser- tim borealis, quamwvis in herbario Indico CI. Jacquemont varietatem vidimus ob stylum crassum et rugas regula- riter reticulatas À. miniatæ certè referendam ; cujus cocca valdè compressa sunt, dorso eximiè expanso et dilatato. Speciei nostræ optimè convenit À. dentata B DC. inter Dinias et Colmariam lecta et in herbario Gallico Musæi pari- siensis asservata. Cocca tamen granulis minutissimis puncticulata sunt, quibus nostra omnind carent. Easdem in specimine Minatensi herbarii CI. Spach puncticulas observayvimus. Cum A. dentatà Delile nullo modo confundenda, cujus cocca dentibus sinuata et quasi fimbriata , nullis comparanda sunt. Calyx glaber, petala conniventia, coc- corum spica densa, magna ab A. flammei descrimina faciunt. Nullam cum A. autumnali affinitatem habet, et ab A. parviflorä Fisch. quoniam summa fides descriptioni Meyerianæ Floræ Altaicæ tribuenda est ; fructu haud absi- milis, aliter satis differt. A. intermediæ ex autopsià herbarïi nostri pertinent specimina in Cypro à CI. Labillar- dière lecta, et A. dentatæ à Celeb. DC in Systemate allata. (13) RUTACEZÆ. À DE Juss. RÜTA. Linwx. À De Juss. Cazyx brevis, foliaceus, 4-partitus, lacimià quartà majore, de- müm caducus. PETALA 4 cochleato-concava, unguiculata, sæpiüs fimbriata. STAMINA 8, quorum quatuor petalis alterna longiora, quatuor .breviora petalis opposita , filamentis subulatis glabris. Ax- THÉRAÆ ovatæ, apice obtusiusculæ. OvarIA 4 in unum supernè qua- dripartitum coalita, 6-12-ovulata, gynophoro lato, brevi, poris 8 circumforato, imposita. STyL1 4 in unum à basi ad apicem atte- nuatum concreti, staminibus multo breviorem, caducum. Cocca 4 polysperma, in capsulam supernè quadripartitam conjuncta, apice introrsùm dehiscentem, epicarpio arido, punctato-rugoso, endo- carpium chartaceum arctè amplectente. (1) SEMINA reniformia, tu- berculata, aut angulata. EmBrvo subrecta, leviter flexa. PERISPER- MIUM Carnosum. Hergæ perennes, vel suffrutices dumosi, orbis antiqui calidioris, foliis alternis, exstipulatis, decompositis, pellucido-punctatis, mar- gine sæpiüs revolutis, petiolis basi non articulatis, bracteis foliaceis, paniculis erectis, cymosis, dichotomis, floribus luteis, primartüis in dichotomiis numero partium quinario. Odor proprius rutaceus. RUTA BRACTEOSA. DC. R. foliis supra decompositis, lobis lanceolato-ovatis, subcuneatis; bracteis majoribus, subcordato-amplexicaulibus ; petalorum limbo fimbriato; coccis suprà divaricatis, acuté corniculatis. (1) Capsulis aquâ fervente immersis, endocarpium semina includens formä semini Coffeæ Arabic: satis simile, statim à mesocarpio segregatur, iter diosmeis veris aperiens. ( 14 ) Ruta chalepensis tenuifolia. Æ7/il/d. enum p. 44. Ruta bracteosa. DC.-Prod. 1. 710. Ruta chalepensis. Bory et Chaub. Exp. Mor. Bot. p. 114. His. In locis lapidosis ad radices montis ignivomi de la Corona in Lancerottà. Disrris. GE0G. In regionibus calidioribus mari Mediterraneo proximis. In Pelopon- neso propè Pylum et Monembasiam, et in insulà Teno. (Bory.) In scopulo St.-Istad propè insulam Cimolum. (D’Urville!) In Sicilià. (Woricand.) In Corsica. (Salzmann.) In insulà Cherso, maris Adriatici. (Sadler et Pauer.) Circà Jaderam (Welden.) Circa Ni- cæam. (Duby.) In Galloprovincià circà Forum Jul. (Perreymond !) RÜUTERIA. Mens. Cazvx brevissimus, coriaceus, 4-partitus, foliolo quarto majore, persistens. PErTALA 4, subcochleata, concava, unguiculata, fimbriata. FILAMENTA 8, subæqualia, subulata, glabra. ANTHERÆ apice sub- apiculatæ. OvariA 4, 10-12-ovulata, in unicum globosum usque ad apicem coalita, gynophoro angusto, suprà poris 8 notato imposita. Srvu 4 in unum staminibus paulù breviorem concreti. Cocca 4, stylo persistente coronata, abortu ovularum superiorum 1-2 sperma, ad apicem usque in fructum globosum indehiscentem connexa; epicarpio crasso, viscoso-carnoso, papilluloso, endocarpio arctissimè coalito. Sema oblongo-reniformia, tuberculaia. Emsryo Rutæ. FruTex Canariensis, foliis alternis, exstipulatis, pinnatis, 2-3 jugis, impari petiolato, patentibus, pellucido-punctatis, revolutis, sensim in bracteas abeuntibus, ramo articulatis, articulo tumido, flexibili, paniculis laxiusculis, racemosis, sæpiùs peuidentibus, subdichotomis, floribus luteis, primartis numero partium quinario. Odor there- binthino-balsamicus, RUTERIA PINNATA. R. foliolis ovatis utrinque cuneatis, sessilibus, dentato-crenatis, petaiorum limbo laci- niatim crispulo. Ruta pinnata. Linn. f. suppl. 232. Hort. Kew. ed. 1. v. 2.58. ed. 2. v. 3, 35. Bot. Reg. t, 387. DC. Prod. 1.710. " bi É Es mn | 5 0 (463 h _ Ruda Wivariensium. Tedera selvage Palmensium. | ne din rupestribus Sn. et Palmæ rariuscula. Inter portum Oratava et Fuente del re. Propé oppidulum Buena Vista loco dicto Rincon de Buena Fr ista. In muro ; oppidi Laguna propè domum CI. et amicissimi Saviñion. Copiosissimé in Insulà Palmà ad rupes propè La Galga. | DisrTriB. GEOG. Species Canariensis nondüm i in | insulis Maderédsibus inventa. ete di. JT OR (16 ) ZYGOPHYLLEZÆ. R. BROWN. FAGONIA. Lx. CaLyx usque ad basin 5-partibus, deciduus. PeraLA 5 unguiculata. STAMINA 10 filamentis basi simplicibus. OvarIun ex ovariis 5 arctè conjunctis 5-angulatum, loculis 2-ovulatis, ovulis funiculo ascen- dente pendulis. Srvri 5 in unicum basi dilatatum coaliti. Cocca 5 compressa axi centrali persistenti laxè conjuncta, 2-valvia, 1- -Sperma. SEMINA compressa, scabriuscula, erecta. EmBryo rectus, perisper mio tenui, viridi, corneo; radiculâ hilo oppositä. HErBÆ lignescentes Africanæ. FAGONIA CRETICA. Lin. F. caule prostrato ; foliis 3-foliolatis, foliolis lineari-lanceolatis , piloso-glandulosis , apice spinulosis; stipulis spinosis, brevibus ; ovariis pilosis. Trifolium spinosum Creticum. C. Bauh. Pin. 330. Fagonia Cretica. Linn. sp. 553. Gært. 2. p. 153. 4. 113. Lamck. II. t. 346. DC. Prod ro4: Has. In orà maritimà Teneriffe, præsertim meridionalis, et circà Oppidum Sanctam Crucem, in Palmä propè oppidum , in Canariä , Fuerteventurà , et Lancerottà. Disrrts. G0G. In Africà mari Mediterraneo adjacenti et in regionibuscalidioribus conter minis. In Egypto. (Delile!) ubi variat foliis abortientibus stipulisque elongatis spinosis- simis. In Palæstinà. (Seb !) In Cretà. (Sieb!) In Insulà Delo! In Insulà Lviza (Cambes- sedes.) In Hispanià! In Numidià. (Desf.) In Mauritanià propè T'etouan ! ZYGOPHYLLUM. Lin. Cazyx ad basin usque 5-partitus. PEeTALA 5 unguiculata, laciniis calycinis vix longiora. SramiNa 10, filamentis ad basin squamulà auctis. OVARIUM gynophoro brevissimo, concavo, disciformi suf- CLS) fultum, rotundatum, (aut 5-angulare,) loculis 2-3-ovulatis, ovulis angulo interno axi centrali suspensis. SryLi in unum brevem, à basi ad apicem attenuatum, coaliti, rariùs soluti. SriGmMA rotun- datum. CoccA 5, in capsulam 5-angularem concreta, intùs dehis- centia, 1-3-sperma, demum soluta. SEMINA rugosa, angulato-ovata, apice mucronulata. EmBryo rectus, perispermio destitutus, radi- culà hilo proximä. Frurices Africani, folüis oppositis, 1-jugis, carnosis, 2-stipulatis, stipulis membranaceis. Oss. Genus polymorphum, monographo perspicaci et curiosiori indigens, ex vivo aut ex speciminibus alcoholo asservatis præcipuè elaborandum, et in sectiones aut in genera, Fabaginem scilicet; Zygophylla 1-juga, et abortu simplicifolia, sive Ægyptiaca; et Morgsanam , sive Capensia ; dividendum. Zygophylla Americana et Aus- tralasica ad alia genera transeunt. Phrasis nostra generica, ad sectionis alterius characteres confecta est, ZYGOPHYLLUM FONTANESIL Nos. Z. foliis 2-foliolatis, rotundato-clavatis, carnosis, pruinoso-tomentosis; pedicellis erectis; petalis crenatis; OVarlis globoso-pomiformibus, ecostatis; coccis glabris. Zygophyllum album Desf. F1. Atl. Link in Buch Besch. Can. ns. p. 154 non Lin- næl. Salado moro /Vivariensium. Uvilla ërz Lancerottä. Has. Planta littoralis. Crescit in petrosis ad littora maris in Teneriffà meridionali ab op- pidulo Guia ad sinum Puerto de los Christianos, et m promontorio Punta del Aguja. In Canarià ad promontorium de la Isleta. In Lancerottà propè oppidum Arecife, et Puerto de Naos. Cremata optimam sodam reddit. Disrrts. GE0G. In Africà boreali et occidentali. In Numidiä. (Desf !). Desc. CauLis pedalis, aut sesquipedalis, erectus, strictus, articulatus, nodosus, sub- fuscus. Rami ascendentes, subcylindracei, pruinoso-tomentost, alterni, subsecundi, folio- sissimi, nn racemos referentes. Fozra ad ramorum commissuras opposita, aut alterna, 3-5. lin. longa, crassa, globosa vel rotundato-clavata, apiculata, uviformia, tomento sericeo prostrato glaucescentia, et stomatibus crebris puncticulata, stipulis parvis membranaceis, sub-amplexicaulibus, tomentosis, acutis, pedunculo claviformi subelongato. FLores in axillis foliorum aggregati. PEDICELLI recti, tomentosi, fructiferi 3. lin. longi, sensim suprà cras- siores. Cazvaïs laciniæ extüs tomentosæ, intüs læves, virides, margine scarioso-pellucidæ, concavæ, acuminatæ, vix lin. 2. longæ, lin. 1. latæ. PEraLa tenuia, hyalina, albida aut diluté III. 3 (18) subviolacea ; ovato-lanceolata, supra subacuminata ant crenato-dentata, subtüs in unguem attenuata, 2. lin. long., lin. 1. lata. Sramrwa, quorum 5 paululüm longiora, incurva, stylum foventia, majora lin. 1 5 longa, antheris ovatis erectis, filamentis squamulä subacuminatä, irregulariter crenato-dentatà, lin. 1. longä, auctis. Srvzus brevis leviter incurvus, nunc sim- plex, nunc in stylos 5 ad basin usque liberos divisus, caducus, stigmate cylindraceo, lineato demüm 5-partito. Ovarium rotundato-ovatum, tomentosum, gynophoro lato, brevi, angulato, lævi,stipatum. CarsuLa 4. lin. longa, 2. lin. lata, rotundata, pomiformis(r), crassa, lævis, coccorum suturis lineata, sarcocarpio maturo, albido, sicco, spongioso, endocarpio tenui , in cocca 5 aurantiorum divisiones referentia, demüm secedens. Cocca tardiüs intror- sum medio dehiscentia, 4. lin. longa, vix 2. lin. lata. SemiNA 2, aut 3, ovata, angulata, nigra, puncticulata, apice attenuata, mucronulata, lin. 1 4 longa, 4 lin. lata. Tesra dura. TEGMEN corneum, cum testà concretum. PerisPermiüm nullum. RapicurA recta, viridescens. Co- TYLEDONES foliaccæ, rotundato-ovatæ, virides. Oss. CI. A. de Jussieu parlem testæ interiorem seu tegmen pro perispermio habet, tam arctè tamen testæ adhæret, ut nec arte ullà divelli, nec aquâ ebulliente dissolvi possit. Tegmen ergo corpus unicum cum testà constituere, et embryonem perispermio omni carere persuasum habemus. Stigma in specie nostrà demüm divi- sum, stylus aliquandd multiplex, seminis integumenta concreta, et perispermii defectus, zÿgophylleas arctiore affinitatis vinculo geraniaceis stringunt. Mira Z. Fontanesii cum. Z albo similitudo, et fructu forsan maturo nunquam viso, pro eodem summi viri habuerunt. Confusa specimina Ægyptiaca cum plantà nostrâ in Numidiä lectà, in herbario Fontanesiano vidimus, Species aded affines notis sequentibus distinguendæ sunt, Z. albi caulis procumbens, nostri erectus; rami diva- ricati, nostri conferti, racemosi; folia multô minora nec glaucescentia, sed tota planta villis densioribus vestita. Flos simillimus, sed minor, stylum tamen ia speciminibus quæ in herbario C1. Delile Re ue nunquàm divisum aut multiplicem invenimus. Ovarium Z. albi stellatum, basi pentagonum, in pedicellum attenuatum, nec ovatum aut pomiforme. Cocca apice cornuta, stellatim divaricata, basi, nec in medio, dehiscunt. Pedicelli et axis centralis diutiùs persistunt, nec ut in specie nostrà coccis cadentibus decidunt. Utrique denique patria di- versa, alterum Ægyptiacnm, alterum Africæ occidentalis hospes. EXPLICATIO TABULAE EI 1. Planta florida, et fructifera, magnitudine naturali. Sequentia aucta. 2. Flos Integer. 3. Idem foliolis calycinis abscissis. 4. Petalum. 5. Stamina et pistillum foliolis caly- cinis et petalis ademptis. 6. Stamen à fronte visum. 7. Idem visum à latere. 8. Ova- rium gynobasi insidens, calyce et corollà avulsis. 9. Stylus ad basin usque divisus. (1) Gapsula junior in herbariis exsiccata, parenchymate collapso, D-gona, viva semper, etiam sicca et matura , globosa. -Z\$ophyileæ Tab 1 14. 9 _ ;. TA tr L, L A = ji : : ne dun nant CNE Ÿ- | Lite daritnR Richer 1 M PR Elan: AC M 10. Idem apice tantèm solutus. 11. Ovula, coccis avulsis , spermotrophiis hærentia. 2 Eadem, capsulà disruptà et explicatà, spermotrophiis hærentia, et coccis singulis nidu- lantia. 13. Capsula matura. 14. Coccum maturum à capsulà sponte solubile. 15. Semen À magnitudine naturali. 16. Idem auctum. 17. Embryo. 18. Partium floris distributio et symmetria. . 4 RS er ( 20 ) | GEÉRANTACEÆ. DC. GERANIUM. Lan. Cazvx 5-phyllus, persistens, lacinüis æqualibus. PrrarA 5, æqualia; unguiculata, hypogyna. SramiNA 10, fertilia, alterna majora, glandu- lis ad basin nectariferis. Sryi 5, axi centrali cohærentes, intüs glabri, demüm elasticè et spiraliter contorti. Sri&maTA 5, supernè libera. OvaRIUM . 5-gonum, 5-loculare, loculis 2-ovulatis, ovulis angulo in- teriori affixis, pendulis. Cocca 5, 1-locularia, latere interiore dehis- centia, primüm axi centrali adnata, demüm libera, à styli circinatd revoluti basi pendula. SemixA in quovis loculo abortu solitaria , ovata. INTEGUMENTUM unicum, coriaceum , duriusculum. EmBrvo viridis, re- curvus, radiculà reflexà suprà cotyledones plicatim convolutas, indi- VISAS. | HERB«Æ annuæ, aut perennes, caudescentes, pedunculis 1-2-flo- ris, per totum terrarum orbem dispersæ. PERENNIA. | GERANIUM ANEMONEFOLIUM. L'Herir. G. caule herbaceo, caudicem demüm effciente; foliis magnis, glabris, radicalibus palmatis, 5-lobis, lobis dissectis, caulinis 3-sectis, floralibus sessilibus ; floribus panicu- latis, paniculis divaricatis, 2-3-tomis, pedicellis 2-floris, villosis, villis albis, violaceo- punctatis; calycibus aristatis, villosis; petalis amplis; stigmatibus subvillosis; stylis coccisque reticulatis, glabris; seminibus lævibus, badiis, subpuncticulatis. Geranium anemonefolium. L’Herit. Ger. t. 36. DC. Prod. p. 640. Geranium palmatum. Cavan. diss. 4. 1. 84, f. 2. Geranium lævigatum. Burm. ex l Herit. Mss. Has. Ad süillicidia, et in locis madidis spongiosis sylvarum in insulis Canariensibus. DistriB. GEoG. Species Canariensis. Reperitur etiam in Maderà. EE (21) ANNU A. GERANIUM MOLLE. Linw. G. foliis rotundato-reniformibus, mollibus, radicalibus ut plurimüm 9-lobis , lobis S-sectis ; petalis 2-fidis, calyce mutico parm longioribus; coccis glabris, rugosis, semina lævia arctè stringentibus. Geranium molle. Linn. Sp. 955. P'aill. Bot. f. 15. t. 3. Fl. Dan. t. 679. Has. In ruderatis , ad vias, et in petrosis apricis regionis præsertim maritimæ Palmæ, Teneriffæ, Canariæ, Fuerteventuræ , et Lancerottæ. Disrri8. GE0G. Per totum orbem antiquum. GERANIUM ROTUNDIFOLIUM. Lin. G. foliis rotundato-reniformibus, mollibus, radicalibus plerumque 7-lobis, lobis 3-sectis, caulinis basi truncatis ; petalis integris calycem aristatum paululüm superantibus ; coccis hirsutis semina reticulata folliculatim tegentibus. Geranium folio malvæ rotundo. C. Bauh. Pin. 318. Geranium folio rotundo multüm serratum sive columbinum. J. Bauh. Hist. 3. p. 473. Geranium rotundifolium. Linn. Sp. 957. Cav. diss. 4. t. 93. f. 2. Engl. Bot. t. 157. Has. In herbosis ad margines sylvarum in Teneriffà. Disrris. GEoG. In pascuis et pratis totius orbis antiqui. GERANIUM DISSECTUM. En. G. foliis 5-partitis, pubescentibus, lobis 3-sectis, linearibus; petalis emarginatis, ca- lycem aristatum vix æquantibus; coccis pilosis laxis; seminibus argutè reticulatis. Geranium majus foliis imis longis ad usque pediculum divisis. Moris. Hist. 2. p. 511. sect. 5. t. 15: Fe Geranium dissectum. Linn. Sp. 956. F1. Dan. t. 936. Cavan. diss. 4. t. 82. Vaill. Bot. t: 15. F2. Has. In arvis et in rupibus graminosis insularum Canariensium frequens. Disrris. GEOG. Per totum orbem antiquum temperatum , etiam in Ægypto. (Delile). GERANIUM ROBERTIANUM. Lan. G. foliis 3-5-partitis, lobis pinnatifidis ; pctalis integris calyce aristato duplà longiori- bus; coccis glabris, corrugatis ; seminibus Iævibus. Geranium robertianum primum. C. Bauh. Pin. 319. J. Bauh. Hist. 3. p. 480. ( 22 ) Geranium robertianum. Linn. Sp. 955. 8. parviflorum, floribus calyce parüm longicribus, ramis purpurascentibus elongatis. Geranium purpureum. 7ill. Dauph. 3. p. 374. t. 40. Has. à. in rupestribus et in convallibus insularum Canariensium frequens. £. in sylvis, et in petrosis sylvaticis. | Disrri8. GEOG. Per totum orbem antiquum, et in Americà. Os. Varietas parviflora eadem esse videtur ac G. purpureum, quod in Delphinatu observavit Villarsius. Aliis forsan species habenda est, ac cultu certè ulteriüs probanda. Ambæ, a scilicet et f> aut seorshm, aut iisdem conjunctæ locis, formam propriam constanter induunt. Characteres reverà specificos nullos vidimus, sed scru- tantium aciem differentiæ subtiles et minutæ perfacilè eludunt, et prorsùs deesse vix pro certo habemus. Præter petala in CE breviora, ramosque contractos purpurascentes, planta tota pilis albis glanduloso-punctatis obsita est. Styli parüm contorti, axi centrali, coccis etiam maturis, adhærent. Cocca ipsa stylis laxè alligantur, matura sæpissimè libera experti sumus. Sed hoc quidem præcipuè animadvertendum est, nec ab ullo anteà quod sciamus memoratum fuit, funiculos pistillares cæteris stirpibus post anthesin statim abolitos, hic etiam in fructu pérmanere, seque corroborare , et ab axe tandem centrali solutos, cocca secum è foveis avulsa, trachearum modo spiraliter tortiles, ad styli apicem usque, fibrillis albis sericeis pendula, trahere. Cocca nunc glabra, nunc pu- bescentia notavimus. ERODIUM. L'Herrr. PErTALA 5, æqualia , aut inæqualia. SrAmINA 5 fertilia, 5 alterna sterilia, basi monadelpha, glandulis 5 ad basin staminum sterilium. Sryr intùs barbati. CoccA ovato-elongata. COTYLEDONES integri, cre- nati, aut pinnatifidi. SECT! I. CICUT ARI AE. Cotyledonibus crenatis, aut pinnatifidis, foliis dissectis. ERODIUM CICUTARIUM. L'Herir. E. caule subprostrato ; foliis pinnatim sectis, segmentis sessilibus, pinnatifidis; pe- dunculis multifloris ; petalis inæqualibus; cotyledonibus pinnatifidis. Geranium cicutæfolio minus et supinum. C. Bauh. Pin. 319. Geranium cicutarium. Linr. Sp. pl. 951. Erodium cicutarium. Leman. in DC. F1. Fr. 4. p. 840. DC. Prod. 1. 646. «. præcox, subacaule , foliis patulis segmentis incisis. Cavan diss. 126. f. 2. 6. chærophyllum, foliorum segmentis pinnatipartitis. Cavan diss. 1, 95. f. 1. y: bipinnatum, foliorum segmentis pinnatipartitis linearibus. Cavan. DE DE. 1-2. Geranium Numidicum. Por. Barb. 2. p.101. Geranium Petroselinum. L’HWerit, diss. 9. PT ( 23.) Has. «. et 6. in insulis Canaris frequens, y. in Lancerottà circà oppidum Arecife. Disrrig. GE0G. Per totum orbem antiquum. ERODIUM MOSCHATUM. Wiczp. E. caule procumbente, pubescente; foliis pinnatis, pinnis ovatis, serrato-dentatis , subsessilibus; pedunculis multifloris , glanduloso-pubescentibus. Geranium cicutæ folio moschatum. C. Bauh. Pin. 319. Geranium moschatum. Linn. Sp. pl. 951. Cavan. diss. t. 94. f. 1. Erodium moschatum. Æd. Sp. pl. 3. p. 630. DC. Prod. 1. 647. Has. In arvis et ruderatis insularum Canariensium frequens. Disrrt. c0G. In Europà meridionali et in Asiä et Africà temperatà. Etiam in Peruvià et ad promontorium Bonæ Spei, ex Europà forsan advectum. ERODIUM BOTRYS. BErToL. E. caule rubescente, elongato, procumbente, aut erectiusculo, setis albis deorstm conversis hirto, foliis inferioribus sinuato-lobatis, aut sinuatis, superioribus pinnatifidis ; pedunculis 2-3-floris; cotyledonibus pinnatifidis. Geranium supinum , Botrys folio , acu sursüm spectante. Bocc. Mus, 2. p. 145. t. 109. Geranium maritimum , annuum , laciniatum , acu longissimä. Tournef. Inst. 1. 269. Géranium Botrys. Cavan. diss. 118. t. 90. f. 2. Erodium gruinum $. Æ#/uld. Sp. pl. 3. p. 636. Erodium Botrys. Bertol. Amæn. Ital. p. 35. DC. Prod. 1. p. 647. Has. In ruderatis et glareosis insularum Canariensium frequens. Disrri8. GE0G. In Europà australi et occidentali, et in Asià et Africà boreali. SECT. 11. MALACHOIDE AE. Cotyledonibus integris, foliis subtrilobis. ERODIUM LACINIATUM. Cavan. E. caule prostrato, glabriusculo, vel hirsuto; foliis inferioribus 3-lobatis, lobis elon- gatis, incisis, superioribus pinnatim dissectis ; pedunculis subsexfloris ; calycibus mucronu- latis ; cotyledonibus integris. Erodium laciniatum. Cavan diss. p. 228. 1. 93. f. 8. Desf. Fl. Al. 2. p.110. DC. Prod. 1. 646. Has. In ruderatis insularum Canariensium. Disrrit8. GE0G. Ad littora maris Mediterranei, (24) ERODIUM MALACHOIDES. War. E. caule procumbente , aut erectiusculo, pubescente; foliüis mollibus, subcordatis, indivisis , 3-lobisve, lobis crenatis , pedunculis subsexfloris. Erodium malachoides. #/lld. Sp. pl. 3. p.689. Cavan. diss. t. 91. f. 1. DC. Prod. 1. 648. Has. In ruderatis insularum Canariensium. Disrris. GEoc. Ad littora maris Mediterranei. bé. de ut (25 ) OXALIDEÆ. DC. OXALIS. Liwx. Cazyx 5-phyllus. PetarA 5. Sramina 10, filamentis basi monadelphis, 5 exterioribus brevioribus, alternis. Srvu 5, nunc liberi, nunc. coaliti. CAPSULA pentagona subcylindracea. HERBÆ caulescentes præsertim Americæ, et Africæ australis. OXALIS CORNICULATA. Linn. O. caulibus annuis , procumbentibus ; radicantibus hirtis; stipulis petiolo adnatis; foliis 3-foliolatis, foliolis obcordatis, ciliatis; peduneulis 2- -multi- floris ; pedicellis fructiferis retro- flexis ; capsulis pubescentibus ; ; seminibus badiis, ovatis, complanatis corrugatis. - Oxalis corniculata. Linn. Sp. pl. 623. Jacq. Ox. t. 5. Has. Ad vias, et in ruderatis insularum Canariensium frequens. Disrris. GEoc. Per totum orbem temperatum et calidiorem , ex Americà forsan migrata. III. 4 ( 26 ) LINEÆ. DC. LINUM. Lin. Cazvas foliola 5, persistentia, nervo medio prominente, æstiva- tione imbricata. PErALA 5, hypogyna, unguiculata, caduca, æstiva- lione imbricalo-contorta. STAMINA 10, basi in annulum connexa. alterna minima, abortientia. ANTHERÆ erectæ. Ovariom subglobosum. SryLi 5, basiin 1 coalescentes. CapsurA globosa, stylorum coadunato- rum basi persistente acuminata. CoccaA 10, primüm in 5 geminatim coalita, dissepimento altero nunc integro, nunc incompleto, demüm soluta, intùs dehiscentia. SEMINA in quoque coccosolitaria, ovata, com- pressa pendula. TEsra tenuis, mucilaginosa, tegmini coriaceo cohæ- rens. PErIsPERMIUM nullum. EmMBRYO rectus, radiculà sursm ad hi- lum conversà, cotyledonibus ovatis, carnosis, oleiferis. HErB« aut suffrutices per totum orbem dispersi. Folia alterna, aut rarissimè opposita, integra, exstipulata. Flores dichotomè paniculati, alares, aut oppositifolii. Petala unguiculata, caducissima. FLORIBUS FLAVIS. LINUM STRICTUM. Linw. L. radice annuà ; caule glabro suberecto ; foliis lineari-lanceolatis, acuminatis, ciliato-sca- bris, strictis ; paniculà cymosä, confertä, secundà ; pedicellis brevissimis ; calycibus cilia- tis, scabris, acuminatis, capsulà longioribus; stylis ad basin usque divisis ; seminibus luteo-badiis, lucidis. Linum strictum. ZLinn. Sp. pl. 400. DC. Prod. 1. 496. FL, Grec. 1.304. Has. In arvis apricis insularum Canariensium frequens. Disrri8. GEOG. In regionibus omnibus mari Mediterraneo conterminis. (27 ) LINUM GALLICUM. Lin. L. radice annuâ ; caule glabro, erecto ; foliis lineari-lanceolatis; paniculà laxà, corym- bosà ; calycis foliolis basi ciliatis, apice subulatis ; petalis calyce duplè longioribus. Linum gallicum. Linn. Sp. pl. 401. DC. Prod. 1. 493. Has. Vidimus siccum in herbario Candolleano, à Broussonetio in insulis Canariensi- bus lectum. Disrris. GE0G. Ad littora maris Mediterranei, et in Europà temperatà. FLORIBUS CAERULEIS. LINUM ANGUSTIFOLIUM. Hvups. L. Caule glabro, ramoso, virgato , suberecto; foliis glabris, lineari-lanceolatis, acutis- simis, pellucido-punctatis ; floribus oppositifolüis, terminalibusque , subpaniculatis; pe- dicellis suberectis; foliolis calycinis-ellipticis, acutis, subtrinerviis, margine scariosis ; petalis calyce vix duplè longioribus ; stylis usque ad basin liberis ; capsulis erectis, acutis ; seminibus nigrescentibus, nitidis. Linum angustifolium. ÆAuds. Fl. Angl. 134. Engl. Bot. t. 381. DC. Prod. 1. 496. Has. In graminosis,et in arvis insularum Canariensium frequens. Disrris. GE0G. In Europà australi, et occidentali, et verisimiliter per totum ambitum maris Mediterranei. ( 28 ) MALVACEZÆ. Juss. MALVA. Lin. Cazvx duplex,exterior 3-phyllus (folium rudimentale 2-stipulatum, secundüm CI. À. de St. Hil), persistens, parte imâ calycis interioris connatus, foliolis liberis, aut rariüs ad basin subcoalitis, interior 5-phyllus foliolis inter se plus minüs coalitis. PErALA 5, patentia, ob- _cordato-biloba. AxpRœŒCIOM unguibus petalorum adnatum, filamentis usque ad tubi apicem connatis, aut quibusdam post tubi medium libe- ris. OvARIUM rotundato-depressum, multiloculare, loculis 1-ovulatis. OvuLum ascendens, angulo interiori affixum. Srvu tot quot loculi. STIGMATA capitellata. COLUMELLA brevis, apice parüm dilatata, foveolo inter cocca condita, costis chartaceis instructa, et in membranam ba- silarem parvam extensa. CapsurA calyce persistente cincta, polycocca, depressa. Cocca rotundato-reniformia, margine sæpits angulata, intùs dehiscentia, aut clausa. SEMINA reniformia. Cætera ut in reliquis malvaceis. | HerB# aut suffrutices, orbis totius incolæ, molles, mucilaginosæ. Forraalterna, integra aut lobata. SripuL# petiolares geminæ. PEepuncun axillares, solitarü, uni-multi-flori, fasciculati, aut racemoso-Spicati. CoRoLLÆ purpureæ, violaceæ, aut albæ. PR M ee (29) SECTIO I. STRONGYLIA. Folia rotundato-angulata, basi cordata, sub-5-nervia. PEniceuux in axillis foliorum, plurimi, 1-flori. BraACTE# calycinæ (seu calyx exte- rior), calycis basi adnatæ; inter se liberæ. CoroLL: albe, violaceæ, aut purpurascentes. CAPSULA depressa, coccis aggregatlis,margine angulatis. COLUMELLA, abbreviata, apice vix dilatata, in foveolo inter cocca condita. Her8« ad basin aliquandd lignosæ, oras præcipuè vallis maris Medi- * terranet incolentes. MALVA PARVIFLORA. Linn. M. caule erecto, patulo; foliis rotundatis, obtusè angulatis, crenatis ; floribus axillari- bus, fasciculatis pedicellatis, aut subsessilibus ; bracteis calycinis setaceis ; calycis foliolis ovatis, acuminatis, fructu patulis ; corollis purpurascentibus, calyce parüm longioribus ; coccis rugosis, juncturà lineam elevatam efficientibus, margine dentatis ; seminibus fuscis, puncticulatis. Malva parviflora. Linn. Am. 3. p. 416. Cavan.' Diss. t. 26. f. 1. DC. F1. Fr. 4. p. 898. Prod. 1. p. 433. Dell. F1 Æg. ill. p. 20. Bory et Chaub. Exp. Mor. Bot. p. 197. Malva incolarum. APT Has. In ruderatis, ad vias, et in arvis insularum Canariensium frequens. DuisrriB. GE0G. Per totam regionem mari Mediterraneo conterminam. Ozs. Coccorum marginibus dentatis subreflexis, undè capsula ad maturitatem lineis elevatis distinguitur , et præcipuè bracteolis calycinis linearibus, nec ovato-lanceolatis, à Malvä Nicæensi differt, Specimina quibus, coccis inter se minùs appressis, junctura vix elevata videtur, margine coccorum dentato, et bracteolarum formä, facilè dignoseuntur. Cocca nunc glabra, nunc pubescentia vidimus, nec ullum in Malvis rotundifoliis descrimen capsulæ glabrities aut pubescentia præbet. SECT. II. PSEUDOLAV ATER A. Bracteæ calycinæ ad basin inter se subcoalitæ. Cætera ut in sectione priort. MALVA PSEUDO LAVATERA. Nos. M. caule erecto, herbaceo, hispido ; foliis basi truncatis, rotundato-5-lobis, lobis acutis ; floribus fasciculatis, pedicellis 1-floris, petiolo multüm brevioribus ; calycibus hispidis ; coccis glabris, subreticulatis; seminibus cinereo-fuscis, subviridescentibus. (30 ) Lavatera Cretica. ZLinn. Sp. pl. 973. Jacq. Hort. Vind. t. 41. Ca. diss. 2. t. 32. f. 1. Delil. F1. Æg. I. p. 21. DC. Prod. 1. p. 440. Tenor. Syl. p. 338. Bory et Chaub. Exp. Mor. Bol. p. 198. Malva éincolarum. Has. Ad rivulorum margines in montosis Teneriffx propè Chasna, et in Insulà Palmä. Disrris. GEoc. Ad oras calidiores maris Mediterranei. In Ægypto. (Delile.) In Cretà. (Tournef.) In Græcià. (Si0t6h. Bory.) In Numidià. (Desfont.) In Campanià, et Calabri. ( Tenor'e. ) MALVA ARBOREA. M. caule herbaceo, demüm basi suffrutescente ; foliis plicatis, 7-lobis, lobis rotundatis, junioribus acutis ; pedicellis axillaribus, confertis, petiolo multum brevioribus; coccis rUgOSIS. À Lavatera arborea. Linn. Sp. pl. 972. Cavan. diss. t. 139. f. 2. Has. Circà villas et domos, ubi ut verisimile est ex hortis migravit. Disrrr8. GE0G. Ad oras maris Mediterranei. Oss. Lavatera potius pro Malvarum sectione, quàm pro genere diverso haberi debet, Sectionem intereà Can- dolleanam, Anthemam, Malvis charactere nullius momenti, bracteolis scilicet ad basin inter se leviter coalitis, artificialiter disjunctam, post sectionem Strongyliam, cui mirè consimilis, admisimus. À Malvä tollendæ Chry- santhæ, spicatæ, aliæque exoticæ, longiüs facie et formä ab Europeis quàm Lavateræ ipsæ decedentes. Lavateræ enim summa est affinitas, et naturalis quædam habitûs et stationis cum Malvis rotundifoliis cognatio. Iæc tamen, dm exoriatur Cavanillesius alter, qui totam de novo aptiüsque disponat familiam, nobis præter- mittenda. SAVINIONA. Nos. Pepuncuni axillares, solitarüi, elongati, erecto-patentes, sub flore ar- ticulati, incrassati, antè anthesin ad articulationem deflexi, per an- thesin horizontales. CaLvx duplex, exterior 3-rariùs 4-phyllus, foliolis ad basiu inter se coalitis, persistens, aut seriüs caducus, interior sub- campanulatus, aut hypocrateriformis, 5-fidus, rariùs 6-fidus. CororLA subringens, petalis obcordato-bilobis, basi rectis, limbo reflexo, 2 su- perioribus conniventibus, erectis, infimo labüformi. ANDRŒCIUM co- rollà dimidium brevius, deflexum. CoccaA rotundato-cochleata, mar- gine acuta, maturitate indehiscentia, integra, nec ad juncturam cum columellà disrupta. CoLUMELLA conico-pyramidata. Semi cochleato- orbicularia. _ (31) ARBUSCULA lignosa, ramis elongatis, diffusis, foliis palmato-lobatis, petiolis elongatis, bibracteatis, bracteolis minimis caducis. | Oss. Genus perpulchrum amico spectatissimo Dominico Saviñon, medico et philosopho Canariensi, dicavimus ; qui doctrinis altioribus excultus, et pulcherrimæ patriæ ardenti af- fectus studio, consiliis peregrinatores celebres Drusum, Broussonetium, Boryum, Buchium, Smithium, totque alios juvavit. Nullis tamen carior erat quam nobis, quibus familiaritatis ejus diutiùs frui datum fuit, et quibuscum abeuntibus documenta pretiosa, otia vitæ ope- rosæ, ut publicæ utilitati privati inservirent labores, jam senior communicavit. Saviniona à Lavateris pedunculis elongatis, articulatis, corollà subringente, petalis re- flexis, andrœcio deflexo, et toto habitu diversa, viam Navææ aperit ; à quà calyce exte- riore persistente, pedicellis rectis, nec retortis, columellæ formà, coccis rotundatis, nec cristatis, cristisque columellam tegentibus, atque aliis notis abundèé differt. SAVINIONA ACERIFOLIA. Nos. S. foliis profundè palmato-quinquelobis, lobis elongatis, acutis, dentatis, calycis exte- rioris foliolis ovatis, aut lanceolato-ovatis, basi, aut ferè ad medium usque coalitis, inte- riore campanulato, demüm hypocrateriformi, laciniis lanceolatis ovatis ; columellà conicà. Lavatera acerifolia. Cavan. El. Hort. Matrit. pag. 20. DC. Cat. Hort. Monsp. pag. 1921. Lois. Herb. Amat. tab. 322. : Has. Ad rupes madidasregionis sylvosæ. In convallibus de Badajos, del Inferno, aliisque oræ meridionalis. In jugis montium quæ promontorium Punta de Teno valle oppiduli Buena Vista disterminant, propè scopulum Monachum sive el Frayle dictum. In valle Ximenez circa oppidum Sanctam-Crucem, et inter montes boreali-orientales. Floret jam à mense januario, et floribus conspicuis, roseis, aut pallidè cærulescentibus, 1 loca umbrosa , et fontium scatebras decorat. Disrris. GEOG. Planta Canariensis, in Maderà nondüm lecta. Desc. Arsuscuza multicaulis, 6-8-pedalis, cortice cinereo, rimoso. Ramr cylindracei, elongati, flexuosi, exiles, foliorum cicatriculis gibberosi, apice folüferi. Fozra 2-3-poll. longa, et totidem larga, 5-loba, aut sub-7-loba, lobis elongatis, acutis, irregulariter crenato-dentatis, mollia, subglaucescen- tia, juniora albida, nervis 5 elevatis utrinque notata, suprà adpressè stellatim sericea, subtüs reticu- latim pubescentia. Perrour longitudine variabiles :-2-pollicares, cylindracei , Striati, aliquando ancipi- tes et subalati. Srwuræ 3 lin. longæ, lineares, tomentosæ, submembranaceæ, albidæ, debiles, caducæ. Penuncuu 1-1-!-poll. longi, in axillis superioribus solitarh, leviter incurvi, graciles, cylindracei, sub flore articulati, articulatione incrassatä. Cazvx duplex. Exterior 3-phyllus, foliolis ovatis, adpressè tomentosis, pallidè virescentibus, venoso-reticulatis, acutis, inter se usque ad medium coalitis, räriüs (32) oyato-lanceolatis usque ad basin ferè liberis, interioris dimidium subæquantibus, et incisuris ejus al- ternis respondens, æstivatione valvatis florem juniorem integrum involventibus. Interior 5-phyllus, per anthesin campanulatus, fructifer depressus, pateræformis , foliolis ad medium usque coalitis, ovatis, acutis, per anthesin rectis, adpressè tomentosis, pallidè virentibus, obsoletè nervosis, reticu- lato-venosis. PErara 12-14 lin. longa, violacea, aut pallidè rosea, eleganter striato-venosa, apice ro- tundato-biloba, unguïbus extrà nervosis, intüs glabris, purpureis. Anprorcrum deflexum, subincurvum. basi hirtum, flavum, suprà glabrum, lineatum, apice, et infrà apicem usque ad. dodrantem antheri- ferum, filamentis purpureis, contortis, inferioribus sæpiüs sterilibus. Pozcex subluteum, globosum, sub microscopio hirsutum. Sryzr 6-12, glabri, andræcio subbreviores. Stiemara parva, capitellata. Ovarium orbiculare, depressum, 12-15-loculare, loculis monospermis. Ovuiux peritropo-ascendens. Carsua 12-15-cocca, orbicularis, complanata. Cocca 2 lin. longa, 1 ! lin. lata, cochleato-orbicularia, margine elevata, acuta, dorso rugosa, lateribus subplicatis, glabra, chartacea, fusca. CoLuMELLA cos- tis chartaceis instructa, apice in discum conicum, ie tot quot cocca notatum, expansa, basi in membranam perangustam extensa. Semi 1 © lin. longa, 1 lin. lata, cochleato-orbicularia, dorso fusco-nigra, lateribus viridibus nigro-punctatis. Tesra crustacea, tegmine fusco, tenuissimo, subcoa- lita. Cuzawys Perispermica fusco-lutea , hirsuta , subrugosa. Emsrvo curvatus, semicircularis. Ranicura : lin. longa, cylindracea, curvata, subobtusa. Coryrenones 1 : lin. longæ foliaceæ, apice acutæ, basi cordatæ, convolutivè plicatæ, lobis radiculæ basin involventibus. PErISPERMTUM tenue, ad umbilicum chlamydi conjunctum. EXPLICATIO TABULAE [L B. 1. Ramus floridus, et fructifer. 2. Calyx exterior 4-phyllus, foliolis lanceolatis. 3. Idem, foliolis ovatis. 4. Idem foliolis ferè ad basin liberis. 5. Idem foliolis feré ad medium coalitis. 6. Calyx interior cum exteriore, et pedicello articulato. 7. Petalum. 8. Andrœæcium cum stigmatibus auctum. g. Stamen cum reliquisquæ sequuntur auctum. 10. Staminum tubus ovario impositus, andræcio exuto. 11. Ovarium longitrorsüm sectum, cum tubo staminifero, et ovulis loculis nidulantibus. 12. Capsula. 13. Columella cum paleolis, membranà basilari, et coccorum positurà , omnibus præter unum avulsis. 14. Coccum. 15. Idem longitrorsum sectum. 16. Semen. 17. Embryo. | Ons. Aron Savinionæ speciem in Ro regio Parisiensi ità describendam vidimus. SAVINIONA BRACHYLOBA. Nos. S. foliis 5-lobis, basi truncatis, lobis brevibus, subobtusis, crenatis; calycis exterioris foliolis lanceolatis, basi coalitis; petalorum unguibus angustis. Hap. v. v. c. patria ignota. NAVÆA. Nos. CaLyx duplex, exterior interiore plus dimidio brevior, mox de- Malvaces. Tab. L B. — | êlle ap. tactile D) æ 5 À RC LA Dial v fn COACH UE MS CC w7 4 Lit. de CC Aarierr r Pichon: 7 (33) ciduus, 3-4-phyllus; foliolis inter se ad medium usque leviter coalitis; demüm sæpiùs solutis, nec parte im interioris coalitis. Interior campanulatus, 4-6-fidus, foliolis scilicet ultrà medium connatis, 3-ner- vis. Pepiceznt1 axillares, aut terminales, racemosi, sub flore, et ad dichotomias articulati, retorti, unde pars floris inferior superior evadit, 2-3-tomi, 1-6-flori, bracteati, bracteis membranaceis. PETAILA apice truncato-rotundata, erosa, undulata, unguibus membranaceis ‘“basi adauctis, et in sacculos nectaria referentes convolutis. ANDROE- cIUM elongatum, deflexum, recurvum, subtùs læve, fillamentis partim usque ad apicem tubi coalitis, partim post tubi medium solutis. ANTHERÆ reniformes. PoLLEN luteum, globosum, sub microscopio spississimè hirsutum. OvarIUM rotundalum, depressum, 30-40-locu- lare, loculis cristatis, 2-apiculatis, infrà medium columellæ affixis. Ovuzum ascendens. STIGMATA hamato-capitellata. CarsuLA globoso- depressa, acuminata. CoccA monosperma, compressa, elongato-reni- formia, integra, indehiscenüa, infra medium emarginata, supernè in cornua 1-2-acuminata, basi dilatata, producta. CoLUMELLA brevis, paleolata, in columnam truncatam, pyramidato-conicam, inter coccorum apices nidulantem, exiens, subtùs in membranam basi- larem, margine erosam, extensa. SEMINA elongato-reniformia, com- planata. F- A RBUSCULA 12-15-pedalis, robusta, ramosa, supernè foliosa, cortice fusco-cinereo, subrimoso. FoiA alterna, 2-stipulata, profundiüs 5-loba, subglabra, suprà atroviridia, subtüs glaucescentia, horizon- talia, aut deflexa, petiolis longissimis, basi articulatis | Os. Joannes de Vava ct LE Villa nueva el Prado, patricius Canariensis, scientiarum patriæque bené-merentissimus, hortum botanicum Orotavensem ære suo con- didit, et publici juris fecit. Memoriæ viri generosi, quem nuper exstinctum ploravimus, amicitiæ ejus ergà nos et beneficiorum non immemores , stirpem Ganariensem formosam generis insignis typum, quæ prima ex horto suo in Europæos migravit, gratis animis Sacramus. III. L 5 (34) Navæa quoad fructüs fabricam Cristariæ affinis, Sidæ et Abutilo pedunculis articulatis, floribus et indole ad Hibiscos plerosque accedit, à Lavaterà intervallo longè magis notabili quàam Saviniona disjuncta est, et planissimé abhorret. NAVAEA PHOENICEA. Nos. N. caule arboreo; foliis 5-lobis, acutis, crenato-dentatis ; petiolis elongatis; peduncu- lis petiolo brevioribus ; calycibus pubescentibus, rugoso-nervosis. Hibiscus, arbor flore phœniceo. Brouss. Lavatera phœnicea. Vent. Malm. tab. 120. DC. Prod. 1. pag. 438. Hag. In rupestribus dumosis convallium Teneriffæ, rarissima. In convalle speluncarum nigrarum, sive Parranco de las cuevas negras, prope oppidum Garachico. In valle Bajamar oræ boreali-orientalis. Floret primo vere post autumni aquationes, foliisque calore æstivo caducis, Pyracantham ramis nudis et racemis igneis refert. Culta erat olim in horto Orotavensi undè in Malmaisonensem duce Broussonetio transit. Horto tamen tantummodè legit, patriam veram ignorabat Broussonetius. Plurium ejusmodi stirpium statio Canariensis ignota erat, ac prout Navæam, Staticem arboream, ob florum pulchri- tudinem eximiam in hortis Nivariensibus cultam, aliasque primi indigenas vidimus. Nobi- lis enim horti conditor, cüm .jam à Britannià Scotum quemdam hortorum culturæ scien- tem acciverat, pastores regionum et herbarum peritos ad plantas undequaque spontaneas coacervandas misit. Hinc à convallibus remotis, et rupibus scrutatori Europæo inaccessis, magnam stirpium in rzpadeics Orotavensi copiam coegit. Nos quoque sæpissimè plantas é longinquo prospeximus, velut ipsam in convalle speluncarum Navæam, quam non nisi die alterà, et per agilissimos juvenes funibus munitos, tenere licuit. Translata est per testamentum ad Hispaniarum regem horti Orotavensis curatio, et ærarii inopiam passus, eassolas adhuc nutrit plantas, quibus hominum curæ superfluæ. Disrrig. GEOG. Planta omnind Canariensis, nec Maderensis. Desc. Cauces plurimi, lignei, nodosi, cylindracei, lineati, glabri, erecti. Ramwr alterni, nudi, supernè foliosi, junisres, gemmæque pubescentes. Fozra 5-pollicaria, alterna, 5-7-loba, basi acutissimè cordata, lobis elongatis, acutis, irregulariter inciso-dentatis, intermedio longiore , subglabra, paginâ superiore nervoso-impressä, inferiore venosà , ÿ-nervia, nervis prominentibus . Perron 3-4 j poll. longi, basi flexiles articulationem referentes, horizontales, aut incurvati, sub- cylindracei, striati, stellatim tomentosi, apice subcanaliculati. Srpuzæ 6 lin. circiter longæ , lan- ceolatæ, membranaceæ ,.hirsutæ, acutæ, mox deciduæ. Penuneuzt axillares, pollicares, 1-2-flori, aut terminales 2-6-flori , 2-3-tomi, racemum, aut paniculam, foliis hic illic interjectis , simulantes , cylindracei, pubescentes , flexuosi, purpureo-cinerei , bracteati , bracteis membranaceis , petiolis multo breviores. PEenrcerrr rugoso-lineati , pubescentes, retorti, undè flos reversus, sub flore et ad di- WII Legendre. del. Ê Poe) CM EEE CC PA de tee AE Le A fl 7 Lil. de CAdrièr rhlicher, 7 mu = 1, (35 ) chotomias articulati. Gazyx duplex, exterior 4 lin. longus, 3-4-phyllus, basi solutus nec cum interiore connexus , mox caducus, foliolis inter se ad medium usque coalitis, aut demüm solutis, ovatis, densè tomentosis, sabacutis, æstivatione valvatA florem juniorem vix dimidium involvens , intérior pollicaris , elongato-campanulatus, 5-phyllus, foliolis lanceolatis, acutis, ultra medium coalitis , reticulato-venosis, tomentosis, 3-nerviis » nervis ruguloso-prominentibus, æstiva- tione valvatâ, apice convolutä, apicibus per anthesin revolutis. Cororra ringens, petalis 3 arcuatis. Perara 1 1-2 poll. longa, 7-8 lin. lata, calyce duplè longiora , ovato-lanceolata , apice rotundato-truncata, erosa, venis subparallelis lineata, unguibus atropurpureis, basi utrinque adauctis , et in nectarii speciem convolutis, intüs glabris , extrà chartaceis, hirsutis. Anprorcrum cylindraceum , atropurpureum, incurvatum, deflexum, petalis paululüm brevius, apice , et post medium ,in filamenta plurima divisum , subtüs glabrum , sulcatum, basi conicum , et in columnas 2 aut 3 ovaria tegentes partitum. Porzen luteum, globosum, spissè oculo armato hirsutum. Srycr tot si cocca , ultrà medium in tubum cavum , cylindraceum , glabrum , coaliti. STIGMATA uncinato- capitellata. Ovarium hemisphæricum , glabrum , lineatum , luteo-album , in locula plurima (30-40) compressa, apiculata, 1-ovulata, divisum. Capsuza 30-40-cocca , basi orbicularis, apice acuta. Cocca 4 lin. longa, 1° lin. lata, glabra, elongato - reniformia, tenuia, chartacea ; COmpressa , integra, indehiscentia, marginibus supernè in cristam basi latam, apice 1-2-mucronulatam exeuntibus, dorso rugosa , canaliculata , 1-nervia , lateribus subplicatis , intüs ad basin emarginata, aperturâ acutissimâ , ascendente. Corumezra brevis, paleolata, basi in membranam marginibus erosam extensa, suprà in columnam conico-pyramidatam, truncatam, sulcatam, glabram, in foveo in- ter coccorum cristas abditam, exiens. SEMINA nigrescentia, nubila, reniformia, compressa, dorso sub- canaliculata, apice rotundata, basisubacuta, lævia, glabra, ad umbilicum fusco-lutea, puncticulata, fis- surâ acutà ascendente. Tesra coriacea, subfusca. TEGMEN tenuissimum, testâ subcoalitum. Curawrs ue alba, glabra. Emsrvo curvatus, semilunaris. Ranreura 1 lin. longa, cylindracea , subacuta. Coryzenones 1-!- lin. longæ, foliaceæ, plicatæ, sese invicem involventes, basi cordatæ, apice acutæ. EXPLICATIO TABULAE L C. 1. Ramus floridus, et fructifer. 2. Calyx exterior 3-phyllus. 3. Tdem 4-phyllus. 4. Ejus- dem foliolus. 5. Calyx interior cum pedicello articulato. 6. Corolla cum andræcio lon- gitrorsüm secta, petalorum unguibus convolutis. 7. Stamen cum sequentibus auctum. 8. Stylorum tubus ovario impositus. 9. Capsula. 10. Columella cum paleolis et mem- branà basilari. 11. Coccum. 12. Idem longitrorsüm sectum. 13. Semen. 14. Embryo. SIDA. Kuwru. Carvx simplex, 5-phyllus, foliolis usque ad medium coalitis. PerALA 5, hypogyna, obtusa, sæpiùs inæquilatera, unguibus an- (36) drœcio adnatis. OvARIUM superum, 5-multi-loculare, loculis 1-ovu- latis. OvuLunM unicum pendulum. Srvzr tot quot loculi, stigmatibus capitellatis. CAPSüLA calyce persistente tecta, apiculata, 5-poly-cocca. Cocca inter se libera, apice subdehiscentia. CoLumELLA persistens, infra in membranam basilarem extensa, apice parüm dilatata, styli basi persistente mucronulata, coccorum peripherio inclusa, mucrone subexserto. SEMEN cochleato-subtrigonum, sub apice cocci ad hilum crenatum. Ummricus ad apicem cocci spectans. Trsra tegmine tenui subcoalita, crustacea. CHLAMYS PERISPERMICA tenuis subalbescens. PERISPERMIUM tenue, carnosum, aut mucilaginoso-car- nosum, ad umbilicum chlamydi adhærens. Emeryo abruptè cur- vatus, angulo calycis basi respondente. CoTyrEnonEs foliaceæ, orbiculares, biauriculatæ, flexuoso-3 -plicatæ. RADICULA sursüm spectans. Her, aut suffutrices, orbem æquinoctialem præcipuè incolentes, undè duo species in Maderam et Canarias, unica in AEgyptum evasit. Folia alterna, integra, aut rariüs lobata. Sfipulæ petiolares geminæ. Pedunculi infrà apicem articulati, axillares, solitarii, gemini, aut terni, 1-multiflori. Flores terminales, aut in axillis foliorum glomerati, rariüs spicati. Corolle luteæ, rariüs albidæ, aut purpureæ. SIDA RHOMBIFOLIA. Linn. S. foliis lanceolatis , aut ovato-lanceolatis, crenato-dentatis, basi subcuneatis ; pedun- culis axillaribus, solitariis, 1-floris, folio sublongioribus ; calÿce basi 10-costato; capsu- lis 12-15-coccis, apice mucronulatis. Sida rhombifolia. Linn. Sp. 961. Cap. diss..1. p. 23.1. 3. f. 12. H. B. et Kunth. Nov. Gen. 5. p. 261. DC. Prod. 1. p. 462. 4. de St.-Hil, FI. Bras. Mer. 1.p. 181. Sida Canariensis. Wild. Sp. 3. p.755. DC. Prod. 1. p.462. Sida alba. Cao. diss. 1. p. 22. 1. 3. fig. 8. non Linn. Te, sive te de Canarias encolarum. Has. Ad vias et domos regionis maritimæ insularum Canariensium frequens. Disrri8. GE0G. Circà habitationes, et in ruderatis totius orbis æquinoctialis, et subtro- pici. In Maderà! In Senegalia. (Perrottet.) In Insulà Cubä, et in regno Neo-grana- (3T ) tensi. (Æumb. et Bonpl.) In Brasilià. ( Aug. de St.-Hil.) In Indiä Orientali. (Cavan. ) Desc. rRutEx lignosus, erectus, ramosus, 3-pedalis. Cauzts levis, subrimosus, nigrescens. Ram al- terni, ascendentes, virgati, virides, subtomentosi, Forra 1-2-pollicaria, 1 poll. lata, alterna, lanceo- lata; aut ovato-lanceolata, subrhomboidea, acuta, aut subobtusa, basi obtusè cuneata, aut sub-fla- bellata, nervis 3 prominentibus, regulariter crenato-dentata, suprà viridia, venosissima , pilosiuscula, subtùs pallida, glaucescentia, plus minüstomentosa, trifariäm nervosa, nervis prominentibus albidis. Perros 2-4 lin. longus, ascendens, cylindraceus, tomentosus. Srruræ longitudine petioli, lineares, angustissimæ. Peniceuzt nunc folium æquantes, nunc longiores, axillares, solitarii, uniflori , stricti, cylindracei, tomentosi, straminei. Cazvx 5-phyllus , foliolis 3 lin. longis, 1 + lin. latis, ultrà medium in cupulam cyathiformem, basi nervis prominentibus 10-costatam, coalitis, suprà liberis, ovatis, extrà pubescentibus, intùs, glabris, tenuibus, pellucidis, 1-nerviis, nervo intüs prominente, extrà insculpto, fusco-marginatis, apice mucronulatis. CororLa aurea, oculo purpureo, citiùs pallescens, petalis calyce duplo longioribus, unguibus pilorum fasciculo minimo instructis. Ovarium globosulum, costatum, apice conicum, truncatum. Anprorcum unguibus petalorum adnatum, basi dilatatum, supernè in fila- menta plurima divisum. Anraer& flavæ. Styli tot quot cocca, glabri, punicei, in columnam filiformem subtüs coaliti. CoLumEeLLa apiculata intrà cocca inclusa, basi in membranam margine erosam, arista- tam, nervis tot quot cocca instructam dilatata. Cocca 1 ; lin. longa, membranacea, 3-angularia, sub- compressa, rugosa, fusca, dorso gibberosa, indehiscentia, mucrone 1-lin. circiter longo, basi dilatato, apice aculeato adaucta. SEmiNa subtrigona, fusca, glabra, levia, parte apicem cocci spectante crenatä. TEsra crustacea. T'EGMEN cum testä coalitum. CnLamys PERISPERMICA tenuis, intüs sabalbida, extüs ru- fescens. PerisPermrum ad umbilicum mucilaginosum. Emsrvo acutè curvatus. Rapicura gracilis, cylindracea, cotyledonibus aliquantulüm brevior, subacuta, supernè spectans. Corycenones foliaceæ flexuoso-plicatæ, basi rotundatæ, subcordatæ. Os. Foliorum infusio ad sudorem promovendum adhibetur, et pro theà sinensium ab ineolis habetur. SIDA CARPINIFOLIA. Linxx. Fiz. S. caule ramoso, ramulis complanatis flexuosis ; foliis serrato-dentatis, ovato-lanceola- tis, acutis ; pedunculis axillaribus brevibus, 1-multi-floris ; coccis 5-8, apice 2-cuspidatis. Sida carpinifolia. Linn. fil. Supp. 307. Cav, diss.t. 134. Jf. 1: DC. Prod. p. 461. 4. de St.-Hil. FI. Bras. 1. p.184. PL. lis. 10. Livr. t. 50. Sida planicaulis. Cav. diss. 1, 3. f. 11. Sida bracteolata. DC. Prod. 1. p. 460. Has. In ruderatis et ad vias regionis maritimæ Ins. Can. frequens. Drrats. ceoc. In ruderatis orbis æquinoctialis, forsan totius, communis. Plantarum omnium Brasiliensium vulgatissima, (Aug. de St.-Hil.) undè forsan in Insulas Cana- rienses et Maderenses irrepsit. Desc. Cauuis fruticosus 1-3 pedalis, cortice fusco. Rawr alterni, substricti, scobiformes, cylindracei, Û . . . El F tortuosi, juniores complanati, fusco-viridescentes, puberuli. Forx1 : poll. longa, - poll. lata , ovato- (38) lanceolata, subrhomboidea, basi attenuata, 3-nervia, sub-ascendentia, serrato-dentata, acuta, utrinque pubescentia, suprà saturatè viridia, subtüs pallidiora. Perrorxr 2 lin. longi, cylindracei, tomentosi. Str- PuLÆ petiolis subbreviores, lineares, tomentosæ, Penrcezrr in axillis foliorum plures aut solitarii, 1-mul- ti-flori, 2-6 lin. longi, apice foliosi, cymosi, subdichotomi, flores pedicellulatos gerentes. Cazrx 5-phyllus; rotundatus, basi planus, 10-nervius, foliolis ultra medium coalitis, hirsutis, ciliatis, apicu- latis. Prraza fulva, venosa, calyce duplô longiora. Anprorcrum incurvum, apice in stigmata plu- rima divisum, Sryzr ad medium usque coaliti, glabri. Srremara capitellata.. Ovarium ovato-subrotun- dum, apice crenulatum et styli basi persistente apiculatum. Ovura solitaria , pendula. Corumerra in- clusa, in membranam basilarem margine erosam, plicis 10 elevatis » €t in filamenta produc- tis, extensam. Cocca 1 : lin. longa, rugosa, pubescentia, dorso rufescentia, subgibba, apice demüm extrà dehiscentia, bifurcato-cuspidata. Sewrna 1. lin. longa, pendula, fusca, subtrigona, apice crenata, crenulæ latere interiore producto recurvo. Tesra crustacea cum tegmine coalita. Caramvs PERISPERMICA tenuis, alba. PerisPermium ad umbilicum mucilaginosum. Emsrro abruptè curvatus. Ranrcura cylin- dracea, gracilis,-acuta, longitudine ferè cotyledonum. CoryLenones flexuoso-plicatæ, foliaceæ, ovatæ, subacutæ, basi rotundatæ, petiolulatæ. ABUTILON. Konrx. Cazyx simplex, 5-phyllus, persistens, foliolis ultra medium con- natis. PETALA 5, hypogyna, æqualia, aut aliquandd inæquilatera, patentia. ANDRŒCIUM unguibus petalorum adnatum, filamentis om- nibus usque ad tubi apicem coalitis, aut rariùs quibusdam ante apicem liberis. OVARIUM superum, 6-multi-loculare, loculis 3-rariùs 4-9-ovulatis. Ovura angulo interno affixa, superiüs ascendens, me- dium peritropium, inferius reversum, pendulum. CorumerrA brevis, inclusa, styli basi persistente apiculata, membranâ basilari nullà. Sryui tot quot loculi, basi plus minûs coaliti. Sriamara capitellata. CarsurA orbiculato-depressa, aut vesicaria, supernè mutica, aut 2-cuspidata, 5-poly-cocca, coccis 3-rariüs 4-9-spermis, aut abortu 1-spermis, inter se insolubiliter coalitis, aut demüm maturitate solutis, apice dehiscentibus. SEmINA subreniformia. Embryo cur- vatus, semicircularis. Here, suffrutices, frutices, aut arbores orbis æquinoctialis, undè boream versüs species aliquot in Carolinain, AEgyptum, Canarias et Maderam, unica in Europam meridionalem evasit. Folia alterna, (39) simplicia, rariùs obsoletè lobata, cordata, petiolorum apicibus flexi- libus, deorsm conversa. Stipulæ geminæ. Pedunculi axillares, soli- tarüi, rarius gemini, 1-2-multi-flori, interdum spicati, terminales, rariüs subcorymbosi. ABUTILON ALBIDUM. Nos. A. caule basi ramoso, virgato, ramisque , pedicellis, et calycibus tomentosis , simulque villis mollibus, patentibus vestitis ; folits basi profundiüs cordatis, acuminatis, irregulariter crenato-dentatis, utrinque mollissimé tomentosis; pedunculis solitariis ; capsulà inflatà, hirsutà, r0-15-cocca. Sida n. 340. Bory (Fort. p. 342.) Sida albida. 1. Æ”illd. Enum. p.722. DC. Prod. 1. p: 471. Has. In fissuris rupium aridorum, et in locis calidis, macris, secüs torrentem Par-- ranco Santo, ab oppido Sanctà-Cruce usque ad pontem de Surrita viæ consularis quæ ad urbem Lagunam conducit. Disrri. GEOG. Species Canariensis, nondüm alibi detecta. Desc. Ranix elongatus, lignosus, fusiformis. Cawlis 1-2-pedalis, basi suffruticosus , cortice albido, re- ticulatim rimoso. Raux elongati, virgati, teretes, pallidè virescentes, nodosiusculi, albido-tomentosi, simulque pilis patentibus molliter villosi. Forra apice dependentia, inferiora ad basin caulis fascicu- lata, parva, abortientia, superiora 1-2 ! poll. longa, 1-2 poll. lata, petiolis : -3-pollicaribus, sub folio flexilibus, basi profundè cordata, lobis approximatis, apice elongato-acuminata, utrinque mollissimè sericea, tenuia, albida, reticulata, punctato-porosa, margine leviter ciliata, duplicato-dentata, denti- bus acutis, subtus 5-7-nervia, nervis prominentibus. SriPuræ lineares > breves, caducæ. Pepuncuu 1 poll. longi, floriferi filiformes, aliquando contorti, supernè ad florem articulati, fructiferi robus- tiores, recti, substricti, teretes, tomentosi, pilosi. Cazvx subcampanulatus, 5-phyllus, circiter 3 lin. lon- gus, foliolis inter se ad medium usque coalitis, ovatis, acuminatis, utrinque pilosissimis, PrraLa calyce vix duplé longiora, pallidè luteola, inunguiculum brevem, marginibus parciüs pilosum, attenuata. An- DROECIUM unguibus petalorum connatum, breve, luteum, erectum, basi conicum, tenue, pilosum, apice in filamenta circiter 30 divisum. AnrHEræ versatiles, rotundato-reniformes. Porzex globosum, pelluci- dum, aureum. Srvzr 10-15, glabri, pallidè lutei, ad medium usque coaliti. Sriemara capitellata, Ova- RIUM 1 : lin. longum, globosum, hirsutissimum, longitrorsüm striatum, 10-15-loculare, loculis 3-ovu- latis. Ovuza angulo interno affixa, superius erectum, alterum peritropio-ascendens, 3-tium sive inferius reversum, pendulum. Gorumezca brevis, basi et apice dilatata, inclusa, styli basi apiculata, striis tot quot locula profundits insculpta, demtum, coccis solutis, cum calyce persistens. CarsuLa calyce persistente suffulta, vesicaria, rotundato-truncata, hirsuta, 3-4 lin. longa, 3-4 lin. lata, 10-15-cocca, Cocca nigra, elongato-reniformia, apice acuta, medio crenata, matura soluta, lateribus breviter stella- tim tomentosis, apice et dorso dehiscentia, 2-valvia, 3-speima, intüs glaberrima, lucida. Semrva angu- ( 40 ) lato-reniformia, emarginata, fusca, creberrimè et minutissimè puncticulata, albo-stellulata. TEsra cum tegmine coadunata. GaLamys PerisPerMicA alba, glabra, tenuis, tegmini laxiüs adhærens. Emsrvo viridis Raprcuza cylindracea, abrupto recurva, cotyledonum foliis usque ad medium involuta, acutiuscula. Coryzepoxess foliaceæ suborbiculares, sessiles, plicatæ, minutissimè puncticulatæ, basi latè cordatæ, lo- bis rotundatis , apice subacutæ. Perispermium , lamina duo subalbuminosa , coloris lactei , umbilico affixa. EXPLICATIO TABULLÆ IL 1. Planta florida. 2. Eadem fructifera, ambæ magnitudine naturali. 3. Flos et sequen- tia aucta. 4. Idem apertus. 5. Corolla. 6. Columna staminifera, integumentis floralibus demptis. 7. Ovarii sectio. 8. Pistilla cum ovario. 9. Fructus maturus. 10. Coccus axi adhærens. 11. Idem apertus. 12. Semen à latere visum. 13. Idem à fronte visum, ut umbilici situs appareat. 14. Idem transversé sectum. 15. Embryo à dorso visum. 16. Idem à latere visum. 17. Idem complanatum et expansum. Vas lab. Malvaceæ . LS CU / 7 \ 4 Téulletapide cit. | A LA ip 77 À TL : DE Lille CAHarierr LR biche T (AL) BYTTNERIACEZÆ. R. Brown\. WALTHERIA. Linn. Carvyx 5-phyllus, foliolis ultra medium connais, persistens, basi lateraliter 3-bracteatus. PErTarA 5, foliolis calycinis alternantia, hypogyna, unguibus andrœcio connatis, STAMINA 5, in tubum 5-nervium coalita. ANTHERÆ posticæ. Ovarium 5-abortu 1-locu- lare, 2-ovulatum. OvuLA parieti laterali affixa, ascendentia. SryLus 1. STicma multipartitum. CapsuLA f-cocca, 2-valvis, abortu 1-sperma. SEMENX obovatum, obtusum. CHLAMYS PERISPERMICA tenuis, chartacea. PERISPERMIUM carnosum. EMBRYO rectus. COTYLEDONES planæ, orbi- culares, foliaceæ. RADICULA infera. HerB4, suffrutices, aut arbusculæ, orbis æquinoctialis. Fozra alterna, serrata. STIPULÆ petiolares, geminæ. FLORES in fasciculos axillares, et terminales, pedunculatos, glomerati. COROLLÆ parvæ luteæ. VWALTHERIA ELLIPTICA. Cavan. W. foliis ovato-ellipticis, inæqualiter serrato-dentatis, utrinque sericeo-tomentosis, basi sub-cuneatis; capitulis axillaribus, confertissimis, subsessilibus, vel breviter peduncu- latis ; calyce villoso ; corollà glabrà. Waltheria elliptica. Cavan. diss. 6. p. 316. t. 171. f: 2. DC. Prod. 1. p. 493. Waltheria corchorifolia. Pers. Syn.2. p.216. Has. In rupestribus aridis, petrosis, circa oppidum Sanctam-Crucem insulæ Palmeæ. Disrris. Geoc. In regionibus Asiæ, Africæ, et Americæ, circulo æquinoctiali vicinis. In Brasilià. (4. de Si.-Hilaire.) In Indià. ( Cavanilles.) In Senegalià. ( Perrottet.) In- sulæ Palmæ reverà indigena, nec advecta videtur. Hic ultimus hujus speciei in Africà, à Senegalià boream versus, terminus. ETS. 6 (42) Ops. Species satis W. Americanæ affinis, an aspectu tantüm dispar, sed typo unico referenda, videant qui am- bas in Americà commixtas legant. Florum fasciculi sessiles sunt, aut subsessiles, sed solo humido, feraci, et sub arborum umbrâ, organa omnia explicantur, formamque Persoonii corchorifoliam induunt. Hujus quoque varietas esse videtur W. microphylla Cavan. ex speciminibus à Commersonio prope Pondichery lectis et in herb. Fonta- nesiano asservatis. (43) HYPERICINEÆ. DC. HYPERICUM. Lan. Cazvx usque ad basin 5-partitus, foliolis æqualibus aut inæqua- libus, post anthesin erectis, rariüs reflexis. PeraLA lanceolata, aut oblonga, persistentia, sæpits post anthesin spiraliter convoluta , marcescentia. FILAMENTA 3-adelpha, androphoris brevibus, 5-3-andris. ANTHERÆ rotundato-cordiformes, aut reniformes, glandulis nigris quandoque conspersæ. OvarIUM ovalo-conicum, 3-gonum, 3-loculare. valvarum marginibus inflexis usque ad placentam productis, ovulis peritropiis, in quoque loculo 2-4-seriatis. Sryzr 3, aliquandd in floribus terminalibus 4, recti, aut basi curvati, divergentes. Sric- MATA subcapitata. CAPsuLA membranacea, aut chartacea, rariùs coriacea, striata, tuberculata, aut verrucosa, 3-sulca, rariùs sub- 3-cocca, 3-locularis, 3-valvis, polysperma, stylorum basi persistente 3-apiculata, corollà spiraliter tortà, et andrœcio marcescentibus sæpissimè vestita, dehiscens. HERBæ perennes basi sæpiùs lignescentes, aui suffrutices dumosi, per totum terrarum orbem dispersi. FouiA firma, integra, subden- ticulata , aut ciliata, nigro-punctata, et pellucido-puncticulata. CauLes ramique à pedunculorum nervis decurrentibus haud rard 4-goni. FLores axillares, aut terminales, corymbosi, aut cymosi. Cazvas {oliola pellucido-punctata, striata, sæpiùs glanduloso-ciliata. CoRoLLA lutea. CarsuLA striata, aut vesiculoso-tuberculata. HVYPERICUM PERFORATUM. Lin. H. caule ancipite; foliis lineari-lanceolatis, obtusiusculis, creberrimé pellucido-punc- tatis, basi brevissimé pedunculatis; floribus paniculatis ; foliolis calycinis staminibusque corollà brevioribus ; stigmatibus sanguineis; seminibus nigris puncticulatis. | (44) Hypericum perforatum. Linn. Sp. pl. 1105. Engl. Bot. tab. 62. Gærtn. Fruct. tab. 62. Turpin. Dict. Sc. Nat. Icon. opt. | Has. Ad margines sylvarum, et in ruderatis insularum Canariensium vulgare. Crescit copiosiüs in insulà Palm. DisTri8. GEOG. Per totum orbem temperatum. HYPERICUM GLANDULOSUM. Hort. Kew. H. caule tereti, striato ; ramis sub-4-gonis; foliis lanceolatis et ovato-lanceolatis, sub- sessilibus, 5-nerviis, pellucido-punctatissimis, margine glanduloso-dentatis ; foliolis calyci- nis lanceolatis, glandulosis, nervosis, acutis. Hypericum glandulosum. Æort. Kew. ed. 1. 3. p. 107. ed. 2. 4. p. 428. Vahl. Symb. 2. p. 86. Wild. Sp. pl. t. 3. p. 1464. Has, In fissuris rupium convallium udarum Teneriffe, Canariæ , et Palme. Disrris. GE0G. Species Canariensis. Occurrit etiam copiosè in Maderà. Desc. Surraurex 3-4-pedalis, cortice fusco, rufescente , striato. Ramr supernè ancipites, aut 4-goni, recti. Fozra 1-2 poll. longa, 4-8 lin. lata, ovato-lanceolata, elliptica, acuminata, horizontalia aut subascendentia, valdè pellucido-punctata, basi attenuata, sessilia aut subpetiolata, suprà sa- turatè viridia, subtüs pallidiora, 5-nervia, nervis rufis, utrumque puncticulata, glandulis nigris margine denticulata. Corywsr terminales, trichotomi, demüm pluries dichotomi. Penuncurr an- cipites, bracteati, bracteis margine glandulosis. Garvcrs foliola 2 lin. longa, ! lin. lata, lan- ceolata, venosa , glandulosa, perforata , acuminata. Perara 4-5 lin. longa, venosa. Sramina petalis breviora. Sryzr 3, stigmatibus capitellatis. Ovarum ovato-pyramidatum , 3-loculare, striatum. Carsuca 3 lin. longa, 1+ lin. lata, calyce, corollä apice convolutä, et andræcio persistentibus, vestita, striata, subfusca, stylorum basibus brevibus divergentibus mucronata. Sema ovata, lævia, luteola, subincurva, apice obtusa. EXPLICATIO TABULAE IIL 1. Ramus florifer magnitudine naturali. 2. Folium auctum. 3. Paniculæ ramulus ma- gnitudine naturali. 4. Flos apertus cum sequentibus auctus. 5. Idem corollà post anthesin . marcidà, spiraliter convolutà, ovarium fecundum fovente. 6. Capsula corollà et andrœcio avulsis, et foliolis 2 calycinis excisis. 7. Eadem transversé secta. 8. Eadem matura apice dehiscens. HYPERICUM REFLEXUM. Lin r H. caule fruticoso, tereti, ramis 4-gonis, densé lanuginosis ; foliis amplexicaulibus lan- Hypericineæ. Tab. 3. | | [l —\ CR | e y ie genie À din Lila. del Anrien Richet: À Telle laide tnctdit. ( 45h) ceolatis, acutis, subpellucido-punctatis, margine glandulosis, confertis, decussatis; panicu- lis laxis; calycis foliolis lineari-lanceolatis, glandulosis. Hypericum reflexum. Linn. f.! suppl. p. 346. Hort: Kew.! ed. 1. 3. p. 106. id. Sp. pl. 3 p. 1458. DC. Prod. 1. 551. Reichb. Iconog. Exot. p. 60. t. 86. Hypericum foliosum. Brouss! Mss. in herb. Has. In rupibus siccis, etin convallibus, regionis præsertim sylvosæ, Teneriffæ, Cana- riæ, et Palmæ. Crescit copiosé in castanetis quæ spatia occupant, sylvis olim indigenis con- sita, suprà vallem uberrimam de T'aoro, sive Orotavæ. DisTriB. GE0G. Planta Canariensis nondüm alibi inventa. Desc. Surrrurex 2-3-pedalis, basi tortuosus, cortice fusco. Ram densi, divaricati, rectiusculi, rufi, supernè 4-goni, densè villoso-tomentosi, villis patentibus, intricatis, crispis. Fozra 8-10-lin. longa, 4 circiter lin. lata, sessilia, subamplexicaulia, ascendentia, aut horizontalia , ad basin ramorum reflexa, approximata, decussata, coriacea, viridia, subglaucescentia, glaberrima, ner- vosa, nervis rubricantibus, venosa, acuta, parcits pellucido-punctata, margine subtüus line interruptâ punctorum nigrorum notatà. Panicuzæ terminales, elongatæ, graciles, fructiferæ re- curvatæ. Pevuncurt pluries 2-3-tomi, glabri, virides, in fructu lucidi, rufi, compressiusculi, su- pernè dilatati, bracteati, bracteis sublinearibus, margine glandulosis, caducis. Carvcrs foliola 2 lin. longa, ! lin. lata, lineari-lanceolata, acuta, glandulosa, sæpius inæqualia, Peraza 5-6 lin. longa, 1 : lin. lata, glandulosa, nervosa, lutea. Sramina petalis subbreviora, inæqualia. Srvzr 3, subdivaricati, stigmatibus subcapitellatis. Ovarrum ovatum, supernè attenuatum. Capsula 21 lin. longa, 1 lin. lata, calyce, corollâ, et andrœcio persistentibus vestita, stylis marcescen- tibus coronata, loculorum apicibus divaricatis. Semina ovata, subbadia lævia. Oss. Varietatem propè oppidulum Moya in Canarià legimus, foliis majoribus OvVato-rotundatis, et paniculis longioribus diffusis. Duos, aut tres tantüm stipites invenimus, nec ultrà ejus causâ valles circumijectas scrutantibus in conspectum uspiäm venit. À specie ergù genuinâ, quamyis facie satis diversa sit, plantam abnormem, ubertate soli, et aquarum copià immodicè nutritam, sejungere: noluimus. HYPERICUM COADUNATUM. Cr. Surrx. H. caule fruticoso tereti, ramisque villosis; foliis latè ovatis, obtusis, nervosis, utrin- que pilosis, amplexicaulibus, summis connatis, subpellucido-punctatis ; paniculis confer- tis; calycibus lineari-lanceolatis, acutis, glandulosis; seminibus Iævibus. Hypericum coadunatum. Chr. Smith. ir Buch Besch. Can. Ins. p. 158. Has. Ad aquæductuum stillicidia, et rupes irriguas in Canarià frequens. . Disrris. GEOG. Species Canariensis nondüm alibi lecta. Desc. Frurex 3-pedalis, ramosus, dependens, cortice viridi, sæpiùs rubricante. Ramr teretes, : virides, incurvati, supernè complanati, tomentoso-pilosi, pilis horizontalibus, crispulis, densis. Forra pollicaria et 2-pollicaria, 1 : poll. lata, erecto-patentia, aut horizontalia, sessilia, inferiora (46) cordata, amplexicaulia, superiora coadunata, ovato-rotunda, apice obtusissima, subtruncata, 7- nervia, nervis supernè impressis, subtüs prominentibus, albidis, utrinque villoso-pilosa (pilis . crispis Venas nervosque vestientibus) , pellucidè reticulato-nervosa, parciüs et interruptè ad mar- gines pellucido-punctata, et glandulis nigris notata, ciliata. Panicuzæ terminales, cymosæ , densifloræ. Pepuncuzt glabri, compressiusculi, bracteati, bracteis nervosis, glandulosis. Penicerr glabri ancipites, alati. Fozroa cazyciva 2 :-3-lin. longa , 1 lin. lata, lanceolata, acuta, glabra , ner- vosa, glandulosa. Prrara luteola 4-4 : lin. longa 2-2 : lin. lata, subvenosa, margine sæpius glandulifera. STamiINA corollà subbreviora. Anrmeræ dilutè luteæ. Srvir lutei, sub-filiformes, stigmatibus sub- capitellatis. Ovarrum ovato-oblongum. Carsuza 2-22 lin. longa, 1 lin. lata, acutiuscula, calyce, petalis convolutis, et andrœcio marcescentibus tecta, chartacea, tenuis, loculis stylorum basi bre- viter mucronulatis, placentis in columnam centralem coalitis, demüm maturitate tripartitis. Semina ovata, subincurva, lævia, lutea. EXPLICATIO TABULAE IV. 1. Ramus floridus magnitudine naturali. 2. Folium à tergo visum magnitudine natu- rali. 3. Flos semiapertus cum pedicello et bracteä auctus, uti et partes cjus sequentes. 4. Flos apertus. 5.Ovarium cum stylis, Integumentis floralibus avulsis. 6. Anthera à dorso visa. 7. Eadem à fronte visa. 8. Ovarium transversé sectum. 9. Capsula post anthesin integumentis floralibus marcescentibus tecta. 10. Eadem integumentis avulsis maturitate dehiscens. 11. Semina magnitudine naturali. 12. Semen auctum. WEBBIA. Space. Cavx campanulatus, lacinis subæqualibus, usque ad dimidium liberis, post anthesin erectis. PeTALA cucullata, obliquè spathu- lata, oblonga, infernè erecta, suprà patentia, post anthesin demüm caduca. FILAMENTA erecta, 3-adelpha, androphoris brevissimis, 12- 36-andris. ANTHERÆ rotundato-cordatæ, glandulà diaphanà apicu- latæ. OvaARIUM magnum, ovato-conicum, apice obtusum, 3-gonum, 3-sulcum, 3-loculare, valvarum marginibus usque ad placentam introflexis, ovulis peritropüs, in quoque loculo multiseriatis. Srvri 3, divergentes. STIGMATA Capitata. CaAPsuLA dura, coriacea, sæpiüs tu- .berculato-puncticulata, ovato-3-gona, apice truncata, stylorum basi persistente divaricatà cornuta, 3-locularis, 3-valvis, seriüs de- hiscens. PLACENTÆ in columnam centralem, crassam, pyramida- Hyperiem ec. Tab. À. Tic api iniidit: > GA Ge AE | | Lille Abie à hihart | de he SRE CE CR 4 Hyperiem eæ . L Botanique Y |} / \ [' UP L) | RENS ] \f > l | 2, / À () UE TT Legenutre del. Æ. cv Telle tape Fr A 2 A Csulnnée Lam Lith. de Ctarir zlrcher 7 (AT) tam, 3-gonam, coalitæ. SEMINA numerosissima, loculos arctè im- plentia, testà laxà, fungoso-reticulatä, ultrà teomen utrinque protensä, basi truncatà. FrRunces Canarienses et Maderenses, ramis rectis, elongatis, rigidis, divaricatis, cortice fusco, ligno duro. tenaci, ramulis cylin- _draceïs, cortice albescente, superioribus ancipitibus, clavatis. Foria glaberrima, firma, submembranacea, integra, sessilia. FLORES 2-3-° tomi, cymosi, in paniculos pyramidatos ad apices ramorum spicati. CoroLL# sulphureæ aut flavæ. Os. Linnæanorum genere Hyperico, partitiones à cl. Spach. I. c. expositas, longè po- tiores habemus. Hyperici species pentadelphæ Androsæmo All. conjunctæ, quibus A. of- ficinale capsulà nondüm maturä subbacciformi tantüm differt, maturâ tamen siccà, et co- riaceà, cæterisque simillimä, foliis, formà, indole, odore quodam proprio, genus certè con- cinnum, et summoperè naturale efficiunt, cujus species arcté concordes internoscere difficile est. Media inter Hypericum et Androsæmum Webbia, à priore calyce campanu- lato, petalis cucullatis, filamentis per anthesin erectis, nec patentibus, RE ETS fun- gosis distinguitur. WEBBIA FLORIBUNDA. Spracx. W. folis lanceolatis, et ovato-lanceulatis, acutis, subtüs subglaucescentibus ; laciniis calycinis elongato-lanceolauüs, aut ovato-lanceolatis, acuminatis, acutissimis ; petalis oblon- go-spathulatis staminibus sublongioribus; antheris flavis ; stylis staminibus subbreviori- bus; capsulis striatis subverruculosis, truncatis, loculorum apicibus divaricatis. Hypericum, seu Androsæmum magnum Canariense, ramosum , copiosis floribus fruticosum. Pluk. Alm. pag. 189. Phytog. tab. 302. fig. 1. Hypericum frutescens Canariense, multiflorum. Comm. Hort. Amst. vol. 2. p. 135. tab. 68. Hypericum floribundum. Hort. Kew. ed. 1. vol. 3. p. 104. Webbia floribunda. Spach. Suites à Buffon. vol. 5. p. 409. Grenadilla ircolarum. Has. In dumetis editis, et in convallibus insularum Canariensium, à 200 usque ad 600 aut 800 hexapodas s. mare. Disrri8. GEoG. Planta Canariensis. Occurrit etiam in Maderà, ubi legimus ad promon- torium do Sol anno 1828. Desc. rrurex 6-12-pedalis , cortice cinereo, subrufulo. Ramr teretes, supernè 4-goni, albicantes , ( 48 ) striati, elongati, recti, cicatriculis foliorum creberrimè notati. Fozra 2 poll. longa, 6 lin. lata, sessilia, ascendentia, lanceolata aut ovato-lanceolata, acuta, pellucido-punctata, nervosa, nervis ascen- dentibus, suprà lætè viridia , subtùs glaucescentia, elevato-puncticulata, margine integerrima. Gorymsr terminales, solo feraci elongati, floridissimi, ex ramis axillaribus oppositis corymbos partiales ferenti- bus confecti, pluries trichotomi. Peounourrancipites, striati, supernè tumidi , fructiferi valdè dilatati, floris intermedii breviores, exteriorum longiores, articulati. Bracrex geminæ ad trichotomias latiores, ad articulos ovato-lanceolatæ, uninerviæ, gemmulas abortivas in axillis sæpiüs foventes. Cazyx 3 lin. longas, laciniis 1-1-:-lin. latis, elongatis, acuminatis, acutissimis, eroso-ciliatis, lineatis. Peraca 6-8 lin. longa, 2 lin. lata, aurea, striata. Sramina petalis subbreviora. Srrzr basi recurvati, staminibus brevio- res, ad medium usque marcescentes, caduci, basi tantüm in fructu persistentes. Srremara capitellata. Garsuza 5 lin. longa, 2--lin. lata, ovato-pyramidata, loculis basi stylorum divaricatorum cornutis, coriacea, crassa, subglutinosa, apice dilatata, tardiüs dehiscens. Semina : lin. longa, rugoso-reticulata, Jutea, ovato-elongata, sæpiüs subincurva, basi et apice obtusa. EXPLICATIO TABULA IV. B. 1. Ramus cum flore etfructu. 2. Folium. 3. Flos apertus. 4: Calyx. 5. Petalum. 6. Sta- minum fasciculus. 7. Stamen à fronte visum. 8. Idem. visum à dorso. 9. Ovarium cum pedicello. 10. Capsula. 11. Ejusdem sectio transversa. 12. Placenta fructu maturo, cap- sulæ valvis ablatis. 13. Semen. 14. Idem longitrorsüm sectum. 15. Embryo. WEBBIA CANARIENSIS. Nos. W. foliis elongato-lanceolatis, acutis, acuminatis, utrinque viridibus, subtüs pallidicri- bus , basi attenuatis , superioribus subamplexicaulibus ; laciniis calycinis ovatis, aut obo- vatis, subacuminatis ; petalis oblongo-spathulatis; staminibus corollà dimidium brevio- ribus ; antheris nigrescentibus ; stylis staminibus longioribus ; capsulis striatis, sublævibus, superné attenuatis, loculorum apicibus rectis. _ Hypericum canariense. Linn. Herb! sp. PI, 1103. Hypericum floribundum. Reichb. Iconog. Exot. Cent. 2. pag. 64. tab. 95. Webbia heterophylla. Spach. Suites à Buffon. vol. 5. p. 409. Has. Statio ejus ferè eadem est ac præcedentis, quäcum facillimé confunditur. Disrri8, roc. Species Canariensis, et forsan Maderensis, nuspiàam tamen in Maderà, aut in insulà Portu sancto legimus. Desc. Frurex antecedente demissior, 4-6-pedalis. Ram: subrecti, aut incurvi, sæpiüs tortuosi, fusci, aut rufescentes. Fozra 2-, poll. longa, 4 lin. lata, rarissimè 3 poll. longa, et 6 lin. lata, elongato-lanceolata, aut lineari-lanceolata, apice acuta, basiattenuata, sessilia, superiora subamplexicaulia, suprà saturatè viri- dia, subtüs pallidiuseula, tenuissimèpellucido-punctata, puncticulisdemüm sæpiüs evanidis, subnervosa, nervis horizontalibus. Corxwst ad apices ramorum sub-12-flori. Penuncurx ferè utin præcedente. Ca- Lie À 3) =) = = Co EL sh D = £ F 2% SE) Aug & Dumenit ve “A Legendre del. dt D ns PR ty es or 1 , Tabl. 4 Hvpericineæ . Bot anique 1 Aug L Pumenil seû RE Legendre del. 18 pl MALI D7772 Te Hhlliau. (49) Lxx 2 lin. longus, lacinïis 1-! lin. latis, ovatis, aut obovato-lanceolatis, subacuminatis, striatis, subci- liatis. Peraza 6-7 lin. longa, 1-2 lin. lata. Sramia petalis dimidium aut dodrantem breviora. Sryzr subrecti, staminibus longiores. Carsuza 6 lin. longa, 2 lin. lata, pyramidata, apice attenuata, striata, loculorum apicibus rectis. Sema 1 lin. longa, fulva, profundiüs rugoso-reticulata. EXPLICATIO TAB. IV. C. 1. Ramus cum flore et fructu. 2. Folium. 3. Flos apertus. 4. Calyx. 5. Petalum. 6. Staminum fasciculus. 7. Stamen antrorsüm visum. 8. Idem visum à tergo. 9. Ovarium pedicello impositum, cæteris floris partibus avulsis. ro. Capsula. 11. Ejusdem sectio. 12. Placentæ, capsulæ valvis ablatis. 13. Semen. 14. Ejusdem sectio transversa. 19. Embryo. WEBBIA PLATYSEPALA. SPA. W. foliis ovato-lanceolatis, Iætè virentibus, mucronulatis ; lacinüs calycinis obovatis, : apice rotundatis; petalis spathulato-cucullatis, inæquilateris ; staminibus corollà subbrèvio- ribus, antheris pallidis ; stylis staminum longitudine ; capsulis substriatis, loculorum api- cibus rectis. Hypericum Canariense. Hort. Par ! Webbia platysepala (1). Spach. Suites à Buff. vol. 5. pag. 410. Has. Aut nunquàm in Canaris obviam habuimus, aut prætermisimus. Specimen uni- cum Canariense in herbario Fontanesiano vidimus, cui inscriptio Tenerife, 1997, Ledru. Deest in herbariis Banksiano, Broussonetiano, et Riedleano musæi Parisiensis. Colitur ta- men sæpiusculè, floretque quotannis in horto Regio Parisiensi, undè specimina nostra habuimus. Desc. Species ut videtur satis constans et distincta, W. Canariensi nimis affinis, sed calycis form truncatä valdè notabilis. Fozra subtüs pallidiuscula, 12 lin. longa, 4 lin. lata, superiora, præsertim in specimine Canariensi, latiora. Gazvx 2 lin. longus, laciniis 1-° lin. longis, 1 aut 1-! latis. Prraza 6 lin. longa, 2-: lin. lata. Ovarium 2 lin. longum, 1-° lin. latum. Carsuza, in specimine Canariensi, 4 lin. longa, 2-; lin lata. EXPLICATIO TAB. IV. D. 1. Ramus floridus. 2. Folium cum sequentibus auctum. 3. Flos expansus. 4. Calyx. 5. Petalum. 6. Staminum fasciculus. 7. Anthera cum filamento antrorsüm visa. 8. Ea- (1) Per errorem typographi, ut ex descriptione satis patet, è prelo excidit platypetala pro platysepala. 7 III. P \ (50) dem visa à dorso. 9. Ovarium cum stylis pedicello impositum integumentis floralibus avul- sis. 10. Idem post anthesin stylis recurvis. 1 1. Idem cum ovulis et placentis transversè sec- tum. 12. Partium positionis diagramma. 13 Capsula ex horto Reg. ANDROSÆMUM. Arrron. SPACH. Cazyx 5-partitus, foliolis inæqualibus, ad basin breviter coalitis, patentibus, demüm reflexis. PrrarA elongata, patentia, basi at- tenuata, caduca. FiLAMENTA patentia, caduca, 5-adelpha, andro- phoris brevissimis, 15-100-andris, antheris suborbicularibus, cor- datis, glandulà pellucidà apiculatis. Ovarium magnum, crassum, ovatum, aut subglobosum, 1-loculare, aut sub-2-loculare, ovulis in quoque loculo multiseriatis. Srvrt 3, subdivergentes, basi recti. STIGMATA subcapitata. CaPrsuzA dura, aut, parenchymate crasso, subbacciformis, demüm coriacea, 1-locularis, 3-valvis, valvarum marginibus ad dimidium capsulæ introflexis, aut sub-3-loculare, marginibus ultrà dimidium protractis. PLACENTÆ 3, 2-lameilares, lamellis inter se coalitis, margini valvarum inflexarum annexæ, post dehiscentiam solutæ, lamellis demüm apice liberis, 2-apicu- latæ. Sema singulis placentis multi-seriata, minuta, cylindracea, subrecta, utrinquè subacuta, puncticulata. Frurices aut suffrutices, gravem sæpissimè odorem exspirantes, Europam australem, et Africam borealem præcipuè incolentes. Rami recti aut patentes. FoLrA magna, lata, opposita, nervoso-re- ticulata, sessilia, pellucido-punctata. FLores ad apicem ramorum cymoso-paniculati, rariüs solitariü. Cazvas foliola pellucido-punc- tata, 3 exterioribus latioribus. COROLLA magna, flava. SrAMINA sæ- piüs fulva. ANDROSAÆMUM WEBBIANUM. Sracn. A. foliis ovatis, ovato-lanceolatis, aut lanceolatis, sessilibus, basi cordatis, subam- plexicaulibus; pedunculis 3-5-floris, folia æquantibus; calyce persistente, foliolis ovalis, aut ovato-lanceolatis, subacutis; petalis calyce triplo aut quadruplè longioribus ; sta- Hyp ePICINE. Botanique ET Trade dd FREE A V4 RE RP. me VA LOGOS Al hdL ll lola nine La. Lulh.ae C2 Lire » luher Ÿ (51) minibus stylisque petala subæquantibus; capsulis ovatis, acutis, foliolis calycinis duplo triplève longioribus. Hypericum erectum. Masson! Mss. ex Maderé in herb. Banks. 1768. Hypericum Canariense. Brousson! Herb. non Linn. Hypericum grandifolium. Choisy Prod. Mon. Hyp. p. 38. tab. 3. DC. Prod. 1. 544. Androsæmum Webbianum. Spach. Suites à Buffon. vol. 5. p. 418. Corazoncillo, Malforado, et Yerva de cruces incolarum. j Has. Per omnes insulas Canarias, in dumetis et convallibus siccis, vulgare. Crescit copiosissimé circà laurorum sylvas in montibus Teneriffe borealibus et occidenta- libus, atque in cistetis ac dendro-ericetis intér 200 et 1200 hexap. s. m. Legimus etiam in summo montium Lancerottensium jugo Las Peñitas de Chache. In pinetis celsioribus, ob soli ariditatem, aerisque inclementiam, occurrit ramis debilicribus et foliis angusté lanceolatis. Floret per totum ‘annum. Disrris. GEOG. Planta Canariensis et Maderensis. Desc. Frurex 3-4-pedalis, ramosus, foliosus, diffusus, cortice lævi, rubricante. Rawr cylin- das debiles, erectiusculi , ramulis arcuatim pensilibus. Fozra 1-3-pollicaria, 4-14 circiter poll. lata, sessilia, ovata, aut ovato-lanceolata, rariüs lanceolata, basi latiora, cordata, subamplexi- caulia, apice obtusa, subapiculata, margine integra, subsinuata, membranacea, suprà viridia, subtüs glaucescentia, tenuissimè pellucido-perforata, nervosa, nervis elevatis, rufescentibus, nervulis reticulato-pellucidis. Peruncuzr terminales, solitarii, aut corymbosi, 3-5-flori, bis aut ter 3-tomi, sub flore articulati, ad trichotomias et articulos bracteati, bracteis linearibus, et lineari- lanceolatis, membranaceis, caducis. Gazvas foliolis 3 lin. longis, 1 lin. latis,. ovato-lanceolatis, subacutis, submæqualibus, nervosis, pellucido-punctatis subacutis, fructu novo persistentibus , demüm caducis. Peraza 10 lin. longa, 3 lin. lata, venosa, aurea, extüs subrufa, concava, basi attenuata, apice rotunda. Sramiva corollam æquantia, inter se inæqualia, filamentis tenuissimis, aureis, aut fulvis. Ovarium ovato-conicum. Garsuza ovata, sæpiüs deflexa, stylorum basi persis- tente apiculata, ad apicem attenuata. Sema numerosissima , fusca , ovato-cylindracea , utrinquè subacuminata. EXPLICATIO TAB. IV. E. 1. Ramus floridus. 2. Paniculus fructifer, ambo magnitudine naturali. 3. Calycis formæ diversæ magnitudine naturali. 4. Petalum. 5. Staminum fasciculus. 6. Stamen antrorsüm visum, cum sequentibus auctum. 7. Idem visum à dorso. 8. Ovarium pe- dicello impositum cum stigmatibus et calyce reversis, corollà et andrœcio ademptis. 9. Idem transversé sectum. 10. Placentæ post fructüs maturitatem liberæ, capsulæ valvis avulsis. 11. Placentarum una à cæteris disjuncta. 12. Semen. 13. Idem longitrorsum sectum cum embryonis positurà. 14. Embryo. 15. Partium ordinis diagramma. \ (52) FUMARIACEZÆ. DC. FÜMARIA. Lan. Cazvx 2-phyllus, foliolis parvis, petaloïdeis, carinatis, deciduis. PE- .TALA #, hypogyna, cruciata, imbricatim æstivantia, 2 exteriora folio- lis calycinis alterna , 2 interiora ïüisdem opposita, exteriorum supertus basi gibberosum , aut calcaratum , inferius planum ; interiora angus- tiora, apice cohærentia ,ibidem colorata, suhcallosa , etrecurva, anthe- ras et stigmata foventia. SramNA 6, filamentis in phalanges duas 3-an- theriferas conmatis, suprà liberis, intermedio petalis latioribus opposito; antherà medià biloculari, lateralibus unilocularibus. (1) Ovarium ovoideum, liberum, aboriu 1-ovulatum. Ovurun peritro- pium, placentä suturali, fliformi. Sryzus filiformis. Stigma 2-lobum. SiicuLA globosa, sicca, monosperma, indehiscens. SEMEN unicum, ovato-compressum , fusco-viridescens, sessile, apice foveolatum. Pr- RISPERMIUM Carnosum, viride. COTYLEDONES ( 2, lineari-elongatæ Ber- nhardi ). | HerBæ annuæ, ruderales, aut arvenses, glabræ, teneræ, succo aquoso prædilæ, orbis antiqui plagam borealem, et temperatam , in- colentes , et in Americà atque Indi inventæ. For 2-ternata, et su- prà-decomposila. FLORES racemosi, terminales, pedicellis post anthesin erectis. Sripucæ nullæ. Penicezu bracteati. Corozzæ albicantes, car- neæ, aut rubellæ, apice saturatiores. (1) Numerus staminum normalis 4, erratio à typo normali, ob staminum duorum separationem , sive xépiow , evenit, lateralia enim cujusque phalangis, cùm antheræ uniloculares sunt, dimidiam tantüm staminis partem exprimunt, cujus pars dimidia seorsüm in phalange oppositä cum stamine quo- que 2-loculari sive normali, fasciculatim connectitur. Conf. Moquin-Tandon sur les dédoub. pag. ii. A. St.-Hl, et Moq. Mém. sur les Polyg. pag. 14. Bernhardi Linnæa. vol. 8. pag. 401. 1833. (53 ) FÜUMARIA OFFICINALIS. Lin. F. caule diffuso ; foliis decompositis, foliolis planis, palmato-dissectis ; siliculis muticis. Fumaria officinalis. Linn. Sp. PI. 984. DC. Syst. 2. p. 134. Prod. p.130. Has. In cultis insularum Canariensium frequens. Disrrts. GEOG. Per totum orbem antiquum , etiam in Indià et Americà. FÜUMARIA PARVIFLORA. Lancx. F. caule diffuso ; foliis supra-decompositis, foliolis linearibus, canaliculatis, lobis angus- tissimis, subacutis ; siliculis subapiculatis. | Fumaria parviflora. Lamck. Encyc. 2. pag. 567. Honchen, Icon. 1. pag. 41. tab. 50. fig: 102. Has. In arvis insularum Canariensium. Corolla alba. Disrris. GEOG. Per totum orbem antiquum. Etiam in Indià, (Herb. Lambert!) FUMARIA VAILLANTIL Loisez. F. caule suberecto, demum diffuso ; foliis suprà-decompositis, foliolis planis, lineari-lan- ceolatis, lobis acutis ; siliculis subapiculatis. Fumaria lobis longioribus et angustioribus sparsis. Jail!. Bot. Par. pag. 56. tab. 10. fig. 6. Fumaria Vaillantü. Loisel. Not. pag. 102 DC. F1. Fr. tom. 5. pag. 587, Syst. 2. pag. 137. Prod. 1. pag. 130. Reichenb. lc. 1. pag. 42. tab. 50. fig. 10%. H/ahlenb. Swensk. Bot. 574. Fl. Upsal. 238. ex Reichenb. | | | Has. In arvis insularum Canariensium. Præcedenti nimium affinis, ac nisi corollà rosei vix distimguenda. Disrris. 06. Cum priore. Ab Hispanià ! et nunc ab insulis Canariensibus, per Gallias et Germaniam usque in Scandinaviam visa. PLATYCAPNOS. Berwu. FLores in spicam terminalem, densam, congesti. Pepicezt1 post an- thesin cernui. OvüuLüun" peritropum. SnicuL4 compressæ, ovales, mar- gimatæ, dehiscentes, bivalves, valvis basi connexis, epicarpio coria- ceo, ab endocarpio soluto. SEMINA ovato-compressa, basi attenuata, testä nigrâ, lucidà , duriusculà. PertsPERMIUN carnosum, album. En- \ (54) BRYO..... COTYLEDONES ( 2. DO Bernhardr. ) Cætera ut in Fumarià. HerBÆ annuæ arvenses et rupicolæ, Europæ australis, et Africæ borealis incolæ. Oss. Hùc, ultra Fumariam spicatam Linn. spectant Fumaria co- rymbosa Desf! ét Fumaria turbinaia Smith ? PLATYCAPNOS SPICATUS. BErx. P. caule erectiusculo, ramoso ; foliis subsecundis, 2-3-tomè dissectis, foliolis subulatis , acutis ; spicis ovatis, densis, comosis; corollà cylindraceä, calcare parum explicato ; siliculà rugosà ; semine nigro, longitrorshm, et curvatim striato. | Gapnos tenuifolia. Clus. Stirp. Hisp. pag. 374-5. cum ic. Fumaria spicata. Linn. Sp. PL. pag. 985. Fumaria spicata , sect. Platycapnos. DC. Syst. vol. 2. pag. 131. Prod. vol. 1. pag. 130. Platycapnos spicatus. Bernh. Linnæa. vol. 8. pag. 471. 1833. Has. In arvis et ruderatis circàa oppidum Lagunam in Teneriffà. Disrris. GEoG. Invenitur sparsim in cultis plagæ magis occidentalis maris Mediterranei. In Lusitanià! (Brot.) In Africà boreali! In Hispanià! ( Clusius.) In Gallià meridionali propè Perpinianum (Lapeyrouse.) Narbonæ. (Bentham.) Circa Avenionem (Requien !) Circàa Vindomagum et Draguinianum. (Herb. Gay!) Circà Nicæam. ( Ællioni.) Propé Salernum in regno Neapolitano. (T'enore.) (55) PAPAVERACEZÆ. JUSS DC. CHELIDONIUM. Law. Cazyx diphyllus, foliolis ovatis, concavis, flexuosè imbricatis, sub- coloratis, deciduis. PETALA 4, obovata, cruciata. æstivatione imbri- cata, caduca. STAMINA plurima, hypogyna, petalis breviora , filaméntis complanatis , antheris rectis, oblongis. Ovarium cylindraceum , stami- nibus sublongius, in stylum breviusculum stamina superantem, stig- mate bilobo desinentem, productum. OvurA ascendentia. CAPsuLA sili- quosa , cylindracea, torulosa, unilocularis, bivalvis, valvis à basi ad apicem dehiscentibus. SEMINA, in valvà utrâque, uniserialia, ovata, fusca, placentis suturalibus filiformibus affixa, funiculo circà hilum in arillum album cristatum expanso. HersÆ orbis antiqui, perennes, teneræ ,succo croceo præditæ. Rami plurimi, erecti, aut demüm decumbentes, angulis obtusis. PEDUN GUN ante florescentiam erecti. FLORES flavi. CHELIDONIUM MAJUS. Lin. C. caule ramoso, plus minüs piloso ; foliis alternis, glabris, pinnatifidis, foliolis ovatis, crenato-dentatis, venoso-reticulatis, suprà viridibus, subtüs pallidioribus ; pedunculis elon- gatis, apice umbellatis; calyce subglabro. Chelidonium majus. Linn. Sp. pl. pag. 123. Engl. Bot. t.1531. DC. Syst. 2. p. 98. Prod. 1. pag. 122: Has. Ad muros et saxa umbrosa insularum Canariensium frequens. Distri8. GEo0G. Per totum orbem antiquum. GLAUCIUM. : : a EE : . . .. . : Cazyx diphyllus, foliolis ovatis, concavis, spiraliter imbricatis, apice contortis, deciduis. STAMINA complanata, petalis breviora. Ova- \ (56) RIUM cylindraceum, 1-loculare, staminibus brevius, stylo subnullo. OvurA subovoidea, ascendentia. Carsura siliquosa, elongata, com- presso-cylindracea, aut subquadrangularis, demüm placentarum expansione 2-locularis ,ab apice ad basin dehiscens, stigmatis 2-lobi lobis triquetro-reniformibus recurvissuperata. SEMINA arillis destituta, subreniformia, lineato-vermiculata, placentis suturalibus affixa, et earum processu spongioso septiformi reposita. | HERB# annuæ aut biennes, glaucæ, dichotomæ, diffusæ, succo cro- ceo scatentes, maris Mediterranei et Europæ occiduæ littora incolen- tes. FoziA sinuata aut pinnatisecta. Penuncuzs nudi, ante florescen- tiam cernui. FLores lutei, fulvi, aut phœniceï. GLAUCIUM LUTEUM. Scor. G. caule subglabro, supernè scabriusculo ; foliis flavo-glaucescentibus, subglabris, aut utrinquè densè scabris, pinnatis, obtusè sinuatis, foliolis ovato-rotundatis, caulinis elonga- tis repandis ; calycibus glabris, aut sparsim strigosis ; corollis aureiïs ; capsulis tuberculatis ; seminibus reniformibus, fuscis, argutè lineato-punctatis. Glaucium luteun. Scop. F1. Carn. 1. p.369. Snuth. Engl. F1. vol. 3. p. 6. Koch Deutsch. F1. 4. p. 386. Glaucium flavum. Crantz. FI. Aust. 2. p. 141. DC. Syst. 2. p. 94. Prod. 1. p. 122. Chelidonium Glaucium. Linn. Sp. pl. 724. Engl. Bot. 1. 8. F1. Dan. tab. 585. Lechuga salvage ircolarum. Has. In glareosis ad littora maris in insulis Palmä et Canarià, perenne. Disrris. GEOG. Ad littora oceani occidentalis, et borealis , et per totum ambitum maris interni. GLAUCIUM CORNICULATUM. Cor. G. caule hispido; foliis viridi-glaucescentibus, utrinquè subhispidis, sinuato-pinnatificis, lobis acutiusculis, setà terminatis ; calyce hispido ; capsulis scabris, pilis adpressis ; seminibus rotundato-reniformibus nigro-fuscis, punctato-reticulatis, punctis profundioribus. Glaucium corniculatum. Curt. F1. Lond.fosce. 6. t. 32, DC. Syst. 2. p. 96. Prod. 1. p. 122. . Glaucium phæœniceum. Geœrt, 2. 165. r. 115. Engl. Bot. t. 1433. Chelidonium corniculatum. Linn. Sp. pl. 724. Glaucium intermedium. Link, in Buch. Can. Ins. pag. 152. Has. In cultis insularum Canariensium. Legimus in Canarià propé urbem Palmarum , in Teneriffà propé oppidum Sanctam-Crucem, in Fuerteventurà propé templum Virginis de la Peña , in Lancerottà circàa pagum Mala. (Annuum.) Disrris. GE0G. In arvis Europæ et Asiæ temperatioris, et per totam regionem maris Mediterranei. Os. Plantam Canariensem semper, nisi in Fuerteventurà, flavifloram vidimus, et quanquam pro specie habuit, novumque ei indidit nomen celeb. Linkius, vix tamen varietatis titulo, ac ne vix decorandam censemus. ARGEMONE. Lan. CaLyx triphyllus, (rariùs diphyllus Bernhardi) spinosus, deciduus, folio stipatus, foliolis concavis, apice saccatis, spinoso-cornutis. Pr- TALA 6, aut aliquandà 4. FILAMENTA plana basi ovarti inserta, anthe- ris dorso dehiscentibus. Ovarium ovoideo-elongatum , 1-loculare. OvurA plurima, rotundata, placentis suturalibus affixa. Srvzr brevis- simi, in unicum, demüm aliquantd elongatiorem, et in columellas fructu dehiscente- arcuatas, divisum, rarius deciduum, coaliti. STIGMATA 4-7, suprà ovarium revoluta, stellata, libera. CAPsuLA cvata, aut obovata, unilocularis, supernè ad medium usque, valvulis 4-7,revo- lutis, dehiscens. SEMINA suborbicularia. Herbæ annuæ, glaucæ, erectæ, spinosæ, dichotomæ, succo croceo scatentes, ex Americà in Africam et Asiam calidiorem migrantes. Fo- LIA sessilia , profundè sinuata , sæpiüs spinosa, albo-maculata. PEpux- CULI breves, semper erecti. FLORES lutei aut albi. ARGEMONE MEXICANA. Lin. À. spinosissima, ovariis spinis obsitis, stylo brevi ; seminibus nigris profundé reticulato- punctatis. | Argemone Mexicana. Linr. Sp. pl. 127. Lamk. Encyc. t. 452. Curt. Bot. Mag. t. 243. Has. In glareosis et ruderatis maritimis circà oppidum Garachico in Teneriffà, et Sanc- tam-Crucem insulæ Palmæ. Disrris. GE0G. Ad littora omnia Asiæ, Africæ et Americæ, circà tropicos, quo ex im-. perio Mexicano, ubi reliquæ species, et genus integrum congregari videtur, olim, ut veri- simile est, transit. x ITI. | 8 (58 ) PAPAVER. Linx. | | Caryx diphyllus, foliolis profundè concavis, lineà rectà imbricatis, valdè caducis. PETALA 4, æstivatione contortuplicata, cruciata, bis bina, duobus scilicet exterioribus infrà insertis interiora tegentibus. STAMINA plurima, hypogyna, petalis breviora, filamentis fliformibus, antheris rectis, latere dehiscentibus. Ovarium ovatum, vel obovatum , uniloculare. Ovuza plurima, peritropa, placentis suturalibus affixa. STyL1 brevissimi, in unicum coaliti. SriGmaTA tot quot loculi, üsque alternantia, revoluta, et in discum stellatum, persistentem, ovarii apicem tegentem coadunata. CAPSULA globosa, ovata, aut elongato- ovata, placentarum processuum chartaceorum, dorso coalitorum , incremento, in loculos 4-20 plus minüs incompletos partita, sub disco valvulis brevibus dehiscens. SEMINA parva, reniformia reticu- lata. HerB# annuæ aut perennes, per Lotum terrarum orbem dispersæ, succo lacteo somnifero repletæ. CAULES ramosi, setigeri, setis paten- tibus, pedunculorum appressis. FoiA alterna, dentata, lobata, aut pinnalisecta. PEDuNcuu unïflori, elongati, nudi, ante florescentiam cernui. FLORES rubri, albi, aut cærulescentes, fructusque erecti. PAPAVER SOMNIFERUM. Linn. « SETIGERUM. P. caule erecto, glabro, paucifloro; foliis glaucis, ovato-lanceolatis, subamplexicaulibus, inciso-dentatis, dentibus setigeris, setis caducis, inferioribus petiolatis, obtusis, superioribus acutis, sessilibus ; pedunculis elongatis, setosis; calyce glabro, foliolis apice setigeris; pe- talis albo-cærulescentibus, oculo saturatiore; capsulis ovatis, glaberrimis, basi coangustatis. Papaver setigerum. DC. F1. Fr. vol. 6. pag. 585. Deless. Ice. Sel. vol. 2. tab. 7. Prod. vol. 1. p. 119. Has. In orà maritimà locisque macris insularum Canariensium frequens. DisrriB. GE0G. Papaveris somniferi varietas sylvestris setigera, quamvis in paucis adhuc- düm locis observata fuerit, per totum forsan maris interni ambitum occurrit. In insulis Stæchadibus. ( Requien !) Circà Forum Julii. ( Perreymond in herb. Gay !)1n Sardinià. (Moris !) Circà Neapolim. (T'en. ) (59 ) Os. Papaver somniferum Linnæanum in duas species, papaver scilicet somniferum seminibus nigris valvulis capsula: _apertis, et papaver officinale, seminibus albis, valvulis capsulæ obturatis, Millerus, et Gmelin Flor. Bad. vol. 2, pag. 479, ne quos secuti sunt doctissimus Nees ab Esenbeck Off. Pf. t. 3, et celeb. Reichenbach F1. excurs. vol. 5. pag. 701. Hic tamen cum auctoribus antiquis, et recentiorum oculatissimo Kochio, Deutsch. fi. vol. 4, pag. 26, varietates tantüm papaveris somniferi videre mallemus , quorum typum fuisse sylvestrem papaver setigerum Candolleanum libenter credimus. Setis enim præditæ sunt plurimæ papaveris somniferi varietates, nec semper setosum papaver sylvestre setigerum. Nulla alia, et hæc quidem instabilis .explorantibus se obtulit differentia. PAPAVER RHOEAS. Linn. P. caule ramosissimo, strigoso, pilis patentibus, pedunculi aliquando a ressis ; folits PUSSD > P q PP pinnatifidis, lobis elongatis, serrato- dentatis, medio sæpiüs longissimo; foliolis calycinis scabris ; capsulà obovatà, glabrà, columellà gynophoro brevi suffultà ; stigmatum disco complanato, crenulato, crenularum marginibus imbricatis, unà scilicet. duas utrinqué:con- tegente ; placentarum processibus ad. medium productis. Papaver Rhœas. Linn. Sp. pl. pag. 726. Engl. Bot. tab. 645. Has. In cultis insularum Canariensium. Disrri8. GEOG. Inter segetes orbis feré totius. PAPAVER DUBIUM. Eux. P. caule ramosissimo, hispido; foliis pinnatifidis , lobis acutis, serrato-dentatis ; foliolis calycinis hispidis ; capsulà elongatà, glabrà, albo-lineatà, ab apice ad basin attenuatà, mar- ginibus crenularum disci utrinquè liberis ; placentarum processibus feré ad medium usque productis. Papaver dubium. Linn. Sp. pl. pag. 726. Engl. Bot. tab. 644. Has. In arvis insularum Canariensium. Distri8. GE06. Cum priore. PAPAVER HYBRIDUM. Linw. P. caule rio eh decumbente, setoso ; foliis pinnatifidis, lobis linearibus ; pedunculis supernè incrassatis ; capsulis globosis, ovoideisque, subtorulosis, strigoso-hirsutis, gyno- phoro brevi suffultis, stigmatum disco gibboso, conico; placentarum processibus ad me- dium usque productis. | Papaver hybridum. Linn. Sp. ” pag. 725. Engl. Bot. tab. 43. Has. In arvis insularum Canariensium frequens. Disrris. GE0G In totà regione maris Mediterranei, usque in Europam occidentalem. \ (60 ) HYPECOUM. Laixx. PreraLA-4, interiora sæpiüs 3-loba. SramnA 4. CarsurA siliquæfor- mis, 2-valvis, transversè nodosa, seu articulata. SEmINA inter articu- lationes solitaria. Re HERBÆ annuæ, parvæ, succo flavo fætæ. DC. Prod. vol. r. pag. 123. HYPECOUM PROCUMBENS. Lin. H. siliquisarticulatis, compressis, arcuatis ; petalis 3-lobis, externis dorso glabris. DC. I. c. Hypecoum procumbens. Linn. Sp. pl. pag. 181. Has. Vidimus ex insulis Canariensibus, in herbario Broussonetiano nunc cl. Bouché. Disrris. cEoc. Per littora omnia maris Mediterranei. ( 61 ) CRUCIFERÆ. Juss. TRIB. I CHEIRANTHEZÆ. Nos. à. SILIQUA dehiscens, rarius subindehuscens, ut plurimüum elongata , valvulis planis, rarius subconvexis. Dissepr- MENTUM lneare. SEMINA complanata, aut ovoidea, Sæpius marginata. CoTyrkpones planæ, .accumbentes, dissepi- mento parallelæ, aut incumbentes, dissepimento contra- riæ. RapicuLaA lateralis aut dorsalis. Plantæ annuæ, perennes , aut suffrutices, caule erecto , foliis elongatis, dentatis, lobatis, aut decomposüis ; floribus spicatis, luteis, violaceis, albis , aut versicoloribus. (1) Cruciferarum familiam enodare , aciemque juga nostra tolerare indocilem , in tribus et curias dispertire , res ardua est , et perdifficilis. Velut umbelliferis et borragineis , typus omnibus idem , om- niaque consentiunt, amplitudine et formä tantüm variantur. Hujusmodi familiæ nulla distributio verè naturalis ab organis singulis qualitercunque sumenda est. Partium aliæ ex aliis formæ excu- tiendæ. Cruciferarum distributiones extant præcipuè duæ. Linnæi in siliquosas et siliculosas divisio , quandoque anomala , ipsä tamen cum naturà sæpissimè congruit. Altera ab embryone sumpta est , sed cotyledonum et radiculæ situs sæpè nobis obscurus videtur, nec semper forsan in eodem genere, nec in eâdem specie, idem, unde affinitatis conjunctiones arctissimæ dirimuntur, et perturbatur illa entium series linearis, quæ sinon omninô rerum externarum quæ scrutamur naturæ consentanea sit, nostri tamen intellectüs mensuræ accommodatur , atque humano ingenio sola atque unica convenit (vid. Cassini opusc. phyt. vol. 3. pag. 28). Nec toleranda est ulla series , ubi longè ab Erysimo, Sisymbrio, Hesperide , et Malcomiâ, removentur genera conjunctissima Cheiranthus, Nasturtium, Barbarea , Matthiola, et ab his Brassiceæ totà siliculosarum mole distrahuntur. Cruciferarum ergd Canariensium ordinationem elaboraturi, naturam ducem imprimis secuti sumus, et distributionem , quam vix no- vam appellare audemur, botanicorum arbitrio deferimus.… \ (62) ARABIS. Liws. CaLvx erectus, basi bisaccatus, vel æqualis. Petala integra, paten- tia, aut erecta. GLANDULÆ HYPOGYNÆ in diversis sectionibus diversæ. FizamEenTA edentula, filiformia, libera. Ovarium cylindraceum, stylo brevissimo, crasso, stigmate truncato, indiviso. SiLiquA linearis, com- pressa, torulosa, 2-locularis, 9-valvis, valvis nervo medio eminente, aut nullo, et tum strüis plurimis, seu venis longitudinalibus notatis. SEMINA. pendula, compressa , 1-serialia , marginata aut immarginata . funiculis filiformibus, liberis, vel septo adnatis. COTYLEDONES planæ, accumbentes. RaniCuLaA lateralis. HERB# annuæ, vel perennes, rariüs suffruticulosæ , orbis totius in- colæ, in plurima genera monographis futuris distribuendæ. SECTIO I. EUARABIS, C. A. Meyer. CaLvx basi 2-saccatus. PETALA in unguem attenuata, limbo patente. GLANDULÆ 2, cupulæformes, basin staminum breviorum amplecten- tes, labris crenatis, crenul& exteriore reversé, deorsm in calcar productà ; 2 post stamina longiora, cylindraceæ, breves, aut.obso- letæ. SuiquA valde compressa, torulosa, valois venoso-striatis, nervo medio destitutis. SEMINA marginata , funiculo libero. Hersæ hemisphært borealis, pube molli, stellat&, tomentose. For radicalia petiolata , rosulata, caulina amplexicaulia, basi sagitala , aut auriculata. FLORES alle vel roset. ARABIS ALBIDA. Srev. À. caulibus stoloniferis, floriferis erectis ; foliis obtusis dentatis, cano-tomentosis, infe- rioribus in petiolum brevem attenuatis, caulinis sagittato-amplexicaulibus; glandulà ad basin staminum longiorum sæpiüs evanidà ; siliquis glaberrimis. Arabis Alpina. Bieb. Flor. Taur. Cauc. vol. 2. pag. 125. Steven. Mem. Soc. nat cur. Mosq. 3. p.270. ex Bieb. Link in Buch Beschr. Can. Ins. p. 152. (63) Arabis albida. Stev ! catal. hort. Gorenk. 1812. p. 1. Bieb. Flor. Taur. Cauc. vol. 3. suppl. p. 446. Jacq. fil! eclog. p.105. tab. 71. DC. Syst. vol. 2. p. 218. Prod. 1. p. 142. Schrank. Hort. Mon. tab. 24. C. A. Meyer. Verzeich. Pflanz. Caucas. p. 178. Ten. Syll. p. 324. Arabis Caucasica. Æilld. enum. Hort. Ha suppl. p. 45. Cheiranthus mollis Horn. Hort. Hafn. 1813. p. 615. Arabis Billardierïi! DC. Syst. vol. 2. p. 118. Prod. vol. 1. p. 142. Deless. Icon. Sel. vol. 2. tab. 24. | Arabis brevifolia! DC. Syst. L. c. Prod. vol. 1. p- 143. Arabis longifolia! DC. Syst. vol. 2. p. 219. Prod. vol. 1. L. c. Arabis thyrsoidea. Prod. For. Græc. vol. 3. p. 28? Arabis viscosa. DC. Syst. vol. 2. p. 216. Prod. vol. 1. p. 142. ex C. 4. Mer. L. c. Has. In Teneriffæ montium jugis Fülo de las Cañadas, inter 8000 et 9000 pedes su- per mare, et in monte alto insulæ Palmæ ZLomo del Biscayno, circiter 7000 pedes su- per mare, ubi cum Violä Palmensi Nob. caulibus et stolonibus valde elongatis floridis- sima evadit. | | Disrri8. GEOG. Alpium rupes demissiores et orbem borealem incolit Arabis Alpina. Regionibus A donpes Arabis albida, species affinis, sed forsan. distincta, aut varietas satis constans, in Iocum ejus succedere videtur. Invenitur à Tauride per Asiam Minorem, Græciam, et Magnam Græciam, montesque Africæ septentrionalis, usque in Maderam! et insulas Fortunatas. Ozs. Speciem characteribus paucis distinctam, cultuque immutatam, ægrè tamen, ob summam cum A. Alpinà similitudinem, admisimus. Quod ad florum magnitudinem attinet, eadem est ambarum inconstantia. In A. albida tota planta, nisi in varietate viscosà (A. viscosa DC.), tomento denso, cano, undique vestitur, et hanc canescentiam adeô per plurimos annos in horto Parisiensi culta servavit, ut primo intuitu etiam tyronibus obvia sit. Folia cau- lina basi sagittata, nec auriculata. Desunt quoque plerumque glandulæ ad basin filamentorum longiorum, quæ in À. Alpinä conspicuæ sunt et satis elongatæ. Has solas, præter foliorum apices paulô obtusiores -secundüm CI. Meyer, distributionem geograficam, et habitum quodammodè diversum, differentias deteximus. Arabides Bil- lardierii, brevifolia, et longifolia, characteribus vagis ab illustri Systematis Naturalis auctore percuriosiüs se- junctæ, post sedulissimam speciminum in berbariis Billardieriano et Lessertiano autopsiam, cum A. albidä con- jungere nullo modo dubitavimus. Notulâ scriptà in herbario Banksiano amissä, hüc memoriter nec sine hæsitan- tià À. thyrsoideam revocamus. MATTHIOLA. R. Brown. Car vx erectus, foliolis 2 exterioribus basi saccatis. PETALA obovata, aut oblonga, plana, aut undulata. SramiNA edentula, libera, Ovarium cylindraceum , teres, sessile. SILiQuA teres aut compressiuscula , diva- \ à APR RITES | di (64) ricata, sæpiüs longissima, valvis duriusculis, tardiüs dehiscentibus, apice gibberosis aut mucronulatis. DissepIMENTUM lineare, charta- ceum, crassiusculum , lomentaceum. STicmaA indivisum.,, extüs utrin- _ què incrassatum , aut in cornua duo sæpiüs recurva productum. SE- MINA parva, lævia, compressa, uniserialia, margine angusto cincta, funiculo debili dissepimenti laminis immerso. CoryLepoxes planæ in- cumbentes. | HErRBÆ basi sæpits suffrutescentes, littora aprica maris Mediterra- nei incolentes, unicà Oceani borealis oras occiduas attingente. CAULES erecti vel diffusi, ramosi, albo-tomentosi, pilis stellatis sessilibus, aut pédicellatis, glandulis sæpiüs intermixtis. FozrA lanceolata, ovato-lan- ceolata, aut sublinearia, dentata, sinuata , aut integra. FLORES race- mosi, aut demüm caulibus crescentibus axillares, odorati, albi, pur- purei, aut luridi. MATTHIOLA PARVIFLORA. R. Brown. M. caule erecto, ramoso, divaricato, tomentoso; foliis sinuato-dentatis; arachnoideo- iomentosis ; floribus sessilibus ; siliquis patentibus, subtetragono-terctibus, torulosis ; stigmatum dorso in cornua duo longiuscula, acuta, producto. Cheiranthus parviflorus. S'chousb. Marocc. p. 495. Schrad. Journ. 1800. p. 369. H7uld. sp. pl. vol. 3. pag. 519. Matthiola parviflora. R. Br. Hort. Kew. ed. 2. 4. p. 191. DC. Syst. 2. p. 176. Prod. 1. p. 135. Has. In rupestribus siccis regionis maritimæ insularum Canariensium. Legimus propé Sanctam-Crucem Teneriffæ , et in arenosis spiraculi Montis 7'aco propè Buena Vista. Disrrie GE0G. Ad oras magis occidentales maris Mediterranei, et Oceani contermini. In Bœticà ad Charidemum promontiorum ! In Mauritanià. (Schousboe ! ) Desc. Ranrx fusiformis, elongata , albescens, annua. Caures 6-8-pollicares ramosi, patuli, tomentosi, pilis penicillatis. Forra 1 À ad 2 2 poll. longa, 1 poll. lata , arachnoideo-tomentosa , lanceolata, obtu- siuscula, ad basin attenuata, sessilia, juniora sinuato-dentata, demüm sparsim dentata, aut subintegra. .Cazyx appressus, foliolis lanceclatis, concavis, margine scariosis. Peraza ovato-lanceolata, in unguem longum attenuata. Sramiwa filiformia, subdilatata. Ovarium 1 À poll. longum, cylindraceum, appresso- tomentosum, stigmatibus 2 in unicum 3-angulare coalitum. Siciqux 2-2 ; poll. longæ, patentes, sub- horizontales, cylindraceæ , torulosæ, basi subtetragonæ, tomentosæ, stigmatum dorso in cornua 2 Botanique : Crucifereée . 3 x 3 3 ee Ai jrroÿhana ee \ Lil deCArierr À Hihert «TZ Chaxataec. ascendentia, äcuta, apice subrecurva, producto, valvis striatis, duris, supernè mucronulatis, tardius dehiscentibus. SEMINA parva, compressa, ovoidea, fusco nigra, margine angusto, albido, septo charta- ceo nidulantia, testà tenuissimä, tegmine flavido, coriaceo, intùs subcarnoso. Corycepones basi sub- tortæ, undè radicula alterius angulo opposita. EXPLICATIO TAB. VIE 1. Planta integra, fructifera. 2. Eadem florifera, ambæ magnitudine naturali. 3. Flos cum cæteris auctus. 4. Petalum. 5. Siliqua multoties aucta, cum stigmatibus, et seminum serie, valvulà alterä ad medium divulsà. 6. Semen transversé sectum. 7. Embryo inte- gumentis orbatus. DICHROANTHUS. Nos. Cazvx erectus, coloratus, foliolis concavis, navicularibus, carinà prominente instructis, apice rotundatis, lateralibus basi saccatis. PrrarA unguiculata, limbo obcordato. GLANDULÆ HYPOGYNÆ 2 magnæ basin staminum breviorum amplectentes, 4 minores ad basin stami- num longiorum. FiLAMENTA libera, edentula. Ovariun cylindraceum , aut 4-gonum. Sryzus elongatius, filiformis. STiGmA capitatum, demüm in fructu divisum, subbilobum (1). SiQuA 4-gona, rariüs compressius- cula. SEMINA ovata, compressa, margine lato cincta, funiculo libero. CoTyLEpones accumbentes. SUFFRUTICES orbis antiqui, Atlantici ut videtur, et occidentales; nempè Insularum Fortunatarum, Maderæ! (D. mutabilis.) Portüs Sancti! (D. tenuifolius.) Mauritaniæ, (D. semperflorens!) Hispaniæ (D. linifolius!). CauLes erecti, ramosi, striati, foliorum cicatricibus notati. FouiA lanceolata, integra, aut dentata, pubescentia. FLORES racemosi, racemis demüm elongatis, pedicellis filiformibus, corollà albidà, aut purpureà, ut plurimüm versicolore: Oss. Dichroanthus sectionem eam Cheiranthi amplectitur, cui calycis foliola navicula- ria, concava, et profundè carinata, cujus petala obcordata, alba, cærulea, aut versico- (1) Stigmata fructûs in tabulis nostris 5 et 6 plerumque mala. Tab. 6. fig. 11 quoad stigma pessima. Tab. 5. fig. 10 bona. Vid. Tab. 8. A. 9 IL, (66 ) loria (aliquantuli enim est in cruciferis petalorum color), cui glandulæ hypogynæ 6, cui stigma capitatum , siliqua 4-gona, rariüs complanata , seminique margine lato cincta, qui in Cheirantho aut nullus aut angustior. Calycis foliola duo exteriora in Ch. Cheiri ante anthesin longiora sunt, et apice in alabastro saccata, sed hæc quoque flore aperto plana ; petala obovaia, lutea ; glandulæ hypogynæ duæ magnæ basin staminum breviorum laté amplectuntur, et lateraliter protusæ ovarium ferè undiqué cingunt ; stylus ipso in ovario fissus est, mox in fructu revolutus, et stigmata bina lobi cujusque faciei internæ affixa sunt, undé proximé ad Syreniam Andrz. accedit. Eamdem styli fabricam offert Ch. pul- chellus Willd. Erysimo pumilo Gaudin. cæteroquin affinis, sed siliqua ignota. Dichroan- thus ergô transitum à Cheirantho ad Erysimum efficit, salvumque custodient, quibus genera ôpooûaix cordi sunt. DICHROANTHUS MUTABILIS. Nos. D. caule fruticoso, ramoso, sæpiüs tortuoso ; foliis lanceolatis, aut lineari-lanceolatis , arguté dentatis, appressè pubescentibus, subscabris ; filamentis subdilatatis ; siliquis as- cendentibus 4-gonis, aut complanato-cylindraceis, subglabris, in stylum longiusculum exeuntibus. | Cheiranthus mutabilis. L’Herit. Stirp. Nov. fase. 4. pag. 92. Hort. Kew. vol. 2. p. 395. ed. 2. vol. 4. p. 118. Curt. Bot. Mag. tab. 195. quoad stigmata bona. DC. Syst. 2. pag. 183. Prod. 1. pag. 136. Bot. Reg. tab. 1431. quoad stigmata mala. In insulis Canariensibus varietates 4 sequentes observavimus. a. Latifolius, foliis latis, viridibus, planis, subpubescenti-scabris. B. Longifolius, foliis longissimis, linearibus, atroviridibus, subpubescenti-scabris. Cheiranthuslongifolius. ent. Malm. tab. 83. 7: Brevifolius, foliis brevioribus, rigidis, ascendentibus, viridibus, acutè serrato-den- tatis, scabris. 3. Albescens, ramis albidis, foliisque cinereo-pubescentibus, breviusculis, sparsim dentatis. 7 Has. In rupestribus, et convallibus insularum Canariensium frequens. Varietatem & in tupibus Bajame, prope oppidulum Puena Vista, in Tenerif, ad fines mensis januarii lætè florentem vidimus. Varietas B. per totam Teneriffam vulgata rupes gramineos, et convallia opaca, præsertim eligit. Copiosam circa 7'igayga invenimus , ubi gramen quod- dam frutescens foliis longissimis pendulis simulabat. y in jugis altioribus insulæ Palmæ ad (67 ) montem ZLomo del Biscayno legimus, à in rupibus altissimis Canariæ propè crucem quæ in summitate est montis Saucillo, non longè à nivis apothecis. DisTrt8. GEOG. Species Canariensis et Maderensis. Oss. Frutex 2-4-pedalis, aeris, locorumve effectu summoperè polymorpha, cultu tamen ad typum communem plus minüs accedens. Varietas 9 Dichroantho tenuifolio, quem tamen legitimum nuspiàäm nisi in insulà Portu Sancto legimus, quodammodà affinis est. Diversis sationibus probata penè immutata manebat, et pro specie dis- tinctà forsan habenda est. Desc. Gauzis striatus, fusco-cinereus, sæpiüs tortuosus, foliorum cicatricibus notatus. Ram albidi , glabri , aut pubescentes, juniores subtetragoni. Fozra in diversis varietatibus longè diversa , in « 2-3, poll. longa, 1-3 lin lata, in 8 4-5 poll. longa, 1-3 lin. lata, in y et 9 1-1 ! poll. longa, 1-3 lin. lata. FLores in capitulum demüm elongatum, subsecundum, digesti, stipite tetragono angulis acutiusculis. Penicezrr 3-4 lin. longi, filiformes, subtetragoni. Cazvx tenuis, coloratus, pilis scabris, appressis, 2-3- rariùs 5-radiatis, pubescens , foliolis concavis, nervo medio carinatis. CorozLA patens, petalis obcor- datis, versicoloribus, unguibus filiformibus. GLANDULÆ HyroGYNx 2 magnæ, saturatè virides, inter sta- mina breviora et ovarium, 4 minores ante stamina majora. Sramina filiformia, basi dilatata , antheris sagittatis. Ovarium subtetragonum, pubescens, albidum. Sryius anceps, coloratus, demüm in fructu elongatus, subtetragonus. Sriema capitatum, demüm in fructu subbilobum. Srziqua 1-2 poll. longa, 1 ‘lin, lata, subtetragono-cylindracea, rariüs planiuscula, torosa, subglabra, dissepimento lineato, subre- ticulato, gynophoro brevi suffulta. Semiva fusco-nigrescentia, elongato-ovoidea , rugosula, margine subfusco, ad basin dilatato, integumento tenui, intüs crassiusculo. Ranicura cotyledonibus sublongior, acutiuscula, cotyledonis alterius angulo opposita, undè obliquè accumbentes. DICHROANTHUS CINEREUS. Nos. D. caule fruticoso, rigido , ramoso , ramis divergentibus ; foliis linearibus, aut lineari- lanceolatis, elongatis, acuminatis, integris, cinereo-pubescentibus, scabris ; filamentis dila- tatis, apice subulatis; siliquis latis, cinereis, scabris, stylo elongato, subcylindraceo, supe- ratis. Cheiranthus axillaris. Brouss ! in herb. au valle de St. Iago. Hesperis cinerea. Poir! suppl. vol. 3. p. 196. Cheiranthus scoparius. DC/ Cat. Hort. Monsp. pag. 94. Syst. vol. 2. pag. 184. Prod. 1. p. 136. Link in Buch Beschreib. Can. Ins. pag. 152. Non Brouss. nec Willd. Has. In rupestribus siccis elatioribus Tenerife. Legimus in valle Sancti Jacobi, post domini villam , inter petras torrentis ignei in saxa asperrima concreti, ad altitudinem 462 hexapodum s. m. DisrriB. GEOG. Species Canariensis. Desc. Frurex 3-pedalis, erectus, ramosus, cinereus. Ram elongati, recti, divergentes, rigidi, Striati, juniores angulati. Fozra 1 :-2 poll. longa, { : lin. lata, limearia, aut lineari-lanceolata , subfalcata, (68 ) dura , pube appressä , albâ, scabra , superiora conferta , plana , semiamplexicaulia , inferiora striata , canaliculata, reflexa. FLores alterni, in spicam demüm elongatam digesti, pedunculo erecto, rigido, subtetragono-cylindraceo. Cazvx coloratus, strigoso-pilosus. Srawina dilatata, tenuia, colorata, apice albida, attenuato-subulata. Ovarium 4-gonum, albescens, pilosum. Sryzus 2 lin. longus, subcylindra- ceus. SILIQUA 2 ; poil. longa, 2 lin. lata, tetragono-complanata, albida, scabroso-pilosa, pilis appressis, ambitu neryoso-marginata. SEmrna fusca, ovata, margine fusco inferius dilatato. Emgrvo ut in præ- cedente. Ons. Hanc cum ill. Candolleo' speciem, quam pro Cheirantho scopario Broussonetiano habebat, à priore dis- tinctam credimus. Diversam quoque Broussonetius, ut ex-herbarii sui autopsià patet, existimare solebat, et eodem, quo nos tardiùs, loco, primdm detectam, nomine Cheiranthi axillaris insignivit. Indefessi Massonii indagationes unà cum.sequente, quæ verus Cheiranthus scoparius Willd., ut videtur, elusit, neutra enim in herbario Banksiano exglat. EXPLICATIO TAB. V. (CHEIRANTHUS CINEREUS. No.) 5. Ramus cum flore et fructu magnitudine naturali. 2. Folii pars cum sequentibus aucta. 3. Alabastrum. 4. Flos apertus. 5. Petalum. 6. Stamen posticè visum. 7. Idem anticé visum. 8. Andræcium cum ovario, integumentis floralibus avulsis. 9. Siliqua, magnitudine natural, pedicello insidens. 10. Eadem matura dehiscens, semina funiculis pendentia exhibens, aucta. 11. Semen cum funiculo magnitudine naturali. 12. Idem auctum. 15. Em- bryo auctus. 14. Ejusdem sectio transversa. DICHROANTHUS SCOPARIUS. No. D. caule erecto, fruticoso, rigido, ramis fastigiatis ; foliis albo-cinerascentibus, lineari- lanceolatis, integris, strigosis, erecto-adpressis; filamentis filiformibus; siliquis strictis, tetragonis, cinereo-scabris, stylo crassiusculo. Cheiranthus scoparius. Brouss! Wilid. enum. hort. Ber. pag. 681. non DC. Cheiranthus Cumbræ. Link! in Buch Beschreib. Can. Ins. pag. 152. Cheiranthus scaber. Nob. ad seminum fasciculos. Has. In rupibus excelsis, Æüilo de las Cañadas dictis, qui cireum ingentem efficiant ad basin Montis Alti Nivariæ Pico de Teyde ad altitudinem 1500 hexapodum s. m. Disrris. GE0G. Species Canariensis. | Desc. Caurs fruticosus, erectus, rodosus, rigidus. Ramr breves, crassi, rigidi, fastigiati, foliorum cicatricibus creberrimis rudes. Forra 1 : poil. longa, 1-2 lin. lata, ad apicem ramorum conferta, stricta, lanceolata , acuminata , concava , integra , (culta hüc illüc breviter per-intervalla dentata) cinereo- albida, strigosa. Pirr longi, albi, acuti, appressi, stellati, radiis 3-5, asperitudinibus sub microscopio Cruciferæ . Tab.5. | | Il QU û 7 À PE NE ENT ne lle lepicte éacidié Lille de Co Ldrien, Riche: 1 Crucifercæ. Bolanique. # | Ce CLrgerire del. Ve Leylurdl et. Lite AHaricrele Pichier E _ (69) scaberrimi. FLores alterni, aut sparsi, pedunculo recto, rigido, subtetragono, aut cylindraceo, costato, infernè striato, scabro, pilis appressis, stellatis, radiis 2 longitudinalibus. Cazvx erectus , foliolis con- cavis, exterioribus cymbiformibus, apice obtusis, recurvatis, nervo medio carinatis. Frzamenra filifor- mia , antheris basi sagittatis. Ovarirum subecylindraceum, leviter compressum, pilis brevibus densè pilosum. Srvzus, cylindraceus ! lin. longus, in fructu 1 lin. longus. Stiema capitatum, rotundum, de- müm subbilobum. Siriqua erecta, stricta , tetragona , cinereo-scabra , pilis stellatis longitudinaliter 2-radiatis, valvis crassiusculis, dissepimento argutè reticulato. Semina fusco-flavescentia , nitidius- cula, striato-puncticulata , al dilatatä, luteolà, cincta. Ranrcuza cotyledonibus longior. CoryLEnonEs ovatæ, apice subtruncatæ, extüs puncticulatæ. Oss. De hâc specie dubium nobis non est, quin legitimus sit Cheiranthus scoparius, nam descriptioni Willdeno- wianæ optimè congruit, et sub hoc nomine characteribus Broussonetii autographis in herbario suo adest. Nec aliter inscriptum Willdenowio, qui nomen inventoris ante omnia adoptavit, misisse credendum. Nomen plantis habitûüs hujusmodi Broussonetio familiare, Dichroantho cinereo malè conveniens, quem quidem , ut jam anteà dictum est, sub alio nomine in herbario servabat. EXPLICATIO TAB. VL (CHEIRANTHUS SCOPARIUS. W1LLD.) 1. Planta fructifera magnitudine naturali. 2. Ramulus floridus magnitudine naturali. 3. Flos cum sequentibus auctus. 4. Calycis foliolus inferior posticè visus. 5. Idem anticé visus. 6. Calycis foliolus superior postice visus. 7. Petalum. 8. Ovarium cum staminibus, a. fragmenta foliolorum inferiorum , Ô. fragmentum folioli superioris, cc. glandulæ hypo- gynæ. 0. Filamentum cum antherà anticè visum. 10. Idem posticé visum. 11. Siliqua de- hiscens cum seminum positurà. NOTOCERAS. KR. Brown. Carvx basi æqualis, suberectus. PrrALA elongato-ovata, aut lineata, sæpiüs inæqualia, basi in unguem attenuata. FizamenrA libera , eden- tula. Ovariom compressiusculum , utrinque carinmatum, carinis in cor- nua duo convergentia protractis. SryLus cylindraceus, basi attenua- tus, inter ovarü cornua nidulans, demum caducus. STIGMA capitalum. SixiQuA brevis, tetragona, aut subcylindracea, bivalvis, bilocularis, val- varum nervis apice in cornua demüm divaricata productis. SEMINA ovoidea, pendula, biserialia. Fonicun filiformes, liheri. PLACENTÆ su- (LE turales, membranâ ad basin siliquæ auctæ. CoTYLEDONES crassæ, in- cumbentes. HERBÆ annuæ, accumbentes, aut erectæ, quarum species inter se quodammodo diversæ, orbis antiqui plagas magis australes in- colunt. NOTOCERAS CANARIENSE. R. BROowx. N. caule prostrato; foliis integris, lanceolato-spathulatis, strigosis; racemis brevibus ; siliquis compresso-tetragonis, valvulis dorso bicornibus. Erysimum bicorne. ÆHort. re ed. 1. v. 2. pag. 394. Notoceras Canariense. R. Brown! Hort. Kew. ed. 2. v. 4, p. 117. Jacq. Eclog. t. 3. DC. Syst. 2. pag. 203. Prod. 1. 140. Diceratium prostratum. La Gasc! Gen. et Sp. p. 20. Notoceras Hispanicum. DC! Syst. 2. p. 204. Prod. 1. p. 140. Deless. Ic. sel, 2, t. 17. Trevol reventon incolarum. Ha3. In rupestribus , et ruderatis aridis, .apricis, regionis inferioris Insularum Canarien- sium frequens. Disrersg. GE0oG. Ad limites calidiores littorum maris Mediterranei. In Hispanià meridio- nali! (La Gase.) circa Tetuan! In Arabià. ( Bové. ) Desc. Rapix annua, albida, nudiuscula. Cauzis prostratus, (cultus subascendens) ramis à basi diva- ricatis, primario intermedio, erecto , florifero, abbreviato, omnibus in spicas rigidas, fructiferas, abeuntibus, subtetragonis, glabriusculis aut sparsim pilosis. Fozra lanceolato-spathulata, integra, apice obtusa, superiora acutiuscula, basi in petiolum attenuata, post fructificationem decidua , pilosa, pilis appressis, stellatis, plerumque biradiatis. FLores parvuli, aggregati, demüm in spicam rigidam, rectam, strictam, breviusculam, producti. Penrcezrr breves cylindracei, fructiferi erecti, crassi, cla- viformes. Caryx flavescens, erectus, lanceolatus, scabroso-pilosus. Perara_lutea, lineari-lanceolata, foliolis calycinis sublongiora. Frzamenra edentula, filiformia. Anrueræ ovatæ, basi sagittatæ. Ovariuu stellato-pilosum, cylindraceumn, suturis contrariè compressum, dorso bicarinatum, carinis in cornua 2 convergentia productis, inter quæ stylus absconditur. Siziqux 3 lin. longæ, strictæ, tetragonæ, toru- losæ, seriüs dehiscentes. Vazvz concavæ, venosæ, nervo medio prominente, in cornua 2 brevia diver- gentia exeuntes. Disseemmenrum subhyalinum, nubilum , vix fenestratum. Funrcuut filiformes, liberi, basi dilatati. PracenrÆ suturales, ad siliquæ basin dilatatæ Sewmva in quoque loculo 4, ovoideo-sub- orbicularia, compressa, subfusca, margine saturatiora, acuta, aptera. CoryLenones incumbentes, con- vexæ, subovatæ, anteriüs sinuato-excavatæ, apice coarctatæ. Ranicura cylindracea, apice atténuata. O8. Eædem speciei ambas stirpes, Iispanicam et Canariensem, referri debere, ex autopsià speciminum doyeTÜrwy in herbariis Fontanesiano, et Lessertiano, asservaiorum , ipso adstante atque annuente el. et amicissimo Diceratii opifice La Gascà, pro certo exploratum habemus. TT 4 (A) Caulibus primordialibus hujus speciei statim in ramulos floriferos abeuntibus, prodeunt gemmæ novæ locumque vacuum occupant, undè spicæ priores in ramulorum 2-tomiis, et 3-tomiis, sessiles, ulteriores verd terminales viden- tur, et plantula tota divaricata, et tortuosa, evadit. NASTURTIUM. R. Brown. CaLvx patens, æqualis. PerarA integra, interdüm nulla. FILAMENTA libera, edentula. SiQuA teretiuscula, elliptico-linearis, aut linearis, valvis concavis, nervo medio nullo, aut ad basin vix inchoato. SEMINA irregulariter biserialia. COTYLEDONES accumbentes. NASTURTIUM OFFICINALE. R. Brown. N. foliis pinnatisectis, segmentis, ovatis, subcordatis, superiorum elongatis, obsoleté dentatis ; siliquis teretiusculis , repandis, recurvis. Nasturtium officinale. R. Br. Hort. Kew. 4. p. 110. DC. Syst. 2. p. 188. Prod. 1. p. 137. Sisymbrium Nasturtium. Linn. Sp. pl. 916. Cardamine fontana. Lamck. Encyc. 2. p. 185. Cardaminum Nasturtium. Mænch. Meth. p. 262. Baeumerta Nasturtium. F7. Wet. 2. p. 267. Berro incolarum. Has. Ad fontes et scaturigines insularum Canariensium vulgare. DistTri8. GEOG. Per totum terrarum orbem. BARBAREA. R. Browx. CaLyx erectus, basi subæqualis. FILAMENTA Bbera,edentula. GLAN- puLÆ Hyrocvxx 2 bipartitæ inter filamenta breviora et ovarium, 2 elongatæ inter longiora et calycem. SILiQuA linearis, subtetragona, bilocularis, dehiscens, valvis concavis, uninerviis. SEMINA uniserialia, punctata, subsquamata, funiculis filiformibus, Hberis, pendula. Cory- LEDONES accumbentes. Herbæ orbis antiqui, perennes, glabræ. BARBAREA PRAECOX. R. Brown. B. foliis inferioribus lyrato-pinnatifidis , 5-8-jugis, pinnis ovatis, impari majore, ovato, (72) basi subcordaio, superioribus pinnatis , lobis omnibus linearibus; siliquis elongatis, cras- sis, subpatulis, pedicello brevi incrassato. Barbarea præcox. R. Br. Hort. Kew. vol. 4. p. 109. DC. Syst. 2. p. 207. Prod. 1. p. 140. Erysimum præcox. Smith F1. Brit. vol. 2. p.707. Eng. Bot. t. 1199. Berrillo zncolarum. Has. Ad rivulorum margines gramineos in regione sylvaticä insularum Canariensium. Legimus in sylvis de las Mercedes, Agua Garcia, circa Agua Mansa, et in Palmä propè Los Sauces. Disrris. GE0G. In Africà boreali, etin Europà meridionali, et occidentali. DESCURAINIA. Nos. Cazvx patens, laxus, basi æqualis. PETALA unguiculata, erecta. CLANDULÆ HYPOGYNÆ 4, parvæ, ad basin filamentorum breviorum. Ovariun cylindraceum aut ellipsoideum , suprà torum sessile. STAMINA filiformia, libera, edentula. SryLus nullus, aut brevissimus. SricmaA capitatum. SrciquA longiuscula, aut abbreviata, tenuis, falcata, as- cendens, 4-gona, aut subcylindracea, torulosa, valvis convexis, nervo medio carinatis, venulis irregulariter stipato, pedicello elongato, fili- formi, erecto-patenti. Dissepimentum enerve, aut subbinerve, hyali- num. PLACENTÆ nerviformes. Funicuzifiliformes, aut capillares, liberi. Sema pendula, elliptica, compressa, immarginata, uniserialia , aut subbiserialia. CoTYLEDONES planæ, angustæ, RADICuLA plerumque obli- què dorsalis. HeRBzÆ, rariüs suffrutices. Os. Guettardus (Obs. sur les plantes, vol. 2. p. 166.) nomen Descuream, in honorem Francisci Descurain, avi sui, Jussiæorum Antoni et Bernardi amici, magnæque apud cives et æquævos famæ, Sisymbrio Sophiæ imposuit. Genus novum Sophias, et Iriones inclu- surum, condentibus, vocabulum ex vero, atque integro pharmacopolæ Stampani cogno- mento instaurare, aptum nobis et legitimum videtur. Sisymbriorum enim cumulum diffor- mem ad nos usque ferè intactum venisse Botanicorum socordiæ tribuendum esset, nisi eum Candolleus in Systemate Naturali, et in florà Altaicà Carolus Antonius Meyer in sec- tiones plurimas divisissent. Nos scientiæ perspicuitati, et rationi potiüs consentaneum esse, rebus inter se diversis , diversa condere nomina , habemus. Tribum itaque naturæ satis { / (T3 ) conformem Sephiarum et Irionum verarum (Irionum enim pars ad Pachypodium trans- ibit) ad Descurainiam avocare maluimus, genus, ob sectionis Sophiæ siliquas abbreviatas , et radiculam sæpiüs vix dorsalem, non longè à Nasturtio removendum. SECT. I. IRIO. SILIQUE elongatæ, subcylindraceæ. Srvius brevissimus. Dis- SEPIMENTUM enérve. Hersæ folus, subintegris runcinats , aut lobatis, pilosis, pilis simplicibus. DESCURAINIA IRIO. Nos. D. glabra; foliis lyrato-pinnatis, lobo ultimo elongato; siliquis angustis, elongatis, ob- tusiusculis. Trio Apulus alter levi folio Erucæ. Column. Ecphr. tab. 265. Sisymbrium Irio. Linn. Sp. pl. vol. 2. pag. 921. Jacq. FI. Aust. tab. 322. Engl. Bot. tab. 1631. DC. Syst. vol. 2. pag. 467. Prod. 1. pag. 192. Has. In insulis Canariis ex Link in Buch Beschreib. Can. Ins. pag. 152. In casta- netis super oppidum Laguna. Buch /. c. pag. 176. Distrts. Geo. Herba ruderalis orbis antiqui, ab Ægypto usque in Scandinaviam protusa. SECT. II SOPHIA. SiiQUuæ subtetragonæ, sæpius abbreviatæ. Sryius subnullus. Dissepimenrum subbinerve. HEersæ aut suffrutices , folus pinnatisectis, pulosis, pulis stellatis. DESCURAINIA MILLEFOLIA. Nos. D. caule frutescente ; foliis tenuissimè sub-4-pinnatisectis, pinnulis ovatis, cano-tomen- tosis; petalis repandis, calyce majoribus; siliquà subcylindraceà , falcatà, nervo medio prominente, lateralibus interruptis, et in venulas abeuntibus. Sinapis millefolia. Jacqg. Coll. vol. 1. p. 41. Ie. rar. vol. 1. tab. 27. Por. Encyc. vol. 4. pag. 321. ® Sisymbrium millefolium. Hort. Kew. ed. 1. vol. 2. pag. 391. ed. 2. vol. 4. pag. 114. Poir. Encyc. vol. 7. pag. 201. ï III. 10 Has. In rupestribus siccis convallium Canariensium , à regione sylvosà usque ad mare. Disrris. GE0G. Planta Canariensis, nec Maderensis. Desc. Ranrx fusiformis, rufo-cinerea, radiculis tenuissimis. Caurrs frutescens, 3-pedalis, tortuosus, cortice fusco, plicato, ligno lutescente, duro, tenace. Ramr elongati, graciles, recti, aut arcuati, albidi, supernè foliosi, tomentosi, basi nudi, glabri, foliorum et ramulorum abortientium cicatribus nodulosi. Forra 2-pollicaria, ascendentia, tenuia, cano-tomentosa, pilis adpressis, stellatis, 3 aut 4-pinnatisecta pinnis primariis suboppositis, aut alternis, distantibus, ultimis in pinnulas ovoideas eleganter dissec- tis, petiolo demüm elongato, 4-angulari, basi dilatato, ferè amplexicauli , fasciculos {oliorum, seu ra- mulos breves, abortivos, in axillis fovente. FLores corymbosi demüm spicati. Penrcezrr 2-3 lin. longi, fructiferi 5 lin. longi, filiformes, divaricato-ascendentes, tomentosi. Cazyx basi subæqualis, pallidè lu- teus, patens, foliolis ovoideis, tomentosis, concavis, margine scariosis, apice subacutis. PEtara ovato- rotundata, repanda, unguibus 2 lin. longis, erectis. Sramma filiformia, basi subdilatata, antheris ovatis, basisagittatis. Ovarrum subsessile, ellipsoideum, compressum, stylo brevi, cylindraceo, stigmate capitato, indiviso. Sixiqua 4-8 lin. longa, : lin. lata, glabra, subtetragono-cylindracea, subtorulosa, arcuata, sæpiùs contorta, ascendens, basi et apice attenuata, margine nervosa, utrinquè dehiscens, valvis con- vexis, nervo medio prominente, nervisque duobus lateralibus interruptis, et in venas abeuntibus. DisseprMEnTuM angustum, tenue, pellucidum, nervo medio nunc indiviso, nunc in nervulos 2. 3. abeunte. Funicuui liberi, cernui, in iisdem loculis alterni, aut oppositi , ovulo altero tum plerumquè abortivo. SEmina placentis nerviformibus pendula, septi anfractibus nidulantia, alterna, conferta, ad basin siliquæ quandoque 9-serialia, elongato-ovata, utrinquè obtusa, apice angustè marginata, testà coriaceä, fuscâ, argutè reticulatim puncticulatä. Emsrro tenuissimè reticulato-puncticulatus, cotyledo- nibus elongato-ovatis, radiculà obliquè notorhizeâ, in fossulà scilicet ad latus cotyledonum rimæ re- ceptà, cotyledonibus sublongiore, cylindraceo-compressä, acutà. PACHYPODIUM. Nos. Cazvx erectus, laxus, basi subæqualis. PETALA unguiculata, erecta. GLANDULA HIPOGINAÆ in discum circularem extensæ. FrzamEenTA filifor- mia, edentula. OvarIUM 4-sonum, aut subcylindraceum, suprà torum sessile. Sryzus brevis. SricmA capitatum, integrum, vel subbilobum. SiLiQuA patens, elongata, rigida, recta, angusta, subtetragona, aut subcomplanata, valvis duris, convexiusculis, nervo medio carinatis, nervulis 2-4 stipatis, pedicello brevissimo, incrassato. DissEPIMENTUM enerve, hyalinum, aut incrassatum. PLACENTÆ auctæ. Funicurt fili- formes, liberi. SEmMINA pendula, ovoidea, complanata, immarginata, (T5) uniserialia. COTYLEDONES planæ, mcumbentes. RaDicuLA dorsalis, as- cendens. Herbæ annuæ, orbis antiqui, foliis runcinatis, aut dissectis, sub- glabris, aut pube simplici vestitis. Flores fla vi, racemosi, racemisaphyl- lis, demüm elongatis, divaricatis, rigidis. Genus quoad siliquarum formam Malcomiæ affine, stigmatibus dorso non incrassatis. Hic collocanda Sisymbria bursifolium, Co- lumnæ, Pannonicum , aliaque. PACHYPODIUM ERYSIMOIDES. Nos. P. subglabrum, foliis lyrato-runcinatis, sinuato-lobatis , lobis inæqualiter dentatis, ul- timo majore ; siliquis subulatis, horizontalibus, subarcuatis, breviter pedicellatis. Sisymbrium erysimoides. Desf! Fl. All. 2. p. 84. t. 158. Sisymbrium nitidum. Zea/ in Desf. Catal. H. Par. p. 153. 1815. Sisymbrium rigidulum. Lag! Nov. Gen. et sp. p.20. 1816. Relinchones. Mvariensium. Tajeste. Palmensium. Has. In cultis et ruderatis insularum Canariensium frequens. Disrrie. GE0G. In Africæ plagis borealibus et occidentalibus, etin Hispanià conterminà Desc. Ranix annua, fusiformis , albida, parüm fibrillosa. Cavzis 1-2-pedalis, erectus, rigidulus , gracilis, glaber, nitidus, sæpiùs purpurascens, et basi quandoque subpilosus. Focra 5 poll. longa, 9 poll. lata, ascendentia, glabra, aut pilis simplicibus sparsim pilosa, lyrato-runcinata, 5-7-lobata, lobis inæqualibus , irregulariter crenato-dentatis, ultimo rhomboidali, pedunculis basi dilatatis. Race- mus glaberrimus , elongatus, simplex, demüm paniculato-ramosus. FLores parvi, inconspicui, pedi- cellis erectis, 4-gonis, subpilosis. Cazyx concavus, erectus, pilosiusculus, stramineo-flavescens. CorozrA calyce sublongior , petalis angustis, pallidè flavis. (GLanDuLæ uypoGynæ in discum circularem, ad filamenta breviora fissum , extensæ. Gay Mss.) Frzamewra filiformia, edentula , antheris lineari- ovatis, recurvis, integris. Ovarium 4-sonum , stylo brevi , conico , stigmate capitato, subbilobo. Srzr- quæ 15 poll. longæ , angustissimæ, subulatæ , graciles , subtorulosæ , glabræ , arcuatæ, demüm rectæ, rigidulæ, patentissimæ, pedicellis incrassatis , cylindraceis, valvis virescentibus, concavis, nervo medio parüm prominulo , nervisque duobus lateralibus stipato. Dissepmrenrun tenue, angustum , dia- phanum, argutè et longitudinaliter fenestratum, seminum nidulis alternatim depressum, nervo medio evanido. Pricenræ subincrassatæ, funiculis liberis, longiusculis, in diversis loculis alternis. Sema pendula, vix mediam lineam longa , angusta, compressa , testâ coriaceà, flayä, umbilico fulvo, sub lente tenuissimè lineato-puncticulatä. Emsrvo levissimè striatulus, notorhizeus. RanicuLa clavi- \ ( 76 ) formis, apice acutiuscula, cotyledonibus longior. Coryrepones angustæ, in radiculam incumbentes, leviter arcuato-plicatæ. Oss. Specimina Canariensia, et Numidica Fontanesii, cum speciminibus archetypis S. nitidi in herbario Fon- tanesiano asservatis ritè comparavimus, nec ullam partium differentiam percepimus. Persuasum habemus ex semi- nibus ipsius Lagascæ, horto Matritensi confisis, plantam proficisci Zeanam, seminaque Fontanesio missa esse, cùm absente apud exercitus Hispanicos Lagascà , horto Zeam , per aliauot menses, Josephus rex præfecit. CHAM ÆPLIUM. Wazczr. Cazyx erectus, patens, basi subæqualis. Prrara longè unguiculata, erecta. GLANDULA HYPOGYNÆ 2 bipartitæ ad basin staminum breviorum. SraminaA filiformia, libera, edentula, antheris elongatis. OvARIUN cy- lnmdraceum, suprà torum sessile. SryLus cylindraceus, subulatus, basi quandoque seminifer, SrIGmA capitatum, emarginatum. SILIQUA teres, subuliformis, striata, basi incrassata , stricta, pedicello brevissimo, in- crassato, rachi adpresso, imposita. DissePIMENTUM enerve, membrana- ceum, hyalinum, planum. PLACENTÆ nerviformes. Funicuui filiformes, liberi. SEMINA pendula, plana, uniserialia. RADICUrA dorsalis, ascendens. HERBA annua, erecta, racemis aphyllis, ramulisque rectis, divari- catis, foliis runcinatis, pilosis, pilis simplicibus. Oss. Dubitamus cum cl. C. À. Meyer quin hüc revocandum sit Sisymbrium polycera- tium Linn. (cujusmeram esse varietatem S. hispidum La Gasc. credimus), speciesque affi- nes, quæ floribus axillaribus, stylis brevissimis, placentis auctis , dissepimento fungoso, foveolato , totoque habitu à Chamæplio differunt. Ad sectionem Kiberam potiüs transve- hendæ sunt, quæ tamen ipsa valdè informis est, ad Diplotaxin enim transferendum est Si- symbrium supinum, aliæque species ad alia genera pertinere videntur. CHAMAEPLIUM OFFICINALE. Wazzr. C. caule erecto-patente, hirsuto; foliis runcinato-lyratis, lobis dentatis, ultimo 3-gono; superioribus elongatis, subsagittatis ; siliquis pubescentibus, aut glabris. Erysimum officinale. Linn. p. Spl. vol. 2. pag. 922. Engl. Bot. tab. 725. Link enum. Hort. Berol. pag. 168. Sisymbrium officinale. Scop. F1. Carn. ed. 2. vol. 2. pag. 26. DC. Syst. 2. pag. 459. Prod. 1. p. 191. Chamæplium officinale. Æ'allr. Sched. Crit. pag. 377. Has. In ruderatis, et ad vias in insulis Canariensibus, ubi occurrit promiscué siliquis pu- bescentibus aut glabris. Disrris. GEoc. Per totum hemisphærium boreale. TRIB. II. BRASSICEÆ. Nos. SixiQuA dehiscens , aut indehiscens , bilocularis, valvis con- vexis, rarius subcompressis, dissepimento lineari, aut in siliculam transverse articulatam abbreviata, dissepimento ovali, aut abortiente, ovulique alterius, articuli cujusque, defectu, unilocularem. Semina plerumqué globosa, aut ovoidea , immarginata. CoryLEDonEs incumbentes , disse- pimento contrariæ, conduplicatæ ; inter plicas radiculam dorsalem foventes. SUBTRIB. I. ANARTHROCARPEAE. Siliqua elongata, non articulata. SINAPIS. Lin, Cazvx plerumquè patulus, basi subæqualis. PETALA integra. GLAN- puLÆ HyrocynÆ 2 inter fillamenta minora et ovarium, 2 inter majora et calycem. FizamENTA libera, edentula. SriGmA capitatum. SILIQUA te- tragona , stylo conico, subulato, aut brevis, crassus, stylo ensiformi, valvis convexis, nervo medio prominente, lateralibus 2 aut 4 stipato. SEmINA uniserialia, globosa, aut ovata, funiculis liberis, latè mar- ginatis. CoryLEDONES incumbentes , conduplicatæ, crassæ. SINAPIS ALBA. Lin. S. foliis pinnatis, lobis inæqualiter dentatis, ult mo majore, pedicellis patulis ; calyce \ (78 ) laxo ; siliquis subcylindraceis, pilis patulis, albidis, hirtis; rostro ensiformi, apice subulato ; valvulis 5-nerviis. Sinapis alba. Linn. Sp. pl. vol. 2. pag. 933. Engl. Bot. tab. 1677. FI. Dan. tab. 1393. DC. Syst. vol, 2. pag. 620. Prod. vol. 1. pag. 220. Mostaza selvage. Incolarum. Has. In satis, et ruderatis insularum Canariensium, rariuscula. Circa cœnobium Sancti Dionysii propé oppidum Laguna. In declivibus convallis Barranco seco propè oppidum Sanctam Crucem insulæ Palmæ. Disrris. GE0G. Planta europea regionum mari Mediterraneo conterminarum incola, sæ - piùs culta, et in plagis magis borealibus hüc illüc inventa. SINAPIS HISPIDA. Scaouss. S. foliis subpanduræformibus ; siliquis elongatis, cylindraceo-tetragonis, pilis brevibus hispidis, rostro lato ensiformi, apice obtuso ; valvulis 3-nerviis. Sinapis hispida. Schousb. Jagttag. Marok. pag. 196. tab. 4. Has. In Teneriffà Chr. Smith ex DC. syst. 2, p. 62r.In arvis super Tegueste Buch Besch. Can. Ins. p. 172. Nobis nullibi visa. SINAPIS ARVENSIS. Lin. S. foliis ovatis, aut sublyratis; siliquis glabris rostro ancipiti longioribus; valvulis 3- nervils. Sinapis arvensis. Linn. Sp. pl. vol. 2. pag. 955. Engl. Bot. tab. 1748. DC. Syst. vol. 2. pag. 615. Prod. vol. 1. pag. 219. Has. Ë Teneriffà habuit celeb. Decandolle. (Vid. syst. 1. c.) Nobis nuspiam obvia. Os. Rostrum hujus speciei, fructu perfecto, maturoque, cum siliquä articulatum vidimus, undè ad Hirschfeldiam trahenda esset, nisi rostri semina, sicut reliqua, pendula. Talis siliquæ fabrica, Leucosinapi prorsùs abnormis, ad dividendum genus dyopakoy non inutilis forsan futura est. ERUGA. Tour. Cazyx clausus, basi mæqualis. PETALA indivisa, venoso-nervosa. FiILa- MENTA libera, edentula. ANTHERÆ basi sagittatæ, apice recurvæ. STIGMA capitatum, indivisum. SILIQUA suprà torum sessilis, brevis, ovato-com- pressa, latiuscula, bilocularis, bivalvis, dehiscens, rostro ensiformi, complanato. VALYULÆ convexæ, enerves, medio obsoleto. SEmINA pen- ( T9 ) dula, uniserialia, immarginata. Funicui immarginati, liberi, Corvy- LEDONES conduplicatæ. HerBÆ annuæ aut biennes, atrovirides, Europæ australis, et littorum maris Mediterranei incolæ. Ramrsteriles breves, foliosi, fructiferi elon- gati, recti. FOuIA juniora , rosulata. RACEMI nudi, parûm ramosi. Penir- CELL breves. PETALA alba, flava, aut violacea, sæpiùs versicoloria, venis nervosis, nigris, distincta. ERUCA SATIVA. Lamcx,. E. foliis sinuato-dissectis, sublyratis, lobis dentatis , acutis aut obtusis; calyce elongato, lanceolato, deciduo. Sinapis alterum genus. Fuchs. Hist. pag. 539. cum icon. Eruca latifolia alba : sativa Dioscoridis. C. Bauh. Pin. pag. 98. Eruca. Tournef. Instit. vol. 1. pag. 226. tab. ru. Brassica Eruca. Linr. Sp. pl. vol. 2. pag. 932. Eruca sativa. Lamck. F1. Fr. ed. 1. vol. 2. pag. 496. Eruca fœtida. Moench. Method. pag. 256. Has. In arvis insularum Canariensium vulgaris. Disrrr8. GeoG. Planta per totum peripherium maris Mediterranei communis. SUCCOWIA. Mepic. Cazvx erectus, basi subæqualis. PETALA integra evenia. FILAMENTA libera, edentula, filiformia. ANTHERÆ ovatæ, basi sagittatæ. GLANDULÆ HYPOGYNÆ 2 elongatæ ad basin staminum longiorum, 2 breviores ad basin staminum breviorum, OvarIüm ovatum , basi stipitatum , bilo- culare, biovulatum. Sryius elongatus, subtetragonus, pyramidatus. STiGMA rotundatum, parvum. SILIQUA orbicularis, compressiuscula , bilocularis, dehiscens, valvulis concavis, hemisphæricis, echinatis, loculis monospermis. DissePImENTUM subhyalinum, argutissimè gui- tato-fenestratum. PLACENTÆ suturales, nervosæ, membranâ auctæ. SEmINA globosa, puncticulata, maculata, funiculis brevissimis, ad apicem loculorum inter se oppositis, pendula. TESTA coriacea crassa. ( 80 ) CorvLepones conduplicatæ, orbiculares, profundè emarginatæ. Rani- cuLA curvata, cotyledonibus sublongior. Hersa annua, glabra, ramosa, erecta, demüm decumbens, foliis pinnatis, pedicellis erectis, ebracteatis, floribus pallidè flavescentibus. SUCCOWIA BALEARICA. Menrc. S. foliis tenuibus, pinnatis, pinnis dentato-crenatis. Bunias Balearica. Linn. Mant. pag. 499. Jacq. Hort. V'indob. vol. 2. pag. 68. tab. 144. Succowia Balearica. Medic. in Ust. Neue Ann. 1. pag. 41. ex DC. Gen. Plant. vol. 1. pag. 64. tab. 1. fig. 9. ex Moench. DC. Syst. vol. 2. pag. 643, Succowia echinata. Moench. Method. pag. 265. Has. In Teneriflà (Ledru ex DC.) Broussonetio, C. Smithio, nobisque nuspiàam obvia. Disrris. Groc. Ad littora calidiora maris Mediterranei rarior. In Balearibus (Linn. Cambessedes.) in Numidià circà Algeriam (7. Schimper !) In Sardinià (P. Thomas!) ERUCASTRUM. ScuimPr. ET SPENN. Cazyx clausus, aut patens, basi subæqualis, foliclis concavis, ecari- natis. PETALA unguiculata , laminâ patente, integrà. GLANDULÆ HYPoO- GYNÆ 2 inter flamenta breviora et ovarium, 2 majora inter longiora et calycem. FILAMENTA libera, filiformia , edentula. OvariuM cylindra- ceum, suprà torum subsessile, Srvzus brevis, aut brevissimus. Sri&mA capitatum, indivisum. Pepicezut fructiferi elengati, erecto-patentes. SiquAa polysperma, elongata, subeylindraceo-tetragona, torulosa, bilocularis, dehiscens, rostro brevi, conico, terminata, aut subnullo, valvis convexis, venosis, nervo medio carinatis, margine nervosis, acutis. PLACENTÆ nerviformes. inclusæ. DIssEPIMENTUM enerve, semi- num nidulisalternatim impressum, hyalinum, aut incrassatum. SEMINA uniserialia, ovata, aut subrotunda, compressa, immarginata, pendula, funiculis liberis, filiformibus, apice quandoque incrassatis. COTYLE- DONES incumbentes, conduplicatæ, apice emarginatæ. RanicuLa dor- salis, ascendens, inter plicas cotyledonum condita. Her hemisphært borealis, annuæ, erectæ, ramosæ, glabræ, aut (81) pilis simplicibus, latis, hirtæ. Fo1iA runcinata, aut lobata, viridia, tenuia, superiora, integra, aut dissecta, sessilia, aut semiamplexicaulia. Racemi terminales, aut laterales, elongati, aphylli, rariùs ad basin subfoliosi. Flores flavi. | Ogs. Character noster genericus ad aspectum E. Pollichii, E. Canariensis, E. elongati (Guntheria elengata Andrz.) et E. inodori, elaboratum est. Moricandia arvensis, quam generi suo conjunxerunt CI. Schimper et Spenner, satis diversa est 4 et longiüs hinc amo- venda, genusque ità constitutum inter Cruciferas summoperé naturale est, et concinnum. Nec magni hic momenti dissepimentum nunc hyalinum , nunc parenchymate incrassäto auctum ; in eâädem enim siliquà partem septi diaphanam , partem incrassatam, vidimus. ERUCASTRUM CANARIENSE. Nos. E. hispidum, foliis inferioribus runcinato-lyratis, in petiolum attenuatis, grossè den- tatis, superioribus dentatis, semiamplexicaulibus ; siliquæ rostro brevissimo, aut sub- nullo. Has. In arvis, et rupestribus petrosis, insularum omnium Canariensium copiosum. Floret per totum annum. Disrris. GEoG. Planta Canariensis, nondüm alibi lecta. Desc. Ranix annua, tenuis, albescens, fibrillosa, multicaulis. CauLes vix pedales, assurgentes, de- müm diffusi, strigoso-hirti, pilis patulis, aut deflexis. Fozra dentata, elongato-sublyrata, acuta, utrin- . que piloso-strigosa, radicalia sinuato-lobata, in petiolum attenuata, caulina sessilia, basi in auriculas obtusas dilatata, semiamplexicaulia. Racemi elongati, terminales, et laterales, ramosi, aphylli, gla- briusculi. Penrcezri filiformes, ascendentes, patuli, hirti, 6-9 lin. longi. Carvx basi subæqualis, foliolis, lanceolatis, obtusis, concavis, viridibus, hirtis, demüm patentibus. Petaza calyce duplô longiora, limbo patente, integro, obovato, in unguiculum calycis longitudine attenuato. GLanpuzæ uypocynÆ 2 ovales inter filamenta breviora et ovarium, 2 majores, cordiformes, inter longiora et calycem. Fira- menrA libera, edentula, dilatato-marginata, apice subulata. AnrErz ovatæ, basi obtusiusculæ. Ova- RIUM suprà torum subsessile, cylindraceo-compressum, ovulis pendulis, superioribus raris erectis. SryLus brevissimus, crassus, ovarii latitudine. Sricma rotundatum, indivisum. Siriquzæ virides, ascen- dentes, patentes, 1-1 À poll. longæ, : lin. latæ, rectæ, aut inflexæ, torulosæ, glabræ, apice obtusæ, basi attenuatæ, cylindraceo-tetragonæ, à basi ad apicem dehiscentes, valvulis convexis, nervo medio prominulo, lateralibus interruptis, et in venas abeuntibus, aut obsoletis. PLacenræ nerviformes, inclu- sæ. Disseprmenrum tenue, hyalinum, enerve, longitudinaliter levissimè undulato-striatum , seminum nidulis plicato-compressum, rariüs incrassatum. SEMINA uniserialia, pendula, vix : lin. longa, ovato- rotundata, compressa, testà coriaceä, fuscä, obsoletè puncticulatä, funiculis longiusculis, tenuiter mar- IIl, à ' 11 (82) ginatis, apice incrassatis, liberis. CoryLeones incumbentes, conduplicatæ, ovatæ, emarginatæ, crassæ. Ranrcuca dorsalis, ascendens, acutiuscula, cotyledonum plicis abdita, iisque sublongior. EXPLICATIO TAB. VIIL 1. Planta florida, et fructifera. 2. Folium radicale plantæ junioris, ambo magnitudine naturali. 3. Flos integer cum sequentibus magnitudine auctis. 4. Calycis foliolus interior. 5. Idem exterior. 6. Petalum. 7. Genitalia cum glandulis hypogynis , calyce et corollà avulsis. 8. Stamen longius à fronte visum. 9- Idem à dorso visum. 10. Stamen brevius anticè visum. 11. Ovarium à latere visum , receptaculo glandulis hypogynis instructo in- sidens. 12. Siliqua matura sponte dehiscens. 13. Eadem integra. 14. Eadem anticè visa, valvis avulsis, semina dissepimenti foveolis nidulantia exhibens. 15. Semen maturum. 16. Ejusdem sectio transversa. 17. Embryo positurà naturali. 18. Idem arte explicatus. SUBTRIB. II. ENARTHROCARPE AE. Siliqua elongata, aut abbreviata, articulata. RAPHANÜS. Lrxn. Cazyx erectus, clausus, basi subæqualis. PEraLA indivisa, venoso- nervosa, ungue elongato, erecto, laminâ patente. GLANDULÆ HyPo- _GYNÆ 2 magnæ, Cylindraceæ, truncaiæ, inter filamenta breviora et ovarium, 2 minores elongatæ, inter longiora et calycem. FILAMENTA filiformia, longiora dilatata, libera, edentula. ANTHER& elongatæ, basi sagittatæ, apice acutiusculæ, recurvæ. OvarIüm cylindraceum, suprà torum.sessile, ovulis pendulis. SriGmA parvum', capitatum. Siui- QUA indehiscens, biarticulata (1), articulo infériore brevissimo, abor- tivo, sterilt, apice dilafato, (quandoque cum superiore arctè coalito, evanido,) superiore elongato, striato, obsoletè biloculari, endocarpio tenuissimo , ab epicarpio fungoso; libero, irregulariter constricto, aut transversè ad semina in muculas globosas, monospermas, costato- striatas regulariter coarctato, rostro gracili, subacuto. DissePIMENTUM (1) Vid. tab. 8. A. Cruciferee. Tab. 8. D NN paf E K ) a LE" | éelle lepude rncidit. AS Lüthuctel(Hirier RRicher 4 (83) hyalinum, per contractiones continuum, loculis alternatim vacuis, aut abortivum. PLACENTÆ suturales, inclusæ. SEMINA ovata, subcom- pressa, funiculis dissepimento , aut endocarpio hyalino coalitis, omnia pendula. COTYLEDONES valdè conduplicatæ, concavæ, profundè emar- gimatæ. RanicurA dorsalis, curvata , gracilis, ascendens, inter cotyle- donum plicas recepta. HerBx ruderales, et arvicolæ, erectæ, demüm decumbentes, radi- cibus annuïis, aut biennalibus, foliis runcinato-lyratis, pilis sparsis, simplicibus, scabris, floribus purpurascentibus, carneïs, albis, aut luteis. À ét hi Gp Ons. Verun siliquæ Raphanistri structuram primus nobis in colloquiis patefecit Sr pium scrutator sedulissimus Gayus. Schedas, quibus adscriptus annus 1828, deinde excu- tiendas tradidit, unde hæc, paucis brevitatis causà omissis L & verbo expressimus. « Raphanistro siliquam articulatam Tournefortius, Adansonius, Crantzius, Gærtnerus, Moench, Baumgarten, altique tribuerunt, et hâc præsertim notà descrimen generis à Ra- phano fecerunt. Nullus tamen dubito quin hoc nomine siliquarum loculamenta tantüm indicaverint, neminemque articulum verum, ad siliquæ basin situm, vidisse reor. Articu- lus inferior in sammo pedunculo persistit, brevissimus, (dimidiam lineam longus), plenus, aspermus , idéoqué omnino abortivus, apice in discum ellipticum expansus.‘Fructus igitur camentaceas amovendus est Raphanus sativus. Raphanistrum Enarthrocarpo quoad affi- nitatem proximum, differt articulo inferivre abortivo, sterili, seminibusque articuli supe- rioris pendulis, nec erectis. » Eandem in Florä Altaicà, vol. 3, p. 213, anno 1631, evul- gavit observationem strenuus Cruciferarum indagator GC. À, Meyer, partemque eam pro articulo inferiore habuerunt viri oculatissimi, cûm tamen nulla hic in ovario ovulorum indicia videnda sunt, pro gynophoro cum cl. Spach, seu toro elongatiore, forsan habenda est. P- ‘1 Siliqua Raphani sativi vulgatioris pro folliculari, ne cullo basi articulo stipatà!, ab'aucto- ribus omnibus habetur, unde à Rhaphanistro generice distinguendus esset. Sed et hic quo- que ut in Raphanistro idem sæpissimè videtur articulus, sylvestribus, aut solo macriore cultis, facilé agnoscendus, etsi plantis hortorum pinguitie suburbanorum enatis sæpiüs evanidus. Coalescunt enim articuli, et omnia evanescunt septi vestigia. Primi, in horto Luxemburgensi cl. Gayi, plantas, seminibus à Grassà missis ortas, vidimus, quibus sili - É \ (84) quæ basi evidenter articulatæ erant, articulo lato, aspermo (1). Deinde siliquarum acer- vum in horto Regio cultarum nobis indicavit cl. Spachius, quarum pars articulis manifestis instrucia erat , pars ex lisdem caulibus articulo carebat, unde ampliüs Raphani sativi, et semper forsan plantæ sylvestris, siliquam articulatam esse non dubitandum erat, nec ultrà de arctà Raphani et.Raphanistri, tot organis alioquin similium, affinitate ambigere licuit. Sæpe etiam R. sativi siliqua in globos seminiferos contrahitur (2), quamvis minus regula- riter quam in Raphanistro, glandulæque hypogynæ ambobus omnind eædem (3), sed fa- tendum est siliquæ R. sativi fabricam interiorem aliquantulùm à Raphanistro differre, fungositate scilicet, et membranæ internæ coarctatione, quæ semina 5 quasi siliquà alterà , interiore, diaphanà , amplectitur. Abest quoque, ut videtur, dissepimentum , quod in Ra- phanistro per contractiones, et nuculas procurrens , siliquam bilocularem , loculis alter- natim vacuis, efficere debet , sed seminis unici incremento, quod anteà diaphragma erat, ad nuculæ parietem provehitur, fructusque in siliquæ unilocularis speciem convertitur. Tales verd differentiæ, quæ à partium coalitu , aut oblitteratione proveniunt, ovarii for- san junioris exarnini, oculoque ad amussim arrato, cedent. RAPHANUS SATIVUS. Lin. R. foliis inferioribus lyratis, superioribus lanceolatis. Raphanus sativus. Linn. Sp. pl. vol. 2. pag. 935. DC. Syst. vol. 2. pag. 663. Prod. vol. 1. pag. 298. Schimp. et Spenn. Fl. Frib. vol. 2. pag. T3. tab. fig. 11. 12. 13. 14. 15. Cotyledones optimè. Rabano incolarum. | Has. Hüc illüc ad margines agrorum, ex hortis vicinis elapsa. Disrrre. GeoG. Planta Asiatica imperii Sinensis ut verisimile est indigena, nunc per to- tum terrarum orbem hospitata. RAPHANUS RAPHANISTRUM. Lin. R. foliis lyrato-pinnatis, inæqualiter dentatis, lobo terminali maximo. Raphanistrum. Tournef. Inst. vol. 1. pag. 250. tab. 115. Raphanus Raphemistour. Linn. Sp. pl. vol. 2. pag. 953. Engl. Bot. tab. 856. DC. Syst. vol. 2. pag. 666. Prod. vol. 1: pag. 229. Raphanistrum Lampsana. Gærtn. vol. 2. pag. 300. tab. 143. fig. 6. (1) Vid. tab. 8. A. (2) Ibidem. (3) Ibidem. ( 85 ) Raphanistrum innocuum. Medic. Gen. Plant. vol. 1. pag. 39. ex Moench. Moench. Method, pag. 217. Raphanistrum segetum. Baumg. FI. Trans. vol. 2. pag. 280. Raphanistrum arvense. Æ/allr. Sched. Crit. pag. 336. Rabano selvage ircolarum. Has. In arvis insularum Canariensium frequens. DisrriB. GE0G. Inter segetes totius orbis antiqui à Scandinavià usque in Mauritaniam vulgare. HIRSCHEFELDIA. Moewcu. Cazyx patens. PEraALA integra. FILAMENTA libera, edentula. SiriQua biarticulata, articulosuperiore brevi, cylindraceo, uniloculari, indehis- cente, monospermo, stylo crasso, ovato, in stigma obtusum exeunte, terminato; inferiore biloculari, subcylindraceo, polyspermo, seriùs dehiscente. VALVULÆ convexæ : rugosæ, aut eveniæ, nervo medio nullo, aut obsoleto. DissEPIMENTUM tenue, diaphanum. SEMINA ovata, loculi superioris erecta, funiculo brevissimo; inferioris pendula , uni- serialia, funiculis elongatis, liberis, parum dilatatis. CoTYLEDONES in- cumbentes, conduplicatæ. RaAniCuLA ascendens, in seminibus loculi superioris descendens. HerBA annua, littorum maris Mediterranei accola, à campis Cau- caso subjectis ad insulas Fortunatas latitudine procurrens. Ram diva- ricali, demünm aphylli. Panicurt fructiferi elongati, divergentes. FLo- RES par vi, flavi, ad apicem ramorum congesti. PEenicezi crassi, bre- ves, adpressi. HIRSCHFELDIA ADPRESSA. Moexc. H. foliis hirtis, subincanis, inferioribus lyratis, superioribus lanceolatis ; siliquis glabris. Myagrum Hispanicum. Linn. Sp. pl. vol. 2. pag. 893. Sinapis incana. Linn. Sp. pl. vol. 2. pag. $34. Jacq. Hort. Vindob. vol. 2. pag. 79. tab. 169. Hirschfeldia adpressa. Moench. Method. pag. 264. Cordylocarpus pubescens. Smith. F1. Græc. Prod. vol. 3. pag. 33. Sinapis Taurica. M. à Bieb. Fl. Taur. Cauc. vol. 3. pag. 450 ex C. 4. Meyer Verzeiuch. PA. Cauc. ( 86 ) pag. 196, qui specimina ipsa herbarii Marschalliani vidit. Nos ex speciminibus herb. nostri a el. Go- det lectis jam idem notavimus. Erucaria Aleppica. M. à Bieb. L. c. pag. 451. ex C. A. Meyer. L. c. Erucaria Hyrcanica. DC. Syst. vol. 2. pag. 676. testibus Fischer et GC. A. Meyer in Indice seminum horti Petrop. Januario 1835. pag. 38. Érucaria Persica. Hort. testibus isdem. 1. c. Nr Oss . Pro plantä abnormi per tot genera et species ab auctoribus diversis advectâ, genus Moenthianium, characte- ribus novis stabilitum, redintegravimus. Nemo enim ad hunc usque diem siliquam hujus speciei articulatam, et semina rostri erecta observavit, unde à Sinape genus maximè diversum efficit, et in alium ordinem cooptanda est. Specimen Nissolianum in herb. Mus. Par. asservatum, et ad S$. Tauricam à celeb. DC. relatum, non hüc, sed ad S. arvensem Heu) cui etiam Dern est ex Fischer et C. A. PA Il Es PIE olim ex ATADES Marschal- L Le lianis in horto Conbkener sub nomine ’s. Tauricæ culta. RAPIST RÜUM.: Borru. CaLYx laxus , Co. basi inæqualis. COROLLA À repanda, petalis ovatis, longè unguiculatis. ÆurAMENTA libera, edentula, filiformia , an- theris elongatis, erectis, basi sagittatis. PEDICELLI breves stricti. Ova- RIUM _ SUprà ton um sessile, cylindr aceo- ellipticum, stylo elongato, stigmate capitato. SILICULA stylo persistente apiculata, 2- articulata articulis duris crassis, demüm inter se solubilibus, _monospermis (ra- riüs dispermis), indehiscentibus, superiore globoso, rugosO, inferiore subcylindraceo, quandoque abortivo. SEMEN articuli superioris ova- tum, erectum , inferioris elongatum, pendulum, ambo nitida, puncti- culata, funiculo brevissimo subsessilia. CoTyLEDONES conduplicatæ, axim caulinam dorso spectantes. RADICULA ascendens. | HErBÆ Europææ segetales, annuæ, aut perennes. F OLA viridia, gla- bra., aut subhirsuta, runcinata , sæpiùs DE ata. PanICULI terminales erecti, diffusi, aphylli. RAPISTRUM RUGOSUM. Berc. R. radice annuà, foliis lyratis, .obtusis; siliculis pubescentibus , aut glabris, articulo superiore styli longitudine, aut subbreviore. # Eriocarpum, siliculis hirsutis. Myagrum rugosum. Zinn. Sp.ipliwol. 2. pag. 897. . BIS A (87 ) Rapistrum rugosum. Bergeret Phytonom. vol. 3. pag. 171: All. F1. Ped. pol, 1. pag:257. tab. 78. DC. Syst. vol. 2. pag. 432. Prod. vol. 1, pag. 227. Schrankia rugosa. Medic. Gen. Plant. vol. 1. pag. 42. tab. 1. fig. 10. ex Moench. Method. pag. 263. Gakile rugosa. DC. F1. Fr. vol. 4. pag. 719. R. Brown. Hort. Kew. vol. 4. pag. T1. 6 Leiocarpum, siliculis glabris. Myagrum clavatum. Poër! Suppl. vol. 2. p. 41. Rapistrum clavatum. DC. Syst. vol. 2. pag. 433. Has. In ar vis insularum Canariensium frequens. Varitatemn € legimus circa Sanctam Crucem Teneriffæ , et propè oppidulum Buena Vista. Disrris. GE0G. Planta præsertim regionum mari Mediterraneo conterminarum. Occur- rit etiam in temperatioribus Europæ ultrà olivarum regionis fines. In Germanià (Mert. et Koch.). In Gallià mediäà (DC.). Varietas 6 potiüs meridionalis videtur. In Syrià, (Labillardière!). In Gorsicà (Salzmann!). In Sardinià ( P. Thomas!). In Hispanià, (Dufour! ). S.à : CRAMBE. Lan. Cazvx laxus, basi subæqualis. P£TALA integra, limbo repando, un- guiculo erecto. GLANDULAÆ HYPOGENÆ 2 parvæ inter stamina breviora et pistillum, 2 majores inter stamina longiora et calycis foliola. Fira- MEN1A libera, minora filiformia, majora dilatata, sæpiüs dentata. A- THERÆ apice recurvæ, basi obtusè sagittatæ. OYARIUM suprà torum sessile, ellipsoideum, 1-2-ovulatum, ovulo altero, cum dissepimenti vestigiis abortiente, stylo nullo, aut brevi, crasso, stigmate capitalo. SiuicurA biarticulata, articulo superiore, orbiculari, aut ovato-orbicu- lari, indehiscente, crasso, aut sicco, duro, nunc mutico, nunc stig- mate persistente apiculato, inferiore brevi, cylindraceo, abortivo. PracenTÆ valvulis arctè coalitæ. Funicurvs liber, e basi siliculæ ad api- cem elongatus, recurvus, semen, ab apice pendulum , gerens. SEMEN orbiculatum, nitidum, testà Iævi. COTYLEDONES conduplicatæ, pro- fundè emarginatæ. RADICULA ascendens. HERB«Æ perennes annuæ, aut suffrutices, in tres clones . na- turales cum cel. Candolleo dividendæ. 1. Sarcocrambe, cujus species unica Europæ borealis littora præsertim occidentalia, cæteræ plagas \ ( 88 ) orientales , et Asiam conterminam incolunt. 2. Leptocrambe, quæ Eu- ropam meridionalem, et species altera hemisphærium australe sibi elegit. 3. Dendrocrambe, insulis Atlanticis adhucdüm propria. Sarco- crambe et præsertim species occidentalis, C. maritima, habitu, folis crassis, glaucis, styli defectu, et loculi, ovulique alteriüs vestigiis, ali- quantulüm diversa, multis tamen characteribus certis cum Lepto- crambe et Dendrocrambe legatur. Leptocrambe habitu, et paniculâ filiformi, divaricatà, simillima, vix nisi stigmate sessili, et nuculis muticis, à Dendrocrambe diversa est. SECT. IL DENDROCRAMEBE. CauLis perennis, suffrutescens. PANICUL ramosissimi. OvARIUM 1-ovula- tum, 1-loculare, stylo brevi, dissepimenti alterius vestigio nullo. Sii- CULA sicca, subossea, stylo persistente mucronata. SurrrUTICES Made- renses, et Canarienses. CRAMBE STRIGOSA. L'Herir. C. filamentis majoribus edentulis, aut dente parvo auctis (1); foliis ovatis, strigoso- pilosis, basi subcordatis, petiolatis, petiolo sæpiüs auriculato. Myagrum arborescens. Jacq. Ic. rar. vol. 1. tab. 120. | Crambe strigosa. L’Herit. Stirp. Nov. Fasc. 1. pag. 151. tab. 72. R. Br. Hort. Kew. ed. 9. vol. 4. pag. 73. DC. Syst. vol. 2. pag. 657. Crambe scabra. Lamck. Encyc. vol. 2. pag. 163. Has. In insulis Palmæ, et Teneriflæ, ad rupes madidas convailium umbrosarum. Disrris. GE0G. Stirps Canariensis cujus partes in Maderà implet C. fruticosa. Desc. Surrrurex 4-pedalis et ultrà. Ranix fusiformis fibrillosa. Cavzrs cinereus, striatus, tortuosus, nodosus, cicatriculis notatus, ligno fibroso, tenaci. Ramr virides, crassiusculi, strigoso-pilosi, aut sub- glabri, foliorum nervis descendentibus angulati. Forra 6-8 poll. longa, 4-5 poll, lata, viridia, petiolata, petiolo 3-4 poll. longo, basi dilatato, subamplexicaulia, ovata, apice acutiuscula, basi cordata, sæpius imæqualia, auriculis irregularibus appendiculata, inæqualiter serrato-dentata strigoso hirsuta, strigis albis, pellucidis, asperis, basi bulbosis, superiora ovato-lanceolata , utrinque attenuata. Panicuri (1) In Crambe fruticosä filamenta majora omnia supernè dentata, et quasi bifurca, et hine species, aliter quoque satis diversæ, facillimè distinguuntur. (89 ) terminales, elongati, dichotomi, diffusissimi, filiformes, apice sæpiüs nutantes. Penicezri filiformes, as- cendentes, fructiferi stricti, apice dilatati, 3 lin. longi. Cazyx patulus, basi subæqualis, foliolis lanceo- latis, concavis, apice acutiusculis, pallidè viridibus, margine scariosis. Perara lactea, calyce subduplo longiora, rotundato-ovata, integra, apice subacuminata, basi in unguiculam brevissimam attenuata. GLanouzæ Hyrocyxx 2 magnæ, rotundatæ, virides, inter stamina longiora et calycis foliola, 2 minora subbifida inter stamina breviora et ovarii basin. Frzamenra libera, filiformia, majora dilatata, ut plu- rimüm edentula, aut parte dilatatâ ad apicem sub antherâ in dentem minimum exeunte. AnTHER& ovatæ, basi cordato-sagittatæ, apice recurvæ. Ovarum suprà torum sessile, ovato-ellipsoideum, stylo brevi, crasso , compressiusculo, in columnas duas subsolubili, stigmate rotundato, indiviso. SrzicurA nigrescens, irregulariter rugoso-reticulata, stigmate crasso, obtuso, persistente, terminata, articulo in- feriore brevi, cylindraceo , abortiente , superiore ovato , monospermo, sicco, coriaceo, subosseo. Se- MEN ovato-globosum, fusco-luteum, testä, nitidä, tenui, levissimè pellucido-puncticulatä. Emsrro glo- bosus. Raprcuza cotyledonibus sublongior. CoryLEDoNEs crassæ, rotundatæ, apice profundè emarginatæ. Foxrcuzus filiformis, dilatatus. | Ons. Varietas $ glabrata, quam in herbario Candolleano vidimus, planta est fortuita, in umbrosis ut videtur nata. Extat etiam in herbario Fontanesiano specimen aliud à Broussonetio in Canariis ex inscriptione lecta, cui nomen C. lævigatam, propriis characteribus adjecit celeb. Candolleus. Species est Deudrocrambis parùm congruens, Crambi forsan orientali non absimilis, et ad Mogadoram, ut opinamur, reperta. Deficit tamen fructus, floresque nondüm aperti. CLYPEOLEÆ. Nos. SuaicurA ellipsoidea, aut orbicularis , apice sæpiüs emargri- nata, bilocularis, dehiscens , rarius indehiscens, valvis planis , concavis, aut turgidis, dissepimento parallelrs. DisserimenTum latum, ovoideum, aut orbiculare. Corx- LEDONES ut in Chetranthets. | Hersx annuæ vel biennes , foliis rosulatis, aut perennes basi lisnescentes, rarius suffrutices tortuost, foliis lanceolatis, spathulatis , ovatis, aut linearibus, integris, vel den- tatis , rarius pinnatisectis, pube stellatä sæpius incanis. LOBULARIA. Desv. CaALyx patens, basi subæqualis. PerALA integerrima. FILAMENTA eden- tula, basi dilatata, antheris ovatis. GLANDULÆ HYPOGYNÆ 8, quarum INT. 19 ( 90 ) 4 minores ante stamina longiora (1), inter filamenta, et calycis foliola, 4 majores latera staminum breviorum per paria stipant. OvarIuM ovoideo-elongatum, compressum, biloculare, loculis 1-pluri-ovulatis ovulis pendulis. Sryius brevis, stigmate capitato. SiicuLA ovoidea , marginata, loculis 1-poly-spermis, dehiscens, valvis compressiuscu- lis. DissEPIMENTUM axi caulinæ oppositum, tenue, pellucidum , nervo medio indistincto, ad basin evanido. SEMINA marginata, vel sub- marginata, biserialia, funiculis in quoque loculo oppositis, funiculis loculi alterius alternantibus , dissepimento basi adnatis. HERB# perennantes, caulibus decumbentibus, ad basin lignosis, Eu- ropam meridionalera, et Africam borealem incolentes. FotA linearia, vel lineari-lanceolata, integra, pube albidà, rigidà, simplici, aut biradiatà, appressà, tecta. Oss. Diù inter genera diversa erraverat Alyssum maritimum Lamck , ejusque causà genus novum Lobulariam excogitavit Desvauxius, cui characteribus certioribus stabilito, adjectâque specie Libycà, Konigæ nomen indidit celeb. Brownius. Adansonius, cujus no- mina fortuita Botanicorum nemini arriserunt, Konig Alyssum maritimum appellaverat , et in honorem cl. Kænigii, Musæi Britannici mineralium dignissimi custodis, vocabulum Adansonianum reformavit Brownius. Sed tum Kœniga, monente Kochio , vel potiüs, sicut Linnæo placuit, Kœnigia scribenda. Ex noto ergo omnibus, immutabilique Botanicorum usu, nomen pristinum Desvauxianum restituere , etiam inviti, cogimur. Ità par est Lobulariæ Meniocus ut inter se conjungere vix dubitaverimus. Quis enim plantas tam valdé similes, quales sint Lobularia Libyca et Meniocus linifolius, ob fila- menta alterius dentata, temeré sejungere auderet? Nondum nobis glandulas Menioci videre licuit. Earum tamen in Lobularià numerus octonarius, qui ab intersectione 4 nor- malium provenit, parvi quidem referre videtur. LOBULARIA LYBICA. Nos. L. foliis lanceolato-linearibus , aut linearibus, integerrimis; siliculis hispidis, subtoru- losis, loculis polyspermis. (1) Glandulas 4 filamentis longioribus adstare scribit celeb. Brownius, nos ante filamenta sitas vidi- mus, eandemque observationem jam ab anno 1898 fecit cl. Gayus, ut ex herbarii sui notulä patet. (91) Lunaria Libyca. Ji. Spec. Flor. Lib. pag. 34. tab. 16. fig. 1. Farsetia Libyca. Spreng. Syst. vol. 2. pag. 8. Koniga Libyca. R. Br. Obs. PI. Oudn. pag. 8. Alyssum Canariense! Delile Hort. Monsp. Catal. mss. Alyssum Draba! Æortor. Draba nummularia ! Ehrenb. in Hort. Has. Inter rupes apricas, et in convallibus siccis, regionis inferioris insularum Cana- riensium , frequens. Distris. GEoc. In Africà boreali calidiore, et in Oriente. In deserto magnæ syrus (Viviani). In agro Tripolitano (R. Brown.). In Arabià (Ehrenberg.). In Oriente (Tournefort, Herb.). Desc. Ranix perennans, albida, supernè nuda, basi fibrillosa. Cauzs basi lignosus. Ramr numerosi, debiles, prostrati, teretes, ‘substriati, albidi, hispidi, pilis appressis , longitudinaliter 2-radiatis. Fozra 6-8 lin. longa, 4-1 4 lin. lata, lanceolata, aut linearia, integerrima, patentia, subfalcata, apice acuta, ad basin attenuata, sessilia, pube densâ, appressä, albidà, subscabrä, stellatä, radiis binis longitudinalibus, obsita. Penrcezzr 2 !-3 lin, longi, debiles, filiformes, cylindracei, hirsuti. Cazrx patens, basi subæqua- lis, foliolis corollä dimidio brevioribus, ovato-lanceolatis, acutis, concavis, apice incurvis, extüs hirsu- tis, intrà glabris, basi coloratis, in fructu aliquandiù persistentibus. Corozra repanda, petalis ovato- rotundatis, integerrimis, albis, unguibus purpurascentibus. Ficamenra filiformia, basi dilatata , purpurascentia, edentula, antheris ovatis. GLanpuzæ uyroewnæ virides, post staminum lapsum sæpius persistentes. Ovarrum sessile, ovoideo-elongatum, hirtum, stylo brevi, crassiusculo, persistente, stigmate capitato, rotundo. SizrcuLa 3 lin. longa, 2 lin. lata, subsessilis, submarginata, hirsuta, pilis appressis, acutis, sparsis, longitrorsum biradiatis , loculis 2-6-spermis, valvis planis, subtorulosis, tenuibus, ve- nulosis, dilutè viridibus, dissepimento albo, pellucido, nitente, tenui, venulis subtilissimis, anastomo- zantibus, à nervo medio indistincto, ad basin evanido, ortis. Funicurr arcuati, dissepimento basi con- nexi, et cum eo persistentes. LOBULARIA MARITIMA. Desv. L. folis linearibus, integerrimis ; siliculis subglabris, planiusculis, loculis monospermis. Thlaspi, Alyssum dictum maritimum. C. Bauh. Pin. pag. 107. Thlaspi supinum, minimum, maritimum, Leucoii angusto acuminato folio Siculum, flore albo. Bocc. Mus. vol. 2. pag. 163. tab. 130. Thlaspi Lavandulæ folio, flore odore favi mellis acuto. Cupan. Panphyt. Sic. vol, 2. tab. 63. ex Gus- son. Bonanni. tab. 61 (1). Pro temp. bona. (1) Hujusce auctoris Sinapi sylo. flosc. et sem. luteis, siliqu& angustä, folio tenui, profondè dentato, Lampsanæ Dod, quadamients lacinüis, tab. 55. Pachypodium erysimoiden Nob. optimè effingit, quod tamen à recentioribus Rafin. Presl. Gusson. inter plantas Siculas nullibi notatum video. (92) Alyssum halimifolium. Linn. Sp. PL. vol. 2. pag. 907. Curt. Bot. Mag. tab. 101. à Alyssum minimum. Linn. Sp. PL. vol. 2. pag. 908. | Clypeola maritima. Linr. Mant. pag. 426. Draba maritima. Lamck. F1. Fr. vol. 2. pag. 461. Alyssum maritimum. Lamck. Encyc. vol. 1. pag. 98. illd. Sp. PL vol. 3. pag. 459. R. Brown. Hort. Kew. ed. 2. vol. 4. pag. 95. DC. Syst. vol. 2. pag. 318. Prod. vol. 1. pag. 164. Gusson. F1. Sic. Prod. vol. 2. pag. 228. Lepidium fragrans. id. Ust. et Roem. Mag. Bot. fasc. 11. pag. 37. Lobularia maritima. Des. Journ. Bot. vol. 3. pag. 162. Koch. Deutsch. F1. vol. 4. pag. 587. Koniga maritima. R. Br. Obs. PI. Oudn. pag. 9. Has. [n rupestribus siccis regionis inferioris insularum Canariensium, legimus inter portum Orotava et hortum Botanicum. Distris. GEOG. In maritimis totius ambitüs maris interni usque in Lusitaniam ! et Mauri- taniam ! LOBULARIA INTERMEDIA. Nos. L. caulibus elongatis ; pedicellis gracilibus ; loculis r-2-spermis. Alyssum maritimum 6 Canariense. DC. Syst. vol. 2. pag. 319. Prod. vol. 1. pag. 164. Has. In convallibus, et rupestribus insularum Canariensium frequens. Disrrt8. Geoc. Species Canariensis. Os. Si priorum alterutri jungenda esset L. intermedia, planta variabilis, neutrique abnormis, diù incerti hæsimus. A L, maritimà, cui magis affinis, habitu majore, caulibus elongatis, loculisque dispermis, in primis differt. Flores, ut in L. Libycâ omnino inodori. In genere ergo, quale hoc concepit acumen Brownianum, tam verè concinno, ut fructibus ig- notis, ipsæ confunderentur species antiquæ, cùm præsertim nullis herbariis specimina europæa L. maritimæ, aut afri- cana Fontanesii, aut syriaca Billardierii, nec nostra sicula et melitensia, disperma vidimus, pro specie, inter ambas collo- candà, Canariensi, distinctäque habemus. IBERIDEÆ. Nos SiriouLA ellipsoidea , aut obcordata , apice plerumque emar- ginata, bilocularis, dehiscens , aut indehiscens, valvis navicularibus , plants , aut concavis, rarius turgidis , dorso aliquandd cristatis, dissepimento contrariè compressis. DisserrmentTum ellipsoideum, angustissimum, aut, pla- centis coalitis , oblitteratum. Coryrepones planæ, accum- (93 ) bentes, aut incumbentes, quandoquè flexuosæ , rarius conduplicatæ , radiculé laterali, aut dorsal. HersÆ annuæ , aut perennes, rarius suffrutices , folis pin- natisectis , runCinatis | dentatis, aut integris, pube stellatä tomentosis , aut viridibus, subelabris, pube simplici as- persis. JONDRABA. Meprc. Cazvyars foliola erecta, colorata, in tubum elongatum clausa, 2 ma- Joribus minora in alabastro tegentibus, basi calcaratis. PETALA paten- ta, horizontalia, unguibus longis erectis. FILAMENTA libera , 2 breviora filiformia, basi dilatata, 4 majora basi gibboso-saccata, ovarium amplectentia. GLANDULÆ HYPOGYNÆ 4, quarum duo post filamenta minora majores ad faucem calcaris calÿcini, elongatæ, arcuatæ, bi- cornutæ , fillamentis inter cornua exsertis, 2 minora brevia, indivisa, ante filamenta longiora. Ovarium subsessile, stylo filiformi, persis- tente. SILICULA sessilis, dissepimento contrariè compresso, biscutata , marginata , bilocularis, monosperma, loculis clausis, indehiscentibus , à basi ad apicem tandem solutis, et stylo pendulis, placentis nervi- formibus subcoalitis, dissepimento valdè compresso, et in loculi cu- jusque rimam protuso, funiculo libero. SEMEN compressum , peritro- pum, testà tenui. COTYLEDONES accumbentes, orbiculatæ, marginibus dissepimentum, apice deorsùm spectantes. RapicurA cotyledonibus dimidio brevior , placentæ opposita, rimalis, descendens. HERBÆ annuæ, rupes apricas regionum mari Mediterraneo finiti- marum incolentes. FoLIA radicalia runcinato-dentata, ascendentia , caulina integra , semi-amplexicaulia. CAULES ramoso-corymbosi. Pepr- CELL ebracteati. FLorEs pallidè flavi. Oss. Biscutella, ab Jondraba, quamvis proxima , plurimis notis satis nobis differre vi- detur. Calycis scilicet foliolis brevibus, ovatis, apertis, basi subæqualibus, nec saccatis, \ (94) omnibus alabastro liberis, petalis erectis, parüm unguiculatis, filamentis omnibus filifor- mibus, glandularum situ et formä. Jondrabam ergè pro genere potius, ne Biscutellæ characteres nimis diffusi et obscuri evadant, quam pro generis divisione, habere mal- lemus. JONDRABA SULPHUREA. Menic. 3. calycis calcaribus obtusis ; siliculis punctato-scabris, aut lævibus, marginibus apice in stylum assurgentibus. Biscutella auriculata. Linn. S p. Pl. vol. 2. pag. 911. Lamck. Encycl. vol. 3. pag. 617. tab. 560. fig. 2. Gærtn. vol. 2. tab. 182. Desfont. FL. All. vol. 2. pag. 73. DC. FI. Fr. vol. 4. pag. 689. Diss. tab. 1. Jfig. 2. Syst. voi. 2. pag. 407. Brot. FI, Lus. vol. 1. pag. 573. Clypeola auriculata. Crantz. class. cruc. emend. pag. 93. Jondraba sulphurea. Medic. Gen. PI. Fasc. 1. pag. 27. tab. 1. fig. 14 ex Mœnch. Thlaspidium saccatum. Mæœnch. Method. pag. 218. Biscutella erigerifolia. DC. Diss. n. 2. Syst. vol. 2, pag. 408. Prod. vol. 1. pag. 180. Deless. Ic. sel. vol, 2. tab. 55. Has. In arvis inter portum et oppidum Orotava in Teneriffà, et in insulà Palmä propè Los Sauces. Disrri8. Ge0G. Ad littora maris Mediterranei magis occidentalis. In Gallià meridionali ! (DC.) In Hispanià! (DC. Lag.) In Balearibus (Cambessedes!) In Lusitanià ! (Brotero.) In Numidià (Desfont!) Oss. Generi pertinet Jondraba cichoriifolia Nob. (Biscutella cichoriifolia Loisel.) quæ à Pyrenæis in Dalmatiam et Ita- liam procurrit, huic enim adsciscenda B. hispida DC. à quà nihilo diversa est. Nec ab L. auriculatä, quam siliculis nune lævibus, nunc punctatis, undique per Hispaniam, et Lusitaniam, et in insulis Canariensibus legimus, ullo modo sejun- genda est B. erigerifolia DC. quæ variatio est tantüm typi vulgati, neque pro varietate habenda. SENEBIERA. DC. Cazvyx laxus. flavescens, deciduus. PETALA nulla. GLANDULÆ HYP0o- GYNA ad basin staminum breviorum, 2-dentatæ. SramINA 4, libera, basi dilatata, quorum duo fertilia, duo sterilia. OvaRIUM suprà 1o- rum sessile, orbiculatum, emarginatum , stylo nullo, aut brevissimo, stigmate capitato, rotundato, in siliculæ crenulà nidulante. SmicurA septo contraria, 2-scutellata, astyla, convexiuscula, rugosa, apice crenata, basi cordata, coccis monospermis, demüm solubilibus, ( 95 ) valvis tenuibus, indehiscentibus, dissepimento angustissimo, hya- lino, nervis placentariis incrassatis. SEMEN apice loculi pendulum, funiculo libero, testà tenui. EmBryo arcuatus. COoTyLEDONES incum- bentes , subflexuosæ. RApicurA dorsalis, cotyledonibus longior. HERB« ruderales, orbis novi, caulibus prostratis, folüs viridibus. pinnatis, floribus minimis. SENEBIERA PINNATIFIDA. DC. S. caulibus pilosis ; humifusis ; foliis tenuibus, 2-pinnatis, pinnulis integris, aut supérné digitato-incisis ; racemis folio longioribus; pedicellis filiformibus. Lepidium didymum. Linn.Mantiss. pag. 92. Lepidium anglicum. Huds. Fl, Angl. pag. 280. Nasturtiolum castratum. Medic. Gen. PI. pag. 82. tab. 2. fig. 21 ex DC. Nasturtiolum pimnatum. Moœnch. Method. Suppl. pag. 71. Lepidium prostratum. Savi apud Santi viag. vol. 2. pag. 18. tab. 1. ex Savi Bot. Etrusc. vol. 2. pag. 185. Senebiera pinnatifida. DC. Mém. soc. Hist. nat. Paris an vn. pag. 144. tab. 9. Syst. vol. 2. pag. 523. Senebiera didyma. Pers. Syn. vol. 2. pag. 185. Coronopus didyma. Smith F1. Brit. vol. 2. pag. 691. Engl. Bot. tab. 248. Nutt. Gen. Am. vol. 2. pag. 64. Senebiera pectinata. DC. Syst. vol. 2. pag. 593. Has. Copiosa ad vias et in ruderatis oppidorum maritimorum. Disrris. GE0G. Planta, ut videtur, Americana, quæ hominum vestigia secuta , etiam in Europà et per totum orbem temperatum vulgatissima facta est. CORONOPUS. Huazz. Arrion. Caryx erectiusculus, viridis, subpersistens. PETALA integra calyce longiora. GLANDULÆ HYPOGYNÆ ad filamenta breviora 2-dentatæ. Sra- MINA 6, tetradynama, libera, filiformia, edentula, omnia fertilia. Ovarium suprà torum sessile, compressum, obovatum, stylo brevi apiculatum, stigmate obtuso. SILICULA septo contrariè complanata, margine cristato-dentata, obtusa, coccis monospermis insolubilibus \ (96) in stylum persistentem , acutiusculum, coeuntibus, valvis coriaceis; indehiscentibus, dissepimento, nervis placentariis coalitis, evanido. SEMEN apice loculi funiculo brevi, libero, pendulum, testà tenui, reticulatäà. EmBrvo angustus, elongatus, leviter striatulus. Cory- LEDONES incumbentes, undulato-plicatæ, plicis Græcorum > referen- tibus (1). RapicuA brevis, dorsalis. CORONOPUS. Ruezznr. HaAzz. C. caulibus prostratis, glabris; foliis 2-pinnatisectis, pinnulis apice inciso-dentatis ; fructu agglomerato , pedicellis brevibus. Coronopus. Ruell. de Nat. Stirp. pag. 493. Coronopus Ruellii ex Dodonæo. Dalech. Hist. plant. pag. 670. f. 1. Coronopus Ruellii. Hall. Enum. pag. 242. AU. Fl. Ped. vol. 1. pag. 256. Gærtn. vol, 2. pag. 293. tab. 142. fig. 5. Engl. Bot. tab. 1660. Nutt. Gen. Am. vol. 2. p. 64. Cochlearia coronopus. Linn. Sp. Pl. vol. 2. p. 904. OEd. FI. Dan. tab. 202. Cochlearia repens. Lamck. FI. Fr. vol. 2. p. 473. Carara coronopus. Medic. Gen. Plant. fasc. 1. p. 35. tab. 1. fig. 4 ex Mœnch. Coronopus depressus. Mœnch. Method. p. 220. Senebiera coronopus. Poir. Encyc. vol. 7. p.76. DC. Syst. vol. 2. p. 524. Has. In ruderatis, et glareosis insularum Canariensium frequens , et verè indigena. Disrri8. GE0G. Per totum orbem antiquum et in Americà boreali. CYNOCARDAMUM. Nos. Cazyx erectus, basi æqualis, deciduus. PETALA parva, elongato-obo- vata, integra. STAMINA sæpiüs abortu 2, aut 4, libera, filiformia, edentula. STIGMA capitatum, subsessile. SILICULA suprà torum sessilis , septo contraria, orbiculato-ovata, compressa, emarginata, bilocula- ris , disperma, dehiscens, valvulis planis, carinatis, apice subalatis, placentis nerviformibus. DissePIMENTUM diaphanum , levissimè reticu- (1) Gotyledonum descriptionem elaborantibus ignota erant verba Gærtneriana. « Cotyledones oblongæ, sigmoideo-curvatæ, subplicatæ. » In phrasin tamen ferè eandem fortuitd incidimus, undè naturæ non incongruam judicavimus. (97) latum, nervo medio obsoleto. SEmINA ovato-compressa, pendula, mar- ginata, reticulato-puncticulata, testà coriaceâ, mucilaginosâ, funiculis liberis, basi incrassatis. Empnyo ovatus. COTYLEDONES crassiusculæ , planæ , integræ, petiolulatæ, accumbentes, aut incumbentes. Rani- CULA brevis, rimalis, aut dorsalis. Here annuæ, orbis totius arvorum et ruderum incolæ , erectæ, sæpiüs molliter pubescentes. FoztA lanceolata, integra, inciso-den- tata, rariüs pinnatisecta, inferiora petiolata. CorymBr conferti, ter- minales, ebracteati, demüm in spicas producti, pedicellis filifor- mibus, subhorizontalibus, aut ascendentibus. FLORES parvi, albi. Oss. CI. Rafinesque Florulà Ludovicianä , pag. 85 , quà tot nova nomina stirpibus in- visis, dubiisque invenit, Dileptium herbis duabus, ipsi ignotis, à Robino empiricé , nec ad artem , elucubratis, genus obscurissimum, characteribus nullius moment suffultum , condidit. Huiccine suo generi, Nasturtio ut videtur I. c. non plané abhorrenti, Lepidium Virginicum Linn. convenire (staminum scilicet abortientium casu) asserit. Talia scientiæ communi non parüm nocuerunt, et Dileptium dum quid sit noscamus, accipere nequi- mus. Pro Lepidio Virginico nomen Cynocardamum resuscitavimus (1), cui, quibuscunque embryonis fabrica interior, et cotyledonum cubatio, parvi in generibus condendis habendæ sunt, sectionis Dileptii DC. numerus forsan major adjugandus est. Cotyledones habet accum- bentes, et radiculam rimalem C. Virginicum in insulis Canariensibus, Maderensibus, et in Americä boreali lectum, nec non specimina Porto -Ricensia cl. Wydler, d um species summo- peré aflinis, si non omnino una sit atque eadem, à Berlandiero ab urbis Mexici pomeæriis, et | T'ampico de T'amaulipas missa, cotyledones omnes incumbentes, et radiculam dorsalem exhibet. Speciebus quoque C. Virginico simillimis, L. Eckloni Schrad. L. Bonariensi Linn. L. mulüfido Poir. L. Novæ Hollandiæ Desv. eandem cotyledonum positionem vidimus. CYNOCARDAMUM VIRGINICUM. Nos. C. foliis irregulariter inciso-dentatis , inferioribus lanceolatis , superioribus linearibus. Iberis humilior annua Virginiana ramosior. Moris. Hist. vol. 1. p. 341. sect. 3. tab. 21. fig. 2. Lepidium Virginicum. Linn. Sp. pl. vol. 2. p. S00. Michx. FE. Bor. Am, vol. 2. p. 27, DC. Syst. vol. 2. p. 538. Prod. vol. 1. p. 1. (1) Käpdapoy 010 ruvoxdpdapoy, o10ë H6npus. Diosc. lib. 2. cap. 144 lit 4 13 (98 ) Lepidium Iberis. Schkuhr. Handb. vol. 2. p. 222. tab. 180. Thlaspi Virginianum. Por. Encyc. vol. 7. p. 544. Thlaspi Virginicum. Cavan. Prel. n. 935. Has. In ruderatis Teneriffæ, legimus copiosé ad pagum Tygayga. Disrris. GE0G. Planta Americana, ruderalis. Sed neque in itinere æquinoctiali Humbold- tius invenit, nec in Brasilià cl. A. de Saint-Hilaire, unde forsan hemisphærio boreali , et insulis Americanis propria. Per totam Americam fœderatam (WVuttall.). In Cubà insulà (La Gasca, De Candolle.). In Tabago (Herb. Lambert ex DC.). In insulä Puerto-Rico (Wydler !) In Jamaica (S/oane.) In Sancto Domingo (Poiteau ex DC.). In Maderi! ubi æquè ac in Canaris, quamvis nunc ubiquè in ruderatis occurrat , cum sarcinis olim mercibusque invectum suspicamur. CAPSELLA. Meprc. Cazyx basi subæqualis. PerALA integra. FILAMENTA edentula. Sicicur.A dissepimento contrariè compressa, triangularis, apice crenato-trun- cata, 2-locularis, loculis 8-16-spermis, valvis carinatis, dorso non alatis. DissePIMENTUM angustè ellipsoideum, subtilissimum, nervo medio evanido. PLACENTÆ filiformes, membranâ auctæ. Fonicu fili- formes, liberi , in eodem loculo alterni, iisdem loculi alterius sub- oppositi. SEmiNA biserialia, compressiuscula, superiora peritropa, _Inferiora pendula. CoryLenones incurmbentes. RADICULA ascendens , dorsalis, exteriüs in valvæ carinam spectans. HErBA annua, agrestis. FoLiA radicalia rosulata. Racemi elongati, erecti. FLores albi, parvi. CAPSELLA BURSA PASTORIS. Menic. C. foliis radicalibus sinuatis, aut pinnato-partitis caulinis amplexicaulibus, basi sagit- tatis. Thlaspi Bursa pastoris. Linn. Sp. pl. vol. 2. p: 903. Flor. Dan. tab. 729. Engl. Bot. tab. 1485. Geært. vol. 1. tab. 141. fig. 3. Iberis Bursa pastoris. Crantz. Stirp. Aust. fase. 1. p. 20. Capsella Bursa pastoris. Wedic. Gen. Plant. fase. p. 85 ex Mœnch. Mæœnck. Method. p. 271. DC. Syst. vol. 2, p. 383. L tr ï : 3 À FA. LS Cruciferæ Bot" 27772 Lhèee # (10e cu Æicher, na PAT Lelh. Adrtert, ME Legendre del. (99) Rodschiedia Bursa pastoris. For. der W'ett, vol. 2. p. 435. Has, In cultis et ruderatis, insularum Canariensium frequens. Disrri8. GEoG. Per totum terrarum orbem vulgaris, EXPLICATIO TAB. VIIL 1. Pistillum Dichroanthi mutabilis à latere visum, cum reliquis tabulæ præsentis figuris, magnitudine auctum, aa glandulæ majores filamenta breviora amplectentes , bb glandulæ minores ad basin longiorum , cc filamentorum cicatriculæ, d ovarii pedicellus , ee valva- rum rudimenta , f stylus elongatus, g stigma capitatum indivisum, separationis lineolà notatum. 2. Glandula major hexagona seorsum delineata , a foramen filamenti insertioni respondens. 3. Siliqua matura cum stigmate et stylo indiviso. 4. Pistillum Cheiranthi Cheiri à latere visum, aa glandulæ magnæ ad basin filamentorum breviorum filamenta lon- giora processibus amplectentes, 0 filamentorum longiorum cicatrices, c ovarit pedicellus valdè abbreviatus, dd valvarum rudimenta, e stylus brevissimus , crassus, apice ad stig- mata fissus. 5. Idem à facie visum , a glandula , 8 filamenti brevioris locus, c stylus fissus, stigmatibus duobus lamellaribus, confluentibus, interiüs vestitus. 6. Glandula seorsim delineata cum filamenti foramine. 7. Siliqua matura à latere visa cum stigmate fisso, revo- luto. 8. Pistillum Raphani Raphanistri, à latere visum, receptaculo insidens , mtegumentis floralibus , et genitalibus longioribus avulsis, at integumentorum fragmenta , bb stamina breviora, ce glandulæ majores, d glandularum minorum altera , e ovarii pedicellus elon- gatus , seu articuli inferioris pars, f'articuli inferioris valvularum rudimenta , g articulus superior , À stylus, à stigma capitatum. 9. Idem à facie visum genitalibus omnibus avulsis, aa petalorum cicatriculæ , bb glandulæ minores ante stamina longiora , c glandularum majorum altera , d articuli inferioris pars inferior, e ejusdem pars superior cum valvarum rudimentis , f articulus superior, g stylus, À stigma. 10. Siliqua matura, a articulus infe- rior, à articulus superior. 11. Articulus superior ab inferiore sponte solutus. 12. Articulus inferior pedicello insidens , aa ejusdem valvulæ. 13. Idem a pedicellus valvulis avulsis. 14. Articuli inferioris valvula avulsa et seorsum delineata. 15. Pistillum Raphani sativi à latere visum, articulo inferiore inexplicato, aa petalorum cicatriculæ, bb stamina breviora cc glandulæ majores d articuli inferioris rudimentum, e glandula minor. 16. Idem jam fecundatum , integumentis floralibus, et genitalibus caducis , à latere visum, & glandula minor, bb glandulæ majores, c articuli inferioris rudimentum. 18. Pistillum Raphani sativi articulo inferiore evoluto, à latere visum, aa foliolorum calÿcinorum cicatriculæ, bb eædem petalorum, cc cædem staminum longiorum, dd stamina breviora, ee glandulæ majores, (100 ) f glandula minor, g ovarii pedicellus,. 2} valvulæ articuli inferioris, £ articulus superior, j stylus, # stigma. 19. Ejusdem silicula, & articulus inferior, # idem superior. 20. Ejusdem silicula solo macro enata, & articulus inferior, à idem superior. 21. Siliculæ maturæ arti- culus superior sponte solutus. 22. Siliculæ pedicellus cum articulo inferiore, aa articuli - valvæ. 23. Idem valvulis avulsis, a siliquæ pedicellus. 24. Siliqua Raphani sativi in nuculas coarctata, a articulus inferior, à idem superior. Oss. Jam nos ab anno 1826 antecedens, Brassicearum tribum ferè nostram, inter aureas de Savignyà observationes, : constituit ill. R. Brown (Vid. Obs. on plants of Oudn. Denh. Clapp. pag. 7.). Quod ‘tamen omne modo planè ignoraba- mus, donec Lobulariam nobis investigandam suscepimus, perrara enim nimium, pretiique immanis opuscula illa egregia. Tic Brassiceis genera omnia quibus cotyledones conduplicatæ reddit, aliaque, quæ tacet, aliter constructa, addit. His ultimis, seminibusque Savignyæ alatis, minimi momenti casu, Botanicorum choregi ordine tribus hæc nostra tantummodo differt, sua ergô omninô, nec nostra, in posterum censenda est, s. ( 101 ) RESEDACEZÆ DC. RESEDA. Lin. Cazvx 5-7-phyllus, foliolis sæpiùs inæqualibus, patulis, (in alabastro juniore imbricatis R. Br.), per anthesin laxis, persistentibus, demüm -marcidis, ad basin inter se connatis. COROLLA irregularis. PErALA 5-7, foliolis calycinis alternantia, decidua, inæqualia, 2 superliora, majora, et lateralia intüs parapetalis seu squamis adaucta (verticilli tertii frag- menta À. de St Hil), quorum ungues cum üis petalorum coaliti, lami- mis liberis, inferioria simplicia. Discus srAmIrER hypogynus, genitalia amplectens, (squamarum verticillus cum petalis alternantium A. de St HiL.), ad basin gynophori insertus, limbo superiore protenso, cum petalis superioribus alternante. FiLAMENTA 10-24, monadelpha, disci hypogyni interiore coalita, deflexa, superiora per anthesin suberecta. ANTHERÆ erectæ, ovatæ, basi sagittatæ, aut subsagittatæ. Ovarium gynophoro obliquo impositum, 1-loculare, 3-6 valvare, valvis coalitis, apice revolutum, in alabastro juniore apertum, per anthesin clau- sum, demüm hians, 6-12-angulatum, angulis alternis mucronatis, intermediis quandoque obsoletis, SryLus nullus. SrigmarTa 2 parva, carnosa , divaricata, cit decidua, mucronibus ovarii leviter fissis im- postta. PLAGENTÆ 3-6, ad medium valvarum , nerviformes, parietales, stigmatibus alternantes. OvurA plurima : pendula , 2-serialia. CAPsuLA sicca , follicularis, hians, indehiscens (ad cornuum apices quandoque subdehiscens, À. de St H). Sema ovata aut subreniformia, levia, testà corne, chlamyde perispermicà liberâ, aut cum teslà coalità. PE- RISPERMIUM carnosum, Chlamÿde concretum. CoTYLEDONESs carnosæ , (102 ) diaphanæ, valdè curvatæ, incumbentes. RanicurA brevis, ascendens, dorsalis, placentæ opposita. : HerB# annuæ, vel biennes, rariùs suffrutices, caulibus suberectis, demüm decumbentibus , aut rigidis, erectis, foliis exstipulatis, viridi- bus, teneris, ut plurimèm glaberrimis, trifidis, multifidis, aut indi- visis, linearibus, floribus spicatis, cernuis, pedicellis erecto-patulis , bracteolatis. Species unica Europam borealem , reliquæ maris interni oras, plagasque Europæ meridionalis, et Africæ temperatæ incolunt. Os. De resedacearum fabricà, et vero inter ordines situ conferendi sunt, Tristan. Ann. du Mus. vol. 18. pag. 392. DC. Théor. élém. éd. 1. pag. 214. Hooker. Flor. Scot. pag: 204. Lindley. Coll. Bot. tab. 22. R. Brown. Obs. ad calc. itin. Oudney. Denh. et Clap- perton. pag. 22. Agardh. Flor. od. Bot. Zeit. 1833. pag. 113. A. de St Hil. Ann. Soc. Roy. Sci. Orléans. tom. 13. 1835. 2° Mém. Paris. 1836. Lindl. Nat. Syst. pag. 62. Tot reconditas summorum virorum disputationes aut hic discutere, aut etiam in epitomä coarctare, spatil angustia prohibet. Mirum tamen vera omnes prætermisisse stigmata 2, carnosa , Minima , decidua, cornuum capsulæ apicibus insidentia. Ovarium alabastro ju- niore apertum viderunt Brownius et À. de St Hilaire, demüm hiare nôrunt omnes, per an- thesin tamen et in alabastro adulto partium admotu, et sine cohæsione, specierum omnium . claudi ovaria, vix ut videtur satis notum. À genere nostro excludimus, præter Astrocarpum Neck., Luteolam Tournef. Caylusiam À. de St Hil. et Resedam subulatam Del. quæ Rese- della Nob. RESEDA CRYSTALLINA. Nos. R. foliis 3-foliatis, inferiorum foliolis pluriès 2-fidis ; calyce brevi 6-phyllo ; corollà 6-pe- talà ; capsulis longissimis, prismaticis, 3-quetris, 3-valvibus. Reseda Lancerotæ. Nob. in. lit. Dell. Sem. h. Monsp. pag. 27. 1836. Has. In arvis insulæ Lancerottæ inter viculum Æaria et montem quondam ignivomum de la Corona. Disreis. GE0G. Planta Canariensis. Os. Species primo aspectu R. pruinosæ Del. affinis, differt tamen foliolis calycinis parvis, subobtusis, nec lanceolatis, acutis, margine scariosis, petalorum denique, disci, antherarum, et capsulæ formà. A. R. luteâ papulis crystallinis, et capsulis elongatis facilè distinguitur. Drsc. Pranrz totius organa omnija, prout in Mesembryanthemo crystallino, vesiculis aquosis obsita. Ranix alba, sublignosa, annua? Caves plurimi rectiusculi, substricti, aut leviter ourvat, vides Fovra 8-partita, inferiorum lacinüis pluriès 2-fidis, lanceolato-linearibus, ultimo longiore. Racemr elon- Resedacec. Botanr que. Tél lapione til LOT cpl Cure. A A LE ÉCRIT Fe CL CMCCLC, LLesplant et. ( 103 ) gati, nudi. Penrcerrt filiformes, erecti, stricti, florum 2-2 ! lin. longi, fructûs 3-3 ! lin. longi, basi Practeati, bracte parvä, filiformi. Cazvx 6-phyllus, foliolis lanceolatis, coloratis, subæqualibus. Peraza floribus normalibus 6, quandoque 4, vel omnia abortiva, aut rudimentalia, superiora appendiculata, 3-loba, lobis lateralibus latis, medio lineari integro, aut dentato, lateralia 3-loba, inappendiculata, lobis lateralibus latis, medio lineari, infimis lineari-3-lobis, aut linearibus, sæpè abortientibus. Discus sra- Mirer circularis, limbo superiore valdè protracto, papilloso, apice scarioso, aut subpetaloideo. Fira- MENTA 8-11, breviuscula. Anrmeræ rotundato-ovatæ , pilosæ, fulvæ, apice obtusæ , basi sagittatæ, acutiusculæ. Ovariow 1 + lin. longum, gynophoro brevi stipitatum, subtriquetro-cylindraceum , multipapillosum , cornubus 3 grossis superatum. Srremara 2, minima, acutiuscula, divaricata, dia- phana, caduca, ad apicem cornuum ovarii. O vura pendula. Garsuza 9 lin. longa, 2 lin. lata, flava, mem- branacea, nervosa , hians, indehiscens, 3-cornuta, 3-quetra , angulis acutis, rugosis, nervo signatis. Pracenræ nerviformes, vix prominulæ. SEmINA parva, ovata, nigra, lucida. Tesra dura, coriacea. CaLamys pERIsPERmICA fusca, perispermio parco, carnoso, intüs induta. Emsrxo carnosus, hyalinus, valdè incurvus. CorycEponEs concavæ, incumbentes, mediam capsulam dorso spectantes. Ranrcuza cotyledo- nibus brevior, ascendens, dorsalis, placentæ dorso opposita. EXPLICATIO TAB. IX. 1. Ramus cum flore et fructu magnitudine naturali. 2. Flos cum sequentibus auctus. 3. Petalum superius. 4. Idem laterale. 5. Idem inferius. 6. Anthera posticé visa. 7. Eadem anticè visa. 8. Ovarium magnitudine natural. 9. Idem cum calyce et disco persistentibus multotiès auctum. 10. Capsula matura aucta. 11. Ejusdem sectio horizontalis. 12. Semen auctum. 13. Folii pars, cum vesiculis aquosis, aucta. RESEDA SCOPARIA. Brouss. R. ramis strictis ; foliis simplicibus, linearibus, glabris; calycibus 7-phyllis ; corollis 7-pe- talis disco campanulato, anticè cum filamentis coalito ; capsulis obsoleté 3-quetris, apice constrictis. Reseda scoparia. Brouss. ex Willd. Reseda scoparia. #//illd. Enum. Hort. Berol. vol. 1. pag. 499. Buch. Beschr. der Can. Ins. pag. 166. Has. In Teneriffæ promontario occidentali Punta de T'eno, et (ex cl. Buch) in rupibus inter oppidum Sanctam Crucem, et Sancti Andreæ convallem. In promontorio /a Zsleta insulæ Canariæ, et (ex cl. Buch) circà la Vega. Disrris. 6Eoc. Planta Canariensis, nondüm alibi lecta. Os. Species cæteris satis distincta, à R. saxatili Pourr. non longè amovenda. Desc. Surrrurex glaberrimus, pedalis, rectus, ramosus. Ram virides, recti, stricti, aut subdivaricati, rigidi. Fozra alterna, lævia, pallidè viridia, lineari-subulata, integerrima, apice obtusiuscula, 13-17 \ ( 104 ) lin. longa, 4 lin. lata. Pénrcecri filiformes, suberecti, aut nutantes, floriferi 2 4 lin. longi, fructiferi 3-4 lin. longi: Cazvx 7-phyllus, foliolis lineari-lanceolatis, crassis, apice subclavatis, 3 superiorum medio longiore, inferioribus basi cum gynophoro connatis. Corozra 7-petala, aliquando per abortionem petali inferioris 6-petala. Perara foliolis calycinis alternantia, iisque æqualia aut subbreviora, superiora li- nearia apice dilatata, fimbriata, appendice interiore disciformi, ovato, crenulato, petalo latiore, latera- lia ovata, apice denticulata, laciniis 3 elongatis, inferius sublineare, lacinïis 1-3. Discus sTAMINIFER profundus, campanulatus, circularis (1), limbo superiore dilatato, scarioso, inferiore recto, filamentis ad apicem usque coalitus. Frramenra 18-20, petalis duplo longiora, filiformia, supernè incrassata, apice subulata. ANraERÆ ovatæ, apiceo btusissimæ, basi sagittatæ, obtusæ. Ovarruw elliptico-3-quetrum, 1 lin. longum, gynophoro brevi impositum, clausum, apicibus stigmatiferis subulatis, acutis, convergenti- bus: Ovura rotunda, pendula, 2-serialia. Carsuza 4-5 lin. longa, 2 lin. lata, subcylindracea, crassius- cula, incurva, basi attenuata, apice hians, coarctata, extüs ad placentas 3-nervis. PLaceNTæ parie- tales, prominulæ. Semina minima, lævissima, nigra, ovata, aut ovato-reniformia. Tesra dura, cornea. CaLamys PERISPERMICA cum tes{à coalita. PerrsPermium carnosum chlamydis parietibus concretum. Co- TYLEDONES carnosæ, diaphanæ, elongatæ, concavæ, capsulæ medium spectantes. Rapicuza cotyledonibus dimidio brevior, ascendens, placentis opposita. EXPLICATIO TAB. X. 1. Ramus cum flore et fructu, magnitudine naturali. 2. Flos cum sequentibus auctus. 3. Petalum superius cum squamà, seu parapetalo, à dorso visum. 4. Idem visum à latere. 5. Unum ex petalis lateralibus. 6. Andrœcium cum ovario, disco, et calyce, persistentibus. 7. Capsula. 8. Capsula longitudinaliter secta, apicem incurvam, placentas, et semina situ naturali exhibens. 9. Semina magnitudine naturali. 10, Semen auctum à latere visum. 11. Idem anticè visum. LUTEOLA. Tourner. Cazvx 4-phyllus. CororrA 4-petala, petalis calycis foliolis alternan- tibus, superiore majore, elongato, apice multipartito, basi intüs ap- pendiculato, inferioribus simplicibus, linearibus, basi angustatis, apice lacerato-3-partitis. Discus sTAMINIFER genitalia amplectens, laminâ superiore productà , petalo majori opposità. STaAmINA 30-40, filamentis filiformibus, basi monadelphis , antheris ovatis, basi obtusè sagittatis. (1) Discum per errorem fissum delineavit cl. anthographus. tab. 10. fig. 6. = F en: 0 Resedaceie. Tab. 10. | Zéelle latte recttile C2 a do) | mn À £ ERA) x ba split CDeottis. ZihdeC. ftrien-hicher 7 ( 105 ) Ovariun sessile, obliquum, ovato-depressum , 3-cuspidatum, 3-valve, valvarum marginibus introrsùm flexis, basi inter se coalitis, apice li- beris idedque sub-3-coccum. Srvius nullus. SriemATA ad apicem mu- cronis cujusque 2, sessilia. CapsuzA depressa, 3-valvis, marginibus valvarum coalitis introrsüm protractis, 3-cuspidata, mucronibus 3, alternis, carnosis, deorsüm introflexis, cum marginum intùs protrac- tarum basi coalitis, post anthesin introrsûm hians. PLACENTÆ geminæ ad margines valvarum inflexarum, basi in unicam coalitæ. SEmINA ovata, conversa, horizontalia, in quoque loculo ex placentis diversis 2-serialia, unico sub mucrone introflexo placentis coalitis connexo. TesrA coriacea, dura, lævis, cum chlamyde, et perispermio coalita. Coryrenones curvatæ, incumbentes, apicibus placentas, dorso cap- sulæ axim spectantes. RADICULA ex ascendente horizontalis, apice pla- centam, dorso valvarum parietes spectans. HersA biennis, radice fusiformi, foliis glabris integerrimis, radica- libus rosulatis. Ob succum proprium luteum utuntur tinctores. Oss. Tournefortius, reique herbariæ ante eum scriptores, fructüs formä imprimis sua- dente, Luteolam à Resedà secernunt ; conjunxerunt Linnæus, Jussiæus, et neoterici omnes. At si à genere antiquo tollendi sunt Ochradenus Del: et Caylusia St Hil. amovenda est etiam Ochradeno longè diversior Luteola. Sunt tamen quibus genera cæco arbitrio, aut naturam frustatim descindendi barbarà libidine, condi videntur. Nesciunt enim non unius tantüm, sed omnium consensu, egere. Quis Medici aut Moenchii genera, ut viventium no- minibus parcamus, aut Neckeri species immortales temeré et inconsulto accipit ? Quod anteà genus nunc sæpissimé ordo. Differentiæ novæ, affinitates dudüm ignotæ patescunt, -neque plantaram formæ hodiè laxis verborum retinaculis, et locutionibus vagis, quales adhibebant avi nostri, amplius complecti possunt. Non novitatis ergd illecebris, sed neces- sitatis imperio, et rerum impulsu fatali paremus, ubi enim diversitas, ibi dividendum, nec congeries informis toleranda. Entium divisiones despiciant, nomina et nomenclationem ri- deant, quorum doctrinis nil talia prosunt. Hanc ultrd necessitatem subibunt, quibus viven- tium descrimina, formas, numerum, distributionem, mundique arcana noscere in animo este Ill. 14 ( 106 ) LUTEOLA TINCTORIA. Var ausrrazis: Nos. L. folüs lanceolatis, undulatis, petalis 3-fidis, staminibus longioribus ; capsulis, mucro- nibusque elongatis. Luteola Lusitanica, pumila, crispa. Tournef. Inst. vol. 1. p. 494. Reseda Luteola. Brot. F1. Lus. vol. 2. p. 305. Reseda Luteola var. Link. in Buch. Besch. Can. Ins. p. 153. Has. In ruderatis locisque incultis insularum Canariensium passim. Disrri8. GE0G. In Europà meridionali, et in Africà boreali. In Hispani ! In Lusitanà ! (Link.) In Mauritanià! | Os. Varietatem Luteolæ tinctoriæ australem primüm à Tournefortio, deinde à el. Linkio in Lusitanià, et demüm inter lib. Bar. Buchii plantas Canarienses visam, incolorem Linkius nec tincturæ idoneam dicit. Formà, habituque, à plant boreali satis diversa, pro specie forsan alterà Luteolæ habenda sit, sed cultu probanda est, et radicis iterüm vis tinctoria recognoscenda. Habitus diflusus, nec erectus, strictus. Folia sinuato-undulata, irregularia. Spica laxiuscula, nec confertis- sima. Petala, præsertim lateralia, longiora. Capsulæ ipsæ, et mucrones aliquantulùm majores. Ob has tamen differentias, dum res clarids pateat, stirpem certè notabilem ad specierum ordinem provehere nolumus. RESEDELLA. Nos. Cazvx 4-phyllus, foliolis lateralibus, cruciatis, 2 inferioribus brac- teolà alternantibus, ad basin inter se connatis, lanceolatis, æqualibus, persistentibus. COROLLA dipetala, aut, petalorum duorum coalitu, monopetala, bifida, petalis scariosis, subpersistentibus, inappendicu - latis, superioribus, axi caulinæ oppositis, foliolis calycinis duobus su pe- rioribus alternantibus. Discus sTAMINIFER nullus. FiLAMENTA 3, basi approximata, monadelpha, supernè curvata, divergentia, medio pe- tali incisuræ, lateralibus petali angulis oppositis. ANTHERÆ ovatæ. Ova- RIUM erectum, gynophoro brevissimo impositum, aut subnullo, 1- loculare, 4 valvare, valvarum marginibus inflexis, ovato-depressum , apice contractum, per anthesin clausum, 4-cupisdatum. Srvzus nul- lus. SriGmATA 2, elongata, diaphana, caduca, ad apicem ovarii MUCro- num. CarsurA follicularis, ovato-depressa, 8-angulata, angulis rotun- datis, obtusis, 4-valvaris, valvis ex folio marginibus placentifero . nervo medio dorsali, nervisque lateralibus insignito, confectis. PLa- ( 107 ) CENTÆ parietales, incrassatæ. Funicuui brevissimi. SEMINA horizontalia, ovoidea, nigra, lucida, testà coriaceâ, durissimâ. CotyLEnoxes elon- gatæ, angustæ, concavæ, incumbentes. RapicuzA cotyledonibus pa- rüm brevior. HerRBÆ annuæ, erectæ, foliis linearibus, aut lineari-lanceolatis, spar- sis, aut fasciculatis, apice subulatis, floribus parvis, inconspicuis, spi- catis, quarum una Âfricæ boreali, altera Australi pertinet. Oss. Genus Luteolæ ob florum structuram quaternariam affine, capsulæ fabricà diver- sum, cæterisque Resedaceis verticillorum adventitiorum defectu longè remotum , parape- talorum, discique staminiferi (1) vestigio ne minimo superstite. Petala speciei Capensis disjuncta unici stirpis Delilianæ fabricam patefaciunt, atque opinioni quæ de Luteolà in doctissimis libellis protulit celeb. À de St Hilaire novam auctoritatem conferunt. RESEDELLA SUBULATA. Non. R. foliis fasciculatis, linearibus, subplanis, apice subulatis; floribus minimis ; corallà monopetalà, petalo calycis longitudine, profundè diviso ; filamentis petalo brevioribus. Reseda subulata. Del. I. Flor. Ægypt. p. 15. Has. In campis petrosis, macris, versüs mare, circà Portum Caprarum in insulà Fuerte- venturà, et in Lancerottà circà oppidum Arecife. Disrris. Geoc. In Ægypto. (Delile!) In Arabià Petræà (Associatio Itin. W. Schimper. n. 241!) Oss. Hujus generis species est altera Reseda dipetala Hort. Kew. ex speciminibus Thunbergianis, et Ecklonianis n. 115, in herbario Lessertiano asservatis, et à R. subulatà ità distinguenda. RESEDELLA DIPETALA. Nos. R. foliis alternis, sparsis, lanceolato-linearibus, acutis ; floribus remotis ; petalis binis calyce duplô longioribus. Stamina nulla vidimus, unde species, veluti Ochradenus, quandoque forsan dioica. Iconem plantæ Jacquemontianæ, in Indià lectæ, sub nomine Oligomeris, nullà adhucdüm descriptione addità, divulgavit cl. Cambessèdes. Stirps est R. subulatæ (si non eadem sit) certè admodüm affinis. Desc. Ranix fusiformis, albescens. Cavuis erectus, 3-7 poll. longus, glaber, striatus. Ram erecti, subdivaricati. Focra 1-1 4 poll. longa, lin. lata, viridia, subglauca, crassiuscula, linearia, apice obtu- siusculè subulata, nervo medio notata, canaliculata, basi sessilia, subsemiamplexicaulia. Penicezu erecti, brevissimi. Cazvx clausus, demüm laxiusculus, foliolis minimis, lanceolatis, apice acutissimis, margine latè scariosis. Perarum calycis longitudine, tenue, scariosum, ad medium, aut ferè ad basin (1) Tabula nostra 11. fig. 7. discum circularem falsô exhibet. \ ( 108 ) usque fissum, margine erosum, apice acutum. Frcamenra subulata, petalo longiora, incurva, basi mo- nadelpha, gynophoro ad basin ovarii inserta, medio petali incisuræ, et'axi caulinæ opposito, lateralibus petali marginibus, et calycis foliolis duobus superioribus oppositis. Srrus nullus. SriGmara pyramida- lia, acuta, ad apicem ovarii mucronum. Capsuza 1 lin. longa, depresso-ovata, apice constricta, revoluta, hians, 1-locularis, 4-valvis, 4-cuspidata, valvis follicularibus, marginibus placentiferis introflexis. Pracenræ parietales, incrassatæ, in capsulam valvarum inflexione protusæ. Sema valvarum angulis condita, lateribus cumbentia, horizontalia, ideoque radicula ex ascendente horizontalis. EXPLICATIO TAB. IX. 1. Plantula florida. 2. Planta fructifera, ambæ magnitudine naturali. 3. Flos pedicello insidens, petali et staminum quoad axim situm exhibens, cum sequentibus magnitudine auctus. 4. Idem bracteolam, calycis foliola 4, petalum biceps, stamina 3, et ovarium exhi- bens. 5. Petalum. 6. Petala, stamina, et ovarium, calyce et bracteolà recisis, petali situm quoad calycem exhibens. 7. Idem ovario exsecto ut staminum et petali situs, et insertio inter se invicem appareant. 8. Capsula. 9. Eadem transversé secta, cum seminibus placentis pen- dentibus. 10. Ejusdem sectio seminum posituram exhibens. 1 1. Eadem longitrorsum secta, valvulà quartà amotà. 12: Semen. Resedacecæ. | ‘Tab. 1{. AU LL Z 7 | Pelle lapuite incidit. CS : , a 3 C A / À LP IE CC Slt lt. DA Lithadel Hier hicher ( 109 ) VIOLARIEÆ DC. Juss. VIOLA. Lixx. Cauvx 5-phyllus foliolis inæqualibus, basi appendiculatis, appendi- cibus integris, aut dentatis, 2 lateralibus longioribus. PETALA 5, inæ- qualia, 2 superiora erecta, plüs minüs divergentia, 2 lateralia sub- horizontalia, divergentia, plus minüs arcuata, superioribus latiora, breviora , intüs versüs basin barbata, inferius superioribus ut pluri- müm latius, basi carmatum, retrorsùm in calcar productum. Fira- MENTA 5, brevissima. ANTHER4 sessiles, oblongæ, apice appendiculatæ, appendicibus acutis, 2 inferiores dorso calcaratæ, calcaribus ancipiti- bus, aut 3-gonis. OvarIUM ovato-pyramidatum, 6-9-angulatum. SryLus suprà basin constrictus, geniculatus , subresupinatus , anceps aut sub- trigonus, claviformis, aut proboscideus. SriGmA diversiforme, foramine sæpiès marginato, aut appendiculato. CaPsuLA tenuis, vel fungosa, 3-gona , seu 6-gona, 3-valvis, polysperma. PLACENTÆ 3, parietales. SEMINA horizontalia, lævia, cbovata, hilo latè carunculato. TEsra crustacea, tegmine tenui. PERISPERMIUM carnosum. Empr vo axilis, rec- tus. Corvrepones foliaceæ, planiusculæ, suborbiculares, RanicurA co- tyledonum longitudine, aut subbrevior. HerBæ hemisphærii borealis, perennes, nunc caulescentes, nunc acaules, aut stoloniferæ, caulibus, stolonibus, et foliorum petiolis, hinc complanatis et bimarginatis, illinc convexis. FoLIA crenulata , incisa aut palmatiloba, inferioribus præsertim longè petiolatis. Pepuncuux axillares, solitarti, elongati, 4-goni, uniflores, medium versüs bibrac- teolati, floriferi erecti, apice subincurvi, fructiferi erecti, aut decum- ( 110 ) bentes, et tum capsula terrâ abscondita. BRACTEOLÆ suboppositæ, aut alternæ, sæpiùs denticulato-ciliolatæ. CoroLLA cærulea, violacea, alba, aut variata, petalo inferiore venis saturatis distincto. Oss. Genera Mnemion violis 3-coloribus, violam veris, ex opere el. Spach, cui titulus Suites à Buffon. vol. 5. pag. 5ox et 510. assumpsimus, et generum characteres, indidem ferè ex toto excerpsimus. Mnemia habitu diversa, dique à vulgo distincta, stipulis magnis, foliaceis, et petalis 2 præsertim lateralibus erectis, facilé à Violis dignoscuntur. Violæ odoræ, pedunculis post anthesin accumbentibus, inter stolonum cespitem, et terrà ipsà, dum levis et mobilis, cap- sulas fungosas, elasticè dissilientes, deponunt, floribusque æstivis, fructiferis, petala aut nulla, aut rudimentalia. Caulescunt caninæ, nec stolones projiciunt, capsulæ vix fungosæ, et pe- dunculi semper erecti. VIOLA ODORATA. Lin. V. foliis cordatis, primordialibus subreniformibus ; petalis crenatis, 2 superioribus infe- riore angustioribus, calcare obtusissimo ; capsulà ovatà, 6-angulari, pubescente. Viola odorata. Linn. Sp. Plant. vol. 2. p. 1324. Engl. Bot. tab. 619. Flor. Dan. tab. 309. Has. In insulis Canariensibus rariuscula. Circà oppidum Cratava, locisque diversis val- lis magnæ de T'aoro. (Berthelot.) In edem valle propè Tigayga. (Buch.) Nulla hujus speciei in herbario extant specimina. Disrri8. GE0G. Per omnes orbis antiqui plagas boreales et temperatas. VIOLA CANINA. Lin. V. foliis cordatis, cordato-oblongis, aut subreniformibus, utrinque rubro-punctatis, ar- gutè crenatis; petiolis immarginatis ; stipulis lacerato-ciliatis ; foliolis calicynis acutis ; cal- care emarginato aut integro, appendicibus calycinis 1-3-plè longioribus. Viola canina. Linn. Sp. Plant. vol. 2. p. 1324. Engl. Bot. tab. 620. Spach. Suites à Buffon. vol. 5. p. 506. Viola sylvestris. Lamck. Fl. Franç. vol. 2. p. 680. Reichb. PI. Crit. Cent. 1. tab. 94. FI. Germ. excurs. p.707. Viola Riviniana. Reichb. PL. Crit. Cent. 1. tab. 95. F1. Germ. excurs. p. 706. Has. In dumetis apricis et in sylvis regionis lauriferæ insularum Canariensium vulgaris. Disrri8. GE0G. Per totum orbis veteris hemisphærium boreale. ( 111) Os. Violæ caninæ varietatum, formis, quas sub nomine Violæ sylvestris et Violæ Rivinianæ divulgavit celeb. Reichen- bach maximè accedit stirps Canariensis. Folia profundè cordata, flores magni, dilutè cærulè partesque omnes Europæä majores. MNEMION. Spacu. Caivx 5-phyllus, foliolis mæqualibus, basi appendiculatis, 2 infe- rioribus longioribus. Petra 5 inæqualia, 2 superiora erecta, diver- gentia, reliquis majora , 2 lateralia erecta, subdivergentia, intüs versüs basin barbata, inferius flabelliforme, descendens, lateralibus latius, unguiculo concavo, subtüs barbato, dorso calcaratum. FILAMENTA 5, brevissima. ANTHERÆ ellipticæ, margine tomentosæ, 2 inferioribus dorso in appendices subclaviformes porrectis, apicis appendiculis ob- tusis, loculis parallelis. Ovarium ovatum, 6-gonum. Sryius brevis, ascendens , subcylindraceus, claviformis, basi geniculatus. SricmA ca- pitellatum , antrorsùm complanato-3-angulare, papillulosum, fora- mine magno, submedio, rotundo, inferiüs marginato, aut appendi- culato. CarsuLA tenuis, nutans, ellipsoidca, aut subglobosa, obtusa, : 3-gona, PrAcENTæ 3, parietales. SEMINA lævia, subglobulosa. Corvzr- poNEs oblongæ. RapicuLa cotyledonibus sublongior, cylindracea, sub- acuta. Her hemisphærü borealis, annuæ, aut perennes, caulibus angu- losis, flexuosis, sæpits elongatis, decumbentibus, rariùs breviusculis. Fou longè petiolata, profundè crenulata, petiolis subplanis, margi- natis. STIPULAÆ Magnæ, foliaceæ, incisæ, pinnatifidæ , aut palmatifidæ , liberæ, rarius adhærentes. Pepüncuzr solitarti, axillares, uniflori, lon- gissimi, angulati, rigidi, medio, aut apicem versüs bibracteolati, apice subincurvi, per anthesin recti, demüm deflexi , aut divaricati. Brac- TEOLAÆ parvæ, membranaceæ, denticulatæ, oppositæ, aut alternæ. CoroLLx ut plurimüm 3-colores, aut multicolores, rariüs subunico- lores, petalis nitidis, et tanquàm sericatis, 3 inferioribus nigro aut fusco-striatis, impare basi maculà luteà plus minüs dilatatâ notato. (112) MNEMION TRICOLOR. Sracu. M. radice annuë, fibrosà ; caulibus diffusis, ascendentibus ; foliis dentato-crenatis, infe- rioribus rotundatis, ovatis, basi cordatis, superioribus lanceolaiis , aut lineari-lanceolatis ; stipulis pinnatifidis, lobo medio longiore. . B parviflorum, caule. elongatà, corollà calyce breviore, luteo-albidà, calcare appendi- culis calycinis vix longiore. Viola bicolor arvensis. C. Bauh. Pin. p. 200. Viola arvensis. Murray. Prod. stirp. Pott. p. 73: Viola tricolor parviflora. Hayne Darst. 3. tab. 4. Viola tricolor « calycina. DC! Prod. vol. 1. p. 303. Mnemion tricolor. Spach. Suites à Buff. vol. 5. p. 515. Has. In arvis, sylvis, et rupestribus humidiusculis insularum Canariensium. Disrris. céoc. Per totum hemisphærium boreale. | Oss. Viola tricolor parviflora, per regionem lauriferam undique sparsa, nullo modo à communi nisi foliorum et caly- cum luxuriâ differt. Talia plura à diversis Europæ regionibus specimina vidimus, atque ubi in humidis crescit, cùm summa alimenti redundantia, tüm var. € calycina DC. MNEMION PALMENSE. Nos. M. radice perenni, radicante ; caulibus elongatis ; foliis inferioribus lanceolatis, superio- ribus linearibus, dentato-crenatis, leviter pubescentibus, stipulisque laciniato-pinnatisec- tis; calycibus linearibus acutis ; corollà maximä r-colore. Viola Palmensis. JVob. suprà in Geog. Bot. Pensamiento de la Cumbre Palmensium. Has. In montibus excelsis insulæ Palmæ, Lomo del Biscayno, Cumbre de Garafia, et alibi ad alt. hexap. circà 1006. Disrri8. GEoG. Planta Canariensis. Desc. Ranrx lignosa , muscoso-fibrillosa, multicaulis. Caures 1-1 4 pedales, debiles, dependentes, basi lignosi, radicantes, cortice nigrescente, ligno albo, foliorum cicatricibus nodulosi, ramosissimi, ra- mis herbaceis, fistulosis, viridibus, leviter tomentosis, basi albescentibus, foliorum nervis decurrenti- bus angulatis, decumbentibus, pendulis, recurvis. Forra petiolata, stipulata , basi dilatatà semiam- plexicaulia, subfalcata , inæqualiter inciso-dentata , pube brevi, simplici, tomentosa ; inferiora (cum petiolo) 15 lin. longa, 4-6 lin. lata, ovata aut rotundato-ovata, stipulis foliaceis, folio brevioribus, an- gustioribus , subdentatis aut integris, petiolatis, petiolis basi laciniato-fimbriatis; superiora 2-2 £ poll. longa, lineari-lanceolata, stipulis ejusdem ferè longitudinis, basi pinnatifido-laciniatis ; summa linea- ria, integra. Pepuneuzt 4-6 poll. longi, crassi, patentes, incurvi, striati, subtetragoni, ad medium, aut LE NN FE j FRET | \ Valle Ta VE 24 27012 À RE 2 7 34e) Volarieæ. Lith. de C Ltrien, r, Richer, 7: PCT LE TE CLCTL (e.- Botanique T aylan Lt: + PE {ei (113 ) suprà medium stipulati, stipulis parvis, integris, acutis, sessilibus, Cazyx corollA plus dimidio brevior, foliolis angustis, integris, acutissimis, appendicibus magnis, basi crenatis. Corozra maxima, 18-24 lin. lata, lætè cœrulescens, petalis erosis, superioribus obovatis, lateralibus ovatis, ad unguiculas appen- dice piloso incrassatis, infimo abcordato-cuneiformi , calcare appendicibus calycinis 3-plo 4-plô lon- giore, acutiusculo, recto, aut recurvo. Anrer& subsessiles, ovatæ, pallidæ, ad latera barbatæ, appen- dicibus coloratis, hastato-cordatis, acutis, appendicibus inferiorum dorsalibus longissimis, apice incrassatis. Ovarrum 1-2 lin. longum. 1-1 lin. latum, ovoideum, glaberrimum. Srvzus geniculatus. SriemA rotundatum foramine magno, basi et ad latera fimbriato. Ovura ovoidea, horizontalia. Cap- suLA 4 lin. longa, ellipsoideo-elongata, acuta, profundè 5-gona, valvis tenuibus, glabris, placentas la- tas, incrassatas medio gerentibus. SemiNa 1-4 lin. longa, ovato-pyriformia, lucida, fusca, apice latè ca- runculata. Emsrvo 1 lin. longa. Corycepones ovato-orbiculares. Raprcuza cylindracea, acuta, cotyle- donibus duplô longior. EXPLICATIO TAB. XIV. 1. Rami floridi (1), et fructiferi cum caule radicante. 2. Folium inferius cum stipulis, a folium , bb stipalæ. 3. Folium superius, & folium, 68 suüpulæ cum pedunculis la- cerato-pinnatisectis, omnes magnitudine naturali. 4. Pedicelli portiuncula cum bracteolis magnitudine aucta. 5. Flos. 6. Petala seorsüm delineata, ambo magnitudine naturali. 7. Anthera cum appendice seu cristä à tergo visa. 8. Eadem à fronte visa. 9. Anthera infe- rior à tergo visa appendice basilari, sive calcare instructa, omnes magnitudine auctæ. 10. Ovarium, petalis et genetalibus avulsis, calycis foliolis obtectum, magnitudine natu- rali. 11. Idem duplè auctum, foliolis calycinis abscissis, staminibus cinctum, stigmate inter appendices exserto. 12. Idem , stigmatibus avulsis, pistillo antrorsüm viso, magni- tudine cum sequente auctum. 13. Pistillum ovario impositum à latere visum. 14. Capsula calyce cincta, magnitudine naturali. 15. Ovarii sectio transversa, valvas, placentas, et seminum posituram exhibens, magnitudine, prout partes sequentes, aucia. 16. Valva avulsa introrsüm visa cum seminibus placentæ adhærentibus. 17. Semen, a hilum, à ca- runcula , c raphe, d chalaza. 18. Embryo. 19. Idem cotyledonibus arte sejunctis. MNEMION CHEIRANTHIFOLIUM. Nos. M. radice perenni , fusiformi , fibrosà ; caulibus erectiusculis ; foliis integris , albidis, densè tomentosis, inferioribus orbiculatis, petiolatis, superioribus spathulato-lanceolatis, stipulis integerrimis. (1) Petala hic incorrecta, vid. figg. 5 et6, ubi forma emendata. 15 jy. ( 114) Viola Tenerifera longifolia, radice fibrosâ. Feuill. Voy. 1724. Mss. Bibl. Reg. Par. cum ic. Viola pumicis! Teneriffe 1778. Masson. Mss. Herb. Banks. Violette à feuilles un peu allongées! Labill, Foy. Réch. Lapeyr. vol. 1. pag. 21. Viola cheiranthifolia. Aumb. et Bonp. PL. équin:wol. 1. pag: 111. tab. 39. Viola Teydea! Berthel. Mém. Soc. Linn. Par. 4. Livr. pag. 420. tab. 7. Viola del Pico. Mvariensium. Has. Inter lapillos et pumices montis excelsi Nivariæ e/ Pico de Teyde ad altitudinem hexap. circiter 1500, cytisi nubigeni dumis jam rarescentibus et quam primüm defecturis, usque ad radices coni extremi ignivomi e2 Piton , ad alt. 1955 hexap. ubi in hâc orbis lati- tudine , ut videtur, phanerogamarum vegetatio omnis subsisLi. Disrri8. GE0G. Planta Canariensis. Desc, Ranix demüm fusiformis, perennis, ? alba, carnosa, inferiüs fibrosa, fibrillis albissimis, f- brillulosis, apice truncata, caulem brevissimam efficiens. Ramr plurimi ab apice caulis, 5 circiter poll. longi, basi striati, albi, flaccidi, foliorum petiolis, et stipulis siccis reduviosi, apice pallidè virides, densè tomentosi, subtetragoni. Fozra ascendentia, apice obtusiuscula, margine integra, aut rarius si- nuato-dentata, ciliata, crassiuscula, undique albo-tomentosa, pilis densissimis, rectiusculis, mollibus, simplicibus, ascendentia ; superiora ad apicem ramulorum confertissima , lanceolata, aut lineari-lan- céolata, in petiolum decurrentia, 12-15 lin. longa, 2-3 lin. lata, stipulis conformibus, integris, folio pa- rüm brevioribus ; inferiora ovata, stipulis brevibus, spathulato-linearibus, integris, petiolatis ; infima parva, subviridia, rotundata, ut plurimüm exstipulata, petiolo lato. Penuncuzr foliis duplô, rariüs sub- triplo longiores, erectiusculi, striati, subtetragoni, albescentes, molliter hispidi, pilis brevibus, patulis, suprà medium stipulati, stipulis tomentosis, pellucidis, sæpius coloratis, apice acutis, basi in sacculum productis. Cazvx corollà dimidio brevior, tomentosus, foliolis lineari-lanceolatis ad apicem acutum at- tenuatis, subtrinervibus, 5 lin. longis, 1-4 lin. latis, appendicibus ut plurimüm integris, superioribus brevioribus. Cororra 42 lin. lata, amethystino-cærulea, oculo luteolo, lineolato ; petalis superioribus 6-7 lin. longis, 4 lin. latis, ovatis, acutiusculis ; lateralibus apice rotundatis, angustioribus; infimo breviusculo, cuneato, crenato. Gazcar appendicibus 5-pl longius, apice sæpiüs tomentosiusculum. Anraer 1 lin. longæ, ovatæ, apice attenuatæ, appendicibus superioribus elongato-pyramidatis, obtu- sis, basilaribus 3 lin. longis, attenuatis, filiformibus. Ovarrum rotundato-ovatum, glaberrimum. Sryzus valdè geniculatus, breviusculus. Sriema subrotundum, foramine magno, aperturâ ferè verticali, ap- pendicibus crassis infrà stipato. Ovura ovoidea, horizontalia. Capsuza 3-4 lin. longa, ovata, subob- tusa, profindé ad placentas 6-sulcata, rugosula, subglabra, lutea, valvis cartilagineis, duris, margine subscariosis, placentis albidis. Semrva 1 lin. longa, ovoidea, lutea aut subfusca, glaberrima, carunculàâ maguâ, albâ. Perispermium album. Eusrxo à lin, longus, viridescens. CoryzEnones orbiculares. Ranr- cuLA acutiuscula, cotyledonibus duplo longior. Os. Stirps sanè notabilis, quæ verticem ferè ipsum nobilissimi montis scandens, ubi æther subtilis et extenuatus, in- clementia cœli, aridissimi rupes, sol die fervidus, geluque nocturnum, vivendi causas vegetabilibus auferunt, radiculas in- ter pumices, cœli humores parcos mirum in modum colligentes et conservantes, inserens, regionem tempestatibus actam ornat, et viatori, quicunque has solitudines adortur, spem et solatium offert. Nivariensium paucis visa, solis caprariis Botani que . EE ANT Trelte top ture LÉO <'POTS , AA 7 LA Ah LLCLITL LAS. (4 24 Lie htto tt D CS 77777772 Zith.de (Adrien & CE rue Fiches: Z. C445") sub nomine Viola del pico nota est. Plantæ vivæ summà curà è monte delatæ, semina terræ, aut pumici contrito, cu- riosissimè commissa, aeris inferioris auram crassiorem diù nunquàam tolerare potuerunt, et è seminibus nostris hortis Milfordiensi, et Bassanensi Paroliniano confisis, plantulæ vix enatæ perierunt. Nulla ergô icon ex plantis cultis speranda. Iconem, ineditam adhuc, accuratè exaravit monächus indefessus et verè reverendus, Feuillæus, alteram inter plantas æquinoctiales Humboldtius et Bonpland, tertiam in actis soc. Linn. Paris, nostrorum alter edidit. Ambæ malæ. Bonplan- dianæ petala summoperè mendosa ne Mnemii quidem characteres referunt, unde forsan V. caninæ, à quà diversissima, æquiparant auctores. Berthelotianæ, deficientibus calore æstivo veris, petala M. tricolor suppeditavit. Neutri partium dissectio ulla. Quartam ergd edere, et ut speramus perfectiorem, cogimur. EXPLICATIO TAB. XIV. B. 1. Planta florida. 2. Eadém fructifera. 3. 3. 3. Folia inferiora. 4. 4. Folia superiora, omnia magnitudine naturali. 5. Pedicelli pars bractearum formam et situm exhibens, magni- tudine aucta. 6. Petala seorsim depicta magnitudine naturali. 7. Calyx, cum sequentibus auctus , fructum juniorem obtegens. 8. Genitalia, calyce petalisque resectis. 9. Anthera dehiscens , cum appendice superiore , antrorsüm visa. 10. Eadem retrorsüm visa cum con- nectivi appendice basilari. 1 r. Ovarium cum stylo et stigmate, staminibus avulsis, à latere visum. 12. Idem visum à fronte cum stigmatis foramine et appendiculis. 13. Ovarii valvula -exsecta cum placentà , ovulisque, et mamillis ovuliferis, magnitudine multotiés aucta. 14. Semen antrorsüm visum, & hilum, caruncula, c raphe, d chalaza. 15. Idem à la- tere visum. 16. Idem longitudinaliter dissectum , a hilum , à caruncula , c testa cum chla- myde, d perispermium , e embryo, f chalaza. 17. Embryo è perispermio sublatus. | ( 116 ) CISTINEZÆ. Juss. HELIANTHEMUM. Tourxer. Cazyx 5-phyllus , foliolis 2 exterioribus minoribus. CoRoLLA 5-petala. STAMINA 7-20 , aut indefinita, filamentis capillaribus, antheris didy- mis, utrimque emarginatis. Ovarium 1-loculare, aut incompletè 3-lo- culare; placentis 3, fliformibus, 2-12-rariùs pluri-ovulatis; funiculis resupinatis, aut ascendentibus, post anthesin tumescentibus. SryLus ascendens, aut raris erectus. STIGMA disciforme, disco processubus fmbriolatis cristato. CarsuzA 1-locularis, aut incompletè 3-locularis, 3-valvis, chartacea, oligosperma aut polysperma ; endocarpio à meso- carpio soluto, pelliculari. Emsryo simpliciter spiralis, subcentralis. CoTYLEDONES recti, perispermio subangustiores. HerBx annuæ, aut suffrutices, ramosissimi, decumbentes. FozrA opposita (superiora aliquandd sparsa), penninervia, semper stipulata. FLores corymbosi, terminales, aut oppositifolii, secundi, quandoque distychi, bracteolati, aut rariüs foliüs veris suffulti ; pedicellis post an- thesin reflexis, ad basin semicirculatim reversis, deflexis , rariüs ascen- dentibus, axillaribus, aut folio oppositis. Cazvais foliola exteriora, 1-ner- via, herbacea, sæpiùs parva, bracteiformia, post anthesin patula ; interiora 3-5-costata , inter costas chartacea, autscariosa. PETALA lutea, alba, aut rosea, guttà flavà basi notaia. STAMINA 1-aut pluri-serialia , flava, stylo breviora. Ovarium sæpiüs in thecaphoram brevem, disco arclüissimè circumductam , angustatum. OvurA erecta; funiculis oppo- sitis, (rariùs nidulantibus,) confertissimis, post anthesin turbinatis aut claviformibus, 3-hedris, diaphanis, argutè reticulatis ; endocarpio (Lire etiam à principio soluto, marginibus tantüm , et valvarum axi affixis : dissepimentis nullis, aut membranaceis, in lamellas 2 pelliculares so- lubilibus. CapsuLA 3-gona, loculicida. SEMINA ovoidea, angulata, sub- 3-gona , subtiliter scrobiculata , aut papillosa ; cotyledonibus ellipticis, aut elliptico-orbicularibus, erectis, radiculà subbrevioribus. RAnIcuLA perispermio subbrevior, nunc lateralis, nunc in eâdem etiam specie, dorsalis. Spach, Suites à Buff., vol. 6, pag. 15 (1). HELIANTHEMUM LEDIFOLIUM. Pers. H. radice annuà ; caule erecto, hirsuto, simplici, stricto , aut 2-3-tomo; foliis lanceo- latis , integerrimis, breviter petiolatis, hirsuto-incanis , oppositis, alternisque ; calyce vil- loso ; petalis brevibus , angustis, sulphureis ; capsulà 3-gono-ovoidei, lutescente , glabrà , nitidà , aut puberulà, calyce subbreviore, valvis pellucidis , margine nervosis. Cistus annuus folio ledi. Lobel. Stirp. Ic. vol. 2. pag. 118. Cistus ledifolius. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 742. Cistus Niloticus. Linn. Mant. plant. pag. 246. Helianthemum ledifolium. Pers. Syn. vol. 2. pag. 78. Spach. Suites à Buffon. vol. 6. p. 17. Helianthemum Niloticum. Pers. Syr. vol. 2. p. 78. Ad. Brongn. Réch sur la fécond. pag. 11. vel. Ann. Sc. Nat. vol. 28. pag. 113. tab. 11: opt. Helianthemum villosum. Thibaud. in Pers. Syn. vol. 2. nez. 78. Helianthemum lasiocarpum. Desf. Hort. Par. ed. pag. Has. In petrosis Lancerottæ , et circa Portum Caprarum in Fuerteventurà. Distrie. GEOG. In apricis calidis regionis totius maris Mediterranei à Caucaso ( H. lasio- petalum Desf. ! ) ad Lusitaniam! et Mauritaniam! HELIANTHEMUM CANARIENSE. Pers. H. caule lignoso, tortuoso, decumbente ; ramis gracilibus, tomentosis; foliisque (1) Cistinearum ordinem in laudatissimo opere Suites à Buffon, necnon, in Ann. Se. Nat. 2 ser. vol. 6. pag. 257, recensuit atque illustravit cl. et amiciss. Spach, cûmque specimina omnia nostra, speciesque ipsas recognovit, ritèque illic exposuit, fidem diuturni laboris opusculo habuimus, nec genera iterùm dificillima turbare, aut elaborare voluimus. Quibuscunque autem numerosiora , quàm quæ ad intel- lectum nostrum necessaria, videantur, (artis enim, animique humani, fortuita quædam effectio genus,) pro generis magni érooraouaious ex CoOgnitione partium subtili stabilitis, naturæque et inter se conve- nientibus, certe haberi necesse est. \ ( 118 ) subtüs incanis, muticis , aut mucronulatis ; floribus spicatis, spicis gracilibus, 6-8-floris ; calycis foliolis interioribus demüm latis, planis, nervosissimis ; ovario rotundo, albo-to- mentoso ; capsulà villosà. Cistus Ganariensis. Jacq. Ic. rar. vol. 1. tab. 97. mise. vol. 2. pag. 339. Helianthemum Canariense. Pers. Syn. vol. 2. pag. 78. Dun. in. DC. Prod. vol. 1. pag. 274. Héliânthemum mücronaätum. Dun! L. c. fide herb, Bouché. Helianthemum glaucum. Sweet Cist. tab. 111. excl. syn. Has. In rupestribus aridis Lancerottæ, Fuerteventuræ, Canariæ , et regionis maritimæ australioris Teneriffæ. Ubicunque à capris avidissimé tonditur. Disrris. GE0G. Planta Canariensis nondüm aliundè inventa. Desc. Surrrurex lignosus, tortuosus, decumbens. Rawr teretes, nodosi, fusci, læves, ramulis gracili- bus, rufulis, tomentosis, subdichotomis ; internodiïisbrevibus. Foxxa 2-8 lin. longa, 1-4 lin. lata, ovata, aut ovato-orbicularia, basi in petiolum filiformem 1-2 lin. longum attenuata, rarius rotundatà, apice mucronulata, aut subretusa, plana, aut margine subrevoluta, supernè cinereo-viridia, subtüs albida, nervosa , utrinque tomento denso vestita ; stipulis subulatis, petioli longitudine , aut subbrevioribus. Frores spicati, spicâ gracili, terminali, aut in ramulorum 2-tomiis subterminales ; bracteis brevibus, subulatis , floribus sæpissimè oppositis , aut alternantibus. Penrcezur in præfloratione erectiusculi , de- müm à basi geniculato-deflexi, recti. Caryx tomentosus, foliolis exterioribus augustissimis, interiori- bus 2-4 lin. longis, 1-3 lin. latis, ovatis, aut demüm rotundato-ovatis, apice subacuminatis, aut obtu- sis, rufis, glabrescentibus aut hirtis, chartaceis, nervis 3-5 validis et venis anastomozantibus notatis, demüm subplanis, capsulam maturam laxè involventibus. Perara lutea, ovata, fugacissima, calyce pa- rùm longiora. Sramra lutea, stylo subbreviora, Ovarium globosum, densissimè albo-villosum, placentis sub-20-ovulatis. Ovura ovoidea , acuta, funiculis demüm dilatatis. Sryzus gracilis, calyce et corollâ brevior, sub apice geniculatus. Sriema 3-lobum, papillosum. Capsuza rotundato-3-gona, hirta, pilis ru- fulis, subalbidis, lucidis, endocarpio à mesocarpio libera. Semina rufa, ovato-3-quetra, testà (immersä), mucilaginosâ. CoryLenones ovatæ, aut subrotundæ, basi hilum, apicibus micropylam spectantes. Ranr- eurA cylindracea, subobtusa, reflexa, obliquè rimalis, ad micropylam conversa. Ogs. H. Canariense speciem Ægyptiacam H. Lippii valdè refert, à quo foliüis latioribus nec revolutis primo intuitu differt, et per H. confertum Dun : maximè ad H. Kahiricum Del. accedit. Hæc omnia Eriocarpum Dun. sectuinculam sa= ‘is concinnam, quamyis vix ab ejusdem Euhelianthemo bene ex arte disjungendam, efficiunt, à quo forsan, petala licet magis conspicua, non amoyendum H. Broussonetii Dun. EXPLICATIO TAB. XIL B. 1. Planta junior ante anthesin , magnitudine naturali. 2. Eadem adulta, florida. 3. Ra- mus procerior fructifer. 4. Folium cum stipulis. 5. Ovarium cum sequentibus magnitudine auctum, longitrorsüm sectum, staminibus circumdatum, stylo et stigmate superante. 6. Stamen antrorsüm visum. 7. Idem visum à dorso. 8. Stigma multotiès auctum. Cistinex. (a 7 7 s 2 =) 2 ; 5 PM . Um Ville lapide ina oubli Dép hheletaisionts 2 actes Pasch L Lith.de Lernercier Berurad & CC Tab.12.R. Cistineæ. AS Vieille Lapide inctdit. D 7 \N N N KN K L 7 2 ® 2 2 CL, linp.de Lemercéer Benard &U ie FA Eh A ë Æ : Latibhennt CA ll CLIC. { Botanique . | Cistinec. RTE RP . Pre A | Lait de C. Mlrien, RPicher y ( 119 ) 9. Ovarium transversè sectum , androphori disco insidens, calycis foliolis 5 cinctum , co- rollà et andrœcio avulsis. 10. Idem arte apertum, valvulis (ovulis et placentis instructis), amotis. 11. Valvulæ avulsæ sectio endocarpium à mesocarpio solutum exhibens. 12. Pla- centa avulsa multotiès aucta, unde ovulorum et funiculorum forma pateat. 13. Capsula matura foliolis calycinis adultis stipata. 14. Eadem dehiscens. 15. Eadem cum perispermio et embryone longitrorsum dissecta. TT Embryo solutus. HELIANTHEMUM CONFERTUM. Du. H. foliüs ovato-lanceolatis , Utrinque cinereo-tomentosis, subtüs albescentibus ; floribus spicatis, spicis confertis; pedicellis brevibus ; calycis foliolis interioribus subangustis, apice acuiis. Helianthemum confertum. Dun ! in DC. Prod. vol. 1. pag. 274. Has. In Teneriffà, Broussonet. Disrri8. GE0G. Planta Canariensis. Oss. Species nobis in Teneriffà nunquàm visa, præcedenti valdè affinis, quàcum conjungitur à el. Spach. Ultrà differen- tias quas suprà memoravimus, specimen Broussonetianum, ex quo sumpta est icon nostra, partibus omnibus fortior est, et procerior. Fructus maturus deest. EXPLICATIO TAB. XIIL 1. Ramus florifer. 2. Ramulus adultior. 3. Ramuli sectio cum stipulis, et folio magnitu- dine auctis. 5. Flos detrorshm visus. 5. Idem visus antrorsüm. 6. Petalum. 7. Idem auctum. 8, Pistillum. 9. Ovarium. 10. Idem auctum. HELIANTHEMUM BROUSSONETIL Dun. H. caule fruticoso ; ramis tomentosis ; foliisque lanceolatis, coriaceis , suprà cano-vires- centibus, subtüs incanis, nervosis; pedunculis incurvis; racemis terminalibus; stipulis caducis; corollà luteà ; staminibus calyce brevioribus ; capsulà calÿce tectà. Helianthemum Broussonetii. Dun. in. DC. Prod. vol. 1. pag. 279. Spach. Suites à Buffon. vol. 6. pag. 32. Has. In montibus Teneriffæ boreali-orientalibus. Disrri8. GE0G. Planta Canariensis. Descr. Frutex subpedalis, lignosus, tortuosus, cortice lævi, nigrescente. Ram suboppositi, cylindra- cei, cinerei, ramulis divaricatis, tomentosis, foliorum cicatricibus crebris notatis, apice absoletè 4-gonis, internodiüis brevissimis. Petioli 1 lin. longi,'tomentosi. Fozra latè lanceolata, pollicaria, 4 lin. lata, ( 120 ) densè tomentosa, supernè viridia, nervosiuscula, subtüs glauca, nervo medio proeminente, stipulis pe- tiolo longioribus, linearibus, angustissimis, caducis. RacEmt terminales, tomentosi, sub-3-tomi, subse- cundi, sub-12-flori. Penrcezcr 6 lin. longi, tomentosi, filiformes, curvato-reflexi. Bracrex pedicellis breviores, lineares, angustæ, tomentosæ. Cazyx submembranaceus , stellato-pubescens , foliolis exte- rioribus angustissimis, acutiusculis, interioribus 5 lin. longis, 2-3 lin. latis, lanceolatis, concavis, late- ribus imparibus, acuminatis, costis 3-5 virescentibus, aut purpurascentibus, latis ,insignitis, Perara ovata, lutea, calycis longitudine. Sramina plurima, fulva, calyce, et stylo breviora. Sryzus basi genicu- latus, stigmatibus 3 papillosis basi in unicum coalitis. Ovarium globosum, tomentosum, gynophoro brevi suffultum. Ovura 6-12, pyriformia, placentä filiformi, funiculis demüm tumidis ovoideo-pyrifor- mibus, endocarpio soluto. Capsuza sub-3-pona, fusca, stellatim hirsuto-tomentosa, calycis foliolis in- terioribus, sublongioribus obtecta. Sera ignota. EXPLICATIO TAB. XIIL B. 1. Ramus floridus , et fructiter. 2. Folium cum stipulis, ambo magnitudine naturali. 3. Anthera antrorsüm visa, cum sequentibus magnitudine aucta. 4. Eadem à dorso visa. 5. Andræcium cum pistillo , corollà et calycis foliolo altero interiore avulsis, disco stami- nifero , gynophoro, et ovario longitrorshm sectis. 6. Stigmata 3 basi coalita, desuper visa, multotiès aucta. 7. Ovarium, disco staminifero insidens, transversé sectum, corollä et genitalibus ablatis, et calycis foliolis 5 arte deflexis. 8. Idem valvulis distensis. 9. Valvulæ avulsæ segmentum , & epicarpium cum mesocarpio conjunctum, endocarpium à meso- carpio solutum, c placenta, d ovula funiculis insidentia. 10. Placentæ pars à valvulà avulsa, multotiès aucta, aa ovula, 06 funiculi post fecundationem tumidi, ce placenta, dd endo- carpii fragmenta cum placentä avulsa. TÜBERARIA. Sracu. Cazvx 3-5-phyllus, foliolis 2 exterioribus minoribus. CoroLLA 5-pc- tala. STAMINA plurima, (saltèm 15,) filamentis capillaribus, antheris suborbicularibus, retusis. Ovarium incompletè 3-loculare, placentis nerviformibus, pluriovulatis, funiculis nidulantibus, claviformibus, turg'dis , resupinatis. SryLus brevis aut subnullus, erectus, obconicus. STIGMA hemisphæricum, basi subtrilobum. CapsuLA testacea, incom- pletè 3-locularis, 3-valvis, polysperma ; endocarpio solubili, dissepi- mentis membranaceis. EuBryo subperiphericum , circumflexum. * + La " AU ‘bus a Cistincæ. NU ee = RS SN CS = MOT T-autre der. Ticlle lapute trcidit. 1 COCLLAI PAL DL OLLHI IL CAL d CE Lili. de Lernercier: Benardt &C® ( 121 ) HerBÆ perennes, aut annuæ. Fou triplinervia, aut subquintupli- catonervia, superioribus tantüm stipulatis, aut nullis: radicalibus, seu ramalibus inferioribus, rosulatis, spathulatüis ; caulinis, seu rama- libus superioribus, ut plurimüm alternis; reliquis oppositis. FLorREs racemosi, racemis solitartis aut geminatis, terminalibus, simplicibus, aut subpaniculatis, 1-lateralibus, bracteolatis, aut subnudis, pedun- culatis ; pedicellis bractearum axillis, aut extrà axillas, insertis, apice incrassatis, pedunculisque præfloratione nutantibus, per anthesin erectis , deinde divaricatis, deflexis, aut depressis, demüm resupinatis, aut suberectis. SEPALA herbacea, aut coriacea (aliquandd, calycibus 8-sepalis, nulla, aut abortione unica), bracteoliformia; interiora argutè striata, subacuminata, aut acuminata, ad latus alterum cbtectum membranacea. PeraLA pulchrè flava, basi maculà purpureä aut vio- lace notata. SrAMINA lutea. SricMA crassum , albidum, cristis valdè papillosis, finibriolatis. Funicurt cellulosi, membranacei, maturitate caduci. SEMINA minima, ovoidea, 3-gora, scrobiculata. EmBrvo graci- lis, in 3-angulum, aut in ferri equini speciem circà partem perisper- mii centralem incurvatus; radiculâ ascendente, obliquâ, cotyledonum ferè longitudine; cotyledonibus oblongo-linearibus, geniculatis, as- cendentibus. Spach, Suites à Buff., vol. 6, pag 5. TUBERARIA ANNUA. Sracu. T. radice annuà; foliis hirsutis aut subglabris, linearibus aut lanceolato-linearibus , su- perioribus ut plurimüm stipulatis ; racemis d-12-floris viscoso-hirsutis ; floribus parvis pe- dicellis filiformibus ; calyce hirsuto 5-phyllo. Helianthemum flore maculoso. Col. ecphr. pars 2. tab. TI. Cistus guttatus. Linn. Sp.pl. vol. 2. pag. 742. Engl. Bot. tab. 544. Sibth. Fl. Græca. vol. 5, pag. 79. tab. 498. Helianthemum guttatum. Mill. dict. vol. pag. n. 8. Cistus bupleurifolius. Lamck. Encyc. vol. 2. pag. 22. Cistus serratus. Cavan. Ie. vol, 2. pag. 57. tab. 175. fig. 1. Cistus plantagineus. Æ/iid. Sp. pl. vol. 2. pag. 1197. Helianthemum inconspicuum. Thibaud in Pers. syn. vol. 2. pag. 77. 16 “HI. ( 122) Helianthemum punctatum. Æ/{{d. enum. vol. 1. pag. 570. Xolantha racemosa. Rafin. Caratt. pag. 73. tab. 18. fig. 1. Helianthemum heterodoxum. Dun. in. DC. Prod. vol. 1. pag. 270. Helianthemum eriocaulon. Dun: I. c. p. 271. S'wéet. Cist. tab. 61. Tuberatia annua. Spach. Ann. sc. nat. 2. ser. vol. 6. p. 365. Décembre 1836. Suites à Buff. vol. 6. pag. 46. Has. Circà nemorum regionis sylvosæ margines, in dendro-ericetis , et in regione pini- ferà insularum Canariensium. Disrris. GE0G. Per omnem maris interni circuitum , et ad littora Oceani occidentalis usque in Britanniam. TUÜUBERARIA PERENNIS. Spacx. T. radice perenni ; caule basi suffrutescente ; foliis subglabris, subcoriaceis, subtüs glaucescentibus , radicalibus rosulatis , longè petiolatis, caulinis minoribus , superioribus sessilibus ; stipulis nullis ; racemis 3-7-floris, glabris ; pedicellis filiformibus, incrassatis ; calyce glabro, chartaceo , 3-phyllo, aut 4-phyllo , foliolo exteriore bracteoliformi. Tuberaria nostras, et Tuberaria major. Bauh. Hist, vol. 2. pag. 12. Helianthemum plantaginis folio perenne. Buxb. cent. 3. pag. 33. tab. 63. Cistus Tuberaria. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 141. Cavan. Ic. vol. 1. pag. 65. tab. 97. Palau. Pract. Bot. Linn. vol. 4. pag. 357. Desf. F1. Atl. vol. 1. pag. 45. Helianthemum Tuberaria. Mull. dict. vol. nr. 10. DC. Fi. Fr. vol. 4. p. 818. Snuth. Prod. F1. Græc. vol. 2, p. 366. Ds Stirp, S'ard. fasc. 1. p. 6. FI. S'ard. vol. 1, pag. 209. Gusson. Prod. FI. sic. vol, 2. p. 22. Ten. Syll. p. 258. Reichb. F1. Germ. exc. vol. 3. pag. 712. Helianthemum lignosum. Sweet. Cist. tab. 46. Tuberaria perennis var. «. melastomæfolia. Spach. Ann. Sc. Nat. 2. ser. vol. 6. pag. 365. decemb. 1836. S'uites à Buff. vol. 6. pag. 48. Has. Inter cisteta in solo argillaceo post sylvam de las Mercedes in insulà Teneriffà. | Disrris. GE0G. Invenitur sparsim per plagas præsertim calidiores mari Mediterraneo conterminas usque in Oceani littora in Lusitanià et in Gallæciä. In Syrià. (Labzll. Herb!) In Peloponneso. ( Sibthorp. ) In Sicilià. ( Gussone.) In Magnà Græcià. ( T'enore. ) In Sar- dinià (Moris! ) In Corsicà. (DC. Labillardière !) In Africà boreali. ( Desfontaines. ) In Dalmatiæ insulà sanctà Antiochà. ( Müller. ) In Ligurü ! In agro Nicæensi ! ( Æ/lioni. ) In Gallià merid! (DC.) In Hispan! (Palau. ) In Mauritaniä! In Lusitanià! ( Brotero. ) In Gallæcià. (Palau. ) | | (123) STEPHANOCARPUS. Spracu. Cazyx 5-phyllus, foliolis omnibus post -anthesin conniventibus : 3 interioribus imparibus, quorum 2 æqualibus, tertio majore, exteriori- bus simili; 2 exterioribus majoribus, cordiformibus interiora tegen- tibus. CoroLLA 5-petala, Ovamum sub-5-loculare, apice truncatum. PrAcENTÆ nerviformes, 4-ovulatæ, faniculis aliquantulùm suprà me- dium placentarum insertis, oppositis , altéro alteri exactè superposito, deflexis. Ovura erecta. Carsura chartacea, polysperma, apice in valvas 5 septifragè dehiscens, subtüs evalvis, endocarpio mesocarpio adhæ- rente ; septis chartaceis, apice per placentas cohærentibus. Emgavo gracilis, circinnatus. | SUFFRUTEX lignosus, ramosissimus. FozIA opposita, summa sessilia , aut subsessilia , exstipulata , 3-nervia, aut subiriplinervia, suprà ru- gosa , subtüsque rugosissima , adulta subcoriacea. PEpuNcuri termina- les, aut subterminales, (ramulis junioribus foliferis, nunc simplicibus, nunc paniculatis,) nudi, graciles, multiflori, rariùs paucifloni, soli- tar, aut terni, apice quandoque 2-furcati. Pepicezrt semper erecti, ferè filiformes, apice incrassati, basi articulato, nunc in corymbum , nunc in Cymam, aut in cymulam, aliquandd in racemum secundum dispositi. Cazvcis foliola persistentia, 2 minora, seu interiora , cymbi- formia , cuspidata, ferè diaphana, argutè striata ; 3-majora ferè plana, interiora tegentia , herbacea, acuminata, subtiliter subpalmatinervia. CoroLLA grandiuscula, petalis albis basi maculà luteâ notatis. Sra- MINA usque ad 100, flava, pistillo longiora, calyce bis ter breviora. Pisrizum parvum. SniemA albidum , aut subrubrum, grandiusculum, ex crisis 5-carnosis, sinuosis, conduplicatis, conniventibus compositum. CarsuLa parva, calyce bis saltem breviora, pauld post seminum matu- ritatem dehiscens, valvulis dentiformibus, plus minüs recurvis. Semi ovoidea, aut subglobulosa, añgulosa, argutè scrobiculata. Emervo circà ( 124) portiunculam perispermii centralem cochleatim convolutus, radiculâ obliquè ascendente ; cotyledonibus linearibus, angustissimis, apicibus spiræ penè centrum occupantibus. Spach. suites à Buf. vol. 6. GENUS, capsulæ dehiscentia imprimis notabile, speciem unicam sequentem complectitur. STEPHANOCARPUS MONSPELIENSIS. Sracn. S. folits inferioribus subglabris , superioribus pedunculisque viscosis , pilosis, pilis mol- libus, albis, ovario pubescente ; capsulà glabrà , fragili. Cistus Monspeliensis. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 737. Jacq. Collect. vol. 2. tab. 8. Flor. Grœca. tab. 493. Srveet. Cist. tab. 27. Cistus Florentinus. Zamck. Encyc. vol. 2. pag. 17. Sweet. Cistin. tab. 59. Stephanocarpus Monspeliensis. Spach. Ann. Sc. nat. 2. ser. vol. 6. pag. 369. tab. 17. fig. 7. Juagarzo incolarum. Has. In cistetis Canariensibus , à 200 usque ad 700 et 800 hexapodas super mare , cum Rhodocisto Berthelotiano , ante quem ad fines regionis maritimæ comparet , eoque insuper altiüs montes scandit. Disrris. GE0G. Per totam regionem maris Mediterranei à Syrià. (Labillardière. Herb.) In Mauritaniam ! et Lusitaniæ provinciam Conimbricensem! ( Brotero. \ vuleari garis. RHODOCISTUS. Sracn. Cazvx 5-phyllus, foliolis demüm ante plenam fructûüs maturitatem deciduis, 3 interioribus magnis, consimilibus; 2 exterioribus parvis, post anthesin recurvis. PETALA 5 rosea aut purpurea. SrAmINA nume- rosissima , filamentis filiformibus, apice incrassatis, antheris 4-gonis, obtusis, basi emarginatis. OvariuM incompletè 5-loculare, placentis nerviformibus, 3-gonis, arcuatis, multiovulatis; funiculis margine nidulantibus, elongatis, tortuosis, vagis. OvurA erecta. Srvius gracilis ovario sublongior, exstans, declinatus, medio geniculatus. Sricma disciforme. CarsüLA lignosa, obsoletè 5-g0na, polysperma , incompletè 5-locularis, ab apice ad dimidium 5-valvis, deinde evalvis, dissepimentis cartilagineis, endocarpio adhærente, Euro gracilis circinnatus. (@ 751) SUFFRUTEX lignosus. FoLrA opposita, exstipulata, petiolata, (præter ramorum superiora , et ramulorum floriferorum,) 3-nervia, ad basin saltem, ramulorum sterilium persistentia, ramorum et ramulorum floriferorum caduca; (ramulorum juniorum magna post gem- marum axillarium evolutionem statim decidunt). VAGINA petiola- ris plerumque amplissima. PEDUNCUII terminales, (quandoque ad api- cem ramulorum brevium axillarium,) aut axillares, et terminales, (semper in ramulis junioribus,) subfastigiati, aut sæpissimè laxè pa- niculati, apice plerumque bibracteolati. PEDICELLI cymosi, rariùs co- rymbosi, nudi, præfloratione nutantes, per anthesin horizontales, aut aliquantulüm declinati, (ande flos explicatus verticalis nec, ut in cistis veris generibusque finitimis, horizontalis,) demüm post anthe- sin erecti. BRACTEÆ pauld post anthesin deciduæ, plerumque foliacez. Cazvas foliola herbacea, 3-interiora cymbiformia, inæquilatera, striata , ad latera obtecta membranacea, 2 exteriora (ad unicum ali- quandù redacta), angusta, acuminata. FLORES maximi, petalis basi flavescentibus. Ovarium 5-gonum; sessile. CapsuzA loculicida, tandem post seminum maturitatem dehiscens. SEmINA ovoidea, aut subglo- bosa, angulosa, parva, sublævia. CoTYLEDONES angusti, lineares. Spach. Suites à Buff. vol. 6. | RHODOCISTUS BERTHELOTIANUS. SpAcx. R. foliis lanceolatis, aut ovato-lanceolatis , 3-nerviis, ramulisque hirsutis , aut densè to- mentosis ; pedunculis cymosis , 1-8-floris ; pedicellis brevibus ; calyce piloso, viscoso , aut tomentoso ; corollà magnà ; staminibus calyce subbrevioribus ; capsulà glabrà, lucidà, aut hirtà. | «. Symphytifolius Spach. I. c., foliis viridibus, pedunculisque et calyce pilosis ; ovario subglabro , ad angulos tomentoso. Cistus vaginatus. Æort. Kew. ed. 1. vol. 2. pag. 232. Jacq. Hort. Schœnbr. vol. 3. pag. 11. tab. 289. Bot. Reg. vol. 3. tab. 225. Sweet. Cistin. tab. 9. Buch. Beschr. Can. Ins. pag. 182. Cistus symphytifolius. Lamck. Encyc. vol. 2. pag. 15, Jarra incolarum. ( 126 ) B. Leucophyllus Spach. L. c. foliis vix pilosis, subtùs præsertim ramulisque , et calyce spississimé cinereo-tomentosis , ovario toto tomentoso. | Cistus candidissimus. Dun. in DC. Prod. vol. 1. pag. 264. Sweet. Cistins tab. 3. Cistus ocreatus. Link in Buch Beschr. Can. Ins. pag. 153. Buch. L c. p. 182. Rhodocistus Berthelotianus. Spach. Ann. Sc. Nat. 2. ser. vol. 6. pag. 367. tab. 17. figg. 5 et 6. de- cemb. 1836. Suites à Buff. vol. 6. | Has. In pinetis et cistetis Canariæ , Teneriffe , et Palmæ à 600 ad 1500 hexapodas s. m. B. in pinetis Canariæ ad sümma montium juga inter oppidulum Artenara et pagum 41- dea de San Nicolas ad alt. 1200 hexapodum. Chr. Smith. Nobis nuspiàm obvia. Disrri8. GE0G. Planta Canariensis neque hactenüs in Maderà inventa. Oss. Varietas vix nisi pube tomentosä, et foliis sæpiùs magis ovatis ab « differre videtur, characteribus, quanquam cultu vix mutatis, parvi inter cistos momenti, et varietatem ubi transitus ejus ad 6 manifestus, ex seminibus nostris in horto Parisiensi enatam vidimus. Varietatem alteram in pineto alto Canariæ suprà pylas Degollada de Manzanilla dictas, ramis, foliorum nervis, pedunculisque, villis argenteis ascendentibus undique obsitam invenimus, atque aspéctum è semi- nibus vulgatà longè hirsutiorem in horto culta servavit. Desc. Frurex 3-4-pedalis. Ramr ascendentes teretes fusci, juniores villosi, tomentosi , viscidi , rufes- centes, recti, conferti, sub-4-goni. Forra 1-1-3-% poll. longa 4-15 lin. lata, lanceolata aut ovato-lanceo- lata, apice acata, basi cuneata, aut subrotunda, villosa, suprà saturatè viridia, mollia, subtüs glauces- centia, tomentosa , 3-nervia, rugoso-venosissima, (in var. $. sæpissimè ovalia, acuminata , utrinque tomento stellato cinereo-incana, nec villosa) petiolata, petiolis canaliculatis, nervosis, villosis, aut to- mentosis, 1-4 lin. longis, basi in vaginam nervosam 2-6 lin. longum connatis, FLores terminales, pani- culati ,subcymosi, paniculis erectis, rigidis, 5-20-floris. Pepuncurr 1-3-flori, 2-3-tomi, aut cymosi, hirti, pedicellis brevibus, glomeratis, demüm fructiferis elongatis erectiusculis, rigidis, basi sæpissimè arti- culatis. Bracreæ ovatæ, aut lanceolato-ovatæ, deciduæ. Cazyx viridis, sæpiüs punctatus, viscosus, pilo- sus, aut hirsutissimus, in 5. tomentosus, foliolis exterioribus angustis, ovatis, aut ovato-lanceolatis, acuminatis, interioribus brevioribus ; interioribus 5 lin. longis, 4 lin. latis, rotundatis, concavis, apice filamento 2-3 lin. longo, subulato, appendiculatis. Cororra magna, petalis 10-12 lin. longis, laminâ 10 lin. latâ , roseis, vel purpurascentibus, basi lutescentibus , obcordiformibus , erosis. Sramina lutea . calycis longitudine, aut subbreviora. Ovariom 1-1-1 lin. longum, ovato-pyramidatum , acutum , 5-an- gulare, angulis hirtis, pilis ascendentibus, in 6 totum hirtum. Ovura pyriformia , funiculis longis, si- nuosis, vermicularibus, horizontalibus, apice ascendentibus. Sryzus cylindraceus, apice incrassatus. ST:GMA capitatum, albidum, carnosum, ex stigmatibus 5-3-gonis, basi connatis, concretum. Carsuza calycis persistentis foliolis interioribus subbrevior, demüm nuda, hirta, aut subglabra, lucida, rubro- fusca, ovoidea, apice acutiuscula, 5 dentata, demüm in valvas 5 ad medium usque dehiscens, valvis ad apicem tantüm 3-locularibus. Semiva nigra, sub lente puncticulata, angulato-pyriformia, apice micro- pylâ, basi hilo notata. Botanique. (istinecée. s Né Zhge Téice-LErerr cl: Ces lors PR. Cp Litidel-uirier, Pr Ricloer À ( 127 ) EXPLICATIO TAB. XIL 1. Ramus floridus. 2. Idem fructifer, ambo magnitudine naturali. 3. Ovarium longi- trorsüm sectum, cum stylo, et stigmatibus, unde mutua invicem partium longitudo appa- reat ; cum sequentibus magnitudine auctum. 4. Stamen antrorsum visum. 5. Idem visum à dorso. 6. Antheræ segmentum horizontale, unde forma ejus quadrata, et sacculi pol- line onusti, pateant. 7. Stigma papillatum ex stigmatibus 5 coalitis confectum. 8. Pistil lum androphoro impositum et foliolis calycinis vallatum. 9. Ovarium annulo staminifero insidens, transversè sectum, ut ovula septis incompletis funiculis mæandriis adhærentia pa- teant. 10. Ovulum aurà seminali nondum irroratum, multotiès auctum, & exostoma, 4 primina, c secundina et d tertiina seu nucleus per priminam translucentem visæ , e funicu- lus vermicularis et tortuosus. 11. Capsula longitrorsüm secta, ut septa apice perfecta, medio incompleta, videantur. 12. Semen. 13. Idem cum embryone et perispermio longi- trorsüm dissectum. 14. Embryo excerptus, cotyledonibus arte explicatis. ( 128 ) FRANKENIACEZÆ. No.” Frankeniacearum , sect. IT. À. de S. Hilaire. PL. remarq. Brés. et Parag., pag. 55. FRANKENIA. Laiwx. Caivx cylindraceus, tubulosus, apice 5-fidus, 5-costatus, leviter tortus, persistens , inadhærens, ex foliolis 5-linearibus, 2-nervibus, concavis, margine saubmembranaceis, ferè ad apicem usque coalitis, præfloratione valvatis. COROLLA regularis, 5-petala, hypogyna, patens, persistens, petalis calycis incisuris oppositis, præfloratione imbricatis, apice dentatis, subtortis, longè unguiculatis, unguibus à basi ad api- cem parapetalis (2) adnatis, solubilibus, auctis. FiLaMENTA 6, hypo- gyna , apice subulata, à basi ferè ad apicem dorso gibbosa, laminis basi coalitis discum crassum gynophorum cingentem efficientibus, intror- sùm dilatata, demüm subtorta, persistentia, capsulam juniorem cum corollà marcidà foventia, 3 in præfloratione breviora, valvulis ovarii alternantia, 3 interiora longiora, valvulis opposita, tegentia. Ax- THERA ovatæ, mobiles, posticæ, 2 loculares, loculis medio connectivo punctiformi conjunctis, rimà longitudinali ,sæpissimè obliquà , dehis- | centibus. PoLLEN ovatus, aut subrotundus, polyhedrus. OvarIuM supe- rum, ovato-3-quetrum, rariüs 4-gonum , angulis obtusis, gynophoro brevi suffultum, 1-loculare, 3-valvulatum , rariüs 4-valvulatum , val- vulis tenuibus medio à basi ad dimidium placentiferis, placentis parie- (1) Idem generis atque ordinis characteres. (2) De parapetalis et parastemonibus. Cf. Link. Elem. Phil. Bot. pag. 283. ( 129 ) tahibus, filiformibus, tenuissimis, inclusis. OvurA valvulæ cujusque 6, biserialia, rariüs 10-16, anatropa, ellipsoidea, erecta , funiculis longis, filiformibus, liberis, 2 inferioribus incurvis. Srvui staminibus lon- giores , à basi ferè ad apicem in columnam basi geniculatam coaliti, solubiles, apice liberi, præfloratione incurvi, demüm extrorsüm cur- vai, stigmata lamelliformia , papulosa , spathulata, facie internâ ge- rentes. CapsuLA calyce tecta, ovato-elliptica, à basi ad apicem atte- nuata, 1-locularis, 3-valvis, rariùs 4-valvis, valvis tenuibus, foliaceis , lineari-lanceolatis, obtusis, marginibus parüm introflexis, ab apice ad basin loculicidè dehiscentibus. SEmINA abortu 1-7, in specie multio- vulatâ plurima, erecta, invicem se imbricatim tegentia, elongato- ovata, aut ovata, scabrella, apice chalazä, basi hilo notata, raphe chalazam superante. INTEGUMENTUM unicum, tenue. PErISPERMIUM fa- rinosum cum integumento coalitum. EmBryo elongato-ovatus, aut cylindraceus , utrinquè obtusus, rectus, axilis, perispermio duplà bre- vior. RADICULA crassa, brevissima, ad hilum conversa. CoTYLEDONES ovatæ, radiculà 2-plù vel 3-plù longiores. SUFFRUTICULI maritimi, lignosi, duri, rarius herbæ, littora aprica præcipuè maris interni, et oceani occidentalis, promontorium Bonæ Spei, et Australasiam temperatam incolentes , unicus in Americà Aus- trali nulli inter tropica inventi. CAULES prostrati, decumbentes, aut erectiusculi, ramosissimi. Ram: teretes, articulati, ad articulos nodosi. ForrA parva, opposita , alterna, aut 4-nala, acuta, integra, margine sæpissimè revoluta , persistentia , subsessilia , aut pedunculata , pedun- culis ciliatis, basi dilatatis, amplexicaulibus. FLores solitarii, bini, aut terni, terminales, aut in ramorum dichotomiis vel semidichoto- miis sessiles, foliorum verticillo cincti, et disco pedunculorum basibus confecto imposili. COROLLÆ roseæ, carneæ, aut violaceæ. Oss. Frankeniarum affinitates quicunque vult scrutari, eruditas ante omnia celeb. Aug. de St-Hilaire dissertationes perlegere necesse est. (1) Nec nos nisi post repetitas summä (1) Cf. Mém. Plac. cent. pag. 37 et seqq. aut. Mém. Mus. Hist. Nat. vol. 2. pag. 122. Plant. re- III. 17 ( 130 ) cautione observationes, nobismetipsis diffidentes, novos ordinis characteres edere volui- mus, Folia, calyx, petala Frankeniarum patentia, longé unguiculata, unguibus parapetalis auctis, stylorum demüm liberorum columna elongata, ipsa specierum facies atque indoles, Caryophylleas recordantur. Seminis fabrica , embryonis forma et positura , Sauvagesieas et Violarieas ex æquo referunt , illis quoque antheris posticis ( quanquam mobilibus, et con- nectivo brevissimo conjunctis, ) ovarii formä, placentis ad medium capsulæ tantüm pro- tractis, affines ; ad has autem valvis non inflexis, placentas parietales medio, nec ut in Sau- vagesieis marginibus gerentibus, dehiscentià loculicidà, nec septicidà rursüs haud dubié revocantur. Sauvagesieis, ademptà Frankeniarum tribu, genera 3 simillima, Sauvage- siam, Lavradiam, et Luxemburgiam adjudicamus. Eas inter et Violarieas, Caryophylleis mirè consentiens arctus sanè atque exiguus, qualiter eum phrasis definivit nostra, Franke- niacearum adhuc manebit ordo, quem si macer nimiüm atque exilis videatur, ad calcem po- tiüs Caryophyllearum iterüm, cum summo affinitatum præmonstratore Jussiæo, reducere maluerimus, quam aliis inconditè ordinibus adjugare. SECT. I. FRANCA. Caule annuo, prostrato, folits omnibus quaternis subplanis, retusis ; placentis multiovulatis. FRANKENIA PULVERULENTA. Lin. F. foliüs obovatis, retusis, pilis brevissimis, fasciculatis, albis, aspersis, Calyce gla- bro. Anthyllis Valentina. Clus. S'ürp. Hisp. pag. 480. Icon. Hist. plant. vol, 2. p. 186. fig. 2. Franca maratima quadrifolia, annua, purpurea, supina, chamæsyces folio et facie. Michel. Nov. Gen. pag. 23. tab. 22. fig. 1. Frankenia pulverulentai. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 474. Lamck. Encyc. vol. 2. pag. 538. tab. 262. fig. 3. FI Græca. tab. 344. Has. In arenà maris, et ad vias oppidorum maritimorum, vulgaris. Disrri8. GE0G. Ad littora maris interni, et Oceani occidentalis üsque in Britanniæ oras meridionales; etiam in Mediterraneis circa Matritum , et Aram Jovis in Hispanià. (Pa- lau.) marq. Brés. et Parag. Ç v. pag. 30. et ibid. pag. 325. aut in Mém. Mus. Hist. Nat. vol. 2. pag. 40. et vol. 12. pag. 77. ( 131 ) SECT. II. NOTHRIA. Caule perenni, lignescente, decumbente, aut erectiusculo, foliis inferio- ribus opposilis, vermiculato-revolutis, placentis 6-ovulatis. FRANKENIA CAPITATA. Nos. F. caulibus decumbentibus, aut erectiusculis, velutinis; foliis glabris ; calycibus hispidis. Franca maritima, supina, saxatilis, glauca, ericoides sempervirens flore purpureo. Mick. Gen. pag. 23. tab. 22. fig. 1. | Frankenia lævis. Linn. Sp. pl. vol. 4. pag. 473. DC. Prod. vol. 1. pag. 349. Link. in Buch Beschr. Can. Ins. pag. 154. Frankenia intermedia. DC. Prod. vol. 1. pag. 349. Frankenia Nothria. Thunb. Prod. pag. 58. DC. Prod. pol. 1. pag. 349. Ex specimine herb, DC. Frankenia thymifolia. Desf.! Flor. Atl. wol. 1. pag. 316. Has. Legimus in cœnosis maritimis insulæ Canariæ. Distrie. GEoc. Ad littora calidiora marium Caspü et Mediterranei et ad oras Oceani occidentalis usque in Britanniam. In desertis Caspio-Caucasicis. (Bieb. Godet !) In Græ- cià. (d’Urville!) In lapygià. (Tenore.) In Apulià ad Barium. (T'enore in herb. Gay!) In Sicilià, Panormi! Syracusis! à Drepano ad Pachynum Prom. (Gussone. ) In Sardinià. (Moris.) In Corsicä. (P. Thomas !) In Numidiä ad Juliam Cæsaream. (Desfontaines. DC.) In Gallià meridionali, ad Antipolim, et Olbiam ! In Sanctæ Luciæ Stœchadum insuli. (Requien. Gay!) Ad Caucoliberim. (Gay !) In insulis Balearibus. (Cambessedes.) Propé Taraconem ! Oss. Ex partium hirsutie solà in quocunque genere diagnoses incertæ sumptæ , nec ea quidem ullius in Frankenià mo- menti. Synonymis plurimis adjectis nomina Linnæana et Candolleana, formis propriis apta, speciei integræ valdè impropria sunt, nomenque novum pro stirpe antiquissimà invito animo fingere impellimur. Hùc quoque, nisi fallimur, revocanda F. hispida DC. planta varietate intermedià partibus omnibus hirsutior majorque, caule ex Flor. Alt. vol. 2. pag. 54. sub- erecto, quâcum secundüm cl. C. A. Meyer Verz. Pflanz. Cauc. pag. 198. varietas $ calycibus glabris confusa in littore Caspio invenitur, sed cùm nec vivam indigenamque, neque cultam vidimus, quamvis nulla ex autopsià speciminis unici aut florum aut fructüs differentia, adhuc tamen sub judice linquendam censemus. À specie nostrà caule fruticoso, erecto, discernitur F. revoluta Forsk. quà nihilo diversa F: corymbosa Desf. homonymæque habendæ. Desc. Ramr fusco-rubelli, pilis albidis brevibus pilosi. Fozra vermiculata, recurva , in speciminibus Canariensibus rigida, acutissima, inferiora breviter pedunculata, pedunculis pilis albis ciliatis, supe- riora sessilia. FLores ad apices ramorum glomerati 1-3 sessiles. Cazxx 1-, lin. Zlongus , badius, apice fuscus, foliolis parm tortis, pilis albis, ascendentibus, strigoso-hispidis. Perara 2 lin. longa, cuneïfor- TPE L (132) mia, laminâ angustä margine serrato-denticulatä , in unguiculam parapetalo lineari-cuneato auctam, basi acutam, attenuata. Frramenra usque ad apicem ferè dilatata. Sryzr 3, connati, sed arte dissolubi- les. Emsrro elongato-ovatus, compressus. Ranrcuza parva, obtusa, cotyledonibus 3-4-plo brevior. Co- TYLEDONES oVatæ, apice rotundatæ. EXPLICATIO TAB. XVI. 1. Planta florida magnitudine naturali. 2. Ejusdem ramus superior magnitudine auctus. 3. Flos integer auctus. 4. Calyx cum sequentibus magnitudine multotiès auctus. 5. Co- ‘rolla. 6. Andræcium , ambo petalis et filamentis invicem appressis, nec coalitis. 7. Ova- rium andræcio, corollä, et calyce stipatum, cum stylo basi per errcrem recto, necut opor- tet geniculato. 8. Andræcium filamentis invicem appressis, nec connatis. 9. Capsula. 10. Eadem cum seminibus, valvulà alterà avulsà. 11. Semen. FRANKENIA ERICIFOLIA. Cr Suit. F. caule decumbente , aut erectiusculo ; ramis gracilibus, velutinis, purpurascentibus ; foliis planis, lanceolatis, acutis, aut vermiculato-revolutis, petiolatis ; basi subimberbibus, calycibusque undique pruinoso- puberulis. Frankenia ericifolia. Chr. Smith. in DC. Prod. vol. 1. pag. 350. Link. in Buch Beschr. Can. Ins. pag. 154. a. latifolia , caulibus ascendentibus, foliis inferioribus lanceolatis , subglabris , superio- ribus subrevolutis. B.-microphylla, caule decumbente, foliis omnibus revolutis, densè puberulis. Has, « in rupestribus maritimis Teneriffæ ad portum Orotava, 6 in arenäà maris Tene- riffæ , et Canariæ ad promontorium de la Tsleta. Disrris. GE0G. Planta Canariensis. Desc. Caves lignosi, nigrescentes. Ramr fusci, geniculati, apice cylindracei, filiformes. Forra infe- riora opposita, superiora 4-nata, lanceolata , ovato-lanceolata, aut lineari-lanceolata, -1-! lin. lata, 2-5 lin. longa, plana aut vermiculato-revoluta, in pedunculum brevem, filiformem, quandoque subci- liatum, attenuata. FLores solitarii, bini, aut trini, terminales, aut in dichotomiis et semidichotomiis sessiles, aliquando floribus abortientibus bracteolarum modo stipati. Gazvx 2 lin. longus, spadiceus, hirtulus, tortus. PErara carnea, 3 lin. longa, laminä 1-! lin. latä, apice rotundatä, eroso-denticulatä, in unguiculam basi obtusam, parapetalo cuneiformi auctam, attenuatâ. Ovarrom elliptico-ovatum, tri- quetrum (rariùs 4-gonum, et 4-valvatum)angulis obtusis. Ovura elliptica, chalazà magnä, orbiculari, raphe tenuissimä, micropylà ad latus hili mammul insignitä. Carsura elliptica, 3-quetra, valvis tenui- bus, foliaceis, lineari-lanceolatis, apice rotundatis. Semina minima, abortu 1-7, elongato-ovata , scro- biculata, luteo-virescentia, ad basin et apicem fusca, apice raphe ultrà chalazam productä subacuta, Frankenraceé . Tab .16. «| à r À, DZ y 12% Æ _ LAS LA i4 4 À A A AL. ee SNS Ÿ \\ ZE & AE 4 JAI AALRCE à PT S NX A Véellelapuite incédit. KT No Se AN ON. NPD Lilh del. Adrien Pire Fichier 7 » Ho 1x (eut À L (5 » à. : + 12 À Frankeniac et. 4 Botanique. ue ai 5.1 Ë == “ET HER KR 13 AL Legendre del. léelle Lop. tneidib 4 scsi CL lit CA. LR E LA tee à Lith.deCAdrien,richer: 7e Polanique. Frankenracece. AU EN À } j \} A Ve , Lite Lapuide ina ju lesflcrrt 272 De PE 2 ZA CI4CA PAL LT PR <Ærier fe Æicher}. Lith- de ( 133 ) _ basi obtusa, hilo magno. Perispermium album, farinosum, cum testâ tenui coalitum. Raprcuca brevis- sima, crassa, obtusa. CoryLenoNEs rotundato-ovatæ, radiculä dupl lungiores. EXPLICATIO TAB. XV. (Frankenia ericifolia « latifolia.) 1. Planta florida magnitudine naturali. 2. Ramus floridus cum sequentibus magnitudine auctus. 3. Flos jam floriturus, flore abortivo basi stipatus. 4. Idem apertus. 5. Andrœæcium pistillum fovens, petalis duobus et calyce avulsis. 6. Idem corollà avulsà. 7. Anthera antror- sm visa. 8. Eadem à dorso visa. 9. Pistillum. (1) EXPLICATIO TAB. XVII. (Frankenia ericifolia 8 microphylla. ) 1. Planta integra florida et fructifera magnitudine naturali. 2. Folia cum sequentibus magnitudine aucta, 3. Alabastrum foliis { normalibus, foliisque adventitiis basi circumdatum. 4. Flos apertus foliis quaternatis basi cinctus. 5. Calyx costis 5 elevatis. 6. Idem dissectus et arte explicatus costis 5 intüs concavis. 7. Petalum junius ex alabastro cum parapetalo, ungue nondüm explicato. 8. Idem adultum. 9. Parapetalum arte ab ungue solutum. 10. Andræcium junius per anthesin ovarium fovens, staminum ante anthesin præflorationem et imbricationem exhibens. 11. Andrœcium per anthesin explicatum. 12. Idem arte patefac- tum, basi in annulum coalitum, cum gynophori foramine. 13. Anthera cum filamento plano anticè visa. 14. Eadem posticé visa cum filamento carinato. 15. Ovarium ex alabastro stylo basi recto. 16. Idem post fæcundationem stylo basi geniculato. 17. Idem longitrorsûm sectum placentam ad medium valvulæ, et ovulorum posituram exhibens. 18. Ovulum, & chalaza, raphe, c hilum, d micropyla. 19. Capsula matura hyalina, ad basin usque de- hiscens, cum placentis parietalibus , et funiculis persistentibus, liberis, ovula abortientia gerentibus. 20. Seminis formæ diversæ, a raphe ultra chalazam protensa, à chalaza, c hilum, d micropyla. 21. Idem longitrorsum sectum , embryonem in medio perispermii radiculà ad hilum conversà exhibens. 22. Idem é transverso sectum. 23. Embryo à dorso visus. 24. Idem à latere visus cotyledonibus arte explicatis. (1) Güm plurimæ hujus tabulæ analyses, florum scilicet stipes, nam flos ex toto sessilis, antherarum sacculi connectivo continuo conjuncti, stylus basi rectus, aliæque, descriptionibus nostris malè omnino conveniunt, varietatis quoque B iconem, et partium ejus omnium anatomen pleniorem, addere volui- mus, undè ordinis totius dilucidetur fabrica. ( 134) CARYOPHYLLACEZÆ. Juss. DIANTHUS. Lin. Cazvyx tubulosus, 5-dentatus, basi bracteis 2-20-appressis, oppositis, squamatim imbricatis cinctus. Peraca 5, unguibus longis, linearibus, laminis planis margine incisis, aut fabriatis. STAmINA 10, quorum 5 petalis opposita, 5 alterna, filamentis petalorum unguibus sublon- gioribus. OvarIUM ovatum , aut subcylindraceum, valvis 5 apice no- tatum, gynophoro brevi suffultum. Srvui 2, elongati, filiformes, in- tüs à basi, aut ferè à basi, papillis aut fibrillis stigmatosis ad apicem usque vestiti. CAPsuLA ovata, autovato-conica, obtusa, 1-locularis, 5-val- vis, valvis apice dehiscentibus. SEmINA scrobiculata , subtriquetra, an- trorsüm marginibus inflexis concava, carinata, medio hilo notata, funi- culo brevissimo placentæ centrali imbricatim affixa. Emsryo candidus, rectus, aut subrectus, ad seminis dorsum situs, laminâ detrorsim perispermiüi parvà inclusus, radiculà ad micropylam conversà, coty- ledonibus ovato-ellipticis radiculà dupl longioribus , apicibus latus se- minis micropylæ oppositum, lateribus hilum et chalazam spectantibus. HerBæ annuæ, vel perennes, raris suffrutices, orbis potissimüm antiqui; occurruntetiam in imperiis Sinensi, et Japonico, et ad promon- torium Africæ Australis. ForiA integra, aut denticulata, opposita, linearia. FLORES paniculati, corymbosi, glomerati , aut subsolitarti. Oss. Embryonis ab orthotropià communi perpaululüm-in Dianthis discedit situs, spatio enim, (ob integumentorum dorsalium ad hili basin incrementum insolitum ) perispermiü et embryonis prolationi dato, hilum cotyledones exsuperant. Heterotropiam appellant. Ta- lis Dianthearum fabrica, adedque abnormis, tribum à Caryophylleis campylotropis aperté segregat. ( 135 ) DIANTHUS PROLIFER. Lin. D. floribus in capitulum densum aggregatis ; bractéis generalibus 6, ovatis, membrana- ceo-pellucidis, nervosis, exterioribus mucronulatis, interioribus longioribus calycem supe- rantibus ; petalorum laminis brevibus, obcordatis ; seminibus granulatis. Caryophyllus sylvestris prolifer. Seguier. Plant. V'eron. vol. 1. pag: 433. tab. 7. Dianthus prolifer. ZLinn. Sp. pl. vol. 1. pag. 587. F1, Dan. tab. 221. Engl. Bot. tab. 956. Tunica prolifera. Scop. F1. Carn. vol. 1. pag. 503. Caryophyllus aridus. Mœnch Meth. pag. 59. Dianthus velutinus. Guss. ind. sem. 1825. Plant. rar. pag. 166. tab. 32. Varietas caule pubes- cente. Hag. In rupestribus insularum Canariensium frequens. Disrri8. GEOG. Per totum orbem antiquum. SILENE. Lrxx. Cazyx ovoideus, aut claviformis, quandoque inflatus, 5-dentatus, 10-nervosus, aut 10-costatus, demüm supernè capsulà crescente sæpiüs tumidus. CorozLA 5 petala, petalorum laminis emarginatis, aut 2-fidis, rariùs multipartitis, unguibus linearibus, aut cuneiformibus, calyce sublongioribus, parapetalo-sæpiùs 2-partito, apice libero, auctis. Sra- Min 10, quorum 5-petalis opposita, æstivatione breviora, exteriora , 5 alternantia, æstivatione interiora , longiora, filamentis basi in an- nulum crassaum, gynophorum cingentem coalitis. ANTHERÆ anticæ, filamentis sub dimidio insertæ, versatiles, ab insertione filamenti ad apicem connectivo angusto conjunctæ , ab insertione ad basin liberæ, sagittatæ, à basi ad apicem dehiscentes. OvarIUM ovoideum , aut sub- cylindraceum. Ovura ovata, concava, horizontalia, sub apice placentæ affixa. STIGMATA 3, filamentorum longitudine, aut longiora. CapsuLA calyce persistente tecta, subglobosa, ovata, conica, aut claviformis, 4-locularis , incompletè 3-locularis, aut 3-locularis, apice valvulis 6 lo- culicidè et septicidè dehiscens, gynophoro brevi, cylindraceo, suffultus. PracenTA centralis, columnaris, capsulæ apici affixa, demüm libera, ( 136 ) faniculis 2-serialibus , persistentibus. Sema scrobiculata, reniformia, cochleata , aut compresso-ciliata, sive helioïdea, medio placentæ affixa. PERISPERMIUM farinosum. EmBryo campylotropus, ad dorsum peris- permii situs. Rapicuca hilo conversa. COTYLEDONES tenues. HerBÆ annuæ, biennales, aut perennantes caulibus lignosis, raris- simè suffrutices, orbis præsertim veteribus noti, Americæ etiam sep- tentrionalis, et promontoriüi ingentis capitis Bonæ Spei indigenæ.CauLes erecti, vel basi decumbentes, nodosi. For1A opposita, sæpits amplexi- caulia. FLoREs albi, vel rosei, paniculati vel spicati, rariùs solitarü, pedicellis nutantibus, aut erectis, fructiferis erectis. CUCUB ALI. Calycibus inflatis, capsulé subglobosé, gynophoro brevi. SILENE INFLATA. Suiru. S. perennis ; caule erecto vel decumbente; foliis glabris , inferioribus spathulatis, supe- rioribus lanceolatis, et lineari-lanceolatis ; floribus 2-3-chotomo-paniculatis; calycibus in- flato-ovoideis, plurinervüs, reticulato-venosissimis; petalis albidis, bifidis, laminarum basibus nudis, aut parapetalis rariüs auctis ; capsulà obovatà , gynophoro longiusculo. Melandryum Plinii quorundam. Clus. Hist. vol. 1. pag. 293. Cucubalus sylvestris qui Behen album vulgô. Bauh. Pin. pag. 205. Mor. Hist. pag. 535. sect 5. tab. 20. fig. 1. Cucubalus Behen. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 591. Engl. Bot. tab. 164. FI, Dan. tab. 914. Cucubalus inflatus. S'asb. Prod. pag. 302. Silene inflata. Smith. FI. Brit. vol. 2. pag. 468. Conejera incolarum, à quibus pro speciebus sequentibus omnibus idem promiscuè usurpatur voca- bulum. Has. In cultis insularum Canariensium , sequente minüs vulgaris. Disrrte. GEOG. Per totum orbem antiquum borealem, et temperatum. Etiam in Canadä, (Michaux) et in Novà Anglià, (Bigelow , Beck). SILENE BEHEN. Lin. S. annua , caule erecto; foliis superioribus ovato-lanceolatis, glaucis, ciliatis; floribus paniculatis , 2-tomis , paucifloris, in 2-tomiis 1-floris; calycibus ovatis, utrinquè attenua- (137 ) tis, 10-nerviis, superné reticulato-nervosis, demüm scariosis, subinflatis; petalis parvis , 2-lobis, laminis parapetalis auctis ; capsulà ovato-ellipsoideà , gynophoro brevi. Lychnis vesicaria Cretica, parvo flore purpurascente, Dill. Hort. Elth. p. 247. tab. 317. fig. 409. Silene Behen. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 599. For. Græca. vol. 5, pag. 11. tab. 416. Moris FI. Sard. vol. 1.p. 247. Cascabelillo Palmensium. Hag. In arvis et in rupibus graminosis insularum Canariensium frequens. Distris. GEOG. In arvis calidioribus littorum maris interni præsertim orientalium. In Cretà. (Linn.) In Carià et Peloponneso. (Sibthorp.) In insulà Melo. (d’Urvoëlle.) In Ca- labrià. (Gussone.) In Sardinià. (Moris). GALLIC AE. Flores erectiusculi, racemosi aut paniculati, gynophoro brevi, au subelongato, radice annud. SILENE TRIDENTATA. Desr. S. pilis albis, articulatis hirta; caule erecto aut subdiffuso, rigido, indiviso, aut sub- dichotomo; foliis lanceolatis, aut linearibus; racemis spicatis, subsecundis, 3-9-floris , pedunculo brevissimo ; calycibus 1o-costatis, apice coarctatis, dentibus subulatis capsulam superantibus; petalis parvis, profundè bifidis; capsulà rotundato-pyriformi, apice in acumen productum, dentibus angustis, gynophoro brevissimo ; seminibus rugoso-punc- ticulatis, rufo-glaucescentibus. Lychnis sylvestris VI Clus.. Rar. Stirp. Hisp. pag. 343. Hist. plant. pag. 290? unde sumpta ZLobel Ie. pag. 297. Silene tridentata. Desf ! F1. Atl. pag. 349. Silene coarctata. La Gasc. Gen. et Sp. p. 15. Silene articulata. Zi. FI. Lib. Spec. pag. 23. tab. 12. fig. 1. Has. In Canarià rariüs (Despréaux). Disrris. ceoc. In Africà boreali. (Desf.) In collibus Julio-Cæsariensibus. (Bové!) In Hispanià meridionali! (La Gasca. Dufour! Salzmann !) Oss. Plantæ nostræ pertinere iconem Clusianam vix dubitamus, petala quamwvis bifida, nec uti voluit posteà Fontanesii nomen, tridentata. Potiore eam vocabulo coarctatam cum La Gascà in posterum forsan appellare oportebit. An hùc quoque spectat S. rigidula, Linn. Amoen. Acad. vol. 4. pag. 313. quàcum deinceps, commixtis forsan S. Gallicæ exemplaribus, condita fuit, ejusdem S. cerastoides? Nid. Koch. Deutsch]. Flor. vol. 3. pag. 251 et Syn. FI. Germ. vol. 4. pag. 100. \ All. : 18 (138 ) SILENE GALLICA. Lin. S. hispida, pilis articulatis ; foliis ovatis , ovato-spathulatis, aut lineari-lanceolatis ; flori- bus spicatis, subsecundis ; calycibus fructiferis ovatis, aut elongato-ovatis, dentibus subu- latis, reflexis; petalis integris, subdenticulatis ; gynophoro breviusculo. Viscago hirta Gallica, flore parvo carneo, petalis integris. Di. Hort. Elth. tab. 310. fig. 399. Viscago hirsuta Lusitanica, stellato flore. Di. ibid. tab. 311. fig. 401. Silene Gallica. Linr. Sp. PL. vol. 2. pag. 595. Silene Anglica. Linn. L. c. pag. 594. Engl. Bot. tab, 1178. Silene Lusitanica, Linn. L. c. Silene quinquevulnera. Linn. l. c. pag. 595. Engl. Bot. tab. 86. Silene sylvestris. Schott. Reich. Flor, Exc. vol. 3. pag. 812. Has. In Insulis Ganariensibus vulgatissima. Disrris. GE0G. Per totum orbem antiquum, necnon in Americà boreali. (Torrey et Gray.) In Brasilià. (Gardner !) In arvis Chilensibus (Bertero!) ex Europà, ut verisimile est, invecta. O8s. Speciem, quam nomine S. Lusitanicæ insignivit, icone Dillenianà adumbrâsse Linnæum, haud ex diagnosi dubi- tandum. Nec quia fragmenta sub hoc titulo in herbario suo asservata, ad S. hirsutam , La Gasc. spectent, uti docuit el. Gussoneus (Flor. sic. Suppl. fase. 1. pag. 123). Silenem, idcirco opinari licitum, veram esse Linnæi Lusitanicam , quæ hirsuta posteà La Gascæ. Nam si speciem visis speciminibus condidit, quo pacto stirpem tam diversam petalis bifidis, calyce cylindraceo, gynophoroque procero, iconi Dillenianæ assimilaverit vir, si quà alius, oculatissimus. Hæc , specie jam diu confectà , in scrinia incauto irrepsisse, credibile est, neque inde aliam fuisse Linnæi, aliam Dillenii et recentiorum stir- pem facilè concedendum esse censemus. SILENE NOCTURNA. Lin. S. foliis lanceolato-spathulatis ; racemis spicatis , secundis, pedunculis brevibus; calyci- bus 1o-viridi-striatis, dentibus acutis ; capsulis elongatis, cylindraceïs, apice constrictis, dentibus brevibus, gynophoro brevi, crasso ; seminibus rufñis , aut glaucescentibus. Silene nocturna. Linn. Sp. pl. vol. 2. pag, 595. Sibth. F{. Græc. vol. 5. p. 6. tab. 408. Silene spicata. DC. F1. Fr. vol. 4. pag. 759. Silene discolor. Sibth. F1. Græc. vol. 5. tab. 410. B racemo dichotomo, petalis brevibus aut nullis. Silene brachypetala. Roë. et Cast. in DC. F1. Fr. suppl. pag. 607. — Has. In arvis ins. Canariensium frequens. $. in rupestribus circà oppidulum Guimar Teneriffæ. Disrris. Ge0G. Per totum ambitum maris interni. Hujus nostro quidem judicio, non (139) nisi formæ diversæ sunt , varietates tres S. neglectæ Ten. quas omnes, ex dono cl. aucto- ris , siccas vidimus atque examinavimus. SILENE OBTUSIFOLIA. Win. S. molliter pubescens, ramis dichotomis ; foliis rotundato-spathulatis, crassiusculis ; race- mis spicatis , subsecundis, pauci-(5-7-) floris ; calycibus capsulà sublongioribus, laxis, sub- diaphanis, 1o-plicato-striatis, dentibus elongatis, lineari lanceolatis; capsulis ovatis, gynophoro vix longioribus. Silene obtusifolia. Æ7/illd. Enum. vol. 2. p. 473. Has. In insulis Canariensibus ex Broussonet in herbario Fontanesiano. Disrri8. GE0G. In Cuneo, Lusitaniæ agro, ad Pharum oppidum, invenit Broussonet. (Herb. Font.) Occurrit etiam, (si eadem S°. co/orata Schousb. in Hornem. Enum. vol. 1. pag. 412.) in Africà conterminà. SILENE APETALA. Wrzip. S. foliis lanceolatis, aut lineari-lanceolatis ; racemis subspicatis, aut breviter et fascicu- latim dichotomis, pedunculis filiformibus ; calcybus 10-viridi-striatis , capsulä subbrevio- ribus, dentibus apice subulatis; capsulä obovatà, dentibus profundiüs fissis, gynophoro longiusculo ; seminibus fuscis. Silene apetala. Æ7ild. Sp. pl. vol. 2. pag. 703. Enum. vol. 1. pag. 477. Has. In ruderatis, et inter segetes insularum Canariensium copiosa. Distris. GEoc. In Hispaniä ! (Dufour !) Os. Hanc olim cum S. nocturnä, Linn., confusam habuimus , quà tamen capsulæ formâ S. antirrkinam, Linn., quodam- modo referente, facilè dignoscitur. SILENE VESPERTINA. Berz. S, caule diffuso, ramis erectiusculis ; foliis spathulatis, aut lanceolato-linearibus ; race- mis spicatis subsecundis, sub-5-floris; calycibus tenuibus, laxis , turbinatis, 10-viridi-pur- pureo-striatis ; petalis profunde bifidis , unguibus calyce sublongioribus ; capsulà obovato- rotundatà, gynophoro breviore. Silene vespertina. Ret. Obs. Fasc. 3. pag. 31. (1783.) Bot. Mag. vol. 17. tab. 677. Flor. Græc. vol. 5. pag. 7. tab. 409. Sweet. Brit. Flow. Gard. tab. 58. Silene sericea. AU. ! FI. Ped. vol. 2. pag 81. tab. 79. fig. 3. (1785.) Moris ! F1, Sard. vol. 1. pag. 253. tab. 17. figg. 1 et 2. ( 140 ) Silene bipartita. Desf ! FI. Aul. vol. 1. pag. 352. tab. 100. Silene Canopica. Del! FI, Æg. Il. pag. 14. Silene glauca. Zea in Poir. Encyc. suppl. pag. 153. Ex specimine Hort. Par. in. herb. Font! Silene colorata. Porr. Voy. vol. 2. pag. 163. Encyc. vol, 7. pag. 161. Silene decumbens. Biv. PI. Sic. cent. 1. pag. 75. tab. 6. Salzm ! exsicc. Hisp. Silene canescens. Ten! Flor. Nap. vol. 1. pag. 236. tab. 39. Silene pubescens. Lois. FI, Gall. vol. 1. pag. 314. Ouh! DC. Prod. vol. 1. pag. 380. Silene diffusa. Ouh. in DC. Prod. vol. 1. pag. 373. Has. In insulis Canariensibus ex Brouss. in herb. DC. Disrris. GEOG. In arenä maritimà, et in collibus apricis totius ambitus maris Mediter- ranei. Herba diffusa, valdè variabilis, unde rover. SILENE INAPERTA. Lin. S. scabra , caule erecto , rigido ; foliis lanceolatis, acutis, superioribus, linearibus , ca- naliculatis, caducis ; racemis paniculatis, pluriès dichotomis, ramulis filiformibus, apice 1-2-floris ; calycibus tenuibus 10-plicatis, dentibus acutis; capsulà elongato-ovatà, gyno- phoro subduplo longiore. Viscago lævis inaperto flore. Dill. Hort. Eltham. pag. 424. tab. 315. fig. 407. Silene inaperta. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 600. Flor. Græc. vol. 5. tab. 420. Silene polyphylla. DC. F1. Fr. vol. 4. pag. 750. Has. In rupibus Teneriffæ. Legimus in convalle Chinico , propè oppidulum Guimar. Distrig. GEOG. In rupestribus calidioribus ad littora maris Mediterranei. NUTANTES. Flores cernui, paniculati, paniculé nutante, ramosd, subsecundé, gynophoro elongato. SILENE NUTANS. Linn. S. caule basi lignescente , ramis elongatis, foliosis, basi geniculatis ; foliis lanceolatis , acutis ; molliter pubescentibus, aut glabriusculis lætè virentibus, inferioribus longè petio- latis ; dentibus calycinis 3-angularibus, acutis; petalis profundè bipartitis, lacintis linea- ribus. Lychnis sylvestris nona. Clus. PI, Hist. vol. 1. pag. 291. ic. Silene nutans. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 596. Engl. Bot. tab. 465, FI. Dan. tab. 242. Schk. Handb. tab. 192. ( 141 ) Cucubalus quadrifolius. Po/2. Silene infracta. #/ald et Kit. PI, Hung. Rar. tab. 213. Reichb. Iconog. Cent. 3. pag. 57. tab. 265. Silene Amblevana. Lejeun. F1, Sp. vol .1. pag. 199. Silene Lagunensis. Ch. Smith ! in Buch Besch. Can. Ins. pagg. 154 et 182. Silene Broussonetiana. Schott! ined. in herb. Font. Has. In arvis, in convallium anfractibus, et in rupestribus graminosis frequens. Occurrit etiam in sylvis lauriferis, major, glabra , et viriditate lætà insignis, et tum 5. Lagunensis Ch. Smith, et S. Broussonetiana Schott Mss. Plantam Smithianam herbario Candolleano asservatam examinavimus. DisrTriB. GE0G. Per totum orbem antiquum. SILENE NOCTEOLENS. Nos. S. densè tomentosa, radice crassà , albà , apice multicauli, caulibus herbaceis ; foluis lanceolatis , aut lineari-lanceolatis, subobtusis, omnibus subsessilibus ; dentibus calycinis 3-angularibus, obtusiusculis; petalorum laminis profundè bifidis ; capsulà ovatà , gyno- phoro brevi suffultà. Has. In regione meridionali et occidentali montis alti Nivariæ eZ Pico de Teyde, inter pumices jugi protensi la Montaña Blanca , ad altitudinem 1500 ad 1600 hexap. super mare, cum Mnemio cheiranthifolio, cui habitu, foliorum formà, et colore cinerascente , ante florescentiam ità ut fallat simillima. Flores suavissimum noctu odorem exspirant, die inodori. Disrrrs. G80G. Stirps Canariensis. Desc. Ranix magna, perennis , fusiformis , albescens , fibrillosa. Gauzes ex apice radicis plurimi, 6-12-pollicares , ascendentes , basi ex albido purpurascentes; foliosissimi , pilis, albis crispulis densè tomentosi. Forra 12-15 lin. longa, 2-3 lin. lata, ascendentia , lanceolata aut lineari-lanceolata, acuta, tomentosa. FLores paniculati, paniculis 2-3-tomis, nutantes, subsecundi , demüum erecti, pedunculis subviscoso-tomentosis. Cazvx pollicaris , 2 lin. latus, ovato-cylindraceus , tomentosus, pallidus , striis 10 viridibus, aut subpurpurascentibus notatus , demüm capsulâ crescente ovatus, subscariosus. Corozra albida, petalorum laminis ferè ad faucem profundè bifidis, laciniüs angustis, linearibus , apice obtusis, unguibus calyce sublongioribus, petalorum laciniarum latitudine , 3-nervatis, parape- tali laminis duobus apice liberis. Fizamenra 10, 5 petalis opposita , exteriora, æstivatione breviora, 5 petalis alternantia, longiora, filiformia , unguibus petalorum longiora, ïisque in cupulam crassam gynophorum cingentem basi coalita, antheræ post medium inserta. ANrHERÆ anticæ, elongatæ, versatiles, connectivo angusto ab insertione filamenti ad apicem conjunctæ , basi sagittatæ , à basi ad apicem longitrorsùm dehiscentes, sacculis utrinque obtusiuseulis, polline sphærico. Ovarrum 8-locu- lare , apice obtusum , valvularum dissepimentis notatum , cylindraceum , gynophoro vix duplé longius. ( 142 ) Ovuza ovata , intüs concava, funiculo brevi , tenuissimo, sub apice crassiusculo. Srru 3, debiles, fili- formes, 1-nervii, filamentis breviores. CaPsuza calyce, et corollà marcidà , scariosä, tecta, ovata , apice valvulis 6 angustis , acutis, dehiscens, à basi ad apicem 3-locularis, gynophoro brevi suffultus. PLa- cenTA centralis, columnaris, capsulæ apice connata, demüm libera , funiculis 2-serialibus , horizon- talibus , persistentibus instructa. Semina fusco-nigra , rugoso-scrobiculata , cochleata, subreniformia, ad hilum crenata. Perispermium farinosum cum tegmine coalitum. Emsrvo campylotropus , ad dor- sum perispermii situs. Rapicuza cylindracea, tenuis, obtusiuscula , hilo conversa. Coryzenones tenues, lineares , obtusæ , radiculà subduplô longiores. EXPLICATIO TAB. XIX.. 1. Planta integra florida et fructifera maguitudine naturali. 2. Flos calyce scisso, arte patefactus, cum sequentibus magnitudine auctus. 3. Ovarium. 4. Idem longitrorsüm sec- tum cum ovulis placentæ adhærentibus. 5. Capsula apice dehiscens, calyce persistente tecta. 6. Eadem longitrorsum secta. 7. Eadem transversè secta. 8. Semina magnitu- dine naturali. 0. Semen auctum visum à dorso. 10. Idem antrorsüm visum. 11. Idem visum à latere. SILENE CANARIENSIS. SPRENG. S. caule subpaniculato, pilis longis, albidis, patentibus, mollibus vestito ; foliis tenui- bus , lanceolatis, acutis, ciliatis, inferioribus breviter petiolatis ; calycibus elongatis dia- phanis, molliter pilosis ; petalis bifidis , unguibus parapetalis auctis. Silene Canariensis. Spreng. Neue Entdeck. vol. 3. pag. 60. Otth ! in DC. Prod. vol. 1. pag. 372. Has. In insulis Canariensibus , ex Sprengelio et Otth. Os. Speciem nullis quas vidimus ex toto similem , è specimine herbarii Candolleani , ab ipso nobis benignissimè largito, juniore, floridoque, solummodo novimus. Quoad sectionem ad S. corsicam , Jruticosam, aliasque accedit, nec hic pertinere videtur. EXPLICATIO TAB. XVIII. 1. Stirps integra florida. 2. Flos auctus. 3. Idem calyce divulso, petalisque amotis. LYCHNIS. Lann. Cazvx tubulosus, 10-costatus, apice 5-dentatus, basi ebracteatus, persistens. PETALA 5, unguiculata, unguibus parapetalis auctis. Sra- MINA 10. Srvi 5. OvariuM 5-loculare. Capsuza sub-5-locularis, 10- Tab. 18. léelle ap. inctdit . 24 7 [a 773 LCHMA Léth. del: suricr, rue ile]. MN eines yes Ctliiti "1 LL N. + | Carvophvtlese. # Tab. 19. “ Sons FE Av fr 7 5; NS » = TTelle lp. dectnit e LL ‘ L #4 e Le CAbCCLELLCtLS à A1 LE Lith.ae CAdrier., rue hiver pa AUS ut 11 | ( 143 ) valvis, apice dehiscens, polysperma, placentà centrali, columnari, gynophoro longo, vel breviusculo. Sema subreniformia, tubercu- lata. EmBryo subannularis, medio angulosus. HerBÆ orbis antiqui, annuæ, vel perennes. FLores solitarti, ag- gregati, vel paniculati. | LYCHNIS COELI-ROSA. Desrouss. L. foliis linearibus , acutis, glaucis ; calyce elongato, cylindraceo , r0-plicato, rugosulo, dentibus subulatis ; petalis bifidis, basi parapetalo bilobo auctis ; capsulà gynophero lon- giore , ovatà, apice attenuatà, dentibus brevibus ; seminibus rotundato-reniformibus , tu- berculatis , nigris. Lychnis segetum, Nigellastrum minus glabrum dicta, flore eleganter rubello. Moris. Hist. Plant. vol, 2. pag. 543. sect. 5. tab. 22. fig. 32. Agrostemma Cœli-rosa. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 624 .Bot. Mag. Tab. 295. Lychnis Cœli-rosa. Desrouss. in Lamck, Encyc. vol. 3. pag. 644. Has. In arvis Teneriffæ rariüs. Disrrie. GE0G. In agris et cultis regionum mari Mediterraneo conterminarum. GITHAGO. Desr. Cazvx ovatus, membranaceus, ebracteatus, 10-costatus, costis in dentes 5 foliaceos, corollà longiores, productis. PETALA integra, re- tusa, parapetalis nullis. SramixA 10, filamentis latis, breviusculis, antheris basi profundè sagittatis. Sryi 5. Ovarium 1- loculare. Car- suLA cylindracea , 1-locularis, 5-valvis, valvis medio 1-nerviüis, dentibus profundis apice dehiscens, gynophoro brevissimo, placentis liberis, medio capsulæ glomeratis, eâque dimidio brevioribus, basi subcoalitis. SEMINA magna, ovato-reniformia, angulosa. EmBryo fer- rum equinum referens. HerBA annua, erecta, rigida, pilis articulatis hirsuta. Ram pani- culati, dichotomi. FouA lanceolata. FLores solitarii, longè pedun- culati. Oss. Genus Gtihaginem à Fontanesio conditum , botanico posteà vix ullo susceptum, ( 144) tandem forsan non abnuendum , in conspectum iterùm porrigere voluimus, adjectis cha- racteribus novis , iisque majoribus, quibus quantum form exteriore , Lychnidum tantèm cæterarum fabricà internà, differre videatur. GITHAGO SEGETUM. Desr. Githago seu Lolium. Trag. Sürp. comment. pag. 127. non Git seu Gith. Plin. Lib. 20. cap. 17. Agrostemma Githago. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 624. Engl. Bot. tab. 741. Flor. Dan. tab. 576. Schk. Handb. tab. 124. Lychnis Githago. Scop. For. Carn.'ed. 1. pag. 505. Githago segetum. Desf. Flor. All. vol. 1. pag. 363. Has. In arvis insularum Canariensium frequens. Disrrig. GEOG. ‘Inter segetes totius orbis veteribus noti, etiam in Americà fæderat4 ubi ex Europà invecta fuit. (T'orrey et Gray.) In Canadà. (Comitissa Dalhousie!) VACCARIA. Moexcu. CaLyx ovatus, membranaceus, 5-folioso-coslatus, demum 5 -cari- natus, carinis in dentes breves, apice scariosos, porrectis. PETALA integra, parapetalis nullis. Sramma 10. Siyli 2. Ovarun cylindra- ceum, 1-loculare. Carsura 1-locularis, apice 4-valvis, polysperma. endocarpio chartaceo, demüm ab epicarpio soluto, basi in dissepi- menta 4 rudimentalia protenso, placentä centrali, capsulà dimi- dium breviore. SEMINA nigra, sphærica, puncticulata. Emsrvo an- nularis, perispermium amplum, farinosum, totum , orbe amplectens. Hersa annua, erecta, nitida, glaucescens. FoutA lanceolata, aut lanceolato-ovata, sessilia, basi amplexicaulia. Rai floriferi panicu- lati, divaricati, dichotomi, floribus solitariis pedunculatis. Ors. V’accariam, non ob Moenchii rationes invalidas, sed calyce, seminibus, em- bryone , facie denique atque habitu abnormem, à Gypsophilé pariter ac Saponarid amovere, opportunum nobis visum est. > OP VACCARIA PARVIFLORA. Mœxcu. Vaccaria. Dod. Pempt. 1. Lib: 3. pag. 104. ( 145 ) Saponaria Vaccaria. Linn. Sp. pl. vol, 1. pag. 385. Gaertn. vol. 2. pag. 233. tab. 130. fig. 9. sed embryo in speciminibus nostris magis annularis. Bot. Mag. tab. 2290. Vaccaria parviflora. Moench Meth. pag. 63. Saponaria perfoliata. Roxb ! ( Hort. Beng. pag. 34. ex DC:) Wild. Enum. vol. 1. pag. 464. Gypsophila Vaccaria. Smith. FL. Græc. Prod. vol. 2. pag. 279. Fr. Græc. vol, 4. pag. 73. tab. 380. Has. Inter segetes Insularum Canariensium communis. Disrris. cEoc. In orbe antiquo calidiore et temperatiore, etiam ad littora maris Rubri Schimper !) et in Indià (Roxburgh! P 5 ALSINE Æ. SPERGULA: Liww. Cazvx 5-foliolatus, foliolis basi coalitis, persistentibus. PETALA 5, in- | tegra. SrAmINA 10, quorum 5 petalis opposita sæpiüs sterilia. Ovarium 1-loculare, pluri-ovulatum, gynophoro nullo. Srvri 5, facie internà pa- pillati. Carsura 1-locularis, 5-valvis, valvis chartaceis profundè de- hiscentibus. SemiInA lenticularia, aut subsphærica, margine acuto, aut in alam membranaceam tenuissimam porrecto. EmBryo annularis, aut subannularis. Hers# annuæ erectæ vel procumbentes, hemisphærii utriusque temperati. CAuLEs dichotomi, ramosissimi. FoLIA opposita, sæpiüs car- nosa , juniorum fasciculis in axillis glomeratis, stipulata, stipulis sca- riosis , hyalinis. FLORES paniculati, longè pedunculati, pedunculis erec- tis, post anthesin deflexis, aut apice incurvis. SPERGULA PENTANDRA. Lin. S. foliis linearibus, angustis, obtusis, teretiusculis , subtüs lævibus ; seminibus lenticu- laribus, minutissimè puncticulatis, alà latà membranaceà radiato-striatà cinctis; embryone annulari. Alsine Spergula annua semine foliaceo , nigro , circulo membranaceo albo cincta. Morts. Hust, vol. 1. pag. 551. Sect. 5. Tab. 93. fig. 13 et 14. | Spergula pentandra. Linn. Sp. pl. vol. 1, pag. 630. Lamck. Ill. gen. tab. 392. Has. In sterilibus insularum Canariensium frequens. 19 ALT. ( 146 ) Distris. GEOG. Per totum orbem veterem. SPERGULA ARVENSIS. Linn. S. foliis linearibus, angustis, obtusis, supra convexis, subtüs sulcatis; seminibus glo- boso-lenticularibus , puncticulato-scabris | margine acutis , vix subalatis ; embryone suban- nulari. Spergula arvensis. Linr. Sp. pl. vol. 1. pag. 360. Gærtn. vol. 2. pag. 230. tab. 130. fig. 4. Flor. Dan. tab. 1033. Lamck, Il, gen. tab. 392. fig. 1. Schk. Handb. vol. 1. tab. 195. Reich. PI. Crit. Cent. 6. ic. 704. Spergularia arvensis. Camb. in À. de St-Hil. Fl. Bras. Merid. vol. 2. pag. 179. Spergula vulgaris. Reich. PI. Crit. Cent. 6. ic. 705. Has. In sterilibus insularum Canariensium. Legimus propè oppidum f’zlla de la Oro- tava. Legit Despréaux in altioribus insulæ Canariæ La Cumbre. Disrris. GEOG. Per totum orbem borealem. In Americà septentrionali ( Torrey et Gray. ); in Canadà (Comitissa Dalhousie!) ; etiam in Brasilià (4. de St-Hilaire). SAGINA. Liwn. Cazvas foliola 4, persistentia. PEraLA 4, aut abortu nulla. Sra- MINA 4. OvariuM multi-ovulatum. Srvui 4, facie internà plumosuli. CapsuLA 1-locularis, polysperma, ad basin usquè in valvulas 4 dehis- cens. SEMINA subreniformia. Emeryo brevis, curvatus. HerbuLÆ orbis præcipuè borealis, procumbentes, ramis sæpiüs as- cendentibus. FoLrA exstipulata. FLoREs solitarüi, axillares, aut termi- nales, longè pedunculati, albi. À partium divisione quaternarià ad quinariam inlerdüm transeunt, et tüm haud fermè è spergulis dis- tinctæ. SAGINA APETALA. Linn. S. caule erectiusculo , ramosissimo ; foliis linearibus , aristatis, basi ciliatis ; pedunculis defloratis erectiusculis ; foliolis calycinis lanceolatis, concavis, venosulis, margine hyalinis duobus exterioribus brevissimé mucronulatis , mucronulo incurvo (Koch); capsulà cylin- dracea-ovatà, gynophoro brevissimo ; seminibus subreniformibus, minutissimé puncticu- latis ; embryone brevi, curvato, cotyledonibus ovatis. ( 147 ) Sagina apetala. Linn. Mant. all. pag. 559. Curt. F1, Lond. tab. 14. Engl. Bot. tab. 881. FI. Dan. tab. 2102. Gnel, (Car. Christ.) F1. Bad. Als. vol, 1. tab. 1. Has. In insulà Teneriffà ad montium scatebras, præsertim altiorum , ad fontem Rosæ suprà Orotavam, del Malabrigo supra Guimar ; atque alibi , necnon in insulis Canarià et Palmà. DisTri8. GkOG. Per totum orbem borealem, et in hemisphærio australi ad urbem Monte- Video (4. de St-Hilaire). SAGINA PROCUMBENS. Lriwn. S. caulibus procumbentibus , debilibus,. elongatis ; foliis linearibus, aristatis, glabris ; pedunculis defloratis apice incurvis ; foliolis calycinis ovato-lanceolatis , venoso-3-nerviis , margine subhyalinis, muticis ; capsulà rotundato-ovatà gynophoro subnullo ; seminibus elongato-reniformibus , sublævibus ; embryone brevi, curvato, cotyledonibus linearibus. Sagina procumbens. Lin. Sp. PI, vol, il pag. 185. Curt. Fi, Lond. tab. 12. Gærtn. vol. 2, pag. 295. tab. 129. fig. 10. (embryo longior ac magis recurva quäm in exemplaribus nostris.) S'chk, Handb. ‘vol. 1. tab. 27. Lamck. IL. tab. 90. Has. In Canarià, Despréaux. Disrris. GE0G. Per totum orbem borealem. ALSINE. Lin. Cazvas foliola 5, rariùs 4, persistentia. PErTaLA 5. Rariùs 4, in- tegra. SramNa 10. Srvui 3, facie internà papillati. Ovariun 1-loculare, pluriovulatum, ovulis placentæ centrali triangulari, ovario bre- viori, affxis, gynophoro brevi, autsubnullo. Capsura 1-locularis, 3-val- vis, valvis profundè dehiscentibus. SEMINA subreniformia , immargi- nata, aut subrotunda, tenuissimè membranaceo-alata, arillo nullo. EmBrvo semiannularis. | Hergx per totum orbem temperatum sparsæ. FoLia opposita, linea- ria, aut lanceolata, stipulata, aut exstipulata. FLoREs axillares, aut terminales, albi, purpurascentes aut carnet. ALSINE MARINA. VV ABLENB. À. caule procumbente, ramis pluriès dichotomis; foliis carnosis , glabris, filiformibus, ( 148 ) mucronatis, sublüs convexis ; pedunculis post anthesin refractis ; foliolis calcycinis angusté lanceolatis ; ovario ovato , gynophoro subnullo ; seminibus subrotundis, aut subrotundo- triquetris alà membranaceà , hyalinà , radiatà cinctis , aut nudis. Arenaria rubra 8 marina. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 606. Arenaria media. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 606. Arenaria marina. Roth. Tent. FI, Germ. vol. 2. pag. 482. Smüth. F1. Brit. vol. 2. pag. 480. Engl. Bot. tab. 958. Arenaria marginata. DC. F1. Fr. vol. 4. pag, 793. PI, Gall, Rar. tab. 48. Alsine rubra $ media seu salina. /ahlenb. F1, S'uec. pag. 281. Alsine marina. 7 ahlenb. lc. Mert et Koch Deutsch. Fi. vol. 3. pag. 293. Lepigonum medium et Lepigonum marinum. Wahlenb. Gothob. pag. A7 Arenaria macrorhiza. Reg. in Lois. Nouv. Not, pag. 22. Spergularia rubra. Camb. in A. de St-Hil, F1. Bras. Merid. vol. 2. pag. 179. Arenaria heterosperma. Guss. FL, Sie. Prod. suppl. fasc. 1. pag. 199. Spergula rubra 8 et y. Torr. et Gray. F1. North. Amer. vol. 1. pag. 175. Has. In aridis insularum Canariensum copiosa. Disrris. GEoG. Per totum orbem borealem locis aridis petrosis, præsertim ad littora maris, necnon in bemisphærio australi ad Quillotam oppidum Chilense (Berter'o !), et ad Platam flumen (4. de St-Hilaire.) Oss. Plantæ polymorphæ varietates judicaverunt enumerantque sedulissimi Mertens et Kochius, quas omnes natura versipellis nimiùm miscet mutatque. Formæ Canarienses inter communem, mafginatam, et macrorhizam ludunt; flores magni, nec aliter ac pallidè purpureos observavimus. ALSINE RUBRA. WVAnLENZ. À. caule procumbente ; ramis dichotomis; foliis filiformibus , carnosis, glabris, mucro- natis, utrinquè planis, scarioso-stipulatis ; pedunculis post anthesin refractis; petalis calyce brevioribus ; ovario ovato, gynophoro subnullo ; capsulà ovatà , apice obsoletè triangu- lari; semimibus pyriformibus, aut subtriquetro-reniformibus, omnibus exalatis. Arenaria rubra « campestris. Linn. Sp. Pl. vol. 1. pag. 606. Engl. Bot. tab. 859. Schk. Handb. vol. 1. tab, 122. Spergularia rubra. Pers. Syn. vol. 1, pag. 504. Stipularia rubra. Haw. Syn. pl. Succ. pag. 104. Alsine rubra. Æ/ahlenb. FI. Ups. pag. 151. FI. Suec. pag. 281. excl. var. 8. Lepigonum rubrum. Fries in add. Fl. Halland, Has. In siccis insularum Canariensium , legimus propè oppidum Orotava. Invenit Despréaux in altioribus insulæ Canariæ La Cumbre. Flores parvi, rubelli. DisrkiB. GE0G. In hemisphærio boreali, locis petrosis ‘etiam à mari remotis, et, ut ( 149 ) verisimile est, per totum terrarum orbem. In imperio Sinensi (Staunton !); in Americà boreali (Torrey et Gray.); propè urbem Monte-Video (Commerson!); in regno Chilensi (Pavon !) huc quoqué revocanda forsan Spergularia rupestris Camb. in A. de St-Hil. F1. Bras Merid. vol. 2. pag. 176. tab. 110. ALSINE PROCUMBENS. Was. À. glanduloso-tomentosa ; caule prostrato, ramis elongatis, paniculatis ; foliis spathulato- lanceolatis, lanceolatis, aut lineari-lanceolatis, integerrimis, apice obtusis, aut acutiusculis, exstipulatis ; pedunculis elongatis filiformibus, apice post anthesin recurvis ; calycis foliolis lanceolatis , acutis, margine hyalinis; petalis ovatis, calyce sublongioribus ; ovario sub- sphærico , angulato , gynophoro brevissimo tereti; stigmatibus facie internà minutè papil- latis ; capsulà calyce breviore, apice 3-quetrà, basi ovatà , ad medium usquè dehiscente ; seminibus rotundatis, subreniformibus, minutissimè rugoso-puncticulatis, embryone subannulari. Alsine maritima longiüs radicata, Herniariæ foliis, et Alsine maritima altera angustis foliis. Bocc. PL. rar. pag. 18. tab. 10. Arenaria procumbens. /’ahl. Symb. vol. 2. pag. 50. tab. 33. Arenaria viscosa. Pourrett ! Arenaria herniariæ folia. Desf. Atl. vol. 1. pag. 358. et vol. 2. pag. 450. Arenaria geniculata. Poir. Encycl. vol. 6. pag. 165. Arenaria Bartolotti. Tineo Pug. 1. pag. 10. Arenaria rosea. Presl. F1. Sic. vol. 1. pag. 165. Arenaria deflexa. Decaisn. Florul, Sin. Ann. Sci. Nat. 2. ser. vol. 3. pag. 277. Alsine procumbens. Webb. It. Hisp. pag. 62. Har. In insul& Lancerottæ scopulis præruptis Famaræ copiosa. In Canarià rarissima , Despréaux. Disrris. cr0c. In regionibus calidioribus mari Mediterraneo approximatis. ARENARIA. Lin. CaLvx 5-foliolatus, foliolis basi coalitis. PeraLA 5, integra. OvaRIUM multi-ovulatum. Srvui 3, facie internà papillati. Carsuza 1-locularis, polysperma, 6-valvis, valvis apice deshiscentibus. SEMINA reniformia, aut rotundato-reniformia , arillo nullo. EmsryYo semi-annularis, seu ferrum equinum referens. ( 150 ) HErBÆ annuæ, vel perennes, totius terrarum orbis montium atque arvorum incolæ. Rami diffusi, plerèmque prostrati. ForA opposita, exstipulata. FLORES pedunculati, laterales; et terminales albi. ARENARIA SERPYLLIFOLIA. Lan. À. caule annuo, filiformi , procumbente, aut erectiusculo ; foliis ovato lanceolatis ; acutis ; pedunculis fructiferis erectis ;. calycis foliolis angustè lanceolatis, acutis, 3-nerviis margine hyalinis; petalis calyce duplo brevioribus ; capsulà ovato-oblongà, gynophoro , placentäque brevissimis, seminibus rotundato-reniformibus , puncticulatis , embryone ferrum equinum referente. Alsine minor. Fuchs. Hist. PI. pag. 98. Arenaria serpyllifolia. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 356. Gærtn. vol. 1. tab. 130. Flor. Dan. tab. 977. Engl. Bot. tab. 993. J Stellaria serpyllifolia. Scop. F1. Carn. ed. 2. vol. 2. pag. 319. Alsinanthus serpyllifolius. Desv. Journ. 1814. Has. In locis siccis, arenosis, insularum Canariensium frequens. Disrris. GE0G. Per totum orbem veteribus notum ; etiam in Emodi jugis (#ailich.; in Americà fœderatà (Bosc!), ex Europä ut videtur illata (T'orrey et Gray.) MOEHRINGIA. Lin. SEMINA rotundata, lucida, arillo incompleto ad hilum instructa. Cætera ut in Arenarià. MOEHRINGIA TRINERVIA. Czrarrv. 6 PentanprAa. Nos. M. caulibus procumbentibus, divaricatis ; pedunculis elongatis , filiformibus , pubescen- tibus, incurvis; foliis ovatis, acutis, glabris, sæpissimè guttato-punctatis; foliolis calycinis lineari-lanceolatis, glabris, nervo unico carinatis, margine latè hyalinis, acutis ; petalis abortivis; staminibus 5 perfectis, 5 rudimentariis , aut nullis ; capsulà oyato-subrotundà, sessili ; placentà brevi; seminibus rotundatis, lucidis, fusco-nigris, margine rugosulis, acutis , medio tenuissimè puncticulato-lineolatis , testà durissimà, embryone subannulari, cotyledonibus sublinearibus. Moœhringia pentandra. Gay. Not. sur Endress: pag. 42. Ann. Sci. Nat. Mars 1832. Arenaria trinervia 6 divaricata. Sals-Marschlins Aufzahl. in Bot. Zeit. vol: 2. 1834. Beiblait. pag. 71. (151) Has. In sabulo madido convallium Teneriffæ cum Stellarià medià , quäcum facilè confun- ditur. Disrri8. GEOG. Per totum ambitum verisimiliter maris Mediterranei. CERASTIUM. Lixn Cazvx 5-foliolatus, foliolis basi coalitis, persistens. PETALA 5, biloba. STAMINA 10, quorum 5, petalis opposita, breviora, rarius abortiva, filamentis basi coalitis. Ovariun 1-loculare, multi-ovulatum. Srvu 5, facie internà leviter papillati. CapsurA 1-locularis, polysperma, apice 10-valvis. SEMINA rotundato-reniformia. EmBryo subsemiannularis , aut breviter Ccurvatus. Hersæ caulibus diffusis, apice dichotomè ramosis. ForiA exstipu- lata. FLores paniculati, terminales, aut in dichotomiis longè pedun- culati, corollis albis. | CERASTIUM GLOMERATUM. TauiLz. C. caulibus erectis, vel diffusis; foliis subrotundis, ovalibus, oblongisve ; pedicellis filiformibus , glomeratis, fructiferis erectiusculis, calÿce subbrevioribus; petalis calycis longitudine, seminibus rotundato-reniformibus, puncticulatis, embryone ferrum equinum referente, cotyledonibus sublinearibus. Cerastium glomeratum. Thuïll. FI. Par. pag. 225. Mert, et Koch. Deutsch. For. vol. 3. pag. 337. Cerastium vulgatum. Linn. Herb. ex Smüh. Fl. Brit. vol. 2. pag. 496. DC. Prod. vol. pag. 415. Reichb. PI, Crit. vol. 3. tab. 933. figg. 385 et 386. Cerastium ovale. Pers. Syn. vol. 1. pag, 521. Cerastium rotundifolium. Æ#/aldst. Regensb. Denkschr. 1818. vol. 2. pag. 113. (ex Mert. et Koch.) Reichb. Plant. Crit. vol. 3. tab. 234. fig. 387. Cerastium viscosum. Fries Nop. vol. 2. pag. 195. Chésthnt hirsutum. Elliott! Sketch. vol. 1. pag. 524. Has. Ad vias et in cultis insularum Canariensium vulgare , et ad scaturigines convallium ubi major et magis succulenta. Distris. GEOG. Per totum terrarum orbem. Ogs. Pro enodatione specierum sub nominibus C. vulgati et G. viscosi Linn. confusarum in consilium adhibendi sunt clari Mertens et Koch, quibus suadentibus nomina Linnæana perlibenter, utpotè incerta, rejecimus. Consulendi immo ( 152 ) Bentham Cat. Pyr. pag. 69, Chaubard, Archiv. de Bot, vol. 1, pag. 43, Soyer Willemet. Obs. sur quelques plantes de France, et sur le C. Mant., pag. 7 (Nancy, 1859). Speciesaltera nuspiäm nobis in Fortunatis obvia. CERASTIUM ARVENSE. Linw. C. pubescens, caulibus basi suffrutescentibus, nodosis , ramisque elongatis; foliis elongato-lanceolatis ; floribus dichotomè cymosis ; pedunculis elongatis , fructiferis erectis ; foliolis calycinis nervo medio carinatis, margine hyalinis, apice obtusiusculis, petalis duplo brevioribus ; ovario rotundato, gynophoro brevissimo ; capsulà cylindraceo-ovatà , calyce longiore, sessili ; seminibus angulato-reniformibus , papilloso-tuberculatis , embryone in ferri equini formam curvato, cotyledonibus lanceolatis. Cerastium arvense. Linn. pe pl. vol. 2. pag. 628. Flor. Dan. tab. 626. Engl. Bot. tab. 93. Schk. Handb. vol. 1. (ab. 195. Has. In insulis Canariensibus rarissimè. Legimus in monte excelso insulæ Palmæ ÆE7 Lomo del Biscayno, ad altitudinem 1000 hex2podum super Oceanum , ubi Etesiarum flatu assiduo irroratum , cum Violà Palmensi, et Arabide albidà, rupium fissuras cæspitibus frondosis Iætè vestit. Disrrig. GEOG. In campis et montosis totius hemisphærii borealis. Oss. Hujus speciei varietates sunt G. strictum et C. suüffruticosum Linn. quæ tamen in synonymiam recipere noluimus, cüm planta Canariensis, fortior licet et procerior, ad formam potius arvensem veram accedat. STELLARIA. Linx. Cazyais foliola 5, persistentia. Peraza 5 bifida vel bipartita. SrAminA 10. Sryu 3, facie internâ papillati. Capsuca 1-locularis, 6-valvis. Se- MINA rotundata, hilo minimo. EmerYo annularis. STELLARIA MEDIA. Vic. S. caule procumbente, tereti, dichotomo, latere altero vicissim piloso; foliis ovatis acuminatis, succulentis, glabris; inferioribus petiolatis, petiolo ciliato ; pedunculis elongatis axillaribus, terminalibusque ; petalis 2-partitis calyce brevioribus ; capsulà ovatà calyce sublongiore , seminibus rotundatis, utrinqué complanatis rugosis, dorso tuberculatis, em- bryone annulari. Alsine media. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 389. Curt. FL Lond, tab. 20. Engl. Bot. tab. 537. FI Dan. tab. 438 et 525. Schk. Handb. vol. 1. tab. 85. Lamck. Il. gen. tab. 214. Holosteum succulentum. Zinn. Sp. pl. vol. 4. pag. 130. ( 453 ) Stellaria media. Pl. Hist. PL Dauph. vol. 3. pag. 615. Alsine avicularum. Lamck. F1. Fr. vol. 3. pag. 46. Holosteum Alsine. Swartz. Obs. Bot. pag. 118. Has. In sabulo et glareà madidà torrentium Teneriffæ, et in locis humidis circa oppidum Lagunense, et alibi. Formam speciei majorem ut plurimüm induit, et forsan eadem est ac S. neglecta. Weïhe in Reich. F1. Exc. vol. 3. pag. 784. | Disrri8. GE0G. In toto orbe boreali. Etiam in Nepalià (#allich !); in imperii Sinensis provincià Kiang-Si (Siaunton !); in Brasilià (4. de St-Hilaire.) ; ad urbem Monte-V'ideo (Commerson !) MINUARTIA. Lorrz. Cazyx ferè 5-partitus, sepalis nempè 5 imà basi vix coalitis, integer- rimis. PETALA imo calyce inserta , 5 sepalis alterna , minima. SraAmiINA tot quot sepala lis opposita , et petalis longiora. Srvui 3, filiformes. Cap- suzA 1-locularis, 3-valvis. SEMINA pauca axi centrali affixa. HerBuL# annuæ. Foua opposita, conferta, setacea, basi 3-5 nervosa, integerrima. FLores in dichotomïüs ramorum, et axillis supremis solitarii, parvi, sessiles, aut breviter pedicellati, cymam foliosam , densam, dichotomam , constiluentes. DC. Prod. vol. 3. pag. 379. MINUARTIA MONTANA. Lœrr. M. florum fasciculis bracteas subæquantibus; sepalis subæqualibus ; foliorum mucrone recto. DC. I. c. pag. 380. Minuartia montana. Lœfl. It. pag 199. tab. 1. fig. 4. Link. in Buch. Beschr. Can. Ins. pag. 154. Has. In regione culturæ Europææ insulæ Teneriffæ. Puch. L. CP DA ENTe. Disrris. GEOG. In Hispanià, Tauricà Chersoneso , et Iberià. A — IL. ( 154 ) PARONYCHIEZÆ. A. »e Sr-Hr. POLYCARPON. Linx. Cazvx 5-foliolatus, foliolis carinatis, margine scariosis, apice cu- cullatis, cucullo retrorsüm apiculato, basi in urceolum ovarium cin- gentem coalitis. PeraLa hyalina, ovata, crenata vel integra ad api- cem urceoli calycini cum staminibus affixa. SraAmINA 5, aut abortu 3, brevia, foliolis calycinis opposita. Ovariüm rotundatum , liberum, subsessile, ovulis erectis, placentæ centrali brevi affixis. Sryrus 1. brevis, columnaris, apice demüm in stigmata 3, intüs papillata, di- visus. CAPsULA ovato-rotundata , 1-locularis, 3-valvis, valvis ad basin usquè dehiscentibus, marginibus introrstm flexis. SEMINA subpyri- formia. Emeryo brevis, incurvulus, cotyledonibus sublinearibus. Her annuæ, teneræ , leviusculæ, decumbentes, vel erectiusculæ, littora maris et loca arenosa orbis temperati incolentes. Ram dicho- iomi. Fort ovata, spathulato-lanceolata, opposita, aut quaternata. foliis junioribus in axillis fasciculatis, stipulis scariosis. FLORES parvi, numerosissimi in cymas terminales aggregati, bracteis hyalinis. POLYCARPON TETRAPHYLLUM. Linn. P. foliis oppositis, aut quaternatis, ovatis, aut spathulato-lanceolatis ; petalis emarginatis, calyce brevioribus ; staminibus 3. | Polycarpon tetraphyllum. Zinn. Sp. PL. vol. 1. pag. 131. Linn. fil. Suppl. pag. 116. Gærin. vol. 9. pag. 225. tab. 129. Lamck. Il. vol. 1. tab. 51. Engl. Bot. tab. 1031. Yerva jabonera, Palmensium. 6 Diphyllum. Polycarpon diphyllum. Cav. Ie. vol. 2. pag. 40. tab. 151. fig. 1. Has. In arenosis et ruderatis insularum Canariensium frequens. DisTRiB, GEOG. Per totum orbem antiquum temperatiorem. (155 ) Os. Stylus Polycarpo certè unicus. P. tetraphyllo stylos 3 pessimè adscripsit Lamarckius, eumque inconsideratè se- cuti sunt auctores ferè omnes. Capsulam post styli casum nec stylum ullum delineavit Gærtnerus. Benè Adansonius (Fam. des PI. Anthyllis, vol. 4, pag. 271), et cl. À. de Saint-Hilaire (Plac. cent. Mém. Mus. vol. 2, pag. 590), monosiy- lum dixerunt. POLYCARPON ALSINEFOLIUM. DC. P. foltis oppositis, ovatis, carnosis ; cymis brevibus congestis; petalis subintegerrimis, calyce parüm brevioribus ; staminibus 5. | Alsine facie Paronychiæ secundæ Mathioli. Bocc. Pl, rar. Sic. pag. 71. tab. 38. fig. 4. Hagea alsinefolia. Bi. Manip. 3. pag. 7. d Lahaya alsinefolia. Schult. Syst. vol. 5. pag. 405. Mollia alsinifolia. Spreng. Syst. vol. 1. pag. 795. Polycarpon alsinefolium. DC. Prod. vol. 3. pag. 376. Has. In: insulis Canariis ex herbario Broussonet nunc Bouché ubi vidimus et exami- navimus. Disrris. GE0G. Ad littora maris interni. In Sicilià ( Boccone. Bivona. ); in Magnä Græcià ( Gussone. Tenore. ); in Liguri ( Badard. ); in Gallià inter Setium et Narbo- nem (DC. ). POLYCARPON SUCCULENTUM. Nos. P. caule prostrato, pusillo , densè ramoso , glabro, dichotomo ; foliis oppositis, spathu- lato - lanceolatis, in petiolum attenuatis, apice acutiusculis; floribus 5 - andris in cymulas brevissimas congestis. , Alsine succulenta. Delile ! FI. d'Eg. pag. 67. tab. 24. fig. 3. Arenaria? succulenta. Ser. ën DC. Prod. vol. 1. pag. 400. Has. In arenis aridissimis insulæ Gratiosæ. Disrris. GEOG. In arenis deserti Ægyptiaci (Delile.). Desc. Ranix recta , elongata , gracilis , flavescens. Cauuis pusillus, basi foliosus , subrosulatus, ramis pollicaribus, prostratis , debilibus, divaricatis dichotomis, cortice succulento. Fozra 3 lin. longa, 174 lin. lata, opposita, spathulato-lanceolata, glaberrima , crassiuscula, subuninervia, margine erosula, apice acuta, basi in petiolum 1f2 ad 2 lin. longum attenuata, stipulis parvis, scariosis , lanceolatis, margine laceris , apice filiformibus , superiora in axillis fasciculata. FLores breviter pedicellati , ad api- cem ramulorum in cymas breves, densas, bracteis scariosis stipulis conformibus munitas, aggregati. Cazvais laciniæ lanceolatæ, margine scariosæ, apice acutæ, cucullatæ cucullo retrorsüm apiculato. Peraza longitudine calycis, tenuia, scariosa , ovato-lanceolata , integerrima. SraminA petalis breviora , in præ- floratione incurvula , filamentis subulatis antherâ mediâ insertis. AnrHeræ rotundato-ovatæ , sacculis (156) utrinquè obtusis, basi liberis, ab insertione filamenti ad apicem connectivo angusto conjunctis. Poe ovato-rotundus. Ovarium rotundum, liberum, gynophoro brevissimo stipitatum. Ovuza erecta , pla- centæ centrali ovario breviore affixa. Sryzus brevis, teres , columnaris, apice demüm in stigmata , 3 brevia, intüs papillata, secedens. Garsuza ovato-subrotunda , obsoletè 3-gona, 1-locularis, 3-valvis valvulis subhyalinis, rete cellulari elongato argutulè intexto, ad basin usquè dehiscentibus, margini- bus introflexis. SEmina minima, ovato-pyriformia, luteo-alba, lævia, subtilissimè reticulata , dorso canaliculata, apice ad umbilicum leviter incurvo-rostrata, umbilico à micropyle parim remoto, utroque notulä fuscä signato. Emsrvo linearis, subtiliter striatus , leviter incurvus, radicul4 attenuatä subfusiformi , acutiusculà , cotyledonibus ovato-linearibus , apice rotundatis. Oss. Ob folia, habitum, calycis foliola cucullata, cucullo apiculato, stylum breviusculum, notasque alias, non ad Poly- carpiam, sed ad Polycarpon alleganda est species nostra. Alsine prostrata Forsk. vera est Polycarpia. POLYCARPIA. Lamox (1). Cazyx 5-foliatus, foliolis sabplanis, margine scariosis, apice acutis, basi in urceolum coalitis. PeraLa 5, calyce subdupld breviora, apice angusta, acuta , basi dilatata, urceolo calycino cum staminibusinserta. STAMINA 5, foliolis calycinis opposita, glandulis seu staminodiis 5, pe- talis oppositis, quandoquè alternantia, antheris ovatis, sacculis à basi ad apicem connectivo angusto conjunctis. Ovarium 3-gonum, liberum, gynophoro brevi stipitatum, ovulis erectis placentæ centrali, brevi, affixis, hilo et micropylà contiguis. Srvius 1, filiformis, ovario sub- duplè longior, præfloratione incurvus, stigmate capitato, papillato, demüm in stigmata 2 vel 3 obscurè diviso, rarissimè brevis, stigma- tibus 3 manifestis. (2) CAPsuLA ovato-3-gona, 1-locularis, 3-valvis, val- vis ad basin usquè dehiscentibus. SEMINA subpyriformia, ad umbili- cum incurvula. EmBryo leviter incurvus, claviformis, cotyledonibus ovatis. HerBx imprimis Arabicæ, AEgyptiacæ, ac Canarienses (nec Ma- (1) À xépros deduci posse, xapraïos linguæ Hellenicæ indoles negat, nec fas cohowxiteuw doctam atque amabilem deam, unde potiüs Po/ycarpia, seu Polycarpica , immô Polycarpeia , nec Polycarpaeu scribenda. (2) Polycarpia Memphitica. Del! (15e) derenses), nec non in Africà sub tropicis, Americà, atque Indiâ in- ventæ, prostratæ, rariüs erectiusculæ , rigidæ , sæpissimè pubescentes aut tomentosæ, basi lignescentes. Ram: numerosissimi , elongati , subdichotomi. FoLiA ovata, lanceolata, aut linearia , rariüs carnosa , opposita , 4-nata, aut sena verticillata, junioribus in axillis aggregatis, stipulis bracteisque hyalinis, scariosis. FLORES parvi, fasciculati, im corymbos ad apicem ramorum densissimè aggregati. Os. Genus Polycarpo ,utet ex nomine patetaffine. Ab eo formà rigidiore, et facie differt , calycis quoque foliolis apice non cucullatis, petalis angustis, antheris connectivo à basi ad apicem conjunctis, stylo filiformi, elongato, stigmate capitato, notisque aliis sed momenti levioris. Characterem genericum ex speciebus palæogæis, seu orbis antiqui, confecimus. POLYCARPIA TENERIFFAE. Lamcx. P. caule prostrato, diffuso; foliis spathulatis , lanceolatis, aut lineari-lanceolatis, glabris , vel pubescentibus, apice setigeris, oppositis, demum fasciculatis; floribus in corymbos elongatos congestis; ovario prismatico, 3-gono , stigmate parvo, capitato; seminibus pal- lidè fuscis, argutissimè papillatis. Illecebrum divaricatum. Aort. Kew. ed. 1. vol. 1. pag. 291. Cavan. Anal. Cienc. Nat. vol. 3. pag. 23. Polycarpia Teneriffæ. Lamck. Journ. Hist. Nat. vol. 2. pag. 8. tab. 25. Hagea Teneriffæ. Pers. Syn. vol. 1. pag. 262. . Mollia diffusa. Æ/ülld, Hort. Berol. vol. 1. tab. 11. Lahaya diffusa. Schult. Syst. vol. 5. pag. 402. Has. In locis siccissimis , et secüs vias , insularum omnium Canariensium copiosa ac vul- gatissima. Disrris. GEOG. Stirps Canariensis. POLYCARPIA LATIFOLIA. Porn. P. caule prostrato, ramosissimo, elongato, lignescente ; foltis oppositis, demüm fasci- culatis, molliter pubescentibus, latè spathulatis, in petiolum attenuatis , apice setigeris ; flo- ribus in corymbos breviusculos congestis ; seminibus fuscis, puncticulatis. Polycarpia latifolia. Poir. Encyc. Suppl. vol. 4. pag. 473. Mollia latifolia. #7/üld. Enum. pag. 269. Schrank. Pl, Rar. Hort. Monac. tab. 99. Lahaya latifolia. Schul, Syst. vol. 5. pag. 403. ( 158 ) Has. In rupestribus Teneriffæ ad basin regionis sylvestris. Disrris. GE0G. Stirps Canariensis. Os. Species præcedenti valdè affinis, et vix nisi partium proceritate diversa, sed culta permanet , et ideo forsan spe- cificè distinguenda. POLYCARPIA CARNOSA. Car Sita. P. radice lignoso, ramisque nodosis, elongatis ; foliis senis , superioribus binis opposi- tis, spathulato-ovatis, ad basin attenuatis, carnosis, apice obtusis, stipulis brevissimis , scariosis, floccoso-laceratis ; corymbis brevibus, paucifloris ; ovario turbinato; seminibus elongato-ovatis, dorso subdepressis, undulato-puncticulatis, embrycne brevi, cotyledo- nibus angustis. Polycarpia carnosa. Chr. Smith in Buch. Beschr, Can. Ins. pag. 142 et pag. 163. DC. Prod. vol. 3. pag. 375. Has. Ad latera prærupta versüs fauces convallium Teneriffæ orientalis. Legimus in con- valle del Bufadero. In convalle de nuestra Señora de Gracia, Chr. Smith. In convalle Sancti Andreæ, Despréaux. Disrrrs. GEoG. Planta Canariensis. EXPLICATIO TAB. XXII. (Delende figuræ 10 et 11.) 1. Stirps integra florida , maguitudine naturali. 2. Folia opposita ramo inserta cum se- quentibus magnitudine aucta. 3. Corymbi extremitas. 4. Flos. 5. Idem apertus. 6. Idem ovario avulso. 7. Capsula. 8. Eadem dehiscens valvulà alterà avulsä ut appareant semina placentæ brevissimæ funiculis appensa. 9. Semina magnitudine naturali. 10. Delenda. 11. Delenda. POLYCARPIA CANDIDA. Nos. P. radice lignosà; caulibus prostratis diffusis, intricatissimis ; foliis senis, superioribus oppositis, ovatis , aut lanceolato-ovatis , utrinqué albo-tomentosis , basi breviter petiolatis, apice acutis; floribus in corymbos densos congestis ; ovario rotundato-trigono ; seminibus pyriformibus , flavis, dorso canaliculatis , Iævibus. Polycarpia gnaphalodes. Link in Buch Beschr. Can. Ins. pag. 142. DC. Prod. vol, 3. pag. 373. quoad plantam Canariensem, non Poiret ! Has. In arenosis insularum Alegranzæ et Gratiosæ, in Lancerottà propè Mala, et copio- sissima propè Uga et Faisa, necnon in Canari , et in Teneriffà meridionali. Paronychieæ. Tab. 2. Lith. de CAdrion r. Richer. 7. 1 Eæ. Botani que. Paronychi e re ÿ L'eylxiid del. DisTRi8. GEOG. Stirps Canariensis. Desc. Ranix lignosa, ligno fibroso, tortuoso , flavido, tenaci, cortice rufescente. Ramr prostrati, elongati, nodosi , teretes , tomentosi , albi, apice divaricato-dichotomi. For14 ad nodos ramorum ver- ticillata, sena , quinata , quaternata , vel demüm opposita, junioribus in axillis densè fasciculata , lan- ceolato-ovata aut ovata , utrinquè densissimè tomentosa, basi attenuata, breviter pedunculata, apice acuta, stipulis parvis , scariosis , lanceolatis , acutis, margine tomentoso-ciliatis. FLores ad apicem ramorum in corymbos densos aggregati. Bracrez foliolis calycinis conformes. Cazyx 5-foliolatus', fo- liolis elongato-lanceolatis, striatis, subtomentosis, basi lanigeris, margine latè scariosis, integris, apice acutis. Peraza foliolis calycinis breviora, hyalina , elongato-lanceolata , apice rotundata, utriculis elongatis intexta , nervo medio hyalino ad medium usquè protenso , margine integra, sessilia , basi in urceolum crassum cum staminibus inserta. Sramia petalis subdimidio breviora , filamentis subdila- tatis, antheris ovato-oblongis, basi cordatis, apice crenatis. Srxzos cylindraceus, stigmate capitato sub- bifido. Ovariow rotundato-subtriquetrum, apice attenuatum , basi breviter stipitatum, placentâ bre- vissimâ. Ovura subpyriformia , erecta , funiculis longiusculis hilo ultra medium insertis imposita, -exostomate ad extremitatem exiliorem sito. Capsuza obovato-triquetra, subhyalina , flavescens. Semrva pyriformia, flava , lævia, hilo et micropylà partium accremento contiguis. Emsrvo leviter incurvulus, radiculà longiusculâ, cotyledonibus ovatis. Os. Species nostra Canariensis à Mauritanicà ([{/ecebro gnaphalodi Schousb ! in herbario Fontanesiano asservato), notis plurimis, ex speciminis unici examine, distinguenda videtur. Rami ejus breves, foliosissimi, internodia brevissima, folia omnia opposita, parva, congesta, sessilia, rhomboideo-oboyata, aut subrotunda, juniora densè tomentosa, vegetiora suprà viridia. Semina subfusca videntur, et elongato-ovata, sed nondüm ritè matura vidimus. EXPLICATIO TAB. XXI. Figuræ 7, 8,9, et 10, delendæ, emendanda figura 13.) 1. Stirps magnitudine naturali. 2. Ramulus auctus. 3. Folium auctum. 4. Flos magni- tudine naturali. 5. Idem cum sequentibus auctus. 6. Petala et stamina ovarium cingentia, foliolis calycinis resectis. 11. Semina magnitudine naturali. 12. Semen à latere visum, auctum. 13. Idem visum à fronte, sed umbilict et micropylæ cicatriculæ notandæ sunt duæ contiguæ et distinctæ ,ubi in figuré foramine unico coalescere videntur. 14.1dem à dorso visum. 15. Embryo. POLYCARPIA ARISTATA Cnr. Suirn. * P. ramis.filiformibus, diffusis, decumbentibus, cinereo - tomentosis, foliisque sericeis, ù n Ut 1 ‘a e lineari-subulatis, apice longiüs aristatis, stipulis scariosis in aristam porrectis ; floribus in corymbos longos aggregatis; calycis foliolis laté scariosis, mucronatis. 0 Illecebrum aristatum. {/ort. Kew. ed. 1. vol. 1. pag. 290. ( 160 ) Mollia aristata. Hort. Kew. ed. 2. vol. 2. pag. 62. Polycarpia aristata. Chr. Smith. in DC. Prod. vol. 3. pag. 373. Hag. In montosis excelsis ad radices montis alti Nivariæ Pico de Teyde seu de T'ene- r'iffe, in cratere primævo las Cañadas, et in montibus circumjectis, Flo de las Caña- das , qui eum circi ingentis instar ad austrum circumclaudunt. Disrrt8. GE0G. Stirps Canariensis. Desc. Radix lignosus, cortice albido. Raur diffusi decumbentes, filiformes, cinereo-tomentosi, inter- nodiis parüm incrassatis. Fozia sena , superiora bina opposita , internodüs ut plurimüm longiora, lineari-subulata, mollissima , cinereo-tomentosa, debilia, ascendentia , apice longids aristata, stipulis foliis subdunidio brevioribus, argenteo-scariosis, lanceolatis, apice in aristam tenuem porrectis. FLores in corymbos laxos, elongatos aggregati. Bracreæ stipulis conformes, calycis foliolorum longitudine. Cazrx cylindraceus , foliolis lanceolatis, latè hyalino-scariosis, mucronatis. Prraza hyalina, lineari- lanceolata, basi latiora, apice obtusa, in urceolum calycinum crassum cum staminibus inserta. Sramina petalis subdimidio breviora, filamentis antheris vix longioribus, antheris elongato-ovatis , apice obtusis, basi cordatis. Ovarium ovato-turbinatum , basi stipitatum , apice obtusum. Srvzus filiformis ovario duplo longior stigmate parvo, capitato. Ovora plurima, placentæ centrali brevissimæ funiculis annexa, CaPsuLa elongato-ovata , valvulis subfuscis , hyalinis. Semiva pyriformia, subangulata , fusca, levissimè puncticulata. Emsaro leviter arcuatus , cotyledonibus ovatis, angustis. EXPLICATIO TAB. XXIV. 1. Planta integra magnitudine naturali. 2. Ramus florifer auctus. 3. Flos magnitudine naturali. 4. Idem auctus. 5. Idem foliolis calycinis resectis, ut appareant petala, stamina, et pistillum. 6. Ovarium cum stylo et stigmate auctum. 7. Idem valvulis duabus avulsis ut appareant ovula placentæ centrali affixa. 8. Capsula. 9. Eadem dehiscens funiculis per- sistentibus valvularum perluciditate visis. 10. Semina magnitudine naturali. 11. Semen auctum , & hilum , 0 micropyla. 12. Embryo auctus. 13. Idem cotyledonibus arte dis- ] unctis. POLYCARPIA. Suiran Link. P. caule basi fruticoso, ascendente; ramis elongatis, procumbentibus, subdichotomis, foliisque glabris, diluté viridibus, senis, superioribus oppositis , linearibus aut lineari- lanceolatis , carnosis, obtusis, ad basin attenuatis, bracteis brevissimis ; paniculis brevi- bus, divaricalo - dichotomis ; seminibus elongato - ovatis, luteo - fuscis, lineato - punc- ticulatis. Paronychia Smithii. Link in Buch. Beschr. Can, Ins. pag 142 et pag. 180. Lengua de pajaro. Palmensium. 1% L À - # $ + Paronychiez n x * « e LL " KL NL \ / NW W : Ut KK NA D K( \ _Ÿ WE Vu, Ji W \ AN ) “D \ NS XD \ WA v SN WW UN D \ DAUAN A | \y ù \(\/ NZ V4 Vu Ÿ Ve N SR ÿ y K NT D N NN SN Ÿ VA À NN QU Us Vs YU | M ue, Vi à p KO | E\ NY NE \ ou | ) Al DE NA \ N | D NK = NN NK N\ (7 AS, V4 NN . Ce (A4 ÿ a SKK NS ul ny | W by, ; SENS Nt 2, — DEUE _—_— Vi Z L7 \ D | \ . CPE / / a Ce Lol Like: Culon. rue Tab: 24 Vielle lapride incidit. Paronychieæ. Botanique. è Leyland de. lille Lite Ed Lith.de C'Aaérière, Rue PRicher: x ( 161 ) Has. In rupibus siccis convallium insulæ Palmæ à 300 ad 3000 pedes super Oceanum. Legimus copiosissimam in convalle de/ rio prope oppidum Sanctam-Crucem et alibi. Legit Smithius in rupibus excelsioribus insulæ(Cumbre de la Caldera), non longè ab 4rgual. Disrri8. GEOG. Species Palmensis. | Desc. Ranix lignosus cortice fusco: Cauzes lignosi erectiusculi aut decumbentes, juniores nume- rOSISSIMI , teretes , Slabri, virides, ad articulos parüm nodosi. Four inferiora sena , superiora opposita , internodiorum longitudine, linearia , lanceolato-linearia, aut subspathulata, lævia, carnosa , viridia.,, basi attenuata , apice obtusa , stipulis scariosis, minimis. FLores ad apicem ramorum paniculati , pani- culis divaricato-dichotomis. Bracrez foliolis calycinis breviores, Cazyx 5-foliolatus, foliolis lanceolatis, acutis, striatis, glabris, margine scariosis, basi lanigeris. Peraza lanceolata, apice obtusa, subfusca , reticulato-hyalina , in urceolum infundibuliformem cum calyce concreta Sramiva petalis subbreviora , filamentis filiformibus albis, antheris elongato-ovatis, foliolis calycinis opposita, glandulis 5 parvis, ovatis, (staminibus abortivis,) petalis oppositis alternantia. Ovariom ovato-trigonum, fuscum, breviter stipitatum, stylo subbrevius , stigmate capitato , crasso, obscurè bifido, placent brevissimä, ovulis plurimis funiculis brevibus adnatis. Carsuza elongato-ovata. Sewiva plurima, elongato-ovata , fusco-lutea , lineari-puncticulata. Emsrxo brevis, leviter incurvus , cotyledonibus ovatis, apice rotun- datis. Oss. Hæc species formâinter reliquas, et staminodiis staminibus alternantibus insignis, Polycarpias à Caryophylleis, ob placentarum et embryonum fabricam, vix avellendas, (his enim ordinibus momenti certè levissimi stipularum præsentia aut defectus), Paronychieis legitimis quantulmcumque alligat. In cæteris quoque Polycarpiis staminodia posse esse, sed minima, negare nolumus ; nam speciminum siccorum flores exiguos, atque organa crassa aquà macerata, exploraté cog- noscere difficile est, ea vidisse tamen in P. candidä satis credimus. EXPLICATIO TAB. XXIII. 1. Caulis basi lignescens cum ramis floriferis. 2. Ramus floridus cum sequentibus auctus. 3. Flos. 4. Idem calyce detracto, foliolisque truncatis. 5. Pistillum. 6. Capsula, sed ma- tura ad basim usquè dehiscit. 7. Eadem valvulà avulsà. PARONYCHIA. Juss. Cazvx 5-foliolatus, persistens, foliolis foliaceis apice muticis, aut cucullatis, mucronatis, basi in urceolum concretis. PETALA nulla. SraAmiNA 10, calycis urceolo inserta. quorum 5 fertilia foliolis oppo- sita, 5 castrata alternantia. Ovarum liberum, ovulis complanato- reniformibus. STyLus 1, in duos supernè solutus , stigmatibus 2 facie internà papillatis vestitos , aut integer stigmatibus coalitis, capitatis, IT. 21 vt ( 162 ) persistens. CAPsuLA membranacea , indehiscens. SEMEN 1, ovatum. Emervo periphericus, ferrum equinum referens, aut leviter ar- cuatus. i | HerB# aut suffruticuli prostrati, decumbentes aut erectiusculi, ramosissimi, orbis antiqui calidioris , novique, præsertim hemisphe- ri australis, accolæ. ForrA opposita, stipulis scariosis. FLORES axil- lares aut densè capitati, bracteis scariosis, sæpiüs dilatatis glomeratis. PARONYCHIA ECHINATA. Lamcx. P. caule prostrato, herbaceo, demüm lignescente; foliüis lanceolatis, acutis , subsessili- bus , bracteis brevibus, ovatis, acutis ; floribus foliorum axillis in capitulos digestis; calyce basi hispido, foliolis subscabris, apice scarioso-cucullatis, mucronatis ; ovario subrotundo, suprà hispidulo, stylo brevi, indiviso, stigmate capitato obscuré bifido ; capsulà globosà ; semine albido, rotundato-ovato. Polygonum capitulis inter genicula echinatis, Bocc. Ie. et desc. pl. rar. pag. 41. tab. 20. fig. 3. Illecebrum echinatum. Desf. F1. Atl. vol. 1. pag. 204. Will. in Schrad. Journ. 1801. pag. 409. tab. 4. Sibth. Flor. Græc’ vol. 3. pag. 39. tab. 245. Paronychia echinata. Lamck. FI. Fr. vol. 3. pag. 232. excl. Linn. Syn. DC. FI. Fr. vol. 3. pag. 402. Prod. vol. 3. pag. 370. Has. In colle declivi Sancti-Christophori oppido Palmarum Canariæ impendenti. Des- préaux. Distris. GEOG. In locis siccis regionis totius maris Mediterranei. PARONYCHIA ARGENTEA. Lac. P. caule prostrato , lignoso , ramis elongatis, dichotomo - corymbosis ; foliis ovatis, aut lanceolatis, acutis , serrato-ciliatis ; floribus in capitulos terminales latè scarioso-bracteatos congestis, rarius axillaribus , sessilibus aut breviter stipitatis; calycibus elongato - ovatis, pubescentibus foliolis latè scariosis , Cucullo apice cordato , mucrone elongato, rigido , aut breviusculo. Paronychia Hispanica. Clus. Stirp. Rar. Hisp. pag. 418. Hist. vol. pag. 182. Tournef. TS pag. 507. Jlecebrum Paronychia. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 299. Turp. in Levrault Dici. Hist. Nat. Bot. ab. 192. Paronychia argentea. Lamck. Fl, Fr. vol. 3. pag. 230. Paronychia glomerata. Mæœnch. Meth. pag. 315. ( 163 ) Illecebrum Italicum. 714, in Schrad. Journ. 1801. tab. 4. Illecebrum Narbonense. 7. L, ec. Paronychia Hispanica. DC. Encyc. vol. 5. pag. 24. Illecebrum longisetum. Bertol. Flor. Ital. vol. 3. pag. 733. Has. In insulà Canarià rarior. Despréaux. Disrris. GE0G. Ab Ægypto (Delile!), per totam regionem maris Mediterranei ad insu- las usqué Canarienses ubi jam rarescit. Alpes quoque et Pyrenæos sub nomine P. polygo- nifoliæ , quæ mera hujusce speciei varietas , scandit. Os. Variat in hâc specie mucro cuculli, nunc brevis, nunc ut in speciminibus Ægyptiacis elongatus, validus. Eo fretus P. suam longisetam instituit cl. Bertolonius calycis mucrone insignem, et varietati Ægyptiacæ proximam. Brevissimus est in varietate polygonifolià. Nec longè hinc distrahenda est P. arabica DC., quanquàm species sit certè distincta, si quà eadem sit ac Corrigiola albella Forsk. , cui calyx brevissimè sed validè mucronatus, neque ut in prodromo longè aristato- mucronatus. PARONYCHIA CANARTIENSIS. Juss. P. caule fruticuloso, erectiusculo, ramis debilibus, pendulis, apice pubescentibus ; fo- liis lanceolatis, acutis, appressè pubescentibus, margine ciliatis ; floribus in paniculos laxos plumosos aggregatis; calycibus cylindraceis, foliolis hirtis, apice conniventibus, ant cucul- latis, mucronulatis ; capsulà puncticulato - scabrà ; seminibus rufis , ovato - reniformibus , lævibus. Illecebrum suffruticosum. Linn. Sp. Pl, vol. 1. pag. 298. ex herbario, exclusis synonymiä, et patrià. Illecebrum Canariense. Linn. suppl. pag. 161. Paronychia Canariensis. Juss. Mém. Mus. vol. 2 pag. 390. DC! Prod. vol. 3. pag. 371. Paronychia Smithïi. Choisy ! in DC. L. c. Has. In convallium rupibus insulæ Teneriffæ satis frequens. Legimus in montosis pro- montorii J'eno, in monte Mesa de Texina propè Lagunam, in convalle de Bajamar, cæterisque borealibus , in monte de las Arenas prope Oratavam et circà Zcod de los vi- nos legit Chr. Smith. Invenimus quoque in convallibus siccis circà oppidum Sanctam-Cru- cem , aliisque insulæ Palmæ. In Canarià , Despréaux. Disrris. GE0G. Stirps Canariensis. Desc. Fronicuzus ramosissimus , erectiusculus , tortuosus, nodosus, cortice cinereo , ramis elongatis debilibus , pendulis, rufescentibus , apice pube brevi patente hirtis. Forra lanceolata , aut ovato-lan- ceolata , pubescentia, pube appressä , Iætè viridia, margine ciliata , apice mucronata, breviter petio- lata , stipulis petiolo subduplô longioribus, scariosis, ovatis, acutis. FLores in capitula dichotoma, ramosissima , plumoso-pendula, ad apices ramorum digesta, rariùs solo macro abbreviata. Bracrez calyce sublongiores , scariosæ, ovatæ , acutæ. Cazvx cylindraceus, breviter stipitatus, foliolis elongato- ( 164 ) lanceolaïüs , hirsutis, marginibus scariosis, apice conniventibus , subcucullatis. Srawina 10 brevissima, 5 foliolis calycinis opposita , antherifera , 5 alternantia castrata , ad apicem urceoli, ex calycis foliolis coadunatis constantis , inserta, antheris ovatis, basi crenatis, dorso filamento insertis, rimä facie inte- riore dehiscentibus. Ovarium sessile, ovato-subrotundum, stylo crasso, apice in stigmata duo, de- müm reflexa , profundè divisa , ovulo subreniformi funiculo crasso è fundo orto affixa. Carsuza ovata, cinerea , diaphana, puncticulato-scabra , indehiscens. Semixa rufa, ovato-reniformia , utrinquè leviter compressa, lævia. Emsrvo ferrum equinum referens , radiculà crassä , obtusä , cotyledonibus lanceolato- linearibus. Ogs. Specimen I. suffruticosi, Herb. Linn. pessimum, sed hüc referendum. Species stigmate capitato P. cymosam et I. verticillatum refert, ab utrâque tamen, ultrà calycis formam, capsulà quoque non mediocriter differt Illecebrum, quæ non tantum docente Jussiæo scissilis est, sed in 5 valvas, uti Gærtnerus initio dixit, quodque verum esse probavimus, spontè et marte suo dehiscit : quæ res in ipso subordine primo intuitu anomala, priscam potius generum omnium fabri- cam patefacit, quibus capsule, valvarum 5 coalitu, fit, ut videtur, utriculus. EXPLICATIO TAB. XX. 1. Ramus floridus. 2. Ramulus folüfer cum stipulis auctus. 3. Rami floridi cum brac- teis portiuncula aucta. 4. Flos cum sequentibus auctus. 5. Idem foliolis calycinis duobus abscissis ut appareant stamina etovarium, sed staminum et staminodiorum insertio men : dosa. 6. Foliolum calycinum abscissum cum stamine fertili, et duobus sterilibus. 7. Cap- sula urceolo calycino , foliolis abscissis , insidens , longitrorsüm secta, ut appareat ovulum. 8. Organorum dispositio, sed stamina sterilia per errorem omissa. PARONYCHIA CAPITATA. Lamcx. P. caule decumbente; foliis lanceolatis, acuminatis , molliter hirtis, aut glabriusculis ci- liatis, subsessilibus ; floribus in capitulos rotundos longè bracteatos congestis ; calycis cy- lindracei foliolis lineari-lanceolatis , acutis; seminibus pyriformibus , fusco-luteis. Illecebrum capitatum. ZLinn. Sp. pl. vol. 1. pag. 299. Paronychia rigida. Moœnch. Meth. pag. 315. Paronychia capitata. Lamck. Fi. Fr. vol. 3. pag. 229. Ilecebrum niveum. Pers. Syn. vol. 1. pag. 261. Illecebrum Cephalotes. Bieb. F1. Taur-Cauc. Suppl. pag. 169. Paronychia nivea. DC. Encycl. vol. 5. pag. 25, Prod. vol. 3. pag. 371. Paronychia Sinaica. Fresen. Mus. Senck. vol. 1. pag. 180. ex descriptione , et ex specimine Schim- periano. Has. In insulà Canarià, Despréaux. Disrrr8. GEOG. In regionibus omnibus mari interno conterminis à Caucasi radices ad in- sulas Fortunatas. Tab 20: N}) \ S (} NE ÿ, ES Telle lapide bicrait. Lith. de Cidrien, À, Ricker ÿ. ( 165 ) Oss. Inter Specimina, quæ quèm plurima examini sedulo subjecimus, nullum verum descrimen quo distinguatur à P. capitatâ P. nivea, discernere potuimus : eadem certé omnium, à Taurico Chersoneso per minorem Asiam , Italiam, Gallias, atque Hispanias lectorum forma, speciesque dum tam vastum orbis antiqui spatium pererrat, vix foliorum pubes- centià et notis pauculis, minorisque momenti variat. Speciei nostræ valde affinis est, si non eadem sit, P. serpyllifolia DC. easque conjungit el. Kochius, sed calycis forma haud dubiè diversa, et statio aliena, aliasque, quas diagnosis indica- bit, differentias obseryavimus. PARONYCHIA SERPYLLIFOLIA DC. P. caule prostrato; foliis ovatis, acutiusculis, molliter hirtis, aut subglabris ciliatis; breviter pedunculatis ; floribus in capitulos rotundos bracteatos congestis; calycis brevis campanulati foliolis ovatis obtusiusculis ; seminibus pyriformibus utrinquè planis, luteis. Sed si uti ex specimine Dufouriano herbarii Fontanesiani suspicari licitum est, P. aretioides non nisi varietas famelica est P. capitatæ, forma calycis sui ovata, depressa, P. serpyllifoliôm cum P. capitaté, vinculo novo conjungit, et tres in unam Ccogendæ erunt species. GYMNOCARPUM. Forsx. Cazyx turbinato-campanulatus, foliolis intüs coloratis, basi in ur- ceolum carnosum coalitis, lanceolato-linearibus, apice obtusis, eucul- latis, dorso breviter apiculatis, margine scariosis, demüm horizonta- liter expansis, induratis. PErALA nulla. SramiNA 10, ad apicem urceoli calycini inserta, 5 foliolis calycinis opposita, antherifera , 5 alternan- tia castrata, demüm exserta, filamentis subulatis, basi dilatatis, an- theris ovatis puncticulatis, sacculis utrinquè obtusis, rimis laterali- bus intùs dehiscentibus, fillamentis medio insertis, versatilibus, con- nectivo angusto ab insertione filamenti ad apicem conjunctis. Ovarüm ovatum, 1-loculare, indehiscens, apice pilosum, sessile, basi urceolo calycino adhærens. Srvius filiformis, ovario duplo longior, stigmate apiculato, acutiusculo, demüm in stigmata 3 soluto. OvuLun rotun- dato-reniforme, funiculo longo, crasso, compresso, à capsulæ basi orto, hilo versüs apicem inserto, suspensum, micropylà et chalazà , fissurâ à margine ad hilum protensà, sejunctis. SEMEN (micropylà et chalazä, ambarum accremento, apice invicem occurrentibus), ovato- pyriforme. EmBryo ferrum equinum angustum simulans, perisper- mium farinosum includens, radiculà acutiusculà, cotyledonibus an- gustis lineari-lanceolatis. ( 166 ) SUFFRUTEX pedalis, rigidus, salsoloïdes, erectiusculus aut diffusus, ligno fibroso luteo, cortice cinereo, vel albescente, ramis intricatis no- dosis, albidis. Forra opposita, demüm in axillis fasciculata, sessilia spa- thulato-linearia , crassa, glabra, mucronulata , stipulis brevibus, hyalinis. FLoREs in cymas breviusculas, dichotomas, ad ramulorum novellorum apices Cons sessiles, pedicellis compressis, clavatis, bracteatis. Ogs. Semina hujusce stirpis matura botanicorum nullus adhuc vidit, specimina enim di- versis quanquàm anni temporibus lecta , nunquàam in herbariis fructifera occurrunt , unde citius decidere capsulam, atque ipsà maturare arenà liquet. Semen unicum maturum in Lessertiano tandem pro nobis invenit cl. Decaisne, et ex optimä ejus sciagraphià sumpta est descriptio nostra. Non tantüm habitu, sed et ovario adhærente , à Paronychi& differt Gymnocarpum. Arte quoque et sine læsione , monente cl. Decaisne , fructu etiam maturo , à micropylà facilè amovetur chalaza , hilo inter eas in anfractu relicto, undè inter campylotropiam et anatropiam ambigere quodammodo videtur, et raphen adesse quamdam necesse est. Ea verd fabrica à Paronychieis cæteris parüm recedit, quibus, quamvis propiores sint quàm in Gymnocarpo seminis partes, hilum tamen, et chalazam , nunquàm , ut in Gasxep ile leis et Polycarpieis, ex toto, aut feré ex toto, coalescere vidimus. GYMNOCARPUM DECANDRUM. Forsx. Gymnocarpum decandrum. F1. Æg.-Arab. pag. 65. Ie. tab. 10. Desf. FI. Ail. vol. 1. pag. 208. S1.-Hil. Mém. Mus. vol, 2. pag. 278. Juss. ibid. pag. 388. Viv. F1. Lib. Spec. pag. 13. tab. 10. fig. 1. R. Brown. App. Oudn. et Clapp. pag. 36. Trianthema fruticosa. Val. S ‘ymb. vol, 1. pag. 32. Gymnocarpum fruticosum Pers. S'yn. vol. 1. pag. 636. DC. Prod, vol. 3. pag. 369. Has. In promontorio Teneriffæ del Aguja, ubi insulæ continenti connectitur, inter saxa aspera aridissima , spiraculo quodam ignivomo quondam rejecta, et Oceano undiqué obversa. Disrris. ce0c. In Ægypti desertis ( Forsk. Aucher ! Bové! ). Alexandriæ ad mare (Montbret!), undè per Cyrenaïcam (Della Cella.), et deserta Numidica (Desfontaines ! Oudney ! ), ad insulas Canarienses usquè protenditur. (Ge) HERNIARIA. Liwn. Cazvx 5-foliatus, rarids 4-foliolatus, foliolis basi coalitis, apice sub- cucullatis. PETALA nulla. SramINA 10, rariùs 8, quorum 5, vel 4, fo- lolis calycinis opposita, antherifera , 5 vel 4 alternantia, castrata. fllamentis apice subulatis, basi dilatatis, antheris rotundato-ovatis, rimà interiore dehiscentibus. Ovarium liberum. Srvius brevissimus vel nullus. STIGMATA 2, spathuliformia, facie internâ papillata, persis- tentia, demüm divergentia. CapsuLa inter calycis foliola coalita ses- silis, tenuissima, indehiscens. SEMEN 1 , funiculo brevi, à fundo cap- sulæ orto, affixum. Emeryo campylotropus, periphericus. RADICULA infera (monente cel. Kunthio, nec ut Gærtnerus fil. carp. tab. 213 supera). Hersæ orbis antiqui, basi lignescentes, rariüs suffrutices, pros- tratæ,ramosissimæ, ramis elongatis, parùm nodosis, ramulis lateralibus brevibus debilibus. ForrA integerrima, sessilia, aut subsessilia, inferiora opposita, superiora alterna , ovata, aut lanceolata, stipulis brevibus. FLores minimi, in axillis foliorum glomerati, glomerulis superiori- bus foliis alternis oppositis, bracteati, bracteis parvis hyalinis. Oss. Herniariarum species plures Sprengelius , omnes cl. Decaisne (Ann. Sc. Nat., janvier 1831.) pro unius ejusdemque speciei varietatibus habent. Harum in insulis Cana- riensibus binas invenimus formas. Prior eadem est omnind ac A. hirsuta Europæa , cuJus forma fit A. cinerea DC. , nec quæ incana nuncupatur, vidimus. Altera est Æ. fruticosa L., quam inter tot varietates rejicere noluimus ; patria enim ex toto australis, calyx valdé diversus , quæque reliquis fortuita, organorum hic divisio tetramera normalis, pentamera rarior, et tum quintumillud calycis foliolum informe evadit , et quasi imperfectum. HERNIARIA HIRSUTA. J. Baun. Linn. H. caulibus prostratis, perennantibus ; foliis lanceolatis , acutiusculis, hirtis, ad basim attenuatis, subsessilibus ; calycibus ovatis, foliolis 5, apice pilis longioribus subapiculatis , acutis , conniventibus hirsutis, ; seminibus ovato-pyriformibus, lucidis, glabris. ( 168 ) Herniaria hirsuta. J. Bauh. Hist. pl. vol. 3. pag. 379. Linn. Sp. pl. vol. 1. pag. 317. Engl. Bot. tab. 1379. Herniaria millegrana. Pal. ex Bess. Cat. H ré Crem. 1816. pag. 68. Herniaria cinerea. DC ! F1. Fr. Suppl. pag. 375. Herniariaannua. La Gasc.,Gen. et Sp. pag. 12. Herniaria Besseri. Ærisch! Hornem. Suppl. pag. 127. DC. Prod. vol. 3. pag. 368. ex specimine Besseriano. | | DEN ot: Herniaria virescens. Sazm ! exsicc. DC. Prod. vol. 3 pag. 367. Has. In arvis et siccis insularum Canariensium. Distet8. GEoG. Per totum peripherium maris Mediterranei , et in regione Europæà oc- cidentali usquè in Britanniam. HERNIARIA FRUTICOSA. Lin. H. caulibus prostratis , brevibus , tortuosis , lignosis ; foliis ovatis, glomeratis, brevi- ter pubescentibus , aut glabris , crassis , sessilibus, margine revolutis; calycibus cylin- draceo-ovatis, basi lanatis; foliolis 4, duobus oppositis majoribus, apice obtusis , incrassa- tis, divergentibus; staminibus 4 fertilibus, 4 castratis ; seminibus rotundato-lenticulatis glabris, Polygonum fruticosum erectum Hispanicum. Barr. Ic. 713 , pessima. Herniaria fruticosa. Linn. Amaen. vol. 4, pag 299. Lœfl. It. pag. 128. Palau Pract. Bot. vol. 2, pag. 572. Webb. Ii. Hisp. pag. 46. Has. In rupestribus aridis regionis inferioris insularum Canariensium frequens. Disrris. GE0G. In Hispanià (Zœæfling.), propè Aram Jovis, et Cienpozuelos (Pa- lau.), in regno Valentino ( Dufour !), in Bæœticà (7ebb1), in Mauritanià ( Desfon- taines). ( 169 ) PORTULACACEZÆ. Juss. PORTULACA. Liwx. Cazvx 2-foliolatus, foliolis basi persistentibus, inter se et cum ovario Coalitis, supernè cum capsulà dehiscente circumscissis, ca- ducis. PETALA 4-6 calyci inserta, libera vel basi coalita. SramrnA 8-15, calyci inserta, libera, vel petalorum cohærentium tubo con- nata. FILAMENTA apice subulata. ANTHERÆ ovatæ, aut elongato-ovatæ, sacculis basi et apice liberis. Ovariun globosum , 1-loculare, pluriovu- latum. OvuLA ascendentia. Srvu 3-8, basi coaliti Smcmara li- nearia , papillosa , ad latus inlernum stylorum. CarsuLa 1-locularis, polysperma, matura medio circumscissa. PLAGENTÆ tot quot styli, filiformes, medio capsulæ liberæ. SEmiNA rotundato-reniformia, tu- berculata , testà crustaceà tegmine chartaceo solutà. Emsrvo peri- phericus, perispermium farinosum includens. | HerBÆ succulentæ non longè à circulis tropicis ut plurimüm de- gentes. FoutA carnosa, sparsa aut verticillata, axillis plüs mins bar- batis. FLORES terminales aut axillares. COROLLÆ flavæ vel purpureæ. PORTULACA OLERACEA. Lin. « Sycivesrris DC. P. caule prostrato, ramisque humifusis ; foliis planis, elongato-cuneatis, apice spathula- is, axillis breviter barbatis ; floribus 1-3, fasciculatis, sessilibus. Portulaca angustifolia sive sylvestris, C. Bauh. Pin. pag. 288. Lobel, Ic. pag. 388. Portulaca oleracea. Linn. Sp. PI. vol. 1. pag. 638. DC. PI, Grass. tab. 193. Schkuhr. Handb. vol, 2. tab. 130. Has. [u rupibus siccissimis regionis inferioris insularum canariensium vulgatissima. DisTri8. GEOG. Per totum orbem calidiorem, etin ruderatis regionum temperatiorum ex hortis ut videtur elapsa. M, 22 CETO ) TAMARISCINEZÆ. Disr. TAMARIX. Law. Cazvx campanulatus, 4-5-fidus, persistens. PeraLa 4-5, ad basin disci hypogyni inserta. Discus HYPoGYNUS urceolaris, aut cupulæ- formis, 5-10-dentatus, ovarii basin et gynophorum amplectens. Sra- MINA 4-5, petalis alternantia, rariùs numero indefinita (1), libera, disco hypogyno inserta, filamentis æqualibus, petalis longioribus, ante anthesin tortis. ANTHERÆ cordiformes, apiculatæ, aut muticæ, fllamentis suprà medium affixæ, sacculis infrà divergentibus, su- pernè ad apicem usquè connectivo angustissimo conjunctis. OvarIuM conoiïdeo-3-quetrum, liberum, 1-loculare, 3-valve, basi breviter sti- pitatum, pluriovulatum. PLACENTÆ 3, crassæ, basilares, valvulis ovari singulis oppositæ. OvuüLA erecta, sessilia, exostomate ad hili latus, chalazà muticà. CapsuLA pyramidato-3-quetra, aut elongato- ovata 3-quetra, 1-locularis, 3-valvis, ab apice ad basin dehiscens. SemINA oblongo-ovata, compressa , aut 3-quetra, testà tenui, chalazä ad apicem in pilos simplices , sessiles, productà. EmBryo anatropus, rectus, brevis, cotyledonibus ovatis, radiculà crassà. ARBUSTA orbis antiqui ab Indià et Nigritià Britanniam usquè et ultra Caucasum protensa. Ram virgati, cortice lævi, tenui, sæpè co- lorato. Foria parva, sæpissimè squamæformia, sessilia, appressa , punctato-glandulosa, succis aquosis, aut manna scatentia. FLores parvi, rosei vel albi, cylindraceo-spicati, bracteati. (1) In T. pycnocarpé DC. stamina 13 loborum disci hypogyni apice inserta, antheris muticis , faciem habet Myricariæ , sed stamina libera, ovarium, styli, capsula Tamaricis, et seminis coma simplex, cmbryonem non vidimus. (QE LE 1 TAMARIX CANARIENSIS. Win, T. foliis glaberrimis, basi latiusculis ; disco hypogyno 10-gono, angulis obtusis, brevi- bus, filamentis inter angulorum dentes insertis ; antheris rotundato-cordatis, apice longius apiculatis ; capsulà 3-gonà, à basi ad apicem sensim attenuatà. Tamarix AEgyptia arbor. C. Bauh. Pin. pag. 485. Tamarix Canariensis. Æ/illd. Act. Ac. Ber. 1812-13 (edit. 1816). pag. 77. (ex DC.). Link in Buch. Beschr. Can. Ins. pag. 155. Arch. de Bot. vol. 1. pag. 503. DC! Prod. vol. 3 pag. 96. Ehrenb. Linnæa. 1827 .pag. 260 et 268. Tamarix Gallica arborea. Sieb. exsicc ! Ehrenb. Linnœa. 1827. pag. 269. Tamarix Gallica. R. Brown. It. Oudn. Denh. et Clapp. pag. 28? Tamarix Senegalensis. DC. Prod. vol. 3. pag. 96. Guillem. et Perrott. Flor. Seneg. vol. 1. pag. 309! Brunner exsicc ! ex insulis promontorii viridis 1839. Tarajal Canariensium. Has. In arenà maris et in stagnis maritimis ad fauces torrentium. In Fuerteventurà, præcipuë ad portum seu sinum el gran Tarajal, in Canarià, præsertim meridionali , propè Juan Grande et alibi, copiosa in Lancerottà , in Teneriffà rarior , et 1bi forsan sæpius culta. Disrris. GE0G. À Senegambià ad Ægyptum. In Numidià (Desfontaines!) ; circa Tune- tem(Herb. Desfont.!) ; etiam in Gallià meridionali propé Monspelium ! et Telonem! Ors. Tanta est Tamaricum confusio, ut plurimas nobis tractare, et diversarum regionum species , ad unicam Cana- riensem enodandam, necesse fuerit. Consulendi quoque fuerunt auctores qui lucem hüc aliquam attulerint. Quanti in dignoscendis speciebus momenti sit discus hypogynus primüm è lucubrationibus cl. Ehrenbergii patuit. (Linnæa, 1827, pag. 241.) Sed in partitionibus suis, seu subspeciebus, ramorum aut foliorum formà sæpissimè desumptis, species non paucas, varietates plures promiscuè congessit. Hæc clarum Decaisne viri illustris sphalmata non effugerunt, ( Ann. Sc. Nat., 1835. FI. Sinaic., pag. 261.) Primus ibi disci Tamaricis Gallicæ specierumque affinium differentiam divulgavit, et inde diserimen inter 1. Gallicam manniferam et Gallicam legitimam Ehrenb. patefacit ; non bene licet in eâdem serie T. Gallicam et T. Africanam enumeraverit, quibus disci hypogyni tam diversi. Eodem ferè tempore, ultrà has disci dif- ferentias, antherarum quoquè apices mucronatos, in T. Gallica, in T. Africané muticos, observavit cl. Spach, (Suites à Buff., vol. 5, pag. 482-5). , Duæ species distinctæ sub nomine T. Gallicæ à Lobelii forsan temporibus, ad hunc usquè diem latuisse videntur. Prio- rem ritè agnoverunt cll. Decaisne et Spach, et pro T. Gallica verà descripserunt, nec alteram hic stirpem abscondi no- verunt. T. Gallica vera, sola inter omnes quas lenti subjecimus, discum habet 5-fidum, cujus lobi, crenulis nullis inter- positis, in filamenta sensim attenuentur, (præter T. pycnocarpam DC. speciem anomalam 415-andram,) specierum enim omnium reliquarum filamenta inter duas disci 10-fidi crenulas, plùs minüsve profundas, prodire vidimus, eæquein T. elegante Spach maximæ sunt, et oculo etiam nudo conspicuæ. Pro specie alterà sub nomine T. Gallicæ confusæ, quæ- que T. Canariensem Willd. T. Gallicam arboream Sieb. T. Senegalensem DC., et alias forsàn, includit, verüm quanquàm nemo quo distinguatur characterem animadverterit, nomen tamen magis antiquum Wilidenowianum accipere non dubi- tavimus. Differentiæ enim, quas inter specimen Willdenowianum et Buchiana observaverit cl. Ehrenberg, ( Linnæa, ( 172) 1827, pag. 260.) partibus, quibus formæ inconstantissimæ, deductæ, ponderis sunt admodum exigui. Nec patriam fals no- tavisse Willdenowium verisimile est, specimina enim plantæ nostræ Broussonetiana in insulis Canariensibus sine fructu lecta, et à Willdenowiano quoad folia, ex descriptione el. Ehrenberg, non abhorrentia, in herbario Fontanesiano examina- vimus. In hâc specie filamenta inter duas disci crenulas, minüs quàm in T. African4 conspicuas, insident, antheræ quo- que non muticæ, breviore tamen quàm in T. Gallicà mucrone apiculatæ sunt, capsula pyramidato-3-quetra ut in T. Gal- licâ, nec ovato-3-angularis ut in T. Africanâ. Antherarum mucro in speciebus omnibus, non uti solet, connectivo ultrà sacculos prolato, sed è saceulis apice angustatis, et arctè cohærentibus, efficitur. Quod ad specierum distributionem geographicam spectet, species magis borealis, ut videtur, habenda est 7. Gallica, magis australis T. Ganariensis, omnia enim specimina quæ in herbariis ex Oceani littoribus provenientia vidimus ad T. Gallicam veram pertinent. Sed hæc ul- teriüs , et ab anthologis Gallis Italisque potiüs enucleanda. | Valde similis est T. Canariensi, T. mannifera Ehrenb., et ex levi examine vix ullam invenimus differentiam. Judicent qui vivam videant. Nec probabile est arbustum idem nunc manna exsudare dulcissimum, nunc salso scatere humore. Aquam à Tamarisco suo Narbonensi (T. Ganariensi?) primus emanare vidit Guettardus, (Obs. sur les plantes, tom. 2, pag. 452-5), idem in Nigritià vidit cl. Perrottet, (FI. Seneg. vol. 1, pag. 309), et nos sæpissimé è dumetis T. Canariensis aquà rubrâ nauseosà madefacti egressi sumus. Diagnoses T. Gallicæ et T. Africanæ subjungimus, ut à nostrà faciliüs secernantur. TAMARIX GALLICA Lin. T. foliis glaberrimus, basi subangustis ; disco hypogyno 5-gono, angulis acutis, lobulorum apicibus in filamenta basi di- latata attenuatis, antheris elongato-cordatis, breviusculè apiculatis ; capsulà basi rotundato-5-gonà, apice angustatà. Tamarix Gallica. Linn. Spec. plant., vol. 1, pag. 386? DG. Prod., vol. 3, pag. 96? Decaisn. Florul. Sinaic. Ann. Sc. Nat., 1855, pag. 261! Spach. Suites à Buff., vol. 5, pag. 482! TAMARIX AFRICANA Porn. T. foliis glaberrimis, margine subscariosis, divergentibus; floribus majoribus ; disco hypogyno 10-gono, angulis obtusis, filamentis inter angulos insertis, antheris muticis ; capsulà breviusculà ovato-3-gonà , valvis latè lanceolatis, intus 1- nerviis. EXPLICATIO TAB. XX V. (Emendande figuræ 6. 7. 8.) 1. Ramus floridus. 2. Ramulus foliifer cum sequentibus auctus. 3. Spica florida. 4. Flos integer. 5. Idem petalis avulsis. 6. 7. Stamen antrorsüm et retrorsüm visum, animadver- tendum tamen antheræ apiculam , non connectivi, sed sacculorum cohærentium et coarctatorum productione effici. 8. Ovarium cum stylis et stigmatibus, sed discus hypo- gynus prætermissus, et (stigmatum?) cicatriculæ delendæ. 9. Spica fructifera. 10. Capsula dehiscens. 11. Eadem valvulà avulsà, ut appareant semina placentæ basilari affixa. 12. Valvula introrsüm visa, nervo stigmatico notata. 13. Semen. Tamariscineæ, ab, 25. Rose n ss RSS ER Sem 4 f Pelle laprde. brctdit. # < N À & à È È È à Eu à NS \ \ CA (ec DO ne C DONNEES (173 ) CRASSULACEÆ. Jus DC. Os. Crassulaceæ nec exoticæ adhüc, nec Europææ ipsæ ritè perspectæ fuerunt, ac si no- vitatis aliquid attulit specierum Canariensium sedula observatio, quid non Austro-Libyca- rum atque Americanarum pertractatio docebit? Spatium quod inter calycem et verticillos superiores extenditur, sive receptaculum sit, sive torum, seu discum hypogynum, seu gyno- phoron appellare mavis, quanquam primas in ordine partes agat, neglectam tamen omni- bus et prætermissam videmus. Id quidem obiter Adansonius, cm de squamulis quarti verticilli loquitur, commemorare videtur, cum dicit (Fam. des pl. vol. 2. pag. 247.) « Ce ne sont autre chose que les bords du disque qui supporte les ovaires comme dans les Alsi- nées. » Jussiæus « Germinum plurium— basi anteriori junctorum, » mentionem tantum- modo facit. (Gen. PI. pag. 207.) Nec mirum, Sempervivorum enim Europæorum cocca vel carpidia sessilia tantüm, et toro exili et vix visibili applicata, intüs axi centrali aliquan- tulùm suprà calycem protruso junguntur. Interdum (Æithale N.) pauld altiüs inter se coalescunt, et aliquandd (Aithale cæspitoso N.) in pericarpium unicum 5-loculare in- fernè coeunt, placentis suturalibus in columnam centralem placentiferam aggregatis. Eadem conformatio in Rhodiold et in speciebus aliis sub Sedo enumeratis videnda est. Semper-- vivis enim Europæ atque Asiæ calyx usquè ad basin ferè in lacinias scinditur, aut ex cl. Kunth (Crassulaceæ F1. Berol. vol. 1. pag. 148.) « Sepala basi magis minüsve connata sunt. » Canariensibus contrà (4ichryso, Æonio , Greenovid, et Petrophye IN.) in cam- panam aut infundibulum apice dentatum , aut ad medium fissum , coalescunt , cui paulô infrà lacinias imponitur discus hypogynus valdè incrassatus , quo nunc basi nunc altiüs la- tent ovaria. Hujusce disci ad apicem petala cum filamentis in annulum connata inseruntur , proditque quartus, squamarum scilicet verticillus. Costæ nervosæ , ab axe centrali per dis- cum radiantes, à marginibus petalorum, et staminum, ordinis petalis alternantis, basibus, quibus terminantur, originem trahere videntur. Earum intervallis ovariorum bases se ab- dunt, undè principio arte solubiles sunt, mox ex toto cohærent. Receptaculum nonnun- quam (Greenovid N.) ultra modum incrassatum est, nec basin tantüm , sed dimidiam ferè ovariorum partem occultat. Aliis quoque ordinis universi characteribus qui generales credebantur, « Capsulæ scilicet intüs bivalves, marginibus valvarum seminiferis » (Juss. 1. c.) aut « Carpidia suturà ven- (174) trali dehiscentia , semina angulo interno affixa. » (Kunth 1. c.) species nostræ omnind dissentiunt. Nam in Æonio et Gr'eenovi& IN. cocca sunt indehiscentia, aut tandem tardiüs per disruptionem , suturà nunquàm ventrali, sed basi et imo dorso dehiscunt , partemque infimam casulis disci cohærentem relinquunt. Placentæ nunc nervi formam , ut in specie- bus Europæis, suturæ paralleli vel leviter flexi, aut membranæ crassæ per coccum curvatim procurrentis induunt (4ichryso, Æonio NN.) Valdé autem abnormis est, et hujus ordinis canonibus recepiis contraria Greenovia. Cocca sua receptaculo semisepulta jacent, et ad ejus superficie , id est ad medium coccorum , nervi placentarii per valvas horizontaliter protenduntur. Inter hos fit coccis maturantibus valvarum disruptic, earumque pars supe- rior perstat, receptaculo dorso superstite alligata. Hi ordinis novi characteres , seu veterum characterum commutationes nunc noviter re- pertæ, Crassulacearum descriptionibus deinceps addendæ sunt. TILLÆA. Mircu Lin. Cazvx 3-foliolatus, foliolis imà basi connatis, persistentibus. Co- ROLLA 3-petala, petalis perigynis. STAMINA 3, perigyna , petalis alter- nantia, 3 abortivis squamæformibus petalis oppositis. FizamEeNTA fili- formia apice subulata, libera. ANTHERÆ rotundatæ ,connectivo à basi ad apicem conjunctæ. OvariA 3 sessilia. OvuLa 2, angulo interno pla- centæ filiformi affixa. SryLus brevissimus. STIGMA capitatum. Cocca 3, tollicularia, ancipiti-3-gona, inter semina constricta, angulo in- terno dehiscentia. SEMINA 2, ascendentia, imbricata, elongato-ovata. utrinquè obtusa, basi hilo et micropylà confluentibus notata. Eu- BRYO brevis, obesus, rectus, intrà perispermium carnosum testæ arctè adhærens, axilis, COTYLEDONES rotundato-ovatæ. RapicuLA bre- vissima , obtusa , hilum spectans. HeRBULA annua prostrata, lævis, sæpè rubescens. FouiA opposita. Frores pedunculati, aut subsessiles, in axillis foliorum 3-4-glome- rulati. (175 ) TILLAEA MUSCOSA. Lin. T. caule prostrato, laxo, folioso, bryoide, ramulis ascendentibus ; foliis lanceolatis, supe- rioribus mucronatis. | Sempervivum omnium minimum Bocc. Mus. 2. pag. 36. tab. 22, PI. Rar. tab. 56. Tillea muscosa , annua, perfoliata , flore albo. Michel. Gen. pag. 22. tab. 20. Tillæa muscosa. Linn. Sp. PI. vol. 1. pag. 186. Lamck. Ill. tab. 90. DC. PI. Grass. tab. 73. Engl. Bot. tab. 116. Reichenb. Icon. Cent. 2. pag. 83. tab. 191. Has. In insulà Canarià, Despréaux. Disrrt8. GE0G. In arenosis humidiusculis orbis antiqui ab insulis Canariensibus usqué in Britanniam, et per Galliæ mediterranea etiam in Germaniam Rhenanam provecta. UMBILICUS. DC. Cazvx infundibuliformis, profundè 5-partitus, persistens. COROLLA campanulata , apice 5-fida lacinïüis conniventibus aut patentibus, per- sistens. SrAmINA 10, cum corollà ad medium usquè aut ferè ad apicem coalita , longiora petalis opposita, breviora alternantia, aut rariüs, abortione longiorum, 5, petalis alternantia, fauce corollæ subbreviora. ANTHERÆ biloculares, ovatæ, complanatæ, basifixæ, sacculis usquè ad apicem connectivo conjunctis, utrinquè longitrorsäm dehiscentes, demüm revolutæ. Ovara 5, sessilia, basi cum receptaculo, et inter se adhærentia , apice attenuata , aut subulata. OvurA plurima, horizon- talia , angulo interno affixa. Srvui nulli, aut breves. STIGMATA sim- plicia, capitata. GLANDULÆ HYPOGYNÆ 5, breves, obtusæ, indivisæ. CoccA follicularia 5, elongata, polysperma, angulo interno dehis- centia. SEMINA ovata, aut obliquè ovata, apice chalazä, basi hilo et micropylà notata. Emsryo brevis, rectus, in medio perispermii parci, carnosi, axilis. COTYLEDONES ovatæ, sessiles, aut petiolulatæ basi sagittatæ. Ranicura brevissima crassa, ad hilum conversa. HerB#Æ orbis antiqui temperati, aut calidioris. ( 176 ) UMBILICI FERI. RaDices perennes, tuberosæ. FoxxA sparsa, petiolata, peltata, cucul- lata, aut rotundato-cordata. VWiores spicati. CoRoLLA elongato- campanulata clausa, aut patens. STvu nulli. UMBILICUS HEYLANDIANUS. Nos. U. radice tuberosà ; foliis..….. ; bracteis filiformibus , flores excedentibus, liberis, aut cum basi pedicellorum connatis ; pedunculis erectis; corollæ fauce coarctato ; staminibus, 9, laciniis corollæ alternantibus, fauce subbrevioribus ; cotyledonibus petiolulatis, basi sagittatis. Has. In cistetis et inter Hyperica suprà regionem sylvosam montium insulæ Palmæ. Le- gimus in vià inter urbem etsummum montem Pico de los Muchachos, die 24 junii 1830. Disrri8. GE0G. Planta Canariensis. Desc. Ranix tuberosa. Cauzis simplex , pedalis aut sesquipedalis. For1a ignota. FLores spicati, spicà simplici. Bracrez filiformes , flores excedentes, liberæ , aut aliquando cum basi pedicellorum connatæ. Pepiceur erecti, vel horizontales, Caryx infundibuliformis, profundè 5-fidus, laciniis basi ovato-lan- ceolatis, apice subulatis, utriculis basis, et nervi medii substantiâ fuscâ refertis, cæteris diaphanis. CorozLa stramninea , angustè campanulata , post medium 5-fida , fauce coarctata , 10-nervia, nervis ad basin laciniarum confusis, incrassatis (1) iterümque in lacinis ramosis, laciniis ovato-lanceolatis , im bricatis conniventibus , basi angustatis, apice subulatis. Sramina 5, corollæ laciniis alternantia , in- clusa, fauce breviora. Filamenta brevissima, nervis alternis corollæ insidentia, apice subulata, basi diatata , et in nervulos binos inter nervos corollæ utrinquè abeuntia. Anrueræ ovatæ, compressæ , ru- gosulæ, lateraliter longitrorsüm dehiscentes , paulô suprà basim affixæ, sacculis apice obtusis, demüm basi et apice divergentibus. Granpuzæ uyroeynx 5, breves, claviformes, obtusæ. Ovarra 5, sessilia ; basi receptaculo immersa, apice breviter attenuata, obtusa. Sriemara sessilia, simplicia , rotundata. Ovura plurima , ovato-compressa , utrinquè obtusa, placentæ suturali affixa. Cocca 5, follicularia , co- rollà duplè breviora , obtusa, intüs ad suturam dehiscentia. Sema obliquè ovata, lutea, lævia, utrinquè obtusiuscula , chalazâ apice fusco-notata. PemisPermium carnosum , tenuissimum , testæ arctè adnatum. Emsrvo rectus, axilis, ovatus, utrinquè obtusus , seminis ferè longitudine. CoryLEpoNEs apice rotundatæ , basi sagittatæ, breviter petiolulatæ. Raprcuza crassa, brevissima , basi rotundata , ad bilum conversa. RE (1) Tale faucis crassamentum, ex antherarum staminum longiorum deficientium cum corollæ inte- gumentis coalitu , oriri videtur. Botanique. Crassulaceæ. Fejlant At. PA llons «A £ luth. de CAdrier rkRicher NE 7 | 2 ro Y, Title lapile vuetititl CHE) Oss. Species nostra, staminum longiorum defectu notabilis, Cotyledonem luteam Huds. facie et staturà refert, sed in- ter se organis diversis et characteribus plurimis differunt, ejusque diagnosim, ne temeré forsan confundantur, et descrip- tionem differentialem cum synonymis et statione, subjungimus. Cotyledoni luteæ, quoniam flores ambarum plüs minûs, luteseunt, ambarumque pedicelli erecti sunt aut patentes, die more usitato, epitheton priscum Hudsonianum, et genere mutato Umbilici lutei, nec erecli, nomen imponendum. UMBILICUS LUTEUS. Nos. U. radice tuberosà, foliis subpeltatis, aut cucullatis ; bracteis apice palmatis, vel lanceolatis, grossè dentatis, superio- ribus, lineari-lanceolatis, subintegris, floribus brevioribus, pedicellis erectis basi connatis ; corolle campanulatæ fauce patente; staminibus 10, exsertis ; cotyledonibus sessilibus ovatis. Cotyledon flore luteo, radice tuberosà. Dodart. Mém., pag. T2-3 cum icone bonà. Cotyledon Umbilicus &. Linn. Sp. PL., vol. 1, pag. 615. Cotyledon lutea. Huds. FL. Angl., pag. 194. Willd. Sp. PL., vol. 2, pag. 737. Engl. Bot., tab. 325. Smith. Engl. FL. vol. 2, pag. 314. | Cotyledon Lusitanica. Lamck. Encycl., vol. 2, pag. 140, Cotyledon Umbilicus var. præalta. Brot. Fl. Lus., vol. 2, pag. 204. Umbilicus erectus. DC. FI. Fr., vol. 4, pag. 584. exel. patr. Prod. vol. 3, p. 400. Cotyledon tuberosa. Hort. Par., olim, Mirb. Elém. de Phys., tab. 30. Has. in Britanniä rarior, et civis adhuc dubius. (Hudson. Smith.) In Lusitanià. (Lamarck. Link. in litt.) Prope Por- talegre, et in castanetis de Morvaô ad sepes et aggeres umbrosos , humidos. (Brotero.) In Cretà. ( Sieber!) In Syrià. (Labillardière!). Desc. (differentialis) Cazyx 5-fidus, laciniis lanceolatis à basi ad apicem attenuatis. COROLLA intensè lutea, campanu- lata , ferè ad medium 5-fida, fauce dilatato, 10-nervia, nervis à basi ad apicem distinctis, simplicibus, laciniis lanceo- latis, à basi ad apicem sensim attenuatis, divergentibus, sæpè reflexis. STAMINA 10, 5 longiora laciniis corollæ opposita, 3 breviora alternantia. FILAMENTA fauce longiora, filiformia, nervis corollæ distinctis insidentia. ANTHERÆ ovatæ Com- pressæ basi rotundatæ, sacculis usquè ad apicem connexis, demüm revolutis. GLANDULÆ HYPOGYNÆ 5, brevissimæ, apice latiores, præmorsæ, subbicornes. OvartA 5, corollæ longitudine, sensim à basi ad apicem attenuata, subulata. STIGMA sessile, apiculatum. Ovuza plurima, elongato-ovata, apice hilo et micropylà, basi chalazä fusco-apiculata. Cocca follicularia ovariis conformia. SEMINA lutea, cylindraceo-ovata, utrinquè acutiuscula. COTYLEDONES ovatæ, basi radiculà latiores, sessiles. EXPLICATIO TAB. 26. 1. Spica florida, magnitudine naturali, foliis calore æstivo caducis, pedunculis superstiti- bus. 2. Flos cum sequentibus auctus. 3. Corolla abscissa, et explicata, ut appareant sta- mina. 4. Stamen multotiés auctum. 5. Gynæcium, corollà abscissà , et laciniis calycinis de- tractis, ut glandulæ videantur. UMBILICUS PENDULINUS. DC. U. radice rotundà tuberosà ; foliis omnibus peltatis; bracteis basi liberis , linearibus, aut lineari-lanceolatis, integerrimis, floribus dimidio brevioribus; pedicellis nutantibus ; 23 IT, ( 178 ) corollæ fauce angustato; staminibus 10, brevibus, inclusis; cotyledonibus ovatis sesst- libus. Cotyledon, sive Umbilicus Veneris. Matth. Comment. cap. 88. Clus. Hist. vol. 2. pag. 68. Cotyledon vera, radice tuberosä. Bauh. Hist. vol. 3. pag. 683. Cotyledon Umbilicus. 8 Linn. Sp. PI. vol. 1. pag. 615. Cotyledon Umbilicus. Huds. Fl. Angl. pag. 194. Engl. Bot. tab. 325. Hook. F1. Scot. pag. 139. Umbilicus pendulinus. DC. PI. Grass. tab. 156. Prod. vol. 3. pag. 400. Sombrerillo. Canariensium. Has. In regionibus diversis insularum Canariensium ad rupes et muros pluvià hybernà madidos, præsertim in sylvosà vulgaris. Disrri8. GEOG. Per totum ambitum maris interni,et ad littora Oceani ab insulis Foriuna- tis et 28 latitudinis gradu per Maderam, Hispaniam, et Hiberniam , usquè in Caledoniæ oram occidentalem, ubi, jam dispalatus, circà gradum 57 tandem consistit. (Æooker. Watson Distr. Brit. PI. pag. 136.) MUCIZONIA. DC. Ranices annuæ. KOLIA alterna sediformia. RAM: pariculati, divaricati. CorozLA campanulata, patens. STyu breves, subulati. Genus pro- prium, sunt enim Seda aut Semperviva gamopetala. UMBILICUS HISPIDUS. DC. U. caule ramoso, ramis divaricato-ascendentibus; foliis pancis, ovato-teretibus, obtusis: racemis filiformibus, dichotomis, viscoso-hispidis. Semina ovata, pulchré lineolata. Embryo rectus, cotyledonibus ovatis , sessilibus , radi- culà brevissimà. Cotyledon Mucizonia. Orteg. Monog. cum ic. Jacq. Coll. vol, 5. pag. 112. tab. 13. fig. 2. Cotyledon hispida. Lamck. Encycl. vol. 2. pag. 141. Desf. Fl. Atl. vol. 1. pag. 359. Cotyledon viscosa. Jah. Symb. vol. 2. pag. 51. Umbilicus hispidus. DC. Prod. vol. 3. pag. 399. HA8. In Teneriffà, ex specimine Broussonetiano herbarii Candolleani! DisTrRi8. GE0G. Planta Hispanica, et Mauritanica. AITHALES. Non. Cazyx 5-foliolatus, foliolis herbaceis, corollà multm brevioribus, ( 179 ) inter se connatis, persistentibus. COROLLA 5-petala, petalis angustis, carinatis, apice subulatis, erectis, conniventibus, receptaculo inser- tis, deciduis, basi glandulà minutà (stamine abortivo) auctis. Sra- MINA 5, petalis alterna, libera, receptaculo inserta, caduca. FiLAMENTA filiformia. ANTHERÆ biloculares, ovatæ, utrinquè longitrorstm dehis- centes. SQUAMAÆ PERIGYNÆ nullæ, OvarrA 5, compressa, erecta , sessilia, basi, aut ferè ad medium (_4. cæspitosum, Nob.), in capsulam unicam 5-locularem, marginibus placentiferis in columnam ageregatis, con- nata (1). Ovura plurima, horizontalia, funiculis fliformibus placentæ suturali affixa. STyir subulati, demüm recurvi. CoccA follicularia 5, stylis mucronata, stellatim patentia, polysperma , angulo interno de- hiscentia. SEMINA minuta, longitrorsûm lineolata, obliquè ovata, aut subpyriformia, utrimquè hilo et chalazä , et facie internâ raphe, no- tata. EmBryo brevis, rectus, medio perispermii parci, carnosi, axilis. COTYLEDONES ovatæ, crassæ. RaADicuLzA brevis, HERBE parvæ, annuæ, erectæ. FoLiA sparsa, crassa , fusiformia, aut clavata. FLORES sessiles, secundi, in cymas 2-3-tomas, breves, termi- nales aggregati. PETALA rosea, aut albida, carinâ carnei. AITHALES RUBENS. Nos. À. foliis subcylindraceis, glabris; cymà, calycibus, coccisque glandulis stipitatis pilosis. Sedum rubens. Linn. Sp. Pl. vol. 1. pag. 619. DC. PI. Grass. tab. 55. Sedum rubens $ pentandrum. DC. Prod. vol. 3. pag. 405. Has. In rupestribus, et in locis petrosis regionis inferioris insularum Canariensium. Legimus in Teneriffà passim , in insulà Palmà inter urbem et Breña baja. 1n Canarià, Despréaux. Dirsrrr8. GE0G. Per totum ambitum maris Mediterranei, unde in Helvetiam ad lacum Lemanum, et Rheni superioris ripas, quamvis rarissima , scandit. Deest in regione Oceani occidentalis, non ultra Conimbricam! in occasum et septentrionem provecta. \ ——— (1) Genera Penthorum, Linn. et Diamorpham, Nutt. , longè à cæteris prout anomala relegata, Crassu - laceas inter legitimas hæc Aithalis fabrica, et Æonx dehiscentia, revocabunt. ( 180 ) Oss. Speciei nostræ, quam unicam in insulis invenimus, adjugandum est Aîthales cœspitosum ( Crassula cæspitosa, Cav. Sedum cæspitosum, DC.), et Seda forsan alia, nam nec vera esse Seda, nec reformatà à ell. Ecklon et Meyer Cras- sulä, iterùmque reformandà, Crassulæ veræ fieri possunt. Ut incremento partium Sempervivum, ita earum suppressione à Sedo præcipuè differt Aithales, aliæ quanquam concurrant notulæ differentiales. Bulliardam quoque, Crassulam, Sedum, Sempervivum, genera jam vetula, atque usitata, vix « nisi numero partium fructificationis differre » apprimè adnotavit sagacissimus Kochius. ( Synops. F1. Germ. vol. 1, pag. 257.) Nomen à Dioscoride ( lib. 4, cap. 85) mutuati sumus, ne nobis quoque atticissantibus uti aliis accideret, ut in verba Solensium potius notà quàm Atheniensium assignata, non sine magno scientiæ detrimento incideremus. Aithali squamulas nullas attribuimus, quia squamulæ quæ in Crassulaceis perigynæ vocantur, aut staminum abortien- tium ordinem interiorem indicant, vel, ex celeb. Adanson, marginis receptaculi, vel ut in Alsineis, disci hypogyni exten- sione proveniunt. Glandulæ autem quæ in Aithale ad basin petalorum agnascuntur, staminum ordinis primarii, petalis oppositorum, atque hic deficientium, vestigia exhibent, nec ullæ sub ovariis, ut in Sedo et Sempervivo, glandulæ (ordinis interni indicia ) adsunt. AICHRYSON. Nos. Cazyx cyathiformis, ad medium usquè 5-12-fidus. PeraLA tot quot calycis laciniæ, perigyna, ad apicem disci hypogyni inserta, basi in annulum cum filamentis coalita. STAMINA geminata, rard petalorum numero æqualia. FinamEnTA filiformia. ANTHERÆ rotundatæ, mu- ticæ. SQUAMÆ PERIGYNÆ apice bicornes, palmato-ciliatæ, aut digitato- fimbriatæ, erectæ , ovariis applicatæ. Ovaria petalis numero æqualia , rar pauciora, sub stylis gibba, receptaculo basi immersa. Srvi recti conniventes, demüm divaricati. STIemATA acutiuscula, mox papilloso- capitata. Cocca follicularia, angulo interno dehiscentia. PLACENTæ fili- formes, ad suturam internam curvatæ. SEMINA ovata, aut ovato- pyriformia, lineolata. Emeryo ovatus, obesus. CoryLEDONES ovatæ, aut rotundatæ, sessiles. RADIcuLA brevis, obtusa. HerB« 2-3-ennes, hapaxanthæ paniculis dichotomis, latè divari- catis, aut perennes lignescentes, paniculis dichotomis, cymosis. FouiA, etiam in hapaxanthis glomerata, mox Sparsa, crassa, rhomboi- deospathulata , ovato-spathulata , aut ovata , plana vel dorso gibba, sessilia , vel petiolata, margine integra, aut eroso-crenata. FLores lutei vel aureï, in præfloratione erecti. INFLORESCENTIA centrifuga. Oss. Genus quoad characteres forsan technicos debiliusculum proponimus, Sedo autem ( 181 ) et Sempervivo vix debilius. Quid enim in hoc ordine partium numero incertius? Pro subgenere qui malint habeant , aut species nostras instar illustris Brownii et more Romano, appellatione 3-jugà, nomine, agnomine, et prænomine salutent. Hic jure pertinet Aichryson villosum Nob. (Sempervioum villosum Mort. Kew. !) Hinc quoquè se avelli posse negat Sedum divaricatum Hort. Kew! quamvis ad rumeros 5 aut 6, partes verticilli ejus cujusque, redactæ sint. Species tam affines in Archipelagis, ut dicunt, oceani Atlantici Canariensibus ac Maderensibus occurrere vix erat notandum, easdem nolle alere , certé miratu dignum. Animadvertendum quoqué insulas nostras Crassulacearum novarum uber- rimas , nulla Seda vera ferre, Maderenses autem 3 species S'. zudum Hort. Kew. S. can- dicans Lowe, et S. fusiforme Lowe, Europæis teretifoliis non distinguendas, et Saxifra- gearum ordinis cognati, nobis prorsüs negati, speciem legitimam, nutrire. HAPAXANTH À. Panicuæ divaricato-dichotomæ. Four petiolata, plana, rhomboïdea, spathulata, aut ovata. PETALA æstivatione valvata demüm.subimbricata. STAmiNA petalis de- müm longiora. AICHRYSON DICHOTOMUM. Nos. A. caule erecto, pilis patulis crispis hispido ; ramis floriferis racemoso-dichotomis, pedi- cellis filiformibus, erectiusculis ; foliis integris, ovato-subrhomboideis, hirtis, in petiolum attenualis; squamis angustis, apice breviter bilobis. Sempervivum annuum. Chr. Smith. in Buch Phys. Beschr. Can. Ins. pag. 154 et 177? Sempervivum dichotomum. DC! PI. rar. jard. Gen. tab. 21. Prod. vol. 3. pag. 413. Has. In rupestribus udis insularum Canariensium, sub umbrà sylvarum, et in muris tectisque regionis sylvosæ. Disrrig. GEOG. Stirps Canariensis. Desc. Hersa annua , aut biennis, hapaxantha, 3-9-pollicaris, rarius pedalis, culta 2-pedalis. Ranix fi- brosa. Cauuis cylindraceus , erectus , strigoso-hirsutus , viridis , aut sæpè sordidè purpurascens , apice dichotomè ramosus. Raw floriferi, dichotomi, racemosi , dichotomiarum angulis acutis, pilis patulis molliter hirsuti. Peprcerzrfiliformes , arrecti. Fou14 ad apicem ramorum subglomerata, demüm sparsa, caduca, horizontalia, ovato-subrhomboidea, basi in petiolum attenuata, molliter pubescentia. Carvx cam- panulatus, pilis erectis, pellucidis, hirtus,\ultrà medium 9-10-fidus, laciniis lineari-lanceolatis, acutiuscu- lis. Peraza 9-10 linearia, acutiuscula, pallidè flava, ad apicem urceoli calycini inserta, Sramina 18-20, corollà demüm longiora. FicamENTA omnia filiformia, basi receptaculo inserta, etin annulum cum petalis coalita,Anraerz rotundatæ, utrinquè obtusæ, sacculis à basi ad apicem confluentibus, ad latera longitror- ( 182.) sùm dehiscentibus, valvulis demtüm post pollinis emissionem reversis. Squamx PerIeyNz filiformes, apice breviter bicornes, Ovarra totidem quot petala, sub stylis gibba , basi receptaculo immersa. Sryzr cus- pidati, recti, conniventes, demüm extrorsüm reflexi. Sriemara acuta, demüm papillato - capitata. Ovüra plurima , horizontalia , elongato-ovata, versüs hilum attenuata , funiculis brevibus. Cocca fol- licularia , compressa , angulo interno ab apice ad basim dehiscentia. Pracenr filiformes, subsuturales. SEmINA elongato-ovata, levissimè striatà , utrinquè fusco - notata. Emsryo ovato- cylindraceus , versüs basim attenuatus , obtusus. CorrLenones ovatæ. Ranrcuza breviuscula. Os. Hæc procul dubio eadem est species quam sub nomine S. annui Chr. Sm. sine descriptione divulgavit in cataiogo Buchiano cel. Linkius. Pro nomine Smithiano anteriore, sed omnind improprio Candolleanum admittere non dubitavimus, hapaxanthorum etsi omnium rami et paniculæ dichotomi sint. Stirps patrio solo post aquationes hybernas nata, fervidà æstate cit maturata, ad anni fines ineuntibus aquationibus novis florere incipit, et annua plerumque dici potest. Minima quandoqué et vix enata floret, et tüm verè annua est. Sub sole Europæo biennis semper evadit. AICHRYSON PUNCTATUM. Nos. À. caule erecto, glabro subpurpurascente, ramis floriferis dichotomis, cymosis, pubes- centibus, pedicellis fiiformibus, divaricatis ; foliis rnomboïdeis, petiolatis, glabris, lucidis, margine obsoletè crenulatis, crenulis purpureo-notatis ; squamis basi cuneatis, apice pal- mato-faciniatis. Sempervivum punctatum. Chr. Sith. ir Buch. Phys. Beschr, Can. Ins. pag. 155 et 177. DC! Prod. vol. 8. pag. 412. Has. In locis udis umbrosis ad muros et rupes regionis sylvosæ insulæ Tencriffæ. Disrris. GE0G. Stirps Canariensis. Dssc. Hersa 2-3-ennis, 3-9-pollicaris, culta 2-pedalis. Gauzis erectus, foliosus , post anthesim nu- dus, purpurascens, apice ramosus, supernè pilis crispulis molliter villosus. Ramr floriferi racemoso- cymosi, divaricati, dichotomi, dichotomiarum angulis rectis. Foura rhomboideo -ovata , in petiolum attenuata, intensè viridia, glabra, lucida, margine obsoletè crenulata , crenulis purpureo-punctatis, Pencern filiformes , dichotomi, divaricato - refracti, in præfloratione érecti. Cazyx campanulatus, pilis patulis glanduloso - hirsutus, ad medium usquè 8-10-partitus, laciniis lanceolatis, acutiusculis, 3-nerviis. Peraza 8-10 lineari-lanceolata, apiculata, ad apicem disci hypogyni inserta. Sramina 16-20. Fizamenra omnia filiformia , apice subulata , alterna petalis apposita , et basi in annulum cum iis con- nexa. Anrueræ rotundatæ, sacculis post emissionem pollinis revolutis. Squamx PERIGYNx complanatæ, magnæ , basi cuneatæ , apice dilatatæ palmato - laciniatæ. Ovarra erecta , sub stylis gibba , dorso latius- cula, basi disco immersa. Srvrr recti, in conum inter se convergentes, demüm extüs reflexi. Sriewara acuta, demüm capitato - papillosa. Ovuza plurima , horizontalia, funiculis filiformibus longiusculis af- fixa. Cocca follicularia, erecta. PLacenrzx nerviformes, subsuturales. Sewina ovato-pyriformia, luteola, longitrorsüm fusco - lineolata. Eusrro brevis, obesus , claviformis, utrinquè rotundatus. Corycenones ovato-orbiculatæ, sessiles. Rapicuza brevissima, crassa, obtusa. Crassulaceae Botanique 7 WMadi$pach del Lith. Conten.et CE. richer: 7. 77 ( 183 ) EXPLICATIO TAB. XXVII. 1. Planta integra, florida et fructifera , magnitudine naturali. 2. Ramulus cum paniculà juniore, pedicellis præfloratione erectis. 3. Folium magnitudine naturali ut appareant puncticuli marginales. 4. Flos à dorso visus, cum sequentibus magnitudine auctus. 5. Corolla et andræcium disci hypogyni ab axe centrali abscissi margini incidentes, ovariis avulsis. 6. Stamen à fronte visum, antherà lateraliter dehiscente. 7. Idem à latere visum, an- theræ sacculis per emissionem pollinis reversis, et connectivum polline adhuc onustum pate- facientibus, 8. Squamarum perigynarum formæ diversæ. 9. Ovaria receptaculo immersa, calycis lacinïis, petalis, staminibusque abscissis. 10. Cocca receptaculo, seu disco hypogyno afflixa, squamis perigynis stipata. 1 r. Eorumdem pars dimidia, receptaculo et axe centrali longitrorsum resectis, ut dehiscentia suturalis, et placentæ, valvulà abscissà, ab axe per cocca curvatim protrusæ appareant. 12. Seminum formæ diversæ. 13. Embryo. MACROB IA. Pamcuzæ dreves. Forra crassa, ovata, sessilia, dorso convexa. AICHRYSON RADICESCENS. Nos. A. caule decumbente, radiculas crebras emittente ; foliis parvis, rosulatis, crassis, spa- thulato-ovatis, subiüs convexis, sessilibus, undiquè hirtis; paniculis brevibus, cymosis; floribus parvis, squamis bicornibus, cornibus longiusculis acutis. Sempervivum villosum, Haw. Syn, Pl. Succ. pag. 166. Rev. pag. 65. Buch Phys. Beschr. Can. Ins. pag. 177. DC. Prod. vol. 3. pag. 411. non Hort. Kew. Has. In rupestribus humidis regionis sylvosæ insulæ Teneriffæ. Distri8. GE0G. Stirps Canariensis. Desc. Cauzrs decumbens, subherbacea , perennis , per terram et saxa radicibus crebris capillaribus reptans. Fozta parva, rosulata, crassa, spathulato-ovata , subtüs convexa , apice rotundata, basi atte- nuata, sessilia, pilis patulis hirta. Pamicucæ cymosæ, breves, subdivaricatæ, pubescentes, foliosæ. FLores parvi , sæpè bini, inferiore sessili, superiore breviter pedicellato, Gazyx campanulatus, pilis rectis, pel- lucidis, apice glandulosis, hirtus, ferè ad medium 8-9-partitus, laciniis lineari-lanceolatis, crassis, obtu- siusculis. Corozra 8-9-petala , petalis lineari-lanceolatis , nervosis, acutis , carinatis, carinA extuüs hirtä. Fizamenra filiformia. Anraeræ ovato - rotundatæ, SQuamx PERIGYNæ complanatæ , basi cuneatæ , apice dilatatæ, et quasi metopoideæ, bicornes, cornibus longiusculis acutis. ( 184) : AICHRYSON TORTUOSUM. Nos. A. caule fruticoso, decumbente, contorto; foliis spathulatis, subtüs convexiusculis, in petiolum attenuatis, glanduloso-pubescentibus; paniculis cymosis erectis ; squamis digitato- fimbriatis, aut subbilobis, lobis fimbriatis. Sempervivum tortuosum. Æort. Kew. ed. 1. vol. 2. pag. 148. Curt. Bot. Mag. tab. 296. DC. PL. Gr. tab. 156. Buch Phys. Beschr. Can. Ins. pag. 166. Has. In rupestribus calidissimis ad fauces convallium insulæ Teneriffæ non ultra 5oo peges supra Oceanum scandens. Vid. Buch. I. c. Disrri8. GEOG. Stirps Canariensis. , Desc. Cauzis tortuosus, frutescens , decumbens. Ram erectiusculi. Fozra spathulata, apice subacuta , olanduloso-pubescentia, subtüs convexiuscula, in petiolum crassum attenuata. Panicuzæ cymosæ , bis aut ter dichotomæ, foliosæ. Frores magni pedicelati. Carvx campanullatus, pubescens, ad medium usquè 7-8-fidus, laciniis ovato - lanceolatis acutis, 3-nerviis. Peraza 7-8, angustè lanceolata, apiculata, 3-5-ner- via. FizamenTa omnia filiformia, basi in annulum cum petalis coalita. AnrHErRz ovatæ, muticæ. Souamz PERIGYNÆ basi angustæ, apice digitato - fimbriatæ , rariüs subbilobæ , lobis digitato- fimbriatis. Ovarra ovata , apice sub stylis gibba, lateribus glanduloso-pubescentia. Sryzr cylindracei glabri, mox extüs di- varicati. Sricmara demüm capitata. Cocca follicularia, brevia, anticè gibba , ad suturam interiorem dehiscentia. PLAcENTÆ propè marginem interiorem curvatæ. SEMINA ovato-pyriformia. + AICHRYSON PYGMAÆUM. Nos. À. folus spathulatis, hirtis, caule declinato paucaifolio unifloro, petalis aristulatis. Species minima, vix pollicaris. Folia inferiora ut plurimüm numerosiora occurrunt, basi valdé attenuantur, apice obtusa sunt, et undiqué hirsuta. Caulis qui valdè tenellus, pauca habet follia, et florem unicum luteum. Calyx hirsutus. (Link. in Buch Phys. Beschr. Can. Ins. pag. 155.) An ad hapaxantha, aut ad perennia aggregandum incertum. Has. In rupibus vallis Hariæ insulæ Lancerottæ. Buch. ibid. pag. 166. ÆONIUM. Nos. CaLyx campanulatus , cyathiformis, aut turbinalus, apice 6-12- dentatus, aut medium usquè 6-12-fidus. PETALA totidem quot ca- lycis laciniæ, perigyna, stamina superantia, ad apicem disci hypogyni inserta, basi in annulum cum filamentis coalita, æstivatione imbri- cala , apice contorta. STAMINA petalorum numero dupla, breviora ( 185 ) petalis opposita. FizamenrTA filiformia, aut magis minüsve dilatata. ANTHERÆ ovatæ, aut rotundato-ovatæ , obtusæ , acutiusculæ, aut api- culatæ, sacculis confluentibus, lateraliter dehiscentibus, post emissio- nem pollinis, revolutis. SQUAMÆ PERIGYNÆ nullæ, vel quadratæ, claviformes, aut obcordatæ, apice integræ aut obsoletè crenatæ, | erectæ, ovariis applicatæ. OvariA petalis numero æqualia , intüs recta, aut subincurva, acuta, basi receptaculo immersa. Srvyur 8-quetri extùs leviter incurvi. STIGMATA acuta, demüm papillato-capitata. Cocca follicularia, indehiscentia, aut demüm basi et dorso per disruptionem dehiscentia. PLACENTE filiformes, ad marginem interiorem cocci, aut crassæ per medium valvarum curvatæ. SEMINA elongato-ovata, aut obliquè subpyriformia. EmBrvo ovatus, obesus. CoTYLEDONES ovatæ, sessiles. RADiCULA brevissima, obtusa. SUFFRUTICES ramosi, aut herbæ basi lignescentes propagines emit- tentes. For rosulata, crassa, subiüs convexa, vel gibba, margine pilosa, cartilagineo-ciliata , aut papillata. PanIcuLæ cymosæ, aut thyr- soideæ, FLores lutei, vel falvi, rarissimè rosei. PEDICELLI in præ- floratione nutantes. INFLORESCENTIA centrifuga. Os. Generis, calyce, coccis receptaculo immersis, dehiscentià, facie distinctissimi, species hic 15 Floræ Canariensis, quarum una Linnæo et botanicis veteribus, 6 Candolleo et recen- tioribus innotuerunt, enumeramus. Alias procul dubio, et forsan aliundè, arcessent scru- tatores futuri. Mirum tamen nec unam toto septennio novam misisse cl. Despréaux. Tres insulæ Maderenses alunt, nempe Æ. glandulosum, Æ.tabulæforme ! et Æ. glutinosum ! cui tam altè in campanam coalescit calyx ut pro generis typo haberi possit. Unica ( Æ. arboreum Nob.) versüs septentrionem, generis quasi apparitor, antecedit, ejusque syno- nyma sunt apud Dioscoridem nomina nostra Æonium et Aichryson. Apud Canarienses nomen omnibus quasi genericum Perode seu J’erode , quod cum Kleinià nerüfolià com- mune habent. Palmensibus Éejeque seu Beheque vocantur. [Re] CS 117. ( 186 ) $ 1. Squauz perigynæ nullæ. Paniculæ cymosæ. AONIUM CRUENTUM. Nos. Æ. caule fruticoso, erecto, ramis rectis, puniceo-cruentatis, glanduloso-puberulis; pani- culis cymosis ; foliis cuneato-spathulatis , glaberrimis , crassis, basi in petiolum attenuatis, margine papillosis, suprà viridibus, subcanaliculatis, subtüs convexiusculis, lineolis sanguineis notatis; floribus parvis 6-8-meris, antheris muticis ; coccis brevibus anticè subrectis, dorso planis. Sempervivum cruentum, ob. ir Hort. Milf. Has. In saxetis, etinter petras nudas ( Malpays) spiraculi antiqui T'igalate, propè ba- sim regionis pineæ insulæ Palmæ, ad viam quæ à Muazo ad Fuencaliente ducit. Disrri8. GE0G. Stirps Palmensis. Desc. SurrruTex erectus , 2-pedalis, ramosissimus , ligno tenacissimo , cortice fusco , aut purpuras- cente, rugoso, scabro. Ram elongati, recti, 2-3-tomi , dichotomearum angulis acutis, purpureo-sangui- nei, glabri, foliosi , demüm nudi, cicatriculosi. For14 ad apicem ramorum rosulata, mox ramis floridis sparsa, cuneato-spathulata, crassa, suprà subcanaliculata, viridia, subtüs lineolis cruentis notata , con- vexa, margine papillosa. Panicuzæ ad apicem ramorum sæpiüs longissimorum , cymosæ, floribundæ. Frores parvi, 6-8-meri. Cazyx campanulatus , ultrà medium 6-8-fidus , laciniis lanceolatis , crassiuscu- lis. Peraza fulva, lanceolato - spathulata , 1-nervia, nervo ad basim nervulis 2 stipato , apice in apicu- lum protruso. Ficamewra filiformia, apice subulata. Anreræ rotundatæ , utrinquè obtusæ. Squauz PE- RIGYNÆ nullæ. Ovarra brevia , receptaculo imäâ basi immersa. Ovuza elongato - ovata , obtusa , apice chalazä , basi propè hilum apiculatum, exostomate notata. Sryzr extrorsum leviter incurvi. STiGmaATA demüm capitata. Cocca follicularia, subtriquetra, dorso latiusculo, plano, stylis persistentibus vix lon- giora, ad suturam ventralem acuta, dorso et basi per disruptionem dehiscentia. PLacenræ à basi ad api- cem curvatim per medium ferè valvarum procurrentes. SEMINA fusca, ovato-pyriformia, tenuiter striata. Emsrvo brevis, ovato-claviformis. Oss. Nomen à ramorum, et foliorum lineolarum, colore sumptum , auctoribus quoque casum à duri basaltis cautibus abruptis , quotidianis febribus secutum, in memoriam reducit. FXPLICATIO TAB. 28. 1. Ramus floridus magnitudine naturali. 2. Folium, cum sequentibus ,auctum. 3. Calyx cum staminibus ordinis interioris staminibus petalis opposilis longioribus. 4. Stamen an- trorsum visum. 5. Idem à latere visum sacculis post pollinis emissionem revolutis. 6. Ova- ria receptaculo insidentia. 7. Eadem cum receptaculo et columnà centrali longitrorsam secta. 8. Eadem transversè secta. 9. Valvulæ ovarii à casulis receptaculi arte amotæ , aper- tæque, ut ovula et placentæ videantur. 10. Receptaculi casulæ post coccorum casum , sta- Lüh. Coulon et Cr richer, 7. ce) es © © 5 > = 2) mn S à e LEE CEtéchtltiit Crassulaceae Botanique Lüith. Coulon et C*ruericher 7. A Charat de. ( 187 ) mimbus, petalis, calyceque , persistentibus. 1 1. Goccum basi et imo dorso per diruptionem dehiscens. 12. Semen. 13. Embrvyo. AEONIUM STREPSICLADUM. Nos. Æ. caule fruticoso, sæpe tortuoso, ramis divaricatis rubescentibus, apice viscoso - pube- rubis; paniculis cymosis; foliis ovato-subspathulatis, subfoliaceis , utrinqué planis, glabris, viscidis, margine papillosis, subtüs lineolis rubris aut purpureisnotatis; floribus8-10-meris, antheris acutiusculis; coccis obesis, anticè gibbis, dorso canaliculatis. Sempervivumstrepsicladum. IVob. in Hort. Mif. Has. In rupestribus elatis suprà pagum Chasna ad altitudinem 5oo0 pedum suprà Ooceanum. Disrris. GEoG. Stirps Nivariensis. Desc. Surrrurex erectus, 3-pedalis , tortuosus , ligno tenaci , cortice fusco-cinereo lacero. Ramr diva- ricati , irregulariter flexi , demüm suberecti , apice rubescentes , viscido - puberuli. Forra ad apicem ramorum rosulata, demüm sparsa , subfoliacea , fusco-viridia , utrinquè planiuscula, ovato-spathulata, aut subrhomboideo-spathulata, basi attenuata, subcanaliculata, glabra, viscida, margine papillosa, pa- ginâ inferiore rubro aut purpureo lineolata. Cazyx campanulatus , glaber , ultrà medium 8-10-fidus laciniis lanceolatis. Peraza lutea, ovato - lanceolata, ad apicem latiora , acutiuscula, Ficamenra omnia filiformia , glabra. Anrmerx ovatæ , apice attenuatæ. Ovaria brevia anticè gibba, dorso canaliculata. Srx1i breves, 3-quetri. Sriemara capitata. Cocca brevia, obesa, anticè gibba, dorso canaliculata. Oss. Species præcedenti affinis , sed certè diversa, et foliorum formâ et consistentii sequenti ac- cedens. EXPLICATIO TAB. 31. 1. Ramus floridus magnitudine naturali. 2. Folium anticé visum cum sequentibus magni- tudine auctum. 3. Idem visum à dorso. 4. Calyx. 5. Petalum. 6. Stamen brevius anticé visum. 7. Stamen longius anticé visum , sacculis antheræ dehiscentibus. 8. Gynæcium ver- ticillis exterioribus resectis. 9. Flos medio sectus ut appareant ovaria receptaculo adnata. 10. Ovarium junius valvulà alterà avulsà , stigmate nondüm capitato, ovulisque placentæ affixis. 11. Receptaculum fructu maturato coccis dehiscentibus, petalis persistentibus. AONIUM SMITHIL Nos. Æ. ramis divaricato - ascendentibus , apice hispidis; foliis latis , subfoliaceis , cochleatis , obovato-rhomboïdeis, acutiusculis , sessilibus , basi attenuatis, margine papillosis, et glan- ( 188 ) duloso-ciliatis , suprà lucidis intensè viridibus , subtüs planiusculis viridi- aut purpureo-li- neolatis ; floribus 8-1 2-meris, filamentis basi dilatatis, antheris obtusis. Sempervivum Smithi. Sims Bot. Mag, vol. 45. tab. 1980. Haw. Suppl. PI. Succ. pag. 68. Rev. pag. 63. Link. Enum. Hort. Berol. vol. 2. pag. 19. Sempervivum foliosum. Chr. Smith. Hort. Ber. ex Link. d c. Buch Phys. Beschr. Can. Ins. pagg. 154 et 182. Has. In rupibus regionis piniferæ insulæ Teneriffæ. Legimus ad scaturigines fontis Traste de Doña Beatriz ad pagum Chasnam post hortum D. Marchionis de las Palmas. Legit Chr. Smith in sylvà Tagananæ propè planitiem Alpinam la Cumbre , sive altitudi- nem dictam. Disrri8. G£0G. Stirps Nivariensis. Desc. Carvx campanulatus , ad medium usque 8-12-fidus, laciniis lanceolatis , acutis, subherbaceis, glanduloso-hirtis, 3-nerviis. PErara 8-12, lanceolata , basi attenuata, apiculata. Fizamenra apice subu- lata, basi dilatata. Anrmerz ovato - rotundatæ, obtusæ. SquAMæ PER1GYNÆ nullæ. OvarrA 8-12 brevia, dorso latiuscula , angulo interiore acuto , basi receptaculo angusto, anticè columnæ centrali valdè pro- minenti altè connexa. Sryzx breves, rectiusculi , leviter refracti. SriemarA demüm ovato-capitata. Cocca brevia , dorso lata , basi et anticè ad columnam centralem dehiscentia. PLAcEwTræ à columnâ centrali per valvas procurrentes, valdè curvatæ, breves, semilunatæ, nec ad basim styli productæ. Ogs. Species formà et fabricà insignis , nec scientiæ martyris nomine indigna. Huic sectioni squamarum defectu per- tinet, et facie non dissentit. Greenoviæ tamen columnä centrali longè altiüs quàm in speciebus sociis producto, (quanquàm receptaculum angustum sit et modicè incrassatum,) et placentarum positurà accedere videtur. Æonio dehiscentià basilari convenit; dissidet tamen, nam et sæpè subventralis, nec dorsalem unquàm vidimus, Ità Proteos modo ludens , nostra exuit systemata domina rerum natura, et se sibi læta vindicat. AEONIUM BARBATUM. Nos. Æ. ramis horizontalibus, cliviformibus, radiculis longis capillaribus sæpè barbatis ; foliis arcté rosulatis, lineari-lanceolatis, subspathulatis, acutis, glabris, utrinqué lineolatis , mar- gine papillosis, subtüs convexis; floribus 8 - 10 - meris, antheris acutis , squamis perigy- nis nullis. Sempervivum barbatum. Chr. Smith. Hort. Ber. 37 ex Link. Enum. Hort. Berol. wol. 2. pag. 20. DC. Prod. vol. 3. pag. 412. Buch. Phys. Beschr. Can. Ins. pagg. 154et182. Sempervivum lineolare. Haw. Supp. PI, Suec. pag. 69. Sempervivum spathulatum. Hornem. Suppl. Hort. Hafn. pag. 60. Has. In rupibus siccissimis regionis piniferæ insulæ Teneriflæ. Legimus sine flore in rupestribus elatis suprà oppidum Garachico. Legit Chr. Smith in vià inter vallem Sancti- Jacobi, et oppidum Zcod de los Vinos, necnon propé pagum Arguaio. Disrris. GkoG. Slirps Nivariensis. 4 . à Tea hu ." ’ 1 Crassulacezæ Bot anique. 22 N EN 77 D — 2 | PS = ,, CD Es LS Z 5 & Vieille ap nee 72 pe Dibliiit / À f C 2 7 Se. 7 24 222 Lrup. Lemercier: Bernard et CE 72 7 Arr, pack. del. Violllgpide incidit. M Crassulaceae Le HO Lith.Conton et C'Érricher 7 J = | co Ÿ 5 $ = È E © = | = DL SEE) (L F 64159) EXPLICATIO TAB. 30. +. Süirps fructifera organis floralibus persistentibus magnitudine naturali. 2. Folium cum sequentibus auctum. 3. Calyx à fronte visus cum receptaculi alveariis , coccis diruptis , et verticillis floralibus avulsis. 4. Petala et stamina à receptaculo avulsa. 5. Cocca receptaculo insidentia, calyce, corollà, et staminibus resectis. 6. Coccum à dorso visum. $ 2. Squameæ perigynæ quadratæ, clavatæ , aut obcordateæ. 1. Paniculæ cymosæ. AONIUM LINDLEYE Nos. Æ, caule fruticoso , tortuoso , subdiffuso ; foliis sessilibus ovato-spathulatis, glutinosis , undiquè glanduloso-pubescentibus, margine integerrimis ; floribus 8-9-meris, petalis acutis, filamentis filiformibus, antheris ovato-rotundatis mulicis; squamis magnis, apice dilatatis, integris aut emarginatis ; coccis anticè rectis, viscoso-glandulosis. Sempervivum villosum. Lindl. Bot. Reg. vol. 18. tab. 1553. non Hort. Kew. nec Haworth. Sempervivum Lindleyi. /Voë. in Hort. Muf. Has. In rupestribus siccis regionis inferioris insulæ T'eneriffæ. Disrris. GEOG. Stirps Nivariensis. Desc. Ram: lignosi, tortuosi, subdiffusi , lignescentes , demüm ascendentes , cortice cinereo , ligno fusco durissimo, floriferi breviusculi, apice fusco-purpurascentes, glanduloso-pubescentes. Fozra valdè glutinosa , crassiuscula , ovato-spathulata, aut ovato-cuneata, obtusa vel subacuminata , fusco-viridia , 7-8 lin. longa, 3-5 lin. lata , basi attenuata, sessilia, undiquè glanduloso-pubescentia. Panicuzæ cymo- sæ, breves , subcongestæ , foliosæ, ramulis subalatis , pedicellis filiformibus. FLores luteo-fulvi. Cazyx campanulato-disciformis, hirtus, glanduloso - viscosus , ferè ad medium usque 8-9-fidus laciniis ovato- triangularibus, acutiusculis. PerazA elongato-lanceolata , dorso glandulosa, apice acuminata. Sramna 16-18, basi cum petalis coalita. FrzamenrA filiformia. ANTHERÆ ovato -rotundatæ, muticæ. Ovarra an- sulo interno recta , viscoso - glandulosa, basi inter se connata, et receptaculo immersa, Ovura elongato- ovata , utrinque obtusiuscula. Sryzr ovariorum longitudine ; subcylindracei , leves. SriemarA acuta. Cocca follicularia , erectiuscula , glanduloso - pubescentia , in casulis receptaculi nidulantia , basi, et sæpissimè toto dorso per diruptionem dehiscentia. Pracenræ ad suturam cocci ventralem subrectæ levi- ter incurvæ. Semina obliquè pyriformia , luteo-fusca, striata , apice ad chalazam fusco-notata, basi ad hilum mucronulata. EXPLICATIO TAB. 39. 1. Ramus floridus et fructifer magnitudine naturali. 2. Folium magnitudine naturali. 3. Calyx à dorso visus cum sequentibus magnitudine auctus. 4. Petalum. 5. Flos arte expan- ( 190 ) sus, ovariis direptis, ut appareant alveoli basilares squamis perigynis, staminibus, petalis , et calyce cincti. 6. Ovarium alveolo evulsum. 7. Idem dorso apertum ut appareant pla- centæ. 8. Idem placentis ovulorum massà onustis, ut dorso resecto primüm se patefacit , arte etsi in 2 phalanges biseriales placentæ cuique affixas divisibilis sit. 9. Cocca recepta- culo immersa, squamis cincta, corollà andrcecioque avulsis, et calycis laciniis resectis. 10.Coccorum bases verticillis floralibus persistentibus cinctæ, receptaculo, unà cum dorsorum fragmentis, post diruptionem adhærentes. 11. Coccum post dehiscentiam à fronte visum. 12. Idem à latere visum. 13. Idem à dorso visum. 14. Idem ut appareat dehiscentia dor- salis et basilaris, dorso toto per diruptionem dehiscente. AEONIUM GOOCHTIAE. Nos. (1). Æ, caule fruticoso, tortuoso, diffuso; foliis laxè rosulatis, subherbaceis, ovatis, obtusius- culis, pedicellatis, margine obsoletè sinuatis , glutinoso - viscosissimis; floribus 8 - meris, cymosis, cymà brevi, laxà; calyce cyathiformi , viscoso; petalis lineari - lanceolatis , dorso et margine glandulosis ; filamentis filiformibus; antheris muticis; squamis clavatis, apice obcordatis, aut subcrenatis, coccis elongatis, angustis, anticé rectis. Sempervivum Goochiæ. IVob. icon 32. Melera seu Mielera. Palmensium. Has. In aggeribus et in fissuris rupium calidorum convallium regionis inferioris insulæ Palmæ. Legimus copiosum in convalle del Rio propé urbem, necnon in convallibus de Za Galga, de los Nogales, de los Sauces, aliisque. Flores, potissimüm sole percussi, odorem mellis jucundum spargunt, undè nomen vulgare. Tota planta viscosissima. Disrri8. Geoc. Stirps Palmensis. Desc. Cauuirs lignosus, tortuosus, diffusus, ligno albido, poroso , cortice fusco. Rami dichotomi , as- cendentes, apice foliosi, rufescentes, breviter pubescentes, glanduloso-viscosi. FozrA ad apicem ramorum laxè rosulata, subcrassa, utrinque plana , margine integra, subsinuata , ovata , aut rotundato-ovata , obtusiuscula , aut subacuta , undiquè glutinoso - viscosissima, glanduloso - puberula, viridi-rufescentia, petiolata, petiolo foliis subbreviore. FLores rosei , melliti, ad apices ramorum inter foliorum rosulas cymosi, cymis brevibus laxis. Penrceu filiformes, glanduloso - viscosi. Cazvx cyathiformis , viscoso- pubescens , ferè ad medium 7-8-fidus , laciniis lanceolatis, versüs apicem attenuatis , acutis. CoroLA 7-8-petala, petalis lineari-lanceolatis , subtrinerviis , carinatis , acutissimis , dorso et margine glandulo- (1) Matri carissimæ, benemerentissimæ , nec rerum naturalium ignaræ , nec scientiæ amænæ rudi, quæ operis hujusce sumptus, facultatum nostrarum modum superantes , ære sustentare suo non dedi- gnata est, speciem Canariensem suavem, perpulchramque, damus, dicamus, dedicamus. P. B. Webb. Crassulaceæ. + ' Botanique ‘ à 1 Tab. Zealand de. F ; ; Telle taprédel I Æpprretun g PR rs x Lui de Adrien rue rühers Ti ( 191 ) sis. FicamenTA filiformia. Anrner ovatæ , muticæ, lateribus dehiscentes, post pollinis emissionem revolutæ. SQuAMÆ PERIGYNE planæ, crassiusculæ , claviformes , apice obcordatæ, aut rotundatæ, subcre- natæ. OvariA calycis longitudine , glanduloso - pubescentia , basi in receptaculi alveolis recepta. Srvzx 3-quetro- filiformes , læves , erecti , petalorum longitudine, mox eadem et stamina superantes. Cocca follicularia , elongata , angusta , apicem versüs attenuata ,.dorso incurva, anticè recta, dorso et basi per disruptionem ad apicem alveolorum receptaculi quibus adhærent dehiscentia. PLacenræ subsuturales , rectæ. SemiNA elongato-ovata, longitudinaliter striata. Eusrvo cylindraceo-ovatus. Coryzenones ovatæ, apice rotundatæ, Rapicura brevissima obtusa. Os. Amœænissima hæc species non florum tantm odore delectat, et colore oculos, præ cæteris venusto, satiat, sed et facie et fabricà diversa est. Cymæscilicet breves pro umbellulis haberentur, calyx magis cyathiformis quàm campanulatus, cocca seu carpidia elongata, angusta, Cotyledonem, ut et placentæ suturales rectæque referunt. Embryo quoque, cui forma in hoc ordine constans, cylindraceus et vix obesus. EXPLICATIO TAB. 32. (Delende figuræ À et 5, emendanda figura 7.) 1. Ramus floridus et fructifer, magnitudine naturali. 2. Flos auctus. 3. Idem calyce co- -rollà et andræcio arte expansis. 6. Gynæcium cum squamis perigynis, calycis laciniis, corollà, et andrœæcio resectis. 7. Partium diagramma, sed stamina petalorum basibus opposita atque adnata, ab iis per errorem disjuncta sunt. AONIUM CAES PITOSUM. Nos. Æ. caule abbreviato, propagines emittente; foliis sessilibus , elongato-lanceolatis , pilis longis ciliatis , superioribus ligulatis, utrinquè l'ineolatis ; paniculis glabris ; floribus 7 - 9- meris, dentibus calycinis apice glanduloso-ciliatis, filamentis filiformibus, squamis brevius- culis, subquadratis, apice obsoletè crenatis. Sempervivum cæspitosum. Chr. Smith Hort. Ber. 38. ex Link Enum. Hort. Berol. vol. 2. pag. 20 Buch. Phys. Beschr. Can. Ins. pagg. 154 et 184. DC. Rapp. Jard. Bot. Gen. 1822. pag. 13. Prod. vol, 3. pag. 412. | Sempervivum ciliatum. Sims Bot. Mag. vol. 45. tab. 1978. non Willd. Sempervivum barbatum. Hornem. Suppl. Hort. Hafn. pag. 61. non Chr. Smith. Sempervivum ciliare. Haw. Rev. Suec. PI. pag. 64. Has. In rupibus præaltis insulæ Canariæ à 5ooo ad 5400 pedes supra oceanum. Legimus propè verticem montis Saucéllo , ubi vigent Dichroanthus mutabilis var. d , ac musci et lichenes plurimi. Legit Chr. Smith in jugorum corumdem altitudinibus quibus nomen /a Cumbre de Texeda. Disrris. GEOG. Stirps Canariensis. ( 192 ) Desc. Cauuis cæspitosus , decumbens, propaginibus procurrens. FozrA elongato - lanceolata , glabra , pilis longis mollibus ciliata, utrinquè viridi aut purpureo-lineolata, sessilia, caulina subligulata. Fcores dichotomi, pedicellati, pedicellis sæpè subalatis. Cazvx glaber campanulatus, 7-9-fidus , laciniis lanceo- latis, acutiusculis, ciliis glandulosisapiculatis , basi purpureo-lineatis. PErALA ovato-lanceolata sub-5- nervia, apice obsoletè crenata, obtusiuscula. FrzamenrA filiformia, imä basi dilatata. ANTHERÆ ovatæ, apice attenuatæ , obtusiusculæ , sacculis post pollinis emissionem revolutis. SquaAmz PErIGYNz breviusculæ , subquadratæ , apice rotundatæ , lineolatæ, subplicatæ , obsoletè crenato-dentatæ. Ovarra breviuscula , glabra. PLAcENTÆ propè suturam internam curvatæ. OvurA elongato-ovata. AONIUM BALSAMIFERUM. Nos. Æ. caule fruticoso, erecto ; foliis elongato - spathulatis, subcartilagineo-ciliatis, acumina- tis, balsameo - viscosis ; calycis campanulato - cyathiformis dentibus latè ovatis; antheris elongato-ovatis , apiculatis; squamis quadrato - claviformibus , apice eroso-crenatis ; ovariis basi inter se connatis , stylis apice incurvis. Sempervivum balsamiferum. Mob. in Hort Mil}. Alfarroba. Lancerottensium. ; Has. In rupestribus calidissimis insulæ Lancerottæ, ubi vulgaris. Legimus propé pagum Mancha blanca, inter petras adustas Montis Cremati seu /os Quemados. DisrriB. GEOG. Planta Lancerottensis. | Desc. Cauus fruticosus, robustus, cinereus. ForiA crassa , viridia, sæpè lutescentia, elongato - spa- thulata, basi attenuata, subcartilagineo-ciliata, glabra, aut brevissimè glanduloso - pubescentia , balsa- meo-viscosa, in rosulam ovatam ad apicem ramorum congesta. Paxicuzæ glutinosæ , glaberrimæ. Gazvx campanulato-cyathiformis , glaberrimus, lutescens, 9-fidus, dentibus latis, ovatis, crassis, acutiusculis, margine submembranaceis, PErALA latè lanceolata , glabra , 3-nervia , acutiuscula. FrzAmENTA dilatata. Anrmeræ elongato-ovatæ, sacculis apiculatis. Souamx PEMGYN# quadrato-claviformes , apice erosæ , aut eroso-subbilobæ. Ovari4 glabra , elongata , subangusta , anticè acuta, subrecta , basi inter se et cum columnä centrali coalita. PLacenræ ad suturam ventralem incurvæ. Ovuca elongato-pyriformia , in mas- sam placentis coalitis conjunctam aggregata. Srri cylindraceo - subtriquetri , apice incurvi. STIGMATA capitata. Ors. Hæc species ab Æonüs cæteris aliquantulum differt ovariis altius inter se connatis, et stylis apice geniculato-in- curvis. Nomen in dialecto Lancerottensi FÆarroba seu Alfarroba originem trahit à voce Hispano-Arabe Aljarfa seu Aljurfe quæ rete pice illitum significat, visco enim hujus stirpis retia et lineas roborant piscatores. Quomodô hoc fiat videndum est in disputatiunculà cl. Lowei de Æ. glutinoso Maderæ sub nomine Ensaido noto, quodque usui illic eidem inservit. (Trans. Linn. Soc. 1830, pag. 394.) De hoc vocabulo annotatiunculam eruditam ab illustri Scalabis (1) vicecomite, Lusi- tanorum longè doctissimo, accepimus, quam hic latinè redditam transeribimus. ST EEE GS SES OL 7 U (1) Vicomte de Santarem. Botanique Fa | - Crassulaceae. | 4 in \N | EN [l EX X DES S 3 2 EE Sr à a th pinot iatà A Gate Feu parie ve | . - Jouvey À EN | Lip. Lenerccer Benardezl? ( 193 ) Vox Sayäo sive Ensayäo antiquissima est, ejusque originem ità exponit doctus Ducange. « Saiones..….. cui saio dic- tus..... quasi sakio à Slavo-Gothico Sakan. » Post Gothorum et Visigothorum occupationem in antiquissimis documentis Lusitanis atque Hispanis occurrit. In fragmento poematis de irruptione Arabicà sæculi var. (anno 714.) apud castellum da Louxâa à Lusitanis sub rege Sanctio L. captum, invento, cujusque auctor fuit, uti creditur, Gothorum ultimus rex Rode- ricus, legimus, « Tomaron por voltos de algox sayons. » Ad fines usquè sæculi xv, eadem sæpissimè vox usurpatur, posteà obsolevit. Lexicographi omnes tam Lusitani quàm Hispani verbi originem à veste quädam longà, et speciatim à veste carnificis (algoz) sayo dicto, ducunt, ità ut in scriptis plurimis medii ævi sayo vestem carnificis, et carnificem ipsum significat. Est autem credendum jàm à sæculo xv, piscatores Lusitanos substantiam qu retia induebant, sayäo sive ves- tem appellare, pôr o sayäo nas redes, et hine Sayäo seu Ensayäo Sempervivum ipsum dictum, aul nomen forsan carnificis in peninsulà Hispanicä perpetuo usu inter capite damnatos renovati, undè nunquàm mori vetus verbum , plantæ vivacis- simæ impositum, S. enim arboreum Lusitanis Saiao. (Brot. Fl. Lus. v. 2, p. 378.) AEONIUM HAWORTHIL No. Æ. caule ramosissimo , ramis brevibus , apice foliosis; foliis rosulatis, ovatis, crassis , acutis, glaucis, cartilagineo-ciliatis; floribus magnis, 7-9-meris , filamentis dilatatis papillo- sis, antheris ovatis, mucronatis, squamis perigynis subquadratis apice integris. Sempervivum Haworthii. Hortt. Angll. Cat. Hort. Dyck. pag. 253. sine descriptione. Has. In rupibus regionis maritimæ insulæ Tenerilfe, memoriter et, ut verisimile est, propè Buena Vista. Planta ex horto Milfordiensi elapsa nomen accepit fortuitum, ad- misimus tamen, quanquam fucum potius his stirpibus fecerit, et tot nobis ænigmata solvenda reliquerit bonus Haworthius. Desc. Cavuzis fruticosus à basiramosissimus, ramis crebris, brevibus, apice foliosis. For14 rosulis pa- tentibus aggregata, ovata glauca, sessilia, crassa, acuta , subtüs convexa, margine cartilagineo - ciliata. Caryx campanulatus , glaberrimus , 7-9-fidus , laciniis lanceolatis , acutis. PEraza lanceolata, carinata, acuta , basi sub-7-nervia. Fizamenra papillosa, breviora petalis opposita valdè dilatata, apice subulata, dorso carinata, longiora apice subulato- filiformia , basi dilatata. Anrmeræ mucronatæ , basi obtusæ, staminum breviorum elongato-ovatæ , longiorum cylindraceæ, à basi usquè ad sacculorum mucronem lateraliter dehiscentes. Souaux PErIGYNÆ subquadratæ , diaphanæ, apice integræ. Ovarra elongata, erecta, angusta, glandulosa. Sryzr elongati, 3-quetri, angulis subalatis , apice subelandulosi , basi læves. Pracenræ ad angulum interioreminflexæ. OvoLa ovato-pyriformia, apice obtusa, basi acutiuscula. EXPLICATIO TAB. 34. 1. Panicula florida. 2. Ramus cum foliorum rosulis, ambo magnitudine naturali, 3. Ca- lyx cum sequentibus auctus. 4. Petalum. 5. Stamen brevius. 6. Stamen longius , ambo à fronte visa. 7. Corolla cum androecio. 8. Ovaria disco insidentia squamis perigynis stipata, calyce, corollä , et androecio avulsis. 9. Calycis segmen ut appareant ovaria disco immersa et vasculis nutrita. 10. Ovarium avulsum. 11. Ejusdem segmentum horizontale. 12. Idem valvulà alterà amotä ut appareant ovula placentæ affixa. 13. Ovulum. IT, : 25 ( 194 ) AEONIUM HOLOCHRYSUM. Nos. Æ. caule fruticoso , crasso, ramis divaricatis ; foliis plano-rosulatis, glabris, apice rotun- dato-spathulatis, subapiculatis , basisensim attenuatis, molliter ciliatis, subtüs ad carinam purpureo- lineolatis; floribus aureis in thyrsum densum aggregatis, 9-10-meris , filamentis dilatatis, antheris ovatis, apiculatis, squamis rhomboideis apice emarginatis. Sempervivum urbicum.Zindl. Bot. Reg. vol. 20. tab. 1741. non Chr. Smith. Sempervivum holochrysum. Moë. in Hort. Mif. Yerva Pastelera sive Pastel de Risco. Mivariensium meridionalium. Has. In rupestribus siccis convallium Teneriffæ australioris. Legimus Iæté florentem ad fauces convallis Averni sive del Infierno, ineunte mense Januario anni 1829. Distris. GEOG. Stirps Canariensis. Desc. Cauzis fruticosus, rectus, rigidiusculus , crassus, ramisque divaricatis cicatricibus foliorum li- neari - rhomboideis , crebris , notatis, cortice cinereo. FozrA crassiuscula , paginà superiore planä , basi subcanaliculatä, inferiore subcarinatâ, carinä striis purpureïs lineat, glabra, griseo-prasina, in rosulam regularem complanatam digesta, apice ovato- aut rotundato-spathulata, mucronulata, basi sensim atte- nuata , margine molliter ciliata. Panrcuza magna , densissimè thyrsoidea. FLores aurei. CALyx campa- nulatus , glanduloso - subpubescens, 9 - 10 - fidus laciniis lanceolatis obtusiusculis, 3-nerviis. Prraza lanceolata , apice subspathulata, 1-nervia , nervo basi nervulis plurimis stipato. FILAMENTA dilatata, apice subulata , breviora latiora. ANTHERÆ ovatæ, sacculis apice breviter apiculatis. SQuAMX PERIGYNÆ crassæ, latæ, rhomboideæ, concavæ, 4-nerviæ, apice emarginatæ aut irregulariter crenatæ. Ovarta 9-10 breviuscula. PLAcENTæ margini interiori subparalellæ , leviter curvatæ. Ovuza cylindracea, basi ad hi- lum acuta, CoccA follicularia, angusta, rufa , scabra, angulo interno incurva. Seuina obliquè elongato- ovata, minutissimè striata. Eusrvo brevis, ovato-claviformis. AÆONIUM URBICUM. Nos. Æ. caule frutescente erecto ; foliis creberrimis in rosulam spissam glomeratis, angusté spathulatis, glabris, acuminatis , serrato-ciliatis, basi in petiolum quadrangulare attenuatis; floribus albo-virescentibus in thyrsum maximum diffusum digestis , 8-9-meris; calycis gla- bri dentibus ovato-triangularibus, filamentis dilatatis, antheris ovatis, apiculatis. Sempervivum urbicum. Chr. Smith in Hornem. Suppl. Hort. Hafn. pag. 60. Buch. Phys. Beschr. Can. Ins. pag. 177. DC. Prod. vol. 3. pag. 411. | Verodillo et Verode de los Tejados. Canariensium. Has. In rupibus , muris, tectisque , regionis sylvosæ insulæ Teneriffæ , oppidis Lagunà, Orotavà, aliisque. Disrri8. GEOG. Slirps Canariensis. Ku pe RES idee 4 LULA.: # F3 nn (74 lnpaelemereierhenard ct Comp 4 #2 Pr Crassulaceae. S 4 À \ DR N ï Ts f \ \ Ô Ie? DEN N NE Fa 2 Ei" SX hier Lib MI LLCtt : AA Botam que. Mad Spachede. (05) Desc. Cauuis fruticosus , erectus , robustus , sæpè 2-3-pedalis cortice cinereo, foliorum cicatricibus rhomboideis crebris tessellatus. FocrA crassa, cartilaginea, glaberrima lucida, lætè viridia, angustè spa- thulata, margine serrato-ciliata, lætè viridia, basi in petiolum quadangularem attenuata. PanicuLA elongata , racemoso-diffusa , ramulis ascendentibus , longis , apice cymas floriferas gerentibus. FLores albo - virescentes. CALvx campanulatus, glaberrimus breviter 8-9-fidus , dentibus ovato-3-angularibus, acutis. CororrA 8-9-petala, petalis lanceolatis , acutis , dorso carinatis, glabris. FrzamenrA glabra , bre- viora petaloideo - dilatata , dorso carinata, apice subulata, longiora apice subulato - filiformia, basi dilatata. AnrHeræ ovatæ glabræ , sacculis mucronatis. SQuAMz PERIGYNÆ quadratæ , apice obsoletè mar- ginatæ. Ovarra elongata, erecta, glabra. Srrui 3-quetri. Sriemara capitata. PLAcENTæ ad marginem inte- riorem curvatæ. OyuLa ovato-pyriformia, basisubacuta. EXPLICATIO TAB. 29. 1. Thyrsus floridus diminutus. 2. Ramulus floridus magnitudine naturali, 3. Folinm eädem magnitudine. 4. Idem transversè sectum. 5. Calyx cum sequentibus, magnitudine auctus. 6. Petala cum staminibus in annulum connata. 7. Slaminum præfloratio petalis ademptis. 8. Stamen longum à fronte visum. 9. Stamen breve à fronte visum. ro. Stamen longumàlatere visum, sed antheræ figurarum 6. 7.8. 9. et 10. emendande, apex enim non à connectivo protruso,sed à sacculis à basi ad apicem confluentibus protractisque constat. 11. Antheræ segmentum horizontale. 12. Ovaria dentibus calycinis resectis , co- rolläque et androecio avulsis, disco hypogyno immersa , et squamis perigynis stipata. 13. Ovarium multotiès auctum , valvulà alterà ablatä ut appareant ovula. 14. Floris ichnogra- phia symmetrica. AEONIUM CILIATUM. Nos. Æ. caule fruticoso ; foliis crassis in rosulam stellatam laxiusculam aggregatis , glabris , glauco - virescentibus , spathulato - lanceolatis , cartilagineo -serratis, mucronatis; thyrsis laxé racemosis, longissimis, ramulis ascendentibus , apice floriferis , floribus virescentibus aut sublateritiis, 7-8-meris, calyce crateriformi, glabro, petalis lineari-lanceolatis, filamentis dilatatis, antheris ovatis apiculatis, squamis tetragonis, emarginatis aut subobcordatis. Sempervivum ciliatum. id. Enum. vol. 1. pag. 508. Buch. Phys. Beschr. Can. Ins. pag. 166. DC! Prod. vol. 3. pag. 411. Mém. Crass..pag. 38. Tab. 10. Has. In rupibus humidiusculis insularum Canariensium , ad principium regionis sylvosæ non infrequens. In Teneriffà circà Orotavam cod de los Vinos, Taganana et alibi. In Canari, Despréaux, La Vega Chr: Smith. Legimus quoque in insulæ Palmæ convallibus circa Miraflor. Distris. GEOG. Stirps Canariensis. ETS) Desc. Cauus fruticosus, erectus. Foiia magna, spathulato-lanceolata , basi attenuata , in rosulam laxiusculam stellatam aggregata, glaberrima, lucida ; glauco-virescentia , aut in apricis rubrescentia, in- durata , stomatibus creberrimis minimis quasi puncticulato - lineolata , margine potiüs cartilagineo- serrata quàm ciliata , apice in mucronem durum recurvum protracta. Tayrst nunc sesquipedales, nunc sesquibrachiales, ramulis elongatis , ascendentibus , nudis , apice cymigeris. FLores virescentes , aut sole percussi ad petalorum carinas lateritii. Cazvx crateriformis , 7 - 8- fidus, lacinüis lanceolatis, acutis, leviter glanduloso-pubescentibus. Perara lineari-lanceolata, aut linearia, acuta. Firamenra apice subu- . lata, sensim dilatata, breviora petalis opposita , latiora. Anrxeræ ovatæ, pubescentes , apiculatæ. Squa- MÆ PERIGYNEÆ tetragonæ, planæ, tenues, diaphanæ, apice et lateribus emarginatæ, Ovarra elongata, gra- cilia, angulo interiore acutissimo , plano, diaphano, recto, lateribus pustulata. Sryzr recti demüm leviter recurvi. SriemaTa acuta, mox capitata. Ovuza numerosissima, elongato-ovata , basi acuta, apice obtusa. PLacenræ à margine interiore leviter curvatæ. Cocca follicularia , elongata , basi per diruptio- nem partis liberæ dehiscentia. EXPLICATIO TAB. 39. 1. Thyrsus floridus ad tertiam diminutus. 2. Ramulus floridus magnitudine naturali. 3. Folium magnitudine naturali. 4. Calyx cum sequentibus auctus. 5. Corolla cum stamini- bus in annulum connata. 6. Staminis apex cum antheràä. 7. Squama perigyna. 8. Gynæcium cum disco hypogyno medio sectum , corollà, androecio , et squamis avulsis , ut appareant ovaria columnæ centrali affixa. 9. Ovarium valvulà alterà ablatä ut appareant placenta, et ovula. 10. Receptaculi seu disci hypogyni alveoli ovariis ablatis. AONIUM CANARIENSE. Nos. Æ, caule suffruticoso, crasso ; foliis magnis obovato-spathulatis, molliter pubescentibus, mucronatis, in petiolum attenuatis, floralibus sessilibusrotundatis; thyrso laxiusculo,, folioso, ramulis apice regulariter 2-3-tomis; floribus pallidè citrinis, 7-9-meris, calyÿce campanulato , villoso, petalis linearibus , filamentis filiformibus , antheris ovatis apiculatis, squamis planis subtriangularibus, apice integris aut obsoleté crenatis. Sedum majus Canarinum &xavlov pilis ad oras foliorum hispidis argenteo-lucidis fimbriatum. Pluk. Aim. pag. 340. Phytogr. vol. 4. tab. 314. fig. 1. Sedum Canarinum foliis omnium maximis. Commel. Hort. Amst. vol, 2, pag. 189. tab, 95. ubi folio- rum rosulam ut et Plukenetius delineavit. Sempervivum Canariense. Linn. Sp. Pl. vol. 1. pag. 664. DC. PI. Gras. tab, 141 Prod, vol. 3. pag. 419. Buch. Phys. Beschr. Can. Ins. pag. 177. Oreja de Abad, sive Auricula Abbatis. Canariensium. Fu res ‘Has. In rupestribus insularum Teneriffæ et Palmæ à littore maris ad margines regionis BAD 5, Crassulaceæ . mn. LR 14 : otanique . ET Jeuvagye lipides vecu Tinp Lenercër Pernarcet. C2 » ( 197 ) sylvosæ vulgare. In Canarià quoque super convallem Barranco seco inter Teror et Moya invenit Chr. Smith. Disrris. GEOG. Stirps Canariensis. Desc. Cauuis suffruticosus, crassus, brevis. Fozra in rosulam complanatam, exterioribus magnis laxis, digesta, obovato-spathulata , crassa , mucronata, basi in petiolum attenuata, mollissimè pubescentia, caulina obovato-rotundata. Tuyrsus elongatus, racemosus, laxus; villosus, ramulis horizontalibus bre- viusculis apice 2-3-tomis. FLores pallidè citrini pedunculis secundis demüm nutantibus. Cazvx campa- nulatus , post inflorescentiam urceolatus, mox patens, villosissimus, 7-9-fidus, laciniis ovato - lanceola- tis, acutis. Perara linearia acuta. Frramenra filiformia. AnTHER& ovatæ , apiculatæ. SQuamx PERIGYNz breves, subtriangulares , apice latiores, integræ aut obsoletè emarginatæ, guttä liquoris dulcis quotidiè manè scatentes, Ovaria elongata , angulo interiore sub stylo recta. Sry1 breves, subdilatati. Sriemara acuta, demüm capitata. Coca follicularia elongata. PLacenræ ad marginem interiorem leviter incurvæ. Semina elongato-ovata , basi apiculata. Emsrvo rectus, obesus , clavæformis. CoryLenones ovatæ. Ranr- cuLA brevissima , obtusa. Ozs. Hanc speciem suo tempore Corazone celio (potiùs Coraxoncillo seu corculum) à Canariensibus vocari asserit Plukenetius, forsan per errorem, idem enim nunc nomen Androsæmo Webbiano Spach vulgô datur. Species inquirende. AONIUM UNDULATUM. Nos. Æ. caule fruticoso robusto; foliis spathulato-ovatis , basi attenuatis, mucronatis , tenui- bus, crispato-undulatis , diluté viridibus, sæpè rubrescentibus, margine ciliatis, ciliis spissis mollissimis. Sempervivum undulatum. Noë. in hort. Milf. Os. Hanc speciem, et sequentes duas, vivas ab archipelago Fortunato misimus, sed quibus ex insulis aut quo loco in- certum, nec adhuc florentes vidimus. ÆONIUM CUNEATUM. Nos. Æ,. caule fruticoso, crasso; foliis rigidis, elongato-cuneatis, læté viridibus, apice mucro- natis, ad basim sensim attenuatis 4-gonis, margine breviter ciliatis. Sempervivum cuneatum,. Noë. in hort. Mif. AÆONIUM YOUNGIANUM. Nos. Æ. caule fruticoso crasso; foliis subcartilagineiïs, crassis, lucidis , saturaté viridibus , ob- cordato - spathulatis , basi subtetragonis, apice obsoletè mucronatis, margine attenuatis, breviter ciliatis. Sempervivum Youngianum. Noë. in hort, Mi. ( 198 ) O8s. Huic speciel nomen impositum est in honorem Gulielmi Young stirpium periti acerrimique cultoris Milfordiensis, qui semina nostra Canariensia, plantasque undecumquè lectas, summo studio, et tutelà solerti, educavit, propagavitque. Species dubiæ. SEMPERVIVUM FRUTESCENS Has. Phil. Mag. 1827. pag. 125. DC. Prod. vol. 3. pag. 411. SEMPERVIVUM LAXUM Hasw. Revis. Succ. PI. pagg. 65 et 205. DC. Prod. vol. 3. pag. 414. GREENO VIA. Nos. Carvx crateriformis 28-32-fidus , persistens. CoROLLA 28-32-petala, petalis perigynis, angustis, disco hypogyno insertis, ope filamentorum in annulum cum staminibus coadunatis, persistentibus. SrAmMINA nu- mero petalorum dupla, brevioribus petalis oppositis. FILAMENTA dila- tata. ANTHERÆ ovatæ, muticæ, sacculis confluentibus, lateraliter dehiscentibus. SQUAMÆ PERIGYNÆ nullæ. OvariA totidem quot petala, angusta, disco hypogyno ad medium immersa. Srvui erecti, demüm divaricati. STIGMATA capitata. PLACENTÆ filiformes, per medium val- varum curvatim protrusæ, horizontales, OvuLA creberrima, superiora erecta, inferiora pendula. Cocca follicularia, angusta, medio valva- rum per diruptionem inter placentas dehiscentia.. SEMINA minutis- sima , subpyriformia. PERISPERMIUM carnosum, parcum. Emgrvo bre- vissimus, ovato-claviformis. COoTYLEDONES ovatæ, sessiles. RaApicuLA brevissima, obtusè conoïdea. FLoREs aurei, ad apicem scapi foliosi cymosi. Oss. Generi insigni, fabricà insolità notabili, nomen proponimus in honorem Georg Bellas Greenough , geologi illustris Britanni, Societatum Regiæ atque Linnæanæ Londinen- sium socii, Geographicæ ejusdem urbis præsidis , Geologicæ fundatoris ac fautoris assidui , antiquioris ævi philosophi, cui disciplinæ nullæ nec scientiæ ullæ alienæ , nullæ non aut patrocinio suo , aut auctoritate firmatæ, et vita vero impensa. ( 199 ) GREENO VIA AUREA. Not. G. foliis glaberrimis, glaucis, obovato - spathulatis, sessilibus, margine membranaceo- cartilagineis, sæpè irregulariter eroso-crenatis; pedicellis glanduloso-pubescentibus. Sempervivum aureum. Chr. Smühk Hort. Ber. 57. ex Link. Hornem. Hort. Hafn. Suppl. pag. 60. Link. Enum. Hort. Berol. p.20. Buch. Phys. Beschr. Can. Ins. p. 154 et 182. DC! Prod. vol. 3. p. 412 Sempervivum calyciforme. Haw. Suppl. Pl Succ. pag. 69. Bot. Reg. tab. 892. Sempervivum dodrantale. DC! Prod. vol, 3. pag. 412. Mém. Crass. pag. 40, tab. 11. an Willdenow? Pastel de Risco. Mivariensium. Bequeque eorumdem ex Mss. Feuilliæi. Has. In rupestribus elatis insulæ Teneriffæ ad altitudinem 4000 pedum super oceanum. Legimus, ubi olim Chr. Smith, ad scopulos Los Organos dictos, suprà rivulum alpestrem Agua Mansa vallis Orotavensis , et in montibus excelsis Los Roques de Guimar ; inve- nit etiam sub monte Chiquita Chr. Smith ex Buch I. c. et in rupestribus altis sub monte Saucillo insulæ Canariæ Despréaux. Sub nomine crustæ rupestris seu Pastel de Risco, speciebus aliis tamen confusa , noscitur, summaque ejus succo efficacitas , et vis ad omnes corporis conquassationes sanandas præsentanea tribuitur, ided non dubitant ut et pullos emortuos ad vitam iterum revocare queat. Disrris. GEoG. Stirps Nivariensis. Dssc, Ravrcss plures fibrosæ, Cauzrs vix ullus, aut brevis, fuseus, foliorum rosulis cyathiformibus su- peratus, stolones aut propagines emittens. Fozra crassa, sessilia, elongato-spathulata, aut obovato - spa- thulata , apiculata , aut mutica, glaucescentia, margine membranaceo - cartilaginea, integra, aut obsoletè crenata. Scarus è medio rosularum 1-2-pedalis, sulcatus , glaber , foliosissimus, foliis obovatis, aut rotundatis, imbricatis. Ram floriferi ad apicem scapi cymosi, semel aut bis dichotomi, apice sub- alati, pubescentes , bracteis lanceolatis acutis. FLores subsessiles , aut breviter pedicellati. Gazxx hypo- crateriformis, glanduloso-pubescens, ferè ad medium usquè 28-32-partitus laciniis lineari - lanceolatis, crassiusculis, acutis. Peraza 28-32 , linearia , 1-nervia , integra, apice acuminata , laciniis calycinis alternantia , subtriplô longiora , et paululüm infrà earum basim disco hypogyno inserta , inter se basi libera, sed ope filamentorum alternantium quibus adhærent in annulum connexa. STAMINA 56-64 , quo- rum 98-32 petalis opposita , ante ea inserta , et eorum basi coalita , longiora 28-32 alternantia , altius suprà discum sive interiùs inserta, Fizamenra apice subulata , omnia basi dilatata. Anrueræ elongato- ovatæ, planæ, basi et apice rotundatæ, sacculis inter se confluentibus , ad latera dehiscentibus. Ovarra compressa, conferta, angustissima, medio anticè ad apicem discigibba , ad medium usquè disco carnoso immersa, valvarum dimidio superiore libero, coriaceo, opaco, rufescente, inferiore immerso, tenuissimë chartaceo, diaphano, dorso angusto, crasso, albido. Pracenrz 2 filiformes , à receptaculo per medium valvarum subhorizontaliter ferè ad dorsum, ubi curvationem efficientes conjunguntur , protrusæ , ova- rium in 2 partes ferè aquales dispertientes. Ovuza numerosissima in massam aggregata , elongato-ovata, ( 200 }) placentis undiquè circumcircà affixa, et hinc superiora erecta , dorsalia horizontalia, inferiora pendula. Sryzus anceps, suberectus , demüm in fructu extüs incurvus. Sriema acutum. Cocca follicularia , angus- tissima , medio per diruptionem ad placentas irregulariter dehiscentia , dimidiis superioribus recepta- culo, valvarum dimidiis inferioribus immersis notato , dorso solidato persistente, attinente. Semina minima , fusca, elongato-ovata , aut subpyriformia, minutissimè striata, basi ad hilum apiculata, apice ad chalazam acutiuscula. PerisPermium carnosum, tenuiculum , seminis tegmen crustans. Emsrvo brevissimus , claviformis. CoryrEepones rotundato - ovatæ , sessiles. Rapicuza cotyledonibus angustior, brevissima, conoïdea, basi obtusiuscula. EXPLICATIO TAB. 36. 1. Planta integra ad tertiam diminuta. 2. Rosula foliorum scapigera cum stolone. 3. Ramulus cymæ floridus, ambo magnitudine naturali. 4. Folium cum sequentibus magni- tudine auctum. 5. Corolla cum staminibus à receptaculo resecta. 6. Petalum cum stamine opposito. 7. Calyx corollà avulsä cum staminum verticillis duobus in præfloratione ovaria foventibus. 8. Ovaria disco immersa petalis et staminibus avulsis. 9. Disci et columnæ cen- tralis segmentum cum ovario, cui valvula altera ablata, utappareant ovula placentis affixa. 10. Ovarii valvula à disco extricata , parte superiore opacà, inferiore pellucidà , contextu utri- culari laxiore , lineis tamen ab hâc ad illam non interruptis. 11. Ovarii pars superior, cum ovulis inferioribus pendulis, à disco hypogyno soluta. 12. Ovulum. 13. Cocci dehiscentia, pars inferior disco confunditur , superior dorso superstite adhæret , disco secto, et calycis lacinià persistente. 14. Semen. 15. Embrvyo. GREENOVIA? DODRANTALIS. Sempervivum dodrantale foliis integerrimis , oblongo-ovatis glabris , petiolatis, cymis divaricatis pe- dunculis calycibusque hirtis. Planta dodrantalis. Folia obtusa, basi in petiolum attenuata. #7xlld, Enum. Hort. Ber. vol. 1. pag. 508. Link. in Buch Phys. Beschr. Can. 1ns. pag. 155. Has. In Teneriflà , annua aut biennis, Brouss.. in rupibus convallis Martianez prop Portum Orotavensem. Buch I. c. pag. 166. Oss. Sempervivum dodrantale DC. idem est ac S: aureum Chr. Smith. Diversam fuisse stirpem Willdenowianam et ex descriptione suâ suspicandum, nam folia ei petiolata attribuit, annuamque aut biennem dicit, et ex testimonio cell. viro- rum Linkii, qui, herbario Willdenowii non deficiente, pro diversà in catalago Buchiano inseruit, atque ipsius Buchii, qui stationem ei maritimam assignat, dum species nostra omninô alpina. Planta est adhuc anceps, atque ulteriüs inqui- renda, nec hic forsan sed inter Aichrysa potiùs collocanda. Crassulacesæ. Tata Vielle lapide acide. Game Altét AR fe ZLith. Coulon el Cér rider 7 ( 201 ) PETROPHYES Nos. Monanrues Havw. Cazyx disciformis, 7-12-fidus, persistens. CoRoLLA 7-12-petala ; petalis linearibus aut lineari-lanceolatis, disco hypogyno inserüs. ANDROŒCIUM è verticillis 3; prior staminum petalis oppositorum , lon- giorum (in præfloratione breviorum), alter staminum breviorum, tertius seu interior staminodiorum seu squamarum perigynarum. F1- LAMENTA filiformia. ANTHERÆ rotundato-ovatæ, muticæ. STAMINODIA flabelliformia aut cordato-flabelliformia, imbricata, breviter stipi- tata, etiam in præfloratione horizontalia, demüm post anthesin erecta. OvariA totidem quot petala, disco hypogyno basi immersa. STvi cylindracei, extùs incurvi. STIGMATA acuta, demüm papillato-capi- tata. PLACENTÆ suturales. Cocca follicularia, ad angulum internum dehiscentia. HerBx perennes, pusillæ, decumbentes. CauLEs plurimi, filiformes , dichotomi, inter saxa reptantes, aut breves bolboïideæ. Foria ad apicem ramorum rosulata , crassa, glaberrima, claviformia, aut per ramos elongatos opposita vel raris alterna, uviformia vel scro- tiformia. Racemi filiformes, 2-3-9-flori, rarissimè abortu 1 -flori; pedicellis capillaribus, alternis, antè anthesin erectis, defloralis re- curvis. FLORES parvi; petalis, antheris, staminodïisque purpureis. INFLORESCENTIA centripeta. Oss. Genus Haworthii adjectis characteribus novis et mutato nomine, accepimus, epi- thetum enim Solandrianum horti Kewensis speciei primariæ improprium miré generi in- tegro speciebus nostris adaucto disconvenit. Petrophyes nomen Aizoi (Sempervivi vel Sedi) minoris apud Dioscoridem, lib. 4., cap. 86. PETROPHYES POLYPHYLLUM. Nos. P. caulibus plurimis dichotomis ; foliis confertissimis, congestis, ovato- clavatis ; racemis brevibus, 2-4-floris, rariüs 1-floris ; pedicellis et calyce pilis longis hirtis; petalis lineari- bus, piloso-clandulosis ; staminodiis flabelliformibus, margine dentato-fimbriatis. ne 26 ( 202 ) Sempervivum Monanthes. Hort. Kew. ed. 1. vol. 2. pag. 149. Curt. Bot. Mag. tab. 93. DC. PI Gr. tab. 157. Prod. vol. 3. pag. 414. Monanthes polyphylla. Haw. Revis. Succ. PL, pag. 68. Has. In rupestribus regionis inferioris insularum Canariæ, Teneriffæ et Palmæ. Distri8. GEOG. Species Canariensis. Desc. Cauzes plurimi, debiles, crassi, cinerei, filiformes, dichotomi, sub terrâ et musco repentes, ra-- dicescentes. For14 ad apices ramorum in rosulas conicas confertissimas congesta, clavata , apice ovata, crassa , glaberrima , rugoso - papillata, stomatibus creberrimis puncticulata, prasina, tenerrima , sæpè sub sole purpurascentia, utrinquè convexa. Racewr breves, 2-#-flori, rariüs per abortionem monanthi. Prnicezrr elongati, filiformes , purpurei, pilis longis patulis glandulosis hirti. Cazyx disciformis , hir- tus, ad medium usquè sub-7-fidus ; laciniis lanceolatis, acutiusculis. Peraza linearia, apice acuta, sub- carinata , pilis diaphanis apice glandulosis fimbriata, Ficamenra staminum longiorum apice subulata, basi subdilatata, breviorum filiformia. Anruerz rotundato-ovatæ, muticæ. Sramionra breviter stipitata, flabelliformia , margine irregulariter fimbriato-dentata. Ovarra brevia, glabra, papillata. Ovura ovata. Sryui cylindracei, leves, extus subincurvi. Sriemara acuta. Cocca follicularia, anticè curvata, sub- gibba. Semina ovata, leviter striata. Emsrvo ovatus; cotyledonibus subrotundis ; radiculä brevissimä. EXPLICATIO TAB. 36 BIS. A. r. Planta florida magnitudine naturali. 2. Folium cum sequentibus magnitudine auctum. 3. STAMINA in præfloratione , petalis et laciniis calycinis ademptis. 4. Eadem verticillo an- teriore avulso ut staminodiorum rudimenta appareant. 5. Calyx à dorso visus. 6. Flos aper- tus. 7. Staminodium. PETROPHYES BRACHYCAU LON. Nos. P. caulibus brevibus, crassis, bulbosis aut cylindraceo-clavatis ; foliis laxé rosulatis, spa- thulato-claviformibus ; racemis 5-7-floris ; pedicellis et calyce breviter hirsutis; petalis lan- ceolatis, glabris ; staminodiis subflabelliformibus, latè cordatis, apice subemarginatis mar- gine dentato-crenatis. Sempervivum bulbosum. Soland. Mss. in herb. Banks ! Has. In rupestribus udis convallium ad basim regionis sylvosæ, circh Orotavam et alib: in Teneriffà. In Canarià (Despréaux). Distris. GEOG. Stirps Canariensis. Desc. Gauzis brevis, crassus , bolboideus aut cylindraceo-claviformis. Foura majora quäm in specie antecedente , laxè rosulata , spathulato - claviformia, dilutè prasina , glaberrima, paginâ superiore pla- niuscula , inferiore convexa , subrugoso-papillata, stomatibus crebris puncticulata. Racemr 5-7-flori, sæpè cæruleo - purpurascentes. Penicezn elongati, filiformes, hirtuli. Cazyx disciformis, glanduloso- Crassulacets. , SU 48 à Tab. 36.8 ÉTEND 0) . Abe? "4 Ÿ | No Rss A | | LA FRERE AE | D 727707 D he lt 0 Li, Coulon-e. CE Rue Richer Z ( 203 ) hirsutus ; laciniis acutis, 3-nerviis. Peraza 7, lanceolata, acuta, 1-nervia , margine sæpè fusco-lineolata. Frramenra filiformia. Anraeræ rotundato-ovatæ (juniores quadrato-subeubicæ), post emissionem polli- nis revolutæ. SramInora latè cordata, breviter stipitata, ovariorum et laciniarum calycinarum ferè lon- gitudine , apice subemarginata , margine dentato-crenata. Ovarra subtriquetra , lata , sub stylo rotun- dato - gibbosa. Srvur filiformes, ovariis subbreviores, demüm sæpè curvato-refracti. Sriemara acuta, demüm capitata. Gocca follicularia, brevia, lata, glabra, dorso 3-nervia. Sema ovata, compressiuscula , basi aliquando attenuata , tenuissimè longitudinaliter striata. Emsrxo minimus , ovatus, obesus, utrin- què obtusissimus. Corycenones rotundatæ, sessiles, Rapicuza crassa, brevissima, rotundato-obtusa, EXPLICATIO TAB. 36 BIS B. 1. Planta florida, caule cylindraceo claviformi. 2. Eadem caule bulboso. Ambæ magni- tudine naturali. 3 Folium cum sequentibus magnitudine auctum. 4. Calyx à dorso visus. 5. Flos anticè visus, ovartis avulsis. 6. Ovaria à receptaculo amota. 7 Staminodium. 8. Cocca dehiscentia, receptaculo medio secto adhærentia. 9. 10. Seminis formæ. 11. Embryo. PETROPHYES AGRIOSTAPHIS. Nos. P. caule elongato , filiformi, repente, radicante ; foliis oppositis , rariüs alternis, uvitor- mibus aut scrotiformibus , sessilibus ; racemis 6 - 12-floris ; pedicellis et calyce glanduloso- pubescentibus ; petalis lineari-lanceolatis , glabris ; staminodiis flabelliformibus , basi sub- cordatis, apice profundè emarginatis, margine obsoletè crenatis. H4s. In rupestribus apricis regionis sylvosæ, inter muscos et herbulas aut in saxorum fis- suris, Mesa de Tegina, et alibi in montosis circa oppidum Lagunæ, etiam per juga mon- tium insulæ Teneriffæ ad Boream et Cæciam protensa. Disrris. GeoG. Species Canariensis. Desc. Cavuis sublignescens, prostratus, reptans. Rami erectiusculi, teretes, fusci, lævigati, dichotomi , crassitie pennæ columbinæ. Foria opposita , superiora aliquandô alterna , crassa, gla- berrima, uviformia aut scrotiformia, sessilia , suprà canaliculata, subtüs convexa, versüs basim et apicem attenuata , obtusa. Racemr ad apicem ramorum glanduloso-puberuli, debiles, sensim attenuati, 6-12-flori. Penrcezrt capillares , elongati, Cazvx disciformis, glaber, papillatus, 5-7-dentatus ; dentibus pyramidatis , acutis , 3-nerviis. CorozLa 5-7-petala ; petalis lineari-lanceolatis, dentibus calycinis duplô longioribus, carinatis , acutis , glabris. Fizamenra filiformia , apice subulata , longiora basim versus dilatata. ANTHER# ovato-subquadratæ, utrinquè obtusæ , lateraliter dehiscentes ; sacculis post emissio_ nem pollinis revolutis. Srammopra breviter stipitata, latè subcordata, apice rotundata, profundè emar- ginata, suprà convexa, papillata, margine Deere obsoletè dentata. Ovarra staminodiorum longitudine, sub stylis gibberosa. Srrur breves, cylindraceo -3 - quetri. Sriemara acuta, demüm capitata. Cocca folli- cularia, brevia, glabra. ( 204 ) Oss. Specimina pessima hujus speciei à Massonio olim lecta cum præcedente confusa in herbario Banksiano vidimus; in Teneriffâ enim satis vulgaris; desiccatione summoperè deformatur, et non nisi vini spiritu asservata aut viva examinanda. Extat quoquè eadem in herbario Fontanesiano à Brous- sonetio data , sed ne Poiretius quidem qui specimina omnia herbariorum Parisiensium bona, malaque, pro supplemento suo exhaussisse videtur , eam aggredi ausus est. Intacta quoquè specimina Broussone- tiana Petrophytis brevicauli, non tamen spernenda, demisit , etiamsi Campylanthum salsoloidem sub no- mine Teucrü filiformis ! Encycl. Suppl. atque alia talia sedulô descripserit. EXPLICATIO TAB. 39. 1. Planta florida magnitudine naturali. 2. Folium cum sequentibus auctum. 3. Calyx à dorso visus. 4. Flos apertus. 5. Idem post anthesin. 6. Petalum. 7. Staminodium. 8. Ova- ria disco hypogyno adhærentia, flore per medium secto. 9. Ovarium valvulà alterà ademptà ut appareant ovula placentæ affixa. 10. Cocca. 11. Semen. 12. Embryo. | 4 La. (] , ’ k L) , Ville lapide incidit. + Tab 36.0 % $s FICOIDEÆ. Joss. MESEMBRIANTHEMUM (1). Lin. MESEMBRIANTHEMUM NODIFLORUM. Lin. M. radice annu ; caule erecto; foliis teretibus, oppositis , alternisque; floribus axillari- bus, breviter petiolatis; calyce turbinato ; laciniis elongatis, longioribus linearibus foliaceis, brevioribus margine scariosis ; petalis brevibus, albis. Ka Il. 4/p. PL Æg. pag. 127. Kali floridum repens Aizooides Neapolitanum. Co/. Ecphr. pars. 2. pag. 73. Moris. Hist, Sect. 5. Tab. 33. fig. 4. Mesembrianthemum nodiflorum. Linn. Sp. Pl. vol. 1. pag. 687. Thunb. F1. Cap. pag. 413. DC. PL. Gr. tab. 88. Prod. vol. 3. pag. 346. Flor. Græc. tab. 480. Dell. FL Æg. Il. pag. 16. Ten. Syll pag. 245. Mor. Elench. 1. pag. 19. Bory et Chaub. Bot. Mor. pag. 141. Eckl. et Zeyh. Enum. pag. 321 Mor. et De Not: FI. Capr. pag. 58. Ghâzoul. Adans. Fam. vol. 2. pag. 243. Arab. Delil. lc. Cofé-cofé, Cosco et Vidrio Canariensium. Has. In maritimis insularum Canariensium vulgare. Autochthones olim semina Losta et molita eodem modo quo hordeum et triticum comedebant. Farinam ità paratam Gofo, ut et nunc coloni hispani, vocabant. Disrris. GEOG. In maritimis calidioribus maris interni, et in Africà australi. In Ægypto, (Delile.) in Syrià, (Labillardière Herb}) in Græcià ! (Schousboe, Bory.) in magnà Græcià, (T'enore.) in Sardinià, (Moris.) in Corsicà, (Salis-Marschlins.) Tuneti, ( Desfontaines Herb!) ad promontorium Bonæ-Spei, (Thunb. Ecklon et Zeyher.). MESEMBRIANTHEMUM CRYSTALLINUM. Lin. M. radice annuà; caulibus prostratis; foliis papulosis, latè ovatis, alternis, un- dulatis ; floribus axillaribus, breviter petiolatis; calycibus cyathiformibus ; lacinïis lanceo- latis; petalis linearibus , purpureis. \ (1) Mesembrianthemum quià peonp£puwoy seu meridie floridum ; sunt autem in magno errore qui Mesem- ryanthemum, quod potiùs &và pécov vou éufBpiov, scribunt. ( 206 ) Mesembryanthemum crystallinum plantaginis folio undulato. Dilen. Hort. Elth. tab. 180. fig. 221. Ficoides Africana folio plantaginis undulato micis argenteis adsperso. Bradl. Succ. PL. tab. 15. fig. 48. Mesembryanthemum crystallinum. Linn. Sp. PI. vol. 1. p. 688. Gærtn. vol. 2. pag 201. tab. 1926. DC. PI. Gr. tab. 198. Delil. IN. FL Æg. pag. 16. Sibth. Prod. Fl Græc. vol. 1. pag. 347. FI. Græc. tab. 481. Haw. Rev. Succ. PI. pag. 157. Mor. Elench. PI. Sard. 1. pag. 19. Gusson. PI. rar. pag. 203. Ecklon et Zeyh. Enum. pag. 321. Mesembryanthemum glaciale. Haw, L c. Barilla Canariensium. Has. In arenä et petrosis maritimis insularum Canariensium frequens, præsertim in Fuerteventurà et Lancerotià, ubi ad barillam seu sodam conficiendam colitur, et de- Sciente frumento, semina tosta et in farinam contusa pro Gofio comeduntur. Disrris. 6k0G. In locis calidioribus regionis maris Mediterranei, præcedente rarius, necnon in Africà australi. In Ægypto, (Delile.) Athenis propè Areopagum, (Sibthorp.) Ibid. circà Acropolim , (Parolini et Webb !) In lapygià propé Tarentum et Callipolim , ( Gussone. ) In Sardini , (Mor'is. ) Ad promontorium Bonæ-Spei, (Ecklon et Zeyher..) AIZOON. Lin. Cazvx disciformis aut turbinatus (4. hispanicum L.), tubo aut disco ovarium fovente, apice 5-fidus , aut foliolis ad basin usquè fissis 5-foliolatus (4. rigidum Länn. f., Zeyh , n. 237), rariùs involucratus : involucro foliaceo 3-4-phyllo, inæquali, basi cum calyce connato (A. stellatum Lamk!). SrAmMINA 8-20 aut abortu pauciora, per ma- nipulos ad calycis angulos basi inserta. FILAMENTA filiformia. ANTHER4 ovatæ, medio affixæ, 2-saccatæ ; sacculis basi et apice liberis ; connec- tivo brevi, angustissimo. OvariuM 5-angulatum, à phyllidiis (1) 5 constans vix cohærentibus, inter angulos suprà margines connatos, apice inflexis aut tantüm incrassatis (2. Hispanicum 1), ibique basi in dissepimenta ad columellam productis. PLAGENTÆ 5, ad api- (1) Folia organica , ex quibus ovaria constare creduntur ( feuilles ovariennes celeb. A. de St.-Hilaire) uno nomine phyllidia, uti Cocca, quæ carpelles, carpidia appellabimus. ( 207 ) cem columellæ, incrassatæ, in loculos protrusæ. OvuLa ovata , funi- culis elongatis ab angulis columellæ placentiferis pendula. Srvir 5, dissepimentis loculorum alterni, basibus dilatatis columellam te- gentes, ad apicem phyllidiorum incurvorum nervulis 2 mox solutis affixi. GAPsuLA depressa, 5-angularis, basi 5-locularis, apice aut ferè ad basin (4. rigidum L. F.), ad angulos et phyllidiorum fissuras lo- culicidè dehiscens. SEMINA renilormia, amphitropa. EmBryo semi- circularis, perispermium amplum farinaceum cingens. HERBÆ prostratæ, sæpè lignescentes, Africanæ, unà tantüm Eu- ropæ proprià. Four alterna, rard opposita. FLORES in axillis folio- rum, et in ramorum dichotomis sessiles, sæpiùs basi adnatæ. AIZOON CANARIENSE. Linn. A. caule prostrato, basi lignescente; ramis villosis; foliis alternis, ovato-spathulatis , in petiolum attenuatis; calycis disciformis laciniis lanceolatis , capsulà ad medium dehis- cente sublongioribus. Kali aizoides Canariense procumbens , portulacæ pallescentibus succulentis foliis, aspergine roridä perpetud madidis. Pluk. Alm. pag. 202. Phytogr.. pag. 303. fig. 4. Volck. F1. Norib. pag. 236. Ficoides procumbens portulacæ folio. Méss. Act, Acad. Par. 711. pag. 322. tab. 13. fig. 1. Aizoon Canariense. Lin. Sp. PI. vol. 1. pag. 700. Lamck. Encycl. vol. 3. tab. 418. Desf. FI. Aul. vol. 1. pag. 399. DC. FI. Gr. tab. 156. Delil. Fragm. Fl Ar. Petr. pag. 21. Fres. Mus. Senck. pag. 182. Decaisn. FI. Sin. Ann. Sc. Nat. 2. Ser. vol. 3. pag. 261. Glinus crystallinus. Forsk. Fl. Æg. Arab. pag. 95 et tab. 14. Veslingia Heisteri. Fabr. En. Hort. Helmst. pag. 363. Veslingia cauliflora. Mæœneh. Meth. Suppl. pag. 299. Patilla Canariensium. Has. In arenà et in rupestribus maritimis insularum Canariensium vulgare. Disrris. GE0G. In Africà boreali. Nempè in Arabià (Z. de Laborde, Ruppell.) ad littora maris Rubri , (Bové.) in Ægypto, (Delile.) in Numidià-(Desfontaines.) Os. Aizoa cum Portulacceis nuper cooptavit el. Fenzl (in Ann. des Wien. Mus. Endlich. Gen. pag. 9247:) quibuscum certè cognatione magis naturali quàm Ficoideis legitimis (Mesembryanthemeis Fenz].) junguntur , uti olim observaverat rerum naturalium sagacissimus scrutator Lamarckius (Encycel. I. c.). Involucrum À. stellati Lamck pro calyce exteriore haberetur, sed folia nunc laciniis calycinis oppoëita videntur, nunc alterna, calycis autem veri laciniæ capsulæ loculis semper alternant. CACTEÆ. DC. - -_—s<—- - OPUNTIA. Tourxer. Cazyx multifoliolatus; foliolis ovario adnatis. PetaLa plurima, tabo calycino inserta, basi connata. Sramina petali breviora, eorum basi inserta. FILAMENTA libera vel inter se connata. ANTHERÆ elon- gato-ovatæ. Ovariüum 1-loculare. OvuLa horizontalia. Sryrus colum- naris, basi constrictus. SriGmATA 3-8. Bacca ovalo-pyriformis aut ficiformis, 1-locularis, pulposa, apice latè umbilicata, sæpè spini- fera. PLAGENTÆ nerviformes, parietales. SEMINA plurima, reniformia. pulpà midulantia. Empryo subspiralis. PErISPERmMIUM parcissimum. COTYLEDONES elongato-ovatæ, apice rotundatæ. RapicurA longa. Frunces articulati; articulis seu ramis crassis, cylindraceis au compressis, foliformibus, spinosis; spinis in axillis foliorum rudi- mentalium ortis. FLoREs è spinarum fasciculis aut à margine ar- üiculorum protrusi. Bacc# edules, virides, flavæ vel purpurascentes, carne albà , lutescente vel sanguine. OPUNTIA FICUS-INDICA. Lin. O. caule erecto; articulis ellipticis, obovatisque, pallidè virentibus aut glaucescen- tibus ; spinis plurimis luteo-albescentibus, validis, divergentibus, aut abortione soli- tariis vel nullis ; floribus luteis. æ spinosa. Ficus Indica folio spinoso, fructu majore. C. Bauh. Pin., pag. 458. - Opuntia major histricis spinis. Bonann., tab. 21. Opuntia maxima folio spinoso latissimo et longissimo Tournef. Inst, pag. 240. Cactus Opuntia pro parte. Linn. Sp. Pl, vol. 1, pag. 669. Cactus maximus Guss. Fl. Sic. Prod., vol. 1, pag. 560. Opuntia amiclæa. Ten. Flor. Nap. App., pag. 15. Syll., pag. 240 DC. Prod., vol. 3, pag. 474. -Pfeiff. enum., pag. 159. Opuntia maxima, Sam Dyck. B inermis aut parcè spinosa. ( 209 ) Cactus Ficus-Indica. Linn. Sp. Plant. vol. 1. pag. 669. Mill. Dict. ed. . Opunua 3. Willd. Enum. Suppl. pag. 34. DC. PL Gr. tab. 183. Opuntia Ficus-Indica. Æaw. Syn. Enum. pag. 191. DC. vol. 3. p. 473. Pfeiff. Enum. pag. 152. Cactus Opuntia. Guss. F1. Sic. vol. 1. pag. 559. Opuntia vulgaris. Ten, Syll. pag. 239. Has. In locis sterilibus regionis inferioris insularum Canariensium usqué ad altitudinem 1500-2000 pedum super mare. Ad sepium vivarum constructionem inserviunt Opunti®, atque ob fructum coluntur, sed à Cocco cacti ab Americà noviter illato molestatæ è fœcundissimis steriles evaserunt, et bestiolis nuper civitate donatis bellum oppidant Gui- marienses internecinum, sed vanum, indixerunt. Disrrig. GEoG. Stirps meridionali-Americana, nunc per orbem totum calidiorem , quocumque frigus mite , et vix ac rarissimé gelet, sparsa. Ogs. Speciem boreali-Americanam quæ Opuntia vulgaris Mill., qualem eam ex Americà fœderatà traxit Fraserus filius nunquàm in Fortunatis, aut in Europà meridionali, nec in Mauritanià vidimus. Linnæus et Opuntiam vulgarem Mill. et speciem communem Europæ meridionalis sub eodem nomine confudisse videtur , nam in horto Cliffortiano sub Cacto Opuntiä Ficum-Indicam Bauhinorum et Cæsalpini citat, quæ ambæ speciem magnam crectam, quam ab Americà inter- tropicâ advexerunt Hispani, referunt. Eam spinis abortientibus jam sæculo suo repertam fuisse ait Matthiolus. Cactus Ficus-Indica L. formam oligacantham nunc in hortis sub hoc nomine cultam et plantam eamdem spinosam quam jam sub C. Opuntiä, confuderat, complexa est; nam in eodem opere sub eo Opuntiam maximam folio spinoso latissimo, et longissimo Tournefortii allocat. Neoterici nomen Opuntiæ Fici-Indicæ formæ anacanthæ solæ applicaverunt. Eam nos pro varietate habemus speciei spinosæ polymorphæ per Europam atque Africam sparsæ , quæ eadem est forsan ac ©. maxima Mill, ab O. vulgari ejusdem, quam in Europam tardiüs traxerunt Britanni, et patrià priscà, et habitu distinctissima. Nomen Ficum-Indicam ergo botanicorum veterum, atque ipsius, ut videtur Linnæi, et speciei magnæ et formæ suæ spinosæ oligacanthæ restituimus , aptiùs quamvis O. vulgarem dixissemus , si hoc nomen alteri non anteà datum fuerit ; namque omnium certè vulgatissimæ sunt. Opuntiæ proculdubio Canarienses omnes, anacanthæ, oligacanthæ, atque spinosæ spe- ciei unicæ pertinent, præter O. Tunam, sed planta ex Americà oriunda in novo orbe potiüs observanda est. OPUNTIA TUÜUNA. Mirzz. O. caule erecto ; articulis oblongis, glabris, aculeis longis creberrimis flavis obsitis; fructu obovato, laté umbilicato, carne sanguine. Indorum Tuna ficifera. Pen. et Lob. Adv. Nov. pag. 453? Cactus Tuna. Lin. vol. 1. pag. 169. Cactus Tuna Hort. Kew. vol. 2. pag. 154. Cactus Bonplandü. Æumb. Bonpl. et Kunth. Nov. Gen. vol. 6. pag. 69? Opuntia Tuna. Haw. Syn. Succ. Pl. pag. 188. Pfeiff. Enum. pag. 161. Tunera Selvage Canariensium. ; Has. In saxosis maritimis calidissimis insularum Canariensium , nec uti species præce- dens à littore longiüs recedit. LIL. 27 ( 210 ) Disrris. GE0G. Species Americana in Africam calidiorem hominis comes migrata. Oss. Magna quoquè et inextricabilis hujus speciei in hortis et libris confusio, ejusque observatio peregrinantibus præcipuè commendanda est. Littoris Africani siccissima regio vix ei convenire videtur; articulorum enim epidermis in insulis Canariensibus sæpè flaccida evadit aut rimosa. Fructus edulis sed parüm sapidus, et manducantibus fit cruenta urina , quod quidem jam sæculo decimo sexto observaverant Mathiolus et Lobelius. An eadem ac planta nostra ©. kor- rida Salm Dyck et O, pseudo-tuna ejusdem? An varietates ejus habendæ O. elatior Mill. O. monacantha Haw. O. nigricans Haw. O. glaucophylla Wendi. O. fulvispina Salm-Dyck? Flos in specie nostrâ sordidè flayus. FINIS SECTIONIS PRIMÆ PHYTOGRAPHIÆ CANARIENSIS. INDEX SYNOPTICUS SECTIONIS PRIMÆ PHYTOGRAPHIÆ CANARIENSIS. NOMINA GENERICA LITTERIS MAJUSCULIS ERECTIS , SPECIFICA COMMUNIBUS ERECTIS, GENERUM SYNONYMA MAJUSCULIS CURSIVIS , SPECIERUM COMMUNIBUS CURSIVIS, VULGARIA MINORIBUS ERECTIS , OBITER TRACTATA MINORIBUS CURSIVIS, DISTINGUUNTUR. Numerus prior tabulam, posterior paginam indicat. ABUDILON RENTE ER 59 ALTHALES NOR. 0 0. *. RTE 478 — AIDIQURN NO EN Ce I 59 — cæspitosum. Nob. . . . . . .. 180 AIDONISALINN EEE ER 41 — TUDENS NO 479 — BUPIATS NC MEME EE 142 AIZOON-CLINN RER 206 — dentata6. provincialis. DC. .. 12 — canariense. Linn. ... .... 207 — INCerINMEUIds VOD 7.0... 12 — hispanicum. Linn. .. . . .. .. 206 — MICROCUNDA ED CE SE Ir 42 — rigidum. Linn. fil. . . . «+ . . . . 207 DONIEMANOB EEE UE 184 — stellatum. Lamck. . : . + . . .. 205 — arboreum. NoB. . + + « + . + . . 185 PANDAREAS Eee EU e … 5 — balsamiferum. ÎVob. . . . . .. 192 ATTARTODA TRE ee ns. 492 — barbatum. Mob. . .. ... .. Xxx 4188 ALSINANTHUS serpyllifolius. Desv. . 150 — cæspitosum. {Vob. ... .... 191 AESINEMINN SERRES AL. Sie 147 — CANATIENSE. AVOD Nu 196 — avicularum. Lamck. . . . ... 155 — ciliatum. ANob. . . . . . .. xxxv 195 — marina. Wahlenb. . .. .... 148 _— cruenturn. ÎNob. . . .. ... xXVIIL 186 — marina. Wahlenb. . ...... 148 — CURCALUN EN ODEE 197 — procumbens. Webb. . ..... 149 —— glandulosum. NOD PEN us. |: 185 To DrOSITGASEOTER RL DEN. 156 — glutinosum Nob. . . . . . . . . . 185 OT UDrA AG IER D... à 148 — Goochis No nu Cr XXXIL 490 — rubra B. media. Wahlenb. .. 148 — Haworthii. NVob. . . . . . .. XXxIV 195 — SUCCUleNTHMDeNlS + : ER 455 — holochrysum. ANob. . . .... 194 ALYSSUM. Laine . : . . . . . ë. — Lindleyi. {Vob. . . . . . . . . XxXxIN 189 — canariense. Delil. . . . . . . 91 = SON PAG: os o n o078 oo 189 — Dre) aHont....+:.: Pire 94 — strepsicladum. ANob. . . . .. XXXI 487 — halimifolium. Linn. . . .. 92 — tabulæforme. Nob. . . . + . . . . 185 — maritimum. Lamck. . . . .. 92 — undulatum.' Mob... . ..... 197 — marilimum $. canariense. DC. 92 — ULDICUM NO RS R xXxIX 194 — minimum. Linn........ 92 — Youngianum. Nob. ....... 197 ANDROSÆMUM. ALL. SPACH. . . . . .. 50 AGROSTEMMA. Linn. . ........ 145 __— Webbianum. Spach. . 1v E. 50 — Cœæli rosa. Linn. . .. 145 AQUILEGIA. LiNN. . . . . . + . . . . 4 — Githago. Linn. . .. 144 — vulgaris. Linn. . . . . .. 4 AICHEYSONENOB ER 180 ARPABTISPATÉENN ES PR ONE PET 62 — dichotomum. ob. . . .. 484 _ AIDCAN EC d 4 05 do cat 62 — punctatum. Nob. ; .... XXVIL 182 TELE one Geo à + SOON 65 — pygmæum. IVob. . .... \ 484 —. alpine DICD NE ER ee 65 — radicescens. {Vob. . . . . 183 — Billard DCR 65 = tortuosum. JVob. . . . .. 185 = DICO RDC ERA NT SSESS 65 — DillOSuMANOD, re ce 481 — CAUCOSIEL NNA LITE RSS 63 ARABIS longifolia. DC... ....... — thyrsoidea. Smith. . AT DDR CE 16 ES Où À One De ee 0e memes CURE els Aranuelae + + + + ARENARTAROINN RP EE EN ET — TRUE AE EME = deflexa. Decaisn. . . . .. — geniculata. Poir.. . - —— herniariæfolia. Desf. . .. — heterosperma. Guss. . — macrorhiza. Req. . . . .. — marginata. DC. . . . . .. — MLCUHPANION EEE — procumbens. Vahl...... — rosea. Pres. s — rubra à. campestris. Linn. — rubra $. marina. Linn. . . — serpyllifolia. Zinn. . . . .. — succulenta. Sering. . . . . — trinervia B. divaricata. . . Salis-Marsch. . . . . .. — DISCOSA MP OUT Eee ee ARGEMONEMENN PR — mexicana. Linn. . . . .. BAEUMERTA. Nasturtium. F1. Wett. BAR PARA BR EN EN En: — DrECOX PDT Ne ALT ER Bejeque seu Beheque. . . . . . . . . + . . . Bequeque. . : « + - + + + + + + + + + + . PBenndetsen Verode. - NE BÉCRUITO ARE : OC EN amd © 0 EEE LC SES ONE BISCUIMEIMIEA. TINN ER RREETE ÿ — auriculata. Linn. — cichorüfolia. Lois. . . . . . BRASSICARDINNE EEE ON NS — Dee LÉO LR BUNTAS. balearica. LINN. . . . . . . .. CACTUS NN ER — Bonplandii. Humb. Bonpl. et RUN AT, nee. à —= elQ10R MEIER - - or- _— Ficus-Indica. Linn. . . . .. — fulvispina Salm Dyck. = glaucophylla. Wendl. . . . . . — maximus. Guss.. . . = monacantha. Haw: + « + + : . . = nigricans. HawW. + + -» « : . . . — Opurtie ANAREEEEREEE Er —= Pseudo-Tuna Salm Dyck. - . . . — LION LIN EP OREPRRENTS CARTER AEOS GED ERP EE CAPSELUAMMeEC: 22.2. PEN — Bursa pastoris. Medic. ..., CARARA Coronopus.Medic. . . . . . .. ( 212 ) 65 206 1385 199 185 72 74 94 94 79 80 209 240 208 240 210 208 240 240 209 210 209 87 98 98 96 CARDAMINE fontana. Lamck. ..... CARDAMINUM Nasturtium. Mænch. . CARYOPHYLLUS aridus. Mæœnch. . .. — glomeratum, T'huill. . . — hirsutum. Elliott. . . . . — COUES HER CE SE — rotundifolium. Waldst. . — strictum. Linn. «+ + + . : . == suffructicosum. Linn. — viscosum. Fries . — vulsatum. Linn. herb... CHEIRANTHUS axillaris. Brouss. . . . — Cheirie Linne — Carmbre UANK NN: _ longifolius. Vent. — mollis. Hornem. . .. —_ mutabilis. L'Hérit. . . “E parviflorus. Schousb. a pulchellus. Willd. . - -. — CADET NOD —- scoparius. Willd. . . . — scoparius. DC. . . . . CHELIDONIUM. Lin. -. . . . .. ... — corniculatum. Linn. — Glauctum Inn EEE — MIA USE TT TEE CISEIUS Er EEE NN IR — bupleurifolius. Lamck. . . .. — canariensis. Jacq. - : . — candidissimus. Vun. . . — florentinus. Lamck. . . . . .. _ PIS ADN + à à + ce _ os Ua, 10450 e — monspeliensis. Linn. . . . . .. — TL IOTICLS ON ER EEE — OCTECLUS ANNE ET RE. — plantagineus. Willd. . . . . .. — SETTOULS MO ANATERESR SE ET. — symphytifolius. Lamck. . . .. — TuberarI a MNNEEENEES — vaginatus. Hort. Kew.. - . .. CIMPEOLATSEÉINN SL ERP E Ne — auriculata. Crantz. . — MANETTES COCHLEARTANMINN EE NU NS — Coronopus. Linn. . .. — NCDErS AMAICR EE Cofe-COfC MON RETRO EE CORNE RRER nenle (OTArONCIIO RENE ER ER RTE CORDYLOCARPUS pubescens. Smith. 139 137 137 76 76 151 152 451 151 451 151 152 152 151 151 136 ORONOPUS HALL ABLE EC — depressus. Mœnch. . . — didymus. Smith. . . . .. — Ruellue Aa/ee eue. : Corrigiola albella. Forsk. « : . + . . . . . . CORTE DOINCENNENNEE EE S — hispidaXinn'""".. — lusitanica.Lamck. . .. = lue IUT Le. — Mucizonia. Orteg. . .. — tuberosa. Hort. Par. olim. — Umbilicus. Huds. . — Umbilicus. Linn. . — Umbilicus 8. Linn. .. — Urmnbilicus var. præalta. — DISCOSA- NIaNl CRAMBE. — scabra. Lamck. . . . = n EUR VARIE S 3 SENS Crassula cæspitosa. Gavan. + . + . . . . . . GUCUPABUS RE — BRENT — INALUS ES RU EE CYNOCARDAMUM. ANob. . ....... — virginicum. ob. . DELPAINIOUMELEINN MERE — Ajacis CALE CEE — Consolida. Zinn. . . , . . — Staphysagria. Linn. . .. DESCURAINIA ENORME CN 0. — ICS NA ONE SNS — millefolia. . DESMOPHYLLUM. Nob. .. ... .. .. — pinnatum. AMVob. . .. ae =» Diamorpha. Nutt. . . . « + . . . . « +. . DANS in ere Tee EE _n PONT ENT NE — velutinus. GUSS. . , DICERATICMNTAGISER NN. . — prosiratum. . . . . .. DICHROANDHUS NO — mutabilis. Mob. . .. — cinereus. /Vob. . .. — scoparius. /Vob. . .. Dileptium. Raf. . DRPAIR A NTI ESC _ MANIA NICAMCR EPS == nummularia, Ehrenb. . . . .. D dog ESC COCOON. TAC Ensayao. ERODIUMPELPHET IEEE LE — Botrys. Bertol. . . ... or. — cicutarium. ZL’Herit, . . . . . — gruinum f. Willd. . .. — laciniatum. Cavan. — malachoides. #Willd. . . . .. ( 2138 ) 95 96 95 96 163 178 477 477 178 477 178 477 477 178 1354 435 70 66 ERODIUM moschatum. Willd. . . . .. 25 HRDCATELOUTTE) ER ERA 78 — fetida. Mæœnch "4... 79 — SAUVE PA TICR TE 79 HRÜUCARTAS NAT ER NO EME _ alepica. Marsch. . . . .. 86 — hircancens DORE 86 ERUCASTRUM. Schimp. et Spenn. . . . 80 — canariense. /Vob. . . ... Vir 84 IBRVSEMIUMELINO ER CRE — bicorne. Hort. Kew. . .. 70 — officinale. Linn. . . . .. 76 — præcox. Smith. . .... 72 Espuelas de Cavallero. . . . + « + . + + . « . 5 RENCONTRE ENT CU 16 — CLONE LUE els ie 16 FANTODA eee eee + ee pic 192 FEARSETIA libyca. Spreng. . . . . . .. 94 FRANKENIA. Linn. . . . .. LE MS ARR 128 — capitata. {Vob. . . . . .. XVI 154 e corymbosa. Desf. . « + . . . 1351 — ericifolia. Chr. Smith. xIv B. XV 152 — intermediæ. DC. . . . .. 151 _ TROIS SEAL -—. .. 0 41354 —- Nothria. Thbunb. . . . .. 131 — _ pulverulenta. Linn. . . .. 450 — revoluta. Forsk. - . . . . . 451 — thymifolia. Desf. . . .. 131 BEMARTA En ON NE ON. © 52 — OEMALIS RENE. CE 55 —— parviflora. Lamck. . . ... 53 — spicata. Linn. . . . .... 54 — Vaillantii. Loisel . . . . .. 53 GERANIOME Zi ER LEE. 20 — anemonefolium. Z’Hérit. . 20 — Botrys. Gavan. .. .. ... 25 — cicutarium. Linn. . . . .. 22 — dissectum. Zinn. . . . . . . 24 — lævigatum. Burm. +... 20 — Molle MZrrere. ONE 24 — moschatum. Linn.. . . .. 23 — numidicum. Poir. . . . . . 22 — palmatum. Cavan. . . ... 20 = Petroselinum. L'Hérit. . . 22 = purpureum.Vill PO 22 — Robertianum. Linn. . . . . 21 = rotundifolium. ZLinn. . .. 21 CLTHA GORDES RERO 143 — secetutn ADS 0 144 CLAUCIUMESCOp EE CERN 56 — corniculatum. Curt. . . . . . 56 — flavum. Crantz. … . .: . .. 56 — intermedium. Link. . . .. 56 — en), 0 CNT ENT 56 —_ phœniceum. Gærtn. . .. 56 GLINUS crystallinus. Forsk. . . . . . . ( 214 ) GREENOVMIAMINOD PER 198 — aUTE9. CNODE PE XXXVI 499 = dodrantalis. Mob... ... 200 Grenadilla: 2 CAN RER RAT OURS 47 GYMNOCARPUM. Forsk, . .. ..... 165 — decandrum. Forsk. . 166 — Jfruticosum. Pers. 166 GYPSOPHILA. Vaccaria. Smith. .. .. 4145 HAGEA:2Pers 2 EN OONONET 1e, _ alsinefolia. Biv. . . nu 155 — Teneriffæ. Pers... : ..... 457 HELIANTHEMUM. Tournef. . . . ... 116 —_ Broussoneti, Dun. . xII1 419 — canariense. Pers. . xir B 117 — confertum. Dun. . xin1 419 _ eriocaulon. Dun. .. 422 — glaucum. Sweet... 118 — guttatum. Mill... . 120 _ heterodoxum. Dun. 122 — , inconspicuum. Thib. 420 — kahiricum. Del. . . 118 — lasiocarpum. Desf. 417 _— ledifolium. Pers. . . 417 — lignosum. Sweet. . . 122 — Lippü.Dun. - : . .. 118 = mucronatum. Dun. 118 À niloticum. Pers. .. 117 en, punctatum. Willd. . 122 Tuberaria Mill. . 122 = villosum. Thib. .. 417 HERINIAENAT Zz772 0 EE 467 — annua. La Gasc. , . . .. 168 — Besseri. Frisch. . .. .. 168 a: CIN CIEL DCR ER 168 — fruticosa. Linn. . . ... 168 — hirsuta. J. Bauh. Linn. . 167 — CLONE LOS MOMENT 167 — millegrana. Pall. . . . .. 168 — virescens, Salzm. . 168 HESPERIS cinerea. Poir. . . nas 67 HIRSCHFELDIA. Mænch. . . ...... 85 —_ adpressa. Mæœnch. . 85 HOLOSTEUM. Linn...... — AÏSIRCASWAT IAE UIUIN 155 — succulentum. Linn. . 152 ANPECOUM -Z:772, 60 — procumbens. Linn. . 60 HYPERICUM. Linn. . Se 43 — canariense, Linn. . > 48 — coadunatum. Chr. Smith. . IV 45 _ erectum. Mass. Mss. : 51 — Jloribundum. Hort. Kew. . 47 — foliosum. Brouss. Herb. . . 45 — glandulosum. Hort. Kew. . 197 _ grandifolium.Chois. . 51 — perforatum. Zinn. . 45 HYPERICUM reflexum. Linn. Fil, . . . TBERIS. Bursa-pastoris Crantz. . , .. ILLECEBRUM. Linn. . M 0 —_ aristatum. Hort. Kew. . . .. — CarATIEnSe ALINNe ER. UE COUR AIN CE — Cephalotes. Bieb. ........ — divaricatum. Hort. Kew. . . — echinatum. Desf. . . . .. .. = gnaphalodes. Schousb. . . . . . . = LULIGUIAN AN EE EE — longisetum. Bertol. . . . . .. _ narbonense. Will. ; — TIVELIT RE CIS EE 0.0 —_ Paronychia. Linn ....... — suffruticosum. Linn. . . . ... JON se PT M PR ERentE. 7 | JONDRABA. Medic. .. ......... — cichoriifolia, ob, , . . . . — sulphurea. Medic. . . . .. DHATATSO, Lx. 20. 0, 582 5 NERO LORRAINE EMTEC 0, 2 RE TU Ja EE An TPE — alsinefolia. Schult.. . . .. .. = difUSANSCRULL ER ENNN| — latifolia. Schult. . . PAVATERA: -Z/77 008 INR — acerifolia. Cavan. . . . .. — GDOTE4. Linn NN — CHCLICL ONE SU. EEE — DRETICERNIENT POUR A SSH 0e ON 0 ONE MechuRa”seIvages PM CEE. - Penguaide-Pajaro Eee JO. BEPIDIUMAERR ee AS. — anglicum. Huds. . . = didymum. Linn. . ..... = fragrans. Willd. . .. = Tberis. Schkuhr. . — prostratum. Sav.. . ...., — virginicum. Linn. . . . .. LEPIGONUM. Wahlemb. sde _— marinum. Wahlemb. . . — medium. Wahlemb. . . — rubrum. Wahlemb. ... BINUMEEL ne. 0: ONE: — angustifolium. Auds. . . ..., — gallicum. Zinn. . . . ... . ... 0 SÉTICEUIMN 2777 RU LOBULARIA ND ES LE ER ER _ intermedia. ZVob. . . . .. _ HbyCHANORE e. — IRARUNA PES RENE LUNARIA libyca. Niv. . .. :..... 150 460 143 128 148 26 27 27 26 89 92 90 91 94 PURE OLAST OUEST TEL — tinctoria var. Mitéaits. Nob. Luxemburgia A. St: Hil, = : sn... à. . : EYOHNISS Pr n RTE — Cæli rosa. Desrouss. . . . . . — Githago. Scop. + + + + + …. . MAHOra00 me HG s SA SU SE A EN EN TOC RENÉE ET — ATDOFEAREINODE ee PS parviflora. Linn. . . . . . . .. Pseudo-Lavatera. ÎVob. Matapiojos. . . . . MATTHIOLA. R. TRE EU SERRE parviflora. À. Br. . . .. Melera seuMielera. . . . MESEMBRIANTHEMUM. Lun. c crystallinum. Linn. glaciale, Haw. . . nudiflorum. Linn. MINUARTIA. Loefl. . 2 MONtAN A Z067I. Eu. MNEMION SSpach cheiranthifolium. /Vob. . palmense. Nob. . tricolor. SpacA. MOEHRINGIA. Linn. . .. .. ses. trinervia Clarrv. 8 pentan- dra. Not. . MONANTHES.Haw. . . . ....... " polyphylla. Haw. . sers nelle Mostaza Selvage. . + . + MYFAGRUM. Linn. arborescens. Jacq. clavatum. Poir. . . .. hispanicum. Linn. . . .. NASTURTIOLUM. Medic.. . . . . - .. castratum. Medic. . . . . pinnatum. Mænch. . NASTURTIUM. À. Br officinale. NAVAEA. Nob. . . .. phænicea. ZVob. . NIGELLA. Linn. : damascena. Tire LES NOLOCERAS RP EEE CRE: canariense. À. Br. hispanicum. DC. . . . . RME ci MOSS Se en de. es « Oligomeris. Cambess. OPUNTIA. Tournef. . . : . amyclæa. Ten. . Ficus-Indica. Linn.. . .. maxima. Salm. Dyck. . . : vulgaris. Mill. vulgaris. Ten. . . . Oreja de Abad. : SZ ONAEIS Enr OC late. à» ee « (52457) 104 406 130 142 145 144 51 111 . XIVB 113 X1v 112 XVI 203 208 209 208 209 209 OXALIS corniculata. Linn. 25 PACHYPODIUMAANOR EM 74 — erysimoides. /Vob. . 75 PAPAVER. Linn. SAS TEEN 58 — dubium. Linn. . 59 — hybridum. Linn. 59 = officinale. Mill. . . . . . 39 — Rhœas. Linn. . . .. 59 — setigerum. DC. . .. 58 == somniferum. Mill. . . 59 — somniferum. ZLinn. x setigerum. /Vob. . . 5s PARONYCEHIAN IIS SRE RME 161 — FRAIS SUCER 165 — argentea. Lamk. . . . .. 162 — canariensis. Juss. , . xx 165 — capitata. Lamck. . . . . 164 En cymosa. n bu 164 — echinata. Re A SSTÉ 162 — glomerata. Mæœnch. . .. 162 = hispanica. DC. . .... 163 — nivea. DC. .. 164 — serpyllifolia. DG.. . . . 165 — Sinaicau.Eresen. . . : . - 164 — Srithii. Chois. .. 165 Pastelide RISCO: nie Re à … : 199 PAIE Gr O0 D © de 0 © Se 207 Pensamiento de la Cumbre. . 112 Penfhorum inner see ù 179 PETROPHYES. ANob. 0 204 — A ostaee Nob. . XXXVI C. 205 — brachycaulon. Mob. . xxxvi B. 202 — polyphyllum. Noë. . . xxxvr B. 201 PPAVYCAPNOS Pernhns.. 55 — spicatus. Bernh. . . . 54 POLYCARPIA. Lamk. . . .. A. 156 — aristata. Hort. Kew.. . . xxIv 159 — candida. /Vob. . . 1. . . XXI 158 — carnosa. Chr. Smith, . . . XxII 458 — gnaphalodes. DC. 158 — Jatifolia. Loir: RENE 157 ni Memphitica. Delil. . . . . . 156 - SNMP. : à 00 XXII 460 — Teneriffæ. Lamk. . . .. 156 POLYCABRPON LE TIR RE 154 — alsinefolium. DC. . . .. 155 LL diphyllum. Cavan. . 154 — succulentum. /Voë. .. .. 455 — tetraphyllum. Lirn. . .. 154 PORTUPACAS Enr NOR 169 — oleracea. Linn. . . . . .. 169 RADAR OS S4 j RADANOISELVABOS CR s5 RANUNCULUS En RER 5 — CESR IRAN ESS 41 — aquatilis. Linn. , .... 6 RANUNCULUS bonariensis. Poir. . . . . LA - cochlearifolius. Hornem. — cortusæfolius. Willd. . 2 creticus. var $ Bir. . = creticus var. macrophyl- lus AAA. EP, . . = echinatus. Vent. = fistulosus. Brig. . . .. — Jfontanus. Guss. . . . . . —_ grandifolius Lowe. . . . — hirsutus. Gurt.... — muricatus. Linn. . . .. — ophioglossifolius. 7747. . — ophioglossoides. Willd. . — pallidus. Russ. . . . . .. — parviflorus. Gouan. . . . — parviflorus. DC. .: . ... — parviflorus. Bose. . .. = parvulus. Linn. . . . .. — Philonotis. Æhrh. . . . , — polyphyllus. Waldst. et = pusillus: Poire”. .. : _ rhœadifolius. DC. . .. = sardous. Crantz. . . . . = Teneriffæ. Pers. . — trilobus. Desfont. . . .. — ventricosus. Vent. . . .. _— uliginosus. Willd. . . . RAPHANISTRUM. Tournef. . . . .. 22 arvense. Wallr. .. — innocuum. Medic. . = Lampsana. Gaert. . — ‘segelum. Baumg. . RAPHANUS. Zinn: . . - . . vint B. — Raphanistrum. Linr. . . — SAINS AZI E 7272. TE ne | RAPISTRUM: POELE RENE. TN à — rugosum. Berger. . . . . — clavatum. DC. . . . .. RELINCHONES. . RESEDA. Linn. . Must — crystallina. Nob. . ne dipetala. Hort.-Kew. . . . . .. — Lancerottæ. Nob. . . . . .. ee Luteola ANNEES NS —— scoparia. Brouss. . . .. . .. = subulala. Delil. . : . . .. . RESEDEELA® NOEL. —= cipetUa. ANOD TE ET. — subulata. Nob. .. :. ... XI MRROGOla Tin ete. de RCE RHODOCISTUS: - Spack.:. — Berthelotianus. Spach. xt — — « symphytifolius. Spagth lb. . .. ( 216 ) RHODOCISTUS Berthelotianus. 6 leuco- phyllus. Spach. LOUE dr En Din eee, che CU PU AS LE PTE ER RET. -: —bracteolata DCR — chalepensis tenuifolia. Wild. . . OT NE TRE nn à à SAATONMONO ET SAGINA EL Tr UN a. — apetala. Zinn. . — procumbens. Linn, : . . .. SABPONARTANEMNNEEREE As — perfoliata. Roxb. . . .. — Vaccaria. Linn.. . . .. Sauvagesia. Linn. Savignya. DC. . . . SAVINIONA. Nob. . . — acerifolia. ob. . . = brachyloba. Nob. . . . . . . SCHRANKIA rugosa. Medic. . . . . . SYRDIC MAIN CE CPE C candicans. Low. . . == divaricatum. Hort. Kew. . . . . . . = Jusiforme. Low. — nudum. Hort. Kew.. . . — RADARS ANT, à SON CN — rubens $ pentandrum. DC. . . SEMPERVIVUM. Linn. . - — Agriostaphis. Nob. . . — annuum. Chr.Smith. . — aureum. Chr. Smith _ - balsamiferum. Nob. _ barbatum. Chr. Smith. — barbatum. Hornem. . = brachycaulon. Nob. . ADMET CS > MS AA C6 NORCT EC NEC CRT — cæspitosum. Chr. Sith. _ calÿciforme Haw. .. — canariense. Linn. . . . _ CULATC AE e — ciliatum. Willd. . .. Le cilialum. Sims. . . .. = cruentum. Nob.. . .. — cuneatum.Nob...,.. — dichotomum,. DC. . . — dodrantale. Willd = dodrantale. DC. . — Joliosum. Chr. Smith. — Jrutescens. Haw. . — Goochiae. Nob. . . .. — Haworthii. Hort. Angl. Salm. Dyck. —. + MholochnysumNobe.…. — laxum. Haw. . . . .. — Lindieyi. Nob. . . .. — lineolare. Haw. . . .…. = Monanthes. Hort.Kew. SEMPERVIVUM punctatum. Chr. Smith. SENNEBIERA. pygmæum, Chr. Smith. Smithii. Sims. . . . .. spathulatum. Horn. . . strepsicladum. Nob. . tortuosum. Hort. Kew. undulatum. Nob. . .. urbicum. Ghr.Smith. . urbicum. Lindi. . . .. villosum. Hort. Kew. . . villosum. Haw. . . . . villosum. Lindi. . . .. Foungianum. Nob. . . — Coronopus. Poir. . . . .. Ci MA MBCIS MEN NT pecünaz- DO EN" Dinan a DC EEE RPC. OURS EN. IPC AVANT An. ho RACE : 3-5 3 EST carpinifolia. Linn. fil. . . planicaulis. Cavan. . rhombifolia. Linn. . . SRBBINE M7. amblevana. Lejeun. . . . . .. anglica. Linn. ANRT apetala. Willd. . . . . . . GNICUIRITNINER ES Behen ire | DTPATTUAPAD ES CR brachypetala. Rob. et Cast. . . Broussonetiana. Schott. . . . . canariensis. Spreng. CATESCERSSENENT EE S CNNENERE cerastioides. Linn- ; coarctata. La Gasc. . , . . . colorata. Poir. . decumbens. Biv. . . .. diffusa. Otth. (ISCOLOT A SIDINE EE CEE AG ITS à EME NE glauca. Zea. . . inaperta. Linn. . . . . inflatas AS7722/1 ee. ae ënfracta. Waldst. et Kit. . . .. lagunensis. Chr. Smith. . . .. IOTAPIMRANU, 5246 à ENON Mocteolens. ANOP ER NOCtUrRN A LOD E SOON à LC 0 UN POP ULEDCS CS DUDESCENS OISE EEE il. © © © QD Qc OÙ OT OT O1 O1 O1 O1 O1 O1 D NI A 1 © 435 sr SILENE quinquevulnera. Linn. . rigidula. Linn. . . . . sericea. Allion. SDICULAD CEE EEE arvensis. hispida. Schousb incana. Linn. millefolia. Jacq. . . . — taurica. Bieb. . SISYMBRIUM. Linn. . . . . .. — erisimoides. Desf. . . . Jrio. Linn nitidum. Zea. . . . rigidulum. La Gasc. Sombrerillo..…… "et. SPERGULA. Linn. . . .. pentandra. Linn. . rubra Cambess . . SDEDIEARIAE ZT. media TUE. TRE serpyllifolia. Scop. . . . STEPHANOCARPUS. Spach. . SUCCOWIA. Medic. . . . . SYRENIA. Andr. MAjCSte TE ce - HE TAMARIX. Linn. . africana. Poir. . : canariensis. elegans. Spach. senegalensis. DG. . . . . .. SERA AM: à Roma Tedera selvage. . Te sive Te de Canarias . THLASPI. Linn. . : Bursa-pastoris. Ssylvestris. Schott. tridentata DES Fe REC TÉVAGSE CS OO E D ELA 0 SR millefolium. Hort. Kew. Nasturtium. Linn. . . . officinale. Scop. . . . . ALVOENSIS ALT. : ! Me vulgaris. Reichb. . . . .. SPERGULARIA. Cambess. ...... arvensis. Cambess. . monspeliensis. Spach. . . SDTRUL ARTABUbTA MAN: ue... balearica. Medic. . . .. echinata. Mœnch. . . . . A et 7 © ce 1 0e AE. 5 solos gallica. Linn. Decaisn. Spach. . . Gallica MRABr EN NNCN gallica arborea. Sieb. . . .. gallica manniferu. Ehrenb. . . . pycnocarpa. DC. . . . . : . . on ( 218 ) THLASPI virginicum. Poir, . . . .. 98 — DEN TRLICUTL CAVE EEE 98 THLASPIDIUM saccatum. Mœnch. . 94 TILLAEA. Michel. Linn. à 174 = MUSCOSA PIE RENE .475 MrevOl:reVENtOn- PE PEN EP RP IE 70 TRIANTHEMA fruticosa. Vahl. 166 Luna: 57 NE RS 220 T'unerdselAsC. RP RTE D NN 209 TUBERARIA. Spach. . . . . : 120 — ADNUA MSP ACIER 124 — perennis. Spach. . . 122 TUNICA prolifera. Scop. . . . . . .. 455 UMBTIBICUS ND CAMP ER 175 — CTECLUSS DORE PE ed alert — Heylandianus. /Vob. . . . . xxvi 476 — MISDIAUS DCE NN 178 — VUTEUS AN OD RERO 479 — pendulinus. DC. . . . .. 477 Uvas de los Guanches. . . 220 UNE PRES oi robin oise 17 NVACCARTA MECS 14% — parviflora. Mæœnch. . . .. 144 Merode de losilejados ee UT OR nn 494 NEROGILIA. PRE NT LEE ER, 194 VESLINGIA. Fabr. . . . 207 — DIN NELSON 207 — Heiïsterit. . 207 NIGCIO RE RS. : MR he ee te 205 | NICOLA ZE RENE arvensis. Mur. . . . er ian rer tre OUONATA PATTERN, pumicis. Mass: Mss. . . .. Riviniana. Reïichb. sylvestris.. Lamk. . teydea. Berthel. tricolor e calyeina. DC... . .. Viola del DICO LE NP LAN esse. : NVADLIDAE RAP ER EE americana. Linn. . : : . . corchorifolia. Pers. . . . elliptica. Casan. . . WEBBIA. — canariensis. Spach. floribunda. Spach. . . . . .. heterophylla. Spach. .. . .. platysepala. Spach. XOLANTHA racemosa. Rafin. . .. .. YervadeiGruCes- ee MERE. EN YERVA JaDONERA RENTE NP EUR Yerva pastelera sive pastel de Risco, . . . . . ZNGOPHYLLUM. Linn. . . . .:.. Fontanesii. PEUR ENSIS ANG EE : INob er. 109 112 410 414 440 112 48 122 154 194 ENUMERATIO TABULARUM SECTIONIS PRIMÆ PHYTOGRAPHIÆ CANARIENSIS. Tab. ms AéobhyllnniOntaRet VOTE MEN MEME TU. ane Srinon Men los AU EN RO REC OCR OO ANNE BIEN RE MO EE EE EU CESR RUN 4 e . 2. Abutilon albidum. Mob. . . . . F0 CPR ROME 11 RER | ECTS EEE 3. Hpericun plandulosume Wort. Rem... . 0, . tent. ce 4. OA NA LT ANNUEL. Lee, os né + Los où Nes. MUNIE.) SU NP B'ANWebbaslombantanaSpah. +: 0. CON NNNEMNPTE CIRE PROC NaTIeNSs VOUS Gr MRNNNMIENPRNEREMEEN 1 4. D. D DA IYSepala DAC. AN CREER 0". . . (RS 4. E. Androsæmum Webbianum. Spach. . RSR IL. . 5. Gheiranthus (oinereus NOP RER CU ONU. . 4 6. = SCOPAUUS AU ERA CENT. . © 6. Matthiola parviflora. À. BR NN" LOUP es Me, ARR SE rUCASIMMNICANANENSS LVO0.. - - - El cn D). . CIS 8. Cheiranthi Dichroanthi et Raphani organa.. . . . . . . . . . RE. . Ce 9. Reseda crystallina. INOD ARE CE. SRE A, 0 Æ 10. Op DIOUSS es à COR en Cite OP. © II Réel obula ta VOD EN. OP . EE e. 12. Rhodocistus Berthelotianus. Spach. . . . . . . . . . . . . . . . . . .. ( Delenda tabula 12 quæ per errorem inscripta est Cistus candidis- simus. Dun.) -Helianthemum canariense. Pers. … MMS ON = OMEBEUNIS 0 U71: ON SR ENRE.. ER0: = Broussonetiies D'AUTEURS" 0:14 ae RS RECRUE MiemioniPalniense VOD. «NN PRE SERRE EN _ — cheiranthifolium. MVob.. . . . . . . . . . . . .. FU Me Frankenia ericifolia & latifolia. . . . . . . . . . HÉROS HN — capitata. EVODD Me JU. SN EL OÙ NORMES. JR — ericifolia B microphylla . . + . . . . . . . . . . ... .. . .:. Silene Canariensis. Spreng. , : SR AN pe GTA ee AN me A en, LAC NN DESSERTE EC ERP EST Paronychia Canariensis. Juss.. . ( 220 ) Tab. Pages 21. Polycarpiand em ob NES EE PL. > 159 22. = éfndsa. JC rad nithas. ax ere: CORSA ER nte . . É5B 23. — SOIR DID ee, EN A PRES RTE RE : - :61 24. Le AAA CNRS TRI Co: UE D OR PL 66 25. Tanarik Gare NOUS ALU) TUE MU EN CASE DIRES 172 26 MS UMPIEUS Ste nd EE OT. 27. ‘Aichryson punctatum. Noë. an len r tp: de REA SN, CE AUOT 28. AO CrUCRtUM, PVO NE ER TC RL TOUL OC 29. ee UPDICUH NO 0 CU SEE 30. = barbatum Vol CR NT OR T MO 160 ST. — strepsicladum. /Vob. . . . . .. RPC 32. - RC ODCRÉR ENONCE. Te ER RN E io: 33. RUE MODES. con CO RE COUIOE 00 34. CHAN OEU VOD AN A. ME. orrehl fe mOi 105 05. =” Con NO ON MEET Rd 36. . Greenovia aurea. ANob. . . . .. ss dm. ‘oh ot dde 260 B6. B.. 1BémephyespolyphylIun VO ER D D. == brachycaulon Won 36. C. 2. - Agnostaphis. No’. A RO na L. M0 ENUMERATIONIS TABULARUM SECTIONIS PRIMÆ FINIS. SG CORRIGENDA. Pag. 13, lin. 10. Adde Sryrus à basi ad apicem attenuatus, staminibus brevior, deciduus. Pag. 14, lin. 16. Adde Srrius à basi ad apicem attenuatus , staminibus demüm longior, persistens. Pag. 51, lin. 14. Adde atque Azorica. ( Guthnick et C. H ochstetter.) Pag. 54, lin. 5. Dele Fumaria corymbosa Desf, Fructum nimis immaturum sub oculis habuimus. Pag 65, ln. 8. Post accuratiorem Cheiranthorum inspectionem vix pro genère Dichroanthum, differen- ts veris sed parvi momenti suffultum , habendum esse censemus, sed cûm à Chetranthis legitimis characteribus notatis certissimè distinguitur, nomen idem pro subgenere proponere non dubi- 2 tamus. Pag. 70, lin. 30. Dele vix fenestratum. Pag. 168, lin. 8. Ad calcem synonymiæ «dde Herniaria flavescens. Lowe Novit. F1. Mad, pag. 21. Pag. 209, lin. 5. Adde Tuna Canariensium. Opuntia amyckæea Ten. ad Opuntiam Tunam transferenda ex ic. H. Nap., t. 236. Pag. 203 lin. 18. Adde Uvas de los Guanches Lancerottensium, HISTOIRE NATURELLE DES ILES CANARIES, PAR MM. P. BARKER-WEBB ET SABIN BERTHELOT, Membres de plusieurs Aradémies et Boriétés savantes: OUVRAGE PUBLIÉ SOUS LES AUSPICES | O7 M 727 Ministre de 7 Tnitacaon fublque. TOME TROISIÈME. Deuxième partie. PHYTOGRAPHIA CANARIENSIS. SECTIO ULTIMA. PARIS. BÉTHUNE, ÉDITEUR, RUE DE VAUGIRARD, 36. MDCCCXL. RE ‘ee #6 : HISTOIRE NATURELLE DES ILES CANARIES. DIT FF PLANTES CELLULAIRES. INTRODUCTION. Le but que je me propose ici est de donner un court historique des décou- vertes cryptogamiques faites aux iles Fortunées par les voyageurs qui y touchèrent successivement, d'établir pour chacune des classes ou des familles des végétaux infé- rieurs une phytostatique analogue à celle qui a été déjà publiée, dans cet ouvrage , pour les plantes cotylédonées, d’en déduire des rapports entre la végétation primi- tive de ces îles et les continens voisins de l'Afrique et de l’Europe ; enfin, d'exposer en peu de motsle plan que j'ai adopté dans la rédaction de ce travail. Lieu de relâche pour tous les vaisseaux qui, partant des ports de l'Europe, se ren- dent aux Indes, soit orientales, soit occidentales , les Canaries ont dû être et ont été souvent visitées par les voyageurs naturalistes. Néanmoins, si l’on excepte deux Roccelles mentionnées dans la seconde édition du Species Plantarum de Linné, et deux ou trois autres Agames décrites et imparfaitement figurées dans Plukenet et Dillen , on ne trouve rien d’important sur la cryptogamie canarienne jusqu’en 1804, époque où M. Bory de Saint-Vincent, de retour de son voyage aux principales îles d'Afrique, publia son Essai sur les iles Fortunées. C’est dans cet ouvrage que l’on trouve le premier catalogue un peu étendu de plantes cellulaires recueillies aux Canaries. Soixante-dix-neuf espèces y figurent en effet, parmi lesquelles plusieurs étaient inédites. Quelques années plus tard, Broussonnet , qui fit un assez long séjour dans ces îles, y rassembla des matériaux pour une Flore qui n’a jamais vu le jour. Ces matériaux , d’ailleurs peu remarquables sous le rapport cryptogamique, font au- jourd’hui partie de la belle collection de M. Bouchet-Doumeng , de Montpellier, chez qui j'ai pu les voir et les examiner à loisir à mon passage en cette ville ; vers la fin de 1826. Je n’y ai observé qu’un bien petit nombre d'espèces qui ne se rencontrassent pas dans la collection incomparablement plus riche de MM. Webb et Berthelot. Elles seront mentionnées en leur lieu. Ledru, parti avec l'expédition du capitaine IL. —(PHYTOGRAPHIE , PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — a (un) Baudin , s'arrêta dans ces îles et en explora les côtes avec quelque succes. C’est à lui que nous devons la connaissance du beau Sargassum comosum. MM. de Hum- boldt et Bonpland ont aussi signalé leur passage aux îles Canaries par la découverte de ce singulier Fucus, le Caulerpa vitifolia, qu'ils retirèrent du fond de la mer, entre les îles de Graciosa et de Lancerotte. Il est fort à regretter que M. Léopold de Buch et le botaniste norvégien Christian Smith, qui l’'accompagnait, se soient bornés à nous donner une simple liste des Agames qu’ils ont trouvées à Madère, et n'aient tenu aucun compte de celles qu'ils n'ont pu manquer d'observer aux îles Fortunées. Car, en admettant que les plantes inférieures n’ont pas, sous le rapport géographique, une valeur comparable à celle des plantes cotylédonées, il serait toutefois difficile de nier du moins la prééminence des premières sur les secondes pour faire voir clairement quelle a dû être la végétation primitive de ces îles et ses rapports avec celle des continens africain.et européen. En effet, une foule de plantes ont suivi l’homme dans ses incursions et ses conquêtes, et se sont établies , soit spontanément, soit par la culture, dans des lieux qui ne semblaient pas faits pour elles. Ces végétaux importés ont même fini par restreindre les limites dans lesquelles végétaient certaines plantes indigènes, au point de les faire quelquefois disparaître entièrement d’un sol dont elles se sont emparées. De là, l'aspect essentiellement différent qu'ont dù présenter les régions soumises à la culture , aux diverses époques de la conquête. De là encore la grande difficulté , pour ne pas dire l'impossibilité absolue, de distinguer, au moment actuel, les plantes introduites de celles qui de tout temps ont végété sous le délicieux climat des îles Fortunées. Rien de semblable ne saurait être allégué contre la plupart des plantes cellulaires. Par cela seul qu’elles sont plus incontestablement autocthones, elles nous semblent donc plus propres que les autres à révéler les relations intimes de la géo- graphie botanique de ces îles avec celle des continens voisins. La comparaison des flores phanérogamiques a, dit-on , prouvé que celle des Canaries a son point de départ, non en Europe, mais en Syrie, en Égypte et en Barbarie (1). Soit; mais le tableau de la végétation cryptogamique que je vais mettre sous les yeux du lecteur le convaincra, j'en suis certain, que cette végétation , quoiqu’en plusieurs points identique à celle de l'Afrique septentrionale , se rapproche pourtant davantage de celle de l’Europe australe et occidentale. On y reconnaïîtra surtout une frappante analogie avec celle des principales îles méditerranéennes. Voulant éviter des répétitions pour le moins inutiles , je suis forcé de renvoyer le lecteur au traité de Géographie botanique du présent ouvrage , et surtout au cha- pitre second qui traite de la phytostatique ou des régions des plantes. Cest là qu'il pourra trouver la hauteur au-dessus du niveau de la mer des principales localités , et tous les autres renseignemens relatifs aux conditions topographiques et météoro- logiques dans lesquelles vivent les plantes que j'ai eu à énumérer et décrire , et pour (1) Goup-d'œil sur la Flore des Canaries, par M. Léop. de Buch, Archives de Bot., tom. 1, p. 315. ( II ) chacune desquelles j'ai mis tout le soin dont je suis capable à indiquer d’une manière précise le lieu natal. : Si nous venons à considérer le nombre total des espèces cryptogames dont se com pose notre collection canarienne , nous voyons sur-le-champ qu'il est bien supérieur au chiffre qu'auraient supposé probable les personnes qui auraient fondé leur calcul sur cette opinion, soutenue par quelques savans, que la proportion des plantes acoty- lédones aux plantes cotylédonées décroit sensiblement à mesure qu'on s'éloigne du pôle pour se rapprocher de l'équateur. J'ai déjà dit ailleurs ce qu’il fallait penser de cette manière de voir , et prouvé, je crois, que cela devait s'entendre , non du nombre des espèces, mais de la proportion des individus appartenant à ces deux grandes divisions du règne végétal. Quelque élevé pourtant que soit le chiffre des cryptogames recueillies par MM. Webb, Berthelot et Despréaux, puisqu'il se monte à près de 500 espèces, on s’abuserait étrangement si l’on croyait qu’il peut être difficilement surpassé. Si l’on considère en effet l'immense développement du littoral; si l'on songe à la variété de sites, d'expositions et de climats, à la diversité même des milieux où végètent ces plantes ; si l’on se rappelle surtout ces belles forêts primitives et sauvages qui couronnent les montagnes des principales îles , on sera bien plutôt étonné, non-seulement de l’infériorité relative de leur nombre , maïs encore de n’y voir figu- rer ni une seule Verrucariée, ni une seule Graphidée , deux tribus qui, d’après la position géographique elle-même , doivent y être prédominantes. Parleraï-je de l'in- nombrable quantité de Champignons qui doivent aussi végéter et se reproduire presque sans interruption à l'abri de ces forêts ou sur leurs limites, et dont nous avons eu à peine quelques-uns à faire connaître ? La tribu des Sphériacées , si riche en espèces, même sous les tropiques , ainsi que le prouvent les Décades nr, 1v et v de ma Seconde Centurie de Plantes cellulaires (1), ne nous a offert, chose à peine croyable, que trois seules espèces. On en peut dire autant des Thalassiophytes, quoique, conjointement avec les Mousses et les Hépati- ques, ces plantes soient du nombre de celles qui ont été le mieux explorées. Les Lichens, ces Algues aériennes, ont aussi fixé l'attention des trois botanistes qui ont concouru à former la collection. Telle qu’elle est, cette collection est néanmoins une des plus importantes qui aient été faites hors de l’Europe sur une surface aussi res- treinte et en un si court espace de temps, ce qui, loin de l'infirmer, ne fait au contraire qu'augmenter ma conviction touchant la possibilité, pour un cryplogamiste tant soit peu expérimenté, de doubler, de tripler même, fort aisément, par un séjour d’une année , le nombre des espèces qui la composent aujourd’hui. Un coup-d'œil général sur l’ensemble des Agames, dont l'énumération fait l’objet de ce travail, prouvera jusqu’à l'évidence ce que j'ai énoncé plus haut, je veux dire l’a- \ (4) V.. Ann. Sc. nat. 2° sér. Botan. Tom. xHr, p. 339 et suiv., où sont décrites el fgurées plus de 30 espèces nouvelles recueillies à la Guiane par mon ami M. Leprieur. (I) nalogie manifeste qui, sous le rapport de la végétation cryptogamique, lie étroitement les Canaries, 1° à l’Europe australe et surtout aux principales îles de la Méditerranée, comme la Corse et la Sardaigne, car les autres sont à peine connues à cet égard (1); 2° à l'Afrique septentrionale et occidentale jusqu’au cap de Bonne-Espérance (2), mais principalement aux côtes de l'Égypte et de la Barbarie (3); 3° enfin aux côtes du Por- tugal , de la France et de Angleterre (4). Il est en outre un certain nombre d’espèces cellulaires qui n’ont encore été observées qu'aux Canaries, bien qu’on en rencontre les types en Europe (3). D’autres n’ont été vues que sur des points isolés de l’Europe ou de l’Afrique et dans les îles Fortunées. Ainsi l’Astrodontium canariense a été recueilli à Madagascar, la Frullania hispanica dans les Asturies, le Plagiochasma Ailonia aux îles loniennes, la Riccia cilüfera en Portugal, le Leplogium Burgessii dans les îles Britanni- ques, le Leplogium ulvaceum aux îles Mariannes, le Leplogium Brebissoni dans l’ouest de la France, la Capea biruncinata sur les côtes du Cap-Vert etdu Chili, la Caulerpa clavifera dans la mer Rouge, enfin l’Anadyomene slellata sur les côtes du Brésil, dans la Médi- terranée et l’Adriatique. Les espèces qui n’entrent dans aucune de ces catégories, c’est-à-dire près des neuf dixièmes de la collection, font partie de la Flore d'Europe, et appartiennent surtout aux contrées méditerranéennes. (1) Espèces communes à toutes ces îles et au midi de l'Europe: Batramia rigida; Bryum platyloma ; Tortula squarrosa, que M. Durieu, qui croit lavoir trouvée en Algérie, rapporte au genre Didymodon; Trichostomum mutabile; Grimaldia dichotoma ; Gorsinia marchantioides; Riccia lamellosa; Evernia intricata; E. villosa; Sticta fiticina; Parmelia car- phinea; Stereocaulon intricatum; Alsidium Corallinum ; Dasya Baillowiana ; D. Solieri ; D. Arbuscula; Ceramium cla- vulatum; (trouvé par M. Webb, sur la côte de l'ile d’Alboran dans le détroit de Gibraltar) ; Caulerpa prolifera ; Ana- dyomene stellata. (2) Espèces communes au Cap et aux Canaries. Le genre Glyphocarpus, dont nous avons un représentant dans ces iles, G. Webbiüi; Bryum Canariense; Notarisia crispata ; Plagiochila javanicu ; Lecidea parmelioides ; Leptogium azu- reum; L. uluvaceum ; Capea biruncinata ; Halymenia capensis; Ceramium clavulatum. (3) Plantes qui se retrouvent sur les côtes des deux pays: Bartramia stricta; Funaria Fontanesi ; Physcomitrium curvisetum ; Trichostomum Barbula ; le genre Plagiochasma, représenté en Algérie parle P. Rousselianum; Fimbriaria africana; Polyporus lucidus, Var. apus ; Evernia intricata; E. villosa; Sargassum diversifolium; Padina Tournefortii ; Alsidium Corallinum ; Lomentaria uvaria; Hypnea ustulata ; Halymenia Floresia; Asparagopsis Delilei. (4) Gryptogames communes aux Canaries et à tout le littoral occidental de l’Europe, jusqu'à l'Angleterre inclusive- ment : Entosthodon Templetoni; Dicranum Scottianum; Ptychomitrium polyphyllum ; Plagiochila spinulosa; Junger- mannia Turneri; Sticta aurata; Parmelia Borreri; Leptogium Burgessii; L. Brebissoni (n’a encore été recueilli qu’en France) ; Polysiphonia furcellata; Griffithsia arachnoidea ; Conferva pellucida. À l'exception de l’Entosthodon Temple- toni, qui, chez nous, n’a encore ‘été trouvé qu’en Corse, et du Zeptogium Burgessii , toutes ces plantes font partie de Ja Flore de la France occidentale. ; (5) Voici les noms de ces espèces nouvelles : Hypnum Teneriffæ; H. Berthelotianuin ; Hookeria Webbiana ; Neckera intermedia; Leptodon longisetus; Fissidens serrulatus; Tortula diaphana; Dicranum juniperoideim; Lophocolea Preauxiana ; Madotheca canariensis; Frullania Teneriffæ ; Agaricus Webbü; Coprinus spiralis ; C. pilulifer; G. pluto- nius; Boletus Preauxii; Clavaria rhodochroa; Morchella dubia ; Patellaria nitida ; Phallus canariensis; Polysaccum tinctorium; Puccinia Atropæ; Uredo Frankeniæ ; U. Pruni; U. microcelis; Evernia canariensis ; E. scorigena ; E. lacunosa; Ramalina Webbü; R. decipiens; Solorina Despreauxüi ; Parmelia holophæa; Sargassum comosum; Dictyota nœvosa; Padina lobata; Laurencia perforata ; Halymenia cyclocolpa ; H. clavæformis; Dumontia canariensis ; Dasya acanthophora ; Polysiphonia myriococca ; P. nutans ; Griffithsia Argus ; Callithamnion ellipticum ; Caulerpa Webbiana ; G. vitifolia ; Anadyomene Galodictyon; Conferva pachynema; G. enormis ; Lyngbya? cantharidosma; Chroolepus ian- thinus ; Rivularia cerebrina, et R. monticulosa. En tout, 55 espèces, dont treize seulement étaient connues avant les recherches de nos voyageurs. CE) Passons maintenant à l'examen de chacune des familles de plantes cellulaires , en commençant, comme il convient, par celle des Mousses. Des 76 espèces (1) rapportées des Canaries, 3 seulement sont nouvelles. Ainsi qu'on l'observe ré- gulièrement dans toutes les Flores de l’Europe (2), les acrocarpes l'emportent de beaucoup sur les pleurocarpes, les premières étant aux secondes comme 13 est à 5. En France, cette proportion est environ : : 6 : 5; en Allemagne, toujours d’après Wallroth, :: 59 : 9; en Angleterre, :: 35 : 9; en Scanie, d’après Fries, : : 10 : 8. On voit que dans les variations que subit la proportion, le chiffre des acrocarpes est toujours supérieur. Parmi les pleurocarpes , ce sont, comme partout, les Hypnes qui ont la prédominance. Comparées entre elles, sous le rapport du péristome , ces 76 Mousses sont dans la proportion suivante : 38 diplopéristomées, 32 haplopéristo- mées, 3 apéristomées. Nulle astomée ne figure dans la collection. Quant à la distribution géographique de ces espèces, 8 ont été recueillies indifférem- ment dans toutes lesiles, 37 à Canarie, 26 à Ténériffe, 3 à Gomère et 2 à l’île de Fer. Ce qu'il faut surtout noter dans cette répartition, c’est que toutes les espèces nouvelles &sont originaires de Ténériffe, et même d’une seule localité, la magnifique et délicieuse forêt d'Agua-Garcia. Nous devons excepter toutefois le Glyphocarpus Webbiü qui, lui, n’a encore été trouvé qu'au sommet de la vallée de l’Orotava. 24 espèces ont été re- cueillies sur le tronc ou au pied des arbres, 29 sur la terre, 2 sur des murs, { dans les marais tourbeux, 4 dans les ruisseaux, 7 sur les rochers ou dans leurs fentes, 6 dans les lieux ombragés et humides, et 3 dans les forêts les plus touffues. (1) H n'est pas inutile de rappeler que le nombre des espèces est fort sujet à varier selon l'idée que chaque botaniste attache à la valeur de tel ou tel caractère. Ce qui pour l’un est une espèce fort distincte, n’est souvent pour un autre qu'une variété, ou même une forme d’une plante déjà connue. Tout cela dépend du point de vue où l’on s’est placé, des idées qu’on s’est faites de l'importance relative de telle ou telle partie, et souvent du plus ou moins grand nombre d’indi- vidus de la même espèce qu’on a été à portée de voir et d'étudier. Ainsi, la Flore Française de M. De Candolle contient 297 Mousses, tandis que le Botanicon gallicum n’en énumère que 195. Si nous ajoutons àce dernier nombre les espèces trouvées par MM. Mougeot et Schimper, dans les Vosges, par M. Guépin, dans Anjou, par M. de Brébisson, en Norman- die, et par moi dans la France méridionale, nous pouvons aujourd'hui porter l'effectif de cette famille à 280 espèces françaises. Cette supputation approximative me semble même au-dessous de la réalité, si je la compare aux dernières énumérations publiées, d'après lesquelles les Mousses d'Angleterre s’élèveraient au nombre de 308 ; celles de la Flore d'Allemagne (selon Wallroth) , à 575, chiffre énorme qui ne s'explique que par l'extension un peu arbitraire donnée à la circonscription de cette Flore; celles d'Italie (De Notaris, se Musc.), à 408 ; celles de Suède à 226 ; celles de Lapo- nie, enfin, à 160. (2) Ceute proportion change pour les Flores tropicales, dans lesquelles les Mousses pleurocarpes égalent, quand elles ne le dépassent pas, le nombre des acrocarpes. Ainsi, par exemple, le premier fascicule de la Flora Brasiliensis, de MM. Martius et Endlicher, bien qu’'incomplet sous le rapport de cette famille, nous donne 97 pleurocarpeset 100 acro- carpes, chiffre où l'on voit que l’équilibre est bien près de s'établir entre ces deux grandes divisions. Parmi les Mousses de la Guiane, dont j'ai donné, dans les Annales des Sciences naturelles ( Botan. 2° sér. tom. I, p. 195), une énuméra- tion que je vais compléter dans les vue et vie Décades de ma Seconde centurie de plantes cellulaires, on compte 20 acro- carpes seulement contre 27 pleurocarpes. Les Mousses connues de la Bolivie (Flor. Boliv. Crypt., p. 115, in d'Orbig. Voy. Amér. Mérid. ) donnent une proportion égale des deux divisions. Dans l’énumération que viennent de faire des Mousses du Népaul, MM. Hooker et Harvey, 71 pleurocarpes sont seulement mentionnées, tandis que le nombre des acrocarpes monte à 79. Enfin, M. Perrottet, qui a exploré avec autant de zèle que de bonheur les montagnes de la pres- qu’ile de l'Inde, nommées Neelgherries, en a rapporté 150 cryptogames, sur lesquelles 29 Mousses à pédoncule terminal et 41 à pédoncule latéral, où la prépondérance est encore pour ces dernières. (VW) Enfin, les Mousses canariennes sont réparties, comme il suit, dans douze tribus : Hypneæ 30, Filiceæ 1, Polytricheæ 6, Bartramieæ 3, Funarieæ 5, Bryaceæ 9, Tortu- leæ 5, Dicraneæ 4, Weissieæ 3, Orthotricheæ 5, Grimmieæ 3, Gymnostomeæ 2 (1). Les Hépatiques des Canaries, quoiqu’elles aient des représentans dans les tribus principales, ne sont pourtant pas très-nombreuses. Ces plantes , au nombre de 32 es- pèces, n’en offrent que 5 qui soient nouvelles, et encore l’une d’elles ( Fimbriaria africana ) a-telle été énumérée parmi les Cryptogames algériennes. Sur ce nombre , on compte 20 Jongermanniées ( 9 à feuilles .succubes et 11 à feuilles incubes ), 7 Mar- chantiées, 1 Anthocérotée et 5 Ricciées. Les Jongermanniées sont ainsi distribuées : 10 Jongermannidées, 9 Jubulées et 1 Codoniée. Des plantes de cette tribu, le Plagio- chila javanica, espèce inter-tropicale, rattache la Flore des Canaries à celle du cap de Bonne-Espérance et des Indes-Occidentales, et le Plagiochila spinulosa , joint au Jun- germannia Turneri, à celle d'Angleterre et de la France occidentale, Quatre espèces, les Lophocolea Preauxiana, Madotheca canariensis, Frullania Teneriffæ et nervosa, sont propres aux iles Fortunées. Toutes les autres leur sont communes avec les autres contrées de l’Europe. Des Marchantiées, la Fimbriaria africana a été recueillie en Algérie, le Plagio- chasma Ailonia se retrouve à Corfou; tout le reste, ou est commun dans l'Europe entière, ou, comme la Grimaldia dichotoma, n’habite que l’Europe australe, Quant aux Ricciées, il en est deux qui sont méditerranéennes, et une, la Riccia cilüfera, qui n'avait jusqu'ici été observée qu’en Portugal. Les deux dernières sont communes par- tout. Comparées numériquement aux Hépatiques d’autres pays plus ou moins bien connus , celles des Canaries sont aux plantes de cette famille observées en Europe ::1:7, au Brésil : : 1 : 3, à Java : : 1: 3 114, au Cap :: 1 : 2 environ, enfin dans le Chili et la Bolivie : : 1 : 2 13135. Des Hépatiques canariennes, 19 ont été trouvées à la Grande-Canarie, dont 8 Jonger- manniées , 5 Marchantiées, 1 Anthocérotée, et 5, c’est-à-dire toutes les Ricciées ; 6 appartiennent à Ténériffe, 5 Jongermanniées et 1 Marchantiée ; 3 à l’île de Gomère : 7 espèces sont communes à toutes lesiles. Plusieurs de ces plantes ont été recueillies à des hauteurs considérables. Relativement à leur station, 12 de ces plantes ont été trouvées sur la terre, dont 4 Jongermanniées, 3 Marchantiées , 1 Anthocérotée et 4 Ricciées; 3 dans des lieux humides ou sur le bord des eaux, 2 sur les rochers ou les pierres, 6 rampaient sur des Lichens , 5 entre des Mousses, 9 entre les jets d’autres plantes de la même famil'e ; l’une d'elles, enfin, végétait sur des scories volcaniques à une grande élévation. Dans la classe des Muscinées, les Canaries ne possèdent donc que trois genres exclusivement tropicaux, l’Asérodontium, le Glyphocarpus et la Notarisia. (4) La Mousse que j'ai donnée, avec doute, comme le Gymnostomum stelligerum N. et H., pourrait bien être une des xariétés que M. Hooker (Jour. of. Bot. Febr. 4840) rapporte à son G. xanthocarpum, dont il ne m'a envoyé que le type. Une Mousse identique à celle des Canaries fait partie de la collection rapportée des Neelgherries par M. Perrottet ; de là ina nouvelle ecnjecture. ( VII ) Les Champignons, non-seulement en raison du petit nombre des espèces récoltées, mais encore par les motifs qui ont nécessité l’avant-propos dont j'ai fait précéder leur histoire , ne sauraient fournir aucune donnée pour un rapprochement entre la Flore des Canaries et les autres Flores locales de l’Europe, ni conséquemment le moyen d'en déduire des généralités de quelque valeur sur leur distribution géographique, but principal de cette introduction. Que conclure, en effet, d'un catalogue où les Agaricinées d’une contrée si remarquable. par ses vastes forêts, sont représentées par dix espèces et les Polyporées par trois seulement ? Quelques-unes des espèces que nous avons fait figurer sont cependant assez singulières pour porter à penser que les différentes familles de cette immense classe sont susceptibles d'acquérir un notable accroissement et qu'il suffirait pour cela des recherches de quelque my- cétologue habile, Ce Coprin trouvé sur des scories volcaniques à la Gomère, cette Clavaire coralloïde rose à sommets cendrés, cette Patellaire vernissée, être micros- copique fort singulier, parasite sur les tiges du Plagiochila spinulosa, ce Phallus, analogue par sa couleur au P. roseus de la Flore d'Égypte, mais si distinct de cette espèce par sa forme et l’imperviabilité de son capitule, ce Polysaccum, enfin, employé par les habitans comme matière tinctoriale ; et que son port, comme son organisa- tion, rapproche tant d’une espèce congénère , observée pars Buxbaum aux environs d'Astracan, doivent faire pressentir l'importance de la végétation fongique des îles Canaries. La collection est extrêmement riche en Lichens, et pourtant on n'y voit, comme je l'ai déjà dit, ni une seule Verrucariée , ni une seule Graphidée. Loin de se rendre raison d’une telle lacune dans la série des tribus, on se serait au contraire attendu à y rencontrer quelques représentans de ces types inter-tropicaux dont une espèce, le Chiodecton myrticola, s'est même avancée chez nous jusqu'aux îles d'Hyères. Par exemple, on n'aurait été nullement surpris de recevoir de là un Parmeniaria où un Trypethelium. 11 en résulte une prédominance exorbitante des Lichens gymnocarpes sur les angiocarpes. Elle est telle, en effet, que, sur 85 espèces, 82 appartiennent à la première tribu et 3 seulement à la seconde. Sur ce nombre total, on compte 60 Par- méliacées, 17 Lécidées, 3 Pyxinées, 1 Sphérophorée et 2 Endocarpées. Comparés aux Lichens d'Europe, la proportion est :: 1 : 4 3j4 ou environ. Mais n'oublions pas qu’une exploration plus complète changerait considérablement le rapport des deux Flores lichénographiques, d’après cette considération surtout que les Canaries, offrant un sol accidenté où l’on peut rencontrer les climats les plus opposés, sont susceptibles de produire à la fois les formes lichénoïdes des zônes les plus boréales et celles des contrées équinoxiales. Ne voyons-nous pas effectivement que l'Espagne, à peine explorée, nourrit #8 Lichens étrangers à la Scandinavie ( Fries, Lich. Eur. reform. Prolegom. p. xevn)? Sur les 85 espèces canariennes, j'en ai dû distinguer 5 seulement comme nouvelles. J'ai fait connaître la fructification de l’Evernia canariensis que personne, avant MM. Webb et Berthelot, n'avait encore trouvée en cet état. Quant aux Byssacées, quoiqu'elles confirment les rapports que j'ai indiqués entre ( vu ) la Flore canarienne et celles d'Angleterre et de l'Ouest de la France, par la présence du Leptogium Burgessü d'une part, et du L. Brebissonü de l'autre, elles offrent néanmoins peu d'observations à faire pour la géographie de ces plantes. Une seule espèce de ce même genre Leplogium , qui prédomine ici sur le genre Collema, tandis que le contraire a lieu dans les Flores d'Europe, indique aussi quelque relation avec les pays tropicaux , puisqu'elle n’avait encore été trouvée qu'aux îles Mariannes par M. Gaudichaud. Leur nombre total s'élève à dix espèces. Nous voici enfin arrivés aux Phycées, famille intimement liée aux Lichens ou Algues aériennes par l'intermédiaire des Byssacées. Pour leur exposition, j’ai donné ici la préférence à la série des tribus telle qu'on la trouve dans l'ouvrage de M. Lindley, intitulé : À natural System of Botany, me permettant toutefois d’interver- tir tant soit peu l'ordre dans lequel elles sont rangées. Envisagées sous le point de vue de la couleur qu’elles revêtent, caractère d’une grande importance dans ces plantes, les Phycées des îles Fortunées, au nombre total de 141 espèces, sont réparties comme 1l suit dans des sous-familles que j'ai adoptées ailleurs.(1) : 31 Oli- vacées, sur lesquelles 12 Fucacées , 3 Laminariées, 12 Dictyotées, 4 Ectocarpées ; 58 Floridées dont 25 continues ou Floridées proprement dites, 5 Gastérocarpées, 28 Céranuées ou Floridées articulées ; enfin 52 Zoospermées (J. Agardh), compre- nant 4 Caulerpées, 7 Ulvacées, 4 Syphonées, 14 Confervacées, 2 Oscillatoriées , 2 Byssoïdées, 2 Batrachospermées, 6 Nostochinées, 8 Fragilariées, 2 Cymbellées et 1 Desmidiacée. Des 31 Olivacées, 14 ont été trouvées à la Grande-Canarie, 2 à Ténériffe, 2 à Gomère, 2 à Lancerotte; 7 sont communes à tout l’archipel Canarien; 3 ont des localités incertaines ; 1 enfin paraït avoir été apportée par les courans. Sur 58 Flo- ridées, 30 sont de l'ile de Canarie, 6 de Ténériffe ; 12 sont répandues dans toutes les îles , et les localités des 10 restantes sont indéterminées. Parmi les 52 Zoosper- mées , 43 sont propres à la Grande-Canarie, 5 à Ténériffe, 2 à Gomère, 5 à Lance- rotte ; les 25 autres sont communes à tout l’Archipel. Que si nous désirons préciser davantage encore l'habitat des plantes marines des îles Fortunées, nous trouvons les résultats suivans. La Punta de Teno a fourni 3 Olivacées et 2 Floridées; la Punta de Melenera, 2 Olivacées, 2 Floridées et 1 Zoospermée; Gando, 1 Olivacée et 4 Flo- ridées, au nombre desquelles se trouve le beau Dasya acanthophora ; le port de l'Orotava, 1 Olivacée, 3 Floridées et 2 Zoospermées , dont l’une est l’Anadyomene Calo- diclyon; YiIsleta, 4 Floridées, parmi lesqueiles sont l’Asparagopsis Delilei et le Dumontia canariensis ; le port de Santa-Cruz, 3 Floridées; la Punta de Telde, 2 Floridées et 1 Zoospermée; la Cuesta de Silva, le port de la Madera, et le Roque del Gando, cha- cun 1 Floridée ; enfin, le lieu du littoral de la Grande-Canarie nommé Hoja de plata (feuille d'argent), l’Anadyomene stellata. Un fait assez curieux, c’est l'habitat (1) Florula Boliviensis in d'Orbig. Voy. Amér. mérid. — Hist. phys. polit. et natur. de Cuba, par D. Ram. de la Sagra. ( IX ) des 4 Caulerpes, ÿ compris la nouvelle espèce, dans le port de l’Arécife, à Lance- rotte ; 1l l’est même d'autant plus que la cinquième espèce (Caulerpa vitifolia), la plus extraordinaire de toutes, a été découverte entre la même île et celle de Graciosa. Il ne me reste plus, pour terminer cet essai phycostatique , qu'a comparer suc- cinctement les Algues submergées des Canaries avec celles des deux Flores de l'Europe les mieux explorées. En prenant pour terme de comparaison les Algues inscrites dans le Bolanicum gallicum , je dois faire remarquer que, même à l'époque de sa publication, cet ou- vrage était loin de contenir toutes les espèces de notre immense littoral, et que, depuis qu’il a paru , le nombre des Phycées, surtout inférieures, s’est encore consi- dérablement accru. Mais, faute de temps pour établir l'état réel de notre phycos- tatique, je me servirai du travail de M. Duby, comme base du parallèle que je veux présenter. Les Phycées françaises s'élèvent, selon ce savant, à 516, dont 78 Oli- vacées, 137 Floridées et 309 Zoospermées. La Phycologie britannique, dont nous devons le dénombrement aux travaux réunis de MM. Greville, Hooker et Harvey, se distingue surtout de celle de nos côtes par la prédominance des Zoospermées , et aussi par celle, toutefois moins considérable, des Olivacées. M. Hooker énumère dans l'English Flora 516 Algues, dont 70 Olivacées , 137 Floridées et 309 Zoosper- mées. Voici les rapprochemens auxquels nous conduisent ces nombres. Les Oliva- cées des Canaries sont à celles de France : : 1 : 3 environ, les Floridées : : 1 : 2 4/29, et les Zoospermées : : { : 4 1/26. Comparées à celles de la Grande-Bretagne, les Olivacées sont : : 3 : 7, les Floridées : : 1 : 2 21/58, et les Zoospermées : : 1 :5 13/17. Le nombre total des Phycées canariennes est à celles de France : : 4 : 2 5/7, et à celles d'Angleterre : : 1 : 3 5/7 ou à peu près. Il y aurait bien encore quelques remarques à faire sur les tribus prédominantes dans chacune de ces flores sous- marines, comme, par exemple, qu’en France les Floridées continues l’emportent sur les articulées, ce qui est tout l'opposé en Angleterre et aux Canaries; que dans ces dernières îles ce sont, parmi les Olivacées, les Dictyotées qui marchent en première ligne , tandis que les Fucacées ne viennent qu’en seconde, etc.; mais ces considé- rations, bonnes pour un ouvrage général de Phytostatique , seraient déplacées ici, si elles étaient poussées plus loin. Je me crois obligé de dire quelques mots du plan que j'ai suivi dans l'exposition des plantes cellulaires confiées à mes soins. Les hommes qui font des objets naturels leur étude de prédilection, savent combien, à chaque pas qu'ils font dans la car- rière, se modifient les idées qu'ils ont sur l’ensemble de la branche qu'ils culti- vent. À mesure qu'ils s'élèvent, leurs regards embrassant un horizon plus vaste, ils aperçoivent les choses sous un aspect différent. De là les variations des systèmes suivis, par le même naturaliste, à diverses époques. J'ai, pour mon compte, été forcé d'adopter, dans l’histoire des Algues des Canaries, une classification un peu différente de celle que j'avais suivie, soit dans la Florula Boliviensis, soit dans l’Hisloire physique, politique et naturelle de l’île de Cuba. Entrainé par le courant, IT. — (PHYTOGRAPH., FARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — (x) il m'a bien fallu le suivre, et d’ailleurs je ne vois plus moi-même comme je voyais alors. Afin de laisser le mois de disparate possible entre la phanérogamie et la cryp- togamie de cet ouvrage, je me suis conformé à l’ordre suivi par M. Webb. Ainsi, j'ai donné les caractères diagnostiques des genres et des espèces, leurs principaux synonymes, en citant surtout les principales Flores de l’Europe , leur habitat, et, pour les Mousses et les Hépatiques seulement, une distribution géographique aussi complète que les livres et les herbiers m'ont permis de le faire. Aux citations des meilleures figures que j'ai pu consulter, j'ajoute encore l'indication des exemplaires en nature contenus dans plusieurs publications , toutes en ma possession, à l'exception du Moostaschenbuch de Funck. L'espèce est-elle nouvelle, j'en donne une description aussi détaillée que le permettent le nombre et l’état des échantillons. A cette occasion, je n’omets jamais d'établir, autant que faire se peut, les analogies avec les espèces voisines, ou les différences par lesquelles elles s’en distinguent. Je suis fermement convaincu que ce complément indispensable à l'histoire d’une plante la fait souvent mieux connaître que la meilleure description elle-même. Quant à l’idiome dans le- quel ont été rédigées les unes et les autres, j'ai fait choix de la langue latine pour les descriptions, comme plus propre à peindre en peu de mots les innombrables variations de formes des organes ; mais j'ai cru , pour les observations, devoir donner la préférence à la langue française, non-seulement par la raison que , généralement connue des savans, elle m'est aussi plus familière, mais encore et surtout à cause de la précision et de la clarté qui résultent de l’ordre naturel dans lequel elle pré- sente les idées. Pour les Mousses , j'ai suivi la division en tribus naturelles successivement per- fectionnée par les travaux de Bridel, de MM. Arnott, Schwægrichen, Hooker, Bruch et Schimper. J'ai adopté, comme je l'avais déjà fait dans la Florula Boli- viensis, les changemens qui se sont opérés dans la famille des Hépatiques, par les travaux récens de mon illustre ami, M. Nees d’Esenbeck. Fries, le digne successeur de Linné à la chaire d’Upsal, a encore été mon guide dans l’exposition du petit nombre d’espèces de la classe des champignons que j'ai eu à mentionner. Pour les Lichens et les Byssacées, j'ai aussi adopté, avec la nomenclature et la méthode lichénographique de ce savant célèbre, les phrases diagnostiques qu'il a données de la plupart des espèces européennes qui se retrouvent aux îles Fortunées. Rarement ai-je modifié cette diagnose, mais j'y ai toujours ajouté l'analyse du nucléus dont Eschweiler et M. Fée ont les premiers reconnu l'importance pour la circonscrip- tion, l’un des espèces, et je suis de cet avis, l’autre des genres, ce qui est moins sûr. Parvenu aux Phycées, point de départ de toute végétation et terme de mon tra- vail, l'incertitude des caractères génériques des plantes de cette belle et nombreuse famille, incertitude que n’ont point dissipée les travaux des Lamouroux , des Turner, des Agardh, des Greville, etc., m’a conduit à faire une étude comparée de touslesgenres de cette famille dont j'avais des représentans parmi les cryptogames canariennes. (XI ) Six mois entiers consacrés à cette étude m'ont confirmé ce que je savais déjà: 1° que rien n’est plus difficile que de limiter convenablement un genre de Thalassiophyte , en le fondant exclusivement soit sur la forme de la fronde , soit sur les organes de la fructification ; 2° que la structure ou l’organisation des frondes unie à la forme et à la disposition des organes propagateurs fournissent à cet égard les caractères les plus constans; 3° enfin, que ceux-ci eux-mêmes deviennent souvent insulfisans et laissent encore quelquefois le genre dans une incertitude et un vague désespé- rans. Je n’en ai pas moins reconnu pourtant qu'un grand nombre des genres établis par Lamouroux et par MM. Agardh, Greville, Bory, etc., méritaient qu'on les con- servât. Désirant porter la nomenclature au plus haut point de perfection possible , perfection qui ne peut être sans influence sur les progrès de la science elle-même, j'ai cru devoir modifier deux noms génériques hybrides, imposés à des hydrophytes par un de ces savans. Qu'on n’aille pas s’imaginer pour cela que j'aie tenté de boule- verser toute la famille des Algues. Loin d’avoir eu cette pensée, je n’ai cherché au contraire qu'à amender ce qu'avaient établi mes savans prédécesseurs, et ce n’est jamais qu'après avoir répété plusieurs fois mes observations que je me suis décidé à le faire. Ces observations n’ont pas porté sur moins de douze cents échantillons. Et je ne me suis pas borné à soumettre à l’analyse microscopique toutes les espèces canariennes, je l'ai fait encore comparativement pour des espèces semblables de ma propre collection. 11 m'est arrivé quelquefois d'analyser ainsi toutes les espèces d’un même genre. C’est par suite de ce travail que j'ai été conduit à modifier les caractères de la plupart des genres et la diagnose de toutes les espèces. J'ai été sobre d'innovations dans mes distinctions génériques ou spécifiques. Je pense, en effet, qu'à une époque où la science des végétaux succombe sous le poids des maté- riaux , il vaut mieux s'attacher à montrer les analogies qui lient les plantes entre elles, qu'à faire ressortir les différences, quelquefois bien légères, qui les distinguent. Aussi, n’ai-je établi le genre Capea, dans la tribu des Laminariées , que par suite des dé- membremens qu'avait déjà subis avant moi le genre Laminaria, démembremens dans aucune division desquels le mode de végétation de cette algue ne me permettait plus de la classer. J'ai aussi fait connaître la fructification, jusqu'ici mal expliquée , du Dumontia triquetra Lamx. (Halymenia furcellata. Ag.), et je me suis fondé sur les caractères de cette singulière fructification pour proposer aux botanistes un nouveau genre consacré à la mémoire de Ginanni, qui a si bien mérité de la science des Algues. Quant aux espèces , l'étude que j'en ai faite m’a conduit encore à changer le genre de quelques-unes. Il en est d’autres en petit nombre, auxquelles , appuyé sur la loi sacrée de la priorité, j'ai dû restituer le premier nom qui leur avait été imposé. L'observation rigoureuse de cette loi, dont se sont malheureusement écartés la plupart des auteurs, me semble un gage de fixité dans la nomenclature auquel il y aurait quelque gloire à sacrifier son amour-propre. Je n'ai fait, au reste, en cela, que suivre les traces des botanistes les plus illustres et les plus conscien- cieux. Enfin , j'ai changé la place de quelques genres dans le système, ce qui n’en- traîne aucune conséquence, puisque chacun est libre d'admettre ou de rejeter à sa (XD volonté ma manière de voir. J'ai fait figurer , dans neuf planches, trente espèces crypto- games, sur lesquelles vingt-cinq nouvelles et cinq dont la fructification était inconnue avant les recherches de MM. Webb et Berthelot. Tous les dessins, à l'exception de la planche du Caulerpa Webbiana, ont été faits, d’après mes analyses, par M. Alfred Riocreux ; dont tous les botanistes apprécient maintenant le rare talent, et ces analyses elles-mêmes ont été calquées par moi, au moyen de la chambre claire d'Amici, sur les objets naturels soumis au microscope composé de M. Charles Che- valier. Je puis donc garantir leur exactitude. CAMILLE MONTAGNE, D. M. Paris, le 4e janvier 4841. Page ADDENDA ET EMENDANDA. 4, lig. 14 Annott., lis. Arnott. > » » Ajoutez aux observations qui suivent la description de l'Hypnum Teneriffæ , que depuis lors j'en ai reçu de mon ami, M. Schimper, des échantillons provenant de l’île de Sardaigne. Cette nouvelle localité de l’H. Teneriffæ m'a confirmé davantage dans l’idée que j'avais sur l’analogie de la végéta- tion de cesiles, mais ne m'a pas convaincu que c'était là la plante de Smith. 5, — 6, fasciculas, lis. fasciculos. » — 16, amænè, lis. amœnè. 7, — 35, cœspitibus, lis. cæspitibus. 8, — 35, Moostach., lis. Moostasch. 3, — 40, (et ailleurs) Sancillo, lis. Saucillo. 14, — 20, Ungher, lis. Unger. 17, — » après Neckera pennata, ajoutez : NECKERA IMBRICATA ScawÆGr., indiquée par M. Martius, comme croissant à Ténériffe. Voy. Endi. et Mart. Fl. Bras. Fasc. 1. fo Vien. 1840, p. 98. FISSIDENS SERRULATUS Brin. Os. La plante homonyme de M. Hornschuch (Endl. et Mart. 1. c. p. 91, t. 2, f. 3.) ne saurait en aucune façon être rapportée à celle-ci. J'ai établi ailleurs (Voy. Deux. Cent. PI. cell. exot.; Ann. Sc. nat. 2e Sér. Bot. Décemb. 1840) un parallèle entre ces deux Mousses, d’où ressortiront toutes leurs différences. Je me suis cru autorisé, pour cette raison, à im- poser le nom de Fissidens Hornschuchii à l'espèce du Brésil, qui se retrouve aussi à la Guiane. Comme nos échantillons de la Mousse canarienne sont originaires de Ténériffe, où M. Bory avait trouvé les siens, comme d’ailleurs ils répondent exactement à la diagnose de Bridel, la fructifica- tion, inconnue alors, exceptée, il est de toute probabilité qu'ils sont bien déterminés. 23, — 16, ressorrtir, lis. ressortir. » — >» Après Fissidens serrula tus insé ez : FISSIDENS FLABELLATUS Horwsox. (in Endl. et Mart., 1. c., p. 91, t. 2, f. 2) trouvé à Téné- riffe, selon M. Martius, 1. c. p. 99. 24, — 23, transposez le n° 41 après Norm. 26, — 36, quam plurimis, lis. quamplurimis. 27, — 17, Potoso, lis. Potosi. » — 40, celles-ci, Lis. celle-ci. 30, — 32, Brit, Lis. Bridel. 32, — 49, p. lis. Tab. 36, — » Après Tortula muralis, insérez : TORTULA CUNEIFOLIA Hook. ET GREV., espèce qui, selon Bridel (Bryol. univ., 11, p. 829), se retrouve aussi aux îles Canaries. 57, — 2, præcedente, lis. penultimà. » — 10, paraphysisque, lis. paraphysibusque. 40, — 20, exertà, Lis. exserlà. 41, — » dernière, ajoutez : Hornsch. in Endl. et Mart:, 1. c., p. 20: 42, — 18 échantilions, lis. échantillons. » — 19, est-il, lis. est-elle. £ 47, — 926, au lieu de B B'*, lis. B a. Jungermannia purpurea. Engl. Bot. t. 1032, pro parte. 49, — 95, après perrepentia, ajoutez mihi. 54, — 11, annal., lis. analys. 62, — 6, tenuissimè, lis. tenuissimæ. ( XI ) Page 69, lig. 16, décrits, Lis. décrites. » — 27, exsosporis, lis. exosporis. 72, — 27, lacunæ, lis. convallis. 14, — 58, Stigmatibus, lis. Sterigmatibus. 79, — 25, extantibus, Lis. exstantibus. 80, — 12, Corrigez la même faute. 81, — 34, ajoutez De Notar. Micromyc. Ital. Dec. 1, 5, p. 10, cumic. analyt. , — 22, Comme synonyme du S. Roberti Hook., ajoutez S. Hugelii Corda, Ie. Fung:, IV, t: 9, f. 199. Les thèques de cette espèce sont absolument conformées comme celles de mon Hypocrea phyllog gena (Voy. Deux. Cent. PL. cell. exot. Ann. Sc. nat. 2e Sér. Bot. tom. xIIr, p. 540, t. 6, f. 5-5), mais les sporidies sont bien différentes. 85, — 31, Ascophyta, lis. Ascochyta. Mademoiselle Libert attribuant à son genre, dont elle a changé le nom, des thèques fusiformes et des sporidies globuleuses excessivement petites, ni l’une ni l’autre des deux espèces de Polystigma ne peut lui appartenir, le P. rubrum surtout, dans lequel j’ai trouvé, à l’ana- lyse, des thèques en massue contenant huit sporidies elliptiques. M. Corda n’a pas trouvé de thèques dans le P. fulvum £ ; je tiens cette plante de Persoon et de M. Unger, et je n’y airien pu voir nettement, quoique mes exemplaires fussent en bon état. M. Gréville n’a trouvé dans le P. fulvum que des granules de la couleur du stroma. Malgré ces variations, serait-il raisonnable de séparer génériquement ces deux espèces ? 86, — 4, junetis, lis. junctis, 88, -- 25, Polytrincium, Lis. Polythrincium, et ajoutez à la fin : Corda, lc. Fun AD AO TE 0: 95, — 4, sacciformis, lis. sacciformibus. 95, — 26, auriantiacus, lis. aurantiacus. 96, — 20, Engl. PL., lis. Engl. F1. 100, — 44, dichototomo, lis. dichotomo. 102, — 38, tom., lis. tab. 114, — 38, lacunæ, lis. convallis. 417, — 1, corrigez la même faute. 495, — 94, aterima, lis. aterrima. 124, — 55, NUCEUS, lis. NUCLEUS. 128, — 24, indulantibus, lis. nidulantibus. 450, — 10, emblables, lis. semblables. e — 50, Endliche, lis. Endlicher. 138, — 42, après Roth, Ôtez le point. 144, — 35, davantage du genre, lis. davantage de celle du genre. 4154, — 19, Gur., lis. Eur. » — tb. Montagu., lis. Montagne. 159, — dern. |., lis. cl. 162, lig. 35, 31 et 39, p. 165, I. 41, p. 164, I. 17, au lieu de Ginnania et Ginnani, lis. Ginannia et Ginanni. 166. — 14, DASYA DELILEI, Zis. ASPARAGOPSIS DELILEI. Nora. L'erreur dans laquelle je suis tombé et que je m'empresse de corriger ici, vient surtout de ce que j'ai négligé les différences tirées de l’organisation, ct accordé une trop grande confance à la valeur absolue de la fructification, comme caractère générique. En effet, celle-ci est indubitablement la même dans notre Floridée et dans les genres Dasya et Bonnemaisonia. Mais une foule d’autres caractères, dont quelques-uns ont beaucoup d’ importance, me semblent aujourd’hui séparer d’une manière tranchée l'algue en question , soit des De ‘sya parmi lesquels ia forme de son fruit me l'avait fait d'abord placer, soit des Bonnemaisonia dont elle s “éloigne évidemment par la structure intime des frondes , et aussi par son port. Un facies propre, la présence d’une souche rampante d’où s’éle- vent les frondes fertiles, ce qui donne à cette algue quelque analogie avec les Caulerpes, la struc- ture de ses rameaux penicilliformes dont la ramification est pennée et non dichotome, et dont les endochromes sont multiples, comme dans les Polysiphonies, et non simples, tous ces caractères, étrangers aux deux genres dont elle se rapproche par son fruit, sont tels, qu'ils me semblent autori- ser la création d’un nouveau genre, qu'à cause de son port je nommerai Asparagopsis. Voici comme _je le définis : (AXVEN) ASPARAGOPSIS. MonNTAG. FRuGTUS : cAPSuLæ sphæricæ, primd mucronulatæ, demüm muticæ, longè pedi- cellatæ, sporipia pyriformia fundo eorum filis articulatis affixa , includentes. Surcu- LUS seu caudex repens, cartilagineus , sursüm frondes erectas, teretes, filiformes, continuas ramosasque emittens. Rami sparsi, penicilliformes , patentes. RAMULI mem - branacei, tenuissimi, subcomplanati (an collapsu ?), pinnati et bipinnati , pinnulis distincte articulatis. EnpocaRomara è striis ternis, medià angustiori utrinque sæprüs incrassatà, lateralibus crassioribus, composita. CoLor roseo-purpureus, interdüm violaceus, cum ætate lutescens. SussrantiA caudicis et frondis primariæ cartilaginea , ramulorum membranaceo-gelatinosa , tenerrima. Locus in systemate inter Bonnemai- soniam et Dasyam. Page 176, lig. 15, après acuto il faut un point. — 4186, — 10, subfasciculatis apice, lis. subfasciculatis, summis brevioribus. — 491, — 25, merveîle, lis. merveille. — » — pénult. plicati, lis. plicatà. PLANTÆ CELLULARES, AUCTORE CAMILLO MONTAGNE, MED. DOCT. ORD. REG. LEG. HON. EQUITE ; SOC. PHILOMAT. PARIS., ACAD. CÆS. LEOP. CAROL. NAT. CUR., REG. ACAD. SCIENT. TAURIN., ET ACAD. PONTAN. SODALI; REG. INST. NEAP. AD HIST. NAT. INCIT. SOCIO HONOR.; REG. ACAD. SCIENT. NEAP., ACAD. IMP. GEORGOPH. FLORENT., SOC. LIN. BURDIG., LUGDUN. ET PARIS. LITTERIS CONJUNCTO. III, — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — 1 PLANTÆ CELLULARES. DC. Classis I. MUSCINÆ. BIscH. Familia I. MUSCI Dre. Lin. Trib. I. HYPNEÆ. ARN. HYPNUM. Lin. PeRISTOMIUM duplex. ExTErIuS dentes sedecim lanceolati acuti reflexiles, sæpè longitudinaliter sulco médio exarati. INTERIUS membrana carinato-sulcata delicata reti- culata in cilia sedecim solida (Stereodon, Brin.) vel perforata (Hypnum, Brin.) ciliolis interjectis , divisa. CaLypTRA dimidiata s. cuculliformis, glabra. CapsuLA lateralis basi æqualis (Isothecium, Brin.) aut inæqualis , gibbosa , stomate obliquo, cum et absque annulo. OPERCULUM numquàam planum, cæterùm convexitate directione et rostro valdè diversum. SEmINA lævia è viridi-lutescentia. FLos monoicus dioicusve, gemmaceus lateralis. MascuLus ex antheris (Antheridüs, Biscx.) numero variis et paraphysibus articulatis copiosis eas stipantibus constans. FEMINEUS è pistillis (Archegoniis, Bison.) quatuor ad viginti, unico fecundo , compositus. Musci perennes per totum terrarum orbem epigæi , truncicolæ, rarius aquatici. HYPNUM TENERIFFÆ. Moxrac. H. intricatum , caule repente filiformi ramoso, ramis vagis interdüm subfasciculatis, foliis lanceolatis nervo crasso continuo percursis , laxè imbricatis, integerrimis, perichætialibus ovato-acuminatis ener- vibus apice dentatis, pedunculo scabriusculo , capsulæ inclinatæ urceolatæ operculo conico-subulato. Has. (1). Ad terram in stillicidiis sylvæ Agua Garcia insulæ Teneriffæ lectum. Disrris. 6E0c. Stirps Canariensis. Desc. CAULES filiformes, pollicares, crinem equinum crassitie vix superantes, per terram repentes, inter se sum- moperè implexi et extricatu difficillimi , vagè subfasciculatimve ramosi , infernè subnudi, è nervis foliorum super- stitibus spinulosi. Ramr absque ordine sparsi, iterüm sed parcè ramosi, supremi decrescentes. FoLrA laxè circa caulem disposita, erecto-patentia, lanceolata , acuta, integerrima, nervo crasso continuo percursa , juniora lætè, annosa nigro-viridia, omnia opaca. Reris areolæ ferè indistinctæ , basi folii tamen magis conspicuæ elongatæ , apicem versüs cum nervo confusæ. PERICHÆTIALIA conferta , exteriora breviora ovata, interiora ovato-lanceolata , omnia enervia , vaginulà breviora , acuminata, acumine denticulato suberoso recurvo , seriùs corrupta deficientia- que. AREOLATIO huic foliorum caulinorum simillima , structuræ tenuis causà ver magis manifesta. PEDUNCULUS in caule primario è vaginulà cylindroideà lateralis, solitarins, erectus , 6—8 lineas ad sammum metiens , tubercu- \ (4) Ubi loca natalia nullo collectoris nomine adjecto designavi, specimina legerunt clarissimi amicissimique viri Web- bius et Berthelotius, cùm binos per annos, ab 1898 ad 1850, insulas Fortunatas perlustraverunt atque investigaverunt. Deinceps quecumque in iisdem insulis, imprimis in Canarià , invenit cl. Despréaux, qui ab anno 1854 ad hunc usque diem ibi commoratus est, quæque nuper cum cl. Webbio communicavit, seorsam et singulatim notavi. C. M. (CAR) lis exasperatus, infernè spadiceus , supernè rufo purpureus. CAPsuLA ad horizontem nutans, inæqualis , ovato- urceolata, abbreviata, maturitate. fusco-rubra. PErisromir exterioris dentes sedecim lanceolato-subulati, dense trabeculati , lineâ medià longitudinaliter notati, inferné rubelli, apice inflexo Iuteoli. Ixrerrus, membrana cari- nato-sulcata albido-lutescens , in cilia sedecim imperforata, ciliolis binis interpositis, apice divisa. OPERCULUM longè conico-subulatum , circiter capsulæ longitudine. CAzvPrrA caduca, cuculliformis , ad medium latere fissa, junior virescens apice fusca. SEMINA lævia, viridi-lutescentia. Os. Cette Mousse a le port et la ténuité de l'Hypnum tenellum, Dicks. M. Schimper, à qui je l’ai communiquée, la rapporte à l’Hypnum Teesdalii, Smith. Je confesse que, d'une part, j'ai lu attentivement la description de Smith, co- piée par Pridel, et que, de l’autre, j'ai confronté scrupuleusement mes dessins avec les figures de la planche 202 de l'English Botany, sans qu'il m'ait été possible d’y reconnaître l'Hypne de Ténériffe. En outre, cette Mousse, qui n’a été trouvée que deux fois en Angleterre, y paraît si rare que Bridel ne l'avait pas vue, que M. Annott ne la mentionne même pas dans sa Distribution méthodique des Mousses , et que MM. Hooker et Taylor, dans leur Muscologia britannica, la donnent, ou plutôt la citent avec doute comme synonyme de l’H. velutimum L., espèce à laquelle la nôtre ne res- semble pas le moins du monde. Il serait donc assez surprenant, d’après cela , que M. Schimper possédât des échan- tillons suffisamment authentiques de cette Mousse douteuse pour prononcer que celle de Ténériffe n’en diffère pas. C’est ce dont il ne me dit pas un mot. Que ‘s’il l'a déterminée sur la description et la figure citées de l'auteur anglais, j'observerai que, bien que plusieurs caractères cadrent à la vérité assez bien avec ma plante, ce que la lecture de l’En- glish Botany m'avait aussi montré à moi-même, cependant, en poussant plus loin la comparaison des détails, je me suis convaincu que beaucoup d'autres, même de ceux notés par Smith, étaient en opposition complète avec ce que m'offrait la Mousse canarienne. J'ai d’ailleurs appris jusqu’à quel point on peut se fier, pour la détermination d’une plante mal connue, sur une description quelconque, quand celle-ci n’est pas accompagnée de figures analytiques. En pesant bien tou- tes ces considérations, je me suis décidé, contre l'avis de mon savant ami, à considérer cette Mousse comme distincte même de l'Hypnum Teesdali, en supposant qu'il existe quelque part, et à en donner une figure réclamée par l'état de la science , figure qui mettra les bryologistes dans le cas de prononcer si j'ai eu tort ou raison. EXPLICATION DES FIGURES. Pl ur, fig. 1. a Hypnum Teneriflæ de grandeur naturelle. 4 Portion de la tige principale rampante portant deux capsules et deux rameaux. La gaîne des pédoncules est privée de ses feuilles périchétiales qui tombent de bonne heure. Cette figure est grossie de quatre à cinq fois le diamètre (1). c Capsule munie de son péristome, vue à une amplification de sept fois le diamètre. 4 Deux dents du péristome externe grossies quatre-vingts fois. e Un égal nombre de dents du péristome interne entre lesquelles se voient une paire de cils de moitié plus courts, les uns et les autres partant d’une membrane très-mince, plissée dans sa longueur. Même grossissement que le précédent. / Opercule grossi quatorze fois. g Jeune fructification qui montre le périchèse, la gaîne et la coiffe, vus à douze diamètres. 4 Gaïîne et base du pédoncule grossies seize fois. : Portion de ce même pédoncule grossie cinquante fois pour montrer les aspérités dont il est couvert. Æ44Kk Feuilles périchétiales. # L’une de ces feuilles dont on a marqué le réseau. Toutes ces feuilles sont vues à seize diamètres. / Feuille caulinaire grossie quatre-vingts fois. m Séminules grossies quatre-vingt-quinze fois. HYPNUM BERTHELOTIANUM. Monrac. H. caule procumbente vagè ramoso, repente, ramis teretibus longissimis, ultimis brevibus secundis : foliis ovato-lanceolatis denticulatis subhomomallis enerviis, acuminatis, acumine longo oblique pli- cato-inflexo ; paraphysibus è perichætio longissimè exsertis ; capsulæ inæqualis horizontalis operculo (exquisitè) conico mucronulato. (1) Je dois prévenir que toutes mes analyses ont été dessinées avec la chambre claire adaptée à l'excellent microscope achromatique de M. Charles Chevalier, et que la table dont je me servais était placée à une distance de vingt-cinq cen- timètres (à peu près neuf pouces) de l'axe du/microscope. Les différens grossissemens que j'indique ici et qui ont été mesurés au moyen du micromètre , pourront donc être vérifiés et se retrouveront les mêmes pour les personnes qui obser- veront les mêmes objets à la distance donnée et en employant la même combinaison de verres. (5) Has. Ad corticem arborum in sylvà Agua Garcia insulæ Teneriffæ à cl. Webbio lectum, cujus no- mini cùm muscum jam alium inscripseram , novam hujusce generis speciem cl. Berthelotio, laborum participi, dicavi. Drsrris. ceoc. Muscus Canariensis. Desc. CaAuLIS prostratus, repens et hic illic radiculosus, quatuor pollices longus , longior , divisus , vagè ramo- sus. RAM: PRIMARII longissimi , teretes, procumbentes, radicularum fasciculas ex foliorum axillis emittentes, RAmr SECUNDARIt brevissimi, subincurvi, apice incrassati, subsecundi. FoLIA CAULINA densè et undique imbricata, humi- ditate patentissima, semiamplexicaulia, ovato-lanceolata, concava , apice longissimè subpiliformi-acuminata, acu- mine hine plicato-reflexo vel præsertim in sicco cirrhato ; RAMEA patenti-erecta, caulinis angustiora brevioraque, omnia toto ambitu denticulata , prorsus enervia , nunc, inprimis juniora, viridia, nune è viridi-lutea ad apices ramorum. incrassatos subhomomalla. PERICHÆTIALIA confertissima, exteriora brevia latè ovata squamæformia enervia, non aut vix recurva sensimque longiora , interiora longissima caulinis cæterüm conformia, acumine verû tantüm denticulato, reflexa, squarrosa. Rens areolæ elongatæ, irregulariter subquadratæ, dissepimentis crassiuscu- lis. PeDuNCULUS in caulis divisionibus primariis è vaginulà cylindroideà, amplà, paraphysibus innumeris articulatis plerumque perichætium longè superantibus pistillisque abortivis onustà, lateralis, solitarius, erectus, ad sum- mum uncialis, amæné ruber, sursûm dilutior, tortilis, lævis. CAPsuLA ovata, inæqualis, cernua, rubra, sub orificio interdüm , præsertim siccitate, leviter constricta. PERISTOMIr ExTERIORIS dentes sedecim infernè brevi spatio subconfluentes , lanceolati, basi eleganter trabeculati, sulco medio longitudinal interrupto exarati , straminei, è cellulis in ipso apice irregularibus constituti. InTErrus membrana carinato-sulcata in cilia sedecim imperforata valdè irregularia difformiave , ciliolo unico utrinquè vel hine tantüm denticulato interjecto , divisa. ANNULUS ?.. OPERCULUM exquisitè conicum, tertiam partem capsulæ longitudine metiens et in mucronem perbrevem su mum desinens. SEMINA mediocria lævia luteo-viridia. CALyPrRA desiderata. Oss. Cette belle Mousse est voisine de l'Hypnum plicatum, Schleich ; mais les caractères par lesquels elle en diffère sont nombreux et importans. Ainsi, dans l'espèce canarienne , les feuilles caulinaires et raméales sont dépourvues de tout rudiment de nervure ; elles sont dentelées dans toute l'étendue de leur bord qui n’est pas réfléchi, et les dentelures sont d'autant plus profondes qu'elles en avoisinent le sommet ; les feuilles périchétiales extérieures sont entières, les intérieures seules sont denticulées et ne le sont que vers leur pointe recourbée; la gaîne est environnée de nombreuses para- physes qui acquièrent souvent une dimension telle, qu’elles sortent du périchèse ; enfin , la capsule est ovale et courte. Dans l'A. plicatum, au contraire, les feuilles caulinaires sont munies d’une nervure assez prononcée qui s’avance jusque dans la portion acuminée ; elles sont d’ailleurs très-entières en leur bord, qui est réfléchi. Les feuilles périchétiales sont dressées et serrées contre le pédoncule. La capsule est oblongue et courbée. Il est iautile de pousser plus loin ce parallèle. D’après la diagnose de l'A. subrectifolium que donne Bridel dans sa Bryologia universa, cette Mousse, qui m'est inconnue ainsi qu’à bien d’autres bryologistes, semblerait avoir quelques caractères communs avec notre espèce nou- velle. Mais, d'un côté, ses feuilles binervées , et, de l'autre, sa grande ressemblance avec l'A. imponens, dissuadent de tout rapprochement entre ces deux Mousses. Quoique l'Hypnum Berthelotianum aït encore de l’affinité avec quelques autres de ses congénères , avec l'A. free Ehrh., surtout, cependant les termes mêmes de la définition que j'en ai donnée suffiront pour montrer en quoi ces deux espèces diffèrent entre elles. EXPLICATION DES FIGURES. PL. 1, fig. 2. «a Hyprum Berthelotianum vu de grandeur naturelle. à Sommité d’un rameau mouillé et grossie un peu moins de quatorze fois. « Capsule déoperculée et sèche grossie de quatorze à quinze fois. d La même mouillée. e Une dent du péristome extérieur avec la portion contiguë de la capsule , gros- sies quatre-vingts fois. f Péristome intérieur et trois des dents quile surmontent, séparées l’une de l’autre par un seul cil. Dans cette figure faite au même grossissement que la précédente , on remarquera l'irrégularité des dents de ce péristome. g Opercule grossi quatorze fois. Périchèse enveloppant la gaîne du pédoncule , grossi douze fois , et laissant voir un faisceau de longues paraphyses qui sortent de son intérieur. & Gaîne du pédoncule recouverte de pistils avortés, et vue au même grossissement. 4 Feuille caulinaire grossie seize fois. # Feuille du sommet des rameaux vue au même grossissement. 1 Sommet d’une de ces feuilles grossi quatre-vingts fois pour montrer le réseau et les dentelures du bord. »° mm” m°” m’”” Cinq feuilles périchétiales disposées dans l’ordre selon lequel on les observe (6) autour de la gaîne en allant de l'extérieur à l’intérieur ; ces feuilles sont grossies seize fois. 2 Séminules vues à cent quatre-vingt-dix diamètres. HYPNUM FLUITANS. Lrx. H. caule fluitante gracili vagè ramoso, foliis inferioribus (in specim. Canariens. deperditis } sparsis subdivergentibus imbricatis lanceolato-subulatis subintegerrimis, supremis vix falcato-secundis, nervo ultramedio ; capsulâ ovato-oblongä cernuà , operculo conico acuto. Has. Ad fontem Traste de Dona Beatrix propè Chasnam in rivulis montanis lectum. Disrais. croc. In Europæ totius sed frigidioris tantüum aut temperatæ Asiæque et Americæ borealis aquis purioribus stagnantibus, paludosis, lacustribus, fluviatilibus, nec non in scaturiginosis et in udis turfosis hucusque inventum. Nemo zonarum calidiorum incolam fuisse existimabat. Bridelius se ex Europä australi nunquäm accepisse nec ibi repertum fuisse asserit. Attamen amicissimi De Notaris in lialià et Durieu in Asturiis sterile verd legerunt mecumque communicaverunt. De specificitate stirpis canariensis perpauca aliqua et lævia adhuc mihi dubia remanent , eùm fructu specimina careant. Ad Hy prum tamen fluitans libenter reduco nec multüm errare credo. Hoc modo propagantur limites quibus hæc species circumscripta fuerat. Hinc insula Terra-Nova et Lapponia, illine insulæ Fortunatæ fines illi hodiernas constituunt. Muscus fluitars foliis et flagellis longis tenuibusque. Vaill. Bot. Par., p. 139, t. Roue Hypnum erectum aut fluitans, foliis oblongis angustis peracutis. Dill. Hist, Muse. , p.299, t. 58, f. 33. Hypnum fluitans. L. Fl. Suec., ed. 2, p. 599. Hedw. Musc. Frond. 1V , p.94, t. 56 Engl. Bot., t. 1448. Brid. Bryol. univ. 11., p. 626. DC. EF. Fr,xr, p. 527. Hook et Tuyl. Musc. Brit. (1), p. 485, €. 24. Hüben. Muse. Germ., p. 696. De Nirs, Syll. Musc. Ital., p. 52. Exsic. Funck Moostasch , t. 53. Moug. et Nestl. n. 526. Hobson, Brit. Moss. , v. 2, n. 60. Drummond, Musc. Scot., v. 2, n. 85. Bals.et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 70. Os. Les échantillons de cette Mousse, qui se trouvent dans la collection mise à ma disposition, offrent tous les ca- ractères généraux de l'espèce à laquelle je les rapporte. Et, en effet, comme il n'y à rien de plus variable que les Mousses aquatiques , et que ce sont surtout les feuilles sur lesquelles portent ces variations qui consistent, soit dans leur plus ou moins grand espacement sur la tige, soit dans leur forme et leur direction à l'égard du rameau , soit enfin dans la longueur de la nervure; toutes les fois qu'une espèce de ce groupe des Mousses inondées ne s'éloigne pas par un ou plusieurs caractères tranchés d’un des types connus qui le composent, force est de l'y rattacher. Faisant l’ap- plication de ce principe à l'Hypnum fluitans des Canaries, je dirai que les feuilles de la tige principale sont presque toutes corrompues et tombées, ne laissant que leur base ou seulement la portion inférieure de leur nervure, mais non pas comme dans les Æypnum fluviatile, Vallis-clausæ , ruscifolium, la nervure toute entière; que ces feuilles sont em- briquées d’une manière bien plus serrée que dans le type et dans la plupart des échantillons européens que j'ai sous les yeux, à l'exception d’un seul recueilli par M. Lamy sur les rives de l'étang de St-Léonard, près Limoges, échantillon bien fructifié, conséquemment reconnaissable pour l'A. fluitans , et très-semblable à la Mousse canarienne. Les feuilles qui terminent les rameaux de notre plante ne sont que très-peu recourbées en faucille, quoiqu’elles soient pourtant djri- gées d’un seul côté, c’est-à-dire comme dans le type, vers la partie concave du rameau. Toutes ces feuilles sont d’un vert pâle et jaunâtre ; quelques-unes sont un peu rousses. Les tiges et les feuilles de cet Hypne sont recouvertes d'une couche épaisse d’un glauque verdàtre, formée par plusieurs Diatomacées telles que Closterium Lunula, Nitzsch, Diatoma l(enue Ag., etc., et par les débris d’une Confervacée à fila- mens excessivement ténus que son état d’altération ne m’a pas permis de déterminer. HYPNUM CUPRESSIFORME. Lin. H. caule decumbente vagè pinnatimque ramoso, ramis simplicibus incurvis, foliis ovato-lanceolatis densè imbricatis circinato-falcatis secundis subenerviis vel rard obsoletè basi binerviis apice tantüum sub- — De uit Es (1) Pour éviter des répétitions inutiles, je préviens que c’est la deuxième édition de la Muscologia britamnica que je cite dans-le cours de cet ouvrage. (T7) denticulatis, perichætialibusque lævibus convolutis longissimis angustioribus , capsulà cylindricà incur- vato-subcernu , operculo convexo-conico mucronulato. Museus squamosus ramosus minor et crispus. Vaill. Bot. Par., p. 139, t. 27, f. 13. Hypaum crispum cupressiforme foliis aduncis. Dill. Hist, Musc., p. 287, t. 57, f. 23. Hypnum cupressiforme. Lin. Sp. PL., p. 1592. F1. Dan., t. 555. Engl. Bot., t. 1860. Hedw. Musc. Frond. 1, p. 59, t. 25. Brid, Bryol. univ. 11, p. 605. DC. FI. Fr. ur, p. 525. Hook et Tayl. Musc. Brit., p.113, t. 27. Hüben. Musc. Germ., p. 683. De Notaris Syll. Musc. Ital. , p. 55. Exsic. Funck Moostasch., t. 49. Moug. et Nestl., n. 229. Drummond Muse. Scot., v. 2, n. 86. Bals et De Ntrs, Musc. Mediol., n. 28 et 29. Bréb. Mouss. Norm., n. 130-134 varr. Var. Longisetum (Brid., L. c., p. 611) decumbens subpinnatim ramosum, pedunculis longissimis (sescuncialibus) s. ramis subduplo longioribus. Var. Lauri (1) (Brid., L. c., p. 609) exilissimum subpinnatum , foliis secundis subfalcatis acumine longissimo piliformi. Omnium tenuissimum , aded gracile ut oculos inermes effugiat. Has. Ad cortices arborum insularum Canariensium et in ipsâ terrâ hanc speciem cum Frullania Du- riæi N. ab. E. commixtam clarr. Webb et Berthelot, var. longisetum in Canarià cl. Despreaux et var. Lauri in insulâ Teneriffà cel. Bory legerunt. Drsrris. GEo6. Species elegantissima omnium maximè proteiformis et ferè ubique terrarum obvia, pro soli naturà , sedis conditione et loci natalis altitudine miro modo varians. Inter tropicos in montes excelsiores ascendit. Per totam Europam frequentissima. In insulâ Maderâ jam pridem à el. de Buch lecta. Inter muscos africanos ab amicis Roussel et Monnard ex Algerià missos non aderat. Varietatem foliis apice serratis vix autem falcatis insignem in Asturiis invenit cl. Durieu. HYPNUM STRIATUM. Scures. H. caule depresso prorepente ramisque sparsis erectis vagè ramosis, ramis attenualis incurvatis, foliis imbricatis undiquè patentissimis è cordato triquetro-lanceolatis serratis striatis, nervo ultra- medio , capsulà ovato-oblongä , cernuâ , pedunculo lævi , operculo longè et obliquè rostrato. Hypaum vulgare, dentatum, operculis cuspidatis. Dill. Hist. Musc., p. 297, t. 38, f. 50 B. Hypnum striatum. Schreb. Spicil. FL. Lips., p. 1058. Hedw. Musc. Frond., IV, p. 32, t. 13. Eng. Bot. , t. 1648. DC. Fl. Fr.it, p. 551. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 178, t. 26. DeNtrs. Syll. Musc. Ital., p. 59. Exsic. Funck Moostasch., t. 43. Moug. et Nestl., n. 142. Hobson Brit. Moss., v. 1, n. 87. Drummond Musc. Scot., v.4,n. 84. Bals et De Nirs. Musc. Mediol., n. 14. Bréb. Mous. Norm., n. 55. Hypnum longirostrum. Ehrk. PL. exs., p. 15. Brid. Bryol. univ. 11, p. 502. Hüben. Muse. Germ., p. 670. Has. Ad saxa uda et truncos arborum ? in insulis canariensibus paucissima et improba , agnoscibilia tandem , specimina in Madothecam canariensem perrepentia et ipsa cœspitibus perrepta viridissimis Lejeuniæ serpyllifoliæ calycibus onustis lecta sunt. Disms. roc. In sylvis et pratis umbrosis siccioribus totius Europæ temperatæ, Asiæ et Africæ, rupestre terrestre an arboreum ? confertum habitat. Ex Asturiis varietatem hujus toto habitu receden- tem retulit cl. Durieu quæ tamen characteribus s. notis essentialibus à typo non discrepat. HYPNUM RUSCIFORME. Waærss. H. caule repente inordinatè ramoso , basi sæpiüs denudato , ramis erectis subdivisis, foliis imbricatis appressis subpatentibus cordato-acutis concavis serrulatis , ultranerviis, capsulâ ovatä cernu , operculo convexo obliquè longèque rostrato. Hypnum foliis rusciformibus, capsulis subrotundatis. Dill. Hist. Musc., p. 298, t. 38, f. 31 et 52. Hypnum rusciforme. Weiss. PL. crypt. FL. Gœtt., p.225. Brid. Bryol. univ. 11, p. 497. Do. F. Fr. n1, p. 859. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 34. 4 Exsic. Bals. et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 13. Bréb. Mous. Norm., n. 78. (1) In collectione Webbianà non adest hæc ultima varietas. (8) Hypaum ruscifolium. Neck. Meth. Musc., p. 181. Engl. Bot., t. 1273. Hook. et Tayl. Muse. Brit, p.177,t. 26. Hü- ben. Musc. Germ., p. 626. Exsic. Hobson, Brit. Moss., y. 4, n. 84. Drummond, Musc. Scot., v. 1, n. 92. Hypaum riparioides. Hedw. Muse. Frond. 1v, p. 10, t. 4. Exsic. Funck, Moostasch , t. 58. Moug. et Nestl., n. 427. Hypnum prolixum. Dicks. Fasc. 11, PL. crypt., p. 13. Dill. Hist. Musc., t. 85 , f. 20, fide Bridelii. Hypnum atlanticum. Desfont. Fl, «l. Prid. Meth. , p. 174. Has. In aquis radices arborum alluentibus hæc species fructu carens solo habitu et formä foliorum agnoscenda in insulis Canariensibus lecta fuit. * Disrnis. 6Eoc. Stirps summoperè polymorpha, vera protea, in totà ferë Europà inhabitans. Ex monte Sinaï Asiæ reportavit cl. Bové, ex Africà Desfontaines , è Patagoni habuit Dillen. Oss, Les échantillons de cette Mousse, recueillis aux Canaries et soumis à mon examen, sont privés de toute fructifi- cation. Le port et la forme des feuilles, et surtout l'habitat, suffisent pourtant pour les rapporter à la préseite espèce. La variété qu'ils représentent a la plupart des caractères attribués par Bridel à son Hypnum fontium que je n’ai pu voir dans l'herbier de M. Bory de St-Vincent. Tous les auteurs s'accordent à considérer cette dernière Mousse comme une simple forme de l'A. rusciforme , et si j'en donne plus bas la phrase diagnostique , ce n’est que pour mémoire et pour engager à la chercher de nouveau et à l’examiner avec soin. + HYPNUM FONTIUM. Brin. H. caule fluitante , ramis vagis inæqualibus planiusculius, foliis laxè alternis distichis ovatis acutis serrulatis evanidinerviis. Hypnum fontium. Brid. Mant. Musc., p.158. Bryol. univ., p. 417. Has. In fontibus insulæ Teneriffæ à cel. Bory de Saint-Vincent sterile lectum. Disrris, croc. Species, düm genuina sit, merè Canariensis. HYPNUM CONFERTUM. Drexs. H. caule repente ramoso, foliis confertis subdistichis ovato-acuminatis concavis serrulatis ultranerviis, peduneulo lævi, capsulâ ovatà , cernuà , operculo è conico rostellato-subulato. Hypaum confertum. Dicks. Pl. crypt. Fasc., 1v, p. 17, t. 11, f. 14. Smith FL. Brit. n1, p. 1304, Brid. Bryol. univ. Il, p. 405. Var. Mecaroztranum , caule depresso variè diviso , ramulis complanatis, foliis laxè imbricatis erecto- patulis cordato-ovatis acuminatis ultranerviis subdenticulatis, pedunculo lævi , capsulä ovato-oblongä , arcuatà , cernuâ , operculo longirostro. Hypnum megapolitanum. Bland. Web. et Mohr. Bot. Taschenb., p.326. Schwægr. Suppl. 1, P. n, p. 241. Brid.®Bryol. univ. 11, p. 491. Duby Bot. Gall. , p. 1037. De Ntrs. Mant. Musc., p. 14, n. 22. Hypnum confertum y. majus. Br, et Schimp. in litt. et in Sched. Exsrc. Funck Moostach., t. 45. Blund. Fasc. 111. Hypoum serrulatum. Hedw. Spec. Musc. 1, p. 258, t. 60, f. 1-4; à Mühlenbergio in Pensilvanià detectum ex cl. Hookeri sententiä non diversum. Has. Ad arborum truncos in insulis Fortunatis parcè sed fructiferum lectum. Disrris. roc. Limites geographicæ hujusce varietatis nondüm strictè determinatæ. Europæ austra- lioris inprimis incola, usque in Lusatiam et agrum Megapolitanum nec, quod sciam , ultrà versus ad septentrionem repertum fuit. Specimina australiora quæ communicata habeo ex Italiâ (De Notaris), à Sardinià (Balbis, Hochstetter) , ex Algerià (Monnard) ab oris Hellesponti (Casaretto) proveniunt. Oss. L'échantillon unique de cette Mousse , que j'ai trouvé parmi les plantes recueillies aux Canaries, m'a suffi pour la reconnaître parfaitement. Je crois que les bryologistes qui ont réuni les Hypnum confertum et Megapolitanum ont eu parfaitement raison; Car, quoiqu'on puisse les distinguer assez bien à Ja vue simple , il existe une foule de passages qui établissent entre eux une sorte de transition insensible. Le dernier semble une forme propre aux régions tempérées et australes, puisqu'on le retrouve jusqu’au Chili. Les échantillons de Juan Fernandez, que j'ai rapportés (1) à l'Hyprum (1) Montagne, Prodr. FL. Juan Fernand. in Ann. Se. nat. % ser. Botan., tom. 4, p. 98. (9) serrulatum, d'après la description et la figure d'Hedwig, ont été regardés par M. Schimper comme appartenant à l’H. Megapolitanum. Or, ce savant ne considère aujourd'hui cette dernière Mousse que comme une variété de l’H, confertum , suivant en cela le sentiment de MM. Hooker et Arnott. Le fait est qu’à part un opercule dont le bec est plus long que la capsule, des feuilles plus profondément denticulées , des tiges et des rameaux plus allongés (prolixi), je ne trouve pas un Caractère saillant propre à les faire spécifiquement distinguer. HYPNUM SALEBROSUM. Horr“. H. caule repente diviso subpinnato , foliis imbricatis ex ovato-lanceolatis subulatis longè acuminatis striatis, margine plicâ angustissimâ reflexis serrulatis, nervo ultramedio, peduneulo lævi, capsulâ ovatà cernuâ, operculo conico mucronulato. Hypnum fasciculatum. Lam. Encycl. méth. Bot. 111, p. 177. Teste Bridelio. Hypaum plumosum. Hedw. Musc. Frond.1v, p. 37,t. 15 (non Lin.). Brid. Bryol. univ. 11, p. 475. (excl. synon.) Hypnum salebrosum. Hoffm.Deuts. Fl. 11, p. 74. Engl. bot., t. 1646. Brid., 1. c., p. 477. Hook. et Tayl. Musc. Brit. p.166. Suppl.,t. 5. (bona). Grev. Scot. Crypt. Fl., t. 484. Duby, Bot. Gall., p. 557. Hüben, Musc. Germ., p. 645. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 28. Has. Ad ligna carie consumpta adrepentem in consortio Lophocoleæ heterophylle Nees et Lejeuniæ ser- pylifoliæ Lib. hancce speciem capsulis deperditis, pedunculis autem superstitibus, legerunt in Canariâ clarr. Webbius et Berthelot. Exsic. Funck, Moostasch. t. 42. Drummond Musc. Scot., v. 2, n. 68. Moug. et Nestl., n. 854. Disrris. 6E0c. Hactenüs in Europà et Americâ septentrionali solummodôo inventum. Primi in Africä reperierunt clarr. Webb et Berthelot, nec longits ad Austrum lectum fuisse censeo. Ogs. Quoique les capsules de cette Mousse soient tombées, ses pédoncules lisses suffisent pour la faire distinguer de l'Hypnum lutescens, qui les a tuberculeux: A l'exemple de Weber et Mobr, MM. Arnott et De Notaris réunissent l'H. capillaceum, Schwægr., à l'espèce d’Hoffmann. M. Hooker , en le rapprochant de l’Hypnum plumosum Lin., est peut- être moins près de la vérité. Le fait est qu'il ressemble bien plus à la première qu'à la seconde de ces deux Mousses. HYPNUM LUTESCENS. Hups. H. caule procumbente ramosissimo , ramis vagè subpinnatim ramosis , ramulis teretibus rectis, foliis laxè imbricatis erecto-patentibus lanceolatis longissimè acuminatis integris striatis,nervo suprà medium evanido, peduneulo scabro , capsulâ ovato-oblongä cernuâ , operculo acutè conico incurviusculo. Museus cristam castrensem repræsentans flavescens , nemorosus, Cassubicus. Vaill. Bot. Par., p. 141, t. 27, f. 1. Hypnum sericeum sureulis longioribus et teretioribus, capsulis incurvis. Dill. Hist. Musc., p. 595, t. 49, f. GO. Hypaum cassubicum. Scop. Fl. Carn., n. 1327. Hypnum lutescens. Huds. Fl. Angl., p. 421. Hedw. Musc. Frond. 1v, p. 40, t. 16. Engl. Bot., t. 1301. Brid. Bryol. univ. 11, p. 467. DC. F1. Fr. 11, p. 522. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 166, t. 25. Hüben. Musc. Germ., p, 640. De Nirs., Syll. Musc. ltal., p.28. Exsrc. Funck Moostasch. t. 42. Moug. et Nesil,, n. 554. Hobson Brit. Moss., v. 2, n. 62. Drummond Musc. Scot., v. 1 n. S0. Bréb. Mouss. Norm., n. 9. Bals. et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 9. Hypnum myosuroides. Lagasc. Ann. Scienc. Nat., n. 24. Climacium lutescens. Voit. Musc, Herbip., p. 79. Neckera lutescens. Wild. Prodr. F1. Berol., n. 939. ; Has. Specimen hujusce musci unicum sed completum in Canariä invenit cl. Despréaux, qui sub nu- mero 3 falsoque nomine inscriptum ad cl. Webbium misit. Disrrus. er06. In pratis, sylvis, ericetis apricis, campestribus, collibusque cretaceis ad arborum ra- dices , terram, rupes, muros totius Europæ, præter zonam polarem, Asiæ borealis, et Americæ sep- tentrionalis species vulgatissima. Usque adhuc in Africà nunquäm fuerat lecta. HYPNUM, ALOPECURUM. Lis. H. caule repente, diviso, divisionibus erectis dendroideis, infernè simplicibus nudisque supernè fasciculato-ramosis, ramis incurvis , foliis imbricatis ovato-oblongis acutis concavis margine serratis, nervo prope apicem evanido , capsulà ovatà cernuà , operculo conico rostrato. III, — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — 2 (10) Museus squamosus alopecuroides, flagellis recurvis. Vaill. Bot. Par., p. 137, t. 23, f. 5. Hypnum dendroides obscurius setis et capsulis brevioribus subnutantibus. Dill. Hist. Musc., p. 515, t. 41, f. 49. Hypnum alopecurum. Lin. Sp. PL., p. 1594. Hedw. Spec. Musc., p. 267. Engl. Bot., t. 1189, Brid. Bryol. univ. 11, p. 444. DC. FT. Fr., 11, p.555. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p.168, t. 25. Hüben. Musc. Germ., p. 662. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 20. Exsic. Funck Moostasch., t. 45. Moug. et Nestl., n. 144. Hobson Brit. Moss., v. 1, n. 77. Drummond Musc. Scot., Y. 1, n. 86. Bréb. Mouss. Norm., n. 5. Has. Ad saxa uda pedesque arborum in sylvis insulæ Teneriffæ primo hancce copiosè urnigeram spe- ciem pulcherrimam clarr. Webb et Berthelot legerunt, dein sterilia specimina iisdem locis lecta cum eisdem communicavit cl. Despréaux. Disrris. 6E06. Ad rupes et saxa radicesque arborum in locis umbrosis humidisque sylvarum per to- tam Europam , præter polarem , in Americà meridionali, Chili et Juan Fernandez (Bertero) et septen- trionali nec non in Japoniä confertim crescit. Ogs. Cette Mousse, l’une des plus belles de nos contrées où elle représente ces magnifiques Hypnes dendroïdes de l'Inde et de la Nouvelle-Hollande, acquiert aux Canaries de très-grandes dimensions. Nous en avons dont les divisions principales ont plus de six pouces de hauteur, et sont chargées de fruits. Quelques échantillons à rameaux aplatis et à feuilies disposées ou comme étalées sur deux rangées, comme le dit mon sayant ami De Notaris, de sa variété Friede- richsthali de cette espèce, se rencontrent aussi dans la collection. Les rameaux terminaux sont quelquefois extrêmement allongés , grêles et garnis de feuilles petites et espacées. Ce sont les lieux les plus humides qui produisent ces variations dont parlent au reste tous les auteurs. HYPNUM SPLENDENS. Hepvw. H. caule procumbente subdiviso duplicato-pinnato, foliis imbricatis erecto-patentibus ovatis longè acuminatis, acumine cirrhoso, margine reflexo subserrulatis , basi breviter binerviis nitidis, pedunculis Iævibus subaggregatis , capsulà ovatà cernuâ , operculo curvirostro. * Muscus filicinus, major, flavescens , ramosus. Vaill. Bot. Par., p. 140, t. 29, f. 1. Hypaum filicinum, Tamarisci foliis majoribus splendentibus. Dill. Hist. Muse., p. 274, t. 35, f. 13. Hypnum splendens. Hedw. Spec. Musc., p. 262, t. 67, f. 6-9. Engl. Bot., t. 1424. Brid, Bryol. univ., Il, P. 435. DC. Fl. Fr., nu, p. 519. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 470, t. 25. Hüben. Musc. Germ., p. 656. De Ntrs. Syll. Musc. Tral, D AT Exsic. Funck Moostasch., t. 42. Moug. et Nestl., n. 42. Hobson Brit. Moss. , v. 1, n. 80. Drummond Musc. Scot., Y. 4, n. 90. Bréb. Mous. Norm., n. 57. Sommerf. Norv., n. 1923. Hypoum parietinum. Lin. Sp. PL., p. 1590. Swartz. Musc. Suec., p. T3. Hypaum proliferum. Murr. in Lin. Syst. veget. (non Lin. Sp. PI.). Has. Ad terram in insulà Gomerä specimen urnigerum legit el. Despréaux. Disre. roc. Ad terram in nemoribus , sylvarum oris totius Europæ, Asiæ et Americæ borealis fre- quens. Nunc inter stirpes africanas etiam adnumerandum. | HYPNUM ILLECEBRUM. Lin. H. caule procumbente diviso vagè subpinnatimque ramoso, ramis teretibus incurviusculis, foliis arctè imbricatis appressis ovatis concavis apiculatis serrulatis ultranerviis, pedunculo scaberrimo, capsulâ ovatâ ventricosà cernuâ, operculo conico acuminato. Muscus terrestris surculis Kali aut Illecebræ æmulis, foliis subrotundis squamatim incumbentibus. Vaill. Bot. Par, p. 437, t.25, £. 7. Hypaum cupressiforme rotundius vel Illecebræ æmulum. Dill, Hist. Muse., t. 40, f. 46, À, B. Fide Bridelii. Hypoum lllecebrum. Lin, Sp. PL., p. 1594. Schwægr. Supp. 1., P. 1, p. 295. Brid. Bryol. univ. 11, p. 428. DC. Fi. Fr, u, p. 522! Hüben. Musc. Germ., p. 649. De Ntrs. Mant. Musc., p. 15, et Syll. Musc. Ital., p. 22. Hypaum blandum. Hook, et Tayl. Musc. Brit., p.76. Supp., t. 5. Teste specimine authentico à cel. Hookero nuperrimè accepto. | Has. In insulâ Canariâ terrestre legit cl. Despréaux. Disrmus. 6x06. Stirps Europæ temperatiori hucusque propria. Algeriana specimina fructifera pul- Cas) cherrima et illis ex insulis Canariensibus provenientibus simillima benevolentiæ clarr. Monnard ct Roussel debeo , quæ cum icone eximià Hookerianâ examussim conveniunt. Exemplaria sardoa mihi à el. De Notaris missa macriora sunt, sed typo omnino respondent. Oss. Gette Mousse n'est pas très-commune, surtout en fruit, et ce qui semblerait le prouver, c’est qu’elle n’entre encore dans aucune collection d'Exsiccata. Elle a son centre dans la zône tempérée de l’Europe, et pour limite la plus méridionale les îles Canaries. HYPNUM RIPARIUM. Liwn. H. caule decumbente vagè ramoso, ramis divisis complanatis, foliis laxissimè distichis ovato-lanceo- latis interdüm longissimis, integerrimis, nervo suprà medium evanido, capsulâ oblongo-cylindricä cernuà , operculo è convexo-conico acuminulato. Hypnum aquaticum , flagellis et teretibus et pinnatis. Dill, Hist. Musc., p. 508, t. 40, f. 44. B, C, D. Hypnum riparium. Lin. Sp. PL., p. 1595. Hedw. Musc. Frond., iv, p. 7,t.5. Brid. Bryol. univ. , 11, p. 412. Engl. Bot., t. 260. DC. Fl. Fr., 11, p. 559. Hook. et Tayl. Muse. Brit., p. 152, t. 24. Hüben. Musc. Germ., p. 619. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 4. Exsic. Funck Moostasch., t. 57. Moug. et Nestl., n. 246. Hobson Brit. Moss., v. 1, n. GG. Bals. et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 25. Has. In aquis sylvæ Agua Garcia ; in Teneriffà, sterile lectum. Disrs. exoc. In totà Europàä, præter frigidissimam , in aquis fluentibus aut fossis aquâ pluviali re- pletis ad terram, palos, saxa adhærens, habitat. Sub zonû calidiore Africæ primi omnium legerunt clarr. Webb et Berthelot. HYPNUM MYOSUROIDES. Linx. H. caule repente vagè fasciculatimque ramoso , ramis ascendentibus teretibus attenuatis incurvis, foliis imbricatis patentiusculis lanceolato-acuminatis subplanis argutè serrulatis nervo ad medium evanido, marginibus basi reflexis, capsulà æquali ovato-oblongä erectä aut inclinatâ, operculo conico rostrato. Hypnum myosuroides, tenuius, capitulis nutantibus. Dill. Hist. Musc., p. 517, t. 41, f. 51. Hypnum myosuroides. Lin. Sp. PL., p. 1396. (non Hedw.) Schwægr. Suppl., 1, P. 11, p. 267. Engl. Bot., t. 1567. DC. Fl. Fr., un, p. 554. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p.169, t. 25. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 19. Exsic. Funck Moostasch. t. 46. Moug. et Nestl., n. 530. Hobson Brit. Moss., y. 1,n.76. Drummond Musc. Scot., v.1 n. 88. Bréb. Mous. Norm., n. T1. Isothecium myosuroides. Brid. Bryol. univ., 11, p. 569. Hüben. Musc. Germ., p. 604. Has. In insulis Canariensibus fructiferum lectum. Disrris. eroc. Ad truncos arborum in ipsâque terrà totius Europæ et Americæ borealis usque adhuc lectum. Nondüm in Africà innotuerat. HOOKERIA. SMITH. PerisTomium duplex. Exrerius è dentibus sedecim lanceolato-linearibus. Inrerius membrana carinato-sulcata in cilia totidem, rariüs ciliolis interjectis, apice fissa. Cazvrrra mitræformis basi in lacinias plurimas subæquales fissa , rariüs integra, gla- bra vel piloso-hirta. Capsuza æqualis exannulata erecta, nutans pendulave. OPERcu- LUM COnico-acuminatum , sæpiùs verd rostratum. FLos monoicus vel dioicus. Mascu- LUS femineusque laterales è paucis genitalibus, pistillo unico fecundo, paraphysibusque articulatis ea comitantibus compositi. Musci perennes , ramosissimi, elegantissimi epigæi vel rarius epidendri, inter tro- picos, paucissimis europæis exceptis, vilam cæspitosè degentes. (12) HOOKERIA WEBBIANA. Monrac. H. caule procumbente vagè bipinnatim ramoso, ramis obtusis planissimis , foliis imbricatis dupli- cato-distichis patentissimis obovato-oblongis apice obtuso tenuissimè denticulatis enervüs, perichætia- libus linguiformibus, capsulâ subinæquali ovatä sub ore constrictä. Has. Specimen hujusce perelegantis speciei fructiferum Lejeuniam serpyllifoliam ad basin parasitan- tem gerens , in sylvà Agua Garcia Teneriffæ legit cl. Webb ; posteà eamdem cæspites ad truncos arbo- rum, ut videtur , latos applanatosque efformantem sed prorsüs fructibus carentem in Canarià invenit et cl. Despréaux. Disrms. ceoc. Muscus splendidissimus Canariensis. Desc. CAuLIS procumbens , biuncialis longior vagè bipinnatimque ramosus, infernè foliis denudatus, luteolus. RAI primarii secundariique subsimplices alterni distichi erecto-patentes , planissimi , apice obtusi. FozrA caulina rameaque disticha densè duplicique serie bifariam plano-imbricata, obovato-oblonga, apice obtusè subattenuato quasi rotundata , denticulis augmento maximo omnium minutissimis instructa, antice magis erecta, postice paten- tiora, basi caulem plicà angustä amplectentia, omnia cauli obliquè inserta, enervia s. interdüm areolis basilaribus dilatatis obscurè breviterque subbinervia, cæterüm tenuissimè punctato-areolata, pellucida nitentiaque, juniora lutescenti-viridia, vetusta ferruginea. PertcæTrALrA imbricata , exteriora squamiformia ovata brevia sensim lon- giora ; interiora basi vaginantia supernè linguiformia! sub apice rotundato denticulato subreflexiusculo angustata, enervia vel breviter et obscurè binervia. PenuncuLus è vaginà eylindricä, basi hine gibbà, paraphysibus numerosis brevibus breviterque articulatis hyalinis pistillisque abortivis (adductores Hedw.) s. archegoniis onustâ comitatä- que in ramis secundariis lateralis, solitarius, semiuricialis, infernè saturatim, supernè dilutè purpureus , lævis, tortilis. CaPsuzA basi subæqualis ovata erecta , quandoque et inclinata, imd cernua, sub orificio constricta , rubra. PertsToMIT EXTERIORIS dentes sedecim lanceolati, inflexi, transversin densè et pulchrè trabeculati, linea media longitudinaliter exarati, lutei. PERISTOMIUM INTERIUS , Mmembrana carinato-sulcata, lineolata, in cilia sede- cim erecta carinata, albido-hyalina, lacunis s. fissuris in carinæ medio plurimis perforata, ciliolis binis , inter düm inter sese variè concretis, interpositis, apice fissa. SEMINA lævia minuta viridi-lutescentia. OPERCULUM CALYPTRAQUE ignota. Ons. Cette élégante Mousse ressemble si bien au Leskia trichomanoïdes, que, lorsque je visitai pour la première fois, et sans les examiner, autrement qu’à la simple loupe, les Cryptogames recueillies aux Canaries par M. Webb, je la pris pour cette espèce, et ne lui donnai pas un autre nom. Comme je n’enregistre dans ce travail aucune espèce que je ne l’aie analysée dans ses plus petits détails, quelle n’a pas été ma surprise, quand vint le tour de celle-ci, de trouver tout autre chose sous le microscope! L'analyse du périsitome me convainquit bien vite que le genre même était différent, et qu’elle devait appartenir aux Hookerics. En effet, bien que la coiffe, dont la forme en mitre est un des signes diagnostiques du genre Hookeria, n'ait pu être retrouvée parmi les échantillons de cette Mousse, je ne puis douter néanmoins qu'elle ne doive être inscrite parmi les espèces de ce beau genre. Et c’est là l’avantage immense des méthodes naturelles sur les artificielles , qu’en l'absence même du caractère systématique , l’ensemble de tous les autres suffise pour décider de la place que doit occuper un être naturel quelconque dans la série des corps organisés. J’ai:fait remarquer tout à l'heure la res- semblance extérieure qu'a l'Hookeria Webbiana avec le Leskia trichomanoides. J'ajouterai que ses feuilles sans nervures ont la forme de celles du Neckera glabella, moins la pointe ou #ucro, et à peu près aussi leur disposition sur la tige. Celle-ci est également ramifiée de la même manière; en sorte que la figure 7 de la planche 52 de Dillen en donnerait une assez juste idée. On n'aperçoit les dentelures des feuilles , tant elles sont fines ct peu saillantes, qu'à un grossissement de 50 diamètres ; mais il faut grossir à 160 diamètres pour les bien voir. On pourrait donc dire à la rigueur qu’elles sont entières. C’est bien certainement, en cryptogamie , l'une des plus belles découvertes dues aux fructueuses explorations de mon savant ami M. Webb. II était donc juste de lui attacher à jamais son nom. Aussi m’est-il extréèmement agréable de trouver cette occasion de réunir ainsi, dans le nem d’une modeste plante, deux noms chers à la science, bien plus chers encore à l’amitié qui les unit depuis si long-temps. EXPLICATION DES FIGURES. PL 1, fig. r. a Hookeria Webbiana vue de grandeur naturelle. 4 Capsule grossie seize fois et déoper- culée. Il manque à gauche plusieurs dents du péristome extérieur , qui ont été enlevées à dessein pour ‘ laisser voir une portion de l’intérieur. c Deux dents du péristome extérieur , encore fixées à la capsule, (13) dont on voit une portion du réseau. Cette figure est grossie quatre-vingts fois. d Coupe transversale montrant un tronçon de l’une de ces dents, pris vers sa partie inférieure. On voit qu’elle est creuse à l’intérieur. L’amplification de cette coupe est de cent soixante diamètres. e Portion du péristome inté- rieur composé d’une membrane plissée longitudinalement et divisée à son bord libre en seize dents sé- parées par des cils ordinairement au nombre de deux. On ne voit ici que deux de ces dents. Leur par- tie moyenne est percée d'ouvertures étroites de distance en distance : figure dessinée à cent quatre- vingt-dix diamètres. f Portion d’une tige portant quatre feuilles caulinaires vues en dessus et grossies seize fois. g,g Deux de ces feuilles séparées, vues au même grossissement. » Portion du sommet d’une feuille caulinaire grossie cent soixante fois en diamètre, et montrant la forme des mailles du réseau. On remarque sur le bord quelques légères dentelures résultant de la saillie de plusieurs cel- lules. z,1,t,1 Feuilles périchétiales grossies vingt-cinq fois. 4 Base d’une de ces feuilles vue à un gros- sissement de quatre-vingts diamètres, pour montrer la forme des cellules du réseau et leur disposi- tion. / Deux paraphyses grossies cent soixante fois. »m Séminules grossies trois cent quatre-vingts fois. LESKIA. HEDWw. PERISTOMIUM duplex. EXTERIUS dentes sedecim subulati inflexiles. InTERIUS mem- brana reticulata carinato-sulcata in cilia sedecim vel processus pyramidatos vel linea- res uniformes fissa. OPERCULUM convexum sæpè rostellatum. CALyPrRA cuculliformis s. dimidiata. CarsuLA lateralis erecta æqualis exannulata. SEmINA minutissima Iævia, rarissimè muriculata viridia , tandem fuscescentia. FLos monoïcus vel dioïcus, raris- simè hermaphroditus , lateralis, gemmiformis. Mascuzus ex antheris 6—1%4 et para- physibus linearibus æqualiter articulatis eas stipantibus compositus. FEMINEUS, pistilla tot quot antheræ, paraphysibus similibus stipata, unico (raris binis) fecundo. Musci perennes ramosi repentes , tolius terrarum orbis cives, cæspitosè terrestres aut epidendri. Genus hinc Hookeriis illinc Hypnis toto habitu et dispositione foliorum affine , nec ob eam causam tamen dividendum. LESKIA SERICEA. Hepw. L. caule repente ramoso , ramis confertis subsimplicibus erectis apice incurviusculis, foliis imbri- catis lanceolato-acuminatis bistriatis subintegerrimis , nervo antè apicem evanescente instructis, pe- dunculo muriculato, capsulä erectà ex ovato subcylindricä , apicem versüs scilicet sensim angustatä, operculo conico acuminato. Muscus arboreus, splendens, sericeus. Vaill. Bot. Par., p. 139, t. 27, f. 5. Hypnum vulgare sericeum, recurvum, capsulis erectis. Dill. Hist. Musc., p. 525, t. 49, fig. 59. Hypnum sericeum. Lin. Sp. PL. , p. 1595. Engl. Bot., t. 1445. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 165,t. 25. Curt. FL, Lond.,t. 69. Duby Bot. Gall., p. 556. k Exsic. Hobson Brit. Moss., v. 1, n. 19. Drummond, Musc. Scot., v.1,n. 79. Bals. et De Ntrs. Musc. Mediol., n, 95. Neckera sericea. Hedw. Fund. Muse. 11, p. 95. Leskia sericea. Hedw. Musc. Frond., 1V, p. 45, t. 17. Br:d. Bryol. univ., 11, p. 295. DC. Fl. Fr.,11, p. 516. Hüben. Musc. Germ., p. 580. De Ntrs. Syll. Musc. Iial., p. 63. où, ki Exsic. Funck Moostasch., t. 36. Moug. et Nestl., n. 225. Bréb. Mouss. Norm., n. 10. Desmax. Crypt., n. 747. Has. Arborea in sylvis Teneriffæ et ad saxa montis Sancillo Canariæ lecta , cum Sticté canariens:, Leptodonte Smithit, Radulâque complanaté intricata. L Disrais. cEoc. E vulgatissimis hæc species arborea , terrestris saxatilisve in toto terrarum orbe habitat. Ogs. Les échantillons canariens sont un peu plus gros que la plupart de ceux de J'Europe, mais n’en diffèrent en aucune sorte. (14) LESKIA COMPLANATA. Henw. L. caule procumbente variè pinnato-ramoso , ramis apice filescentibus , foliis caulinis rameisque im- bricatis distichis pterigoideis oblongis, apice obtuso mucronulatis, ramulorum lanceolatis, omnibus subenervis integerrimis , capsulà ovatà erectà , operculo acuminulato oblique rostrato. Hypnum pennatum compressum ef splendens capsulis ovatis. Dill. Hist. Musc., p. 268, t. 54, f. 7. Hypaum complanatum. Lin. Sp. PL., p. 1588 (exel: syn. Vaillantii). Engl. Bot. , t. 1493. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 152, t. 24. Duby Bot. Gall., p. 552. Exsic. Hobson Brit. Moss., v. 4, n. 65. Drummond Musc. Scot., x. 4, n. 72. Bals. et De Ntrs. Muse. Mediol., n. 46. Hypnum ornithopodioides. Scop. Fl. Carn. ed. 2, t. 11, p. 329. (exel. syn. Dill. et Lin.) Leskia complanata. Hedw. Spec. Musc., p. 231. Brid. Musc. recent., u, P.u,p. 54,t.1,f.92,et Bryol. univ., 1, p. 327. DC. F1. Fr., n, p. 514. De Nirs. Syll. Musc. Ital., p. 61. Exsic. Funck Moostasch., t. 55, Moug. et Nestl., n. 528. Sommerf. Norv., n. 27. Desmax. Crypt., n. 749. Bréb., Mouss. Norm., n. 31. Has. In insulà Canariâ capsulis onustam legit cl. Despréaux ; habitationem tamen propriam in sche- dulä manuscriptà omisit. Disrris. 6xoc. Species Europæa, Americana , im Australasica , nunc quoque Africana, ad truncos, muros saxaque cæspitosè vivit. Oss. L’échantillon envoyé par M. Despréaux , sans indication précise de localité, est muni de ses capsules, et ne s'éloigne en rien des individus fructifiés que je possède, et qui proviennent de l'Italie, des Vosges, de la Bretagne, de la Normandie et de la Champagne. Ceux du Tyrol (Ungher) et de la Norwège (Sommerfelt) ne portent pas de capsules; ceux des Vosges, au dire de mon excellent ami le docteur Mougeot, sont rares en fruits. DALTONIA. Hook. ET TAYL. PerisromiuM duplex. ExTERIUS dentes sedecim erecti aut variè flexi ; INTERIUS cilia totidem basi libera filiformia cum dentibus alternantia. CALYPTRA mitræformis conica basi aut subintegra aut fimbriata glabra. Capsuza æqualis cum aut absque annulo. PepuncuLus lateralis. OPERCULUM conico-rostratum vel è planiusculo rostellatum. FLos monoïcus (an et dioïcus?) lateralis gemmiformis. ANTHERÆ PISTILLAQUE quatuor ad sex paraphysibus destituta ; femineorum genitalium, unicum fecundum. Musci perennes, arborei, regionum temperatarum et calidiorum utriusque conti- nentis incolæ. DALTONIA HETEROMALLA. Hoox. er Tavyc. D. arborea, caule decumbente infernè ramoso, foliis subimbricatis ovato-acuminatis concavis acutis carinatis, nervo ultramedio, perichætialibusque longè mucronatis integerrimis, capsulis oblongis heteromallis subsessilibus perichætio immersis , operculo conico-acuminato recto. Muscus apocarpos arboreus , repens, viridis, plurimis capitulis per caulium Jongitudinem nascentibus. Vaill. Bot. Par., D. 429,41. 27147. Sphagnum heteromallum, polycephalum. Dil. Hist. Musc., p. 248, (. 32, f. 6. (Quod ad habitum musci attinet perfec- lissima ). Sphagnum arboreum. Lin. Sp. PL., p.1570. Neckera heteromalla. Hedw. Musc. Frond. 11, p. 38, t. 15. Engl. Bot., t. 1180. DC. FI. Fr., 11, p. 344. Hüben. Musc. Germ., p. 512. Exsie. Funck Moostasch., t. 35. Daltonia heteromalla. Hook. et Tayl. Musc. Brit, p. 189, t. 22. Duby Bot. Gall., p. 555. Montag. Ann. sc. nat. 9e sér. Botan., t. vi, p. 529. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 71. Exsic. Moug. et Nestl., n. 752. Hobson Brit. Moss., v. 2, n.51. Drummond Muse. Scot., v. 1, n. 64. Bréb. Mouss. Norm., n. 176. (15) Cryphæa heteromalla. Brid. Bryol. univ., 11, p. 250. Has. Ad truncos arborum in insulâ Canariâ cæspitem hujusce speciei, quocum Radula complanata capsulis onusta intricata erat, legit cl. Despréaux. Disrrrs. eroc. Hic Muscus, Europæ totius incola, in insulâ Mauritii et in Pensylvanià, fide Bri- delii, repertus est. Nunc eumdem in Africà habitare compertum habemus. NECKERA. HEDpw. PERISTOMIUM duplex. ExrERIUS dentes sedecim lanceolato-lineares erecti. INrerius cilia totidem filiformia erecta basi membranulà brevi connexa, cum dentibus alternan- tia. CaLyPTRA cuculliformis s. latere fissa. CapsurA lateralis, basi æqualis exannulata. OPERGULUM Conicum sæpè acuminatum. FLos monoïcus , rarius dioïcus hermaphrodi- tusve. MascuLus gemmiformis lateralis ex antheris 4 ad 20 constans , paraphysibus articulatis eas stipantibus. Femineus pistilla # ad 16 fovens , unico tantèm fecundo , tisdem ac in flore masculo paraphysibus concomitata. Muscr perennes cæspitosi epidendri aut rupestres in regionibus omnibus temperatis aut calidioribus utriusque orbis vitam agentes. NECKERA CRISPA, Henw. N. caule repente ramoso, ramis pinnatis planis, foliis imbricatis, duplici serie distichis, oblongis obtusis vel subacuminulatis subenerviis transversè rugosis , rugis 3-4 semicircularibus parallelis , capsulà ovato-subsphæricä longè pedunculatä, operculo conico rostrato incurvo. Hypnum pennatum undulatum crispum, setis et capsulis brevibus. Düll. Hist. Musc., p. 215, t. 56, f. 12. Hypnum crispum. Lin. Sp. PI., p. 1589. Neckera crispa. Hedw. Sp. Musc., p. 206. Ejusd. Fund. Musc., 11, p. 95, t. 14, f. 47, 48. Engl. Bot., t. 6 Bryol. univ., 11, p. 246. DC. Fl. Fr.,n, p. 545. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 156, t. 22, Hüben. Musc. Germ., p Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 68. Exsic. Funck Moostasch., t. 33. Moug. et Nestl., n. 429. Hobson Brit. Moss., v. 2, n. 48. Drummond Musc. Scot., v.1, n. 61. Bals. et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 6. Bréb. Mouss. Norm., n. 29, Has. Ad truncos arborum præsertim Zauri in insulà T'eneriffâ leserunt clarr. Webb et Berthelot et ibidem ad rupes propè oppidum Sanctam-Crucem specimina alia decrepita spadicea legit cl. Despréaux. Disrris. 6x0. In truncis sylvarum, terrâ nudà cretacei , saxisque humidis montium per totam Eu- ropam , in Americâ septentrionali et meridionali hæc species facilè totius familiæ maxima et pul- cherrima densè cæspitosa habitat, in zonis temperatis tantüm capsulas exserens. Ogs. Cette magnifique Mousse acquiert des dimensions considérables. J'en ai recueilli près de Plombières, Vosges, des échantillons qui ont plus d’un pied de longueur. Ils pendaient en longues touffes des branches des sapins, et étaient chargés de fructifications. Nous en avons de Ténériffe qui ne leur cèdent en rien sous ces deux rapports. Quelques autres, recueillis sur des rochers à Sainte-Croix, dans la même île, sont plus rabougris et ressemblent davantage à ceux qu'on trouve le plus communément dans nos contrées. Ainsi que le remarque Bridel, les rugosités des feuilles sont plus marquées, les tiges plus élégamment pennées, la couleur tirant davantage sur le brun dans la Mousse soumise aux rayons brûlans du soleil d'Afrique. J'ajouterai que la capsule est aussi plus volumineuse, presque sphérique et assez semblable à celle du genre Asérodontium, autre mousse propre aux Canaries, dont je parlerai tout-à-l'heure. dans les + NECKERA INTERMEDIA. Brin. N. caule decumbente ramosissimo, ramulis plerisque attenuatis , foliis distichis oblongis obtusè ro- tundatis undulatis enerviis. Neckera intermedia. Brid. Mant. Musc., p. 137. Bryol. univ., 11, p. 241. Sckwægr. Suppl. I, P. 11, p. 144, Has. In Teneriffæ sylvis propè Laguna in arboribus detexit Rudley. Brid. Li.) 4 “CLS . CP A (16 ) Oss. Cette Mousse a été trouvée stérile. Cependant Bridel croit qu’elle diffère de la précédente par sa tige plus rami- fiée, par ses feuilles qui ne sont pas lancéolées, mais arrondies au sommet, et surtout remarquables par des ondula- tions plus prononcées, enfin par ses derniers rameaux , pour la plupart amincis au sommet. Malgré toutes ces différences, il se pourrait bien, comme le pensent quelques bryologistes, que celle-ci ne fût qu'une simple forme de la première. Ne serait-il pas d’ailleurs assez étonnant que cette Mousse, l’une des plus grandes, eût échappé aux nombreuses explora- tions de nos trois voyageurs ? Quoi qu'il en soit, je l'ai toujours inscrite ici pour mémoire jusqu’à ce qu’il soit démontré qu'elle doit être définitivement rayée du catalogue des espèces de cette famille. J'ai reçu deux fois sous ce nom des échantillons fructifiés d’une Mousse que je rapporte au Neckera pennata. Je donnerai là les motifs de mon opinion. NECKERA PUMILA. Hepw. N. caule depresso subpinnatim ramoso, ramis brevibus planissimis ex axillis foliorum flagella filiformia emittentibus, foliis distichis , ovato-lanceolatis, mucronulatis, margine subrecurvis lunulato- rugosis subenerviis, pedunculo perichætio vix longiore, capsulâ exsertâ oblongo - ovatä, operculo conico-subulato. Hypnum pennatum. Dickhs, PI, crypt. Fasc.1, p. 6, t. 1, f. 8. Fontinalis pennata. Huds. F1, Angl., p. 468. Fide Hookeri. Neckera pumila. Hedw. Musc. Frond., 11, p. 49, t. 20. Eng. Bot., t. 1443. Brid. Bryol. univ., 11, p. 244. DC. F{, Fr. Y, p. 256. Hook. et Tayl. Muse. Brit., p.135, t. 22. Hüben. Musc. Germ., p. 575. De Ntrs, Syll. Muse. Ital., p. 69. Exsic. Moug. et Nestl., n. 429. Bréb. Mouss. Norm., n. 50. Has, In insulâ Canarià ad truncos arborum à cl. Despréaux lecta. Disrris. 6-06. Hactenus in Europä Americâque septentrionali tantummodé inventa ; nune, limitibus extensis, Africam quoque incolit, ubique autem sylvas inprimis et umbrosa seligens. In Apennino Etruriæ Savi, in Sardiniæ australis montibus el. Moris , fide De Notaris, in sylvis altissimis Asturien- sibus propè Munrellos cl. Durieu nuperrimè legerunt. Ogs. J'ai recueilli, en 1822, à Longwy, département de la Moselle, des échantillons stériles d'une Mousse que je ne saurais rapprocher d'aucune autre espèce que de celle-ci. Ils sont très-remarquables par leur ramification bipennée, et sur- tout par leurs feuilles, que termine un long prolongement filiforme enroulé en vrille ou très-crépu. Quoique décomposée en rameaux et ramules nombreux tous disposés sur un même plan, la Mousse entière a tout au plus dix-huit lignes de hauteur. Ellecroissait sur le tronc d’un arbrisseau. NECKERA PENNATA. Henvw. N. caule primario repente demüm decumbente ramoso , ramis erectis pinnatim ramulosis, ramulis subsimplicibus , foliis distichis patentissimis ovato-lanceolatis acutis planis vel obsoletè undulatis sub- enerviis subserrulatis, capsulâ erectà ovatâ perichætio immersâ, operculo conico acuminato incurvo. Muscus terrestris major, ramulis compressis, foliis superficie crispis. Vaill. Bot. Par. , p. 129, t, 27, f. 4. Sphagnum pennatum undulatum, vaginà squamosà. Dill. Hist. Musc., p. 250, t. 32, [. 9. Fontinalis pennata. Lin., Sp. PI., p. 1371. Hypnum pennatum. Hall. Stirp. Helv. , n. 1797, t. 46, f. 2. Pilotrichum pennatum. Pal. Beauv. Prodr., p. 85. Neckera pennata. Hedw., Musc. Frond. m1, p. 47,t. 19. Brid. Bryol. univ. 11, p. 238. Grev. Scot. Crypt. Fl., t. 109 DC. Fl. Fr. 1, p. 545, Hook. et Tayl., Musc. Brit., p. 135. Suppl., t. 4. Hüben., Musc. Germ., p. 570. De Ntrs., Syll. Musc. Ital., p. 69. Exsic. Funck Moostasch., t. 34. Moug. et Nestl., n. 146. Daltonia pennata. Arn., Disp. Meth., p. 54. Duby. Bot. Gall., p. 553. Has. In insulis Canariensibus inprimis Gomerä invenit cl. Despréaux, qui cum el. Webbio specimina perichætiis numerosis onusta non autem capsuligera communicavit. Drsrris. cro6. Muscus totius orbis civis, sed nusquäam frequens. Os. Ainsi que l’observe fort bien Bridel, rien de plus variable dans certaines limites que la forme des feuilles de cette Mousse. J'en possède des échantillons du Mexique (Andrieux), du Chili (Bertero), de la province de Valle-Grande, au Pérou (d'Orbigny), de Suisse, de Norvège, des Vosges , du Tyrol, etc. Je rapporte, comme je l'ai déjà dit, à cette es- pèce , les échantillons de Neckera intermedia que j'ai reçus de plusieurs bryologistes. Ces échantillons n’offrent point, en (PETE effet, les caractères attribués à cette dernière mousse par Bridel et Schwægrichen. Au lieu de feuilles arrondies au som- met, j'en vois qui sont oyales-lancéolées et pointues, absolument comme dans quelques exemplaires européens du Nec- kera pennata. Les Mousses que l’on prend pour l'espèce canarienne de Bridel ont la plus grande ressemblance , pour le port, avec la figure citée de Haller. Le Neckera chilensis de M. Schimper ne diffère même essentiellement de la mousse du Chili qu’on rapporte au N. intermedia, que par des capsules plus longuement pédonculées. Je les ai aussi trouvées l'une et l’autre mélangées dans la même touffe, de manière à envoyer l’une pour l'autre à mon ami Mougeot. L’obser- vation de M. Arnott qui a vu, dans l'herbier de M. Bory, le Neckera crispa étiqueté du nom de NN. intermedia, ne semble-t-elle pas d’ailleurs jeter de nouveaux doutes sur la légitimité de cette dernière espèce ? ANOMODON., Hook. ET TAyL. Perisromum duplex. Exrerius dentes sedecim lineari-lanceolati inflexi. INTERIUS cilia totidem cum dentibus alternantia ïis basi adnata fugacissima. CazyprrA cuculli- formis. OPercuLUM obtusè conicum vel rostratum incurviusculum. Capsuza æqualis ex- annulata. FLos dioicus gemmiformis lateralis. Musci perennes cæspitosi epigæi aut epidendri in regionibus utriusque orbis tem- peratis viventes. ANOMODON CURTIPENDULUS. Hoox. ET Tayz. A. caule procumbente vagè ramoso , ramis inordinatis vel subpinnatis rigidis erectis sæpè incur vis , foliis imbricatis patentibus ovato-subulatis margine recurvis apice serrulatis evanidinerviis, peri- chætialibus convolutis longissimis abruptè acuminulatis, capsulâ subpendulä ovatä brevipeduncu- latâ , operculo conico acuminato. | Hypaum dentatum, curtipendulum, viticulis rigidis. Dill. Hist. Musc., p. 535, t. 43, f. 69. Hypoum curtipendulum. Lin. Sp. PL., p. 1504. Neckera curtipendula. Hedw. Spec. Musc., p. 209. Engl. Bot., t. 144%. DC. FL. Fr. x, p. 341. Exsic. Funck, Moostasch., t. 54. Moug. et Nestl., n. 47. Anomodon curtipendulum. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 157, t. 22. Hüben. Musc. Germ., p. 865. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 77. Exsic. Hobson, Brit. Moss., v. 2, n. 49. Drummond, Musc. Scot., v. 1, n. 62. Bréb. Mouss. Norm., n. 26. Antitrichia curtipendula. Brid. Meth., p. 156. Bryol. univ. 11, p. 222. Has. Ad terram rupium in monte Cumbre de Erjos dicto sterile lectum. Disrrrs. roc. Species Europæa , Capensis et Patagonica ad saxa et arbores cæspitosè degens. ANOMODON MUTABILIS. Monrac. A. caule repente vagè- ramoso, ramis erectis compositis subattenuatis teretibusque pinnatis aut fasciculatis , foliis imbricatis appressis , lanceolato-acuminatis , latere utrinque , ob margines recurvos, strià longitudinali notatis evanidinerviis apice denticulatis, perichætialibus in cylindrum convolutis, intimis enerviis, capsulà oblongä , operculo conico obtuso. Hypoum mutabile. Brid. Sp. Musc. 11, p. 156. Musc. recent. 11, P. w, p. 170, t. 6, f. 1. Pterigynandrum mutabile. Brid. Bryol. univ. 11, p. 190. Pterogonium striatum Schwægr. Suppl. 1, P. 1, p. 103, t. 27. Exsic. Funck, Moostasch., t. 13. Moug. et Nestl. , n. 315. Pterigynandrum striatum. Duby, Bot. Gall., p. 563. Anomodon striatus. Hüben. Musc. Germ., p. 559. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 75. Has. In Canarià legit cl. Despréaux qui absque ullà loci indicatione ad cl. Webbium misit. Disrris. cEoc. Species merè Europæa et Boreali-Americana ; in Africâ nec in insulis adjacentibus nondüm hucusque fuerat reperta. Os. M. Hübener a eu raison d'inscrire cette Mousse dans le genre Aromodon auquel la ramène l’organisation de son péristome de même que ses autres caractères naturels. J'ai vérifié les observations de M. de Notaris à cet égard; ellessont I[. — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — 3 (18 ) de la plus parfaite exactitude. Je suis seulement surpris qu’en changeant ie nom générique, ces deux savans n'aient pas adopté le premier nom spécifique de Bridel, puisqu'il n’était pas encore employé. Il convenait tout autant que celui qu’ils ont admis. Pour me conformer aux lois de la nomenclature, j'ai donc dû restituer à cette Mousse l’épithète de mutabilis, au risque de fournir encore un nouveau synonyme. ASTRODONTIUM. Scawzcr. PERISTOMIUM duplex. ExTErIus dentes sedecim carnosi breves longè triangulares , siccitate conniventes, madore extrorsum reflexi. INTERIUS membrana annularis sub- horizontalis angusta, margine sedecies crenata. CALyPTRA ventricoso-subulata capsu- lam includens , latere rumpens. CarsuLa sphærica coriacea æqualis exannulata. OpPEr- CULUM longissimè rostratum. FLos dioicus ? lateralis. SemInuLa globosa oblongave dif- formia tenuissimè papillosa luteo-fuscescentia. Muscus perennis, sciuroideus, in insularum Canariensium Madagascariæque sylvis umbrosis ad corticem arborum vitam agens. ASTRODONTIUM CANARIENSE. Scnwzæcr. A. caule ascendente vagè ramoso , ramis teretibus attenuatis incurvis ramulos breves subsecundos emittentibus, foliis densè imbricatis ovato-lanceolatis erectis striatis enerviis integerrimis , perichætia- libus convoluto-vaginantibus longissimis levibus, capsulä sphæricä erectà microstomä, operculo longi- rostro incurvo. Hypnunm flagellis instar caudæ vulpinæ. Dill. Hist. Musc., p. 306, t. 29. f. 41. Leucodon Canariensis. Schwægr. Suppl. 11, P. n. p. 3. Hedwigia Smithii. Hook. Musc. exot.n, p. 5, t. 170. (Demto peristomio incompleto , reliqua eximiè depicta). Astrodontium Canariense. Schwægr. Suppl. 11, P. 1, p. 128, t. 134. Has, Species hæcce pulcherrima in Teneriffà ad Laurorum truncos à clarr. Webb, Berthelot et Despréaux lecta. Disrris. croc. Muscus insulis Africanis, Canariensibus et Madagascarià hucusque proprius nec alibi, quod sciam , repertus. : Os. Cette magnifique Mousse a été si bien décrite par Bridel, Hooker et Schwægrichen, qu’il me reste peu de chose à ajouter à ce qu'ils en ont dit. A part le péristome dont les dents extérieures manquaient à l'échantillon communiqué à M. Hooker, la figure donnée par ce célèbre bryologiste est parfaite comme toutes celles que nous devons à son habile crayon. Ce sont MM. Arnott et Gréville qui ont fait les premiers [a remarque que cette Mousse avait un péristome exté- rieur, qu'il est déjà facile de reconnaître dans la figure de Dillen. Les feuilles ne sont pas tournées du même côté, ainsi que le dit Bridel dans la diagnose de cette Mousse, ou du moins, dans mes échantillons, qui sont nombreux, elles n’of- frent pas cette disposition. Les séminules ont jusqu'à un vingt-cinquième de millimètre de diamètre ; elles sont couvertes de petites aspérités papilliformes que l'on voit très-bien à la périphérie. Leur couleur est d’un jaune tirant sur le brun ou le bistre foncé. Elles sont attachées, dans la capsule, à une columelle évasée au sommet et à la base, retrécie vers son milieu et plissée dans toute sa longueur. Le centre de cette columelle est composé d’un tissu cellulaire lâche et transparent. Les crénelures du péristome interne sont, dans le jeune âge, soudées au pourtour de son évasement supérieur. M. Hooker avait déjà signalé l’affinité de cette Mousse avec le Leucodon sciuroides; elle lui ressemble tellement, en effet, que ses rameaux stériles peuvent en imposer au point de faire prendre le change à un observateur peu éxercé. Ces deux Mousses ont d'ailleurs un grand nombre de caractères naturels qui leur sont communs. LEUCODON. Scawzc6r. PerisTomium simplex. Dentes sedecim membranaceï, basi connati, perforati, bipar- tibiles vel bifidi. CapsuLa lateralis, basi æqualis, exannulata. CazyprrA cuculliformis. Operculum conicum, subincurvum. FLos dioicus gemmiformis axillaris. MascuLus (19) ex antheris plus quam decem, FEmmeus è pistillis quindecim ad viginti cum vel absque paraphysibus articulatis , unico vero fecundo, constantes. SEMINA præcedentis. Musci cæspitosi, perennes, ad corticem arborum in regionibus temperalis utriusque terrarum orbis degentes, LEUCODON SCIUROIDES. Scnwzcer. L. caule repente ramoso , ramis teretibus ascendenti-erectis subdivisis siccitate recurvis, foliis undi- que densè imbricatis subsecundis cordato-ovatis acuminatis striatis enerviis integerrimis, perichætiali- bus convoluto-vaginantibus , capsulâ oblongo-ovatä , operculo conico rostrato. Muscus arboreus splendens, myosuroides. Vuill: Bot. Par., t. 27, f. 12. Hypnum arboreum sciuroides. Dill. Hist. Musc., p. 319, t. 41, f. 54. Hypaum sciuroides. Lin. Sp. PL., p. 1596. Dicranum sciuroides. Swartx, Musc. Suec., p. 32. DC. F1. Fr. 11, p. 479. Exsic. Moug et Nestl., n. 321. Fissidens sciuroides. Hedw. Sp. Musc., p. 161. Ejusd. Fundam. Musc. 11, p. 91,t. 8, f. 45, 46. Pterogonium sciuroides. Turn. Musc. Hibern., p. 32. Engl. Bot., t. 1903. Leucodon sciuroides. Schwægr. Suppl. 1, P. 11, p. 1, etir, P. 1, p. 82, t. 195, f. x, y. Hook. et Tayl. Musc. Brit, p. 119, t. 20. Duby, Bot. Gall., p. 362. Hüben. Musc. Germ., p. 349. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. T9. Exsic. Funck, Moostasch, t. 22. Hobson, Brit. Moos., v.2, n. 51. Bals.et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 15. Bréb. Mouss, Norm., n. 27. Leucodon Morensis. Schkwægr. Suppl. 1, P.1r, p. 2etr, P. 1, p. 82, t. 425. (Ex consensu omnium bryologorum non diversum ). Has. In insulâ Canariâ ubi legit cl. Despréaux. Disrris. ceoc. Muscus hicce in Europâ temperatiore et in Americà septentrionali hucusque lectus, nunquäm in regionibus calidis Africæ anteà repertus fuerat. LEPTODON. We. PerISTOMIUM simplex. Dentes sedecim æquidistantes lineari-lanceolati integri. Car- suLA lateralis æqualis erecta aut pedunculi curvaturà inclinata exannulata. CALYPTRA cuculliformis pilosa. FLOS monoicus dioicusve axillaris. Musci epidendri, perennes, in regionibus temperatis aut calidioribus utriusque he- misphærii, nunquàam verd inter tropicos obvii. LEPTODON SMITHII. Wess. L. caule procumbente pinnatim bipinnatimque ramoso , ramis confertis, siccitate incurvo-cincin- natis, foliis imbricato-distichis ovatis obtusis aut obtusè acuminulatis, concavis , margine recurvis, perichætialibus oblongis acuminatis, intimis longioribus, pedunculum subæquantibus, omnibus evanidinervüis , capsulà erectà vel subnutante oblongä, operculo obliquè rostellato. Muscus squamosus filicinus repens atrovirens, etc. Mich. Nov. Gen., p.114, n. 98. Hypnum cincinnatum. Santi, Viagg. Montam., p. 209, t. 6. (Trad. frane. 1, p. 149, t.5,f. 1,5). Hypnum Smithii. Dicks. PL. crypt. Fase. 11, p. 10, t. 5, f. 4. Hedw. Sp. Musc., p. 264, t. 68, f. 5, 7. Pterogonium Smithii. Swartx in Schrad Journ. 11, p. 173. Engl. Bot., t. 1526. Hook. et Tayl., Musc. Brit., p.74, t.14. Schwægr. Suppl. 1, P.1, p. 103et1r, p. 31, t. 109. Exsic. Hobson, Brit. Moss., v. 2, n. 25. Pterigynandrum Smithii, Brid. Sp. Musc., p. 140. DC. F1. Fr., 11, p. 462 et v. p. 214. Lasia Smithü. Brid. Meth.,, p. 155. ( 20 ) Leptodon Smithïi. Web. in Mohr Obs. p. 27, Brid. Bryol. univ., 11, p. 197. Hüben. Musc. Germ., p. 546. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p.82. Neckera bipinnata. Schleich. Crypt. Helv. exsic. Cent. 1v, n. 29. Has. Speciminibus Europæis hujusce musci typicis specimen persimile in insulà Teneriffä lectum et surculis Pterigynandri gracilis immixtum cum cl. Webbio communicavit cl. Despréaux. Disrris. GEoc. Species in cortice arborum frondosarum degens et in totà Europä australi occidentali- que vulgaris necnon Africæ et Indiæ Orientalis civis. + LEPTODON LONGISETUS. Monrac. L. dioicus , caule procumbente pinnato, fertili abbreviato , ramis subteretibus confertis siccitate vix aut non incurvo-cincinnatis , foliis undique imbricatis subdistichis ovatis obtusissimis concavis margine angustè reflexis plicà unà alterâve notatis, perichætialibus exterioribus ovato-acuminatis apice deflexis, intimis longioribus lanceolatis, omnibus nervo ultramedio percursis, capsulâ longè pedunculatä ovatä erectà , operculo..……. Has. Parmeliæ perlatæ et Leskeæ sericeæ in insul4 TeneriffA lectis specimina intricata inveni. Desc. Cauzis procumbens, uncialis, sescuncialis (in varietate autem flagelliferà quatuor ad sex pollices lon- gus), pinnatim bipinnatimque ramosus. RAmr erecto-patentes , subteretes, crassi, apice obtusi , vel filiformes, attenuati, filescentes , subflaccidi , siccitate vix involuto-reflexi, ramulique distichi conformes. FozrA confertim imbricata patulo-subdisticha, ovata, apice obtusa, margine integerrimo, angustè replicato, nervo ultrà medium evanido percursa, plicà unà aut alter notata, luteo-viridia. PerteHæÆTIALIA exteriora breviora ovato-acuminata apice deflexa, interiora longissimè lanceolata erecta ultranervia acutissima. Reris areolæ circulares. PEDUNCULUS è vaginulà cylindraceà, pistillis abortivis (archegoniis) paraphysibusque filiformibus longis articulatis numerosis onustà in caule lateralis, perichætii longitudinem ter superans, centimetrum et quod excedit metiens , erectus arcuatusve , luteolus , parüm tortilis. CAPsuLA ovata ampla, pedunculo concolor cum aliquo rubore commixto. Axnuzus nullus. Perisromr dentes albi, longiuseuli, lanceolati, à basi curvato-inflexâ sursüm apice irregulariter fisso erecto verticaliter conniventes, lacunis longitudinalibus lineà mediâ pertusi. OPERCULUM et CALYPTRA ignota. FLORES MASCULI in diversi individui caule ramisque laterales , gemmiformes, axillares , numerosi. Fozra INVOLUCRALIA quatuor ad sex ,-exteriora ovata concava prorsüs enervia, areolis quadrato-elongatis, intimum ven- - tricoso-ovatum acuminatum genitalia mascula in gremio ex toto complectens s. involvens. ANTHERÆ quatuor ad sex ovatæ oblongæve , breviter pedicellatæ, brunneæ, paucissimis brevissimisque paraphysibus articulatis stipatæ. Var. Flagellifer, caule procumbente longissimo pinnato, sterili, ramis distichis alternis brevibus gracillimis flagelliformibus, foliis cæterum conformibus concoloribusque laxis sensimque decrescen— tibus , tandem minutissimis. Has. Hypno Alopecuro verisimiliter locis ejusdem insulæ umbrosis humidisque lecto aliquot speci- mina hujusce varietatis immixta observavi. Disrris. 6e06. Muscus, dûm sit genuinus , merè Canariensis. Ors. Malgré toutes les différences qui pourront ressortir de la description de cette Mousse comparée à celle que les auteurs ont donnée de la précédente, elle a tant d'affinité avec elle , que ce n’est qu'avec doute que je l'en sépare et que je l'offre aux bryologistes comme une espèce distinete. Cependant, si on considère la longueur disproportionnée du pédoncule, eu égard à celle du même organe dans sa congénère, la grosseur et la forme de la capsule, la forme et surtout la couleur des feuilles, le peu d’élasticité et de rigidité des rameaux, dont l'état de sécheresse produit à peine une incurvation sensible, enfin et avant tout, les fleurs mä- les placées sur des pieds ou des individus différens , il me semble que l’on trouvera dans cette réunion de caractères des motifs pour soutenir la séparation de cette mousse de celle à laquelle je la compare. Que si l’on ne veut l'admettre que comme une variété notable, la description que j'ai essayé d'en donner complètera l'histoire du Leptodon Smithüi, et montrera que son pédoncule peut devenir quatre fois aussi long qu'il l'est dans l'état typique, et qu’au lieu d'être mo- noïque, cette mousse est aussi quelquefois dioïque. Quoi qu'il en soit, on ne peut arriver à la forme flagellifère qu'en passant par le Leptodon longisetus. Les feuilles ont la même forme et la même coloration. Mais quant à la ramification , S'il n’y avait pas identité dans les feuilles, jamais on ne pourrait imaginer que celle-ci dérive de l'autre, Sa forme générale est assez semblable à quelques individus de l'Hyp- num macrocarpum Hornsch., Mousse de Java trouvée stérile près de Bade, et dont j'ai des échantillons qui m'ont été com- (21) muniqués par M. Alex. Braun. Il est facile de voir que cet excessif développement de la plante, qui la rend stérile, est dû à la localité, très-humide sans doute, où elle a végété. Cette variation est d’ailleurs analogue au Pilotrichum flagellife- rum (Neckera Domingensis Spreng.), que je possède de Saint-Domingue et de Cuba, et qui ne fructifie pas davantage. PTERIGY NANDRUM. HEDw. PERISTOMIUM simplex. Dentes sedecim æqualiter distantes, acuti, solidi, erectius- cul, quibus interdüm membrana subtilis, annularis , fatiscens et vicem peristomii interioris gerens intùs adjuncta. CapsuLA lateralis basi æqualis, erecta, exannulata. OPERCULUM conicum sæpè rostratum. CALYPTRA cuculliformis. FLos monoicus dioicusve gemmaceus axillaris. MASCuLUS ex antheris quatuor ad sex, FEMINEUS & pistillis decem ad duodecim, unico fecundo, constantes, uterque paraphysibus articulatis filiformi- bus stipatus. Musci perennes in temperatis calidisque totius orbis ad terram et cortices arborum habitantes. PTERIGYNANDRUM FILIFORME. Heow. P. caule vagè ramoso, ramis raris subsimplicibus tenuissimis filiformibus, foliis imbricatis ovatis acuminatis concavis subenerviis serratis, capsulà erectà cylindraceä , operculo rostrato. Hypnum cylindricum. Dicks. Pl. crypt. Fasc., w, p. 2. Smith, Fl. Brit., xx, p. 1280. Grimmia filiformis Web. et Mokhr, Tasch., p. 130. Pterogonium filiforme. Schwægr. Suppl. 1, P. 1, p. 100. Engl. Bot., t. 2297. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 75, t. 14. Duby, Bot. Gall., p. 565. Exsic. Moug. et Nestl., n. 210. Pterogonium cæspitosum. Engl. Bot., t. 2526. Pterigynandrum filiforme. Hedw. Musc. Frond., 1v, t. 7. DG. FL. Fr., 11, p. 46. Brid. Bryol. univ., ur, p. 177. Exsic. Funck, Moostasch. , t. 13. Leptohymenium filiforme. Hüben. Musc. Germ., p. 536. De Nirs. Syll. Musc. Ital., p. 81. Has. In insulâ Canari ubi legit cl. Despréaux. Disrais. 6£oc. In totâ Europä et in insulâ Terrä-Novâ Americæ borealis ad cortices et saxa cæspitosè habitat. Nunc Africæ civis. Oss. Les échantillons adressés par M. Despréaux, sans indication précise de localité, ne diffèrent en rien de ceux que nous rencontrons en Europe. Je n'ai pas confondu dans la synonymie le Pterigynandrum heteropterum de Bridel, qui est une plante bien différente de l'espèce en question, du moins si j'en puis juger sur les échantillons de la collection de mon ami le docteur Mougeot, et bien mieux encore sur d’autres de Terre-Neuve que je dois à la générosité de M. de La Pylaie; car, il faut bien remarquer que dans mon exemplaire des Stirpes Vogesiacæ , cette dernière est quelquefois mé- langée avecle P. filiforme. Malheureusement les uns et les autres étant stériles, on ne sait trop si on doit les rapporter aux échantillons fructifiés trouvés par Thomas dans les Alpes du Valais. On aura une idée de la forme générale du Pteri- gynandrum heteropterum , en jetant les yeux sur la figure du Leskea secunda, publiée par M. Hooker dans ses Icones plantarum. La figure 57 de la planche 41 de Dillen, rapportée avec doute à cette espèce, appartient, selon M. Arnott, au Neckera seductrix Hedw. PTERIGYNANDRUM GRACILE. Hernw. P. caule repente fasciculatim ramoso, ramis myosuroideis incurvis, foliis undiquè densè imbri- catis ovato-lanceolatis, concavis, margine planis, apice denticulatis, basi obsoletè binerviis ; capsulâ erectà oblongâ , operculo conico. Hypnum gracile ornithopodioides. Dill, Hist. Musc., p. 328, t. 41 , f. 35. Hypnum gracile. Lin. Syst. Veg., p. 952. Hypnum ornithopodioides. Huds. Fl. Angl., p. 450. OEd. F1. Dan. , t. 649. (22) Pterogonium gracile. Swartx, Muse. Suec. p.26. Eng. Bot., t. 1085. Hook. et Tayl., Musc. Brit. , p. 74, t. 14. Exsic. Funck, Moostack., t. 13. Hobson, Brit. Moss. , v. 1, n. 26. Moug. et Nestl., n. 817. Pterigynandrum gracile. Hedw. Muse. Frond.,1v, p.16, t. 6 DC. FI. Fr., 11, p. 464, Exsic. Bréb. Mouss. Norm. , n. 16. Leptohymenium gracile. Häben. Musc. Germ., p. 554. De Ntrs. Syll. Muse. Ital., p. 80. Has. In Canariâ exemplaria capsulis onusta cl. Despréaux aliaque sterilia ramis filescentibus cl. Web- bius et Berthelot invenerunt. Disnus. 6roc. Muscus Europæus, Africanus Americanusque ; attamen regiones temperatas aut calidas amans, hyperboreas vero fugiens. Os. Cette Mousse a offert à M. Hooker un rudiment de péristome in'érieur que j’y ai moi-même observé, mais que je n’ai pu rencontrer dans la précédente. Il paraît que M. Hübener a été plus heureux , puisqu'il réunit ces deux espèces au genre Leptohymenium. Quant à moi, je ne puis admettre qu'on établisse un genre sur un aussi mince caractère, sur- tout dans un moment où les efforts que l’on tente pour ranger enfin ces plantes selon une méthode naturelle, semblent infirmer la valeur du péristome, qui, considéré d'une manière absolue;, avait servi jusqu'ici_à leur classification systé- matique. Les échantillons recueillis par M. Webb, sont pour le type de cette espèce ce que la variété flagellifère du Leptodon longisetus est pour celui de cette dernière Mousse. Aussi sont-ils également stériles. Trib. II. FILICEÆ. Brin. FISSIDENS. HEpw. PErisTomIum simplex. Dentes sedecim latiusculi, bifidi, inflexi, cruribus sub- inæqualibus, divergentibus. Carsura æqualis vel subæqualis exannulata. OreRcuLUuM conicum acuminato-rostratum. FLos monoicus dioicusve , nune lateralis, nunc termi- nalis. MascuLus FEmINEUSque in folii plicaturà nidulans, ille sæpiüs pedicellatus, hic sessilis. ANTHERZæ quatuor ad sedecim, paraphysibus comitatæ aut nudæ. PisrizLa qua- tuor ad viginti paraphysibus ut in maribus stipata, unico pleràmque fecundo. Musci perennes aut annui, perquàm elegantes , frondiformes , foliis densè aut laxè distichis, oblique insertis, equitantibus, duplicaturà anticà caulem amplectentibus, per totum terrarum orbem epigæl. FISSIDENS SERRULATUS. Brin. F. caule frondiformi simplici ramosoque erecto latissimo, incurvo-concavo, foliis subvigintiquin- que jugis approximatis lingulatis, apice acuminato grossè irregulariterque serratis, pedunculo terminali flexuoso , capsulà ovato-oblongä subventricosä obliquä subinclinatâve , operculo è basi convexä longi- rostro. Fissidens serrulatus. Brid. Bryol. univ., 11, p. 704. Has. In terr locis humidis umbrosis sylvarum et ad scaturigines inque stillicidiis regionis sylvestris, præsertim ad sylvam Agua Garcia dictam hunece muscum omnium congenerum eximiè distinctum fer- tilemque detexerunt clarr. Webb et Berthelot. Eamdem speciem totius gentis facilè pulcherrimam sed fructu carentem in eâdem insulä anteà invenerat cl.Bory de St-Vincent, qui cum Bridelio communicaverat. Disrris. 6E0G. Species hucusque Canariensis. Desc. CauLIs è basi inflexà ob innumeras radiculas badio-tomentosà erectus, simplex aut sub apicem innovatio- nibus hypogynæis alaribusque ramosus, pollicaris, sesquipollicaris , longior , tres et quod excedit lineas latus, humectus siccusve incurvato-concavus. FozrA subvigintiquinquejuga alternè disticha , inferiora squamæformia ad portionem amplexicaulem redacta , superiora confertiora latè lingulata, sursüm sensim grandiora, apice obtusius- culo acuminulato grossè irregulariterque (ut in {Veckerä macropodä) serrulata, ultrà medium duplicato-fissa , incurvo-deflexa , nervo crasso ante apicem evanido percursa, margine albido cæterùm integerrima; juniora su- perioraque amænè viridia, inferiora fusco-lutea , nitida, tenerrima, cireulari-areolata. PERICHÆTIALIA Caulina ( 23 ) terminalia, magis lanceolata angustioraque, intimum erectum vaginulam amplectens, et duplicaturà sursüm liberâs. solutâ insigne. PEepuncuLus terminalis, solitarius , rard gemellus, flexuoso-erectus , tres ad sex lineas longus, aurantiacus , à vaginulà oblongä vel obconicà archegoniis plusquèm viginti abortivis paraphysibusque perpaucis brevissimis inarticulatis onustà oriens. CAPsuLA pro ætate, formà valdè ludens, oblonga, ovato-oblonga subven- tricosa, obconica cum pedunculo confluens , suberecta aut subcernua , obliquave sub orificio constricta, primo luteo-aurantiaca, demüm rubro-badia. Perisromir dentes sedecim bifidi, lineà exarati longitudinali, pulchrè tra- beculati, profundè rubri, cruribus filiformibus subæqualibus horizontaliter inflexis. OPErCuLUM è basi convexà rostratum, rostro recto aut incurvinsculo, CALYPTRA junior longè conica integra, demüm latere fissa cuculliformis, stylo residuo persistente coronata, pallidè virens. Stirps probabiliter dioica, sed florem masculum frustrà quæsivi. Oss. Cette belle Mousse, que M. Bory avait trouvée le premier à Ténériffe, mais privée de fructification, MM. Webb et Berthelot ont eu l'avantage de la rencontrer fructifñiée, et nous ont pàr-là mis à même d’en compléter l’histoire. Aussi saisissons-nous cette occasion de la faire connaître par une figure qui la fixe enfin dans la science et dans sa tribu à laquelle elle ajoute un nouveau lustre. Bridel avait déjà fort bien observé que cette espèce est voisine du Fissidens adianthoides, maïs en même tempsil avait aussi fait ressorrtir les caractères qui l'en séparaient. Ces caractères sont : 1° une tige frondiforme beaucoup plus large que dans la Mousse européenne, et remarquable surtout par l’élasticité de ses feuilles, qui, constamment défléchies , lui donnent , soit par l'humidité, soit par la sécheresse, une forme concave ou canaliculée en dessous ; 2° les dents grossières et irrégulières que présente l'extrémité obtuse acuminée de ces mêmes feuilles ; qui, dans l’espète à laquelle je la com- pare, sont au contraire lancéolées, aiguës et finement dentées dans tout leur pourtour: Maintenant , si nous passons en revue les signes distinctifs pris de la fructification, nous trouvons qu'ils confirment pleinement la séparation que Bridel avait fait de ces deux Mousses. Dans l’une, en effet, nous voyons un pédoncule terminal de trois à six lignes de lon- gueur portant à son sommet une capsule ovale ou oblongue, un peu ventrue, à orifice médiocre muni de dents dressées et formant, par leur réunion, un cône tronqué à la maturité. Dans l’autre, ou dans la Mousse européenne , le pédoncule, toujours latéral, se termine par une capsule ovale=oblongue aussi, mais non ventrue, à orifice très-large et très ouvert , comme celui de quelques Leskies, à l'époque de la dispersion des séminules. Si nous ajoutons que le Fissidens serrulatus porte jusqu'à vingt-cinq ou trente pistils dans chaque fleur femelle, et que le Fissidens adianthoïdes n’en a qu’un très-petit nombre, nous aurons une somme de caractères propres à bien faire distinguer ces deux Mousses, qu’on ne confondra d’ail- leurs jamais en les voyant l’une à côté de l'autre. EXPLICATION DES FIGURES. PL. 1, f. 1. a Fissidens serrulatus vu de grandeur naturelle. à Extrémité d’une tige terminée par une capsule munie de son opercule, et vue de côté pour montrer la manière dont les feuilles, même à l’état d'humidité ; sont défléchies ou tournées d’un même côté. Cette figure est grossie cinq fois. c Sommité d’un rameau fructifère né dans l’aisselle d’une feuille supérieure de la tige, exemple de la manière dont se ramifie cette espèce. Lä capsule est déoperculée ; sa forme est, comme on voit, fort variable à ses différens âges. Mème grossissement que la figure précédente. d Base du pédoncule, gaine chargée de pistils avortés (Archégones , Bisch.), et feuilles périchétiales peu différentes de celles de la tige; le tout grossi sept à huit fois le diamètre. e Deux feuilles du milieu de la tige vues au même grossissement. f Capsule munie de son opercule. g La même déoperculée et dessinée sèche au grossissement de quatorze diamètres. k Orifice de la capsule munie de son péristome et grossie cinquante fois. : Deux dents de ce péristome grossies quatre-vingt fois. / Sommité d’une feuille caulinaire qui montre les dentelures irré- gulières dont est tiré le caractère spécifique, les mailles du réseau et la terminaison de la neryure. Cette figure est grossie cent quatre-vingt-dix fois. m Portion du milieu de la même feuille laissant voir la forme différente des mailles du réseau vers cé point ; cent diamètres. Trib. IL, POLYTRICHEZÆ. ARN. POLYTRICHUM. Lin\. Perisromum simplex. Dentes triginta duo ad sexaginta quatuor, breves, inflexi, (24) ” apicibus in membranam horizontalem tympaniformem capsulam claudentem confluen- tibus. CapsuLA altè pedunculata , pedunculo sæpiùs ocreato, erecta vel suberecta , sub- tetragona, ovata cylindraceave basi apophysi adaucta vel anapophysata, columellä alatà aut cylindricà. Cazyptra cuculliformis parvula indumento longo villoso, ejus apici agglutinato vestita vel tantüm pilis brevibus hirta, rard ferè nuda. OrPERouLUM rostellatum. FLos dioicus terminalis. Mascuzus disciformis ex antheris numerosissimis paraphysibusque æqualiter articulatis copiosis ; FemmNeus è pistillis paucioribus, unico fecundo , paraphysibus masculi stipatis, constantes. Musci perennes erecti siricti in terrà aridà totius terrarum orbis gregarii. * Pozrrurix. Dubry. Calyptra indusio villoso vestita. Columella alata. POLYTRICHUM JUNIPERINUM. Wico. P. caule subsimplici basi repente, foliis lanceolato-subulatis integerrimis dorso sublævibus , margine membranaceo introrsüm involuto , capsulä obtusè tetraëdrâ apophysatä , operculo à basi planiusculâ obliquè mucronato. Muscus erectus juniperifolio glauco rigido calyptra longissima. Vaill. Bot. Par. , p. 131, t. 23, f. 6. Polytrichum quadrangulare juniperi foliis brevioribus et rigidioribus. Dill. Hist. Musc., p. 244, t. 54, f. 2. Polytrichum commune. $. Lin. Sp. PL., p. 1573. OEd. F1. Dan., t. 295. capsula malè depicta. Polytrichum juniperifolium. Wäld. Prodr. FI. Berol.,n.911. Hedw. Spec. Musc., p. 89, t. 18, f. 6—10. Menx. Trans. Soc. Lin. Lond., IV, p. 76, t.6, f. 4. Engl. Bot. , t. 1200. Brid. Bryol. univ. , 11, p. 136. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 45, t. 10. DG. F1. Fr. , 11, p. 489. Hüben. Musc. Germ , p. 532. De Ntrs. Syll. Muse. Ital., p. 161. Exsic. Funck, Moostasch, t. 54. Moug. et Nestl.. n. M7. Hobson, Brit. Moss., y. 1, n. 15. Drummond, Musc. Scot., v. 4, n. 47. Bréb. Mouss. n. 41. Norm. Desmaz. Crypt. n. 742. Sommerf. Norv., n. 22. Has. In rupibus humidis insulæ Canariæ lectum. Disrexs. ceoc. In utroque orbe terrarum editissima remotissimaque incolit. Brid. POLYTRICHUM PILIFERUM. Scures. P. caule simplici abbreviato , foliis lanceolato-subulatis margine membranaceo involutis integerrimis apice piliferis , capsulà elongato-tetragonà apophysatä , operculo planiusculo. Muscus juniperi folio, roseus, prolifer, Vaill, Bot. Par., p. 131, t. 23, Î. 7. Polytrichum quadrangulare minus, juniperi foliis pilosis. Dill, Hist. Musc., p. 426, t. 54, f. 3. Polytrichum commune Ÿ, Lin. Sp. PL., p. 1575. Polytrichum piliferum. Schreb. Spicil. FI. Lips., p. 74. Brid. Bryol. univ., 11, p. 142. Engl. Bot., t. 4199. DC. F1. Fr., p. 488. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 44, t. 10. Hüben. Musc. Germ., p. 554. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p.162. Exsic. Funck, Moostasch., t. 54. Moug. et Nestl., n. 128. Hobson, Brit. Moss., v. 4, n.14. Drummond, Musc. Scot., y. 2, n. 47. Bals. et De Nirs. Muse. Mediol., n. 1. Bréb. Mouss. Norm., n. 42. Desmaz. Crypt., n. 744. Has. In insulis Canariensibus sat frequens. Disrri8. GE0G. Omnia præcedentis. POLYTRICHUM COMMUNE. Lin. excl. varr. P. caule simplici longissimo, foliis lineari-subulatis patentibus perichætialibusque supernè setaceis serrulatis ; capsulä tetraëdrà apophysatä, operculo pyramidato. Muscus juniperifolius, capitulo quadrangulo. Vaill. Bot. Par., p. 131. t. 95, f. 8. Polytrichum quadrangulare vulgare Yuccæ foliis serratis. Dill, Hist. Musc., p. 420, t. 54, f. 4. Polytrichum commune a. Lin. Sp. PI., p. 1575. (25 ) Polytrichum commune. Hedw. Sp. Musc., p. 88. Ejusd. Fund. Musc., 1, t. 9,f. 62-64 et 11, p. 90, t. 7, f. 57. Brid. Bryol. univ., 11, p. 148. Engl. Bot., t. 1197. DC. FI. Fr., 1, p. 487. Hook. et Tayl. Musc. Brit,, p. 46 (excl. syn.), t. 10. Hüben. Musc. Germ., p. 555. De Ntrs. Syll. Muse. Ital., p. 152, æet B. Exsic. Funck, Moostasch., t. 55. Moug. et Nestl., n. 415. Hobson, Brit. Moss., v. 1, n.16. Drummond, Musc. Scot., Y. 2, n. 16. Bals. et De Ntrs. Musc. Meüiol., n. 61. Bréb. Mous. Norm., n. 61. Desmaz. Crypt., n. 745. Has. In Canariâ ad terram apricam nudam hujus speciei varietatem minorem , id est speciminibus exsiccatis mediolanensibus respondentem legit el. Despréaux. Disrris. 6roc. Totius orbis terrarum incola. ** Poconarum. P. B. Calyptra indusio tomentoso vestita. Columella cylindrica. - POLYTRICHUM URNIGERUM. Lai. P. caule è repente erecto elongato ramoso , foliis lanceolatis acutis, siccitate strictis, madore paten- tissimis planis argutè serrulatis , capsulà cylindraceä , erectâ , anapophysatä, operculo à basi-convexä rostellato. Muscus erectus Juniperi folio ramosus. Vaill. Bot. Par., p. 151, t. 28, f. 15. Polytrichum ramosum setis ex alis urnigeris. Dill. Hist. Musc., p. 427, t. 55, f. 5. Polytrichum urnigerum. Lin. Sp. PL., p. 1575. Hedw. Sp. Musc., p. 100, t. 22, f. 5-7. Engl. Bot., t. 1218. DC. FI. Te Er., 11, p. 491. Hook. et Tayl. Musc. Brit. p. 49, t. 11. Huüben. Musc. Germ., p. 525. De Ntrs. Syll. Musc. Iéal., p. 466. Exsic. Funck, Moostasch., t. 51. Moug. et Nestl., n.28. Hobson, Brit. Moss., v. 1, n.18. Drummond, Musc. Scot., v.1, n. 15. Bals. et De Nirs. Musc. Mediol., n. 2. Bréb. Mouss. Norm., n. 45. Desmaz. Crypt., n. 741. Pogonatum urnigerum. Pal. Beauv. Prodr., p. 85. Brid. Bryol. univ., 11, p. 124. Has. In Canariâ hunc muscum collegit el. Despréaux. Disrris. 606. Stirps polymorpha in Alpinis et subalpinis inque sylvis arenosis totius Europæ , Asiæ borealis { Chamisso) et Jamaicæ (S'loane) cæspitosè vivens. In Africâ hucusque nondûm repertum fuerat. POLYTRICHUM ALOIDES. HEepw. P. caule subsimplici abbreviato, foliis lineari-lanceolatis obtusis, margine plano argutè serratis, capsulâ suberectâ cylindricâ anapophysatä , operculo è basi planiuseulâ incurvo rostellato. Adianthum aureum medium in ericetis proveniens. Vaÿll. Bot. Par., p. 131, t. 99, f. 41. Polytrichum parvum aloës folio serrato, capsulis oblongis. Dill. Hist. Musc., p. 499, t. 35, f. 7. Mnium polytrichoides G. Lin. Sp. PI., p. 1576. Polytrichum aloides. Hedw. Musc. Frond., 1, p. 37, t. 14. Engl. Bot., t. 1649. DC. F1. Fr.,u, p. 487.. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 49, t. 41. Hüben. Musc. Germ., p. 522. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 166. Exsic. Funck, Moostasch., t. 57. Moug. et Nestl., n. 129. Hobson, Brit. Moss., Y. 1, n. 18. Drummond, Musc. Scot., y. 2, n. 18. (fide exempl. Webbiani). Bals. et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 3. Bréb. Mouss. Norm., n. 44, Desmaz. Crypt., n. 740. Pogonatum aloides. Pal. Beauv. Prodr., p. 84. Brid. Bryol. univ.,11, p. 419. Has. Ad saxa putrida rupium editiorum et in humidis sylvæ Agua Garcia insulæ Teneriffæ abundè legerunt clarr. Webbius et Berthelot. Eumdem muscum ad terram humidam in umbrosis Canarix invenit cl. Despréaux. Disrmis. 6Eoc. Inter limites præcedentis magis extensos invenitur hæc species. Locos aridos apricos, margines viarum sylvaticarum saxaque irrigua totius Europæ, utriusque Americæ, Asiæ borealis, Indiæ orientalis (undè ex humanitate cel. Hookeri habui), insulæ Javæ, Africæque australis incolit. O8s. Nos échantillons ont, en général, une tige plus élevée que ceux d'Europe. Muis celui des Indes orientales que m'a communiqué M. Hooker, est encore d'une plus grande taille. Ils se rapprochent (ceux des Canaries), par leurs feuilles recourbées en dessus par la sécheresse, du Polytrichum cirrhatum, dont Swartz a donné une figure dans le Journal de Botanique de Schrader. II, — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT CELLUL.) — 4 (26) P. azoines, Var, e Dicksoni, staturâ pusillä, caule ramoso , pedunculo brevi folium vix superante, capsulâ subovatä. Brid. 1. c., p. 121. 1 Polytrichum Dicksoni. Turn. Musc. Hibern., p. 90, t. 10, f. 2. Engl. Bot., t. 1605. Exsic. Bréb. Mousses Norm., n. 180. Has. Hanc varietatem insignem cl. Despréaux invenit quoque in Canariä. POLYTRICHUM NANUM. Scres. P. caule simpliciusculo brevissimo , foliis lineari-lanceolatis obtusiusculis margine nervoque serrula- tis, pedunculo tortili, capsulà subrotundä vel turbinatä nutante, anapophysatä, operculo è basi con- vexà incurvo-rostellato. Muscus capillaceus minor, calyptra tomentosa. Vaill. Bot. Par., p. 131, t. 26, f. 15. Polytrichum nanum capsulis rotundis galeritis, aloes folio non serrato. Dill. Hist. Musc., p. 426. t. 55, f. 6. Mnium polytrichoides «. Lin. Sp. PIl., p. 1576. Polytrichum subrotundum. Curtis, Fl. Lond. Fasc., 11, t. 68. DG. FI. Fr.,n, p. 486. Polytrichum nanum. Schreb. Spicil. Fl. Lips., p. 74. Hedw. Musc. Frond., 1, p. 35, t. 13. Engl. Bot.,t. 1625. DC. F1. Fr., 1.c. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 50, t. 11. Hüben. Musc. Germ., p. 524. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 467. Exsic. Funck, Moostach., t. 57. Moug. et Nestl., n. 150. Hobson, Brit. Moss. , v. 1, n. 20. Drummond, Muse. Scot., v. 2, n.19. Bals. et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 63. Bréb. Mouss. Norm. , n. 45. Desmax. Crypt., n. 739. Pogonatum nanum. Pal. Beauv. Prodr., p. 84. Ejusd. Mém. Soc. Lin. Par., 1, t. 11, f. 5. (mala). Brid. Bryol. univ., a D. 11e Has. In Canarià à cl. Despréaux lecta. Disrms. cxoc Eosdem ferè ac præcedens locos hic muscus præamat, greges magis distinctos efformans, câdemque circumscriptione geographicà præter propter gaudens. Trib. IV. BARTRAMIEÆ. ScHwWÆGr. BARTRAMIA. HEDw. Perisromium duplex aut (in unicà specie) simplex. Exrerius dentes sedecim inflexi. Ivrerius membrana carinata in processus totidem mtegros bifidos , ciliis interjectis vel nullis, partita. CapsuLA subinæqualis cernua , evacuata sulcata, orificio coarctato obliquo. Pepuncuzus brevis arcuatus , aut erectus longior. OPERCULUM convexo-coni- cum breve. CazyprrA cuculliformis. SEmINA minuta lævia fusca. FLos hermaphroditus, monoicus dioicusve , terminalis. Adsunt quoque , observante Schwægrichenio, flores diclini in eodem caule cum hermaphroditis. Mascuzus , in flore monoico dioicove , ca- pituliformis , ex antheris sex ad duodecim paraphysibusque aut clavatis aut filiformi- bus articulatis constans. FEMINEUS autem è pistillis paucioribus, unico fecundo , cum paraphysibus maris, compositus. FLOS HERMAPHRODITUS ex antheris quatuor ad duode- cim pistillisque ferè totidem cum paraphysibus quam plurimis filiformibus multiarticu- latis compositus est. Musci perennes erecti cæspitosi, terram, rupes umbrosas et sylvarum recessus zonæ temperatæ et frigidæ utriusque hemisphærii, vel in regionibus calidioribus montes edilissimos præamantes, vel tandem in udis scaturiginosis montanis alpinisque totius orbis vitam degentes. (2T ) BARTRAMIA STRICTA Brin. B. caule erecto dichotomè ramoso nodoso, ramulis basi attenuatis apice incurviusculis foliisque strictis densissimè confertis lanceolatis cuspidatis rigidis serrulatis ; capsulâ suberectä subglobosä basi ampliatâ, operculo convexiusculo umbonato , peristomio simplici. Bartramia stricta. Brid. Musc. recent., 11, p. 11, p. 159, €. 4, f. 5. Bryol. univ., 11, p. 45. Schwægr. Suppl., 1. P. 11, P. 55, t. 60. Ejusd. Spec. Musc., p. 104. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 100. Bartramia compacta. Horns.in Hor. Berol., p. 65, t. 15, fide Schwægrichenii. Has. In Canariâ frequens. Disrais. 6Eoc. In Africâ septentrionali ubi primus omnium detexit ill. Desfontaines, in omni Italià australi ex De Notaris, inprimis in Siciliâ (Balsamo) , Sardinià { De Nirs.), Corsicà (Soleirol), in Pyre- næis orientalibus (Bridel), in monte Cenisio ( Bonjean), ad latera viarum vulgaris. Specimina hujus speciei, sed Europæis proceriora in bryophylacio servo , non autem, meä sententiâ, diversa, in insulâ Maris Pacifici Juan Fernandez dictâ à beato Bertero lecta. Prætereà in Unalaschka Asiæ septentrionalis à Redowski observata fuit. Cæspites compactiores glauco-virides , fuscos vel atro et fusco variegatos ad terram aut rupes efformat. Oss. Cette espèce est bien distincte de toutes ses congénères, non-seulement par ses feuilles dressées, serrées contre la tige, qu’elles soient humides ou sèches, mais encore et principalement par son péristome unique. M. Alcide d'Orbigny a trouvé dans la chaîne des Cordillières de la province de Potoso, au niveau des neiges éternelles, une espèce de Bartra- mie dont le port est tout-à-fait semblable, mais que j’en ai distinguée sous le nom de B. potosica, parce que ses feuilles ont à leur base une dilatation quadrilatère qui embrasse la tige à peu près comme dans la B. äthyphylla. BARTRAMIA RIGIDA. De Nrrs. B. caule brevissimo, ramis subverticillatis erectis breviusculis , foliis imbricatis lineari-lanceolatis, strictis argutè serrulatis, perichætialibus longè cuspidatis, pedunculis subflexuosis crassiusculis , Cap- sul subglobosä cernuâ , operculo obtusè subconico , apice umbilicato. Philonotis rigida. Brid. Bryol. univ., 11, p. 17. Bartramia fontana Y minor. Schwægr. Sp. Musc., p.92. Bartramia rigida. Bals. et De Ntrs. Pug., n. 1. De Nérs. Syll. Muse. Ital., p.102. Has. In turfosis insulæ Teneriffæ cæspites densos efformans lecta. Disrrrs. roc. In Calabriâ Reynier detexit et circà Messanam Balsamo posteà hanc, ut videtur, distinc- tam speciem collegit, Nunc quoque ex Canaris , ubi frequens est, eamdem reportavit Webbius noster. Ogs. J'ai comparé les échantillons de cette Mousse provenant des Canaries à ceux de Sicile, que je dois à M. De Notaris. Je n’ai trouvé entre eux aucune différence. J'incline à croire que ce n’est point seulement une forme du Bar- tramia fontana, comme le prétend M. Schwægrichen, mais que c’est une espèce qu’on peut en distinguer par de bons caractères. Ainsi, dans la mousse en question, les feuilles caulinaires et raméales sont linéaires lancéolées, et non pas largement ovales etembrassantes à la base, mais encore les périchétiales sont terminées d’une manière abrupte par une longue pointe, c'est-à-dire cuspidées, etne vont pas en se rétrécissant insensiblement vers lesommet, ainsi que cela a lieu dans le type du Bartramia fontana. Je conviens qu'il n'y a pas de différence essentielle dans les dents des péristomes. Je remarquerai seulement que, dans l’une et dans l’autre, le péristome interne est perforé, çà et là, d’une façon irrégulière. Mais, observé dans le jeune âge des deux Mousses, l'opercule n’a pas identiquement la même forme. Dans le Bartramia fontana, il est brièvement conique acuminé; dans le B. rigida, il forme un cône surbaissé, très-mousse au sommet où il est toujours marqué d’une légère fossette, qu’il soit humide ou sec. Enfin les feuilles de celles-ci sont droites, serrées contre la tige, et n’ont aucune tendance à se déjeter du même côté, dernier caractère remarquable surtout dans les feuilles de celle-là. Pour dernier trait de dissemblance , j’ajouterai que la gaîne du pédoncule du B. fontana est envi- ronnée d’une notable quantité de paraphyses, et que je n’en ai point trouvé autour de celle du B. rigida, quoique dans l'une et dans l’âutre Mousse, cette gaîne portât les mêmes pistils avortés (Archegonia. Bisch). Notre Mousse ressemble assez bien à la figure qu'a donnée Turner, de son B. fontana Y pumila, figure qu'a répétée M. Hooker, mais en rapportant la même Mousse au B. marchica. ( 28 ) GLYPHOCARPUS. R. Br. Sroma edentulum membranà laxà tandem filis sedecim orificio adhærente ins- tructum. CarsuLa subinæqualis angulata vel perfectè sphærica, ore coarctato, subses- silis aut pedunculata, rugosa aut lævis, exannulata. OPerCuLuM breve convexo-Conicum. CazvprRA mitræformis basi integra ant subrepanda. FLos terminalis hermaphroditus ? monoicusve. MAscuLUS capituliformis ex antheribus octo ad viginti et pluribus con- Stans. FEMINEUS è pistillis plerumquè paacioribus unico fecundo compositus. Utcerque paraphysibus subciavatis gaudens. Musci perennes, erecti, ramosi, cæspitosè in saxis et ad corticem arborum in Asià et Africà degentes. GLYPHOCARPUS WEBBII. Monrac. G. caule procumbente densè rufo-tomentoso, ramoso, ramis subsimplicibus fasciculatis, subsecundis erectis ; foliis basi ovatä lanceolato-subulatis serrulatis, margine insigniter revoluto, undiquè patenti- erects , siccitate cauli appressis ; capsulä globosä tandem suburceolatä , æquali, subsessili, lævi, oper- culo hemisphærico depresso , calyptrâ mitræformi. Glyphocarpus Webbii. Mont. Cent. PL. cell. exot. nouv. in Ann. Sc. nat. 2° sér. Bot. T. 1e p- 56. Hss. Ad summam vallem Orotaviensem insulæ Teneriffæ, in fissuris rupium quas incolæ Los Organos dicunt, nec alibi, fructibus onustum huncce muscum detexit cl. Webbius cui jure ac merito dicavi. Disrri8. ceoe Muscus Canariensis. Desc. CauLis procumbens,uncialis, sescuncialis, longior, inferné dichotomé, supernè inordinaté interdüm sub- fasciculatim ramosus, tomento radicularum rufo densissimo ferè ad apicem usque ascendentem rard radicantem vestitus. RAMI erecti inordinati, supremi subsecundi, siccitate attenuati acuti, vel tereti-subulati, madore ver incras- sati obtusissimi, plures (an floribus masculis deciduis et ided non observatis ?) apicestellati. FozrA imbricata, à basi ovatà concavä latiusculà lanceolato-subulata, marginibus ad medium et ultrà insigniter revolutis serrulatis, serraturis quô proximioribus apici, eo majoribus remotisque, nervo crasso continuo percursa, siccitate cauli arctè appressa, humida verû patenti erecta , suprema præsertim in ramissubsecunda, juniora lætè viridia, vetusta lutescentia opaca, omuiscilicet nitore expertia. ReTis areolæ quadratæ. PErICHÆTIALIA è basi oblongä angustiorà longè lanceolato- subulata, vix aut brevi spatio tantüm revoluta, toto ambitu tenuissimè serrulata, nervo valido ad apicem continuo, plicà unà alteräve utrinque basi quandoque notata. PepuncuLus è vaginulà oblongà sesquimillimetrum longà, ocreatà , pistillis abortivis paraphysibusque clavatis articulatis onustà, in ramis lateralis, erectus, brevissimus , vaginulà minor, badius. CapsuLA ovato-sphærica lævis, evacuata urceolata rugosa, erecta, æqualis, brunnea, ori- ficio coarctato. PERISTOMIE in nostris speciminibus nullum vestigium. OPERCULUM convexum, depresso-hemi- sphæricum vel obtusissimè conicum, centro punctiformiimpresso, concolor. CArLyPrrA conica mitræformis, subventricosa, margine repando aut integro, glabra. SEMINULA Os. Cette espèce diffère de ses congénères par la brièveté remarquable de son pédoncule. Ce même caractère la fera surtout aisément distinguer du Glyphocarpus Roylii Hook. fil., dont elle a la capsule globuleuse et lisse. Le genre Glypho- carpus est une Bartramiée sans péristome, car l'épiphragme que les auteurs ont observé dans les deux espèces propres au cap de Bonne-Espérance, a échappé, dans celle-ci, à toutes mes recherches. Il faut remarquer encore que la coiffe est mi- triforme et non fendue sur le côté, comme dans le genre Bartramia. Bridel ne connaissait pas la forme de cet organe dans le genre que nous venons d’enrichir d’une espèce. Notre Mousse est aussi semblable par son port an Leucodon bartramioides, Hook. (Icones Piantarum, 1, t. 71.), mais elle en diffère essentiellement par ses caractères génériques et sa capsule sphérique. Dans l'une et dans l’autre espéce, les feuilles sont conformées à peu près de la même manière, avec cette différence pourtant que la Mousse des Canaries n'a pas les siennes recouvertes de papilles. ( 29 ) EXPLICATION DES FIGURES. PL. 2, fig. 2. a Plusieurs individus du Glyphocarpus Webbit réunis et représentés de grandeur naturelle. & Extrémité d’un rameau chargé d’une capsule déoperculée. Les feuilles ont été un peu trop espacées; on ne devrait pas distinguer la tige qui , au reste, est ordinairement recouverte d’un épais tomentum brun. Cette figure est grossie sept fois. Comme la précédente, elle a été dessinée sur la mousse humectée. c Capsule munie de son opercule c’, supportée par son pédoncule c”, à la base duquel on voit la gaine c”” recouverte de pistils avortés et surmontée par une sorte de manchette ou ocrea c”” ; figure grossie douze fois. d Trois paraphyses grossies quatre-vingts fois. e Calyptre entière vue dans le jeune âge, grossie vingt-cinq fois. / / Feuilles de la tige et des rameaux, grossies trente fois. g Base d’une feuille périchétiale, grossie vingt-cinq fois pour montrer le réseau. À Sommité d’une feuille caulinaire afin de faire voir les dentelures et les mailles du réseau ; cent soixante diamètres. : Coupe d’une feuille vers son tiers inférieur , afin qu’on voie la manière dont les bords se replient en dessous. / / Feuilles périchétiales vues à un grossissement de seize fois le diamètre. Trib. V. FUNARIEÆ. SCHWÆGR. FUNARIA. SCHREB. Perisromium duplex. ExTERIUS dentes sedecim obliquè apice cohærentes. INrERIUS cilia totidem membranacea basi connata aut è membranà basilari producta, plana, dentibus opposita. CaPsuLa inæqualis pyriformis lævis aut sulcata cernua, sæpiüs annulo munita. PEDUNGuLUS va'dè tortilis flexuosusque. OPeRcuLUM brevissimum sub- planum. Cazyprra cuculliformis , primd globosa mucronata, demüm latere fissa, sub- tetragona. FLos terminalis monoicus, dioicusve. MasouLus discoideus ex antheris paucis et paraphysibus clavatis articulatis constans. FEmINEUS ex pistillis paucissimis, unico sæpiüs fecundo, absque paraphysibus, compositus. Musci annui erecti cæspitosi super terram nudam per totum terrarum orbem vigentes. FUNARIA HYGROMETRICA. Hepw. F. caule brevissimo subsimplici, foliis concavis ovato-lanceolatis apiculatis serratis conniventibus, nervo excurrente , pedunculo arcuato vel erecto flexuoso , capsulà pyriformi sulcatà , cernuâ , operculo planiusculo. Museus foliis scutellatis, capitulo pyriformi nutante. Vaill. Bot. Par., p. 135, t. 26, f. 16. Bryum bulbiforme aureum, calyptrà quadrangulari, capsulis pyriformibus nutantibus. Dill. Hist. Musc., P. 407, t: 59/0 0TS: Mnium hygrometricum. Lin. Sp. PI. p. 1575. OExer. Fl. Dan., t. 648, f. 2. Kaælreutera hygrometrica. Hedw. Fund. Musc. 1, t. 5, f. 21-26, 1, p. 95, t. 5, f. 11, t. 5, f. 25 et 26, t. 6, f. 2Tet t. 16, f. 58, 61. Funaria hygrometrica. Hedw. Sp. Musc., p. 172. Engl. Bot., t. 542. Brid. Bryol. univ., 1, p. 51. Schwægr. Sp, Musc., p. 44. DC. Fl. Fr., 11, p. 497. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 121, t. 1. Hüben. Musc. Germ., p. 497. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 145. F Exsic. Funck, Moostasch., t. 27. Moug. et Nestl., n. 132. Hobson, Brit, Moss., v. 1, n. 52. Drummond, Musc. Scot., Y. 1, n. 54. Bals. et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 65. Bréb. Mouss. Norm., n. 65. Has. In Teneriffà ad terram nudam lecta. Var. 6 Calvescens, foliis angustis oblongis lanceolatis flexuosis evanidinerviis , pedunculis erectis. Funaria calvescens. Schwægr. Suppl., 1. P. 11, p. 77,t. 65. Brid. Bryol. univ., 11, p. 53. Funaria hygrometrica var. B. longa, foliis dissitis oblongo-lanceolatis, nervo infra apicem evanescente. Schwægr. Sp. Musc., p. 45. Has. In convalle Tenteniguadæ Canariæ immatura lecta. Disrris. GE0G. In terrâ nudâ, muris humidis, etc., per totam terram cæspitosè habitat. FUNARIA FONTANESIL Scawzcr. F. caule erecto subsimplici foliis stellatis oblongis serratis evanidinerviis , capsulâ erectiusculà elon- gato-pyriformi subinæquali læviuscul , operculo convexo mamillato. Funaria Fontanesii. Schwægr. Suppl. 1, P. 11, p. 79, t. 66, et Sp. Musc., p. 46. Brid. Bryol. univ., 11, p. 56. Has. In loco Cumbre de Erjos insulæ Teneriffæ ad terram nudam lecta. Disrmis. éroc. In Africä (Desfontaines), Corsica (S oleirol), Galliä meridionali ( Montagne), Italià (Fiorini-Mazz. Bridel. Moris, De Notaris), Lusitanià , Haïti, Chili ( Bertero), Arabiä petræâ(S chimper), ad terram cæspitosè vivit. Oss. M. Schwægrichen dit que la capsule est sillonnée quand elle est müre. Son observation est juste; mais les sillons ou les plis dont elle est alors marquée n’occupent que la base et ne s'étendent pas jusqu’à son orifice. Mes échantillons du Chili et des Canaries répondent, au reste, beaucoup mieux à la belle figure qu'a donnée de cette Mousse le célébre bryo- logiste allemand, que tous les autres exemplaires reçus de localités différentes, que ceux même originaires d'Alger. ENTOSTHODON. Scawzc6r. Perisromiuom simplex. Dentes sedecim integri, rigidi, capsulæ superficiei internæ infrà orificium adnati, imperforati. CapsuLa æqualis subapophysata exannulata. OPERCULUM convexum mamillatum. CALypTRA globosa mucronata latere fissa. FLos dioicus. Mascuzus discoideus ex anthoris plus quam viginti paraphysibusque innumeris compositus. FEMINEUS.... Muscus perennis cæspitosus in rupibus humentibus Hiberniæ (Templeton), Scotiæ ( Carmichaël) , Siciliæ (Balsamo), Sardimiæ (De Notaris) , Corsicæ (De Pouzolz), et insulæ Teneriffæ secundüm cel. Hookerum repertus. ENTOSTHODON TEMPLETONI. Scuwæcr. E. caule erecto subsimplici brevi, foliis erecto-patulis oblongis acutis spathulatis evanidinerviis , capsulâ ex apophysi angustiore pyriformi, operculo conyexo mamillato. Weissia Templetoni. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 71,t.14. Hook. Fl. Londin. ed, 11. cum iconc. Funaria Templetoni. Engl. Bot., t. 2624. Entosthodon Templetoni. Schwægr. Suppl. 11, P. 1, p. 44, t. 113. Ejusd. Spec. Musc., p. 47. Brit. Bryol. univ. , Î. p.579: Oss. Je ne mentionne ici cette Mousse, qui n’existe pas dans la collection de M. Webb, que sur l’autorité de M. Hoo- ker, qui dit l'avoir reçue de Ténériffe. Je crains bien que la ressemblance qui existe entre elle et la précédente n’ait pu jui faire prendre le change. La vue du péristome aurait levé tout doute à cet égard; or, il paraît que les échantillons examinés par ce célèbre botaniste n'étaient point assez mûrs pour permettre d'observer cette partie de la plante. PHYSCOMITRIUM. Brin. Peristomiom nullum seu Stoma edentulum. Capsuza æqualis anapophysata exannu- lata. OPERCULUM plano-convexum, rariùs mucronatum. CALyPTRA ventricoso - su- bulata capsulam imvolvens , latere fissa, basi integra lacerave. Cætera ut in Gym- nostomo. | | (31) PHYSCOMITRIOUM PYRIFORME. Brion. P. caule simplici, brevi, erecto, foliis planis patulis ovatis oblongove-spathulatis acutis apice ser- ratis , nervo subcontinuo ; capsulâ obovato-pyriformi , operculo convexo breviter mucronato. Museus capillaceus minimus capitulis pyriformibus turgidis. Vaill. Bot. Par, , p. 129, t. 29, f. 3. Bryum serpyllifolium pellucidum, capsulis pyriformibus. Düll. Hist, Musc., p. 343, t. 44, f. 6. Bryum pyriforme. Lin. Sp. PL., p. 1580. OEd. Fl. Dan.,t. 537. Engl. Bot., t. 413. Pottia pyriformis. Ehrh. Beytr., 1, p. 188. Gymnostomum pyriforme. Hedw. Sp. Mus., p.58. Ejusd. Fundam., 1, p. 87;t.1,f. 2,5;t.2,f. 6, À. B.; t. 4,f.18, 24; t. 7, f, 51. Nees et Hornsch. Bryol. Germ., p. 144, t. 10, f. 11. DC. Fl. Fr., x, p. 446. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 24, t. 7. Hüben. Musc. Germ., p. 45. Exsic. Funck, Moostasch., t. 4. Moug. et Nestl, n. 13. Hobson, Brit. Mos., v. 2, n. 11. Drummond, Musc. Scot., v. 1, n. 11. Bréb. Mouss. Norm., n. 73. : Physcomitrium pyriforme. Brid. Bryol. univ. , p. 98. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 282. Has. In Canarià à cl. Despréaux inventum. Disrris. cEoc. Ad terram in totâ Europä et in Africä boreali nec alibi hucusque repertum. PHYSCOMITRIUM CURVISETUM. Brin. P. caule simplici erecto, basi nudo, foliis erectiusculis oblongo-lanceolatis serratis evanidinerviis, peduneulo brevi incurvo , capsulà elongato-pyriformi , operculo plano. Gymnostomum curvisetum. Schwægr. Suppl. 1. P.1, p.17, t. 105. Montag. Notice etc. in Arch. de Bot.,1, p. Gymnostomum curvatum. Fiorini-Mazzanti, Bryol. Roman., p. 4. cum icone. Physcomitrium curvisetum. Brid. Bryol. univ. 1. p.105. De Ntrs. Syll. Musc. Ital. p. 281. Has. Pulcherrima hujusce Musci specimina in Canariâ lecta cum Webbio nostro cl. Despréaux 223. communicavit. Disrrs. cE0c. În monte Atlante invenit Desfontaines. Deindè ad mœnia antiqua urbis Olbiæ Mon- tagne , propè Romam Comitissa Fiorini-Mazzanti, in Sardinià De Notaris, Moris, Müller, in Siciliâ et agro neapolitano Balsamo eamdem speciem invenerunt. Oss. En faisant abstraction des caractères pris du péristome, lesquels, dans une méthode naturelle, n'ont et ne doi- vent avoir qu’une valeur bien secondaire, ce genre et les deux précédents sont si étroitement alliés par d’autres caracté- res d’une bien plus haute importance, tels que le port, la disposition des feuilles sur la tige et leur réseau, la forme de la capsule, de l’opercule, de la coiffe, etc., que j'ai pensé qu’ils pouvaient être admis à composer un petit groupe dont la Fu- naire serait le type. Déjà Bridel et M. Schwægrichen avaient compris les deux premiers genres dans ce groupe, et Bridel lui-même ainsi que M. Arnott avaient signalé les rapports qui unissent le dernier aux deux autres. Dans son Syllabus, M. De Notaris, sans oser pourtant encore les rapprocher, avait aussi avancé que le genre Physcomitrium serait mieux placé parmi les Funariées que parmi les Gymnostomées. J’ai donc tout lieu de croire que ce rapprochement aura l’assen- timent des bryologistes. Trib. VI. BRYACEÆ. BRUCH ET SCHIMP. MNIUM. BR. ET SCHIMep. Perisromum duplex : exrerius dentes sedecim valdè hygroscopici, lanceolati vel truncato-lanceolati pallidi. Ixrerius membrana in carinas sedecim cum dentibus alter- nantes plicata, in processus totidem pariter carinatos, aliisque binis ternisve inter- jectis divisa. CaPsuLA nutans vel pendula ovata pseudo-apophysata. ANNULUS compositus. OrerCULUM parvum & basi convexà umbonatum vel oblique conico-rostellatum. Ca- LyeTrA cuculliformis parvula fugacissima. FLos terminalis hermaphroditus vel dioicus. Mascuzus discoideus, antheris quamplurimis. FemINEuS et hermaphroditus gemmifor- (32) mes, pistillis numerosissimis, uno aut pluribus fecundis; paraphyses masculorum apicem versüs breviüs articulatæ, clavatæ , femineorum filiformes. Musci gregarii vel cæspitosi perennes ad terram aut rupes viventes, inter acrocar- pos speciosissimi. | MNIUM UNDULATUM. Hrnw. M. dioicum, caule reptante, ramos fertiles erectos stolonesque reptantes vel erectos emittente ; folis lingulatis decurrentibus, supremis longissimis, margine vix incrassato serratis undulatis, è nervo crasso excurrente cuspidatis ; capsulis eodem perichætio pluribus ovatis pendulis, operculo con- vexo mucronulato, annulo duplici. Muscus roseus polycephalus Linariæ foliis undulatis. Vaill. Bot. Par. P. 155,1. 24,f. 3. Mich. Nov. Gen. p. 108, t. BALL 5. Bryum dendroides polycephalum, Phyllitidis folio undulato, pellucido, capsulis ovatis pendulis. Dill. Hist. Musc. p. A0, t. 52, f. 76 (eximia). Mnium serpyllifolium ÿ undulatum. Lin. Sp. PL. p. 1578. Bryum ligulatum. Schreb. Spicil. FI. Lips. p. 84. Engl. Bot. t. 1449. DC. FL. Fr. ni. p. 509. Hook. et Tayl. Musc. Brit. p. 207, t. 50. Bryum (Polla) ligulata. Brid. Bryol. univ. 1, p. 708. Exsic. Moug. et Nestl., n. 420. Hobson, Brit. Moss. v. 1, n. 105. Drummond, Musc, Scot., v. 2, n. 96. Bals. et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 44. Bréb. Mouss. Norm. n. 59. Mnium undulatum. Hedw,. Spec. Musc. p. 195. Hüben. Musc. Germ. P. 405. Bruch et Schimp. Bryol. Eur. Fasc. +. p. 20, t. 3 (eximiè analytica). De Nérs., Syll. Muse. Ital. p. 142. Has. im Teneriffà surculos s, stolones steriles tantüm legit misitque cl. Despréaux. Disrris. roc. in totius Europæ et Africæ borealis umbrosis ad terram et saxa hæc , ut optimè Bri- delius, pulchræ gentis pulcherrima species habitat. BRYUM. Brio. PerisTomium duplex. ExTERIUS dentes sedecim latiusculi acute apice inflexi. INTERIUS membrana carinato-sulcata in processus totidem dentibus oppositos perforatos , cils capillaribus imterjectis, divisa. CapsuLa æqualis lævis anapophysata nutans ho- rizontalis aut pendula, ovato-pyriformis, rariùs teres, annulata. Orrrcurum breve convexum vel conicum obtusiusculum mamillatum aut mucronatum. CazyrrrA cu- culliformis. FLos terminalis monoicus dioicusve. MascuLus gemmiformis capitulifor- misve. Antheræ pistillaque quàmplurima paraphysibus articulatis stipata, pistillo unico fecundo. Musci perennes erecti cæspitosi in terrà nudà saxisque totius terrarum orbis ha- bitantes. BRYUM CANARIENSE. Brin. B. caule erecto ramoso basi nudo , sterili ex apice innovante, foliis densissimè confertis ovatis cus- pidatis, margine integerrimis, sub apice vel senio tantüm (nt docet Schwægrichenius) subdentatis, sub- bistriatis, coriaceis , nervo excurrente reticulato; capsulâ pyriformi nutante, operculo convexo obtusè mucronato. Bryum canariense. Brid. Mant. Musc. p.118. Sp. Musc. I, p. 29. Bryol. univ. 1, p. 672. Schwægr. Sp. Muse. Fo Vsirés Suppl. xir, P. 1. p. 214 b. Has, in graminosis arenosis insulæ Teneriffæ Riedley primns omnium observavit. Posteà in Canari4 inventum à clarr. Webb, Berthelot et Despréaux. Disrais. 6r06. Museus in insulis Canariensibus et promontorio Bonæ Spei adhuc inventus. h._ À ( 33 ) BRYUM CÆSPITITIUM. Lrx. B. caule erecto subsimplici, innovationibus ramoso , ramis brevibus incrassatis , foliis ovato-lanceo- latis, acuminatis, cuspidatis, integris aut apice subserratis, capsulâ obovato-pyriformi pendulâ, oper- culo cônvexo mamillato. Muscus capillaceus minimus, capsulâ nutante, pediculo purpureo. Vaill. Bot. Par., p. 134, t. 29, f. 7. Bryum pendulum ovatum cæspititium et pilosum, setà bicolori. Düll. Hist. Musc., p. 396, t. 50, f. 66. Mnium cæspititium. Hedw. Fundam. , u, p. 94, t. 5, f. 12 et t. 10, f. 68, G9. Bryum cæspititium. Lin. Sp. PI. p. 1586. Hedw. Spec. Musc. p. 180. Brid. Bryol. univ. 1, p. 669. Engl. Bot., t. 1904. DC. Fl. Fr.u,p. 804. Hook. et Tayl. Musc. Brit. p. 201, t. 29 (excel. plur. synon.). Schwægr. Spec. Musc. p. 59. Hüben. Musc. Germ. p. 445. De Ntrs. Syll. Muse. tal. p. 122. Exsic. Funck, Moostasch.t. 50. Moug. et Nestl.,n. 154. Hobson, Brit. Moss. v. 1. n. 100. Bréb. Mouss. Norm. n. 158. À Has..ad saxa et terram in insulis Canariensibus vulgare. Disrris. GE06. In muris vetustis limosisque, terrâ nudä, fissuris rupium, gramineis nudis ubique terrarum habitat. BRYUM PLATYLOMA. Scawzcx. B. caule brevi subramoso, ramis brevibus crassis, foliis oblongis, oblongo-ovatisve, cuspidatis latè marginatis, apice subdentatis ; capsulâ pendulâ elongato-pyriformi, operculo convexo-conoïideo mu- cronulato. Bryum platyloma. Schwægr. Supplem. 1. P. 11. p. 116. t. 76. Spec. Muse. 1. p. 58. Brid. Bryol. univ. 1. p. 668. De Ntrs. Syll. Musc., Ital. p. 130. l Has. ad muros veteres , in rupium fissuris, et in ipsà terrà insularum Canariensiuim sat frequens. Disrris: 6xoc. Primo in Maderâ repertum ; posteà in Siciliâ Balsamo , Sardiniâ Muller, Moris, De Notaris, Corsicâ Soleirol, Alger Roussel illud invenerunt, nec, quod sciam, alibi hucusque Jectum. BRYUM CAPILLARE. Lin. B. caule erecto ramoso, ramis subteretibus elongatis, foliis obovatis, oblongis, acuminatis, cuspidatis marginatis, denticulatis, supremis siccitate spiraliter convolutis, capsulâ pendulà subtereti-ovatä, oper- culo conoideo apiculato. Muscus capillaceus major, capitulis crassioribus cylindraceis nutantibus. Vaill. Bot. Par., p. 154, t. 24, f. G. Bryum foliis latiusculis congestis, capsulis longis nutantibus. Dill. Hist. Musc., p. 398, t. 50, Î. 67. Bryum annotinum. Engl. Bot., t. 1862 (fide Hookeri), non Hedw. Bryum capillare. Lin. Sp. PL, p. 1586. Hedw. Sp. Musc., p. 482. Schwægr, Suppl. 1. P.1r, p. 118, t. T4. Sp. Musc., p. 37. Brid. Bryol. univ. , 1, p. 665. Engl. Bot., t. 2007. DC. Fl. Fr., 11, p. 505. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 200, t. 29, Hüben. Musc. Germ., p. 442. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p.151. Exsic. Funck, Moostasch.,t. 31. Moug. et Nestl., n. 35. Hobson, Brit. Moss., v. 2, n. 78. Drummond, Muse. Scot., v. 2, n. 93. Bréb. Mouss. Norm., n. 157. Has. in insulâ Canarià ad terram nudam invenit cl. Despréaux. Disrris. 6e06. Species quäm maximè polymorpha, vulgatissima , forsan totius terrarum orbis civis, cùm jam in totà Europâ, Africä boreali, occidentalique ad promontorium Bonæ Spei, in utrâque Americâ , in Kamtschatkä et in Novâ Hollandiä inventa fuerit. Ubique vias umbrosas, muros ad sep- tentrionem versos, rupium fissuras, locos graminosos , sylvaticos, etc., præamat. \ BRYUM ALPINUM, Lin. B. caule erecto , ramis subfastigiatis siccitate tereti-subulatis, foliis imbricatis confertis strictis II. — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — 5 (34) lanceolatis carinatis margine subreflexis , subdenticulatis, nervo ad apicem producto, capsulâ pendulä, pyriformi, operculo convexo mucronulato. | Bryum hypnoides pendulum, comà insigni atro-rubente. Dill. Hist. Musc., p. 394, t. 50, f. 64. Bryum Alpinum. Lin. Mant., 1, p. 309. OEder Fl. Dan., t. 987. Schwægr. Suppl., 1. P. m1, p. 98, t. 75. Spec. Musc., p. 64. Brid. Bryol. univ., 1, p. 663. DG. Fl. Fr., 11, p. 501. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 205, t. 28. Hüben. Musc. Germ., p. 450. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 128. Exsic. Funck, Moostasch., t. 29. Moug. et Nestl., n. 221. Hobson, Brit. Moss. , v. 2, n. 79. Bréb, Mouss. Norm., n. 84. Has. Specimina capsulis deperditis aut prorsüs sterilia in Canariâ lecta fuerunt. Disrus. 6koc. In alpinis et subalpinis totius Europæ et Americæ hyperboreæ habitat. BRYUM JULACEUM. Scuran. B. caule erecto fasciculato-ramoso, ramis teretibus, foliis densè imbricatis ovatis apiculo recto bre- vissimo viridibus, nervo evanido, capsulâ pendulà subcylindraceâ , operculo convexo mucronato. Bryum pendulum, surCulis teretibus viridibus. Dil. Hist. Musc. p. 394, t. 50, f. 63. Bryum argenteum B. Lin. Sp. PL., p. 1586. Bryum filiforme. Dicks. Pl. crypt. Fasc.., 1v, p.16. Bryum julaceum. Schrader, Spic. Fl. Germ., p.10. Schwægr. Suppl., u. P. mn, p. 157, t. 196. Engl. Bot., t. 9270, Brid. Bryol. univ., 11, p. 659. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 497, t. 28. Duby, Bot. Gall., p. 551. De Ntrs. Syll. Musc. tal. p. 417. Ogs. Cette Mousse ne fait point partie de la collection de M. Webb, et n’a pas non plus été trouvée par M. Des- préaux. Je l'inscris ici sur l'autorité de M. Schwægrichen , qui dit en avoir reçu de M. Taylor des échantillons prove- nant des îles Canaries. BRYUM ARGENTEUM. Lin. B. caule subsimplici erecto, ramis teretibus obtusis, argenteo-nitentibus, foliis densè imbricatis cor- dato-ovatis acuminatis albidis, nervo tenuissimo evanido ; capsulâ oblongä, pendul , operculo obtusè conico. Muscus squamosus argenteus Ericæ folio. Vaill, Bot. Par., p. 154, t. 96, f. 3. Bryum pendulum julaceum argenteum et sericeum. Dill. Hist. Musc., p. 395, t. 50,f. 62. Bryum argenteum. Lin. Sp. PL., p. 1586. OEder, F1. Dan., t. 880. Hedw. Fundam. Musc., 11, p. 94, t. 6, f. 29. Brid. Bryol. univ., 1, p. 637. Schwægr. Sp. Musc., p. T0. Engl. Bot., t. 1602. DC. F1. Fr., n, p. 502. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 199, (. 29. Hüben. Musc. Germ., p. 462. De Ntrs. Syll. Musc: Ital., p. 118. Exsic. Funck, Moostasch., t. 29. Moug. et Nestl., n. 153. Hobson, Brit. Moss., v. 1,n. 98. Drummond, Muse. Scot. y. 2, n. 90. Bréb. Mouss. Norm., n. 85. Sommerf. Norv., n. 117. Has. in Canarià ad terram nudam leoit cl. Despréaux. Disrris. GE0G. Per totum orbem ad muros, rupes, tecta, in agris cæspitosè vivit. BRYUM ATROPURPUREUM. Wess. et Mour. B. caule erecto pusillo innovationibus ramoso , ramis subfasciculatis incrassatis basi nudis, foliis densè imbricatis ovato-lanceolatis acuminulatis integris, nervo evanido, perichætialibus annotinisque albicantibus ; capsulà pendulä ovato-oblongä sub ore constrictä , operculo convexo apiculato. Bryum erythrocarpum. Bxid. Bryol. univ., 1, p. 655 (non Schwægr). Bryum atropurpureum. Web. et Mokr. Ind. Musc. Hüben. Musc. Germ., p. 449. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 120. Exsic. Moug. et Nestl., n. 832. Bryum carneum $ atropurpureum. Schwægr. Sp. Musc., p. 67. Has. Ad terram in Ganariä et in insul Ferri à clarr. Webb, Berthelot et Despréaux, observatum et lectum. : Disrris. «roc. Stirps in Nordlandiâ primüm inventa, demüm in agro Bipontino (Bruch), in Vogesis (35 ) (Mougeot), in Alpibus Helvetiæ Carinthiæque , in totâ Italiä ejusque insulis adjacentibus (De Notaris), in Algeriâ (Roussel), in Asturiis (Durieu) lecta. Trib. VII TORTULEÆ. Hook. TORTULA. Hookx. PERISTOMIUM simplex. Dentes sedecim ad triginta duo capilliformes distineti vel basi in membranà plus minusve longà tessellatà aut intessellatà contexti, apice spiraliter simul contorti. CaPsuzaA subæqualis cum et absque annulo. OPErRcuLuM longè conico- subulatum. CaryPTRa cuculliformis. Flos terminalis monoïicus dioicusve. MascuLus disciformis subterminalis vel gemmiformis lateralis ex antheris sex ad viginti et ultrà paraphysibusque filiformibus æqualiter articulatis eas stipantibus constans. Femi- NEUS terminalis ex pistillis sex ad octodecim cum paraphysibus masculi compositus. Musci perennes, rarius annui, ad terram saxa aut arbores in toto terrarum orbe cæspitosè crescentes. TORTULA SQUARROSA. DE Nes. T. cæspitosa , caule elongato erecto, innovationibus ramoso, foliis laxè imbricatis patenti-recurvis & basi vaginante appressà latè ovatä lineari-subulatis canaliculatis undulatis serrulatis , nervo excurrente, siccitate involuto-cirrhatis; capsulà tereti-oblongä erecto-curvatä, operculo conico-subulato capsulam dimidiam longitudine æquante. Tortula? squarrosa. De Ntrs. Specim. Tort. Ital., p. A, n. 29. Ejusd. Syll. Musc. Ital. p. 180. Has. Hujusce singularis et omnino distinctæ speciei specimina cum illis ab amicissimo De Notaris acceptis tam congruentia in Canariâ legit cl. Despréaux, ut non possim eas ad speciem prædictam non referre , etsi sterilia vidisse me fateri debeam. Disrris. cxoc. Muscus hucusque in Siciliâ (Balsamo), in Sardiniâ (De Notaris), et in Canariâ inventus. Os. Il est assez curieux de rapprocher les trois localités où cette Mousse a été cueillie jusqu’à ce jour. Les échantil- lons de Sicile portent seuls des capsules. Ceux de cette localité que m'a communiqués M. de Notaris ne sont pas assez mûrs pour qu'on puisse séparer l’opercule et observer le péristome qui d’ailleurs paraît avoir été vu par M. Balsamo. Le port indique une T'ortule. Je regrette de n’avoir pas eu des exemplaires en meilleur état pour la faire figurer. Quoi- qu’elle ressemble au Tortula tortuosa , il est de toute impossibilité de la confondre avec cette espèce. M. De Notaris ob- serve avec raison que ses tiges élancées et ses feuilles tortillées lui donnent aussi quelque similitude avec ma Symblepha- ris helicophylla; maïs les caractères génériques, et en leur absence, la forme méme de la capsule , sont là pour empêcher la confusion. TORTULA REVOLUTA. Scurao. T. caule erecto subramoso, foliis lanceolatis margine revolutis tortilibus, perichætialibus convoluto- vaginantibus ovato-lanceolatis nervosis , capsulä oblongâ incurviusculà , operculo subulato. Var. 8. Hornschuchiana , caulibus sterilibus elongatis, foliis margine ad apicem revolutis. Barbula Hornschuchiana. Schuliz, Rec. de Barbulä, p. 25, t. 23, f. 25. De Ntrs. Syll, Musc. Ital., p.179. Exsic. Moug. et Nestl., n. 820. Bréb. Mouss. Norm., n. 186. Barbula revoluta f. Hornschuchiana. Brid. Bryol. univ., 1, p. 572. Tortula revoluta. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 54, t. 12. Duby, Bot. Gall., p. 564. His. In Canarià legit cl. Despréaux. Disrus. exoc. Hucusque in Britanniä , Germaniä, Italiâ propè Mediolanum , Hispaniâ circà Madri- tuin reperta. In provincià regni Peruviani Vallegrande dictä , propè Chuquisaca, altitudine à 1200 ad ( 36 ) 1400 hexapodes , typum hujus speciei cum Bartramié ithyphyllä mixtum legit cl. Alcides d’Orbigny. Nunc et insularum Canariensium civis. Oss. J’adopte volontiers l'opinion de Bridel et de MM. Hooker et Arnott, qui réunissent au Tortula revoluta le Bar- bula Hornschuchiana de Schultz. Les différences sont si légères, en effet, qu’elles ne suffisent point pour le faire distin- guer spécifiquement du type. Il existe d’ailleurs des transitions qui rendent l’espèce encore plus problématique. Je me propose de faire remarquer plus tard, lorsque je publierai les considérations de géographie botanique qui résultent de l’é- tude des plantes cellulaires du voyage dans l'Amérique méridionale, par M. d'Orbigny, les rapports qui existent, même pour ces plantes, entre la végétation des différentes zônes isothermes. Le Tortula revoluta et le Bartramia ithyphylla sont effectivement deux mousses qui n'avaient guère été trouvées, hors de l’Europe. M. Hooker m'a aussi communiqué des échantillons de la première, recueillis au Chili, près de Mendoza. TORTULA MUÜRALIS. HEepw. T. caule perbrevi subramoso, foliis oblongo-spathulatis longè piliferis margine reflexis, capsulä erectà subcylindricä , operculo conico-subulato. Muscus capillaris minor , capitulis erectis vulgatissimus , foliis in pilum desinentibus. Vaill. Bot. Par., p. 453, t. 22, f. 15. Bryum tegulare humile pilosum et incanum. Dill. Hist. Musc., p.365, t. 45, f. 14. Bryum murale. Lin. Sp. PL., p. 1581. Tortula muralis. Hedw. Fundam., 11, p. 92. Brid, Musc. recent., w, P.1,p. 186, t 5, f. 20. Engl. Bot., t. 2035. DC. FI. Fr., ui, p. 482. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p.55, t. 12. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 175. Exsic. Funck, Fasc. Crypt., n. 11. Hobson, Brit. Moss., v. 2, n. 16. Drummond, Muse. Scot., v. 2, n. 24. Barbula muralis. Web. et Mohr, Bot.Tasch., p. 206. Schultx, Rec. de Barbulä, p. 29, t. 34, f. 29. A, Brid. Bryol. univ., 1, p. 546. Exsic. Funck, Moostasch., t.15. Moug. et Nestl., n. 127. Bréb. Mouss. Norm., n. 22. Has. In insulà Canarià à cl. Despréaux lecta. Disrris. 6Eoc. In muris, tectis, saxis per universum terrarum orbem cæspitosé habitat. TORTULA DIAPHANA. Monrac. T. caule erecto simplici fastigiatimve ramoso, foliis lanceolatis acutissimis subreflexis, supremis apice diaphanis siccitate crispulis, capsulä.… Barbula diaphana. Brid. Mant. Musc., p. 96, et Bryol. univ., 1 ,p. 571. Has. In insulis Canariensibus ubi Rudley posteäque Bory de Saint-Vincent sine fructu legerunt. In collectione Webbianâ non adest et tantüm pro memoriâ hüc relata, TORTULA CHLORONOTOS. Brin. T. caule brevissimo subsimplici, foliis latè ovatis pellucidis concavis ex apice obtusiuscuio longè piliferis nervo viridi latissimo , capsulä oblongo-cylindricä , operculo brevi conico-subulato. Tortula chloronotos. Brid. Spec. Musc., 1, p. 253. Duby, Bot. Gall., p. 564. Exsic. Bals. et De Ntrs, Musc. Mediol., n. 49. Barbula chlonorotos. Brid. Mant. Musc., p. 90. Schultz, Rec. de Barbulà, t. 54, f, 50. Exsrc. Bréb. Mouss. Norm., n. 106. Tortula membranifolia. Hook. Musc. Exot., n, p. 6, t. 26. Barbula membranifolia. Schultz, L. c., t. 34, f. 55. Has. In Canarià legit cl. Despréaux. Eamdem speciem in valle Orotaviense insulæ Teneriffæ anteà _ legerat prof. Christ. Smith qui eam cum celeb. Hookero communicavit. Disreis. eroc. In variis locis Galliæ, circà Parisios (Pal. Beau». ), Avenionem (Requien), Lugdunun, Valentinianam (Montagne), Mimatem ( Prost), in Pyrenæis orientalibus et in Cataloniä ( Bridel), in (37) Helvetià (Braun), in ferè totà Italiä et in insulis adjacentibus (De Notaris), in Algeriä ( Roussel), ad eosdem cum præcedente locos cæspitosè habitat. Trib. VIII. DICRANEÆ. AR\. CAMPYLOPUS. Brin. PERISTOMIUM simplex. Dentes sedecim bifidi vel bifissiles , cruribus æqualibus , imperforati. CAPsuLA terminalis æqualis anapophysata, exannulata, rariùs inæqui- latera , apophysi spurià instructa. Pedunculus flexuosus, madore in cygneum collum arcuatus. OPERCULUM longè rectèque cuspidatum. CALYPTRA conica , latere fissa , in- terdüm sed rariüs integra basi ciliato-fimbriata laciniatave. SEMINA minuta olivaceo- viridia. FLos dioicus. MascuLus gemmiformis ex antheris circiter decem paraphysis- que filiformibus cylindrico-articulatis. FEMINEUS terminalis è pistillis paucioribus cum paraphysibus masculi constantes. Musci habitu dicranoideo insignes, perennes, in saxis sa xosisque ad terram (rariùs ad ligna) regionum temperatarum vel calidioram utriusque terrarum orbis incolæ. CAMPYLOPUS LONGIPILUS. Bret. C. caule erecto diviso , fastigiato-ramoso, foliis densissimè imbricatis strictis lanceolatis longè pili- feris, pilo denticulato, nervo plüs minüsve exstante lamellato ad apicem percursis, madore patulis , pedunculo...…. Campylopus pilifer. Brid. Mant. Musc.. p.12. Dicranum flexuosum Y piliferum. Turner, Musc. Hibern., p.74, t. 5, f. 2. Dicranum flexuosum nigro-viride. Hook. et Tayl. Muse. Brit., p. 94. Thesanomitrion flexuosum f nigro-viride. Arn. Dispos. Duby, Bot. Gall., p. 572. Campylopus longipilus. Brid. Bryol. univ., 1, p. 477. Campylopus longipilus, atro-virens et polytrichoides. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 294, sq. Ha3. In insulâ Canarià à cl. Despréaux lecta. Disrris. eroc. In Cambriâ (Turner), Hiberniâ (Templeton), insulâ Ænaria (Bridel), in montibus ad Ver- banum et pascuis montium aridis Sardiniæ (De Notarts) , in agro Andegavensi Galliæ (Guepin), in Nor- mannià (Brébisson), in Armoricä (Montagne), in montibus Asturicis (Durieu), ad terram cæspitosè habitat. Specimina fructifera solus Templeton in Hiberniä leoit. DICRANUM. HEpw. PerisromiuM simplex. Dentes sedecim arcuato-conniventes ad medium bi-trifidi cruribus parallelis subæqualibus. CaPsuLA terminalis inæqualis cernua vel rectiuscula apophysi spurià vel nullà cum et absque annulo. OPERCuLU“ subulatum longè rostra- tum. CaLypTRA cuculliformis. SEMINA pusilla sæpè echinata tri-quadrilocularia. FLos terminalis dioicus, rarissimè monoicus. MascuLus ex antheris tres ad viginti-qua- tuor filamento brevissimo suffaltis paraphysibusque filiformibus æqualiter articulatis ; FEMINEUS è pistillis quatuor ad vigmti et ultra paraphysibusque masculi constantes. Musci perennes erecli ramosi per totum orbem epigæi, rupestres, rariüs arborei vel lignicolæ. (38 ) DICRANUM GLAUCUM. Hepw. D. caule erecto ramoso fragili, foliis dénsè imbricatis lanceolatis canaliculatis enerviis margiue tene- rascente, capsulâ cernuà oblongo-obovatà, basi anticè tumidiusculâ, operculo curvirostro acutissimo. Muscus erectus capillaceus densissimus, glauco folio. Vaill. Bot. Par., p. 131, t. 26, f. 13. Bryum albidum et glaucum, fragile, majus, foliis erectis, setis brevibus. Dill. Hist. Muse. , p. 362, t. 46, f. 20. Bryum glaucum. Lin. Sp. PL., p. 1582. OEd. FI. Dan., t. 824. f. 2. Dicranum glaucum. Hedw. Sp. Musc., p. 155. Schwægr. Suppl., 1. P. 1, p. 187, t. 48. Brid. Bryol. univ., 1,p. 407. Engl. Bot., t. 2166. DC. F1. Fr., 11, p. 478. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 92, t. 16. Hüben. Musc. Germ., p. 234. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 208. Exsic. Funck, Moostasch., t. 21. Moug. et Nestl., n. 23. Hobson, Brit. Moss., v. 1. n. 36. Bals. et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 16. Bréb. Mouss. Norm., n. 69. Has. Ad basim truncorum annosorum in Teneriffà cl. Despréaux , in Canariâ cl. Webbius legerunt. Disrkis. exo6. Muscus cæspitosus per totum terrarum orbem ad terram et ligna habitans. DICRANUM JUNIPEROIDEUM. Brio. D. caule erecto ramoso fragili , foliis patentibus lineari-subulatis canaliculatis, margine tenerascente pellucido lato distinctissimo. Dicranum juniperoideum. Brid. Bryol. univ., 1, p. 409. Has. In insulis Teneriffæ et Bourbonis cæspitosum. Oss. Je cite, d’après Bridel, cette Mousse qui ne me paraît qu’une forme de la précédente. Elle ne faisait pas partie de la collection de M. Webb. DICRANUM SCOTTIANUM. Turn. D. caule ramoso, foliis erecto-patentibus undiquè versis subulatis, margine plano subserratis sicci- tate crispatis , capsulà ovato-cylindricà , operculo longirostro. Dicranum Scottianum. Turn. Musc. Hibern., p.15, t. 6, f. 1. Brid. Bryol. univ., 1, p. 455. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 100, t. 18. (excel. D. montano et flagellari Hedw.) De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 214. Dicranum flagellare. Engl. Bot., t. 1977 (non Hedw). Campylopus Scottianus. Brid. Mant., p. 72. Exsic. Bréb. Mouss. Norm., n. 182 Has. Ad truncos arborum annosarum frequens in Canaria lectum. Disras. ceoc. Muscus in Britannià tantum hucusque lectus, nuperrimè in Neustriâ inventus. Item et civis africanus. Oss. Les nombreux échantillons de cette espèce, rapportés par MM. Webb et Berthelot, ressemblent on ne peut da- vantage à ceux que M. de Brébisson a publiés en nature dans ses Mousses normandes. Ils conviennent d'ailleurs aussi avec la description qu'a donnée M. Hooker, de la Mousse britannique, excepté toutefois en un seul point, l'habitat, la Mousse canarienne croissant sur les écorces et non sur les rochers. Les feuilles sont aussi un peu plus crispées ; celles du sommet de la tige sont tournées du même côté, d’une manière plus prononcée. Les dents du péristome sont courtes, trabéculées, composées de deux ou trois rangs de cellules d’un beau rouge. Tout cela ne peut pas constituer une spécificité différente. Trib. IX. WEISSIEÆ. Brin. WEISSIA. HEepw. PERISTOMIUM simplex. Dentes sedecim erecti angusti solidi et imperforati. CAPsuLA æqualis, anapophysata, cum et absque annulo. OPErRcuLUM rostellatum. CaLyprTRA cu- culliformis. SEMINA minima, superficie inæquali. FLos dioicus terminalis. MascuLus (39) capituliformis ex antheris quatuor ad sedecim paraphysibusque copiosis æqualiter ar- ticulatis; FEMINEUS è pistillis duo ad quatuordecim, uno fecundo, paraphysibus mas- culi, constantes. Musci perennes ubique terrarum in terrà nudà , in saxis, vix unquàam in arboribus cæspitosè vel sporadicè viventes. WEISSIA VERTICILLATA. Scuwzæër. W. caule ramoso fastigiato , foliis lanceolato-subulatis verticillato-fasciculatis crassinerviis , capsulâ oblongo-ovatä , operculo curvirostro. Bryum pilosum verticillatum. Düill. Hist, Musc., p. 3174, t. 41, Î. 35. Grimmia verticillata. Turn. Musc. Hibern., p. 51. Engl. Bot., t. 1258. Weissia verticillata. Schwægr. Suppl., 1, P. 1, p. 71, t. 20. DC. F1. Fr., ni, p. 241. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 86, t, 15. Hüben. Musc. Germ., p. 147. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 229. Exsic. Funck, Moostasch., t. 9. Moug. et Nestl., n. 507. Bréb. Mouss. Norm., n. 115. Coscinodon verticillatus. Brid. Bryol. univ., 1, p. 374. Has. Frequens in valle Tirajana iusulæ Canariæ ubi legerunt clarr. Webbius et Berthelot et in . insulâ Ferri ubi posteà à cl. Despréaux circà fontem quemdam aquæ sulfureæ inventa. Eumdem mus- cum cæspites densissimè compactos et steriles efformantem in ipso cratere summi cacuminis e{ Prtou montis alti nivariæ e/ Pico de Teyde observavit Webbius noster. Disrmis. roc. In rupibus tophaceis stillantibus, ad terram calcariam argillosamve totius Europæ, Asiæ minoris , Africæ borealis occidentalisque habitat. WEISSIA AFFINIS. Hoox. et Tayi. W. subacaulis, foliis ovatis, ovato-oblongisve nervo excurrente, siccitate bulbaceo-convolutis, capsulà erectà oblongà , peristomuii dentibus brevissimis albis basi membranâ conjunctis, operculo… Weissia affinis. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 79, t. 14. Has. In eodem cæspite cum Trichostomo mutabili hanc speciem inveni. Disrus. roc. Stirps in Britanniâ primüm detecta, nunc in Italià et Galliâ australi vulgaris. Os. Tant qu’on ne connaîtra pas l’opercule de cette Mousse, on ne pourra la rapporter qu'avec doute au Weissia aff- nis. La disposition des feuilles, leur crispescence dans l’état de siccité, les dimensions beaucoup plus grandes des individus doivent laisser quelque incertitude. La forme des feuilles et la structure du péristome m'ont paru les mêmes que dans l'espèce en question, pres de laquelle je la range pour le moment, jusqu’à ce que des échantillons plus parfaits décident de la place qu’elle doit occuper. WEISSIA VIRIDULA. Brin. Var. 8. Microdus , caule brevissimo , foliis lineari-subulatis siccitate cirrhato-convolutis, pedunculo pallido, capsulä oblongo-ovatä , operculo rostrato, dentibus peristomii perexiguis. Weissia microdonta. Hedw. Sp. Musc., p. 67, t. 14, f. 7-12. Richard in Mick. Fl. Bor. Amer., 11, p. 228. Weissia viridula 6 microdus. Brid. Bryol. univ., 1, p. 335. Has. In Canari undè sub nomine Didymodontis Bruntoni misit cl. Despréaux. Dismms. exoc. In Europà et Americâ septentrionali jampridem inventa erat. Insularum Canarien- sium etiam incola. (40 ) Trib. X. ORTHOTRICHEÆ. ARN. ORTHOTRICHUM. HE Dw. PERISTOMIUM simplex velduplex, rariüsnullum. Exrerius intùs sub ore capsulæ enatum è dentibus triginta-duo geminatim vel bigeminatim concretis, dentesque sedecim vel octo tantüm planos mentientibus, siccitate erectis, patentibus vel reflexis constans. INTERIUS verd quod è sporangio oritur ; è ciliis octo æqualibus vel sedecim alternatim brevioribus s. paribus, teneris, hyalinis aut robustioribus punctulato-coloratis, compo- situm. CaPsuLa sessilis , emergens vel exserta erecta pyriformis, collo plùs minùs elongato, 8-16 striata (unicà specie exceptà) striæ cum dentibus alternantes, siccitate prominentes. OPERGuLUM è basi convexà plüs minüsve acuminatum. CALYPTRA conica aut campanulata carinato-plicata , rariüs lævis, basi crenato-lacerata, sursüm in ple- risque rectè pilosa. FLos monoicus aut dioicus. MascuLus gemmiformis aut alaris ex antheris quatuor ad octo elongato-ovatis cum et absque paraphysibus; FEMINEUS ter- minalis ex totidem pistillis perichætio vaginante carentibus, paraphysibus mascuti stipatis, constantes. Musci perennes, arboreï, rupestres, nunquam terrestres per totum terrarum orbem viventes pulvinato-cæspitosi. ORTHOTRICHUM CRISPUM. Henw. O. caule erecto ramoso, foliis & basi ovali lineari-lanceolatis siccitate contorto-crispatis carinatis, margine planis subundulatis; capsulâ exertà clavatä, longicolli, striatä, ore coarctato, dentibus 16 per paria approximatis reflexis, ciliis 8 filiformibus , operculo convexo obtusè mucronato, calyptrâ pilosissimä. Muscus capillaceus minimus, calyptra villosa. Vaill. Bot. Par., p. 450, 6. 27, f. 9. Polytrichum capillaceum crispum, calyptris acutis pilosissimis. Dill. Hist. Musc., p. 453, t. 55, f. 11. Polytrichum arboreum. Fl. Dan., t. 628. Bryum striatum Ô. Lin. Sp. PL., p. 1580. Orthotrichum crispum. Hedw. Musc. Frond., 11. p. 96,t. 35. Ejusd. Fundam., 1, t. 7, f. 35. Engl. Bot. , t. 996. DC. Fl, Fr.,u, p. 495. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 155, t. 21. Hüben. Musc. Germ., p. 350. Bruch et Schimp. Or- thotr., p. 25, t. 13. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 155. Exsic. Funck, Moostasch., t. 25. Moug. et Nestl., n. 50. Hobson, Brit. Moss., v. 1, n. 54. Drummond, Musc. Scot., v. 1, n. 38. Bréb. Mouss. Norm., n. 14. Desmaz. Crypt., n. 398. Ulota crispa. Brid. Bryol. univ., 1, p. 299. Has. Ad cortices arborum in Canarià lepit cl. Despréaux. Disrris. GEoc. In sylvis totius Europæ et Americæ septentrionalis cæspites densos pulvinatos etfor- . mans habitat. Nec anteà usque ad hæc tempora in Africâ reperta est. ORTHOTRICHUM DIAPHANUM. ScHran. O. caule erecto parcè ramoso, foliis oblongo-lanceolatis evanidinerviis apice elongato diaphanis con- cavis, margine revolutis ; capsulà subimmersä ovali-oblongä substriatä, dentibus 16 geminatis siccitate recurvis, ciliis totidem capillaribus incurvis, operculo convexo mucronato, calyptrâ campanulatä, vix pilosä. (41) Orthotrichum ulmicola. Lagasc. Ann. de Cienc. nat., n. 14. p. 186. Orthotrichum diaphanum. Schrad. Spic. Fl. Germ., p.69. Schwægr. Suppl., 1. P. x, p. 51, t. 55. Engl. Bot.. t.1324. Brid. Bryol. univ., 1, p. 293. Turn. Musc. Hibern., p. 99, t. 9, f. 4. DC. Fl. Fr,. 1, p. 495. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 128, t. 21. Hüben. Musc. Germ., p. 371. Bruck et Schimp., Orthotr. p. 25, t. 14. De Ntrs. Syll. Musc. Ital. p. 157. Exsic. Funck, Moostasch., t. 23, Moug. et Nestl., n. 525. Hobson, Brit. Moss., v. 1, n. 55. Drummond, Musc. Scot., v. 4, n. 59. Bréb. Mouss. Norm., n. 125. Bals et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 77. Has. Ad corticem in Canarià à cl. Despréaux lectum. Disrris. eroc. Muscus adhuc tantüm in Europä præsertim australiori repertus, ubi in cortice Ulmi et Oleæ præ aliis locis frequens. ORTHOTRICHUM PUMILUM. Swarrz. O. caule erecto dichotomè ramoso , foliis lato-lanceolatis carinatis margine revolutis nervosis, ma- dore patentibus , siccitate appressis; capsulà oblongo-ovatä immersä striatä, dentibus 8 bigeminatis lineato- perforatis reflexibilibus, ciliis totidem lanceolato-subulatis incurvis, operculo conico, calyptrâ ovato-campanulatä plicatä glaberrimä. Orthotrichum pumilum. Swartz, Musc. Suec., p. 42 et 99, t. 4, f. 9. Schwægr. Suppl., 1. P. 11, p. 22, t. 50. Brid. Bryol. univ., 1, p. 285. Engl. Bot., t. 2168. Hüben. Musc. Germ., p. 358. Bruch et Schimp., Orthotr., p. 14, t. 5. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p.153. Exsic. Funck, Moostasch., t. 25. Moug. et Nestl., n. 322. Orthotrichum affine pumilum. Hook. et Tayl., Musc. Brit., p. 127. Duby, Bot. Gall., p. 576. Has. Ad cortices fruticum in insulâ Gomerä invenit cl. Despréaux. Disrris. 606. Eadem ac præcedens. NOTARISIA. HAMPE. PerisTomium simplex è membranà interiori ortum. Dentes sedecim æquidistantes membranacei integri latiusculi lineà medià exarati, non trabeculati, apice conni- ventes. CaPsULA terminalis æqualis erecta annulo duplici instructa. OPERCULUM conico- subulatum. CazyprrA mitræformis longitudinaliter plicata basi lacera, capsulæ longi- tudine. SEMINA minutissima, globosa , punctulata. FLos monoicus; mascuzus axillaris vel in ramulo laterali terminalis, gemmiformis ex antheris RSS paraphysibusque paululis constans. FEMINEUS terminalis. Musci perennes terrestres vel saxatiles (an et arborei? ut vult Bridelius) in re- gionibus temperatis calidisque utriusque hemisphærii ad promontorium Bonæ Spei (Thumberg), in Chile et Juan Fernandez (Bertero), in Virginià (ESC in Jtalià (Balsamo et De Notaris) viventes pulvinato-cæspitosi. NOTARISIA CRISPATA. Monrac. N. caule ascendenti-erecto, innovando ramosiusculo , foliis imbricatis lineari-subulatis integris , madore patenti-erectis , siccitate spiraliter involutis , nervo lato sub apicem evanido , capsulâ brevi- ter pedunculatä oblongo-cylindraceä lævi , operculo è basi convexä longè rectèque rostrato. Encalypta crispata. Hedw. Sp. Muse. , p. 61, t. 10,1. 1-9. Schwægr. Suppl., 1. P. 1, p. 60, t. 17, f. 1. icon punctis circumseripta. Grimmia crispata. Spreng. Syst. Veget., 1v, p. 155. Hook. in schedulä, et Bot. Misc., 1, p. 155, t. 56. eximia. Brachypodium crispatum. Brid. Bryol. univ., 1, p. 147. Orthotrichum crispatum. Hook. et Grév., in Edinb. Journ. of. Sc., 1824, t. 1, p. 115. Brachysteleum...…. Reichenb. Endl. Gen. Plant., n, 507. IL. — (PHYTOGRAPHIE , PARS ULTIM. (PLANT. CELLUL.) —6 (42) Piychomitrium nigricans. Bruch et Schimp. in litt. et Bryol. eur. Ptychomitr., p. 5, ad calcem. Notarisia capensis. Hampe in Linnœæ, 1837, Heft., 1, p. 380. Hs. In Canarià ad terram (an suprà rupes ?) leoit cl. Despréaux. Disrris. 6E0G. Ad promontorium Bonæ Spei primüm à cel. Thunbergio inventa, demuüum in Chile et Juan Fernandez à B. Bertero, in Maderà , recentissimèque in insulis Canariis lecta. Oss. Cette jolie petite espèce, d'un genre qui a éprouvé tant de vicissitudes dans sa nomenclature, se retrouve aussi aux Canaries. On devait d'autant plus s’y attendre que, originaire du cap de Bonne-Espérance, lieu dont la végétation cryptogamique a beaucoup d'analogie avec celle de ces îles, elle avait aussi été recueillie à Madère. Trop de confiance dans l'exactitude de la description de Bridel m'aurait pu porter à croire que mes échantillons canariens différaient de la Mousse du cap. Mais je suis intimement convaincu que, spécifiquement du moins, ils lui sont tout-à-fait identiques. J'indi- querai en peu de mots les caractères qui, dans ma plante, ne s'accordent pas exactement avec ceux attribués par Bride] à la sienne. Les feuilles ne sont ni acuminées , ni linguiformes, comme le disent cet auteur et M. Hampe, qui semble l'avoir copié; d’une base assez large, embrassante, elles vont en diminuant insensiblement vers le sommet qui est aigu. Quand la mousse est humectée, elles représentent absolument, dans leur direction avec la tige, une demi-accolade, c’est- à-dire que leur base est dressée, leur milieu presque horizontal et leur sommet recourbé en alène. Cette disposition s'ex- prime très-bien, en disant qu'elles sont linéaires, subulées. La nervure s’évanouit un peu avant le sommet, comme l’a très- bien noté M. Hampe. Mais la capsule n'est jamais striée ainsi qu'il l’affirme ; du moins n'ai-je rien vu de semblable dans mes échantilions, même les plus avancés. L’anneau est manifeste. Quant aux dents du péristome, elles sont conniventes, il est vrai, mais nullement arquées. Aussi la figure de ce péristome, donnée par Bridel, dans sa Bryologiauniversa, est-il ce qu'il y a de plus inexact en ce genre. Outre la double courbure que le dessinateur a imprimée à ces dents, il les a faites, contre toute vérité, marquées de raies transversales, et a omis le sillon longitudinal, fort apparent , qui les partage d’une manière inégale dans le sens de la longueur. La coiffe n’est pas seulement légèrement fendue à sa base, mais, même avant la chute de l'opercule, toute la portion campanulée de cette coiffe se déchire en un nombre plus ou moins grand de la- nières, lesquelles, en s’écartant de la capsule et se relevant horizontalement, donnent une tournure originale et tout-à- fait élégante aux Mousses de ce petit groupe. Mes échantillons des Canaries ont certainement végété sur la terre, mais j'ignore si c'est en plein champ, dans des bois ou sur des rochers, car M. Despréaux n’a donné aucune indication précise des habitat. Examinons un peu maintenant la valeur du genre dans lequel cette Mousse a dernièrement été placée. Si nous rangeons les plantes de cette familie d’après des caractères systématiques, si nous donnons surtout une attention exclusive au péris- tome, nul doute que l'on ne doive séparer cette espèce de celle qui a servi de type à l’établissement du genre Ptychomi- trium de MM. Bruch et Schimper. Mais si, au contraire, ce n'est pas sur uu seul , mais sur l’ensemble des caractères communs à un certain nombre de Mousses, que nous les rapprochons; il est évident pour tout homme de bonne foi, que ces deux genres n’en doivent faire qu'un. Quant au nom qu’il devra définitivement porter, celui de Brachypodium, donné par Bridel, ayant été consacré antérieurement par M. R. Brown, à un genre de la phanérogamie , il aurait fallu, si la loi de la priorité ne devait pas quelquefois plier sous celle de la raison et de la justice, admettre celui de Brachyste- leum, imaginé par M. Reichenbach, et adopté dans son Genera, par M. Endlicher. Dans la création de ce genre, l’auteur n’a eu, en effet, d'autre peine que de substituer un nom à un autre. Loin d'en étudier avec soin l'organisation et de grouper ensemble les espèces qu'une somme de caractères analogues rapprochaient naturellement , il n’a pas même été fort heureux dans le choix du nom qu'il destinait à remplacer l'ancien : car oxéhcoc, qui signifie en grec manche de cognée, peut-il bien s'entendre du pédoncule d’une Mousse ? Les auteurs de la Bryologie d'Europe ont, au contraire, donné à leur genre, travaillé d’ailleurs de main de maître, un nom trés-significatif pris d'un des caractères essentiels de ces Mousses. Je regrette que M. Hampe soit venu un peu tard faire hommage de ce genre à mon savant ami De Notaris. Car, quoique je l’adopte provisoirement, à cause du caractère purement systématique, pris de la soudure des dents du péristome, je ne doute pas que sila méthode naturelle appliquée à cette famille, comme elle l’a déjà été avec tant de suc- cés aux Champignons et aux Lichens par Fries, aux Hépatiques par M. Nees d'Esenbeck, etc., vient un jour à être géné- ralement adoptée, ii ne doive être réuni au genre Péychomitrium, dont il a tous les caractères. Le seul, en effet , qui s'oppose pour l'instant à leur confusion, c'est que les dents de l’un sont divisées en deux portions presque jusqu'à la base, tandis que dans l’autre elles sont entières, les deux portions étant soudées ensemble, Or, on voit sur-le-champ de combien peu d'importance est cette soudure dans une méthode naturelle. J'ai conservé le premier nom spécifique donné à l'espèce, bien que le caractère qu'il indique soit commun à toutes celles du genre. Le nom de capensis n'est pas plus exclusif, puisque la plante se retrouve au Chili et aux Canaries. Enfin celui de nigricans présente le même inconvénient de s'adapter à toutes les espèces. Ce n’était donc pas la peine de le sub- stituer au premier. Doit-on changer les noms spécifiques des Targionia hypophylla et Sphærocarpus terrestris, parce que toutes les espèces de l’un ont la capsu'e placée sous une extrémité de la fronde, et que toutes celles de l'autre viennent sur la terre? (43) PTYCHOMITRIUM. Brucu ET Scuimer. PERISTOMIUM simplex. Dentes sedecim ferè ad basim usque bifidi, cruribus sæpè inæqualibus, alternatim debilioribus filiformibus granulatis, non articulatis, humi- ditate et siccitate erecti. Cætera præcedentis. PTYCHOMITRIUM POLYPHYLLUM. Brucx et Scximp. P. caule ramoso , ramis incrassatis fastigiatis, foliis lineari-lanceolatis patulis, margine apicem versus dentato-serratis subevanidinervis , siccitate incurvo-crispatis ; capsulâ ovato-ellipticâ erectä, operculo conico subulato. Bryum cirrhatum, setis et capsulis brevioribus et pluribus. Düil. Hist. Musc., p. 378, L. 48, f. A1. Bryum polyphyllum. Dicks. Fasc., int, Pl. crypt., p. 7. Dicranum polyphyllum. Smith. Fl. Brit., 1, p. 4225. Engl. Bot., t. 1217. Trichostomum serratum. DC. F1. Fr., 11, p. 468. Trichostomum polyphyllum. Schwægr. Suppl, 1, P. 1, p. 135, t. 39. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 108, t. 19. Duby Bot. Gall., p. 573. Exsic. Funck, Moostasch. t. 18. Moug. et Nestl., n. 410. Hobson, Brit. Moss., V. 4, n. 46. Drummond, Musc. Scot., v. 1,n.49. Bals.et De Ntrs. Musc. Mediol., n.17. Bréb. Mouss. Norm., n. 164. Desmax. Crypt., n. 892. Racomitrium polyphyllum. Brid. Bryol. univ., 1, p.225. Hüben Musc. Germ., p. 214. Ptychomitrium polyphyllum. Bruch et Schimp. Bryol. Eur. Ptychomit., p. 4, t. 1. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 260. Has. Ad rupes in insulis Canariensibus sub thallo Parmeliæ perlatæ aliquot individua invenit cl. Webb. Idem è Maderä pulcherrima completaque specimina reportavit mecumque communicavit. Disrris. cr06. In Britanniæ saxosis rupibusque madidis, nec non in Helvetiâ, in Armoricâ (Montagne), in Pyrenæis, in Arverniâ, in Vogesis (Mougeot), in Sylvà nigrâ (Braun), in agro Andegavense (Guepin), in Asturiis (Durieu), in agro Mediolanensi (De Notaris) , in Americà fœderatà (Torrey), cæspitosè habitat. Undèë limitibus sat amplis hunc muscum gaudere liquet. Trib. XI. GRIMMIEÆ. ARN. GRIMMIA. EHRH. PErisromium simplex. Dentes sedecim pyramidati pertusi, rariùs imperforati, vel inæqualiter bi-plurifidi. Capsuca æqualis immersa vel exserta cum et absque annulo. PEDUNCULUS rectus curvatusve. OPERCULUM Conicum vel convexo-conoideum rostella- tum. CaLypTRA mitræformis basi sublacera , rard integra, lævis, aut vix striata. SEMINA exigua globulosa lævia. FLos monoicus vel dioicus. Mascuzus axillaris aut terminalis gemmiformis ex antheris quatuor ad viginti paraphysibusque paucis vel nullis ; FEmr- NEuS terminalis è pistillis tres ad sex aut pluribus cum paraphysibus masculi con- stantes. Musci perennes cæspitosi pulvinati in saxis, rupibus terrâque nudà rarissimè ad corticem arborum totius terrarum orbis viventes. GRIMMIA LEUCOPHÆA. Grev. G. latissimè cæspitosa, caule ascendente ramoso fastigiato, foliis patentibus ovatis obtusis, inferio- (44) ribus muticis, superioribus in pilum diaphanum longissimum desinentibus ; capsulâ ovatä breviter pedunculatä suberectä lævi , operculo è convexä basi breviter rostrato. Grimmia leucophæa. Grev. in Wern. Trans., Vol. 4, t. 6. Scot. crypt. Fl., t. 284. Hook. et Tayl., Musc. Brit. p. 70. Suppl, t. 3. Duby, Bot. Gall. , p.513. Hüben. Musc. Germ., p. 187. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 248. Exsic. Moug. et Nestl., n. 813. Hobson, Brit. Moss., v. 2, n, 24. Drummond, Musc. Scot., v. 2, n. 30. Bals. et De Ntrs. Musc. Mediol., n. 76. Bréb. Mouss. Norm.,n. 1921. Dryptodon leucophæus. Brid. Bryol. univ., 1, p. 773. Has. In Canariä probabiliter ad rupes à cl. Despréaux lecta. Disrris. 606. in Britanniä ( R. Brown, Greville), in Germanià (Funck, Bruch), in Galliæ provincis orientalibus, occidentalibus , et mari interno conterminis , in Peloponneso (Bory), in Algeriä (Roussel) , ad rupes cæspitosè vivit. TRICHOSTOMUM. HEDw. PERISTOMIUM simplex. Dentes sedecim ad basim usquè in crura duo , tria quatuorve filformia fissi. CAPSULA terminalis subæqualis cum vel absque annulo. OPERCULUM conico-elongatum subobliquum. Cazvrrra cuculliformis. FLos monoicus ; MASCULUS gemmiformis vel axillaris vel terminalis ex antheris paucis paraphysibus nullis ; Fe- MINEUS terminalis è pistillis sex ad octo paucisque paraphysibus stipantibus constans. Musci perennes in terrà nudà truncisque arborum per totum orbem cæspitosè viventes. TRICHOSTOMUM MUTABILE. Brucx. T. laxè cæspitosum , caule erecto simplici vel innovante-ramoso , ramis fastigiatis , foliis imbricatis linearibus , supremis longioribus obtusiusculis nervo excurrente mucronulatis integerrimis carinato- canaliculatis, madore patenti-recurvis, siccitate incurvis , capsulà cylindraceâ badiâ senio s. evacuatä striatà , operculo..…. peristomii dentibus brevissimis pallidis basi inter se connexis. Trichostomum brachydontium. Müll. in Florä, Bot. Zeit., 1829, p. 593. t.1,f.3! Trichostomum.... ? Flora, Bot. Zeit., 1829, p. 178. T. Barbulæ affine à quo, securdüm cl. auctorem, mucrone fo- liorum, peristomii dentium brevitate irregularitateque, etc., differt. Hab. in fruticetis tingitanis. Didymodon mutabilis. Bruch., dein Trichostomum mutabile. Bruch. ex specimin. mecum à cl. De Notaris et de Brébisson communicatis. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 192. Has. In sylvestribus ad terram nudam cum Targioni& hypophyll& mixtum in insulâ Teneriffä lec- tum. Disrris. eeoc. Muscus hucusque in Sardiniä, Africâ boreali, et nuperrimè in Neustriä lectus. Os. Mes échantillons ressemblent tellement au Trichostomum Barbula, qu'il m’a fallu voir un péristome différent et le mucro des feuilles pour me convaincre que ce n'était point la même Mousse. La description du Trichostomum de Tan- ger, donnée par Bruch, dans la Gazette botanique de Ratisbonne, va parfaitement à celui des Canaries. J’ignore abso- lument dans quel recueil ce bryologiste l’a publiée plus tard sous le nom de T. mutabile. TRICHOSTOMUM BARBULA. Scuwzcr. T. caule erecto simplici , innovante-ramoso, foliis lineari-lanceolatis canaliculatis undulatis patulis, siccitate crispatis spiraliter convolutis , capsulâ cylindricâ , operculo rostrato , peristomii dentibus fili- formibus longis purpureo-rufis. Trichostomum Barbula. Schwægr. Suppl. ,1, P. 1, p. 144, t. 56, Montag. Arch. de Botan., 1, p. 213 ( excel. T. cris- pulo). Hüben, Musc. Germ., p. 304 (excl. T. flavovirente et conyoluto). De Ntrs, Syll. Musc. Ital., p. 195. Trichostomum barbuloides. Brid. Bryol. univ., 1, p. 493. Has. In insulis Ganariensibus ad terram non infrequens. Disrris. GE0G. In muris olyssiponensibus primô detectum, deinde in Peloponneso { Bory),propè Cin- tram Lusitaniæ (#/ebb), circà Telonem Galliæ (Montagne), in Algeriâ (Schimper et Roussel), regnoque Maroccano (/7/ebb) lectum est. Trib. XII. GYMNOSTOMEÆ. ARN\. GYMNOSTOMUM. HEepvw. SToMA nudum. CAPsuLA æqualis, anapophysata, sæpiùs pedunculata , rard subses- sis, subrotunda , ovata oblongave , erecta, rarissimè annulata. OPERCULUM varium , rostratum, conicum, convexum, planiusculum , mamillatum. CazypTrA cuculliformis seu latere fissa, basi integra. FLos dioicus, monoicus vel hermaphroditus, terminalis. Mascuzus discoideus, rariûs gemmiformis, ex antheris 2 ad 20,, paraphysibusque nu- merosis , articulatis ; FEMINEUS è pistillis ad summum octo paraphysibusque masculi (etiam nullis) constans. Seminula minima, superficie sæpiùs echinata. Musci pusilli aut mediocres, gregarii, rarissimè solitarüi ; annui aut perennes, in terrà vel rupibus (vix arborei) ubi cæspites eu -vel amorphos efformant, per totum terrarum orbem vitam degentes. GYMNOSTOMUM MINUTULUM. Scawzer. G. caule brevissimo simplici , foliis imbricatis patenti-subrecurvis, supremis erectis oblongis cari- natis nervo excurrente cuspidulatis margine recurvo integerrimis, capsulà ovato-truncatà , erectà , lævi , operculo brevi convexo-conico. Gymnostomum minutulum. Schwægr. Suppl., 1, P. 1, p. 26, t. 9. Brid. Bryol. univ., 1, p.61. Nees et Hornsch., Bryol. Germ., 1, p. 125, t. 9, f. 2. Duby, Bot. Gall., p. 580. Hüben., Musc. Germ., p.58. Exsic. Moug. et Nestl., n. 709. Bréb. Mouss. Norm., n. 149. Gymnostomum conicum. De Ntrs. Syll. Musc. Ital., p. 287, ex specimine. Pottia minutula. Bruck et Schimp. m.s. ex specimine. Has. Ad terram argillosam in Canariä à cl. Despréaux lectum. Dismis. roc. Ad terram argillaceam in Helvetià , Germanià , Britanniä, Galliâ occidentali orientali- que, Italiâ et Sardiniâ habitat. \ Os. Quoique je soupçonne l'identité, au moins spécifique des G. conicum et minutulum de la Flore britannique, j'ai toutefois craint, faute d'exemplaires authentiques, de confondre avec la mienne une espèce différente. MM. Bruch et Schimper, d’après les étiquettes que j'ai sous les yeux, ne font du G. conicum qu'une variété de leur Pottia minutula, qui est la plante en question. GYMNOSTOMUM STELLIGERUM. N£es et Hornsex.? G. caule innoyationibus fasciculato-ramoso , ramis fertilibus basi nudis , apice incrassatis, sterilibus gracilioribus laxè foliosis, foliis lineari-lanceolatis patentibus, summis stellatis, nervo subapicem evanido vel continuo crasso; capsulà oblongo-truncatä basi cum pedunculo confluente , ore aperto ru- bello , operculo planiusculo obliquè longèque rostrato. Gymnostomum stelligerum. Nees et Hornsch., Bryol. Germ., p. 168, t. 11, f. 23. Brid. Bryol. univ., 1, p. 89. Bryum stelligerum. Dicks. PI. crypt. Fasc., 11, p. 5, t. 4, f. 4. Has. Ad terram cum Bartramié strictä lectum. ( 46 ) Disrris. eco6. In terr nudä , rimisque saxorum adhuc in Britanniâ, Germaniä , Helvetiä et Hispa- nià tantüm lectum fuerat. O»s. M. Hooker ayant rapporté au G. rupestre l'espèce de Dickson, que Bridel réunit au contraire à la Mousse d'Allemagne, je me suis abstenu de citer une synonymie tout-à-fait contradictoire. Je n’ai de ces espèces que des échantillons d'Allemagne, et pas un seul d'Angleterre; il m'est donc impossible d'émettre une opinion, même après avoir vu les bonnes figures du célèbre bryologiste écossais. La Mousse rapportée des Canaries a des tiges de trois à six lignes de haut, partant souvent d’une souche couchée qui n’est sans doute qu’une tige de l’année précédente. Ces tiges, nues à la base, en poussent d’autres semblables qui partent de l'ais- selle des feuilles inférieures. J'ai trouvé quelquefois à la même place des espèces de bourgeons didymes, au centre desquels étaient six pistils sans paraphyses. Les feuilles sont disposées d’une manière assez lâche sur les rameaux allongés et sté- riles, mais elles sont moins espacées sur les rameaux plus courts et plus trapus qui portent les capsules. Leur forme est celle indiquée dans la phrase diagnostique. Leur grandeur va en croissant de la base du rameau au sommet; humides, elles sont étalées, un peu recourbées ; sèches, elles se crispent et se recourbent en dessus. La nervure, qui est très-forte et saillante surtout à la base, s’évanouit le plus souvent vers le sommet. Les feuilles périchétiales sont ovales, acuminées, et munies d’une nervure comme les caulinaires. Le pédoncule a trois lignes de longueur, en y comprenant la gaîne qui, elle, n'a pas un millimètre. La capsule oblongue, comme tronquée, de couleur baïi-clair à la maturité, a son orifice très- ouvert. L’opercule est chargé d’un long bec, formant avec l’axe de la capsule un angle de 45 degrés. Je n’ai vu la coiffe que dans son jeune âge. Une terre de bruyère fort noire et facile à réduire en poussière , s’interpose entre les jets de cette Mousse, de manière à ce que les touffes qu’elle forme n'ont rien de compact. Aussi le bas des tiges est-il très-noir et ie sommet du plus beau vert. Au reste, mes échantillons diffèrent aussi de ceux du G. stelligerum, que j'ai reçus de M. Bruch, et pourraient bien n'être qu'une des nombreuses variétés du G. rupestre. C’est ce qui m'a engagé à en donner une courte description. Familia II. HEPATICAE Juss. Trib. I. JUNGERMANNIEZÆ. Neezs. A. Succubæ. PLAGIOCHILA. MonTAG. ET NEESs. PERIANTHIUM aut terminale aut in ramulo brevi laterale, sub anthesi saltem à iergo ventreque compressum et ab initio decurvum læve, ore oblique truncato , nudo , ciliato denticulatove, demüm subbilabiato. Invozucri folia duo à caulinis non diversa. Pistilla multa. CapsuLa firma usquè ad basim quadrivalvis. ELATERES mediis valvis inserti, longi, dispiri, decidui. Fcores masculi vel spiciformes distichi caule , sive ramo , ex apice continuo, foliis perigonialibus minoribus arctè imbricatis , vel in angulo foliorum superiorum conformium magisque imbricatorum. _Plantæ terricolæ, saxicolæ , rivulares, speciosæ, in duabus sectionibus dividendæ quarum prima, quæ magnitudine et formis superbit, ferè omnis tropica; secunda verd centrum ejus in Europà habet. PLAGIOCHILA SPINULOSA. M. et N. P. caudice repente, ramis ascendentibus parcè et alternatim ramosis, foliis obovato-cuneiformi- (AT) bus obliquè patulis, margine infero reflexo apiceque spinuloso-denticulatis, fructu axillari aut ex dichotomiä , perianthiis subrotundis ore compresso dentato-ciliato. Jungermannia spinulosa. Dicks., PI. crypt. Fasc., x, p. 14. Hook. Brit. Jung., p. 9, t. 44. Musc. Brit., p. 227. Engl. Bot., t. 2228. Lindenb., Hep. Eur., p. 13. Web., Prodr., p. 66. Ekart, Syn. Jung., p. T, t. 2, f. 16. Nees ab Esenb., Eu- rop. Leberm., 1, p. 157, 11, p. 423. Plagiochila spinulosa. Æ. et N. in Nees ab Esenb. op. ct. it, p. 518. Has. In insulâ Gomerà hanc speciem fructiferam ad terram legit el. Despréaux. Disrais. 6xoc. Ad hæc usquè tempora hæc J ungermannidea in montibus excelsis Britanniæ tantüm fuerat lecta. Nuper in Gallià occidentali propè Mortain Neustriæ à cl. Pelvet, nec non in Helvetiä à cl. Schærer reperta est. Nunc et Africæ civis. Oss. Nos échantillons de la Gomère n'ont pas plus de vingt-cinq millimètres (à peu près 15 lignes) de hauteur. Ils por- tent quelques capsules. D’autres exemplaires, cueillis à la grande Canarie, ont plus de deux pouces, mais sont stériles. C’est sur les jets de cette espèce que j'ai trouvés rampans des individus du Frullania Teneriffæ Nees. \ PLAGIOCHILA JAVANICA. M. et N. P. caule repente, ramis erectis subpinnatim vel dichotomo-divisis irregularibus, foliis subverticalibus semi-cordatis apice angustioribus obtusisque, ibidemque imæqualiter denticulatis subdecurvis, perian- thio compresso ciliato. Jungermannia javanica. Swartz. in Lin. Amæn. Acad. ed., 2, x, p. 115, t. 5, f. 4. Method. Musc. II., 1.2, f. 1. Schwægr., Prodr., p.25. Web., Prodr., p. 70. Spreng., Syst. Veget., 1v, p. 251 (excl. J. integerrima). Nees ab Esenb., Hepat. Javan., p. 72, et in Linnœû, 1831. Heft., 1v, p. 602. Plagiochila javanica. Montag. et Nees in Ann. Sc. nat., 2e sér. Botan., V, p. 52. Has. Cum Necker crispé et Madothecé lævigaté aliquot specimina observavi commixta. Disreis. ecoc. Stirps inter tropicos non infrequens. E Brasiliä, ex insulis Cubä et Barbatä Antillarum habui. Promontorii Bonæ Spei etiam civis. Insulæ Canarienses ejusdem limitem maximè borealem statuere videntur. PLAGIOCHILA UNDULATA. M. er N. P. foliis inferioribus inæqualiter—supremis subæqualiter profundèque bilobis, ciliato-dentatis, den- ticulatis aut integerrimis, laxis, siccitate reflexis et corrugatis, lobis trapezoideo-rotundatis, supe- riori , ubi est minor, inferioris diametrum transversalem saltem æquante , inferiori patulo ; perianthio compresso involucro duplé longiore, Lichenastrum pinnis auriculatis majoribus et non crenatis. Dill. Hist. Musc., p. 490, t. 74, f. 47. Jungermannia undulata. Lin. Sp. PL, p. 1598. Hook. Brit. Jung., t. 22. Musc. Brit., p. 232. Lindenb. Hepat. Eur., p. 38. Ekart, Syn. Jung., p. 26, t. 2, [. 14. Nees ab Esenb. Europ. Leberm., 1, p. 184. Plagiochila undulata. M. et N. in Nees ab Esenb. op. cit., 11, p. 520. Has. Ad terram in ericetis Canariæ cum surculis sterilibus Mn undulaii lecta. Disris. 606. Per totam Europam et in Americâ septentrionali ad insulam Terram-novam ( La Py- laie), species hæc protea vivit. Nunc indubiè stirps Canariensis. Oss. Quelques individus mâles d’une des mille variations de cette espêce ont été recueillis par M. Webb. Ils appar- tiennent à la variété B g°* indiquée par M. Nees au lieu cité. Leur longueur est à peu près d’un pouce; ils sont sim- ples ou rameux. Les deux lobes des feuilles sont inégaux incombans, très-finement denticulés au sommet. C’est dans leur aisselle qu'on trouve trois ou quatre anthères pédicellées. La couleur de la tige est purpurine et diminue d'intensité en allant vers l'extrémité des feuilles, qui sont là d’un vert pâle et décoloré. \ PLAGIOCHILA CURTA. M. Er N. P. foliis complicato-bilobis apice subdentatis, lobo inferiori obliquè obovato obtuso vel mucronu- lato planiusculo , superiori minori acuto ascendente , foliorum inferiorum subquadrato, floralium ê æquali conformi repandove ; perianthio terminali compresso , ore truncato ciliato ; caule laxè repente ascendente. Jungermannia Curta. Martius, Fl. crypt. Erl., p. 148, t. 4, f. 24. (excel. synon.). Lindenb., Hepat. Eur., p. 56. Ekart, Syn. Jung., p. 27,t.9, f. 76 ett. 11, f. 89. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1, p. 214. Hüben, Hepat. Germ., p. 244. Jungermannia nemorosa 5 denudata. Hook. Brit. Jung., t. 21, f. 47,18, 19. Plagiochila curta. M. et N. in Nees ab Esenb., op. cit., 1, p. 325. Has. sub Lichenum speciminibus ad rupes lectis reptantem et sterilem inveni. Disrris. GEo6, Species hucusquè ad Europam limitata. JUNGERMANNIA. Lin. reform. PERIANTHIUM involucro longius aut eidem æquale, liberum, teres, læve aut pli- cato-angulatum , ore nudo aut pluridentato. Invozucri folia et amphigastria , ubi hæc adsunt , sæpè differunt à reliquis, vel rarissimè basi connata sunt. CarsuLA ovalis , ovata vel globosa. Penuneuius pro ratione longus. ELATERES vagi dispiri nudi. FLos dioicus monoicusve. Mascurus in caule ramisve terminalis vel, continuato apice, infraapicalis. FOLrIA PERIGONIALIA vel diversiformia, imbricata, spicam ut in genere præcedente construentia , vel conformia basique solà saccatà distincia. ANTHERZ ali- quot axillares. Plantæ foliosæ terrestres aut muscicolæ. Caulis vagè ramosus vel simplex, pro- cumbens vel ascendens, ut plurimüm repens. Folia disticha succuba, explanata, integerrima aut dentala, incisa, rariùs ad basim usquè partita. Amphigastria aut nulla aut foliis conformia , aut diversæ formæ et minora. Genus hoc modo reformatum specierum in Europà degentium quam maximèe dives. Paucæ extrà Europam vegetant. Quæ sequuntur primüm , ni fallor, in Africà lectæ fuerunt. JUNGERMANNIA ALBICANS. Lux. J. foliis arctè complicatis bifidis subdenticulatis, lobis acutiusculis obtusisve, inferiori oblongo- acinaciformi basi æquè lato , superiori subovato dupld minore incumbente, caule ascendente subar- rhizo, perianthio ovato plicato. Hepaticoides albescens foliis pinnatis. Vaill. Bot. Par.. p. 100, t. 19, f. 8. Lichenastrum auriculatum, pinnulis angustis planis recurvis. Dill. Hist. Musc., p. 492, t. 71, f. 20. Jungermannia albicans. Lin. Sp. PL., p. 1599. Hook. Brit. Jung., t. 25. Musc. Brit., p. 233. Martius, Fl. crypt. Er, p.154, t. 4, f. 30. Lindenb. Hep. Eur., p. 61. Ekart, Syn. Jung., p. 29, t.7, f. 55. DC. FL. Fr., nr, p. 436. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1, p. 228. Engl. Bot., t. 2240. Hüben. Hepat. Germ., p. 225. De Ntrs. Hepat. Ital., p. 46. Exsic. Moug. et Nestl., n. 241. Hobson, Brit. Moss., v. 2, n. 82. Has. in Teneriffà lecta. Disrris. GEoc. Stirps jampridem botanicis nota nec adhuc , quod sciam , extrà Europam lecta. JUNGERMANNIA HYALINA. Lrerr. J. amphigastriis nullis, caule repente valdè radiculoso cum radiculis purpureo infrà apicem ra- moso et deniquè dichotomo-fastigiato ascendente, foliis subrotundis, repardis undatisque immargina- tis divergenti-ascendentibus , ramorum involucralibusque conformibus , his perianthio appressis , perianthio terminali part exserto ovato-acuto apice plicato ore subquadrifido , capsulâ globosä. ( 49 ) Jungermannia hyalina. Hook. Brit. Jung., t. 63. Musc. Brit., p. 229. Lindenb. Hep. Eur., p. 67. Ekart, Syn. Jung, p 11, t. 6, f. 45. Engl. Bot. Suppl., t. 2678. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1. p. 322. De Ntrs. Hepat. Ital., p. 36. Has. In Canariâ. Inter cæspites Fimbriariæ africanæ sterilem inveni. Disrus. 6Eoc. Species principio merè britannica, sed demüm in totâ Europä inventa. Specimina possideo è Peloponneso relata mecumque à cel. Bory communicata. JUNGERMANNIA INFLATA. Huns. J. amphigastriis nullis , caule procumbente ascendente laxè radiculoso ramoso, foliis semivertica- libus elliptico-subrotundis inæquilateris inæqualiter bilobis, sinu lobisque obtusis, involucralibus conformibus, perianthio terminali demüm dorsali involucro longiori ovali vel pyriformi lævi, ore conni- vente, basi fragilissimo , capsulä oblongä. Jungermannia inflata. Hudson, Fl. Angl., p. 511. Hook. Brit. Jung., t. 38. (excel. J. bicrenatà, Schmid.) Musc. Brit, p. 250. Engl. Bot., t. 2519. DC. FI. Fr., v, p. 196. Lindenb. Hep. Eur., p. 79. Ekart, Syn. Jung., p. 18, t. 5, f. 23. ett. 10, f. 81. Hüben. Hep. Germ., p. 139. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., u , p. 42. Has. Ad terram in insulis Canariensibus. Inter Lichenes specimina inveni. Disrrrs. GEoc. In Germaniä, Britanniä, Galliâ, Sueciâ, Helvetiä, Italiâ et in Corcyrà insulâ adhuc lecta. Nunc ad insulas usquè Canarienses limites ejus geographicos propagavit cl. Webb. JUNGERMANNIA TURNERI. Hookx. J. amphigastrus nullis, folüis spinuloso - dentatis obtusè complicatis disticho-patentibus ad medium bifidis , lobis æqualibus acutis, basi cuneatis, retis maculis distantibus pyriformibus, foliis involucra- libus trifidis, perianthio subcylindrico obsoletè angulato, caule repente substellato. Jungermannia Turneri. Hook. Brit. Jung., t. 29. Musc. Brit., p.23. Engl. Bot., t. 2510. Lindenb. Hep. Eur., p. 92, Ekart, Syn. Jung., p. 31, t. 9, f. 69. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1, p. 265. Has. Plura individua sterilia Cetrariam glaucam pexrepentia Lichenes exploranti obvia. Disrrrs. exo. Domina Hutchins in Hiberniâ hancce inter congeneres minimam speciem detexit et posteà circà Andegavum Galliæ cl. Guepin ejusdem specimina legit mecumque communicavit. Nec alibi adhuc fuerat lecta. LOPHOCOLEA. N. 48 E. PERIANTHIUM in caule ramisve primariis terminale, superveniente in multis inno- vatione solitarià laterale aut axillare , liberum, infernè tubulosum supernè acutè tri- quetrum ore trilobo dentato cristato superiüs sæpè profondiès fisso. InvoLucrt folia et amphigastria discreta , pauca à caulinis diversa , majuscula. Pisrizza quamplurima. CazypTRA ovalis membranacea inclusa, basi solubilis apiceve rumpens. Capsuca ad basin usquè quadrivalvis. ELATERES fibrà duplici, nudi, decidui. INVOLUCRA MAscuLA difformia minora, densè imbricata capitulum construentia deniquè ex apice proli- ferum. ANTHERÆ globosæ , filamento longiusculo. Fozra succuba subhorizontalia, in dorso caulium decurrentia apice bi-pluridentata , amphigastria in omnibus patulo- incurva amplè reticulata bifida , laciniis magis minüsve incisis, aut propter lacinias primarias æquè divisas 4-6 dentata. | Plantæ mediocres aut grandiusculæ teneritatem quamdam præ se ferentes, pro- cumbentes, laxè aut arctiüs repentes, pleræque pallidæ aut saltem in sicco statu expallescentes , in tolo terrarum orbe obviæ, terram, muscos , rupes , corticesque perrepentes obviæ. IT. — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — 7 ( 50 ) LOPHOCOLEA HETEROPH YLLA. N. 18 E. L. caule brevi arctè repente inordinatè confertimque ramoso, ramis ascendentibus, foliis ovato- subquadratis semiverticalibus sinu brevi obtusoque bidentatis retusisve sæpè pallidè viridibus, am- phigastriis folio haud multo minoribus approximatis ad medium ultraque bifidis lacinïis acuminatis subdentatis, perianthio in ramis terminali, involucri foliis repandis , amphigastriis ejusdem bifidis dentatis. Lichenastrum pinnulis obtusioribus bifidis minus. Dill. Hist. Musc., p. 488, t. 70, f. 12. Jungermannia heterophylla. Schrad. Journ., 1801, 1, p- 66. Web. Prodr., p. 40. Hook. Brit. Jung., t. 31. Musc. Brit., p. 203. Mart. FL. crypt. Erl., p. 140, t. 2, f. 12. Lindenb. Hep. Eur., p. 42. Ekart, Syn. Jung., p. 45, t. 7,f. 54. DC. Fl. Fr. v, p. 198. Fl. Dan., t. 1715, f. 2. Hüben. Hep. Germ., p. 147. De‘Nirs. Hep. Ital., p. 25. Exsic. Moug. et Nestl., n. 535. Lophocolea heterophylla. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1, p. 338. Has. Suprà lichenes in insulis Canariensibus lectos hanc speciem reptantem observavi. Disrris. roc. In totius Europæ locis humidis, umbrosis, palustribus , nec non ad muscos viventes et emortuos, radices arborum , etc. , habitat. An et ad promontorium Bonæ Spei varietas hujusce simplex ? LOPHOCOLEA BIDENTATA. N. «8 E. L. caule elongato parcè ramoso , foliis ovato-triangularibus explanatis laxis pallidis sinu sublunato dentibus subobliquis acutis, amphigastriis folio multô minoribus distantibus bipartitis, laciniis pro- fundè bifidis lineari-angustis integerrimis aut inciso-dentatis, perianthio mox laterali subsessili , invo- lucri foliis subconformibus acutè bifidis subdentatis. Jungermannia major repens foliis bifidis. Mick. Nov. Gen., p. 8, t. 5, f. 12. Hepaticoides Polytrichi facie, foliis bifidis majoribus. Vaill. Bot. Par., p. 99, t. 19, f. 8. Lichenastrum pinnulis acutioribus et concavis bifidis majus. Dill. Hist. Musc., p. 487, t. 70, f. 11 B. Jungermannia bidentata. Lin. Sp. PL, p. 1598. Schwægr. Prodr., p. 18. Web. Prodr., p. 40. Lindenb. Hep. Eur., p. 31. Hüben. Hep. Germ., p. 144. Raddi, Jungermanniogr. Etr. in Act. Soc. Ital. di Mod. x1x, p. 37, t. 4,f. 6. Exsic. Moug. et Nestl., n. 459. Lophocolea bidentata. Nees ab Esenb. Eur. Leberm. 11, p. 327. Has. In aquis (an casu delapsa vel allata ? )in insulâ Canariâ à el. Despréaux lecta. Disrars. exoc. In totà Europä, regiones tamen Alpinas fugiens, in Americâ septentrionali ad promon- torium Bonæ Spei( fide Lehmanni) etin insulä Javä habitat. Os. Est-ce de cette variété que veut parler M. Nees, en mentionnant (1. €. p. 328) une forme anormale du Lophoco- lea bidentata, recueillie au Cap? Je ne puis rien dire de certain à cet égard. La note de M. Despréaux ditseulement qu'il l'a trouvée dans Les eaux. Cette forme dont, faute de plus amples renseignemens sur les circonstances où elle vit, je n’ai pas voulu même faire une variété, ne semble s'éloigner du type que par la couleur de ses feuilles , qui sont d’un vert noirâtre, couleur que contractent, au reste, la plupart des espèces vivant dans l’eau , ou les formes aquatiques de celles qui habitent sur la terre ou le bas des arbres, et par une certaine flaccidité qui peut tenir aussi au milieu , dans lequel la plante a vécu ou séjourné accidentellement. La forme des feuilles et des amphigastres ne paraît pas différer de celle des mêmes organes dans le type. Je n’ai pas observé de trace de périanthe. Cette forme est, au reste, si parfaitement sem- blable à l'Harpanthus Flotowianus, qu'à l'œil nu il est impossible de l’en distinguer. La loupe fait bientôt apercevoir les différences. LOPHOCOLEA PREAUXIANA. Moxrac. L. caule simplici vel innovatione ventrali subramoso, repente, foliis suboppositis horizontalibus oyato - triangularibus explanatis laxè imbricatis, apice rotundato obtusis integerrimis , viridi - luteis, hexagono-reticulatis , cum amphigastriis ovato-acutis acuminatisve irregulariter dentatis patulo-recur- vis, connatis ; perianthio..….. Has. Ad Æypnum Berthelotianum quem perrepit pauca hujusce autonomæ speciei specimina legi. Disrris. roc. Species insulis Canariensibus adhuc priva. (51) Desc. CauLis explanatus, rigidus, uncialis, longior, semilineam latus, luteo-viridis, simplex vel innovando sub- ramosus. RAMUS, ubi adest, quod rarissimè fit, caulis ventre inter amphigastria progignitur. FoLIA laxè suecu- bo-imbricata opposita, vel subopposita, horizontalia, explanata, integra et integerrima, æquè ac in variis generis Plagiochilæ speciebus triangularia, apice rotundata et cum amphigastrio proximo connata. E marginibus folii an- terior ad perpendiculum in caulem, posterior vero obliquè incidit; internus tandem è latere ventrali ad medium dorsum ejusdem sinuosè insertus est decurrensque. Reris areolæ mediæ magnitudinis hexagonæ, lineis duplicibus discretis tenerrimis, materià chlorophyllinä granulosäà repletæ. AmpHIGASTRIA varia varièque incisa, circumscrip- tione autem sæpiüs ovata, apice integro acuta vel brevi tractu subbifida, laciniis approximatis , ambitu profundè aut breviter dentata, rard laciniata, patulo-reflexa, subtüs ad basim fasciculum radieum promentia, cum proximis foliis utrinque cohærentia. PERIANTHIUM.… Os. Cette Jongermanniée me paraît distincte de toutes celles qui ont été publiées jusqu'ici. Quoiqu'elle n'offre pas même de périanthe, son port, sa ramification, et beaucoup d’autres de ses caractères sont si différens de ce que je vois dans les espèces connues du même genre, qu’elle doit nécessairement appartenir à un type spécial. Deux seules espèces, à ma connaissance, ont avec la nôtre quelque rapport de conformation; ce sont les Jungermannia expansa L. et L., et Lophocolea amphibolia N. ab E. La première, dont je dois un échantillon à M. Lehmann, se distingue facilement du Lo- phocolea Preauxiana, par sa ramification, la forme de ses feuilles qui sont ovales, arrondies ou oblongues et nullement triangulaires, celle des amphigastres et sa couleur. Le L. amphibolia, qui a pour synonyme le Jungermannia integrifolia L. et L., et le J. keterophylla Montag. (Prodr. Juand Fernand.) diffère aussi de l'espèce canarienne par sa ramification, par la forme de ses amphigastres qui sont presque quadrilatères et laciniés, et surtout parce qu'ils ne s'unissent que d’un seul côté avec les feuilles. EXPLICATION DES FIGURES. PL. III, fig. 3. « a. Deux individus du Lophocolea Preauxiana vus de grandeur naturelle. & Sommité d’une tige grossie 14 fois et vue en dessous. c Milieu de la même tige, vue aussi en dessous et grossie 18 fois. Cette figure montre les amphigastres et la manière dont ils s’unissent avec Les feuilles de cha- que côté. On voit aussi la touffe de racines qui naît au -dessous de leur insertion. 4 Portion de l’extré- mité d’une feuille montrant la forme des mailles ou des cellules du réseau. Cette figure est faite à un grossissement de 160 diamètres. B. Incubæ. RADULA. Dumorr. PERIANTHIUM in ramulo brevi terminale aut ex dichotomià ascendens, truncatum, integerrimum , in alis depressum, in aliis teretiusculum, ore dilatato. Invorucrr fo- lia duo, profondiüs biloba. CazyprRa pyriformis, tenuis, diù persistens, stylo coronata, infrà verticem rumpens. CapsuLa ovalis quadripartita , valvulis basi conjunctis erecto- patulis. ELATERES parietibus interioribus capsulæ undiquè affixi, dispiri. SEmINa magna, globosa. RamuLr masculi in eàädem cum femineis stirpe breves, obtusi, dis- ticho-imbricati. FOLIA PERIGONIALIA minora, basi subinflata, lobulo ventrali minori. ANTHERÆ 1 ad 3 globosæ in filamento brevi. Folia incuba, subtüs lobulo inflexo plano haud profundè discreto. Amphigastria nulla. Plantæ corticolæ , rariüs saxicolæ totius orbis incolæ. RADULA COMPLANATA. Dumonrr. R. caule repente applanato vagè ramoso, foliis rotundatis , lobulo quadruplo minore appresso angulo rotundato , perianthio applanato. Jungermannia foliis circinnatis imbricatim dispositis ex viridi flavescentibus, Mich. Nov. (CHARME EEE Die (52) Lichenastrum imbricatum majus squamis compressis et planis. Dill. Hist. Musc., p. 496, t. 79, f. 96. Jungermannia complanata. Lin. Sp. Plant., p. 1599. Web. Prodr., p. 58. Engl. Bot., 2449. Hook. Brit. Jung., t. 81. Musc. Brit., p. 234. DC. F1. Fr., 11, p. 454. Duby, Bot. Gall., p. 587. Lindenb. Hep. Eur., p. 50. Ekart, Syn. Jung., p. 35. t. 4, f. 51. (icon Hookeri.) Nees ab Esenb. in Mart. FI. Bras., 1, p. 315. Hüben. Hep. Germ., p. 213. De Ntrs. Hep. Ital,, p. 14. Exsic. Moua. et Nestl., n. 339. Hobson, Brit. Moss., v. 1, n. 112. Sommerf. Norv., n. 34. Candollia complanata. Raddi, Jungermanniogr. ÆEtr. in Mem. della Soc. Ital. di Mod., xvinr, p. 24. Jubula complanata. Corda in Sturm. FI. Germ., 11, 26-27, p. 159, t. 41, Radula complanata. Dumort. Comment. Bot., p. 112, et Syll. Jungerm., p. 38. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1, pag. 146. Has. Individua aliquot Leptodontem Smithit perrepentia observavi. Disrris. croc. Limites ferè nulli huic speciei in universà Europä , Americâ septentrionali et meridio- nali, Africâque inhabitanti. Ad corticem arborum terramque vivit. MADOTHECA. Dumort. PERIANTHIUM in ramis laterale subsessile subter foliis è caulis latere egrediens, di- vergens, ovatum, biconvexum, ore bilabiato integro incisove, structurà foliorum. Ivozucri folia duo vel quatuor reliquis sæpè minora et amphigastrium unum sola in ramulo fructigero obvia, hoc posteriùs ad basin ramuli situm. PistiLLa complura octo ad decem basi aut medio nonnihil ventricosa, stigmate dilatato repando. CaLYPTRA globosa, tenuis persistens, infrà verticem disrumpens. PEDuNGULUS brevis , perian- thium vix superans, crassiusculus, cellulosus, haud articulatus. Carsuza globosa, membranacea, pallida, reticulata, ad medium usquè quadrifida, valvulis erecto-incur- vis. ELATERES parietibus interioribus capsulæ undiquè inserti, filiformes, utrinquè attenuati, decidui, dispiri, spiris angustis. SEMINA grandiuscula, sphæroïdea, sub- angulata. FRUCTIFICATIO mascula in distincti individui ramulis propriüs, brevibus, oblongis. FoLIA PERIGONIALIA reliquis minora , arctissimè disticho-imbricata, basique inflata , convexa, ad medium usquè bifida, lacinïis subæqualibus obtusis concavius- culis. STAMINA axillaria, singula sub singulo folio. ANTHERÆ sphæricæ crassæ; fila- mentum breve. Focra incuba profundè biloba, lobo utroque plano, inferove margine reflexo , hoc quidem lobo superiore minore, sed amphigastrium sæpè æquante. Aw- PHIGASTRIA utrinquè in caule decurrentia et sæpè cum lobulo infero folii proximè subjecti projecturà suà connexa, cauli appressa margineque sæpè reflexa. Plantæ rupincolæ aut truncicolæ speciosæ pinnatim compositæ, largis stratis crescentes. MADOTHECA LÆVIGATA. Duworr. M. dichotomo - ramificata, ramis patenti-subbipinnatis, foliis arctè imbricatis, lobo superiori ovato mucronato-acuto subdentato decurvo, inferiori oblongo-ligulato propè à basi discreto spinuloso-den- tato-repandove plano, amphigastriis ovato-oblongis truncatis emarginatisve spinuloso - dentatis sub- dentatisve, fructu in ramulislaterali, involucri foliüsreliquis subconformibus lobulo majori, perianthio ovato inflato truncato bi-trilobo ore dentato. 8. Thuja , caule serpentino parcè ramoso ramis simpliciter pinnatis, ramulis brevibus , foliorum lobo superiori valdè incurvo obtuso cum mucronulo aut apice bi-quadridenticulato è fusco viridi lo- (53) bulo inferior oblongo acutiusculo repando subdenticulatoque, amphigastriis latè ovatis à medio pa- -tulo-reflexis subintegerrimis. Jungermannia Thuja. Dicks, PL. crypt. Fasc., 1v, p. 19. Madotheca Thuja. Dumort. Comment. Bot., p. 111. Syll. Jungerm., p. 31. Jungermannia platyphylla v. y Thuja. Web. Prodr., p. 16. Madotheca lævigata var. $ Thuja. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1, p. 166. H:3. Frequentem et abundè capsuligeram in diversis insularum Canariensium locis invenerunt clarr. Webb., Berthelot et Despréaux; ad saxa terramque crescit. Disrrrs. Gxoc. Hæc species per totam Europam vulgaris, sed ferè ubique sterilis invenitur. Specimina fertilia tantüm ex Hispaniä, Italiä et insulis Canariensibus huc usquè proveniunt, Var. Brachyclada, Montag. nigro-viridis, caule elongato subsimplici convexo simpliciterque pinnato, ramulis brevissimis alternis, foliorum lobo superiori ovato obtuso incurvo vel deflexo , lobulo inferiori conformi basi cordato amphigastriisque ovato- linguiformibus apice reflexis margine integerrimo sub- replicatis. Has. In insulâ Gomerâ hanc formam singularem legit cl. Despréaux. Specimina perianthio omnia carebant. MADOTHECA CANARIENSIS. N. as E. M. applanato - bipinnata, ramis divergentibus furcatis , foliorum lobo superiori patente plano ovato obtuso subintegerrimo, inferiore parvo oblongo obtuso amphigastriisque subrotundis planis è basi angustà decurrentibus repandis , perianthüi labiis denticulatis. Jungermannia platyphylla $ Ganariensis. Web. Prodr., p. 16. Madotheca Canariensis. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 111, p. 207. Has. Ad terram et saxa in insulis Canariensibus et Maderä legit cl. Webb. Disrris. GE06. Species merè Canariensis. FRULLANIA. Rappi. PERIANTHIUM in ramulo proprio terminale , porrectum, breve, dorso convexiusculo sæpè bicarinato , ventre medio ventricoso-carinato, apice subretuso cum mucronulo tubuloso , bilabiatum , structurà foliorum. Invozucrt folia duo aut quatuor , subdif- formia , lobulata , nec auriculata. PistiLLA duo. CaLypTrA pyriformis, tenuis, per- sistens, stylo coronata, infrà verticem rumpens. CarsuLa subglobosa, tenuis, infrà medium divisa, post dehiscentiam campanulata, lacinïis patulo-erectis. ELATERES parietibus interioribus capsulæ indè à medio affixi, ascendentes, apice truncati et aperti, monospiri, persistentes. SEMINA parva subpolyedra. RAMULI MASCULI in dis- tincto individuo breves, ovales aut obovati, obtusi , disticho-imbricati. FozrA PERI- GONIALIA ventricosa profundè bifida, laciniis subæqualibus majusculis. AmpniGasTrra perigonialia exigua aut nulla. SraminaA intrà basin inflatam foliorum perigonialium singula binave. ANTHERA globosa. FILAMENTUM gracile, longitudine ferè diametri an- theræ, septatum. Fozra incuba, subtüs (in plerisque) lobulo inflato (auricula) ad ba- sin ferè discreto diversiformi. AMPHIGASTRIA distincta , integerrima aut (in Europæis omnibus) bidentata. Plantæ corticolæ aut saxicolæ, è caule infra amphigastria repentes, in toto orbe terrarum obviæ. (54) FRULLANIA DILATATA. N. as E. F. laxè et vagè pinnata, foliis orbiculatis obtusis integerrimis opacis , auriculâ subrotondä cucul- latà cauli contiguâ, involucralibus bi-trifidis laciniis integerrimis, amphigastriis bifidis margine .pla- nis , perianthio retuso mucronato tuberculato. Hepaticoides, foliis subrotundis squamatim incumbentibus minor. Vaill. Bot. Par., p. 100, t. 19. f. 10. Lichenastrum imbricatum minus squamis convexo-concavis. Dill. Hist. Musc., p. 497, t. 72, f, 27. Jungermannia dilatata. Lin. Sp. PI., p. 4600. Hook. Brit. Jung., t. 5. Musc. Brit., p. 239. DC. FI. Fr., 11. p. 454. Lindenb. Hep. Eur., p. 17. Ekart, Syn. Jung., p. 60, t. 2, f. 18. (icon. Hookeri.) Hüben. Hep. Germ., p.281. De Ntrs. Hep. Ital., p. 10. Exsic. Moug. et Nestl,, n. 245. Hobson, Brit. Moss., v. 2, n. 91. Jungermannia tamariscifolia. Schreb. Spic. F1. Lips., p. 108. Schmid. Ic.et annal. plantarum, p. 256, t. 67. Schwægr. Prodr., p.14. Web. Proûr., p. 20. Engl. Bot., t. 1086. Lejeunia dilatata. Corda in Sturm. Fl. Germ., 11, 19-90, p. 44, t. 12. Jubula dilatata. Dumort. Comment. Bot., p. 112. Syll. Jung., p. 36, t. 1,f. 5. Frullania minor. Raddi, Jungermanniogr. Etr. in Mem. della Soc. Ital. di Mod., xvur, p. 21, t. 2,f. 5. Frullania dilatata. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., m1, p. 217. Has. In Canari hujusce speciei varietatem Lejeuniæ ericoidi N. ab E.( Frullaniæ ericoidi in lit.) formä proximam leoit cl. Despréaux. Disrris. 606. Per totam Europam, in Brasiliâ, in Americâ septentrionali et ad promontorium Bonæ Spei cæspitosè habitat. FRULLANIA TAMARISCI N. 45 E. F, bipinnatim ramosa , rigidula, foliis orbiculatis obtusis integerrimis nitidulis , auriculâ ovali aut oblongä à caule distante, involucralibus bifidis laciniis serrulatis, amphigastriis emarginatis margine revolutis , perianthio mucronato lævi. Hepaticoides quæ Muscus trichomanoides terrestris minor floridus. Vaill. Bot. Par., p.100, . 25, f. 10. Lichenastrum imbricatum, Tamarisci Narbonensis facie. Dill. Hist. Musc., p. 499, t. 72, f. 31. Jungermannia Tamarisci. Lin. Sp. Pl., p. 1600. Hook. Brit. Jung., t. 6. Musc., Brit., p. 239 DC. FL. Fr., ni, p. 435 Lindenb, Hep. Eur., p.17. Ekart, Syn. Jung., p. 61, t. 2, f. 17. (icon Hookeri.) Häben. Hep. Germ., p. 218. F1. Dan., t. 1894. De Ntrs. Hep. Ital., p. 11. Exsic. Moug. et Nestl., n. 246. Hobson, Brit. Moss., v. 2, n. 112. Jungermannia dilatata. Roth. Fl. Germ., 1, p. 483. Schwægr. Prodr., p.14. Web. Prodr., p. 21. Jubula Tamarisci. Dumort. Comment. Bot., p. 112. Syll. Jungerm., p. 37. Frullania major. Raddi, Jungermanniogr. Etr. in Mem. della Soc. Ital. di Mod., xvrir, p. 20, t. 2, f. 2. Frullania Tamarisci. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1x1, p. 229. Has. In insulis Canariensibus ad rupes frequens, præsertim ad oppidulum Tenerife Tygaiga lecta. Disris. ceoc. Species merè Europæa et extrà tropica. Eamdem sub zonis tropicis nusquäm inveniri asserit illust. Nees. FRULLANIA HISPANICA N. as E. F. regulariter bipinnatim ramosa, rigidula, ramis deflexis inferioribus attenuatis, foliis oblique ovato - orbiculatis decurvis mucronulato - acutis nitidulis, auriculä subcalcaratä , caulinarum oblongo- lanceolatà marginibus revolutis, rameorum obovatä concavâ à caule distante, foliis involucralibus bifidis laciniis serrulatis, amphigastriis patentibus emarginatis marginibus revolutis, perianthio mu- cronulato angulis scabris. Jungermannia Tamarisci var. major. Montag. in Duriæi Itinere Asturiensi. Exsic., n. 68. Frullania Duriæi. Nees ab Esenb. in litt. April., 1837. Frullania hispanica. N. ab E. Eur. Leberm., nr, p. 236. Has. Frequentem inter Lichenes observavi. (55) Disrris. roc. Cl. Durieu in montibus Asturiensibus prope Gillon primus detexit. Ill. Nees qui hancce à me communicatam habuit, ut speciem genuinam determinavit. Idem auctor non satis laudan- dus specimina ejusdem speciei è Maderâ relata vidit in herbario regalis Academiæ Monachiensis. Os. Cette Jongermanniée paraît fort commune aux Canaries; il est peu de Lichens foliacés qui n’en portent pas quel- ques individus rampans à leur surface. Elle forme une sorte de transition entre les Frullania Tamarisci et Teneriffæ. Elle diffère de la première par ses feuilles mucronulées, et de la seconde par des amphigastres plus profondément bifides, et par son port qui est tout autre. M. Nees la distingue du F. mucronata L. et L., dont elle a le mucro des feuilles, par la petitesse relative de ses périanthes, et par la largeur de ses tiges, celles de l’espèce péruvienne étant absolument fili- formes et cylindriques. Le F. apiculata qui se rapproche aussi de notre espèce par la forme des feuilles, s’en éloigne par sa tige très-étroite et plane. Enfin, le F. cordistipula, qui porte aussi quelquefois une pointe à l’extrémité de ses feuilles, s’en distingue par un port anomal, et ses auricules parallèles à la tige, et recouvertes en entier par les amphigastres. FRULLANIA NERVOSA. Monrac. F, repens , pinnatim ramosa , ramis brevissimis, foliis obliquè ovato-rotundis obtusis oblique nervo- sis concavis , auriculà oblongä cucullatä à caule subdistante deflexâque , amphigastriis caulinis late ova- tis basi convexiusculis margine reflexo subrepandis rameïsque oblongo - obovatis apice bifidis , laciniis divergentibus obtusis , sinu acuto, perianthio..….. Has. Inter foliola thalli hujus Cladoniæ gracilis statûs microphyllini quem pro genuinâ specie ha- bebat Acharius sub nomine Cenomyces cervicornis , quibus serpit Frullaniam hancce, nervi præsentiä ab omnibus congeneribus distinctissimam inveni. Dirsrri8. cxoG Stirps Canariensis. Desc. Species parvula ad foliola Lichenis suprà memorati arctè adrepens, circumseriptione angustissimé lan- ceolata, vel potissimüm linearis. Cauzis pollice vix longior, semilineam latus, convexus, pinnatim ramosus. Ram alterni , subæquales , brevissimi , divergentes, lineam ad summum longi, obtusi. Foz1A deorsum laxè, sur- süm arctè incubo-imbricata, ovato-orbiculata, obtusa, concava, integerrima, erecto-patentia, nervo obliquo saturatiüs colorato basi ponè auriculam oriundo et antè apicem evanido instructa, subtüs auriculà oblongà cucul- latâ, à caule subdistante, hine non tectà, patenti-deflexà prædita. AmpaiGasæriA foliis duplô minora, caulina ampliora, latè ovata, suborbicularia, patenti-deflexa, margine subrepanda, basi in medio convexa, ibique fasci- culum crassum radicellarum promentia, apice bifida, sinu acuto, laciniis obtusis, ramea oblongo-obovata basi angustata, convexa, arrhiza, margine integerrimo subreflexo, Reis areolæ parvæ orbiculares , secûs nervum ob- longæ, limitibus crassis contiguis, granula minuta colorata ad ambitum foventes, areolæ intercalares nullæ. Nervus autem è serie unicâ cellularum cæteris duplà majorum compositus, quibus cellula globosa obscurè fusca granulis tota repleta ineluditur. CoLor rubro- vel badio-fuscus, cellularum nervi intensior. PERTANTHIUM.. Oss. Ne confondez pas cette espèce si remarquable avec le Jungermannia nervosa Sprengel, Syst. Veget. cur. post., pag. 526, n. 214, qui, d’après un échantillon reçu de M. le professeur Lehmann, n’est autre chose que le Leptodon Smithi. La structure de la nervure est digne de quelque attention; on a deux autres exemples de Jongermanniées pseudoneu- rées : ce sont les Jungermannia albicans L. et Herpetium monilinerve L. et L. Dans la première, les cellules qui consti- tuent la fausse nervure sont allongées, linéaires, et disposées sur plusieurs rangées parallèles, comme dans la seconde ; mais dans l’Herpetium monilinerve ces cellules sont orbiculaires et plus grandes que celles du reste de la feuille. C’est ah- solument ce qui a lieu dans notre plante, avec la différence qu’elles sont disposées sur un seul rang et contiennent dans leur cavité une seconde cellule toute remplie de granules bruns, qui rendent bien plus apparente encore cette espèce de fausse nervure. Je ne connais aucune autre Jongermanniée qui puisse lui être comparée sous ce rapport. FRULLANIA TENERIFFÆ. N. as E. F. caule pinnatim ramoso, ramis alternis horizontalibus, foliis incubo - imbricatis obliquè ovato- oblongis acuminatis cuspidatisve decurvis, auriculâ clavatà minutäâ basi appendice auctà, rarius in medio caule lanceolato-subulatâ canaliculatä, foliis involucralibus integerrimis , amphigastriis magnis bifidis , laciniis margine revolutis integerrimis, involucralibus majoribus 2-4 fidis, laciniis longis subu- latis reflexis hic illic subdentatis , perianthio triquetro , trifido , lævi , laciniis integerrimis. (56) Jungermannia Teneriffæ. Web. Prodr., p.23. Spreng. Syst. Veget., 1v, p. 217. Nees ab Esenb. Hep. Jav., p. 50. Frullania Teneriffæ. Nees ab Esenb, Eur. Leberm., ux, p.279. Has. Frequens in insulis Canariensibus. Inter Lichenes nec non in Plagiochilé spinulosä parasitantem observavi. Drsrris. GE0G. Species hactenüs Canariensis, LEJEUNIA. LiBERrrtT. PERIANTHIUM in ramulis terminale, aut, ubi hi brevissimi sunt, in ramis late- rale , è latere caulis ventrali infrà folia oriens, subsessile , teres aut angulatum , apice truncatum aut mucronatum, texturà foliorum. Invozucrt folia duo, profundiüs biloba. PISTILLA pauca. CALYPTRA obovata , tenui-membranacea , reticulata, persistens , stylo coronata , infrà verticem rumpens. PEpuncuLus brevis, annulato-articulatus, geni- culis acutè prominulis. CapsuzA globosa, membranacea , pallida , ad medium usquè quadrifida, valvis post dehiscentiam conniventibus. ELATERES apicibus valvularum affixi, erecti, tubo apice truncato et dilatato aperto tenuissimo , monospiri fibrà latà laxè contortà hyalinà, quandoquè subdispiri, persistentes. SEMINA grandiuscula irregularia , aut ovalia aut oblonga , subangulata. FRUGTIFICATIO MASGULA in distincto individuo (ramove saltem?). Ramuli stamimigeri oblongi densè bifariam imbricati. FoLia PERIGONIALIA basi ventricoso-producta, concava , amplectentia, lobulo ventrali majore plano. STAMEN intrà basin ventricosam foliorum unum , antherà globosà, fila- mento brevi. FozrA rotundata aut acutiuscula incuba, basi subtüs complicata, lobulo parüm discreto planiusculo aut involuto , haud saccato, in multis levem plicam exhibente, AmPriGasTRIA in plerisque obvia , bidentata, rariüs integra , paucis nulia. Plantæ corticolæ, foliicolæ, rupincolæ aut terrestres in aliis muscis foliisve plan- tarum majorum parasitæ cæspitosæ, paucis Europæis exceptis, inter tropicos vel in zonis calidis degentes. LEJEUNIA SERPYLLIFOLIA. Liserr. L. caule vagè ramoso laxo , gracili subfasciculato, foliis ovato-subrotundis (oblongisve) obtusis con- vexiusculis basi subsinuato-complicatis plicà saccatä obliquè ovatä folio suo plüs duplo breviori , am- phigastriis folio triplo ( duplôve ) minoribus subrotundis bifidis laciniis obtusiusculis , perianthio in ramulo brevissimo laterali (terminalive) obovato clavatove sursüm acutè quinquangulari ore mucronato. Jungermannia minima, foliis auritis ex rotunditate acuminatis etc. Mich. Nov. Gen.,p. 9, t.6, f. 19. Lichenastrum quod Jungermannia minima , foliis auritis Michel. Dill. Hist. Musc., p. 499, t. 72, f. 50. Jungermannia serpyllifolia. Dicks. Pl. crypt. Fasc., IV, p. 19. Hook. Brit. Jung., t. 42. Musc. Brit., p. 238. Engl. Bot., t. 2337. Schwcægr. Prodr., p.15. Web. ‘rodr., p.121. Lindenb. Hep. Eur., p. 21. Ekart, Syn. Jung., p. 56, t. 1, f. 2. (icon Hookeri.) DC. FI. Fr., V, p. 202. Hüben. Hep. Germ., p. 294. De Nirs. Hep. Ital., p.15. Exsic. Moug. et Nestl., n. 437. Hobson, Brit. Moss., v. 2, n. 108. Lejeunia serpyllifolia. Dumort. Comment. Bot., p.111. Syll. Jungerm., p. 33. Spreng. Syst. Veget., 1v, p. 155 Nees ab Esenb. Eur. Leberm., ui, p. 261. Has. In Canariâ. Ad Hyprum striatum parasitantem observavi. Disrris. cEoc. Per totum terrarum orbem habitat. ( 57 ) FOSSOMBRONIA. Rappr. INVOLUGRUM in caule terminale, post innovationem dorsale aut furcationi imposi- tum, magnum, gamophyllum , obconico-campanulatum , ore amplo aperto crenato dentatove. PERIANTHIUM nullum. PisTiLLA pauca in fundo involucri deoperta. CAPSULA globosa , irregulari modo quadrifida, valvulis erosis tenuibus apice deniquè evanes- cente. ELATERES parietibus undiquè affixi, breves, decidui, dispiri. FLORES MASCULI in eodem distinctove individuo dorsales , è caule absque ordine gregariè erumpentes, erecti, nudi, immixtis partibus pistilliformibus. CAULES repentes, simplices aut innovando divisi furcatique. Fozra discreta, latius- cula , succuba , lobata et undulata, mollia. PLANTæ pusillæ, terricolæ , telmatophilæ, verisimiliter annuæ Europææ, Africanæ et Americanæ. Nees ab Esenb. Eur. Leberm. t. IV, p. 319: FOSSOMBRONIA PUSILLA. N. as E. F. parvula, caule subsimplici frequentiüs autem apice divergenti - furcato subdichotomove, foliis obliquè patulis , inferioribus undulato-lobatis, lobissubmucronatis, superioribus angulato - tri-quadri- lobis crispis , lobis angustioribus, involucro obconico dentato. Var. 8. Carirara. N. 48 E., caule brevissimo, apice decurvo incrassatoque ac foliorum ramulorumque compactorum capitulo crispo coronato. Lichenastrum exiguum, Capitulis nigris lucidis, è cotylis parvis nascentibus. Düll. Hist. Musc., p. 515, 1. 74, f. 46. Jungermannia pusilla. Lin. Sp. PL., p. 1602. Jungermannia Wondraczeki. Corda in Sturm. Fl. Germ., 11, 19-20, p. 30, £. 7. Codonia Wondraczeki. Dumort. Syll. Jungerm.. p. 29. Fossombronia pusilla 8 capitata. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 111, p. 320. Exsic. Moug. et Nestl. Voges., n. 532. Has. Ad terram humidam in montibus excelsis Canariæ à cl. Despréaux ( Januario 1839), fructifera lecta est. Disrrrs. cE06. Species totam Europam nobis cisalpinam à Lapponiä Sueciâque ad Alpes usque aus- triacas et helveticas inhabitans nec non in utrâque Americà promontorioque Bonæ Spei reperta. Nunc et civis canariensis. Huic nostræ varietati specimina prorsüs similia ex Algerià el. Roussel retulit. Trib. I. MARCHANTIEÆ. Nges. LUNULARIA. MicneLi. RECEPTACULUM femineum nullum, nisi pedunculi apex incrassatus. PEDUNCULUS basi involucratus. InvoLucrA in apice pedunculi partialia sæpiùs quatuor cruciata horizontalia discreta bilabiata monocarpa. CazypTRA inclusa stylo coronata, sub ver- tice rumpens. PepiceLLus involucri longitudine. CapsuLa exserta 4-8 valvis, valvis pa- tentibus tortilibus. ELaTEREs dispiri, decidui. SemINa subtetraedra læviuscula. FLos dioicus. Mascuzus : discus oblongus in superficie ad sinus frondis sessilis margine elevato cinctus. FemmNeus è pistillis 4-6 in disco receptaculi superficialibus, erectis paraphysibusque seu filis articulatis cingentibus constans. APPARATUS GEMMIPARI laminà semi-lunari cincti. II, — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — 8 (58) Vegetatio frondosa , furcatim divisa, ex apicibus innovans. Genus europæum et africanum. LUNULARIA VULGARIS. Mic. Character speciei idem ac generis. Lunularia vulgaris. Mich. Nov. Gen., p. 4, t. 1v. Lichen seminifer lunulatus, florifer pileatus tandem cruciatus. Dill. Hist. Musc., p. 521, t. 75, Î. 5. Lunularia vulgaris. Lindenb. Hep. Eur., p. 100. Hüben. Hep. Germ., p. 15. Bischoff, de Marchant. in Nov. Act. Acad. N. Curios., xvir. 2, p. 1008, t. 67, ff. 1-24. Tayl. de Marchant. in Lin. Trans., xvn, 5, p. 388, t. 14. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1x, p.17. De Ntrs. Hep. Ital., p. 52. | Marchantia cruciata. Lin. Hort. Cliff., p. 477. DC. FI. Fr., 11, p. 424. Web. Prodr., p. 145. Sedgwickia hemisphærica. Boodich, Excurs. in Madeira and Porto-Santo, p. 53, cum icone (fide Neesii.) Has. Frondiculam hujusce speciei inter cæspites Jurgermanniæ hyalinæ inveni. Disrauis. GEoc. Limites idem ac generis. PLAGIOCHASMA. LEHM. ET LINDENB. RECEPTACULUM pedunculatum uni-quadrilobum , lobis parvis profundè discretis as- cendentibus , lateribus in involucra ampla abeuntibus. Frucrus in fronde dorsales seriati è singulis foveolis excorticatis marginatis emergentes involucrati. INVOLUGRA propria lobos receptaculi ad maximam partem efficientia, bivalvia, verticaliter dehis- centia monocarpa. PERIANTHIUM nullum. CazypTrA ad basin fructus persistens, la- cera. CapsuLA in fundo involucri brevipedicellata vertice rumpens. ELATERES di- tetraspiri. SEmINA polyedra læviuscula. FLos monoicus. Mascuzus : discus frondi im- mersus muricato-papillatus. FEMINEUS è pistillis in disco receptaculari sessili paleisque tecto erectis compositus. Vegetatio frondosa ex apice innovans aut continua ex latere ventrali costæ innovationes exserens. , Plantæ terrestres aut rupincolæ, Europæ australis (Corfù , Spathys), Africæ bo- realis (Algeria, Roussel), insularum Canariensium (Madeira, Raddi, Teneriffa, Ber- thelot), Peruviæ (d'Orbigny), Nepaliæque montium (Wallich), incolæ. PLAGIOCHASMA AITONIA. Linpens. Er N. 48 E. P. fronde subcontinuâ lineari-oblongä , squamis ventralibus paleisque involucralibus angustis subu- lato-acuminatis, fructificationibus seriatis, receptaculo femineo subtüs barbato. Reboullia maderensis. Raddi, Mem. della Soc. Ital. di Mod., xx. (1829) p. 44, t. vx, f. 7. Corsinia lamellosa. N. ab E. et Bisch. in Flora, Bot. Zeit., 1830, 1x, p. 401. Sedgwickia hemisphærica. Bisch. Bemerk.. üb. Leberm. in Nov. Act. Ac. Cæs. Nat. Cur., xvinx, 2, p. 1079, t. 70, f. 4. (exel. synon. Bowdich.) Aitonia rupestris. Forst. PL. Atl. ex Madeira, etc., in Comm. Soc. Reg. Gott., 1787 et 88, vol, 1x, Gott., 4789, 2, pag. 73. Plagiochasma Aïtonia. Lindend. et Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1v, p. 41. Has. In locis humidis Teneriffæe à cl. Berthelot inventum ex auctoritate cl. Bischoffii huc relatum, cûm in collectione Webbianâ desideretur. Disrris. roc. In Madeirä hanc speciem Forster et Raddi primi invenerunt, demüm in Teneriffä cl. Berthelot, in Gorfù tandem cl, Spathys eamdem legerunt. Ogs. Jusqu'ici nous n'avions pu constater l'existence de cette plante dans les îles Canaries que par la citation des au- teurs qui avaient pu voir les échantillons envoyés en Europe par M. Berthelot, il y a déjà bien long-temps. M. Despréaux l'a retrouvée en fruits mûrs le 17 janvier 1839, dans la vallée ou barranco de T'elde, à T'énériffe, et vient d'en adresser un dessin aux auteurs de l'histoire naturelle des Canaries. Son Hépatique, dont il fait un genre nouveau et qu’il nomme Teldea elastica, ne diffère en rien du Plagiochasma Aitonia, N. ab E., dont elle représente des individus à pédoncule tellement court qu'on croirait les fructifications sessiles. (Voyez Nees I. c. p. 47.) MARCHANTIA. Rapoir. RECEPTACULUM femineum pedunculatum, radiatum, radiüis centro conjunctis angustis. INvoLUCRA radiis alterna, bivalvia, lacera, pluriflora. Perianthium 4-5 fidum. CaALYPTRA persistens subbifida pedicellum vaginans. CapsuLa exigua dentibus pluribus revolu- bilibus dehiscens, pedicellata, pedicello perianthium subæquante. FLos dioicus : MASCULI receptaculum pedunculatum , peltatum, lobatum , margine tenui. FEMNEUS è pistillis intrà involucrum radiatim seriatis compositus. GEMMÆ complanatæ in scy- phulis dorsalibus collectæ. Vegetatio frondosa dichotoma. Plantæ per totum terrarum orbem obviæ. MARCHANTIA POLYMORPHA. Lan. M. receptaculis femineis stellatis, radiis teretibus, involucris contiguis pleiocarpis, fronde dichotomo- lobatä canaliculatà subtüs plicato-venulosä squamulosäque. Marchantia capitulo stellato, radiis teretibus. Mich. Nov. Gen., p. 2, 1.1, f. 2. Marchantia polymorpha. Lin. Sp. PL., p. 1605, var. B. FL. Dan., t. 1427. Exsic. Hüben. Hep. Germ., 11, n. 26. Marchantia polymorpha À. $ domestica. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1v, p. 68. Has. Specimina mascula fronde latissimâ dichotomä, nervo fusco , subtüs squamosä flabellato-lineo- latâ , longè radiculosâ , pedunoulis sex ad decem lineas longis insignia, in montibus insulæ Canariæ legit el. Despréaux, probabiliter in aquis, frondes enim luto aut terrä absolutè tersæ. Exemplaria feminea quorum receptacula longissimè pedunculata decemradiata à typo ver nec aliter recedentia circà fon- teset in locis aquosis invenit cl. Webb. Disrris. cr06. Omnibus hancce speciem per totum orbem habitare notum est. REBOULLIA. Rappt. RECEPTACULUM femineum pedunculatum conico-hemisphæricum planumve, uni- sexlobum, lobis usquè ad medium ferè discretis crassis, lateribus in imvolucra bivalvia abeuntibus. PepuncuLus frondi continuus basi apiceque paleaceo-mvolucratus. Ixvozu- crA cum margine lobi sui continua, rimà longitudinali dehiscentia, ideoque bivalvia. PERIANTHIUM nullum. CaLyPTRA brevissima ovalis cito disrumpens et ad basin fructüs instar pateræ residua. CapsuLa subglobosa, à valvulis involucri abscondita, in vertice irregulariter lacera, breviter pedicellata. ELATERES cit soluti dispiri. SEmINA grossè muricata. FLos monoicus. Mascuzus disciformis , disco sessili antrorsûm emarginato aut semilunari , immarginato. FEMINEUS : pistillum { (2) ab initio cavitati lobi profundè immersum , stylo brevi. \ Vegetatio frondosa bifida, apice, innovans. Plantæ monticolæ alpinæque totius Eu- ropæ, præter hyperboream, Africæ et Americæ meridionalis incolæ, ( 60 ) REBOULLIA HEMISPHÆRICA. Rapni. R. frondibus dichotomis et articulatim innovantibus extremitate emarginato-rotundatis, suprà viri- dibus subtüs margineque nudo purpureis , receptaculo femineo subquinquelobo subtüs longè barbato. Hepatica media, capitulo hemisphærico. Mich. Nov. Gen., p. 5, t. 9, f. 2, Lichen pileatus parvus foliis crenatis. Dill. Hist. Musc., p. 519,t. 75, f. 2. Achiton quadratum. Corda in Sturm. Fl. Germ., n, 22 et 25, p. 70, t. 19. Marchantia hemisphærica. Lin. Sp. PL, p. 1604. DC. Fl. Fr., 11, p. 422. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 224. Fegatella hemisphærica. Tayl. in Lin. Trans., xvu1, 5, p. 385, t. 19, f. 4. Grimaldia hemisphærica. Lindenb. Hep. Eur., p. 106. Hüben. Hepat. Germ., p. 5. Reboullia (1) hemisphæriea. Raddi in Opusc. Scient. di Bol., n, p. 357, n. 4. (excl. syn. Web. et Mohr.) Bischoff, Be- merk, üb. Leberm. in Nov. Act. Ac. Gæs. Nat. Cur., xvir, 2, p.. 1001, t. 69, f. 1. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., IV, p. 205. De Nirs. Hep. Ital., p. 52. Var. $. Macropoda Monrac. fronde abbreviatä, pedunculis longissimis. Has. In Canariä hujusce speciei exemplaria à typo recedentia et varietatem pedunculis longissimis (pollices tres metientibus ) insignem constituentia clarr. Webb. et Berthelot invenerunt. Distis. 6E06. In totà Europä, à Daniä ad ultimos Italiæ fines et ab Hiberniâ ad Peloponnesum undè cel. Bory exemplaria retulit in insulâ Thasos lecta, ad promontorium Bonæ Spei et in Americâ meri- dionali ad terram nudam vel muscosam habitat. GRIMALDIA. Rappr. RECEPTACULUM FEMINEUM pedunculatum , hemisphæricum cum umbone aut subco- nicum , suprà in disco papillosum porosumque , basi subtüs decurrens, in ambitu tri-quadrifidum, tri-tetra- (ab ortu mono-di-) carpum. PEpuncuLus frondi continuus, basi apiceque plùs minüs paleaceo-involucratus. IxvorucrA tot quot lobi recepta- culi atque ex eorumdem marginibus extenuatis continud prodeuntia, brevia , mar- gine repanda, monocarpa. PERIANTHIUM nullum. CaALYPTRA obovata, stylo coronata, demüm lobatim rumpens capsulamque infernè cingens. CarsurA involucri ambitum implens, conspicua, brevissimè pedicellata, globosa, in medio circumscissa, reti- culata, pedicello immerso solubili. ELATERES citd soluti, dispiri, folliculo tenui. SEmINA tuberculata. Pistizzum in singulo involucro unum, stylo longo. REGEPrACULA MASCULA in distinctà eàdemve stirpe juxtà laciniarum apices disciformia , ovalia , ob- ovata obcordatave, frondi continuè immersa, papillata. APPARATUS GEMMiPAR1 nulli. VEGETATIO frondosa, crassa, profundè canaliculata , dichotoma et ex apicibus emar- ginatis articulatim innovans , superficie confertim areolata et poroso-scabra, subtùs altè carinata et ad margines usquè imbricatim squamulosa, colorata squamisque ex- tantibus persistentibusque sæpè ciliata, strati hypopori dissepimentis confertissimis , cavitatibus obstructis lacunisque hypoporis parvis. Plantæ terricolæ, muscicolæ, in montosis tam altioribus quàm demissioribus provenientes. Nees. ab Esenb. Eur. Leberm. 1v, p. 221. GRIMALDIA DICHOTOMA. Rappt. G. dichotoma innovationibusque terminalibus succrescens, linearis, depresso- canaliculata , laciniis (1) Non autem Rebouillia, ut nonnulli perperàm scripserunt, cm genus suum Domino Reboul dicavit Raddi. (61) apice subdilatato-emarginatis sanguineo-subbarbatis imberbibusve , receptaculi feminei ( longè pedun- culati) barbà obsoletà , latente nullâve. Targionella epiphylla. Despr. cum icone sub n. A17. Hepatica minor, angustifolia, capitulo hemisphærico. Mich. Nov. Gen., p. 3, t. 2, f. 3. Lichen pileatus angustifolius dichotomus. Dill, Hist. Musc., p. 520, t. 75, f.3, B. Marchantia androgyna. Lin Sp. PI., p. 1605. (excl. Jamaicâ patrià). Marchantia triandra. Scop. F1. Carn., n, p. 354, n. 1356, t. 65 (perperàam sub. n. 1355.) DC. Syn. FI. Gall., p. 91. Duby, Bot. Gall., p. 591. Balbis, Dissert., p. 73, t. 1, f. 1. Grimaldia dichotoma. Raddi in Opusc. Scient. di Bolog., x, p. 556. Bisch. Bermerk. üb. die Leberm. in Nov. Act. Ac. Nat, Cur., xvin, 2, p. 1025 (117), t.68 , f. 2, optima. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1v, p. 240. De Ntrs. Hepaticol. Ital., p.57. Has. In scoris vulcaniis decompositis, in montibus altissimis insulæ Canariæ , propè rupem Tenteni- güada , Novemb. 1838, legit et ad clarr. Webb et Berthelot specimina fructifera , frondibus quorum Riccia lamellosa immixta erat, misit cl. Despréaux. Disrars. 6£oc. In Italiâ (Michel, Raddi, Balbis aliique), in Sardiniä (De Notaris), in Garniolà (Scopot), in Pedemontio (Thomas), in Siciliâ ( Bivona ), in Gampaniä regni Neapolitani (Gasparino ), in Algeriâ (#7. Schimper), locis gramimosis muscosisque , præsertim subipsis radicibus vel inter fissurasrupium cæspi- tosè vivit. Floræ parisiensis loci indicati mihi valdè dubii sunt. FIMBRIARIA. N. 4B E. REGEPTACULUM femineum pedunculatum vel utrinquè planum, vel convexum , aut conicum subtüsque concavum , mono-tetracarpum, margine integro aut inciso-lobato. PEDuNCuLUS frondi continuus plùs minüsve paleaceo-mvolucratus. InvozucrA 1-4 margini receptaculi continua tubuloso-campanulata brevia deorsüm vel extrorsùm versa monocarpa. PERIANTHIUM prominens, ovatum, oblongum conicumve, profundè multifidum (6-16 fidum) laciniis apice cohærentibus aut demüm liberis membra- naceo-hyalinis. CaLyPTRA stylo longo coronata, sub fructu evanescens. CapsuLA in- volucri et perianthii ambitum basi implens, tecta, ovata globosave, suprà medium operculo dehiscens, pedicello brevissimo receptaculo immerso. ELATERES citd soluti mono -dispiri, folliculo persistente. SEMINA angulosa subtiliter tuberculata. FLos monoicus. Mascuzus : discus in eàdem stirpe retrorsüm à pedunculo situs, frondis costæ penitès immersus et innatus , epidermide tectus, papillosus. FEMINEUS : pis- tillum in singulo involucro receptaculi smgulum. ScyPhuLzI gemmarum nulli. Vege- tatio frondosa , bifida aut ex apice innovans. Plantæ rupincolæ , terricolæ aut muscicolæ , in montibus Alpibusque totius orbis , tàm regionum tropicarum quam septentrionalium habitantes. FIMBRIARIA AFRICANA. Monrac. F, fronde membranaceä latiusculà lineari - cuneatâ bilobä bifidäve , lobis emarginatis , limbo subtuüs obliquè tenuissimèque venuloso, squamis brevibus obsoletis, oblongis aut ovato-acuminatis antror- sùm versis, margines subundulatos integros non attingentibus, pedunculo basi apiceque nudo striatulo celluloso pellucido, receptaculo femineo convexo umbonato, umbone rugoso, ad medium quadrilobo subtüs breviter barbato , perianthiis brevissimis subovatis albis sexfidis, laciniis ovato-triangularibus subulatis maturè solutis. Fimbriaria intermedia. Montag. Crypt. Alger. in Ann. Sc. nat.9e sér. Botan.. tom. 3, p. 334. Has, In insulâ Canari à clarr. Webb et Berthelot detecta. (62) Disrrrs. ceoc. In insulis Canariensibus primüum à clarr. Webb et Berthelot inventa ; nuperriunè in Algerià à doctore Gouget lecta , qui pulcherrima ejusdem exempla copiosèque fructifera mecum com- municavit. Cæspites latos lætè virides ad terram efformat. Desc. FRONDES cæpitosè congregatæ, 4-6 lin. longæ, 4 1/2-2 lin. latæ, è basi angustà lineari magis magisque ex- pansæ, circumscriptione cuneatæ, ad medium bifidæ, ex apice emarginato innovationibus continuatæ, membranaceæ, tenuissimè, lætè virides, marginibus subundulatis concoloribus vel hine indè imprimis apicem versüs frondis pupureo tinctis, nervo suprà, eùm frondi concolor sit, inconspicuo, subtüs autem convexo percursæ; juniores utrinquè virides squamis subtüs tectæ brevibus, oblongis, vix aut antrorsüm imbricatis, subdivergentibus venulisque ramosis anasto- mosantibusque basi transversim, apice flabellatim à costâ medià ad marginem directis, insignes ; adultiores squamis ovatis acuminatis apice tantüm vel ex toto purpureis, majoribus, nunquäm tamen ad margines attingentibus, vestitæ. Cozor frondis herbaceus vel lætè viridis, non glaueus. Facies supina s. superior lineolis tenuissimis coloratis hexagona in medio frondis elongata, propè margines ver ferè æquilatera cireumscribentibus reticulata, poris nul- lis conspicuis. Epidermidis cellulæ in sectione verticali ad speciem cubicæ sed reapsè dodecaedræ totam frondis superficiem occupant, sub quibus in lineà mediä jacent strati cavernosi cavitates sphæricæ vel oblongæ seriebusque pluribus superpositæ et interstitiis tenuiter cellulosis diseretæ. Costa media s. nervus, quæ supradictis cavitatibus ipsa subjacet , è cellulis minutis, oblongis, radiantibus et in radiculas numerosas abeuntibus composita est. Per- serutanti organa mascula mihi sese in unico specimine obtulerunt globuli pedicellati è cellula unicâ crassâ colo- ratà constantes, inter radices confertim nidulantes, quos, utut eorum natura et usus me lateant, hüc attamen com- memorandos censui , ne plantæ historia prætermissione istà aliquantulüm incompleta remaneat. RECEPTACULUM femineum viridi-fuscescens, convexum, verlice porrecto tuberculato-rugoso umbonatum , subtüs paleis brevissi- mis pallidis barbatum, ad medium quadri- rar quinque-lobatum , lobis ohcuneatis, subemarginatis crenatisque. PEDUNCULUS è sinu emarginaturæ progrediens, 6-8 lineas longus, striatulus, basi apicequenudus,viridis, pellucidus, demüm fuseus, è cellulis irregularibus in centro majoribus, peripherià ver minoribus constitutus. LoBr REGEP- rAcuL: fructiferi sæpiüs quatuor ad formam crucis Melitensis oppositi, camparulati , rard tres tantüm, rariüs quinque occurrunt. PerrANTHIA brevissima, subdivergentia, suis lobis paululüm longiora, subovataalbo-hyaiina, in lacinias sex ovato-acuminatas, subulatas, summo apice interdüm incurvo-uncinato , partita, maturèque apice soluta. Reis perianthii areolæ basi grandiusculæ, parallelogrammæ , apice minores, angustissimæ. CALyPTRA te- nerrima, ex areolis s. cellulis hexagonis magnis constans , maturè rupta et sub fructüs maturitate ponè capsulam rejecta latensque. CaPsuLA globosa subsessilis, pedicello scilicet brevissimo, instar papillæ hemisphæricæ confor- mato , fundo receptaculi inserta, circumscissa , è cellulis irregularibus composita, fusca. ELATERES adpressè dis- piri, luteo-fusci, tubo s. folliculo simplici flexuoso contortoque inclusi. SeminA , si adverso lumine inspecta, ad speciem ambitu applanata irregulariterque crenato-dentata in conspectum veniunt, quæ autem reverà sunt globoso-polyedra, tenuissimè et pulchrè alveolata, fasco-brunea. RECEPTACULA MASCULA non visa. Oss. L'inspection d'un exemplaire unique de cette espèce recueilli aux environs d'Alger, par M. Gouget chirurgien- major, etcommuniqué par M. Roussel, me fit soupçonner qu'elle était nouvelle, et je la signalai aux botanistes sous le nom de Fimbriaria intermedia. Avant même de l'avoir analysée, je voyais, en effet, l'œil armé d’une simple loupe, qu'elle avait tout à la fois des rapports, soit avec le F.venosa, L. et L., soit avec le F. chilensis, N. et M. Depuis, M. Webb m'ayant engagé à commencer la publication des plantes cellulaires qu’il a recueillies avec M. Ber- thelot, aux Canaries, j'ai soumis à un examen scrupuleux une Fimbriaire qui faisait partie de sa collection et que je reconnus, à mon grand étonnement, devoir être très-voisine de l'espèce trouvée sur le continent africain. À peu près à l'épo- que où j'étais occupé de ces travaux, un hasard favorable fit que je reçus d’Alger, par les soins de M. Gouget, de nou- veaux échantillons très-beaux et très-complets du F. intermedia, et en assez grand nombre pour me permettre d’en sacri- fier quelques-uns à l'étude de la plante. Mes soupçons furent dès-lors confirmés et je restai convaincu que la Fimbriaire d'Alger était non-seulement identique à celle des Canaries, mais encore distincte de toutes les espèces connues de ce genre. Le nom spécifique d’intermedia, sous lequel je la désignai sans la décrire, me paraissant peu convenable, par la raison qu'il peut s'appliquer à tout, je me décide à changer ce nom contre un autre qui indique son lieu natal. Cette espèce diffère du F. venosa, par son réceptacle qui n'est pas seulement crénelé, comme dans cette espèce, mais divisé jusqu'au milieu en quatre lobes distincts, et par les laciniures de son périanthe moins nombreuses, très-courtes, d'une blancheur remarquable et libres à leur sommet. Le F. chilensis se distingue de notre plante par la petitesse de toutes ses parties, la forme obovale ou presque orbiculaire de sa fronde et ses périanthes qui, divisées en quatre ou huit lanières, sont réunies par le sommet. Je passe sous silence les autres différencesque mettront dans tout leur jour les des criptions comparées des deux plantes. 5 (63) EXPLICATION DES FIGURES. PI. IL, fig. 2. Fimbriaria africana. a Touffe composée de plusieurs individus réunis en société,et vus de grandeur naturelle. L’échantillon sur lequel a été dessinée cette figure, est celui qui m'a été adressé d’Alger par M. Gouget. Je lui ai donné la préférence , parce qu’il était en meilleur état et moins avancé que les exemplaires des Canaries; mais c’est sur ceux-ci que j'ai fait toutes les figures et toutes les analyses suivantes. ? Fronde entière , grossie un peu plus de trois fois et vue en dessus ou par sa face dorsale. c Face inférieure ou ventrale de la même fronde, vue au même grossissement et munie de ses squames ovales acuminées et de ses nombreuses radicules. d Autre fronde , peut-être plus jeune , vue aussi en dessous et au même grossissement , qui présente des squames oblongues , à peine imbri- quées, peu divergentes et très - courtes. e Réceptacle femelle vu en‘dessous et à quatre lobes , pour montrer la forme de ces lobes , des périanthes et des capsules , à un grossissement de sept diamètres. f Un autre réceptacle vu de profil. g Un troisième vu en dessous et présentant, outre cinq lobes , une sorte de prolification partant du milieu de l’échancrure qui les sépare. Ces deux figures sont grossies quatre fois seulement. À Coupe verticale d’un lobe, passant par le milieu du réceptacle et du pédon- cule, montrant , à un grossissement de 7 diamètres , en } l'enveloppe extérieure du fruit formé par le réceptacle, en 2°? le périanthe fimbrié, dont deux laciniures ont été enlevées, en °°? la calyptre retirée derrière la capsule , et en »’’”? celle-ci ouverte, dont la calotte hémisphérique est tombée , et dont le pédicule, servant à sou insertion au réceptacle, se voit en L’’’”. : Périanthe enlevé de la place qu'il oc- cupe et étalé , vu à un grossissement de 22 diamètres. 4 Une des lanières du périanthe grossie 90 fois, pour montrer la forme des mailles du réseau. / Calyptre déchirée au sommet, et contenant encore dans le fond le pédicule de la capsule; figure grossie 14 fois. m Elatères. » Séminules ; les unes et les autres vues à un grossissement de 50 diamètres. TARGIONIA. MicnEezïi. RECEPTACULUM femineum discretum nullum. InvozucruM ad apicem frondis inferum bivalve monocarpum. PERIANT&IUM nullum. CALYPTRA tenuis, persistens , stylus deci- duus. Carsuza brevipedicellata membranacea lacera aut frustulatim dehiscens. ELa- TERES di-trispiri. SEmINA subglobosa , ætate submuricata. FLos monoicus. MAsCuLus : discus in eàdem fronde lateralis obconicus subtüs è carinà frondis nascens, demüm ascendenti-erectus, undiquè squamis tectus, orbicularis, suprà mamillatus. FEMI- NEUS : pistilla tres ad quatuor in angulo postico involucri aggregata, unico fecundo. Gemmarum apparatus nullus. Vegetatio frondosa parciüs furcata apiceque interruptim continua , latere innovans. Plantæ perennes terricolæ in Europä medià australi et occidentali, in Africà, Asià et Americà obviæ. TARGIONIA HYPOPHYLLA. Lin. T. fronde lineari-cuneatâ obovatâve rigidulâ costà in limbum transeunte, poris æqualibus magis mi- nüsve conspicuis, squamis densè imbricatis superioribus margines attingentibus. Targionia minima et vulgaris. Mich. Nov. Gen., p. 5, t. 3. Lichen petreus minimus fructus Orobi. Dill. Hist. Musc., p. 532, t. 78, f. 9. T'argionia hypophylla. Lin. Sp. PL., p. 1604. Lindenb. Hep.-Eur., p. 110. DC. F1. Fr., 1, p. 419. Engl. Bot., t. 287. Hook. et Tayl. Musc. Brit., p. 218. De Ntrs. Hep. Ital., p. 59. Targionia Michelii. Corda in Sturm. FI. Germ., 11, 22 et 25, p. 73, t. 20. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1; p. 299. (64) Has. Ad terram suprà et inter muscos in locis humidis insularum Canariensium frequentissimè inventa. Disrris. 6E06. In Europä à Scotiä, Belgio, et Germaniâ mediä ad regiones maximè australes in Africâ circà Juliam-Cæsaream (Roussel), et:in Americâ septentrionali (Schwz), cæspitosè vivit. Os. La forme de la fronde et même celle de l’involucre varient considérablement dans cette espèce. La même touffe présente des frondes simples et bifurquées, d’étroites et de larges, d’allongées et de cunéiformes, de raides et de flasques, etc. Toutes portent en dessous, de chaque côté de la nervure ou côte moyenne, une rangée de squames d’un pourpre noir qui s’imbriquent d’une manière plus où moins serrée. A l’époque de la maturité des séminules, les bords de la fronde û se replient en dessus en se recouvrant l’un l’autre, de manière à ce que celle-ci, devenue cylindrique , ne laisse plus apercevoir que sa face ventrale. L’involucre est indifféremment oboyale du diamètre de la fronde, ou hémisphérique, et n’en dépassant pas le niveau. J'ai analysé un grand nombre d'individus, dans le but de trouver les organes mâles (1) ou disques anthérifères que j'a- vais découverts, il ÿ a deux ans, sur des échantillons chiliens d'une espèce nouvelle que M. Nees et moi nous ayons nommée T. bifurca. Mes recherches ont été vaines. Trib. Il. ANTHOCEROTEZÆ. N. 48. E. ANTHOCEROS. Micu. CaPsuLA angusta siliquiformis bivalvis usquè ad medium ulteriüsve partibilis, dor- salis. INvoLucRUM tubulosum truncatum aut apice lobatum crenatumve. PERIANTHIUM nullum. RECEPTAGULUM seminum centrale liberum setiforme. ELArERuM loco funiculi, receptaculo impositi, articulati, contorti , geniculati, tubulosi , simplices vel ramosi. SEMINA subtetraedra, submuriculata, funiculis innata. CALYPTRA Cconica, stigmate sub- sessili, infernè rumpens. FLOs monoicus. MascuLus: antheræ sessiles involucro cya- thiformi dentato cinctæ. PROPAGULA in specie unicà probabiliter gignuntur radicalia. Nuclei cellularum granulati passim obvii. Vegetatio frondosa , texturæ mollis vesi- culosæ. Plantæ annuæ in limosis inter muscos et ad cortices arborum per totum terrarum orbem viventes. ANTHOCEROS PUNCTATUS. Lrs. A. fronde enervi circulari turbinatäâ, sinuatà laciniatâve , superficie papuloso-reticulatä. 8. Multifidus : fronde contorto-turbinatä in centro excavatà tenui incisä , laciniis dentatis lacerove- subpinnatifidis, capsulis gracilibus pallidioribus. Anthoceros punctatus. Schreb. Spicil. F1. Lips., p. 110. Anthoceros multifidus. Lin. Sp. PL., p. 1606. Anthoceros punctatus 6 multifidus. Schwægr. Prodr.., p. 55. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1V, p. 340. a. Crispulus, Montag. pusillus, suberectus, fronde basi cuneatä vel lineari apice dilatatä incisä, undu- lat crispatissimä, involucro ore pellucido propè margines frondis sito. Has. Exemplaria typica hujusce speciei cæspiti ZLunulariæ vulgaris mixta in sylvis legerunt cl. Webb. et Berthelot. Ad terram in Canari varietatem a insignem, forsan specie distinguendam, Antho- cerott cæspiiitio De Ntrs valdè accedentem, reperit cl. Despréaux. Disris. 6eoc. Per totam Europam præter hyperboræam , in Asià minore, et in Americâ tàm septen- trionali quäm meridionali ad terram habitat. Varietas autem, modo sit cum Ænthocerote cæspititio iden- tica, Sardiniæ et Canariæ communis. (1) V. Des organes mâles du Targionia, etc., par C. Montagne, dans les Ann. Sc. Nat., 2e sér. Botan., t, 1x, p. 100. (65 ) Oss. Les échantillons de la variété a, de même que ceux de l'espèce sarde, n'ont pas plus d'une ligne à une ligne et de- mie de haut, et le diamètre de la fronde dans sa partie élargie n'acquiert pas même toujours cette dimension. Le plus souvent les frondes sont réunies en gazons dressés. Avec un peu de patience on peut, à l’aide du microscope simple, les séparer sans les déchirer, quand elles ont été ramollies par un séjour de quelques instans dans de l'eau. Alors les indivi- dus se présentent sous cette forme : une fronde filiforme, cylindrique à la base, s'évase un peu au sommet et donne naissance à une fructification. Les frondes les plus larges en portent deux, rarement trois. Quelquefois ils paraissent réu- nis, mais ils ne le sont réellement que par les radicules de la base. La texture de Ja fronde m’a paru semblable à celle du type ; c'est ce qui m'a décidé surtout à ne faire de la plante canarienne qu’une simple variété. L’involucre, la capsule et le réceptacle sont dans des proportions relatives à l'exiguité de la plante. L’involucre naît très-près du bord de la fronde ; il n’a pas un millimètre, et semble la continuation d’un renflement de cette même fronde, ou pour mieux dire de la base de celle-ci, base que l'on peut à la rigueur regarder comme une nervure. Son orifice est coupé net et pellucide. Là les cellules sont lâches et grandes, tandis qu'en se rapprochant de la fronde, on les trouve de plus en plus analogues à celles qui composent le tissu de celle-ci. La capsule a environ six lignes, et ne s'ouvre que dans l’espace de quatre ou à peu près, en deux valves. Au centre, on voit ce qu'on nommait autrefois la cotumelle, et que M. Nees appelle aujourd'hui le récep- tacle. Celui-ci est de la plus grande ténuité et ne s’observe qu'à une forte loupe. Les funicules et les séminules ne diffèrent pas des mêmes organes dans le type. L'excellente et complète description que M. Nees a donnée de cette espèce dansses Hépatiques d'Europe, ne permet pas de rapporter à une autre la plante dont il est ici question, encore moins d’en faire une nouvelle espèce. | Trib. IV. RICCIEÆ. N. 48 E. CORSINIA. Rappt. Frucrus dorsales, superficiales, in lineà medià frondis subseriati , solitarii aut in acervulos aggregati. INVOLUCRUM commune di-polyphyllum, paleaceo-lacerum. Invo- LUCRUM PROPRIUM nullum. PERIANTHIUM nullum. CazyrTRA subglobosa, stylo fugaci co- ronata papilloso-ecchinata sessilis. CapsuLA discreta globosa, non dehiscens, intrà calyptram breve pedicellata. ELATERES nulli. ANTHERÆ in diversà stirpe immersæ , ostiolis papilliformibus in superficie frondis seriatis ac utrinquèmargine cristato cinctis. Vegetatio frondosa simplex , integra aut furcatim divisà ex apice innovans. Plantæ terricolæ verisimiliter annuæ Europæ mediterraneæ et Africæ obviæ. CORSINIA MARCHANTIOIDES. Rapport. Character idem ac generis, Corsinia marchantioides. Raddi in Opusc. Scientif. di Bol., 1, p. 334. Bisch. in Nov. Act. Acad. Ces. Nat. Cur., xvit, 2, p. 4042. Lindenb. Monogr. Ricc. ibid., xvin, 1, p. 484, t. 53 et 34. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1V, p. 376. x Gymnocarpa, major, magis divisa, lætè viridis, involucro obsoleto nullove. Corsinia marchantioides « gymnocarpa. Bisch., 1. c., p. 1945, t. 70, ff. 2, 4. Lindenb., I. c. t. 33 et 34, ff. 4-25. Nees ab Esenb., |. c. Has. Ad terram muscosam in Cansriâ invenit cl. Despréaux qui sub nomine Ricciæ Targionoidis ( Sp. nov.) cum cl. Webbio communicavit. Disrais. 60. In Italiâ circà Florentiam ( Radd: ), in Lusitaniä propè Cintram (/e6b), in Sardinià (De Notaris), in Corsicâ (Solezrol) , in Corcyrà et in Galliä australi? Ad terram cæspitosè habitat. RICCIA. Micu. Frucrus frondi immersi, nec nisi ruptà superficie (superiori, inferioreve) denu- dati neque emergentes, sessiles, sparsi. INVOLUCRA nulla. PERIANTHIUM nullum. Ca- LYPTRA Cum Capsulà tenui cohærens, stylo diù persistente acuto prominulo coronata. CapsuLa intrà calyptram sessilis, globosa, irregulariter rumpens. ELATERES nulli. If. — (PHYTOGRAPHIE , PARS ULTIM. (PLANT. CELLUL.) — 9 (66) ANTHERZÆ ? in eàdem vel in diversà stirpe provenientes, immersæ, ostiolis subu- latis erectis in dorso frondis prominulis. Vecrratio frondosa repens , natansve, illis primitüs radiatim è centro divisa ; his autem ut plurimüm dissoluta, laciniis bifidis dichotomisve , suprà planis , depressis aut canaliculatis , subtüs convexis nudis squa- matisve ; epidermide distinctà eporosà, strato cavitatum aërearum in alüs obvio, aliàs deficiente. Nees ab Esenb. Eur. Leberm. 1v, p. 385. Plantæ ad terram vel in aquis quietis per totum orbem terrarum viventes. RICCIA MINIMA. Lin. R. fronde solidä lineari dichotomä apice subacutä, margine incrassato ascendenti-convoluto acutè cana- liculatä, subtüs atro-purpureä, fructibus ad basin aggregatis fissâque dein epidermide denudatis. Lindbs. Riccia minima nitida, segmentis angustioribus acutis. Mich. Nov. Gen., p. 107, t. 57,f. 5. Lichen omnium minimus, foliolis scissis super terram expansis. Dill. Hist. Musc., p. 534,t. 78, f. 11. Riccia papillosa. Moris, App. ad Elench. Stirp. Sard. Riccia sorocarpa. Bisch. Bemerk. üb. die Leberm., p. 1055 (445), t. 71, f. 2. (excl. var. b. et synn. Mich. et Dill., Montag. Notice, etc. Supplém. Ann. Sc. nat. 2%esérie, Botan.,t. VI, p. 351. Riccia minima. Lin. Sp. PL, p. 1605. Hoffm. FI. Germ. crypt., p. 94. Raddi in opusc. Scient. di Bol., 11, p. 355, t. 16, f. 5, a. Lindenb. Monogr. der Riccieenin Nov. Act. Ac. Nat. Cur., xvur, 1, p. 427 (67), t. 20, f. 2. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., XV, p. 398. Has. Cæspites minutos cum Ricciis ciliat& et lamellosé efformantem in Canariæ locis editissimis , ad terram, hancce speciem omnium minimam legit cl. Despréaux. Disrris. 6x0. In Italiâ, in Galliâ australi etin Germaniä mediâ huc usquè reperta cl, Moris surcula mascula ejusdem in Sardiniâ legit. Inter stirpes Canarienses nuncannumeranda. RICCIA CILIATA. Horrn. R. fronde solidà dichotomàä substellatä, laciniis linearibus cuneatisve obtusis subemarginatis apicem versüs subcanaliculatis , margine crassiusculo ciliato subtüsque concoloribus. Lindbg. Riccia.….. N. 116. À. Despr. cum icone. Riccia minima glauca segmentis angustioribus, ad marginem pilosis. Mich. Nov. Gen., p. 107, L. 87, f. 5. Riccia ciliaris. Roth, Fl. Germ., 11, p. 432. Riccia glauca Y. Schmid. Icon., p. 171, t. 45, f. 4. Riceia ciliata. Hoffm. F1. Germ. Crypt., n, p. 95. Schwægr. Prodr., p. 38. Duby, Bot. Gall., p. 592. Bischoff., I. e. p. 1061 (153), t. 71, f. 4. Lindenb. Monogr. der Rice., 1. c., p. 454 (94), t. 25, f. 2. Nees ab Esenb, Eur. Leberm., 1v p. 402. De Ntrs. Hepaticol. Ital., p. 69. Has. Cum præcedente lecta. Disrris. cE06. In pascuis sterilibus , campis argillosis, ericetis et fossis exsiccatis ferè per totam Eu- ropam habitat. Necdüm in Africâ vel insulis adjacentibus innotuerat. » RICCIA CILIIFERA. Lriwe. R. fronde solid obovato-cuneiformi bifidâ canaliculatä, subtùs incrassatä concolore , margine mem- branaceä ciliatä, ciliis infrà canaliculatis, suprà hirtä aut glabr, lobis obtusis obsoletè emarginatis. Riccia.…… Despr. Icon., n. 116. B. C. Riccia ciliifera. Lk. in Lindbg. Syn. Hep. Eur., p. 119. Monogr. der Ricc., L. c. p. 465 (105), t. 28, [. 2. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., IV, p. 411. Has. B. ad terram arenosam in montibus Canariæ, Februario 1839 ; C. in solo vulcanio detrito mon- tium excelsorum ejusdem insulæ sub fine mensis ejusdem speciem hanc rarissimam lesit cl. Despréaux. Disris. 6xoc. In solâ Lusitaniâ à cel. Linkio adhuc inventa, Ex assertione Ill. Neesii, videtur et in Sardiniä vivere , quod autem minimè mirum. Nunc africana quoque civis. (67) Ors. Je n'ai pu trouver la fructification. La plante B. paraissait pourtant arrivée au terme de son complet développe- ment. La plante C. consistait en une très-petite touffe de jeunes individus de Riccia ciliifera. Cette hépatique présente dans le jeune âge une forme trés-différente de celle qu'on lui voit à l’état adulte. Si je n’avais trouvé tous les passages en- treles deux formes, et si le caractère essentiel ne s'était surtout retrouvé dans tous, j'avoue que j'eusse été disposé à les distinguer spécifiquement, tant elles paraissent dissemblables. À cette époque, cette Riccie est plus épaisse que large. Sa face supérieure n’a pas alors plus d’une ligne de diamètre, et elle est presque orbiculaire et plane. L’inférieure est au contraire fortement convexe, et même gibbeuse. La plante entière représente assez bien une sorte de corne d’abondance. L’amincissement de sa base la fait paraître ainsi cunéiforme ou comme pédicellée. La réunion dans un espace plus ou moins grand de toutes ces petites frondes, orbiculaires quand elles sont étalées par l'humidité, contractées par la séche- resse, et hérissées de toutes parts de poils crystallins, produit un effet singulier, que M. Despréaux, qui a vu la planteen place, peint assez bien, en disant qu'elle présente l'aspect d'un Mesembryanthemum crystallinum en miniature. Le même botaniste ajoute que les gazons qu’elle forme atteignent jusqu’à quatre pouces de diamètre. La gibbosité remarquable de la fronde ne m’a offert à l'analyse que des cellules parenchymateuses, hexagones, remplies d’eau et de grains de chloro- phylle. L’iode n’y a pas décélé un atome de fécule. J'y ai pourtant encore observé (ce que je prends pour les rudimens de la fructification) ; 1° une membrane excessivement ténue et transparente, formée de cellules exactement carrées et con- séquemment bien différentes de celles du parenchyme; 2° des cellules allongées, quelquefois même un peu en forme de massue très-courte, dans le centre desquelles on voyait quelques granules. Je n'ai rien pu distinguer de plus. Sont-ce là les rudimens des organes mâles? Les individus parfaits (B) ont la forme obcordée et trois ou quatre lignes de longueur sur une largeur un peu moindre. RICCIA LAMELLOSA. Raopr. R. fronde solidä dichotomâ subradiatä subtüs concolore, laciniis bifidis obovato-obcordatis ad api- cem canaliculatis margine membranaceo ascendentibus subtüs transversé squamosis , squamis obliquis subundulatis ultra marginem exstantibus (pallidis). Lindbg. Ricecia minima pinguis, foliis latiusculis amplè sulcatis è glauco virescentibus. Mich. Nov. Gen., p. 107, t. 57, f. 4. Riccia lamellosa. Raddi in Opusc. Scient. di Bol., 11, p. 351, t. 15, f. 2. Moris, Elench. Stirp. Sard., 111, p. 17. Lin- denb. Syn. Hep. Eur., p. 118. Monogr. der Rice., 1. c., p. 471 (1m), t. 50, f. 1. Nees ab Esenb. Eur. Leberm., 1V, p. 415. De Ntrs. Hepatic. Ital., p. 70. Has. Cæspitibus R. ciliatæ et Grimaldiæ dichotomæ mixtam legit el. Despréaux. Disrus. cro6. Hucusquè in Europ australi et Africâ boreali tantüm reperta. Ad Florentiam Mi- cheli, Raddi, in Sardinià australi clarr. Moris et De Notaris , ad Monspelium cl. Delile, in Hispaniâ ad Gades cl. Webb., in Algeriâ tandem circà Juliam Gæsaream cl. Roussel eam legerunt. (68) Classis II. FUNGI. Lin. Famila 1. HYMENOMYCETES. N. 48 E. Ordo I. AGARICINI. Fe. AVANT-PROPOS. Des cinquante Champignons qui vont être énumérés ou décrits dans les pages suivantes, une quinzaine seulement avaient été observés ou recueillis par MM. Webb et Berthelot. Tous les autres sont dus aux recherches de M. Despréaux. Il est à regretter toutefois que ce botaniste se soit contenté, pour la plupart des espèces , d'envoyer des dessins, lesquels, bien que coloriés et empreints d’un certain cachet de vérité, ne sont pas moins insuffisans soit pour reconnaître l'espèce, quand elle a déjà été publiée, soit pour la faire bien connaître et en donner une description, quand elle est nouvelle. En effet, les dessins de M. Despréaux donnent assez bien le port de la plante et sa couleur, mais comme ils ne sont accompagnés d’aucune analyse, on ne sait où trouver les caractères distincüfs de ses espèces, car il faut bien noter qu'il a donné des noms de sa façon à tous les êtres naturels qu’il a observés , sans s'inquiéter le moins du monde si d’autres les connaissaient avant lui. Bien mieux , il a quelque- fois figuré sous des noms différens des individus appartenant évidemment à la même espèce. On voit sur-le-champ qu'il était difficile de tirer rien de bon de matériaux aussi imparfaits. Et cependant ce sont ces erreurs mêmes qui m'ont en quelque sorte encouragé à accorder une foi tant soit peu restrictive aux autres figures des- sinées par lui. Plusieurs autres raisons ont encore accru la confiance que m'avait d’abord inspirée l'air de vérité qui règne dans ses peintures faites sur la nature vivante. Ainsi , M. Despréaux a envoyé deux échantillons desséchés de l'Hypoxylon polymor- phum Nob. et du Lycoperdon pusillum Batsch, et, dans l’idée qu’ils étaient nouveaux, il les a accompagnés de dessins assez exacts, appelant le premier Sphæria pedunculata Despr., et le second Tulosioma piluliforme Despr. La figure où il représente le Polysaccum tinctorium, dont il fait un genre, est frappante de vérité, quoique, comme toutes les autres , elle manque de détails analytiques. En considérant cette Lycoper- dacée gigantesque comme un genre nouveau, s'il n’a pas montré une connaissance approfondie des formes variées de cette importante tribu, il nous a donné du moins un gage de sa bonne foi et de son exactitude. J'avoue qu’il m’a fallu ces motifs pour me décider à admettre et à décrire sur des documens aussi peu satisfaisans la plupart des espèces d’Agaricinées qui font partie de son envoi. L'on concevra sans peine la (69) répugnance que j'éprouvais à le faire, quand j'aurai dit que les notes courtes et tron- quées qui accompagnent les figures en question omettent justement les principaux caractères sur lesquels sont fondés les genres et les espèces. Ainsi, pour les Agari- cinées surtout, si difficiles à distinguer l’une de l’autre à cause de leur nombre im- mense, M. Despréaux laisse toujours désirer la couleur des sporidies , la forme des feuillets, la manière dont ceux-ci se comportent à l'égard du stipe, enfin si celui-ci est seulement contigu au chapeau ou confondu avec lui, etc., caractères de la plus haute importance pour tracer le signalement d’une espèce et la bien circonscrire. J'étais d’abord tenté, me voyant privé de ces renseignemens indispensables, de passer sous silence toutes les espèces sur lesquelles je n’aurais pas de données suffisantes. Mais il aurait fallu les omettre presque toutes. Et pourtant javais devant les yeux des figures qui me présentaient des formes si distinctes de toutes celles, ou que je connaissais de visu, ou que l’iconographie mycologique m'avait montrées, que je croyais véritablement manquer à mon devoir d’historien en n’en tenant aucun compte. C’est donc autant pour l’acquit de ma conscience que pour ne pas priver l’histoire naturelle des Canaries d’une de ses pages les plus intéressantes , que l’on trouvera décrits ici, bien impar- faitement sans doute, la plupart des espèces envoyées par notre voyageur. Désirant compléter ma tàche, j'ai dù accompagner mes descriptions des dessins originaux de ce botaniste, afin de mettre les mycologues à même de juger de la valeur de ces espèces encore mal établies, j'en conviens tout le premier, et qu’il eût fallu faire précéder toutes de ces mots : Fungi inquirendi. Les dessins ont été fidèlement reproduits sur la pierre par l’habile crayon de M. Alfred Riocreux, jeune artiste fort distingué, auquel on doit toutes les autres planches de la cryptogamie de cet ouvrage, une seule exceptée. = AGARICUS. Fr. HymENIUM inferum membranaceo-ceraceum è cellulis cylindricis, clavatis plüs mi- nüsve elongatis erectis (paraphysibus), basidiis (Sporophoris Berk. Ascis exsosporis Fries) et antheris (Cystidiis Leveillé, Utriculis Berk. Antheridiis Corda) compositum, primitüs receptaculo vario, sæpiüs autem pileiformi stipitato aut sessili continuum, effiguratum , lamellatum. LamELLÆ membranaceæ persistentes, acie acutæ, è stipite centrove radiantes, simplices, parallelæ, immixtis plerümque brevioribus, tramà subfloccosà cum hymenophoro (receptaculo) infero concretæ, è laminà duplici fac- tæ, extrorsüm utrinquè basidiophoræ. Basipra simplicissima inter cellulas hymenii steriles nidulantia, apice libero sporidiüs coronata. Sroripra rard bina aut terna , sæpiùs quaterna aut sena , symmetricè disposita, pedicello suffulta, demüm in pul- verem secedentia. FunGr carnosi, putrescentes nec exsiccati reviviscentes. STIPEs nunquàm reticula- tus centralis, excentricus, lateralis vel rard obliteratus. PILEUS carnosus vel membra- ( 70 ) naceus , horizontalis in adultis, determinatus, margine libero, juniori inflexo, VELUM varium vel nullum. AGARICUS (Armirrarius) MELLEUS. Wan. À. pileo carnoso explanato squamoso-piloso , margine tenui expanso striato , stipite spongioso farcto elastico fibrilloso propè apicem annulo floccoso - patente cincto, lamellis adnatis dente decurrentibus subdistantibus pallidis dein albo-farinosis subrufescenti-maculatis ; sporidiis quaternis ovato-oblongis , limbo hyalino cinctis, Iævibus, pedicellatis , pedicellis inæqualibus. Agaricus obscurus. Schæff. Icon. Fung., t. 74. Agaricus annularis. Bull. Champ., t. 377 et t. 540, f. 3. DC. FL. Fr., n, p. 205. Secret. Mycogr. Suis., n. 43-46. Agaricus melleus. Wal, F1. Dan., t. 1013. Bolt. Hist. of. Fung., t, 141. Fr. Syst. Myc.,1, p. 50. Epicr., 1, p. 22. Grev. Scot. crypt. Fl:, t. 352. Berkel. Engl. FL. Fung., p. 11. Corda, Icon. Fung., 11, p. 46, t. 7, f. 103, fructif. analysis. Exsrc. Klotzsch, Fung. Germ., n. 2. Has. Ad terram , verisimiliter in vicinitate truncorum , in Canariâ cæspitosè vivit. Februario 1834 à cl. Despréaux lectus et sub n. 10 et 13 depictus. v. ic. Oss. La figure communiquée par M. Despréaux, représente un groupe de six individus réunis par la base. Dans les plus développés, le chapeau a environ deux pouces de diamètre ; il est convexe, plane, et d’une couleur fauve, moins fon- cée au centre qu’à la circonférence où elle se nuance de brun. Le bord est légèrement sinueux et strié. Le stipe, blan- châtre et creux, offre près de trois pouces de longueur ; atténué surtout à sa base où il est comme soudé avec ses voi- sins, et même un peu aussi au sommet, il est renflé vers sa partie moyenne dont le diamètre est d'environ quatre lignes. Près de son sommet, ce stipe est muni d'un anneau membraneux, à moitié réfléchi ou patent, auquel la figure donne deux lignes de largeur. Cet anneau est de la couleur du chapeau; sa face supérieure est finement marquée de stries qui correspondent aux lamelles ; celles-ci apparaissent nombreuses et décurrentes dans un individu dont l'évolution n’est pas encore complète. Elles sont roussâtres. Je crois d'autant moins me tromper, en rapportant ce champignon à l'A. melleus que j'en ai trouvé au bois de Bou- logne, près Paris, des touffes dont l'aspect et la couleur répondaient parfaitement à la figure sur laquelle je viens d'esquis- ser cette imparfaite description. Cet Agaric a une odeur agréable. Quant à celle de gérofle, que lui attribue M. Des. préaux, ne pourrait-elle appartenir au climat et être purement locale? J’ai aussi cueilli cette espèce aux environs de Perpignan, et je crois me rappeler que, sous cette latitude, sa fragrance était également plus prononcée. M. Despréaux assure que c'est un manger délicieux. Son assertion vient à l'appui de celle de Trattinik, qui prétend qu'on fait, en Au- triche, un usage fréquent de ce Champignon, et qu'il ne cause aucun accident aux personnes quile mangent. D'un autre côté, Paulet, MM. Greville et Roques le signalent comme vénéneux. Peut-être existe-t-il plusieurs espèces cachées sous le même masque. Sous le numéro 10, M. Despréaux adresse encore la figure d'un groupe d’Agarics qu'il distingue de la précédente es- pèce, mais qui ne me paraissent pas en différer essentiellement. Ce Champignon, qu’il nomme Agaricus perforatus, offre, comme l'A. melleus, un chapeau plane, dont à une époque avancée la surface se crévasse, et les bords sinueux, en se re- levant, entraînent la déchirure trausversale des lamelles, un stipe blanc, égal, plein ou solide, portant, vers le quart su- périeur de sa hauteur, un anneau réfléchi, et enfin des lamelles égales qui ne semblent pas décurrentes. Du reste, les for- mes générales, la couleur, le port, tout concourt avec le goût poivré même que lui a trouvé notre voyageur, à rapprocher, comme simple forme, cet Agaric du précédent. Dans tous les cas, les caractères essentiels manquant, nous n'avons aucun moyen péremptoire de décider s'il est effectivement nouveau, AGARICUS (Tricnozoma) WEBBII. Despe. A cæspitosus , pileo carnoso , convexo , ruguloso, disco dilutè fuligineo, margine primitüs involuto striato subbrunneo-cinnamomeo, stipite curvulo cylindrico basi bulboso albido nudointüs cavo , lamel- lis æqualibus crassis violaceis dente decurrentibus ; sporidiis.… Agaricus Webbii. Despr. in Sched. cum icone sub n. 12. Has. Ad radices arborum in sylvâ Teneriffæ Agua Garcia dictä nec nonin Canariâ loco nomine /a Ma- dre de Moya insignito à cl. Despréaux lectus. v. ic. Css. Ce n’est pas sans une grande hésitation que j'admets cette espèce. Je lui trouve de si grands rapports avec plu- (Q: 12) sieurs autres bien connues, à cause de leur fréquence, et remarquables par leurs variations, que la crainte seule de rayer, peut-être témérairement, une bonne espèce du catalogue déjà si court des Champignons de ce groupe, trouvés aux Ca- naries, m'engage à présenter du moinscelle-ci et quelques-unes des suivantes, comme des objets d'investigation aux bota- nistes futurs qui visiteront les mêmes localités. Et d’abord, si nous exceptons les rugosités du chapeau, l’état fistuleux du stipe, la nuance et la décurrence des la- melles, nous retrouvons dans les individus figurés par M. Despréaux tous les caractères essentiels de l’A. personatus Fr. Mais comme ce voyageur, en nous laissant ignorer la couleur des sporidies, ne nous dit pas non plus si les bords du cha- peau ou le sommet du stipe porte des débris d’une cortine, nous ne pouvons savoir si ce Champignon appartient à cette section du genre Agaric, ou bien s’il doit faire partie du genre Cortinarius. Cet Agaric a encore des affinités très grandes avec l’A. tyrianthinus, dont son stipe creux, bulbeux, ses feuillets épais et d’un violet pur, sans parler de la couleur du chapeau, paraissent pourtant devoir l’éloigner. Enfin, on peut le comparer à l'A. nudus, qui en diffère aussi, ce nous semble, malgré son étonnante variabilité, par son stipe coloré et non renflé à la base. L M. Despréaux nous apprend que ce Champignon est un poison violent pour les chiens. EXPLICATION DES FIGURES. PL. IV, fig. 7. Touffe d’Agaricus W/ebbu de grandeur naturelle. AGARICUS (Naucoria) SEMIORBICULARIS. Buzx. A. pileo carnosulo hemisphærico - expanso lævi glabro subviscido , demüm rivuloso, stipite gracili tenaci substricto pallidè ferrugineo nitido tubulum fistulosum liberum includente, lamellis adnatis perlatis confertis è pallido ferrugineis ; sporidiis globosis quaternatis pedicello suffultis ; antheris pro ratione maximis crassis , apice obtuso aut conico-inflato. Agaricus semiorbicularis. Bull., t. 492, fig. 4. DC. FI. Fr., pag. 155. Fr. Epicr., 1, p. 197. Secret., 1, c., pag.107, n. 400. Leveillé, Mém.Hymen. Champ. in Ann. Sc. Nat. 2e sér. Bot., t. 8, t. 9, f. 19, basidia et antheræ. Has. Ad viasin stercore equino lectus. AGARICUS (HyPpnozoma) FASCICULARIS. Hups. A. pileo carnoso tenui subumbonato glabro, stipite cavo tenui fibrilloso flexuoso carneque flavis , la mellis adnatis confertissimis linearibus subliquescentibus è sulfureo virescentibus. Agaricus fascicularis. Huds. Fl. Angl., p. 615. Bolt., t. 29. Sowerb., t. 285. Pers. Syn.. p. 421. Fr. Syst. Myc., 1, p. 288. Epicr., 1, p. 222. Fl. Dan., t. 2075. Grev. Scot. crypt. FL, t. 329. Berk. Engl. Fl. Fung., p. 111. Agaricus lateritius. Schæff., t. 49, f. 1-5. Agaricus pulverulentus. Bull., t. 178. DC. Fl. Fr.,u, p. 155. Var. Fuuerneo-sricricus Montag. pileo hemisphærico stipiteque cavo basi subincrassato æreo - sulfu- reis, punctis fuligineis (in icone virides pinguntur) irregularibus aspersis, lamellis æqualibus vires- centibus. Agaricus punctatus. Despr.in Sched. cum icone sub n.7. Has. Hæc varietas ad terram humidam in sylvis excelsis, 1490 metr. altitudin. suprà mare , in in- sulâ Gomerà , Decembri à cl. Despréaux lecta fuit. v. ic. Ogs. Les mouchetures dont fait mention M. Despréaux ne me semblent pas suffire pour séparer cet Agaric de son type, du reste excessivement variable. Ce Champignon qui croît par toufles, soit sur la terre, au pied des arbres, soit sur les troncs eux-mêmes et les vieilles souches, a d’ailleurs des earactères assez tranchés pour qu'il soit impossible de le con- fondre avec aucun autre. Notre voyageur, dans sa description tronquée, dit les ponctuations couleur de bistre, et sa fi- gure les montre vertes. Je ne puis penser que ce soit une espèce distincte. Il m'est cependant impossible de rien affirmer, n'ayant pas vu la plante. ! COPRINUS. Lx. HyMENoPHORUM à stipite discretum lamellatumque. Lamezzæ membranaceæ inferæ , inæquales, primitüs stipato-cohærentes, dein in laticem nigram diffluentes, tramà LE dE à (72) nullà. Basiia cylindrico-clavata inter cellulas hymenïi parallelipipedas vel oblongas (paraphysibus Lichenum analogas) exserta, sporidiis coronata, Sporipia ovalia, ma- jora, primüm alba, dein fuligineo-brunnea, pedicello brevi suffulta, cum latice dif- fluentia. Antheræ innatæ, ovatæ vel pyramidatæ. Fungi fugaces mox deliquescentes, velo volvato-annulato vel nullo. COPRINUS SPIRALIS. Monrac. C:. pileo conico subacuminato ochraceo margine striato, stipite nigrescente spiraliter torto basi snb- incrassato è mycelio tomentoso nigro orto , lamellis æqualibus integris cinereo-nigrescentibus. Agaricus spiralis. Despr. in Sched. cum icone sub n. 9. Has. Ad ramos emortuos locis humidis jacentes inter muscos in Canari , in primis loco {a Madre de Moya dicto hancce speciem, Februario ineunte, legit ad naturamque pinxit cl. Despréaux. ». ic. Desc. Pizeus membranaceus , conico-campanulatus , 4 lin. altus et latus , sursüm acuminatus, margine striatus vel breviter plicatus , ochraceo-fuscescens. Srrpes vix lineam crassus, 8-40 lin. metiens, nudus, fistulosus ? flexuosus spiraliterque tortilis, basi subincrassatus cum lamellis extrorsüm latioribus cinero-nigrescens , è tomento fibrilloso ( Mycelium) suprà lignum effuso surgens. Oss. J'ai rapporté ce Champignon au genre Coprinus, parce que M. Despréaux dit dans l’étiquette qu'il l’a vu se ré- soudre en eau noire en moins d’une demi-heure. Par son port, sa couleur et sa manière de végéter, cette espèce a de grandes affinités avec l'Agaricus gyroflexus, auquel je l'aurais peut-être réuni, si M. Despréaux n'avait positivement af- firmé le fait de sa fonte rapide. A peine peut-on le comparer au Coprinus digitaliformis Fr. Le stipe n'est comprimé que par suite de la torsion qu'il éprouve. EXPLICATION DES FIGURES. PL IV, fig. 5. a Coprinus sptralis de grandeur naturelle, 4 Lamelles. COPRINUS PILULIFER. Monrac. C. pileo tenerrimo globoso - hemisphærico striato, margine denticulato, griseo hyalino pellucido, stipite fistuloso æquali albo basi leviter inflato, lamellis æqualibus nigris. Agaricus. Despr. cum icone sub n. 2. Has. In arenâ humidä lacunæ baranco de la Cantera dictæ in insulà Gomer4 , Decembri exeunte, à cl. Despréaux lectus. Desc. PrLeus primitüs globosus, demüm hemisphæricus, tres lineas diametro adæquans , disco minimo Iævi ; cæterum costato-striatus, margine ad speciem denticulatus, griseus, pellucidus. Sripes albus, pollicem et ultrà altus, lineam crassus, fistulosus, basi incrassatus lævis, nudus, fragilissimus. LAMELLæ tenues, æquales, nigræ. Cito deliquescit. Os. Cette espèce a les plus grands rapports avec le Coprinus velaris Fr., et n’en est peut-être qu'une forme plus pe- tite. N'ayant point vu de figure du Coprin de Fries, je ne puis dire si le Champignon des Canaries en est aussi voisin que la diagnose de l’Epicrisis le donne à penser. Notre espèce ressemble encore au Coprinus petasiformis, Corda (Ic. Fung., 1,t. 7, f. 500), mais elle en diffère par ses stries plus espacées régnant dans toute la hauteur du chapeau, par la couleur de celui-ci, etc. EXPLICATION DES FIGURES. PI. IV, fig. 6. Plusieurs individus réunis du Coprinus pilulifer, vus de grandeur naturelle et à diffé- rents degrés de développement. COPRINUS PLUTONIUS. Moxrac. C. pileo conico-campanulato umbraculiformi -expanso, albo, radiatim costato-sulcato, costis iteram transversè striatis, margine obcrenato , disco conico - umbonato lævi luteolo , Stipite fistuloso mediocri basi incrassato albo zonis transversis nigris zebrino , lamellis distantibus convexis nigris. (73 ) Agaricus. Despr. cum ic. n. 1. Has. Gregarius ad scorias vulcanicas in insulâ Gomerà , Decembr. 1836 à cl. Despréaux lectus et citô depictus. v. ic. Desc. PrLEus conico-campanulatus, umbraculiformis , tentorii sinensis fastigio non absimilis, sesquipollicem latus, albus, disco obtusè conico-umbonato lævi luteolo, cæterüm radiato-costatus, costà singulà striis numerosis à disco ad marginem transversim notatà, margine expanso obcrenato, ad instar scilicet endocarporum inciso. STIPES 2 poll. longus, sesquilineam crassus, basi incrassatà subbulbosus, albus, zonis 40-12 nigris semilineam latis, ut ità dicam, zebrinus , admodüm fragilis. In laticem cito diffluit. EXPLICATION DES FIGURES. PI. V, fig. 2. Deux individus de Coprinus plutonius, vus de grandeur naturelle. CORTINARIUS. FR. HYMENOPHORUM cum stipite contiguum. LAMELLÆ membranaceæ, tramà floccosà pileo cohærentes, persistentes , decolorantes, ex sporidiis pulverulentæ. Basrpa (1) cylindrica crassa, longè exserta. SporiprA globosa vel oblonga sporidiolis referta, quaternata, pedicello attenuato suffulta. ANTHERÆ minores , interdüum mucronatæ. VELUM araneosum , in unicà vel paucis tantüm speciebus annulatum. Fungi terrestres, carnosi, putrescentes. Sporidia suprà lamellis cinnamomea, sed sicca etin chartà delapsa subochracea. CORTINARIUS TRICOLOR. Monrac. C. pileo carnoso hemisphærico obtuso subexpanso sanguineo-rubro , margine saturatiüs colorato , sti- pite valido glabro pleno basi bulboso luteo violaceo - maculato apice annulato, annulo amplo reflexo la- cero luteo , lamellis æqualibus crassis subcarnosis pulchrè violaceis. Agaricus. Despr. cum ic. sub n. 8. Has. In sylvis excelsioribus insulæ Gomeræ hancce speciem ad radices arborum gregariè viventem , quoad genus autem adhuc mihi dubiam , legit et delineavit cl. Despréaux. v. ic. DEsc. PiLEUs carnosus, convexus, hemisphæricus, obtusus, primd globosus , demüm expansus , duos et quod excedit pollices latus , pollicem altus, nudus , vividè rubro-sanguineus , ad marginem levem obscurior. Srrpes 3 poll. longus , 4-6 lin. crassus, lævis? basi incrassatus , subbulbosus, luteus, violaceo-maculatus, ad tertiam lon- gitudinis partem annulum ferens reflexum latiusculum 2-4 lin. latum, irregulariter lacerum, eique concolorem. LAMELLæ æquales? pulchrè et intensè violaceæ, crassæ , ut videtur ventricosæ. Oss. Comme M. Despréaux ne fait mention ni de la couleur des sporidies, ni de la forme des lamelles, ni de leur disposi- tion sur le stipe, je suis fort incertain du genre où viendra se placer cette espèce, quand elle sera mieux connue. Elle me paraît différente de toutes celles décrites jusqu'ici. EXPLICATION DES FIGURES. PI. V, fig. 3. Trois individus , dont un fort jeune , du Cortinarius tricolor, vus de grandeur naturelle, LACTARIUS. PERS. reform. HyMENOPHORUM Cum stipite et tramà vesiculosà contiguum. LAMELLÆ inæquales (4) Je dois confesser que les caractères que je donne ici des organes de la fructification ne sont tirés que d'une seule espéce, l’Agaricus araneosus, Bull., espèce que j'ai analysée autrefois dans un travail sur l'Hymenium. J'ai aussi profité de la belle analyse qu’en a donnée M. Corda, dans ses fcones Fungorum, tom. 1, t. 8, f. 114. IL, — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — 10 (T4) membranaceo-ccraceæ, rigidulæ, lactescentes, acie acutæ. Basipra firma, exserta. SroriDiA quaternata globosa aut virgulæformia alba, rard lutescentia, sæpiüs echi- nata, pedicello quandoquè basi inflato suffulta. Anraeræ ut plurimüm longissime exseriæ. Fungi carnosi, putrescentes, pileo depresso, aliis jàm primitüs umbilicato, aliis convexo , lamellis adnato-decurrentibus et sæpè ramosis. LACTARIUS PIPERATUS. Frres. L. albus, pileo compacto ex umbilicato infundibuliformi subregulari azono lævi glabro, stipite solido crasso brevissimo albo , lamellis decurrentibus confertis ex arcuato porrectis angustis dichotomis albis, lacte copioso acri albo ; sporidiis quaternis subglobosis lævibus. Agaricus, n. 1194. Lin. Fl. Suec. ex Friesio. Agaricus piperatus. Scop. Fl. Carn., 11, p. 449. Bolt., t. 21. rl. Dan., t. 1132. Pers. Syn., p. 429. Fries, Syst. Myc., 1, p. 76. Roques, Hist. Ghamp., t. 15, f. 1-2. Krombh., 1. 57, f. 10-15. Berk., 1. c. p. 30. Agaricus acris. Bull. Champ., t. 558. G, H, N. Agaricus Listeri. Sow. Eng. Fung., t. 204. Lactarius piperatus. Fr. Epicr., I, p. 340. Has. In montosisinter Gwmar et fontem de Malabrigos lectus. SCHIZOPHYLLUM. Fr. FunGus excarnis aridus. LAMELLÆ coriaceæ, ramoso-flabelliformes , acie longitudi- naliter fissæ, lamellulis discretis, extrorsüm revolutis patulisque. BasibrA brevia. SPoRIDIA globosa, alba, pedicello longo attenuato suffulta, quaterna. Fungi sessiles, lignatiles, persistentes, toti ferè à lamellis formati, nam tomento denso intertexto, quo obducuntur, deraso in ramos flabellares lamellarum solvuntur. Fr. Epicr. p. 403. SCHIZOPHYLLUM COMMUNE. F8. S. pileo posticè adnato subporrecto simplici lobatoque , lamellis è griseo fusco-purpurascentibus vil- losis , acie revolutis. Agaricus alneus. Lin. Fl. Suec., 2e édit., n. 1242. Schæff., t. 246, f. 1. Bull., t. 346 et 581, f. 4. Sow., t. 183. Schizophyllum commune. Fr. Obs., 1; p.103. Syst. Myc., 1, p. 530. Epicr., 1. c. Grev. Scot. crypt. Fl., t. 61, Berk., 1. c. p.130. Exsic. Moug. et Nestl. Vog., n. 193. Desmaz. Crypt., n. 952. Has. Ad truncos arborum in insulis Fortunatis lectum. v, 5. Ord. II. POLYPOREI. Fr. BOLETUS. Fe. HymENopHoRUM læve , ab hymenio prorsüs discretum , nec in tramam descendens, hinc tubuli, intès basidiophori , in stratum porosum stipati et confluentes, sed à se invicem separabiles, ab hymenophoro facilè secedunt. Basipra subexserta , leviter prosilientia. SporipiA oblonga, quaterna pedicellis (stigmatibus Corda) suffulta, sæ- piüs pleurotropa. ANTHER& (Pollinaria Corda) firmæ tubulosæ apice acuminatæ , in- terdüm articulo unico (in B. scabro) compositæ. (75 ) Fungi carnosi, putrescentes, stipitati centrales , absolutè terrestres, undè nomen. (B&hos glèbe.) BOLETUS PREAUXII. Monrac. B. pileo convexo hemisphærico obtuso rugoso, vividè rubro-sanguineo , stipite firmo subsulcato basi incrassato viridescenti, tubulis adnatis amplis luteis rubro-punctatis. Boletus Canariensis. Despr. in Sched. cum icone sub n. 19. Has. propè radices Ericæ arboreæ ad terram in insulà Gomerä detexit cl. Despréaux. v. ic. rudem. Desc. PrLeus convexus, hemisphæricus, obtusus, pollicem latus, sex lineas altus, rugulosus, vividè san- guineus , hine indè maculis saturatè rubris coloratus. Stripes pollicaris et longior, 2-5 lin. crassus, basi leviter incrassatus (1), sulcis irregularibus longitudinaliter impressus, viridescens. TuguLi adnati ampli, subremoti, lutei , punctis pileo concoloribus adspersi. Species denud inquirenda ut et ferè omnes fungi Despreauxiani, hic tantüm pro memorià inserta, Boleto sanguineo proxima et forsan ut varietas cum eo conjungenda, à quo tamen stipite subbulboso, viridescenti, tu- bulisque luteis punctatis, non autem absolutè luteo-aurantiacis diversa videtur. EXPLICATION DES FIGURES. PL 1v, fig. 1, Boletus Preauxu de grandeur naturelle. POLYPORUS. Fr. HYMENOPHORUM inter poros in tramam descendens sed cum eisdem in stratum proprium seu discolor mutatum. Porr hinc cum pilei substantià contigui , à se invicem haud separabiles, primitùs obsoleti (etiam omnind null), vel minutissimi, dein ro- tundi , angulati vel laceratione varüi. BasipiA firma sporidiis quaternis coronata. Spo - riprA elongata pedicello continua aut pleurotropa. Fungi varii, haud præformati ut Boleti , sed successive et indefinitè excrescentes odore primitüs acidulo. Fr. Epicr. 1, p. 427. POLYPORUS (Preuropus) LUCIDUS. Less. P. pileo suberoso-lignoso flabelliformi sulcato - rugoso stipiteque laterali æquali laccatis nitidis è flavo sanguineo-castaneis, poris determinatis longis minutis ex albo cinnamomeis. Fr. I. c. p. 442. Var. sEssicis. apus, pileo amplo convexo conchiformi, stipite nullo! Boletus Aurantiaci. Despr. in Sched. Has. Ad truncos vetustos Citri Aurantir in insulà Canariâ lectus. Ex Algerià etiam habui, v. s. etic. Os. L'espèce à laquelle je rapporte ce Polypore est cosmopolite, et partant extrêmement variable. Le plus ordinaire- ment pourvue d’un stipe latéral, elle en est quelquefois totalement privée, comme dans l'échantillon que j'ai en ce moment sous les yeux ; d’autres fois ce stipe occupe presque le centre du chapeau. Tous les auteurs font mention de ces variations. M. Berkeley ( Ann. of nat. Hist. Aug., 1839, p. 586.) cite deux exemples de la forme sessile, qu'il a été à même d'observer dans l’herbier de sir W. Hooker. Nous possédons deux seuls échantillons de cette variété. L'un, très-jeune encore, est dimidié, long d’un pouce, large d'un pouce et demi. La longueur des pores, à son point d'insertion, est d'environ 8 lignes. Ces pores sont moins longs vers le bord qui n’a pas plus d’une ligne d'épaisseur. Ils sont petits et recouverts encore d'une substance comme rési- neuse et d’un pourpre sanguin. L'autre exemplairè, recueilli comme le précédent sur les orangers, est très-ample, semi- (4) Jene sais pas si l'on a fait la remarque que tous les champignons décrits jusqu'ici sont représentés ayec un slipe renflé à la base. (76) orbiculaire, convexe en dessus où il est marqué de sillons concentriques, concaye en dessous, d’où la forme en coquille qui le distingue. Il a 9 pouces de large, six pouces d'avant en arrière, et plus d’un pouce d'épaisseur. Outre les sillons qui séparent les zônes concentriques dont j'ai parlé, on en voit d'autres qui rayonnent du centre à la circonférence. Les pores sont trés-longs, très-petits, et leur orifice, qui paraît également enduit ou obstrué par une couche de résine, est d’une cou- leur de cannelle pâle. La cuticule qui recouvre la face supérieure de ces échantillons est absolument de la même nature et de la même couleur que celle qui revêt le LP. Zucidus. En la brisant avec l’ongle, on en voit sortir une matière résineuse de couleur jaune. Les sporidies sont petites , ovoïdes, tronquées à leur point d'insertion que je n'ai pas pu voir. M. Bové m'a communiqué dans le temps un échantillon également sessile de cette espèce qu'il avait recueilli aussisur des orangers aux environs d'Alger. | POLYPORUS (Arus) AUSTRALIS. Fr... P. pileo durissimo convexo - plano dimidiato - sessili undulato - tuberculoso glabro incrustato opaco subspadiceo , margine sterili glaberrimo, poris prælongis minutis confluenti-stratosis umbrinis ore primo albidis. Polyporus australis. Fr. El. Fung.,1, p. 108. et Epicris., 1, p. 464. Berk. Ann. of Naï. Hist. Aug., 1839, p. 387, t. 8, forma stipitata. Has. Ad truncos Lauri nobikis in sylvà de las Mercedes insulæ Teneriffæ lectus w. s. Os. L’échantillon unique de la collection convient exactement, sous les rapports de l’organisation et de la couleur, avec des échantillons authentiques de cette espèce provenant, soit du Chili, soit d'Alger, où l’a aussi observé M. Bové, soit enfn de Galega, île dans la dépendance de Maurice, d'où M. Auguste Leduc en a rapporté quelques individus qu'il m'a communiqués. La forme est un peu variable. Si l'exemplaire de Maurice, qu'a figuré mon savant ami Berkeley, appar- tient bien à cette espèce, ainsi que semble l'indiquer la forme du chapeau, elle devra être placée dans les Pleuropodes, à côté de la précédente, variable de la même manière et dans les mêmes limites. Notre échantillon qui semble formé par la confluence et la soudure de deux ou trois individus voisins, est, par cette cause, transversalement allongé et non semi-orbiculaire. Il a une dimension de huit pouces, de gauche à droite, et trois pouces soulement d'avant en arrière. Il était fixé au tronc dans toute l'étendue de sa base, épaisse d'environ trois pouces, ef où ses pores ont une égale longueur. De là, il va ea s'amincissant par couches successives, formant à sa face supérieure des zônes étroites, inégales, tuberculeuses, qui viennent se perdre dans un bord mince, mais obtus. Cette face est glabre, lisse, comme recouverte d’une poussière brune-ferrugineuse adhérente, sous laquelle l'écorce du chapeau est luisante, couleur de marron et extrêmement dure et épaisse. La substance floconneuse (contextus, trama), interposée entre cette écorce et les pores, représente un feutre très-serré, de la couleur de mon Polyporus tabacinus (Juan Fern.). Les pores, qui vont en diminuant de longueur de la base au bord libre, sont d’un bai obscur et tapissés intérieurement d’un tissu filamenteux, blanchâtre, qui leur donne une teinte glauque ou grisâtre. Ils sont excessivement petits et arrondis ; à peine peut-on les distinguer à l’œil nu. Le bord est stérile en dessous dans l'espace d’une ligne seulement. Cette espèce paraît bien voisine du P. applanatus Kl., et ne semble en différer que par la couleur de son tissu et la zône stérile de son bord. POLYPORUS (Arus) VERSICOLOR. Fn. P. pileo coriaceo tenui rigido applanato posticè depresso lævigato velutino nitido, zonis discoloribus variegato , poris minutis rotundis acutis lacerisque albis dein pallescentibus ; sporidiis quaternis oblon- gis pedicello brevi suffultis. Boletus versicolor. Lin. Fl. Suec., n. 1254. Bull. Champ., p. 367; t. 86. Bolt., t. 81. FL. Dan., t. 1534. Sow., t. 299 et 387, f. 7. DC. F1. Fr., 11, p. 114. Polyporus versicolor. Fr. Syst. Myc., 1, p. 388. El. Fung.,1, p. 94. Epicr., 1, p. 418. Berk. Eng. Fl. Fung., p. 11 Léveillé., 1. ce. t. 41, f. 98. sporidia. Has. Ad truncos et ramos arborum in insulis Canariensibus frequens. v. s. Ordo III. AURICULARINI. Fr. STEREUM. Fe. HYMENIUM definitè terram spectans, coriaceum, sat crassum , cum strato intermedio ( ET ) pilei dermatini concretum , læve , semper immutatum et contiguum persistens, basi- diophorum. Basipia crassa, parüm super cellulas basilares prominentia, sporidiis qua- ternis coronata. SporipiA oblonga , simplicia, pedicello suffulta. Fungi primitüs coriacei vel lignosi , subperennes, ob cutem crustaceam vel fibrosam formà definiti, zonati, integri, centro tropico. STEREUM (Arus) HIRSUTUM. Fr. S. coriaceum , pileo effuso reflexoque strigoso-hirsuto subzonato pallescente , margine obtusiusculo luteo , hymenio lævi glabro nudo exsucco lutescente variique coloris, trito immutato; sporidiis qua- ternis oblongis pedicellatis. Auricularia reflexa. Bull. Champ., t. 274. Sowerb., t. 27. Telephora reflexa. DC. F1. Fr., 11, p. 105. Telephora hirsuta. Wild. Fl. Berol., p. 397. Pers. Syn., p. 570. Fr. Syst. Myc.,1, p. 439. El. Fung., 1, p. 178. Grev. Scot. crypt. Fl., t. 256. Berk., 1. c. p. 166. Gorda, Ic. Fung., 1x, t. 9, f. 134. analytica. Stereum hirsutum. Fr. Epicr., I, p. 549. Has. Ad truncos et ramos arborum dejectos in insulis Canariensibus lectum. v. s. Ordo IV. CLAVARIEI. Fe. CLAVARIA. Lin. reform. FuNGus carnosus, ramosus vel simplex, teres absque stipite distincto. HyMENIUM contiguum , superficiale, læve, basidiophorum , basidiis mono-tetrasporis, sporidiis globosis aut oblongis pedicellatis. CLAVARIA RHODOCHROA. Monrac. C. carnosa , trunco crasso erecto roseo subdichotomè ramoso , ramis tereti - compressis lævibus pa- tenti-deflexis apice nigricantibus ; sporidiis.… Clavaria dichotoma. Despr. cum ic., n. 26. Has. Ad radices arborum in sylvis excelsis insulæ Gomeræ detexit cl. Despréaux. ». ic. Desc. Solitaria aut gregaria, tota tres pollices alta. RADIx..…. Cauzts seu truncus crassus, cylindrieus vel parm compressus , à basi 5-4 lineas diametro metiente sensim attenuatus, alternè dichotomo-ramosus, ramis bis terve furcatis, erecto-patentibus , ultimis sæpè deflexis. Apex ramulorum acutus, cinereo-nigricans. EXPLICATION DES FIGURES. PI. iv, fig. 3. Clavaria rhodochroa de grandeur naturelle , on voit en a a deux jeunes individus. + CLAVARIA LAURI. Borr. Nora. D’après l'analyse microscopique que nous en avons faite M. Webb et moi, analyse qui nous en a démontré l’organisation ligneuse , nous rejetons cette production de la famille des Champignons, à laquelle elle ne saurait appartenir. Nos observations sont en outre confirmées par une note que nous communique M. Despréaux , qui a vu les choses de près. Voici les propres expressions dont il se sert : « Cette production végétale n’est point un Champignon, maïs une maladie du Myrica Faya, sux le tronc .» duquel elle croît exclusivement. Elle se développe de la manière suivante : il se forme d’abord une » espèce de tumeur plus ou moins volumineuse , toute composée d’excroissances verruqueuses ; bientôt » chaque verrue s’ouvre au sommet et représente une sorte de cupule mamelonnée sur les bords, du » fond de laquelle sort la production polypeuse dont il est question. Elle est molle ; sa couleur est d’un (78 ) » vert olive clair; son tissu, lâche, mou et très-aqueux ; son odeur, celle de l’arbre qui lui donne » naissance , c’est - à -dire un peu résineuse. Fraîche , on la dessèche très-difficilement ; sèche ;elle ne » revient point dans l’eau. Elle contient beaucoup de tannin, car dès qu’on l’entame la lame du couteau » dont on s’est servi devient noire. Je l'ai vue sur le même arbre dans tous les états. » Ordo V. TREMELLINÆ. Fr, EXIDIA. Fr. FunGus gelatinosus submarginatus, contextu rarè floccoso, subtüs sterilis hetero- placus, suprà rugosus, interdüm venosus, strato hymenino obductus. Hymeniun è floc- cis suffultoris , basidiomorphis, sporidiferis sterilibus immixtis , Compositum. SPo- RIDIA elongata, homomera, acrogena, tomipara. Fungi sæpè pezizoidei , siccitate contracti, humectati minùs perfectè reviviscentes nec aquam , ut Tremellæ , tingentes. EXIDIA AURICULA JUDÆ. Fa. E. tenuis , concava , flexuosa , nigrescens , utrinquè venoso - plicata , subtüs tomentosa , olivaceo- cinereà. Tremella Auricula. Lin. Sp. PL, p. 1695. Tremella Auricula Judæ. Pers. Syn., p. 624. Peziza Auricula. Lin. Syst. veget., 15, p. 1008. Bolt., t. 107. DC. F1. Fr., 1, p. 88. Bull. Champ., p. 241, t, 427, f. 2. Engl. Bot., t, 2447. Batt. Fung. Arim. t. 3, f. T. Exidia Auricula Judæ. Fr. Syst. Myc., 11, p. 221. Epicr.,1, p. 590. Berk., 1. c. p. 217. Corda, Ic. Fung., , p. 55, t. 9. f. 137, fructüs analysis. Exsic. Moug. et Nestl. Voges., n. 993. Desmaz., Crypt., n. 704. Has. Ad truncos putridos in Canarià à cl. Despréaux lecta, ». s. NÆMATELIA. Fr. FunGus heterogeneus & nucleo compositus solido carnoso vesiculoso, obvoluto strato crasso, gclatinoso intüs floccos continuos et conidia fovente, sed in ambitu sporas vesiculares sporidiis farctas (seu ascos globosos ), enitente. NÆMATELIA RUBIFORMIS. Fr. N. subsessilis , primo pezizoidea , demüm gyroso-lobata, lutea. Peziza coronata. Despr. cum ic., n. 21. Næmatelia rubiformis. Fr. Syst. Myc., 11, p.228. Epicr., 1, p. 592. Corda, Ic. Funñnge, 1 p.25, 17, 1 299. Has, Ad ramos emortuos dejectos in insulâ Gomerä necalibià cl. Despréaux lecta. v. &e. O8s. La figure tracée sur les lieux par M. Despréaux est tellement semblable à celle qu'a donnée M. Corda de cette espèce qu'il est impossible de la rapporter à aucune autre. Le dessin colorié représente à la vérité la plante de couleur jaune; mais dans la courte note qui l'accompagne on trouve ces mots : « Elle est de consistance gélatineuse et d’un beau jaune safrané, » nuance qui se rapproche extrémement de la couleur orangée. N'ayant jamais eu l’occasion d'observer cette plante dans la nature, je ne tenterai pas de mettre d'accord entre eux MM. Frics et Corda , qui semblent donner uneinter- prétation différente aux mêmes objets. L'un nomme, en effet, sporæ vesiculares sporidüs farctæ, ce que l’autre appelle asci clavati sporis repleti, et plus tard, basidia curta ; d’où l'on voit clairement que les termes seuls sont en question. (79) Familia II. DISCOMYCETES. Fe. MORCHELLA. Drzz. RECEPTACULUM clavatum vel pileatum , rotundatum, centro impervium, suffultum, suprà hymenio tectum. HYmEnIum costis elevatis cellulosum vel lacunosum, asco- phorum , persistens. Ascr immersi tubulosi sporidiis seriatis simplicibus sæpiùs octo referti. STIPES constanter præsens, subcavus. PizEus plùs minùs elongatus et cum stipite confluens. SUBSTANTIA Cerace0-Carnosa. Fungi majores, vernales , terrestres, firmi, diù persistentes, subodori , esculenti, inter sese valdè affines. MORCHELLA ESCULENTA. Pers. M. pileo subgloboso ovato vel conico basi adnato, costis firmis in areolas anastomosantibus , sti- pite lævi. Phallus esculentus. Lin. FI. Suec., n. 1262. Morchella esculenta. Pers. Syn. p. 618. Fr. Syst. Myc., 1, p. 6. DC. F1. Fr., 1. p. 213. Bull. Champ.,t. 218. Schæff., t. 199, f. 1et 3. Berk., Engl. Fl. Fung., p. 182. Morchella conica. B, Secret., Mycogr. Suiss., 111, p. 263, ex descr. et ic. cit. Has. In Canariæ montibus inter rupes specimina ovato-conoïdea tabulæ Schæfferi citatæ iconi dextræ eximiè quadrantia invenit cl Despréaux. v. ic. MORCHELLA DUBIA. Monraec. M. pileo ovato-conico basi stipiti amplo (pileum æquanti) lævi adnato, costis submembranaceis in areolas maximas apicem versüs sensim minores anastomosantibus. Has. In sylvâ Agua Garcia Teneriffæ ad terram lecta. Desc. Tota sex pollices alta, ferè duos poll. crassa, albido-cerina. SripEs cavus, 4 poll. longus, sursüûm crassior, basi pilei quem latitudine adæquat adnexus, deorsüm attenuatus et unciam vix metiens, lævis aut venis raris longitudinalibus parüm extantibus percursus. PiLEUS ovato-conicus, obtusè acutus, 2 poll. altus, basi, quo scilicet loco stipiti adnexus, sesquipollicem superans. Costz pilei tenues, acie submembranaceæ acutæ aut saltem valdè attenuatæ, basi rar , apice frequentiùs anastomosantes. ALVEOLÆ mediæ maximæ , ferè superficiales , irregulariter penta-hexagonæ, supremæ vel apicis sensim minores profundioresque. Color in statu vegeto pallescens, Fungi exsiccati fuscescens. Species Morchellæ ésculentæ formis equidem innumeris dis- similis et meà sententià distinctissima. Morchellis elatæ et giganti formâ autem et magnitudine affinis , à priori ver costis areolas polygonas efformantibus , à posteriori eâdem notâ necnon pileo basi toto adnato specificé differt. EXPLICATION DES FIGURES. PI]. IV, fig. 4. Morchella dubia de grandeur naturelle. PEZIZA. Drzr. ExcrPuLum marginatum, cupulæforme , primd subclausum , mox expansum , aper- tum, epidermide tenui contiguà , intus hymenio lævi ceraceo ascigero tectum. Ascr ampli, distincti, fixi, sporidiis elasticè ejiciendis referti, paraphysibus continuis im- mixti. CupuLA centro adfixa, passim stipitata , liberè evoluta, plùs minüs cava , de- ( 80 ) müm passim planiuscula, disco polito discolori. SugsTanTIA carnoso-membranacea vel ceracea. Velum universale sed non distinctum et sæpè nullum. PEZIZA VESICULOSA. Buzz. P. major, integra, sessilis , primo globoso - turbinata connivens , dein campanulata ore subcrenato, fuscescenti-albida, extüs furfuracea. Elvella lycoperdoides. Scop., FI. Garn., 11. p. 480. Peziza vesiculosa. Bull, Champ., p. 210, t. 457. Sowerb., t.f4. Fries, Syst. Myc., 1, p. 52. Grev. Scot. crypt. Fl., t. 107. Berk., 1. c. p. 188. . Peziza lycoperdoïdes. DC. FL. Fr., II, p. 87. Has. In hortis super fimum lecta. v. e. PEZIZA BADIA. Pers. P. subsessilis , integra, flexuosa , brunnea , margine primo involuto, extüs venis extantibus crebrè anastomosantibus lacunosa. Fungoides Auricule Judæ referens, intüs rufescens. Vaill. Bot. Par., p. 57, t. 11, fig. 8, bona. Helvella cochleata. Bolt., t. 99. Peziza badia. Pers. Obs., 2, p. 78. Syn., p. 639. Myc. Eur., 1, p. 224. Fr. Syst. Myc.,11, p. 46. Berk., |. ©. p.187. Has. In Canariâ ad terräm in rupibus lecta. Exemplaribus ÆEndocarpi miniati paucissima individua immixta inveni. v. 5. PEZIZA CATINUS. Hozrmsx. P. ochraceo-fuscescens , cupulà hemisphærico-campanulatä expansä, margine crenatà, extüs subfur- furosä , stipite brevi sublacunoso. . Peziza pyxidata. Despr. cum ic., n. 23. Peziza Catinus. Holmsk. Otia, 1, p.22. Fries, Syst. Myc., n, p. 61. Has. Ad terram humidam in Canariä , Decembris mense, legit Despréaux. Oss. C’est d’après la figure communiquée par M. Despréaux que je réunis son espèce au P. Catinus. Cette figure repré- sente des individus dans différens âges ; ils ont depuis une jusqu’à huit lignes de hauteur. Les plus grands, qui paraissent arrivés à l’état adulte, ont un pédicule d'environ trois lignes de long sur une épaisseur de deux lignes, confluent ayec une cupule hémisphérique, hypocratériforme, dont l'ouverture crénelée, quelquefois même incisée, acquiert un diamètre de huit lignes, La plante, au dire de M. Despréaux, est d’une consistance de cire molle et d’un jaune d’ocre assez prononcé. Tous ces caractères, comme on le voit , cadrent assez bien avec ceux de l'espèce dont elle ne me paraît pas même une variété. PEZIZA COCCINEA. Jaco. P. cupulà infundibuliformi , extüs stipiteque villo brevi adpresso tomentoso-albidä , disco coccineo. Peziza Acetabulum coccinei intüs coloris. Dill. Giess., p.194. Batt. Fung. Arim., p. 27, t. 5, f.n. 0. Elvella coccinea. Scop. 1. c. p. 479. Peziza epidendra. Bull., t. 467. Sow., t. 15. DC. Fl. Fr., un, p. S5. Peziza coccinea. Jacq. Austr., t. 169. Grev. Scot, crypt. Fl., t. 171. Pers. Myc. Eur. 1, p. 258. Fries, Syst. Myc., 1, p. 79. Berk., 1. c. p. 192. Peziza purpurea. Despr. cum ic. Has. In sylvä Teneriffæ las Mercedes dictà ad ramos dejectos muscosos Ardisiæ excelsæ , alüisque locis lecta. PATELLARIA. Fr. ExXCIPULUM marginatum patellæforme semper apertum, epidermide contiguà , hy- menio lævi subpersistente ex ascorum dissolutione pulverulento tectum. Ascr con- (81) nati tubulosi, cum vel absque paraphysibus continuis, sporidiüs octo uniseriatis repleti. Cupura centro affixa passim cum stipite confluens, liberè evoluta (non erum- pens) planiuscula. VELUM nullum. SupsrantrA lenta subcoriacea. PATELLARIA NITIDA. Monrac. P. coriacea , minima , picea , nitida , cupulâ hemisphærico-turbinatä, disco concavo nigro , margine obtuso , cum stipite duplo longiore è basi cylindricä sursüm incrassato confluente. His. Ad cæspites P/agiochilæ spinulosæ M. et N. perianthiis onustæ, et in insulà Gomerä lectæ, paucis- sima hujus speciei exemplaria optimè tamen evoluta et basim caulium colentia observavi. Desc. SPECIES pygmæa, vix lineam superans , primô subeylindracea, demüm, cupulà explicatà, tubæformis, STIPEs basi teres, 4 lin. altus, in.+ lin. deorsüm crassus, sensim vel abrupto.sursüm in cupuLAM dilatatus hemi- sphæricam aut turbinatam , 4 lin. latam, disco concavo nigro impressam , crassè obtusèque marginatam. Tota cu- ticulà piceâ et nitidissimä vestita. SUBSTANTIA Coriacea. Ascr maximi (4 millim. longi ) subelavati sporidüis octo uniseptatis utrinquè obtusè acuminatis umbrinis repleti nec paraphysibus immixti, Specierum mihi notarum nulli affinis. Valdè singularis et eximia. Certè hujus generis olim reformandi. PATELLARIA ATRATA. Fr. P. subcoriacea, patellæformis , sessilis , applanata , nigra , margine tumido, disco subpruinato. Asci clavati paraphysibus immixti, sporidiis conformibus sporidiola globosa foventibus repleti. Lecidea Palmarum. Despr. in Sched. Lichen atratus. Hedw. Musc. Frond., x, p, 61, t. 21, f. A. Peziza patellaria. Pers. Syn., p. 670. Myc. Eur., 1, p. 306. DC. F1. Fr., u, p. 76. Patellaria atrata. Fr. Syst. Myc., 11, p. 160. El. Fung., 1, p. 15. Berk., 1. c. p. 208. Exsic. Fries. Scler. Suec., n. 356. Has. Ad ligna putrida Palmarum in Canari legit Despréaux. v. s. STICTIS. PERS. ExcruLum aut nullum , aut accessorium cupulæforme hysterinumve. Hymeniun as- cophorum læve, determinatum, matrice aut excipulo totum immersum , ab eisdem- que marginatum, primo velatum. Ascr tubulosi clavati, paraphysibus continuis stipati, matrici vel excipulo accessorio adfixi. SporipIA simplicia continua. CupuLA tota undiquè adnata, sed margine heterogeneo sæpè limbata, concava, disco glabro. SUBSTANTIA Ceraceo-membranacea , rard gelatinosa. STICTIS NIVEA. Pers. S. elliptica , tenerrima , pustulata , alba. Stictis nivea. Pers. Myc. Eur., 1, p. 339. Fr. Syst. Myc., 11, p. 196. Mérat , Fl. Par., 5° édit., 1,p. 207. Montag. No- tice etc. in Ann. Sc. nat. 2° sér., Bot., tom. 5, p. 281. Exsic. Desmax. Crypt., n. 763. Has. Ad folia Péri canariensis thallo Everniæ canariensis Nob. adhærentia mihi Lichenes perscrutanti obvia venit. I1. — (PHYTOGRAPH,, PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — {] (82 ) Familia III PYRENOMYCETES. Fries. HYPOXYLON. BuLL. reform. STROMA varium aut nullum , caulescens simplex, plerumque clayvæforme , vel ra- mosum, immarginatum, cum stipite confluens, — aut cupulæforme marginatum — aut tandem oblitteratum. PErrrmEGIA subcornea, integra , atra , peripherica in ipso stro- mate prorsüs occulta, vel plüs minüs prominentia superaque , ostiolis conspicuis æqualibus imstructa. VELuM pruinosum vel crustaceum , interdèm persistens. Ascr lineari clavati, elongati , paraphysibus plerèmque immixti. SporiprA navicularia uni- septata, “emüm fusco-nigra, opaca, pulveris instar explodentia. Fungi suberosi interdüm lignosi aut carbonacei ad ligna mortua viventes. HYPOXYLON POLYMORPHUM. Mowrac. H. subcarnosum , demüm suberosum vel lignosum , gregarium , turgidum , difforme, ex albido ni- gricans, clavulâ breviter stipitatä , rariüs intüs cavä, peritheciis globoso - ovoideis undiquè cinctà. Asci longè clavati. Sporidia octo navicularia seu cymbiformia , medio septata, quoque loculo sporidio- lum sphæricum includente. Sphæria pedunculata. Despr. cum ic., n. 27. Hypoxylon. Menx. Pugill., t. 6. Lichen Agaricus. Mich. Nov. Gen., t. 54, f. 4. Sphæria digitata. F7. Dan., t. 900. Sow., t. 69, non Ehrh. Clavaria hybrida. Bull., p. 194, t. 440, f. 4. Sphæria polymorpha. Pers. Comment., p. 17. Obs., 2, p.64, t.9, f. 2,4, 5. Syn., p. 7. DC. FI. Fr. 11, p. 285. Nees, Syst., f. 307. B. Fr. Syst. Myc., 11, p. 326. Grev. Scot. crypt. FI., t. 237. Berk., 1. ©. p. 234. Montag. in Mérat, FL. Par. 3e édit. ,1, p. 225. Exsic. Fries, Scler. Suec., n. 291. Has. Ad corticem Jicis Perado emortui in sylvà Agua Garcia Teneriffæ à el, Despréaux lectum. v. s. et ic. Os. Les échantillons desséchés qui accompagnent les figures sont simples et comme brièvement stipités. Les clavules sont elliptiques ou en massue, solides, ligneuses et couvertes de loges dans toute leur périphérie. Elles ont un pouce de haut, en y comprenant le stipe. Celui-ci n’a pas plus de deux ou troislignes. HYPOCREA. FRiIes. STROMA varium, Carnosum aut tomentosum, clavatum , pulvinatum effusumve, læte coloratum. PertrEeGrA membranacea pallida in strato proprio ad peripheriam su- perficiali vel in ipso stromate nidulantia , aut ex eodem emergentia. Vezum nullum. AscI elongati , filiformes , paraphysibus tenuissimis concomitati , pellucidi, SPorius referti simplicibus , globosis , oblongis , vel helminthoideis (1), sæpè ascis disruptis , (1) Dans mon Hypocrea phyllogena, de la Guiane, elles ont la forme de petits vers un peu recourbés, et ventrus au milieu (83) moniliformiter concatenatis (1), uni-pluriseriatis hyalinisque et ipsis globuli ad instar prorumpentibus. Fungi carnosi, contextu fibroso , lætè colorati, epiphyti, entomogenei aut rariùs epigel, phyllogeni. HYPOCREA RUFA. Monrac. H. carnosa , convexa , irregularis , rufa , intüs albida , ostiolis prominulis. Asci elongati , filiformes cum sporidiis sedecim globosis uniseriatis inclusis paraphysibusque stipati hyalini. Sphæria ochroleuca. Despr. cum ic., n. 25. Sphæria rufa. Pers. Obs., 1, p. 20. Syn., p. 13. Fr. Syst. Myc., 11, p. 333. El. Fung., n, p. 66. FI. Dan., t. 1784, f.2. Duby, Bot. Gall., p. 680. Berk. Engl. FI. Fung., p. 258. Exsic. Berkeley, Brit. Fung., n. 171. Has. In insulà Gomerä ad lignum semicorruptum invenit el. Despréaux. v. ic. Os. La figure que j'ai sous les yeux donne exactement la couleur normale de la plante, qui se rapproche de celle du pain d'épice. Je ne sais, conséquemment, comment expliquer le nom spécifique d’ochroleuca, que M. Despréaux donne à cette Sphériacée, ni encore moins la couleur orangée qu'il lui attribue dans la courte note dont il accompagne son des- sin. Une coupe verticale montre clairement que la chair est pâle à l’intérieur. Fries soupçonnait depuis long-temps l'affinité qui règne entre cette espèce et l’Hypocrea gelatinosa. Je ne connais, en effet, aucun caractère bien saillant qui puisse aider à leur distinction. On doit rapporter à ce genre, bien circonscrit par Fries, et tout-à-fait distinct du précédent par sa structure, sa con- sistance, son mode d'évolution et même sa fructification, les espèces suivantes, en les distribuant d’après l’illustre myco- logue d’Upsal (S. O. V.), dans quatre sections. SECT. I. Stipitatæ ( Cordyceps Fr.). Sphæria militaris, Ehrh. S. entomorrhiza, Dicks. S. Roberti, Hook. S. capitata, Holmsk. S. ophioglossoides, Ehrh. S. gracilis, Grev. Scot. cr. FL., t. 86. S. Hookeri, K]., in Berk. Engl. Fl. Fung., p.234. S. purpurea, Schum. S. alutacea, Pers. SECT. IT, Pulvinatæ: S. candida, Schwz. Hypocrea phyllogena, Montag. 2e Cent. pl. cell. et in. litt. ad ill., Frie- sium, cum ic. analyt. Sphœria tremelloides, Schum. S. rufa, Pers. S. gelatinosa , Tode. Hypocrea parmelioides , Mon- tag. (sub Sphæria). S. semi-orbis Berk. SECT. IL. Eflusæ carnosæ : S. armata, Fr. S. lactea, Fr. S. cütrina, Pers. S. rosea, Pers. $S. lactifluorum, Schwz. S. lateritia, Fr. S. Agaricicola, Chaill. in Fr. S. luteo-virens, Fr. S. hyalina, Schwz. S. typhira, Pers. Xyloma rubrum, Pers. Xyloma aurantiacum, Schleich. Ces trois dernières font encore partie du genre Dothidea. Mademoiselle Libert a fondé le genre Ascophyta sur les H. rubra et aurantiaca. SECT. IV. Effusæ tomentosæ : Sphæria trichoderma, Hoffm. S. aurantia, Pers. S. rosella, À. et S. $. violacea, Smith, DOTHIDEA. Fr. STROMA à matrice formatum varium. PERITHECIA nulla. CELLULÆ stromati immersæ nucleo cereo farctæ , ostiolo simplici instructæ. Ascr varii, erecti, filiformes vel sub- clavati, paraphysibus immixti, persistentes. Sporipra simplicia. Fungi epiphyti, lignatiles vel phyllogeni. DOTHIDEA TRIFOLII Fe. D. tecta, atra, subrotunda, prominula, tuberculoso-rugulosa, peritheciis spurüs (cellulis) in stromate pulverulento immersis, nucleo albo, ostiolo ohsoleto. Asci non reperti. Sphæria Trifolii. Pers. Syn., pag. 30. Fr. Syst. Myc., 1, pag. 455 et 556. Duby, Bot. Gall., pag. 695. Berk., 1. c. pag. 257. Ë (4) Dans les Hypocrea militaris et ophioglossoides, selon mon ami M. Berkeley. Voyez Notices of Brit. Fung. in Ann. of nat. Hist. May., 1838, n. 92, t, 7, f. 4. ( 84) Exsic. Desmazx. Crypt., n. 180. Has. In foliis Trifoli stellati in insulâ Palmä lecta, ERVYSIPHE. HEDWw. FIL. PERITHECIUM Carnosum , globosum , clausum, demüm apice dehiscens, collabes- cendo subumbilicatum, peridiolis (ascis Corda) solitariis aut pluribus farctum. Spo- RIpIA sporidiolis sæpè referta. | Perisporiei liberè evoluti, superficiales thallo floccoso (hyphopodio Corda) insi- dentes. PERITHECIA in omnibus primd pallida , mox flava, dein fusca, tandem nigrescentia , pleraque pilis rigidis radiantibus ex ipsorum ambitu egressis eaque fulcrantibus (fulcra Schlecht. capillitium Wallr. kypopodium Corda ) basi cincta. ERYSIPHE COMMUNIS. Scurecur. E. floccis effusis arachnoïdeiïs albidis demüm maculas formantibus, fulcris simplicibus deflexis acutis, peridiolis pluribus. Var. C. Fr. E. lamprocarpa Schlecht. peritheciis sphæricis nitidis , fulcris longissimis pallidis , dein fuscescentibus , sporidiis 6 oblongis. t Umbelliferarum Z#. Sphæria Scandicis. Despr. in Sched. Erysiphe Scandicis. DG. FL. Fr., 5, p. 106. Has. Ad caules, folia et fructus Scandicis Pectinis in Canariâ à cl. Despréaux lecta. Famila IV. GASTEROMYCETES. FRies. PHALLUS. Mic. Uterus (volva) rotundatus è membranà duplici, gelatinà distentà, compositus, lobato-rumpens. RECEPTACULUM , utero rupto, elasticè pronascens , stipite suffultum, capituliforme , integerrimum , supernè latice sporidiferà tenaci, mox ver diffluente tectum. Vozva radiculosa sæpiüs biloba. Srrres fusiformi-cylindricus , fistulosus , cel- luloso-cribrosus, à volvà discretus. CaPiTuzum subconicum , à stipite sæpiüs discre- tum , per-aut impervium. Fructificatio (secundüm Berkeley in litt. (1)) omnind Hymenomycetum. HyYMENIUM sinuoso-plicatum. BasipiA clavata sporidiis oblongo- ellipticis 4 ad 6 pedicello suffultis, demüm cum latice diffluentibus, coronata. Fungi majores , terrestres vel lignis putridissimis innascentes , solitarii , æstivales, meteorici, olidi, venenati. PHALLUS CANARIENSIS. Monrac. P. capitulo stipiti contiguo ovato impervio volvâque reticulatis roseis, stipite cylindrico lævi concolori. (4) Voyez la traduction du Mémoire sur la fructific. des genres Lycoperdon, Phallus, etc., par M. Berkeley, que j'ai donnée dans les Ann. Sc. nat. 2e sér., Bot., tom. 19, p. 160, t. 2, ff. 19-24. æ on (85 ) Phallus morchillioides. Despr. cum ic., n. 22. Has. Ad terram in monte Lenuscal loco Llano del Ingles (Plaine de l'Anglais ) dicto prope urbem de las Palmas, in Canariâ die 21 Februarii 1834, invenit et iterüm eodem loco 1836 legit cl. Des- préaux. v. 1c. . Desc. Totus fungus viscidus, intensè roseus,.dodrantalis. PILEUS ovoideus , oleæ perquàm similis, pollicem altus, septem lineas crassus , apice ex icone impervius, reticulatus, cum stipite tereti æquali lævi sesquipollicari , 2 À lin. crasso confluens. An stipiti contiguus aut liberus incertum , cùm in brevi ejus descriptione de hoc nec de pilei latice verbum facit nullum cl. Despréaux. Vozva hemisphærica diametro 9 lin. metiens, reticulata et ut totus fungus rosea, radicibus rubellis solo affixa. Oss. Je regrette sincèrement que les renseignemens qui nous ont été transmis sur ce curieux Phallus soient insuffisans pour en tracer l’histoire. Je ne saurais donc trop le recommander aux futurs voyageurs qui visiteront les Canaries. Trouvé à deux reprises dans une localité circonscrite et indiquée avec précision, il est à croire qu’on ne l’y cherchera pas en vain, si l’on a l’attention de bien choisir l’époque de son apparition. EXPLICATION DES FIGURES. PI. IV, fig. 2. Phallus canariensis , vu de grandeur naturelle. RHIZOPOGON. FR. PeriniuM (uterus) è floccis contextum, sessile, rotundo-difforme, læve, clausum , indehiscens, arrhizum , è terrà emergens. SporipiA peridio similari recepta, cellulis è venis hymenii frequentissimè anastomosantibus , formatis. Fungi majores vel medii, è terra emersi, tubera Solani admodüm referentes. RHIZOPOGON ALBUS? Fr. R. rotundus, difformis, confluens, Lævis, ex albido-rufescens, basi fibrillosus. Has. Ad terram sub foliis Pini canariensis præsertim locis excelsis, in pinetis , prope Chasnam et alibi etiam in Canari lectus. Vernaculè trmas (testiculi). v. in alcoh. serv. specim. Oss. D’après les renseignemens verbaux et les notes manuscrites qui m'ont été fournies par M. Webb, d’après surtout l'étude que j'ai pu faire d'individus, malheureusement trop jeunes, conservés dans de l'alcool, je ne vois aucun autre genre auquel je puisse rapporter cette Tubéracée. J'ai vu plusieurs espèces, dans l'ouvrage de M. Vittadini sur cette tribu, qui paraissent avoir la même contexture. Mais, je le répète, la jeunesse des individus que j'ai soumis à l'analyse, ne m'a pas permis de pousser bien loin la comparaison. Les figures A et B de la planche 404, de Bulliard , conviennent à mer- veille à ma plante. Je ne puis en dire autant des échantillons desséchés, donnés sous ce nom par mOn ami Desmazières, dans ses Cryptogames du Nord (fase. xvr, n. 767); ils sont, en effet, fort différens des nôtres. Fries, dans son Flora sca- nica, p. 332, prétend, d’après une analyse donnée par Krombholz, du Tuber album de Bulliard, que cette espèce diffère génériquement de son Rhixopogon. Je n’ai pu me procurer à Paris la planche citée de Krombholz, et je le regrette d’au- tant plus vivement que le Champignon des Canaries pourrait bien être identique au Tuber niveum Desf., trouvé en Algé- rie, contrée qui a plusieurs plantes cryptogames communes avec les îles Fortunées. Je dois ajouter que les habitans man- gent ce Champignon cuit sous la cendre ou la braise, pendant l'hiver, et qu’ils le regardent comme un puissant aphrodi- siaque. Il paraît qu'il a un goût de noisette qui fait trouver le vin meilleur. C’est une espèce à étudier encore sur les lieux. GEASTER. Mic. PERIDIUM duplex , utrumque persistens; exteris corticatum , stellatim fissum , dis- cretum ab interiori papyraceo apice dehiscente. Carizzirium laxum , peridio undiquè adnatum, sporidiis inspersis subpedicellatis. Morpuosis sec. Berkeley (1) : in statu Voyez le Mémoire du Révérend Berkeley, cité plus haut et inséré dans les Ann. des sc. nat., I. c. (86) juvenili caro è cavitatibus constat minutis labyrinthilormibus reticulato-anastomo- santibusque, poros Boletorum referentibus et cum eisdem analogis. CavrrATES præ- dictæ compositæ sunt è cellulis (basidüs) obovato-clavatis, parallelè, omnind ut in Agaricinis , juncüs. SPoRIDIA quatuor globosa (1), pedicello suffulta apice proferenti- bus. Sub maturitate dein flaccescunt cellulæ et sub formà capillitii sporidiis inters- persi solvuntur. Nullum autem antheræ vestigium adest. Fungi radiculosi , sessiles , sed peridium interiùs subindè pedicellatum. GEASTER HYGROMETRICUS. Pers. G. peridio exteriori multipartito crasso rigescente inflexo , interiori sessili subreticulato irregulariter daehiscente. Sporidia globosa asperula brunneo-fusca , capillitio ramoso contorto adnata. Geaster major, osculo stellato. Mick. Nov. PI. Gen., p. 200, t. 100, f. 4, 6. Lycoperdon stellatum. Scop. Fl. Carn., 11, p. 89 ,excl. syn. Bolt., t. 179. Bull., t. 238, f. a, b, c, d. Geastrum hygrometricum. Pers. Syn., p. 135, excl. var. DC. FI. Fr., 11, p. 268. Sow., t. 401. Geaster hygrometricus. Fr. Syst. Myc., tt, p. 19. Berk. Engl. Fl. Fung., p. 302. Moris et De Ntrs. Fl. Capr., p. 225. Vernaculè. Bufo de Brujas (Pet de sorcière). Exsic. Desmaz. Crypt., n. 955. Has. In pinetis inter folia dejecta putrescentia lectus. v. s. LYCOPERDON. TouRrNEr. emend. Peribrum membranaceum, flaccescens aut supernè evanescens, cortice adnato sub- persistente , in squamas vel verrucas varias abeunte. Carizzirium molle, densum, basi compactà sterili peridioque adnatum. SPoRIDIA laxa coacervata. Morprosis ut in (eastro. Fungi radiculati absque stipite discreto. LYCOPERDON PUSILLUM. Barscx. L. peridio toto flaccido persistente obtuso , ore semper angustato dehiscente , cortice lævigato , dein rimoso appressè squamoso , strato sterili obsoleto, cum capillitio contiguo, sporidiis olivaceis. Lycoperdon globosum, album, cortice, etc. Mich. Nov. Gen., p. 218, t. 97, f. 3. Lycoperdon pusillum. Batsch, Cont., 2,f. 228. Fr. Symb. Gaster., p. 7. Syst. Myc., ut, p. 33. Berk., |. c. p. 304. Lycoperdon Bovista. Bolt, t. 417. f. c. Lycoperdon cepæforme. Bull, t. 435, f. 2. Bovista pusilla. Pers. Syn., p. 138. ex syn. Batsch. Tulostoma piluliformis. Despr. cum ic., n. 29. Has. In campis graminosis siccis loco Telde dicto in Canarià à el. Despréaux lectum. v. s. et ce. POLY SACCUM. DC. PERIDIUM commune simplex , rigidum, irregulariter et indeterminatè dehiscens, intüs stuposo-fibrosum , sublamellosum, cellulosum. PeripioLa (sporangiola Corda) in cellulis nidulantia, inæqualia, discreta, includentia SporiprA filis intertexta. Fungi difformes stipite contiguo aut nullo. Voyez Vittadini, Tuberaceæ, p. 20, t. 5, f. 9, e. (87) POLYSACCUM TINCTORIUM. Monrac. P. parasiticum , maximum , stipitatum , capitulo subgloboso-depresso cum stipite contorto sulcato amplissimis brunneis, peridiolis primo albidis demüm nigris, sporidus tabacinis, PLuTONrA. Nov. Gen. P. tinctoria Despr. cum icone, n. 50. Has. ad radices Cüsté cujusdam indeterminati parasitans , in montibus insularum Gomeræ et Palmæ invenit cl. Despréaux. v. ic. Desc. Funeus maximus, 4-5 pollicaris, admodüm fragilis. PERIDIUM seu capitulum globosum , depressiuseu- lum, rugosum , 3 poll. altum et crassum , irregulare. Srires 2 poll. longus et crassus cum capitulo confluens , subcontortus, sulcis profundis exaratus excrescentiisque seu tuberculis globosis hemisphæricisve exasperatus. Iconi si majorem quàm descriptioni fidem tribuimus, color: & fuliginoso fuscescenti-brunneus, scoriæ vulcaniæ per- quàm similis. PuzpA nigrescens, cellulosa , cellulis superioribus et inferioribus polyedris , succosis. Pertpioza ovoidea, quoad magnitudinem varia, primo albida demüm et ipsa nigricantia, ad speciem reticulata ,; SPORI- pus tabacum in pulverem reductum non malè referentibus referta. Os. On ne peut se dissimuler la grande ressemblance qu’il y a entre cette espèce et celle trouvée près d’Astracan. dans les sables, par Buxbaum, qui l’a figurée dans sa première Centurie, t. 58. On me permettra de citer ici deux passages du texte de cet auteur, qui montreront combien son Champignon a d’affinité avec le nôtre. « Pulpa, dit-il, si nempè ju- » nior, lota ex granis albicantibus materié mucidä nigrâ, fuseo colore digitos inficiente turgidis, constat. » Et plus loin : « Fatiscit tandem in pulverem..…. qui quadantends pulverem sternutatorium hispanicum in pyxide adhuc compressum re- » fert. Voici maintenant les propres termes de la description de M. Despréaux, sur laquelle, en m’aidant du dessin , la mienne a été écrite. « Chapeau globuleux, irrégulier, rugueux, d’uneconsistance fragile, comme brûlée, d’une couleur brune » foncée, ressemblant à une scorie volcanique. Ghair noirâtre, pulvérulente, contenant de nombreuses cellules irrégulières, les » unes ovoïdes blanchätres, les autres plus avancées en âge, comme réticulées, toutes pleines d’une poussière abondante res- » semblant à du tabac en poudre fine. Pédicule épais, tortueux, irrégulier et tuberculeux, de la même couleur que le cha- » peau et fragile comme lui. » On voit donc qu’à part le stipe, qui est jaune dans l’espèce d’Astracan, et composé de nombreuses racines réticulées, tandis que dans la nôtre il est de la même couleur que le chapeau, c’est-à-dire brun; à part encore une structure intérieure tant soit peu diverse, les autres différences sont de peu d’importance. Il faut tenir compte pourtant des saisons diverses dans lesquelles apparaissent les deux Champignons. Le Polysaccum tinctorium est encore voisin du P. crassipes DC. ( Micheli, t. 98, f. 4.) dont il me paraît surtout différer par ses péridioles blancs et non couleur de soufre. M. Despréaux nous apprend que ce Champignon tout entier, broyé et macéré dans l’urine, donne une teinture d’une belle couleur verdâtre, avec des reflets de couleur de tabac d’Espagne. Il ajoute que les habitans des îles de Gomère et Palma s’en servent pour teindre d’une manière solide la laine et la soie dont sont tissus les vêtemens de leurs femmes. Cela fait supposer que la plante est très-commune dans ces Îles, chose dont il ne dit pas un mot. Dans ce cas, comment. au lieu d’enyoyer un simple dessin, ce botaniste n’a-t-il pas adressé plusieurs échantillons desséchés, comme il l’a fait pour le Lycoperdon pusillum ? I nous eût été plus facile d’en compléter l’histoire. EXPLICATION DES FIGURES. P. V, fig. 1. a Polysaccum tinciorium de grandeur naturelle et entier, 4 Le même coupé verti- calement par le milieu, de manière à ce qu’on puisse voir, en c, l’espace occupé par les péridioles ou sporanges. STEMONITIS. GLEp. PeRIDium simplex , tenuissimum , membranaceum , fugax, evanescens , stipite suf- fultum. Sttpes peridium penetrans, columellam centralem efformans. CapiLirrium determinatum,è floccis constans reticulatim connexis et columellæ adnatum. SPoripr4A primÔ concatenata demüm libera inspersa. STEMONITIS FUSCA. Rorx. S. fusca , fasciculata , hypothallo persistente, peridiis fugacissimis capillitioque cylindricis, sporidiis atro-fuscis. ( 88 ) Clathroides obscur. maj. Mick. Nov. Gen., t. 94, f. 1. Clathrus nudus. Lin. Fl. Suec., n. 1263. Sp. PL., p. 1649. Bolt., t. 93. f. 1. Trichia nuda. Sow., t. 50. Stemonitis fasciculata. N. ab E. Syst. d. Pilx., f. 118. Grey. Scot. Crypt. Fl., t. 170. Stemonitis fusca. Roth. Germ., 1, p. 448. Fr. Syst. Myc., 11, p. 457. Berk., 1. c. p. 317. Corda, Ic. Fung., tom. 2, p.22, t. 19, f. 87., eximiè analytica. Has. Ad ligna putrida in sylvis Teneriffæ lecta. v. s. Familia F. HYPHOMYCETES. Fr. SPOROTRICHUM. Linx. reform. FLoccI erecti aut cæspitoso-convergentes , ramosi , septati, uniformes , haud mu- cedinei. Sroripia libera, simplicia, primo floccis intertexta aut obtecta , dein inspersa. Flocci flaccescentes facilè decumbentes. Sporidia majuscula pellucida. SPOROTRICHUM FLAVISSIMUM. Li. S. crassum longè effusum, floccis densis stupposis, sporidiis minutissimis globosis flavissimis. Sporotrichum flavissimum. Link, Obs., 2, p.54. Duby, Bot. Gall., p. 922. Has. Sub cortice Pent canariensis prope Chasnam lectum. +. s. POLYTHRINCIUM. Kze. FLoccr solidi corticati, rigidi, demüm moniliformes. SporipiA è stromate inter fibras oriunda, semipellucida, didyma , demüm floccis inspersa. POLYTHRINCIUM TRIFOLII. Kze. Character idem ac generis. Farinaria Trifolii. Sow. , t. 396. Polytrincium Trifolii. Kunxe, Myc. Heft., x, t. 1, f. 8. Grev. Scot. Crypt. Fl., t. 216. Corda apud Sturm. Heft., 11, t. 9. Fr. Syst. Myc., 11, p. 368. Berk., 1. c. p. 338. Exsic. Moug. et Nestl., n. 688. Desmaz. Crypt., n. 162. Berkel. Brit. Fung., n. 97. Has. In foliis Trifoli lappacei in insulà Teneriffä lectum. +. s. _— 5. 2 Familia VI. CONIOMYCETES. Fe. PUCCINIA. PERS. emend. SPORIDIA uni-rariüs biseptata , appendiculo filiformi pedicellata et matrici adnata , in tuberculum concrescentia. PUCCINIA ATROPÆ. Monrac. P. acervulis subrotundis, ovatis oblongisve confluentibus fusco-nigris, demüm erumpentibus epider- ( 89 ) mide cinctis; sporidiis oblongis crassis crassèque marginatis medio subconstricto septatis , stipite bre vissimo suffultis. Has. Sub epidermide ramorum 4tropæ aristatæ. Poir. nidulans in Canari à cl. Despréaux lecta. v. s. PUCCINIA PSEUDOSPHÆRIA. Moxwrac. P. granulosa , acervulis minutis hemisphæricis confertis rard confluentibus rufo-fuscis, demüm epi- dermide ruptà , apice nudatis; sporidiis brunneis oblongo-pyriformibus medio septatis subconstrictis , articulis inæqualibus, supremo majore, pedicello filiformi suffultis. Has. Ad folia Sonchiradicati in arvis lecta. v. s. Os. Uredini circinali Strauss habitu similis, colore vero necnon charactere generico distincta. PUCCINIA COMPOSITARUM. Scurecur. P. maculis oblitteratis albisve, acervulis subrotundis parvis caulinis confluentibus elongato - lineari- bus epidermide ruptä cinctis subconvexis plerümque hypophyllis, stipite brevissimo, sporidiis ovato- ellipticis utrinquè obtusis medio subconstrictis. Puccinia Centaureæ. DC. F1. Fr., 8, p. 59. Grev. Fl. Ed., p. 450. Puccinia Compositarum. Schlecht. Fl. Berol., 2, pag. 135. Link. Sp., 2, pag. 75. Duby, Bot. Gall., pag. 890. Berk., 1. c. pag. 365. Exsic. Berkeley, Brit. Fung., n. 219. Has. Ad folia Centaureæ melitensis in Lancerottà lecta. v. s. ÆCIDIUM. PERS. PsEuDorERIDIA ab epidermide plantarum formata, in formam tubulosam vel caly- cinam extensa, apice regulariter dehiscentia, intùs foventia SporibrA distincta libera unilocularia globosa aut ovoidea haud septata. ÆCIDIUM ATROPÆ. Monrac. Æ. hypo-rarius epiphyllum, maculis oblitteratis vel fuscis pseudoperidiis in acervos minutos orbi- culares ( sesquilineam latos) annulatim congestis ochraceïs albicantibus cupulam minutam acutè mar- ginatam et integram referentibus ; sporidiis pallidis globosis gigartoideisve. Æcidium Physalidis. Despr. in Sched. Has. Ad folia Atropæ aristatæ in Canari lectum. v. s. UREDO. PERs. PSEUDOPERIDIUM nullum aut irregulariter dehiscens. SporiiA primd cohærentia vulgd tenerrimä epidermidis pelliculà distentà tantüm tecta , eâque ruptà, libera, effusa , sporidiolis farcta. UREDO IRIDIS. Dos. U. hypo-rariùs epiphylla, maculis circà lutescentibus , acervulis parvis pallidèrufis oblongis lineari- busque sparsis aggregatisve vix convexis, epidermide bullatä vix longitudinaliter disrumpente, sporidiis exactè globosis sessilibus dilutè fuscis pellucidis. Var. Aspnoneur. Montag. \ Uredo Asphodeli. Despr. in Sched. Uredo Iridis. Duby, Bot. Gall., p. 898. Exsic. Desmax. Crypt., n. 127. Has. Ad folia Asphodel féstulosi in Canari lecta. v. s. IL, — (PHYTOGRAPHIE, PARS ULTIM. (PLANT. CELLUL,) — 12 ( 90 ) UREDO RUMICUM. DC. U. bifrons, acervulis rufo-subfuscis minutis orbicularibus convexis sparsis sæpè confluentibus , epider- mide bullatä griseä tandem centro rumpente persistente, sporidiis globosis ovoideisve utrinquè obtusis interdüm brevissimè pedicellatis. Puccinia lacerata. Despr. in Sched. Uredo Rumicum. DC. FI. Fr., 5, p. 65. Duby., 1. c. p. 889. Berk., |. €. p. 382. Has. In foliis Rumicis scutati in Canariä lecta. v. s. UREDO RICINI. Bivon. U. hypophylla, acervulis minutis luteis orbiculatis epidermide laceratä cinctis congestis aut Sparsis ; sporidiis obovatis substipitatis aurantiacis. Puccinia Ricinis. Despr. in Sched. Uredo Ricini. Bivon. Spreng. Syst. veget., 1v, p. 576. Has. Ad folia Ricint communis in Canariä lecta. v. s. UREDO FRANKENIÆ. Monrac. U. hypophylla, acervulis hemisphæricis epidermide serd disrumpente tectis, sporidiis fusco-brunneis globosis haud pedicellatis. Puccinia Frankeniæ. Despr. in Sched. Has. In folüis Frankentæ pulverulentæ in CanariA lecta. v. s. Os. Species oculos facilè fugiens cm pilis folii densis obruta et abscondita sit. Distinctam puto. UREDO KLEINIÆ. Monrac. U. hypo - rariüs epiphylla, maculis nullis, acervulis sparsis confertisque primo subrotundis ovalibus- que badiüs , demüm confluentià maximis linearibus flexuosis aurantiacis , epidermide ruptâ tandem involutä cinctis, sporidiis subglobosis aurantiacis. Hs. In utrâque paginä foliorum Cacaliæ Kleinie , in viâ inter Guimar et Arico insulæ Teneriffæ op- pidula à clarr. Webb et Berthelot lecta. v. s. Ops. Uredini Senecionis DC. proxima, tamen diversa. UREDO ROSÆ. Pers. U. hypophylla , maculis suprà flavis , cæspitulis subrotundis minutis pallidè flavis distinctis epider- mide cinctis in acervulos parvos subrotundos irregularesve congestis, sporidiis subglobosis aurantiacis. Uredo Rosæ. Pers. Disp. meth. Fung., p. 13: DC. F1. Fr., 11, p. 232, excl. var. R. Duby, Bot. Gall., p. 893. Berk., 1. c. p. 381. Uredo Rosæ centifoliæ. Pers. Syn., p. 215. Exsic. Moug. et Nestl., n.187. sub Uredine miniatà a Eglanteriæ. Has. In Canaris lecta. v. s. UREDO PRUNI. Monrac. U. hypophylla , maculis suprà fuscis , cæspitulis subrotundis minutis pallidis (in sicca ! an et in viva planté ? ) distinctis interdüm confluentibus epidermide cinctis, sporidiis ovato-oblongis. Has. In foliis Pruni domesticæ cum præcedente in horto ill. Marchionis de las Palmas in Chasnam à cl. Webb lecta. v. 5. (91) Oss. Tout-à-fait semblable à la précédente, elle n’en différe réellement que par la forme très-évidemment oblongue et presque en navette des sporidies, et un peu aussi par son mode d'évolution ou sa morphose. UREDO MICROCELIS. Monrac. U. bifrons, maculis orbicularibus, diametro sesquilineari, brunneis, acervulis punctiformibus amphi- genis epidermide tectis tandem apice rupto luteo-croceis, sporidiis conformibus subglobosis. Has. In foliis Statices macrophyllæ lecta. v. s. UREDO RANUNCULACGEARUM. DC. d U. petiolaris bifronsque, acervulis nigris latè orbicularibus elongatis irregularibusque convexis spar- sis confluentibusque epidermide fuscä bullatä tectis, dein crispatä irregulariter cinctis, sporidiis subovoi- deis sessilibus reticulo pellucido obvolutis. Uredo Anemones. Pers. Syn., p. 225. Uredo Ranunculacearum. DC. FI. Fr., 5, p.75. Duby, Bot. Gall., p. 901. Berk ,1.c. p. 380. Has, In folis Ranunculi Teneriffæ, in sylvâ las Mercedes insulæ Teneriffæ lecta. ». s. PHYLLERIACEÆ. FR. ERINEUM. Pers. Pseuporeripia sublibera, inflata , apice incrassato subdepresso , in maculas gru- mosas stipata, intüs subvacua. ERINEUM SEPULTUM. Kze. E. hypophyllum, rotundo -oblongum ferrugineum demüm spadiceum , cæspitibus subconfluentibus in scrobiculis maximis sæpè compositis foliumque deformantibus profundissimè immersis , floccis sti- pitatis apice dichotomè pedatimque ramosis, ramulis obtusis. Erineum sepultum. Kxe, ex Fée, Phyller., p. 52, t. 10, f. 2. Has. In foliis Perseæ canariensis Spreng. in Teneriffà lectum. v. s. PHYLLERIUM. Fe. PsEuDorERIDIA elevata , flocciformia, apice attenuata acuminata, in cæspites to- mentosos stipata , pseudosporidiis vix evolutis farcta. PHYLLERIUM JUGLANDIS. Fe. P. hypophyllum, cæspitibus limitatis subquadratis profundè immersis , floccis densis intricatis sub- erectis tenuibus cylindricis apice attenuatis albidis. Erineum Juglandis. DC. FI. Fr., 5, p. 15. Duby, Bot. Gall., p.910. Grev. Scot. Crypt. Fl., t. 265, f. 2, Kunse Myc. Heft., 2, p. 170. \ Exsic. Schleich. Cent., 4, n: 92. Erineum juglandinum. Pers. Myc. eur., 1, p. 2. Fée, Phyller, p. 34, t. 1.f. 2. Phyllerium juglandinum. Fr. Obs., 1, p. 228. Has. In foliis Juglandis regiæ in Canariâ lectum. ». 5. (92) PHYLLERIUM VITIS. Fr. P. cæspitibus effusis subconfluentibus crassiusculis profundè immersis , filamentis primo ex albido rubellis demüm spadiceis intricatis cylindricis flaccidis simplicibus subramosisque apice obtusis. Erineum Vitis. DC. F1. Fr., 2, p. 74. Mart. F1. Erl., p. 346. Pers. Myc. Eur., 1, p. 4. Grev. in Edinb. phil. Journ., 6, p. 74, t. 9, f. 3. Kre, I. c. p. 166. Duby, Bot. Gall., p. 910. Fée, Phyll., p. 38,t. 2, f. 3. Mor. et De Ntrs. Fl. Capr., pag. 228. Exsic. Moug. et Nestl., n. 199. Phyllerium Vitis. Fr. Obs., 1, p. 249. Has, In foliis Vités viniferæ in Canariä lecta. ». s. (93 ) Classis LIT. ALGÆ. L. Juss. FR. Familia I. LICHENES. F8. Trib. I. PARMELIACEÆ. FR. USNEA. Fe. APOTHECIA orbiculata, peltata, plana, à thallo tota formata , in ambitu subimmar- ginato plerumquè ciliato-fibrillosa. Discus semper apertus, strato medullari filamen- toso impositus. LamiNA proligera tenuissima. THALLus primitüs erectus, suffruticulosus, adultior passim pendulus, undiquè similaris , strato corticali floccoso-crustaceo à medullari solido filamentoso discreto et annulatim rupto secedente. HyPOTHALLUS nullus. USNEA CERATINA. Ac. U. thallo erecto aut subpendulo tereti rigido aspero-tuberculoso cinereo-pallido aut ( ætate ) fusces- centi-carneo, ramosissimo , ramisque patentibus diffusis fibrillosis , apotheciis concavis carneo-cerinis pruinosis subtüs passim proliferis , ciliis in ambitu longis validis recurvis. Sporidia oblonga simplicia suboctona serie duplici ascis brevissimis obovato-oblongis inclusa, paraphysibus immixtis. Usnea ceratina. Ach. Lich. univ., p. 619. Syn. Lich., p, 304. Duby, Bot. Gall. p. 615. Parmelia ceratina. Spreng. Syst. veg., IV, p. 276. Exsic. Moug. et Nestl., n.. 465. Has. Ad ramos arborum in Canari sterilis lecta. O8s. Mon analyse de la lame proligère a été faite sur des échantillons reçus de M. Delise. USNEA BARBATA. Ac. U. thallo pendulo pallidè virescenti-cinereo lævigato hinc indè annulatim constricto crassiusculo ra- mosissimo , ramis divergentibus fibrillosis apice capillaceis, fibrillis ramulisque horizontaliter patenti- bus, seu cum axe angulum rectum efformantibus, apothecïis {orbillis) sparsis ad ramulos subterminali- bus apiceque ramuli reflexo appendiculatis , disco concavo subcarneo , margine ciliato, ciliis ramosis. Asci clavati quäm in priori duplo longiores sporidiis conformibus oblongis referti. Var. Articulata, thallo glabro rufescenti-cinereo , ramis elongatis dichotomè ramosis articulatis , ar- ticulis inflatis discretis. Lichen articulatus. Lin. Sp. Pl., p. 1625. Dill. Musc., t. 11, f. 4. Usnea articulata. Hofÿfm. FL. Germ., 2, p. 133. DC. F1. Fr., ut, p. 534. Hook. Engl. Fl., V, p. 1, p. 226. Engl. Bot., t, 258. f. 1. $ Usnea barbata Y articulata. Ach. Lich. univ., p. 625, et Syn. Lich., p. 306. Parmelia articulata. Spreng. Syst. veg., 1Y, p. 277. | Parmelia coralloides articulata. Esckw. Lich. Bras. in Martius, Fl. Bras., 1, p. 229. Exsic. Desmax. Crypt., n. 733. \ ————————_——— (4) Cfr. Montagne, in Ramon de la Sagra, Histoire phys., polit. et natur. de l'ile de Cuba; édit. française. Plantes cell, pag. 1. (94) Has. In sylvis montosis insulæ Canariæ ad ramos arborum cl. Despréaux ; item ad rupes locis excel- sioribus ejusdem insulæ hanc stirpem pro more sterilem legerunt clarr. Webb et Berthelot. Oss. J'ai rencontré le type de cette espèce chargé de fructifications, soit dans les Vosges, soit dans les Ardennes. J'en possède aussi des échantillons exotiques que je rapporte à la même espèce. C’est sur un exemplaire de la variété rustica, communiqué par M. Delise, que j'ai étudié la lame proligère et les organes de la reproduction. Les sporidies sont tout- a-fait semblables à celles de la précédente, mais les thèques sont deux fois plus amples. Les apothécies, dont les bords sont chargés de cils quelquefois rameux, sont concaves et jamais planes comme dans l’ U. florida. USNEA PLICATA. Horrm. U. thallo pendulo lævigato aut scabriusculo albo - pallescente ocholeucove , ramis laxis ramosissimis fibrillosis , ultimis capillaceis implexis , apotheciis lateralibus vel longissimè appendiculatis concavis demüm planis concoloribus ciliatis , ciliis tenuissimis longissimisque. Sporidia globosa octona duplici serie ascis amplis oboyato-oblongis inclusa. Lichen plicatus. Lin. Sp. PI., p. 1622. Dill. Muse., t. 11, f. 1. Usnea plicata. Hoffm. Fl. Germ., p. 152. Ach. Lich. univ.; p. 629, et Synops., p. 305. DC. FI. Fr., 11, p. 335. FI. Dan., t.1557. Engl. Bot., t. 257, non bona. Hook. Engl. F1., v, 1, p. 226. Parmelia plicata. Spreng., 1. c. p. 276. Usnea barbata c. plicata Fr, Lich. Eur., p. 18. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 270. Has. In insulà Gomerä legit Despréaux. Sterilis. | Os. C’est sur un échantillon recueilli par M. Boivin, aux environs de Mende, dans la Lozère, que j'ai observé les organes de la fructification. Si l’on peut ajouter quelque foi aux caractères microscopiques; cette espèce est évidemment différente des deux précédentes, comme son port semble l'indiquer. Une remarque que je ne sais pas ayoir encore été faite, c’est que l'humidité, au lieu d’épanouir les bords des orbilles , les fait contracter et replier en dessus. EVERNIA. FR. ApOTHECIA orbiculata , scutelliformia, marginalia , à thallo marginata. Discus pri- mitüs connivens, strato medullari floccoso impositus. THALLUS subtüs et margine nudus, primitüs erectus , intüs stuppeus uniformis , sæpè inanis. Discus coloratus. EVERNIA JUBATA. Fr. E. thallo filamentoso decumbente pendulove tereti Iævi nitido ramosissimo nigro-fusco (pallenteque), ramis filiformibus flexuosis ad axillas compressis, ultimis capillaceis implexis, apotheciis lateralibus innato - sessilibus , disco nigro - fusco demüm convexo marginem integerrimum excludente. Sporidia oblonga.… Var. Implexa Fr. thallo filamentoso sarmentoso pendulo divergenti - ramosissimo implexo molli, api- cibus concoloribus. Vernaculè. Gavellos de Guanche. Lichen jubatus. Lin. Sp. PL., p. 1622. Engl. Bot., t. 1880. Dill. Musc., t. 19, f, 7. Usnea implexa, jubata et ramulosa. Hoffm., 1. c. p. 134. Parmelia jubata. Ach. Meth. Lich., p. 272. Spreng. Syst. veget,, 1, p. 278. Alectoria jubata var. « prolixa et Y implexa. Ach. Lich. univ., p. 892 et 593. Schrad. Journ. für die Bot., 1799. St., VUS, 1,2 Alectoria jubata $ chalybeiformis. Ach., Syn. Lich., p: 291. Hook. Engl. Fl., y, 1, p. 297. Cornicularia jubata. DC. Fl. Fr., 11, p. 532. Evernia jubata c. implexa. Fr. Lich, Eur., p. 21. Exsic. Moug. et Nestl., n. 261, cum scutellis. Has. 1° Ad saxa et in rupibus altis siccis summi montis Saucillo cum Parmeli& saxatili et muscis variis intricata. 2° In Pinis circà Grenadilla, in vià quæ ducit ad montem Guaxara , 2400 metra suprà mare in Canariâ. 3° In insulà Gomerä tandem lecta. ( 95 ) EVERNIA OCHROLEUCA. Fr. E. thallo teretiusculo ochroleuco ( pallenteque ) axillis compressis sublacunosis , apicibus attenuatis ramulosis , apotheciis innato - sessilibus demüm repandis, disco livido-fusco, Sporidia magna oblonga quaterna demüm obscura limbo pellucido angusto cincta, ascis amplis sacciformis recepta. Var. Crinalis Fr. thallo filamentoso tenui pendulo prælongo molli pallescenti-ochroleuco. Alectoria crinalis. Ach. Lich. univ., p. 594, et Syn. Lich., p. 292. Cornicularia crinalis. Duby, Bot. Gall., p. 616. Evernia ochroleuca d. crinalis. Fr. Lich. Eur., p. 22. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 268. Moug. et Nestl., n. 755. Has. In sylvis excelsis insulæ Gomeræ ex arborum ramulis pendula. el. Despréaux. EVERNIA CANARIENSIS. Monrac. E. thallo compresso anguloso aurantiaco nigro-punctato intüs stuppeo albo, dicho - vel trichotomè ra- mosissimo , axillis dilatato-compressis rotundatis , ramis ultimis teretibus capillaceis flexuosis fastigia- tis , apotheciis in trunco primario sessilibus crassis , margine (ætate) flexuoso irregulari, disco fusco-ba- dio. Sporidia oblonga sena octona ascis obovato-oblongis inclusa. Muscus arboreus aurantiacus, staminibus tenuissimis ex insulis Fortunatis. Pluck, Almag., p. 254, t. 309, f. 1. male. Musco-fungus arboreus canariensis aurantiacus. Moris. Hist. Oxon., 11, p. 655, n. 16. Usnea dichotoma compressa, segmentis capillaribus teretibus. Dill. Hist. Musc., p. 72, t. 13,f. 15. Usnea aurantiaco-atra. Brousson. Herb. fide specim. à cl. Bouchet accepto. ‘ Alectoria canariensis. Ach. Lich. univ., p. 597, et Syn. Lich., p. 295. Parmelia canariensis. Spreng., 1. c. p. 278. Has. In rupibus altis siccis montis Saucillo, in Ganariä lecta. Desc. THALLus filamentosus , elongatus, pedalis et ultrà , basi angulosus, crassiusculus , pennam passerinam , imè corvinam adæquans , cit dichotomè , rariüs trichotomè ramosus, interdüm uno vel utroque latere ramos irregulares emittens. RAMI primarii iterùm dichotomi trichotomive , sub dichotomià compresso-dilatati, axillà rotundatà , divaricati, ultimi ramosissimi teretes capillacei flexuosi fastigiati. CoLor auriantiacus opacus hinc indè pallescens. APOTHECIA in trunco primario vetusto sessilia , juniora aciculi caput referentia, adulta dia- metro bilinearia, sicca concava margine thallode crasso flexuoso cincta , humida verd explanata, disco plano- convexo fusco-badio marginem subdemissum æquante. LAMINA proligera tenuis , strato celluloso seu hypothecio crassissimo albo imposita. Asci ohovato-oblongi ter quaterve centesimam millimetri partem metientes, sporidia sena octonave oblonga simplicia 45 millim. longa 4 millim. lata continentes. Hæc organa fructificationis obser- vatu difficillima , eùm sint cellulis ferè conformibus inextricabilibus intimè juneta et immixta. SrrucrurA thalli. illæ Usnearum similis non autem identica , hæc est : stratum gonimon sub epidermide jacens , strato ceHuloso crasso peripherico albo insidet. Tertium adest stuppeum quidem centrale perindè ac præcedens album , è fibris seu cellulis elongatis intertextis compositum, quod definitis tractionis longitudinalis conatibus magis quàm exte- rius obstans hoc ultimo annulatim rumpente (cfr. iconem) integrum permanet, quemadmodum in Usneis s0- lenne est. Nec tamen eà de causà Usneis sed Everniis sensu Friesiano acceptis conjungenda. Oss. Voici une espèce bien anciennement connue, puisque le premier ouvrage où il en est fait mention date de 1696. Ce Lichen, sans être commun, n’est pas fort rare aux Canaries. Et pourtant, depuis Dillen, qui le décrit assez exactement pour que l’on puisse le reconnaître, Broussonnet est le seul botaniste qui, avant MM. Webb et Berthelot, en ait rapporté en Europe des échantillons que j'ai vus à Montpellier, dans l’herbier de M. Bouchet. Mais ces individus étaient stériles comme tous ceux qui étaient en la possession de Dillen, ou qu'il avait vus dans les collections de Sherard et de Bobart. Il n’enest point ainsi de ceux qu'ont recucillisles auteurs de l’histoire naturelle des Canaries. J’enaieffectivement trouvé plu- sieurs chargés de scutelles à différens degrés de développement, ce qui m'a fourni l’occasion de compléter l’histoire de cette belle et distincte espèce. Mâchée quelque temps ou macérée dans l’eau simple , elle donne à celle-ci ou à la salive une fort belle. couleur que l'on pourrait, je crois, utiliser dans la teinture, si la plante est abondante. Cette espèce a une grande similitude avec l'Alectoria sarmentosa, Ach. ( Evernia ochroleuca b: sarmentosa, Fr.) Mais son mode de ramification et sa couleur, sans parler de ses apothécies, sont fort différens. Elle se rapproche encore davan- tage du Parmelia cinnamomea, Eschw. ( Mart. FL. Bras., 1, p. 295. Ie. select, crypt., t. 19, f. 2.) que je ne connais que (96) par la figure et la description. Cependant le lichénographe allemand dit de sa plante que le thalle, couleur de cannelle, est luisant, que sa substance intérieure est colorée par des sporules d’un roux brun; enfin, que l’hypothèce offre aussi une coloration obscure, caractères tout-à-fait étrangers au Lichen des Canaries dont je viens d’esquisser l’histoire. EXPLICATION DES FIGURES. PI VI, fig. 1. Evernia canariensis Montag. a Un individu de grandeur naturelle. # Portion du thalle vers sa base, lieu où se rencontrent ordinairement les apothécies que l’on voit en #8’. Cette figure, gros- sie environ sept fois, montre encore que le thalle est fragile et se compose , outre la couche médullaire , d’un tissu fibreux central plus résistant, qui, comme dans les Usnées, maintient les fragmens réunis. c Coupe transversale de ce même thalle au niveau de l’aplatissement qui se rencontre au-dessous des bi- furcations , vue au même grossissement que la figure #. d Coupe verticale passant par le milieu d’une apothécie, vue à une amplification d’environ 16 fois le diamètre. e Thèque et sporidies grossies Goo fois. EVERNIA PRUNASTRI. Ac. E. thallo subfoliaceo membranaceo stuppeo contiguo ochroleuco , laciniis linearibus dichotomo-mul- tifidis attenuatis suprà rugoso - lacunosis , subtùs canaliculatis albis , apotheciis demüm subpedicellatis marginalibus cyathiformibus, disco badio-fusco, margine thallode tenui subintegro. Lichen Prunastri. Lin. Sp. PL.., p. 1604. Vaill., t. 20, f. 21. Dill, Musc., t. 21, f. 55. A. Engl. Bot., t. 859. Parmelia Prunastri. Ach. Meth. Lich., p. 257. Spreng., |. c. p. 280. Evernia Prunastri. Ach. Lich. univ., p. 442, t. 10, f. 1, (apothecium) et Syn. Lich., p. 245. Fr. Lich. Eur., p. 25. Hook. Engl. PL., w, 1, p. 224. Physcia Prunastri. DC. FI. Fr., u, p. 397. Exsic. Fries, Lich. Suec., n, 141. Moug. et Nestl., n. 353. Has. In insulâ Gomerä varietatem thallo utrinquè concolori insignem , sorediferam et sterilem legit cl. Despréaux. EVERNIA FURFURACEA. Man. E. thallo subfoliaceo glauco , sæpiùs cinereo furfuraceo , intüs stuppeo , laciniato , laciniis linearibus dichotomis subtüs canaliculatis violaceo-nigricantibus, apotheciis submarginalibus pedicellatis cyathi- formibus margine thallode tenui inflexo cinctis, disco rufescente. Lichen furfuraceus. Lin. Sp. PL., p, 1612. Mich., Nov. Gen. t. 38. Ord. 1v, f. 4, optima. Buxb. Cent NO TTL EUR Dill. Musc., t. 21, f. 52. Engl. Bot., t. 984. Lobaria furfuracea. Hoffm. PL. Lich., t.9, f. 2. Physcia furfuracea. DG. F1. Fr., 1, p. 396. Parmelia furfuracea. Ach. Meth. Lich., p. 234. Spreng., 1. ©. p. 281. Borrera furfuracea. Ach. Lich. univ., p. 500, et Syn, Lich., p. 222. Hook. Engl. FL., x, 1, p. 225. Evernia furfuracea. Mann. Lich. Bohem., p. 105. Fr. Lich. Eur., p. 26. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 140. Moug. et Nestl., n. 63. Has. Specimina hujusce speciei sterilia, laciniis thalli angustissimis apice corniculatis insignia , va- rietati y ceraieæ Ach. non autem Borreræ Camischadak, ut in schedulà legitur, referenda in sylvis insulæ Gomeræ legit cl. Despréaux. EVERNIA INTRICATA. Fr. E. thallo ramosissimo erecto aut decumbente subcartilagineo cinereo-glauco demum rufescente pu- bescente , laciniis divaricatis teretibus aut planiusculis subtüs vix canaliculatis concoloribus , apothe- ciis sessilibus sparsis margine crasso integro cinctis, disco plano atro. Sporidia magna , oblonga, medio sæpiùs constricto septata , bilocularia , fuliginosa , octona ascis amplis saccatis, paraphysibusque con- comitantibus, inclusa. Lichenoïides subhirsutum teres ! scutellis parvis nigris. Dill, Hist. Musc., p. 487, t. 21, f, 51. Lichen intricatus. Desfont. Fl, Atl., 2, p. 420, t. 255, f. 5, (97) Lichen atlanticus. Sm. Engl. Bot., t. 1745. Parmelia atlantica. Ach. Meth. Lich. Suppl., p. 50. Spreng., 1. c., p. 280. Borrera atlantica. Ach. Lich. univ., p. 502, et Syn. Lich., p. 225. Evernia intricata. Fr. Lich. eur., p. 27. Var. Gylindrica, thallo erecto parvulo, laciniis teretibus maximè intricatis. Borrera ephebea? Ach., Lich. univ., p.501. Syn., p. 225. Bas. In rupibus altis siccis et ad macerias veteres propè Sacellum Beatæ Virginis de Nivibus ( Beata : Virgen de las Nieves) in montibus Lancerottæ lecta. Oss. Nos échantillons appartiennent bien certainement à l'Evernia intricata, et ne différent de ceux de la même espèce que j'ai reçus d’Espagne et d'Afrique, que par leur thalle cylindrique un peu anguleux , et leur petite taille, caractères qu'on sait être de peu de valeur dans ce genre. Comme ce thalle n’est pas comprimé, on ne peut y distinguer deux faces, en sorte que le sillon dont est creusée l’inférieure dans le type, manque totalement ici. Je ne doute pas que cette particu- larité ne soit due à ce que le thalle, qui n’a pas deux pouces de hauteur, reste dressé sur les rochers, ou tout au plus lé- gèrement incliné à Jeur surface. De cette manière la lumière et les autres circonstances atmosphériques agissant sur lui en tous sens, le colorent et le rendent pubescent sur toute sa surface. Quoique rabougrie et filiforme, cette Evernie n’en porte pas moins des fructifications, un peu plus petites, à la vérité, mais, du reste, absolument identiques à celles des in- dividus du type, comprimés et dix fois plus grands. Notre variété forme de petites touffes qui n’ont pas plus d’un pouce et demi de diamètre. Les caractères attribués par Acharius, à son Borrera ephebea, conviennent de tout point à cette variété. Mais la présence des scutelles ne permet pas de séparer ce Lichen du type auquel je le rapporte. EVERNIA VILLOSA. Fr. E. thallo cæspitoso decumbente subcartilagineo cinereo villoso multifido, laciniis lineari - attenuatis subtüs canaliculatis pallidè albicantibus, apothecïis podicellatis primô urceolatis demüm applanato- scutellatis, disco cerino - flavescenti , margine thallode subinflexo pubescenti-ciliatis. Sporidia oblonga octona sporidiolum vel guttulam oleosam? hyalinam in utroque fine amandatam continentia ascisque oblongis pellucidis inter paraphyses nidulantibus inclusa. Parmelia villosa et solenaria. 4ch. Meth. Lich., p. 254 et 256. Mich. Nov. Gen., p. 76, t. 38. Ordo., 1V,f. 2. Dill. Musc., t. 21, f. 55. Spreng., 1. C., p. 281, n. 54 et 52. Borrera villosa et solenaria. Ack. Lich. univ., p. 501 et 505. Syn. Lich., p. 225 et 221. Physcia villosa.. Duby, Bot. Gall., p. 611. Evernia villosa. Fr. Lich., eur., p. 27. Has. Ad frutices in Canarià præsertim loco Zslela dicto à cl. Despréaux lecta. EVERNIA SCORIGENA. Monrac. E. thallo cæspitoso pulvinato cartilagineo , cinereo - rubiginoso pubescente laciniato , laciniis corni- culato-ramosis simulque concretis., compressis subtüs subconcoloribus , apice obtuso crenulatis , apo- theciis subpedicellatis confertis scutellatis, disco plano croceo-aurantiaco marginem thallodem demüm coloratum excludente. Asci et sporidia ut in priori. Has. Super scorias vulcanias in linguâ terræ vulgd Punta de Melenara dictâ insulæ-Canariæ nec alibi legerunt clarr. Webb, Berthelot et Despréaux. Desc. Cæspites parvulos, pulvinatos , 6-9 lin. latos, 5 lin. vix altos super scorias efformat. THAL LUS cartila- gineus , rubiginoso-pubescens , è centro concreto quoquoversüs radiato-divisus, laciniis brevibus corniculatis, pro ratione crassis , compresso-planis , subtüs concoloribus aut vix pallidioribus, apice obtusis crenulatisque, in statu senescente facilè denudatus et tunc pallidus , ceram dealbatam candore et pelluciditate referens, longitu- dinaliter sectus intüs stuppeus candidissimus. APOTHECIA conferta , im confertissima , erumpentia et thallum pustulescentem facientia, juniora sessilia umbilicata , provectà ætate magis magisque dilatata, subpodicellata , margine duplicato cincta. Marco thallodes autem non ciliatus mox evanescit, vel cum margine spurio disei ità coalescit , ut colore proprio deposito, colorem lætum ipsius laminæ induat , qui croceo-aurantiacus vel rubri- cosus, non verù utin priori specie, cui nostra proxima, cerinus nec flavescens, specificè cum aliisque notis è thallo sumptis ab eâdem distinguit. LAMINA proligera tenuissima , strato medullari incumbens, à paraphysibus 11.— (PHYTOGRAPHIE, PARS ULTIM ) (PLANT. CELLUL.) — [13 ( 98 ) composita est, inter quas asci parvi obovato-oblongi difficillimè discernuntur. Sporidia octona , oblonga, pellu- cida sporidiolum aut guttulam oleosam apicem versüs utrumque includentia, demüm bilocularia, ascis nullo ordine foventur. Ors. Malgré la grande analogie qui lie cette plante à la précédente, je ne puis voir en elle une simple variété. Je ne me dissimule pas que Ja localité, l'élévation, la température et mille autres circonstances inappréciables peuvent altérer le facies typique d’un Lichen, au point de le rendre tout-à-fait méconnaissable. Je sais qu’on voit en ce genre les métamor- phoses les plus surprenantes. Il m'a, en effet, déjà passé tant de Lichens sous les ÿeux que leurs formes larvées me sont devenues familières. Mais il faut renoncer à distinguer les espèces entre elles et les grouper toutes sous chaque nom gé- nérique, en y ajoutant l’épithète de polymorphe, si des caractères tirés tout à la fois du thalle et de la fructification, ne sont plus suffisans pour établir une spécificité solide. Notre Evernie est, à la vérité, velue comme l'E. villosa, maïs sa pubescence est courte, veloutée, et ne s'étend pas jusqu’au bord de la scutelle. Ce bord, d’ailleurs autrement conformé, ressemble plutôt à celui d’une apothécie de Biatora, du B. plumbea, par exemple, qu'à celui qui est propre aux Evernies. Le thalle est autrement conformé; ses lanières raides, fragiles. étalées et dressées en tous sens, sont souvent tellement soudées ensemble que le centre de la touffe est frondiforme ou foliacé. La couleur de la lame proligère est celle qu’on re- marque dans les Parmelia elegans et fulgens. Cette Evernie singulière a été trouvée sur des scories volcaniques. EXPLICATION DES FIGURES. PI. VI, fig. 2. Evernia scorigena. f Une touffe entière du Lichen, vue de grandeur naturelle. g Portion du thalle chargée de fructifications à divers degrés d’évolution et grossie 5 fois le diamètre. À Coupe ver- ticale passant parle milieu d’une apothécie adulte. : Même coupe d’une apothécie plus âgée. Cette figure et la précédente sont grossies 7 fois. £ Plusieurs thèques environnées de paraphyses et contenant des sporidies à différents âges , vues à une amplification de 200 fois. / Sporidie adulte. »m La même dans un autre état, c’est-à-dire plus avancée et plus évidemment biloculaire. Ges deux figures sont grossies 380 fois. EVERNIA FLAVICANS. Fr. E. thallo cæspititio subcartilagineo ramosissimo vitellino, laciniis linearibus compressis subtüs cana- liculatis concoloribus, apothecus scutelliformibus, disco aurantiaco. Asci et sporidia ut in priori. Var. 8 Crocea Fr. thallo flavo vitellino croceove glabro, laciniis anguloso-teretibus, ramosissimis complicatis. Lichen flavicans. Engl. Bot., t. 2113. Dill. Musc., t. 13, f. 16. Cornicularia crocea. Ach. Lich. univ., p. 615, et Syn. Lich., p. 301. Borrera flavicans $ læta Ach. Syn., p. 225. Physcia flavicans. DC. F1. Fr., v, p. 189. Parmelia crocea. Spreng., 1. ©. p. 280. Evernia flavicans 6 crocea. Fr. Lich. eur., p. 28. Has, In rupibus altis siccis insulæ Canariæ lecta. f EVERNIA LACUNOSA. Fr. E. angulato-compressa , inflato-ventricosa fasciculatim ramosa è costis elevatis scrobiculata utrinquè concolor citrina. Evernia lacunosa. Fr. Syst. orb. veget., p. 282. Has. In insulis Canariensibus. Os. Cette espèce ne fait point partie de la collection de MM. Webb et Berthelot, et je ne la cite icique pour mémoire et comme une plante qui exige de nouvelles observations. RAMALINA. FRIES. APoTHECIA orbiculata scutelliformia , æqualiter marginata , utrinquè sparsa. Discus apertus, Strato gonimo impositus. THALLUS primitès erectus undiquè similaris et concolor , adultior subpendulus et passim filamentosus. Discus thallo subconcolor. (99) RAMALINA CALICARIS. Fr. R. thallo cæspitoso subfoliaceo lævi gelatinoso-cartilagineo rigescente lacunoso glauco diviso , laciniis planis aut compressis subdichotomis , apotheciis podicellatis elevato-marginatis, disco plano pallido submarginato. Sporidia suboctona oblonga recta bilocularia ascis saccato-subelavatis inclusa. Var. a Fraxinea , lacinüis longioribus latioribusque, fertilibus planis , apotheciis lateralibus. Asci ut in typo, sporidia vero reniformia et dimidio crassiora. An specificè reipsà diversa ? Lichen fraxineus. Lin. Sp. PL., p. 1614. Engl. Bot., t. 1181. Platisma fraxineum. Hoffm. Pl. Lach., t. 18, f. 1. Physcia fraxinea. DC. F1. Fr., 11, p. 398. Parmelia fraxinea. Ack. Meth. Lich., p.288. Spreng., |. ©. p. 279. Parmelia polymorpha. Eschw. Lich. Bras., p. 220. Ramalina fraxinea. Ach. Lich. univ., p. 602, et Syn. Lich., p. 296. Ramalina calicaris a fraxinea. Fr. Lich. eur., p.30. Has. In insulâ Canariâ probabiliter arborea à cl. Despréaux lecta. Var. c Canaliculata Fr, laciniis angustioribus, fructiferis canaliculatis , apotheciis ex apicibus reflexis appendiculatis. Lichen calicaris. Lin. Sp. PL., p. 1613. Düill. Musc , t. 25, f. 62. Parmelia fastigiata. Ach. Meth. Lich., p. 260. b. calicaris. Spreng., 1. c. p. 279. Ramalina fastigiata, calicaris. Ach. Lich. univ., p. 604. Syn., p.297. Duby, Bot. Gall., p. 614. Ramalina cCalicaris c. canaliculata. Fr. Lich. eur., p. 30. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 72. Has. Ad truncos arborum in Canariâ lecta. RAMALINA POLYMORPHA. Ac. R. thallo cæspititio cartilagineo rigido lacunoso aut longitudinaliter costato - rugoso glauco , ramoso- laciniato, laciniis planis, compressis vel et teretiusculis, interdum sorediatis, apotheciis sparsis submar- ginalibus podicellatis elevato-marginatis, disco concavo pallido. Asci clavati ; sporidia.… Lichen polymorphus. Ach. in Nov. Act. Stockh., vol. 18, pag. 270, t. 11, f. 3. Parmelia polymorpha. Ejusdem, Meth. Lich., p. 265. Spreng., 1. c., p. 279. Physcia polymorpha. DC. FI. Fr., v, p. 190. Ramalina polymorpha. Ack. Lich. univ., p.600, et Syn., p.295. Duby, Bot. Gall., p. 615. (excel. ic. Dill. hic perperàäm cit.) Fr. Lich. eur., p. 32. Exsic. Fries, Lich. Suec., n, 144. Moug. et Nestl., n. 656. Has. Ad rupes in montibus excelsis Canariæ , loco {a Cumbre dicto, et in ipsä arenä legit eam cl. Despréaux. Var. Vulcania, Montag. pulvinata, thallo cæspititio, laciniis explanatis brevissimis obtusis corrugato- lacunosis, apotheciis lateralibus marginalibusque confertissimis podicellatis urceolatis, disco pallido pruinoso marginato. Asci elongati clavati , sporidia reniformia bilocularia includentes. Has. In scoriis vulcaniis insulæ Canariæ à cl. Despréaux lecta et sub n. 89 communicata, Desc. Pulvinulos 6-9 lin. latos , 2-5 lin. altos, è laciniis thalli explanatis confertissimis lacunosisque compo- sitos efformat. APOTHECIA numerosissima , propè marginem lateralia marginaliaque urceolata demüm podicellata subtüsque corrugata, disco pallido pruinà albà in juventute copiosiorà consperso. Quibusdam Parmelie cartila- gineæ speciminibus simillima. Os. Quoique ce Lichen présente un facies étrange, je n'ai pu me décider à le distinguer spécifiquement du À. poly- morpha, dont il offre le thalle en raccourci. Sa station sur des scories volcaniques , comme l’Evernia scorigena, peut avoir \ ainsi modifié le type primitif. RAMALINA POLLINARIA. Acx. R.. thallo cartilagineo subfoliaceo corrugato glauco laciniato , laciniüis planis submembranaceis lacuno- sis hinc indè sorediatis , apothecis subterminalibus podicellatis maximis incurvo - marginatis, disco ( 100 ) concavo carneo. Asci ampli clavati pellucidi, sporidia octona elongato-reniformia bilocularia includen- tes paraphysibusque comitati. Lichen squarrosus. Pers. ap. Uster in Ann. d. Bot. St., 14, pag. 35. Vaill,, t. 20, f. 45, ex habitu. Dill. Musc., t. 21, f. 57. Physcia squarrosa. DC. FI. Fr., 11, p. 398. Lichen pollinarius, dein Parmelia pollinaria. Ach. Meth. Lich., p. 264. Spreng., 1. c., p. 279. Ramalina pollinaria. Âch. Lich. univ., p. 608, et Syn. Lich., p. 298. Duby, Bot. Gall., p. 613. Fr. Lich. eur., p. 31. Hook. Engl. FL, v, 1. p. 295. Var. Phycoides, Montag. thallo decumbente foliaceo planocartilagineo amplo lacunoso-impresso, am- bitu suborbiculari subdichotomè laciniato, laciniis rugosis crispis contortis. Ramalina crispatula. Despr. in Sched. sub., n. 88. Has. Ad tumulos ex arenâ mobili factosin littore propè Maspalomas insulæ Canariæ sterilem legit cl. Despréaux. Os. Je ne puis donner une idée plus exacte de cette variété du R. pollinaria, qu’en la comparant à certaines formes du Chondrus crispus, Grev. La figure 57 B, de la planche 21, de Dillen, en montre surtout la forme générale et le port. Les lanières seules ne sauraient convenir, car elles sont dichotomes dans la plante canarienne. La figure A, de la planche 216, de Turner (Hist. Fucor.), représente son port d’une manière encore plus frappante, d’où le nom de phycoides. RAMALINA SCOPULORUM. Acx. R. thallo cæspititio cartilagineo-coriaceo rigido compresso polito glauco ramoso, ramis linearibus at- tenuatis , apotheciis sparsis podicellatis , margine mox reflexo, disco convexo pallido. Asci ampli clavati sporidiis brevibus oblongis bilocularibus referti paraphysibusque comitati. Lichen calicaris. F1. Dan., t. 959. Engl, Bot., t. 688. Ach. in Vet. Ac. Handl., 1799, p. 270, t. 9, f. 2. Lichen scopulorum. Retz, Obs. Bot., 4, p. 50. Dicks. PI. crypt. Brit., 5, p. 18. Düll. Musc., t. 17, f. 38. Parmelia scopulorum. Ach. Meth. Lich., p. 261. Spreng , 1. c. p. 279. Physcia scopulorum. DC. FL. Fr., v, p. 190. Ramalina scopulorum. Ack. Lich. univ., pag. 604. Syn. Lich., pag. 297. Duby, Bot. Gall., pag. 604. Fr. Lich. eur., pag. 32. Var. a Cornuata, Ach. thalli ramis teretibus filiformibusque subsimplicibus nodulosis implexis, apo- theciis (pro ratione) magnis planis. Var. bSpinulosa , Delise in herb. Montag. thalli ramis compressis attenuatis margine spinulosis. Var. cSubulata, Delise in herb. Montag. thalli ramis planis angustissimis iterùm multifido-ramulosis, ramulis subulatis. Has. Varietates omnes in rupibusaltis siccis Canariæ lectæ. RAMALINA WEBBII Monrac. R. thallo cæspititio lineari angusto plano-compresso transversim rugoso fragilissimo pallido glauces- cente nigro-punctato dichotomo-ramoso, ramis strictis attenuatis obtusis acutisve , apotheciis laterali- bus (raris) podicellatis, disco concavo concolori, margine demüm flexuoso incurvo. Asci... Has. In scopulis maritimis insulæ Canariæ hancce speciem detexit cl. Webb cujus nomine inscrip- tam volui. Desc. Ex eâdem scutatâ basi assurgunt plurima individua cæspitem formantia 5-6 poll. altum , 2 poll. diametro æquantem. THALLUS à basi planus vel compresso-anceps , palmaris semidodrantalis et ultrà longus, duas lineas latus, cartilagineo--corticatus, fragilissimus, totus rugis transversis densis exaratus, pallidè glaucescens et punctis nigris, quæ apothecia , ut videtur, abortiva, hinc indè , ad margines tamen frequentioribus adspersus, cæterüm lævigatus, dichototomo-ramosus. RAM: deorsüm brevi intervallo, sursüm ver longioribus intervallis dichotomi et licet angulus dichotomiæ obtusus sit, erecti et ferè stricti, rigidi, apice attenuati obtusiusculi , sæpiùs ver acuti. RuGÆ typicæ quibus thallus nostri Lichenis impressus est ob sulcos sordidos nigrescentes manifestè adhuc evadunt. APOTHECIA marginalia, podicellata, juniora planiuscula, demüm concava ampla margine incurvo flexuoso cincta, disco subconcolori. Ascr obovato-clavati. SPORIDIA non inventa. (OL ») Oss. Je ne puis faire autrement que de distinguer ce Lichen de ses congénères, quoique je doive confesser que les transitions entre les espèces si polymorphes de ce genre sont telles que, quand on les étudie comparativement, l’on serait à chaque instant tenté d'imiter Wallroth et Eschweiler, qui, l'un sous le nom d’Usnea polymorpha, l’autre sous celui de Parmelia polymorpha, ont réuni presque toutes les espèces connues. Fries lui-même a été frappé de la difficulté de carac- tériser les formes si multipliées et si trompeuses du genre Ramalina. Le Ramalina Webbii n’est pas flexible, maïs il se brise comme du verre dès qu'on veut le plier. Les rides ou plis trans- versaux sont un caractère propre à tous les individus. Acharius dit de son R. homalea qu'il est fendillé dans le même sens, mais je ne puis penser que ce soit là sa plante, puisqu'elle est en outre remarquable par les divisions dressées et non étalées et flexueuses, et par ses apothécies munies d’un rebord qui manque dans l'espèce connue. D'ailleurs Fries range celle-ci parmi les Usnées. Je n’ai pu trouver que les thèques. Cette espèce est un peu voisine du R. scopulorum dont pour- tant je ne saurais la regarder comme une forme ou une variété. EXPLICATION DES FIGURES. PI. VI, fig. 4. Ramalina Webb de grandeur naturelle , montrant deux apothécies q, g, dans sa partie inférieure. RAMALINA DECIPIENS. Monrac. R. thallo cæspitoso erecto plano foliaceo latissimo albo-lutescente longitudinaliter ruguloso polito ir- regulariter diviso, divisionibus omnibus planis iterùm multifido - laciniatis apice obtusis, apotheciis marginalibus rarissimè lateralibus podicellatis amplis, disco concavo pallido, margine elevato. Asci am- pli saccato-subclavæformes sporidia octona elongata cymbiformia seu utrinquè attenuata, more gentis bilocularia, includentes. , Has. Ad rupes insulæ Canariæ à cl. Despréaux lecta. Desc. Cæspites plüs minüsve confertos efformat. Individua solitaria , tune basi umbilicatà fixa leguntur. TaazLus totus planus , subfoliaceus , rigidus , helvolus, seu luteolo-pallescens, quinque pollicaris , sex lineas et ampliüs latus, vel solitarius puncto basis explanatæ (pollicaris et sesquipollicaris) centrali rupibus affixus , vel sæ- piüs cæspites amplos efformans , tum è basi communi minüs expansà surgens, longitudinaliter tenuissimèque ruginosus , irregulariter in ramos divisus iterüm multifidos, omnes planos canaliculatos contortuplicatos, fragi- lissimos. APOTHECIA sæpiüs marginalia, centro longè pedicellata, rarissimè lateralia et tune subtüs impresso con- caviuscula , juniora urceolata, demüm ampla, disco semper concavo pallidos. thallo concolori. Margo thallodes, subtüs Jævis aut vix rugosus, elevatus connivens, nunquàm reflexus. Oss. II m'est également impossible de rapprocher cette espèce d'aucune des précédentes. D'une part la largeur des frondes de son thalle, d’ailleurs très différent de celui du R. fraxinea; de l’autre , sa station sur les rochers, quoique au- cune des formes nombreuses à moi connues du R. scopulorum n'atteigne l'ampleur qu'on retrouve dans le Lichen cana- rien, m’ont laissé dans un doute désespérant sur lequel est fondé le nom spécifique que je lui ai imposé. Elle se rapproche du R. lœvigata, Fr., originaire des Malouines, et que je ne connais que par une phrase diagnostique. EXPLICATION DES FIGURES. PL. VI, fig. 3. Ramalina decipiens. nr Lichen adulte vu de grandeur naturelle et chargé de nombreuses apothécies. o Une thèque contenant des sporidies et grossie 600 fois. p Sporidies isolées , vues au même grossissement. ROCCELLA. AcCx. APoTHECIA orbiculata, scutelliformia , lateralia, à thallo marginata. Discus pri- mitüs apertus , strato carbonaceo impositus. THALLUS primitüs erectus, demüm pen- dulus , cartilagineo-coriaceus, ferè calcareus intüs stuppeus. Discus nigrescens, plüs minès cæsio-pruinosus. ROCCELLA TINCTORIA. Ac. R. thallo coriaceo tereti sublacunoso aut lævi undiquè similari subfliformi glauco, vetusto fusces- ( 102 ) cente , apotheciis subinnatis sessilibusve sparsis, disco convexo nigricante albo- pruinoso marginem thallodem æquante tandem excludente. Asci clavati sporidia fusiformia multiseptata pellucida in- cludentes. Lichen Roccella. Lin. Sp. PI., p. 1622. Pluken. Almag., p. 205, f. 6. Dill. Musc., t. 47, f. 39. Engl. Bot. t. 211. Parmelia Roccella. Ach. Meth. Lich., p. 274. Spreng., 1. c. p. 276. Eschw. Lich. Bras., p. 219. Roccella tinctoria. Ack., Lich. univ., pag. 459, et Syn. Lich. pag. 2453. Fr. Lich. eur., pag. 33. Hook. Engl. FL, v,1, pag. 221. Has. In scopulis maritimis insularum omnium Fortunatarum hanc speciem maximè polymorpham legerunt clarr. Webb, Berthelot et Despréaux. Var. Hypomeca, Ach. lorulis filiformibus longissimis simpliciusculis subconjugatisque prostratis pendulis. Has. Rarissima in insulà Ferri. Despréaux. Os. Rien n’est plus variable que la ramification de ce Lichen qu'on distingue facilement du suivant, par son thalle cy- lindrique. Ce serait assurément perdre de l'encre et du papier, et qui pis est, son temps, chose encore plus précieuse, que d'entreprendre de signaler toutes les formes qu’il revêt. La variété hypomeca est commune aux Canaries et au cap de Bonne-Espérance. ROCCELLA FUCIFORMIS. Ac. R. thallo cartilagineo-coriaceo compresso-plano dichotomo - laciniato glauco-pallescente, apotheciis imarginalibus sessilibus, disco planiusculo cæsio-pruinoso demüum nudo nigro , margine subpersistente. Lichen fuciformis. Lin. Sp. PL., p. 1614, Dill. Musc., t. 29 et 23, f. 61. 4. et B. C. D. Engl. Bot., t. 728. Parmelia fuciformis. Ach. Meth. Lich, p. 258. Spreng., 1. ©. p. 79. Roccella fuciformis. Ach. Lich. univ., p. 440, et Syn. Lich., p. 244. DC. Fl. Fr., p. 355. Fries, Lich. eur., p. 34. Has. Cum priori. Oss. Cette espèce varie beaucoup aussi, mais moins pourtant que la précédente. Le Lichen Roccella est si abondant au Cap-Vert, que les appointemens du gouverneur et la solde de la garnison sont payés sur les produits que son Commerce rapporte au gouvernement. Il est aussi très-commun aux îles Canaries, où, avec le Parmelia perlata, il est l'objet d'un commerce très-productif et très-important pour la teinture. CETRARIA. Acu. reform. ApoTuECIA peltæformia vel è scutellato peltata, apicibus thalii (ramis lobisve) obli- què aflixa, hinc quoque oblique marginata. Discus tenuis, apertus, strato medullari impositus. THALLUS primitüs adscendens , fertilis suberectus , Cartilagineus aut mem- branaceus , lobis teretiusculis aut foliaceis suprà concaviusculis. CETRARIA ACULEATA. Frigs. C. thallo fruticuloso cartilagineo rigido subfistuloso irregulariter ramosissimo spadiceo rainis divari- catis flexuosis nigro-spinulosis nudisve , apotheciis terminalibus peltatis denticulatis aut spinulosis , disco spadiceo. Asci obovati brevissimi sporidia 4-6 elliptica pellucida minutissima (45 millim.) inclu - dentes et in lamina mucilaginosa absque paraphysibus nidulantes. Lichen hispidus. Lightf. Fl. Scot., pag. 883. Engl. Bot., tom. 452. Vaill. Bot. Par., t. 26, f. 8. Dill. Musc., t. 17, f. 51. Lichen spadiceus. Roth. in Bot. Mag., 2, t. 4, f. 1. Coralloides aculeatum. Hoffm. PI. Lich., p. 26, t. 5, f. 2, bona. Cornicularia aculeata., spadicea et muricata. Ach. Meth. Lich., p. 501 et 302. Lich. univ., p. 611 et 612. Syn. Lich., p. 299 et 300. DC. FI. Fr., 11, p. 329. Parmelia islandica var. Spreng., 1. c. p. 280. Cetraria aculeata. Fr. Sched. crit., 9, p. 39, et Lich. eur., p. 56. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 261. Moug.et Nestl., n. 168 el 766. Har. Ad terram in ericetis insulæ Gomeræ lecta. ( 103 ) Ogs. Non-seulement les apothécies sont fort rares dans les échantillons de ce Lichen, mais il est encore très-difMicile d’en rencontrer qui offrent des thèques en bon état. Pour les bien voir, il faut employer un grossissement d’au moins 600 fois le diamètre. Je ne les ai observées ni dans les échantillons de Suède, ni dans ceux des Vosges. Ce sont des exemplaires recueillis en Suisse par M. Webb, qui me les ont présentées en bon état. CETRARIA GLAUCA. Acx. C. thallo membranaceo foliaceo expanso sinuato-lobato ascendente glauco subnitido subtüs nigri- cante aut albo-maculato, laciniis fertilibus elongatis, apotheciis términalibus peltatis, margine thallode ruguloso discum è rubro spadiceum cingente. Asci quàm in priori ferè duplè majores sporidia (typicé ) octona 545 millim. longa, elliptica foventes. Lichen fallax. Web. Spicil. Fi. Germ., p. 244. Lobaria fallax. Hoffm. F1. Germ., 11, p.149, et PI. Lich., t. 46, bona. (sub Platisma). Physcia fallax. DC. F1, Fr., n1, p. 402. Lichen glaucus. Wulf. in Jacq. Collect., 1v, p. 19, f. 2. Cetraria glauca B. fallax. 4ch., Lich. univ., p. 509. Syn. Lich., p. 228. Hook. Engl. FL., v, 1, p. 220. Parmelia glauca. Spreng., 1. ©. p. 283. Cetraria glauca &. fertilis. Fr. Lich. eur., p. 38. Has. Ad terram et muscos in insulâ Gomeràä lecta. Os. Nos échantillons, du quart plus petits que ceux d'Europe, mais du reste leur ressemblant de tout point, ne sont point fructifiés. C’est d’un individu seutellifère, reçu de M. le major de Flotow, que j'ai tiré la diagnose des organes de la reproduction. Observés aussi sur des échantillons de Terre-Neuve, ces organes se sont montrés absolument identiques. Ce Lichen ne paraît pas commun aux Canaries. NEPHROMA. Ac. AroTHeciA peltæformia, reniformia, postica, thalli lobis marginalibus adnata nuda. TALLus cartilagineo-coriaceus subtùs avenius. NEPHROMA LÆVIGATA. Acx. N. thallosubeartilagineo fusco-castaneo nitente, subtüs nudo pallido centro nigricante, utrinquè gla- bro, lobulis fertilibus distinctis, apotheciis badiis. Nephroma Iævigata. Ach. Syn. Lich., p. 242. Peltigera lævigata. Duby, Bot. Gall., p. 597. Peltigera resupinata c. lævigata. Fr. Lich. eur., p. 42. Nephroma resupinatum. Fr. Fl. Scan., p.258, n. 1270. Var. Macroloba, Montag. lobis fertilibus longiusculis, apotheciis maximis. Sporidia elongato-elliptica octona biserialia ad speciem triseptata , sed reverà 4 sporidiola globosa seriata foventia ascis clavatis pa- raphysibus immixtis inclusa. Has. Varietas nostra in sylvis circà Moya et in terrâ inter muscos Montis Sauaillo, in Canariä lecta. Oss. Quoique les thèques ne diffèrent pas dans lesN. resupinata et lævigata, doit-on réunir deux Lichens si dissembla- bles sous un grand nombre de rapports? Notre variété paraît tenir le milieu entre les N. resupinata et cellulosa, Ach. J'ai reçu ce dernier du Chili, et ses lobes fertiles sont aussi allongés que dans le Lichen des Canaries. Celui-ci offre en- core des apothécies d’une très-grande dimension et tout-à-fait hors de proportion avec l’exiguité du thalle; leur plus grand diamètre a, en effet, plus de six lignes. Ce dernier caractère la rapproche de mon Nephroma Lessertianum, ori- ginaire de Bourbon et dont je donnerai ailleurs la diagnose. PELTIGERA. HorFu. AporTueCIA peltæformia rotunda antica thalli lobis marginalibus sæpiüs distinctis innata , primo velata. THazLus frondosus coriaceo-membranaceus subtüs villosus et venosus. ( 104) PELTIGERA CANINA. Horrs. P. thallo membranaceo flaccido scrobiculato tomentoso fusco-viridi , subtüs venisque albis, fibrillis ambitüs candidis, apotheciis rufis ascendentibus rotundatis demüm semirevolutis verticalibus. Spo- ridia acicularia longissima ad speciem multiseptata ascisque pellucidis clavatis elongatis inclusa. Lichen caninus. Lin. Sp. PL., p. 1616.Vaill. Bot. Par., t. 21, f, 16. Dill. Musc., t. 27, f 102. Engl. Bot., t. 2299, Fl. Dan., t. 167, f. 2. Jacq. Collect., 1v, t. 44, f. 1. Peltigera canina. Hoffm. F1. Germ., p. 106. Ach. Meth. Lich., p. 239, «, B, Y. Ejusd. Lich. univ., p. 517, et Syn. Lich., p. 239, (sub Peltidea). DG. FL. Fr., 11, p. 406. Fr. Lich. eur., p. 45. Hook. Engl. Fl,, v, 1, p. 215. Exsic. Fries. Lich. Suec., n. 111. Moug.et Nestl., n. 154. Has, In terrâ nudâ ad margines sylvarum lecta. O8s. Les sporidies de ce genre sont remarquables et tout-à-fait différentes de celles du genre précéden:. Elles sont en aiguille et mesurent les trois quarts, au moins, de la longueur des thèques. Leur longueur absolue est de cinq à six cen- tièmes de millimètre, tandis que leur diamètre ne dépasse pas un trois-centiéme de millimètre. Celles du P. horizonta- lis, que j'ai étudiées comparativement, sont de moitié plus courtes et deux fois plus larges, mais elles sont amincies aux deux extrémités, et manifestent ainsi une tendance à revétir la forme aciculaire, caractère étranger au genre Nephroma. La définition que donne M. Fée (1), de ces organes dans le P. horixontalis, est plus exacte que sa figure. Mes analyses ont été faites, pour la première espèce, ou le P. canina, sur un des échantillons des fascicules de Frics, et, pour la se- conde, sur une apothécie détachée des Stirpes Vogesiacæ de Mougeot. SOLORINA. Acn. APOTHECIA Orbicularia, laminæ thalli adnata, maculæformia, velo fugacissimo tecta. THarLus foliaceus, coriaceus, iobatus, subtùs venosus aut avenius, fibrillosus. SOLORINA DESPREAUXII Monrac. S. thallo minuto cartilagineo - coriaceo orbiculari reniformive ambitu sinuato-repando revoluto è vi- ridi olivascente subtüs concolori albo-fibrilloso , apotheciis in fundo laminæ frondis orbiculatim depres- sæ planis, disco badio, nec juniori velato. Asci longissimi clavati subflexuosi. Sporidia oblonga bilocula- ria crassa opaca ob ascos cito rumpentes inter paraphyses libera. Solorina virescens. Despr. in Sched., n. 6. Has. Ad terram humidam in montibus insulæ Canariæ hanc speciem eximiè distinctam detexit cl. Despréaux cujus nomine, ut æquum, inscriptam volui. Desc. TuazLus cartilagineo-coriaceus, monophyllus, cæspitosè congregatus, subimbricatus, orbicularis nephroideusve, minutus, vix duas lineas diametro superans, ambitu sinuato-repandus revolutusque, suprà ri- mulosus, humidus obscurè vel ex atro viridis, siccus olivaceus , aut fuliginoso-olivaceus, subtüs concolor, fibrillis albis ramosis confervoideis totus coopertus. APOTHECIA in quâque squamä pauca, sæpê solitaria. LAMINA proligera ætate provectà, in fundo laminæ frondis depresso-saccato badia , plana , nunquäm urceolata, in statu vel juniori nuda, velo scilicet nullo tecta. SrrucrurA frondis :sub cortice stratum gominon cernitur crassum è gonidiis magnis lætè viridibus constans , quod sub strato celluloso laminæ proligeræ continuatur et ipsum strato filamentoso ar- ticulato, ex quo fibræ radicellæformes oriuntur , incumbit. Thallus habitu et colore £'rdocarpon Guepini mul- tüm refert. Oss. Il faut renoncer à distinguer des espèces , si l’on ne veut faire de celle-ci qu'une variété du S. saccata. L'esprit répugne à un tel rapprochement. En effet, le port, la consistance et l'exiguité des frondes, même adultes, la forme des la- mes proligères, l'absence de tout résidu de velum, etc., tout milite en faveur de sa distinction comme espèce. Elle est au S. saccata ce que l'Endocarpon Guepini est àV'E. miniatum, Ach. Il suffit de la voir pour la distinguer de sa congénère à l’instant, et de la voir une fois pour ne jamais plus la méconnaitre. (1) V. Fée, Supplém. à l’'Ess, sur les Grypt., etc., p. 147, t. 49, f. 23. ( 105 ) EXPLICATION DES FIGURES. PL VI, fig. 5. Soborina Despreauxü. r Touffe de ce lichen vu de grandeur naturelle. Cette touffe se compose d’un grand nombre d'individus de différens âges. s Un individu isolé montrant vers le bas une lame proligère occupant le fond du godet formé par le thalle adulte. { Un autre individu lobé offrant deux apothécies commençantes. z Coupe verticale de l'individu s passant par le centre de l’apothécie , pour montrer les crampons ou fausses racines qui partent du dessous , les formes que revêtent soit le thalle, soit l’apothécie, enfin la manière dont celle-ci est enchâssée dans le premier. Ces trois figures s , t , w sont grossies 8 fois. v Une thèque contenant des sporidies , le plus ordinairement au nombre de huit ; elle est grossie 200 fois. x Sporidies libres et müres, grossies environ 400 fois. STICTA. DELISE. APoTHEcIA scutelliformia margini aut disco thalli adnata, margine (sæpè obliquo et decorticato) subtüs libero. Discus primitüs clausus nuclei instar sub sirato gonimo oriens, dein eleyatus, explanatus, nudus, strato medullari impositus. THALLUS è centro expansus , foliaceus, coriaceo-cartilagineus , subtüs villosus, cyphellis macu- lisve discoloribus variegatus , rarissimè venosus. STICTA AURATA. Ac. S. thallo submembranaceo laciniato-lobato glauco-rutilante, subtüs tomentoso , cyphellis sorediifor- mibus citrinis adsperso, apotheciis marginalibus subpeltatis obliquis, margine citrino, disco badio-pur- pureo. Asci (ut in omnibus sequentibus) clavæformes paraphysibus immersi sporidia cymbiformia te- traspora luteo-fusea uni- aut biseriata continentes. Platisma crocatum. Hoffm. PI. Lich., t. 58, f. 1-3. Lichen auratus. Engl. Bot., t. 2359. Dill. Musc., t. 84, f. 12. Sticta aurata. Ack. Meth. Lich., p. 277. Lich. univ., p. 448, et Syn. Lich., p. 232. Delise Monogr. Stict., p. 49, t. 2, f. 5-6. Zenk. in Gæb. Waarenk., p. 197, t. 28, f. 9. Duby, Bot. Gall., p. 600. Fr. Lich. eur., p. 50. Hook. Engl. FI., vV.3,p. 205. Nephroma aurata. Pers. Gaudich. in Freyc. Voy. Uran., p. 202. Parmelia aurata. Eschw. Lich. Bras., p. 216. Ic. select. crypt., p. 24, t. 14, f. 4, eximia. Has. Ad saxa, rupes et arborum truncos in insulis Teneriffà et Gomerâ semper sterilis lecta. STICTA FULIGINOSA. Ac. S. thallo coriaceo-membranaceo orbiculato rotundato-lobato rugoso lurido, subtüs pallidiori tomen- toso, cyphellis concavis albidis adsperso, apotheciis sparsis sessilibus orbiculatis rufis, margine decorti- cato pallidiori. Asci..…. Lichen fuliginosus. Dicks. PL. crypt. Brit. fasc., 1, p. 15.Dill. Musc., t. 26, f. 100. A. Engl. Bot., t. 4105. Sticta fuliginosa. Ach. Meth. Lich., p. 281. Lich. univ., p. 457. et Syn. Lich., p. 236. DC. FI. Fr., 1, p. 404. Delise, 1. c. p. 74, t. 6, f. 20. Spreng., 1. c. p. 303. Fries, Lich. eur., p.52. Hook. Engl. Fl., v.1, p. 206. Exsic. Moug. et Nestl., n. 542. Has. In montibus excelsis insulæ Gomeræ sterilem invenit el. Despréaux. STICTA FILICINA. Ac. S. thallo coriaceo - membranaceo suprà cinereo-plauco subcinerascente , subtüs rufo-crocato tomento brevi denso vestito venisque extantibus anastomosantibus reticulato, & basi substipitata sensim in fron- dem laciniatam dilatato-expanso, laciniis sinuato-lobatis ambitu rotundato crenulatis (in speciminibus IT. — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — 14 ( 106 ) Corsicis Canariensibusque) tenuissimè dissectis, cyphellis raris irregularibus amplis pallidis, apotheciis sparsis , disco rubro demüm convexiusculo fusco, margine thallode tenui integerrimo. Lichen Filix. Swartz, Meth. Musc., t. 9, f. 1. Platisma Filix. Hoffm. PL, Lich., t. 55, f. 1-2. Sticta Filicina. Ach. Meth. Lich., p.275. Lich. univ., p. 445, et Syn. Lich., p. 23. Delise, 1. c. p. 120, t. 42, f. 49, (icon Hoffmanni). Spreng., 1. c. p. 303. Sticta Dufourii. Delise, 1. c, p. 78, t. 6, f. 22, ex specim. — Duby, Bot. Gall., p. 599. Has. Ad truncos arborum in sylvis insulæ Canariæ circà la Madre de Moya legit cl. Despréaux. Os. Si quelque chose doit surprendre de la part d’un botaniste aussi profondément versé que l’est M. Delise dans la connaissance des Lichens, c’est de le voir, dans son excellente monographie, saluer d’un nom nouveau une espèce si facile à distinguer de ses congénères et dont il avait sous les yeux, à défaut d'échantillons authentiques, l'excellente figure don- née par Hoffmann. Il est probable que, trompé par les limites géographiques assignées au Sticta filicina, il n'aura pas osé réunir des Lichens croissant sous des latitudes si diverses ; car, il faut bien remarquer que s’il avait des individus venant des Canaries, il en possédait aussi de Corse et de Bretagne. Je conviendrai tout d’abord que les échantillons recueillis dans la forêt de Briquebec, et qu’il m'a envoyés lui-même comme douteux, mais que, plus tard, j'ai reçus en bon état de M. Lenormand, n'offrent pas, comme ceux des Canaries, et surtout ceux de Corse, que je tiens de l’amitié de M. Soleirol, tous les caractères énumérés dans l’exacte description d’'Hoffmann, c’est-à-dire la forme décidément stipitée, les nervures du dessous des frondes d'autant plus saillantes qu’elles se rapprochent du pseudostipe ou de la base, et formant par leurs anastomoses un réseau dont les mailles diminuent de grandeur à mesure qu'elles atteignent le sommet des frondes où elles disparaissent ; enfin, ce duvet court, mais abondant et d’une belle couleur brune safranée, dont cette même surface est re- couverte. Dans ces échantillons de la France occidentale, qui n’ont pas été soumis à l'influence, soit de la chaleur du 50- leil d'Afrique, soit de la vive lumière diffuse qui éclaire ces contrées méridionales, le tomentum, ou le duvet en question, est, au contraire, pâle, ou devient même fuligineux dans le centre; le fond des cyphelles, au lieu d’être d’un jaune pâle, est au contraire d’un blanc de lait (ce qui, par parenthèse, diminue beaucoup la valeur que l’on accorde à la coloration de ces organes); mais ilreste encore, pour témoigner de l’affinité des deux Lichens , ces nervures ou veines anastomo- sées, et surtout la forme stipitée des frondes. Qu’y a-t-il, au reste, d'étonnant, de rencontrer en Europe cette espèce originaire de la Nouvelle Zélande et de la Jamaïque ? N’y a-t-on pas aussi trouvé, et, notez bien ceci, dans les mêmes lo- calités, c’est-à-dire en Bretagne, en Normandie et en Corse, le Sticta aurata? N’a-t-on pas dernièrement découvert en Angleterre le Sticta macrophylla, qu'on croyait jusqu'ici une espèce exotique ? Il est vrai que ces espèces ne fructifient pas dans nos climats, mais c’est un fait commun à beaucoup d’autres plantes. Au lieu des fructifications, nous trouvons chez la plupart, comme dans le Sticta fuliginosa, ces efflorescences sorediformes qui donnent un facies particulier à ce Lichen venu dans nos contrées septentrionales. Le Sticta Ambavillaria lui-même ne pourrait-il pas être, comme quelques lichéno- graphes l'ont avancé, l’état parfait ou fertile du Sticta fuliginosa, dont les apothécies sont si rares, que ceux mêmes qui disent les avoir observées en France, n’ont jamais pu me les faire voir. Ce qui a dû encore induire en erreur le savant monographe de Vire, c’est l'inexactitude des termes dans lesquels Acharius a établi la diagnose du Sticta filicina qu'il dit : «subtüs nudiusculo », quand Hoffmann affirme au contraire que la face inférieure de ce Lichen est : «ex ochreo et coriaceo in elegantem croceum vergens colorem, tomento ex villo perbrevi » spongioso obducta in plicas seu rugas elevata, à peripherià frondis et laciniarum stipitem versüs convergentes, sensim- > que crassiores. » M. Despréaux a fort bien déterminéles échautillons qu’il a envoyés à M. Webb, lesquels sont d'ail- eu rs identiques à ceux recueillis en Corse. M. Soleirol a trouvé tous les âges de cette espèce ; il ne sera pas, je crois, su- perflu de tenir note de sa morphose, jusqu'ici inconnue, Je possède des frondes jeunes depuis une ligne jusqu'à huit lignes de hauteur , toutes fixées par l'espèce de rétrécissement stipitiforme à la tige principale du Madotheca platyphylloidea, venu sur les écorces. Elles ont la forme petaloïde et ressemblent parfaitement, les plus jeunes, à l’Agaricus petaloides en miniature ; les plus âgées, au Padina tenuis, ou rosea. Leur face inférieure est déjà réticulée, mais on n’y voit aucun ru- diment de ce duvet qui doit un jour la recouvrir. La face supérieure est d'un gris-cendré, qui sur les bords se méle d’une teinte fuligineuse. Ce n’est qu'avec l'âge que le dessous des frondes se recouvre de ce duvet d’un beau jaune safrané, et que leur périphérie se découpe en lobes arrondis plus ou moins déchiquetés. La tendance de cette espèce à subir une semblable anamorphose est telle, que les échantillons de Juan Fernandez sont découpés presque jusqu’à la nervure moyenne, et que chaque découpure ou lanière est chargée de nombreuses folioles très-petites et très-découpées elles- mêmes, dont l’ensemble conserve la forme générale propre à ce Lichen remarquable (1). (1) Cfr. Prodr. Fl. Juan Fern. in Ann. Sc. nat. 2e sér. Bot., tom. 4, p. 89. Sticta filicina var. a. marginibus isidiopho. ris. Cette variété seule appartient, comme anamorphose, à l'espèce en question. L'espèce que j'ai mentionnée là comme type, est, ou une espèce nouvelle, ou bien n’est qu’unedes nombreuses variations du Sticta damæcornis. ( 107 ) Le Sticta filicina, comme le S. aurata, devient conséquemment une espèce française. STICTA DAMÆCORNIS. Ac. * S. thallo coriaceo-membranaceo pallido-glaucescente fuscescenteve, subtuüs villoso-tomentoso brunneo- fusco , flabellari - vel pinnatifido - laciniato , lacinus planis aut subcanaliculatis sublinearibus sinuato- lobatis , lobulis apice rotundatis repandis corniculatis retuso-truncatis aut bifidis, cypheilis urceolatis immersis albicantibus, limbo tenui erecto, apotheciis sparsis, sæpiùs marginalibus, disco plano vel con- vexo rufo-fusco, demüm cum margine thallode eroso-dentato vel et integerrimo nigricante. Asci et spo- ridia ut in S'ucté auraté, majores tamen. Lichen damæcornis. Swartz, Fl. ind. occ., 111, p. 1900. Platisma Cornu Damæ. Hoffm. PI. Lich., t. 24, f. 4-7. Dill. Musc., t. 29, f. 115. Sticta damæcornis. Ach. Meth. Lich. p. 270. Lich. univ., p. 446, et Syn. Lich., p. 251. Delise, Monogr., p. 105, t.9, f. 39. Spreng., 1. c. p. 303. Parmelia damæcornis. Eschw. Lich. Bras., p. 215. Sticta dichotoma. Delise, 1. c. p. 107, t. 9, f. 40, A. Sticta plumbea. Ejusd., 1. c. p. 109, t. 9, f. 41. Var. Canariensis Ach. thallo cinereo-flavo-fuscescente humecto viridi flabellato-laciniato , lacinüs latiusculis divergentibus obtusè dentatis, apice bifidis, subtüs tomento fuscescenti-citrino obducto, cy- phellis pallidis , apotheciis sparsis interdüm confertis , disco è rufo ferrugineo - fusco demüm convexo marginem thallodem tandem excludente. Sporidia et asci ut in typo. Sticta damæcornis ©, Canariensis. Ach. Syn. Lich., p. 232. Sticta Canariensis. Bory, Herb. Delise, 1. c. p. 114, t. 44, f. 45. Has. In truncis Perseæ canariensis in sylvà Teneriffæ, las Mercedes, etad saxa Canariæ fertilis lecta. Oss. Les auteurs de l’histoire naturelle des Canaries et M. Despréaux ont recueilli tant et de si beaux exemplaires de ce Lichen, que j’ai été dans les meilleures conditions possibles pour l'étudier et décider de la place qu'il doit définitive- ment occuper. Je ne pense pas qu'on doive le séparer du S. damæcornis, qui varie de tant de manières, qu’on peut, dans un grand nombre d'échantillons, retrouver toutes les transitions possibles entre la consistance papyracée ou coriace du thalle, ses diverses dimensions, le mode varié de la division des lobes, la forme plane ou canaliculée de ceux-ci, l’abon- dance ou la rareté et la nuance plus ou moins foncée du duvet tomenteux du dessous, les formes et la position des apo- thécies aux différens âges du Lichen, etc. On décuplerait le nombre des espèces, au grand détriment de la science, sil'on se laissait aller au désir de distinguer ainsi de pures individualités. STICTA HERBACEA. Dezrse. S. thallo membranaceo-coriaceo adpresso lævi obscurè viridi ( glaucescente subfusco) , subtuüs villoso, laciniis sinuato-repandis apice rodundatis, apotheciis sparsis, margine thallode inflexo subdecorticante, disco rufo. Asci et sporidia generis , hæc ver utrinque magis acuminata, juniora bi— , adulta quadri- locularia. Lichen herbaceus. Huds. Fl. Angl., p. 344. Dill. Musc., t. 25, f. 98. Engl. Bot., t. 294, Fl. Dan., t. 4127. Pulmonaria herbacea. Hoffm. PL. Lich., t. 10, f. 2. Parmelia herbacea. Ach. Meth. Lich., p. 218. Lich. univ., pr 459, et Syn. Lich., p. 198. Hook. Engl. F1., v. 1, p. 200. Sticta herbacea. Delise, Monogr., p. 132, t. 16, f. 36. Duby, Bot. Gall., p. 600. Spreng., I. c., p.302. Fr. Lich. eur., p. 55. Has. Ad radices arborum in sylvis Teneriffæ à cl. Despréaux lecta. STICTA PULMONACEA. Acu. S. thallo coriaceo laxo lacunoso reticulato saturatè viridi ( subcervino ) laciniis elongatis discretis si- nuato-lobatis, subtùs tomentosis maculis nudis albis, apotheciis submarginalibus decorticantibus rufis. Sporidia et asci generis. Lichen pulmonarius. Lin. Sp. PL., p.1612. Mich. Nov. Gen.,t. 45. Dill. Musc., t. 29, f. 113. Engl. Bot., t. 572. Pulmonaria reticulata. Hoffm. PI. Lich., t. 4, f. 2. ( 108 ) Parmelia pulmonacea. Ach. Meth. Lich., p. 220. Sticta pulmonacea. Ach. Lich.univ., p. 449, et Syn. Lich., p: 233. Delise, |. c., p. 139, t. 17, f. 60. Spreng., |. c., p. 302. Duby, Bot. Gall., p. 599. Fr. Lich. eur., p. 83. Hook. Eng. Fl., v. 1, p. 206. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 17. Moug.et Nestl., n. 62. Sommerf. Norv., n. 151. Ogs. M. Webb n’a pas recueilli, mais possède dans son herbier des échantillons du Sficta linita, Ach., provenant de la collection de Desfontaines, et qui, d’après l'étiquette seraient originaires des Canaries. Has. In sylvis Teneriffæ et Gomeræ ad arborum truncos sterilis lecta. STICTA SCROBICULATA. Acx. S. thallo coriaceo laxo scrobiculato plumbeo { glaucescente ) lobato, lobis rotundatis subintegris, sub- tüs tomentoso, maculis nudis albis, apotheciis sparsis decorticatis, disco plano rufo-fusco. Asci elongati clavæformes mox rumpentes sporidia acicularia seu longissimè navicularia quadriseptata includentes. Lichen scrobiculatus. Scop. F1. Garn., 11, p. 384. F1. Dan., t. 1007. Mich. Nov. Gen., t. 49. Ord., xxxr. Dill. Musc., t. 29, f. 114. Engl. Bot., t. 497. Lichen plumbeus. Roth. Bot. Mag., 2, t. 1,f. 2. , Lichen verrucosus. Huds. Fl. Angl., p. 545. Wulf. apud. Jacq. Collect., 4, t. 18, f. 2. Pulmonaria verrucosa. Hoffm. PI. Lich., t. 1, f. 4. Parmelia serobiculata. Ach. Meth. Lich., p. 219. Sticta scrobiculata. Ack. Lich. univ., p. 455, et Syn. Lich., p. 254. Delise, Monogr., p. 132, t. 18, f. 69. Spreng., I. c. p. 502. Duby, Bot. Gall., p. 599. Fries, Lich. eur., p.53. Hook. Engl. F1., v. 1, p. 206. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 78. Moug. et Nestl., n. 424. Has. In terrâ subumbrä sylvarum imprimis loco {a Cumbre dicto in Canariâ nec non ad fruticum trun- cos v. g. Ericæ arboreæ in Teneriffä lecta. PARMELIA. FRIES. APOTHECIA scutelliformia, orbicularia, thalli disco horizontaliter adnata , margine thallode æquali. Discus primo conniventi-clausus subceraceus. TaALLus è centro ho- rizontaliter expansus, bilateralis, formà varius, hypothallo suffultus. PARMELIA PERFORATA. Ac. P. thallo foliaceo-imbricato membranaceo viridi-glaucescente, subtùs nigro atro-fibrilloso, lobis rotun- datis ciliatis, apotheciis podicellatis margine integerrimis , demüm amplis perforatis , disco rufo. Asci obovati sacciformes sporidia subrotunda ellipticave limbo hyalino crasso cincta absque ordine includen- tes nucleoque gelatinoso nidulantes. Lichen perforatus. Jacq. Collect., 1, p. 116, t. 4. Swartz, F1. Ind. Occ., 11, p. 1903. Dill. Musc., t. 20, f. 42, 48, et t. 82, f. 3. Platisma perforatum. Hoffm. PL. Lich., i. 13, f. 1, cum descriptione. Parmelia perforata. Ach. Meth. Lich., p. 217. Lich. univ., p. 459, et Syn. Lich., p. 198. Fée, Crypt. écor. off., p.121, t. 32, f. 3. Spreng., 1. c., 289. Fries, Lich. eur., p. 58. Hook. Engl. F1, v. 1, p. 200. Has. In saxis montis excelsi Saucillo in Canari lecta. PARMELIA PERLATA. Acx. P. thallo foliaceo - imbricato membranaceo lævi virescenti-glauco subtüs fusco-nigro obsoletè fibril- loso, lobis rotundatis nudis, apotheciorum disco rubro, margine tenui. Asci et sporidia prioris. Lichen perlatus. Lin. Syst., 808. Vaill. Bot. Par., t. 21, f. 12. Mich., Nov. Gen., t. 50,f. 1. Dill. Musc., t. 20, f. 39. Wulf. in Jacq. Collect., 1v, t. 10. Parmelia perlata. Ach. Meth. Lich., p. 216. Lich. univ., p.458, et Syn. Lich., p. 197. Spreng., 1. c. p. 288. Duby, Bot. Gall., p. 606, excl. var. Ÿ. Fries. Lich. eur., p. 59. Montag. in Hist. phys. polit. et nat. Cuba, Bot. Crypt. ed. franç., p. 250. Exsic. Moug. et Nestl., n. 253. (109 ) Has. Ad saxa et truncos arborum in insulis Canariensibus frequens, sed sterilis lecta. Var. Olivetorum Ach. thallo glauco - virescenti subtüs atro subnudo , loborum marginibus elevatis crispis pulverulentis. Lichen dubius. Wulf., 1. ©. t. 19, f. 2, Parmelia perlata, Var. Olivetorum. Ach. Lich. univ., p. 458, et Syn. Lich., p. 198. Dill. Musc., t. 20, f. 59, B. Mon- tag., 1. C. Has. Ad saxa et arbores insularum omnium Canariensium ad pannos tingendos junior tantüm, apothe- ciis nondüm evolutis, et saxicola in Britanniam invecta Canary Moss dicitur, accolis quoque Canarien- sibus Musgo sive Muscus vocatur. . Os. C’est principalement à Fortaventure qu’on recueille abondamment le Lichen en question, pour lelivrer au commerce. M. Despréaux prétend qu'il diffère du P. perlata, par la couleur qu’on en retire. Mais comme ce botaniste fait la même observation à l'égard d'échantillons parfaitement bien caractérisés du P. tiliacea, il est probable que les différences des produits tiennent aux procédés qu’on emploie pour les obtenir. PARMELIA TILIACEA. Ac. P. thallo foliaceo - imbricato submembranaceo lævigato glauco-albicante , sæpiüs pruinoso, subtus fusco atro-fibrilloso , lobis sinuato - laciniatis , apotheciorum disco badio , margine integro. Asci in nu- cleo mucilagineo nidulantes subclavati sporidia subrotunda pellucida limbo mediocri cincta nullo or- dine disposita includentes. Lichen tiliaceus. Hoffm. Enum. Lich., p. 96, t. 16, f.2,et Mich., Nov. Gen., t. 45. Ord., xv. Engl. Bot., t. 700. Lichen quercinus. Wild. Fl. Berol., t. T, f. 45. Lichen quercifolius. Wulf. ap. Jacq. Collect., 11, p. 127,t.9, f. 2. Imbricaria quercifolia. DC. Fl. Fr., 11, p. 390, Parmelia tiliacea. Ach. Meth. Lich., p. 215. Lich. univ., p. 460, et Syn. Lich., p.199. Duby, Bot. Gall., p. 601. Fries, Lich. eur., p. 59. Hook. Engl. F1., v. 1, p. 200. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 169. Moug. et Nestl.,n. 445. Has. Ad truncos Cerasorum necnon Castanearum in insulis Canariâ et Gomerà à cl. Despréaux lecta. Var. Scortea Ach. thallo subcoriaceo glabro albo , punctis nigris adsperso, lobis sinuato-crenatis in- cisisque. Parmelia scortea, Ach. Meth. Lich., p. 215, Lich. univ. p. 461. et Syn. Lich., p. 197. Has. Ad terram et rupes frequens in Canariâ reliquisque Fortunatis; el. Webb. S'uictæ glomeruliferæ quâcumnon confundenda, simillima. Oss. Je n'ai point vu les sporidies biloculaires que M. Fée (Supplém., p. 147) attribue à cette espèce et qu'il reprè- sente dans la fig. 20 de la planche 43, Addenda, mais bien comme il les a figurées au même lieu en e’. PARMELIA BORRERI. Turn. P. thallo foliaceo - imbricato cartilagineo-membranaceo læviusculo glauco-cinerascente, subtüs atro- fibrilloso, laciniis apice rotundatis utrinquè nudis,apotheciorum disco nudo rubro-badio, margine inte- gro. Asci in nucleo mucilagineo nidulantes primô globosi demüm ovati pellucidi sporidia subglobosa inordinata et inter se ad speciem cohærentia includentes. Lichen Borreri. Engl. Bot., t. 1780. Parmelia Borreri. Turn. in Ach. Lich. univ., p. 461. Turn. in Act. Soc. Lin. Lond., 1x, p. 148, t. 13, f.2. Duby, Bot. Gall., p.601. Fr. Lich. eur., p. 60. Hook. Engl. Fl., v.1, p. 199. Exsic. Moug. et Nestl., n. 654. Has. Ad montem Doramas in Canari legit sterilem cl. Despréaux. PARMELIA SAXATILIS. Acu. P, thallo foliaceo-imbricato subcartilagineo reticulato-lacunoso opaco glauco-cinerascente, subtüs ni- gro atro-fibrilloso, laciniis sinuato-lobatis retusis, apotheciorum disco badio , margine demum crenato. ( 110 ) Asci saccato-clavati quàm prioris duplo longiores; sporidia autem conformia vixque majora includentes et nucleo mucilaginoso nidulantes. Lichen saxatilis. Lin. F1. Suec., n. 1075. Sp. PL., p. 1609. Mich. Nov. Gen., t. 49. Ord., xx, f. 4. Dill. Musc., t. 24, f. 83. Hoffm. Enum. Lich., p. 83, t. 15, f. 1, t. 16, f. 1 ( corr. Fries). Wulf. ap, Jacq. Collect., 1v, t. 20, f. 2. Engl. Bot., t. 603. Imbricaria retiruga, DC. F1. Fr., 11, p. 389. Parmelia saxatilis. Ach., Meth. Lich., p. 204. Lich. univ., p. 469, et Syn. Lich., p. 203. Spreng., 1. ©. p. 285, excl. syn. Duby, Bot. Gall., p. 601. Fries, Lich. eur, p. 61. Hook. Engl. Fl., v. 1, p. 199. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 168. Mous. et Nestl., n. 349 et n. 758. Has Ad terram muscosam et arborum truncos in Canariä fertilis lecta. PARMELIA PHYSODES. Fares. P. thallo foliaceo-imbricato subinflato lævi glauco -albescente, subtüs glabro atro, laciniis linearibus sinuatis , apotheciorum disco hepatico. Asci saccato.- obovati sporidia parva prorsus globosa limbata, limbo angustiore subobscuro includentes, nucleo mucilagineo. a. Apicibus clausis. Fries. Lichen physodes. Lin. Sp. PL., p. 1610. Mich., Nov. Gen., t. 50. Ord., xxv, Î. 1, 2. Dill. Musc.,t.20, f. 49. Hoffm. Enumer. Lich., t. 45, f. 2. Engl. Bot., t. 126. Fl. Dan., t. 1186, f. 2. Imbr:caria physodes. DC. F1. Fr.,11, p. 393. Parmelia physodes. Ach. Meth. Lich., p. 250. Lich. univ., p. 492, et Syn. Lich., p. 218. Spreng., 1. c. p. 289. Duby, Bot. Gall., p. 602. Fries, Lich. eur., p. 64. Hook., |. c. p. 204. Exsic. Æries, Lich. Suec., n. 291. Moug. et Nestl., n. 159. * Nigro-vittata, thalli laciniis ambitu atro-nitentibus. Parmelia duplicata. Ach. Meth. Lich., p. 252. Parmelia physodes, vittata. Ejusd. Syn. Lich, 1. c. Has. Typus in terrâ inter muscos, forma * vero ramulos investiens crescit. PARMELIA CONSPERSA. Ac. P. thallo foliaceo-imbricato submembranaceo polito stramineo -virescente, subtüs fusco nigro-fibril- loso, laciniis sinuatis planis, apotheciorum disco badio , margine integro. Asci saccato - clavati sporidia oblonga elimbata inordinata foventes et ipsi nucleo mucilagineo nidulantes. Lichen centrifugus. Hoffm. Enum. Lich., t. 10, f. 3 (non Lin.) Dil, Musc., t. 24, f. 75. Squamaria centrifuga. Hoffm. Pl. Lich., t. 16, f. 2. Parmelia conspersa. Ach. Meth. Lich., p. 205. Lich. univ., p. 486, et Syn. Lich., p. 209. Spreng., 1. c. p. 286. Duby, Bot. Gall., p. 602. Fries, Lich. eur., p. 69. Hook., ]. c. Exsrc. Fries, Lich. Suec., n. 167. Moug. et Nestl., n. 160. Has. In arborum truncis et ad saxa imprimis in Gomerä lecta. PARMELIA PARIETINA. Ac. P, thallo foliaceo squamulosove imbricato membranaceo sublobato luteo , subtüs pallidiori obsoletè fibrilloso, apotheciis elevato-marginatis integerrimis, disco luteo. Asci clavato-saccati pellucidi sporidia octona elliptica utroque apice sporidiolum ? globosum continentia foventes inter paraphyses nidulantes. Cfr. Everniæ scorigenæ icon. Lichen parietinus. Lin. Sp. PL., p. 1610. Dill. Musc., t. 24, f. T6. Engl. Bot., t. 194. FI. Dan., t. 4005. Hoffm. Enum. Lich., t. 18, f. 1. Parmelia parietina. Ach. Meth. Lich., p. 213.Lich. univ., p. 465. Spreng., 1. ©. p. 291. Duby, Bot. Gall., p. 606. Fries, Lich. eur., p. 72. Hook., |. c. p. 204. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 258. Moug. et Nestl., n. 66. Desmaz. Crypt., n. 143. Has. Specimen detritum apotheciisque orbatum ex insulis Fortunatis relatum in collectione geolo- sicà Webbianä vidi. | ( 111) PARMELIA CHRYSOPHTHALMA. Acx. P. thallo foliaceo cartilagineo decumbente à flavo-vitellino albicante , subtùs nudo pallidiori, pinnati- fido-ramoso , laciniis multifidis ad ambitum fibrillosis, apotheciis subterminalibus , disco aurantiaco, margine thallode fibrilloso-ciliato aut prorsüs nudo. Asci et sporidia ut in priori. Lichen chrysophthalmus. Lin. Syst. nat. et Suppl., p. 451. Mich. Nov. Gen., t. 36, f. 5. Dill. Musc., t. 13, f. 17. Platisma armatum et denudatum. Hoffm. PL. Lich., t. 36, f. 4 et 51, f. 1. Physcia chrysophthalma. DC. Fl. Fr.,nr, p. 401. Duby, Bot. Gall., p. 611. Borrera chrysophthalma « et 6. Ach. Lich. univ., p. 502, et Syn. Lich., p. 224. Hook., I. c. p. 225. Parmelia chrysophthalma. Ach. Meth. Lich., p. 267. Spreng., |. ©. p. 280. Fr. Lich. eur., p. 75. Exsic. Moug. et Nestl., n. 24% (corr. Fries, Lich. Eur.). Has. In Cacto coccionellifero nec non ad Cetrariam glaucam lecta. PARMELIA LEUCOMELA. Ac. P. thallo cartilagineo glauco-albicante ramoso-laciniato , laciniis adscendentibus linearibus elon- gatis subtüs canaliculatis niveo-pulverulentis margine atro-ciliatis, cilüs bi-multifidis, apotheciis lateralibus podicellatis, disco nigro cæsio-pruinoso, margine radiato-ciliato. Asci clavati ampli sporidia maxima luteo-fuliginosa oblonga demüm bilocularia , loculis interdüm inæqualibus, quoque loculo tandem sporidiolum globosum continente, includentes , paraphysibusque stipati. Lichen leucomelas. Lin. Syst. nat. Dill. Musc., t. 21, f. 30, A. Swartz, Obs. Bot., p. 407, t. 11, f. 5. Physcia leucomelas. Michx. Fl. Bor. Amer., 2, p. 326. Borrera leucomela. Ach. Lich. univ., p. 499, Syn. Lich., p. 222. Fée, Suppl., p. 151, t. 45, asci. Hook. Engl. F1., v.1, pag. 223. Parmelia leucomela. 4ch. Meth. Lich., p. 256. Fr. Lich. eur., p. T6. Parmelia speciosa leucomelas. Eschw. Lich. Bras., p. 198. Spreng., 1. c. p. 286. Has. Ad rupes et saxa propè Grucem in summo monte Saucillo Canariæ , etiam in Gomerâ cum apo- theciis lecta. Oss. Les sporidies de cette espèce deviennent brunes en vieillissant, et acquièrent une longueur de 1125 de millimètre sur un diamètre de moitié moindre. Elles sont en tout semblables à celles de l’espèce suivante avec laquelle il eût été plus raisonnable à Eschweiler et Sprengel de la réunir, que de la rapprocher, comme forme, du Parmelia speciosa, dont elle est encore plus distincte par ses autres caractères que par ceux tirés des thèques et des sporidies. PARMELIA CILIARIS. Ac. P. thallo cartilagineo è viridi cervino-glauco laciniis linearibus subascendentibus subtus canali- culatis, fibrillis simplicibus ciliatis, apotheciis podicellatis , margine erecto demüm lacero-dentato, disco-plano nigro-fusco subpruinoso. Asci et sporidia præcedentis. Lichen ciliaris. Lin. Sp. PL., p. 1611. Vaill. Bot. Par., t. 20, f. 4. Dill. Musc., t. 20, f. 45. Fl. Dan., t. 711. Wulf. ap. Jacq. Gollect., 1v, t. 15, f. 1. Engl. Bot., t. 1352. Lichenoides ciliare. Hoffm. PI. Lich., t. 3, f. 4. Physcia ciliaris. DC. FI. Fr., 11, p. 396. Duby, Bot. Gall., p. 612. Parmelia ciliaris. Ach. Meth. Lich., p. 255. Fries, Lich. eur., p. 77. Borrera ciliaris. ÂAch. Lich. univ., p. 496. Syn. Lich., p. 221. Hook. Engl. Fl., v.1, p. 222. Exsrc. Fries, Lich. Suec., n. 139. Moug.et Nestl., n. 64. Desmaz. Crypt., n. 40. Has. Cum priori lecta. Ogs. Les échantillons de la collection ont les laciniures du thalle beaucoup plus étroites que ceux d'Europe. Ils ont également une couleur brune foncée qu'on rencontre rarement chez nous. Ils ressemblent d’ailleurs, trait pour trait, à la variation de ce Lichen que M. Bory a rapportée de Morée, et à laquelle il a donné le nom de longiciliata. J'ai aussi reçu de M. Soleirol la même forme qu'il a cueillie en Corse. ( 112) PARMELIA PULVERULENTA. Ac. P. thallo cartilagineo substellato è viridi fusco cinereo-pruinoso, subtüs atro-pannoso, apotheciis sessilibus , margine tumido, disco plano nigro-fusco subpruinoso. Asci et sporidia ut in duabus prio- ribus sed dimidio minores. Var. a. Muscigena , thalli laciniis appressis angustioribus. Parmelia muscigena. Ach. Lich. univ., p. 412. Syn. Lich , p. 212. Spreng., 1. ce. p. 282. Duby, Bot. Gall., p. 604. Parmelia pulverulenta var. Fries, Lich. eur., p. 79. Has. In Muscis et Jungermannideis in Canari legit cl. Despréaux. Var. b, Pityrea, ambitu laciniarum thalli in pulverem granulosum prorsüs soluto. Lichen griseus. Lamk. Encycl., 3, p. 480. Lichen lanuginosus. Hoffm. Enum. Lich., t. 10, f. 4. Imbricaria grisea. DC. F1. Fr., 11, p. 387. Lichen pityreus. Ach. Prodr., p.124. Engl. Bot., t. 2064. Parmelia pityrea. Ejusd. Lich. univ., p. 483. Syn. Lich., p. 201. Spreng., |. ©. p. 288. Duby, Bot. Gall, p. 605. Hook. Engl. FI, v.1, p. 201. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 105. Moug. et Nestl., n. 352. Has. Ad rupes loco {4 Madre de Moya dicto in Canarià à cl. Despréaux lecta et ut species nova no- mine Parmeliæ Webb salutata. PARMELIA SPECIOSA. Acu. P. thallo cartilagineo-membranaceo virescenti-glauco epruinoso , subtüs lacteo, laciniis obtusis ciliato-fibrillosis, apotheciis subsessilibus , margine incurvo. crenato , disco concavo rufo-fusco sub- nudo. Asci et sporidia ut in P. leucomelä et ciliari. Lichen speciosus. Wulf. ap. Jacq. Collecr., nr, t. 7. Imbricaria speciosa. DC. Synops., p. 83. Parmelia speciosa. Achk. Meth. Lich., p. 198. Lich. univ., p. 480. Syn. Lich., p. 214. Spreng., |. c. p. 286 (excel. syn.). Eschw., 1. ©. p. 198 (excl. syn.). Duby, Bot. Gall., p. 603. Fries, Lich. eur., p. 80. Hook. Engl. FI., v. 1, p. 201. ExsIiC. Moug. et Nestl., n. 605. Has. Muscicola ad radices arborum in Canaris, loco incerto, sterilis lecta. Oss. Cette espèce paraît rare en fructification. Sur un très-grand nombre d'échantillons d'Europe, je n’en ai qu’un en cet état; il me vient de Schleicher. Les autres sont tous exotiques. C’est sur celui d'Europe que j'ai étudié les thèques et comparativement sur une variété du Brésil, dont Persoon a fait son Parmelia phyllocarpa. PARMELIA STELLARIS. Ac. P. thallo subcartilagineo glaucescente nudo epruinoso, laciniis multifidis subtus albidis fibrillosis, apotheciis sessilibus, margine tunidulo subintegro , disco fusco-atro subpruinoso. Asci et sporidia hujusce tribus. Var. a, Aipolia, thallo stellari-expanso , laciniis ad ambitum rosulæ latioribus applanatis margine vix aut breviter fibrillosis. Lichen aipolius. Ehrh. PL. crypt., n. 197. Imbricaria aipolia. DC. F1. Fr.,11, p. 386. Parmelia aipolia. Ach. Meth. Lich., p.210. Lich.….univ., p. 417. Syn. Lich., p. 215. Duby, Bot. Gall., p. 605. Parmelia stellaris var. a. Fries, Lich. eur., p. 82. Var. b. Hispida, thalli laciniis ascendentibus, apice sæpè tubuloso-inflatis, margine longiüs hispidis. Lichen hispidus. Wulf.. ap. Jacq. Collect., t. 6, f. 3. Hoffm. PL, Lich., t.5, f.2, 3 (sub Lichenoïdes). F/. Dan., t. 4486, f. 4. Parmelia tenella. Ack. Meth. Lich., p.250. Borrera tenella «. Ach. Lich. univ., p. 498. Syn. Lich., p. 221. Engl. Bot., t. 1551. Parmelia stellaris var. b. hispida. Fries, 1. c. (113) Exsic. Moug. et Nestl., n. 450, a. Has. Ad arborum truncos, ain Gomerä, b in Canari, à cl. Despréaux lectæ. PARMELIA PLUMBEA, Ac. P. thallo coriaceo-membranaceo orbiculari aut confluentiâ irregulari, laciniis radiato-rugosis , demüm simul concretis submonophyllo, ambitu crenato, suprà concentricè zonato livido-plumbeo, hypothallo spongioso tomentoso cærulescente , apotheciis {biatorinis) confertis, sæpè symphycarpeis rufis tandem nigrescentibus, margine subconcolore integerrimo. Asci clavati inter paraphyses fili- formes apice subincrassatas, interdüm in laminâ nigrescente obscurè virides nidulantes et sporidia oblongo-elliptica octona subbiseriata sporidiolum (an tantüm guttulam oleosam?) continentia, in- cludentes. Lichen plumbeus. Lightf. Fl. Scot., p. 896, t. 26. Mich. Nov. Gen., t. 43. Ord., 25, f. 1. Dill. Musc., t. 24, f. 75 (corr. Fries). Hoffm. Enum. Lich., t.21, f. 2. Imbricaria plumbea. DC. FI, Fr., xt, p. 391. Pannaria plumbea. Delise, in Dict. class., 15, p. 20. Duby, Bot. Gall., p. 606. Parmelia plumbea. Ack. Meth. Lich., p. 212. Lich. univ., p. 466. Syn. Lich., p. 202. Spreng., 1. c. p. 285 (excel. P. ru- bigin.). Fries. Lich. eur., p. 87. Placodium plumbeum. Hook. Engl. Fl.., v. 1, p.197. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 68. Has. Ad truncos arborum in Canari à cl. Despréaux lecta. Etiam in Teneriffà secundüm cl. Bory. Cf. Dict. class. , tom. 13, p. 20. Oss. Ce Lichen, auquel ressemble tant le Zecidea parmelioides, dont nous parlerons dans un instant, a été plus ré- cemment placé par Fries dans son genre Biatora. PARMELIA HOLOPHÆA. Monrac. P. thalli squamulis cartilagineo-membranaceis imbricatis primô cervino-castaneis demüm obscurè fuscis, ambitu plicato-undulato rotundato-inciso ascendenti flexuoso concavis, subtüs pallidis, apotheciis erumpentibus appressis, disco tandem plano fusco-atro, margine thallode nudo integer- rimo. Asci clavati sporidia oblongo-navicularia bilocularia pellucida uni-biseriata includentes , para - physibusque concomitati. Has. In sylvis insulæ Gomeræ detexit cl. Despréaux. An ad radices arborum vel ad rupes mus- cosas lecta incertum. Oss. Ce Lichen appartient à la tribu Psoroma Fries (Syst. orb. veg.). L'échantillon sur lequel j'établis sa diagnose, est incomplet. Néanmoins, fût-il réduit à une simple squame, cette squame chargée de ses apothécies serait encore suffisante pour mettre à même de prononcer qu’il n'appartient à aucune des espèces publiées jusqu'ici. Il a la couleur du Cetraria sepincola auquel le compare fort bien M. Despréaux, quoiqu'il en fasse un Collema. Ses scutelles sont celles du Parmelia Montagnei. Fr., mais le thalle est si différent, que les deux espèces ne sauraient appartenir à la même tribu. {l a aussi quelque ressemblance avec le P. cervina var. glaucocarpa, maïs ses apothécies ne sont jamais recouvertes de poussière glauque. D’ailleurs son thalle le rapproche encore bien davantage du Biatora lurida auquel je l’eusse rapporté sans hési- ter, si le rebord des apothécies, évidemment thallodique, et surtout la forme des sporidies, ne s’y fussent opposés. En- fin, il est encore une Parmélie de cette même tribu, dont la description, car la plante m'est autrement inconnue, convient si parfaitement à notre Lichen, que, sauf un seul caractère, tout le reste semble s’accorder. C’est le P. paleacea Fr. qui semble différer du Lichen canarien par des apothécies velues en dehors et munies d’un rebord radié analogue à celui des P. ciliaris et leucomela, caractère complètement étranger à l'espèce que nous proposons ici. Je crois que ce parallèle con- duira mieux à sa connaissance qu’une longue description. PARMELIA CRASSA. Ac. P. thallo crasso cartilagineo, centro squamoso imbricato viridi-albescente aut fuscescente ambitu lobato-foliaceo , lobis plicatis inciso-crenatis, apotheciis sparsis concavis concoloribus vel testaceo- rufis, margine thallode integerrimo tumido demüm tenui subevanescente. Asci elongato-clavat; paraphysibns immixti et sporidia elliptico-oblonga hyalina 6-8 includentes. II, — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. cELLUL.) — 15 ( 114 ) Lichen crassus. Huds. Fl. Angl. Ed., 2, p. 530. Dill. Musc., t. 24,f, 74. Hoffm. Enum., t. 19, f. 4. Engl. Bot., t. 1893. Lichen laqueatus. Wulf. àp. Jacq. Gollect., m, p. 109, t. 5, f. 2. Lecanora crassa &. Ach. Lich. univ., p.413. Syn. Lich., p. 1490. Squamaria crassa. DC. FL. Fr., 11, p. 375. Hook. Engl. Fl., v. 1. p. 195. Parmelia crassa. Ach. Meth. Lich., p. 183. Spreng., |. ce. p. 292. Fries, Lich. eur., p. 100. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 289. Has. Ad saxa et in terrâ nudâ in montibus Canariæ lecta. PARMELIA ELEGANS. Acu. P. thallo stellato-radioso appresso aurantiaco utrinquè nudo, laciniis subdiscretis linearibus con- tiguis flexuosis, apotheciis concoloribus integerrimis. Asci et sporidia Parmeliæ parietinæ. Lichen elegans. Zk. Annal., 1, p. 37. Engl. Bot., t. 2181. Parmelia elegans. Ach. Meth. Lich., p. 193 (excl. syn. Pers.). Fries, Lich. eur., p. 114. Lecanora elegans. Ach. Lich. univ., p. 455. Syn. Lich., p. 182. Placodium elegans. DC. FL. Fr., 1, p. 579 (exel. syn. Hoffm.). Squamaria elegans. Hook. Engl. Fl., v.1. p. 193. Has. In rupibus maritimis Canariæ à cl. Despréaux lectæ. PARMELIA CARPHINEA. Frres. P. thallo crustaceo-adnato verrucoso stramineo , laciniis ambitüs linearibus convexis discretis ra- dioso, apotheciorum disco subimmerso tumido subrufo , marginem thallodem integerrimum demüm -obtegente. Asci et sporidia P. parietinæ. Parmelia carphinea. Fries, Lich. eur., p. 110. Montag. Notice sur les PI, crypt. de France, in Arch. de Bot., tom. 2, p. 16, t. 11, f. 2, cum descriptione. Has. In rupibus, ut videtur, maritimis insulæ Gomeræ à cl. Despréaux lecta. PARMELIA FULGENS. Ac. P. thallo crustaceo-foliaceo adpresso pallidè flavo, lobis ambitüs laciniatis , laciniis (interdum concretis) flexuosis planis, apotheciis sessilibus, disco nudo aurantiaco-rubro, margine thallode demüm colorato flexuoso-crenato. Asci clavati apice attenuato subquadrato sporidia et ipsa , quod singulare, clavæformia pellucida inordinata includentes paraphysibusque stipati. Lichen fulgens. Swartx, Nov. Act. Ups., 4, p. 246. Engl. Bot., t. 1867. Lichen citrinus. Ehrh. Hedw. PI. crypt., 2, t. 20, f. c. Psora citrina. Hoffm. PL. Lich. , t. 48, f. 2, eximia. Placodium fulgens. DC. Fl. Fr.,11, p. 378. Lecanora fulgens. Ach. Lich. univ., p. 487. Syn. Lich., p. 185. Parmelia fulgens. Ach.Meth. Lich., p. 192. Spreng., 1. ©. p.294. Fries, Lich., eur., p. 119. Squamaria fulgens. Hook., 1. e. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 287. Has. Ad terram nudam in fundo lacunæ barranco de Telde dictæ in Canari legit Despréaux. Os. Les sporidies ont dans cette espèce une forme que je n’ai vue dans aucune autre du même genre. Elles ressem- blent on ne peut davantage à ces fleurs non épanouies du Cariophyllus aromaticus, qu’on nomme dans le commerce clous de gérofle. PARMELIA CHALYBÆA. Friss. P. thallo crustaceo adnato Iævigato rimoso plumbeo-livido, ambitu determinato radiato- striato nigro-marginato , apotheciorum disco immerso submarginato è pallido nigro , margine thal- lode obsoleto. Asci clavæformes demüm ampli sporidia octona oblonga bilocularia tandem fuliginea absque ordine includentes. (115 ) Parmelia chalybæa. Fries, Lich. eur., p.125. Montag. Notice sur les PL. crypt. de France, in Arch. de Bot., 2, p. 21: Has. In saxis vulcaniis (sur les laves) in Gomerä legit cl. Despréaux. PARMELIA PALLESCENS. Fries. P. thallo (crusté) subtartareo rugoso-granulato glaucescente, hypothallo verniceo pallido, apotheciis tumidis, disco plano pallido innato-pruinoso, margine thallode erecto integerrimo persistente. Asci saccato-clavati amplissimi sporidia oblonga maxima octona serie duplici disposita includentes. Lichen pallescens. Lin. Sp. PL., p. 4608. Lichen alboflavescens. Wulf. ap. Jacq. Collect., nr, t. 5, f. 4. Lecanora parella 8 pallescens. Ack. Lich. univ., p. 570. Syn. Lick., p.169. Duby, Bot. Gall., p. 667. Parmelia parella. Ack. Meth. Lich., p. 164. Spreng., 1. c. p. 300. Parmelia pallescens. Fries, Lich. eur., p. 132. - Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 105. His. Ad ramos in Gomerâ insulA lectos. Os. Dans cette espèce, comme dans le Parmelia tartarea, les organes de la propagation acquièrent des dimensions con- sidérables. Ainsi les thèques ont une longueur d’un cinquième de millimètre sur une largeur de 4/100e de millimètre. Les sporidies sont longues de 6/100° de millimètre, et larges de 3/100e à 4/100° de millimètre. : PARMELIA SUBFUSCA. Ac. P. crustä (thallo) cartilagineâ primitüs contiguâ lævigatä, dein rimosâ lævigatâque glaucescente, hypothallo maculari, apotheciis adnatis, disco plano couvexo subfusco intüs albido, margine thallo concolori erecto subintegro. Sporidia ovoideo-elliptica subpellucida (utrinquè sporidiolä glo- bosä ocellulata? Eschw.) ascis clavatis paraphysibus immixtis, inclusa. Lichen subfuscus. Zin. Sp. Pl., p. 1609. Düll. Musc., t. 18, f. 16. Hoffm. Enumer. Lich., t. 5,f. 3. Engl. Bot., t. 2409. Patellaria subfusca. Hoffm. Pl, Lich., t. 5, f. 5. DC. FI. Fr., x, p. 362. Lecanora subfusca. Ach. Lich. univ., p. 395, et Syn. Lich., p. 157. Hook. Engl. Fl., v. 1, p. 189. Parmelia subfusca. Ach. Meth. Lich., p. 167. Spreng., 1. ©. p. 297. Fries, Lich. eur., p.436. Montag. in Ramon de la Sagra, Cuba, éd. fr. Bot. Crypt., p. 206. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 250. Moug. et Nestl., n. 140. Desmax. Crypt., n. 788-790, varr. Sommerf. Norv., n. 63 et 64, varr. Has. Ad cortices unicum specimen Parmeliæ parietinæ confine inveni. PARMELIA BADIA. Frirs. P. crustà cartilagineâ rimoso-areolatà subsquamulosä olivaceo-badiâ, hypothallo atro, apotheeis adpressis, disco nudo polito fusco-atro, margine thallode persistente integro. Asci et sporidia ut in priori. Lichen badius. Pers. in Ann. de Bot. St., 7, p. 27. Patellaria badia. Hoffm. PI. Lich., t, 51, f. 2. DC, FI, Fr., 11, p. 561. ‘ Lichen piceus. Dicks. PL, crypt. Brit. fasc., 1V,t. 42, f. 5. Lecanora badia. Ach, Syn. Lich., p. 154. Duby, Bot. Gall., p. 665. Parmelia badia. Fries, Sched. crit., ux, p. 5, et Lich. eur., p. 147. Spreng., 1. c. p. 297. Has. In scoriis vulcaniis insulæ Gomeræ à cl. Despréaux lecta. PARMELIA CHRYSOMELZÆN A? Frres. P. thallo crustaceo flavo areolato, Eole planis submembranaceis subcontiguis rotundato-dif- formibus sublobatis passim discretis, apotheciis adpressis, disco plano æneo-atro, margine crasso. Asci clavæformes primitüus obliquè pedicellati. Sporidia nondüm evoluta. An species distincta. Parmelia chysomelæna. Fries, Lich. eur,, p. 150. observ. ad. Parm. Schleicheri. ( 116) Has. Ad saxa in insulà Gomerä lecta. Oss. Ne possédant aucun échantillon authentique de l’espèce d’Acharius et de Fries, je ne puis être certain de la déter- mination de ce Lichen. Cependant, comme il offre, sinon tous, du moins le plus grand nombre des caractères attribués à l'espèce en question, je crois peu m'éloigner de Ja vérité en l’y rapportant. Si Sprengel n’avait réuni tant de choses si dis- tinctes, on s'émerveillerait de lui voir confondre ce Lichen avec le P. Schleicheri qui en diffère non-seulement par le disque immergé de ses apothécies, mais encore par son thalle cartilagineux. Le thalle de l’espèce trouvée à la Gomère est entièrement crustacé et composé de petites squames contiguës, planes et appliquées sur la pierre. Leur couleur offre la même nuance de jaune que celle du P. Schleicheri, Les apothécies sont éparses, et leur rebord, saillant et épais dès les premiers temps de leur évolution, reste tel jusques à leur parfait développement. Ce bord est quelquefois, mais rare- ment flexueux. Le disque, ou la lame proligére, est d’un bronze tirant sur le noir, plutôt convexe que plane. L'humi- dité rend sa couleur plus foncée, mais ne la change pas, caractère qui éloigne cette espèce du P. Llainea, Ach. Je ne puis mieux comparer ma plante qu’à un exemplaire de P. subfusca qui aurait un thalle jaune et aérolé. Quant au P. atro-sul- phurea, qui a aussi quelques caractères communs avec le Lichen canarien, il en diffère essentiellement par une croûte inégale, et des apothécies dont le rebord mince finit par être évincé par le disque. Je me borne à indiquer des analogies et des différences, car, n'ayant vu qu’un seul échantillon de ce Lichen, il m'est impossible de me prononcer avec quelque certitude sur son identité. PARMELIA CALCAREA. Fries. P. crustà subcartilagineä areolato-verrucosä glaucescente (sæpè farinosâ albä), laminä areolis immersä & concavo planä nigrescente cæsio-pruinosâ , margine proprio à thallode plano primo ru- goso-crenato mox soluto. Asci tubuloso-clavati sporidia octona ovato-oblonga hyalina (sporidiolo unico foventia?) includentes. Lichen calcareus. Zin. Sp. PL., p. 1607. Mich. Nov. Gen., t. 54. Ord., 31, f. 7. Dill. Musc., t. 18, f. 8. Hoffm. Enum. Lich., p. 31. Verrucaria contorta. Hoffm. PI. Lich., t. 29, f. 4-4. Urceolaria contorta. DC. Fl. Fr., 11, p. 370. Urceolaria calcarea. Ach. Meth. Lich., p.142. Lich. univ., p. 340. Syn. Lich., p.143. Duby, Bot. Gall., p. 672. Hook. Engl. Fl., v. 1. p. 172. Urceolaria opegraphoides. DC., 1. c., p. 371, et Duby, 1. c. Lichen cinereus. Engl. Bot., t. 820. FI. Dan., t. 1439, f. 4. Parmelia contorta. Spreng., 1. c., p. 298. Parmelia calcarea. Fries, Lich. eur., p. 187, cum. syn. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 396-397. non vidi. Has. In collectione geologicä canariensi specimen vidi unicum à cl. Webbio relatum. PARMELIA SCRUPOSA. SPRENG. P. crustä tartareâ rugoso-granulatä glauco-cinerascente, hypothallo albo, apotheciis immersis, mar- gine disci urceolati cæsio - nigri cinereo-nigricante connivente à thallode crenato primitüs obtecto. Asci elongato-clavati, paraphysibus stipati, sporidia elliptica transversim quinquies annulata seu sexlocula- ria, vix aut tantüm juniora limbata, tenuissimè cellulosa fuliginosaque serie simplici includentes. A cl. : Fée immatura depicta, tùm hyalina et utriculos globosos foventia cernuntur. Lichen scruposus. Hoffm. Enum. Lich., t. 6, f. 1. Mick. Nov. Gen., t. 89, f. 6. Dill, Musc., t. 18, f. 15. Hall. Helv., t. 47, f. 6. Engl. Bot., t. 266. Patellaria scruposa. Hoffm. PL. Lich., t. 11, f. 2. Urceolaria scruposa. Achk. Lich. univ., pag. 338. Syn. Lich., pag. 142. DC. FL. Fr., ur, pag. 372. Hook, Engl. FI. v. 1. pag. 172. Parmelia scruposa. Spreng., 1. ©.p. 296. Fries, Lich. eur., p. 120. Exsic. Moug. et Nestl., n. 169. Var. b. Albissima Ach. crustä dealbatä pulveraceä inæquabili , apotheciorum lamin4 urceolatä cæsio- pruinosä margine thallode tumido inflexo. Urceolaria scruposa f albissima. Ach. Meth. Lich., p. 141. Urceolaria gypsacea. Ack. Lich. univ., p. 338. et Syn. Lich., p. 142. Exsic. Sommerf. Norv., n. 61. Ç LEE ) Has. a. In rupibus propè Chasna in Teneriffà et 4, in Gomerä ad terram in fundo lacunæ barranco de Telde dictæ , lectæ. Oss. M. Despréaux a encore envoyé une forme, ou plutôt une variation de couleur à laquelle il donne le nom d'Urceo- laria ferruginea. Ce n’est que le type sali par de l'oxide de fer. Trib. IL LECIDINE Æ. STEREOCAULON. Ac. APOTHECIA discreta , liberè enata, primd turbinata , marginata , demèm cephaloidea, immarginata, solida. Discus semper apertus, excipulo thallode in proprio mutato impositus. Ascr oblongo-subclavati inter paraphyses ramosas apiceque incrassatas et coloratas nidulantes, SPORIDIAQUE includentes acicularia tenuissima quadrilocularia. THaLLus verticalis, caulescens, solidus, intùs filamentosus (Podetia) horizontalem squamuloso-granulosum suffulciens et (in quibusdam speciebus) à thallo horizon- tali granuloso adnato surgens. STEREOCAULON BOTRYOSUM. Ac. S. thallo (Podetiis) erectiusculo tereti ramoso, basi subnudo tomento cinereo-rufescenti tenui vestito ramulisque nutantibus granula densissimè conglomerata gerentibus , apotheciis sparsis, junioribus mi- nutis scutelliformibus, fuscis margine integro lurido cinctis, demüm confertis hemisphæricis nigris. Asci sporidiaque generis. Lichen alpinus glaucus ramosus botryoides. Mich. Nov. Gen., p. 78, n. 22, t. 55, f. 7. corr. Fries. Stereocaulon botryosum. Ack. Lich. univ., p. 581 (excl. syn.). Synops. Lich., p. 284. DC, F1. Fr, v, p. 178. Sprenq., 1. c. p.275. Hook. Engl. FL, v. 1, p. 253. Stereocaulon alpinum b. botryosum. Fries, Lich. eur., p. 204. Has. In Canariâ loco /a Cumbre de Lasos dicto lectum. Oss. Nos échantillons conviennent parfaitement avec la description d'Acharius etavec ceux de Suisse recueillis par Schlei- cher. Le thalle rameux de cette espèce est primitivement recouvert d'un duvet tomenteux d’un roux cendré, sur lequel se développent les granules arrondis qui finissent par le recouvrir. Dans les échantillons couchés, ces granules , beaucoup plus rares en dessous, laissent voir distinctement le duvet. Il est possible que M. Laurer ait eu raison de réunir le Stereo caulon alpinum que distingue ce même caractère et le S. botryosum ; mais je ne devine pas le motif qui lui a fait rejeter le nom donné par Acharius. Comme plus ancien, il devait, ce me semble, être préféré, et c’est pourquoi je le rétablis ici. Dans le jeune âge les scutelles ressemblent assez, sous les rapports de la forme et de la couleur, à celles du Biatorarivulosa, var. corticola. Mais bientôt elles deviennent convexes, noirâtres, et perdent leur rebord. Les thèques sont en massue, et les sporidies, que M. Fries regarde comme des thèques, sont aciculaires et assez semblables à celles du genre Fusidium, de la famille des Coniomycetes, ainsi que le dit M. Fée. Mais ce qu'il ne dit pas, et que j'ai observé, c’est qu'elles sont qua- driloculaires, c’est-à-dire partagées par trois cloisons dans leur longueur. Celle-ci est de quatre centièmes de millimètre, et leur diamètre n’est que d'environ un quatre-centième de millimètre. STEREOCGAULON VESUVIANUM. Pers. S. thallo ( Podetüs ) cæspititio erecto sordidè pallido anguloso basi nudo ramoso ramulisque tomento tenui rufo-cinerascente obductis et granula primô subglobosa crassa conglomerata, tandem peltata mar- ginata centro impressa subscutelliformia gerentibus, apotheciis raris lateralibus sessilibus minutis pla- nis nigris. Asci prioris, sed sporidia , ut ut conformia, minora tamen. An tantüm S. botryosi varietas ut vult Acharius? Lichen saxatilis cinereus fruticosus, etc. Mick. Nov. Gen., p.78, n. 22, t. 53, f. 6, optima. Stereocaulon vesuvianum. Pers. in Act. Wett., 2, t. 10, f. 5. Fries, Lich. eur., p. 204. Stereocaulon botryosum 6 vesuvianum. Ack. Syn. Lich., p. 283. Spreng., 1. c. (118) Hs. Ad rupes vulcanias loco {4 Cumbre de Lasos à cl. Webb, in Canariä à cl. Despréaux lectum, Oss. Ce Lichen mérite d’être distingué, sinon comme espèce, au moins comme forme, soit du précédent dont il a le du- vet tomenteux, soit du S. denudatum dont il a les apothécies. Mais ce dernier n’est peut-être lui-même qu’une variété de ce même S. botryosum, Car, dans ce genre, il est fort difficile de dire au juste ce qui est espèce et ice qui n’est que forme ou variété. Les scutelles sont sessiles, planes, et semblent placées au sommet des granules. Ceux-ci, agglomérés autour des tiges et des rameaux, sont d'abord convexes, puis aplatis à bords relevés, blanchâtres, en sorte que, le centre verdâtre ou brun restant déprimé, ils simulent assez bien une apothécie de Parméliacée. La figure citée de Micheli semble faite sur nos exemplaires. STEREOCAULON? INTRICATUM Morts. S. thallo cartilagineo-corticato intüs stupposo solido albo tereti attenuato reticulato-rugoso subspinu- loso 1rregulariter ramoso, ramis intricatis interdüm apicereptantibus, apothecia..…. Stereocaulon intricatum. Moris, Elench. Has. In montibus excelsis Canariæ ad rupes legit cl. Despréaux. Desc. THazcus basi scutatâ rupibus adhærens, teres, deorsüm crassitudinem pennæ corvinæ merulinæve altitudinemque duorum pollicum ‘assequens, lineis exstantibus anastomosantibus interdüm spinulas isidiomor- phas proferentibus reticulato-rugosus, à basi irregulariter ramosus, ramis subdichotomis , flexuosis, variè intricatis apicequè attenuatis rupi denud adhærentibus. SrrucrurA thalli : stratum exterius cartilagineum , interiùs stuppeum, albissimum, filamentosum, flexile, investiens. In speciminibus Soleirolianis Notarisianis- que stratum corticale faciliüs quäm in Preauxianis à medullari filamentoso secedit. An ideirco satiüs Usneis re- ducendum sit, quibus licet in naturä huncce Lichenem observare relinquo dijudicandum. CLADONIA. HorFm. Aporuecia discreta liberè enata primitüs scyphuliformia , mox inflata cephaloidea immarginata, intùs inania. Discus apertus, mox protuberans reflexus excipulum pro- prium, cui impositus, abscondens. Ascr oblongo-clavati. SPoRIDIA subsena ovoidea- oblonga uniseriata. THazLus. horizontalis squamuloso-foliaceus aut crustaceus, à quo surgit verticalis caulescens ( Podetia), cartilagineus , fistulosus. CLADONIA ALCICORNIS. Frares. C. thallo subfoliaceo margine pilis nigris fibrilloso, podetiis levibus turbinato - cylindricis glaucis , seyphis concavo-planis regularibus crenulatis, apotheciis rufis. Asci et sporidia ut in C, fureaté var. pun- gente, dimidio ver minores. Lichen endiviæfolius. Dicks. PL. crypt. Brit. fasc., 5, p. 47. Vaill. Bot. Par., t. 21, f. 5. Mich. Nov. Gen., t. 42, f. 1-9, Dill. Musc., t. 14, f. 12, A. Engl. Bot., t. 2561. Lichen alcicornis. Lightf. Fl. Scot., p. 872. Cladonia foliacea et phyllophora. Hoffm. Fl. Germ., 2, p. 1253. Spreng., 1. c. p. 272. Cenomyce alcicornis et endiviæfolius. Âck. Lich. univ., p. 528 et 529. Syn. Lich., p. 250 et 251. Scyphophorus convolutus. DC. FI. Fr., x, p. 358. Cenomyce Vailiantii. Dufour, Revis., p. 11. Cladonia alcicornis. Flœrke, Monogr., p. 25. Fries, Lich. eur., p. 213. Scyphophorus alcicornis et endivifolius. Hook. Engl. Fl., v. 1. p. 238. Exsrc. frites, Lich. Suec., n. 210. Has. In sterilibus insulæ Canariæubi sterilem legit cl. Despréaux. CLADONIA PYXIDATA. Fargs. €, thallo squamuloso, podetiis cartilagineo-corticatis mox verrucosis furfuraceisve, viridi-cinerascen- ( 119 ) tibus, scyphiferis turbinatis, scyphis cyathiformibus dilatatis , apotheciis fuscis. Asci et sporidia ut in C. pungente, sed his graciliores. Lichen pyxidatus. Zin. Sp. PL., p. 1619. Vaill. Bot. Par.,t. 24, f. 7, 9, 11. Mich. Nov. Gen., t. 41, f. 1-2. Dill. Musc. t. 14, f. 6. Engl. Bot., t. 1393. Cladonia simplex , prolifera, tuberculosa et marginalis. Hoffm. Fl. Germ., n, p. 121-195. Scyphophorus pyxidatus. DC. FI. Fr., 1, p. 339, excel. syn. — Hook., 1. c. Cenomÿce pyxidata et Pocillum. Ach. Lich. univ., 534 et 555. Syn. Lich., p. 252 et 253. Delise in Duby, Bot. Gall., p. 629 et 650. Cladonia pyxidata. Fries. Sched. crit., 8, p. 21. Spreng., 1. ©. p.775, excl. syn. Fries, Lich. eur., p. 216, ubi alia synon. vide. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 335. Var. Exilis Æoffm. thallo squamuloso rosulam orbicularem efformante à quo scyphi surgunt humi- liores vix podicellati turbinati cyathiformes margine fertiles. Cladonia exilis. Hoffm., 1. c. Dill. Musce., t. 14, f. 11. Cenomyce pyxidata $ exilis. Ach. Lich. univ., p. 335. Delise, 1. ©. p. 630. Cenomyce fimbriata G conistea a exilis. Ach. Syn. Lich., p. 257. Var. Syntheta 4ck. thallo suboblitterato, podetiis ad basim cylindraceis scyphiferis, margine simpli- citer vel repetito-proliferis, apotheciis demüm podicellatis majoribus badiis. Cladonia marginalis. Hoffm., 1. c. pr. part. Cenomyce pyxidata c syntheta. Ach. Syn. Lich., p. 353. Delise, 1. c. Has. Typus et varietates in terrâ ad marginem sylvarum et in rupibus altis insularum Canariensium lecti sunt. CLADONIA GRACILIS. Horrs. C. thallo squamuloso, podetiis cylindricis politis fusco-virescentibus (dealbatisve) scyphis clausis pla- niusculis, apotheciis fuscescentibus. Asci et sporidia ut in priori. Var. Macrophyllina, thallo foliaceo suprà glauco-virescente, subtüs albicante laciniato, laciniis erec- tis multifidis angustis repandis siccitate subinflexis , podetiis cylindricis brevibus glabris lividis demüm nigris omnibus scyphiferis , scyphis parvis regularibus dilatatis integerrimis planiusculis è centro proli- ficantibus, apotheciis marginalibus sessilibus fusco-nigris. Lichen cervicornis. Ach, in Nov. Act. Acad. Sc. Stockh., xxI1, p. 342, t. 4, f. 3. Cenomyce cervicornis. Ejusd. Syn. Lich., p. 281. Delise, 1. c. p. 631. Cladonia cinerea.Pers. Spreng., 1. c. p. 272. Scyphophorus cervicornis. Hook. Engl. F1., v. 1. p.258. Exsic. Moug. et Nestl., n. 749. Has. In summo monte Pic de Teyde imprimis loco las estancias de los Ingleses dicto, 2600 metra su- prà mare, cum Frullanié nervosä parasitante, necnon in montibus altissimis Canariæ semper verd et ubi- què sterilis lecta. CLADONIA CORNUTA. Frirs. C. thallo squamuloso, podetiis cylindricis subventricosis, epidermide infernè persistente cartilagineä, supernè membranaceâ mox pulveraceo - deliquescente, scyphis angustatis planiusculis, margine in- curvo subintegro, apotheciis fuscis. Asci. Lichen cornutus. Lin. Sp. PL., p. 1625. Var. Excelsa Flœrke, podetiis prælongis supra medium glabris, scyphis, si adsunt, perfectis. Cenomyce cornuta. Ach. Lich. univ., p. 545, pr. part. Cenomyce coniocræa excelsa. Flærk. Deut. Lich. Cenomyce coniocræa. Flærk. Monogr. Delise, 1. c. p. 629. Cladonia cornuta. Fries, Sched. crit., 4, p.25. Lich. eur., p. 225. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 116. Has. Ad terram in insulâ Gomerâ legit cl. Despréaux. ( 120 ) CLADONIA FURCATA. Horrm. C. thallo squamuloso subdissecto, podetiis dichotomo-fruticulosis cartilagineo - corticatis politis fusco - virescentibus ( dealbatisve ), axillis apicibusque fertilibus perviis, apotheciis podicellatis & pal- lido fuscis. Var. Racemosa Fries , podetiis turgescentibus ramosis axillisque rimosè hiantibus, ramis fertilibus explanatis. * Hamata Dufour, podetiis cæspitosis fuscescentibus nudis aut foliolosis apicibus recurvo-hamatis. Cenomyce hamata. Dufour, Revis., p. 32. Mich. Nov. Gen., t. 40. Ord. vr. (corr. Fries), f. 5-6. Cladonia furcata c. racemosa—ramis recurvis Fries, Lich. eur., p. 230. Cenomyce furcata à hamata. Delise, 1. c. p. 622, ex specim. Var. Pungens Ach. podetiis cinereis albicantibus niveisque dichotomè ramosis rigidiusculis cæspitem pulvinatum formantibus, ramulorum apicibus mucronatis divergentibus fuscescentibusque, apotheciis terminalibus. Asci oblongo-subelavati sporidia ovoideo-oblonga subsena obliquè unicâ serie disposita includentes. Cenomyce furcata € pungens. Ach. Lich. univ., p. 562. Cladonia rangiformis. Hoffm. Fl. Germ., 2, p.114. Spreng., 1. c. p. 270. Cladonia pungens « et Y. Flœrk. Monogr., p. 186-159. Delise, 1. c. p. 621. Cladonia furcata * pungens. Fries, Lich. eur., p. 230. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 518. Moug. et Nestl., n. 754. Has. In apricis Canariæ à cl. Despréaux lecta. a. Nivea Ach. podetiis nudis albis læviusculis fruticuloso - ramosissimis , scyphellis nullis, ramis fer- tilibus digitato-radiatis, radiis divergentibus, apotheciis capitatis obscurè fuscis. Cenomyce furcata e nivea. Ach. Lich. univ., p. 355. Cenomyce gonorega 1 nivea. Ejusd. Syn. Lich., p. 260. Cenomyce pungens Y nivea. Delise, ]. c. Has. In summo monte Pic de Teyde Teneriffe lecta. b. Pygmæa Montag. thallo squamuloso ascendente, squamis subtuüs niveis brevissimis dichotomo-ra- mosis, apicibus fuscis. Forma macrophyllina podetiis vix bi-linearibus abortivis notabilis. Has. Cum priori , inprimis loco A/tavista dicto , ultrà /a Cueva de las Nievas à cl. Despréaux lecta. Var. Gracillima Montag. podetiis tenuissimis dichotomo - ramosis , ramis divaricatis , supremis ca- pillaribus. Ha5. In cratere magno Bandamainsulæ Canariæ lecta. CLADONIA DIGITATA. Horr. C. thallo squamuloso, podetiis cylindricis membranaceo-corticatis mox supernè ochroleuco-pulveru- lentis, scyphis angustatis margine incurvo integro, aut prolifero dimidiato -palmatis, apotheciis coc- cineis. Asci....…. Lichen digitatus. Lin. Sp. PL, p. 1620. Düll. Musc., t. 15, f. 19, A B. Lichen cornutus. Engl. Bot., t. 1836, ex Friesio. Cenomyce digitata. Ach. Syn. Lich., p. 267. Delise, 1. c. p. 633. Cladonia digitata. Hoffm. Fl, Germ., 2, pag. 124. Spreng., 1. ©. pag. 274. Flærk. Monogr., pag. 102. Fries, Lich. eur., p. 240. Scyphophorus digitatus. Hook. Engl. FL., v. 1. p. 240. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 85, Moug. et Nestl., n. 751. Has. In sylvis insulæ Gomeræ legit cl. Despréaux. Os. Dansles exemplaires les mieux fructifiés de cette espèce et provenant de différentes localités, j'ai perdu deux heures à chercher les thèques. Je n’ai pu voir que des paraphyses colorées en rouge jusqu’au-dessous du milieu de leur lon- sueur. Eschweiler n’a pas été plus heureux avec sa Cladonia sanguinea (Lich. Bras., p. 264). Après y avoir employé beau- coup de temps, je les ai enfinrencontrées dansune autre espèce de la même section, la Cladonia cornucopioides, Fr. Ici, elles sont de moitié plus petites que dans les espèces précédentes, et contiennent des sporidies d’une dimension pro- portionnée. BIATORA. FRIES. APOTHECIA liberè enata, primitüs ab excipulo thallode in proprium mutato ce- raceo marginata, solida, cephaloidea. Discus semper apertus , primd punctiformi-im- pressus, dein dilatatus turgescensque, marginem excipuli pallidiorem obtegens , strato sæpiüs pallidiori, nunquàam carbonaceo , impositus. TuALLuS horizontalis, ex hypothallo oriundus, subcrustaceus, effiguratus aut uniformis. PoperrA nulla, in paucis apothecia stipitata. Margo nunquàam primitüs niger. BIATORA DECIPIENS. Fries. B. thalli squamis discretis peltæformibus angulatis incarnato-lateritiis (passim fuscescentibus), sub- tüs ambituque albis , apotheciis marginalibus adnatis subimmarginatis nigricantibus intüs albis. Asci saccato-clavati inter paraphyses crassas elongato-clavæformes apice fuscas nidulantes et sporidia octona navicularia intus ad speciem granulosa hyalina includentes. Ex specimine à memetipso propè Victo- riam Hispaniæ (1823) lecto. : Lichen decipiens. Ehrk. Hedw. Stirp. Crypt., 1, p. 7, t. 1. B. Engl. Bot., t. 870. Psora decipiens. Hoffm. Pl. Lich., t. 45, f. 1-3. DC. FL. Fr., 11, p. 369. Hook. Engl. F1., y.r, p. 195. Lecidea decipiens. Ach. Meth. Lich., p. 80, et Syn. Lich., p. 52. Spreng., |. c., p. 261. Biatora decipiens. Fries, Lich. eur., p. 252. Exsic. Moug.et Nestl., n. 58. His. Ad terram in montibus Canariæ legit cl. Despréaux. BIATORA TABACINA. Frres. B, thalli squamis areolæformibus adnatis subrotundis lobatisque ferrugineo-fuscis , apotheciis im- mixtis convexo - planis submarginatis nigricantibus , intüs albis. Asci et sporidia ut in priori, sed para- physes basi tenuiores, apice manifestiüs clavatæ atro-virides. Lichen tabacinus. Ramond, Pyr. Psora tabacina. DC. FI, Fr., 11, p. 367. Lecidea tabacina. Léon Duf. in Sched. Biatora tabacina. Fries, Lich. eur., p. 253. Has. Ad terram in montibus excelsis Canariæ legit cl. Despréaux. BIATORA TRIPTOPHYLLA. Frres. B. thalli squamulis membranaceis livido-fuscescentibus , primitüs stellatim expansis dissectis , dein granuloso-corallinis, hypothallo cæruleo-nigricante , apotheciis immixtis, disco planiusculo brunneo, margine erécto persistente. Asci clavati paraphysibus immixti, sporidia breviter oblonga, limbo hyalino lato cincta, octona, unica vel duplici serie includentes. c. Schraderi S'chær. apotheciis planis margine thallode destitutis. Lichen microphyllus. Schrad. Spicil. Fl. Germ., t. 4, f. 4. Dill. Musc., t. 82, f. 2. Engl. Bot., t. 2198. Collema microphyllum. DC. Fl. Fr., 11, p.38, non Ach. Lecidea triptophylla. Ach. Lich. univ., p. 215, excl. syn. Parmelia triptophylla. Fries, Lich. eur., p. 91. \ Biatora triptophylla. Ejusd. F1. Scan., p. 275. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 45. Moug. et Nestl., n. 5592, Has. Ad cortices arborum in sylvâ as Mercedes propèS. Crucem insulæ Teneriffæ à cl. Despréaux lecta. IL, — (PHYTOGRAPHIE, PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — 16 (3922 ÿ Os. Dans les échantillons que j'ai sous les yeux, les squames, découpées et étalées sur un hypothalle d’un noir bleuâtre, portent des scutelles brunes munies d’un rebord propre saillant. Un autre échantillon cueilli dans la même loca- lité appartient à la variété picina, à cause de la prédominance de son hypothalle. BIATORA AURANTIACA. Frirs. B. crust cartilagineä imæquabili subgranulatä lutescente innatâ hypothallo nigro , apotheciis sessili- bus, disco marginato aurantiaco, margine spurio thallode tenui evanescente. Asci et sporidia Everniæmil- losæ et scorigenæ . Var. Erythrella, saxatilis, crustä cartilagineà rimosä granulato-subrugosä flavo-virescenti ( in nostrâ suboblitteratä aut tantüm leprosä), hypothallo nigro , apotheciis sessilibus, disco rubro-aurantio, mar- gine thallode tenui integerrimo tandem evanido. Lichen flavo-virescens. Wulf. in Jacq. Collect., 11, t. 15, f. 4 b. Patellaria flavo-virescens. Hoffm. PI. Lich., t. 20, f, 1. DC. FL. Fr., 1, p. 559. Parmelia, dein Lecanora erythrella. Ach. Syr. Lich., p. 173. Lecanora flavovirescens. Duby, Bot. Gall., p. 6653. Biatora aurantiaca var: Fries, Fl. Scan., p. 276. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 136. Has. In Canariâ ad rupes lecta. BIATORA FERRUGINEA. Feres. B. crustà subcartilagmneñ , primitüs contiguä , demum verrucosà albid , hypothallo nigro prædomi- nante cinerascente, apotheciorum excipulo proprio colorato margine suberispo cingente discum opacum luteo-ferrugineum. Asci et sporidia ut in priori. Lichen ferrugineus. Huds. FL. Angl., 2, p. 440. Engl. Bot., t. 1650. Patellaria ferruginea. Hoffm. PI. Lick., 1. 55,f. 1. DC. FI. Fr., 11, p: 558. Spreng., | €. p. 266. Lecidea ferruginea. Sommerf. Fl. Lapp., p.168. Hook. Engl. FI. v. x, p. 184. Lecidea cinereo-fusca. Ach. Lich. univ., p. 202, et Syn. Lich., p. 45. Biatora ferruginea. Fries, Vet. Ac. Handl., 18292, p. 274. Lich. eur., p. 170. sub Parmelia; FL. Scan., p. 276. Exsic: Fries, Lich. Suec., n. 227. Hae. In corticeramulorum Usnee ceratinæ confinem inveni. LECIDEA. Ac. reform. APoTaeCIA subdiscreta , primitüs ab excipulo omnind proprio carbonaceo aterrimo marginata, dein scutelliformia aut hemisphærica , solida. Discus semper apertus , primo punctüformi-impressus , sæpiùs corneus et strato carbonaceo impositus. TaazLus horizontalis , ex hypothallo oriundus, subcrustaceus, effiguratus aut unifor- mis. Apothecia jàm primitüs aterrima , rard discus coloratus. LECIDEA PARMELIOIDES. Hoox. L. thallo subfoliaceo, coriaceo-membranaceo , centro crustoso-subsquamuloso , ambitu efligurato la- ciniato , lacimiïis apice rotundatis subreniformibus zonatis, unicolori cinereo - plumbeo , hypothallo è viridi cærulescente- nigro, apotheciis adpressis immersisve convexis primo rufo-castaneis-demüm am- plis atris immarginatis, nonnunquäm symphycarpeis. Asci clavæformes , hyalini , sporidiis 4-8 glauco- viidibus elliptico - navicularibus bilocularibusque referti, quoque loculo sporidiolum globosum conti- nente, paraphysibus crassis cylindricis geniculato-subarticulatis immixti. Lecidea parmelioides. Hook., in Kunth, Syn. Plant. orb. nov., p.15. Montag. in Ramon de la Sagra, Hist. phys. polie. et nat. de Cuba. Edit. Fr. PI. cellul., p.199, cum descriptione. (ADS )7 Circinaria Erythroxyli. Fée, Essai, p. 198, t. 2, f. 14, dein. Solorina circinarioides. Ejusd Supplém., p.130. Coccocarpia molybdæa! incisa et polyphylla. Pers. Gaudich. in Freycin. Voy. Uran., p. 206. Lecidea palmicola. Spreng., 1. c., p. 262. Lecidea melanothrix. Eschw. Lich. Bras., p.238, cum descript. Has. Ad saxa in insulâ Canariâ à cl. Despréaux lecta, Pterigynandro filiformi intermixta. Oss. D'après mes observations, qu'on peut lire dans la cryptogamie de Cuba, cette espèce, de même que les Parmelia plumbea et rubiginosa, devra un jour être rangée dans le genre précédent. LECIDEA ATRO-ALBA. Acx. L. crustà subareolatä opacâ fuscâ decoloratâve, apotheciis ex hypothallo atro oriundis,intus atris, exci- pulo confluente margine obtusissimo , disco primitüs nudo demüm subpapillato. Asci (singulares ) am- pli obovato-saccati paucis paraphysibus stipati sporidiumque continentes unicum fuligmeum sedecies ad vigesies annulatum, annulis quadratè cellulosis, limbo pellucido lato cinctum. Lichen atro-albus. Lin. Sp. PL., p. 1607. Engl. Bot., t. 2536. Wulf. in Jacq. Collect., 11, t. 14, F. 1. Lecidea atro-alba. Ack. Meth. Lich., p. 45. Lich. univ., p. 162. Syn. Cich., p. 11. Fl. Dan., t. 1850, f. 2. Spreng., 1. c. p. 255. Fries, Lich. eur., p. 310. Hook. Engl. FL, v. 1, p. 174. k Rhizocarpon confervoides. DC. F1. Fr., x, p. 566. Lichen incipiens hypothallo predominante. Patellaria atro-alba. Duby, Bot. Gall., p. 656. Exsrc. Sommerf. Norv., n. 128. Has. Ad saxa. In collectione geologicà vidi. LECIDEA PARASEMA. Acx. L. thallo crustaceo primd submembranaceo demüm granulato albo cinereove glaucescente, ab hypo- thallo nigro limitato , apotheciis sessilibus, excipuli cupularis margine subtenui , disco planiusculo nudo aterimo intüs concolori. Asci clavati inter paraphyses nidulantes et sporidia octona oblonga bilo- cularia includentes. Lichen parasemus. Ach. Prodr., p. 61. Engl. Bot., t. 1450. Patellaria parasema. DC. F1. Fr., p. 547. Lecidea parasema (et tersa). Ach. Syn. Lich., p. 17 et 29, Spreng., 1. c. p. 256. Fries, Lich, eur., p. 350, Has. Ad ramulos arborum. UMBILICARIA. Horrm. ArorueciA libera, superficialia, excipulo proprio carbonaceo primitüs ciauso (h. e. perithecio), deïn plùs minüs aperto , formà varia. Discus corneus , ascigerus , adultus rimosus aut sæpissimè gyroso-plicatus margine incurvo cinctus. THaLius horizontalis, cartilagineus, foliaceus, submonophyllus, puncto centrali affixus. Apothecia semper atra , serotina. UMBILICARIA PUSTULATA. Horr. U. thallo coriaceo papuloso viridi - cinerascente , subtüs reticulato - lacunoso fuscescente, apothecus adpressis obtusè marginatis patellatis, subsimplicibus. Asci breves saccato - oblongi paraphysibus fili- formibus hyalinis apice clavatis fuscidulis immixti sporidiumque includentes unicum magnum ellipti- cum quadratè multicellulosum demüm luteo-fuseum limbo angustissimo cinctum. Lichen pustulatus. Lin. Sp. PI., p. 1617. Vaill. Bot. Par., t. 20, f. 9. Dill. Musc., t. 30, £. 151. FL. Dan., t. 59T f. 2. Engl. Bot., t. 1285. Umbilicaria pustulata. Hoffm. PI. Lich., t. 98, f. 1 et 2, ett. 29, f. 4. DC. FI, Fr., ut, p. 411. Fries, Lich. eur., p. 550. Hook. Engl. Fl,, v. 1, p. 219. ( 124) Lecidea pustulata. Ach. Meth. Lich., p. 85. Spreng., 1. c. p. 262. Gyrophora pustulata. Ach. Lich. univ., p. 226. Syn. Lich., 1. c. p. 66. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 125. Moug. et Nestl., n. 60. Has. In rupibus montis S'aucillo insulæ Canariæ lecta. UMBILICARIA VELLEA. « FRres. U: thallo coriaceo lævi glauco-cinerascente , subtüs hirsuto , apotheciis superficialibus primo papil- latis dein patellæformibus, disco papilloso concentricèque plicato demüm verrucoso , margine tumido. Asci clavati sporidia octona subglobosa nullo ordine disposita includentes. Lichen velleus. Lin. Sp. PL., p. 1617. Dill. Musc., t. 82, f. 5. Ach. in Nov. Act. Stockh., 15, t. 2, f. 4 Gyrophora vellea. Ach. Meth. Lich., p. 109. Lich. univ., p. 228. Syn. Lich., p. 68. Lecidea vellea. Spreng., 1. c. p. 264. Umbilicaria vellea «. Fries, Lich. eur., p. 357. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 130. Has. In montibus altis Canariæ et Lancerotte, UMBILICARIA POLYRRHIZOS. STENH. U, thallo coriaceo lævi nudo æneo-fusco, subtüs atro fibrilloso-pannoso , apotheciis primitüs lirellæ- formibus mox compositis gyrosissimis absque margine communi. Asci clavati sporidia (juniora) oblonga angusta utrinque attenuata includentes. Lichen polyrrhizos. Lin. Sp. PL., p. 1618, sec. Friesium. Dill. Musc., t. 30, f. 130. Umbilicaria vellea. Hoffm. PL. Lich , t. 26, f. 3, eximie. Lichen pellitus. Ach. Nov. Act. Stockh., 15, t. 5, f. 2. Engl. Bot., t. 951. Umbilicaria pellita. DC. F1. Fr., II, p. 409. Gyrophora pellita. Achk. Meth. Lich., p. 108. Lich. univ., p. 228, et Syn. Lich., p. 67. Hook. Engl. Fl., Y.1, p. 219. Lecidea pellita. Spreng., 1. c. p. 264. Umbilicaria depressa. Schær., ÿ. pellita. Duby, Bot. Gall., p. 596. Umbilicaria polyrrhizos. Stenh. in Fries, Sched. crit., V, p. 3. Fries, Lich. eur., p. 358. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 129. Moug. et Nestl., n. 3453. Has. In insulis Fortunatis ubi specimina sterilia, typica tamen, cum cl. Webbio à cl, Bouchet com- municata legit Broussonnet. Trib II. SPHÆROPHOREÆ. Fr. SPHÆROPHORON. Pers. APOTHECIA terminalia , sphærica, excipulo thallode clauso lacero - dehiscente. Nuceus globosus , ex ascis compositus tenuissimis , linearibus , erectis, primd pellu- cidis, tandem (sub microscopio) atro-cæruleis sporidia a ions uniseriata , concoloria, mox erumpentia et sub formà pulveris atræ fatiscentia , includentibus. Taazzus verticalis, fruticulosus, extùs crustaceo-cartilagineus , intùs solidus stup- peus. Apothecia serotina , juniora pseudo-columellà à strato filamentoso seu medul- lari formatà instructa. Nob. SPHÆROPHORON CORALLOIDES. Pers. S. thallo fruticuloso vagè ramoso , ramis teretibus laxo - divaricatis fibrillosis , apotheciis globosis, margine inflexo. Asci et sporidia generis. 1250) Lichen globiferus. Lin. Mant. et Syst. veg., p. 965. Mich. Nov., Gen, t, 39. Ord., xxx1x, f. 6. Dill. Musc., t. 1, f. 55. FL. Dan., t. 960. Engl. Bot., t. 115. Coralloïdes globiferum Hofÿfm. Pl. Lich., t. 51, f. 2, nitida. Sphærophorus globiferus. DC. F1. Fr., 11, p. 327. : Sphærophoron coralloides. Pers. Ust. Ann., T. Ach. Lich. univ., p. 85. Syn. Lich., p. 287. Spreng., |. ©. p. 510. Fries, Lich. eur., p. 405. Hook. Engl. FL, v, 1, p. 225, excl. var. . Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 60. Moug. et Nestl., n. 262. Has. Ad radices arborum in insulä Gomerä sterile legit cl. Despréaux. Os. L’apothécie des Sphérophores n’est d'abord qu’un simple renflement cllipsoïde de l'extrémité d’un rameau. Si, à cette époque, on la divise selon son grand axe, on observe que la cavité occupée par le nucléus a la forme semi-lunaire, qu’elle est en un mot sigmoïde. Cette circonstance est due à une saillie hémisphérique de la couche médullaire, représen- tant une sorte de torus de tous les points duquel divergent les filamens sporigères ou les thèques. La partie supérieure du réceptacle est déjà remplie de cette substance scobiforme dont la couleur d’un beau bleu d’indigo par transparence, mais qui, vue en masse, paraît d’un noir mat, finit par teindre les thèques et les sporidies d’une nuance semblable, quoique pourtant moins foncée. Peu à peu la cavité sigmoïde s’accroît non-seulement en raison du développement de toute l’a- pothécie, mais encore par l'effacement insensible du rehaussement ou de la saillie formée par la couche médullaire du thalle. Le nucléus contenu dans l’apothécie des Sphérophores diffère bien peu de celui des autres Lichens. Il se compose de fi- lamens dressés, serrés les uns contre les autres, absolument comme dans la lame proligère d'une Lecidée à disque con- vexe, et unis entre eux par une substance mucilagineuse ou gélatiniforme ; ces filamens, tubuleux, fermés à leur extrémité libre, ont la forme des asci ou utricules des Pezizes. Ils sont linéaires, oblus au sommet et rétrécis en pédicelle à la base qui semble la continuation des cellules allongées de la couche médullaire du thalle. Parfaitement transparens dans le jeune âge, ces filamens, qu’on ne saurait considérer autrement que comme de vraies thèques, contiennent une humeur opaline dans laquelle plus tard apparaissent des globules arrondis qu’on ne rend bien visibles qu’en faisant jouer le diaphragme du microscope. Insensiblement ils prennent une teinte bléuâtre qui, devenant plus intense avec l’âge, conserve toujours sa nuance de bleu par transparence. Les sporidies deviennent aussi de plus en plus apparentes; elles sont globuleuses ou oblongues. Dans ce dernier cas, elles sont disposées obliquement dans la thèque, et toujours sur une seule rangée. L’u- tricule qui les contient venant à se rompre, elles deviennent libres et se mêlent à la masse pulvérulente noire dont elles sont bien distinctes (1). Elles sont environnées d’un limbe transparent. Trib. IV. ENDOCARPEÆ. Fr. ENDOCARPON. Acx. APOTHECIA thallo inclusa, globosa , nucleo gelatinoso colorato deliquescente , exci- pulo thallode membranaceo tenui pallido , ostiolis prominentibus. TaazLus horizon- talis, cartilagineo-foliaceus , subpeltatus. ENDOCARPON MINIATUM. Ac. E. thallo cartilagineo - coriaceo rigido è luteo cinerascente , subtüs nudo fulvescente demüm nigro, ostiolis prominulis fulvo-fuscis nigrescentibus. Asci longè clavati tenuissimi mox rupti sporidia oblon- go-navicularia, pellucida , guttulam unam alteramve oleosam (vix autem sporidiola dicenda) continen- tia, octona, inordinata, sæpiüs verÔ biseriata, includentes. Lichen miniatus. Zin. Sp. PL., p. 1617. Vaïl. Bot. Par., t. 21, f. 14. Dill. Musc., t. 30, f. 197. Hall. Helo., t. A1, f. 2. Engl. Bot., t. 593. F1. Dan., t. 532, f. 1. Wulf. ap. Jacq. Miscell., xx, t. 10, f. 3. Sphæria foliacea. Bolt. Fung., t. 131, Endocarpon miniatum. Ach. Meth. Lich., p.127. Lich. univ., p. 502, et Syn. Lich., p.101. DC. Fl. Fr., 11, p. 414. Spreng., 1.Cc. p. 239. Fries, Lich. eur., p. 408. Hook. Engl. FL, v, 1, p. 156, excel. var. Y. Exsic. Fries, Lich. Suec., n.276, Moug. et Nestl., n. 57. Desmaz. Crypt., n. 191. Sommerf. Norv., n. 59. \ (1) Ces observations et l’histoire du genre Sphærophoron sont consignées dans un mémoire que j'ai soumis au jugement de l’Académie des Sciences, et qui sera imprimé dans les Annales des Sciences naturelles. Voyez Compte-rendu des séan- ces de l’Institut. Séance du 13 janyier 1840. ( 126 ) Has. Ad rupes siccas in montibus excelsioribus Canariæ et T'eneriffæ lectum. PERTUSARIA. DC. APOTHECIA verrucæformia , thalli strato corticale normaliter tecta, includentia nucieos nudos ceraceo-gelatinosos coloratos. SporibiA et Ascr maximi. THALLUS crustaceus , sæpè in soredia, Isidia abiens. PERTUSARIA COMMUNIS. DC. P. crustà cartilagineä glaucä albicante, apotheciis hemisphæricis subclausis, ostiolis depressis discre- tis, perfectis nigro-papillatis, Asci clavati ampli foventes sporidium unicum, omnium maximum , oblongo-attenuatum, margine hyalino lato cinctum, massä sporaceä sordidä repletum. Lichen pertusus. Lin. Sp. PL. Edit., R. 4, p. 524. Mich. Nov. Gen., t. 56, f. 1. Hoffm. Enum. Lich., t. 5, f.%. Engl. Bot., t. 617. F1. Dan., t.: 166. Theiotrema pertusum. Ach. Meth. Lich., p. 131. Pertusaria communis. DC. FI. Fr., 11, p. 320. Fries, Lich. eur., p. 420. Hook. Engl. FL., v, À, p. 160. Porophora pertusa. Meyer in Spreng., 1. €. p. 241. Porina pertusa. Ach. Lich. univ., p. 308. Syn. Lich., p. 109. Exsrc. Fries, Lich. Suec., n. 93. Moug. et Nestl., n. 171, a. Has. Ad cortices varios in insulis Fortunatis lecta. Oss. Dans l'échantillon d'Europe que j'ai analysé pour donner la diagnose des organes de la reproduction, j'ai observé que es thèques, trés-longues et d’un tissu fort délicat, laissaient échapper de bonne heure la sporidie unique dont je les ai constamment vues remplies et distendues méme dans le jeune âge. Celle-ci acquiert des dimensions telles, que peu d'autres sauraient l’égaler sous ce rapport. Ainsi, mesurée au moyen du micromètre, elle m'a donné près d’un cinquième de millimètre de longueur sur une largeur de six centièmes de millimètre dans son milieu. La figure 7, e, des Porines représentées par M. Fée, dans la planche 41 de son Supplément, en montre rigoureuse- ment la forme. Ces organes, mis en contact avec une goutte de teinture d’iode , se colorent à l'instant en un beau bleu d’indigo. fl en est de même pour une foule d'autres Lichens. D'un autre côté, on avait remarqué que ce phéno- mène n’avait pas lieu, si l’on opérait sur des thèques de Fonginées, comme, par exemple, de Pézizes, de Sphéries, etc. On aurait donc pu s’attendre à trouver là un moyen sûr de distinguer des vraies Sphériacées, certaines Verrucaires dé- pourvues de thalle. Maïs les recherches que j'ai faites moi-même à ce sujet n’ont pas confirmé les espérances que le pre- micr fait nous avait permis de concevoir. Ainsi, pour ne citer qu'un seul exemple, des Verrucaires choisies parmi celles qui vivent sur les rochers (et l’on sait, du reste, que ce choix avait pour but d'éviter toute cause d’erreur dans la déter- mination de l’espéce), m'ont offert des thèques que l‘iode ne colorait pas plus en bleu que celles des Sphéries les moins équivoques. F'amiliax II. BYSSACEAE . FRiss. LICHINA. AG. emend. (2). ApoTHECIA terminalia lateraliaque , primd globosa poroque tantùm pertusa, demüm scutellato-urceolata NuGLEUM gelatinoso-filamentosum hyalinum foventia. Ascr ampli erecti lineari-clavati, paraphysibus tenuissimis apice crispulo incurvis immixti spo- (1) Fries, Syst. Orb. Veget., p. 291. Montag., ir Ramon de la Sagra, Hist. phys. politiq. et natur. de l’île de Cuba, édit franc. PL, cellul., p.105. (2) Voyez le Mémoire sur la structure du nucléus des genres Sphærophoron et Lichina, que j'ai soumis au jugement de l’Académie des Sciences dans sa séance du 13 janvier 4840. ( 127 ) ridiaque oblongo-elliptica vel subsphærica suboctona uniseriata continentes. THALLUS subfiliformis coriaceo-corticatus, propter gonidia nigro-viridis vel olivaceo-nigres- cens, dichotomo-ramosus, plano-compressus aut teres, centro floccoso-medullari pel- lucido. Nob. LICHINA PYGMÆA. Ac. L. thallo pusillo, plano, dichotomo palmatoque diviso, laciniis sabcuneatis bifidis, apotheciis #lobo- sis apice poro pertusis lateralibus terminalibusque. Asci et sporidia ut suprà exposui. Lichen saxatilis maritimus, etc. Mick. Nov. Gen., p. 103. Fucus pygmæus. Lightf. FI. Scot., 11, p. 964, t. 52. Turn. Hist. Fuc., t. 204, f. a-h. Engl. Bot.,t. 1332. DC. F1. FIND: F0 Fucus lichenoides. Lin. Trans., nr, p. 192. Chondrus pygmæus. Lamx. Essai., p. 40 (non Gigartina pygmæa ut vult el. Bory, Dict. class. 1x, p. 62). Gaill. Résum. Thalassioph., p.14. Gelidium pygmæum. Lyngb. Tentam. Hydr. Dan., p. 41. Lichina pygmæa. 4g. Syn., p, 9. Spec. Alg., p. 105. Grev. Sc. Grypt. Fl., t. 219. Hook. Engl. Fl., y, 1, p. 270. Exsic. Chauv. Alg. Norm., n. 72. Has. In scopulis maritimis Canariæ non frequens. Os. Le genre Lichina, depuis sa découverte par Micheli, est un de ceux qui ont subi le plus de vicissitudes. Ia, en effet, passé successivement et à plusieurs reprises, de la famille des Lichens où l'avait d’abord placé l'inventeur, à celle des Algues, proprement dites, ou Phycées. Bien mieux, les deux espèces dont se compose ce genre ambigu ont été et sont en- core aujourd’hui considérées par Fries lui-même, l’une comme une Phycée véritable, et l’autre comme une Byssacée! Il faut convenir que ces plantes, en quelque sorte amphibies, puisqu'elles habitent sur des rochers marins que le reflux laisse à sec, devaient, par l'organisation de leur fronde, participer de la nature des Thalassiophytes. L'examen de la fructification pouvait seul lever toute difficulté en confirmant ou infirmant les caractères de végétation. Les derniers travaux qui aient été publiés sur ce sujet sont de M. Gréville, célèbre cryptogamiste écossais, auquel Ja science doit de fort belles analyses. Celle qu’il a donnée du Zichina pèche malheureusement contre l'exactitude, et les in- ductions qu’il en a tirées devaient nécessairement s'en ressentir. Ce botaniste, après avoir vainement cherché les sporidies dans une coupe verticale de l'apothécie, ne parvint à les trouver qu’en pratiquant une section transversale. Qu'est-il arrivé de là? C’est qu'au lieu de voir ces organes dans leur position véritable, il a trouvé qu'elles formaient des espèces de cha- pelets ou de lignes moniliformes irradiées du centre à la circonférence. Aussi la véritable structure du nuciéus des Li- china lui est-elle échappée. Croit-on que celui-là qui n’aurait étudié l’organisation d’une orange qu’en la coupant perpen-" diculairement à son axe, en aurait une juste idée? Chacun sent que cela serait impossible. Or, ce que sa manière d'opérer, et peut-être l’imperfection des instrumens dont il a fait usage n’ont pas permis au savant cryptogamiste écossais de con- stater et de mettre en lumière, des circonstances sans doute plus favorables me l’ont dévoilé, Je vais dire en peu de mots ce que j’ai observé, et par quels moyens j'ai pu le faire. Je choisis une apothécie bien mûre du Lichina pygmæa, et je la divisai en deux, suivant sa longueur. Après quoi, au moyen d’une lancette bien acérée, j'en détachai une tranche mince, parallèle à la première section. Ayant placé cette tranche dans une goutte d'eau, entre les deux lames de verre du Compressorium de Schiek (cet instrument est indispensa- ble), je la comprimai légèrement et la soumis au microscope, à un grossissement de 600 fois le diamètre. Il me fut fa- cile de reconnaître sur-le-champ que le nucléus mucilagineux contenu dans l’apothécie est formé de filamens excessive- ment déliés, aressés, flexueux, recourbés, et comme crispés à leur extrémité libre ou supérieure. Le diamètre de ces fi- lamens est à peine d’un huit-centième de millimètre, et leur longueur varie, selon l’âge, entre un dixième et un cinquième de millimètre. Ils sont un peu renflés au sommet. Au milieu de ces filamens se voient avec la plus grande facilité, pourvu qu’on opère sur des apothécies mûres, les longues thèques ou utricules à différens degrés d'évolution. Les unes, plus courtes, ne contiennent encore qu'une masse sporacée informe, un peu verdâtre, s'étendant à peu près à toute ia lon- gueur du tube, mais n’en occupant que le centre. D’autres, plus avancées, renferment déjà des sporidies, mais celies-ci sont encore mal arrêtées dans leur forme. Il en est d’autres, enfin, et c’est le plus grand nombre, qui présentent ces spo- ridies à leur état parfait. Ces dernières sont disposées normalement sur une seule rangée; ce n’est qu’à une époque plus avancée qu’on en rencontre quelques-unes placées deux à deux. Les thèques sont plus courtes que les filamens ou para- physes au milieu desquels elles sont situées. Elles sont linéaires, un peu en massue, et la membrane anhiste qui les forme paraît d’une extrême ténuilé. Aussi, se rompent-elles de bonne heure pour laisser échapper les sporidies, comme cela s’observe dans beaucoup de Lichens et d'Hypoxylées. Les sporidies, dont le nombre le plus ordinaire est de huit, ont ( 128 ) une forme elliptique ou oblongue ; leur longueur atteint 14/500, ou près de trois centièmes, et leur largeur un peu plus d’un centième de millimètre. Elles contiennent le plus souvent une matière celluleuse, ou granuleuse verdâtre, et sont en- vironnées d'un limbe transparent assez marqué. D'autres fois elles sont entièrement vides et pellucides, marquées seule- -ment alors de plis ou de rides selon leur longueur. Le Lichina confinis, que quelques botanistes réunissent au précédent, comme simple variété, ne m'a offert, dans la structure de son nucléus, d’autre différence que des dimensions plus petites. Cependant les sporidies sont d’un tiers moins longues que dans le L. pygmæa et se rapprochent davantage de la forme sphérique. De ces faits, que chacun peut vérifier, je me crois en droit de déduire les conclusions suivantes : 1° le genre Lichina, quoique placé par la nature sur la limite des deux familles, appartient cependant plutôt aux Byssacées, ou aux Lichens, si l’on ne veut pas admettre cette famille intermédiaire, qu'aux vraies Phycées ; 2° sila fronde ou le thalle de ce genre se rapproche de celui des Fucacées, sa fructification ne diffère en rien de celle des Lichens; %° enfin, et contre l'opinion de Fries, qui fait du Lichina confinis une Byssacée, tandis qu'il rejette le Lichina pygmæa parmi les Phycées, il est impossible de séparer même génériquement ces deux plantes, et c'est tout ce qu’on peut faire que de les distinguer spécifiquement. LEPTOGIUM. FRIES. APornEecia scutelliformia, subpedicellata, excipulo thallode discum erumpentem primo clausum margine proprio instructum cingente , tandem excluso. THALLUS foliaceus, rard subfruticulosus , gelatinoso-membranaceus , tenuissimus, madidus flaccidus diaphanus , intùs è filamentis hyalinis et moniliformibus in substantià ge- latinosà mixtis constitutus , strato corticali hexagono-celluloso. LEPTOGIUM MUSCICOLA. Fries. L. thallo fruticuloso pulvinato fusco-nigrescente tenuissimo ramoso, ramis teretibus erectiusculis flexuosis nodulosis subfastigiatis, apotheciis subterminalibus planis brunneis tenuiter marginatis, mar- gine integerrimo. Sporidia navicularia recta aut leviter curva bilocularia octona ascis clavatis inter para- physes crassas indulantibus inordinatè inclusa. Lichen muscicola. Swartz, in Nov. Act. Ups., p. 248. Ach. in Nov. Act, Stockh., Xvr, p. 12, t. 1, f. 3. Dicks. PI. crypt. Brit. Fasc., 1, p. 8, t. 6, f. 9. Parmelia muscicola. Ack. Meth. Lich., p. 244. Spreng., L. ©. p. 277. Collema muscicola. Achk. Lich. univ., p. 660. Syn. Lich., p. 529. Engl. Bot., t. 2264. Hook. Engl. FL, V, I, p. 214. Leptogium muscicola. Fries, Fl. Scan., p. 295. Exsic. Fries, Lich. Suec., n. 506. Moug. et Nestl., n. 949. Has. Suprà Muscos in Canarià à cl. Despréaux lectum. Oss. Dans cette espèce les gonidies ne sont point enchaînées sous forme de filamens hormoïdes, mais elles nagent dans une espèce de mucilage translucide, qui semble contenu lui-même dans de vastes utricules de la plus grande ténuité et anhistes. On ne peut même distinguer leurs contours qu’en faisant usage du diaphragme du microscope , et qu’en em- ployant de très-forts grossissemens. Il en est de même du tissu filamenteux au mitieu duquel on voit ces utricules, tissu si délié, que le diamètre de l'un des filamens qui le composent n’a pas plus d’un huit-centième de millimètre de diamètre. Ces deux sortes de Lissus, pour ainsi dire confondus, sont reliés par la couche corticale composée de cellules irrégulières polyèdres, à parois très-épaisses. LEPTOGIUM PALMATUM. Monrac. L. thallo subfoliaceo glauco-cæruleo fuscescente, lobis confertis palmato-incisis, laciniis sublinearibus tereubus, apotheciis rufo-fulvis. Var. Corniculatum , lobis sinuoso - laciniatis subpalmatis marginibus revolutis subeucullatis , apo- thecus. Collema corniculatum. Hoffm. Fl. Germ., 11, p.105. Collema pulvinatum var. Corniculatum. Ach. Lich. univ., p. 645. Syn. Lich., p. 319. Collema palmatum. Hook. Engl, Fl., v, 1, p. 210. (1200) Has. Ad muscos in eisdem cum præcedente locis legit cl. Despréaux. Oss. Les échantillons sont privés de fructifications, mais ils sont identiques à ceux des Vosges. Dans ce Leptogium les mailles du réseau formé par les cellules de la couche corticale ont des interstices beaucoup plus minces que dans le précé- dent. L'organisation est, du reste, identiquement semblable. LEPTOGIUM LACERUM. FRrres. L. thallo foliaceo - membranaceo subdiaphano reticulato-rugoso glauco - fuscescente laciniato , lobis laceris denticulato - ciliatis, apotheciis sparsis concaviusculis rubris margine tumido integerrimo palli- diore. Sporidia navicularia deciès annulata , annulis quadratè cellulosis, octona uni - vel biseriata ascis clavatis longissimis paraphysibus filiformibus immixtis inclusa, Var. Pulvinatum, Ach.: thallo pulvinato è lobis minutis confertissimis lacero-laciniatis denticulato- lacinulatis granulosisque fuscescentibus fuscisque composito. Collema pulvinatum. Hoffm. Fl. Genm., ut, p. 104. Collema lacerum ë. pulvinatum. Ack. Lich. univ., p. 658. Syn. Lich., p. 327. Exsic. Moug. et Nestl., n. 657 (sub Collemate scotino). Has. Ad muscos et Jungermannideas in Canariä lectum. LEPTOGIUM AZUREUM. Monrac. L. thallo foliaceo membranaceo tenerrimo lævi diaphano , humido violaceo-cyaneo, sicco plumbeo- cærulescente , lobis rotundatis glabris undulatis integerrimis , apotheciis sparsis subpedicellatis , disco rubro , margine pallidiori. Asci et sporidia utin L. lacero, sed ferè dimidio minora vixque quater sexièsve annulata, annulis irregulariter cellulosis , in ætate juvenili è globulis transversim seriatis con- stantibus. Lichen azureus. Swartz, Fl. Ind. Occ., ur, p. 1895. Parmelia azurea. Ach. Meth. Lich., p. 225. Spreng., I. ce. p. 290. Collema azureum. Ack. Lich. univ., p. 684. Syn. Lich., p. 325. Swartz, Lich. Amer., t. 15. Raddi, in Atti della Soc. Ital. di Modena, tom. xviur, p- 56, t. 4, f. 1. icon bona. Fée, Essai, t. 9, f. 17. Leptogium azureum. Montag. in Ramon de la Sagra, Hist. phys. polit. et nat. de Cuba, édit. fr. PL. cell., p. 114. Hs. Ad corticem arborum in insulâ Gomerû aliisque Fortunatis lectum. LEPTOGIUM BURGESSII Monrac. L. thallo foliaceo, gelatinoso -membranaceo subimbricato glauco-cæruleo fuscescente, subtüs villoso sordidè pallido , lobis rotundatis sinuato - laciniatis crenato - dentatis, apotheciis sparsis à thallo elevato subpodicellatis, disco concavo fusco , margine foliolis crenatis crispis coronato. Asci elongato - clavati paraphysibus filiformibus immixti sporidiaque elliptica pellucida quater quinquièsve annulata , annu- lis irregulariter cellulosis, utrinquè acuminato-mucronata, octona serie simplici includentes. Lichen Burgessii. Lightf. Ml. Scot., p.897, t. 26. Engl. Bot., t. 500. bona. Hoffm. Enum. Lich., t. 21, f.1. Parmelia Burgessii. Ach. Meth. Lich., p. 231. Spreng., 1. c. p. 287. Collema Burgessii. Ach. Lich. univ., p. 645. Syn. Lich., p. 320. Hook. Engl. Fl., v. 1. p.211. Has. Ad corticem arborum in sylvà las Mercedes insulæ Teneriffæ legit cl. Despréaux. Ogs. Si vous voulez lire une bonne description de ce Leptogium, ouvrez le tome v de l'English Botany, et à la planche 500 vous trouverez en peu de mots la meilleure qui en ait été donnée à ma connaissance. La figure est aussi fort exacte et bien supérieure à celle d'Hoffmann. Je dois pourtant ajouter. quelques observations qui m'ont été fournies par l’ana- lyse microscopique; elles serviront à compléter l’histoire de cette intéressante Byssacée. L Son thalle la place incontestablement dans le genre où je viens de l’enregistrer, La couche corticale est composée de cellules irrégulières formant un réseau à mailles polygones, assez semblables à celui du Z. palmatum. Les gonidies qui, mélangées aux filamens hyalins, composent la couche centrale ou médullaire, sont, comme dans le L. muscicola, éparses dans le mucilage et moins évidemment réunies en chapelets que dans les autres espèces. La villosité du dessous du {halle consiste en filamens confervoïdes, c’est-à-dire articulés, rétrécis au niveau de chaque articulation, de manière à pré- senter l'aspect moniliforme; ils sont simples ou rameux, et leur ramification est celle des conferves. Sous un fort grossis- J1f, —(PHYTOGRAPHIE , PARS ULTIM.) (PLANT. CELTUL.) — 17 ( 130.) sement, on croirait voir ceux d'un Oïdium, ou plus exactement ceux du Byssus aurea, L. Les apothécies, quoique sessiles, semblent pourtant pédicellées. Cela vient de ce que le thalle s'élève au lieu qu’elles occupent, formant au-dessous d'elles un vide qui représente un cône tronqué. Dans nos échantillons, l'espèce de support fourni par le thalle est aussi re- couvert de quelques villosités. La lame proligère est assez épaisse. Au milieu des paraphyses longues et nombreuses qui la composent se voient des thèques de la même grandeur qu’elles, claviformes et hyalines, comme les sporidies qu'elles renferment. Celles-ci sont disposées sur un seul rang. Dans leur jeunesse, elles sont confondues en une seule masse sporacée. Peu à peu leur forme se dessine, et elles finissent par se séparer. Plus elles touchent au moment de leur nais- sance, et plus saillant est le mucro qui les termine. Elles sont d’ailleurs assez variables dans certaines limites. Ainsi on en trouve d’arrondies par une extrémité et mucronées par l’autre ; d'autres, qui ont perdu leur mucro, sont tout-à-fait emblables à celles de l'espèce précédente. C’est surtout quand elles revêtent cette forme qu'on peut confondre avec elles certaines gonidies dont la matière opaline verdâtre, analogue au cambium des plantes vasculaires, s’est métamorpho- sée en cellules. Si l’on ignore l'origine de ces gonidies, il devient difficile de les distinguer des vraies sporidies. Avec un peu d'attention pourtant, on évitera de prendre le change ; car les unes, et ce sont les premières, sont plus arrondies, même quand elles tendent à la forme elliptique, et les autres ont bien plutôt la forme naviculaire, c’est-à-dire qu'elles vont en s’étrécissant, à partir de leur milieu, que leurs extrémités soient d'ailleurs obtuses ou acuminées. N’est-il pas possible que cette circonstance, dont je ne sache pas qu'il ait encore été fait mention nulle part , ait induit en erreur les lichénographes qui ont affirmé avoir rencontré de vraies sporidies dans le thalle des Collema, et nommément dans celui du Leptogium azureum ? Les sporidies non encore arrivées à la maturité contiennent des sphérioles ou cellules globuleuses, souvent, mais non toujours disposées en séries transversales, car la nature ne s’astreint pas à la régularité que nous lui prétons gratuitement dans nos dessins. Plus tard, ces sphérioles grandissant, deviennent les cellules cubiques à angles emoussés qui forment les anneaux plus ou moins nombreux, plus ou moins réguliers, en lesquels la sporidie est divisée dans son plus grand diamètre. LEPTOGIUM BREBISSONII Monrac. L. thallo latissimo orbiculari membranaceo suprà subtüsque tenuissimè rugoso-plicato , rugis reti- culatis, submonophyllo, lobis crassis erectis , margine subintegris sinuoso - gyrosis, sicco atro - viridi, humecto glauco-sapphirino , apotheciis marginalibus primo concavis, demüm planis, margine thallode subgranuloso nudove. Sporidia acicularia longissima deciès annulata acutissima sena octonave ascis am- plis inter paraphyses nidulantibus inclusa. Collema ruginosum. Dufour, in sched. (ined). Collema Brebissonii. Delise, ex speciminibus visis. Hs. Ad arhorum truncos cum apotheciis perfectis loco Cumbre de Ersos dicto detexit cl. Webb, demüm in Canariä legit etiam, sterile verd, cl. Despréaux , ad corticem Perseæ fetentis Juglandisque r'egiæ. Desc. Thallus latissimus, submonophyllus , centro ambituque rotundato-lobatus, lobis periphericis depressis undulato-plicatis asce-dentibusque , centralibus præaltis erectis, margine subintegris , ad modum cerebri vel in- testinorum sinuato-gyrosis , siccus atro-viridis suprà subtüsque tenuissimè longitudinaliter ruguloso-lamellatus , lamellis seu plicis tenuibus acutis hinc indè inter sese anastomosantibus reticuiumque sat conspicuum effor- mantibus, humectus verô, si trans lucem adversam inspectus, glauco-cæsius vel sapphirinus , pellucidus , plicis seu rugis madore turgescentibus reticulato-venosus. Apothecia submarginalia aut ad marginem ipsum loborum centralium subsessilia, primô concava , urceolata, demüm applanata, ampla, disco rufo, margine thallode pul- veralento cincta. Lamina proligera tenuis, è paraphysibus composita filiformibus hyalinis apice subincrassato rufis, quibus asci clavati sporidia longissima acicularia utrinquè acutissima deciès annulata includentes, im- mersi sunt. Structura thalli hæc est : 40 fila hyalina ramosa tenuissima ; 2 gonidia lineari-oblonga , non autem globosa, mouiliformiter concatenata, sed ab invicem subdistantia ; 5° stratum tandem corticale hexagono- cellulosum utraque vinciens. Oss. Depuis long-temps mon ami L. Dufour m'avait communiqué sous le nom de Collema ruginosum, ined., des échantillons de ce Leptogium complètement identiques à ceux des Canaries. Plus tard, la même plante stérile.me fut aussi adressée par MM. Lenormand et de Brebisson, avec le nom de Co!lema Brebissonü, Delise ined. L'organisation de son thalle faisant rentrer cette Byssacée dans le genre Zeptogium, qu'à l'exemple de MM. Endliche et Lindley, j'ai cru aussi devoir adopter, il m'a fallu de toute nécessité changer le nom générique. Mon excellent confrère de Saint-Seyer ( 131 ) ne me désavouera pas, j'en suis certain, si je change le nom spécifique qu'il avait imposé à cette plante, puisqu'il s’agit de-rendre hommage au savoir et au zèle d’un de nos cryptogamistes les plus distingués. Cette espèce est singulièrement voisine du Leptogium chloromelum. Montag., dont j'ai donné ailleurs (1) une descrip- tion et une figure analytique. Elle en diffère pourtant sous plusieurs rapports. Dans l'espèce canarienne les gonidies , au: lieu d’être globuleuses et de former par leur réunion une sorte de collier, comme cela s'observe dans le plus grand nom- bre des Collémacées, sont oblongues et assez écartées l’une de l’autre dans leur concaténation, de manière à figurer bien plutôt, qu'on me passe la comparaison, un chapelet de cervelas. Le thalle n’est pas divisé non plus de la même manière. On n’observe point dans l'espèce en question ces lobes rayonnans qui donnent à la plante des Antilles le port d’un indi- vidu de Collema jacobææfolium. Les apothécies, quoique placées de même dans l’une et dans l’autre, sont moins rehaussées dans notre plante, et le rebord thallodique n’en est pas granuleux, mais seulement recouvert de cette sorte de poussière couleur de suie qui salit le thalle dans l’état de décrépitude de cette Byssacée. Les sporidies n’offrent pas moins de différences. Celles du Z. chlo- romelum n’ont que huit loges et sont obtuses ; celles du Z. Brebissonii sont plus longues , très-étroites et très-aiguës aux deux extrémités; elles sont de plus partagées en dix loges ou séries d’anneaux. Les échantillons de France recueillis à Saint-Sever et dans la forêt de Bridebec sont stériles. De là quelques doutes res- tent encore sur leur identité, comparés à ceux des Canaries, dont deux seuls individus recueillis par MM. Webb et Berthelot, portent des apothécies en bon état. LEPTOGIUM ULVACEUM, Monrac. L. thallo membranaceo subdiaphano atro-viridi integro margine subcrenato , apotheciis sparsis sub- marginalibus planiusculis concoloribus margine integerrimo. Sporidia ovoidea ter quaterve annulata, annulis pauci-cellulosis, octona ascis clavatis serie duplici inclusa. Collema ulvaceum. Pers. Gaudich. in Freyc. Voy. Uran. Bot. ,p. 203. Has. Ad arborum truncos in sylvis insulæ Canariæ , imprimis in monte Doramas, legit cl. Despréaux. Os. Cette Collémacée a l’organisation des Leptogium parmi lesquels je l’enregistre ici. Ses thèques et ses sporidies sont assez semblables à celles du Z. azureum. COLLEMA. HorFrm. reform. APOTHECIA scutelliformia , disco immarginato, excipulo thallode primitüs ciauso cincta. THaLLus foliaceus vel crustaceus, crassus , horizontalis , gelatinosus , intüs è filamentis duplicis ordinis seu hyalinis et moniliformibus ( gonidiis), strato scilicet corticali cum medullari homogeneo , compositus. COLLEMA CRISPUM. Ac. C. thallo orbiculari imbricato atro-viridi è lobis centralibus granulatis periphericisque majoribus obtusis crenulatis depressis composito, apotheciis sparsis concaviusculis rufis, margine crenulato. Var. Cristatum, Ach. : lobis omnibus imbricatis incisis dentatis , apotheciis depressis amplis planis rufo-fuscis , margine subintegro. Sporidia elliptico-oblonga bilocularia pellucida octona serie simplici ascis clavatis inter paraphyses nidulantibus inclusa. Lichen cristatus. Lin. Sp. PL., p. 1610. Dill. Musc., t. 19, f. 26. Jacqg. Collect., vi, t. 19, f. 1. Lichen crispus. Engl. Bot., t. 854 (non Lin.) cx Hooker. Parmelia crispa B. cristata. Ach. Meth. Lich., p. 255. Spreng. 1. ©. p. 291. Collema cristatum. Hoffm. Fl. Germ., 1, p. 101. Hook. Engl. F1. v.1. p. 208. Collema pulposum », cristatum. Ach. Lich. univ., p. 632. Collema crispum f, cristatum. Ach. Syn. Lich.) p. 512. Duby. Bot. Gall., p. 609. H:s. Ad terram nudam in Canariâ à cl. Despréaux lectum. (1 ) Hist. phys. polit. et nat. de Cuba, édit. fr. PL. cellul., p. 109. PL, 6, f. 1. (sub Cotlema). (:182:) Oss. M. Hooker nous apprend (Engl. Fl. Vol. v, part. 1, p.212) que Borrer, ayant consulté l’herbier de Dillen pour s'assurer de l'espèce que celui-ci avait représentée à la figure 26 de la planche 19, s'était aperçu que sous le même nu- méro se trouvaient réunis un échantillon de la variété du C. pulposum, ordinairement considérée comme le Lichen cris- tatus, plusieurs autres échantillons du Lichen crispus £. et un ou deux exemplaires de son Collema ceranoïdes. Familia III, PHYCEAE. FRies. Trib. I. FUCACE Æ. Lamx. emend. SARGASSUM. Ac. RECEPTACULA Cylindracea, tuberculosa, plerumquè axillaria, rard terminalia, sim- plicia aut furcato-ramosa, loculosa, loculis poro pertusis, intùs sPoRIDIA foventibus elliptica vel è rotundo pyriformia, sacco hyalino inclusa (1) (Capsulæ, Ag.) sæpèque limbo lato pellucido circumdata, demüm filis articulatis in centro loculamenti im- mixta. FRoNs olivacea, coriacea, ramosa, ramulis ut plurimüm foliformibus, poros mucifluos sæpè ferentibus, costatis, integerrimis , serratis vel pinnatifidis, vesiculis axillaribus instructis. SARGASSUM VULGARE. Ac. S. caule filiformi compresso plerümque lævi, ramulis simplicibus alternis distichis abbreviatis, foliis lineari-lanceolatis punctatis plûs minûs serrato-dentatis , vesiculis sphæricis petiolo plano sufful- ts muticis, receptaculis cylindricis racemosis brevibus. Fucus Sargasso. Gmel. Fuc., p. 92, var. 1. Fucus natans. Turn. Hist. Fuc., t. 46 (excl. synon. Lin.) Engl. Bot., t. 2114. Sargassum vulgare. 49. Spec. Alg., 1, p. 3. Syst. Alg., p. 293. Grev. Alg. Brit., p. 2, {. 1. Has. In littore insulæ Canariæ exemplar unicum in ætate juniori quidem rejectum in collectione Webbianâ asservatum est. SARGASSUM FISSIFOLIUM. Ac. S. caule à basi subeylindricä verruculosâ ramoso filiformi compresso lævi, ramulis alternis brevibus subæqualibus , foliis linearibus perquäm variis, brevibus et longissimis, simplicibus et bifurcatis, sub- dentatis et integerrimis, obsoletè punctatis, vesiculis sphæricis raris petiolatis muticis ; recepta- culis....2* Fucus fissifolius. Mert. in Mém. Mus., Hist. nat. Paris, tom, V, p. 180. Sargassum fissifolium. Ag. Syst. Alg., p. 303. Has. In rupibus maritimis promontorii insulæ Tenerife quod Punta de Teno vocant, specimina plura radice quidem instructa, sed ob ætatem juvenilem sterilia à clarr. Webb et Berthelot lecta. Desc. Rapix callus exiguus, dilatatus ex quo frondes surgunt stipitatæ. Srrpes teres, 6-9 lin. longus, pennæ corvinæ crassitudinem adæquans, basi parüm incrassatus, ità ut, si brevior est, formam longè conicam induat, minuté tuberculosus , ex eodem apicis puncto plures emittens ramos. Ram ut plurimüm simplices, filiformes, NE CORRE CORRE RE CCR, Se 4.29 (UM: Fries (Syst. orb. veget., p. 326, et F1. Scan, p. 308), nomme ces organes Peridiola, les comparant sans doute à des organes analogues qu'on trouve dans quelques Lycoperdacées ; M. Agardh a changé ce nom en celui de Perisporia dans son mémoire sur la fructification des Macrocysies. ( 133 ) compressi, læves, in nostris speciminibus palmares , spithamæi , ramulis onusti alternis, brevissimis, filo empo- retico gracilioribus, homogeneis, foliosis vesiculiferisque , singulis intervallo ad summum trilineari sejunctis. FoLrA perquàm varia, tüm simplicia integra et integerrima, tùm bifurcata, imo bis bifida , laciniis divaricatis conformibus , axillà rotundà divisis, margine integra aut repando-denticulata, in quibusdam exemplaribus evi- dentiùs , præsertim apice, obtusè acutèque denticulata ; alia brevia, vix pollicaria, alia longissima, palmaria, latitudine autem lineam sesquilineamve rar superantia, basi filiformi-attenuata, omnia membranacea , tenuia, primo intuitu vel oculo inarmato non equidem punctata, sed attentius inspecta poris exiguis sparsis reipsà per- tusa, nervoque tenuissimo ad apicem percursa. Aliquot specimina foliis gaudent radicalibus , & callo scilicet enatis, stipites frondium concomitantibus ; hæc vero nunquäm simplicia, semper autem linearia, bifurca, inte- gra, nonnunquäm et bis dichotoma observantur. Vesicuzæ rarissimæ, in plerisque specimin. deficientes ; quæ quidem , quando adsunt, sphæricæ , finem versüs ramorum site, ramulorum axillis proximæ, et ex eorumdem primo folio transformato apiceque inflato oriundæ, pisum majus æquantes , petiolo lineari nervoso trilineari suffultæ, interdüm, quod rarissimè evenit, appendice foliformi, petioli longitudinem superante, coronatæ, RECEPTACULA non visa. CoLor foliorum in ætate juniori olivaceo-viridis, demüm fuscescens, caulis niger. Oss. Les phycologues qui ont eu à déterminer des espèces du genre Sargasse sont seuls capables de comprendre les difficultés sans nombre qui accompagnent cet ingrat travail, où l’on dépense souvent sans aucun profit pour la science un temps précieux qu’on pourrait certes mieux employer. Ces difficultés, dont j'ai déjà parlé ailleurs (1), et qui sont au reste les mêmes pour le genre suivant, également polymorphe, ces difficultés tiennent à plusieurs causes bien distinctes. Il convient de mettre en première ligne les formes excessivement variables sous lesquelles se présentent à notre examen les Thalassiophytes en général, mais surtout celles de ces plantes appartenant aux genres en question. Puis viennent les divers âges de la même plante , dont le facies est si différent, et que, quand on n’a pas vu l’Algue en place, il est on ne peut plus facile de prendre pour autant d'espèces en apparence bien diverses. Enfin, il n’en est pas des Algues comme des Phanérogrames terrestres ; on peut observer celles-ci non-seulement sur le sol où elles ont pris naissance , mais il nous est encore loisible de suivre par la culture toutes les phases de leur développement. Pour toujours soustraites à notre empire, rien de semblable ne peut se tenter à l'égard des Fucacées. Les circonstances dans lesquelles elles vivent s'op- poseront constamment à l'observation directe. C’est en effet au hasard seul que nous en devons souvent la connaissance. La tempête qui les rejette sur la plage aprés les avoir arrachées aux sombres profondeurs où celles végètent, nous met seule à même d'étudier, mais à son gré, non au nôtre, toutes les bribes, quelquefois fort incomplètes, qu’elle veut bien nous en procurer. De là l'impossibilité presque absolue de conclure rien de certain ou du moins de satisfaisant relative- ment aux espèces qui ne sont point indigènes, qu'on n'a conséquemment observées ou recueillies pour ainsi dire qu’en courant, et dont on ne saurait posséder ni tous les âges, ni toutes les formes transitoires. D'autres fois, comme dans le cas présent, le grand nombre même des échantillons et leur extrême polymorphie , par des raisons à la vérité tout op- posées , laissent aussi l'esprit flotter dans le doute et l’incertitude. Tout en voyant l'analogie qui lie les formes entre elles, comme on n'a pu saisir soi-même sur les lieux la chaîne qui les réunit, on reste incertain si les formes extrêmes qu'on à sous les yeux appartiennent réellement à la même espèce. C’est effectivement ce qui m'arrive à l'occasion du Sargas- sum fissifolium dont un échantillon, semblable du reste aux autres par son stipe et tout son facies, a pourtant toutes ses feuilles si décidément bifides et dichotomes que l’on pourrait voir en lui un passage au Sargassum comosum dont je vais m'occuper tout à l'heure. Publiée d'abord par Mertens, cette espèce a été plus tard admise par M. Agardh dans son Systema Algarum. Ce der- nier auteur , qui la place parmi les espèces à feuilles dichotomes, lui donne pour caractère diagnostique une tige parfai- tement lisse. D'un autre côté, cette Fucacée se rapproche extrêmement de quelques formes du S: stenophyllum Mart. SARGASSUM DIVERSIFOLIUM. Ac. S. caule compresso plüs minüsve muriculato, ramis subdistichis alternis brevissimis simplicibus, foliis lineari-lanceolatis serrulatis simplicibus bifidis pinnatifidisque , punctatis, vesiculis raris vel con- fertis ut plurimüm muticis, petiolo plano hinc dentato suffultis, receptaculis racemosis brevibus axilla- ribus lævibus aut spinulosis. Nos. Fucus diversifolius. Turn. Hist, Fuc., t. 103. excl. synon. Forsk. et Lin. Sargassum diversifolium. Ag. Spec. 4lg , 1, p. 29. Syst. p. 303. Spreng. Syst. Veget. 1Y, p. 524, Bory. Nouv. FI. Pelop., p. 74. (1) Voy. Cryptog. Alger. in Ann. Se, natur., 2e sér., Dot. 1om. X, p. 340. ( 134 ) Var. a. Ancusnirocium, Montag. ms. : fronde bréviter stipitatà , stipite tuberculoso, ramis subsim- plicibus sublævibus , foliis angustis petiolatis inæqualiter profundèque dentato-spinulosis undulatis acutis, basi subobliquis, nervo integro percursis, vesiculis aut nullis aut apicém versüs ramorum con- fertis sæpius muticis, sed et mucronatis, petiolo hinc vel utrinquè dentato, receptaculis lævibus spinu- losisque axillaribus interdüm copiosis. * Phyllocystum, foliis angustis longissimis ad apicem nervosis, sursüm versüs decrescentibus, vesiculis plerisque apice folii producto coronatis, receptaculis spinosissimis. Variatio ad Sargassum incisifolium transiens. Var. b. Larironium, Montag. ms. : fronde subsessili, ramis divisis præsertim sursûm muricatis, foliis latiusculis dentato-spinulosis basi obliquis apice obtusis undulato-crispis petiolatis, petiolo alato den- tato, vesiculis ut in priori petiolatis, sed pauld majoribus , receptaculis spinosis torulosis. Has. Ad oras Canarienses vulgare, a in insulà Gomerà , b in Canariâ præsertim lecta. Desc. Ranix discus conicus, vel scutum pollicem latum, applanatum, rupibus adhærens frondesque producens in var. a breviter stipitatas, stipite 3-24 lin. longo, diametro lineari, verruculoso, in var. À vero statim caules emittens simplices aut apice divisos. CAULES compressi, filiformes, in à ex apice stipitis plures , ut in priori specie, oriundi, dodrantales , ut plurimüm simplices, rard sursûm divisi, leviusculi, pennæ merulinæ crassitu- dine , apices versüs attenuati ; in à è disco seu scuto surgentes, erassiusculi , ejusdem ac in a longitudinis et vagè ramosi, per totam longitudinem spinulis simplicibus, bifurcis aut extremitate stellatis, basi raris, ad apices verô confertiusculis obsiti. Ramur1 conformes, distichi, sed etiam spiraliter alterni, flexuosi, plûs minüsve ap- proximati, intervallis 4-3 lin. variantibus, e minoribus autem quo superioribus, sejuncti, è foliis vesiculis recep- taculisque compositi, ut plurimüm brevissimi subæquales, in a sursüm majores , in & * à basi ad apicem decres- centes. Fo1iA admodüm variantia, simplicia , bifurcata aut pinnatifissa in eodem individuo, vel in individuis ex eodem disco enatis simplicia aut prorsüs divisa , membranaceo - cartilaginea , in a tenuia, lineari-lanceolata, lon- giora , pollicem sesquipollicem metientia, angustissima, vix lineam lata , margine irregulariter profundèque den- tato-spinulosa, basi obliqua , brevissimèé petiolata, nervo ad apicem acutum integrum producto percursa, insigni- ter undulata ; in 2 iato-lanceolata, breviora, plerûmque duplo latiora, apice obtuso integro vel bifido, vel, præser- üm in inferioribus , pinnatifido, basi in petiolum brevissimum coangustata , petiolo utrinquè alato-spinoso , sum- moperé undulalo-crispata, cæterüm illorum prioris varietatis non dissimilia. VesicuzÆ , ut hujus Algæ reliquæ partes , numero, situ, formâ, magnitudine maximè variabiles. Aliquandô et planè desunt. Subindè apparent rarissimæ inter folia occultæ. Aliàs , quod in paucis observare licuit exemplaribus , in parte caulis supremä tali copià congestæ occurrunt, ut ribis racemum referant. Hæc, si vero adsunt, sphæricæ , Viciæ sativæ vel Pisi minoris seminis maguitudine , sæpiüs in axillis foliorum sitæ, illis autem deficientibus, ex ipso ramulo oriundæ , et tune (vicem folii gerentes) racemum receptaculorum basi fulcientes , et ipsæ petiolo plano, 2-5 lin. longo, ner- vos0 , hinc dentato , interdüm basi ipsà folit, apice vel medio instar vesicæ inflati, fultæ , hinc aut normaliter mu- ticæ , aut rariüs mucrone, aut tandem rarissimè (ut in a * præsertim) summitate folii producti trilineari dentatà- que coronatæ. Frucrus, hucusquè malè notus, è ReceprAcuLis constat exiguis, linearibus, breissimis, racemosis , lineam sesquilineam longis , apice furcatis, torulosis , tenuissimè spinulosis , perrarû levibus, in axillis foliorum , vel propè basin petiolorum vesicularum positis, in parte infimäâ ramulorum sæpè congestis , sursûüm - quesensim simplicioribus, ad unicam tandem siliculam, apice bifurcam, gongyliferamreductis. CoLor caulis nigres- cens, foliorum in quibusdam speciminibus var. a è viridi olivaceo-fuscus , aut fuscus, siccitate nigrescens , in var. b fusco-brunneus. Oss. Dans cette longue, peut-être même trop longue description, j'ai tâché de rassembler et de mettre en relief les principaux Caractères de l’Algue en question. On y trouvera au reste une nouvelle preuve des variations infinies aux- quelles sont sujettes les espèces du genre Sargasse, On y verra encore le peu de confiance que l’on doit ajouter, pour leur distinction , aux aspérités de la tige , aux bifurcations des feuilles, au pétiole étroit ou large, entier ou denté qui porte les vésicules , à l'état mutique ou mucroné de celles-ci. Nous possédons en effet des échantillons où l’on rencontre ces trois circonstances réunies. Mais cela même n’a rien qui doive surprendre, si l'on remonte à l’origine des vésicules. Les formes qu'elles revêtent montrent assez qu’elles ne sont autre chose que des feuilles transformées. Le support et l’ap- pendice terminal le prouvent jusqu'à l'évidence. Quant aux épines dont sont hérissés les réceptacles, elles ne présentent pas non plus une bien grande fixité; leur. valeur spécifique est donc aussi fort incertaine. Dans cette espèce, comme dans beaucoup d’autres, les réceptacles deviennent toruleux par la saillie des locules dans lesquelles se forment les sporidies. Ces locules sont percées d’un pore assez grand, parfaitement arrondi. Dans teur inté- ( 135 ) rieur on trouve des filamens rameux irradiant de la circonférence au centre, c'est-à-dire convergens, composés de cel- lules oblongues, placées bout à bout, dans la dernière desquelles se développe évidemment, comme je l'ai représenté ailleurs (1), une sporidie ovoïde qui se détache de bonne heure et reste libre dans la locule jusqu'à ce que la turgescence de la matière mucilaginiforme l'entraîne au dehors. La plupart des échantillons de cette espèce ont été recueillis par M. Despréaux. Trompé sans doute par le caractère pris des récepiacles épineux, ce botaniste les rapportait au S. Jicifolium qui estune Algue bien différente. Il regardait comme le Lype ma var. b. et faisait deux variétés de ma var «. et de la variation de forme *. SARGASSUM COMOSUM. Moxrac. S. caulibus è stipite cylindraceo cicatricoso oriundis basi compressis sursüm filiformi-angulatis bipin- nato-ramosis, ramis iterüm ramulosis, ramulis spiraliter alternis, foliis dichotomis linearibus aut seta- ceis, ob nervum præsentem exstantemque triquetris aut planiuseulis, vesiculis sphæricis plerèmque muticis petiolo plano suffultis, receptaculis axillaribus cylindraceis tuberculosis dichotomè aut furcato- ramosis foliolo bracteali simplici stipatis. Fucus comosus! Poir., Encycl. Méth. Bot. Supplém., tom. 8, p. 375. Fucus Desfontainesii. Turn. Hist. Fuc., t. 490. Mert. Mém. Mus. Hist. nat. Paris. 1. ©., p. 186. Sargessum Desfontainesii. Ag. Spec. Alg. 1, p. 28. Ejusd. Syst. Alg., p. 502. Spreng. l. c., p. 323. (sub S. Fon- Lainesii ). Has. In oris omnium insularum Fortunatarum vulgaris, præsertim verd propè portum qui Gando audit, in Canari ( Despréaux), et ad promontorium Punta de Teno dictum, in T'enerifà, à clarr, Webb et Berthelot copiosè lectum. Desc. Rapix seu basis explanata, disciformis, 4-6 lin. latitudine metiens, ex quâ surgit sripes huic specierum priorum non absimilis, brevior tamen, vix pollicaris, calamo scriptorio tenuior, mamiliatus et in caules plüs minüs copiosos abiens. CAULEs graciles, pedales et ultrà. Ram subspiraliter alterni, ex angulis enati caulis et ei conformes, basi apiceque breviores, medio ver longiores, hoc modo thyrsum vel clavam in circumseriptione generali referentes, patentes aut strictiusculi, et ipsi ramulis folia, vesiculas et receptacula ferentibus eodem or- dine instructi. Fou1A et in hâc, sed non nisi latitudine longitudineque, admodüm varia, omnia linearia, dichotoma, segmentorum inæqualium sinu rotundato, ad quamvis bifurcationem membranaceo-dilatata, nervo conspicuo longè antè divisionem folii furcato, percursa ; inferiora ut plurimüm latiora , rariüs lineam usquè , sæpiüs quid em semilineam lata et tüm poris raris pertusa, in binis individuis, forsan ideà sterilibus evesiculosisque, eamdem lati- tudinem per totam algam servantia; superiora sensim angustiora, suprema tandem ferè capillaria ob nervum hinc exstantem triangularia, eüm sectionis transversalis segmentum manifestè triquetrum appareat. Vesicuzæ nullo pacto frequentes, sphæricæ , finem versüs caulis ramorumque imprimis silæ, Pisi majoris aut minoris secundün ætatem magnitudinem æquantes , petiolo (folio cujusque ramuli primario transformato ) planiuseulo aut filiformi- triangulari , tenuissimo , 4-5 lineari , interdüm è segmento abbreviato folii oriundo suffultæ , rarissimè tandem in medio ipsi folii evolutæ:, quam ob rationem mucronatæ, vel appendice plüs minüsve longo filiformi coronatæ. RecEePTACULA simplicia, nempè semel bifurca, aut composita, pluriès scilicet dichotoma, axillaria vel ad basin ramulorum juxtà axillam posita, linearia, vix binas lineas alta, lævia , torulosa aut colliculosa, poris pertusa, apice obtusa aut brevi mucrone acuminata. SPORIDIA ovoidea, sat magna peridiolo diaphano amplo recepta, limbo lato cincta, filis articulatis confervoideis non paucis commixta. Hæc autem fila cellulis periphericis conver- gentibus , quæ etipsæ articulato-ramosæ , non confundenda. CoLor caulis et ramorum nigrescens, foliorum sem- per ex olivaceo fusco-brunneus. SUBSTANTIA coriacea , lenta , in foliis membranacea subflexilis. Ogs. Voici encore une Fucacée dont la polymorphie, plus limitée cependant que celle des deux précédentes, vient confirmer ce que j'ai plusieurs fois avancé touchant la variabilité et l’inconstance de certains caractères auxquels on s’est plu jusqu'ici à accorder, pour la distinction des espèces entre elles, une valeur qu'ils sont loin d'avoir. Ainsi, pour ne parler que des vésicules, nous en trouvons souvent sur Je même individu de mutiques et de mucronées par le sommet prolongé de la feuille. Quant à la tige, elle est toujours lisse. Les feuilles, quoïqu'elles varient beaucoup de largeur, soil dans les différens exemplaires, soit dans le même individu, de Ja partie inféricure à la partie supérieure de la tige, les feuilles sont toujours divisées de la même manière, c'est-à-dire par dichotomies de plus en plus courtes, quelquefois égales (1) Voy. Hist. phys. polit. el nat, de l’ile de Cuba, eil. fr. Bot. PI, cellul., p.75, 1.1, f.&, e, ( 136 ) quelquefois aussi fort inégales entre elles. Les pores dont on n’aperçoit pas de traces dans les feuilles sétacées, sont très- évidens dans celles qui offrent une certaine largeur. C'est aussi dans celles-ci qu’on voit la nervure de façon à ce qu'il ne puisse rester le moindre doute sur sa présence dans l'espèce, présence qui est elle-même facile à constater au microscope dans les feuilles dont l’apparence est tout-à-fait capillaire. 1 Les auteurs qui m'ont précédé ont à peine connu la fructification de cette Algue, ou ne l'ont vue du moins que dans son état rudimentaire. Poiret dit positivement au lieu cité : Je n'y ai point observé de fructification. Turner en a observé et figuré en c un rudiment, autant qu’on en peut juger par le lieu qu’il occupe. M. Agardh dit, probablement d’après Turner, que ces organes sont cylindracés et rameux, caractères dont on peut effectivement prendre quelque idée dans la figure citée, mais qui pèchent contre l'exactitude, si l’on veut les appliquer à l’état parfait du réceptacle. J'ai examiné dans plusieurs collections les échantillons communiqués par Desfontaines; j'ai même pu étudier, dans celle de M. Webb, les exemplaires provenant du propre herbier de l’auteur de la Flore atlantique, et dans aucun je n'ai vu de réceptacles plus avancés que ceux_figurés par le savant et consciencieux Turner. Ces organes y sont partout si peu prononcés que Mertens , qui les avait observés comme moi, en dit : (1) Quod experientissimus Turner pro receptaculorum seu carpothecarum rudimentis, ego pro ramulorum processibus habeo. Eh bien, cette opinion de l'habile phycologue de Brème, les faits sont venus l’infirmer en donnant raison à Turner. C’est surtout dans les locules des réceplacles de cette espèce que j'ai constaté de la manière la plus manifeste la pré- sence des filamens confervoïdes rameux qui accompagnent les sporidies, filamens parfaitement indépendans des cellules rameuses elles-mêmes et articulées, dans l'extrême article desquelles se développent les gongyles ou sporidies; en sorte que la définition ancienne du genre a dû recevoir de ce fait une légère modification. M. Despréaux nous a adressé des naissances de ce Sargasse. Elles ont de un à deux pouces de haut. Une tige comprimée donne naissance de chaque côté à des feuilles alternes , divisées de la même façon que dans les individus plus âgés. Pour me conformer aux lois de la nomenclature et encore plus à celles de l'équité, j'ai dû restituer à cette Algue le nom spécifique sous lequel Poiret l’avait le premier fait connaître. En effet, Turner exprime le regret de se voir forcé de changer le nom très-expressif de Poiret, à cause d’un autre Fucus comosus, devenu plus tard Je Macrocystis et enfin le Phyllospora comosa, et qui exigeait impérieusement ce changement. Mais la même raison n’existait plus quand a été établi le genre Sargassum. La justice qui n’a pas été rendue alors à la priorité du nom donné par Poiret, je viens proposer de la lui rendre aujourd'hui. Jamais plante n’a effectivement porté un nom plus convenable. Notre compatriote a parfaitement bien comparé l’ensemble de chaque fronde à une touffe de cheveux. Et d’ailleurs qu'avait de commun avec notre Algue l’illustre Desfontaines, si ce n’est de l'avoir prise dans son herbier pour en gratifier Turner ? C'était Sargassum Drusianum qu'il eût fallu la nommer, puisque le premier collecteur est Ledru, ainsi que je m'en suis assuré dans l'herbier de Desfontaines appartenant aujourd’hui à M. Webb. Mais le nom de Poiret a la priorité sur tous les autres, il est donc de toute équité de l'adopter de préférence. EXPLICATION DES FIGURES. PL. var, fig. 2. d. Réceptacle du Sargassum comosum, Montag., grossi un peu moins de quatre fois en diamètre. On voit en d une feuille dichotome munie de sa nervure, et en d” une autre feuille avortée faisant l’office de bractée. e. Section transversale d’une feuille capillaire ou sétacée, faite vers le milieu de sa longueur , et vue à un grossissement de vingt-cinq diamètres. La nervure la rend triangu- laire. f. Sporidies encore contenues dans les cellules de la périphérie des loges. 3. Les mêmes libres. Ces deux dernières figures sont grossies cinquante fois. CYSTOSEIRA. AG. RECEPTACULA tuberculata, loculosa, loculis pertusis, intùs sporipiA ( Peridiola, Fr.) foventibus elliptico-ovata, sacco hyalino recepta limboque cincta, filis articulatis quam in priori genere longioribus mixta. FRONS coriacea, ramosa ; FOLIA plana aut filifor- mia, dichotoma aut pinnata, in vesiculis sæpè moniliformiter concatenatis inflata, vel prorsüs evesiculosa, apice receptacula simplicia ramosaque ferentia. (1) Mertens, Mém. Mus. Hist. nat. Par. |. c. ( 137 ) CYSTOSEIRA ERICOIDES. Ac. CG. caule crasso abbreviato, foliis undiquè spinosis, vesiculis ellipticis subterminalibus solitariis coro- natis , receptaculis è basi spinarum inflatâ verrucosis. Fucus ericoides. Lin. Spec. PL., p. 1631. Turn. Hist. Fuc., t. 191. Engl. Bot., t. 1968. DC. FL. Fr. 11, p. 24. Cystoseira ericoides. Ag. Spec. Alg.1, p. 52. Spreng. L. c., p. 316. Duby, Bot. Gall., p. 937. Grev. Alg. Brit., p. 4. Hook. Engl. Fl. v.r. p. 265. Has. In littoribus Canariensibus ex cl. Bory, Essai sur les iles Fortunées, p. 304. Var. Selaginoides, 4g. {. c.: caule tenui abbreviato, ramis remotiusculis, vesiculis nullis. Fucus selaginoides. Lin. Mant., p. 154. Lamx. Essai, p. 18. Has. In littore Lancerottæ rejecta. CYSTOSEIRA ABIES MARINA. Ac. C. fronde cartilagineä filiformi-compressà erectà lineari vagè dichotomäâ utrinquè serrato-dentatà, dentibus aculeiformibus patentibus, receptaculis solitariis à basi dentium inflatä formatis, vesiculis nullis. Fucus Abies marina. Gmel. Hist. Fuc., t. 2. À. f. 4. neglecto textu. Turn. Hist. Fuc., t. 249. optimè. Cystoseira Abies marina. Ag. Spec. Alg. 1, p. 34. Spreng. L. c., p. 317. Has. In littoribus omnium Fortunatarum, imprimis ver locis Punta de T'eno in Teneriffà , et Punta de Telde in Canariä, dictis, clarr. Webb, Berthelot et Despréaux ejusdem plura specimina etiam fruc- tifera legerunt. Ons. Je ne saurais ajouter un mot à la description qu'ont donnée de cette espèce MM. Turner et Agardh. Le premier de ces phycologues en a pourtant représenté les sporidies assez imparfaitement. Peu différentes, au reste, de celles qu’on observe dans le genre Sargasse, elles sont, dans notre Algue, accompagnées de filamens confervoides plus nombreux, plus longs et plus longuement articulés. Dans les réceptacles mûrs, on en trouve à tous les âges, depuis celui où elles sont encore logées dans le dernier article des filamens celluleux et rameux dans lesquels elles se forment, jusqu’à celui où, après s’en être séparées, elles sont libres au centre de la locule. Leur dimension absolue mesurée au micromètre est celle-ci : long. 1/10 de millimètre; diam. 6/100 de millimètre. Quelquefois la tige, d’ailleurs toujours mince et filiforme ou légèrement comprimée, se contourne vers le bas de manière à devenir comme rampante dans une petite étendue. Cette portion rampante se fixe au rocher de distance en distance par des sortes de disques ou d’épatemens. Cette espèce est assez voisine du C. ericoides var. Selaginoides et encore de mon C. granulata var. Turneri (1) avec lesquels elle a été confondue quelquefois. Si l’on a la plante complète, l'erreur est impossible pour cette dernière , puisque la base du C. Abies marina est un disque d’où partent les tiges, tandis que celles-ci, dans le C. granulata var. Turneri, naissent d’un stipe assez allongé, épais et tuberculeux. CYSTOSEIRA BARBATA. Ac. C. fronde ramosissimä stipitatä , stipite tereti nodoso, foliis filiformibus inermibus dichotomo - vel decomposito-pinnatis, vesiculis raris lanceolatis concatenatis, receptaculis terminalibus ovato-ellipticis mucronatis aut muticis. Fucus barbatus. Lin. Sp. PL, p. 1629. Goo. et Woodw. in Trans. Lin. Soc. 111, p. 128. Barrel. icon. 1290. Stackh. Ner. Brit., p. 85, t. 14. DC. FU. Fr. 11, p. 25. Engl. Bot., t. 2170. (corr. Ag. Syst.) Turn. Hist. Fuc., t. 250. ubi alia synon. videas. Fucus fœniculaceus. Gmel. Hist. Fuc., t. 2. À. f. 2. non Lin. nec Turn. Cystoseira barbata. 4g. Spec. Alg., 1, p. 57. Syst. Alg., p. 285. Spreng. L. c., p. 317. Duby, Bot. Gall., p. 956. Grev Alg. Brit., p. 6. Hook. Engl. Fl. v.1.p. 265. Moris et DNtrs F1. Capr., p. 192. Cystoseira crinita. Duby. L. c. cum synon. Bory, Nouv. FI. Pelop. 14 Exsic. Desmaz. Crypt., n. 875. (1) Voy. Crypt. Alg. in Ann. Sc. nat. Bot, 2e sér., tom. x, p. 540. III. — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. cezLuL.) — 18 ( 138 ) Has. Ad littora Canariensia non infrequens , imprimis vero rupibus maritimis adhærens, promontoru Punta de Teno dicti in insulà Teneriffà fertilis lecta. Var. Pumila, Montag. : abbreviata, bipollicaris, cæterüm typo conformis. Has. Cum priori. Etiam in littore Sanctæ-Crucis ad rupem quamdam æstüs æquinoctialis recessu nudatam lecta. Os. Tous nos échantillons ont des réceptacles non mucronés. La variété Pumila n’est remarquable qu’en ce que, six fois plus petite que le type, elle est absolument taillée sur le même patron, ayant souvent comme celui-ci son stipe noueux, ses rameaux filiformes et ses réceptacles mutiques. Aucun des exemplaires, qui pourtant sont nombreux, ne m'a présenté de vésicules, ainsi que je les observe sur un grand nombre provenant de la Méditerranée ; quant au Fucus crinitus Desfont., que je possède aussi d’Alger, je suis incapable de trouver un caractère propre à le faire distinguer du C. barbata. Un échantillon de ma variété Pumila offre encore cette singularité, que les feuilles sont toutes divariquées. Cette cir- constance donne un port tout particulier à cette jolie petite Algue, laquelle, du reste, ne me paraît différer du type que comme le C. filicina diffère du C. discors, CYSTOSEIRA DISCORS. Ac. C. fronde ramosissimä , stipitatä , stipite spinulis densis exasperato, foliis inferioribus planis costatis pinnatis , margine serrato-crenulatis , superioribus compressis filiformibus decomposito-pinnatis, vesi- culis lanceolatis subsolitariis receptacula lineari-lanceolata emittentibus. Fucus discors. Lin. Syst. nat., p.717. Stackh. Ner. Brit., t. 17. Engl. Bot., t. 2131. DC. FI. Fr. 1, p. 25. Fucus fœniculaceus. Lin. Sp. PL., p. 1629. Turn. Hist. Fuc., t. 252. fig. dextra. excel. var CE Cystoseira discors. Ag. Spec. Alg. 1, p. 62. Syst Alg., p. 28%. Spreng. 1. c., p. 517. Duby, Bot. Gall., p. 937. Cystoseira fœniculacea. Grev. Alg. Brit.,p. 7. Hook., Engl. FI. x. 1. p. 265. Has. Ad littus Canariense circà Urbem Palmarum lecta. Var. Paniculata , Ag. : foliis ramosissimis densissimis, vesiculis receptaculisque ellipticis. His. Ad rupes , in littoribus insulæ Canariæ , legit hancce varietatem cl. Despréaux. Oss. Cette variété qu’à la première vue j'avais rapportée au C. barbata en est effectivement bien distincte par ses feuilles inférieures planes, assez larges et pennées. Elle forme, comme le dit M. Agardh, une sorte de transition entre les C. discors et barbuta. Ses feuilles radicales et ses vésicules la rapprochent pourtant davantage de la première, et je me range bien volontiers de l'avis de ce savant qui n’en fait qu’une simple variété de cette espèce. CYSTOSEIRA FIBROSA. Ac. C. caule lignoso tereti ramis obsito elongatis cartilagineis , foliis inermibus filiformibus ramosissimis, vesiculis innatis globoso-ellipticis subconcatenatis, receptaculis cylindraceis terminalibus. Fueus fibrosus. Huds. Fl. Angl., p. 573. Stackh. Ner. Brit. t. 14. Engl. Bot., t. 1969. DC. FI. Fr, 11, p. 23. Cystoseira fibrosa. Ag. Spec. Alg. 1, p. 65. Syst., p. 285. Spreng. 1. c.. Duby, Bot. Gall., p. 936. Grev. Alg. Brit, p. 8. Hook., Engl. FI, v. 1. p. 266. H43. Ad littora Canariensia. Ogs. Cette espèce ne fait point partie de notre collection, je la cite sur l'autorité de M. Suhr qui (Flora, Journ. Bot. Ratisb. 1836, p, 348.) l'indique comme ayant été recueillie aux Canaries. CYSTOSEIRA THUNBERGII Ac. C. fronde simplici vel ramosâ filiformi , ramis undiquè obsessis vesiculis exiguis confertis ovalibus acuminatis, receptaculis cylindricis torulosis inter vesiculas et folia sparsis. Fucus Thunbergii. Mert. in Roth., Cat. Bot. m1, p. 104, t. 3, f. a, c, d, e. Turn. Hist. Fuc., t. 133. Cystoseira Thunbergii. Ag. Spec. Alg. 1, p. 81. Syst. Ors. De même que la précédente, cette espèce, originaire des mers de la Chine, fait défaut dans la collection de MM. Webb et Berthelot. J'ai cru pourtant devoir en faire mention sur l’assertion de Turner , qui prétend qu'elle a été envoyée à Dickson, provenant des Canaries. Il est probable qu'elle y aura été apportée par les courans ou de quelque autre façon. ( 139) HALIDRYS. Lyxwes. RECEPTACULA lineari-lanceolata, compressa, breviter pedunculata, tuberculata, lo- culosa, loculis turgidis, poro minuto pertusis, SPorinia oblonga, granulosa, filorum hyalinorum articulatorum articulo supremo primüm imnata, demüm libera eisque immixta, intüs foventibus. FRONS compressa, coriaceo-cartilaginea, linearis, distichè pinnata. VesicuLæ siliquæformes, rostratæ, pedunculatæ, intùs cavæ septisque trans- versalibus pluribus interceptæ, extüs subarticulatæ, torulosæ. HALIDRYS SILIQUOSA. Lryrwes. H. caule compresso pinnato-decomposito , foliis distichis planis linearibus integris. Gætera ut in ge- neris diagnosi. Fucus siliquosus. Lin. Sp. PI. 11, p. 1629. corr. Turn. et Ag. Gmelin, Hist. Fuc.,t, 2. B. Fl. Dan., t. 106. Engl!. Bot.,t.414. DC. Fl. Fr. ni, p. 21. Turn. Hist. Fuc , t. 159. Duby, Bot. Gall., p. 937. Cystoseira siliquosa. Ag. Spec. Alg. 1, p. 71. Ejusd. Syst. Alg., p. 287. Spreng. L. c. Halidrys siliquosa. Lyngb. Hydrophyt. Dan. p. 57. t. 8. Grev. Alg. Brit., p. 9. t. 4. Hook. Engl. F1 v.1. p. 266. Oss. Ainsi que la fait M. Turner, je cite cette Algue sur l'autorité de M. Bory, qui dit l’avoir recueillie aux Canaries. Elle ne fait point partie de la collection de MM. Webb et Berthelot. FUCUS. Lin. AG. RECEPTACULA plerümque elliptica, tuberculata, non autem loculosa, tuberculis glo- merulos fibrarum articulataram sporidiorumque materiei mucosæ immersos foventibus. Frons plana, compressa vel cylindrica, coriacea, vesiculas innatas sæpè gerens. FUCUS VESICULOSUS. Lis. F. fronde cartilagineo-coriaceä , planä lineari dichotomä costatà , integerrimä, vesiculis sphæricis frondi innatis solitariis, geminis aut nullis, receptaculis terminalibus sæpiüs ovato-ellipticis. Fucus vesiculosus. Lin. Sp. PL., p. 1626. Stackh. Ner. Brit., p.5,t.2. Turn. Hist. Fuc., t. SS. Engl. Bot., t. 1066. corr. 4g.— DC. FL Fr.n, p. 18. Lyngb., Hydrophyt., t. 1. Spreng. 1. ©.. p. 515. Grev. Scot. Crypt. F1., t. 519. Hook. Engl. El. V: 1: D. 267. 2 Var. Limitaneus, Montag. : pusillus, vix digitalis, fronde simplici aut à basi ramosä, evesiculosi, poris pertusà , ad receptaculum ellipticum sæpè reductà. Has. Ad rupes maritimas Canariæ rarissimus. Desc. RApix seu basis scutata ex quà surgunt FRONDESs simplices aut ramosæ, infernè ob costam parenchymate nudatam filiformes, mox in folia dilatatæ uncialia, rard biuncialia, 4 4/2-5 lineas lata , mod linearia, apice semel furcata, ut plurimüm elliptica et totum receptaculum constituentia, costà crassà longitudinaliter percursa , poris- que sat perspicuis et in minimis individuis majoribus, fbrarumque articulatarum faseiculum emittentibus pertusa. VesicuLARUM nullum vestigium. RECEPTACULA frondiculas terminantia, elliptica , compressa, tuberculosa , tu- berculis tandem poro maximo pertusis, sporiDIA foventibus ovata, limbo pellucido lato cincta, filamentis irregu- lariter articulatis brevibus immixta. CoLor olivaceus, exsiccatione nigrescens. SUBSTANTIA coriacea. Oss. Ce Fucus, si variable dans ses formes, n'avait pas encore été trouvé au-delà de Cadix, qui paraissait sa limite naturelle. Lamouroux dit qu'il ne dépasse pas le 55e degré en allant vers l'équateur. L'état rabougri et dégénéré dans lequel nous l'ont rapporté MM. Webb et Berthelot prouve assez que les Canaries n’offrent pas un climat fayorable à sa végétation. Je ne saurais tenir compte de la localité de ce Fucus énuméré par Rudolphi (Zinrnæa, 1851, p. 172) parmi les plantes d'Ecklon, puisque ce hotaniste lui-même doute qu'il fasse réellement partie de la Flore du Cap de Bonne- Espérance. ( 140 ) Trib. I. LAMINARIEÆ. LAMx. MACROCYSTIS. Ac. FrucTus : Maculæ abnormes in foliis radicalibus sparsæ coloris obscurioris, à spo- RIDIIS Constantes lutescentibus granulosis ellipticis ( in perisporiis hyalinis cuneatis inclusis? ) Frons : caulis filiformis et folia ensiformia ecostata vesiculà petiolatà insi- dentia, discreta (1). MACROCYSTIS PLANICAULIS. Ac. M. caule complanato, vesiculis cynosbatiformibus folii basi dimidi vesiculâ angustiore , laminâ laxè undulato-rugosä. p Macrocystis planicaulis. 4g. Nov. Act. Cur. Nat., vol. x1x. P. 4. p. 298, &. 27, f. 7, t. 98, Î. Set t. 2651: Oss. La présence de cette plante sur le littoral canarien me paraît fort douteuse, à moins qu’elle n’y ait été apportée par les courans. Elle n’existe point dans la collection soumise à mon examen, et je ne la cite ici que pour avoir lu dans le mémoire de M. Agardh qu’il en tenait de Desfontaines un échantillon annoté comme originaire de cette localité. CAPEA. MonrTac. Nov. Gen. ; SporiDIA oblongo-clavata, granulosa, lutescentia, peridiolis inclusa cuneatis pellu - dis in soros aggregatis. Sorr maculæformes, elongato-elliptici, prominuli, amphigeni, obscuriores, intensiùs scilicet colorati, juxtà basin pinnularum folii primarii seu la- minæ collocati. Frons stipitata, fulcris radiciformibus instructa, coriaceo-membra- nacea MOX In LAMINAM expansa simplicem, lanceolatam, margine discoque spinulosam, tandem pinnato-compositam , pinnis patenti-decurvis. CoLor olivaceo-fuscus, nigri- cans. Pinnulæ in hocce nostro genere ne à scissurà quidem laminæ, sed ab evolutione normali incrementoque ipsarum spinularum quibus ejus margines instructi sunt, ori- ginem ducunt. Hâc præsertim notà, ut et fructificationis formà, illæ Macrocystidis si- millimà, nititur character diagnosticus. Genus hocce novum nomine viri ornatissimi amicissimique P. A. CAP, Pharmacopolæ lectissimi, Regiæ Academiæ Medicinæ Parisinæ socil, etc., ornatum volui, ut mea ergà illum benevolentia omnibes sicut ipsimet manifestius pateat. CAPEA BIRUNCINATA Monrac. C. radicibus cylindricis ramosis, stipite brevi cylindrico in laminam circumscriptione lanceolatain margine discoque spinulosam, pinnatam, pinnis primo simplicibus patentibus demüm juxtà eorum ba- sin unâ alterâve appendice auctis, à medio demissis. Nos. Laminaria bironcinata, Bory (Gog. p. 101, t. 40) : stipite in laminariam Coriaceam elongatam expanso ; fronde pinna tifida, pinnulis appressis bironcinato-dentato-ciliatis ; superficie ubique ligulas breves homogencas emittens. Has. Hancce Algam ad littora Chilensia primus omnium legit celeb. navarchus Dumont d’Urville ; posteà ad promontorium Gorgoneum (Cap-Vert) imprimis propè pagum Dutur, rupibus nunquäm recessu maris nudatis adnascentem perfectamque, sterilem vero, Julio, 1827, legit cl. Leprieur ; tandem adrupes maritimas insulæ Canariæ specimina fructificationibus perfectisonusta à cl. Despréaux lecta sunt. Desc. Rapix fibrosa, fibris 5 ad 8 lignosis, pennà corvinà crassioribus , teretibus , dichotomè ramosis, ramis flexuuso-incurvis crispisque. Srrpes 2-5 uncialis, calamo scriptorio crassior, teres, lignosus, in sicco fragilis et uiger, mOx in laminam lanceolatam abiens. LAmiA junior lanceolata utrinquè acuta , pedalis, latitudine semiun- BC D "7 (1) Voy. Revis. der. Algen. Gatt. Macrocyst. ir Nov. Act. Cur. Nat., vol. x1x, p. 1, p. 284. ( 141) ciali, si marginis excipere velis spinulas , cùm tune temporis in superficie desunt, una alterave quarum magis evoluta accretaque futuram denuntiat pinnulam, In ælate medià vero, ex utroque margine hujusce Algæ spinuloso oriuntur pinnulæ , tùm alternæ, tüm oppositæ , primo simplices, acutæ, patentissimæ seu laminæ primordiali per- pendiculares, sensim verè, novà subeunte pinnularum evolutione juxtà basin pinnarum , declinatæ et inter sese laminæque primariæ parallelæ. MARGINES non tantüm in hoc ætatis spinulis horrescunt homogeneis plüs minüs longis , basi dilatatis, apice obtusis vel acutis, rarissimè compresso-bifurcis , Sed etiam in utrâque laminæ super- ficie, imprimis ad ortum spinularum , ramenta brevia spinæformia erecta deprehenduntur. Alga perfecta, cir- cumscriptione generali oblonga , laminam præbet cartilagineam ; qualem verû ostendunt exemplaria Richardiana Leprieurianaque , pedalem , duos et quod excedit pollices latam , undiqnè dentato-spinulosam, spinulis, ut in specimine Canariensi nunc animadverto , seriatim longitudinaliter dispositis ex utroque margine 12-15 pinnulas proferentem 40 poilicares, pollicem circiter latas, sublineares, membranaceas , Superiores seu slipiti proximas divaricatas , sequentes verd primô patentes, demüm curvaturà leni deorsüm deflexæ et laminæ primariæ paral- lelæ , imô sibi invicem incumbentes. Sinus inter pinnulas interjecti, rotundati, semiunciales, vix unquàam am- pliores. Tota superficies hujus Algæ exasperata est hisce spinulis prædictis, quarum marginales normali evolutione incremento ejus inserviunt. In statu obsoleto vel ætate quidem provectà , spinulis novis accretiones semper mar- ginales suppeditantibus, faciem valdé diversam et ferè monstruosam tandem induit nostra Fucacea , Jualem equi- dem habui exipso Boryo et depictam in opere citato videre licet. FRucTus non nisi in exemplari Preauxiano observatus, à maculis constat amphigenis, elongatis, ad basin pinnularum obviis et usquè ad mediam earum longi- tudinem protensis, ferèque totam latitudinem occupantibus, leviter utrinquè prominentibus. Hæ maculæ vel Son, illis à celcb. Agardhio depictis, Macrocystidi generi propriis planè similes, è peridiolis ( Perisporiis Ag.) consti- tutæ sunt cuneatis hyalinis sPoriDIA oblongo-clavata granulosa includentibus , Omnia definitioni iconibusque ex - perientissimi phycologi convenientia, CoLor junioris vel humectæ olivaceus, exsiccatæ nigrescens , luci verd interpositæ olivaceo-fuscescens. SursranriA laminæ coriacea, pinnularum membranacea. Lamina 4 412 mill., pinnula fructificans millimetrum crassa. Oss. Mon intention n’est pas de reproduire ici (outes les raisons sur lesquelles je me fonde pour l'établissement de ce genre. Elles sont énumérées fort au long dans un mémoire que j'ai lu à la Société Philomatique de Paris (1), et qui pa- raîtra dans les Annales des Sciences naturelles (2). Je me contenterai de résumer ici succinctement les principales , afin de mettre le lecteur à même de juger avec connaissance de cause si j'ai eu tort ou raison de séparer cette espèce de ses congénères pour l’élever à la dignité de genre. Le genre Laminaria, depuis sa fondation par Lamouroux, a subi tant de démembremens successifs qu'il est devenu le Lype d'une tribu toute entière, celle des Laminariées, qui se compose aujourd'hui des dix genres suivans : Durvillæa Bory, Lessonia Bory, Macrocystis Ag., Phyllospora Ag., Ecklonia Hornem., Laminaria Lamx., Agarum Bory, Alaria Grev., Cos- taria Grev., et Capea Montag. Les caractères qui ont servi de base à leur établissement sont, en suivant l'ordre de leur degré d’importance relative : 1° le mode d’évolution et d’accroissement des frondes d'où résultent la forme et le port de la plante; 2° la présence ou l’absence des vésicules natatoires ; 3° les formes diverses des organes de la propagation et la place qu’ils occupent ; 4° la nervure ou les nervures qui parcourent la fronde dans le sens de sa longueur ; 5° enfin, les trous réguliers dont elle est quelquefois criblée. Parmi les botanistes qui se sont occupés des Algues, ceux qui en ont fait une étude approfondie savent que, pour leur taxonomie, l’on doit accorder une plus grande valeur à l'organisation de ces plantes qu'à leur fructificalion. Mais, relativement à la tribu des Laminariées, ce n’est pas toutefois de la structure intime, qui varie en effet fort peu , qu’il faut se prévaloir pour appuyer les distinctions génériques , Mais bien du mode d'évolution ou d’accroissement des frondes, circonstances d'où dépendent principalement la forme et le port propres à chaque genre. Ainsi, les Macrocystes et les Lessonies se distinguent surtout des autres Laminariées par ce caractère de végétation. Chez ces Algues , en effet, la feuille supérieure se fend à la base, non au sommet. en plusieurs lanières dans le premier de ces genres, en deux seulement dans le second, lesquelles, se séparant peu à peu selon la longueur de la feuille mère, contribuent par de nouvelles évolutions successives à l'agrandissement de la plante. Dans les genres Durvillæa et Lami- raria, la fronde s'accroît par allongement , et quand elle se fend, c’est toujours en commençant par son extrémité libre. Les genres Ecklonia, Phyllospora et Capea offrent un tout autre mode d’accroissement. C’est sur les bords de la fronde que se voient, surtout dans le Capea, les appendices ou pinnules qui, par leur évolution successive, sont destinés à compléter la plante; car, dans sa jeunesse, celle-ci est toujours entièrement simple. Mais ce qu'il faut surtout remar- quer ici, c’est que l’évolution en question a lieu par Kaccroissement d’appendices Spinuliformes ou d'espèces de dents qui CN (1) Voyez l'extrait du Procès-Verbal de la séance du 11 Juillet 1840, inséré dans le n° 543 du Journal l'Institut (25 Juillet 1840). (2) Voir le numéro de Juillet 1840 des Ann. des Sc. na, 2e sér, Bol. (142) bordent la lame principale, puis les pinnules. La présence des vésicules, de même quela polyschidie de la fronde, dis- tinguent suffisamment les Macrocystes des Lessonies. Quant aux genres Macrocystis et Phyllospora, quoiqu'ils portent tous deux des vésicules pétiolaires, leur fructification si différente, qu'a fait connaître tout récemment M. Agardh, suffirait déjà pour empêcher qu’on ne les confondit , si ce caractère n’était d'ailleurs corroboré par un mode d’évolution trés-distinct. Ce dernier caractère étant commun aux genres Ecklonia , Capea et Phyllospora, chacun d’eux se distingue des deux autres par les formes de sa fructification, et les deux premiers du dernier par l'absence de vésicules natatoires. Les Laminariées à fronde qui se déchiquète ou se fend par l'extrémité libre ne comprennent que les deux genres Dur- villæa et Laminaria. Le premier, dont on ne connaît encore qu’imparfaitement la fructification, ve se distingue d’ailleurs du second que par ses longues lanières cylindriques dont le tissu interne se dilate en cellules polyèdres remplies d’air dans l’état de dessiccation. Viennent ensuite les genres fondés sur la présence d’une ou plusieurs nervures : ce sont les genres Alaria, remarquable, outre la nervure unique qui parcourt sa fronde, par les pinnules qui garnissent son stipe, ct dans lesquelles se trouve placée la fructification; Costaria, qui, quoique traversé dans sa longueur par cinq ner- vures, n’en est peut-être pas suffisamment distinct. Enfin, le genre Agarum se distingue de tous les autres par les trous régulièrement arrondis et nombreux dont sa fronde est perforée. Le mode d'évolution de la fronde et les formes des organes de la propagation sont donc les deux principaux caractères sur lesquels j'’appuie le nouveau genre que je propose, et que je soumets au jugement des phycologues. Quant à l’espèce ici décrite, on a pu voir combien elle diffère d'elle-même à ses différens âges. Si je n'avais pas eu sous les yeux en même temps les trois individus recueillisau Cap-Vert par M. Leprieur, je n’eusse pas hésité à croire que j'avais affaire au moins à deux espèces bien distinctes. J'achevai de me convaincre de l’extrême polymorphie de cette plante, en visitant l’herbier de M. le professeur Richard. J’y vis en effet deux échantillons recueillis au même lieu sur les rivages chiliens, dont l'un était semblable à l'exemplaire le plus avancé en âge du Cap-Vert, et l'autre parfaitement identique à celui figuré par M. Bory dans le Voyage de la Coquille. J'ai donc dû renoncer à distinguer spécifiquement l'échantillon des Canaries ; mais, comme il représente l'âge moyen de cette Algue, et que d'ailleurs il porte des fructifications non encore observées , j'ai cru intéressant d’en faire faire un dessin qui complètera l’histoire de l'espèce. EXPLICATION DES FIGURES. PI. vu, fig. 1. Capea biruncinala arrivée au milieu de son développement , c’est-à-dire n’offrant en- core qu’un seul ordre de pinnules. On voit en a les crampons qui servent à la fixer aux rochers, en b le stipe, en c, c, la fronde principale qui compose toute la plante dans sa jeunesse, et devient bien plus large à l’état adulte représenté par M. Bory; en d, d, deux des pinnules qui, le plus souvent opposées, garnissent ses bords, et n’ont d’autre origine que l’accroissement incessant des dents épineuses, e,e,e,e, dont toute l’Algue est comme hérissée. Fig. 2. Une portion au simple trait et vue de grandeur naturelle d’une fronde arrivée à l’état adulte et dans son état normal, tel que le montrent l'échantillon de M. Leprieur et l’un de ceux de M. Richard. Cette figure fait voir en fune pinnule recourbée en bas, garnie à sa base d’une autre g déjà développée, et d’une troisième À commençante. On y remarque aussi en £, c, à, une macule (Sorus) longuement elliptique, un peu élevée au-dessus du niveau du reste de la fronde, macule due à la présence des fructifications. Fig. 2, Coupe verticale de la pinnule fruc- tifiée dont on voit à peu près la moitié. On peut remarquer que la macule est amphigène , c’est-à-dire qu’elle occupe les deux surfaces de la fronde. Elle est interrompue au niveau des épines. Cette figure est grossie quatre fois. On voit à la figure 4 uue coupe verticale de la fronde qui représente la moitié de son épaisseur, grossie environ vingt-cinq fois. À fait voir les péridioles dressés, dans lesquels sont renfermées les sporidies ; / le réseau de cellules polyèdres sur lesquelles repose immédiatement la fruc- tification , et enfin m, d’autres cellules oblongues remplies d’une masse granuleuse d’un jaune olivâtre, et entremélée de filamens hyalins très-longs, apercevables seulement au moyen d’une combinaison de verres plus amplifiante, raison pour laquelle ils n’ont pas dû être représentés ici. La figure 5 montre la fructification plus grossie (cent quatre-vingt fois environ), composée de péridioles » réunis sur un même plan , et reposant sur des cellules dont la dimension croît en descendant vers le centre de la fronde. Fig. 6. Trois péridioles isolés, vus au même grossissement de cent quatre-vingts fois, et dans lesquels la masse sporacée n’est pas encore organisée en sporidies. Fig, 7. Trois autres péridioles de même grandeur, plus avancés en âge, et contenant les sporidies mûres. Fig. 8. Trois sporidies sorties de leurs péridioles et vues à un grossissement de cent quatre-vingts fois le diamètre. ( 143 ) LAMINARIA. Lamx. émend. Sort maculæformes, forma situque varii, amphigeni, sporipra oblonga, ut plurimüm soleæformia, peridiolis hyalinis inclusa, foventes. Frons coriacea, rard membranacea, stipitata, radicibus ramosis, aut bulbo inflato, vel tandem disco scutiformi rupibus affixa, stipite plano aut cylindrico nudo in laminam integram, flabellari-vel palmato- fissam ecostatam expansa. Nos. LAMINARIA DIGITATA. Lamx. L. radice fibrosä, stipite lignoso cylindrico in laminam expanso cartilagineam planam subrotun- dam , profundè digitato-fissam , segmentis ensiformibus, simpliciusculis. Sporidia elongata, juniora peridiolis lageniformibus obversis inclusa et in maculas soriformes plerïmque ad apicem segmentorum collocatas congregata. Nob. Fucus hyperboreus. Gunn. Fl. Norv. 1, p. 34, t.5. Fucus digitatus. Lin. Mant., p.34. Fl. Dan., t. 395. Turn. Hist. Fuc., t. 162. Engl. Bot., t. 2974. Ulva digitata. DC. FL. Fr. 11, p. 16. j Laminaria digitata. Lamaæ. Essai, p. 22. Ag. Spec. Alg. 1, p.119. Ejusd. Syst. p. 270. Spreng. L. c., p. 326. Duby, Bot. Gall., p. 940. Grev Alg. Brit., p. 27, t. 5. Hook. Engl. Fl., v.1. p. 271. Has. Ad rupes maritimas in insulâ Gomerâ bina specimina quorum alterum fertile legit cl. Despréaux. Trib. II. DICTYOTEÆ. LAMx. CHORDA. Lamx. SPORIDIA minuta, pyriformia, fusca, totam frondis superficiem externam densissimè obtegentia. FRons teres, plûs minüsve elongata, simplex, tubulosa, intüs dissepimentis hic et illic intersepta. Rapix scutulata. CHORDA FILUM. Lamx. C. frondibus aggregatis utrinquè acuminatis spiraliter tortis. Fucus Filum. Zin. Sp. Pl., p. 1631. Fl. Dan., t. 821. Stackh. Ner. Brit., t. 10. Turn. Hist. Fuc., t. 86. Engl. Bot., t. 2487. Ceramium Filum. Roth, Fl. Germ., 1, p. 478. DC. F1. Fr, 1, p. 47. Chorda Filum. Lamæ. Essai, p. 27. Lyngb. Hydrophyt., p. 79, t. 18. Duby. Bot. Gall., p. 957. Grev. Alg. Brit., p. AT, t. 7. Hook. Engl. FI. v. 1. p. 276. Scytosiphon Filum. Ag. Spec. Alg., p. 161. Syst., p. 257. Mart. FL. Bras. 1, p. 18. Has. Ad promontorium Punta de Melenera dictum , in insulâ Canari à cl. Despréaux lecta. ASPEROCOCCUS. Lamx. SroripiA affixa, filis articulatis stipata, in soris punctiformibus per totam frondem inordinatè sparsis aggregata. Frons simplex, tubulosa, cylindracea, continua, membra- nacea, areolato-reticulata, areolis angulatis. Rapix nuda. ASPEROCOCCUS ECHINATUS. Grev. À. fronde elongatä cylindricà filiformi-clavatä totà exaspératä. ( 144 ) Conferva echinata. Mert. in Roth, Cat. Bot. ur, p. 170. Ulva rugosa. DC. FI. Fr. 1, p. 8, exel. synon. Asperococcus rugosus, Lamx. Essai, p. 62, excl. synon. — Duby. Bot. Gall., p. 956. Encælium echinatum. Ag. Spec. Alg. 1, p. 145. Syst. Alg., p. 261. J. Agardh, Novit. Fl. Suec. ex Alg., p. 15. Asperococcus echinatus. Grev. Alg. Brit., p. 50, t. 9. Has. Ad oras insulæ Canariæ Fucaceis parasiticam invenit cl. Despréaux. STILOPHORA. AG. SPORIDIA Obovata cum filis brevibus clavato-moniliformibus in soros definitos ver- rucæformes per totam frondem inordinatè prominentes collecta. FRONS ramosa, mem- branacea, tubulosa vel bullatim inflata, subglobosa, integra, pulchrè areolata. STILOPHORA SINUOSA. Ac. S. fronde sessili bullatä suborbiculari sinuoso-plicatä, rugoso-punctatä, fuscä. Ulva sinuosa. Roth, Cat. Bot. 111, p. 327, t. 12. Spreng. I. c., p. 369. Encœlium sinuosum. Ag. Spec. Alg. 1, p. 246. Syst., p. 262. Stilophora sinuosa. Ejusd. Aufraehl., p.17. Grev. Alg. Brit., Synops. gener., p. xlij. Has. Ad portum Orotava insulæ Teneriffæ Padinæ lobatæ variisque aliis Fucaceis parasitica lecta. Ogs. J’ai observé dans nos échantillons canariens l'aréolation de la fronde telle que Mertens la représente dans lafigure c, et un exemplaire recueilli par M. W. Schimper dans la mer Rouge ressemble à la figure 2. HYDROCLATHRUS. Bory. Sporipia minuta, globulosa, in sorts minimis punctiformibus sparsis innatis aggregata. Frons membranacea, primd viridis, convexa, hemisphærica ovoideave, hinc inde fora- minibus magis magisque dilatatis pertusa, clathrato-reticulata, tandem ob margines cancellorum involutos incrassata, retemque irregularem fuscescentem subexplanatam referens. Nob. | HYDROCLATHRUS CANCELLATUS. Borvy. Character idem ac generis. Hydroclathrus cancellatus. Bory, Dict. class., tom. 8, p. 419. Duby, Bot. Gall., p. 960. Encælium celathratum. Ag. Syst. Alg. 1, p. 262. Stilophora clathrata. Ag. Aufraehl, p. 17. Grev. I. c. Corynephora Agarum. Despr. in schedulà. Has. In Canarià et imprimis loco qui Punta de Melenera audit hancce Algam leoit cl. Despréaux. Os. J'ai étudié cette production au microscope, et j'ai trouvé qu'elle différait de l’Algue précédente, non-seulement par sa structure qui n’a rien d’aréolé, mais encore par sa fructification qui se rapproche davantage du genre Striaria. J'en ai reçu des échantillons d'Alger, de la mer Rouge et des Canaries. DICTYOTA. Lamx. SpoRIDIA sparsa vel in SOROS-parvos amphigenos in superficiem frondis prominen- tes, vel in SERIES LINEARES rectas aut flexuosas aggregata. FRoNs linearis, tenuis, plana. membranacea, quadrato-aut hexagono-reticulata, dichotoma vel vagè fissa. DICTYOTA DICHOTOMA. Lanux. D. fronde olivaceà dichotomä margine integerrimä, segmentis linearibus erectis apice rotundato obtu- sis, sporidiis solitariis vel in soros minutos punctiformes irregulares aggregatis. ( 145 ) Ulva dichotoma. Huds. FI. Angl., p. 476. Engl. Bot., t. 774. DC. F1. Fr., 1. p. 41. Lyngb. Hydrophyt., p. 51, t. 6. Mart. Fl. Bras., 1, p. 22. Fucus zosteroides. Zamæx. Dissert., 1. 22, f. 5, t. 23, f. 4. Dictyota dichotoma. Ejusd. in Desv. Journ. Bot. 9, p. 41. Duby, Bot. Gall., p. 954. Grev. Alg. Brit., p.57, t. 10. Hook. Engl. Fl. V.1, p. 280. Moris et DNtrs. Fl. Capr., p. 199. Zonaria dichotoma. Ag. Spec. Alg. 1, p. 133. Syst., p. 266. Spreng. L. c., p. 258 (sub Haliseride). Exsic. Desmaz. Crypt., n. 857. | Has. Ad littora Canariensia vulgaris. DICTYOTA NÆVOSA. Suar. D. fronde olivaceo-brunneà , è stipite filiformi-compresso irregulariter dichotomä , segmentis mem- branaceis linearibus , apicibus obtusis emarginatisve , axillis rotundatis, sporidiis in soros ellipticos in utramque frondis paginam exstantes, oculo inarmato conspicuos, aggregatis. Nob. Zonaria nævosa. Suhr, Alg. Eckl. in Flora, 1854, p. 722. t. 1, f. 4. ubi nervosa pro_næyosa malè legitur. Has. Frondibus Sargassi fissifolit parasitantem inveni, hinc insulæ Teneriffæ (Punta de Teno) civis. Os. Cette espèce diffère évidemment de la précédente et par son mode de division , bien que les deux Algues soient dichotomes, et surtout par ses fructifications qui forment des saillies la plupart elliptiques sur l’une et l’autre face de la fronde. Leur volume les rend visibles à l’œil nu. Elles sont composées d’un nombre assez considérable de sporidies granuleuses à l’intérieur. DICTYOTA IMPLEXA. Lamx. D. fronde membranaceâ planä lineari angustissimà integerrimä dichotomä, segmentis obtusis divari- catis tenuissimis implexis, soris sporidiorum minutis in lineas transverse parallelas dispositis. Fucus implexus. Desfont. Fl. Atl., p. 495. Dictyota implexa. Zamx. I. c. Duby, Bot. Gall., p. 955. Zonaria linearis. Ag. Spec. Alg., p. 134. Syst., p. 266. Dictyota linearis. Grev. Alg. Brit. Synops. gen., p. xliij Has. Ad littora Canariensia non rard occurrit. PADINA. ADANS. SPoRIDIA ovoidea nigrescentia limbo hyalino cincta, vel frondi adnata et tüm lineas tandem concentricas seu zonas rard amphigenas efformantia, vel filamentis articulatis clavatis in pulvinulos convexos rotundo ellipticos, sparsos congregatis (ut in Aspero- cocco!) immixta. FRONS coriaceo-membranacea, flabelliformi-vel cuneiformi-expansa, ut plurimüm ecostata, stipiteque stuposo instructa, variè divisa aut tantüm fissa. PADINA PAVONIA. Garzr. P. fronde membranaceä reniformi- aut cuncato-flabellatä, margine revoluto fissä , olivaceä pulvere albo sæpè conspersä , lineis sporidiorum concentricè dispositis. Fucus Pavonius. Lin. Sp. PI., p. 1650. DC. F1. Fr. ut, p. 17. Engl. Bot., t. 1276. Zonaria Pavonia. 49. Spec. Alg., 1, p. 495. Syst., p.263. Spreng. 1. c., p. 326. Mart. Fl. Bras. 1, p. 24. Padina Pavonia. Gaill. Résumé Thalass., p. 24. Bory, Dict. Class., tom. 12, p. 590. Duby, Bot. Gall., p. 955. Grev. Alg. Brit., p. 62,t. 10. Hook. Eng. FL., v.1. p. 281. Exsic. Desmaz. Crypt., n. 60. Has, Ad littora Canariensia passim. IUT. — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) — 19 ( 146 ) PADINA ATOMARIA. Monrac. P. fronde è basi teretiusculä stupposà flabellari-explanatà membranaceä palmato-fissà vel irregula- riter subdichotomo-laciniatä, segmentis cuneatis sublinearibus maryine nudis aut ciliatis, soris spori- diorum in zonas lineares transversales flexuosas per paria approximatas dispositis. Ulva atomaria. Woodw. in Linn. Trans., nr, p. 53. Engl. Bot., t. 419. Fucus zonalis? Lamæ. Dissert., p. 58, t. 95, f. 1. » Dictyota zonata et ciliata. Lame. in Desv. Journ. Bot. 2, p. 12, ct Essai, p. 37 et 58. Duby, Bot. Gall., p. 955. Ulva serrata. DC. FL. Fr. 11, p. 11. Dictyola atomaria. Grev. Alg. Brit., p. 88. Hook. Engl. FI. v. 1 p. 289. Padina phasiana. Bory, Nouv. FI. Pelop., p. 75. Exsic. Desmiz. Crypt., n. 856. H4s. Ad oras insulæ Canariæ rara ex cl. Despréaux. Oss. Le port de cette espèce, ses expansions souvent arrondies au sommet, les lignes transversales concentriques d'une couleur plus foncée dont la fronde est marquée, indiquent de reste une très-grande affinité-avec les Padines. La fructifcation que j'ai rencontrée sur les échantillons des Canaries semblerait au premier abord infirmer cette manière de voir, Mais un exemplaire recueilli à la Rochelle et communiqué par M. Chevallier m'a offert une autre sorte de fruit tout-à-fait semblable à celui qui caractérise le Padina T.urnefortii. J'ai donc été obligé de modifier légèrement le ca- ractère générique des Padines pour y ramener l'espèce en question, à moins qu’on ne préfère revenir au genre Zonaria Ag. qui comprend les deux groupes. PADINA TOURNEFORTII. Lamx. P. fronde stipitatà, stipite tereti crasso stupposo ramoso, ramis in laminas planas basi cuneatas apice flabelliformi-dilatatas lateribus dentatas vel incisas multotiès divisis ; filis clavatis articulatis in soros sparsos convexos rotundatos aggregatis et sporidia globoso-ovata fusca limbo hyalino angusto cincta foventibus. Fucus spongiosus selinoïdes. Tournef. Inst. Rei. Herb., p.569, 1. 356. Fucus Tournefortii. Lamæ. Dissert., p. 44, t. 26, f, 1. Bertol. Amæœn. Ital., p_512,t. 6. Padina T'ournefortii. Lamx. Essai, p. 57. Duby, Bot. Gall., p. 955. Zonaria\flava. Ag. Spec. Alg.1, p. 131. Mart. F1. Bras., 1, p. 23. Padina flava. Grev. Syn. Gen. Alg., p. xl1v. Has. Ad littora Canariensia frequens. Oss. Nous avons ici une nouvelle preuve , entre mille , que la nature se joue de toutes nos classifications. En effet, ou il faut revenir au genre Dictyota tel que l’a constitué Lamouroux dans l’origine, ou il faut modifier les caractères attri- bués au genre Padina. Il reste un troisième parti à prendre, et quoique ce soit peut-être le plus mauvais, je ne doute pas, considérant la manie qui règne aujourd'hui de morceler tous les genres pour la plus légère anomalie qu'ils pré- sentent, qu'il ne trouve un jour quelque partisan, ce serait de créer un nouveau genre intermédiaire au Dictyota et au Padina, dans lequel, au moyen des caractères pris de la fructification, entreraient dès à présent non-seulement les Padina Tournefortit, lobuta, interrupta (ex icone Suhrianä) et atomaria, mais encore la Padina squamaria dans la- quelle Turner, qui ne s'était pas trompé, bien qu'il en eût si modestement exprimé la crainte, a observé des sporidies nichées entre des filamens cloisonnés et en forme de massue (1). Je laisse à d’autres la gloire facile d'établir ce genre que je ne fais qu'indiquer. Quant à moi, je me bornerai à faire observer combien , dans ce groupe, les formes de la fructi- fication sont sujettes à varier. Nous voyons effectivement les deux formes réunics dans la Padina atomaria que son port, joint à cette circonstance, m'a décidé à changer de place. J'ai dû rejeter le nom de P. flava, moins à cause que Tournefort a le premier mentionné et figuré cette espèce, que parce que le nom donné par Lamouroux est antérieur à ‘celui de Clemente de plus de cinq ans. PADINA LOBATA. Grev. P. fronde membranaceo-pergamenà ex olivaceo-fusco nigrescenti, primo cuneiformi-flabellatä, basi (4) M. Agardh n'a yu que les filamens. J'ai vérifié l'observation de Turner. ( 147) stipitatà , stipite plano stupposo, anticè rotundatà integrâ lobatâque tandem dichotomo-multifidà pro- fundèque laceratä , laciniis elongatis cuneato-linearibus, zonis concentricis remotis notatä lineisque tenuissimis subpurpureis longitudinaliter percursä, sporidiis gigartinis seu pyriformibus linbo hyalino lato cinctis in maculas (Soros) irregulares sparsas congregatis. Zonaria lobata. Ag. Syst. Alg., p. 265. Padina ? lobata. Grev. Syn. Gen. Alg. 1. c. Has. Ad littora Canariensia vulgaris videtur, cüm ex oris Canariæ, T'eneriffæ. Lancerottæ, Palmæque relata sit. Desc. Alga hæc, düm juvenilis est, formà gaudet eximiè flabellatà basi cuneatà in stipitem angustatà. Tüm verû subreniformi-orbicularis , diametro pollicaris bipollicarisque, P. Pavoniæ varietates quasdam , si colorem exceperis zonasque mintüs approximatas, non malè refert. Sripes coriaceus, planus, primô brevis, subtüs tomento ferrugineo densè vestitus , in laminam sensim ampliatus membranaceam , flabelliformem , margine antico rotundato integram aut variè fissam, imô proliferam, lineis concentricis angustis plüs minüsve ab invicem remotis zonatam, obscurè olivaceam, vel, si luci objiciatur, olivaceo-fuscam , nitoris nequaquäm expertem , subtüsque aliquot ejusdem tomenti fibris hic et illic indutam. Cüm autem planta adolevit, Frows ferè palmaris, in lobos plurimos ad stipitem usquè se findit, ei conformes, nempè reniformi-flabellares , magis vero elongatos et basi angustiores, interdüm margine fissos, vel , in quibusdam, proliferos, Proles indè natæ matri seu frondi primario omnimodè similes. Tune temporis, lineolæ observantur tenuissimæ , purpureo-fuscæ quibus frons à basi ad mar- ginem interruptè verd tota percursa est. Hæ lineæ è cellulis hexagonis strati medii coloratis oriundæ , perquàm manifestè conspiciuntur , si alga luci objiciatur. In statu tandem senescente, hæcce species tàm sui dissimilis est ut vix agnosci possit. Tüm ver tota frons nigrescens et ad stipitem usquè in lacinias lineares mullifissa et ferè dissecta, diversissima stirps videtur. Frucrus : Maculæ soriformes, irregulariter orbiculares, per frondem sparsæ, nec in lineis concentricis aggregatæ, è sporidiis (Capsulis Ag.) compositæ pyriformibus gigartinisve limbo hyalino lato cinctis, CoLor olivaceus, fusco tinctus, soli objectæ magis brunneus , rursûs madefactæ intensior, non sine nitore. SUBSTANTIA stipitis coriacea , laminæ membranacea, stirpis siccæ rigida et fragilia ferè pergamena. Si in aquâ dulci diutiùs æquo servetur, tactu vel minimo in frusta concidit inter digitos. Oss. L’espèce de M. Agardh à laquelle j'ai rapporté cette Dictyotée ne m'est autrement connue que par la phrase diagnostique composée de douze mots qu’il en a donnée dans son Systema Algarum. Je n’en connais aucune description. Cependant la localité où elle a été trouvée et surtout cette circonstance que M. J. Agardh qui, ayant visité l'herbier de M. Webb et le mien où j'avais nommé cette Algue Zonaria lobata, n’a élevé aucun doute sur cette détermination, me portent à croire que je ne me suis pas trompé. Mais, si j'ai quelque certitude d’avoir décrit l'espèce en question, je ne suis pas tout-à-fait convaincu que celle-ci n’est pas simplement une forme du Padina variegata. La description de cette dernière Algue que je n’ai trouvée que dans la Flore du Brésil de M. Martius, car Lamouroux, qui l’a figurée, n'en donne aucune, s'applique assez bien à ma plante, à part toutefois la couleur qui n’a rien de purpurin. Cette plante est d’ailleurs si différente d'elle-même aux diverses époques de sa vie, qu'il ne faut pas s'émerveiller si un botaniste, qui n’en a pas sous les yeux tous les âges et n’en possède que les individus extrêmes , les regarde comme des Algues spécifi- quement distinctes. M. Despréaux lui-même, qui l'a vue en place, n’a pu se défendre de distinguer par des noms diffé- rens les deux âges extrêmes de cette Padine. Voici encore une espèce de ce genre, dont la fructification en macules éparses et non réunies en zones concentriques, vient démentir le caractère générique établi. On voit que la modification que je lui ai fait subir était devenue indispensable. Au reste, comme je l'ai déjà dit ailleurs (1) et comme je ne saurais trop le répéter , la fructification dans les Algues n'a qu’une valeur très-secondaire; c’est la forme et surtout la structure et la couleur du thalle ou de la fronde qui méritent le plus de considération dans la délimitation des genres, ou plutôt ce sont les deux ordres d'organes combinés, mais en faisant toujours prévaloir le second. Je ne serais pas surpris qu'en les comparant un jour entre elles, on ne vint à constater que la Zonaria multipartita Suhr (Alg. Eckl. in Flora, 1834, t. 1, f. 2 et 5) n’est que l’âge avancé de la Padina lobata. Nous possédons en effet des échantillons qui ressemblent assez bien aux deux figures que ce naturaliste a données de sa plante. HALISERIS. TozETrTi. SPORIDIA Ovalia aut globosa, limbo lato pellucido cincta, in soris aggregata ellipticis utrinquè secs costam frondis insidentibus lineasque longitudinales ut plurimüm effor- ea (4) Voy. Ramon de la Sagra, Hist. phys. polit. et nat. de Cuba, But. Cryvt., édit. fr. p. 58. ( 148 ) mantibus, rard sparsis. Soi nudi in utrâque paginà alterni oppositique. FRoNs stipi- tala, stipite stupposo, in segmentis planis, membranaceis, linearibus dichotome divisa, costà firmà medià ad apicem usquè nervisque obliquis interdèm à costà ad marginem percursa. CoLor olivaceo-viridis. SugsranTiA frondis membranacea, costæ cartilagi- nea. RETE frondis ex areolis subquadratis, angulis rotundatis, compositum. Cosra autem nervique ex cellulis elongatis constant. HALISERIS POLYPODIOIDES. Ac. H. fronde lineari membranaceä dichotomä, seomentis integerrimis obtusis aut vix emarginatis quan- doquè è costà proliferà oriundis; sporidiis sparsis aut in soros minutos costæ parallelos et juxtà eam sitos aggregatis. Fucus membranaceus. Stackh. Ner. Brit., t. 6. Turn. Hist. Fuc., t. 87. Engl. Bot., t. 1758. Fucus polypodioides. Lamæ. Dissert., p. 32, t. 24, f. 1. Ulva polypodioïides. DC. Fl. Fr. 11, p. 15. Dictyopteris elongata. Lamæ. Essai, p. 56. Haliseris polypodioides. Ag. Spec. Alg. 1, p. 142. Syst., p. 262. Spreng. I. c., p. 328. Mart. F1. Bras. 1, p. 26. Grev. Alg. Brit., p. 64, t.8. Hook. Engl. Fl., v. 1. p. 282. Moris et DNtrs. Fl. Capr., p. 199. Var. Minor, Lamx. : fronde magis ramosà, segmentis brevioribus, costà crassiore tortuosä percursis. Fucus polypodioides var. minor. Zamzæ. Dissert. 1. ©., t. 24, fig. 2. \ Dictyopteris polypodioides. Ejusd. Essai, p. 56. v. minor. — Duby, Bet. Gall., p. 954. Haliseris polypodioides B minor. Ag. I. 1. c. c. Has. Rarissimè ad littora insulæ Canariæ à cl. Despréaux lecta. Trib. IV. ECTOCARPEÆ. AG. - CLADOSTEPHUS. Ac. Frucrus pupLex : 1° Capsuzæ ellipticæ aut ovatæ, laterales, breviter pedicellatæ, apice poro pertusæ ; 2° GRANULA apicibus ramulorum tumidulis recepta. Froxs dior- gana ; FILUM primarium cartilagineum, ad speciem articulatum, opacum, semis articu- latis coriaceis verticillatis simplicibus vel furcatis, laxè vel densè imbricatis vestitum. CoLor olivaceus aut viridi-fuscus. CLADOSTEPHUS SPONGIOSUS? Ac. C. fronde elongatä dichotomo-ramosä undiquè setis seu ramulis confertissimis verticillatis simplici- bus furcatisque subulatis vestità, verticillis approximatis densissimè imbricatis. Cladostephus spongiosus? Ag. Spec. Alg. 2, p. 12. Has. In littore Canariæ à el. Despréaux lectus. Os. Je voudrais bien qu’on me montrât un caractère certain auquel je pusse distinguer l’un de l’autre les C. Myrio- phyllum et spongiosus. J'avoue pour mon compte n'avoir pas su le trouver. Tous les auteurs se sont copiés sans examen comme sans critique. Il est évident que si l’on compare ensembie les variations extrêmes, on trouvera des différences qui frapperont même à la vue simple. Mais, soyez certain qu'il n’en sera pas tout-à-fait ainsi, si vous soumettez la question à un examen consciencieux. En effet, le rapprochement ou l'éloignement plus ou moins grand des verticilles, les ramules simples ou bifurqués , aigus ou obtus, sont des signes extrêmement variables dépendant des localités, et qu'on rencontre souvent sur le même individu. J'en dirai autant de la dénudation de la base du filament principal. J'ai examiné avec soin plus de quarante échantillons de ma collection, pris dans des localités différentes, et j'avoue que je reste encore après cela dans une incertitude très grande touchant la place que doivent occuper ceux rapportés des Ca- naries. La densité des ramules, qui dépend de ce que les entre-nœuds mesurent à peine le quart du diamètre du filament 149 ) principal, cette densité est telle que la plante ne saurait plus ressembler à un Myriophyllum ; maïs, d'un autre côté, ses filamens sont souvent dénudés à la base, et ses ramules, vus sous le microscope, sont presque tous bi ou trifurqués, aigus, caractères que tous les livres, hors celui de la nature, donnent comme distinctifs du C. Myriophyllum. Qu'’en faire done? Une espèce nouvelle? Je laisse ce soin à d’autres. Siles deux espèces sont réellement distinctes, on trouvera bien le moyen de les reconnaître. Je ne pense pas qu'on x soit encore arrivé. Mais une chose plus importante que la distinction en question, c’est l’organisation du filament principal du genre Gla- dostephus. Il est étonnant que ce te structure si remarquable, très-bien vue par M. Duby, qui l’a figurée aux planches 1 et 2 de son premier mémoire sur les Céramiées, n'ait pas frappé davantage ce savant, et qu'il n'ait pas cherché à la dé- crire dans son texte. Voici en quoi elle consiste. Si l’on parvient, ce qui n’est pas sans difficultés, à partager en trois tranches longitudinales une portion du filament principal d'un Gladostephus, et qu'on soumette au microscope la tranche moyenne, on observe qu’elle est composée de deux ordres de cellules. 4° Le tiers central de l'épaisseur est formé de cellules allongées, confervoïdes, c’est-à-dire cloisonnées de distance en distance (1); 2° de chaque côté on voit d’autres cel- lules irrégulières, polyèdres que recouvrent enfin, de droite et de gauche, celles qui forment comme l'écorce de la plante. Ce n’est pas tout. Les ramules cloisonnés des verticilles (setæ) partent en rayonnant dans tous les sens des cel- lules allongées du centre, qui, dans ce cas, paraissent remplir l'office de la moelle des végétaux supérieurs. De là l'ap- parence d’articulations qui n'existent réellement pas dans le sens qu’on attache ordinairement à ce mot, car il y a absence complète de cloisons; à moins qu'on ne veuille nommer ainsi les filamens qui irradient de tous les côtés vers la périphérie. Ce ne sont que des nodosités comme dans le genre Lemanea. O2 concevra facilement qu’en présence d’une semblable orga- nisation, je n’aie point hésité à classer cette Algue, bien qu’en partie articulée, parmi les Phycées olivacées. Elle est ana- logue au genre Dasya des Floridées. SPHACELARIA. LYNGs. Frucrus in eâdem stirpe pupLex : 1 CarsuLæ ovatæ, laterales, fuscæ, limbo pellu- cido cinctæ, poro terminali apertæ ; 2° SPHACELLÆ, apices scilicet ramulorum inflati hyalini capsulamque clavæformem sporidiis nigris repletam æmulantes. FILAMENTA articulata, ramosa, ramis pinnatis, pinnis distichis alternis aut rariùs oppositis. ARTI- cuLi ferè in omnibus diametro æquales, striis binis parallelis nigris aut fuscis longi- tudinalibus notatis. Rapix scutata aut stupposa. SPHACELARIA SCOPARIA. Lrynes. S. radice densè stupposä, filamentis ramosissimis , ramis fastigiatis bipinnatis, pinnulis subulatis alternis erectis. Conferva scoparia. Lin. Sp. PI., p. 1633. Dill. Hist. FMusc., t. 4, f. 25. Dillw. Brit. Conf., t. 52. Engl. Bot., t. 1552. Ceramium scoparium. Roth, Cat. Bot. x, p. 141. DC. FI. Fr. 11, p. 41. Sphacelaria scoparia. Lyngb. Hydrophyt., p. 104, t.51. 4g. Spec. Alg. 11, p. 20. Duby, Bot. Grll., p. 964. Hook. Engl. FL, v.1. p. 525. Moris et DNtrs. FL. Capr., p. 206. Has. Ad littora Lancerottæ lecta. SPHACELARIA CIRRHOSA. Ac. S. stupâ nullà, filunentis brevibus tenuibus continu striatis, ramis alternis irregulariter pinnatis. Conferva cirrhosa. Roth, Cat. Bot. 11, p. 214, et ur, p. 294. Conferva pennata. Huds. Fl. Angl., p. 604. Dillw. Brit. Conf., t. 86. Engl. Bot., t. 2550. fig. dextra. Sphacelaria pennata. Zyngb. L. c., t. 31. excl. var. 8 Duby, Bot. Gall., 1. c. Sphacelaria cirrhosa. Ag. Syst. Alg., p. 165. et Spec. Alg. 11, p. 28. Hook. Engl. Fl., v. 1. p. 524. Moris et DNirs., I. c. d (1) Elles sont semblables à celles que j'ai décrites et figurées dans le Voy. Amér. Mér. par À, d’Orbig. Sert. Patag., p. 12, © 3, f. 14. ( 150 ) Has. In Cystoseiré Seluginoide Dasy âque acanthophorä parasitans in insulâ Canari lecta, ECTOCARPUS. Ac. CarsuLæ laterales, sessiles aut pedicellatæ, materià sporaceà in strias nigrescentes vel in nucleum collectà repletæ. Fia cæspitosa, articulata, articulis brevibus diapha- nis intüs granuliferis, capillaria, viridia aut olivaceo-fuscescentia, striata, ramosissima, ramis alternis aut oppositis. | ECTOCARPUS SILICULOSUS. Ac. E. filamentis olivaceo-viridibus ramosissimis, ramis alternis, articulis diametro sublongioribus, cap- sulis siliquæformibus lineari-subulatis. Var. Protensus, Lyngb.: filis tenuissimis cæspitosis, ramis erectis fasciculatis subulato-protensis, arti- culis diametro parüm longioribus, fusco-olivaceis. Ectocarpus siliculosus var. n. protensus. Ag. Spec. Alg. u, p. 359. Has. In Cape biruncinaté parasitantem imveni. Trib. V. FLORIDEÆ. LaAux. GREY. DELESSERIA, Lamx. reform. Frucrus duplex : 1°caPsuLÆ ad costam aut marginem frondis sessiles in eodem aut in distinctis individuis, sPortpus globosis, ovatis vel angulatis, minutis, numerosis, limbo hyalino sæpè cinctis, placeniæ centrali floccoso nonnunquam affixis, refertæ ; 2° sort seminum nudorum elliptici per ipsam frondem sparsi, vel in frondis proces- sibus (Sporophyllis) immersi. Frons rosea, plana, membranacea, linearis, oblonga lanceolatave , ramosa , costà medià nervisque lateralibus sæpiùs parallelis percursa. DELESSERIA HYPOGLOSSUM. Laiux. D. caule ramoso alato, folüis angustis lineari-lanceolatis planis simplicibus integerrimis aveniis reti- culatis , è costà proliferis ; capsulis in costà sphæricis et soris maculæforinibus lanceolatis ad utrumque ejusdem latus positis. Fucus hypoglossum. Woodw. Lin. Trans., 11, p. 30, t. 7. Engl. Bot., t. 1396. Turn. Hist. Fuc., t. 14. DC. FL. Fr., 1, pag. 27. Ulva ligulata DC. I. c. p. 14. Duby, Bot. Gall., p. 946. sub Delesseria. Delesseria hypoglossum. Lamæ. (hypoglossa perperàm). Essai, p. 36. Ag. Spec. Alg., 1, p. 176. Syst. Alg., p. 249. Duby, 1. c. Hook. Engl. F1., v. 1. p. 286. Moris et DNtrs F1. Capr., p. 497. Has. Frustulum hujusce speciei aliis Algis Canariensibus parasitantem observavi. AGLACPHYLLUM. MonTac. Frucrus duplex : 1° capsuzæ hemisphæricæ, frondi immersæ, sporipia ovato-glo- bosa irregulariave , densè aggregata , intensè rosea continentes ; 2° sorr seminum mi- nutorum ternorum aut quaternorum vel in ipsà fronde secüs marginem, vel in proces- sibus marginalibus immersi. FRONS plana, reticulata, tenuissimè membranacea, amænè ( 151 ) rosea , planè ecostata, aut infernè tantüm obsoletè costata, venis tenuissimis sæpè percursa. AGLAOPHYLLUM LACERATUM. Monrac. A. fronde tenerrimä membranaceâ plan venis tenuissimis subparallelis percursà , dichotomè ramosä vel vagè fissâ , segmentis sublinearibus apice rotundatis , margine crispo laciniatis undulatisque, soris marginalibus. Var. Uncinatum, Turn. : fronde unciali lineam sesquilineam latä lobatà, lobis extüs recurvo-uncinatis. Fucus bifidus $. Bertol. Amoœæn. Ital., p. 295, t.8, f.6. Fucus laceratus €. uncinatus. Turn. Hist. Fuc., t. 68, fig. cet d. Delesseria lacerata G. uncinata. Ag. Spec. Aly., 1, p. 185. Nitophyllum laceratum $. uncinatum. Grev. Alg. Brit., p. 83. Hook. Engl. Fl., v. 1. p. 288. Has. Hanc varietatem in Gelidio corneo parasiticam invenit el. Despréaux. Os. Je regrette d'être forcé de modifier le nom tout-à-fait hybride imposé à ce genre par M. Greville. Comme ce nom pèche tout à la fois contre les règles de la grammaire et de toute bonne nomenclature, il ne saurait étre conservé tel qu'il est. J'ai proposé ailleurs (1) le changement de la première moitié du mot ; de cette façon, sans rien changer au sens, l'on a un nom euphonique et régulier qui exprime parfaitement l'idée que l’auteur a eu en vue. RHODYMENIA. GREv. Frucrus duplex : 1° capsuzæ hemisphæricæ , sparsæ, ocellatæ , nucleum globosum mucilaginosum & spPoriDiIS constantem formà magnitudineque variis, sæpiùs pressione angulatis gigartinis continentes et frondi immersæ; 2° GONGYLI minutissimi ter-aut quaternati ad superficiem frondis disseminati vel in soros aggregati. Frons plana, membranacea vel gelatinoso-membranacea, roseo-rubra, venis expers, sessilis aut breviter stipitata. RHODYMENIA PALMATA. Grev. R. fronde membranaceä planâ enervi, juniori simplici spathulatä , demüm palmato-fissä , integer- rimâ , segmentis oblongis ut plurimüm simplicibus, interdüm et margine proliferä , gongylis in soros irregulares obscurè coloratos aggregatis vel ternatis et per totam frondem sparsis. Fucus Palmatus. Lin. Sp. PL, p. 1636. Turn. Hist. Fuc., t. 115. Engl. Bot., t. 1306. Ulva palmata. DC. F1. Fr., 11, p. 12. Lyngb. Hydrophyt., p. 24. Delesseria palmata. Lamæ. Essai, p. 38. Halymenia palmata. 4g. Spec. Alg., 1, p. 204. Syst. Alg. p. 242. Duby. Bot. Gall., p.944. Spreng., 1. c. p. 533. Rhodomenia palmata. Grev. Alg. Brit., p.93. Hook. Enal. F1., v. 1. p. 291. Has. In oris Canariensibus individuum hujusce Florideæ juvenilis unicum legit et sub nomine De- lesseriæ Lactucæ cum cl. Webbio communicavit cl, Despréaux. Os. J'ai déjà dit ailleurs ( Crypt. Bras., 1. ©, p. 44) les motifs qui m'’avaient fait altérer tant soit peu l'orthographe du nom imposé à ce genre par M. Greville. La perfection de la nomenclature d'une science diminue de moitié ses diffi- cultés. PLOCAMIUM. Lamx. Frucrus duplex : caPsuzÆ globosæ , ad marginem frondis sessiles, spoRIbrA minuta , (4) Voyage dans l'Amér. Mér. par A. d’Orbig. Flor. Boliv., p. 33 de la Grypt. et Crypt. Bras. in Ann. Sc. nat. Bot., de sér., tome 192, p. 44. ( 152 ) irregularia, intensè rosea poro apicali tandem eructantes ; 2° sPoROPHYLLA marginalia terminaliaque , ovato-lanceolata , sæpè bifurca , series binas-quaternas longitudinales gongylorum basi sæpè confusorum gerentia. Frons rosea aut intensè coccinea, filiformis, compressa, pinnatim ramosissima, ramulis ultimis secundis intüs subulato-falcatis pec- tinatisque. PLOCAMIUM COCCINEUM. Liwes. Character idem ac generis. Fucus coccineus. Huds. F1. Angl., p. 586. Turn. Hist. Fuc., t. 59. Engl. Bot., t. 1242. Fucus Plocamium. Gmel. Hist. Fuc., t. 46, f. 4. non malè. DC. FI. Fr., 11, p. 31. F1. Dan., t. 1595. Delesseria Plocamium. Ag. Spec., Alg., 1, p. 180. Plocamium coccineum. Zyngb. Hydrophyt., p. 39, t. 9. Lam.r. Essai, p. 50, et Gaillon Résum., p. 20 (sub nomine P. vulgaris). Grev. Alg. Brit., p. 98,t. 12. Hook. Engl. Fl., v. 1. p. 295. Has. Ad littora Canariensia, ut videtur, rarum. RVYTIPHLOEA. Ac. Carsuzæ tuberculiformes gongylis paucis angulatis aut sphæricis refertæ ad apices spinularum sitæ. FRoNS membranacea, plana, aut subcartilaginea , compresso-plana , linearis, transversim striata, pinnata vel pinnatifida, pinnis alternis, pinnulis involuus. CoLor purpureus exsiccatione nigrescens. RYTIPHLOEA TINCTORIA. Ac. R. fronde subcartilagineâ compresso-planâ transversim striatà bipinnatä, pinnulis fructiferis incurvis, capsulis globosis aut (in nostr. specim.) obovatis gongyla angulata continentibus, dorso involuto pin- nularum adnatis. Fucus tinctorius. Clem. Ens., p. 516. Ginanni Op. posth., t. 32, f. 52. Fucus Phenax. Spreng. de Fuc. et Gonferv. min. cogn. in Berl. Mag., 1809, t. 7, f. 15. Fucus purpureus. Esp., t. 58. Turn. Hist. Fuc., t, 224.Bertol. Opusc. Sc.. t. 2, f. 7. Rytiphlæa tinctoria. Ag. Spec. Alg., 11, p. 52, Moris et DNtrs. Fl. Capr., p. 207. Ectocarpus purpureus. Spreng., 1. c. p. 547. Rhodomela tinctoria. Duby, 2e Mém. Céram., p. 9. Exsic. Desmaz. Crypt., n. 1045. Has. Ad littora insulæ Canariæ à cl. Despréaux lecta. Etiam ad Teneriffam fide Ag. Ors. Tous les phycologues, et M. Agardh à leur tête, placent ce genre parmi les Algues articulées. Je puis bien m'abu- ser moi-même, mais je pense qu'ils s’éloignent de la vérité. Si la fronde paraît articulée, cela tient, comme je l'ai fait voir ailleurs (1), à ce que les cellules du centre dont les dimensions l’emportent sur les autres, ont entre elles une longueur égale, et que leur affaissement, dans l’état de dessiceation de la plante, fait saïllir leurs cloisons, soit dans le sens transver- sal, soit dans le sens longitudinal, à travers le tissu membraneux de la fronde dont elles constituent le réseau intérieur. Mais, entre ces amples cellules centrales et celles de la périphérie, il en est encore d'autres plus petites qui n'observent aucune régularité dans leur disposition. Cette Algue n’est donc point réellement articulée, dans le sens rigoureux du mot, et n’a sous ce rapport qu'une ressemblance imparfaite avec le genre Polysiphonia dont toutes les cellules de cha- que endochrôme sont sur un même plan. Il y aurait tout autant et d'aussi bonnes raisons à alléguer pour placer le genre Amansia parmi les Phycées articulées, et je n’imagine pas que cette idée soit encore venue à personne. En cherchant bien la fructification, j'ai cru la reconnaître sur le dos de l'extrémité enroulée et tout près du sommet des dernières pinnules. Ces pinnules aplaties ont à peu près la forme de l'extrémité antérieure d'une sangsue. J'ai trouvé quatre ou cinq réceptacles globuleux, rétrécis en un pédicelle qui les rend quelquefois pyriformes , et contenant (4) Voyez Hist. phys. polit. et nat. de Cuba. Bot. PL. cellul. ed. fr. p. ST, t. v,f. 1,eeti. (HS. à des gongyles anguleux beaucoup plus gros que les granules colorés de la périphérie de la fronde. Vus au microscope, ils donnent à cette extrémité enroulée l'apparence d’une crête de coq. J'ai conservé le genre de M. Agardh, non que je le croie à l'abri de toute critique, mais d’après cette considération que la fronde plane et membraneuse me semble l'éloigner du genre Rrodomela, tel que l’a surtout constitué M. Greville. Peut-être M. Duby a-t-il raison de réunir le Rythiphlæa tinctoria aux Rhodomèles, en réformant les caractères de ce genre. Mais, avant tout, il faut être conséquent : quand on admet que le genre Gelidium est distinct du Gigartina, on n'a pas raison de confondre deux autres genres qui diffèrent par le même caractère. RHODOMELA. AG. reform. Frucrus duplex : 1° Carsuzæ subglobosæ, oligospermæ, sporius pyriformibus li- beris, 2° RECEPTACULA filiformia aut siliquæformia ( Lomenta Ag.) gongylos ter-quater- natosve in quovis articulo longitudinaliter uni-biseriatos includentia. Frons cylindrica aut compressa, filiformis , suffruticulosa , coriaceo-cartilaginea, ramosissima, ramulis ultimis sæpè involutis. CoLor obscurè ruber, exsiccatione nigrescens. RHODOMELA PINASTROIDES. Ac. R. radice scutatä, fronde filiformi basi continuâ ramosissimä, ramulis simplicibus subulatis secundis confertis ad speciem articulatis apice involutis; capsulis sphæricis pedunculatis semina pyriformia in- cludentibus , lomentisque lanceolatis falcatis solitariis ternisque secundis gongylos uniseriatos conti- nentibus. | Fucus pinastroides. Gmel. Hist. Fuc., p. 127, t. 11, f. 1. Turn. Hist. Fuc., t. 11. Stackh. Ner. Brit., t, 13. Engl. Bot., t. 1042. Ceramium ineurvum. DC. Fl. Fr., 11, p. 355. Rhodomela pinastroides. Ag. Spec. Alg., 1, p. 381. Syst. Alg., p. 200. Duby, Bot. Gall., p. 964. Ejusd. 1% Mém. Cé- ram., t. 4, f. B. anatomie des tiges. Grev. Alg. Brit., p. 104, t. 15. Hook. Engl. Fl., v. 1. p. 294. Var. Episcopalis, Montag. : fronde basi nudâ continuâ pennam anserinam æquante, elatâ ramosis: simà, ramis ramulisque subulatis rectis spuriè articulatis , ramentis secundis fasciculatis helicis ad nor- mam involutis, capsulis globosis sessilibus mucronatis demüm submuticis in dorso ramenti involuti se- riatis , intüs sporidia angulata fuligimoso-fusca limbo cineta foventibus. An species distincta? Has. Ad littora Canariensia , ubi sec. el. Webbium vulgaris. Formam à typo minüs recedentem , ste- rilem vero ad oras insulæ Canariæ legit cl. Despréaux qui sub nomine R. lycopodioidis cum el. Webbio communicavit. Oss. J'ai long-temps balancé entre deux partis, savoir : si je réunirais cette Algue comme variété au R. pinastroides, ou bien, si je l'en distinguerais spécifiquement. Au risque d’encourir le blâme des personnes qui aiment les distinctions, j'ai adopté le premier parti. Le port est identique à celui qu'offrent certaines variations recueillies sur les côtes de France, et dont les derniers rameaux ne sont point recourbés. L’échantillon fructifié seul se présente avec un facies dif- férent, dépendant en grande partie des faisceaux de ramules roulées en crosse qui envahissent les rameaux toujours dressés de notre variété epicospalis. Ges faisceaux sont tous placés du même côté du rameau (secundi), distans les uns des autres d'environ un millimètre. Ils sont connés à leur base, en sorte qu'on pourrait les regarder comme rameux. Leur longueur absolue, en y comprenant l'enroulement du sommet, est d’un millimètre. Dans toute l'étendue de leur con- vexité on observe, à différens degrés d'évolution, des capsules sessiles globuleuses terminées par un bec ou mucro. L'une (rarement plusieurs) d’entre elles acquiert enfin un diamètre d’un tiers de millimètre. Si l'on en coupe une tranche moyenne et qu'on la soumette au microscope, on observe, au centre, des cellules dans lesquelles se forment des sporidies ovoïdes, anguleuses, très-différentes de celles qu'a figurées Turner, et d'une couleur de suie très-prononcée. J'en ai 0b- servé quelques-unes déjà libres et prêtes à sortir lors de la rupture ou de l’ouverture de la capsule. Ce qui m'a surtout confirmé que je n'avais ici qu'une forme différente de fructification, comme on le voit si souvent dans d'autres Algues, c’est la lecture de l'observation de Turner, que des exemplaires de ectte espèce lui avaient été com- muniqués, qui portaient des fruits conceptaculaires sessiles. Ceux qu'ils figurent manquent, il est vrai, du mwcro qui ter- mine les miens; les ramules qui les portent ne sont pas roulés en crosse. Mais la ressemblance de nos échantillons avec ceux d'Europe est telle que, sur la seule anomalie de la forme de la capsule, je n'ai pas osé séparer spécifiquement cette Algue du R. pinastroides. J'en donne un dessin qui laissera juger si ma réserve a été poussée trop loin. j1t.——(PHYTOGRAPHIE , PARS ULTIM.) (PLANT. GELIUr..) — 20 ( 154 ) Je possède une nouvelle espèce de ce genre très-voisine, quant à la fructification, de la variété dont je viens de parler. Je l'ai observée dans l’herbier de Labillardière, sur des racines du Ruppia antarctica. On peut la caractériser par la phrase suivante : « RHODOMELA AUSTRALASICA Montag. Herb. Webb. : fronde spuriè articulatà laxè ramosà, ramis vagis sæpis et oppositis, rarô ternis, ramulis longissimis incurvis, lomentis in ramulis hinc indè glomerulatis falcato-incurvis gongyla uniseriata foventibus. Has. Ad radices caulesque Ruppiæ antarcticæ in littoribus Van Diemen à Labillardière lectæ et in herbario suo nunc Webbiano servatæ, hanc speciem novaminveni. » EXPLICATION DES FIGURES. PI. vi, fig. 3. À. Ramules roulés en crosse qu’on trouve sur les rameaux de la variété Episcopalis ; PIsCOp du RhAodomela pinastroides et qui portent sur leur dos ou en dehors, des capsules mucronées ; ils sont IP ? grossis 16 fois en diamètre. : représente un de ces ramules grossi 25 fois dont la première capsule s’est énormément développée aux dépens des suivantes , qui sont avortées. ALSIDIUM. AG. Frucrus siliquæformis, cellulosus, cellulis rectangulis globulum sporidiorum pur- pureum foventibus. FRoNs continua, cylindracea, cartilaginea, filiformis, attenuata , erecta , irregulariter ramosa. Ram: secundarii obsoletè articulati. CoLor.…. exsiccati lutescens. ALSIDIUM CORALLINUM. Ac. Character idem ac generis. Alsidium corallinum. 4g. Aufzaehl., p.15. Icon. Alg. Cur., t. 9. Montagu. Crypt. Alger. in Ann. Sc. nat., 2 ser. Bot. tom. 10, p. 277. Has. Ad littora insulæ Canariæ rarum. C1. Despréaux. LAURENCIA. Lamx. reform. Frucrus duplex : 1° capsuza globosa aut ovata , poro apicali demüm aperta, sporinus ut plurimüm pyriformibus basi ejus pedicello affixis intüs referta; 2° conevrA ter- quaternata ramulis immersa. Froxs cylindrica vel compressa, filiformis, gelatinoso- cartilaginea, irregulariter aut pinnatim ramosa, ramulis subclavatis. CocLor carneo-ro- seus, fugax. SUBSTANTIA lenta. LAURENCIA PINNATIFIDA. Lamx. L. fronde compressä cartilagineâ bi-tripinnatä , pinnis alternis patentibus, ultimis obtusis callosis. Fucus pinnatifidus. Huds. FL. Angl., p. 581. Stackh. Ner. Brit., t. 11. Turn. Hist. Fuc., t. 90. Engl. BSt., t. 1202. DC. FlFr., 1, p. 30- ÿ Laurencia pinnatifida. Lamx. Essai, p. 42. Duby, Bot. Gall., p. 951. Grev. Alg. Brit., p. 108, t. 14. Hook. Engl. F1, v. 1. p. 296. Moris et DNtrs. Fl. Capr., p. 195. Chondria pinnatifida. 4g. Spec. Alg., p. 337. Syst. Alg., p. 201. Spreng., |. c. p. 341. Mart. FI. Bras., FD: 29% Has. In oris Ganariensibus, si autem ex unico specimine lecto conjicere licet , rara. LAURENCIA CÆSPITOSA. Lamx. L. fronde cartilagineä teretiusculà filiformi basi ut plurimüm denudatâ simplici sursûm ramosà , ra- mis suboppositis, ramulis cylindraceis patentibus clavatis truncatis. Fucus pinnatifidus. Gmel. Fuc., t. 16, . 3, a. Turn. Hist. Fuc., t. 20, fig. f. (155) Fucus hybridus. DC. FI. Fr., 11, p. 50. Laurencia cæspitosa. Lamzæ. Essai, p. 43. Chondria pinnatifida +. angusta. 49. Spec. Alg., p.539. Hook, Engl. Fl.,1. ©. sub Laurencià. Laurencia hybrida. Lenorm. in Duby, Bot. Gall., p. 951. Has. Ad littora insularum Fortunatarum non infrequens. Os. Je doute beaucoup de la légitimité spécifique de cette Algue, que la plupart des phycologues réunissent peut-être avec raison à la précédente. Nos échantillons sont assez fidèlement représentés dans la figure citée de Gmelin. LAURENCIA OBTUSA. Lanux. L. fronde tereti filiforini pluriès pinnatà , pinnis suboppositis, pinnulis cylindraceis patentibus bre- vibus clavatis aut apice truncatis, capsulis ovatis sessilibus, gongylis ternis pinnulis immersis. Fucus obtusus Huds. Fl. Angl., p. 586. Turn. Hist. Fuc.., t. 21. Engl. Bot., t. 1201. DC. Fl. Fr., 11, p. 52. Laurencia obtusa. Lamæx. Essai, p. 42. Grev. A'g. Brit., p. 111. Duby, Bot. Gall., p. 951. Hook. Engl. FI, v. I. pag. 296. Chondria obtusa. Ag. Spec. Alg., 1, p. 340. ubi alia synon. vid. — Spreng., 1. c. Mart. Fl. Bras., | c. Has. In promontorio Punta de Melenera dicto insulæ Canariæ à cl. Despréaux lecta. Oss. Nos exemplaires se rapportent au L. gelatinosa Lamx., qui se distingue à peine du type, à moins qn'on ne veuille établir comme caractère diagnostique essentiel la difficulté d’adhérer au papier sur lequel on l’étend pour le sécher. LAURENCIA PERFORATA. Monrac. L. cæspitosa , intricata , repens, fronde cartilagineä tereti recurvâ vagè ramosä , ramulis abbreviatis cylindricis secundis erectis apice excavatis, ore corrugato. Nos. Fucus perforatus. Bory, Essai sur les îles Fortunées, p. 305. PI. 5, f. 1, B. C. excl. A. Has. In rupibus ad littora Canariensia vulgaris. Desc. Rupes maritimæ cæspitibus hujusce Phyceæ amplis longè latèque obteguntur. FRONDES cartilagineæ & basi dilatatä scutatä plures oriundæ, rupibus vel lapillis affixæ, cylindraceæ , unciales et parüm ultrà, filum calceo- larii crassitudine æquantes, sureùm vix attenuatæ, recurvæ, intricatæ, ramos vagos, raros, quandoquè nullos’ emittentes. RAmt sicut et frons primaria recurvi, ope scutuli sæpè rursüs ad saxa adhærescunt. RAmuz1 cylin - drici vel parüm apicem versüs subincrassati, ubi primô impresso-umbilicati, tandem aperti, intüs excavati, junio- res vitäque düm fruuntur fasciculum filorum confervoidorum ex ore crenato pori corrugatoque emittentes , su- premi brevissimè papillæformes , omnes secundè verst et in parte convexà ramorum erecti. COLOR purpureus, exsiccatæ in viridem vergens. SUBSTANTIA succosa , gelatinoso-cartilaginea, humectata minimo tactu fragillima. Fructificationis nullum vestigium in exemplaribus quämplurimis examinatis. LOMENTARIA. GaïILL. Frucrus duplex : 1° carsuLæ hemisphæricæ, globosæ aut conicæ, sessiles, sporidia tetraedra pyriformiave includentes ; 2° conGvzi subterni nudi ramulis immersi. FRONS teres, filiformis, gelatinoso-cartilaginea, plerümque hine indè articulato-constricta, tubulosa, in ramos sparsos, dichotomos subverticillatosque divisa. COLOR roseo-purpu- reus, in quibusdam fugax. LOMENTARIA KALIFORMIS. Garcc. L. fronde subgelatinosi tereti tubulosà roseâ ramosissimä , ramis-ramulisque subrverticillatis articu- Jato-constrictis, capsulis hemisphæricis sporidia angulata intensè purpurea in sphærà (Sphærospora J. Ag.) aggregata continentibus. | LÉ Fucus kaliformis Good. et Woodw. in Linn. Trans., 111, p. 206, t. 18. Engl. Bot., t. 640. Turn. Hist. Fue., t. 29 Lamæ. Dissert., p. 87, t. 29. DC. FL. Fr. 1, p. 8. Gigartina kaliformis. Lamx. Essai, p. 49. ( 156 ) Gastridium kaliforme. Zyngb. Hydrophyt., p. 70. Grev. A!g. Brit., p. 117. Chondria kaliformis. Ag. Spec. Alg., 1, p. 855. Syst. Alg., p. 207. Spreng., 1. c.p. 342. Lomentaria kaliformis. Gail!. Résumé, p. 20. Duby, But. Gall., p. 950. Chylocladia kaliformis. Hook. Engl. FL, v. 1. p. 297. H4s. In littore Canariæ propè Gando intrà retem pauca hujusce speciei specimina adducta sunt. LOMENTARIA UVARIA. Dos. L. fronde teretiusculà filiformi dichotomè ramosà , ramulis cavis sphæricis confertiusculis undiquè obtectâ ; capsulis hemisphæricis tandem mamillosis poro tenui pertusis glomerulum sporidiorum mi- nutissimorum innumerosorumque convexo-planum includentibus ; gongylis perquam exiguis puncti- formibus sæpiüs ternatis in ramulis immersis. Nos. Fucus botryoides. Wulf. in Jacq. Collect., 1x, p. 146, t. 15, f. 1. Fucus uvarius. Wulf. Crypt. Aquat., n. 5. Esper. Fuc., t. 78. DC. FI. Fr.,11, p. 26. Ulya uvyoides. Bory, Essai sur les îles Fort., n. 18. Gigartina uvaria. Lamzx. Essai, p. 48. Chondria uvaria Ag. Spec. Alg., 1. p. 347. Syst., p. 204. Spreng,, 1. ©. p. 542. Chondria ovalis, var. uvaria. Mart. Fl. Bras., 1, p. 50. Lomentaria uvaria. Duby, Bot. Gall., p. 961. Has. In littoribus Canariensibus præsertim in portu Orotaa frequens et cum utroque fructu lecta. Os. Cette espèce est bien distincte du Z. ovalis. Non-seulement elle en différe, comme le remarque judicieusement M. Agardh, par sa taille, la forme de ses ramules parfaitement sphériques, son peu d’adhérence au papier, etc.; m ais, ce qui est bien plus important, elle offre encore dans le réseau de ses ramules, dans la forme et la ténuité de ses sporidies, des caractères, microscopiques à la vérité, qui s’opposeront toujours à ce qu'on puisse considérer l'une comme une va- riété ou une simple forme de l’autre. Et d'abord, le réseau de l'espèce australe est double. On observe des cellules très- amples, pellucides, penta ou hexagonales, qui ne se rencontrent pas dans le Zoinentaria ovalis ; elles forment un pre- mier réseau entre les mailles duquel se voient des cellules punctiformes colorées en rose, dix fois plus petites que dans cette dernière espèce. Ce n’est pas tout. Le glomérule des sporidies, beaucoup plus petit dans l’Algue septentrionale, se compose de séminules pyriformes ou plutôt en forme de virgule d’un volume et d’une longueur dix fois plus grands. Ces sporidies, innombrables dans le Lomentaria uvaria, ont plutôt la forme d’un coing très-court. Il est donc impossible, comme on voit, de rapporter à un seul et même type deux plantes qui, quoique voisines, sont d’ailleurs si dissemblables dans leurs caractères essentiels. La capsule porte au sommet un petit mamelon qui se perce d’un pore à la maturité. LOMENTARIA ARTICULATA. Lyxes. L. fronde tubulosä tereti dichotomä articulato-constrictä , articulis ex elliptico lanceolatis , ramulis verticillatis subfastigiatis ; capsulis mammiformibus sporidia minuta angulata cuneiformiave inclu- dentibus, gongylis in diverso individuo ternatis in ramulis immersis. Fucus articulatus. Lightf. F1. Scot., p. 959. Stackh. Ner. Brit., t. 8. Turn. Hist. Fuc., t. 106. Engl. Bot., t. 1574. DC. Fl. Fr.,ir, p. 7. sub. Ulvd. Gigartinaarticulata. Lamæ. Essai, p. 49. Lomentaria articulata. Zyngb. Hydrophyt,, p. 101, t. 30. Gaill. Résumé, |. c. Duby, Bot. Gall, p. 950. Chondria articulata. Ag. Spec. Alg., 1, p. 557. Syst., p. 207. Spreng., |. c. Gastridium articulatum. Grev. Alg. Brit., p.120. Chylocladia articulata. Hook, Engl. Fl., v.1. p. 298. Has. In frondes prioris parasiticam inveni. Oss. Nos exemplaires ont à peine un pouce de longueur et ressemblent assez bien au Zomentaria pertusn Schousb. ms. (ir Herb. Webb.) quime semble être aussi le Gastridium Corallinum Suhr (Conf. Flora, Journ. Bot. Ratisb. Juny., 1836, t. 3, f. 1). LOMENTARIA PYGMÆA. Gaicz. L. nana (6 lin. alta) cæspitoso-pulvinata , reptans , fronde tereti filiformi erectà vagè ramosä , ramis subsimplicibus divaricatis pro ratione elongatis toruloso-subarticulatis , articulis diametro æqualibus, ( 157) geniculis vix constrictis, capsulis (in nostrâ desunt ) tuberculiformibus globosis minutissimis sessilibus sparsis. Gigartina pygmæa. Lamx. Essai, p. 49, t. 4. (10) f. 19 et 15. Lomentaria pygmæa. Gaill. Résumé, p. 19. Duby, Bot. Gall., p. 950. Has. Inter alias Algas, quibus adhærebat, hanc speciem , siquidem genuinam , quâ de re animi du- bius sum, inveni. Oss. Cette espèce a une grande affinité avec le Lomentaria pusilla DNtrs. in litt. et le Chondria nana Ag. Aufsaehl. Toutes trois pourraient bien, en définitive, n’être que des formes d’une seule et même espèce. CHONDRUS. STacxu. LAMx. Carsuzæ sparsæ, plerümque in discum frondis immersæ , rariüs pedicello suffultæ , SPORIDIA rotundata minuta includentes. FRons cartilagineo-cornea, (undè nomen) plana, enervis , dichotomè divisa , segmentis linearibus aut cuneatis , sursüm dilatata , fastigiata aut circumscriptione semiorbicularis. CoLoR purpureo-violacea in lividum vergens. CHONDRUS CRISPUS. Lrwes. C. fronde compresso-planä dichotomä, seomentis lineari-cuneatis, ultimis interdüm undulato-cris- pis, capsulis in disco frondis sessilibus hemisphæricis hinc concavis. Fucus crispus. Lin. Mant. p. 134. Turn. Hist. Fuc., t. 216 et 217. Engl. Bot., t. 2285. Ulva crispa. DG. Fl. Fr., 11, p. 15. excl. var. Fucus polymorphus. Lamæx. Dissert., pro parte. Chondrus polymorphus. Lamx. Essai, p. 59. Chondrus crispus. Lyngb. Hydrophyt., p.15. Duby, Bot. Gall., p. 947. Grev. Alg. Brit., p. 129, t. 45, Hook, Engl. Fl., V. 1. p. 202. Sphærococeus crispus. Ag. Spec. Alg.,1, p. 256. Syst., p. 219. Spreng., 1. ©. p. 335. Has. In rupibus submarinis æstu recedente non denudatis insulæ Canariæ , præsertim loco Punta de Melenera dicto à cl. Despréaux sterilis , hinc dubius, lectus. GELIDIUM. Lamx. Frucrus duplex : 1° capsuzæ subglobosæ , in pinnulis immersæ aut marginales , sti- pite suffultæ, mucronatæ , sporipiA (1) primd elliptica , eum pedicello hyalino articulato pyriformia, limbo pellucido cincta, è fundo capsulæ quoquoversèm irradiantia, demèm libera, intùs granulosa, diversiformia , sæpè bipartita , roseo-purpurea, includentes ; 2° GonGyzt subternati aut granulosi in apicibus ramulorum indè incrassatorum nidu- lantes. FRONS cartilagineo-cornea , compressa , linearis , plûs minüsve pinnata. CocLor è roseo purpureo-violascens. GELIDIUM CORONOPIFOLIUM. Lanx. G-. fronde cartilagineä compressâ ancipite lineari ramosissimä , dichotomo-pinnatä , pinnis distichis patentibus, supremis furcatis acutis , capsulis sphæricis aut ellipticis lateralibus pedicellatis mucrona- D . . . \ tis sporidia pyriformia continentibus. (1) On trouve ici ce que j'ai représenté comme la fructification conceptaculaire du Thamnophora Seaforthii dans l'ou- vrage de M. Ramon de la Sagra : Hist. phys. polit. et nat. de Cuba. Bot. PI, cellul. edit. fr. p. 59, t. 5, f. 4, b, c, d. (158) Fucus coronopifolius. Good. et Woodw. in Linn. Trans., nr, p. 185. Stackh. Ner. Brit.,t. 14, Turn. Hist, Fuc.,t. 192. Engl. Bot., t. 1478. Esp. Fuc., t. 138. DC.:FI. Fr., u1, p. 53. Gelidium coronopifolium. Lamæ. Essai, p.41. Duby, Bot. Gall., p. 948. Moriset DNtrs F1. Capr., p, 198. Sphærococcus coronopifolius. Ag. Spec. Alg., 1, p. 290. Syst., p. 229. Spreng., 1. c. p. 337. Grev, Alg. Brit., p. 138, t, 15. Hook. Engl. Fl., V. 1. p. 304. Has. Ad littora Canariensia imprimis in portu el Confital insulæ Canariæ lectum. Oss. Cette Thalassiophyte a tellement le facies,et le port d'un Gelidium qu’on est réduit à se demander pourquoi elle avait été distraite de cegenre. Et d’ailleurs la fructification capsulaire est absolument la même que dans les deux espèces suivantes. L'absence de la gongylaire ne me semble pas devoir autoriser la séparation. GELIDIUM CARTILAGINEUM. Garcz. G. fronde cartilagineo-corneà filiformi compressä decomposito-pinnatà, pinnis alternis, primariis ho- rizontalibus, secundariis patenti-erectis, axillis subrotundatis, pinnulis brevissimis obtusis apice capsu- ligeris , capsulis ellipticis mucronulatis vel ovato-acuminatis sporidia clavato-pyriformia, limbo hya- lino cincta, basi capsulæ pedicello aflixa continentibus , gongylis solitariis vel ternatis, in pinnulis extremis spathulato-dilatatis immersis. Fucus capensis et versicolor. Gmel. Hist. Fuc., p. 157 et 158, t. 17, f. 1 et 2. Fucus cartilagineus. Lin. Sp. PL., p. 1650. Turn. Hist. L'uc., t. 124. Gelidium versicolor et concatenatum. Lamx. Essai, p. 41. Sphærococeus cartilagineus. 4g. Spec. Alg., 1, p. 286. Syst., p.227. Spreng. , |. c. p. 558. Gelidium cartilagineum. Gaill. Résumé, p. 15. Duby, Bot. Gall., p. 948. Greu. Alg. Brit., p. 140. Hook. Engl. FL., y. 1. p. 304. Has. Ad littora Canariensia à cl. Boryo lectum. GELIDIUM CORNEUM. Lamux. G. fronde cartilagineo-corneä compressà distichè ramosä , ramis linearibus bipinnatis , pinnis subop- positis patentibus obtusis, capsulis elliptico-clavatis , interdüm apice ramuli producto mucronulatis sporidia pyriformi-clavata granulosa includentibus., gongylis ut in priori sitis. Fucus corneus. Huds. F1. Angl., p. 585. Stackh. Ner. Brit., t. 12. Turn. Hist. Fuc., t. 257. DC. FL. Fr., 11. p. 52. Engl. Bot., t. 1970. Gelidium corneum. Lama. Essai, p. 41. Duby, 1. ©. Grev. Ag. Brit., p. 441, t. 48. Hook. Engl. F1., v. x. p. 505. Sphærococeus corneus. Ag. Spec. Alg., 1, D. 279. Syst., p. 225. Spreng. ]. ©. p. 331. Var. Sesquipedale, Glem. : fronde elongatä rigidà plano-compressâ lineari tripinnatâ, pinnulis lineari- oblongis brevibus obtusis. Ad G. cartilagineum transitus. Fucus corneus, var. sesquipedalis. Clem. Ens., p. 317. Turn., L. C. icon parüm apta. Sphærococcus corneus, var sesquipedalis. Ag. Spec. Alg., 1, p. 280. Gelidium maximum. Bory, in Durieu, Plant. Astur. exsic.. n. 30. Var. Pinnatum, Huds. : subflaccidum, fronde angustä subtripinnatä, pinnis patentibus sublinearibus obtusiusculis. Fucus pinnatus. Huds. Fl. Angl., p. 586. Turr., L c. fig. d. Fucus hypnoides. Desfont. Fl. Atl., 1, p. 426. Var. Capillaceum, Gmel. : fronde angustä elongatä basi subnudä, pinnis supernè confertis subsetaceis erectiusculis. Fucus capillaceus. Gmel. Hist. Fuc., p. 446, t. 15, f. 1. Sphærococcus corneus, var. 0. capillaceus. Ag. , L. c. Var. Nereideum? Lightf. ( F1. S'cot.) : fronde planä rigidà tripinnatä, pinnis horizontalibus dilatatis obtusissimis. . Elegantissima varietas , habitu prioris hypnoideo insignis , à quâ tamen substantiä rigidiore diversa videtur. Var. Spinulosum, Ag. : fronde abbreviatä (triunciali) tenui pinnato-ramosä, pinnis brevissimis crebris ( 159 ) irregularibus acutis supernè confertissimis fasciculatis spiraliter tortis margine capsulisque mucro- natis spinulosis asperrimis. An species ? Fucus corneus, var.sericeus. Clem. Ens., p. 317.-sec. cl. Agardh. Sphærococcus corneus, var... spinulosus. 4g.,l. C. p. 285. Var. Clavatum, Lamx. : pygmæum , fronde vagè ramosä subfiliformi sursûm compressä , ramis fili- formi-clavatis aut spathulatis. Sex lineas altum valdè intricatum. Fucus pusillus. Stackh. Ner. Brit., p. 9, t. 6. Turn. Hist. Fuc., t. 108. Fucus cæspitosus. Stackh. Ner. Brit., ed. ®%, t. 142. DC. F1. Fr., it, p. 22. excl. synon. Fucus clavatus. Lamæ:. Dissert., t. 29, f. 1 et 2. Gelidium clavatum ! et intricatum ? Ejusd. Essai, p. 41. Duby, Bot. Gall., |. c. Sphærococeus corneus, var. P. clavatus. 4g., 1. ©. p. 284. Chondria pusilla. Hook. F1. Scot., 11, p.106. Grev. Scot. Crypt. Fl., t. T9, Gelidium corneum 6. clavatum. Hook. Engl. F1.,v. 1. p. 505. Var. Crinale, Turn. : fronde setaceà tereti di-trichotomo-ramosä, ramis simpliciusculis capillaceis subsecundis, summis interdüm fasciculatis subincrassatis, gongylis in ramulis incrassatis immersis. Fucus crinalis. Turn., 1. ©. t. 198. Fucus loncharion. Bertol. Amæn. Ital., p.294, t. 6, f. 2. Gelidium setaceum (Essai, p.41) et G. crinale. Lamæx. Dict. Class., 7,p. 190. Duby, 1.c. Sphærococcus corneus 6. crinalis. 4g., I. c. p. 285. Gelidium corneum var. t. crinale. Grev. Alq.. Brit. et Hook., |. c. Has. In oris Canariensibus sat frequens. Varr. capillaceum , spinulosum et clavatum ad Isletam et Punta de Tedo undis ad littora rejecta ; varr. sesquipedale autem nereideumque in Teneriffæ littoribus lecta. Oss. M. Despréaux a cueilli avec ses capsules la variété Spinulosum. Quoiqu'’ellé ait un facies’ quelque peu différent du type, je ne pense pas qu’elle doive en être séparée. M. Bory m'en a communiqué des exemplaires provenant de Cadix. M. Webb l’a aussi rapportée de Tanger. GIGARTINA. Lanmx. FrucTus triplex, nunquàm in eodem individuo obvius : 1° NEMATHECHIA (in Gigartina Griffithsiæ) filamenta scilicet articulata, è centro irradiantia, densissimè compacta , epi- dermide nullà religata, frondem hic et illic amplectentia et capsulas simulantia, endo- chromatibus m gongylos ternatos tandem transformatis ; 2° caPsuLÆ laterales , in ra- mis sessiles, sporidia minuta angulosa varia includentes ; 3° tandem conevri nudi rotundi vel et oblongi, simplices aut compositi , ramulis immersi. Fons plûs minùs corneo-cartilaginea , structurà varia , filiformis, ut plurimüm cylindrica , irregulariter ramosa. COLOR roseus , purpureus et fusco-nigreseens. GIGARTINA CONFERVOIDES. Lamwx. G. fronde cartilagineä filiformi cylindricà inordinatè ramosä , ramis elongatis simplicibus aut ramu- lis setaceis attenuatis subsecundis patentibus hinc indè vestitis, capsulis (in nostrà desunt) hemisphæri- cis lateralibus sessilibus sparsis. Fucus confervoides. Lin. Sp. PL, p. 1629. Turn. Hist. Fuc.,t. 84. Engl. Bot., t. 1668. DC. Fl. Fr., 11, p. 36. Gigartina confervoides. Lamx. Essai, p. 48. Lyngb. Hydrophyt., p. 45. Duby, Bot. Gail., p. 952. Grev. Alg. Brit., 125. Hook. Engl. F1, v. 1 p. 299. Sphærococeus confervoides. Ag. Spec. Alg.,1, p. 505. Syst., p. 232. Spreng., L. ©. p. 338. Has. In littore ins. Canariæ specimen mancum æstu rejectum hinc non tutè determinandum lepit I. Despréaux. ( 160 ) GIGARTINA DURA. Desmaz. G. fronde cartilagineä tereti filiformi ramosissimâ dichotomä fastigiatä , ramis sensim attenuatis apice complanatis et trifurcis. Sphærococeus durus. Ag. Spec. Alg., 1, p.310. Syst., p. 234. Spreng., 1. c. 358. Gigartina dura, Desmax. Crypt. exsic., n. 262. ex specimine. Duby, Bot. Gall., I. c. Has. Cum priori. Gigartina cylindrica Despr. in schedulä. Os. La structure remarquable de la fronde de cette Algue ne permet plus de la méconnaître une fois qu’on l’a vue. Les exemplaires de M. Desmazières, déterminés par M. Agardb, sont organisés de la même manière que ceux des Canaries, et que d’autres provenant du Mexique, nommés dans l’herbier de M. Webb, par M. Agardh fils. GIGARTINA GRIFFITHSIÆ. Lamx. G. fronde cartilagineà filiformi dichotomä fastigiatä, ramulis acutis obtusisve furcatis , nematheciis oblongis amplexicaulibus gongylos subternatos in filorum articulos foventibus. Fucus Griffithsiæ. Turn. Hist. Fuc., t. 37. Stackh. Ner. Brit., t. 19. Engl. Bot., t. 1926. Fucus tentaculatus. Bertol. Amænit. Ital., p. 295, t. 5, f. 8. Sphærococeus Griffithsiæ. Ag. Spec. Alg.,1, p. 516. Syst., p. 255. Spreng., 1. ©, p. 339. Polyides Griffithsiæ. Gaill. Résumé, p. 18. Duby, Bot. Gall., p. 955. Gymnogongrus Griffithsiæ. Mart. Fl. Bras., 1, p. 27. Gigartina Griffithsiæ. Lamæ. Essai, p. 49. Grev. Alg. Brit., p. 149. Hook. Engl. F1., y. 1. p. 501. Has. Varietatem minutissimam cum Lomentariä Uvariä commixtam , sterilem vero inveni. Ogs. Celte espèce ne saurait appartenir au genre Polyides, dont la fructification est beaucoup plus parfaite et plus compliquée. Dans les échantillons de ma variété nana, recueiïllis à Alger par M. Roussel, j'ai pu bien observer la fructification de cette espèce. Elle est fort remarquable et telle que l’a décrite M. Agardh. La matière colorée (endochroma) de chaque ar- ticle des filamens qui composent les némathécies, se métamorphose en un gongyle arrondi ou oblong, d’un diamètre dou- ble du filament, et qui paraît divisé par des lignes obscures en trois ou quatre portions, absolument comme cela se voit dans l’une des fructifications du genre Gallithamnion. 11 est bon de noter que le dernier endochrome du filament avorte constamment, et qu’il n’y a de fertiles que les trois ou quatre suivans. Mes exemplaires de l'Océan, qui sont pourtant nombreux, ne m’ont rien offert de semblable. Turner semble cependant avoir vu cette sorte de fructification; mais il ne s'est pas rendu compte de sa morphose. Si l'on voulait, j'allais dire si l’on pouvait, faire un genre solide sur la seule fructification, celui-ci me paraîtrait bon à admettre. Mais il faudrait toujours le séparer du Polyides, Le nom de Gymno- gongrus ne saurait lui convenir non plus. HYPNEA. Lamx. emend. Frucrus duplex : 1° capsuzæ globosæ , laterales et in ramentis sessiles , sporinra glo- bosa, limbo hyalino cincta includentes ; 2° conGvzr oblongi tetraspori seu transversim trisecti ramentis immutatis aut intumescentibus innati. FRons teres, filiformis, ramosa, tota vel supernè tantüm ramentis spmuliformibus fructigeris obsita, (rard setis con- fervoideis pertenuissimis hirsuuuscula). CoLor ruber, fugax viridescensque , aut (in H. ustulata mihi) nigrescens. SugsTanTIA ( Laurenciarum) gelatinoso-cartilaginea. HYPNEA USTULATA. Moxrac. H. pusilla, cæspitosa , fronde cartilagineä setaceä dichotomä fastigiatä , ramis erectis acutis apice ra- menta disticha spiniformia gerentibus , gongylis oblongïs transversim trisectis per ramenta sparsis. Fucus ustulatus. Mert., ms. sec. cl. Agardh. Fucus acicularis, var. ustulatus. Turn. Hist. Fuc.,u, p. 445. Sphærococcus ustulatus. Ag. Spec. Alg., 1, p.324. Syst., p. 257. Spreng., |. €. p. 339. ( 161 ) Gigartina ustulata. Duby, Bot. Gall., p. 955. Grev. Syn. Gen. Alg., p. Ivüj. Moris et DNtrs F1. Capr., p. 194. Has. Ad Santa Cruz insulæ Teneriflæ à cl. Despréaux lecta. : Oss. Mes échantillons qui, du reste, ne diffèrent point de ceux que j'ai reçus, soit de la Méditerranée, soit de l'O- céan, sont recouverts de petits filamens cloisonnés qui les rendent comme velus sous la lentitle du microscope simple. Ces filamens ont environ quatre à cinq centièmes de millimètre de longueur. La fructification, que j'ai trouvée sur mes exemplaires canariens, m'’autorise à ranger cette Algue à côté de la suivante. J'y ai d'autant moins de répugnance que les formes du thalle ou dela fronde ne s'y opposent point. Les gongyles que j'ai observés sont généralement oblongs et divi- sés transversalement en quatre portions séparables, mais qui, indiquées seulement par trois lignes plus ohseures, paraïs- sent réunies en un seul grain. Ils ont 6/100 de millim. de longueur, sur une largeur deux fois moindre. Leurs deux ex- trémités sont arrondies. Toute la plante, d’un noir cendré, quand elle est sèche, paraît fuligineuse par transparence lors- qu'elle est humectée. Les gongyles sont d’un violet tirant sur le noir. HYPNEA MUSCIFORMIS. Lamx. H. fronde gelatinoso- cartilagineà filiformi ramosissimä , ramentis setaceis spinuliformibus obsitâ 5 > ? apicibus ramorum explanatis inyoluto-uncinatis, ramentis in fructum siliquæformem intumescen- tibus. Fucus musciformis. Wulf. in Jacq. Collect , x, p. 154, t. 44, f. 5. Turn. Hist. Fuc.,t. 127. Fucus spinulosus. Esp. Fuc., t. 54. Delile, Égypte, p.151, t. 57. eximia. Hypnea spinulosa. Lamx. Essai, p. 45. Duby, Bot. Gall., p. 952. Hypnea musciformis. Lamæ., |. ©. p. 44. Grev. Syn. Gen. Alg., p. lix. Sphærococcus musciformis. Ag. Spec. Alg., 1, p. 526. Syst., p. 238. Spreng., 1. C. p. 540. Has. In oris insulæ Canariæ lecta. Oss. Ce genre, très-voisin des Laurencies, par l’organisation et la consistance gélatineuse de ses frondes, a été jus- qu'ici assez imparfaitement caractérisé, faute de bonnes analyses microscopiques. Je vais essayer d’exposer les obserya- tions que son étude approfondie m'a mis à même de faire, observations qui, si je ne m’abuse , serviront à l’établir d’une manière encore plus solide. Il faut supposer que la fructification capsulaire est excessivement rare, puisque sur plus d’une centaine d'exemplaires recueillis dans toutes les parties du monde où cette espèce a été indiquée, un seul, originaire de l'Océan Pacifique, me l'a offerte bien caractérisée. Cette capsule est globuleuse et fort bien représentée par Turner, dans son Fucus Valentiæ, t. 78. Les sporidies ont aussi la forme sphérique que montre la même figure, maïs le défaut d'un bon instrument n’a sans doute pas permis à cet excellent observateur d'en voir davantage. Une chose bien digne d'être notée, c’est le mode d’évo- lution ou la morphose de ces sporidies. Quoique je n’aie pas pu suivre leur développement dans la nature et sur les lieux, les différens états successifs par lesquels elles passent pour arriver à la malurité, ne m'ont pourtant pas échappé. Des fi- lamens articulés et fixés au fond de la capsule rayonnent dans tous les sens. Dans leur dernier article, ou autour de lui, c’est ce qu'il ne m'a pas été loisible de constater, se développent des sporidies nombreuses. Ce sont d’abord des cellules excessivement petites, réunies au sommet du filament en un glomérule assez semblabie en miniature à l'ovaire des oi- seaux au moment de la ponte. Quelques-unes de ces cellules privilégiées s’accroissent jusqu'à acquérir un diamètre double ou triple du filament, puis finissent par s’en détacher. Les autres avortent. Dans le reste des échantillons, je n’ai jamais pu voir autre chose qu'un renflement des ramules spinuliformes qui couvrent la fronde et les rameaux de cette Floridée. Ce renflement qui, quand il s'étend à toute sa circonférence, donne au ramuie la forme d’une silique ou d’un fuseau, peut bien, lorsqu'il est borné à un seul côté, simuler une capsule, et je pense que c’est le plus souvent dans cet état que la fruc- tification a été observée. C’est, en effet, ainsi que la caractérisent Lamouroux, Gaillon, et MM. Duby et Greville. Mais personne, que je sache, n’a encore dit en quoi consiste le renflement en question, ni quelle est la forme des gongyles dont il est composé, et pourtant cette forme est des plus singulières et des plus caractéristiques. Les gongyles dont le dévelop- pement entraîne la dilatation du milieu du ramule, sont placés horizontalement tout autour d'un axe central composé de cellules làches et pellucides. Ts sont oblongs, et l’une de leurs extrémités tournée en dehors est située sous l’épiderme de la fronde. Ils sont composés de quatre portions égales séparées par trois lignes qui les divisent transversalement. Ces por- tions d'un même gongyle, quoique réunies, se séparent néanmoins avec une grande facilité. En l’appuyant sur les caractères tirés de ses deux sortes defructification, ce genre est, comme on voit, bien distinct des Laurencies et de tout Sphærococeus. Outre l'Hypnea ustulata qui précède, j'y réunis encore, comme espèce distincte, l'Hypnea Valentiæ, Montag. Herb. (Fucus Valentiæ Turn., t. 78), trouvée dans la mer Rouge, et dont je possède des exemplaires recueillis à ‘Thor, par MM. Bové et Schimper. Je me fonde, pour séparer cette espèce de l'A. mausciformis, non-seulement sur la fructification capsulaire si bien figurée par Turner, et sur la couleur verdâtre qui lui paraît propre, mais eneore sur des spinules appendiculaires qu’on rencentre sur les ramules. Ces appendices, dans lesquels je n'ai pas III, — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. GELLUL.) — 91 ( 162 ) trouvé de gongyles, ont une forme étoilée, à trois, quatre ou cinq rayons. Tout cela est presque microscopique. Mais ce qui les fait reconnaître sur-le-champ, c’est le beau rouge pourpré qui les colore, quand le reste de la plante est vert. Elles sont ordinairement fixées au ramule par leur centre, rarement par l'angle rentrant qui se trouve à la base des rayons. Elles ont quelque analogie avecles glochides qui terminent les poils de quelqües ombellifères. Il me reste encore à faire remarquer que l'échantillon du Chili, sur lequel j'ai trouvé des capsules était, comme l'H. ustulata des Canaries, hérissé de petits poils confervoïdes ; nouveau motif de rapprochement entre ces deux Algues. Il est à regretter que M. Suhr, qui a fait figurer les deux sortes de fructifications (1) de ce genre, ne nous ait montré ni spori- dies, ni gongyles. La forme générale l’a seule occupé. PTILOTA. AG. Frucrus duplex : 1° capsuzæ ramulo pedunculiformi suffultæ, involucratæ , mvolu- cro tetra-heptaphyllo incurviusculo, sPoriia oblonga, mutuà pressione polyedra , intùs granulosa, purpurea, includentes ; GoNGyzi sphærici, majusculi, pleramquelineàradiante tri-plurifidi, limbo lato cincti, pinnarum apicibus affixi. FRoNs membranaceo-cartilagi- nea , pinnata , jugamento plano vel compressiusculo , pinnis densis pectinatis. COLOR purpureo-roseus. PTILOTA PLUMOSA. Ac. P. fronde compressä cartilagineä dichotomè ramosâ, ramis pinnato-pectinatis, pinnulis oppositis lan- ceolatis, capsulis demüm involucratis majusculis ramulo suffultis. Fucus plumosus. Lin. Mant., p.134. FL. Dan., t. 350. Bory, Essai sur les îles Fortun., p. 5304. Turn. Hist. Fuc.,t. 60 Engl. Bot., t. 1308. Ceramium plumosum. Roth, Cat. Bot., 111, p. 153. Plocamium plumosum. Lamx. Essai, p. 50. Duby, Bot. Gall., p. 949. Ptilota plumosa. 49. Spec. Alg., 1, p. 585. Syst., p. 195. Syn., p. 59. Lyngb. Hydrophyt., p.38. Bonnem. Hydroph. loc., p. 21,t. 3,f. 1. Grev. Alg. Brit., p. 154, t. 46. Hook. Engl. FL., v. 1. p. 507. Os. Nous ne citons cette espèce, qui ne se trouve pas dans notre collection, que d’après l’autorité de M. Bory qui l'énu- mère parmi les Thalassiophytes des Canaries. Trib. IV. GASTEROCARPE Æ. GREY. HALYMENIA (2). Ac. reform. SPORIDIA minuta, purpurea, innucleos sphæricos, punctiformes, substantiæ frondis in- teriori penitüs immersos , interdüm ocellatos seu circulo dilutiori cinctos, collecta. Frons subplana aut cylindrica , gelatinoso-membranacea, roseo-rubra , plùs minüsve regulariter dichotoma , segmentis sæpè laciniatis. SrRuCTURA filamentosa. (4) Conf. Flora, Juny, 1856, t. 3, f. 30. (2) Ainsi que l'avait pressenti Lamouroux (Essai. p. 45) l'Halymenia furcellata Ag. doit servir de type à un genre nou- veau. Parfaitement distincte par la structure de sa fructification, elle ne saurait plus long-temps rester réunie avec ses an- ciennes congénères. En attendant que je puisse donner une description complète et une figure analytique de ce genre que je dédie à cinnanr, celui que lui avait consacré Scopoli n’ayant pu être adopté, je me contenterai de le signaler ici dans les termes suivans: GINNANIA. MonTAG. ms. FRUGTUS : GLOMERUL sporidiorum sphærici, frondibusimmersi. NUCLEUS èfilis constat articulatis numerosissimis quoquo- versüm irradiantibus, in articulo quorum extremo SPORIDIUM oblongum gigartoideumvye continetur. Membrana tenerrima tenuissimè punctulata, diaphana, ad maturitatem fructûs massam filorum investit. FroNS filiformis, teres, pluriès dicho- ( 163 ) HALYMENIA FLORESIA. Ac. H. fronde gelatinoso-membranaceâ plan tripinnatifidâ, pinnis linearibus sparsis, basi non attenuatis erecto-patentibus , supremis angustioribus serratis, sporidiorum roseorum angulatorum glomerulis frondi immersis punctiformibus sub lente ocellatis. Srrucrura : tota Alga constituta est à fibris hyalinis crassis confervoideis dichotomo-ramosis , articulus quarum summus granum coloratum continens ad peripheriam spectat. Epidermis anbista, ut videtur, omnia religat. Fucus Floresius. Clem. Ens., p. 312. Turn. Hist. Fuc, t. 256. Fucus -proteus. Delile. Égypt., t. 58, f. 1-4. Halymenia Floresia. 4g. Spec. Alg., p. 209. Syst., p. 245. Halymenia Proteus. Spreng., |. ©. p. 535. Has. In littore ad promontorium, quod Punta de Telda dicitur, rejectam legit cl. Despréaux. HALYMENIA CYCLOCOLPA. Montac. H. fronde gelatinosâ carnoso-membranaceâ plano-expansà irregulariter subdichotomä, laciniis corni- culatis obtusis, axillis rotundatis. Platoma mullifidum. Schousb., ms. ex specim. in Herb. Webb. asservato. Has. In littore Teneriffæ à cl. Webbio semel inventa. Desc. Rapix callus exiguus. Frons carnoso-membranacea, valdè gelatinosa , è basi attenuatà filiformi brevis- sim mox in laminam expansà circumscriptione ovalem aut semiorbicularem, 2 poll. et quod excedit altam, ses- quipollicem latam, planam, irregulariter subdichotomam vel ex utroque latere lacinias emittentem basi cunei- formes , apice rotundatas, 2-5 lin. latas, plurièsque divisas , divisionibus ultimis emarginato-bifidis, interdüm Cornu Damæ referentibus , axillis laciniarum divisionamque rotundatis, orbes amplos, sæpè ob lacinias inter se commissas completos efformantibus. SrRucrURA generis. Totum stratum medullare è filis constat geniculatis hyalinis, quæ , ut quodque quàm proximé peripheriam aecedit, dichotomiis repetitis successivè brevioribus eamdem seu stratum exteriorem constituunt. Epinermis tenuissima anhista omnia involvit. Frucrus: capsulæ per frondem ubiquè sparsæ , minutissimæ, nullo circumdatæ cireulo dilutiori, nimirüm non ocellatæ , sporidiis ovoideis pur- pureis refertæ et substrato corticali nidulantes Cozor roseo-purpureus. SUBSTANTIA humecta carnoso-gelatinosa, crassa, exsiccata collapsa membranacea subcornea , marginibus non tamen exactè contiguis. Os. J’ai sous les yeux deux échantillons de cette espèce, l’un recueilli à Tanger, par Schousboe, et donné comme type de son nouveau genre Platoma (Platoma multifidum Schousb. exsic.) l’autre, trouvé sur les côtes de Ténériffe par M. Webb. Tous deux sont fructifiés, mais le dernier est beaucoup plus avancé que le premier. J’ignore, car M. Webb ne s’en souvient pas, si, dans l’état frais, la fronde de cette Algue est plane ou cylindrique, solide ou tubuleuse, mais l’organisation et la fructification en font certainement une Halyménie. Les filamens qui com- posent la couche centrale ou médullaire sont cloisonnés ou articulés de distance en distance, et s’épanouissent vers la sur- face en dichotomies dont les rameaux fastigiés contiennent des granules roses, tandis que dans les Dumonties le réseau de la membrane est celluleux. Notre espèce à laquelle je n'ai pu conserver le nom spécifique de Schousboe, parce que le toma, fastigiata, membranaceo-gelatinosa, intüs filamentis constans intricatis, hyalinis, è cellulis periphericis membranæ corticalis, ut videtur, oriundis, vel saltem ad easdem spectantibus. Malgré la forme remarquable du fruit, je ne me dissimule pas les difficultés qu’on pourra élever contre ce genre, lors- que j'aurai montré surtout que l'Halymenia capensis, en apparence semblable par le port, offre pourtant la fructification des vraies Halyménies. Si l’on y regarde de plus près, on se convaincra néanmoins que ces deux algues, peu différentes, il faut en convenir, sous le rapport de la structure des frondes, sont pourtant très-dissemblables sous bien d’autres rapports. La fructification du genre que je propose ici a quelque analogie avec celle (la capsulaire) des Thamnophores et de quelques Gélidies. 1) existe cependant entre le nucléus de ces genres et celui du genre Güinnania, une différence essentielle tout-à-fait dépen- dante du mode d'évolution, et qui consiste en ce que les filamens du nucléus, dans les premiers, ne peuvent irradier que vers les points d'un hémisphère, puisqu'ils naissent du fond d’une capsule, tandis que dans le dernier, libres au mi- lieu du tissu des frondes et n’adhérant que par une extrémité au centre du nucléus, ils rayonnent, en effet, vers tous les points d'une sphère et composent un glomérule arrondi à la périphérie duquel se forment les sporidies. ( 164 ) caractère qu'il exprime convient au plus grand nombre de ses congénères, se rapproche, par la forme, de mon Haly- menia algeriensis qui en diffère par les divisions de sa fronde régulièrement bipennées. Elle a bien aussi quelque ressem- blance, éloignée pourtant, avec le Dumontia ventricosa, mais elle en est génériquement distincte, HALYMENIA CLAVÆFORMIS. Sun. H. fronde è basi scutatä angustä sensim cuneato-dilatatä , apice rotundatä integrà vel pluriès fissä, marginibus rectis undulatis, sporidiorum glomerulis punctiformibus sparsis obscurè brunneis. Halymenia clavæformis. Suhr in Flora, 1831, p. 675. Ogs. Cette Algue, que je n’ai pas dû passer sous silence, quoiqu'’elle soit imparfaitement caractérisée , a été trouvée aux Canaries et communiquée à l’auteur par le professeur Mertens. HALYMENIA CAPENSIS. Moxrac. H. fronde elongatà filiformi tereti-compressä articulato-subconstrictâ , exsiccatione longitudinaliter rugulosä , dichotomä , segmentis sensim brevioribus , supremis fastigiatis, sporidiis ovato-polyedris in glomerulos sphæricos aggregatis membranâque hyalinà circumductis. Halymenia furcellata var. capensis? Ag. Spec. Alq., 1, p. 214. Gigartina dichotoma. Despr. ms. in Schedulà. Has. In littoribus insulæ Canariæ lecta. Os. Non-seulement cette Algue ne peut appartenir comme variété à l’Halymenia (Ginnania Nob.) furcellata, maïs elle en diffère génériquement. L'organisation est, à la vérité, assez semblable à celle qui caractérise mon nouyeau genre, mais la consistance, le port, et surtout la structure du glomérule des sporidies sont essentiellement distincts. Gette espèce, quoique filiforme, est organisée comme toutes les autres Halyménies, même planes, que j'ai eu l'occasion d'étudier. Je l'ai déjà expliquée du mieux que je l'ai pu, à l'occasion des H. Floresia et cyclocolpa. Je n’ajouterai que quelques mots. Si l’onsoumer au microscope l'extrémité d'un rameau de la fronde préalablement placée entre les deux la- mes de l'instrument de Schiek nommé Compressorium, on observe, à mesure que l’on serre la vis de pression, que ceux des filamens, dont j'ai dit que cette fronde était composée, qui forment la terminaison des rameaux, se séparent facilement les uns des autres et ressemblent assez bien à ceux qui dans le genre Polyides constituent cette sorte de fructification qu'on appelle des Némathécies. Dans l'Halymenia capensis , ou du moins dans l’Algue que j'y rapporte, cette structure est des plus évidentes et des plus jolies à voir; et comme c’est au milieu de ces filamens dichotomes que sont placés les glomérules des sporidies, on voit sur-le-champ l'analogie qui lie l'une et l’autre fructification et les deux genres qui les portent, La différence consiste en ce que l’une est enterocarpe et que l’autre est ectocarpe, toutes deux cependant se trouvant nichées entre des fila- mens. La structure de l’Algue dont nous nous occupons offre encore un trait caractéristique. Dans sa jeunesse, et bien long-temps avant le développement des sporidies, on aperçoit sous l’épiderme ou entre les dernières dichotomies des filamens composant la fronde, une quantité considérable de cellules trés-grandes, isolées, contenant un nuage opalin. Ce nuage, qui n’est sans doute qu'une sorte de cambium, s'organise peu à peu en sporidies. Avec un peu de patience on peut observer toutes les transitions, depuis les plus petites utricules vertes jusqu'aux séminules roses, granuleuses el- les-mêmes intérieurement. La cellule mère, membraneuse, anhiste, pellucide, conserve toujours une assez notable épaisseur. Nos exemplaires de cette espèce varient beaucoup, quant à la grandeur et à la circonscription générale. Ceux envoyés par M. Despréaux ont jusqu'à neuf pouces delong ; ils sont irrégulièrement dichotomes, à divisions de plus en plus courtes à mesure qu’elles s'élèvent ; les dernières sont fastigiées. La fronde, dans l’état de dessication, est plane, mais elle s’arron- dit par l'immersion dans l'eau, sans devenir pourtant jamais parfaitement cylindrique. Ceux recueillis par MM. Webb et Berthelot ontun autre facies, maïs sont toutefois identiques aux premiers, quant à l’organisation. Leur circonscription est semi-orbiculaire. Ils n’ont que deux pouces et demi ce hauteur, et dans cet espace se divisent en dichotomies aussi nombreuses que les précédens, qui en ont neuf, comme je l'ai dit. C’est ici surtout que le caractère dont j'ai fait mention dans la diagnose, s’observe d’une manière tranchée, je veux parler de ces rétrécissemens de Ja fronde qui lui donnent l'aspect et le port du Fucus constrictus, Turn., t. 132. C’est au point que la description et la figure publiées par le sa- yant phycologue anglais conviennent assez bien à nos échantillons. Enfin, un exemplaire cueilli aux Canaries par Broussonnet et communiqué à M. Webb par M. Bouchet, de Montpellier, est encore plus court que ceux rapportés par les auteurs de l’histoire naturelle des Canaries. Broussonnet nommait cette Algue : Geramium fucoides. ( 165 ) DUMONTIA. Lamx, Frucrus duplex : 1° sporinionum glomeruli sphærici ad membranam frondis intüs adnascentes ; 2° GONGYLi ternati hinc indè sparsi. FRoNs ovata aut cylindrica, simplex _vel ramosa, membranacea , purpureo-rubra, intùs cava, humore mucilaginoso repleta. STRUCTURA Cellulosa. DUMONTIA CANARIENSIS. Monrac. D. stipite abbreviato in frondes plures inflato cylindricas obovatas , intüs cavas, simplices aut è peri- pheriâ ramenta consimilia emittentes ; gongylis ternatis per frondem sparsis. Has. In littoribus insulæ Canariæ, ad Isletam , invenit cl. Despréaux. Desc. Rapix callus minimus. FRONDES ex eodem stipite seu caule filiformi abbreviato bilineari surgunt plu- res , juniores clavæformes , adultæ obovatæ , basi attenuatæ, quasi petiolatæ, intûs cavæ, novem lineas longæ , dia- metro tantüm bilineari , apice rotundatæ , plerûmque simplices, interdüm verù ramenta consimilia, brevissima , rarû lineam superantia , passim è peripherià nec ad ortum ullo modo constricta progignentes. Hæ frondes , quæ, dûm vivunt, humore mucilaginiformi repletæ sunt , è cellulis constant tenuissimis, pellucidis et sub microscopio composito vix perspiciendis , epidermide punctulato religatis. Frucrus : coNGvzi, utin Zridæa reniformi Grev. (Alg. Brit. p.461.) ternati, purpureiï, hinc indè sub epidermide sparsi. CoLor roseus vel purpurascens in viridem transiens , maximè fugax. SUBSTANTIA gelatinoso-membranacea, tenerrima. Vix bujus loci Dumontia ovalis Suhr (Flora, May, 4840, p. 274. n. 48) cujus exemplar, mancum quidem, be- nignè mecum communicavit celeb. Lehmann, cùm el. Subr fructum quidem planè diversum, substantiam coriaceam, coloremque obscurè purpuream Algæ suæ tribuit , omnia meæ prorsüs aliena. Trib. VII. CERAMIEÆ. DuBy. DASYA. Ac. Frucrus duplex : 1° Capsuzæ rostratæ, sessiles aut sæpiüs pedicellatæ sPoRIDIA- pyriformia fundo eorum filis articulatis affixa includentes ; 2° sricaipra lanceolata velovata gongylos sphæricos, limbo hyalino cinctos, in fascias transversales parallelas dispositos, vel et sparsos , foventia. FRons plerümque filiformis, rariüs plana, con- tinua , longitudinaliter densè striata aut celluloso-reticulata , ramosa , emittens variè in diversis speciebus penicillos laterales filorum articulatorum, minutissimorum, di- chotomorum. Coror roseus vel fusco-purpureus. SUBSTANTIA coriacea vel lubrica, gelatinosa. DASYA BAILLOWIANA. Monruc. D. fronde tereti filiformi sensim attenuatà laxè dichotomä , ramis elongatis simpliciusculis, ramellis . penicilliformibus tenuissimis totà obsessä ; fructu duplici in individuis diversis : capsulis pedicellatis rostratis sporidia pyriformia basi affixa includentibus; stichidiis seu receptaculis lanceolatis gongylos basi immersos foventibus. Baillowiana. Grisel. Observ. Venet., 1758. cum icone. Fucus Baillowiana. Gmel. Hist. Fuc., p, 165. Sphærococcus pedicellatus. Ag. Spec. Alg., r, p:321: Dasya pedicellata. Ejusd. Syst., p.211. Rhodonema elegans. Martens, Reise, t. 8. Baïllowiana Grisellini. Nardo, ex specim. à cl. Meneghini accepte. ( 166 ) Chondria pedicellata. Spreng., |. c. p. 340. Dasya elegans. Ag. Spec. Alg., 11, p. 417. Ceramium penicillatum. Bertol. in Moris, Elench. Stirp. Sard. ex spec. ab amic. De Notaris mecum communicato. Alga senescens et ramell. penicillis orbata. Has. Ad littora insulæ Canariæ , imprimis loco Cuesta de Silva dicto à cl. Despréaux semel lecta. À mari profundo cum rete extracta. Oss. M. Despréaux a adressé deux seuls individus de cette magnifique T'halassiophyte. L'un porte des stichidies, l’autre est couvert de capsules. Ces échantillons ne diffèrent de ceux de l’Adriatique et de la Méditerranée que par un diamètre un peu plus grand de la fronde principale. Ce diamêtre, dans l’état de collapsus de la plante sèche est d’envi- ron une ligne et demie. Des échantillons provenant de Cette, que je tiens de l’amitié de M. Bouchet, ont près d’une ligne vers le bas, et ce sont les plus gros que je possède. Ceux de Venise ont tout au plus une demi-ligne de diamètre, dans le même état de dessic- cation. DASYA DELILEI. Monrac. D. fronde primariä (caudice) repente, secundariis erectis filiformibus teretibus fastigiato-ramosis, ra- mis penicillatis sparsis, (an collapsu ? ) applanatis pectinato-bipinnatis articulatis , articulis diametro sub- brevioribus, capsulis globosis acuminatis longè pedicellatis sporidia pyriformi-clavata foventibus. Fucus taxiformis! Delile, Égypt., p. 151, t. 57. quoad habitum bona. Chondria taxiformis. Âg. Spec. Alg., 1, p. 368. Spreng., |. ©. p. 340. Has. In rupibus submarinis æstu maris relictis præsertim ad littora hujus linguæ terræ, quæ in insulâ Canariâ 1sleta audit , à clarr. Webb, Berthelot et Despréaux lecta. Deso. Frows primaria seu candex prostrata , intricata, rupibus ope ramulorum in pseadorhizas transformato- rum adrepens, fili sutorii crassitudine , à basi frondium deciduarum persistente spinulosa , frondes secundarias sursüm emittens erectas , intervallo pollicari minoreque sejunctas, digitales vel ætate provectiori dodrantalesque filiformes, gelatinoso-cartilagineas, eâdem ac caudicis crassitudine gaudentes, altitudine 4-2 poll. indivisas, dein ramis obsifas sparsis, fastigiatim dispositis, habitum elegantissimum Populi fastigiatæ vel Taxi (undè nomen Deli- leanum) huic speciei præbentibus. RAmI membranaceï, collabescentes, inferiores superioresque abbreviati, 3-9 lin. longi, medii longiores, sescunciales, omnes patentes aut patenti-erecti, continui, penicilliformes et ramulis tenerioribus undiquè vestiti, RAMuz: tenuissimi, complanati ( an et collapsu ?) distichè bipinrati, alterni, obso- letè articulati, articulis diametro æqualibus, in medio tantüm striâ longitudinali angustissimà, ad utrumque finem incrassatà notati. PINNULÆ verû ultimæ confertæ, ferè arachnoideæ, incurviusculæ , articulis magis conspicuis diametro duplè longioribus insignitæ, quorum striola media angusta jàm memorata utrinquè cellulam duplô triplôve latiorem sibi comitem adjungit. Frucrus : CAPsULÆ ad basin ramorum laterales, pedicello semilineari suffultæ, sphæricæ, diametro iineari , apice in tenerâ ætate acuminato-mucronulatæ, tandem muticæ, glomeru- Jam sporidiorum intensiüs coloratum includentes. SporriA clavata , pyriformia, rosea, intùs tenuissimé gra- nulosa , filamentis pellucidis articulatis è fundo capsulæ irradiantibus suffulta. Cozor frondis ramorumque primo roseo-purpureus, ant purpureo-violaceus, cum ætate evanidus, lutescenti-albas, pallescensque. SugsranrrA frondis cartilagineo-gelatinosa, ramulorum membranacea tenerrima. Chartæ frons autem laxè ant non, rami vero penicillati arctissimè adhærent. Os. D'après une analyse microscopique des échantillons des Canaries, j'avais depuis long-temps ramené cette Algue à sa véritable place, quand un exemplaire du Fucus taxiformis, provenant de l’herbier de Desfontaines, me passa sous les yeux etme sembla, par son port, du moins, car la fructification était encore inconnue, avoir une frappante ressemblance avec ma plante que je croyais encore inédite. L'examen que je fis sur-le-champ des dernières pinnules de cet exemplaire me convainquit que l’analogie n’était point trompeuse, que les deux plantes étaient identiques, et que l'espèce appartenait au genre Dasya, dont elle forme un passage au Bonnemaisonia. Si j'en dois croire une étiquette de Labillardière, cette même plante qu’on retrouve dans son herbier , aurait été re- cueillie par lui sur les rivages de la Nouvelle-Hollande, à Van Diemen, ou, ce qui est plus probable, sur les côtes de la Syrie. L'exemplaire est chargé de fructifications capsulaires, maïs les rameaux sont tellement agglutinés entre eux, que ce n’est qu'avec les plus grandes difficultés que j'ai pu m'’assurer de leur organisation, laquelle ne diffère en aucune manière de celle du Dasya africain. Usant du droit de choisir entre le nom spécifique déjà consacré, et celui du botaniste qui a découvert et décrit le pre- ( 167 ) mier cette charmante Thalassiophyte, j'en fais hommage à mon excellent ami et compagnon d'Égypte, M. le professeur Delile, auquel je désire par là donner un témoignage public de ma cordiale amitié. EXPLICATION DES FIGURES. PI. vin, fig. 6, £. fronde dressée du Dasya Delilei Montag. chargée de fructifications capsulaires et vue de grand. nat. Cette figure montre en # la fronde primitive ou rampante d’où partent et s'élèvent les frondes fertiles. On en voit souvent huit ou dix sortir du même filament. Ici, pour épargner la place , on s’est borné à en représenter une seule, et à en indiquer deux autres. #, un des rameaux latéraux grossi sept fois. v, l’extrémité d’une des dernières pinnules cloisonnées ou pour mieux dire articulées, vue à un grossissement de quatre-vingt-dix fois. Il est bon d'observer qu’on ne peut bien voir cette organisation qu'avec le second objectif, c’est-à-dire, à un grossissement d’environ quatre cent fois, mais comme le dessin, calqué sur un modèle aussi fortement grossi, eût pris une place destinée à d’autres objets, je l'ai fait réduire au quart par le peintre. x, quart de la circonférence d’une coupe horizontale de la fronde pour montrer sa structure cellulaire ; cette figure est grossie quarante fois. y, capsule pédon- culée, grossie seize fois. La partie centrale , colorée en un pourpre assez vif, est composée de sporidies. Gelles-ci, réunies en masse et à différens degrés d'évolution, sont vues en z à un grossissement de qua- tre-vingts diamètres. Enfin, en +’, on en voit deux isolées, grossies cent quatre-vingt-dix fois, et munies encore, à leur partie amincie, du filament cloisonné dans le dernier article duquel elles se dévelop- pent. DASYA ACANTHOPHORA. Monrac. D. fronde filiformi , basi tereti cartilagineä repente intricatä , demüm erectä laxè et subdistichè ra- ; te ; mosissimâ , ramis elongatis erectis supremisque compressis strictis , ramulis subdistichis spinæformi- bus brevissimis penicillatis totâ obsità , capsulis ovato-lanceolatis acuminatis, gongylis (stichidia) ter- - natis in ramulos immersis. Has. Hujusce speciei procul dubio novæ aliquot specimina hamo aflixa et è profundo mari ducta se- - mel in portu Gando insulæ Canariæ, Junio 1839, legit el. Despréaux. Desc. FRonDEs coniinuæ, filiformes , basi teretes, cartilagineæ (utrüw repentes an tantüm decumbentes mihi in iucerto est) intricatæ, demüm erectæ, dodrantales majoresque , infernè semilineam latæ, sensimque attenuatæ, laxè et irregulariter dichotomo-ramosæ. Ram longissimi, conformes, infernè longioribus( 2-4 poll.) supernè bre- vioribus intervallis sejuneti , iterüm distichè ramosi , ramis secundi ordinis subvirgatis, ramo scilicet altero bre- viore, axillis acutis, omnibus tamen strictiuseulis et ferè æquali magnitudine, ita ut tota Alga fastigiata appareat. Frondes ramique ramulis obsessi sunt subgeminis, ad speciem distichis, brevissimis, continuis, lineam longis, in- tervallo lineari vel semilineari distantibus, patentibus, spinulæformibus, axillis rotundatis.. Ultimæ ramulorum divisiones, ut pinnulæ sequentis, flexuosæ, è quâque convexitate emittunt fila dichotoma, tenuisssima, articulata, articulis diametro 2 plô 5 plôve longioribus, rosea, penicilliformia ; quibus elapsis , ramuli denudati spinulas refe- runt. Frucrus duplex : 4° CAPSULÆ in ramis laterales subsessiles aut saltem breviter peduneulatæ, ovato-lanceo- latæ, acuminatæ , ferè millimetrum longitudine metientes sporidiaque ovato-pyriformia iucludentes; 2° conevx ter-quateraati in ramulis indè torulosis sparsim immersi, non ocellati. Cozor fuscus, exsiccatæ nigricans, peni- cillorum roseo-fuscescens. SugsranTrA fili decumbentis corneo-cartilaginea , ramorum cartilagineo-gelatinosa, exsiccatione collabens, filorum penicilliformium membranacea tenuissima. Chartæ vitroque arctè adhæret. Os. Cette espèce et la suivante ont la plus grande affinité. Outre la couleur, qui est er effet semblable, les dernières ramifications, ou les ramules penicilliformes sont conformées de la même manière. Mais lastature, et le mode de ramifica- tion d’où résulte le port, me semblent fort différens. Tout en convenant donc des rapports étroits qui lient ces deux plantes, je ne saurais me faire à l’idée que l’une ne soit qu'une forme allongée de l’autre. Par leurs gongyles épars dans les derniers ramules, qu'elles rendent comme gibbeux, au lieu d’être rangés par séries linéaires, ces deux Céramiées forment une sorte de transition au genre Polysiphonia. C’est au hasard que l’on doit la connaissance de cette espèce. Il paraît qu’elle habite à de grandes profondeurs. La li- gne à l’hameçon de laquelle se trouvaient suspendus les échantillons adressés par M. Despréaux, avait, selon ce naturaliste, plus de deux cents brasses de longueur, ce qui ne veut pas dire pourtant que notre Algue existe à une si grande distance de la surface de la mer. ( 168 ) EXPLICATION DES FIGURES. PL. vus, fig. 5. p. Dasya acanthophora Montag. de grandeur naturelle. Pour ne pas prendre une place précieuse, on à élagué un second rameau p’ aussi grand que celui qui est figuré ici. On voit en q un des ramules spiniformes qui garnissent le filament principal et les rameaux; il est grossi dix fois. On y peut remarquer en q° le faisceau penicilliforme de filamens roses dichotomes et articulés qui le termine, et en g” q”, deux fructifications gongylaires. r, montre une coupe transversale du bas du filament prin- cipal , grossie seize fois. s, une des capsules que j’ai trouvées le long de celui-ci et dans laguelle on voyait, par transparence , quelques sporidies détachées qui y séjournaient encore ; même grossissement que le précédent. s ces sporidies libres , grossies environ cinquante fois. DASYA SOLIERI. J, Ac. mss. D. fronde cartilagineä continuâ basi latiusculà compressä attenuatâ decomposito-pinnatà , pinnulis simplicibus flexuosis obsoletè articulatis, parte convexà fila dichotoma articulata emittentibus gongy- losque ternatos sparsos foventibus. Hutchinsia flexella. 4g. Spec. Alg., 11, p. 63. Dasya Solieri. Ag. Jun. ex specimine ab ipso mecum benignè communicato. Has. Ad promontorium, quod Punta de Melenera vocatur, in insulâ Canariä à cl. Despréaux lecta. Oss. J’ai reçu de plusieurs de mes correspondans, des échantillons de eette espèce, qui n’est pas rare dans la Méditer- ranée. MM. Solier, J. Agardhet Requien l'ont cueillie à Marseille. Elle se distingue sur-le-champ de la précédente, par sa taille qui excède rarement {rois pouces et surtout par sa ramification tri-quadripennée. Je passe sous silence une foule d’autres caractères moins imporlans. DASYA ARBUSCULA. Ac. D. fronde subcontinuâ , densè lineari-striatà basi denudatä irregulariter ramosâ, ramis densis ramel- lisque articulatis , articulis diametro sesqui-duplô longioribus ; fructu duplici : capsulis ovoideis sessi- libus, apice cylindrico demüm poro terminali pertuso, sporidia ovato-pyriformia includentibus ; stichi- diis oblongis acuminatis gongylos ternatos serie duplici triplicique foventibus. Conferva Arbuscula. Dillw. Syn. of. Brit. Conf., p. 80, t. G (non t. 85). Dasya Arbuscula. Ag. Spec. Alg., 11, p. 121. pro parte. secundüm specimina Massiliensia authentica à cl. J. Agardhio accepta. Gaillona Boucheri (1). Bonnem. Hydroph. loc., p. T1. Gaillona punctata, Ejusd., 1. c. p. 69. fide cl. Crouan. Ceramium Boucheti. Duby, Bot. Gall., p. 969 Ceramium Boucheri. Ejusd., 2e Mém. Céram., p. 15. Crouan, Ann. Sc. nat. 2° sér. Bot. tom. 5, p. 185, t. 5, fig. 1, 2. (excel. syn. Dasyû simpliciusculà et D. spinellä Ag. et Gaillonä versicolori Bonnem. quæ mihispec. distincta.) Dasya Hutchinsiæ. Harv. in Hook. Engl. FL, v. 1. p. 355. secund. descriptionem iconemque citatam. Exsic. Desmaz. Crypt., n. 1001-1005. (sub Ceramio Boucheri). “Has. In Cystosetrd discorde pauca individua fertilia inveni. Os. Deux plantes bien diverses ont été publiées sous le même nom spécifique d’arbuscula par Dillwyn et Lyngbye. Smith, dans lEnglish Botany, pl. 1916, a reproduit l’une des deux sous le même nom. Dans son Systema Algarum, M. Agardh les maintient encore réunies sous le nom de Ceramium Arbuscula, et Bonnemaison (Hydrophytes loculées) les croyant aussi identiques, suit l'exemple du phycologue suédois. L'erreur dans laquelle sont tombés tant de botanistes, erreur qui règne encore aujourd'hui, tire principalement son (1) J'ai déjà relevé plusieurs fois cette erreur dont Bonnemaison s’est rendu le premier coupable, pour avoir sans doute mal lu l'étiquette de l'échantillon trouvé dans l’herbier de Lamouroux. L'inventeur de J’Algue en question dans la Médi- terranée est, en effet, M. Bouchet-Doumeng, de Montpellier, qui a exploré avec tant de succès le port de Cette et le litto- ral de Maguelone. ( 169 ) origine de ce que Dillwyn tout le premier, et les phycologues qui l'ont suivi, jusqu’à M. Agardh, ont confondu ensemble la plante figurée et décrite t. 85 (Brit. Conf.), et celle que l’auteur anglais a fait représenter à la planche supplémen- taire G., et dont il ne dit que quelques mots à la page 80 de l'introduction. Bonnemaison n’a pas su faire cette distinction : à l’occasion de son Gaillona Arbuscula, il a cité toutes les figures des Conferva et Callithamnion Arbuscula de Dillwyn, de Lyngbye et de Smith, sans se douter qu'il confondait deux Algues essentiellement différentes. Mais comme il possé- dait l’une et l’autre, et que toutes deux ne pouvaient être rapportées à la planche 85 de Dillwyn, il établit d’abord son Gaillona punctata , puis son Gaillona Boucheri, qui n’en est qu’une forme, n’imaginant pas que la pl. G. du même au- teur pouvait leur être applicable. Le même reproche ne peut être adressé à M. Agardh qui, venu plus tard, il est vrai, s’est enfin aperçu que les figures de cette pl. G. ne pouvaient s’accorder ni avec celles de la pl. 85, ni avec celles 1, 2, 5, de la pl. 38 de Lyngbye, ni même, et à plus forte raison, avec celles dela pl. 1916 de l’English Botany. C'est alors que dans son Species Algarum, il a enfin distingué sous le nom de Dasya Arbuscula l'espèce figurée pl. G. et qu'il a réuni sous celui de D. spongiosa tout ce qui se rapportait aux autres figures, Les choses en étaient |à quand M. Duby publia d'abord son Botanicon Gallicum, puis successivement ses trois Mémoires sur les Céramiées. C’est dans ces deux ouvrages qu'on voit reproduit, mais sous le nom générique de Ceramium, le Gaillona Boucheri de Bonnemaison. Il paraït que l’auteur tenait sa plante de M. Chauvin, et que, du moins à cette époque, il n’avait pu remonter aux sour- ces en consultant l'ouvrage de Bonnemaison. C’est d'autant plus malheureux qu'avec l'esprit de critique dont il est émi- nemment doué, il n’eût pas manqué de reconnaître et d'éviter l'erreur insigne commise par ce dernier. Il aurait, en effet, facilement constaté et presqu'en même temps que M. Agardh, que les deux figures données par Dillwyn ne pouvaient s’appliquer à la même espèce, et que l'une d’elles représentait fidèlement son Ceramium Boucheti, MM. Crouan sont tombés dans la même faute, et par les mêmes causes. Ils ont admirablement analysé et décrit leur Cera- mium Boucheti et non Boucheri, encore une fois, et leur figure donne très-exactement les deux sortes de fructifications. Maïs je les adjure de consulter la planche G de Dillwyn, et de me dire s’ils trouvent différentes des leurs les figures qui représentent l'espèce en question. J’ai trop de confiance dans leur bonne foi pour douter un instant qu’ils n’en confessent pas l'identité parfaite. Or, M. Agardh ayant cité cette figure comme type de son Dasya Arbuscula, il n'y avait pas de raison pour que son nom spécifique fût rejeté. Que si MM. Crouan, à l'exemple de M. Duby, n’entendaient pas adopter le nom générique, ils en avaient bien le droit; mais les lois de la nomenclature devaient au moins les astreindre à admet- tre le nom spécifique le plus ancien. Si chacun, en effet, sans autre règle que son caprice, était libre de changer ainsi le nom des espèces, nous verrions bientôt la science périr accablée sous le faix d’une synonymie inextricable. Quant à celle que ces messieurs ont donnée de leur Ceramium Boucheri, je n'en puis dire autre chose, sinon qu’elle ne repose pas sur l'examen d'échantillons authentiques et qu'elle a probablement été faite d’après des descriptions. J'en puis porter un ju- gement d'autant plus assuré que je tiens de M. J. Agardh les types de la plupart des Algues qu’ils y énumèrent. On ne saurait donner trop d'éloges à la belle publication cryptogamique que poursuit d’une manière infatigable M. Desmazières. C'est dans son vingt-et-unième fascicule que j'ai pris connaissance du Geramium Bourheri qui figurait bien dans ma collection, mais sous son vrai nom, celui de Dasya Arbuscula. Par la même raison qu'on peut s’étonner à bon droit que moi, qui ai fait des collections d’hydrophytes dans les deux mers, qui en outre en ai reçu un si grand nom- bre de toutes les mers du monde, je sois arrivé jusqu'à ce moment sans posséder sous son nom d'emprunt le Ceramium Boucheti, on doit être tout aussi surpris de ne voir aucun Ceramium Arbuscula figurer dans le Botanicon Gallicum. C'est tout simplement que sa place était usurpée. Il est donc juste de la lui rendre. | Nos échantillons, qu'on peut rapporter à ceux publiés en nature au numéro 1005 des Cryptogames du Nord, n’offrent que la fructification stichidiaire. Celle-ci résulte de la métamorphose d'un rameau. Dans un échantillon recueilli en Corse par mon ami Soleirol ,tous les ramules d’un même rameau étaient changés en stichidies. Dans un exemplaire de Cher- bourg communiqué par M. Pelvet sous le nom de Dasya spinella, mais qui appartient bien à notre espèce, la fructifi- cation stichidiaire occupe le bas du rameau, ce qui n'empêche pas qu’au de là il ne se ramifie comme tous les autres. La même métamorphose a lieu pour les capsules des Polysiphonies. En étudiant un jour une espèce de ce genre que je re- grette beaucoup de n'avoir pu faire figurer, j'ai observé de la maniere la plus manifeste que les parois striées d'une cap- sule étaient formées par les endochromes qui, comme chacun sait, sont multiples dans les filamens du genre Polysiphonia. Leur dimension décroissait, en effet, de la base au sommet de la capsule. Celle-ci contenait des sporidics pyriformes à l'état de maturité. M. Agardh a observé la même structure dans la capsule du Polysiphonia violacea. POLYSIPHONIA. GREv. Frucrus in diversis individuis duplex : 1° Carsuzæ laterales, globosæ vel ovato-ur- ceolatæ, apice dehiscentes, sporidia pyriformia fundo affixa includentes ; 2° Goncvyi ter- nati aut quaternati (Stichidia Ag.) in ramulis indè tumidis moniliformiter seriati. FizA III, —(PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT, cELLUL.) — 22 (170 ) cylindrica, primaria continua aut articulata, articulis cylindricis, variè ramosa. Rai secundarii articulati, è cellulis constantes coloratis axi parallele circumpositis (Endo- chromata Gaïill.) quoad longitudinem numerumque maximè variantibus, à proximis tüm superioribus, tùm inferioribus, intervalo plûs minüsve pellucido, quod geniculum vocant, sejunctis. POLYSIPHONIA FRUTICULOSA. SpPRENG. P. radice scutatà , filis primariis tereti-filiformibus continus rigidis dicho-trichotomis , dein in ra- mos alternos subpinnatos virgatos decompositis, ramulis abbreviatis supernè rigidiusculis subfastigiatis infernè recurvo-squarrosis pinnato-multifidis, articulis in filo primario obsoletis, in ramulis diametro dimidiè brevioribus , venis sæpiùs anastomosantibus ; capsulis ovatis lateralibus sessilibus. Fucus fruticulosus. Wulf. in Jacq. Collect., 11, p. 439, t. 16, f. 1. Engl. Bot., t. 1686. Turn. Hist. Fuc., t. 297. oplima. Ceramium Wulfenii. Roth, Cat. Bot., 11, p. 140. Grammita Wulfenii. Bonnem. Hydrophyt. loc., p. 27. Grammita fruticulosa. Desrnaz. Crypt. exsic., n. 255. Hutchinsia Wulfenii. Ag. Spec. Alg., 11, p. 95. Polysiphonia fruticulosa. Spreng., 1. c., p. 350. Duby, Bot. Gall., p. 965. Harv. in Hook. Engl. Fl., y. 1. p. 527. Moris et DNtrs, Fl. Capr., p. 207. x Has. Ad promontorium Punta de Melenera dictum, rupibus submarinis , quæ serie inter se connexæ non nisi æstus æquinoctialis recessu nudantur, adnascens à cl. Despréaux lecta. POLYSIPHONIA NIGRESCENS. Harv. P. filis supernè sensim ramosissimis virgatis infernè rigidis nodulosis , ramulis alternis tenuissimis patenti-erectis subdistichis , articulis inferioribus supremisqué diametro æqualibus , mediis duplo lon- gioribus , capsulis lateralibus ovatis subsessilibus. Conferva nigrescens. Engl. Bot., t. 1717. Hutchinsia nigrescens. Zyngb. Hydrophyt., p. 109, t. 33. Ag. Spec. Alg., 11, p. 69. excl. Confervé fibratä quæ Poly- siphonia fibrata. Hary.I.c., p. 329. Grammita nigrescens. Bonnemais. |. c., p. 28. Conferva fucoides. Dillw. Brit. Conf., t. T5. secund. cl. Harvey. Polysiphonia fucoides. Grev. Fl. Edin., p. 308. Duby, Bot. Gall., p. 965. Polysiphonia nigrescens. Harv.in Hook. Engl. Fl., y. 1. p. 332. Has. Ad littora Canariensia non infrequens. POLYSIPHONIA MYRIOCOCCA. Monrac. P. filis primariis cartilagineis continuis crassis basi decumbentibus radicantibusque virgato-ramosissi- mis ,ramis alternis sensim minoribus erectis in ramulos tenuissimos articulatos , articulis diametro æqualibus aut brevioribus, purpureos decompositis, capsulis lateralibus ovatis breviter pedicellatis sti- chidiisque numerosis è gongylis 8-10 seriatis in eodem individuo obviis. Has. In littore portüs La Madera insulæ Canariæ, Maio 1839 à cl. Despréaux inventa. Desc. FiLa in eodem cæspite plura, aggregata, palmaria, basi brevi spatio radicantia, mox erecta, cartilaginea, teretia, continua, setä porcinà subduplô crassiora, sensim attenuata, virgato-ramosissima. RAmr alterni , primarii unciales, sequentes sensim minores, ità ut tota Alga sibi formam, non fastigiatam , sed pyramidatam induat, om- nes in ramulos dichotomos tenuissimos, quasi arachnoideos strictos et penicillatos soluti. Articuzr fili primarii obsoleti et ægrè distinguendi, ramorum diametro sesquilongiores, ramulorum tandem dimidid breviores, tri- striati, geniculis pellucidis. Frucrus duplex : cAPsuLÆ ad ramos inferiores laterales , primd ovatæ, acuminatæ, demüm truncatæ, pedicello brevi suffultæ, parca sporidia continentes ; STICHIDIA in ejusdem individui ramulis superioribus obvia et numerosissima , tot scilicet quot fila sunt penicillorum in quibus rami solvuntur, è gongylis ( AT) globosis 6-10 seriatis composita. CoLor infernè rufo-fuseus, exsiccatæ nigerrimus , supernè purpureo-violaceus. SuBSTANTIA fili primarii cartilaginea, rigida, ramulorum membranacea, tenerrima, flaccida. Chartæ et vitro arctis- simê adhæret. Oss. Cette plante, il faut en convenir, est bien voisine des Polysiphonia violacea et allochroa, et n’en diffère peut-être que comme variété. Cependant l'épaisseur des filamens principaux quatre ou cinq fois plus grande que dans ceux d'un exemplaire provenant de Lyngbye lui-même, la consistance roide et cartilagineuse de ces mêmes filamens que je ne re- trouve dans aucun des nombreux échantillons plus ou moins authentiques que j'ai reçus de localités différentes, enfin les deux sortes de fructification réunies sur le même individu, et surtout le nombre immense et la structure singulière des stichidies, m’ont décidé à distinguer cette Céramiée de ses congénères et à en donner une description aussi complète que me l'ont permis les matériaux mis à ma disposition. J’ai adopté d'autant plus volontiers ce dernier parti que l'on est loin d’être d'accord sur les caractères attribués au P. allochroa. Il sufit, en effet, de comparer entre eux les auteurs qui en ont parlé pour reconnaître qu'il règne encore beaucoup de vague à cet égard. Le nombre déjà considérable des planches qui m'ont été accordées ne me permet pas, à mon grand regret, d'en donner une figure analytique. M. Despréaux dit dans la note qui accompagne cette espèce, que, rougeâtre dans l’eau de mer, elle teint en pourpre l’eau douce dans laquelle on la laisse séjourner quelque temps. Il est encore une remarque à faire, c’est que les rameaux de notre Polysiphonie qui portent les capsules ont des en- dochrômes bien plus longs que ceux qui s’allongent en stichidies et sont d'une couleur plus pâle, en sorte que si je ne les ayais pas vus positivement naître du filament principal, j'aurais facilement pu croire qu'ils appartenaient à une autre espèce vivant sur lui en parasite. POLYSIPHONIA NUTANS. Moxnrac. P. filis subcontinuis basi radicantibus ascendentibus supernè paniculato-ramosis , paniculä nutante , ramis virgatis dichotomis , ramulis erectis articulatis, articulis infernè obsoletis mediis supremisque diametro subtriplô brevioribus multivenosis, geniculis obscuris ; capsulis brevissimè pedicellatis ovato- globosis pedicello duplô crassioribus. Hutchinsia reflexa. Despr. in schedulà mss. Has. Ad littora Canariæ insulæ à cl. Despréaux detecta. Desc. FrcA cæspitosa, uncialia et parüm majora, capillo humano vix crassiora, sensimque attenuata, basi decum- bentia, intricata et rupibus, saxis ipsæque arenæ ope radicellarum continuarum bulboque terminatarum adhæ- rentia, sursim paniculato-ramosa, paniculà ver ad normam graminum quarumdam nutante. RaAmt bilineares ; alterni, virgati, dichotomi , ramulo altero semper breviore, axillis acutis. RAMuLI itaque erectiusculi articulati, apice fibrillosi, fibrillis in penicillum fasciculatis. Arricuxi fili primarii ob continuitatem ægrè observandi, qui tamen, si filum madidum lucique obversum inspiciatur, propter genicula obscuriora diametro ferè triplô brevio- res esse apparent. Ramulorum verô arliculi magis conspicui, eâdem ac fili primarii longitudine, striis 3-7 compo- siti cum geniculis pellucidioribus quasi confusis. Frucrus duplex : capsuLæ laterales, breviter pedicellatæ, pedi- cello duplè latiores, primô ovatæ tandem suburceolatæ, ore dentato, sporidia 45-20 pyriformia fundo affixa con- tinentes ; GONGyLr ternati (in diverso individuo) non solüm in ultimis ramellis seriati et concatenati ( Stichi- dia) sed in medio ramorum quoque bic et illie sparsi. Coror fili decumbentis et primarii fusco-nigricans ; Tamorum ramellorumque amænè purpureus. SuBsTANTIA filorum cartilaginea, rigida, ramorum flexilia , membranacea. fibril- lorum tenuissima. Chartæ basi laxè, sursüm arctissimè adhæret. Oss. Cette espèce que je n'ai pu, même comme simple variété, rapprocher d'aucune autre, a le port de quelques formes inférieures du Polysiphonia violacea, mais ses articulations sont celles du P. elongata, ct sa fructification diffère de l’une et de l'autre. J'aperçois encore de la ressemblance entre cette Polysiphonie et la P. po/yspora Nob. (Hütchinsia Ag.) ori- ginaire de Cadix, au moins si j'en puis juger d’après la description que j'en lis dans le Species Algarum. Mais notre algue est de moitié plus petite et n’est pas dichotome à la base, sans parler du nombre des stries si différent. D'ailleurs, son fi- lament décombant et rampant à la base au moyen de nombreuses fibrilles très-longues, pellucides et terminées par une sorte d’évasement en entonnoir, son port surtout qui lui donne une grande ressemblance avec certaines graminées à pani- cule penchée d’un seul côté; enfin, ses deux sortes de filamens, les uns plus grands d’un bon tiers, qui portent les stichi- dies, les autres plus courts, chargés de capsules tous ces caractères que je ne rencontre réunis dans aucune espèce pu- bliée, m’enhardissent à la présenter comme suffisamment distincte de ses nombreuses congénères. (A7) POLYSIPHONIA STRICTA. Grey. P. filis densè cæspitosis setaceis virgato-dichotomis ramosissimis , ramis strictis erectis, axillis acutis, articulis inferioribus diametro quintuplé longioribus, capsulis ovato-rotundis subpedicellatis, Conferva stricta. Dillw. Brit. Conf.,t. 40. Hutchinsia stricta. Ag. Spec. Alg., 11, p. 89. Grammita stricta. Bonnem. L. c. p. 41. Polysiphonia stricta. Grev. FI. Edin., p. 309. Spreng., l. c. p. 348. Harv., 1. c. p. 329. Moris et DhNirs. FI. Capr., pag. 208. VAR. Pumila. Bonnem., |. c. Has. In rupibus marinis insulæ Canariæ à cl. Despréaux lecta. Item in loco Punta de Teno in Tene- riffà. POLYSIPHONIA FURCELLATA. Harv. P. filis setaceis intricatis elongatis flexuosis repetitè dichotomis , axillis rotundatis , ramulis erectis furcatis , articulis mediïis diametro tripld quintuplo longioribus; capsulis..…. globulis ( Gongrylis ) in apice ramulorum intumescentium seriatis. Hutchinsia furcellata. Ag. Spec. Alg.,11, p. 91. Grammita turgidula var. multifida. Bonnem., ex specimine. Grammita patens B. multifida. Ejusd. Hydroph. loc. p. 42. Polysiphonia furcellata. Harv., 1. ce. Has. Ad conchas è profundo mari retibus adductas hancce speciem in portu Gando insulæ Canariæ lectam misit cl. Despréaux. Ogs. Mes exemplaires, pour être de moitié plus petits que ceux que je tiens de Bonnemaison, n’en sont pourtant pas autrement différens. Je n’ai pas vu les fructifications dont parle M. Agardh, ni rien qui ressemble à des capsules. POLYSIPHONIA SECUNDA. Monrac. P. filis radicantibus cæspitosis, ramis ramulisque secundis divaricatis, quandoquè uncinatis, articulis opacis diametro duplo longioribus. Conferva lanosa. Draparn., fide celeb. Agardhii. Hutchinsia secunda. 4g. Syst., p.149. Spec. Alg., 11, p. 106. Polysiphonia secunda. Montag. in Ramon de la Sagra, Hist. phys. polit. et nat. de Cuba, édit. fr. Bot. Pl. cellul., pag, 35. Var. Adunca : ramulis aduncis. Ag. /. c. Montag. 1. c. t. 5. f, 2. Has. Florideis aliis parasitantem in littoribus Canariensibus legerunt eamdem clarr. Webb et Ber- thelot. Oss. J'ai quelque soupçon que le Grammita uncinata de Bonnemaison pourrait bien se rapporter à cette espèce, mais comme il ne m'a pas rendu l'échantillon de Belle-Ile en mer, qu'il dit avoir reçu de moi, je ne puis avoir aucune certi- tude à ce sujet. Je ne retrouve dans ma collection que des exemplaires recueillis dans la Méditerranée et ceux de Cuba. POLYSIPHONIA PULVINATA. SPRENG. P. filo primario repente, ramis verticalibus , ramulis erectis , articulis diametro parüm longioribus. Conferva pulvinata. Roth, Cat. Bot., 1, p.187, t. 3, f. 4. Hutchinsia pulvinata. Ag. Spec, Alg., n1, p. 409. Polysiphonia pulvinata. Spreng., 1. C. p. 350. Has. Inter frondes J’aloniæ ægagropilæ aliquot individua observavi. CERAMIUM. AG. Frucrus duplex : 1° CAPSuLÆ membranaceæ, sphæricæ, sessiles , sæpè involuero ( 173 ). basi cinctæ , SPORIDIA numerosa, angulata, rubra foventes ; 2° GonGyLi in geniculis ni- dulantes. Rapix scutulato-callosa. Fiza nodulosa, dichotoma, ramulis ultimis sæpiüs forcipatis. ArTicur1 (Endochromata Gaïll.) simplices. GenicuLa (Endophragmaita Gaill.) cellulis juxta-positis retieulata , obscura , lata , non rard prolifera. Cocor ruber, ob genicula intensiùs colorata variegatus, facilè pallescens. SUBSTANTIA cartilaginea. CERAMIUM RUBRUM. Ac. C. filis dichotomis subcartilagineis reticulatis ramosissimis roseo-purpureis , articulis ovato-oblongis. opacis geniculis contractis , ramulis ultimis forcipatis, capsulis ramulis ternis involucratis. Conferva rubra. Huds. F1. Angl., p. 600. Dillw. Brit. Conf., t. 34. Engl. Bot., t. 1166. Ceramium rubrum. Ag. Syn., p. vi. Syst., p. 155. Spec. Alg., 11, p: 446. Lyngb. Hydrophyt., p.118, t. 57, B. f. 1. Duby, Bot. Gall., p.967. Spreng., |. ©. p. 552. Harv., 1. ©. p. 336. Moriset DNtrs. Fl. Capr., p. 210. Boryna variabilis. Bonnem. Hydrophyt. loc., p.53. Var. Botryoides, Montag. : nanum, ramis ramulisque forcipatis hinc ciliatulis ob gongylos numerosos vividè purpureos ocellatos binos ternosque in quovis endochromate seriatos botryoideo-turgidis toru- losisque. Has. In littore insulæ Canariæ rarissimum. Desc. Nanum, corymbosum. FiLA aggregata, vix uncialia, dichotoma, ramis virgatis. RAMr iterüm virgato-ra- mosiusculi utrinque ciliis brevibus, singulis è quoque geniculo oriundis, onusti. RamuL1 ultimi furcati, inæquales incurvi, dorso tantüm vel exteriori latere ciliato-cristati. ArTicuz1 infernè diametro æquales, medio ob cellulam centralem magnam vacuam in specie globuliferi, ut perhibet icon Dillwyniana (Brit. Conf. t. G.), supernè bre- viores, omnes opaci, vix ad genicula contract, sic ut filum potiüs cylindricum videatur. Frucrus : gongyli nume- rosi in quovis articulo ramorum ramellorumque ided torulosorum bini ternique transversim seriati, purpurei, limbo hyalino lato cineti. CoLor roseus. SUBSTANTIA cartilaginea, tamen lubrica. Chartæ et vitro itaque ad- hæret. Ogs. Quoique je n’aie pas manqué d'observer des individus du Ceramium rubrum, même parmi ceux recueillis sur nos côtes, dont les endochrômes étaient remarquables par de semblables gongyles, je n’ai pourtant pas voulu omettre ‘de dé- crire cette forme, très-notable d'ailleurs par la présence de quelques cils. Ces cils ou épines n’occupent que le côté exté- rieur des deux derniers ramules en forceps et descendent à peine le long du rameau. Tout le reste de la planteen est dépourvu. Ce n’en est pas moins un passage aux GC. clavulatum et ciliatum. CERAMIUM DIAPHANUM. Roru. C. filis dichotomis membranaceis ex hyalino et purpureo variegatis, geniculis nudis elevatis, capsulis lateralibus subglobosis sessilibus involucratis. Conferya diaphana. Lightf. F1. Scot., p. 996. FI. Dan., t. 951. Dillu. Brit. Conf., t. 38. Engl. Bot., t. 1742. Ceramium diaphanum. Roth, Cat. Bot., 1, p. 154. Conferva elegans. Roth, Catal. Bot., 1,t. 5, f. 4. Lyngb. Hydrophyt., t. 37. Ag. Spec. Alg., 1, p. 150. Mart. FL. Bras., 1, p.13. Duby, Bot. Gall., p. 967. excl. var. &. Harv., 1. c. p. 536. Moris es DNtrs. FI. Capr., p. 211. Boryna elegans et diaphana. Bonnem. 1. c. p. 55 et 56. Ha5. In conchis marinis Griffithiæ arachnoideæ immixtum, in Canariä à cl. Despréaux lectum. CERAMIUM CLAVULATUM. Ac. C. filis cartilagineis dichotomis opacis , geniculis elevatis obscurioribus, articulis longitudinaliter transversimque tenuissimè striatis , capsulis? globosis lateralibus sessilibus secundis cilio aculeiformi bracteatis. | Ceramium clavulatum. Ag. ap. Kunth, Syn. Pl. æquinoct., 1, p. 2. et Spec. Alg., ü, p. 152. Spreng., 1, ©. p. 552. Mart. Fl. Bras., 1, p. 14. Montag. in Ramon de la Sagra, Hist. phys.polit. et nat. de Cuba, édit. fr. PI, cellul., pag. 26, t, 2, f.1. Boryna torulosa. Bonnem., 1. ©. p. 58. ex specimine. ( 174 ) Boryna ciliata. Bory in Belang: Voy. Ind. Or. Crypt., p. 177. (nec Grateloup, nec Bonnemaison) sec. specimen à cl. Belanger acceptum. Has. Pauca hujus fila sequenti immixta inveni. Ogs. Je crois avoir enfin observé l’une des deux fructifications de cette espèce qui jusqu’à ce moment m'avait semblé ne devoir se reproduire que par des sortes de bulbilles développées, soit aux aisselles des rameaux, soit latéralement au niveau des jointures ou endophragmes. Parmi les rares filamens qui m'en sont parvenus des Canaries, j'en ai trouvé plusieurs qui portaient en dehors des ra- mules terminées en forceps, une série longitudinale de capsules globuleuses. Chaque articulation en portait une qui pa- raissait s'être développée dans la jointure, car elle s’appuyait en dehors contre le cil ou l’aiguillon dont celle ci est armée. Elles ne sont pas, au reste, limitées à ces deux ramules, mais elles descendent encore, d’un seul côté pourtant, sur le ra- meau qui est au-dessous. On en compte ainsi jusqu'à douze à la file l'une de l’autre. La fructification elle-même m'a paru plutôt gongylaire que capsulaire, et partant plus analogue à celle du genre Callithamnion. Elle consiste effectivement en un giobule sphérique, en apparence terné, renfermé dans une capsule membraneuse an- histe. Je n’en ai bien vu qu'une; les autres n'étaient pas assez avancées. CERAMIUM CILIATUM. Doczuz. C. filis dichotomis membranaceo-cartilagineis rigidis fragilibus è purpureo et livido variegatis, geni- culis ciliatis. Confcrva ciliata. Dillw. Brit. Conf., t. 53. Engl. Bot., t. 2498. Ceramium ciliatum. Duclux. Essai, p.64. Lyngb. Hydrophyt., p.421, t. 57. Spreng., 1. c. p. 552. Ag. Spec. Alg., 11, p. 153. Harv., 1. c. p. 556. Moris et DNtrs. FI. Capr., p. 210. Ceramium diaphanum «. ciliatum. Duby, Bot. Gall., p. 967. Boryna ciliata. Bonnem., L. ©. p. 57. Has. In portu Santa Cruz insulæ Teneriffæ et ad promontorium Punta de Telde nuncupatum insulæ Canariæ à cl, Despréaux lectum. SPYVRIDIA. HaARv. Fructus duplex : 1° CAPSULÆ è pericarpio tenerrimo hyalino compositæ, sphæ- ricæ , ad basin ramulorum aggregatæ , sessiles, massam sporaceam purpuream in gongylos ternos tandem partitam includentes ; 2° RECEPTACULA gelatinosa, pedun- culata, et è pericarpio membranaceo facta, sæpè ramulo involucrata, sporidiis glaucis ? in centro receptaculi coadunatis ibique massam purpuream bi-trilobam ef- formantibus farcta. Fica primaria obsoletè articulata, endochromatibus compositis , cartilaginea , ramulis horizontalibus articulatis, endochromatibus simplicibus ; pili- formibus, densè aut laxè vestita. SPYRIDIA FILAMENTOSA. Harv. Character idem ac generis. Fucus filamentosus. Wulf. CGrypt. aq., p. 64. Conferva Griffithsiana. Engl. Bot., t. 25192. Conferva pallescens. Bory, Essai sur les îles Fortunées, p. 506, t. 5, fig. 2. male. Hypnea charoides. Lamaæ. Essai, t. À, f. 4. secund. specimen auctoris in Herb. Desfont. ñune Webb. visum. Boryna Griffithsiana. Bonnem., 1. ©. p. 56. descript. Ceramium filementosum. Ag. Spec. Alg., 1, p.141. Duby, Bot. Gall., p. 969. Crouan, Arch. de Bot., 1, p. 539, £. 17 et 18. anatomia. Montag. in Ramon de la Sagra., |. ©. p. 51. Exsic. Desmaz. Crypt., n. 1004 et 1005. Has. Ad rupes maritimas anfractuosas in portu S. Cruz cl. Bory,in orâ australi Teneriffæ circà Guimar clarr. Webb et Berthelot, in promontorio tandem Punta de Melenera dicto cl. Despréaux hancce Algam legerunt. C 145 ) Oss. Sur un des échantillons recueillis par M. Despréaux, j'ai très-clairement observé l'une des deux. fructifications in- diquées par M. Harvey, celle qui consiste en capsules sessiles à la base et le long des filamens cloisonnés. Ces capsules, extrêmement nombreuses, offrent le plus charmant aspect sous le microscope composé, à un grossissement de 380 fois. Leur diamètre est tout au plus d’un vingtième de millimètre. La masse gongylaire est partagée en trois portions par des lignes partant du centre, absolument comme dans le genre Callithamnion. | GRIFFITHSIA. AG. FRucrus duplex : 1° CaPsuzæÆ membranaceæ , cellulosæ , (Favellæ) gongylo unico in quâque cellulà incluso ; 2° RecEPrAcULA gelatinosa (Gloiocarpi), involucrata, sporidia minuta foventia. FiLa dichotoma vel verticillatim ramosa , articulata , articulis unico tubo compositis. Coror roseus facile in viridem mutatus. Sugsranria ut plurimèm membranacea. GRIFFITHSIA SETACEA. Ac. G. filis dichotomis setaceis , axillis acutis, articulis cylindricis diametro quintuplè sextuplove lon- gioribus , gloiocarpis lateralibus longè pedunculatis , pedunculo bi-trilineari , involucratis , involucris multifidis incurvis sporidia ternata , numerosa , peridiolo hyalino inclusa , limbo lato pellucido cincta gelatinâque immersa foventibus. Conferva setacea. Ellis. — Dillw. Brit. Conf., t. 82. Engl. Rot., t. 1689. Ceramium penicillatum. Duclus. DC. FL. Fr., —1, p. 45. Griffithsia setacea. Ag. Spec. Alg., 11, p. 429. Bonnem. 1. C., p. 94, t. 8, f. 9. non bona. Spreng., 1. c., p. 351. Harv., 1. c., p. 338. Ceramium setaceum. Duby, Bot. Gall., p. 968. 2e Mém. Céram., t. 4, f. 1. Exsic. Desmaz. Crypt., n. 1030. Has. In rupibus maritimis Canariæ, sed sterilis, lecta. GRIFFITHSIA CORALLINA. Ac. G. filis crassis gelatinosis dichotomis , axillis patentibus , articulis diametro duplo-quadruplo longio- ribus subovatis exsiccatione longitudinaliter corrugatis. Conferva Corallina. Lightf. F1. Scot., p. 988. Engl. Bot., t. 1815. Dillw. Brit. Conf., t. 98. Griffithsia Corallina. 4g. Spec. Alg., 11, pag. 127. Spreng., 1. c. Bonnem., 1. c. pag. 96. Moris et DNtrs. F1. Capr., pag. 210. Ceramium Corallinum. Bory. Duby, Bot. Gall., 1. c. 2 Mém: Céram., t. 4, f. 5. Exsic. Desmaz. Crypt., n. 1031. Has. In conchis marinis ad littora Canariensia, sterilis vero, ut prior, lecta. GRIFFITHSIA SCHOUSBOEI. Monrac. G. repens, intricata, filis dichotomis articulato-constrictis, articulis elliptico-sphæricis è geniculis ra- dicellas hyalinas emittentibus. Griffithsia imbricata. Schousb., ms. Griffithsia Schousbœi. Montag. ap. Webb, Otia Hispan. Pent. 2, p. 11, t. 10. Griffithsia Giraudyi. Solier. ined. ex specim. Has. Rarissima in littore insulæ Canariæ à cl. Despréaux lecta. GRIFFITHSIA ARACHNOIDEA. Ac. G. filis dichotomis arachnoïdeis cinnabarino-roseis, axillis inferioribus patentissimis superioribus acutis, articulis 2plô-6plo longioribus. Griffithsia arachnoidea. Ag. Spec. Alg., 11 p. 131. ( 176 ) Has. In littore Canariæ insulæ invenit cl. Despréaux. Os. Parmi les filamens de cette jolie espèce dont j'ai aussi un échantillon d'Angleterre, bien qu’elle ne soit citée dans aucune Flore du Royaume-Uni, j'ai trouvé mélangés un seul individu du Bryopsis cupressina Lamx., plusieurs individus microscopiques du Dasya Arbuscula Ag., et des débris du Valonia ægagropila. GRIFFITHSIA ARGUS. Moxrac. G. minima, filo primario vagè ramoso ramellis verticillatis subternis dichotomis erectis toto obtecto, capsulis ( Favellis) numerosis pedicellatis ramulo involucratis ocellatis geniculo insidentibus. Has. Hancce formosissimam distinctissimamque speciem in rupe mari cireumfluo præcinctä, quam Roque del Gando vocant indigenæ, semel invenit et legit cl. Despréaux. Desc. Pygmæa. FrLa sex lineas aut parüm ultrà longa, in ramosaliquot vagos, circumscriptione lanceolatos divisa. RamezL: paulüm infrà quodque geniculum orti, ternati, quaternati, irregulariter dichotomi, erecto-patentiusculi. ARTICUL fili primarii diametro subduplo longiores, ramellorum longitudine variantes, medii verd semper majo- res et trip quadruplo longiores , ultimo ramelloram inferiorum obtuso, supremorum acuto GENICULA non incrassata , hyalina. FAVELLÆ seu CAPSULÆ numerosæ , sphæricæ, propè genicula obviæ, pedicello brevi aut nullo suffultæ, ramello 5-5 articulato, simplici, involucratæ, massam sporaceam coloratam tripartitam intüs foventes. Cozor in vivo roseo-purpureus, exsiccatione sordidè aut pallidè purpurascens. SUBSTANTIA membranacea, omnium tenuis- sima, supernè lubrica. Vitro chartæque arctissimè adhæret. Dasyæ simpliciusculæ Ag. habitu simillima , sed filo primario articulato aliisque notis distinelissima. EXPLICATION DES FIGURES. Pi. vai, fig. 4.7. Touffe de plusieurs individus de Griffithsia Argus de grandeur naturelle. #, portion d’un filament principal, portant un rameau secondaire chargé lui-même de ramules qui lui donnent l'apparence d’un Ceratophyllum, et de nombreuses favelles ocellées (d’où le nom spécifique), toutes pla- cées à la base des ramules verticillés, sur le rameau secondaire. On les trouve aussi toutefois sur le fla- ment principal, mais dans sa partie supérieure. Cette figure est grossie un peu plus de seize fois. Z. Ra- meaux ternés ou verticillés, dichotomes , qui garnissent le bas du filament principal. On notera que le sommet des ramules est obtus , tandis qu’il est aigu dans les derniers ramules », également dichotomes. Ces deux figures sont grossies quarante fois. Enfin, on voit en o , une favelle courtement pédicellée et munie d’une sorte de hractée ou d'involucelle qui n’est qu’un rameau avorté. Toutes deux partent du flament principal , supérieurement , ou bien des-rameaux secondaires. Le grossissement est de plus de quatre-vingt-dix fois le diamètre. CALLITHAMNION. Lyxes. Frucrus duplex : 1° Carsuzæ sphæricæ vel rariüs ellipticæ , sessiles aut pedicello brevi suffultæ, è pericarpio constantes membranaceo, tenuissimo, hyalino, massam includente sporaceam ,purpuream, tandem lineis tribusobscurioribus è centro ad peri- pheriam extensis tripartitam ; 2° RECEPTACULA elliptica vel sphærica, lateralia, ses- silla, limbohyalino cincta, globulos sphæricos , purpureos, diseretos, numerosos fo- ventia. FiLA ramosissima, ut plurimüm pinnata, articulata, endochromatibus simplicibus, purpurascentia, rosea, versicoloriaque , geniculis pellucidis fasciatis. Limites inter hoc et præcedens genus rondüm satis firmi. CALLITHAMNION PLUMA. Ac. C. filis simpliciusculis pinnatis , pinnis oppositis simplicibus vel pinnulatis , articulis pinnularum diametro subæqualibus, capsulis sphæricis subpedunculatis lateralibus. (MER D Conferva Pluma. Dillw. Brit. Conf. Introd., n. 119. t. F. Callithamnion Plumula 6, pusillum. Zyngb. Hydrophyt., p. 127, t. 39, C. f. 1 (vix fig. 2). Ceramium Pluma. Duby, Bot. Gall., p. 970. Callithamnion Pluma. Ag. Spec. Alg., 11, p.162. Exsic. Desmax. Crypt., n. 1096. Has. Super frondes Gelidi coronopifoli , cujus radices et imam caulis partem molli roseâque lanugine obducit, plura specimina observavi. Var. Micropterum Montag. : cæspitosum, roseum, microscopicum, filis primariis repentibus, secun- dariis surrectis simplicibus, non nisi ad apicem pinnatis, pinnis omnibus furcatis, capsulis ellipticis pinnulas terminantibus ! An species ? : Os. Je viens d'émettre le doute si c'était une espèce distincte ; je ne le pense pas. Elle a tant de rapports étroits avec le type, qui lui-même varie tant, que je n’ai pu me décider à l’en séparer. A part cette bifurcation constante des pinnu- les, je ne vois aucun caractère saillant. Mes échantillons ressemblent davantage à la figure de Dillwyn qu’à celle de Lyng- bye. La plante entière n'a pas plus de deux millimètres de longueur, et les pinnules ont à peine un dixième de milli- mètre. Elle est tout-à-fait microscopique. CALLITHAMNION TETRAGONUM. Ac. C. filis crinalibus cartilagineis virgato-ramosis , ramis alternis patentibus, ramulis brevibus pinnatis horizontalibus basi apiceque attenuatis , articulis inferioribus diametro brevioribus, mediis triplo , su- perioribus tandem sesquilongioribus, ultimis obtusis mucronatis , geniculis contractis; capsulis minu- tis elliptico-sphæricis sessilibus secundis ; favellis solitariis vel geminis. Conferva tetragona. Dillw. Brit. Conf., t. 65. Engl. Bot., t, 1690. Ceramium tetragonum. Ag. Syst. Alg., p. 137. Duby, Bot. Gall., p. 968. Ceramium brachiatum. Bonnem., L. c., p. 87. Callithamnion tetragonum. Ag. Spec. Alg., 11, p. 176. Harv., |. ©. p., 545. Os. J’inscris ici cette espèce sur l'autorité de Bonnemaison qui, au lieu cité, dit la posséder en herbier provenant des Canaries et du Cap de Bonne-Espérance. CALLITHAMNION ELLIPTICUM. Moxnrac. C. nanum , parasiticum, filo primario robusto basi striato vagè ramoso, ramis virgatis sensim bre- vioribus pyramidatis, articulis diametro subbrevioribus aut æqualibus, capsulis ellipticis subpedicellatis limbo hyalino lato cinctis. Has. Sphacelariæ scopariæ in consortio Ceramü ciliatisparasitantem bina individua inveni. Desc. Totum bilineare aut parüm ultrà, arbusculæ formam induens minutulæ. FiLUM primarium pro ratione crassissimum, cùm quintam millimetri partem diametro adæquat, basi striis brevibus longitudinalibus brevi spatio percursum, mox vero articulatum, articulis diametro brevioribus, undiquè ramis conformibus nempè crassis vesti- titum. Ram patentes, apicem versüs decrescentes seu sensim breviores erectiusculi, sic ut Alga latè pyramidata videatur, iterüm ramosi, ramulis subfastigiatis. ARTICUL: ramellorum diametro æquales , ultimi obtusi. Carsuz x numerosæ, ellipticæ, cum pedicello breviusculo ad speciem spathuiatæ, in ramellis laterales, Iymbo hyalino lato cinctæ, massam sporaceam purpuream granulosam tripartitam includentes. CoLor rubro-luteoviridique variega- tusutin C. versicolori. SussTANTIA membranacea, tenerrima. Vitro arctissimè adhæret. Os. Cette Céramiée paraît voisine du Callithamnion crispellum Ag., dont elle diffère pourtant par un grand nombre de caractères. La longueur des endochrômes et la grosseur disproportionnée du filament principal la fait surtout distin- guer du C. variegatum Subr, (Flora, may, 1840, n. 19, p. 289) que je ne connais au reste que par la description. Par la forme de ses fructifications, elle a quelque affinité avec le GC. clavatum Schousb. (1) ; mais le port, la ramification, la taille, la longueur des endochrômes sont bien différents dans l'une et l'autre espèce. Enfin elle a beaucoup de caractères com- muns avec ke C. spongiosum Harv., dont elle me semble pourtant s'éloigner suffisamment par la petitesse de toutes ses par- ties, et-surtout par la brièveté de ses endochrômes, ordinairement plus courts que larges dans le bas dela plante. EE (4) Conf. Remarques sur le Callithamnion clavatum et sa synon. par C. Mont:g. Ann. Sc. nat. 2e sér, Bot. tome x, p. 166. Ii. —(PHYTOGRAPHIE , PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL,,) — 23 ( 178 ) CALLITHAMNION REPENS. Lryver. C. filo primario repente , ramis verticalibus simplicibus aut parcè ramosis, articulis diametro triplo- quadruplè longioribus , capsulis breviter pedicellatis limbo cinctis. Conferva repens. Dillw. Brit. Conf., t. 18. Engl. Bot. t. 1508. junior. F. Dan., t. 1665. Ceramium repens. 4g. Syn. Alq., p. 63. Spreng., 1. ©. p. 351. Duby, Bot. Gall., p. 971. Callithamnion repens. Lyngb. Hydrophyt., p. 128, t. 40. A.B. Ag. Spec. Alg., 11, p. 184. Harv., 1. ©. p. 348. Montag. in Hist. phys. polit. et natur. de Cuba. PI. cellul. edit. fr., p.25, t. 5, f. 4. Has. In corallinis serpit parteque inferiore Confervæ pachynematis cujus fila inter se basi connectit. Tnib. VIII. CAULERPEÆ. GRev. MonrTac. (1). CAULERPA. Lamx. FRUCTUS : massa granulosa viridis reticulo interno parietibusque frondium affixa, demüm in sporidia mobilia? abiens. Surcuzus horizontalis , repens, radices fibrosas emittens et FRONDEM membranaceam vitream multiformem , sessilem aut stipitatam, intüs fibris tenuissimis anastomosanti-reticulatis spongiosam , sursüm erigens. Nos. .GAULERPA CLAVIFERA. Ac. C. surculo repente filiformi tereti infernè radices simplices apice fibrillosas , supernè verd frondes unciales ramentis vesiculosis basi longiusculè, apice brevits pyriformi-clavatis imbricatis vestitas emittente. Fucus racemosus. Forsk. Fl. Ægypt. Arab., p. 191. sec. Turner et Agardh. Fucus clavifer. Turn. Hist. Fuc., t. 57. Caulerpa clavifera &. et y. Ag. Spec. Alg., 1, p. 437. Syst.,.p. 181. Spreng., 1. c. p. 367. Has. In portu Arrecifæ insulæ Lancerottæ à clarr. Webb et Berthelot , in promontorio Vuestra Se- nora de la Luz Teneriffæ, nec non in littoribus insulæ Canariæ à cl. Despréaux lecta est hæc species. CAULERPA WEBBIANA Montac. C. surculo repente sessili , frondibus simplicibus bi-trifidisve , ramulis (Ramentis Ag.) linearibus qua- drifariàäm aut spiraliter imbricatis patenti-erectis apice dilatato palmato-lobatis, lobis obtusis mucro- natis. Caulerpa Webbiana. Montag. De l’organisation et du mode de reprod. des Gaulerp. Comptes rendus de l'Ac. des Sc. de Paris , 18 sept. 1837, et Ann. Sc. nat. Bot., 2e sér., tom. 9, p. 129, t. 6. ubi descriptionem invenies fusiorem et absolutam. Has. In portu Arrecifæ (Puerto del Arecife) insulæ Lancerottæ hancce elegantissimam distinctissi- mamque speciem per arenam mobilem detexit repentem cl. Webbius, cui , ut par erat, libentissimo di- cavi animo. EXPLICATION. DES FIGURES. PL 1x, fig. 1. Petite touffe du Caulerpa W/ebbiuna, vue de grandeur naturelle. Fig. 2. a, une des fron- des simples partant de la tige rampante 2, dont on ne voit ici qu’un tronçon horizontal. On peut re- (4) Voy. De l’organisation et du mode de reproduction des Caulerpées, etc. Ann. Sc. nat. Bot., 2e sér., tome 9, p. 129, t.6. 179 marquer en €, €, c, les radicelles qui servent à fixer la tige au sol , et en d, l’une d’elles qui, partant du bas du rameau , me paraît provenir de la métamorphose de l’un des ramules les plus inférieurs de ce même rameau. Celui-ci est , comme on voit, chargé d’une foule de ramules qui partent de tous les points de la circonférence. Parmi ceux-ci, qui ont presque tous conservé la couleur verte, on en ren- contre quelques-uns en e, e,e, e, e, colorés en jaune safrané ou orange , qui contiennent les sporidies à l'état de maturité. C’est en effet dans l’un d’eux que j'en ai trouvé en cet état. La fig. 3 réprésente une très-petite portion de la tranche horizontale d’une tige rampante. On voit en «,a,a, a , les fibres hya- lines , formant par leurs fréquentes anastomoses un réseau spongieux , entre les mailles duquel sont placés les granules verts à, 6, b, b, b, dont quelques-uns privilégiés se changeront plus tard en sporidies. Les fibres hyalines partent toutes de la paroi c du tube qui représente la tige Les plus petits rameaux ou ramules de toutes les Caulerpées contiennent dans leur intérieur un semblable réseau. On voit , fi- gure 4, un des ramules grossis qui recouvrent les frondes; celui-ci est encore vert. Mais un autre que l’on peut voir, fig. 5, présente en a ses lobes turgescens et granuleux ; sa couleur est passée au rouge orangé. Un des lobules , ouvert en D, laisse échapper du milieu de son réseau fibreux des sporidies c , re- marquables par leur conformation, identique à celle des mêmes corps observés par M. J. Agardh dans une espèce du genre Bryopsis. Elles ont un corps ovoïde , une petite pointe ou mncro en guise de tête et un appendice caudiforme. Ces zoospermes, si l’on en juge d’après l’analogie, doivent jouir du mouvement dans l’état de vie, mais je n’ai pu les observer que privés de mobilité. La figure 6 pré- sente une extrémité cératoïde de la tige rampante chargée en a, a , de ses radicelles ou crampons. On voit enfin en à, figure 7, l'extrémité inférieure de l’un de ceux-ci montrant en « son sommet évasé en un entonnoir, au moyen duquel elle embrasse les corps solides et s’y fixe. Toutes ces figures , à l'excep- tion de la première, sont faites à des grossissements différents. La fig. 2 est grossie dix-huit diamètres ; la fig. 3, quatre cent vingt; les fig. 4 et 5, quatre-vingt-dix fois ; la fig. 6, cinquante fois; et la fig. 7, trois cent quatre-vingts fois. CAULERPA PROLIFERA. Lanmx. C. surculo repente filiformi infernè radices, apice fibroso-cæspitosas , supernè vero frondes stipitatas enerves nitidas lineari-ellipticas obtusas è basi aut margine proliferas emittentes. Fucus prolifer. Forsk. FI. Æg. Arab., p. 195. Fucus Ophioglossum. Webb. et Mohr. Beytr., 1, p. 517. Turn. Hist. Fuc., t. 58. Ulva repens. Clem. Ens., p. 319. Ulva prolifera. DC. FI. Fr., v, p. 4. Caulerpa prolifera. Lamæx. Journ. Bot. Desv., 1809, p. 142, t. 2. 49. Spec. Alg. > 1, p. 444. Syst., p. 184. Spreng., 1. c. p. 566. Duby, Bot. Gall., p. 959. Caulerpa ocellata. Zamæ., 1. ce. t. 2, f. 4. non differt. Duby, 1. c. Has. Ad littora Canariensia præsertim in portu Lancerottæ lecta. CAULERPA? VITIFOLIA. Lamx. C. caule furcato foliis alternis suborbiculatis radiato-plicatis ambitu laciniatis membranaceis. Fucus vitifolius. Humb. et Bonpl. Plant. Equin., D: 8,41-169/2f-2. Caulerpa vitifolia. Lamx. Essai, p. 68. Ag., 1. c. p. 445. Has. In Oceano africano juxtà insulas Lancerottam, Graciosam, etc. ab illustrr. Hub. et Bonpl. detecta nec unquàm posteà reperta. Alga valdè singularis sui forsan generis. Trib. IX, ULVACE Æ. Laux. ANADYOMENE. Lamx. FrucTus ignotus. FRoxs flabelliformis , cuneata vel irregulariter orbiculata, ple- ( 180 ) rèmque undulata , venis symmetricis (pedatis) tri-multifidis hyalinis anastomosan- tibus percursa, elegantissimè picta. Coror lætè aut sordidè viridis nigrescensque. ANADYOMENE STELLATA. Ac. A. frondibus viridibus basi aggregatis cuneato-flabelliformibus planiusculis, venis septenis, mediis erectis, binis inferioribus deflexis membranä tenuissimâ connexis. Ulva stellata. Wulf. Crypt. 4q., p.6. Jacq. Collect., 1, p. 321. Roth, Cat. Bot., 11, p. 245, et il, p. 325. Anadyomene flabellata. Lamx. Polyp., p. 365, t. 14, f. 3. Bory, Nouv. FI. Pelop., p. 78,t 44, f. 5. Anadyomene stellata. Ag. Spec. Alg., 1, p. 400. Syst., p. 191. Mart. Fl. Bras., 1. p. 23. Montag. in Hist. phys., polit. et nat. de Cuba, PI. cellul., éd. fr., p. 22. Has. In littoribus ad rupes insulæ Canariæ, loco quem /a hoya de Plata dicunt, nec alibi , semel à cl. Despréaux lecta. ANADYOMENE CALODICTYON. Montac. A. fronde solitarià suborbiculari è viridi-fusco nigrescente cribrosâ margine dissectà lobatâque, venis quinis, medus erectis, binis inferioribus patentibus (nec deflexis) membranâ nullâ connexis. Has. in portu Orotapa insulæ Teneriffæ à clarr, Webb detecta. Desc. Discus miuutulus, scutatus, excentricus; hinc Alga umbilicata. Frons solitaria, planiuscula, diametro uncialis, margine erosa et irregulariter dissecta, tenuissima, tota è venis composita pellucidis confervoideis, prima- riis quinis, quarum tres medianæ erectæ , binæ verû inferiores horizontali-patentes cum secundariis quamplurimis inter seseque anastomosant, nec, ut solenne est in congeneribus , membranà ullà conjunctæ sunt. Proptereà hæc Alga cribrum vel potiüs retem elegantissimam haud malè refert. Insuper totus ejus ambitus eamdem ob causam tenuissimè fimbriatus et ferè dissectus est, nec æqualiter limitatus vel integrè marginatus. Gozor è viridi fusco nigrescens. SUBsTANTIA tenerrima. Chartæ non adhæret. Oss. C’est au moyen d'un petit disque d’une ligne de diamètre que la plante se fixe aux rochers sous-marins ou sur d’autres algues. La couleur et la nature des filaments articulés et anastomosés qui forment toute cette algue ont beau- coup d’analogie avec celles des filaments de la Conferva prolifera. Dans les Phycées, on cherche souvent la fructification où elle ne saurait être. Je présume, sans rien affirmer pourtant, et à n'en juger que d’après le facies et l'organisation, je présume que cette fructification ne peut être bien différente de celle propre aux Pryopsis, aux Conferves et aux Cau- lerpées. : La structure de l'espèce que je viens de décrire est surtout remarquable par l'absence de toute membrane. Elle ne laisse plus aucun doute, ce me semble, sur la nature végétale du genre Anadyomène. C'est une Confervacée à rameaux et ramules anastomosés entre eux sur un même plan. Je vois quelque analogie entre ce genre et le genre Flabellaria, Lamx. que je crois très-bon à conserver. Cette Algue est encore très-voisine, par ses formes, de l’Hydrodictyon umbili- catum Ag. Mais celui-ci, qui n'en diffère peut-être pas génériquement, s’en distingue par des filaments d’égate grosseur, irrégulièrement anastomosés, et d'un diamètre double ou triple de ceux qui constituent l’Anadyomene Calodictyon. M. Webb m'’apprend que, bien qu’il soit retourné souvent chercher cette plante où il l'avait d’abord rencontrée, savoir sur les rochers qui découvrent à peine dans les plus basses marées, il n’a jamais pu réussir à s’en procurer plus de trois échantillons. ‘EXPLICATION DES FIGURES. PL. vin, fig. 1. a, Aradyomene Calodictyon de grandeur naturelle, #, portion de la même, grossie en- viron douze fois pour montrer la ramification du filament principal, ou autrement, la disposition de ce qu'on nomme veines. c , une portion de la circonférence de cette Algue, où l’on voit en v’, c’, €’, l’extré- mité libre des dernières ramifications non reliées entre elles par une membrane, et formant ainsi un bord déchiqueté et frangé. Cette figure est vue au même grossissement que la précédente, ULVA. AG. FRUGTUS : SPORIDIA quaternata per totam frondem inspersa. FRoNs membranacea , plana. viridis. ( 181 ) ULVA LACTUCA. Lin. U. fronde obovatâ oblongo-lanceolatâ vel subrotundâ planä , margine sæpius undülatâ laciniato- crispà. Ulva Lactuca.Lin. Sp. PL., p. 1633. Spreng., 1. ©. p. 368. Martius, Fl. Bras., 1. p. 20. Montag. in d'Orb. Voy. Amér. Mérid. Sert. Patag., p. 10, et in Ram. de la Sagra, Hist. phys., polit. et nat. de Cuba. PI. cellul., éd. fr., p. 21. Ulva Lactuca etlatissima. Ag. Spec. Alg., 1. p. 407 et 409. (excel. U. fasciata, Delile, Egypte.) Has. Ad littora Canariensia frequens, imprimis in insulis Canariâ et Gomerä lecta. Var. Pulvinata Despr. frondibus cæspitosis minutis, margine undulato-crispo lobatoque. Has. Secüs amnem Sa/macidum mare petentem pulvinulos subhemisphæricos in arenâ efformat hæc Alga, quæ mihi vix varietas vel potits forma Ulpæ Lactucæ. In littore insulæ Canariæ detexit eam cl. Despréaux. Os. Les pulvinules ont un pouce et demi de largeur et sont composés d’une grande quantité de frondes, dont le plus grand diamètre est de cinq à six lignes, mais si semblables de tout point à celles du type que je ne vois aucun autre ca- ractère que la dimension pour les distinguer. ) ENTEROMORPHA. Lin. FRucTus : SPORIDIA in areolis subquaternatim aggregata. Frons basi attenuata, tu- bulosa, cava, membranacea, viridis , symmetricè areolata. ENTEROMORPHA INTESTINALIS. Liv. E. fronde tubulosä simplici elongatä tereti inflatâ sinuoso-anfractuosä. Var. 6 Crispa, fronde compressâ, marginibus crispato-undulatis. Ulva intestinalis. Lin. DC. FI. Fr., 11. p. 8. Ulva intestinalis var. G. crispa. Ag. Syn., p. 45. Spec. Alg., 1, p. 419. Solenia intestinalis, . Ag. Syst. Alg., p. 185. Spreng., 1. ©. p. 367. Hydrosolen intestinalis. Mart. Fl. Bras., 1. p.10. Enteromorpha intestinalis. Link, Hor. Phys. Ber., p. 5. Grev. Alg. Brit., p. 179. Hook., Engl. Fl., v.1. p. 514. Has. Typus ad littora Canariensia vulgaris. Varietas 8 ad oras insulæ Gomeræ à cl. Despréaux lecta est. ENTEROMORPHA COMPRESSA. GRev. E. fronde tubulosä filiformi subcompressä lineato-clathratä ramosä, ramis simplicibus elongatis basi attenuatis. Ulva compressa. Lin. Suec., p. 433. DC. FI. Fr.,u1, p. 7. Engl. Bot., t. 1739. Ag. Spec. Alg., 1, p. 420. Duby, Bot. Gall., p. 958. Solenia compressa. Ag. Syst., p.186. Hydrosolen compressus. Mart., 1. c. Enteromorpha compressa. Grev. Alg. Brit., p. 180: t. 18. Hook., |. c.- Has. In rupibus maritimis promontorii vulgd Punta de Telde dicti insulæ Canariæ specimen lectum est à cl. Despréaux. ENTEROMORPHA CLATHRATA, GRev. E. fronde filiformi tubulosä irregulariter clathratä et ramosà , ramis ramulisque elongatis attenuatis S patentibus aut recurvis. Conferva paradoxa. Dillw. Brit. Gonf. Introd., n. 115. t. F. Engl. Bot., t. 2328. Conferva clathrata. Roth, Cat. Bot... nt, p.175. Ulva clathrata. 4g. Dispos., p. 23, Syn., p. 46. et Spec. Alg., 1, p. 422. Scytosiphon clathratus. Lyngb. Hydrophyt., p. 66, t. 16. Fl. Dan., t. 1667. ( 182) Solenia clathrata. Ag. Syst. Alg., p. 186. Spreng., |. C.‘p. 568. Enteromorpha clathrata. Grev. Alg. Brit., p. 481. Hook. Engl. Fl., v.1. p.315. Has. In littoribus Canariensibus vulgaris. Var. Uncinata Ag. fronde compressä divaricato-ramosä, ramentis confertis brevibus patulo-recurvis vestità , obscurè viridi. Ulva uncinata. Mohr. Cat. Alg. Ulva ramulosa. Engl. Bot., t. 2157. Solenia clathrata Y uncinata. Ag. Syst. Alg., p. 187. Enteromorpha clathrata y. uncinata. Grev., I. c. Enteromorpha ramulosa. Carm. in Hook. Engl. Fl., 1.c. p. 315. Has. Frequens ad rupes maritimas et alias Algas in littoribus omnium Fortunatarum. VALONIA. Ac. FRUCTUS ? CONIOCYSTÆ aggregatæ frondem extüs cooperientes. FRoNs saccata, sub- simplex aut cylindrica, ramosa, ramis per intervalla discreta verticillatis, aut tan- dem clavata globosaque, è membranà anhistà hyalinà pulvere viridi intüs conspersà consians. VALONIA ÆGAGROPILA. Ac. V. cæspite laxè globoso è frondibus composito subarticulatis , verticillatim irregulariterque ramosis apice dilatato-clavatis. Valonia ægagropila. Ag. Spec. Alg.,1, p. 429. Syst., p. 180. Has. In littore insulæ Canariæ non frequens. Oss. Mes échantillons, dont les frondes ont plus &’une ligne de diamètre quand elles sont aplaties, paraissent tenir Je milieu entre cette espèce et le V. utricularis. Trib. X. SIPHONEZÆ. GREY. CODIUM. STACKE. FRUCTUS : CONIOCYSTÆ ovatæ vel ovato-lanceolatæ opacæ ad vesiculas laterales sub- sessiles. FRoNS spongiosa , obscurè viridis, formà varians, globosa , cylindracea vel crustaceo-applanata, tota & filis constans tubulosis hyalinis tenuissimis continuis maximè implicatis in utriculos membranaceos, ut plurimüm clavæformes, pulvere viridi intùs conspersos et ad superficiem frondis fastigiatos, abeuntibus. Coor viridis. SuBSTANTIA frondis spongiosa , filorum membranacea. CODIUM TOMENTOSUM. Ac. C. fronde spongiosà cylindricâ dichotomä fastigiatà , coniocystis ovato-lanceolatis migro-viridib us subsessilibus. Fucus tomentosus. Huds. Fl. Angl., p. 584. Stackh. Ner. Brit., p. 21, t. 7 et 12. Engl. Bot., t. 712. Turn. Hist. Fuc., t. 135. Ulva tomentosa, DC. Fi. Fr., 1, p. 6. Spongodium dichotomum. Lamæ. Essai, p. 73. Duby, Bot. Gall., p. 959. Moris et DNirs., FI. Capr., p. 205. Codium tomentosum. 4g. Spec. Alg., 1, p. 452. Syst., p. 477. Spreng., 1. ©. p. 565. Grev. Alg. Brit., p. 185, t. 19. Hook. Engl. FL, V. 1. p. 318. à Has. Ad littora Canariensia frequens , præsertim verd in portu Arrecifæ issulæ Lancerottæ cum co- niocystis lectum. ( 183 ) CODIUM ADHÆRENS. Ac. C. fronde mucoso-gelatinosä spongiosä sessili crustaceâ irregulari à filis utriculisque perquäm tenuis- simis constitutà, coniocystis. Agardhia adhærens. Cabrera, fide Agardhii. Codium adhærens. 4g. Spec. Alg., 1, p. 457. Syst, p. 178. Spongodium adhærens. Lenorm. in Duby, Bot. Gall., p.959. Has. Ad littora Canariensia non rarum. DASYCLADUS. AG. FRuCTuS..….. FRONS spongiosa, clavæformis, diorgana : FiLum primarium tubulosum, continuum, undiquè vestitum ramulis horizontalibus densis bis terque verticillatim ra- mosis articulatis , ramellis 3-5 ad cujusque verticilli ortum contractis , ultimis obtusis acuminatisve. CoLor rufo-fuscus. SUBSTANTIA membranacea, punctulata, in filo tenax, in ramellis verd tenera, facilè lacera. DASYCLADUS CLAVÆFORMIS. Ac. Gharacteres idem ac generis. Spongia vermicularis. Scop. F1. Carn., tom. 11, p. 412, n. 1455, t. 64. Conferva clavæformis. Roth, in Spreng. in Berl, Mag., 1809, t. 6, f. 8. Myrsidrum clavatum. Raffin. Caratt., t, 20, f. 12. Bory, Nouv. F1. Pelop., p. 77. Cladostephus clavæformis. Ag. Syst., p. 168. Duby, Bot. Gall., p. 965. Dasycladus clavæformis. Ag. Spec. Alg., 1, p. 16. Moris et DNtrs. FI. Capr., p. 203. Has. Ad littora Canariensia frequens. Oss. On s’étonnera sans doute que j'aie changé la place qu'occupe cette Algue dans le système ; mais, dès qu’on y aura tant soit peu réfléchi, peut-être sera-t-on moins porté à me blämer. En effet, quoique articulée, ses tubes sont conti- nus d’un verticille à l’autre. Les ramules se détachent facilement au point d’origine, et l’on observe alors sur le sommet dilaté du rameau d’où ils partaient, les cloisons qui s’opposaient à ce que la masse pulvisculaire pût passer de celui-là dans ceux-ci. Il me semble donc que cette plante a plus d’analogie avec les Bryopsis, par exemple, qu'avec le genre CZadoste- phus, dont la fructification est extérieure. Quant à celle qu'on prétend avoir observée dans le genre Dasycladus , je suis loin d’en nier l'existence, quoique je n’aie jamais pu la rencontrer, mais je ne la crois pas différente de celle de la plupart des espèces du genre suivant. La couleur de cette Algue la-rapproche aussi du Conferva prolifera. BR YOPSIS. Lamx. FRucrus : Coniocysræ (in B. Balbisianä obviæ) globosæ, ad ramos sessiles, pulvere atro-viridi (an sporidiis ?) repletæ. FRons membranacea , tubulosa , cylindrica, exsic- catione nitida, variè ramosa, ramis inordinatis , secundis, distichis, aut pinnatis pulvere tenuissimo viridi in massà aquosà suspenso repletis. SUBSTANTIA membranacea tenuis, MuCOsa. BRYOPSIS CUPRESSINA. Laux. B. filis simplicibus abbreviatis apice breviter plumoso-penicillatis. Î. cupressina. Zamæ. Journ. Bot. Desw., 1809, p. 155, t. 1, f. 3. Essai, p. 66. Bryopsis Balbisiana B. cupressina. Ag. Spec. Alg., 1, p. 449. Syst, p.179. Has. Unicum specimen è cæspitibus Griffithsiæ arachnoideæ extricavi. ( 184 ) Trib. XL CONFERVEÆ. AG. CONFERVA. Lin. Frucrus ? Massa granulosa viridis, rariùs aliter colorata, endochromatibus simpli- cibus inclusa. Fiza membranacea, cylindrica, articulata, simplicia vel ramosa, libera aut affixa, viridia, rarissimè purpurea. CONFERVA PACHYNEMA. Moxrac. C. filis cæspitosis simplicibus cartilagineis crassis rigidis erectis flexuosis olivascentibus apice hyali- nis, articulis diametro æqualibus aut sesqui-longioribus, geniculis subcontractis. Has. In littore cum S'argasso comoso, Laurenci& perforaté (et inter cæspites Ÿ’aloniæ ægagropilæ plu- res hujusce speciei cæspites inveni) lecta. Desc Cæspes uncialis vel parüm longior, saxis vel corallinis callo minuto scutulato affixus. FiLA simplicia, teretia, cartilagineo-cornea, rigida vel anguino-flexuosa, pollicem et quod excedit longa, quintam millimetri par- tem crassitudine quater metientia, submoliniformiter articulata. ArTicuzus inferior elongatus, reliqui vero diametrum æquantes vel eodem sesquilongioribus. GenrcuLA subconstricta. ENDOPHRAGMATA crassa. COLOR infernè olivaceus, supernè viridi-pallescens hyalinus. Hagrrus sertularinus. Os. Je ne puis voir dans l'espèce que je viens de caractériser une forme du Gonferva crassa Ag. Elle se rapproche- rait bien davantage de la C. intestinalis que je ne connais que par la phrase diagnostique du Systema algarum, phrase trop incomplète pour en donner une simple idée. Mais les mots : Aabitus ferè Ulvæ, me dissuadent à l'instant d'y rappor- ter ma plante, qui d’ailleurs n’est point non plus une variété du C. ærea Dillw. C'est à la base des touffes que forme cette Conferve que j'ai trouvé le Callithamnion repens. CONFERVA LINUM. Ro. C. filis elongatis crassis simplicibus rigidis crispatis laxè implicatis , sordidè virescentibus exsicca- tione variegatis, articulis subturgidis diametro sublongioribus. Conferva Linum. Roth, Cat. Bot., 1, p. 174. Lyngb. Hydrophyt., p. 147, t. 50. Ag. Syst. Alg., p. 97. Spreng., |. €. p. 356. excl. synon. Duby, Bot. Gall., p. 983. Harv. in Hook. Engl. FL., v.1. pag. 352. Moris et DNtrs. FI. Capr., pag. 213. Ceramium Linum. DC. Fl. Fr., 11, p. 47. Has. Ad littora Canariensia haud rara. Os. Notre plante, quoique vue par M. J. Agardh, et annotéepar lui comme variété de la présente espèce, me semble se rapprocher davantage du C. rigida. Mais n'ayant pas de type de cette dernière, et conséquemment incertain de l'iden- tité, je crois plus rationnel d’adopter la décision du savant phycologue suédois, en prévenant toutefois des légères ditté- rences que présente notre Conferve. j CONFERVA ÆREA. Dircw. C. filis simplicibus elongatis crassiusculis rigidis erectis adnatis sordidè viridibus , articulis diametro subbrevioribus. : Conferva ærea. Dillw. Brit. Conf., t. 80. (excl. var. GB. lubrica). Lyngb., t. 51. Ag. Syst., p.100. Spreng., |. c. pag. 357. Duby, Bot. Gall., p. 982. Harv., |. c. p. 354. Conferva antennina. Bory, Dict. Class., tom. 4, p. 392. Has. Ad littora insulæ Ganariæ imprimis loco las salinetas dicto , rupibus submarinis adnatam in summo recedentis æstüs limite à cl. Despréaux lecta. CONFERVA IMPLEXA. Diccw. C. filis simplicibus capillo tenuioribus crispato-implexis flexuosis mollibus intense viridibus , articu- lis diametro sesquilongioribus. ( 185 ) Conferva implexa. Dillw. Brit, Conf. Introd., p.46, t. B. Lyngb. Hydrophyt., t. 49. Engl. Bot., t, 2309. Ag. Syst. Alg. p. 91. Duby, Bot. Gall., p. 985. Harv., |. c. p. 352. Ceramium glomeratum. DC. F1. Fr., u, p. 48. Has. In oris Fortunatarum. In consortio }’aloniæ ægagropilæ cæspitulum hujusce Confervæ obser- vavi. CONFERVA BREVI-ARTICULATA. Sun. G. filis setaceis simplicibus brevibus cæspitosis articulis inferioribus diametro æqualibus, superiori- bus duplè brevioribus , geniculis subconstrictis. Conferva brevi-articulata. Suhr. in Flora, Juny., 1836, t. 5, fig. 56. Has. Super Cystoseiram fibrosam in insulis Fortunatis lectam specimina sua observavit el. Suhr pa- rasitantia, cujus auctoritate fideque hic recensitam invenies, cùm ea in collectione Webbianâ non adest. CONFERVA VILLUM. Ac. C. filis tenuissimis brevissimis , basi inflato-bulbosis , purpureis , simplicibus , rard sub apice ramo- siusculis, ramis tüm divaricatis, articulis diametro duplô longioribus. Conferva Villum. Ag. Syst. Alg., p.104. Has. Ad Galaxauram lapidescentem Lamx. abundè crescit, quam undiquè villo brevissimo velutino purpureo obducit. Os. Les filaments de cette Conferve, de l'identité de laquelle je suis certain pour avoir vu les échantillons de M. Gaudichaud, déterminés par M. Agardh, recouvrent tout le polypier d’un duvet ras d'un pourpre foncé qui ac- quiert jusqu’à un millimètre de hauteur. Ces filaments, souvent renflés en un bulbe hyalin à leur origine, sont presque tous simples. 11 en est pourtant quelques-uns de rameux vers le sommet. Ils sont d'un rouge purpurin très-éclatant quand on les examine sous la lentille du microscope simple. CONFERVA CRISPATA. Rorx. C. filis tenuibus crispatis densè implexis remotè ramosis, ramis alternis subdichotomis , articulis cylindraceis diametro sextupld-decuplo longioribus, siccitate alternatim compressis. Conferva crispata. Roth, Cat. Bot., 1, p. 78. Ag. Syst. Alg., p. 109. Exsic. Moug. et Nestl. Voges., n. 693. sub CG. rivulari. Has. In stillicidiis rupestribus circà Te/de, præsertim loco, quem Los Llanos vocant, à cl. Despréaux lecta. Oss. M. Despréaux nous donne sur cette Conferve, qu'il croyait nouvelle, les renseignements suivants. Cette singulière plante, dit-il, croît sur les parois en pente des ravins, où tombe de l’eau goutte à goutte. Elle y forme un gazon serré, dont les filaments, fixés à la pierre par une de leurs extrémités, se recourbent plusieurs fois, de bas en haut, de façon à donner à la plante un aspect ondulé et crépu. Elle est d’un beau vert et ne croît qu’en été. CONFERVA CRYSTALLINA. Rorx. C. filis elongatis tenuissimis ramosissimis densè implexis viridi-lutescentibus demüm hyalinis bom- bycinis, ramis ramulisque ternis verticillatisque, ultimis alternis subdichotomis erecto-patentibus, articulis cylindricis diametro octuplo longioribus, geniculis exsiccatione subcontractis. Conferva crystallina. Roth, Cat. Bot., 1, p. 196, et ur, p. 239. Ag. Syst., p. 112. Lyngb. Hydrophyt., p. 155. Duby, Bot. Gall., p. 984. Moris et DNtrs. FI. Capr., p. 215. Conferva pura. Roth, Cat. Bot., 1, p. 221. sec. Lyngb. Has. In fossis aquâ marinä repletis juxtà Arguineguin insulæ Canariæ à cl. Despréaux lecta. CONFERVA PROLIFERA. Rors. C. filis cæspitosis fusco-rufescentibus nitentibus ramosissimis , ramis ex apice prolifero inæqualiter III. — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. GELLUL.) — 24 ( 186 ) trichotomis , ultimis secundis erectis, obtusis fastigiatis , articulis diametro infernè sextuplo , supernè triplo longioribus. Conferva prolifera. Roth, Gat. Bot., 1, p. 182, t. 5, f. 2. pessima. Ag. Syst. Alg., p. 419. Spreng., 1. c. Montag. Crypt. Alg. in Ann. Sc. nat., 2e sér. Bot., tom. 10, p. 269. ubi Roth, non Lin. legendam. Conferva fasciculata. Roth, Cat. Bot., 1, p. 184. Conferva catenata. Desfont. F1. Atl., p. 431. Duby, Bot. Gall., p. 980. Has. Ad rupes, saxa et conchas in littoribus Canariensibus haud rara. CONFERVA ENORMIS. Monrac. C. filis capillaribus è centro radiantibus cylindricis laxè dichotomis in globulum pallidè viridem in- tricatis, ramis irregularibus subfasciculatis apice brevioribus, articulis obsoletis. Has. Rarissima in littoribus insulæ Canariæ. Desc. Cæspes globosus lætè, demüm pallidè viridis, uncialis et ultrà. FiLa subcontinua è centro cæspitis irra- diantia, capillo humano teniora, à basi attenuatà intricatà radiculosà lapillis vel arenulis affixä sensim crassiora nec tamen 4/2 millim. unquàm diametro adæquantia, semel , bis terve normâ nullâ dichotoma, apice tandem in ramos 4-5 subfasciculatos divisa. CoLor frondis pallidé viridis. SuBsTANTIA membranacea , tenuis sed firma, an- hista. Chartæ non adhæret. Dempto colore, Confervam ægagropilam maximè refert. Fila autem subcontinua nec ut in hâc crebrè articulata. Os. Cette Algue est peut-être la Gonferva ægagropila de la Flore Atlantique qu'il est impossible d'étudier compara- tivement, vu l’état de préparation dans lequel elle se trouve aujourd’hui. CONFERVA ÆGAGROPILA. Lin. C. filis atroviridibus è centro commun egressis globum efformantibus, rigidis ramosissimis , ramulis secundis obtusis, articulis diametro triplô-quintuplo longioribus , superioribus cylindraceis , inferiori- bus oblongo-ellipticis. . Conferva ægagropila. Lin. Syst., 4, p. 973. Roth, Fl. Germ., 1, 1. n. 30. Catul. Bot., 11, p. 212. Dillw. Brit. Conf., t. 87. Engl. Bot., t. 1377. Ag. Syst., p. 118. Spreng., 1. ©. p. 359. Duby, Bot. Gall., p. 980. Harv., 1.c. p. 357. Moris et DMrs. Fl. Capr., p. 213. Has. Ad littora Canariensia haud rara. CONFERVA MEMBRANACEA. Ac. C. filis ultrà setaceis dichotomis membranaceis , ramis remotis , ramulis brevibus obtusis, articulis cylindricis diametro 4-plo longioribus. Var. Cæspitosa Ag. filis cæspitosis fastigiatis. Conferva membranacea 6 cæspitosa Ag. Syst. p. 121. Os. Cette espèce, qui ne fait pas partie de la collection de MM. Webb et Berthelot, m'est tout-à-fait inconnue. Elle parait avoir été trouvée à Ténériffe, par M. Bory, et communiquée à M. Agardh , sous le nom de C. cæspitosa. C’est sur l'autorité de ce dernier que je la cite ici. CONFERVA PELLUCIDA. Hups. C. filis cartilagineis rigidis obscurè viridi-lutescentibus pellucidis nitidis , basi simplicibus mox ramo- sissimis , ramis trichotomis erectis , axillis acutis , articulis inferioribus longissimis sensim minoribus , supremis diametro duplô-sextuplo longioribus. Conferva pellucida. Huds. FL. Angl., ed. 5, p. 601. Dillw. Brit, Conf., t. 90. minùs congruens. Hufs Bot /t-ATA6, eximiè. 4g. Syst. Alg., p. 120. Spreng., 1. ©. Harv., |. c. D'257. Conferva tubulosa. Zamx. mss. in Herb, D areres Has. Ad littora Canariensia, ut videtur, haud infrequens. (187) ZYGNEMA. AG. FRuctus : Granula viridia in lineas simplices vel cruciatas spiraliter disposita, quæ, copulatione peractà , in unicum idemque filum transeunt et intra quodque hujus en- dochroma, globulum sphæricum aut ovalem s. SPoriprom efficiunt. Fiza libera, arti- culata, simplicia, tuborum ope transversalium quibus materia viridis ex altero constanter infundente in alterum semper excipiens transit, tandem conjuncta. ZYGNEMA NITIDUM. Ac. Z. filis parallelis obscurè viridibus exsiccatione nitentibus , spiris cruciatis arctis tenuibus , articulis diametro subæqualibus, sporidiis ellipticis. Conferva nitida. Müll. FI. Dan., t. 819. Dillw. Brit. Conf., t. 4, f.c. Engl. Bot., t. 2537. Conjugata princeps. Vauch. Conf., t. 4, f. 1-6. Conferva jugalis. Müll., 1. c. t. 833. DC. FI. Fr., 11, p. 55. N Zygnema nitidum. Ag. Syn., p. 98. Syst., p. 82. Lyngb. Hydrophyt., p. 172, t. 59. Duby, Bot. Gall., p. 976. Harv., I. c. p. 362. Spirogyra nitida. Link, Handb. z. Erken., p. 262. Has. In aquis stagnantibus (Barranco de la Gaete) nec non juxtà urbem Palmarum insulæ Canariæ lectum. Trib. XIE OSCILLATORIEÆ. HaARv. CALOTHRIX. AG. Sporipia lenticulari-disciformia ex apice fili tandem rupito prorumpenda. Fiza brevissima muco matricali destituta , affixa , rigidiuscula, stricta, tranquilla , primo viridia, demüm fusco-lutescentia , tubo continuo intüs annulato , annulis tandem in sporidia mutatis. CALOTHRIX CONFERVICOLA. Ac. C. filis minutis glaucis erectis subulatis basi fasciculatis, apice discretis. Conferva confervicola. Dillw. Brit. Conf, t.8. et Supplem.,t. A. Eng. Bot., t. 2576. Roth, Cat. Bot., 11, p. 193. FL Dan., t. 1484, f. 41. Linkia ceramicola. Zyngb. Hydrophyt., p. 195, t. 66, D. f. 1. fide Agardhii. Oscillatoria confervicola. 4g. Disp., p. 37. et Syn., p.110. Lyngb. I. ©. p. 94. Desmaretella confervicola. Bory, Dict. class., tome v, p. 458. Duby, Bot. Gall., p. 975. et Mém. Céram., 1, p. 21. Calothrix confervicola. Ag. Syst. Alg., p. 70. Leiblinia. Endl. Gen. PI., n. 57. | Has. In Enteromorphâ compressä et Polysiphonià strictâ Grev. ad littora insularwn Canariæ et Gomeræ à cl. Despréaux lecta. Os. M. Hooker lui-même, sous les yeux duquel a dû s'imprimer le travail de son ami, M. Harvey, n'ayant fait au- cune observation relativement à cette fructification extérieure qu’il avait autrefois fait connaître à Dillwyn, j'ai dû pen- ser qu'il n'y attachait pas assez d'importance pour croire fondés les genres Desmaretella,, Dillwynella, et plus tard Lei- blinia, qui avaient été établis sur ce caractère. L'organisation de cette plante est tout-à-fait celle des Oscillatoriées, et la capsule n’a été revue par personne depuis M. Hooker. \ LYNGBYA. AG. SroripiA lenticularia ? ex endochromatibus densè annulatis viridibus aut purpureis, ( 188 ) annulis granulosis, oriunda. Fiza muco matricali destituta , libera, flexilia, tran- quilla , continua, decumbentia , intüs annulata. LYNGBYA? CANTHARIDOSMA. Monrac. L? filis tenuibus simplicibus elongatis in cæspitem aggregatis intensè viridem siccum humectumye fœtidum , chartam ad ambitum colore violaceo inficientem. Has. Ad littora Canariensia in ipso mari à cl. Despréaux lecta. Desc. Cæspes uncialis, in arenä aut aliis Phyceis decumbens, sublubricus, viridis. FrLa densè aggregata, pro ratione crassiuscula, tubo exteriore diametro quinquiès, interiore verô ter centesimam millimetri partem æquante, intüs lineis transversalibus parallelis seu annulis densissimis, sub microscopio composito lætè viridibus et aug- mento ejus maximo (780) granulosis, striata. Onor gravissimus, illum prorsüs referens, qui Meloæ vesicatoriæ, vulgd Cantharides, proprius. Hæc Alga chartam, cui, causà exsiccationis, imposita est, conchylio ad peripheriam amænè tingit, Ors. Cette Algue remarquable a été envoyée par M. Despréaux, sans aucune autre indication que l'habitat dans la mer. Il eût pu se dispenser de nous donner ce renseignement inutile, puisque l’un des deux échantillons recouvre des frondes de Padina, et nous en communiquer de plus intéressants sur sa manière de croître et sur ses autres caractères fugaces que la dessiccation fait disparaître sans retour. Ainsi, bien qu'il donne le nom d’Oscillaria à cette plante et quele port vienne fortifier cette détermination, l'ignorance complète où il nous laisse sur ses habitudes nous fait pourtant dou- ter que l'on doive la rapporter à ce genre. En effet, l’organisation du filament est tout-à-fait celle des Lyngbyes, et l’es- pêce est même voisine, toujours sous le rapport de la structure du filament, du EL. ferruginea. Les stries sont si serrées qu'on en compte trois dans la longueur d’un centième de millimètre. Dans la jeunesse, le tube intérieur occupe à peine le tiers moyen du tube extérieur. Mais à mesure que les stries deviennent plus apparentes, son diamètre relatif augmente. Quand il a acquis tout son développement, on distingue mal le tube extérieur. C’est alors qu'à un grossissement de 800 fois, les stries paraissent composées de grains juxta-posés; d’où quelque affinité avec le genre Bangia. Un caractère bien digne d'attention, et qui distingue sur-le-champ cette Algue de toutes ses congénères, que ce soit une Lyngbye ou une Oscillatoire, c’est l’odeur de Cantharides qu’elle répand encore, aujourd’hui qu’elle est desséchée depuis plus de deux ans. L’humidité ajoute encore un plus haut degré d'intensité à la puanteur qui s’en exhale. Cette odeur tout animale serait un fort argument en faveur de la réunion aux Oscillatoires de cette singulière Phycée, et je n’eusse pas manqué de sui- vre une semblable indication, si la structure ne m’avait paru mériter une plus grande considération. D'ailleurs, ainsique je l'ai déjà dit, il est impossible de se prononcer avec quelque certitude, quand on manque de notes capables de tenir lieu de l'observation propre. Trib. XII. BYSSOIDEÆ. Ac. CHROOLEPUS. AG. FiLa rigida, subsolida, opaca, in pulverem fatiscentia, torulosa. Saxicolæ vel corticolæ. CHROOLEPUS IANTHINUS. Monrac. C. filis subsimplicibus apice tantum furcatis erectis brevissimis violaceis subcontinuis. Has. In convalle Averni Teneriffæ meridionalis (Barranco del Inferno) ad aquæ lapsum, in crustis cal- careis scaturiginum alluvione enatis, quas tingit colore amænè violaceo. Desc. FrLA densè cæspitosa, erecta, brevissima, vix septies centesimam millimetri partem superantia, 41500 mil- limetri crassa, ad speciem continua, amænè concretiones calcareas, quas obducit, colore violaceo inficientia. TRENTEPOHLIA. Ac. Carsuzæ ex arliculis ultimis inflatis terminales lateralesque plerimque aggregatæ. Fiza minuta , flexilia , erecta, colorata, articulata , ramosa. ( 189 ) TRENTEPORLIA PULCHELLA. Ac. T. purpureo-vinosa , filis virgatis cæspitosis ramosissimis , ramis alternis strictis, ramulos breves op- positos aut secundos ferentibus , articulis diametro duplô-quadruplè longioribus , capsulis? ovato-glo- bosis racemosis terminalibus. Conferva Hermanni. Roth, Cat. Bot., 1, p. 194. Chantransia nana. Moug. et Nestl. Voges., n. 594. Conferva nana. Dillw. Brit. Conf., t. 30. fide Harvey. Trentepohlia pulchella. Ag. Syst Alg., p. 37. Auduinella Hermanni. Duby, Bot. Gall., p. 975. Has. In Muscis rivulorum ? Teneriffæ, imprimis juxtà portum Guia sterilis lecta et Crmbellä adnatä , Echinellä truncaté , Fragillariäque pectinali conspurcata. Ons. M. Fries (Fl. Scan., p. 325) rapporte cette Algue au genre Chantransia DG. Il prétend aussi que les organes que l'on prend pour des capsules ne sont autre chose qu’un ou plusieurs rameaux arrêtés dans leur développement. Trib. XIV. BATRACHOSPERMEÆ. AG. MESOGLOJA. AG. SPORIDIA in axillis ramulorum radiantium. collocata. Frows gelatinosa , filiformis , elongata, ramosa, è filo primario exili solido, rard tubuloso, ramulisque densis- simè compactis articulatis coloratis subdichotomis radiantibus composita. MESOGLOJA MULTIFIDA. Ac. M. rubra , fronde filiformi tereti repetito-dichotomä , axillis rotundatis , exsiccatione atro-vel fusco-. purpureä. Rivularia multifida. Web. et Mohr, Reise, t. 5, fig. 1. a, b, ©. Roth, Cat. Bot., 111, p. 335. Chordaria multifida. Lyngb. Hydrophyt., p. 51. Fl. Dan., t. 1669. Mesogloja multifida. Ag. Syst. Alg., p. 50: Spreng., 1. c. p. 370. Duby, Bot. Gall., pag. 962. Harv., I]. c: pag. 385. Helminthora multifida. Fries. Fl. Scan., p. 314. Has. Ad littora Canariensia lecta. Os. Un échantillon de cette espèce, recueilli par Broussonnet aux Canaries, m’a été donné par M. Bouchet, de Mont- pellier. DRAPARNALDIA. Bory. SporiprA è materiei viridis sporaceæ: transformatione orta, mobilia (J. Agardh). Fira gelatinosa, cylindrica, ramosa ramulique è quovis geniculo oriundi articulati fasciculato-penicillati, rariùs sparsi, in appendicem capillarem hyalinum tenuissimum abeuntes. Paludibus incolæ. DRAPARNALDIA TENUIS. Ac. D. ramulis simplicibus subfasciculatis sparsisve , filo primario subhomogene o. Conferva lubrica. Dillw. Brit. Conf., t. 57. Lyngb. Hydrophyt., t. 52. Link, Handb. x. Erken., p. 260. Draparnaldia tenuis. Ag. Dec. 5, n. 30. Syst. Alg., p. 57. Spreng., 1. c. p. 369. Duby, Bot. Gall., p. 980. Harv., 1. €. p. 388. Draparnaldia mutabilis. Bory, Ann. Mus., tom. 12, t. 55, f. a et c. Alga juvenilis. ex Ag. Exsic. Moug. et Nestl. Voges., n. 499. (sub D. hypnos). Has, In aquis puris fluentibus insularum Fortunatarum aliis plantis parasitans à cl. Despréaux lecta. Trib. XV. NOSTOCHINE Æ. Ac. CORYNEPHORA. Ac. SPORIDIA in ramulis incrassatis peripheriæ nidulantia. Froxs gelatinosa , globulosa lobatave , carnoso-coriacea, demüm cava, è membranà cellulosà cavitatem circum- scribente filisque ex eàâdem oriundis? articulatis dichotomis apice fasciculatis ad pe- ripheriam radiantibus constans. CORYNEPHORA MARINA. Ac. Character idem ac generis. Tremella difformis. Lin. Sp. PL., p. 1626. Chætophora marina. Lyngb. Hydrophyt., t. 66. Grev. Scot. Crypt. F1., t. 25. Spreng., 1. ©. p. 370. Rivularia tuberiformis. Engl. Bot., t. 1956. Ulva Nostoc. DC. FL. Fr., v, p.1. Nostoc mesentericum. Ag. Syst. Alg., p. 21. Duby, Bot. Gall., p. 960. Corynephora marina. Ag., 1. c. p. 24. Harv., 1. c. p. 390. Has. Ad littora Canariensia à cl. Despréaux lecta. Ons. Il faut employer un grossissement un peu fort pour bien voir le tissu cellulaire à grandes mailles qui constitue l'espèce de membrane dont est tapissée la cavité de cette plante à un certain âge, et d’où partent sans doute, mais il me serait difficile de dire comment, les filaments dichotomes qui la composent en grande partie. On pourrait néanmoins re- garder les cellules amples et làches du tissu de la membrane en question, comme les articles dilatés de ces filaments dont M. Carmichael dit que le centre du Corynephora est composé dans sa jeunesse, c’est-à-dire avant la formation de sa cavité centrale. Il est probable qu'à mesure que celle-ci se forme et s’accroit, ces cellules, de plus en plus pressées l’une contre l’autre par le développement de la plante et l'accumulation du liquide dans sa cavité, finissent par former le tissu membraneux délicat de tous les points duquel partent les filaments dichotomes qui irradient vers la périphérie. RIVULARIA. Ro. FRons gelatinosa, globosa lobataque , rarissimè incrustans, viridi aut olivacea (exsiccatione interdèm atra) è filis constans è globulo centrali, cui insident, ra- diantibus, continuis intùs annulatis, annulis tandem in sporidia mutatis. RIVULARIA ATRA. Rors. R. fronde hemisphæricä durä , filis obscurè viridibus densè compactis è centro communi radiantibus appositione ramosis. Tremella hemisphærica. Lin. Sp. PL., p. 1626. Rivularia atra. Roth, Cat. Bot., 11, p. 340. Engl. Bot., t. 4798. Ag. Syst. Alg., p.24. Duby, Bot. Gall., p. 961. Batrachospermum hemisphæricum. DC. F1. Fr.,u, p. 591. Linkia atra. Lyngb. Hydrophyt., t, 67. excl. var. $. Spreng., |. c. p. 371. Rivularia hemisphærica. Fr. FL. Scan., p. 323. Has. Frondibus Gigartine Griffithsiæ parasitantem inveni. RIVULARIA CEREBRINA. Monrtac. R. fronde amplä gelatinosâ plano-convexä suprà gyroso-plicatä obscurè viridi, exsiccatione atrà, filis crassis appositione dichotomis , annulis transversim oblongis sensim decrescentibus. ( Œ9L ) Has. Ad rupes maritimas, quibus totâ superficie inferiore adhæret , in Ganarià à cl. Despréaux re- perta. Desc. FRONDES orbiculares, diametro 8 linearum, semilineam crassæ, siccæ atræ, planæ, humectæ verd obscurè virides, depresso-convexæ, subtùs inæquabiles et variè laceræ, suprà, ut in variis generis Collematis speciebus, gyro- so-plicatæ, plicis confertis cireumvolutiones cerebrinas referentibus. FizA è quibus tota Frons composita est, sim- plicia reipsâ sunt, sed appositione videntur dichotoma.Tususprimarius pellucidus, continuus, secundarium ineludit aunulatum, annulis transversim ellipticis sensim ad apicem decrescentibus. Hic apex aut brevis est, tüm vermicu- laris, aut longissimè acuminatum tenuissimèque transversim annulatum. ANNUL: sub microscopio composito in- tensè virides. Eamdem videtur sistere speciem cum R. plicatä ( Harv. in Hook. Engl. F1, v.1. p. 592) ; cùm verd specimina desunt, pronuntiare non licet. RIVULARIA MONTIGULOSA. Monrac. R. fronde amplä orbiculari planâ, centro tuberculoso colliculosâ, ad ambitum incrassatum subundu- latä subtüs revolutä, atro-viridi, filis in orbiculos distinctos congregatis fastigiatis appositione ramosis. Has. Saxis non madidis adhærentem in littore ad promontorium Punta de Melenera semel legit cl. Despréaux. Desc. Priori minor. Froxs plana, orbicularis, tuberculosa, non autem plicato-gyrosa, toto ambitu incrassata undulata subtüsque revoluta. CoLor obscurè viridis, tuberculorum ater. SRuCTuRA præcedentis à quâ vero ali- quantulùm recedit filis longioribus gracilioribus, pallidioribus , formâque maximè diversà. An eadem cum ARivu- lariä adnaiâ Fr. F1. Scan. p. 524, que Chætophoræplana Ag., mihi prorsûs ignotä. Oss. Je pencherais plutôt à regarder cette Algue comme la réunion de plusieurs frondes du Rivularia atra, que comme une variété de la précédente, qui me paraît bien distincte. Elle ressemble parfaitement, quant auport et à la grandeur, à une nouvelle espèce du genre Collema, recueillie en Espagne, sur les rochers, par mon ami Léon Dufour, qui la dé- signe sous le nom de C. nummularium, nom qui lui convient à merveiile. NOSTOC. VAuUcCH. FRONS gelatinosa aut coriaceo-gelatinosa , expansa et plicata , globosave, filamentis farcta moniliformibus curvato-crispis, tandem in sporidia mutatis. NOSTOC COMMUNE. Vavucx. N. fronde membranaceä nitidâ expansâ difformi plicato-undulatà è viridi rufescente. Tremella Nostoc. Lin. Sp. PL., p. 16925. Mich. Nov. Gen.,t. 67. f. 4. Dillw. Hist. Musc., t.10, f. 14. Fl. Dan., t. 1885. Engl. Bot., t. 461. Linkia Nostoc. Roth, Cat. Bot., nm, p. 545: Nostoc commune. Vauch. Conf., p. 223, t. 16, f. 1. DC..FI, Fr., n, p. 3. 4g. Syst. Alg., p. 18. Spreng., |. c. p. 572. Harv., 1. c. p. 398. Exsic. Moug. et Nestl. Voges., n. 100. Hs. Ad terram hieme lectum. Oss. M. Fries a retiré cette plante de la famille des Phycées pour la placer dans les Collema, de celle des Byssacées. Elle sert, en effet, de transition entre les deux ordres, unie qu'elle est par son organisation avec le genre Undina Fr. et avec les Collema par sa végétation à l’air libre. C’est ce que les anciens lichenographes nommaient Collema fugax. Le même savant rapporte encore (1) le Nostoc lichenoides au Gollema crispum , et le Nostoc foliaceum au Gollema flac- : cidum. NOSTOCG VERRUCOSUM. Vaucrx. ; 8 \ 5 A : À " : à 5 À : N. fronde gregarià confluenti-globosâ subcoriaceà gelatinosâ demüm cavä plicati lævi olivaceo-vi- renti. (1) Conf. Fries, FL. Scan., p. 292. (4929) Tremella verrucosa. Lin. Sp. PL, p. 4625. err. typogr: in meo exempl. 2695 legitur. Michel. Nov. Gen., t. 67, f. 2. Dül. Hist. Musc., t. 10, f. 16. Nostoc verrucosum. Vauch., 1. c. t. 16, f. 5. DC. FI, Er.,,p. 4 Ag. Syst. Alg., p. 21. Spreng., 1. c. Duby, Bot. Gall., p. 961. Harv., |. c. p. 400. Has. In rivulis insularum Fortunatarum. Trib. XVI. FRAGILARIEÆ. Ac. FRAGILARIA. LyNGs. Frca plana , fragilia, striata, per strias irregulariter in frustilla tandem soluta. FRAGILARIA PECTINALIS. Lryres. F. filis tenuibus attenuatis rigidis lutescentibus creberrimè striatis fragilissimis per omnes strias solu- bilibus et tandem solutis , frustillis fi diametro tripl brevioribus medio pellucidis. Conferva pectinalis. Dillw, Brit. Conf., t. 24. Engl. Bot., t. 1611. Conferva bronchialis. Roth, Cat. Bot., 1, p. 186. Diatoma pectinalis. Ag. Disp., p. 3. Syn. Alg., p. 19. F1. Dan., t. 1698, f. 1. Fragilaria pectinalis. Lyngb. Hydrophyt., p. 184. (corr. Ag. Consp.) t. 63. Ag. Syst. Alg., p. 7. Consp. Diat., D. 62. Spreng., 1. ©. p. 374. Duby, Bot. Gall., p. 989. Harv., 1. c. p. 403. Kütz. Syn. Diat., p. 58. Has. Ad fila Zrentepohliæ pulchellæ inveni. STRIATELLA. Ac. Fiza plana ,. stipiti laterali (prorsüs ut in Achnanthe) affixa, in articulos striatos rectilineos divisa, tandem soluta. STRIATELLA ARCUATA. Ac. S. filis brevissimè stipitatis arcuatis virescentibus in frustilla inæqualis longitudinis soluta. Conferva striatula. Engl. Bot., t. 4998. | Diatoma arcuatum. Lyngb. Hydrophyt., p.180, t. 62. Fl. Dan., t. 4596, f. 2. Duby, Bot. Gall., p. 996. Diatoma striatulum. Ag. Syst. Alg., p. 6. Achnanthes arcuata. Kütz, Syn. Diat., p. 46. Striatella arcuata. 4g. Consp. Diat., p. 61. Has. Enteromorphæ compressæ parasitans. ACHNANTHES. Bory. FRUSTULA convexa pauca, in frondem vexilliformem stipitatam coadunata. ACHNANTHES BREVIPES, Ac. A. vexillo 2-3 articulato, stipite brevissimo. Echinella stipitata. Lyngb. Hydrophyt., p. 210, t. 70. excl. syn. Achnanthes brevipes. Ag. Syst. Alg., p. 1. Consp. Diat., p. 59. F1. Dan., t. 1840, f. 2, Grev. Scot. Crypt. FL,,t. 295. Duby, Bot. Gall., p. 989. Harv., 1. c. p. 404. Kütz. Syn. Diat., p. 46. Has. Ad Confervam crystallinum. ACHNANTHES LONGIPES. Ac. A. vexillo 2-articulato crenato, stipite vexillo plüs quäm duplo longiore. ( 298 ) Conferva stipitata. Engl, Bot., t. 2488. Achnanthes longipes. 4g. Syst. Alg., p. 1. Consp. Diat., p. 58. Duby, I. ©. Harv., 1. ©. Kütz. |. c. p. 48. Has. Ad Algas florideas in insulis Canariensibus collectas haud infrequens. DIATOMA. AG. FRUSTULA tetraedra recta sub formà laminæ planæ aut fili brevis parallele con- juncta, dein soluta et angulis ope isthmi plerumquè alternatim cohærentia. DIATOMA TENUE. Ac. D. filis liberis tenuissimis cito disruptis in frustula diametro 4plô 5plovè longiora simplicia aut conjugata. Conferva flocculosa. F1. Dan., t. 4497, f. 4. Dillw. Brit. Conf., t. 98. C. Diatoma tenue. Ag. Svensk. Bot., t. 491, f. 4et 5. Syst. Alg., p. 4. Consp. Diat., p. 52. Lyngb. Hydrophyt., p. 179, t. 61. Spreng., 1. ©. p. 374. excl. syn. Duby, Bot. Gall., p. 990. Harv., |. c. p. 406. Kütz.,l. c. p. 32. Has. Ad Hyprum fluitantem in aquis fluentibus lectum. DIATOMA TRUNCATUM. Grev. D. frustulis linearibus subcuneatis truncatis radiatim dispositis viridi-lutescentibus utroque apice hyalinis. Exilaria truncata. Grev. Syn., p. 38. Kütxz. Syn. Diat., p. 35. f. 39. Echinella fasciculata B. truncata. Grev. Scot. Crypt. FL., t. 16,f. 4. Diatoma truncatum. Harv., 1. c. p. 407. Has. Ad Dasyam Delilei parasitantem inveni. DIATOMA INTERSTITIALE. Ac. (1) D. frustulis tenuibus transversaliter disruptis diametro sesqui-duplo longioribus isthmo cohæ- rentibus. Diatoma interstitiale. Ag. Consp. Diat., p.54. Kütz., 1..C. p. 57. Has. Gelidio corneo parasitantem hancce speciem mihi ignotam invenit cl. Suhr, qui cum celeb. Agar- dhio specimen communicavit. FRUSTULIA. AG. FRusTULA linearia, libera vel muco amorpho immixta, solitaria vel binatim juncta. FRUSTULIA SPLENDENS. Kurz. F. frustulis giganteis plerumquè variegatis,'altero latere linearibus, utroque apice incrassatis, altero latere acutis stratum submucosum fuscum siccitate nitens formantibus. Frustulia splendens. Kütz. Alg. Ag. dul. Dec., vi. Syn. Diat., p. 25, f. 25. Has. Ad Trentepohliam pulchellam inveni. \ (1) J'omets à dessein le Diatoma liber Subr, originaire aussi des Canaries, selon cet auteur, par la raison que ses ca- ractères ne m'ont pas paru assez solides pour lever tous. mes doutes sur sa légitimité, 11, — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) (PLANT. CELLUL.) —- 25 ( 194 ) Trib. XVII CYMBELLEÆ. AG. CYMBELLA. AG. FRusTuLA elliptica libera vel muco amorpho involuta , binatim conjuneta. CYMBELLA ADNATA. Monrac. CG. frustulis adnatis fuscis cymbiformibus opacis sæpè hyalino-marginatis, medio interdüm fasciä transversali hyalinä notatis , utrinquè truncatis, ut plurimüm binatim conjunctis. Frustulia adnata. Kütz. Alg. 4q. dul. Dec. y. Syn. Diat., p. 16. f. 15. Has. Ad Trentepohliain pulchellam. GOMPHONEMA. Ac. CYMBELLÆ subgeminatæ filum tenuissimum simplex vel ramosum terminantes. GOMPHONEMA POHLIÆFORME. Kurz. G. pedunculo simplici abbreviato , frustulis clavato-cuneatis lutescentibus truncatis , medio fasciâ orbiculari hyalinä notatis , solitariis aut flabelliformi-ageresatis. Gomphonema pohliæforme. Kütz. Alg. Aq. dul. Dec. n, n. 25. Syn. Diat., p. 42. f. 50. Has. Ad Confervam crispatam. Trib. XVII. DESMIDIACE Æ. GREY. CLOSTERIUM. Nrrzscu. CorPusouLA solitaria fusiformia viridia mox recta, mox lunatim curvata. CLOSTERIUM LUNULA. Nirzscu. GC. corpusculis majoribus utroque apice obtusiusculis , fasciis transversalibus obseurioribus , mediä hyalinâ. Closterium Lunula. Nétzsch, Naturbeschr. d. Bazillar. Katz. Alg. A4q. dule. Dec., 11, n. 22. Syn. Diat., p. 68, f. 80. Morren, Ann. Sc. Nat. Bot. 2° sér., tom. 5, p. 265, t. 9, 10 et 11. Has. Ad Hypnum fluitans, INDEX ALPHABETICUS GENERUM, SPECIERUM ET SYNONYMORUM PLANTARUM CELLULARIUM IN HAC HISTORIA ENUMERATARUM. N. B. Nomina generica majusculis, specifica romanis, synonyma tandem litteris italicis distinguenda. Achiton quadratum. Corda. . . . . . . . .. 60 Anomopon curtipendulus. Æ. et T. . . . .. 17 AGENANERES POS CCR El : + : 192 — mutabilis. Montag. . . . . .. 1. — COTON ZE RE 1b. — SITIQUUS AUDE NP Ib. — DPÉVIDES RAS ER. Ib. ANTHOCEROTEÆ.N.abE..,..... 64 — IGHAIDESREARE A. , . ID. ANTHOCEROS MICHEL CCR Lo. Agardhia adhærens. Cabrera. . . . . . . ... 185 — MU AUSIANN CEE 75 AGIR ICINT, ET. . TR 68 de. … punciatus. Étne 29. Re, Ib. ACARIG USM. Re ce … mes nce dE 69 0m, 8 << crispatus. Montag. . . + LD. MNOCTIS ABUS. CT. Ta Antitrichia curtipendula. Brid. . .. . . . .. 17 IN GInEUS LNnE EE CN Ib. ASPARAGOPSIS. Montag. . . . . ..... Addenda. — annularis. Bull .......... 70 ANSPEROGOCQUS LL LAMT. RE RE. 145 — faSCICUIARIS ALU LE TE 7i — echinatus. Grep. . : : . .. 1b. — — fuligineo-sticticus. Montag. . Îb. — rugosus, Lamx. . . . . ... 144 TO teniIS ASC EI CRE Ib. ASTRODONTIUM. SCRWEgT, ... , . . . . 18 — LISICRIESOWNELD ES RENE 74 — canariense. Schwægr. . . .. 1b. M TEL AT. NES SO 70 Auduinella Hermanni. Duby. . .. ...... 189 — OPSCUTUS OCEAN 1b. AURICULARINIPSEL ER Re 76 — M RIPETIUS NCOD. rene = 74 uniculananeienc BURN "EC ESSOR 77 —DUIVÉTULENILS BULLE... 0. 0 74 Ballomian at Gtis el EE EEE SE 165 — semiorbicularis. Bull. . .. , “ir Baillowiana Grisellini. Nardo. . . . . . ... 16. — NMCDDU DCS CTERR RPRRENPEEREN 70 Barbula chloronotos. Brid.. . . . . . . . . . . 56 AGLAOPHYILLUM. Montag. . . . . . . . . . .. 450 EN CRD RANCE ER LS 36 — laceratum.. Montag. . . . .. 151 — Hornschuchiana. Schultz. . . . . . . 35 De = uncinatum- Turn. . . Ib. — membranifolia. Schultz. . . . . . .. 56 ATTONTMINUPES NS MBEOS TEE UN 58 — - “muralis Web. et MORE". NX Ib, PÉCIDIOM PTS RE RE Ce 89 — revoluta $ Hornschuchiana. Brid. . «+ 55 RUES AÉCISS E À COTES Ib. BAR TRAMION ET" EEE RSS 26 Alectoria canariensis. Ach. . . . . . . .. .. 95 — compacta. Hornsch. . . . . . .. 27 RE CLICS ENCRES. SON CEE Ib. — fontana minor. Schwgr. Ib, + Mir AO: VE 94 — LISTTA SD NETS ES PRE EE 1b. D — chalybæiformis. Ach. Ib. — SINIC(A- PILOT 16, — ne DIT ACREE . CÉ Ib. BARTRAMIE Æ. Schwægr. . _ . . . . . .. 26 — — prolixa. Ath. . . . . . . . .. 16. BATRACHOSPERMEZÆ. Ag. ....... 189 ALORS, JUS Er ER EU LE (06 Batrachospermum hemisphæricum. DOG, . . . 190 NDSTDIDM 1 SRE INR. CR 455 BIATORAEUETE NE NS... MANS. 121 © Coralinam 47 0”. 5 JE 2 auraANtaCA RENE ER 122 ANADYOMENE. Lamx.............. 179 — = MCRRTElA ET. : Mn. à + 16. = Calodictyon. Montag. . . . .. 180 = CCIDICNS ET CRE CC EE 124 — RDA 2 LE Ib. — CCRNPIOCT PRE CRE Sn - ‘2 122 —— SICUA IA PAS TD. EE ADaCiN A LS RE CRE. 421 ANOMODON. Hook. et Tayl... . . ...,... 47 Se riDIOpNYIla, FFE. . 1, tn. F ous 7: Free ( 196 ) BOLETUS. Le NC CURE CES 74 — Preauxi-MOTIAR ER — HOGCIDAN QUI à à 2 0 DE Bornena AUlAntic te AChERER ENT RE 97 — chrysophthalma. Ach. . . . ..... 111 ie ACTES ENCRES ed RE Ib. ne GARE Ones hs nes st den 97 —, flavicans $ læta. Ach. . . .. .... 98 UT UrO cer AC EE TR RAR 96 PE LCOINEUL EACH CN 411 nn CERTA NOTA LE Me DOS MN) UT Us A a cs La 412 mn NO 0 à co ee RS 97 ON CUT IEEE es LL EN 174 — diaphana. Bonnem. . ....,... 173 =" MCleqjans ABONNEMENT d — Griffithsiana. Bonnem. . . ... ... 174 — torulosa. Bonnem. . . , . . . . . . . 175 nn VATIGDES ABONNEM TP, HOPEA DUSUILRPETS AS. |. |, CESR 86 Brachypodium crispatum. Brid. . ...... 44 Brachysteleurm crispatum. Hornsch. F1. Bras. . 4 Bryopsis, Lame 0 CRE 185 — Balbisiana $ cupressina. Ag. . ... 16. mn CUPTESSINA LAIT RE UTP BRYACEÆ. Bruch et Schmp. . . . . . ... 51 PENUMEBF. NE CRE 52 SATAIDIIUM. LT OR ERRSES ORU 55 — annotinum. E, B.. en ., .. Ib nn SONT AA NN LL 54 = ARTE DIND, UE Re TU Ib. -— atropurpureum. W. et M......... Tb. en CCÉSDILLUUINELE TT EE 55 D CATADIENSC DE ER RE 32 D CAD AT Z 77 RE 35 — Carneum $ atropurpureum. Schwægr. . 354 — éryéhrocarpum. Bride. . . . . . . . . Ib. CRC NDICKE CRE. Ib. ie SUOMI NE PR RE U S . . e 38 ent JUlACCUMASChrCT RER à 34 — ligulatum. Schreb.. «+... 52 DA MUTATEMINNS CEE OR UN, e 56 — platyloma. Schwægr. , . ..., .. .. 35 — polyphyllum. Dicks. .......... 45 D CP HAAONTe. PIQUE. MERE NO 0 51 D CN IDO CNE. ONE 45 ne IUT OMIS 40 ONSSAGER ED EEE CRT CR 126 DESSOIDE RES... : MN, UN 188 CALLITHAMNION. Lyngb. . . ......... 176 — ellipticum. Montag. . . 177 — FINIR NN, 476 — Plumula, pusillum. Lyngb.. 477 ons repens. Zyngb. . . .. . .. 178 — tetragonum. Ag. . . . . . . 477 CÉNOMERESEET. .. RON TU. 187 CALoTHRIx confervicola. Ag. . . ....... CÉMPYÉOPUS ERA, a longipilus. Brid. . .. ...... — pilifer. Brid. Mont. . . . .. .. on polytrichoides. DNtrs. . — Scottianus. Brid. . . ...... Candollia complanata. Raddi . . . ...... CAPEN EME ARE RENE ee — biruncinata. Montag, . . .. .... .. Cenomyce alcicornis. Ach. . . .... SE RAS — CORPORATE EME — CONIOCRE RE ELR RERE a LE excelsa, Flærk.. . + . . . — CONTUIT ENCORE RE EU RE — CCG LED N CIRE PRE — DONS IONLE ANONA 280 à UNE à nn | OORTEUR) INT 000 40 ee 4 te le = == conistea a, exilis. Ach. — fUrcnta, hAMmatt)el ee ee = F— HoBs None me Es = pungens. ACh. . + : . . . . — BONOTERA, TUVEA ACh NU — RAIDE betcod ter le le — Pocillum. Ach. . . ... : — pungens, nivea. Del, : ©: : =. . | — DROITS EAU ee M UN me un GLS NCD EEE = SUNLRELA NACRE — ONE De v6 0 nes do EE CERAMIIPEE Dub. NE RON GERANIUN AE PR CORRE RE — BolCheRE Do, ET OS — BOUCHER ADO ES — brachiatum. Bonnem.. . . .. ... eu CAIN DAC ER RE, = DETTE. Se DS CN à — COLA VTT DONS CE ET =. CENTS DR NT — diaphanum, ciliatum. Duby. . . . . . on TALONS M, 2 ON — HUB ROC TE PEER 7: — GIOTLEL AUTRE) EN — AÉATARA TN C,. SM. En. — Jones : ee 4e 0 « 2e, — penicillatum.Bertol. . . :. . . .. — NDEriCUIGIUM DUCIUZ. Eu ON" = AIDES... RES M DLATTIOSUT RO CE RRECT — rubrum, botryoides, Moñtag. . . . = . D SCOPATIUTIL. OH EEE ECS nn SCUACEUI DUDV ES RES = lelragonum Ag... — Wulfenü. Roth. CEDRARIA EACH EEE 140 118 120 119 120 120 119 CETRARIA aculeata. Fr. . . . . , . ...... — glauca. ch. . . 42H ou — $ fallax. Ach . : . . . . . . = ROUES JE co ns ee Chœtophora marina. Lyngb. . . ....... Chantransia nana. Moug. et Nestl, . . . .. Chondria articulata. Ag... .......... AL JOTINIS: IA Le TEE sageré À MODELS RAR Le ea NE ra tnt: — ovalis, uvaria. Mart. . : . « . . . . .. — pedicellata. Spreng. ee = N PUTAIN ce = angusta. Ag. « + . . . . . . (16 RO MERE = ONE En CES ET UV URI TE RN De De ne 0 CHONPRUS ASE ER EN EN R S — GLISDUS 200 — polymorphus Lamx.. ...... — pyemæuseLamx . . . . . .. CHOADIORERL RE. TR D CHU PAR EEE OT Chordaria muliifida. Lyngb. 7 : CHROOLEBUS A0 PRE EE CL — ianthinus. Montag. . . .. ... Chylocladia articulata. Hook. . . RTE — kaliformis. Hook. . ... . .. .. Circinaria Erythroxyli. Fée. . . ....... CLADOND HO Tree ELU PORN EE. = UICICONNIS PER NC EN Nr — CITÉNET MEET CNE MMCONTIU LA LS OR Tu u Fi CXGOIEA A CR = mOIiSitata 10/7 EU TE UNS CIS. HOT EN ENT NE. | En L/0iacet MIDI NE Re: D fUrCAtA AO IE DE. nt — gracillima. Montag. . . . . . . Eee =, ANGERLIO ANOORNENS DARNES — nn ADUNSENS EACH ee a TT pygmæa. Montag. . . . . . . —= — racemosa * hamata. Dufour. — gracilis. Hoffm. . —_ MANQULALSAELO INSEE ON MN DAYIIOpLOTA TONER — prolifera. Hoffm. D. — APTAALSS CIN NES Nr: — pyxidata. Fr. Tr EXINIS. Hoffm. + à: . : = — syntheta. Hoffm. : + - . ... —. rangiformis. Hoffm. . . . . ... — SRDIE LS HONMEEE CRE — tuberculosa. Hoffm.. . . . . . .. COTADOSTEPHUS EAN NN PEN — clavæformis. Ag. . . . . . .. — spongiosus? Ag. . . . . . .. (O9 IS) CltthrusSentdus ANT CEE CDAVARIA IIS. Re TE a. DEEE — hybride. Bulle CE NN —_ DAT ABON EERENRECE — rhodochroa. Montag.. . : . . . .. CLAVARIPINER MN REC OEM NN Climacium lutescens. Woit.. . . . . . . . . . . CzosreriuM. Nitzsch. . . . . . . . .. L — Lunula. Vitzsch. . . : . . . . . COCCOCANPIA IN CISQ PTS NT ANNE à 1 — MOROCCO PELS EE TR EE — POLYPRYUGOPETS ENTER Conti es de RE CR nt CR CEE, — AURETENS ASE EEE CO ET — tomentosum. 4g. . . .….. Codonia Wondraczeki. Dumort. . . CoLLEMA. Hoffm. reform. . . . … .. — Burgessi. Ach. .. ... — Brebissonüt. Delise. . . . . . . . . —— corniculatum. Ach. . . . . . . . . — CTISDUM. CACHE OPEN — lGCrispum,sristatum. Ach. . . . .. = GHLSIQLUMR ONE, CE. 2. — lacerum , pulvinatum. Ach. . . .. — microphyllum. DG.. . ....... — TLUSCICOLA NACRE IEEE _ palmutum. Hook. . . . . . . ... — pulposum, cristatum. Ach. . . .. — PUIVITALUN. 404.0. — — corniculatum. Ach. . . MMM TUGITOSUIR. DURE: . à — LIVUCEUIAPELS PET PRE CE ConFERvA. Linn. . . . . SES Dent — ægagropila. Linn. . . . . . . . .. ONE UE UNE CN Jus Le — ALERTER AS BOLVE ES RME CN — arbuscula. Dillw. Süppl.t. G. . .. — brevi-articulata. Suhr. «Te — Oronchialis RONA CURE" — catenata. Desfont. = Gtliata. DIN PR ET — CIPTROS A ROUES RE CE — clavæformis. Roth. . . .. — confervicola. Dillw.. . . . . . .. — Corallina. Lightf. . . . . .. — ECRERUA MERE CNE N — ClEDUNSARON LE ENS — enormis. Montag.. . . .. .. ... — fasciculata. Roth. -— flocculosa. FI. Dan. . — fucoides. Dillw. .......... — Griffithsiana. E. B. . . . . . ... CoNFERVA Zermannt Roth... = LL DIEXA LULU ER EEE A LOGE TE SEE —_ (ATOS CADTAD EEE EE — LULU ADO | NORMRONNNENEN PRC L LOTO MDN EN ERRE — membranacea. Ag. . . .. cœspitosa. Ag. . . . . — RANAADIIM Eu — nigrescens. E. B. . — JUIL EN IUT EE -— pachynema. Montag. . . — PAUESCENS RBOLN RER NE — paradoxa. Dillw.. . : . . . . .. — pectinalis. Dillw. . —…DCllUCITA AUS NES | — pennata. Huds. . . — Plume sDIIN En Eh En IPLOlERA PAU EUR ER a PU TRIAIROIN EU — pura. Roth. — UT ec — scoparia. Linn. . _ SCLACCAMNIlIS- CEE EE — OUAIS RS à à 5 ets à — stricta. Dillw. — letras on DIE CRC — LUDUIOS TA AMX EE CORRE CONFERVEÆ. Ag... .......... CONIOMYCETES. Fr. ........... — plutonius. Montag. . — spiralis. Montag. . . . Coralloides aculeatum. Hoffm. . . . . .. .. — globiferum. Hoffm. . . ... .. Cornicularia aculeata. Ach. . . . . . .. ; — CTLTLA US ADUDY. UN = CHOCE ENCRES — IUORITADOEE ES _— muricata. ACh. . . .. — spadicea. Ach. . . . CorsinrA. Raddi. . . . . . Re — lamellosa. N.etB........... — marchantioides. Raddi. . . . . . . . CORTINARIUS RTE et. on tricolor. Montag. . .. . ... Coscinodon verticillatus. Brid. .. .. . . . .. CORYNEPHORA. Ag. . — DATENT CON, LE Cryphœa heteromalla. Brid. . . .. ...,.. CAUPERPAEL UNE RE — HERO CCC — DAC ENS, © +, , 07 ( 196 ) CAuULERPA prolifera. Lamx..,......, — OO EL S JLAUREES LE NE a TEE — Webbiana. Montag. . . . . . . .. CAULERPEZÆ. Grev. Montag. . . . . . .. CVMBELTAS CAE RER EN EL RECUPERER — ANAL EM O7 EE EEE CYMPEDI PARA EN EEE CYSTOSEIRA. Ag. — Abies marina. 4g. . . . . . . .. — barbata. Ag..." Ce — pumila. Montag. . : . . . . — CRU DUDNAR ES RE RE — discors, paniculata. Ag... : . . . — ericoides, selaginoides. Ag. . . . . — fIDLOSA PAS EEE — SULGUOS DENON ER ETES EE _ Thunbergii. Ag... . . + : . . . . DALTonIA. Hook. et Tayl............ — heteromalla. H.et T. . . . . . . . — FACTCRCTIONNINANO PERMETTRONT es Pons iete, gectobee Eire Sn — acanthophora. Montag. . . . . . . .. — Arbuscula. 4g. . . . . — Baillowiana. Montag. . . . . . . . : — Delilei. Montag. Vid. ASPARAGOPSIS. —_ VCICOOTIS ENS CE mm TU ICRINSIE HAN Re CE ee — pedicellata. Ag. . . . .. rat MAO NU. OS DASYCLADUS. Ag mn. — clavæformis. Ag. . DETESSERMAPEPAT ATEN CES — lacerata. uncinata. Ag. . . . . . _ hypoglossum. Lamx. . .. . . .. — palmata. Lamx. . .. — PITCANUNENERESSCE Desmaretella confervicola. Bory. . . . . . . DESMIDIACEÆ., Grep. . à... DIATOMA AGE RE CE — ATEUALUTLALNDOSD ES NE INC til ZAC — pectinalis. Ag. . . .. — LUE Ne NON - CP — CÉTHEEA 0 RE N | — truncatum. Grev. . DICRANEÆ. Arn. . . . . . . DICRANUMERHEGN CERN CS = TUE ARISTON — flexuosum y, piliferum. Turn . . . — — $ nigro-viride. Hook. et Tayl. ho, we A 02 le + = Etui. CUS, UE DONS EN — juniperoideum. Brid. . ,. . ï — polyphyllum. Smith. . . . . .. .. — Scottianum: Turn... Dictyopteris elongata. Lamx. . . . . . . .. DICO LES POTEENNN MER + (199 ) DICO MIENIX NE 76 -— CICHOLOMA LAIT NN 144 — IMDIEXAS PATTERN ENT" 145 — LITTLE NLS PAG EVER CT Lb. — MÉVOS AO EE TT Ib. — RON LOUER ES TR AIG Didymodon mutabilis. Bruch. . ....... 44 DISCOMNCEMDES AR M RL UR 79 DOTHIDEA RAT PIE EN ENTER 83 — TN 77 RL RE el Ib. DRAPARNA PDA ED D) ET CU 189 — INANGD US BBOIN NRC Ib. — FÉNUIS AD FE ER Tb Dryptodon leucophæus. Brid. . . . ...... 44 DUMONT EPA EE ER | 165 . canariensis. Montag. . .. . . . . . Ib. — OIIS P QD en TE? Echinella fasciculata $ truncata. Grev. . . .. 195 SP ENNED LM MEN 192 EJCROCARPEPENMALEE CERN". . 448 ECO RON, oh 150 … — purpureus. Spreng. . . . . . . . 152 — siliculosus, protensus. 4g. : + . .: . 150 ÆEncælium clathratum. Ag. . . ... Æ «é 144 — ÉCRITES TRE CREER 1b. — SIDUOS 29 CR ET Ib. EINIDO CARPE ER ORNE NE TEE 425 ENDOGARPON" ACHETE; — MIA 104. RON ZE: ÉNTEROMORPHA EP? NT 181 — CHINA TANGER Ib = — ‘Yuncinata. Grev. . . . 182 — compressa. Grey. . . . . . .. 181 — intestinalis. Link. . . . . . . . db. — ramulosa.Carmich. . . . . . . 182 ENTOSTHODON. Schwægr. . . . . . . . . . .. 30 — Templetoni. Schwægr. . . . . Ib. BRINEUM PERS SR ER TT 91 — juglandinun. "PELS Me : un. Sn. Jb. == JUYIQLAS DC TERRE 16. = SEDUIIUN A UNIZC EE. 1b. — VUS ADO. AE ne 92 ÉENSIBHE: eV UE RON ONE ON 84 — communis. Sehlecht. . . . . . . .. Ib. — — lamprocarpa. Schlecht. . . Ib. — SILAURS DD), 0 UNE, : Ib. EIVERNEX. Tes SORTIR ET" PE 94 — Canariensis, Montag. . . . . . . .. 95 — HAVICANEN EE PP PE 98 = — GROCEA SEE PRE . — furfuracea. Mann. . . .. . . . .. 96 — UC AU UE. de » + Des LE Ib. nn rubati enr DIET . NOR. . 94 — — Implexa nr en CE DE — JACUNOS A. PTS REP MERE 98 — DEMO TR E., 95 EvERNiAoOChroleuca, crinalis. Fr: + + . + . : . . 95 MP TUNASU AC CCE NRRRR L 96 — scorigena. Montag. . . . . . . .. 97 VI lIOS A PRE NE TRE 1b. ERIDIA NS RE ER Er CLS ET OR 73 = Auricula JU: 7... 0, PR TN TD Patiarnantrunenti Gt RER ET 193 Farinaria Trifolii. Sowerb. . . . . . . . . .. 88 Fegatella hemisphærica. Yayl. . . . . . . . .. 60 RDDTOE TE ARBIIUERE RE T U 22 HAMBRENRINNNPRAURER Re UN CR CE 61 — AILICARABUM On AR EN NOTE RENENEE Ib. — intermedia. Montag. . . . . . . .. Te. RISSIDENS EG ee PRE ER 22 — SeLPUlATUSS DrIT RERO NE Ib. — Hornschuchii. Montag. addenda et emend. PLORIDEZÆ LANX. NU NN 150 Fontinalisipennata. HAUSSE MANN ENRC 16 — = MÉMNS = + PERS. Ib. F'OSSOMBRONTA MARGAUX 57 — pusilla, capitata. N.abE. . . Ib. FRAGILARMSS, 49. . RE. 192 — Leone RE Jb. PCACGIPANETE NERO Th. ÉRULPANTAREE GC. MEN CPE 55 — dilatata. N.abE,. , .... . . ... 54 = Duriæi, Nees in litt.. . . . . . . . 4. — HiSpanica. INMABE NE 16. — major. Raddi. Ib. — HOUR RACINES Le. ORNE Ib. — nervosa. Montag. . . 55 — IDAMANISCIER NA QDEE EN OR 57; — Teneriffæ. IV. ab EE... ... . . .. 55 HRUSDULIA ADN RER NP ES CRUE 193 _ PT IAOOT A CU TAsne rt 5 CERN à | 1924 = splendens. Az. ©: = , 195 RUCACENE DAINX CERN CUT 152 IRUGUS ENT EE VPN EE 139 — Abies marina. Gmel. : . . . . . . . , 437 — acicularis, ustulatus. Turn. . . . . .. 160 = Mariiculatus CNE EN 156 = Padiowiana Cmel EE. ONE 163 LORS MNT à 0 - MS 457 UT IAUS MK Be ONE RE CO OS" on LOIS ANS 2e | 0 À 156 RC ŒSDUOSLS STAGE EEE NN ONE 159 —" CS CNE à 0 1 9 M, UN 158 — capillaceus. Gmel. . . .. .. .. .. : di CIAVALUS LANX ER UN CE 159 — Éclavifere LUI. COR, OREET | 178 — coccineus. Huds. . . 152 = COMOSUS. POI, - - y ë 155 D CON)CnUOUCS LIN RES OT US 0 — corncus. Huds. 158 — — sericeus. Clem. . . . 159 158 — — sesquipedalis. Clem. . … . .. ( 200 ) Focus coronopifolius. Good. et Woodw. . . . 158 Fucus {omentosus. Huds. . . . . .,. , ..... 182 Te Tan ee De on He ut 459 TOUT fOn an CN 146 = CrÉPUS ANNE ESS EAU 17 En US QIUS EMI GTR ES 160 — Desfontenaisüi. Turn. . . . . DT 155 SU LELUS ENVIE RES 156 MTS INR so pue EN à UE En RUCTS GCOLOT CID CI EEE TS IS CONS ATOS 15 En AY CSICUIOS US EL TASER ER EE TEE 139 = AiVET ST OIUS- EQULN ES SEE 152 — — limitaneus. Montag.. . . . . . Ib. ON ETICOUCS AIN ER CE 10 nt OU OLIUS HE CUIR AE ER ITS) A 0IOSUS AAUUS EEE US STS 158 RS AO ILES 46 ob CRE 146 UMR ENLOSUS ENVIE RE TE 474 — zosteroides. Lamx. . . . . . . . . . . . 448 re LOT, SON EN 445 EUNARTASS CAT RER RER NE E 0 0) M OUSS DONS EEE 132 — calvescens. Schwægr, : . : . . . . … 30 —_ HIONESUS CIE EEE 7 010 — Fontanesiüi. Schwægr. . . . . . . . Ib. nf ŒUCUlACEUS MGM NN 137 — hygrometrica. Hedw. … » … : ©: … 29 — fruticulosus. NVU IR RL. 470 — — culvescens. Schweæzgr. ue Ib. MOTTE SIUREESEESSSRS 160 _ — Longa. Schwægr. : . . . 50 1} OTIAUS AD) EEE ETS 455 no Cle pielont. EB NE NN S 7 hyper bOTEUS GUN M NS FUNARIEÆ. Schwægr. . . . . .. ... . 29 PT O1 ES DES ONE EEE SEE 158 EUNGIS EL EE, EC IE PRE CR PR 68 — hypoglossum. Woodw. . ....,.... 150 Gaillona Boucheri. Bonnem. . . . . . .. 168 DIN AIDES EE ST 145 — punclaliABUNeN tt 7E. — kaliformis. Good..et Woodw. . .. . . 135, GASTEROCARPEÆ. Grev. . . . . .. 102 — laceratus, uncinatus. Din... ÉUURE 151 GASTEROMYCETES. Fr. . . . . . .. . . , 84 = lichenoides AIN CERTES 127 Gastridium articulatum. Grev. . . . . . . . . 156 — Loncharion. Bertol. . . . . . . . . . .. 159 Kahfonmenebe SEE RENTE — membranaceus. Stackh. . - . . . . .. 148 GEASIDER UMICH NC REENTE PET EL EE — musciformis. Wulf PEL, ,; EPA UC 161 — hygrometricus. PES A. qu. co 86 LAS DUT LC 152 GELIDIUM. Lamx. . . . . .. 157 — ODIUSNS NUS ESS. 155 — cartilagineum. Gaëll. . . . . .... 158 — ophioglossum. W.etM. .. . ...... 179 nn CIAURIUN. LANX, OS NN 159 DONS en. 454 — concatenatum. Lamx. . .. ... . . 1458 —…(PAPORISETINN n à OE +: : 145 — corneum. Lamx. . .. . . ... . db. —. PETJOTUUS BON UD — = capillaceum. Gmel. . . . . Lb. = In, SOON MMA EE 152 en ee clavatum. Hook. . . . . . 459 — pinastroides. Gmel. Ps ER res y 155 = — DAMES, COR NET € Ib. — pinnatifidus. Gmel. . . . . . ...... 154 —— — neéreideum. Montag. . . . . 158 «A — Huds. . SR TR 14 2e pinnatum. Hook. : . . . . 1b. — pinnatus. Huds.. . - > : . . . -.. 158 —= — sesquipedale. Hook. . . - . Lb. = Piocamium.(GMElE RES NCSS 152 + — spinulosum, Montag. . . . . Ib. — plumosus. Linn. . ... . . . . . ... 162 — coronopifolium. Lamx. . :.... 457 — , polymorphus. Lamx.. . . . . . . . . . 157 NT ÉTICUE LIT PLAIIXE EE EN 159. — polypodioides. Lamx. . . . . . . . . . . 4148 on OZLOUITIU NT ABOIN ER CCE 158 = PrOIENAE OISE. EE. Du: e MEL — MPNEMEUM- LANXE. 127 DTOLELS IDElIlC ER EE CE 163 — SCLICOELIN DANX RES RES EN 159 PUR PUTIEUS ESPN 152 me LETSCOLOT BAIN EE EE CE ES — pusillus. Stackh. . - . . . . . .. .. . 159 GIGARTINA. Lamx. ..... RP AT 159 — pyemeus Japhtie. es. SN A7 D. MUniCU lat, LaANx en. 156 — racemosus. Forski. . . » . . CR CE = confervoides. Lamx. .. ... . ... 159 — GAS. (GREEN - NME NS SE —. dichotoma. Despr. :. . n: .:. 464 nr mm SCIAPINOIAES MNT 157 = ŒURAS DESIRE 4160 a SUIQUOSUS ANT UN CS 1539 | = Griffthsie Lerc RU 1b. RD DILIOSUS DEN ... OC 161 | — KRal On SANS EE 55 — taxiformis. Belle. Es. CARE. - 166 ee” LEE, Lu NO 457 — tentaculatus. Bertol. + . . . . A NT) _ USED UN SO A GT = Ph NOEn n M . - 138 Le BIT ATEN CON NE TS — HOTEL RE 152 GinanNiA. Montag. . . . .. Res Se: AC GLYPHOCARPUS. À. Brown. . . . . . . . = Webbii. Montag. . . . .. GOMPHONEMA. Ag. . . . . .. —— pohliæforme. Æütz. . Grammita fruticulosa. Desmaz. ... — RIBTESCENS, BONNE Ve — paiens, 8 multifida. Bonnem. — SUGISD ONCE EE ET — turgidula, multifida. Bonuem. . . . —— Wulfenüi. Bonnem. GRIFFITHSIA. Ag. . . nn AN ACDNO| TEA ETAPE EN OT — Argus. Montag. . . . . . — Corallina. 4g. . . — Giraudyi. Solier. . . . . .. — imbricata. Schousb. . . — Schousbœi. Montag. ........ MN SCiaced A0 GrIMALDIA. Raddi . . FER. — dichotoma, Raïdi. . .. = hemisphærica. LIU Lio PE ""ORIMMIA Éhrh. — crispata. Spreng. . = «ions WE 506 EME — leucophæa. Grev. . — DéRLICTU AA UC ER OR GRIMMIEÆ. Arnott. GYMNOSTOMEÆ. Arnott. . XMNOSTOMUM LEA ORNE. — . curvatum. Fior. Maz —— curvietum. Schwægr. = minutulum. Schwægr.. . . .. — pyriforme Hedw. . . . . . .. — stelligerum. JVees et Hornsch. Gyrophora pellita. Ach. — pustulata. Ach. = vellea. Ach. RÉSONNETTD ONRNES. SOEEAENE — siliquosa. Lyrgb. — CAPENSIS, MoOntAg NN — clavæformis. Sur. — “ cyclocolpa. Montag — BIG LLONERS — Jfurcellata, capensis. Ag. . . :. — palmata. Ag — Proteus. Spreng. Haxiseris. T'ozzetti. Hedwigia Smithii. Hook. . . . . .. ... Helminthora multifida. Fr Helvella coccinea. Scop — cochleata. Bolt -— lycoperdoides. Scop CES CC Tt IT. — (PHYTOGRAPH., PARS ULTIM.) Gymnogongrus Griffthsiæ. Mart. . . . . . .. HALYMENIA. Ag. reform. . . . . . . . . . .. Re en — polypodioides. 4g à { 201 ) 12% 159 162 164 463 164 151 163 147 148 189 HEPATICÆ. Juss. HOORERTA SLR ne TN Te HYDROCLATHRUS. Bory. HYPNEZÆ. Arnott. HyPxum. Linn. — Webbiana. Montag. . . . Hutchinsia flexella. Ag... ......... — furcellata. Ag. — TUBTESCENS YO) NS SON — puloinata. Ag. . : . .. — AOGEAES LDÉÉOTS ERERPNIES — SECLILC A ANS EEE CEE EE D — stricla. Ag. — EHUIIER TENTE ER RC “ar telle: pl out — cancellatus. Bory. . . . . . . . Hydrosolen compressus. Mart.. . . . . . . .. — intestinalis. Mart, . . . . . .. HYMENOMYCETES. N.abE. ....... . HYPHOMYCETES. Fr. FÉSPNEM LAMPE TREE M ChATOIACS TAXE CENTRE — musciformis. Lamx. . . . . . . JUN. — … Spinulosa LANX EN —. _ustulata. Moniag®. . . . . . ... —. : ADDNNUNN TANT ENENS, © OS S — atlanticum. Desfont. . . . . . . . .. — Berthelotianum. Montag. . . . . .. — blandum. Mook.et Tayl.. . . . . .. — cassubicum.Scop. . . . a CITIGURTIALUTIT OT + ce = complanatum. Linn.. . . . .. — CONTENTUMM ICS NE US — a megapolitanum. Bland. : — — majus. B. et S. . . . — crispum. Linn. — cupressiforme. Zinn. . -. . ...,. Lauri. Brid. — — longisetum. Brid. —_ curtipendulum Linn. . . . . . . . .. = cylindricumMDICKSA NN... AM. — fasciculatum. Lam. . . ... .... MAIUILANS. UE. EE CET Le fONtUNEEP AT RRENNNRRE EE EN ERR — gracile. Linn. . ee. AE: à | LA — I leCEARUME Nr EN EN ETES un == longirostrum. Ehrh. . .., IE CENS PL SRE CE RE 1 10D11e PTIT RE OUR PR _-- myosuroides. Lagasc. NL MNOSUTONES TIR RES _ ornithopodioides. Huds. . . . . : .. a — SCOP. — parielinum. TDR 2 OPA . — pennalum. DICRSEN ES RROS.. PAT + = — BUS NE ES RER Es plumosum. HEUW ON". (PLANT. CELLUL.) — 26 NOM CET © Hvyenum proliferum. Murr. . . . ... . . .. 9 Noire DA EL Lis 4 8 ue Ib. ND TDUILOTACS MUCUN SENTE 8 ns TIDATIUIN ELU RER ET 11 — RUSCLOLLUNTAN CCR RER EE 8 = TUSCIÉOT NE AE EN 7 SAC DIOSUM- 0/7 9 ns rene dlinnensse sh EE 13 — SETAUIALUT EN 8 — Sins DOS 4: 00 Je 49 — SDIETCENS EE TV PP EN 40 — SIMALUM OCZ RES CN RE OS 7 — Tenerife. Montag. . . . . . . ... 3 ASPOCREL METRE 82 ER Age dates à à à 2 FN 83 HYPOXYLON DLL RTE lOTN EE RE 82 — polymorphum. Montag. . . . .. 1b. Trnibnican al pol DOTE EME TEE 112 — Ghésars DCE CE Ib. =— LDDYSOTES ED CORRE 440 DC. UN | 145 — quercifolia. DOM... . . 0 ,-60409 —— RADARS x Goo + à de 110 — SPECLOS LED CEE ER" 412 Isothecium myosuroides. Brid. . . . .. . .. 41 Jubula complanata. Corda. . . .. .. .... 52 — dilatata. Dumort. . . . .. 54 — Tamarisci. Dumort. 16. JUNGERMANNIA. Linn. reform. . . . . . . . .. 48 — AIDICANS PTT EE ET 48 — BTE IA ANNEE 50 — complanata. Linn. .. 52 — CUTLEM AT REA | 48 = CRI NE LS à 0 54 — — ROTH EE PE 1b. — heterophylla. Schrad. . . ... 50 — Hookeri DC. 56 — HYaNHe EYE 48 — HER Ge, RS 0) _ Javanica. Swartz. . . ..... AT a. nernoroSa. Ô. denuduta. Hook. . 48 + PAPA NANN NN ES — — Thuja: Web. ... . 1. — POSITION. ES 57 — serpylUlifolia, Dicks. . . . . .. 56 — spinulosa. Dicks. . . . .. .. 57 — DOROSCNN EE 54 — —— major. Montag. .. ... Lo. — lamariscifolia. Schreb. . . .. 1b. — DETTE NNED US 56 — HD PDICES. À rss — Hurtnert#/00k. LEUR: 49 — DU INT, ns 47 — Wondraczeki. Corda. . . , .. 57 Kœlreuteria hygrometrica. Hedw. . ... ... 29 DAGDARNENePErS EI SERRE En. 75 ( 202 ) IAGTARIUSADIDER AUS TER RE 74 L'ANINARTS PL UTC ER CT PC EE 145 — GITANERAT BON EEE 140 — dE amer BE 70 145 D'AMINARTEE REGRT RC ENE 140 IDASTONS NIORT IEEE 49 EADRENC EP EN ENT EE TNT 154 — CHSDIIOSA AL ER NN TE: RIT LOTO SN 155 — ODIUSA EPA RENE EE Ib. — péctOrata MO ap NES Ib. — pinnatifida. Lamx. . . . ...... 154 Hecaroniba die eAChERREERERE 115 — CTOSS LANCER EEE 114 — CIESANS AAC EEE EEE EST Ib. — COMTE ere En 122 D /lavovirescens JDUDY TG. + JURA AO Se Et ne to 114 — parella, pallescens. Ach. . . .:. .. 4145 — SubfuscaeAch 0... D 1! EEE EACR. reform. . . . . . . .. .. 22 > MAO AIME CORNE RENE M 125 D CHLENCONUSCA LAC EE ER RE 122 = MGGIROUSMNÈ TE + à DA emo Le 124 — ferruginea. Sommerf. . . . . . . . .. 122 — melanolhrix. Eschw. . . . . . . . .. 123 — PAITILCO IT. ISDIENS. SR CRC NE Ib. —— O(paraselid. APE 16. — parmelioides. Hook. . . . . . . . .. 122 = COUT ÉTNONS CO MRE Rs à 124 — | pustulataAch. . . . à. . © © : EN STEP LG DONNE A JE 1101 HIER PACE, CRE NE 125 NT IPIOP INT ACTE ER UNS 1241 ME}CEDINE PERTE ER EE 447 Dérblenia. CŒNUEREE RER ST CENEUNTA RIDER CEE EE 56 — Fone COGE rl or ee 54 — COMENT. nn 56 RÉEPTODON UZEDM ER NC CU 19 — longisetus. Montag. . . . . . . .. 20) ni = flagellifer. Montag. . . . . 20 — SENTEZ, MR che 49 DEÉPPOGIDMER CRE EE 128 — Brebissonii. Montag. . , . . .. 130 — Burgessii. Montag. . ... . . .. 129 — aCECOM PEACE EE 1b. — — pulvinatum. Ach.. . : . . 16. — palmatum. Montag. . . . . . .. 128 _ — corniculatum. . . + . . . 16. — MUSCICOA ET RES CEE 128 — lvaceume Mona. Ur CAE Leptohymenium gracile. Hüben. . . . .... 922 — PONT MEUDENN. RE Ne 21 SRI Es ROME TE : | 13 = ICOMDIAN AA ET. OS ( 203 ) ESKTASSerCEA eZ ee re AE pe 45 ÉBUCODON SERVER 18 — canariensis. Schwægr. . . . . . .. 18 — sciuroides. Schwægr... ...... 19 Biche Arbo lUS API 412 — albo-flavescens. Wulf. . . . . . .. 415 — UICICORTUS EEE SON 418 = GRAVCUHNS, LT M 93 — QUO HOUSSE EN 97 _ CIRALUS EN Un 81 —_ COOP, TI à EN MN 123 _ CUNUCS MED APS RENE CN. 405 — DAUIASRRETS EEE ER 415 _ BOTeRT ADD NE 109 —…"Bungessi light | . 129 = GOICANRCU SA ANR RE 116 — CORCOMN SAN DANSE 2. 100 — — ILES EVENT 208 OR 99 = COUTURE PT CE 104 nm Centrifugus. HOfM.. . ….; 110 st cervicornis. Ath... .. 2 119 nu —. chrysophthalmus. Linn,. . . . sa 28 — CLONES AI CE CET. 1b. — CIN CHEUS ME ED RE TE 416 — CHRINUSSENIIERESER SEE N 114 — CORTIUIUSENE D ES LL 120 — — NN ER UE 4149 — CRASSUS AUS RE ET 114 — GHISDUSERE DE CESSER 151 == CLS TOUT ANS CORRE EE 1b. — Damæcornis. Swartz. . . . .. .. 407 = (LEGTPLENS MEN OPEN. 191 — GIBTIACUS, BIANNEES ENETE (IE 120 — QUOLUS ENVIE CRETE D CC 109 — Clepans link EEE RES 4114 — endiviæfolius. Dicks. . . . . . .. 118 — JHOURERNNOD, à es NE « 105 = enrupineus HAUTS ANS 122 — HITS A LUZ. CO EN 106 —— ADR NM 0 +. SRLENNENNEN 98 — _flavovirescens. Wulf. . . : . . . .. 121 ns DIATIROUSAL IDE EU CA 90) on JUGUONNIS INDE NE NTE 102 — LISE CNRS ASNALIZ EE RTS 414 — fuliginosus. Dicks. . à : 105 NT UTACEUS ILINNIER CE 96 — Garon, WANT, EL 105 _ SODorNSs Las LUN à SN 125 nn CUISCUSABAM NE CS CU 412 — RETDACELALIUIS EEE 107 _ ÉTAGE 0 EE \ 402 — — MOIS à de OR 142 — UTIICAIUSMED EST Re EL D A 96 — OP Mon 10e 0 GE 94 De . “AAPInOSUS AHoffn. 4 08, 4 112 — (AY TAQTUS ANNEE ECS 114 Lichen leucomelas. Linn. MELALLS ITS Ce CE MLISCICO LS EE ET EE pallescenS AN SON parasemus. Ach. PO, DA PET parietinus. Linn. PCULIUSENGRE EEE perforatus. Jacq: =... 0 DenlaiUS IAE EEE PORÉUSUS AIN EEE CE e- PAMSOHESAPANNA NME UNE, BICEUSRIDICRS EN CEE pityreus. Ach. .. PlCAIUS MIN EN CNT : plumbeus. Lightf. — ROUE EEE poUliranus ACER EEE polymorphus. Ach. . . . . . ... polyrrhyzos. Linn.. . . . . . . .. Prunrastrielinns CPR pulmonarius. Linn. . . 8 . . CAO LC CN ADR O7 qu pustulatus.… Linn. di pytidatus. Brno |. . quercifolius. Wulf. quercinus. Wild. . . . . . . . .. Roccellas Line CRE saxatilis. Linn. scopulorum. Retz. . . . . .. . ... scrobiculatus. Scop.. . . . . . + . . SCTUPOSUS MHOM- 0. . . LE . LOORESERS S O sc CAC Sn en FC RS = « spadiceus. Roth". . . . . : .: . (SDECLOSUS NUE "Se. squarrosus. Pers. . . . subfuscus. Linn. . . . . . . . . .. tiliaceus Of CR TEE velleus. Linn. VETTUCOSUS CUS M... cet CCRRT SEC LICÉHENES EE: . CORRE ns CRE Lichenoïides ciliare. Hoffm.. . . . . . . . . .. LICHINA. Ag'emend. = AE. TE PVSMEA. AB COR OT Linkia atra. Lyngb... +. es. 0. . Lobaria LOMENT NOIR à SE: Hs 6 fallax. Hoffm. - . . : . . . . . . - furfuracea. Hoffm, . . . . . . . . . . NEA ENS CPS 2 - articulata. Lyngb. . . . . . . kaliformis, Gaël. pygmæa. Gaill. . .. . . .... UVATIA DUMP MUC CNT DOPHOGGLEA INC LOI RON EE bidentata:N. ab E. . : ". heterophylla. N. ab E. . . . . .. Preauxiana. Montag.. . . . . .. DUN DIE AR TN LLC EE vulgaris. Mich.. . , . . . . .. à ( 204 ) LYCDPERDONMEL OUR NS ENT E U 86 — D'OUIS IL RDOIT ER N LD = GŒPESOITLE DU EEE CT Ib. — DUS UNE PE AESC RENE Ib. — SICILE SCO) RENE Ib. DYNCBVA AP PERRET ce 187 — cantharidosma. Montag. . . . . .. 133 MADORHE CA EU UTO EME CNE 52 — canariensis. IN. ab E, . . |: . . . 55 = lævigata. Dumort. . . . . . . .. 52 ns 7 brachyclada. Montag. . . . 53 — — Thuja. N. ob E. . 16. — DELA RDIMONSRERE EN Ne 53 MARCHAND ART TAPER 59 = androgyna. Linn. . .. . .... 61 — CRUCLALA AIT EE 58 — hemisphærica. Linn. . . . . . .. 60 — polymorpha. Zinn. . . . . . . .. 59 — DHANANUESCOP. EN Re 61 MARCHANTIEÆ. NA BARRE enr. C0 57 MESOGLOIA AB. A LU ee. à 189 — multifida. Age . - - dm M MRIUM Pr. eLeS Chr p CORRE 54 D COS PUTAIN EN ER RE 85 OS UOITAR ONU, . MM T0 29 —polytrichoides x inn. "1", 26 = — BAD. OR 25 M SIC ON IUT. MON TE 52 = ANIME MER CRU 1b. MORCHET TE ED CEE UT 79 — COTICBB SEC CR NC 1b. — AUDE NEM OZ UE LL. |. Ib. _ CSCHEN TASSE 0 | . 1b. MUSCIADICTSEINNEES NES NE 7 RE | 5 MID SCINEEPES CR EEE RENE Ib. Myrsidrum clavatum. Raffin. . . . .. TA 185 NANTADEDIAE RATE ES NES RUN. : 0 78 — TUDIORNIS PÉTER 0. Ib. INECRERA EE LV RER SRE À: CE 15 CIS DA EAN CE EE. 0 16. = NOT NA AGE à 2 CP — ——ELCLOMALA.MHEA.", O, 44 IDIETINECA DIT RL LUN 45 RL ICSCEILS NNIII RE ER NOR 9 nn DENREN GER. Rs 46 = DOUNIA AE CU CRE 0 1b. RS CTI CC DEL E CENT Re 13 NEPHROMAITACR. TR RUN 61 PER 103 — GUTAICERROLS a ET EN EE ne 405 ou EEE. ZIJN, ROME LORR 103 — LENS OUT LRO 2 AMEN: UNE 1b. Nütophyllum laceratum, uncinatum. Grev. . . 451 Nos GC M/auCTERe à 2 ONE Me. : 491 A COIMIQUTE ATHLE RE LU, JD. + SONORE UNE ES 186 ÉPORMEIMICOSUM. AUCH EN OR, à 194 INOSIDOCHINE TEASER EEE NOMARISTA ET A77D ER RER ET CAPES MAIN DC PEER GHISDAIT O7 NE ORTHOTRICHEÆ. Arnotl. ORTROTRICEUM. Hedw. affine, pumilum. H. et T. .. crispatum. H. et Grev. . . .. crispum. Æedw. diaphanum. Schrad. pumilum. Swartz. . . . . . .. LITICOLL AID ASC EEE Oscillatoria confervicola. Ag. . . . .. .... OSCILLATORIEÆ. Harv. PADIN AA. 0 RE ON TT Ce AOMATIA SO AE IEEE CE JIAV A. GTR ER RNR CUS INRREREE Mn nt Bel oe phasiana. Bory. .. Ce} à RE ATOUT OI I 20/77 0 TP Pannaria plumbea. Delise, . . . . . . . . .. PANIER AE SONORE 00 GNOUIALAASDIEN CAE CT AUATUICON CERTES “ns BONNE ÉUZT SR RU Nec BUTTCSSLAEN CL EEE CAlCAT EAP RE TE EE CHNAIENSTS ASDIEN CS CN CE CARD ET RER ET CENAITRAAODECNC PENSE NPC chalybæa Fr. . PR. CHIVSOMEl EAP ER RE ONE, chrysophthalma. 4ch. . . . . . . .. CHÉADISAA CR ER Re CE conspersa. Ach. CO ON LAS PEN NE RTE coralloides, articulata Eschw. . . . CRASSA ACER EE LL CHISPA) CNESTAC AAC OU GHOCER SDLeLEe Se PRE Damæcornis Eschw. . . . . . . . . duplicata. Ach. elegans. Ach. ÉRYUUELT NC RER TEEN Jastigiata. Ach. . ARS RE CBI. NO ot ot à LC NLOLONTS NC ER REN - Julgens. Ach. LUNIRENUES MEME JLAUCARSPIPDIO EEE RENE Rerbacer: ACER CRE. holophæa. Montag.. . . .. islandica Yar. Spreng. . . . . . .. ( 205 ) PARMECTANY LOUE. DLÉTIE ES PNR ENS 94 — leHCOMElARACAER er AR M 414 —= INUSCLCOTTE AC ER ER 198 — muscigena. Ach. . . : . PAS. 442 — PAllESCeRS PT 145 —_ parella. Ach. . .. : 4 lie DOTE LITIA 20/2 410 — perforata. 40h" … "un. MECS — ONE LR SES Ib. == — + ôlivetorum. Ach. + 7. - . . 409 — DAYSOUGS ET RE RE EN 140 — RC Ib. > - — vittata: Ach. NE: — pilyrea. ACTES ARR NE 412 — plcata. Spreng. . - . . + . . : .. 94 — DIU DEL ACL EEE CN 415 — POLIRATAENCHE EEE NN 400 — polymorpha. Ach. : . . . . : . .. Jo. = RS CN NES T7 0 99 — PAUTRAS ENCHERES 96 .. nn rt À, 108 — - pulverulenta. Ach. : - . . : ETC = — muscigena. Fr. . . . . Ib. — Cu pityrea. Fr. Nb: — ROGCELAENCREPRREN EE RCE 102 — SIXAUNIS MAG ER NT EE © 109 — SGOPUIOT UND CHENE 100 — SCORE AC ENTREE OR. 109 — SChObIQUIAIA EN CUEERE EEE 108 NE CTUNEERT OPTEND CR 5 NEC 116 = — SlDibetinas dch R. 0 70: — SOlenGTIAN AGE. UN". . 97 — SDECIOSA AG RTE EC. 0 112 = —— leucomelas. Eschw. . - . : 441 —— SIENS ACER SET 412 — — oies Jr Lns di ER 1b. un = MSI DES EE 1b. — SUDIUS CH AGE CE CR ONCE" 115 — LETCUCRA CHERE SN HO — HEC ZA OT à. CNE N 409 = — SCOR PAR Du 1b. — In pLO PI DRE CN 421 — DULOSTAEN CN PSE Bin A 97 PAROLE DIACEÆN ET CRE CO CE 93 DNA. & AE © c CRU St — AU Ps io à: CAES CE 81 — MIO MONA NL CN | 1b. Patellaria atro-alba. Duby AODMNERS. E. 123 — Dont... - CSS 445 — ferruginea. Hoffm. . . . . .... 122 — Jflavovirescens. Hoffm. . . . .. a. D: — SCTLPOSA HO. EN MEET _ subfusca. Hoffm.. . : . : . . .. 445 PEDTIGERA HO NN. ANR ETCRE.. CES ÆS cdi. opte, NOR : TLAOZ pie ct DUDVPENE EEE 105 PELTIGERA resupinata, lævigata. Fr. . . . .. 103 PERTUSARIA. DOS: 00 TR ON SRE 126 — COMMUNS DOME EMI Ib. PEZIZAN DIU RER RUE CEE LE 1 79 AuriC LATIN ER NNRS CCRNEONNE 78 EG BU AO ec Le MALTE or 80 CA tinUS AO SR RP NE Ib. — coccinea. Jacq. . . . . CRETE Ib. = GORDON CRM ie PTE JU — lycoperdoides. DC. . . .. Fit Re ID. — vpalellarid Pers, “AS «+ clou 4 84 EYE SICHIDSA ED Re ER. 80 Britaiques QU ÉAGNERRENSES ARE CPE CT OR ERURE 84 =. ICANATIENSIS-. MOIS NN 84 En esculentus MANN NN RE EE 79 Bhilonotis rigide Bi REC EEE 27 PHNCEZR: EF. RER Er EE 432 PHILLERTACP PRET EN ERCE 94 PHYLLERIUM LT PE RE EN ER E Ib. — Juglandis. Fr. "TE" — Vite. F8 0. M °° rlseia she op gs PT ait D... . .. Lb. — SONT NES CORRE" CRE — MIAPICATRS ADO NEA 98 — res IC EMENS + OO — Husiurac ea DCS CERN CON 06 _— leucomelas. Michx. . . . . . . .. 414 — POUMOTPRE DC ERA CN 99 — ITUITAS ETES) CERN. . NT 96 — SCOPULOTUTE AE) CES NS NON 100 — SAUANNOS AN DCE Re NID" — UTLOS A EDDY REC ENSS 97 PENSCOMITRIUMSS TI RS IFR 30 — curvisetum. Prid. . . : 541 — "0 pyriformenDrediens 1. ME Ib. Pilotrichum pennatum. PE CO EARER de < 16 Placodinreleqans DCR RE 144 — Julsens ADO EN Ib. — plurnbeurr ook e 415: PLAcrocHAsmA. Lehm. et Lind. . . .. Ar 5S — Aitonia. Lind. et Nees. .... : 6. | PraAgrocmiLA. Montag. et Nees. . . : . : : . 46 | — CUT ÉA MRC E IN RENE ER 47 | — javanica, M.-et. NE, SN Ib. | — spinulosa. A. et N. . . .. LE | 46 _— UN LA TA MARNE EN EEE SOS 47 Platismararmatum Hofme ti ne Cornu Damæ. Hoffm. . . . . .. 407 | — CrOCALUHPAL ON EC - AI05 | == denudatum. Hoffm. . . . . . .. 414 _ Him SOON. ORNE n. . 106 — Jfraxineur Hoffm. . . «.. .. 99 SA perforatum. Hoffm. . ...... 108 Platoma multifidum. Schousb. . . . . . . . .. 165 BROCAMIUM LC RES COEUR | 45 vo ( 206 ) PLOGAMIUM coccineum. ZLyngb. . . . . . . . 152 Pterogonium Smithii. Swartz. . . .. . . . ., 19 M DiRTOSU TT AUX e N AMR ES 162 — striatum.Schwægr. . . . . 417 Pogonatum aloides. P.B.. .......... 25 ÉTILOTAS,49: 0 NE RE 162 Le RANUMA PB TO NOIRE 26 — DIN OS ADN EN ID. + UNIS ONU I BE PE ENOREEU 25 PTYCHOMITRIUM. Pet 5, 45 PollarlipulAlQABTI EEE SRE 52 — TLSILCATLS RDA CIS EEE 42 Polyides. Griffithsiæ. Gaill. . :...:.... 4160 — polyphyllum. B. et S..... 45 POLTYPOR PIRE EN ONE MCNEET. 74 RUCCINEA PERS RTE LR RE PRE 88 POLYPORUS A RS ONE. 75 == ANLOPE MOT ITS ARE SEE Ib. —. à AMEDER AE à à à 64 D an 0 À O 76 = Cérntaunee DO NN 89 — lucidus. Leyss. . . .. AC ARE. 75 — compositarum. Sehlecht. . . . . .. 1b. —. ST MSCsSLIe se EVE DIN NRnE : Ib. S pseudo -sphæria. Montag. . . . .. Ib. = versicolor. Ær. A" 76 POLYTARINCIUM A 88 PoLvsACGUM. DC: NE Per. 0-86 Fr Tritolii. Æze. . . . . . . Er Re tinctorium. . Montag. . . . . .. 87 Pulmonaria herbacea. Hoffm. . . . .. .... 407 POLYSIPHONIA Gr ET EEE 169 = reticulata. Hoffm. . ...... Ib. — fruticulosa. Spreng. . . . . .. 470 Tr verrucosa. Hoffm. . ...... 108 — JuUcOi des CLEAN 470 PYRENOMYCETES. Fr... - 82 re furcellata. Farv. : . . . . . .. 172 Racomitrium polyphyllum. Brid. . ...... 45 = — myriococca. Montag. . . . . . 170 RADULA SD720TL RER RTS à oo 51 less 1'Hnigrescens. HALO, à à 0 Oo Ib. # Der complanata: Dumort., . " nn, Ton Ib. = nutans® Montag.. . + . ni, 1,740 t RAMALINA. POP OA. À node Er. . 0 gg — pulvinata. Sprengmm.. . . .. 172 RU CHU PT CRC. 99 — secunda, adunca. Montag. . . . 1b. Fe rh wcanaliculata. Er, … : , . A. Ib. — SUHLC (AN GC RE EE Ib. Kus % ITAXINCA SERRES Ib. jus — pumila. Bonnem.. .. b. mx decipiens. Montag.. . ....... 104 BOL RBRICHE An EN VO UN 95 — Jasligiala, calicaris. Ach. . .... 99 POLYTRICHUM, Li27 00 A EN Tb D. LAINE NACRE ER Lb. — alo dE ET Etes NT 23 me. Politre RE Ib. — arboreum. El. Dan. . . . . . . 40 — x phycoides. Montag. . . . . 4100 _ commune. Hedw. . . . . ... 25 D POlYHOIPRAEACR ES 99 — COTRTLUTLE ACT ee 24 FF — vulcania. Montag- . . . . Lb. = _ 6 Lee, PONTS — scopulorum. Ach .,.... 100 — — RD sn 47 Le 16. = = CONQUATA AC Ib. Fe DicksSon ANNEE EN RE" 26 == — spinulosa, Delise. . . » . . Ib. = juniperinum. #illd. . . . ... 24 = SU NEED e à à à M De 16. — HADUMMS CAT NAS 26 nn VEDDINPEMOR EEE Ib. _ pilife Un. ScHreb 24 RÉSOLU JE, à Bla à à ee à ne En —— subrotundum. Curt. . . . . .. 26 mn M IEMISDRENICA ACT RENE 60 — urnigerum. Zinn. + . . . . ,. 25 = — macropoda. Montag. . - b. BOL ApeR LA NChE ER 125 Rhizocarpon confervoides. DC. . . . . . . .. 123 PROTOPRORADENIUST MEET EN Lo. RHIZOPOGON AT ONE CE 85 DOI OT SEEN à ME NON 45 — AIDUS PE AT RER RE Ib. pyriformis, Ehrh. . . . . . .. 54 RHODOMEETC SN RTS AS ÉRER ERPET : 153 IPS UNE OUI, AUSSI ON 114 — australasica. Montag. . . . . ., 154 — decipiens. Hoffm. . . . . . .. 121 = pinastroides. Ag. . . . . . . .. 152 — dabacien DCE + : SE MIN 421 — — episcopalis. Montag.. - . . . 135 PTERIGYNANDRUM. Hedw. , . . . . . . . . .. 21 _— (UPGLONLA. IDUL EE ONE 152 — HOME Het NOTE Rhodonema elegans. Martens. . . . . . . . .. 165 — gracile. Hedw. . . . . .. 16. BHODYMENA CGT RER NS RE ee 151 — mutabile. Brid. . . . . .. ir a DAlMA ANGEL RE SE Ib. — SIATTOIE ABLE EN UE 19 RIGCTA Mi Cha. RER. CN Or 65 2 striatum. Duby.. . . ... 47 CU IONES RON Es. CERN: 66 Pierogonium cæspitosum. E. B. . . ... . ... 21 AR Ciliata 2/07) CAE RP PERS. 10. — Jiliforme. Schwægr. , . . . 1b. = MOINE, LATE EE, 0e Ib. — sracile. MSwartz... «.,. 92 = ClAUCA. Cf SCRINICU NN Ib. lamellosa. ARaddi. . .. NNIMEL JA. EM papillosa. Moris. . . .. sorocarpa. Bisch. . . . . RICCIE Æ. N. ab E. RivuzarrA. Roth. ALA AOL. cerebrina. Montag. . . hemisphærica. Fr. . . monticulosa. Montag. multifida. Roth. . +. tuberiformis. E.:B. . RoccELLA. Ach. . tinctoria. Ac. Riccra Last CE e ns ns net cltsls fuciformis. ÆAch. . . RYTIPHLÆA. Ag. tinctoria. Ag. SARGASSUM. Ag. ue »Desfotainesit. AE sé diversifolium. 4g. . latifolium. vulgare. Ag. ScHIZOPHYLLUM. Fr. commune. Fr. Scyphophorus alcicornis. Hook. . convolutus. DC. Scytosiphon clathratus Lyngb. Filum. Ag. . comosum. Mon La : digitatus. Hook. . endiviæfolius. Hook. .. pyzidatus. DC. . AE AE Tu OU CCE LC CR CO CET E N TOEN COCTTE CRT ACTES | COEUR OT OS DSC CT ge hair g 0 ne ss Un, hypomecha. 4Ach. . ne en + rte MAUR à H De ich den RESLOUR EAST D EN CCE CE CO CCC] cervicornis. Hook. . . . . . Eee Loeen «Ù + «e SERRE te 0 Sedgwickia hemisphærica. Bowd. Bisch. SIPHONEZÆ.. Grev. . . . . . .- Solenia clathrata. Ag. . uncinata, Âg. compressa. Ag. . intestinalis. 6. Ag SOLORINA. Ach. SPHACELARIA. Lyngb. . . . . . . cirrhosa. Ag. pennata. Lyngb. . . scoparia. Lyngb. . Sphæria digitata. FI. Dan. . . polymorpha. Pers. . PHTADES CE tro Pers... Sphærococcus cartilagineus. Ag. . foliacea. Bolt. . . . D'OR EURE IC CiNcinarLoiAes MEÉERENN RC N Despreauxii. Montag. . . .. . .. biens e, «+ one +... 207 ) 67 Sphærococcus confervoides. Ag. . . 66 — corneus etvarr. Ag. . . Ib. coronopifolius. Ag. Ib — APM NN Ne OM eE FE 65 — Griffithsiæ. Ag. . . . . . : - . - 190 = musciformis. Ag. . . . . . + .: Ib. — pedicellatus. Ag... ..... Ib. SUOMI See on DE ete Ib. SPHÆROPHOREÆ. PME 5 SR AO TE 191 SPHÆROPHORON. Pers. . . : . . . . . . . . . 189 — coralloides., Pers. : . . . : . . 190 — globiferus, DC: : 4 5. + 2” 401 Sphagnum arboreum. Linn, . . . ... . ... Ib. Spirogyra nitida. Link... . . . . . . . . .. 402 Spongia vermicularis. Stop. . . . . . . . . .. ID. Spongodium adhærens.Lenorm. . : . . . . .. 152 — dichotomum. Lamx ...... 1b. SPOROTRICHUM. Link. . . . . . ... . . . . . 152 — flavissimum, Link. .. 155 SPVRIDIN LAN UE CERTES _Ib. — filamentosa. Faro. . . . ml Fr 158 SAUARIARE PER a. Hoffms . . .. 1354 D. un eu ee 1b. — elegans. ss DNS CRE. 132 — JIBEnS AHOOK EEE Ib. SIDEMONIIS NIGER NN CRE 74 — fasciculata. Nees. . . . . . . . .. Ib. — ICE: WNE NN TR SON 418 STEREOCAULON. Ach. ... . . . . . . . . .… . . 419 — alpinum, botryosum. Fr. . . 418 — botryosum.Ach. . . . . : . : . 120 — — vesuvianum. ACh.. . 118 — intricatum. Moris. . . . . .. 419 — vesuvianum. Pers. . . .. .. 181 SRE à à QE D ON CN GE DE 4145 Ni D CE RE 58 SIC ED ETS CRE CR TC NOTE 1b. ne ARE PAS 0 à os 5 SORT à 182 On CanaTienstse DONNER Ib. D AIDE CONS ACER. 1b. —— — canariensis. ch. 181 ADO, : Elc ONE Ib. Dufour. Delise EEE EE 104 nt ROME 1 UN d'la 0 do à € à 123 AR UlIS OS ACER EN EEE 104 Se RCRDAGEA DCE EEE CEE 149 —— Dluriben. DOS NP ERES S EES 1b. — pulmonacea. 4ch. .. . . . . . . . .. Ib. nm SCrODiCHlata. Ac... NN Ib. SRICIMSTERERS NO CNRS. CRE 82 — nivea. Pers... . . …. DO 0 Me 125 SriLorxor4. HN MOOD À ME 82 — CLARA TARN EE REE C 83 — SUCORED ZI LR à à DO LA Ib. SrnNaone AN à DU No on TE 158 — ANCUA A LE PET NE , TARGIONIA. Mich. . : : . . ER MEME - hypophylla. Zinn, : . N - .« 5 * Michelü. Corda. . . . . . .... Thelephora hirsuta. Willd. . ....... ne T'efCLA DC RER EE Thelotrema pets Ur eACREREES ER Thesanomitrium flexuosum, 8 nigrovtride. Arn. TorTuLA. Hook. . . . . He ue PMR lUe DIÉANEE JACE POR efe ruee membranifolia. Hook. . . . . ... MUPALS RETURN ARR OUR revoluta, 8 Hornschuchiana. . . . . squarrosa. DNtrs. . . . .. 5 TORTULEÆ. Hook. . ... .. ÉDANTAAT 4 Le, Tnremella Auricula NREERRRERREE Auricula Judæ. Pers... .. .... door STONE NTI hemisphærica. Linn. .. TRENTEPOBLIA. Ag... de puIC hé 477 Trichia nuda. Sowerb. . , . . . HRIEHOSTOMUM HET EEE Barbula. Schwægr.. . . . . .. barbuloides. Brid. . . : . . .. brachydontium. ML EEE mutabile PrucC. CIE polyphyllum. Schwægr. . . .. SÉRNALUNVAI) CR ES EEE LL Se clone Dm one s, = ls, atomarie. Woodw. . . compressa. Linn. .: su LOIS DO RDC NEA ER dichotoma. Huds. : : : . .. digitata. DG.'. …,. intestinalis. Linn. . . Bm tr +1 see Le APE 0 MATE tee Lee ie tie ( 208 ) 5 2 COMM EV AU VOTES DO EN MERE CEE CE 156 Tb. ULV ACEÆ. Lamx. . . . . . 179 Ib. Umenaoanns. Hofn…. ….:. LOS I2S 77 — depressa, pellita. Schær. , . . 124 + Ib. | = pellita. DC. . . .. "SPA 126 Con polyrrhizos. Sienh. . AA ELES 57 = pustulata HO fre NC OISE 35 == vellea. Fr. : 424 36 — — Hoffm. . Ib. 1b. 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